)h ■•'•' rv_\ ■': H' 'r| r.^. :^f^*^lvl J' AA\' WHITNEY LIBRARY, HARVARD UNIVERSITY. THE GIFT OF J. 1). WHITNEY, Sturt/is ffooper Prnfessor, IN THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY -^AVl- 'if^'^ fm^^r^^f^m ■^lA' ^»«^' ' V «A/rv-.vr V 'Nr' W'^^r^ m^^k ^'./^Hi-V.^Ar . .A. '^ï' Ai? Tl I W! i ■ il #r\¥^ mmf^i COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. rARR. — IMPRlMEniE DE MALLET-BACHELIER, RUE DE SEINE-SAINT-QERMAIN, lO, PRÈS l'iNSTITUT. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS TOME CINQUANTE-HUITIÈME. JANVIER — JUIN 1864. PARIS, MALLET- BACHELIER, IMPRIMEUR- LIBRAIRE nES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE l'acADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Augustins, N° 55. '"' 1864 ETAT DE L'ACADEMIE DES SCIENCES AU 1 " JAPIER 1864. SCIENCES MATHEMATIQUES. Section F*. — Géométrie. Messieurs : Lamé (O. f?) (Gabriel). Chasles (o. ^) (Michel). Bertrand ^ (Joseph-Louis-Francois). Hermite ^ (Charles). Serret ^(Joseph-Alfred) BoiNNET ^ (Pierre-Ossian). Section II. — Mécai^ique. Le Baron Dupin (g. C.^) (Charles). PONCELET (g.o.^) (Jean-Victor). PiOBERT (G. o. ^) (Guillaume). MoiUN (c.^) (Arthur-Jules). Combes (c.^) (Charles-Pierre-Mathieu). Clapeyron (o. ^) (Benoît-Paul-Éniile). Section III. — Astronomie. Mathieu (g. ^) (Claude-Louis). LiouviLLE (o. ®j (Joseph). Laugier ^ (Paul-Auguste-Ernest). I^E Verrier (g. o. fj) (Urbain-Jeau-Joseph). Fave (o. ^) (Hervé-Auguste-Élienne-Albans). Deeaunay ^ (Charles-Eugène). Section IV. — Géof/rapliie et Navi(/ntion. DuPERREY (O.CO (Louis-Isidore). De Tessan (o. C^) (Louis-Urbain, Dortet). Le Contre-Amiral Paris (c.^) ( François-Edmond ^ KTAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. Section V. — Physique générale. Messieurs : Becquerel (o.^) (Antoine-César). PouiLLET (o.^) (Claude-Servais-Mathias). Babinet ^ (Jacques). Duhamel (o. ^) (Jean-Marie-Constant). FiZEAU ^ (Armand-Hippolyte-Louis ). Becquerel ^ (Alexandre-Edmond). SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie. Chevreul (c.^) (Michel-Eugène). Dumas (g.g.^) (Jean-Baptiste). Pelouze (c.^) (Théophile-Jules). PiEGNAULT (c.^) (Henri-Victor). BalaRD (c. ^) (Antoine-Jérôme). Fremy (o. ^) (Edmond). Section VII. — Minéralogie. Delafosse (o. ^) (Gabriel). Le Vicomte d'Archiac ^ (Étienne-Jules-Adolphe Desmier de Saint- Simon). Sainte-Claire Deville (o. ^) (Charles-Joseph). Daubrée(0. #) (Gabriel-Auguste). Sainte-Claire Deville (o. ^) (Étienne-Henri). Pasteur (o. ^) (Louis). Section \TII. — Botanique. Brongniart (o.^) (Adolphe-Théodore). Montagne (o.^) (Jean-Francois-Caraille). TuLASNE ^ (Louis-René). Gay ^ (Claude). Duch.\rtre ^ (Pierre-Étienne-Simon). Naudin (Charles-Victor). ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. Section IX. — Economie rurale. Messieurs : 130USSINGAULT (c.^) ( Jean-Baptiste-Joseph-Dieudonné). Payen(g.#) (Anselme). Rayer (c. ^) (Pierre-François-Olive). Decaisne (o. ^) (Joseph). Peligot (o. ^) (Eugène-Melchior). N Section X. — Analomie et Zoolocjie. Edwards (c. ®) (Henri-Milne). Valeisciennes ^ (Achille). COSTE ^ (Jean-Jacques-Marie-Cyprieu-Viclor). QuATREFAGES DE Bréau (O. ®) ( Jean-Loiiis-Aruiand de) LONGET (c. ^) (François-Achille). Blanchard ^ (Charies-Émile). Section XI. — Médecine et Cliirurgie. Serres (c. ^) (Étienne-Renaud-Augustin). Andral (c. ^■) (Gabriel). Velpeau (c. ^) (Alfred-Armand-Louis-Marie). Bernard (o. ^i) (Claude). Cloquet (c.^) (Jules-Germain). Jobert de Lamballe (c. ^) (Antoine-Joseph). SECRETAIRES PERPETUELS. Élie dç Beaumont ( g. o.^)( Jean-Baptiste-Armand- Louis-Léonce), pour les Sciences Mathématiques. Flourens (g.O. ^) (Marie-Jean-Pierre), pour les Sciences Physiepies. ÉTAT DE L'ACADÉMIli DtS SCIENCES. ACADÉMICIEIVS LIBRES. Messieurs : Le Baron SÉGUIER (o.^') (Armand-Pierre). CiviALE (o.^) (Jean). BusSY (o. @^) ( Antoinc-Alexandre-Brutus). Delessert (o. ®) "(François-Marie). Bien AYMÉ (o. ^) (Irénée-Jules). I^e Maréchal Vaillant (g.c.^) (Jean-Bapliste-Philibert). Verneuil ^ (Philippe-Edouard Poulletiek de). Le Vice-Amiral Du Petit-Thouars (g.c. ^) (Abel Aubert) Passy (c.^) (Antoine-François). Le Comte Jaubert (o. ^^) ( Fiippolyte-François). ASSOCIES ÉTRANGERS. Faraday (c.^) (Michel), à Londres. Brewster (o. ^) (Sir David), à Saint-Andrew, en Ecosse. Herschel (Sir John WiUiam), à Londres. Owen (O.^) (Richard), à Londres. Le Baron Plana (o. S') (Jean), à Turin. Ehrenberg , à Berhn. Le Baron de Liebig (o. ^) (Justus), à Munich. N CORFiESPOiVDAIVTS. Nota Le règlement du 6 juin i8o8 donne à chaque Section le nombre de (^orrespondanlï suivant. SCIENCES MATHEMATIQUES. Section I'®. — Géométrie (6). Hamilton '(Sir WiUiam-Rowan), à DubHn. Le Besgue ®, à Bordeaux, Gironde. TCHÉEYCHEF, à Saint-Pétersbourg. RUMMEU, à Berlin. Neumann , à Kœnigsberg. Sylvester , à Woolwich. ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. c Section U. — Mécanique (6). Messieurs : BuRDiN ^, à Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme. Seguin aîné ^ (Marc), à Montbard, Côle-dOr. MoSELEY, à Londres. Fairbairn^ (William), à Manchester. Bernard (c. ^), à Saint-Benoît-du-Saulx, Indre. N Section ni. — astronomie {i6. Encke, à Berlin. Valz ^, à Marseille, Bouches-du- Rhône. Struve (g.^), à Pulkowa, près Saint-Pétersbourg. AiRYC^ (Biddell), à Greenwich. L'Amiral Smyth, à Londres. Petit ^, à Toulouse, Haute-Garonne. Hansen, à Gotha. Santini, à Padoue. Argelander, à Bonn, Prusse Rhénane. HiND, à Londres. Peters, à Altona. Adams (J.-C), à Cambridge, Angleterre. Le Père Segchi, à Rome. Cayley, à Cambridge, JiKjleteire. Mac-Lear, au Cap de Bonne-Espérance. N Section IV. — Géographie et Navigation (8). Le Prince Anatole deDÉMIDOFf, à Saint-Pétersbourg. d'Arbadie® (Antoine-Thomson), àUrrugne, près Saint-Jean-de-Luz, Basses-Pyrénées. L'Amiral de Wrangell, à Saint-Pétersbourg. Givry (o. CO, au Goulet près Gaillon, Eure. L'Amiral Lutke, à Saint-Pétersbourg. Bâche Dallas, à Washington. De Tchihatcheff, à Sainl-Pétersbourg Le Contre-Amiral Fitz-Roy. c. R., 1864, i" Semestre. (T. LVIll, N" 1.) 2 ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. Sectio\ V. — Physique (jénérale [^). Messieurs : De La Rive ^ (Auguste), à Genève. Hansteen, à Christiania. Marianini, à Modène. FoRBES (James-David), à Edimbourg. WheaTSTOINE ^, à Londres. Plateau, à Gand. Delezenne ^, à Lille, Nord. Matteucci, à Pise. N. . SCIENCES PHYSIQUES. Section AT. — Chimie (9). BÉRARD ^, à Montpellier, Hérault. Rose (Henri), à Berlin. Wôhler(o.^), à Gôttingue. Graham, à Londres. BuiSSEN (o. ©), à Heidelberg. MalaGuti (o. ^), à Rennes, lUe-el-Vilaine. HoFMAWN, à Londres. SCHOENBEIN, à Bâle. F-WRE ^, à Marseille. Section VU, — Minéralogie {8). Rose (Gustave), à Berlin. d'Omalius d'IIalloy, près de Ciney, Belgique. MuRCiusoN ^ (Sir Roderick Impey), à Londres. Fournet^, à Lyon, Rhône. Haidinger, à Vienne. Sedgwick, à Cambridge, Angleterre. I>YELL, à Londres. Damour (o. ^), à Villemoisson, Seine-et-Oise. ETAT DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. I [ Section \TLII. — Botanique (lo). Messieurs : De Martius, à Munich. TuÉviRANUS, à Bonn, Prusse Rhénane. MOHL (Hugo), à Tûbingue. Lestiboudois ® (Gaspard- Thémistocle), à Lille, Nord. Blume, à Leyde, Pajs-Bas. Candolle ^ (Alphonse de), à Genève. SCHIMPER®, à Strasbourg, Bas-Rhin. HOOKER (Sir William), à Kew, Angleterre. Thuret, à Antibes, Var. T.ECOQ ^, à Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme. Section EX. — Economie nitale [lo). Girardin (o.®), à Lille, Nord. RuHLMANN (o.^), à Lille, Nord. J. LiNDLEY, à Londres. Pierre fj (Isidore), à Caen, Calvados. Chevandier ©, à Cirey, Meurthe. Reiset fj (Jules), à Écorchebœuf, Seine-Inférieure. Le Marquis CosiMO Ridolfi, à Florence. MaRTIns ^, à Montpellier, Hérault. De Vibraye, à Cheverny, Loir-et-Cher. N Section X. — Ânatomie et Zoologie (lo), DuFOUR^ (Léon), à Saint-Sever, Landes. Quoy(c.^), à Brest, F»i!5ière. Agassiz (o. i^), à Boston, États-Unis. Eudes-Desloîsgchamps f?, à Caen, Calvados. Pouchet ^, à Rouen, Seine-Inférieure. Von Baer, à Saint-Pétersbourg. Carus, à Dresde, NORDMANN, à Helsingfors, Russie. PURKINJE, à Breslau, Prusse. Gervais ^, à Montpellier, Hérault. 12 ETAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. Section XI, — Médecine et Cliiruryie { Messieurs : Panizza, à Pavie. SÉDILLOT (c.^), à Strasbourg, Bas-Rhin. GUYON (c.^), à Alger. Dii ViRCHOW (Rodolphe), à Berlin. BouissON ®, à Montpellier. Ehrmann (o. ^), à Strasbourg. Lawrence, à Londres. N , Commission pour ndminislrer les propriétés et fonds particuliers de l' Académie. Chevreul. Chasles. Et les Membres composant le Bureau. Conservateur des Collections de C Académie des Sciences. Becquerel. Changements survenus dans le cours de l'année i863. (Voir à la page 1 4 de ce volume.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI i JANVIER 1861. PRÉSIDENCE DE M. IMORIN. ilElVOUVELLEMElVT ANNUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Vice- Président qui, cette année, doit être pris parmi les Membres des Sections de Sciences naturelles. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5o : M. Decaisne obtient -îj suffrages. M. BaL.4RD 2 1 u M, Behnabd 1 » M. Delafosse 1 » M. Decais.\e, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est nro- clariié Vice-Président pour l'année iSG/J. Conformément au Règlement, le Président sortant de fonctions doit, avant de quitter le Bureau, faire connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie et les changements arrivés parnn les Membres et les Correspondants de l'Académie pendant l'année qui vient de s'écouler : M. Vei.peau, Président pendant l'année i863, donne a cet égard les renseignements suivants : ( >4 ) État de l' impression des Recueils de l' Académie au i^^ janvier i864- Volumes publiés. H Mémoires de i Académie. — Aucun volume n'a paru clans le courant de l'année i863. » Mémoires des Savants étrangers. — Aucun volume n'a paru clans le courant de l'année i863. » Comptes rendus de r Académie. — I.e tome LV (2*^ semestre 1862) et le tome LVI (1 ''■^ semestre i863) ont été mis en distribution, avec leurs tables. Volumes en cours de publication. » Mémoires de l'Académie. — Le tome XXXII, qui est affecté aux Recher- ches de M. Becquerel, est complètement imprimé et paraîtra prochaine- ment. — Le tome XXXIV, qui est affecté aux Recherches chimiques sur la teinture par M. Chevreul , n'a plus que peu de pages à imprimer pour être complètement terminé. B Mémoires des Savants étrangers. — Le tome XVIII, qui est seul en cours de publication, a seize feuilles tirées pour le Mémoire de M. Doyère, douze pour le Mémoire de M. Phillips et onze à tirer pour le Mémoire de M. Hesse. H Comptes Tendus de l'Académie. — Les Comptes rendus ont paiu, chacpie semaine, avec leur exactitude h:tbituelle. Changements arrivés parmi les Membres depuis le 1" Janvier i863. Membres décédés. » Section de Géographie et de Navigation : M. Bravais, le 3o mars i863. » Section de Physique générale : M. Despiietz, le i5 mars i863. » Section de Botanique : M. Moquin-Tandon, le i5 avril i863. )) Associé étranger : M. Mitscheruch, à Berlin, le 28 août i8(i3. Membres élus. » Section de Géographie et de Navigation: M. le Contre-Amiial Paris, le 22 juin i863. » Section de Physique générale : M. Edm. Becquerel, le 18 mai i863. » Section de Botanique: M. IXaudin, le iZi décembre lôG'S. Membres à remplacer. M Section d'Economie rurale : M. le Comte de Gasparix, décédé le 7 sep- tembre 1862. p Associé étrancjer : M. Mitscherlich, à Berlin. ( i5) Changements arrivés parmi les Correspondants depuis le \^^ janvier i863. Correspondanls décédés. » Section de Géométrie : M. Steixer, à Berlin, le i*^"" avril i863. » Section d' Astronomie : M. le Général Brisebaxe, en Ecosse. » Section de Phjsique générale : M. Barlow, à Woolwich, le i'^'' mars i86:«. » Section d'Économie rurale : M. Bracy-Clark, à Londres; M. Renault, à Maisons-Alfort, le 27 mai i863. » Section de Médecine et de Chirurrjie : Sir Benj. Brouie , à Londres; M. Denis (de Commercy), à Toul (Meurthe), le 3 juillet i863. Correspondants élus. <, Section de Géométrie: M. Neuman.v, à Kœnigsberg, le 3o novembre i863; M. Sylvesïer, à Woolwich, le 7 décembre i863. » Section d'Astronomie : M. Cayley, à Cambridge (Angleterre), le t3 avril i863; M. Rîac-Leae, au Cap de Bonne-Espérance, le 20 avril i863. « Section de Géor/raptiie et de Navigation : M. le Contre-Amiral Fitz-Roy, à Londres, le 4 niai i863. » Section de Chimie : M. Schœnbein, à Bâle, le 20 avril i8G3; M. Favre, à Marseille, le 27 juillet i863. « Section d'Economie rurale: M. Martixs, à Montpellier, le 9 février i863; M. deYibraye, à Clieverny (Loir-et-Cher), le 23 février i863. )> Section de Médecine et de Chirurgie : M. Bouisson, à Montpellier, le 23 mars i863; M.Ehrmann, à Strasbourg, le 3o mars i863;M. Lawrence, à Londres, le 21 décembre i863. Correspondants h remplacer. » Section de MéccmiLjue : M. Eytelwein, à Berlin, décédé le 18 août iB/jQ- » Section d' Astronomie : M. Carlisi, à Milan, décédé le 2g août 1862. » Section de Physique générait; : M. Barlow, à Woolwich. 3 Section d'Économie rurale : M. Renault, à Maisons-Alfort. » Section de Médecine et de Cliirurgie : M. Denis (deCommercyJ, à Toul (Menrthe). ( .6) NOMlNATIOiN DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE. L'Acaciéniie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres appelés à faire partie de la Commission centrale administrative. D'après les résultats du scrutin, MM. Chasles et Ciievreul, qui out chacun réuni la majorité absolue des suffrages, sont déclarés élus. MEMOIRES ET COMiMUNICATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'Ixstructiox publique transmet une ampliation du décret impérial en date du 22 décembre qui confirme la nomination de M. Naudin à la place vacante dans la Section de Botanique par suite du décès de M. Moquin- Tandon. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Naudix vient prendre place parmi ses confrères. M. Chevreul annonce qu'il réserve pour la prochaine séance la répouse à ce qui le concerne dans une Note de M. Plateau communiquée à l'Aca- déniio le 12 décembre dernier. MÉTÉOROLOGIE. — Remarques au sujet d'une Note de M. le Maréchal Vaillant, sur la tempête des 1 et 3 décembre i863; par M. Le Verrier. « M. le Maréchal Yaillant a inséré, au Compte rendu de la séance du 21 décembre, un travail dans lequel se rencontrent des remarques criti- ques sur une Note présentée par moi au nom de M. Marié-Davy, dans la séance du 7 du même mois, Note se rapportant à la tempête du 1. Je dois montrer que ces critiques de M. le Maréchal ne sont pas fondées; d'autant plus qu'étant moi-même exclusivement occupé du service météorolo- gique depuis trois mois, ni le bien ni le mal n'ont pu se faire sans mon concours. » Des lecteurs du Compte rendu m'out exprimé leur étonnement de ce que je n'ai pas répondu séance tenante. Ne pouvant leur laisser croire que j'aie eu besoin de quinze jours de réflexion, je dois leur faire connaître que M. le Maréchal n'a pas lu son travail, mais qu'il s'est borné à le déposer sur le bureau à la fin de la séance. Je n'ai donc pu répondre immédiate- ( '7 ) ment à un article qui a été inséré sans avoir été lu; et, de plus, à cause de la séance de distribution des prix, je me suis trouvé renwoyé à quinzaine. » Ce point étant éclairci, je viens aux critiques formulées par M. le Maréchal. « Nous voici, dit M. le Maréchal, nous voici au 27 novembre, point de » départ de la Note communiquée par M. le Directeur de l'Observatoire » impérial sur la tempête des a et 3 décembre, et nous avons dit qu'eu s'en » rapportant à cette Note, on avait, à l'Observatoire, dès le l'j novembre, » des doutes sur ia conservation du calme qui régnait assez généralement » sur nos côtes. Mais pourquoi donc ces appréhensions, alors que tout était » au calme, et pourquoi n'avoir pas fait partager dès le 27 votre peu de » confiance à vos lecteiu's du Bullelin ? Rien ne justifiait les appréhen- » sions que nous osons dire tardives^ exprimées à la page 947 des Comptes )) rendus. » » Le a8 paraît tout aussi rassurant à M. le Maréchal et, en conséquence, il traite tout ce qui en a été dit de prévision un peu posllnune. » Lorsque M. leMaréchal dit que nos déclarations sont tardives, sa pensée est parfaitement claire et dépasse dans son expression la mesure de la cri- tique scientifique. Bornons-nous à montrer que ce blâme porte à faux. » Le 27, ia dépèche télégraphique adressée aux ports se terminait par ces mots : situation douteuse. Ces termes figurent au registre où est inscrit le texte des dépêches télégraphiques; ils existent sur l'original de la dé- pêche conservée au poste central de l'Administration des lignes télégra- phiques, où l'on en peut prendre connaissance: ils se retrouvent dans les textes reçus à Dimkerque, le Havre, Cherbourg, Granville, etc., etc.,..., Montpellier, Marseille, Toulon,..., Turin, Bruxelles, la Haye.... » n en est de même le 28 novembre. Les bulletins télégraphiques expé- diés en France et à l'étranger portent tous : situation très-douteuse, et le bul- letin autographique lui-même porte: <■ Lasituation est encore plus douteuse » que hier 27. » M C'est donc sans fondement que M. le Maréchal Vaillant a reproché à l'Observatoire d'avoir formulé des appréhensions tardives et des prévisions posthumes. » Reste la question de savoir si, le 9,7 et le 28, on avait des raisons de concevoir des doutes sur la sûreté du temps. Mais c'est un point sur lequel nous ne parviendrions pas à nous entendre avec M. le INIaréchal, qui sou- tient que même le i'^'^ décembre on n'avait aucune raison de prévoir G. R , 18C4, 1" Semeslre. (T. LVIIl, N° 1.) 3 ( I« ) l'épouvantable tempête du 2. Il eût donc fallu annoncer du calme à la place de la violente tempête signalée par l'Observatoire, qui a étendu ses avertis- sements non-seulement à la Manche et à l'Océan, mais au midi de la France et à l'Italie. » Au point de vue de la théorie et des prévisions, il faut croire que le i'"' décembre M. le Maréchal n'avait pas présent l'ensemble des cartes météo- rologiques de ce jour et des joiu's précédents. Sinon, en constatant la marche de la dépression atmosphérique qui s'avançait chaque jour plus rapide, il eût vu qu'on touchait à une grande commotion. » Voyons, toutefois, en supposant que le 1'^'' décembre nous eussions annoncé pour le lendemain un temps calme, ce qui se serait passé, et com- parons dans cette hypothèse les événements avec ceux qui se sont léalisés. )> "Voici le volumineux dossier de notre correspondance du dernier mois, avec les ports de France et avec l'étranger. Qu'il n'effraye pas l'Académie, je n'en extrairai qu'un nombre limité de documents. « Cherbourg. — Celte effroyable tempête, m'écrit M. l'amiral Roze au » lendemain du 2 décembre, avait été parfaitement annoncée par vous — » Dès le i^"" décembre, j'en avais propagé l'avis sur tout notre littoral, et » j'ai la ferme conviction que bien des navires de commerce, ainsi pré- » venus, ont pu retarder leur départ et se préserver en conséquence d'un » désastre. » » Plus tard, après enquête, M. l'amiral Roze est plus explicite et s'ex- prime ainsi : » D'après les renseignements qui me sont parvenus, j'ai lieu de penser >i ([u'aucun navire mouillé dans les ports de la Manche ne s'est hasardé à » partir après l'annonce du mauvais temps qui a été signifiée dès le » I*' décembre dans l'après-midi. Les sinistres de la journée du 2 se sont » produits parmi les navires qui étaient en coiu's de navigation et qui ont » été surpris parla tempête. On s'occupe du moyen de signaler ces annonces » de mauvais temps aux navires an large qui passent en vue des côtes, et » cette mesure sera d'autant plus utile lorsque les navires verront, ce que » l'expérience commence à leur prouver, que les probabilités tendent à se » changer en certitude. << » Ainsi, il est établi que dans la Manche tous les marins qui ont reçu nos dépèches se sont confinés dans les ports et qu'aucun d'eux n'a péri. « Brest. — Le 5 décembre, M. le Président de la Chambre de commerce nous écrit : « Au nom de notre Chambre de commerce et au nom de notre ( '9) » commerce maritime, je ne saurais trop vous remercier de vos envois dont » l'utilité n'est contestée par personne. Je n'en chercherai la preuve cpio » dans les faits qui se sont passés récemment sous nos yeux. » Le 3o novembre, nos navigateurs se sont bien gardés de quitter le port )' malgré la belle apparence du temps. Malheureusement pour un grand » nombre, des circonstances-imprévues sont venues déjouer tous les cal- » culs C'est ainsi que dans la nuit du i'^'' au i courant, treize navires » dans le port de Camaret, situé dans le goulet de Brest, ont été jetés à la » côte.... » Je vous indique Camaret comme un des points les plus importants pour » la transmission de vos prévisions pour le temps du lendemain. En effet, » s'ils avaient été prévenus, les capitaines en relâche à Camaret auraient u abandonné la veille ce port et seraient venus mouiller en rade de Brest, » où ils n'avaient rien à redouter. » » Ainsi à Brest, comme dans la Manche, les marins avertis sont restés au port. Ceux qui n'ont pas été prévenus ont péri en grand nombre. )' Toulon. — Le 4 décembre, M. le Président de la Chambre de com- merce de Toulon nous écrit : » J'ai reçu en temps utile, dans la journée du a, vos dépêches annon- » çant qu'une tempête envahissait la France. Elles ont été affichées et » publiées sur l'heure, et les navires du commerce présents sur rade ont » pu prendre et ont pris immédiatement les mesures nécessaires pour ') parer à toute éventualité. I^a Préfecture maritime, de son côté, ordon- » nait à tous les officiers à terre de regagner leur bord. La tempête s'est » déchaînée vers 3'' 3o™ de l'apres-midi. Le premier télégramme (confirmant » celui de la veille) avait donc gagné quatre heures d'avance sur la tempête, » et tout était prêt pour y faire face. Il n'y a eu, giâce aux précautions » ])rises, aucune avarie, aucun sinistre à déplorer L'institution du ser- » vice météorologique est un immense et permanent bienfait.... » » halie (Gênes, Ancône). —S. Exe. le Ministre de la Marine d Italie n'a pas dédaigné de recevoir notre avis et de le transmettre ans ports du royaume. A Gênes, le résultat a été le même qu'à Toulon. Bornons-nous à parler d'Ancône et à donner un extrait d'une Lettre adressée de ce port par notre consul M. le comte de Castellane à S. Exe. le Ministre des Affaires étrangères à Paris. « Le 2 décembre au soir, l'Amirauté d'Ancône recevait de Turin coni' 1) munication d'une dépêche télégraphique de l'Observatoire de Paris an- » nonçant l'approche d'un ouragan qui se dirigeait de l'Angleterre dans la » direction du sud-sud-est et traverserait probablement la France. Des 3.. ( 2o) » mesures de précaution furent prises immédiatement, et quelques na- » vires qui devaient prendre la mer remirent leur départ. M Depuis le i" décend)re, lebaromélre, dont la pression moyenne pour » Ancône est d'environ 755 millimètres, marquait, à quelque minime va- " riation près, 763™"", 5. Le vent d'ouest soufflait grand frais, et la mer » était agitée. Dans la nuit du 1 au 3, le baromètre commença à descendre, )> atteignant le mininnun, soit 751™'", 6, quand le temps avait compléte- » ment tourné à la tempête. T.es vents, qui sautaient de l'ouest au nord, » pour s'établir enfin à est-nord-cst , soufflaient avec furie; le ciel était » pluvieux, et la mer, déchaînée, venait se briser contre le nouveau môle, » lançant des gerbes immenses qui dépassaient le fanal de la batterie de la » Lanterne, élevé de 18™, 20 au-dessus du niveau moyen de la mer. Une « partie du couronnement des travaux du môle, qui n'était pas suffisam- )) ment protégée encore par des enrochements, a été bouleversée, de gros » blocs de pierre et de béton, déplacés par la violence du choc des vagues, » rebondissant à 1 5 et 20 mètres au delà. » L'impression produite sur la population maritime et les négociants » d'Ancône par la communication de l'Observatoire impérial de Paris a )) été excellente, et doit être particulièrement signalée. » » Telles sont les appréciations des autorités et des populations des ports sur le service de la météorologie nautique. Nous ne pensons pas que leur adhésion eût été aussi chaleureuse si nous leur eussions annoncé un temps calme et sûr; les navires sortis sur la foi de cette promesse eussent été jetés à la côte. Il n'y eût eu qu'un cri de malédiction sur tout le littoral. » I^orsque nous commençâmes l'organisation du service, en 1 855, avec le concours dévoué de M. le Directeur général des lignes télégraphiques, nous étions loin de nous attendre aux entraves de toute nature qu'on a opposées au développement d'une œuvre d'humanité et de science. Dès 1857 l'Observatoire était prêt à réaliser plus qu'on ne fait nulle |>art en ce moment même, et ce n'est certes pas sa faule s'il a fallu, d'année en atuiée, surseoir à l'exécution. » Le Parlement ar.glais a voté à M. l'amiral Fitz-Roy beaucoup d'argent [n great inoney) pour son service météorologique. » Le roi d'Italie vient d'instituer lui bureau spécial à la suite de la tem- ])ète du 2 décembre. » Nous espérons que ce mouvement profitera aussi au service français, et que nous obtiendrons enfin poin- lui luie situation convenable, et qui permette d'atteindre à des résultats plus certains. Il ne serait pas possible ( 3> ) de marcher plus longtemps à titre provisoire, malgré la loyale énergie avec laquelle M. le Ministre de l'Instruction publique nous soutient de son action personnelle. Une œuvre aussi importante pur ses conséquences ne doit pas vivre d'expédients qui ne permettent d'arriver qu'à des probabilités, au risque de tout compromettre. Mais nous avons d'autant j)lus confiance que les intentions de M. le Ministre de l'Instruction publique seront réali- sées, que nous savons qu'il peut, pour cette œuvre, compter sur le puissant appui de M. le Maréchal Vaillant. » PHYSIOLOGIE. — Note siir les générations spontanées ; par M. L. Pasteuii. (c Dans le Mémoire que j'ai publié au sujet de la doctrine des générations dites spontanées, j'ai annoncé, sur la foi de nombreuses expériences, « qu'il est toujours possible de prélever en un lieu déterminé un volume » notable, mais limité, d'air ordinaire, n'ayant subi aucune modification )) physique ou chimique, et tout à fait impropre néanmoins à provo- » quer une altération quelconque dans une liqueur éminenunent putres- » cible. » » MM. Pouchet et Joly affirment que ce résultat est erroné. n Je leur ai porté le défi d'en donner la preuve expérimentale. » Ce défi a été accepté par MM. Joly et Musset dans les termes sui- vants : « Si un seul de nos matras demeure inaltéré, nous avouerons loyalement 1) notre défaite. » [Comptes rendus, i6 novembre, p. 845.) » M. Pouchet, de son côté, a accepté le défi dans ces termes : « J'atteste » que sur (pielque lieu du globe oii je prendrai un décimètre cube d'air, dès que » je mettrai celui-ci en contact avec une liqueur putrescible renfermée dans des » mntras hermétiquement clos, constamment ceux-ci se rempliront d'organismes » vivants. » [Comptes rendus, 3o novembre, p. 9o3.) )) Voilà un débat nettement défini. » Quels en seront les juges? En ce qui me concerne, je ferais injure à l'Académie d'en accepter d'autres qu'elle-même. Telle est aussi, fort heu- reusement, l'opinion de mes honorables adversaires, comme on peut le voir au numéro des Comptes rendus du i6 novembre dernier, p. 8/(5. « Il y aurait un moyen bien simple, ont-ils écrit à l'Académie, de termi- » ner ce débat : ce serait que l'Acatlémie voulût bien nonuner luie Com- )) mission devant laquelle M. Pasteur et nous répéterions les principales « expériences sur lesquelles s'appuient de part et d'autre des conclusions » contradictoires. Nous serions heureux de voir l'illustre Compagnie prendre » en sérieuse considération le vœu que nous osons formuler devanl elle. » » En résumé, j'ai .porté un défi à MM. Pouchet, Joly et Musset. Mes ( =3 ) savants aniagoiiistes ne le déclinent pas. La compétence des juges est incon- testable et incontestée. Je prie donc l'Académie de vouloir bien nommer une Commission. » Conformément à la demande de MM. Pouchet, Joly et Musset, et à l'acceptation de M. Pasteur, l'Académie charge une Commission composée de MM. Flourens, Dumas, Brongniart, Milne Edwards et Balard, de faire répéter, en sa présence, les expériences dont les résultats sont invoqués comme favorables ou cotiune contraires à la doctrine des générations spon- tanées. PHYSIOLOGIE. — Note aiir une fausse alléijation cVim ouvrage récent de M. Pouchet; par M. L. Pasteur. « Cet ouvrage a pour titre : Nouvelles expériences sur la génération spon- tanée, etc. Varis, i864- » En l'ouvrant à la page Xlll de la préface, j'y trouve cette phrase: « Nous avons vu, à diverses re|îrises, M. Pasteur présenter ses ballons » c;omme Vultimatum de la science, appelés par leurs résultats « à étonner )) le monde. » Ce sont ses expressions. » M Les mots, étonner le monde, sont en outre soidignés et entre guillemets. » Cette assertion est fausse. Je proteste que jamais je n'ai prononcé ni écrit ces ridicules paroles, et j'attends de la loyauté de M. Pouchet une rectification publique. » ASTRONOMIE. — Comète découverte par M. Tempel. Lettre de M. Vai.z à M. Élie de Beaumont. « 7 novembre i863. » Je suis chargé par M. Tempel d'annoncer à l'Académie cju'il a décou- vert une nouvelle comète, avec inie queue de 2 degrés de longueur et l'éclat d'une étoile de quatrième grandeur. Le 5 novembre, à 5''3o'° du matin, son ascension droite a été estimée 1 78° 1 4' et sa déclinaison australe — i o degrés. Le 6 novembre, même heure, .^ i i''39™43' ; décl. austr. — 8°5o'54". Le 7 novembre, à S*" 20™ du matin, /R 1 1 ''45'" 28^; décl. austr. — ■j^aS'Sô". Quoique privé de chronomètre, les deux dernières observations de M. Tempel sont suffisamment exactes. » « 4 décembre i863. » Je vous ai écrit le 7 novembre pour vous prier, sur la demande de M. Tempel, d'annoncer à l'Académie la découverte qu'il venait défaire d'une nouvelle comète, la 5* de cette année. 11 paraît que n'ayant pas ( a3 , assisté aux trois dernières séances de l'Académie, vous n'avez pu lui faire encore cette communication (i). Depuis, j'ai calculé les éléments suivants de ce nouvel astre, que je vous prie de communiquer aussi à l'Académie. Passage au périhélie le g, 640 novembre, temps moyen à Marseille. Longitude du périhélie... gS. 7 Q--- 97-33 Inclinaison 77-4'^ Distance périhélie 0,707 Mouvement direct. « D'après ces données, la Terre passerait par le nœud le ag décembre, et il y aurait quelque intérêt à observer alors la direction de la (jueiie, qui est jusqu'à présent assez belle, pour vérifier si elle dévie du plan de. l'or- bite, comme de trop rares observations l'ont déjà indiqué pour d'autres comètes, ce qui semblerait contraire à la théorie admise, mais qu'on pour- rait peut-être expliquer par la translation dans l'espace du système solaire et la résistance de l'éther, devenant ainsi la confirmation l'inie de l'autre. La Terre [)assera aussi, vers le 6 janvier, par le nœud de la IV* comète, et si sa queue devient assez belle, après son passage par le périhélie le 29 dé- cembre, on pourra aussi en déterminer la direction et reconnaître si elle dévie du plan de l'orbite. » Eu comparant la marche respective des deux comètes, on pourra recoii- naitre qu'elles passeront assez près l'une de l'autre. En effet, d'après leurs éléments provisoires, qui représentent assez bien les dernières observations, elles resteraient à 4 degrés l'une de l'autre du 28 décembre au 3 janvier; mais les orbites pouvant ne pas être fort rapprochées, il convenait de chercher leur écartement. Le 6 janvier, la V comète n'était qu'à -f^ de la distance du Soleil à la Terre, de la position de la IV comète le 3 1 décembre, leurs inclinaisons ne diffèrent que de 5 degrés et leurs nœuds de 7 degrés. L'angle compris entre les plans des deux orbites est de 9" 18', et leurs vitesses dans leur proximité sont les mêmes. Il y aurait donc une si grande probabilité contre de pareils rapprochements, qu'on ne saurait les consi- dérer comme fortuits et qu'on devrait les attribuer à une cause déterminée ; on ne poiu-rait mieux en rendre compte que par le même phénomène que nous avons vu se produire sous nos propres yeux en 1846, par le partage (i) Une circonsiance indépendante de ma volonté m'ayant privé pendant quelque temps d'assister aux séances de l'Académie, plusieurs pièces de correspondance, cpii m'avaient dé adressées directement, ont subi un retard, pour lequel j'ai sollicité l'indulgence et pour lequel je réclame également celle des auteurs, E. D. B. ( ^4 ) en deux de la comète de C>~ ans. Les deux fractions ne se séparèrent qu'avec lenteur, de façon que l'inclinaison, les nœuds et les vitesses n'éprouvèrent que de faibles variations, ce qui a lieu aussi dans les deux dernières co- mètes, ainsi que nous l'avons remarqué, et justifierait assez la coannunauté d'origine qu'on pourrait leur attribuer. La longueur de leur apparition, d'environ six mois pour l'une et de trois mois pour l'autre, pourra j)ermetlre d'apprécier leurs révolutions et de juger des circonstances de leurs cours antérieurs en remontant dans le passé, d'autant que leurs grandes incli- naisons ne permettent guère d'assez fortes perturbations. » PALÉONTOLOGIE. — Liste des Vertébrés fossiles recueillis dans la molasse cocjuilUére de Castries (Hérault); par M. Paul Gervais. « Il existe à Castries (Hérault), et dans les environs de cette localité, des dépôts marins se rattachant au système de nos molasses miocènes du Midi, qui fournissent un assez grand nombre de restes fossiles d'êtres organisés. J'ai pu en examiner à diverses reprises une collection faite avec beau- coup de soin par M. le D' Delmas, de Castries, et en dresser la liste suivante qu'il ne sera peut-être pas sans intérêt de pu])lier. J'y distingue les fossiles des calcaires (molasse coquillière ou calcaire moellon) de ceux des marnes bleues. .» Les Vertébrés fossiles des ca/c«»TS miocènes de Castries appartiennent aux genres et espèces dont voici les noms : 1° MAMMIFÈRES. » Plioca ? Halitlieriuni; Squalodon ; Delpinmts ( Glyphidelphis sulca- ttis, P. G.). 2" REPTILES. )) Crocodilus . 3" POISSONS. » Chrjsoplirys; Sargus incisiviis, P. G.; Phyllodus; Myliobales micro- phurus; Myliobales arcuatus; Priitis; Squatina; Carcliarodon merjalodon; He- miprislis paucidens; HemiprisUs serra; Galeocerdo adiincus; Oxyrhina lias- lalis; Oxyrhina xypitodon ; Oxyrhina Desorii ; Lamna elecjans ; Lanma dubia, P. G. » Les genres et espèces recueillis jusqu'à ce jour dans les marnes de la même localité sont : l" MAMMIFÈRES. 1) Phoca? Delphimis [Glyphidelphis sulcaliis, P. G.) (25) a° POISSONS. » Chrysoplirys ; Sargus incisivus; Sphyrœna? Myliobales arcuatus; Squatina; Carcharodon megalodon; Hemiprislis serra; Galeocerdo aduncus ; Oxyrhina xypliodon; Notidaniis primigetiitis; Otodus; Lciinnn elegans; Lamna dnhia; Centrina; ScylUuiri. » Comme on le voit par cette double liste, les espèces fossiles de Cas- tries sont en général les mêmes que celles déjà signalées par M. Agassiz et par moi dnns les dépôts miocènes du reste de l'Europe. Plusieurs sont néan- moins intéressantes en ce qu'elles n'avaient point encore été observées ou bien parce qu'elles figurent pour la première fois sur les catalogues dressés d'après des fossiles observés en France. Les genres Scyilium et Squalinn sont ilans ce dernier cas. Celui des Phyllodus n'avait encore été signalé que parmi les fossiles de l'éocène, et le genre Centrinn, qui comprend les Huiuanlins, n'était connu que dans la faune actuelle. >' Dans la Notice étendue que je me propose de publier au sujet des fos- siles de Castries, je moutreiai aussi qu'on a pris pour des coquilles de Gas- téropodes du genre Patelle et décrit sous le nom de Patelin alla, des vertè- bres d'une espèce de Poisson de la fatnille des Squales. » J'ai remarqué, parmi les échantillons réunis par M. le D" Delmas, quelques débris d'une espèce de Crustacé assez curieuse pour être men- tionnée ici. C'est une Squille, à peu près grande comme la Squille mante, (^ue je nommerai Squilla Delmasii. » MÉTÉOROLOGIE. — Remarques à l'occasion d une communication récente de M. Volpicelli; Lettre du P. Secchi à M. Élie de Beaumont. « Je trouve dans les Comptes rendus du jo novembre i863, p. 91 5, des remarques qui me regardent, et que je ne puis laisser passer sans les re- lever. M. Volpicelli dit que, comme « lorsqu'il n'y a pas d'orages un I) corps isolé se charge toujours d'électricité positive ou négative, selon » qu'il monte ou descend dans l'air libre;... il résulte de là que les expé- 11 riences électro-atmosphériques doivent s'exécuter à conducteur fixe et » non à conducteur montant contre ce qui se pratique à l'observatoire du » Collège Romain », et plus bas, p. 916, il ajoute « que ce conducteur » ne peut donner la vraie électricité de l'atmosphère. » Comme celte décla- ration réduit à rien tout ce qui a été fait dans les dernières années par les C. R., 1864, I" Semeslre. (T. L.VIll. N^ 1.) 4 (a6) premiers électricisles, Quetelet, Pellier, Laniont, Palmieri, etc., je suis en droit de croire qne cela exprime plutôt une opinion particulière de M. Volpicelli, qu'une vérité dont on ne trouve pas la démonstration dans sa communication. La méthode suivie au Collège Romain est celle de M. Palmieri, avec une très-légère modification, et celle-ci est au fond celle de tous ceux qui, dans ces derniers temps, se sont occupés d'électricité atmosphérique; conséquemment, je ne vois pas une raison de reprocher au Collège Romain, en particulier, comme inexacte une méthode devenue aujourd'hui générale, au moins dans le fond. Le conducteur fixe a été ahandonné poiu" des raisons très-concluantes exposées, par M. Palmieri, dernièrement dans \es /innali del R. Oss. Fesiivinno, \'o\. Il, p. 4' et sniv. La seule raison en sens contraire serait dans les résuhats d'électricité négative obtenus de M. Volpicelli, à conducteur fixe; mais ils peuvent s'expliquer d'une autre manière. Si ces résultats ne sont pas dus à des impeifections dans les condensateurs employés, ils pourraient bien être dus à l'évaporation de 1 eau qui se condense sur les appareils collecteurs qui restent exposés pendant la nuit à la rosée et à l'humidité de l'air. Et, en effet, la période négative (à ce qu'il paraît d'après les observations publiées jusqu'ici) se ma- nifeste surtout le matin, lorsque s'opère le dessèchement des conducteurs et de leur parapluie, etc. Le résultat, sans doute extraordinaire, qu'il annonce, " que la nature de l'électricité atmosphérique varie, dans quelques cas, » cinq ou six fois dans le court espace de trois ou quatre minutes >• (p. 916), est de nature à répandre des graves soupçons sur ses moyens d'exploration; car, pas même dans les orages les plus violents, où les chan- gements sont si fréquents, on ne trouve cette énorme rapidité d'alternatives, presque à chaque minute, et on doit bien être étonné de les voir arriver dans les jours calmes, desquels seulement il peut être question dans sa communication. » Il ajoute après, qu'il lui semble vrai •< qu'on n'a démontré aucune rela- >i tion entre l'électricité de l'atmosphère et le magnétisme terrestre, » et qu'il « croit même que si cette relation existait, elle ne pourrait se mani- i> fester avec le conducteur montant employé à l'observatoire du Collège » Romain, parce que ce conducteur ne peut donner la vraie électricité de )) l'atmosphère. » M. Volpicelli confond ici en bloc une grande variété de questions, qu'il est bon de séparer. » La première est celle de la période diiniie de l'électricité, si elle a ou non une relation avec la période magnétique. La seconde est celle des alter- natives électriques rapides pendant les bourrasques et les orages; la troi- ( 27 ) sième est en général, si ces décharges électriques, qui accompagnent les grandes bourrasques, ont ou non une influence. Il y avait nécessité de séparer ces questions, car leur solution n'est pas pour toutes également sûre ni prouvée au même degré. » La première est probable, et quoique je la croie certaine, j'avoue qu'elle n'a pas encore reçu de démonstration rigoureuse. La seconde a été vérifiée plusieurs fois pendant les orages, et nous avons trouvé que le bifilaire surtout changeait de position, selon que l'électricité de l'orage était positive ou négative. Mais comme l'électromètre indique l'électricité d'un espace déterminé et limité, pendant que l'aimant obéit à Inifluence de plusieurs courants simultanés, il est facile que les mouvements ne s'ac- cordent pas; mais le fait fondamental que l'aimant est troublé reste toujours démontré, malgré quelque non-coïncidence de ses mouvements avec les signes de l'électricité locale. Mais il faut remarquer que dans ces cas, on nemj)loiepas le conducteur mobile, mais le fixe, qui est alors suffisant, la ten- sion étant assez forte, et conséquemment l'objection manque de fondement. B La troisième question est pour moi résolue dans le sens affirmatif, et les démonstrations sont données depuis deux ans dans le Bulletin météoro- locjicjue de l'Observatoire du Collège Romain. Les Revues mensuelles et les Notes contiennent tous les détails pour juger cette question, qu'on ne peut résoudre par les moyennes, et je remets les lecteurs à celles-là. Je dirai, du reste, que non-seulement cette relation existe, mais qu'elle est de néces- sité absolue. Car tout le monde connaît que les bourrasques mettent en mouvement des quantités énormes d'électricité qui rayonne en courants tout autour du centre de la bourrasque, en se déchargeant par la terre (comme le montrent les fils télégraphiques où ces courants sont très-forts et souvent très-constants"). Or, ces courants doivent nécessairement agir sur les barreaux, si ceux-ci ont une mobilité suffisante. La vérification expéri- mentale de cette vérité incontestable pouvait se faire attendre dans des pays habituellement très-pluvieux ou troublés, mais dans le climat de Rome, ordinairement beau, elle n'a pas tardé à se manifester, et chaque mois la démonstration s'accroît de faits nouveaux ; il y a déjà cinq années que je la poursuis. Il est facile de nier une proposition, mais une longue expérience ne se détruit pas avec une égale facilité. » Enfin M. Volpicelli ajoute qu'il serait « un peu hasardé de dire avec le « Bulletin météorologique du Collège Romain, qu'il est impossible de recon- » naître si la terre est positive ou négative, parce que nous n'avons aucun » moyen de reconnaître l'état électrique absolu d'un corps. » Et il suit in- 4.. ( ^B ) (liqiianl c'u'il croit avoir trouvé cet état absolu au milieu de la hauteur d'un iiuu' et dans « luie sphère conductrice isolée et recouverte de deux hémi- » sphères concentriques qu'on enlève ensuite. » M. le professeur nous par- donnera si nous sommes d'un avis différent. L'état neutre d'un mur ne pourrait bien paraître tel, que relativement à la terre ou à l'atmosphère, et ne serait pas à la rigueur un état absolu. Pour ce qui regarde l'expériment du globe, il serait tout à fait hors de propos, aujourd'hui que M. Vol- picelli croit avoir démontré qu'une telle boide peut se charger d'électricité dans l'intérieur des hémisphères. [Voir les Alti delV Jcnd. de' iV. Lincei, i'^"' mars i863, vol. XVI, p. 485.) Laquelle conclusion, quoiqu'elle soit contraire à tout ce qu'on a cru jusqu'ici, elle prouverait que cette boule ne serait |ias un corps dinie neutralité absolue. De plus, pour graduer un instrument quelconque, un seid point fixe ne suffirait pas, il en faudrait au moins deux, comme dans le thermomètre. x\insi ce qui se trouve dit dans \e Bulletin ne serait pas hors de propos, malgré la nouvelle découverte de M. Volpicelli. Mais ses expériences seront loin de satisfaire au besoin ; car une foule de causes peuvent produire la faible électricité observée par lui dans ces murs. Et, comme il n'a pas indiqué les précautions dont il se sera sans doute entouré pour éviter des causes [)erturbatrices accidentelles et très- faibles, qui peuvent donner un courant à un galvanomètre si sensible, la chose reste encore suspendue. Pour mon compte, je puis dire que, opérant sur un mur sec, avec un fil de cuivre, couvert de gutta-percha, fixé à des clous pareillement de cuivre, dont l'un était siu' la même verticale 3o mètres au-dessus de l'autre, avec un galvanomètre ca|)able d'indiquer les courants des contractions musculaires, je n'ai rien obtenu. Je me hâte de dire que je ne porte pas ce résultat négatif pour démentir les résultats obtenus par le célèbre professeur, mais pour le mettre en garde contre des circonstances accidentelles qui pourraient bien le tromper. Du reste, si l'idée de M. Vol- picelli, qui compare les murs à des piles sèches, est juste (comme je le crois), on voit que cette électricité ne serait plus une électricité tellurique, comme il paraît présumer, mais de toute autre origine bien différente. » Je regrette profondément d'être d'avis différent de mon collègue dans cette question qui s'agite depuis quelque temps, mais il est très-intéressant de savoir si les observations électriques pour lesquelles on prend tant de peines sont utiles ou non à la science. Nous, en qtialité de simples observa- teurs, nous avons un certain droit de provoquer des décisions lîe la part des autorités compétentes dans la science, et c'est simplement dans a^ but que je viens d'adresser cette communication à l'Académie. » ( 29 ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur fintensilé de la radialion solaire dans les différentes saisons; par leV. A. Secchi. « Plusieurs météorologistes ont introduit l'usage d'un thermomètre noirci exposé au soleil pour avoir des données sur hi radiation solaire. Ayant moi-même employé cet instrument, je me suis convaincu qu'on n'en pouvait rien tirer de certain, car la température dépend de plusieurs élé- ments qu'il est impossible d'évaluer en particulier. En effet, elle dépend : i" de la radiation directe du soleil ; ■>," de la radiation des objets environ- nants; 3" (le la radiation de l'air; 4° de l'agitation de l'atmosphère. Cepen- dant, comme cet élément est de grande importance, et il est bon de simpli- fier ce genre d'observations pour les rendre plus conuuunes dans les diffé- rents chmals, j'ai cherché à améliorer cet instrument en introduisant dans son usage des principes déjà employés par quelques autres observateurs, et surtout par M. Waterston. » Mon appareil consiste dans un réservoir métallique formé de deux cylindres concentriques de différents diamètres, dont l'espace annulaire est plein d'eau. L'espace cylindrique intérieur est vide et libre, et ouvert à ses deux extrémités pour recevoir les rayons solaires. Sur l'axe de ce cylindre, au moyen d'un tube qui traverse perpendiculairement l'espace annulaire, on introduit un thermomètre à bulbe spbérique noirci, sur lequel frappent les rayons solaires dirigés selon l'axe du cylindre. Un verre épais ferme l'ouverture postérieure du tube cylindrique, l'autre reste libre; mais avec un diaphragme d'ouverture convenable on abrite tout l'appareil de la radia- tion solaire. L'appareil entier est monté sur un pied parallactique fourni de mouvements très-réguliers. Pour les autres détails et sur la manière de se servir de cet instrument, on peut voir le Bulletin de l'Observatoire du Collège Romain, vol. Il, n° i/^. Je dirai ici seulement que les thermomètres sont divisés directement à ^ de degré. » Au moyen de cette disposition on élimine : i° l'agitation de l'air; 2° la radiation des objets environnants dont on peut toujours connaître l'in- fluence et la force et varier celle-ci à volonté, en changeant la température de l'eau de l'enceinte. Il ne reste donc que la radiation du soleil et celle de la portion du ciel visible de la place du thermomètre, qu'on peut diminuer à volonté en plaçant devant l'instrument un diaphragme à peine un peu plus large que le, bulbe du thermomètre. Pour ce qui regarde l'influence de la température absolue de l'enceinte, il est bien connu par les observations ( 3o ) de M. Waterston qu'elle n'a aucune influence sur l'élévation de tempé- rature que produit la radiation solaire sur le thermomètre noir; et je me suis assuré, en variant la température de l'eau de 7 à 70 degrés, que, lorsque la température des deux thermomètres est stationnaire, leur différence reste constante quelle que soit leur valeur absolue; de sorte que cette différence (au moins en certaines limites) ne dépend point de la température de l'en- ceinte. Cela, au premier abord, est bien singulier, car il est curieux de voir que si le thermomètre noir monte à 19", 6 lorsque l'eau est à 7 degrés, lorsqu'on porte la température de celle-ci à 70 degrés le thermomètre noir monte à 82 degrés au soleil, la différence restant toujours 11 degrés. J'appellerai cette différence température relative. La difficulté en pratique de vérifier ces faits dépend surtout de la rapidité de variation que subit le ther- momètre placé dans Tenu pour les hautes températures; mais on a une véri- fication indirecte de cela dans le fait que, après une certaine limite, les deux thermomètres montent ensemble, leur différence restant toujours constante. « Avec cet appareil, j'ai fait un grand nombre d'observations pendant l'été, et je viens de les répéter dans la saison actuelle dans les jours parfaite- ment clairs du 21 novembre au 8 décembre, en exposant l'appareil au rayon- nement solaire sous le dôme de l'Observatoire, jusqu'à ce que la température relative reste parfaitement constante pendant un temps considérable. Voici les principales conclusions auxquelles je suis arrivé : )) 1° Pendant l'été, observant près du méridien et près du solstice, la température relative a varié de 14 à 11 degrés. I^a moyenne de plusieurs observations donne ia°,o6; » 2° Les observations continuées pendant le mois d'août donnent des valeurs i3 à 1 1 degrés. Leur moyenne est encore 12 degrés. » 3° Celles de novembre et décembre donnent 12**, 5 et 11°, 5 et la moyenne n'a pas sensiblement changé. » 4° observant en été près de l'horizon, à une élévation de 3o à 34 de- grés, la température s'élève seulement à 6°, 5. » 5° La rapidité avec laquelle monte le thermomètre noir n'est guère différente de l'été à l'hiver jusqu'à 10 ou 1 1 degrés; mais après cette limite le maximum arrive plus tôt en été qu'en hiver. ■» Les résultats obtenus dans la dernière saison ont été pour moi complè- tement inattendus, car je croyais avoir en hiver, observant à une hauteur du soleil d'environ 28 degrés, une température tout au plus égale à celle que j'avais en été à 32 degrés d'élévation, car l'épaisseur atmosphérique était à peu près la même; mais il n'a pas été ainsi. Au méridien, j'ai ( 3i ) obtenu presque la même valeur qu'en été, quoique les rayons traversas- sent une épaisseur d'atmosphère plus que double, pendant que cette double épaisseur en été diminue la force de radiation et la réduit à moitié! » Ces phénomènes seraient inexplicables si on ne connaissait pas la force absorbante de la vapeur aqueuse (i). Eu effet, si nous comparons les obser- vations faites à la même hauteur eu été et en hiver, nous trouvons la radia- tion d'été la moitié, et cependant l'épaisseur atmosphérique est la même; mais la vapeur d'eau, qui en été a une tension moyenne, dans notre climat, de i3 à i4 millimètres, en hiver en a seulement 7 à 8. Il est très-difficile d'évaluer la quantité absolue de vapeur qui existe stu' le trajet des rayons, car le psychromètre ne donne que la quantité près du sol, qui diffère assez de celle qui est en haut. De plus le niveau des vapeurs en été est beaucoup plus élevé qu'en hiver. Cependant, on ne sera pas très-loin de la vérité en admettant qu'en été on a au moins le double qu'en hiver. Ainsi, on trouve qu'à égale hauteur la radiation est réduite à la moitié en été, comme le veut la quantité de vapeur. M De ces faits découlent deux conséquences intéressantes : 1° qu'en été la radiation est au méridien grandement affaiblie par la vapeur d'eau, de sorte que sans celle-ci nous aurions une radiation double (il faudrait vérifier cela sur les hautes montagnes, la chose en vaut la peine); 2'' que la force absorbantede la vapeur est très-forte, car nous voyons qu'une quantité de 7 à 8 millimètres d'excès en été produit une absorption égale à celle de l'épaisseur de l'atmosphère entière de gaz en hiver, ce qui donnerait pour la force absorbante de la vapeur gS fois celle de l'air. Nous n'avons pas tenu compte dans ces calculs de l'élévation plus grande de la couche vapo- reuse en été, ni du phénomène de therraochrose, qui fait que les premières couches absorbent plus que les suivantes. Mais en général on peut admettre que le résultat de M. Tyndall, qui la trouve 60 fois plus forte que l'air, n'est pas fort éloigné de la vérité. M Mes recherches sur cet important sujet ne sont pas achevées; j'ai même l'intention d'améliorer l'appareil et d'observer en des saisons différentes avec des soins plus minutieux; mais les premiers résultats m'ont paru si intéressants, que, quoique seulement ébauchés, j'ai cru les devoir pré- ( i) En hiver, la radiation solaire est plus forte parce que le soleil est plus près de nous; mais cela ne peut pas produire une différence de plus de -i^. ( 3. ) seiiter à l'Académie. Les recherches uUérieures pourront éclaircir les noui- hreuses questions qui se rattachent à cette matière et pourront séparer ce (|ui, clans les différences diurnes, appartient à notre planète de ce qui appartient au soleil lui-iiièine; mais les résultats principaux exposés ici ne pourront pas recevoir de modification substantielle. Ceux-ci montrent combien sont imparfaites les connaissances que nous avons sur l'absorption de l'atmosphère terrestre et sur la force absolue de la radiation solaire. » MÉGANIQUE APPLIQUÉE. — Locomotives mues par iair chaud. Note de M. Burdin, adressée le 20 novembre i863. « Je ne reviendrai pas ici siu- la grande économie qui doit résidter de l'emploi de l'air chaud au lieu de la vapeur ( voir à ce sujet, dans les Comptes rendus de L' Académie du 6 avril i863 et autres, les Mémoires dans lesquels mon précieux collaborateur, M. Bourget, professeur à laFacidté de Cler- monl, a mis celte économie tout à fait hors de doute). Le seul but de la présente Notice sera donc de démontrer la possibilité pratique de cet emploi sur nos vaisseaux et même sur nos locomotives de chemin de fer. » Comme, dans un cylindre alésé, un piston interceptant l'eau qu'il élève au-dessus de lui de celle qu'U aspire au-dessous présentera, à pressions et à soins égaux , moins de frottements en somme et surtout moins de fuites que les pistons métalliques interceptant à sec des gaz aussi subtils que la vapeur ou l'air [voir à ce sujet les pertes de travail trouvées sur les pompes, sur les soufflets, etc., par MM. d'Aubuisson , Morin , Tresca et autres), on doit donc espérer qu'en ne laissant subsister sur les locomotives actuelles que des pistons mus dans des cylindres remplis d'eau, non-seulement on rendra possible l'emploi de l'air chaud comme moteur, mais encore on diminuera notablement les dépenses de force motrice effectuées jusqu'à ce jour. » Les cylindres toujours remplis d'eau où se mouvront nos pistons mo- teurs pourront être moins épais, il est vrai, que ceux actuels, puisque leur explosion ne présentera aucun danger, mais nous serons obligés pour la même course (o™,66 par exemple) et pour le même travail de leur donner une section presque double, puisque notre air chaud avant d'agir exige une compression à froid ou refoulement préalable à 8 atmosphères, soit un tra- vail presque moitié de celui qu'il rend ensuite chauffé aux environs de 800 degrés (savoir 29640 kilogrammètres au lieu de 6ii4o kilogram- me Ires). ( 33 ) ,) Leurs diamètres devenant ninsi o'",66, par exemple, au lieu d'environ 2-Lj-z=o"',ll5, ces cylindres n'en pourront pas moins prendre la place de ceux actuels sur nos locomotives, ainsi qu'on s'en est assuré à l'inspection de ces dernières, et cela sans gêner, surtout sans risquer d'accrocher à travers les passages étroits de nos chemins de fer maintenant établis. » Comme la grande chaleur de notre nouveau gaz moteur (employé, il est vrai, comme il le fut sous les yeux mêmes de S. M. l'Empereur, d'après \e Moniteur du i5 novembre 1860, mais en laissant au gaz à la sortie du foyer toute sa chaleur), réimie à ses cendres et impuretés, semble jusqu'à ce jour avoir fait désespérer de son succès pratique, tâchons par les dispo- sitions suivantes de rendre la confiance à nos habiles constructeurs en faveur de l'invention mécanique qui promet peut-être de devenir la plus impor- tante de notre époque. » A côté du précédent cylindre horizontal remplaçant celui à vapeur, et qui plein d'eau renferme en outre un piston soit métallique, soit garni de filasses, soit muni en avant et en arrière de cuirs évasés appuyant de plus en plus sur le cylindre aiesé lorsque la pression liquide croîtra, nous pla- cerons deux autres cylindres verticaux en tôle, de même diamètre et lon- gueur dans œuvi'e (o",66) que le précédent. )) Ces deux vases V et V, surmontés chacun d'une entrée et d'une sortie à tiroir, seront parle bas en communication permanente, le premier avec le fond antérieur du cylindre à eau, et le deuxième avec le fond postérieur; en un mot, ces trois capacités supposées en fonte pourraient se couler d'un même jet. » Si donc le piston moteur à filasses se trouve en ce moment à l'extrémité antérieure de sa course, et si le premier vase V placé à sa droite se trouve plein d'eau, ainsi que le cylindre dans lequel se meut ledit piston, il suffira que l'air chaud à 8 atmosphères soit introduit d'abord à pleine pression dans le récepteur V, puis qu'il s'y détende, pour qu'aussitôt le piston dont il s'agit recule en tirant après lui sa tige, sa bielle, enfin la manivelle ou le bouton de la roue du convoi en marche où tout se trouvera exactement disposé conune par le passé. En même temps l'eau que le piston rencontre en reculant sera refoulée dans le vase Y' qu'on suppose maintenant vide. » Ainsi, grâce aux deux communications aussi grandes que possible et toujours ouvertes qui mènent de V au fond antérieur du cylindre plein d'eau et de V au foud postérieur, il arrivera donc que V rempli d'eau et se C. a , 1864, I" Semestre. (T. LVIII, N» I.) ^ (34) trouvant pressé par de l'air chaud à 8 atmosphères au premier moment transmettra cette pression au piston moteur, lequel en reculant refoulera l'eau qui était derrière lui dans le cylindre V. » Ce dernier étant plein à la fin de la course rétrograde du piston, recevra alors à son tour de l'air chaud à 8 atmosphères, transmettra cette pression au piston moteur, qui, se portant de nouveau en avant, renverra dans le vase V, où l'air chaud s'est détendu depuis 8 jusqu'à i atmosphère, toute l'eau qu'il vient d'en recevoir. » Bref, le cylindre restant toujours plein de liquide sert d'intermédiaire dans ce cas pour faire sans cesse passer l'eau du vase V dans celui V et réciproquement, en même temps, bien entendu, que son piston fera mou- voir la locomotive comme à l'ordinaire. " Pour régulariser la présente manœuvre, et aussi poin- que l'air chaud arrivant ne se refroidisse pas trop au contact des niveaux d'eau dans les vases V et V, ces niveaux seront recouverts par des flotteurs ou par une couche de charbon logée entre deux couches de terre cuite sur lesquelles au besoin viendront se déposer les impuretés de l'air chaud. » A cet effet, les parois verticales de V s'élevant de o'",66 -h o™,o4 au- dessus de son niveau d'eau arrivé le plus haut possible, on introduira alors dans le premier cylindre ouvert, et de o'",7854 X (o™,66)- de section dans œuvre, un deuxième cylindre ou chaudron de la section i)lus petite o™,7854 (o'°,66 — o",o8)-, en ayant soin que le fond de ce chaudron reste à o'",o4 au moins au-dessus du précédent niveau et que ses parois verticales de o™^66 s'élèvent à la même hauteur que celles du premier cylindre exté- rieur où il est efuboîté. Maintenant, fermant en haut des deux cylindres ainsi enchâssés l'un dans l'autre l'espace plan et annulaire qui les sépare, savon- o'",7854 [o^jôô- — (o",66 — o'°,o8)'-] ou la différence de leurs sections, on aura une idée précise de la forme du flotteur épais de o'",o4 et occupant l'espace ou la capacité restée libre ci-dessus entre les deux cylindres em- boîtés et le niveau de l'eau contenue dans le plus grand de ces derniers. » Par suite de cette disposition, ladite eau ne pourra ni se salir ni guère acquérir de la chaleur si on a soin que i*^ son flotteur en terre et charbon touche ou frotte légèrement par en haut la tôle extérieure de l'espèce de fourreau annulaire où il se loge; que 2° un peu de vapeur à 8 atmosphères, créée dans ce but et injectée par en haut sur la surface annulaire o'°,7854Ko'",66)= - {o'^M - o^.oS)^] tandis que l'aii- chaud lésera sur le fond o'°, 7854(0'", (36 — o"',o8)% vienne (35 ) à chaque descente de l'eau maintenir ledit fourrçau à 172 degrés au plus. » Les parois verticales de V et V, pendant chaque descente tle l'eau étant mouillées, produiront donc dans le moment un peu de vapeur au contact de l'air chaud, à pleine pression d'abord, puis se détendant; mais cette quan- tité de vapeur, d'ailleurs non perdue pour notre machine, sera bien minime puisque les parois en question seront en grande partie abritées par les pa- rois verticales données au cylindre flotteur en terre. Au reste, si l'eau chas- sée par le gaz moteur trouve à son retour les parois précitées un peu échauffées en gagnant à leur contact un peu de température, on en sera quitte aux stations des chemins de fer pour la faire servir à d'autres usages, en mettant de la froide à sa place. » Chaque vase V et V étant égal à o™,7854 X (o",66)' ou au cylindre mo- teur (non compris les espaces nuisibles qui peuvent rester en haut et l'eau excédante qui, en bas, remplit leurs communications avec ledit cylindre), il en résulte que si le liquide total, par suite d'évaporation, de fuite ou autre cause, cessait de remplir au moins deux fois ledit cylindre, il faudrait alors ouiller ce dernier en lui faisant aspirer du nouveau liquide tenu à cet effet en réserve dans un vase ouvert à l'air libre. Cette aspiration aura lieu au moment où l'air chaud, injecté en moindre quantité et par suite détendu un peu au-dessous de l'atmosphère dans V et V, conununiquera cette faible pression à l'eau du cylindre, là où un robinet disposé dans ce tube laissera entrer le supplément de liquide voulu. » Enfin, les flotteurs des vases V et V devant descendre et monter avec l'eau sans jamais s'en séparer, il faudra donc qu'ils soient conduits par des tiges ou tringles verticales sortant à frottement doux au-dessus ou au-des- sous des vases V et V. L'une de ces tiges en montant fera descendre l'antre d'autant; déplus, la tige du piston moteur arrivant, par exemple, à l'extré- mité antérieure de sa course où se trouve V, devra à ce moment faire des- cendre la tringle de ce vase pour la remonter ensuite à la course suivante et sans jamais la lâcher ou sans jamais cesser d'être solidaire avec elle. » De cette manière, le va-et-vient du piston d'abord, puis la montée et la descente alternatives des flotteurs de V et V ainsi que de leurs niveaux d'eau, seront inséparables dans leurs mouvements. ■> En résumé, les vases V et V, étant environnés de matières peu conduc- trices, ne semblent plus présenter de difficultés à l'emploi de l'air chaud, et quant au piston mù dans l'eau que nous sommes parvenus à substituer à ceux métalliques interceptant des vapeurs à diverses pressions au-dessus et an-dessous de lui, nous sommes assurés, d'abord, de ne pas rencontrer (3G) (ie grippement, puis des v'sures, des fuites, des échauffements, des frotte- uients et autres inconvénients aussi grands que ceux des pistons métalliques dans ce moment en usage. » Ce piston pendant une course (en - de seconde au minimum j n'of- frira que la perte de travail 7'''' X -^ X o,6G x 0,66 = 106''^™, 7 {Hydrau- lique de M. d'Aubuissou, p. li'i']), — étant ici la hauteur moyenne de la co- lonne deau ou des 7 atmosphères qui, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, pressent le cuir évasé du piston contre un cylindre en fonte aussi poli que du cuivre jaune, o™,66 étant le diamètre de ce même piston et son che- min parcouru en - de seconde. ' 0 » Si à cette perte de travail 106"'^™, 7 on ajoute : i" celle due au Irotte- ment de l'eau dans le cylindre moteur, a° celle due à l'eau montant dans le vase V, et 3" celle due à l'eau descendant dans le vase V (la vitesse commune dans les trois cas étant 0,66 x 6 = 3,96, le chemin parcouru 0,66 et les trois surfaces frottées étant 3, 14 16 X (0,66)- = i""), 34 pour le cylindre et — ^ pour celle moyenne des deux vases V et V), il viendra, d'après la Notice sur les turbines lue le 3o juillet i838 à l'Académie par le savant M. Poncelet : '-^^ X 2'"i,68x (3,96)^ X 0,66 = lO-^erm^J. » En répétant le calcul d'après M. d'Aubuisson, p. 4^8, on ne trouve que ii''^™, 3 qui avec 106,7 tlo'nit'"t ''8 kilogrammètres, tandis que la dépense du moteur dû à notre air chaud, réuni à très-peu de vapeur, s'élèvera pendant la présente course de-rde seconde à , o-, 7854 X (o",66)' X -—^^^^^P^^-^ = 3281 "s^S, ' \ ' / I + o,oo3ofa5 X ji J lorsqu'à 817 degrés environ et à 8 atmosphères la détente sera poussée à une atmosphère en laissant alors échapper la cylindrée V ou V' = 0,7854(0,66)^ = o'"%22369 de finnée, détendue à la température 3i3 degrés environ dans la cheminée. » Si maintenant on calculait les deux pertes de travail éprouvées par l'eau se rendant du vase V au cylindre moteur, et de ce cylindre au vase V. oi! les trouvera encore au-dessous de i i kilogi-ammètres, si on a soin ( 37 1 de rendre aussi grandes que possible les sections des tuyaux de couinuuii- cation en diminuant leurs longueurs. » Sans doute l'air chaud en entrant dans Y et V peut y trouver un espace nuisible, c'est-à-dire un peu d'air détendu qui restera delà cylindrée pré- cédente et dont il faudra de nouveau élever la pression à 8 atmosphères aux dépens du gaz entrant el avant que ce dernier puisse agir; mais on évitera cet inconvénient en fermant un peu plus tôt le tiroir de sortie de l'air ci-dessus détendu, pour comprimer de nouveau à 8 atmosphères ce qui en restera dans le vase où il sera détendu, et cela sans craindre, bien entendu, que cette résistance finale offerte au piston moteur puisse arrê- ter ce dernier, tant est grande la force vive possédée par un convoi en mouvement, tant est puissant l'espèce de volant qu'elle crée. » Dans tous les cas, les espaces nuisibles n'existei'ont plus pour notre piston moteur comme pour ceux actuels. » Arrivant à notre soufflet à air pur destiné au foyer, il ne présentera de son côté que très-peu de pertes. Il se composera de nouveau de deux cy- lindres verticaux en communication l'un avec l'autre, qui, ainsi que V et V, prendront en partie sur les locomotives la place des chaudières actuelles avec leurs tubes à fumée. » Supposons dans l'un de ces deux cylindres un piston analogue à celui motein- ci-dessus, surmonté d'une tranche d'eau épaisse de o™,o5 environ, et ayant au-dessous de lui assez de liquide pour qu'arrivé au bas de sa course et après avoir refoulé ce liquide dans le deuxième vase concomitant, ce dernier ait été obligé alors d'envoyer au réservoir à régulateur la cylin- drée d'air ordinaire dont il se trouvait rempli. » On conçoit maintenant que le piston remontant va chasser à son tour dans le même réservoir la cylindrée d'air atmosphérique qu'il vient d'aspi- rei' en descendant, en même temps que, par l'intermédiaire de l'eau placée au-dessous de lui et qui le suit dans sa montée, il attirera dans le tleuxième vase une cylindrée du même gaz qui sera comprimé et refoulé dans la des- cente suivante. » Ce piston soufflant, tout à fait analogue à celui moteur décrit précé- demment, entrauiera encore moins de i)ertes de travail que ce dernier rela- tivement à sa dépense de force motrice, surtout si on ])rend soin d(! n'élablii' sur la locomotive qu'une des souffleries à double effet ci-dessus, sauf à lui donner les dimensions convenables, si on évite les troj) grandes vitesses, et si, lorsque le réservoir à régulateur de l'air soufflé pour le foyer ne se trou- vera pas assez rempli, on se ménage la possibilité d'augmenter le débit des ( 38 ) deux cylindres soufflants juxtaposés. Ce but sera atteint, par exemple, si une poulie enfilée et fixée sur un des essieux tournants de la locomotive con- duisait ou faisait tourner par une courroie une deuxième poulie munie de la manivelle cjui imprimerait le mouvement de va-et-vient au soufflet. Cette deuxième poulie étant conique ou présentant à sa courroie des gorges à rayons différents, et, de plus, son axe pouvant à volonté être nu peu rap- proché ou éloigné de l'essieu auquel il est parallèle en maintenant toujours tendue leur courroie commune, on parviendrait de cette manière dans une minute ou autre espace de temps à faire varier suivant les besoins les coups de piston du soufflet, et par suite son débit en air comprimé. » Addition à la Note précédente, adressée le iS novembre. a Dans les locomotives ci-dessus, au piston actuel on en a substitué lui autre interceptant, non deux vapeurs ou fluides inégalement pressés, mais bien deux liquides qui, beaucoup moins subtils et moins chauds, pourront donc plus facilement, et avec moins de frottements ou de fuites, être séparés l'un de l'autre. Sans doute les cuirs emboutis de nos pompes à eau sont su- jets à des inconvénients, mais somme toute il y aura avantage à notre substi- tution, et cela indépendamment de notre but principal qui est de rendre désormais possible l'emploi, au lieu de la vapeur, de l'air chaud malgré ses impuretés et sa haute température. Espérant être approuvés dans cette occa- sion, nous demandons la permission d'ajouter deux mots à notre Note à propos du caoutchouc qui, à nos yeux comme à ceux des habiles fabricants de cette matière à Clermont, fait espérer, comme on va voir, même la sup- pression du piston en cuir précité. » On connaît les soufflets de ménage, de forge, de maréchal, et autres. Ceux à double vent (p. SgS de la Mécaniijue de Delaunay, 4*" édition) sont composés de trois plaques de bois dont les deux inférieures à manches. Des pièces de cuir disposées entre ces plaques forment deux compartiments l'un au-dessus de l'autre, qui, en se fermant ou s'ouvrant, entraîneront le plis- sement ou l'empilement du cuir d'abord, puis son déplissement ou désem- pilement. Supposant maintenant que ce soufflet rond et non pyramidal soit garni a l'entour par du caoutchouc au lieu de cuir; ses trois plaques alors circulaires, en s'éloiguant ou en se rapprochant les unes des autres, resteront parallèles, et, pour que le caoutchouc résiste à la pression, pour qu'A se plisse très-régulièrement, on le couvrira en dehors avec du cuir gras très- flexible, aiu[uel cuir on aura pratiqué préalablement des gorges circulaires ( 39) ou étranglements parallèles destinés à loger les cercles de fer aplati, soutiens nécessaires d'un pareil soufflet. » On conçoit maintenant que le présent appareil, mis à la place du cy- lindre moteur de notre Note, fonctionnera exactement comme ce dernier entre les deux vases récepteurs V et V de l'air chaud, pourvu que les deux plaques supérieure et inférieure de ce soufflet, ouvertes à leur milieu, vien- nent alors s'adapter ou se fixer au bas de V et "V', tandis que la plaque milieu ou le piston mobile du même soufflet restera libre d'aller de V en "V et de revenir de V en V, en plissant d'un côté le caoutchouc et en le dé- plissant de l'autre côté, en remplissant d'eau l'un de ces vases extrêmes V et V, et en vidant l'autre dont le liquide se trouvera aspiré. » Par là disparaîtront tout frottement de piston et tout stujjen-box de tige motrice. Quant au soufflet à air frais, il sera en tout semblable au précédent, et joindra à son tour deux nouveaux vases V, et V, munis supérieurement de deux ouvertures, l'une pour l'aspiration de l'air qu'on voudra souffler, et l'autre pour sa sortie. La plaque milieu en tôle ou le piston de ce soufflet, au lieu d'être puissance, comme tout à l'heure, va se trouver résistance bien entendu, et pour que son caoutchouc, sans cesse plié et déplié, empilé et désempilé, ne s'altère pas trop vite, on diminuera la fréquence de ses courses en augmentant en conséquence les dimensions, afin d'obtenir toujours le débit voulu. » La même lenteur dans les va-et-vient ne pouvant exister pour notre piston moteur en caoutchouc, qui, vu les habitudes actuelles de nos loco- motives, devra au besoin fournir six courses par seconde, ce sera donc à l'expérience de décider s'il devra ou ne devra pas être adopté dans cette occasion. » En outre du précédent soufflet sans frottement, il en existe un deuxième, c'est l'emploi perfectionné de la pompe dite des prêtres. En effet, supposons ini piston ayant pour épaisseur ou pour hauteur la moitié de la hauteur du corps de pompe ou il se meut. Composant ce corps de pompe et ce piston chacun de deux moitiés ou de deux cylindres superposés, entre lesquelles moitiés sera pincée une bande annulaire de toile caoutchoutée (partie restant d'un cercle plan au milieu duquel on enlève un cercle plus petit ), cette bande ayant pour largeur, suivant le rayon, la moitié de la course qu'on veut donner au piston, et de plus la toile, par suite de plis ménagés avant son collage sur le caoutchouc, pouvant s'étendre un peu dans le sens de sa cir- conférence et non dans le sens de sa largeur, on voit que pendant le \ a-( t- vient (ludit piston, l'eau située au-dessus pourra être interceptée de celle an- ( ho ) dessous sans qu'il y ait frottement ou sans qu'il y ait à vaincre d'autre résis- tance c[ue la roideur de la toile pliée. » En supposant par exemple o", 02 de jeu entre le piston et son corps de pompe, la toile caoutchoutée couvrant d'abord le contour de la moitié supé- rieure dudit piston au bas de sa course et y étant appliquée par la pression de l'eau arrivante qui teiul à faire monter ce piston, on concevra que la bande flexible et toujours pressée de bas en haut se pliera tout autour du corps de pompe, dans l'espace annulaire épais de 0^,01 dont on vient de parier, en présentant par en haut la convexité du pli circulaire qui se formera d'abord près de la circonférence où se trouve pincée la toile, puis de plus en plus loui et toujours parallèlement à cette circonférence d'attache, au fur et à mesure que le piston montera. » Ce dernier étant arrivé à la moitié de sa course, la toile caoutchoutée sera appliquée moitié sur le piston et moilié sin- le corps de pompe, et à la fin de la course elle sera entièrement appliquée contre ce dernier jusqu'au moment de la descente, pendant laquelle le fonctionnement ci-dessus se re- produira d'une manière analogue. » RAPPORTS. ÉLECTRO -CHIMIE APPLIQUÉE. — Rapport sur le procédé (le gravure de M. Vial. (Commissaires, MM. Dumas, Regnault, Becquerel rapporteur.) « M. Vial a présenté à l'Académie un Mémoire ayant pour titre : Be- clierc lies sur les précipilalions mélalliepies ou Essai de reproduction des anciennes gravures, précédé et suivi de nouveaux procédés de gravure, travail c|ui a été renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Dumas, Regnault, et Becquerel rapporteur. » Bien que ces procédés aient été brevetés, néanmoins votre Commis- sion a pensé que, l'un deux reposant sur une propriété électro-chimique qu'elle croit ne pas être connue, elle devait en entretenir l'Académie sans se prononcer sur le mérite artistique de ce procédé, dont nous ne sommes pas juges compétents. » Voici la description du procédé : on transporte sur acier une gravure ou un dessin à l'encre grasse, ou bien on dessine sur la planche avec la même encre. La planche est plongée dans un bain d'une dissolution saturée (le sulfate de cuivre, additionnée d'une petite quantité d'acide nitrique; cinq minutes après, on retire la planche, on la lave, on enlève avec de {'anunoniaque le cuivre déposé, et la gravure est achevée; les traits du des- ( 4. ) sin sont en creux. Dans les jjrocédés ordinaires de gravure sur métal, les corps gras qui forment le dessin préservent ce métal, dans les parties qu'ils recouvrent, de l'action corrosive des agents chimiques : on a ainsi une gra- vure en relief. Dans celui de M. Vial, on a immédiatement une gravure eu creux. Un effet semblaiile a lieu en dessinant au crayon, à la mine de plomb, au pastel, ou en laissant se former sur l'acier des points de rouille. Il u'est guère poiîsible d'imaginer un procédé de gravure plus simple. » Essayons d'expliquer les effets produits. Lorsqu'une plaque d'acier, sur laquelle se trouve un dessin à l'encre grasse, est plongée dans une dis- solution saturée de sulfate de cuivre contenant une petite quantité d'acide nitrique, la partie de la surface qui n'a pas reçu d'encre grasse se recouvre immédiatement de cuivre métallique, dont les parties ont peu d'adhérence entre elles, par suite des actions combinées sur l'acier de l'acide nitrique et du sulfate de cuivre. La dissolution métallique pénètre en même temps, peu à peu, au travers de la matière grasse, par imbibition, et arrive sur le métal alors que le couple voltaïque cuivre et acier est constitué; le cuivre déjà déposé est le pôle négatif, et l'acier non encore attaqué le pôle positif. La décomposition du sulfate de cuivre devient alors électro-chimique; l'acier positif est attaqué par les acides sulfurique et nitrique, d'autant plus profondément que la couche d'encre est plus épaisse ; le cuivre qui provient de la décomposition est rejeté sur les bords et finit par soulever l'encre de manière à former un dessin en relief en cuivre, que l'on dissout avec l'am- moniaque. Les effets produits ont cela de remarquable que la gradation des creux représente exactement celle des teintes du dessin; de sorte que la gravure en est la représentation fidèle. Nous nous sommes assurés, du reste, et cela nous suf6sait, que le procédé de M. Vial, essayé par des artistes compétents, leur avait semblé très-digne d'attention sous lerapportde l'art. » Il n'est pas sans intérêt de faire remarquer que les traits les plus légers à l'encre, qui sont les premiers traversés par la dissolution, sont ceux au- dessous desquels l'action a le moins d'énergie et où elle cesse bientôt après, qaand le cuivre déposé sur les bords s'est étendu de manière à recouvrir les points attaqués. En un mot, l'action paraît d'autant plus lente à s'effectuer et les effets plus profonds, que la couche d'encre est plus épaisse. C'est dans ces effets que consiste l'efficacité du procédé de gravure de M. "Vial, dont l'Académie pourra apprécier l'importance en voyant les épreuves d'un certain nombre de planches gravées, dont plusieurs l'ont été sous nos yeux et que nous déposons sur le bureau. C. R„ 18C4, 1" Semestie. (T. LVIU, N" J.) ^ ( 4^ ) )) Votre CoQimission propose en conséquence à l'Académie de remercier M. Via! de sa communication et de donner son approbation à l'application qu'il a faite pour la gravin-e sur acier d'une propriété dont on n'avait pas encore observé les effets et qui peut rendre d'utiles services aux arts. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. IVO^IINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Com- mission qui sera chargée de proposer une question pour sujet du prix Bordin à la place de celle qui a été retirée du concours en i863 (question concernant les courants thermo-électriques). MM. Pouillet, Fizeau, Becquerel, Edm. Becquerel et Duhamel réunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la no- mination de la Commission qui sera chargée de décerner le prix de Statis- tique, fondation Montyon, pour l'année 1864. (Commissaires, MM. Mathieu, Bienaymé, Dupin, Passy, Boussingault.) MÉMOIRES LUS. ÉCONOMIE RURALE. — De la Yerbft malt ou Thé du Paraifwiy. Extrait d'une Note de M. Schnepp. (Commissaires, MM. Boussingault, Decaisne, C. Gay.) « Dans tous les pays de l'Amérique méridionale situés au sud de l'équa- teur, est répandu l'usage d'un Thé que les Indiens Guaranis appellent Caa, ce qui signifie feuille, herbe, doù les Espagnols ont fait leur Yerbu. Parmi ces populations, cette boisson joue un rôle non moins important que le Café et le Thé de Chine chez les peuples de l'Europe. )) Dans le cours du xvi*' siècle, les conquérants espagnols ont appris des Indiens à se servir de cette herbe, et les Jésuites, qui les suivirent de près, se sont appliqués à la cultiver dans leurs Réductions; mais aujourd'hui elle n'existe plus que dans les forêts vierges. Trois régions tropicales de l'Amé- rique du .Sud produisent seulement l'arbre à Yerba : le Paraguay, qui donne le meilleur Thé; puis vient la province brésilienne de Saint-Paul, et enfin les forets des Missions. Quel que soit le lieu de son origine, cette (43 ) espèce végétale est la même partout; elle appartient à la famille des Ilici- nées et au genre Ilex pnrarjuniiensis, nom sous lequel cette plante a été décrite par Aug. Saint-Hilaire, Bonpland et de CandoUe. Rengger a reconnu que c'est la même espèce que celle appelée Culen au Brésil, ou Psoralcn qlandidosn par Linné et par Molina. La description qu'en donne d'Azara confirme cette opinion des botanistes. » Des recherches d'un autre ordre, quoique se rattachant également à 1 hygiène alimentaire, me conduisirent, dans un voyage récent, sur les rives de la Plala, dont j'ai remonté les grands affluents: l'Uruguay, le Parana et le Rio-Paraguay. Mais, pour visiter les Yerbales, ces districts des forêts vierges où croît l'arbre à Yerba et où sont établies les exploitations mêmes de ce Thé, il faut pénétrer dans l'intérieur du Paraguay, voyager en cara- vane de l'Assomption à Villa-Ricca et à Caaguazu, cette dernière étape de la population blanche; traverser, de l'ouest à l'est, les plaines marécageuses el les montagnes boisées qui s'étendent jusqu'aux rives occidentales du haut Parana, et s'enfoncer enfin dans des forêts impénétrables, où n'errent plus que des tribus indiennes et des bêtes fauves. C'est dans ces régions, com- prises entre le 27" et le aS'' degré de latitude sud, qu'existent les Yerbales où vient spontanément l'arbre à Yerba. » Cet arbuste est un Ilex qui présente l'aspect de touffes de rameaux d'Oranger qui auraient poussé verticalement comme des branches de Lau- rier; le tronc principal atteint souvent la grosseur du bras et parvient à ime hauteur de 3 à 4 mètres. Son écorce est lisse et d'un vert clair; ses branches sont droites et dirigées verticalement vers le ciel ; elles supportent des feuilles alternes, elliptiques, vertes, et semblables à celles de l'Oranger. La feudle de la Yerba est épaisse, d'un vert luisant plus foncé sur la face supérieure que sur l'inférieure; son pétiole est court et rougeâtre ; elle s'ac- croît et se développe pendant deux années. On admet qu'il lui faut trois ans poiu- arriver à une bonne maturité; aussi la récolte de la Yerba, potn- la fabrication du Thé, ne se fait-elle, dans une même exploitation, que de trois en trois ans. » Vllex paraguariensis fleurit dans les mois de novembre, décembre cl janvier; cependant les Indiens Caagiias, qui vivent dans ces bois, et qiu viennent m'oflrir des arcs et des flèches, finissent par me trouver encore en mars des fleurs de l'arbre à Yerba. Celles-ci se présentent comme des petits bouquets blancs, des grappes axillaires ayant chacune au moins une ving- taine de fleurs; d'Azara en a compté jusqu'à quarante par grappe. Cha- que fleur se compose d'un calice gamosépale à quatre divisions, d'une co- 6.. (44) rolle d'un blanc mat à qiialre pétales soudés à leur base, de quatre étamines égales et placées devant la soudure des pétales, d'ini pistil simple à stigmate large et persistant sur l'ovaire, qui est à quatre loges; le fruit est une petite baie de la grosseur d'un petit pois, d'un rouge violet foncé qui, par l'action du feu, devient brunâtre et même noir; elle a une enveloppe mince formée par une pellicule luisante; son périsperme mucilagineux entoure quatre graines presque tétraédriques. » L'arbe à Yerba se reproduit spontanément par sa graine. On croit que les oiseaux qui en mangent le fruit contribuent beaucoup à sa propagation au milieu de ces forêts vierges. » L'exploitation des Yerbales commence en janvier ou en février et finit chaque année en octobre. Une vingtaine d'ouvriers, armés seulement de couteaux, suffisent pour une exploitation. Celle-ci se trouve au centre d'une concession faite par le gouvernement paraguayen. Le Thé qui y est fabriqué est livré à un prix déterminé d'avance aux entrepôts de l'Etat qui en con- serve le monopole de la vente. Ces ouvriers, dès la pointe du jour, se dis- persent dans la foret et vont à la recherche de l'arbre à Yerba. Par inter- valles ils poussent des cris, afin de chasser devant eux les animaux sauvages et de ne pas trop s'éloigner le-s uns des autres dans le cas d'une attaque quel- conque. Le récoiteur de Yerba enlève non-seulement les petites branches garnies de feuilles, mais encore il éinonde complètement l'arbre en ne lais- sant que le tronc, procédé barbare qui tend à détruire les Yerbales. a Chaque dépouille d'arbre est séchée sur place même : pour cela l'ou- vrier fait passer les branches sur la flamme d'un feu peu ardent qui enlève à la feuille de l'humidité et ternit son éclat, mais permet de la conserver en tas. A la fin de sa journée, le récoiteur cherche dans les mêmes parages un myrte arborescent, coiuui sous le nom guarani de Guavira-mi, ar- buste dont les feuilles elliptiques et alternes sont semblables à celles de VIlex j)nra(/uariensis. Il m'a été impossible de trouver à cette époque de Tannée une seule fleur de ce myrte, mais plusieurs branches en suppor- taient encore le fruit, qui est une baie de la grosseur d'un pois, de couleur rouge-violet sombre, ayant un setd noyau central entouré d'un périsperme nnicilagineux peu épais, quia inie saveur aigrelette mais agréable. Mâchée entre les dents, la feuille du Gunuiin-ini donne d'abord une saveur très- aromatique qui rappelle à la fois celles du Jasmin, de la fleur d'Oranger et de l'encens, puis elle laisse dans la bouche une amertume franche, et fait sentir à la langue un certain picotement. lie yerbatero, ou récoiteur de Yerba, triiite les jeunes branches de ce mvrle comme celles de VJlcx, auquel il les ( 45) mélange dans la proportion de 2V1 •^''"'^ le but de donner |)lus d'arôme au Thé du Paraguay. » La quantité d'herbe fournie par chaque ouvrier est pesée au siège de l'exploitation et mise en tas jusqu'au moment de la torréfaction. Cette opé- ration se fait en étendant la Yerba sur une espèce de gloriette à claire-voie, qu'on appelle bnrbacoa, qui est largement ouverte d'avant en arrière, et (p.ii peut supporter jusqu'à 1600 kilogrammes d'herbe fraîche. On y fait ensuite un feu avec des branches vertes et même des troncs d'arbres; des ouvriers habiles le dirigent, tournent et retournent les branches à mesure qu'elles se sèchent sous l'action de la fumée et de la flamme. La torréfaction est complète en douze ou en quinze heures. Alors le feu est retiré de la barbacoa, dont la sole, en terre glaise bien unie, est balayée avec soin; la Yerba est étendue sur cette surface encore chaude, puis des ouvriers armés d'espèces de grands sabres de bois, appelés apmeadores, la battent, la bri- sent jusqu'à ce que branches et feuilles soient réduites en poussière. Quand elle est refroidie, celte poussière est recueillie et portée dans un magasin ou on l'entasse, la couvre de peaux sèches et la charge de poids. Ainsi lassée, la Yerba passe par ini certain degré de fermentation qui y développe plus d'arôme. C'est cette poussière grossière, mêlée de petits fragments de bran- ches et de couleiu' vert foncé, qui constitue la Yerba maté ou Thé du Paraguay. C'est aussi à cet état qu'on la livre au commerce dans des sacs en peau appelés surons ou tercios. » Autrefois, surtout dans les exploitations des Jésuites, on triait avec soin les feuilles qui doimaient un Thé plus fin, et qu'on appelait Cfla-m»îj, ou Caa-miri, herbe fine : c'était la qualité supérieure; la partie qui contenait les branches brisées, et qui ressemblait à la poussière grossière que je viens de décrire, s'appelait Caa-qiiaza, herbe grande ou gi'ossière, expression que les Espagnols ont traduite par Veibo de palos, et qui était la qualité inférieure. » L'usage de la Yerba maté est tellement répandu dans TAmérique méri- dionale, que le Paraguay seul en exporte chaque année environ 3 millions de kilogrammes, proportion qui augmenterait certes considérableiiienl si, au lieu d'être un monopole pour l'Etat, ce Thé était librement fabriqué et vendu de même, après avoir acquitté un simple droit. » Il n'existe, que je sache du moins, qu'une seule analyse chimique de la Yerba, et celle-ci ne nous fait connaître que la nature des éléments consti- tutifs, sans en préciser la proportion. Cette analyse est due à un pharmacien italien de l'Assomption, à M. Parodi, homme instruit, qui a bien voulu (46) m'accompagner à travers les Yerbales du Paraguay. Ce chimiste a trouvé (l;ms la Yerba, entre autres constituants, de la théine, de l'acide caféique et (lu café-tanate de théine, etc. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Ij'Académie reçoit un Mémoire destiné au concours pour le grand prix de Mathématiques, question concernant la théorie géométrique des polyèdres. L'auteur a pu apprendre par le Compte rendu de la séance publique du 28 décembre dernier, que la question concernant la théorie des polyèdres est retirée du concours. Ce travail ne pent donc être considéré désormais que comme une simple communication anonyme, c'tst-à-dire non suscep- tible d'être renvoyée à l'examen d'une Commission. GÉOLOGIE. — AUuvions des environs de Tout. Trous des Celles. Brèches osseuses humaines. Note de M. Hu.sso.v, en date du 18 octobre i863. (Extrait.) (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Milne Edwards, de Quatrefages, Daubrée.) ) Voici, à ce sujet, quelques explications. » Relativement à la seconde proposition, il est incontestable que la fis- sure renferme luie moindre quantité relative de diluvium que les autres du même coteau. Une partie de l'argile et des cailloux qui l'obstruaient furent enlevés pour y déposer les morts, première preuve de la postério- rité de ces derniers par rapport à l'époque clysmienne. On pourrait, il est vrai, faire cette objection : mais le diluvium avait-il déjà eu lieu lors des inhumations, et l'enlèvement du dépôt clysmien ne serait-d pas plutôt le fait de fouilles postérieures, ayant eu pour but de rechercher les objets pré. cieux enfouis dans cette galerie? A cela je réponds : l'observation dé- ( 52 ) montre, quand on explore la fissure, que les cadavres dont on trouve les ossements ont dû être recouverts d'espèces de dalles nombreuses, et celles- ci y sont toujours. Or, comment les chercheurs en question se seraient-ils contentés de sortir les cailloux sans ôter toutes ces pierres non moins gê- nantes? Du reste, c'est un point que vont servir à élucider encore les lignes ci-dessous. r> Quant à la première proposition, il se présente plusieurs questions préalables ou incidentes : » i" Quel est le diluvium dont il s'agit? C'est celui qui, en face et au mèuîe niveau topographique, c'est-à-dire dans les trous de Sainte-Reine, contient des débris d'hyènes, d'ours, elc , et qui, dans la vallée de l'Ingres- sin, renferme de si nombreux restes d'éléphants ; c'est celui, en un mot, connu généralement et décrit dans mes deux Notes précédentes sous le nom de diluvium alpin. » i" Dans celte expression : t espèce humaine est-elle antérieure au diluvium:' on en a vue le cataclysme alpin et non le déluge de Moïse ou de la Genèse, époque à laquelle l'homme existait déjà. Ce dernier point n'est contesté pai' personne. » 3" Ainsi que je l'écrivais dans ma Note du i8 octobre, on ne découvre point dans le trou des Celtes de squelettes complets : les os sont épars, tantôt en parfait état de conservation et entiers, mais cest le plus petit nombre; tantôt brisés, détériorés, comme du reste dans les cavernes de Sainte-Reine et dans celles explorées par le docteur Schmerling dans les environs de Liège. » 4° La majeure partie des débris d'ours contenus dans les cavernes y ont-ils été réellement introduits par les eaux diluviennes, comme le pensent des savants, même de premier ordre? Non-seulement il ne semble |)as en être ainsi par rapport à l'arrondissement de Toul , mais la propo- sition inverse serait peut-être plus exacte, c'est-à-dire que le plus grand nombre des fragments d'ours enfouis dans nos grottes me paraîtraient pro- venir d'animaux qui y étaient cachés, et mon opinion repose sur ces deux ordres de preuves : i° sur cet instinct des animaux qui, éloignés de leurs gîtes ou de leurs tanières, y reviennent au plus vite à l'approche d'un danger quel qu'il soit; i° et dans la manière dont sont répartis les osse- ments diluviens. Ceux provenant d'animaux n'ayant d'autres abris que la forêt, un arbre, un buisson, se rencontrent surtout avec les cailloux des plateaux et des vallées. L'ours, au contraire, se trouve très-exceptionnel- lement aillcm-s que dans les cavernes, c'est-à-dire là où il habitait, et cette ( 53 ) habitation, autre point important, est un fait de date anté- et non |)ost- diluvienne : ce qui le prouve, du moins pour nos trous de Sainte-Reine, c'est l'étroitesse actuelle des couloirs, à partir de la fontaine. » A ce sujet, il n'est peut-être pas inutile de rappeler non plus les deux particularités suivantes : i° à une époque ancienne, et où les eaux étaient plus abondantes, la boue des cavernes devait avoir, au moins par intervalle, une certaine fluidité qui, jointe à un peu d'acide carbonique, pourrait ne pas être étrangère à l'état d'usure que présentent quelques ossements ; 2" cette plus grande abondance des eaux a eu aussi d'autres résultats. Elle a produit, par exemple, des courants aujourd'hui taris et des inondations toutes locales qui ont donné naissance dans la vallée à des couches de composition diverse, parfois bien stratifiées et assez considérables pour res- sembler à des sortes de petits plateaux ou mamelons pour ainsi dire indé- pendants des côtes qui les avoisinent, mais qui se rapportent néanmoins aux terrains meubles sur des pentes. Les carrières du moulin Choatel et de la Concorde en sont la preuve. » L'une de ces deux exploitations a été décrite dans le Compte rendu de la séance du 29 juhi dernier, et peut-être la seconde, située près de Grand- ménil, à l'emplacement même de la lettre e du mot Concorde (carte du Dépôt de la Guerre), n'est-elle pas moins importante à connaître : 1" parce que, présentant les caractères de quelques autres points de la France rap- portés au diluvium par plusieurs géologues, elle n'en est pas moins post- diluvienne, et cela de la manière la plus évidente ; 2" parce qu'elle prouve que, contrairement à ce qui a été écrit, les terrains meubles sur des pentes, ou du moins leurs dérivés, peuvent avoir la forme stratifiée. « Voici l'état descriptif de celte carrière, en commençant par le haut : Subdhision postdilm'iennc. ni 10. Terre végétale o 00 9. Giouine, groise ou gravier calcaire o 60 8. Sable calcaire siliceux, avec veines de calcaire sableux {voir les échantillons 45 et 46) 1,20 7. Marne tufacée (échantillons 43 et 44) o 12 6. Grouine semblable à la précédente, et comme elle aussi ne contenant, pour ainsi dire, point de cailloux vosgiens; un grand nombre des débris dont elle se compose sont crevassés, comme certaines terres qui ont subi l'action du feu; les autres couches de grouine en contiennent aussi, mais bien moins ( échantillon 42 ) o 80 A reporter -' j 7^ ( 54 ) m Report 2,72 5. Sable calcaire siliceux o,36 4. Grouine mêlée d'un peu plus de cailloux vosgiens 0,26 3. Grouine un peu plus grosse que celle du n° 4 (échantillon 40 o,3o 2. Sable calcaire siliceux o, 16 1. Grouine avec un plus grand nombre de cailloux vosgiens (échantillon 4o). . . 0,20 Total 4,00 Toutes ces couches, parfaitement distinctes, renferment beaucoup de fossiles des côtes voisines et quelques débris de silex ou d'autres calcaires de la grande oolithe, déposés sur les pentes, avec les cailloux vosgiens, par le diluvium. Subdivision diluvienne. Cailloux (échantillon 38) et sables (3g) de roches vosgiennes. Ils reposent le plus souvent sur Yoxjord-clay même, mais quelquefois sur un peu d'argile dilu- vienne (37) 3,00 Total général de la carrière. ... 7,00 » 5° Les trous de Sainte-Reine, ai-je dit, ne contiennent point d'osse- ments hiun;tins ; mais, supposition faite du contraire, et se renfermant dans le domaine des probabilités, quelles conséquences en tirer, sinon les sui- vantes : 1° sans aucun doute, ils ne proviendraient .pas d'individus ayant habité les grottes simultanément avec les hyènes; 1° ce même instinct de la conservation dont je parlais tout à l'heure, à propos de XUrsus spelcem, et qu'on rencontre dans toute l'échelle zoologique, mais qui est raisonné chez l'homme, ne permettrait pas d'admettre que nos semblables, alors existants, se soient réfugiés dans ces repaires pour éviter les eaux dilu- viennes; 3° enfin le fait que, dans la France entière et ailleurs, les ossements humains se rencontrent surtout dans les cavernes, serait un troisième motif qui ne me permettrait pas de les rapporter au diluvium. Comment admettre, en effet, que celui-ci en ait déposé très-peu dans toutes ces masses dilu- viennes qui sont à ciel ouvert et que, au contraire, il en ait introduit beau- coup dans ces petites ouvertures formant des points si minimes relativement au reste du sol? Ne serait-il pas ])lus naturel, dès lors, c'est-à-dire en envi- sageant la question à ce seid point de vue des probabilités, de regarder ces ossements comme postdiluvieiis? » C'est ce qui a lieu pour les fragments du trou qui fait l'objet de cette Note. Seulement, en outre des considérations précédentes, il en existe d'un autre ordre, et cela me ramène à l'objet principal de ma première propo- sition. ( 55) u Déjà, dis-je, le (liliiviuiii était déposé quand les premiers habitants de la Treiche, les Celtes, poiu' leur donner un nom (i), sont venus habiter ce plateau. On en trouve la preuve matérielle et irrécusable dans les objets qui existent à la surface du sol : ainsi, à force de recherches, j'y ai décou- vert une portion de lance (n° 3o de mes échantillons) tout à fait semblable, pour la forme et la nature du silex, à celle n° i8 de l'intérieur de la fissure. Je pourrais même ajouter, si la bienveillance de l'Académie et la gravité de la question ne me prescrivaient de citer seulement des faits parfaitement établis, que parmi les nombreux silex, étrangers ou locaux, du plateau de la Treiche, il en est, comme par exemple le n''3i de la photographie ci- jointe, qui me semblent être des ébauches ou rappeler ces instruments, de forme toute grossière et primitive, rapportés par certains auteurs à l'époque antédiluvienne (2). » Des recherches non moins sérieuses, opérées à la base du diluvium de la Treiche, n'ont amené aucun résultat analogue, ce qui devrait être le con- traire, dans le cas où l'habitation par l'homme aurait précédé le cataclysme alpin. y Donc les débris que renferme le trou des Celtes sont de date post- diluvienne, et cela se démontre aisément. Mais si cette cavité, au lieu d'être une simple fissure, avait appartenu aux cavernes à ossements proprement dites, ou si nos premiers pères, à défaut de ce souterrain des mieux placés, se fussent servis des grottes de Sainte-Reine, ouvertes sur l'autre rive de la Moselle, alors la question ne se résoudrait pas si facilement, et l'on aur.ùt même à craindre de graves erreurs... Ne serait-ce point là 1 histoire de plus d'une grotte, en France et ailleurs ? » (i) C'est assez dire que, tout en attribuant une haute antiquité à ces débris humains, je ne saurais leur assigner une date précise comme race ; mais notre savant doyen de la Faculté des Sciences de Nancy, M. Godron, que j'ai prévenu de cette découverte, et qui déjà deux fois a visité le trou des Celtes depuis ma Note du 18 octobre, va s'occuper d'un travail anthropo- logique à ce sujet. (2) Le n° Sa de la planche des poteries est un débris de roche vosgienne (probablement du gneiss) trouvé sur le même plateau par M. Godron, et ayant tout à fait la forme d'une petite hache. La carrière de la Concorde m'a fourni un quartz laiteux d'aspect analogue. Le n° 33 est la hache iadiquée dans une de mes dernières brochures, et provenant des environs de Renibercourt (arrondissement de Toul). (56) HISTOIRE NATURELLE DE l'homme. — Silex taillés dans les cavernes de Ganges. Extrait d'une Note de M. Boutix, présenté par M. de Quatrefages. (Commissaires, MM. Valenciennes, de Quatrefages, Daubrée.) (( Les roches oxfordiennes qui forment les gorges de Saint-Bauzille- du-Putois et qui encaissent l'Hérault sur une étendue d'environ 3 kilo- mètres, recèlent dans leurs flancs une quantité considérable de grottes. L'un des massifs de ces roches, le Thaurac, dont les pics escarpés menacent la route de Montpellier entre Laroque et Saint-Bauzille, contient la belle et imposante ijrolle des Demoiselles. » Sur le flanc de cette même montagne et dans la seule petite propriété de M. Mège, c'est-à-dire sur une étendue d'environ looo mètres carrés, on ne compte pas moins de huit ouvertures de grottes d'un accès plus ou moins facile, et dont une présente le plus grand intérêt. C'est une ancienne habi- tation humaine. » Cette grotte, à laquelle j'ai donné le nom de cjroUe de Laroque, est percée dans la direction sud-ouest à nord-est. Son entrée, située dans le milieu d'une haute paroi de roches, calcaires, a 4 mètres dans sa plus grande hauteur et 3 mètres de largeur. Elle mesure iZj mètres de long et en moyenne 2 mètres de haut. » La grotte de Laroque m'a présenté des traces certaines de la présence de l'homme à une époque très-reculée de la nôtre. Les fouilles que j'ai faites dans cette grotte m'ont fourni : » 1° Des ossements; » 2° Des cendres et du charbon; » 3° Des silex taillés. » Les ossements se rapportent à divers genres dont les principaux et les plus fréquents sont le Lapin, le Bouquetin et le Bœuf. Parmi ces ossements, ceux des petites espèces seuls ont été trouvés entiers; ceux des grandes espèces sont tous brisés, quelques-uns effilés en pointe. « Les cendres et le charbon n'ont été trouvés que sur une petite étendue, vers l'ouverture de la grotte, mais sous la couche de stalagmites. Les silex taillés y ont été recueillis sur toute la surface du sol, et en plusieurs endroits sous la stalagmite dans toute l'épaisseur d'une couche de 1 mètre de limon jaunâtre. Ce limon contient des cailloux roulés de gneiss et de schiste, sem- blables à ceux que l'on trouve dans le lit de l'Hérault. Mais le niveau de ce lit est aujourd'hui à 3o mètres au-dessous de l'ouverture de la grotte. ( 57 ) » Les silex sont de diverses sortes. Les uns n'ont pas plus de a centimètres de longueur et i ou 3 millimètres de largeur. Ils sont effilés aux deux ex- trémités. D'aulresont 5 ou 6 centimètres de long et G ou 7 millimètres de large; effilés à une seule extrémité, ils sont taillés en forme de prismes triangulaires tres-aplatis. D'autres enfin ont 9 à 10 centimètres de long sur a à 3 de large. » Aucun de ces silex n'a été poli par frottement. Ils sont tous assez grossièrement taillés. » Outre les silex de forme allongée, j'ai trouvé, mélangés avec eux, des morceaux de forme à peu près circulaire, ou plutôt lenticulaire, à l)ords taillés, et dont il m'a été impossible de déterminer l'usage. B Enfin, parmi tous ces morceaux pinson moins régidiers, se sont trou- vés, en grande quantité, des éclats irréguliers, des débris de toute forme et de toutedimension, même des restes assez volumineux de rognons, indiquant par leur présence un lieu de fabrication. « Nul doute que beaucoup de grottes de nos environs contiennent des indices pareils du passage de l'homme. Et conune, dans quelques-unes, j'ai déjà rencontré une quantité considérable de débris à^Ursus spclœus, je ne désespère pas de trouver lui jour les uns associés aux autres. » HYGIÈNE. — Sur la santé des ouvriers employés à la (ahricaiioii du verdet; par M.M. PÉciioLiER et Saintpierke. (Commissaires, MM. Payen, Bernard, Balard.) « Nous avons l'honneur de communiquer à l'Académie les conclusions des études auxquelles nous nous sommes livrés au sujet d'une industrie répandue dans le département de l'Hérault , celle du verdet (acétate basique de cuivre, vert-de-gris). Le travail que nous préparons sur ce sujet est destiné à éclairer la question encore débattue de l'action du cuivre et de certains de ses composés sur la santé des ouvriers qui les manient. )) L Des recherches et des expériences dont le détail ne peut entrer ici et qui ont porté, d'une part, sur les ouvriers de plusieurs ateliers importants; d'autre part, sur des chiens, des moutons, des lapins, des dindons, des poulets, etc., il résulte dans le mode d'action du verdet une distinction radicale. Poison énergique à dose un peu considérable, ce produit est au contraire parfaitement toléré à dose fractionnée et longtemps continuée. )) IL Les animaux de basse-cour soumis au régime à peu près exclusif C. R., 1864, 1" Semeure. C T. LVIII, N" 1.) 8 ( 58 ) (lu marc de raibin qui a servi à l;i fabrication du verdet, et qui retient tou- jours des quantités pondérables de ce sel, n'ont éprouvé de cette nourriture (|ue d'excellents effets. Nous avons observé sur une grande échelle combien ce mode d'engraissement était rapide. » III. Pareillement notre observation nous permet d'établir d'(nie ma- nière générale la santé parfaite des ouvriers qui se livrent à la fabrication du verdet et se trouvent constamment en contact avec ce produit. Et cepen- dant l'absorption du verdet ne saurait être niée, puisque nous avons retrouvé le cuivre dans les urines des ouvriers. Nous n'avons pas observé un seul cas de colique de cuivre. » IV. Bien plus, l'absence de chlorose chez toutes les ouvrières, à un âge et dans des conditions où cette maladie est commune (nous en avons exa- miné une quarantaine sans trouver une seule chlorotique), nous a portés a conclure que la profession n'est pas étrangère à celte immunité, et que le cuivre possède des propriétés à certains égards analogues à celle de l'or, du manganèse et surtout du fer. » V. A côlé des avantages dus à l'absorption lente du verdet se placent les inconvénients de l'action topique de ce produit à l'état pulvérulent. Ces poussières irritent les muqueuses des yeux et des voies respiratoires, et amènent de légères ophthalmies, des angines sans gravité, de la toux, etc. Ces accidents, d'ordinaire très-bénins, peuvent devenir dangereux chez les personnes irritables, nerveuses, prédisposées à la phthisie pulmonaire, à l'asllime ou à quelque maladie chronique des voies respiratoires. » VI. L'hygiène exige qu'on écarte des ateliers les fennnes qui seraient prédisposées à quelques-unes des maladies ci-dessus, comme elle peut en- gager les médecins à conseiller la profession à des jeunes filles chloro- tiqnes. 1) VII. Dans le cas où, sans porter sérieusement atteinte à la santé, I action des poussières produirait quelques-uns des légers accidents que nous avons relatés, on devra engager les ouvrières à tamiser l'air qu'elles respirent en plaçant au devant des ouvertures des voies itspiratoires un ^^inlple mouchoir attaché à la manière d'un cache-nez. » VIII. Au point de vue de l'hygiène publique, la fabrication du verdet est absolument sans inconvénient. » (59) HYDRAULIQUE. — Obscrvatiom nouvelles sur les courbes suivies par les molécules des vaques de la mer, et sur des phénomènes du mouvement des ondes dans les canaux, qui se rapportent à ceux du mouvement de la mer dans les rades; par M. A. de Caligxy. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Combes.) « J'ai eu l'honneur de [présenter à l'Académie des Sciences, en i843, des expériences avant pour but de concilier les hypothèses sur le mouve- ment intérieur des flots, dans des courbes ouvertes et dans des courbes fer- mées. [Foir\es Comptes rendus de l'académie des Sciences^ t. XVI, p. 38 1 à 387). Depuis cette époque, j'ai profilé des occasions qui se sont présentées pour étudier de nouveau la question sur les rivages des côtes de Noriuandie, déjà en i85i, d.ius une traversée en bateau à vapeur de Caen au Havre. Je n'étais pas précisément en pleine mer, puisqu'on ne iierdit pas de vue les côtes; mais, à cette distance, la marche du navire étant perpendiculaire à la direction apparente des flots, les observations offraient à certains égards plus d'intérêt qu'au rivage même. Or, je remarquai bien distinctement, comme j'avais déjà remarqué en 1848, à 1 kilomètres environ en aval de Mantes, sur une partie de la Seine très-bien disposée pour faire ces obser- vations, que le mouvement de l'écume était bien lui mouvement de va-et- vient à la surface des flots, ce qui semblait favorable à l'hypothèse du mou- vement dit orliitaire dans les régions supérieures. » En 1861, j'ai fait sur ce sujet des observations beaucoup plus nom- breuses à Fécamp. Lorsque, d'iuie certaine hauteur, j'examinais dans le lointain le mouvement général de la mer, l'écume des flots disparaissait après avoir parcouru un trajet qui, évidemment, (lé|)endait de la force du vent. Ce phénomène est très-utile, comme on va voir, pour ce genre d'ob- servations. Quelque fort que soit le vent, lorsque la distance n'est [)as assez grande pour empêcher de bien distinguer ce qui se passe dans le champ d'une lunette, on voit l'écume, à l'époque où elle disparaît à l'œil nu, recouvrir la surface des flots, en cessant de donner prise au vent plus que l'eau elle-même dont elle offre l'avantage de changer la coideur. Il est :dors très-facile de voir le mouvement de va-et-vient cpii se fait à la surface de l'eau, malgré le vent et malgré le mouvement de progression quelconque, pouvant provenir notamment d'une espèce de coup de bélier des Ilots contre le plan uicliné du rivage. Il résulte de ces observations, d'ailleurs faciles à varier, que, du moins à l'approche des rivages, il est absolument impos- 8.. (6o) sible d'admettre exclusivement l'ancienne théorie, dite du siphonement des flots. Elie e.st incompatible avec le mouvement de recul de lecume à la surface de l'eau, même quand cette écume fait ainsi partie intégrante de cette surface. Je dois dire que, dans mes nondjreuses observations à Fé- camp, ce mouvement de recid n'a jamais été aussi fort à beaucoup près que le mouvement de progression vers le rivage. De sorte qu'à la surface de l'eau les trajectoires, au lieu d'être des courbes fermées, ont bien plutôt de l'analogie avec l'axe d'une corde formant ce que Hachette désigne, dans son Traité des machines, sous le nom de nœud de l'artificier. C'est, au reste, en pleine mer, et surtout aux époques où, sans qu'il y ait un vent bien sensible (ce que je n'ai eu occasion d'observer qu'une seide fois du rivage), la mer est agitée seulement par suite de la propagation de mouvemenis très-loin- tains, que la question doit être approfondie. Je crois intéressant de s.ignaler ce sujet d'observations dans les voyages de long cours. » Il paraît résulter d'expériences de M. Russell, que, dans certaines cir- constances, le mouvement orbitaire existe jusqu'aux limites inférieures du mouvement de l'eau. On ne doit donc accueillir qu'avec réserve, poin- la pleine mer, les observations qui se réunissent aux anciennes pour établir un mouvement de va-et-vient sur le fond des rades, ou, en général, des nappes d'eau qui ne sont pas trop profondes, quoiqu'un mouvement orbi- taire puisse exister dans les régions supérieures, comme je l'ai observé dans un canal factice en 1842, et qu'il puisse exister aussi dans les régions su- périeures des mouvements analogues à cei\x que j'ai observés à Fécamp. )) Je dois ajouter, quant aux vitesses des ondes dites courantes, qu'en 1 858 j'ai varié, sur un canal factice beaucoup plus long qu'en 1842, mes expériences sur ces ondes, comme on peut le voir dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. LU, p. iSog à i3i i, où j'ai omis de dire que j'étais parvenu, à force de patience, à leur donner sensiblement la même hauteiu- qu'à une onde solitaire que je produisais après leur passage. Or, j'avais disposé à des distances égales, de 4 mètres en 4 niètres, un nombre de points de repère suffisants pour remarquer d'une manière bien positive que l'onde solitaire restait sensiblement à une même distance des ondes courantes qui avaient été produites par un mouvement de va- et-vient vertical. Il est essentiel de faire cette observation, parce que les ondes dites solitaires, quand on s'empresse de les produire par mi mouve- ment horizontal dans un canal factice, sont souvent plus fortes qu"on ne le vent; de sorte que leur vitesse dépendant, comme on sait, de leur hauteur, (6i ) on est alors porté à croire qu'elles vont en général plus vite que les ondes courantes. » En 1859, un bateau de 6 mètres de long, et dont la plus grande largeur était de i \ mètre, ayant été disposé perpendiculairement à l'axe d'un canal dont la largeur au fond était de 9'", Ho, la largeur à la ligne d'eau de 1 a^.ao, la profondeur de l'eau étant de i mètre, je donnais un mouvement régulier d'oscillation à ce bateau, en m'appuyant alternativement de chaque côté, et je comptais le temps écoulé depuis la première oscillation jusqu'à l'ar- rivée des ondes à un pont qui bornait la vue à l'autre extrémité du canal, dont la longueur était de 81™, 60 jusqu'à ce pont. Ce genre d'observations n'étant pas aussi rigoureux que le précédent, je me bornerai pour le mo- menl à dire que je n'ai pas remarqué de différence sensible entre la vitesse de ces ondes et celle qu'aurait dû avoir dans le même canal une onde soli- taire de la niéiiie hauteur que ces ondes. » Tout ce qui précède te rapporte seulement aux ondes dont le mouve- ment pénètre d'une manière convenable jusqu'au fond de l'eau. Je crois être le premier qui ai publié des expériences d'où il résulte que la vitesse des ondes solitaires dépend, dans un même canal, de la profondeur à la- quelle se propage le mouvement de l'eau. (/-''b(> dans le journal rinslilul l'extrait du procès-verbal delà Société Philomathique de Paris, du 25 mars 1843, et dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences l'extrait d'un Mémoire que j'ai présenté sur le mode de formation de l'onde solitaire, en 1844, deuxième semestre, t. XIX; voir aussi le Résumé de mes recher- ches sur une branche nouvelle de Ihydraulique, dans le Technologiste de i855, et mon Mémoire précité, pidilié dans le tome XIII du Journal de Ma- thématiques de M. Liouville.) M. Cialdi à remarqué cette idée, a[)puyée sur des expériences très-faciles à reproduire (î'OÙsou ouvrage intitulé Cenni sul moto ondoso del mare , p. 4, 5, 22, 34, 35, 37, 45, 53, 109, 1 1 1, où il parle souvent de ce Mémoire). Il est certain que l'on ne voyait auciui moyeu, avant mes expériences précitées, de concilier les expériences de M. Scott- Russell avec celles de M. le général Morin, sur la vitesse de l'onde qui continue à marcher après l'arrêt d'un i)aîeau dont le mouvement l'a pro- duite. » M. le général Poncelet a exprimé on tie peut plus clairement, dans le n" 397 de sou Introduction à In Mécanique industrielle, l'état où étaient les idées sur ce sujet, quand je m'occupai de cette question, ainsi qu'il me fit l'honneur de m'y inviter lui-même. Vingt ans se sont écoulés depuis que j'ai publié un système complet d'expériences sur le mode de formation de ( 62 ) l'onde solitaire par le mouvement horizontal de cylindres en partie plon- gés soit jusqu'au fond de l'eau, soit à des profondeurs diverses. Je suis heu- reux de lire, dans un des derniers Comptes rendus des séances de [Académie des Sciences, p 3o3, dans un Rapport à l'Institut, signé par le savant général, une explication des propriétés particulières qui caractérisent cette onde so- litaire, re|)osant précisément sur la profondeur à laquelle son mouveineni se propage. Dans ce Rapport du lo août dernier, presque toute la Section de Mécanique honore de son approbation les bases que j'avais publiées comme résultant immédiatement de faits très-ficiles à reproduire. S il ne m'a pas été donné de disposer des mêmes moyens que les savants ingénieurs dont les travaux sont l'objet spécial de ce Rapport, voilà une nouvelle preuve de l'utilité pratique de mes recherches. » M. Pellarix présente au concours pour les prix de Médecine et de Chi- rurgie nu « Mémoire sur quelques points de l'étude pathologique et ana- tomique de la fièvre jaune », et y joint, pour se conformer à une des conditions imposées aux concurrents, une indication des parties qu'il considère comme neuves dans son travail. M. Meyer adresse de Wismar (Mecklenburg-Schwerin) un Mémoire également sur la fièvre jaune, mais é(;rit en allemand. (Renvoi à l'examen de MM. Serres et Bernard.) M. E.-B. CiiRisTOFFEL avait annoncé dans nue Lettre écrite de Zurich et insérée partiellement dans le Compte rendu de la séance du 7 décembre dernier l'envoi de deux Mémoires. Ces pièces, dont la présentation avait été retardée, sont mises sous les yeux de l'Académie; elles ont pour titre : « Mémoire sur les mouvements superposables d'iui système multiple de molécules », et « Note sur la généralisation de certains théorèmes de M. Weierstrass » . (Commissaires, M. Lamé, Bertrand.) M. Demay présente comme pièce de concours pour le prix de Statis- tique de 1 864 un Mémoire intitulé : « Forces relatives de la vertu pauvre en France, ou Statistique des prix Montyon ». (Renvoi à l'examen de la Commission du prix de Statistique.) M. J. IIat.son adresse d'Ann-Arbor (État de Michigan), en date du 7 (63 ) octobre i863, une Note concernant une nouvelle planète qu'il a découverte le i[\ septembre, et dont il donne les observationsjusqu'au l'i du même mois. (Renvoi à l'examen de MM. Faye et Delaunay.) M, W. Jexki\s, qui avait eu 18G2 adressé au concours pour le prix du legs Bréant ime première communication relative au clioléra-morbus, en- voie de Londres une deuxième Note destinée à servir de complément à la première. (Renvoi à l'examen de la Section de Médecine et de Chirurgie constituée en Commission spéciale.) 31. Franc. Paulet, de Genève, soumet au jugement de l'Académie une Note ayant pour titre : « Démonstration élémenlaire, c'est-à-dire indépen- dante de la considération de l'infini et de l'indéfini, de légalité à deux droits de la somme des angles de tout triangle, suivie de celle dn postuln- twn d'Enclide ». (Commissaires, MM. Serret, Bonnet.) M. J. Béer prie l'Académie de vouloir bien faire constater les heureux résultats qu'il obtient au moyeu d'une opération pratiquée sur la snngsue médicinale, opération qu'il désigne sous le nom de bdellatomie et au moyen de laquelle chaque sangsue, une fois appliquée et convenablement gorgée de sang, peut non-seulement sucer presque iiidéfiniment, mais encore peut, une fois détachée quand on juge son action suffisante, être conservée |jour de nouvelles applications dans chacune desquelles la même opéra- tion se répète avec le même succès que la première fois. M. Béer joint à sa Note manuscrite plusieurs opuscules qu'il a publiés à ce sujet, les uns en allemand et les autres en français. (Renvoi à l'examen de MM. Bernard, Cloquet et Blanchard.) CORRESPOND ANCE . M. LE Ministre de l'Instruction publique invite l'Académie à lui faire connaître la décision qu'ella aura prise relativement à l'acceptation d'un legs de 20000 francs qui lui a été fait par Mademoiselle Letellier pour la fondation d'un prix destiné à encourager les travaux des jeunes natura- listes. I/Académie a reçu, dans sa séance du 3o novembre dernier, communica- (64) tion cleFaiticle qui la concerne dans le testament de Mademoiselle T.eleliier. La Commission administrative a été chargée de faire, relativement à l'accep- tation du legs, une proposition à l'Académie; elle sera invitée à hâter son travail, et le résultat de la délibération de l'Académie sera porté à la con- naissance de M. le Ministre. M. l'Inspecteur général de la navigation de la Seine adresse !e tableau des crues et des diminutions de la rivière observées chaque jour au pont de la Tournelle pendant l'année i86'3. Les plus hantes eaux ont été observées le 1 5 janvier, à 2™, ^o; les plus basses le 20 août, à o™,5o. L'Académie reçoit les remercîments de plusieurs des sav.-uits dont les tra- vaux ont été coiu'onnés ou mentionnés honorablement dans la dernière séance publique annuelle (concours de i863); ces auteurs sont : i^ïM. Arthur Gris. — Grand prix des Sciences Physiques. Changements opérés pendant la germination dans les tissus de l'embryon et du péri- sperme. Philipeaux et Yulpiax. — Prix de Physiologie expérimentale. Travaux i-elatifs à la physiologie dn système nerveux. Barral. — Prix Morogiies: pour la publication de l'ouvrage périodique intitulé : « Agriculture pratique ». GuiGNET. — Prix dit des /Iris insalubres : pour la préparation d'un vert de chrome sahibre, applicable à l'impression sur tissus et à la fabrication des papiers peints. Desains. — Concours pour le (/rand prix de Matliématiq ues (\héovw mathé- matique des phénomènes capillaires). Récompense pour un travail imj)rimé présenté à l'Académie postérieurement à l'ouverture du concours. Gallois. — Concours pour les prix de Médecine et de Chirun/ie. Mention honorable accordée à ses recherches sur l'inosurie. .'I. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. Plateau, trois opus- cules dont deux ont été publiés par ce savant et un antre par son tils [voir au Bulletin biblioyrapliiquc). M. LE Secrétaire perpétuel communique l'extrait d'une Lettre que lui a adressée de la Guyane, où il réside depuis jilusieurs aimées comme gonver- (G5) neur de cette colonie, M. Tardyde Montravel^ Lettre dans laquelle il expiime sa reconnaissance envers l'Académie qui lui a fait l'honneur de le présenter en seconde ligne sur la liste des candidats pour la place vacante dans la Section de Géographie et de Navigation par suite du décès de M. Bravais. MÉTÉOlîOLOGiE. — Tempête (les i el Z décembre i8G3. Remarques de M. Mmiié-Daxy concernat}t une communication faite par M. le Maréchal Vaillant à la séance du i\ décembre dernier. « Le numéro du ii décembre des Comptes rendus de l' Académie des- Sciences contient une Note de M. le Maréchal Vaillant, dans laquelle Sou Excellence m'accuse d'avoir porté à l'Académie des appréhensions tardives et des prévisions en (pielque sorte posthumes, relativement à la tempête du 2 décembre. » J'ai l'honneur devons adresser le numéro du 28 novembre du Bulletin de r Observatoire dans lequel se trouve cette phrase : « La situation est en- » core plus douteuse qu'hier, et il est probable que nous ne tarderons pas » à voir arriver quelques coups de vent. » Je regrette vivement que M. le Maréchal, à qui les bulletins de l'Observatoire sont régulièrement adressés, n'ait pas reçu ce numéro, sans quoi il n'aurait pas formulé une accusation aussi grave et aussi peu méritée. Je joins également à cette Note une copie des dépêches expédiées aux ports de France le 27. Ces dépèches portent toutes : « Situation douteuse. » Il n'y a donc rien qui ne soit rigourei'.se- ment exact dans la Note présentée par nous à l'Institut. » i\L le Maréchal dit dans sa Note (p. ioo3) que, même le i'^'' décembre, « rien ne pouvait faire préjuger une tempête. » Les dépèches que nous adres- sions aux ports, et dont ime copie est ci-jointe, portent toutes : Tempête arrivant du sud ouest sur ydnyleterie et France. Centre du tourbillon vers nord- ouest Irlande. Marche probable vers est-nord-est. De plus, le résumé du jour in- séré dans le Bulletin du i" décembre, que Son Excellence a dû recevoir !i' soir même, se termine par ces mots : La tempête, qui s'étendra probablement à toute la France, paraît devoir être assez forte. » L'événement a décidé entre ces deux manières opposées de juger une situation, et il nous a donné raison. Nous allons d'ailleurs présenter ici le relevé des faits semblables qui se sont produits pendant la durée du moi:; de décembre. » La tempête qui débutait le 1" déceml)re sur l'Angleterre a duré, sur C. F,., i8()/|, 1" Semestre. (T. LVIII, N" 1.) 9 (66) les côtes nord-ouest d'Europe, jusqu'au 1 3, avec des intermittences diverses ; ou plutôt plusieius tempêtes s'y sont succédé presque sans interruption jus- qu'à cette époque. » Le i4 nous disions dans le résumé du Butletin : « Le calme est rétabli » sur presque toute l'Europe, et le dernier tourbillon achève de disparaître » sur le nord-est de la Russie. Des signes douteux se sont de nouveau montrés » sur les côtes d'Espagne et de Portugal; il est assez probable que de gros » temps régnent sur l'Atlantique, mais à une distance assez considérable » en pleine mer. » Le i5, nous disions : « Il est donc à craindre que » les gros temps que nous supposons régner en haute mer se soient rap- » proches de nous; peut-être font-ils déjà sentir leur influence sur l'Irlande. » L'absence de documents de cette région nous laisse à cet égard dans » l'incertitude » Le même jour nos dépèches aux ports contenaient l'avis suivant : « Gros temps à craindre prochainement. » Le i6, une tem- pête sévissait sur rjngletetre et la Manche. Elle dura jusqu'au 18. » Le 19, nous disions de nouveau dans le Bulletin : « Une baisse marquée » s'est produite au sud de l'Espagne et du Portugal et le vent est devenu fort du nord-nord-est à Lisbonne. Ce double résultat peut être la suite des » derniers gros temps, comme il peut être l'annonce de nouveaux coups de « vent La situation est très-douteuse. » Les dépêches aux ports portent : « Situation incertaine « ; et pour la région comprise de Dunkerque à Nantes, il est dit que « les vents ont une tendance à fraîchir » (devenir forts). Le dimanche 20, le calme régne encore; mais le lundi 21 une tempête frappe r Angleterre et commence à gagner la Manche. Le 23, il existait à la fois trois tourbillons sur l'Europe : un sur la mer du Nord, un sur le nord de la Russie, un sur la Méditerranée, de Naples à Barcelone. » Le 24, le résumé du Bulletin contient les phrases suivantes : « Le » calme est rétabli sur les côtes ouest de l'Europe Des signes très-dou- » teux persistent sur les côtes de Portugal. L'état de l'atmosphère est donc » encore très-incertain. » Le aS, une nouvelle tempête envahissait l' Angltterre cl sévissait assez Jorlement le 26 sur la Baltique. » Le 28, nous disons dans le résumé du Bulletin : « La situation à l'ouest i> sur l'Atlantique ne paraît pas très-bonne, et de nouveaux motifs de ci'ainte » s'y montrent aujourd'hui. » Le 29, le gros temps reparaît sur nos côtes. I! y dure peu de temps; mais le 3o nous disons : « Les courbes barométri- " ques font pressentir sur les côtes nord-ouest de l'Angleterre le retour » prochain de vents soufflant des régions d'ouest et de mauvais temps. » Le 3i, un tourbillon aborde les côtes ouest d'Angleterre ; il traverse la («7) France dans la journée du i'"', et le 'a il se trouve transporté sur la Méditer- ranée. » Nous pensons que dans cette succession de faits on verra plus que de simples coïncidences. Lorsque la tempête a débuté le i" sur l'Irlande et l'Ecosse, le ciel y était nuageux ou à peine couvert. D'un autre côté, /e Chaiies-AIarlel, qui a sombré sur l'Atlantique le 29, sous l'influence des gros temps éprouvés par lui le 16 et le 2'^, montre que la tempête existait en mer dès cette époque. Dans la relation de cause à effet qui existe entre la neige et la tempête, nous pensons qu'il faut retourner la proposition de M. le Maré- chal pour rentrer dans la vérité ; car c'est un des caractères les plus constants des tourbillons de semer sur leur route des orages, des pluies ou de la neige suivant la saison. Ce n'est donc pas la neige qui a produit la tempête, mais la tempête qui a déterminé la chute de la neige et de la pluie. )) Nous avons reçu hier ime lettre de M. Poey, directeur de l'Observatoire de la Havane; nous en extrayons le passage suivant: «Le 16 septembre, » une lempète vous semblait se préparer sur l'Océan; le 17 et le 18, une w modification Irès-marquée se manifestait dans la distribution des pressions » barométriques sur l'Europe occidentale , bien que ratmos|jhère vous » parût calme encore. Le 19,1e tourbillon Sévissait déjà sur l'Angleterre, » et enfin le 20 il vous atteignait. » Eh bien, dès le commencement de la première quinzaine de septembre, » un ouragan traversait l'Atlantique après avoir côtoyé les Antilles jusqu'à » se faire légèrement sentir sur les côtes orientales de l'île de Cuba. » )» Il nous semble résulter de ce qui précède un double enseignement : grâce à la nature et au mode de propagation des tempêtes qui traversent l'Europe , l'approche de ces phénomènes est toujours accompagnée de signes précurseurs sur les côtes ouest de l'Europe, et il est d'un très-haut intérêt d'arriver à une connaissance exacte et à une juste appréciation de ces signes précurseurs. » D'un autre: côté, l'origine des tourbillons est probablement d'une grande simplicité, et leur fréquence doit faire supposer qu'ils sont dus à la configuration du lit du grand fleuve aérien qui s'écoule sur l'Atlantique, de l'équateur vers les pôles. Mais l'étude des tourbillons et de leurs causes ne peut se faire qu'avec le secours des observations recueillies sur l'autre con- tinent et sur l'Atlantique. » (68) CHIMIE APPLIQUÉE. — Eemairjucs an sujet d'une Noie de M. Pasleiir, insérée dans le Coinple rendu de l'Académie du il\ décembre courant; par M. A. Béchasip. « M. Pasteur me reproche de soulever une réclamation de priorité s'a- dressant à ses travaux et de m'appuyer exclusivement sur une Note que j'ai insérée dans les Annales de Chimie et de Physique pour l'année i858 (i). M. Pasteur ne veut pas que mon travail ait la signification que je lui attri- bue, et, de plus, il affirme qu'il est de nulle valeur relativement à la ques- tion des générations spontanées el des térmentalions. Le débat entre M. Pas- teur et moi se réduit à luie question de dates et à une saine appréciation des choses. Je l'ai dit et je le répète, eu commençant je ne me préoccupais pas de généralions spt)ntanées; aussi le mot hétérogénie n'est j^as dans mon Mé- moire. Si donc ce travail contient des conclusions contraires à l'hétérogénie, elles ont une grande valeur si elles sont exactes, car elles auront été ame- nées sans parti pris et comme une conséquence rigoureuse de l'expérience; voilà ce que j'ai voulu faire ressortir dans la lettre que j'ai eu l'honneur d'écrire à M. Floureiis. » Que! est le problème posé par l'hétérogénie dans le passé et dans le présent ? C'est la démonstration que la matière organique peut spontané- ment s'organiser, c'est-à-dire qi'ie quelque chose peut se créer de rien. » Que se sont proposé ceux qui, dans le passé et dans le présent, ont voulu prouver le contraire, savoir : que la matière organique ne peut pas spontanément s'organiser ? C'est de démontrer que toutes les fois qu'on place cette matière organique dans certaines conditions, en laissant aux êtres qui. pourraient se développer les moyens de vivre, rien d'organisé ne s'en- gendre, et de conclure que lorsque, dans d'autres conditions, des orga- nismes naissent, les germes, œufs ou sporules de ces organismes, viennent de i'air. « Or, cotte démonstration, je l'ai de nouveau donnée, et cela avant M. Pasteur. Si le mot hétérogénie n'est pas dans mou Mémoire, la conclu- sion contraire à la doctrine que ce mot rappelle y est tout au long. (i) "La première partie de mes recherches a paru dans les Comptes rendus le 19 fé- vrier i855. La suite est en extrait au Compte rendu du 4 janvier i858. Dans plusieurs cir- constances j'ai déclare que je i)oursuivais mes recherches sur le même sujet. Nous avons le malheur, en p:ovince, île ne pouvoir user facilement d'une ])iiblicité aussi étendue que les savants de la capitale. (69) » M. Pasteur a bien cité dos conclusions de mon Mémoire qui établis- sent que les moisissures agissent comme ferment pour intervertir le sucre de canne; mais le savant auteur s'abstient de rapporter d'autres passages aussi importants, qui témoignent de mes préoccupations dès avant iSS^. Les voici : « C'est en partant de l'opinion que le contact plus ou moins prolongé de » l'air était la cause du développement des moisissures, que, pour faire » mes dissolutions, je me suis servi d'eau bouillie, etc » {annales de Chimie et de Physique, t. LIV, p. 35.) « Les moisissures ne se développent pas à l'abri de l'air.... La liqueur des » flacons qui ont été ouverts, qui ont eu le contact de l'air, a varié avec le )) développement des moisissures. La créosote, sans le contact ou sons liu- 1) fluence prolongée du contact de l'air, empèclie à la fois la formation » des moisissures et la transformation du s-icre de canne. » [Annales dt Chimie el de Phjsique, t. LIV, p. Sy.) K II paraît donc évident que des germes apportés par l'air ont trouvé )) dans la solution sucrée un milieu favorable à leur développement. » {Annales de Chimie et de Physique, t. LIV, p. l\o.) » Relativement à la manière dont agissent les moisissures, je constate, à la page 4o du même recueil, « que la liqueur, lorsque la rotation a dimi- » nué sensiblement pour passer vers la gauche, est constamment acide. » L'acide formé contribue sans doute pour sa part à hâter la modification d n » sucre. » L'Académie voit par \\ que je connaissais alors toute l'étendue du problème dont je m'étais proposé la solution. En publiant la suite de mes recherches, si l'Académie daigne les encourager, je reviendrai sur les expériences de Mitscherlich, qui sont classiques et qu'ini professeur n'ignore pas. Je démontrerai, par une contradiction de M. Pasteur, que la question est toujours à l'élude, et que la solution définitive n'est pas encore don- née. Je n'ai plus qu'à coordonner mes expériences. )) A l'époque où je publiais mon travail, mon but n'était pas de faire l'histoire de la question au point de vue des générations spontanées : c'eût été alors un hors-d'œuvre ; la question n'était pas de nouveau soulevée, elle ne l'a été qu'un an aj^rès la publication de mon Mémoire. » En prenant la liberté d'écrire à M. Flourens, j'avais encore poin- but de rappeler une nouvelle fois l'attention sur des expériences déjà anciennes et sur la méthode que j'avais adoptée; si de là est sortie la nécessité de fixer les dates, c'est que je voulais conserver à ces expériences leur originalité et n'avoir pas l'air, en en publiant la suite, de suivre d'autres traces que ( lo) celles de mes devanciers; non qu'il ne soit glorieux de suivre celles de M. P.-isteur, mais parce que je considère qu'en certains points mes expé- riences ont un contrôle qui manque à celles du célèbre savant qui veut les réduire à néant. )) Nous cherchons la vérité; nous ne travaillons pas pour satisfaire une vaine curiosité. Au moment où nous publions nos travaux, nous le faisons avec les idées qu'ils ont fait naître, comme nous les entreprenons avec les idées qui sont en nous ou que nous avons puisées dans les oeuvres de nos devanciers. J'ai dit, dans mon Mémoire de 1857, où j'ai puisé mes inspi- rations. J'ai les mêmes idées qu'alors, et je tiens à en pousser les consé- quences jusqu'au bout. » GÉODÉSIE. — Sur les opérations en cours d'exécution pour la carte d'Espagne, d'après les renseignements donnés à l' Académie de Madrid par M. le colonel Ibaiiez. Noie de M, Laussedat. « J'ai eu l'honneur, il y a cinq ans, au retour d'une mission en Espagne , de faire connaître à l'Académie les premiers résultats des opérations géodé- siques qui venaient d'être entreprises dans ce pays. Depuis celte époque, les travaux de la carte d'Espagne, un moment ralentis par le départ de la plu- part des officiers qui en étaient chargés pour la campagne du Maroc, ont été repris vers la fin de l'année 1860 et poursuivis avec une grande activité. ■>■> Le second volume de l'ouvrage qui doit renfermer l'exposé de ces tra- vaux, au fur et à mesure qu'ils sont exécutés, est sous presse ; mais en atten- dant qu'il soit publié, l'un des officiers supérieurs qui ont pris la plus grande part à cette œuvre importante, M. le colonel Ibanez, a lu dernièrement devant ses collègues de l'Académie des Sciences de Madrid une Notice à ce sujet, dont il a bien voulu me communiquer le manuscrit. Je crois faire une chose utile à tous ceux qui s'intéressent aux progrès de la géodésie et de l'art d'observer en général en leur signalant quelques-uns des ré.sultats numériques contenus dans cette Notice. L'Académie, qui connaît déjà les expériences délicates faites à Paris avec la règle construite par M. Brunner, et la manière dont cette règle s'est comportée dans la mesure d'une base près de Madridcjos, apprendra sans doute elle-même avec satisfaction que la suite des opérations exécutées pour l'établissement du canevas de la carte d'Espagne offrira le même degré de précision que les premières, et que ces observations promettent en conséquence de fournir de précieux éléments pour l'étude de la figure de la terre. ( 7' ) n On a beaucoup discuté sur la question de savoir s'il est indispensable de mesurer de grandes bases, ou si l'on peut se contenter de petites bases, en les mesurant deux fois et en les rattacbant avec un soin particulier aux côtés de la triangulation du premier ordre. En France, par exemple, la lon- gueur des bases a varié de 8000 à 20000 mètres, tandis qu'en Allemagne, Bessel et le général Baeyer ont adopté des bases de 2000 à 3ooo mètres seulement. » Les ingénieurs espagnols, qui auront plusieurs bases de vérification à mesurer, ont voulu s'assurer, par une expérience directe, de l'exactilude de la méthode allemande. A cet effet, ils ont choisi, pour leur première base, une distance de 14 000 à i5ooo mètres qu'ils ont fractionnés en cinq parties, dont chacune a été mesurée séparément. Celle du milieu a été me- surée deux fois, et les résultats de ces deux opérations ont offert l'accord le plus remarquable (i). » La base entière étant dirigée de Test à l'ouest, et offrant, tant à ses extrémités qu'à ses points de division, six stations distinctes, les opérateurs en choisirent quatre autres, deux au nord et deux au sud, et observèrent, au moyen d'un théodolite réitérateur de Repsold, les directions réduites a l'horizon de toutes les lignes du réseau formé en joignant les dix stations deux à deux. Je cite ici textuellement la Notice du colonel Ibaiiez : « En » suivant la méthode du savant général Baeyer, on détermina les directions )> les plus probables des lignes qui unissent chacun des sommets de la )) triangulation aux neuf autres, et l'on forma ensuite les équations de » condition poiu' compenser les erreurs du réseau trigonométrique composé » de 120 triangles. La figure déterminée par les 45 lignes données, devait » satisfaire à 36 équations d'angle et à 28 équations de côté, dont la réso- 1) lution a fourni les valeurs des 64 coefficients indéterminés d'où dépen- » daient les 90 corrections qui, introduites dans les premières directions « calculées, ont donné les directions définitives. Avec ces directions, on a » formé les angles des 64 triangles coupés dans les quadrilatères de condi- 1 tion; et en prenant pour côté de départ la longueur de la section cen- 1» traie réduite au niveau de la mer, on a trouvé, pour chacun des autres li côtés, des valeurs toutes égales entre elles à moins de i millimètre près, M ce qui est une preuve de l'exactitude îles calculs. >) Voici maintenant les résultats de la mesure directe réduits au niveau (i) La longueur de cette section centrale était de 2766", go8, et les deux mesures ne dif^ feraient que dans les dixièmes de millimètre. (Voyez Comptes rendus, t. XLVIII, p. 473). ( 72 ) » de la mer et leur comparaison avec les valeurs obtenues trigonométri- » qiiement ; Sections. Mrsiires. Triangulations. Différences. m m m !■■'= 3077,459 3077,462 -1- o,oo3 ■2' 2216,397 2216,399 + 0,002 3" 2766,604 n 1) 4^ 2723,425 2723,422 — o,co3 5'...... 3879,000 3879,002 + 0,002 14662,885 14662,882 + 0,004 " » L'identité presque parfaite de ces deux résultats est assurément le meil- leur de tous les arguments en faveur des bases d'une étendue restreinte. » La Notice de M. le colonel Ibaiiez renferme encore des renseignements intéressants sur le nivellement géodésique des extrémités de la base; mais je craindrais de donner trop d'étendue à cette Note, en reproduisant les tableaux numériques qui peuvent seuls donner une idée exacte de la préci- sion des résultats et du soin apporté dans tous les détails de ces belles opérations. » ASTRONOMIE. — Etude du groupe des Pléiades. I^ettre de M. Goldschmidt à M. Élie de Beaumont. a Fontainebleau, 17 septembre iS63. -) Permettez-moi de vous entretenir du beau groupe des Pléiades déjà si remarquable et qui offre un nouvel intérêt parla particularité suivante. On se souvient que M. Tempel avait signalé, en décembre 1860, une nébulosité dans les Pléiades à la place même de l'étoile Mérope. Quoi- qu'elle soit bien faible, elle ne peut toutefois échapper au premier coup d'œil à tout observateur muni d'une lunette ordinaire. On doit naturelle- ment se demander pourquoi cette nébulosité n'a pas été signalée avant M. Tempel, et s'il n'y a pas là un indice qu'elle est variable. L'exposition suivante doit, comme on va le voir, changer la question. » En dessinant le groupe des Pléiades, je viens de faire la découverte qu'une matière nébuleuse l'entoure de tous côtés. Cette apparence est assez facile à vérifier, mais les détails demandent une attention soutenue. La nébulosité de Mérope s'étend vers le sud -ouest à partir de cette étoile qui forme pour ainsi dire la tête, et dont les limites sont difficiles à saisir, et je dois regarder cette nébulosité comme une petite portion de la matière { 73 ) lumineuse cosmique qui, eu ceteudroit, s'élend vers le sud en forme d'arc, laissant voir un vide noir considérable entre les étoiles Mérope et Atlas. Eu prenant ces deux étoiles pour base, on trouve que la partie noire mesure en cet endroit 52 minutes d'arc de l'est à l'ouest, et son étendue vers le sud 36 minutes. Au tiord de cette base, l'espace noir s'étend encore à i5 minutes limité par la nébulosité cosmique qui, en cet endroit, prend une direction parallèle au nord des étoiles Pleyotie et Alcyon. Les limites les plus visibles de la nébulosité à ce point se trouvent à i5 minutes nord-est, et [8 minutes sud-est de l'étoile Atlas qui se trouve environnée d'un demi-cercle noir. A partir du point nord-est, en JK S'Vji'^So'et déclinaison boréale 23''53'3o", la nébulosité, en se dirigeant à l'ouest, se rapproche de la ligne menée d'Al- cyon à Maja {JR. 3'' Sg", déclinaison -+- 23° 5 1') en forme de pointe conique et se dirige de là au nord où la trace se perd insensiblement. La plus grande condensation de la matière se trouve dans cet espace par ^v 3''4o™ et décli- naison + 23°55'. A l'ouest la nébulosité suit de près la direction des étoiles Mérope, Électra, Célèue, laissant Taygète à 12 minutes est, et se perd au nord. Quand on regarde longtemps cette ouverture noire au centre des Pléiades, d'une étendue de i^/jo' allant du nord-ouest au sud-est, le reste du firmament ne paraît plus noir alors; ainsi les étoiles brillantes se trouvent dans un milieu parfaitement noir, dont Mérope seule semble toucher à la matière cosmique lumineuse, répandue sur une circonférence de 5 degrés. J'avoue que les détails de cette apparence sont une chose difficile à voir et plus difficile encore à décrire, mais je dois signaler le tout aussi minutieusement que possible. On pourrait objecter que les étoiles, par leur éclat, empêchent de voir la matière cosmique autour d'elles et considérer la noirceur de l'espace enviroiuiant comme un effet de contraste; mais, dans ce cas, le vide noir ne devrait se voir que dans le voisinage immédiat des étoiles brillantes. L'espace noir considérable au sud des étoiles Mérope, Alcyon et Atlas contredit cette conjecture. Dans cet espace austral se trouve une rangée d'étoiles secondaires d'une étendue de 4o minutes; la ceinture nébuleuse en est très-rapprochée à l'ouest et à la base seu- lement, pendant qu'il reste à l'est un grand espace noir décrit plus haut; auisi l'inégale répartition de cette ouverture noire doit écai'ter l'explication par les contrastes. 11 y a là quelque chose d'analogue à l'espace laiteux et opaque de la nébuleuse d'Orion qui s'étend bien loin, penrlant que la partie est du ciel est d'un noir parfait, analogue au Trapèze et son centre noir; Ips Pléiades doivent être rangées dans la même catégorie. C. R., 1864, i"Semesiie. (T. LVllI, N» 1.) lO ( 74) » Je dois dire en terminant que je suis loin de vouloir déprécier le mérite de la découverte de M. Tempel; je lui dois d'avoir entrepris mes investiga- tions, mais je ne crois pas pour cela devoir limiter mes recherches au point où il s'est arrêté, ni hésiter à publier mes propres observations. » COSMOLOGIE. — Noie sur la météorite de Tourinnes-ln-Grosse [Belgique], tombée le 7 décembre 1 863. Note de M. L. S.e.maw, présentée par M. Daubrée. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la plus grosse pierre qui a été recueillie des deux aérolithes tombés, le 7 décembre dernier, à Tourinnes- la-Grosse, à trois lieues au sud de F.ouvain, en Belgique. » Le désir d'en assurer de bons échantillons pour les collections scientifi- ques de Paris m'a fait visiter les lieux, aussitôt que la nouvelle du phénomèiie est arrivée. Le journal les Mondes, dans le numéro du 11 décembre, a publié le récit des observations qui ont été recueillies des témoins oculaires de la chute ; il diffère peu de la description d'événements semblables. La plus grosse des pierres est venue se briser sur le pavé du village, et les débris qu'on en a recueillis ont été emportés par différentes personnes; la plus grande partie cependant s'est réduite en poussière et a été perdue. La se- conde pierre a été trouvée deux jours après, dans un bois de sapins, à prè.s de 1 kilomètres de distance du village ; c'est d'elle que proviennent les deux gros morceaux mis sous les yeux de l'Académie : le reste, du double j)lus gros, paraît avoir été détruit par des personnes qui ont voulu en examiner l'intérieur. M Les deux pierres sont d'ailleurs toutes semblables, sauf les lâches de rouille qui souillent les fragments de la première, restés exposés à l'humi- dité du sol, avant qu'on les eût trouvés. La pierre fraîche est blanc-grisâtre, à texture fine et serrée; sa densité est de 3,52 et elle contient disséminées en très-petits grains des substances métalliques, en partie d'un très-beau blanc d'argent, attirables au barreau aimanté, et les autres, plus nombreuses, de couleur bronzée, non attirables et solubles dans l'acide chlorhydrique avec dégagement d'hydrogène sulfuré, caractères qui indiquent comme à l'ordi- naire du fer métallique et du sidfiu-e de fer. La substance pierreuse paraît peu fusible et facilement attaquable par l'acide chlorhydrique ; elle est par- semée de rares globules d'une substance brunâtre qu'on isole facilement on laissant tremper des fragments de la pierre dans l'acide chlorhydrique concentré, elle se désagrège et les globules peuvent éti-e facilement recueillis, sans avoir subi une altération a|)préciable ; ils sont très-difficilement fusibles ( 75) en émail noir, l'acide présente la couleur verte caractéristique du nickel. Des analyses détaillées vous seront soumises sous peu par M. Pisani. w Les témoignages recueillis sur place m'ont confirmé dans certaines vues, contraires à des opinions généralement admises, et qui m'ont été suggérées par des observations analogues que j'ai eu l'occasion de faire à plusieurs reprises, notamment à l'occasion de la chute des Ormes, en octobre 18.57, ^^ *î"^ i^ demande la permission de signaler à l'Académie. » La théorie cosmique admise aujourd'hui, assez généralement, sup- pose que les aérolithes arrivent dans la sphère d'attraction de la terre avec une vitesse planétaire, qui se trouve en grande partie amortie par la résis- tance de l'atmosphère terrestre. » On a cherché à appliquer à cette résistance les calculs de l'équivalent mécanique de la chaleur et on est arrivé à ce résultat: qu'une masse de fer, après anéantissement complet de la force propulsive, devait développer im million de degrés de chaleur dont elle perdrait bien entendu la plus grande partie par radiation et par le contact avec l'air de l'atmosphère (i). On sup- pose de plus que la croûte noire qui recouvre invariablement les aérolithes est l'effet d'une fusion produite parla haute température qui résulte de la friction de leur surface par l'air. )) Les fortes détonations qui précèdent la chute des pierres sont attribuées à leur explosion, par suite d'une tension considérable entre la partie interne très-froide et la partie externe exposée à une très-grande chaleur. Les diffé- rentes pierres qui tombent après cette explosion étant uniformément recou- vertes de la croûte noire, produite par fusion, il s'ensuivrait forcément que leur vitesse est encore assez grande pour produire cet effet de fusion. •» Je crois, contrairement à cette théorie qui, à première vue, paraît très- probable, qu'il est facile de démontrer par des faits que les aérolithes de Tourinnes sont arrivés en réalité avec une vitesse très-modérée, dont je ne saurais fixer exactement la valeur, mais qui ne me paraît pas atteindre celle d'un boulet de canon. » La première preuve de ce que j'avance me paraît résulter de l'observa- tion plusieurs fois relatée, qu'on dislingue nettement la forme du projectile au moment de son arrivée. A Tourinnes, les personnes qui ont vu tomber la pierre sont d'accord qu'elle présentait la forme d'une petite borne, c'est- à-dire une forme allongée, cylindrique. Il paraît difficile d'admettre qu'on (i) Bunsen et Bbonn, Neucs Jahrbuch der Minéralogie, année 1857, p. 265. 10. ( 76) puisse distinguer la forme d'un corps avançant avec une vitesse extrême vers l'observateur. » Je trouve une antre preuve plus directe dans l'intervalle compris entre le bruit de la détonation et l'arrivée de la pierre même. A Tourinnes, les personnes qui ont entendu les détonations successives dans lenrs maisons, ont eu le temps d'en sortir et de voir tomber l'aérolithe. Il s'ensuit que le son a marché beaucoup plus vite que la pierre, et si l'on pouvait établir d'une manière certaine la distance entre le lieu de l'explosion et celui de la cbnte, on aurait des éléments pour calculer la vitesse; on voit tout de suite qu'il est difficile d'admettre que cette faible vitesse ait suffi pour vitrifier la sur- face des fragments mis à découvert par l'explosion, d'autant plus que la température de la pierre recueillie immédiatement après la chute n'est éva- luée qu'à 5o degrés centigrades, puisque tout en étant chande, elle n'a |)as brûlé les mains qui en ont ramassé les débris. Notons en passant qu'il n'est pas plus fiicile d'imaginer une cause qui ferait éclater une pieire avec une détonation de la force d'un coup de canon. » La troisième preuve est tirée de l'effet comparativement faible produit |:ar le projectile à son arrivée sur terre. On cite généralement comme preuve de la force propulsive la profondeur jusqu'à lacjuelle les aérolithes ont pénétré dans la terre ; il serait cependant difficile d'en conclure quelque chose de bien positif, puisqu'il faudrait dans chaque cas pouvoir apprécier la nature du terrain. » Le maçon qui a observé à quelques mètres de distance la chute de l'aé- lolithe des Ormes, m'a assuré que la pierre, très-petite d'ailleurs, a sauté de branche en branche avant de tomber à terre sous l'arbre qu'elle a tra- versé, et si on voulait douter de l'exactitude d'une appréciation indivi- duelle, la chute de Toui'innes fournirait un nouvel exemple tout aussi con- cluant. La seconde pierre, à laquelle on suppose un poids de 6 à 7 kilo- grammes, a frappé un jeniie sapin d'environ 8 centimètres de diamètre, et bien que le tronc à cet endroit ait été complètement aplati par la force du choc, il n'a cependant pas été coupé ou traversé par ce gros projectile; la force de ce dernier a été au contraire complètement amortie., et la pierre s'est à moitié enfoncée dans le sol sableux, à moins d'un mètre de distance à droite de l'arbre. Un boulet de canon aurait certainement cou|)é l'arbre, ou, du moins, dévié de sa direction primitive, serait allé se perdre au loin. Un autre fait, non moins embarrassant, c'est la direction opposée dont sont ve- nues les deux pierres de Tourinnes. La première (je l'appelle ainsi uni- (juement parce cpielle a été vue plus tôt que l'autre), est venue du nord. ( 77 ) direction constatée par les personnes qui l'ont vue et par l'orientation du point où elle est tombée, avec la berge dans laquelle les débris se sont logés par ricocbet. La direction de l'autre était clairement indiquée par la place de l'arbre tournée vers le sud. 1) L'explosion seule du météore ne saurait expliquer cette disposition, puisque dans ce cas les chemins parcourus par les fragments devaient né- cessairement aboutir à un seul point de départ, le lieu de l'explosion; ce qui, à ïourinnes, est tout à fait incompatible avec l'orientation des points touchés. » On a distingué jusqu'à quatre détonations principales, se produisant en différents endroits du ciel et suivies d'un bruit de feu roulant de mousquete- rie, tandis que l'arrivée de la pierre a été accompagnée d'un sinij^le siffle- ment. Ces détails, comme les précédents, sembleraient plutôt indiquer un corps passant à la manière des étoiles filantes par l'atmosphère, doué d'un double mouvement de translation et de rotation, et lançant, ou plutôt per- dant au périgée, sous l'action combinée de sa force centrifuge et de l'attrac- tion de la terre, des éclats ou des étincelles qui alors pourront arriver sur terre avec toutes sortes de directions et de vitesses. On comprend encore que ces éclats sont le plus souvent d'un volume modéré et que leur sur- face ait pu se vitrifier dans l'atmosphère incandescente engendrée par la masse principale à son passage à travers l'air atmosphérique. » En résumé, ces aérolithes sont arrivés sur terre avec une vitesse sem- blable à celle qu'ils auraient acquise s'ils étaient tout simplement tombés d'une très-grande hauteur: la chaleur de celui qu'on a recueilli immédiate- ment est estimée à 5o degrés centigrades: les fortes détonations qui ont précédé leur chute n'ont pu être causées par la rupture des pierres, et les directions de leur parcours s'expliquent par un mouvement parabolique, terminé par une explosion, comme celle d'une bombe éclatant dans son trajet. » Les faits précisés de la sorte sollicitent la réflexion des physiciens et des astronomes, et démontrent l'utilité de nouvelles observations, ainsi que la nécessité de tenir rigoureusement compte des nombreux détails qu'on a assez négligés jusqu'à présent. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur la proporlion des élhers contenus dans les eaux-de-vie et dans les vinaigres ; par M. Berthelot. « J'ai montré dans des Notes précédentes comment mes rechei'ches sur ( 78) les affinités conduisaient à déterminer par des chiffres précis la proportion des élhers qui se forment à la longue dans les liqueurs vineuses; je me pro- pose d'appliquer aujourd'hui les mêmes principes d'éthérification à diverses liqueurs qui dérivent des vins, à savoir : les eaux-de-vie, formées par distil- lation, et les vinaigres, obtenus par oxydation. )> I. Eaux-de-vie. — On sait que les eaux-de-vie se préparent en distillant le vin ou toute autre liqueur fermentée, de façon à obtenir un liquide con- tenant 4o à <^JO centièmes d'alcool en poids. Ce liquide peut être ensuite conservé presque indéfiniment. Il renferme : » 1° De i eau; » i" De l'alcool ordinaire et quelques traces d'alcools amylique et autres; « 3° Une partie des acides volatils du vin (acétique, butyrique, succini- que? etc.), acides qui ne se trouvent d'ailleurs dans le vin qu'à l'état de traces et dont la plus grande i>artie demeure dans le résidu non distillé. A ces acides s'ajoute une faible proportion d'acides empyreumatiques; 1) 4° I^es éthers les plus volatils du vin (acétique, formique? etc.) : leur proportion est très-faible dans le vin; la distillation est d'ailleurs trop ra- pide pour les altérer notablement ; » 5° Divers principes volatils provenant du vin ou de la liqueur fermen- tée, tels que huiles essentielles, aldéhydes, etc. ; d'autres produits empyreu- matiques; enfin certaines matières empruntées aux tonneaux. Je ne m'oc- cuperai pas des principes de cette catégorie, non que j'en méconnaisse 1 importance, mais parce qu'ils sont étrangers à la question dont je m'occupe. » Déterminons d'abord quel doit être l'équilibre d'éthérification dans un pareil liquide au bout de quelques années. Il s'agit ici de liqueurs renfer- mant seulement des traces d'acide Or, dans ce cas, l'expérience prouve que la quantité d'acide éthérifié est une fraction à peu près constante de la quantité totale; elle dépend seulement du rapport entre l'alcool et l'eau. Elle est d'ailleurs, comme tous les nombres relatifs à l'équilibre d'éthérifi- cation, indépendante de la température. » Dans un liquide formé de 6o parties d'alcool et de l\o parties d'eau en poids, la portion d'acide qui s'éthérifie à la longue est égale aux deux tiers de l'acide primitif. Eu d'autres termes, dans une eau-de-vie de ce genre conservée depuis plusieurs années, l'acide libre représente la moitié du poids de l'acide combiné dans les éthers. » Dans un liquide formé de 5o parties d'alcool et de 5o parties d'eau, la (79) portion d'acide éthérifiable s'élève à 56 pour loo de l'acide total, c'esl-à- dire que dans une vieille cau-de-vie contenant 5o pour loo d'alcool (en poids), l'acide libre représente les A de l'acide combiné. » Dans une vieille eau-de-vie renfermant 4° pour loo d'alcool en poids, l'acide libre représente les f de l'acide combiné. » Tel est l'état définitif des systèmes, et les conditions ordinaires de lu conservation des eaux-de-vie ne doivent pas le modifier beaucoup. « Si la proportion des éthers contenus dans une eau-de-vie récente est moindre que celle qui est donnée ci-dessus, la formation des éthers conti- nuera jusqu'à cette limite; si, au contraire, elle est supérieure, une partie se décomposera peu à peu, de façon à ramener le système à son équilibre régulier. » On voit par là que l'addition d'un étiier neutre tout formé à une eau- de-vie pour lui donner du bouquet donne lieu à des effets plus compliqués qu'on ne le croit généralement. En effet : » 1° Cet étiier, pour peu qu'il soit ajouté en proportion excédant Ja limite, ne tardera pas à y revenir en se décomposant, avec mise en liberté d'une partie de l'alcool et de l'acide qui l'ont formé : l'odeur et la saveur de cet acide et de cet alcool viendront modifier celles du mélange obtenu tout d'abord à la suite de l'addition du composé éthéré. » 2° Entre l'alcool et l'acide contenus dans cet éther, et les alcools et les acides de la liqueur, s'opéreront des échanges lents qui tendront également à mettre en liberté une partie de l'acide et de l'alcool de cet éther (si cet alcool diffère de l'alcool ordinaire). Ces échanges sont réglés parles condi- tions de masse relative, comme je l'ai montré il y a dix ans par diverses expériences, en établissant que deux alcools peuvent se déplacer directement et réciproquement dans leurs combinaisons éthérées (i). » Ce que je viens de dire relativement à l'addition d'un éther à une eau- de-vie s'applique également à toute addition d'un éther à un vin ou à une autre liqueur alcoolique : en général cet éther n'y subsistera pas en totalité et sa décomposition lente introduira dansles liqueurs des produits nouveaux et inattendus. » En un mot, entre les acides et les alcools, tant libres que combinés, que les liqueurs renferment, et ceux que l'on y introduit, il s'opère d'une ma- nière nécessaire des déplacements et des partages comparables à ceux qui ont lieu entre les acides et les bases dans les mélanges salins : seulement ces (i) MM. Friedel et Crafts ont publié récemment des observations analogues. ( 8o ) fierniers échanges sont instantanés on à peu près, tandis que les premiers exigent des mois et des années pour s'accomplir à la température ordinaire » II. Vinaigres de vins et annloc/iies. — Pendant la fabrication du vinaigre, une grande partie de l'alcool se change en acide acétique; une autre portion soxyde complètement. Si tout l'alcool disparaissait à la fin, il n'y aurait pas lieu de se préoccuper de l'existence deséthers : ceux-ci en effet ne tarde- raient pas à disparaître à leur tour, ainsi que le genre de parfum qu'ils peu- vent communiquer. Mais en général il subsiste dans le vinaigre de petites quantités d'alcool, et par conséquent d'éthers, soit que ceséthers préexistent dans le vin, soit qu'ils se développent au moment de l'oxydation sous l'in- fluence de l'acide acétique naissant, ou plus tard par le fait d'une conser- vation prolongée. Ces éthers consistent surtout dans l'éther acétique, parce que la masse de cet acide prédomine. Ils concourent éminemment au bou- quet des vinaigres de vins, quoiqu'ils n'en soient pas la seule origine ; mais je ne m'occuperai pas des principes différents des éthers. » C'est la quantité de ces derniers qu il s'agit maintenant d'évaluer. Or, en se fondant sur mes expériences, on peut établir que cette quantité est proportionnelle au produit du poids (A) de l'acide |iar le poids (a) de l'alcool contenu dans le vinaigre : éther = kaX. » Si n représente le poids de l'alcool contenu dans i litre de vinaigre et A le poids de l'acide, le poids de l'éther acétique est sensiblement égal à Soit, par exemple, un vinaigre contenant 60 grammes d'acide et 1000 ' ' ° ^ 1 gramme d'alcool par litre : le poids de l'éther acétique qui se formera à la longue dans ce vinaigre sera égal à o*"^, la. Ces nombres expliquent la per- sistance dans les vinaigres de vins d'une odeur éthérée, étrangère aux vinaigres de bois; ils expliquent également la présence de petites quantités d'éther acétique parmi les produits de la distillation des vinaigres de vins. Si faible que soit la quantité d'alcool écliappée à loxydation, si considérable que soit l'excès d'eau, une proportion d'éther acétique comparable à celle de l'alcool prendra naissance d'une manière nécessaire. » CHIMIE APPLiQUitE. — action de l'oxygène sur le vin. Note de AI. Berthelot. « L'action de l'oxygène sur les vins de nos climats et sa combinaison avec ces liquides sont des faits faciles à vérifier et qui s'accordent tant avec l'expérience vulgaire qu'avec les pratiques relatives à la conservation des vins. Quant à l'influence que cette action exerce sur la saveur et sur le bon- (8i ) quel, elle ressort de l'appréciation personnelle. Je me bornerai donc à en appeler aux dégustateurs et à l'opinion cominane sur le vin éventé. Voici une expérience que chacun pourra répéter, sans appareils spéciaux et sans mercure. » Prenez une bouteille de bon vin de Bourgogne, tel que Volnay ou Tliorin, et une seconde bouteille vide et bien propre; versez dans la seconde bouteille un dixième environ du contenu de la première ; laissez la première bouteille en repos et agitez vivement la seconde pendant un quart d'heure, de façon à mélanger continuellement le liquide et l'air qu'elle renferme. Au bout de ce temps, goùlez comparativement les liquides contenus dans les deux bouteilles, ou, mieux encore, faites-les goûter à une personne non prévenue. » PHYSIQUE. — Noie sur la solubililé de l'azotate de soude y pur M. E.- J. Maoiexé. « La solubilité de ce sel présenterait, d'après M. Marx, une irrégularité fout à fait inconcevable. J'ai eu l'occasion d'étudier récemment la solubilité de quelques azotates, et entre autres celle de l'azotate de soude. Sa grande importance industrielle me porte à donner les résultats que j'ai obtenus (d'après cinq expériences à tles températures différentes) : loo parties d'eau dissolvent : 0 à o 7''>94 azotate fondu. lo 78,57 » 20 87*97 3o 98,26 4o 109,01 » 5o 120,00 " 60 1 3 1 , 1 1 « 70 142, 3i • 80 153,72 » 90 i65,55 - . lOQ 178,18 1 1 o I g4 , 26 • 119,4 2i3,43 M. Manmené, dans une Lettre jointe à cette Note, présente quelques remarques sur les coupures qu'on a faites à ses deux communications du C R., 186/I, I" Semestre. (T. LVIII, N" 1.) II ( 82 ) 3 1 décembre i8G3, et demande que la dernière phrase de sa seconde Note soit rétablie ainsi qu'il suit : « M. Berthelot, en critiquant un travail d'un de nos confrères, ne s'est » en rien conformé au principe que l'action des liquides mélangés tend à » diminuer la tension individuelle de chacun des deux liquides suivant une » loi inconnue, mais qui dépend de la composition du mélange. » l'ilYSlQUE. — Expériences sur la température (fébuUition de quelques mélanges binaires de liquides qui se dissolvent mutuellement en toutes proportions. Note de M. Alluard, présentée par M. V. Regnault. « Lorsqu'on mélange deux liquides volatils qui se dissolvent en toutes proportions, et que l'on introduit ce mélange dans une cornue de cuivre munie d'un réfrigérant, disposée de manière à y ramener les vapeurs con- densées, si la cornue est chauffée avec une lampe à gaz bien réglée, on obtient une température d'ébullition invariable couime si l'on opérait avec un liquide pur. M. Regnault a publié dans le tome XXVI des Mémoires de l'Jcadémie des Sciences des recherches importantes sin- ce sujet : il a fait va- rier la température d'ébullufion de plusieurs mélanges, en diminuant ou en augmentant la pression qui s'exerce sur eux entre des limites assez étendues. Voici un résumé de plusieurs expériences que j'ai faites sur le même sujet ; elles ont été entreprises à un point de vue très-différent du sien, et pour- ront néanmoins, je pense, recevoir quelque application. J'ai opéré avec un appareU semblable à celui dont M. Regnault se sert pour déterminer la tension d'inie vapeur parla méthode dynamique; seulement j'y ai adapté un réfrigérant plus énergique. Des précautions minutieuses ont été prises pour purifier les liquides avant de les mélanger, et pour que la constitu- liou du mélange ne changeât pas pendant toute la durée d'une expérience. En variant les proportions relatives des deux liquides mélangés, j'ai obtenu les températures intermédiaires entre les températures d'ébullition de ces liquides isolés et purs. L'appareil étant chauffé avec une lampe à gaz bien réglée, la température d'ébullition des mélanges ci-dessous indiqués était constante, et les résultats rapportés ici pourront permettre d'obtenir toutes sortes de températiu-es entre 35 et loo degrés, et de la maintenir invariable à ^ ou même à ^ de degré prés, aussi longtemps qu'on le désirera. 83 Mélanges d'éther et de sulfure de carbone. MOYENNES DES TEMPERATURES POIDS d'éther. POIDS de sulfure de carbone. RAPPORTS du poids de sulfure de carbone au poids d'éther. données par dei plongeant dans la de tubes de fer re sous la pression atmosphérique de 730™'". IX thermomètres vapeur au moyen mplis de mercure sous la pression normale de TCOmm. DIFFÉRENCES des températures. Éther seul 34° 4 36,4 35°, 5 0 I I I 5o , oo 3oo 2,0 38,0 .,6 78,95 3oo 3,8 38,2 39,8 1,6 55,55 3oo 5,4 39,8 41.7 •'9 3o,oo 3oo 10,0 4i,i 43,0 '>9 i5,oo 3oo 20,0. 43,0 45,5 2,5 Sulfure de ( ;arbone seul . 44 >9 47 > 7 2,8 Mélanges de sulfure de carbone et d'alcool. MOYEN^ES DES TEMPÉRATURES RAPPORTS (le deux thermomètres POIDS de sulfure POIDS d'alcool. du poids de l'alcool au poids du sulfure plongeant dans la vapeur au moyen de tubes de i'er remplis de mercure DIFFÉRENCES des de carbone. sous la pression sous la pression températures. de carbone. atmosphérique de 11b^^. normale de 7G0"ira. Sulfure de ( ;arbone seul . 0 44)7° 46,10 0 47.7 48,1 0 3,00 2,00 i5o,o gr 3oo 2 75,0 3oo 4 49.10 5i ,0 1,90 60,0 3oo 5 55, 10 57,2 2,10 5o,o 3oo 6 59, 10 61 ,0 2,10 37,5 3oo 8 62, 10 64,0 2, 10 25,0 3oo 12 65,70 67,5 1,80 i5,o 3oo 20 70,00 71,5 1 ,5o 10,0 3oo 3o 72,60 74>i 1 ,5o 5,0 3oo 60 75, 5o 77»o 1 ,5o Alcool seul 77,06 78,5 1,54 1 1 84 ) Mt-liimres il 'alcool et d'eau. HAPPORTS - MOYENNES DES TEMPÉRATURES de deux thermomètres plongeant dans la vapeur au moven POIDS de l'alcool. l'OIDS de l'eau. du poids de Teau au poids de l'alcool. de tubes de fer remplis de mercure DIFFEHENCES des températures. sous la pression sous la pression atmosphérique normale de 735™'", I. de 700™"". Alcool seul 3oo 0 77, 5o 81, 85 78" 5o 82,85 0 1 ,00 1 ,00 gr 45o 1,5 3 GO goo 3,0 83, 10 84, o5 0,95 200 1000 5,0 85,20 86,20 I ,00 125 1000 8,0 86,20 87,25 1 ,o5 lOO 1000 10,0 88,90 89,90 1 ,00 5o 1000 20,0 92,20 93,20 1,00 Ho 1800 3o,o 93,35 94.45 .,.5 i5 900 60,0 96, 10 97>-^o 1 ,10 Kau spiile. 99' 00 ioo,oo 1,00 » Avant de mêler a. 1 5o graintnes d'éther (premier tableau), 3oo grammes ou un poids double de sulfure de carbone, ce qui n'élève la température d'ébullition de l'éther que de 1 degrés environ, j'ai fait plusieurs expé- riences avec des proportions bien moindres de ce sidfure. J'ai été surpris de voir que l'éther mêlé à -j^ de son poids de sulfure de carbone bout à la même température que s'il était pur. Les mélanges de sulfure de carbone et d'alcool, d'alcool et d'eau, ont donné lieu aux mêmes observations. Ou doit en conclure que la température d'ébullition d'im liquide est un mau- vais caractère pour reconnaître sa jiureté. En pareil cas, il faut recourir au procédé indiqué par M. Regnault dans son deuxième Mémoire sur les forces élastiques des vapeurs [Mémoires de l'Académie des Sciences, tome XXVI, p. 644)- Ce procédé consiste à déterminer la force élastique de la vapeur engendrée par le liquide supposé pur, en employant successivement la mé- thode statique et la méthode dynamique. M. Regnault a pu reconnaître ainsi la présence de Yy*y^ d'une substance volatile ajoutée à de l'alcool ou à du sulfure de carbone. » Une autre conclusion à déduire, c'est qu'il est quelquefois impossible de séparer par la distillation deux liquides mélangés, quand le mélange ne ( 85 ) renferme que quelques centièmes, et même |jai'tois un dixième de l un des liquides. Cette impossibilité tient à ce que le mélange bout à la même tem- pérature que le liquide dont la proportion est la plus grande. M. Berthelot a publié dans le numéro du 24 août dernier des Comptes rendus une Note très-curieuse sur la distillation des liquides mélangés. Les expériences rap- portées ci-dessus, bien qu'entreprises dans un but très-différent et long- temps avant la publication de sa Note, confirment la conclusion de son intéressant travail. » » MÉCANIQUE CIÏLESTE. — Sur une équalion dans la théorie du mouvement den comètes; par M. A. de Gasparis. n Naples, i8 novembre i863. » La corde qui joint les lieux des observations extrêmes est exprimée par c 1 3 '1 + '1 - 2(-^.-5"3+ J". J3 + -l^s)- Or, si dans le second membre on substitue, au lieu de rj, Ji,,. , etc., leur.s développements ,.■1 _ ,.2 _ g '^--l , 9;= 'l'-'i ' i — '2 — ''12 ~; f" y~r ' - dx^ 8?, d-x-, (A) /•^*=''^'-^-^- ^ + -^' on trouvera l'équation très-simple » Le terme qui suit, si l'on tient compte des troisièmes puissances du temps, est + (Ô.2-Ô,,)Ô?3;|5-^; donc l'équation (B) approche mieux de la vérité lorsque l'observation moyenne est également éloignée des extrêmes, et, ainsi qu'on va le voir, on en peut faire une utile application. » De la première et de la troisième des équations (A) on dédtiit aisément fi ,.2 , û ,,2 û .,2 9l26«9,3 t'as', -i- 3,2/ J — &,3r2 = , [ 86 ) et, par suite, on obtiendra, à cause de (B), (C) ô..rl+e,,rl-Q,,rl = '^^: le terme suivant au second membre serait — Q6,20i36,3{0^n — ^23) pr;^- )) On voit clairement que l'équation (C) jDeiit se traduire en une autre du second degré, dans laquelle l'inconnue est la distance raccourcie de la comète à la première observation. On forme, par la méthode d'Olbers, ( r== A+Bp, + Cp?, (D) rl = -D + Ep,^Fpl ( C?3=G+Hp. + Ip?, dans lesquelles A, B, C, etc., sont connues. » D'un autre côté (ainsi qu'on l'a fait pour ri), on peut former l'équation de manière que l'équation de second degré sera 0= O^^A-hQ,.!)- S.jK. 2 9,3 + (e,,c + 9,,F-d„m-'^ i]pl » Je suppose que l'orbite soit calculée par la méthode d'Olbers. Apres donc que l'on a préparé les équations (D) de cette méthode, il est assez peu coûteux d'obtenir l'équation de second degré énoncée ci-dessus. On pourrait ainsi éviter, dans la première approximation, la méthode de tâton- nement de laquelle, à présent, on est obligé de faire usage. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur la transformation de l'albumine et de la caséine coagulées en une albumine soluble et ccHUjulable par la chaleur. Note de M. P. ScHUTZESîBERGER, présentée par M. Balard. « Beaucoup de chimistes, entre autres MM. Scherer, Lieberkùhn, Wittich, etc., sont portés à considérer l'albumine pure comme essentielle- ( 87 ) nient insoluble dans l'eau, et à atîribuer la solubilité du produit naturel à l'influence des matières étrangères avec lesquelles il est mélangé ou com- biné (alcalis, acides ou sels). Il est facile de préparer des solutions contenant des combinaisons d'albumine insoluble avec les acides ou les alcalis ; mais ces liquides ne jouissent pas de la propriété de se coaguler par la chaleur, et, à moins qu'un travail récent sur celte question n'ait échappé à mes in- vestigations, je crois pouvoir dire qu'on n'est pas encore arrivé à dissoudre l'albumine coagulée en lui rendant le caractère essentiel de celle du blanc d'oeuf et du sérum, c'est-à-dire de se changer par l'action de la chaleur en une modification allotropique insoluble. Les expériences que j'ai entreprises ont pour but de combler cette lacune. » Pensant que la présence de l'alcali ou de l'acide, combinés à l'albumine insoluble et rendue soluble par leur intermédiaire, pourrait empêcher le phénomène de se produire, j'ai cherché à soustraire ces éléments étrangers tout en maintenant l'albumine eu solution, et j'ai eu recours, pour attein- dre ce résultat, au seul moyen qui me semblait devoir présenter quelque chance de succès, je veux parler de la dyalise et des méthodes si remar- quables proposées par M. Graham pour la séparation des colloïdes mélangés aux cristailoides. » L'albumine coagulée, obtenue pure par le procédé de Lieberkûhn, a été dissoute dans aussi peu de potasse que possible; la dissolution d'albu- minate de potasse, traitée par un excès d'acide acétique, pour redissoudre le précipité d'abord formé, a été soumise à la dyalise avec du papier parche- min. La diffusion s'est promptement établie, et lorsque l'eau extérieure ainsi que le liquide intérieur n'offraient plus de réaction acide, on a examiné ce dernier. De clair qu'il était, il avait pris un aspect très faiblement opalin. Sous l'influence de la chaleur il se coagule en gros flocons blancs insolubles; l'acide nitrique et les acides minéraux le précipitent eu flocons. Malgré cette apparente analogie avec les solutions naturelles d'albumine, il présente aussi des différences assez marquées; ainsi l'addition d'une très-petite quantité d'alcali ou d'un sel neutre le coagule également. J'ajouterai néanmoins que ce dernier caractère se présente aussi, mais d'une manière moins tranchée, pour le blanc d'œuf filtré, acidulé avec de l'acide acétique et soumis à la dyalise, sans coagulation préalable. » Les solutions de chlorhydrate de caséine donnent, après diffusion, des résultats tout à fait semblables. Le liquide se coagule par la chaleur et les acides minéraux, l'acide acétique ne les précipite pas; après filtration ils ( 88 ^. sont pai'faitemeiit clairs. Ce résultat vient à lappui de lopinion de MM. Scherer, Skrzeczka et Rollet, qui envisagent la caséine du lait connne (le l'albuniinate alcalin. >' Cette première Note est surtout destinée à prendre date. Je poursuis et je compte étetidre ce genre de recherches qui me semblent devoir fournir des résultats intéressants au point de vue physiologique. » 31. Ed.m. Becquekei. présente au nom de M. A. Claudel la Note suivante sur le chroinatoscope sieltaire. « Quelle que soit la cause de la scintillation des étoiles, les rayons lumi- neux qui émanent de ces astres semblent se diviser durant leur long et lapide trajet à travers l'espace, comme s'ils étaient dispersés par un mi- lieu réfringent, et nous les voyons se suivre en succession rapide. ') On peut arriver à préciser sur la rétine la durée de la sensation causée par chaque rayon lumineux, en déplaçant l'image de l'étoile sur la rétine. Arago, dans son Astronomie populaire, s'est étendu sur cette question et a indiqué plusieurs moyens de développer sur la rétine l'image stellaire, en faisant mouvoir soit l'objectif, soit l'oculaire de la lunette, et il avait pensé que le déplacement rapide de l'oculaire serait plus facile à réaliser. 11 m'a semblé préférable de maintenir l'oculaire au centre de la pupille et de conserver le centrage des deux verres. Je produis sur la ré- tine le cercle de l'étoile en imprimant à la lunette un mouvement par lequel son axe décrit un cône dont le sommet coïncide toujours avec le centre de la pupille. Pour |)roduire ce mouvement, je place la lunette dans un tube conique. L'oculaire de la lunetle a pour centre exact le pelit bout du tube conique, tandis que l'objectif est placé excentriquement au nioven de deux vis fixées aux deux extrémités du diamètre de la base du cône. La lunetle peut être inclinée de façon à prendre divers degrés d'ex- centricité, de sorte que, pendant que tout le mécanisme fait tourner le tube conique sur son axe, l'axe du télesco[)e tourne autour de l'axe du tube dans une direction excentrique. Ce mouvement excentrique est tel, que toute étoile correspondant à l'axe du tube extérieur est réfractée à travers l'objectif, et ses rayons sont dispersés comme si l'objectif était un prisme tournant. Alors, durant cette révolution, l'image de l'étoile décrit sur la rétine une circonférence proportionnée à l'excentricité du télescope; cette circonférence se colore des nuances diverses qui par leur succession pro- ( «9 ) diiisent la scinlillalion, et l'on observe même des espaces noirs nui séparent les parties colorées, ou qui les traversent. » J'ai fait ainsi une espèce de spectroscope au moyen duquel on peut ana- lyser toutes les phases de la scintillation. » M. Ed.m. Becquerel présente également, au nom de /!/. A. Claudel^ l'ex- trait suivant d'une Note sui- (juehjucs jiltcnoviènes protliiits par In puissance de réfroclion de l'œil : « Un des résultats curieux de la structure de l'œil humain est le vaste champ de vision qu'il embrasse. Les objets extérieurs qui se peignent sur la rétine sont compris dans un angle beaucoup plus grand que la moitié de la sphère au centre de laquelle se trouve l'observateur, et de ce point de vue un seul regard embrasse un vaste et splendide panoiama, se développant horizontalement et verticalement sous un angle de qoo degrés. )) Pour l'expliquer, il faut supposer que les rayons de lumière passant à travers la cornée et le cristallin sont de plus en plus réfractés, suivant l'angle sous lequel ils frappent la surface sphérique de la cornée. Par suite de cette réfraction, les rayons qui entrent dans les yeux sous un angle de 90 degrés sont brisés de 10 degrés et paraissent sous un angle de 80 degiés environ. )> Ce curieux phénomène donne lieu à plusieurs illusions qui sont indi- quées dans notre Mémoire; il prouve évidemment que la vision est altectée par la loi ordinaire de réfraction, et que les seuls objets qui paraissent dans leur vraie position sont ceux dont l'image, 6-appant l'œil dans la direction de l'axe optique, ne subissent aucune réfraction. De sorte que, malhémali- queraent, nous ne voyons à leur place exacte que les objets qui réfléchissent leiu' lumière sur le centre de la rétine, et tous les autres objets sont de plus en plus réfractés à mesure qu'ils frappent l'œil dans luie direction de plus en plus oblique. » M. Reynaud adresse, à l'occasion de la récompense accordée à M. Bouffé par la Commission du prix dit des Arts insalubres, pour la préparation d'un vert employé dans la fabrication des fleurs artificielles, une réclamalion de priorité, s'offi'ant de prouver qu'il a lait avant lui une semblable application du vert Guignet. Cette réclamalion, qui pourrait bien ne s'appuyer que sur des renseigne- C. R , 1S64, 1" Semcslre. (T. LVllI, K» l.) 12 ( 9o) meiits inexacts fournis à jM. Reynaiid par ime feiiille quotidienne, est ren- voyée à l'examen de la Commission qni a décerné la récompense à M. Bouffé. M. lÎROtzF.T annonce à l'Académie que les observations qu'il a faites depuis sa communication du mois de juin 1862 ont confirmé les résultats déjà obtenus sur l'heureux emploi, dans les magnaneries, des bois injectés de sulfate de cuivre, emploi très-efficace pour prévenir les maladies des vers à soie. Il a consigné ces faits dans lui opuscule dont il adresse un exemplaire à l'Académie. La Lettre et la brochure sont renvoyées à titre de renseignements à la Conuiiission des versa soie. M. Lanzer.w prie l'Académie de vouloir bien soumettre à l'examen d'une Conunission une Notice qu'il a publiée dans le but de rendre facile aux navigateurs la détermination des latitudes par des hauteurs méridiennes d'étoiles. Les usages constants de l'Académie relativement aux Mémoires imprimés et écrits en français ne lui permettent pas d'obtempérer à la demande de M. Lauzeray. La séance est levée à 5 heures et demie. É. D. B. BULLETI.N' BIBLIOGRAPHIQt'E. L'Académie a reçu dans la séance du 4 janvier 1864 les ouvrages dont voici les titres : Sur un phénomène de couleurs juxtaposées ; par M. J. Plateau. (Extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique ; t. XVL n° 8.) Bruxelles; br. in-8". Note sur une r-écréation arithmétique; par le même. (Extrait du même re- cueil, t. XVI, n° 7.) Bruxelles: tiemi-feuillo in-8°. Snrun mode particulier de production de bulles de savon ; par M. Félix Pla- teau. (Extrait des Bulletins de i Académie royale de Belgique, t. XIII, n° /\.) Bruxelles ; demi-feuille in-8°. Clinique chirurgicale; par J.-G. MaisONNEUVE; t. IL Paris, 1864 ; vol. in-8^ ( 9' ) Essais sur la théorie iiifitltéinntique de la lumière; par Ch. Hriot. Paris, 1864; in-8". Rechercties sur le mouvement relatif d'un corps solide; par M. A. Lafon. (Extrait des Mémoires de l' Académie de Stanislas.) Nancy ; in-S". Mémoire sur le traitement de la phthisie pulmonaire (pneumopliymie); par O. Tamiin-DeSpalles. Paris, i864; in-8°. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences, Insi'riptions et Belles-Lettres de Toulouse, 6*^ série, t. I. Toulouse, i 863 ; iii-8". Aperçu des différentes méthodes de traitement employées à l'hôpital de l'Uni- versité de Christiania contre la syphilis constitutionnelle; par J.-]j. BiDENKAP. Cliristiania, i863; iii-8°. Notes pour servir aux recherches relttives à iépocpie de l'apparition de l'homme sur la terre, et importance d'un air abomlant et pur pendant le som- meil; par HussoN. Toiil, i863; hr. iii-8°. Élude (jéologique sur les couches situées ci la jonction des trois départements Meurlhe, Moselle et Meuse; par le inèaie. Nancy, i863; br. in-8°. Méthode du capitaine Lanzerny pour reconnaître très-piomptement les étoiles qui passent au méridien au nord ou au sud, et en déduire la latitude. Paris; demi-feuille in-8°. Meteorologiska... Observitions météorologiques de Suède publiées, sous le^ auspices de r Académie royale des Sciences de Suède, parEr. Edlund; vol. III, année i86i. Stockholm, i863 ; in-4" oblong. Kougliga... Mémoires de l'Académie royale des Sciences de Suède ; nou- velle série; vol. V, 1'^ partie. Stockholm, 1862; iii-4°. Ofversigt... Compte rendu des travaux de l'Académie royale des Sciences deSuède; 19* année, 1862. Stockholm, i863; in-8°. Monographia Hymenomycetum Suec'iœ, sistens Agaiicos, Coprinos, Bolbotios; vol. I; scrips. Elias Pries. Upsaliœ, 1857; in-8°. Additamenta ad Thesaurum Uteraturce botanicœ [Index lll librorum bo- tanicorum); collegit et composnU Ernestus DE BerG. Petropoli, i864; br. in-S". COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI II JANVIER 186i. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COaiAIUNICATIOXS DES MEMRRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — M. L. Pasteur lit Un Mémoire ayant pour titre : « Eludes sur les inns. Deuxième partie : Des altérations spontanées oit maladies des vins, particulièrement dans le Jura » (i). ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un nouveau développement en série des fonctions ; par M. Hermite. '( Les fonctions uniformes de plusieurs variables à périodes simultanées par lesquelles M. Weierstrass et M. Riemanii ont résolu le problème de l'inversion des intégrales de différentielles algébriques quelconques sont leprésentées, comme on sait, par le quotient de deux séries telles que où çp désigne une forme quatlratique dont la partie réelle est définie et posi- tive, le signe Vs'é tendant à toutes les valeurs des nombres entiers m, n,p,... de — oo à +00 .L'élément fondamental de ces nouvelles transcendantes, ainsi donné par l'expression e , se présente dans toutes leurs relations analytiques, et acquiert par là luie (i ) Ce Mémoire, avec la planche qui l'accompagne, sera publié dans le prochain Compte rendu {séance du i8 janvier i864). C. R , 1864, 1" Semestre. (T. LVHI, N» 2.) 1 3 ( 94) importance dont il est impossible de n'être pas frappé. La théorie des f'onc- tioiis elliptiques, déjà assez avancée pour donner l'idée de ce qu'on doit attendre de ces transcendantes à plusieurs variables, justifie particulière- ment, à l'égard de l'expression e~''\ ce caractère d'élément essentiel dans l'expression de leurs propriétés, et qu'on ne peut, en quelque sorte, perdre de vue dans les recherches auxquelles elles conduisent. C'est ce qui m'a amenéàcetteremarque,que lesexponentiellese""^ ete"*'^'^'^' '"■■ donnent naissance, comme le radical ( I — 2 a .r + «- ) ■•■ et i'expre.ssion _ 1 [i — 2 a {x}' -f- cosô y' i — x'- \ i — j-) -h u'\ ' , qui joue le principal rôle dans plusieurs des plus importantes questions de la Mécanique céleste, à un système de polynômes entiers, pouvant servir au développement des fonctions d'un nombre quelconque de variables. Mais, taïidis que les fonctions de Legendre et de Laplace conduisent à des développements où les variables sont renfermées entre les limites — i et + I , il sera nécessaire ici d'embrasser toute l'étendue des valeurs réelles de — 30 à + ce ; on verra, du reste, entre les propriétés d'expressions d'origine si différente, l'analogie la plus complète. Je commencerai, afin de la mettre dans tout son jour, par le cas des fonctions d'une seule variable et des polynômes semblables à X„ qui se tirent de l'exponentielle e""" . M Désignons par e "^ U„ la dérivée d'ordre ti de é"^ , de sorte qu on ait successivement U, = — IX, U2 = l\.f^ — ax, U3 = — 8 x^ + 24 X, U4 = \i]x'' — l^diX' + 12, et, en général, — 1 1" ii„ = (7.X1" 5 '-{2x)"— -\ [2x : 1.2.3 \ ' ' ii~i ( 95 ) ou, sons une autre forme, — ;; Il \ 1.2.3.4 i.2.3.4.5.(} ■^ 1.2.3.4.5.6.7.8 ■ ■ ■' qîiand « est pair, et 1} — 1 1.2.3 1.2. 3. 4 -5 1.2.3 4.5.6.7 . • • • , ((uand 7z est iuipair. » Cela posé, on démontrera aisément les propositions snivantes. 11 1. Trois {)olynômes consécutifs U„+,, U„, U„_, sont liés ()ai' la ri'l.i- tion U„+, -t- ixXj,,-^ 2 7iU„_, = 0-; et, par suite, peuvent être considérés comme les réduites successives de la Fraction continue On a de plus -r- = — 2 7? U„_,, tij: et l'on en conclut l'équation du second ordre -— - — 2JC- h 2 7«U„ = O. eta:^ dx » 2. L'équation [J„ = o a toutes ses racines réelles; ces racines sont en valeur absolue comprises entre les limites ^ et \J" ~ "• » «>. L'intégrale j C'U„fl'x est nulle, quel que soit 77, sauf 7? = o, i3.. ( 96 ) et la suivante / e~^ [j„U„'(x, j, z,...) = <35(.ï- + //, J+ /^, ;: + //„...) rfj, f/J/ (ii \ , on aura, d'après les équations mêmes de définition, „-4'(j,J>, ?,...) -y(.r,r, J,...) V 1^ l'x ''■>■ ■ TT , „ ^ Z- („)/„') („")... ^"'"'" » Multiplions par r/:r, dj^ dz,..., les deux membres, et intégrons p. fois entre lesluniles — co et -\-x> ; l'expression I I .... e ' - ' ' dx dj (Iz.... nous conduira au résultat par une transformation bien simple. » Posons, en effet, d^ j^-^'-^'^ -Tir ( 99) les limites des variables S, v^, Ç,..., seront toujours — oc et i- o, et ou vérifiera sans peine que L'intégrale cherchée est ainsi ramenée à celle-ci : ../:;■-' ''5.'wj. . = v/î. Mais de plus, et d'après la nature du polynôme adjoint i]; [k, A, , k.^,...), un a l'identité S â + âj, + * S. + ■ ■ ■ = 4*(« + /. /., + '-,'. + .^0. de sorte que nous parvenons à la relation fondamentale ^^ ^4.^M+M, ^/../.-...) ^^£-- jf;-- ^^_^. ^^ ^/^ z. . . e ■ri /i" A','' k'f • • . j y V' ^ " ^ "' ^ " ■ • ■ AA ^ 2^ («](«')(«")..• ^''•«''«"••- ^ 2à{n){n'){n")... ^ "■"'•""■■ Il eu résulte immédiatement cette conséquence, que l'intégrale s'évanouit, si aucune des différences n —m, n' — ni , n" — m", nulle, tandis qu'en supposant n = m, n' = m\ n" = m'\..., on a r I e *"'•'''■''■■■ U„.„',„«,... ¥„,„'.„".. .c/.r<(r '•/s- Cette proposition peut servir de base, comme on voit, à l'étude du déve- loppement d'une fonction F [x, j, z,...) sous celte double forme Fix,j,z,...)= y^ A„, „',„",. .U„,„', ,//,., = y^ll,, «'.,/' .V„, ,/,„",. , ( '"o ) les roefficients étant ainsi déterminés : A,,.,/. «",... — ^„, ,..M.'„'o V/— I / e xY„,„\„",...F{.T,r,z,...)dxdr(iz..., X U„, „■,„'/,... F (j:,j, z,...) djcdj dz.... Mais la reclierche des propriétés des polynômes U et V doit natiuelleiuent précéder cette question ; dans une autre occasion, j'essayerai d'y revenir. » l'UVSK^Uli PHYSIOLOGIQUE. — Sur la généralité de la loi du contraste simultané ; liéponse de M. Chevreul aux observations de M. Plateau , insérées dans h Compte rendu de la séante du i\ décembre i86'3. )) M. Pl.iteau a dit dnns un Mémoire : '( Tous les physiciens qui se sont occupés des phénomènes subjectif s di' a la vision connaissent la loi du contraste simultané des couleurs, si par- » faitemeut établie par M. Chevreul. (i*"^ alinéa.) i> Un cas échappe à cette loi, c'est lorsqu'on regarde d'une dislance suffi- » snnlc une bande colorée, tres-étroite, sur un fond d'une autre couleur : » alors, au lieu de paraître modifiée par la complémentaire du fond, con- » formément à la loi du contraste, elle semble nu contraire combinée avec lu » couleur de ce même jond. » [i^ alinéa.) Enfin M. Plateau termine une réponse à mes observations sur son Mé- moire par l'alinéa suivant [Compte rendu de la séance du 21 décembre i863, |). \ol>i) : ... « Du reste, rien n'a été plus loin de ma pensée qiie de clierc/ier à Il infirmer la loi du contraste simultané des couleurs : cette loi, M. Cbevreul la » fondée sur des expériences nombreuses et incontestables. Dans mon opinion, » le pliénomène dont je me suis occupé,, au lieu de porter atteinte à la loi y (le M. Chevreul, est, au contraire, intimement lié aux effets régis par ). cette loi, c'est-rà-dire qu'il les accompagne constamment ; lorsque deux » espaces différemment colorés et suffisamment étendus sont juxtaposés, » il y a, selon moi, |K)ur l'œil qui observe l'ensemble, un prolongement )' de chacune des deux teintes au delà de la ligne du contact, prolonge- I) ment qui se mêle avec l'autre teinte, et dont l'intensité s'affaiblit suivant ( >OT ) » une progression très-rapide à partir de cette ligne de contact, jusqu'à une » distance très-petite, au delà de laquelle apparaît pleinement le phéno- )> mène du contraste. » » Il me suffit que M. Plateau reconnaisse, dans sa réponse à mes obser- vations, qu'il n'a point eu la pensée de chercher à infirmer la loi du con- traste simultané des couleurs, et qu'il ajoute : cette loi, 31. Chevreul ta fondée sur des expériences nombreuses et incontestables, pour que je n'ajoute rien à ce que j'ai dit déjà de l'intervention du principe du mélange des couleurs dans les expériences de M. Plateau. » Lorsque je publiai, en 1828, mon Mémoire sur la vision de deux cou- leurs juxtaposées, et que je formulai la loi du contraste simultané en insistant sur la différence qu'elle présente d'avec la loi du contraste successif, que le P. Scherffer avait étudiée dès 1754, je donnai un assez grand nombre d'applications de cette loi aux beaux-arts, à la jardinique et à l'industrie. Je ne cessai pas depuis 1828, jusqu'à la publication, en 1 SSg, de mon livre De la Loi du contraste simultané des couleurs, d'étudier les contrastes au point de vue de la science abstraite et de la science appliquée. » Mais dans ces publications je mcsuis abstenu, avec réflexion, de publier aucune explication plus ou moins contestable, à mon sens, de la cause de ces phénomènes, cause qui est certainement à la fois physiologique et psy- chique (qu'on me passe cette dernière expression). » Il ne faut pas oublier que, dans l'origine, V Elude du contraste des cou- leurs, loin d'avoir été spontanée de ma part, a été une nécessité de mes recherches sur la teinture. C'est donc surtout au point de vue de l'ap- plication cpi'elle a été entreprise et donnée au public par la voie de l'im- pression et par des leçons orales. Mais la cause ne m'en a pas moins pi'éoc- cupé, et c est après avoir acqids la conviction de la difficulté d'arriver à une conclusion positive, que j'ai ajourné toute publication sur cet objet; du reste, je pense que la distinction des deux principes contraires, la loi du contraste des couleurs et la loi de leurs mélanges, suffit pour éclairer l'application. C'est dire, en restant constamment dans le positif, cpie loin d'entrer aujourd'hui en discussion avec M. Plateau sur la théorie des causes, je m'en abstiendrai et j'encouragerai de grand cœur un homme de son mérite à aller aussi loin que possible dans cette recherche si difficile des causes . » Une discussion serait d'ailleurs loin d'être facile dans l'état actuel des choses, car nous ne pourrions nous entendre qu'après être convenus du c. R., 186.1, 1" Semestre. (T. LYIII, N" 2.) '4 ( I02 ) sens de certains mots. Ainsi, M. Plateau fait un grand usage du mot sub- jectif, emprunté à la philosojjhie de Kant, et l'usage de ce mot donne lieu à de grandes difficultés dans les sciences quand on admet : i° ma manière d'envisager la méthode a POSTERIORI expérimentale; 2° ma définition du mot fait; 3° ma disposition des sciences physiques et naturelles en deux séries, celle du concret et celle de l'abstrait; 4° '^i manière dont je prescris l'usage de l'analyse et de la synthèse dans l'étude de ces sciences; 5° la distinction des propriétés de la matière en fjropriétés physiques, en propriétés chimiques et en propriétés organoleptiques. » En outre, lorsque je lis dans la réponse de M. Plateau la phrase sui- vante : « le contraste de ton ou d'éclat, » je suis autorisé à croire qu'il n'en- visage pas le contraste de ton ainsi que je l'ai défini; j'ignore s'il considère le contraste de ton comme le même que le contraste d éclat, ou s'il le consi- dère comme en étant différent. Dans cette incertitude, une discussion exi- gerait que je connusse avant tout sa manière de penser relativement à ce que j'ai dénommé le nitens dans l'épilogue de l'ouvrage intitulé : Exposé d'un moyen de définir et de nommer les couleurs (p. 91 1) (i). " Je regrette bien vivement d'avoir été dans l'impossibilité jusqu'à pré- sent de construire, pour un grand établissement public, en matériaux indes- tructibles à l'air lumineux, au moins mon premier cercle chromatique, com- posé de 72 gamines, formées chacune de vingt tons, depuis le blanc, pris pour zéro, jusqu'au noir, pris pour le 21^ ton. Avec ce cercle et seulement les dixièmes tons de g gammes rabattues appartenant aux 2^, 3^, 4*, 5*, 6", 7^, 8" et 9^ cercles chromatiques représentant les couleurs du i''' cer- cle ternies par ^-, fj, -^^, ■^, -fj,, -^, ^, —;, ^^ de noir, l'œil saisit toutes les modifications des couleurs au tripie point de vue de la (/anime, du ton et du rabat, et l'esprit conçoit alors comment il est possible de noter les cou- leurs à l'instar des sons. » Enfin, une fois que l'on est familiarisé avec cette manière de se repré- senter les couleurs, il est possible, en sortant du vague où se trouvent les personnes qui ne la connaissent pas, de se rendre compte d'effets de vision de couleurs, sur lesquels il serait difficile de s'entendre sans cette connais- sance. » Les effets auxquels je fais allusion portent principalement sur la visi- bilité d'une même couleur à des distances diverses, en ayant égard d'abord (l) XXXIII"^ volume des Mémoirr/: de l'Académie des Sciences de l'Institut de France. ( -03 ) à la gamme à laquelle elle appartient, à son ton, et à ce qu'elle est franche ou rabattue, ensuite à ce qu'elle paraît quand elle est juxtaposée avec une autre couleur, et cela dans le cas où la vision des deux couleurs est dis- tincte, et dans le cas contraire où la perception rentre dans le principe du mélange. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Disposition permettant aux locomotives iascensinu de fortes pentes: Réclamation de priorité; par M. Séguier. « En ce moment des expériences sont publiquement répétées en Angle- terre, entre Croinfort et High-Pe.ik, près de Manchesler, pour démontrer la possibilité de l'ascension des locomotives sur les pentes ardues des mon- tagnes. » Une machine construite dans les conditions de la plus grande légèreté et du poids de i5 tonnes seulement gravit un plan incliné de 5 centimè- tres pour mètre, traînant à sa suite une masse deux fois plus lourde qu'elle, c'est-à-dire de 3o tonnes. » M. J.-B. Tell, qui a institué ces expériences, propose d'établir entre la France et l'Italie, sur la route même exécutée par les ordres de Napoléon I", entre Saint-Michel en Savoie et Suse en Piémont, une voie ferrée dont la réalisation dotera les deux pays des bienfaits de la locomotion rapide six ans plus tôt, espère-t-il, que par le tunnel creusé sous le mont Cenis. » Les hommes spéciaux de la Grande-Bretagne sont préoccupés de ces essais; certains d'entre eux n'hésitent pas à proclamer la locomotive de M. Tell, à roues horizontales prenant par laminage point d'appui sur un troisième rail fixé solidement au milieu de la voie, comme un des plus réels progrès obtenus dans l'exécution des chemins de montagne. » Nous sera-t-il permis de réclamer devant vous pour la France le mérite de priorité d'un tel système ? » Si vous voulez bien. Messieurs, consulter vos souvenirs, votre mémoire vous rappellera que dans la séance du i8 décembre i843, nous avions l'honneur de vous dire que, suivant nous, un notable perfectionnement dans le mode de progression des machines locomotives consisterait à ne plus chercher la cause du cheminement dans la simple adhérence des roues motrices sur les rails par suite du poids seul de la machine, mais bien à trouver la force de traction dans l'effort de roues installées horizontalement, énergiquement rapprochées contre un troisième rail solidement fixé au milieu de la voie, ces roues agissant contre le rail à la façon d'un rouleau de laminoir. 14.. ( 'o4 ) » Nous vous donnions ainsi clairement l'indication du principe mis eu ce moment en expérience pratique en Angleterre. » A'ous vous souviendrez encore que, le i3 juillet i846, nous placions sous vos yeux des modèles démontrant matériellement comment, par la combinaison de trois organes mécaniques depuis longtemps employés par l'industrie, se trouvait résolu le problème de traction en dehors du poids de la locomotive. « Nous vous disions : Combinez deux rouleaux de laminoir avec une pince de banc à étirer, réunissez les bras de cette pince par un double levier funiculaire, et vous aurez construit une locomotive qui puisera sa cause d'adhérence dans la résistance même de son convoi, et vous aurez réalisé un moteur qui exercera sa puissance sous le minimum de frottement, puisque celui de tous les organes indispensables pour créer l'adhérence sera incessamment mis en rapport avec la résistance à vaincre, le strata- gème de cette disposition mécanique permettant de puiser dans la résistance même du convoi la raison du rapprochement des roues motrices contre le rail central. » Nous vous montrions encore comment, en insérant le rail central entre les deux mâchoires d'une espèce d'étau, nous trouvions à la descente une sécurité absolue d'enrayage que les freins ordinaires seraient incapables de donner sur de fortes pentes. » Pour ceux d'entre vous. Messieurs, qui n'assistaient pas à ces séances déjà si éloignées de nous, qu'il nous soit permis de placer une seconde fois nos vieux modèles sur le parquet de l'Académie; leur état de vétusté prouve qu'ils n'ont pas été improvisés pour le besoin de la présente réclamation de priorité. » Nous avons la satisfaction de pouvoir affirmer qu'il n'a pas dépendu de la haule bienveillance de l'Empereur pour tout progrès utile, que lesys- tème actuellement en essai en Angleterre ne soit déjà exécuté en France. » M. Eudes-Deslo!mgchamps fait hommage à l'Académie de la première partie d'un grand travail sur les Téléosoures de l'époque jurassique du clépar- lemenl du Calvados. Ce premier Mémoire, qui est accompagné de fort belles planches colo- riées, contient l'exposé des caractères généraux des Téléosauriens compa- rés à ceux des Crocodiliens, et la description particulière des espèces du lias supérieur. " Je me suis déterminé enfin, dit l'auteur dans son introduction, à ( >o5) mettre en œuvre les nombreux matériaux que depuis plus de quarante ans j'ai rassemblés de toutes parts sur les animaux fossiles dont une faible part est déjà connue sous les noms de Crocodiles de Caen et (ï Honfleur. La plus grande partie de ces matériaux ])rovient des carrières des environs de Caen : Allemagne, Quilly, la Maladrerie, etc. Le nombre des ossements ex- traits de ces carrières est prodigieux ; plusieurs spécimens, presque entiers, v ontété trouvés etmeservirontde types ou critérium pour distinguerles espèces et rapporter à chacune d'elles des pièces moins complètes ou des ossements isolés. On sait que l'un des plus grands embarras qu'éprouvent les paléon- tologistes, dans l'étude des Vertébrés fossiles, naît de l'impossibilité où ils sont souvent de rapporter à telle espèce plutôt qu'à telle autre les os trou- vés isolément. C'est donc une bonne fortune que ces types, et, sous ce rap- port, d'heureux hasards ont beaucoup favorisé mes recherches; j'ai pu fane de pareilles comparaisons pour presque toutes les espèces décrites dans cet ouvrage. » MÉMOIRES PRESENTES. ÉLECTKO-CHIMIE. — i?e l'unité dejorce électromotrice dans t unité de résistance; par M. F. Raoult. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Pouillet, Fizeau, Edm. Becquerel.) « Notre unité de force électromotrice est la force électromotrice d'un élément Daniell : cuivre, sulfate de cuivre — zinc, sulfate de zinc. » Notre unité de résistance est la résistance d'une colonne de mercure à zéro, ayant i mètre de longueur et i millimètre carré de section. » D'après M. Pouillet, un courant, capable de dégager ^ de gramme d'hydrogène en une minute, est 13787 fois plus fort que celui qui est donné par un couple thermo-électrique, à travers 20 mètres de cuivre de i milli- mètre de diamètre. On pourrait déduire de cette donnée le travail chimique de l'élément Daniell dans l'unité de résistance, si l'on connaissait la force électromotrice de cet élément par rapport à celle de l'élément thermo-élec- trique, et la conductibilité du mercure par rapport à celle du cuivre. Mal- heureusement, on ne les connaît pas bien. M. J. Regnauld a trouvé que la force de l'élément Daniell vaut 175 fois celle d'un élément thermo-élec- trique sans soudure ; mais, selon lui, un élément avec soudure, tel que celui que paraît avoir employé M. Pouillet, possède une force électromotrice dif- férente. Quant à la conductibilité du cuivre par rapport au mercure, elle ( io6) n'est pas connue d'une mnnière certaine; M. Pouillet l'a évaluée à 38,42 et M. E. Becquerel à 49)45. » J'ai donc jugé utile de déterminer directement le travail chimique de l'élément Daniell. Voici la méthode que j'ai suivie : » Un long tube capillaire horizontal, fixé au fond d'une rigole creusée dans une pièce de bois, engage ses extrémités, par l'intermédiaire de bou- chons, dans des bouts de tubes larges, servant aux communications. 11 est plein de mercure et enveloppé de glace. Il a été calibré avec soin; sa sec- tion moyenne est 0,839 millimètres carrés et sa longueur de Syô™'".!^; sa résistance est équivalente à celle d'une colonne de mercure à zéro, de I millimètre carré de section et de io43 millimètres de longueur. )) On fait communiquer les extrémités de ce tube avec un double circuit : l'un, qui renferme une pile de Daniell P et un rhéostat, l'autre qui renferme une boussole à long fi]. Le courant dérivé qui passe dans la boussole varie- rait, en général, pendant les deux ou trois heures que dure l'expérience, si tout l'appareil était abandonné à lui-même; mais on observe très-fréquem- ment l'aiguille à l'aide d'un microscope, et, aussitôt qu'elle n'est plus exacte- ment au repère, on l'y ramène, en tournant un peu le rhéostat. Quand l'expé- rience a duré un temps t suffisamment long, on détermine : 1° l'intensité^ dans la boussole; 1° l'augmentation p du poids de la lame de cuivre dans un élément de la pile; 3° l'intensité F produite directement dans la bous- sole par un élément Daniell unité. Alors, on calcule le poids Ce de cuivre qu'un élément Daniell précipiterait en une minute, dans la résistance i, par la fornnde f. _;jXFxi,o43 fX/ » En effet, l'intensité^^ comme je le démontre dans mon Mémoire, est la mesure de la force électroniotrice d'un élément de résistance nulle, qui produirait dans le tube le même courant que la pile P et qui, par conséquent, précipiterait un poids p de cuivre en t minutes dans la résistance i,o43. La dérivation permanente dans le fil de la boussole, dont la résistance est énorme,ne modifie pas d'une façon appréciable l'intensité du courant de la pile. Comme les intensités, dans la même résistance, sont proportionnelles aux forces électromotrices, le poids de cuivre précipité, dans les mêmes conditions, par un élément Daniell, dont la force est mesurée par F, serait py< ^- Le poids Ce de cuivre précipité en une minute dans la résis- « F tance i serait donc Cs = - x -1^ X i ,o43, comme je l'ai annoncé. ( I07 ) » Voici les données d'une expérience : o La pile P est formée de 4 éléments Daniell : F=o,9664 correspondant à yS^B', ^=ii[3 milligrammes. y=o,?.8i5 correspondant à i6°2i', i= 176 minutes. On en tire Ce=22°'e,69. La moyenne de quatre expériences très-concordantes est C£ = 22"e,69. En divisant ce nombre par 3 1,6 (équivalent du cuivre pour H=:i), ou obtient le poids d'hydrogène Hs que le même courant pourrait dégager, en ime minute, s'il n'y avait pas de polarisation. On trouve H£ = o"'s,7i8. « Tel est, en milligrammes, le poids de l'hydrogène dégagé en une minute » dans la résistance 1, par l'élément Daniell unife. » » M. J. Regnauld a trouvé que la force électromotrice de l'élément thermo-électrique est lyS fois plus faible que celle de l'élément Daniell unité. D'après cela, le nombre de milligrammes d'hydrogène dégagés en une minute par un élément thermo-électrique, dans la résistance i , serait o,7i'8 , , — '-— = 0,004 loi. 170 ' » En admettant le nombre 49i45, donné par M. E. Becquerel, pour la conductibilité du cuivre par rapport au mercure, on déduit de l'expérience de M. Pouillet un nombre très-voisin de celui-ci. On a, en effet, 20 , P X X 1000 =: O,O04l3I- 9 X 13787 T ^, , /■[- ^x49'45 )) c'est là une forte raison pour considérer comme exacts les nombres suivants : 13787, quantité d'électricité nécessaire pour décomposer i gramme d eau, 24 i3() 12'" à Ib. DE l'>à2''. 7 S 5 4 2''à3h. S ■4 5 Couvert. ETAT DU CIEL. Nuages isolés. Nuageux. Clair. Clair. Presque couvert. PRESENCE de la Lune sur l'horizon. Jusqu'à 12*^. Jusqu'à 12'' 3o'. Jusqu'à 1". Jusqu'à l'' 3o'. Jusqu'à 2". TOTAL de 1863, Ciel entièrement couvert. 8 2 3 0 4 6 2 7 5 1 5 8 S 5 7 G 8 3 12 G 7 8 10 10 16 23 8 Nuageux. Toute la nuit. Nuages isolés. Toute la nuit. Nuages isolés. Toute la nuit. Clair. Toute la nuit. Nuageux jusqu'à 7". Toute la nuit. Clair. Toute la nuit. Nuages isolés. Jusqu'à i i"3o'. Clair. Jusqu'à i2''3o'. Clair. Jusqu'à i*^. Ciel entièrement couvert en 1862 et Observation incomplète, mais peu d'étoiles filantes (1) J3 20 36 i5 12 '4 16 23 24 21(4) 48 25 i3i iJS 127 Clair. Clair. Point. Point 36 52 56 en i863. 12S 48 552 TOTAL ÉTAT de 18G2. du ciel. 4'^ Clair. 48 Clair. 85 Clair. 77 Nuageux. io3 Clair. 77 Clair. 63 Nuageux. 33 Clair. 83 Clair. So Clair. Couvert. 47 Nuageux. 32 Nuageux. i5 Nuageux. 8 Nuageux. IT.ESENCL de la Lune sur riiorizon. Point. l*oint. Point. Point. Point. Point. Point. Point. Poinl. Point. Point. Point. Jusqu'à i*". Jusqu'à 1*^30'. Jusqu'à 2" k/. 8 (2)1 Clair. iToute la nuit. 3i (3)|Nuageux.|Tonte la nuit. Point d'observations. 833 (1) Une grande irrilulion des yeux oe m'a point permis d'observer arec assez d'altenlion. (2) et (3) Par la mêmp indisposition, en 1862, le 9, de 1 ' à 3 et, le 10, de 2 à 3 , je n'ai pu continuer l'observation ( 3} A 1 le ciel a commencé â se couvrir, et, une demi-heure après. 11 demeura complètement couvert jusqu'au lendemain. )> On observe dans ce tableau une relation assez remarquable entre le ( 121 ) nombre horaire et journalier d'étoiles filantes et la présence de la Lune sur l'horizon, relation qui aurait suivi une marche entièrement différente dans les deux années de 1862 et i8G3. En 1862, par exemple, le nombre de mé- téores se serait maintenu élevé jusqu'au 2 août, et ensuite aurait diminué avec la présence de la Lune, tandis qu'en i863 ce fut l'inverse : légère aug- mentation jusqu'au 26 juillet, la lune se couchant alors à i heure du matin, puis diminution, et ensuite nouvel accroissement à partir du 5 août jus- qu'au retour périodique, lorsque notre satellite commença à disparaître et disparut entièrement. Le maximum horaire s'est effectué de i à 2 heures, puis de 1 1 heures à minuit, tandis qu'en 1862 ce fut de 2 à 3 heures et en- suite de minuit à i heure. » Comme on le voit, la comparaison des observations de cette année avec celles de l'an passé nous laisse encore dans un doute considérable quant à l'mfluence que peut exercer la lumière de la Lune sur la visibilité des étoiles filantes eu égard à leur grandeur ordinaire, laquelle diffère en outre suivant la latitude depuis l'Europe jusqu'aux Antilles, ainsi que j'ai pu m'en convaincre mainte fois dans mes voyages. » Ainsi, ajoutant au chiffre total des météores observés dans les nuits du 3o et du 3 1 juillet les f du nombre que l'on aurait vu sans la pré- sence de la Lune, nous aurions 37,60 étoiles filantes le 3o au lieu de i5, et 3o météores le 3i au lieu de 12. Enfin, en appliquant la même correction à toutes les phases de la Lune dtfi-ant les heures d'observation qu'elle a brillé, nous obtenons le tableau suivant : Jours Etoiles observées. Éloiles calculées. UifTérence. Juillet 4 38 42, 5o 4,5o 25 26 27,50 1 ,5o 26 36 57,00 21 ,00 27 i5 ■26,1.5 I I ,25 28 12 3o,oo 18,00 3o i5 37,50 22, 5o 3i 13 3o,oo 18,00 Août I" i4 35,00 21 ,00 2 16 40,00 24,00 3 23 57,50 34,50 4 25 63, 5o 37,50 5 36 81,75 45,75 6 52 88,00 36,00 7 Total 56 . .. 376 I02,5o 46, 5o 720,00 344 I 00 ( 122 ) » Le 8 et le 9 il n'y a pas eu d observations, et le lo et 1 1 point de Lune. On voit que la marche ascendante jusqu'au retour périodique est bien plus régulière dans les étoiles calculées que dans celles observées. » Comme l'année passée, la très-grande majorité des étoilesfilantes rayon- nait vers Céphée et Cassiopée; seulement, cette dernière constellation a offert le double de météores que ceux fournis par Céphée en 1862. Leurs directions ont présenté aussi de très-grands rapports avec celles suivies Tannée passée, ainsi qu'il suit : du i[\ juillet au ■j août 1862, la plupart des étoiles filantes se dirigeaient du sud-est vers le nord-ouest, sauf le 4> le 5 et le 7, qu'elles filèrent du sud-ouest, luttant avec le sud-est; puis, le 9 et le 10, elles se dirigèrent du nord-est. Le 3 et le 8 août, le ciel fut entièrement cou- vert. Or, cette année, les trajectoires du sud-est prédominèrent également jusqu'au 5 août, sauf le 3 1 juillet du sud et le i" août du sud-ouest, luttant encore avec la direction primitive du sud-est, et ensuite du 6 au 11 août elles devinrent du nord-est. Le 18 juillet et le 8 août, le ciel fut couvert, et le 9 l'observation fut manquée. !■ Le tableau suivant représente les parcours des météores aux nuits dans lesquelles la direction du sud-est n'a point prédominé, ainsi qu'il a été dit : En i8fi2. En i8';3. Le 420Ùt S.-O... 1 1 cas. S. -E... 10 cas. Le3i juillets 5 cas. S.-E 3 cas. Le 5 •. S.-O... 8 » S.-E... 5 » Le i"aoùt S.-O... 4 » S.-E.ct N.-E... 3 « Le 7 » S.-O... 3 » S.-E... 2 » Le 5 =. S.-E... 12 » N.-E 12 « Le 9 » N.-E... 3 " N 3 .. Le 6 » N.-E... 19 » S.-E i4 . Le 10 » N.-E... 10 » S.-E... 5 « Le 7 » N.-E... 21 » S.-E 10 » Le.o »• N.-E... 53 » N. et j f •■°- " '^ " { S.-E.. . i5 » Le II .. N.-E... 19 « S.-E i>. » » Ainsi, dans ces deux dernières années, les trajectoires des étoiles filantes avant été dès le 24 juillet du sud-est vers le nord-ouest, à l'approche du retour périodique, elles se sont portées de plus en plus vers le nord-est et le nord. Sous l'hémisphère austral, dans la nuit du 10 au 11 août, cette direction fut encore plus remarquable, comme l'indique la comparaison des deux tableaux suivants : Hémisphère boréal. Hémisphère austral. Trajectoires. Étoiles. Étoiles. N 16 cas. 26 cas. N.-N.-E 2 » 10 » N.-E 53 . 25 - ( 1^3 ) HémisphèrB boréal. Hémisphère austral. Trajocloires. Etoiles. Etoiles. E 3 cas. I cas. E.-S.-E 1 » o . S.-E i5 " 1 » .S.-S.-E I » o .. S 7 " ' " S.-S.-O I » o » S.-O i6 » 3 » O f " 3 11 N.-0 12 . 3 » )i Dans le premier tableau général des étoiles filantes observées du a4 juillet au la août, je n'ai point compris les yS cas vus sous l'hémisphère austral dans la nuit du refour périodique du lo au 1 1 août, lesquels, avec les 128 de l'hémisphère boréal, forment une totalité de 201 météores aperçus de 1 1 heures du soir à 3 heures du matin. Voici leur distribution horaire : De n*" à 12^ i4 cas. De la"" à i"" 8 » De i*" à 1^ 23 » De 2'' à 3'' 28 » » Si l'on compare les étoiles filantes observées sous les deux hémisphères, on remarque les faits suivants : 1° que le nombre de météores de l'hémi- sphère boréal a été presque du double de celui de l'hémisphère austral (j'avais déjà signalé l'année passée la moins grande abondance d'étoiles filantes vers cette dernière région) ; u** qu'au nord le maximum a eu lieu de I à 2 heures et au sud de 2 à 3 heures. » En résumé, il serait intempestif de prévoir, d'après les deux uniques séries d'observations régulières que nous possédons sous cette latitude, si le retour périodique du 10 au 11 août s'est réellement effectué, du moins jusqu'à pouvoir apprécier avec toute l'exactitude possible la double in- fluence que doivent exercer la présence de la lumière lunaire et la nébidosité du ciel; car ces deux perturbations se sont précisément présentées inverse- ment en 1 862 et en i863, et de manière à neutraliser tout jugement anticipé. Pour cela il faudrait, soit un plus grand nombre d'années d'observations, soit une seule série sous un ciel clair et sans l'éclat de la Lune. » D'après le Courrier des Étals-Unis de New-York, la nuit du 10 au I I août et même les précédentes ont été signalées par l'apparition de bril- lants météores, tellement multipliés, qu'on voyait comme un feu d'artifice ( 1^4 ) conliiiuel. Certes, nos observations n'accnsent point à la Havane une telle abondance d'étoiles tilantes. » GÉOLOGIE. — Sur le soulèvement graduel de ta côte du Chili et sur un nouveau système stratigraplncjue très-ancien observé dans ce pays. Extrait d'une T>ettre de M. Pissis à M. Élie de Beauniont. (Commissaires précédemment nommés pour d'autres communications du même auteur : MM. ÉliedeBeaumont, Boussingault, Charles Sainte-Claire Deville, Daubrée.) '( Ayant consacré une grande partie de cette année à l'étude de la géo- logie des provinces d'Arauco et de Concepcion, je prends la liberté de vous communiquer quelques observations qui se rapportent, les unes au soulé%'e- ment actuel de la côte du Chili, les autres à un nouveau système stratigra- phique Irès-jncien. )) Un grand nombre de faits peu concluants^ il est vrai, paraissaient in- diquer pour la côte du Chili un mouvement analogue à celui des côtes de la Baltique. Depuis environ un demi-siècle, la profondeur des ports les mieux connus avait diminué et la plage avait gagné vers l'ouest; mais ces faits pouvaient èlre aussi bien le résultat des débris charriés par les cours d'eau, que celui d'un soulèvemeut. En parcourant la partie de la côte com- prise entre Concepcion et le Rio Maule, j'ai pu recueillir quelques obser- vations qui, je pense, lèvent toute espèce de doute à cet égard. Cette côte présente de nombreux escarpements formés de roches schisteuses, et l'on remarque sur celles-ci de nombreuses cavités formées par des mollusques lithophages; elles se succèdent sans interruption depuis la mer jusqu'à une hauteur de 8 à lo mètres. Celles qui occupent la partie supérieure sont beau- coup plus dégradées que les inférieures, et tout indique qu'elles ont dû être exposées beaucoup plus longtemps à l'action de l'atmosphère, absolument comme si la côte s'étaitélevée peu à peu, découvrant graduellement le travail des lithodomes qui vivent encore dans ces parages; car, s'il y avait eu un sou- lèvement brusque, ou observerait une interruption entre ces cavités et celles qui se forment encore sous la mer. Le soulèvement des sables avec bancs de coquilles rapportés à l'époque quaternaire parait être dû à la même cause ; ils se montrent, eu effet, dans toutes les petites anses de cette côte, et le niveau qu'ils atteignent diffère très-peu de la limite où les cavités des lithodomes cessent d'être apparentes. On remarque en outre que les bancs coquilliers n'occupent pas toute l'étendue de ces petits dépôts, mais qu'ils ( 125 ) forment des zones concentriques et de plus en plus basses. Le terrain de transport ancien a été, au contraire, émergé d'un seul jet; il atteint, près de Lota et Coronel, une allitude de plus de loo mètres, tandis que, dans les mêmes localités, les couches quaternaires s'appuient sur les molasses à li- gnite, et atteignent à peine luie altitude de r o mètres. Ce soulèvement graduel n'a donc pu commencer qu'après l'ouvertuie des bouclies volcaniques des Andes, à laquelle correspond le terrain de transport ancien. » Le nouveau système stratigraphique correspond à une chaîne grani- tique qui remplit une longue boutonnière ouverte au milieu des schistes et des grès anciens, et qui s'étend depuis l'Araucanie jusqu'au Rio Rapel. Les couches de schiste ardoisier, de grès et de psammite sont relevées paral- lèlement à l'axe de cette chaîne et en suivent toutes les ondulations. Afin d'éviter les écarts de direction dus à ces ondulations, j'ai choisi, pour la di- rection de ce système, l'axe qui joint les montagnes de Cuiquen et de Pidu- cheii, situées sur l'axe de cette chaîne et dont les positions géographiques données par notre triangulation sont les suivantes : Lalitnde. LongiltiHe. Pour Cuiquen 36<'i8'45",7 -j^-'/i']' 22" Pour Piduchen 35" 10' o", 3 74° 5'47" I) Eu partant de ces données, on trouve que cet arc de cercle fait avec le méridien du Cuiquen un angle de 26° 20' 1 2" . Le cercle de comparaison pas- sant par le centre du pentagone du Chili fait, avec le méridien de ce centre, un angle au nord-est de 26°43'2o". L'angle de l'un des cercles primitifs avec ce même méridien étant S'^/jS'a'y", la différence est i7°59'53"; ainsi le cercle de comparaison partage en deux parties égales (i ^"Sg'SS" et i 8°o''7") l'angle de deux cercles primitifs et correspond exactement à l'un des cercles auxiliaires indiqués sur votre globe (1). » Les principaux volcans du Chili se trouvent alignés sur cette direction ; (i) Le cercle auquel H. Pissis fait allusion est tiésigné de la manière suivante dans le Ta- bleau des données numériques qui fixent i5c) cercles du réseau pentagonal, que j'ai présenté à l'Académie dans la séance du 20 juillet i863 [Comptes rendus, t. LVII, p. 128). 26. Bissecteur DH, H au N.-O. des Açores, D Chine, L=32''22'25",9i E, é = 20"i4'3",7i, c = 4/3'55",43 (D). Ce cercle, qui passe par le point D, centre du pentagone de la Chine, passe nécessairement aussi par son antipode, qui est le point D, centre du pentagone du Chili. E. D. B. C. R., 1864, I" Scneslre. (T. LVUI, N" 2.) 17 ( '^6 ) le cercle de comparaison passe en effet par le volcan de Chilian, par un autre cône très-remarquable situé à Touest du lac de Maule et par le volcan de Maipo ; il rencontre ensuite la chaîne granitique située à l'est du Tupungato et pénètre ensuite dans la Confédération Argentine, où il traverse des con- trées dont la géologie est encore peu connue. Les volcans deLongavi, de Cerro Azul, du Descabezado et de Peteroa sont situés sur lui arc parallèle éloigné seulement de i5 kilomètres du cercle de comparaison. Enfin, un autre arc parallèle mené par Concepcion suit, sur un espace de plus de 5o lienes, la ligne de contact du granité avec le terrain schisteux, il ren- contre ensuite plusieurs affleurements granitiques dans les provinces de Santiago et d'Aconcagua, et coupe l'axe des Andes tout près du Cerro Mer- cenario, où se montre encore le granité et où la chaîne des Andes éprouve une inflexion remarquable. » Les dernières couches relevées parallèlement à cette direction sont des psammites qui alternent avec le schiste ardoisier, et dans lesquels j'ai trouvé quelques empreintes de fucus et de fougères, ce qui me porterait à croire qu'ils se rapportent au terrain devoiiien. -Ce soulèvement viendrait ainsi se placer entre ceux du Himdsruck et de l'itacolurai, le premier corres- pondant aux schistes satinés du Chili et le second aux couches carbonifères (lu sud du Brésil. » J'avais pensé pouvoir atteindre celte année le nouveau cratère du volcan de Chilian, mais les grandes fentes qui existaient encore dans le glacier m'en ont empêché; l'éruption s'est prolongée jusqu'au commen- cement de février, où la lave coidait encore dans le fond de l'étroit canal qu'elle s'était ouvert au milieu du glacier, et n'avait point atteint la vallée de Santa-Gertruda. Vers la fin de mars le cône était couvert de neige, et l'on apercevait seulement, dans le nouveau cratère, quelques points où elle avait fondu, et d'où s'élevaient quelques jets de vajjcur. » Je compte partir dans quelques jours pour étudier !a partie des Andes comprise entre les volcans d'Aiituco et de Villarica. Les |)rincipales vallées de cette région correspontlent encore au système dont je vous parlais dans ma dernière lettre, et qui se rapporte à ré|)oque de l'ouverture des pre- mières bouches volcaniques. J'espère ainsi réiuiir de nouvelles données qui pourront servir à fixer sa direction avec plus d'exactitude. Je compte faire aussi quelques recherches sur les émanations gazeuses du volcan d'Antuco, et je m'empresserai de vous faire connaître les résultats qui me paraîtront avoir quelque intérêt. » ( '2? ) ' ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions à périodes mitlliples; par M. Casorati. « J'écris l'équation (5) comme il suit (') : (■j) z = Ip moA (i— Z) — \J 2 Ip mod ( i — ^ Z j 4- / arg(i— Z)- \fô.ars, [i— - Z A une valeur de Z en correspond une double infinité de z, qui s'obtiennent de l'une d'entre elles par l'addition de quantités i\2mTi — im'n ya)- Z a pour périodes » La question dont la solution répond à tout ce qui nous importe est: i( Un chemin quelconque étant donné pour r, déterminer le chemin corres- » pondant de Z. « » On suit très-aisément les mouvements simultanés d'une variable et d'une fonction en calculant deux systèmes de lignes pour la fonction, qui correspondent à deux systèmes de lignes pour la variable, sans sortir des- quelles celle-ci puisse passer d'un point à \\n autre quelconque de son plan. Je prends pour z les systèmes de droites j)arallèles aux axes("). Alors les éqnations des systèmes de lignes correspondantes pourZ pounont se ré- duire aux suivantes : (lO) ('4) T (4 — 4x + x=-i- Y'jvT 4v'r sin V2 i|i in (y/a — i)'l^ (*) Le logaiittirae naturel d'un nombre quelconque (t'a une infinité de valeurs, ayant toutes pour partie réelle le logarithme principal (celui des éléments) du module de «■. Les parties imaginaires sont les produits de / par les arguments de tv. C'est ce que j'entends cx- ])rimer par Al' = Ip mod d' -t- ( arg h'. (**) Les axes réel et imaginaire seront désignés par oi et oi. Quant à leur direction, ces signes en exprimeront les directions positives, les signes — oi et — oi les négatives. 17.. Fiff. II. ( 128 ) Fig. 12. Fig. i3. X 0 » L'équation (i4) s'obtient facilement en snpposant qi'.ej^ n'ait à rece- voir que des valeurs de la forme imn — ctnt'n s/2. T est le rayon vecteur, $ l'anomalie, pour pôle on a pris le point 2, pour la direction de l'axe polaire la direction négative de l'axe réel (*). Fig. ig. Fig. i5. Hg. 18. i ii'^h « a. ».-- ?..■■-•■. c 9. (sO HY-Zr^ bt e P -1 ( /9. (*) hes^g. Il, 12, 1 3 représentent (rois (les lignes (10). I.a ligne ( i?,) a i;n point mul- ( 129 ) )> Maintenant nous allons découvrir et discuter les points singuliers. Pour les découvrir, concevons z accomplissant un tour sur une très-petite courbe autour d'un point Zg- Elle traversera deux fois la droite jc=: Xq très- près de Zq. Or, tant que Xq n'est pas Ç, la ligne correspondante de celte droite n'a aucun point multiple; par conséquent Z, qui doit aussi deux fois traverser cette ligne très-près de Zq, passera de 1 [vo/ez par exemple fig. I i) à II pour repasser aussitôt à I, se comportant en fonction mono- drome. Mais lorsqu'on a simultanément Xq = Ç , Zq = v2 , alors z traversera (12) deux fois, en passant par exemple de I à II et de II à III, d'où elle ne reviendrait à I qu'après deux tours de z. Z cesse donc d'être monodrome et prend deux valeurs différentes. Tous les points singu- liers sont pourtant : (16) Ç -f- / (awTi — a/n';: ^2); je les désignerai par Ç^ „,-. Ils sont une double infinité de points placés dans la droite ('7) J^ = Ç, tililc, — y'2; toute autre (10) n'en a aucun. Je désignerai par 'C Vx de (12), qui est approxi- mativement o,i25o5. Lorsque x croît de — Od ai;, la plus petite des deux courbes [dont l'ensemble constitue la ligne (10)], n'étant d'abord qu'un point (le point i), grandit peu à peu et devient la plus petite des courbes réunies (12). La plus grande, étant d'abord le lieu des points infiniment distants de zéro, se restreint peu à peu et devient la plus grande des (12). A partir dex=:Ç, il n'y a plus qu'une seule courbe continue, dans laquelle les espaces désignés N à part dans (12) se rétrécissent de plus eu plus, jusqu'à ce que la courbe devient comme (i3), et qu'enfin, pour ar =r 00 , elle se réduit au seul point 2. Il est utile d'emplovcr trois des lignes (10), telles que l'on ait respectivement a; <, =;,>!;. Pour (11), .r = o ; pour (i3), j: = I. L'équation (i4) donne une seule ligne comme correspondante d'une double infinité de parallèles à 01. Elle est symétrique par rapport à l'axe réel et comprend trois sortes de brandies : la branche V [fig. i5) et sa symétrique; une infinité de branches (signées U, dont deux Seules sont tracées dans la figure) qui partent de 2 et y reviennent en passant par i ; enfin une infinité de branches (W, dont aussi deux seules sont tracées) qui partent de 2 |)ours'en éloigner indéfiniment. Les U (y compris les branches symétriques) sont en dedans, les AV en dehors de l'espace renfermé par les deux V. La^g. i5 et les deux (i8), (19) sont tracées à une échelle triple de celle de (i 1), (12), (i3). U est essentiel de remarquer cepen- dant que l'équation (i4) ne met pas en évidence toutes les branches de la ligne, et qu'aux branches U, V, W il faut ajouter l'axe réel de — co squ'à i. ( iSo ) sur laquelle ils peuvent être conçus se succédant à des distances moindres que toute grandeur donnée. » Nous arrivons maintenant au fait le plus important dans l'analyse de notre cas, devant lequel tombe toute difficulté qu'on pouvait s'attendre à rencontrer pour raison de la proximité indéfinie des points (i6). Il est vrai que z n'entraîne pas toujours Z à — y/a, lorsqu'elle tend à un quelconque des points (16); mais que cela n'arrive que pour une certaine série de points (16) placés à des distances finies entre eux. « Désignons par (s), {s') les deux parties du plan(z) séparées par la droite (17), et concevons z partant de o, et s'approchant pour la première fois d'un des points {16). Son chemin, compris dans [s) où est o, peut être censé réduit (sans franchir aucun point singulier) au chemin composé d'une portion de oi égale à l'ordonnée, et d'une portion de parallèle k 01 égale à l'abscisse du point (16) susdit. Or, z marchant sur oi, Z marche surja petite des deux courbes (11) en accomplissant un tour [qui fait varier de sTrl'arg (i — Z)] à chaque longueur an parcouruepar z(*). Donc z arrivant au bout de l'ordonnée, Z arrivera en o ou dans un autre point de (i i) selon que l'ordonnée aura ou non la forme ini~, c'est-à-dire selon que notre point (16) sera ou non de la série Ç^ „. Ensuite, z quittant oi pour s'approcher parallèlement à 01 du point (16), Z qui itéra la petite courbe (11), et dans le premier cas s'approchera de — \/-i par l'axe réel, dans le deuxième elle marchera vers la petite courbe (12) par une U. Les points Ç,„^o, qui se succèdent à la distance 271, sont donc les seuls parmi les points (16) qui entraînent Z à — \/2 , lorsque z tend à l'un de ceux-ci pour la première fois. Je dirai que Ç,„_o sont les seuls points efficients dans le premier passage de z par (17). « Maintenant concevons z passée de (s) en [s'), après avoir traversé (17 j dans un point p différent de Ç,„ 0 (sans quoi le mouvement de Z resterait indéterminé), et cherchons les points efficients dans le retour de (s') en (5). Soient les points efficients dans l'intervalle desquels est p. Le chemin conduisant z en [s') peut être censé réduit à celui qui se compose de l'ordonnée oa d'un (*) Le discours acquiert plus il'évidence à l'aide de figures. 'La fig. 18 appartient à [ZJ ; on y voit la [)etite (i i), les deux V, la (i3). Il est bon de s'y imaginer aussi la grande (i i \, supprimée par l'espace. La 7?^ 19 appartient à [ij. ( '3i ) point (20) (que je nomme q et que je suppose dès à présent ici, et pareil- lement dans la suite, celui qui succède à p dans le sens o/, de sorte que 9 = Ç^o), de rty parallèle à 01, d'une courhe infiniment petite yd*, et de db dans le prolongement de ny. Tel étant le chemin de z, on voit sur- le-champ que Z décrira /jl fois la petite courbe (i i), marchera par l'axe réel jusqu'à r, décrira la courbe infiniment petite TA (') et marchera par V à la rencontre B de la ligne (10), pour laquelle .x" = abscisse de b. » Or, pour voir quels sont les points efficients, je conduis s de b vers un point (16) par le chemin composé do deux droites, telles que bc et cd. Mar- chant z sur bc, Z marchera sur BFB'G ; ensuite z marchant sur cd, Z mar- chera sur une branche de (i 5 ), sur laquelle elle atteindra ( [ 2 ) lorsque z par- viendra an jioint (16) que l'on a fixé. Or Z n'atteindra (12) au point — y/2, à moins que la branche de (i5) soit nne des Y, c'est-à-dire à moins que Z abandonne BFB'G en E ou B'. Mais, pour l'abandon en B, il faut que la différence bc entre les ordonnées de c et Ç^,, „ soit de la forme im'7i\ji, et pour l'abandon en B' que la différence entre l'ordonnée de c et celle de Ç^-1,0 soit de cette forme. Les points efficients, dans le deuxième pas- sage, sont donc Ç^,m' (indiqués par l'abandon en B) et Ç^^-,,,,,' (par l'abandon en B'). On les marquerait sur (17) en répétant indéfiniment la longueur rar' à partir de tous les deux points (20). » La route à suivre dans la recherche des ])oinls efficients dans les pas- sages ultérieurs est maintenant suffisamment indiquée pour me permettre d'en présenter ici tout de suite les résultats (**) : » 1° Les points efficients, dans un passage de(/)en [s), sont ceux où tombe successivement le terme de la longueur ts' répétée indéfiniment sur (17), à partir de tous les deux points efficients entre lesquels s'effectua le passage précédent de [s] en [s'). » a" Les points efficients, dans un passage de i^s) en [s'), sont ceux où tombe sticcessivement le terme de l'intervalle (de longueur /w on fat' — ^ dans lequel s'effectua le passage précédent de (5') en [s), répété indéfini- ment sur (17). » (*) TA correspond à 71Î et pourrait se retenir un quart de circonférence, si 1$ en était une moitié. Pour plus de clarté, on a représenté TA aussi à part et agrandie dans (18), comme deux des courbes y^ dans (19). (**) Il est toujours par la considération des variations 27:^/2, 27r, 27r, 27r(y2 — 1), que j subit pendant que Z parcourt BFB'G, B' B, la petite [i\), la grande (i\), que l'on trouve promptement les points efficients pour tout passage. Du reste , si notre but eût été purement d'obtenir ces résultats, nous aurions pu y arriver plus promptement encore. ( l32 ^ SPECTROSCOPIE. — Note sur la raie spectrale du tliallium; par M. J. Nicklès. « J'ai trouvé qu'il y a des combinaisons thalliques qui ne possèdent pas la propriété de colorer la flamme en vert et de dévelop[)er la raie spectrale caractéristique : ce sont les combinaisons contenant du sodium et notam- ment du chlorure de sodium. Par sa flamme et sa raie jaunes, ce chlorure occulte complètement la raie verte. » Si le chlorure de thallium est insoluble dans l'eau froide, il ne l'est pas dans de l'eau saturée de chlorure de sodium. Par exemple, en versant de celle-ci dans de l'acétate de thallium, il se forme bien un précipité de chlo- rure de thallium, mais les eaux mères retiennent une notable proportion de ce dernier, sans plus colorer en vert la flamme du gaz. » Si donc, parmi les raies du spectre solaire, on n'a pas observé celle qui caractérise le thallium, rien ne prouve que ce métal n'existe pas dans le soleil comme on l'avait pensé ; car si on n'y en a pas trouvé, on y a constaté la présence du sodium dont la présente Note a pour objet de constater l'action paralysante, lorsque ce métal se trouve dans une certaine propor- tion. » Cette incompatibilité entre la raie du thallium et celle du sodium doit également être prise en grande considération, dans les recherches toxi- cologiques ou médico-légales ayant le thallium pour objet, car, lorsqu'il est engagé dans des tissus ou des liquides animaux, il peut se trouver en présence de combinaisons sodiques, en quantité suffisante pour annuler son action sur la flamme, et dès lors pour faire croire à l'absence de ce métal si vénéneux. » De même aussi, si on veut rechercher cet intéressant corps simple dans des eaux minérales, des eaux mères et, en général, des eaux salées conte- nant du chlorure de sodium en excès, il faudra commencer par le dégager de sa gangue sodique, par l'un ou l'autre des moyens indiqués par M. Laniy, et consistant soit dans le déplacement au moyen du zinc pur, soit dans l'extraction à l'aide de la pile, soit enfin par précipitation au moyen du sulfhydrate d'ammoniaque ou de l'iodure de potassium. » Relativement à ce dernier, je me suis assuré que les liquides qui tien- nent du chlorure ou du bromure de thallium en dissolution sont précipités par l'iodure de potassium, qui donne ainsi lieu à de l'iodure de thallium d'un beau jaune, insoluble dans l'iodure précipitant, mais passablement sohdjie dans l'eau distillée. » ( '^'3 ) CHIMIE OHGANIQUE. — Examen chimique de l'huile volatile de muscade. Note de M. J. Cloez, présentée par M. Chevreiil. « La noix nuiscnde doit son odeur aromatique et ses propriétés exci- tantes à une huile volatile assez abondante qui n'a pas encore été étudiée chimiquement. » Pour extraire cette huile on peut faire bouillir la muscade concassée avec de l'eau dans un alambic ordinaire; mais on n'obtient par ce procédé qu'une partie de l'essence contenue dans le fruit. Un moyen préférable con- siste à traiter la noix muscade, réduite en poudre grossière, par le sulfure de carbone ou l'éther sulfurique, dans un appareil à épuisement quelconque, à chasser ensuite le dissolvant employé parla distillation au bain-marie et à chauffer le résidu butyreux de l'évaporation à aoo degrés au bain d'huile, ou mieux encore à faire arriver dans ce résidu un courant de vapeur qui en entrauiant toute l'essence l'amène dans un récipient refroidi où elle se con- dense. » L'essence de muscade ainsi préparée ne constitue pas une espèce chi- mique définie; soumise à l'action de la chaleur dans une cornue, elle com- mence à bouillir vers i6o degrés ; le thermomètre monte assez rapidement à 168 degrés où il reste longtemps stationnaire, finalement il s'élève jusqu'à 210 degrés. » Il passe environ les —^ du poids total du liquide au-dessous de 1 ^5 de- grés; le produit distillé a toutes les propriétés d'un hydrocarbure que l'on obtient tout à fait pur en le traitant d'abord à froid par quelques fragments de potasse caustique et en le distillant ensuite sur une petite quantité de sodium pour le débarrasser des traces d'un composé oxygéné qui en altère sensiblement la pureté. » L'essence rectifiée est un liquide incolore très-fluide que ne concrète pas un froid de — 18 degrés; sa densité à l'état liquide est égale à o,8533 à i5 degrés; la densité de sa vapeur prise à a'i^ degrés a été trouvée égale à 4,866; elle bout régulièrement à i65 degrés et distille entièrement sans éprouver aiîcune altération; elle dévie le plan de polarisation des rayons lumineux vers la gauche; son pouvoir rotatoire moléculaire est égal » Elle a une odeur qui rappelle celle de la muscade ; quand elle est dé- layée, cette odeur se rapproche de celle de l'essence de citron ; sa saveur est acre et brûlante. » La composition de l'essence de muscade est la même que celle de C. R., 18C11Î, 1" Semestre. (T. LVIU,?i» 2.) l8 ( '34 ) I huile volatile de térébenthine; l'analyse élémentaire a fourni 87,664 de carbone et 1 1,81 4 d'hydrogène pour 100 parties du liquide; la composition de l'huile volatile de térébenthine donne aussi pour 100 parties 88,2 de carbone et r 1,8 d'hydrogène. La détermination de la densité de vapeur a servi de contrôle à la formule C""!!'" qui représente celte composition; en effet, l'expérience a donné le nombre 4)866 pour cette densité, et le calcul conduit au nombre 4,7 144 pour la densité théorique de C""H'* représen- tant 4 volumes de vapeur. » Exposé à l'air dans une cloche sur le mercure, l'huile volatile de mus- cade absorbe lentement l'oxygène en perdant de sa fluidité; elle est atta- quée vivement par le chlore avec dégagement d'acide chlorhydrique; elle se transforme en un produit chloré visqueux non cristallisable; le brome agit comme le chlore. '• L'eau dissout une petite quantité d'huile volatile de muscade; l'alcool absolu la dissout complètement. Un mélange d'essence, d'alcool et d'acide nitrique, abandonné à lui-même pendant quatre mois, n'a pas fourni de cristaux d'hydrate; c'est un premier caractère chimique qui distingue cette essence de l'huile volatile de térébenthine. •' L'acide azotique attaque violemment l'essence de muscade : il y a dé- gagement de vapeurs rutilantes, et le produit final de la réaction renferme de l'oxalate d'ammoniaque et plusiem-s autres composés qui n'ont pas été examinés. » L'acide sulfurique concentré dissout l'essence en se colorant en brun; si l'on chauffe le mélange, il se dégage de l'acide sulfureux. » En faisant arriver lentement un courant de gaz acide chlorhydrique dans l'essence froide, l'acide est absorbé en grande quantité; il y a combi- naison et formation d'un chlorhydrate liquide bien défini, mais on n'obtient pas de chlorhydrate solide comme avec l'essence de térébenthine; c'est encore un caractère chimique distiiictif qu'il est bon de noter. ). Cette combinaison chlorhydrique liquide bout à ig4 degrés, et distille à cette température sans éprouver d'altérations à l'état de pureté. C'est un liquide fluide, incolore, doué d'une odeur aromatique peu agréable, ana- logue à celle du camphre solide de térébenthine; il est plus léger que l'eau, sa densité à i5 degrés est égale à 0,9827; il n'exerce aucune action sur le plan de polarisation île la lumière. » Sa composition doit être représentée par la formule C=°H'%HC1. ( i35) C'est donc un monochlorhytlrate résultant de la combinaison de volumes égaux de l'hydracide et de l'hydrocarbure supposé gazeux. '1 Les résultats numériques trouvés par l'analyse élémentaire confirment cette formule, ils se rapprochent beaucoup des nombres calculés; on a, en effet : Expérience. Calcul. Carbone 69>99 5g)56 Hydrogène io,25 9)86 Chlore '9)57 20, 58 99,81 100,00 » Le chlorhydrate de l'huile volatile de muscade se décompose Irès-len- tement à la température de 160 degrés; par une solution alcoolique de po- tasse, il se forme du chlorure de potassium, de l'eau, et l'hydrocarbure pri- mitif se trouve régénéré; le monosulfure de potassium en dissolution dans l'alcool se décompose de même sans former le composé sulfuré C^"!!'", IIS; avec l'ammoniaque il est également décomposé sans formation d'aucun produit azoté. )) En résumé, l'huile volatile de muscade est un produit bien défini, iso- mère de l'essence de térébenthine, avec laquelle on ne doit cependant pas la confondre, car elle en diffère complètement par plusieurs caractères chi- miques importants. L'hydrocarbure retiré de l'essence de thym et désigné sous le nom de ihymène s'en rapproche davantage; mais comme il paraît être sans action sur le plan de polarisation de la lumière, on ne peut pas admettre non plus, dans l'état actuel de la science, l'identité de ce produit avec celui que nous avons examiné. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur C existence de plusieurs acides gras odorants rt homologues dans le Jruil du Gingko biloba. Note de M. A. BÉCH,t]»ip, présentée par M. Chevreul. « Il existe dans le Jardin des Plantes de Montpellier un arbre singulier, un individu de l'espèce Ginriko biloba^ que l'on a rendu monoïque par la greffe. En i858, pendant que l'on en récoltait les fruits, je fus frappé de l'odeur pénétrante que leur pulpe répandait. Cette odeur me rappelait celle des acides valérique (phocénique) et butyrique réunis, mais où dominait manifestement pour moi l'odeur du premier de ces acides. Je distillai celte année-là une partie de la récolte et ne tardai pas à y reconnaître, outre l'a- cide butyrique qui y domine, l'acide acétique et un peu d'un acide moins ( i36 ) vointil que le valéiii]ue : l'année suivante j'ai pu reconnaître que l'acide le moins volalil devait èlre le caproïque (i). De l'acide acétique au caproïque la série homologue serait complète, s'il n'y manquait l'acide propionique, que l'on n'a pas encore rencontré normalement dans les produits naturels. C'est à cause de la poursuite de cet acide que j'ai tant tardé ta publier ce travail. D'ailleurs, l'acide acétique, entre autres, méritait particulièrement d'être caractérisé. Les auteurs admettent, à la vérité, que cet acide existe, quoique en petite quantité, dans le règne végétal; mais on ne paraît pas encore avoir cité une source végétale qui le fournisse un peu abondamment, et, si l'on note que l'on a confondu plusieurs aciilcs avec lui, on comprendra l'insis- tance que j'mI mise à l'isoler et à le caractériser. » Peschier s'était déjà occupé des fruits de cet arbre : il en avait extrait un acide cju'il nomma cjincjkoïque. Trommsdorff pensait que l'acide en question n'était que de l'acide acétique impur. » Le fruit du Gingko est de la grosseur d'une petite prune et se compose d'une enveloppe charnue assez épaisse, d'un noyau et d'une amande conte- nant un endosperme farineux. L'enveloppe charnue fournit une pulpe pres- que liquide d'où l'on extrait un suc à peine coloré, franchement acide et possédant l'odeur pénétrante dont j'ai parlé. » Je donne dans mou Mémoire le procédé que j'ai suivi pour distiller le jus des fruits du Gingko et les méthodes de séparation des acides volatils que le procédé distillé contient. En appliquant la méthode des distillations fractionnées combinée à celle de M. Chevreul, je suis parvenu à séparer et à caractériser avec certitude : l'acide formique, l'acide acétique, l'acide bu- tyrique et l'acide caproïque, qui sont les acides dominants; à reconnaître l'acide valérique, qui n'y existe qu'en petite quantité, et à isoler un acide qui possède les propriétés de l'acide propionique. Cet acide formait en effet ini sel de soude incristallisable et un sel d'oxyde de plomb également incris- tallisable, de saveur douce et se réduisant par évaporation en un résidu gommeux extrêmement soluble dans l'eau. » Clilonire de caproite : C*-W 0-C\. — J'ai profité de l'occasion pour préparer, avec une partie de l'acide caproïque que j'ai obtenu, le chlorure de caproïte, par le procédé que j'ai publié [Comptes rendus, t. XLII, p. 224), (i) Ces faits ont été communiqués à plusieurs savants de Montpellier dès i85g. M. Ch. Martins a bien voulu le rajipeler à la Société d'Agriculture, lorsque M. Chevreul annonça, en 1861, l'existence de l'acide butyrique dans les mêmes fruits, ce que l'illustre Académicien a bien voulu rappeler à son tour dans la Note des Comptes rendus, t. LUI, p. 1 jaS. ( i37 ) et qui consiste à traiter Pacide monoliydrafé pav le protoclilorure de phos- phore. Le chlorure de caproile est un hquide incolore, très-mobile, d'iuie odeur désagréable, fumant beaucoup moins à l'air que celui de butyryle et même que celui de valéryle, d'une densité très-peu supérieure à celle de l'eau, car il descend lentement dans ce liquide pour s'y détruire en acide chlorhydrique et acide caproïque hydraté, à la façon de ses homologues, quoique avec plus de lenteur, comme on pouvait le prévoir. Son point d'ébullition est situé entre i36 et i4o degrés; mais à chaque rectification ime petite cpiantité se décompose, et ce cjui reste dans la cornue répand une odeur suave et éthérée. ■> CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur l'action de ioxjcjène et des vins; par M. E.-J. Maumexé. « Depuis que l'on connaît le vin, tout le monde sait qu'une petite quan- tité de ce liquide, agitée pendant un quart d'heure dans une bouteille avec neuf fois son yolimie d'air, éprouve une modification plus ou moins pro- noncée de son bouquet. Pendant longtemps il a été naturel d'attribuer cet effet à l'oxygène ; mais on n'en a pas donné la preuve. Depuis que j'ai prouvé que l'oxygène pur, même à 8 atmosphères, n'exerce auciuie action sensible sur le vin, même au bout d'une année, il faut chercher une autre explication. M. Berthelot me semble ne jjas le comprendre ; il me sera sans doute permis alors d'insister. » M. Michaux adresse de Villers-Cotterets (Aisne) une courte Note sur un gisement d'ossements, en apparence fossiles, qui a été découvert, à peu de distance de cette ville, en ouvrant une tranchée pour l'établissement d'un chemin de fer. Cette couche, située à i™, 5o au-dessous de la surface du sol et dont l'épaisseur est de o'°,4o environ, offre, parmi des débris difficiles à caractériser, de nombreuses dents dont quelques-unes assez bien conservées; une de celles qu'il a pu se procurer et qui était bien entière lui a semblé pour la forme reproduire luie dent de Cerf, mais appartenant à un individu qui devait avoir la taille du Cheval. M. Michaux a joint à sa Note une figure de cette dent de la grandeur de l'original. (Renvoi à M. Valenciennes qui jugera s'il y a lieu de demander à l'auteur de plus amples renseignements.) A 4 heures trois quarts rAcadémie se forme en comité. ( -38) COMITÉ SECRET. PRIX D'ASTRONOxMlE. FONDATION LALANDE. Rapport sur le Concours de l'année 186Ô. 'Con)missaires , MM. Langier, Delamiay, Lioiiville, Le Verrier, Mathieu rapporteur.) « Les quatre petites planètes, Cérès, Pallas, Junon et Vesta, ont été découvertes dans les sept premières années de ce siècle. C'est trente-huit ans plus tard, en i845, que M. Hencke, de Driessen, en Prusse, découvrit la planète Astrée. Un an et demi après, il découvrait encore la petite planète Hébé. Cette double découverte ramena l'attention des astronomes sur la recherche des astéroïdes qui circulent entre Mars et Jupiter. Depuis cette époque, chaque année ia science s'est enrichie de nouvelles planètes. Plu- sieurs savants eurent l'idée de construire des cartes plus détaillées que celles de l'Académie de Berlin, les seules dont on faisait usage. Parmi ceux qui se sont occupés de ce genre de travail nous devons ci ter M. Valz, ce digne vétéran de la science. Il entreprit la construction de cartes célestes, et, dans ses pro- jets, il fut puissamment secondé par M. Chacortiac, qu'il s'était attaché comme adjoint à l'Observatoire de Marseille. M. Chacornac montra une grande activité dans l'exploration du ciel étoile et dans la réunion d'immenses matériaux qui devaient le conduire, plus tard, à la confection de nouvelles cartes célestes. 11 vint, en i854, continuer son travail à l'Observatoire de Paris. Plusieurs livraisons de son Atlas écliptique ont été publiées de i855 à i863 par ce grand établissement. L'exactitude de ces cartes a été consta- tée par les astronomes qui s'en sont servis dans la recherche des petites pla- nètes, et sous le rapport de l'exécution, elles ne laissent rien à désirer. La sixième livraison, qui a été présentée à l'Académie dans la séance du 9 février i863, renferme plus de 12 000 étoiles. B Nous rappellerons ici que, tout en construisant ses cartes, M. Chacornac à découvert sept petites planètes, et qu'au mois d'avril 1 863 il a fait connaître a l'Académie le phénomène curieux d'une nébuleuse variable dans la con- stellation du Taureau. Conclusions, » La Commission propose à l'Académie de décerner le prix d'Astronomie fondé par Lalande à M. Chacornac, jjour les belles et importantes cartes ( i39 ) célestes qu'il a construites avec tant de soins, ( t qni sont d'un si grand se- cours pour les explorateurs du ciel étoile. » Les conclusions du Rapport sont adoptées par l'Académie. La séance est levée à 5 heiu-es et demie. E. D. B. BULLETIN' BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du i i janvier 1864 les ouvniges dont voici les titres : Le jardin fruitier du Muséum; par M. J. Decaisne. 66'^ livraison in-4''. Causeries scientifiques^ découvertes et inventions, progrès de la science et de l'industrie; par Henri DE PARWLhE. 3* année, i863. Paris, i864;vol. iii-i-i. Présenté au nom de l'auteur par M. Fremy. Pont sur le Rliin à Kehl. Détails pratiques sur tes dispositions générales et l'exécution de cet ouvrage d'art; par MM. Emile VuiGNER et Fleur Saint- Denis. Paris, 1861 ; vol. in-4'*, avec atlas in-fol. Docks-Entrepôts de la Fillette. Détails pratiques sur les diverses construc- tions de cet établissement; par M. Emile VuiGNEiî. Paris, 1861; vol. in-4", avec atlas in-fol. Rivière et canal de l'Ourcq. Mémoire relatif aux travaux exécutés pour améliorer le régime des eaux sur la rivière et le canal de l'Ourcq, et pour rendre ces cours d'eau navigables; par le même. Paris, i86a; vol. in-4", avec atlas m-fol. Embranchement du camp de Châlons. Mémoire relatif aux travaux exécutés pour l'établissement de l'embranchement du camp de Chàlons. Chemin de fer de aS kilomètres construit en 65 jours ; par le même. Paris, i863; in-4°, avec atlas in-fol. Les quatre ouvrages qui précèdent sont présentés par M. Morin. Mémoire sur le ganglion encéphalique du grand spnpathique ; par A. Bazin. Bordeaux, i863; in-8°. Mémoire sur le poids atomique du thorium et sur la Jormule de la thorine ; peu M. Marc Delafontaine. (Extrait de la Bibliothèque universelle et Revue suisse.) Notice sur les trois chejs touaregs qui sont venus à Paris; par M. le D' Bon- ( i4o ) NAFOiNT. (Extrait des Bidlelius de In Société d' Antliropolocjie de Paris.) Paris, r863;in-8°. Carte cjéologique et ncjronomique du département de l' Isère; par M. Scipion Ghas. i" feuille : Terrains géologiques; a" i'euilie : Terrains agricoles; 3" feuille : Régions agricoles altitudinales; 4*^ feuille : Groupes fies cultures. Paris, 4 cartes in-fol. Verhandlungen... Compte rendu des séances de l'Institut impérial et royal géologique de Vienne (séance du 3 novembre i863). Discours du directeur, M. W. Haidinger. Hommage de M. Haidinger à l'Académie. Mémoires de i Académie impériale des Sciences de Saint-'Pétersboiirij, 7* sé- rie, t. IV, n° 10. Sur la structure et la géologie du Daghestan ; par H. Abich. Saint-Pétersbourg, 1862; in-4°, avec planches. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, y^ sé- rie, t. IV, n° Il et dernier. Anahasearum revisio, auct. Al. PiUNGE. Petro- poli, 1862; in-4°, avec planches. Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, t. IV, n"^ 7, 8 et 9 ; t. V, n°^ i et 2. Saint-Pétersbourg; 5 livraisons in-4". Jahresbericht... Compte rendu annuel fait à la Conmiission de surveillance de l'Observatoire Nicolas par le directeur [M. O. Struve), le i4 juin i863; suivi des Statuts de l'Observatoire Nicolas et du règlement ministériel. Saint-Pétersbourg, i863; br. in-S". (Traduit du russe en allemand ) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 JANVIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMIJMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Sir Roderick 1. Mcrchisox, à qui l'Académie, dans sa séance annuelle du 28 décembre i863, a décerné le prix Cuvier pour l'ensemble de ses tra- vaux sur les terrains de sédiments anciens, lui témoigne sa reconnaissance dans la Lettre suivante adressée à M. Flourens : « Monsieur, » Je ne viens que de recevoir aujourd'hui la lettre du 28 décembre dans laquelle vous m'informez que l'Académie des Sciences m'a honoré en me donnant le prix Cuvier. )) Ayant eu le bonheur de profiter pendant sa vie des leçons de votre illustre prédécesseur, et ayant tâché depuis sa mort d'appliquer aux plus an- ciens terrains les principes qu'il a su appliquer si heureusement aux terrains plus modernes, je vous prie de vouloir bien être mon interprète aux Mem- bres de l'Académie en leur exprimant que je leur suis profondément recon- naissant. » Enfin permettez-moi de dire que je considère cet honneur comme le plus grand que j'ai reçu dans ma longue carrière géologique. » G. E., 1864, i" Semestre. (T. LVllI, N» 5.) '9 ( '42) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Études sur les vins. Deuxième partie : Des altéra- tions spontanées ou maladies des vins, particulièrement dans te Jura ; par M. L. Pastecr. n Le vignoble du Jura produit des vins rouges de qualités très-diverses et des vins blancs ordinaires ou de nature particulière, tels que vins blancs mousseux, vins clairets, vins jaunes ou vins dits de garde de Cliâteau- Chalonetd'Arbois. Ces derniers, d'un prix assez élevé, sont des vins analo- gues au madère sec, et doués d'un bouquet très-agréable. » Les altérations spontanées ou maladies des vins ne proviendraient- elles pas de ferments organisés, de petits végétaux microscopiques, dont les germes se développeraient lorsque certaines circonstances de température, de variations atmosphériques, d'exposition à l'air,..., permettraient leur évolution ou leur introduction dans les viiisPTel est le principal objet que j'ai eu en vue, dont l'idée m'avait été suggérée par mes rechercbes de ces dernières années. » Je suis arrivé, en effet, à ce résultat que les altérations des vins sont corrélatives de la présence et de la multiplication de végétations microsco- piques. Il m'a paru utile de dessiner ces végétations dans une planche jointe à cette Note, en y ajoutant les ferments organisés de quelques autres fer- mentations, afin que l'on puisse comparer entre elles les formes de ces di- verses productions que je vais décrire succinctement. § L — Des vins acides. » Le Mycoderma aceli est la cause de l'acidité que prennent en tonneau les vins rouges ou blancs du Jura. J'ai reconnu sa présence à la surface de tous les vins, en nombre considérable, qui m'ont été signalés comme vins acides, vins qu'il ne faut pas confondre avec les vins dits tournés ou montés. « La jîg. I représente le Mycoderma aceti. Ce végétal est formé d'articles courts, légèrement déprimés vers le milieu, et dont la longueur est un peu plus que double de la largeur. Ces articles sont réunis en chapelets qui, malgré la dislocation qu'amène la prise d'essai et l'observation microscopi- que, ont souvent de grandes longueurs pouvant atteindre 20, 3o, 4o,...,fois la longueur d'un article. Celle-ci est deo™™,ooi5 environ. Elle varie un peu avec la composition de la liqueur et avec l'âge des articles. » Deux circonstances permettent d'expliquer le développement du M/- 1 (•43) codtrma aceti k la surface des vins du Jura. i° Les vins blancs appelés vins jaunes ne se confectionnent bien que dans des tonneaux qui sont en vi- dange; 2" l'usage du pays est de ne pas cuiller les vins, soit communs, soit de qualité supériciue. Or, j'ai constaté qu'un vin ordinaire quelconque ne peut être conservé dans un tonneau en partie vide, alors même que le tonneau est bondontié fortement, sans que toute la surface du vin soit re- couverte de M/codennavini (^ûeurs du vin), ou de Mycoderina aceli (fleurs du vinaigre), ou d'un mélange de ces deux Mycodermes. » Lorsqu'un vin tend à l'acidité, on ne peut bien étudier que sur place la cause de son altération, parce que le Mycoderma aceli se forme toujours à la surface et non dans la masse du vin. On enlève la bonde, et, à l'aide d'une baguette de verre, on prélève une goutte de vin. La pellicule myco- dermique laisse sa trace sur la baguette, et on l'observe au microscope. Je vais passer en revue les circonstances qui peuvent se présenter. » Premier cas. — Je suppose que le Mycoderma aceti de la Jig. i, pur, sans mélange, se montre seul. Les vins jaunes en offrent de fréquents exem- ples. Il n'y a pas de doutes à garder. Le vin est malade et en voie de s'acé- tifier. J'ai trouvé dans ces nouvelles études une confirmation précieuse de celles que j'ai antérieurement présentées à l'Académie au sujet de la fer- mentation acétique proprement dite. » Si le mal est assez avancé pour que la saveur du vin accuse une aci- dité très-prononcée, il est irréparable. Le mieux alors est d'enlever la bonde du tonneau en la laissant inclinée sur l'ouverture, afin que l'acétifi- cation continue plus facile, plus rapide, et que le vin se transforme com- plètement en vinaigre. » L'acétification est-elle peu prononcée encore, on peut rétablir le vin eu saturant l'acide acétique par une solution concentrée de potasse caus- tique pure. A cet effet, après avoir déterminé exactement le titre acide du vin malade, et celui d'un vin analogue de bonne qualité, on sature la diffé- rence des deux titres acides par la potasse. Cette opération réussit toutes les fois que l'acidité due à l'acide acétique ne dépasse pas i grammes environ d'acide acétique par litre. Je noterai en passant cette circonstance digne d'attention, que le bouquet des vins jaunes n'est nullement altéré par un commencement d'acétification. Il reparaît avec toute sa force première dès que la saturation par l'alcali a eu lieu. » Enfin, si l'acétification n'est pas sensible au goût, et indiquée seule- ment par la présence au microscope d'articles de Mycoderma aceli en voie 19.. ( i44) de développement, il faut soutirer le vin, en ayant le soin d'arrêter à temps le soutirage pour ne pas introduire dans le nouveau tonneau la pellicule de la surface du premier. » Deuxième cas. — Si l'étude microscopique de la pellicule du vin offre les végétations //r/. •i,fi(j- 5 ety?(/. 3, ou d'autres variétés analogues, le Mr- coderma vini (fleurs du vin) est seul développé. Ces figures représentent di- verses variétés de cette plante formée de cellules globuliformes, ou d'arti- cles plus ou moins allongés et rameux dont le diamètre varie de o™'°,oo2 a o™'",oo6, et qui se reproduisent par bourgeonnement. Dans cette circon- stance, et malgré la fonction physiologique de cette production, que j'ai fait connaître antérieurement à l'Académie, le vin n'a rien de fâcheux à redouter. Je réserve même la question de savoir si la fleur du vin, se développant dans des conditions aussi particulières, n'offre pas des avan- tages. Je me bornerai à faire remarquer aujourd'hui que la présence de ce Mycoderme apporte un changement profond aux rapports qui existent entre le vin et l'oxygène de l'air, comparativement à ce qui se passe lorsque la pratique souvent répétée de l'ouillage empêche d'une manière absolue la formation du Mycoderma vini. Telle est, en effet, dans ma manière de voir, l'influence principale de l'ouillage. Cette pratique s'oppose au développe- ment de la fleur du vin, et il en résulte une mise en œuvre très-modifiée de l'oxygène de l'air pénétrant par endosmose par les douves du tonneau. On comprendra mieux ces observations si l'on se reporte à la première partie de ma communication. » Je puis être plus explicite en ce qui concerne les vins jaunes et affirmer sans hésitation que la variété de Mjcoderma vini^fig. 3, est indispensable à la bonne confection de ces vins; car en faisant développer ce Mycoderme sur des vins artificiels, j'ai fait naître d'une manière non douteuse une par- tie du bouquet propre au vin jaune. Aussi je crois pouvoir conseiller de semer à la surface du vin, préparé pour vin jaune, le Mycodennn vini em- prunté à la pellicule d'un bon vin blanc ou jaune, dans laquelle le micro- scope n'aura pas accusé le mélange d'articles de Mjcoderma aceti. Le Myco- derma vi)n joint d'ailleurs à sa vertu propre celle de mettre en quelque chose obstacle à la propagation du Mycoderma aceti. Car il n'y a pas d'autre alternative que celle dont j'ai parlé. Le vin placé dans un tonneau que l'on n'ouille pas est forcément recouvert d'une pellicule mycodermique, con- stituée par l'un ou l'autre des deux Mycodermes, ou par leur mélange. Si donc le Mycoderma vini apparaît le premier, circonstance que l'on peut fa- voriser par l'ensemencement, il y aura beaucoup de chances pour qu'il uli- MAI.ADIK.S DKS \ INS _ l.l'.l'US l'Illi.MK.XIS l'K.I'v.MKXTS t)ll(JAMSi:s l)i: OUK.I.Ol'K^ AlTIiKS I r.l'.MIATATIDNS _ l'Ai! Ml, IWSTKUR. v-.^ - "i r /••y 3. « » î) <ï gd> fi'f i ^, f'/r 1 I '■K, W F,^, U -'^èm '//; Fit/ o -^ rv^, «^ K 1 f^^ , V* -Fnf j3 ^-^ 3/^ y, u 1 1 r\ ^ \ .■^ ^9 / Fuf ij yyA j i ( '45 ) lise à son profit exclusif l'oxygène qui pénètre peu à peu dans le tonneau, et qu'il nuise d'autant à la formation de son congénère ((). » Troisième cas. — Je suppose enfin que le microscope offre un mélange, analogue à celui de la^î^. 4- C'est le mélange des deux Mycodermes, fleurs du vin et fleurs du vinaigre. Je l'ai rencontré sur les vins jaunes et sur les vins rouges très-fins. Il est rare sur les vins rouges ou blancs ordinaires, à moins que l'on ne détermine dans le tonneau une vidange pour ainsi dire sans cesse renouvelée, comme il arrive toutes les fois que l'on tire à même à un tonneau pour les besoins journaliers. » Les vins rouges communs ne portent que le Mjcoderma vini parce que ce végétal se multiplie avec d'autant plus de facilité que les vins sont plus chargés de matières azotées et extraclives. Mais lorsque le vin rouge est vieux, d'un très-bon sol ou d'une très-bonne année, circonstances qui con- tribuent à le rendre dépouillé de ces matières étrangères, le Mjcoderma vint ne se développe plus que péniblement à sa surface et se mêle volontiers au Mycoderma aceti. Alors se déclare l'acétification. C'est ainsi que se per- dent fréquemment les meilleurs vins rouges du Jura lorsqu'on les conserve longtem|)s en tonneau. S'ils restent couverts de Mycoderma vini pur, sans mélange, ils prennent une qualité supérieure et acquièrent le goût des vins jaunes par des motifs analogues à ceux que j'ai tout à l'heure indiqués. § II. — Des vins qui reslent doux après la fermentation. » hafig. 6 représente une variété de levure alcoolique fort intéressante. Il arrive assez souvent, principalement dans le Jura où les vendanges se font vers le i5 octobre, saison déjà froide et peu favorable à la fermenta- tion, que le vin est encore doux au moment de V entonnaison . Cela se pré- sente surtout dans les bonnes années où le sucre est abondant et la propor- tion d'alcool élevée, circonstance qui nuit à l'achèvement complet de la fermentation, lorsque celle-ci s'effectue à température basse. Le vin reste doux en tonneau, quelquefois pendant plusieurs années, en éprouvant une fermentation alcoolique insensible. J'ai toujours reconnu dans ces vins le ferment yîr/. 6. C'est une sorte de tige avec rameaux d'articles de distance en dislance, lesquels sont terminés par des cellules sphériques ou ovoïdes qui se détachent facilement et forment comme les spores de la plante. On voit (i) Cela n'arrive toutefois que dans les cas de nourriture abondante. Si le Mjcoderma vint n'a pas d'aliments en quantité suffisante, il se mêle rapidement au Mycoderma aceti, lequel vit à ses dépens. Je reviendrai bientôt sur ce fait que j'ai déjà traité, mais imparfaitement. ( '46 ) rarement le végétal aussi complet que le représente la^jf. 6, parce que ses diverses parties se dislciqueiit, comme cela est indiqué dans la moitié droite de la figure. § III. — De.t vins amers. » l^'xfuj. 7 représente le ferment qui détermine la maladie désignée sous le nom d'amerlitme des vins, cjoùl de vieux Ce sont des filaments noueux, branchus, tiès-contournés, dont le diamètre atteint quelquefois o'"'",oo4 et qui varie depuis cette limite jusqu'à o'^'^jOoiS environ. Ces filamentssont ordinairement associés à une foule de petits grains bruns, sphériques, ayant à peu près o^^jOOiS de diamètre. J'ai étudié des vins amers de toutes les provenances, et j'y ai recoiuui constamment la présence de ce curieux végé- tal, en quantité variable avec l'intensité de l'amertume du vin. .. Cette maladie n'est pas rare dans les vins vieux du Jura; mais elle est plus fréquente dans les vins de Bourgogne. Ce sont les meilleurs vins qui en sont atteints de préférence. Je n'en ai pas vu encore d'exemple dans les vins blancs. » J'ignore quant à présent sur quels principes le ferment porte son ac- tion, et quelle est la substance qui développe le goût d'amer. Serait-ce le tannin ou les matières azotées? Je n'ai à ce sujet que des idées préconçues. Ce ferment ne produit pas de gaz en quantité appréciable. » Je ne suis pas davantage en mesure d'indiquer un remède à cette maladie. Je ne puis que conseiller une étude microscopique périodique des ilépots (les tonneaux, ou d'une bouteille isolée si le vin est en bouteille. Un peu d habitude dans l'examen des dépôts des bouteilles au travers du verre fait soupçonner facilement le mal lorsqu'il existe : le dépôt est noir et flot- tant. Le dessin de la fig. 7 sera im guide sur pour l'observation microsco- pique. Aucune des autres végétations ne peut se confondre avec celle-ci. )> Si le microscope accuse la présence naissante du ferment, le vin devra être immédiatement collé, puis remis en bouteille. » Il faut attribuer en partie les pratiques si répandues du soutirage et du collage à l'utilité de l'aération des vins pour les améliorer et les vieillir (voir la première partie de ma communication), et à la nécessité de la précipita- tion des ferments parasites, afin d'éviter leurs maladies. § IV. — Des vins tournés. » La fig. 8 représente le ferment de la maladie des vins dits tournés^ montés, qui ont la pousse, etc.... Le terme par lequel on désigne cette ma- ( '47 ) ladie varie un peu avec les localités. Les vins rouges de toute nature, même les vins blancs, sont sujets à cette maladie. M Ce sont des filaments très-ténus, qui ont souvent moins de i millième de millimètre de diamètre. Je les ai mélangés dans la figure à quelques glo- bules ou articles de la levure alcoolique du vin. Ces filaments, étant extrê- mement légers, flottent dans le vin et le troublent. Aussi est-on dans l'ha- bitude de regarder le trouble du vin, dit tourné, comme étant produit par la lie qui a remonté dans le vin. Il n'en est rien. Le trouble est dû au ferment, y/f/. 8, qui s'est propagé peu à peu dans toute la masse du vin. On com|)rendrait cependant que dans certains cas, très-rares, car je n'en ai vu aucun exemple, la lie pût remonter et se mêler au vin par l'effet de la maladie, parce que le ferment dont il s'agit donne lieu à un faible dégage- ment de gaz. » l^epuis l'année i858, j'avais reconnu, dans des vins du Jura qui s'étaient altérés en bouteille, l'existence d'un ferment filiforme très-différent de la leviire de bière et évidemment organisé. Mais c'est à M. Balard que l'on doit d'avoir mis en lumière, à propos d'une expertise de vins mal faite, la production fréquente et sur une grande échelle de ce même ferment dans les vins dits tournés du Midi. Il Au premier examen, le ferment des vins lournés se confond avec celui de la fermentation lactique, surtout lorsqu'il a été agité, brisé et réduit en très-petits filaments ou bâtonnets. Lorsqu'on l'étudié sur place, là où il a pris naissance, et sous ses divers aspects, on constate entre eux certaines différences qui consistent principalement en ce que le ferment des vins tour- nés est formé de filaments cylindriques très-flexibles, sans étranglements apparents, de véritables fils, non rameux, et dont les articulations sont très- difficiles à distinguer. Le ferment lactique, au contraire, est formé d'articles courts, légèrement déprimés à leur milieu, de telle sorte que pour un certain jour on dirait une série de points lorsque plusieurs articles sont réunis bout à bout. » Il ne faut pas exagérer toutefois la distinction des deux ferments d'après ce caractère. On le retrouve à quelque degré dans la plupart de ces produc- tions, à cause du mode de multiplication par fissiparitéqui leur est habituel. Aussi je m'empresse de remarquer, à un point de vue plus général, que la nature d'un ferment ne peut être rigoureusement établie que par sa fonclion physiologique (i). (i) Pour mieux apprécier la différence de structure des ferments dont il s'agit, on pourra ( >48 ) )- Comment éviter cette maladie des vins tournés? Cela serait facile à qui- conque prendrait le soin d'examiner ses vins de temps à autre an moyen du microscope. Dès que l'on reconnaîtrait dans une goutte de vin quelques- uns des filaments de la^ fig- 8, il faudrait aérer le vin par un soutirage qui, le plus souvent, suffit pour opérer la précipitation de tous ces filaments dans l'espace de quelques jours. Ce remède m'a paru assez efficace au début pour que l'on puisse croire que l'oxygène nuit à la vitalité propre du ferment. » Il arrive souvent que les vins de Champagne, ou les vins clairets et mousseux du Jura, prennent un goût dépiqué très-désagréable. J'ai reconnu que cette altération est constamment produite par le végétal microscopique dont je viens de parler. § V. — f^ins atteints des trois maladies précédentes. » Ij^fig. 9 représente les trois ferments mélangés des fig. 6, 7, 8. C'est l'indice assuré que le vin a éprouvé successivement ou simultanément trois altérations différentes, circonstance dont j'ai rencontré des exemples fré- quents dans des vins qui avaient conservé du sucre après les fermentations tumultueuse et insensible des premiers temps de la préparation du vin. § VI. — l^ins ^filants. » La Jlg. 10 représente le ferment des vins blancs filants. Ce sont des cha- pelets de petits globules bien spliériques, ayant environ o'"™,ooi2 de dia- mètre; c'est un des ferments de la fermentation visqueuse. J'ai constaté la présence de ces très-petits globules sphériques dans le dépôt de tous les vins filants que j'ai pu me procurer, et je leur ai trouvé le même aspect et le même volume qu'aux globules qui constituent le ferment habituel des fer- mentations visqueuses artificielles. Il faudia cependant que des études chi- miques rigoureuses viennent confirmer ces données microscopiques. § VII. » En résumant ces études (première et deuxième partie) dans ce qu'elles ont de plus général, on peut dire que le vin qui est produit par une végé- tation cellulaire, agissant comme ferment, ne s'altère que par l'influence d'autres végétations du même ordre; et, tant qu'il est soustrait aux effets de examiner simultanément les filaments du vin tourné et les petits articles de ferment lactique que renferme toujours le pain. L'étude de la fermentation panaire est à reprendre. Je la crois lactique et non alcoolique. ( i49) leiir parasitisme, il se fait, il se mûrit, principalement par l'action de l'oxy- gène de l'air pénétrant lentement par les douves du tonneau. Sons le rap- port pratique, le mieux est d'essayer de prévenir les altérations spontanées des vins. Or, d'après les observations qui précèdent, le microscope sera le guide le plus sûr pour reconnaître l'existence du mal et le spécifier dans sa nature, dès son apparition, c'est-à-dire à un moment où il est toujours possible de le combattre. D'ailleurs, en suivant quelques conseils et quelques précautions très-simples, l'examen microscopique du vin, aidé de la planche ci-jointe, conduira promptement et facilement à un résultat. Je dois ajouter que je ne crois pas que les vins soient sujets à d'autres maladies que celles que j'indique dans cette communication. § VIII. — Ferments organisés de fermentations qui ne sont pas propres aux vins. « J'ai représenté dans les fig. 1 1, 12, l'i, i4> i5 des ferments de fermen- tations qui ne sont pas propres aux vins, mais qu'il n'est pas inutile de con- naître, surtout ceux des ftrj. 1 1 et 12, afin de ne pas les confondre avec les précédents. » Le fernientyî^;. 1 1 , identique d'aspect et presque de volume avec celui de \3. ftcf. 10, est le ferment de l'urée dans l'urine (i). C'est encore un fer- ment pareil que l'on rencontre le plus souvent dans la fermentation du tartratc droit d'ammoniaque, et aussi dans la fermentation de la levure de bière avec présence ou absence de carbonate de chaux. )) Des expériences directes et précises pourront seules établir jusqu'à quel point ces chapelets de grains représentent un seul et même ferment pouvant vivre dans des milieux neutres, acides ou alcalins, capables de pro- voquer des fermentations diverses. » Lay?(y. 1 2 offre le ferment de la fermentation lactique, mêlé à quelques globules de levure de bière. Le ferment qui ressemble le plus à celui-ci est sans contredit le M/codenna acell. Ce sont, dans les deux cas, des articles à peine étranglés vers leur milieu. Le diamètre est sensiblement le même. La ressemblance de ces deux petits végétaux cellulaires est quelquefois si (i) Des expériences précises et longuement étudiées de M. Van Tiegliem, agrégé prépara- teur à l'École Normale, démontreront que ces chapelets de grains sont bien décidément le ferment de la fermentation ammoniacale de l'urée. Je n'avais fait que le pressentir, sans en donner des preuves rigoureuses, dans mon Mémoire sur la doctrine des générations dites spontanées (Annales de Chimie et de Physique, 3' série, t. LXIV, p. 52). C. II., 1864, i" Semestre. (T. LVill, N» 5.) 20 ( i5o ) grande, qu'il me parait utile de rechercher si ce ne serait pas le même fer- ment avec deux modes de vie différents, auxquels correspondraient deux mar/ières d'agir distinctes. C'est un point d'une grande importance que j'examinerai avec le soin qu'il mérite. Je dois faire observer cependant que les nilicles de ferment lactique sont ordinairement un peu plus longs el moins régulièrement étranglés que ceux du Mycoderma accti. » J'ai représenté dans \esfig. i3, i/j, i5 diverses variétés d'infusoires (le la fermentation butyrique. C'est avec regret que je me vois contraint de rendi-c, par des figures aussi imparfaites, ces curieux Vibrions. Il faudrait ajouter à leur forme le sentiment de leurs mouvements, des flexions de leurs corps, des efforts qu'Us paraissent faire volontairement au moment de la reproduction, pour se séparer les uns des autres, lorsqu'ils sont réunis par chaînes d'articles. » Ces Vibrions peuvent faire fermenter une foule de substances diffé- renles, parmi lesquelles j'ai reconnu dernièrement la glycérine qui fermente sous leur influence avec une facilité remarquable. Et ici encore j'ai constaté que la vie de ces petits êtres pouvait s'accomplir en dehors du contact du gaz oxygène libre. » J'ai été secondé dans ces études préliminaires sur les vins, avec beau- coup de zèle et d'intelligence, par MM. Cernez, Lechartier, Raulin et Duclaux, agrégés préparateurs à lÉcole Normale. Qu'ils veuillent bien rece- voir ici l'expression publique de mes remercîments et de mon affection. » ASTRONOMIE. — Sur la parallaxe du Soleil déduite par M. Hansen lit In théorie de la Lune; par M. B.%bi\et. (I Le numéro des Notices mensuelles [Monlhly Notices) de la Société Astro- nomique anglaise pour novembre i863 contient un article très-intéressant intitulé : Cakulalion oj the Sans purallax from itie Lunar theory, hy P. A. Hansen, avec quelques notes explicatives de M. Airy. Voici l'ensemble de cet important travail. » a étant le demi-grand axe de l'orbite lunaire et A le demi-grand axe de l'orbite de la Terre, les perturbations de la fAUie donnent à M. Hansen, dans son nouveau travail (non encore publié), log J =3,4187223. S él.uil la masse du Soleil, T celle de la Terre et L celle de la i>une, on a ( i5. ) d'iibord l. S " V ■ T f + ' = - u est le rapport du moyen mouvement de la Lune au moyen mouvement de la Terre, et M. Hansen donne Prenant ensuite L= -;-T, on a logn = 2,877 ^9 •: n a S = 319 455 T, ou bien T S 319455 valeur qui, comme le fait observer M. Hansen, diffère considérableuient de la valeur généralement adoptée, savoir : T 1 , I c = ■■;-/ -j^:' ;t i>eii lires — S 354 93b ' ' 355 000 Maintenant, appelant P la longueur du pendule à secondes siu- le parallèle de 35° i5' Sa", dont le carré du sinus de la latitude est ^1 ou a P = o^99.GGG(^i + p— .j. » p' étant la parallaxe horizontale du Soleil pour ce parallèle et p la parallaxe horizontale équatoriale cherchée, on a log^ = log^ = i,9995iGG, /• étant le rayon de ce parallèle et R le rayon de l'équateur. D'ailleurs on a sin/;'= Y ^ /S (T est le nombre de secondes de l'année sidérale), T= 3r 55S 1/19. En multipliant l'expression numérique de siny;' par 2oG2G4;8, on ania en 20.. ( '5a ) secondes d'arc la parallaxe p' = 206 265,8 sinp'. M. Hansen trouve pour cette parallaxe p'=S\go6o, et, passant à la parallaxe équatoriale p, il obtient p-=S",gi5ç), qui, dit-il, s'accorde de très-près avec les valeurs récemment obtenues par d'autres procédés. » « Je crois que dans l'état actuel de nos connaissances sur la valeiu- pré- cise de la masse de la Lune, il ne sera pas inutile de faire voir qu'en adoptant pour la Lune une masse autre que n-' la parallaxe 8", 9169 n'en est pas sensiblement altérée. En effet, si l'on adopte 00' comme on le fait dans l'Annuaire du Bureau des Longitudes, la masse du Soleil variera dans le rap- port de '+i ^ ' + i elle deviendra donc cela ferait une diminution de SSg unités sur le nombre 319 445, qui se trouverait réduit à 319086. » La parallaxe 8",9i59devraitétreraultipliéepar la racine cube de i — rr — j I 1 I qui est I — ir -, — = 1 ^—^• ' J 09' 207a « Cela ferait o",oo333, c'est-à-dire -z — de seconde de diminution sur ' ' 3oo cette parallaxe, quantité tout à ftiit négligeable. , » M. Hansen adopte, d'après Bessel, r =6370063 mètres, et R= 6377157 mètres. ( ,53 ) Ces nombres sont un peu faibles, mais la correction serait insensible sur la parallaxe. » Pour le rayon r du parallèle de 35° i 5' Sa", dont le sinus de latitude est w-^j on a /• = R(i — £sin=A) = R ( 1 — ^ (s étant l'aplatissement et X la latitude); c'est le vrai rayon qu'il faut attri- buer à la Terre, suivant Laplace, pour calculer l'attraction qu'exerce la Terre sur les corps célestes. » J'ai fait voir dans les Comptes rendus que, si l'on prend la moyenne de tons les rayons de la Terre, on arrive précisément à ce même résultat = R(._i.). » Enfin, ce même rayon est celui d'une sphère de même volume que la Terre . » P = o™,99'2 666 ( I + J^Tor) ^"^^ ^^ longueur du pendule à secondes, telle qu'elle serait à une distance r du centre de la Terre si la force centri- fuge n'existait pas. On a donc la valeur importante P = o-,994 954, et, d'après la formule G = 7:=P,. on a pour la valeur G de la gravité totale à une distance r du centre de la Terre, hors de l'influence de la force centrifuge, 0 = 9^,8198. n Ainsi, par exemple, à la distance delà Lune, qui est 60 R, on aurait une gravité G' égale à (i) D'après la valeur R := 6 877 4oo mètres, plus précise que R=: 6 877 167 mètres, on aurait r =3 6 370 3oo mètres, au lieu de r = 6 370 oô3 mètres, adopté par M. Hansen, i loa ) » Il ne sera pas iniUile de l'aire voir simplement que la masse du Soleil est pioportioniielle au cube de sa distance à la Terre, c'est-à-dire inverse- ment proportionnelle au cube de la parallaxe que l'on adopte. » En effet, la chute de la Tei le vers le Soleil est mesurée par le carré de sa vitesse divisé par deux fois sa distance au Soleil. Or, sa vitesse est — — La chute proportionnelle à la masse attirante est donc Z.^ divisé par a A, 2 77' A ou bien " pour une masse S du Soleil. Si l'on prend une autre dis- tance A' correspondant à une autre niasse S', on aura pour la chute pro- duite par la masse S' à la distance A' la quantilé '1., et, d'après la loi de l'attraction, 2 7r=A 277= A' s S' d'où s _ A' s"' ~ Â~^' Ce serait aussi le rapport inverse du cube des parallaxes admises. Ainsi, les déterminations récentes ayant donné la distance du Soleil plus petite d'en- viion ^ et sa parallaxe plus grande de la même quantité, on en conclut que sa niasse est plus petite de ^ que celle qui correspondait à la paral- laxe fixée par Encke à 8",57] 16, d'après les passages de Vénus. " MINÉRALOGIE. — Note sur In densité des zircons ; par M. A. Damoub. « Dans le cours d'un travail sur la pesanteiu- spécifique des minéraux, mon attention s'est arrêtée sur les différences qui se montrent dans la den- sité d'échantillons de diverse^ provenances et qui appartiennent à l'espèce connue sous le nom de zirron. Cette densité oscille en effet entre les nom- bres 4'04 et 4167. Un écart aussi considérable est-il dû à quelque différence dans la composition, ou ne doit-on pas plutôt l'attribuer à un état molé- culaire particulier à certaines variétés de l'espèce? Telle est la question que j'ai essavé d'éclaircir par des expériences dont j'ai l'honneur d'exposer les résultats à l'Académie, » Les analyses qui ont été faites sur l'espèce minérale que je viens de désigner, et parmi lesquelles je citerai celles qui fiireut ancieunemeut ( i55 ) exécutées par Klaproth, Vauquelin, Berzéliiis, et plus récemment par MM. Berlin, Chandier, Gibbs, Heiineberg, Iliint, Polyka, Vanuxem, etc., s'accordent sulfisamment entre elles pour qu'on assigne au zircon la for- mule ZrO-SiO'-. La composition de ce minéral, exprimée en centirmes, donne les nombres suivants : Silice 33,0 ( Ziirone 66, g() I 00 ,0'> » Pour vérifier si l'écart des densités c.'il dû à des différences ilans la composition de la substance dont il s'agit, j'ai fait l'analyse d'iui zircon à faible densité pour la com))arer à celle d'un autre échantillon dont la pesanteur spécifique était notablement plus élevée. » L'échantillon que j'ai analysé provient de l'île de Ceyian : U était en grains arrondis, transparents, de couleur verdâtrc; sa densité est exprimée {)ar le nombre /iî'<^3. Il contient : Oxygène. Rapport. Silice 33,21 '7)7' ' Zircone 66 ,92 ' 7 jSS i Protoxyde de fer o,4o 100,53 M Berzélius a trouvé pour la composition du zircon d'Expailly, dont la densité s'élève à 45667, les proportions suivantes : Oxygène. Rappoil Silice 33 ,48 1 7 ,85 1 Ziicone 67 > ï(j ' 7 i*^7 ■ 100,64 » Ces analyses sulfisamuieut concordantes montrent que la différence entre les densités, dans le cas dont il s'agit, ne dépend pas delà compo- sition. » Il restait à examiner si cette différence ne dott pas être attribuée a l'état moléculaire. J'ai donc essayé de modifier l'état moléculaire des zir- cons en les exposant à une température élevée. Déjà M. Henneberg avait reconnu que la pesanteur spécifique d'un zircon égale à 4»6i5 s'était trou- ( i56 .1 vée portée à 4>7io |'^'' l'effet d'une forte calcination. Les expériences de M. H. Rose sur les gadoliniteset sur l'anatase ont fait voir que ces minéraux, étant exposés à la chaleur du rouge sombre, subissent d'importantes modi- fications dans leur état physique. D'un autre côté, l'on sait par les expé- riences de M. Ch. Sainte-Claire Deville que la fusion et la vitrification des minéraux siliceux ont pour effet de diminuer leur densité. » Un zircon de Ceylan, dont la pesanteur spécifique était exprimée par 4, i83, a été chauffé au rouge sombre sans qu'il ait éprouvé de changement dans son poids ni dans sa densité ; mais après une calcination portée jus- qu'au rouge blanc naissant, sa densité s'est élevée à 4>534, la perte en poids de la matière restant pour les rayons rouges. Rayon extraordinaire s =: i ,ob ) ° )) Cette vérification a été faite par M. Des Cloizcaux, dont l'Académie connaît l'exactitude et l'habileté dans ce genre de recherches. » On voit ainsi que sur ces variétés de l'espèce zircon, l'indice se montre plus ou moins élevé suivant le rapport des densités. » Il me paraît probable que c'est à l'état allotropique de la zircone qu'on doit attribuer la diversité des propriétés physiques que je viens de signaler sur les variétés du zircon. On sait que cette matière, telle qu'on l'obtient à l'état d'hydrate, dans les laboratoires, montre une vive incan- descence lorsqu'on l'expose à la température du rouge sombre, et que, par suite de cette opération, ses caractères physiques se trouvent notable- ment modifiés. Si l'on désigne les deux états allotropiques de la zircone par Zr (a) et par Zr {b), on conçoit que leur mélange, en proportions diverses, détermine de nombreuses variations dans les caractères physiques des com- posés dont cette matière fait partie constituante. » Le tableau suivant, qui expose les densités de plusieurs zircons, ré- sume en même temps les expériences dont il a été parlé ci-dessus. C. R., 1864, I" Semestre. (T. LVIII, N" ô.) 2 1 ( '58) TABLEAU DES DENSITES DE DIVERS ZIRCONS , à la température fie -i- i 5 degrés centigrades. Zircon de Ceylan, couleur verdâtre — — brun rougeùtre — — verdâtre — — brun rougeùtre — — verdâtre — — brun — de Hammond (État de Kew-York), violàtre. . . — de Ceylan, vert sombre — — jaune, opaque — de Green-River (CarolineduNord), gris opaque — de Ceylan, brun pâle — de l'Inde, taillé, teinte laiteuse, bleuâtre. . . . — de Friedrichswârn, brun • — de Brevig, brun. — de Ceylan, brun — — violet — ■ — brun — — violet de l'Inde, taillé, incolore — d'Expailly, rouge — de rOuial, jaune brunâtre — — jaune pâle — de l'Inde, taillé, jaune pâle DENSITE avant calcination. .4,043 <4 66 76 79 82 83 83 4,1 4,« 4,' 4,1 4,1 4,1 4,210 4,229 4,2.34 4,259 4,370 4,38o 4,43o 4,479 4,538 4,566 4,585 4,592 4,596 4,6o5 4,6i3 4,6i5 4,621 4,625 4,63o 4,646 4,649 4,662 4,665 4,668 4,669 4,674 après calcination. 4,3i8 4,526 4,5oo 4,497 4,534 4,598 4,667 DENSITE après fusion partielle au chalumeau à gaz. 4,526 4,428 ( '39 ) » Ce tableau montre les nombreuses gradations qui existent dans la pesanteur spécifique des zircons : les caractères essentiels, c'est-à-dire ceux que l'on tire de la composition et de la forme cristalline, restant les mêmes sur toutes les variétés de l'espèce, je ne crois pas que des différences rela- tives à la densité et à l'indice de réfraction soient suffisantes pour motiver des séparations dans la classification minéralogique. » Au point de vue de la géologie, l'allotropie des zircons peut conduire à d'intéressantes inductions sur les phénomènes qui ont accompagné leur formation et celle des roches auxquelles on les trouve associés. Ou a pu re- marquer qu'une densité élevée caractérise les zircons appartenant aux roches syénitiques (Brevig, Friedrichswarn) et aux roches basaltiques (Expailly). Il est à regretter qu'on ne connaisse pas la gangue des zircons à moindre densité, qui ne se sont rencontrés qu'à l'état de grains ou de cristaux épars dans les terrains d'alhivion de file de Ceylan. Si l'on tient compte (ies expériences ci-dessus exposées, il paraîtra difficile d'admettre que le zircon ait cristallisé par voie de fusion ignée. On sait que, sans recourir à l'action d'une température capable de fondre le zircon, MM. Henri Sainte-Claire Deville et Caron sont parvenus à reproduire cette espèce minérale en cris- taux très-nets, en f;usaut réagir l'acide fluosilicique sur la zircone. » ÉLECTRO-PHYSIOLOGIE. — Emploi du coumnl électrique continu dans les cas de tétanos. Note de M. Matteucci (i). (( Une communication faite aux journaux américains par un médecin dont j'ignore le nom, et qui a pour but de montrer les avantages du cou- rant électrique dans un cas d'hydrophobie, me rappelle une observation que j'ai faite il y a vingt-cinq ans, et qui a été publiée premièrement dans le cahier de mai i838 de la Bibliolltèque universelle, fondée sur les résultats des recherches électro-physiologiques de Nobili et de moi. (i) Cette Note, adressée par l'auteur à M. Flourens, était accompagnée de la Lettre sui- vante : Turin, lo janvier iSG/J. Je vous prie de vouloir bien communiquer à l'Académie la Tiole ci-jointe, et de vouloir, en même temps, appuyer de toute votre autorité, auprès de nos confrères de la Section de Médecine, un sujet qui mérite certainement leur attention et duquel, je crois fermement, on pourra tirer, je ne dis pas un procédé tliérapeulique amenant des guérisons, mais bien sûrement un vrai soulagement dans certaines maladies, ce qui est souvent tout ce que la mé- decine peut obtenir, et toujours un grand bienfait. 21.. ( i6o ) » Une des expériences les plus Dettes et les plus obscures encore en électro-physiologie est celle qui montre l'état de contraction tétanique qui saisit une grenouille ou un animal quelconque en deux circonstances bien déterminées: l'une, c'est le passage interrompu, et à des intervalles très-rapprochés, sans dépasser certaines limites, du courant électrique dans les nerfs et les muscles d'un animal vivant ou récemment tué; l'autre cir- constance, c'est le passage continu d'un courant dans le nerf, en sens con- traire à ses ramifications. Ce dernier fait, découvert d'abord par Ritter, a été étudié minutieusement dans un de mes Mémoires d'électro-physiologie publiés dans les Philosophical Transactiom. Il est bien prouvé que la contrac- tion tétanique très-forte et prolongée qui saisit le membre dans lequel ce nerf se ramifie, au moment de l'ouverture du circuit, n'est pas due à de l'électricité qu'on pourrait supposer condensée dans ce nerf. Ce n'est pas le muscle qui est le siège de l'altération; car si l'on interrompt le circuit en coupant le nerf, on n'a plus la contraction tétanique si le nerf est coupé au point de son entrée dans le muscle, tandis qu'on obtient cette contrac- tion en coupant le nerf plus haut. Je crois avoir été dans le vrai (et je con- sidère comme un des progrès notables de l'électro-physiologie moderne d'avoir introduit un principe de physique dans l'application de phéno- mènes si obscurs), je crois, dis-je, avoir été dans le vrai en montrant que les nerfs prennent, sous le passage du courant, despolaritéssecondaires très- fortes, comme font les lames de platine ou certains solides poreux et imbi- bés de liquide. Ces polarités secondaires, à l'ouverture du circuit, se déchargent et donnent lieu à des courants en direction inverse des cou- rants primitifs. Or, dans les conditions de l'expérience que nous considé- rons ici, ces courants secondaires sont justement dirigés de manière à exciter le plus vivement possible les nerfs qui, par le phénomène bien connu des alternatives voltaïques, avaient cessé d'être sensibles au passage du courant primitif ou excitateur. » Quoiqu'il en soit de cette explication, il est certain qu'un nerf qui a acquis, ou par des courants interrompus, ou par le courant inverse continu, la propriété d'éveiller des contractions tétaniques, perd immédiatement celte propriété aussitôt qu'on le soumet de nouveau à un courant continu. C'est donc l'analogie qui nous a conduits, Kobilietmoi, à penser que le téta- nos pouvait être assimilé, pour l'état de ces nerfs, à un animal sur lequel on a fait passer, ou des courants interrompus, ou un courant inverse con- tinu, et par conséquent à espérer que le passage continu d'un courant direct dans un malade de tétanos aurait produit, comme dans l'animal, la ( >6r ) cessation ou la diminution des contractions. C'est là précisément ce qui est arrivé dans le cas que j'ai décrit en i838. Le malade de tétanos, pen- dant qu'il était soumis au courant électrique d'une pile à colonne de 3o ou 4o couples, n'éprouvait pins de seconsses violentes comme auparavant; il pouvait ouvrir et fermer la bouche; la circulation et la transpiration paraissaient se rétablir. Cette amélioration dura pendant plusieures minutes; les contractions reparurent malgré le passage du courant. On cessa de faire passer le courant, et après quelque temps on le rétablit avec une pile de 5o à 60 éléments. L'amélioration se présenta de nouveau, et ces alterna- tives se i-eprodnisirent pendant plusieurs heures, tout en voyant malheu- reusement diminuer peu à peu, et à la fin cesser les effets salutaires du cou- rant. Le médecin, qui était un homme très-dislingué, devenu depuis célèbre en Italie par son patriotisme et par les malheurs dont la Providence l'a frappé, M. Farini, me disait que la maladie était occasionnée et entretenue par la présence de corps étrangers dans les muscles de la jambe du malade. Le cas dont parle le journal américain me paraît avoir d'autant plus d'im- portance, que la maladie a une origine toute différente, et que l'analogie ou l'identité n'existe que dans l'état des nerfs et des muscles sur lequel le courant agit. » Cette Noie me paraît mériter toute l'attention des médecins physiolo- gistes; il y a certainement dans cela une étude longue et importante à faire, et peut-être un peu de soulagement à porter dans des maladies si affreuses. » STATISTIQUE. — Nouveaux renseignements concernant l'île de Cuba. Lettre de M. Ramon de la Sagra à M. Flourens. (i Ayant fait réimprimer le chapitre Population de mon dernier ouvrage, « Cuba en 1860 », pour insérer le recensement de 1861 et refaire les tableaux delà mortalité par la fièvre jaune et d'autres maladies, j'ai l'honneur de vous envoyer ces feuilles pour les faire joindre à l'exemplaire qui est déjà à la Bibliothèque de l'Institut. » La population de Cuba, d'après ce dernier recensement, est composée de 757602 blancs, 225 843 libres de couleur, 665o libérés, 370 553 es- claves africains, 34823 asiatiques et 1047 mexicains, formant un total de 1 396 53o habitants. » Les sexes masculin et féminin se trouvent dans les proportions sui- vantes, savoir : 57 à 43 parmi les blancs, 4^ à 5a chez les libres de couleur, 59 à 40 chez les esclaves. ( '6-2 ) » Le recensement de 1861 étant le premier où la population de l'île se trouve classée suivant les âges et le degré de leur instruction élémentaire, les résultats, au moins généiaux, deviennent intéressants à connaître. Mais leur exposé demande la reproduction des tableaux, qui serait très-longue pour une lettre. J'indiquerai seulement que, pour les âges de la vigueur, de 20 à 5o ans, les proportions sont favorables à la classe blanche, qui compte en moyenne 49^ hommes sur 1000, tandis que la population de couleur, en général, ne contient que 461 sur 1000. » Sous le point de vue de l'instruction élémentaire, dans la lecture et l'écriture, voici en abrégé les résidtats de mes comparaisons. " Dans la classe des blancs, les rapports des instruits et des ignorants sont comme les nombres 3o, 5 et 6g, 5 avec 100; parmi les gens libres de couleur, comme 1 1,8 et 88,2 avec foo. » Ces proportions se rapportent aux deux sexes réunis. En les exami- nant à part, on trouve, parmi les blancs, 33,4 hommes instruits et 66,6 ignorants sur 100, et parmi un nombre égal de femmes 26,1 uistruites et 73,9 ignorantes. Dans la classe libre de couleur, la différence que présente l'instruction élémentaire dans chaque sexe est moins considérable, car on trouve 13,2 hommes instruits et 87,8 ignorants sur soc hommes, et 11, 5 instruites et 88,5 ignorantes sur 100, parmi les femmes. » En examinant les nombres absolus, on constate le phénomène curieux que celui des femmes sachant lire et écrire, parmi les gens libres de cou- leur, est un peu plus considérable que celui des hommes de la même caté- gorie d'instruction, savoir : i3,46i des premières et i3,3i9 des seconds. » En résumé, sur 100 individus de la classe blanche, on trouve 19,8 hommes instruits dans la lecture et l'écriture, 39,2 ignorants, 10,7 femmes instruites et 3o,3 ignorantes. Dans 100 individus de la population libre de couleur, les proportions sont comme suit : 5,9 hommes instruits, 4^,3 igno- rants; 6 femmes instruites et 45,8 ignorantes, ce qui confirme l'indication précédente sur la proportion plus grande de femmes qui, dans cette classe, reçoit l'instruction élémentaire. » Il en résulte donc que cette instruction élémentaire n'est le partage que des -^ de la population blanche et de plus de -^ de la population libre de couleur, prenant toute celle do l'île en masse. Mais les proportions va- rient beaucoup, en plus et en moins, dans les diverses localités. » ( '^3 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. L'Académie, sur la demande de la Commission à l'examen de laquelle ont été renvoyées les études spectroscopiques de M. Jnnssen, adjoint M. Fi- zeau aux Commissaires précédemment désignés, MM. Pouillet, Le Verrier et Faye. PHYSIQUE. — Mémoire sur la valeur de VaUraclion au contact, la valeur du travail chimique dû à une élévation de température^ la loi des chaleurs spéci- fiques des corps simples ou composés, et la seconde vaporisation des corps; par M. A. Dupré. (Extrait par Tauleur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Regnault, Bertrand.) « M'appuyant sur des théorèmes que j'ai établis précédemment et (jui sont relatifs aux différentielles partielles du travail mécanique interne par rapport au volume et à la température, différentielles que je nomme travail de première espèce et travail de seconde espèce, je démontre d'abord que le travail de première espèce a pour valeur (,) A^.= .o333[^-^-:^ -/.] E désignant l'équivalent mécanique de la chaleur, » c, la capacité à pression constante, » c la capacité vraie, c'est-à-dire la dérivée de la quantité de chaleur né- cessaire pour élever la température, abstraction faite du travail externe et du travail interne. » Pour les gaz simples il est négligeable, et ou a la relation déjà donnée lo333 (l + af)a'-i' » Si on désigne le second membre par c\ et si on l'appelle capacité calcu- lée, on voit que l'égalité entre la capacité effective ou apparente et la capa- cité calculée caractérise les corps simples et aussi les composés pendant que leur état chimique ne change pas avec la température. Quand la capacité effective l'emporte, il y a dissociation à mesure que la température s'élève; dans le cas contraire, la combinaison devient de plus en plus intime. ( '65 ) » Les applications numériques exigeant la connaissance de la capacité vraie, j'examine la loi de Delaroche et Bérard, puis celle de Dulong et Petit; je montre qu'appliquées aux capacités vraies, qui seules peuvent être liées par une loi simple, elles se confondent. De là je passe aux corps composés pour lesquels j'établis la formule (5) ^=tÎ^' oùN est le nombre de volumes des composants qui entrent dans un volume du composé, et D^ la densité limite de la substance à l'état de gaz parfait, par rapport à l'hydrogène. En faisant N = r on rend la relation (5) applicable aux corps simples. Obtenue en supposant que la quantité de chaleur néces- saire pour élever la température est la même lorsque les composants sont unis que quand ils sont séparés, cette formule repose sur une loi que M. Regnault a discutée et rejetée, parce qu'il l'appliquait aux capacités apparentes sans défalquer'd'abord le travail externe et le travail mécanique interne de première et de seconde espèce. La valeur de c ne dépend pas du volume; j'ai démontré ce théorème dans mes précédents Mémoires. Il semble résulter des expériences de M. Regnault que cette quantité ne varie pas non plus avec la température; si le contraire était établi plus tard, son expression devrait être modifiée. » La fin du Mémoire est consacrée à l'exposé des rapports qui lient la valeur c, — c\ du travail chimique avec les combinaisons ou les décompo- sitions; prenant pour exemples l'acide carbonique et la vapeur d'eau, j'entre dans des détails qui conduisent à deux faits nouveaux que j'espère pouvoir vérifier au moins pour certains gaz. Je termine par l'exposé d'une modification à introduire dans les appareils destinés à la mesure des coefficients de compressibilité, qui permettrait de n'employer aucunement les formules mathématiques contestées, et par suite de vérifier leur exacti- tude. Ces projets d'expériences me sont communs avec M. Malaguti, le savant doyen de la Faculté de Rennes. » ANATOMiE PHILOSOPHIQUE. — Homologie des membres pelviens et thoracicjues de l'homme ; par M.. Foltz. (Deuxième partie.) ((Commissaires précédemment nommés : MM. Serres, Flourens, iMilne Edwards.) L'extrait suivant de la Lettre d'envoi donnera une idée de cette seconde c. R., i864, i" Semestre. (T. LVIII, K» 3.) 22 ( i66) partie, dont la première a été présentée dans la séance du i3 avril i863. « Les dispositions soit normales, soit anormales des artères et des nerfs des membres que j'examine dans ce nouveau travail confirment la théorie homologique des membres, et particulièrement celle que j'ai donnée du pied et de la main, dans laquelle le pouce répond aux deux derniers orteils et le gros orieil aux deux derniers doigts. C'est ainsi que je démontre l'ho- mologie de l'artère radiale avec la péronière, et celle de l'interosseuse avec la tibiale antérieure, homologies qui ont été complètement méconnues par tons les anatomistes, bien qu'elles soient indiquées par Vicq d'Azyr. » PHYSIOLOGIE. — Valeur de la statistique appliquée aux mariages consanguins. Extrait d'une Note de M. Ancelox. « On a fait grand bruit, dans ces derniers temps, à propos des mariages consanguins. Pourquoi cela ? Sont-ils, de nos jours, favorisés par quelque raison sociale nouvelle, inconnue, partant plus fréquents qu'autrefois? Qu'on le dise et qu'on le démontre. » Ce qui étonne, ce n'est pas le nombre des méfaits imputés aux mariages consanguins, mais l'énorme quantité de ces mariages relevés depuis le peu de temps que l'on s'en occupe, et surtout la longue observation que l'on prétend leur avoir accordée. » N'est-il pas surprenant, par exemple, que l'on ait rencontré tout à coup, dans une petite circonscription rurale de la Meurthe, 54 mariages consanguins décomposés de la manière suivante : Mariages demeurés stériles . . i4 Mariages qui ont produit des enfants morts avant l'âge adulte. . . ■j Mariages qui ont donné des enfants scrofuleux ou racliitiques, tuberculeu.x ou dartreux, sourds- muets ou idiots 18 Mariages dont la descendance ne donne lieu à aucune observation. i5 Total 54 Que veut-on inférer de là? » Assurément ces données seraient fort alarmantes si l'on ne devait les envisager qu'à lui seul point de vue, et négliger la multiplicité des causes de dégénérescence introduites dans la société depuis la fin du siècle dernier. Mais messieurs les condensateurs de chiffres se sont-ils demandé ce qu'il adviendrait de leur échafaudage statistique en retournant la question ? Se sont-ils inquiétés de ce qu'ils trouveraient en interrogeant les mariages non consanguins? En attendant que l'on fasse, s'd est po.ssible, ime statis- ( «67 ) tique des mariages consanguins contractés antérieurement à 1800, nous nous sommes livré à une enquête sur les mariages non consanguins contem- porains, dont voici les résultats. » Dieuze, sur une population de 3700 âmes, agglomérée en 800 feux, compte seulement 4 mariages consanguins, dont nous examinerons les conséquences un peu plus loin ; quant aux mariages non consanguins, ils se répartissent de la manière suivante : Pour 100. Mariages stériles ". 7 , 5o Mariages ayant donné des enfants scrofuleux, etc., elc 47»33 Mariages ayant produit des enfants tous morts avant i'âge adulte. 0,69 Mariages n'ayant donné lieu à aucune observation 44>93 » La balance ici n'est pas favorable aux mariages non consanguins, et, pour que rien ne manque à la démonstration de notre manière de voir, faisons une contre-épreuve en analysant nos qtiatre mariages consanguins. » Le premier de ces mariages, entre cousins germains, qui date de trente et quelques années, est demeuré stérile. Les trois autres, qui ont eu lieu également entre cousins germains, sortent d'une même souche. D'un pre- mier mariage consanguin naquirent 5 enfants : 3 garçons et 2 filles. L'aîné des garçons a épousé sa cousine germaine, dont il a eu 1 enfants très-vigou- reux ; le second, âgé de vingt-cinq ans, est encore célibataire; le troisième est mort épileptique à vingt ans. Le mariage de l'aînée des filles est non consanguin, et depuis trois ans n'a encore produit qu'un enfant. Quant à la fille cadette, mariée à son cousin germain peu avant sa sœur aînée, elle a déjà 3 enfants vigoureux. A part l'épileptique, dont il est fait tnention plus haut, tous les autres membres de celte nombreuse famille consanguine ont joui de la plus florissante santé jusqu'ici, à part deux ascendants qui ont accidentellement succombé à une pneumonie aiguë. » D'après ce qui précède, et jusqu'à ce qu'on se soit livré avec soin à la double statistique dont nous venons de présenter le spécimen, nous nous croyons en droit de conclure qu'il faut chercher ailleurs les causes de dégé- nérescence dont on s'ingénie à charger les mariages consanguins. » Cette Note est renvoyée à l'examen de la Commission nommée potu- les diverses communications relatives à cette question, Commission qui se compose de MM. Andral, Rayer, Bernard et Bieuaymé. 22. ( .68 ) M. DccHENXE (de Boulogne) soumet au jugement de l'Académie une Note intitulée : « Recherches cliniques sur l' état pathologique du grand sympa- llnque dans l'ataxie locomotrice progressive ». « La portion cervicale du grand sympathique paraît, dit l'auteur, être quelquefois, dans l'ataxie locomotrice progressive, le siège d'un travail mor- bide. Cet état pathologique du sympathique cervical se manifeste, tantôt par le resserrement de la pupille avec augmentation de la vascnlarisation et de la calorification de l'œil, et par l'agrandissement de celte pupille pendant les crises douloureuses de l'ataxie locomotrice ; tantôt par le resserrement et l'agrandissement alternatifs de la pupille, sans augmentation de vascnlari- sation de l'œil; tantôt enfin seulement par le resserrement bilatéral ou unila- téral de la pupille. » Ces symptômes ressemblent aux phénomènes dits oculo-pupillaires, et aux troubles de la vascnlarisation et de la calorification de l'œil que l'on produit dans les expériences physiologiques en agissant sur la portion cer- vicale du grand sympathique et semblent y indiquer lui état morbide. Si, cependant, les nécropsies n'en révélaient aucune trace appréciable à l'œil nu ou à l'examen microscopique, cela prouverait que la lésion matérielle du grand sympathique n'est pas nécessaire à la production des phéno- mènes symptomatiques d'un état pathologique de ce nerf. » (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Bernard et J. Cloquet.) 31. Br.\ssei'I{ présente des remarques sur la manière dont devrait être, suivant lui, posée la question dans le débat sur lequel l'Académie va être appelée prochainement à porter un jugement, le débat entre deux opinions opposées concernant les générations dites spontanées. Otte Note est renvoyée à l'examen de la Commission récemment nommée sur la demande de M. Pasteur et de M. Pouchet, Commission qui se compose de MM. Flourens, Dumas, Brongniart, Milne Edwards et Balard. CORRESPONDANCE. M. LE Mi.MSTRE DE l'I.nstruction pcblique, cu répouse à inie demande que lui a adressée récemment l'Académie, autorise l'emploi proposé pour une somme de 682 francs à prélever sur les fonds restés disponibles. ( i69) M. LÉopoLD DipPEL, qiii a obtenu l'un des deux prix de la fondation Bordin décernés en i863, pour ses recherches sur la question des vaisseaux du latex, remercie l'Académie et l'assure qu'il tiendra grand compte, dans la publication de son travail, des remarques dont il a été l'objet dans le Rap- port de la Commission. M. Mallebeanche, auteur d'un Mémoire intitulé « Géographie ou Statis- tique pharmaceutique des productions naturelles et industrielles de la France », remercie l'Académie, qui lui a décerné pour ce travail une men- tion honorable. M. Micu. Peter, dont le Mémoire sur les maladies virulentes comparées chez l'homme et les animaux a été signalé par la Commission de Médecine dans le nombre des travaux présentés au Concours de 1 863 et qui lui ont paru dignes d'attention, remercie également l'Académie. MINÉRALOGIE. — Analyse de Vaérolithe de Tourinnes- la-Grosse , yiès Louvaui [Belgique), tombé le 7 décembre i863. Note de M. F. Pisani, présentée par M. Daubrée. « Dans l'avant-dernière séance de l'Académie, M. L. Saemann a donné une description détaillée de cet aérolithe, ainsi que des circonstances qui ont accompagné sa chute; aujourd'hui je viens en présenter l'analyse. » Ce nouvel aérolithe ressemble par sa couleur à la plupart des autres : on voit disséminés dans sa masse des grains de fer météorique et de pyrite (non magnétique). » Il est attaqué en partie par l'acide chlorhydrique en donnant une odeur d'hydrogène sulfuré. La masse évaporée se prend en gelée. Le barreau aimanté en sépare seulement le fer, tandis que la pyrite reste avec les silicates. » Sa densité en gros fragments est de 3,525. » Son analyse totale donne : Fer 1 1 , o5 Nickel 1 ,3o Étain 0,17 Soufre 2,21 Fer chromé o , t 1 A reporter i5,44 ( '70 ) Report '5,44 Silice 37,47 Alumine 3,65 Oxyde ferreux ' 3 ,89 Oxyde manganeux traces. Rlagnésie 24 , 4» Chaux 2,61 Soude avec potasse 2,26 » Ces éléments sont répartis de la manière suivante : Fer avec nickel, étain et traces de phosphore. 8,67 Pyrite 6 ,06 Fer chromé 0,71 Silicates 84 , 28 99.72 » La partie attaquable, par l'acide clilorhydrique, des silicates, est de 48,90 pour 100. » Partie inattaquable, 5i,io pour 100. Partie attaquable. Rapport. Silice i7)to 9>ï2 1 Alumine 0,78 Oxyde ferreux 10, 35 Magnésie i9)8o Chaux 0,64 Soude et potasse o,o3 48,65 Partie non attaquable. Oxygène. Rapport. Silice 27,20 '4 .49 - Alumine 3,59 ' '^7 Oxyde ferreux 6,10 i ,35 Magnésie 9,12 3,65 | 8,o5 Chaux 2,45 0,70 Soude et potasse 2 ,65 o ,68 5i , 1 1 » Les rapports d'oxygène de la partie attaquable sont comme toujours Osy Sène. 9: ,12 2 , ,29 7' 92 10,21 ( '?■ ) ceux (lu péridot. Pour la partie non attaquable, on a presque les rap- ports 2:1 de l'augite, mais il est probable qu'il y a en même temps un feldspath, à cause de la présence des alcalis et de l'alumine. Dans de nou- velles recherches que je compte faire sur cet acrolithc, j'essayerai de séparer ce feldspath de l'augite, et j'aurai l'honneur d'en présenter les résultats à l'Académie. » CHIMIE. — Préparation facile du zinc-êlhyle. Synthèse du propylène ; par MSÏ. P. Alexeyeff et F. Beilstein. « La préparation du zinc-éthyle a été avantageusement simplifiée par l'application d'un alliage de zinc et de soduun à la place du zinc pur (1). Cet alliage étant facilement attaqué par l'iodure d'éthyle permet de prépa- rer le zinc-éthyle en peu de temps sans recourir à l'emploi d'appareils dis- pendieux, et dans de simples balloiis de verre. Pour obtenir de grandes quantités de produit, ce procédé n'a qu'un seul désagrément, celui d'exiger la préparation fréquente de l'alliage de zinc et de sodium. » Nous avons réussi à diminuer de beaucoup cet inconvénient et a ré- duire la préparation du zinc-éthyle à un procédé très-simple. Nous propo- sons aujourd'hui l'emploi de la tournure de zinc, mélangée d'une petite quantité de l'alliage zinco-sodique. Seule la tournure de zinc ne nous a pas donné de résultat favorable. Mais il suffit d'ajouter au mélange de tour- nure de zinc et d'iodure d'éthyle quelques grammes de l'alliage zinco- sodique pulvérisé, pour que la réaction commence avec la même facilité. Une fois la réaction établie, la tomnure de zinc attaque aussi facilement l'iodure d'éthyle que le fait l'alliage zinco-sodique, et la réaction s'accom- plit avec la même rapidité. )) On n'a pas besoin d'attaquer auparavant la tournure de zinc par de l'acide; on la prend telle qu'on la trouve dans le commerce et on la des- sèche seulement sur de l'acide sulfurique. Sur 100 grammes d'iodure d'éthyle on a pris 7^8 grammes de l'alliage et 70 à 80 grammes de zinc, et même l'opération nous a paru marcher bien plus régulièrement, et le rendement a été toujours en rapport avec la théorie. Une préparation de l'alliage zinco-sodique suffit donc pour la préparation d'une quantité de zinc-éthyle infiniment plus considérable qu'il n'a été dit dans le Mémoire mentionné. (i) Voir Bulletin de la Sociétc Chimique de Paris, mai i863, p. 242. )) Action du broinojorme sur le zinc-éthyle. — On sait que le cliloroforiiie décompose le zinc-éthyle avec production d'amylène selon l'équation (i) €HCP 4- 3 Zn G'W = G'W> + 3Zn Cl + Gm\ 11 était dès lors intéressant d'étudier l'action du hronioforme et de l'iodo- forme, d'autant plus que ces corps, analogues par leurs formules, ne le sont pas toujours dans leurs réactions. Nous rappellerons l'action toute diffé- rente qu'exercent ces corps sur l'étliylate de soude. L'expérience n'a pas trompé notre attente. Le bromoforme réagit bien plus vivement que le chloroforme. Chaque goutte du bromoforme qui tombe sur le zinc-éthyle refroidi produit une réaction des plus vives. Les produits volatils dégagés dans cette réaction ont été dirigés, à travers un tube refroidi, dans du brome contenu dans un appareil à boules. Dans le tube refroidi il s'est condensé un liquide bouillant vers l\i degrés, qui n'était que du bromure d'éthyle pur. Les gaz dégagés pendant l'opération ont été parfaitement ab- sorbés par le brome. En mélangeant ce dernier avec de la soude caustique, on a obtenu une huile bouillant vers 142 degrés, ayant la composition et les propriétés du bromure de propjlène. Une petite quantité de bromure d'é- thylène avait pris naissance en même temps par le dégagement d'un peu d'éthylène, produit secondaire de presque toutes les réactions du zinc- éthyle. La réaction a donc lieu selon l'équation GHBr'+2Zn€'H=^=G'H*4-€^H'Br + 2ZnBr. » Le bromure de propyléne obtenu a été traité par de l'éthylatede soude, et le gaz dégagé dirigé dans une solution ammoniacale de protochlorure de cuivre. On a obtenu le dépôt jaune caractéristique d'allylure de cuivre. Il ne peut donc y avoir de doute que le propylèue formé synthétiquement par l'addition de deux radicaux GH et G^H" ne soit identique avec le propy- léne obtenu par les moyens ordinaires. » \J iodojorine réagit également avec une grande violence sur le zinc- éthyle, cependant on n'a pas observé un dégagement d'un produit volatil. Il y a probablement ici formation d'une combinaison directe. Du moins, après avoir introduit une quantité notable d'iodoforme dans le zinc-éthyle, le produit distillé contenait une grande quantité de zinc-éthyle. (i) Voir Bulletin de la Société Chimique de Paris, mai i863, p. 2^/^. ( n"' ) )) Nous terminerons par la remarque que nous avons vainement essayé de préparer un étltylure de chrome. I.e sesquichlorure de chrome violet n'agit qu'à une température élevée sur le zinc-éthyle. La coloration verte de la liqueur indique alors une réduction du sesquichlorure à l'état de proto- chlorure. Un mélange de sesquichlorure de chrome et de zinc-éthyle a été chauffé |)endant quelques jours à 120 degrés. En ouvrant le tube on a con- staté un dégagement violent de gaz. Le contenu du tube traité par de l'eau acidulée d'acide nitrique fournit une poudre grise, se dissolvant dans l'acide chlorhydrique avec un dégagement d'hydrogène et une coloration verte de la liqueur. C'est précisément le caractère du chrome métallique. Au lieu d'un éthyiure de chrome, on n'en a donc obtenu que les produits de décomposition. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur ta purificdlion de l'acide oxalique; par M. E.-J. Mai;mexé. « La préparatioi! de l'acide oxalique pur est indiquée par qnelqtjes auteurs d'une manière inexacte. On recommande d'employer la méthode générale des cristallisations répétées, en remplaçant l'eau mère par de l'eau distillée. Les derniers cristaux seraient les plus purs. « C'est le contraire qui a lieu : pour peu que l'acide renferme d'alcali, les cristaux successifs deviennent de plus en plus riches^ et il est facile de le comprendre en songeant à la moindre solubilité des oxalates acides. En voici du reste la preuve : » Un kilogramme d'acide oxalique ordinaire a été dissous dans 3 litres d'eau distillée chaude. La solution filtrée donne par refroidissement d'abon- dants cristaux déjà tiès-blancs. J'ai voulu employer ces cristaux pour pré- parer l'acide oxalique normal de M. Mohr, et j'en ai fait dissoudre 63 grammes pour i litre. La température était froide ( — 3", 2), et le lende- main des cristaux s'étaient déposés. 4^*^)15 de ces cristaux, égouttés sur du papier seulement, ont laissé par calcination o,G4 deKO,CO^. On avait agi en réalité sur 3^'', 74 de cristaux secs, et ce résidu de 0,64 est à peu près le seizième de ce qu'aurait laissé du quadroxalate pur. 1 de KO se trouve en présence de 36 fois son poids de C^0\ » On prit alors des cristaux du dessus de la masse : 4^^95 de ces cristaux donnent encore 0,047 KO, C0% c'est-à-dire ^n-j du poids total, ou i de KO pour 88 de C'O'. G, R., 18G4, i"- Semestre. (T. LVIIl, N" 3.) ^3 ( '74 ) >i Ainsi, bien évidoniment, les premiers cristaux déposés sont les plus riches en alcali. « Toutefois, la masse cristalline est dissoute dans de l'eau pure de manière à donner par refroidissement de nouveaux cristaux, S^^gg de ces cristaux bien sécliés laissent par calcination o,4o de KO,CO^. C'est un peu plus de -j-^ du poids total, et c'étaient les cristaux supérieurs. » Ainsi la cristallisation nouvelle dans de l'eau pure ne condiiil pas à une purification de l'acide. )) Alors on examina la première eau mère très-colorée en jaune. L'évapo- ration spontanée y avait produit de beaux cristaux. 58"',8i de ces cristaux ont laissé 0,0 iode sulfate de chaux mêlé de fer n'ayant pas la moindre action sur le tournesol rouge. » Par une cristallisation dans l'eau distillée la purification est déjà presque complète. 2S'',r5() de cristaux bien secs ont laissé 0,002 de résidu non alcalin. » Le procédé pour obtenir l'acide pur consiste donc à faire dissoudre l'acide ordinaire dans assez d'eau pour ne donner que 10 à 20 pour 100 de cristaux, suivant le degré d'impureté. On mettra de côté ces premiers cris- taux. On fera évaporer l'eau mère, et, en soumettant les cristaux qu'elle peut produire à deux ou trois cristallisations successives, on aura l'acide oxalique bien pur d'oxalates alcalins. » M. Fréd. Le Clerc, dans une Lettre adressée à M. Flourens, annonce l'envoi d'iui opuscule de M. Bodriques-Barraul, médecin à Port-Louis (île Maurice). « Ce médecin, dit M. Le Clerc, a constaté sur une large échelle les propriétés éminemment curatives de la belladone dans le choléra-morbus. Noire solanée européenne conserve donc son efficacité dans les régions tropicales et non loin des lieux où le choléra prend naissance. J'espère que l'Académie, qui, il y a plusieurs années, a accueilli avec bienveillance mes recherches thérapeutiques sur cette terrible maladie, ne jugera pas sans intérêt cette nouvelle communication. » M. DE Caligny signale, dans l'extrait qui a été donné de son avant-der- nière Noie [Compte rendu de la séance du ar décembre i863), quelques inexactitudes presque inévitables, vu l'état peu lisible du manuscrit. « Ainsi, dit-il, p. 1026, ligne 20, on a imprimé 1 843 où j'avais voulu écrire 1847. Je prie l'Académie de m'excuser en raison de l'état actuel de ma vue : elle (•75) ne m'aura i)as, j'en suis certain, supposé l'intention d'altérer une date. " l.'eirata joint à cette Lettre trouvera place dans la table du tome LVII qui contient le Mémoire. M. de Caligny a, d'ailleurs, mal lu l'nnprimé ; et c'est 1842, non 184^, qu'il faudra remplacer par 1847. A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. M. BoussiNGAULT présente, au nom de la Section d'Économie rurale, la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Renault : En première ligne M. P.4Radf. à Nancy. En deuxième ligne ex !eqi\o ) M. Corenwixder à Lille. et par ordre alphabétique.. . . \ M. Uenki Mares. . . . à Montpellier. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la .séance du 18 janvier 1864 les ouvrages dont voici les titres : Bulletin international de rObservatoiie impérial de Paris, 11"' du i^' au g janvier inclusivement, feuUles autographiées in-fol. Mémoires de rJcadémie impériale de Médecine, t. XXVI, i'^ jjartie. Paris, i863; in-4". Paléontologie française, ou Description des animaux invertébrés fossiles de lu France, continuée par une réiuiion de paléontologistes, sous la direction d'un comité spécial. Terrain jurassicpie. 4^ livraison, Brachiopodes. Paris, 1 863; in-8°. (Présenté dans la séance du 1 1 janvier.) Expériences constatant l'électricité du sang chez les animaux vivants ; par H. ScouTETTEN. Metz, i863; br. in-8°. Expériences nouvelles pour constater l'électricité du sang et pour en mesurer la force électromotrice; par le même. Paris, i864; br. in-8°. 23.. ( '"6) Mémoire sur la cliromhidrose ou cliromocrinie cutanée ; par le D'^ Le Roy DE MÉKICOURT; suivi de V Etude microscopique et chimique de In sulistance colo- rante de la cliromhidrose; par le D'' Ch. RoBIN, et d'une Note sur le même sujet; par le D'' Obdonez. Paris, 1864 ; in-8°. (Présenté par M. J. Cloquet.) Projet d'élévation d'eau de Saint-Maur; parM. L.-D. Gii\ap,d. Paris, i863; in-4°. Mémoires de l'Jcadémie des Sciences, Belles-Lettres, Arts, Agriculture et Commerce du déparlement de la Somme, 2" série, t. III. Amiens, i863, in-8°. Expérimental .. . . Recherches expérimentales sur les granités d'Irlande; 3^ par- tie. Sur les granités du Donegal; par le Rév. S. Haughton. (Extrait du Quar- terly Journal of the Geological Societ/. ) Londres, 1 863 ; br. in-8°. On the use. . . Sur r usage de la nicotine dans le tétanos et les cas d'empoison- nement par la strychnine ; par le même. (Extrait du Dublin quarterly Journal 0/ Médical Sience). Dublin^ 1862 ; br. in-8°. Account... Compte rendu des expériences faites pour déterminer la vitesse des halles des carabines ordinaires ; par le même. Dublin, 1862; br. in-8°. On the rainfall... Sur la quantité de jiluie à Dublin et sur t évaporation dans l'année 1860; p«rle même. Dublin, 1862; br. in-8°. On therorm... Sur la forme des cellules construites par différentes guêpes et par l'abeille comnmne; avec un Appendice sur rarigine de l'espèce; par le même. Dublin, i863; br. in-8°. On the direction... Sur la direction et la force du vent au havre Léopold (lat., 73°5o'N; long. Greenw., go^jCio' O); par le même. Dublin, i863; br. in-8°. On the phenomena... Sur les phénomènes du diabète sucré ; par le même. (Extrait du Dublin quarterly Journal of Médical Science). Dublin, i863; br. in-8°. Essay... Essai sur la lithologie comparée ; par 'M. J. DuROCHER, traduit des Annales des Mines par le Rév. S. Haughton. Dublin, 1 85g ; br. in-8". ATrealise... Traité sur la chronologie des monuments Sir'iadiques , prouvant que les dynasties égyptiennes de Manelhon sont des monuments des observations astro-géologiques du Nil, qui ont été continuées jusqu'à l'époque présente; /^ar IIekekyan-Rey, de Constantinople. Londres, i8G3; in-S". Essays... Essais sur la digestion et sur l'influence des capillaires veineux pour favoriser la circulation du sang, écrits en 1 834 ; par feu J. Carson . Liver- pool, i863;in.8°. ( 177 ) Pi'oceedings... Coiuplcs rendus de ta Société Royale d'Ediiiiboiiiy, t. V. 11° Sg (novembre 1862 -avril i863); in-S". Journal... Journal de ta Société Géologique de Dublin, t. X, 1'" partie. 1 862-1 863, 33« session. Dublin, i863; in-8°. Raiserliche... académie impériale des Sciences de Vienne, année 1864, n° 1 (8 janvier); i feuille d'impression in-8°. Délie mord... Sur les morts subites survenues à Bologne dans tes 35 an- nées (1820-1854)- Etude de statistique et de météorologie médicale,- par le pro- fesseur Cav. Alf. CoRRAni. Extrait des Mémoires de C Académie des Sciences de l Institut f/e fio/ory?îe. Bologne, i863; in-4°. (Présenté au nom de l'auteur par M. Rayer. ) Transactions... Transactions de la Société Royale d'Edimbourg, t. XXIM, a" partie, session 1862-1863. Edimbourg, i863; in-4''. Cuba en 1860. Supplément à ta i^'^ partie de l'Histoire politique et natu- relle de nie de Cuba; par D. R.4M0IN DE LA Sagra. PUBLICATIO.VS PÉKIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE DÉCE.MBRE 1865. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences ; 2* se- mestre i863, n°' 22 à 26 ; in-4°. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BOUSSINGAULT, Regnault ; avec une Revue des travaux de Chimie et de Phj- sique publiés à l'étranger, par MM. WuRTZ et Verdet ; 3* série, t. LXVIII, novembre i863; in-8°. Annales de C A rjriculture française ; t. XXII, n°' g et 10; in-8". Annales médico-ps/chologiques ; 4" série; t. Il, n° 6, novembre i863; in-8°. Annales de la Société Météorologique de France; t. IX; 1861, i'* part., feuilles i à 10; in-8°. Annales forestières et métallurgiques; il" année, t. Il, novembre i863; in-8". Annales télégraphiques ; t. VI ; (novembre à décembre i863); ïn-S". Atti délia Società italiana di Scienze naturali; vol. V; fasc. (\ [ï. 12 à 22). Milan; in-8°. ( ^1» ) Jnmtlesde la Société ri' lioitiailture de la Gironde ^ 2* série, t. IIl, 12* an- née, n° 3; in-8". Ihilletin de t Académie impériale de Médecine ; t. XXIX, n°'4> 5 et 6 ; in-8". Bibliothèque universelle et Revue suisse ; t. XVIII, n°' 70, 71 et 72. Genève; IM-8". Biitlclin de la Société industrielle de Mulhouse ; octobre i863; in-8°. Bulletin de la Société d' Encourac/ement pour l'industrie nationale, rédigé par MM. Combes et Peligot; 2" série, t. X, octobre i863; in-4°. Bulletin rie la Société française de Photographie; 9^ année, novembre r863 ; in-8". Bulletin de l'Académie rojalc des Sciences^ des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique ; 32* année, 2* série, t. XV, n" 11; in-8°. Bullettino meteorologico delC Osservatorio del Collegio Romano; \o\. II, n"' i5 et 16. Rome; in-Zj". Bulletin du Laboratoire de Chimie scientifique et industrielle de M. Ch. MENE; octobre et novembre i863. Lyon; in-S". Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de 'euis applications aux Arts et à ihidustrie; 12*^ année, t. XXIII, n°^22 à 26; in-8". Catalogue des Brevets d'invention ; année i8G3, n° 6; in-8°. Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle. Livraisons 168 et 169; in-4''. Dublin médical Press; 2^ série, vol. VIII; n"* 2o5 à 210; in-4°. Gazette des Hôpitaux; 36* année, n*" i38à i53, et Table des matières ponr i863; in-8''. Gazelle médicale de Paris; 33* année, t. XVIII, n°' 48 à 62; in-4''. Gazette médicale d'Orient; 6^ sinnée, novembre i863; in-4°. Journal d'Agriculture pratique ; 27* année, i863, n"' 23 et 24; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; t. IX, 4* série, décembre i863;in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d Horticulture; t. IX, novembre i863; in-S". Journal de Pharmacie et de Chimie ; 22* année, t. XLl, décembre i863; IM-8". Journal des Vétérinaires du Midi ; novembre et décembre i8G3; in-8°. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; 3o* année, n"' 33 à 36 ; in-8°. ( 179 ) Journal de la Section de Médecine de la Société académique du dépaiieinent de la Loire-Inférieure; vol. XXXIX, livraisons 2o5 à iiG ; iii-S". Journal de Médecine vétérinaire militaire; t. I, novembre et décembre i863; in-S". Journal des fabricants de sucre; 4* année, n°* 33 à 38; in-4". L'Abeille médicale; 20" année, n"' 4^ à 52; in-4''. L Agriculteur praticien; 3" série, t. IV, n°' 28 et 29; in-S". UArt médical; 9° année, t. XVII, décembre i863; in-8°. LArt dentaire; 7* année, nouvelle série; novembre et décembre i863: in-4". La Lumière; i3' année, n°* 22 et 23; in-4°. La Médecine contemporaine; 5* année, n"^ 22 et 23; in-4"- La Science pittoresque ; 8* année; n°' 3i à 35; in-4°. La Science pour tous; 8" année ; n*" 52 ; 9* année; n"' i à 5 ; in-4°. Le Gaz; 7* année, n" 10; in-4°- Le Teclmologiste ; décembre i863 ; in-8°. Le Moniteur de la Photographie ; 3* année, n"* 18 et 19; in-4°. Les Mondes. . . Pievue hebdomadaire des Sciences et de leurs applications ati.x Arts et à r Industrie; i'" année, t. II, livr. 17 à 23; in-8°. Magasin pittoresque ; 3i* année ; novembre et décembre i863; in-4''. Montpellier médical: Journal mensuel de Médecine; 6^ année, t. X; décembre i863; in-8°. Monthly... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres; vol. XXIV, n° i; in-i2. Nouvelles Annales de Mathématiques ; 1^ série; décembre i863; in-H*^. Nachrichten... Nouvelles de l'Université de Gœttingue; année f863, n" 20; in-8. Observatorio... Publications de l'Observatoire météorologique de l'Infant donLuiz,à i Ecole polytechnique de Lisbonne; n°' 23 à 28, 3g et 43; in-folif oblong. Presse scientifique des Deux Mondes; année 1 863, t. I", n°' 23 et 24 ; in-S". Pharmaceutical Journal and Transactions; vol. V, n° 6; in-S". Paiis port de mer; 1^^ année, n°' 1 et 2; in-4''. Revue de Thérapeutique médico-chinirgicale; 3o* année, n°'23 et 24; in-8". Revue maritime et coloniale; t. VII, décembre i863; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; 20^ année ; t. XX, novembre et décembre 1 863 ; in-8«. ( '8o) Bévue de Sériciculture comparée ; n° lo; in-8°. Revue viticote ; 5' année; octobre et novembre i8G3; in-S". Societa idéale di Napoli. Rendiconlo deir Accademia délie Scieitze fisiclie e mnlematiche ; i' série, fasc. i i, novembre i863; in-8°. The quarlerly Journal of the Chemical Socielj ; 2^ série, t. I, octobre, novembre et décembre i863; in-8°. The American Journal of Science and Arls ; n" 108, novembre i863;iii-8°. The Canadian Naturalisl and Geoloqist; vol. VIII; n° 5; octobre i863. Montréal; in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2o JANVIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. 31. LE Secrétaire perpétuel donne communicalion d'une Letlie de M. de Sclopis^ vice-président de l'Académie de Turin, qui annonce à l'Académie des Sciences de l'Institut de France la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Plana, l'un de ses huit Associés étrangers, dé- cédé le 20 de ce mois, dans sa quatre-vingt-troisième année. Cette triste nouvelle était égaleuîent portée à la connaissance de l'Aca- démie par une Lettre de la veuve du vénérable savant, nièce de l'illustre Lagrange. Après avoir donné lecture de cette Letire, M. Elie de Beaumont s'ac- quitte d'une dernière mission dont M. Plana avait bien voulu le charger, en présentant de sa part à l'Académie un Mémoire sur la loi du rejroidisse- ment des corps sphériques et sur l'expression de la chaleur solaire dans les latitudes circompolaires de la terre. Ce Mémoire, lu par M. Plana à l'Académie des Sciences de Turin dans sa séance du 21 juin i863, a été imprimé dans les Mémoires de cette Académie, série II, t. XXIII. Il fait suite au Mémoire déjà présenté à l'Académie dans la séance du 4 mai i863 [Comptes rendus, t. LVI, p. 857). C. R., 18G4, \" Semrstie. (T. l.VIll, N" 4.) 2^ ( i8-2 ^ Le nouveau Mémoire de M. Plana est divisé en denx chapitres, consacrés à des recherches fort différentes. " La loi mathématique du refroidissement des globes solides, dit l'illustre •■ auteur dans sa préface, est, en général, exprimée par une suite de termes " exponentiels dont l'exposant, proportionnel au temps écoulé depuis le >' commencement du refroidissement, a pour facteur une quantité dépen- " dante de la solution d'une équation transcendante. Les racines en nombre >■ infini, toutes réelles et fort inégales, de cette équation, n'ont pas encore » été données par des séries /t7 =arcOM = Ji + a'i x — aa} — — (5 b a} -\- n c n^ ) -^ , L ^ A] ^— aa'"— — (5ia'' + 2ca'') — , a-' a = arc MM' = ( a' — ai).T — [a [a' — a) + 2(7 (a" — a})] — X' — [2é(a'— a)-f-r(a"— a')4-5i(a"— 2') + 2f (a'< — a')]-7, 24 A= MOM' =: arc tanga' — arc tanga , j = surf.MOM' = (a'— «)- — [a(a' — a)+3a(a'='— a')l^ 2 ^ 24 — [2i!>(a'— a)+c(a"— a') -f- 9 J (a'^— a') + 3f {«"— a')] ^-. ( '87 ) Les trois premières de ces égalités sont exactes aux termes du cinquième ordre près, la cinquième aux termes du sixième ordre près, enfin la qua- trième est rigoureusement exacte. Je considère maintenant le triangle rectiligne ayant a, i, c pour cotés, et je calcule pour le comparer à A l'angle Ao de ce triangle qui est opposé au côté a. On sait que l'on a ibc cos Aq = b- -\- c^ — rt^. Divisant par x' les deux membres, et développant, en laissant de côté les termes en x" , il vient 2 y/T+P v^I+a" j I — a (a-+ a") ^ — [5i (a' 4- =t") + 2c {'■>? -f- a'»)] ~ cos A, = 2 (i + aa')— 2 [a a' (1+ a') + aa" (i -I- «")] j — [5i«=(l-t-a')4-5èa"(l +a")+ 2Ca^ (l + a')+ 2Ca'^ (l-f- a'^)] — -t-[a(a'— a)'-t-2a(:^'— a)(a'' — a')]^ + [26(a'-a)^ + c(a'-a)(a' = -a=) + 5é(a'-a)(a'=-a=) + 2c(a'-a)(a'*— a-';J— , OU, avec la même approximation, y/ 1 + a' v'i 4- a'^ COS A» :i+aa'-f-a[2(i+aa')(a'-l-a'=)— 27.= (i+a')— 2a' = (H-a")-(-(a'— a)' + 2(a'— a)(*'^— a>)]|." -f-[56(l + aa')(a'-(-a' = ) 4-2c(l + aa' ) ( a' -+- a' = ) — 5ia'(n-a^) — 54z'-(l+ a'^) — 2ca'(l + a') — 2ca"(i-f- a") + 2i(a'— a)= + c (a'— «) (a' = — a') 4- 5i (a'— a) {a'= _ «'] + 2C (a — a) (a" — a<)] ^ ; d'où, en réduisant et résolvant par rapport à cosA,,, l + aa' + fl(a'— a)'-^ -1- («' — a)'[2 6 -|-c(a'-|- a)] cosAq = X' g -r \- .^ 1^ .. -,-..^^ -T- >^^j _ y/i + a^ v'i 4-a'- mais A étant égal à arc tanga' — arc tanga, on a sin A = , 1 cos A = On peut donc écrire cosAo = cos A 4- (a' — «) sinA[4« + 2^j: + c(« 4- a')j;] -y 24. ( i88 ) OU, on remplaçant [a! — a) —par ^, ce qui est permis, puisque nous négli- geons les termes du quatrième ordre, cosAq = cosA H- iTsin A[4rt4- ib.r + c[c/. -\- a.')x] — • De là on déduit avec la même approximation h. = ko + — [[\n -\- ibx -Jf c[a -\- a').r], on bien enfin A = Ao + —{■2a^a^ + a.,), en appelante, et a., les mesures de courbure a+bx-\- ca.x, n + bjc-h co! x aux points M et M'. » Cette dernière égalité démontre le théorème de Gauss. » Ml'cROGRAPHiE ATMOSPHÉRIQUE. — Obseivatioiis siir bi neige de la cime du mont Blanc et de quelques autres points cubninnnts des ^élpes; par M. F. Pouchet. « Tous les voyageurs qui parcourent les montagnes élevées sont frappés de l'extrême pureté de l'air qu'on y rencontre. Au nombre des causes mul- tiples qui occasionnent ce phénomène, il faut faire entrer la diminution pro- gressive des corpuscides atmosphériques. En effet, on reconnaît que ceux-ci, qui sont d'une extrême abondance au milieu de nos cités populeuses, dimi- nuent successivement à mesure que l'on s'élève, et deviennent enfin de la plus extrême rareté sur les points culminants du globe. Cependant, ou con- çoit que dans leurs tourbillons les vents doivent en transporter jusque sur ces sommets, et l'observation vient manifestement le démontrer. )) Mais s'U est vrai que sur les hautes chaînes de montagnes les corpus- cules minéraux ou organiques sont d'une extrême rareté, cependant, quand on les observe dans les lieux où ils ont pu se concentrer, on en découvre presque partout, et on peut les recueillir en masse. 1) Nous avons reconnu, soit sur les glaciers des Alpes, soit à la limite des neiges éternelles ou sur celles qui stagnent dans les gorges de l'Etna et des Pyrénées, que les glaces et les neiges qui ont été en partie fondues deviennent sales et noirâtres à leur surface, ce qui atteste évidemment que, malgré leur apparente pureté, elles n'en contieinient pas moins une abon- ( i89 ) dance de corpuscules. En étudiant ceux-ci attentivement, à l'aide des meil- leurs instruments, on s'aperçoit qu'ils présentent trois modifications nota- bles en rapport avec l'altitude. La neige diffère essentiellement dans les plaines, à la limite des neiges éternelles, et siu' les montagnes élevées. » Dans les plaines, aux. environs de nos grandes cités, ainsi que nous l'avons fait connaître, ce sont les corpuscules organiques qui prédomaient, les vestiges de tout ce qui y est employé par la civilisation : de la fécule et des parcelles de pain, des débris de nos vêtements et de nos habitations, du charbon en poudre impalpable, et même d'abondantes traces de fnméo. On n'y voit que peu de parcelles minérales enlevées au sol. « Vers la limite des neiges éternelles ou sur la région inférieure des gla- ciers, on rencontre, de place en place, des amas de corpuscules qui en noir- cissent amplement la surface, et qui v ont été déposés par la fonte aiuiuelle de rété(i). Ces corpuscules sont en grande partie composés de particules minérales diversicolores, enlevées aux vallées voisines, et de débris de végé- taux provenant de la ceinture de forêts et de plantes alpines qui s'étend sur la région moyenne des montagnes. Dans ces corpuscules il n'existe presque plus de débris de nos vêtements ou de nos aliments; la fécule y est très- rare. » Enfin, la neige la plus pure, celle qui provient de la cime des hautes montagnes, ne contient presque plus de corpuscules; aussi, quand elle se fond, conserve-t-el!e sa blancheur virginale. On n'y découvre que de rares débris de natiu'e minérale, enlevés aux vallons dénudés du voisinage et transportés par les vents jusque dans les lieux les plus élevés. Les corpus- cules de nature végétale ou animale y sont de la plus extrême rareté. Jamais je n'y ai vu rien que l'on puisse rapprocher des œufs ou des semences des êtres organisés dont on connaît les corps reproducteurs. » J'avais eu l'occasion d'étudier la neige sur nos montagnes d'Europe à des altitudes assez variées; mais M. le D' Kolbe, qui a fouillé si courageu- sement toutes nos hautes Alpes, m'a fourni dernièrement l'occasion de compléter mes observations sur ce sujet. « De la neige extrêmement pure et récemment tombée, qui fut recueillie par lui à 12 io4 pieds d'altitude, sur la cime du mont Blanc, et qui me fut (i) Dans les gorges élevées de l'Elna et des Pyrénées, ces corpuscules forment même à la surface de la neige une couche de plusieurs pouces d'épaisseur, qui dérobe entièrement celle-ci aux regards. C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVIll, ^<' 4.) ^5 ( '90 ) i»)médiatement remise, se faisait remarquer par l'extrême rareté des cor» pnscules qu'elle contenait. Cette neige, en fondant, produisit i3 grammes d'eau limpide, paraissant fort pure et n'offrant pas de dépôt apparent à !'œil. Cependant, à l'aide d'une pipette, on reconnut qu'elle conlenait quel- ques rares corpuscules qui s'étaient précipités au fond du verre où elle se trouvait. Tous ceux-ci étaient de nature minérale et formés de fragments microscopiques de roches enlevés aux sommités du voisinage. Quelques- uns, d'une belle couleur noire, provenaient probablement des crêtes cé- lèbres des Grands-Mulets. On rencontra aussi dans cette neige une douzaine de jeunes Protococcus nivalis, un poil de laine blanc et un autre bleu, un fragment de conferve et un faisceau de trachées végétales. On n'y reconnut ni œufs, ni spores (i). » De la neige du plateau du mont Blanc, salie par le dégel, était au contraire riche en corpuscules. 122 centimètres cubes d'eau, produits par cette neige, offraient dans un verre à expérience à fond très-étroit un dépôt d'un gris verdàtre ayant environ 4 millimètres de profondeur. Ce dépôt desséché pesait o^^,ii5. Presque sans exception, tous ces corpuscules étaient de nature minérale, diversicolores, et provenaient des roches des montagnes voisines. Les uns étaient noirs; d'autres d'un beau vert ou d'un violet pâle, semblables à de petits fragments d'émeraude ou d'améthyste; quelques-uns n'étaient que des grains de silice à vives arêtes. Les corps or- ganisés faisaient presque absolument défaut; on n'y rencontra que deux fragments de fibre végétale et deux grains de fécule bleue (2). On n'y dé- couvrit absolument rien de comparable ni à lui œuf, ni à une spore, ni à de la levure. » De la neige rapportée encore d'une autre montagne élevée, par M. le D"^ Kolbe, nous offrit presque la même composition que celle du mont Blanc, dont il vient d'être question. Elle avait été recueillie sur le Buef, à une alti- tude de gSoo pieds, et offrait un dépôt terreux abondant. De nombreuses observations nous démontrèrent que les corpuscules contenus dans cette neige, à de rares exceptions près, étaient tous de nature minérale. » On y rencontra seulement luie grande quantité de jeunes Protococcus nivalis, encore incolores, dont le diam.ètre variait de o™™,ooa8 à o™'",oo84. (1) Ces poils de laine transportes là par les vents ne provenaient assurément ni du vête- ment traditionnellement brun des guides, ni du costume du D'' Kolbe, qui était noir. (?.) Il est à remarquer que la fécule atmosphérique bleue, que j'ai le premier signalée, se rencontre plus abondamment dans la neige que partout ailleurs. ( 19' ) Ces Protococcus aiwaienl facilement été pris pour des œufs, par des observa- teurs inatlentifs. On en découvrit, mais en fort petite quantité, qui déjà ap- prochaient de la taille des adultes et étaient colorés en vert. Dans toutes les observations, avec les jeunes Protococciis on rencontrait de nombreuses par- celles d'un beau rouge, qui n'étaient que les débris de la génération qui avait précédé. On trouva aussi un fragment de conferve et une plumule de papillon, mais rien que l'on pût considérer comme des oeufs ou des spores. » Cependant, malgré cette absence de spores et d'oeufs siir les sommets des hautes Alpes, nous avons vu précédemment qu'avec l'air qui en avait été rapporté à l'aide de précautions infinies par le D"" Rolbe, on obtenait des organismes vivants dans des décoctions renfermées dans des vases her- métiquement clos. » MM. Pot'CHET, JoLY et Musset adressent la Lettre suivante : « Toulouse, le 21 janvier 1864. » Nous apprenons par les Comptes rendus officiels que l'Académie des Sciences de Paris vient de nommer une Commission devant laquelle M. Pasteur et nous sommes admis à répéter nos principales expériences sur Vhétérogénie. Nous vous prions, Monsieur le Secrétaire perpétuel, d'être auprès de vos illustres confrères l'interprète de notre reconnaissance pour la faveur avec laquelle ils ont accueilli le vœu que nous avions exprimé dans la séance du 16 novembre dernier. >i Si nous avons eu l'illusion de croire cpie les Membres de l'Académie, qui ont si souvent et si nettement formulé leur opinion contre l'hétérogénie, ne pouvaient et ne devaient point faire partie de la Commission, nous n'en sommes pas moins convaincus que nous trouverons chez nos adversaires, devenus nos juges, la haute impartialité qui doit seule présider à ce débat scientifique. » M. PoucHET, dans une Lettre adressée à M. Flourens, en date du 1 7 de ce mois, présente, à l'occasion d'une réclamation récente de 3L Pasteur, les remarques suivantes : « Je lis dans les Comptes rendus que M. Pasteur fait appel à ma loyauté pour que je rectifie publiquement une assertion que je lui prête dans mon dernier ouvrage. » Lorsque cet éminent chimiste en appellera à ma droiture, il sera tou- a5.. ( '9^ ) jours immédiatement satisfait. Mais, comme le fait dont il est question est absolument personnel, il me semble qu'il n'y a nullement lieu de le porter à l'ordre du jour dans le sein de l'Académie. » J'aurais de plus graves reproches à adresser au savant professeur de l'École Normale, mais jamais il ne m'est venu à la pensée d'en entretenir l'Académie. Si celui-ci tient à une rectification je la lui donnerai, qu'il s'adresse à moi. Seulement, ainsi que le lui ont déjà dit plusieurs savants, je trouve ses formes un peu âpres, et le mot publique aurait pu être rayé d'une demande que l'on adresse à l'un de ses collègues; là, c'est presque un châti- ment. » 31. Pasteur, qui n'était pas présent à la séance pendant la lecture de la Correspondance, ayant pris plus tard connaissance de la Lettre de AI. Poucliet, a déposé la Note suivante destinée à y servir de réponse : « M. Pouchet se fait illusion. Il ne s'agit pas de savoir si j'ai eu tort ou raison de porter devant l'Académie un incident du débat relatif à la question des générations dites spontanées. Le jugement sur ce point appar- tient à l'Académie. » M.Pouchet a-t-il été autorisé à écrire la fausse allégation que j'ai repro- duite [Comptes rendus, t. LVIII, p. 22), et que j'ai extraite textuellement de la page xili de la préface de l'ouvrage qu'il vient de publier sous ce titre : Nouvelles expériences, etc. Paris, "Victor Masson, 1864? » Voilà la question. )) Je proteste de nouveau que je n'ai jamais prononcé ni écrit les expres- sions que M. Pouchet m'attribue d'après une citation qu'il affirme être textuelle, et je répète que j'attends de sa loyauté une rectification, non pas privée, mais publique, c'est-à-dire ayant la forme de publicité qu'a reçue l'allégation contre laquelle je proteste. » Seulement, comme je serais heureux d'épargner à M. Pouchet le désagrément d'une rectification, je veux bien admettre que si mon savant antagoniste n'a pas répondu ou ne répond pas à ma réclamation, c'est qu'il convient de son erreur. C'est la seule concession que je |)uisse faire à l'ur- banité dans cette discussion. » ( '93 ) NOMIiXATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de feu M. Renault. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant /|8, M. Parade obtient ZjS suffrages. M. Mares 2 » Il y a un billet blanc. M. Parade, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. aiÊMOIRES LUS. ÉCONOMIE RURALE. — De la production,' de la conservation et du commerce de viandes de la Plata, au point de vue de l'amélioration du régime alimentaire en Europe ; par M. B. Schnepp. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Milne Edwards, Boussingault, Payen.) « J'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie les résultats d'observations relatives à l'hygiène alimentaire qu'il m'a été donné de faire sur les rives mêmes de la Plata. Ce bassin d'alluvion, si bien étudié par d'Orbigny, renferme dans sa couche la plus récente, dans le terrain pani- péen de ce savant, des ossements fossiles en grand nombre dont j'ai admiré plusieurs pièces au musée de Buenos- Ayres. Le directeur, M. Burmeister, m'a fait remarquer principalement deux énormes bassins à diamètre transverse extrêmement étroit, qui paraissent appartenir à une espèce nouvelle de Mé- galhérium plus grande encore que celles connues, de grosses tètes de Cheval ayant des dents incin-vées, des fragments de colonnes vertébrales, etc. ; mais ce qui mérite le pins d'attention, c'est un squelette entier du Glypto- don, Édenté géant de 3 mètres de longueur sur i'",5o de hauteur.... La description complète que M. Burmeister donnera de son Edenté rectifiera probablement bien des jugements portés sur le Gljptodon clavipes rétabli par M. Oiven et sur le Gljptodon chistopleurum reconstruit par M. Nodot pour le musée de Dijon. Mais la science tirerait ses meilleurs éclaircissements de la riche collection d'ossements fossiles que notre com- patriote, le malheureux Bravard, enseveli sous les ruines de Mendoza, a ( 194 ) formée sur ce même terrain pampéen, et qui se perd entre des mains étran- gères . » Le petit nombre d'observations météorologiques précises que j'ai trou- vées sur cette partie de l'Amérique méridionale, et celles que j'ai pu vérifier, tendent à établir que le climat du littoral est égal, constant, tempéré, humide en hiver et sous l'influence des vents chauds du nord ; que les vents du sud, qui sont prédominants et plus froids, sont aussi les plus secs. Ces faits paraissent diamétralement opposés à ceux qu'on semble généralement observer dans la zone symétrique de notre hémisphère. Eu pénétrant dans l'intérieur, le climat devient moins égal, inconstant, plus extrême, conti- nental en un mot; les pluies diminuent à mesure qu'on pénètre sous les ii", 3o^ et 29* degrés de latitude sud, mais moins que dans notre hémisphère et à une plus grande distance de l'équateur; et, autre circonstance particu- lière, elles ne tombent jamais en hiver, de mai en septembre! Dans la zone tropicale du Paraguay les pluies ne sont plus exclusives. » Dans ces contrées du nouveau monde, la flore et la faune se lient net- tement à la nature du sol et à la diversité des climats. Les régions basses du littoral forment des plaines nues, sans arbres, mais couvertes d'épais pâtu- rages; la culture y est à peu près nulle; les parties plus élevées de l'intérieur fournissent une végétation plus puissante, des forêts presque impénétrables d'où 1 industrie et la construction navale peuvent tirer des bois incorrupti- bles. Au Paraguay seulement on défriche quelques parcelles de terre, pour y cultiver le mais, le tabac, le manioc et la canne à sucre. Mais la population de ces pays est beaucoup trop peu dense pour qu'une industrie autre que celle de l'élève du bétail puisse y prospérer. Un petit troupeau de neuf ani- maux de l'espèce bovine, transporté dans la Plata en i555, s'est multiplié dans une proportion telle, qu'il est représenté aujourd'hui par i5 millions d'animaux! La nature a tout fait à peu près dans celte prospérité. Le bétail vit en pleine liberté dans des pâturages naturels, arrosés ou voisins d'iui cours d'eau, ouverts de tous côtés, n'ayant d'autre habitation qu'une ca- bane ou deux pour les gardiens et s'étendant à deux ou plusieurs lieues; c'est ce qu'on appelle une estancia ou estance. Ou estime qu'une propriété de I lieue nourrit 1000 animaux, mais celle de 2 lieues en peut entretenir 3ooo, et celle de 3 lieues de 6000 à 7000; il y en a de 10, de 20 et même de 3o lieues, et plus encore. )> Cette race bovine est de petite taille, surtout dans l'intérieur, au Paraguay et dans les pampas; elle est plus robuste sur le littoral, et notam- ment dans la République de l'Uruguay; elle est vive, agile et court très- ( 195 ) bien. Les troupeaux s'y multiplient avec une telle rapidité, que tous les trois ans ils se trouvent doublés, et cela sans soins aucuns. On les châtre, ou les marque, et, à l'âge de trois à quatre ans, on les livre aux abattoirs. Les animaux ne sont sujets ni au cowpox, ni à aucune espèce de maladie épi- démique. )) Le mouton d'Espagne, introduit dans la Plata en même temps que l'espèce bovine, a été plus négligé encore, comme n'ayant que sa peau pour toute valeur; il est de petite taille, sa laine est frisée, courte et grosse, mais élastique et assez propre. Les troupeaux de moutons vivent également en plein air, et malgré des pertes considérables ils se doublent tous les deux ans. Ils sont parqués dans certains districts des grandes estances, ou bien on crée pour eux des estances particulières qui sont ordinairement d'une lieue. Sur cette étendue on élève de 8000 à looop moutons. Des croi- sements se font aujourd'hui avec le mérinos de Saxe et avec le mérinos fran- çais, notre Rambouillet. Le métis de ce dernier paraît l'emporter déjà par la qualité et la quantité de sa laine. )) Le cheval, également d'origine espagnole, est l'auxiliaire indispensable du personnel des estances; il est assez petit; sa tète est un peu forte, ses membres sont fins, les sabots tendres, le corps est assez court; il est vif et plein d'ardeur, quoique doux et obéissant. Les poulains sont châtrés vers l'âge de quatorze ou quinze mois et marqués; ils sont domptés à trois ans. » On élève aussi dans les estances des mules qui sont exportées surtout au Brésil, à Bourbon et au Cap. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Conseiller de l"" Ambassade d'Actriche, comte Mchnen, trans- met un Mémoire destiné au concours pour le prix du legs Bréant, et prie l'Académie de lui faire savoir le plus promptement possible le jugement qui en aura été porté. Ce Mémoire, écrit en italien et adressé de New- York par M. Mannus Pristler, de Gradisca (lllyrie), est accompagné d'une Lettre de l'auteur, qui demande que son Mémoire lui soit rendu après avoir été examiné. Cette demande ne peut être prise en considération; un article du règle- ment, commun à tous les concours, veut que les Mémoires qui ont été présentés restent, après le jugement de la Commission, dans les archives de l'Académie, les auteurs étant seulement autorisés à en faire prendre copie au Secrétariat. On le fera savoir à M. Pristler. ( '9^ ) M. Faye met sous les yeux de l'Académie deux instruments construits d'après les indications de M. Emmanuel, et dont l'un est destiné à faciliter l'enseignement de l'Astronomie, tandis que l'autre, construit sur le même principe, mais avec quelques modifications de détail, peut, pour certaines opérations, remplacer soit le théodolite, soit l'ancien cercle géodésique, elc. (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Laugier et Faye.) PHYSIOLOGIE. — Recherches sur l'oxygène, au point de vue physiologique et thérapeulicjue. Premier Mémoire : De l action de l'oxygène sur les animaux ; /jar MM. Demarquay et Lecoxte. (Commissaires, MM. Andral, Bernard.) « Lorsque les propriétés si remarquables du chloroforme furent décou- vertes et que la puissance de cet agent, à la fois merveilleux et terrible sui- vant la belle expression de M. Fiourens, furent démontrées, il était naturel de penser que les médecins et les chirurgiens chercheraient à faire pénétrer parla voie pulmonaire des agents puissants capables d'imprimer à l'orga- nisme malade luie modification heureuse. Il n'en fut rien: les efforts tentés eurent presque tous le même but, celui de chercher un succédané à l'éther et au chloroforme. Il eût été naturel cependant de revenir sur les travaux entrepris à la fin du siècle dernier par les médecins et les physiciens de cette époque. La découverte des éléments constitutifs de l'atmosphère, et celle de l'oxygène en particulier, excitèrent parmi les médecins les plus vives espérances; la propriété essentielle de l'air vital, de rallumer les corps en ignition, porta quelques médecins, tant en France qu'à l'étranger, à voir dans cet agent le spécifique de la phthisie. Mais bientôt les espérances furent complètement déçues, et Fourcroy fit promptement justice, dans un Mémoire resté célèbre, de faits mal observés. Cependant à la même époque, en Angleterre, Bedoès et Davy avaient retiré de lapplicalion de l'oxygène des résultats remarquables dans des maladies différentes de la phthisie. Depuis, plusieurs médecins eurent recours à l'air vital. M. Pravaz, de Lyon, dans son ouvrage sur l'air comprimé, démontra que les effets si curieux qu'rl obtenait étaient dus le plus souvent à l'oxygène. Par suite de recher- ches persévérantes siu* les gaz, auxquelles nous nous livrons depuis quel- ques années, nous avons dû recourir à l'application de l'oxygène tant sru- ( '97 ) l'homme sain ou malade que sur les animaux : c'est le résumé succinct do ces recherches que nous nous proposons de faire connaître à l'Académie des Sciences. Avant d'appliquer l'oxygène à l'homme sain ou malade, nous avons fait un grand nombre d'expériences sur les animaux, dans le but: i" d'établir que ces derniers, ainsi que l'ontconstatéMM. Regnault et Reiset, peuvent respirer l'oxygène pendant un temps plus ou moins long sans danger pour leur santé; a° d'étudier l'influence que l'air vital exerce sur l'organisme dans lequel il a été introduit, soit directement par la respi- ration, soit en l'injectant dans le système veineux ; 3° de déterminer le temps pendant lequel les animaux peuvent vivre dans l'oxygène; 4° enfin d'étudier les désordres pathologiques qu'entraîne la mort survenue après un séjour démesurément prolongé dans l'oxygène. Il eût été, en effet, téméraire d'agir sur l'homme, sans avoir éclairé notre marche par des recherches physiologiques sur les animaux. Il résulte de nos expériences que les chiens peuvent respirer pendant longtemps de 3o à 4o litres d'oxygène et au delà, sans témoigner après ces inhalations autre chose qu'une vive gaieté et un grand développement de leur appétit. Mais il était important de savoir quelle modification l'oxygène, ainsi respiré, faisait subir à l'organisme. Pour arriver à ce résultat, nous fîmes à des chiens de vastes plaies dans la région axillaire, et, lorsque celles-ci furent en voie de guérison, nous soumîmes nos animaux à l'action de l'air vital. Il fut alors facile de constater : i° l'in- jection vive de la plaie ; i° l'écoulement d'une sérosité transparente à la sur- face de cette plaie; 3" la continuation de l'expérience amenait une grande quantité de petites pétéchies ou ecchymoses. L'oxygène respiré avait donc ime action puissante sur les plaies. Il était curieux de savoir si l'oxygène injecté dans le système veineux donnait le même résultat que lorsqu'il était introduit par la voie pulmonaire; nous fîmes à ce sujet une série d'injec- tions par la veine jugulaire externe, et nous constatâmes les mêmes phéno- mènes. Ces expériences demandent à être faites avec soin, sans quoi elles amènent la mort de l'animal, ainsi que l'a vu Nysten, par la distension des cavités droites du cœur, et par la présence d'un sang spumeux dans les branches de l'artère pulmonaire. Un fait curieux qui ressort de nos études, c'est qu'il est facile d'injecter dans le système veineux une grande quantité d'oxygène, en prenant la veine cave au-dessous du foie ou la reine porte comme siège de l'expérience. Par cette voie nous avons pu injecter près de deux litres d'oxygène, sans tuer l'animal^ et sans que le sang veineux dans lequel nous faisions passer cette grande quantité de gaz fût en rien modifié C. R., i864, I" Semestre. (T. LVIII, N» 4.) ^t) ( '98 ) dans sa couleur; la rate seule, comme si elle était un organe d'hématose, prit une teinte rouge écarlate; toutes les veines abdominales devinrent turgescentes, comme si, sous l'influence de l'oxygène, la masse sanguine se tût accrue. Nous savions, par les expériences de Bedoès et Broughton, et par celles plus récentes de MiM. Regnault et Reiset, que des animaux pou- vaient vivre longtenijjs dans luie atmosplièi-e d'oxygène ; mais ce qu'il était important d'étudier, c'était de déterminer quelles modifications le sang et tout l'organisme des animaux mis en expérience avaient subies, choses qui avaient été incomplètement étudiées par les deux auteurs anglais que nous avons cités plus haut. Il résulte de ces recherches : i" que des lapins ont vécu de i4 à 17 heures dans de l'oxygène; 2° qu'à la mort des animaux nous trouvions tout le système musculaire extrêmement turgescent ; 3" que le système veineux et le système artériel avaient conservé leur coloration normale, contrairement à l'opinion de Broughton ; /f qu'aucun organe, quelque vasculaire qu'il fut, n'était le siège ni d'inflammation ni de gan- grène, contrairement à l'assertion de Bedoès ; 5° que le système musculaire avait pris une teinte rosée toute particulière (i). » CHIRURGIE. — Sur une opération ctovariolomie pratiquée à Alais le ^janvier 1864. Note de M. Avphan. « La malade était une jeiuie fille de vingt ans, dans des conditions excel- lentes de santé, et dont la tumeur, ayant son siège dans l'ovaire droit, ne remontait guère au delà de quatorze mois. » Trois ponctions avaient été laites successivement, en avril, juin et juillet 1 863, et n'avaient donné lieu qu'à l'issue d'une très-faible quantité d'un liquide épais, visqueux, albuminoïde. La rétraction légère du ventre après chaque ponction avait permis de supposer que les adhérences de la tumeur étaient peu profondes et peu nombreuses. » Le 9 janvier, à 10 heures du malin, en présence de M. le professeur Courty,deMM. les docteurs Roch et A uphan (d'Alais),Métaxas (de Marseille), et Chapon (de Portes), médecin ordinaire de la malade, M. le D'' Serres incisa mélhodiquement la peau, suivant la ligne blanche, entre l'ombilic et le pubis, sur une étendue d'environ 12 centimètres, puis le péritoine suivant les règles établies. La tumenr ovarique se présenta immédiatement à l'ou- (1) Les expériences sur lesquelles s'appuie ce Mémoire seront publiées intégralement dans notre ouvrage sur les gaz. ( '99 ) verliire béante pratiquée sur l'abdomen ; elle fut vidée avec les précautions ordinaires, au moyen de l'énorme trocart anglais muni d'un tube conducteur en caoutchouc. La quantité de liquide écoulé de ce premier kyste était de 1 5 litres environ. Alors seulement, et après avoir agrandi l'incision tégumen- taire d'environ 3 centimètres, la main put pénétrer plus librement dans l'ab- domen. Les adhérences, presque nulles à droite,étaient au contraire très-nom- breuses à gauche, et, quoique assez résistantes, elles avaient pu être flétruitc^s avec la main : ces adhérences s'étendaient jusque sur la région diaphrag- matique du péritoine. Mais, durant ces manoeuvres, un deuxième kyste, contenant environ 3 litres de liquide, se déchira, et la liqueur s'épancha en partie dans la cavité péritonéale. Une troisième tumeur, un peu moins vo- lumineuse, fut attirée à la surface de la plaie et vidée au dehors par une ponction pratiquée au moyen d'un bistouri. Enfin apparut une quatrième poche, d'un litre environ de capacité, que l'on put extraire de l'abdomen non sans quelque difficulté. Plusieurs autres petits kystes furent remarqués à la base de la tumeur. » Le pédicule fut alors saisi par le clamp au point le plus élevé possible, et fixé à l'angle inférieur de la plaie. La tumeur fut sectionnée iunnédiate- ment au-dessus du clanip. « Ou dut ensuite s'occuper de nettoyer le péritoine. Une quinzaine d'épongés furent successivement introduites dans la cavité péritonéale pour enlever le sang et les autres liquides qui s'y étaient épanchés durant l'opé- ration. Puis M. le professeiu- Courty pratiqua onze points de suture mé- tallique profonde et trois points de suture superficielle. Du coton cardé, bien chaud, et un bandage médiocrement serré tei-minèrent l'opération. La malade fut transportée dans un lit convenablement chauffé, et grâce à toutes ces précautions et à une assez forte do'-e d'opium adminis- trée sur-le-cham|i, elle put goûter pendant cpielques heures un sommeil calme et réparateur. Nous avons oublié de dire que pendant toute la durée de l'opération M"" Michel avait été sous l'influence des vapeurs de chlo- roforme. » Il est à remarquer qu'à la suite de cette épreuve longue et pénible, aucune réaction fébrile ne s'est produite, et que le nombre des pulsations n'a jamais dépassé cent. » Pendant les trente-six heures qui ont suivi, les seuls phénomènes re- marquables ont été quelques vomissements, des vomituritions fréquentes et le hoquet; mais dès le commencement du troisième jour tout était rentré 26.. ( 200 ) dans l'ordre. Les règles se sont montrées cinquante heures environ après l'opération et vingt jours avant la période menstruelle régulière. » Le clani|i et les points de suture ont été enlevés le huitième et le neu- vième jour et remplacés par quelques bandelettes agglutinatives. Autour (lu pédicule, momifié par le perchlorure de fer, il s'est produit un léger écoulement de matière sanieuse, noirâtre, d'une odeur caractéristique, qui se continue encore aujourd'hui, mais qui ne paraît avoir aucune influence fâcheuse sur l'état de la malade. » L'angle inférieur de la plaie a la forme d'un infundibulum, et, ta me- sure que le ventre, qui les premiers jours était fortement déprimé, reprend ses dimensions ordinaires, cet aspect infundihuliforme se prononce de plus en plus. » Aujourd'hui, 22 janvier (quinzième jour), la malade parait être dans un état de santé parfaite, et si ce n'était le suintement noirâtre dont nous avons parlé, on pourrait la considérer comme complètement guérie. » (Renvoi à l'examen des Commissaires désignés pour de précédentes com- munications sur des opérations semblables : MM. Velpeau, J. Cloquet, Jobert de Lamballe.) PHYSIOLOGIE. — Remarques sur la locomotion des Poissons; par M. Gocriet (de Niort). (Commissaires, MM. Milne Edwards, ValencienneSj Blanchard.) " L Dans le règne animal, on observe une liaison intime et constante entre l'appareil locomoteur et l'appareil respiratoire. Ainsi, chez les Aca- lèphes et les Échinodermes, les conduits aquifères, tout en servant à l'hé- matose, font progresser l'animal en vertu du recul dû à l'écoulement des fluides. Beaucoup de bivalves, outre la détente élastique de leur pied, offrent aussi un mode de locomotion basé sur le recul, qui succède à la sortie de l'eau d'entre les valves. Ce phénomène est bien plus marqué encore chez les Céphalopodes lors de l'écoulement de l'eau par l'entonnoir. Chez beaucoup d'Annélides et de Crustacés, les branchies servent en même temps de nageoires. Chez les Insectes, chez les Oiseaux, chez quelques Chauves- Souris du genre Màjadevme, on connaît l'influence que l'air introduit joue dans l'acte du vol. Chez beaucoup de Reptiles, les poumons celluleux et allongés, qui ont tant d'analogie avec des vessies natatoires [Mémoire de { 20I ) Cuvier 510 les Reptiles douteux), doivent servir puissamment à seconder leurs mouvements dans l'eau. Chez l'Homme et les Manniiifères, on connaît l'in- fluence de la respiration dans le mécanisme de la course et de l'effort. Comment, après cela, ne soupconnerait-on pas une relation tout aussi intime entre ces deux sortes d'organes considérés dans la classe des Pois- sons? Or, je dis qu'il doit nécessairement y en avoir une. » Voyons, en effet, ce qui se passe dans l'acte respiratoire chez les Pois- sons osseux : les deux ondées qui passent par les cavités branchiales sont obliques de dedans en dehors et d'avant en arrière; il en résulte, lorsque les opercules se sont appuyés sur leurs réceptacles, deux forces de recul, dirigées d'arrière en avant, et ayant leurs points d'appui sur ces mêmes oper- cules. Si l'écart des opercules a, des deux côtés, la même amplitude, les deux forces de recul sont égales, et leur résultante, qui passe par l'axe du corps, tend à pousser le Poisson directement en avant. Mais si, par des contractions inégales des muscles adducteurs et abducteurs des opercules, les deux cavités branchiales livrent passage à des courants inégaux, il en résulte des forces de recul d'intensité différente; d'où un déplacement de la résultante et une déviation latérale du corps de l'animal du côté de la plus petite force. Cet écoulement peut donc favoriser les mouvements obliques aussi bien que celui de progression directe. » Si maintenant on observe avec Cuvier {Anatomie comparée, 2* édi- tion, t. Vil, p. 239) que les Poissons à large ouverture branchiale se tiennent d'ordinaire dans des eaux profondes et courantes, tandis que ceux qui ont cette ouverture petite se tiennent le plus souvent dans des eaux assez basses (disposition qui a, du reste, un autre but), on verra que la force de recul, plus considérable chez les premiers, contribue davantage à facili- ter leur progression et se trouve en harmonie avec leur manière de vivre. Il va sans dire qu'on ne doit donner à cette force de recul qu'une im- portance secondaire, et de beaucoup inférieure à l'action des nageoires et de la queue; de même que chez les Calmars et les Seiches l'influence de l'écoulement par l'entonnoir n'ôte point le rôle principal dévolu aux na- geoires et aux bras. » II. Tout le monde connaît la position d'équilibre qu'un Poisson mort affecte dans l'eau : la queue est plus basse que la tête et le ventre est eu haut; celte |)osition, qui s'explique naturellement parles lois d'équilibre des corps plongés, prouve que le centre de gravité du Poisson se trouve plus près de la face dorsale que de la face ventrale, fait qu'il est aisé de déterminer ( 202 ) Il priori, d'après la situation des viscères et d'après l'énorme épaisseur des muscles latéraux. Il en résulte que le Poisson vivant a, lors de sa position habituelle, son centre de gravité placé plus haut que la ligne horizontale menée de la bouche au milieu de la queue : il est, par conséquent, en équi- libre instable et ne triomphe de cet état que par le mouvement incessant de ses nageoires, même lorsqu'il est fixe en un point; sans cela, il bascu- lerait infailliblement et se mettrait le ventre en l'air comme le Poisson mort. » Il semblerait que l'animal dût être mieux construit et dispensé d'une grande déperdition de forces si son centre de gravité se trouvait plus bas; mais, si l'on observe que le Poisson est obligé de déployer une activité incessante pour échapper à ses ennemis ou pour atteindre sa proie, on verra que l'obligation où il se trouve d'être en contraction muscidaire pour con- server son équilibre le sert admirablement dans l'exercice de la vie mili- tante qu'il est obligé de mener. (Il ne faut pas perdre de vue que, dans le repos absolu, l'animal est appuyé inférieurement ou latéralement contre un corps solide.) C'est ainsi qu'une défectuosité apparente rentre dans les conditions d'un but providentiel. » M. Reynaud, qui avait précédemment adressé une réclamation de prio- rité, à l'égard de 31. Bouffé, pour l'application d'un vert sainbre à la fabri- cation des fleurs artificielles, envoie aujourd'hui, à l'appui de cette récla- mation, des pièces tant imprimées que manuscrites. (Renvoi à la Commission du prix des Arts insalubres pour i863.) M. Rayer présente une Note de M. Leudet « sur la pellagre sporadique observée à Rouen en iiS63 ». Cette Note est réservée pour la Commission qui aura à décerner en 1864 le prix proposé concernant l'histoire de la pellagre. M. DE QiTATUEFAGEs préseutc un Mémoire de M. Renaud ayant pour titre: « Hypothèse sur la gravitation imiverselle ». (Commissaires, MM. Chasles, Bertrand, Hermile. ) 31. Potier adresse un Mémoire très-étendu sur la cause commune des tumeurs blanches, des affections scrophuleuses, du goitre, etc., et sur le ( 2o3 ) traitement qu'il convient d'employer selon les formes diverses sous les- quelles se manifeste cette diatlièse. (Renvoi à la Commission nommée pour une précédente Note de l'auteur sur le même sujet, Commission qui se compose de MM. Andral, J. Clo- (juet, Jobert de Lamballe.) CORRESPONDANCE . M. LE Ministre de la Gueriie annonce que MM. Le Verrier et Combes sont maintenus Membres du Conseil de perfectiomiement de l'École Polv- technique au titre de l'Académie des Sciences. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la 6" livraison de l'ouvrage publié |jar M. Alb. Gaudry sous le titre de : « Animaux fossiles et géologie de l'Atlique, d'après les recherches faites en 1 85.5-1 856, et en i86o, sous les auspices de l'Aca- démie des Sciences >- ; Et un opuscule de M. Eitg. Robert, ayant pour titre : « Age présu- niable des monuments celtiques, établi d'après des monuments de même nature dont il est principalement fait mention dans la Bible... ». M. Guérin-Méxeville prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section d'Éco- nomie rurale par suite du décès de M. de Gasparin. Il annonce que le savant agronome l'avait chargé de la rédaction de la partie de son Cours d'Agriculture qui devait comprendre l'histoire des animaux utiles et des animaux nuisibles. xV sa Lettre sont jointes deux Notices imprimées rappe- lant les titres qui ont valu déjà à M. Guérin-Méneville l'honneur d'être porté sur la liste des candidats pour cette Section. La Lettre et les deux Notices sont renvoyées à la Section d'Économie rurale. L'Université royale de Christiania adresse, pour la Bibliothèque de llnstitut, les tomes VIII à XI du Diplomatorium Norvegicum, une Notice nécrologique sur P.-A. Munch, l'historien national de la Norvège, mort à Rome le 25 mai dernier, une Carte géologique du bassin du lac Miœsen, en Norvège, et quelques autres ouvrages mentionnés au Bulletin biblioijrci- phiqiie. ( 2o4 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fondions à périodes midt'ij)les. Note (le M. Casorati, présentée par M. Hermife. « L'article précédent offre tout de suite la solution de la question : Un chemin quelconque élanl donné pour z, déterminer le chemin correspondant de Z. Je m'y arrêterai un moment, quoique le but de l'analyse du cas par- ticulier soit à la vérité déjà atteint. On portera l'attention sur les points [p, p, , p2,...) OÙ le chemin donné (pour lequel on peut prendre le chemin ^SoPoiSiPtëiP^ëiPsë*^ "^^ ^^f9- '91 pont' fixer les idées) passe successive- ment à travers la droite (17), et l'on marquera parmi les points efficients dans chaque passage ceux [q, q,, qo-,---) qi'i suivent immédiatement les points de passage dans le sens oi (*); cela fait, on concevra le chemin donné décomposé dans une suite de chemins partiels tels que : oayâbcâyd pour le premier, da,Y^b,c,âyd, pour les suivants, eld^et on da^■^âb, et pour le dernier, selon que le terme t du chemin donné est en [s] ou en [s'). Or, au premier chemin partiel oayâhcâyd, comme à chacun des suivants, nous avons déjà vu quels chemins correspondent pour Z. Quant au dernier, soit d, et, lorsque z ( parvenue en d, ) continuera sa marche vers n"f.u^ -h in\ic,i-i- ni'^n^i, etc., et ce sera la somme de ces expressions qui devra remplacer z dans l'équa- tion Z = $( z), pour la détermination de Z. Lorsque pourtant , comme dans ce cas, n'est |)as monodrome, et n'a pas un nombre fini de valeurs, Z aur:i une infinité de valeurs poiu' chaque système de valeurs de Z', Z", . . . ; ce qui nous dit que la relation entre elles ne sera pas algébrique, mais trans- cendante. » Ce n'est j)assans intérêt que l'on remarquera maintenant l'exactitude du contenu de la Note, p. 3o2 (Crelle, t. XXXV) du Mémoire de Goepel. Mais on ne trouvera pas d'ailleurs trop étonnant que les doutes et les idées que lui seul (avec inie concision énigmatique, dans un temps où l'idée de fonc- tion de variable complexe n'était pas encore trop familière) il exprimait, annotés par les points d'exclamation et d'interrogation de Jacobi, n'aient pas attiré l'attention des analystes. » FlYDRAllLlQUE. — Résultat déjimlij de mes expériences en grand sur un tiouvean système d'écluses de navigation ; par M. A. de Cai.ig.vy. " J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, le g mars dernier, une disposition d'un de mes systèmes d'écluses de navigation, où une partie de l'eau est relevée au bief supérieur, en coulant en même temps dans deux tubes d'ascension verticaux {voir le Compte rendu de cette séance). Les expériences ayant été longtemps interrompues par des cas de force majeure qui n'avaient aucun rapport à ce système, je ne crois pas devoir tarder plus longtemps à signaler le résultat obtenu peu de temps avant 27.. ( 208 ) la mauvaise saison, d'autant plus que la (juestion me parait résolue d'une manière définitive, plus simple et plus pratique qu'on ne l'avait peut-être espéré, et que plusieurs personnes ont assisté à ces expériences. » Quand les périodes de l'appareil sont aussi nombreuses qu'on peut le désirer pour épargner le plus d'eau possible, les avantages résultant de ce que l'eau relevée verse avec moins de vitesse, quand il y a deux tubes ver- ticaux, que lorsqu'il n'y en a qu'un seul, paraissent jusqu'à présent à peu près compensés parles causes de perte de force vive résultant de ce que les oscillations en retour doivent aussi se faire dans ces deux tuyaux. Mais cet inconvénient diminue évidemment d'autant plus, toutes choses égrdes d'ailleurs, que le nombre de périodes est moindre. Or, j'ai réduit ce nombre de périodes à six, et je compte le réduire encore davantage, sans que l'effet utile descende sensiblement au-dessous de ce que j'avais annoncé dans le Compte rendu de la séance de l'Académie du 3 avril i848. » Ce dernier résultat a, selon moi, une très-grande importance pra- tique, non-seulement pour l'époque où l'écluse se vide, en relevant luie partie de i'eau au bief supérieur, mais aussi pour le cas où elle se remplit, en tirant une partie de l'eau du bief inférieur. En effet, il résulte bien suf- fisamment des expériences sur un modèle, qui ont été l'objet d'un Rapport favorable de M. Bélanger au Conseil général des Ponts et Chaussées, que l'effet utile de cette seconde opération ne peut différer beaucoup de celui de la première, quand on n'est pas obligé de se préoccuper des précautions nécessaires pour rendre automatique la marche de l'ajipareil. Or, en sup- posant même qu'on fût obligé de porter à six le nombre des périodes dans l'un et l'autre cas, pour les dimensions de l'appareil existant, il faudrait tenir compte de ce que l'écluse, ayant une section à très-peu près la même que celle des écluses du canal du Centre, le tuyau fixe eu tôle n'a qu'un mètre de diamètre, parce qu'on s'est servi de vieux tuyaux existant dans les magasins de l'administration des Ponts et Chaussées. Il serait évidemment facile de construire en maçonnerie un tuyau d'un beaucoup plus grand diamètre dans le terre-plein de l'écluse. 11 est donc bien établi que le nombre des périodes peut être encore beaucoup diminué, et il est extrê- mement probable qu'avec des dimensions convenables on pourra n'avoir qu'une seule période |iour la vidange de l'écluse, et luie seule période pour son remplissage. Tout dépend du diamètre et de la longueur du tuyau fixe, et en un mot du capital que l'on voudra y consacrer. )) La forme simple à laquelle le système est désormais réduit est moins intéressante, au point de vue scientifique, que celle qui depuis quelques ( 209 ) années avait plus spécialement été l'objet de mes éludes; mais elle est plus intéressante au point de vue de l'utilité publique. Il n'y a plus à se préoc- cuper des inconvénients pouvant résulter des phénomènes de succion très- puissants dont on pourrait craindre, au premier aperçu du moins, de ne pas être assez complètement le maître. II n'y a plus à se préoccuper cjue des précautions à prendre pour que l'éclusier n'ait point à faire d'efforts fatigants. Ainsi, quand même on ne pourrait pas réduire à une seule les périodes pour chaque cas de remplissage ou de vidange, l'essentiel est que l'éclusier ne soit pas plus fatigué qu'il ne l'est en ouvrant, comme dans le système en usage, toutes les ventelles des portes d'écluse. Il est d'ailleurs intéressant de remarquer qu'on pourra supprimer toutes ces ventelles, qui ont, comme on sait, des inconvénients pour la solidité de ces portes et pour les filtrations. » Quand il y avait un nombre beaucoup plus grand de périodes, il fal- lait tenir compte d'une cause toute particulière de déchet : si par exemple l'écluse se vidait, l'appareil ne pouvait continuer à marcher que lorsqu'il y avait encore une certaine hauteur d'eau dans cette écluse, au delà il fal- lait laisser l'appareil ouvert, comme un simple tuyau de conduite ordinaire, servant seulement à achever la vidange, mais ne versant plus d'eau au bief supérieur. 11 eu résultait qu'une partie quelconque du travail disponible de l'eau ne pouvait pas être enqiloyée. Si au contraire le nombre de périodes est très-diminué, on conçoit que les choses peuvent être disposées de manière que la force vive de l'eau dans un très-large tuyau de conduite, dont le frottement serait d'ailleurs relativement très-diminué, permette d'a- chever complètement la vidange jusqu'au niveau du bief inférieur, à cause de la manière dont cette force vive aura été engendrée, quand il y avait encore dans l'écluse une hauteur suffisante d'eau motrice. Dans ce cas, la pression de l'eau de l'écluse agit jusqu'à la dernière limite de son action possible, de sorte que c'est une raison de plus pour qu'on puisse avanta- geusement diniiuuer le nombre des périodes, ce qui permet d'ailleurs de faire l'opération beaucoup plus vite. L'expérience mentionnée ci-dessus, où le nombre de périodes réellement utile était encore de six, se faisait eu cinq minutes et quelques secondes. Ce que je viens de dire suffirait seul pour montrer que ce nombre doit pouvoir être notablement diminué, même avec le tuyau de conduite existant, d'autant plus qu'il faut tenir compte de ce qu'en diminuant ce nombre on diminue celui des oscillations en retour. On conçoit de quelle manière les observations précédentes s'ap- pli([uent aussi au cas où l'écluse se remplit. ( 2IO ) » Je nif trouve ainsi ramené par l'expérience aux consiilérations sur ce >iujet que j'avais communiquées à la Société Philomathiqne de Paris, il y a vingt ans, comme on peut le voir dans le jonrnal CInslilul. Quand il s'est agi de taire des expériences sur une très-grande échelle, avec de vieux maté- riaux qui n'avaient point été construits pour cet objet, j'ai pu manquer de hardiesse pour réaliser mes premières idées. En me préoccupant des dispo- sitions nécessaires pour une marche automatique, du moins jjendant un cer- tain nombrede périodes, j'ai dû étudier des dispositions qui ne seront point p( rdues pour la science des machines, car elles m'ont fait inventer des ap- pareils à élever de l'eau ou à faire des épuisements an moyen des chutes deau. L'iui de ces appareils a été honoré d'une médadle de première classe à l'Exposition universelle de i855. L'autre sera l'objet d'un Mémoire que j'aurai prochainement l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie. ') Pour cette marche automatique j'étais, par exemple, obligé d'adopter, pour l'iui et l'autre des deux tuyaux mobiles, des dispositions qui les tenaient appliqués sur leur siège avec une certaine force quand l'appareil ne marchait pas, l'eau s'appuy.int alors sin- des couronnes attachées autour de chacun de ces tuyaux. H en résultait que l'éclusier était obligé, pour la mise en train, de faire, il est vrai avec un levier, un effort d'autant plus grand que l'appareil était de plus grandes dimensions. L'économie seule du capital de premier établissement limitera désormais les dimensions du système, ces couronnes pouvant être supprimées, ou ne devant être con- servées que dans les limites bien plus restreintes oii elles pourront être utiles pour assurer "une boiuie fermeture lorsque l'appareil ne maichera point. Quant aux phénomènes de succion, il n'y a même plus à se piéoc- cuper de disposer les choses de manière qu'ils ne puissent jamais être une cause d'embarras, ces couronnes pouvant être assez diminuées pour que les phénon>ènes de succion n'agissent plus sur des surfaces d'une gran- deur suffisante à l'exercice de leur action d'une manière trop sensible. Il reste encore des détails hitéressants à étudier; mais je n'ai pas cru devoir tai'der plus longtemps avant de signaler la simplicité d'un résultat pratique, nouvelle preuve de l'utilité d'une longue persévérance dans l'étude des principes nouveaux dont je suis l'auteur. » PHYSIOLOGIE APPLIQUÉE. — Sur la fermentai ion ammoniacale. INote de M. Va.\ Tieghem, présentée par M. Pasteur. « M. Dumas a désigné sous le nom de fermentation ammoniacale la fer- meiilatinn de l'urée, c'est-à-dire sa conversion en carbonate d'ammoniaque ( 21' ) sous rinfliiei)ce de l'eau, d'iui ferment ol d'une lempératiire favorable. A l'instigation de l'illustre chimiste, des expériences intéressantes ont été faites sur ce sujet par un de ses élèves, M. Jacquemart; elles sont consignées dans le tome YI du Traité de Chimie api>(iquée aux arts. )) Dans son Mémoire sur les générations dites spontanées, M. Pasteur signale la présence, parmi les productions organisées de l'urine, d'une toru- lacée en chapelets de très-petits grains, toutes les fois que la liqueur est de- venue auuuouiacale par la trausforuialion de l'urée. " Je suis très-porté à » croire, ajoute-t-il, que cette production constitue un ferment organisé, » et qu'd n'y a jamais transformation de l'iu-ée eu carbonate d'ammoniaque » sans la présence et le développement de ce petit végétal. Cependant mes » expériences sur ce point n'étant pas encore achevées, je dois mettre quel- » que réserve dans mon opinion. » Ce sont ces expériences que, d'ap>'és les conseils de M. Pasteur, j'ai entrepris de compléter et dont j'ai l'Jionneur de présenter les résultats à l'Académie. » L'étude, longuement poursuivie, des productions organisées qui se développent dans l'urine exposée à l'air, m'a convaincu de la présence con- stante de ce petit végétal tontes les fois que l'iu'ée fermente, et de la corré- lation intime qui lie son développement , facile ou pénible, à la transforma- tion rapide ou lente de l'urée. Dans le cas, exceptionnellement réalisé, où cette lorulacéese développe seule, le liquide reste limpide, la fermentation est prompte, et le dépôt qui se forme au fond du vase est exclusivement constitué par les chapelets et les amas de globules mêlés aux cristaux d'urates et de phosphate ammoniaco-magnésien. Si la torulacée n'est ac- compagnée que d'infusoires, ce qui est le cas le plus général, la fermenta- tion, quoique ini peu ralentie, est encore facile; mais s'il apparaît, outre les infusoires, des pj'oductions végétales dans le liquide et à sa siu'face, la. to- rulacée se dévelo|)|)e péniblement et la transformation est très-lente^ le li- quide pouvant rester acide ou neutre pendant des mois entiers. Si, au lieu d'abandonner l'urine aux chances variables qu'y introduit l'ordre d'appa- rition des germes de l'air, on la place à i'étuve dans un flacon bouché, en V ajoutant ime trace du dépôt d'une bonne fermentation, toutes les va- riations accidentelles disparaissent, et le phénomène s'accomplit toujours de la même manière : un à deux jours suffisent pour que l'urée disparaisse, et en même temps la torulacée se tlévelopjie seule, car le nouveau dépôt en est exclusivement formé. 1) La transformation de l'urée dans l'urine est donc corrélative de la vie et du développement d'un ferment organisé végétal. Ce ferment, qui se dé- ( 212 ) veloppe au sein du liquide, et surtout au fond du vase où, en s'accumulant, il forme un dépôt blanchâtre, est constitué par des chapelets ou de petits amas de globules sphériques, sans granulations, sans enveloppe distincte (lu contenu, et qui paraissent se développer par bourgeonnement; leur dia- mètre est de o™'",ooi5 environ. » Pour nssigner avec certitude le rôle physiologique de ce ferment, il faut établir qu'en le semant dans un liquide approprié où l'on a dissous une proportion connue d'urée, cette urée se transforme parallèlement à son développement. L'eau de levure se prête très-bien à ce genre d'expé- riences, comme le prouve l'exemple suivant. On dissout aS grammes d'urée dans un litre d'eau de levure, et, après y avoir semé le ferment, on place le liquide à l'étuve dans un flacon bouché; trente-six heures après, l'urée a complètement disparu; le liquide, qui s'était troublé d'abord, s'est éclairci, et il s'est formé au fond du vase un léger dépôt blanc constitué par la petite torulacée mêlée à des cristaux. Ce dépôt, recueilli sur un filtre taré et débarrassé des cristaux, pèse o^"',!!. Cette expérience montre avec quelle rapidité l'urée se transforme dans l'eau de levure quand on y pro- voque le développement exclusif de ces petits globules, et donne en même temps une idée du poids de ferment développé. » Si l'on abandonne à l'air une dissolution d'urée dans l'eau de levure, ilarrive quelquefois que le ferment de l'urée s'y développe à peu près seul; le liquide devient alors promptement ammoniacal et l'urée disparaît; mais le plus souvent des infusoires, des mycodermes nombreux envahissent d'abord la liqueur; la torulacée n'y apparaît que plus tard, son développe- ment y est pénible et la transformatio:i de l'urée très-lente. Les chances de transformation de l'urée sont ici moins favorables que dans l'inine, parce que l'eau de levure, moins bien appropriée que l'urine au développement des germes du ferment apportés par l'air, favorise au contraire d'autres pro- ductions organisées. » Une fois qu'on a réalisé une première expérience avec l'eau de levure, on peut accomplir dans le même milieu une série de fermentations succes- sives sans recoinir à l'urine, en retirant à chaque fois la semence du dépôt de la fermentation précédente; la rapidité du phénomène ne diminue pas tant que le ferment reste homogène; il ne s'épuise donc pas. Augmente- t-on successivement la proportion d'urée contenue dans l'eau de levure , on voit le ferment résister à une forte alcalinité, bien qu'il commence en gé- néral à se développer dans les liqueurs acides. J'ai vu la fermentation ne s'arrêter dans une eau de levure contenant lo pour loo d'urée que ( 2l3 ) quand 8 pour loo eurent disparu; le liquide contenait alors plus de i3 pour (oo de carbonate d'ammoniaque. Passé cette limite, non-seule- ment l'aclion du ferment s'arrête, mais il devient désormais impropre à ser- vir de semence. » La transformation de l'urée peut se réaliser sous l'influence de ce fer- ment, en dehors de toute matière albuminoïde. Si à une dissolution d'urée dans l'eau pure on ajoute une trace de ferment, la fermentation commence; elle continue lentement pendant quelques jours, puis s'arrête; ajonte-t-on à l'urée du sucre et des phosphates, la fermentation, une fois commencée, marche beaucoup plus lentement que dans l'eau de levure, mais d'une manière continue jusqu'à son entier achèvement. En même temjîs le li(]uide se trouble, la torulacée se développe et se rassemble au fond du vase en un léger dépôt blanc (i). » Je devais, dans le cours de ce travail, examiner urs fait dont la haute importance théorique n'a pas échappé à M. Dumas, que l'on a souvent in- voqué dans les discussions sur l'origine des fermentations , mais dont l'exactitude a déjà été formellement contestée par M. Pasteur : je veux parler de la prétendue transformation de l'urée sous l'influence de la fer- mentation alcoolique du sucre. Des expériences nombreuses et concor- dantes m'ont montré que si dans lui liquide approprié, tenant en dissolution du sucre et de l'urée, on sème de la leviîre de bière, la liqueur essayée après que la fermentation alcoolique est terminée est acide, et les dosages sépa- rés de l'urée et de l'annuoniaque s'accordent à prouver qu'd n'y a ni urée disparue, ni ammoniaque formée. C'est même un moyen d'empêcher l'urée de se transformer dans l'urine, que d'y ajouter du sucre et une trace de levure de bière ; la fermentation alcoolique, loin d'entrahier le dédouble- ment de l'urée, augmente l'acidité naturelle de l'urine et la protège ainsi, du moins pendant un certain temps, contre le développement ultérieur de la torulacée. Quand on ajoute à de l'eau tenant en dissolution de l'urée et du sucre une proportion notable de levure de bière, il arrive en effet quelque- fois que l'urée se transforme en partie, mais cela tient alors à ce que la (i) L'analogie de composition qui laiiproclie les urées composées de l'urée normale m'a porté à rechercher si l'éthylurée ne subirait pas, sous l'intluence du ferment de l'urée, un dédoublement analogue ; les expériences que j'ai faites ne m'ont donné jusqu'à présent que des résultats négatifs, ce qui paraît s'accorder avec les résultais obtenus récemment dans une autre voie par M. Ville. G. R., 1864, i"Sem«(re (T. LVIII, >o 4.) 28 ( 2.4) levure n'est pas homogène, car le microscope montre toujours dans le liquide les deux ferments. Chacun agit pour son propre compte en produi- sant le phénomène qui est corrélatil de son développement. » A côté de l'urée se trouve, dans l'urinedes animaux herbivores, un corps azoté de constitution analogue et dont la présence constante caractérise cette classe : c'est l'acide hippurique. Comme l'urée, il se dédouble, par ré!)ullition avec les acides et les alcalis, en deux composés plus simples (acide benzoique et glycollammine), en fixant les éléments de l'eau. C'est d'ailleurs un fait connu que, pendant la fermentation de l'urine, l'acide hippurique se transforme en acide benzoique. Je devais rechercher d abord si ces deux phénomènes de dédoublement qui se passent dans le même milieu s'accomplissent sous l'influence d'un seul et même ferment, ou si chacun deux a son ferment spécial. L'étude microscopique des productions organisées de l'urine des herbivores exposée à l'air prouve que la torulacée de l'urée y est seule constante, et qu'elle v prend un développement qu'elle n'atteint jamais dans l'urine des carnivores; chaque goutte du liquide est remplie de ses globules. J'étais dès lors porté à croire que le ferment de lurée opère un dédoublement analogue sur l'acide hippurique; mais il fallait prouver ce fait par une série d'expériences directes faites eu dehors de l'urine et sur un hippurate cristallisé; j'ai choisi l'hippurate d'ammo- niaque, et, comme milieu dissolvant, soit l'eau de levure, soit de l'eau conte- nant du sucre et des phosphates. Ces expériences établissent que le dédou- blement de l'acide hippurique en acide benzoique et en glj'collammine est une vraie fermentation, s'accomplissant parallèlement à la vie et au déve- loppement d'un ferment organisé végétal, lequel parait identique avec celui qui provoque le dédoublement de lurée en acide carbonique et en ammo- niaque. » J'ai l'intention de poursuivre cette étude du dédoublement des matières organiques avec assimilation d'eau, en tant qu'il est corrélatif de la vie et du développement d'êtres organisés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouvel homoloijue de C acétylène, le valérylène. Note de M. Rebocl, présentée par M. Balard. u Les hydrocarbures de la formule générale C-"H^" jouissent, comme on sait, de la propriété de fixer directement 2 atomes de brome pour former des bromures C-"H-"Br-, lesquels peuvent d'abord perdre une mo- lécule d'acide bromhydrique pour donner les dérivés monobromés des hy- ( 2<5 ) drocarbures primitifs, puis une seconde molécule d'acide bromhydrique eu se transformant en hydrogènes carbonés C^"R^"~^, qui différent jîar H^ eu moins de l'hydrocarbure générateur. Cette seconde élimination, déjà effec- tuée pour l'éthylène, le propyléne et le butylène bromes, se produit égale- ment pour l'amylène brome; on obtient ainsi un carbure d'hydrogène V.'°IP qui offre vis-à-vis de l'amylène les mêmes relations que l'acétylène vis-à-vis de l'éthylène; c'est pour rappeler cette homologie queje le désigne sous le nom de valérylène. » Le valérylène est un liquide incolore très-mobile, beaucoup plus léger que l'eau, dans laquelle il est insoluble ou très-peu soluble, d'une odeur alliacée pénétrante; il bout vers 44 à 46 degrés, sous la pression o'", 745- Sa molécule est représentée par C'H'' := 4 vol. L'analyse élémentaire a donné en effet : Expérience. Théorie. C=87,3i(*) C = 88,23 H=; i2,o4 H = I I ,'^6 et on a trouvé pour sa densité de vapeur, déterminée par la méthode de Gay-Lussac, le nombre 2, 3568, presque identique au nombre théorique 2, 354. Ce nombre 2,3568 est d'ailleurs la moyenne de cinq déterminations faites aux températures 64, 70, 80, 89 et 94 degrés, les deux valeurs extrêmes étant 2,342 et 2,372. » Le valérylène est le quatrième terme connu de la série C-"H^"~- : Acétylène OW (Berthelot.) AUylène C^H' (Sawitsch.) Crotonylène . . . C'H° (Caventou.) Valérylène CW » On l'obtient en chauffant pendant quelques heures, à i4o degrés et en tubes clos, de l'amylène brome avec une solution alcoolique de potasse saturée à chaud. L'eau ajoutée au produit de la réaction en sépare une couche légèrejqui est un mélange de valérylène, d'alcool etd'amylène brome. On lave à l'eau froide pour enlever l'alcool et on sépare par la distillation le valérylène, qui est très-volatil, de l'amylène brome qui bout de ii4 à 1 1 6 degés. » Le valérylène n'est nullement absorbé par le protochlorure de cuivre ammoniacal, même après plusieurs jours de contact. (*) Le léger défaut de carbone tient à une trace d'alcool retenue par le valérylène. 28.. ( 2>6) » Il se combine avec le brome avec uneéîiergic lelle, tm'il faut avoir soin »le ne faire tomber le brome que goutte à goutte dans l'hydrocarbure re- froidi par un mélange de glace et de sel ; de cette manière il ne se produit que quelques fumées insignifiantes d'acide bromhydrique. Dans ces condi- tions le valérylène fixe seulement i atomes de brome comme ramviène et se convertit en un bibroinure C'°H'Br^(*). » Cebromure n'est pas volatil sansdécomposilion ; ilcomnience à bouillir à 1 68 degrés environ, en brunissant légéremeutet émettant quelques vapeurs d'acide bromhydrique; mais le point d'ébullition s'élève eu même temps- que la niasse noircit de plus en plus et que les fumées d'acide bronibydrique deviennent plus épaisses. En arrêtant la distillation lorsque la température a atteint igS degrés, moment où les deux tiers environ du liquide avaient passé, et soumettant le produit distillé à l'analyse, on a cependant trouvé pour le carbone, l'hydrogène et le brome, des nombres qui concordent avec ceux qu'exige la formule du bibromure C'Tî'Br-. » Soumis à l'action de la potasse alcoolique, le bromure de valérylène se détruit eu donnant du bromure de potassium et un liquide brome volatil d'une odeur alliacée encore plus vive que celle du valérylène, et qui se com- bine énergiquement avec le brome. Il me paraît dès lors probable que ce li- quide est du valérylène brome résidlant du bromure de valérylène, comme l'amylène brome résulte du bromure d'amylène, et que, soumis à son tour à l'action de la potasse alcoolique, il doit pouvoir perdre HBr et se trans- former en un nouvel hydrocarbure C'^H" différant par H* de l'amylène gé- nérateur. Le défaut de matière m'a seul empêché de poiu'suivre ces re- cherches, que je vais continuer dés que j'aurai une nouvelle quantité de valérylène à ma disposition. » PHYSIOLOGIE APPLIQUÉE. — Sur la queslion : Le vin est-il le résultat de l' action d'unjèrment unique? par 9:1. E.-J. Maoie.vé. « S'il est une question difficile à résoudre, c'est celle que traite M. Bé- champ dans sa Noie du 1 1 janvier. J'ai fait l'étude du ferment du vin de Champagne pendant plusieurs années, et j'ai observé des faits presque iden- (*] Ce biomiire, abandonné en tubes clos avec un excès de brome, en piend une nouvelle quantité et donne un produit solide, peut-être le télrabroniure; cependant, à l'ouverture du tube, il se dégage de l'acide bromhydrique. J'ai d'ailleurs eu troji peu de uiatiéie pour en l'aire l'analyse, sur laquelle je reviendrai plus tard. ( 217 ) tiques à ceux dont parle M. Béchainp; mais d'aulrcs offrent des différences qui méritent d'être signalées. » La fermentation est conduite en Champagne, c'est-à-dire pour le vin mousseux, d'une manière particulière. Le moût sortant du pressoir est reçu dans des pipes de 5 à 6 hectolitres en général, où il séjourne de vingt-quatre à quarante-huit heures pour le débourbage, pour laisser tomber un dépôt d'enveloppes du grain, pépins, débris de rafle, parcelles ligneuses, terre, etc. Quand, malgré la première fermentation tumultueuse, ce dépôt est assez bien formé, le vin est tiré dans des pièces de i hectolitres qu'on emplit presque et dont on ferme le trou de bonde avec une feuille de vigne et une tuile. » Le dépôt fait dans les pipes renferme non-seulement les matières que je viens de citer, mais une certaine quantité de ferment. L'étude microsco- pique f;ùt voir une levure dont les globules ressemblent presque tous à la levure de bière, mais dont les dimensions sont plus petites. Cette leviire est accompagnée de débris cellulaires, de particules microscopiques très- diverses parmi lescjnelles on voit ces " globules de forme allongée dont le » granfl diamètre égalait souvent dix fois la longueur du petit, » dont parle M. Béchamp. » Mais lorsqu'on examine le dépôt qui se forme peu à peu dans les pièces, on trouve cette levure inférieure très-pure, très-homogène, et ne consti- tuant qu'un seul et même ferment. Ce caractère d'uniformité m'a paru si frappant pendant plusieurs années, que j'ai déterminé très-soigneusement les dimensions des globules. Je délayais \m peu de cette levîire vineuse, dans le vin mêine où elle avait pris naissance, et je plaçais une goutte sur le micromètre lui-même : je dessinais à la chambre claire les globules et les divisions micrométriques, avec les plus grandes précautions. Le grossisse- ment était de 6oo diamètres. I^a moyeinie de beaucoup d'observations, qui différaient très-peu, a été la suivante : le grand axe des plus gros globules est à très-peu près de -p— ^^ millimètre; le petit axe des moins gros est sensiblement moitié moindre, exactement g-^y de millimètre. En générrd,les globules sont plus rapprochés de la forme sphérique que ceux de la levure de bière. » M. Béchamp signale un fait sur lequel je présenterai quelques obser- vations : c'est la différence des proportions de l'acide acétique dans un vin fait « à l'abri de l'air, « et dans le même vin fait « avec Vinlervenlion rnénai/ée de [air. » Cette différence est assez grande : au lieu de o'^'',i8G d'acide par litre dans le premier cas, il y a oS',45i dans le second. Cette différence me ( 2i8 ) paraît importante. J'ai déjà signalé les doutes que soulève, à mon avis, l'existence de l'acide acétique parmi les produits directs de la fermentation alcoolique proprement dite. Aujourd'hui ces doutes me paraissent fortifiés par l'analyse même de M. Béchamp. En effet, la quantité d'acide augmente, d'après mon honorable confrère, sous l'influence de l'air, influence qui s'accuse toujours jiar l'apparition des ferments filiformes; dans le vin ordi- naire, la quantité d'acide développée hors de la présence de ces ferments est très-faible. Dans le vin de Champagne, fiit d'une tout autre manière, c'est-à-dire bien plus à l'abri de l'air, n'est-il pas évident que la quantité d'aride doit être encore moindre, et ne puis-je répéter mon assertion, qu'elle l^eutêtre nulle, surtout en considérant l'absence des globules filiiormes, (pii est complète dans ce vin ? Je n'ai pu constater la présence de l'acide acétique, par un moyen pourtant très-délicat. Je profite, au reste, de cette occasion pour dire que, lorsque M. Béchamp a trouvé de l'acide acétique dans les vins et les liqueurs fermentes, j'ai parfaitement admis le fait. Seule- ment, avons-nous bien aujourd'hui la certitude que cet acide n'est pas accidentel? Je ne le crois pas, et je soumets le doute à M. Béchamp lui- même. « Enfin, je diffère d'oj)inio!i avec M. Béciiainp sur un |>olnl d'une grande importance. Suivant lui, le moût de raisin filtré que l'on fait fermenter spontanément et dans lequel ne se développe que le ferment ordinaire, analogue à la levure de bière, fournil lui vin qui n'a pas les qualités de celui que fournit le moût non filtré dans lequel naissent plusieurs ferments. Je dirai d'abord que la différence, quand la filtration a eu lieu peu de temps après le pressurage, est toujoiu's très-faible et souvent nulle. Pour corroborer son assertion, M. Béchamp ajoute que le moût filtré que l'on fai/ fermenter avec de la levure de bière bien lavée fournit un vin qui est loin d'être le même que celui qui est fourni par le même moût filtré, etc. Mais cet argument me jjaraît offrir une bien grande prise à la critique. La levure de bière lavée donne aux liqueurs alcooliques, produites sous son influence, un bouquet tout spécial. Et ce n'est pas seulement comme ferment qu'elle agit, c'est aussi en abandonnant à la liqueiu' les substances dérivées pro- duites par son altération. On s'en assure aisément en prenant les deux moitiés d'une eau sucrée, puis faisant fermenter l'une avec de la levure de bière bien lavée, et l'autre avec de la levîn'e de vin semblablement lavée. Les deux vins qui résultent de ces deux fermentations n'ont rien de com- mun dans leur bouquet. Rattacher la différence de bouquet à l'existence de doux ou plusieurs ferments, dévelo|)pés par le moût, ne peut se faire ration- ( 219 ) nelleuieiit, je pense, avant cl avoir démontré que ces divers ferments ont des dérivés très-dissemblables. Or, M. Béchamp ne nous dit rien à cet égard; et, puisqu'il affirme d'ailleurs que l'abondance des ferments filiformes n'entraîne pas une différence notable dans les proportions de l'acide acé- tique, il y a très-peu de raison pour croire que le bouquet du vin dépend de l'action directe de deux ou plusieurs ferments développés parle moût. » PHYSIOLOGIE. — Variation des proportions doxycjène dans la vessie natatoire des Poissons. Lettre de M. A. Moreau à M. le Secrétaire perpétuel. « Je vous prie de communiquer à l'Académie la Note suivante, qui est relative à un point essentiel du travail qui m'a valu le prix de Physiologie expérimentale de l'année i863. u J'ai soumis un Poisson du genre Labre [Labrus) à la ponction de la vessie natatoire. L'air retiré parcelle première opération contenait i6 pour loo d'oxygène. Le lendemain, une seconde ponction me fournit de l'air con- tenant 4i pour lOo du même gaz. Une troisième ponction donna 5i, une cpiatrième 71, et une cinquième ^5 pour 100 du même gaz oxygène. Le Poisson, qui n'avait plus alors sa vigueur première, fut sacrifié; je trouvai dans sa vessie natatoire une certaine quantité d'un liquide coagulant abon- damment par la chaleur et par l'acide nitrique ; la surface interne de l'or- gane était revêtue de productions pseudo-membraneuses. Ces lésions se sont offertes plusieurs fois dans le cours de mes recherches. Elles caractéri- sent un état de maladie, ou si l'on veut un état extra-physiologique dans lequel les phénomènes relatifs à la formation de l'oxygène se sont modifiés. » Ainsi dune, pour faire varier dans les limites les plus étendues aussi bien que les plus étroites la proportion d'oxygène de l'air de la vessie natatoire, il faut tenir compte à la fois de la quantité d'air enlevée à cet organe et de l'état de santé du Poisson. « M. Freytag adresse de l^ivourne une nouvelle Note sur le calcul des sinus, et prie qu'on veuille bien lui faire connaître à Claris (en Suisse), où il va résider, le jugement qui aura été porté sur l'ensemble de ses commu- nications. (Renvoi à l'examen de M. Hermite.) A 4 heures trois quarts l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. E. P. B. ( 220 ) BULLETIN BIRI.IOURAPHIQUE. L'Académie :i reçu dans la séance du 2:> janvier 1864 les ouvr:iges dont voici les titres : Mémoire sur la loi du refroidissement des corps splie'riques et sur l'expression de la chaleur solaire dans tes latitudes circumpolaires de la terre; par J. Plaka. Turin, i863; in-4°. Rapport (lu Secrétaire perpétuel ilc l' Académie des Inscriptions et Belles- Lettres sur les Iravau.x des Commissions de publication de cette Académie pen- datit le deuxième semestre de l'année [863, lu le i5 janvier i864; 1 feuille in-4". Histoire naturelle des Equisetum de France; par J . Duval-Jouve. Paris, 1 864; vol. in -4". L'année scientifique et industrielle ; par Louis FiGUlER, 8* année. Paris, 1 8()3 ; vol. in-i2. (Présentée par M. de Qnatrefages.) Acje présumable des monuments celtiques établi d'après des monuments de même nature dont il est principalement fait mention dans la Bible; par le D*^ Eu- Sène Robert. (Extrait des Mondes.) Paris, 1864 ; in-S". Animaux fossiles et Géoloqie de l'Altique ; par Albert Caudry, 6^ livraison. Paris: in-4°. // n'y a que deux règnes dans la nature; par P.-Ch. JOUBEUT. (Extrait de la nouvelle édition du Discouis sur les 7-évolutions du glube, de Cuvier.) Paris, 1864; br. in-8°. Bulletins annuels (V^ et VP) de la Société centrale d'Agriculture du dépar- tement de la Savoie, t. V, années 1862-1863. Chambéry, 186,); in-8". Die percutané... Sur la ponction périphérique percutanée des nrièr-es dans leur (ontinnité, nouvelle méthode de lir/ature ; par le professeur D"' MlDDEL- DOKPF. Resuitate... Résultats des obser'vations mru/nétiipies, aslionomiiptes et mé- léorologicpies faites ilurant un voyage dans la Sibérie orientale dans les années i8'28-i83o; par le professeur Christoph Hansteen et le lieutenant Due. ( '.!iiisliani:i, i863;iii-4°. Norskevœgtiodder... Poids norvégiens du Xiv* siècle; décrits et figurés par le professeur C. -A. IIOLMROE; Clirisliania, i863; in-4°- jNorsk Forfatter-Lexicon... Dictionnaire des auteurs norvégiens (i8i4- 18S6); //«r J.-E. Kraft, mis en ordre et publié après la mort de l'auteur p:!r Christian-E.-A. Eange; VPet dernier fascicule. Christiania, i863;in-8°. »a»r COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. «aaa» SEANCE DU LUNDI 1^^ FEVRIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce dans les termes suivants la perte que l'Acatlé- mie a faite, depuis la dernière séance, dans la personne de M. CLAPEvnox. « Messieurs, )) J'ai la douleur d'annoncer à l'Académie la perte qu'elle vient de faire en la personne de notre regretté confrère M. Clapeyron, qu'une maladie aussi cruelle que rapide a enlevé en quelques jours à notre estime et à notre affection. » Les derniers devoirs ont été rendus à notre confrère par le Bureau de l'Académie et par un grand nombre de ses Membres, ainsi que par une députation du Corps impérial des Mines. M. Combes, par des paroles bien senties, a rappelé les principaux travaux de M. Clapeyron et s'est rendu l'interprète de nos sentiments. » Savant aussi modeste que profond, doué du caractère le plus aimable et le plus bienveillant, M. Clapeyron laissera parmi ses confrères de longs et sincères regrets. » Un exemplaire du Discours de M. Combes est déposé sur le bureau. M. Lamé, que l'état de sa santé mettait dans l'impossibilité d'assister aux C. R., iSG!,, i" Semestre. (T. LVIII,No 3.) 29 ( 222 ) funérailles de M. Clapeyron, avait écrit les adieux qu'il eût voulu adresser à son ami : ou trouvera ces paroles imprimées à la suite de celles que M. Couibes a prononcées au noui de la Section de Mécanique. MATHÉMATIQUES. — Détemiinalion du nombre des sections coniques qui doivent toucher cinq courbes données d'ordre quelconque, ou satisjaire à diverses autres conditions ; par M. Chasles. « Cette question, qui préoccupe les géomètres depuis longtemps, parce qu'en effet elle est un point de départ nécessaire dans plusieurs parties de la théorie générale des courbes d'ordre supérieur, est encore bien peu aviuicée. » On n'a pas même épuisé la question la plus simple, où l'on ajoute aux conditions accoutumées, de passer par des points et de touclier des droites, celle de toucher une section conique. On sait que pour quatre poinls et une conique, il y a six solutions; pour trois points, une droite et une conique, douze solutions; et de même pour les cas corrélatifs, où l'on donne quatre droites et une conique; ou trois droites, un point et une co- nique. Mais on n'a pas déterminé, je crois, le nombre des coniques qui passent par deux points et touchent deux droites et une conique. Ce nombre est lô. M Si l'on veut que les coniques touchent deux coniques données, on sait seulement que lorsqu'elles doivent passer par trois points, il y a trente-six solutions, ainsi que dans le cas où elles doivent toucher trois droites. » On n'a pas abordé le cas où elles devraient toucher trois coniques; et à fortiori ceux où elles devraient toucher quatre ou cinq coniques. » Quant au contact des coniques avec des courbes d'ordre supérieur, on ne connaît que ce résultat unique, savoir, que le nombre des coniques qui passent par quatre points et touchent une courbe d'ordre m, est m[m -+- i). M Toutefois, il f.uit ajouter qu'un savaiit géomètre de Munich a donné luie formule qui lui a paru résoudre la question dans toute sa généralité, car elle exprimerait le nombre des coniques qui passent par (5 — p.) points et touchent p. courbes d'ordre quelconque^*). Mais quelques vérifications montrent l'inexactitude de la formule; car elle donne trente-deux coniques tangentes à cinq droites, quand il n'en existe qu'une; seize, au lieu de deux, pour le nombre des coniques tangentes à quatre droites et passant (*) Journal de Mac/ic/iiiiCirjiics de Crelle; t. LVI, p. 166-177, année i858. ( 223 ) par un point; qiiaranle-luiit, an lieu de six, pour les coniques passant par quatre points et tangentes à une conique donnée, etc. Le nombre 7776, accusé pour les coniques tangentes à cinq coniques, diffère aussi considé- rablement du nombre véritable, 3264. » Indépendamment de ces vérifications numériques, une considération bien simple suffirait pour faire concevoir des doutes à priori: c'est que la formule permet de prendre, pour les données de la question, indifférem- ment des points ou des courbes d'ordre quelconque, aussi bien que des droites ou des courbes : ce qui serait, à l'égard des points et des courbes, ime singularité bien étonnante. » Le problème reste donc à résoudre. ' » La solulioo que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie est ren- fermée dans quatre formules. » La première donne le nombre des coniques tangentes à cinq courbes d'ordre quelconque. Elle s'applique aux cas où ces lignes, en totalité ou en partie, deviennent des droites. » Les trois autres sont relatives aux cas où les coniques doivent passer par des points et toucher des courbes. » Les formules, quoiqu'elles exigent quelque longueur de calcul, de- viennent extrêmement simples, au moyen d'une notation que je vais indi- quer. » Notation. — Si l'on a à considérer cinq courbes d'ordre quelconque m, m', ..., on représente par S5 le produit des indices m, m', ... ; par S4 la somme de leurs produits, quatre à quatre, etc.; et par S, la somme des cinq nombres. 1) Pour quatre courbes, d'ordre m, m\ ..., S4 représentera le produit des quatre nombres m, m',...; S3 la somme de leurs produits trois à trois, etc. >) De même pour trois courbes, et pour deux courbes. Formules exprimant le nombre des coniques qui satisfont à cinq conditions dénommées. >' L Toucher cinq courbes d'ordre quelconque : S^S, -hS, -+-S3-3S, + 3S,). » II. Passer par un point et toucher quatre courbes : S. (S, + S3 -^ S2 - 3S, +3). 29- • ( 2'i4 ) )i m. Passer par deux points et toucher trois courbes : 83(85 + 80 + 8, -3). » IV. Passer par trois points et toucher deux courbes : 82(82 + 8, + i). « Pour le cas de quatre points et d'une courbe d'ordre 8, , on a, comint- on sait, S,(S, +1). » De ces formules on déduit celles qui conviennent aux cas où les co- niques doivent toucher des droites; il suffit de supposer que des courbes y soient du premier ordre. On obtient ainsi les formules suivantes : » V. Toucher une droite et quatre courbes : 84(284 + 283 — 282 + 3). » YI. Toucher deux droites et trois courbes : 83(483 -28, + 3). » VII. Toucher trois droites et deux courbes : 82(482 — 28, — i). 1) VIII. Toucher quatre droites et une courbe : 8, (28,-1). » IX. Passer par un point, et toucher une droite et trois courbes : 283(83 + 80 — S,). » X. Passer par un point, et toucher deux droites et deux courbes : 282 (2S2 — i). » XI. Passer par un point, et toucher trois droites et une courbe : 28, (28, — i). » XII. Passer par deux points, et toucher une droite el deux courbes : 282(80 + 8, - i). » XIII. Passer par deux points, et toucher deux droites et une courbe : 48?. » XIV. Passer par trois points, et toucher une droite et une courbe : 28, (8, + i). ( 225 ) » On suppose, dans toutes ces formules, que les courbes proposées n'ont pas de points multiples ou de rebrousscment : si elles en avaient, le nombre des solutions pourrait diminuer considérablement. Je donnerai ultérieure- ment les formules qui s'y rapportent. » Il serait superflu d'ajouter qu'il faut encore que dans chaque cas les données de la question aient une entière indépendance. Car si les courbes avaient entre elles certaines relations prescrites, si, par exemple, elles passaient par les points donnés, ou touchaient les droites données, ces restrictions changeraient les conditions de la question, et diminueraient le nombre des solutions. Tableau du nombre des solutions, dans les cas où les courbes données sont des coniques. jinls. Droites. Coniques. Solutions. 4 O 6 3 I 12 2 2 i6 f 3 12 O 4 6 3 0 2 36 2 I 2 56 l 3 2 56 0 3 2 36 2 0 3 i84 I I 3 224 O 2 3 184 I O 4 816 0 I 4 816 o o 5 3264 » Les considérations qui m'ont conduit aux résultats précédents s'ap- pliquent à un grand nombre d'autres questions, dans lesquelles les cinq conditions que doivent remplir les coniques sont différentes de celles qui précèdent, et peuvent être très-diverses. » Par exemple, on peut demander le nombre des coniques qui satisfont aux cinq conditions suivantes : toucher deux courbes d'ordre m et m! ; avoir un sommet sur une troisième courbe d'ordre /j; couper une droite donnée à angle droit; et enfin qu'un axe de la courbe soit tangent à une courbe du troisième ordre à point de rebrousscment. » La formule suivante répond à la question : 6.^.82(32.81-1- 10. S, — i5). ( 226 ) » Ces questions, on le voit, donnent lieu à une théorie fort étendue. J'en développer;ii les principes dans une prochaine communication. >' Je me borne à ajouter que ces principes ne s'appliquent pas seule- ment à la détermination du nombre des solutions, mais aussi à la construc- tion théorique qui résout chaque question. » COSMOLOGIE. — Note sur deux aérolithes, l'un tombé à f^ouUlé [Vienne)^ le I 3 mai 1 83 1 , et offert au Muséum d'Histoire naturelle par la ville de Poi- tiers; l'autre tombé à Mascombes, département de la Corréze, le 3i jan- vier i836, et dont In chute était restée sans jiublicité; parW. D.41ibrée. (< Parmi les améliorations que cherche à réaliser le Muséum d'Histoire naturelle, il en est une qui ne saurait manquer d'intéresser à un haut de- gré les géologues, les chimistes, les physiciens et les astronomes. Je veux parler d'une collection, aussi complète que possible d'aérolithes, comme il en existe déjà ailleurs. Chacun comprend quels services elle peut être destinée à rendre dans les recherches qui se rattachent à la constitution de notre système planétaire. » De nombreuses demandes, adressées à l'étranger, ont été bien ac- cueillies. Mais c'est surtout l'appel général fait dans diverses régions de la France qui a fourni d'excellents résultats. » 1° Aérolithe de Fouillé. — Au nombre des objets qui sont devenus la propriété de la galerie de géologie du Muséum, nous nous plaisons à citer, en première ligne, l'aérolithe tombé à Vouillé (Vienne), le i3 mai i83i. >> Sur la demande du Muséum, l'administration municipale de la ville de Poitiers a bien voulu lui faire don de cet aérolithe remarquable, qui, depuis trente ans, était l'un des principaux ornements de son Musée. Je demande à l'Académie la permission de citer ici l'un des passages de la Lettre, si pleine de noble désintéressement, que M. le Maire de Poitiers a écrite à cette occasion : « Le Conseil municipal, tout en reconnaissant que cet aérolithe est un )) des objets les plus curieux et les plus rares de notre Musée, a pensé que, )) dans l'intérêt de la science, il pouvait en dépouiller le Musée de Poitiers » pour en enrichir la galerie de géologie du Muséum, où cet aérolithe » pourra être examiné et étudié par de savants géologues, et visité par » un grand nombre de curieux; et il m'a, en conséquence, autorisé à vous )/ l'adresser. » » Le Conseil municipal de Poitiei-s, qui apprécie très-bien, comme on le ( 227 ) voit, la valeur scientifique d'un pareil objet, et qui n'hésite pas à s'en des- saisir et à sacrifier l'intérêt particulier à l'intérêt général, donne im bel exemple de dévouement à la science sur lequel on ne saurait trop appeler l'attention. Cet acte de haut désintéressement sera porté à la connaissance de tous par une in^cription juxtaposée à l'aérolithe, auquel une place d'honneur est déjà réservée dans la galerie. L'Académie des Sciences s'as- sociera, nous en avons la confiance, à la reconnaissance du Muséum envers le Conseil municipal, et, en particulier, à l'égard de M. Hastron, Maire de Poitiers, dont l'initiative élevée a contribué à une décision si favorable à la science. » A cette occasion, il n'est peut-être pas inutde de rappeler les princi- pales circonstances de la chute de cet aérolithe. Elles ont eu pour témoin un bon observateur, M. Barbaidt de Chaumont, conservateur du Musée de Poitiers, qui envoya à l'Académie des Sciences, le \i septembre i83f, quelques échantillons de cette jîierre météorique. Toutefois, le procès- verbal que M. Barbault rédigea à celte occasion reçut si peu de publi- cité, que la date même de la chute est indiquée d'une manière complète- ment inexacte dans les divers catalogues et ouvrages relatifs aux aérolilhes qui depuis lors ont été publiés à l'étranger. M Dans la nuit du i 3 au i4 mai i83i (i), un globe lumineux fut aperçu tout à coup de la ville de Poitiers, dans la région de l'est de l'atmosphère; il marchait du sud au nord. Son éclat ressemblait àla lueurd'un vaste incendie. Troisdétonations violentes, aussifortesquel'explosion d'une pièced'artillerie, furent entendues à des distances considérables, et notamment à Rochefort, qui est éloigné de Vouiilé de plus de 90 kilomètres. La dernière détonation fut suivie d'un bruit sourd et lointain, mais très-puissant, et ressemblant au roulement d'une loiu-de voiture emportée r.ipidement sur un pavé iné- gal. Ce bruit se prolongea fort longtemps. L'auteur du récit, qui l'écoufa avec la plus grande attention, observe qu'il n'offrait pas les nuances de décroissement et de renforcement, effets ordinaires des échos du tonnerre, mais qu'il était uniforme et rappelait celui du froissement produit par im corps solide se mouvant dans l'air avec une grande rapidité. » Le lendemain, i/j mai, un cultivateur du village de Vouiilé, qui est situé à environ 20 kilomètres au sud-ouest de Poitiers, se rendant dans sa vigne, y trouva un corps étranger qu'il était certain de n'y avoir jamais vu, quoiqu'il y eût travaillé la veille. Surpris de cette rencontre, il appela ses (i) Bulletin de la Société d'Agriculture, Belles- Lettres et Sciences de Poitiers, i83i, p. 214. ( 228 ) voisins les plus proches. Tous ensemble remarquèrent dans le sol une excavation récente, d'un diamètre d'environ 66 centimètres et d'une pro- fondeur de 4o centimètres. La terre avait été jetée hors du trou, dans la direction du nord-est. La cosse, ainsi qu'on nomme dans le pays la pierre qui forme le sous-sol, avait été brisée et triturée à 25 centimètres de pro- fondeur ; ses débris avaient aussi été rejetés sur les parois de l'excavation, et dans la même direction que la terre. Le projectile, cause évidente de ces effets, était sorti lui-même du trou qu'il avait produit et gisait à quelque distance. Tous ces renseignements sont consignés dans un autre procès-verbal détaillé, resté manuscrit, que rédigea le Maire de la commune de Y ouille. » L'aérolithe de Vouillé ne présente pas les formes polyédriques et les arêtes prononcées qu'on remarque fréquemment dans d'autres masses de même origine, et en particulier dans la pierre tombée le 7 décembre der- nier en Belgique, à Tourinnes-la-Grosse. Ses contours sont arrondis. Sa surface présente plusieurs cavités hémisphériques, qui paraissent dues à ce que des grains sphéroïdaux qui en faisaient partie en ont été arrachés au moment de la rupture. Son poids actuel est de i5'"','70o; mais on en a autrefois détaché des fragments dont le poids total peut être évalué, au plus, au quart de ce qu'il en reste. Comme d'ordinaire, la niasse est com- plètement enveloppée d'un vernis noir tres-raince, qui indique une fusion superficielle et presque instantanée. » Par ses caractères minéralogiques, l'aérolithe de Vouillé rentre dans le type le plus commun parmi les pierres météoriques. Sa masse pierreuse, d'un gris de cendre, dans laquelle sont disséminés des grains métalliques, les uns de fer nickelifère, les autres de pyrite magnétique, consiste princi- palement en un silicate magnésien, voisin du péridot ferrifère. Cette pâte sdicatée présente, dans beaucoup de ses parties, la structure globuleuse qui a fait donner aux météorites analogues le nom générique de cliondritc par M. Gustave Rose. L'aérolithe de Vouillé présente surtout une ressem- blance frappante avec celui qui est tombé à Château-Renard le lajuin 1841, et dont M. Dufrcnoy a fait une étude approfondie (i). » Sa composition chimique a été examinée, dès i83i, à Poitiers, par M. Desroziers (2); mais comme elle sera l'objet d'une nouvelle analyse, ju n'en parlerai pas aujourd'hui. (l) Comptes rendus de l'académie des Sciences, t. XIII, p. 47* (?. ) Bulletin de la Société d'Agriculture, Belles-Lettres et Sciences de Poitiers, l83 1 , p. ii&. ( 229 ) » 2'^ Aéroidlie de Mascombes [Corrèze). — Il est arrivé fi éqiiemment, même dans ces derniers temps, que des pierres tombées de l'atmosphère, en pré- sence de témoins dignes de foi, ont été prises pour des aérolithes, quoique leur nature doive faire rejeter complètement cette assimilation. » C'est ainsi que nos principaux journaux ont reproduit l'annonce de Ici chute d'un aérolithe qui aurait eu lieu, le 29 août i863, à 2 heures après midi, au village de La Rivière, département de l'Isère. Une pierre tomba en effet verticalement sur le pavé et avec une grande violence, sans qu'il paraisse possible d'admettre qu'elle ait été lancée de main d'honniie; son poids était d'environ 65o grammes. Or cette pierre, que je mets sous les veux de l'Académie, n'est qu'un simple fragment de grès quartzeiix; sa chute aura pu être causée par l'intervention d'une trombe, car le ciel était alors dans un état tout à fait orageux (1). » Il semble également bien difficile de considérer connue un véritable aérolithe un corps tombé le \[\ février 1861, à 6 heures et demie du soir, sur une place pidilique de Tocane-Saint-Apre (Dordogne), et que m'a envoyé comme tel, avec une extrême obligeance, M. le D"' Moreaud, Maire de la commune et membre du Conseil général de la Dordogne. Ce corps, d'un très-faible volume, était encore sensiblement chaud ime demi-heure après sa chute, quand on le ramassa. Il n'a aucune analogie avec les roches (le la localité, et n'a pas d'autres caractères que ceux d'un combustible minéral très-impur, qui aurait subi une sorte de fusion à la surface. » Par opposition avec ce que je viens de dire, il est également vrai que des chutes de véritables aérolithes, parfaitement constatées, sont restées complètement inconnues en dehors de la localité qui en a été le témoin. » Ainsi il faudra désormais ajouter au catalogue des chutes d'aérolithes bien avérées celle qui arriva le 3i janvier i836 à Mascombes, près Corrèze, département de la Corrèze. Elle eut lieu à r heure après midi dans les landes de cette localité, sous les yeux de (\ei\\ personnes qui étaier.t à chasser, et à 20 mètres devant elles (a). La chute de la pierre fut précédée (i) M. Lory, professeur à la Faculté des Sciences de Grenoble, qui a bien voulu se rendre sur les lieux, a confirmé les détails que M. Quigneaux, instituteur, m'avait adresses avec beaucoup d'oliligeance, en même temps que l'échantillon. Ce grès quartzeus est crible de vacuoles iriégulières de toute grandeur que tapissent des cristaux très-nets de quartz. lia une grande ressemblance avec certaines masses quartzeu^es des gîtes de minerai de fer ou terrain sidérolithique. (2) MM. Vincent Terriou et Soularue. C. H., i86i, \" HemeHir:. (T. I.Vlll, N" 3 ) 3o ( 23o ) de deux détonations semblables à celles d'un tonnerre lointain, puis d'nn violent sifflement qui leur parut venir du nord. Le temps était très-couvert et pluvieux; c'est ce qui explique sans doute pourquoi ils n'aperçurent aucun dégagement de lumière. Quand , après un premier moment de frayeur, ils allèrent extraire la pierre, qui s'était enfoncée dans un terrain humide jusqu'à une profondeur d'environ 65 centiuiètres, elle ne présen- tait plus de chaleur sensible. Elle atteignait à peine la grosseiu- du poing; son poids était d'environ i kilogramme. )> J'ai l'honneur de présenter également à l'Académie un fragment de cette pierre météorique, que j'ai eu occasion de voir à Limoges dans la col- lection de M. Alluaud auié, et dont ce minéralogiste distingué a bien voulu faire hommage au Muséum d'Histoire naturelle. On peut voir qu'elle pré- sente le type le mieux caractérisé des aérolilhes. et qu'elle est extrêmement voisine de celui de Veuille. Sa pâte grise grenue, rappelant certains tra- chyles, est parsemée de grains métalliques, les uns gris de fer, les autres jaune de laiton, qui consistent en fer allié de nickel et en pyrite magnétique. Il sera d'ailleurs fait prochainement une analyse exacte de cette pierre (i). » PALÉONTOLOGIE HUMAINE. — Remarques sur- l' ancienneté de [homme tirées de l'observation des cavernes à ossements du bas Languedoc (a); par P.l. Paul Gervais. « En ce qui concerne notre pays, ce sont des explorations entreprises dans les cavernes du bas Languedoc qui ont conduit récemment quelques naturalistes à soutenir l'opinion, déjà proposée par d'autres auteurs, que l'homme a été, en Europe, le contemporain des grandes espèces de Mam- mifères qui vivaient dans les premiers temps de la période quaternaire. » Les premiers documents recueillis à cet égard dans le midi de la France sont dus à M. Tournai, qui, dès 1827, signala l'association des ossements de Ihomme avec ceux des animaux d'espèces éteintes, dans les cavernes de ( I ) Dans tout ce qui précède je me suis servi, pour me conformer à l'usage, du mot néro- lithe. Je dois faire observer à cette occasion qu'il serait désirable d'adopter, comme on l'a déjà fait en Allemagne et en Angleterre, le nom général de météorite pour tout ce qui nous arrive des régions ]ilanétaires, ce mot comprenant aussi bien les masses pierreuses {«e>o/(7/(« proprement dits), les masses métalliques [fers météoriques, aérosuléntes) et les masses inter- médiaires (mésnsidéritcs ou sidérolitltcs). (2) Le département de l'Hérault et les parties avoisinantes des de])artements de l'Aude, de l'Aveyron, de la Lozère et du Gard. ( 23i ) Bize prés Narbonne (Aude). Deux ans après, M. Jules de Christol publiait sa Notice sur les ossements humains fossiles du Gard, d'après des recherches faites par lui et par M. Émilien Dumas dans la caverne de Pondres. •> Cuvier n'a pas ignoré les principaux faits signalés par MM. Tournai et Jules de Christol ; mais il ne leur a pas reconnu assez de certitude pour le déterminer à changer d'opinion. Voici en quels termes il y a fait allusion dans la sixième édition de son Discours sur les révolutions du c/lohe, publiée en i83o: « On a fait grand bruit, il y a quelques mois, de certains fragments » humains trouvés dans les cavernes à ossements de nos provinces raéridio- » nales, mais il suffit qu'ils aient été trouvés dans les cavernes pour qu'ils M rentrent dans la régie. » Or, la règle, telle que Cuvier l'avait posée, c'est qu'on ne rencontre jjas d'os humains dans les couches régulières, même dans celles qui renferment les Éléphants, les Rhinocéros, les grands Ours, les grands Félis et les Hyènes. La raison sur laquelle s'appuie Cuvier est sans doute que les eaux opèrent incessamment dans le sol terreux des cavernes des Hltrations ou des remaniements, et que des objets peuvent y occuper des positions contiguës, bien qu'apportés à des dates très-différentes. » H cherche évidemment à prémunir les savants contre le danger de conclusions trop hâtives, et veut probablement que l'on joigne aux indica- tions, ici douteuses, de la stratigraphie, d'autres preuves, avant de trancher la question. » Voyons donc ce que de plus amples renseignements et documents nous ont appris au sujet des cavernes de Bize et de Pondres ; nous expose- rons ensuite quelques faits nouveaux tirés des cavernes de la Roque et du Pontil, qui sont situées dans la même région. » Caverne de Bize. — M. Marcel de Serres a consacré un long Mémoire à la publication des observations faites par M. Tournai, par Jui-mème et par quelques autres personnes sur les objets extraits de la grotte de Bize. 11 y signale, indépendamment de plusieurs espèces qui, pour la plupart, se retrouvent encore à l'état sauvage dans les environs, une Antilope d'espèce éteinte qu'il appelle Jntilojje Cliristolii, et quatre espèces de Cerfs quiseraient également anéanties et différentes de celles que les paléontologistes avaient alors décrites. Ce sont les Cervus Destremii, Beboulii, Leujrop et Tournalii. L'Aurochs est également cité par M. de Serres, mais c'est bien sûrement du Bos primicjenius qu'il a voulu parler. Quant à YlJrsus spelœus, il ne le men- tionne plus comme l'avait fait M. Tournai. L'humérus, d'ailleurs incomplet, qu'il attribue au genre des Ours, lui paraît être d'Ours arctoïde, et il méri- terait peut-être mieux d'être attribué à l'Ours ordinaire qui a autrefois habité 3o.. ( 232 ) nos montagnes. J'en ai, en effet, reconnu quelques ossements parmi les pièces jointes, trouvées à la Tour-de-Farges, près Montpellier, et aux envi- rons d'Alais. » \J Antilope ClirisloUi ne paraît pas différer sensiblement du Chamois, et il faut conclure de sa présence à Bize, non pas à l'ancienne existence dans les environs de cette caverne, c'est-à-dire dans la montagne Noire, d'une espèce différente de celles que nous connaissons dans le monde actuel, mais à la présence, à ces époques reculées, de Chamois dans la même région. C'est ainsi que le Chevreuil a disparu de plusieurs de nos départements du Midi, etii en est de même poiu' plusieurs autres espèces, les unes anéanties dans toute la France, les autres reléguées dans quelques départements. » Deux parties inférieures de canons de Chamois, que j'ai sous les veux, ne comprennent plus que les poulies digitales et une très-courte longueur de la diaphyse. Il est aisé de reconnaître qu'elles ont été brisées violemment et par le fait de l'homme, ce qui s'observe fréquemment pour les os analo- gues et autres os longs que l'on trouve dans les cavernes où l'homme a eu accès, lorsque ces pièces proviennent d'animaux ayant vécu à la même époque que lui. L'homme primitif, en effet, cassait les os longs, qui sont remplis de moelle, pour en retirer cette substance. » J'ai aussi de Bize l'extrémité digitale, semblablement brisée, d'un canon postérieur de grand Bœuf, évidemment du Bos primigenius, et quelques autres extrémités d'os longs du même animal, séparées de leur diaphyse ou partie moyenne par fracture violente. L'homme a évidemment opéré cette fracture, et il ne peut évidemment l'avoir faite que dans le but que nous venons de rappeler. I) Quant aux Cerfs propres à la caverne de Bize, il me serait diflicile d'en établir la synonymie en rapport avec celle des autres espèces connues dans cette famille. Je n'ai pu voir encore qu'iuie ou deux des pièces d'après les- quelles ils ont été décrits, et l'histoire de nos Cervidés fossiles est trop embrouillée pour qu'on puisse procéder sûrement à cette détermination. Force est donc de recourir aux figures données par M. Marcel de Serres de quelques-uns des débris qu'il signale à Bii?e, ou aux pièces découvertes récemment. Eu tenant compte de ces deux sortes d'indications, je reconnais, à n'en pouvoir douter, que la majorité des ossements et des dents de Bize, attribués à des Cerfs d'espèces éteintes et nommées comme il a été dit plus haut, se rapporte au Renne,- mais avec celte différence qu'au lieu que les os longs soient entiers, comme dans certaines cavernes, à Brengères par exemple, ou l'homme n'habitait pas, ils ont été fracturés. On en doit cou- ( a33 ) dure que si l'homine n'a pas tenu ces animaux en domesticité, il a certaine- nienl: profilé de lem-s dépouilles. Une dizaine des os que je possède sont des extrémités inférieures de canons, brisés d'une façon qui rappelle les os de Chamois et de grands Bœufs dont il a déjà été parlé. » Peut-être paraitra-t-il superflu d'ajouter que la caverne de Bize ren- ferme aussi des débris de poteries primitives, des silex taillés en forme de couteau et des instruments fabriqués avec des bois de Cerfs ou de Rennes, avec des os, etc., etc. Voici comment je me suis procuré des échantillons de sdex taillés recueillis à Bize. » Deux jeunes gens instruits, MM. Brinckmann et Jullien, qui suivaient mes cours, ayant voulu entreprendre en 1860 luie petite excursion aux environs de Narbonne, excursion dans laquelle il me fut impossible de les accompagner, je les engageai à fouiller la grotte de Bize et à y chercher des couteaux de silex, jugeant que la présence d'ossements brisés dans cet endroit devait y faire également supposer celle des couteaux primitifs. M. Tournai, d'ailleurs, en avait trouvé lors de la publication de sa première Notice, mais sans reconnaître leur véritable signification. Il en parle dans son travail après avoir signalé les cailloux roulés, qui sont cependant très- rares, en les appelant des fragments de quartz pyromaque à angles très-vifs. Ils sont très-nombreux par endroits et leurs formes sont assez diverses; mais leurs dimensions sont moyennes ou même petites. M. Brinckmann, qui est devenu un naturaliste habile, en a parlé en 1861 dans une courte Noie insérée dans un journal de mélanges qui paraissait alors à Hambourg, sous le titre de Braza. .' Caverne de Pondres. — J'ai revu les ossements trouvés à Poudres par M. Emilien Dumas et constaté qu'ils appartiennent principalement aux espèces suivantes : Rhinocéros licliorhiniis, Bos priinigenais , Ursiis spelœus, Felis spelœa et Hyœna spelœa. Ce sont donc bien des animaux dikiviens, et Cuvier, qui fait survivre le Bos primujenius aux espèces anéanties anté- rieurement à l'apparition de l'homme dans nos contrées, ne cite pas ce grand Bœuf parmi les animaux dont il conteste le mélange avec les restes de notre espèce. Beaucoup d'auteurs ont invoqué la grotte de Pondres à l'appui de la haute antiquité de l'homme en Europe, et il a laissé en effet des débris de son squelette, des couteaux en silex, des poteries grossières et du charbon dans cette grolle, si bien explorée par M. E. Dumas. On les y trouve pèle mêle avec les restes des animaux éteints. Y a-t-il eu remaniement du sol, fissures, etc.? On l'a nié et affirmé successivement. Tout ce que nous pouvons assurer, c'est que les os des grandes espèces n'y sont pas brisés à la ( 234 ) manière de ceux enfouis dans les cavernes ayant servi à l'iiabifation des premiers habitants du globe. M Malgré l'opinion de notre savant ami M. E. Dumas, qui ne met pas en doute la contemporanéilé de l'homme et des animaux d'espèces éteintes recueillis par lui à Poudres, nous avons dans un précédent travail relégué cette observation parmi celles qui ne peuvent encore conduire qu'à des conclusions douteuses. » Quant â la caverne de Lunel-Viel, elle ne saurait être citée en faveur de l'hypothèse de la conteraporanéité de l'homme et de grandes espèces dilu- viennes, puisque, malgré son peu d'éloiguement des grottes où l'on recueille des ossements humains, elle n'a fourni de traces ni de l'homme ni de sa primitive industrie. Elle est du nombre de celles que M. Steeustrup regarde comme entièrement remplies en dehors de l'action de l'homme, attendu que les ossements n'y sont pas brisés par ce dernier, mais seulement atta- qués par la dent des Carnivores, plus particulièrement par celle des Hyènes. Ne pourrait-on pas en conclure que dans le cas de mélanges, les os des an- ciennes espèces non brisés indiquent un enfouissement de ces os antérieur à l'action des hommes, et doivent faire par suite attribuer le mélange, lorsqu'il est constaté, à l'intervention ultérieure des eaux, ou à des creusements entrepris de main humaine, ou bien encore à des remaniements dus à des causes différentes? Cette opinion, que je ne donne pas comme absolue, mais qui nous éclaire sur la difficulté des questions agitéesici, prendra plus de consistance si les faits suivants, observés dans la caverne de Pontil, sont exacts, comme j'ai tout lieu de le penser. » Caverne de Pontil, près Saint-Pons (Hérault). — J'ai fait connaître il y a déjà quelques années (i) la découverte de nombreux ossements d'espèces éteintes, parmi lesquelles j'ai signalé plusieurs des grands animaux de Lunel-Viel et de Poudres : le Rliinocero^ lichorhinus, VUrsus spelœtis, le Bos primiqenius et un grand Cerf, sans doute le Ceruiis Elaphus^ var. Slrongylo- ceros ou Canadensis, dont quelques auteurs font une espèce distincte de VÉlaphe, parce qu'il a des dimensions bien supérieures à celles de ce der- nier, et comparables à celles des Wapiti du Canada. » Des ossements humains et quelques débris de l'industrie, les uns appar- tenant à l'époque primitive, les autres plus récents, m'avaient également été montrés comme venant de cette caverne ; mais je métais abstenu d'en parler, n'ayant pas, au sujet de leur gisement, des données qui me pa- (i) Mémoires de l'Académie scientifique de Montpellier, t. III, p. Sorj; iSS^. ( a35 ) Fussent suffisamment exactes. Je suis aujourd'hui mieux renseigné. M. Chausse, conducteur des Ponts et Chaussées, qui a fait Uii-même des fouilles au Ponlil, m'a remis la phipart des objets d'origine humaine qu'il y atrouvés, et il m'a fourni au sujet de leur gisement quelques détails que confirme d'ailleurs le mode de conservation de ces objets, comparé à celui des animaux éteints enfouis avec le Rhinocéros. » Les grands animaux diluviens, le Bas primigenius compris, sont dans une couche inférieure h celles qui ont fourni des os de Cheval, des débris humains, des restes d'anciens foyers, un couteau en silex taillé et divers instruments faits en corne de Cerf et en os entièrement semblables à ceux que l'on trouve dans les dépôts remontant au premier âge des habitations lacustres de la Suisse, ainsi que dans les kjœkinmœdinger du Danemark. » Je citerai entre autres des portions basilaires de bois de Cerf disposées pour servir de poignée à des instruments en pierre, et un stylet en os tout semblable à celui de la figure 19 de la planche VI de l'ouvrage de M, ïroyon. Il a été fabriqué avec une portion de canon d'un Ruminant qui me paraît être la Chèvre; j'ai d'ailleurs reçu du même dépôt un axe osseux de corne de Bouc qui reproduit assez bien les caractères de l'exem- plaire de ce genre donné par M. Oweu, dans ses Mammifères fossiles d'An- gleterre, comme trouvé dans le pleistocène de Walton (Essex). C'est avec ces objets bien plus récents que ceux de la couche à Rhinocéros et à grands Ours qu'était enfoui un maxillaire supérieur droit de jeiuie Bos primigenius absolument semblable, par ses différents caractères, à un os analogue pro- venant d un individu de même âge recueilli dans la caverne de Lunel-Viel et auquel je l'ai comparé. » La même caverne du Pontil renfermait aussi, dans ses sédiments supé- rieurs, des défenses de Sanglier, des haches en pierre polie, réputées carac- téristiques du second âge de pierre, et des objets travaillés indiquant l'âge de bronze (i). )) Caverne de la Boque, près Ganges ( Hérault). — Je passe à une quatrième caverne, celle dont M. Boutin a tout dernièrement entretenu l'Académie. » M. Boutin m'avait montré, il y a déjà plusieurs années, des os brisés provenant de cette grotte, et je l'avais invité à y chercher des silex travail- lés, dont il a trouvé en effet luie quantité considérable, associés à quelques (i) La caverne de jMialet et d'autres cavernes à ossements de notre province ont aussi fourni des objets d'origine humaine appartenant aux âges de pierre et de bronze. ( a36 ) ossements humains. J ai aussi reçu de lui, comme déco'.ivert d;uis la grotte (le la Roque, un cinquième métatarsien, évidemment d'LViHi; spelœus. » Quant aux ossements brisés, ils appartiennent au Cerf, au Bœuf ordi- naire et à l'animal que M. Boulin signale dans sa Note comme étant un Bouquetin. Ce dernier n'est |M'ol)ablement pas le véritable Bouquetin, ou du moins il me paraît s'en distinguer par quelques caractères. Les Bouquetins cependant ont vécu dans nos cavernes. J'ai signalé à Mialet (Gard) une espèce ou race de ces animaux [Ibex Cebennarum) qui a été contemporaine des grandes espèces éteintes, et je crois en avoir retrouvé quelques rares fragments parmi les os retirés de la caverne de la Salpétriére, située à une faible distance de Ganges. Cette caverne est riche en ossements à'IJnus spe- lœus. Le prétendu Bouquetin de la Roque aurait plus d'analogie, d'après les pièces très-peu nombreuses et très-mutilées que M. Boutin m'en a remises, avec les Chèvres ; mais ses pieds sont encore plus forts que ceux de ces ani- maux, et il était lui-même de beaucoup plus grande taille. C'est sans doute le même animal que M. Marcel de Serres a indiqué à Bize, sous le nom d'Egacjre, et celui dont M. Forel parle comme d'un Mouton supérieur en dimensions, dans sa Notice sur les cavernes à silex taillés de Menton, qui sont peu éloignées de Nice. « Assurer que c'est bien l'Égagre serait aller au delà de ce que l'obser- vation autorise encore ; mais il est évident que ces quelques débris osseux, mutilés par les anciens habitants de notre pays, nidiquent un animal assez rapproché des Chèvres et des Bouquetins, quoique plus grand et plus trapu. On pourrait s'en faire une idée en supposant une Chèvre c[ui dépasserait en dimensions les Chèvres actuelles, à peu près comme le Bos primigenius dé- passerait nos Boeufs domestiques. Pour ne rien préjuger au sujet de ses rapports avec l'Egagre. je l'appellerai Capia priinujenia. 1. \ quelle époque cette race ou espèce a-t-elle disparu et quels étaient ses véritables caractères? Voilà un nouveau problème à résoudre pour les personnes qui s'adonnent à cette partie intéressante de la paléontologie si voisine de l'archéologie. )j II ressort des données exposées dans ce Mémoire: que tout en assignant à la première apparition de l'homme dans la région a laquelle appartien- nent les cavernes de Bize, de Saiiit-Pons, de Pondres, de la Roque, etc., une ancienneté antérieure aux récits de l'histoire, on ne saurait encore admettre qu'il a été, dans cette région du moins, le contemporain des ani- maux d'(^speces anéanties auxquels Cuvier faisait allusion lorsqu'il répons- ( ^37 ) sait l'assertion émise, il y a trente-cinq ans déjà, par MM. Tournai, de Christol et Marcel de Serres, au sujet de l'enfouissement simultané de l'homme et de ces grands Mammifères dans les cavernes qu'ils ont décrites. » C'est qu'il importe de bien distinguer les espèces disparues dès les pre- miers temps de la période quaternaire d'avec celles qui n'ont été anéanties que plus tard, ou qui ont survécu dans quelques autres parties de l'Europe après avoir été détruites chez nous. La chronologie de ces extinctions, ou de ces éloignements successifs, est difficile à établir; mais elle a une grande importance, aussi bien pour l'histoire proprement dite que pour l'histoire naturelle, et les naturalistes ont déjà réuni de nombreux documents relatifs aux questions qu'elle soulève. u Le Bos primigenius est mêlé, comme les autres espèces encore existantes, aux grands animaux éteints que Cuvier regarde comme antérieurs à la pré- sence de l'homme en Europe ; mais il n'a pas disparu avec ces grands ani- maux. Semblable à l'Aurochs, il était autrefois commun dans les parties méridionales de la France. Aujourd'hui on ne le retrouve plus nulle part et sa race a fini, ou bien elle s'est confondue avec celle des Bœufs ordinaires, tandis que l'Aurochs a survécu dans quelques forets de la Russie, de la Lithuanie et du Caucase. » Le Renne, de même que l'Aurochs et le Bos primigenius^ manque depuis longtemps à nos régions, et l'Élan est aussi dans ce cas. Ce dernier se retrouve pourtant dans le Nord ; quant aux Rennes, on a dit que ceux dont se servent les Lapons, et ceux, fort peu différents, dont les ossements sont enfouis dans les cavernes et dans les brèches, étaient des espèces distinctes. Quoi qu'il en soit de cette opinion, il n'en est pas moins certain que des Rennes ont vécu en même temps que l'homme en France, en Angleterre et en Allemagne. M N'est-il pas curieux de voir la paléontologie démontrer que les trois grands Ruminants cités par César dans la forêt Hercynienne ont habité pres- que sur les bords de la Méditerranée, et cela à une époque où l'homme s'y trouvait lui-même, mais dans un élat encore très-peu avancé de civilisation ? Ces trois espèces sont en effet : Y Unis, qui, d'après Cuvier, ne serait autre que le Bos primigenius j mais que d'autres auteurs regardent comme le véri- (i) Le fragment de bois fossile de Cerf trouvé à Bize, et dont M. Marcel de Serres a donné la figure dans sa planche III sous le n" i, pourrait bien avoir appartenu à un jeune Élan. C'est le Ceri'us Tournalii de M. de Serres. C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVIII, N» 5.) 3l ( 238 ) table Jurocits, animal qui a d'ailleurs vécu dans le midi de l'Europe à l'épo- que dont nous parlons; VJlces ou l'Elan (i), et le Bos Cervi figura, c'est- à-dire le Renne. « M. Parade, récemment nommé à une place de Correspondant pour la Section d'Économie rurale, adresse ses remercîments à l'Académie. MÉMOIRES PRÉSEXTÉS. M. ReriNAKd présente, au nom de M. le D'^ Benvenisti, de Padoue : 1° Plusieurs brochures sur la pellagre, destinées à concourir pour le prix sur la pellagre qui sera décerné en 1 864 ; 2° Le second volume d'un ouvrage intitulé : Histoire anatoinico-patholo- qiqiie (lu système vasculaire, etc. Dans ce volume, destiné au concoin-s pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon, M. Benve- nisti étudie particulièrement les lésions anatomico-pathologiques des sinus et des veines cérébrales dans leurs rapports avec les diverses maladies du cerveau. Il a recueilli et examiné avec soin un grand nombre de faits qui servent de base à son travail. L'auteur, du reste, se conformant à une des conditions imposées aux concurrents, a joint à son livre un résumé dans lequel il indique les points qu'il considère comme les plus importants et les plus nouveaux de son travail. MM. Petit et Robert soumettent au jugement de l'Académie un Mé-, moire « sur l'extraction du moût des raisins au moyen de l'eau par macé- ration et par déplacement ». (Commissaires, MM. Payen, Peligot.) ^I. R. LuxEL présente un Mémoire ayant pour titre : « Siu' les dangers qui résultent pour l'hygiène publique et privée de la fabrication des allu- mettes phosplioriques, et sur l'importance de prohiber l'emploi du phos- phore blanc dans cette fabrication ». (Commission des Arts insalubres.) M. Lacroix adresse un Mémoire concernant les « effets de l'humidité de lair sur l'économie animale... ». (Commissaires, MM. Andral, Bernard, Cloquet.) ( 239 ) CORRESPONDANCE . M. LE Ministre de l'Instruction publique transmet un ouvrage intitulé : 0 Essai de physique », que l'auteur, M. Grancjer, désire soumettre à l'ap- préciation de l'Académie. Le livre de M. Granger sera déposé à la Bibliothèque, mais ne poiu'ra devenir l'objet d'un Rapport, les usages de l'Académie, relativement aux ouvrages écrits en français et publiés en France, ne permettant pas qu'il soit renvoyé à l'examen d'une Commission. L'Université de Pise, le Corps municipal de cette ville et le Magistrat PROVINCIAL adressent à l'Académie une Lettre d'invitation pom* la fête qui sera célébrée le i8 du mois courant, en mémoire du 3'' anniversaire sécu- laire de la naissance de l'illustre Galilée. « Galilée, disent les signataires de la Lettre, a rendu à la science de tels services, ses doctrines sont devenues tellement populaires, qu'on doit le regarder comme citoyen de tout le monde. Nous espérons, en consé- quence, que dans cette solennité, où presque toutes les Universités et les corps savants de l'Italie auront leurs représentants, les principales insti- tutions scientifiques de l'Europe se feront aussi représenter, soit direc- tement par quelqu'un de leurs Membres, soit par un savant italien spé- cialement chargé de cette honorable mission. » A la Lettre d'invitation est joint un programme des fêtes qui seront célé- brées le 1 8 de ce mois, et une reproduction photographique de l'acte de naissance de Galilée. M. CiiACORNAC, dans une Lettre écrite de Lyon, en date du 26 janvier, remercie l'Académie qui, dans la séance du 1 1 janvier 18G4, lui a décernéle prix d'Astronomie de i863 pour ses cartes célestes. « En priant l'Académie de vouloir bien agréer le témoignage de ma profonde reconnaissance, je me crois, dit M. Chacornac, tenu de rappeler la part qui revient à l'Obser- vatoire impérial de Paris dans la confection et la publication de ces cartes. C'est grâce à l'appui que j'ai trouvé dans M. le Directeur de cet établisse- ment, à ses conseils, à ses encouragemenfs, que j'ai pu entreprendre, sous sa direction, leur construction dans le grand format sous lequel elles ont paru. M 3i.. ( 24o ) M. LE Secuétaire perpétuel sigoalc, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une nouvelle livraison de Y Jllas céleste publié par l'Obser- vatoire de Bonn sous ce titre : « Etat du ciel étoile boréal, au commence- ment de l'année i855 ». GÉOLOGIE. — Observations sur les gîtes métallifères de quelques parties de i Amérique septentrionale et sur un nouvel aérolithe; parM. le D' Charles T. Jackso.n. (Extrait d'une Lettre à M. Elie de Beaumont.) " Boston, le i3 janvier 1864. » ... Des mines de cuivre, dont plusieurs sont très-importantes, existent en grand nombre dans la partie orientale du Canada, le long d'une ligne qui s'étend de la limite septentrionale de l'État de Vermont au fleuve Saint-Laurent au-dessous de Québec. La direction générale de la zone cuprifère est à peu près du nord-est au sud-ouest; sa largeur varie de i5 à aS milles (24 à 4o kilomètres), et elle contient des pyrites cuivreuses, du cuivre sulfuré, du cuivre panaché, auxquels des carbonates s'associent comme à l'ordinaire près de la surface. La roche est une variété de schiste argileux qui contient un peu de magnésie, et que les géologues du Canada appellent schiste nacré, en raison de son éclat. C'est la roche aurifère du Canada aussi bien que de la Caroline du Nord; mais avant que j'en fisse l'analyse chimique on l'appelait schiste talqueux, dénomination évidem- ment impropre, puisque cette roche ne contient pas de talc. En Canada, dans la seigneurie du Vandremil et sur les rivières de la Chaudière et de la Famine, des filons de quartz encaissés dans ce schiste contiennent beaucoup d'or, et l'analyse fait souvent découvrir lui peu de ce métal dans le cuivre, en différentes parties de la grande zone cuprifère du Canada. » La Nouvelle-Ecosse, sur la côte nord-est, renferme aussi quelques filons d'or assez productifs qui se trouvent dans le schiste argileux bleu et dans des filons de quartz qui le traversent. J'ai vu quelques échantillons de cabinet très-beaux et très-riches de ce quartz aurifère qui avaient été apportés ici de Tanger et de Lunenburg (Nouvelle-Ecosse). Plusieurs compagnies mi- nières se sont formées à Boston pour l'exploitation des mines d'ôr de la Nouvelle-Ecosse.... Je m'occupe en ce moment de l'examen des résidus du lavage de l'or dans les exploitations aurifères de la Nouvelle-Ecosse. Les mineurs y sont considérablement gênés par l'interférence de l'arséniure ( ^4i ) de fer et du niispikel dans le travail de ramalgamation, parce que l'arsenic détruit promptement la puissance d'auialgaination du mercure. Un grillage complet, par le procédé de Reith, du minerai réduit en poudre fine, est probablement le meilleur moyen de le débarrasser du soufre et de l'arsenic. Celte méthode est très-simple. Le minerai, réduit en poussière fine, est lancé par le vent d'un soufflet dans l'intérieur d un fourneau à réverbère où le soufre et l'arsenic sont brûlés parla flamme avant que la poussière se dé- pose sur la sole du fourneau, dans lequel plusieurs ponts de chauffe inter- rompent le courant d'air pour empêcher la poussière d'être entraînée dans la cheminée. Des sulfures de fer sont ainsi grillés en quelque sorte instantané- ment pendant qu'ils flottent dans l'air. Les minerais de cuivre peuvent être grillés de la même manière avec la plus grande facilité. M. Keith est natif du Massachusett. II a opéré ce perfectionnement en Californie pour traiter les minerais d'or pyriteux de cette contrée. Son procédé est actuellement appliqué en grand dans les régions aurifères du Colorado, près du pic de Pike, dans la chaîne des montagnes Rocheuses, où des mines d'or considé- rables sont exploitées sur une grande échelle par des compagnies de Bos- ton et de New- York. )) J'ai exploré dernièrement dans l'État de Missouri les fameuses fouilles de plomb des environs de Potosi. C'est à juste titre qu'on les appelle fouilles (dùjgins), car le minerai de plomb (galène) est répandu en abondance dans une argile d'un rouge jaunâtre près de la smface du sol, et est extrait avec autant de facilité que des pommes de terre le sont dans un champ par le cultivateur. Le minerai est déposé au milieu des roches dans des crevasses et des cavernes, mais il n'existe aucun filon suivi dans cette contrée, non plus que dans aucune partie de l'IUinois et du Wisconsin. La galène n'est jamais attachée à la roche, mais à de la baryte sulfatée, et est renfermée dans l'argile ferrugineuse. » « Au mois de juin dernier, j'ai reçu du m;!Jor John B. Hoffman, agent indien près de la tribu des Indiens Ponça, une masse de fer météorique trouvée dans le territoire de Ducatah. On l'avait prise pour un minerai d'argent, et on me l'a envoyée afin que je l'essayasse pour ce métal. La masse originale pesait, dit-on, loo livres, mais le fragment qui m'a été envoyé pesait II livres seulement. La pesanteur spécifique de ce météorite est de 7,962, et il contient les éléments ordinaires du fer météorique. ( 242 ) » 1,'analyse m'a donné : N» 1. KO 2. Fer 9' '735 91, 735 Nickel 6,532 7,080 Étain o,o63 o,o63 Phosphore 0,010 0,010 98,340 98,888 » Il contient aussi des traces de cobalt et de chrome; les proportions n'eu ont pas été déterminées, parce qu'elles étaient trop faibles, mais la pré- sence de ces métaux a été constatée distinctement dans l'analyse au chalu- meau. )) MINÉRALOGIE. — Sur la carpliosidérite du Groenland. Note de M. F. PiSAuri , présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « M. Breithaupt a trouvé parmi les minéraux du Groenland une substance nouvelle à laquelle il a donné le nom de carphosidérile (i). Elle constitue des masses réuiformes d'iui jaune depaille, ayant pour gangue un micaschite riche en quartz et pénétré de limouite, et se trouve sur la côte du Labrador. Cependant ce savant minéralogiste ajoute qu'il n'en connaît pas la localité bleu précise, ce qui explique pourquoi certains auteurs parlent de la car- piiosidérite comme venant du Groenland, et d'autres comme venant du La- brador. La nature chimique de cette espèce nouvelle fut établie d'après un essai au chalumeau que M. Breithaupt fit faire par E. Harkort, qui trouva que c'était un sous-phosphate de fer hydraté. » La carphosidérile est un minéral très-rare dans les collections, puis- qu'il n'en existait jusqu'ici à Paris qu'un tout petit fragment, dans la col- lection de M. Adam. » Ayant eu occasion d'examiner récemment plusieurs échantillons de cette rare substance dans la collection de M. Rœlbing, apportée à Paris par M. SaMnann, j'ai pu en étudier la véritable nature chimique. M. Kœlbing était membre d'une communauté de frères moraves et en relations ultimes avec les missions que celte secte religieuse entretient au Groenland, sur la côte du Labrador et dans d'autres parties du monde. Habitant la colonie saxonne de Herrnhut, M. Kœlbing était en relation avec M. Breithaupt auquel il communiquait habituellement ses nouveaux arrivages. Les échan- (1) Breithaupt, in Schivcigg. Journal, Band L, S. 3i4> ( 243 ) tillons de cette collection, de même que le fragment appartenant à M. Adam, ont pour localité le Groenland. » D'après l'étude que j'ai faite de la carphosidérite, elle consiste en un sous-sulfate de peroxyde de fer hydraté, mélangé de sable et d'un peu de gypse. Il y a donc ici une grande différence, quant à la partie chimique, entre la substance essayée par Ilarkort et celle essayée par moi; mais, cependant, il esl à considérer que l'essai au chalumeau par lequel Harkort a trouvé que c'était im phosphate a été fait au moyen du fil de fer sur le char- bon, ce qui, dans le cas présent, peut induire en erreur puisqu'on a affaire à un sulfate. En effet, j'ai essayé cette réaction avec la carphosidérite, et le û\ de fer a fondu comme dans le cas d'un phosphate. Un autre essai dont parle Harkort est celui de la fusibilité de cette substance au cha- lumeau en un globule noir magnétique, fusibilité que n'aurait pas un sulfate; mais comme elle confient du sable, il n'est pas étonnant qu'il se forme un silicate fusible. Ce chimiste ajoute enfin que la carphosidérite donne dans le tube ouvert des fumées blanches ayant une réaction acide, en même temps qu'elle devient rouge; or, il est évident qu'un phosphate ne se serait jamais comporté de la sorte. Aussi, je crois bien que la carpho- sidérite de M. Breithaupt est bien la même que celle dont j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui l'analyse à l'Académie. » La carphosidérite forme des masses réniformes d'un jaune de paille, à poussière jaune. Dureté. ...;.. 4 Densité 2,728 Dans le matras elle donne de l'eau et beaucoup d'acide sulfureux et devient rouge. Au chalumeau, elle devient rouge, puis fond en une scorie noue magnétique. Insoluble dans l'eau, soluble dans l'acide chlorhydrique en laissant un résidu sablonneux. La liqueur est jaune et contient du fer au maximum. Ce minéral contient un mélange de gypse visible à l'œil et que l'on peut enlever par l'eau. » Voici quels sont les résultais de l'analyse : Acide sulfurique 25,52 Peroxyde de fer 4o>oo Oxyde de manganèse traces. Sable 14,78 Gypse g,o3 Eau , 14.67 100,00 ( 244 ) En déduisant le sable et le gypse, on a : Ojygène. Rapport. Acide sulfuriqiie 81,82 '9)09 5 Peroxyde de fer 49>88 14)9^ 4 Eau 18, 3o 16,26 4 I 00 , 00 Ce qui conduit à la formule (Fe)'(S)l_-+-i2H. C'est donc un nouveau sous-sulfate de peroxyde de fer hydraté, analogue à l'apatélite. » PHYSIQUE. — Deuxième Note sur le mouvement de l'électricité dans tes mauvais conducteurs ; par M. J.-M. Gaugain. « J'ai signalé, dans une précédente Note {Comptes rendus, i'''^juin i863), les caractères particuliers du flux électrique transmis à travers l'enveloppe isolante des câbles télégraphiques, et j'ai notamment indiqué ce fait, que l'intensité du flux n'est pas proportionnelle à la tension de la source. Les recherches nouvelles dont je vais rendre compte ont eu pour i)ut de dé- couvrir la relation qui lie entre elles ces deux quantités. » Je ne me suis pas généralement servi, pour mes nouvelles expériences, de câbles télégraphiques; j'ai le plus souvent employé des carreaux fulmi- nants, et, dans la plupart des cas, j'ai pris pour diélectrique la cire ou l'acide stéarique dont on se sert pour la fabrication des bougies; mais, comme je l'ai fait remarquer dans la Note citée plus haut, la marche du courant reste la même, quelle que soit la forme (cylindrique ou plane) du condensateur, et quelle que soit la nature du diélectrique, pourvu que celui-ci possède un certain degré de conductibilité. » Le procédé d'expérimentation que j'ai suivi est très-simple et se réduit à ceci : le condensateur sur lequel j'opère étant placé sur un suj)port iso- lant, l'une de ses armures est mise en communication métallique avec un étectroscope à cadran, l'autre armure est mise en communication avec un éleclroscope à déchanjes par le moyen d'un fil de coton (j'ai décrit ces deux instruments dans un précédent travail). Les choses ainsi disposées, l'élec- troscope à cadran est amené et maintenu à une tension déterminée, puis, lorsque l'état permanent des tensions est sensiblement établi, on compte les décharges que fournit, dans lui temps donné, le second éleclroscope. Ce ( 245 ) nombre de décharges donne une mesure du flux, et il ne reste plus alors qu'à comparer ce flnx à la tension de la source déduite des indications fournies par l'électroscope à cadran. » Cette méthode a l'inconvénient d'exiger beaucoup de temps; pour peu que le diélectrique ait une certaine épaisseur, il faut un temps considérable pour arriver à l'état permanent, et par suite de cette circonstance on ne peut faire dans une journée qu'un petit nombre de déterminations; mais cet in- convénient ne peut être écarté. » Voici maintenant le résultat général auquel je suis arrivé : lorsque la tension T de la source ne dépasse pas une certaine limite Q, il n'y a pas du tout de flux transmis; lorsque la tension T est plus grande que la limite 0, il s'établit un flux proportionnel à l'excès de T sur 0, de telle sorte que la grandeur du flux F se trouve exprimée par la fortiiule en désignant par R la somme des l'ésistances du circuit. » Cette formule est précisément celle qui représente l'intensité du cou- rant dans le cas de la transmission électrolytique ; mais il paraît impossible d'admettre que la quantité désignée par Q ait la même signification dans les deux cas auxquels peut s'appliquer la formule. » Dans le cas de l'électrolysation, 0 représente la force éleclromotrice qui résulte de la polarisation des électrodes, et j'ai fait voir, dans un travail publié il y a quelques années [Comptes i^endus, •x[\ décembre i855), que cette force, qui varie avec l'intensité du courant, ne peut jamais dépasser une certaine limite que j'ai évaluée à 35o (en prenant pour unité la force électromotrice d'un couple thermo-électrique bismuth et cuivre, dont les soudures sont maintenues, l'une à zéro, l'autre à loo degrés). » Dans le cas de la propagation de l'électricité à travers les condensa- teurs qui font l'objet de mes recherches actuelles, la quantité 5, variable avec diverses circonstances-, est indépendante de la quantité d'électricité mise en circulation, et ne paraît avoir aucune limite supérieure. Dans la plupart de mes expériences sa valeur s'est élevée à plusieurs centaines d'é- léments deDaniell; il m'a donc paru impossible que cette quantité 9 fût considérée comme représentant, dans le cas dont il s'agit, une véritable force électromotrice, et j'ai été conduit à rechercher si la loi de la propaga- tion ne pouvait pas être modiBée par une cause différente, comme elle l'est par la présence d'une force électromotrice. G. R., i8P4, I" Semestre. (T. LMII, N" o. ) ^2 ( ^46 ) » Dans la théorie d'Ohm, la force électromotrice est définie par le carac- tère que Volta lui a assigné; c'est une cause qui produit en un point du circuit une différence de tension déterminée. Le calcul étant basé sur cette définition, il en résulte que dans les cas où la formule indique l'existence d'une force électromotrice en un point donné du circuit, cela veut dire sim- plement qu'il se produit en ce point un saut brusque de la tension; toute cause qui peut amener un saut brusque de la tension se manifeste dans le calcul de la même manière qu'une force électromotrice, bien que cette cause ne puisse par elle-même donner lieu à un développement d'électricité. Or, je vais citer des expériences qui prouvent qu'une solution de continuité dans le circuit suffit pour produire inie différence de tension déterminée. >> Au carreau fulminant employé dans les expériences dont j'ai parlé tout à l'heure, j'ai substitué x\n petit appareil composé de deux tiges métal- liques isolées; ces tiges ont été disposées sur le prolongement l'une de 1 autre, de manière à ne laisser entre elles qu'un intervalle de quelques dixièmes de millimètre. Puis l'une d'elles, que j'appellerai la liqe fCamonl, a élé mise en communication métallique avec l'électroscope à cadran; l'autre, que j'appellerai tige d'aval, a été mise en communication avec l'électroscope à décharges parle moyen d'iui fil de coton, et j'ai mesuré les flux correspondant à des tensions diverses de la source, comme dans le cas des carreaux fulminants. J'ai trouvé ainsi que les flux étaient repré- sentés par la même formule que dans le cas des condensateurs. i> On ne peut pas douter que l'électricité ne se propage par voie de clé- (linnje disiitptive entre les tiges de métal isolées dont il vient d'être question. A la vérité, il ne se produit pas de lumière sensible entre les extrémités voi- sines de ces tiges, mais il est aisé de mettre en évidence le caractère inter- mittent des décharges; pour cela il suffit de supprimer l'électroscope à dé- charges et de mettre la tige d'aval en communication, d'une part avec la terre par le moyen d'iui fil de coton, et de l'autre avec un électroscope à feuilles d'or par l'intermédiaire d'(ui fil de métal. Avec cette disposition l'on voit la divergence des feuilles d'or s'accroître subitement à chaque dé- charge et diminuer ensuite graduellement jusqu'à la décharge suivante, et il devient facile de comjiter les décharges qui se produisent dans un temps donné. Le nombre de ces décharges est proportionnel à T5, d'où il résulte que la quantité d'électricité transmise par une seule décharge est invariable, quelles que soient les tensions absolues des deux tiges. J'ai d'ailleurs vêi'ifié par l'observation directe que la différence de ces tensions reste constante. » De ce qui précède il résulte que la formule indiquée plus haut repré- ( ^47 ) sente la loi de la propagation dans les circuits où l'électricité se transmet •en partie par voie de décharge disruplive^ en partie par voie de décharge conductive, et je crois pouvoir en conclure que ces deux modes de trans- mission se produisent dans les condensateurs que j'ai étudiés d'abord. L'électricité se propage par voie conductive dans l'intérieur du diélectrique, et passe par voie disruplive du diélectrique à ses armures. » Je suis porté à penser que ces deux modes de décharge ne sont pas essentiellement distincts; peut-être ne diffèrent-ils l'un de l'autre que par la distance à laquelle la décharge se produit, distance finie dans un cas, infiniment petite dans 1 autre. Mais quelle que soit leur nature intime, ils se distinguent par un caractère expérimental bien tranché. Lorsque l'élec- tricité se propage entre deux points par voie exclusivement disruptive, la différence des tensions de ces points est constante, comme nous venons de le voir. Lorsque l'électricité se propage, au contraire, eufre deux points par ' voie exclusivement conductive, ce n'est plus la différence, mais le quotient des tensions qui est invariable. « PHYSIQUE. — De linfluence qu'exerce la polarisation sur les lois des piles à un liquide ; par M. Crova. « Les variations que l'on observe dans la force électromotrice des piles à un liquide, lorsqu'on augmente graduellement la résistance interpolaire, peuvent se déduire directement des lois de la variation de la force électro- motrice de polarisation. J'ai démontré (i) que la force électromotrice d'un voltamètre à lames de platine, plongeant dans l'acide sulfurique étendu, est donnée par une expression de la forme I étant l'intensité du courant qui traverse le voltamètre. )) Mes expériences m'ont permis de conclure que, de même, la polarisa- tion d'une lame de platine, employée à dégager de l'hydrogène par la décomposition d'un électrolyte, est donnée par la formule p:= c — «e""'. » Soit un élément zinc-platine, plongeant dans l'acide sulfurique étendu privé d'air par l'ébullition, ou en plaçant l'élément dans le vide, pour évi- (i) annotes de Chimie et de Physique, 3° série, t. LXVIII. ( 248 ) fer la dépolarisation de la lame positive (Viard). Des précautions sont prises pour éviter la possibilité d'un dépôt de zinc sur la lame de platine (Daniell)(i). » Si la lame de platine ne se polarisait pas par le dégagement d'hydrogène rpii a lieu à sa surface pendant le passage du courant, on aurait, d'après la formule d'Ohm, R-t-H A cause de la polarisation du platine, cette formule devient j_ A — ;^ Mais donc R-+-H /j=C-Ne-"'; ï = rTh ""'' ^= R + H ' formule dont ou ne peut tirer la valeur de I en fonction de k, mais qui donne h en fonction de I, ce qui fournit un moyen de vérification. » M. Marié-Davy a représenté les résultats de ses expériences par la formule 1 = R + H déduite de ses recherches sur la résistance au passage. La formule que je donne se rapproche de la forme de celle de M. Marié-Davy, si l'on y déve- loppe la série e'' après l'avoir mise sous la forme B , -, R+ H La formule primitive d'Ohm donne HI — H'I' r— I (i) INI. Raoïilt (Thèse sur la force éiectromotrice des élémenls voltaupies; Paris, i863) cite quelques expériences qui constatent la variation de la force életlromotiice d'iin ilénient zinc- platine, lorsqu'on fait varier rintonsilé du courant. , ( 249 ) » Faisons varier I d'une manière continue, à l'aide d'un rhéostat, et cher- chons les valeurs successives de /•, en combmant chaque observation avec celle qui la suit immédiatement, et en supposant la force électromotrice constante. Nous obtiendrons ainsi des valeurs de r qui augmentent rapide- ment à mesure que I tend vers zéro. Cela tient à ce que la force électro- motrice augmente avec la résistance interpolaire, et que nous attribuons à la résistance de l'élément la variation qui porte, en réalité, siu' la force électromotrice. Mais les tableaux des résultats obtenus font voir que, pour des valeurs de I suffisamment grandes, /• devient constant. Cette valeur constante représente exactement la résistance de la pile. » En effet, on a i =^ — ^ — : — 7i — ' A =^ d'où l'on tire R-t-H R + H HI-H'I'_ N /_,, > I' — I Tant que I est très-petit, l'influence des termes en e"" sera très-grande. Mais pour des valeurs considérables de I, les termes en e^" tendent vers pfi Tq' 1' zéro, et la valeur limite de — -, — - — est égal à R. On voit donc que, lors- que la résistance interpolaire est assez petite pour que I soit très-grand, la pile fonctionne comme un élément constant dont la force électromotrice estR = A-C. » La résistance augmentant, la force électromotrice augmente aussi et a pour limite A — C 4- N, lorsque l'intensité tend vers zéro. )) Au moyen de valeurs de H correspondant à des valeurs suffisamment grandes de I, j'obtiens R, que j'introduis dans la formule I(R + H) = B + Ne~"'. I(R + H) représente la force électromotrice de la pile, quand la résistance interpolaire est H. » Je calcule les constantes B, N et a au moyen de quatre valeiu's de I(R + H), correspondant à des valeurs de I croissant en progression arith- métique, au moyen de formules analogues à celles que j'ai employées poiu les lois de la polarisation (i). ( i) Annales de Chimie et Physique, Z' série, t. LXVIII. ( 25o ) u J'obtiens enfin les valenrs de H au moyen de la formule » Les plus grandes différences entre les valenrs de H obtenues par l'ex- périence, et les valeurs c:iiciilées au moyen delà formule précédente, sont tout au plus égales à un centième, en valeur relative, quelle que soit la valeur de I. » Parmi les déterminations que j'ai faites, en voici une qui servira d'exemple : » Couple zinc amalgamé et argent, plongeant dans l'acide sulfiirique étendu (eau lo, acide i), I 11,89+ II, 23g- 'S'^|8I 23,8-i-H » L'unité d'intensité est celle du courant qui, dans une heure, décom- pose 9 milligrammes d'eau. » L'unité de résistance est celle d'une colonne de mercure pur de 1 mètre de longueur et de i millimètre carré de section, à la température de zéro. » L'unité de force électromotrice est celle qui donnerait un courant d'intensité i, la résistance totale du circuit étant l'unité. 1) Le nombre 23,8 représente la résistance de l'élément, augmentée de celle de la boussole et des fils de communication. 11 La formule générale que je donne s'applique très-exactement aux piles à un liquide et étend ainsi l'application de la formule d'Ohm aux piles dans lesquelles la variation de la force électromotrice est due à la polarisa- tion causée par le dégagement d'hydrogène qui a lieu sur la lame posi- tive. » CRISTALLOGRAPHIE CHIMIQUE. — Recherches SUT l'isomorphisme. Il n'existe ni pyroarséniates, ni mêlaarséniales ; par M. E.-J. Maumené. « On a appelé loi de l'isomorphisme un principe que M. Mitscherlich avait cru pouvoir établir dans les termes suivants: ....Lorsque les acides et les bases sont combinés au même degré de saturation, « non-seulement » ils partagent la même forme cristalline, mais ils ont tout à fait les mêmes » propriétés chimiques » (i). Plus tard, M. Mitscherlich insista sur cette (i) Annales de Chimie et de Physique, 1" série, t. XIV, p. 178. ( 25. ) pensée : « Chaque arséniate, » dit-il, « a un phosphate qui hii correspond, >i composé d'après les mêmes proportions, combiné avec les mêmes atomes » d'eau de cristallisation, et qui, en même temps, a les mêmes qualités phy- « siqiies; en un mot, ces deux séries de sels ne diffèrent en rien, si ce n'est >• que le radical de l'acide d'une série est du phosphore, et celui de l'autre » de l'arsenic » (i). Ce dernier membre de phrase si catégorique a été admis comme l'expression d'une loi naturelle, et aujourd'hui encore les ouvrages les plus récents se soumettent à cette prétendue loi. « Il est pro- )i bable, » disent MM. Pelouze et Fremy, « que ces sels » (les arséniates) « éprouvent, lorsqu'on les chauffe, les mêmes modifications que les phos- " phates. » » Il n'en est rien; l'arséniate de soude ne donne jamais ni pyroarséniate, ni métaarséniate. Soumis à un feu violent, d'une manière brusque ou mé- nagée, ou pendant de longues heur-es, il n'éprouve pas la plus légère mo- dification au point de vue qui nous occiq^e. Dissous dans l'eau, puis mêlé avec une solution d'argent, il donne toujours l'arséniate rouge-brique A.sO'. 3AgO. » J'ai préparé de l'acide arsénique par la méthode de Gay-Lussac; cet acide, neutralisé par du carbonate de soude et soumis à l'évaporation, donne, par refroidissement, luie masse confuse; après avoir fait égoutter sur un filtre on reprend par l'eau; cette seconde solution, convenablement concentrée, donne de beaux cristaux de la formule AsO^ 2NaO. H0 4-24HO. i8'',5545 d'arséniate perdent au rouge 0,864 J'eau = 55,58 pour 100, 26'', i55 » ï 1 ,2o4 » =55,87 " 25 HO correspondent à 55,97, 24 donneraient 54, 96. » M. Setterberg a déjà constaté ces résultats. Je les donne surtout pour bien établir les conditions de mes expériences. » J'ai soumis ces cristaux à une bonne chaleiu" rouge : la matière fondue, dissoute et versée dans l'azotate d'argent, donne un précipité de la nuance connue; lavé, séché, cet arséniate donne Pour 0,558, o,5i I Cl Ag correspondant à AgO. . . 74»' pour 100, AsO'. 3 AgO donne 75, i » AsO^ 2 AgO donnerait 66,86 » 0,399 ''^ même ont donné 74)3 » (i) Jnnales de Chimie et de Physique, 2° série, t. XIX, p. 357 ■ ( 25a ) » L'arséniate de soiule fond au-dessous de loo degrés; maintenu long- temps à cette temjîératnre, il se prend en une niasse gommeuse que l'agita- tion solidifie, et qui ressemble alors pour la consistance à de l'acide stéari- ipie. J'ai entretenu le sel pendant plusieurs jours dans cette situation. Au bout de ce temps j'ai précipité l'azotate d'argent ; l'arséniate est rouge- brique et donne Pour 0,462 o,43oClAj,' ou 75,11 pour 100 AgO; le sel a été chauffé vivement jusqu'au rouge, il a encore donné les mêmes résultats : Pour 0,045 o,6ooClAg ou 75,2 pour 100 AgO. » J'ai conservé de l'arséniate de soude à la chaleur rouge pendant plu- sieurs jours dans x\n four de verrerie; ses propriétés n'ont pas changé. Pour varier autant que possible les conditions d'expérience, je l'ai mêlé d'acétate d'argent au lieu d'azotate. Le précipité rouge-brique a toujours présenté la même composition : I ,454 donnent I ,348 Cl Ag ou 74 ,8 pour 100 AgO, 0,987 » 0,869 " ou 74 I 9 ' » L'espérance d'obtenir l'acide métaarsénique semble s'offrir en em- ployant l'arséniate de potasse AsO^.KOaHO. J'ai préparé ce sel, tantôt avec de l'acide obtenu par la méthode Gay-Lussac, tantôt avec de l'acide fait par l'acide arsénieuxet l'eau régale. L'arséniatede potasse bien cristallisé m'a donné : ( a perdu . . . . o, io4 d'eau. . . 10, 4, ' '°°° j a donné. ... 1 ,402 P1KC1'= 26,94 KO, 2,198 » La formule donne ont perdu... 0,240 d'eau. . . 10,92, ontdonné.. 3,070 PlICCP = 26,8 KO. 10,00 HO, 26,11 KO. » Ce sel a été soumis à la chaleur rouge en variant les conditions comme pour l'arséniate de soude, mais le résultat final est demeuré constant. i,ogo sel d'argent par l'azotate ont dooné o, 836 Cl Ag = 76,7 pour 100 AgO, 1,283 » l'acétate » i)'90 " =';4>9 ' « J'ai essayé de varier les circonstances de la préparation de l'acide arsé- nique d'iuie autre manière. Après avoir préparé de l'arséniate de baryte, je ( 253 ) lai soumis à une forte chaleur rouge et je l'ai décomposé par l'acide sul- furique très-concentré et chaud. » On obtient l'arséniate de baryte en beaux cristaux micacés, lorsqu'on mêle aS grammes d'arséniate de potasse (AsO'.RO . 2HO) avec 28^'", 5 de chlorure de baryum (sBaCl . qHO). I^es liqueurs tiédes ne donnent aucun précipité; mais par le refroidissement le se! se dépose en écailles brillantes. En voici la composition : ., j , i o,io5eau =: Q,ïi pour 100, I , i56 ont donne { „ ^ ^ „„ ,. ,„ ' ( o,9o3BaO.SO= = 5i,43 » BaO, , , , ( 0,1 18 eau =0,26 » I ,-274 ont donne l „ ^"^ ' '^ \ o,996BaO.SO' = 5i,33 .. BaO. M Ces résultats sont représentés par la formule AsO'.aBaO.HO .HO. » En effet, cette formule donne AsO' ii5 38,99 ^^IL"!"!!-^-:. 2BaO i53 5i,86 5i,43 5i,33 3H0 27 9,i5 9,11 9,26 295 100, 00 » Le sel, soumis pendant longtemps à la chaleur rouge, a été arrosé de la quantité d'acide sulfurique à très-peu près égale à 2 équivalents, et la masse a été conservée chaude pendant quatorze heures. On a neutralisé par du carbonate de soude, et précipité par l'azotate d'argent. L'arséniate est encore rouge-brique et donne yS pour 100 AgO. » Enfin j'ai préparé de l'arséniate de plomb, et l'ai soumis au même trai- tement. Les résultats sont restés les mêmes. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur lin nouveau procédé Jacile et économique pour conserver les substances animâtes à l'air litige. Note de M. Pagliari, présentée par M. Pasieur. « J'ai l'honneur de faire connaître à l'Académie un moyen nouveau fort simple de conserver les substances animales. La liqueur que j'emploie pour cet usage est un composé d'alun, de benjoin et d'eau, qui diffère peu de celle de mon eau hémostatique. Une simple couche de la liqueur conser- vatrice en question, appliquée sur la substance animale que l'on aban- donne ensuite à l'air libre, suffit pour l'empêcher de s'altérer. Voici com- ment j'explique ce fait. C. R., i86iî, I" Semestre. (T. LVllI, N» S.) 33 ( 254) » La liqueur conservatrice, qui a été mise en contact avec la substance animale à conserver, déposerait sur celle-ci une sorte de trame invisible à l'œil nu, laquelle agirait à la manière d'un filtre antiseptique, ne donnant accès qu'à l'air pur; cette trame constituerait une sorte d'enveloppe qni^ suivant les belles et savantes recherches de M. Pasteur, s'opposerait au dé- veloppement des ferments animaux et végétaux, tout en laissant l'évapo- ration s'effectuer librement. Quant aux substances animales immergées dans la liqueur conservatrice, elles se conserveraient indéfiniment. Il est facile de prévoir, d'après ces faits intéressants, toutes les applications utiles que l'on pourrait faire de la liqueur conservatrice de Pagliari. » CHtMiE APPLIQUÉE. — Action comparée de l'oxycjène et de l air sur le vin et (es autres liqueurs Jermentées. Note de M. C. Ladrey, présentée par M. Pasteur. «... Mes observations ontporté sur quatre espèces de vin : i° un vin rouge de pinot, d'Aloxe-Corton, i858; 2° un vin blanc de pinot, de Meursault, 1859; 3° un vin rouge ordinaire, gamay, de Lantenay, i86r ; 4° n" ^i" blanc ordinaire provenant de raisins mélangés, Lantenay, récolte de i86'3. Ainsi, tous les vins essayés sont des vins du département de la Côte- d'Or. » J'ai pris une bouteille de chacun de ces vins, et j'ai constaté qu'ils étaient tous quatre francs de goût et sans altération. La moitié de chaque échantillon a été mise immédiatement dans un flacon qui a été bouché et conservé pour servir de terme de comparaison. Dans l'autre moitié on a fait passer lentement un courant d'oxygène; la quantité de gaz employée pour chaque essai a été d'environ 5 litres. A plusieurs reprises, pendant le passage du gaz, le vin étajt agité; puis, l'opération finie, le flacon conte- nant le vin ainsi traité a été fermé avec soin et jjlacé à côté de celui qui renfermait l'échantillon similaire. » Ces opérations ont été faites le mercredi et le jeudi ^-j et 28 janvier; les huit échantillons, étiquetés et conservés, ont été dégustés le dimanche suivant 3 1 janvier. Je me suis fait assister dans cette opération par M. André aîné, propriétaire et négociant en vins à Nuits (Côte-d'Or), et M. Roux, tonnelier en chef au clos de Vougeot. Ces messieurs ont bien voulu venir à Dijon et donner leur avis sur chacun des échantillons, que je leur ai soumis sans leur avoir fait connaître la préparation dont quelques-uns avaient été l'objet. Voici le résumé des observations faites sur les quatre groupes précé- demment indiqués; n désigne pour chacun d'eux le vin naturel, h le vin soumis à l'influence de l'oxygène. ( 255 ) » N" 1. F m fin rouge, i858. — Les deux échantillons sont limpides, francs de goût, et ont un bouquet très-développé; ils offrent peu de diffé- rence, a présente un arriére-goût d'astringence que l'on ne trouve p;ts dans h. b a paru préférable, plus franc et surtout plus frais. » N''2. Vin fin blanc, iSSg.— Les deux échantillons sont francs, vineux, et ont un bouquet très-développé. Ils sont également limpides; coiiune ils avaient été mis dans des fioles en verre blanc, de même forme, on con- state que n est un peu plus coloré en jaune que b. En somme, ils offrent peu de différence ; on a reconnu dans a plus de bouquet et de finesse. » N° 3. Vin rouge ordinaire. — Les deux vins sont clairs, hmpides, très- rapprochés l'un de l'autre; 6 est un peu plus coloré, il se présente mieux et a paru préférable sous tous les rapports. » N° 4. Vin blanc ordinaire. — Les deux vins sont également troubles; à la surface de a on observe une couche légèrement brunâtre que n'offre pas l'autre échantillon, n paraît plus sauvage, b offre moins de verdeur et pins d'agrément. » Je n'ai rien voulu changer à ces notes, desquelles je me bornerai à tirer pour le moment la conclusion suivante, que comprendront tous ceux qui savent quelle est l'influence d'un Iranspoit, même à courte distance, d'un faible changement de température, d'un simple transvasement, sur les vins, et je dirai en conséquence qu'après trois jours l'action de l'oxygène sur le goût, l'apparence et les qualités de ces vins avait été excessivement faible. » Pour compléter ce qui précède, j'ajouterai quelques observations. » Le vin blanc fin, agité sur le mercure avec un volume d'oxygène égal au sien, a perdu immédiatement sa finesse et son bouquet; il était rompu. » Deux échantillons de ce vin, conservés, l'ini au contact de l'oxygène pur, l'autre au contact de l'air ordinaire, présentaient dès le lendemain une différence de teinte tres-sensible. Après trois jours, le premier a conservé sa teinte primitive, l'autre est d'un jaune plus foncé- w Des phénomènes semblables ont été observés sur le vin blanc ordinaire de la dernière récolte. Le vin naturel, exposé à l'air dans un flacon à moi- tié plein, a présenté dès le lendemain, dans les couches supérieures et sur une épaisseur de plus d'un centimètre, une coloration d'un brun tres-ioncé. Le vin saturé d'oxygène, contenu également dans un vase à moitié rempli et dont le vide est occupé par de l'oxygène, n'offre après trois jours aucun changement de coloration. » Tous ces faits établissent qu'il v a une différence considérable entre 33.. ( 256 ) l'action exercée sur les vins étudiés, et par l'oxygène pur et par l'air or- dinaire. » Des épreuves faites sur une grande échelle, et dans des conditions très-variées, permettront de compléter ces premières observations. Il sera, je l'espère, possible d'établir la cause des différences que nous venons de signaler, et de démontrer s'il faut la voir uniquement dans l'action des sub- stances qui accompagnent l'oxygène dans notre atmosphère, ou bien s'il y a dans ce phénomène un fait semblable à celui que uous offre l'histoire du phosphore. » J'ai constaté, du reste, que le moût non fermenté éprouve, de la part de l'oxygène, une action semblable à celle que lui fait éprouver l'air atmo- sphérique. » Je rappellerai, en terminant cette Note, que les autres boissons fer- mentées nous présentent des phénomènes analogues. La bière, qui s'altère ti'ès-rapidement lorsqu'elle est en vidange dans les conditions ordinaires, peut rester longtemps sans éprouver d'altération, si le gaz qui la surmonte est de l'oxygène pur. » M. Druelle prie l'Académie de lui faire savoir si deux Notes qu'il avait adressées au mois de juillet dernier ont été admises, comme il en avait exprimé le désir, dans le nombre des pièces de concours pour le prix dit des Arts insalubres. Les ouvrages ou Mémoires destinés à ce concours devant être déposés avant le i*""^ avril de chaque année, ceux qu'a adressés M. Druelle en juillet ont dû être réservés pour le concours de 1864. A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures et demie. E- D. B. BULLETIN BIBLI0CR.4PH1QI;E. li' Académie a reçu dans la séance du 20 janvier 1864 les ouvrages dont voici les titres : .'Egyptische... Chronologie ég/plicnne. Recherches critiques; par 3. LlEB- LEIN , publié par l'Académie des Sciences de Christiania; Christiania, 186^; iu-8". ( .57 ) Forhandlinger... Mémoires de C Académie royale de Clwisliania , année 1862. Christiania, i863; in-S". Det Rongeiige... Compte rendu anmiel pour l'année 1861. Christiania, 1 S62 ; in-8°. Det Kongelige. . . Université rojale Frédérique. Jubilé semi-séculaire de septembre 1861. Christiania, 1862; in-8°. Index scliolarum in Uniuersilate recjia Fredericiana, centesimo ejus semestri anno MDCCCLXIII\, ad A. D. XVll kalendasfeb marias habendarum. Chris- tiania, i863; in-4°- Index scholannn in Universitate regia Fredericiana^ centesimo primo ejus semestri anno M DCCC LXIII ab Augusto mense ineunte habendarum. Chris- tiania, i863; in-4°. Carte géologique des environs de Miœsens en Nonvége; parle H' Theodor RjERULF, avec une légende imprimée. Diplomatarium norvegicum, i. VIII, IX, X et XI. Christiania, i858, 1860, 1861 et i8G3; 4 vol. in-8". Beretning... Rapport sur la situation du pénitencier de Christiania en 1862. Christiania, i86'i; in-S". L'Académie a reçu dans la séance du i*' février 1864 les ouvrages dont voici les titres : Bulletin international de l'Observatoire impérial de Paris , du 24 au 3o jan- vier i864; feuilles autographiées in-fol. Société des Sciences médicales du département de ta Moselle, séance générale en juillet 1821. Metz; br. in-8°. Compte rendu des travaux de la Société des Sciences médicales du départe- ment de la Moselle ; par M. Chaumas, secrétaire. Séance générale du 6 mai 1824. Metz; br. iu-8°. Compte rendu des travaux de la Société des Sciences médicales du déparle- ment de la Moselle; par M. ScouTETTEN, secrétaire. Metz, i83o; br. in-8°. Exposé des travaux de la Société des Sciences médicales de la Moselle, an- nées i83i à 1844 et 1846 à 1862. Metz; vol. in-S". Application de la théorie tnécanique de la chaleur au compresseur hydrau- lique du tunneldes Alpes; parM. A. Cazin, (Extrait des 3Iondes.) Paris, 1864; br. in-8°. (Présenté par M. Combes.) Notes sur quelques formes cristallines de la neige; par M. Georges SiRE. (Extrait àesMémoires de la Société d'émulation du Doubs.) Besancon ; br. iii-S". Essai de physique ; par M. GuANGEE. Alger, i864; br. in-4°. ( 2-38 ) Société d'Horticulnire de la Gironde. Exposition de mai i864- Proiiramme et règlement de l'exposition. Bordeaux, i864;br. in-8°. The Journal... Journal de la Société royale Géographique de Londres, t. XXXII, année 1862. Londres, 1862; vol. in-S". Proceedings... Comptes rendus de la Société Royale de Londres, t. XIII, 11" 59 [lo décembre i863); br. in-8°. Atlas des... Atlas publié par l'Observatoire de Bonn. Le ciel étoile boréal, an commencement de l'année i85f>; 5* livraison. Bonn, i863; cartes 25, 28, 29, 3o, 3i, 34,35, 36, 3;, 38, 39, 40; format allas. Onsome... Sur quelques effets de la chaleur sur les fluides ; par W .-R. Grove. Note lue à la Société Chimique le 21 mai i863. 1 feuille d'impression in-8°. Storia. . . Histoire anatomico- pathologique du système vasculaire ; par M. BenveNISTI (de Padoue), t. II. Sinus et veines du cerveau dans leur rela- tion avec les différentes Jormes d'aliénation mentale et de convulsions épilep- tiques. Padoue, 1862 ; in-8". Ouvrage destiné au Concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de 1864. Sulle... Sur les causes de la pellagre; Mémoire lu à l'Académie des Sciences de Padoue, le 22 avril 1862; par M. Benvesisti. Plus quatre autres opuscules sur la même maladie, par le même auteiu', et également publiés à Padoue dans les années 1857, 1860, 1861 et i863. Ces cinq opuscules sont destinés au Concours pour le prix de Médecine de 1864 (histoire de la pellagre). PUBLICATIONS PÉlilOUIQL'ES REÇUES PAR l'aCADÉ.MIE PENDANT I.E MOIS DE JANVIER ISG-i. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie des Sciences, i "' se- mestre 1864, n°' I à4 ; in-4<'. Annules de l'Agriculture française; t. XXII, n"^ 11 et 12; in-8". Annales de la Société d' hydrologie médicale de Paris; comptes rendus des séances; t. X, 1'" et 2"^ livraison ; in-8". Annales delà Propagation de la foi; n" 212; janvier i864; in-r2. Atti délia Socielù ilaliann di Scienze naturnli ; vol. V; fasc. 5 (f. 23 à aj). Milan; in-8°. Bulletin de l' Académie impériale de Médecine ; t. XXIX, 11" 7 ; in-8". Bulletin de lu Société industrielle de Mulhouse; novembre i863; in-8". Bulletin des séances de la Société impériale et centrale d Agriculture de France; t. XVIII, n" i; in-8". ( ^-59 ) BuUelin de la Société d' Encouragement pour l'industrie nationale, rédic/ë pai MM. Combes et Peligot; a" série, t. X, novembie et décembre i863; in-^". Bulletin de la Société de Géogra/iliie; 5* série, t. VI, novembre et décembre i863; in-8". Bulletin de la Société de l'industrie minérale; t. VIII, 4*^ livraison; in-S" avec Atlas in-4°. Bulletin de l'Académie rojale des Sciences^ des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique ; 32^ année, 2" série, t. XVI, n° 12; in-8°. Bulletin de la Société académique d Agriculture, Belles- Lettres, Sciences cl Arts de Poitiers ; novembre et décembre 1 863 ; in-8''. Bulletin de la Société médicale d'Emulation de Paris; nouvelle série, t. I, fasc. 2, in-S". Bulletin de la Société impériale de Médecine, Chirurgie et Pharmacie de Toulouse; i863, n° 5; in-8°. Bulleltino dell' Associazione nazionale Italiana di mutuo soccorso degli scien- ziati, letterati ed artisti ; 6*= livr. Naples; in-8°. Bullettino meteorologico dell' Osservatorio del Collegio Romano; vol. II, n"' 23 et '24. Rome; in-4°. Catalogue des Brevets d'invention ; année i863, n°' 7 et 8; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; i3*' année, t. XXIV, n°' 1 a 4; in-8°. Dublin médical Press; a* série , vol. IX; n"" 21 i et 212 ; in-4°- Gazette des Hôpitaux; 37* année, n"' i à 12; in-8'*. Gazette médicale de Paris; 34" année, t. XIX, n°* ' à 4; in-4°. Gazette médicale d'Orient; 7* année, décembre i863 ; in-4°. Il Nuovo Cimento Journal de Physique, de Chimie et d'Histoire naturelle; t. XVII, avril, mai et juin i863. Turin et Pise; in-8°. Journal d'Agriculture pratique ; 28* année, 1864, n°^ i et2; in-S". Journal de Cidmie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; t. X, 4" série, janvier i864; in-8°. Journal de In Société impériale et centrale d'Horticulture; t. IX, décembre i863; in-S". Journal de Pharmacie et de Chimie; 23* année, janvier i864; in-8". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; 3i* année, 1864, n°' 1 et 2 ; in-8°. Journal d'Agriculture de la Càte-d'Or; août et septembre i863 Dijon; in-8''. ( a6o ) Journal de Médecine vétérinaire militaire ; t. II, janvier i8G4; in-8°. Journal desjabricants de sucre; 4* année, n°* Sg à 42 ; in-4". Kai^erliche... Académie impériale des Sciences de Vienne; année 1864, n™ I à 3; I feuille d'impression in-8°. L'Abeille médicale; 21 "année, n°* J à 5 ; in-4°. L Agriculteur praticien; 3" série, t. IV, n° 3o, 2^ série, t. V, \\° i ; in-B". VJrt médical; 9" année, t. XVII, janvier i864; in-S". LArt dentaire; 8* année, janvier i864; in-4°. La Lumière; i3' année, n" 24, t4* année, n° i ; in-4''. La Médecine contemporaine; 6® année, n"' i et 2 ; in-4". La Science pittoresque ; 8* année; n°' 87 à 4o; in-4''. La Science pour tous; 9® année; n°' 6 à 8 ; in-4°. Le Gaz; 'f année, n" 11; in-4°. Le Technoloqiste ; 9.5^ année; janvier i864;in-8°. Le Moniteur de la P holographie ; 4^ année, n"* 20 et 21 ; in-4°. Les Mondes. . . Rei'ue hebdomadaire des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; n" année, t. III, livr. i à 4; in-8°. Magasin pittoresque ; 32^ année ; janvier i864; in-4°. Montpellier médical: Journal mensuel de Médecine; 7* année; jan- vier i864; in-S". Monthly . . . Notices mensuelles de la Sociétéroyale d^ Astronomie de Londres; vol. XXIV, n''2; in-r2. Nouvelles Annales de Mathématiques; 2* série, t. III; janvier i864; in-S". Nachrichten... Nouvelles de l'Université de Gœttingue; année 1864, n° i; in-8. Presse scientifique des Deux Mondes; année 1 864, n°' i et 2 ; in-8°. Pharmaceutical Journal and Transactions; vol. V, n° 7; in-8°. Paris port de mer; i™ année, n° 3; in-4°. Revue de Thérapeutique médico-chinirgicale ; 3i* année, i864; n°* 1 et 2; m-S". Revue maritime et coloniale ; t. X, janvier i864; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; 20^ aimée; t. XX, janvier i864; in-8". Revue de Sériciculture comparée ; n°' 11 et 12; in-8°. Revue viticole ; 5* année; décembre 1 863 ; in-S". Società reale di Napoli. Rendiconto deir Accademia délie Scienze fsiche e matematiche ; 2' année, décembre i863; in-S". COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 FÉVRIER 1861. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — A^ote Sur de nouvelles machines locomotives mises récemment en service sur le chemin de jer du Nord et propres à opérer lu traction des convois sur de fortes rampes; par M. Cojibes. « Notre savant confrère, M. Ségiiier, a entretenu l'Acadérnie, dans une de ses dernières séances, des essais qui sont faits en Angleterre pour opérer la traction des convois sur des chemins de fer à très-fortes rampes, au moyen de machines locomotives établies sur un principe nouveau, dont il réclame avec raison la priorité. Au lieu d'emprunter, comme dans le système actuellement pratiqué, l'adhérence nécessaire pour entraîner le convoi, au frottement des roues portantes qui reçoivent l'action des pistons et qu'on appelle, en raison de cela, roues motrices,\es nouvelles locomotives l'emprun- teraient à une paire de roues horizontales pressant entre elles un troisième rail, établi au milieu de la voie et qui passerait entre elles comme une barre de fer entre les cylindres d'un laminoir, avec cette différence qu'ici la barre resterait fixe et que le laminoir recevrait le mouvement de translation. La pression des roues contre le rail intermédiaire serait déterminée par une sorte de tenaille ou pince de banc à tirer, dont les deux branches tendraient à être rapprochées par la traction même exercée sur le convoi, de sorte que C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVIII.N» C.) 34 ( 2G2 ) le serrage du rai! et par conséquent le frottement résultant, qui produit l'adhérence, atteindraient toujours, sans la dépasser, l'intensité nécessaire pour prévenir le glissement et déterminer la jjrogression du train. » Ce système est de prime abord aussi séduisant qu'ingénieux. Cependant il n'est pas douteux que la mise à exécution, comme celle de presque toutes les conceptions mécaniques, ne rencontre des difficidtés très-sérieuses. Ce n'est point ici le lieu de les indiquer et de les discuter; je désire, avec notre savant confrère, qu'elles soient heureusement surmontées. » La question importante de la construction de machines locomotives capables d'opérer la traction de convois sin- les chemins de fer offrant de fortes l'ampes et des courbes de petits rayons, est d'ailleurs susceptible de plusieurs solutions. Elle préoccupe depuis longtemps les" ingénieurs engagés dans l'industrie des transports, qui, de leur côté, cherchent à la résoudre sans abandonner le principe sur lequel sont établies les machines actuelles. L'exploitation de la voie ferrée du Sœmmering, celle du chemin de fer de Gênes à Turin, dans la traversée de l'Apennin, et d'autres exemples que je pourrais citer, montrent que leurs tentatives n'ont pas été vaines. » La Compagnie des chemins de fer du Nord de la France, sur la propo- sition de l'habile ingénieur directeur de l'exploitation, M. Petiet, est entrée à son four résolument dans la voie des expéi'iences de ce genre. Elle a fait construire dix machines locomotives nouvelles d'une très-grande puissance, dont le poids tout entier est employé pour l'adhérence, pouvant circider dans des courbes dont le rayon descend jusqu'à 80 mètres, et qui sont éga- lement propres à la traction de convois de marchandises considérables, sur les parties horizontales ou à faible inclinaison, et de convois moins lourds, sur de fortes rampes. » J'ai assisté, le 21 janvier dernier, avec |)lnsieurs ingénieurs, à l'essai de l'une de ces machines sur le chemin de fer de Chauny à Saint-Gobain; les résultais en ont été satisfaisants et me paraissent très-dignes de fixer l'atten- tion de l'Académie. » Les machines locomotives sont à quatre cylindres et à six essieux dis- tribués en deux groupes indépendants de trois essieux couplés ensemble et commandés chacun par les pistons d'une paire de cylindres. Les roues sont d'un petit diamètre (i",oG5), de sorte que le foyer de la chaudièi-e les déborde en largeur, ce qui a permis de donner à la grille une surface de grandeur inusitée, S"'', 33. La surface de cViauffe totale est de 221 mètres carrés et dépasse également en étendue celle des plus puissantes machines qu'on eût construites antérieurement. Elle porte au départ un approvisiou- ( 263 ) nementde 8000 kilogrammes d'eau et 2200 kilogrammes de combustible. Sou poids total approche alors de 60000 kilogrammes, à peu près unifor- mément répartis sur les six essieux et les douze, roues, dont chacune charge le rail d'environ 5ooo kilogrammes. L'écartement des essieux extrêmes est de 6 mètres. Afin de faciliter le passage dans les courbes de petits rayons, M. Beugniot a appliqué, dans les ateliers de MM. André Kœchliu et C"^ de Mulhouse, les dispositions suivantes. Les boudins des bandages des roues fixées sur les deux essieux moteurs intermédiaires de chaque groupe ont été diminués d'épaisseur. Le jeu dans le sens longitudinal des quatre autres essieux dans les coussinets a été porté à 46 niillimètres, et les deux essieux extrêmes de chaque groupe ont été liés entre eux par un balancier horizontal, tournant autour d'iui axe placé à l'aplomb de l'essieu intermé- diaire et qui oblige l'un d'eux à se déplacer longitudinalement de gauche a droite de la même quantité dont son connexe se déplace de droite à gauche, et vice versa. Le placement des roues sur les rails dans les parties en courbe est ainsi facilité, quoique les essieux ne cessent pas d'être paral- lèles entre eux. » Le chemin de fer de Chauny à Saint-Gobain, d'un développement de i/j5oo mètres, présente d'abord, au départ de Chauny, des |)entes ctrampes de i3 millimètres avec courbes de 2^5 mètres de rayon en minimum. 11 se termine, vers Saint-Gobain, par une rampe dont l'inclinaison atteint 18 millimètres, avec courbes dont le rayon descend à 220 mètres. La gare de Saint-Gobain est elle-même formée de deux courbes eu sens inverse, de 123 mètres de rayon sur im développement de 200 mètres. La voie se pro- longe au delà dans la manufacture des glaces, où elle forme un demi-cercle complet de 80 mètres de rayon, avec rampe de aS millimètres. » La locomotive décrite a fait, pendant huit jours, tout le service de la ligne de Chauny à Saint-Gobain, et a pu circuler dans la courbe de 80 mè- tres de rayon, sans plus de difficulté que des locomotives à quatre essieux couplés qui le faisaient antérieurement. » Voici maintenant les données et le résultat de l'expérience du 21 jan- vier dernier. o Le train remorqué était composé de vingt et un véhicules remorqués, fourgons, waggons chargés de houille et voitures de voyageurs pesant en- semble 267000 kilogrammes. Les heures des passages du train d'essai ont été relevées sur la rampe de 18 millimètres à chaque poteau hectométrique. Les premiers 1200 mètres ont été parcourus avec une vitesse moyenne et à peu près régulière de 20 kilomètres à l'heure. Vers le douzième poteau kilo- 34.. ( 264 ) métrique, les roues de la locomotive ont glissé sur les rails, patiné; l'adhé- rence était à son extrême limite. Néanmoins il n'y a pas eu d'arrêt complet; seulement la vitesse moyenoe, sur un parcours de 800 mètres, n'a été que de S""", 3 par heure, et la vitesse minimum est descendue jusqu'à i™, 43 par seconde ou 5'"",i5 par heure. Le train a repris ensuite une vitesse de ao kilomètres à l'heure et a franchi les derniers 11 00 mètres affectés de petites courbes, qui précèdent la gare, avec une vitesse de 17 kilomètres. Arrivée à la gare de Saint-Gobain, la locomotive est allée se placer en queue d'un petit train de waggons et l'a poussé dans l'usine sur la courbe de 80 mètres de rayon, avec rampe de aS millimètres, qu'elle a parcourue tout entière. A l'extrémité de cette courbe, les freins des waggons ayant été serrés, on a fait patiner sur place les douze roues et exécuté plusieurs ma- nœuvres en avant et en arrière, sans qu'aucune pièce ait subi d'avarie, ou ait donné des indices de f;itigue excessive. « Cet essai démontre que la nouvelle locomotive du Nord à quatre cy- lindres, et à six essieux divisés en deux groupes de trois couplés ensemble et munis de balanciers, suivant le système Beugniot, peut circider dans des courbes de très-petits rayons ; que la limite supérieure de l'adhérence, pour un état peu favorable des rails (c'était le cas le jour de Texpérience), atteint à peu près les —^ du poids total de la machine, et peut faire équilibre à une résistance totale d'environ ^Soo kilogrammes; qu'enfin la machine, qui a remorqué sur la rampe de 18 millimètres un train pesant brut 267 tonnes, pourrait remorquer un train du poids brut de 100 tonnes environ, indépendamment de son propre poids, à la vitesse de 17 à 20 kilo- mètres à l'heure, sur une rampe de 4o millimètres, avec courbes de 230 mètres de rayon en minimum. » PALÉONTOLOGIE. — Remarques sur quelques résultais des fouilles faites récem- ment par M. de Lastic, dans la caverne de Bruniquel ; par MM. Mii.xe lîlnwAnns et Lautet. (i Notre savant ami, M. de Quatrefagcs, a déjà eu l'occasion d'entretenir 1 Académie de la découverte d'ossements humains dans le sol d'une caverne située sur les bords de l'Aveyron, près des ruines de l'ancien château de Bruniquel. Le propriétaire de cette caverne, M. le vicomte de Lastic, y a poursuivi ses fouilles avec beaucoup d'activité et a obtenu de la sorte un très-grand nombre d'objets intéressants, qu'il a bien voulu soumettre à notre examen lors d'une visite que nous avons faite dernièrement au châ- ( 265 ) teau (JeSaleth, daus le département de Tarn-el-(iaronne. Il serait préma- turé de parler en ce moment de la plupart de ces pièces, mais il en est une dont nous croyons devoir dire quelques mois, parce qu'elle fournit un nouvel élément pour l'étude des questions relatives à l'histoire naturelle fie l'homme. )) D'après l'inspection des lieux et les résultats des fouilles faites en notre présence dans la caverne de Bruniquel, il nous paraît évident que pendant fort longtemps cette grotte naturelle a servi d'habitation à des hommes qui ne connaissaient ni le fer ni le bronze, mais qui étaient fort habiles dans l'art de travailler l'os avec des outils en pierre. Le sol de cette caverne recèle luie quantité énorme de fragments d'os de Rennes, de Bœufs et de Chevaux, mêlés à une multitude de produits d'une industrie primitive et à des débris de plusieurs squelettes humains. Mais là, comme dans les autres localités analogues, où des faits du même ordre avaient été constatés pré- cédemment, le mélange de ces objets dans une même couche do terrain ne suffirait pas pour prouver que l'homme avait été le contemporain de tous ces animaux, car on pourrait supposer que l'enfouissement des armes, des outils et des os humains était du à un remaniement du sol où les ossements des animaux en question existaient déjà depuis fort longtemps. Un pareil mélange pouvait donc avoir été effectué à une épocjue postérieure à celle où le Renne a cessé d'habiter l'Europe tempérée et avoir rassemblé péle- mèie dans un même dépôt des objets d'âges très-différents. Pour prouver que l'homme y avait été contemporain du Renne, il fallait donc des faits d'un autre ordre. Or, nous avons remarqué dans la collection formée à Bru- niquel, par M. de Lastio, une pièce qui nous semble décisive et qui nous jtaraît mériter de fixer l'attention de l'Académie. » En effet, parmi les os sculptés trouvés à une profondeur considérable dans le sol de la caverne, il en est un qui porte gravé au trait, à côté d'une tête de Cheval parfaitement reconnaissable, une tête de Renne non moins bien caractérisée et facile à reconnaître par la forme des bois dont le front est armé. » Cette sculpture, quelle qu'en soit la date, ne peut avoir été faite qu'à une époque où les habitants de Bruniquel connaissaient l'animal dont l'un d'eux a fait le portrait, et ils ne pouvaient le connaître cjue si le Renne vivait avec eux dans la région tempérée de l'Europe; car il nous paraîtrait impossible de supposer qu'à une période si peu avancée de la civilisation, les peuplades sauvages des rives de l'Aveyron eussent connu et pris pour ( a66 j modèle de leurs ornements grossiers un animal exotique relégué dans les régions cn'comnolau'es. -» mpoi » Nous voyons donc dans cette sculpture une preuve de l'existence de l'homme dans les Gaules avant que le Renne eût disparu de nos contrées. )) Or, tous les zoologistes considèrent comme démontré que la dispa- rition de ce quadrupède des forets de la Gaule et sa retraite vers les régions circompolaires datent d'une époque qui est antérieure aux temps historiques. n Par conséquent, c'est aussi à une époque antérieure à toutes celles dont l'histoire ou les traditions ont conservé le souvenir, que la caverne de Bruniquel était habitée par les hommes dont le travail mamiel a donné les résultats dont nous venons d'entretenir I Académie. » Nous nous abstenons de toute conjecture relative au laps de temps écoulé depuis la disparition du Renne dans les Gaules jusqu'au moment où .Tules César vint explorer et conquérir ce pays. En effet, les supputations de ce geni'e reposent rarement sur des bases assez solides pour nous satisfaire. Mais la zoologie comparative peut nous fournir d'utiles lumières, et c'est pour cette raison qu'il nous a semblé bon d'enregistrer le fait dont nous venons de rendre compte, fait dont les conséquences nous paraissent indis- cutables. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Slw itn nouveau développemenl en série des fondions; par M. Hermite. » Je vais donner dans cette Note quelques nouvelles remarques sur les polynômes tirés des exponentielles e"""^ , e'"'^''''''''"' et qui peuvent être emplovés, comme je l'ai fait voir précédemment [Comptes rendus, t. LVIII, séance du 1 1 janvier ), au développement en série des fonctions d'une ou de plusieurs variables. J'indiquerai, en premier lieu, une modification légère à apporter à leur définition, et dont l'effet, comme on le reconnaîtra, est de simplifier leurs expressions algébriques. Ainsi les équations , n , n' n" — a{x-i-h, y-i-h,, c-hh., . ; — o (x, J', s, . . .) ■^ li n. Il ^ ... ,_ '' ' -^ 2- (,,)(„')(„")... ^". "'."'■'■■■ et ii>p dp dé [ dé dh dé \ /"/i-:/:... V {"){"'){"")■ . . ' " ' n".. . . . ( ^(37 ) que j'avais d'abord données, seront remplacées par celles-ci : 1 / ] dp I d£ _J_^ '^ e ^ --,(.,r, .,...) /"/r... » En particulier, pour le cas d'une seule variable, je poserai : x'a U„+-U, H U, H- . .. , 1 .2 et on aura de la sorte : 2 2.4 _ «(/? — 0(«-2)(« — 3)(« -4)(fl — 5) _3 _8 2.4.6 ' ce qui montre déjà la simplification dont je parle. Ordonnant par rapport aux puissances ascendantes, on obtiendra pour ?i pair : n ( — HT')^ Un nax'' n[n — 2) a-.r' n[n — 2) (« — ^) a'x^' 1.2 1.2.3.4 1.2.3.4.5.6 1.3.5. . n — \ .a' et pour n impair : n — I (_,) ' U„ _ ,_(«— l)a.r' {ri—\)[n — Z)a-.ic^ (r<— 1)(/;— 3)(/z— 5)fl^.r' " — ' 1.2.3 1.2.3.4.5 !.2 3.4 5.6.7 ■te 2 » \ ces formules j'ajouterai encore les relations : U„^_| — ax\J„ + o«U„_i = o, d'Un d\}„ ^^ —T-. ax —, h an\Jn = o, dx' dx e ^ U„U,/f('x=:o, I e ' U-r/^= 1.2,3... «.r:«i/—. -00 J— X V « ( 268 ) .> Maintenant j'arrive aux polynômes à plusieurs variables. I. )) Soit, en considérant pour plus de simplicité le cas de deux variables seulement, ç; [x, y ) = ax- -+- 2 bjcr -+- cy- ; nos polynômes seront définis par l'équation i{m)[n) ou bien -'^{h, h, J /,.n Ln )) On trouvera ainsi, en faisant, pour abréger, asc + hy = ^, hx -+- cy = y; . les valeurs Uo,o=I, U3.o = ?'-3fl?, U,,o = i, Uj,, =?-•/; -2/;| -«•/;, Uj,o = ç'— rt, Uo,3 = ■/;*— 3c ■/;, Uo.2 — -/î" — Cj Généralement, soit c'est-à-dire l'expression même de Ij„, quand on y aura mis - au lieu de .r; on aura U,„.„ = F„(Ç, fl)F„(-/i, c) - mH6F,„_,(?, «)F„_, (•/;,£) '""("'-')("-■) /,= F,„_,(|, «)F„_,(r;. c) I . ■?. \ .1.6 ( 269 ) A l'égard des polynômes V,„,„, l'équation de définition donnera ^^ ~^ Zd[m)[n) ^ '"'"' d'où l'on voit que leur expression coïncidera avec la précédente en mettant X et j au lieu de ^ et vî, et en remplaçant rt, b, c par les coefficients de la forme adjointe ^5 —^i -r divisés par le déterminant â = ne — b'^. Cela posé, on obtiendra aisément les relations U,„+,,„ — ?U„,„ -+- am\],„_,„ + bn'[J,„_„_, = o, U„,„+, —y)\Jm,„ -+- hinU,n-,,n -+- f«U,„,„_, = o, et celles-ci ^/>- — • "^ *-' m— I , « 5 7/ " — " L' m. H— I j rt ç tlri * d'où se tirent les deux équations linéaires du second ordre aux différences partielles ^ -5;;^ + ^ 171^7 -^ ^^ + "U„.„ = o. Je joindrai aussi à la relation fondamentale X + 33 /•-+-32 — -fC^lJ") - ce t/ — x> les suivantes : e U,„,„Vp,, fte = o, - ce sous la condition in>p, et e U;;,.„Vp.^rfj=o, -00 en supposant « > q. On en déduit aisément j_.^ ^ U„,„5(.r)^jr = o, J e ^ U„,„3-( j)^r = o, c R., 1864, 1" Semestre. (T. LVIII, N" (J-) 35 ( 270 ) 5(x) et9r{y) étant les polynômes entiers en x et j des degrés m — i et «— I, à coefficients arbitraires. Voici la conséquence qu'on en déduit. II. » Je dis que l'équation U,n,„ = o, considérée par rapporta .x\ admet an moins ni racines réelles, quel que soit j-, et envisagée par rapport à j, n ra- cines réelles quel que soit x. Employant en effet la belle méthode donnée par Legetidre dans les Exercices de Calcul intégral pour les fonctions X„, je supposerai / racines réelles, i étant moindre que m; et en faisant pour un instant y,; x) = (.r — je, 1{.r — .rj). .. (.r — x,), U„.„=/(x)F(r), je prendrai 0 (x) = f{x), ce qui donne l'égalité /_ e '' y-(.r)F(x)r/x = o. On en conclut que le polynôme F(x) change de signe au moins une fois entre — 3) d'"c •* U» ( 27. ) Or on a, d'après l'expression générale précédemment donnée, Uo.» = F„(ï;, c), et, en vertu de la liaison remarquée entre F„ et les fonctions D,, à une seule variable, nous sommes déjà assurés que l'équation Uo,„ = o admet n racines réelles par rapport à n =^ bx + c}\, et par conséquent par rapport à x quel que soit j. Le facteur exponentiel étant toujours positif, on en conclut -'-?i^, y) que la dérivée — a // — i racines dans l'intervalle des précé- dentes. Mais, en raison de ce même facteur exponentiel, l'expression e Uo,„ s'annule pour jc= — Qoetx=+3:, d'où résulte néces- sairement, dans la dérivée, deux nouvelles racines, l'une entre — co et la plus petite racine de l'équation Uq,,, = o, l'autre entre la plus grande et 4-00. Il est prouvé par là que la nouvelle équation U,_„ = o admet ^^ -f I racines; et en continuant de proche en proche le même raisonne- ment, on établira l'existence de m -f- n racines réelles pour l'équation U,„,„ = o, dont le degré est m -\- n par rapport à x. La même chose aura lieu évidemment à l'égard de j', et notre proposition se trouve ainsi dé- montrée. IIL » Je terminerai par une remarque sur la valeur limite, lorsqu'on suppose n très-grand, des termes du développement d'une fonction F(x) par la formule F(x)= Va„U„, où le coefficient A„ est, comme on l'a dit précédemment, déterminé par la relation / — ■ /^-t-" _^ A„ = ' \/— e 'l]„F{x)dx, I .2. . .n.a" V 277 J_„ " \ J ' et qui pourra servir à la recherche des conditions de convergence de ce développement. Suivant à cet effet la méthode donnée par Laplace dans la Connaissance des Temps, année iSay, et appliquée par ce grand géomètre aux fonctions X„ de Legendre, je représenterai l'intégrale de l'équation — p^ ax — 1- nii U„ = o (ijr- tl.r par U„ = pstïn {x\'a/i) -+- (jcoA{x\'aii). 35.. ( 272 ) _ En substituant et égalant séparément à zéro les coefficients de sin (x\an) et cos(x\/rtw), on aura axn — 2 -|- = -7r= I -—7 + ax -— ' dx \Jnn\ dx- d. d'I „ ' {d'P ^^<1p dx ' ^an \ ''''■'■' '^-f /7 et par suite, en négligeant les termes divisés par sjn , axp — 2 -^ = o, axq — 2^ = 0, dp dii -^ = O, axq - 2 - d'où ax* ax- p = cce ^ , (yf = /3e^. Les constantes a et fi se déterminent d'après la condition que U„ soit une l'onction paire ou impaire de x, suivant que n est lui-même pair ou impair, et en comparant au premier terme des développements (-i)^U„=i.3.5...;i-i.a'(^i --7"+- On obtient ainsi pour n pair l'expression limite _ ax' ax'' A„U„= v/"'^ cos{x ^an) X - 1 e * F {x)cos{x \/ an) dx, et pour Ti impair _ ax' ax- A„U„ = i/^-e'' sm{x\/an)x^j e '' F {x)sin{x s^'Tîn) dx. » En mettant dans les intégrales -^ au lieu de x, on peut dire encore \J an que les termes du développement ^A„U„ tendent de plus en plus à se confondre avec ceux de la série e'* ^- [a„cos{x\/ari) 4- h„sm{xsjan)], où l'on suppose a,,-- f e ''" F(~)cosxdx, b„= L f^"" e~ ^" F ( -^\wxdx, ( ^73 ) Ces expressions en série au moyen du polynôme U„, d'après une observa- tion importante faite par M. Bienaymé à l'occasion d'un Mémoire de M. Tchébychef (sur les fractions continues, Journal de M. Liouville^ an- née i858), appartiennent à cette catégorie très-étendue de développements qui donnent des formules d'interpolation par la méthode des inoindres carrés. Je remarquerai enfin que la quantité U„ s'offre dans la théorie de la chaleur et a été déjà considérée par M. Sturm dans son beau Mémoire sur une classe d'équations aux différences partielles. Si l'on désigne par u la tem- pérature d'une barre non homogène, de petite épaisseur, placée dans un milieu d'une température constante, on a, connue on sait, l'équation (lu \ (Ix I , p--— = , l/l. o (le dx Considérant le cas où, pour j: = ^, < = t, la fonction u s'annule avec ses n — I premières dérivées par rapport à j:-, M. Sturm donne l'expression suivante : «(? + JT, --^) = A (^1 où le polynôme P, en faisant a pour valeur »2 'I -In — 2 -î n — 1 2«) [in 2) I.2{2« — 4) I.2.3(2« — 6) Or, on a ainsi précisément la fonction ^ — Ujn, en supposant la constante a égale à 2. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Note sur la meilleure disposition à donner au frein de Prony, dans les expériences sur les machines motrices; par M. H. Tresca. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM. Piobert, Combes, Morin.) « Le frein de Prony ne peut conduire à l'évaluation exacte de la puissance d'un moteur qu'à la condition que son levier se maintiendra pendant assez longtemps dans une position invariable d'équilibre, malgré le desserrage continuel qui résulte de l'usé ou du polissage des surfaces, et le serrage que ( 274 ) le coruhicteur de l'appareil doit exercer de temps en temps pour obvier à ce premier inconvénient. w En général, les dispositions adoptées ont pour effet de rendre troj) brusque l'action de ce serrage, et de donner ainsi naissance à des variations de vitesse tjui sont très-difficiles à combattre quand une fois elles se sont produites. » Il importe donc: )> 1° Que le déplacement du bras de levier, par l'une ou l'aulre de ces causes, amène de lui-même, et d'une manière automatique, un nouvel état d'équilibre dynamique entre le frottement et la charge du frein ; » 2" Que, pour arriver à ce nouvel état d'équilibre, la machine motrice n'ait pas à dépenser une quantité de travail très-différente de celle qu'elle fournit, d'une manière normale, dans son état de régime. 1) Pour satisfaire à cette double condition, on voit facilement, par quel- ques considérations théoriques, que la charge du frein doit être toujours appliquée au-dessous de l'horizontale qui passe par le centre de rotation, et que le bras de levier de cette charge doit être plus court qu'on ne le fait gé- néralement, par rapport au rayon de la poulie de frein. » En résumé, cette Note recommande : >' \° Défaire toujours supporter la charge par le levier inférieur du frein, pour maintenir l'appareil dans des conditions d'équilibre stable; » 1° D'employer des poulies de grand diamètre pour réduire autant que possible le frottement des machines, par mètre carré de surface frottante, et de rendre ainsi le travail résistant plus régulier; » 3° De limiter la longueur L du bras de levier à deux fois, au plus, celle du rayon de la pouhe de frottement, dans le double but de rendre l'appareil plus automatique et de restreindre les variations de la vitesse du moteur; » 4° Dans le cas des machines puissantes, d'équilibrer l'action de la ré- sistance sur les coussinets, en la répartissant sur deux leviers parallèles, de manière que la moitié de la résistance décharge ces coussinets de toute la charge déterminée par l'autre moitié. » GÉOLOGUv — Sur les alluvions des environs de Tout; par RI. Hussox. (Extrait.) (Commissaires déjà nommés pour les précédentes communications de M. Husson.) « A la fin de ma Note du 22 novembre dernier [Comptes rendus, \. KVIII, ( =75 ) p. 55', j'ai dit pourquoi je ne pensais pas devoir alors me prononcer sur un point important de la question, c'est-à-dire sur certains débris de silex du coteau de la Tieiche. Mais de nouvelles recherches me permettent aujourd'hui de compléter mon travail à ce sujet, et de poser quelques con- clusions générales, en les accompagnant de plusieurs faits nouveaux. » Trou des Celtes. — Comme on l'a vu, cette fissure, ouverte à 21 mètres au-dessus du niveau de la Moselle, en lai point où le plateau a 3o mètres d'élévation, ne renferme pas seulement de ces produits qui, par leur confec- tion, décèlent déjà une certaine phase de progrès; elle contient encore des poteries plus conniuuies même que les plus ordinaires du Traité des arts céramiques de M. Alex. Brongniart et annonçant un peuple tout à fait à l'état d'enfance. Le plateau de la Treiche aurait donc été habité dès la plus haute antiquité, et c'est ce que démontrent en outre les nombreux silex dont j'ai à jiarler. Ceux-ci sont de forme si grossière, que le soc de la charrue les retourne depuis des siècles et que nombre de savants les ont foulés aux pieds sans qu'on se soit douté, jusqu'à ce jour, que beaucoup d'entre eux portent manifestement la trace de la main de l'homme. Les photographies ci-jointes représentent une quinzaine d'échantillons (réduits de moitié) sous les numéros suivants : » 38. Petite hache, plate d'un cùté, à cinq facettes de l'autre, bri- sée à sa pointe. 39. Petite pointe ou dard, 40. Tête d'une de ces pointes, 46 et 46 his. Même instrument ayant sa pointe et sa tête l'une au-dessous de l'autre. 43, 44. Débris de silex me semblant indiquer une intention de dessin ou de sculpture. 35, 31, 36, 37, 41, 42, 47, 48, 49, 50. Haches et couteaux dont quelques-uns à l'état de débris. 51 . Caillou me paraissant avoir servi a les préparer. » Tous ces vieux ustensiles, moins le dernier, sont en silex de la contrée ; ils se fabriquaient dans la partie comprise entre le chemin de Sexey, celui de Maizière et le bois, à en juger par les débris qui s'y trouvent en plus grand nombre, et, de même que dans la vallée de la Somme [Ancienneté de l'homme, parLyell, p. 117), leur bord tranchant est toujours le résultat de simples fractures des silex produites par des coups répétés et adroitement appliqués, tandis que celui des haches celtiques proprement dites a été obtenu par frottement. Ils ne sont point non plus une bizarrerie, un accident ou un effet de la nature, comme le démontre l'élude de notre calcaire sili- ceux de la grande oolithe, et l'inspection des éboulis de la rive droite de la Moselle, au bac de Pierre. La seule forme d'arme tranchante que ce silex ( 276) affecte, quand il s'écaille, est celle du coin à fendre le bois. La couche qui le renfenne n'appartient point au plateau de la Treiclie, mais elle n'en est pas loin ; elle existe dans la forêt, sur le chemin de Maizière, à 9.40 mètres de la borne n'' 16, plantée à la lisière du bois ; on la suit sur une longueur de 90 mètres, puis elle fait place à un calcaire blanc oolithique en plaquettes. De là elle se redresse vers l'est et s'incline, au contraire, dans la direction du moulin de la Bochotte, près duquel on la retrouve, avec les mêmes plaquettes oolithiques, dans une superbe coupe où sa partie supérieure n'est plus qu'à 10 mètres au-dessus du niveau de la belle source de la Chapelle. » Trous de Sainte-Reine. — Pour aider à l'explication d'une de mes ré- centes découvertes, indiquée plus loin, je demande à l'Académie la permis- sion de dire un mot relatif à la partie historique ou légendaire de ces cavernes. Elles se trouvent dans la vallée de la Moselle, à 12 ou i3 mètres au-dessus du niveau de la rivière (celle-ci marquant — 1° à l'échelle du pont deToul), sur le flanc du petit coteau dit 5o/5-50u5-7?oc/ie (carte du Dépôt de la Guerre), à Pierre-la-Treiche, localité déjà très-intéressante par ses coupes si précieuses pour l'étude de la grande oolithe et de l'oolithe infé- rieure proprement dite, puis par ses cavernes à ossements et dont l'impor- tance va s'accroître encore par cette circonstance qu'elle a été le berceau de l'homme dans notre pays. » Les trous de Sainte-Reine se subdivisent ainsi : j° le Trou de la Fon- taine; 2° le Labyrinthe, ayant deux entrées B et C; 3° le Portique, qui touche, pour ainsi dire, à l'ouverture C du Labyrinthe. M Suivant la tradition, une sainte Reine (probablement la femme d'un chef celte ou romain ou franc, caries trois peuples ont habité ce pays) étant morte, peu avant un combat, y aurait été cachée, pour la soustraire à l'ennemi. Ce récit n'étant pas invraisemblable, je le consigne ici et j'ajoute : de 1722 à 174' on a défriché la partie de la forêt qui masquait le Portique, puis on a établi un ermitage ; mais celui-ci avait déjà disparu en i 792 et, à cette époque, un fabricant de patins occupait la grotte qui, à sa partie supérieure externe, laisse -même voir encore le trou de la cheminée. Cela dit, pour l'intelligence des lignes suivantes, j'arrive aux deux faits nouveaux que j'avais à présenter. » Labyrinthe. — Une circonstance digne de remarque dans les observa- tions relatives aux cavernes, c est de trouver souvent, à leur ouverture, les ossements ou les objets ayant appartenu à l'homme. Le premier numéro des Com/Jte5 renc/us du mois dernier, p. 56, en contient même un exemple. ( 277 '^ Les fouilles à l'orifice des gi'ottes ont donc de riinj-orlaiice, et cependant je m'étais abstenu d'opécer ainsi, lors de mes premières recherches, sachant qu'nn ermitage avait existé en ces Heux. J'y ai creusé depuis et jai trouvé, pour ainsi dire en mélange, un fragment de tibia de l'Ours des cavernes, im masque humain, un vase forme trombe, deux verres, etc. ; mais le tout était dans un terrain remanié (le mè ne que celui dans lequel j'ai signalé des produits stercoraux d'insectivores. Voir Comptes rendus, I. LVII, p. Sîq, séance du lo août i863). Le masque hu:uain, dont la partie frontale était réellement belle de forme, après avoir fait naître en moi diverses supposi- tions, m'a semblé, en dernier lieu, ne pas être étranger à la légende jU'écé- dente et avoir dû orner soit l'ermitage, soit la cellule de l'ermile qui, avant son départ, l'aura soigneusement caché [lour le .soustraire à une profanation. En tout cas, cette tète, qui est encore entre les mains de M. le Doyen de la Faculté des Sciences de Nancy, à qui je l'ai soumise, ne peut pas, la suppo- sant très-ancienne, remonter au delà de l'époque gallo-romaine. Le vase, qui est en verre bleu émaillé, d'une remarquable pureté de forme et d'exé- cution, m'a paru appartenir à cette même époque, et j'ai été confirmé dans cette opinion par M. Dufresne, conseiller de préfecture à Metz et archéo- logue distingué : il a 1 15 millimètres de hauteur et figure sous le n" 4^ dans les photographies ci-jointes. Quant aux deux verres, ils ne sont pas anté- rieurs à la fondation de l'ermitage, » Trou de la Fontaine. — Cette découverte d'une tête humaine dans le Labyrinthe m'a engagé à revoir la caverne {)rincipale et même à prolonger mes recherches au delà des points indiqués dans mon précédent travail A la distance de 270 mètres de l'entrée de la caverne, le thermomètre marquait + 17 degrés centigrades, par la froide journée du 1 1 janvier der- nier. Cette température ne serait-elle pas une autre cause à ajouter à celles que, dans ma Note du 22 novembre i863 [voir le Compte rendu du 4 jf*'i" vier 1864, p. 53), j'indiquais comme pouvant bien ne pas être étrangères à l'usure des os des cavernes? Tels sont les points saillants de cette nouvelle exploration qui, sous les autres rapports, n'a rien ajouté aux faits déjà connus et que sont venues corroborer les recherches de MiM. Gaiffe et Benoît fils, de Nancy. Ces messieurs, qui, depuis ma Note du 10 août, ont fouillé avec beaucoup de soin les trous de Sainte-Reine, et visité, même avant moi, le co.mmencement du couloir ci-dessus, ont mis avec une grande obligeance à ma disposition la liste de leurs découvertes; la voici résumée : )' Ours des cavernes : plusieurs mâchoires, un certain nombre de dents, G. R , 1864, I" Semestre. (T. LVIll, N» G.) 36 ( ^78) des vertèbres, des humérus, des portions de bassin, de fémurs et d'autres portions du corps; neuf dents d'Hyène; dents et ossements des animaux suivants : Chat, Chien, Renard, Loup, Cheval, Sanglier, Boeuf, Lièvre, etc. ; deux cornes de Chevreuil provenant de dessous les stalagmites. M Conclusions (jénérnlcs. — I^es environs de Toid sont de nature à avoir une grande importance dans la question relative à rancienueté de l'homme sur la terre. En effet : » La vrillée de l'Incjressin renferme : ("une couche non remaniée de l'an- tique diltivuuii scanduiave et une ailuvion locale de même date ; i° un dépôt frès-considrrable de diluvium alpin, riche en fossiles, et qui, depuis vingt ans, sur une étendue de 8 kilomètres, a été remué par des centaines d'ou- vriers w La vallée de la Moselle, près de Pierre, renferme : i° le même diluvium alpin recouvrant le plateau de la Treiclie, ainsi que les trous de Sainte- Reine, et se reliant avec celui de l'Ingressin par les coteaux de Chau- deney, Dommartin, Gare-le-Cou et Saint-Èvre •, 2° et tous les autres princi- paux éléments nécessaires à l'étude de ladite question : cavernes remar- quables, brèches osseuses humaines, poteries et ornements humains des plus primitifs, os travaillés de la même époque, instruments en silex excessive- ment grossiers et analogues à ceux de la vallée de la Somme, etc. » Or lui examen approfondi, soit des teirains ci-dessus, soit de ceux de formation subséquente, démontre de la manière la plus incontestable : » 1° Que tous ces restes de l'industrie primitive, et l'homme dont ils émanent, sont de date postdiluvienne (diluvium alpin) ; » 2° Et qu'il y a, dans la disposition ou l'état des alluvions clysmiennes et des couches plus récentes, des causes d'erreur très-nombreuses et souvent très-difficiles à reconnaître. » MÉDECINE. — Recherches médïco- physiologiques sur ioxycjène; par MM. De.marquav e< Lecoxte. (Deuxième partie.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Andral, Bernard.) « Dans notre premierMémoire,nousavons étudié l'influence que l'oxygène exerce sur les animaux qui le respirent pendant un certain temps, et nous avons constaté que l'air vital n'amenait qu'une grande turgescence du sys- tème vasculaire sanguin, qu'il ne déterminait aucune inflammation viscérale, enfin que sa présence dans le sang se manifestait sur les plaies par des signes non douteux. Ces faits une fois acquis, nous avons étudié l'action de l'osy- ( 279 ) gène sur riioiiime sain ou affecté de plaie. Localement appliqué sur une plaie récente ou ancienne à l'aide de manchons en caoutchouc fabriqués par M. Galante, l'air vital ne détermine aucune douleur vive; le malade accuse un peu de picotement et de chaleur; injecté dans les cavités mu- queuses ou séreuses, il cause les mêmes sensations. J'ai pu l'injecter sans inconvénient dans la vessie, dans la tunique vaginale. Un de nos malades affecté d'hydrocèle a guéri à la suite de cette injection. Lorsque l'oxygène reste au contact des plaies de bonne nature, on observe au bout de quel- ques heures que la suppuration est modifiée : elle est peu abondante, plus téiuie ; les bourgeons charnus eux-mêmes semblent devenus plus petits, ils ont un aspect grisâtre; mais au bout de cpielque temps, lorsque l'oxygène est enlevé, ils redeviennent rouges turgescents, et si les applications sont répétées plusieurs jours de suite et quelques heures cha(pie fois, ils finissent par amener une inflammation plus ou moins vive de la plaie. L'oxygène, ainsi que l'ont avancé plusieurs chirurgiens distingués, irrite et enflamme les plaies, il peut donc en changer les conditions ainsi que nous l'avons constaté |)lusieurs fois; sous ce rapport, il peut être utile. Mais un fait remarquable, c'est l'action que l'oxygène exerce sur la rougeur congestive ou inflauunatoire qui environne les plaies: il modifie rapidement ces rou- geurs. Nous avons pu, en nous appuyant sur cette propriété, combattre avantageusement la rougeur qui accompagne les ulcères des membres et l'injection de la peau qui persiste à la suite de l'eczéma. Nous dirons ailleurs les phénomènes chimiques cjui s'accomplissent dans ces circonstances. Le côté le plus intéressant de ces recherches, c'est l'action que l'oxygène exerce sur l'organisme quand il a été resjiiré. Nous avons pu respirer l'oxy- gène, le faire respirer à nos élèves et à des amis à la dose de 20 à 3o litres, sans auciui inconvénient. Depuis plus de six mois nous avons soumis lui grand nombre de nos malades à l'action de l'air vital, sans déterminer le plus petit accident. Des malades ont inhalé chaque joui- 20 à ^o litres d'oxygène pendant un mois ou six semaines, sans éprouver autre chose qu'une grande modification dans leur santé. Les personnes (pii respii-eut l'air vital accusent peu de sensation : un peu de chaleur dans i'arrière- gorge ou la poitrine, quelquefois un peu d'ivresse ou un peu de cépha- lalgie. Le pouls, au début des inhalations de l'oxygène, s'élève générale- ment et devient plus serré; chez d'autres malades, au contraire, le nombre des pulsations diminue. Voilà pour les phénomènes primitifs. Les phéno- mènes secondaires sont plus accusés : beaucoup de personnes éprouvent, après avoir respiré l'air vital, une sensation de bien-être général, une respi- 36.. ( '^So ) ration plus facile, et un besoin de réparation. En effet, un des phénomènes curieux de cet agent, c'est de relever les forces et de développer l'appétit. Quelquefois le besoin de réparation est tel, que les malades demandent une auguientation d'aliments et sont obligés de mulliplier leurs repafe. Ce fait a été constaté par tous ceux qui ont été témoins de nos expériences. Cepen- dant il y a des exceptions; des malades épuisés par de longues maladies n'ont pu être modifiés par nous. Les malades affectés de plaies récentes ou anciennes, au bout de quelques jours d'inhalation d'oxygènes voient celles-ci s'injecter, rougir, et donner une suppuration |)lus abondante. Cette particularité explique les faits observés par Chaplal et Fourcroy. Leurs phthisiques, arrivés à la troisième période de cette maladie, avaient d'abord éprouvé un grand bien-être des inhalations de l'air vital. j\Lais bientôt les phénomènes inflammatoires redevenaient plus intenses, ainsi que l'expecto- ration plus abondante et la toux plus fréquente; finalement la mort arri- vait. Que serait-il arrivé si, au lieu de faire respirer l'oxygène à des malades arrivés au troisième degré de la maladie, on avait pris des malades au début de la phtilisie? Quoi qu'il en soit, nos expériences, comme celles de nos pré- décesseurs, prouvent l'influence reconstituante de l'oxygène. En lisant les travaux qui ont été publiés en France sur l'air comprimé appliqué à la médecine, et surtout l'ouvrage très- remarquable de ]\L Pravaz, nous avions été frajjpés des effets obtenus par le célèbre médecin lyonnais. Nous vîmes bientôt que, les phénomènes physiques mis de côté, les phénomènes chimi- ques ou organo-plastiques obtenus avec l'air comprimé ou l'oxygène étaient absolument les mêmes. M. le D'' FoUey, qui vient de publier un travail inté- ressant sur l'air comprimé, après avoir suivi nos expériences, est arrivé à la même conclusion que nous. Ce fait est important, car il est facile de se procurer et de l'oxygène et l'appareil fort simple avec lequel on le respire, tandis que l'air comprimé exige, pour sou emploi, non-seulement des apjjareils spéciaux, mais encore un déplacement de malades qui n'est {.oint toujours facile. Toutefois, dans des conditions que nous détermine- rons ailleurs, l'air vital ne pourra jamais remplacer l'air comprimé. En résumé : i° l'oxygène, appliqué sur des plaies récentes ou anciennes, pio- voque peu de douleurs, mais il amène ultérieurement une réaction plus ou moins vive ; a° il peut être injecté dans des cavités muqueuses ou séreuses sans amener d'accidents ; 3° il peut être respiré longtemps à la dose de 20 à [\o litres par jour et en une fois sans amener d'accidents; 4° sa propriété esseniielle est de remonter les foices, d'exciter les puissances d'assimilation ot de développer l'appétit. » ( ^8- ) PHYSIOLOGIE. — Expériences sur les cjënéralions spontanées ; par M. G. d'Auvray. La Note dans laquelle l'auteur préscute, pour prciulre claie, un résume de ses expériences est accompagnée de la Lettre suivante, adressée de Londres à M. Flourens, en date du 20 janvier 1864 : « Monsieur le Secrétaire perpétuel, c'est un des anciens élèves de vos cours an Muséum et au Collège de France qui a l'honneur de vous écrire. Entraîné par votre exemple, autant que par ce que j'ose appeler ma voca- tion, vers les études physiologiques, je n'ai pas cessé de m'en occuper en expérimentateur depuis cinq années que des devoirs de famille m'ont amené et me retiennent en ce pays. La suite de mes recherches m'a con- dnit, sansprévision de ma part, sur la question des générations spontanées, aujourd'hui complètement résolue (je me plais à le dire après vous) par les expériences de M. Pasteur. Mais quand, dans un problème de cet ordre, les maîtres ont lait leur œuvre qui e.'^t de dégager et de fixer les |)rincipes, inie nudtitude de points de détail sont encore à élucider, et ceci est l'alfaire des disciples. C'est parmi ces derniers qu'il convient que je me place, et toute mon ambition sera satisfaite si, après examen, vous daignez m'accorder un rang parmi ces utiles auxiliaires. » La rédaction définitive du compte rendu de mes travaux m'occiq:)e en ce moment; mais comme mou Mémoire a une grande étendue, et comme les planches très-nombreuses qui l'accompagnenl ne peuvent, malgré toute la diligence possible, être prêtes avant quelques semaines, j'ose solliciter de votre esprit de justice et de votre haute bienveillance la permission de donner une date authentique à mes principaux résultats, en les résu- mant dans 1,1 Note ci-jointe, que je me suis elforcè de rendre aussi brève que possible. u Ces résultats sont dus particidièrement à l'em[)loi des deux moyens d'investigation que voici : » i*' A l'aide de substances poreuses artificielles, entrant dans la com- position de l'appareil auquel je donne le nom de bio-dialjseur, eten niellant l'endosmose en jeu, j'arrive à opérer le triage par oi'dre de grosseur de tous les corpuscules microscopiques en suspension dans un liquide; » 2° Par des perfectionnements apportés au microscope, spécialement au mode d'éclairage de cet instrument, et qui ont pour effet d'accroître très-notablement son pouvoir amplifiant, je rends visibles les corpuscules ( 282 ) isolés par voie de dialyse, y compris les (fermes des monndaires et des prolophytes, et c'est à dessein que j'emploie le mot cjennes. » Ces procédés et appareils sont décrits et figurés dans mon Mémoire, mais si la Commission cpii va juger en dernier ressort le procès de l'hété- rogénie et à laquelle je vous |)rie, Monsieur le Secrétaire perpétuel, de vouloir bien donner connaissance de cette Lettre et de la Note ci-incluse, si la haute Commission veut bien m'accorder la faveur d'èlre entendu d'elle, lors(]ui% au mois de mai prochain, je rentrerai en France et à Paris pour m'y fixer de nouveau, je me ferai un devoir et lUi bonheur de repéter, devant les représentants de l'Académie, les expériences dont je me permets de vous entretenir. » Cette Lettre et le résumé qui l'accompagne sont renvoyés, conforinén;ent à la demande de l'auteur, à la Commission nommée dans la séance du 4 j'Uivier pour la question des générations dites spontanées. Commis- sion qui se compose de MM. Fiourens, Dumas, Brongniart, Milne Edwards et Tîalard. M. MoKix présente, au nom de I\I. P. Geliberl, la description et plusieurs modèles d'un petit appareil désigné par l'inventeiu'. sous le nom de per5/;ec- tomètre, appareil destiné à faciliter la pratique du dessin en donnant un moyen commode et prompt de déterminer les rapports de grandeur des diverses parties du modèle et de la copie. Ce but est également atteint avec facilité, au moyen du perspectromètre, soit qu'il s'agisse de copier un autre dessin, soit qu'il faille représenter un objet en relief. (Commissaires, MM. Mathieu, Laugier, Morin.) M. L. KixGEL adresse de Bucharest, où il est attaché à l'hôpital militaire eu qualité de médecin oculiste, une Note concernant les « effets des verres de lunette à courbure sphériquc placés obliquement devant des yeux astygmatiques ». (Rerivoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Fiourens, Bernard et Fizeau. ) M. Sarufat soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur l'em- ploi de voihires offrant certaines dispositions parlicidières qui permettent d'en faire usage pour certains malades ou convalescents, chez lesquels le uio . osina„ (3) a,= — «0 7-SU15 » Supposons que le sens des a positifs ait été pris dans un sens tel, que ê soit compris entre o et tt, et supposons de plus que «o réponde à la limite de a quand cet angle est >o. La formule (3) conduit alors aux consé- quences suivantes : » 1° Si ao<7:, on aura a, plus grand que «o en valeur absolue, c'est-à- dire que le balancier s'éloignera plus de la position qui répond à la non- déformation du spiral du côté opposé de l'angle ê. 1) 2° Si «0 = ::, ou si le balancier fait des arcs d'un tour, il s'écartera également, de part et d'autre, de la position initiale. » 3° Si Ko >::, on aura a, plus petit que a^ en valeur absolue, et le balancier ira moins loin du côté opposé à l'angle ë que de ce côté. » Occupons-nous maintenant d'obtenir la solution de la question, qui est la durée des vibrations du balancier. Mais on peut voir d'abord la dif- ficulté qui s'oppose à l'emploi d'un développement en série. En effet, on tire de l'équation (2) (4) dt=.^- A da. J y/aj — *\ / ^f^ rcos(a -(-6) — C0S(a„4-ê)"l ( 290 ) )) Or, si l'on voulait, en suivant la méthode usitée dans la théorie du pen- dule pour les approximations successives, développer 1^ / ["cos ( g -f- 6) — cos (a„ + e)1 } ^ L <^^^ J i ' en se fondant sur la petitesse extrême du facteur -~, on se trouverait n arrête de suite par la considération que 1 autre facteur — ^^ '- ^^ ' -'-0 ^ devient infiniment grand quand a s'approche infiniment de — «o> excepté dans le cas particulier de ê = o ou de S = n. » Voici maintenant l'exposé de la méthode suivie : » Si la perturbation dont il s'agit n'exislait pas, le spiral étant isochrone, l'équation à résoudre serait dont l'intégrale est (6) f- = \/j «^^c sin£ + 5, » «0 étant la demi-amplitude des oscillations, et 5 le temps pour a = o. » On a aussi (7) a=ao^iu\^^{t-ô) et (8) 'i = ^o\/jcossj^{t-0). 1) Je vais maintenant considérer dans ces formules «q et 6 comme deux fonctions variables, de telle sorte que les expressions (6) ou (7) satisfassent, non plus à l'équation (5), mais à léquation (i) ou à (9) 7F=-Â^-- a''"(* + ^^- » Comme il y a deux fonctions indéterminées, «0 et ^» et "ne seule con- dition (9), j'iiii[)Oserai comme seconde condition que l'équation (8) soit aussi satisfaite, c'est-à-dire que -r- ait la même forme que si a^ et G étaient des constantes. i 291 ) » En (Tonvenaiit de désigner par le signe (-A toute dérivée partielle, la seconde condition revient à cla I d'j OU à et la première condition à d-a,\ /d^a\do^, /d'rj.\dt) k p\ . , „^ hf) + [dnr..] -ir -^ [tûi,) ;?r = - â°= - t*^'"^^ + ^^- )) Mais, à cause de l'équation (5), on a identiquement l d- a.\ k ,df-J A«- Donc, la première condition peut s'écrire comme il suit : , . / d-ci \ da. [ d-a \ dQ p\ . , „, (■^) [dnûj iF + [didïj) sr = - T ^'"^^ + ^)- GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. — Sur quelques systèmes triples orthogonaux de surfaces algébriques. Note de M. William Robeuts (de Dublin), pré- sentée par M. Serret. « Dans un Mémoire publié dernièrement dans le Journal de M. Bor- cliardt, j'ai donné les équations générales, en coordonnées elliptiques, de quelques systèmes triples de surfaces orthogonales entre elles. Je veux re- marquer dans celte Note que, parmi ces systèmes, il se trouve une assez grande variété de ceux qui sont algébriques, chose intéressante à cause de l'extrême rareté de pareils systèmes. » Soient p,[J., v les coordonnées elliptiques, selon la notation accoutu- mée, è et c les deux constantes elliptiques, et X une constante dont la va- leur est comprise entre c et A, et faisons u = {\if — b^--h \lf — v) ( v^r- b' -4- v'r— v) (v'A— v^' + \Jy---r), __(b \lf — P+X v/p=— iA / h v/p — )v= + 1 ^/fi'— b-\ f b y/V — v' + ), v'6' — ■/ _ I ' y/c' — 6' v^p" — >.' + s/c^ — y \lf—b'' \ f V c' — b- vV — l'' + \Jc'- — X' vV' — * V p- — c' J \ y c^ — pi- / \,'c-—b- y/X- — ï- + v/c= — X- \,/b-—-A ( 292 ) Alors les équations U = a, UV '=[i, UW ^ ''-'•'■ = -i, représentent trois familles de surfaces mutuellement orthogonales, et qni par conséquent s'entrecoupent suivant leurs lignes de courbure. Dans les cas où les deux quantités -, et i/ ,_ ,, sont commensurabies, ces trois familles sont algébriques. On peut satisfaire à cette condition d'une infinité de manières, comme, par exemple, si l'on suppose c = b y 5, }.=: 2b. » Soient encore [a étant une constante quelconque) U = (p + v/«' + p') (f- + v'«'+ F-') (v + \'a' -4- v=) , (p ^a--\-b' H- b \!a^ + p') ( p \Ja^+ b' -r- b \Ja--^ pi') (n \Jd^+T' + 6 v/«'-l-v')' _ (pv'g' + c^— cv/a- + p') (g^ + f' )- f c- — p") (<^'— v') ( p \/û' + c' +c v'a'+ p') (f* \!a''- + c' +c v'a'''+ p')' (vy/a' + c^ + cv'a' + vO' Alors les équations •24 1C nous donneront un système triple de surfaces orthogonales qui seront algébriques lorsque les deux exposants > , sont commensu- rables. » Les équations différentielles dans mon Mémoire nous fourniront beau- coup d'autres systèmes tels, eu égard à la variété des signes dont les termes sont affectés. Les formules auxquelles on arrive sont, il faut l'avouer, extrêmement compliquées. Mais les géomètres penseront peut- être que le très-petit nombre des systèmes triples algébriques connus aujour- d'hui m'autorise à publier les résultats consignés dans celte Note. « CHIMIE APPLIQUÉE. — Sw Voxydation du vin; par M. Berthelot. « Les expériences que j'ai présentées sur l'altération des vins soumis à l'influence de l'oxygène, ayant été l'objet de quelques critiques, principa- lement en raison de l'emploi du mercure dans ces expériences, j'ai cru (^93 ) devoir faire les vérifications suivantes pour m'assiirer si le mercure exerce quelque action sur le vin, avec ou sans le concours de l'air. » 1° J'ai pris une bouteille de vin de Thorin (i858), le même sur lequel j'avais fait mes premières observations; j'y ai versé 3 kilogrammes de mer- cure; j'ai bouché, agité vivement pendant un quart d'heure, puis laissé la liqueur s'éclaircir, ce qui a exigé une nuit; un repos moins prolongé risque- rait de laisser du mercure en suspension. Le lendemain le vin a été goûté; il avait conservé son bouquet et sa saveur normale. Durant l'expérience, aucun gaz ne s'était dégagé; le mercure, bien que partiellement éteint, avait conservé son aspect métallique. Enfin le vin, après filtration, ne retenait pas la moindre trace de mercure, soit en dissolution, soit en suspension. Ces faits prouvent que le mercure et le vin de Thorin, dans les conditions de simple contact, n'exercent aucune action réciproque. » 1° Cette action a-t-elle lieu avec le concours de l'air? En d'autres termes, le vin, en présence de l'oxygène ou de l'air, et à l'instar de l'essence de térébenthine, détermine-t-il l'oxydation du mercure? )) A. Un flacon de a5o centimètres cubes a été rempli rapidement avec du vin de Thorin ; j'ai enlevé 20 centimètres cubes de vin, qui ont été rem- placés par de l'air; puis j'ai agité vivement pendant dix minutes, à la tem- pérature de 8 degrés environ. Au bout de ce temps, l'atmosphère gazeuse contenue dans le flacon, au-dessus du liquide, offrait la composition suivante : Acide carbonique 4 '^ Oxygène i4)3 Azote 81,4 » B. J'ai répété la même expérience, dans des conditions identiques, si ce n'est que le flacon renfermait, outre aSo centimètres cubes de vin et 20 centimètres cubes d'air, i4o grammes de mercure. L'atmosphère ga- zeuse renfermait à la fin : Acide carbonique 4j3 Oxygène 1 4 > « Azote 81 ,6 nombres identiques aux précédents et qui prouvent que la présence du mercure a été sans influence sur la quantité d'air absorbée par le vin. » C. Voulant pousser plus loin et vérifier si l'action de l'air seul don- nait naissance à quelque principe capable de déterminer ensuite l'oxydation c. B., 1864, \"Semesiie. (T. LVIII, N» 6.) 38 ( 2y4 ) simultanée du vin et du mercure, j'ai agité di^ vin de Thorin avec le quart de son volume d'air, puis laissé la bouteille débouchée pendant quelques heures. J'ai introduit ensuite dans un flacon aSo centimètres cubes de ce liquide, 20 centimètres cubes d'air, i4o grammes de mercure, et opéré comme dans les essais A et B. J'ai trouvé que l'atmosphère surnageante renfermait : Acide carbonique 3 , o Oxygène 20,4 Azote 76,6 » L'oxygène et l'azote sont ici dans les mèines rapports que dans i'air, ce qui démonire que l'hypothèse posée au début n'a aucun fondement. » D. Enfin une quatrième expérience a prouvé que le conlaci préalable du vin avec le mercure ne communique pas au vin la propriété de s'oxyder ultérieurement d'une manière différente de celle du vin qui n'a pas eu le même contact. » Comme dernier contrôle, je me suis assuré que le vin, agité avec l'oxy- gène et le mercure, simultanément ou successivement, puis filtré, ne retient pas trace de mercure en dissolution. Il en est de même du vin agité avec 1 air et le mercure, simultanément ou successivement. Le mercure éteint dans ces derniers essais a été réinii et lavé à plusieurs reprises avec de l'eau distillée : il a fini par se rassembler jusqu'au dernier globule en une masse métallique et brillante; l'eau de lavage filtrée ne retenait pas trace de mer- cure. » En résumé, entre le mercure et le vin de Thorin, avec ou sans le con- cours de l'oxygène, dans les conditions de mes expériences, il n'y a pas d'action réciproque. « Les faits que je viens d'exposer sont faciles à vérifier, en tant qu'ils reposent sur des données numériques. Il en est de même de l'existence de certains |)rincipes très-oxydables soit dans le vin, soit dans l'extrait éthéré du vin, et il en est encore de même de la combinaison chimique du vin avec l'oxygène, combinaison que j'ai démontrée par des épreuves directes, il y a plusieurs mois. Quant aux changements utiles ou nuisibles que cetti; com- binaison apjîorte dans la saveur et le bouquet des vins, ils ne peuvent être évideaunent précisés de la même manière. Il est tel paysen France, que je pourrais citer, où l'on recherche les vins j:)resque usés; tandis que, dans d'atitres régions, on préfère les vins dans un état d'oxydation moins avancé. Cependant, cjuclles que soient les divergences inévitables entre des opi- nions fondées sur les goûts individuels, divergences qui pourraient être ac- ( ^95 ) crues parla saveur spéciale que possède le vin saturé d'oxygène, il me paraît difficile de contester ce fait, que l'action brusque soil de l'air, soit de l'oxy- gène pur, employés en excès, affaiblit certaines qualités du vin, j)riiici|)ale~ ment celles que diverses personnes désignent sous le nom im|)ropre de force ou goût alcoolique. Au cas où l'action de l'air s'exerce dans l'espace de qiselques minutes, je ne vois pas d'ailleurs comment on pourrait l'expli- quer autrement que par une action de l'oxygène. » Une autre cause de divergence résulte de la nature incomplète de l'altération produite par l'oxygène. En effet, comme je l'ai déjà fait obser- ver, le bouquet renferme deux ordres de principes : les uns sont des l'thers, peu ou point oxydables, les autres sont comparables aux aldéhydes et très-oxydables. Dans un vin oxydé, ces derniers disparaissent ou sont modifiés, mais les élhers subsistent ainsi que le goût qui leur corresjjond. Les vins seront donc plus ou moins modifiés par l'oxygène, suivant que les principes oxydables ou les éthers prédomineront dans le bouquet : j'ai cité ailleurs comme application de ces idées les vins vieux et liquoreux du Midi dont le bouquet ne renferme que fort peu de principes facilement oxyda- bles, mais au contraire des proportions notables d'éthers. Aussi ne sont-ils guère sensibles à l'influence directe et uumédiate de l'oxygène atmosphé- rique. ). C'est pourquoi, pour définir compléienient ma pensée, je dois dire qu'en parlant de l'altération des vins par l'oxygène, je parle seulement des vins déjà faits, vinifiés, et de ceux que j'ai étudiés, tels queThorin, Volnay et analogues, bien que je regarde mes résultats comme ap[>licabies à beau- coup d'autres vins. » J ajouterai que, pour me mettre à l'abri de toute illusion personnelle, après avoir sotmiis ces vins aux diverses influences désignées ci-dessus, je les ai enfermés dans des flacons bouchés à l'émeri, étiquetés seulement avec des numéros et envoyés à l'un de mes amis, expérimenté en ces ma- tières et bien connu de l'Académie. Une indisposition l'ayant empêché de les déguster lui-même, il envoya, sans m'en prévenir, les flacons à l'un des dégustateurs les plus renommés de Paris, M. Alin, ancien négociant, qui aussilôl recouiiiU les plus grandes différences, plaçant eu première ligne, sans hésitatio'i, le vin naturel, condamnant au contraire, comme mauvais et profondément altéré, le vin qui avait été agité avec de l'oxygène (sans mercure), et classant entre deux les échantillons sur lesquels j'avais fait simplement réagir de l'air. » ( 296) CHIMIE APPLIQUÉE. — De l'action de l'oxygène et de l'air sur les vins ; par M. E.- J. Maumené. « Les expériences de M. Ladrey confirment d'une manière frappante les observations que j'ai fait connaître, et je ne demanderais pas à revenir sur ce sujet si je n'attachais de l'importance à pouvoir librement contiruier mes études. Mon silence pourrait tourner contre moi. M. Ladrey annonce de nouvelles expériences et dit : « Il sera possible, je l'espère, d'établir la cause » des différences que nous venons de signaler et de démontrer s'il faut la » voir uniquement dans l'action des substances qui accompagnent l'oxy- » gène dans notre atmosphère, ou bien s'il y a dans ce phénomène un fait » semblable à celui que nous offre l'histoire du phos|)hore. » )) Pour ne pas être exposé plus tard à paraître empiéter sur les droits d'autrui, qu'il me soit permis de constater au Compte rendu que dans la dis- cussion soulevée devant la Société d'Agriculture, j'ai exprimé l'opinion que M. Ladrey, dans sa Note, vient de soumettre à l'Académie. » A 4 heures un quart l'Académie se forme en comité secret. C031ITÉ SECRET. Dans le comité secret de la séance du i" février, la Section d'Économie rurale avait présenté, par l'organe de M. Bopssingault, la liste suivante de candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Gasparin. En première ligne ex aequo et j M. Reiset. par ordre alphabétique. . . ( M. Paul Thenard. En deuxième ligne M. Chambrelent. La discussion des titres des candidats, commencée immédiatement après la présentation de la liste ( i" février) et continuée dans la présente séance (8 février), a été déclarée close. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures trois quarts. É. D. B. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEINCES. SÉANCE DU LUNDI 15 FÉVRIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMRRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétuei. met sons les yeux de l'Acailémie le XXXIF vo- lume des Mémoires de l'Acndémie^ dont l'impression vient d'être terminée, et qui sera lundi prochain en distribution au Secrétariat. GÉOMÉTRIE. — Construcliou des coniques qui satisfont à cinq conditions. Nombre des solutions dans chaque question; pnrM. Chasles (*). « En amiouçant à l'Académie, dans la séance du i""' février, le INÎémoire que j'ai l'honneur de communiquer aujourd'hui, j'ai pris pour exemple des questions qu'il embrasse le cas où les coniques doivent loucher des courbes d'ordre quelconque, et en particulier des coniques données, parce que c'est principalement cette condition de tangence que l'on s'est proposée depuis quelques années. Mais les considérations qui font la base de cetk- théorie s'appliquent, coumie je l'ai dit, à une foule d'autres questions, et celle des contacts est loin d'en être la plus ardue. u En effet, toutes ces questions, qui impliquent des conditions différentes, exigeïit la connaissance simultanée de plusieurs propriétés des systèmes de {*) T/ Académie, sur la remarque faite par M. Chasles que cette Note dépasserait un peu en étendue les limites réglementaires et ne pourrait cependant être divisée sans nuire à b clarté, en a autorisé l'insertion dans l'état où elle a été présentée. G. R., 1864, i"S«n«i,e. (T LVIll, N"7.) ^9 ( 298 ) coniques qui satisfont à quatre conditions; et ces propriétés présentent par- lois des difficultés dans l'application que l'on en fait, à raison des cas particu- liers qui se rencontrent dans les coniques d'un système, cas où une conique est l'ensemble de deux droites, ou l'ensemble de deux points qui représen- tent les sommets d'une conique infiniment aplatie. La question du contact est bien sujette aussi à ces difficultés, si on se sert de certaines propriétés qui se sont sans doute offertes les premières à l'esprit; mais il est un théorème, qui s'applique au contact de courbes d'ordre quelconque, et qui est affranchi de ces difficultés; et il suffit seul pour conduire immédiate- ment au but ; tellement que cette question des contacts, qui n'exige pas la connaissance d'autres théorèmes, devient la plus simple. » Lorsqu'on connaît les propriétés des systèmes de sections coniques satisfaisant à quatre conditions données, dont on aura à se servir dans le cours d'une question, la marche à suivre est toujours la même. » Ces propriétés, qu'il faut connaître, s'expriment toutes en fonction de deux quantités, disons de deux éléments de chaque système, lesquels sont toujours les mêmes d'espèce, et ne varient que numériquement. Ces deux éléments constants sont le nombre des coniques du système qui passent par un poini quelconque, et le nombre des coniques qui touchent une droite. Ils dépendent des quatre conditions communes à tout le système; et c'est de ces éléments que dérivent les solutions de toutes les questions. Nous appellerons ces éléments les caractéristiques du système de coniques auquel ils appartiennent. Par exemple, dans le système de coniques qui pas- sent toutes par quatre points, les caractéristiques sont i et 2, parce qu'une seule conique j)asse par un point donné, et qu'il en existe deux qui touchent une droite. Dans le système de coniques passant par trois points et tan- gentes à une conique, les caractéristiques sont 6 et 12, parce que six coni- ques passent par un point donné, et que douze coniques touchent tine droite. » Nous représenterons les deux caractéristiques d'un système par les lettres ^ et v. Désignant aussi les quatre conditions du système par Z, Z', Z", Z", nous écrirons, pour exprimer que [j., v en sont les caractéristiques, (Z, Z', Z", Z'") = (^, v). » La marche que nous suivrons dans la recherche du nombre des solu- tions d'une question déterminée par cinq conditions implique une construc- tion théorique de la question. Mais on ne s'étonnera pas que la solution finale demande plusieurs constructions subsidiaires, qui résolvent successi- vement des questions d'un ordre différent. ( 299 ) » Une opération principale, dans le cours d'une solution, est la détermi- nation des caractéristiques de divers systèmes que l'on a à considérer suc- cessivement. La manière de procéder dans cette recherche se renouvelle plusieurs fois, appliquée à des systèmes qui dérivent les uns des autres; il en résulte une certaine longueur de raisonnements, qu'il paraît difficile d'éviter. » Avant de décrire ce procédé général de solution, nous allons faire connaître les propriétés des systèmes de coniques satisfaisant à quatre con- ditions. Ces propriétés impliquent dans leur expression les caractéristiques, et servent à les déterminer, amsi que nous l'expliquerons; on en conclut ensuite le nombre des solutions de chaque question. paupRiÉTÉs d'un système de coniques (ft, v). Lieux géométriques. » I. Le tien des pôles d'une droite est une courbe d ordre v. » Corollaire. Si la droite est à l'infini, le théorème prend cet énoncé : » Le lieu des centres des coniques est une courbe d'ordre v. » II. Dans le cas où les coniques du système {ix, v) passent toutes par deux points, en satisfaisant à deux autres conditions : le lieu des pôles de la droite qui joint ces points est d' ordre — » Corollaire. Et si les deux points sont à l'infini : le lieu des centres des coniques du système (fji, v) e*'^ une courbe d'ordre — » III. i" Si de deux points Q, Q' on mène des tangentes à chaque conique d'un système (fi, v), les points d'intersection de ces tangentes sont sur une courbe d'ordre 3 v, qui a deux points multiples d'ordre v, en Q et Q'. » 2° Si les coniques du système (p., v) sont toutes tangentes à la droite QQ', In courbe, lieu des points de rencontre des deux tangentes menées de Q et Q' à chaque conique, est d ordre ( - -f- v j» et a deux points multiples d'ordre - en Q et Q'. » Corollaires. Si Q et Q' sont imaginaires, à l'infini, sur un cercle, les points d'intersection des tangentes sont les foyers des coniques. Donc : » i" Le lieu des foyers des coniques d'un système (jj., v) est une courbe d or- dre 3v, qui a deux points multiples d'ordre v, à l'infini, sur un cercle. » 9." Le lieu des foyers d'un système [^j., 'j) de paraboles est une courbe d' ordre {-+ v\ qui a deux points multiples d'ordre - imaginaires, à l'infini, sur un cercle. 39- ( 3oo ) » IV. Le lien des points de concours des tangentes comnnnics à nne (oninne donnée U et à chiujue conicfue d'un sj^stènie {y., v) est une courbe d'ordre 3 v. » V. Le lieu des points de contact des tanrjenles menées d'un point P à toutes les coni(jues dini système, est une courbe de I ordre {a -j- v), qui a un point nnil- liple d'ordre fx en P. » VI. Le lieu des points dont chacun n la même polaire dans une conicnie donnée \J et dans une conique quelconque du système (fji, v) est une courbe de l'ordre (|u. + v). I) (lOROLLAlRE. Ae nombre des coniques (a, v) (jui touclient une coni(juc quelconque U <;x< 2 (fx + v). » VII. Les tangentes comnmnes à une coni(jue donnée U et aux coniques d un système (p., y) ont leurs points de contact avec ces coniques sur une courbe d'ordre i(u. + v), qui a o-lix -t- v) points de contact tmec U. » Ces 2 (|M + v) points sont les points de contact des coniques du système et de la conic|iie U. » VIII. Le lieu des pieds des normales abaissées d'un point P sur les coniipies du système (p., v) est une courbe d'ordre [2p.-V- v), qui a un point multiple d'ordre p. en P. u IX. Le lieu des sonnriets des coniques du système (p, v) est une courbe de l'ordre 2(2|7, + v). » X. Le lieu des points de rencontre des curnques du système (|U,, v) <•( de leurs diamètres qui aboutissent à un point fixe, est une combe île l'ordre (p -h av). » XI. Le lieu d'un point dont l'axe harmonique, relatif à une courbe d'or- dre m, coincifle avec la polaire de ce point relative à une quelconque des coni- ques d'un système [p., v), est une couri>e de l'ordre [p. (m — i) + v] {*). » Corollaire. Cette courbe rencontre la courbe d'ordre ni en (*) Ce tliénrème n'est point particulier aux coniques : il s'applique à des courbes d'ordre quelconque : c'est-à-dire que : Lorsqu'on a un système de courbes d^ordre quelconque r . , r(r-h3) déterminées toutes par — — i conditions communes, et dont les caractéristiques sont yi et V ; le lieu d'an point dont l'axe liarmoniquc relatif à une courbe d'ordre m coïncide avec l'ave harmonique de ce point, relatif à une courbe quelconque du S) stéme, est une courbe de l'ordre [fi ( m — i ) -t- v ] . On en conclut que le nombre des courbes du système, qui touchent une courbe d'ordre m, est m[fi{m — i) -I- v]. Plusieurs autres propriétés d'un système de coniques s'appliquent pareillement à un sys- tème {y., v) (le courbes d'ordre quelconque; et souvent la fonction des coefficients reste la ( 3o. ) )n[ix{m — i) -h V \ points, en chacun desquels nne conique du système touche la couibe. Donc : » // existe dans un système de coniques (p., v\ m[fj(.(in — i) + v] ronifjues tangentes à une courbe donnée cV ordre m. Courbes enveloppes. >> XII. Les polaires d'un point enveloppent une courbe de la classe p.. i> XIII. Lorsque toutes les coniques du système [p-^v) sont tangentes ,a deux droites et satisfont à deux autres conditions : la courbe enveloppe des polaires du point de concours des deux droites est de l'ordre -■ » XIV. Les cordes que deux droites Jixes interceptent dans toutes les coniques d'un système [p., v) enveloppent une courbe de la classe 3|X, qui a deux tan- gentes multiples d'ordre p. coïncidant avec les deux droites. » XV. Les cordes communes aune coniqueU et à cliaque conique d'un sys- tème (|j., v) enveloppent une courbe de la classe 3p.. » XVI. Les tangentes menées aux coniques [p., v), parles points oii elles coupent une droite donnée D, enveloppent une courbe de In classe [p. -h v), qui a la droite D pour tangente multiple d'ordre v. » Corollaire I. La courbe de la classe (/j, + v) admet [fx -\- v) tangentes passant par un point quelconque. Prenant ce point à l'infini, sur une per- pendiculaire à la droite D, on en conclut que : » Le nombre des coniques d'im système ( p., v), qui coupent à angle droit une droite donnée, est [ix + v). » COROLL.\ir.E IL Si la droite D est à l'infini, le théorème prend «et énoncé : >i Les asymptotes des coniques d'un système [p., v) enveloppent une courbe de la classe [p. -+- v), quia une tangente multiple d'ordre v à l'infini. » Conséquemmeut la courbe a v branches paraboliques. » XVII. L'enveloppe des droites dont chacune a le même pôle dans une co- nique donnée U et dans une conique quelconque du système [p., v), est une courbe de la classe [p. -+- v). » Cette courbe a 2 {p. -h v) tangentes communes avec U; et les i(p. 4- v) même, comme dans le cas actuel et dans les théorèmes I, V, VIII, XVI, XXII. C'est pour cela que j'ai annoncé que ces recherches, concernant les coniques, seraient un |)oint de de- part utile dans la théorie générale des courbes d'ordre supérieur. ( 302 ) points de contact sur U sont les points où 2(|u. -i- v) coniques du système touchent la conique U. » XVIII. Si par les points oit une conique U rencontre chaque conique d'un s)'Stème([j.,v), on mène les tangentes de celles-ci, ces tangentes enveloppent une courbe de la classe 2 ( ij. -+- v ) qui a 2 ( jUi + v ) points de contact avec U. » Ces 2(,a + v) points déterminent 2[p.-\-v) coniques du système tan- gentes à U en ces points. » XIX. Les axes des coniques d'un sjstème {[j., v) enveloppent une courbe de la classe ( fji + v), qui a une tangente multiple d'ordre y, à l' infini. » XX. Lorsqu'un axe de chaque conique d'un système {p., v), satisfaisant à trois autres conditions, passe par un point fixe, la courbe enveloppe des autres axes est de la classe 2V. » XXI. Les diamètres d'un sjstème de coniques {p., v), qui rencontrent ces courbes sur une droite donnée, enveloppent une courbe de la classe (|li -+- v ), qui a cette droite pour tangente multiple d'ordre v. » XXII. Les normales des coniques d'un système {p., v) aux points de ces courbes situés sur une droite donnée, enveloppent une courbe de la classe (2 jj. -I- v), qui a cette droite pour tangente multiple d'ordre {p. -+- v). » XXIII. Si dans chaque conique d'un système (p, v) on mène deux dia- mètres rectangulaires, dont l'un passe par un point fixe, l'autre diamètre enve- loppe une courbe de la classe (pi-4- v), qui a une tangente multiple d'ordre v, à l'infini. » XXIV. Les diamètres dont les conjugués passent par un point donné enve- loppent une courbe de la classe [p. + v), qui a une tangente multiple d'ordre v, à l'infini. » XXV. Les directrices d'un système de coniques (p, v) enveloppent une courbe de la classe [2p. H- v), qui a une tangente multiple d'ordre v, à i infini. « XXVI. Dans un système de coniques [p, v), dont une directrice passe par un point donné, et qui satisfont à trois conditions communes, les autres directrices enveloppent une courbe de la classe [p.-\-v), qui a une tangente multiple d'ordre v, à l infini. » XXVII. Lorsqu'on a une courbe géométrique de la classe n, et une droite D, si de chaque point de la droite on mène les Ji tangentes de la courbe, et l'axe harmonique de la droite D relatif à ce faisceau de tangentes, cet axe passe toujours par un même point I que nous appelle- rons le pôle harmonique de la droite D (*). (*) Voir Aperçu historique, p. 623. — Traité de Géométrie supérieure ; art. 496. ( 3o3 ) » Cela posé : » Loisqu'on a un syslèine de coniques (p., v) et une courbe U' de la classe n, [enveloppe d'une droite variable, qui a un même pôle harmonique dans la courbe U' et dans chaque conique du système, est une courbe de In classe [p._f.(n-i)v]. >. Corollaire. Celte courbe n 7z[,v. + (// — Ov] tangentes comimines avec la courbe U', en chacune desquelles une conique du système touche la courbe U'. Conséquemment : » // existe n [ju, 4- (n — i) v] coniques tangentes à une courbe de la classen. » Cette formule n'est pas différente au fond de celle du théorème (XI). ■■>]■ Propriétés diverses d'un systènie ( |x, » XXVIII. i" Dans un système de coniques[p.^ v), le nombre de ces courbes qui divisent un segment donné, en rapport harmonique, est p.. » Corollaire I. Dans un système de coniques (p., v), il existe [j. hyperboles équilatères. » Corollaire II. Un faisceau de coniques étant donné, ainsi quun sys- tème de coniques {p., v), il existe dans ce système p. coniques homothétiques, respectivement, à p. coniques du faisceau. » 1° Le nombre des coniques par rapport auxquelles deux droites données sont conjuguées, est v. » XXIX. 1° Dans un système de coniques (p., v), le nombre des coniques semblables à tme conique donnée [autre que le cercle et l'hyperbole équilntère), est 2 p. » 2° Le nombre des coniques dont les tangentes menées par un point fixe donné font entre elles un angle donnée est av. » Et ce nombre est v quand l'angle est droit. i> XXX. 1° Dans un système de coniques, la condition que les courbes coupent un segment donné en rapport harmonique équivaut à la condition de passer par un point. » C'est-à-dire que, si, dans un système, on change la condition dépasser par un point, en celle de diviser un segment donné harmoiiiquement, les caractéristiques du système restent les mêmes. » 1° La condition que, dans les coniques d'un système, deux droites données soient conjuguées par rapport à toutes les coniques du système, équivaut à celle que les coniques soient toutes tangentes à une droite. V C'est-à-dire que, si l'on remplace la condition de toucher une droite, par la condition que deux droites données soient conjuguées relativement à ( 3o4 ) toutes les coniques d'un système, les car.ictéristiques du système ne clian- ^^ent pas. )) XXXI. Ln condition d'avoir unfo/er en un point donné équioaut à celle de toucher deux droites. application de la méthode. 1) Trouver les caractéristiques p.., v d'un système de coinquts satisjaisaut a quatre conditions Z, Z', Z", Z'". » On entre en matière avec les cinq formules suivantes, qui expriment les caractéristiques des cinq systèmes de coniques passant par des points et tangentes à des droites : (,) (4p. ) = (l,2), (a) (3p.,id.) = (2,4), (3) (2p.,2d.):^(4,4), (4) (.p.,2d.)^(4,a), (5) ( 4d.)^(2,i). Ces formules servent à calculer les caractéristiques des systèmes (a) (3p., Z), (2p.,id.Z), (ip.,2d.Z), (3d. Z). •> Ensuite, connaissant les caractéristiques de ces quatre systèmes, on in- troduit la seconde condition Z', et on calcule les caractéristiques des sys- tèmes (b) (2p.,Z,Z'), (ip., id.,Z,Z'), (2d.,Z,Z'). » Ces trois systèmes servent de même à introduire la tioisiéme condi- tion Z", et à calculer les caractéristiques des deux systèmes {c) (ip.,Z,Z',Z"), (id.,Z,Z',Z"). » Enfin, de ces deux systèmes, on conclut les caractéristiques du système final (Z, Z', Z", Z"). » Les caractéristiques de ce système servent à déterminer le nombre des coniques qui satisfont à une cinquième condition. » Prenons pour exemple les conditions suivantes : » Z Toucher une courbe d'ordre m. ( 3o5 ) )) Z' Avoir un fojer sur une courbe d'ordre p. » Z" Elre semblable à une conique donnée U. » Z'" Quune directrice soit tangente à une courbe de ta classe q. .. La première opération est le calcul des caractéristiques du premier des quatre systèmes {a) ; ces caractéristiques sont les nombres des coniques qui, dans les deux systèmes (i) et (2), satisfont à la condition Z. Car si N coniques du système (1), dont toutes les coniques passent par quatre points, satisfont à la condition Z: réciproquement, N coniques, dans le système (3p., Z), passent par un quatrième point pris arbitrairement. Donc N est la caractéristique ix de ce système. Pareillement, le nombre N' des coniques qui, dans le système (2), touchent une droite, exprime la caractéristique V du système (3 p., Z). » La condition Z est de toucher une courbe d'ordre m, Z„ ; on a donc, d'après le théorème (XI, Coroll.), N (4p., Z,„) = ;n(m+ i), ]V['(3p., id.,Z,„) = :im{m+ i). )) Donc (6) (3p.,Z;„)EHZE[/H(w-t- 1), o.m{m + t)]. » On détermine semblablement les caractéristiques du système (2 p ., i d . , Z,„) au moyen des formules (2) et (3); celles de (1 p., ad., Z„), au moyen de (3) et (4); et enfin celles de (3d., Z„), au moyen de (4) et (5). On a ainsi : C7) (2p., 1 (1.,Z„)eee[2?w(w4- i), 4'"']; (8) (ip.,ad.,Z,„) = [4w-, 2w(a77i — 0]; (9) (3d., Z,„) = [2m(2m— i), m{im— 1)]. )) Les coniques, pour seconde condition, doivent avoir un foyer sur une courbe d'ordre p, Z' . » Il faut calculer les caractéristiques des trois .systèmes [b). Celles du pre- mier système (a p., Zm,Z' )sontlesnombresN(3p.,Z„,Z^),N'(ap.,id.,Z„„Z^). Ces nombres se concluent du théorème (III, CorolL, i") appliqué aux systèmes (6) et (7). On a N = 2 . 3m(w -f- 1) ./7, N'= 3.4/«V- C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVIII, N» 7.) 4° ( 3o6 ) Donc (lo) (2p., Z„, Z^) = [2.3.m(/K + i)/j, 3.^.m-p]. » Les caractéristiques du système (fp-, id., Z^, Z' ) sont les nombres N (2p., id., Z,„, Z' ), N'(ip., ad., Z;;,, Z' ), qui se concluent du même théorème (III) appliqué aux deux systèmes (7) et (8) : le premier, déjà cal- culé, est N = 3 . 4 . ni-p; et le second, N'= 2. .3m{o.m —ï)p. Donc (m) (ip., id., Z,„, Z^) = [3.4./7i-./7, 2.3.m(2»i- i)/)]. » Les caractéristiques du système (ad., Z,„, Z' ) sont les nombres N(ip., i<\., Z,„, Z'), N'(3d., Z„, Z') : le premier vient d'être calculé; le second se conclut du théorème (III) appliqué au système (9). On a N = 2 . 3 . /n ( 2 //i — I ) p, N'= 3 .m[im — i)p. Donc (12) (2d., Z,„, Z^) =[2.3.m(2//z — i);j, 3m{2m — i)p]. » Passons à la troisième condition, et à la détermination des caractéris- tiques des deux systèmes [c). Les coniques doivent être semblables à une conique Z". D'après le théorème (XXIX) appliqué aux deux systèmes (10) et (1 i\ on a N(2p.,Z„, z;, Z") = 2.2.3./72(;7l +i)p, et N'(ip., id., Z,„,Z;,Z")= 2.3.4. »r.^ Donc (i3) (.p.,Z,„, z;,Z") = [2.2.3.;«(/«+i)/;, 2.3.4./«V]- » Appliquant le même théorème aux systèmes (i i) et (12), on obtient N^ip., h1.,z„, z;,z") = 2.3.4. '«V' N'(^2d., Z,„, Z^,, Z") = 2.2. 3.?/i(2//i — i)p. ( 3o7 ) Donc (i4) (id., Z„, Z^, Z") = [2.3.4.7/1=/;, 2.3.m('jw — i)/j]. M La quatrième condition est qu'une directrice de chaque conique soit tangente à une courbe de la classe q. On cherche combien de coniques satisfont à cette condition dans les deux systèmes (i3) et (i 4). Pour cela, on se sert du théorème (XXV), et l'on obtient N (ip.,Z„, Zl,, Z", Z;') = [a. a. s». 3. m. (m + i)p + 1.?, .li.m'p]q, W (id., Z„, Z;, Z", Z;,) = [(2.2 .3.4.mT + ^ • 3 .m(2/« - i)^]^. On a donc (Z„, Zp, Z", Zp = [24.7K/3(/(2OT - i), 6.mjjq{iom— i)]. Telles sont les caractéristiques du système proposé. » On s'en servira pour déterminer immédiatement le nombre des co- niques qui satisfont à une cinquième condition. » Demande-t-on, par exemple, que les coniques aient leurs centres sur une courbe donnée d'ordre r : leur nombre sera, d'après le théorème (I, CorolL), 6.mpqr{ïom — i). » Observation. — Si, au lieu de demander qu'une directrice soit tangente à ime courbe d'ordre r, on veut que la normale d'une conique du système, en un point (indéterminé) où cette conique coupe une droite donnée, soit tangente à une courbe d'ordre r, le nombre des solutions restera le même; et pareillement, si, au lieu de cette condition, on demande que la normale, en un des points où une conique coupe une courbe d'ordre r, passe par un point donné. Cette égalité du nombre des solutions pour trois conditions différentes résulte de l'expression (2|x + v) qui se reproduit dans les théo- rèmes (VIII, XXII, XXV). n Ajoutons enfin que si, au lieu de ces conditions, on demandait que les courbes eussent un sommet sur une courbe d'ordre /•, le nombre des so- lutions serait doublé en vertu du théorème (IX). » Il est beaucoup de questions où entrent des conditions différentes, et qui, néanmoins, ont un même nombre de solutions. » La première condition, dans la question que nous venons de prendre pour exemple delà méthode, a été que les coniques soient tangentes à une courbe d'ordre m. Si l'on demande qu'elles soient tangentes aussi à 40.. ( 3o8 ) d'autres courbes d'ordre quelconque, la marche que nous venons de dé- crire reste absolument la même, et il suffit toujours d'appliquer le seul théorème (XI). On arrive ainsi, sans aucune difficulté, aux formules con- tenues dans ma précédente communication (*). » Je n'ai pas parlé des conditions de double contact, ou de contact d'ordre supérieur, des coniques demandées avec d'autres coniques. Ces questions seront le sujet d'un autre Mémoire. » GÉOLOGIE. — Tableau des données numériques qui fixent les 36^ points principaux du réseau penlagonal; par M. L. Elie de Beaimont. « Les grands cercles qui constituent le réseau penlagonal se croisent sur la surface du globe en un grand nombre de points dont quelques-uns pré- sentent, avec l'ensemble du réseau, des rapports assez symétriques pour mériter d'en être appelés les points principaux. » En fixant par des nombres la position de ces points principaux, on établit les bases les plus naturelles auxquelles on puisse se rattacher pour tracer le réseau lui-même sur des globes ou sur des cartes, et pour le com- parer aux données de la géographie et de la géologie. « Les i5 cercles primitifs du réseau pentagonal divisent la surface de la sphère en 120 triangles rectangles scalènes, égaux et symétriques deux à deux, dont les trois angles sont respectivement de 36, de 60 et île 90 de- grés (i). Ces 120 triangles, qui embrassent la surface entière de la sphère, y sont juxtaposés de manière que leur contact s'opère par des côtés égaux (*) M. de Jonqiiières était parvenu, il y a longtemps, à ces formules de contact, qu'il m'a communiquées le 17 février i85i). Je ne m'étais point occupé alors de ces questions, et ma réponse, sans infirmer ni justifier les formules, fut simplement qu'elles n'étaient |)as «Jéinon- trées. C'était en effet par des inductions, soit théoriques, soit pratiques et numériques, que le savant géomètre y était conduit. Plus lard, à défaut de démonstration, il douta de leur exactitude, parce qu'elles différaient de la formule de M. Bischoff, qui lui paiaissait conlir- niée par un résultat de M. Steiner (ou plutôt, je crois, une conjecture hypotliéti(|iie de l'illustre géomètre dont nous déplorons la perte), et il chercha alors à démontrer cette for- mule. (Avril 1861.) Ce n'est que bien plus tard que je me suis occupé des questions qui font le sujet du présent Mémoire. Celle du contact des courbes d'ordre quelconque y tient sa place; mais elle n'est qu'une des nombreuses applications de la méthode générale que je viens d'expo- ser; et cette application repose sur une propriété des courbes d'ordre quelconque (ihéor. XIj, qui n'était point connue. (i) Notice sur les \ystcmcs de montagnes ( in-i8, Paris ; Bertrand, i852, p. 899). (3o9) qui se confondent deux à deux, et que leurs angles égaux se réunissent par leurs sommets autour de points communs. » Ainsi chacun des angles de 36 degrés se réunit à 9 autres angles de 36 degrés autour d'un point commun, et les 10 triangles rectangles scalènes, auxquels ces 10 angles appartiennent, constituent, par leur assemblage, un pentagone sphérique régulier dont le point de concours des angles de 36 de- grés occupe le centre. Les 120 triangles rectangles scalènes, groupés de cette manière autour de 12 points, forment 12 pentagones spliériques réguliers qui embrassent la sphère entière. » De même, chacun des angles de 60 degrés se réunit à 5 autres angles de 60 degrés autour d'un point commun, et les 6 triangles rectangles sca- lènes auxquels ces 6 angles appartiennent constituent, par leur assemblage, un triangle sphérique équilatéral dont le point de concours des angles de 60 degrés occupe le centre. Les 120 triangles rectangles scalènes, groupés de cette manière autour de 20 points, forment 20 triangles équilatéraux qui embrassent la sphère entière. B Enfin, chacun des angles de 90 degrés se réunit à 3 autres angles de 90 degrés autour d'un point commun, et les 4 triangles rectangles scalènes auxquels ces [\ angles appartiennent constituent, par leur réunion, un lo- sange sphérique dont le point de concours des 4 angles de 90 degrés occupe le centre. Les 120 triangles rectangles scalènes, groupés de cette manière autour de 3o points, forment 3o losanges sphériques qui embrassent à leur tour la sphère entière. » Les 12 points de concours des angles de 36 degrés correspondent respectivement aux centres des 12 faces d'un dodécaèdre régulier inscrit dans la sphère; je les désigne à cause de cela par la lettre D. » Les 20 points de concours des angles de 60 degrés correspondent de même respectivement aux centres des 20 faces d'un icosaèdre régulier inscrit dans la sphère. Je les désigne à cause de cela par la lettre L » Les 3o points de concours des angles de 90 degrés correspondent res- pectivement aux centres des 3o faces d'un solide terminé par 3o losanges. Ces 3o points, qui sont deux à deux antipodes l'un de l'autre, forment i5 couples dont chacun se confond avec un des trois axes de l'un des cinq systèmes trirectangulaires que renferme le réseau pentagonal. Il en résulte que les cercles auxquels j'ai donné le nom d'hexatétraéilriqiies sont tous assujettis à passer par deux de ces points, ce qui m'a conduit à les désigner par la lettre îT. :> Chacun des i5 grands cercles primitifs du réseau pentagonal passe ( 3.0 ) par 4 points H qui le divisent en 4 arcs égaux de 90 degrés. L'un quelconque des points H se trouve à la fois sur deux de ces grands cercles primitifs qui s'y croisent à angle droit; il y a donc 3o points H, comme on l'a déjà vu. » Le milieu de chacun des arcs de 90 degrés, dans lesquels les points H divisent les grands cercles primitifs, correspond à la diagonale de l'angle droit que forment au centre de la sphère deux des axes des cinq systèmes trirectangulaires, ou, ce qui revient au même, il correspond à ime parallèle à deux diagonales des faces de l'un des cinq cubes inscrits dans la sphère en concordance avec le réseau pentagonal. Il résulte de là que chacun des cercles auxquels j'ai donné le nom de trapézoédriques est assujetti à passer par l'un de ces points milieu, ce qui m'a conduit à désigner ces mêmes points par la lettre T. Ils sont au nombre de 60. » Les arêtes de l'octaèdre étant parallèles aux diagonales des faces du cube, et les faces du dodécaèdre rhomboïdal étant tangentes aux arêtes de l'octaèdre, il est aisé de voir que deux octaédriques doivent passer en chaque point T et y former de part et d'autre avec le primitif des angles de 54^44' 8", 19, et qu'en chaque point T passe en outre un dodécaédrique rhomboïdal qui y coupe perpendiculairement le primitif. M Les points D, I, H et T jouent, comme on voit, un rôle capital dans la svmétrie pentagonale : ils sont tous placés sur les grands cercles primi- tifs dans des positions extrêmement simples. » Les autres cercles principaux du réseau, par leurs intersections avec les i5 grands cercles primitifs, ou par leurs intersections mutuelles, donnent aussi d'autres points très-remarquables. » Les points D, centres des 12 pentagones, étant les pôles des 6 dodé- caédriques réguliers, chacun de ces grands cercles coupe les 5 grands cercles primitifs qui se croisent aux deux points D dont il dépend, en deux points diamétralement opposés, situés à 90 degrés de chacun des deux centres de pentagone. Ces points de croisement rectangulaire, que je désigne par Z>, partagent chaque dodécaédrique régulier en 1 o arcs de 36 degrés chacun, qui eux-mêmes sont subdivisés par autant de points H en arcs de 18 degrés. Les points b sont au nombre de 60 et occupent les milieux des arcs de dodécaédriques réguliers qui forment autour des points I des triangles équilatéraux de 36 degrés de côté. » Les points I, centres des 20 triangles équilatéraux de 63° 26' 5", 84 de côté, dans lesquels les i5 grands cercles primitifs du réseau divisent la surface de la sphère, étant les pôles des icosaédriques ou octaédriques, chacun de ces derniers coupe les trois grands cercles primitifs qui se croi- ( 3i. ) sent aux points I dont il dépend, en deux points diamétralement opposés qui se trouvent à 90 degrés de chacun des deux centres de triangles équila- téraux. Ces points de croisement rectangulaire, que je désigne par a, divisent l'octaédrique en 6 arcs de 60 degrés chacun, qui eux-mêmes sont subdi- visés par autant de points H en arcs de 3o degrés. Un coup d'œil jeté sur la carte du pentagone européen jointe à ma Notice sur tes systèmes de mon- tagnes, ou sur le globe de M. Laiigel, montre que les 5 arcs d'octaédriques, de 60 degrés de développement, que renferme chaque pentagone, se coupent en 5 points T qui forment les sommets d'un petit pentagone dont le point D occupe le centre et où 5 points a occupent les milieux des côtés. Les points a, de même que les points T, sont au nombre de 60, dont 5 tombent dans chacun des 12 pentagones. » Eu chacun des points I, pôles des octaédriques, se croisent 6 dodé- caédriques rhomboïdaux. Chacun des octaédriques coupe perpendiculaire- ment les 6 dodécaédriques rhomboïdaux qui se croisent aux deux points I dont il dépend, en deux points diamétralement opposés, qui sont éloignés des deux points I de 90 degrés. Je désigne par c ces points de croisement rectangulaire qui sont au nombre de 120, 12 sur chacun des 10 octaédriques. Ils partagent l'octaédrique en 12 arcs inégaux qui sont alternativement de 44°28'39",o4 et de i5°3i'2o",96, et qui eux-mêmes sont divisés chacun en deux parties égales, les premiers par un pointa et les seconds par un point H. De là il résulte que prés de chaque point H, où se croisent toujours 2 oc- taédriques, on trouve 4 points c qui en sont éloignés de 7°45'4o'?48, et qui peuvent être considérés comme les quatre sommets d'un quadrilatère à quatre angles égaux, dont le point H occupe le centre. « Ainsi : 3 des 60 points b sont groupés régulièrement autour du centre de chacun des 20 triangles équilatéraux du réseau ; 5 des 60 points a sont groupés régulièrement autour de chacun des centres des 12 pentagones ; et 4 des I 20 points c sont groupés régulièrement autour de chacun des centres des 3o losanges. » Les rapports qui lient les points D, I, H, T, a, b^ c, à la symétrie géné- rale du réseau se manifestent encore par les relations «qui existent entre eux et les arêtes, les diagonales ou les apothèmes des solides réguliers qu'on peut inscrire dans la sphère, en conformité avec la structure et la position du réseau pentagonal. » Ainsi les arêtes du dodécaèdre régulier et de ricosaèdre régulier, les diagonales des faces du solide terminé par 3o losanges (1), et les arêtes des (i) Foir au sujet de ce solide ma Notice sur les systèmes de montagnes, p. gSi et ailleurs. (3.0 5 cubes dérivant du réseau pentagonal sont respectivement parallèles aux diamètres IIH do la sphère, qui constituent les axes des 5 systèmes trirectan- gulaires, que forment les 1 5 grands cercles primitifs du réseau. Les 6o arêtes du solide de 3o losanges forment 6 faisceaux de lignes parallèles entre elles dont chacun est représenté en direction par l'un des 6 diamètres DD, qui joignent deux à deux les centres de deux pentagones antipodes l'un de l'autre. Les diagonales des faces des 5 cubes, les arêtes des 5 octaèdres et celles des lo tétraèdres qui en dérivent sont respectivement parallèles aux diamètres TT qui sont parallèles eux-mêmes aux diagonales des faces des 5 cubes. Les dia- gonales des 5 cubes se confondent avec les diagonales II des angles trièdres des5systèmes trirecfangulaires, et les arêtes des 5 dodécaédriques rhomboi- liaux leur sont parallèles. Les grandes diagonales des faces des 5 dodécaé- driques rhomboïdaux sont respectivement parallèles aux diamètres TT, et les petites diagonales des mêmes faces sont respectivement parallèles aux diamètres H H. Les 6o apothèmes des 20 faces de l'icosaèdre sont respecti- vement parallèles deux à deux aux 3o diamètres aa. Les 60 apothèmes des 12 faces du dodécaèdre régulier sont respectivement parallèles deux à deux aux 3o diamètres bb. Enfin les 120 apothèmes des 4o faces des 5 octaèdres, ou, ce qui revient au même, les 120 apothèmes des 4o faces des 10 tétraè- dres, sont respectivement parallèles deux à deux aux 60 diamètres ce. B On voit par là combien sont intimes les relations des points D, I, H, T, a, b, c avec ce qu'on peut appeler la charpente rectiligne du réseau pentagonal (i).Les autres points de croisement, très-remarquables aussi, que renferme encore en assez grand nombre le réseau pentagonal, ne présentent pas des rapports aussi directs avec l'assemblage de lignes droites qui figure, dans l'intérieur de la sphère, les bases de la structure du réseau tracé sur sa surface. H L'importance des points que je viens de signaler se révèle encore par la considération des cercles auxquels ils servent de pôles. D Les points D sont les pôles des 6 dodécaédriques réguliers. K Les points I sont les pôles des 10 octaédriques. « Les points H sont les pôles des i5 grands cercles primitifs du réseau. » Les points T sont les pôles des 3o dodécaédriques rhomboïdaux. )) Les points a sont les pôles des 3o bissecteurs IH des angles de 60 degrés. (1) ^o(> les considérations que j'ai déjà présentées sur ce sujet dans ma Notice sur les systèmes de montagnes, p. 914 et ailleurs. ( 3i3 ) » Les points b sont les pôles des 3o bissecteurs DH des angles de 36 degrés. » Les points c sont les pôles de 60 trapézoédriques TI, dont deux ont déjà été choisis pour former les grands cercles de comparaison de deux systèmes de montagnes, le système du mont Vuo et le système de l'Ural. » Cette réunion de circonstances m'a porté à appliquer aux points D, I, H, T, a, h, c, et à eux seulement, la dénomination de points principaux du réseau pentagonal. » Pour étudier avec détail et précision les rapports du réseau pentagonal, dans l'installation provisoire que j'ai adoptée (i), avec les accidents orogra- phiques et géologiques de l'écorce terrestre, il faut pouvoir construire les points principaux du réseau sur des cartes géographiques ou sur des globes, et tracer même dans une certaine étendue les cercles qui s'y croisent. Depuis i85o, j'ai successivement calculé les positions d'un assez grand nombre de ces points, avec l'orientation de l'un des cercles qui y passent, et j'ai présenté à plusieurs reprises, dans mes leçons, des cartes où les ré- sultats de mes calculs étaient figurés. Celles de ces données, que j'avais déjà réunies en i855, ont servi à M. Laugel pour la construction du globe que l'Académie connaît. Depuis lors, j'ai achevé de calcider les don- nées de ce genre relatives à tous les points principaux du réseau , et je demande à l'Académie la permission de les consigner dans ses Comptes rendus^ où ils seront à la disposition de tous ceux qui voudront en faire usage; de même que dans une précédente communication j'ai donné les va- leurs numériques des quantités L, b, c qui fixent sur la sphère terrestre les cercles les plus importants du réseau (2). » Les points principaux du réseau pentagonal sont au nombre de 36^, savoir : 12 poinis D, centres des 12 pentagones. 20 points I, centres des 20 triangles équilatéraiix. 3o points H, centres des 3o losanges. 60 points T ho points a f , ,„ . . , / deanis ci-dessiis. 60 points b 120 points c 362 en tout. (1) Voyez Comptes rendus, t. XXXI, p. 336, séance du 9 septembre iS5o,et t. XX.KIII, p. i34, séance du 11 août iS5i ,!i'msi([iie ma Nolicc sur les sjs/èmes de montagnes, p. 101^. (2) Comptes rendus, t. LVII, p. 121, séance du 20 juillet i863. C. R., iSG.'i, 1" Simestre. (T. LVIK, K» 7.) ^' ( 3i4) » Mais ces points étant deux à deux antipodes l'un de l'autre, c'esl-à-dire situés aux deux extrémités d un même diamètre de la sphère, il suffit de calculer les données relatives à la moitié, ou à i8i, d'entre eux. w On peut se borner en conséquence à considérer les points principaux appartenant à 6 des 12 pentagones, ceux des 6 autres pentagones étant les aniipodes des premiers. Cela est même pins que suffisant à cause de cer- tains doubles emplois inévitables. )) Chaque pentagone contient : I point D. 5 points I. 5 points H. 5 points T. 5 points a. 5 points b. 10 points c. 36 points principaux en tout. » 11 seiidjlerait donc qtie les 12 pentagones devraient en contenir 43-2; mais chaque point I revient trois fois dans ce mode de supputation, parce qu'il appartient aux contours de trois pentagones, et par un motif semblable chaque point H est compté deux fois ; de sorte que du nombre 4^2 il faut retrancher !\o pour les répétitions des mêmes points I et 3o pour les répé- titions des mêmes points H, ce qui le ramène au nombre 362 déjà obtenu, dont la moitié est 181. » En outre, si on considère 6 pentagones contigiis en négligeant les 6 autres, le contour extérieur du groupe des 6 pentagones conservés se compose de 10 côtés de pentagone renfermant en tout 10 points I et 10 points H, qui, respectivement, sont deux à deux antipodes l'un de l'autre, et dont il suffit Aq considérer la moitié. » J'ai consacré à chacun des 6 pentagones contigus que j'ai considérés un tableau particulier. Les points sont placés dans les six tableaux suivant ini ordre constant, qui les rendra d'autant plus faciles à retrouver. » Chaque tableau contient 36 lignes, ce qui en fait 216 en tout, dont 35 restent en blanc à cause des répétitions déjà indiquées. Il reste 181 lignes effectives, absolument nécessaires, comme se rapportant à des diamètres de la sphère différents les uns des autres. Ou pourrait être surpris, au premier abord, que le nombre des points principaux indépendants les uns des autres, qui se trouvent dans 6 pentagones, ne soit pas divisible par 6 et ( 3.5) soit même un nombre premier. Cela tient aux réductions résultant des doubles emplois que j ai signalés. » [Les six tableaux tiumériques ne pourront trouver place que dans le numéro suivant des Cova^tes rendus.) NOMIIVATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre de la Section d'Économie rurale en remplacement de feu M. de Gasparin . Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5g : M. Paul Thenard obtient 28 suffrages. M. Chambrelent 17 » M. Reiset i4 » Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant en- core 59 : M. Paul Thenard obtient 33 suffrages. M. Chambrelent i5 » M. Reiset 10 » 11 y a un billet blanc. M. Paitl Thenard, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. MËAIOIRES LUS. TECHNOLOGIE. — De la consommation et du commerce des viandes de la Plata (deuxième partie); par M. Schnepp. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Milne Edv^rards, Boussingault, Payen.) « Le procédé de conservation des viandes le plus anciennement connu dans celle partie de l'Amérique consiste à couper la viande en lanières minces et longues et à sécher celles-ci au soleil. Ainsi préparée, la viande se 41.. ( 3.6 ) conserve pendant lai mois ou deux, sons le nom de carne seca on ditlce. On la mange rôlie, mais elle est très-dure et a peu de goût; cuite avec des légumes, elle communique à ceux-ci une saveur agréable qui rappelle celle du lard fumé, mais la fibre musculaire ne conserve plus alors ni goût ni saveur Ce procédé est insuffisant qtiand il s'agit d'opérations en grand et de préparations qui ont besoin de se conserver pendant ]ongtem])s. Il a conduit, par des modifications successives, à la création des saladeros qui constituent l'industrie la plus importante de la Plala. Ces établis- sements, fondés dans le but de retirer le meilleur parti possible du bétail qui encombre ces pays, préparent avant tout les peaux et la graisse; la viande y est souvent sacrifiée à ce dernier produit. Mais dans tous les saladeros où l'on prépare la viande, on opère à peu près de la même manière: la partie charnue de l'animal qui, en moyenne, pèse I 5o kilogrammes, est coupée en huit grandes et larges lames dont l'épais- seur ne dépasse pas 20 centimètres. Celle-ci sont lavées, pendant quelques secondes, dans une saumure, puis elles sont étalées par couches super- posées entre des couches de sel — Ces lames sont retournées le second jour et salées de nouveau ; le troisième jour elles sont retirées de la salaison, empilées au grand air et chargées de poids. Elles restent ainsi pressées pendant plusieurs jours. Dans quelques saladeros on place les viandes sous de fortes presses, dès le second, et même dès le premier jour; on en exprime ainsi une plus grande quantité d'eau ; alors les lames sèchent plus vite et plus régulièrement, seuls résultats qu'on recherche. » Après trois ou quatre jours de pression^ les viandes sont étendues au soleil; on les rentre le soir pour les étendre le lendemain et les jours sui- vants jusqu'à ce qu'elles soient sèches, ce qui exige rarement plus de quatre ou cinq jours.... La viande ainsi préparée est réduite au quart de son poids à l'état frais, et elle constitue ce qu'on appelle le tasnjo ou charqué. Cette viande est généralement consommée avec des légumes, surtout avec des haricots; elle communique à ces légumes une saveur agréable et appétis- sante, mais la fibre charnue se dépouille ainsi de presque toute sa saveur; rôtie, elle est dure, mais assez succulente; elle ne peut donner de bouillon limpide et bien sapide, mais cuite avec partie égale de viande fraîche et des légumes elle produit d'excellentes soupes. M Le tasnjo est exporté au Brésil et à la Havane en quantité très-consi- dérable; la moyenne annuelle, d'après les registres des douanes de Buenos- Ayres et de Montevideo, s'élève 31117 600 quintaux, ou 56 millions de kilogrammes. Les meilleures préparations se payent 10. centimes le kilo- (3.7 ) gramme, et elles pouiTaienl être livrées en Europe même à l\o centimes. Mais le lasajo^ tel qu'il est préparé actuellement, ne saurait entrer clans notre consommation. Son aspect déplaîl, et la sursatnration de sel, ainsi que la trop grande soustraction de matières solubles par la pression, aidée de la dessiccation, lui enlèvent une proportion très-forte d'arôme et de prin- cipes alibiles. » La dessiccation par la ventilation est préconisée à Buenos-Ayres; elle pourra donner des résultats assez satisfaisants si l'on renonce à l'action de la presse. J'ai essayé aussi, d'après les indications de M. Boussingault, le procédé qui consiste à sécher les viandes après les avoir saupoudrées avec de la farine de maïs; il ne m'a pas donné de bons résultats. Il convien- drait peut-être dans les provinces de l'intérieur où il n'y a pas de sel, et où le climat est plus sec. Mais toutes les méthodes qui tendent à conserver les viandes au n)oyen des saumures et de la graisse ne sont pas applicables dans la Plata; d'ailleurs les saladéristes les ont toujours rejetées. » Il est d'usage, dans la plupart des saladeros, en hiver, quand les viandes ne peuvent plus être séchées, de les saler, comme je l'ai dit, de les empiler, le troisième jour de les couvrir d'une couche de sel et d'une toile, de les charger de poids et de les laisser ainsi, pendant cinq à six mois, exposées aux pluies et aux vents. Au retour du printemps, on les retrouve en général en très-bon état. Guidé par ce fait, j'ai construit des piles semblables à Montevideo et les ai expédiées en France. Ces viandes, après deux mois de traversée, sont arrivées au Havre dans un état parfait de fraîcheur, et, deux mois plus tard, après quatre mois de pré|>aration, elles étaient encore roses et fraîches, et elles ont été consommées dans les cités ouvrières de Mulhouse. Ce procédé résout à la fois le côté pratique de la conservation des viandes et la question économique, puisque les viandes peuvent être livrées à la consommation au même prix que le jiain. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Mémoire sur la résolution des problèmes de méca- nique, dans lesquels les conditions imposées aux surfaces ou aux extrémités des corps, au lieu d'être invariables, sont des fonctions données du temps et oii l'on tient compte de l'inertie de toutes les parties du système; par M. Phillips. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Combes, Morin, Bertrand.) « En général, toutes les questions du genre de celles énoncées dans le titre ci-dessus, mais dans lesquelles les conditions imposées aux surfaces (3,8) ou aux extrémités des corps sont invariables, se résolvent par un même l)rocédé qui consiste à exprimer la fonction inconnue par une série d'un nombre infini de termes simples dont chacun satisfait séparément, d'abord a l'équation aux différences partielles qui régit le problème, puis aux conditions relatives aux extrémités. Les coefficients de ces termes se déter- minent ensuite d'après l'état initial et à l'aide d'un procédé d'élimination particulier. » Cette méthode n'est plus applicable lorsque les conditions assignées aux surfaces ou aux extrémités des corps sont des fonctions du temps. Cependant la solution des questions de cette nature est fort importante, car un grand nombre de problèmes très-essenliels se présentent de cette manière, soit dans la mécanique, soit dans tliverses branches de la physique mathématique. C'est ainsi que, dans la théorie de la chaleur, la surface libre des corps peut étie assujettie à une température variable avec le temps, ou bien rayonner dans un milieu dont la température soit une fonction donnée du temps. De même, dans la mécanique ou dans la théorie de l'élasticité, on rencontre fréquemment des circonstances du même genre. Dans les machines, les pièces diverses, comme les tiges, les bielles, les manivelles, etc., sont souvent en dehors des conditions spéciales dans les- quelles on est habitué à évaluer leur résistance, même en tenant compte des mouvements vibratoires. Leurs extrémités, au lieu d'être fixes, reçoi- vent un mouvement quelquefois très-rapide, comme cela a lieu particuliè- rement dans les locomotives et dans certaines machines que nous offre l'in- dustrie, mouvement qui est représenté par une fonction du temps. Les forces appliquées, par exemple celle de la vapeur, sont aussi des fonctions du temps, et même l'effet de ces forces dépend souvent des réactions molé- culaires du système. L'utilité de la solution des questions de ce genre sest surtout accrue depuis que ces machines, où les organes sont animés d'une très-grande vitesse et où les forces varient très-promplement, se sont davan- tage répandues et que l'on a été conduit à substituer de plus en plus l'acier au fer dans la construction des pièces de cette espèce. » Depuis un certain nombre d'années, divers savants éminents ont traité ce genre de questions et eu out donné des solutions, et il faut citer particu- lièrement M. Duhamel qui, le premier, a donné à ce sujet des méthodes générales dans deux Mémoires très-remarquables insérés dans les XXIf et XXIll'' Cahiers du Journal de l'École Polytechnique. Le premier fournit le moyen de déterminer le mouvement delà chaleur dans les corps lorsque les conditions relatives aux surfaces sont des fonctions du temps. Le second { 3.9 ) traite des vibrations d'un système quelconque de points matériels. La méthode du savant auteur est fondée sur le principe de la superposition des petits mouvements. » En étudiant la résistance des organes des machines locomotives qui sont soumis tout à la fois à des mouvements très-i'apides et à des forces considérables, variant à chaque instant et dépendant souvent des réactions moléculaires du système, j'ai été conduit à deux procédés qui me parais- sent présenter certains côtés nouveaux et intéressants, au moins dans les applications à la Mécanique. » Le premier est une extension de la solution sous forme finie, due à d'AIembert, du problème des cordes vibrantes. Il s'applique aux questions dans lesquelles l'équation aux différences partielles qui régit le problème est du même type, et l'on sait que celui-ci comprend les mouvements lon- gitudinaux des tiges ainsi que les vibrations longitudinales et transversales des cordes. En satisfaisant d'abord à l'état initial, puis aux conditions im- posées aux extrémités, on résout la question par une suite de fonctions de forme finie qui se succèdent alternativement. Ces fonctions sont discon- tinues, mais elles vérifient cette condition essentielle que, en passant de l'une d'elles à la suivante, les valeurs qu'elles donnent pour la position et la vitesse de chaque point varient toujours d'une manière continue. Ces solutions, que j'obtiens sous forme finie, sont le plus souvent exprimées au moyen de lignes trigonométriques; quelquefois il y entre des exponen- tielles; quelquefois même elles se réduisent à de simples fonctions algé- briques. Mais, dans tous les cas, elles remplissent toutes les conditions de la question et représentent l'état général, y compris les mouvements vi- bratoires. » J'ai appliqué cette méthode à un certain nombre d'exemples, notam- ment ceux-ci : l'^dèterminalion des mouvements moléculairesd'une tigedorU une extrémité est libre, tandis que l'autre est soumise à un mouvement donné soit alternatif, soit uniformément varié; 2° même question pour des bielles, des manivelles ou des tiges, lorsqu'une extrémité recevant un mou- vement donné, l'autre est soumise à des forces variables avec le temps, et notamment à l'action de la vapeur, agissant soit directement, soit par l'in- termédiaire d'un piston; 3° recherche des oscillations transversales d'iuie corde tendue dont une extrémité est assujettie à un mouvement alternatif, tandis que l'autre, ou bien est fixe, ou reçoit le même mouvement alter- natif, ou encore est soumise au même mouvement, mais en sens inverse. En traitant ce problème, on trouve que ces oscillations sont généralement ( 3ao ) périodiques; qu'elles peuvent être isochrones, mais aussi que le mouve- ment peut être tel, qu'elles tendent à croître indéfiniment. Dans un Mémoire inséré dans le tome YIII du Journal de Mathémnliques pures et appliquées de M. Liouville, M. Duhamel avait résolu, par sa méthode générale, quelques problèmes du même genre sur les verges et sur les cordes, et, ainsi que cela devait être, les résultats que j'obtiens concordent avec les siens dans les mêmes circonstances; seulement leur forme n'est pas la même, à cause de la différence des procédés. J'ai déjà cité comme exemple d'une question à laquelle j'avais appliqué ma méthode, celui d'une tige dont l'extrémité est libre, tandis que l'origine est soumise à lui mouvement uniformément varié. C'est là un des cas assez curieux dans lesquels les fonctions sous forme finie qui représentent l'état général du système, y compris les mouve- ments vibratoires, ont une forme purement algébrique. Elles sont au nombre de quatre, rationnelles et entières; trois d'entre elles sont simple- ment du second degré par rapport aux variables, et la quatrième du pre- mier degré seulement. Elles se succèdent à des intervalles très-rappro- chés, dont la durée dépend tout à la fois de la longueur de la tige et de la vitesse de propagation du son ou d'un ébranlement dans la substance de celle-ci. » Le principe de la deuxième méthode consiste à ramener la question au cas où les conditions imposées aux extrémités des corps sont invariables, ou bien d'être des fonctions du temps, problème que l'on résout ensuite par les procédés ordinaires. Seulement elle suppose que ces fonctions sont d'une certaine forme, mais qui est celle que l'on rencontre le plus souvent dans les machines. Elle s'applique d'ailleurs à plusieurs types d'équations aux différences partielles, tant à celui qui régit les vibrations transversales des verges qu'à celui des cordes vibrantes ou des mouvements longitudi- naux des tiges. Je l'ai appliquée notamment à l'étude des mouvements transversaux d'une barre, comme une bielle d'accouplement, dont les extrémités sont soumises à un mouvement alternatif donné. Je ramène ainsi la question au cas où les positions et les courbures des extrémités sont invariables, cas dont Poisson a donné la solution dans son Mémoire sur l'équilibre et le mouvement des corps élastiques, inséré dans le tome VIII des Mémoires de CAcadémie des Sciences. J'ai traité aussi par ce moyen quel- ques-uns des problèmes déjà résolus par la première méthode. » ( 321 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Président présente, au nom de l'auteur, M. Tùjri , professeur d'Anatoniie à Sienne, une Note sur un nouveau cas de Bactéries trouvées dans le sang d'un homme mort à la suite d'une fièvre typhoïde. L'observateur avait vainement cherché ces infusoires dans le sang des principaux vais- seaux des membres supérieurs; mais ayant porté son investigation sur les parties centrales du système circulatoire, il y trouva des Bactéries nom- breuses, et particulièrement dans les veines pulmonaires et dans les ca- vités gauches du cœur où le sang en contenait une abondance vraiment extraordinaire. (Renvoi à la Commission désignée pour les précédentes communications de J'auteur sur le même sujet, Commission qui se compose de MM. Andral, Velpeau, Rayer et Bernard.) CHIMIE ORGANIQUE. — De l'influence que l'eau pure, ou chargée de sets, exerce à froid sur le sucre de canne. Du rôle des moisissures et de [action personnelle de quelques sels dans la transformation de ce composé; parM. A. Béchamp. Deuxième Mémoire. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés: MM. Payen, Peligot, Fremy.) « Dans un précédent travail j'ai démontré que l'eau froide ne transforme le sucre de canne que consécutivement au développement des moisissures qui naissent dans sa dissolution, même lorsqu'on y introduit des composés réputés antiseptiques, tels que l'acide arsénieux, etc. A l'époque où je pu- bliais mon Mémoire, l'action des moisissures avait en partie transformé le sucre de canne, mais l'inversion n'était pas conjplète dans tous les cas. J'ai poursuivi cette étude, et c'est le résultat de cette poursuite que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie. » La première partie a pour objet de démontrer que le sucre peut être complètement interverti par les moisissures qui naissent naturellement, non pas spontanément, dans ces dissolutions, en présence ou sans la présence de certains sels. » La seconde est destinée à démontrer que les moisissures déjà dévelop- pées, introdiùtes dans l'eau sucrée, transforment bien plus rapidement le sucre de canne, et que l'inversion peut également être complète. C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LYIII, ^° 7.) 4^ ( 322 ) « La troisième partie a pour objet l'élude de l'influence personnelle de certains sels, neutres ou acides, sur l'eau sucrée. » Ce Mémoire, beaucoup trop long pour être imprimé eu entier dans le Compte rendu, étant peu susceptible d'analyse, nous nous bornerons à en reproduire la première section. « I. Les moisissures qui naissent nalurellemenl dans C eau sucrée peuvent, à la longue, intervertir le sucre de canne. Ceci résulte des expériences qui sont consignées dans le tableau suivant. Elles sont la suite de celles que j'ai commencées en i856 et publiées en iSS^. La première et la seconde co- lonne présentent l'état des dissolutions à l'origine des expériences, les sui- vantes leur état au moment où l'inversion était totale. t5§'', 1 DE SICRE DE CANNE dans 100 rentimèlres cobes des dissolu- lions suivantes. BEVIATION le 2o juin 1856. Kau pure i |. témoins. Eau pure et créosote.. ) Bichlorure de mercure, très-peu . .\cide arsénieux oS^,02 Sulfate manganeux Sulfate d'aluiuinc Nitrate de lïaryte Nitrate de magnésie Phosphate de soude ordinaire. . . O.^alale de potasse Bioxalate de potasse 2 2,03 22, 03 22, 03 2 2,0', 22,02 22,02 22,02 22,02 20,23 21 ,0 22,0 DEVIATION le !j décembre 1857. DEVIATION le 10 octobre isra. a, . I ,J 22,2 22, I 0,76 0,,2^ o,18n O.Sor^ 0,3^^ o,2o^ 22 j 2 «■■\ 8,2 \ 10,0 'v 9,7 •'•\ POLvoir, rolatoire rapporlé à C'=H"0" à (=i5o(«X ^7,00 \ 73,51/ H 2G,8^^ 26, CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur ta prétendue destruction du vin par ioxygène. Extrait d'une Note de M. E.-J. Mausienié. (Commissaires, MM. Peligot, Pelouze, Fremy.) « L'action du mercure sur le vin exposé à l'influence de l'oxygène est lente lorsque le mercure est pur. Il ne suffit pas d'une nuit pour la déter- miner. » Elle est immédiate quand on se contente d'employer le mercure ordi-' naire des laboratoires souillé de métaux étrangers, et c'est alors que « le bouquet a disparu presque aussitôt pour faire place à une odeur de » vinasse des plus désagréables; » on pourrait dire plus, carie vin se rap- proche parfois dans ces expériences d'une dissolution végéto-animale en pu- tréfaction. » Toutefois, le mercure le plus pur peut amener l'altération du vin et changer profondément son bouquet dans des conditions faciles à apprécier, conditions dans lesquelles l'oxygène ne joue aucune espèce de rôle. . » Le mercure s'éteint par une forte agitation, et la poussière qui se forme agit comme toutes les poussières, en occasionnant un dégagement d'acide carbonique. Or, ce gaz paraît contribuer beaucoup à maintenir en dissolu- tion la matière colorante et quelques autres éléments constituants du vin. Toutes les fois que j'ai soumis le vin à une action de ce genre, j'ai vu le vin ( 326 ) se Iroubler. Par le repos il s'y forme un sédiment très-coloré. Tant que la matière de ce sédiment reste en sns|)ension dans le vin, elle modifie sa saveur à un degré souvent très-marqué, comme le savent tous les dégusta- teurs. Mais lorsqu'elle s'est déposée tout entière, lorsque le sédiment estbien formé, le vin reprend son goût primitif. Dans l'expérience du mercure, en admettant même l'absence de toute action chimique (lorsqu'd est bien pur et l'expérience peu prolongée), on observe les effets de poussière : le vin se trouble, et si l'on pouvait à ce moment séparer la poussière mercurielle de la poussière sédimenteuse organique, en laissant cette dernière suspendue dans le liquide, on trouverait le vin très-modifiédans son bouquet, ou plutôt dans son gnùt, sans que l'oxygène ait aucune part dans cette modification. » Mais lorsqu'on le filtre, on isole le sédiment, on éclaircit le liquide, et, comme l'oxygène n'a produit aucune action, le vin se présente avec sa saveur ordinaire. Le mercure pulvérulent a été séparé du même coup, et, si la masse métallique, lavée à plusieurs reprises avec de l'eau distillée, se rassemble jusqu'au dernier globule en une masse brillante, il est bien facde de s'en rendre compte... » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur les vins mousseux par l'oxycjène. Extrait d'une Note de M. AIadmené. a Lorsque j'ai annoncé que le vin rendu mousseux par de l'oxygène présente un goût plus vif (ce qui vient d'être tout récemment confirmé), j'ai mentionné la sensation de chaleur causée par ces vins, c'est-à-dire par l'oxygène qu'ils renferment. Celte sensation est produite aussi par l'eau ga- zeuse d'oxygène. MM. Demarquay et Leconte confirment cette observation parleurs expériences sur l'oxygène comme agent thérapeutique.... » Au lieu d'oxygène gazeux, ne pourrait-il être utile, comme je l'ai pro- posé, d'employer l'eau gazeuse par l'oxygène ou le vin rendu mousseux par le même gaz? Leur emploi serait beaucoup plus commode. » M. CoLi\ (Léon), en présentant au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie un ouvrage qu'il vient de faire paraître sous le titre de « Etudes cliniques de Médecine nulitaire » ( voir au Bulletin bibliographique), y joint, pour se conformer à une des conditions imposées aux concurrents, iM)e indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. (Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) ( 327 ) M. Halden V. Badon adresse de Miklos, Comitat d'OEdenbourg en Hongrie, une Note écrite en allemand sur un remède qu'il annonce être employé avec succès contre les fièvres périodiques, et que l'on modifie suivant l'âge et le sexe des malades. M. Bernard est invité à prendre connaissance de cette Note et à faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. CORRESPONDAIVCE . MtiTALLURGlE. — Note sur la perméabilité du fer pour les gaz à haute température ; par M. L. Cailletet. « Dans une récente communication à l'Académie, MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost ont fait connaître le très-curieux phénomène de la per- méabilité du fer pour l'oxygène, quand ce métal est porté à une haute température. On se souvient, en effet, qu'un tube de fer chauffé dans un fourneau et rempli d'hydrogène laisse écouler ce gaz de telle sorte qu'il se produit un vide presque absolu dans l'appareil métallique. Ces curieuses expériences peuvent servir à expliquer plusieurs phénomènes qui se pro- duisent dans les travaux métallurgiques et qui, jusqu'à présent, n'avaient pu recevoir, je crois, d'explication satisfaisante. J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie le résultat de recherches que j'ai faites sur ce sujet et que je me propose de poursuivre et de compléter. » J'ai fait laminer sous des cylindres plats des portions de canon de fusil, dont les deux extrémités ont été ensuite soudées. On obtenait ainsi des rectangles allongés formés de deux lames en contact et soudées sur les bords. En chauffant, à la température élevée d'un four à rechauffer, une lame ainsi préparée, on remarque bientôt que les parties non soudées se séparent, reprennent leur forme cylindrique et leur volume primitif. Il n'est donc pas douteux que les gaz du foyer ont pénétré la masse tlu (er et ont opéré la distension des parties d'abord en contact. » C'est à cette pénétration des gaz qu'il faut attribuer les soufflures qui recouvrent souvent les pièces de forge de grande dimension, et surtout les pièces pour blindage, au moment où elles sont extraites des fours à souder. Si l'on vient à percer une de ces soufflures ou retirant la pièce ébauchée du foyer, on voit s'en échapper un jet de gaz combustibles qui se sont accu- mulés pendant le chauffage dans les cavités que peut présenter la pièce incomplètement élaborée. » On avait remarqué depuis longtemps que le fer chauffé avec de la ( 3-28 ) poussière de charbon dans les caisses à cémenter était recouvert, après sa transformation en acier, d'une quantité d'ampoules plus ou moins nom- breuses, suivant la nature du métal employé. » Ainsi qu'il est facile de s'en convaincre par l'examen, chacune de ces ampoules correspond à un point où la soudure de l'éponge métallique n'a pu avoir lieu, soit par la présence d'une matière infusible, comme la chaux ou les cendres des combustibles employés, soit par un travail mécanique incomplet. )) Il était donc supposable, d'après les expériences de MM. H. Deville et Troost, que les gaz enfermés dans les caisses de cémentation, venant à tra- verser les pores du fer et s'accumulant dans les vides du métal rougi, déterminaient la formation des ampoules dont nous venons de parler. Une expérience bien simple confirme cette hypothèse. » En cémentant ensemble des lames de fer de nature diverse que fournit l'industrie, on obtient constamment de Vacicr poule (c'est le nom qu'a reçu l'acier recouvert de soufflures). Mais si l'on opère en employant le fer par- faitement doux et homogène que l'on obtient en chauffant pendant plusieurs heures à une température élevée de l'acier fondu, on remarque alors que les lames de fer homogène sont redevenues acier, mais sans présenter une seule ampoule à leur surface. » On peut conclure des expériences que je viens de rapporter que, pour transformer en acier les pièces de fer dont les surfaces ne doivent pas être altérées, il faut employer un fer aussi homogène que possible et recourir à un procédé rapide de cémentation. » Afin d'éviter aussi dans la fabrication des pièces de forge la produc- tion des soufflures, il faudra empêcher la formation des vides dans la matière ébauchée, cai', ainsi que nous avons essayé de le démontrer, ce sont les gaz du foyer qui produisent ces soufflures en se condensant dans les cavités du métal. » MÉTALLURGIE. — Remarques de M. H. Sainte-Claire Deville à Voccasion de celle comrnunicalion. H Je n'ai rien à ajouter à la Note très-intéressante et très-concluante de M. Cailletet. Je désire seulement appeler son attention sur un autre phéno- mène qu'on peut observer très-fréquemment dans les opérations métallur- giques : c'est le dégagement des gaz dissous dans les liquides à haute tempé- rature. Le rochage de l'argent, le rochage de la lilharge, si complètement ( 329 ; étudié par iM. Le Blanc, le dégagement des bulles de gaz inflammable du sein des matières vitreuses, sont des phénomènes qui seront généralisés à coup sûr. La fonte blanche, l'acier, au moment de leur refroidissement, laissent exhaler un gaz (oxyde de carbone ou hydrogène sans doute) qui nuit beau- cotiji à la perfection des pièces coulées en acier fondu. C'est à ce phéno- mène ({ue l'on doit rapporter quelques observations très-curieuses de MM. Résal et Minari sur la production do scories huileuses et à bulles inflammables à la surface de la fonte blanche en fusion (on plutôt en voii- de solidification), la fonte grise, ce qui est très-curieux, ne donnant rien de semblable. L'origine de ces gaz combustibles est d'ailleurs facile à trou- ver dans les foyers de chauffoge; les parois des creusets servent par en- dosmose à concentrer sur les matières qu'ils contiennent les gaz cpii les entourent. Il serait donc fort à désirer que des expériences fussent faites dans les grands ateliers métallurgiques, où les ingénieurs ont à leur dispo- sition des instruments scientifiques qui deviennent les plus précieux quand on sait s'en servir, comme l'a si bien montré M. Cailletet. » L'expérience de M. Cailletet, combinée avec celle que nous avons pu- bliée, iM. Troost et moi, sur la porosité du platine, explique la formation des bulles qui nuit souvent à la qualité de ce métal, car ces bulles ne se for- ment que quand on porte à une haute température le platine laminé, et leur développement n'est pas en rapport avec la dilatation de l'air (i) qu'on peut supposer interposé entre les feuillets métalliques qui leur servent de parois. » GÉOLOGIE. — Remarques sur les deux communications précédentes ; par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « La curieuse expérience de M. Cailletet, comme aussi celles qui sont rapportées dans les Mémoires présentés récemment à l'Académie en com- mun par mon frère et par M. Troost, prouvent d'une manière incontestable la propriété que possèdent les métaux (platine, fer) de se laisser traverser par les gaz lorsqu'ils sont portés à une vive incandescence. » D'un autre côté, les recherches de ces deux derniers savants montrent que, si l'hydrogène traverse sans difficulté nn tube de porcelaine fortement !i) .Te ferai remarquer ici que les parois mélalliques produisent alors l'effet d'une pompe aspirante et foulante qui comprime fortement dans les cavités les yaz empruntés à l'atmo- sphère ambiante. C. p., iSG/i, \" Semestre. (T. LVIU, K» 7.) 4^ ( 33o ) ciiniiffé, mais non aiodifié dans sa structure, il n'en est plus de même lors- que le tul)e est porté a une lempéi attire susceptible de ramollir ou de vi- trifier sa paroi extérieure. Dans ce cas, non-seidement le gaz cesse d'être transvasé par le tube, mais il est arrêté et en partie absorbé par sa surface vitrifiée, laquelle peut ensuite le laisser échapper en prenant une structure poreuse. » Ces diveis laits se relient à un ensen)ble de propriétés antagonistes que présentent l'état cristallin et l'état vitreux on amorphe. C'est un sujet que j'ai abordé plusieurs fois depuis i845 (i), et sur lequel je me propose avant peu de revenir avec quelque détail, en le rattachant au fait plus gé- néral de l'allotropie, dont il n'est qu'un cas particulier. » Je voudrais seulement aujourd'hui, à la suite des réflexions que mon trere vient de présenter, et aussi à propos des quelques mots très-bienveil- lants pour moi dont il a accompagné sa communication du i4 décembre dernier (2), rappeler l'intérêt géologique de la question. » Le plus auciçu fait connu de dissolution de gaz par les matières amenées à l'état de fusion ignée est celui qui donne lieu au rocliage de l'argent. Les phénomènes analogues que présente la litharge au moment où on la coule, furent expliqués de la même manière par M. Theuard, et l'excel- lent travail de M Félix Le Blanc (3) ne pouvait plus laisser de cloute à cet égard. Enfin, l'expéiience curieuse que mon frère a rapj5ortéedans la séance du i4 décembre (4), vient donner la preuve la plus directe de la propriété que possèdent les corps vitreux en fusion d'absorber, puis de dégager des matières gazeuses, empruntées au milieu ambiant : et là, c'était un gaz combustible. » Il était naturel, et je l'ai fait depuis longtemps, de rattacher à cette singulière propriété des substances lithoïdes en fusion plusieiu's genres de faits qu'on observe dans les laves récentes et dans les éruptions vol- caniques. (1) Mon premier travail sur ces matières est une Note insérée en 1 845 aux Comptes rendus (t. XX, p. 1453), sur la diminution de densité que subissent les minéraux en passant de l'état cristallin à l'état vitreux. C'est en poursuivant ce genre de recherches que j'ai été conduit à annoncer l'existence du soufre insoluble, et à faire connaître ses principales pro- priétés. (2) Comptes rendus, t. LVII, p. 967. (3) Comptes rendus, t. XXI, p. 2g3. (4) Comptes rendus, t. LVII, p. 966 i -^^3. ) » Les laves qui s'écoulenl des volcans constiuieiit, an point de vne ou nous nous plaçons, deux variétés distinctes. Les uneSj très- riches en silice, très-surfiisibles^ prennent facilement l'état videnx par le refroidissement : elles donnent alors l'obsidienne. Les autres, cpii sont les plus abondantes dans l'époque actuelle (dolérites. amphiaénites, bMsaltes), ont, en général, une teneur en silice qin ne dépasse pas 5o pour !oo, et la |)luparl d'entre elles sont assez riches en chaux. » Pour fixer les idées par un exemple, les envnons de Naples présentent réunies ces deux variétés île roches : les trachyles anciens et les tufs pou- ceux des Champs Phlégréens d'un côté, et de l'autre, le massif amphigéni- tique de la Somma et du Vésuve. » Les laves de ce volcan, quelle qu'ait élé la vitesse de leur refroidis- sement, sont toujours cristallines (i). Les substances volatiles (vapeur d'eau, chlorures métalliques, acide sulfhydriqne, etc.) qu'elles amènent avec elles, et qu'elles ont dû dissoudre dans le milieu très-échanffé où elles étaient en fusion, se dégagent s iccessivcmcnt d ins Tordre que j'ai fait connaître, à mesure que s'opère lenteuient le trav.iij intérieur de la cristallisation; absolument comme l'oxygène s'échappe de l'argent au moineut du rochage, ou, dans un autre ordre de phénomènes, comme l'air dissous dans l'eau s'en sépare au moment où celle-ci se congèle. » L'acte de la cristallisation amenant un accroissement considérable et subit de densité, il en résulte, à ce moment, un dégagement correspondant de chaleur latente, et je n'hésite point à attribuer à cette cause le réchauf- fement postérieur de la lave de i855, observé par M. Scacchi et vérifié par M. Albert Gaudry et par moi-même (2). Des faits semblables n'avaient point d'ailleurs échappé aux anciens observateurs, puisque Serrâo, après en avoir constaté la réalité sur la lave de 1737, remarquait que « les laves devaient n avoir en elles-mêmes une cause qui développe de la chaleur et les remet » en incandescence lorsqu'elles sont déjà complètement refroidies (à la » surface). » )i Les flammes qui ont été plusieurs fois observées au Vésuve, et en particulier par Leopoido Pilla, ne pouvaient être attribuées qu'à la com- bustion de certains gaz émanés pendant le cours de l'éruption. Mais, lors (i) Sauf quelques rares exceptions, que j'ai citées, de très-petites laves subvilreuses ou im- parfaitement cristallines. (2) Comptes rendus, t. XLI, p. 487 et 5c)4. 43.. ( 332 ) de la dernière ériiplion de décembre 1861, j'ai été assez heureux pour mettre hors de doute le fait que les gaz conibustibles se dégagent de !a lave incan- descente en voie de refroidissement, et les analyses exactes que nous en avons faites à mon retour, MM. Le Blanc, Fouqué et moi, ont montré qu'ils consistaient en un mélange d'hydrogène protocarboné et d'hydrogène. » Il est donc naturel d'admettre que la matière incandescente était en- tourée, dans le foyer d'où elle émane, d'une atmosphère de cette natui'e, qu'elle s'en est imprégnée lorsqu'elle était liquide, et qu'elle l'abandonnait en passant progressivement à l'état cristallin. Le réchauffement postérieur que j'ai signalé dans les gaz qui s'échappaient de la lave (») est sans doute encore là l'indice de la chaleur rendue sensible par l'acte de la cristallisation. « Lorsque la matière éruptive, au lieu d'avoir, comme les laves dont je viens de parler, la plus grande tendance à cristalliser, présente, au contraire, avec un excès de silice, une propension à se consolider à l'état vitreux, elle constitue l'obsidieiuie. Elle emprisonne alors et solidifie en quelque sorte les substances volatiles qu'elle dissolvait, en même temps qu'une cer- taine quantité de chaleur latente (a), qui lui communique un minimum de densité. » Mais, chose remarquable, si on vient à chauffer cette obsidienne bien au-dessous de son point de fusion, elle se boursoufle, de manière que son volume s'accroît dans une énorme proportion : et cependant, cette extrême porosité de la matière, qui la rend parfois d'une excessive friabilité et comme papyracée, ne correspond qu'à une perte insignifiante, quelques millièmes de son poids primitif. Une fois ainsi transformée en ponce, il faut une chaleur très-intense pour la ramollir de nouveau et la fondre. » N'est-il pas naturel de penser que la température, relativement peu élevée, qu'avait d'abord subie l'obsidienne, a seulement amené ce verre à un état moléculaire particulier, qui, en permettant à lachaleuremmagasinée de se dégager, a fourni le supplément de calorique nécessaire pour ramollir la substance et faciliter l'expulsion des gaz? Exactement comme, dans l'expé- rience bien connue de M. Rcgnault, le soufre mou (c'est-à-dire le soufre vi- treux, l'obsidienne du soufre), amené à 92 ou 93 degrés, dégage subitement une certaine quantité de chaleur et élève à 1 10 degrés la température du thermomètre qui est en contact avec lui. » Quoi qu'il en soit, revenons aux Champs Phlégréens qui entourent le (1) Treizième Lettre à M. Élie deBeaumont, Comptes rendus, t. LIV, p. 337. (2) Que je propose d'appeler chaleur latente de surfusion. ( 333 ) Vésuve. Nous les trouverons composés uniquement de trachytes, d'oljsi- dienne, de ponces, toutes uiatières vitreuses ou vilrescibles par excellence. Il sera donc permis de concevoir qu'une élévation relativement assez faible de température, et bien inférieure à celle qui s'observe à chaque éruption du Vésuve, venant à être appliquée dans l'intérieur du sol à des masses d'obsidienne, les transforme en ponce, avec un accroissement de volume considérable; d'où résulterait une force immense, qui, brisant l'opercule supérieur, le soulèverait en forme d'ampoule, en en projetant de toutes parts les fragments. Ainsi s'expliqueraient, comme je l'ai déjà fait remarquer, et ce qu'on a vu au Monte Nuovo, en i538, et la production des nombreux cratères de la Campanie. )) Enfin (et je n'ai pas besoin de dire avec quelle réserve je présente cette dernière conjecture), si on observe la ressemblance qui existe entre la carte des Champs Phlégréeiis et celle de la surface lunaire, il est assez na- turel de penser que ce sont des actions du même genre c{ui ont accidenté cette dernière, et il n'est peul-ètre pas hors de propos de faire remarquer qu'un globe qui serait uniquement composé de matière vitrifiée pourrait avoir ainsi condensé et dissous dans sa propre niasse les éléments gazeux qui l'entouraient à l'origine et cjui, sans celle circonstance, lui auraient constitué une atmosphère. Et, en appliquant cette pensée à notre propi-e globe, ne pourrait-on pas concevoir que la croule granitique primitive, essentiellement riche en silice, substance dont j'ai prouvé l'extrême surfu- sibilité (i), eût condensé, avant sa coîisolidation, une partie au moins des gaz qui composent notre atmosphère? Dans cette hypothèse, la vapeur deau, l'hj^drogène, l'hjdrogène carboné, l'hydrogène sidfuré (ces trois derniers corps destinés à s'oxyder en arrivant à la surface) ne seraient que les derniers restes de cette atmosphère emmagasinée par les roches en fusion : comme les fluorures, chlorures et sulfures mét.illiques qu'amènent encore nos laves ne sont, d'après les belles recherches de M. Elie deBeaumont (2), que les derniers représentants des matières qui se sont successivement séparées des roches éruptives pour former les filons concrétionnés. » (i) Comptes rendus, t. XL, p. 7G9. (2) Noie sur les émanations volcaniques et métitllifcres [Bulletin de la Société Géologique , 1' série, t. IV). ( 334 ) PiivàiOLOGlb; VÉGÉTALE. — Recherches sur la respiration des végétaux; par M. Félix de Faccoxpket. (Extrait par l'auteui-, présenté par M. Broiigniarl.) Il Je me suis proposé, dans ce premier ?*Iémoire, de recherclier l'in- fliience (!e la tem|fératiire sur les quantités d'acide carbonique absorbées ou exhalées par les végétaux. 1 es expériences ont été laites pour les trois modes de respiration, c'est-à-dire à roi)scurilé, à la lumière diffuse et à la lumière solaire directe. La lumière diffuse est un élément tres-variable, ainsi il con- vient de dire que celle à lac|uelle fut toujours exposée la plante, c'est la lu- mière que recevait l'appareil, entre midi et deux heures, placé contre un mur élevé exposé au nord, le temps étant complètement découvert. Quant à la lumière solaire directe, elle n'était jamais partiellement interceptée par des écrans. 1) Quand, pendant une expérience (chacune durait une heure), un nuage est venu masquer le soleil, l'expérience a toujours été rejetée. » Nous ne pouvons entrer dans de longs détails sur notre travail, qui embrasse une période de dix années et qui contient plus de trois cents ana- lyses. En voici le principe. Une plante sans racines est suspendue dans une cloche; ce sont tantôt des rameaux (Laurier-Tin, Alaterne), tantôt des feuilles (Amaryllis, Primevère de Chine). Sur la plante arrive un courant d'air saturé d'humidité, et cet air est analysé avant son arrivée sur la plante et après sa sortie de la cloche. La différence des quantités d'acide carbonique, dans les deux cas, donne la cjuanlité de ce gaz absorbée ou exhalée. » A la lumière solaire directe où l'acide carbonique est absorbé, l'air qui ariive sur la plante était mélangé d'un dixième environ d'acide carbo- nique. » Chaque expérience durait une heure, et pendant ce temps il passait environ 20 litres d'air sur la plante. » L'appareil employé, trop compliqué pour que nous le décrivions ici, permet d'atieindre une gr.indo précision, comme le démontrent les nombres obtenus. L'air, soit pur, soit mélangé d'acide carbonique, après s'être saturé d'humidité en traversant l'eau, passe à travers deux séries de tubes en Li ou à boules, une partie directement, l'autre après avoir traversé la cloche. 1) La température de la cloche n'est pas élevée artificiellement; les diffé- rences de température ont été observées en opérant à diverses époques de l'année. ( ^35 ) » Souvent on a en à remplacer un rameau flétri par un nouveau qui permît de continuer la même série d'expériences. Mais il est facile de prou- ver qu'on peut remplacer, sans altérer en rien les résultats, un rameau par un autre présentant à peu près le même nombre de feuilles, et surtout de poids très-voisin. Ainsi, deux rameaux d'Alaterne pesant, le premier 37S'',5i8 et le second 36^'', 909, et présentant, le premier 56 feuilles et le second 54, donnent exactetnent les mêmes résultats. » Ce travail m'a conduit aux conclusions suivantes : » i" l>es quantités d'acide carbonique absorbées ou exhalées par une même plante varient avec la température, le mode de respiration restant le même. » 2" A la même température, les quantités d'acide carbonique absorbées ou exhalées varient suivant la nature de la plante. » 3" La loi suivant laquelle varient ces quantités à des températures diverses est représentée par une formule parabolique, quel que soit le mode de respiration de la plante et à quelque famille qu'elle appartienne. '< 4° Le coefficient du carré de la température est constant pour toutes les plantes dont le mode de respiration est le même, c'est-à-dire qui se trouvent soumises aux mêmes conditions de lumière. » 5'^ Ce coefficient varie pour la même plante, suivant le mode de respi- ration. » Je suis arrivé à cette loi mathématique en cherchant une formule empirique donnant la quantité d'acide carbonique Q en fonction de la tem- pérature t. Partant de la formule Q — \ + Bt + Ct- + Bt\ je cherchai à déterminer, dans les différents cas, les coefficients A, B, C, D par la méthode des moindres carrés. Je trouvai toujours que B et D étaient nuls, ce qui réduit la formule à Q = A -hCt\ A est indépendant de la température; il varie suivant la nature de la plante et suivant les conditions de lumière. B au contraire ne dépend que de la lumière. Voici quelques exemples : LAURIER -TIN. Obscurité Q = 0,^33 + o,ooo3 t' Lumière diffuse. ... Q =:: o,2i3 + 0,00021 t' Lumière directe. ... Q ^ 0,62'j + o,ooi4 t^ ( 336 ) ALATEBKE. Obscurité Q ^ 0,728 + o,ooo3 t- Lumiàre diffuse. ... Q ^ 0,198 + 0,00021 r' Lumière directe. ... Q = 0,549 ~^ 0,001 4 '" niCLTTRA. Obscurité Q = o ,524 + o,ooo3 f Lumière diffuse.. .. Q = OjSgS + 0,00021 t^ Lumière directe.... Q = o,i3^ + o,ooi4 t^ » Pour l'obsciirilé et la lumière diffuse, Q représente la quantité d'acide cai'bonique exhalée; poiu' la luiiiière directe, il représente l'acide carbo- nique décomposé. » Pour les températures inférieines à zéro, il n'v a qu'à changer le signe du coefficient de /-, q = A-cr-. » Voici enfin im des tableaux de concordance entre les nombres observés et les nombres calculés par ces formules; il fera juger du degré de précision des expériences : ALATEENE (obscurité). Valeurs de Q Tenipéraliires. _- -—.«i- — — — — — - Observées. Calculées. 0 Rr Sr 2,0 0,727 0,729 4,5 0,734 0,734 7,2 0,747 0,744 9,8 0,759 0,758 12, 0 0.77' 0,774 i5,3 0,806 0 , 802 18,0 0,834 o,83i 21,2 0,868 0,871 » Ce tableau, pris au hasard dans le Mémoire, fait bien ressortir l'exac- titude des formules. » Je me propose d'appliquer, dans un second Mémoire, ces résultats aux plantes cultivées en grand, principalement aux céréales, et de recher- cher les conclusions pratiques que l'on peut en déduire pour la cidture de ces plantes. » ( 337 ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur les circonstances qui précèdent, cjui accompagnent ou suivent la formation des nuages orageux. Extrait d'une Note de M. I. -Joseph Silbermaxn jeune. « La plupart des physiciens admettent comme un fait constant l'exis- tence de deux nuages distincts, superposés, mais détachés l'un de l'autre. L'un de ces nuages étant électrisé positivement, l'autre l'est négativement; et c'est entre les deux que jaillirait l'étincelle électrique. » Or, sur plusieurs centaines d'observations que j'ai faites dans le cours de plus de vingt années, je n'ai jamais rien observé de pareil. Toujours j'ai vu que les nuages orageux se forment par l'agrégation d'un grand nombre de cumulo-slralus. De cette réiuiion de nuages d'abord isolés, résulte constam- ment un nuage en forme de champignon, plus ou moins surbaissé, ressem- blant quelque peu à uue masse arborescente qui repose sur une large hase de cumulo-stratus. » C'est toujours au milieu de la partie du nuage qui surmonte immédiate- ment le tronc que semble résider le foyer d'où jaillissent les éclairs. En dehors de ce centre d'activité électrique, les étincelles ne jaillissent que rarement. » Deux fois seulement, entre deux nuages qui avaient fous deux la forme de champignons, séparés par une distance horizontale que la durée du tonnerre m'a permis d'évaluer approximativement à i6 ou 20 kilomètres, entre ces nuages, di.s-je, j'ai vu l'élincelle jaillir de l'un à l'autre. » Les observations que je viens de rappeler me paraissent en contradic- tion avec les ouvrages les plus récents de physique, qui reproduisent tou- jours l'hypothèse des nuages d'électricités contraires. Je crois pouvoir con- clure de mes propres observations que la théoiie dont je parle n'est pas fondée sur les faits, qu'elle semble une hypothèse imaginée à priori i)our le besoin d'une explication toute faite. 1) Dans peu de temps, j'espère pouvoir présenter à l'Académie une série de dessins représentant les particularités les plus singulières de ces sortes de nuages, et d'autres donnant la forme des éclairs ou des étincelles élec- triques les plus caractérisées. Je citerai entre autres un coup de foudre dont l'étincelle stratifiée avait une forme présentant beaucoup d'analogie avec celles de nos laboratoires. » M. Renou dit avoir vu des orages se former avec les circonstances décrites dans les ouvrages de physique. Je ne saurais contester l'exactitude G, R., 1S64, I" Semestre. (T. LVUl, N" 7.) 44 ( 338 ) d'iiiie observation recueillie par ce savant météorologiste; tout ce que je puis dire, c'est que, tant à Paris qu'en Alsace et en Suisse, j'ai toujours observé les mêmes circonstances, tant pour les orages de passage que pour ceux qui se sont formés sur place. Du reste, ce qui, jusqu'à un certain point, me semble rendre compte de celte dissidence des observateurs, c'est que, par un effet de perspective fort aisé à concevoir, quand les nuages orageux sont à une grande hauteur angulaire l'observateur ne voit que le dessous du nuage en forme de slratus et une partie seulement de la parlie supéi'ieure qui a la forme des cumulus. La partie inférieure du nuage voile ainsi le tronc de la partie arborescente cumuliforme. (Le tronc est presque toujours formé de strates ou nervures verticales.) En outre, l'illusion a pu être encore augmentée par ce fait, que les deux parties du nuage en mouvement, vu la grande différence de leiu's hauteurs, d'où résultent en même temps des vitesses an^julaires plus ou. moins considérables, semblent animées de vitesses différentes : le nuage supérieur même paraît recider, quand le nuage inférieur avance. C est un phénomène inverse qui se pré- sente si le nuage s'éloigne. » (( M. Pa.ssy présente à l'Académie les trois derniers vohnnes de l'ouvrage siu- l'Histoire naturelle de l'État de New-York. Ils complètent la série des vingt et un volumes de cette magnifique publication, entreprise et terminée sous les auspices de ce grand État. » Le premier de ces trois volumes, sous le titre A^ Agricullure, tome V, traite des insectes de ce pays; » Les deux autres, de la Paléontologie: un volume pour le texte et l'autre pour les planciies. » liCS géologues y trouveront une série de formes nouvelles des ani- maux les plus anciens qui compléteront la chaîne des organisations de ces époques. » L'Académie verra que cette publication a été exécutée avec un soin et un luxe qui font honneur à la typographie américaine et aux représentants de l'État de New-York. » Ces volumes offerts à l'Académie par le Gouvernement de l'État de New- York sont transmis par M. Vattemare. La séance est levée à 5 heures et un quart. E. D. B. (339) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 8 février 1864 les ouvmges dont voici les titres : OEuvres de Lavoisier, publiées par les soins de S. Exe. le Ministre de l'In- struction publique et des Cultes; t. 1*^"', Traité élémentaire de Chimie. Paris, i864; vol. in-4<'. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844; publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, t. XLVI. Paris, 1864 ; vol. in-4°. Expériences de mécanicjue ; par M. Tresca. Vol. in-8° avec planches. (Pré- senté par M. Morin.) Essai sur les albuminuries produites par l'élimination des substances toxiques j par le D'' Aug. Ollivier. Paris, i863, in-S". De l'albuminurie saturnine ; par le même. (Extrait des Archives générales de Médecine.) Paris, i863; br. iu-8. (Ces deux ouvrages sont présentés au nom de l'auteur par M. Rayer.) Élude sur l'action du quinquina dans les fièvres typhoïdes, et sur la fièvre per- nicieuse dolhinentérique ; par G. PÉCiioLiER. Paris et Montpellier, 1 864 ; in-8°. (Présenté au nom de l'auteur par M. Balard.) Annuaire scientifique publié par P. -P. Dehérain ; années 1862, i863 et 1864; 3 vol. in-i2. De l'acide phénique, de son action sur les végétaux, les animaux, les fer- ments, etc.; par le D' Jules Lemaire. Paris, i863 ; in-12. Rapport sur les travaux de la Société de Phjsique et d'Histoire naturelle de Genève, de juillet 1862 à juin i863; par M. le professeur Marcet, pré- sident. (Extrait des Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève.) Genèse, i863]; in-4'*. Essais de pisciculture entrepris dans le département de l'Hérault pendant l'année i863;/7rtrM. Paul Gervais. Paris, i8G3; demi-feuiUe d'impres- sion in-8°. Anuario... Annuaire de l'Observatoire de Madrid [5" année, i864)- Ma- drid, i863; in-12. International exhibition... £'a/^05(7(oh internationale de 1862, classe i5. Rapports desjurjs. Chronomètres, montres et horloges. Br. in-8°. ( 34o ) Ueber den... Sur la différence entre Coxygène actif et l'oxygène ordinaire; par R. Clausius ; br. in- 12. Ueber einen... Sur une proposition fondamentale de la théorie mécanique de la chaleur : par le même ; br. in- 12. Uber einen... Sur un nouvel atmomètre et expériences faites avec cet instru- ment; par MM. RUDOLF et VoN ViVENOT. Vienne, i863; br. in 8°. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou; publié sous la rédaction du D"^ Renard. Année i863, n°' 1 et 2. Moscou, i863; 2 vol. in-S" avec planches. Sull'ozono... Nouvelles recherches sur l'ozone atmosphérique ; par h. Pal- MiERi. Naples, i863; in-4°. Il principe... Le prince Boncompagni et l'histoire des sciences mathémati- ques en Italie ; par le professeur Giov. Codazza. (Extrait du Politecnico, t. XX.) Milan, 1864; br. in-S». Libros... Les livres du savoir d'astronomie du roi don Alphonse X de Cas- tille, réunis, annotés et commentés pardon Manuel Rico ySinobas, membre titulaire de l'Académie royale des Sciences. Ouvrage publié par ordre de Sa Majesté. T. II. Madrid, i863 ; vol. in-folio. O mijocenicznych... Les gypses miocènes et les dépôts de sel gemme dans les parties montueuscs de la vallée de la Vistule, près de Cracovie; par Louis Zejszner. (Extrait de la Bibliothèque varsovienne de mars i863.) In-8°. L'Académie a reçu dans la séance du 1 5 février 1864 les ouvrages dont voici les titres : Mémoires de t Académie des Sciences de l'Institut impérial de France , t. XXXII. Paris, i864; vol. in-4°. Le jardin fruitier du Muséum; par J. Decaisne, 67*^ livraison. Paris, 1864 ; in-4° avec planches. Anatomie et physiologie comparée du bassin des Mammifères ; par le D' JOU- LIN. (Extrait des Archives générales de Médecine.) Paris, i864;in-8°. (Pré- senté au nom de l'auteur par M. Velpeau. ) Éludes cliniques de médecine militaire. Observations et remarques recueillies à t hôpital militaire du Val-de-Gràce, spécialement sur la tuberculisation aiguë et sur les affections des voies respiratoires et digestives ; par M. Léon COLlN. Paris, 1864; in-S". (Destiné au Concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de 1864.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 FÉVRIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIiN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOLOGIE. — Tiibleau des données numériques qui fixant les 362 points inincipaux du réseau penlacjonal; par M. L. Elie de Beaumoxt. [Suite (i).] « Les 6 pentagones que j'ai considérés, et à chacun desquels j'ai consa- cré un tableau spécial, sont le pentagone européen, dont le centre tombe près de Remda, en Saxe, et les 5 pentagones qui lui sont juxtaposés et dont les centres tombent dans VJmérique Russe, en Chine, près des îles Sej- clielles, près de Sainte-Hélène et près des Antilles. 1) Chaque tableau se compose de cinq colonnes. La première contient les 36 points D, I, H, T, a, 6, c du pentagone accentués (excepté le point central D) suivant l'ordre dans lequel ils se succèdent de la gauche à la droite d'un spectateur placé au centre et tourné vers le pôle boréal. La seconde indique la position géographique approximative de chaque point : pour les points qui tombent en pleine mer on a dû quelquefois se contenter de repères fort éloignés. La troisième colonne contient la latitude calculée de chaque point; la quatrième, sa longitude calculée rapportée au méri- dien de Paris; enfin la cinquième colomie présente l'orientation en ce même point de l'un des grands cercles principaux qui y passent, savoir : celle d'un grand cercle primitif pour chacun des points D, I, H, T, <7, 6, et celle de l'octaédrique pour les points c qui ne tombent pas sin- les grands cercles primitifs du réseau. (i) Fb(> pour le commencement du Mémoire le numéro précédent des Comptes rendus, p. 3o8. C. P, , iSG'i, 1" Semestre. (T. LVIII, N° 8.) 4^ ( 34^ r^fiOft^'^'^fï'^fl »• > >• O tu 'f C S = » 3 ^ Z Z ^ S »._ • • I _-" ^ 2 ^ ^ o. f»' c/5 s;- o 5r "^ ■-■; 2 -j f^- — Cft j "^ 1/5 r' ~ 2 = ' C n. S- O > "O = " = 3 1 -■' s- ■ z, Û §5= :.cq 0 a.z azaazazz ©oo^r^'^^t'ioo azzzzzzzza wmOraOOMOOO O* C- îï" c- o- > -ooo-o - ;^ M :; -5 Oq gcS Z — "^ (t. 6J fB a o "^ T r^ 3 ^^ lH- ^ " ^ 23:^:33 O) ÛO C^ tn.C% W ^O CO OJ tJ O O P3 W M Z232:^ O c^OO w ■13 W W P3 w s. s = = = '^ 3 -jr-z c c ^ o rrt ■- tn -^ c-> C V: P- û- ^ ^ fT y: O C5 t^ ' C=3 uico Cji GO 10 azzzz 00 OJ O tJ' '-^ o oi oi cï au owp wfs 2ZZZZ m pîotno HHH-j-5 l'pl 2. O ct> ï »' " C3 » - 'O o ^4 ai zzzaz 00 www 2ZZZZ OWOOW aaasx >a w> o >-=_ z O S u ^^■? S 2 OS Ci re- 2 o r» 3 i— ' M t^ co — — ;o zazaz oow wo zzzzz nsowo Wfl »T3 t» 2 c^ Ll z ça 2^ ' =r 3 DC O Oi 3C — zazaa 00 - ;û W M O O w w w zzzzz t»j c: oco 00 03 te 1^ tn w cn^j O « 00 w WOOO H 5 > -B "0 33 O s H < W a w o 3! > O Si PI PC e e ■c H H G O W O H o o 55 ù( e o ^ - 2 (343) < z a ëë O (A es u B S a e a H 3 z o Q z 5 S c O O H -S ><; o ce a. p. <: z o o 0. OMcd s • - o O f* (U -"ï o ■" -0^0 oZ ; I. ^ ^^^^ es es zzzz OOOW t m ^^^^ o zzzz c-5 =-5 « = 9 ■= .- S '^ - - -^^ X X X s£ w o w wo ^3" r^ O Ci es c o^^^ao Cl ZZZZZ 00000 ZZZZZ o OÎLn eo 00 O " ~ S "o. •£ t 3 3 c 0,0. -< Q M HHHHH WOOWO ZZZZZ 00000 ZZZZZ 30 «. _2 i/î ' — ' ■ ^ •-" "H -^ CD - — _ "^ — ^ — X '^ - ^ 3 ûj 'c 3 OJ 3 a "Ô .S - -~ ° ** _ - v> 3 '0^30 -■3 0-3 -3 "3 -3 J p •/ « ^ Z ai u^ut^u^^^^^ 45. C 344 ) f^t^'^'^'^fï^^'^o ot-s-c-î?" k^;ïci&& i_j— StoJ>^i-3 = C = u ', c- 2. =^ - o 2- = 3 p 1^ ■ » = ^ ■ » :i. rt -. >> c = . 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C7i O O O O CO tjl U3-C>" Uî tfi C/î C/ï !^ ( 346 ) HHHHH c _ c " Uî O t/î M "" I I I O « O c COC C^ — a H _ 3 3>? S. ti' W O M Oî - ^ C/5 t/1 C/i C/3 Cï.fc^tD C>3 hi ZZZZZ co uJ-;^ o GO oopow ooooo ooooo zzzzz oreo w w zzzzz ŒsaKaœ C/1 CT d '^ ^ 0 2. p fB- La 63 ; 3-0 ri' ce Cq 2 â. 2 S. S S^3 ->: Pi " ' i; in c g-3 -c 5 ra ^ -, "5' S. !t;"Li Q Cl *^ '^ >o>oo 1:2 o z o < O /C c z 0 ?> H H n 0 t^ m en O w ru o pa G O PI O s z H >• H n H O B e ce H B PS r w B 347 o •= W -a X g a O Q B -S Z 5 a. u O- B O X O a. a. O o M -a ï ^ o - . M a.a M — S § i «-" " a, a Cl. ■^ ?= C " I tn «1 '^ '^ — '^ ■=l S = "> "— §.«,^ -O — • — ^ ■ O -oj 3 n s « « .M ; a. " .5- ^ h" «M a."i2 I- 4) "O _ O 3 ■=■05-= u Zo "î „ ,, s 3 B 2 j; XBXBS uomou zzzzz 00000 mohmo 00 00 ^1 1'^ r^ OOWO W ZZZZZ 00000 ZZZZZ o CCI r^;o c*i zzzzz d) g •13 ï; 2H S .^ -^ÏZ' I » i: I • T3 ■ ^ Z ^ Z o Z aï 3- 3 -s; p. «c a bQ «A ^ë^o 3-< 0-0 03 - „ a td o ;» .^ ~ -o- B ^ „ CCn 3T3 3 O I T3 .. = U5 3 01^ S î' -a t/3 WT3 ' Tï rt 1) ^Op'^pp ^ — p ■< &< oo (^ **! -ïî<64o novembre, temps moyen à Marseille. Distance périhélie 0)707 Longitude du périhélie 9^- 1 Nœud ascendant 97 .33 Inclinaison 77 -4^ Mouvement direct. » D'après ces données, la Terre passerait pai- le nœud vers le 29 dé- cembre, et il y aurait quelque intérêt à observer alors la direction de la queue, qui est assez belle, pour vérifier si elle dévie du plan de l'orbite, comme ce genre trop rare d'observations l'a déjà indiqué pour deux autres comètes, ce qui serait contraire à la théorie admise, mais qui pourrait s'expliquer par la translation dans l'espace du système solaire et la résistance de l'éther, et deviendrait ainsi la confirmation de l'un et de l'autre. La Terre passera aussi du 5 au 6 janvier prochain par le nœud de la IV* comète, dont la queue est déjà assez forte pour faire espérer qu'après ( I ) Voyez Comptes rendus, t. XXXI, p. 336, et Notice sur les systèmes de montagnes, p. I 196. { 35. ) son passage au périhélie, ie 29 décembre, elle sera assez belle pour per- mettre d'en bien déterminer la direction, et reconiiaîlre ainsi si elle dévie ' ou non du plan de l'orbite. » D'après les éléments de la IV comète, donnés par M. d'Ârrest, et ceux de la Y", j'ai calculé qu'elles resteraient à 4 degrés l'une de l'autre, du 28 décembre an 3 janvier prochain ; mais ce n'est là qu'un rapproche- ment optique, et il était convenable de savoir ce qu'il en était en réalité. Pour cela, j'ai calculé les déterminations suivantes : Rayons vecteurs i ,325 i ,826 i ,827 Époques pour la IV° comète i ,^3 Janv. 2,73 Janv. 3,73 Janv. Époques pour la V= comète 7,52 » 7,57 • 7)^4 " Longitudes liéliocentrif|ues, IV' conièle. 142.37 146. 38 i49- 6 Loni^itucles héliocentriques, V comète. 157.46 i57 4^ '57 -Sg Latitudes héliocentriques, IV* comète. 78-3g 7c). 20 80 o Latitudes héliocentriques, V comète. 76.49 76.50 76.51 Dist. angul. entre comètes 3.4o 3.24 3.36 Dislance réelle entre comètes 0,0849 0,0784 o,o836 Vitesse diurne, IV comète 0,0212 0,0212 0,0212 Vitesse diurne, V comète 0,0212 0,0212 0,0212 » Les inclinaisons des deux comètes ne diffèrent que de 4 degrés, leurs noeuds de 7 degrés. L'angle compris entre les plans des deux orbites est de q degrés, et elles arrivent au point de rapprochement des orbites à cinq jours d'intervalle, avec d'égales vitesses. 11 y atn-ait donc de si grandes probabilités contre de pareilles ressemblances, qu'on ne saurait les consi- dérer comme fortuites et qu'on tlevrait les attribuer à ime cause déterminée. On ne poiuTait mieux eu rendre compte que par le même phénomène que nous avons vu se produire sous nos propres yeux en i84(3, jjar le partage en deux de la comète de 6 | ans. Les deux fractions ne se séparèrent qu'avec beaucoup de lenteur, de façon que les inclinaisons, les nœuds et les vitesses n'éprouvèrent que de faibles variations, ce cjui aurait lieu aussi dans les deux dernières comètes, ainsi que nous l'avons montré, et justifierait assez la communauté d'origine cpi'on pourrait leur attribuer. I^a longneiu' de leurs apparitions, d'au moins six mois poiu' l'une et trois mois potn- l'autre , pouira permettre d'apprécier leiu's révolutions et de juger des ciiconstances de leurs coiu's antérieurs, en remontant dans le passé ; d'au- tant que leurs grandes inclinaisons ne permettent guère d'assez fortes per- tiu'bations. d 46... ( 35a ) . M. HoFMAXN, par une Lettre en date du 12 janvier, remercie l'Académie qui, dans sa séance publique du 28 décembre, lui a décerné le prix Jecker jiour l'ensemble de ses travaux sur les alcalis organiques. RAPPORTS. GÉOGRAPHIE. — Rapport sur un Mënioiic de M. Tuémaux, iulilulé : Éclaircissements géographiques sur l'Afrique centrale et orientale. (Commissaires, MM. Duperrey, Paris, de Tessan rapporteur.) « Le Mémoire de M. Trémaux, soumis à notre examen, roule tout en- tier sur les directions que l'on doit assigner aux cours supérieurs du Nil blanc, du Nil bleu et de leurs principaux affluents, ainsi que siu l'oro- graphie du massif de montagnes où ces cours d'eau prennent leur source. Aux renseignements, aux vues, aux conjectures, aux spéculations de ses prédécesseurs, M. Trémaux oppose ses renseignements propres, ses vues, ses conjectures, ses spéculations. » Cette discussion est certainement lumineuse, intéressante, utile même ; mais ce n'est pas là de la géographie telle qu'on l'entend, telle qu'on doit l'entendre à l'Académie des Sciences ; ce n'est pas de la géographie ma- thématique, de la géographie de précision dont il soit possible de fixer avec quelque exactitude la limite d'erreur. Aussi, tout en admirant la pro- fonde sagacité de l'auteur, sa grande érudition géographique, la grande habileté qu'il déploie dans la discussion de tant de documents, en appa- l'ence contradictoires, épars dans les relations de tant de voyageurs; tout en appréciant à leur juste valeur les précieuses confirmations que les opi- nions de M. Trémaux ont reçues des récents voyages de MM. Speke et Grant, votre Commission, pour rester fidèle aux traditions de l'Académie, devait s'abstenir de vous parler des travaux de l'auteur de ce Mémoire. Mais M. Trémaux nous ayant remis ses cahiers de vues et de relèvements, ses notes et ses croquis géographiques, recueillis par lui dans son voyage en Ethiopie, ainsi qu'une carte manuscrite et non encore publiée, con- struite parlai à l'aide de ces documents; et ces nouveaux matériaux nous ayant paru appartenir bien réellement à la géographie telle qu'on doit l'entendre à l'Académie des Sciences, se trouvant d'ailleurs intimement liés au sujet traité dans le Mémoire soumis à notre examen, votre Com- mission s'est empressée de revenir sur sa résolution. » Tout le monde sait par quelle suite de circonstances M. Trémaux, ( 353 ) lauréat de l'Acadéinie des Beaux-Arts, s'est trouvé transformé d'architecte en voyageur et géographe ; comment, parti de Paris pour se rendre à Rome, il s'est trouvé arriver à Alexandrie, en Egypte, précisément au moment où une grande expédition organisée par le Vice-Roi allait se mettre en route pour remonter le Nil, et procédera la recherche et à l'exploitation des mines d'or dans la vallée du Toumat, affluent du Nil bleu; et comment M. Tré- maux s'est trouvé partir avec celte expédition pour le Sennar et Fa-Sôglo, c'est-à-dire pour l'extrême frontière méridionalede l'Egypte, au lieu de se ' rendre à Rome, but primitif de son déplacement. » En quittant Alexandrie, M. Trémaux était muni de tous les instru- ments de précision nécessaires à l'exécution detravaux géographiques exacts, et à diverses observations de physique et de météorologie. Malheureusement pour la science, peu avant son arrivée à Rartoum, c'est-à-dire presque au but de son long voyage, M. Trémaux eut la douleur de voir ses instru- ments, ses notes, ses papiers^ ses effets disparaître engloutis dans les eaux du Nil ; et ce ne fut qu'après avoir couru lui-même les plus grands dan- gers, qu'il parvint à se sauver à la nage. » Après cette perte irréparable dans un tel pays, il ne restait à M. Tré- maux, pour tout instrument de travail, que la petite boussole de poche qu'il portait sur lui au moment de l'accident. Et c'est avec ce seul instru- ment que, grâce à son habileté, à son esprit de précision et à son énergie, il est parvenu à faire le relevé géographique de la contrée comprise entre le 12'' et le 9* degré de latitude septentrionale, et le 3i* degré 3o minutes et le 33*^ degré 40 minutes de longitude orientale; et à le faire avec un degré d'exactitude bien supérieur à tout ce qu'on avait exécuté jusqu'alors dans ces mêmes parages. » La nature, il est vrai, par les magnifiques pics dont elle a jalonné le pays, semblait inviter elle-même le savant au travail. Et c'est en portant successivement sa boussole sur lui grand nombre de ces pics, sur les plus élevés, qu'il n'a gravis qu'en surmontant de grandes difficultés, et non sans compromettre gravement sa robuste santé sous ce climat dévorant; c'est en y dessinant de nombreuses vues développées en panorama, s'étendant à tous les objets visibles, que M. Trémaux a pu mener à bonne fin sa difficile entreprise. » On voit que sans les connaître, M. Trémaux, guidé par son esprit de précision, a suivi les prescriptions si souvent recommandées aux voyageurs par l'Académie dans ses instructions. » En s'appuyant sur deux points déterminés en latitude et longitude, ( 354 ) (iaiis le VuyiKje de Cailliaud, par jM. Letorzec, officier de marine, et en déter- minant à chaque station jDar des relèvements inverses la déclinaison de l'ai- guille aimantée de la boussole, M. Trémaux a pu axer ses stations en lati- tude et longitude, et corriger les relèvements pris sur les sommets qu'il n avait pas gravis. » Les points déterminés asfronomiquement par ?>!. Letorzec, et qui ser- vent de base à tout le travad de M. Trémaux, sont : Kilgou, par i i^SS'Sj" de latilude septentrionale, et 3i°54'o" de longitude orientale; et Singué, par io°29'44" » Veut-on être plus conforme à la disposition réelle offerte par la na- ture, on laissera au contenu transparent de cette sphère de i3 milli- mètres son indice de réfraction (i,34); cela posé, on accolera à sa sur- face antérieure une lentille collective faisant légèrement saillie sur elle (la cornée), et représentant une puissance focale de yj de millimètre dans le milieu 1 ,34- ( 363 ) » Secondement, au centre optique ou centre de l'appareil, on suspendra une seconde lentille collective de même puissance focale -^ de millimètre ; leur somme I I I i8,5o 3o II, 5o représente une lentille de i i,5o de longueur focale, comme elle est néces- saire, en effet, pour donner des images nettes sur le tableau rétinien. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Mémoire sur le réglage des chronométrées et des montres dans les positions verticales et inclinées; par M. Phillips; présenté par M. Serret. (Fin.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Morin, Combes, Bertrand.) « Les équations (i i) et (12) vont servir à déterminer «o et Q lorsque les dérivées partielles auront été remplacées par leurs valeurs déduites de l'équatiou (7). Après avoir fait ces substitutions, on obtient «0 A i/^{t-6)sm{x + ë)c/t et o, c'est-à-dire si le centre du balancier, au repos, se trouve au-dessous du centre de rotation, la formule (20) montre qu'en pareil cas il y aura une légère accélération du chronomètre par rap- port à la marche normale correspondant à une durée d'oscillation î^v/y » Au coulraire, si ê > - ou cosê < o, par la même raison il y aura un léger retard dans la marche, et dont la valeur sera encore donnée par la formule {20). » Pour centrer dans ces deux cas le balancier, il faudra donc toujours appliquer la règle indiquée au commencement. » On voit de plus que si ê = -, c'est-à-dire si le balancier a son centre déplacé sur l'horizontale, la marche du chronomètre n'en est pas affectée et est la marche normale elle-même. C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVllI, ^o ».) ^8 ( 366 ) )) J'ai supposé que l'angle «q avait une valeur au-dessous de celle pour laquelle la parenthèse ^ _^° 4- . . . commence à devenir négative. Il est intéressant de connaître cette valeur, c'est-à-dire celle qui annule cette parenthèse. Or on trouve que celle-ci est à très-peu près de 2ig°l\^'. On peut donc dire que c'est pour une amplitude d'oscillation de 439° 28', ou, approximativement, de 44^ degrés, que l'excentricité du balancier ne trouble en aucune façon la durée des oscillations, quelle que soit l'orienta- tion du cadran. » Il était intéressant de vérifier ce résultat delà théorie par Texpérience. Or, les observations ont toujours confirmé les déductions du calcul. Voici, à cet égard, un certain nombre d'exemples. Les expériences ont été faites sur des chronomètres et suivies avec soin. On ne s'était pas donné la peine de corriger l'influence de l'excentricité du balancier d'après la règle déjà indi- quée. Et même, dans l'expérience n° III, on avait donné exprès une forte excentricité au balancier. Numéros des expériences. (I) (II) Autre appareil. (III) Autre appareil. (IV) Aulre appareil. ( V ) Autre appareil. il" 2° 3° i '° 1" 1" 3" 4" 1° 2° 3° Ecart maximum Amplitude de la marche diurne des selon Torientation du cadra» oscillations du balancier. dans le plan vertical. 0 270 234,0 440 3,0 480 32,2 270 36i ,0 440 12,0 455 73,0 260 532,8 440 24,0 470 i65,o 36o i85,o 36o i38,4 440 6,3 475 57,3 .95 122,7 440 3,3 53o 122,4 » On voit, par le tableau ci-dessus, combien l'expérience vient confir- mer la théorie. Et encore faut-il tenir compte de ce que, la fusée étant ordinairement construite pour produire un angle constant très-inférieur à 440 degrés, dans la position verticale, cette dernière atnpiitude ne laisse ( 367) pas que de s'écarter de cet angle d'une manière sensible, pendant le cours des observations, malgré le soin qu'on prend de remonter souvent l'armure du ressort. » Outre les diverses conséquences pratiques de la théorie précédente, cette propriété de l'arc de 44o degrés est importante à connaître pour les constructeurs. En effet, beaucoup de chronomètres de poche ont un balan- cier qui fait naturellement, dans la position verticale, des arcs de [\[\o à 45o degrés. Dès lors, si l'on s'en rapportait à la marche du chronomètre, pour cette inclinaison, on le croirait réglé et il ne le serait pas, parce que, pour une autre inclinaison, l'amplitude des vibrations du balancier ne serait plus celle qui donnerait une marche régulière, si l'on n'avait pas convena- blement centré le balancier. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Procédé pour raviver l'érritare presque effacée sur les vieux titres et les vieux parchemins. Extrait d'une INote de M. Ed. Moride. (Commissaires, MM. Dumas, Payen, Fremy.) « ... Ce procédé, dont je ne me suis avisé qu'après avoir employé sans suc- cès les moyens communément recommandés, consiste : i° à ramollir aussi vite que possible le parchemin dans leau distillée froide, sans agitation et sans froissement; 2° à plonger pendant cinq secondes seulement la feuille égouttée dans une solution d'acide oxalique au centième; 3° à laver rapide- ment dans deux eaux le parchemin, souvent recouvert d'oxalate de chaux, afin de l'eu dégager; 4" à introduire le manuscrit dans un vase fermé con- tenant une solution de 10 grammes d'acide gallique sur 3oo grammes d'eau distillée; 5° enfin, à le laver à grande eau après l'apparition des caractères, à le sécher entre des feuilles de papier Joseph sans cesse renouvelées, et à soumettre en dernier lieu le tout à la presse. Dans les cas où il s'agit sim- plement de faire ressortir quelques-mots sur un titre, je me sers de pin- ceaux ensuivant régulièrement la marche que je viens d'indiquer; j'applique alors alternativement inie solution acide et un papier buvard, de l'eau et \in papier qtii l'absorbe. « Je ne saurais trop recommander d'agir avec délicatesse et promptitude pendant toute la séiie des opérations qui précèdent, attendu que les parche- mins imprégnés d'acide gallique se colorent facilement en rose, et même en noir, sous l'influence de l'air et de la lumière; qu'ils se tachent si le papier Joseph est ferrugineux ; que l'écriture devient difficile à lire, si l'on vient à froisser les feuillets; qu'ils se racornissent si la température des solutions est trop élevée, ou lorsqu'on les sèche trop rapidement, soit au feu, soit au 48.. ( 368 ) soleil; qu'ils se maculent et se recouvrent de moisissures, au contact d'un papier biivard trop chargé d'Iiumidilé, quand le séchage est trop lent. » Il est bon de changer la solution d'acide gallique dès qu'elle com- mence à se colorer. » Toutes les encres ne ressortent pas aussi bien les unes que les autres; il en est qni deviennent très-noires_, tandis que d'autres restent d'un jaune pâle. » Il arrive quelquefois que l'encre, entraînée par de l'humidité prolongée, se répand en nappe à la surface des manuscrits; alors de grandes taches foncées se produisent sous l'action des réactifs, et l'écriture reste illisible comme il en est lors de la décomposition du parchemin; mais, il faut le dire, ces cas sont assez rares, et, en dehors de ces exceptions, nous pouvons affirmer que l'on peut par les moyens décrits ci-dessus rendre à des carac- tères anciens, à peine perceptibles, toute leur netteté, leur fraîcheur et leur teinte noire, connue s'ils avaient été récemment tracés. » Ce procédé, comme on le voit, exige des précautions nombreuses, dont aucune ne peut être négligée sans inconvénient, et qui même, dans certains cas, n'empêchent pas que le manuscrit ne reste, après le lavage, phis illisible qu'il ne Tétait auparavant. Si donc le propriétaire d'un document ancien peut tenter de le raviver par ce moyen, sachant les chances auxquelles il s'expose, il n'en est pas de même des archivistes, des bibliothécaires, qui n'ont pas le droit de permettre qu'on fasse sur les manuscrits confiés a leur garde de pareils essais. M. Maumksé soumet au jugement de l'Académie une Note sur les essais (dcaUmélrkjues. (Commissaires, MM. Pelouze, Balard, Fremy.) M. A.MYOT présente une Note sur un appareil de son invention, une nou- velle pile thermo-éleclrifjue. (Commissaires, MM. Becquerel, Fizeau.) M. i\oL'iiRiG.4T adresse une nouvelle communication sur l'alimentation des vers à soie au moyen de la feuille du Morus japonica, et sur des expériences comi)aratives d'éducations précoces et d'éducations faites aux époques ordinaires. (Renvovée, comme la précédente communication de l'auteur, à la Commission des vers à soie. ; ( 369 ) CORRESPONDANCE. M. Chasles f;iit hommage à l'Académie, de la part de l'atiteur, M. J.-F.-ÏF. Gronait, professeur à Dintzig, de plusieurs ouvrages mathé- matiques, écrits eu allemaud. Il distiugue principalemeut ; un Mémoire sur le mouvement des corps oscillants duns un milieu résistant,- un Mémoire sur la résolution des équations cubiques, par les /onctions trigonométriques du cercle et de l'hyperbole; des Tables des secteurs liyperholiques et des loqarithmes de leurs sinus et cosiims; d'autres Tablei, des Jonctions trigonométriques des secteurs du cercle et de l'hyperbole. Ces trois derniers volumes, dont le dernier surtout a exigé beaucoup de travad et de |)alience, et doit être très-utile dans. les applications numériques des formules algébriques, sont extraits de la nouvelle série des Mémoires de ta Société des Physiciens de Dantziq. M. Haxsteix, qui a partagé avec M. Dippel le prix Bordin de i863 sur la question proposée concernant les vaisseaux du latex, remercie l'Académie et lui adresse, relativement à la publication de son travail, la demande suivante, que nous reproduisons dans les mêmes termes de l'auteur. « Mon travail se composant de deux parties distinctes, et manquant par conséquent de l'unité nécessaire, l'Académie a décidé de publier le Mémoire de M. Dippel, et j'apprécie parfaileuienl ses raison*. Mais il m'est de la plus grande importance de revendiquer, pour les faits disposés dans la première partie, la priorité qui leur est due. En fondant ensemble mes deux Mé- moires je perdrais les avantages qui pourraient résulter de cette priorité, car les recherches que j'ai faites paraîtraient plus récentes de deux ans. Je désire donc faire païaître mon travail tel que j'ai eu rhouneiu" de le pré- senter à l'Académie. Je la prie, en conséquence, de me permettre de pu- blier ailleurs mon travail. En outre, comme je ne possède pas de copie des planches qui l'accompagnent, j'ose me flatter de l'espérance qu'elle voudra bien me faciliter les moyens d'en faire prendre copie. » En raison de la dernière partie de cette demande, la Lettre de M. Hanstein est renvoyée à l'examen de la Conunission qui a décerné les prix. M. Jacqdart avait présenté, en 1862, au coucouis pour le |)rix de Physiologie expérimentale, un Mémoire sur le cœur de la Tortue franche. Ce Mémoire, qui était accompagné de figures, n'a point été mentionné dans le Rapport sur le concours; l'auteur demande l'autorisation de faire copier son manuscrit, et prie, de plus, l'Académie de vouloir bien lui permettre ( 370 ) de reprendre les figures, celles-ci devant trouver place dans un travail plus étendu sur la circulation des Reptiles. Le droit de faire prendre copie du manuscrit est constaté par le pro- gramme même; quant à la remise des planches, qui a été souvent accordée en pareil cas, l'Académie s'en réfère à la décision de la Commission qui a fait le Rapport sur le concours. MÉTÉOROLOGIE. — Limite des neiges persistantes. Note de M. E. Rexoc, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « On a cherché depuis longtemps quelle relation météorologique luiissait l'altitude de la limite inférieure des neiges persistantes au climat de chaque contrée. Bouguer pensait que cette limite correspondait à une température annuelle moyenne égale à zéro. De Buch et de Humboldt ont cherché à faire voir qu'elle se rapprochait davantage d'une température moyenne de l'été égale à zéro. Néanmoins, on s'est aperçu promptemenl que ni l'une ni l'autre de ces conditions ne convenait à la ligne en question. M Durocher, dans un intéressant travail [Annales de Chimie et de Phy- sî'gue, janvier 1847), ^ commencé par faire voir que ni l'une ni l'autre de ces deux conditions ne saurait convenir à la limite des neiges persistantes; d'après lui, on a les nombres suivants : Température moj'enne de l'année. de IVHe. o o Equateur i , 5 3 Alpes 4>o 6 Norwége, cercle polaire.... 6,0 9 » Il en a conclu que les conditions météorologiques n'agissent pas seules et qu'une foule d'autres circonstances concourent à la production de cette limite; il les a énumérées et classées en générales et locales : i" chaleur cen- trale, chaleur solaire, contact de l'air, rayonnement avec l'atmosphère, avec les roches voisines et l'espace planétaire, évaporation ; 2° exposition, gran- deur des massifs, nature du terrain. Il a examiné avec beaucoup de soin ces diverses circonstances; il a même essayé de poser les équations propres à résoudre quelques-unes de ces questions, mais pour constater l'impuis- sance du calcul en l'absence de données suffisantes. Son travail fixe l'état de nos connaissances sur ce sujet à ce moment et même jusqu'ici. )) Durocher avait accordé beaucoup trop d'influence à ces différentes circonstances accessoires : les différences d'altitude, la similitude de posi- ( 371 ) tion des neiges persistantes, la végétation des rochers, raltération siiper- ticielle des roches, compensent en grande partie la différence des climats par toute la terre et les propriétés calorifiques du soi. En donnant une moyenne des hauteurs observées, on fait disparaître les inflexions locales et on tient compte d'ailleurs des différences d'exposition qui produisent des différences notables. » Nous allons voir que la limite des neiges persistantes est entièrement liée au climat de chaque contrée. » Malgré son apparente simplicité, malgré son indépendance apparente de toute appréciation et de tout arbitraire, la limite des neiges persistantes n'en est pas moins un fait de définition. Sans doute, si nous considérons les contrées équatoriales, l'égalité et la constance des phénomènes météoro- logiques se traduisent par une limite fixe des neiges. Quand on va de Puebla à Mexico, par exemple, on est frappé de cette calotte blanche qui couvre le Papocatepetl et l'iztacciliuall; il ne s'y produit jamais de déplacement bien sensible. » Mais, si nous considérons nos pays froids, le phénomène n'est plus aussi simple : en hiver la neige couvre toutes les pentes et gagne jusqu'aux plaines les plus basses; au printemps les pentes inférieures se découvrent les premières, et en été elles fondent jusqu'à une grande hauteur qui atteint une certaine limite habituelle en automne; puis l'hiver revient, et les neiges descendent de nouveau; on voit ainsi perpétuellement pendant six mois les neiges descendre et pendant six mois fondre jusqu'à un certain niveau : c'est là ce qu'on appelle la limite des neiges perpétuelles ou mieux persistantes. » Cette simple considération fait voir que la limite qui nous occupe est en rapport avec la température de la moitié la plus chaude de l'année, c'est-à-dire avec la température des six mois compris entre le 22 avril et le 22 octobre. C'est ce qui m'a fait découvrir la loi suivante ; » Dans toutes les contrées de la terre la limite des neiges persistantes est Caltilude à laquelle la moitié la plus chaude de l'année a une température moyenne égale à celle de la glace fondante. » Les observations faites jusqu'ici sont si défectueuses pour la plupart, si insuffisantes dans beaucoup de contrées, le décroissement de la tempéra- ture avec la hauteur, dans les différentes saisons, si mal connu, qu'on ne peut guère espérer vérifier rigoureusement cette loi ; il suffira de faire voir qu'il y a un accord aussi satisfaisant que possible dans l'état de nos connais- sances. Pour cela il faut faire d'abord quelques remarques. » Pour avoir la température de la moitié la plus chaude de l'année, il (37^ ) suffit de prendre celle de six mois, de mai à octobre, et d'y ajouter à Paris o°,o4, et daiîs les climats plus continentaux o", i ; dans ces climats, en effet, les époques des moyennes températures arrivent plus tôt et l'excursion de l'élé à l'hiver est plus considérable, ce qui nécessite uiie_ correction un peu plus forte; en réalité^ il sera inutile de tenir compte de ces corrections, les observations les moins mauvaises offrant en général une erreur de o°,5 ou de I degré. )) Le décroissement de la température avec la hauteur n'est pas le même en toute siiison dans nos climats; il est en moyenne de t degré par 180 mètres, 200 mètres pendant les six mois les plus froids, 160 mètres pendant les six mois les plus chauds; à l'équateur il varie peu; nous compterons 1 degré par 1^5 mètres pour la moitié la plus chaude; mais dans les climats polaires nous adopterons i degré par i5o mètres pour la même période. » Le phénomène qui nous occupe dépendant évidemment plutôt de la radiation solaire que de la température de l'air, nous devons nous attendre à voir la limite s'abaisser un peu dans les pays comme la Norwége, où le temps couvert et humide domine, et s'élever dans l'intérieur des continents où le temps est plus clair et plus sec. » Je réunis ci-dessous en un tableau quelques-unes des principales limites de neiges persistantes données par Durocher; la dernière colonne est la température moyenne de la moitié la plus chaude de l'année, déduite des altitudes de ces limites, en supposant le décroissement de la température variable comme je viens de le dire. NOMS des contrées. Andes Mexique l Pente sud. . Himalaya.. . ^ . , ( Pente nord. Caucase Pyrénées Alpes. Karpathes ALTITUDE de la limite dos neiïes. /|3So 3g56 50C7 3216 2800 2700 2592 TEMPEnATOItE movenoe. 27.1 26,2 25,0 ri 20,0 17,5 17,0 .6,2 NOMS des contrées. ALTITI'DE de ta limite des neiges. Altaï Alpes Scandinaves , lati tude 61° Islande Magcroc Ile Cherry Spitzberg, côte sud-ouest, j' latitude 78" 2144 iC5o 9-1 iJ 180 TEMPÉRATIRE moyenne. '3.4 10,3 T>,3 4,8 1,2 )> A l'équateur, en Amt'rique, la température moyenne au niveau de la mer a été indiquée généralement comme égale à '.i7°,5; elle ne doit pas dépasser 27 degrés. 27°, /j iloivent représenter la moyenne des six mois lesplus chauds. ( 373) » Pour déterminer la température moyenne des six mois les plus chauds dans la pente sud de l'Himalaya, nous n'avons d'autre ressource 'que de prendre la moyenne des résultats trouvés à Nagpour, au centre de l'Inde, et à Aralsk, au bord du lac d'Aral ; les observations de Nagpour donnent 3o°,5, nombre certainement trop haut, Aralsk donne 20 degrés; la moyenne peut être prise comme égale à aS degrés. » Pour la pente nord, il y a une grande différence : on l'a expliquée jus- qu'ici en disant que l'intérieur de l'Asie offre, pendant la saison chaude, une température énorme, un temps sec et clair. La température est si considérable dans les pentes sud, et jusque dans les plaines, à Nagpour, à Baghdad, qu'elle ne peut être que plus faible au nord de la chaîne, ainsi que le montrent d'ailleurs les nombres d'Aralsk ; mais il faut remarquer que la chaîne de l'Himalaya est tellement élevée, qu'elle dépasse et arrête la plupart des nuages. Pendant les six mois les plus chauds le temps est constamment pluvieux et orageux ; la quantité de pluie qui inonde les pentes sud paraît atteindre 5 à 6 mètres ou même davantage; le ciel doit y être très-nuageux, le décroissement de la température assez rapide, comme cela se remarque dans les temps d'orage, tandis qu'au nord le ciel est beaucoup plus clair, l'air plus sec et le décroissement moins rapide. Je pense néanmoins que les observations de la limite des neiges dans les pentes nord de l'Himalaya sont trop peu nombreuses, incomplètes, et qu'il n'y a pas autant de différence entre les deux versants. » Dans le Caucase, Tiflis, avec une altitude de ^61 mètres, a une tempé- rature moyenne de mai-octobre égale à 20°, 2, ce qui au niveau de la mer équivaut à 23 degrés. Mais Tiflis a une température très-influencée par sa position au pied méridional d'une haute chaîne, comme le montre le tracé des isothermes de cette région, influence qui disparaît vers les sommets : ces sommets sont d'ailleurs notablement au nord de Tiflis, et la température moyenne des six mois chauds concorde avec la théorie. » Dans les Rarpathes, l'altitude de la limite des neiges paraît un peu plus élevée que la température de la contrée ne l'indiquerait, à cause de sa position continentale. » L'Altaï a un climat qui nous est connu par la station russe de Bar- naoul, où Ton fait de bonnes observations; la moyenne des six mois est dans ce lieu 12", i ; l'Altaï un peu plus méridional peut avoir une moyenne de 12°, 5 à i3 degrés, la limite s'élevant d'ailleurs un peu à cause de la po- sition continentale de la chaîne. » Les Alpes Scandinaves, au contraire, donneraient une moyenne C. R., j8G/|, I" Semestre. (T. LVIII, K» 8.) 49 ( 374 ) de 10°, 3) plus basse de 1 degré que ne l'indiquent les observations des lieux voisins de la Suède et de la Norwége; la limite doit s'y abaisser, comme je l'ai déjà dit; ou remarque d'ailleurs dans ces montagnes et à peu de dis- tance de grandes différences, d'après Duroclier. » En Islande, nous connaissons deux séries d'observations, à Eyafiordur au nord et à Reykiavig au sud-ouest; les moyeiuies y seraient respective- ment 5 et 9 degrés : la marche des isothermes montre que les nombres de Reykiavig sont beaucoup trop hauts, la température moyenne 6°, 3 con- corde bien avec celle du centre de l'île. n Mageroe, qui contient le cap Nord d'Europe, a été pendant une année le lieu d'observations suivies qui donnent 4°)0 pour la moyenne des six mois les plus chauds; notre calcul donne 4")^-, mais ces observations ont été faites au cap Nord et non au centre de l'île; d'ailleurs une seule année d'observations ne peut donner ni la limite des neiges ni les tem- pératures moyennes exactes dans un climat aussi variable. » Nous ne connaissons pas d'observations à l'île Cherry, mais le tracé des isothermes, surtout eu pleine mer, donne les résultats assez certains; l'accord est complet. » Au Spitzberg, la température du bord de la mer doit être o degré dans la moitié la plus chaude de l'année; les observations donneraient plutôt o",5, je les crois un peu trop hautes comme partout. « La température des six mois les plus chauds étant — o°,3 à Uperni- wik dans le Groenland, et — 0^,9 à Ousl-Iansk au nord de l'Asie, la glace doit s'y conserver au niveau du sol ; c'est ce que je ne puis vérifier, faute de renseignements assez précis à cet égard. » Sous plusieurs points de vue, la température moyenne de la moitié la plus chaude de l'année joue un assez grand rôle dans la nature. C'est elle qui détermine les limites en latitude et altitude des forêts; ainsi VJbies exceUa exige, pour prospérer de manière à former des forêts, une tem- pérature moyenne ainsi calculée égale à 7 degrés. A Bérézof, au nord-ouest de l'Asie, la moyenne est 8°, a d'après les observations cjue nous connais- sons : le pays est couvert de forêts d'arbres verts, mais elles cessent bientôt au nord. Le Pin Cembro et quelques autres espèces paraissent se contenter d'une moyenne de 3 à 4 degrés, mais alors ils sont isolés. Il était naturel de crcire que les arbres qui prennent et perdent leurs feuilles précisément entre les deux époques de température moyenne, et auxquels l'hiver est indifférent pourvu qu'ils ne soient pas détruits, sui- vraient cette température moyenne delà moitié chaude de l'année. Chaque espèce a des exigences particulières ; les arbres les plus rustiques, comme le ( 375 ) Bouleau, le P(H Cembro, V Epicéa, etc., marquent la limite au delà de laquelle arrive le désert. Une autre donnée qui limite les forêts est la quantité de pluie annuelle; les forêts exigent qu'elle dépasse ^o centimètres par an, un peu plus dans les pays chauds, un peu moins dans les pays froids. » ASTRONOMIE. — Rectification de plusieurs faits consignés dans le Bulletin de la Société royale Astronomique de Londres, à propos de l'observation des éclipses totales de soleil de 1860 et de 1861. Note de M. Laussedat, présentée par M. Bertrand. « Le Mémoire relatif à l'observation de l'éclipsé totale de soleil du 18 juillet t86o, que j'ai eu l'hoimeur de soumettre à l'approbation de l'Académie, devait être inséré dans le plus prochain volume du Mémorial du Dépôt de la guerre. Malheureusement ce recueil ne paraît qu'à des in- tervalles de temps irrégidiers, et la publication de mon travad s'est trouvée ainsi indéfiniment ajournée. Je le regrette d'autant plus que plu- sieurs des résultats dont l'Académie a leconnu l'intérêt et la nouveauté paraissent avoir échappé à l'attention des savants ordinairement les mieux informés. '> Je trouve, en effet, dans les Bulletins mensuels de la Société royale Astro- nomique, trois Notes successives que je ne puis laisser sans réponse. » Dans la première, en date du i/j mars iH6a, M. Hind, en comnuuii- quant les observations de l'éclipsé solaire du 3i décembre 1861, faites au Sénégal par des officiers français, croit pouvoir assurer que << ces observa- » tions sont dues an vif intérêt manifesté à cette occasion parle capitaine » Washington, hydrographe de l'Amirauté, qui avait reçu des instructions 1) adressées par l'astronome royal au gouverneur de la Gambie, avec l'invi- » tation de demander aux autorités deGorée lui Rapport sur réclijise ((). » » Or, le i mars 1862, c'est-à-dire onze jours avant la communication de M. Hind à la Société Astronomique, M. le Maréchal Vaillant déposait à l'Académie les observations faites à Gorêe par MM. Poulain et Dutaillis, observations transmises par M. Poulain père, et que j'avais eu l'honneur d'adresser à Son Excellence avec une Lettre qui a été publiée à la même date dans les Comptes rendus. J'exposais dans cette Lettre que^ im an au- paravant, j'avais proposé à M. le gouverneur Faidherbe d'utiliser l'obser- vation de l'éclipsé sur toul le cours du Sénégal, dans l'intérêt de la géogra- phie, et que le départ du colonel Faidherbe avait seul empêché la réalisation II) Monthly Notices, vol. XXII, p. 166. 49- ( 376 ) de ce projet qui ne pouvait manquer d'être accueilli favorablement par le gouvernement français. Enfin, j'ajoutais que nous avions envoyé, iM. le capitaine Mannheim et moi, aux officiers du génie de Gorée, de nom- breuses indications concernant les observations astronomiques et phy- siques à faire au moment de l'éclipsé, et notamment celle des Jranges mo- Inles qiù se produisent un peu avant et un peu après l'occultation totale. » Il est donc bien évident que ce n'est pas à la seule initiative des savants anglais que sont dues les intéressantes observations faites à Gorée, le 3i dé- cembre 1861 ; mais je n'aurais peut-être pas relevé cette erreur, qui inté- resse cependant l'amour-propre national, si elle n'en avait pas occasionné une autre qui se rapporte directement aux résultats acquis par l'expédition algérienne de 1 860. Voici un extrait de la seconde des trois Notes auxquelles je faisais allusion en commençant. Elle est de M. Airy, et c'est précisément ce qui, à mes yeux, lui donne une si grande importance. » Après avoir cité avec éloge les observations météorologiques faites à Gorée pendant ré<:lipse, la Note continue ainsi : « Mais l'astronome royal » veut insister particulièrement sur la disposition des franges que M. Pou- i> lain a observées avec beaucoup de soin. Le soleil éclairait un mur blanc » dirigé de l'est à l'ouest, et, un instant avant l'occultation, on vit les franges; » celles-ci furent ensuite dessinées en vraie grandeur, par M. Poulain, sur » une feuille de papier.... Le dessin représente cinq bandes, trois blanches et » deux obscures, chacune de 10 centimètres de largeur; leur forme paraît » indiquer qu'elles s'étendaient très-loin dans le sens longitudinal et qu'elles » étaient fréquentes dans le sens transversal. L'inclinaison des franges sur )) la verticale était de 45 degrés environ, leur extrémité inférieure étant » à la droite d'iuie persoime tournée vers le mur et ayant le soleil derrière » le dos. » A la demande de l'astronome royal, M. Hind a bien voulu calculer la 1) position du point du disque solaire qui était le dernier à disparaître. Ce » point était à 3i degrés du sommet du soleil, à l'est ou à la gauche d'un » observateur tourné vers l'astre. En comparant cette position avec celle » des franges décrites par M. Poulain, et en rapportant grossièrement » [ruucjlily) la dernière à la direction des rayons du soleil _, nous avons » constaté, aussi exactement que l'observation le comporte, que la lon- >i gueur des franges était dans le même plan que la Imujenle aux disques du » soleil et de la lune au point de contact. » La première idée qui se présente à l'esprit est de voir là un phénomène » de diffraction ; mais la possibilité de cette explication s'évanouit quand ( 377 ) » on considère que des franges de diffraction qui se transporteraient avec » une vitesse linéaire égale à celle de la lune seraient absolument invisibles. » Ce phénomène est donc undeceuK qui doivent provoquer la plus sé- » rieuse attention de la part des observateurs et celle des savants qui s'oc- 1) cupent de l'optique. En attendant, nous devons nous féliciter d'avoir, » pour la première fois, une représentation de ces singulières apparences » visant à ini caractère d'exactitude raisonnable (i). » » J'ai dû citer cette Note de M. Airy presque dans sou entier, parce que tous ceux qui voudront prendre la peine de lire le Rapport de la Commis- sion de l'Académie y verront que l'observation des franges avait été faite dix-huit mois plus tôt et avec une plus grande recherche de précision, en Algérie; ils y verront, en outre, que cette observation avait conduit à des conclusions identiques avec celles qui ont tant frappé l'astronome royal. La largeur des franges, leur alternance, leur étendue dans le sens longitu- dinal, leur fréquence, le sens de leur mouvement de translation, leur incli- naison évaluée avec soin sur un tracé immédiat et qui « était sensiblement celle de la tangente au disque lunaire au point du premier contact intérieur (aj, » toutes les circonstances énumérées [)ar M. Airy se trouvent signalées dans le Rapport de la manière la moins équivoque. Mais il y a plus : cette obser- vation avait, comme le recommande si justement M. Airy, attiré l'attention des physiciens, et M. de Senarmont, qui ne lais.sait rien échapper de ce qui intéresse l'optique, avait fait insérer in extenso, dès 1860, dans les Annales de Chimie et de Physique, le passage relatif aux franges extrait du Rapport adressé à S. Exe. M. le Ministre de la guerre, et qui est devenu le Mémoire présenté à l'Académie (3). Enfin, M. Faye avait même tenté de donner une explication de ce phénomène à la suite de son Rapport (4). La plu- part de ces documents avaient été adressés à M. le capitaine Poulain en même temps qu'on lui recommandait l'observation des franges, et M. Pou- lain l'ayant en effet l'épétée avec succès, nous avions signalé cette vérifica- tion comme un fait important dans l'envoi du Mémoire de MM. Poulain et Dutaillis (5). » La troisième Note des Monlhlj Notices, dont je n'ai que quelques mots à dire, est de M. le professeur Challis. Elle porte la date du 8 janvier dernier, (i) Monthly Notices, vol. XXIII, p. 78 et 74- (2) Comptes rendus, t. Ll, p. 996. (3) Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. LX. (4) Comptes rendus, t. LI, p. 999. (5) Comptes rendus, t. LIV, p. 497- ( 378 ) <>t on y retrouve cette remarque déjà présentée par M. Warren de la Rue dans son bel ouvrage sur l'éclipsé du 1 8 juillet 1860 : » Une photographie de l'une des phases de cette éclipse, obtenue d'après » le négatif original, par M. de la Rue, en Espagne, montre sur le bord » du limbe de la lune une bande très-étroite un peu [ilus lumineuse » [ver/ slicjlidy more luininous) que les parties adjacentes au disque du >• soleil (1). » M Ce fait curieux a donné lieu à des expériences nombreuses et à des intcrpréiations diverses que nous n'avons pas à examiner ici. Nous ne re- produirons que la conclusion formulée par M. le professeur Challis, parce que nous croyons pouvoir faire une réponse à la question qui y est posée. « D'après les considérations précédentes, dit M. le professeur Challis, il » me semble permis de regarder comme évident qu'il y a dans ce phéno- » mène quelque chose qui ne vient pas de l'observateur, et les observations )i que l'on fera dans les futures éclipses solaires offriront à cet égard un » haut intérêt, si l'on constate surtout que In bordure lumineuse est exclusi- y> vement visible le long du limbe de la lune (aj. » « Les moyens extrêmement modestes que nous avions à notre disposi- tion ne nous ont pas permis d'obtenir des épreuves photographiques compa- rables avec celles qui sont dues au magnifique instrument de M. Warren de la Rue. Aussi n'y a-t-il rien de surprenant à ce que la bordure lumineuse signalée par ce zélé promoteur de la photographie céleste ne soit pas appa- rente sur nos clichés. Mais du moins nous ne devions pas rencontrer un résultat opposé, et c'est cependant ce qui nous a paru indubitable quand nous avons examiné avec soin l'épreuve prise quelques instants avant l'occultation totale. » Pour rendre cet effet plus sensible à la simple vue, j'ai prié M. Girard, mon collaborateur à Batna, de tirer, au moyen du négatif original, une épreuve positive sur verre, légèrement amplifiée, que j'ai l'honneur démettre sous les yeux de l'Académie. Cette épreuve est celle sur laquelle j'avais déjà signalé l'écornenient de l'une des extrémités du croissant et les ondula- tions très-manifestes du disque de la lune. Ces ondulations paraissent bor- dées d'un trait de force légèrement dégradé vers la partie brillante du croissant, tandis que le contour de la partie visible du disque solaire est beaucoup plus régulier et mieux arrêté. Enfin il est facile de voir que la |)lus grande largeur du croissant est exagérée, si on la compare à la distance (r) Miinthly Notices, p. Sa. (7,) Monthly Notices, p. 53. ( 379 ) des cornes, et, pour le dire en passant, on trouverait peut-être là luie pré- somption en faveur de l'exactitude d'une ancienne observation d'Euler ré- voquée eu doute par Arago et qui pourrait être interprétée par un effet de contraste (i). Il est inutile d'ajouter que cette déformation du disque lunaire attend encore une explication et mérite aussi bien que le phéno- mène des franges l'attention des physiciens. 1) Le Mémoire sur l'éclipsé du i8 juillet 1860 observée à Batna rei>terme encore plusieurs faits que la Commission de l'Académie a jugés intéressants, et je ne crois pas hors de jiropos de rappeler les éloges donnés à l'ensemble des dispositions prises pour assurer le succès des observations, ainsi qu aux précautions grâce auxquelles l'observation astronomique proprement dite a offert toutes les garanties d'exactitude désirables. Qu'il me soit donc per- mis, en terminant cette Note, d'exprimer de nouveau le regret de n'avoir pas été mis à même jusq l'à présent de publier un travail dont les éléments ont été recueillis avec le plus grand soin et dans lequel je serais heureux d'avoir à rendre justice à chacun de mes collaborateurs. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la formule de Tnylor. Note de M. Edouard Roche, présentée par M. Ossian Bonnet. « On peut généraliser la formule qui fait connaître le rapport des accroissements finis de deux fonctions , > Y[a+h) — F(fl) _ F'(a + 8/0 ''" [a)~^'{a-^(ih)' où F et $, F' et $' sont supposées continues, et <]>' [x) une fonction qui ne s'annule pas entre a e\ a -^ h. Soient en effet <^{x) = (f[a + h)-'(« -+-eA)' parce que F(fl + ^) == o et 0(a -t- /i) = o. Il en résulte immédiatement o(a + /i) — ip(a) — /io' a) — ... aUa] ^ 1.2. . .y relation dont la formule (i) n'est qu'un cas particulier. » .Si maintenant on pose /(« + /O -/(«)- ^/' (a) -..- .^-^^/«(«) = R„ , j équation (2) pourra s'écrire En attribuant à la fonction arbitraire 9 telle forme qu'on voudra (satis- faisant aux conditions ci-dessus énoncées), on aura tout autant d'expres- sions du reste de la série Taylor. L'équation (3) est donc la formule générale de ce reste. » Par exemple, si l'on y fait ç (jr) = (x — a)'''*'' , on trouve _ 1.2...? (i-cy-^ h^ ,.„^, r.r,^ OÙ p et q sont indéterminés ; mais çj doit être entier et inférieur au nombre positif (/î + i). On peut ainsi obtenir bien des expressions nouvelles du reste. » En particulier, pour ç = />, " 1.1. . .n[p + \)-' ^ '^ formule que j'ai donnée (*) pour représenter à la fois les deux formes usuelles. En effet elle reproduit, pour /> = « et pour /? = o, le reste ordi- naire et celui de Cauchy. (*) Journal de M. Liouville, i858. { 38i ) » Lorsqu'on fait ^ = o dans l'expression générale (3), on retrouve la formule de Schlomilcli, " ' les lieux où on les pêche met en grand danger les plongeurs. Ces hommes disent qu'une • espèce de nuage, semblable ))our la forme aux Poissons plats, s'épaissit sur leur tête, les À ( 385 ) partie qu'on en apercevait était nue et sans écailles; le dos était large de 4 pieds au moins, et semblait beaucoup plus long; l'épaisseur du corps n'était que de quelques pouces; la tête, aplatie de bas en haut, était de forme triangulaire, s'évasantdu côté du corps. » M. RioNUEL, dans une Lettre adressée à M. Flourens de la rivière d'Al- varado (Mexique), signale quelques cas de longévité cités par M. Lercio de Tejada dans sou histoire de la Vera-Cruz. D'après le recensement de 1849, ^' y •i^''i'f dans le district de Vera-Cniz onze personnes ayant plus de cent années. M. RiEDER, à l'occasion d'une Note de M. Bardoitx sur la fabrication de papier R\ec une multitude de substances végétales de mince ou de nulle va- leur, rappelle des essais de même genre qui ont été faits à diverses reprises, et quelques-uns depuis plus d'un siècle : il demande s'il ne lui serait pas permis de prendre connaissance du Mémoire de M. Bardoux pour voir s'il s'y trouve quelque chose de neuf. Il n'est pas dans les usages de l'Académie de communiquer ainsi les pièces qui lui sont soumises, et c'est à l'auteur lui-même que l'on doit s'adresser si l'on souhaite une plus ample information que celle qui est donnée par les Comptes rendus. M. Réchamp prie l'Académie de vouloir bien lui permettre de compléter sa dernière communication en réparant une omission qu'il a faite dans la mise au net de son manuscrit. « Mon travail, dit-d, a duré huit années, et quelle que puisse être sa valeur, du moins contient-il des faits qui n'étaient pas soupçonnés quand j'en publiai la première partie. C'est ce que j'ai voulu bien établir en renvoyant aux deux recueils où il en a été fait mention (les Comptes remlus de l'Académie des Sciences, séance du 4 janvier i858, et les Annales de Chimie et de Physique, t. LIV, 3* série). » presse et les empêche de remonter à la surface; que pour cette raison ils se servent d'un » poinçon très-aigu qu'ils portent attaché avec une ficelle, parce que c'est seulement quand » il est piqué de la sorte que le nuage s'éloigne. Tout ceci n'est, je crois, qu'un effet de la » peur; personne n'a jamais parlé d'un animal nuage, d'un animal brouillard. » Le nom n'était cependant pas trop mal trouvé, puisque l'animal, en se plaçant au-dessus du plongeur, l'empêchait de voir au fond les éponges qu'il devait détacher, comme faisait en d'autres circonstances un nuage épais voilant le soleil. ( 386 ) M. DcMAS (de Bordeaux) demande et obtient l'autorisation de reprendre diverses pièces qu'il a successivement adressées sur un système de freins qu'il a imaginé pour les chemins de fer, pièces renvoyées à l'examen d'une Commission, mais sur lesquelles il n'a pas été fait de Rapport. M. BouLov adresse une Lettre relative à un bateau insubmersible c^uW a imaginé et auquel il pense avoir donné quelques autres qualités qui permet- traient d'en faire usage dans les plus mauvais temps. A 4 heures et demie l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures. F. BULLETIX BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du i5 février 1864 les ouvrages dont voici les titres : Mémoire en réponse à la question suivante : a Trouver les lignes de cour- » bure du lieu des points dont la somme des distances à deux droites qui se n coupent est constante; » par M. Eugène Catalan. (Extrait des 3Ié moires couronnés et des savants étrangers de [Académie rojale de Belgique. ) 10-4*^. Des fumiers et autres engrais animaux ; par J. GiRARDiN. G" édition. Paris, i864; in- 12. Oh est le progrès? Suite d'essais philosophico-religieux, etc.; par l'auteur de Rêveries et Vérités, t. I et IL Paris, 1864 ; 2 vol. in-8°. Natural history... Histoire naturelle de New-York, publiée par ordre du gouvernement. Agriculture ; par M. E. Emmons, t. V. Albany, i854; vol. in-4° avec planches. Natural history... Histoire naturelle de New- York, publiée par ordre du gouvernement. Paléontologie, t. III; par James Hall, i" partie, texte; 2* partie, planches et légende. Albany, iSSq et 1861 ; 3 vol. in-4°. Sur les liyperboloïdes de rotation qui passent par une cubique gauche donnée; par L. CuEMONA, à Bologne. (Extrait du Journal de Mathématiques pures et appliquées, t. LXIH.) Bologne, i863; demi-feuille d'impression in-4°. (Pré- senté au nom de l'auteur par M. Chasles.) Pile à sable Danicll-Minotto. Expériences et comparaisons avec les autres (387 ) piles, et informations sw ses applications; par Jean Minotto. Turin, i864; br. in-8°. Studi... Éludes cliniques sur le virus syphilitique ; parC SPERINO. Turin, i863; br. in-8°. L'Académie a reçu dans la séance du 22 février 1864 les ouvrages dont voici les litres : Percussions initiales produites sur les affûts dans le tir des bouches à feu ; pa/'CoQUiLHAT. Liège, i863; in-4". Etudes analytiques sur la théorie générale des courbes planes; par M. Félix Lucas. Paris, 1864 ; in-8°. (Présenté au nom de l'auteur par M. Chasles.) Nouvelle théorie de la grêle; par le R. P. J.-M. Sanna-Solaro. (Extrait de YJnnuaire de la Société Météorologique de France.) Paris; br. in-S". Avant-projet pour la création d'un sol fertile à la surface des landes de Gas- cogne ; par A. DUPONCIIEL. Montpellier, i864; in-8°. 2 exemplaires. L Année pharmaceutique; par L. Parisel. Paris, i864;in-8°. Météorologie. Notice sur les instruments et les observations de l'Ecole im- périale d'application de l'artillerie et du génie; par M. C.-M. Gaulier. (Extrait des Mémoires de l'Académie impériale de Metz.) Metz, 1864; in-8°. Société Météorologique de France. Notice sur la vie et sur les travaux de M. Bertrand de Doue ; par M. E. Grellois. Br. in-8°. Mémoires de la Société impériale d^ Agriculture, Sciences et Arts d'Angers (ancienne Académie d'Angers), t. VI, 3'' cahier. Angers, i863; in-8°. 2 exem- plaires. Lettres sur la contagion; par le D'' A. Netter. Paris, 1864; in-8°. (Pré- senté au nom de l'auteur par M. Flourens.) Etudes sur la surdité. Recherches nouvelles sur la perforation artificielle du tympan; par M. R. Philipeaux. Paris, i863; in-8°. (Destiné au concours pour le prix de Médecine et de Chirurgie de 1864.) (Présenté au nom de l'auteur par M. Jobert de Lamballe.) Influence des chemins de fer sur la santé publique; par le D'' P. de Pietra- Santa. Paris, i864; br. in-8°. (Présenté au nom de l'auteur par M. Jobert de Lamballe.) De l' aérostation sérieuse mise à la portée de tous; par Vaussin-Chardanne. Paris, i858; br. in 8°. L'Univer's dévoilé, ou Observations sur la nature et le système des corps cé- lestes; par un compatriote de Ropernik. Paris, 1862; in-8°. (Cet ouvrage a ( 388 ) déjà été adressé k l'Académie et figure au Compte rendu de la séance du 21 septembre i86a.) Délia vita... Discows sur ta vie de Jean Plana, lu à la classe des Sciences physiques et mathématiques de l'Académie royale des Sciences de Turin, dans la séance du 3i janvier i864; par le comte Federigo Sclopis, vice- président de l'Académie. (Extrait des Memorie délia reale Accademia délit Scienzedi Torino.) Turin, in-4°; 2 exemplaires. Ueber die Anzahl... Sur le nombre des termes dans les formules représen- tant In somme des progressions arithmétiques, géométriques et harmoniques; par J.-r.-W. Gronau. Dantzick, i845; br. in-S". Ueber die Bewegung... Sur le mouvement des corps oscillants dans un mi- lieu résistant ; parle même. Dantzick, i85o; br. in-4°. Ein Beitrag... Recherches sur la signification des négatives et des imagi- naires; parle même, i"' et 1" parties. Dantzick, i857-i863; 2 br. in-4°- Auflosung... Sur la résolution des équations cubiques par les fonctions trigonométriques du cercle et de l'hyperbole; par le même. Dantzick, 1861 ; in-4°. Tafeln... Tables des fonctions hyperboliques et des logarithmes, de leur si- nus et de leur cosinus; par le même. Dantzick, 1862; in-4°. Tafeln... Tables des fonctions trigonométriques des secteurs du cercle et de l' hj-perbole ; Appendice à ces tables ; par le même. Dantzick, i863,; in-S". Ces six opuscules sont présentés au nom de l'auteur par M. Chasles. »»»»< COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 29 FÉVRIER 186i. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMiMUNIGATïO.XS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'I\stri'ctiox publique transmet une aniplialiou du décret impérial qui approuve la nomination de M. Paul Thenard à la place devenue vacante dans la Section d'Economie rurale, par suite du décès de M. de Gasparin. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Paul Thenard prend place parmi ses confrères. M. LE Président annonce que le XXXIIP volume des Mémoires de l'Aca- démie est en distribution au Secrétariat. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Des efjels de la neige sur les chemins de fer actuels ; par M. Séguier. » Ce qui vient de se passer sur les chemins de fer du midi, ce qui était arrivé il y a quelques semaines à peine sur ceux de l'est de la France, mérite de fixer un moment l'attention de l'Académie. Des convois ont été arrêtés dans leur marche et sont restés en détresse. L'impossibilité de vaincre l'ob- C. R., 1864, I" Semestre. (T. L\ 111, N° 9.) ^' ( 390) stade présenté par raccunmiation de la neige, dans le midi, pent n'être qu'un cas rare résultant de circonstances météorologiques qui ne se repro- duiront qu'à longs intervalles; mais dans les pays de montagne que les chemins commencent à sillonner, cet inconvénient restera une entrave fâcheuse à la circulation, renouvelée chaque hiver. » Le mode actuel de progression des convois par la simple adhérence des roues de la locomotive, résultant du seul poids de la machine, n'est-il pas la cause de ces accidents dont l'importance et les dangers viennent de se révéler. Eu effet, un train n'avance que parce que les roues motrices de la locomotive éprouvent sur les rails un frottement que l'expérience a démontré être, en temps ordinaire, d'environ un vingtième du poids qui pèse sur les roues motrices. Ainsi une locomotive lourde de 20 tonnes, par un temps sec, alors qu'aucune humidité ne lubrifie les rails, trouve, dans le coefficient de frottement de ses roues motrices, une puissance de traction en plan horiïontal d'une tonne; mais que les rails s'imprègnent d'une matière visqueuse, comme cela arrive fréquemment sous les tun- nels, qu'ils se couvrent de verglas ou de neige, oh! alors l'adhérence résul- tant du frottement est réduite au point que. les roues motrices patinent sans avancer. Cette expression, à elle seule, indique que les roues se trouvent dans cet état de glissement si facile que l'homme se procure sur la glace en garnissant ses pieds de patins. « Qui de nous, en marchant sur les conduits de fonte intercalés dans les trottoirs, n'a senti son pied glisser sur cette surHice métallique lubrifiée par la crotte, la neige ou le verglas? La puissance d'une locomotive ainsi réduite suffit à peine pour traîner à sa suite son convoi : en vain essaye- t-on de lui faire encore pousser devant elle des organes pour se frayer à elle-même un passage en rejetant la neige sur les côtés de la voie. Qu'on ne (lise pas qu'en faisant tomber continuellement du gros sable sur les rails devant les roues motrices, on leur restitue leur adhérence; le coefficient de Irottement peut certainement être ainsi augmenté, nous le reconnaissons, mais nous faisons de suite remarquer que le grand bénéfice de la locomo- tion, facile sur chemin de fer, se trouve rem|ilacé par les conditions bien moins avantageuses d'un cheminement ordinaire sur une route ma- cadamisée, c'est-à-dire que l'effort de traction, au lieu d'être par rap- port à la masse trainéc comme i à 3oo n^est plus que comme i à 60, comme i à 70 tout au plus. Maintenant, il est aisé de comprendre pour- quoi une locomotive luttant en vain devant la neige acciuuulée dans une tranchée, épuisant sa vapeur en un patinage stérile de ses roues ( 39' ) motrices sur des rails glissants, finit par rester en détresse jusqu'à ce qu'une force musculaire humaine vienne la tirer de cette position critique; telle est la conséquence d'inie méthode de locomotion que tout d'abord ou n'avait point osée ! » Un coup d'oeil en arrière vers l'origine des voies ferrées nous fait voir que la première pensée d'un chemin de fer ne s'est présentée à l'esprit des ingénieurs comme réalisable qu'avec l'emploi de rails et de roues pourvus lie dents engrenant les unes dans les autres comme lui pignon f|ui roule dans une crémaillère. Ainsi fut exécuté le premier railway destiné an trans- port des houilles entre Slockton et Darlington, en Angleterre. » Ce ne fut que lorsque Stephenson eut expérimentalement leconnu cjue le simple |)oids d'une machine locomotive, établie dans les conditions de la j)lus grande légèreté possible par l'habile mécanicien Brathwaite, laissait à des roues ordinaires sur le sol luie adhérence encore plus cpie suffisante pour trahier un convoi, que cet ingénieur hardi se décida à établir, entre Liverpool et Manchester, dans une contrée presque |dane, le premier che- min de fer, tel que nous les voyons tous aujourd'hui. » Cet examen rétrospectif nous permet de rappeler encore que Po- lonceau, en adoptant des pentes minimes pour le chemin de fer de "Ver- sailles rive gauche, que Clapeyron, en ne dépassant pas 5 millimètres de pente par mètre pour le chemin de fer tie la rive droite, se préoccupaient tous deux du glissement possible des roues motrices sur des rails unis; les paroles si loucliantes, prononcées récemment sur la tombe de notre regretté confrère, nous rappellent qu'il dut accepter la responsabilité du bon fonc- tionnement des machines dont il fournissait lui même les plans à lui con- structeur anglais, effrayé d'une inclinaison que Stephenson déclarait insiu-- montable. Un peu plus tard la rampe d'Étampes au sept-millième apparaissait; comme une faute regrettable dans le tracé de la ligne d'Orléans; les très- faibles pentes de aà 3 millimètres au plus, les grandes courbes de 1200 mè- tres (le rayon ont été les conditions proclamées comme essentielles au début de l'industrie des chemins de fer, et les immenses sacrifices consentis pour les maintenir dans les tracés, nous prouvent cjue ce n'est que par des har- l'iesses successives cpie les ingénieui's ont osé s'en affranchir. » Le mode de progression par l'adhérence des roues résultant du poids seul de la locomotive, d'abord parfaitement justifiable, puisqu'il suffisait sur des chemins à faibles pentes, tievient maintenant une solution criti- quable, et toutes les ingéniosités pour la rendre moins imparfaite ne font 5i.. ( 392 ) chaque jour que rendre plus manifeste son insuffisance. Une locomotive de Go tonnes et plus pour gravir des montagnes! Quelle notable partie de la force motrice de ce colossal engin absorbée pour se monter lui-même ! La vitesse qu'une pareille masse, poussée par son convoi, pourrait prendre à la descente ne fait-elle pas trembler, quand on réfléchit que la vie de tous les voyageurs ne tient qu'aux organes d'enrayage bien près d'être insuffi- sants, alors qu'ils ne font que transformer les véhicules roulants en traî- neaux glissants. La vapeur mise à contre-sens sur les pistons pour forcer la locomotive, par une tendance rétrograde, à agir à la façon du cheval limonier qui, aux descentes, retient dans les brancards, n'ajouterait à cette sécurité que celle de la solidité des organes de distribution de vapeur; que ceux-ci se détraquent, c'est le cheval qui s'abat et la voiture qui l'écrase en continuant de rouler ! Nous le disons avec franchise, il faut toute l'assu- rance que donnent des tentatives chaque jour plus périlleuses, mais pour- tant couronnées de succès, pour étudier des tracés à forte pente en pays de montagne avec une solution de locomotion si peu normale. « Permettez-moi d expliquer devant vous ce que j'entends par solution normale. Jappelle ainsi celle qui satisfait absolument à toutes les condi- tions nécessaires pour obtenir certainement le but proposé. Quelcjues exemples vont faire comprendre ma pensée. » Les portes busquées d'une écluse rapprochées d'autant plus énergique- ment l'une contre l'autre que la poussée de l'eau est plus grande contre elles; le cuir embouti de la presse hydraulique qui s'oppose à la fuite du liquide avec d'autant plus d'efficacité que son énorme compression lui donne une plus grande tendance à fuir, constituent ce que j'appelle des solutions normales, puisqu'elles satisfont à leur but, et qu'aucune autre ne les remplacerait avec avantage. » Deux roues horizontales agissant à la façon des rouleaux d'un lami- noir rapprochés par la résistance du convoi contre un rail intermédiaire fixé solidement au milieu de la voie, réalisent encore une solution normale du problème du cheminement sur les chemins de fer. Au moyen d'une telle solution, on peut épuiser pour la locomotion la puissance totale de la vapeur de la machine sous sa plus haute pression, maximum d'effort que l'expérience démontre ne pouvoir être obtenu avec une locomotive même du poids de 60 tonnes capable de gravir de fortes pentes, puisque les six roues couplées de ces énergiques machines tournent sur place, alors que tous les freins sont simultanément serrés pour apprécier leur puissance extrême que ce patinage ne permet pas de développer. J ( 393 ) » Cette solution normale est celle que nous avons eu l'honneur d'exposer devant vous, il y a vingt et un ans, dont nous réclamions pour la France la priorité, il y a quelques semaines, alors que nous apprenions qu'un ingé- nieur anglais se préparait à en faire l'application au passage des Alpes par le mont Cenis ; c'est celle dont le chef de l'État a bien voulu concevoir lui- même toute l'efficacité, dont il daigne ménager une application, quf des considérations d'intérêts privés ou publics ne retarderont pas, je l'es- père, indéfiniment en France. » Cette solution présente, pour vaincre l'obstacle des neiges, les condi- tions les plus favorables : faisons-les brièvement ressortir. )) A la tête d'un convoi une locomotive ordinaire est impuissante à s'ou- vrir un passage à travers des neiges dès que leur accumulation offre un obstacle dépassant l'adhérence très-amoindrie de ses roues motrices sur. les rails verglacés; une machine pourvue de roues horizontales assez énergi- quement rapprochées contre un rail central pour ne pouvoir jamais pati- ner permettra à la vapeur d'acquérir sous les pistons une pression égale à celle limitée par la soupape de sûreté de la chaudière. Ce maxinuun d'effort de la vapeur sous la plus haute pression sera capable de faire opé- rer à la machine un déblai que des organes spéciaux faciliteront encore. » Nous ne craignons pas d'affirmer qu'avec une chaudière tubulaire ordinaire, de grands pistons faisant tourner, à l'aide de grandes manivelles, de petites roues horizontales pour faire une conversion de vitesse en puis- sance sans patinage possible, puisque c'est la résistance même qui les rap- proche, on constituerait certainement un engin assez puissant poiu- main- tenir libre, dans la plupart des cas, la circulation en temps de neige. )> Imaginez une telle machine pourvue à son avant d'une espèce de soc à double versoir, qui lui donne une certaine ressemblance avec la charrue employée pour ouvrir les rigoles d'assainissement dans les terres labourées; voyez-la passer sur la voie à certains intervalles pendant que la neige tombe, avant que celle-ci se soit encore accumulée en couche trop épaisse, vous comprendrez de suite que ce puissant engin, s'avan- çant sûrement en déversant la neige à droite et à gauche de la voie, fera mécaniquement, d'une façon plus expédilive et plus économique, le déblai que l'impuissance des machines actuelles, par suite du patinage de leurs roues motrices, vous force de rechercher dans l'emploi, plus lent et plus coûteux, de nombreux ouvriers. » ( 394 ) GÉOLOGlK. — Tableau des données numériques qui fixent les 862 points prinripaax du réseau penlacjonal; par M. L. Elie de Beaumont. ^Suile.) Note subsidiaire. — Sur tes iiioyc/n emj>lnyés pour vérifier t exactitude des nombres consignés dans les tnbtcaux (i). Malgré tout le soin cnie j'ai mis à exécuter correctement, au moyen des formules précé- demment indiquées, les calculs (jui m'ont fourni les trois données numériques relatives à chacun des 181 points principaux du réseau pentagonal consignés dans mes six tableaux, js ne pouvais esjiérer qu'aucune faute de calcul ne m'aurait échappé, et désirant ne publier que des chiffres exacts j'ai dû m'occuper de découvrir les fautes afin de les faire disparaître. Pour cela, comme je l'ai indiqué dans ma Notice sur les systèmes de montagnes, p. io3o, je me suis d'abord astreint ii calculer plusieurs fois les trois données relatives à un même point principal, en me servant de cercles différents. T^orsque les résultats de ces calculs, qui n'avaient rien de commun, n'étaient pas d'accord entre eux jusqu'aux secondes inclusivement, j'en concluais qu'il s'était glissé quelque part une faute, que j'ai constamment découverte et que j'ai fait disparaître. J'ai conservé ensuite pour les fractions de seconde les résultats du calcul le plus direct, dans lequel les petites inexactitudes inhérentes à l'emploi des tables de logarithmes devaient se trouver accumulées à un moindre degré. Je n'ai jamais pris les moyennes des résultats de différents calculs, parce que les vérifications que j'opérais n'avaient pas pour objet de perfectionner les valeurs des données numériques obtenues, qui sont suffisamment exactes quand elles sont correctement calculées, mais seulement de corriger celles qui étaient incorrectes, en rectifiant les fautes. Les trois données numéricjues relatives à chacun des points D, I, H et à plusieurs des points ï ont d'ailleurs été vérifiées, d'une manière indirecte, par l'usage que j'en ai fait pour calculer les données relatives à iSg cercles du réseau. Ces dernières ont été vérifiées elles- mêmes et ont été reconnues exactes, ce qui ne serait pas arrivé si les données qui avaient servi de points de départ avaient été fautives. De plus, les latitudes et les longitudes d'un grand nombre de points D, I, H, et même de plusieurs points T, a et b ont été contrôlées par l'emploi que j'ai fait de ces points pour vérifier les données numériques relatives à i5g cercles du réseau, vérification qui n'aurait pas réussi si les latitudes et les longitudes des points D, I, H, etc., avaient été inexactes. D'après cela je n'avais plus à me préoccuper de la vérilR-ation des données numériques relatives aux points D, I, H consignés dans mes six tableaux au nombre de 3i ; mais les données numériques relatives aux points T, n, b, c contenues dans les mêmes tableaux, au nombre de i5o, restaient pour la jilupart à vérifier, ce qui faisait près de 45o nombres dans le calcul de chacun desquels je pouvais craindre qu'il ne se fût glissé quelque erreur. Afin de mettre en évidence les fautes de calcul que je pouvais avoir commises, j'ai enij)lové un moyen plus expéditif, quoique non moins sévère, (jue celui qui aurait consisté à calculer une seconde fois ces 45o nouibres. 1; Voir les dcns premièics panies Jii Mémoire Jans les niimonis piécciiails des Cowptrs rendus, p. 3o8 el '5)1. ( 395) Les points principaux du n'-scau pentagonal sont placés à des distances délermintcs les uns des autres, et, en se servant des données numériques lelatives à deux d'entre eux pour déterminer leur dislance mutuelle, on doit retrouver, avec la précision des secondes, la lon- gueur normale de l'arc qui les réunit. Ainsi chaque point « tombe, comme je Tai déjà dit, au milieu d'un arc d'octaédrique qui joint deux points T. La longueur de cet arc est de i5''3i'ao",9G, et chacune des deux moitiés T« de cet arc est de ']"/{5' ^o",^, ah qui sont «T — o4>'5'4i",42, T6 = i3°i6'57",o8, fiè = 37"22'38",5o. La dislance mutuelle de deux points principaux du réseau se calcule, au moyen des données numériques qui les fixent, d'une manière très-simple. Deux points principaux Met N forment avec le pôle de la terre P, un triangle sphérique dans lequel on a à la fois, d'après une pio- priélé connue, sinC sin a . sinC sinZ> sine =; : et smc= > smA sinB ce qui fournit deux moyens de calculer le côté r, distance des deux points, qui est oppose à l'angle au pôle C. Les valeurs des angles A,B, C, et celles des arcs a et b, sont fournies par les données numé- riques relatives aux deux points M et N, car a et b sont les compléments de leurs latitudes, C est la différence de leurs longitudes, et les valeurs des angles A et B dont les souniiels sont situés en M et N se déduisent des orientations données pour ces deux points. Les arcs a et b des formides ci-dessus étant les compléments des latitudes des points Jl et M auxquels ils se rapportent, on peut, afin de se dispenser de former ces compléments, rem- placer les sinus des compléments par les cosinus des latitudes inscrites dans les tableaux. On n'a pas besoin de chercher dans les Tables la valeur de l'arc c qui résulte du calcul. Il suffit de comparer la valeur trouvée pour 1. sine à celle du logarithme du sinus de la valeur normale de l'arc MN déduite de la connaissance générale du réseau pentagonal ; et, pour appré- cier l'importance de la différence qui peut exister entre les deux logarithmes, il suffit de la comparer à la différence portée dans les Tables pour les logarithmes des sinus de deux ans de cette grandeur différant de lo secondes. ( 3ç)6 ) Ces remanjues faites, les exemples de calcul qui vont suivre se comprendront d'eux- iUL-mes. Supposons que les deux points principaux M et N dont il s'agit de vérifier les données niimériques soient IV. T' situé à l'ouest des îles Maldives et IV. a"" situé près de Jlélinde. On trouve dans le tableau n" IV : BV. T. Lat. I" 6'3o", i6N. Long. 64°32'45",64 E. Orient N. 79''2'2' 36", lo E. EV. «'". Lat. 3°i8' 2",36S. Long. 4o°5o'52",33 E. Orient. N. ■jg-So' i3",57 E. C=23"4i'53",3i La longueur normale de l'arc Tn étant de 24" 5'4>",42, on a à considérer les chiffres suivants : 1. sin24''5'4i", 4^ = 956109243. Différence pour i". . . 47i' l.sin23°4i'53",3i = 9,6041376 l.sin23"4ï' 53",3i = 9,6041376 l.cos 1° 6'3o", 16= 9,9999187 l.cos 3°i8' 2"-,36= 9,9992790 i9,6o4o563 19,6034166 l.sin79°5o' i3",57 = 9,9931320 l.sin79°22'36", 10 = 9,9924918 l.sinr= 9,6109243 l.sinc= 9,6109248 Différence o, correspondant à o",oo Différence + 5, correspondant ; 9»42 Ainsi lune des deux valeurs obtenues pour c reproduit identiquement la valeur normale de l'arc T«, et l'autre la reproduit avec une différence qui dépasse à ])eine -^ de seconde. De là on doit conclure que les six données numériques qui fixent les deux points IV. T' et IV. o'"' ont été calculées d'une manière irréprochable. On peut remarquer que la première détermi- nation de l'arc c vérifie seulement quatre des six données; les deux autres se trouvent véri- fiées par la seconde détermination de l'arc r. Au lieu de considérer seulement un point a et un point T situés de part et d'autre d'un point D sur un grand cercle primitif, on aurait pu considérer en même temps un point b situé au delà de T sur le même grand cercle primitif, et vérifier à la fois et même d'une ma- nière surabondante les neuf données numériques qui fixent les trois points. Voici un exemple de ce procédé que j'ai souvent employé : m. b'. Lat. 46» 34' 44", 83 N. Long. i4o° 4' i",2i E. N. 88° 2'2o",25E. m. r. Lat. 44°32'48",33N. Long. 121" 16' 17", 30 E. N. 74" 33' 26", 58 E. III. «"". Lat. 34°i5'23",3oN. Long. 92050' aS", 55 E. N. 56° i2'53",4o E. C = i8°47'44",oi C'= 4 7° 1 3' 35", 66 C"=: 28° 25' 5 1", 65 Tb. 1. sini3"i6'57", 08 = 9, 3612610 Différence pour 1" 89,2 ab. I. sin37°22' 38", 5o^9, 7832330 Différence pour i".. . . 27,6 Ta. I.sin24" 5'4i",42 = 9J6109243 Différence pour i". .. . 47>' ( 397) l.sin i8''.'[7'44"jO' = 9,5o8ii52 l.cos46-'34'44",83=: 9,8371794 19,3452946 I.sin74''33'-2G",58= 9,98^0309 l.sinr= 9,3612637 Diffcience +27, correspondant ù I.sin47''i3'35",66= 9,8657226 1.00546034' 44", 83= 9,8371794 19,7029020 l.sin56°i2'53",4o = 9,9196682 l.sinc= 9,7832338 Différence +8, correspondant à l.sin28°25'5i",65=i^ 9,6776984 l.cos44°32'48",33= 9,8528935 19,5305919 l.sin 56° i2'53",4o = 9î9'96682 l.sinc=: 9,6109237 Différence — 6, correspondant à l.sin i8''47'44"'0' = 9,5o8ri52 l.cos44°32'48",33= 9,8528935 l.sinS8" 2' 20", 25 : 19,3610087 9 '9997456 3,3o 3,45 7,85 l.sinc= 9,3612631 Différence + 21, correspondant à I.sin47°i3'35",66= 9,8657226 i.cos34°i5' 23",3o = 9,9172566 19.7839792 l.s)n88" 2' 20", 25= 9,9997456 l.sinf= 9,7832336 Différence +6, correspondant à l.sin28°25'5i",65= 9,6776984 l.cos34° i5' 23",3o = 9,9172566 •9)594955o l.sin 74°33'26",58 = 9,98^0309 l.sinc:=: 9,6109241 Différence — 2, correspondant à 4,24 4,60 23,55 On voit que les valeurs trouvées pour les arcs c reproduisent constamment les valeurs normales des arcsTi, ba, Ta à une fraction de seconde près, ce qui suppose que les neuf données numériques qui fixent les points III. 6', III. T', III. «""sont correctes. On peut remarquer que quatre des six opérations effectuées suffisent pour cette vérification. On aurait pu se borner aux quatre premières, aux quatre dernières ou aux deux premières et aux deux dernières. Les deux autres fournissent des vcrilications surabondantes. Dans les deux exemples précédents, j'ai employé comme moyen de vérification des arcs compris dans les grands cercles primitifs du réseau; cela ne pouvait avoir d'inconvénient, parce que les points T, a, b dont il s'agissait ont été calculés au moyen des octaédriques et des dodécaédriques réguliers. Mais si ces mêmes points avaient été calculés au moyen des grands cercles primitifs, on pourrait craindre que des inexactitudes, dont les données qui fixent ces grands cercles auraient été éventuellement affectées, n'eussent introduit dans les données relatives aux points T, 0, b des inexactitudes coordonnées entre elles, de manière à se compenser et à ne pas se révéler dans les calculs de vériGcation. Pour éviter cette cause de déception, il faut toujours employer, pour vérifier les données qui fixent les points jiririci- paux, des arcs de grands cercles différents de ceux qui ont servi à les calculer, ce qui exige un choix attentif des arcs de vérification. 11 faut aussi avoir soin de ne pas choisir comme moyen de contrôle un arc qui ne C. K., 1SG4, i"S«nej(/f. (T. L\U1, N' 9.) ^2 ( 398 ) ferait que des très-petits angles avec les méridiens, parce que dans ce cas le triangle auxquels s'appliqueraient les calculs de •vérification serait défectueux, comme ayant des angles trop aigus, elles valeurs trouvées ponre pourraient être mauvaises, par l'effet de cette défectuosité du triangle, sans qu'il y eût aucune faute dans les données numériques rela- tives aux deux points comparés. De là il résulte qu'il est souvent expédient d'employer des arcs qui ne sont pas compris dans les grands cercles principaux et qui, une fois calculés, peuvent servir dans toutes les parties du réseau. Par exemple les quatre points c qui accompagnent chaque point H forment les quatre sommets d'un quadrilatère à quatre angles égaux dont le point H occupe le centre, et dont les octaédriques forment les diagonales. Dans ce quadrilatère, il y a deux grands côtés ce égaux entre eux et deux petits cotés ce qui de même sont égaux entre eux. Chacun des arcs ce (grands côtés) = i4°2g'4i",98 et forme avec les deux octaé- driques qu'il rencontre des angles égaux p = 2.i°/{' 53",î^<^. Chacun des arcs ce (petits côtés) = S^Si' 26",34 et forme avec les deux octaédriques qu'il rencontre des angles égaux fl'= 69" 16' 1 1"98. En employant ces arcs à la vérification des points c on évite de se servir d'arcs compris dans les octaédriques qui ont servi à calculer les données numériques relatives aux points c. Voici des exemples de l'emploi des arcs ce (grand côté) et ce (petit côté) : 1. sin i4"?9'4'"98= 9)3984529 Différence pour i". . . 81,4 21° 4' 53", 49 IV. c"". Lat. 2°52' 10", 91 S. Long. 26°54'48",96 E. Orient. N. 6o°i i'29",22 E. 8 = 81° 16' 22", 71 V. c'. Lat. 4''57'33",57S. Long. 12° 82' 6", 34 E. Orient. N. 76° 89' 32", 24 O. C=i4o22'42",62 2.° 4' 53% 49 A = 97°44'25",73 I sin i4°22'42",62 = 9,3950231 I. sin i4°22'42",62 = 9,3950231 1. cos 4"57'33",57= 9,9983711 1. cos 2°52'io",9i= 9,9994550 19,3933942 19,3944781 I. sin 8i°i6'22",7i = 9,9949426 1. cos 7''44'25",73 = 9,9960247 l.9inc= 9,3984516 9,3975534 1" . . i" Différence — i3, correspondant à 7; — -. Différence -1-5, correspondant à — -= — ^ ■^ D,2D 10,20 Les deux différences obtenues ne correspondant qu'à des fractions de secondes, on voit que les six données qui fixent les IV. c"" et V. c' avaient été correctement calculées. On doit remarquer que ces deux points se trouvant dans l'hémisphère austral, le triangle auquel se rajjporte le calcul a son sommet au pôle austral et non au pôle boréal. Voici maintenant une vérification opérée au moyen de l'arc ce (petit côté) : 1 . sin 5" 3 1 ' y.C", 34 = 8 , 9834567 Différence pour i " 217,7 ( 399) 69"'i6'Ti",g8 V. c"". Lat. 1" 6'27",82 N. Long. 33°46'39",74 0. Orient. N. 35''4o'46",20 0. B — 33"35'a5",78 69''i6'ii",9S V. c'I". Lat. 5"42'i9",7i JN. Long. 3o'>42'34",65 0. Orient. N. 76''57'25",59 C= 3° 4' 5", 09 A= i46''i3'37",57 l.sin 3° 4' 5",o9 = 8,7285365 1. sin 3" 4' 5",09 = 8,7285365 I. ces i" 6'27",82 = 9,9999188 i.cos 5''42'i9",7i = 9,9978431 18,7284553 18,7263796 l.cos56''i3'37",57 = 9,7449986 1. sin 33° 35' 25", 78 = 9,7429240 I. sine = 8,9834567 I. sin c = 8.9834555 Différence o, correspondant à o",oo Différence — i, correspondant à 19,81 Les six données qui fixent les deux points V. c"" et V.c"," sont donc irréprochables, puisque par une combinaison qui emploie <|uatre de ces données on retrouve identiquement la valeur do ce, tandis que par une seconde combinaison, qui emploie les deux autres données, on retrouve cette même valeur îi ^ de seconde près. On peut employer avec une égale facilité une foule d'autres arcs pris dans le réseau pen- tagonal. Ainsi l'arc au, qui joint deux points a situés de part et d'autre d'un point T, a une lon- gueur de 12° 39' 59", 90, et fait aux deux points a, avec les grands cercles primitifs, des angles égaux a ^ 54° 29' 1 a", 02. Voici comme exemple une vérification exécutée au moyen de cet arc : 1. sin 12° 39' 59", 90 = 9,3408080 Différence pour 1".... 93,7 54° 29' 1 2", 02 VI. a". Lat. 12° 28' 5o", 39 N. Long. 68°22'2(.",68 O. Orient. N. 6°5i'42",83 E. B= 6i''2o'54",85 VI. fl'. Lat. i8''i6' 5",58IN. Long.56°4i' 9",79 0. Orient. N. 61° 3' 8",650. C=i.°4i'.o",89 ^/^•'^ç)'i^",o:'. A = II 5° 32' 20", 67 1. sin I i°4i' 'o'^Sg = 9,3o654i2 I. sin i i''4'''o")89 = 9,3o654i2 l.cosi2''28'5o",39 = 9,9896140 I.cos 18° 16' 5",58 = 9,9775405 19,2961552 19,2840817 I. cos25°32'2o",67 = 9,9553468 l.sin6i''2o'54",85 = 9,9432733 1. sine = 9,3408084 l.sinc = 9,3408084 i" " 1" Différence -(- 4 ) correspondant à „ . Différence -4- 4' correspondant à _ . ' 23,4? 23,42 Les six données qui fixent les deux points VI. o" et VI. a doivent avoir é;c correctement calculées, puisqu'on ne trouve que des différences correspondant à ties fractions de seconde. 52 . ( 4oo ) Pareillement l'arc bb, qui joint deux des trois points b groupés autour d'un point I, a une longueur de i8''4''57",86, et fait aux deux points h, avec les grands cercles primitifs, des angles égaux p =: So" ?.6' 46", 99. Voici comme exemple une vérification opérée au moyen de l'arc bb : 1. sin i8°4''57", 86 ^ 9,5059678 Différence pour 1"... III. b Lat. 65''43'5i", 16 N. I. b Lat. 72°27'2o", 89 N. Long. g5° 2'i5",o6E. Long. 44° 2' 59", 62 E. C~= 5o"59'i5",44 62,2 30° 26' 46", 99 Orient. N. i6''29' i6",44 O. 6 = 46° 56' 3", 43 Orient. N. 54-31' 29", t5 E. 30" 26' 46", 99 1. sin 5o°59' !5",44 = 9,8904266 1.cos65°43'5i",i6 = 9,6^38663 19,5042929 I.sin84''58'i6", i4 = 9,9983251 l.sinc = 9,5059678 Différence o, correspondant à A = 84''58'.6",i4 1. sin 5o°59'i5",44 = 9,8904266 I. ces 72° 27' 20", 89 = 9,4792029 19,3696295 l.sin46"56' 3",43 = 9,8636625 I. sin c Différence 9,5059670 8, correspondant à Les différences trouvées étant, l'une égale à zéro et l'autre à une fraction de seconde, on voit que les six données numériques qui fixent les points III. b et I. b doivent avoir été calculées correctement. Indépendamment des logarithmes consignés dans les exemples précédents, j'en mets encore ici quelques-uns à la disposition des personnes qui seraient bien aises de vérifier par elles- mêmes l'exactitude de mes données numériques : Hc, Ta. \b. Te. ce. diagonale. Ho. ac. Db. DH. Hc. IL côté de pentagone. ce. Te. l.sin 7<'45'4o",48 = 9, i3o4797 l.sin io"48'44",34 = 9,2732154 l.sin 1 4" 28' 39", 04 = 9,3979400 l.sin i5°3i' 20", g() = 9,4275129 l.sin 20° 54' 18", 58 = 9, 55245 18 l.sin 22" i4' t9",52 = 9,5780280 l.sin 26°33'54", 16 = 9,65o5i49 l.sin 3i°43' 2", 92 = 9,7207637 I.sin35''i5'5i",8i =9,7614394 l.sin 4i"48'37", 16 = 9,8239088 1. sin 44° 28' 39", 04 = 9 ,8454882 l.sin 54" 44' 8", 19 = 9,9119544 DH. apothème l de triangle 1 l.sin 58"i6'57",o8 = 9,9297513 DD. côté. . . I éqiiilatéral 1 l.sin63''26' 5", 84 = 9,95i545o Je serais heureux que les ]-ersonnes dont mes cliiffros auionl abrég(> le travail voulussent bien me faire connaître les fautes qu'elles auront pu découvrir. Différence poui' i" . . Différence pour i". . Différence pour i". , Différence pour i". . Différence pour i". . Différence pour 1". , Différence pour i". . Différence pour 1". Différence pour 1". , Différence pour i" . Différence pour i". . Différence pour 1" . . Différence pour i" . Différence pour i". i54 5 I 10 3 . 81 5 "5 8 55 1 5i 5 . 42 1 . 34 ,0 ■ 29 ,8 . 23 6 21 4 ■ >4 9 . i3 0 10 5 ( 4oi ) ERRATA. J'ai constaté, après l'impression, les fautes suivantes dans les données numériques dont se com- posent les cinq tableaux publiés dans le Compte rendu de la séance du 20 juillet dernier [Comptes rendus, t. LVII, p. 13,5 et suivantes). Page 125, tableau n° I, ligne 3, au lieu de (I) lisez (D). Page 126, tableau n° II, ligne 8, ligne '^,aulieudec— 64"43' 37",6i (D), /«« c = 64°37'3o",35(D). lignei2,a(W/eHf/cc= 40° i5'3i",36(D), foei c = 4o» i5'28",64(D). ligne 18, <7«//eî<(/ec= n6° 10' 38", i6(D), /«e: c = 92''48'48",83(D]. » \\gne2'î,aulieudec = 66°25' 9", i6(D ), /wez c = 66°25' 19", i6(D). » lif^ne 2.8, au lieu de c :^ 23°47' •")Oo{D), foei c= 2i''67'48", 27(0). Page 1 29, tableau n" V, ligne 22, aa //ra « c = 34''i6'45",55(T). » ligne 36, après a Cuba, ajoutez (homologue des précédents). PALÉONTOLOGIE. — Sur de nouvelles observations de MM. Lartet et Christy, relalives à texislence de l'Iiomme dans le. centre de la France à une i'pocjue ail cette contrée était haliitée par le Renne et d'autres animaux cjui ny vivent pas de nos jours; par M. Milne Edwauus. « L'intéi'ét qu'offrent tous les faits propres à nous éclairer sur les carac- tères de la Faune des Gaules à l'époque où l'homme commença à habiter cette partie de l'Europe, m'a déterminé à placer sous les yeux de l'Aca- démie quelques-unes des pièces découvertes récemment par MM. Lartet et Christy dans une des nombreuses cavernes ossifères du centre de la France. Ces objets sont remarquables à plus d'un titre, et pour en faire tes- sortir rim|)ortance, je ne saurais mieux faire que de présenter ici une Lettre qui vient de m'être adressée par le piemierdeces explorateurs habiles et zélés. « Monsieur, M A rap[)ui des retiiarques que vous avez com'.nuniquées dans Tune des » dernières séances de l'Académie, au sujet des figures d'animaux gravées » sur os et trouvées dans la caverne de Bruniquel, je viens en mon nom, » et aussi au nom de M. IL Christy, membre de la Société Géologique de )) Londres, vous signaler plusieurs autres faits de même nature. Notis nous » bornerons toutefois à mentionner, quant à présent, les découvertes » faites par nous pendant les cinq derniers mois de l'année i863, dans ( 402 ) » cette partie de l'ancien Périgord qui forme aujourd'liui rarrondissement » de Sarlat. » Une des grottes de cette région, celle des Eyzies, commune de Tayac. » nous a montré, dans une brèche recouvrant le sol en plancher contint!, >' un amalgame d'os fragmentés, de cendres, de débris de charbon, d'éclais )i et de lames de silex taillés sur des plans divers, mais toujours dans des » formes définies et souvent répétées, avec une association d'antres outils )i et armes travaillés en os ou bois de Renne. Tout cela avait dû être saisi 1- et consolidé en brèche dans l'état originel du dépôt, et avant tout rema- » niement, puisque des séries de plusieurs vertèbres de Renne et des assem- » blages d'articulations à pièces multiples se trouvent maintenus et con- )i serves exactement dans leurs connexions anatomiques ; les os longs et •> à cavités médullaires sont seuls détachés et fendus ou cassés dans un )> plan uniforme, c'est-à-dire évidemment à l'intention d'en extraire la » moelle. Ce que nous avançons peut d'ailleurs être constaté par tous » les observateurs compétents, car nous avons pris soin de faire extraire » celte brèche par grandes plaques, et, après avoir déposé les plus beaux » spécimens au musée de Périgneux et dans les collections du Jardin des B Plantes, à Paris, nous en avons adressé à divers musées de France et de « l'étranger des blocs assez considérables pour que l'on y puisse vérifier » l'exactitude des observations que nous consignons ici. w Celte grotte des Eyzies, dont l'ouverture se trouve à 35 mètres au-dessus » du niveau du cours d'eau le plus voisin, la Beune, renfermait aussi beau- » coup de cailloux et de fragments de roches étrangères au bassin de cette M petite rivière, et qui ont dû y être introduits par l'homme. Quelques-uns » de ces cailloux assez volumineux, principalement ceux de granité, sont » aplatis dans un sens, arrondis dans leur contour et creusés en dessus » d'une cavité plus ou moins profonde, laquelle porte des traces d'un frot- » lement répété. » Il y avait aussi dans la grotte des Eyzies de nombreux fragments d'une » roche schistoide assez dure, et, sur deux plaques de cette roche, nous » avons pu discerner des représentations partielles de formes animales » gravées en profil. Ce sont, nous le supposons, les premiers exemples )i observés de la gravure sur pierre, dans cette phase ancienne de la pé- I. riode humaine où le Renne habitait encore les régions tempérées de I) notre Europe actuelle (i). l'i) Des figures cranimaux, datant de cette même époque, ont été reproduites par l'un i ( 4o3 ) » Sur l'une de ces plaques, qui nous est parvenue incomplète par suite 11 d'une cassure ancienne, on peut distinguer lavant-train d'un Quadrn- » péde, probablement herbivore et dont la tète aurait été année de » cornes, autant du moins qu'on en peut juger par des lignes de gravure Il indécises et peu pénétrantes dans cette roche l'elativenient assez (ïuve. » Dans l'autre plaque, on reconnaît plus facilement une tète à naseaux >i nettement accusés, à bouche entr'ouverte, mais dont les lignes de profil M se trouvent interrompues dans la région frontale, par une sorte d'oblité- « ration résultant dun frottement en apparence artificiel et postérieur au )) travail de la gravure. A côté et un peu en avant, sur la même plaque, on » distingue le dessin d'une grande palme qui, si elle se rattache en réalité » à cette tète, nous conduirait, comme vous l'avez le premier suggéré, a » la rapporter à l'Élan. » Outre les dépôts ossifères de l'intérieur des cavernes, qui sont si nom- )i brenx dans le Périgord, on peut aussi y étudier des accumulations ana- » logues de débris organiques qui sont adossés aux grands escarpements >' des calcaires crétacés de cette région, et quelquefois simplement abrités 1) par des saillies du rocher en surplomb plus ou moins avancé. Ces dépôts » extérieurs abondent également en silex taillés et en ossements concassés M d'animaux (Cheval, Bœuf, Bouquetin, Chamois, Renne, Oiseaux, Pois- » sons, etc.) qui ont évidemment servi à l'alimentation des peuplades ui- » digènes dans cette période ancienne de l'âge de la pierre. Les restes du » Cerf commun y sont très-rares, aussi bien que ceux du Sanglier et du )i Lièvre. Nous y avons trouvé quelques dents isolées du Cerf gigantesque » d'Irlande {Megaceros hibernicus) et des lames détachées de molaires d'É- » léphant [E. primigenius), absolument comme nous en avions observé » dans le foyer des repas iùnéraires de la sépulture ancienne d'Aurignac, » sans pouvoir non plus expliquer pour quelle destination usuelle étaient .• destinées ces lames dentaires ainsi isolées (i). de ncius, en 1861 [Jnnales des Sciences naturetks, 4' st'''ic, Zooloyie, t. XV, pi. i3j; mais l'une lie ces figures, très-reconnaissable comme léte d'Ours, est giavte sur bois de Ceri. L'autre est également gravée sur un os de Ruminant; elle représente deux animaux entiers que l'on a cru pouvoir rapprocher du Renne. Ce dernier morceau, qui provient de la yrotle deCliaffaut, commune de Savigné (Vienne), acte déposé au Musée de Cluny, par Jl. Méri- mée, au nom de M. Joli Le Terme, architecte à Saumtir. Il est accompagné de silex taillés et d'os de Renne de la même provenance. (1) Ceci nous rappelle que dans la grotte des Eyzies, nous avons trouve une porlion d'en- velojijif corticale d'une défense d'Éléphant portant des traces de travail humain j nous y ( 4o4 ) .i c'est aussi clans ces stations extérieures que nous avons recueilli les )i plus beaux silex taillés, particulièrement à celle de Langerie-Haute où » semblait établie une fabrifiue de ces belles tètes de lances taillées à petits » éclats sur deux faces, et à bords légèrement ondulés. Mais nous n'y » avons probablement retrouvé que les rebuts de cette fabrication, car peu » de pièces se sont montrées entières sur plus d'une centaine de fragments )i que nous en avons retirés. » A Laugerie-Basse, un demi-kilomètre en aval, et toujours sur les bords » de la Vezère, il y avait probablement une autre fabrique d'armes et ou- » ti!s en bois de Renne, à en juger par l'énorme quantité de restesde cornes » de cet animal qui s'y trouvaient accumulés et qui, presque toutes, » portent des traces d'un sciage au moyen duquel on en détachait les >i pièces destinées à être mises en œuvre. C'est là surtout que nous avons » pu nous procurer, outre des flèches et des harpons barbelés qui se re- » trouvent dans presque toutes les stations de cet âge, cette grande variété » d'ustensiles qui seront mis sous les yeux de l'Académie, et dont que!- II ques-uns sont ornés de sculptures élégantes et d'un travail véritablement )i étoiuiant eu égard aux moyens d'exécution que pouvaient avoir ces peu- » plades dépourvues de l'usage des métaux. On y remarquera ces aiguilles ;> en bois de Renne, finement apointies par un bout et percées à l'autre » extrémité d'un trou ou chas destiné à recevoir un fil de nature quel- » conque. » Il y a aussi des outils relevés à leur extrémité de crans émoussés qui » laisseraient soupçonner leur emploi pour la fabrication des filels(?)... Des » dents de divers animaux (Loiqj, Bœuf), percées dans leur racine, ont du » servir d'ornement, ainsi que d'autres objets façonnés en pendeloques, » quelquefois avec la partie éburnée des os de l'oreille du Cheval ou du » Bœuf. » Un autre objet, déjà trouvé par l'un de nous dans la sépulture d'Auri- » gnac et sur lequel il avait cru devoir garder le silence, par défiance de la » valeur d'une observation encore unique, s'est représenté aux deux sta- » iionsde Langerie et à celle des Eyzies. C'est une première phalange creuse » chez certains herbivores ruminants, et qui se trouve percée artificielle- avons aussi recueilli un mélacarpien du petit doigt d'un jeune Félis de grande taille [Fc/is spelcea {?)J où se voient de petites entailles et de nombreuses rayures produites par un outil tranchant, absolument comme celles que l'on remarque sur les os de Renne ou de Cheval mangés par l'homme. ( 4o5 ) » ment en dessous, un peu en avant de son articulation métacarpienne » ou métatarsienne ; en plaçant la lèvre inférieure dans la cavité articulaire » postérieure et en soufflant ensuite dans le trou, on obtient un son aigu » analogue à celui que produit lUie clef forée de moyen calibre. C'était, on » n'en peut douter, un sifflet d'appel d'emploi usuel sans doute chez ces « peuplades de chasseurs, car, jusqu'à présent, nous en avons observé » quatre exemplaires dont trois sont faits avec des phalanges de Renne et » le quatrième avec une phalange de Chamois. » C'est encore à Laugerie-Basse que, grâce à la surveillance intelligente et » aux précautions minutieuses de M. A. Laganne, chargé de la direction » de nos fouilles, nous avons obtenu plusieurs parties de bois de Renne » qui, malgré leur altération de vétusté, conservent encore, en tout ou en » partie, des représentations très-distinctes de formes animales. Qnelques- » unes sont simplement gravées au trait sur la palmature ou expansion ter- » minale des prolongements frontaux du Renne, d'autres sont vérilable- » ment sculptées, soit en bas-relief, soit même en ronde bosse ou plein » relief, sur des tiges ou portions de merrain du même animal préparées à » cet effet. » L'une de ces palmes, dont la troncature ancienne a fait disparaître une w partie du dessin, nous donne encore les contours exacts et tracés d'une )) main sûre, de l'arrière-train d'un grand herbivore. La gracilité de la » queue, le i>eu de flexion des jarrets, et surtout la position très-avancée de » l'indication du sexe mâle ne permettent pas d'y reconnaître un Cheval, » on y retrouverait mieux des formes bovines, et le brusque relèvement de » la ligne du dos en approchant du garrot semblerait devoir nous con- » duire à l'Aurochs (?)... Malheureusement l'interruption du dessin par la » fracture du morceau, se rencontre juste au point où devrau commencer » la villosité touffue ou crinière caractéristique des espèces du sous-genre » Bison. » Dans une seconde palme plus dilatée, nous retrouvons une autre » forme évidemment bovine, à en juger par les jarrets et les ergots placés » en arrière du sabot bisnlqué. Ici, la cpieue plus grosse, la ligue du dos en » prolongement plus horizontal et un fanon lisse et pendant entre les » jambes antérieures accusent des tendances plus prochaines vers le Bœuf » proprement dit [Bos primigeniiis[?)] ; une fracture a fait encore disparaître » la région de la tète où s'attachaient les cornes, et l'artiste, pour utiliser » les divisions de l'enipaunuire, a dû donner à l'animal une attitude tour- » mentée qui nuit à l'effet général du dessin. C. R., 1864, \" Semestre. (T. LVIIl, N" 9.) 5!i ( 4o6 ) » Une troisième palme, où le dessin en gravure est conservé à peu près » intégralement, nous montre un animal dont la tète est armée de deux » cornes montant d'abord verticalement et se courbant ensuite en arrière » vers leur pointe ; derrière ces cornes, on aperçoit une indication peu » accusée des oreilles, et sous le menton celle d'une touffe de poils ou » d'une barbe, particularités qui nous ramèneraient assez bien vers un " Bouquetin femelle, si elles ne se trouvaient contrariées par un chanfrein » sensiblement busqué et un renflement de l'encolure derrière les oreilles » qui sembleraient démentir ce rapprochement. Dans cette figure encore, " le dessuiateur a, sans nécessité apparente, replié les extrémités posté- « rieures sous le ventre de l'animal, de façon à ce que ses sabots nettement >i bisulqués touchent à l'abdomen. » Parmi les pièces sculptées provenant de cette même localité de Lau- " gerie-Basse, nous citerons une tige ou hampe arrondie, faite du mer- " rain d'un bois de Renne et terminée, par un bout, en pointe de lance » avec tui crochet latéral récurrent; était-ce un outil, une arme on un M signe d'autorité? Nous ne saurions le dire. Immédiatement au-dessus » du crochet on aperçoit sculptée en demi-relief, sur trois de ses faces, » une tète de Cheval à oreilles couchées et un peu longues pour l'espèce, » mais pas assez pour que l'on puisse faire l'attribution de cette figure à » l'Ane. En avant, toujours sur la continuité dé la hampe, on rencontre » une seconde tète à museau effilé et armée de cornes à ramures. Les » andouillers basilaires sont sculptés en avant sur le prolongement hori- » zontal de la hampe, tandis que le merrain et l'empaumure sont rejetés » en direction inverse, en arrière; la forme effilée de la tête, où l'on ne » trouve pas l'indication d'un mufle, la dilatation apparente de l'un des » andouillers basilaires et la physionomie d'ensemble de cette figure » porteraient à l'attribuer au Renne plutôt qu'au Cerf élaphe. Eu avant du » museau de celte tète, on trouve encore une autre figure simplement gra- » vée au trait, et que l'on pourrait assez bien accepter comme une forme » de Poisson. » Il y a un autre morceau capital où le sentiment de l'art se révèle sur- » tout par l'habileté qu'a mise l'artiste à plier des formes animales, sans » trop les violenter, ;aix nécessités d'une destination usuelle. C'est un poi- » gnard ou courte épée en bois de Renne et dont la poignée tout entière " est formée par le corps d'un animal : les jambes de derrière sont couchées » dans la duection de la lame; celles de devant sont repliées sans efforts » sous le ventre ; la tête, qui a son museau relevé en haut, forme avec le dos ( 4o7 ) » et la croupe une concavité destinée à faciliter l'empoignement de cette « arme par une main nécessairement beaucoup plus petite que celles de nos » races européennes La tête est armée de cornes ramées qui se trouvent » accolées aux côtés de l'encolure sans gêner nullement la préhension; » mais les andouillers basilaires ont dû être supprimés. L'oreille est plus » petite que celle du Cerf et, dans sa position, plus en rapport aussi avec » celle du Renne; enfin l'artiste a laissé subsister, sous l'encolure, une )) saillie en lame mince et déchiquetée sur son bord, qui simule assez bien » la touffe de poils que l'on retrouve souvent dans cet endroit chez le Renne « mâle. Il est regrettable que ce morceau nous soit arrivé à l'état de simple » ébauche, comme on peut en juger par le travail de la lame non terminée » et par certains détails de sculpture à peine indiqués. » Maintenant, s'il fallait ajouter de nouvelles évidences à celles déjà four- » nies pour la preuve de la contemporanéité de l'homme et du Renne dans » ces régions devenues notre France centrale et méridionale, nous pour- » rions mentionner des bois assez nombreux de cet animal à la base des- » quels on distingue des entailles faites en en détachant la peau . Nous appel- » lerions aussi l'attention sur d'autres coupures ou entailles transverses que .) l'on remarque fréquemment au basdes canons de nos Rennesdes cavernes » et qui ont été produites par la section des tendons opérée, comme le font » encore de nos jours les Esquimaux, à l'intention de fendre ces tendons » et de les diviser en fds qui servent à coudre les peaux d'animaux et aussi » à tresser des cordes d'une grande solidité. » Enfin nous pourrions encore montrer une vertèbre lombaire de Renne, » percée de part en pai t par une arme en silex qui est restée engagée dans <> l'os où elle est d'ailleurs retenue par une incrustation calcaire. » Après cela, comme circonstances archéologiques propres à caractériser M la période du Renne en France, nous nous bornons à mentionner celle-ci : » c'est que sur dix-sept stations où nous avons relevé la présence de cet » animal dans un état de sujétion à l'action humaine, il n'en est pas une où » nous ayons observé des traces de polissage sur les armes de pierre; et, » cependant, c'est par plusieurs milliers que nous y avons recueilli des silex » taillés dans tontes les variétés de types et passant par tous les degrés de <■ perfectionnement du travail, depuis la forme grossièrement ébauchée des » haches du diluvium d'Abbeville et de Saint-Acheul, jusqu'aux tètes do » lances à facettes multipliées et à bords élégamment festoiuiés des plus » beaux temps de l'âge de la pierre en Danemark. 53.. ( 4o8 ) » Quant à l'époque où le Renne aurait cessé d'habiler notre Europe » tempérée, nous n'aurions sur ce point aucune donnée historique ou de » chronologie positive. Le Renne n'a été vu ni clairement décrit par aucun » auteur de l'antiquité. César en a parlé seulement par ouï-dire, et comme » d'un animal existant encore quelque part, dans une forêt dont on n'avait » pu atteindre les limites extrêmes, même après une marche de 60 jours. » Nous n'avons point reconnu le Renne parmi les animaux figurés sur les » anciennes monnaies de la Gaule. Nous n'avons pas trouvé ses ossements )) dans les dolmens et autres sépultures dites celtiques, où se trouvent fré- » quemment associés des restes d'animaux sauvages et domestiques, et où » nous avons même pu observer par deux fois, aux environs de Paris, » des ossements de Castor. Le Renne n'a pas, que nous sachions, été en- » core retrouvé dans les tourbières de la France. MM. Garrigou et H. Fiihol » ne l'ont pas non plus signalé dans certaines cavernes de l'Ariége, qu'ils » ont justement assimilées, par leurs caractères zoologiques et aussi par la présence des instruments en pierre polie, aux plus anciennes habita- tions lacustres de la Suisse. On sait que le Renne manque aussi jusqu'à présent dans la faune de ces pilotis lacustres, et cependant nous avons pu étudier ses restes, provenant d'une caverne du voisinage, celle du Mont- » Salève, où l'association des silex simplement taillés et des mammifères « afférents à la même période, s'est montrée dans les mêmes conditions que » dans nos grottes du Péngord. )> Ainsi, que la disparition du Renne de notre Europe tempérée soit le » résultat de l'extinction régionale de cette espèce ou bien de son refoule- » ment par le développement progressif des sociétés humaines, ou bien en- » core, si l'on veut, de sa récession graduelle et spontanée par suite de » changement dans les conditions climatériques, il n'en est pas moins pro- » bable que cette disparition remonte à une phase des temps préhistoriques » antérieure à l'introduction des races domestiques et à l'emploi des métaux » dans notre Europe occidentale. » » L'Académie remarquera que, dans^la Lettre de MM. Lartet et Christv, ainsi que dans la conununication que j'ai eu l'honneur de faire dernièrement au sujet de la caverne de Bruniquel, il n'a pas été fait mention des ossements humains trouvés tant dans cette dernière localité que dans la grotte des Eyzies. Cette réserve tient à ce que l'époque de l'enfouissement de ces débris nous semble pouvoir être moins ancienne que celle dont date l'amoncelle- ment des os de Renne et d'instruments en silex ou en os travaillés. » (4o9 ) PALÉONTOLOGIE. — Note sur de nouvelles preuves de l'existence de riiumnie dans te centre de la France à une époque ou s y trouvaient cnissi divers animaux qui de nos jours n habitent pas cette contrée; par M. de Vibraye. « L'histoire de l'homme à son beiceau présente encore des obscurités qu'il est urgent de s'appliquer à faire disparaître; j'estime donc aujourd'hui servir les intérêts de la science en communiquant brièvement quelques-unes des observations que de nombreux voyages, entrepris dans le cours de l'an- née i863, m'ont permis de réunir en explorant les cavernes, les brèches osseuses et les terrains de transport. » Je répéterai, comme je l'exprimais à la Société Géologique de France en 1860, que mon témoignage ne saurait être suspect, ayant partagé les doutes à l'endroit de la coexistence de l'homme et des animaux, les uns de races éteintes, les autres ayant opéré leur migration vers d'autres points du globe à la suite probable d'une modification dans les climats et les mi- lieux ambiants, modification dont la cause est encore indéterminée. » J'ai cru devoir étendre mes recherches aux monuments appartenant à cet âge qu'on est convenu déqualifier d ère celtique. Je n'entreprendrai pas de décrire ici les instruments de silex et les poteries que j'ai pu recueillir, il me suffit d'appeler l'attention sur les obscurités de cette époque. En pré- sence des incertitudes qui nous entravent, il est utile, ce me semble, de favoriser les comparaisons et de préparer un classement en quelque sorte chronologique de l'âge de pierre. » Dans l'opinion du plus grand nombre le moment n'est pas encore venu d'attribuer sans critique aux premiers âges de l'homme certains instru- ments polis rencontrés à côtés de silex ouvrés d'un travail plus rudimen- taire. Les sables diluviens nous en offriraient-ils des exemples, aussi bien que les monuments réputés celtiques? Ce que je puis affirmer, c'est que la couche des cavernes caractérisée par la présence de nombreux ossements de Renne incisés, fracturés ou même ouvragés, m'a procuré : » i" Dans la grotte des Fées ( Arcy-sur-Cure, Yonne) une hache ou plu- tôt un casse-tète en roche amphiboiique dont l'ère celtique ne répudierait pas le travail ; d'autre part un calcaire saccharoïde évidemment usé par le frottement. » 2" Les gisements ou stations de Tayac et de Tursac (Dordogne) ont fourni dans les mêmes conditions des granités équarris ou arrondis sur les bords, évidés au centre, ayant eu sans doute pour destination de broyer les (4«o ) grains. En présence de ces faits avérés, le plus sage est de ne pas consentir à l'élimination systématique de ces objets, des couches réputées dilu- viennes, et pour ma part je ne puis rejeter à priori l'hypothèse de leur an- tiquité. » Mais avant de se prononcer il faudra recourir à l'étude stratigraphique des cavernes, des brèches osseuses, et de tous les terrains de transport; puissant moyen de contrôle que peut-être on a trop souvent négligé. » J'ai comme tant d'autres exploré la vallée de la Somme; c'était un point de départ, mais il fallait aller à la recherche défaits nouveaux et ré- gulariser les observations dans quelques localités explorées trop superfi- ciellement. » Le département de Loir-et-Cher a fourni sur un grand nombre de points des instruments de silex : nuclei, couteaux, hachettes, pointes de lances, boules ou rognons ayant fait l'office de marteaux pour obtenir des éclats. Ces différents outils se retrouvent dans le sous-sol, ou bien à la sur- face lorsqu'ils y ont été ramenés par les travaux de la culture. Ils accompa- gnent invariablement le diluvium qui se développe généralement en Sologne sur les plateaux, et se rencontrent toujours aux points où les for- mations géologiques sous-jacentes affleurent : ici les sables ou les grés f;\lu- niens; sur d'autres points le calcaire lacustre supérieur du système de la Beauce, ailleurs encore les assises crétacées. » Le 19 juillet, notre collègue, M. de Vcrneuil, me fit observer les mêmes faits au Moulin-de-César, près de Sacy-le-Grand, à iio mètres au-dessus du niveau de l'Oise. Un diluvium recouvre les argiles à lignites du Soisson- nais. Ici les éclats de silex jonchent le sol ; plusieurs d'entre eux sont carac- térisés par un travail de retouche assez finement exécuté. Comme partout ailleurs, sans en excepter les bords de la Somme et les cavernes, des traces d'un polissage naturel sur les silex me semblent mériter un scrupuleux examen. Devra-t-on les attribuer à la pression des blocs entraînés par les courants? Le fait est général et réclame une explication. » L'étude la plus utile à faire est d'établir une corrélation entre les silex et les débris d'animaux qui les accompagnent lorsque les agents des- tructeurs, notamment l'action dissolvante de l'acide carbonique sur les ossements, a permis de retrouver les traces des faunes de l'ancien monde. C'est ainsi qu'à Vallières (Loir-et-Cher), dans une grotte à peu près épuisée, aussi bien que dans une brèche osseuse qui la circonscrit en s'infiltrant dans les fissures des roches crétacées, on a trouvé des ossements iVHyœna spelœn, Rhinocéros lichorhinm., Cervus megaceros, Dos priniigenius, Equus ( 4-- ) adamiticus , etc., accompagnés de hachettes analogues aux spécimens re- cueilHs dans la vallée de la Somme (i). » Trois fois dans le cours de l'année i863 j'ai fait porter mes investiga- tions sur les départements de la Dordogne et de la Charente, à Bourdeilles, Tayac et Tursac, dans le premier de ces départements; à la Combe-de-Rol- land, la Roche- Andry, Montgaudier, la Chaise, dans le département de la Charente. » Dans la plupart de ces localités on peut constater l'existence de foyers où, sur des assises de formations calcaires (oolitiques ou crétacées), ont été déposées, comme pouvant mieux résister à l'action de la chaleur, des roches cristallines étrangères au pays. » Sur ces foyers on retrouve mélangés aux cendres et débris de charbons, soit même empâtés dans une brèche assez résistante, des milliers d'instru- ments de silex et une multitiule d'objets en os travaillés : aiguilles d'une grande finesse artistement perforées; des poinçons; des hameçons; des flèches barbelées; des cuillers ayant pu servir en raison de leur forme à l'extraction de la moelle; des poignards fabriqués avec des bois de Renne; des ornements par intailles ou ménagés en relief sur les ossements. Bien plus encore; la représentation d'animaux dessinés à la pointe sur des frag- ments de bois et des mâchoires de Renne : la représentation du Cerf et de la Biche; du Cheval et du Bœuf, d'une Loutre ou d'un Castor (2) ; d'un ani- mal à crinière épaisse dont la tête manque, et enfin de plusieurs Oiseaux et Poissons. Une tête de Renne fait saillie sur le manche d'un poignard ; c'est ainsi que nous retrouvons les tentatives rudimentaires de la sculpture, j'oserais même ajouter de la statuaire! Les fouilles de Tayac m'ont procuré quelques fragments de molaires et de défenses d'Éléphant, et je crois devoir attribuer à la dépouille de ce Proboscidien la reproduction d'un type hu- main : la statuette d'une femme. » Deux observateurs des plus autorisés devront sans doute entretenir le monde savant de leurs fructueuses découvertes. Je n'anticiperai pas sur les précieuses communications de M. Christy, de Londres, et de M. Lartet, le guide si gracieux de mes premières études paléontologiques, le maître que (i) Je crois devoir faire observer ici que les couteaux de silex de Vallières sont plus achevés, mieux retouchés que ceux qui, dans la couche inférieure de la grotte d'Arcy, viennent s'associer à la faune des races éteintes. (2) Laugerie-Basse, commune de Tayac, à quelques centaines de mètres du foyer, a fourni deux os de Castor, un métatarsien et la partie supérieure d'un cubitus. ( 4l2 ) je consulterai toujours dans les cas si nombreux où la prudence aura ré- clamé de ma part une hésitation. i> Si l'existence des foyers sur un assez grand nombre de points^ mais le plus souvent dans le fond des vallées, comme aux abords des cours d'eaux, et la révélation d'une civilisation qu'on aurait tort de qualifier encore au- jourd'hui de rudimentaire, devait servir d'objection à l'antiquité relative de ces premiers habitants du globe, je répondrais que les silex ouvrés, ff ndillés sous l'influence du feu, se rencontrent dans les sables des plateaux, mais les objets qui les accompagnaient sans doute ont été dispersés, entraînés par les eaux. La matière siliceuse a pu seule résister aux grands courants sous le double bénéfice de sa pesanteur spécifique et de son incorruptibilité, lorsque les matières osseuses et gélatineuses ont disparu, comme je l'indi- quai plus haut, sous l'influence délétère des agents atmosphériques. Mais, d'autre part, il faut interroger la faune de ces foyers; elle est identique avec celles des brèches osseuses qui les environnent et les recouvrent : le Renne, l'Aurochs, le Bœuf et le Cheval associent leurs débris à de nombreux silex d'un travail assez achevé sur un certin nombre de points, pour être comparés à des instruments de même nature attribués à l'ère celtique. C'est notam- ment à la Combe-de-Rolland, près d'Angoulême; à Bourdeilles (grotte de l'Ane et Fourneau-du-Diable) que se rencontrent les plus beaux types. Dans les communes de Tayac et Tursac les instruments sont moins parfaits, mais en revanche les ossements utilisés abondent (i). Le foyer du Roc-Coutteux à Bourdeilles, les grottes de la Chaise et de Montgaudier, près Montbron (Charente), ont procuré des spécimens analogues, mais en plus petit nombre. » A Bourdeilles les silex ouvrés se rencontrent dans la vallée, mais on les retrouve encore à toutes les hauteurs et dans les brèches (ï). Sans doute ils furent entraînés par l'impétuosité des courants, ceux-là même qui ont cor- rodé les roches, non-seulement dans les parties déclives des vallées d'éro- sion, mais jusqu'au sommet des plateaux. » Si l'on était tenté d'attribuer à quelques remaniements le dépôt de la grotte de l'Ane à Bourdeilles, je ferais observer que les sédiments calcaires se retrouvent jusque dans la partie supérieure de cette grotte et qu'ils em- (i) Outils, armes ou dessins, i52; bois de Renne entaillés ou sciés, 260; bois de Cerfs dans les mêmes conditions, n. (2) L'exploration de celte brèche a fait découvrir une molaire humaine que j'ai pu extraire de mes propres mains. ( 4t3 ) patent les silex finement travaillés que je mentionnai plus haut. On doit ad- mettre, d'autre part, que pour avoir été précipités par une fissure dont on peut constater la présence à son sommet, les animaux tels que le Renne, le Loup, etc., ont dû peupler le sol à des niveaux plus élevés. » Sur quelques points de ces stations humaines, de ces foyers, on retrouve les dépouilles d'animaux appartenant aux races éteintes ; à Montgaudier, quelques rares débris d'H/œna spelœa; à la Chaise, Ye Rhinocéros tic liorlii- nits; dans le foyer de I.augerie, l'Eléphant est représenté par quelques fragments de molaires et un certain nombre d'instruments. Déjà, les années précédentes, j'avais recueilli dans la grotte des Fées des molaires d'Eleplias primigeniiis et |des objets en ivoire travaillé, qu'une idée préconçue me fai- sait éliminer trop arbitrairement de la couche moyenne, plus ou moins légi- timement qualifiée de diluvinm rouge ou supérieur. » L'an dernier j'ai cru devoir explorer plus scrupuletisement encore la grotte des Fées (Arcy-sur-Cure). Le point capital était d'établir incontes- tablement la coexistence de l'homme, des races éteintes et des espèces ayant opéré leur migration vers le Nord. Mes dernières fouilles m'ont apporté la confirmation du premier de ces deux faits. » Lorsque je débutais en i858, j'avais, comme tous les explorateurs in- expérimentés, procédé par voie de tâtonnement, et je m'étais vu contraint, en présence d'obscurités nombreuses, de suspendre mon jugement. Le moyen le plus efficace de faire disparaître les causes d'hésitation était d'explorer successivement la superposition des couches et notamment, pour étudier le diluvium inférieur, d'épuiser les couches supérieures. C'est dans ces con- ditions, et lorsque la couche intermédiaire [diluvium rouge) avait entière- ment disparu, qu'un intelligent et savant collaborateur, M. Franchet, qui m'accompagnait aux grottes, retira de [ses propres mains, à la base de la couche inférieure et presque sur le rocher même, un atlas humain s'as- sociant à de nombreux ossements d'Ours et d'Hyène des cavernes. Le faciès de cette dépouille humaine, à défaut même du gisement, servirait à dénoter sa provenance. Voici le cinquième exemple en six années d'ossements hu- mains retirés de cette couche inférieure et recueillis sur des points éloignés, mais toujours en relation directe avec les races éteintes et dans les mêmes conditions d'enfouissement, sans aucune trace d'un remaniement postérieur. » Le plafond de la grotte des Fées s'est écroulé sur un certain nombre de points et sépare l'assise inférieure de la couche moyenne. Après avoir soulevé péniblement au moyen de pinces en fer les dalles appartenant à C. R., i8G4, I" Semestre. (T. LVIII, ^"' 9.) 54 l'oolile inférieure et parfois au coral-rag, les fouilles changent de nature, et ce n'est plus avec le Renne, mais avec l'Ours et l'Hyène, l'Éléphant et le Rhinocéros, que j'ai moi-même extrait de cette assise inférieure les silex ouvrés et les os fracturés que les ouvriers ne pouvaient découvrir au milieu des matières argileuses humides et grasses qui empâtent les silex et les ossements. » En présence de ces assises que partage un éboulement, je me suis de- mandé si l'on pouvait séparer chronologiquement les deux étages? La superposition des couches en cette occurrence appartient-elle à l'ordre géologique? L'existence de cendres et de charbon, des ossements travaillés et les silex ouvrés accumulés en si grand nombre dans la couche supé- rieure, aussi bien que la rareté des ossements intacts, ne semblent-elles point dénoter ici l'intervention toute exclusive de l'homme pour la formation de ces dépôts, conmie les kjœkkenmœddinger de la Norvège et certaines accu- mulations de débris accompagnant les stations lacustres? Jusqu'au jour où les races éteintes avaient semblé circonscrites dans la couche inférieure, on aurait pu repousser absolument cette hypothèse : mais si d'une part les races encore existantes, bien qu'ayant opéré leur migration, se trouvent appartenir aux deux étages; si, d'autre part, les dépouilles des races éteinles viennent s'associer aux espèces encore existantes au sein des ate- liers de l'industrie primitive de l'homme, que penser de cette double asso- ciation? » En tous cas, la couche artificielle, soit même naturelle, où les osse- ments de Renne abondent, où se rencontrent les foyers, a précédé l'une des perturbations du globe, témoin la présence des nombreux débris anguleux des roches environnantes et les cailloux roulés empruntés aux roches cris- tallines, empâtés pèle-méle dans une brèche avec les instruments de silex et les ossements travaillés. Cette couche est bien différente, soit dit en pas- sant, des stations lacustres où les débris animaux appartiennent sans exception à la faune moderne et locale qu'aucune révolution du globe n'autorise à séparer de notre époque. » Je dois signaler ici la découverte de métaux bruts associés aux osse- ments des cavernes. » Le fait négatif de leur absence au sein des couches diluviennes avait fait admettre à j)riori que les hommes de ces temps reculés en ignoraient complètement l'usage, lorsqu'ils n'étaient peut-être que dépourvus des moyens d'utilisation, fout eu ayant conservé la notion traditionnelle de ( 4i5 ) leur valeur (i). J'ai recueilli dans la couche inférieure des grottes d'Aroj- (couche de VUrsus spelœus) un rognon de fer hydraté géodique (œtite) ana- logue à un échantillon de même nature que m'a procuré la fouille d'un dolmen à la Birochère, près de Pornic (Loire-Inférieure); la même couche recelait en outre une substance que je crois pouvoir attribuer au peroxyde de manganèse. Deux échantillons analogues proviennent du Fourneau-du- Diable à Bourdeilles (couche du Renne). Enfin le foyer de Laugerie (com- mune de Tayac) m'a rendu possesseur d'une petite masse de cuivre, re- coiiverte presque en entier d'un enduit de cuivre carbonate vert, et de cristaux cubiques de protoxyde de cuivre, hejacies de ce minéral, que je crois pourtant naturel, est analogue à celui de ft bu les gallo-romaines en bronze, renfermant dans une cavité de semblables cristaux de cuivre oxy- dulés. Sans nul doute les peuplades primitives ont eu des relations loin- taines, témoin les débris de coquilles marines retrouvées parmi les objets travaillés; à Bourdeilles les genres Patella et Denlalium; à Montgaudier, Buccimimet Dentalium ; aux Eyzies, le genre Cassis. C'est ainsi que M. Lartet avait découvert, à Aurignac, certains disques perforés, empruntés à des valves de Cardium. De semblables disques provenant de la fouille d'un dolmen, à 6 kilomètres de Mende, font partie de ma collection. » Je ne veux pas terminer cet exposé sans mentionner la présence d'éclats de quartz hyalin, parmi les instruments de silex accompagnant les osse- ments travaillés. J'ai recueilli le premier échantillon dans la couche infé- rieure des grottes d'Arcy (1862). Le même fait s'est reproduit en i863 à Montgaudier, puis ultérieurement aux Eyzies. Ce dernier fragment de cris- tal de roche, légèrement enfumé, semble retouché sur les bords (2). » Pour ajouter un nouveau fait à mes propres observations, je mention- nei'ai les intéressantes recherches d'une double génération de savants. En explorant les bords de la Charente, MM. de Rochebrune, père et fils, ont pu soustraire au vandalisme des ouvriers de magnifiques molaires d'Eleplias antiquus accompagnées de molaires d' Eleplias primigeniuSj d'un remarquable fragment de défense et de quelques os des membres, malheureusement eu (i) Les peuplades qui, sans doute, afin de les suspendre en guise d'ornement ou d'amu- lette, perforaient les bois de Renne ( Tayac et Tursac), les incisives du Cheval et du Bœuf; les canines de Loup, de Renne (Tayac); A' Ursus arctos (Arcy); d'Ursus spelœus (Aurignac), pouvaient bien attribuer également aux métaux quelque vertu curative ou même surnatu- relle. (2) Des éclats de cette nature appartiennent aux stations lacustres de la Suisse. (4.6) trop petit nombre. Sur l'un de ces derniers on reconnaît la trace la plus évidente d'une incision. Parmi les cailloux roulés et les débris de roches cristallines accompagnant ces ossements, j'ai constaté la présence d'un instrument de silex d'un travail assez achevé (i). » En résumé, trois faits principaux, fruits de longues et persévérantes recherches, appartenant à un grand nombre d'observateurs, viennent au- jourd'hui se contrôler et se grouper : l'homme des premiers âges se dévoile par ses œuvres; l'homme s'associe par sa dépouille aux races éteintes; l'homme enfin se f;ut révélateur de sa propre existence en reproduisant Uu-meme son nuage. » Longtemps on avait prétendu nier l'intervention de l'homme dans les ébauches des premiers instruments de pierre : plus tard on s'efforça d'atté- nuer la valeur des fractures intentionnelles et des incisions observées sur un si grand nombre d'ossements appartenant aux genres Cheval, Bœuf ou Renne. Mais aujourd'hui les ossements se convertissent en instruments nombreux ; des figures d'animaux se trouvent reproduites sur leur propre dépouille; le Renne vivant a servi de modèle à la sculpture d'un manche de poignard engagé dans une brèche osseuse (Laugerie-Basse). » Bien plus encore, la statuaire des premiers âges a reproduit l'espèce humaine dans une sorte d'idole impudique dont la matière appartient à la dépouille d'un Eléphant. » Je me suis efforcé de retracer ici les faits les plus concluants : âmes yeux la cause est entendue. Je veux toutefois poser une dernière question, que plus haut j'ai laissé pressentir. Doit-on séparer l'époque du Renne, que je prends ici comme type de la migration des espèces, de la faune des races éteintes à laquelle d'autre part le Renne se retrouve associé? Dans la double hypothèse de l'association ou de la superposition des faunes, l'homme se révèle par sa présence ou par ses œuvres. Un avenir prochain nous appren- dra la plus ou moins intime corrélation de ces deux étages. C'est à mon sens aujourd'hui l'unique obscurité véritablement sérieuse de cette intéres- sante question. » ( I ) Ce fait confirmerait la découverte d'incisions observées par M. Desnoyers sur des osse- ments d'£/r^Afl.ç wc/(W/o/!«fc et autres espèces recueillis à Saint-Prest : indice le plus ancien jusqu'à ce jour de la conteraporanéité de l'homme et des espèces éteintes. (4.7) MÉMOIRES LUS. M. E. George lit la première partie d'un travail intitulé : « Étude sur (juelques nouveaux anesthésiques. » Cette première partie, se composant surtout de considérations générales et de renseignements historiques sur les substances essayéesjusqu'àce jour, est peu susceptible d'analyse. Quand l'auteur, poursuivant ses communica- tions^ fera connaître les résultats de ses propres expériences, nous aurons occasion d'y revenir. (Commissaires, MM. Chevreul, Pelouze, Bernard.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Mémoire sur les conditions d'équilibre de l'atmosphère terrestre; par ^l. A. Dupoxchel. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Becquerel, Liouville, Piobert.) « Les couches successives de l'atmosphère terrestre se maintiennent en équilibre sous l'action combinée de la pesanteur qui les sollicite à descendre et de la force vive ascensionnelle résultant de la différence de température qui tend à les faire monter. M Désignant par : A, l'équivalent mécanique de la chaleur; 7, le coefficient de chaleur spécifique absolue de l'air, indépendamment de tout effet mécanique produit dans les expériences ordinaires ; a, la température à la surface du sol; j' et Q, la distance à cette même surface et la température variable d'une couche quelconque; )) La force vive ascensionnelle due à l'action de la pesanteur d'une molé- cule quelconque de masse dm, aura pour expression analytique igkydôdm; la force vive due à l'action de la pesanteur sera représentée par — 2gdydm: d'où l'équation différentielle dj- = — kydd, qui par intégration, en déterminant la constante pour l'hypothèse ^" = 0, 9 =^a, conduit à l'équation ( 4i8) pour relalion finale démontrant la proportionnalité, jusqu'ici plus ou moins contestée, entre la hauteur et le décroissement de température. » L'équilibre atmosphérique ainsi conçu, considéré à part toute pertur- bation extérieure, est éminemment stable; en ce sens qu'une molécule quel- conque peut librement passer d'une couche à l'autre, sans perdre ou emprunter de chaleur aux molécules voisines. En montant ou en descen- dant, en effet, elle perdra ou gagnera une quantité de chaleur précisément égale à la force vive nécessaire pour la ramener à sa position première par l'effet de la pesanteur. » Les valeurs des coefficients A- et 7 ne sont pas précisément égales à celles qui sont données dans les traités de physique. Elles sont d'ailleurs liées entre elles et à leur produit Ay, par des relations bien définies, sans que les observations expérimentales faites jusqu'à ce jour nous aient permis de les déterminer avec toute la rigueur désirable. )> En prenant pour base les expériences les plus dignes de foi, notamment celles de M. Regnault sur la détermination du coefficient de chaleur spéci- fique à volume constant, on arrive comme résultat probable, sinon certain, aux valeurs A' = 585 kilogrammètres, -y = 0,2733, d'où , j=zi6o{a — 6), pour l'équation d'équilibre de l'air sec, qui devient j = i6o(a-5)[^i+(2,oi)|J, dans le cas de l'air humide, p étant la tension de la vapeur d'eau, P la pression atmosphérique totale. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle manière déformer les acides malO' nicjue et suce inique ; par M. H. Mcller. (Commissaires, MM. Pelouze, Balard, Fremy.) CHIMIE ORGANIQUE. — De l'influence que l'eau pure ou chargée de matières étrangères exerce à froid sur le sucre de canne; du rùle des moisissures dans les modifications du sun-e ; par M. Maumené. (Renvoi à l'examen de la Conmiission nommée, dans la séance du 1 5, pour le Mémoire de M. Béchamp, Commission qui se compose de MM. Payen, Peligot et Freniy.) ( 4i9 ) M. Mène adresse une Note ayant pour titre : « Examen chimique des opérations du four à puddler dans la métallurgie du fer. « Cette Note est renvoyée à l'examen de la Commission déjà nommée pour d'autres communications de l'auteur également relatives à la métallurgie du fer; cette Commission se compose de MM. Balard et Fremy. M. FoccAUD DE l'Espagxeky préscHtc l'observation de trois cas de tu- meurs blanches traités avec succès par la compression méthodique. (Commissaires, MM. Velpeau, Bernard, Cloquet.) MM. LoisEAu et Boivin soumettent au jugement de l'Académie un Mé- moire sur les sucrâtes de chaux. (Commissaires, MM. Pelouze, Payen, Fremy.) M. Dubois fait connaître les améliorations qu'il a apportées à son arith- mographe, depuis le temps où cet appareil a été l'objet d'un Rapport favorable fait à l'Académie dans {voir le Compte rendu de la séance du 7 octobre). (Renvoi aux anciens Commissaires : MM. Mathieu, Morin, Faye.) M. Desrousseaux envoie de Givonne, près Sedan, plusieurs Notes et Lettres relatives à diverses questions de physique générale et d'astro- nomie. MM. Pouiilet, Babinet et Faye sont invités à prendre connaissance de ces communications et à faire savoir à l'Académie si elles sont de nature à devenir l'objet d'un Rapport. CORRESPONDANCE . M. LE DiRECTECU GÉNÉUAL DES DoUASES ET DES CONTRIBUTIONS INDIRECTES adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un exemplaire du Tableau géné- ral des mouvements du cabotage en 1862, document qui vient d'être publié par l'Administration et qui forme le complément du Tableau général du commerce de la France pendant la même année. ( 420 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la production d'oxygène ozone par taction mécanique des appareils de ventilation; par M. C. Saixtpierre. « T. Dans le tuyau de sortie d'une machine soufflante destinée à alimenter le fourneau d'une fonderie, je disposai plusieurs bandelettes de papier loduro-amidonné de Schœnbein. Une heure avant de mettre le ventilateur en mouvement, je plaçai dans l'atelier et au dehors plusieurs papiers sem- blables. J'ai constaté que tandis que ces derniers papiers n'avaient pas changé de couleur, même après cinq ou six heiu-es, les bandelettes baignées par l'air du ventilateur prenaient, après dix minutes d'exposition, une légère teinte violacée, rendue plus sensible, on le sait, par l'immersion dans l'eau. » Toutefois la teinte la plus forte que j'ai pu obtenir correspondait seule- ment au n° 3 de l'échelle ozonométrique de M. Schœnbein. J'attribue ce fait à la vaporisation de l'iode, et ce qui autorise cette explication, c'est la disparition de la teinte violacée elle-même par une action trop prolongée du courant d'air. » L'air extérieur n'était pas capable de modifier le papier réactif, même après neuf ou dix heures; le temps était beau, point d'orage; l'air de l'ate- lier n'agissait pas davantage : or le ventilateur s'alimentant d'air non ozone, pris à la fois à l'extérieur et à l'intérieur, il fallait admettre que la modifica- tion de l'oxygène était due tout entière à la compression que ce gaz subit dans l'appareil. I) II. Voulant m'assurer que le changement de teinte du papier ne pou- vait être attribué au simple renouvellement de l'air, j'ai disposé des bande- lettes de Schœnbein sur le volant et sur les boules du régulateur iFuiie machine à vapeur destinée à mettre en mouvement une scierie de planches. Les résultats furent absolument négatifs, même après quatre ou cinq lieiwes. )' III. J'ai résumé ces expériences dans la suivante. Je pus disposer pen- dant quelques heures d'un ventilateur à palettes mù par la vapeur qui vint à remplacer dans la fonderie ci-dessus l'ancien appareil. Je plaçai sur les palettes et dans le tuyau de sortie des pa|Mers ozonoscopiques coupés par moitié et numérotés. Les moitiés correspondantes furent collées sur les côtés du tambour, près des ouvertures d'entrée de l'air et sur le volant de la machine. )) Après dix minutes d'une grande vitesse, tous les papiers baignés par l'air extérieur n'étaient pas intluencés; les autres, soumis à l'action de l'air ( 421 ) ventilé, étaient légèrement teintés après l'immersion de la l)anclelette dans l'ean. » IV. Je viens de vérifier récemment ces résultais et j'ai essayé dans cette expérience de délerminer qne'ques-unes des conditions du phénomène. » J'ai obtenu les résultats de l'expérience III, la température étant -+- 10°, et j'ai pu m'assiu'er qu'une grande vitesse est nécessaire. En mar- chant lentement je n'obtenais rien; avec 1000 tours j)ai minute, j'arrivais à la teinte 1 ou 2,5 de Schœnbein sans pouvoir la dépasser. J'ai placé enfin à côté des papiers ozonométriqiies du papier bleu de tournesol, et j'ai con- staté que ce réactif n'est pas influencé. On ne saiwait invoquer, par consé- quent, la formation d'un acide nitrique. » V. Je puis donc conclure de ces faits que, par l'action mécanique qui s'exerce dans les machines soufflantes, dans les ventilateurs, peut-être aussi dans les pompes des bains d'air comprimé (?), l'air s'ozonise. Comme j'ai opéré forcément sur de lair plus ou moins humide, on m'objectera peut- être que la vapeur d'eau joue un rôle et que mes expériences trouveraient leur explication dans les faits nouveaux annoncés par M. le général Morin. Je ne repousse nullement cette conclusion. « M. Perueaix prie l'Académie de vouloir bien comprendre parmi les inventions admises à concourir pour le prix de Mécanique de 1864, ses machines dynamométriques employées à mesurer la force des fils soit isolés, soit en tissu, et le système de pompe qu'il a désigné par le nom àe pompes a(/ricoles. Cette J^ettre sera renvoyée à la Commission du prix de Mécanique. M. GiRALS adresse de Marvejols (Lozère) une Note concernant une expérience qn'd a conçue et qu'il ne peut exécuter dans le lieu où le re- tiennent ses fonctions faute des instruments nécessaires. La séance est levée à 4 heures et demie. É. D. B. C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVIII, N» 9.) 55 { 422 BILLETIX BIBIUK.RAPHKJIE. I/Académie a reçu dans la séance du 29 février 1864 les ouvrnges dont voici les titres : Direction cjénérale des douanes et des contributions indirectes. Table ai géné- ral des moavemenls du cabotage pendant Cannée 1 862. Paris, novembre 1 863 ; vol. in-4°. De la thrombose et de l'embolie cérébrales, considérées principalemeiil dans leurs rapports avec le ramollissement du cerveau ; par E. Lancereaux. Paris, 1862; in-4°. Des liémorrhagies méningées, considérées principalement dans leurs rapports avec les néomembranes de la dure-mère crânienne ; par le même. (Extrait des Archives générales de Médecine.) Paris, 1862; br. in-H". De tanmurose liée à la dégénération des nerjs optiques dans les cas d'altération des hémisphères cérébraux; parle même. (Extrait du même recueil.) Paris, i864; br. in-S^\ Ces trois opuscules sont présentés au nom de l'autein- |)ar M. Rayer. Recherches sur les chlorures et les bromures de phosphore (thèse pré- sentée à la Faculté des Sciences de Paris pour le doctorat es Sciences phy- siques); par M. E. Baudrimont. Paris, i864;in-4''. Recherches expérimentales sur les caillots fibrineux et sur les produite d'inflam- mation du cœur; par le D' Faure. (Extrait des Archives générales de Méde- _ cine.) Paris, i864; br. in-8'^. (Destiné au Concours pour les jirix de Méde- cine et de Chirurgie de 1864.) Essais sur l'automatique / ure, svivis île quelques éludes complémentaires d'ap- plication ; par Evnest Stamm. Milan et Paris, i863; in-8°. Société Philomathique de Paris. Extrait des procès-verbaux des séances pen- dant l'année i863. Paris, i863; in-8". Ignorant learned. L'Ignorant instruit, ou Recherches sur les mystères long- ( 4^3 ) tenijis inécniuniiy de la fiatic-iiKiçoiintuc, t^t aussi sur Its mystères d Eleusis en tant ijttih .••c raltacitent a In loyalt an liirnaçonnerie : par Henrv Mflvili.E. Londres, i863 ; in- 1 :>.. Proceedings... Coinnles rendus de la Société d'Histoire naturelle de Duidm pour la session 1862- 1 863, t. IV, 1 '" partie. Dublin, 1864; in-S*^'. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 MARS 1864. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. MEMOIRES ET COMMIINICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Sjstèmes de coniques qui coupent des coniques données sous des angles donnés, ou sous des angles indéterminés, mais dont les bissectrices ont des directions données ; par M. Chasles. « La méthode générale exposée dans ma communication du i5 février s'applique à un genre de questions dont je n'ai pas encore parlé, savoir : celles où l'on demande qu'une conique coupe des coniques données, cinq coniques si l'on veut, sous des angles déterminés, ou sous des angles indé- terminés, mais dont les bissectrices aient des directions données. » Pour introduire ces conditions dans les questions concernant les courbes dont il s'agit, l'esprit de la méthode demande que l'on connaisse quelques propriétés des systèmes de coniques, qui s'y rapportent. » Les propriétés ici nécessaires seront des corollaires de théorèmes que je présenterai d'abord sous un énoncé très-général. Tel est le propre, en effet, des vérités mathématiques, qu'une expression générale en fait mieux comprendre le sens, que tout énoncé restreint, destiné à nn but spécial ^ quelque clarté qu'il présente. Cette généralité snffit souvent pour indiquer la marche à suivre dans la démonstration, et pour montrer les rapports C. R., 1864, i" Semante. (T. LVIll, N" 10.) . 56 ( 426 ) que les théorèmes peuvent avoir avec d'autres vérités déjà connues, rap- ports qui disparaissent dans les cas particuliers de ces théorèmes. C'est par une généralisation continue, quelesHens s'établissent, et que les théories se forment et nudtiplienl leurs applications aux autres parties de la science. » XXXII. Élnnt donnés un système [p., v) de coniques et un segment ef, si par chaque point a d'une droite D on mène la tangente aa de chaque conique qui passe par ce point, et une droite a a' telle, que les points a, a' divisent le segment ei dans un rapport anharmonique donné [*) : l'enveloppe de ces droites ;ta' est une courbe de la classe [ly. + v), cpii a une tangente multiple d'ordre [[x -^- v) coïncidante avec D, et une tangente multiple d'ordre p. coïncidante avec ef. » Corollaire I. Lorsque les deux points e, J sont à l'infini, on peut dire que les droites aa, aa' sont parallèles respectivement à deux rayons homologues de deux faisceaux homographiques; et le théorème prend cet énoncé : M Si par les points de rencontre a des coniques d'un système (fi, v) et d'une droite D, on mène la tangente ncx de chaque conique, et la droite a a' telle, que a« et a a' soient parallèles à deux rayons homologuas de deux faisceaux homo- i/raphiques donnés : les droites aa' envelopperont une courbe de la classe (afi+v), ayant la droite D pour tangente multiple d'ordre {p. -h v), et une tan(/e}ite mul- tiple d'ordre p. à l' infini. » Corollaire il. Si les deux faisceaux homographiques sont formés par les côtés d'un angle de grandeur donnée, qui tourne autour de son sommet dans un sens déterminé, le théorème prend cet énoncé : » Si autour des points de rencontre des coniques d'im système [p., v) et d'une droite D on fait tourner tes tangentes de ces courbes, toutes dans le même sens et d'un même angle: ces droites, dans leurs nouvelles positions, enveloppent une courbe de la classe (2p. + v), (jui a une tangente multiple d'ordre (/jl -1- v) coïncidante avec la droite D, et une tangente multiple d'ordre p. à l'infini. » Corollaire III. Si les rayons hon)o!ogues des deux faisceaux homo- raphiques sont rectangtdaires, on retrouve le théorème XXII. » (*) Je dis que deux points a, a' divisent un segment (/dans un rapport anliarnwnKjuc >., lorsqu'on a la relation «e a! c Lorsque À = — 1, on dit, suivant la locution ancienne, que les deux points a, a' divisent le segment ^y^en rapport liarmoniquc. ( 4^7 ) » Corollaire IV. Les rayons homologues des deux faisceaux peuvent être également inclinés sur luie droite fixe; alors on donne au théorème cet énoncé : » Si par chaque poinl crime droite D on mène les tangentes des coniques (p., v) qui passent par ce point, puis des droites faisant avec ces tangentes respective- ment des angles dont les bissectrices aient une même direction: ces droites enve- loppent une courbe de ta classe [2p. + v), qui a la droite D pour tangente mul- tiple d'ordre (fji. + v), et une tangente multiple d ordre p. à l'infini. » XXXIII. Lorsque la droite D, dans le théorème XXXII, passe par le point e du segment ef, la courbe enveloppe est de la classe [p. + v), et a la droite!) pour tangente multiple d'ordre v. » Corollaire. Lorsque le segment e/est à l'infini, on peut dire que les deux droites aa, na'sont conjuguées harmoniques par rapport à la droite I) et à une droite de direction donnée. « Si cette droite est perpendiculaire à D, les droites aa, a a' font des angles égaux avec D, et l'on retrouve alors le théorème XVI ; car on peut considérer les droites na' comme étant les tangentes aux coniques d'un système symétrique au système proposé, par rapport à la droite D prise pour axe de symétrie. » XXXIV. Le lieu d'un point pris sur chaque conique d'un système (p., v), de manière que la tangente à la courbe en ce point, et la droite menée à un point fixe P, divisent un segment ef dans un rapport anharmonique donné, est une courbe de l'ordre (ajjt, -h v), qui a trois points multiples d'ordre p, l'un en P, et les deux autres en e et en f. » Corollaires. Lorsque le segment ef est situé à l'infini, on peut dire que les tangentes aux coniques et les droites qui leur correspondent, sont parallèles aux rayons homologues de deux faisceaux homograpliiques. 0 I. Si ces faisceaux sont formés par les côfés d'un angle de grandeiu- donnée, qui tourne autour de son sommet, dans un sens déterminé, le théorème prend cet énoncé : « Le lieu des pieds des obliques abaissées d'un point fixe P, sur les coniques d'un système {p, v), sous un angle donné et dans un sens de rotation déterminé, est une courbe de la classe [ap -+- v), qui a trois points multiples d'ordre p., l'un en P, et les deux autres à l'infini sur un cercle. ') IL Si les rayons homologue des deux faisceaux homographiques sont également inclinés sur un axe fixe, on dira que : » Dans un système [p, v) de coniques, te lieu des points de ces courbes, tels, que les tangentes en ces points et les droites menées à un point fixe P formant 56.. ( 428 ) des angles dont les bissectrices soient toiijoufs parallèles à une même droite, est une courbe de l'ordre (2|X+ v), qui a trois points multiples d'ordre ,a, l'un en P, et les deux autres à l'infini, sur les bissectrices et sur une perpendiculaire à leur direction commune. » XXXV. Etant donnés i»i système de conique (p., vj et une autre conique \J , le lieu d'un point m tel, que la tangente ma d'une des coniques qui passent par ce point, et l'une des deux tangentes mê de U, divisent un segment ef dans un rapport anliaimonique donné, est une courbe de l'ordre 2(2/^. + v), quia deux points multiples d'ordre -xp. en e et en f. » Cette courbe a 2 (afA 4- v) points de contact avec U. » Et chacun fie ces points appartient à une conique du système, telle, que la tangente de cette courbe et celle de U, en ce point, divisent le segment ej dans le rapport donné. » Corollaire I. Si le segment eJ est à l'infini, les tangentes ma, ni§ seront parallèles à deux rayons homologues de âe\ix faisceaux homogra- phiques. Alors le théorème s'énonce ainsi : » Le lieu d'un point m tel, que la tangente d'une des coniques d'un système (p., v) qui passent par ce point, et une des tangentes mê d'une conique don- née JJ, soient parallèles à deux rayons homologues de deux faisceaux homogra' pliiques, est une courbe de l'ordre 1 {2p. -+- v), qui a deux points multiples d'or- dre 2 p. situés à l'infmi sur les rajons doubles des deuxjaisceaux homograpldques. » Corollaire IL Si les deux faisceaux sont formés par les deux côtés d'un angle de grandeur constante, qui tourne autour de son sommet dans lui sens déterminé, les rayons doubles sont les deux droites imaginaires asymptotes d'un cercle; le théorème reçoit alors cet énoncé : » Le lieu des points dans lesquels les coniques d'un système [p, v) coupent les tangentes d'une conique U sous un angle donné, droit ou aigu, formé dans un sens de rotation déterminé, est une courbe d'ordre 2(2|Ui, + v), qui a deux points multiples d'ordre ip à l'infni sur un cercle. » Corollaire III. Si les rayons homologues des deux faisceaux homo- graphiques sont également inclinés sur une droite fixe, on donne au théo- rème cet énoncé : » Le lieu des points des coniques d'un système (p., v), en chacun desquels la tangente d'une conique fait avec ime tangente d'une autre conique donnée U, un angle dont la bissectrice soit parallèle à une droite fixe, est une courbe de l^ ordre 2(2|JH-v), qui a deux points multiples d'ordre zpà l'infini, l'un dans la direction des bissectrices, et l'autre dans la direction perpendiculaire à celle-là. (4^9) » XXXVI. Étant donnes un iyatème de coniques {p., v) et une autre coni- ijue U, si par chaque point m de U on mène la tangente ma d'une conique du système passant par ce point, et une droite ma', de manière que ma. et ma' divi- sent un segment ef dans un rapport anharmonique donné: les droites ma' enve- loppent une courbe de la classe 2[-2p.-\- v), qui a une tangente multiple d'ordre 2/j. coïncidante avec la droite et. » Cette courbe a 2(2|x-4- v) points de contact avec U. ') Et par chacun de ces points passe une conique du système, dont la tangente et celle de U, en ce point, divisent dans le rapport prescrit le segment ef. » Corollaires. Lorsque le segment ej est à l'infini, on peut dire, comme ci-dessus, que les droites ma, ma' sont parallèles aux couples de rayons homologues de deux faisceaux homographiques. » I. Si ces faisceaux sont formés par les côtés d'un angle de grandeur donnée, qui tourne autour de son sommet dans un sens déterminé, le théorème prend cet énoncé : )) Si par chaque point d'une conique U on mène des droites faisant im angle donné [dans un sens de rotation déterminé) avec les tangentes des coniques d'un système [p., v) qui passent par ce point : ces droites enveloppent tme courbe de la classe 2(2|u, + v) qui a une tangente multiple d'ordre 2p. à l'infini. » II. Les rayons homologues des deux faisceaux homographiques peu- vt'nt être également inclinés sur une droite fixe; alors on donne au théorème cet énoncé : » Si par chaque point d'une conique U, on mène des droites faisant avec les tangentes des coniques d'un système {p., v), qui passent par ce point, des angles dont les bissectrices aient une direction donnée : ces droites enveloppent ime courbe de la classe 2 [2p. + v), qui a une tangente multiple d'ordre ip., à l'infini. I) L'un ou l'autre des deux théorèmes généraux XXXVetXXXVl donne lieu au suivant : » XXXVIII. Le nombre des coniques d'un système (p., v), dont chacune coupe une conique donnée U en un point tel, que les bmgenles de la conique du système et de la conique U divisent un segment ef en rapport anharmonique donné, est 2(2fX + v). » Corollaire I. Dans un système de coniques [p., j), il existe 2(2ja + >) de ces courbes qui coupent une conique U sous un angle droit, ou, en général, sous un angle donné de grandeur et de sens du rotation. )i Corollaire IL II existe, dans le même système, 2[2p. + v) coniques^ ( 43o ) qui coupenl une conique U sous un angle dont la bissectrice ail une diiecLion donnée. Calcul des caractéristiques d'un système de coniques coupant quatre coniques données U, U', U", U'" sous des angles donnés, ou sous des angles indéterminés , mais dont les bissectrices ont des directions données. » Il faut calculer successivement les caractéristiques des neuf systèmes suivants : {a) (3p.,U), (2p.,id.,U), (.p.,2d.,U), (3d.,U). [b) (2p.,U,U'), (ip.,id.,U,U'), (2d.,U,U'). [c) (ip.,U,U',U"), (id.,U,U',U"). » Pour ce calcul on se servira toujours de la formule a (2|jl + v) qui, d'après les corollaires du théorème XXXVIII, exprime le nombre des co- niques du système (/J!.,v), qui coupent luie conique U suivant les conditions prescrites. » Les caractéristiques du système (3 p., U) sont les nombres de coniques qui, dans les deux systèmes (4 pO et (3 p., i d.), coupent U comme il est demandé. Ces nombres sont 8 et i6. Ainsi (6) (3p.,U) = (8, i6). On trouve de même : (7) (ap.,id.,U)^(i6,24), (8) (ip.,2d.,U)=(24,20), (9) (3d.,U)=(20, lo). Introduisant dans ces quatre systèmes la condition relative à la seconde conique U', on calcule de même les caractéristiques des trois systèmes ib). » Ainsi, les caractéristiques de [i p., U, U') sont les nombres N(3p.,U, U'), N'(ap.,rd.,U,U'), et ces nombres, d'après le théorème XXXVIII appliqué aux systèmes (6) et (7), sont 64 et 1 1 2. Donc (10) (2p.,U, U') = (64,n2). On trouve de même (11) (ip.,id.,U,U') = (iia, i36), (12) (2d.,U,U')=(i36, 100). ( 43i ) » Les trois systèmes (lo), (i i), (12) servent à introduire la condition rela- tive à la troisième conique U" : l'on obtient (i3) (ip.,U,U',U") = (48o, 720), (r4) (id.,U,U',U") = (720,744), puis enfin (U, U', U", U'") = (336o, 4368). Telles sont les caractéristiques d'un système de coniques qui coupent quatre coniques quelconques U, U', U", U " sous des angles donnés, ou sous des angles dont les bissectrices ont des directions données. » On satisfera à une cinquième condition quelconque sans difficulté. Si cette condition est de couper une cinquième conique U" sous un angle donné, l'angle étant estimé dans un sens de rotation déterminé, le nombre des solutions sera 2 . (2 X 336o + 4368) = ix. 11088 = 22176. » Ce nombre des coniques qui coupent cinq coniques données sous des angles donnés, est, comme on le voit, beaucoup plus grand que celui des coniques qui touchent les cinq coniques données. )) Si l'on demandait, pour cinquième condition, que les coniques eussent deux diamètres conjugués passant par deux points donnés, le nombre des solutions se compterait par millions, car d'après l'expression v{[j. -h v) du théorème XXIV (*), appliqué au système ci-dessus (U, U', U", U'"), ce nom- bre est 33755904. >' TECHNOLOGIE. — Nole siir l'importance comparée des communiculions entre [Inde et i Occident, par les tjois routes maritimes du golfe Persique, du golfe Arabique et Suez, et du cap de Bonne-Espérance, d'après les mou- vements les plus récents de la navigation et du commerce; par le baron Charles Dupin. « Il y a déjà sept ans, en 1867, une Commission, composée de MM. Cor- dier, Elie de Beaumont, Dufrénoy, l'amiral du Petit-Thouars et le baron Charles Dupin rapporteur, fut choisie pour examiner et juger les Mémoires (*) Au lieu de (p +v), ligne 2 du théorème XXIV, p. 3o2 du Compte rendu de la seaiue du i5 février, // faut lire v (f/. -f-u). ( 43a ) relatifs aux études du canal maritime de Suez, présentés à l'Académie par le Directeur de cette importante entreprise. » L'examen approfondi de la Commission porta sur la partie géologique des terrains à traverser, sur les filtratious possibles et sur ce qu'on pou- vait redouter des ensablements occasionnés par des vents venus du désert, sur la nature et l'étendue des travaux que nécessiterait l'exécution; sur le port et l'entrée à créer dans la Méditerranée, à perfectionner dans la mer Rouge ; sur les possibilités et l'avenir de la navigation; enfin, sur les avan- tages respectifs du canal maritime et d'un chemin de fer dont la préfé- rence était vivement préconisée par quelques personnes puissantes de la nation la plus intéressée dans le choix de ces voies si différentes. » Nous reproduisons ici sommairement les motifs de la Commission en faveur de la navigation maritime à travers l'isthme de Suez, comme étant la seule qui pût donner la préférence sur la voie du cap de Bonne-Espérance. Nous ferons voir ensuite, par les faits les plus récents, à quel point l'expé- rience vérifie maintenant la théorie présentée par la Commission. » Les raisonnements et les conclusions relatifs au chemin de fer syrien, qu'on voulait alors étendre jusqu'au golfe Persique, faisaient voir que cette voie serait encore plus défavorable pour établir une communication directe entre l'Inde et l'Europe. Tout le monde a fini par adopter sur ce point le jugement du Rapport approuvé par l'Académie. EXAMEN DES CONC0ERENCKS ENTRE LES DIVERSES VOIES ARTIFICIELLES POUR COMMDMQUER ENTRE l'eDROPE ET l'aSIE ORIENTALE. I" Chemin de /cr égyptien. M En Egypte même, le canal maritime trouvera pour première conçu r- )i ronce le chemin de fer déjà presque terminé d'Alexandrie au Caire, et que » l'on continue avec activité jusqu'à Suez, » Sur ce chemin, les transports des voyageurs et des produits précieux )) pourront avoir une très-grande vitesse, par exemple 60 kilomètres par » heure; tandis que les navires qui suivront le canal maritime, s'ils trans- » portent des produits communs, ne parcourront guère que 8 à 10 kilo- » mètres par heure. » A la rigueur, et pour plus grande vitesse, les marchandises poiuTont » être transportées en 6 heures par le chemin de fer d'Alexandrie à Suez, )) et le parcours des marchandises communes, sur le canal maritime, pourra I) demander 20 heures; supposons 3o, et, si l'on veut, 35poiula plus petite » vitesse. Voilà le plus grand retard. ( 433 ) » Mais pour être économique, le transport des marchandises sur le che- I min de fer exigera qu'on prenne un temps beaucoup moins coiut que ) 6 heures. » Il est une autre considération bien plus grave que la différence de quel- ) (jues heures, sur lui jiarcours total de ao,ooo kilomètres entre l'Iiule et ) l'Angleterre ou la P'rance. » L'avantage caractéristique d'un canal maritime, c'est qu'entre l'expé- M diteur et la personne à laquelle est adressée la cargaison, tui seid et même II uavire prend la marchandise au départ et la délivre à l'arrivée, sans ar- <> rets, sans débarquements, sans embarquements intermédiaires. n Mais, avec un chemin de fer entre deux nier.s, tel que celui de l'Egypte, I) il est loin den être auisi. Supposons, par exemple, qu'un navire de » looo tonneaux, chargé dans un port d'Europe, entre dans le port d'Alexan- » drie. Il faudra d'abord qu'on débarque, avec ordre, avec soin, i mil- » lion de kilogrammes de marchandises, ensuite qu'on les charge sur une » longue ligne de wagons. H en faudra plus de cent. » En arrivant à Suez, il faudra reprendre le million de kilogrammes et » le charger, suivant l'occurrence, sur un ou plusieurs navires supposés » présents et prêts à partir. » On peut concevoir tout ce qu'il faudra de temps pour accomplir cette M multiplicité d'opérations. Mais il y a bien d'autres inconvénients que le 1) temps consouuné. Si les objets à transporter sont fragiles, s'ils craignent » d'être tachés, déchirés, mouillés, etc., l'on multiplie le péril d'endom- » mager les produits par ces débarquements et ces embarquements succes- » sifs. Nous l'éprouvons pour les meubles que nous faisons voyager sur » des chemins de fer, et même pour des objets chargés et déchargés sons Il nos yeux. )i En i85i, lorsqu'd a fallu transporter à Londres des statues, des bas- » reliefs, et les beaux produits de la manufacture de Sèvres, malgré beau- '> coup de surveillance, la seule complication d'un chargement à Paris » sur le chemin de fer du Nord, et d'un embarquement intermédiaire à >i Duidierque, cette complication a suffi pour produire des accidents » déplorables, et pour briser les objets d'art les plus précieux. >> Il est un autre inconvénient, et capital. Quand les marchandises sont » transportées sans changer de mains, le capitaine du navire répond per- >i sonnellement de la conservation et du bon état des objets. Mai-;, quand » les objets n'arrivent que par une deuxième, une ti'oisième main, après » deux voyages de mer entrecoupés par un transport sur un chemin de C. R., i864, t" Semestre. (T. LVIII, N» 10.) ^7 ( 434 ) )) fer, on ne sait plus ;i qui s'en prendre contre le mauvais état des ol)jels 1) transportés. Lorsque trois personnes sont responsables d'un même dom- >) mage, sans qu'on puisse l'attribuera l'une plutôt qu'à l'autre, en réalité » personne n'est plus responsable; le commerce, alors, n'a ni sécurité ni )) garantie. >« Aux yeux des expéditeurs, de tels inconvénients suffiront pour faire » préférer incomparablement un canal maiitime traversé par le navire » linique, sans débarquements, sans embarquements intermédiaires. Dans » ce système, on trouvera qu'au total le transport de la mer Rongea la Mé- )) diterranée, même pour les envois de marcbandises communes, exigera » beaucoup moins de temps qu'avec le chemin de fer le mieux organisé. » On préférera le canal pour la responsabilité réelle, pour la conserva- )i tion des objets, pour l'économie du transport et pour la célérité finale. » Nous avons raisonné dans l'hypothèse d'un roulage ordinaire ou d'une )) accélération moyenne. » Mais quand il s'agit de transports très-accélérés, l'avantage est bien » plus grand pour un canal maritime. Aujourd'hui ce sont les navires » paquebots à grande vitesse qui font ce genre de transports; ils par- » courent par heure environ i8 kilomètres; ils franchiront le canal en » huit heures. » Avec le chemin de fer iuiermédiaire, il faudra deux paquebots au lieu » d'un pour chaque voyage. On parcourra la distance de la mer Rouge à » la Méditerranée en sept heures, en six heures si l'on veut, nu lier, de » huit heures; mais ces deux heures de gagnées, il faudra les compenser par » un débarquement et par un embarquement aux extrémités de la voie fer- » rée. Les voyageurs préféreront tous la voie du canal, qui les laissera dans » les ménies logements à bord, sans déranger leurs effets. A l'égard des •) masses d'or et d'argent, au lieu de les débarquer et de les rembarquer, » puis de les exposer à travers l'Egypte pour gagner deux heures, on pré- » férera les laisser dans la soute et sous la clef d'un capitaine d'un seid » et même navire. » Le chemin de fer entre Alexandrie, le Caire et Suez, ne servira donc » au passage de mer en mer ni pour les transports à petite vitesse de.s » marchandises connuunes, ni pour les transpoi'ts accélérés des trésors » et des produits précieux envoyés d'une mer à l'autre, ni pour la tra- >i versée des voyageurs. La voie ferrée sera simplement une voie locale de » l'Egypte, pour la circulation intérieiu'e et pour les envois particuliers de » la vallée du Nil aux deux mers qui l'avoisinent. « ( 435 ) RÉSULTATS LES PLUS HÉCENTS PRÉSENTÉS PAR LA NAVIGATION DES INDES ORIENTALES. )) En Angleterre, on a déjà reçu les tableaux officiels de la navigation et du commerce des deux Présidences de Madras et de Bombay pour l'année qui commence en avril 1862 et finit en avril 1 863 ; on a bien voulu nous en donner communication, et ces documents nous suffisent. » Ils présentent distinctement, pour Bombay et pour Madras, les trans- ports d'entrée et de sortie opérés par les trois grandes voies qui se pré- sentent lorsqu'on veut communiquer entre l'Inde et l'Occident. I) Première voie de communication : le golfe Persique et CEuphrate. )) Valeur des produits de toute nature suivant cette voie et prenant pour point de départ ou d'arrivée : Madras i,2o5,323 francs. Bombay. 28,843,527 » 3o,o48,85o francs. 1) C'est la centième partie du comuierce actuel de l'Orient avec l'Occi- dent. Certainement, si le commerce des provinces qui formaient autrefois l'empire du Roi des Rois n'avait pas de beaucoup surpassé cette modeste somme, il n'aurait jamais figuré parmi les principales sources d'opulence pour les grandes cités qui faisaient l'admiration de l'antique Asie. » Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que les objets de luxe ont presque tous disparu d'un commerce qui, pendant im grand nombre de siècles, leur avait dû sa splendeur et son importance. Le croira-t-on? je n'ai trouvé parmi les tributs de l'Inde, qu'on pourrait appeler précieux, que des tissus de cachemire pour 667,075 francs, et des soieries pour 60,000 francs. Le moindre magasin de nouveautés, dans Londres et dans Paris, rougirait de ne pas vendre dans un an pour une plus forte sonuiie de produits qui conviennent à nos classes, je ne dis pas très-opulentes, mais à celles qui possèdent seulement une fortune modérée. A côté de ces produits, ce qui prend la place des anciens trésors de l'industrie des bords du Gange et de l'Indus, c'est du fer, de l'acier, du cuivre anglais; ce sont des mousselines, des percales, des calicots venus de Manchester et de Glas- cow. De telle sorte qu'aujourd'hui c'est par l'Inde que la Grande-Bretagne, en faisant un parcours immense à travers l'Atlantique et l'Océan oriental, fait pénétrer ses marchandises à bas prix, pour les vendre aux peuples appauvris qui bordent le golfe Persique, l'Euphrate et le Tigre. M Passons à la seconde voie de communication de l'Inde avec l'Occident. 57.. ( 436) Il faut mettre ii part les produits qui s'échangent avec le golfe Arabique et la mer Rouge, excepté le port de Suez. » Celte ligne, beaucoup plus pauvre que les précédentes, ne fait qu'un connnerce qui ne dé[)asse pas, eu r862-63 , Pour Madras.... i,^o4,448 francs. Pour Bombay . . 6,9.79,863 c. ■j ,0^4 »3i I francs. » C'est le quart du commerce avec le golfe Persique. » Ici, les objets de luxe disparaissent en presque totalité; ce sont le cuivre, l'acier, le fer et les calicots de l'Angleterre qui prennent la place de ces objets précieux que l'Inde exporte encore moins au n)idi qu au nord de l'Arabie. » Reste le commerce exprimé .séparément pour Suez et la Méditerranée sur lequel il fuit fixer toute votre attention. PourTEgyplP, pour les peuples riverains de la Méditerranée et pour l'Angleterre, la valeur totale des im- portations et des exportations se réduit à ces deux faibles sommes : Pour Madras 30,292 francs (i). Pour Bombay 3,2'jo,'j'jo » 3,3oi ,062 francs. )) En retirant de ce total la part que peuvent réclamer l'Egypte, la France, l'Italie et toutes les nations qui bordent la Méditerranée, vous pouvez con- cevoir le peu qui reste pour l'Angleterre. Afin de lui laisser la part prin- cipale, concédons-lui les -^ du total, et disons qu'elle fait par Suez, aller et retour, un commerce qui peut aller jusqu'à 3 millions de nos francs. Retenons bien cette somme. » Voilrà tout le grand commerce obtenu par l'Angleterre avec l'occident et le midi de l'Inde, en se contentant du chemin de fer d'Alexandrie à Suez ijour tenir lieu ifun canal maritime. » Reste la troisième voie, celle que les partisans d'iu) passé de quatre siè- cles voudraient conserver à tout prix. Par cette voie la |)lus longue, dont le parcours n'est pas moindre de 5, 000 lieues ou 20,000 kilomètres pour aller d'Angleterre aux côtes de Coromande! et de Malabar, voici quelle est (1) Peut-èlre faut-il joindre à ce ciiiffre une somme peu considérable pour quelques pro- duits laissés à Pointe de- Galles, île de Ceyian, et qui passent ensuite à Madras. ( 437 ) aujourd'hui la somme des importations pour l'année 1 862-63 : Madras 1 19,712,897 francs. Bombay 563,217,893 » 689, ,930,790 francs. C'est-à-dire deux cents Jois autant par le cap de Bonne-Espérance que par l'isthme de Suez, lorsqu'on le franchit au moyen d'un chemin de fer. >t Par consécpient, malgré le secoiu-s qu'offre ce chemin, aussi longtemps qu'on n'aura pas terminé le profond et large canal qui permettra qu'ini même navire passe d'Orient en Occident avec une économie supérieure à 2,000 lieues sur le parcours, 199 tonneaux contre un continueront d'être transportés par la voie la plus longue, la plus lente et la j^lus dangereuse. » 'Voilà pourquoi les nations les plus éclairées de l'ancien et du nouveau monde sont unanimes dans leiu's vœux pour le prompt achèvement d'une canalisation maritime que vous avez ainsi caractérisée dès iSSy : " Lacon- 11 reption et les moyens d'exécution du canal maritime de Suez sont les » dignes apprêts d'une entreprise utile à l'ensemble du genre humain. " Et la Commission ajoutait : « Par ces simples mots, nous croyons expri- n mer, dans sa plus grande étendue, le jugement le plus favorable de toute » l'Académie. » » L'Académie peut voir, par les résultats qu'offe la plus récente expérience, à quel point les démonstrations et les prévisions présentées par la Commis- sion de 1857 sont aujourd'hui confirmées. Nous avons perdu deux des Membres les plus éminents parmi ceux qui composaient cette Commission, MM. Cordier et Dufrénoy, inspecteurs généraux des mines; et les infir- mités de l'amiral du Petit-Thouars, si glorieusement conquises dans les combats et sur les mers, nous privent du concours de son expérience et de ses liunières. Mais les vérités que nos illustres confrères ont contribué à établir, et que les faits les plus récents confirment avec tant d'éclat, sont pour eux un honneur durable et digne de l'Académie. » .\STlî0lS0MiE NAUTIQUE. — Sur une méthode nouvelle proposée par M. de Eit- trow, pour déterminer en mer l'heure et la longitude; par M. Faye (i ,. « Pendant le cours d'une longue expédition maritime, M. Charles de Ijttrow, directeur de l'Observatoire impérial de Vienne, imagina une mé- thode nouvelle pour déterminer les longitudes eu mer; il publia ses idées a (1) L'Académie a autorisé l'impression in extenso de cette Note fine la reproduction d'ob- servations faites à bord de la Novare allonge au delà des huit pages réglementaires. ( 438 ) ce sujet dans le premier volume de la nouvelle série des Annales de son Observatoire. » Mais comme cette méthode semblait être en désaccord avec les prin- cipes théoriques, elle passa à peu près inaperçue; il fallut qu'une sérieuse épreuve à la mer vînt en révéler la valeur réelle. Celte épreuve a été faite pendant le voyage de circumnavigation de la frégate autrichienne ta No- t>are, dont le commandant, M. le contre-amiral de Wiillerstorf, voulut bien essayer la méthode nouvelle : après l'avoir essayée, il finit par l'adopter dans la pratique journalière de sou bord. Les résultats de In Novave m'ont frappé; j'ai cherché à m'en rendre compte, et M. de Littrow m'ayant prié de les faire connaître en France, je n'ai rien trouvé de mieux, pour ré- pondre à ce vœu, que d'en faiie l'objet d'une communication à l'Académie, en y joignant quelques remarques de détail dont je dois prendre la respon- sabilité. § P"'. — A la mer. )) Il existe depuis longtemps d'excellentes prescriptions pour déterminer astronomiquement la position d'un navire. La seule qui soit entrée dans la pratique journalière de tous les marins, à cause de sa simplicité, c'est la mesure de la hauteur du Soleil à midi, d'où l'on conclut la latitude. Quant à la longitude, elle s'obtient par l'esliine, à moins que le na\'igalcur ne pos- sède un ou plusieurs chronomètres dignes de confiance : alors, par des angles horaires pris de temps à autre, le matin ou le soir, il obtient l'heure locale et par suite la longitude. )i Je ne parle pas ici de l'observation des distances lunaires, ressource précieuse qui sert à contrôler les chronomètres lorsqu'il s'élève des doutes sur leur marche, et à leur fournir de nouveaux points de départ; je crois qu'elle n'est guère en usage qu'à bord des navires de l'État où toutes les ressources de l'astronomie sont savamment appliquées. » M. de Littrow, en voyant les marins observer régulièrement le Soleil à midi, et se fier, pour le reste, au loch et à la boussole, M. de Littrow, dis-je, pensa qu'il y aurait un grand intérêt à ramener à ce même instant la détermination de l'heure, de manière à obtenir chaque jour, en même temps que la latitude, une longitude chronométrique moins incertaine que l'estime. Simplification du travail, économie de temps pour l'officier chargé défaire le point, sécurité plus grande pour le navire, tels seraient, en effet, les avantages attachés à la déconvorte de ce moyen, ce moyeu fùt-il moins rigoureux en théorie que la méthode des angles horaires à laquelle on peut reprocher d'ailleurs des diffictdlés de détail qui en dimiinient l'exactitude ( 439 ) réelle, ou qui en restreignent trop souvent l'emploi à bord des bâtiments de commerce (*). n La méthode de M. de Littrow consiste à déterminer l'heure par un couple de hauteurs circumméridiennes du Soleil, tout en conservant soi- gneusement l'observation du midi vrai pour la latitude. Les deux hauteurs peuvent être prises à volonté d'un même côté ou bien de part et d'autre du méridien. L'intervalle des deux mesures est arbitraire; il variera, sui- vant les circonstances, de 5 à 3o ou à /jo minutes, et, comme le calcul ne prend lui-même que 5 minutes, il en résulte qu'en une demi- heure le navigateur peut exécuter toutes les observations, faire tous les calculs né- cessaires pour obtenir à la fois sa longitude et sa latitude. Je dis à la fois, mais je dois me hâter d'ajouter que ces deux déterminations restent tout à fait indépendantes l'une de l'autre, afin qu'on ne confonde pas ce procédé nouveau avec une extension hardie de la méthode de Douwes, dont nous allons précisément employer l'une des équations fondamentales. Loin de remplacer l'observation méridienne, qui est déjà d'un usage général et jour- nalier, la méthode nouvelle lui vient en aide en permettant de déterminer H l'avance l'heure approchée de la culmination. On évite ainsi aux marins la fatigue qu'ils éprouvent à suivre péniblement le Soleil au sextant, jusqu'au moment où il cesse de monter. )) On voit qu'au fond l'idée nouvelle se réduit à cette remarcjue qui n'avait point été faite, que dans le cas où l'exactitude la j)lus scrupuleuse n'est pas re([uise, on peut se servir commodément des hauteurs circummé- ridiennes du Soleil pour déterminer l'heure. Or ce cas est précisément celui de la navigation. » Désignons par h et // deux hauteurs prises, avant midi, aux instants t et i' d'un chronoînètre donnant le temps moyen de Paiis; par T et T' les angles horaires correspondants; par y la latitude du lieu, et par c? la décli- naison du Soleil. Ou aura, pour déterminer la moyenne 4^ (T -f- T) des angles horaires incomuis, la relation déjà familière aux marins ' sin3(r — T) cosocos'î mais qu'ils n'appliquaient jusqu'ici qu'à des observations dont l'iuie au moins devait être aussi éloignée que possible du méridien. (*) Nécessité de ramener au même instant la longitude déterminée le malin ou le soir et la latitude observée à midi, en tenant compte par l'estime de la marche du vaisseau dans l'in- tervalle; obligation d'interrompre à deux reprises, dans la journée, les occupations cou- rantes pour faire les observations astronomiques; calculs plus longs et plus pénibles, etc. ( 44o ) ' P(nir montrer le nouvel emploi qu'il s'agit de faire de cette formule, procédons d'abord au moyen de données fictives. Par 20 degrés de latitude nord on suppose, pour le iH août 1864, les observations suivantes, ;5o et 1,5 minutes environ avant midi vrai : Il m s o , ^ A 3.31.45 temps ni03'en de Paris, /i = 78. 6. 19 ) ^ " ■ A 3.46.45 temps moyen de Paris, //= •jg.5'2 .49 j .' De là on déduit \{T — T) — i"5i' 3o", \(t-ht') = i'' 39"' E 5\ i {h' — h) = o'>53'i5", i (h' -+- h) = 78059' 34". » Voici maintenant le calcul : logséc^ 0,027 *" logséc5 0,00740 log cos ~{/i' -\- h) 9 , 280 88 log cosec |(T — T' ) [ ,485 20 log sin i /;' — h) 8 , 1 90 00 iogsin;('f + T') 8,99049 ;(T + T') 5°36'52" = o''22'»27^E. D'où : b m s Heure locale vraie . 23 . 37 . 33 Équation du temps i 45 Heure moyenne du lieu 23.39, 18 Heure de Paris 3 . 39. i5 Longitude occidentale 3.59.57 » Nous aurons encore le temps, dis.iis-je, de préparer l'observation habi- tuelle de la hauteur méridienne. Au chronomètre, l'instant du midi vrai sera 4''i'"/c2': Hauteur observée à cet instant 80.32.26 'î du Soleil +90° 100. 32. 36 f ou latitude conclue 20. o. o » J'ai tenu à placer ces détails sous les yeux de l'Académie, non qu'ils ofïrissent par eux-mêmes la moindre iliffictdté, mais pour montrer combien cette méthode fonduit rapidement ati but. Examinons-en maintenant le degré d'exactitude. » Prenons les logarithmes des deux membres de l'équation (1), et diflc- renlions par rajjjtort à |(T +T'), ^{h' — h), |(A'+ h) et ç), nous aurons ,l.\(T-hT) ^ d.\{h'-h) d.\[h'-^h) d^ ^^' langi(T-HT') tang|(// — ^) cotgi(// + /ij "^ cotgo, ' ( 44i ) Réduisons en nombres les divers ternies de cette équation différentielle à l'aide des doiuiées précédentes, il viendra finalement (dL représentant la variation de la longitude exprimée en temps) _i_rf.x(T + T') ou (3) dh = 0%42 2f/.i(//'— /i) — 0%o34c^.i(A' + /?) + 0%0024f/(p. Certes, si l'on s'était astreint à observer l'une des hauteurs près du premier vertical, comme dans la méthode ordinaire, ces coefficients, le premier en particulier, se trouveraieuL bien plus petits, et l'on conçoit cpie les hauteurs circumméridiennes aient étéexclues généralement de toute exacte défeimiua- tion de l'heure. Mais ce qui nous importe ici, c'est d'examiner si ces hauteurs nous donneront la longitude à quelques milles près, ce qui suffit dans la pratique journalière de la navigation. Passons donc en revue les trois sources d'erreurs que nous indique la relation différentielle. » i'' dep. Le calcul fictif a été fait avec la vraie latitude, comme si elle eût été connue d'avance; mais, dans la pratique, on est bien forcé, si Ion n'a pas fait encore l'observation méridienne, de se servir de la latitude estimée, laquelle peut être, en certains cas, en erreur de lo', de i5' ou même plus. Soit c/y = lo'; l'erreur résultante sur la longitude se réduira à o',oo24 X 600 ^ l%44• « 2° \oi\ d .\[h' -\- h) -{- o\ooi[^d^, et pour les mêmes hypothèses sur les erreurs d'estime, de pointé, etc., \\ viendra rfL = ± 7', 70 ou deux milles marins environ. » Examinons donc de plus près le premier terme dont rinfluence est prépondérante : ,/|(T+T') = I D^L = tang;(T+r)^^_ j^, _ - ^ ' tang \\li' — /;) -^ ^ ' » La première idée qui se présente, c'est qu'avec une latitude et dt's hau- teurs quelconques, ou est maître d'atténuer indéfiniment ce terme en pre- nant de part et d'autre du méridien des hauteurs presque correspondantes, de manière à rendre tang 4(T + T') excessivement petit, sinon nul. Mais comme le dénominateur tang^(/i' — h) diminue aussi et tend en même temps vers zéro, on ne voit pas ce qui résulterait d'un pareil système. Rem- plaçons, dans les tangentes, sin^^T + T') par sa valeur (i),et cos|(//' — h) par l'unité, nous aurons (*) -L-r/T — 1 cosif/iH-//) d.{[h'—li) '* ^~cos|(T + T')' cos^siniî "sini(T— T')' (*) On obtiendrait la ni(">me eNpression en différentiant directement l'éqnation (i) sans passer par les logarillimes. ( 443 ) » Celte nouvelle forme montre aussitôt que l'influence de ce terme dépend à la fois de j{li'-\-k) et de ï— ï' ; l'erreur est d'autant plus grande que les hauteurs sont plus faibles, ainsi que nous le voyions tout à l'heure sur le deuxième exemple, mais elle est d'autant plus petite que l'intervalle des observations est plus grand. La seule manière d'éviter l'inconvénient des petites hauteurs, c'est d'augmenter T — T', c'est-à-dire l'intervalle des observations : au lieu d'un quart d'heure, prenez un intervalle double ou triple, et vous réduirez sensiblement l'erreur à la moitié ou au tiers. Ainsi, par les latitudes moyennes ou même plus élevées, on tirera encore bon parti de la méthode de M. de Littrow en avant soin d'agencer les mesures autre- ment que dans le cas fictif dont nous nous sommes servi : on observera bien encore deux hanteiu's avant midi pour préparer l'observation méridienne destinée à fournir la latitude, mais on en mesurera une troisième après midi, et c'est celle-là que l'on combinera avec l'une des deux premières pour avoir l'heure au moyen d'un intervalle de 3o, 4o ou 5o minutes. » La correspondance des hauteurs, au contraire, ne saurait avoir qu'un effet, celui d'atténuer ou d'annuler l'influence des deux derniers termes ; mais, outre que ces termes ont peu d'influence, on s'en débarrasse presque aussi bien avec des observations agencées de manière que 4-(T-l-T') soit petit sans être nul (*). » En résumé, la méthode de M. de Littrow, telle que nous l'avons appli- quée, fournit des résultats excellents quand l'astre observé culmine pies du zénith (**) ; dans le cas contraire, sa précision baisse, mais il est facile de la relever au niveau d'exactitude nécessaire pour la pratique journalière en augmentant l'intervalle des observations circùmméridiennes. Il n'y a d'ex- ception que pour les régions du globe et les circonstances de mer où toutes les méthodes possibles se trouvent en défaut. » J'aïu'ai complété l'exposition de la méthode nouvelle si j'ajoute, avec M. de Littrow, que dans le cas où l'on croirait devoir tenir compte de la marche du vaisseau dans le court intervalle des observations, il suffira d'augmenter l'une des hauteurs mesurées de l'espace angulaire parcouru (*) Il importe de ne pas confondre la méthode de M. de LitUow avec celle des hauteurs circùmméridiennes correspondantes dont on a depuis longtemps recommandé l'emploi par les étoiles qui culminent près du zénith. Celle-ci n-est qu'un cas particulier de celle-là ; son seul avantage, c'est d'éliminer l'erreur de lecture. Il est à remarquer que la méthode des hauteurs correspondantes n'a jamais pénétré dans la pratique de la navigation. (**) Cela tient à ce que, pour les astres qui passent près du zénith, l'instant de la plus rapide variation de hauteur se rapproche beaucoup de celui de la culmination. 58.. ( 444 ) dans le sens du méridien. Ce genre de réduction, assez compliqué pour les autres méthodes, devient donc ici d'une extrême simplicité parce que les ob- servations sont faites très-près du niéridien. Répétons toutefois qu'il convient, en général, de négliger les corrections qui restent au-dessous des erreurs de l'observation, car, j)0ur la pratique journalière, la simplicité du procédé doit avoir le pas sur la question d'exactitude minutieuse. Il ne faut pas perdre de vue que les déterminations astronomiques d'une journée sont indépen- dantes de celles de la journée précédente : leurs erreurs sont tantôt en plus, tantôt en moins; elles ne vont pas en s' ajoutant jour par jour comme les eri'eurs de l'estime (*), dont l'accumulation finit trop souvent par compro- mettre la sécurité du navigatem-, » Mais l'exemple fictif que j'ai choisi ne saurait suffire aux praticiens; il faut, pour les engager à examiner sérieusement une méthode nouvelle, l'épreuve de l'expérience qui seule prononce en dernier ressort. Je vais donc placer sous leurs yeux un spécimen des nombreuses observations faites à bord de la Novnre en i85y et i858, avec un luxe de mesures qui indique assez qu'il s'agissait d éprouver sérieusement la méthode proposée. I. — 3o août iS58, par 1 1°55' de latitude nord et i47°35' de longitude à l'est de Paris. Numéro. Heure. Haiileur du soleil. Bord. I i3 47. 7,0 84.27.50 Inférieur. 2 13.47.40,4 84.35.00 u 3 13.48. i3, 2 84.41.45 n 4 i3.5i .23,3 85.20. 5 » 5 i3.52. 7,2 85.28.45 : 6 I 3. 52. 35, 6 85.34.10 V 7 i3. 57.51, G 86.27.35 » 8 i3.58.23,2 86.32. 0 ; 9 i3.58.45,2 86.35.20 10 14. i3. i3,2 86.35. 5 1 1 14.13.40,4 86.3i.2o - 12 i4.i4- 2,0 86.28.20 - i3 14. 19.22,8 85.34. 0 " i4 14.19 47,2 85.29.20 •> i5 l4-20, 12,4 85.24-20 i> i6 1423.43,2 84.42. 0 .. '7 14.24.36,8 84.30.35 " i8 14.24.54,8 84.27. 0 1 Hauteur de l'œil, 19 pieds devienne (6™, 08). Erreur de collimation, — 2' 53". Marche du navire N.-E., 1 mille marin par heure. Retard du chronomètre sur l'heure de Paris 4'" 22% 4- » Voici les résultats 0=4-12°, h = 86°. (*) A moins que la marche du chronomètre ne soit défectueuse ou mal connue. ( 445 Correction du vations combinées. îriterv. chronomètre. m b m s I — i8 38 9.54. 0,7 2 '7 37 9.54. 1,5 3 — i6 36 9.54. 0,9 4 - i5 ^9 9.54. 1,0 5 - 4 28 9.54. 1,1 6 - i3 27 9.54. 0,9 7 — 12 16 9.54. 0,4 8 - I I i5 9. 54- 0,5 9 — 10 '4 9 54. 1,5 / i — 6 5 9.54 3,6 2 7 10 9.54. 1,3 3 — 8 lO 9.54. 0,5 4 - 9 7 9.53.56,8 lO i5 7 9.54. 3,4 I I — i6 10 9.54. 1,9 12 — '7 1 1 9.54. 3,7 i3 — i8 6 9.53.59,7 I — 1 1 27 9.54. 5,9 2 12 26 9.54. 5,9 3 - i3 3i 9.54. 2,7 4 - i4 28 9.54. 1,1 5 - i5 28 9.54. 1,3 6 — i6 3i 9.53.59,2 1 — '7 27 9.53.-56,6 8 — i8 27 9.53.55,2 / Par des hauteurs à peu pies correspondantes. Moyenne : 9''54"' 1'. Par des hauteurs prises du même côté du méridien. Moyenne : g'"54"'i'. II. Numéro. 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 Par des hauteurs prises des deux côtés, mais non corres- pondantes. Moyenne : 9'' 54"' i^ 14 septembre 1857, par 34°o' de latitude australe et 7°3' de longitude à l'ouest de Paris. Hauteur de l'œil, 18 pieds de Vienne (5'", 76). Erreur de collimation, — 3' 38". Vraie marche E | S, 9 ^ milles marins par heure. Avanceduchronomètresurle temps moyen de Paris 5o"' 3q'. Hauteur de l'œil, 27 pieds de Vienne (8"°, 64). Air nébuleux, observations médiocres. Heure. Hauteur du soleil. Bord. Il m s 0. 36.52 5i°58'.5o" Supérieur. 0.37 .35 52 . 1.0 .. 0.38. 9 52. 3 20 » 0.38.54 5i.33.5o Inférieur. 0.39.34 5i.35 5o .. 0.40. 10 5i .87.30 0 I . II. lO 52.3i .5o >J I.I2.I7( ou 7) 52.32.20 « I . 16. 2 52.33. 10 » 1.17. 0 m di) 52.33.20 .. I . 20, I 52.32. 10 „ .45 52. 3i .40 ObservaliOlis combinées. 1 — 1 8 3 — 9 4- 5 - 10 1 1 6 - 12 ( 446 ) Rtsultats- Etat du clironomèire sur le Inlerv. lemps moyen local. m h m s 34 22 44-39 \ P'"' Ji^s hauteurs prises d un 35 22 44 -30 \ nii''nie côté du méridien. 38 22.4430) Moyenne: 22''44"'33^ 38 22.44-25 ) Par des hauteurs prises de part 4o 22.44-3o > et d'autre du méridien. 42 22.44-21 ) Moyenne : 22''44'"25*. » Eii envoyant à M. de Littrow l'ensemble des observations du même genre faites à bord de la Nouare, M. de Wùllerslorf annonçait qu'il expo- serait en détail dans la relation de son voyage la méthode qu'il avait bien voulu mettre à l'essai. « Celte méthode, ajoute-t-ii, nous a été si utile, elle » était si bien à l'ordre du jour, qu'elle avait réellement pris place dans le » courant du service. Et même dans la seconde partie de notre voyage, elle » était employée presque chaque joiu' et au moins aussi souvent que la )) méthode des angles horaires mesurés près du premier vertical. » § II. — Emploi de la méthode à terre. » Après avoir terminé cet exposé, il m'a semblé que la méthode nou- velle rendrait aux voyageurs en terre ferme les mêmes services qu'aux ma- rins. Les voyageurs, comme les marins, seraient heureux de pouvoir déter- miner jour par jour leur longitude et leur latitude au moyen d'observations concentrées en une seule et même époque de la journée, celle de midi. Mais comme les hauteurs se mesurent à terre avec plus d'exactitude qu'en mer, il m'a paru nécessaire de tenir compte de certaines corrections que les marins sont en droit de négliger. La plus importante est la variation de la déclinaison du Soleil dont nous n'avons jusqu'ici tenu aucun compte. L'équation (1) suppose cette déclinaison invariable, et pourtant elle varie vers les équinoxes de 1 ' environ par heure. Le aS aoiit, jour choisi pour notre exemple ninnérique, cette variation, d'une hauteur à l'autre, pour 1 5"" d in- tervalle, était de i3", quantité non négligeable à terre, puisqu'elle altère l'angle horaire et par suite la longitude de 2%72. Le 20 février, la même omission produirait une erreur de 8^ par 20°, de latitude nord, et de 19* par 5o°. » Pour compléter l'équation (i), il faudrait ajouter à son second membre ( 447 ) le tenue (c? désignant la nouvelle déclinaison du Soleil à l'instant t') siny — sin/fsin|(i?+3') gj^ic^v _ ^\ cos^cos^cos^'sini(T — T')' '^^ ' qui compliquerait beaucoup les calculs. Voici comment on pourrait, a mou avis, lever cette difficulté, c'est-à-dire tenir compte du changement de la déclinaison du Soleil sans introduire la moindre complication. » Différentions, par rapport à /« et à â, l'équation sin A = sinysino* 4- cosç cos(?cosT, nous aurons cl/i sintfcosfî — coS(p sine? cosT f/S cosA Tétant un petit angle, puisqu'il s'agit d'observations circumméridieiuies, remplaçons son cosinus par l'unité; il viendra c/h cos /( 1 d 3 cos à fi, désignant la hauteur méridienne du Soleil. Ce rapport étant sensiblement égal à I , sauf le cas où le Soleil culmine très-près du zénith, dâ peut être pris pour (ih, doù résulte cette règle : )) Pour tenir compte du changement de déclinaison dans l'intervalle des deux mesures, retranchez-le de la deuxième hauteur lorsque cette variation tend à élever l'astre, ajoutez-le si elle tend à l'abaisser. » Cette règle serait en défaut dans le cas de hauteurs voisines de qo"; mais, dans ce cas, on a vu que la correction susdite n'a plus d'importance à cause de la faiblesse du coefficient de d.\[h' — h) dans l'expression de r/L. » Il est d'ailleurs facile de voir géométriquement, en considérant le triangle pôle, zénith, Soleil, que l'on a généralement, avec une exactitude bien suffisante, dh = f/t?cosS, S étant l'angle à l'astre, donné par la relation sinS sinT sin^ cos// Ainsi l'on pourrait calculer aisément la réduction dh dans le cas ou elle différerait sensiblement de dâ. ( 448 ) » Cette correction que je propose a d'autant plus d'importance pour le géographe qu'elle porte sur le terme en ^[h' — h) et qu'elle ne peut être at- ténuée, comme les autres erreurs, par l'augmentation de l'intervalle des mesures, puisqu'elle croît précisément comme cet intervalle. h II serait tout aussi facile d'annuler l'effet de l'erreur commise par l'em- ploi, dans le calcul, d'une latitude estimée, et par suite de se débarrasser du terme en do de l'équation différentielle (2). Revenons à l'exemple numé- rique adopté plus haut et supposons qu'au lieu de la latitude exacte 20° on se soit servi d'une latitude estimée à 19° 5o'. En prenant dans les tables le logarithme de la sécante de çj, on aura soin de noter en même temps la va- riation tabulaire +4)5 ponr i'; puis, lorsque l'observation méridenne aura fait connaître la vraie latitude, il suffira, pour corriger l'erreur de 10' ainsi constatée , d'ajouter , au logarithme précédemment obtenu ponr sin^(T-}- T'), 45 unités du cinquième ordre décimal, et de reprendre avec la nouvelle valeur de-j(T-f-T') le petit calcul de l'heure vraie et delà longitude. » Enfin, si l'observation méridienne elle-même venait à manquer par suite de quelque accident, il suffirait d'appliquer à l'une des hauteurs me- surées antérieurement la réduction au méridien COSO COSlî . o . rr. ■^~ ^ 2 sur i T, povu' obtenir la hauteur méridienne avec l'exactitude nécessaire, et par suite la latitude. 1) Telles sont les légères modifications qne je voudrais faire à la méthode de M. de Littrow pour la rendre applicable à terre. Les explorateurs qui par- courent un pays peu connu auraient ainsi le moyen le plus simple et le plus commode de déterminer une fois par jour, pendant leur halte méri- dienne, leurs deux coordonnées géographiques. Cela ne les dispenserait pas, assurément, de déterminer la longitude absolue de plusieurs stations principales, au moyen des occultations, des éclipses ou des distances lu- naires, mais il ne faut pas oublier que les voyageurs ont besoin de con- naître jour par jour leur position, et que tous ne sont pas en état, comme les Humboldt, les frères Schlagintweit, les d'Abbadie, de mettre en œuvre, sur les lieux mêmes, toutes les ressources de l'astronomie. La méthode la plus facile, la plus rapide, sera toujours pour eux la plus précieuse. Celle-ci, dont tous les résultats sont faciles à calcider sur les lieux mêmes avec une ( 449 ) petite table de logarithmes à 5 décimales, méritait donc de leur être si- gnalée : elle rendra certainement de grands services à cette nouvelle branche de science appliquée que M. d'Abbadie a pour ainsi dire créée et qu'il nomme la géodésie expéditivo. )) En terminant, je reviens à la navigation et j'exprime devant l'Acadé- mie le vœu que les officiers de la marine de l'État, de nos paquebots transatlantiques et de la navigation commerciale an long cours veuillent bien accueillir et mettre à l'épreuve la méthode que le savant directeur de l'Observatoire impérial de Vienne m'a chargé de soumettre à leur appré- ciation. » Bibliographie. — ^nn«/es<3?e t Observatoire impérial de Vienne, vol. XXI. » Aggiimte al Almanacco nautico per l'anno i843 et i844j pubbl. dal D« V. Gallo. » Notice commencée par M. OEllzen dans le numéro du 23 octobre i863 du Cosmos. » On trouverait aussi, m'a dit M. de Littrow, une exposition de cette mé- thode dans le Nautical Magazine. » Uber die Méthode dcr Lœnijen-Beslimmung, etc., par Rarl von Littrow (séance du 8 jimvier i863, Académie impériale de Vienne. ) » RAPPORTS. MÉGANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur un Mémoire de M. Phillips relatif à un nouveau procédé, fourni par la théorie du spiral réglant des chronomètres et des montres, pour la détermination du coefficient d'élasticité des diverses substances, ainsi que de la limite de leurs déformations permanentes. (Commissaires, MM. Lamé, Delaunay, Mathieu rapporteur.) (I Dans les constructions et dans l'établissement des machines on a sou- vent besoin de connaître la résistance à l'allongement, à la compression, à la rupture que divers corps peuvent opposer aux efforts auxquels ils se trouvent soumis. Aussi beaucoup de physiciens ont cherché à déterminer cette résistance. » Considérons un prisme horizontal posé sur deux appuis, chargé du poids 2? au mUieu de sa longueur aCet de son propre poids 2pC réparti uniformément à raison du poids p sur chaque unité de longueur. Il se courbe, les fibres de la partie convexe s'allongent, les fibres de la partie '-.. R., i86/,, i'^ Srm-strr. (T. LVHl, N" !0 ) Sg ( 45o ) concave se compriment et des fibres intermédiaires restent invariables. Dans cette flexion on admet que les fibres sans glisser opposent à l'allongement et au raccourcissement des résistances qui demeurent proportionnelles aux quantités dont leurs longueurs varient comme quand elles restent reclilignes. Désignons par E le coefficient d élasticité ou le poids capable d'allonger d'une quantité égale à sa longueiu' primitive le prisme dont la section nor- male est l'unité de surface. Le nombre E de kilogrammes, que l'on nomme aussi module d'élasticité, indique donc l'énergie de la résistance élastique d'un corps. » Pour trouver l'équation de la courbe affectée par l'axe du prisme, illaut exprimer qu'une tranche quelconque, normale à cette courbe, est en équi- libre sous l'action des résistances moléculaires et des forces extérieures. Mais le plan d'une section normale rencontre la surface, lieu des fibres in- variables, suivant une ligne droite horizontale H; c'est autour de cette droite que la tranche doit être en équilibre. » Dans la section normale au point dont les coordonnées de la courbe de flexion sont x et y et le rayon de courbure p, prenons la ligne H pour axe des u et sa perpendiculaire pour axe des i>. La fibre au point dont les coordonnées sont u el i> a pour section normale Vaire dudif. Mais la lon- gueur dx de cette fibre varie de — ^ dans la flexion, et cette variation est P une partie de sa grandeur primitive dx représentée par -• La résistance élastique opposée par cette fibre pour l'unité de surface serait E -; elle est donc E-dudi> pour Faire dudv. ? » Pour que l'équilibre de la tranche ait lieu autour de l'axe H, il faut d'abord égaler à zéro la somme des composantes horizontales des exten- sions et des compressions, puisque la charge du prisme est verticale et que sa composante horizontale est nulle. Mais les résistances telles que -duwh sont parallèles comme perpendiculaires à la section normale, et eJles agissent en sens contraires au-dessus et au-dessous de Taxe H; leur somme est donc la même des deux côtés, ce qui montre que l'axe H passe par le centre de gravité de la section normale du prisme. La somme des moments E tels que -duv-dv par rapporta cet axe est donc la même au-dessus et au- dessous, en sorte que la somme des moments de toutes les résistances mo- ( 45. ) Jéculaires est — / (lu I ('- (Iv = — ) P J«„ Jo P en représentant le moment d'élasticité du corps par (/il j v-(h>. « Ce moment dépend du coefficient E d'élasticité ou de la nature du corps, de l'intégrale définie ou de la figure de la section normale. Dans le cas d'un cylindre dont le diamètre est d, on a et l'on trouve (0 M = '^'^^'' 64 » Dans la valeur 9 = 1 + d'y du rayon de courbure, on peut négliger -^ puisque la flexion du prisme et l'inclinaison de la tangente sont toujours très-petites, et prendre sim- plement - = -r=T- La somme — des moments des résistances moléculaires d-r par rapport à l'axe H est donc M -j4" » Maintenant passons aux forces extérieures. Le milieu du prisme est chargé du poids 2 P et de son propre poids ipC ou de aP -H 2/jC; la résis- tance de chaque point d'appui est représentée par la force — (P -\- pC), et la section normale du milieu du prisme est immobile comme si elle était encastrée. » Considérons seulement la brandie de droite du prisme : son extrémité est soulevée par la force verticale — (P + /^C) qui agit à la distance C — x de l'axe H qui se trouve à la distance x de la section immobile du milieu. Le moment de cette force pour faire tourner la tranche transversale autour de l'axe H est donc (P -i-^C) (C — a?). Mais tous les éléments du prisme compris dans l'intervalle C — x tendent à descendre par l'action de la 59- ( 452 ) pesanteu!', et la somme de leurs moments par rapport à l'axe H est l.a somme des moments de la charge du prisme et de son propre poids est donc ^P + pC){C - X) - pl^^C' - Cx ^ '-x^y ou simplement P(C_^)4-ip(C^-x»). En régalant à la somme My^ des résistances moléculaires, on a » Telle est l'équation différentielle de la courbe de flexion. En intégrant deux fois sans constantes, puisqu'à l'origine on a à la fois u. —U, J — u, on trouve a:=:o, j=o, ^=o, ^ly = lv(Cx^~\)+lp[c-x^-\ 1) La valeur de y correspondante à x = C est la flèche / de cette coiube; on a donc, en divisant par /, Quiuul on aura mesuré aussi bien que possible la flèchey, cette formule donnera la valeur numérique du moment M; en la portant dans l'équa- tion (i), on obtiendra F - ^l* pour le coefficient d'élasticité d'un cylindre dont le diamètre est d. « Passons maintenant à la méthoile de M. Phillips. 1) Dans sa théorie du spiral réglant, il a donné la formule T /AL ^VlT' ( 453 ) qui fait connaître la durée des oscillations d'un balancier mù par un spiral. Dans cette formule remarquable, entièrement fondée sur la théorie mathé- matique de l'élasticité, T est le temps d'une oscillation simple^ A le moment d'inertie du balancier, L la longueur développée du spiral entre ses deux bouts encastrés, et M le moment d'élasticité de ce spiral. )) Cette formule fournit le moment M d'élasticité de chaque espèce de spiral, comme la formule du pendule V? conduit à l'intensité g de la pesanteur en différents points du globe. M L'observation donne exactement la durée T d'une oscillation, et l'on en déduit avec une grande précision la valeur numérique du moment d'élasticité ir'Ah M = T' )) 11 s'agit maintenant d'en déduire le cofficient E d'élasticité ; or, en par- tant des hypothèses sur lesquelles se fonde la théorie ordinaire de la résis- tance des corps, on a, pour un corps cylindrique, la relation (i) 1» En égalant ces deux valeurs de M, on trouve enfin „ 64 ir AL » C'est par cette formule que M. Phillips a déterminé les coefficients d'é- lasticité pour luj grand nombre de spiraux métalliques. » Il a aussi déterminé pour chaque substance la limite d'allongement de sa déformation permanente au moyen d'une formule très-simple qui dépend de l'épaisseur et de la longueur du spiral et de l'écart angulaire du balancier de sa position d'équilibre. « Conclusions. — M. Phillips a fait avec un très-grand soin, à l'aide d'ap- pareils chrononiétriques, beaucoup d'expériences délicates |K>ur déleraiiner la résistance élastique de plusieurs métaux et de quelques alliages. Nous proposons à l'Académie d'accorder son approbation à ce remarquable et utile travail. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 454 ) MÉTÉOROLOGIE. — Rapport sur les travaux de M. Coulvier-Gravier et de 31. Chapelas relatifs aux étoiles filantes et autres phénomènes du même genre. (Commissaires, MM. RegnauU, Faye, Delaunay, Babinet rapj)oileiir. ) « l^Acadéniie a chargé MM. Regnaiilt, Faye, Delaunay et Babinet, de lui faire connaître et d'apprécier les travaux de MM. Coulvier-Gravier et Chapelas, relatifs aux étoiles filantes et aux autres phénomènes du même genre. M. Coulvier-Gravier observe depuis longtemps le nombre, la direction^ l'éclat et les trajectoires de ces météoies. Il en a noté exacte- ment les périodes de maximum et de minimum, et leur fréquence suivant les différentes années aussi bien que leur variation horaire. 11 a montré que le nombre de ces météores va croissant du soir au matin, il a noté avec soin les particularités de leur course. Déjà plusieurs Rapports favorables ont été de temps à autre présentés à l'Académie sur les publications et les Mémoires manuscrits de M. Coulvier-Gravier, aidé depuis plusieurs années par M. Chapelas. Pour tout ce qui i-egarde les observations qui ont été faites par les mêmes personnes et d'après le même plan, votre Commission donne une entière approbation à cette partie des communications de M. Coulvier-Gravier. Par rapport à la vitesse relative de ces météores et de la Terre, elle pense qu'on pourra en tirer d'utiles déductions aussi bien que sur la position et la richesse variable des diverses parties de l'ensemble des corps cosmiques qui nous donnent les étoiles filantes, les bolides et les pierres météoriques. M Votre Commission est donc d'avis que les travaux persévérants et con- sciencieux de M. Coulvier-Gravier doivent être encouragés et qu'il est utile pour la science qu'ils soient continués. a M, Coulvier-Gravier insiste sur la nécessité d'une autre station d'obser- vation qui, combinant ses travaux avec celle qu'il occupe, fournirait pour la distance et la hauteur de ces météores de précieuses données. Il est évi- dent, sauf les difficultés et la dépense d'une seconde installation, que la science positive ne pourrait qu'y gagner. La Commission, sur cet objet, n'a aucune proposition à soumettre à l'Académie. » M. Coulvier-Gravier a considéré ses observations sous un autre point de vue : il pense que la direction des étoiles filantes, el surtout les perturba- tions qu'elles éprouvent souvent à la fin de leur trajet, peuvent fournir, quelques jours à l'avance^ des pronostics utiles sur les modifications atmo- sphériques qui suivront ces perturbations do la marche des étoiles. Il a com- ( 455 ) paré ces perturbations avec !a marche du baromètre et des vents, et il en a conclu qu'il y avait une connexion entre ces deux ordres de faits, avec cette circonstance que la perturbation dans la marche des météores précédait d'un petit nombre de jours les modifications de l'atmosphère et pouvait les faire prévoir. » Sur ce point votre Commission ne s'est pas trouvée assez éclairée pour se prononcer conmie elle l'a fait en ce qui a rapport aux observations non conjecturales sur les météores. Elle en appelle au temps et à des tableaux plus longtemps continués pour avoir un avis définitif. » Votre Commission vous propose de donner voire approbation aux observations de MM. Coulvier-Gravier et Chapelas, et de les encourager à les continuer avec la même assiduité et le même zèle. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. MÉMOIRES LUS MÉCAJNIQUE. — Mémoire sur les contractions d'une tige dont une extrémité a un mouvement obligatoire ; et application au frottement de roulement su)- un terrain uni et élastique; par M. de Saint- Venant. (Renvoyé à la Section de Mécanique.) « Le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie est écrit depuis 1845, époque où, après en avoir fait part verbalement à la Société Philomathique, j'en ai consigné le principal résultat au Bulletin de cette Société, 2[ juin, en ce qui regardait l'application à la théorie du frottement de roulement ou de deuxième espèce. » Lorsqu'un point ou une tranche d'une tige élastique droite et mince est assujetti à un certain mouvement connu d'avance en fonction du temps, il faut, pour déterminer la suite des mouvements des autres tranches, s'y prendre d'une manière particulière. Poisson, au § II de son Mémoire du 3o mars i 8 1 8 sur le mouvement des colonnes d'air, a résolu le pi'oblème, par le procédé élémentaire d'intégration de d'Alembert, dans le cas simple ou la colonne a une longueur indéfinie. Mais M. Duhamel a donné une méthode très-générale pour résoudre les problèmes de ce genre. En appliquant sa foi- mule à une tige fixée à un bout et mue à l'autre, on reconnaît facilement, au moyeu d'intégrations par parties, qu'une certaine série de sinus de mul- tiples entiers d'un même arc se ramène à d'autres qui sont susceptibles de sommation lorsque la fonction donnée du temps qui représente le mouve- ( 456) ment d'une extrémité est continue et développable, ainsi que ses dérivées successives, par la formule de Maclaurin. On obtient ainsi, comme par le procédé de d'Alembert, des expressions simples et prévoyables à priori, mais applicables seulement en deçà d'un certain temps; et, pour les valeurs au delà de ce temps, rpii sont les plus essentielles, on trouve, quand la fonction donnée était entière, des expressions aussi entières et de forme finie. » D'où l'on peut déduire une expression assez simple pour la contraction de In tige, et, par suite, pour sa réaction élastique, à l'extrémité où le mou- vement est supposé imprimé. » C'est de cette expression qu'il faudrait se servir dans l'application ci- après, si rien ne se perdait dans la succession des nombreuses et rapides transmissions de mouvement de l'une à l'autre des deux extrémités de la tige. Mais on sait au contraire que les mouvements vibratoires d'un corps s'éteignent avec rapidité par le contact d'autres corps, quand ce ne serait que de ceux qui donnent à la deuxième extrémité, réputée fixe, une immo- bilité apparente. On sait aussi que les déperditions de ce genre ont pour résultat d'effacer en peu de temps l'influence de l'état initial, ati profit de celle des états qui précèdent inunédiatement celui où l'on se trouve. On reconnaît en conséquence, par des calculs faits dans plusieurs suppositions plausibles, qu'en substiluaiU, à la vitesse initiale, la vitesse actuelle affectée d'un certau) coefficient, la formule tiendra compte des déperditions de vibrations d'une manière suffisamment approchée pour les applications où les mouvements obligatoires imprimés sont supposés lents par rapporta la vitesse de transmission du son dans la tige solide droite dont on s'occupe, et dont une extrémité est fixe. w Nous regarderons ainsi la réaction élastique d'une pareille tige, pour l'imité superficielle de sa section transversale, à l'extrémité où on lui im- prime un mouvement déterminé et forcé, comme se composant, à chaque instant, d'une partie statique qui est le produit de son coefficient d'élasti- cité et du quotient du déplacement de cette extrémité par la longueur de la tige, et d'une partie dynamique, égale au produit d'un coefficient généra- lement un peu différent, et du quotient de la vitesse actuelle de la même extrémité par la vitesse de propagation du son le long de la tige. n Or, examinons un cas de frottement de deuxième espèce ou de résis- tance au roulement (pu n'a été traité par aucun auteur jusqu'à notre Note de iS/jS, savoir, celui où le sol sur lequel roule une roue de voiture ou un autre cvlindrc pesant est uni et compressible, mais est supposé par- fiitement élastique. Le cylindre s'y enfonce d'une quantité que nous suppo- ■ ( 457 ) sons très-petite; son mouvement de progression éprouve une résistance de la part des molécules du sol de la moitié antérieure de l'arc de contact mu- tuel, mais les molécules de la moitié postérieure réagissent dans un sens favorable au mouvement. Il y aurait compensation, et la résistance totale serait nulle, comme est le travail définitif de déformation du sol, si l'inerfie de celui-ci n'était pas mise en jeu, ou si une certaine quantité de force vive n'était pas communiquée à ses molécules et propagée sans retour dans sa masse. » Pour évaluer cette résistance due à l'inertie, nous substituons, au sol, des ressorts verticaux juxtaposés, tels que des verges élastiques en nombre infini, verticales et de dimensions transvei'salcs infiniment petites, mais auxquelles il ne faut pas supposer des longueurs infinies, car dans l'état d'équilibre aucun déplacement de leur extrémité supérieure n'y dévelop- perait une réaction. » En égalant la somme des réactions tant statiques que dynamiques de ces tiges fictives au poids du cylindre roulant, et la somme de leurs mo- ments, autour du point le plus bas de l'arc de contact, au moment, autour du même point, de la force de traction exercée horizontalement sur son centre, et qui mesure le frottement de roulement quand le mouvement progressif est arrivé à l'uniformité, l'on a deux équations entre lesquelles on peut éliminer la corde ou la flèche de cet arc. » On en déduit que le frottement de roulement sur un pareil sol est : 1° proportionnel à la pression; i° en raison inverse du rayon du cy- lindre; 3" indépendant de sa longueur (ou de la largeur de jante, si c'est une roue); 4" proportionnel à la vitesse; 5° d'autant moindre que le terrain élastique est plus roide ou moins compressible. M Ces résultats sont d'accord avec un certain nombre d'expériences de Coulomb et de M. Morin. » Il est vrai que nous regardons l'arc postérieur comme exerçant tout entier la réaction favorable au mouvement. Il peut y avoir des cas où la réaction d'une portion, la plus postérieure, passe du positif au négatif, et doit alors être supprimée, car on ne suppose aucune adhérence entre le cylindre et le sol. Si l'on considère un instant le cas extrême où la réac- tion de cette moitié serait entièrement nulle, on arrive à un frottement comme la puissance 4 de la pression, et en raison inverse des racines car- rées du rayon et de la largeur. Ce résultat extrême n'est pas applicable, mais en le combinant dans une petite proportion avec l'autre on explique quelques-uns de ceux que diverses expériences ont fournis. C. R., iS6.1, I" Semestre. (T. LVIII, N» 10.) ^^ ( 458 ) » Gertsner {Mémoire sur les grandes 7'oiites^ i8i3), en considérant un sol uni, compressible et dénué d'élasticité, et supposant les réactions verticales proportionnelles à une puissance des enfoncements, égale ou supérieure à i , trouve le frottement proportionnel à une puissance de la pression entre i et |, et aux inverses d'une puissance du rayon entre |^ et | et d'une puissance de la largeur entre o et ^. M. Piobert [Comptes rendus, i3 décembre i84ij p. 1 124), en prenant l'exposant plus petit que i, par exemple = y, trouve une résistance comme la puissance -f de la pression et en raison inverse des puissances^ du rayon de la roue et \ de sa largeur. M. Dupuit [Anmdes des Ponts et Chaussées, 1842), en tenant compte du retour partiel du sol à son état primitif, mais non de son inertie, arrive à une résistance en rai- son inverse de la racine carrée du rayon ; mais c'est en regardant comme prouvée et en introduisant dans ses équations sa proportionnalité à la pre- mière puissance de la pression. Gertsner, considérant une route incom- pressible, mais hérissée d'aspérités comme une route pavée, arrive à une résistance proportionnelle à la pression et au carré de la vitesse ainsi qu'à l'inverse du carré de la somme du rayon de la roue et du rayon de cour- bure des sommets des pavés.. Mais, en supposant la vitesse assez grande pour que la roue saute d'un pavé à l'autre sans les suivre, nous avons trouvé que l'influence du rayon disparaissait, et que la vitesse passait au dénominateur, ce qui devait être, car si la vitesse était infinie, la roue ne ferait que raser les sommets des pavés, et la résistance serait nulle. La résistance diminue, en tous cas, avec la dimension des pavés. )) Il n'est pas étonnant que la loi varie avec la nature et la manière de se comporter du sol. jNIais en considérant celui-ci, comme nous l'avons fait, sous un nouvel aspect, qui est, dans un grand nond^re de cas, le plus réel, nous avons ajouté aux formules connues une formule nouvelle qui se rapproche, plus que les autres, d'un grand nombre d'expériences. » M. Serres (d'Uzes) lit une Note sur une opération d'ovariotomie jira- licjuée à Alais le 9 janvier dernier, opération déjà connue de l'Académie par une Note de M. Aujihan, insérée au Compte rendu de la séance du i5 du même mois. Au moment où était faite cette première communication (i3 jours après l'opération), l'état de la malade promettait déjà un plein succès ; cet espoir est aujourd'hui complètement réalisé. Aucun accident n'est survenu; le 22" jour la malade se promenait ; le 29^ elle a pu partir d'Alais. Cette Note est renvoyée à l'examen des Commissaires déjà nommés : MM. Velpeau, J. Cloquet, Jobert de Lamballe. ( 459 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur les conditions à remplir dans l'emploi du frein dynnmométricpie ; par M. Kketz. (Extrait par raiiteiir, présenté par M. Poiicelet.) (Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Combes.) « Dans la séance de l'Académie du 8 février, M. H. Tresca a commu- niqué à l'Académie im travail siu* les meilleures dispositions à donner au frein dynamoniétrique. Les ingénieurs du service des tabacsétudientla même question depuis un grand nombre d'années. Plusieurs modifications impor- tantes ont été apportées, tant aux procédés d'expérimentation qu'aux appa- reils eux-mêmes, par M. E. Rolland, par M. Demondésir et par moi. Ces modifications nous paraissent basées sur des principes essentiellement dif- férents de ceux qui ont guidé M. Tresca; nous croyons donc le moment op[)ortun pour soumettre au jugement de l'Académie le résultat de nos études. » Nous exposons dans ce Mémoire les principes généraux sur lesquels nous nous sommes appuyés, nous donnons l'historique des changements successifs auxquels nous avons été condnits et nous joignons à l'appui un extrait des procès-verbaux de quelques-unes de nos expériences. » Voici les conséquences principales auxquelles nous sommes ari'ivés : » 1° L'exactitude de l'essai exige que l'api^areil soit équilibré ou que son centre de gravité soit dans le plan horizontal qui passe par l'axe de l'arbre, et que la charge agisse toujours à la même distance de cet axe. » 2° La commodité de l'essai doit être cherchée exclusivement dans la constance du frottement, dans la facilité du serrage des écrons, et d;uis une valeur suffisante donnée au moment d'inertie de l'instrument; elle ne peut être obtenue qu'aux dépens de l'exactitude, à l'aide de variations dans les moments, par rapporta l'axe de rotation, de la charge ou du poids du frein. » Nos procédés d'expérimentation et la disposition de nos appareils nous paraissent réunir les conditions de commodité et d'exactitude que nous venons d'indiquer. » Lorsque l'essai doit se faire avec une poulie de faible diamètre, nous nous servons d'un frein muni de deux leviers parallèles, à l'extrémité des- quels nous opérons le serrage. Cet appareil a été construit par M. Rolland d'après les indications de M. le général Poncelet; il a été modifié plus tard 6o.. ( 46o ) par M. Demondésir de façon à permettre l'évaluation de travaux considé- rables. Lorsque nous disposons d'une poulie d'un grand diamètre ou d'un volant tourné, nous avons recours à un (rein circulaire équilibré autour de son axe que j'ai fait construire en 1862. p> L'eau pure est employée pour lubrifier les mâchoires et la jaute de la poulie; le coefficient de frottement ainsi obtenu est parfaitement régulier; l'addition de corps gras, de savon, est inutile. » Des précautions spéciales sont prises pour obtenir dans le tarage toute la sensibilité désirable; d'après la disposition des freins, la tare reste, con- stante pendant toute la durée de rexpérience. » De nombreux essais nous permettent d'affirmer que, tandis qu'avec les moyens ordinaires d'expérimentation il est souvent impossible de répondre d'une approximation de -^, nous mesurons, avec une très-grande facilité d'opération et avec une approximation de —7 au moins, des travaux s'éle- vant à 75 chevaux; nous pensons même que nos procédés suffiraient pour dépasser de beaucoup celle limite, et si nous ne donnons pas un chiffre plus élevé, c'est pour ne pas nous écarter des forces sur lesquelles nous avons eu occasion d'opérer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sui (c clilt/diote de diciU^le. l!iole de M. Ad. WvRTz, présentée par M. Dumas. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Balard.) « On sait qu'en traitant l'iodure d'allyle €'H^I par le sodium, MM. Ber- thelot et de Luca ont obtenu, en i856, un carbure d'hydrogène qu'ils oui désigné sous le nom d'a//j/c. Il convient de représenter la compo- sition de ce corps par la fornude double (G'H^)-= G^H'". Lorsqu'on le chauffe, en vase clos, avec un excès d'acide iodhydrique trés-concenlré, il s y combine. Le produit principal de la réaction est un di-iodhydrate G^H'", 2HI qui n'est point volatil sans décomposition. Pour l'isoler, on décolore par une lessive faible la liqueur séparée de l'excès d'acide iodhydrique, on la dessèche sur du chlorure de calcium et ou la chauffe dans le vide jusqu'à 1 3o ou ïl\o degrés. Le résidu est le di-iodliydrate sensiblement pur, quoique coloré par une petite quantité d'iode mis en liberté. C'est un liquide dense insoluble dans l'eau. Le sodium le décompose avec formation d iodure de sodium et d'un mélange d'hydrocarbures qui renferme probablement de l'allyle et de l'hexyléne (il passe de 55 à 71 degrés), et dégagement d'une certaine quantité d'hydrogène. ( 46. ) » Ce di-iodliydiMte réagit à la température ordinaire sur l'acétate d'ar- gent, caractère qui le rapproche de l'iodhydrate d'amylène que j'ai décrit il y a quelque temps. Pour modérer la réaction, il convient de délayer l'acétale d'argent dans l'éthei', et d'ajouter ensuite une quantité équivalente de di-iodhydrate. Au bout de vingt-quatre heures, on ajoute de l'éther, on sépare par le filtre l'iodure d'argent et ou soumet le liquideà la distillation fractionnée. On constate alors la formation de quatre produits, savoir : de l'allyle ou plutôt du diallyle G" H'" qui passe avec les dernières portions de l'éther, de l'acide acétique libre et de deux acétates, l'iui bouillant vers i54 degrés, l'autre passant au-dessus de 200 degrés. Ce dernier renferme un diacétate correspondant au di-iodhydrate de diallyle. Il prend nais- sauce en vertu de la réaction suivante : Di-iodhydrale Acétale d'argent. Uuicétate de dialljle. de diallyle. )> C'est un liquide incolore, épais, doné d'une odeur un peu aroma- tique. Il est insoluble dans l'eau. Il ne se décompose pas sensiblement lorsqu'on le maintient longtemps à aSo degrés. Sa densité à zéro est égale à 1,009. Il bout de aaS à a3o degrés. M Les analyses que j'ai faites de divers produits ayant passé entre 200 et 2 1 5 degrés s'accordent avec la formule (HO)'.(€'H«0')'' qui représente le monoacétate correspondant au diacétate précédent. Celui-ci renferme les éléments du diallyle, plus ceux de 2 molécules d'acide acétique hydraté. Le monoacétate renferme les éiénients du diallyle, ceux de I molécule d'eau et ceux de i molécule d'acide acétique . H 11 existe un dihydrate correspondant à ces deux acétates. On 1 obtient en les saponifiant avec précaution par la potasse caustique sèche, selon le procédé que j'ai décrit pour la préparation de l'amylglycol. » Convenablement purifié, ce dihydrate se présente sous la forme d'un liquide parfaitement incolore, doué de la consistance d'un sirop épais. Sa den- ( 4^2 ) site à zéro est égaleà 0,9638. Il se dilate notablement de zéro à 65 degrés. A cette dernière température, sa densité, rapportée à celle de l'eau à zéro, est égale à 0,9202. Il bout de 212 à 2i5 degrés. Il se dissout dans l'eau, dans l'alcool et dans l'éther. Il est remarquablement stable, car on peut le chauffer dans la vapeur de merciu'e sans qu'il se décompose. Sa composition est expri- mée par la formule G*H"G^ qui est celle de l'hexylglycol. Je pense qu'il existe entre le nouveau corps et l'hexylglycol les mêmes relations d'isomérie que celles que j'ai découvertes entre l'hydrate d'amylène et l'alcool amylique. Cette supposition s'appuie d'une part sur l'analogie qui existe entre le mode de formation et les réactions de l'iodhydrate d'amylène et du di-iodhydrate de diallyle, de l'autresur l'expérience suivante. Lorsqu'on fait passer un cou- rant de gaz chlorhydrique à travers le dihydrate, le liquide épais s'échauffe eu se colorant légèrement, mais sans donner lieu à la séparation immédiate d'un nouveau produit. Lorsqu'on chauffe le dihydrate en vase clos avec une solution très-concentrée d'acide chlorhydrique, il sépare bientôt un liquide qui constitue le dichlorhydrate de diallyle » Il bout vers 170 à 173 degrés. Cette réaction est analogue à celle de l'acide iodhydrique ou chlorhydrique sur l'hydrate d'amylène, action qui donne naissance immédiatement à l'iodhydrate ou au chlorhydrate d'amy- lène. On sait, au contraire, qu'en réagissant sur les glycols, l'acide chlor- hydrique donne naissance à des chlorhvdrines. On peut donc présumer que le dihydrate d'amylène est isomérique avec l'hexylglycol, et cette pré- somption se changera en certitude le jour où l'hexylglycol aura été préparé avec l'hexylène. L'existence de tels hydrates isomériques avec les glycols ordinaires me paraîtrait un fait digne d'intérêt. » Quoi qu'il en soit, les rapports de parenté et de dérivation des compo- sés que je viens de décrire sont exprimés par les formules suivantes : G'W diallyle, ( 1-12 1 G^H'" L, { di-iodhydrate de diallyle, l H" ) €'=H'»j /nsosûOV ■■■ 'l'acétate de diallyle, 1 H' ) ^''^'° i (HO) (G^H^Ô.O)') *^''''°'^^'^"^^''^'^ diallyle, G'W>\ ,„^,,! dilivdrale de diallyle. ( 2 (HO) ) ( 463 ) )) Dans ces formules, les groupes (G^H'0.0)'= G^i'G' — H ei HÔ = H'0 — H sont moiioa-loniiques et peuvent par conséquent remplacer i atome criode. » Je fais remarquer que le diallyle (G'H^)- se comporte, dans foules ces réactions, comme un carbure d'hydrogène non saturé, G^H'", appartenant à la série G"H-"~^ Pour se saturer, il a besoin de se combiner avec i mo- lécules d'acide iodhydriqne, ou avec l'équivalent de -i. molécules d'acide iodhydrique pour former des combinaisons appartenant au type saturé gefjio+».r Jaijs lequel x représente un élément ou un groupemonoatomique. » Mais il peut aussi se combiner avec i atome d'acide iodhydriqne ou avec l'équivalent de i atome d'acide iodhydriqne. Il se forme alors des combinaisons non saturées qui appartiennent au type ^nj^io+s^ gf q^j fQ,._ ment une série monoatomique parallèle à la série diatomique que je viens de faire connaître. Je décrirai prochainement les composés appartenant à cette nouvelle série. « THERAPEUTIQUE. — Des indications et des contre-indications à remploi de ioxycjène; /jnr MM. De.marquay et Lecoivte. (Troisième Mémoire.) (Commissaires précédemment nommés: MM. Andral, Bernard.) « A la fin du siècle dernier, lorsque l'oxygène fut découvert, les chimistes et les médecins cherchèrent, tant en France qu'à l'étranger, à tirer parti de ce gaz dont les propriétés sont si remarquables. Ils espérèrent fonder de la sorte une médecine nouvelle, sous le nom de médecine pneumatique; mais malheureusement les propriétés physiologiques de l'air vital, ainsi que celles des autres gaz mis en usage par les adeptes de la nouvelle médecine, n'étaient point suffisamment connues ; il en est résulté des applications funestes. » Les essais d'abord encourageants de Ciiaptal, de Fourcroy, de Bedoes et de Franck furent promptement abandonnés, et nos expériences sur des animaux et des hommes affectés de plaies justifièrent pleinement cet abandon. » Une des contre-indications puissantes à l'emploi de l'oxygène, c'est la présence de plaies intérieures ou de foyers inflammatoires; l'oxygène dans ce cas ramène, au bout de quelques jours, des douleurs dans les parties enflammées, comme nous l'avons constaté dans les arthrites, et comme Fourcroy l'a constaté chez les phtbisiqucs affectés de cavernes. Toutefois, même cette excitation de l'oxygène dans les parties enflammées, le médecin peut en tirer parti pour changer la nature de l'inflammation, comme nous ( 464 ) l'avons vti récemment sur un enfant atteint de diplithérite. Une autre contre- indication ressort aussi des propriétés spéciales de l'oxygène : c'est l'action qu'il exerce sur le cœur. Nous avons vu que généralement l'oxygène active la circulation; ce fait, vu avant nous par les expérimentateurs de la fin du siècle dernier et par Jurineen particulier, nous a porté à ne pas donner ce gaz à respirer aux vieillards chez lesquels il y avait un trouble circulatoire. Ce- pendant nous avons pu, sur une vieille dame affectée d'un cancer atrophique du sein, et dont le pouls était irrégulier, remonter les forces et développer l'appétit d'une manière remarquable, sans que cela eût aucune influence fâcheuse. » L'oxygène, de même que l'air comprimé, réveille les douleurs sourdes ou endormies de ceux qui le respirent, que ces douleurs tiennent à un tra- vail inflammatoire ou qu'elles soient liées à un état névralgique, ainsi que nous l'avons constaté dernièrement. Nous avons eu soin également de ne pas faire respirer l'air vital aux personnes disposées aux hémorragies. » Par conséquent : \° l'état fébrile, à moins de conditions spéciales, dia- thésiques, comme le croup; 2" les foyers inflammatoires profonds, ainsi que les lésions viscérales que l'on ne peut surveiller; 3" les maladies du cœur ou des gros vaisseaux; 4° enfin, un état névralgique qui ne serait point lié à l'anémie, ou une disposition aux hémorragies, doivent contre- indiquer les inhalations d'oxygène. » Nous insistons avant tout sur ces contre-indications, afin qu'il soit bien établi que nous ne faisons point de l'air vital une panacée, et que nous sommes loin de cette époque où l'on espérait, grâce à cet agent, rendre aux vieillards les attributs de la jeunesse. » Quant aux indications de l'emploi de l'oxygène, on peut dire qu'on n'en voit pas d'avance la limite, car tant que l'homme a un souffle de vie il peut encore respirer, tandis que la voie gastrique, à laquelle on s'adresse habituellement, est limitée dans sa puissance d'absorption. Lorsqu'on songe que l'ancsthésie, cette grande découverte des temps modernes, et le plus beau fleuron de la médecine pneumatique, a laissé les médecins indiffé- rents à toutes les études que la puissance de l'absorption pulmonaire peut suggérer, on voit que de choses on peut encore tenter dans cette direction. Mais pour rester dans le domaine des faits, nous dirons que l'oxygène doit surtout être donné pour combattre soit l'anémie, soit la chloro-ané- niie liées à nos affections chirurgicales, pour relever les forces, pour com- battre certaines diathèses dont l'action déprimante est bien connue, comme la diphthérite, la syphilis, le diabète, etc. D'ailleurs, dans notre prochaine ( 465 ) communication, nous donnerons l'indication sommaire des faits que nous avons recueillis. » Que se passe-t-il quand on y a recours dans les conditions que nous avons indiquées? Sous l'influence de l'oxygène et en peu de jours, si l'âge et l'état général le permettent encore, les forces renaissent, l'appélit d'abord nul revient avec une intensité souvent remarquable, à ce point que nous avons vu des malades demander des aliments pour la nuit; bientôt les lèvres se colorent, une vitalité plus grande se manifeste, et on voit cesser, avec ces phénomènes de réparation, beaucoup de troubles nerveux : c'est alors qu'il faut interroger les malades sur leurs sensations intérieures, car à ce moment les plaies reprennent une activité fonctionnelle plus grande. Chez im enfant affecté de diphthérite croupale, ayant subi la trachéotomie, nous vîmes, sous l'influence de l'oxygène, un large vésicatoire couvert de couennes diphthéritiquesse nettoyer, mais au bout de huit jours il nous a fallu cesser l'action de l'air vital, car le vésicatoire s'était enflammé d'une manière franche et nullement inquiétante. L'enfant a guéri. » Nous n'avons pas guéri tous les malades auxquels nous avons administré l'air vital, et bien des malades affectés de cancers ou de maladies chroni- niques ne pouvaient pas guérir. Ce que nous pouvons affirmer, c'est que nous n'avons nui à personne. En général, l'action de l'oxygène est prompte, surtout sur les sujets jeinies. Nous ne l'avons jamais administré plus de trente à quarante jours sans interruption. Ordinairement, au bout dequinze à vingt jours, ou bien nous en cessons l'emploi, ou bien nous laissons reposer nos malades pendant quelques jours avant de revenir à l'agent mo- dificateur puissant sur lequel nous avons l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie. )i MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Comparaison des rendements dynamiques des bou- ches à feu et des machines à vapeur; par M. Martin de Brettes. (Commissaires, MM. Piobert, Morin, Maréchal Vaillant.) « La quantité de chaleur que produirait la poudre, si tous les éléments se combinaient directement avec l'oxygène, serait, selon MM. Bunsen et Kirchhoff, io33 calories (i). Mais celle qui est réellement dégagée, par la (i) La poudre qui a servi aux expériences avait la composition suivante: Salpêtre 74 1^4 Soufre II ,84 Charbon i3,32 ioo,oo C. R., 1864, I" Semestre. (T. LVllI, N" 10.) 61 ( 466 ) combustion des éléments combustibles de la poudre dans l'oxygène du salpêtre, est beaucoup moindre; car le passage à l'état gazeux de l'azote, du salpêtre (dont le poids est environ les ^ de celui des éléments combus- tibles), absorbe nécessairement une grande quantité de chaleur. Aussi celle que produit réellement la combustion de i kilogramme de poudre est-elle réduite à 619,5 calories. » En adoptant 4^5 kilogrammètres pour l'équivalent mécanique de la chaleur, le travail de i kilogramme de poudre, ou Véquivalenl mécanique de la poudre, sera 263075 kilogrammètres. » liB travail ou Véquivalenl mécanique de i kilogramme de houille, dont la combustion produit 7500 calories, serait 3 187 56o kilogrammètres, au moins i3 fois celui de la poudre. » En admettant le nombre 263 075 kilogrammètres pour 1 équivalent mé- canique de la poudre de guerre française, dont la composition diffère peu en charbon et en salpêtre de celle employée par MM. Bunsen et Rirchhoff, l'expérience montre que le rapport du travail utile, c'est-à-dire de la force vive du projectile-outil, au travail absolu dépensé, et qui correspond à la charge de poudre, peut s'élever à 20 pour 100 dans les canons lisses ou rayés. La charge correspondante occupe -^^ du volume de l'àme. » En comparant le travail utile des diverses machines à vapeur, dispo- nible sur l'arbre, et non celui de l'outil généralement beaucoup moindre, au travail absolu de la combustion du charbon, on trouve les résultats sui- vants : Tableau comparatif de V effet Utile des machines h vapeur. SYSTÈME DES MACHINES. TRAVAIL absolu de 1 kilogramme do touille brûlée. EFFET P kilogramme de En très-bon état d'entretien. UTILE ar bouille brûlée En elal ordinaire d'entretien. RENDEMENT MliCANIOLE. En très-bon état d'entretien. En état ordinaire d'entretien. Basse pression sans détente, avec condensation.. Fl.iute pression sans détente ni kgm 3 1S7 5oo kgm 54 000 27 000 33 000 i58 000 kgm 45 000 21 480 53 000 3o 000 2 °lo 0,0 "/o 3°/o 6 °/o >,4''/o 0,7 "/o 2 o/n 3 o/o [ Haute pression avec détente, sans Haute pression avec délente et condensation 1 ( 467 ) » Ainsi le rendement mécanique des bouches à feu est au moins triple de celui des meilleures machines à vapeur à détente et à condensation. » Dans les armes à feu la force motrice agit directement sur l'oiuil, tandis qu'elle est obligée, dans les machines à vapeur, d'employer de nombreux intermédiaires. Telle parait être la principale cause de la supériorité du ren- dement mécanique des bouches à feu sur celui des machines à vapeur. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Conditions d'équilibrée de l'atmosphère terrestre : Deuxième partie. Sur la formation des nuages et l'intensité croissante de la pluie aux approches du sol ; par M. A. Dcpoxchel. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés: MM. Becquerel, Liouvillc, Piobert.) n Le coefficient de chaleur spécifique de la vapeur d'eau ayant une valeur sensiblement double de celle du coefficient de chaleur spécifique de l'air sec, cette circonstance suffit en vertu de la théorie précédemment exposée pour rendre compte de l'ascension des vapeurs, de la formation des nuages et de l'intensité croissante de la pluie à mesure qu'elle se rapproche de la surface solide du globe. » La chaleur spécifique de la vapeur d'eau étant double de celle de l'air, une molécule de vapeur partant du sol pourrait, avec le même abaissement. de température, s'élever deux fois plus haut qu'une molécule d'air. Si elle conservait toute sa chaleur, déduction faite de celle qui est absorbée par l'effet mécanique d'ascension, elle pourrait atteindre une couche d'air à la ^ fi température ô avec une perte de chaleurs — 6' = » Comme en fait elle se met constan)ment en équilibre de température avec les couches traversées, on reconnaît qu'elle doit dans l'ascension cédei' à l'air ambiant une quantité de chaleur précisément égale à celle qui repré- sente le travail de cette ascension. « Une molécule de vapeur d'eau aura donc toujours en elle un excès de force ascensionnelle qui devra la faire monter dans les hautes régions de l'atmosphère, jusqu'au point où, rencontrant une couche à l'état de satura- tion, elle devra se condenser en nuage. •> Lors de la précipitation des gouttelettes liquides formant les nuages, un effet inverse devra se produire. L'eau pluviale, pour rester en équilibre de température avec les couches inférieures qu'elle aura à traverser, devra absorber une quantité de chaleur proportionnelle à sa chaleur spécifique qui est l'unité, supérieure dès lors à celle qui proviendrait de la chaleur 6i.. ( 468 ) dégagée par la cliiite, qui, égale elle-même à la force vive d'ascension, serait simplement proportionnelle au coefficient de chaleur spécifique de l'air sec y ^ o, 2733. Cette absorption de chaleur dans les couches d'air traver- sées devra, suivant qu'elles seront plus ou moins humides, plus ou moins saturées de vapeur d'eau, se traduire par la condensation d'une nouvelle quantité de pluie, ou un refroidissement de température, double phénomène constaté par l'observation journalière. » ÉCONOMIE RURALE. — Mémoire sur une maladie des céréales el spéciale- ment du froment due au développement de la Puccinie des céréales; par M. Lavalle. « Les faits sur lesquels j'ai l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie, dit l'auteur dans son avant-propos, ne sont nouveaux que par la multipli- cation anormale et menaçante d'un Champignon qui jusqu'à ces dernières années n'avait produit dans nos cultures que des dégâts insignifiants. Il s'agit, en effet, d'un végétal bien connu de tous les botanistes, étudié déjà comme produisant certaines maladies de l'orge, de l'avoine, du blé et du seigle, et désigné sous les noms de Noir des céréales f Philippart), Puccinie des graminées (Pers.), Uredo frumenti [Sowerh.). Néanmoins, les observations auquelles je me suis livré m'ont conduit à envisager le développement épidémique de la Puccinie sous des aspects peu connus, à rattacher à celte végétation des maladies laissées jusqu'ici par les agriculteurs en dehors de cette influence, et à lui reconnaître une importance qui n'échappera à per- sonne après la lecture des faits que je vais exposer. 1) Ces faits peuvent, en effet, être considéi'és comme suffisants pour éta- blir les propositions suivantes : )) 1° Le développement épidémique de la Puccinie sur les diverses va- riétés de froment peut amener des résultats tels, que la récolte soit complè- tement détruite. » 2° Le fléau, une fois constaté, semble se fixer et devenir endémique dans les localités qui en ont été une première fois atteintes. » 3° Le mal apparaît à une époque fixe et toujours la même, l'été, et à un moment loujoins identique de la végétation de la plante, alors que le grain a été fécondé et a pris déjà un certain développement. » 4° La maladie peut sévir uniquement sur le froment ou sur une autre espèce de céréales ou sur toutes les céréales à la fois. Elle n'attaque aucune autre plante, soit sauvage, soit cultivée, existant au milieu des céréales dé- truites. (469) » 5° Les différentes altérations des céréales connues sous les noms de blés échaudés, blés /rillés, blés brûlés, certains rouilles et certains noirs, etc., semblent se rapporter à un développement excessif de la Puccinie des céréales. « Le Mémoire de M. Lavalle est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Brongniart, Tulasne et Duchartre. M. Delore adresse de Lyon l'observation dhin rétrécissement du larynx incisé avec succès au moyen du laryngoscope. 11 s'agissait d'un rétrécissement syphilitique datant de plusieurs années, et qui s'était aggravé au point de rendre l'asphyxie imminente. La laryn- gotomie, à laquelle on dut d'abord avoir recours, ne pouvait être qu'une opération préliminaire. Les brides, dont le laryngoscope avait permis de bien connaître la position et l'étendue, furent successivement incisées au moyen du lithotome caché du frère Côme. La dilatation de la glotte fui pratiquée, et, la canule enlevée, la respiration s'exécuta normalement; la malade recouvra le sommeil et l'appétit, et reprit des forces. « Avant l'in- vention du laryngoscope, dit M. Delore, il eût été impossible de reconnaître avec précision le siège et la forme du rétrécissement, et aucun chirurgien, je crois, n'aurait osé en pratiquer l'incision par la bouche, procédé qui m'a donné un résultat satisfaisant. » (Commissaires, MM. Velpeau, J. Cloquet.) M. DE Kéiucuff soumet au jugement de l'Académie une Note « sur la détet mination des longitudes en mer ». Cette Note, qui est accompagnée d'un supplément, est renvoyée à l'exanien de MM. Duperrey et de Tessan. CORRESPONDAIS CE . M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, le n° lo des Brevets d'invention pris pendant l'année i863. RI. de Saint-Venant prie l'Académie de vouloir bien le comprendre au nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Mécanique. (470) et rappelle qu'elle lui a déjà fait deux fois un semblable honneur en i843 et i858. ( Renvoi à la Section de Mécanique.) L'Académie des Sciences de Turin remercie l'Académie pour l'envoi du XXXIP volume de ses Mémoires. M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur, M. Legrand du Saillie, un ouvrage ayant j)our titre : ^i La folie devant les tribunaux ». M. le Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Note de M. P. Gauberl, intitulée : « Institution des expériences relatives aux alliances consanguines » ; Et une Note écrite en italien par M. Gallo contre la doctrine des généra- tions spontanées. Ces deux Noies poiuront être renvoyées à titre de pièces à consulter, l'une à la Commission chargée de l'examen des diverses pièces relatives aux résultats des mariages consanguins, l'autre à la Commission chargée de faire répéter en sa présence les expériences de M. Pasteur, et celles de MM. Pouchet, Joly et Musset. 51. LE Secrétaire perpétuel communique la Lettre suivante, que lui ont adressée MM. Pouchet, Mussel et Joly, en réponse à celle par laquelle il leur annonçait que la Commission nommée par l'Académie, dans la séance du 4 janvier, avait décidé que leurs expériences sur l'hétérogénie pour- raient être répétées en sa présence dans la première quinzaine de mars : ^^ g(«,-«.)* ^ g(«B-«.)-^ £ e^"--'-'^'' .. . — gl''™-"".-.)^ -1 (e"""'-' r). ^ dx dx dx ' ' ' d.v dx ^ » Si l'on suppose que toutes les quantités ai^oLi-, «3,..., assoient inégales, on aura, pour la résolution de l'équation Q = o, j- = C, e"'' + Cje"'" + Cse"'" +...+ C,„e«-'. Si l'on a a,P = «,n_( = ûc,„_2 = . . . = a,„_p = Cl, la valeur de Q deviendra Q = g«.' ^ e(«,-«.)^ i. e(«.-«>. . . / e(--«.-P-.»' ^Çf^!/ , ^ dx dx dx dxP-^' et celle de j- y = k, e"'" 4- A^e"'^ Hh . . . + e-" (C, 4- C^x + C3 x^ + . . . 4- C^^, ^''j. (473) » L'équation Q = e"^ se résoudra aussi facilement. Si l'on pose P = c/^ je'^'''"----''"'-'^-'dx ... I e^^'^ij; (x) dx. On peut transformer cette valeur de j de façon qu'elle soit exprimée en fonction de m intégrales indépendantes. » Si les racines de 9 (a) = o sont inégales, on obtient le signe V s'appliquant à toutes les racines a, de «p (a) = o. Cette formule est connue. Mais celle qui s'applique au cas général où plusieurs des racines a, sont égales n'a encore été, je crois, donnée dans auciui ouvrage. Elle se déduit assez aisément des formules précédentes. Elle peut s'écrire r=y\mJ if{z)dz ,!_;"''^ +(C. + C,.r+C3X^ + - + C,„j:"'.-')g'-'.-l, •^^ «/o da.. ' '1 le signe ^ s'appliquant comme précédemment aux racines a, de ç> (a) := o, et /n, désignant le degré de multiplicité de la racine a,. » Dans le cas où ^ [x) est un polynôme, on a pour solution particulière un autre polynôme, dont la forme générale se trouve facilement au moyen C. R., 1864, 1" Semeslre. (T. LVIII, >» 10.) 62 ( 474 ) (les formules précédentes : 1.2... (^^ — l)I • '' 1.2. 3. ...y' », I Dans cette équation on a posé et q désigne le degré de '| (x). Cette formule se prête à luie vérification assez élégante qui peut lui servir de démonstration. » Rien n'empêche de supposer la série prolongée à l'infini par les termes , /''7"+')'^"'""^'^^'""' P"'^^"^ |''"^"(-^), 'J>''^''(ar),... sont nulles. Or, la substitution de cette série à la place de ^ dans l'expression Q donne une expression linéaire entre '| (x) et ses dérivées, telle, que le coefficient de la dérivée d'indice r sera le même que celui du terme qui contient a avec l'exposant / dans la multiplication de (p(a) par la série : F (o) -\ !^ a -\ ^-' a.- H H a? + .... ^ ' I 1.2 1.2.3 Comme cette série est égale à F (a), son produit par (p(a) donnera l'unité. Donc la substitution de la première série dans Q donnera identiquement (j^(x) pour résultat. » Si y (a) contient le facteur a à une certaine puissance, que je désigne par p., F(o), F'(o),..., F<'''(o) sont des quantités infinies, et la formule n'est plus applicable. Mais elle s'applique à - — > et donne, si l'on pose j =f[o) r ^ [x] dxp + -^ r '■'<]> {x)(fxp-' + ... + ~ -^'l'M H T^—^i'i^)-^•■■^ Cette série et la précédente, dans le cas où ij>(j:) n'est pas un polynôme, donneront des solutions particulières de l'équation si elles sont convergentes. (475) » Enfin, si ij>(j^") t'st susceptible d'être représenté par l'intégrale double — / dn j cim'\i(m) cosn[x — m), on peut écrire une solution de l'équation sous la forme d'une intégrale double prise entre les mêmes limites : ou, en posant o{n\/ — i) := ip, (;?) + y/ — i (^^{n). Ce résultat et le précédent peuvent être appliqués à la recherche d'une solu- tion particulière d'une équation linéaire à coefficients constants aux diffé- rences mêlées ; 'f (a) désignera alors la fonction transcendante dans laquelle se changera Q si l'on y remplace les termes de la forme A'"--^ par » Pour la résolution des équations aux différences finies, on peut établir des foinuiles tout à fait analogues aux précédentes. » GÉOLOGIE. — 5»/' la craie glnuconieuse du nord-ouest du bassin de Paris. NotedeM. Hébert, présentée par M. d'Archiac. (Extrait par l'auteur.) « Ea craie glauconieuse de la région dont je me suis occupé dans ce travail a déjà été l'objet de travaux importants, parmi lesquels je dois citer en première ligne la Description géologiriue du déparlement de la Seine- Inférieure par M. A. Passy et les Observations de M. le vicomte d'Ar- chiac, consignées dans le tome IV de son Histoire des progrès de la Géoloqie. Mais bien que ces oliservations aient contribué d'une manière notable à faire connaître la composition et les allures de cette partie de la craie, le savant auteur a bien compris combien il y avait encore de lacunes à rem- plir, et il les a signalées avec grand soin. » J'ai entrepris d'en faire une étude aussi complète que possible, et je résumerai ainsi qu'il suit les résultats exposés avec détail dans un travail plus étendu ; (476) » L'espace que j'embrasse est un triangle dont la base a près de 60 kilo- mètres de Fécauip à Trouville, et la hauteur i3o kilomètres de Trouville à Vernon. Dans toute cette étendue, la craie glauconieuse conserve des carac- tères constants. » 1° Limite inférieure de la craie glauconieuse. — La base de cet étage est nettement accusée par le commencement de la glauconie sableuse. Elle repose tantôt sur l'argile du gault, rudimentaire, tantôt sur les poudingues néocomiensà Ostrea aquila; dans ce dernier cas, les fossiles et les concré- tions du gault se trouvent remaniés à la base de la glauconie. » a° Horizons constants que présente cet étarje. — La craie glauconieuse présente un certain nombre d'horizons, qui sont, en allant de bas en haut: » A. Glauconie sableuse noire, bleue ou verte, quelquefois très-micacée, renfermant des lits de silex qui passent à des calcaires siliceux, ou à des grès glauconieux. On y Irowwe. V Holaster suborbicularisi^ron^n. sp.); épais- seur maximum 20™ i) B. Lit de glauconie foncée, rempli de cailloux roulés siliceux, noirs, quelquefois volumineux et perforés par des lithophages, provenant des assises précédentes, et associés à de nombreux fossiles; épaisseur maxi- mum 1 » G. Glauconie sableuse passant à la craie grise, alternant avec des lits de silex noirs, très-peu fossilifères ; épaisseur maximum 19 )) D. Craie très-noduleuse, passant ordinairement à de véritables grès, caractérisés par l'abondance de VHolasler carinatus, et souvent aussi delà Terebralula biplicata ; épaisseur maximum 18 » E. Banc de craie grise à petits nodules bruns, caractérisés par V ahonà^mce An Scaphites œqualis ; épaisseur maxinumi 2 •> F. Craie grise homogène à silex noirs à Holaster suhglobosus ... 1 » G. Même craie peu fossilifère 9 » H. Craie grise plus compacte, dure et conglomérée en haut ... 3 » Total au maximum. . . . ^5"" » 3° Rapports des différentes couches entre elles. — Division en deux assises. — Ces divers horizons sont tous liés les uns aux autres par des fossiles com- muns, et les espèces que j'ai citées comme caractéristiques des couches suc- cessives ne le sont en général que par leur plus grande abondance. Il en est de même sous le rapport des caractères minéralogiques. » Il y a lieu toutefois de faire tnie exception pour les couches D et E. La surface des grès nodulcux à Holaster carinatus présente souvent, sinon tou- ( 477 ) jours, les caractères évidents d'une interruption sédimentaire. Elle est quel- quefois durcie et percée de tubulures, dans lesquelles entre la glauconie à Scaphites œqiialis. r> On peut donc partager la masse de la craie glauconieuse en deux as- sises, l'une comprenant les couches A, B, C, D d'une épaisseur de 5g mètres, l'autre composée de E, F, G, H, épaisse au plus de i6 mètres. » 4" Limite supérieure de la craie glauconieuse. — Dans tous les points, sans exception, la surface de la craie glauconieuse présente, au contact de la craie marneuse à Inoceramus tabiatus, Brogn. sp. (/. probtematicus^ d'Orb.), une ligne de démarcation tranchée, et des preuves incontestables d'une interruption sédimentaire due à un exhaussement du lond de la mer. » Toutefois, en établissant, comme je l'ai déjà fait en d'autres circon- stances, qu'il existe de telles lignes de démarcation, je ne prétends pas dire qu'elles aient coïncidé avec une destruction complète de la faune |)récé- dente. » Pendant que la craie glauconieuse du nord de la France se trouvait ainsi hors de l'action sédimentaire des eaux, les grès du Maine, les calcaires à Caprina adversa de l'Aquitaine et de la Provence, continuaient à se dépo- ser dans ces régions, et on sait qu'une partie de la faune de notre craie glau- conieuse se retrouve dans ces assises. Quand un affaissement est venu faire rentrer le nord de la France sous les eaux qui ont déposé au nord, comme à l'ouest et au sud de la France, les couches à Inoceramus labiatus, la véritable craie marneuse, toutes les espèces de la craie glauconieuse n'étaient point encore éteintes, car j'ai recueilli dans celte craie marneuse, à Bacqueville (commune de Saint-Vigor-d'Imonville), sur la rive droite de la Seine, aussi bien qu'à Port-des-Barques (Charente-Inférieure) avec VHemiaster Ver- neuilli, l'une des espèces les plus répandues dans la craie glauconieuse, le Pseudodiadema variolare. » 5" Disposition straticjrapliique de la craie glauconieuse. — La craie glau- conieuse s'appuie sur les côtes septentrionales du Calvados, vers Trouville, environ à loo mètres d'altitude, d'abord sur le terrain jurassique, puis sur les sables ferrugineux du terrain crétacé inférieur, et, plongeant à l'est-nord- est, elle vient occuper au Havre et à Honfleur la moitié supérieure de la falaise. Continuant à plonger régidièrement dans le même sens, sa surface supérieure, qui manque dans la première portion de son cours, commence à apparaître en même temps que la base de la craie marneuse, à Harfleur sur la Seine, et à Saint-Jouin sur la Manche. A parlir de ces points, celte surface descend régulièrement le long des falaises pour disparaître sur la ( 478 ) Seine, suivant une ligne tirée de la pointe de Tancarville à Vieux-Port, pas- sant au sud-ouest de la pointe de Quillebeuf, et sur la Manche, au delà du cap d'Antifer, à 2 kilomètres environ avant Étretat. « Ij'inclinaison des couches dans toute cette étendue ne varie guère qu'entre 1 et 10 uiiilimèlres par mètre. I.a craie glauconieuse s'enfonce en- suite souterrainement, ainsi cjue les assises qu'elle supporte, et vient repa- raître au jour par suite de la faille deFécamp à Lillebonne. Celte faille reste, dans son parcours, sensiblement parallèle aux vallées, mais se place en ))lein coteau, tantôt à l'ouest, tantôt à l'est, sans que rien dans le relief du sol puisse en révéler l'existence. « 6" Relèvement de Villequier. — Indépendamment des dislocations déjà connues de Rouen et de Vernon, j'en signale une autre qui paraît avoir échappé jusqu'ici aux géologues, à Villequier, toujours sur la rive droite de la Seine, où la craie glauconieuse se trouve portée à 80 mètres au moins au-dessus du niveau du fleuve. Ce relèvement considérable met au jour : 1" une épaisseur de 4o mètres de glauconie sableuse, de grès noduleux et de craie glauconieuse; 2° des sables blancs ou ferrugineux qui sont dessous. 11 forme un aniphithéâtre dont le centre est constitué par les escarpements de la craie glauconieuse, qui, au sud-ouest, s'élève sous une inclinaison de 45 degrés pour retomber au nord-est, du côté de Caudebec, sous une in- clinaison de 3o degrés, déterminant en ce dernier endroit une sorte de barrage que la route a traversé. Le rocher qui est resté sur le bord de la Seine, et qui est composé de craie glauconieuse, forme un obstacle naturel contre lequel vient se heurter et bondir à une grande hauteur le flot des hautes marées. >. Le village de Villequier, placé dans l'intérieur de l'amphithéâtre, est par suite presque entièrement sur les sables ferrugineux. » Dn côté de Norville, c'est-à-dire au sud-ouest, le relèvement aboutit évidemment à une faille, et comme eu ce point la craie glauconieuse n'est guère qu'à 7 kilomètres de celle de Lillebonne, il y a très-probablement connexion entre les deux relèvements. Celui de Villequier ne serait que la continuation en ligne brisée, sous un angle de i3o degrés, de la faille de Fécamp à Lilleboiuie, qui paraît en effet s'arrêter avant d'atteindre la Seine. » Du côté de Caudebec, au nord-est, la craie glauconieuse s'enfonce régu- lièrement sous les assises supérieures de la craie qui reprennent bientôt leur allure horizontale. » Quant à la dis|)osition des couches de la craie aux alentours des relè- vements de Rouen et de Vernon, elles ne peuvent être mises en évidence ( 479) que par l'étude des couches supérieures appartenant aux systèmes que j'ai déjà caractérisés (i) sous les noms suivants : i° craie marneuse à Inoceramus labiatus; 2° craie noduleuse ou craie à Micraster cortestudinnrium; 3" craie blanche à Micrasler coianguinuni ; 4° craie blanche à Bélemnites. » Nous renverrons donc cette partie de la question à un prochain travail. » ANATOMIE COMPARliE.— Sur f analomie et l'histologie c/« Branchiostoma lubri- cum. Costa {Amphioxus lanceolntiis. Yarrell). Première partie d'une Note de M. J. 3Iarccsen de Saint-Pétersbourg, présentée par M. Bernard. c( On pourrait croire qu'après les travaux de M. Johannes Mûller et de M. de Quatrefages, il y aurait peu de chose à trouver dans l'analoniie et l'histologie de ce curieux animal. Mais comme il y a déjà presque vingt ans que ces deux naturalistes ont publié leurs Mémoires, et que, depuis ce temps, les moyens de recherches se sont beaucoup perfectionnés, j'aij pen- dant mon séjour à Naples, soumis le Bi am hiostomn k de nouvelles recherches, qui m'ont fait trouver beaucoup de faits inconnus à mes prédécesseurs, et rectifier plusieurs des résultats annoncés par eux. » Système vertébral, i. Corde dorsale. — Elle est composée, comme on le sait, d'une gaine et d'un contenu. Le dernier avait été décrit par Goodsir et Joli. Mûller comme constitué par une masse fibreuse séparable en rondelles. M. de Quatrefages avait nié l'existence des dernières et annoncé que la corde dorsale était composée de cellules juxtaposées dont il avait donné des figures. D'après mes recherches ces cellules n'existent pas; et aussi M. Max Schultze n'a pas pu les trouver. La corde dorsale se sépare facilement en rondelles, tellement qu'on les voit déjà chez l'animal vivant; mais la sé|)aratio!i n'est pas complète. Les rondelles sont très-minces, leur épaisseur est de -j-^ de millimètre, et elles sont réunies des deux côtés par une substance très-mince, qui part des deux surfaces d'une grande quan- tité de points, tellement qu'en séparant une rondelle de sa voisine on dé- chire la membrane de réunion dont les débris se présentent alors en forme d'un réseau sur la surface de la rondelle, ce qui donne à toute la rondelle l'aspect comme si elle était composée de cellules; mais en réalité il n"v a ici qu'une rondelle lisse dont la surface est couverte des lambeaux de la substance de réunion. Les contou?s se séparent en forme de fibres. Quel- (i) Bulletin de la Société Géologique de France, 2' série, p. 565. ( 48o ) quefois on voit dans la substance de la rondelle elle-même quelques noyaux tout à fait transparents. Peut-être le réseau de la substance de réimion pré- sente-t-il les restes de cellules. Mais à cela près il n'y a pas de cellules dans la corde dorsale du Brancliiostoma. » 2. Cmiilage buccal. — Ce cartilage, ainsi que ses prolongements qui for- ment le squelette descirrbes buccaux, est de même composé d'une masse qui se sépare facilement en rondelles; mais ici les cellules dont ils sont com- posés n'ont pas disparu complètement, car on y voit des noyaux plus ou moins grands, granulés dans une masse intereelluiaire. M. de Quatrefages avait bien vu cela ; mais il avait cru voir des cellules sans noyau dont les contours se touchaient, ce qui n'a pas lieu. » Système nerveux. — C'est un mérite de M. de Quatrefages d'avoir mieux décrit que ses prédécesseurs la distribution des nerfs; aussi lui doit-on l'intéressante observation que le système central nerveux est com- posé d'une série de renflements correspondant à l'origine des nerfs, ce que j'ai pu constater. Mais quanta l'origine des nerfs, il nous a laissés dans le doute, et quant à la terminaison des nerfs ses observations sont très-in- complètes, ce que j'attribue à l'infériorité des microscopes dont il pouvait se servir en i844 comparés à ceux dont il eût pu f;iire usage en 1862. Je me suis servi d'un microscope de M. Hartnack, successeur de M. Oberha^user, et d'un grand microscope de MM. Smith, Beck et Beck. )) Le système nerveux central est composé de cellules et de fibres ner- veuses. Les cellules sont très-minces, transparentes, rondes, remplies de granulations, et ont un diamètre de o™"", 02 à o°"",o5 ; leiu' petit noyau n'a que o'^^iOoG. Sur l'animal vivant on n'a pas pu constater leur présence. C'est seulement après avoir mis tout l'animal dans une légère solution d'acide chromique qu'on a pu les voir. La gaine du système central ner- veux, que M. de Quatrefages avait trouvée, existe, mais les fibres nerveuses qu'il avait niées existent aussi; elles sont très-minces, droites, couvertes de petites granulations. » Outre ces deux éléments, il y a une grande quantité de capillaires dans le système nerveux central. M. de Quatrefages avait trouvé « qu'au )) delà du dernier renflement, la moelle épinière se prolonge en un filet » mince, qui se renfle et forme une sorte d'ampoule très-prononcée au » niveau même de l'extrémité de la corde dorsale. » L'observation est juste; mais l'ampoule et tout ce filet termina! ne sont que des capillaires dont une anse forme l'ampoule. )) Les nerfs spinaux naissent à la partie supérieure latérale de la moelle (48i ) épinière, comme je l'ai vu dans des coupes transversales. De là les racines partent en forme d'un tronc comparativement très-épais. Il n'y a pas deux racines; mais dans l'intérieur de la racine on voit des fibres primitives très-minces (des axes cylindriques) qui y arrivent de différents côtés. Les racines sont entourées d'une gaîne, dans laquelle on voit des capillaires. Après sa sortie, le tronc nerveux se tuméfie, et j'ai réussi à voir une fois dans cette tuméfaction une cellule ganglionnaire avec son noyan. C'est seulement derrière la tuméfaction que le tronc se divise, comme M. Mùller et M. de Qualrefages l'ont décrit. Je crois que la tuméfaction représente le ganglion spinal des Vertébrés. » Terminaison des nerfs. — M. de Quatrefages en avait vu deux modes : dans l'un, il avait vu et dessiné un filet nerveux u aboutissant à de petits » organes vésiculaires ovoïdes à parois proportionnellement épaisses, qui » sont, d'après lui, probablement des cryptes mucipares; » dans l'autre, il avait vu les nerfs se terminer par des filets homogènes transparents qui, à leur dernière extrémité, « s'épatent en formant: un cône irrégidier ou un » petit mamelon qui s'applique contre la coucha interne des tégnments. » Ce que M. de Quatrefages avait décrit existe; mais ce n'était que le com- mencement de la fin. Les petits organes vésiculaires ne forment pas une terminaison, mais sont placés dans le trajet des dernières ramifications des nerfs. 11 y a deux sortes de ces corps, des grands et des petits. C'est surtout à la partie supérieure de la tète où j'en ai vu le plus ; dans la partie infé- rieure et dans le bord de la nageoire il y en a beaucoup moins. Mais ces corps, qui, au premier aspect, ont la forme d'une cellule avec un noyau, ne sont que des anses de la fibre nerveuse : c'est-à-dire que la fibre ner- veuse, au lieu de marcher directement en avant, se tourne autour d'elle- même. Quelquefois elle répète cette disposition tellement, que le même nerf offre plusieurs endroits où il y a de ces corps. Là où ils sont grands (et alors ils ont un diamètre de o""",oi2 à o'°"',02o), le nerf sur lequel ils se trouvent est plus large. Outre les grands corps, il y a des petits qui n'ont qu'un diamètre de ©""'"jOoG. Sur le même nerf on trouve et les grandes et les petites anses ; mais une fois les petites anses se rencontrent derrière les grandes, une autre fois avant les grandes. Quant aux terminaisons des nerfs, elles ne se trouvent pas dans ces anses ; mais voilà ce que l'on voit. Chez le Branchiostome on a le grand avantage de pouvoir examiner les nerfs depuis leur origine jusqu'à leur fin. L'espace qu'ils parcourent dans la tête est très-court. Ainsi, si l'on prend un des trois nerfs qui partent de l'extrémité antérieure du système nerveux central, et qui se dirige de haut G. R., 1864, i" Semestre. (T. LVIII,N° 10.) 63 ( 482 ) en bas et se distribue dans la partie inférieure de la tète, sa longueur, depuis l'origine jusqu'à sa fin dans le bord inférieur de la tête, n'a que f de millimètre. A l'origine, le tronc n'est pas plus large que gîj^ à ^ de millimètre, yî ^^ millimètre en avant de l'origine, ce nerf se divise en trois branches, dont chaciuie a une largeur de ^ de millimètre, -fg de milli- mètre plus loin, chaque branche se divise de nouveau et chaque division a à peu près -^ de millimètre. -^ de millimètre plus loin, il y a de nouveau une division en plusieurs filets, dont chacun a une largeur de j~ de milli- mètre. D'ici le reste des divisions a encore à parcourir jusqu'au bord infé- rieur de la tète -^ de millimètre. La largeur des nerfs devient moindre jusqu'à —^ de millimètre, et de ces filets très-minces partent les terminai- sons; quelques-uns pourtant ont déjà pris naissance des troncs antérieurs. Les dernières terminaisons sont des branches extrêmement courtes, des petits cylindres qui partent des troncs terminaux de deux côtés en grande quantité, et qui ont luie largeiu' de ~-^ de millimètre et une longueur un peu plus grande. .Lisqu'ici, les cylindres terminaux compris, les nerfs ont une gaine transparente et un contenu granuleux qui empêche de voir les fibres primitives nerveuses que l'on voyait très-bien dans les racines des nerfs. On voit dans quelques endroits seulement quelque chose comme des fibres; mais c'est rare. Mais au bout des cylindres on voit sortir de leur milieu les fibres nerveuses terminales, qui sont transparentes, grisâtres, sans la moindre trace de granules, et qui n'ont pas de gaîne propre. Ce n'est qu'avec un grossissement de 45o à 5oo diamètres qu'on peut bien les voir. Mais pour bien apercevoir leur distribution ultérieure, il faut un grossissement de 760 diamètres. La fibre terminale, un cylindre-axis, d'une largeur de o™™,ooo5, o™™,ooo8, o""°,oot, en sortant se divise encore, se renfle un peu; de ces renflements, qui n'ont ni noyau ni granules, partent des fibres qui vont à d'autres petits renflements, et ainsi de suite. De cette manière se forme un réseau que j'ai cru parfois terminal ; mais quelquefois, en faisant un petit mouvement avec la vis du microscope, j'ai vu partir, là où l'on croyait une fin, encore des filets que je n'ai pas pu poursuivre plus. Pourquoi, me suis-je demandé, un observateur aussi habile que M. de Quatrefages n'a-t-il pu voir ces détails? et j'ai dû me ré- pondre que : 1° nos microscopes d'aujourd'hui sont meilleurs que ceux de i845; 2° je pré.sume qu'il a fait ses observations sur des individus qui étaient couverts de leur épithélium, et alors c'est impossible de voir les terminaisons. » J'ai dit que les cylindres-axis se divisent après être sortis des cylindres ( 483 ) termimaiix ; mais les fibres primitives des troncs doivent se diviser aussi, car à l'origine on voit dans le ti'onc cinq à sept fibres primitives. En se divisant et en formant les cylindres terminaux, dont le nombre s'élève jusqu'à vingt, trente et plus, les fibres primitives ont dû se diviser. » Retzius, Joh. Millier, M. Rolliker et M. de Quatrefages parlent de deux yeux ; M. Max Schultze n'a pu en trouver qu'un seul. En examinant beaucoup d'individus, on voit qu'il y en a qui ont deux yeux, mais aussi d'autres qui n'en ont qu'un seul. » M. MouRA adresse une observation d'épingle avalée et traversant tout le canal digestif après être demeurée deux jours entiers arrêtée dans l'arrière- gorge. M. M. UK CoRTEUiL appelle l'attention de l'Académie sur plusieurs de ses inventions dont les unes concernent des instruments de musique, les autres une disposition particulière d'aérostats. M. Tamin-Despalles présente quelques considérations sur la phthisie pulmonaire et son traitement. Il annonce l'intention d'adresser prochaine- ment un Mémoire plus développé sur ce sujet. M. W.-H. Perkin adresse la traduction en français d'une Note sur le mauve ou violet d'aniline qu'il a lue le 19 novembre dernier à la Société Royale de Londres. M. Raubal a lu clans des journaux de Vienne que le gouvernement fran- çais avait proposé un prix |)Our la découverte d'un fébrifuge ne contenant ni quinine ni acide arsénieux. Il s'adresse à l'Académie pour savoir quelle est la marche à suivre pour obtenir ce prix en faisant connaître un médica- ment dont il a constaté la grande efficacité. L'Académie, qui n'a point proposé un tel sujet de prix, avait déjà reçu, dans sa séance du i5 février, une Lettre venant de Hongrie et provoquée évidemment par une semblable annonce. La séance est levée à 5 heures. F. 63.. ( ^84 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 7 mars 1864 les ouvrages dont voici les titres : Recueil, des lois et actes de Cinslruction publique [i'^^ année). t864, n° 8; in-8°. Mémoires de C Académie impériale des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen. Caen, i864; in-8°. Le Jardin fruitier du Muséum; par M. J. Decaisne; 68* livraison. Paris, i864; in-fi'^ avec planches. La folie devant les tribunaux; par le D"' LEGRAN0 DU Saulle. Paris, i864; in-8°. Paléontologie française. Terrain crétacé, i4* livraison. Paris, i863; m-S". Animaux fossiles et géologie de lAttique ; /jar Albert Gaddry, 7*^ livraison. Paris ; in-4°, avec planches. Du climat de l'Egypte , de sa valeur dans les affections de la poitrine comme station hibernale, etc.; par M. le D' B. Sciinepp. Paris, 1862; in-8''. (Adressé au concours pour les prix Montyon : Médecine et Chirurgie.) De la formation du type dans les variétés dégénérées, ou Nouueatix éléments d'cmthropologie morbide; par M. le D' Morel. i'"' fascicule. Paris, 1864 ; in-4°. Mémoires d'anatomie pathologique sur les questions suivantes : 1° t endocar- dite ulcéreuse; 2° l'injection par produits septiques interiies; 3" l'altération des nerfs et des muscles dcms la paralysie saturnine; par le D' E. LaNCEREAUX . (Extrait de la Gazette médicale de Paris.) Varis, i863; in-8°. Etude de la dégénérescence graisseuse des éléments actifs du foie, des reins et des muscles de la vie animale dans l'empoisonnement par le phosphore ; par le même. Extrait de l'Union médicale. Paris; in-8°. Ces deux opuscules sont adressés au concours pour les prix Montyon : Médecine et Chirurgie. Réflexions pratiques sur les maladies qu'on observe chez les employés des chc' viins de fer; par le D" E. SOULÉ, médecin en chef de la Compagnie des Chemins de fer du Midi. Bordeaux, i864; in-8°. Esquisse géognostique de la vallée de l'Ariége; par A. LeymERIE. (Extrait du Bulletin de la Société Géologique de France.) Paris, 1 863 ; in-S". De l'origine des lacs suisses; par M. B. Studer. (Extrait de la Bibliothèque universelle et Revue suisse.) Mémoire sur le service médico-chirurgical de la construction du chemin de ( 485 ) fer de Lisieux à Honfleiir, section de Pont-l'Evéque à Quelteville; par le D' P.-E. DE Lamotte, médecin de la Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest. Pont-l'Évèque, i863; in-8°. Trois études sur des mesures anciennes ; par M . Emile Bouchotte. Metz, i864;in-8''. Elude sur Uijqiène des ouvriers employés à la fabrication du verdel ; par MM. G. Pécholier et C. Saintpierre; Paris et Montpellier, i864; in-8''. Mémoire sur la réduction de l étranglement herniaire et sur la kélolomie ; par le D'' Alf. LiÉGARD, de Caen (Calvados). (Extrait du Journal publié par la Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles.) Bruxelles; in-8". Destiné au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de i 864. Institution des expériences relativesaux alliances consanguines; par M. P. Gad- eert; demi-feuille ii>4"- (Renvoyé, à titre de pièce à consulter, à la Commission des mariages consanguins.) De la maladie en Algérie et dans les pays chauds; par le D'' A.-M. IIelye ue Dangy (Manche). 1"= partie. Paris, i864;in-8°. 4 exemplaires. Annuaire du Cosmos, 6* année. Paris, i8fi4; in- 18. De l'origine et de tenjance des arts en Périgord, ou de l'âge de la pierre dans cette province avant la découverte des métaux; par M. l'abbé Audierne. Périgueux, i863; in-S". Iconographie des célébrités du Périgord; par Reymond (Pierre). Paris, i863; 1 feuille format atlas. L Ecole de Rome au XIX^ siècle; par M. Beulé. (Extrait de la Revue des Deux Mondes.) Paris, i863 ; in-8°. Lehrbuch... Manuel de l'ingénieur, du mécanicien et du constructeur de machines; par le D'' Phil.-Julius Weisbach, i™ partie, livraisons i à 11. Brunswick, i862-i863; 4 vol. in-8°. Der Ingénieur... L'Ingénieur, recueil de tables, formules, règles, etc., à l'usage des géomètres praticiens, des architectes, ingénieurs civils, etc, ; par le même, 3^ édition. Brunswick, i863; vol. in-12. Abhandlungen... Mémoires de In Société Silésienne (section des ^Sciences naturelles et médicales), année 1862, 2" partie. Breslau, 1862; in-8". Vierzigster... Annuairede la Soc'iété Silésienne, ilf année (1862). Travaux et actes de la Société en 1862. Breslau. i8G3 in-8". Note sulle... Notes sur les générations dites spontanées ; par G . Gallo; in-4". demi-feuille d'impression. Ricerche... Recherches géométriques et hydromélriques de l'école des Ingé' nieurs Romains, publiées par Maurice Brighenti, 2" édition. Pise, 1862; in-4''. ( 486 ) PPBLiCATIOXK PERIODIQUES REÇUES PAR I. ACADEMIE PENDANT LE MOIS DE FÉVRIER 1864. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie des Sciences ; i *'' se- mestre 186/Î, n"' 5 à 9 ; m-lf. Annales de Chimie et de Ph/sique; par MM. CuEVREUL, Dumas, Pelouze, BoussiNGAULT, Regnault ; avec la collaboration de MM. Wurtz et Verdet; 4* série, janvier i864; in-8°. Annales de C Agriculture française ; t. XXIII, n°* i, 2 et 3 ; in-8". Annales forestières et métallurgiques; t. Il, n" 12, décembre i863: in 8". Annales médico-psychologiques; 22" année; t. III, n" 3, janvier 1864; in-8°. Annales de la Société d hydrologie médicale de Paris ; comptes rendus des séances; t. X, 3^ et 5* livraison; in-8". Annales télégraphiques ; t. VIT ; janvier et février i864; in-8°. Atti delC Accademia pontificia de Nuovi Lincei; 16'' année, 2" et 3* session. Rome; in-4". Atti del reale Isiituto Lombardo di Scienze, Leltere ed Arti; vol. III; fasc. 19 et 20. Milan; in-S". Bibliothèque universelle et Revue suisse ; n° '73. Genève; in-8". Bulletin de l' Académie impériale de Médecine; t. XXIX, n°* 8, 9 et 10; in.8". Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse ; décembre i863; in-8°. Bulletin de r Académie royale de Médecine de Belgique ; année i863; t. VI, n"* 9, 10 et 1 1; in-8°. Bulletin des séances de la Société impériale el centrale d Agriculture de France; t. XVIII, n" 2; in-8". Bulletin de la Société d' Encouragement pour l'industrie nationale, rédigé par MM. Combes et Peligot; 1^ série, t. X, janvier i864; in-4°. Bulletin de la Société d' Agriculture, Sciences el Arts de la Sarthe, 2* série, t. IX (i 863-1 864); in-S". Bulletin de la Société Jrançaise de Photographie; 9* année, décembre i863; 10* année, janvier 1864 ; in-8°. Bulletin des travaux de (a Société impériale de Médecine de Marseille; 8* année, janvier 1864 ; in-8". Bulletin de l'Académie royale des Sciences^ des Lettres et des Beaux-Arts de ( 487 ) Belgique; 33^ année, 2^ série, t. XVII, n" i, et lable alphabélique du t. XVI de la 2^ série; in-8". Bulletin de la Société impériale de Médecine, Chirurgie et Pliarmni ic de Toulouse; i863, n° 6; in-8". Bullettino meteorolocjico delP Osieruatorio del Collecjio Romano; vol. 111. n" I. Rome; in-4''. Catalogue des Brevets d'invention ; AVinde i863, n°^ 9 et 10; in-H". Cosmos. Revue encyclopédique liehdomadaire des progrès des Sciences et ilt leurs applications aux Arts et à l'Industrie; 1 3" année, t. XXIV, n"* 5 à 9; iu-8«. Gazette des Hôpitaux; 37*^ année, 11'^'^ i3 à i4; in-8". Gazette médicale de Paris; 34* année, t. XIX, n°' 5 à 9; in-4". Il Niiovo Ciraento Journal de Physicfue, de Chimie et cC Histoire naturelle; î. XVI[, juillet i863. Turin et Pise; in-8". Journal d' Acjriculture pratique ; 28* année, 1864, n°* 3 et 4; in-8". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; t. X, 4*^ série, février i864;in-8°. Journal de li Société impériale et centrale d Horticulture ; t. X, janvier i864; in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie ; ^3^ année, février i864; in-8". Journal des Connaissances mé/licales et pharmaceutiques; 3t^ année, 1864, n"' 3 à 6 ; in-8°. Journal d'Agriculture de la Cote-d'Or; octobre i863. Dijon; in-8". Journcd de Mathématiques pures et appliquées ; 1^ série, octobre et no- vembre i863; in-4°. Journal de Médecine vétérinaire militaire ; t. II, février i864; in-8". Journal de la Section de Médecine de la Société académique du département de la Loire-Inférieure; vol. XXXIX, livraisons 207 et 208 ; in-8". Journal desjabricanis de sucre; 4*^ année, n°^ 43 à 47; in-4''. Kaiserliche... Académie impériale des Sciences de Tienne; année 1864, n"*.'>et6; i feuille d'impression in-8". L'Abeille médicale; 21^ année, n°^ t) à 9; in-4°. L'Agriculteur praticien; 2" série, t. V, n"" 2,3 et 4 ; in-8''. L'Art médical; cf année, t. XVII, février 1864 ; in-8°. L'Art dentaire; 8* année, février i864; in-4°. La Lumière; 14® année, n''2; in-4°. La Médecine contemporaine; 6^ année, n"* 3 et 4; in-4"- La Science pittoresque; 8* année; n°^ 41. 42 et 43; 10-4". ( 4S8 ) Ln Science jwuv tous; cf année ; n"' 9 à i 3 ; in-4°. Le Courrier des Sciences et de rindustrie; 3*^ année; t. I, n"* ' ii 9; i'i 8". Le Goz; 'f année, n° 12; 8" année, n° i ; in-4''. Le Moniteur de la Photogrophie ; 4*^ année, n°* 22 et 23; in-4". Le Teclmologiste ; 25* année; février 1864 ; in-8°. Les Mondes. . . Revue hebdomadaire des Sciences et de leurs applications aux Arts et à i Industrie; 1^ année, t. III, livr. 5 à 8; in-8°. Magasin pittoresque; 32* année ; février i864; in-4°. Montpellier médical: Journal mensuel de Médecine; ']" année; fé- vrier i864; in-8°. Monthly . . . Notices mensuelles de la Sociétéroyale d' Astronomie de Londres; vol. XXIV, n"3; in-12. Nachrichten... Nouvelles de l'Université de Gœttingue; année i863; table des n"* I à 21 ; in-8. Nouvelles Annales de Mathématiques ; 2* série, t. III; février i864; in-8". Paris port de mer; i''" année, n" 4> in-4°. Pharmaceutical Journal and Transactions; vol. V, n° 8; in-8°. Presse scientifique des Deux Mondes; année 1 864, n°' 3 et 4 ; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; 20*= année; t. XX, février 1864 ; in-8". Revue maritime et coloniale; t. X, février 1864 ; in-8°. Revue de Tltérapeulicjue médico-chiixtnjicale ; 3i* année, j864; n°* 3 et 4» in-S". Revue viticole ; 6" année; janvier 1864; in-S". Società reale di Napoli. Rendiconto deW Accademia délie Scienze fisiche e matematiche; 3^ année, janvier 1864. Naples; in-4°. Tlie American jourmd of Science and Arts ; vol. XXXVII, janvier 1864 ; in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 14 MARS 186i. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Flourens présente à l'Académie un ouvrage qu'il vient de publier et qui a pour titre : « Examen du livre de M. Darwin sur l'origine des espèces ». PALÉONTOLOGIE. — Nole accompagnant la présentation des objets recueillis clatis les terrains de transport, les cavernes et les brèches osseuses; par M. de ViBRAYE. « J'ai regardé comme un devoir de présenter à l'appui de la. communi- cation que j'avais l'honneur d'adresser il y a quinze jours à l'Académie des Sciences les pièces justificatives. J'ai tout d'abord à m'excuser de cette volumineuse exposition que j'ai réduite autant que possible en choisissant les spécimens dans plus de quatre-vingts tiroirs. » Je dois en outre taire ici bien comprendre que je cherche à m'effacer complètement devant l'autorité des faits. Je m'efforcerai toujours de me pré- munir contre les idées préconçues; j'appelle de tous mes vœux les observa- tions et même les objections. Je comprends l'utilité d'écarter au début les idées théoriques et l'esprit de système, de se contenter d'enregistrer loyale- ment tous les faits acquis à la science, et d'attendre patiemment l'époque de leur interprétation. » D'autre part, j'écarterai le reproche d'avoir essayé de pousser trop loin C. R., i86.i, i" Semestre. (T. LVIII,No H.) 64 [ 490 ) les investigations. Qu'est-ce à dire? Le fait acquis et dûment constaté pour- rait-il donc porter atteinte à la vérité? Celle-ci n'est-elle point immuable dans son essence, et son interprétation seule sujette à l'erreur? » J'écarte donc jusqu'à nouvel ordre, je le répète, l'appréciation théo- rique. Je me suis con lente d'enregistrer les faits et de soumettre à votre illustre contrôle l'examen des échantillons que sept années de recherches m'ont [)ermis de recueillir. » Dans mon explication verbale des objets déposés sur le bureau de l'Institut je ne signale qu'un fait nouveau, la présence, dans la couche infé- rieure des grottes d'Arcy, d'un sacrum d' Ursus spelœiis présentant une entaille nette et profonde. D'autre part, j'ai fait observer incidemment qu'un certain nombre de mâchoires inférieures d' Ursus sj/elœus adultes sont pourvues de leur première et même de leur deuxième prémolaire, ce qui tend à prou- ver que la caducité de ces dernières n'est pas un caractère assez constant pour consentir à l'adopter sans réserve. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — De la vapeur et de Cair chaud comparés sous le rapport du combustible brûlé; par M. Bcrdi.v. « Depuis ma Note du 4 janvier dernier sur les locomotives, de grands constructeurs de machines à vapeur m'ayant paru douter de l'économie du combustible espérée dans l'emploi de l'air chaud, je crois devoir ici, dans l'intérêt d'une innovation mécanique d'une grande importance, reproduire en deux mots, et avec aussi peu de calculs que possible, les preuves déjà données plusieurs fois par M. le professeur Bourget et moi sur l'économie dont il s'agit. <) Soit I mètre cube d'air ordinaire à lo degrés, il deviendra, à 800 degrés, /i + 0,00367 X 800 \ _ ,mc ('■ + ^.936 \ _ o„.c 8 à très-oeu orés ' Vn-o,oo367Xio j - ' \ 1,0867 J-^ ,» a très peu près. » Si, avant d'acquérir les 800 degrés à travers un foyer clos, il a été comprimé à 4 atmosphères, ce volume sera ^ = 0-95. » Si, en sortant du foyer où il est refoulé à 4 atmosphères, cet air sou- lève un piston de 1 mètre carré de base à la hauteur o™,g5, il produira alors à pleine pression nn travail loS'ii'^i'x 3x0-", 95 = 29443''e'",35. ( 49' ) » Maintenant, si cet air se détend jusqu'à la pression atmosphérique de io33i kilogrammes ou de o™, 76 du baromètre, il pourra encore produire par cette détente un travail i5 3i8''^™,6; il est entendu qu'en calculant ce travail de détente par une intégrale, ainsi que le travail absorbé par la compression préalable ci-dessus, on tient compte, d'après les formules de MM. Laplace et Poisson, du refroidissement de lair qui a lieu dans le pre- mier cas, et de réchauffement dans le deuxième. 29443,35 + i53i8,6 = 44 yGi^e™, 95 étant ainsi le travail total du mètre cube d'air pris à 10 degrés dans l'atmo- sphère, il faut en retrancher: 1° le travail delà compression préalable dont l'intégrale est 6473 kilogrammètres; 2"^ celui du refoulement sous le foyer de cet air ainsi comprimé, et qui, par suite (loujoiu's d'après MM. Laplace et Poisson), aura acquis alors la température de i 5o degrés. Soit le volume ^tto ^c /H- O' 00367 XI 5o°\ o°%25Xi,4956 me •-(/■. ■ o"'',25 — ; ' = ^^ — = o™", 074 a tres-peu près. \ I + o,oo3b7 X 10 / 1 ,0867 ' z'* r r Le travail en question sera donc io33i x3 X 0,374 = II 591 "S", 382, qui, ajouté à celui de la compression, donne i8o64' Cela étant, et le volume d'air chaud 2, 534 X o^'^jqS remplaçant celui o'°*',95 de la vapeur, on voit que le premier aura exige 2,534 X o'"%95 X i''",29X 0,24(800"- i5o°) = 484'^^', 43 au plus, puisque le calorique spécifique de l'air est iui peu au-dessous de 0,24. Tout le combustible de 65oo calories, par exemple, au kilogramme, étant entièrement converti en acide carbonique dans un foyer clos, les pré- cédentes 486 calories auront donc exigé ,^' ^ o'"', 07453 de charbon. )' o™*^, gSde vapeur à 4 atmosphères pesant 2'"',io67XO,95 = 2'"',ooi365, contient, d'après la quatrième édition de V Aide- M émoire de Mécanique de M. Morin, 2'''', 001 365 (55o + 145,4 — 10) = 1371 calories environ (l'eau vaporisée ayant été prise à jo degrés). Or, d'après le même savant, 64 les meilleurs foyers possibles ne pouvant réaliser au plus que les - — - des calories renfermées dans leur combustible, il aura donc fallu ,37. 0,64 X 65oo =:o^",33 au moins de charbon pour produire la vapeur ci-dessus remplacée par l'air chaud. Divisant o,33 par o, 074^3, on trouve ainsi que ladite vapeur exige — '^/eo =454^'^ ft)'s l)lus de combustible que l'air en question. » D'après les dernières expériences de M. Regn;iult, les degrés ci-dessus ( 493 ) de chaleur 55o + 145,4 — 10 = 685°,4 étant remplacés par 606 -+- o,3o5 X i45)4 — 10 = 640°, 347, et par suite o'''',33 l'étant par 0,33 X ;^°''^1'^ = 0,3082, bo5,4 ou trouve encore 4)12 pour le rapport des dépenses de combustible entre les deux gaz moteurs destinés à se remplacer mutuellement. i> Si maintenant on fait travailler l'air chaud plus en grand, et d'une manière plus parfaite que la vapeur, si on évite plus ou moins les pertes des pistons employés pour cette dernière, etc., alors on augmentera encore le rapport ci -dessus en faveur de l'air chaud. On sera obligé, il est vrai, d'agrandir, ou mieux de multiplier les cylindres quand ce sera possible, pour obtenir la même force; mais, comme on supprimera les chaudières actuelles et leurs tuyaux bouilleurs, les nouvelles machines à air chaud, en définitive, n'exigeront pas, dans leur construction première, plus de métal que celles à vapeur. D'ailleurs, comme on sait, en remplaçant un grand cylindre par quatre autres d'un diamètre moitié [)ar exemple, le poids de la tôle, devenue plus mince alors, lesterait le même en somme, tout en ren- dant les explosions moins dangereuses s'il en survenait. )> Répétant le précédent calcul pour une locomotive à 8 atmosphères, le mètre cube d'air ordinaire à 10 degrés deviendra à 8 atmosphères et à 800 degrés : 1 /i +0,003(17 X 800 \ / ^ ■ . 75 57T = o'"'^,47J a tres-peu près. 8 \ i+o,oo3b7 X 10 / '^' 1 f Il produira à pression entière io33i'*'' X 7 X o"',475 — 34347''s'",725 d'abord, puis avec détente 26'jgi^^"^,ij^); total, tii i4o kilogrammetres. » Les travaux théoriques, pour la compression et le refoulement préa- lables, étant 12910 et iG 53o, soit 2g44o kilogrammetres en total, le travail disponible ne sera donc plus que 3 61 i4o — 29440 X - = 16690''^'" en pratique. ( 494 ) » Ainsi, les diamètres du cylindre remplacé et du remplaçant seront dans le rapport de v'16690 à \/6i i4o, ou comme 129 est à 3/|6,4 fies lon- gueurs de ces cylindres restant les mêmes). » Le volume de vapeur à 8 atmosphères o'"'',475 pesant 3'''',9784x 0,475 = !"■', 88974 exigera, d'après M. Morin, de combustible. » Les ^ili^^ = 3,6633 X o"S 475 =.-% 74 d'air chaud à 8 atmosphères remplaçant cette vapeur, correspondant à ^ g / .4-0,00367 x.o\ _ 3, gg3 ' \i +0,00367 X 800/ d'air ordinaire à lo degrés, auront donc consommé 3,633 X I , ag X o, 24 (800 — 245) = o"*'', 09683, .soit "■Q.. = 3, 34 fois moins que la vapeur. ■» 800 — 245 = 555 sont ici les degrés de chaleur communiqués par le charbon, puisque l'air à 10 degrés et comprimé à 8 atmosphères prend la température 245 degrés avant d'entrer sous le foyer. » D'après M. Regnault, le rapport ci-dessus deviendrait o,3232X o,gi o / 1- j Q 0/ ^„„ := 3,04 au lieu de 3,34- » 0,09603 ' ' ^ ALGÈBRE. — Théorème sur ta limite du nombre des racines réelles d'une classe d'équations algébriques ; par M. Sylvester. « Soient «,, m,,..., u„ des fonctions linéaires d'une seule variable, à coef- ficients réels, et supposons qu'on ait l'équation X, U-' + Xo m!' + • • . + X„ ii„' =,0 ; ( 495 ) il est évident que si tous les coefficients X,, ^2V'^/ portent les mêmes signes, le nombre des racines réelles est nul. » En général, supposons que le nombre des signes de même nom soit r, et de nom opposé soit s. Si /• est égal ou moindre de i, on peut parler de r comme étant le nombre inférieur des signes semblables de la série X,, Xo,.--» X„, et alors on peut affirmer que le nombre des racines réelles dans l'équation donnée ne peut jamais excéder le double du nombre inférieur de signes semblables dans ses coefficients X. B Je crois que cette proposition est nouvelle, mais elle n'est qu'une con- séquence très-particulière du théorème plus spécifique que voici : » Soient c,, c^,..., c„ luie série croissante on décroissante composée avec des quantités réelles, et soit donnée l'équation X, [x + c^)'" -H X2 (x 4- Co)'" + . . . 4- X„ (x + i Si l'on prend un fruit mûr et qu'on l'abandonne à lui-même dans de grandes cloches remplies d'air ou d'oxygène, ce gaz est absorbé graduel- lement, ainsi que je l'ai dit plus haut. Si l'on met fin à l'expérience, alors que le fruit commence à se ramollir sans que toutefois l'épiderme soit atta- qué, qu'on en exprime le jus et qu'on traite ce dernier comme le précédent, il fournit une quantité de gaz beaucoup plus abondante, et sa teneur en acide carbonique est aussi beaucoup plus considérable. J'ai fait ces expé- riences sur des oranges et des citrons qui présentaient ini certain degré de mollesse, et sur des pommes dont la pellicule extérieure était intacte, mais dont la chair s'était en partie désagrégée. Si l'on fait en outre l'analyse des gaz contenus dans les éprouveltes qui renfermaient le fruit, on obsci've que le volume s'en est accru très-nolablement, que l'oxygène y a complète- ment disparu, et que la quantité d'acide carbonique qu'on y trouve est bien supérieure à la proportion de ce gaz existant dans l'air normal. Il s'est donc établi dans cette période une fermentation qui a donné naissance à l'excédant d'acide carbonique accusé par l'analyse. » D'où proviennent les gaz qui se dégagent ainsi, par l'application de la chaleur, des sucs des fruits? Dérivent-ils de l'air atmosphérique dont I oxy- gène introduit pai' endosmose aurait déterminé la production de l'acide carbonique par un phénomène de combusiion lenle, ou cet acide carbo- nique ne serait-il pas plutôt le résultat d'une fermentation opérée dans le suc lui-même, à une certaine période de la maturation? Cette dernière hy- pothèse paraît plus vraisemblable. 11 Tl sera donc mléressant d'étudier les gaz contenus dans le suc de fruits appartenant à différentes espèces, en examinant chacun d'eux depuis qu'il commence à se développer jnsqu'à ce qu'il ait atteint la période de maturité. C'est ce que je me propose de faire afin de compléter les recherches que 65.. ( 5oo ) j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, et que je vais être prochainement en mesure de réaliser avec la saison qui va s'ouvrir. » Ce travail exige une longue série d'expériences; chaque saison, en im- posant à l'observalciu' le choix des sujets qu'il soumet à l'étude, l'oblige souvent à changer la direction qu'il poursuit. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Recherches sur le mouvement des projectiles dans les armes ùjeu, basées sur la théorie mécanique de la chaleur; par M. H. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Piobert, Morin, Delaunay.) « Le problème du mouvement des projectiles dans les armes à feu, con- sidéré au point de vue de la théorie mécanique de la chaleur, conduit à l'équation différentielle dans laquelle u représente une fonction déterminée du chemin parcouru dans l'àme, x le rapport du temps écoulé t à la durée t' de la combustion complète d'un grain de poudre à l'air libre, X et m deux constantes dépen- dant de la nature de l'arme, du poids de la charge, etc.; 9 la fonction qui représente le poids d'un kilogramme de poudre brûlé au bout du temps t Dans cette formule on ne néglige que le vent et réchauffement de l'arme. )) Si, comme certains faits paraissent l'établir, les grains de poudre, sous la pression énorme qu'ils supportent, se brisent en fragments très-petits dans les premiers instants de l'inflammation, leur combustion sera très- rapide, et, en supposant comme limite extrême qu'elle soit instantanée, on a y = I ; par suite, et l'on est ramené à une quadrature. En faisant l'application de cette for- mide à une pièce de 12 de siège, on trouve V^ 336™, 60 pour la vitesse à la sortie de l'arme, et 0^0094 pour la durée du parcours de l'âme. » L'hypothèse de l'instantanéité de la combustion de la poudre, com- binée avec la théorie mécanique de la chaleur, conduit ainsi à un résultat très-voisin de l'expérience, car la formule pratique proposée par M. Martin de Bretles donne pour vitesse maximum 32i™,3o au lieu de 336'",6o. ( Soi ) » Il résulte de là que l'hypothèse de la combustion des grains de la charge, comme s'ils étaient isolés et à l'air libre, c'est-à-dire la supposilioti doit donner des résultats trop faibles; c'est pourquoi je me suis borné à indiquer dans ce cas le développement en série de l'intégrale de l'équa- tion (i), sans essayer d'en faire une application lunnérique qui ne serait pas sans présenter de grandes longueurs de calcids. » CHIMIE. — Recherches théoriques sur ta préparation de la soude par le procédé Le Blanc; par M. A. Scheurer-Kestxer, deuxième partie. (Extrait présenté par M. Pelouze.) (Commissaires précédemment nommés: MM. Chevreul, l'eloiize, Payeu.) « Transformation du sulfate de sodium en carbonate. — Les expériences que j'ai faites établissent que pendant la préparation de la soude il y a réduc- tion préalable du sulfate de sodium par le charbon, et double décomposi- tion entre le sulfure de sodium formé et le carbonate calcaire. En calcinant au rouge des mélanges en proportions variables de sulfure de sodium des- séché et de carbonate de calcium, le produit de la calcination abandonne à l'eau du carbonate de sodium en quantités proportionnelles à celles du carbonate employé. Lorsque le calcaire ajouté est en excès (plus d'une mo- lécule par molécule de sulfure), tout le sulfure de sodium se trouve trans- formé, et les liquides contiennent de l'hydrate de sodium. Dans le cas contraire, le carbonate de sodium formé équivaut au calcaire employé, et les liquides sont exempts d'hydrate. La présence do l'hydrate de sodium, dans les premiers, provient de la transformation de l'excès du calcaire en chaux caustique. » L Mélange de 80 grammes sulfure et 5o grammes carbonate. » IL 80 grammes sulfure et 85 grammes carbonate. » III. 80 grammes sulfure et 1 10 grammes carbonate. » IV. 80 grammes sulfure et i3o grammes carbonate. » Le produit de la calcination de ces mélanges, dissous dans l'eau, a donné à l'analyse les résultats suivants : I. II. m. IV. Sulfure de soilium 36,4 9)8 o,3 o,3 Carbonate Je sodium 53,5 89,1 86,9 79i9 Sulfiite de sodium 10,1 1,1 5,7 5,8 Hydrate de sodium j,i i4'<* ( 502 ; » Lfs liquides obtenus avec un excès de calcaire ont la plus grande analogie avec ceux provennnt de la dissolution de la soude brute; ils con- tiennent comme ceux-ci de petites quantités de sulfure de sodium ainsi que de l'hydrate, et dans des proportions analogues. Il On voit par le résultat du premier essai (1) que même en employant un grand excès de sulfure de sodium, ce qui exclut toute formation d'oxy- sulfure de calcium, on obtient une quantité de carbonate de sodium cor- respondante au carbonate de calcium décomposé. ■» I.a nécessité de l'emploi d'iui excès de calcaire, dans la pratique, tient a ce que le sulfure de sodium ne subit aucune décomposition au rouge, par l'action de l'oxyde de calcium ; la masse reprise par l'eau ne lui cède que du sulfure de sodium; il faut, pour pouvoir préparer de la soude avec la chaux caustique, ojiérer en présence de l'acide carbouiqiie. » Dans la pratique, une partie du calcaire peut se trouver réduite en chaux caustique avant la transformation complète du sulfate de sodium en sulfure; il arriverait alors, si on u'enqjloyait pas le calcaire en excès, que le sulfine de sodium formé en dernier lieu ne trouverait plus de carbonate de calcium pour sa transformation en carbonate de sodium et subsisterait dans la soude à l'état de sidfure. " Il semble que l'on devrait pouvoir suivre les transformations succes- sives des matières premières et trouver en un certain moment tout le sulfate réduit en sulfure; mais il n'en est pas ainsi, parce que la décomposition du sulfate par le charbon a lieu à une température beaucoup plus élevée que celle nécessaire à la double décomposition entre le sidfate de sodium et le carbonate de calcium ; de sorte que, au moment où le sulfure de sodium vient de se former, il échange ses éléments avec le calcaire. 11 En tenant compte des proportions de matières premières employées généralement, la tiansformation du sulfate de sodium en carbonate est exprimée par l'équation 5Na^Sô*+ioG=5Na'S + loGO* 5Na-S +7Gat;ô'= 5Na'GÔ' 4- 5 GaS -haGaO -f-aGÔ-, qui correspond à 98,3 de craie pour 100 de sulfate de sodium. » En résumé, il résulte de ces recherches que la réaction qui se produit dans le foiu' à soude est des plus simples. L'hypothèse d'un oxysulfnre de calcium insoluble n'est pas nécessaire; elle est contredite par la foiinatiou de la soude caustique pendant la dissolution delà soude brute dans l'eau et par l'absence de l'oxyde de calcium dans les résidus provenant de ce trai- ( 5o3 ) tement. Les sulfures qui se trouvent dans les liquides de la soude brute |jro- vienneiit d'une double décomposition partielle qui a lieu entre ces liquides et le sulfure de calcium très-peu soluble. La soude brute mal faite peut contenir soit du nionosulfure, soit des polysulfures de sodium tout formés. Lorsque le brassage ou le mélange des matières a été incomplet, du mono- sidfure échappe à la réaction du calcaire; lorsque la soude brute a subi une température trop élevée, elle contient des polysulfures de sodium formés par réduction et double décomposition entre le carbonate de sodium et le sulfure de calcium; ce sont ces deux écueils qu'il faut éviter pour obtenir les liquides les moins sulfurés possibles. » ASTRONOMIE. — Nole de M. Ch.\cornac sur C accroissement de densité des couches inférieures de Calmosphère absorbanle du Soleil. (Extrait. ; (Commissaires, MM. Laugier, Le Verrier, Paye. ) « Si l'on admet avec les physiciens les plus éminents que la surface lumineuse du Soleil émet la lumière suivant la loi du sinus comme les corps terrestres solides en fusion, tels que les métaux fondus ou incandes- cents, la surface de cet astre devrait être également lumineuse siu- toute l'étendue de son disque, et l'affaiblissement de lumière que l'on remarque près des bords serait entièrement dû à l'interposition d'une atmosphère incomplètement diaphane qui envelopperait la surface lumineuse de l'astre. » Si cet affaiblissement de la lumière solaire était dû à une loi d'émission différente de celle du sinus, à celle, par exemple, du cosinus, les bords du disque, tout en diminuant graduellement d'éclat, conserveraient la même couleur blanche du centre jusqu'à l'exlrémité des bords. Or, tel n'est pas le résultat de l'observation la plus superficielle : aussitôt que commence d'ap- paraître la différence d'intensité lumineuse, se montre en même temps la différence de teinte entre les deux régions comparées, et sur l'extrême bord cette différence est telle, qu'elle offre une difficulté réelle pour la comparaison directe des intensités lumineuses de cette région avec celle du centre. 1) D'autre part, l'observation des éclipses totales de Soleil montre nette- ment celle atmosphère graduellement décroissante d'intensité en s'éloi- gnant du bord de l'astre. >) La visibilité du bord lunaire en dehors du disque solaire, plus apjwrenle près du bord de l'astre que vers les régions extérieures, ne peut s'expliquer ( 5o4 ) autrement que p;ir l;i projection de notre satellite sur l'auréole solaire. Or, ])en(lant l'éclipsé de 1860, peu de temps avant la totalité, ce phénomène était d'autant plus évident que le prolongement du disque s'apercevait par portions très-nettement accusées dans les régions où la coin-onne se mon- trait plus intense, dans la région où, quelques secondes plus tard, apjia- riu'ent les protubérances les plus accentuées. » Un autre fait sur lequel les astronomes sont à peu près tous d'accord, l'existence matérielle de protubérances rougeâtres en forme de montagnes attenant au corps du Soleil, exige une atmosphère extérieure, non-seu- lement pour expliquer leurs formes en surplomb, mais aussi pour com- prendre que ces protubérances rougeâtres, en forme de montagnes, ne forment pas des taches dont les dimensions aillent en grandissant à mesure qu'elles s'approchent des bords du disque. En effet, un corps aussi nette- ment défini que ces protubérances doit former tache sur le disque du Soleil, si aucun milieu n'intercepte ou ne diminue son éclat, car leur lu- mière beaucoup moins vive que celle de la photosphère, et leur accumu- lation sur certains points étant considérable, il devrait en résulter tuie tache faible, vnie ombre légère, (jui suivrait des lois inverses à celles de la con- traction géométrique de la pénombre des taches. Or, rien de semblable ne s'est montré; jamais une ombre, ime pénombre, aussi faible qu'on puisse la concevoir, n'a paru grandir en s'approchant du bord de l'aslre, ou diminuer en s'approchant du centre. » Mais si l'on remarque que la lumière de la couronne devient, dans le voisinage immédiat du Soleil, assez vive pour blesser la vue, si l'on re- marque que la zone continue de matière incandescente de couleur rose qui se montre presque en contact avec le bord solaire apparaît suspendue et séparée, par un fdet de lumière très-vive, des couches basses de la cou- ronne, on comprenrlra que le pouvoir absorbant de ce milieu paraît assez considérable pour fondre toutes ces fâches, toutes ces ombres eu une teinte sombre qui intercepte uniformément la lumière du Soleil. )) L'observation de ces phénomènes, décrits par un grand nombre d'ob- servateurs, atteste l'existence d'une atmosphère extérieure tiès-deuse, dont les couches inférieures réfléchissent une vive lumière. » Un autre phénomène confirme l'existence de ce milieu plus dense dans les parties inférieures que dans celle des régions extrêmes, je veux parler des protubérances qui m'apparurent, dans l'éclipsé de i8(3o, comme ét;uit voilées à leur base par l'iiiterpo.sition d'ini milieu blanchâtre. M L'une d'elles que j'observai, mêlée à un groupe se montrant situé sur ( 5o5 ) un premier plan, apparaissait au contraire dans le lointain, comme un vais- seau dont on n'aperçoit, au-dessus de l'horizon, que les mâts et les voiles; sa base était masquée par la courbure du corps sphérique, et sa lumière, presque blanche, semblait voilée par l'interposition d'une grande épaisseur de cette atmosphère. Vers la partie inférieure, celte protubérance dimi- nuait rapidement d'éclat et sa teinte rosée disparaissait complètement dans cette région, tandis que la coloration incandescente du groupe situé sur le premier plan tranchait vivement sur le fond lumineux de l'auréole. » Sans entrer plus avant dans l'énumération des détails qui s'observent pendant les éclipses totales de Soleil et qui révèlent tous, de la manière la plus évidente, l'existence de cette atmosphère, on peut se borner à ne con- sidérer que le phénomène constant de la diminution d'intensité lumineuse du bord solaire. » En me servant du miroir en verre non argenté de 75 centimètres de dia- mètre, je m'étais arrêté à une mesure d'intensité de l'extrême bord du disque solaire dont l'éclat était la moitié de celui d'une zone très-étroite située à 1 4 secondes de distance de ce bord, et je trouvais que le rapport d'in- tensité lumineuse de cette zone avec celle du centre était o,454- Enfin, les mesures obtenues par les dispositions atmosphériques les plus favorables indiquaient qu'une différence d'intensité lumineuse au moins égale à ^ devenait appréciable à 8 ^ minutes de distance du bord de l'astre (en prenant pour son rayon moyen 960 secondes}. » Eu employant ces chiffres on peut, à l'aide d'un procédé très-simple, démontrer que les couches de l'atmosphère extérieure du Soleil vont en augmentant de densité à mesure qu'on les considère dans des régions de plus en plus voisines du bord de l'astre. Le procédé consiste à faire une hypothèse sur la hauteur de cette atmosphère, en recherchant le coefficient d'extinction qui répond à chacun des points dont on a déterminé l'intensité lumineuse par rapport à celle du centre du disque. » Après avoir développé les calculs qui lui servent à établir que la densité des couches inférieures de l'atmosphère solaire absorbe d'autant plus de lumière que l'épaisseur absorbante est plus grande, l'auteur continue ainsi : « J'insisterai sur la différence de couleur nettement visible à l'extrême bord et entre les diverses régions du disque, parce que ce phénomène suffi- rait à lui seul pour constater l'existence de cette atmosphère, si la découverte de MM. Kirchhoff et Bunsen ne le prouvait surabondamment. » D'autre part, l'absence complète de taches rosées ou sombres semées C. R., j8C4, 1" Semestre. (T. LVIII, N» 11.) <36 ( 5o6 ) sur la surface du disque prouverait du resle que, malgré réiiorine accumu- lation (le matière que ces montagnes roses présentent, leur interposition entre la photosphère et l'observateur ne ferait varier ni la couleur ni l'éclat de cette surface incandescente. Or, si l'on songe que de pareils objets matériels, dont la multiplicité dans les couches inférieures est si grande, ne produisent cependant aucinie absorption sur la vivacité de la luaràère du Soleil, quelle doit être la masse de matière nécessaire pour affaiblir celle des bords de l'astre dans la proportion de 2 à lo? » Pour se convaincre cependant que cette différence existe entre la lu- mière du centre et celle de l'extrême bord, il faut, en employant un aussi puissant instrument que celui qui m'a servi, se borner à constater seule- ment la différence qui existe entre l'intensité du bord et celle d'une région voisine dont on a préalablement comparé l'intensité luir.ineuse à celle du centre avec un instrument d'un moindre grossissement. » Pour se placer dans les meilleures conditions et éviter tout effet de con- traste, on réduira le champ à deux ouvertures extrêmement étroites, et on emploiera le grossissement le plus fort possible en s'assurant qu'il ne donne aucun défaut d'achromatisme, comme cela a lieu avec un miroir de télescope. On s'assurera ensuite, à l'aide d'un simple prisme biréfringent chromatisé, placé entre les deux lentilles de l'oculaire composé les plus voi- sines du prisme à réflexion totale, que l'extrême bord du Soleil se termine par une zone d'une seconde environ de largeur dont l'intensité lumineuse n'est que la moitié de celle d'une région éloignée de i4 a i5 secondes de ce bord. En effet, limoge étant ainsi dédoublée sur une certaine étendue sans que l'image du champ subisse cette transformation, on peut amener l'une des ouvertures à coïncider avec l'image dédoublée, et l'autre avec le bord où les deux images se superposent. C'est ce procédé qui m'a permis de reconnaître sûrement le décroissement rapide de la lumière sur Vextréme hord du disque solaire et d'établir les comparaisons précédentes indiquées dans le tableau. » D'après l'ensemble de ces considérations, l'enveloppe extérieure du Soleil devrait posséder im grand pouvoir d'extinction dans les couches in- lérieures, dont la densité doit être comparativement très-grande, et, cousé- quemment, l'étendue de cette atmosphère doit être considérable, ce qui est, du reste, d'accord avec l'étendue de l'auréole rayonnée que l'on aperçoit pendant les éclipses totales de cet astre. » ( 5o7 ) M. Pei.o\ soumet an jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Le tliermogénératenr et les chemins de fer, ou chauffage des wa- gons en marche par l'air chaud résultant du frottement ». A ce Mémoire sont joints, comme pièces à consulter, deux opuscules que M. Pelon a publiés sur ce mode de chauffage et les applications qu'on en pourrait faire, suivant lui, à diverses industries. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Combes.) COilRESPOND AXCE . M. LE MixisTRE DE LA Marine adrcsse, pour la Bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du numéro de mars de la « Revue maritime et coloniale », et deux extraits de ce recueil, savoir : i° « les Étoiles filantes », par M. Coul- vier-Gravier; i" « Études sur la pèche en France «. M. LE MlXISTUE DE l'AgRICCLTCRE, DU CoMMERCE ET DES TrAVAUX PUBLICS envoie des billets d'entrée pour la séance de distribution des prix aux lauréats du concours d'animaux de boucherie qui aura lieu à Poissy, le mercredi a3 mars, jour de l'exposition publique. La Société liipériale des Naturalistes de Moscou remercie l'Académie pour l'envoi de ses Comptes rendus hebdomnclaires, et exprime le vœu d'ob- tenir de même ses Mémoires. (Renvoi à la Commission administrative.) M. Èlie de Beaumoxt présente le troisième volume d'un ouvrage impor- tant de M. Rivot, ouvrage dont l'Académie a déjà reçu les deux premières parties, et qui a pour titre : Trailé de Docimasie. Dans ce volume, l'auteur traite des métaux proprement dits : du chrome, du vanadium, etc., et du fer, du manganèse, du cobalt et du nickel. 11 décrit en grand détail tous les procédés de dosage, d'analyse des minéraux, minerais et produits d'art. Ce volume, qui sera sans doute très-utile aux ingénieurs des usines à fer, ne contient pas, d'ailleurs, l'histoire complète des métaux, et l'ouvrage aura un quatrième volume. M. Éme de Beausioxt présente au nom de l'auteur, M. Grad, un volume 66.. ( 5o8 ) ayant pour litre : rjuslralie intérieure, et donne une idée de ce travail en lisant l'extrait suivant de la Lettre d'envoi : « Résumant les résultats obtenus par les grandes explorations accomplies de 1860 à i863 à travers l'Australie, par Stuart, Burke, Mac Kinlay et Landsborougli, nous trouvons qu'ils ont mis fin à bien des hypothèses et des systèmes sur la conformation de Tintérieur du continent. Oxley, Gawler y plaçaient \\m vaste mer intérieure; Malle-Brun un désert de sables brû- lants; Laiider des plaines inondées chaque printemps et desséchées en été; Eyre des lacs salés alternant avec des plaines; Sturt des dunes de sables s'étendant du bassin du Torrens aux côtes du golfe de Carpentarie. Toutes ces conjectures, généralisées d'après des apparences locales, sont détruites. Le centre de l'Australie ne présente pas la grande dépression adoptée par le comte Strelezki et par Roderick Murchison ; on y trouve une grande variété dans la conformation du terrain, des montagnes et des vallées alternant avec des plaines, des forêts, de belles sources, des pâturages immenses, mais aucim fleuve considérable. Considérées dans leur ensemble, ces régions ne sont pas plus un désert aride qu'elles ne ressemblent à un Eden, et s'il y a sur le globe des points mieux favorisés, de grandes parties en peuvent être utilisées pour la culture. L'Australie centrale est de beaucoup supérieure à certains districts du continent actuellement occupés. » Le bassin des lacs Torrens et Eyre constitue la partie la plus basse de l'Australie méridionale. Tous les voyageurs qui s'en sont approchés, quelle qu'ait été la direction suivie, constatent une inclinaison du sol vers les lacs Eyre et Torrens. Le lac Grégory, s'il ne communique pas avec l'Eyre, se trouve du moins à un niveau égal ; son lit sert de déversoir à la rivière de Cooper, formée par la jonction des rivières Thompson et Victoria. » OROGRAPHIE. — Nole sur l'application de la photographie à la géographie plijsirpie et à la géologie; le Saint-Gothard et te canton des Grisons ; jiar M. A. Ci VI A LE. rt J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie des Sciences les vues et les pano- ramas qui forment la cinquième partie de la description photographique des Alpes. Je rappellerai succinctement les principales conditions que j'ai dû m'imposer pour fournir des indications suffisantes à la géographie phy- sique et à la géologie (i). Les vues ont été orientées et choisies de manière (i) Comptes rendus, séances des 3o avril 1860, 22 avril 1861, 17 mars 186?., 9,3 mars i863. ( 5o9) à reproduire, autant que possible, la structure des roches, la dispositiou des couches du terrain, les formes et les pentes des glaciers. L'axe optique de l'appareil a été rendu horizontal, a6u que l'on puisse, à l'aide d'une carte topographique détaillée et des épreuves photographiques prises d'une même station, déterminer les coordonnées d'un point quelconque, par rapport au plan qui passe par cette station. » Le procédé photographique que j'ai employé est celui du papier sec, ciré au moyen d'un mélange de 4 parties de paraffine et i partie de cire vierge. J'ai remiu les clichés plus fins en apportant au procédé deux modifi- cations: l'ioduratiou du papier dans le vide et l'emploi d'un diaphragme de 9 millimètres, au lieu d'un diaphragme de i5, pour un foyer de 53 cen- timètres. » L'ensemble du travail qne je mets sous les yeux de l'Académie com- prend quatre grands panoramas, un petit, et un album de vues de détails. » Premier panorama. — Ce panorama, composé de quatorze feuilles, est pris d'un sommet du Prosa, à 27 1 5 mètres au-dessus de la mer, et embrasse les 36o degrés de la circonférence. Il comprend, à l'est, les montagnes de rUnteralp; au nord, le Bristenstock, le Galenstock, etc.; à l'ouest et au sud, les montagnes du canton du Tessin; au sud-est, la chaîne des Grisons, le Scopi, le Cristal lina, etc. » Le plus grand diamètre de ce panorama est d'environ 4o kilomètres. » Le brouillard couvre quelques-uns des sommets. » Deuxième panorama. — Ce panorama, composé de quatorze feuilles, est pris d'un sommet secondaire du Muraun, à 2G3o mètres au-dessus de la mer, et embrasse toute la circonférence. Il comprend, au nord, la chaîne du Todi; au nord-ouest, les montagnes de l'Oberalp; à l'ouest, le Galen- stock et le Saint-Gothard; au sud, le massif du Muraun, qui masque le pas- sage du Liikmanier, le Scopi et les glaciers de Médels; à l'est, la pointe Va- lesaj la Calanda, etc. Le plus grand diamètre de ce panorama est approxi- mativement de 75 kilomètres. » Troisième panorama, — Ce panorama est composé de dix feuilles pla- cées dans le sens de leur plus grande longueur; il est pris du sommet du pic Languard, à 3266 mètres au-dessus de la mer, et embrasse toute la circon- férence. Au sud se développe toute la chaîne du Bernina; à l'ouest, les montagnes dominant le passage du Julier et Saint-Moritz; au nord, le pic Uertsch, le pic Resch, le pic Linard et d'autres sommets de la haute Enga- dine. Le brouillard couvre un assez grand nombre de sommets de la partie orientale, et ne permet pas de juger de toute l'étendue de la vue. Quand le ( 5.0 ) temps est clair, on peut découvrir à l'ouest le mont Blanc, et à l'est la chaîne (le la frontière orientale du Tyrol. I) Qualrième panornina. — Ce panorama, composé de neuf feuilles, est pris d'un point du Corvatsch, à 3r lo mètres au-dessus de la mer, et embrasse un angle de 240 degrés. Il comprend, au sud-ouest, le Corvatsch; au sud et à lest, la chaîne du Bernina, et au nord-est le pic Languard. Les som- mets du Roseg, du Bernina, du Tchierva, ainsi que le glacier duTchierva, se montrent dans toute leur beauté. Le plus grand diamètre de ce pano- rama ne dépasse pas i5 kilouiètres. » Un petit panorama en quatre feuilles, pris deMompmédels, à iZq.5 mè- tres au-dessus de la mer, complète le panorama du Muraun; il embrasse un angle de 106 degrés 4o minutes et comprend: au sud, leScopi; au sud-ouest, la vallée et le glacier de Médels, et à l'ouest le Muraun. Son plus grand dia- mètre est de 11 kilomètres environ. » Fues de détails. — La série des vues de détails comprend : les roches des environs de Fluelen, au fond du lac de Lucerne, qui offrent un exemple remarquable de couches plissées et contournées ; les environs d'Amsta^gg; la route et le lac du Saint-Gothard, avec ses roches mouton- nées et polies; le val Trémolo; les environs de Disentis; les abords du Todi; la vallée du Vorderrhein; les environs de Thutis; les escarpements de la Via-Mala; Silva-Plana; Saint-INïorifz; la vallée de Pontrésina; les roches moutoniiées et polies du col du Bernina, etc. La direction de l'axe optique de l'instrument est indiquée sur chaque épreuve. » CHIMIE. — Sur l'atomicité des éléments. Note de M. A. Kekulé, présentée par M. IL Sainte-Claire Deville. « Plusieurs Mémoires publiés récemment, et entre autres une Note que M. Naquet a prést niée à l'Académie dans une de ses dernières séances, ten- dent, me parait-il, à jeter une certaine confusion dans la théorie de l'ato- micité des éléments. Je crois de mon devoir d'intervenir dans le débat, d'autant plus que c'est moi, si je ne me trompe, qui ai introduit eu chimie la notion de l'atomicité des éléments. J'exposerai donc, avec le plus de con- cision possible, quelques-unes des idées fondamentales de cette théorie, et surtout cf^Ues qui me paraissent propres à éclairer les points en litige. » On sait depuis longtemps que les corps élémentaires se combinent d'après la loi des proportions coustantes et la loi des proportions multi- ples. La première de ces lois trouve une explication parfaite dans la théorie ( 5ii ) atomique de Daltoii ; la seconde ne s'explique par la même théorie que d'une manièregénérale et assez vague. Ce que la théorie de Dalton n'explique pas, c'est la question de savoir pourquoi les atomes des différents élé- ments se coinhinent dans certains rapports plutôt que dans d'autres. J'ai cru expliquer l'ensemble de ces fails par ce que j'ai appelé Calomkiié des éléments. » La théorie de l'atomicité est donc une modification que j'ai cru pou- voir apporter à la théorie atomique de Dalton, et l'on comprend ainsi que, dans ma manière de voir, l'atomicité est une propriété fondamentale de l'atome, propriété qui doit être constante et invariable comme le poids de l'atome lui-même. » Vouloir admettre que l'atomicité puisse varier, et qu'un seul et même corps puisse fonctionner, tantôt avec une atomicité, tantôt avec une autre, c'est se servir du mot dans un sens tout à fait différent de celui que je lui avais donné en le proposant ; c'est confondre la notion de l'atomicité avec celle de l'équividence. Personne ne met plus en doute qu'un seul et même corps, même élémentaire, soit capable de fonctionner avec des équivalents différents. L'équivalent peut varier, mais non l'atomicité. Les variations de l'équivalent doivent s'expliquer, au contraire, par l'atomicité. » Une seconde confusion provient de la définition que l'on a voidu donner de l'atomicité. Au lieu de choisir, parmi les différentes valeurs pos- sibles, celle qui explique le mieux, c'est-à-dire de la manière la plus simple et la plus complète, l'ensemble des combinaisons, on a cru pouvoir définir l'atomicité : Céquivalent maximum ou la capacité de saturation maxima. » Il en est résulté qu'on a dû regarder comme pentaaiomiques les élé- ments que j'avais envisagés comme triatomiques, tels que : N, P, As, Sb, Bi. Une conséquence de la même idée a amené M. Naquet à considérer comme tétraatomiques les éléments : O, S, Se, Te, qui jusqu'à présent avaient été pris pour biatomiques. La même idée doit conduire encore à regarder comme triatomique l'iode, et par suite les autres éléments que l'on prend maintenant pour monoalomiques, tels que le chlore et le brome. » En effet, si l'existence des combinaisons : NH'CI, PCP, etc., démontre que l'azote et le phosphate sont pentaaiomiques; si les substances citées par M. Naquet [-SC1% SeCl\ TeCl*, TeBi',TeL] établissent que le soufre, le sélénium et le tellure sont tétraatomiques, on doit conclure de même (per- sonne ne niera la conséquence) que l'existence de la combinaison ICI' nous démontre que l'iode est triatomique. ( 5iO » Un raisonnement de ce genre ne se combat pas par des arguments, il se réduit lui-même à l'absurde. En effet, la triatomicité de l'iode étant éta- blie, il suffit de regarder les combinaisons : PP etTeP pour se convaincre que le phosphore est nonaatomiqne, et que l'atomicité du tellure est égale à 12. De plus, le chlore étant évidemment de la même atomicité que l'iode, c'est-à-dire triatomique, l'existence de la combinaison ICI' démontre que l'iode n'est plus triatomique, mais nonaatomiqne, et ainsi de suite. » On voit par ce qui vient d'être ex posé que le chimiste qui, en critiquant mon Traité, n'a pas craint de dire que c'était probablement pour ne pas devoir modifier dans la suite de l'ouvrage une hypothèse exposée au com- mencement, que j'avais conservé l'idée arriérée de la triatomicité de l'azote, m'a jugé un peu trop cavalièrement. C'est un argument plus sérieux qui m'avait fait rester fidèle à ma première manière de voir qui, j'ose l'espérer, finira par l'emporter sur les modifications qu'on a proposées depuis. » Voici d'ailleurs l'explication que j'avais donnée dès le début, pour quel- ques catégories de combinaisons qui mettent beaucoup de chimistes dans l'embarras. Je l'exposerai en résumant quelques points fondamentaux de la théorie de l'atomicité. » Les éléments se combinent entre eux par une attraction spéciale, qui se soustrait à nos investigations actuelles et dont nous ne pouvons qu'étu- dier les effets. » Ij'étude des rapports numériques d'après lesquels les atomes se com- binent nous conduit à admettre qu'il existe des atomes possédant, poui ainsi dire, plusieurs centres d'attraction, ou plusieursunités d'affinité. Nous pouvons donc diviser les éléments en éléments monoatomiques, biato- miques, triatomiques et tétraatomiques. Peut-être trouvera-t-on un jour la nécessité d'admettre l'existence d'éléments pentaatomiques, etc. » Dans toutes ces combinaisons atomiques les unités d'affinité d un atome se saturent en totalité ou en partie par un nombre égal d'affinités d'un ou de plusieurs autres atomes. » Les atomes de nature identique peuvent tout aussi bien se combiner entre eux que les atomes de nature différente. » C'est ainsi que l'on s'explique pourquoi beaucoup d'éléments fonc- tionnent avec plusieurs équivalents. Que l'on suppose, par exemple, que 2 atomes de mercure (Hg= 200, biatomique) se combinent entre eux par une affinité, on aura le groupe biatomique Hg% c'est-à-dire le mercurosum, dans lequel Hg est équivalent à 1 at. IL, tandis que Hg du mercuricum est équivalent à 2 at. H., etc. ( 5i3 ) » Les combinaisons dans lesquelles tous les éléments sont tenus ensemble par les affinités des atomes qui se saturent mutuellement pourraient être nommées combinaisons atomiques. Ce sont les véritables molécules chimiques, et les seules qui puissent exister à l'état de vapeur. )' A côté de ces combinaisons atomiques nous devons distinguer une seconde catégorie de combinaisons, que je désignerai par le nom : combi- naisons moléculaires. L'existence et la formation de ces combinaisons s'ex- pliquent par les considérations suivantes. » L'attraction doit se faire sentir même entre des atomes qui se trouvent appartenir à des molécules différentes. Cette attraction provoque le rappro- chement et la juxtaposition des molécules, phénomène qui précède tou- jours les véritables décompositions chimiques. Or, il peut arriver (siu-tout dans les cas où la double décomposition devient impossible par la nature même des atomes) que la réaction s'arrête à ce rapprochement; que les deux molécules se collent pour ainsi dire ensemble, formant ainsi un groupe doué d'une certaine stabilité, toujours moins grande cependant que celle des combinaisons atomiques. Ceci nous explique pourquoi ces com- binaisons moléculaires ne forment pas de vapeurs, mais se décomposent par l'action de la chaleur en régénérant les molécules qui leur ont donné naissance. » Parmi les combinaisons de ce genre je citerai les suivantes : ). Éléments triatomiques : PC1% Cl'; NH%HCI, etc. » Eléments biatomiques : SeCl-,Cl-; TeBr'Br; et les autres corps cités par M. Naquet, etc.; » Éléments monoatomiques : ICI, Cl", etc. » Il serait aisé de citer un grand nombre de combinaisons organiques analogues, c'est-à-dire de substances contenant des radicaux composés à la place de l'hydrogène ou du chlore. Je me contenterai de rappeler l'iodure de tétréihylammonium, analogue en tout point au chlorure d'ammonium, le chlorure de triéthylphosphine, etc. Je ferai remarquer qu'ici encore l'analogie peut se poursuivre pour les combinaisons contenant un élément biatomique. On sait, en effet, que les tellurures de méthyle etd'éthyle, et de même les séléniures correspondants, se combinent directement à une molécule de chlore, de brome et d'iode; on a observé que le sulfure d'éthyle lui-même possède des propriétés analogues, en ce qu'il peut s'unir à quel- ques chlorures métalliques, etc. » J ajouterai que le pouvoir attractif des molécules ne s'arrête pas à ces limites. Non-seulement l'eau et des substances appartenant au type de l'eau C R., i86/i, t" Semestre. {T. LVIII, N» H.) "7 ( 5,4 ) peuvent s'ajouter ainsi en formant des combinaisons moléculaires ( par exem- ple, hydrate de tétréthylammonium, etc.); mais encore il existe des sub- stances formées par une combinaison moléculaire à laquelle se sont ajoutées encore d'autres molécules. Parmi ces combinaisons moléculaires de second et de troisième degré, je citerai les corps curieux décrits par M. Weltzien, à savoir les triiodureset les pentaiodures de tétréthylammonium, etc. » Je ferai remarquer enfin qu'un grand nombre de substances, tant organiques qu'inorganiques, et qui pour la plupart n'existent qu'à l'état de molécules cristallines, appartienent évidemment à cette catégorie de combinaisons moléculaires. » MÉTÉOROLOGIE. — Parasélénes et halos observés le 21 février 1864. Note de M. E. Rendu. « Le 21 février, étant dans la plaine un peu au sud de Choisy-le-Roi, au lieu ordinaire de mes observations, j'ai observé à 9 heures du matin le halo ordinaire, dit halo de 22 degrés, avec deux parhélies, et au-dessus du Soleil un fragment du halo de 46 degrés, avec l'arc circumzénithal qui lui est tan- gent. Toute cette apparition était faible ; le cirro-straliis qui lui donnait naissance venait du sud, tandis que le vent était nord assez fort, la tem- pérature — 3°, 8. » Le soir, à 9 heures, le ciel, qui avait été couvert toute la journée, s'est débarrassé de nouveau et n'a conservé que le cirro-stratus ; le vent était nord faible, la température — 1°, 4- ^" remarquait autour de la Lune le halo ordinaire, avec deux parasélénes qui me paraissaient à 4 degrés en dehors du halo; le cercle parhélique; le halo circonscrit sous forme d'iuie sorte d'ellipse déprimée à sa partie supérieure, au point de contact avec le halo ordinaire : les deux branches descendantes n'atteignaient pas tout à fait le cercle parhélique que leur prolongement allait évidemment couper au delà des parasélénes. Tout était blanc comme la I^une : on ne voyait rien autre chose; la hauteur de la Lune, à 9 heures temps vrai, était 38" 36'. » Le même phénomène a été observé dans un grand nombre de lieux : à Orgères (Eure-et-Loir), à Chartres, à Luigny (Eure-et-Loir), à Vendôme, à Tours. M. Lescarbault a observé tous les phénomènes optiques que je viens de décrire, et de plus la portion de l'arc circumzénithal tangente au- dessous du halo de 11 degrés. Les parasélénes étaient numis de queues inclinées se rapprochant du halo de 2a degrés, au-dessous du cercle parhé- lique; les halos et les parasélénes étaient irisés. ( 5i5 ) » A Liiigiiy, M. Lherminier, d'après ce que m'écrit M. Person, a vu le halo ordin.iire, le cercle parhélique et les deux parasélènes ordinaires; mais il a vu de plus deux autres parasélènes plus faibles situés sur le cercle parhé- lique symétriquement à l'opposé des premiers. Ces parasélènes supplémen- taires sont fort rares, comme on sait. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur les dijficultés que présente la séparation des sulfates au moyen de l'alcool. Note de M. A. Girard, présentée par M. Pelouze. « Pour reconnaître et doser l'acide sulfurique libre dans une liqueur qui renferme également des sulfates, on conseille le procédé suivant : réduire la liqueur au volume de 5o ou loo centimètres cubes, la traiter par cinq fois son volume d'alcool à 4o degrés (gS degrés centésimaux), chasser l'alcool par l'évaporation au bain-raarie, et enfin précipiter par l'azotate de baryte. Il est généralement admis qu'en suivant cette méthode on élimine tous les sulfates par l'addition de l'alcool, et que l'acide sulfurique libre se dissout seul dans ce liquide. » J'ai eu récemment occasion de soumettre ce procédé à la discussion, et j'ai reconnu qu'exact lorsque la proportion d'acide sulfurique libre est con- sidérable, il ne présente plus la même précision lorsqu'il faut rechercher de faibles quantités de cet acide. En effet, à l'exception du sulfate de chaux, la plupart des sulfates, ceux surtout que d'habitude on rencontre dans les liquides naturels, sont incomplètement précipités par l'alcool ; ce liquide en entraîne toujours une proportion, faible il est vrai, mais capable cependant de causer, dans certains cas, de graves erreurs. Ce résultat, du reste, se comprend aisément, car l'addition à i volume d'eau de 5 volumes d'alcool à Zjo degrés produit eu réalité une solution alcoolique marquant 33 de- grés (85 degrés centésimaux), solution dans laquelle la plupart des sulfates sont légèrement solubles. » Pour démontrer le fait que je viens d'énoncer, j'ai soumis à l'expérience des solutions assez concentrées de sulfates dechaux, demagnésie, dépotasse, de soude et de protoxyde de fer. Chacune de ces solutions, prise sous le volume de loo centimètres cubes, a été traitée par 5oo centimètres cubes d'alcool à L\o degrés ; des précipités abondants se sont ainsi formés ; le con- tact ayant été prolongé vingt-quatre heures, la solution alcoolique a été évaporée au bain-raarie, acidulée, et enfin additionnée d'azotate de baryte, 67.. Sulfate Sulfate Sulfate Sulfate Sulfate de cbaux. de magnésie. de potasse. de soude. de fer. O^^ODO os^oiô o^'', o3o 0^',l'j2 oe%lo5 ( 5i6) En opérant de cette façon, j'ai obtenu les résultats suivants : Nature du sulfate employé. Sulfate de baryte obtenu. » Ainsi, à l'exception du sulfate de chaux, qui, comme le disent MM. Pelouze etFremy, est absolument insoluble dans l'eau alcoolisée, tous les autres sulfates soumis à l'expérience restent dissous en quantité faible, mais cependant notable, dans l'alcool. » La solubilité de ces sulfates augmente lorsque la liqueur est acide, même par un acide faible. En effet, les mêmes essais répétés avec des liqueurs semblables, mais renfermant lo pour loo en volume d'acide acétique, ont donné les résultats suivants : Nature Sulfate Sulfate Sulfate Sulfate Sulfate du sulfate employé. de chaui. de magnésie. dépotasse. de soude. de fer. Sulfate de baiyte obtenu . . g^^ogô q^',o-j'] o^^oSS o^^aoc os%2ao » Avec les acides forts, la solubilité augmente considérablement. Ainsi, une solution saturée à froid de sulfate de chaux, acididée à lo pour loo d'acide chlorhydrique ou azotique, laisse, à la vérité, précipiter par l'addi- tion d'un volume quintuple d'alcool à 4o degrés la plus grande partie du sel qu'elle contient, mais en retient cependant encore assez pour qu'en opérant sur lOO centimètres cubes on obtienne des quantités de sulfate de baryte pesant avec l'acide chlorhydrique o^% i lo, avec l'acide azotique o^^, i3o. » Lé sulfate de magnésie résiste mieux encore à la précipitation, car l'addition d'un quintuple volume d'alcool à une solution acidulée comme ci-dessus, et renfermant lo pour loo de sulfate de magnésie, ne laisse pas déposer de quantités appréciables de ce sel. » Si l'acidité est moindre, la quantité de sulfates qui reste en dissolu- tion dans l'alcool est moindre également, mais cependant encore assez con- sidérable. Ainsi, des solutions acidulées à i pour loo par les acides chlor- hydrique ou nitrique, prises au volume de loo centimètres cubes et traitées comme ci-dessus, renferment, après l'action de l'alcool, les quan- tités de sulfates exprimées par les poids suivants de sulfate de baryte : Nature Sulfate Sulfate du sulfate employé. de chaux. de magnésie Sulfate de baiyte obtenu . o",o4o os%585 (5.7) » La présence des acides augmente donc d'une manière notable la solu- bilité dans l'alcool des sulfates que j'ai examinés, le sulfate de chaux lui- même cesse alors d'être absolument insoluble dans ce liquide. Une autre cause peut également faire cesser cette insolubilité. L'expérience montre, en effet, qu'en présence d'un sel susceptible, comme le chlorure de magné- sium, de donner un sulfate difficilement précipitabie, l'alcool (du moms dans les conditions actuelles) devient incapable de précipiter d'une ma- nière absolue le sulfate primitivement dissous dans l'eau. En opérant sur loo centimètres cubes d'une solution saturée à froid de sulfate de chaux et additionnée d'un fragment de chlorure de magnésium, on retrouve, après l'évaporation des 5oo centimètres cubes d'alcool employés à la précipita- tion, une quantité de sulfate correspondant à o?"^, 012 de sulfate de baryte. » Les faits qui précèdent sont susceptibles de trouver dans l'analyse pratique, et notamment dans l'examen des liquides naturels tels que les vins, les vinaigres, etc., d'utiles applications. Ils montrent que la détermi- nation de quantités minimes d'acide sulfurique en présence des sulfates ne saurait être faite avec sécurité, si l'on se borne à précipiter la solution aqueuse, même réduite au volume de 5o ou 100 centimètres cubes, par un volume quintuple d'alcool à 4o degrés. » Dans de semblables conditions, deux méthodes seulement paraissent pouvoir être employées avec succès : la première consiste dans le traitement par l'alcool, non à 4o degrés, mais absolu, du résidu laissé par l'évapora- tion à sec du liquide soumis à l'analyse ; la seconde, conseillée par Henry Rose, réside dans l'emploi d'un lait de carbonate de baryte, qui, n'agissant pas sur les sulfates, se transforme, au contact de l'acide sulfurique libre, en sulfate de baryte insoluble dans les acides. » 31. Favart, dans une Lettre qui accompagne l'envoi d'un fragment de l'aérolithe tombé le 7 décembre i863, à Tourinnes-la-Grosse (Belgique), donne quelques renseignements sur l'état du ciel et les indications des in- struments météorologiques au moment delà chute, qui eut lieu à ii*" i5" du matin. Cette chute fut accompagnée d'une détonation que, dans la com- mune même, on a comparée à celle d'une décharge de canons de 4 S, tandis qu'à 10 et 1 5 kilomètres de ce lieu l'on crut à une explosion de poudrière. De plus, on a entendu sur les lieux, durant un espace de temps qu'on éva- lue à près de deux minutes, un bruissement aigu comme celui d'un corps se mouvant très-rapidement dans l'air. L'aérolithe est tombé sur le chemin ( 5.8 ) pavé de la commune et s'est brisé en éclats, enfonçant un des pavés d'envi- ron 2 décimètres. Les fragments qu'ont recueillis les habitants, lorsque, re- venus de leur premier effroi, ils ont osé approcher du lieu de la chute, étaient encore très-chauds. M. Rarch.\ert prie l'Académie de vouloir bien comprendre, dans le nombre des inventions admises au concours pour le prix du legs Trémont, son s/stème d'accouplement des essieux non parallèles des locomotives articulées. « Ce procédé d'accouplement, ajoute l'auteur, résout un problème de mécanique pratique qui a été l'objet des recherches de plusieurs habiles ingénieurs, problème dont l'importance n'est pas contestable, puisque sa solution vainement cherchée jusqu'à ce jour permettra de construire des locomotives puissantes propres à circuler dans des courbes d'un petit rayon. » (Réservé pour la Commission du prix Trémont.) M. RiviER prie l'Académie de lui accorder l'autorisation d'installer dans quelque dépendance du palais de l'Institut son appareil pour le filtrage et Vépuration des eaiix., afin que la Commission qui sera chargée d'en rendre ('ompte puisse s'assurer sans peine de la manière dont il fonctionne. (Renvoi à la Commission administrative.) M. i>I.4CMEXÉ adresse une Lettre relative aux communications qu'il a faites dans les précédentes séances. « Je demanderai, dit-il, à l'Académie la per- mission de lui faire observer que la plupart de mes communications sont des réponses que je ne pouvais éviter à des attaques, c'est-à-dire à des publica- tions contraires aux travaux que je lui avais antérieurement soumis. » Dans une autre partie de sa Lettre, M. Maumené exprime le regret de ne trouver au Compte rendu nulle mention d'un Mémoire que M. Dumas avait présenté en son nom à la précédente séance, sous le titre de : « Théorie générale de l'exercice de l'affinité ». L'Académie ne croit pas qu'il y ait en général grand profit pour la science à prolonger ces sortes de polémiques; elle ne voit pas toujours des attaques dans ce que qualifient ainsi les auteurs des réclamations, et juge parfois les réponses peu nécessaires. Relativement à la dernière communication de M. Maumené dont M. le Secrétaire perpétuel avait décidé que le titre seul figurerait au Compte rendu, l'omission de ce titre a été involontaire. Le proces-verbal mentionne cet ( 5i9) oubli qui n'a été reconnu que quand l'impression du numéro était termi- née. La séance est levée à 4 heures trois quarts. É. D. B. BULLETIN BIBLIOfiltAPIIIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du i4 mars 1864 les ouvrages dont voici les titres : Examen du livre de M. Darwin sur rorir/ine des espèces; par P. Flourens. Paris, i864; in-8°. Mémoire sur les relations qui existent entre les étoiles fûantes, les bolides et les essaims de météorites ; par M. Haidinger. (Extrait Aqs Bulletins de l'J en- démie Royale de Belgique). Bruxelles; br. in-8°. Docimasie. Traité d'analyse des substances minérales à l'usage des im/é- nieurs des mines et des directeurs de mines et d'usines; par M. L.-E. RlvOT. T. III, Métaux proprement dits. Paris, 1864 ; vol. in-S". Mémoire sur la structure des corps ; par A. Baudrimont. (Extrait des Mé- moires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux). Bor- deaux, i863; in-8''. Congrès scientifique de France^ 3 1^ session; Troyes, i*^' août 1864. Troyes; in -4°. Mémoire de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, t. XVII, 1^* partie. Genève, i863; in-4''. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel, t. VI, 2* cahier. Neuchâtel, 1 863 ; in-S". Etudes sur la pèche en France. (Extrait de la Revue maritime et colo- niale.) Paris, 1864 ; br. in-8°. Les étoiles filantes ; par M. COULVIER- GRAVIER. (Extrait du même recueil.) Paris, i864; br. in-8". L'Australie intérieure. Explorations et voyages ci travers le continent austia- lien ; parM. A.-Ch. Grad. Paris, i864; in-8°, avec une carte. Rapport sur les progrès et l'état actuel de l'instruction primaire en Espagne ; par M. le D"" J.-Ch. Heupin. (Extrait du Bulletin de la Société pour l'instruc- tion élémentaire.) Paris et Madrid, i864; br. in-8°. 2 exemplaires. Biographie d'Aimé Bonpland; par Adolphe Brunel. 2^ édition. Toulon, i864; br. in-8°. Les chemins de fer à bon marché et leur exploitation économique ;lhipport ( 520 ) sur le système de locomotive articulée à douze roues couplées, proposé par M. Lucien Rarchaert; par M. Couche. (Extrait des Annales des Mines.) Paris, i863; br. in-8°. Mémoire sur une locomotive articulée à douze roues couplées, proposée pour t exploitation des chemins de fer à J or le s rampes et à petites courbes; par le même. (Extrait du même recueil.) Paris; br. in-8°. Note sur l application du système de M. Rarchaert à une machine exis- tante ; par M. Bonnet. Quart de feuille in-8°. Cosmographie. Recherches sur la loi du mouvement qui régit l'univers et en vertu de lacpielle la Terre est immobile, le Soleil, la Lune et les étoiles, ainsi que les planètes, tournent autour d'elle; par GUYOT. Alger, i864; br. in-8°. Proceedings... Comptes rendus de t Institution Royale de la Grande-Bre- tagne, t. IV, part. I et 2, n°* 37 et 38. Londres, i863; in-8". List... Institution Royale de la Grande-Bretagne. Liste des membres, officiers et professeurs pour l'année i863; précédée ou Rapport des visiteurs, de l'état financier de l'Institution et de la liste des présents reçus dans le courant de l'année 1862. Londres, i863; in-8°. Die Lehre... Théorie des courbes oscillantes [observées dans l'étude optique des mouvements vibratoires); par le D' Franz Melde, d'après ses propres recherches et celles d'autres physiciens. Leipzig, i864; in-8°, avec atlas in-4°. Ueber den... Sur l'échappement des vapeurs et des fluides surchauffés par les orifices des réceptacles ; par GnstR\e Beuner. Zurich, 1864; in-4''. Pensieri... Pensées sur la langue univei selle et sur quelques sujets analogues; par le professeur Giusto Bellavitis. (Extrait des Memorie deW I. R. Istitulo ^'eneto. ) Venise, i863; in-4°- Tentativa... Essai sur la Lichénologie géographique de l'Andalousie; par D. Simon DE Rojas-Clemente, publié d'après les manuscrits de l'auteur, l)ar D. Miguel Colmeiro. (Extrait de la Revista de los progresos de las Cien- cias.) Madrid, i863; br. in-S». ERRATA. (Séance du 29 février 1864.) Page 4'7j ligne aS, au lien r/c l'action de la pesanteur, lisez l'exrcs de chaleur. Page 4 1 y, "" lien 'lt\ I 4- (2 ,0 T ) ^ \i lisez i +(i,oi)— • COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 21 MARS 1864. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Communication de M. Hecaistx-e faisant fonction de Président. « J'ai la douleur d'annoncer à l'Académie la perte qu'elle vient de faire en la personne de noire confrère M. le vice-amiral Du Petit-Thouars, qu'une longue maladie retenait depuis plusieurs années éloigné de nous. » Des souvenirs glorieux s'attachent au nom de notre regretté confrère: neveu d'Aubert Du Petit-Thouars, botaniste célèbre, Membre de cette Aca- démie, et d'Aristide Du Petit-Thouars, qui s'immortalisa à Aboukir, notre confrère a suivi leurs traces en faisant, comme eux, tourner au profit de la science ses voyages de circumnavigation. » Les derniers devoirs lui ont été rendus au nom de l'Académie par un grand nombre de nos confrères, et par une députation du Corps de la Ma- rine impériale. M. Du Petit-Thouars avait exprimé le désir formel qu'il n'y eût aucune pompe et qu'aucun discours ne fût prononcé sur sa tombe. » Une Lettre que M"" veuve Du Petit-Thouars avait adressée à M. le Prési- dent, pour lui faire part de ce triste événement, nous apprend qu'il a eu lieu le i6 de ce mois. ANTHROPOLOGIE. — Cas de longévité. Note de M. Flourens. " Le savant M. Folpicelli me communique de Rome un exemple de C. R., i864, I" Semestre. (T. LVIII, IN» 12.) 68 ( 522 ) longévité fort remarquable ; il s'agit d'une cenlenairc, morte à l'âge de I 22 ans. » Des centenaires^ morts à l'âge de loo et même de i lo ans, ne sont pas des cas rares; mais des ceri(e»(7(Ve5 morts à 122 ans commencent à l'être, lis sont en même temps, pour la pliysiologie, d'une grande importance. Pourquoi? C'est que tant qu'on ne dépasse guerre 100 ou 110 ans, on reste dans les limites de ce que je nomme la vie normale, et que, dès qu'on arrive à 122 ans, on commence à compter dans les limites de ce que je nomme la vie extrême. Or, la limite de cette weeor/î'eme est très-difficile à fixer, vu la pénurie des faits. » M. Bertra.\d présente le premier volume d'un ouvrage in-4°, intitulé : Traité de Calcul di/Jérentiet et de Calcul intégral. Ce premier volume contient le Calcul différentiel. Il ne semble pas susceptible d'analyse, et l'auteur se l)orne à appeler l'attention de ses confrères sur le soin avec lequel MM. Mallet-Bachelier et Gauthier-Villars ont exécuté l'impression. Il re- mercie particulièrement M. Bailleul qui a constamment apporté à cette publication le zèle et l'habileté que tons les Membres de l'Académie con- naissent depuis longtemps. GÉOLOGIE. — Brèche ossiuse avec silex taillés, dans les cavernes de la Syrie. Communication de M. Daibrée, d'après une Lettre de M. L. Lartet. « A son arrivée à Beyrouth, au commencement de ce mois, M. le duc de Luynes, accompagné de M. Louis Lartet, attaché à la chaire de géologie du Muséum, a visité, dans les environs, plusieurs cavernes, de l'une des- quelles .sort le fleuve du Chien [Lycus des anciens, ISalir cl Kelh des Arabes). Ces cavernes ont été décrites, il y a plus de trente ans, mais très-succincte- ment, par M. Botta, qui y avait observé une brèche osseuse avec débris de poterie (i). » Les voyageurs sont montés sur une plate-forme naturelle où ils ont aperçu de nombreux éclats de silex : les foudles qu'on y a faites ont bientôt amené la découverte de quelques débris d'ossements rapportables à des herbivores. M. le duc de Luynes a pu y ramasser lui-même de nombreux silex taillés dans la forme de couteaux, grattoirs, etc., en tout analogues à ceux que l'on trouve e\i Europe. [ i) Mémoires de la Sociale Géologique rie France, t. I, p. l48. ( 523 ) » Dans le récit qu'il donne de celte exploration, M. Louis Lartet dit qu'au rapport des Arabes, la brèche indiquée par M. Botta a été exploitée pour la recherche d'un prétendu trésor. Du reste, cette brèche avait été parfai- tement décrite par M. Botta; seulement il n'avait pas remarqué qu'elle ren- fermait des os cassés et calcinés, ainsi que de nombreux silex taillés de main d'homme. « CHIMIE APPLIQUÉE. — Note sur les résultais obtenus de l'emploi du gaz sulfureux, du phosphate d' ammoniaque et de l^ ammoniaque liquide dans l'élaboration du sucre de canne et le travail des mélasses à l'île de Cuba; par M. Ramon de la Sagra. « La dernière expérience a été faite, pendant toute la campagne de 1 863, dans la grande sucrerie de M. don Juan Poey. » L'emploi précédemment fiut du gaz sulfureux avait déjà donné les excellents résultats qui ont été communiqués à l'Académie. Pour bien appré- cier ceux dernièrement obtenus, M. Poey cite dans l'article ci-joint, inséré dans le Journal de la Marine de la Habana, les produits que lui ont donnés ses chaudières à déféquer, pendant deux campagnes précédentes, savoir : celles de 1 860 et 1 86 1 . Je vais les transcrire, en réduisant les poids espagnols en kilogrammes : Rendement des chaudières de i4 hectolitres : En 1860 '92,3 kilogrammes de sucre. En 1 86 1 191 » Moyenne '9' >6 » » I^a campagne de i863, employant le gaz sulfureux et le phosphate et le caibonate d'anmioniaque sur les mélasses, a donné en moyenne 212 kilo- grammes de sucre par chaudière, ce qui fait une augmentation de plus de 20 kilogrammes, ou de 10 pour 100 sur le rendement moyen des deux années précédentes. » Lorsque j'ai visité la sucrerie de M. Poey en 1860, j'ai pris note des résultats de la dernière campagne, dans laquelle le nouveau procédé n'avait pas encore été essayé. On avait obtenu 2291 916 kilogrammes de sucre d'un terrain récolté de 386 hectares, ce qui donne un rendement moyen de 5936 kilogrammes par hectare. Aujourd'hui, avec l'augmentation obtenue par les nouveaux procédés, ledit rendement doit dépasser 65oo kilo- grammes par hectaie. 68.. ( 524 ) » A la même époque de ma visite, j'ai extrait des livres les chiffres de la récolte de l'année i85o, et j'ai déduit que le rendement moyen n'avait pas dépassé i •y 1 5 kilogrammes de sucre par hectare. » L'introduclion des appareils Rillieux, l'emploi du guano, les améliora- tions dans la culture et les récentes innovations que je viens de décrire, ont produit ce merveilleux résultat d'une augmentation de plus de l\8oo kilo- grammes de sucre par hectare récollé, non pas par hectare planté (ce qui est très-différent et extrêmement erroné), dans un espace de temps de treize années, pendant lesquelles les pertes du sol ont été plus que compensées par les améliorations agricoles et manufacturières. » STATISTIQUE. — Note sur la fécondité des mariages dans les villes de l'intérieur de l'île de Cuba; par M. Ramon de la Sagra. « Le derniei' recensement officiel, qui donne sur la population cubanaise des indications précieuses et nouvelles sur les âges et le degré de l'instruc- tion élémentaire dans les diverses classes et dont j'ai eu l'honneur de com- muniquer à l'Académie les résumés, ne fait pas mention du nombre d'en- fants dans les familles; et comme les états civils des naissances, décès et mariages ne sont pas publiés, il nous manque tous les moyens de constater onde déduire par le calcul la fécondité moyenne des derniers. I) J'ai tâché de réunir quelques données pendant le dernier voyage que j'ai fait à l'intérieur de l'île, où la fécondité des mariages est encore plus frappante que dans la capitale. Pour cela, j'ai fait un relevé des ménages de la classe blanche dans la période contemporaine, en indiquant les noms des parents, le nombre de leurs enfants et celui de ceux qui se trouvaient vivants à la fois, quand j'ai pu le savoir. Voici le résumé de mes recherches, desquelles j'ai éliminé tous les cas où le nombre des enfants ne dépassait pas le chiffre la, car ceux-ci sont extrêmement nombreux. Mon travail se rapporte aux trois villes de l'intérieur de l'île dont j'indique les noms et le chiffre de la population blanche et de couleur. Trihidad, i4463 âmes. I mariage de 24 enfants. a mariages de 21 enfants. I mariage de 18 enfants, dont 14 vivants à la fois. 1 mariage de 16 enfants, dont i3 vivants à la fois. 2 mariages de i5 enfants, dont i3 vivants de l'un. 10 mariages de i3 enfants, dont tous vivants dans un de ces mariages. ( 525 ) Santi-Espiritu, laSSo âmes. i mariage de 26 enfants. I mariage de 24 enfants, dont ig vivants â la fois. I mariage de 28 enfants. j mariage de 22 enfants, dont g vivants. I mariage de 22 enfants, dont tous vivants à la fois. I mariage de 20 enfants, dont i5 vivants à la fois. 1 mariage de ig enfants. 3 mariages de i8 enfants. 2 mariages de 17 enfants, dont i5 vivants à la fois, et i3 survivants encore. I mariage de 16 enfants. 1 mariage de i4 enfants, dont i3 vivants. I mariaire de 1 3 enfants. i5 Villa-Clara, io5ii dnies. I mariage de 23 enfants, dont 7 en trois couches. 1 mariage de 22 enfants, dont i5 vivants. I mariage de 21 enfants, dont i5 vivants. 1 mariage de 20 enfants, dont i4 vivants. 2 mariages de 18 enfants, dont i5 vivants dans chacun. 1 mariage de 16 enfants, dont 8 vivants. 3 mariages de i4 enfants chez lesquels existaient, vivants à la fois, g, 10 et 12. 2 mariages de i3 enfants; chez un de ces mariages, 9 enfants vivants à la fois. » J'ai vu les parents de l'une de ces deux det-nièi-es familles. Le mari avait quatre-vingt-huit ans et la femme quatre-vingt-cinq; ils conservaient encore 5 filles, et une progéniture de 85 petits-fils et 100 arrière-pelits-fils. i> Il paraît qu'à Santiago de Cuba les cas d'extrême fécondité sont en- core plus nombreux. ATrinidad,un recensement de 1 853 constatait lexis- tence de i23 familles de la classe blanche avec des enfants vivants au nombre de 8 à 10, et de plus de trente cas de jiuneaux adultes dans luie population blanche de moins de 7000 âmes. )> Beaucoup de femmes cubanaises deviennent mères à l'âge de treize ans, et d'autres continuent d'être fécondes jusqu'à celui de cinquante. En i856, le village de Banao présenta quatre cas d'enfantement de 3 individus, et la ville de Sauti-Espiritu six cas de jumeaux. « Ce qui doit sembler très-remarquable, outre la fécondité des femmes cubanaises, c'est que presque la totalité de celles qui habitent les villes de ( 526 ) riritérioiir nourrissent leurs enfants. Les conditions heureuses du climat, la siiii|)licité uniforme d'une vie calme et tranquille, et le bien-être matériel qui entoure les familles sont des circonstances qui secondent merveilleuse- ment la douceur et la bonté incomparables de ces femmes, qui réunissent ainsi toutes les qualités désirables pour remplir les devoirs de la maternité. » ]'ai publié les noms des parents de ces familles dans la relation de mon dernier voyage, imprimé en espagnol à Paris en 1861, et dont j'ai eu l'honneur d'adresser un exemplaire à la Bibliothèque de l'Institut. » MÉMOIRES LUS. AKTHBOPOLOGIE. — Transformations de l'homme à noire époque par raclion des milieux. Mémoire de M. Trémacx. (Commissaires, MM. Serres, Fiourens, de Quatrefages.) Nous reproduisons de ce Mémoire les premiers paragraphes qui donne- ront une idée suffisante des observations de l'auteur, et de la manière dont il en fait usage pour soutenir la thèse qu'il défend. « Dans les régions septentrionales du continent africain, je fus frappé de la différence des types indigènes avec ceux des Soudaniens et surtout ceux des nègres qu'on y rencontre. Me rappelant les opinions des natura- listes, je pensai simplement qu'il s'agissait, selon les uns, de différentes espèces d'hommes, ou bien, selon les autres, de races qui auraient été diver- sifiées d'abord par des causes primordiales, inhérentes au premier état de notre planète, et ensuite modifiées par des croisements et autres causes. Mais en partant de l'Egypte pour remonter vers la Nigritie, je remarquai que, malgré toutes les migrations, les invasions, les bouleversements qui ont poi'té les plus grandes perturbations dans les populations de ces con- trées, on reconnaît néanmoins une progression régulière dans la modifica- tion des peuples. Il me sembla qu'il y avait dans ce fait une cause grande et puissante qui posait là son empreinte et harmonisait cette succession de peuples, selon une loi naturelle, indépendante de leurs mélanges, supé- rieiue au croisement. » Tia traversée du grand désert de Korosko vint faire une interruption dans les populations avec lesquelles nous étions en contact. Des Barabra ou Berbères occupent les deux côtés de ce désert, et ce qui me surprit le plus, ce fut de voir que la fraction de ce même peuple qui habite le côté sud du désert est beaucoup plus noire que celle qui occupe le côté nord. ( 5a7 ) I.a chevelure est aussi plus frisée. Ces habitants sont telletuent noirs, que si l'on en voyait des individus dans nos pays, on les prendrait volontiers pour des nègres. Ensuite nous vîmes des peuples arabes dont le teint est égale- ment très-foncé, et, les comparant à d'autres Arabes blancs ou Irès-pen co- lorés que j'avais vus dans l'Afrique septentrionale, je n'en fus pas moins surpris. » En continuant noire marche vers le sud, nous trouvâmes dans le Sennâr des peuples Foun ou Foungi (anciens Fout) dont le teint était en- tièrement noir, les cheveux fortement crêpés, et les traits en grande |jartie transformés dans le sens de ceux des nègres. A côté de ceux-ci et même plus au sud, joignant les peuples nègres, nous trouvâmes des Arabes qui ne continuaient pas la progression. Ilsétaient moins noirs, avaient les clitveux peu crêpés et les traits presque intacts; mais aussi il y a peu de siècles qu'ils habitent ces régions reculées. » Cet ensemble de faits frappa vivement mon attention. Je chercliai à reconnaître si la cause de ces transformations venait un croisement de ces différents peuples avec les nègres ou bien de l'influence du milieu ; car il ne pouvait être qiiestion d'hommes ainsi créés, pni.sque leur origine et leurs migrations sont connues et que des fractions de ces mêmes peuples sont répandues au sud et au nord des déserts, comme pour attester les différences actuellement survenues entre eux. » Dans nulle autre contrée du globe, on ne peut suivre d'aussi loin la marche des peuples ; nulle part aussi les contrastes n'étant plus frappants, cette étude nous semble mériter une sérieuse attention. Toutefois, dans cet examen, nous négligeons les faits de détail sur lesquels on ne possède pas de documents suffisants, et nous ne nous attachons qu'aux grands traits généraux, les plus propres d'ailleurs à donner une bonne base d'appré- ciation. « Des raisons nombreuses et puissantes tendent à montrer que cette transformation des peuples est due à l'action des milieux. D'abord il résulte de nos observations, comme de celles des autres voyageurs, que les peiqiles d'origine asiatique répandus au Soudan, loin de fraterniser avec les nègres, vivent avec eux dans un état de guerre acharnée et presque continuelle. Ensuite les esclaves qui proviennent de ces guerres ne sont pas conservés au Soudan, d'où il leur serait trop facile de regagner leur pays et où d'ail- leurs les besoins sont très-restreints. Ils sont envoyés dans l'Afrique seiîten- frionale, où, comme chacun le sait, les jeunes femmes esclaves sont d'un prix qui atteste assez pour quel usage elles sont recherchées de leurs ( 528 ) maîtres. Il y a donc la des croisements plus fréquents qu'au Soudan, et pourtant que voyons-nous? Au nord des déserts, l'homme noir passe au blanc, le peuple conserve son type, tandis que le blanc passe au noir dans le sud. Le croisement ne serait ainsi qu'un accident temporaire dont le ré- sultat se perd peu à peu sous l'action des milieux, et ce n'est pas à lui qu'il faudrait attribuer le résultat définitif du changement. ■ » D'autres raisons viennent à l'appui de celles-ci. D'abord l'action des milieux et le croisement ont une manière distincte d'agir. Parle croisement, les traits se modifient de suite très-fortement et individuellement; mais sur- tout dans le sens propre au milieu sous lequel il se produit. Ainsi, en Europe, le métis passe plus fortement au type blanc; dans le Soudan, au type noir. Toutefois, dans ce dernier pays, cet effet est moins constant, moins prononcé, ce qui, appuyé d'autres raisons que nous donnons ailleurs, sem- blerait indiquer que l'homme se modifie plus facilement dans le sens du perfectionnement que dans le sens contraire. Bien que les individus croisés se fondent de plus en plus dans le type général par une suite de générations, ce n'en est pas moins la marche du croisement que l'on observerait, quoi- que à un moindre degré, s'il était le principal agent. L'action des milieux, d'après ce que nous voyons, agit non en détail, mais d'une manière géné- rale, en commençant par modifier le teint de plus en plus à chaque généra- tion ; elle agit moins vite sur la chevelure et plus lentement encore sur les traits. Cette dernière marche est celle que l'on reconnaît en général. » Une autre raison encore, c'est que s'il s'agissait d'un effet du croise- ment, au lieu de voir les peuples d'origine asiatique du Soudan complète- ment noircis, ils auraient nécessairement conservé sur le résultat du mé- lange une part d'influence proportionnelle à la part considérable qu'ils y ont apportée. Il est donc facile de voir que c'est en somme l'action des milieux qui a transformé ces peuples au Soudan. Le croisement n'est con- sidéré coauue le principal agent que parce que ses effets sont tout d'abord très-saisissables; mais il ne saurait expliquer que partiellement et incom- plètement les faits que nous signalons. » ANATOMlE COMP.VP.ÉE. — Du temporal et des pièces qui le représentent dans la série des animaïux vertébrés ; par M. H. Hollard. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Serres, Flourens, Milne Edwards.) o Mes études sur le squelette des Poissons, et en particulier celles que j'ai faites en vue de déterminer le système si complexe de leurs pièces faciales, { 529 ) m'ont conduit à rechercher, non-seulement dans cette classe, mais dans la série entière des Vertébrés, les divers éléments du temporal, leur nombre d'abord, puis le représentant de chacun d'eux dans les quaires classes ovi- pares. J'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui à l'Académie le résultat gé- néral de ces recherches. Je crois avoir constaté : » 1° Que le groupe des pièces temporales étudié chez les Mammifères et d'abord chez le foetus se compose, non des quatre éléments généralement admis, mais du rocher, de l'écaillé et de deux pièces tympaniques, le cadre et la caisse; >' 2° Que le mastoïdien, qui a joué un grand rôledans les déterminations des homologies, n'est pas un os distinct, mais une région du rocher, née du même cartilage et comprise dans le même travail d'ossification; » 3" Que l'écaillé temporale se retrouve chez les Oiseaux dans la pièce désignée comme telle par Cuvier, chez les Reptiles et les Poissons, dans le mastoïdien de cet auteur; qu'elle manque aux Amphibiens, comme on l'ad- met généralement ; )) 4° Que le cadre devient chez les Reptiles et les Oiseaux, sous le nom d'os carré, le suspenseur de la mâchoire inférieure, et la caisse, sous la déno- mination de carré jugal, un premier membre de l'arcade zygomatique de ces Ovipares allantoïdiens; " 5° Que chez les Analiantoïdiens, Batraciens et Poissons, c'est cette deuxième pièce tympanique, la caisse, qui devient le suspenseur de la man- dibule, tandis qu'elle abandonne peu à peu son rôle de pièce zygomatique; )i 6° Qu'enfin le labyrinthe, se dépouillant de plus en plus chez les Ovi- pares de sa couche osseuse extérieure, emprunte un abri aux os voisins, puis finit, chez les Poissons osseux, par se placer à l'intérieur du crâne, en sorte que le rocher, qui n'est que le labyrinthe ossifié et plus ou moins complète- ment enveloppé dans sa propre solidification, manque nécessairement dans cette dernière classe de Vertébrés. » MÉMOIRES PRÉSEiMÉS. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMEKTALE. — Mémoire sur r action du bulbe rachidien, de la moelle épinièiT et du nerf grand s^^mpalliique sur les mouvements de la );e5Sie( deuxième partie); par M. J. Budge. (Commission du prix de Physiologie expérimentale. ) " Dans mon premier Mémoire, j'ai prouvé que sous l'mfluence de lirrila- tion des pédoncules du cerveau la vessie urinaire se contracte. En raison C. R., i8G4, 1" Semestre. (T. LVIII, M» 12 ) 69 ( 53o ) de l'importance de la question, il serait à désirer que l'expérience put être répétée par les physiologistes; mais c'est une opération très-délicate que de mettre à nu le cerveau, de |3énétrer jusqu'au fond et de chercher un pas- sage entre tant de parlies différentes que l'on rencontre avant d'arriver à l'endroit qu'on doit examiner. On est gêné par le sang qui coule avec plus ou moins d'abondance, souvent même d'une manière très-forte; la respi- ration et les battements de cœur sont arrêtés avant même qu'on ait com- mencé à irriter les pédoncules, et l'animal destiné pour l'expérience ne reste pas longtemps en vie. C'est pour cette raison que j'ai cherché un autre pro- cédé opératoire, et j'en ai trouvé un qui m'a parfaitement réussi. Il consiste à introduire à travers le crâne une aiguille de cuivre qu'on met en relation avec l'appareil d'induction. La blessure est ainsi très-petite et le sang qui s'en écoule très-peu abondant. Par cette méthode l'expérience est telle- ment simplifiée, que l'on peut très-facilement la faire en présence d'un grand auditoire. Aussitôt que la chaîne est fermée, la vessie, au bout de peu de secondes, se contracte fortement, et en mettant un tuyau rempli d'eau en rapport avec la vessie, on voit l'eau monter peu à peu. Je vais raconter en détail quelques expériences qui ont été faites. » Après que le chien sur lequel on devait opérer fut placé sur la planche d'opération, couché sur le dos et fortement lié, on ouvrit l'abdomen, et l'on entama la vessie dans sa partie supérieure, à laquelle on attacha un tube, puis on fit l'incision de la peau sur la ligue médiane du crâne jusqu'à l'os, on perça avec un poinçon la partie de l'os située à 3 millimètres en- viron de la ligne bi-pariétale et correspondant à la plus large partie du crâne, à peu près à 16 millimètres eu arrière de la suture fronlo- pariétale, et à 3 millimètres en avant de l'os inlerpariétal. Dans cette ouverture, on poussa perpendiculairement une longue aiguille de (Uiivre, jusqu'à ce que la pointe atteignit la base du crâne. On peut très-bien reconnaître par le toucher quand on y est arrivé; toutefois il est très-avantageux d'avoir examiné auparavant attentivement cette partie dans la tête d'un chien mort. On peut surtout y voir l'endroit d'où l'on peut atteindre le pédon- cule du cerveau. La blessure passe à peu près à 2 millimètres en avant du bord antérieur de la tente du cervelet, à travers les tubercules quadriju- meaux antérieurs. » Chaque aiguille de cuivre, avant d'être introduite, a\ait elc li ^e par une électrode à l'appareil d'induction. Dès que la chanie fut fermée, il se fit dans tout le corps une commotion, à la suite de laquelle l'eau s'é- leva dans le luyau de 3 à 4 millimètres, puis elle baissa et resta parfai- tement tranquille; cela dura environ de a à {\ secondes, puis alors l'eau ( 53i ) commença à monter peu a peu et elle atteignit la hauteur de 70 millimètres. Dans bien des cas elle va jusqu'à 120 millimètres et même davantage. Après l'irritation, l'eau resta encore quelques secondes à la même hauteur, puis elle tomba peu à peu ; 85 secondes se passèrent avant qu'elle eût atteint son niveau. MM. les professeurs Bardeleben, Grohe, Ruhie, et les agrégés MM. Landois et Sommer ont été témoins de celte expérience. Ajjrès cela, on coupa la moelle épinière dans la région de la dixième vertèbre dorsale, puis on referma la chaîne sans qu'on vît le moinilre mouvement de l'eau. Mais ensuite la moelle épinière ayant été galvanisée au-dessous de la partie coupée, la contraction de la vessie se montra comme auparavant. » Dans une autre expérience, les aiguilles de cuivre furent introduites dans les pédoncules, puis on mit à nu les deux nerfs pneumogastriques et sympathiques, au cou, et les nerfs sacrés; alors on ferma la chaîne. I^a vessie se contracta fortement. Puis les nerfs pneumogastriques et sympa- thiques ayant été cou]iés au cou, il n'en résulta aucun cl'.angement pendant la galvanisation; mais dès que les nerfs sacrés furent coupés, l'eau placée dans le tube ne se mut plus, lorsque la chaîne fut fermée. J'ai f.iit aussi cette expérience sur des lapins avec le même succès. » Outre les mouvements de la vessie on voit encore se produire, sous l'in- fluence de l'irritation des pédoncules du cerveau et de la moelle épinièie, des mouvements du rectum et des canaux déférents. Dans une expérience faite sur un lapin, on a vu sortir de l'urètre, à chaque irritation des pédon- cules, un liquide blanc et un peu épais, qui contenait une quantité prodi- gieuse de fils spermatiques, pendant que les canaux déférents se contrac- taient fortement. » Déjà, dans mon premier Mémoire, j'ai démontré que le cordon de la portion lombaire du nerf grand sympathique ne contient que des nerfs sensitifs de la vessie, et point de nerfs moteurs de cet organe ; d'autres expériences l'ont parfaitement bien prouvé. Pour savoir quelle route suivent les mouvements réflexes produits par l'irritation du nerf grand sympathique, j'ai coupé sur un chien les racines antérieures du troisième et du quatrième nerf sacré, puis le nerf grand sympathique lombaire. Il ne s'est produit aucun mouvement de la vessie, d'où il s'ensuit que les racines motrices des nerfs sacrés sus-nommés produisent les mouvements réflexes de la vessie qui surviennent après l'irritation du nerf grand sympa- thique lombaire. Une irritation des fibres motrices de la vessie, qui pro- viennent des nerfs sacrés, peut alors venir de deux endroits : 1° des pédon- cules du cerveau, 2° des fibres sensibles de la vessie même. J'ai trouvé que 69.. ( 532 ) les mouvements de la vessie, qui sont produits par le nerf grand sympa- thique lombaire, sont beaucoup plus petits, et que la colonne d'eau monte souvent quatre fois moins haut que lorsqu'on galvanise les nerfs sacrés. )> Je n'ai fait aucune ex|)érience sur l'action de la portion thoracique du nerf grand sympathique sur les mouvements de la vessie, mais j'ai vu que la portion cervicale ne produit plus aucun effet sur cet organe. J'ai observé que sur les lapins l'effet du nerf grand sympathique lombaire cesse déjà près de la cinquième vertèbre lombaire, tandis que sur les chiens, il s'étend jusqu'à la deuxième vertèbre lombaire; j'ai noté aussi que sur un jeune chien il n'est pas si fort que sur un vieux. Quant à ce qui concerne les autres nerfs sensibles, surtout le nerf trijumeau et le nerf grand splanch- nique, je ne leur ai reconnu aucune influence sur la vessie. » Jusqu'à présent il n'a été question que du cordon du nerf grand sym- pathique et nous n'avons rien dit du plexus hypogastrique. M. Gianuzzi a déjà noté que l'irritation du plexus était douloureuse, ce que je puis par- faitement attester aussi. Il contient ainsi des nerfs sensibles; si on le coupe et qu'on irrite le bout supérieur, il survient de même des mouvements de la vessie qui cessent dès que l'on coupe les racines motrices des troisième et quatrième nerfs sacrés. De même, lorsqu'on a coupé les rami comimmi- cantes du nerf grand sympathique lombaire, et qu'on excite le bout supé- rieur du plexus hypogastrique, chaque effet produit sur la vessie cesse im- médiatement. Mais au contraire il se trouve qu'en excitant la partie infé- rieure du plexus qui communique avec la vessie, il survient encore des mouvements; d'où il s'ensuit que le plexus hypogastrique n'est pas seule- ment sensible, mais aussi qu'il contient des nerfs moteurs de la vessie. Pour trouver l'origine de ces nerfs, j'ai sur quatre chiens enlevé complè- tement la portion de la moelle épinière renfermée dans la partie lombaire du canal rachidien. Dans ce canal il ne restait plus que les racines des nerfs. Alors on mit sur tous les trous de conjugaison [foramina inten)erlebralia), les uns après les autres, l'électrode de l'appareil d'induction, d'abord entre la treizième vertèbre thoracique et la première vertèbre lombaire, l'un à droite et l'autre à gauche, et l'on continua ainsi jusqu'au canal sacré. 11 n'y eut d'effet produit sur la vessie que quand on opéra entre les deuxième et troisième, entre les troisième et quatrième, enfin entre les quatrième et cinquième vertèbres lombaires. Ainsi il n'y a qu'une très-petite place de la moelle épinière dans laquelle les nerfs moteurs du plexus hypogastrique, appartenant à la vessie, aient leur origine. Je ne suis pas parvenu à exciter des mouvements de la vessie parla voie réflexe. ( 533 ) » Il y a ainsi deux différentes routes pour les fibres nerveuses motrices de la vessie. L'une est dans les racines antérieures du troisième et quatrième nerf sacré, l'autre est dans le plexus hypogastrique. Celle-là peut être excitée de deux côtés; i" du côté du cerveau, a" du côté des nerfs sensibles de la ves- sie. Du cerveau jusqu'aux nerfs sacrés, la jonction a lieu par le cordon antérieur de la moelle épinière; les nerfs sensibles de la vessie ont leur cours par le plexus hypogastrique, les rameaux anastomotiques entre ce plexus et le nerf grand sympathique lombaire, par les raini communicantes, et enfin par les racines postérieures des nerfs lombaires, pour aller à la moelle épinière. » MÉDECINE. — Mémoire sur In potliocjénie et le traitement des dartres; par M. F. Kochard. (Conmiissaires, MM. Rayer, J. Cloquet.) L'auteur en terminant son Mémoire le résume dans les propositions sui- vantes : « 1° Dans l'étude histologique de la peau, il faut séparer le derme des éléments superposés. La pathogénie des dartres est alors nettement saisie, et l'observateur peut s'expliquer les différences que présentent ces lésions cuta- nées suivant le siège qu'elles occupent. » a" Il existe huit espèces de dartres correspondant à cinq sièges auato- miques; leur caractère commun est d'attaquer les parties les plus superfi- cielles de la peau. » 3° La congestion, cause efficiente, est toujours, quel que soit son point de départ, unique pour toutes les formes. » 4° Les manifestations dartreuses sont purement locales ; il importe de les combattre par des agents thérapeutiques locaux, exerçant sur les élé- ments malades une action élective et puissante. » 5° L'iodure de chlorure mercureux est dans ce cas d'une grande effica- cité : il détermine un mouvement expulsif qui aboutit nécessairement à. l'éli- mination des produits morbides. » M. Tripier présente au concours pour les prix de Médecine et de Chi- rurgie un travail qu'il a publié dans les « Annales de l'Électrothérapie i. , et quia pour litre : Engorgements et déviations de T utérus; leur traitement par iafaradisation. L'auteur, se rappelant la condition imposée aux concurrents d'indiquer ( 534 ) les parties qu'ils considèrent comme neuves dans leur travail, présente comme telle toute la partie thérapeutique, n'ayant eu, dit-il, à demander aux travaux antérieurs que les données anatomo-pathologiques qui lui ont servi de point de départ. (Commission des j)rix de Médecine et de Chirurgie.) M. Lemattre adresse, pour le même concours, un travail tres-développé ayant pour titre : Des propriétés de la belladone, dudatura, de lajiisquiame et fji^s alcaloïdes atropine et dnturine. L'auteur, qui s'était cru à tort dans l'obligation de placer son nom sous pli cacheté, a joint à son tra%'ail un extrait destiné à faire res-sortir ce qui s'y trouve de neuf. (Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.; M. CiiAUBART prie l'Académie de vouloir bien admettre au concours pour le prix de la fondation Trémont son système de vannes aulorégulatrices, et envoie, outre les descriptions et les figures nécessaires, divers Rapports et pièces administratives propres à faire apprécier la valeur de cette invention. (Réservé pour la Commission du prix Trémont.) M. Galibert adresse une Note relative aux modifications apportées à son appareil respiratoire, pour les cas où il s'agit de pénéîrer à une grande pro- fondeur dans un milieu irrespirable. Cette Note est renvoyée, comme l'avait été celle dont elle forme le com- plément, à la Commission chargée de décerner le prix dit des Arts insa- lubres. M. Le Box présente au concours pour le prix de Mécanique la des- cription et la figure d'ime nouvelle machine pneumatique Jaisant le vide au moyen du mercure. (Réservé pour la future Commission.) M. PoLAiLLON adresse de Lyon une Note accompagnée de figures sur un nouveau système de caniveaux spécialeinent destinés à la télégraphie électrique souterraine^ et applicables pour les conduites d'eaux et de gaz. (Commissaires, MM. Fouillet, Piobert, Combes.) ( 535 ) M. Genty soumet au jugement de l'Académie une Note concernant un propulseur qu'il propose pour les bateaux à vapeur, en place de l'hélice telle qu'elle est aujourd'hui employée. (Renvoi à l'examen de M. Morin, qui jugera si cette Note est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. ) CORRESPOND AÎVCE . M. LE Ministre DE la Guerre adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du tome X de la 3' série du « Recueil des Mémoires de Mé- decine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires ". La Société royale des Sciences naturelles et des Sciences économiques DE Kœxigsrerg adresse à l'Académie un exemplaire de la reproduction, au moyen de la photolithographie, de l'ancienne Carie de Prusse de Gaspar Henneberger. GÉOMÉTRIE. — Formules exprimant le nombre des courbes d'un même sys- tème d'ordre quelconque, qui coupent des courbes données d'ordre égale- ment quelconque, sous des angles donnés ou sous des angles indéterminés, mais dont les bissectrices ont des directions données ; par M. E. de Jonquières. " Le théorème suivant sert de point de départ dans la question actuelle, qui se rattache aux belles communications faites par M. Chasies à l'Aca- démie, dans la séance du 7 mars. » Théorème P"". — Etant donnés un système {p., v) de courbes d'ordre tjuelconque et une courbe U du dec/ré m, le lieu d'un point tel, que son axe bnr- monique, rclalij à U, et l'une des tangentes en ce j'oint aux courbes du système qui y passent, divisent un segment donné et dans un rapport anharmonique donné, est une courbe du degré (inp, -(- v), qui est douée, sur la droite ei, de m points multiples de l'ordre |u.. )) Corollaire. — Si les points e, /, sont les points doubles (imaginaires) des deux divisions homographiques formées, sur la droite située à l'infini, par les côtés d'un angle de grandeur constante, qui tourne autour de son sommet dans un sens déterminé, le théorème prend cet énoncé : » THÉor.ÈME II. — Le lieu d'un point tel, que son axe harmonique relatif à U coupe sous un angle donné, jorme dans un sens de rotation déterminé, l'une des tangentes en ce point aux courbes du système qui y passent, est une courbe du degré [m^j. -+- v), quia m points multiples de l'ordre p. à l'injini. ( 536 ) » Corollaire. — Sii les rayons homologues des deux faisccnux homo- graplîiques, qui joignent un point du plan de la figure aux points homo- logues situés sur la droite à l'infini, sont également inclinés sur une droite fixe, on donne au théorème cet énoncé : » Théorème III. — Le lieu iCnn point tel, que son axe harmonique relatif à U fasse, avec Cune des tangentes en ce point aux courbes du système qui y passent, un angle dont la bissectrice soit jmrallèle à une droite fixe, est une courbe du degré (mp. + v), qui a m points multiples de l'ordre p. à l'infini. » Chacune de ces courbes d'ordre [nip -\- v) coupe U en m{mp. -+- v) points, dont chacun est tel, que les tangentes en ce point à la courbe U et à l'une des courbes du système qui y passent font entre elles un angle de grandeur donnée (dans un sens déterminé) ou un angle dont la bissectrice a une direction donnée. Donc : )i Théorème IV. — Dans un système {p., v) de courbes d'ordre quelconque, il existe m(mp, + v) de ces courbes, qui coupent une courbe donnée U du degré m, sous un angle donné de grandeur et de sens de rotation. » Théorème V. — Il existe, dans le même système, m{mp -\- v) courbes, qui coupent U sous un angle dont la bissectrice est donnée de direction. » Par exemple^ si le système se compose de droites issues d'un même point, on retrouve les propositions suivantes qui sont coiniues : » Théorème VI. — Par un point donné, on peut mener m^ droites qui ren- contrent une courbe donnée, sous un angle donné, ou sous un angle dont In bis- sectrice ail une direction donnée. )i Car, dans un tel système, on a évidemment |Ji=i et v = o. Si, les courbes du système étant quelconques, c'est la courbe U qui devient une ligne droite, on retrouve le théorème suivant, énoncé par M. Chastes dans une de ses dernières communications : » Théorème VII. — Parmi les courbes d'un système, il en existe (p. + v) qui coupent une droite donnée sous un angle donné de grandeur et de sens de rotation. » Quand les courbes du système sont des coniques, on peut, dans tous les cas, calculer les valeurs numériques des caractéristiques p., v. On par- vient ainsi, de proche en proche, eu suivant la marche tracée par M. Chasies, dans sa communication du 7 mars, potu- le cas où la courbe U est elle-même une section conique, à la formule suivante, qui expiime le nombre des coniques qui coupent cinq courbes données d'ordre quelconque sous des angles donnés, qui peuvent varier de l'une à l'autre de ces courbes, ou sous des angles dont les directions des bissectrices soient données rela- (537) tivement à chacune d'elles; formule où l'on a représenté, pour abréger, par S5 le produit des nombres qui expriment les degrés des courbes don- nées; par S4 la somme de leurs produits, quatre à quatre, etc., et enfin par S, la somme de ces nombres : N= 85(85 + 2S4 -+- 4S3 + 48. + 28, -f- i). » Si les cinq courbes données sont des coniques, on trouve N = 22176, ainsi que M. Chasles l'avait déjà annoncé. » Je terminerai en faisant observer que le théorème I conduit aussi, sans difficulté, au suivant, que M. Chasles a énoncé dans le Mémoire précité : » Théorème VIII. — Parmi les courbes d'un système [^., v), il en exista m [(m — i) fx + v], qui touchent une courbe U du degré m. » le volume du kilogramme en mètres cubes, » Et y la fonclion qui sert à exprimer le travail interne. » J'ai donné précédemment les valeurs des dérivées partielles de qs; en les substituant ici, on obtient la formule ( ■\ rit — (l + af)g/p<' , ^^-' Ec'ap-lo333(l + aO«"«'^' qui permet, dans chaque cas, de calculer la variation de température. )i a = o, oo3645 est l'une des constantes fondamentales de la théorie mécanique de la chaleur, )) |3 le coefficient de compressibilité, » a! le coefficient de dilatation, » Et c' la capacité à pression constante y? et à la température t. » Si l'on suppose négligeable le travail interne à volume constant, on trouve (3) dt = ^l±^dp, et cette formule plus simple, qu'on peut appliquer au mercure mais non à l'eau, diffère de celle de M. William Thomson (*), eu ce qu'au dénomina- teur se trouve la capacité vraie, au lieu de la capacité à pression constante employée par le savant anglais. Ce changement dans la relation théorique n'est pas sans influence sensible sur les résultats calculés, car, pour le liquide qui vient d'être cité, il conduit à une erreur relative de |. Toutefois, ce qui importe le plus dans ce genre de déterminations, c'est la nécessité qui vient d'être démontrée de se servir, dans le cas général, de l'équation (2), moins simple mais seule rigoureuse. On ne doit point perdre de vue que c', a', fi sont relatifs à l'état actuel du corps; ainsi, pour l'eau à 100 degrés et sous la pression atmosphérique, on doit employer les valeurs limites vers les- quelles tendent ces quantités mesurées par les physiciens, lorsque les accrois- sements de température et de pression, à partir de 100 degrés et de i atmo- sphère, décroissent indéfiniment. Si la valeur de /3 n'était pas beaucoup plus grande que celle obtenue par M. Regnault à o degré, l'équation (2) indi- (*) Voyez Annales de Chimie et de Physique, 3° série, t. LXIII, p. 238. ( 54> ) querait dans ce cas une variation de température plus grande de yû 4"^ celle donnée par la formule de M. Thomson. » L'application aux gaz n'offre aucune difficulté. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur les capsules sèches du Papaver somniferum. Mémoire de M. Deschamps (d'Avallon), présenté par M. Pelouze. (Extrait par l'auteur.) « Tout le monde sait qu'on annonce, tantôt que la morphine existe dans les capsules sèches du Pavot des pharmacies, et tantôt qu'elle n'y existe plus après la maturité de ces fruits. Cette divergence dans l'opinion des savants qui se sont occupés du Pavot nous a paru difficile à expliquer, et nous avons pensé qu'il serait peut-être utile, au point de vue de la théra- peutique, de faire quelques expériences pour savoir si la morphine existait réellement dans ces capsules. » Nous pouvions, pour arriver à ce but, répéter les expériences de nos devanciers ou opérer sans en tenir compte. N'en pas tenir compte nous a paru plus rationnel, puisque nous avions l'espoir de découvrir des corps qui n'avaient pas été signalés. » La méthode que nous avons suivie est longue et compliquée; mais elle conduit à un résultat positif. Elle nous a permis de découvrir dans des digérés de Pavot: de la cérosie; des acides méconique, tartrique, citrique, sulfurique, phosphorique, azoti(pie, chlorhydrique, silicique; de l'ammoniaque, de la morphine, quelquefois un peu de narcotine, un corps auquel nous avons donné le nom de papavérin, une base très-faible que nous avons appelée papavérosine. » Nous avons reconnu en outre que les cendres contenaient : des acides silicique, sulfurique, phosphorique, chlorhydrique; de la chaux, de la magnésie, de la potasse, de la soude, du fer, du manganèse; » Que l'iodhydrargyrate d'iodure de potassium n'altère pas les solutions hydroliquesdu papavérin, tandis qu'il forme un précipité abondant dans les solutions chlorhydriques : cette réaction est très-importante au point de vue de la recherche des alcaloïdes; » Que le papavérin est coloré en bleu par une solution d'iodure de po- tassium iodé, tandis qu'il est précipité en brun, s'il est dissous dans de l'eau acidulée avec de l'acide chlorhydrique ; » Que l'alcool à qS degrés bouillant dissout du soufre qui se sépare, pendant le refroidissement, sous la forme de cristaux aiguillés, prismati- ( 542 ) qiH's, plus ou moins longs, qui appartiennent, comme ceux qui sont préparés par la fusion, au système monoclinique, 5* type cristallin : ces cristaux se divisent spontanément en octaèdres appartenant au système rhombique ; » Que le chloroforme dissout du soufre à la température ordinaire, et qu'il se forme pendant l'évaporation des octaèdres rhomboidaux. » M. Tardy demande et obtient l'autorisation de reprendre un Mémoire qu'il avait présenté sous le titre de « Physiologie de l'homme et physiologie universelle », Mémoire sur lequel il n'a pas été fait de Rapport. M. Ch. Flandin, en adressant un livre intitulé : « Principes et philosophie de la Chimie moderne », prie l'Académie de vouloir bien comprendre cet ouvrage dans le nombre des pièces de concours pour le prix Barbier. (Réservé pour la future Commission.) M. A. Oluvier demande que deux Mémoires présentés en son nom par M. Rayer dans l'avant-dernière séance soient admis au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. M. AvoiGiER envoie de Marseille une Note relative à un nouveau procédé d'embaumement dont il est l'inventeur. Il fait usage pour cette opération d'un liquide dont il ne donne pas la composition. A sa Lettre est joint un Rapport sur ce procédé fait à la Commission administrative des hospices civils de Marseille, par M. Coste, directeur de l'Ecole de Médecine, et M. Brocquier, chirurgien en chef des hospices. Ces deux médecins rendent compte de trois essais dont les résultats ont été trés- satisfaisanls; ils ne paraissent pas d'ailleurs avoir connu la composition des liquides employés par M. Audigier, ils ont seulement constaté qu'il ne fait usage d'aucune préparation arsenicale. M. Potier adresse une nouvelle Note se rattachant à ses précédente s communications sur la cause commune des tumeurs blanches, des scro- fules, etc. (Renvoi aux Commissaires précédemment nommés : MM. Andral, Cloquet, Jobert de Lamballe,) A 4 heures trois quarts l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures. F. ( 543 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 21 mars 1864 les ouvrages dont voici les titres : Eloges lus dans les séances publiques de l'Académie de Médecine (i845- i863). Tableau du mouvement de la science et des progrès de l'art. Examen et appréciations des doctrines. Etudes de mœurs. Portraits; par M. Fréd. DUBOIS (d'Amiens). Paris, 1864 ; 2 vol. in-S". Présentés par M. Velpeau. La chaleur considérée comme un mode de mouvement, cours en douze le- çons, professées à l'Institution Royale delà Grande-Bretagne; par John Tyn- DALL. Ouvrage traduit de l'anglais par M. l'abbé F.-M. MoiGNO. Paris, i864; vol. in-i2. Présenté par M. Dumas. Principes et philosophie de la chimie moderne fondés sur la doctrine des équi- valents ; par Charles Fla^DI^. Paris, i864; vol. in-8''. (Envoyé par l'auteur pour le concours du prix Barbier.) Recueil de Mémoires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires ; 3« série, t. X. Paris, i863 ; vol. in-S". Annuaire des cinq déparlements de la Normandie, publié par l'Association Normande; So*^ année, 1864. Caen et Paris; vol. in-8°. Les volcans, leurs caractères et leurs phénomènes^ avec un catalogue descriptif de toutes les formations volcaniques aujourd'hui connues; par G. POULETT SCROPE. Ouvrage traduit de l'anglais par Endymion PlERAGGl. Paris, 1864 ; in- 8°. Recherches sur les accidents inflammatoires et gangreneux diabétiques; par le D' Marchal (de Calvi). Paris, 1864 ; vol. in-S". Présenté par M. Velpeau. Traité de la diphtliérie du larynx; croup ; parle D'' Auguste MlLLET (de Tours). Paris, i863; in-8°. Présenté par M. Velpeau. Traité du rhumatisme musculaire ou névro-m/algie ; nouveau mode de traite- ment de cette maladie et des névralgies en général; par M. le D'' Dupuy (de Frenelle). Paris, 1864. Présenté par M. J. Cloquet. Mémoires de la Société Philomathique de Verdun [Meuse); t. VI. Verdun, i863; in-8°. L'étudiant microcjraphe . Traité pratique du microscope, de ta dissection, préparation et conservation des objets; par Arthur CHEVALIER. Paris, i864; in-i2. L'art de l'opticien et ses rapports avec la construction et l'application des lu- nettes; par le même. Paris, 1 863 ; br. in-8°. ( 544 ) Bultelin des travaux de la Société de Médecine de t arrondissement de l'Ely- sée pendant C année i863. Paris, i864; br. in-8°. Grande carte de la Prusse, en 9 feuilles, de Caspar Henneberger ( i Syô), re- produite par l'autolithographie en i863. Berlin, i863; in-folio, Atti... Jetés du 10'' Congrès des savants italiens, tenu à Sienne en sep- tembre 1862. Sienne, i864;in-4°. Considerazioni... Considérations sur le triangle rectiliqne ; pari.-B. Mak- SANO. Gênes, i863; in-8°. (2 exemplaires.) SuUa stratificazione... Sur la stratification de la lumière électrique; parle prof. Lorenzo Delle Casa. (Extrait des Memorie deW ^ccademia délie Scienze dell' Jstituto di Bologna.) Bologne, i864; in-4°. I dialoghi... Les dialogues des vivants, ou la Science aux prises avec le sens commun ; par \e proL Cav. A. LONGO. Catane, i863; in-8°. ERRATA. (Séance du 29 février 1864.) Page 4'22, dernière ligne, nti lieu de L'ignorant instruit, lisez Les savants ignorants. (Séance du i4 mars 1864.) Page 520, ligne 5, au lieu rie par le même, lisez par M. L. Rarchaert. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 MARS 1864. PRÉSIDENCE DE M. DEC AISNE. ]*IEMOIRES ET COMMIMICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Flocrexs présente à l'Acadéniie un ouvrage dont il est l'éditeur. Cet ouvrage a pour titre : Chefs-d'œuvre littéraires de Buffbn. En tête de l'ou- vrage, M. Flourens a mis une Introduction. CHIMIE APPLIQUÉE. — Recherches nouvelles sur la conservation des matériaux de construction et d'ornementation; par ^\. Fréd. Kchlmann. X. — Nature des principes colorants des minéraux . Analyse par la voie gazeuse. « Les matériaux de nos constructions subissent quelquefois dans leur couleur des altérations accidentelles qu'il importe de ne pas confondre avec les effets de l'action lente de l'air. Ainsi j'ai été à même de constater qu'à Rome, où tous les anciens monuments ont pris un aspect fauve légèrement doré, il y aurait erreur d'attribuer exclusivement, comme cela a lieu géné- ralement parmi les artistes, ce ton chaud à l'action de l'air et du soleil. )i Dans une visite que j'ai faite des principaux monuments romains dans la société et avec l'assistance empressée de M. Visconti, le savant directeur des Musées des États pontificaux, j'ai été tellement frappé de cette colora- tion, que j'ai voulu chercher à en constater la véritable cause. » Je n'ai pas tardé à m'apercevoir que la généralité des constructions romaines sont faites de temps immémorial avec un tuf calcaire, le travertin, et que le mortier qui sert à assembler ces pierres est préparé avec un C. R., i864, i" Semeslre. (T. LVIII, N" 15.) 71 ( 546) mélange de chaux et d'une sorte de pouzzolane de couleur violette conte- nant une très-grande quantité de sesquioxyde de fer. Or ces mortiers ferrugineux pénétrés par de l'eau pluviale lui cèdent une grande quantité d'oxyde de fer qui, à l'état de dissolution à la faveur d'un excès d'acide car- bonique, pénétre dans If tuf calcaire, ou dans les plaques de marbre qui lui servent souvent de revêtement, et vient se déposer plus particulièrement à leur surface au fur et à mesure que l'acide carbonique qui lui sert de dissol- vant s'échappe. >) Ces sortes de colorations se remarquent aussi accidentellement dans nos propres monuments, partout où des crampons de fer ont été employés pour relier les pierres les unes avec les autres et partout où des bas -reliefs en fer ont été fixés sur du marbre. Lorsque ce sont des statues ou des bas-reliefs en bronze, les pierres en contact prennent une teinte verte. Il est facile de constater ces phénomènes sur la place de la Concorde à Paris, au pied des candélabres en bronze; à Rome, au musée du Vatican, plusieurs des , chefs- d'œuvre de sculpture en marbre blanc présentent des taches de rouille très-étendues, occasionnées par des boulons de fer engagés dans le marbre dans un intérêt de consolidation. Une tache pareille existe sur un des bas- reliefs en marbre qui décorent le piédestal de la statue de Henri IV à Pau. Lorsque le dépôtd'oxyde de fer n'est que superficiel, un lavage à chaud avec une dissolution d'acide oxalique rétablit la couleur blanche des marbres ou la couleur naturelle des pierres. » Ce n'est pas seulement le carbonate de fer ou de cuivre dissous dans l'eau qui peut occasionner ces colorations; j'ai démontré déjà qu'une disso- lution de sulfate de ces métaux en contact à chaud avec les pierres calcaires poreuses les teignait en vert ou en brun avec dégagement d'acide carbonique et formation de sulfate de chaux. A froid l'action, quoique plus lente, est la même, ce qui explique comment les sulfures métalliques peuvent, par des altérations successives, de même que les métaux, colorer des pierres calcaires, des coquilles, des os, etc. » En dehors de ces altérations entièrement accidentelles il existe des mo- difications naturelles dans les couleurs des matériaux de construction; elles résultent généralement de phénomènes de combustion et d'oxydation ou de décomposition lente ; ainsi certaines colorations par des niatières organiques peuvent disparaître, certains oxydes au minimum d'oxydation peuvent passer au contact de l'air à un état d'oxydation plus avancé, et lorsque les maté- riaux sont enfouis en terre il peut y avoir des phénomènes de réduction. Certains oxydes peuvent aussi sous l'influeBce d'émanations sulfureuses ( 547 ) passera l'état de sulfures, de même que des sulfures peuvent passer à l'état d'oxydes ; enfin la décomposition lente d'un silicate de fer peut occasionner des taches jaunes sur certaines pierres siliceuses qui présentent quelque porosité. Pour bien apprécier d'avance ces modifications, il importe que l'analyse des pierres ait déterminé d'une manière précise leur principe colorant. » Déjà, par mes précédentes expériences faites en vue du perfectionne- ment des analyses qualitatives, je crois avoir ouvert un vaste champ à des investigations nouvelles en démontrant la grande perméabilité des pierres les plus dures, et la possibilité de soumettre à une foule de réactions chi- miques leurs matières colorantes. Nos connaissances sur la véritable nature de ces matières laissent aujourd'hui beaucoup à désirer. Ainsi la cause de la coloration de la plupart des pierres précieuses est encore problématique, et souvent, à défaut de pouvoir constater au moyen d'essais par la voie humide ou par la voie sèche l'existence de quelque oxyde métallique colorant, nous attribuons cette coloration, non sans quelque hésitation, à une matière organique. » Il est deux faits qui ont particulièrement fixé mon attention dans mes dernières recherches : c'est que lorsqu'on fait passer un courantd'acidechlor- hydrique sec sur un fragment de jaspe veiné et coloré par de l'oxyde de fer, du carbonate de chaux infiltré sous forme de veines dans la pâte siliceuse a été transformé en chlorin-e de calcium dans toute l'épaissevu' du fragment de jaspe, et qu'après la réaction un simple lavage à l'eau a permis de déplacer toute la partie calcaire; et en second lieu, qu'une partie de l'oxyde de fer qui avait coloré le jaspe a été enlevée à la pierre par volatUisation après sa transformation en chlorure de fer. » Il y a là de véritables résultats analytiques qui m'ont suggéré l'idée d'enlever aux pierres siliceuses, par un procédé analogue, l'acide silicique lui-même, afin de pouvoir constater plus facilement la nature des principes colorants ou des corps étrangers qui s'y trouvent associés. » Au lieu d'un courant d'acide chlorhydrique, j'ai été conduit à tenter l'action à une température élevéed'un courant d'acide fluorhydriquesec. On sait avec quelle facilité cet acide attaque la silice partout où elle se rencontre, soit isolée, soit en combinaison avec les différents oxydes; aussi les savants qui se sont occupés avec le plus de succès de l'analyse ont-ils appliqué leurs efforts à faire intervenir cet agent comme moyen de dosage de ce corps. Berzélius et Henri Rose ont proposé de décomposer par l'acide sulfurique concentré du spath fluor eu présence des silicates à analyser, mais les corps 71.. ( 548 ) étrangers que peut contenir le spath fluor se trouvent ainsi mêlés aux oxydes associés à la silice, et en outre ces oxydes se trouvent engagés dans une grande masse de sulfate de chaux. >• Pour arriver à des résultats plus certains, on a eu recours k de l'acide fluorhydrique concentré et fumant avec lequel les silicates pulvérisés doivent être mis en contact. Ce procédé expose, par le maniement d'un acide aussi dangereux que l'acide fluorhydrique, à de si graves inconvénients, que l'on y a eu rarement recours; il nécessite d'ailleurs toujours de réduire à l'état d'une poudre impalpable des minéraux souvent assez durs pour détacher, pendant la pulvérisation, des parcelles de silice des mortiers d'agate, ce qui peut vicier les résultats de l'analyse. Enfin nous lisons dans les Jnnales de Poggendorff] t. XLIV, p. i34, que M. Brunner a proposé de placer le sili- cate à analyser, en poudre impalpable, et humectée avec de l'eau ou de l'acide sulfurique faible, dans une capsule en platine suspendue au milieu d'une atmosphère de gaz fluorhydrique, produit par la réaction de l'acide sulfurique sur le spath fluor dans un vase en plomb hermétiquement clos et maintenu à une chaleur modérée. » Par ce procédé, il a fallu six à huit jours de temps à M. Brunner pour attaquer i ou 2 grammes de silicate; il est donc d'une excessive lenteur, et, dans son application, de la silice en gelée reste dans la capsule de platine mêlée aux oxydes qui lui étaient associés. L'opération peut être rendue plus rapide en élevant la température, mais dès lors il se perd beaucoup de vapeurs très-incommodes. Ainsi, comme on le voit, les propriétés carac- téristiques de l'acide fluorhydrique ont depuis longtemps fixé l'-attenlion des chimistes les plus éminents et mis leur sagacité à l'épreuve, mais le mode d'utilisation de l'action de cet acide laisse toujours beaucoup à désirer. » En constatant la perméabilité à une température élevée des pierres sili- ceuses les plus dures, et en mettant en application d'une façon très-simple l'expulsion de la silice de ces pierres par un courant de gaz fluorhydrique sec, je suis arrivé à isoler d'une manière absolue les oxydes en combinai- son avec la silice et à en permettre l'analyse par les procédés ordinaires sans avoir recours à l'emploi de la potasse ou du carbonate de potasse, ou enfin de la baryte caustique, tous procédés fort longs, et dont l'exactitude dépend de la pureté des masses considérables d'agents qu'il est nécessaire de mettre en oeuvre. V Si les fluorures correspondant aux oxydes associés à la silice étaient tous fixés à une température élevée, il suffirait, après l'action du gaz fluor- hydrique, de traiter le résidu par de l'acide sulfurique concentré et de ( 549 ) chauffer le résultat de la réaction au rouge pour avoir tous ces oxydes à l'état de sulfates. Mais il est certains fluorures, et notamment le fluorure de fer, qui sont volatils et qui sont entraînés en tout ou en partie par le gaz fluorhydrique mêlé de fluorure de silicium ; il devient, par conséquent, nécessaire de les rechercher dans les résultats de la condensation de ces gaz ou d'avoir recours, comme moyen complémentaire de recherches, à une analyse par la potasse. Toutefois cette complication n'existe pas pour la plupart des oxydes dont il s'agit le plus souvent, et en particulier dans l'in- dustrie, de constater la nature et la quantité; ainsij'ai appliqué avec succès la méthode nouvelle à l'analyse des feldspaths, des verres, des cristaux, des émaux, des vitraux colorés, etc., et elle m'a donné des résultats constants et d'une grande précision. » Voici quelques détails sur la manière dont j'ai opéré : » J'ai fait construire en platine tout un appareil approprié à cette ana- lyse. Il consiste en une cornue où se produit l'acide fluorhydrique, au moyen de l'action, à une chaleur fort ménagée, de l'acide sulfurique monohydraté sur la cryolithe blanche ou, à défaut, sur le spath fluor le plus pur; en un tube étiré destiné à contenir des nacelles où se loge la matière à analyser y enfin en divers petits tubes accessoires, pour établir la communication entre la cornue et le tube où doit s'opérer la réaction, et entre ce dernier et les appareils de condensation et d'absorption des vapeurs, qui peuvent être en caoutchouc vulcanisé, de même que le corps de la cornue peut être construit en plomb. » La matière minérale est placée en petits fragments de 2 à 3 grammes dans les nacelles, et \e tube qui les contient doit être chauffé à une chaleur d'un rouge brun, pendant qu'un courant de gaz fluorhydrique sec le tra- verse. L'opération dure environ une heure par le traitement d'une dizaine de grammes de pierre, et ce temps suffit généralement pour que toute la silice que cette pierre a pu contenir ait disparu par sa: transformation en gaz fluosilicique; dans la nacelle se trouvent à l'état de fluorure les oxydes mé- talliques qui avaient été associés à la silice. Pour faire l'analyse des matières naturelles ou artificielles où la silice ne forme pas la presque totalité du com- posé, il convient de n'opérer que sur des quantités moindres, sur 2 gram- mes par exemple, et de pulvériser le produit à analyser ou de le réduire en très-petits fragments. » Dans le contenu de la bouteille de caoutchouc qui termine l'appa- reil et qui doit recevoir un peu d'eau, il convient de rechercher les fluo- rures volatils. Les joints de l'appareil en platine sont hermétiques et à frot- ( 55o ) temenl, et le récipient en caoutchouc doit être entièrement plongé dans de l'eau froide et porter à sa partie supérieure un tube abducteur qui s'engage à son extrémité dans une éponge humide pour condenser les dernières traces de vapeurs. » Le mode d'investigation que je viens d'indiquer m'a permis d'abord de constater qu'aucun oxyde métallique n'existe dans l'améthyste, que le gaz fluorhydrique à chaud amène la décoloration des émeraudes et du quartz jaune, que le diamant enfumé, le diamant jaune et le rubis ne sont pas altérés dans leur couleur, qjie le saphir bleu prend une teinte légèrement violacée; enfin, qu'après la séparation totale ou partielle de la silice il a été possible de constater, au moyen du spectroscope, ou parla simple colora- tion de la flamme du gaz en jaune et en violet, la présence de la soude et de la potasse dans l'améthyste, dans le quartz, le silex pyromaque, le jaspe, etc., ce qui vient à l'appui de l'opinion que j'ai émise dès 1841, de l'intervention des alcalis dans la formation des pâtes siliceuses naturelles produites par la voie humide. Le disthèue bleu laisse un résidu ferrugineux et des fluorures de potassium et d'aluminium; la trémolite et un pyroxène m'ont donné des traces de potasse et de soude. » Enfin, et c'est un point important à constater, une cornaline rouge qui s'était décolorée en passant à un blanc mat sous l'influence des gaz oxydants et des gaz désoxydants, et dont par conséquent j'étais porté à attribuer la couleur à une matière organique, ayant été soumise à chaud à l'action d'iui courant de gaz fluorhydrique sec, a laissé dans la nacelle de platine, après la gazéification de la silice, un résidu ferrugineux. Ce résultat ferait supposer que dans la formation des produits naturels l'oxyde de fer peut intervenir dans des conditions d'oxydation ou dans un simple arrangement molécu- laire particulier qui lui donne des propriétés colorantes qui n'existent plus lorsque la calcination, sous l'influence des gaz réducteurs ou des gaz oxy- dants ou même de l'air, amène cet oxyde à l'état métallique ou .de sesqui- oxyde de fer. » Je considère ce dernier fait comme très-digne de fixer l'attention des minéralogistes et des chimistes : c'est un des côtés sérieux de l'application du gaz fluorhydrique dans les condilions que j'ai indiquées. Si, au point de vue de l'analyse quantitative des silicates naturels ou artificiels, le procédé nouveau se complique lorsque dans ces recherches il se trouve des oxydes dont les fluorures sont volatils, il faut reconnaître cependant que ces essais par la voie gazeuse présentent d'immenses avantages sur les procédés habituellement en usage. ( 55, ) » Je crois avoir mis entre les mains des chimistes un moyen simple et expéditif de faire, sans danger pour l'opérateur, d'une manière expéditive et sûre, l'analyse de la plupart des pierres siliceuses et d'un grand nombre de silicates naturels ou artificiels ; je crois les avoir mis sur la voie de la consta- tation de la véritable cause de la coloration de certaines pierres, et enfin avoir ouvert un nouveau champ d'expérimentation aux recherches spec- trales déjà si fécondes en résultats nouveaux, et qui trouveront dans les essais par la voie gazeuse des auxiliaires utiles pour interroger, en quelque sorte, les minéraux sur la nature du dissolvant qui a concouru à leur for- mation. » M. Isidore Pierre fait hommage à l'Académie d'un nouveau volume qu'il vient de publier sous le titre de « Recherches agronomiques (nouvelle série). » RAPPORTS. MINÉRALOGIE. — Rapport sur deux Mémoires de M. I. Domeyko, relatifs, l'un à de grandes masses d'aérolithes trouvées dans le désert d' Àtacama, près de Taltal ; l'autre à plusieurs espèces minérales nouvelles du Chili. (Commissaires, MM. Élie de Beaumont, Ch. Sainte-Claire Deviile rapporteur.) « L'AcajJémie a renvoyé à notre examen deux Mémoires de M. Ignace Domeyko, ancien élève de l'École des Mines, à qui ses nombreux travaux ont déjà acquis une place très-honorable dans la science. Le plus important de ces deux Mémoires est relatif à de grandes masses d'aérolithes trouvées au désert d'Atacama, dans le voisinage de la sierra de Chaco et de la mine de cuivre de Taltal. C'est de ce Mémoire que nous parlerons d'abord. I. — Examen des aérolithes de Taltal. >) Tout le monde connaît les célèbres masses météoriques du désert d'Ata- cama, dont on trouve aujourd'hui des échantillons dans toutes les grandes collections minéralogiques de l'Europe. Telle est l'abondance avec laquelle ce fer était porté autrefois du désert au port de Cobija, qu'on a prétendu qu'il servait à ferrer les mules pour les voyages. M. Domeyko en possède un bloc qui pèse plus de 24 kilogrammes. Ces météorites, dont on a déjà analysé un grand nombre de fragments, se composent invariablement d'une masse de fer nickelifère malléable, au milieu de laquelle est disséminée l'oli- ( 552 ) vine en noyaux, fjeur nature, intermédiaire entre celle des fers météo- riques proprement dits et celle des aérolithes pierreux [steinmeteorite), les rapproche donc tout à fait des météorites rapportés, en 1776, de Sibérie, par Pallas : ce qui a engagé M. Gustave Rose à les réunir à ces derniers et à quelques autres pierres analogues, sous la dénomination commune de pal- lasite. » Ce n'est cependant que depuis le voyage de M. Philippi au désert d'Ata- cama, en iSSg, qu'on est bien fixé sur le véritable gisement de ce fer mé- téorique. Ce point se trouve à une lieue d'imilac (Aguada de Imilac), presque au centre de la partie la plus aride du désert, à 3o lieues jje la côte la plus voisine et à 4o lieues de Cobija. En arrivant en ce lieu, le doc- leur Philippi remarqua, outre les excavations d'où avaient été extraites les masses les plus considérables, une multitude de petits fragments, dont quel- ques-uns ne pesaient pas plus de i à 2 décigrammes, et qui étaient dissé- minés sur une longueur de soixante à quatre-vingts pas. » Les pierres météoriques qui font l'objet du travail de M. Domeyko sont différentes de celles dont il vient d'être question. Elles ont été trou- vées dans le même désert d'Atacama et à peu près à la même distance de la côte, mais à plus d'un degré de latitude vers le sud. On les voit en très- grande abondance à 10 lieues au sud-est de lamine d'argent de la Isla, près des%iines de cuivre de Taltai, et en face de la sierra de Chaco, disposées sans ordre ni direction déterminée sur le sol du haut plateau du désert. Les plus volumineuses sont légèrement enfoncées en terre. On en pourrait aisér ment ramasser plus de vingt quintaux. L'ensemble des échantillons connus de M. Domeyko formerait au moins en poids un quintal métrique. Il en possède lui-même un fragment pesant plus de 20 kilogrammes. Lorsque les aérolitlies sont entiers, ils présentent des formes irrégulières, à angles et arêtes émoussés, et se rapprochant grossièrement de figures sphéroidales : leur surface est inégale, rude au toucher, mais l'intérieur n'eu est jamais poreux ni caverneux comme celui des météorites d'imilac, dont nous avons parlé en commençant. Ils ne sont pas non plus recouverts de cette croûte noirâtre que présentent ordinairement les masses météoriques. » Après avoir donné sur le gisement et les caractères généraux de ces aéro- lithes les renseignements dont nous avons en partie extrait ce qui précède, l'auteur du Mémoire procède à leur examen minéralogique et chimique, et il a soin de distinguer, à ce point de vue, les parties altérées par l'oxyda- tion de celles qui présentent encore les caractères primitifs. Pour retrouver sûrement ceux-ci, il a brisé une masse dont le poids total était de ( 553 ) 488o grammes, et dont nous mettons sous les yeux de l'Académie un frag- ment, destiné par l'auteur à la collection de l'École des Mines. » Il nous serait d'ailleurs impossible de suivre l'habile chimiste dans tous les détails de ses recherches : il nous suffirai à'en présenter les prin- cipaux résultats. » La densité delà pierre météorique non altérée est de 5,64 à \l^ degrés; un gros fragment, pénétré de matière hydroxydée, par altération, n'avait plus qu'une pesanteur spécifiquede 4."o. » La matière du météorite non altéré se compose de trois éléments diffé- rents : » I'' Une substance métallique malléable, contenant, d'après la moyenne de trois analyses : Fer 88,6 Nickel II ,4 lOOjO et très-peu différente, au moins pour les éléments essentiels, du fer météo- rique d'Imilac, qui, analysé dans le laboratoire de M. Bunsen, a donné : Fer 88,01 Nickel 10,25 Cobalt. . o,'jo et, de plus, de faibles quantités de magnésium, de calcium, de sodium, de potassium et de phosphore. M. Domeyko n'a trouvé, dans le météorite de Taltal, t)i cobalt, ni magnésium, ni alcalis, tnais seulement une |)roportion de calcium qui n'atteint pas 2 millièmes, et des traces douteuses de phos- phore (i). » Cette substance métallique est disséminée, eti grains tout à fait irrégu- liers et de grandeur extrêmement variable, dans la masse lithoïdequi con- stitue la plus grande partie du météorite. Mais avant de faire connaître sa composition, il faut signaler : (i) Au reste, une analyse récente d'un fer météorique d'Atacama (Imilac), par M. Fieid, n'a donné que : Fer 87,80 Nickel 11,88 Phosphore o,3o 99>98 (Rammelsberg, Handbuch der minerai Clieiitie.) C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVIIl, K» 15.) 7^ ( 554 ) » 2° Une substance silicatée, vitreuse, lamellaire, remarquable par son vif éclat, et qui y forme aussi de petits amas minces et irréguliers. Celte sub- stance est soinble dans les acides, et l'analyse y a signalé (en outre d'une faible quantité de chaux et d'alumine) de la silice, du protoxyde de fer et de la magnésie, dans les proportions qui constituent le péridot. Les teneiu's relatives du protoxyde de fer et de la magnésie (loo ; 46), montrent que ce péridot appartient à la variété que l'on a nommée li/alosidérite, et que l'on a signalée au Kaiserstuhl, à Tunaberg et aux Açores. Elle est, d'ailleurs, sen- siblement plus riche en fer cjue l'olivine extraite du météorite d'Imilac; car, dans cette dernière, d'après l'analyse de M. Schmidt {Poqgcndoifs Annalen, t. LXXXIV, et Annales des Mines, 5' série, t. III), les proportions relatives du protoxyde de fer et de la magnésie sont à peu près 1:2. >> 3° La masse principale du météorite, au milieu de laquelle sont dissé- minées les deux substances précédentes, est d'aspect lithoïde, d'un gris cendré, à cassure grenue, douée d'un faible éclat résineux dans quelques parties de sa cassure fraîche. Le broyage et l'emploi du barreau aimanté en séparent une poussière métallique, attirable, qui s'élève quelquefois jusqu'à 18 pour 100, et qui consiste en fer oxydidé, en fer métallique (peut-être carburé). Mais la masse lithoïde est encore pénétrée d'une matière métal- lique intéressante à étudier. C'est un suifiu-e de fer. » On sait que la pyrite magnétique a été signalée dans un grand nombre de météorites. Il y avait donc lieu de la rechercher ici et de se demander si ce n'était pas ce minéral qui rendait attirable à l'aimant la poussière métal- lique dont il vient d'être quest^on. L'auteur du Mémoire s'est assuré qu'il n'en est rien. La poudre métallique attirable ne contient qu'une proportion insignifiante de soufre, et, enfin, l'analyse directe du sulfure extrait de la pâte lithoïde a montré que sa composition correspond, non à celle de la pyrite magnétique, mais à celle du protosulfure de fer (FeS). » La pro|)riété magnétique appartient donc en propre à la poussière métallique, et il y aurait sans doute quelque intérêt à étudier sa composi- tion exacte, que nous ne trouvons pas dans le Mémoire de M. Domeyko. » Quant à la masse lithoïde elle-même, elle est en partie attaquable par les acides, mais ce moyen ne permet pas d'y reconnaitre deux minéraux tlis- tincts et bien déterminés, si ce n'est peut-être un trisilicate (Mg.Fe)Si', sohdîle dans les acides, et analogue à celui que M. Shepard a indiqué dans le météorite de Bishopsville, mais dont M. Rammelsberg conteste, avec raison, ce nous sendile, l'existence comme espèce définie. .•: La composition totale de cette masse lilhoule est représentée comme ( 555 ) il suit (en y ajoutant le protosulfure de fer) : Silice 4^)22 Alumine 7 ,60 Protoxvde de fer 26,62 Mat;nesic 6,60 Chaux 4 1^7 Soude '1,4° Soufre 4>34 ( 0/ Fer 7, Soi "'^-^ 100,45 et ne permet pas non plus de la rattacher à aucune formule de silico-alumi- nate connu. » En définitive, on peut tirer de l'excellent travail de M. Domeyko les conclusions suivantes : )) i" La pierre météorique dont il s'agit provient, comme celle qui est depuis longtemps connue dans la science, du désert d'Atacama, mais d'un point de ce vaste plateau situé d'un degré environ plus au sud. Il nous semble convenable, pour les distinguer dorénavent l'une de l'autre, d'ap- peler la première météorite d'Imilac, et la seconde météorite de Tatlal, d'après les noms de leurs gisements respectifs. » 2° Le météorite de Taltal a quelque chose de commun avec le météo- rite d'Imilac : c'est la composition du fer nickelifére qu'ils contiennent tous deux. Mais tandis que cet élément métallique domine dans le météorite d'Imilac, qu'il faut ranger avec M. G. Rose.dans \es paltasites ou fers mé- téoriques mélangés de cristaux d'olivine, c'est au contraire l'élément pier- reux qui domine dans le météorite de Taltal, où il figure pour les ^^. » 3° Le péridot se trouve aussi dans les deux météorites du désert d'Atacama : mais, dans l'olivine de Taltal, le protoxyde de fer joue un rôle beaucoup plus important que dans l'olivine d'Imilac. » 4° I-'^ pâte lithoide grenue de l'aérolithe de Taltal est intimement pé- nétrée par deux substances métalliques : l'une, attirable à l'aimant, |)arait composée de fer oxydulé, de fer métallique ( peut-être carburé); l'autre est un sulfure de fer : mais, au lieu de correspondre à la pyrite magnétique, comme c'est le cas habituel dans les météorites, sa composition est celle du protosulfure de fer. )) 5" Si la substance lithoïde ne peut, dans son ensemble, être rapportée à un minéral connu, l'action des acides semble en séparer un trisilicate analogue à la shepardite. Peut-être l'analyse mécanique et microscopique 72.. ( 556 ) doiiiierait-elle quelques noiions pins précises sur la nature de celte masse lithoïcle. )) 6° Enfin, l'ensemble de ces caractères chiluiques, joint à sa densité qui est considérable pour un aérolitlie pierreux, ne permet de rapprocher le météorite de Taltal que d'un seul des météorites étudiés jusqu'ici. C'est la c/iladnite, trouvée en i843, à Bishopsville (Caroline du Sud), qui pré- sente, comme lui, avec le fer nickelifére et le péridot, la slwpardite (si ce trisilicate de magnésie et de fer existe bien réellement) associée à un sili- cate alumineux. Mais il y aurait, entre ces deux pierres, cette différence, que la chladnite contient la pyrite magnétique, tandis que, d'après l'in- téressante monographie de M. Domeyko, le fer et le soufre, dans le météorite deTalfal, seraient combinés à l'état de protosulfurc, et que ce dernier aréolithe devrait ses propriétés magnétiques à une autre combi- naison ferrugineuse. » Tj'étude chimique et minéralogique des aérolilhes tend à acquérir une importance plus grande, à mesure que s'accroît le nombre connu de ces pierres singulières. L'un des savants Correspondants de cette Académie, M. Haidinger, traitait récemment l'épineux problème de leur origine. De son côté, M. G. Rose publiait le catalogue raisonné de 142 échantillons de i)ro- venances diverses que possède le Musée minéralogiquede Berlin, et l'on ne peut qu'applaudir aux efforts tentés dans cette voie parles représentants des grandes collections françaises. Mais c'est, à coup sûr, une bonne for- tune pour tous ceux qui s'intéressent à cette curieuse question de recevoir, d'im homme aussi compétent que M. Domeyko, les détails les plus in- structifs et sur la nature des météorites et sur les circonstances de leur gisement. II. — Note sur quelques minéraiia- chiliens. )) Ce travail vient s'ajouter aux nombreux Mémoires que M. Domeyko a déjà consacrés à la géologie et à la minéralogie du Chili. Les minéraux étudiés par l'auteur sont au nombre de six : » 1° Un oxychloroiodure de plomb, formant des croules amorphes de a millimètres d'épaisseur sur la galène, ainsi composé : Oxyde de plomb 47)' Chlorure de plomb 22,8 lodure de plomb 18,7 Matières diverses 9,5 98T (557) et pouvant être représenté par la formule 2Pb(ClM)3PbO. » Inclépendaminent de l'intérêt purement scientifique d'iai minéral ainsi constitué, on conçoit l'importance industrielle que pourrait acquérir une substance donnant plus de lo pour loo d'iode par la simpU; calcinalion en vase clos. » 2° Jrgenl bismullial de Copiapo. — Ce minéral, déjà signalé en i845 par M. Domeyko, dans une autre mine de Copiapo, paraît présenter la composition suivante : Ag«Bi. » 'i° Amalgame «aif/. — D'après les analysesdeCordier, HeyeretKlaproth, on connaissait déjà deux composés d'argent et de mercure, savoir ; » AgHg- de Moschcllendsberg; » AgHg' d'Allemont et de Moschcllendsberg. » M. Domeyko en a fait connaître un troisième sous le nom ô'arqueirile, ainsi constitué : Ag'Hg. Il en apporte aujourd'hui un quatrième, auquel il assigne la formule : Ag'Hg'. M On sait, au reste, que l'argent et le mercure peuvent s'unir en toutes proportions. » 4° Le séléniiire double d'argent et de cuivre, décrit par l'auteur, n'est pas précisément un minéral nouveau, car il se rapporte naturellement a Veukàirite, trouvée en Suède et analysée depuis longtemps par Eerzélius. Mais il paraît plus abondant au Chili qu'on ne le pensait. » 5° Nous en dirons autant du sulfure double de cuivre et de bismuth du Cerro-Blanco (Copiapo), dont les caractères s'accordent avec ceux qui sont assignés par Schneider à la tannenite, découverte dans les mines de Tannenbaum, à Johanngeorgenstadt, et dont la forme a été décrite derniè- rement par M. Dauber. B 6" Enfin, le sous-sulfate de cuivre fibreux des mines d'El-Cobre, à Ata- cama, différant de la brocitantile par un équivalent d'eau, paraît se rap- porter à un minéral du Mexique analysé par M. Berthier, et dont la formule est : 4CuO.SuO^-4-4HO. ( 558 ) » En résumé, les deux Mémoires de M. Domeyko lui font le plus grand honneur comme géologue, comme minéralogiste et comme chimiste. Us té- moignent chez lui d'un zèle ardent, que n'ont pu refroidir trente années passées sur une terre étrangère et loin des centresscientifique> européens. Les Commissaires chargés par l'Académie d'apprécier ce nouveau travad lui proposent d'en exprimer ici sa haute satisfaction et d'adresser à l'auteur ses remcrcîments. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. INOMIXATIOIVS. L'Académie procède, par la vois du scrutin, à la nomination d'une Com- mission de neuf Memhres chargée d'examiner les pièces admises au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. MM. Andral, Bernard, Rayer, Cloquet, Jobert, Velpeau, Flourens, Longet et Serres réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. KMRliYOGÉNiE. — Nouvelles recherches sur la Jormation des premières cellules embryonnaires ; par M. Lerebocllet. (Extrait.) (Commissaires, MM. Milne Edwards, Velpeau, Coste.) « Quelques embryologistes, et parmi eux M. Reichert, de Berlin, per- sistent à regarder la segmentation vitelline comme un travail cellulaire. Pour eux, les sphères qui résultent du fractionnement vitellin sont des cel- lules, et les cellules embryonnaires ne sont autre chose que les derniers termes de ce fractionnement. » Dans les deux Mémoires que j'ai publiés sur l'embryologie de trois espèces de Poissons, de lÉcrevisse et du Limnée, j'ai consigné plusieurs faits contraires à cette manière de voir, et je suis arrivé à regarder, avec la plupart des embryologistes actuels, le travail de segmentation comme une préparation au travail cellulaire. Désirant éclairer cette importante question d'embryogénie, j'ai fait cet hiver de nouvelles recherches sur des œufs de Truite et de Saumon, et je suis arrivé à quelques résultats qui me semblent du moins prouver que les globes de fractionnement ne sont pas encore des cellules. ( 559 ) » Tout le monde connaît le mode de segmentalion du germe dans les Poissons osseux. On sait que les sphères qui en résultent deviennent succes- sivement plus petites et plus nombreuses, et qu'après avoir présenté un aspect mûrifornie, le germe redevient lisse. On regarde alors le travail tie segmentation couune terminé. Cependant il s'écoule encore un certain temps jusqu'à la formation du blastoderme, et ce temps est consacré à la division ultérieure des parties qui résultent de la segmentation propre- ment dite. J'ai cru devoir distinguer par des dénominations particulières ces deux phases du travail germinateur. J'appelle globes de segmenlntion ceux qui appartiennent à la segmentation propren:eut dite, et globes géne'rateiirs les sphères de plus en plus petites qui se produisent successivement après que le germe est redevenu lisse. Les premiers sont remplis de granules et ont une couleur fauve à la lumière réfléchie; dans les seconds, les grantdes sont moins nombreux et leur couleur est grisâtre. » J'ai constaté par tous les moyens possibles l'absence de membrane au- tour de ces sphères. Je les ai examinées fraîches dans le liquide vitellin ; je les ai vues ensuite dans l'eau simple et dans l'eau acidulée ; je les ai compri- mées, déchirées avec des aiguilles et réduites en parcelles; jamais je n'ai pu, même sous les plus forts grossissements, distinguer auciuie trace de membrane. J'ai acquis la conviction que ces sphères ne sont constituées que par des granules agglutinés. " La division des globes générateurs, comme celle des globes de segmen- tation, est déterminée par la présence d'une vésicule qui sert de centre d'at- traction pour les granules. Celte vésicule centrale est tantôt vide, tantôt granideuse; sa division précède toujours celle de la sphère. » Ce travail de division des sphères génératrices a poiu' rcsidtat de réduire de plus en plus le nombre des granules. En même temps qu'ils diminuent, ces granules deviennent plus pâles, moins apparents, et finissent par dis- paraître. Celte disparition des granules vilcllins semble toujours coïncider avec l'apparition des cellules proprement dites. Celles-ci se montrent d'abord, tantôt sous la forme d'une sphère vide de granules, mais ayant à son centre une vésicule transparente; tantôt avec des granules rangés sous forme d'anneau autour de cette vésicule; d^autres fois encore sous cette dernière forme, mais sans membrane cellulaire. » Il est difficile de déterminer l'ordre de succession de ces diverses formes, et dès lors ou ne peut rien affirmer de positif relativement à la manière dont les cellules se constituent. Mais ce qui me parait devoir être mis hors de doute, c'est que les éléments dont elles se composent ne sont pas les mêmes ( 56o ) que ceux qui faisaient paiiie des globes générateurs; ce sont des éléments nouveaux, produits d'après la dissolution des précédents. » Voici les propositions que je crois pouvoir établir comme résultats de mes recherches : B 1. Le travail de Iraclionnement du germe comprend deux phases : la segmentation vitelline proprement dite et la division ultérieure des sphères qui résultent de cette segmentation. >' 2. Je conserve le nom de globes de segmentation aux sphères prove- nant des premières divisions du germe, et celui de qlubes généraleiirs (i) à celles qui se produisent après que le germe est redevenu lisse. » 3. Il n'existe pas de membrane propre autour des globes de segmen- tation, ni autour des globes générateurs. Les granules qui composent les uns et les autres sont unis entre eux par une matière cohérente. )i Ces sphères ne sauraient donc être considérées comme des cellules. « 4. Les globes générateurs suivent, dans leur fractionnement, la même marche que les globes de segmentation. » 5. Ce fractionnement paraît toujours déterminé par l'apparition, au centre de !a sphère, d'une vésicule autour de laquelle sont groupés les élé- ments de cette sphère. » 6. Cette vésicule, tantôt transparente, tantôt granuleuse, se divise en deux autres, et chacune de celles-ci devient à son tour un centre d'attrac- tion pour la formation de nouvelles sphères. >■ 7. Les sphères qui résidlent de la division des globes générateurs deviennent de moins en moins granuleuses, et leurs granules sont plus fins et plus pâles. » 8. Ces granules finissent par disparaître com|)létement. » 9. Les globes générateurs sont alors remplacés par de véritables cellules. » 10. Les cellules embryonnaires sont donc posi7iuemen/ des formations nouvelles. " 11. Elles paraissent commencer par la formation d'un noyau vésicu- leux central autour duquel viennent se grouper des granules qui n'existaient pas auparavant. » 12. La question de savoir si la membrane cellulaire précède ou suit la formation du noyau vésiculeiix et le dépôt de granules autour de ce noyau reste indécise, u (i) f^nir mes précédents Mémoires. ( 56. ) PHYSIOLOGIE. —Noie 6iir l'origine et la forinaùon des corpuscules sanguins chez les Poissons; par M. Lereboullet. (Commissaires, MM. Milne Edwards, Velpeau, Coste.) « On admet généralement que les corpuscules sanguins sont des forma- tions cellulaires et qu'ils dérivent des premières cellules qui se sont consti- tuées dans l'embryon. » J'ai dit ailleurs (i) que cette opinion ne saurait être admise d'une ma- nière absolue, et que chez les Poissons, par exemple, les corpuscules sanguins naissent de toutes pièces dans le blastème commun, d'une manière tout à fait indépendante des cellules existantes. » J'ai vérifié de nouveau les faits sur des embryons de Brochet et de Truite. J'ai mesuré les corpuscules sanguins dès leur première apparition, et je les ai suivis dans leur développement ultérieur. Ils se montrent d'abord sous la forme de corpuscules transparents, irréguliers, de grosseur inégale et brillants comme des |ierles. De jour en jour ces corpuscules grossissent, tout en conservant leur forme sphérique et leur aspect homogène. Plus tard ils s'allongent, se chargent de matière colorante rouge et prennent un novau. ') Les dimensions successives que j'ai constatées dans ces corpuscules de- puis leur apparition jusqu'à leur achèvement ont varié entre o™"',oo6o et o""",o3i pour le Brochet, et entre o""",oo65 et o^^jOiSS pour la Truite. » Ces corpuscules se produisent toujours d'abord dans la poche vitelline, poche dont le rôle est, comme on sait, essentiellement nutritif. Plus tard seulement, quand la circulation est établie, on les voit dans l'embryon. Leiu' nombre, d'abord Irès-restreint, augmente rapidement. » Je crois qu'on peut admettre comme des faits positifs poiu- l'embryon des Poissons : » 1° Que les corpuscules sanguins sont primitivement sphériques; » 2" Qu'ils sont d'abord très-petits et peu nombreux; )i 3" Qu'ils grossissent peu à peu, s'aplatissei>t et s'allongent, en même temps que leur nombre s'accroît rapidement; » 4° Que leur noyau n'apparaît que secondairement; (i ) P'oir mes deux Mémoires d'embryologie comparée publiés, l'un dans les Mémoires Ufs Savants étrangers, t. XVII, l'autre dans les Annales des sciences naturelles, t. XVI à XX. C. R., i864, I" Semestre. (T. LVIII, N" 13.) 73 ( 562 ) )> E[ 5° qu'enfin ces corpuscules ne sauraient être regardés comme déri- vant des cellules embryonnaires, mais qu'ils naissent de toutes pièces dans le liquide vitellin. » MÉMOIRES PRÉSEATÉS. ACOUSTIQUE. — Nouvelles recherches sur les plaques vibrantes. Note de I^î. Kœmg, présentée par M. Faye. (Commissaires, MM. Pouillet, Faye, Fizeau.) « hes Philosophical Transactions de 1 833 renferment im grand Mémoire de M. Whcatstone sur les figures que Chiadni avait obtemies sur des pla- ques de forme carrée et dont il avait publié la description en 1817, dans ses Nouvelles contributions à l'acoustique. L'illustre physicien anglais a montré, dans ce travail, comment les figures de Chiadni se déduisent de la coexistence de plusieurs sons, à l'unisson entre eux, mais dont les vibrations possèdent des directions différentes. En effet, si une plaque car- rée nous offre des vibrations transversales simples, avec des hgnes nodales parallèles entre elles, comme on en voit sur les verges vibrantes, le même son qui correspond à cette division de la plaque serait aussi donné par la même plaque si elle était divisée par un système de nodales identique, et incliné par rapport à la même dimension sous le même angle, mais du côté opposé. De même, puisque les deux dimensions d'une plaque carrée sont égales entre elles, on obtiendrait encore le même son avec le même système de nodales, incliné sous le même angle, d'un côté ou de l'autre de la seconde dimension. Par conséquent, la même plaque donnerait toujours quatre (i) sons identiques, appartenant à quatre directions différentes. Or, dans lui corps qui se trouve dans ces conditions, on ne saurait exciter un son primaire sans provoquer en même temps les trois autres symétriques, ainsi que l'a montré aussi M. Terquem par ses expériences sur les verges; et toutes les figures se déduisent simplement delà coexistence de ces sons (pii appartiennent à des directions symétriques. » Après avoir démontré l'accord des figures construites par cette théorie avec celles que donne l'observation, M. Wheatstone a encore vérifié la même théorie par la belle expérience qu'il a faite sur les plaques de bois. Dans ces plaques, l'élasticité n'est pas la même dans les deux dimensions, (i) Ils se réduisent à deux quand les directions sont iiarallùles aux deux dimensions de la plaque. ( 563 ) et il s'ensuit que le son qui correspond à deux nodales parallèles à la lon- gueur de la plaque carrée n'est pas à l'unisson de celui qui doiuie deux nodales parallèles à sa largeur. Par conséquent, siu- une plaque carrée eu bois, on ne peut pas produire la figin-e que donnerait la coexistence de ces deux directions de vibrations, à savoir les diagonales croisées. Mais on obtient cette figure sur une plaque rectangulaire dont les deux dimensions sont choisies en sorte que la uiéme division donne à très-peu près le même son dans le sens de la largeur et dans celui de la longueur. » J'ai repris ces expériences en construisant cinq plaques rectangulaires en cuivre, dans lesquelles un système de nodales parallèles à la longueur est à l'unisson d'un autre système, parallèle à la longueur. Toujours j'ai vu se former, dans mes expériences, les figures des nodales qui résultaient de la construction théorique. » Dans le tableau que je mets sous les yeux de l'Académie, la première série horizontale renferme les dessins des plaques avec les divisions dans le sens de la longueur, la deuxième les plaques divisées dans le sens de leur largeur. Les divisions simples ne peuvent guère être obtenues directe- ment : j'ai déterminé la position des nodales, dans chacun des deux sens, sur des plaques auxiliaires, dont la dimension parallèle aux nodales était beaucoup plus petite que dans la plaque donnée, tandis qu'elles avaient la même dimension que celle-ci clans l'autre sens. Les intervalles des no- dales obtenues sur les plaques auxiliaires furent ensuite transportés sur les plaques données. » La troisième série horizontale contient les figures résultantes qu'on obtient par la combinaison des deux systèmes orthogonaux, eu supposant leur coexistence simultanée. Les nodales devaient évidemment passer par les points où une direction positive de l'un des systèmes coïncide avec une direction négative de l'autre, de manière à produire une interférence. » La quatrième série est formée par des figures observées directement; je les ai imprimées sur du papier humide et collées ensuite sur le tableau qui a servi à les jjhotographier. On voit que ces figures sont celles que donne la combinaison rectangulaii'e des deux mouvements vibratoires, dont la différence de phase est telle, que les deux moitiés de la courbe résultante peuvent se superposer. » Malgré les dimensions considérables de ces plaques (20 centimètres de longueur), qui suffisent pour la production d'un grand nombre défigures, la figure pour laquelle chacune est accordée apparaît toujours instantané- 73,. ( 564 ) ment an premier coup d'archet, si on a eu soin de fixer la plaque dans l'un des points d'intersection des courbes que l'on désire provoquer. » Pendant que je construisais ces plaques, j'ai aussi cherché à constater si elles offrent le phénomène observé par M. Terquem sur les verges vi- brantes, à savoir qu il est presque impossible de produire un son donné quand les sons primaires sont entre eux à l'unisson parfait. J'ai donc ac- cordé la plaque (2:3) de telle sorte que le système de trois nodales cor- respondait à une série de sons successifs qui variaient depuis un ton plus grave jusqu'à un son plus haut que l'unisson par rapport au son symé- trique. J'ai constaté de cette manière que le son propre de la plaque appa- raissait avec le plus de pureté, et que la figure se dessinait avec le plus de netteté, quand la différence entre les sons primaires était d'un ton entier. Alors on ne sent plus rien de forcé dans la production du phénomène, le moindre coup d'archet détermine l'apparition des courbes et la plaque fait entendre un son clair et prolongé, intermédiaire entre les sons primaires symétriques. » M. Wheatstone a cherché à expliquer l'observation de M. Strehike, dont les expériences très-précises ont montré que les nodales ne se coupent pas toujours, ce qu'elles devraient f;iire d'après l'explication donnée de leur origine. Le grand physicien anglais pense que ce désaccord provient des défauts d'homogénéité et de régularité de la plaque. Mais je crois qu'il faut conclure de l'expérience précitée, que si on arrive à l'unisson parfait des sons primaires pour deux systèmes orthogonaux donnés de nodales, la figure théorique n'apparaîtj-ait plus du tout. » Cette circonstance remarquable, que les deux sons primaires dont la coexistence donne naissance aux figures acoustiques ne sont point à I unis- son parfait entre eux, peut aussi expliquer pourquoi les lignes de ces figures n'ont plus une position rigoureusement déterminée, mais qu'elle varie dans une certaine latitude, sans que la figure éprouve un changement essentiel. Le second tableau montre les transformations successives que la même figure subit suivant qu'on fixe la plaque en tel ou tel point d'intersection des nodales. Les migrations des nodales n'entraînent aucun changement dans la tonalité du son résultant, lequel est toujours compris entre les deux sons des divisions primaires. )) Sur la plaque (2:4) poin- laquelle la théorie indique deux figiu'es, j'ai trouvé que le son de la première se rapproche davantage du son primaire du système de quatre nodales. celui de la seconde du son des deux no- dales. ( 565 ) » Il me semble que ces expériences confirment au plus haut degré la vérité de la théorie de M. Wheatstone. J'ai seulement une remarque à pré- senter sur un détail d'exécution. M. Wheatstone dit que si un système donné de nodales pouvait prendre successivement toutes les inclinaisons par rapport à un axe donné, il en résulterait sur une plaque carrée un noiiibre indéfini de figures par une série de transformations continues. Mais l'expérience montre le contraire; il paraît donc que ces figures seules sont possibles qui se composent de vibrations primaires pour lesquelles des niaxima de vibrations coïncident avec les angles de la plaque. Ceci n'a rien d'étonnant, puisqu'on observe aussi toujours des maxima de vibra- tion aux deux extrémités d'une verge libre. Mais M. Wheatstone ajoute que la distance entre le coin et la première nodale est la moitié de l'intervalle moyen des nodales; tantlis que, sur une verge libre, la distance de la pre- miéie nodale à l'extrémité n'est point égale à la moitié de l'intervalle moyen des nodales. Il est donc très-probable que les inclinaisons calculées pour les nodales des vibrations primaires des plaques carrées devront aussi subii- quelques changements dont l'influence sur les figures résultantes serait d'ailleurs peu sensible. » PHYSIQUE. — Reinnrques de M. Faye à la suite de la communication de M. Kœnig. « Dans le beau Mémoire de M. Wheatstone cité par M. Kœnig, se trouve mentionnée l'expérience remarquable des frères Weber (i 825 ) sur les ondu- lations qui se forment dans une nappe rectangulaire d'eau ou de mercure parallèlement aux côtés de la nappe. J'ai moi-même faitquelques remarques sur les ondulations qui peuvent se produire à la surface libre du mercure contenu dans un vaisseau rectangulaire sous l'influence d'un simple choc, et les phénomènes c[ue j'ai observés méritent peut-être d'être rappelés ici, bien que je n'aie pas eu en vue d'examiner les effets de la superposition de ces ondes variées. » Sous l'influence d'un choc quelconque (un coup frappé sur le plan- cher de la salle où l'on opère), il se forme sur la surface, parallèlement au petit côté, une première onde très-apparente dont on peut mesurer exacte- ment l'inclinaison au point d'inflexion en observant, à l'aide d'une lunette, les images d'un point lumineux réfléchi : 1° par la partie horizontale non troublée; 1" par la partie sensiblement plane, mais inclinée, de londe qui se meut sur cette surface. Quelle que soit la force du choc, cette onde con- ( 566 ) serve rigoureusement la iviéme inclinaison au point d'inflexion. On voit en même temps apparaître une deuxième onde parallèle au grand côté du vase; son inclinaison est pareillement d'une constance absolue quelle que soit la force de l'ébranlement. » La surface plane et les deux ondes rectangulaires qui la parcourent pro- (lui-^ent, pour le même point lumineux vu par réflexion, cinq images dis- posées en croix, qui persistent longtemps après le choc. Si l'ébranlement est assez violent, on voit apparaître de nouvelles images toujours ttès-nettes du même point lumineux, et ces images accusent la formation de nouvelles ondes. Ces ondes, d'amplitudes plus grandes, ne sont plus comme les pre- mières parallèles aux côtés du rectangle, mais, chose remarquable, leurs directions sont liées géométriquement à celles des côtés par une loi très- simple que l'on peut énoncer ainsi : Les nouvelles images sont placées aux points d'intersection d'une série de lignes parallèles équidistantes par une autre série de lignes perpendicidaires aux premières et pareillement équi- distantes. Dans la figure que j'ai moi-même observée, les angles formés par les plans de réflexion avec le plan vertical parallèle au grand côté avaient j^our tangentes les nombres^, i, 2, 3, etc. )) Il paraît donc que les ondulations d'une pareille surface, comparable, à cause de la capillarité, à une membrane mince tendue le long de ses quatre côtés par des forces excessivement faibles, ne se produisent pas indiffé- remment dans tous les sens comme elles le feraient assurément dans une nappe indéfinie. Les plus faciles à exciter et aussi les plus durables sont les ondes parallèles aux côtés; puis viennent les ondes iticlinées de certains angles déterminés géométriquement, et celles-là, dont l'amplitude est d'ail- leurs la plus considérable, disparaissent aussi les premières. Quant aux ondes d'une inclinaison quelconque, elles ne se produisent pas. » Il me semble que ces observations peuven' jeter quelque jour sur la difficulté signalée par M. Wheatstone au sujet du nombre très-limité des figures données par les yilaques vibrantes. Si une surface aussi jjeu entravée que l'est la surface d'un bain de mercure ne se prête qu'à un petit nombre d'ondulations primaires, lesquelles sont susceptibles de définition géomé- trique, ne pourraif-il pas en être de même d'une plaque solide? Il n'y aurait donc pas lieu de s'étonner de ce qu'une même plaque ne donne pas l'in- finie variété de figures dont la construction théorique laisse admettre la jiossibilité, mais qu'on ne retrouve, ni sur luie plaque vibrante, ni sur une plaque liquide limitée d.^ns tous les sens. )) Quoi qu'il en soit, j'ai pensé qu'il ne serait pas inutile de rappeler ces ( 567 ) observations qui datent déjà de quatorze ans, et dont j'ai dit quelques mots à l'Académie à l'occasion de certaines recherches sur les causes d'erreurs les plus délicates des mesures astronomiques (i); elles montrent, en effet, qu'il est possible d'étudier optiquement les phénomènes des surfaces vibrantes avec une précision extrême; de déterminer, par exemple, If nombre, l'inclinaison et la direction des divers systèmes d'ondes primaires. Des procédés analogues permettraient, je crois, de fixer la position des points où les vibrations atteignent leur amplitude maximum, et peut-être de dessiner aux yeux les lignes nodales avec beaucoup plus de délicatesse que le sable dont on se sert encore dans les expériences d'acoustique. La seule condition serait de donner aux surfaces de ces plaques une planitude et un poli suffisants pour leur faire jouer le rôle de miroir. » GliOMÉTRlE. — Propriétés diverses des systèmes de surfaces d'ordre quelconque; par M. DE JOXQUIÈKES. (Commissaires, MM. Chasles, Bertrand, Hcrmite.) D'où l'on conclut que : Le lieu des points d'un plan oii ce plan coupe or- thogoiiidement des surfaces du syslème, est une courbe du degré {[J. + v). » On peut donner au théorème IV un autre énoncé, savoir : » V. Si, par un point P, on mène les cônes tangents à toutes les surjaces d un système (|x, v, p), le lieu des courbes de contact est une surface du degré (fA -l- v), qui a un point d'ordre p. en P. ( 569 ) » On conclut, par exemple, de ce théorème, que : » Le lieu des coniques diamétrales, conjuguées à une direction donitée, dans un faisceau de surfaces du second ordre, est une surface du troisième degré. n VI. Le lieu d'un point tel., que la droite qui le joint à un point fixe, et le plan tangent, en ce point, à l'une des surjaces du sjstème qui j passent, coupent un plan donné en un point et suivant une droite, qui soient pôle et polaire l'un de l'autre par rapport à une conique située dans ce plan, est une courbe gauche de l'ordre [2(|:j!, + v) 4- p]. » VII. En supposant que la conique du théorème précédent soit le cercle imaginaire situé à l'infini, ce théorème prend l'énoncé ci-après : » Le lieu des pieds des normales, abaissées d'un point fixe sur les surfaces d'un système [p., v, p), est une courbe gauche du degré t. {p. -h v) -f- p, qui a un point multiple d'ordre p. au point fixe. » VIII. Si, de deux points Q, Q', on mène les cônes tangents à toutes les sur- faces d'un système {p., v, p), le lieu des courbes de pénétration de ces cônes, deux à deux, est une surface de l'ordre 2m(ni — i)v, qui a deux points multiples d'ordre m(m — i)v en Q et en Q', et qui a la droite QQ' pour génératrice mul- tiple d'ordre v. » Corollaire. Si les points Q, Q' sont imaginaires à l'infini sur un cercle, et que les surfaces du système soient du second ordre, le théorème précédent prend cet énoncé : » Les foyers des sections faites, dans un système de surfaces du second ordre, par des plans parallèles à un plan fixe, sont situés sur une surjaçe d'ordre 4 v, qui a deux points multiples imaginaires d'ordre 2V à l'infini sur un cercle, et une droite multiple d'ordre y à l'infini. " IX. Le lieu d'un point tel, que son plan polaire, relatif à une surface du degré m, et le plan tangent en ce point à l'une des surfaces d'un système qui y passent, coupent un plan fixe, suivant deux droites conjuguées par rapport à tme conique située dans ce plan, est une surf ace de l'ordre {mp + v). » Corollaire. Si laconique est le cercle imaginaire à l'infini, le théo- rème donne lieu à celui-ci : » Les points ou les surfaces d'un système [p, v, p) coupent à angle droit une surface donnée sont situés sur une courbe gauche du degré m (m|u. -I- v). » Le théorème IV (corollaire) est un cas particulier de ce dernier. 1) X. Le lieu d'un point tel, que son plan polaire, relatif à une surface donnée du degré m, et le plan tangent en ce point à l'une des surfaces d'un système [p, v, p) qui y passent, se coupent sur une droite donnée, est une G. R., i864, i»-- Semestre. (T. LVIII, ^o J5.) 74 ( 570 ) surface du degré (m/JL-Hv), qui possède m points multiples d'ordre [x sur celte droite. » XI. Le lieu d'un point tel, que son plan polaire relatif à une surface donnée, et le plan tangent en ce point à l'une des surfaces d'un système (p., v, p) qui y passent, se coupent sur un plan donné, est une courbe à double courbure du degré [m(tn — i)/jt + mv -+- p]. » On conclut directement de ce théorème les deux propositions s\ii- vantes : » XII. Le lieu d'un point qui a même plan polaire, dans la surface donnée, et dans l'une des surfaces du système, est une courbe à double courbure de l'ordre [fi (m — 1 )" + V ( m — 1 ) + ij] . » XIII. Le nombre N des surfaces d'un système {p., v, p), qui touchent une sutfnce donnée du degré m, est donné par la formule N = m[p.(ni — I )^ + v(m — i) + p]- » Corollaires. i° Si »z = i, N = p, comme cela doit être. » 2° Si les surfaces sont des plans et forment un faisceau, la formule donne N = m {m — i) . Tel est, en effet, le nombre des plans latigents qu'on peut mener, par une droite, à une surface du degré m, qui n'a d'ailleurs, comme on le suppose partout ici, aucune singularité autre que celles qui sont propres à toutes les surfaces de ce degré. )i 3° Enfin, si les surfaces du système forment un faisceau de degré n, on a, comme on sait. fj. = I ; V = 2 ( « — 1 ) ; p = 3 (n — I ) ; ou N = ??2 ( m^ + 3 7i'^ -+- 1 mn — [\m — 8 « + 6 ) = m\(ni -i- 2 11 — 3)' — [n — \)[n -\- im — 3) J ; formule connue, donnée par MM. Moutard et G. Salmon, et par uioi-mènic dans le Journal de Mathématiques, 2* série, t. VII, p. 4io. Surfaces envelojipes. » XTV. Les plans polaires d'un point, relatifs aux surfaces d'un système [p., V, p), enveloppent une surface développable de la classe p., c'est-à-dire un( ( 57t ) surface à laquelle on ne peut mener que y. plans tangents par un point quel- conque. » Corollaires. Si le point est à l'infini et que les surfaces soient du second ordre, le théorème prend cet énoncé : 1) Les plans diamétraux d'un système de surfaces du second ordre, qui sont conjugués à une direction donnée, enveloppent une swface développable de lu classe p.. 1) Et, si ces surfaces forment unfaisceau, les plans diamétraux passent tous par une même droite. » XV. Les plcms polaires de tous les points d'une droite, par rapport au.x surfilées d'un système (fx, v, p), enveloppent une surface de la classe v, c'est-à- dire à laquelle on peut mener v plans tangents par une droite quelconque. » Corollaires. Si la droite est à l'infini, et que les surfaces soient du second ordre, le théorème prend cet énoncé : >) Le lieu des polaires d'une droite fxe, relatives à des surfaces du second ordre formant un système, est une sur/ace réglée de la classe v. » XVI. Si, par les points de rencoritre d'une droite avec les surfaces d'un système, on mène des plans tangents à ces droites en ces points eux-mêmes, ces plans enveloppent une surjace développable de la classe [p. -+- v), qui a la droite donnée pour génératrice multiple de l'ordre v. » XVII. Les développables circonscrites aux surfaces d'un système [p., V, p), le long des courbes d'intersection de ces surfaces par un plan donné, enve- loppent une surface de la classe (v -f- p), qui a le plan donné pour plan tangent multiple de l'or^lre p. « ASTRONOMIE. — Note sur un moyen de constater la pr'oportion de lumière polarisée que renfenne la lumière des conrètes; par M. Chacounai:. (Commissaires précédemment nommés : MM. Laugier, Le Verrier, Faye.) « Lors de l'apparition de la grande comète de i86t, le R. P. Secchi annonça avoir constaté une plus grande proportion de lumière polarisée tant clans la chevelure ou nébulosité de cet astre, que dans le noyau proprement dit. Comme cette observation était en complète contradiction avec ce que j'avais observé sur cette même comète, je me vouai à la recherche minu- tieuse de ce fait, en analysant avec soin la proportion de lumière polarisée contenue dans la nébulosité et le noyau de la comète qui devint visible à l'œil lui vers la fin de cette année. » Le résultat de cette recherche fut le même que pour la comète de 1861 : 74- (572 ) je ne pus constater aucun indice certain de différence d'éclat entre les deux images de la nébulosité environnant le noyau, tandis que pour celui-ci, et la portion la plus brillante de l'aigrette, cette différence d'éclat se montra d'une manière nettement accusée. » Ce fait, si facile à constater, même avec un petit instrument, fut étu- dié avec im réfracteur de aS centimètres d'ouverture et deux réflecteurs en verre argenté, dont le miroir de l'un avait jB centimètres d'ouverture libre. » Pour mesurer la quantité de lumière polarisée, je plaçais entre les deux premières lentilles de l'oculaire composé de ces deux derniers instru- ments un prisme biréfringent d'un angle suffisant pour séparer convena- blement les deux images ordinaire et extraordinaire de la nébulosité de la comète; ces deux images étaient ensuite analysées, à l'aide d'un prisme de Nicol ou d'une tourmaline montés sur un cercle divisé placé à l'œilleton de l'oculaire. » Pour opérer, ce cristal analyseur était préalablement disposé de ma- nière que les sections principales des prismes fussent croisées sous un angle de 45 degrés, c'est-à-dire que la lumière d'une étoile brillante donnât deux images d'une égale intensité; puis, dirigeant le télescope sur la comète, on cherchait, en faisant mouvoir le système entier de l'oculaire, la position suivant laquelle les deux images du noyau offraient une différence d'éclat la plus sensible. Ce phénomène avait lieu dans deux positions rectangu- laires de la section principale du prisme biréfringent dont l'une coïncidait avec la direction de la queue. » Enfin, on rétat)lissait l'égalité des deux images en faisant mouvoir le pristne analyseur d'un angle [6), et l'on obtenait à la fois la direction du plan de polarisation et la quantité de lumière polarisée mêlée à la lumière neutre que réfléchissait le noyau de la comète. » Soit en effet (1) le faisceau de lumière naturelle, et (I,) le faisceau de lumière polarisée; on a, pour expression générale de Timage ordinaire, [|(I — I,) + I, sin^w] cos=(45°-5) = 0, et pour celle extraordinaire, [■^ (I — I, ) -f I, cos^ w] sin^ (45° — 5) = E. En désignant par (co) l'angle que fera la section principale du prisme biré- fringent avec le plan de polarisation, et en remarquant que la nature de l'expérience donne E = O, w = o, ( 573) on a, en faisant « = 45° — ô, I — I, sin'a I + I, cos'a ' d'où l'on tire I, = ces 2 a. En opérant ainsi, chaque soir que j'ai pu observer la comète avec le grand réflecteur, j'ai trouvé des nombres croissant jusqu'à l'époque du passage au périhélie, et diminuant ensuite avec l'éclat de cet astre. Dans le voisi- nage de cette époque, la plus grande proportion de lumière polarisée était comprise entre 0,24 IQ et o, 3584, nombres correspondants aux angles {$) allant de 7 à 10 -| degrés. Ce dernier chiffre était la moyenne d'une série de mesures obtenues le jour même du passage de la comète au périhélie. » MATHÉMATIQUES. — Mémoire sur la rèrjle à calcul; par M. Burdon. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Mathieu, Morin, Combes.) « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une règle à calcul que je crois nouvelle, parce qu'elle fournit, outre les résultats de la règle à calcul ordinaire, qui sont des produits ou des quotients, les réponses aux ques- tions concernant les intérêts composés, les progressions, les élévations aux puissances entières ou fractionnaires, les extractions de racines, etc., et en6n la solution des équations à deux inconnues de la forme a = xy'", b = xj". La résolution de ces dernières m'a conduit à découvrir dans la règle à calcul ordinaire une propriété qui est peut-être connue, mais dont je n'ai pas eu connaissance jusqu'ici : celle de résoudre un système de deux équations à deux inconnues de la forme a ± bj = X, c ± dj" = X. Malheureusement la règle à calcul ordinaire, avec ses deux échelles dont les chiffres ne s'étendent pas au delà de 100, ne résout qu'un petit nombre de ces équations. En supposant les échelles étendues jusqu'à 100 000, le nombre de cas résolubles serait de beaucoup augmenté, sans toutefois ( 574 ) qu'il en résultât pour la règle la faculté de résoudre tous les cas possibles. )) Les échelles dont la règle nouvelle se compose sont : à la partie supé- rieure, l'ensemble des deux échelles logarithmiques de la règle ordinaire (échelles n° i et n° 2), et au-dessous une échelle logarithmo-logarithmique (échelle n° 3) qui sert pour la solution des questions d'intérêts composés, mais cjui peut s'appliquer également à la recherche des puissances ou des racines. Enfin, à la partie inférieure, on voit sur la coulisse différentes lignes de chiffres qui servent d'exposants, et sur la règle deux échelles logaritlinio-logarithmiques, dont l'une est superposée à l'autre, et dont les chiffres se suivent sans interruption depuis 1,70, c|ui commence la pre- mière, jusqu'à I 000000000, qui termine la deuxième. M L'échelle des intérêts composés et celle des puissances sont fondées sur rein|)loi des logarithmes de logarithmes. Supposons que l'on prenne les logarithmes des deux membres de l'équation j- ^x'"; on aura logjr = logx.(H, qui contient au second membre un produit; niais en prenant une seconde fois les logarithmes des deux membres, on obtiendra log-log^ = log-log JT + log7«, dont le second membre renferme une somme. On pourra donc, en donnant différentes valeurs à x, trouver les valeurs correspondantes de j" en ajou- tant aux longueurs logarithmo-logarithmiques fournies par des tables spé- ciales les longueurs logarithmiques ordinaires. Les tables de logarithmes de logarithmes qu'il m'a fallu dresser pour cet usage s'étendent depuis 1,08466, qui est le logarithmo-Iogarithme de i,o3 jusqu'à 29,54242, qui est celui de 1,000000000. D'après ce que je viens de dire, pour trouver la puissance d'un nombre à l'aide de la coulisse, il suffira d'ajoiiter à la longueur qui représente ce nombre celle qui représente l'exposant de sa puissance. Pour trouver sa racine, ou retranchera, au contraire, de ce nombre l'indice de la racine. Comme l'échelle des intérêts composés ne s'étend pas au delà de i5oo, j'ai cru devoir ajouter im système d'échelles spéciales pour les puissances et les racines. Les divisions de ces dernières sont trois fois plus grandes que les précédentes, ce qui permet d'obtenir certaines racines avec cinq chiffres. » Comme dans les questions d'intérêts composés on opère généralement sur des multiples de 1000 francs, l'échelle n° 3 peut être regardée comme s'étendant depuis io3o jusqu'à iSooooo. On sait que dans ces sortes de ( 5,5 ) questions i,o3 représente la valeur de i franc au bout d'un an au taux, de 3 pour loo par an : c'est le nombre q dans la formule x = pq'. De même q représente i,o4, ï,o5, i,o6, etc., dans cette formule lors- qu'on cherche la valeur d'un capital au bout de t années à 4? 5 ou 6 pour loo. Pour ne pas élendre outre mesure cet extrait, je ne donnerai que deux ou trois exemples des opérations qui peuvent s'effectuer sur les intérêts composés. » Veut-on, par exemple, la valeur de looo francs au bout de 6 ans à 4 pour loo par an ? On poussera la coulisse vers la gauche jusqu'à ce que le nombre i^o4 se trouve au-dessous et dans le prolongement exact de l'origine ou base de l'échelle n° i ; on cherchera le chiffre 6 sur cette échelle, et le nombre exprimé en mille, qu'on Hra immédiatement au- dessous et sur l'échelle n° 3, sera le nombre cherché : on trouvera dans ce cas 12655 ou 1265'^'', 5o. » Si on voulait savoir ce que produira la somme de 3ooo francs à 5 pour 100 au bout de huit ans, on placerait le chiffre i,o5de la coulisse sous la base et ou chercherait 3 ou 3ooo sur la coulisse ; on trouverait immédia- tement au-dessus, à l'échelle n*' i, qui est celle des années, le nombre 22,55 auquel on ajouterait le nombre d'années 8, ce qui donnerait 3o,55; le nombre 443o de l'échelle n° 3, qui se trouvera au-dessous de 3o,55, serait le nombre cherché. » Voici maintenant une question qui forme en quelque sorte le point de départ de la résolution des équations à deux inconnues à l'aide de la coulisse. Sachant que 2000 francs placés à intérêts composés ont produit 2900 francs au bout de sept ans, on demande le taux du placement. Pour résoudre cette question on cherche parle tâtonnement à placer sept divisions principales de l'échelle n° i au-dessus de l'espace compris sur la coulisse entre 2 et 2900, c'est-à-dire qu'on cherche à intercaler sept divisions d'une échelle fixe entre deux divisions d'une échelle mobile; cette opération, avec un peu de patience et d'adresse, est toujours facile. On trouve que ces divisions sont celles comprises entre i3 et 20 de l'échelle n° i. Eu cherchant vers la gauche le nombre de l'écbelle n° 3 qui se trouve au-des- sous de la base de l'échelle n° i, on trouvera pour taux d'intérêt le nombre i,o35 c'est-à-dire que la somme a été placée à 5 ^ pour 100. » Une somme inconnue placée à intérêts composés est devenue 3200 francs au bout de deux ans; cinq ans après elle devient 3900 francs; on demande quelle est celte somme et à quel taux elle a été placée. En employant le même tâtonnement que dans la question précédente, on intercalera cinq ( 576 ) divisions de l'échelle n° i entre 320o et Sqoo pris sur la coulisse; puis, comptant en arrière deux divisions à partir de Saoo et cherchant le nom- bre de la coulisse qui correspond à la dernière division, on trouvera agSo "francs qui sera la somme cherchée. Le taux d'intérêt se trouvera comme dans la question précédente. » Si on avait voulu traduire ce problème en équation, on eût posé 3aoo = ocy' , 3900 =: ay', qui, exprimées en lettres, peuvent s'écrire a = xj'", h = xj". La règle peut donc résoudre des équations à deux inconnues en dehors des intérêts composés. » En prenant les logarithmes des deux membres des équations littérales ci-dessus, il vient logrt = log.x- + m log j", logé = logx -I- n log j". » Ce sont ces dernières que la règle résout à laide de l'échelle loga- rithmo-logarithmique de la coulisse. » On pourrait donc se demander si elle ne pourrait pas résoudre un système où il n'entrerait pas de logarithmes, tel que a-= or -\- mj-, b=^x ■+- nj. » C'est en effet ce qui a lieu, à l'aide des deux échelles simplement loga- rithmiques qui appartiennent à la règle ordinaire. Il est bon de noter qu'outre les deux valeurs de x et de j", la règle donne sur l'échelle n° i le rapport - représenté par la distance comprise entre l'origine et la division qui détermine la valeur de x. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Études Sur la respiration des fruits; par M. CH.tTLV. (Commissaires, MM. Brongniart, Fremy, Duchartre). « Un travail d'ensemble sur la proportion des matières sucrées contenues (577 ) dans la sève et les sucs divers des végétaux, travail qui aurait été soumis à l'Académie depuis plusieurs mois, sans mon désir de vérifier cpielques aperçus sortis de sa rédaction même, m'a naturellement conduit à l'examen des fruits. Et comme à la maturation de ces derniers se lient intimement la destruction et la production de divers composés, tant solides que gazeux, j'ai dû entrer dans le domaine dont un savant chimiste annonce, par une communication faite dans la dernière séance, la prise de possession. w Si je demande à la bienveillance de l'Académie de lui soumettre dès aujoiu'd'hui ceux de mes résultats touchant aux questions abordées par M. Cahours, c'est uniquement pour conserver le droit de suivre une voie dans laquelle je suis moi-même engagé. » Bien que, après les belles recherches de M. Fremy, étendant et com- plétant les travaux d'Ingenhouze, de Th. de Saussure et de M. Bérard, la composition générale de l'atmosphère, tant inlérieiue qu'extérieure, des fruits, me parût être définitivement fixée, j'ai dû rechercher ses rapports avec d'importants phénomènes offerts par les matières organiques elles- mêmes suivant l'état de développement et la circonscription des groupes naturels. )) Un fait, la présence exclusive des gaz carbonique et azote dans les fruits mûrs; une hypothèse, savoir : la source, dans la fermentation, d'une certaine portion du gaz carbonique qui se produit dans la période de ra- mollissement succédant à celle de la maturation, se dégagent delà com- munication qui vient d'être faite à l'Académie. » Je suis heureux de m'accorder avec M. Cahours sur la composition (acide carbonique et azote seuls) de l'atmosphère intime des fruits mûrs; mais, il faut bien le recomiaître, M. Fremy l'avait établi il y a déjà long- temps (Co»//)te5 rendus, t. XIX, p. 784)- J'ajoute seulement que le rapportde l'acide carbonique à l'azote a varié, dans mes observations, de aS à 99 pour 100, et celui de la somme des gaz aux sucs les tenant en dissolu- lion, de 2 à 1 1 pour 100. La minime proportion (i pour 100) à laquelle l'azote s'est trouvé réduit dans quelques espèces végétales rend d'ailleurs plausible la conjecture que l'association fie ce corps à l'acide carbonique pourrait bien, en quelques cas, faire absolument défaut. » J'ai d'ailleurs constaté que des fruits d'hiver exhalent, au moment fixé pour leur récolte, une minime quantité d'azote, dernier signe d'une fonction propre aux jeunes fruits et aux feuilles, comme l'ont établi les belles recher- ches de Th. de Saussure, de MM. Boussingault, Cloèz et Gratiolet, etc. C. R., 1864, ,"Semestie. (T. LVIII, M" 13.) 7^ ( 578) » Couverchel admettait que l'acide carbonique prend naissance de toutes pièces aux dépens des fruits en maturation. » Je m'accorde pleinement encore avec M. Cahours sur la réalité de ce tait, que le savant chimiste paraît avoir observé au moment où le fruit tend à se ramollir. Tl est toutefois à remarquer que le phénomène se produit durant toute la période du blettissement (dont le ramollissement des fruits n'est en réalité que le premier degré) ; il se montre aussi dans la pourriture. » Mais si l'accord existe sur le fait même de cette production d'acide car- bonique, il n'en est plus ainsi de l'explication du phénomène. » S'arrètant à une opinion déjà plusieurs fois émise et qui devait se pré- senter naturellement à l'esprit des chimistes, M. Cahours pense que l'acide carbonique formé de toutes pièces par les fruits a pour origine la fermen- tation : hypothèse qui semble tout d'abord d'autant plus satisfaisante que lorsque le fruit forme ainsi de l'acide carbonique, il est généralement en voie de désorganisation. Mais il faut d'autres preuves de la fermentation, et c'est en les cherchant que je me suis éloigné d'une opinion vers laquelle j'étais d'abord porté aussi. » Si, en effet, le gaz carbonique qui prend naissance dans l'intimité des fruits est dû à la fermentation du sucre, on doit constater l'existence des pro- duits qui se forment alors en même .temps que l'acide carbonique. Or, ni les organismes qui, d'après M. Pasteur, président à la fermentation, ni les com- posés (acide succinique et glycérine) que cet émineut chimiste a vus se pro- duire en même temps que l'acide carbonique et l'alcool, ni enfin l'alcool lui-même n'existent dans les fruits déjà ramollis. » Un second ordre de preuves contre l'hypothèse de la fermentation se tire de ce fait que la proportion du sucre ne diminue pas dans l'acte du ramollissement des fruits. » On est donc fondé à ne pas admettre la fermentation comme source d'acide carbonique dans les fruits ramollis. Mais s'il est possible de dire ce qui n'est pas, il est plus difficile d'affirmer ce qui est. Le cadre même de ces recherches met peut-être toutefois sur la voie pour l'esplication du phénomène. » C'est dans les périodes du ramollissement et du blettissement que l'acide carbonique se forme aux dépens de la substance du fruit. Or, c'est à ces mêmes périodes que les matières tannoïdes se détruisent, en même temps que l'acidité s'affaiblit ou disparait. Il La pourriture du fruit donne lieu, comme le blettissement, à la pro- ( 579 ) ductioii de gaz carbonique et à la destruction du principe tannoïde ; mais l'acidité persiste. « D'où il ressort que, tant dans la pourriture que dans le blettissement, il y a coïncidence entre la formation d'acide carbonique et la destruction de la matière qui colore en vert les sels ferriques ; que par conséquent il ne serait pas impossible qu'il y eût rapport de cause à effet entre la des- truction de la substance tannoïde et la production de cette portion d'acide carbonique à laquelle l'air ambiant reste étranger. )> Nous avons établi, M. Filhol et moi, que les matières tannoïdes forment rapidement de l'acide carbonique sous l'influence de l'air et de la lumière solaire. L'hypothèse précédente tendrait à leur attribuer cette autre faculté de produire de l'acide carbonique de toutes pièces, soit à leurs dépens seuls, soit aussi à ceux d'autres éléments du fruit, dans l'obscurité et l'intimité du parenchyme en voie de transformation. » Mais je ne cacherai pas qu'une objection à cette hypothèse sort du rapprochement même des faits que je compare. " En effet, si les matières tanniques, isolées des tissus, ont besoin de l'oxygène de l'air pour former du gaz carbonique, ne peut-il en être de même d'elles dans les fruits ? Et alors ce n'est plus à l'acide carbonique formé de toutes pièces que répondrait, au moins partiellement, leur destruction, mais seulement à cette portion de l'acide carbonique dans laquelle entre l'oxygène ambiant. Mes recherches sont continuées pour éclaircir ce point. » Je relèverai d'ailleurs ce rapport, que dans la feuille d'automne brunis- sant et dans le fruit blettissant il y a destruction des matières tannoïdes et production d'acide carbonique au contact de l'air. » L'Académie aura à juger, avec l'ensemble de mes recherches sur la respiration, le degré d'exactitude des méthodes d'observation et d'expéri- mentation que j'emploie. » MAI. PÉcHOLiER et Saixtpierre adressent de Montpellier une Note con- tenant les résultats d'un travail qu'ils ont fait en commun « sur l'hygiène des ouvriers peaussiers du département de l'Hérault ». (Renvoi à l'examen de MM. Andral et Bernard.) M. DE Kericuff adresse un supplément à sa Note du 7 mars, conte- 75.. ( 58o ) liant deux exemples de calculs de longitude d'après la méthode qu'il y a exposée. (Commissaires piécédemment nommés : MM. Duperrey,de Tessan.) M. Martin (Stan.) soumet au jugement de l'Académie une Note sur un vernis destiné à protéger le tain des miroirs et à le préserver des effets du frottement, de l'action du gaz d'éclairage, de celle de l'humidité et du sal- pélrage des murs. (Commissaires, MM. Payen, Peligot.) L'Académie reçoit diverses pièces adressées au concours pour divers prix à décerner en 1864, savoir : PRIX DE PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. 1° « Recherches sur la structure de l'ovaire » ; par HI. Sappey; « Ce travail, dit l'auteur dans la Lettre d'envoi, a pour but de démontrer que l'ovaire de la femme et des Mammifères ne diffère pas de celui des Oiseaux, des Reptiles et des Poissons, et que sa structure est complètement identique dans les quatre classes de Vertébrés. « 1° « Recherches sur l'anatomie et la physiologie du mésencéphale » ; par M. Philippe Lussana. A ce Mémoire, qui est écrit en italien et accompagné d'iui atlas, l'auteur a joint cinq opuscules imprimés et également des- tinés à être mis sous les yeux de la Commission. [Voir au Bulletin biblio- qraphique.) 3° Analyse d'un « Traité sur la contraction tonique des vaisseaux sanguins et sur l'influence de cette contraction relativement à la circulation » ; par M. Goi,Tz, de Kœnigsberg. L'ouvrage imprimé, dont l'envoi est annoncé au nombre de cinq exemplaires, n'est pas encore parvenu au Secrétariat. PRIX DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE. i" « Études sur l'ivraie enivrante, io//i»m temulentum, et sin- quelques autres espèces du genre Lolliuni » ; par M3I. Baillet et Filhol; 2" partie. I..a première partie de ce travail a été publiée et présentée à la séance du 21 décembre i863; la seconde, que les auteurs envoient manuscrite, est accompagnée d'une analyse indiquant les faits nouveaux que les deux auteurs ont conslalés dans le cours de leurs recherches. 2° « De la coxalgie, de sa nature et de son traitement » ; par MM. F. 3Iar- TiN et CoLLiNEAU, avcc uu atlas in-4°- ( 58i ) 3° Analyse manuscrite d'un Mémoire imprimé de M. Coihty, « snr les snb- stitutions organiques », Mémoire mentionné au Compte rendiide la séance du i4 décembre i86'3. 4° « Observations de médecine pratique pouvant servir à élucider cer- taines questions sur lesquelles la science n'est pas fixée encore ». Ce travail, qui se compose de quatre parties, porte le nom de l'auteur sous pli cacheté. Cette condition de ne pas faire coiuiaître son nom avant le jugement de la Commission n'existe que relativement aux concours pour les grands prix proposés par l'Académie. La Commission des prix de Mé- decine et de Chirurgie jugera si elle doit accepter dans l'état où il est envoyé le présent manuscrit. PRIX RELATIF A LA PELLAGRE. 1° « Des effets de l'insolation chez les aliénés (pellagre) »; par M.Bruxxeh, médecin en chef de l'hospice des aliénés, à Dijon. 1° « Histoire de la pellagre » ; par M. Costallat. A ce Mémoire sont joints, comme pièces à l'appui, cinq opuscules et un morceau de pain pris à Acered (Aragon) le i avril i8G3. 3° « Mémoire sur la pellagre ». Ce manuscrit, qui porte le nom de l'au- teur sous pli cacheté, donne lieu à la même remarque que celui dont il a été fait mention ci-dessus à l'occasion du concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. PRIX DU LEGS RRÉANT. 1° Note de M. Bonjean donnant la composition d'un remède employé avec succès contre le choléra et annonçant l'envoi de trente flacons de ce médicament. 2° et 3" Deux autres pièces destinées au même concours portent le nom des auteurs sous plis cachetés. Un des Mémoires, qui est écrit en français, sera renvoyé à la Section de Médecine et de Chirurgie qui jugera si elle doit l'accepter avant que l'auteur se soit fait connaître. L'autre Mémoire, qui est en allemand ^ ne peut être reçu, les pièces adressées au concours devant être écrites en français ou en latin. ( 582 ) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Lsstrcctio.x pcbliqi'e, par Lettres en date du 2 1 mars, approuve l'emploi proposé par l'Académie pour deux sommes à preudre sur les fonds restés disponibles. M. Bloxdel, Directeur du Dépôt de la guerre, prie l'Académie de vou- loir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour une place au- jourd'hui vacante au Bureau des Longitudes. L'Académie n'a pas encore été mise en demeure par M. le Ministre de faire une présentation pour cette place. La Lettre de M. Blondel sera mise en temps utile sous les yeux de la Commission chargée de préparer la liste des candidats. L'ACADÉ.MIE IMPÉRIALE DES CuRlElX DE LA NaTCRE CUVOiC le VoL XXX de ses Mémoires et exprime le désir de recevoir en retour les Comptes rendus. Cette Société savante est du noml)re de celles auxquelles l'Académie fait don de ses Comptes rendus. Ou lui fera savoir qu'( Ile doit charger un libraire de Paris à ce dûment autorisé par elle de les faire prendre au Secrétariat. M. LE Préfet de la province de Pise, par deux Lettres adressées l'tuie à M. le Secrétaire perpétuel, l'autre à M. le Président de l'Académie, annonce l'envoi de cinq exemplaires de la médaille de Galilée et de plusieurs des publications faites à l'occasion de la fête célébrée en l'honneur de l'il- lustre Toscan. M. Elie de Beaumo.nt présente, de la part de M. Dupoiictwl, ingénieur des Ponts et Chaussées, un Mémoire intitulé : Avant-projet pour la création d'un sol fertile à la surface des Landes de Gascogne, et lit l'extrait suivant lie la Lettre d'envoi : « T^e nouveau système proposé consiste essentiellement à fabriquer de foutes pièces des terres végétales, produites et amenées au lieu d'emploi par l'effet mécanique des eaux courantes, à i'imilalion des alluvions na- ( 583 ) turelles. Désagrég*''S, aut.iiit que possible, par l'action de puissants jets «l'eau, les éléments minéraux nécessaires seraient reçus clans le lit muraille d'un torrent artificiel, à grande pente et à section régulière, concentrant sous un très-petit volume des masses énormes de limon de qualité supé- rieure, plus abondantes en quantité cjuc celles que cliarrient et laissent perdre nos plus grands fleuves dans leur état de crue. » L'emplacement le plus convenable pour une première application de ce système serait la région des Landes de Gascogne, embrassant une surface de I 200 000 iiectares de terrains sablonneux à peu près improductifs au- jourd'hui, admirablement disposés pour se prêter à cet épanchemcnt régu- lier d'une nouvelle couche géologique éminemment féconde. » Une rigole de 3 à 4 mètres de largeur, sur 1 mètres de profondeur, partant du plateau de Lannemezan et alimentée par une dérivation déjà existante de la Neste, paraîtrait pouvoir fournir annuellement 20 millions de mètres cubes de limon, suffisants poiu' recouvrir 20 000 hectares sur une épaisseur de o", 10. Cette couche superficielle, mélangée par un simple labour avec une quantité à peu près égale de sable, avec l'adjonction de quelques engrais organiques au pis aller, constituerait un sol végétal émi- nemment fertile. * Les frais de premier établissement s'élèveraient à 11 millions; la dépense annuelle, intérêt de ce capital compris, à 1 100000 francs. En moins de soixante ans, par ce procédé, la surface des Landes serait entièrement régé- nérée, de manière à faire de ce pays aujourd'hui déshérité la plus riche province de France. » GÉOLOGIE. — Mémoire sur lessojfioni boracifères de Travale, en Toscane; par M. E. Bechi. (Commissaires, MM. Boussingault, Balard, Ch. Sainte-Claire Deville.) '■ M. Ch. Saixte-Claire Deville met sous les yeux de l'Académie une substance cristalline blanche que M. le professeur E. Bechi considère comme nouvelle et qu'il a dédiée à notre savant confrère M. Boussingault. La boiissingaultite, trouvée dans les soffioni boracifères de Travale, est un sul- fate d'ammoniaque hydraté dans lequel cette base serait en partie rempla- cée par la magnésie et le protoxyde de fer. Les essais faits au laboratoire du Collège de France viennent à l'appui de cette conclusion, qui ne serait pas sans intérêt pour la philosophie minéralogique ; et, si cette substitu- ( 584 ) lion se faisait en proportions définies, il y anrait sans doute lieu d'accueil- lir la nouvelle espèce proposée par M. Bechi. Quiint aux données cristallo- grapliiques observées par M. Bombicci, elles ne paraissent pas suffisantes pour déterminer si la boussingaidtite serait isomorphe avec la mascagnine (sulfate hydraté d'ammoninqne), déjà trouvée dans les Lagoni, et avec laquelle les petits cristaux blancs envoyés par M. Bechi présentent une grande analogie, an point de vue de la forme comme à celui des propriétés optiques. » PtlYSlOLOGlE GÉNÉRALE. — Sur In constitution du germe dans l'œuf animal avant la fécondation. Note de M. Balbiam, présentée par M. Bernard. « D;^;iis la théorie cellulaire de l'œuf telle qu'elle est généralement accep- tée de nos jours depuis les travaux de Schvvann, le vitellus ne représente antre chose qu'un contenu de cellule. Cependant des faits nombreux ont montré que ce corps n'avait pas toujours ime composition aussi élémentaire. Ainsi, dans tous les œufs qui ne subissent qu'une segmentation partielle, le vitellus est formé de deux parties bien distinctes par lein- structure et leur destination physiologique, c'est-à-dire du jaune ou vitellus propre- ment dit, et du germe qui seul est le siège de cette segmentation. De plus, on a constaté que chez un grand nombre de Vertébrés ovipares, le jaune est constitué par un assemblage de grandes cellules ou vésicules renfermant la matière destinée à l'alimentation de l'embryon. Quant à l'élément ger- minatif, on n'y a pas encore signalé la même structure celluleuse, et l'on se contente de le décrire comme formé par un amas de fines granulations réunies par une substance visqueuse homogène. 1) Les observations que j'ai faites sur l'organisation de l'œuf ovarien chez un certain nombre de Vertébrés et d'Invertébrés m'ont conduit à cette conclusion que le germe se constitue dans l'intérieur de cet organe sous la forme d'une cellule qui y prend spontanément naissance, et qui tend à se substituer peu à peu à la cellule ovulaire ou cellule mère primi- tive. Cette substitution est phis ou moins complète suivant les conditions dans lesquelles l'embryon est destiné à se développer. Pendant sa forma- lion, cette cellule embryonnaire primordiale produit, par génération endo- gène, d'autres cellules ou cellules filles, lesquelles renferment la matière germinative, de même que les cellides vitellines contiennent celle desti- née à la nutrition du nouvel être en voie de développement. ( 585 ) » J'ai constaté ce mode de formation du germe chez un assez grand nombre d'espèces différentes pour le considérer dès ce moment comme un fait très-répandu, et probablement même général dans toute l'animalité. Malgré les différences d'organisation considérables présentées par ces espèces, les phénomènes m'ont offert, chez toutes, un caraclère de fixité remarquable dans ce qu'ils ont d'essentiel. Ne pouvant entrer ici dans tous les détails de la constitution de cet élément fondamental de l'œuf et de ses variations dans les espèces diverses soumises à mon observation, je me bor- nerai, dans cette Note, à en décrire les principales phases chezvuie de celles où elles peuvent éli'e étudiées avec le |)lus de suite et de précision. Sous ce rapport, il faut placer en première ligue les Myriapodes et les Arachnides dont plusieurs espèces sont particulièrement propres à cet examen. Je base- ïai ma description sur les observations que j'ai faites chez un Myriapode des plus communs aux environs de Paris et dans presque tous les pays de ^ l'Europe, afin de fournir aux naturalistes une occasion facile de vérifier les résultats consignés dans ce travail. Cet animal est le Geoplnlus longicor- nis. J'interpréterai ensuite les faits en les comparant à ceux que l'on observe pendant le développement de l'ovide végétal, et je montrerai l'analogie complète qui existe dans la constitution primordiale du germe dans les deux règnes. Je me propose d'examiner, dans une communication ulté- rieure à l'Académie, les faits du même genre que l'on constate chez d'autres Invertébrés, chez un grand nombre de Vertébrés de toutes les classes, et jusque dans l'espèce humaine elle-même. )) Lorsqu'on examine les ovules renfermés dans l'ovaire du Geo/iliiliis longicornis, on les trouve presque toujours fort inégalement développés. Outre la vésicule germinative, qui est relativement grande, très-évidente, et munie d'un gros corpuscule central arrondi, les plus jeunes ne renferment qu'une masse protoplasmatique homogène et transparente. A la siuface de cette masse, encore dépourvue de membrane propre, et cpii n'a d'autre enveloppe que celle que lui fournit la capsule ovarique, existe une petite vésicule située immédiatement au-dessous de cette capsule et beaucoup pins petite que la vésicule germinative. Sa délicatesse extrême, sa transpa- rence et sa limpidité parfaites, l'absence de tout corps solide dans son inté- rieur sont cause qu'elle est très-difficilement reconnaissable dans les jeunes ovules ; mais elle devient plus évidente lorsque ceux-ci ont atteint un déve- loppement plus avancé. Cependant il suffit presque toujours de l'addition d'une petite quantité d'acide acétique très-dilué pour la faire apparaître avec C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVIII, N" 13.) 7^ ( 586 ) plus de netteté, car elle tranche alors par sa transparence restée entière on à peine troublée par le réactif sur la coloration brune que prend le proto- plasma environnant. Cette vésicule n'offre aucune relation apparente avec celle de Piirkinje. placée comme elle dans la région superficielle de l'œuf. On trouve, d'ailleurs, les (\e\i\ vésicules tantôt plus ou moins rappro- chées dans le même hémisphère de l'œuf, tantôt reléguées dans deux hémi- sphères opposés. Dans les ovules plus gros, l'organe que nous décrivons s'est agrandi, mais sans acquérir jamais les dimensions de la vésicule germi- native. Son intérieur est plein d'un substance claire et limpide, mais moins transparente que celle renfermée dans cette dernière vésicule. [>es réactifs aciiles coagulent cette substance sous la forme d'un petit globule demi- solide et réfringent, un peu jaunâtre, qui ne s'isole que rarement des pa- rois qui le renferment. A ce degré de développement, la vésicule montre fréquemment dans sou inlérieur un noyau central assez large, pâle et gra- nuleux, entouré quelquefois d'un cercle de petits gianules brillants. Ces mêmes granules sont répandus [arfois en grand nombre dans toute la cavité de la vésicule, où ils sont fréquemment mêlés à des globules plus gros ayant toutes les apparences de corpuscules graisseux. D'autres fois enfin ceux-ci existent seuls et fout ressembler la vésicide à une cellule adipeuse renfermant de nombreuses gouttelettes huileuses. Vers la même époque, le protoplasma environnant s'est condensé autour de cet organe, et la couche immédiatement en contact avec sa surface semble surtout présenter une densité plus considérable, car elle prend fréquemment un aspect vitré ho- mogène sous l'influence des réactifs que l'on met en contact avec elle (i). Bientôt de petits globules apparaissent au sein de cette masse, globules pâles, ovoïdes ou arrondis, se distinguant à peine de la substance dans la- quelle ils ont pris naissance, mais devenant bien visibles après l'addition de la solution acétique, par le limbe clair qui se de^sine autour de chacun d'eux et l'isole de la substance environnante. Cette formation a d'abord lieu au contact même delà vésicule, puis s'étend dans un rayon pins ou moins large autour de celle-ci. Ces globules une fois nés grossissent, leur centre s'éclaircit, de fines et pâles granulations apparaissent d'abord autour de cette partie centrale claire, puis le globule tout entier se résout en un petit amas de granulations entouré d'une enveloppe extrêmement mince qui de- (i) Cette tendance du protoplasmaàse condenberautour de la vésicule et dansd'autres parties de l'œuf s'observe d'une manière plus marquée et plus régulière chez d'antres animau.x, où elle donne lieu à des formations particulières et caractéristiques de leurs œufs. ( 587 ) vienl alors visible. Cette première génération tie globules, dont cliaciiii re- présente vraisemblablement une petite portion du protoplasma commun qui s'est isolée du reste de la masse pour entourer un petit noyau central né spontanément au sein de celle-ci, se trouve ainsi transformée en autant de cellules granuleuses qui sont les premières cellules germinatives. » Pendant que cette transformation s'opère, d'autres globules naissent de la même manière dans les intervalles des premiers et subissent la même métamorphose. Cette multiplication des globules et des cellules se conti- nue de la sorte jusqu'à ce que la vésicule se trouve entièrement enveloppée d'une couche plus ou moins é[)aisse de cellules granuleuses auxquelles vien- nent toujours se mêler, à une époque qui varie d'un œuf à l'autre, de nom- breuses granulations libres, plus grossières et plus obscures que celles qui remplissent les cellides germinatives. La manière dont ces granulations se com|)ortent vis-à-vis des réactifs ne peut laisser de doute sur leur nature graisseuse, taudis que celles renfermées dans les cellules présentent mani- festement les réactions des matières albuminoïdes. Tous ces éléments mêlés et confondus forment des masses arrondies ou irréguiières, brunâtres, opa- ques, enveloppant complètement la vésicule autour de laquelle elles se sont produites. Puis ces masses se détachent successivement de la surface de celle-ci et se répandent en se désagrégeant à la périphérie de l'œuf où elles s'accumulent sous la capsule ovarique, sans pénétrer dans la cavité du vitel- lus (i). A mesure que ces masses abandonnent la vésicule, de nouvelles ac- cumulations de protoplasma se font autour de celle-ci et donnent naissance, par le mécanisme qui vient d'être décrit, à de nouveaux amas de cellules et de granules, lesquels se comportent comme les précédents. Il résulte de ces formations successives que l'œuf se trouve finalement entouré sur toute sa surface d'une couche granuleuse plus ou moins épaisse, tandis qu'à son centre le vitellus est encore transparent et homogène. La vésicule gei-minative, en raison de sa situation superficielle, se trouve graduellement envahie par les granulations de plus en plus nombreuses de celte couche dont elle unit par être entièrement enveloppée. A partir de ce moment jusqu'à celui de sa disparition peu de temps avant la fécondation, elle devient une partie con- stituante de cette couche granuleuse qui n'est autre que le germe. Je dirai, dans une autre communication qui suivra de près celle-ci. la fonction très- (i) Il est probable qu'il existe ici, comme chez d'autres animaux où je l'ai observée, une membrane très-fine qui sépare celte couche granuleuse du vitellus sous-jacent. 76.. ( 588 ) importante qu'elle remplit par rapport à cette partie fondamentale de l'œuf (i). Cette détermination physiologi(jue de la couche péripliérique est confirmée par les phénomènes dont elle est le siège postérieurement à la fécondation. On sait, en elfet, que l'œuf des Myriapodes, comme celui de tous les Articulés, ne subit qu'une segmentation partielle exclusivement localisée à la périphérie du vitellus où se forme un blastoderme qui l'en- toure de toutes parts. A mesure que l'œuf approche du terme de sa matura- tion, sa partie centrale se remplit de globules volumineux, dont les uns sont formés par de la graisse et les autres par une substance albuniinoïde. Cette masse centrale est le vitellus proprement dit ; elle ne se trouve jamais atteinte par la segmentation et ne prend conséquemment aucune part à la formation de l'embryon. » Lorsque l'œuf est parvenu à sa maturité complète, le gros volume et l'opacité qu'il a acquis à ce moment ne permettent plus de reconnaître la vésicule délicate placée dans la couche germinative et qui a été le centre de formation de cette couclie. Cependant tout me porte à croire qu'elle ne dis- paraît pas lors de la fécondation, comme fait la vésicule germinative, mais qu'elle persiste dans l'œuf fécondé pour continuer à jouer un rôle impor- tant dans les développements ultérieurs dont celui-ci est le siège. I) Après cet exposé rapide des phénomènes qui accompagnent la forma- tion du germe dans l'œuf des Myriapodes, il me reste à montrer la relation étroite qui existe entre les phénomènes précédents et ceux observés dans l'ovule végétal : c'est ce que je me propose de faire dans une prochaine communication. » ANATOMio: COMPARlîE. — Nouvelle preuve de la construction vertébrale de la tête. Note de i^l. Lavocat, présentée par M. Milne Edwards. ■ M. Milne Edwards ajoute que les concrétions stalagmitiques peuvent se faire avec tant de rapidité, que la circonstance dont il vient d'être fait men- tion ne lui paraît pas concluante, et qu'il persiste dans l'opinion qu'il avait déjà émise. » CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelle méthode de réduction particulièrement a/ipli- cnble à l'extraction d'un grand nombre de métaux. — Emploi de la vapeur de zinc comme agent réducteur. Noie de 31. J.-A. Poimarède, présentée par M. Peligot. << En 1848 j'eus l'honneur de présenter à l'Académie, par l'intermédiaire d'un de ses Membres (M. Balard), un travail qui avait pour tilre Mémoire sur cjueUpies phénomènes de réduction et sur de nouveaux moyens d'isoler le fer de quelques-unes de ses combinaisons, dans lequel, après avoir signalé le dé- placement, ou la précipitation de leurs dissolutions, de quelques radicaux métalliques par le zinc, et avoir indiqué quelques équations eu vertu des- quelles ces déplacements s'opèrent, j'arrivais à proposer la vapeur de zinc comme agent réducteur, et j'mdiquais le moyen à l'aide duquel on obtient ces belles cristallisations de fer, qui existent dans quelques collections, et dont plusieurs Membres de l'Académie ont été à même de constater la grande pureté. » Depuis cette époque, j'ai eu bien souvent occasion de revenir sur ces importantes questions, et les nombreux essais pratiques auxquels je me suis livré à cet égard m'ont démontré que les combinaisons olloïdes, telles que chlorures, fluorures, etc., de presque tous les métaux, pouvaient être réduites avec avantage par la vapeur de zinc, et que le succès de l'opération ne dépendait, le plus souvent, que m<.sIre. (T. LVIII, N" 14.) , 7^ ( 598 ) commode et si expéditive pour déterminer l'heure, en même temps que la latitude, par des observations circnmméridiennes. » Des projets d'ex|)loration géographique au Mexique donnant à cette question un intérêt d'actualité, je crois devoir signaler ici une difficulté propre aux climats tropicaux. Au Mexique, par exemple, le soleil atteint en été, à midi, des hauteurs assez grandes pour que l'emploi du sextant, combiné avec l'horizon artificiel, devienne inapplicable à la mesure de ces hauteurs. Si, par exemple, le soleil atteint une hauteur de 80 degrés, l'angle double (160 degrés) dépasse les limites d'un sextant ordinaire, et il est alors impossible d'appliquer la méthode de M. de Liltrow, qui réussit toujours en mer parce qu'on n'j- mesure que des hauteurs simples. » On remédierait à cet inconvénient, non pas de la méthode, mais de l'instrument, en employant des cercles entiers tels que ceux de Borda, d'Amici, de Keyser, de Porro ou de Pistor et Martins, on même en adop- tant le petit théodolite auquel nos artistes savent donner aujourd'hui la légèreté et la simplicité désirables; mais on peut aussi conserver le sextant, que recommandent tant d'avantages, à la seule condition de remplacer l'horizon artificiel par un simple collimateur muni d'un bon niveau à bulle d'air. » Pour donner une idée de cette disposition, prenons un instrument à niveler ordinaire, et supposons-le rectifié et placé sur son pied ou sur une boîte. En pointant la lunette du sextant sur l'objectif de la lunette, on verra le fil horizontal de celle-ci avec une parfaite netteté, et, en amenant l'iinage deux fois réfléchie du soleil en contact avec ce fil, on aura la hauteur simple de l'un des bords. » Le même appareil permettra de mesurer la hauteur desobjets terrestres (montagnes) pour lesquels l'horizon artificiel ordinaire ne peut servir, pour peu que cette hauteur soit au-dessous de 2 ou 3 degrés. » MÉTÉORITES. — Sur la composition des aérolilhes du Chili et du Mexique; par M. Faye. « Dans une Note de son récent Rapport sur les travaux de M. Domeyko, M. Ch. Sainte -Claire Deville cite l'analyse suivante d'un fer météorique du Chili par M. Field : Fer 87,80 Nickel. 11,88 Phosphore o,3o 99^98 ( 599 ) >) Cette composition rappelle, à mon avis, celle d'un fer météorique mexicain, où M. Lawrence Smyth a trouvé de la schreibersite (Fe*Ni'-Ph). C'est à ce minéral, que l'on peut quelquefois détacher mécaniquement de la masse ferrugineuse où elle est empâtée, que ce savant chimiste attribue la totalité du phosphore trouvé dans les aérolithes; voici l'analyse du fer de Coahuila (Mexique) (i) : Fer nickelifère 98 ,4^ Fer o,83i Nickel 0,45 / Schreibersite. Phosphore o,23 ) 99-96 » L'analyse du fer chilien d'Atacama (Imilac) peut s'écrire ainsi : Fer nickelifère 98,00 Fer i>io] Nickel o ,58 > Schreibersite? Phosphore o,3o] 99.98 » H serait intéressant de reprendre, à ce point de vue, l'analyse du fer météorique d'Atacama, et de rechercher si les o,3o pour 100 de phosphore ne sont pas dus, comme l'analogie précédente le ferait croire, à ce miné- ral singulier cjui caractérise déjà un si grand nombre d'aérolithes, et dont j'ai tenté moi-même la reproduction (2). » Les grandes masses météoriques du Chili, dont il vient d'être ques- tion à l'Académie, me rappellent qu'il en existe d'aussi considérables au Mexique. Dans la localité où le fer de Coahuila a été trouvé, on assure qu'il existe beaucoup d'autres masses semblables. M. Weitlnei', ingé- nieur des mines de Freiberg, et le docteur Berlandier en citent encore d'énormes masses sur la route des mines de Parral et dans le voisinage de l'hacienda de Villagas. On sait d'ailleurs qu'en Amérique les fers météo- riques sont deux fois plus abondants que les pierres météoriques, tandis que dans l'ancien monde, où les masses de fer tombées du ciel ont été sou- vent exploitées, au dire des historiens (3), on ne compte qu'un aérolithe nié- (i) Smithsnnian Report, i855, p. i55. (2) Comptes rendus de la séance du 16 novembre i863. (3) M. Chevreul, dans son éloge d'Ebelmen, fait remarquer que certains peuples ont pu, 78.. ( 6ûo ) t.illique pour neuf aérolillics pierreux. Je pense qu'il sérail utile de faire à ce sujet quelques recherches au Mexique, dans les localités que je viens d'indiquer d'après M. L. Smyth. » M. d''Archiac fait hoiuuiage à l'Académie du deuxième volume de sa Paléontologie straligraphique. M. Bernard dépose un paquet cacheté. M. Ramon de la Sagra, dans une Lettre datée deLivry (Seine-et-Oise), annonce qu'on vient de découvrir dans cette commune plusieius sources d'eau minérale, les unes sulfureuses, les autres ferrugineuses, tout près de la surface du sol, et dans un espace assez restreint. NOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de trois Commissions chargées d'examiner les pièces de concours pour trois prix à décerner en 1864, savoh' : PRIX DE PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. Commissaires, MM. Bernard, Flourens, Coste, Longet, Brongniart. PRIX DE MÉDECINE (question de la pellagre). Commissaires, MM. Andral, Rayer, Bernard, Velpeau, Cloquet, Serres. GRAND PRIX DE MATHÉMATIQUES (question concernant la stabilité d'équilibre des corps flottants). Commissaires, M^. Bertrand, Serret, Duhamel, Liouville, Chasies. M. Andral, qui dans la précédente séance avait été nommé Membre dr la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie, prie l'Académie de vouloir bien accepter sa démission, les circonstances qui l'avaient déterminé l'an dernier à faire une semblable démarche le mettant toujours dans l'im- possibilité de remplir les devoirs qui lui seraient imposés. à des époques reculées, travailler le fer météorique avec la même facilité que l'or, et cite à l'appui le fait que les Esquimaux de la baie de Baffîn se servaient de couteaux oOi le docteur Wollaston a constaté la présence du nickel, caractéristique des fers météoriques. (6oi ) M. MiLNE Edwards, qui avait obtenu, après les neuf Membres désignés, le plus grand nondjre de suffrages, fera partie de la Commission, MÉMOIRES LUS. CHIMIE. — 5c/)' /'( fermentation alcoolique; jiar M. A. Béchaiup. (Commissaires, MM. Clievreul, Frcniy, Pasteur.) » 11 existe deux ordres de ferments : les ferments solubles, et pnr consé- quent non organisés, dont la diastase est le type; et les ferments organisés qui, par le fait de l'organisation, sont insolubles. A mon avis, les premiers seuls sont des ferments constamment spécifiques; les autres ne le sont que dans certaines circonstances : leur manière d'être, au point de vue chi- mique, est essentiellement variable, comme celle de tous les êtres orga- nisés. )) Il y a, dans l'état actuel de la science, trois manières de se rendre compte de l'action des ferments organisés. » La première, la plus ancienne, est celle qui conçoit le ferment comme une substance organique actuellement en fermentation et dont on se sert pour déterminer, exciter la fermentation d'un autre corps; c'est celle des anciens et du dictionnaire de Macquer. C'est, au fond, la théorie de M. de Liebig que Gerhardt trouvait la seule raisonnable. La théorie du contact rentre au besoin dans celle-là. Elle ne tient j5as compte de l'organisation, elle nie même que celte organisation soit pour quelque chose dans le phé- nomène. » La seconde, qui est en progrès sur la première, considère les fermen- tations par les ferments organisés comme les seules véritables: pour elle, le ferment vit, se midtiplie et s'accroît dans le milieu fermentescible et le sucre se transforme corrélativement en divers produits. A la rigueur, il est pos- sible de faire remonter cette opinion jusqu'à Cagniard de Lntour. 1) La troisième manière de concevoir l'action des ferments organisés est, selon moi, la vraie. Par elle, l'explication fin phénomène est ramenée à la solution d'un problème plus général, celui qui domine toute la physiologie de la création. M. Dumas l'a exposée (i), en j843, dans les termes sui- vants : (i) Traité de Chimie appliquée aux arts, t. VI, articles Fermentation et Fermenta- tion ALCOOLIQUE. ( 6oi ) « Les fermentations sont toujours des phénomènes du même ordre que » ceux qui caractérisent Faccomplissement régulier des actes de la vie ani- » maie Le ferment nous apparaît comme un être organisé Le rôle » que joue le ferment, tous les animaux le jouent; on le retrouve même » dans toutes les parties des plantes qui ne sont pas vertes. Tous ces êtres » ou tous ces organes ronso»î;«e>î/ des matières organiques, les dédoublent )> et les ramènent vers les formes plus simples de la chimie minérale — Il » faut souvent plusieurs fermentations successives pour produire l'effet » total " » Dans mes précédentes communications, à propos de fermentation, j'ai plusieurs fois employé l'expression : acte physiologique d'assimilation et de désassimilation. Aujourd'hui, conformément à l'exposé qui précède, je viens expliquer ma pensée. Pour moi, la fermentation alcoolique et les fermenta- tions par les ferments organisés ne sont pas des fermentations proprement dites : ce sont des actes de nutrition, c'est-à-dire de digestion, d'assimilation, (le respiration et de désassimilation. En partant de ce point de vue, ces phé- nomènes ne sont pas expliqués, sans doute, mais ils rentrent dans la classe de ceux qui caractérisent la vie physiologique et chimique de tous les êtres organises. » Le tableau complet de la fermentation alcoolique m'apparaît de la façon suivante, quand il s'agit de l'action de la levure de bière sur le sucre de canne. Cet être transforme d'abord, en dehors de lui-même, le sucre de canne en glucose, par le moyen d'un produit qu'il contient tout formé dans son organisme et que je nomme zyinase (de Çû,a.-/;, ferment) : c'est la diges- tion; il absorbe ensuite ce glucose, s'en nourrit et le consomme : il assimile, se multiplie, s'accroit et désassimile. Il assimile, c'est-à-dire qu'une portion de la matière fermentescible modifiée fait momentanément ou définitive- ment partie de son être et sert à son accroissement et à sa vie. Il désassimile, c'est-à-dire qu'il rejette en dehors les parties usées de ses tissus sous la forme des composés nombreux qui sont les produits de la fernenlation que l'on est convenu de nommer alcoolique. » On se demande si ces composés viennent du sucre ou de la levure. D"a- près la théorie, ils doivent venir tous de la levure. Ils doivent venir d'elle, de même que l'urée et les autres produits que nous expulsons viennent tou- jours tle nous, c'est-à-dire des matériaux qui ont d'abord composé notre organisme, quel qu'ait été le genre d'alimentation précéilentou l'état d'ina- nition actuel. De même que le sucre, que M. Ci. Bernard voit se former dans ( 6o3 ) le foie, vient du foie et non des aliments directement, de même l'alcool vient de la levure. » C'est cet ensemble de vues que j'ai essayé de confirmer par l'expérience. Je n'exposerai pas ici tous les détails intermédiaires, ils se trouveront dans le travail complet que j'aurai l'honneur d'adresser à l'Académie. Je ne veux insister que sur la formation d'un seul des produits de la fermentation alcoolic[ue, l'alcool, puisque c'est lui cjui a donné son nom au phénomène et qui le caractérise. Si je démontre que la levure qui ne contient pas de glucose peut néanmoins fournir de l'aloool, je serai en droit de conclure : que cet alcool vient des matériaux des tissus qui composent cette levîire et que le sucre n'est pas directement nécessaire à la formation de l'alcool, puisque la leviire en produit sans glucose, de même qu'un animal rendu Carnivore, d'herbivore qu'il était, ne forme pas moins du sucre dans sou organisme. » En premier lieu, il faut donc prouver que la levure de bière des bras- series ne contient pas de glucose, ce que l'on démontre de deux manières : on fait un bouillon concentré de cette levure, et, eu l'essayant par le réactif cupropotassique, on trouve que ce réactif si sensible n'eu est en aucune façon réduit; il en est de même si l'on chauffe la totalité de la levure, lavée ou non lavée, avec le même réactif. Et la preuve que cette nullité d'action ne tient pas à des matériaux qui, dans la levure, entraveraient la réaction, c'est que, en ajoutant une trace de glucose dans l'une et l'autre expérience, la réduclion est immédiate. » Tout le monde sait que la levure en pâte se boursoufle et dégage de l'acide carbonique : elle fermente. Pour étudier les produits de cette fer- mentation, j'ai opéré sur 5oo ou 6ûO grammes de levure lavée. Je l'ai délayée dans de l'eau bouillie, créosotée et refroidie dans un courant d'acide car- bonique; pendant que ce gaz barbotait encore, le mélange a été introduit dans un appareil que je décrirai dans mon Mémoire. Quatre ou cinq jours après, l'appareil, qui était placé dans une étuve chauffée à 3o-35 degrés, a été ouvert. La levure n'était pas putréfiée. J'ai filtré, lavé la levure et sou- mis le liquide à la distillation. I^e produit a été i-edistillé sur du carbonate de soude, pour retenir les acides volatils, et dans deux opérations j'ai retiré environ lo grammes d'alcool. Je ne m'arrête pas sur les autres produits qui se forment en même temps; mais je dois dire, parce que le fait est assez inattendu, que dans ces sortes d'expériences il se dégage de l'azote très- pur. » Dans cette fermentation la levure était dans la situation d'un animal ( 6o4 ) Carnivore; lorsqu'elle agit exclusivement sjir le sucre, elle est en quelque sorte herbivore, et enfin, lorsqu'elle est nourrie en même temps de sucre et de matières albuminoïdes, elle est omnivore. On peut donc dire que, quelle que soit sa nourriture, elle excrète toujours de l'alcool, de même que nous toujours de l'urée. » Si, maintenant, je trouvais quelque corps organisé qui, voisin du Myco- derma cerevisiœ, ne puisse pas être confondu avec lui, le Mycodertna aceti, par exemple, et qui néanmoins fournirait de l'alcool avec le sucre de canne, les conséquences qui ressortent de la précédente expérience seraient singuliè- rement évidentes. >' Or, en faisant fermenter du jus des fruits de Gimjko biloba et en laissant aigrir le produit, j'avais obtenu environ 3oo grammes de belles membranes incolores analogues à la mère de vinak/re. Ces espèces de membranes ont été bien lavées et, pour les priver totalement de l'acide acétique qui les im- prégnait, on les a laissées séjourner pendant trois mois dans l'eau. Dans cet état elles ont de nouveau été lavées et mises en contact avec une dissolu- tion de sucre de canne, dans un appareil purgé d'air par l'acide carbo- nique. Après quatre mois de séjour dans une éluve, j'ai trouvé qu'il s'était dégagé de notables quantités d'acide carbonique et que de l'alcool s'était formé. 11 y a encore d'autres produits, mais je n'insiste que sur cette for- mation d'alcool. » Maintenant, et pour finir, je demande la permission de faire luie der- nière comparaison. Nous sonuncs, rela!i^ement à la levùie de bière et à la mère de vinaigre, dans la situation d'un chimiste ou d'un physiologiste qui, ne voyant pas les animaux carnivores qui seraient enfermés dans luie en- ceinte close, ni les herbivores qui le seraient dans une autre, examinerait l'urine qui s'accunude dans l'une et dans l'autre enceinte; dans les deux urines il trouverait de l'urée, et, ne pouvant se prononcer sur les différences d'oi'ganisation des deux genres d'organismes, il conclurait;! l'identité d'ac- tion par rapport au produit expulsé, sans se préoccuper de ce qui lui a donné naissance dans les organismes. Or, l'alcool pouvant être formé sans sucre par la levure de bière, et avec le sucre par un être organisé ana- logue à cette levure, il est évident, vu la variabilité du phénomène en même temps que sa complication, que c'est une tentative vaine que celle qui a pour objet de trouver absohunent l'équation de la fermentation alcoolique. Pour moi, il y a là une série de transformations ou de dédoublements simultanés ou successifs qui pourront, un jour, s'exprimer individuelle- ment par une équation qui sera comparable à celle de la fécule sous ( Go 5 ) l'influence de la diasiase, ou de l'amygdaline sons l'influence de la synap- tase. » PATHOLOGIE. — Mémoire sur iatélencéphalie ; parM.. Gintrac. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM. Flourens, Serres, Rayer.) « Je réunis sous le nom cVatélenréplinlie les lésions congénitales qui résul- tent d'une formation insuffisante, incomplète ou irrégulière de l'appareil encéphalo-rachidien. Ces vices primitifs d'organisation ont été appelés atro- phies, acjénésies; on peut les nommer alélies, en spécifiant les parties af- fectées. » hesatélies méniiKjiennes consistenl en des absences de la faux du cerveau (observations de Carliste, Shavv), de la dure-mère sur la base du crâne (Coles), accompagnées de circonstances diverses. » Une deuxième série présente les alélies cérébrales générales ou multiples, c'est-à-dire affectant les deux hémisphères cérébraux, offrant des altéra- tions de volume, déforme, de consistance, de couleur et entraînant l'idio- tisme et des imperfections sensoriales et locomotrices très-notables. Ici se trouvent 19 observations (Cruveilhier , Andral, Calmeil, Deschamps, Peacock, etc.), parmi lesquelles j'en ai |)lacé une trèsdétaillée. » La troisième série comprend les fl/e'/i'es re'ré/'J'rt/es centrales. Ce sont celles qui portent sur le corps calleux, le septum, la voûte à trois piliers (obser- vations de Duncan, Reil, Parcliappe, Mitchell Henry, Paget, etc.); ces ano- malies n'ont pas toujours eu sur l'intelligence, sur la sensibilité et la moti- lité, l'influence qu'on pouvait leur supposer. » JJatélie cérébrale latérale forme une série considérable, se composant de 3o observations (Cazauvieiih, Scipiou Pitiel, Dugès, lîreschet, Thiau- dière, Saint-Ives, Turner, Schrœder, Van der Rolk, Ogle-, etc.). » J'ai recueilh l'iuie des observations de cette série. Tantôt c'est tout un hémisphère qui est amoindri, tantôt c'est un lobe qui est mal conformé, une ou plusieurs circonvoliUions cjui sont atrophiées. De là des atteintes qui sont portées, à des degrés très-divers, à 1 intelligence et à la motilité muscu- laire; celle-ci Cbt ordinairement affaiblie dans les membres du côté opposé au siège de la lésion. » h'atélie cérébrale antérieure consiste dans l'imperfection ou l'absence des deux lobes antérieurs du cerveau (i 3 observations : Breschet, Cruveilhier, C. R., I.S64, 1" Semestre. (T. LVIH, N» 1-4.) 79 ( 6o6 ) Billard, Sylvestri, Blizard Curling, etc.). Il en est résulté un manque presque absolu d'intelligence et de parole, tandis que le mouvement des membres était assez libre. » h'atélie cérébelleuse a offert l'absence totale ou partielle du cervelet (observations de Combette, Hyde Salter, Albers, Greeue, Puellurf, Crisp). Neuf exemples ont permis d'étudier celte sorte d'agénésie, qui est accom- pagnée tantôt d'une grande exaltation, tantôt d'une complète nullité de l'appétit génital. » L'atélie mésocéplmlique, constituée par des anomalies de forme ou de volume de la protubérance annulaire des tubercules quadrijumeaux, a pro- duit des phénomènes spasmodiques, quelques lésions sensoriales, et la pai-a- lysie du côté opposé à la lésion (observations de Degaille, Magendie, Du- rand-Fardel). » Uatélie rachidieime n'a été observée que dans des cas de monstruosité prématurément fatale. » Considérant dans leur ensemble les 85 faits qui ont servi de base à ce travail, on peut remarquer : » i" Que le sexe noté chez 76 sujets était masculin chez 33, et féminin chez 43. » a" Que la vie a pu se prolonger, delà naissance à 10 ans. . 22 fois. » De 1 1 à 20 ans i5 » » De 2 1 à 3o ans 11 » I) De 3i à 4o ans 2 ». « De 41 à 5o ans 8 » n De 5i à 60 ans 4 " )i De 71 à 80 ans 2 » 64 fois. » 3" Que l'atélencéphalie a été souvent le résultat d'une maladie du fœtus, phlegmasie cérébrale, hémorragie, etc., et qu'à la place des parties absentes se sont trouvées des collections séreuses renfermées dans des espèces de kystes. » 4° Que les atrophies cérébrales ont exercé une influence notable sur la forme du crâne, sur les méninges, sur le volume respectif du cervelet. )) 5° Que la conséquence la plus générale de l'atélencéphalie a été l'ob- stacle mis au développement de l'intelligence et à l'exercice des sens et de la parole. . " 6" Que l'épilepsie et les convulsions en ont été des résultats assez fré- ([uents. ( 6o7 ) » 7*^ Que la paralysie musculaire en est l'un des symptômes les plus ordi- naires. Croisée quand elle était unilatérale, elle s'est très-souvent accompa- gnée de contracture, d'atrophie et de difformité des membres affectés. » CHinURGlE. — Traitement des tumeurs blanches au moyen de l'appareil de ScoU modifié; par M. Pécholieh. (Commissaires, MM. Velpeau, Jobert.) n L'appareil de Scott est trop peu connu en France, malgré les louables tentatives de R. Broussonnet et de M. le D"^ Boileau de Casteinau. Convaincu par des faits de sa grande importance thérapeutique, j'ai voulu le modifier et le rationaliser, et j'en ai obteiui alors de si beaux résultats contre les tu- meurs blanches, que je ne crains pas de le recommander vivement à mes confrères. Voici les circonstances dans lesquelles je l'ai employé pom- la première fois et les modifications que je lui ai fait sidair. » Une femme de quarante ans avait au genou gauche une tumeui- blanche, datant de deux ans. Le genou malade avait 8 centimètres de circonférence de plus que l'autre; une fistule s'était ouverte au-dessous de la rotule et laissait écouler une sanie purulente ; les douleurs étaient vives; la malade ne pouvait ni se lever, ni dormir; l'appétit était nul ; une fièvre hectique grave s'était déclarée. Un chirurgien distingué proposa l'amputa- tion et se retira sur le refus de la malade de laisser pratiquer celte opéra- tion. C'est alors que, consulté moi-même, je combinai l'appareil que je vais décrire : » i" Application autour du genou malade (le membre étant dans l'exten- sion) de compresses longuettes enduites de l'emplâtre suivant : onguent napolitain, 4o grammes; savon médicinal, 20 grammes ; extrait de bella- done, 10 grammes. )) 2° Au-dessus des compresses, bandelettes de sparadrap disposées circulairement, enveloppant toute l'articulation. » 3° Bandage dextriné épais et solide autour du genou. » 4° Bandage roulé du membre inférieur. » L'appareil fut renouvelé tous les huit jours, puis tous les douze jours, et enfin tons les quinze jours pendant huit mois. Un traitement général approprié fut prescrit. J'observai un dégonflement rapide de la tumeur, la cessation des douleurs, le retour de l'appétit, du sommeil et de l'em- bonpoint; la fistule se ferma. La malade put se lever et marcher. Au bout 79- • ( 6o8 ) des huit mois, le genou était moins volumineux que celui du côté opposé, la guérison était achevée, mais il reste une ankylose incomplète. » Frappé de ce succès, j'ai employé dans d'autres cas le même appareil, et j'ai guéri ainsi plusieurs tumeurs blanches très-graves, dont deux sié- geaient au genou et une au coude. D'autres tumeurs blanches et spéciale- ment une coxalgie ont ete améliorées. » L'appareil que je viens de décrire me paraît avoir trois avantages fort sérieux : » 1° Action résolutoire et calmante du topique qui est placé dans les meilleures conditions possibles pour être absorbé; » 2° Action de la compression ; >< 3° Immobilité de l'articulation. i> L'inconvénient, c'est l'ankylose qui se produit toujours à un certain degré quand l'appareil est porté pendant longtemps. Mais il est une période des tumeurs blanches où l'ankylose est le moindre mal qu'on puisse re- douter. D'ailleurs, quand l'amélioration est en bonne voie, on lutte avan- tageusement contre l'ankylose eu imprimant à l'articulation des mouve- ments ménagés chaque fois qu'on renom elle l'appareil. » Je termine eu disant que l'appareil que je j^réconise m'a encore réussi contre des hydarihroses rebelles. Cest enfin en beaucoup de cas le meilleur moyen résolutif que je connaisse. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur le dosage du gnz des eaux douces ; par M. Robixet. Première partie. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Chevreul, Pelouze, Regnault.) " Ayant entrepris de rechercher un procédé facile et prompt pour le dosage des gaz dissous dans les eaux douces, j'ai été conduit à l'étude du meilleur moyen d'isoler de l'eau bouillie les gaz qu'on en avait extraits. Cette étude de quelques huiles ou liquides hydrocarbures m'a permis de tirer les conclusions suivantes des expériences décrites dans mon Mémoire. » i" Les huiles de pétrole, de térébenthine et île lavande, la benzine, soumises à l'ébullition dans un appareil convenable, dégagent des gaz dans la proportion suivante : l.e ix'trole (en voliime) . . . . 68, oo millièmes ou 6,8 pour loo L'essence de lavande 68,90 > ou 6,89 pour 100 La benzine i4o,oo » ou 1 4, 00 pour 100 L'essenee de trréhenthine. . 241 ,85 « ou 24,18 pour 100 ( 6o9 ) ■» 2° Ces mêmes liquides, privés par l'ébullition des gaz qu'ils sont sus- ceptibles de dégager, mis en contact avec de l'air atmosphérique, absorbent de cet air un volume égal à celui du gaz qu'ils ont laissé échapper. » 3° L'huile de pétrole, et probablement aussi les liquides analogues, dis- solvent l'acide carbonique. » L'huile de pétrole en retient, à -f- io° et o",76 de pression, -— de sou volume, soit par looo centimètres ■700 centimètres cubes. » 4° L'iiii'le d'olives maintenue à + 100° pendant une heure n'a laissé dégager que quelques bulles de gaz. 1) Ces expériences ont besoin d'être reprises et complétées dans des con- ditions d'exactitude qu'il m'était impossible d'y apporter. u 5" Les huiles de pétrole, de térébenthine et la benzine peuvent être employées pour isoler' les gaz dégagés de l'eau par l'ébidlition, avectpiol- ques précautions décrites dans le Mémoire. » 6" Les eaux dépouillées de gaz par l'ébullilion dans l'eudiomètre, et séparées de ces gaz par une couche d'huile, exercent cependant peu à peu une action de réabsorption dont il est nécessaire de tenir compte. » M. Buignet a déterminé la tension de la vapeur du pétrole à + 10"; mais comme la tension des vapeurs des autres huiles que j'ai expérimentées n'est pas coniuie, je n'ai fait aucune rétiuction de ce chef. Je me suis con- tenté de ramener mes résultats à + 10° et 0^,76 de pression baromé- trique. » Voici du reste la Note même de M. Buignet. '&' Tension de vapeur de l'Iiuile de pétrole. « L'huile de pétrole, portée dans le vide du baromètre, laisse dégager » une quantité assez notable de gaz. En retournant le tube et le remplissant » de mercure à plusieurs reprises, on parvient à dépouiller l'huile de tout « le gaz qu'elle tenait en dissolution. Ou observe alors qu'à la tempéra- » ture de -f- 10°, la dépression que sa vapeur occasionne dans la hauteur » de la colonne mercurielle est de 7™™, i5. » A la même température de + 10'' la vapeur d'eau a une force éla^- » tique de g""", i 7. L'hudo de pétrole est donc moins volatile que l'eau. » Sou point d'ébullition, calculé d'après la tension de vapeiu' à -t- 10", » serait de loS^jS. » » D'après V Annuaire du Bureau des Longitudes, l'huile de pétrole devrait bouillir à + 106°; mais on sait combien ce liquide est variable dans sa composition. ( 6io ) » L'expérience de JM. Buigiiet prouve que, pour le pétrole au moins, les g;iz dégagés par i'ébuililioi) ne sont pas le produit d'une décomposition par la chaleur. » ANTHROPOLOGIE. — Transformation de ritomine à noire époque et conditions qui amènent celte transformation. Deuxième partie du Mémoire de M. TtiEMAUx. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Serres, Flourens, de Quatrefages.) « Par un précédent Mémoii'e, lu à la séance du 21 mars dernier, nous avons montré que l'homme se transforme du type blanc au type nègre, et vice versa, par l'action des milieux ; qu'eu Afrique, des fractions des trois principales classes de populations d'origine asiatique ont conservé le type blanc au nord des déserts, tandis que celles répandues dans les régious de la Nigritie sont transformées en proportion du temps qu'elles y ont vécu; que dans la transformation on reconnaît la marche de l'action des milieux qui est différente de celle du croisement. Nous allons encore citer quelques faits propres à ne laisser aucun doute sur le résultat définitif de l'action des milieux. » Hippocrate avait déjà remarqué que les Égyptiens avaient une grande unité de type; de nos jours, beaucoup de naturalistes, pour établir l'immutabilité des diverses races d'honuiies, ont invoqué l'exemple de l'Egypte qui, à part les étrangers trop nouvellement arrivés, offre encore aujourd'hui le même type de population que du temps des Pharaons. Uieu n'est plus vrai ; seulement, on oublie une remarque des plus importantes: c'est que depuis ce temps lÉgypte a été soumise à plusieurs invasions, à plusieurs mélanges ou substitutions de peuple, et que par suite le type aurait nécessairement changé, si l'action du milieu n'avait constamment ramenr les nouveaux venus ou le résultat de leurs croisements au type que comporte ce milieu » 11 est clair qu'après avoir montré la transformation de l'homme, si l'on pouvait en indiquer les conditions et qu'elles fussent d'accord avec les faits, cette coïncidence serait une nouvelle et puissante confirmation de l'exposé que nous avons fait. Ce sont ces conditions de transformations que je crois pouvoir indiquer. » Remarquons d'abord que la déformation des traits et le changement de teint ne paraissent pas dépendre des mêmes causes, puisque Ion voit des ( 6" ) peuplades très-noires ayant de beaux traits et de l'intelligence, tandis qu'on en voit d'autres dont les traits déformés sont alliés à un teint moins foncé. L'action du soleil sur le teint est indubitable. Dans chacune des nuances qui se partagent le globe, on voit les teints les i)!us (onces vers l'équateur.... Mais le teint chez l'homme n'est que le petit côlé de la ques- tion. Le grand côté de la transformation est celui qui touche aux tyj^es phy- siques si divers qui régissent les facultés de l'homme. Voici donc les coïnci- dences que nous montrent les types physiques avec la nature géologique des contrées, agissant surtout par ses produits. » L'homme le moins parfait, ou plutôt celui qui s'éloigne le plus de notre type, appartient aux terrains les plus anciens et subsidiairement aux climats lc!s moins favorisés. L'homme le plus parfait appartient au pays qui sur le moindre espace offre la plus grande variété de terrain, en laissant prédo- miner les plus récents, et subsidiairement encore au climat le plus favorisé et à d'autres causes plus secondaires quoique très-complexes. II est bien entendu que dans l'application de ce principe il ne faut pas confondre avec le type propre au milieu celui de populations ou d'individus jetés acciden- tellement sur des côtes, ou trop récemment établis dans un pays pour être complètement transformés selon le nouveau milieu. » Si nous examinons d'abord la Nigritie, nous voyons cette contrée constituée presque en totalité par des terrains primitifs qui fournissent des mines d'or, aussi bien à l'occident vers les sources du Niger qu'à l'orient dans les régions que nous avons visitées. Là, le fond des vallées même est composé d'un terrain rotigeàtre contenant des paillettes et des grinneaux d'or, et surtout une grande quantité de débris de quartz de diverses gros- seurs. Cette circonstance me fit penser aux régions analogues de l'Australie où l'on trouve en même temps de riches mines d'or et îles populations d'un type très-dégradé, à celles de la Californie où l'on voit une population peu favorisée et même plus noire que ses voisines, quoique en dehors des tro- piques. Je m'empressai d'examiner les documents géologiques et je vis qu'en effet ces régions appartenaient jiresque exclusivement aux terrains primitifs. « En consultant le voyage de Liviiigstone, on voit que tout en peig!iant les habitants du sud de l'Afrique moins défavorablement que ses devanciers, il signale chez lesBechouana un grand développement des terrains siluriens les plus' anciens; chez les Bakaas, des montagnes de basalte noir et des plaines de sables arides, avec sous-sol de trapp. Mais en approchant de ia vallée du Zambese, le sol change, devient fertile, et les populations s'amélio- rent en même temps. En remontant vers le nord, il retrouve des pays élevés ( 6.2 ) chez les Balonrla; cependant il ne rencontre pas de roches primitives et pas de types réellement déFormés. » La carte géologique de l'Enrope nous montre que la plus grande sur- lace de terrains primitifs correspond à la La|)oniequi possède aussi le peuple le plus inférieur. En revenant dans le sud de la Scandinavie, le gneiss et le granit occn[)ent encore une grande partie du pays; mais cette région est en contact avec d'autres mieux partagées, elle contient beaucoup de lacs et son climat est phis favorisé, ainsi que ses habitants. Quant aux Scandi- naves du Danemark, ils ont un type purement germanique et sont en effet sur un même sol La Russie possède divers terrains d'un âge moyen; mais la grande surface de chacun d'eux ne permet pas à ses peuples de profiter des ressources de ceux qui avoisinent, et par conséquent son peuple est liiédiocrement favorisé. » Si nous nous reportons aux contrées qui sont dans les meilleures con- ditions, nous y remarquons en général tout l'occident et le sud de l'Europe et plus particidièrenient la France, l'Italie, la Grèce, la partie orientale de l'Espagne et le nord-est de l'Angleterre. C'est en effet là que dominent la civilisation et les facultés intellectuelles. Dans ces pays même on reconnaît encore les influences locales. » Sur une carte de mon denxieme Allas de voyage, j'ai essayé par ime multitude de recherches de déterminer la ligne de partage entre les peuples hondaniens et les vrais nègres. Je suis arrivé non-seulement à luie ligne sinueuse, formant à chaque région montueuse des espèces de promontoires avancés de la race nègre dans le Soudan, mais encore à des sortes d'ilôts nègres représentés par les plus gros massifs de montagnes. Aujourd'hui tout cela s'explique très-bien. Ces montagnes appartenant aux terrains pri- mitifs, les habitants sont de vrais nègres, tandis que leurs voisins des lieux bas qui appartiennent à des terrains moins anciens ne sont encore qu'en partie transformés. En traçant cette limite entre les races, j'esquissais, sans m'en douter, une sorte de carte géologique » Peut-être les divergences consiilérables qui séparent les naturalistes trouveront-elles un motif de conciliation dans ce fait, que la race ne change pas tant qu'elle demeure sur le même sol, dans le même milieu; tandis qu'elle se transforme peu à peu selon le nouveau milieu lorsqu'il y a dépla- cement. » ( 6i3 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE OPTIQUE. — Recherches sur les modifications du pouvoir rolaloire des sucres produites pur des substances inactives. Note de M. Jodi\, présentée . par M. Pasteur. (Commissaires, MM. Chevreul, Fizeaii, Pasteur.) « 1. Dans le cours de ses persévérantes recherches de chimie molécu- laire fondée sur l'emploi de la lumière polarisée comme réactif auxiliaire, M. Biot appela souvent l'attention des chimistes sur certaines réactions intra-moléculaires qui échappaient à toute autre méthode d'investigatif)n. » Il démontra, par l'étude attentive de plusieurs substances, que l'acte en vertu duquel un corps solide se dissout dans un liquide n'est pas un phénomène purement passif, une simple dissémination moléculaire; mais que toiijours il y a réaction entre le dissolvant et le corps dissous, alors même que le premier semble complètement dénué de fonction chimique par rapport au second. » 2. C'est qu'en effet ces réactions ne sont plus celles de la chimie équivalente, en vertu desquelles deux corps se combinent suivant un petit nombre de proportions nettement définies par la formation de produits correspondants, jouissant d'une individualité chimique facile à caractériser. Les réactions signalées par M. Biot sont d'un ordre tout différent. Ici, plus de ces individualités caractéristiques, mais, au contraire, série continue et illimitée de produits. Chacun des facteurs de la combinaison (si l'on a affaire à une combinaison binaire) peut, en s'unissant à l'autre, passer par toutes les valeurs de quantité possibles; de même que dans la définition d'une courbe par ses coordonnées, l'abscisse, en variant d'une manière continue, produit toutes les valeurs correspondantes en nombre infini de l'ordonnée. » 3. Ces réactions, pour être moins immédiatement perceptibles que les autres, et n'être, pour ainsi dire, jusqu'à présent qu'une pure curiosité scientifique, paraissent cependant mériter un grand intérêt. » Pour s'en convaincre, il suffit de songer à leur analogie avec certains phénomènes qui, par leurs caractères exceptionnels, ont dû être placés en dehors des cadres de la chimie régulière, sous le nom de phénomènes de contact, phénomènes cataly tiques , etc.; il suffit encore de pressentir la part que prennent ces phénomènes parmi les actes qui concourent à l'organisa- tion. Par une heureuse coïncidence, un grand nombre des principes immé- C R., iS64, \" Semestre (T. LVIil, N° 14) 8o ( ^'4 ) diats organiques possèdent une action sur la lumière polarisée, et sont par cela même accessibles à l'étude optique dans une partie importante des manifestations de leurs affinités. » 4. M. Biot s'attacha principalement à l'élude des solutions d'acide tar- trique, puis aussi des solutions alcooliques d'essence de térébenthine, des solutions alcooliques ou acétiques de camphre, etc., etc. Depuis, M. Pasteur, augmenta beaucoup le nombre et l'importance de ces faits par ses belles découvertes. » Les faits qui font l'objet de cette communication se raliachent à des procédés analytiques jouruelienient employés, dans les laboratoires scienti- fiques et même industriels, à l'égard d'une substance très-importante : le sucre. C'est surtout à ce titre qu'ils m'ont paru mériter d'être signalés. » 5. J'ai observé que l'alcool modifie considérablement le pouvoir rota- toire des solutions du sucre de canne interverti par les acides ou les fer- ments, et qu'il a pour effet d'en diminuer la grandeur en ramenant vers la droite le plan de polarisation dévié par l'influence du sucre. » Ainsi, par exemple, le pouvoir rotaloire d'une solution de sucre inter- verti contenant o,4C'-H''0'- par centimètre cube variait de — 28°, 8 '^ à — '9''\i suivant qu'on l'étendait à volume égal avec de l'eau ou de l'alcool. M G. On sait que des solutions aqueuses de sucre interverti t.ont sen- sibles à l'action de la chaleur, et qu'une élévation de tempéraliue diminue leur pouvoir rotatoire. Les solutions alcooliques conservent celte pro- priété. De plus, connue la [irésence de l'alcool a eu pour premier effet de diminuer grandement le pouvoir rotatoire lévogyre, si on ajoute encore l'effet analogue de la température ou obtient des solutions qui, lévogyres à froid, deviennent dextrogyres à une température plus élevée, mais infé- rieure à celle du point d'ébullition. » 7. Après le sucre interverti, j'ai expérimenté de la même manière sur le sucre de canne et l'élément dextrogyre (glucose) du sucre interverti. J'ai pu constater que l'alcool ne modifiait pas sensiblement leur pouvoir rotaloire, au moins dans les limites de précision que je pouvais atteindre avec l'inslrumentà ma disposition. » Quanta la lévulose (élément lévogyre du sucre interverti), on devait prévoir, d'après la variabilité du sucre interverti et l'invariabilité de l'un de ses éléments, ([ne l'autre élément était le siège de la variation. C'est ce qu'on observe, en elfet, dans une solution de lévulose étendue com- parativement d'eau et d'alcool et conlenant 0,128 C'^H'^O'- par cenli- (6i5) mètre cube : Pouvoir rotaloiie de la solution arjucuse — io4°\ Pouvoir rotatoire de la solution alcoolique — 92" \ » 8. Cette diminution du pouvoir rotatoire est une fonction dos niasses élémentaires de sucre, d'eau et d'alcool qui composent la solution. Dans mon Mémoire, je donne les pouvoirs rotatoires d'une série de solu- tions dans laquelle, la proportion d'alcool croissant d'un terme à l'autre, la giandeur du pouvoir rotatoire suit une progression décroissante. » 9. Dans ce même ordre de recherches, j'ai été aussi conduit à remarquer les modifications que la chaux communique au pouvoir rotatoire des solu- tions sucrées. Ici, le fait paraît assez naturel en raison de la puissante fonc- tion chimique de la chaux et de son affinité spéciale bien connue pour les sucres. Aussi son action modificatrice paraît assez générale et s'exerce au moins sur les trois variétés, sucre de canne, glucose et lévulose, tandis que l'alcool n'agit que sur la dernière. » Cette action de la chaux sur les trois sucres a pour caractère commun de diminuer leur pouvoir rotatoire. Mais tandis que cette diminution pour les sucres dextrogyres se traduit par une rétrogradation du plan de polari- sation de droite à gauche, il se traduira poiu' la lévulose par un mouvement eu sens inverse de gauche à droite. » 10. Relativement au sucre interverti, la modification éprouvée ne pourra être cju'une résultante des modifications propres à chacun de ses éléments (glucose, lévulose) et aura le même signe que la plus forte des deux. Or, la chaux diminue le pouvoir rotatoire du sucre interverti. Elle agit sur lui de la même manière que sur la lévulose. C'est donc sur ce der- nier sucre que, toutes choses égales d'ailleurs, son pouvoir modifiant s'exerce avec le plus d'énergie. ') Voici quelques exemples des effets de la chaux. » Une solution de sucre de canne, contenant par centimètre cube ; Sucre C''H'=0", 0,0717 Chaux CaO 0,0 i5t adonné un pouvoir rotatoire de 63°, 8 / au lieu de 73°, 8. » Solution de glucose (élément dextrogyre du sucre interverti), conte- nant par centimètre cube : Glucose. C'=H'-0", 0,069 Chaux CaO, 0,0098 80.. (6i6) Le pouvoir rotatoire a été diminué de + 5o°, 7^ à 33°, 3/' par l'influence de la chaux. )) Solution de lévulose (élément lévogyre du sucre interverti), par cen- îimèlre cube : Lévulose C'=H"0'2, o,o5o Chaux CaO, 0,0064 Le pouvoir rotatoire s'abaisse par l'influence de la chaux de — Io6°^^ à -63° \. » M. MotJLiXE adresse de Vais (Ardèche) la description d'un thermo-(jé- néivleur à mercure. « J'ai l'espoir, dit l'auteur, que la disposition que je propose sera utile pour déterminer d'une manière plus précise l'équivalent mécanique de la chaleur. » (Commissaires, MM. Pouillet, Regnault.) M. Vannet soumet au jugement de l'Académie une Note sur la naviga- tion aérienne. (Commission des aérostats.) L'Académie a reçu depuis sa dernière séance, mais encore en temps utile, diverses pièces deslinées à des concours dont la clôture aura lieu au i" avril, savoir : PRIX DE PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. 1° Premier Mémoire. » Sur la constitution du germe dans l'œuf avant la fécondation. Comparaison de ce dernier avec l'ovule végétal » ; par M. lÎALBiANi. Ce Mémoire est accompagné de figures. 2° Analyse de deux Mémoires imprimés de M. F. Cohn, intitulés: l'un, 6° Si on a arraché les filets radiculaires du spinal qui naissent de la par- tie supérieure de la moelle cervicale, une galvanisation modérée ou forte de la moelle allongée produit encore des mouvements du larynx, mais elle n'ar- rête plus les pulsations du cœur. " 1° Qtiatre ou cinq jours après l'arrachement de la partie indiquée du spi- nal, la galvanisation du pneumogastrique au cou n'arrête plus les mouve- ments du cœur, c'est-à-dire l'effet de l'opération par rapj^ort au cœur est le même que l'effet de l'arrachement total du spinal dans les expériences ( 621 ) que Waller a faites dans le laboratoire de M. Flourens et que nous avons répétées et confirmées. » 8° Dans les chats adultes et les jeunes chiens de quatre à six mois, la section des deux récurrents produit, outre les troubles de la respiration, une irrégularité et un ralentissement très-marqué des pulsations du cœur, qui se montre les premières heures et quelquefois plus de quinze jours après l'opération. Mais le mouvement du cœur redevient normal au moment où on ajoute à la section des récurrents la destruction de l'origine médul- laire du spinal ou de toutes les racines de l'accessoire de Willis. » Il suit de ces expériences : » Que dans le spinal les racines qui agissent sur le larynx et celles qui agissent sur le cœur ne sont pas les mêmes et ne tirent pas leur origine de la même portion de la moelle. Les racines qui président au mouvement du coeur naissent plus en arrière. » Il paraît que l'influence très-réelle de la moelle allongée sur le cœur est due à des filets nerveux qui ne sortent pas du bulbe proprement dit, mais qui, dans l'intérieur de la substance médullaire, descendent vers la moelle cervicale pour quitter le centre avec les racines cervicales du spinal . » Je dois enfin faire remarquer que si l'on arrache la partie médullaire du spinal selon la méthode de M. Bernard, on réussit, dans la majorité des cas, à détruire l'origine des nerfs cardiaques du pneumogastrique et spinal ; mais il y a des cas exceptionnels, plus rares chez les lapins que chez les chiens, où ces filets supérieurs de la portion médullaire restent intacts et adhérents au fascicule qui préside aux mouvements du larynx et en partie du pharynx. » PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur [a constitution du germe dans l'œuf animal avant la Jécondation. Comparaison de ce dernier avec l'ovule végétal. Deuxième Mémoire de M. Balbiani, présenté par M. Bernard. « Dans ma communication précédente (Co/n/Ji 4° Connue à une plus grande quantité d'oxygène correspond, on le sait, une coloration plus ou moins rutilante du sang veineux, nous con- cluons que c'est à l'état rutilant du sang veineux qu'il faut attribuer la couleur rouge des parties enflananérs. » ( '^■^7 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Défaut de coordination des mouvements et amaurose correspondant à des lésions du cervelet produites par des épanche- menls sanguins : transformation fd)ieuse des nerjs optiques, avec ramollis- sement des tubercules quadrijumeaux . Noie de M. Brunet. » Le nommé Godin (^Vincent), né à Sivigny en i8a2, n été transféré de lasile des aliénés de Poitiers à celui de Niort le 4 juillet 1861. » Au moment de son entrée, nous constatons que cet aliéné est atteint de mouvements choréiques de tous les membres et de la langue. Il marche comme un homme tout à fait ivre et peut à peine faire quelques pas, même avec l'appui de sa canne. Le défaut de coordination des mouvements des bras est moins marqué que celui des membres inférieurs. Les mains ont conservé toute leur force, et il nous serre avec assez de vigueur pour nous causer une vive douleur. La parole est tellement embarrassée, qu'il peut à peine prononcer quelques syllabes d'une manière intelligible. » L'ouïe est dure et la vue très-affaiblie. » Il n'a pas d'idées délirantes et son intelligence n'est pas notablement affaiblie. Il comprend tout ce qu'on lui demande et répond avec assez de précision aux questions qu'on lui fait, quand il n'y a que quelques mots à prononcer. » D'après les renseignements que nous avons recueillis sur les antécédents de cet aliéné, il résulte que l'état cérébral qu'il présente aujourd'hui re- monte à huit ans, et a succédé à ime fièvre typhoïde de forme ataxo-adyna- raique. >' Il succombe le 18 octobre 1861 à une diphthérite maligne. « Autopsie vingt-huit heures après la mort. — Le liquide de la cavité arach- noidienne est peu abondant. La masse encéphalique est bien développée et remplit toute la capacilé de la boîte crânienne. j> La pie-mère paraît injectée, mais elle se détache facilement et n'entraîne avec elle aucune parcelle de la couche corticale. La substance grise est un peu plus colorée qu'à l'état normal, la blanche ne présente pas d'injection notable. » Les |)arties qui limitent les deux ventricules latéraux paraissent saines. La toile choroïdienne, la glande pinéale, l'aqueduc de Sylvius, le bulbe rachidien, la protubérance annulaire, les pédoncules cérébraux, les tuber- cules quadrijumeaux et la face inféricre du cervelet présentent une colo- ration jaune d'ocre. La même teinte s'observe sur les nerfs olfactifs. Les ( 628 ) nerfs optiques sont d un gris rosé et ont une consistance fibreuse, tandis que les tubercules quadrijumeaux sont ramollis. B L'hémisphère gauche du cervelet présente nu kyste pouvant contenir un petit œuf de pigeon. Ses parois sont teintes en jaune, et il contient un peu de sérosité transparente. » La partie médiane et supérieure du cervelet forme une tumeur du vo- lume d'une noisette remplie de petites concrétions hématiques, les unes jaunâtres, les autres noirâtres, ce qui indique des extravasations sanguines de date récente et de date ancienne. ■> Le microscope montre que la coloration jaunâtre de la base de l'en- céphale est due à de nombreux granules d'hématosine. » Le nez, la langue et les bronches sont tapissés par des concrétions pseudo-membraneuses. )i Toutes les lésions encéphaliques que nous venons de décrire ont été évidemment produites par des extravasations sanguines du cervelet. Le sang épanché par cet organe a îa^é ensuite par l'aqueduc de Sylvius dans les ventricules latéraux et par les espaces sous-arachnoïdiens à la base de l'encéphale. » PATHOLOGIE. — Sur taclion toxique de tessence d'absinthe. Note de M. Mascé, présentée par M. Bernard. « Des nuances symptomafiques tres-accusées séparent l'intoxication alcoolique simple de l'intoxication à l'aide de la liqueur d'absinthe. Chez ceux qui font abus de ce dernier poison, on voit prédominer la stupeur, l'hébétude, les hallucinations terrifiantes, et l'affaiblissement intellectuel arrive avec une extrême rapidité. » Ces différences cliniques permettent de supposer que l'absinthe exerce par elle-même une action spéciale. Afin de vérifier cette hypothèse, j'ai cherché à isoler, à l'aide d'expériences sur les animaux, les effets toxiques dus à l'absinthe de ceux qui dépendent de l'alcoolisme. » Or, des faits déjà assez nombreux, observés sur des chiens et des lapins auxquels on faisait avaler de l'essence d'absinthe pure, ne laissent aucun doute sur l'action toxique de cette dernière substance. » L'essence d'absinthe, à la dose de 2 à 3 grammes, détermine du tremble- ment, de la stupeur, de l'hébétude, de l'insensibilité et toutes les apparences dune terreur profonde; à dose plus élevée de 3 à 8 grammes, elle amène des convulsions cloniques épileptiformes avec évacuations involontaires, ( 6^9 ) écume aux lèvres et respiration stertoreuse. Ces accidents sont passagers et n'entraînent pas la mort. " Ces premiers résultats, que j'espère pouvoir étendre à l'aide d'expé- riences nouvelles, me paraissent dignes d'intérêt et prouvent que la liqueur d'absinthe exerce une double action toxique qui explique ses effets spé- ciaux sur le système nerveux. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations électro-atinospliéiirjiies el électro-telluriqiies. Réponse aux remarques récentes du R. P. Secchi (i). Cinquième Note de M. P. YoLPicELLi. (Extrait.) « Il est certain que, dans les temps calmes, les eflèts électro-atmosphé- riques stu' le conducteur montant diffèrent de ceux observés sur le conduc- teur fixe. Il faudrait donc, avant tout, reconnaître auquel des deux on doit donner la préférence. » Nombre d'autorités modernes décident en faveur du conducteur mon tant; mais il n'en manque pas en faveur du conducteur fixe, employé en effet très-fréquemment, ainsi que le dit M. Palmieri. » Des publications antérieures ont fait connaître les motifs de ma préfé- rence pour ce dernier (a), préférence que viennent encore appuyer les ob- servations suivantes : » 1" On ne peut logiquement nier que le conducteur fixe, uni au con- densateur, n'ait la propriété de bien manifester l'électricité de l'atmosphère. » i" M. Feltier, par une suite d'expériences, a démontré (3) que les effets électriques d'un conducteur mobile se devaient à l'électricité tellu- rique négative et non à l'électricité de l'atmosphère. » 3° 11 suffit d'élever de i centimètre seulement un conducteur pour eu obtenir une électricité positive, laquelle ne peut provenir de l'influence trop distante de l'atmosphère, mais bien de l'électricité dite d'abandon (4), c'est-à-dire abandonnée au conducteur, par la diminution sur lui de l'in- fluence négative du sol voisin. (i) Comptes rendus, t. LVIII, p. 25. (2) Atti de' Nuui'i Lincei, t. XIV, p. SS^, ann. i86i. — Cosmos, année 1861, t. XIX, p. i54, agi et 588. — Comptes rendus, t. LI, p. 94; t. LU, p. 875; t. LUI, p. 236, et t. LVII, p. 915. (3) Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. IV, p. 395. (4) Comptes rendus, t. XLI, séance du 8 octobre i855. C. R., 1864, i" Semestre. (T. LVIII, N» H.) 82 ( 63o ) » 4° 1' 'l'e-^t p-TS vrai qu'en temps calme l'électricilé de l'atmosplière, en tout lien et à toute heure, soit positive (i), comme le feraient cioiie à tort les indications du conducteur montanl. n 5° î^e conducteur fixe présente un période f/(/rt/ji(7/(/ quotidien électro- atmosphérique, en outre du période quantitatif que tout le monde re- connaît, et qui a été constaté par Schiibler au moyen du conducteur fixe (2). Il prédit les changements de temps en sautant d'une électricité à l'autre, et passe, par l'application d'tnie flamme à sa pointe, du négatif atmo- sphérique au positif. Ces effets, dus à l'électricité de l'atmosphère, ne s'obtiennent pas avec le conducteur ascendant. » 6" Quand une trop grande humidité ne permet pas d'altribuei' à l'in- fluence supérieure la cause de l'électricité atmosphérique, si dans un même lieu on élève à la fois plusieurs conducteurs égaux, mais en variant la vitesse et l'espace parcouru, chacun d'eux acquerra une électricité de ten- sion différente, mais toujours positive, bien que celle de l'air soit négative. » 7" Le négatif obtenu dans un conducteur fixe croissant, le positif du conducteur ascendant croît aussi, et le positif s'accroît dans le premier, il diminue dans le second. » Par conséquent, U se peut que plus tard on arrive à substituer au con- ducteur fixe un instrument meilleur; mais ce ne pourra jamais être le conducleiu" ascendant. M Les variations périodiques, en ce qui concerne la nature électro- atmosphérique, ne peuvent s'attribuer, comme le veut le P. Secchi, soit aux imperfections dans les condensateurs, soit à l'évaporation de l'eau qui se condense sur les appareils. En effet , un condensateur bien employé ne peut tromper sur la nature de l'électricité ; et l'évaporation de l'eau pure ne produit pas d'électricité, ainsi que l'a démontré M. Pouillet. De plus, j'ai mouillé avec de l'eau ordinaire la tige et le chapeau de mon électro- mètre atmosphérique, sans que pour cela l'électricité soit de positive deve- nue négative. " La rapide mutation du positif au négatif, observée par moi en quel- ques circonstances sur le conducteur fixe, ne doit plus surprendre le P. Secchi, s'il se rappelle que les orages produisent des effets, même là où ils ne sont pas visibles. (i) Annales de V Observatoire royal de Bruxelles, t. XIII, p. 8g et <)0. (2) Mémoires couronnés de l'Académie royale des Sciences de Bruxelles, t. XVI, p. 62, 1. T9. ( G3. ) • )) Quant à la relation entre l'éleclricité de l'alniosphère et le magnétisme terrestre, qui, selon moi, d'accord en cela avec M. Quetelet et M. Brun, n'est pas démontrée, je réponds qu'encore que l'on ait constaté des oscil- lations de l'aiguille aimantée à l'occasion des orages, il n'en faut pas pour cela conclure immédiatement, comme le fait le P. Secchi^ à une per- tin'batiou du magnétisme terrestre. On ne peut confondre ainsi, en une seule, toutes les causes de l'oscillation de l'aiguille. Il est nécessaire, pour résoudre la question, de comparer les expériences, d'emplojer les plus mi- nutieuses précautions à préserver l'aiguille de toute influence atmosphé- rique, et des courants de murs. De plus la relation entre le période diurne quantitatif, électro-atmosphérique, et celui du magnétisme terrestre, n'est, de l'aveu même du savant astronome du Collège romain, pas encore démon- trée; et elle ne pourra l'être à l'aide du conducteur ascendant. Du reste, il est hors de doute pour moi que toutes conclusions à cet égard, basées sur des observations faites avec le conducteur ascendant, n'ont aucun fon- dement. » Le R. P. Secchi dit qu'il est impossible de savoir si la terre est positive ou négative, parce que nous n'avons aucun moyen de reconnaître l'état électrique absolu d'un cor|)s. Cependant, à l'aide des fornuiles générales données par moi (i), on démontre que la terre est électro-négative, sans recourir à un état électrique absolu. En outre, chaque fois que l'électricité saute du positif au négatif, et réciproquement, elle doit, selon la loi de con- tinuité, passer par l'état neutre, ainsi qu'il arrive à toute pile isolée vol- taïque, et comme je l'ai vérifiédans quelques mius. » Il est vrai que l'électricité de la superficie interne des conducteurs ne passe pas toute à la superficie externe; mais celle qui reste dans l'interne est si minime, qu'il est permis de considérer comme neutre la superficie elle- même. Et de fait, c'est ainsi que l'appréciaient Cavendish, en 1776, Coulomb, en 1786, Faraday, en 1837, et Poisson, en i8rr, lors de sa célèbre analyse électrostatique, dont les résultats sont d'accord avec les expériences. Il n'en arrive pas autrement pour la loi de Mariotte, qui, malgré de légères variantes, s'accepte pour exacte dans tous les calculs. Donc une sphère conductrice isolée et recouverte de deux hémisphères concentriques qu'on enlève ensuite est un bon instrument pour obtenir im état électrique neutre, surtout s'il s'agit de la très-faible électricité ter- { 1 ) Jtti deW Jccad. pontif, de' Nuovi Lincei, t. XVII, séance du 6 mars 1864. 82. ( 632 ) resfre. MM. W. Thomson, Hankel et Peltier admettent tous que nous avons des moyens de reconnaître l'état électrique absolu d'un corps. !l n'est donc pas seulement hasardé, mais encore inexact de nier avec le R. P. Secchi la possibilité de reconnaître cet état. De plus, si l'on s'enferme, avec ini condensateur, dans un cabinet métallique, on constate sur la sur- face intérieure des parois un état électrique absolument neutre. Par ce moyen je me suis assuré que la terre est négative, et que, dans certains murs, on rencontre l'état électrique neutre. » J'avertis qu'il sera toujours impossible de reconnaître l'état électrique neutre sans l'aide du condensateur, dont n'a pas usé le P. -Secchi; et aussi, que dans des expériences si essentiellement délicates, il faut éviter de se servir, à son exemple, de fils de cuivre recouverts en gutta-perclia; car ce cohibanf, par ses seules ondulations, dégage de l'électricité. » Je dois reconnaître ici que le courant des murs a été avant moi con- staté par M. Peltier, lequel en a déduit l'état électro-négatif de la terre, déjà reconnu au moyen de l'électromètre par M. de Saussure; mais Peltier n'en a pas indiqué la direction, non plus que certaines autres particularités relatives au courant lui-même. » Enfin je ne puis convenir avec mon savant collègue le R. P. Secchi, que l'électricité des mvu's ne soit commune avec celle de la terre qui est leur base; et cela quand même on voudrait les considérer comme piles sèches, n MÉTÉOROLOGIE. — ISote sur une forme singulière de grêle tombée à Paris le 29 mars i864; par M. J.-A. Barral. « J^a journée du 29 mars 1 864 a présenté à Paris des circonstances météo- rologiques remarquablement variées. Après de la neige et de la pluie, à 8 heures du malin, il est tombé vers 10 heures, alternativement de la neige, de la pluie et de la grêle, et de nouveau de la pluie et de la grêle à midi. Vers I heure il s'est fait entendre quelques coups de tonnerre; à 3 heures il est iond)é de la grêle qui a présenté une forme tout à fait singulière, différant, à ma connaissance du moins, de toutes les formes décrites jusqu'à ce jour par les physiciens. M Comme les diverses explications proposées pour le phénomène de la grêle sont loin d'être complètement satisfaisantes, et que les savants les plus illustres sont d'accord pour attacher une grande importance à la structure des grêlons, parce qu'on peut y trouver les causes qui déterminent les pro- grès de la congélation, je crois devoir transmettre à l'Académie les rapides ( 633 ) constatations que j'ai faites pendant les deux à trois minutes qu'a duré la chute que j'ai observée. » Tout le monde sait que les gréions sont généralement aplatis ou arron- dis, et souvent plus ou moins anguleux. Intérieurement, ils présentent pres- que toujours des couches concentriques autour d'un noyau, ou bien ils ont une structure rayonnante à partir du centie. Ce sont là les formes décrites par Volta, Arago, M. Pouillet, etc. Ajoutons encore que MM. Adamson et Delcros rapportent aussi avoir observé des gréions ayant la forme pyra- midale. » Les gréions du 2g mars n'étaient en rien semblables à ceux-là. Ils avaient une forme absolument conique. Les cônes tombaient la pointe en bas ; la base de ces cônes était légèrement concave ; toute la sinface laté- rale était hérissée de petites pyramides à six pans, dressées vers la base et transparentes. Quelques prismes émergeaient aussi de la concavité offerte par la base. » Des mesures prises immédiatement ont donné, pour le diamètre de la l)ases des cônes, 8 à 10 millimètres, pour la hauteur lo à i3 millimètres. Quelques-uns des petits prismes avaient une longueur de 3 millimètres en- viron. j> Ces grêlons étaient comme formés de petites pyramides qui seraient venues successivement adhérer les unes aux autres par des faces ou des arêtes, en laissant un petit creux intérieur, comme se fait la cristallisation en urémies, à la surface d'une dissolution saturée de chlorure de sodium. J.es cônes, regardés par la base et en les tournant vers le jour, étaient parfai- tement transparents. Selon une expression de M. Le Verrier, à qui j'ai eu l'occasion de décrire le phénomène peu de temps après l'avoir observé, ces gréions offraient, ainsi interposés entie l'œil et un corps lumineux, l'aspeot dos facules du Soleil. » Les poids des gréions variaient de 180 à aSo milligrammes. Ils étaient très-durs ; quand ils fondaient, ils finissaient par offrir un noyau aplati, res- tant transparent, mais où toute trace de cristallisation avait disparu. » Une demi-heui'e jjlus tard il est encore tombé un peu de grêle ; mais les gréions étaient beaucoup i>lus petits; quelques-uns avaient encore la forme conique, avec des traces de cristallisation. Ceux-ci n'avaient pas plus de 2 à 3 millimètres de hauteur. Leur chute n'a duré que de très-courts instants, et il a été impossible de faire des pesées et des mesures. » Ces observations ont été faites dans le jardin de la rue Notre-Dame-des- ( 634 ) Champs, où se trouve mon laboratoire. La température minimum de la journée que j'ai observée a été de o degré; mais la veille avait été de — 2°, 3 ; le muiimum du lendemain a été de o°,8. La température maxiinian a été le 29 de 7°, 9 ; la veille de 1 2°, 1 , et le lendemain de 1 1", 1 . La direction du vent était du nord, inclinant très-peu ver.> le nord-nord-ouest. La quantité totale (le l'eau météoriqu'^ tombée dans li Nous nous permettons de réserver à des prochaines communications quelques détails sur ces nouvelles séries de bases et sur leurs dérivées. » ( 639 ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Note sur la présence de Cacide caproïqiie dans lesjleurs du Satyrium hirciiium; par M. Chautard. « heSaljrium liircinum présente, comme on sait, une odeur de bouc très- pénétrante. Ce principe odorant est dû, ainsi que je l'ai reconnu^ à la pré- sence, dans la fleur de cette plante, de plusieurs acides de la série C"H"0*, et principalement de l'acide caproïque C'-H'-()* que l'on rencontre dans la graisse de vache et de chèvre. » i5 à 3o kilogrammes de fleurs du Satyrium liirciniirn ont été distillés avec l'eau; le liquide, à réaction sensiblement acide, a été saturé par la po- tasse, puis concentré. On a réuni le produit ainsi obtenu pendant plusieurs années consécutives. Le sel de potasse desséché a été traité par l'acide sul- furique étendu et soumis à la distillation. Pour isoler les acides recueillis dans cette opération, on a employé la méthode indiquée par Liebig pour la séparation des acides butyrique et valérique. Il a été facile de constater les caractères de ces deux derniers acides, ainsi que ceux de l'acide ca- proïque. Toutefois, ce dernier domine dans le mélange; on en a isolé une quantité suffisante pour en reconnaître les propriétés et pour en former quelques sels bien caractéristiques. » Le caproate d'argent, obtenu par double décomposition, est beaucoup moins soluble dans l'eau que lebiityrate et que le valérate de la même base; on a donc pu, par le lavage, l'obtenir privé de ces deux sels. » En préparant un sel de baryte et le traitant par l'alcool qui ne dissout pas le caproate de baryte, on a séparé une petite quantité d'un sel qui paraît formé de caprylate de baryte, ou tout au moins d'un mélange dans lequel domine ce composé salin. Il n'y a donc aucun doute à avoir sur la pureté du caproate d'argent qui a été soumis à l'analyse. » On a obtenu les nombres suivants : » 1° oB'',65o sel d'argent séché à loo degrés. Trouvé. Calculé. Argent 0,309 o,3i4 » 2° i^',^'2'] sel d'argent séché de la même manière. Trouvé. Calculé. Argent 0,686 o»69i » Les fleurs de VOrchis coriophora (Lin.), qui exhalent une odeur de pu- 83., ( 6Ao ) rtaise très- marquée, ont été distillées également; le produit est acide, mais la quantité obtenue n'a pas été suffisante pour que l'on puisse se prononcer sur la nature des acides auxquels la réaction est due. » M. Poii.AiN adresse, à l'occasion d'une Note de M. Lamsedal, impri- mée au Compte vendu de la séance du 22 février 1864, des remarques sur la part qu'il a prise à l'observation de Y éclipse solaire du 18 juillet 1860 et sur les circonstances dans lesquelles il s'est trouvé placé pour cette obser- vation. « Le courrier français, qui arrive à Corée le 1 1 de chaque mois, apporta, dit M. Poulain, le 11 décembre 1861, une lettre à l'adresse du chef du gé- nie, sans aucune suscription de nom. Je reçus cette lettre comme titulaire de la cliefferie : ^J . Mannheim^ capitaine d'artillerie, répétiteur à l'École Polytechnique, demandait des observations sur l'éclipsé totale de soleil du 3i décembre suivant. Le même courrier français du 1 1 décembre apportait à Gorce des instructions et des documents de M. Laussedat, professeur à iLcole Polytechnique, mais à l'adresse de j\L le commandant du génie Pinet-Laprade, commandant particulier de Corée. M. Pinet-Laprade était en congé en France, et je ne pus profiter des excellentes instructions de M. Laussedat, pas plus que des documents qu'il envoyait. » Le même jour 11 décembre, dans une lettre numérotée 118, M. le gouverneur de la Gambie demandait à M. le gouverneur de Corée des ob- servations sur le phénomène. Je fus en conséquence invité, quelques jours après, par M. le gouverneur du Sénégal, à faire un travail. » Je n'avais donc comme renseignements que la seule lettre de iL Mann- heim : elle contenait des indications horaires, elle demandait des rensei- gnements sur les aigrettes lumineuses, et elle mentionnait sommairement l'existence des franges mobiles au moment de l'occultation. A la différence près des instruments (car je n'avais aucun des instruments nécessaires, et mon collaborateur, M. Dutaillis, n'avait qu'un sextant), je me trouvais dans les mêmes circonstances que l'expédition algérienne de 1860, c'est-à-dire que j'étais prévenu de l'existence des franges mobiles comme l'expédition précitée l'avait été elle-même par les Rapports que l'illustre Arago avait écrits au sujet deléclipse de 1842. » Il résulte de ce qui précède que, contrairement à ce que semblerait dire M. Ilind dans des Notes imprimées au Bulletin de la Société Astronomique de Londres, l'École Polytechnique et les savants anglais ont eu une égale initiative. ( 64. ) » Il est très-fâcheux que je n'aie point connu à temps les instructions et les documents que M. I^aussedat envoyait à M. Pinet-Laprade, mais il n'en est que plus heureux que les observations du 3i décembre 1861 aient con- cordé avec les belles et savantes observations de M . Laussedat lors de l'écHpse totale de juillet 1860. » M. BoxNEFONT présente quelques remarques destinées à conserver ses droits de priorité relativement à l'indication des signes qui permettent de juger d'avance quelles sont les surdités contre lesquelles on peut agir effi- cacement au moyen de la perjoralion de la membrane du tympan; de sorte que, si cette opération est tombée jusqu'à un certain point en discrédit, c'est qu'on n'a pas eu égard aux signes qui devaient en contre-indiqutr l'emploi. Dans un opuscule présenté cette année à l'Académie des Sciences, la remarque a été présentée comme nouvelle; M. Bonnefont l'avait faite de- puis longtemps et il en fournit les preuves. M. Dareste demande et obtient l'autorisation de reprendre \\n Mémoire qu'il avait présenté le 7 septembre i863 et sur lequel il n'a pas été fait de Rapport. Ce Mémoire, que l'auteur se propose de publier, a pour titre : « Sur un monstre simple dans la région moyenne, double supérieurement et infé- rieurement ». La séance est levée à 5 heures un quart. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 4 avril 1864 les ouvrages dont voici les titres : Cours de paléontologie stratigraphique professé au Muséum d'Histoire natu- relle; par A. D'AnCHiAC; i'"' année, 2" partie. Paris, i864; vol. in-8°. Les Académies d'autrefois. L'ancienne Académie des Inscriptions et Belles- Lettres; par L. -Y. -Alfred Mavry. Paris, i864; vol. in-8°. Les Académies d'autrefois. L'ancienne Académie des Sciences; par le même. Paris, 1864 ; vol. in-8°. Eloge de Moquin-Tandon, lu à la séance publique annuelle de la Société ( 642 ) impériale d'Acclimatation le 12 février 1 864 ; l'ar M. J. MiCHON. Paris, 1864; in-8". Notice sur Paul Dalimier^ vice-secrétaire de ta Société Géologique de France ; par M. HÉBERT. Paris; quart de feuille in-8°. Description géologique du Doupiiiné [hère, Drame, Hautes-^élpes) pour ser- vir à l'explication de In carte géologique de cette province; par Charles LoRY; i*^*, 2^ et 3^ parties. Paris, 18G0, 1861 et 1864 ; 3 vol. in 8°. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. d'Archiac.) Traité pratique de médecine légale rédigé d'après des obser-vations person- nelles; jiarJ.-h. Casper ; traduit de l'allemand sous les yeux de l'auteur, par Gust.-Germer Baillière ; t. I et II. Paris, 1862; 2 vol. in 8°, avec atlas in-4°. (Destiné au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) Jtlns d'opltthalmoscopie représentant l'état normal et les modifications patho- logiques du fond de l'œil visibles à Cophthalmoscope, composé de 1 2 planches contenant 67 figures, accompagnées d'un texte explicatif et dessinées d'après nature; par le D"^ Richard Liebreich. Paris, i863; in-folio. Traité de la diphthérie du larynx; croup ; par le D"' Aug. MiLLET (de Tours). Paris, i863; in-8°. (Destiné an concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) Recherches nouvelles sur la pellagre; par M. BOUCHARD. Paris, 1862; in-8°. Traité de la dysenterie; par J. Delioux DE SaviGNAC. Paris, i863; in-8°. Nouvelle méthode pour guérir certains anévrysmes sans opération^ à l'aide de la galuano-puncture ; par J.-E. PÉTUEQUlN ; in-S". Recherches expérimentales sur l'absorption, i)ar le tégument externe, de l'eau et des substances solubles ; par le D'' Willemin. (Extrait des Archives géné- rales de Médecine.) Viwh, i863; br. in-8''. De la médecine morale dans le traitement des maladies jierveuses ; par A . Pa- DiOLEAU. Paris, 1864 ; in-8°. Notice des instruments de chirurgie humcdne et vétérinaire, appareils et cou- tellerie de la maison Chnrrière. Paris, 1862; in- 8°. De l'influence exercée par les chemins de Jér sur l'hygiène publique ; par le D"" T. Gallard. Pai-is, 1862; in-4°. Partie imprimée et partie auto- graphiée. Instruction sur les observations météorologiques à recueillir dans les hôpitaux militaires. Paris, i864; br. in-8°. Revue semestrielle des travaux d'exploitation des mines, de métallurgie et dg ( 643 ) (Omlniction ; par Ed. Grateau. (Extrait de la Revue universelle des mines et de la métallurgie.) Paris et Liège, i864; br. in-8°. Traitement radical de la rage par tes alcaloïdes végétaux ; par M. G. CuzENï. (Extrait du journal les Mondes et du Commercial de la Guadeloupe.) Pointe- à-Pitre; br. in-8°. Revue synoptique des principaux vignobles de l'univers; par Théodore WlNCK- LER. Mulhouse, i863; in-folio. Simples considérations stir les principaux éléments du système solaire. Paris, i864; br. in-8°. Urgence d'un contrôle des aréomètres; par M. CollardeaU. Paris, i864; br. in-8°. The classification... Classification des animaux basée sur le principe de la céplialisation ; n° 3, Classification des herbivores; par J. D. Dana. (Extrait du Journal oj Science and Arts, t. XXX\'II.) Br. in-8". Contractile... Du tissu contractile dans le règne végétal; par le lY F. Cohn. Rreslau, 1861 ; in-8°. Ueber... Sur les filaments contractiles desCjnarées, lettre de M. F. COHN, de Breslau, à M. Siebold, reliée avec l'opuscule précédent. (Destinés au concours pour le prix de Physiologie expérimentale.) Ueber. . . De la contraction tonique des vaisseaux sanguins et de son infiuence sur les mouvements du cœur; par le D'' Fr. GOLTZ ; br. iri-8". f Destiné au con cours pour le prix de Physiologie expérimentale. ) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 AVRIL 1864. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. MEMOIRES ET COMMIIMCATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE MÉTALLURGIQUE. — Sur tes alliages d'argent et de zinc ; par M. Eue. Peligot. « La rareté toujours croissante des monnaies d'argent, par suite de la plus-value que ce métal a acquise depuis, la découverte des mines d'or de la Californie et de l'Australie, a rendu nécessaire le remaniement partiel de notre système monétaire. On sait qu'il est question de fabriquer au titre de 835 millièmes des monnaies d'argent divisionnaires. La différence de G') millièmes, qui représente environ 7 pour 100 du poids du métal pré- cieux, aurait pour résultat de compenser l'écart qui existe en partie ou qui pourrait exister entre la valeur nominale et la valeur intrinsèque de ces monnaies. » Les études qui ont été faites sur les propriétés du nouvel alliage moné- taire, formé de 835 parties d'argent et de i65 parties de cuivre, ont établi que sa fabrication ne présente aucune difficulté. Sa malléabilité est à peu près la même que celle de l'alliage actuel. Si sa couleur est un peu plus jaunâtre, la différence ne peut être constatée que par des moyens de comparaison très-délicats. Il présente, à la vérité, le phénomène de la liquation d'une façon plus marquée encore que l'alliage à 900 millièmes; mais avec une tolérance de titre un peu plus large, qui ne serait encore que de 3 millièmes C R., 18G4, j" Semestre. (T. LVIII, N" !S ) ^4 { 646 ) au-dessus et au-ilessous du titre légal, au lieu des 2 millièmes actuellement en vigueur pour les monnaies à 900 millièmes, les refontes, occasionnées presque toujours, pour les monnaies d'argent, par les effets de la liquatiou, seront comme aujourd'hui fort peu fréquentes. » Néanmoins, en étendant les études que j'ai dû faire, comme chef du laboratoire des essais de la Monnaie, sur l'alliage projeté, je me suis demandé si l'introduction d'un troisième métal, le zinc, dans les divers alliages d'ar- gent, ou même si la substitution du zinc au cuivre dans ces alliages n'aurait pas pour résultat de les rendre plus homogènes, tout en leur conservant les qualités précieuses qui les font employer depuis si longtemps. C'est ce qui m'a conduit à exécuter les expériences qui font l'objet de cette Note. Je n'ai pas besoin de faire remarquer que ces expériences ont un caractère piu-ement scientifique. Elles n'ont nullement pour objet d'entraver, même delà façon la plus indirecte, les mesures proposées par l'Administration. En matière de monnaie, luie innovation quelconque, si légère qu'elle soit, ne peut être proposée qu'autant qu'elle s'appuie sur des faits connus et qu'elle a reçu par avance la sanction de l'opinion publique. Aussi ai-je pensé que je devais présenter ce travail à l'Académie afin que ses résidtats, entrant ainsi dans la circulation, puissent être discutés et contrôlés au point de vue des applica- tions qu'ils peuvent recevoir ultérieurement. » Bien que l'idée de faire entrer le zinc dans les alliages d'argent soit bien simple, aujourd'hui surtout qu'on sait combien ce métal est propre à la préparation de produits similaires, je n'ai trouvé nulle part la trace de tentatives faites daus cette direction. L'habitude qu'on a de considérer comme immuable la nature des alliages d'argent et de cuivre, dont la com- position est fixée et circonscrite par la loi, est peut-être la cause de cette lacune ; les indications sommaires qu'on trouve dans les auteurs sur ce sujet ne sont pas d'ailleurs de nature à provoquer des études entreprises dans cette voie : ainsi Berzélius, dans son Traité de Chimie, mentionne l'argent et le zinc comme formant une masse métallique cassante et à grain fin ; d'après le Diclionnaire des Arls et Manufactures, 0 l'argent et le zinc se com- M binent facilement. Composés cassants, blancs bleuâtres; texture grenue a )i grain fin ; sans emploi. » » J'ai étudié : » 1" J^es alliages d'argent, aux titres légaux, dans lesquels le zinc rem- place tout le cuivre; » 2^ Les alliages d'argent, aux mêmes titres légaux, dans lesquels une partie du cuivre est remplacée par le zinc : (647 ) » 3° Quelques alliages atomiques formés par ce dernier métal et l'argent. » Chacune de ces matières a été fondue dans les mêmes conditions, cou- lée dans la même lingotiére, transformée en lame de même dimension. Enfin les prises d'essais ont été faites symétriquement aux mêmes endroits de la lame. » La préparation de ces alliages est facile. Après avoir fondu l'argent ou l'alliage de cuivre et d'argent, on retire le creuset du feu et on y introduit le zinc enveloppé dans un morceau de papier. On brasse avec une tige de ferla matière restée liquide, et on la coule dans une lingotiére préalable- ment chauffée. » Une petite quantité de zinc se volatilise et brûle à l'air au moment où la combinaison si^effectue. Aussi convient-il de forcer un peu le poids de ce métal, ainsi qu'on le fait pour tous les alliages dont il est l'un des éléments constituants. L'expérience apprend bien vite à connaître dans quelle pro- portion ce poids doit être augmenté. » L'alliage est coulé dans une lingotiére verticale en fer, en deux par- ties, dont les rebords sont joints par un anneau avec vis de pression. La plaque métallique qu'on obtient ainsi se trouve fabriquée dans les mêmes conditions que les lames monétaires, bien que ses dimensions soient moin- dres. Elle a i3 centimètres de longueur sur i4 centimètres de largeur. Son épaisseur est.de 5 millimètres. Avec le bourrelet supérieur formant masse- lotte, elle pèse environ i kilogramme. >' Les alliages d'argent au titre légal, dans lesquels la totalité ou une partie du cuivre se trouve remplacée par le zinc, sont doués d'une remar- quable malléabilité. En effet, chacune des plaques dont je viens de parler a été coupée en deux parties égales dans le sens de sa longueur; l'une des nouvelles plaques a été ensuite laminée et transformée, sans subir de re- cuit, en une lame de 58 centimètres de longueur et de i millimètre d'épais- seur, en conservant sa largeur primitive, soit 7 centimètres; aucune d'elles n'a été déchirée ni même gercée par le laminage. » Les prises d'essais, sous forme de rondelles du diamètre et du poids des pièces de i franc, ont été faites aux mêmes points, savoir : ( n° 1 bord. ( II" 2 centre. ( n" 3 bord. I n" 4 centre. ( n° 5 bord. I n" 6 centre. 84.. Tète de la lame . Milieu de lame. . Pied de la lame. ( 648 ) » Les centres n°' 2, 4 et 6 ont été prélevés sur le même plan horizontal qiieles bords : ils proviennent par conséquent du milieu de la plaque pri- mitive avant qu'elle eût été coupée et qu'une des parties eût été laminée. Comme dans les alliages d'argent les parties symétriques présentent le même titre, il était superflu de déterminer la composition de la partie restante. » Les essais ont été faits par le procédé de la voie humide dont l'emploi n'offre pour ces alliages aucune difficulté. » Le tableau qui suit fait connaître la composition de ces alliages : ALLIAGES D'ARGENT ET DE ZINC correspondant au l*^' titre : orfèvrerie, médailles, etc. Argent. . gSo Zinc. ... 5o à l'alliage monétaire. Argent. . 900 Zinc. ... 100 au 2^ titre : bijoux, etc. Argent. Zinc. . . N» ; IITRES TROUTÉS ES MILLIEMES. N 95" )4 932,4 952,0 951,8 95', 7 93', 9 ■ 1. 2. 3. 4. 5. 6 904,9 903,6 904,7 904,7 9o3,8 905,0 N» 1. 2. 3. 4. 5. 6. 800 200 800,8 800,8 800,3 801,6 801 ,0 800,8 ALLIAGES TERNAIRES correspondant au titre monétaire. Argent. Cuivre. Zinc. . . N» 1. 2. 3. 4. 5. 6. 900 5o 5o au 2' titre. Argent.. 800 Cuivre. . 100 Zinc. ,. . 100 1000 avec l'alliage à 900". Argent. . 835 Cuivre . . 93 Zinc... •52 TITRES TROl'VÉS EN MILLIËMES. 902 6 901 9 902 8 903 0 901 0 902 ' N» 1. 2. 3. 4. 5. 6. 8o5,8 80/1,8 8o5,8 804,8 804,8 802,3 NO 1. 2. 3. 4. 5. 6. 837,7 837,2 837,2 837,7 837,5 83-,- » On voit par l'inspection de ce tableau, dans lequel les numéros d'ordre indiquent les titres des parties de chaque lame spécifiées ci-dessus, que ces alliages présentent une homogénéité remarquable qui permettrait de les utiHser dans les mêmes conditions que les alliages de cuivre et d'argent. Les écarts de titres pour les différentes parties de la même lame sont insi- gnifiants; ils dépassent rarement i millième. » Les titres pris dans leur ensemble sont généralement un peu plus éle- vés que ceux que je cherchais à produire. C'est la conséquence du manque d'habitude pour doser avec exactitude l'excès de zinc qu'il convient d'ajou- ter en raison delà perte due h la volatilité de ce métal. Cet écart vient aussi de ce que plusieurs de ces alliages ont été fabriqués, non pas avec des mé- l 6/,9 ; laiix neufs, mais avec les mêmes matières refondues et additionnées de zinc ou d'argent. Il eût été bien facile assurément d'arriver à une composition plus rigoureuse; mais cette précision était inutile à chercher pour le but que je me proposais d'atteindre. » Ces divers alliages ont une belle couleur blanche. Comparée à celle des alliages de cuivre contenant la même quantité d'argent, il m'a semblé que l'alliage ternaire à 835 millièmes est au moins aussi blanc que l'alliage monétaire à 900 millièmes. Il a, par conséquent, plus de blancheur que celui qui est proposé pour faire les nouvelles monnaies. » L'alliage ternaire au deuxième titre est également plus beau que 1 al- liage actuel à 800 millièmes. Pour les alliages binaires d'argent et de zinc, leur teinte est peut-être un peu plus jaunâtre que celle de l'argent pur. Il faut, dans ce dernier cas, beaucoup d'habitude et d'attention pour appré- cier ces différences. » La fusibilité de ces nouveaux alliages est notablement plus grande que celle des alliages d'argent et de cuivre. Ils sont très-sonores, très-élastiques. Quand l'action trop prolongée du laminoir les a rendus cassants, le recuit leur restitue immédiatement une grande malléabilité. » L'étude des alliages atomiques ne m'a pas conduit à des résultats bien dignes d'attention. Avec équivalents égaux d'argent et de zinc, soit 765 d'argent et 235 de zinc, et avec a équivalents d'argent pour i de zinc, on a des produits assez malléables, tandis que les composés Ag -t- 2Zn et 2 Ag 4- 3Zn sont trop cassants pour être laminés. » Un intérêt d'actualité m'a conduit à préparer et à étudier l'alliage com- posé de Argent 835 Cuivre gS Zinc 72 1000 » Il suffît, pour l'obtenir, d'ajouter 78 grammes de zinc environ par kilogramme de monnaie actuelle. » Si la manière la plus économique de fabriquer de nouvelles monnaies consiste à utiliser les anciennes en les refondant, soit pour en modifier le titre ou le poids, soit pour remplacer celles dont la vétusté a fait disparaître les empreintes, l'emploi de cet alliage présenterait plusieurs avantages: il procurerait à l'État une économie sensible, le prix du zinc n'étant guère que le cinquième de celui du cuivre qu'il remplacerait, et cela sans dinii- ( 65o ) mier d'une façon appréciable la valeur d'une monnaie d'appoint, qui est destinée à être répartie entre un très-grand nombre de mains; de plus, il introduirait dans la circulation des pièces aussi belles, aussi blanches que celles qu'il est question de remplacer; la conservation de ces pièces serait aussi bonne probablement, et leur homogénéité comme titre ne laisserait rien à désirer. Ce ne sont là, d'ailleurs, que des prévisions; des expériences nombreuses permettront seules de décider ultérieurement si elles sont fondées. Il Je puis être un peu moins réservé à l'égard de la conservation des autres alliages binaires et ternaires, comparée à celle des produits de même titre em- ployés pour fabriquer l'orfèvrerie ou la bijouterie. Les alliages contenant du zinc noircissent beaucoup moins sous l'influence de l'acide sulfhydrique et des composés sulfurés que l'air contient accidentellement. Le cuivre, en effet, paraît avoir une influence considérable sur l'altération des alliages ordinaires, altération due essentiellement à la production des sulfures de cuivre et d'argent. Aussi les objets au deuxième litre, tels que les bijoux d'argent, noircissent plus vite que les pièces d'orfèvrerie au premier titre. L'affinité du soufre pour le zinc étant très-faible et le sulfure formé par ce métal étant, en outre, incolore, l'alliage formé de 800 d'argent et 200 de zinc conserve sa blancheur et son éclat dans des dissolutions de polysulfures dans lesquelles noircissent rapidement les alliages légaux d'argent et de cuivre et même l'argent à l'état de pureté. C'est, au point de vue des applications in- dustrielles, une propriété des plus iiuportantes. On sait, en effet, combien la fabrication des objets en argent se trouve entravée par celte altération, qui enlève si vile à ce métal deux de ses plus précieuses qualités : l'éclat et la blancheur. Une lame d'argent et de zinc subit même de la part de l'air, sous le rapport de la sulfuration, une altération d'autant moindre que son litre est plus bas. » L'absence du vert-de-gris formé par le contact des liqueurs acides peut offrir aussi un certain intérêt. L'alliage à 800 et 200 de cuivre, mouillé de vinaigre, donne bientôt, comme on sait, une dissolution d'acétate de cuivre. Avec l'alliage zincifere correspondant, on a, il est vrai, un liquide qui n'est pas exempt de zuic; mais on s'accorde généralement à considérer les sels de ce dernier métal, quand ils sont en faible quantité, comme étant moins vénéneux que les composés cuivriques. » Je dois faire observer, en terminant ce travail, que l'introduction du zinc dans les moimaies ne serait pas un fait aussi nouveau qu'il peut pa- raître ;iu premier abord. Nos monnaies de cuivre contiennent i pour loo ( 65i ) de zinc, et cette faible quantité a suffi pour leur donner des qualités que n'ont ni les monnaies de cuivre rouge ni celles qui ne contiennent que du cuivre et de l'étain. Enfin, les petites monnaies suisses qui ont été fabriquées à Paris, il y a quelques années, renferment du zinc associé au cuivre, au nickel et à l'argent. » ZOOLOGIE. — Sur une dent fossile d'un gir/anlescjue Crocodile de Coolit/ie des environs de Poitiers; par M. A. Valenciexnes. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une dent de Crocodile fossile de l'oolithe des environs de Poitiers, remarquable par ses énormes dimen- sions en longueur et en épaisseur, et dont la simple vue donne l'idée du gigantesque et redoutable Saurien qui la portait. » Elle est conique, régulièrement arrondie et un peu courbée. J'ai quelques raisons de croire qu'elle était implantée sur le côté droit de la gueule du Saurien. )) La longueur du coté externe est de cent quarante mdlimètres (o™, r 4o ), et l'autre côté ne porte que quatre-vingt-seize millimètres (o™, 096) ; la pointe du cône dentaire n'est pas entière, elle avait au plus treize millimè- tres (o™,oi3) de long, en supposant encore que son extrémité ne fût pas mousse. La portion restante de la couronne est de quatre-vingt-dix milli- mètres (o™, 090). Elle est revêtue de son émail noir et strié, et suivie du commencement de la racine. » Afin de fixer avec plus de précision la grandeur du Crocodile fossile comparée à celle de nos espèces vivantes, je mets sous les yeux de l'Aca- démie la plus grosse dent de Crocodile actuel, prise dans le cabinet d'Ana- tomie comparée. Cette dent est entière, avec sa racine et sa couronne, qui n'a que le quart de la longueur totale de la dent; la carène n'est pas aussi longue que la couronne est haute. » Que l'on juge d'après ces mesures de la taille que devait avoir le moHstre dont la gueule était armée de ces formidables dents; quelle force devaient avoir les mâchoires et par conséquent l'animal. » On trouve encore dans cette formation oolilliique plusieurs autres espèces de ces grands Sauriens. Leurs restes fossiles, et en particulier cette énorme dent conservée par M. Deverieux, ont été réunis par les soins de M. Raynal, ancien élève de l'Ecole Normale supérieure et professeur a Poitiers, et sont déposés dans le Musée d'Histoire naturelle de cette ville. » Comme ce zélé naturaliste se propose d'écrire sur ces animaux, je ne ( 6d2 ) donne pas de nom à ce gigantesque animal qui devait avoir plus de cent pieds de long. )) Pour que les géologues puissent cependant s'entendre sur les conclu- sions qu'ils pourront tirer de l'espèce de Crocodilien que nous faisons con- naître aujourd'hui, on pourrait peut-être accepter, à cause de la force formidable de l'animal que nous indiquons, le nom de Crocodile épouvan- tail {Cix)codilus jormido). On ne peut confondre cette espèce avec le Méga- losaure, dont les dents dentelées en scie sur leurs deux carènes sont toutes différentes. » DOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination delà Com- mission qui sera chargée de l'examen des pièces présentées au concours pour le prix concernant l'application de la vapeur à la marine militaire. MM. Dupin, Paris, Duperrey, Combes et Pouillet réunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomi- nation de la Commission du prix dit des Arts insalubres. Commissaires, MM. Chevreul, Boussingault, Rayer, Combes, Payen. MÉMOIRES LIS. PHYSIOLOGIE. — Élude sur la voix ; par M. Ed. Focrnié. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Pouillet, Milne Edwards, Longet.) (( En déterminant tous les phénomènes de la voix, soit avec des anches de caoutchouc, soit avec des larynx de cadavre et en s'aidant aussi de l'examen laryngoscopiqiie, l'auteur de ce travail a cherché à démontrer : » 1° Que la glotte est une anche membraneuse fonctionnant d'après des principes méconnus jusqu'ici; » 1° Que la production des tons de la voix est le résultat de l'action combinée d'une tension en longueur, d'une tension latérale et de la dimi- nution ou de l'agrandissement de la partie vibrante de l'anche; » 3° Que la voix de poitrine est caractérisée surtout par l'affrontement des rubans vocaux selon toute leur profondeur possible ; » 4° Qi'6 dans la voix mixte, les cordes vocales sont séparées légèrement ( 653 } d'avant en arrière el que la ninqueiise qui les recouvre \ibre dans cet in- tervalle : ici la tension latérale est plus faible que la tension en longueur; aussi les rubans vocaux sont-ils très-minces; » 5° Que la voix de fausset est produite par une anche très-petite qui occupe environ le tiers antérieur des cordes vocales. I.es deux tiers posté- rieurs sont maintenus solidement au contact par l'aclion des consfric'eurs moyen et inférieur du pharynx et par la contraction du faisceau latéral du muscle thyro-aryténoidien. Les tons sont formés par la variation d'étendue de l'anche et par la tension longitudinale. n L'auteur a appuyé ses preuves par la présentation d'un larynx artificiel composé d'une anche de caoutchouc à l'extrémité A'un tube et surmontée d'un tuyau qui imite plus ou moins bien le tuyau vocal. Le mécanisme de la production du son dans cet instrument est établi d'après les principes mentionnés plus haut : une clef pour produire les tensions longitudinale et latérale; trois pédales pour diminuer progressivement les tlimeusions de l'anche. » MÉMOillES PHÉSEATÉS. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la respiration dei, fruits. Note de M. A. Cahoi'rs, présentée par M. Fremy. (Commissaires, MM. Chevreul, Brongniart, Fremy.) « Dat)s une précédente communication j'ai fait voir que des fruits mûrs, d'espèces différentes, et plus particulièrement des oranges abandonnées dans des éprouvettes contenant de l'air normal, faisaient disparaître l'oxy- gène que ce gaz renferme, pour le convertir en acide carbonique, sans modifier sensiblement son volume, et qu'à partir du moment où l'oxygènt! a disparu complètement, ou observait une augmentation croissante de vo- lume avec émission continue d'acide carbonicjue. « Si l'on remplace l'air par des gaz entièrement inertes, tels que l'azole et l'hydrogène par exemple, et qu'on abandonne dans ces atmosphères des fruits arrivés à maturité complète, en mettant fin à l'expérience bien avant que la période de décomposition soit atteinte, on voit le volume du gaz augmenter d'une manière graduelle et l'analyse y constate, de joiu- eu jour, des quantités croissantes d'acide carbonique. » Ce phénomène, eu ce qui concerne l'azote, était facile à prévoir d'après ce que nous avons dit précédemment relativement à la manière dont se comportent les fruits en présence de l'air normal. C. R., i86/|, \" Semestre. (T. LVIII, N° 1;5.) 85 ( (354 ) X Or, on peut se demandei- si l'émission continue de l'acide carbonique lient à la pénétration d'une certaine quantité d'azote qui, s'introduisant dans le fruit par endosmose, déplacerait cet acide carbonique, ou bien si celui-ci prendrait naissance dans le fruit en vertu d'actions chimiques c[u"il reste à déterminer, et se dégagerait au furet à mesure de sa production. Pour résoudre celte question, j'ai fait les deux expériences suivantes ; I) J'ai introduit sous une cloche renfermant un volume déterminé d'azote une orange du poids de i38 grammes, et je l'ai abandonné pendant huit jours dans cette atmosphère, la température de la chambre dans laquelle l'expérience s'effectuait ayant varié de + lo à + 18 degrés. Au bout de ce temps, j'ai mis fin à l'expérience, et j'ai pu m'assurer que le volume de l'azote, débarrassé de tous les produits étrangers, n'avait pas éprouvé la moindre variation. M D'une autre part, j'ai pris douze oranges de même provenance, dont les poids présentaient des différences très-faibles, et j'en ai fait deux lots de six chacun présentant dans leur ensemble un poids à très- peu près égal ; j'ai soumis les six du premier lot immédiatement à l'action de la presse, et j'ai traité le jus comme à l'ordinaire pour en expulser les gaz dissous. L'expé- rience m'a donné les résultats suivants : l-c Volume (lu ballon iqa Volume du ga», dégagé 42j5 Volume du gaz analyse . . . Après |)otasse Après acide pyrogallique. . . » J'ai abandonné les six autres oranges composant le deuxième lot, pendant douze jours, deux par deux, sous des cloches renfermant de 700 à ^So centimètres cubes de gaz azote pur. Au bout de ce temps, les oranges ont fourni par la pression un jus qui, par l'ébullition, a laissé dégager les gaz qu'il retenait en dissolution. Cette seconde expérience m'a donné les résultats suivants : ce Volume du ballon iqa Volume du gaz dégagé ... . 60, 5 ^c * Volume du gaz analysé. ... 16,8 i4>'3 Après potasse 0,7 0,6 T ^ 16" Après acide pyrogallique. . . 0,7 0,6 H = o"',752 n L'analyse du gaz dans lequel ont séjourné ces oranges, et dont le vo- lume avait augmenté d'une manière considérable, y démonirc l'existence -4,4 .,3 T = 1 5" 1,3 H = o",753 ( 655 ) d'environ 36 pour i oo d'acide carbonique. La proporlion de ce gaz contenu dans le jus est en outre, ainsi qu'on vient de le voir, bien supérieure à celle qui nous est fournie par les six premières oranges. Il y a donc ici production bien manifeste d'acide carbonique en l'absence de l'oxygène, ce cjui exclut foute idée de combustion des principes du fruit par les éléments gazeux cpii l'entourent de toutes parts. » Ces expériences démontrent donc de la manière la jdIus évidente que les fruits mûrs éprouvent, avant d'atteindre la période de décomposition, des transformations intestines qui tendent à modifier les atmosphères dans lescjuelles on les abandonne. » Il restait à rechercher si des fruits à chair plus compacte, tels que la pomme, ou si des fruits enveloppés d'une couche épaisse de peau serrée, tels que le citron, donneraient naissance à des résultats semblables à ceux que nous venons de rapporter. L'expérience ayant été faite dans les mêmes conditions que précédemment, j'ai vu l'acide carbonicjue se produire d'une manière graduée, mais en bien moindre proportion, résultat cju'il était fa- cile de prévoir d'après la manière dont ces fruits se comportent avec l'air, la quantité d'acide carbonique produite au milieu de ce fluide, dans lui même temps et pour une même température, étant bien moindre pour ces derniers que pour les oranges. » Ainsi, clans des milieux entièrement dépourvus d'oxygène, il y a for- mation continue d'acide carbonique bien avant que le parenchyme pré- sente la moindre désagrégation; il s'accomplit donc dans ces conditions au sein du fruit un acte d'une régularité parfaite dont j'ai pu constater la constance par des expériences midiipliées. » M. Chatin explique cette production d'acide carbonique par la des- truction des matières tannoïdes contenues dans le fruit, phénomène qui s'opère particulièrement dans la période du blossissement et de la pourri- ture. Cette manière d'envisager la formation de ce gaz est certes fort plau- sible lorsqu'on opère au sein de l'oxygène ou de l'air atmosphérique; mais conunent admettre cpie le finit à l'état normal puisse encore donner nais- sance à de l'acide carbonique par l'altération des principes tannoïdes en présence de l'azote ou de l'hydrogène? L'hypothèse de M. Chatin ne me paraît donc nullement démontrée, quant à présent, et je persiste encore à croire que c'est plutôt à un phénomène de fermentation opérée au sein du parenchyme qu'il faut rapporter cette production d'acide carbonique. Je me propose, du reste, pour sortir du domaine de l'hypothèse pure, d'insti- tuer des expériences en vue de résoudre cette question. Quant aux expé- 85,. ( 656 ) iieiices qui font l'objet de cette Note et de la précédente, je rappellerai qu'elles ont été toutes exécutées sur des fruits qui ont légèrement dépassé leur point de maturité et cpi'elles ont toujours été arrêtées avant que la décomposition du parenchyme se soit manifestée. » Sur la maturnlion des fruits. Remarques de M. Fremy à l'occasion de la communication précédente. '( Si l'on se reporte à un travail que j'ai publié en collaboration avec M. Decaisne sur la maturation des fruits, il devient facile de concilier les importantes observations de M. Cahours avec celles de M. Chatin. » En effet, nous avons admis que le péricarpe d'un fruit charnu et co- mestible traverse trois périodes qui se distinguent les unes des autres par des phénomènes chimiques très-tranchés et par des actions différentes sur l'air atmosphérique. ') Pendant la première période, qui est celle du développement, le fruit présente, en général, une couleur verte, agit sur l'air atmospiiérique à la manière des feuilles, décompose l'acide carbonique sous l'influence solaire et dégage de l'oxygène. » Dans la seconde période, qui est celle de la mcUurnlion, la couleur verte du fruit est remplacée par une coloration jaune, brime ou rouge : le fruit agit alors sur l'air en transformant rapidement l'oxygène en acide carbo- nique; il se produit dans les cellules tlu péricarpe une série de combustions lentes qui font disparaître successivement les principes immédiats solubles qui s'y trouvent : le tannin se détruit le premier, puis viennent les acides; c'est ce moment que l'on choisit, en général, pour manger les fruits; si l'on attend plus longtemps, le sucre lui-même disparaît et le fruit devient fade. La lu- mière nest probablement pas sans influence sur ces phénomènes de com- bustion lente; nous démontrerons en effet, dans un travail que je poursuis en ce moment avec M. Edmond Becquerel, que la lumière détermine l'oxy- ilation d'iui grand nombre de corps organiques. « La troisième période est celle de la décomposition; elle a pour effet final de détruire complètement le péricarpe et de mettre la graine en liberté. A ce moment l'air entre dans les cellules; en agissant d'abord sur le sucre, il détermine une fermentation alcoolique caractérisée par un dégagement d'acide carbonique et par la formation d'alcool qui en agissant sur les acides du fruit doiuie naissance à de véritables éthers qui produisent les arômes des fruits. L'air atmosphérique porte ensuite son action destructive (657 ) sur la cellule même; il colore en jaune les membranes azotées qui s'y trouvent; ce phénomène, qui n'est autre que le blossisseinent, ne décompose pas seulement les cellules, mais il oxyde et fait disparaître certains principes immédiats qui ont résisté à la maturation; tout le monde sait qu'une nèfle, qui était d'abord très-acide et astringente, perd son acide et son tannin et n'est réellement comestible que lorsqu'elle est blette. » La période de décomposition du péricarpe commence donc par la fer- mentation, elle passe par le blossissement et arrive à la destruction des cel- lules. On voit que pendant toutes ces transformations le dégagement d'acide carbonique produit par un fruit peut être dû soit à un phénomène d'oxyda- tion, soit à ime véritable fermentation; c'est ainsi que peuvent se concilier les expériences de M. Cahours et celles de M. Chatin. » Cette étude présente, comme on le voit, le plus grand intérêt; elle est loin d'être épuisée et donnera lieu, je n'en doute pas, à des observa- tions nouvelles et importantes; pour ma part, je suis heure ix de voir la chimie organique abandonner la voie purement spéculative qu'elle suit de- puis quelque temps, pour reprendre l'examen de ces grandes questions de physiologie végétale sur lesquelles elle peut jeter tant de lumière. " ASTRONOMIE. — Note de M. Chacornac sur un moyen de comparer avec précision l'éclat de deux éloilei. (Commissaires précédemment nonunés : MM. Laugier, Le Verrier, Paye.) B Avant de décrire le procédé à l'aide duquel ou réunit dat)s le cliauip d'une même lunette la lumière de deux étoiles dont on veut comparer l'éclat, je ferai remarquer que, pour cette comparaison comme pour la déter- mination précise de la proportion de lumière polarisée contenue dans la lumière d'une comète, c'est toujours au même procédé photoméirique qu'on a recours, de sorte que ma communication du a8 mars peut servir d'introduction à celle-ci. w Supposons que devant l'objectif d'une lunette de lo centimètres d'ou- verture on ait placé \u\ miroir plan de la forme d'un rectangle, dont le petit côté ait 5 centimètres de longueur et le grand côté quatre fois cette étendue. Si l'on imagine que ce miroir soit supporté par des axes rectangu- laires qui lui permettent de prendre toutes les positions possibles autour de l'axe de la lunette, eu ne masquant toujours qu'une moitié de l'objectif, on pourra faire réfléchir parallèlement à l'axe de cette lunette un faisceau de rayons parallèles emprunté à l'image d'une étoile située dans une direction ( C58 ) (|iielconque ])ar rapport ;i celle de l'axe de la lunette, pourvu cependant que l'angle qui sépare les deux étoiles ne soit ni plus grand que iGo degrés, ni moindre que 20 degrés. )) Ainsi, en dirigeant la lunette, que je suppose montée équatorialenient et entraînée par un mouvement d'horlogerie, sur une étoile telle que Arc- turus par exemple, et en orientant convenablement la surface du miroir au moyen d'une petite lunette chercheur adaptée à celui-ci, qui se meut suivant les plans de deux cercles divisés, placés rectaugulairemenf l'un à l'autre, on amènera dans le cham|) de la lunette l'image réfléchie de Sirius aussi rapprochée que l'on voudra de la première étoile. » L'instrument étant ainsi disposé et entrahié suivant le mouvement diurne, les images des étoiles persisteront à rester en contact l'une de l'autre, et l'on pourra comparer facilement leur éclat en faisant emploi d'un appa- reil analogue à celui qui nous a servi à mesurer la proportion de lumière polarisée réfléchie par le noyau de la comète de 1862. » Nommons (I) l'intensité lumineuse de Sirius, (J) celle d'Arcturus; en faisant réfléchir l'image de Sirius on a généralement, en appelant (K) le coeftîcient de réflexion du miroir, K[-|(I — I| ) + 1, siu-oj] sin-'j, ^ Es. )) Déterminant en premier lieu (I,) d'une manière analogue à ce qui a été indiqué pour la comète, en plaçant préalablement la section principale du prisme biréfringent dans le plan d'incidence de l'image réfléchie, on aura, en égalant l'image extraordinaire Es de Sirius à celle ordinaire Qa d'Arcturus, J cos-Çi ^ K(T + I, )-^sin- 0,; et, en remplaçant (I,) par sa valeur, il vient (l) J = R(I + COS2rt,)i - cos- c Visant ensuite directement sur Sirius, en faisant réfléchir l'image d'Arc- turus, on aura, en égalant Es à Oa, et en déterminant fj,) par la formule J, = cos an, (1) l = K(3 -h cos-îa)- -~ • De ces deux équations on tire, en éliminant le coefficient de réflexion, et en ( 659 prenant (I) pour unité, i-osan / coi,'' in , \^ 2 . 2 ,1 = 1- V/ — y 1- (f + cos 2rt|) tang'' 9 tang-' o, . On a préféré cette expression à celle plus élégante que l'on obtient en éli- minant (I|) et (J,) par quatre déterminations angulaires de o , parce qu'on a trouvé dans la pratique plus de concordance dans les résultats ; la quan- tité de lumière polarisée étant faible, pour le cas où 0 présentait des valeurs négatives, on était moins sur des pointés. D'autre part, il était. nécessaire de toucher à la position de l'instrument pour ramener les images ordi- naire et extraordinaire de chaque cadran en contact. » En me servant d'un miroir plan en verre argenté, qui donnait des images passables de Sirius reçues dans le champ d'une lunette de gS milli- mètres d'ouverture, j'ai obtenu les nombres suivants : '2 = 20", 9. = 29°, a =43°, d'où l'on tire J = 0,1874, j = 5,337. Ainsi la lumière de Sirius serait un peu plus de cinq fois plus brillante que celle d'Arclurus. )) Les chiffres que je rapporte ici sont ceux dont je me souviens ; ils sont relatifs à une des premières déterminations que j'aie opérées; mais ce ne sont pas ceux résultant d'une moyenne de plus de quinze soirées consacrées a cette détermination. » Je me proposais d'en faire la base d'un système de mesures photume- triques s'étendant d'abord à toutes les étoiles de première grandeur, et de passer ensuite à celles d'une grandeur inférieure, en poursuivant seulement jusqu'aux plus brillantes de la quatrième; mais pour compléter la méthode, j'avais besoin d'introduire dans l'expression précédente un terme dépen- dant de la hauteur de l'astre au-dessus de l'horizon. » En effet, pour effectuer ces mesures, je choisissais l'époque ou ces deux étoiles, par des soirées propices, se trouvaient sensiblement à la même hauteur; néainuoins, dans l'opération du retournement, Arcturus s'élevait d'une petite quantité et Sirius s'abaissait; il fallait donc, pour ne ( 6Go ) pas employer la Table de Boiiguer, opérer de nouveau dans la première position ou pratiquer le lendemain des mesures analogues un peu plus tôt que la veille, afin que Timage de Sirius fût un peu plus vive, et celle d'Arcturus un peu moins. » A cette époque j'étais en instance auprès de M. le Directeur de l'Ob- servatoire pour obtenir l'autorisation de me servir d'un petit équatorial qui me permît de comparer une étoile équatoriale, depuis l'instant de son lever jusqu'à l'époque de son passage au méridien, à l'étoile polaire dont la hauteur ne varie pas sensiblement, et de déterminer ainsi, par des nuits claires, le coefficient d'extinction de l'atmosphère en fonction delà hantein- d'un astre au-dessus de l'horizon. )) Ce procédé, qui consiste à viser directement sur l'étoile qui se lève et à recevoir l'image de la polaire réfléchie par le miroir, n'exige pas le retour- nement et nécessite seulement l'emploi de la formule J = R (i -1- cos 2a,) tang°(j), , qui suppose que l'on connaisse préalablement (K) Or, on a pu remarquer qu'a chaque détermination d'un rapport d'intensité ( - | correspondent deux équations (i) et (2), desquelles on tire deux valeurs de (R) en y intro- duisant celles (I) et (J), qui vérifient ainsi la détermination des angles 9 et 9,. » Ainsi, au moyen des deux expressions j^ _ [ ^ (J ■+- cos 2rt; COt' f K = - (i + cos2rt,) tang^ 9, , il sera toujours possible de donner des poids aux mesures d'intensités rela- tives des étoiles comparées et de tirer des équations de condition une valeur moyenne de R. » En se servant des chiffres précédents, dont j'ai gardé souvenir, on trouve les deux valeurs suivantes : R = 0,9389, R = 0,9324, que j'estime être un peu trop fortes, bien que le miroir employé fût d'un beau poli. » En terminant, je mentionnerai que l'image d'Arcturus, amenée en contact avec celle de Sirius, apparaît nettement colorée en rouge orangé, tandis que Sirius se colorerait légèrement d'une teinte verte. » ( 66t ) PHYSIQUE. — Stratification permanente produite par l'étincelle d'induction; nouvelle disposition des interrupteurs; par M. l'abbé Laborde. (Commissaires, MM. Pouillet, Fizeau.) « Plusieurs physiciens se sont occupés de la lumière stratifiée de l'étin- celle électrique, et ont assigné différentes causes à ce curieux phénomène. Les recherches variées que l'on a faites à ce sujet n'ont mis hors de doute qu'iuie seide chose, c'est qne les liandes alternativement luminenses et obscures se forment dans une matière pondérable. Je suis parvenu à pro- duire sur luie surface à demi conductrice une stratification analogue : des raies transversales dont l'empreinte durable permettra sans doute de mieux étudier le phénomène. » Pour préparer cette couche à demi conductrice, on verse sur une plaque de verre du collodion ioduré, et on lui fait subir toutes les opéra- lions qui l'amènent à l'état de cliché. On n'obtient pas toujours, et à coup sûr, une surface convenable. La couche, en effet, ne conduit pas l'électri- cité lorsque la réduction de l'argent n'est pas assez avancée, et l'étincelle passe au-dessus sans l'attaquer : les surfaces solarisées qui offrent par trans- parence une teinte rougeâtre sont assez généralement dans ce cas. Si, au contraire, la réduction de l'argent est complète et présente luie couche métallique et miroitante, elle est trop conductrice, et l'étincelle la traverse sans la modifier. Entre ces deux extrêmes on trouve des couches plus ou moins conductrices sur lesquelles l'étincelle produit des strates plus ou moins serrées, et dont l'aspect est très-varié, comme on peut le voir sur les figures ci-jointes. » Elles ne sont pas régulières comme les bandes lumineuses qui se for- ment dans un milieu parfaitement homogène, mais, quelle cjue soit leur forme, elles se présentent toujours transversalement à l'étincelle; je n'ai pas trouvé une seule exception dans toutes mes expériences. » Ces dessins tracés par l'électricité sur inie couche opaque sont transpa- rents, ce qui m'a permis de les reproduire directement sur un papier pré- paré au chlorure d'argent. Dans cette opération ils perdent une foule de détails que le microscope révèle sur le cliché. » La photographie met entre les mains de ceux qui la pratiquent tant de clichés devenus inutiles, qu'au lieu d'en préparer tout exprès il est plus simple de faire des essais sur ceux que l'on possède ; et il est rare que l'on G. R., iS64, i" Semestre (T. LVIII, N» 18.) 86 { 66:^ ) ne trouve pas une couche convenable, surtout parmi les clichés dont l'image a été développée par l'acide pyrogailiqne; la gomme dont ils sont recouverts ne fait pas obstacle. On met les deux bouts du fd induit à peu de dislance l'un de l'autre sur leur surface, et, selon qu'elle est plus ou moins conductrice, l'étincelle y produit la stratification on quelques secon- -«^es ou en quelques minutes : les six jjremières figures de la planche pho- tographiée que je joins à cette Note dorment une idée du phénomène. » Les strates s'infléchissent vers les pôles comme la lumière stratifiée dans le vide, avec une différence caractéristique qui permet toujours de distin- guer le pôle positif du pôle négatif. Elles présentent toujours vers leur extrémité une arborisation particidière, et le corps des strates examiné au microscope sur le cliché paraît formé lui-même d'arborisations plus fines et plus serrées. En étudiant, avec l'intention de l'y trouver, les bandes lu- mineuses qui se produisent dans le vide, on y découvrirait peut-être quelque disposition analogue : on y remarque en effet une sorte de frémissement qui peut tenir à ce que chaque étincelle, sans rien changer à la forme principale, produit une arborisation différente. » Les strates commencent toujours au pôle négatif, et de là s'étendent progressivement jusqu'au pôle positif; les figures 7, 8, g le prouvent, car l'étincelle d'uiduction n'a agi que peu d'instants sur la première, plus long- temps sur la seconde, st encore plus longtemps sur la troisième. L'expé- lience suivante fait encore mieux ressortir cette propriété du pôle négatif; les deux bouts du fil induit étant placés sur la couche à demi conductrice, on éloigne de temps en temps l'extrémité négative; l'étincelle en se frayant un chemin peut atteindre ainsi à d'assez grandes distances, et chaque point d'arrêt du fil négatif est marqué par une strate arborescente qui continue à se développer sous le courant induit : les figures 10 et 11 montrent ce résul- tat. On obtient un effet différent lorsque, le fil négatif étant immobile, on éloigne peu ta peu le fil positif. » Certaines couches se laissent entamer très-facilement par l'étincelle : les strates sont alors plus serrées et se produisent d'un pôle à l'autre dès les premiers instants. Si l'on continue d'y faire passer le courant, elles se déve- loppent en empiétant les unes sur les autres; mais un œil exercé distingue encore qu'elles ont existé sur une figure où elles ont fini par se confondre. Les figures 12, i3, i4 montrent ces effets. » Lorsque les bouts du fil induit ne touchent pas la siuface, et qu'ils y lancent l'étincelle à distance, le dessin se produit plus difficilement et pré- s nie un aspect particulier; les strates sont plus déliées et moins arbores ( 663 ) centes; cela tient peut-être à ce que, le courant induit de fermeture étant supprimé, le courant indnil d'ouverture est le seul à exercer son action. Les figures i5, i6, 17 sont le résultat de cette expérience. )) L'étincelle dévie souvent de In ligne droite, et, quand elle persiste à droite ou à gauche, elle ajoute à la figure principale des stratifications laté- rales. Les figures 18, 19, 20 en offrent des exemples. » J'ai essayé l'étincelle de la machine électrique ordinaire, et elle a pro- duit également des raies transversales; mais elle pénètre plus difficilement que l'étincelle d'induction et passe longtemps à la surface. Il faut choisir une couche facile à entamer et prolonger l'action pour obtenir un assez mince résultat. » Je me suis servi d'un interrupteur à mercure qui possède un avantage particulier; on sait maintenant que le fer doux d'un électro-aimant ne prend pas instantanément toute sa force, soit parce qu'il oppose une certaine résis- tance à l'aimantation, soit aussi parce que, dans le premier instant, l'effet du courant principal est contrarié par le contre-courant qu'il engendre. Dans les interrupteurs automatiques, le contact est à peine établi, qu'il est rompu aussitôt par l'attraction du fer doux, avant que celui-ci ait pu pren- dre le maximum d'aimantation. Dans l'interrupteur que je vais décrire, la pièce qui touche au mercure, au lieu de s'en séparer par l'attraction du fer doux, s'y plonge au contraire davantage, pour s'en séparer un instant après. Il se compose d'un petit barreau de fer doux traversé en son milieu par un axe horizontal sur lequel il tourne, en présentant alternativement ses extrémités au fer doux de l'électro-aimant. Une petite roue fixée sur l'axe porte deux dents inclinées opposées l'une à l'autre. Ces dents, ou petits plans inclinés, soulèvent tour à tour l'extrémité d'un levier oscillant sur un axe, et font plonger l'autre bout dans du mercure sur lequel on a versé de l'al- cool. On établit convenablement les communications : l'électro-aimant excité attire en temps opportun l'extrémité supérieure du petit barreau, et, avant qu'il ait dépassé la ligne de force, la dent inclinée échappe le levier qu un ressort pousse au dehors du mercure. Les mêmes effets se repro- duisent lorsque le barreau présente à l'électro-aimant son antre extrémité, et, l'impulsion n'étant pas contrariée, il prend un mouvement dç rotation très-rapide. Les étincelles induites ne se succèdent pas aussi promptement qu'avec le marteau interrupteur; mais elles sont plus régulières, plus vives et plus longues. » J'ai fait au marteau interrupteur lui-même une modification assez heu- reuse, qui en rend l'action plus efficace : sa tige en fer doux est entourée de 86.. (664) trois rangées de gros fil revêtu de soie; l'un des bouts est soudé à !a tête du marteau et l'autre se relie au fil inducteur par une communication mobile vers la charnière qui soutient la queue du marteau. Le courant ne doit plus passer par la tige, mais par le fil qui l'entoure, et il est dirigé de telle sorte que le marteau reçoit une aimantation contraire à celle du fer doux de l'ap- pareil. L'attraction devient plus forte, et, malgré le poids augmenté du mar- teau, on peut donner plus de tension au ressort qui le presse contre l'en- clume. Il en résulte, à chaque mouvement, un contact plus intime et une action plus complète. » MÉCAMQUE APPLIQUÉE. —iN^ote relative à la différence des reculs des bouches à feu tirées avec la poudre-coton et la poudre ordinaire, à vitesse égale duboulet; par M. Martin de Brettes. (Commissaires, MM. Pelouze, Piobert, Maréchal Vaillant.) « Une Note sur le coton-poudre autrichien, insérée dans le dernier numéro des Mondes, p. 584, fait connaître que les reculs d'un même canon, tiré avec la poudre-coton et la poudre de guerre ordinaire, sont dans le rapport de 2 à 3 quand la vitesse initiale est la même (i). Ce rapport, rela- tif à la vitesse donnée par la charge ordinaire de guerre au tiers du poids du boulet, parait varier avec la grandeur des charges ou les vitesses initiales. » L'explication de cette différence des reculs me semble pouvoir se dé- duire naturellement de l'application des principes de la mécanique ration- nelle aux données résultant de l'observation des faits qui se manifestent dans la combustion du coton-poudre et de la poudre ordinaire. » La poudre-coton se réduit entièrement en gaz, tandis qu'il n'y a que — du poids de la poudre ordinaire qui passent à l'état gazeux. 68 » Il en résulte que — du poids de la poudre ordinaire sont entraînés • 100 ' ' à l'état solide et augmentent d'autant le poids du projectile à mettre en mouvement. » Admettons, pour tenir compte de l'encrassement, que, sur — de 1. , 60 3 , , . , 1 , matières solides, — = •= sont entraînes avec une vitesse moyenne égale a ' 100 5 J D celle du projectile. En désignant par : (i) C'est un fait constaté ainsi dans C/;e»i/ca/ iVe« .s, i863.. ( 665 ) » M la masse de la bouche à feu; » m la masse du boulet; » - pi^lL. la masse de la charge de poudre ordinaire et de fulmi-coton o o estimée au poids du boulet; » V la vitesse initiale commune, imprimée par les charges de poudre ordinaire et de fulmi-coton; » w' les vitesses de recul de la bouche à feu tirée avec la poudre ordi- naire et le fulmi-coton; » ee' les reculs de la pièce relatifs aux vitesses w' ; » On aura approximativement, en négligeant l'influence du vent du boulet, qui est la même dans les deux cas : » Pour la poudre ordinaire : M t» = /« ( I -t- ^ X g » Pour la poudre-coton : et mais donc (A) Mv' = mY, 5 c" 5 + 3^ 0 î) 2fge' — ? — ' 5 + 3- formule qui donne le rapport des reculs, quel que soit le rapport - du poids de la charge de poudre à celui du boulet. » Si l'on suppose | = -, la formule A doime e 2 ë ~ 3' comme l'expérience l'a montré. Si a I p' 25 5 g "■ 4' 7 ~ 34T8 ~ 7 ( 666 ) si z 1 e' 5 ë ~ 6' J ~ 6' de sorte que le rapport des reculs tendrait vers l'unité à mesure que les rapports ^ diminueraient. » Cela doit être, en effet ; car à mesure que la charge de poudre diminue., le poids de la partie solide entraînée devient de plus en plus petit, el finit par devenir négligeable auprès de celui du boulet. » M. Becqcekel présente, an nom de l'auteur, M. Collin, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, un travail ayant pour titre : « Recherches expéri- mentales sur l'évaporation » , travail destiné au concours pour le prix de Statistique. (Commission du prix de Statistique.) M. Rayer présente deux Mémoires manuscrits de M. Picard. L'un, qui se rattache à une précédente communication, et qui a pour titre : a ]Nou- velles études sur les accidents produits pai- les courroies et arbres de trans- mission », est adressé comme pièce de concours pour le prix dit des Arts insalubres. L'autre Mémone, intitulé : « Examen de 1 influence attribuée à l'alcoolisme sur les monstruosités de l'axe cérébro-rachidien », est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Rayer, Bernard et Longet. M. Prou adresse de Barcelone, pour être soumise au jugement de l'Aca- démie, une Note « sur des ponts à travées métalliques en treillis de aS et 35 mètres de portée ». (Commissaires, MM. Poncelet, Duhamel, Combes.) M. PoL.4iLLO\ envoie, de Lyon, un a Essai théorique sur la construction des voies macadamisées dans les grandes villes : étude de matériaux et de leurs diverses applications » . (Commissaires, MM. Morin, Chevreul, Combes.) M. Reiche.nbach adresse de Kensiiigton, près Londres, un manuscrit intitulé : « Cn chapitre de la Morphologie de la terre >■ , Mémoire où se ( (^fi? ) trouvent traitées diverses questions de physique générale, de physique du globe et de géologie. Une Commission composée de MM. d'Archiac, Ch. Sainte-Claire Deville et Daubrée examinera ce travail, et jugera s'il est, en raison du point de vue auquel l'auteur s'est placé, de nature à devenir l'objet d'un Rapport. CORRESPONDANCE . M. LE Coi., h. Ja.mes, surintendant des travaux de la Carte d'état-major (le la Grande-Bretagne [Ordnance Swvey), adresse, par ordre du Ministre (le la Guerre, un exemplaire de l'ouvrage intitulé ; « Extension à la Franceel à la Belgique delà triangulaiion du Royaume-Uni, avec la mesure d'un arc du 52" parallèle de latitude nord compris entre Valentia (Irlande) et Mont Remmel (Belgique) ». M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur, M. le profes- seur P. Savi, quatre opuscules relatifs à la géologie de la Toscane. [Voir au Bulletin bibliocjraphique .) GÉOLOGIE. — Faluns de Saint-Paul, avec cailloux d''ophite, au sud de l'Adour [Landes); par M. V. Raiili^. K Jusqu'à présent, dans le bassin de l'Adour, on connaissait seulement, au nord du fleuve, l'assise marine généralei'.ient désignée sous le nom de faluns jaunes de Saint-Paul, prèsDax,et de Saint-Avit, prèsMout-de-Marsan ; faluns dont les analogues dans le bassin de la Gironde existent tant dans les environs de Bordeaux, à Mérignac etàLéognan, que dans ceux deBazas. » Dans une excursion faite pendant les vacances de Pâques, pour le relevé de la carte géologique des Landes, j'ai eu la satisfaction de la retrouver sur la rive gauche de l'Adour, dans la dépression qui fait suite à la plaine de Pont-Long des environs de Pau, et qui est comprise entre les deux plateaux qui renferment les deux protubérances de terrains plus anciens de Montfort au nord-est et de Pouillon au sud-ouest. Elle occupe ainsi un bras de l'ancienne mer miocène, dans lequel s'est aussi fait plus tard le dépôt des faluns bleus de Narrosse, Mimbaste et Sort, qui ont même dépassé Orthez, et dont j'ai parlé il y a dix-huit mois au sujet de l'âge des o/Vu'to des enviions de Dax(i). (i) Comptes rendus, t. LV, p. 669. ( G68 ) » Ces tahins, que j'ai découverts sur les territoires de Mimbaste et (J'Ozourt, possèdent des caractères minéralogiques différents de ceux des faluns de Saiiit-Paul et de Saint-Avit, et semblables à ceux de Narrosse et de Sort; ce sont des molasses friables gris-bleuâtre ou verdâtre, avec "ros rognons consolidés, que, sans les corps organisés, on ne penserait pas à séparer des derniers. Mais les fossiles ne permettent pas de les confondre, car au lieu des grands échinides de Narrosse, qui n'ont jamais été rencon- trés à Saint-Paul, on y trouve les espèces les plus caractéristiques de cette localité qui font défaut à Narrosse et à Sort. Dans les marnières du moulin de Coustillou, au sud-ouest d'Ozourt, j'ai recueilli plus de soixante espèces parmi lesquelles les plus abondantes et les plus caractéristiques sont les Corbula carinata. Turritella furris. Mactia Biicklandi. Turritella Desmarestina. Donax transversa. Cerithium bidentatuni. Cardium ambigiium. Cerithium piclum. Pectunculus Cor. Cerithium papaveraceum. Natica tigrina. Pleurotoma semimarginata. Natica Olla. Pleuroloma tiiberculosa. Melanopsis aquensis. Buccinura politum. Turritella cathedralis. Oliva subclavula. Turritella terebralis. Anciliaria inflata. » Dans celles de Labouze et d'Arreyert, près du ruisseau du Gert, à l'est-sud-est de Mimbaste, les espèces moins nombreuses, mais tout aussi caractéristiques, sont les Mactra subtriangula. Trochus patuhis. Cardita pinnula. Turritella terebralis. Pccten burdigalensis. Pleurotoma tuberculosa. Pecten scabrellus. Chenopus burdigalensis. Ostrea producta. Oliva subclavula. Sigaretus subcanaliculatns. Anciliaria inflata. » Mais ce qui rend ces dépôts bleus de faluns de Saint-Paul particuliè- rement intéressants, c'est la découverte que j'ai faite, dans les parties conso- lidées de Labouze, de cailloux d'opbite porphyroïde en décomposition, vert-jaunâtre, moins gros que ceux des marnières du bois d'Oro, dans la même commune, mais tout aussi bien caractérisés; j'en ai en elfet retiré un delà grosseur d'une noix, d'un conglomérat renfermant une grande abon- dance de Pecten burdigalensis, caractéristique de l'assise, dans les environs de Boideaux. ( 669) » La commune de Mimbaste a ainsi le privilège d'avoir fourni sur deux points situés le long de la route de Dax à Orthez, et éloignés l'un de l'autre de 4 i kilomètres, le bois d'Oro au nord et Lahouze à l'est-sud-est, des preuves inconteslables d'une apparition des ophites, antérieure aux faluns bler.s de Sort en 1862, et aux faluns jaunes de Saint-Paul ou Bordeaux en I 864 . « MÉTÉOROLOGIE. — Sur la rotation oziinutale dei nuages, laquelle détermine la propre rotation des vents inférieurs et modifie iensemble des phénomènes atmosphériques. Lettre de M. A. Poey à M. Élie de Beamiiont. (i On s'est beaucoup occupé de la nature et de la constitution physique des nuages, mais fort peu de leurs mouvements dans l'espace. C'est à peine si leiu' direction a été signalée, et même dans ce cas ou n'a pas assez distingué chaque couche de nuages superposés. Cependant, dans l'état ac- tuel de la météorologie, la connaissance de la circulation atmosphérique, fondée sur l'étude des courants aériens, est de la plus haute importance au double point de vue spéculatif et pratique; car les nuages nous accusent à tout instant la direction et la hauteur des courants supérieurs qui déter- minent les vents inférieurs. » Pour corroborer cette assertion, j'espère pouvoir démontrer, par des faits bien constatés, que la loi de la rotation des vents formulée en 1827 par M. Dove (i) est parfaitement applicable aux nuages, que c'est même la direction rotatoire des nuages qui détermine la rotation du vent inférieur, et modifie l'ensemble des phénomènes météorologiques; en un mot, qu'il faut prendre la météorologie par en haut, suivant la profonde remarque de M. Biot à l'Académie des Sciences. )) La loi du changement des vents de M. Dove peut se résumer ainsi : 1° lorsque sur l'hémisphère boréal des courants d'air venant de l'équateur alternent avec des courants polaires, le vent fait le tour du compas le plus souvent dans le sens sud, ouest, nord, est et sud; 1° sur l'hémisphère aus- tral c'est l'inverse : sud, est, nord, ouest et sud; 3" l'influence du vent sur les phénomènes météorologiques, combinée avec la loi de son changement, accuse deux moitiés du compas opposées sous tous les rapports, la région (i) M. Dove énonça en 1827 la loi de la rotation des vents et des ouragans dans le Pog- gendorffs Annalen, t. XIII, p. 5g7, t. XXXVI, p. Sai; modifiée dans ses Meteorotogische Untersiicliungen, Berlin, 1837, in-S", p. 121 -167. G. R., 1864, I" Semestre. (T. LVUl, N" iS.) 87 (670) (le l'est et celle de loiiest, où les variations atmosphériques présentent une correspondance avec les instruments qu'il est facile de saisir. On voit donc (jue cette loi importante de M. Dove doit nous conduire forcément à la pré- vision scientifique en y ajoutant la méthode des écarts de M. Buys-Ballot » Maintenant, si le changement des nuages, depuis les cirrus jusqu'aux fracto-cumulus, c'est-à-dire depuis loooo mètres au moins de hauteur jusqu'à la surface terrestre, obéit réellement à la même loi du changement des vents, alors nos prévisions acquièrent un degré de plus de certitude. » Il y a quatre couches de nuages bien caractérisés, tant par leur origine et leur constitution intime que par leurs propriétés ou produits météo- riques. Ce sont, suivant leur hauteur au-dessus du sol : 1° ceux que j'ai dénommés fracto-cumulus; 2° les cumulus proprement dits; 3" les cirro- cunudus; 4" 'es cirrus. Les fracto-cumulus accompagnent le courant po- laire de décembre à mai ; les cumulus prennent généralement une direction moyenne de l'est sous l'influence de l'alizé du nord et de l'alizé du sud-est, de juin à novembre, et les cirrus déterminent le courant équato- rial. Quant aux cirro-cumulus, ils servent alternativement de transition entre les deux courants opposés, le polaire et l'équatorial, bien qu'ils accom- pagnent plus fréquemment ce dernier courant. Chaque type de nuages cor- respond encore à un état déterminé thermo-hygroscopique des couches atmosphériques qui les engendrent, de telle sorte qu'il sufht que l'un d'eux ou une simple portion s'élève ou s'abaisse pour se transformer successive- ment en un de ces quatre ordres. A partir du mois de juin, par exemple, il se forme depuis 7 lieures du matin une cordillère de cumulus qui s'élève généralement de l'est et s'étale vers l'horizon sud jusqu'au sud-ouest ou l'ouest. Cette grande surface de nuages, comme la plupart d'eux, s'étend ensuite obliquement dans l'espace par un mouvement latéral et ascendant, et on a alors un cumulo-stratus dont les bords antérieurs sont des cirro- cumulus et les dernières limites des cirrus qui atteignent parfois le zénith. » Pour mieux établir le mouvement circulatoire des courants atmosphé- riques, j'ai dû donc éliminer dans chaque rotation tous les nuages de transformation qui auraient masqué la marche de la circulation générale; puis j'ai exclu les rotations partielles et isolées du vent qui ne se sont point étendues à la région des cirrus ou du moins à celle des cumulus. Une autre élimination que j ai dû encore faire est celle des mouvements locaux de la brise. Ainsi, par effet de l'opposition ou du renversement delà température entre la terre et la mer, le soir le vent chasse vers le sud et le matin vers le nord. Cette influence est telle dans la circulation générale, qu'elle peut ( 671 ) retarder la rotation du vent qui termine au nord, non-seulement de plusieurs heures, mais encore de 90 à 180 degrés azimutaux. L'action de la brise de mer paraît être plus considérable que celle de terre; mais elles sont bien moins sensibles sur les cumulus, les cirro-cumulus, surtout lorsque ces derniers sont élevés et ne semblent pas atteindre la région des cirrus. » Je dois ajouter qu'il y a douze ans, en i85i, ne connaissant pas encore la loi de M. Dove, j'avais déjà à la Havane remarqué la rotation des vents et des cumulus, et que ce n'est que durant ces deux dernières années que j'ai été à même de saisir celle des cirro-cumulus et des cirrus, grâce à la méthode d'observations horaires que j'ai établie à l'observatoire. Cette loi ressort maintenant d'une série qui embrasse 70080 annotations pour toute l'étendue du ciel, ou soit aSoi^ao observations considérées par quadrants, et faites du 1" janvier 1861 au 1" janvier 1864. » Le tableau ci-dessous, qui se rapporte uniquement aux rotations ob- servées en i863, offre les conclusions suivantes ; » 1° Le vent a effectué 23 rotations conjointement avec les cumulus, ceux-ci 26, les cirro-cumulus 18, et les cirrus 17. Les deux rotations du 2g juin et du 19 octobre n'ont point été accompagnées de celles des vents. )' a" Parfois on l'emarque que toutes les couches de nuages jusqu'aux cirrus complètent leur rotation au nord le même jour et à la même heure. D'autres fois, c'est le plus grand nombre de cas, le vent s'anticipe sur les cumulus, ceux-ci sur les cirro-cumulus, et ces derniers sur les cirrus, c'est- à-dire de bas en haut au lieu d'être de haut en bas, comme avant leur rotation. Ce fait paraît contredire l'hypothèse que les courants supérieurs déterminent de proche en proche le passage sous le même parallèle des cou- rants inférieurs jusqu'au vent de surface. Mais c'est que les courants sont inclinés, forment à peu près un angle de 45 degrés avec la surface du sol, de sorte qu'ils se font sentir premièrement sur un point plus au nord, s'abais- sent par degréjusqu'à atteindre tous les points de leur parcours vers le sud par où ils ont passé au-dessus, jusqu'à leur extinction naturelle ou produite parle choc d'autres courants opposés. Cette apparition du courant inférieur avant le courant supérieur est surtout fréquente dans les basses régions. Elle s'est présentée quinze fois contre quatre seulement entre le vent et les cumulus, et quatre autres fois simultanément. Dans les hautes régions, six fois contre cinq les cirro-cumulus ont apparu avant les cirrus, et dans trois autres cas à la fois. Les cumulus à leur tour se sont anticipés onze fois contre deux sur les cirro-cumulus, et deux autres fois en même temps. 87.. ( 6,2 ) m _ ^^ _ _2_> 2_ - ^ H- - — - Ï D. i^- fi. O. ^ £1. = ce o^ ;o m .;^» O OD W H 3 3 5 i" ."^ S" 3 ■o ;; -;.-^ -E^ o tJ Ui Ci l-hî -o 4=^ c u^ -:;^- ce i^ Ln C iJ j>. o-i ce -=» m .=>■ O —- tJ oc >o ^O 1— —^ ►— ■— — o CD oc —1 c; o » et o rt a 00 ;,-ï O --J -,C -^^ O î^ --o O L-; O ce •o C O' _ : • Ui co CJi o >o ^ : : H r ? '. : 3 w ~ X o K9 Ol i^ & -s-. r^ OJ Oi en --0 3 C 5 Cl w - X co a J lO OJ Ui co -îï^ m !-^ I ex -3 Cl C" » O O G S C r- e ^j (Tî ^1 tji ■ '* • oo = cj o ■ • i" 2 O ** ?* i z 3 O ■^ Cl oc (Ln O) ce - :^ L.1 oc GO - o M \ oco(x;:dkoo.=^^ 'Ou Cî - ^] • -c^ ^^ 3 3 ^J tS Ci o 0-» — • CT Cï O o o sS-^SHË 3 3 3 : z o o 5= e ^^ ^/i o^ ^j o (673) PALÉONTOLOGIE. — Nouvelles obsenations relatives à la prétendue contempora- néité de l'homme et des grands Pachydermes éteints ; par M. Eug. Robert. « A l'occasion des cavernes ossifèies, auxquelles on fait jouer un si grand rôle dans les questions de conteniporanéité ou de iion-contemporanéité de l'homme et des grandes espèces de Pachydermes éteintes, et surtout de VUrsus spelœus, on peut, je crois, faire les réflexions suivantes : » Dans mes recherches celtiques : Interprétation naturelle des jiierrei et des os travaillés par les habitants primitifs des Gaules, j'avais déjà émis l'opi- nion, à l'égard des canines d'Ours portant des entailles et des stries ou qui sont percées à leur racine pour être suspendues à des colliers, que ces ca- nines s'étant trouvées sous la main, sur le sol, les visiteurs des cavernes ossifères ont dû natm'ellement s'amuser à en faire des ornements (i); je dis s'amuser, parce que les véritahles auudettes des peuples primitifs sont géné- ralement des dents ou des griffes d'animaux tués à la chasse. En réfléchis- sant bien à ce fait, que je ne puis révoquer en doute, je me demande alors : Comment des hommes aussi délicats que ceux qui passent pour avoir habité, en ce temps-là, les cavernes, des hommes aussi faibles de corps (on les regarde comme ayant appartenu à une petite race semblable à celle des Lapons), ont-ils osé fréquente)", que dis-je! habiter des antres où ils eussent été exposés à se trouver, d'un moment à l'autre, face à face avec des hôtes aussi peu sociables que devait l'être l'Ours colossal à front bombé, si un animal de ce genre en avait été le véritable occupant? En tout cas, j'aime à croire qu'ils ne prenaient pas ces re|)aires de bêtes féroces pour des bergeries, et qu'ils ne se hasardèrent à les habiter qu'après s'être bien assurés de la disparition complète d'Ours et deFélis, quels qu'ils fussent, et dont heureusement ils n'eurent sans doute jamais connaissance. » Quant aux fiagments de défenses ou de mâchelières d'Eléphant qui porteraient également des empreintes d'un travail humain, il est bon aussi de faire remarquer tjue ces débris osseux paraissent bien plus anciens que les ossements d'Ours et autres disséminés dans l'aire des cavernes. Recueillis dans les remaniements du terrain de transport où ils gisaient depuis des milliers d'années, par les liabitanis primitifs, ils ont sans doute été traiis- (i) Les canines d'Ursiis spelœus des cavernes ossifères d'Allemagne entraient aiitiofois dans la matière médicale sons le nom de Licorne fossile. ( 674 ) portés dans les cavernes pour y être essayés comme substance osseuse aussi rare que remarquable par la finesse et la blancheur de son tissu; ces objets ont dû être ramassés comme les pierres précieuses que roulent les torrents. Au lieu donc de chercher à figurer des Rennes, des Bœufs, des Chevaux et des Sangliers sur des pierres schistoides (ardoises) ou sur des os ayant appartenu à ces animaux, n'aurait-il pas élé plus naturel de donner la pré- férence au véritable Ours des cavernes [Ursus spelœits), aux grands Félis et surtout aux Eléphants, au Rhinocéros et à l'Hippopotame, si l'on eût connu ces animaux en chair et en os? Assurément, la vue de ces colosses n'aurait pas manqué de laisser dans l'esprit des hommes, quelque sauvages qu'ils fussent, une impression autrement profonde que celle d'animaux domes- tiques ou sur le point de le devenir; aussi a-t-on lieu d'être surpris de ne voir consignée nulle part cette impression, par aucune espèce de dessin ou de portrait. Remarquons que la seule image grossière d'une tête d'Ours que nous ayons vue gravée sur un andouiller de Cerf ou de Renne n'est pas celle de l'Ours à front bombé, mais bien de l'un de ses congénères, ou de l'Ours brun d'Europe, bien reconnaissable à l'allongement de son museau. Eu résumé, il me semble que l'absence absolue de toute représentation, soit d'Éléphant, soit de Rhinocéros, soit d'Hippopotame, etc., est la meilleure réfutation que l'on puisse faire d'une prétendue contemporanéité entre eux et les hommes qui sont venus les premiers peupler les Gaules. Encore une fois, ce n'est pas dans les cavernes ni dans les terrains d'ailuvion qu'il faut chercher la solution de cette question, mais bien sous les dolmens et dans les barrows purs de tout mélange. » Relativement encore à cette faune gigantesque que l'on voudrait faire assister aux premiers pas de l'homme en Europe, me sera-t-il permis de faire remarquer que si, à la rigueur, les Eléphants ont pu vivre, grâce à une fourrure dont ils auraient été pourvus, sous un climat qui, par ce fait même, laisserait supposer qu'il ne devait guère différer du nôtre, et qui pouvait même être plus froid, à en juger par les dépouilles de ces animaux observées en Sibérie, c'est, dis-je, inadmissible pour l'Hippopotame, qui ne peut pros- pérer qu'en prenant sa nourriture sur le bord de rivières constamment tiédes et plantureuses, comme le sont celles du continent africain? Autre conséquence à tirer de cette considération : admettons un instant que le Cheval de rivière, transporté tout à coup sous un climat tempéré, puisse y vivre : mais l'hiver arrivé, car les climats de ce genre sont exposés à être alternativement très-chauds et très-froids (leur température dans l'espace ( 675 )■ de six mois peut varier entre h- 35 à + /jo et — aS à — 3o degrés centi- grades), que deviendrait cet animal si sensible au froid? A coup sûr, il n'a jamais pu émigrer comme les hirondelles. » Enfin, la période d'années qui se serait écoulée depuis l'époque où l'on suppose que les grands Mammifères éteints et les premiers Européens vé- cinent ensemble, époque correspondant à celle où la terre, en Europe du moins, a pris son dernier relief, est véritablement insuffisante pour expli- quer les grands changements de température qu'il faut nécessairement admettre pour comprendre la prétendue coexistence de ces grands Mammi- fères ) Après avoir établi, et sur ce point je suis pleinement de son avis, que l'on doit considérer l'atomicité comme une propriété inhérente aux atomes et par cela même invariable ; qu'il faut bien se garder de changer la signification du mot atomicité en en faisant un synonyme du mot équi- valent, M. Kekulé aborde cette question : « L'atomicité est-elle l'équiva- » lent maximum ou la capacité de saturation maxima? » » Il répond négativement^ et, pour pouvoir expliquer commodément certaines combinaisons d'un ordre supérieur à celui qui correspond à l'a- tomicité qu'il suppose aux divers éléments, il admet, à côté des combinai- sons atomiques pouvant exister à l'état gazeux, des combinaisons molé- culaires résultant de la juxtaposition de certaines molécules, et pouvant (676) donner lien à des composés fort conipliqnés. Ainsi, selon Ini, le chlornre d'ainmoninm, le perchlorure de phospliore, les perchlorures de séléninm et de tellure seraient des combinaisons moléculaires formées par la juxta- position d'une molécule d'acide chlorhydrique à une molécule d'ammo- niaque, ou d'une molécule de chlore à une molécule de protochlorure de phos|iliore, de sélénium ou de tellure. )) Considérés de la sorte, ces composés ne prouveraient rien relati%e- ment à l'atomicité du phosphore et de l'azote, du sélénium et du tellure. I-es deux premiers de ces corps resteraient triatomiques et les deux der- niers biatomiques. Je concède volontiers à M. Rekulé l'existence de com- binaisons moléculaires, l'eau de cristallisation ne laisse aucun doute sur ce fait; mais je crois que M. Kekulé, en prenant pour combinaisons molécu- laires toutes celles qui ne peuvent affecter l'état gazeux, est dans une erreur absolue, et c'est de cette erreur que résulte la définition, incomplète selon moi, qu'il donne de l'atomicité. » Nous savons fort bien que même les molécides chimiques les mieux définies se décomposent à une température suffisamment élevée. Nous ne devons donc point être étonnés lorsque nous voyons certains corps insta- bles incapables de résister à la température qui leur ferait prendre l'état ga- zeux. Ce fait est explicable par les lois que nous connaissons, sans qu'il soit besoin de recourir à aucune hypothèse nouvelle. S'il en était autre- ment, si l'on admettait avec M. Rekulé que la propriété de ne pouvoir pas exister à l'état gazeux indique qu'un composé est formé par une simple agrégation de molécules, le plus grand nombre des composés connus jus- qu'ici devraient être envisagés comme ne résultant pas d'une combinaison atomique. » Je pense que la propriété de se volatiliser n'est point celle qui permet de séparer les combinaisons moléculaires des combinaisons atomiques. A mon aviSj la propriété qui caractérise les combinaisons atomiques, c'est qu'elles peuvent entrer en réaction et faire la double décomposition avec d'autres corps, tandis que les combinaisons moléculaires ne réagissent que par les composés atomiques dont elles sont formées. )) Or, le perchlorure de phosphore^ le chlorure d'ammonium, les per- chlorures de sélénium et de tellin-e peuvent subir la double décomposi- tion intégralement et se transformer en d'autres corps appartenant au même degré de combinaison. Ce sont donc de vraies combinaisons atomi- ques qui démontrent que l'azote et ses congénères sont penta-atomiques, l'oxygène et ses congénères tétra-atomiques. ( 677 ) » Je serai moins absolu relativement au perchlorurc d'iode. Ce corn' posé ne me paraît pas subir nettement la double décomposition, comme il la subirait, selon toute apparence, si la formule était réellement i Cl' , et je serais tenté d'admettre pour lui la formule iCl.Cl^ proposée par M. Kekulé. » Dans tous les cas, s'il était démontré un jour que le percblorure d'iode subit des doubles décompositions nettes, j'admettrais volontiers la triatomicité de l'iode sans être nullement arrêté par les arguments de M. Kekulé. » Si, dit ce chimiste, l'iode est triatomique, le chlore l'est aussi, et l'on doit déduire du chlorure d'iode que ce dernier métalloïde est non pas tri- mais nono-atomique, et ainsi de suite. » M. Kekulé oublie qu'il a lui-même reconnu que si les corps ont une atomicité invariable, ils peuvent entrer dans les composés qu'ils forment avec des valeurs de substitution diverses. Or, même en me plaçant dans riiypothèse de la triatomicité de l'iode, je suis obligé d'admettre que si le chlore possède trois centres d'attraction distincts, un seul agit dans tous les cas connus. Qu'il soit ou non triatomique, le chlore fonctionne toujours comme s'il était mono-atomique, et par suite le composé i CP indiquerait, s'il indiquait quelque chose, la triatomicité et non la nono-atomicité de l'iode. » On peut donc, malgré les raisons développées par M. Kekulé, conti- nuer à considérer l'azote, le phosphore, l'arsenic, l'antimoine et le bismuth comme penta-atomiques, et l'oxygène, le soufre, le sélénium et le tellure comme tétra-atomiqucs, ainsi que je l'ai proposé. Quant au chlore, au brome et à l'iode, il ne me paraît pas que l'argument tiré de l'existence du chlorure i Cl' soit assez probant pour qu'on puisse dès ce jour attribuera ces corps une atomicité égale à 3. » En finissant, j'appuierai sur ce fait, que M. Kekulé, dans sa Note, pa- raît accepter l'opinion par moi émise qu'on doit distinguer entre l'atomicité apparente et l'atomicité réelle des éléments. M. Kekulé admet en effet sans objection que, si le soufre et le sélénium sont tétra-atomiques, l'oxygène l'est aussi. Il va même plus loin, il admet que, si l'on démontrait la triato- micité de l'iode, la triatomicité du chlore et du brome s'en déduirait logi- quement. » Appuyée par un chimiste aussi autorisé que M. Kekulé, cette opinion, que je n'avais osé émettre qu'avec de grandes réserves, prend rang dans la C. R., i864, 1" Semestre. (T. LVIII, N» 13.) 88 ( C78 ) science, ce dont je ne saurais trop nie féliciter, lui attribuant une. impor- tance considérable. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Du soufre considéré comme r un des éléments constituants du succin; par M, E. Bacdrimost. « Le succin est une substance sur laquelle on a publié un assez grand nombre de travaux. Rangé parmi les minéraux, tout en lui assignant pour ])oint de départ incontestable le règne végétal, on a fait bien des conjectures sur sa nature et sur son origine. Rien, jusqu'à présent, n'a pu faire présager quelle peut être la plante qui lui a donné naissance : ni les restes organisés qu'il renferme souvent (fleurs, insectes, etc.), ni sa composition chimique, n'ont pu servir à nous éclairer à cet égard. » Sa nature résineuse spéciale semble le rapprocher des substances ana- logues foiu'nies par quelques Hymenœa ou par le Pinus Dammarn, ainsi que le pense M. le professeur Guibourt; mais il s'en faut de beaucoup qu'entre ces produits et lui il y ait identité parfaite. Il n'est même pas certain qu'on puisse rapporter tous les échantillons de succin à une même source, car il présente des variations dans son aspect, dans la proportion des produits qu'on peut en extraire, et aussi dans son gisement comme fossile. Aussi quelques savants n'ont-ils pas craint d'avancer qu'il a dû exister plusieurs arbres succinifères. M Quoi qu'il en soit, sa composition, au point de vue de ses principes im- médiats, paraît être constante; elle ne varie que relativement aux propor- tions de ceux-ci, et, d'après Recluz, le succin opaque et blanc renfer- merait plus d'acide succinique que l'ambre jaune d'une transparence parfaite. » Quant à sa composition élémentaire, nous n'en connaissons que l'ana- lyse faite autrefois par Drapiez, qui y a signalé le carbone, l'hydrogène, l'oxygène et un peu de cendres formées de chaux, d'alumine et de sdice. )) Il existe cependant dans le succin un autre élément dont on n'avait pas encore, jusqu'ici, indiqué la présence, et dont la découverte n'est peut-être pas dépoinvue de quelque intérêt : je veux parler du soufre. Quand on chauffe jusqu'à distillation quelques fragments de succin dans un tube à essais, et qu'on fait plonger au milieu des fumées blanchâtres qui s'en déga- gent un papier imprégné d'acétate de plomb, celui-ci prend immédiatement une teinte noire qui démontre évidemment la présence d'un composé sulfui'é. (679) » Tous les échantillons de succin que j'ai pu essayer m'ont présenté cette réaction bien inattendue et d'une manière nette et tranchée. Aussi ai-je entrepris le dosage du soufre que renferme cette substance. A l'aide de l'hydi'ate de potasse et du nitre bien purs, j'ai pu oxyder ce soufre et le con- vertir ensuite en sulfate de baryte dont le poids a été égal à o^'',o7 pour 2 grammes de succin transparent, ce qui correspond à o,48o5 de soufre poui loo d'ambre jaune. » Ce chiffre en représente la quantité maximum, car j'ai pu m'assiu-er, à l'aide de plusieurs analyses, que cette proportion n'était pas invariable. Chose remarquable, un échantillon de succin opaque et blanc, lequel passe ])our être plus riche que les autres en acide succinique, m'a donné oS'',o3(i de sulfate de baryte pour 2 grammes, ce qui correspond exactement à une quantité de soufre de moitié moindre que la précédente (o,24o'3 pour 100). » A quel état ce soufre existe-t-il dans le succin? Est-il contenu dans l'huile essentielle ou dans les deux résines solubies, ou dans le bitume inso- luble? C'est ce que des expériences ultérieures pourront sans doute préciser, si de nouvelles recherches étaient jugées nécessaires. Déjà j'ai pu constater que la portion de l'ambre jaune soluble dans l'éther abandonne de l'hydro- gène sulfuré à la distillation, » Ce qui reste probable, pour ne pas dire certain, c'est que le soufre du succin y est en combinaison avec la matière organique; aussi s'en dégage-t-il à l'état d'acide sullhydrique, comme l'oxygène s'en échappe à l'état d'eau (i). » La forme particulière sous laquelle le soufre est engagé là paraît donc devoir faire rejeter l'idée qui vient tout d'abord d'attribuer sa présence à l'influence des gisements qu'affecte le succin. En effet, on a trouvé souvent celui-ci dans le gypse (Segeberg, en Holstein), dans certaines mines de soufre de Sicile, dans les lignifes de Picardie, si riches en pyrites ferrugi- neuses. Mais sa présence au milieu du grès, et parmi les lignites propres aux terrains d'argile plastique et à ceux de la partie inférieure des terrains cré- tacés, ne peut impliquer l'existence nécessaire du soufre ou d'une de ses combinaisons à côté de lui. » Proviendrait-il donc des végétaux succinifères eux-mêmes, qui auraient renfermé autrefois des principes sulfurés, comme il en existe encore aujour- (i) En distillant le succin dans une petite cornue munie d'un tube à gaz, j'ai recueilli un mélange de gax acide sulfhydrique, acide carbonique, oxyde de carbone et hydrogène car- bone, à la tempéraUire à laquelle il commence à se décomposer. 88.. ( 68o ) d hui dans la plupart des représentants de la famille des Crucifères, dans ceux de la tribu des Alliacées, et surtout dans quelques gommes-résines des Ombellifères? c'est une question nouvelle qui se pose naturellement ici. Dans tous les cas, je dois ajouter que j'ai cherché en vain à constater la pré- sence du soufre dans les produits analogues comme aspect au succin, tels que la résine copal et celle de Dammar : aucun d'eux n'a abandonné d'a- cide sulfhydrique à la distillation. » TOPOGRAPHIE. — Nivellement barométrique dans la province de Constantine ; altitude de Biskra. Note de M. P. Mares, présentée par M. de Vcrneuil. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les principaux résultats d'un nivellement barométrique exécuté dans la province de Constantine jusqu'à une distance de 600 kilomètres environ, au sud du littoral. Les observa- tions qui ont servi de base à nos calculs ont été faites pendant le cours d'une exploration botanique dirigée par M. le D'' E. Cosson, membre adjoint de la Commission scientifique de l'Algérie. Nous étions munis de deux baromètres Fortin et de bons thermomètres construits par MM. Baudin et Fastré. Ces instruments ont été réglés avec le plus grand soin avant le départ et après le retour. Nous les avons aussi comparés aux instruments dès observatoires qui nous ont servi de base d'opération en Algérie. >i Nous n'avons eu, sur le littoral, que deux bons observatoii'es fixes, Oran et Alger; mais leur éloignement en longitude et en latitude, et sur- tout la différence de position climatérique nous exposaient à de fortes erreurs : aussi avons-nous été très-heureux de trouver un bon observatoire à Biskra, où nous avons reçu le plus bienveillant accueil. Ce point fixe en plein désert nous a été du plus grand secours; toutefois, son altitude absolue n'étant pas encore exactement déterminée par la géodésie, les indi- cations fournies par sou observatoire ne pouvaient nous donner que des différences de niveau. » M. Dubocq a indiqué l'altitude absolue de Biskra comme étant de III mètres [.4nnales des Mines, t. II, p. 249*» i852). Ce chiffre est basé sur le calcul de la moyenne d'une année entière d'observations faites en 1846. A cette époque, les conditions d'exactitude étaient difficiles dans le désert, même pour les meilleurs observateurs. 1) Plus tard, M. Renou a trouvé 89 mètres d'altitude par sept observa- tions faites au mois de mai. (68i ) » La position continentale de l'oasis de Biskra, au pied d'un puissant massif montagneux qui la protège contre les vents froids du nord et laisse un accès complet aux vents du sud, fait de ce point un des pays les plus chauds du monde en été. La température moyenne, dans cette saison, diffère de près de lo degrés de celle d'Alger; de là une grande inégalité pro- bable de pression moyenne entre ces deux points pendant la saison chaude : aussi, dans deux séries d'observations faites du 4 au lo juin et du 12 au 16 juillet i858, séries pendant lesquelles les courbes se suivent d'une ma- nière remarquable, nous trouvons l'altitude de Biskra à 174 mètres par la première série, et 161 mètres par la seconde. Ce résultat, comparé à celui de M. Dtibocq, dont les chiffres doivent très-probablement se rapprocher beaucoup plus de la vérité, semble bien indiquer une cause permanente d'erreur qui nous paraît devoir être attribuée surtout à l'influence de la saison chaude, de sorte que, lorsque à celte époque le temps se met au beau fixe, la marche du baromètre peut suivre des inflexions identiques à Alger et à Biskra; mais la pression moyenne, faussée préalablement, gardé sa cause d'erreur dans les observations les plus concordantes, comme les plateaux d'une balance dont on aurait faussé l'équilibre avant de s'en servir. )) Lorsque je commençai ce travail, je ne possédais que les trois mois d'avril, mai et juin i858, observés par M. Schmith, pharmacien militaire à Biskra. Ces observations m'avaient donné une altitude de 1/48 mètres. Ayant pu me procurer les observations de divers mois de 1860 à i863, grâce à l'obligeance de M. Henry Duveyrrier et de M. Colombo, directeur de l'É- cole arabe de Biskra, voici les résultats que j'ai obtenus : m m Novembre io5 F" (i) Mars 118 F" Décembre gS F" Avril i45 F" Janvier loo F" Mai i55 F" Février 108 V-' Juin 1 55 F" )) C'est au mois de décembre que M. Renou a indiqué le minimum de la température à Biskra. » Nous n'avons pas eu de matériaux suffisants pour pousser plus loin ces observations qui, bien qu'incomplètes, suffisent pour démontrer nette- ment l'influence de la température. La moyenne de ces huit mois nous a donné pour Biskra une altitude absolue de 1^5 mètres. » Contrôlons ce premier résultat par un autre ordre de recherches. Les (j) F'° = 4o observations du baromètre Fortin ou Gay-Lussac. ( 682 ) observations de M. Schmith s'étendaient du 7 avril au 20 juin i858. Le cal- cul de leur moyenne nous donnait, avons-nous dit, i48 mètres. En exami- nant la hauteur du baromètre suivant les différents vents pendant ces soixante-quatorze jours, j'ai eu ce résultat inattendu que les vents de sud- est et de nord-ouest, dont le nombre prédomine, donnent une pression moyenne inférieure à celle des vents sud et ouest : le vent du nord donne une pression encore moindre. A Alger, au contraire, les vents du nord, de l'est et du nord-esl, qui dominent, donnent la plus forte pression. Il de- vait résulter de là une cause d'erreiu- facile à trouver par l'examen des moyennes : elle est de a""™, 2, correspondant environ à 9.5 mètres d'excédant, ce qui ramène le calcul de ces trois mois à 120 mètres, chiffre très-rap- proché du premier. » Nous pensions que l'influence de l'air excessivement sec de ces con- trées pourrait influer sensiblement sur nos résultats : M. Renou a bien voulu en calculer les effets d'après nos données psychrométriques, et nos chiffres n'ont pas été changés d'une manière sensible. » Enfin nous avons examiné la différence d'altitude qui existe entre chaque point mesuré et le précédent, calculés chacun par les quatre obser- vatoires fixes, et le tableau de ces différences nous a donné de bons résul- tats pour Biskra coté à ia5 mètres. » Les causes d'erreur sont évidemment très-complexes à d'aussi grandes distances, et il est presque impossible de pouvoir les apprécier d'une ma- nière certaine; toutefois, ces divers contrôles doivent en atténuer sensible- ment la portée, et ces considérations, jointes à plusieurs détails d'obser- vation qu'd serait trop long d'énumérer dans cette Note, nous ont fait adopter le chiffre de i25 mètres pour l'altitude absolue de Biskra. i> Le nivellement que nous avons l'honneur de présenter à l'.lcadémie nous semble reproduire exactement les pentes générales nidiquées par les eaux, et les hauteurs que nous avons obtenues dans le Chott Meir'ir' et l'Oued R'ir' nous paraissent indiquer d'une manière fidèle la topographie de ces lieux. Il faut en effet se bien pénétrer de la pensée que le Chott IMelr'ir' est un grand bassin qui reçoit les eaux de tous les pays environ- nants : le fond est un immense plan que son aspect uni, humide ou couvert d'efflorescences salines, ne permet pas de méconnaître dès qu'on le ren- contre. Toutes les parties de ce bas-fond communiquent entre elles, et, si certains points peuvent y être plus déclives que d'autres, tous les bords, du moins, sont à un niveau semblable naturellement uiféneur aux terrains qui l'entourent. ( 683 ) Province de Constantine (i). m Constantine (place Vallée) 624 V" Djebel Msid (sommet) 801 F' Ain Yagout (caravansérail) 906 F' Batna (bureau arabe) io35 F'' El Ksour (caravansérail) 960 F" El Kantra (caravansérail) 5i 7 F^ El Outaïa ( caravansérail ) 280 F* Biskra (fort Saint-Germain) ] 25 Taliir R'assou (maison de commandement) 34 F' Aïn Chegga (puits artésien) 3o F- Mgiiebra (puits, niveau de la mer) o F' Chott Melr'ir' (bord N.-O. à 7 mètres environ au-dessus du fond qui s'étend devant nous) ... — 6 F^ Oum et Thiour ( pied de la mosquée) 2 F'^ Mr'eïer ( puits artésien) . . 3 F^ Sidi Rhelil 25 F^ Tamerna Djedida 77 F" Sidi Rached 67 F» Bram (niveau du puits artésien) 65 F"^ Sidi Sliman (niveau du puits artésien) 72 F' Touggourt (niveau de l'eau des fossés de la ville) .... 63 F'' Tetnacin (Zaouïa) 7a F' Blidet Amar (niveau des jardins) 80 F Bir Mahmeur (puits voisins d'Areg Eddem). io3 F' Ain Bar'dad (extrémité N. de la Daya Sud) 85 F- El Hadjira (sol des jardins) 1 15 F' Bir el Aréfdji (dans la Heïcha de N'gouça) go F' N'gouça (sol des jardins) i3o F'" Ouargla (marabout de Sidi ben Eddin) i3i F' = Oued Souf. El Ouibed ( puits entre Sidi Sliman et Guemar) gS F" Mouia el Kaid ( puits entre El Ouibed et Guemar) 90 F' Guemar 62 F-^ El Oued(le Bardj.) 77 F" Ogia Oued Tounsi (puits entre El Oued et Touggourt).. 80 F' El Ketef (grande dune entre Ogla Tounsi et Touggourt). 100 F' Ogla Demerini (puits entre El Ketef et Touggourt). .. . io5 F- Tad)et el Gueblia i25 F' (i) F = observation du baromètre Fortin. Le chiffre exposant indique le nombre des observations qui ont servi aux calculs. ( 684 ) M. Beuiomme prie l'Académie de vouloir bien se prononcer sur la part qui lui revient dans les résultats obtenus relativement à la détermination du nœud vital. Il ajoute que « ses travaux ne contredisent en rien ce qu'a pu faire M. Floureus. » M. Flocrexs fait remarquer que des faits de cet ordre ne devraient pas être ainsi avancés sans preuve. L'auteur de la Lettre n'a rien fait sur le système nerveux qui ait fixé l'attention. Ses assertions sont sans aucun fondement et ses prétentions purement gratuites. La Lettre de ^l. Belhomme est renvoyée à une Commission composée de MM. Coste, Bernard et Longet, qui jugera s'il y a lieu de demander à l'auteur de préciser sa demande. M. AvRARD prie l'Académie de vouloir bien admettre au concours pour le prix de Médecine un instrument de chirurgie qu'il a inventé et appliqué depuis près d'une année, mais dont la présentation n'a pu, par des causes indépendantes de sa volonté, avoir lieu avant le jour fixé pour la clôture du concours. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) La séance est levée à 5 heures un quart. É. D. B. BVLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du it avril 1864 les ouvrages dont voici les titres : Études biographiques pour servir à l'histoire des sciences; par P. -A. Cap; 2* série. Chimistes, naturalistes, médecins et pharnmciens. Paris, i864; in-8". Cet ouvrage a été présenté, au nom de l'auteur, par M. Flourens, dans la séance précédente (4 avril). Observations météorologiques faites à la Faculté des Sciences de Montpellier pendant Cannée 18G2; in-4°- Mémoires de la Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg ; t. IX. Paris et Cherbourg, 1 863 ; in-S". Recherches sur le développement de quelques champignons par-asites ; par ( 685 ) M. A. DE Bap.y. (Extrait des annales des Sciences naturelles.) Paris; in 8°, avec planches. Présenté an nom de l'auteur par M. Brongniart. Liste des algues marines de Cherbourg ; par Auguste LE 30LIS. Paris, 1 863 ; in-8°. De l'éducation des idiots. Recherches sur le nœud vital, réclamation de prio- rité ; par M. le D'" Belhomme. (Extrait du Journal de Médecine mentale.) Paris, i864; br. in-8°. Observations d'aphémie pour servir à la détermination du siège de la faculté du langage; par M. le D' Ange DuvAL, suivies de quelques remarques sur l'aphémie, par M. le D'' Paul Broca. (Extrait des Bulletins delà Société de Chirurgie.) Pans, i864; in -8°. Des incidents du traitement thermo-minéral de Vichjr ; par M. le D' F.-Aug. Durand (de Lnnel). Paris, i864; br. in-8°. Note sur la ponte et les mœurs du Jean-le-Blanc; par M. le D"^ A. Savatieh. (Extrait des ^ctes de la Société Linnéenne de Bordeaux.) Bordeaux, 1864 ; demi-feuille in-8°. Extension... Triangulation de la carte d'élal-major (Ordnance Survey); extension de cette triangidation à la France et à la Belgicpie, avec mesure d'un arc de parallèle dans la latitude de 52 degrés nord, entre J^alentia [Irlande) et Mont Kemmel {Belgicpie); publié par ordre du Ministre de la guerre, par le colonel sir H. James. Londres, i863; in-4°. Studj... Etudes géologico-agronomiques sur la plaine de Pise. Mémoire lu H l'Académie des Géorgophiles; par le prof. Paolo Savi, le 10 février i856. (Extrait des Jtti dei Georgoftli.) Br. in -8°. Sopra i depositi... Sur les dépôts de sel gemme et sur les eaux salées du Vol- terrano; par le même. Pise, 1862; in-4°, avec planches. De' niovimenti.. . Des mouvements survenus, postérieurement au dépôt du terrain pliocène, dans le sol de la Toscane, mouvements auxquels semble devoir être attribuée la configuration actuelle de sa surface; parle même. (Extrait du Nuovo Cimento.) Pise, i863; br. in-8°. Saggio... Essai sur la constitution géologique de la province de Pise; par le même. Pise, i863; in-4°, avec carte géologique des montagnes du territoire Pisan, levée en 1 832 par P. Savi, augmentée et corrigée en i858. Intorno... Considérations sur deux dissertations de botanique de Michel- Ange Poggioli ; par M. Ph. Parlatore. (Extrait du Butlettino universale délia Corrispondenza scientifica di Roma per l'avanzamento délie scienze.) Rome, 1864; I f. in-8°. C. R., 1864, 1" Simestre. (T. LVlll, ^o Vô.) 89 ( 686 ) PUBLICATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l' ACADEMIE PENDANT LE MOIS DE MARS 1864. Comptes rendus hebdomadaires des séances de i' A cadémie des Sciences; i*' se- mestre 1864, n°^ 10 à i3; in-4°. Annales de Chimie et de Pliysique; par ÎMM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BoussiNGAULT, Regnault ; avec la collaboration de MM. Wurtz et Verdet ; 4" série, février i864; in-8°. Annales de l' Agriculture française ; t. XXIII, n°' 4 et 5 ; in-S". Annales forestières et métallurgiques; t. III, n°' i et 2, janvier et février i864; in %". Annales de la Société d hydrologie médicale de Paris; comptes rendus des séances; t. X, 6® livraison ; in-8". Annales delà Propagation de la foi; 11° 21 3; mars 1864*, in-ia. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; 8' année; janvier i864; n-8°. Atli délia Società ilaliana di Scienze îwturali; fasc. 6 et dernier (f. 26 à 3 1 ). Milaii ; in-8°. Annales de C Electrothérapie ; oP 3, janvier i864; in-8°. Bibliothèque universelle et Revue suisse ; n° 74- Genève; in-8". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; t. XXIX, n° 11; in-8". Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; janvier et février i864; in-8". Bulletin de la Société française de Photographie; 10^ année, février et mars i864; in-8°. Bulletin de la Société d'Anthropologie de Paris; t. IV; 4° fasc, sep- tembre à décembre i863; in-S". Bulletin de la Société d'Acclimatation et d'Histoire naturelle de l'île de la Réunion; t. II, n° i; janvier 1864. Saint-Denis (Réunion) ; in-8°. Bullettino deW Associazione nazionale Italiana di muluo soccorso degli scien- ziaii, letlerali ed artisti ; '7* livr. Naples; in-S". Bullettino meteoroloqico delC Ossetvalorio del Collegio Romano; \ol. III, n" 1. Rome; in-4''. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; i3'' année, t. XXIV, n"' 10 à i3, et Table du t. XXIII; in-8°. Gazelle des Hôpitaux; 37*^ année, n°' aS à 36; in-8°. ( 687 ) Gazette médicale de Paris; 34^ année, t. XIX, n"' lo à i3; in-4". Gazette médicale d'Orient; 7* année, n° 1 1 , février i86/( ; in-4°. Journal d'Acjricullure pratii^ue ; 28^ année, 1864, n°' 5 et 6; in-8". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; t. X, 4" série, mars i864; in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture; t. X, février i864; in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie; i^ année, mars i864; in-8". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; St*^ année, 1864, n''^ 7 et 8 ; in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées; 2'= série, décembre i863; in-4^ Journal desjabricants de sucre; 4* année, n°* ^S k 5i', in-4''. Kaiserliche... Académie impériale des Sciences de Vienne; année 1864, n°' 7 et 8; i fenille d'impression in-8°. L'Abeille médicale; 21" année, n°' 10 à i3; in-4'*. L Agriculteur praticien; 2" série, t. V, n" 5 ; in-S". VArt médical; 9" année, t. XVII, mars i864; in-S". La Lumière; i4® année, n°5; in-4''- La Médecine contemporaine; 6® année, n°^ 5 et 6; in-4''. La Science pittoresque ; 8* année; n°' 46, 4? 6t 48; in-4°. La Science pour tous; 9* année; n"'' i4 à 17 ; in-4°. Le Courrier des Sciences et de l'Industrie; 3" année ; t. I, n°* i o à 1 3 ; in- 8°. Le Moniteur de la Photographie ; 4*^ année, n" 24; 5" année, n" i ; in-4'*. Le Technologiste; aS* année; mars 1864 ; in-8°. Leopoldina... Organe officiel de l'Académie des Curieux de la nature, pu- blié par son président^ le D'' C.-Gnst. CaruS; janvier 1864 ; in-4°. Les Mondes. . . Revue hebdomadaire des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; 1^ année, t. III, livr. 9312; in-8''. Magasin pittoresque; 32" année ; mars i864; in-4°. Montpellier médical : Journal mensuel de Médecine; 7* année; mars i864;in-8°. Monthly . . . Notices mensuelles de la Sociétérojale d'Astronomie de Londres; vol. XXIV, n° 4; in- 12. Nachricliten... Nouvelles de l'Université de Gœttingue; année i864; n" 2; in-8. Nouvelles Annales de Mathématiques ; 2" série, t. III; mars i864; ui-8". Observatorio... Publications de l'Observatoire météorologique de l'Infant ( 688 ) don Lmz,à l'Ecole polylechnique de Lisbonne; n°' 29 à 36, 40 et 4 1 , 4^1 ^t 45 ; iii -folio oblong. Pharmactutical Journal and Transactions ; vol. V, 11° 9; in-S'^." Presse scientifique des Deux Mondes; année 1 864, n°' 5 et 6 ; in-8°. Revue maritime et coloniale; t. X, mars i864; in-8°. Revue de Thérapeutique médico-chintnjicale ; 3i* année, j864; n°^ ^ et 6; in-8". Revue de Sériciculture comparée ; 1864 , n" i ; in-H". Revue viticole ; 6* année; février i864; in-8°. Socielà reale di Napoli. Rendiconto delC Accademia délie Scienze fisiche e mntemntiche ; 3^ année, février 1864. Naples; in-4°. The Canadian Naturalist nnd Geotogist; vol. VIII ; n°6; décembre i863. Montréal; in-S". The anthropological Review and Journal of the anthropolocjical Society of London ; rf^ 1^ 3 et 4, août et septembre i863; février i864; in-8". ERRATA. (Séance tlii 4 ;tvril 1864.) Page Cii\i , ligne fi, an Uni de Bonnefokt, lisez Boknafokt. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 AVRIL 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COaiMUlVICATïOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. CiviALE fiiit hommage à l'Académie d'un exemplaire du discours qu'il a prononcé à l'ouverture des conférences cliniques de l'hôpital Necker, siu' la création d'un service spécial pour les maladies des organes urinaires dans les hôpitaux de Paris. [Voir au Bullelin hibliocjropliique.) ALGÈBRE. — Sur une extension de la théorie des équations algébriques ; par M. Sylvester. (( Quelques recherches que j'ai faites tout récemment sur la règle don- née sans démonstration par Newton dans VJrithmetica universalis (voirie chapitre De resolutione œqualionuni), pour trouver inie limite inférieiu'e au nombre de racines imaginaires d'une équation, m'ont conduit forcé- ment à reconnaître l'existence d'un nouveau et très-intéressant genre d'équations algébriques qui ont exactement le même degré de généralité que les équations ordinaires et jouissent de propriétés parfaitement ana- logues à celles de ces dernières. » Ce sont les équations pour lesquelles, en partant des deux extrémités de la fonction égalée à zéro, les coefficients se composent, deux à deux, de quantités conjuguées de la forme X + ija, / — /p, G. E., i864, 1" Semetire. {T. LVlir.IS" 16.) 9° ( 690 ) respeclivement, sauf (pour les t'quations de degré pair) le coefficient cen- tral qui reste seul et nécessairement réel. u Une telle équation peut se mrttre sous la forme U + /V == o, et, en sup|)osant que tout facteur algébrique commun à U et V a été préa- lablement chassé, elle peut être nommée équation conjuguée. Les équations conjuguées ainsi définies ne peuvent contenir ni racines réelles ni paires de racines imaginaires de la forme mais néanmoins leurs racines, comme celles des équations ordinaires, se diviseront en deux classes, c'est-à-dire classe de racines solitaires et classe de racines associées. Ces deux classes seront chacune du même ordre de généralité. Les racines solitaires seront quantités complexes avec l'unité pour module, c'est-à-dire de la forme e'*; les racines associées seront quantités complexes dont le rapport est réel et les modules réciproques, c'est-à-dire de la forme pe , -e . P » U va sans dire que les racines solitaires sont les analogues aux racines réelles, et que les racines associées le sont aux racines imaginaires des équations ordinaires. Dans une forme conjuguée du degré n, comme dans une forme ordinaire du même degré, le nombre de paramètres sera évi- demment fi -j- i . Tous leurs invariants (sauf le facteur i pour quelques- uusj seront réels, et toutes leurs formes, invariants des dérivées, cova- riants, contre-variants, etc., seront, elles aussi, des formes conjuguées. » Les théorèmes et les propriétés fondamentales des équations ordinaires se reproduisent (sans exception) sous une forme convenablement modifiée dans la théorie des équations conjuguées; je cite comme exemples la règle pour connaître si le nombre des racines réelles renfermées entre deux quantités réelles est pair ou impair, la liaison de position entre les racines réelles des équations et celles de leurs dérivées différentielles, les théo- rèmes pour recoimaître le nombre ou une limite au nombre des racines réelles, et en particulier la règle de Sturm et la règle merveilleuse et jusqu'aujourd'hui non démontrée de Newton. Je dois ajouter comme auxiliaire à ce genre de recherches un théorème qui donne une loi d'iner- tie pour les formes quadratiques (à un nombre quelconque de variables) ( ^9' ) assujetties à subir des siibsliliitioiis qui peuvent élre qualifiées couune élaiit substitutions conjuguées au lieu de réelles. » Il n'est pas sans intérêt de faire remarquer que, de même que les racines des équations ordinaires peuvent être représentées géométrique- ment au moyen de points solitaires situés sur une ligne droite, et par des points associés en couples qui se trouvent deux à deux et à distances égales sur les deux côtés de cette ligne, de sorte que ces derniers points constituent, pour ainsi dire, des images optiques les uns aux autres par rapport à la ligne, de même les racines géométriquement représentées des équations conjuguées se divisent en des points simples situés sur la cir- conférence d'un cercle dont le rayon est l'unité, et des points qui se trouvent deux à deux à des distances réciproques du centre sur les mêmes rayons, et qui constituent ainsi, pour me servir du langage de M. William Thompson, des images électriques les luis des autres. Ces principes auront prochaine- ment leur développement dans un supplément au Mémoire sur le théo- rème de Newton déjà cité, que j'ai lu récemment devant la Société Royale de Londres. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sw le procédé de M. Beanes pour la révivificalion du noir animal qui a servi au raffinacie du sucre. (Extrait d'une Lettre de M. R.4MO\ DE I,A SaGRA.) « Dans ma dernière communication sur les améliorations introduites dans les sucreries cubanaises, j'ai eu l'homieur d'entretenir l'Académie des résultatsde l'emploi du gaz sulfureux, au moyen de l'appareil deM. Edouard Beanes. J'ai à lui signaler aujourd'hui un nouveau service rendu à cette industrie par l'emploi d'iui nouveau procédé dû au même savant : il s'agit d'un moyen économique pour traiter le noir animal qui a servi dans la fabri- cation et le raffinage du sucre, en le privant de toute la chaux et des autres matières dont il s'empare, sans attaquer ni détruire aucune partie de la substance dont il est formé. » M. Beanes emploie pour cela le gaz acide hydrochlorhydrique, dont il imprègne le noir animal, le laissant séjourner jusqu'à ce que la chaux et les autres matières terreuses et alcalines soient converties en chlorures solubles. La manière de procéder et les précautions à prendre se trouvent expliquées dans les brevets. » 90. NOMEVATIONS. !>' Académie procède, parla voie du scrutin, à la nomination de la Com- mission qui sera chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Mécanique. MM. Moriii, Poncelet, Combes, Dupin, Piobert, réunissent la majorité des suffrages L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomi- nation de la Commission chargée de décerner, s'il y a lieu, le prix Trémont pour l'année i864- Commissaires, MM. Pouillet, Chevreul, Combes, Regnault, Dumas. MÉMOIRES LUS. M. Trémaux lit la troisième partie de son travail intitulé : « Transfor- mation de l'homme à notre époque et conditions qui amènent cette trans- formation M. L'extrait de ce Mémoire n'a pas été remis à temps par l'auteur pour pouvoir être inséré dans le présent Compte rendu. Le Mémoire est renvoyé à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Serres, Flourens, de Quatrefages. 3IÉM0IRES PRÉSENTÉS. M. LE Président présente au nom de l'auteur, M. Tigri, professeur d'Aua- tomie à Sienne, une Note écrite en italien et avant pour titre : » Hacmo- lipose des globules sanguins ». L'auteur, dans ce travail, expose les résultats des recherches qui l'ont con- duit à reconnaître que le sang peut subir une altération résultant do la formation d'une substance grasse qui s'accumide dans les globules rouges. Ce fait, qu'il n'avait tl'abord observé que dans le sang extravasé, mais qu'il a depuis constaté pour le sang encore circidant dans ses vaisseaux, lui parait fournir l'explication de certains cas de mort, où l'on ne trouve dans tous les organes indispensables à la vie aucune altération apparente. Ce Mémoire est renvoyé à l'examen des Commissaires précédemment dési- (693) gués pour d'autres communications du même autour sur l'existence de bactéries dans le sang de personnes mortes de fièvres typhoïdes, Commission qui se compose de MM. Velpeau, Rayer et Balard. TÉRATOLOGIE. — Description anatomique d'un monstre humain acépltalien peracéplinle; par MUI. Fonssagrives et Galleua.xd. (Commissaires, MM. Serres, Mil ne Edwards.) « Il y a quelques mois, un médecin de Lesneven (Finistère), M. le D' Barbanson, nous adressa, pour lexaminer, un monstre acéphale, né dans les circonstances suivantes. La mère est âgée de 21 ans; elle a eu, il y a trois ans, un premier enfant bien conformé; cet accouchement n'a présenté rien de particulier, si ce n'est une métrorrhagie abondante^ après la délivrance. Cette grossesse n'a été signalée par aucun incident; il n'y a eu ni impressions morales, ni chutes, ni contusions sur le ventre. La mère vit dans des conditions de bien-être et d'aisance. Son mari a une excellente conduite et ne s'enivre jamais. Le 24 janvier 1864, à 7 heiu'es du soir M. le D"^ Barbanson est appelé par la sage-femme qui avait assisté Madame***, à l'effet d'opérer l'extraction d'un placenta enchatonné. Il apprend alors que la patiente était accouchée une heure auparavant d'une fille parfaitement conformée; que les douleurs avaient persisté après l'expulsion de l'enfant, et que, peu après, elle avait mis au monde un second enfant, également du sexe féminin, auquel manquaient la tête et les membres supérieurs. Le cordon om- bilical de cet acéphale était très-grêle, celui de son jumeau était normal. Il n'y avait qu'im seul placenta. Les recherches que nous fîmes au sujet de cette sorte de monstruosité nous ayant donné la certitude qu'il s'agissait d'un cas d'acéphalie peracéphale très-rare, et nous ayant appris en même temps que la plupart des observations de ce genre publiées jusqu'ici sont extrêmement incomplètes, nous nous sommes attachés à étudier celle-ci dans ses Sj'slème circulatoire. — Vaisseaux des membres inférieurs parfaitement symétriques; valvules dans la saphène interne; une veine ombilicale divisée en deux branches, dont l'une forme im plexus correspondant aux veines sushépatiques, dont l'autre se rend dans un vaisseau analogue à la veine cave inférieure; système lymphatique très-développé; cœur figuré par trois tid)ercul('s charnus, rouges, de la grosseur d'un grain de chènevis, auxquels aboutit une veine cave inférieure, et desquels pari une aorte ascendante courte, épanouie en un bouquet vasculaire qui échappe à toute description. ( 695 ) » S/stème respiraloire . — Deux poumons confoiuliis, fonnanl une masse cordiforme, et enveloppés dans un sac pleural; trachée rudimentaire. 11 Système digestif. — Pas d'estomac ; intestin grêle rudimentaire figuré par un cul-de-sac de o™,o6; un cœcum et un appendice vermiculaire ; gros in- testin ayant, une fois déplissé, o™,4o de longueur. » Sjstème iiro-génital. — Vagin terminé en cul-de-sac après un trajet de o™,oi environ; utérus bicorne présentant une cavité remplie d Un mucus jaunâtre; pas de traces de trompes ni d'ovaires; reins représentés par deux petits corps rougeâtres de la grosseur d'un grain de blé, surmontés d'un petit corpuscule gros comme un grain de millel. Il n'existe ni uretères, ni vessie. En dedans du psoas on constate la présence d'un traclus glandu- leux qui paraît dû à la persistance du corps de Wolf. » En résumant les particularités anatomiques les plus saillantes offertes par cet acéplialien, on voit qu'il présente : » 1° Deux poumons fusionnés en un seul avec un sac pleural et un rudi- ment de trachée; Q°un thymus très-volumineux; 3° trois vésicules cardiaques avec un système de vaisseaux artériels et veineux, afférents et émergents; 4" une absence com|ilète du foie remplacé par un plexus veineux hépatique émané de la veine ombilicale; 5" un système digestif réduit à un intestin grêle, borgne et très-court, et à un gros intestin avec cœcum et appendice vermiculaire; 6° un tubercule osseux céphalique très-petit, mulliloculaire, mais ne renfermant pas de substance nerveuse; 7° un tronçon de moelle et un grand sympathique conformés régulièrement; 8" un appareil urinaire réduit à des reins rudimentaires, et un appareil génital consistant unique- ment en un vagin incomplet et en nu utérus bifide sans trompes ni ovaires; 9" (les membres inférieurs offrant, sauf un valgus double et la disposition syndactyle et incomplète des orteils, une structure tout à fait normale. » Ce peracéplialc est extrêmement remarquable en ce qu'il confirme cer- taines données anatomiques qui sont encore controversées dans l'histoire des acéphaliens. Nous voulons parler : i" de l'existence du diaphragme; 2" de celle du cœur; 3° de celle des poumons; 4° et enfin de celle du foie. La descrip*ion si savante donnée par Geoffroy Saint-Hilaire du type des acéphaliens peracéphales expose sur tous ces points de vue des divergences que les détails de notre observation éclaircisseiTt singulièrement. Elle réduit à néant la théorie tératologique qui explique l'acéphalie par une amputa- tion opérée par le cordon à une certaine époque du développement em- bryonnaire; enfin elle soulève au point de vue de la physiologie fœtale les questions les plus intéressantes. Nous en aborderons l'étude dans un ( 696 ) autre travail; noire but en ce moment a été d'appeler l'attention de l'Aca- démie sur une monstruosité fort rare et qui n'avait été jusqu'ici que très- incomplétemcnt décrite. » PHYSIOLOGIE. — Sur In théorie des battements du cœur. Note de M. Hiffelseim, présentée par M. Coste. (Commissaires, MM. Delaunay, Cl. Bernard, Coste.) « Dans un Mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie en 1854, j'ai cherché à établir une théorie, dont j'ai puisé les éléments dans les sciences exactes, sur la cause immédiate du phénomène physique et mé- canique (eu égard à sa manifestation extérieure) connu sous le nom de bat- tement du cœur. J'ai attribué ce phénomène à une réaction hémodyna- mique connue dans les sciences sous le nom de recul. Il résulte, d'après mes recherches, de l'issue du liquide sanguin par les deux orifices artériels, sous l'influence des pressions respectives des cœurs droit et gauche, doués, comme l'on sait, d'une force inégale, en raison de l'inégalité d'épaisseur de leurs parois. » Cette étude est devenue le point de départ de beaucoup de travaux adressés depuis lors à l'Académie et destinés à réfuter ma théorie, mes démonstrations, et parfois à lui en substituer une autre. A l'étranger comme en France le débat fut ranimé, et mon travail devint l'objet d'études criti- ques. J'aurais craint d'abuser de la bienveillance de l'Académie, en lui adressant autant de réfutations individuelles qu'on lui a adressé d'objec- tions distinctes. Je désire répondre ici aux seuls arguments produits contre les principes fondamentaux sur lesquels je me suis appuyé. Le côté physique et mécanique une fois tranché, le côté physiologique sera, je le crains, l'objet, pendant quelque temps encore, d'appréciations arbitraires. » Harvey n'a pas craint d'écrire : Ut motuni cordis soli Deo cognittimjuisse pêne opinarer. L'extrême rapidité des mouvements semblait justifier cette crainte de son temps. Et aujourd'hui, si longtemps aprèslui, les Commissions les plus compétentes se divisent encore sur la simple constatation des faits (jui se passent sous leurs yeux. Je vais plus loin : les conditions anatomiques (lu cœur, extrinsèques et intrinsèques, peuvent tellement varier, que les conclusions des vivisections que j'ai moi-même pratiquées me paraissent devoir se borner à des généralités, ou bien aux circonstances de chaque espèce expérimentée. » En étudiant les conditions anatomiques dans lesquelles le cœur fonc- ( ^97 ) tioniie, les plus éminents anatomistes et physiologistes de rAllemagiie, après de longues et patientes recherches, se trouvent dans le |>iiis complet désaccord, par l'impossibilité de juger couiplétemenl sur le vivant et de retrouver les rapports invariables après la mort. Bamberger, Ludvvig, Hamernick, Skoda, Luschka,etc., sont dans ce cas. Il n'en saurait èlre ainsi de ma théorie fondamentale, laquelle, si elle est vraie, s'appliquera en prin- cipe à tous les cas où les conditions physiques du recul sont anatomique- ment réalisées. Aussi ma première et principale réponse s'adresse-t-elle au travail de M. Giraud-Teulon, ancien élève de l'Ecole Polytechnique, qui a, le premier, attaqué dans sa base la doctrine du recul. Il nie absolu- ment la justesse de ma démonstration, et mon théorème et son application, et le recul des poches en caoutchouc et celui de mon appareil, dont il cri- tique les dispositions au point de vue de son objet. » Ceci est capital, car ma démonstration étant du domaine de la méca- nique, science exacte, l'un de nous deux représente la vérité palpable. Mes études sur les mêmes pessaires, que mon contradicteur dit avoir exa- minés, m'ont démontré le recul. J'ai débuté par cette vérification, dans le laboratoire de notre éminent physiologiste, M. Cl. Bernard. Ce recul se produit également dans des poches musculaires dont j'avais établi l'ana- logie, comme l'enveloppe de beaucoup de Céphalopodes, étudiés par M. Du- méril, M. Charles Robin. De même encore se produit-il par la contraction de la cavité rectale des larves de Libellules que M. Blanchard a si bien étu- diées. Mais, dira-t-on, ces faits ne sont que des analogues, et si, dans ces cas de recul, même l'animal tout entier est transporté, dans le liquide qu'il habite, par la contraction d'une poche musculaire, ces conditions ne sont j)as celles du cœur. Il y aurait bien à répondre à ces exigences inusitées et déplacées en physiologie. J'aime toutefois mieux demeurer sur le terrain positif de la mécanique. Je dois d'abord faire remarquer que l'on s'est mépris en assimilant un point essentiel de ma doctrine à l'opinion de Skoda. Ce grand médecin parle d'un mouvement de haut en bas, qui ne signifie pas recul, physiquement parlant ; MM. Chauveau et Faivre égale- ment. Il y a là une petite erreur d'interprétation. Ces opinions, ces pré- tendus déplacements, n'ont rien de commun, probablement, avec ma doc- trine, » Je n'ai pas imaginé, inventé un mouvement. J'ai tout simplement lionne une explication du battement du cœur, variable de siège, d'étendue, d'intensité, et qui en lui-même est déjà si diversement interprété. Je rap- C. R., i864, i" Semestre. (T. LVIII, N" 16.) • 9' ( 698 ) pellerai que recul et déplacement sensible ne sont pas synonymes ; que la réaction qui produit le recul est indépendante de sa perception extérieure; que si cette réaction peut entraîner virtuellement, il ne s'ensuit pas qu'elle entraine effectivement ; elle peut laisser l'organe sur place, par le fait d'ob- stacles ambiants, et en conséquence il y aura ou non, selon le cas, ébranle- ment de la paroi thoracique, soulèvement, etc. Les animaux reculeiirs seuls, jusqu'ici, offrent l'exemple manifeste et constant du déplacement du centre de gravité, ou mouvement absolu, coïncidant avec le début du mouvement relatif, changement de forme, de volume. Le mode de station, les agents de transmission, sont autant d'éléments à considérer quant à la perception, une fois la réaction produite. Ce sont autant de données à priori, découlant des principes physiques sur lesquels j'ai appuyé ma démonstration. » Mais, diront les personnes qui m'ont vu expérimenter siu' mon appareil, » ou qui s'en rapportent à mon travail, vous aviez un recul effectif, donc » c'est un pareil recul que vous supposiez dans le cœur. » Possible en prin- cipe, oui; mais effectué toujours, non. En découvrant toutes les particularités qui font varier ce recul, je n'ai entendu que rendre visible et tangible ce qui ne l'est pas en physiologie. [>orsqu'on sentira chez un Mammifère, par exemple, un battement cardiaque, de quelque façon qu'il arrive au dehors, il sera, selon moi, toujours dû essentiellement à cette cause. » Le déplacement est virtuel ou effectué, le choc est ou n'est pas ; fort ou faible, quand il est, voilà sa soiu'ce. On m'a opposé une exj)érience de Valentin qui a consisté à couper la pointe du coeur, sans que par là on vît changer les mouvements de cet organe. Je n'examinerai pas cette expérience, et je rentrerai hâtivement dans le domaine des sciences exactes qui m'ap- prennent que la résultante des deux lignes de force ne s'applique ni géomé- triquement ni aniitomiquement à la pointe du cœur. Tant d'éléments peu- • vent faire varier ce point d'application, qu'il est presque oiseux de le déter- miner. D'ailleurs, mon dessin indiquait une région supérieure à la pointe, et comme les effets se produisent en réalité sur toute une région, et non sur un point mathématique, je crois cette objection écartée. Je ne redoute rien tant que les abus des sciences exactes, qui compromettent leur usage dans la science la plus relative et la plus complexe, la biologie. « En présence de tant de divergences, sur des points qui ressortissent des sciences les mieux établies, l'Académie comprendra combien elle ser- vira la science entière en examinant celte question fondamentale que sou- lève mon Mémoire, et dont elle possède les documents, quant aux condi- tions de recul des corps élastiques et des cavités musculaires. Leur réalité (%9) une fois établie, la physiologie pourra, d'après cette base, poursuivre îa recherche de données nouvelles, résolvant autrement la question. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Recherches théoriques sur la formation des épreuves photographiques positives. Note de MM. Davanse et Girard, présentée par M. Regnault. « Du fixage. — Ainsi que nous l'avons précédemment démontré, l'épreuve, au sortir du châssis d'exposition, est formée de composés argentiques non impressionnés, et d'argent métaUique dont le mélange avec la laque argen- tico-organique donne aux parties colorées une riche teinte d'un rouge vio- let. Les fixateurs ont pour but d'enlever les composés non réduits, mais ils produisent de plus lui autre effet. Quelques instants après son immersion dans le bain fixateiu', l'image perd sa coloration violette et revêt luie cou- leur rouge-brique prononcée. Pendant longtemps il a été admis qu'en cette circonstance le sous-chlorure d'argent Ag'^Cl se transformait en chlorure AgCl soluble dans le fixateur, et en argent métallique. Nous avons démontré que ce phénomène doit être interprété d'une autre façon; il consiste en une simple hydratation de la laque argentico-organique qui se gonfle au contact du fixateur toujours alcalin, et dont la couleur primitive se modifie par ce fait. On réalise, en effet, ce changenient de coloration, non-seulement sur une épreuve photographique, mais encore sur la. laque isolée, en exposant l'une ou l'autre à l'action, soit de l'eau chauffée à 80 degrés, soit des va- peurs de l'eau bouillante. Rien de semblable ne se produit, du reste, pen- dant le fixage du chlorure d^argent pur réduit à la lumière. » Le fixateur le plus habituellement employé est l'h'yposulfite de soude. L'ammoniaque et le cyanure de potassium ont des inconvénients que nous avons eu soin de signaler; l'hyposulfite, au contraire, n'en présente aucun lorsque l'emploi en est fait avec soin : il dissout aisément les composés ar- gentiques non insolés sans agir sensiblement sur les portions colorées par la lumière; il n'abandonne à l'épreuve aucun produit sulfuré qui puisse plus tard en produire l'altération. Les seules précautions qu'exige son emploi consistent : 1° à débarrasser la feuille, par des lavages à l'eau, de l'excès d'a- zotate d'argent qu'elle renferme encore; 2° à enlever également à la feuille l'acide azotique dont l'insolation l'a imprégnée : on y arrive aisément en additionnant de bicarbonate de soude les eaux de lavage; 3° à se tenir con- stamment au-dessous de la limite de saturation de l'hyposulfite par les sels 91.. ( 70f> ) crargent. Dans l'opération du fixage, tous les composés non insolés que porte la feuille sont transformés en hyposnlfite d'argent AgOS^O-.Ce sel ne ]ie!it rester dissons qu'a la fa%'eur de a équivalents au moins d'hypo- snlfite de soude; s'il n'en est pas ainsi, au lieu du sel double solubie (AgOS-0^)(NaOS-0-)-, on voit se former le sel (AgOS=0=) (KaOS^O") (|(ii, insoluble dans l'eau, laisse l'épreuve imprégnée d'un élément sulfurant cpie les lavages ne peuvent pas faire disparaître. » Un fixateur nouveau, le sulfocyanure d'ammonium, a été il y a peu (le temps proposé par M. Meynier, de Marseille. Ce nouvel agent parait avoir sur l'iiyposulfite de soude des avantages marqués; mais son prix, encore assez élevé, l'a jusqu'à ce jour empêché d'entrer dans la pratique. » Du virage. — L'opération du virage est, de toutes celles qui iloivent nous occuper, la plus importante au point de vue artistique; elle est aussi la plus intéressante au point de vue scientifique. Les tons rouge-brique que prend l'épreuve dans le bain fixateur ne plaisent point aux yeux ; le virage a pour but de leur substituer des colorations plus agréables. Depuis que nous avons, il y a plusieurs années déjà, démontré l'influence si grave, au point de vue de l'altération des épreuves, des bains d'hyposulfite vieux ou acidulés employés jusqu'alors pour produire le virage, les sels d'or, et notam- ment le chlorure de ce métal, sont employés d'une manière exclusive pour obtenir ce résultat. " Le virage par les sels d'or, qu'd ait lieu après ou avant le fixage, est dû à ia substitution de l'or à l'argent. Des expériences multipliées, exé- cutées dans les conditions les plus variées, nous ont montré que l'or rem- place l'argent métallique et celui qui fait partie intégrante de la laque. En général, sur une épreuse virée ou retrouve 4 parties d'argent dorées par 1 partie d'or; quelque prolongée que soit l'action, la disparition de l'argent n'est jamais complète; ai)rès trente heures de contact avec des solu- tions aurifères fréquemment renouvelées, l'image renferme encore une <[uantilé d'argent qui est le quart environ du poids total des métaux qui la lorment. » Les formules proposées pour la préparation du bain d'or sont innom- brables; nous les avons ramenées à trois classes nettement caractérisées : » i" Les préparations acides, où figure le chlorhydrate de chlorure d'or du couunerce Au'- Cl%ClII et où souvent on ajoute encore de l'acide chlor- hydrique. Au contact de ces bains, l'image perd 3 équivalents d'ar- gent Ag' qui passent à l'état de chlorure et prend 2 équivalents d'oi- Au". Par suite de cetle disproportion entre les quantités d'argent enlevé et d'oi ( 7°' ) déposé, par suite encore de l'état acide de la solution, les parties claires du dessin disparaissent souvent. » 2° Les préparations neutres. Celles-ci donnent des résultats fort remar- quables; on les forme en prenant du chlorure double d'or et de potassium Au-Cl% KCi, et saturant exactement parla craie les petites quantités d'acide que ce sel peut renfermer. Abandonnés à eux-mêmes, les bains préparés de celte sorte et convenablement ddués se décolorent au bout de vingt-quatre heures; le chlorure d'or Au" Cl^ paraît s'être réduit à l'état de protochlo- rure Au" Cl, tandis que le chlore dégagé a réagi sur les composés en pré- sence pour les oxyder et sans doute pour transformer le chlorure alcalin eu chlorate. Les bains neutres marchent avec une grande régularité; ils opè- rent le virage en quelques minutes, et comme, pour i équivalents d'or Au^ qui se déposent, ils n'enlèvent à l'épreuve que i équivalent d'ar- gent Ag, le ton de l'image gagne eu richesse et en vigueur. En outre, ces bains sont toujours prêts à fonctionner; en les additionnant, à chaque série nouvelle d'opérations, d'une quantité d'or égale à celle qu'ont enlevée les opérations précédentes, on peut en prolonger indéfiniment l'action. )> 3° Les préparations alcalines où, par l'addition d'un excès de sel alca- lin : carbonate, acétate, phosphate de soude, etc., on dépasse le point de neutralité dont nous venons de parler. Là encore il paraît y avoir réduc- tion du chlorure d'or Au-CP à l'état de protochiorure Au^Cl; mais en pré- sence de l'excès d'alcali, ce protochlorure acquiert une stabilité singulière; au bout de peu de jours, le bain est impropre à produire le virage alors qu'il renferme encore les deux tiers an moins de l'or qu'on y a introrluit, et c'est seulement pendant la période de réduction du chlorure An'-Cl' qu'il fournit de bons résultats. 1) De C altération des éjjreuves et de leiir révivification. — Dès 1855, nous avons établi que l'altération, c'est-à-dire le passage à la couleur jaune des épreuves j>hotographiques, est le résultat de leur sulfiiration. De récentes expériences nous ont permis de vérifier à nouveau cette théorie. Toutes les épreuves passées renferment une quantité de soufre souvent correspon- dante à la j)ro|iortion d'argent qui les colore, et toute épreuve soumise a l'action simultanée des composés sulfin-ants et de l'eau s'allere et jaunit. » La coloration jaune des épreuves sulfurées avait toujours semblé diffi- cile à expliquer, car on sait que le sidfm-e d'argent très-divisé est noir-viu- lacé. Nous avons été assez heureux pour trouver l'explication de ce fait dans l'influence des matières organiques employées à l'encollage des jiapiers. Lorsqu'on précipite du sulfure d'argent en pré.sence de l'albumine, de lit ( yo:^ ) gélatine ou de ramidoii, ce n'est plus le composé noir ci-dessus que l'on obtient, mais bien une matière jaune qui renferme à la fois du sulfure d'ar- gent et de la matière organique. Ce qui se produit alors est aussi ce qui a lieu sur l'épreuve, et la coloration jaune que celle-ci revêt dans ce cas Ji'est autre que le résultat de la sulfuration de la laque argentico-organique. » Trois sources de composés sulfurants peuvent amener l'altération des épreuves; ce sont : i° les bains d'hyposulfite vieux, saturés ou acides; 2°rhy- posulfite d'argent laissé dans la feuille de papier par un lavage insuffisant ; 3° l'hydrogène sulfuré atmosphérique. Les deux premières causes desulfura- tion peuvent être aisément évitées en suivant les méthodes de fixage et de virage dont nous avons indiqué les conditions pratiques; la troisième n'a qu'une très-faible influence, et lorsque l'épreuve a été fortement dorée par le virage, cette influence devient à peu près nulle. En tout cas elle est inférieure à l'influence des émanations sulfhydriques sur les peintnres et les pastels. Il résulte donc de nos expériences que l'altération n'est pas la condition nor- male des épreuves photographiques positives, et que rien n'est plus fiicile que de préparer au moyen des composés argentiques des dessins d'une sta- bilité à peu près absolue. Du reste, lorsque, par suite de préparations défec- tueuses, une épreuve jaunit, on peut arrêter son altération et lui rendrenne partie de son éclat primitif en la virant de nouveau dans une solution con- centrée de chlorure d'or neutre. » Trailemeitt des réhiiliis. — Le développement immense pris par la pho- tographie a donné à celle question une grande importance; la quantité d'ar- gent consommée })ar l'art photographique est énorme; pour la fabrication de Paris elle atteint annuellement plusieurs millions de francs. Or, nos ana- lyses l'ont démontré, 3 pour loo seulement de l'argent mis en œuvre restent sur l'épreuve à l'état coloré, et 97 pour 100 seraient perdus sans remède si l'on ne fournissait au photographe nu moyen facile et rapide de traiter ses résidus. Un grand nombre de procédés ont été proposés dans ce but; nous les avons tous expérimentés, et nous en avons cherché de nouveaux ; celui que nous conseillons consiste dans l'emploi de lames de cuivre qui, immer- gées dans les solutions argentifères, même chargées en hyposulfite, en précipitent, en deux ou quatre jours, l'argent à l'état d'épongé métallique. » Ce Mémoire, ainsi que celui que les auteurs avaient présenté à la séance du 4 avril, est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Re- gnaultet Edmond Becquerel. ( 7o3 ) CHIMIE ORGANIQUE. — De t action du chlore sur le méth/le ; par M. C. ScHORLEMMER. (Extrait présenté par M. Btilard.) (Commissaires, MM. Peloiize, Balarcl, Peligot.) « En exposant à l'ombre, par une température de 5 degrés, des fla- cons pleins d'un mélange à volumes égaux de chlore et de métliyle obtenu par l'électrolyse de l'acétate de potasse, il se produit une réaction qui donne lieu à la formation de gouttes huileuses qui se vaporisent en très- grande partie à une température de i5 degrés. Si on absorbe par une faible solution de soude l'acide chlorhydrique produit, et si on déplace par une solution chaude de sel marin les vapeurs que contient le vase, on ob- tient, dans un tube entouré d'un mélange réfrigérant, un liquide d'où, par des distillations ménagées, on peut extraire un produit bouillant entre 1 1 degrés et 12 degrés, et qui, par ses propriétés physiques, sa composition et son étal: de condensation, présente les caractères del'élher chlorhydrique de l'alcool vinique. » En distillant à son tour le résidu qui a fourni ce produit, on voit la température d'ébullilion s'élever vite à 60 degrés, et presque tout passe entre ce point et 70 degrés. Le produit rectifié, bouillant entre 61 et 65 degrés, a la composition de l'éther chlorhydrique monochloré de l'alcool vinique. » Huit litres de méthyle ne donnent que 8 grammes de chlorures mêlés, un tiers seulement de ce que donne la théorie. » r,es résidtats de ce travail prouvent que le premier terme de la série des radicaux alcooliques est attaqué par le chlore de la même manière que le sont, suivant mes recherches antérieures (i) , ses homologues, l'éthyl- amyle, qui donne le chlorure d'heptyle, et l'amyle, qui donne le chlorure de décatyle. Comme il n'y a pas de raison de supposer que les termes de la série qui se trouvent entre C^ H" et C W , C"^ IV" , ne jouissent pns des mêmes aptitudes, on voit qu'en commençant avec le gaz des marais, qui est le premier terme de la série C"H-""^^ et le plus simple de tous les hydrures, susceptible d'être obtenu facilement avec ses éléments, nous pouvons non-seulement obtenir les termes de cette série, mais encore pro- duire par la synthèse les composés mono-atomiques, diatomiqucs et polya- (i) Journal nf thc Chemical Society , new séries, vol. I, p. ^'i'S, et Annalcn dcr Chenue unil Pharmacie, vol. CXXIX, p. 243. ( 7o4 ) roinif|i]es dont les hyclrocar])ures de cette série forment le point de départ. y J'ai exécuté ces recherches dans le laboratoire de JM. le professeur Roscoë, à Manchester. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Conservation des marbres exposés en plein ait . Extrait d'une Note de M. Dale."uagxe. (Commissaires précédemment nommés: MM. Dumas, Balard.) (' ... Les dernières observations conununiquées à l'Académie des Sciences par M. F. Kuhlmann sur l'action que les corps oxydants et désoxydants exercent sur quelques j)ierres précieuses me déterminent à rappeler l'atten- tion sur l'étude de faits analogues qui sont peut-être d'un intérêt plus gé- néral ; je veux parler des modifications produites par les agents extérieurs sur les matériaux qui composent nos monuments. Les marbres employés pour la construction des bassins, escaliers et bordures des parterres des jardins de Versailles, se sont presque tous colorés et désagrégés; ceux des statues et autres ornements s'altèrent et se couvrent de végétations, malgré tous les soins et nettoyages: en indiquer la cause et l'écarter serait chose fort opportune. » L'essai que j'ai tenté dans ce but en iH54, en silicalisant deux bustes de la salle dite des Empereurs, a marqué le premier pas fait pour conduire à ce résultat, ot bien certainement M. le Direcleur général des Musées impériaux applaudirait à tout ce qui pourrait être fait pour assurer la conservation et la préservation des nombreux objets d'art qui font l'orne- ment des résidences impériales et de tous les établissements et jardins publics. L'empressement avec lequel M. le Directeur général a mis, à cette époque, à ma disposition les deux bustes susindiqués en offre la garantie assurée, et il serait peut-être bon de reconnaître aujourd'hui l'état de conservation de ces deux marbres, après dix ans d'exposition à l'air, eu le comparant avec celui dans lequel se trouvent les autres bustes voisins, nettoyés avec soin à la même date. » J'ai pensé devoir signaler ce fait à l'attention de l'Académie, tout en lui rappelant un des premiers travaux exécutés (à mes frais) d'après le sys- tème de Fuchs, inventeur de la silicatisation, dont les applications se mul- tiplient tous les jours. ') I^I. DiETZEXBACHER souuiet au jugement de l'Académie une Note relative a l'action de l'acide pvrogallique sur le brome et sur l'iode. (Commissaires, MM. Pelouze, H. Sainle-t.laire Deville.) ( 7o5 ) M. Gardie (ou La Gardie, la lecture de la signature est douteuse) adresse de Pont-de-Veyle (Ain) une Noie « sur un moteur à oxyde de carbone ». (Renvoi à l'examen de M. Combes, qui jugera s'il y a lieu de demander à l'auteur une description de son appareil dont la disposition est à peine indiquée dans la Note.) M. J. P. Pyrlas adresse d'Athènes (Grèce) une Note ayant pour titre : « De h) direction des aérostats ». (Renvoi à l'examen de la Commission des aérostats.) COIUIESPOIVDAIVCE. M. LE AîiNisTRE DE LA Marine adressc pour la Bibliothèque de l'Iuslitut le numéro d'avrU de la Revue luaritime et coloniale. La Société hatave de Philosophie expérimentale de Rotterdam remercie l'Académie pour l'envoi du tome XXVI de ses Mémoires. M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur, M. Clos, un exemplaire de l'éloge historique de M. Moquin-Tandon, éloge écrit à la demande de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse. M. Flourens met sous les yeux de l'Académie un Album de microscopie photographique du système nerveux, de M. Duchenne(de Boulogne), et lit l'extrait suivant de la Lettre denvoi : « Je me propose de représenter par la photographie l'étude microsco- pique du système nerveux à l'éliit normal et à l'é'at pathologique... Au- jourd'hui je viens présenter à l'Académie deux séries de ces études formant un ensemble de 3i figures photographiques. La première série montre, à des grossissements de 200 à 1000 diamètres, l'état des racines dilacérées ou coupées transversalement dans plusieurs cas de l'espèce morbide que j'ai décrite sous le nom d'ataxie locomotrice progressive. La seconde représente à l'état norutal, à des grossissements de 10 à 200 diamètres, les différentes parties d'une coupe transversale de la moelle d'un homme. « C. R., 1864, I" Semestre. (T. LVIII, N» 16.) 9* ( 7o6) ASTRONOMIE. — IVotice sur la comète de Halley et ses apparitions successives de i53i à 1910; par M. G. de Pontécoclant. « Je me suis proposé, dans mes nouvelles recherches sur la comète de Halley, de suivre la marche de cet astre depuis l'époque où il a été observé pour la première fois d'une manière assez précise pour en conclure l'orbite, jusqu'à celle de son prochain retour au périhélie qui aura lieu en 1910, c'est-à-dire dans un intervalle de trois cent quatre-vingts ans à peu près, embrassant cinq révolutions entières de la comète. Je vais exposer ici, aussi succinctement qu'il m'est possible de le faire, les résultats des immenses calculs qu'il a fallu effectuer pour atteindre ce but. » Les éléments elliptiques de la comète, déduits des observations faites aux époques de ses apparitions successives, et qui ont servi de base à nos calculs, sont renfermés dans le tableau suivant : PASSAGE AU PÉRinÉLIE (*). 1531. Août 25,394 1607. Octobre. .. 27,222 1682. Septembre. iSjZ^o 1759. Mars 18,089 1835. ÎVovemlirc . 16, 4^5 EXCENTRICITE 0,9684380 0,9669047 0,9676760 0,9675571 0,9673892 LONGITUDE du périhélie 301.39. 0 301.38. 10 3o2. 3.45 3o3.io. I 3o4. 31.49 LONGITUDE du nœud 49^25' 48.40. 0 28 5. .17. 53. 5o. 10 55. 9 47 INCLINAISON de r jrbile. 0 ( 17.56. Il 0 '7 12. '7 '7 48. 0 '7 37- 12 ■7 .45. '7 MOYEN raouTemenl diurne ( ** ) 46,60027 47,38228 46,39008 46,27496 DEMI GRAND axe 17,964400 17,766180 18,018610 18,048487 (*) Le temps est partout exprimé dans cette Notice en jours moyens, comptés de minuit ou méri- dien de Paris. (**) Le moyen mouvement et le grand axe qui s'en déduit sont dans ce tableau ceux qui corres- pondent au temps périodique de chaque révolution successive, c'est-à-dire de i53i ii 1G07, de 1C07 à 1682, etc. n Nous avons calculé les altérations que subissent ces éléments par l'action des planètes perturbatrices, en ne considérant dans les deux pre- mières périodes, c'est-à-dire de i53i à 1G82, que les actions de Jupiter et de Saturne, et en ayant égard dans les deux dernières, c'est-à-dire de 168a à i835, aux actions combinées de Jujjiter, Saturne, Uranus et la Terre. a Les résultats de ce calcul, relativement au moyen mouvement diurne et à l'anomalie moyenne, sont contenus dans le tableau qui suit : ( 707 ) PÉRIODES. intervalles obserïés planètes perturbatrices. altération . du moyen mouvement diuroe ou J dn. ALTÉRATION de l'anomalie moyenne ou /dÇ. 1531 h 1607 1607 à 1682 1682 à 1759 1759 à 1835 27811 jours. 27352 27937 28006 Total V Total If Total V 5 S Total -+- o"o7448S84 -t- 0, 17870464 — 21g, iGo -H 5744,224 + 0,25319348 -1- 5525,064 — 0,70216340 — 0,17038868 -H 19712,549 -1- 40|C2O — 0,87255208 + 19753,169 -)- 0,29844407 H- 0,02854615 + 0,01895795 H- 1601 1,885 -+■ 400 1 509 -t- 342,095 -)- 0,34094817 + 16754,489 -1- 0,39017820 — 0,09806142 -t- 0,00940776 -+■ 0,02076467 + 1219,714 -t- 1988,687 4- 280,876 -1- 581,428 + 0,82728921 -+- 4o'5,7o5 » Il est facile, à l'aide des résultats contenus dans le tableau précédent, de fixer les valeurs du moyen mouvement diurne de la comète à l'instant de son passage au périhélie, aux diverses époques que l'on a considérées, et les intervalles de temps écoulés entre ces retours successifs au même point de son orbite, pour les comparer aux résultats donnés par les obser- vations. » En effet, si l'on désigne respectivement le moyen mouvement diurne de la comète au périhélie de i53i 1607 1682 17% i835 par n n' n" et les intervalles de temps qui séparent les passages successifs au péri- 92.. ( -joS ) liélie, (le i53i à 1607 par T, 1607 168a T', 1682 1759 T", 1759 i835 T'", qu'on représente par Ç l'anomalie moyenne de la comète au bout d'un temps quelconque t, par /lYÇ la variation qu'elle a subie dans l'intervalle écoulé, on aura généralement N désignant le moyen mouvement diurne à l'origine de la période que l'on considère. )) Après une révolution entière de la comète, l'angle Ç augmente de 36o degrés, ce qui donne Ç = 36o°. En nommant donc T le temps qui s'écoule entre deux passages successifs au périhélie, on aura généralement (i) NT'= 36o°-/c^Ç, équation d'où l'on pourra déduire la valeur du moyen mouvement diurne N, si l'intervalle de temps T est connu, et réciproquement. » Comme la valeur du moyen mouvement diurne, correspondant au passage de 1682, peut être regardée comme déterminée avec tme grande précision par le soin tout particulier que nous avons apporté au calcul des perturbations que la comète a éprouvées dans l'intervalle de 1682 à 175g, et par l'accord que nous avons obtenu entre les résultats de la théorie et de l'observation, relativement à l'époque du passage de i835 que cette valeur avait servi à fixer à l'avance, c'est de cet élément que nous partirons pour calculer les valeurs des mouvements diurnes correspondants aux quatre autres passages observés. » L'équation (i) donnera d'abord, en substituant pour Tet/i/Ç leurs valeurs correspondantes au périhélie de 1682 : n" = 36o°-.6754",489 _ 46",3qoo853 - o", 5997240 = 45",79o36i3, ■279^7 d'où ion conclura n = 45",79o36i3 + o",872552i — o",253i935 = 46",4o97i99, n' = 45",79o36i3 + o",872552i = 46", 6629134, n" — 45",79o36i3 + o", 3409482 = 46"? i3i3o95, n" = 45",79o36i3 + o",34o948a + o",327s89i — 46",4585987. ( 709 ) » An moyen de ces valeurs et de l'équation (t), on peut déterminer facilement les intervalles de temps T, T' T" et T"', com|)ris entre deux pas- sages consécutifs de la comète à son périhélie, tant antérieurement que postérieurement au passage de 1682 que l'on a choisi pour époque. I. On aura d'abord, pour l'intervalle compris entre les passages succes- sifs de i53i et de iGoy : „ 36o° — 5525", 064 Ci o 1 t o r\ -i T = — rFTT-, — - = 27Q25J. 18 — I rqJ,o5 = 278o6J,i3. 46", 4097 199 ^^ ^ ' » Les observations ont donné 2781 1 jours pour cet intervalle : la diffé- rence entre les résultats du calcul et de l'observation serait donc de f//;c/ jours environ. Cette différence paraîtra bien faible si l'on remarque que les éléments relatifs au passage de i53i ont été déterminés sur des données tres- imparfaites et sur des observations faites à une époque où l'on n'avait aucun soupçon de la marche périodique de la comète, et où les observations astixinomiques étaient loin d'avoir la précision qu'elles ont acquise depuis. Nous n'avons point d'ailleurs eu égard, dans ces deux premières révolu- tions, à l'action de la planète Uranus, dont l'influence peut contribuer encore à rapprocher les résultats de la théorie de ceux de l'observation. » Considérons maintenant l'intervalle compris entre 1607 et 1682. On am-a, dans ce cas : T' = ''V.6ll9.3f' = ^7773^,66 - 4.3i.3, = 2735oi,35. 1) Les observations ont donné 27352 jours pour cet intervalle; la diffé- rence entre les résultats du calcul et de l'observation serait donc d'un jour et demi à peu près. » GÉOMÉTRIK ANALYTIQUE. — Jpptication d'un théiirèine d'Jbel sur les tirim- forinations modulaires des fonctions ellipliques à la solution d'un problème de cjéoniétrie. Note de M. W. Roberts, présentée par M. Serret. « Soient F, F ' les foyers d'un système donné de coniques sphériques hoinofocales, et désignons par p le rayon vecteur sphérique a un point quelconque issu du centre, et par w l'angle polaire que fait p avec l'arc FF', dont nous posons la longueur égale à ad*. Désignons aussi par t, Tj les racines de l'équation T^sin^c?— [(1+ sin^'tfcos^w) sin-p + sin-(? cos^p]t+ sin^pcos^6o = 0, ( 7'o ) et faisons (i — cos*(Jsin-5)T, = i, T-2 = siirç. Alors l'équation différentielle des trajectoires sous un angle donné a du système de coniques sphériques homofocales sera rfe tariga rftp \/i — cos'^sin'6 y/i — sin-ôsin^(f )) Il est assez remarquable que celte équation, qui en général donne une relation transcendantale entre deux fonctions elliptiques de première espèce aux modules complémentaires, conduise à un résultat algébrique dans un nombre infini de cas. Rappelons ici le théorème d' Abel : que si une fonction elliptique de première espèce peut se transformer en une autre à module complémentaire, le rapport des deux fonctions sera la racine carrée d'un nombre impair. Pour chaque nombre impair il existe un module particulier, qui, dans le problème dont il s'agit, fournira une distance particulière des foyers. Il répondra donc à chaque valeur particulière de (?, déterminée ainsi, un nombre impair 2/j -t- i, et les trajectoires du système bomofocal dans ce cas sous un angle dont la tangente trigonométrique est égale à m\!ip + i, 7?i étant un entier ou bien une fraction rationnelle, seront algébriques. » En combinant l'échelle ancienne de Lagrange avec les transformations découvertes par Abel, on obtiendra un résultat semblable pour la racine carrée d'un nombre pair. » Voici quelques cas particuliers, où les trajectoires sont des courbes algébriques. On désigne par m un entier, ou bien une fraction rationnelle. 1° o'=:45° et tanga = m; 2° sin ^= \Ji — I et tanga = m v/2 ; 3° d*=3o° et tanga=mv3- " TOPOGRAPHIE. — Nivellement barométrique dans la province d'Alger. Note de 31. P. Mares, présentée par M. de Verneuil. a J'ai l'honneur de présentera l'Académie un nivellement exécuté dans la province d'Alger, et s'étendant jusqu'à 55o kilomètres environ au sud du littoral. La plupart de ces altitudes ont été calculées par un certain nombre d'observations recueillies à quatre ou cinq reprises différentes, aux mois d'avril, mai et juin, dans le cours de trois années successives : i858, ( 7'i ) 1860 et i863. Nos instruments étaient les mêmes que ceux qui nous ont servi dans la province de Constantine. Les uiémes précautions ont été prises pour leur vérification avant le départ et après le retour. )) J'ai dû chercher à établir d'une manière aussi exacte que possible l'al- titude absolue de Laghouat, comme je l'avais fait pour Biskra. Les mêmes difficultés se présentaient, mais amoindries par l'altitude supérieure du point à déterminer et une meilleure position relative des observatoires fixes. » M. Renou a donné pour l'altitude absolue de la place Randon, au centre de Laghouat : 746 mètres par trente-deux observations faites en avrd i853. M. Mac Carthy, en décembre iBSa, a obtenu jBo mètres. J'ai suivi la même marche que pour Biskra ; deux cents observations environ, cal- culées par Oranet Alger, m'ont donné un premier chiffre de 792 mètres. L:i discussion l'a réduit'à 780 mètres. J'ai cherché alors la différence d'alti- tude entre Biskra et Laghouat par quatre-vingt-dix observations qui m'ont donné 655 mètres, soit 781 mètres d'altitude absolue en cotant Biskra à 125 mètres. J'ai donc adopté le chiffre de 780 mètres en attendant luie dé- termination définitive donnée par la géodésie. >> M. Renou, dont le nom se trouve inséparablement lié à toutes les études sur la constitution physique de l'Algérie, a indiqué avec beaucoup de précision deux faits qui nous intéressent particulièrement dans ce tra- vail : \° la distribution des eaux vers la mer et vers le désert; a" la pré- sence sur le littoral d'un grès ou conglomérat coquillier récent, qui s'élève déjà à !oo et 1 3o mètres d'altitude entre Boue et Oran, et dans lequel M. Deshayes n'a rencontré que des espèces actuelles de la Méditerranée. Nos nivellements précisent les lignes de faîte et permettent de généraliser davantage le soulèvement récent de l'Algérie. En effet, en coiuplètant le nivellement des provinces d'Alger et de Constantine par celui de la province d'Oran [Bulletin de la Société Géologique de France, 2* série, t. XIV, p. 524), on peut facilement se rendre compte de la configmation exacte du sol. Les altitudes bien précisées font prévoir une température relativement peu élevée, des hivers froids, sur les plateaux improprement nommés ijetit Sahara et dans la région montagneuse dont Batna, Djelfa et Géryville indiquent bien la direction et l'altitude générale. En hiver, cette région élevée se couvre de neiges persistantes et les pluies y sont assez abondantes; le ver- sant méridional envoie toutes ses eaux dans le grand Sahara dont la pente générale s'incline vers le sud dans la province d'Oran, et vers le sud-est dans la province d'Alger. » En 1857, nous avons signalé la présence du Cardiiim edule associé à des ( 7'- ) espèce fluviatiles, dans les dn^as desséchées qu'on trouve au sud de la pro- vince d'Oran, à une altitude moyenne de 4oo mètres [Comptes rendus, séance du 6 juillet 1857). Plus tard, nous l'avons trouvé, Axec\e Melania fnsciolata, près d'Ouargla et de N'Gouça, dans des dayas desséchées exactement sem- blables aux précédentes, mais dont l'altitude atteint à peine i3o mètres. Enfin, nous avons trouvé ce même Cnrdiiu7i en quantité à Oum et Thiour, à côté du Chott Melr'ir', dans des bancs stratifiés de sable gypseux formant de petites berges de 4 à 5 mètres de puissance. Un sondage artésien exé- cuté en ce même point l'a fait rencontrer jusqu'à 7 mètres de profondeur. » L'état de fraîcheur de ces coquilles dans les différents points que nous venons de citer ferait croire que leurs animaux viennent de mourir, et pourtant cette espèce est bien éteinte aujourd'hui dans les points où nous l'avons rencontrée. » En rapprochant ces faits de ceux qui s'observent sur le littoral, et sans aborder d'autres considérations qui sortiraient du cadre de cette Note, nous sommes forcé de conclure que depuis une époque relativement ré- cente, le sol de l'Algérie a éprouvé un soulèvement assez considérable dont l'action paraîtrait avoir été plus accusée vers le sud-ouest. IVIais là s'ar- i-élent les données certaines ; l'absence complète de renseignements géolo- giques sur les immenses régions qui séparent directement l'Algérie et le Maroc du Niger nous laissent dans une profonde ignorance sur l'étendue exacte que pouvaient avoir la mer ou les lagunes qui nourrissaient le Car- diiim edule et, par conséquent, sur l'influence réelle qu'elles pouvaient exercer sur les climats enviroiniaiits. Ligne d'Jlger an sud du Mzab. m Boghar (rez-de-rhaussée de l'Iiôpital militaire 970 F" (1) Boghari (niveau de la roule d'Alger à Laghoiiat) 633 F" Boughezoul (caravansérail ! 655 F'* Ain Oussèra i caravansérail ^ 10 F" Guelt es Settel (caravansérail ) 953 F" Mesran (caravansérail) 878 F' Rocher de sel (caravansérail) gfii F" Djelfa (seuil du fort) i lô'; F" Point sommet de la route entre Djelfa et Saint-Martin . i3o5 F' Maison Saint-Martin (ancien poste de l'Oued Seddeur). . 1 197 F'^ Ain el Ibel < caravansérail ) 1 o55 F" II) L'exposant de F, dans ce tableau, indique le nombre d'observations du baromètre Fortin. ( 7-3 ) m Maison Bérard (ancien poste intermédiaire) 976 F' Sitli Makhelouf (caravansérail) 920 F" Djebel Lazereg (^sommet extrême) 15^5 F' Metlili (caravansérail, ancien poste de l'Oued Metlili) . . 860 F'* Laghouat (sol de la place Randon) 780 Daya Boiitrekfine (puits abandonnés) 802 F' Raz ech Chaab (ligne faîte à 35 kilom. S. de Laghouat).. 880 F" Citerne de Nili 825 F» Daya el Feres 7g5 F' Daya Zliguim (à 6 kil. au N.-O. de Tilr'emt) 770 F" Daya de Tilr'emt (citerne) 780 F' • R'edir do Seltafa (lieu de campement dans rOiied Scttafa). 700 F" Oued Kebch (lieu de campement à 21 kil. N.-N.-O. de Berrian ) 63o F» Bern'an (sol de la rue principale au pied de la ville). . . . 547 ^" Oued louerir'no (fond de l'Oued à 23 kilomètres S. de Berrian ) SgS F'' Ghardaïa (Bab el Souk, porte principale de la ville) .... 53o F" Metlili, ville des Chambah (sol des jardins) 5o5 F" Ligne de Metlili à N'Goiiça. Hassi Nomrat. , 4^0 F' Ilassi Jlohamed bou Regba 875 F' El Lefât (campement dans l'Oued Mzab) 3o2 F' Hadjeur el Zerga (campement dans l'Oued Mzab) 2o5 F' Hassi el Djouad (à i5 kil. N.-O. de JN'Gouça) ... i49 F« Altitude de divers points de la Schehha du Mzab. El Ateuf. 490 F" El Farch (puits i 23 kil. S.-O. de Guerrara) 365 F" Guerrara (sol des jardins) 3i5 F-' Plateau entre Guerrara et Berrian 5oo F' Altitude de divers points situés entre Laghouat , Bouçâda et Boghar. Tademit (smalah au N.-O. de Laghouat) io54 F" Ksar Zakkar 1 1 22 F' Ksar Moudjbara io46 F' Ain Naga 890 F* Messad ( seuil de la mosquée) 800 F' Amora 1 025 F" Aïn Rich (maison de commandement) g85 F* Bouçâda (bureau arabe) 584 F' Am Temsa ( à 3o kil. O. de Bouçâda) 8o5 F' Aïn el Hamir (à l'extrémité N.-E du Zah.-ez Chergui). . . 900 F' Djebel Narh (à 1 8 kil. E. d'Ain Oussera ) 760 F' C R , iSG^i, i<"' Semestre. (T. LVItl, N" IG ) 9^ ( v^ ) CHIMIE MiJiÉRALOGIQUE. — Etude chimique et analyse du pollux de l'île d'Elbe. Note île M. F. Pisaxi, présentée par M. II. Sainte-Claire Deville. « Parmi les minéraux de l'ile d'Elbe se trouvent deux espèces fort rares, décrites par M. Breitliaiipt, dont l'une est le castor et l'autre le pollux. Ces deux substances intéressantes se trouvent souvent ensemble dans le granité de cette île, avec béryl, tourmaline, quartz, etc. » Le castor, parfaitement étudié sous le rapport de la forme et de la composition, se rapporte fau pétalite ; pour le pollux, sa forme véritable était inconnue jusqu'à présent, et, quant à sa composition, on ne possé- dait qu'une analyse incomplète de Plattner, dans laquelle il avait trouvé principalement de la silice, de l'alumine, de la potasse et de la soude , le total de son analyse étant de 92,70. » Ayant eu occasion, il y a plus d'un an, d'examiner un tout petit mor- ceau de pollux se trouvant dans la collection de M. Adam, pour vérifier, au moyen de la densité et d'un essai au chalumeau ainsi qu'au spectroscope, si c'était réellement ce minéral et non du castor, je fus surpris d'y trouver, au lieu de potasse, une quantité considérable de cœsium. Faute de matière poiu' en faire une analyse complète, je ne pus que vérifier, par un petit essai par voie humide fait sur quelques milligrammes, la présence de ce corps si rare; la densité, d'ailleurs, ainsi que la manière de se comporter au cha- lumeau, de ce petit échantillon, était la même que celle du pollux. Derniè- rement, ?J. L. Sœmann ayant reçu quelques écliantillons de pollux parmi lesquels se trouvait un gros cristal de cette rareté minéralogique, j'ai été à même de pouvoir en faire l'étude, et ce sont ces résultats que je vais avoir l'honneur de communiquer à l'Académie. » Il y a peu de temps, M. Des Cloizeaux^ ayant examiné les propriétés optiques de quelques |)etits fragments authentiques de pollux, avait trouvé qu'il était sans action sur la lumière polarisée, et par conséquent cubique. Cette manière de voir est pleinement confirmée aujourd'hui par l'examen du cristal que possède M. Sœmann. Ce cristal, qui pèse 20 grammes envi- ron, a l'aspect ordinaire du pollux, car il est tout carié comme certains cpiartz, et possède les faces du cube ainsi que celles d'un trapézoedre a^ analogue à celui de l'analcime ; les faces étant rugueuses n'en permettent la mesure qu'au goniomètre d'application. Sa densité, prise sur le morceau entier, était de 2.9 environ. ( 7'5 ) » Voici niaintenaiU la description ilu morceau qui m'a servi à l'analyse. Cassure conchoïdale. Transparent. Éclat vitreux dans la cassure; à l'exté- férieiir, le morceau avait lui aspect de gomme, et était tout carié. Incolore. .Sa dureté est de 6,5 environ. Densité = 2,901 . Dans le matras il perd sa transparence et dégage des traces d'eau. Au cliahuiieau il blanchit et fond très-difficilement en écailles minces en colorant la flamme en jaune. Au spectroscope, quelques parcelles de matière, chauffées préalablement sur le fil de platine avec du fluorure d'ammonium, puis humectées d'acide chlor- hydricpie, font voir nettement les deux raies bleues caractéristiques du cœsium, ainsi que celle de la soude. L'acide clilorhydrique l'attaque, quoi- que assez lentement, avec dépôt de silice terreuse, La solution précipite abondamment avec le chlorure de platine du chloro-platinate de cœsium; celte réaction peut se faire sur très-peu de matière. » Chauffé à la lampe Deville avec 4o pour 100 de carbonate de chaux, le pollux ne fond pas, mais la masse fait gelée avec l'acide azotique. » Il a donné à l'analyse : Oxygène. Rapports. Silice 44, o3 23,48 i5 Alumine i5,97 '' '^^ '. n 63 5 Oxyde de fer o , 68 o , 20 j ' ' Chaux o , 68 o , 1 9 \ Oxyde de cœsium (traces de potasse).. 34,07 1,97) 3, 16 2 Soude ( un peu de lithine) 3 ,88 i ,00 ; Eau 2,4o 2,1 3 2 101,71 » Le chloro-platinate de cœsium obtenu dans cette analyse donnait au spectroscope les raies du cœsium avec des traces de potasse. J'ai fait subir à ce précipité trois vérifications : il a d'abord été réduit par l'hydrogène et a donné la quantité de chlore supposée par la théorie; ensuite j'y ai dosé le platine et le chlorure de cœsium, dont les nombres se sont également trouvés concorder avec le calcul. L'équivalent dont je me suis servi est le dernier donné par MAL Johnson et Allen, et qui est de i33, l'hydrogène étant égal à i . » Comme le cœsium ainsi que le rubidiiun, découverts tous deux par MM. Bunsen et Kirchhoff à la suite de leurs si remarquables travaux sur les spectres des métaux, étaient inconnus à l'époque où Plattner analysa le pollux. il n'est pas étonnant que cet habile chimiste ait pris pour de la po- 93.. ( 7-6 ) tasse le précipilé obtenu par le chlorure de platine; aussi il n'y a qu'à cal- culer en cœsium le chloro-platinate supposé de potasse qu'il obtint, pour re- trouver presque exactement les mêmes nombres que m'a donnés mon analyse. Quant au rang miuéralogique du pollux, on peut le placer à côté de l'analcime pour la forme et parce qu'il contient de l'eau, mais il pourrait aussi se rapprocher de lamphigène pour le système cristallin. » En tout cas, l'abondance du cœsium dans cette substance en fait une des plus grandes raretés de la minéralogie, d'autant plus que c'est la pre- mière fois qu'on voit un minéral où ce métal v entre comme partie réelle- ment constituante. n Voulant i-echercher le cœsium dans quelque autre minéral de lile d'Elbe, j'en ai trouvé également dans le lépidolite rose de cette localité, qui contient presque autant de rubidium que celui de Rozena et une quantité moindre de cœsium (le quart environ de celle du rubidium). Il n'est donc pas étonnant qu'il se soit trouvé dans le même gisement un minéral ou beaucoup de cœsium se soit concentré pour former le pollux. » CHIMIE. — Recherches sur ks. combinaisons sulfurées de l'uirmium (i). Note de M. A. Re.>ielé, présentée par M. Peligot. « Sulfure d'uranyle (Ur'O") S -+- Aq. — Eu versant du sulfhydrate d'ammoniaque en excès dans une dissolution aqueuse d'azotate d'urane, il se produit un précipité brun qui est notablement soluble dans l'excès du réactif, et communique à la liqueur une coloration pi'esque noire. Ce |>ré- cipité n'est ni du sulfure d'uranium, ni un mélange de protoxyde d'ura- nium et de soufre, comme on l'a cru jusqu'à présent. Lorsqu'on cherche à le laver, il s'altère promptement : il devient d'abord orangé, puis jaune clair. J'ai constaté que le produit final de cette transformation est du ses- quioxyde d uranium hydralé. » A la suite de nombreux essais, je suis arrivé à recueillir le précipité produit par le sulfhydrate d'ammoniaque. Ce moyen, très-simple, consiste à dissoudre l'azotate de sesquioxyde d'uranium dans l'alcool et à opérer la précipitation dans la liqueur alcoolique. Dans ces circonstances, la liqueur reste claire et le précipité est inaltérable à l'air; on peut le laver avec de [i) Ces recherches ont été faiiesdans le laboratoire de M. Rivot à l'itcole des Mines. ( 7'7 ) l'alcool étendu d'un peu d'eau, et le sécher ensuite dans le vide et sur de la potasse caustique. » Un grand nombre d'analyses de la substance ainsi préparée, qui a tous les caractères d'un composé défini, m'ont démontré qu'elle renferme, outre une certaine quantité de sulfure d'ammonium, juste i équivalent de soufre sur 2 équivalents d'uranium. Pour connaître sa constitution chimique, il fallait encore rechercher à quel état l'uranium y est contenu. » Ce sont les propriétés de cette matière qui nous éclaireront sur ce jwint. Lorsqu'on vient de la précipiter dans une dissolution aqueuse et qu'on la porte à {\o ou 5o degrés en présence du sulfhydrate d'ammo- niaque, elle se décompose en un mélange de protoxyde d'uranium et de soufre, et la liqueur opaque redevient transparente; en la faisant bouillir avec de l'eau, il se forme peu à peu un mélange d'hydrate de protoxyde d'uranium et de soufre; enfin, traitée par l'acide chlorhydrique à l'abri du contact de l'air, elle laisse passer l'oxyde d'uranium en dissolution verte qui donne avec l'ammoniaque un précipité brunâtre de protoxyde hydraté. » Ces réactions prouvent que le protoxyde d'uranium préexiste dans le composé. D'ailleurs, la pesée directe m'a conduit approximativement au même résultat : après avoir décomposé un poids connu de la matière, dans ini tube scellé, à la température de aSo degrés environ, j'ai trouvé que 63 pour 100 d'uranium avaient absorbé 2,18 pour 100 d'oxygène pour passer à l'état d'oxyde intermédiaire (Ur' O'). Le corps briui est par consé- quent une combinaison de 2 équivalents de protoxyde d'uranium avec I équivalerit de soufre. » Cette composition empirique, qui parait étrange au premier abord, s'explique de la manière la plus parfaite quand on se rappelle les travaux ])ar lesquels M. Peligot a soulevé le voile dont, avant lui, toute la partie de la chimie qui se rapporte à l'uranium était recouverte. Je parlerai ici seu- lement de l'hypothèse que ce chimiste à émise sur la conslitiUion des sols d'uranium. On sait que le sesquioxyde d'uranium, contrairement à tous les autres sesquioxydes connus, forme, avec i équivalent des divers acides, des sels qui ont toutes les propriétés des sels neutres; on n'a même pas réussi, jusqu'à ce jour, à préparer des sels contenant 3 équivalents d'acide pour I équivalent de l'oxyde. Pour écarter cette anomalie, M. Peligot adme l'existence d'un radical formé de 2 équivalents d'uranium et de 2 équiva- lents d'oxygène et jouant le rôle d'un corps simple. Maintenant tout est clair et facile à comprendre : le sesquioxyde, Ur-0', devient un uionoxya matière qui a servi pour la plupart de mes analyses m'a donné dans loo parties : 80, 3 de sulfure d'uranyle, 1,7 de monosulfure d'ammo- nnnn et 18 |)arties d'eau. » Insoluble dans l'alcool rectifié, le sulftn-e d'uranyle est partiellement soluble dans l'eau pure et froide, qu'il colore légèrement en brun ; mais peu à peu cette dissolution se décompose, et la totalité de l'uranium se dépose à l'état de sesquioxyde Jiydraté ou d'uranate d'ammoniaque. Tous les acides un peu forts, même quand ils sont étendus de beaucouj) d'eau, décom- posent le suUure brun avec une extrême facilité; la combinaison se détruit presque immédiatement, de soile cpie les deux tiers ou les trois quarts au soufre se séparent à l'état libre : il ne se dégage que très-peu d'hydrogène sulfuré. » Le sulfure d'uranyle se combine avec les différents sulfures alcalins; ces composés sont très-peu stables. Néanmoins, j'en ai déjà préparé quel- ques-uns à l'état pur. » MINÉRALOGIE. — Recherches sur les modifications que l'action de la chaleur peut faire subir à la couleur des substances minérales. Note de M. E. Jannettaz, présentée par M. Delafosse. « II y a quelques mois, j'ai rencontré dans la collection de minéralogie du Muséum d'Histoire naturelle une matière verte, provenant de Santa-Fé de Bogota. Remarquant la couleur nette et intense de cette matière, et le pays d'où elle provenait, je me demandai si elle offrirait la même décolora- tion que l'éineraude du même pays. Cette matière réduite en pondre fine conserve encore une couleur verte bien sensible; elle perd cette couleur quand on la chauffe ; mais pour que la décoloration ait lieu, il ne suffit pas d'une température à laquelle peuvent se décomposer les substances organi- ques; il faut que la température soit voisine de celle que fournit une bonne lampe à émailleur. » A la suite de ce tiaitement, la matière dont nous [larlons a perdu en- viron 5 pour 100 d'eau. Avant d'avoir été soumise à aucune opération, elle est amorphe, presque translucide; elle a une cassure esquilleuse ; elle se raye facilement au couteau, mais elle est très-cohérente et n'exhale sous l'aciion de l'haleine aucune odeiu- argileuse. « Plusieurs analyses de cette pierre, dissf)ute dans la potasse causiique on dans l'hydrate de baryte pur, m'ont amené à lui reconnaître la composition f ;.o ) suivante exprimée en centièmes : Silice 44>75 Alumine 3g, 97 Sesquioxyile de chrome 0,60 Protoxyde de fer r , 10 Blagnésie 1,16 Chaux ' >74 Potasse 1 ,02 Soude 5 , 00 Eau 5,00 100,34 » Cette composition chimique convient à nne argile de filon, ou steinmark (les auteurs allemands, et les caractères extérieurs de la pierre ne s'opposent l)as à ce qu'on la range parmi les matières chimiquement argileuses (|up l'on rencontre en filons. » A quoi attribuer la décoloration de cette argile? Léwy attribuait celle ' mettre, sans s'aventurer, que de pareils mouvements de rotation et d'os- » cillation imprimés aux molécules individuelles ou aux derniers groupes » de molécules sont, après l'adhérence et la cohésion, l'une des causes les » plus puissantes de la déperdition du mouvement dans les fluides, et no- » tammcnt de la résistance que leurs filets éprouvent à glisser les uns sur » les autres ou sur la surface des corps solides. » » Aussi ces considérations conduisent-elles l'illustre géomètre à conclure (i) Page 529 de V Introduction h la Mécanique industrielle. ( 7^9 ) que les phénomènes sont beaucoup plus compliqués qu'on ne se l'imagine ordinairement et qu'ils laissent peu d'espoir de voir la question de la résis- tance des fluides soumise à une analyse mathématique rigoureuse. » (La suite à une prochaine séance.) CHIMIE APPLIQUÉE. — ÉTUDES SUR LA COMPOSITION DES EAUX. Troisième Mémoire : Recherche des matières organiques contenues dans les eaux[\); par M. ÊuG. Peligot. « Ayant eu occasion, dans une de mes leçons du Conservatoire des Arts et Métiers, de soumettre à un examen comparatif les différentes eaux qui alimentent Paris, je fus frappé de l'aspect et de l'abondance du dépôt que fournissent les eaux de la Seine et du canal de l'Ourcq quand on y verse une dissolution neutre et concentrée d'azotate d'argent. Cette expérience a été le point de départ des recherches dont je viens entretenir l'Académie. » On sait que l'azotate d'argent sert à déceler la présence des chlorures dans les liqueurs acidulées par l'acide azotique. Les eaux de la Seine et du canal de l'Ourcq donnent, dans ces conditions, un précipité très-peu abon- dant de chlorure d'argent. Mais comme elles ont une réaction légèrement alcaline, à cause du carbonate de chaux qu'elles tiennent en dissolution, le dépôt blanc fourni par le même réactif à l'état neutre est beaucoup plus considérable. Ses éléments principaux sont le carbonate et le chlorure d'ar- gent. Son poids est de o^"', 3 environ par litre d'eau. En chauffant ce préci- pité dans un petit tube de verre, il devient noir et il donne des vapeurs ammoniacales très-sensibles à l'odorat et au papier ronge de tournesol. Il contient, par conséquent, une petite quantité de malière organique azotée. » L'azotate de plomb, substitué au sel d'argent, donne des indications encore plus nettes, bien que le précipité qu'il développe soit d'une nature plus complexe. Soumis à la calcination, il noircit en fournissant des va- peurs ammoniacales et des produits empyreumatiques qui rappellent l'o- deur de la laine brûlée. 1) La plupart des dissolutions métalHques agissent de la même manière, sur ces eaux. Le sulfate de cuivre, le sulfate de protoxyde de fer, le proto- chlorure et surtout le perchlorure de fer, ajoutés en quantité convenable, y font naître des précipités nuageux qui se déposent plus ou moins rapide- (i) Vu l'importance de la matière, l'Académie a autorisé l'insertion i/i c.ricriso de ce Mémoire. ( 73o ) meut ail fond des vases. Avec le chlorure ferriqùe, le dépôt se sépare au bout de quelques minutes sous forme de flocons ocreux. Avec le sulfate de cui- vre, l'eau n'est débarrassée du précipité verdâtre qui s'y développe, qu'après douze à quinze heures de lepos. » Ces précipités sont des mélanges de carbonates, de divers autres sels minéraux et d'oxydes en combinaison avec une ou plusieurs matières orga- niques qne ces eaux tiennent en dissolution. Le carbonate de chaux, qu'elles ont dissous à la faveur de l'acide carbonique, agit à la manière d'un carbonate alcalin. Aussi, la nature du précipité varie avec les quan- tités respectives des sels mis en présence. Avec le sulfate de cuivre, par exemple, on a du sous-sulfate précipité si le carbonate de chaux dissous dans l'eau n'est pas en excès par rapport au réactif employé. Dans le cas contraire, le dépôt est formé principalement de carbonate basique de cuivre. Avec les sels de fer employés en léger excès, le précipité ocreux est formé essentiellement d'hydrate ferriqùe et d'oxyde de fer uni à la matière orga- nique. Le perchlorure de fer exerce sur plusieurs des matières organiques contenues dans les eaux un effet des plus prompts et des plus marqués. C'est un désinfectant très-énergique, très-efficace, qui enlève inst Il est essentiel d'ajouter le sel métallique eu proportion exactement convenable pour agir sur le carbonate calcaire; quand le réactif est employé en trop grande proportion, l'eau reste [)arfaitenient limpide. Aussi convient- il de déterminer préalablement la composition de cette eau par un essai hydrotimétrique. I\Ies expériences sur les eaux de la Seine et de l'Ourcq, ou sur le mélange de ces eaux que la ville distribue à sis abonnés, ont été faites depuis le mois de février i863 jusqu'au mois de mars de cette année. Le titre hydrotimétrique a varié entre ao et 34 degrés; elles contenaient, par conséquent, par litre, environ o^%2 à o^',3 de substances minérales. Le carbonate de chaux forme, comme on sait, la plus grande partie, les trois quarts à peu près, du résidu qu'elles laissent à l'évaporation. » J'indique dans mon Mémoire les moyens très-simples dont j'ai fait usage pour obtenii- en quantité suffisante pour mes études le dépôt ocreux produit par l'addition d'une dissolution titrée de sesquichloi-ure de fer sublimé dans les eaux de la Seine et de l'Onrcq. La quantité de ce réactif doit être sensiblement égale à celle des matières minérales quelles ren- ferment. Avec une moindre proportion, le précipité ferrugineux renferme- lait du carbonate de chaux qu'on peut, d':iilleurs, en séparer à l'aide de l'acide chlorhydrique très-étendn, après avoir desséché et réduit en ( 73' ) poudre ce précipité. On constate, à l'aide dti prussiale de potasse, que l'eau limpide qui surnage le dépôt renferme un léger excès de fer en dissolution. » Le poids du dépôt ocreux sec a varié entre oS'',094 et o^^iSi par litre d'eau. » L'analyse de ce dépôt a été faite par les procédés ordinaires: Foxyde de fer a été dosé par calcination ; le carbone et l'hydrogène par l'oxyde de cuivre; l'azote par la chaux sodée et l'acide sulfurique titré très-dilué. » Sa composition est représentée par les nombres suivants : Hydrate fenique 77 i5 Matière organique azotée /^^,S Oxyde de fer combiné avec cette matière '7)7 ioo,o » Ces nombres ne représentent qu'tuie approximation; mais celle-ci est suffisante, puisqu'il ne s'agit ici que de mélanges qui, selon la nature des eaux et les conditions de l'expérience, présentent eux-mêmes des propor- tions assez variables dans leurs éléments. >) La matière organique, dont je donnerai ci-après la composition élé- mentaire, appartient à la classe de ces matières nombreuses, encore mal définies, qu'on a désignées sous le nom de produits Immiques. C'est, par con- séquent, une matière de couleur brune. Aussi, quand on traite par la po- tasse caustique le dépôt ocreux, qui en renferme environ 5 pour loo, on obtient une dissolution brune, exempte de fer, dans laquelle le produit organique se trouve en combinaison avec l'alcali. Ce produit, à l'état isolé, contient environ 3 pour loo d'azote. » Ainsi, l'eau de la Seine et l'eau du canal de l'Ourcq, prises dans l'inté- rieur de Paris, contieiuieht en dissolution une matière organique brune. Cette substance s'y trouve en si fiiible poids qu'elle n'affecte pas leur cou- leur. Un litre d'eau ne contient que quelques milligrammes de celte ma- tière colorante. » Il est fort probable que ces eaux renferment encore d'antres ma- tières organiques, qu'on arrivera plus tard à en séparer par d'autres pro- cédés. « Si faible qu'en soit la qtiantité, la présence d'une matière brune et azotée dans des eaux publiques me semble jirésenter un intérêt réel. Poiu- l'eau comme pour l'air atmosphérique, il n'est point de petits faits. Loin de dédaigner les corps qui s'y rencontrent en très-faible proportion, c'est sur- tout à la recherche de ces corps qu'il faut s'attacher désormais. ( 73^ ) » La matière organique brune que ces eaux contiennent paraît y être, en partie du moins, en combinaison avec l'oxyde de fer qu'elles renferment en très-petite quantité. Son affinité pour cet oxyde est très-grande, et, par suite, sa séparation de ces dépôts ocreux très-difficile. Quand on ajoute à ces eaux la quantité de soude pure nécessaire pour saturer l'acide carbonique et pour en précipiter, par conséquent, le carbonate de chaux, celui-ci en- traîne la matière ferrugineuse azotée. Les dépôts que fournissent les sels de plomb, de cuivre, etc., contiennent toujours aussi cette même matière associée au fer. » J'indique dans mon Mémoire les moyens que j'ai employés pour con- centrer sur une même quantité d'oxyde de fer la matière organique con- tenue dans plusieurs hectolitres d'eau. » La composition élémentaire de cette substance a été déterminée au moyen du composé qu'elle forme avec l'oxyde de plomb. On ajoute aux eaux de la Seine ou de 1 Ourcq os',2 à 0^*^,4 d'azotate de plomb par litre; le poids du précipité blanc-jaunâtre qu'on recueille varie entre o^%4 et o^\5. Cette matière donne par la calcination des vapeurs ammoniacales très-sen- sibles, bien qu'elle ne contienne guère que , ^ ^ ^ ^ d'azote. » En déterminant chacun des éléments constituants de ce mélange, à l'ex- ception de la matière organique qui est dosée par différence, on trouve qu'il est formé de Carbonate de plomb '"9 >6 Sulfate de plomb i3,2 Sous-azotate de plomb 0,6 Matière organique azotée 2,1 Oxyde de plomb combiné avec cette matière. 4>5 100,0 » Il est facile, sinon d'isoler complètement la matière organique, au moins de la séparer de la plus grande partie des corps qui l'accompagnent. On traite le dépôt plombeux par l'acide azotique étendu et en léger excès : tout se dissout, à l'exception du sulfate de plomb. En ajoutant à la liqueur une quantité convenable de lait de chaux, il se fait un abondant précipité de sous-azotate de plomb qu'on sépare par l'eau bouillante. Le précipité jaune qui reste est traité par l'eau chaude jusqu'à ce que la liqueur qui traverse le filtre soit exempte de plomb. » Ce précipité est séché sur la chaux vive, puis à 1 10 degrés. Il renferme 65,7 d'oxyde de plomb et 34,3 de matière organique. Celle-ci présente la ( 733 ) composition suivante : Carbone 53 , i Hydrogène 2,'j Azote 2,4 Oxygène 4' i^ JOOjO » Un autre échantillon, préparé par un procédé différent, a donné 3 d'azote pour ïoo de matière organique. » Ces nombres suffisent pour établir non pas la formule de cette sub- stance, car je suis loin d'admettre qu'elle constitue une espèce chimique, mais pour montrer de quelle classe de corps il convient de la rapprocher. Ses propriétés et son origine lui assignent une parenté très- prochaine avec les acides crénique et apocrénique que Berzélius a découverts dans les eaux minérales, notamment dans l'eau de Porla. Cette eau, bien que pro- venant d'une source très-abondante, contient cependant ces corps en si grande quantité, qu'elle en est jaune. Au contact de l'air, ajoute le célèbre chimiste suédois, elle laisse déposer une ocre brune qui contient du cré- nate basique de peroxyde de fer et de l'apocrénate. Berzélius fait bouillir le dépôt ocreux avec une dissolution de potasse ; le liquide brun qu'il ob- tient est saturé par l'acide acétique, puis mélangé avec de l'acétate decuivre. On sépare ainsi l'apocrénate de cuivre. Quant au crénale, on l'isole à l'aide du mèine réactif après avoir saturé la liqueur par un léger excès de carbonate d'ammoniaque. » Dans mes expériences, je n'ai pas osé suivre la méthode de Berzélius -, j'ai évité soigneusement l'emploi d'un acide végétal et de l'ammoniaque pour isoler une substance organique peu abondante et pauvre en azote. » D'après Berzélius, ces deux acides doivent être considérés comme étant le produit de la décomposition des substances végétales. Dans son Rapport annuel sm- les progrès de la chimie, présenté en i844 à l'Académie des .Sciences de Stockholm, il les rapproche des éléments organiques provenant de la terre arable^ à l'occasion des travaux de M. Hermann et de M. Mulder sur les matières du terreau. Il donne l'analyse de l'apocrénate de cuivre faite par M. Mulder. En ce qui concerne la matière organique, les nom- bres obtenus snut les suivants : Carbone 5i ,8 Hydrogène 3,7 Azote 3,3 Oxygène 4 ' > ^ ioo,o C R., i864, 1" Semci(re. (T. LVIII, N" 17.) QÔ ( 734 ) )) L'acide apocréniqiie avait été extrait par M. Mulder de trois échantil- lons de terres cultivées pris en Hollande. » Ces nombres, qui s'écartent assez peu de ceux qtie j'ai obtenus, suffi- sent pour établir l'analogie, l'identité même probablement, qui existe entre ce produit et celui que j'ai séparé des eaux de Paris. Le composé de matière organique colorée, d'alumine et de peroxyde de fer que M. Chevreul a signalé dès 1824 dans le sol de la caverne de Kuyloch; plusieurs des nombreuses substances qu'il a extraites du suint de mouton; enfin les produits brnns que M. PaulThenard a séparés du jus de fumier et des terres arables appar- tiennent à la même famille. » Ces diverses substances ont pour origine commune la décomposition de certaines matières organiques qui, avant de subir cette combustion défi- nitive qui les rend à la circulation sous forme d'eau, d'acide carbonique, d'ammoniaque ou d'acide azotique, se métamorphosent en des produits bruns, très-aptes à se combiner à certains oxydes, jouissant encore d'une assez grande stabilité relative. Ces produits, entraînés par les eaux |)lu- viales avec les éléments minéraux qu'elles empruntent au sol, se retrouvent à l'état de dissolution, soit dans quelques eaux minérales, soit même dans les eaux des rivières. C'est à celte cause qu'il faut sans doute attribuer la couleur jaune des eaux des terrains tourbeux et des eaux des landes de Bordeaux. M II était intéressant de rechercher dans d'autres eaux publiques, répu- tées pour leur bonne qualité, la matière organique que j'ai rencontrée dans les e;mx de la Seine et de l'Ourcq. Me trouvant au Havre au mois de sep- tembre dernier, je soumis à quelques expériences les eaux de diverses ori- gines que l'administration municipale distribue aux habitants de cette ville, eaux dont j'avais pu apprécier l'excellente nature. » Celles que j'ai examinées provenaient des terrains crayeux de l'em- bouchure de la Seine, des sources de la rivière de Gournay et de Saint-Lau- rent. Elles sont fraîches, limpides, d'un goût excellent. L'administration havraise les distribue avec une lil)éraiité dont elle n'a pas trouvé ailleurs la tradition ; car des fontaines très-nombreuses, coulant à plein robinet, les déversent jour et nuit dans tovUes les rues de la ville. » J'ai examulé le dépôt ocreux fourni en ajoutant à 10 litres de celte eau une quantité convenable de sesquichlorure de fer ; il donne par la calcina- lion des vapeurs acides ; il renferme en effet du sous-sulfate de fer. Chauffé avec la potasse, il ne fournit pas de %'apeurs ammoniacales. Son analyse par la chaux sodée permet d'y consîater l'absence de toute matière azotée. w Ainsi cette eau paraît être exemple de tout principe organique; ellecon- ( 735 ) tient néanmoins des principes minéraux en quantité relativement considé- rable, double au moins de celle que renferme l'eau de la Seine. Elle marque à l'hydrotimètre 35 à 4° degrés. Un litre laisse par l'évaporalion à siccité o^^SGo de résidu. » Celui-ci renferme : Carbonate de chaux 64 , i Sulfate de chaux 12,7 Sel marin i5,2 Autres sels alcalins, silice, etc, non dosés 8,0 100,0 » Cette eau, excellente pour la boisson, très-supérieure à celle qu'on con- somme à Paris, ne convient pas pour le savomiage. Mais on sait qu'au Havre prescjue toutes les maisons sont poiu-vues de citernes fort bien construites, et que l'eau de citerne convient mieux qu'aucune autre pour cet emploi. » Qu'il me soit permis, cà l'occasion de cette étude comparative, de sou- mettre à l'Académie cpielques réflexions siu" l'usage lui peu abusif qu'on a fait du procédé hydrotimétrique comme moyen d'apprécier la qualité des eaux. Sans doute, quand il s'agit, ainsi que l'ont indiqué les auteius de ce procédé, de savoir si ime eau convient plus ou moins pour le savonnage, l'emploi d'une dissolution titrée de savon donne luie indication utile. Mais c'est là le petit côté de la question, en ce qui concerne la valeur réelle des eaux; saiif ce cas tout spécial, une eau potable peut être infiniment supé- rieiu'e à une autre pour ses qualités les plus essentielles, bien qu'elle four- nisse un degré hjdrotimétrique beaucoup plus élevé. » C'est ainsi que l'eau de Saint-Laurent du Havre, tout en marquant environ Zjo degrés hydrotimétriques, est bien préférable à l'eau de la Seine, qui n'en marque que 18 ou 20. Ces eaux viennent néanmoins toutes deux des terrains calcaires; elles renferment les mêmes principes minéraux; mais la plus pure est, à mon sens, celle qui en renferme le plus, parce cjue, bien que chargée de substances minérales, elle est exempte de produits organi- ques, » J'irai plus loin. Je suis porté à admettre que, dans certains cas, le de- gré hydrotimétrique d'une eau est en raison inverse de sa qualité. J'ai fait à ce sujet quelques expériences sur l'eau de la Seine. » On a pris, en pleine rivière, le même joui% le 4 avril, un échantillon d'eau à Bercy, un autre dans le grand bras de la Seine, après le Pont-Neuf, 96.. ( 736 ) un troisième après le pont de la Concorde : L'eau de Bercy marquait 21 ,5 degrés hydrotimélriques. L'eau du grand bras. ■ - ^^ 20,8 » > L'eau de la Concorde 20,8 " • » Néanmoins, l'eau de Bercy était évidemment meilleure que l'eau qui avait traversé la ville ( i). )) Chacun peut remarquer, surtout pendant l'été, l'aspect différent que présente l'eau du grand bras de la Seine après le Pont-Neuf, et celle dii petit bras où se trouve l'écluse delà Monnaie. Retardée par le barrage, elle est toujours beaucoup plus trouble, et elle offre souvent un état d'altération si marqué, que les bateliers qui séjournent sur cette partie de la rivière vont chercher ailleurs l'eau potable dont ils ont besoin. » Deux échantillons de ces eaux, prélevés au même instant, m'ont donné : Grand bras 21,6 Petit bras 20, i » Ainsi, dans ces circonstances particulières, l'eau la meilleure est celle qui contient en dissolution la plus forte proportion de substances miné- rales. » Ce résultat n'a rien qui puisse surprendre et qui ne soit de nature à être facilement expHqué. En traversant la grande ville, l'eau reçoit des ma- tières organiques de nature et d'origine très-diverses, des composés ammo- niacaux, des eaux ménagères et savonneuses qui en séparent des produits calcaires et qui les remplacent; avant d'arriver dans le flacon de l'opéra- teur, elle a déjà subi partiellement son essai hydrolimétrique. C'est pour celte raison et aussi à cause de la déperdition de l'acide carbonique et du dépôt de carbonate de chaux qui en est la conséquence, que l'eau de la Seine laisse pendant l'été, quand la rivière est très-basse, lui résidu moins abondant que pendant l'hiver. Cette eau, pendant la saison chaude, est néanmoins très-odorante, surtout au sortir de la ville; à Grenelle, au Bas-Meudon, à Sèvres, il est souvent impossible de la boire sans une répu- gnance très-fondée. » En exagérant les conséquences de cette opinion, je me suis demandé si l'eau qui se répand dans la Seine à la sortie du grand égout collecteur (i) Pour constater des différences aussi petites, le procédé hydrolimétrique doit subir quelques légères modifications que j'indique dans mon Mémoire. ( 73? ) qiiidéboucheà Asnieres ne marquerait pas un degré hydrotirnétrique moins élevé que l'eau de la rivière prise en amont de cet égont. Cette eau est tres-infecte, très-mousseuse. A l'aide des procédés qu'on doit à M. Boussin- gault, M. F. Boudet y a trouvé dix à douze fois plus d'ammoniaque que dans l'eau de la Seine prise dans les conditions ordinaires. Le 12 mai der- nier, elle était en pleine putréfaction, avec une réaction alcaline bien mar- quée. Filtrée, elle contenait par litre oS'',867 de matières en dissolution, et cependant elle ne marquait que 35 degrés hydrotimétriques. Ce résultat est dû à ce que les matières organiques ont fort peu d'influence sur l'hy- drotimètre. L'eau de la Seine, prise en amont de l'égout, marquait 2a degrés. Par conséquent, l'expérience n'a pas confirmé ma prévision : les différences ne sauraient être utilement appréciées qu'autant qu'on opère dans des condi- tions plus normales; elles ne peuvent être, d'ailleurs, que peu considérables. » Mais la nature de l'eau sortie de l'égout d' Asnieres, son odeur d'urine putréfiée, m'ont conduit à la soumettre a un examen plus attentif. Le résidu sec laissé par l'évaporation de moins d'un litre de cette eau a été traité par l'alcool absolu, et la dissolution a été à son tour évaporée au bain-marie. Le nouveau résidu a été dialyse, c'est-à-dire soumis à ce procédé de sépa- ration si précieux dont M. Graham a récemment enrichi la chimie analy- tique. En évaporant l'eau dans laquelle plongeait le dialyseur et en traitant le résidu par l'acide azotique, j'ai obtenu des cristaux qui m'ont présenté les caractères de V azotate d'urée. s L'eau de la Seine, prise à une centaine de mètres au-dessous de l'égout, a donné les mêmes indices, en étudiant avec le microscope l'action de l'acide azotique sur les résidus moins abondants soumis aux mêmes épreuves. )) Ces résultats pouvaient être prévus. On trouve dans l'eau de la Seine ce qu'on y met. Il me paraît probable qu'on exagère beaucoup la promp- titude avec laquelle les matières organiques doivent disparaître sous l'in- fluence de l'air qui se trouve eu dissolution dans l'eau. Les résidus orga- niques, qu'ils proviennent de l'homme même ou de son industrie, présentent une certaine stabilité, par cela même que ce sont des résidus. Vauquelin a montré, il y a quarante ans, que la décomposition totale de l'urée dans l'eau est beaucoup plus lente qu'on ne le suppose généralement. » Cet examen de l'eau d' Asnieres montre que ce n'est pas sans raison que les habitants des rives baignées par ces eaux infectes se plaignent de la manière dont on pratique la centralisation à leur égard. Il est assurément bien à souhaiter que le travail de l'égout collecteur soit continué et que ( 738 ) l'agriciillure soit mise promplement en possession de matières dont elle tirera Je plus utile parti, et qui sont actuellement poiu- les paAS qui les re- çoivent une cause de malaise et de désolation. » En revenant aux questions que j'ai traitées avant cette digression, j'arrive à l'une des conclusions pratiques de ce travail. A mesure que l'in- dustrie prend un plus grand développement, l'eau des rivi;M'es qui tra- versent les grands centres de population devient moins pure; car sa masse restant la même, les matières qu'on y déverse deviennent chaque jour plus abondantes. Les professeurs qui, comme moi, font depuis longues années et périodiquement l'examen comparatif des eaux de Paris, ont bien dû reconnaître que les eaux de la Seine et de l'Ourcq ne sont plus aujour- d'hui ce qu'elles étaient il y a vingt ou trente ans. Les industries les plus gênantes au point de vue de l'hygiène publique sont assurément celles qui sont fondées sur le traitement des produits dérivés des animaux : comme elles ne peuvent exister qu'en raison d'une grande agglomération d'individus, on ne peut pas songer à les déplacer. Il faut donc se résignera leur sacrifier la rivière dans laquelle on les contraint à envoyer, parla voie la plusétanche et la plus courte, tous les débris de leur fabrication. « La Seine échappe moins que toute autre rivière à cette cause d'altéra- tioPi incessante. Aussi doit-on savoir grand gré à l'administration numicipale d'avoir devancé l'opinion publique sur la nécessité piochaine de pourvoir la cité d'eaux de meilleure qualité et applaudir aux efforts qu'elle fait depuis plusieurs années pour réaliser cette importante amélioration. » Remarques de ^1. Dc.M.is à l'occasion de la précédente communicalion . « M.. Dumas remercie son excellent confrère et ami, M. Peligot, des soins qu'il a donnés depuis plusieurs années à l'analyse des eaux de la Seine, et dont il lui avait permis de suivre jour par jour les progrès. Les faits nou- veaux et les principes importants dont ils enrichissent la science s'accor- dent d'inie manière si exacte avec les vues soutenues depuis dix ans par l'administration municipale, que ceux de ses membres qui s'en étaient faits les défenseurs doivent à M. Peligot une reconnaissance particulière. » Naguère, la ville de Paris rejetait ses immondices en amout et pui- sait ses eaux en aval. Tous les travaux tendent à renverser ces conditions, à rejeter les immondices en aval et à p-iiser les eaux en atront. Convaincu en outre que la pureté des eaux de la Seine irait toujours eu .s'alléranf, même en amont, on s'est décidé à aller au loin chercher des eaux de source, à multiplier les puits artésiens, et récemment à demander à la ( 7^9 ) Marne, au-dessus de Paris par conséquent, 4ooiége et Yeuse, et il est évident qu'elle pourra, comme les trois autres espèces, être alimentée avec les Chênes de nos forêts. >i Son cocon diffère de ceux des trois autres espèces (ainsi qu'on peut le von- dans la collection comparative que je dè|iose sur le bureau) par un plus grand volume et surtout parce qu'il est entouré d'une enveloppe, égale- ment composée de soie, d'un joli gris clair. " Il est évident que ce nouveau Ver du Chêne sera facile à acclimater dans le centre et dans le nord de la France, car le climat des parties élevées (le l'Himalaya ne doit pas différer notablement du nôtre, puisque beaucoup de végétaux de cette chaîne centrale de l'Asie, la plus élevée connue, pros- pèrent très-bien chez nous. » [.es vingt cocons, que j'ai reçus le a3 mars, m'ont d'abord donné trois mâles, à partir du 7 avril, et je commençais à craindre de les voir tous ( 743 ) éclore et périr a%'anl l'apparition des femelles. Enfin, le 19 avril, il est éclos en même temps un mâle et une femelle. Ces deux papillons se sont unis dans ia nuit dn ao an 21, à une heure du matin, et j'ai déjà obtenu 108 œufs, nombre suffisant pour introduire l'espèce et me permettre de la donner bientôt à la Société d'Acclimatation, d'abord, et aux agriculteurs de tous les pays où pi'ospérent diverses espèces de Chênes. >i Les instructions que j'ai publiées dans ma Bévue de Séridculture com- parée (i863, p. 33), snr les soins à donner à mon Yama-Maï du Japon, s'ap- pliquent tout à fait à cette nouvelle espèce, dont j'ai l'iionneiu" de présenter les premiers reproducteurs à l'Académie, comme je lui ai présenté, en i858, ceux qui m'ont permis d'introduire le Ver à soie de l'Ailante, qui com- mence à s'acclimatei- dans toutes les régions de l'Europe, de l'Afrique, de l'Amérique, et jusqu'en Australie. » 31ÉM0IRES PRÉSEATÉS. M. LE I^ÎIXISTRE DE l'AgRICULTCRE, DIT Co.MMEKCE ET DES TkAVAUX PUBLICS transmet un Mémoire destiné au concours pour le prix de Statistique, et qui à pour titre : Du Goitre à Plnnclier-les-Mines {Haute-Saône), Statistique com- parative du goitre dans cette commune suivrait la jirovenance des eaux po- tables, etc., etc. L'auteur est M. Poulet, médecin à Plancher-les-Mines. Nous reproduirons seulement de ce travail, qui est fort étendu, les con- clusions que l'auteur présente dans les termes suivants : « La statistique démontre qu'à Plancher-les-Mines la provenance des eaux potables est sans influence sur le nombre des goitreux. Chaque espèce d'eau potable en fournit effectivement une proportion sensiblement égale. L'eau de Belfaliy^ village très-voisin de Plancher-les-Mines, et dans lequel n'existe pas le goitre endémique, offre identiquement les mêmes éléments que l'eau de cette dernière localité. Ni l'une ni l'autre ne renferme de traces d'iode. Il en résulte qu'il faut chercher ailleurs que dans l'eau potable la cause qui engendre les endémies goitreuses. » Plus on s'élève en gravissant les pentes de la vallée, moins on trouve de goitreux, et quand on arrive au sommet de la montagne, on cesse tout à coup d'en rencontrer. » Quand on dit que l'air des vallées ne présente rien d'anormal appré- ciable à nos sens, on se trompe. Effectivement, la vitesse des vents y est en moyenne beaucoup moindre que dans les autres localités, et personne ne niera l'influence capitale que cette circonstance doit avoir sur la pureté 97-- ( 744 ) (le lair, sur son renouvellement, sur rex|iulsion des émanations putrides et des miasmes. Jusqu'à présent IMiabitation dans les vallées étroites et profondes où l'air, imparfaitement balayé par les vents, reste imprégné d'humidité et probablement de matières organiques d'une ténuité extrême, est la seule cause que l'on soit en droit d'accuser comme susceptible d'exercer une influence positive sur la |)ro(luction du goitre endémique. 1) C'est donc à purger autant que possible l'air des vallées de l'humi- dité qui le sature, c'est à empêcher le dégagement dans l'atmosphère des émanations organiques, que l'on doit s'attacher pour le moment. » A ce point de vue, le drainage d'une part, de l'autre l'assainissement, l)ar l'application des règlements de police aux fosses d'aisances et aux fu- miers, se recommandent, dès maintenant, comme les mesures les plus ur- gentes elles plus utiles à l'extinction ou du moins à l'atténuation de l'en- démie à Plancher-les-Mines. » (Renvoi à la Commission du prix de Statistique.) MlixÉOROLOGlE. — Questions relatives au mouvement de tatmospltèie sur les- quelles jç suis d'accord ou en divergence avec les idées généralement reçues jusqu'à ce jour ; par M. Lartigue. (Commissaires, M.M. Pouillet, Duperrey, deTessun.l « Les physiciens, les météorologistes, comme les navigateurs, admettent que la raréfaction de l'air, causée entre les tropiques par l'action du soleil, détermine des cornants d'air polaires |ilus ou moins froids, qui venant du côté des pôles se portent vers l'équateiu'. Ils admettent aussi (|ue les vents alizés .sont la continuation de ces mêmes courants d'air froids, que j'ai nommés vents polaires. Sur ces deux questions je suis parfaitement d'accord avec eux. " » On ne connaît pas exactement les parallèles sur lesquels prennent naissance les vents polaires dont les alizés sont la continuation. J'ai reconnu que, quelquefois, ils commençaient à souffler dans la zoiîe torridc et qu'ils se |)ropageaienl ensuite successivement jusqu'aux environs des pôles, mais que le plus ordinairement l'air froid était maintenu plus ou moins loin des tropiques par les vents chauds qui de la zone torride remontent vers les pôles, qu'alors il s'établissait une grande différence de température entre des lieux rapprochés les uns des autres, et que de là l'air* froid commençait à se mettre en mouvement pour se porter vers l'équateur. ( 745 ) n Dans ce cas, les venîs polaires peuvent ne pas souffler sur tous les points de la surface compris entre celui où ils ont pris naissance et les limites extérieures des vents alizés, et se maintenir dans les régions supé- rieures de l'atmosphère au-dessus de quelques-uns de ces points. Ce fait, ainsi que celui relatif aux grandes difft'rences de température entre des points voisins les uns des autres, peut être facilement vérifié, en comparant entre elles les observations faites en même temps dans les diverses parties de l'Europe et sur les côtes de l'Algérie. » Je crois, comme les divers auteurs, à l'influence du mouvement de rotation de la terre sur les vents polaires, ainsi que sur les vents qui re- montent vers les pôles; mais je me suis assuré par de nombreuses obser- vations que cette influence n'était pas aussi considérable que la plupat t d'entre eux paraissent le supposer. » Je trouve les anciennes théories sur les vents alizés parfaitement exactes pour les circonstances où les vents polaires des deux hémisphères sont également intenses; mais je les trouve insuffisanles pour les cas, qui sont les plus nombreux, où ces vents ont des intensités différentes. Cette inéga- lité dérange, en effet, le cours naturel de l'air qui, à la surface du globe, devrait toujours se porter des pôles vers l'équateur, et elle produit, princi- palement en dehors de la zone torride, Les os longs sont tous cassés : pas un seul n'a été retrouvé entier. Parmi les os courts, quelques-uns sont restés intacts, et nous avons re- cueilli deux phalanges de Cheval et deux phalanges de Renne encore unies par leur articulation. Les os longs de Renne, en particulier, sont fragmen- tés exactement de la même manière que ceux de Bruniquel et de la Dor- dogne; cette cassure est encore identique à celle des os de Ruminants trou- vés dans les kjokkenmôddings du Danemark, dans les habitations lacustres de la Suisse, dans les cavernes de l'âge de la pierre de l'Ariége ; enfin, c'est encore de même que les Lapons fendent les os de leurs Rennes pour en extraire la moelle. La diajihyse est divisée dans toute sa longueur ; les tètes seules sont entières ; les bords de la fracture sont nets et dirigés tou- jours de même. 99- ( l^o ) » Pour nous, cette circonstance ilu mode de cassure est une des meilleures preuves de la contemporanéité de l'homme et des espèces dis- parues. Comme les brachycéphales du Nord fendent aujourd'hui les os de Renne pour en extraire la moelle, les brachvcéphales de la troisième époque quaternaire les fendaient aussi, probablement dans le même but. Toutes les fois que, dans un gisement non remanié , on retrouvera en certaine abondance des os fragmentés de la même mrinière, nous pensons qu'on pourra conclure à la coexistence de l'homme et des animaux auxquels ces os ont appartenu , quelle que soit l'époque à laquelle ils se rap- portent. H Les os travaillés de la grotte d'Espalungue nous ont offert une parti- cularité intéressante. Les objets travaillés que MM. l^artet et de Christy et nous-mêmes avons recueillis dans le centre de la France indiquent une civilisation relativement assez avancée, puisqu'on savait tailler des flèches barbelées, fabriquer des poinçons et des aiguilles à chas avec des os et des bois de Renne, et polir tous ces objets. Il n'en est plus de même à Espa- lungue. Ici, la civilisation paraît fort en retard. Sur 200 kilogrammes d'os- .sements que nous avons retirés de la caverne, nous n'avons trouvé qu'un seul instrument poli. Il est fait d'un os long, probablement de Ruminant, légèrement arrondi à une extrémité et apointi à l'autre, et offre luie cer- taine ressemblance avec un tranchet. Les autres os qui portent des traces de travail intelligent sont taillés et non polis; l'usage seul paraît avoir émoussé leurs arêtes ou leurs pointes. Ce sont des poinçons de formes et de dimensions très-variables, des pointes triangulaires de flèches ou de lances : sur quelques-unes de ces dernières pièces on voit une échancrure au bord opposé à la pointe principale ; des sortes de spatules en bois de Cerf et en os ayant une extrémité taillée et non polie suivant une sur- face plane; d'autres objets sont taillés en formes arrondies et sont proba- blement des instriunents ébauchés ou dont lusage nous est encore inconnu: quelques-uns des bois de Renne fragmentés portent des entailles et des stries. » Parzni ces bois de Renne, deux sont intéressants pour la manière dont ils ont été taillés. Le premier comprend la base du bois, le premier an- douiller et une longueiu- de 1 j centimètres sur le corps du bois. Cette der- nière partie est apointie grossièrement ; tenu à la main, l'ensemble forme luie arme défensive solide et redoutable. Le second bois provient d'une partie palmée et comprend un andouiller apointi ; c'est peut-être un frag- ment de crampon. » Les silex venant de la grotte d'Espalungue ont une forme moins finie ( 76i ) que ceux de Bruniquel et de la Dordogne. Les grands sdex taillés sont fort rares; nous n'en avons trouvé qu'un seul de 12 centiiuèlres, ayant la forme d'iui fer de lance ; tous les autres ont des dimensions bien inférieures et des formes assez mal définies. Nous en avons recueilli près de 200 échan- tillons. » Nous citerons encore un schiste quartzeux taillé en forme de large grattoir et foré sur l'un des bords. Cet instrument était peut-être suspendu au moyen d'un lien. Nos recherches ne nous ont montré d'ailleurs aucune trace de sculpture. » Les faits que nous venons d'énumérer rapidement nous conduisent à assigner à la brèche osseuse d'Espalungue une antiquité plus grande que celle des brèches de Bruniquel et de la Dordogne, bien qu'elles appar- tiennent toutes à l'âge du Renne. Les objets travaillés de la grotte d'Espa- lungue se rapprochent beaucoup plus, par leurs formes et la grossièreté de la façon, des objets trouvés dans les cavernes de l'âge de l'Ours que de ceux recueillis jusqu'ici dans les gisements de l'âge du Renne. Si l'on se rappelle que l'étude des progrès de la civilisation a joué un grand rôle dans le choix des divisions admises pour la période quaternaire, et si l'on remarque en outre le faible développement relatif du Renne, on admettra sans doute avec nous que la station d Espalungue représente une sorte de passage des premières époques quaternaires à l'âge du Renne, ou, en d'autres termes, l'origine de ce dernier. » Les auteurs présentent ensuite des considérations sur les oscillations du sol pendant l'époque quaternaire dans le bassin du Gave d'Ossau, et ajoutent : " Il résulte de ces considérations qu'à l'origine de la période qua- ternaire, les seules grottes qui aient pu servir de refuge à l'homme ou aux animaux étaient situées au-dessus du niveau de la terrasse qui porte le château d'Espalungue. Nous sommes convaincus que si l'on veut retrouver dans les environs d'Arudy les restes de VUrsus spelœus ou de VElephas primigenius, il suffira d'explorer des cavernes placées plus hdut que le niveau que nous venons de définir. » PALÉONTOLOGlK, — Sur une caverne de l'aijc de la pierre, située près de Saint- Jean-d Alcos [Avejron). Note de M. P. Cazalis de Fo^'DoucE, présentée par M. de Quatrefages. (Commissaires, MM. Valenciennes, de Quatrefages, Daubrée, Ch. Sainte-Claire Deville.) « J'ai l'honneur de signaler à l'Académie une nouvelle caverne avec ( 762 ) débris de l'industrie humaine primitive. C'est une caverne funéraire qui se rapporte au type de celle décrite par M. Lartet à Aurignac. Elle est située au flanc sud d'un pf tit coteau dolomitique, à 3oo mètres environ du vil- lage de Saiut-Jean-d'Alcos. arrondissement de Saint-Affrique (Aveyron). C'est une anfractuosité du rocher dans laquelle les premières populations de ce pays avaient enseveli leurs morts. » On y a trouvé de nombreux débris d'ossements humains; mais ceux-ci ayant été dispersés, il serait aujourd'hui difficile de savoir à combien d'in- dividus ils se rapportaient : tout ce que je puis dire, c'est qu'on y trouva, lorsqu'on déblaya pour la première fois cette sépidture, il y a une quin- zaine d'années, cinq crânes humains parfaitement conservés, qui furent bientôt brisés et sont aujourd'hui perdus. Le savant doyen de la Faculté des Sciences de Montpellier, M. Paul Gervais, a dans ses collections un crâne qui lui a été remis par un géologue de l'Aveyron, M. Revues, avec la suscription « Saiut-Jcan-d'Alcopiès, » et qui vient peut-être de cette ca- verne, car Saint-Jean-d'Alcopiès et Saint-Jean -d'Alcos sont deux villages tout à fait voisins. » Quoi qu'il en soit, d'après les objets que je possède et qui proviennent des fouilles faites par moi au mois de juillet i863 et au mois de mars der- nier, et les renseignements que j'ai pu recueillir sur les lieux, je puis affir- mer que ces restes humains se rapportent au type européen le plus pur, qu'il y en a parmi eux qui ont dû appartenir à des individus âgés et d'autres à des enfants; qu'on n'a trouvé avec eux aucun instrument en métal, mais de nombreux silex taillés se rapportant à un travail déjà assez avancé, quel- ques hachettes en jade et en serpentine, des amulettes en pierre, des anneaux de colliers ou de bracelets en test de coquillages comme ceux d'Aurignac, quelques os de Mammifères travaillés et des débris de poteries grossières simplement séchées au soleil. » On y trouve peu d'ossements d'animaux, et il n'y en a point parmi ceux-ci qui se rapportent à des espèces perdues, de sorte que la sépulture de l'âge de la pierre de Saint-Jean-d'Alcos vient se ranger à côté des ca- vernes dont a parlé M. Gervais dans sa Note insérée dans les Comptes rendus de t Acndémie du r" février dernier. J'ai eu l'occasion de revoir ré- cemment celles-ci, et j'ai pu me convaincre par moi même de l'exactitude des diverses assertions du savant professeur. Ce sont toutefois des cas par- ticuliers, et, à côté des faits si bien établis ailleurs, il faut peut-être en conclure que l'homme n'a pas été contemporain dans nos pays des espèces perdues de Carnassiers et de grands Pachydermes j)endant toute leur ( 763) existence, mais qu'il y est apparu seulement pendant la période de leur extinction, et alors que les individus en étaient déjà plus rares. )) Pour revenir à la caverne de Saint-Jean-d'Alcos, les seules espèces animales que j'ai pu y déterminer sont le Cerf, ie Blaireau et le Lapin. Je n'ai pu y découvrir, soit à l'extérieui', soit à l'intérieur, aucune trace de charbon, ni aucun indice du repas des funérailles signalé à la caverne sé- pulcrale d'Aurignac ; mais, comme pour celle-ci, les pai'ents et les amis des morts avaient, sinon fermé complètement, du moins considérablement rétréci l'ouverture de la cavité. Pour cela on avait disposé au devant de l'entrée deux grandes dalles posées en croix, qui ne laissaient qu'une ouver- ture triangulaire n'ayant qu'un mètre à la base. De ces dalles, l'une était dolomitique comme la roche de la colline, l'autre était calcaire et avait dû être portée d'assez loin ; cette dernière, équarrie pour servir de seuil au four du propriétaire de la grotte, a encore, après avoir été ainsi réduite, i™,75 de long sur i mètre de large, et o™,20 d'épaisseur. Quant à la cavité elle- même, elle a 5 mètres de profondeur sur 6 mètres de largeur et a mètres de hauteur maxima. » Il me paraît intéressant de faire observer combien les populations pri- mitives ont légué à celles qui leur ont succédé le souvenir et le culte, deve- nus inconscients, des lieux qu'elles ont habités. Au-dessus de la caverne de l'âge de la pierre, le monticule dans lequel elle se trouve se termine par un tertre gazonné dont le sol renferme des sépultures gallo-romaines. A 'Soo mètres au sud, le château démantelé de Saint-Jean-d'Alcos témoigne des luttes du moyen âge, et d'humbles chaumières qui s'appuient contre ses vieux remparts abritent aujourd'hui les familles des paysans qui cul- tivent le sol rocailleux et aride du Causse, qu'ont foulé dans les siècles pas- sés les populations même les plus anciennes de nos pays. » J'ajouterai, en terminant, que les populations primitives ont laissé de nombreuses traces de leur séjour dans cette partie du département de l'Aveyron qui avoisine le Larzac et sur le Larzac lui-même. On y trouve de nombreux dolmens se rapportant tous ou presque tous à l'âge de la pierre, des menhirs et d'autres monuments de cette époque que je me pro- pose de décrire plus tard en détail, ainsi que tout ce qui se rapporte à l'enfance de l'humanité dans ce pays peu connu. » « M. Elie de Beaumont rend hommage à ce qu'offrent de curieux les faits consignés dans les deux Notes présentées par M. de Quatrefages, et ajoute la remarque suivante : Ces deux Noies, et plusieurs autres pré- ( 764 ) sentées depuis quelque temps à l'Académie, me paraissent d'autant plus intéressantes qu'en prouvant avec évidence que l'homme et le Renne ont coexisté autrefois en France comme ils coexistent aujourd'hui en Laponie, elles font ressortir, par voie de contraste, l'insuffisance des preuves supposées de l'ancienne coexistence sur notre sol de l'homme et de l'Éléphant fos- sile ordinaire {Elephas prunifjcnhts). ^i M. Velpeau met sous les yeux de l'Académie un mannequin d'ausculta- tion ou /^neumojio^cope de l'invention du D'' CoKongues, instrument destiné à faciliter l'étude des divers bruits de la respiration. L'extrait suivant de la Note de M. Collongues donnera une idée de la disposition de cet appareil. « I^e pneumonoscope se compose d'un buste creux en carton-pierre sur la surface duquel on a ménagé à la partie antérieure dix ouvertures et deux à la partie postérieure, portant chacune l'inscription du bruit qui doit être entendu. A la base du buste, supporté par un pied convenablement disposé, on voit dépasser des extrémités de tubes en caoutchouc, ayant, eux aussi, leur désignation. C'est par l'extrémité ouverte de ces tubes qu'on introduit un soufflet à main. H suffit d'exercer et d'arrêter alternativement la pres- sion pour produire, selon le tube, et en écoutant aux différentes ouvertures correspondantes, soit la resjjiration normale, forte, faible, saccadée, l'expi- ration prolongée, soit le souffle rude, soit le souffle tubaire^ soit le souffle caverneux, soit le souffle amphorique, soit le tintement métallique. » Mais pour produire les râles il est essentiel d'ajouter au soufflet des embouchiues ou anches préparées , qui , étant humectées d'un peu de salive ou d'eau albnmineuse, produisent le râle crépitant, le sous-crépitant, le caverneux, le sibilant, le ronflant. Le bruit de fluctuation thoracique et les frottements doux et rudes se perçoivent aussi facilement et par des pro- cédés aussi plus simples. » L'appareil et la Note descriptive sont renvoyés à l'examen d'une Com- mission composée de MM. Becquerel, Pouillet et Velpeau. M. Chasles présente au nom de l'aiitein-, I\J. J.-J.-A. Mathieu, la pre- mière partie d'un travail intitulé: «^ Étude de Géon)étrie comparée, avec application aux sections coniques >>. Cette étude se compose de deux parties : la première, celle qui est au- jourd'hui soumise au jugement de l'Académie, contient seulement les re- cherches th('oriqurs; la seconde comprendra les applications. ( 765 ) (c Une même idée, dit M. Matljieu dans son préambule, se retrouve an fond des travaux géon)éti'iques les plus remarquables de notre époque, au fontl de tontes ces belles recherches dans lesquelles d'illustres savants ont tour à tour tiré si bon parti des méthodes de déformation ou de transfor- mation des figures, des lois de dualité ou des modes de conjugaison. Celte idée, je m'efforcerai de la dégager et de la définir nettement, en l'appelant l'idée féconde de la Géométrie comparée. » Le travail de M. Mathieu est renvoyé à lexa'Den d'une Commission com- posée de MM. Chasies et Hermite. CORRESPONDANCE . M. LE Ministre DE L^AGRiruLTUisE, du Com.iieiice et des Travaux publics adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, le n° i i du ("atalogue des Brevets d'invention pris en i863. M. Eue de Beaumont fait hommage à l'Académie, au nom de t\f. Resnl, (le la Carte géologique du tlépartemer)t du Doubs. Cette Carte, commencée autrefois par M. Parrot.^ continuée et ébauchée tians presque toute son étendue par M. Bojer, a été terminée par M. Resnl, qui vient de la publier. Elle est accompagnée d'un grand nombre découpes géologiques, et elle donne i\ne idée très-précise de la disposition des terrains variés qui forment le sol du déparlement du Doubs. Elle exprime tres- ciairement les bouleversements et les fractures qui ont constitué, avec ces terrains, une partie des montagnes du Jura et de celles du déparlement de la Haute-Saône. La Carte géologique du Doubj, imprimée en couleur à l'Imprimerie Impériale, est tracée sur la Carte .rÉtat-Major à l'échelle de j 8 0 . 0 U 0 • ^.l. Èlie deBeaumoxt faithomniage à l'Acadésiiie, au nom de M. Haidinger, l'un de ses Correspondants pour la Section de Minéralogie, d'un Recueil de vingt-trois opuscules, les uns en allemand et les autres en anglais, con- cernant les aérolitlies. {Voir au prochain Bulletin bibliographique .) M. LE Secrétaire perpétuel présente aussi au nom de l'auteur, M. de Pnravey, im opuscult^ intitulé : « Du royaume fort riche de Tchin-la ou du Cambodge près Saigon et de l'importance de son occupation ». C R., i86/|, ^" Semestre. (T. LVIU.No 17.) I OO ( 766) M. Lefort adresse, avec un Mémoire inédit de feu M. Biot, la Lettre suivante, qui fait connaître le but de cette présentation : « M. Biot a laissé, parmi ses papiers inédits, le manuscrit d'un Mémoire sur l'mterpolation des observations physiques. La première rédaction en est ancienne, car les résultats ont été annoncés dans une Lettre du 20 oc- tobre i833, lue, le 28 du même mois, par M. Poisson, à une séance de l'Académie des Sciences. Plus tard, le Mémoire a été remanié quant à l'ap- plication des formules, lorsque M. Regnault eut communiqué à M. Biot de nouvelles données physiques sur la tension de la vapeur aqueuse. C'est en cet état que M. Arago, en sa qualité de secrétaire perpétuel, a paraphé le manuscrit, le i*"^ avril i844- Dans les dernières années de sa vie, M. Biot s'était proposé de publier ce travail, auquel il attachait une certaine im- portance, et, s'il ne l'a pas fait, cela tient à ce qu'il a reculé trop louglemps devant la fatigue que lui aurait occasionnée la rédaction d'une introduction un peu développée. » Le Mémoire de M. Biot ne peut être considéré comme un Traité com- plet sur l'interpolation, puisqu'il est presque exclusivement consacré à l'emploi des formes exponentielles. Tel qu'il est cependant, il a paru à plu- sieurs personnes compétentes pouvoir servir utilement de guide dans la j)lupart des cas qui se jjréseutent en physique. Cette considération m'a dé- terminé à le soumettre à l'Académie et à solliciter l'insertion dans ses Mé- moires. On pourrait, ce me semble, suppléer à l'introduction qui fait dé- faut, par l'impression de la Lettre du 20 octobre i833 et de la Note lue A la séance du i*^"^ avril i8/44- Je joins ces pièces originales à ma communi- cation. » MM. Regnault et Serret sont invités à prendre connaissance de ce ma- nuscrit et à faire savoir à l'Académie si le travail, dans l'état où il est pré- senté aujourd'hui, est complet et prêt pour la publication. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Notice sur la comète de Halley et ses apparitions successives de i53i à 1910; par M. G. de Pontécoulant. (Suite.) K Pour déterminer l'intervalle de temps T" compris entre les passages de 1682 et rySg, on aura 360" fdi ^ -—' ^' ou bien, eu substituaiU pour n" sa valeur et pour j'r/^ la variation de l'ano- ( 767 ) malie moyenne relative à l'intervalle que nous considérons, T- = %T;;;I;3^°« = .83o=.,o - 3S5.,9 = .nh>- » Cette valeur est identique avec celle qu'on a déduite des observations, ce qui était facile à prévoir, puisque c'est de cette même équation dans laquelle on avait supposé T" connu que l'on a tiré la valeur du moyen mouvement diurne au périhélie de 1682, que nous avons choisie pour base de nos calculs. 1) Comme le passage de 175g est celui pour lequel on a pour la pre- mière fois appliqué les formules de la loi de la pesanteur universelle à la théorie des comètes, il est curieux de savoir jusqu'à quel degré de préci- sion ce passage serait représenté par les formules précédentes. En nommant n' le moyen mouvement tel qu'il serait si les forces perturbatrices cessaient d'agir sur la comète à partir de ce point, on aura d'abord , _ 360° _ fclC » Si dans cette équation on fait T' = 27352 et Jd'Ç=^ 19753", 169 con- formément aux données rapportées dans le tableau n° 2, on trouvera n' = 47 "1382267 — o", 722184 = 46", 660083, et par suite n" — n' -+■ Jdn = 46",66oo8jo — 0,8725521 = 45", 7875309, T" désignant l'intervalle de temps compris entre les deux passages ^—^■ On a d'ailleurs _, 36o°-/rfç i — ^ 7, ' n d'où, en substituant pour n" sa valeur et supposant, conformément aux résultats rapportés précédemment, | d^ = i6754">489, on conclut T"=283o4J,652 -365J,9i8 = 27938J,734. » Les observations ont donné 27937 jours pour cet intervalle; la diffé- 100.. ( 768 ) reiice entre les résultats du calcul et de l'observation serait donc d'un jour et demi à peu près, ce qui est bien peu de chose quand on considère toutes les quantités qu'on est obligé de négliger dans des recherches aussi longues et aussi compliquées. » Clairaut, qui avait tenté le premier de déterminer par un calcul ri- goureux l'époque du retour au périhélie de 1759 de la comète de Halley, d'après les données fournies par les deux passages précédents (*), car on sait qu'il faut qu'une comète ait été observée au moins deux fois à son périhélie pour qu'on puisse la classer parmi les comètes périodiques et essayer de jjrédire l'époque de sa réa|)j)arition, avait d'abord fixé ce passage au 4 avril 1739, et il l'aurait avancé jusqu'au 24 mars, a dit avec raison Laplace, s'd avait employé dans ses calculs la masse de Saturne telle qu'elle est adoptée aujourd'hui (**]; enfin il l'aurait encore avancé de sept jours, c'est-à- tlire jusqu'au 17 mars, s'il avait eu égard à l'action de la planète Uranus dont ou ignorait encore l'existence à cette époque. La comète passa à son périhélie le 12 mars 1759 (***); ce serait donc en définitive cinq jours de différence tout au plus entre le phénomène observé et la prédiction de Clai- raut rectifiée par la correction des éléments qu'il avait employés, et l'on au- rait le droit, sans doute, de s'étonner d'une si grande exactitude, lorsqu'on songe au peu de précision de ses formules et au grand nombre de quantités qu'il s'était permis de négliger pour hâter l'achèvement de sou travail et n'être pas devancé dans sa prédiction par la réapparition inopinée de la co- mète. Mais en révisant les calculs de cet estimable géomètre, j'ai eu lieu de reconnaître fiue, outre ces causes générales qui devaient éloigner les résul- tats de sa théorie d'une parfaite concordance avec ceux de l'observation, de nombreuses incorrections matérielles s'étaient glissées dans ses calculs, en sorte que ce n'était probablement que par une compensation fortuite qui s'était élablif entre toutes ces erreurs provenues de sources différentes qu'il avait dû d'être approché aussi près de la vérité (****). » En considérant enfin la dernière révolution de la comète, c'est-à-dire 1 intervalle T" compris entre l'instant du passage de 1759 et celui de son (*) Thénric du mouvement des comètes, p. iSg. (**) Mécanique céleste, livre XV. (***) Temps compté de midi, suivant l'ancien usage des astronomes. (***• ) Il y a donc lieu de rectifier ce qui est dit sur ce sujet dans la Mécanique céleste, t. V, p. 326. ( 769 ) deriiifT retour an périhélu' de l'orbite, on aura ^,„ ^ 36o"-4o-5",7o5 ^ ^3 3j _ 8 j^ o5 = 28oo6J,66, » Les observations ont donné 28006 jours pour cet intervalle; la diffé- rence entre les résultats de la théorie et de l'observation a donc été à peuie d'un demi-jour, et cet accord, qui est dû principalement au perfectionne- ment des méthodes analytiques, est d'autant |)his remarquable que le cal- cul, achevé longtemps av;int le retour de la comète, a été pleinement con- firmé par l'événement et a permis de prédire cette fois presque à jour fixe l'époque de son apparition, et d'en dresser des éphémérides au moyen des- quelles les astronomes prévenus à temps ont pu l'observer dès les premiers moments où elle a reparu dans le ciel (*). » CHIMIE. — Sur la purification de l'acide sulfurique arsenical ; par M. Blondlot. « Dans un Mémoire récent, MM. Bussy et liuignet, après avoir démontré l'insuffisance des moyens employés jusqu'ici pour piu'ifier l'acide sulfurique arsenical, ont proposé une nouvelle méthode, basée sur un fait connu, mais dont ils ont fait ressortir toute l'importance, savoir: la fixité de l'acide arsénique, tandis que l'acide arsénieux se volatilise, comme l'on sait, avec l'acide sidfnriqiie. Le problème à résoudre se réduirait donc à suroxyder l'acide arsénieux. A cet effet, les auteurs |)roposent de traiter d'abord l'acide sulfurique arsenical par nue petite quantité d'acide azotique, d'ajou- ter ensuite assez de sulfate d'ammoniaque pour détruire l'excès du com])Osé nitreux, et à distiller enfin, avec les précautions voulues. » Tout eu admettant le prH)ci|)e sur let|uel cette méthode est établie, je crois que le moyen proposé présente un double danger. Le premier serait de laisser dans l'acide sulfurique des traces du composé nitreux, qui, ainsi que je l'ai fait voie ailleurs, pourrait avoir les conséquences les plus graves en toxicologie. Le second serait, au contraire, de ramener l'acide arsénique (*) Tous les détails du calcul sont rapportés dans le Mémoire de 1829 cité précédemment et qui a été inséré dans les Mémoires de V Académie des Sciences, Recueil des Savants étrangers, t. VI, 2*^ série. Les seuls changements (ju'aienl subis les résultats sontceuxqui proviennent des corrections qu'ont éprouvées depuis cette époque les masses planétaires et de quelques logères erreurs de détail que la révision de mes calculs m'a permis de faire disparaître ( 77" ) à l'état d'acide arsénieux volatil, si l'on ajoutait une trop forte proportion de sulfate d'ammoniaque, l'ammoniaque étant aussi un agent de réduction pour l'acide arsénique. » Ces considérations m'ont engagé à chercher, pour opérer la suroxv- dation de l'acide arsénieux, un agent incapable de céder à l'acide sulfurique aucun produit volatil. J'ai d'abord employé le manganate de potasse, dont une très-faible proportion suffit pour obtenir le résultat désiré. Puis, con- duit par l'analogie, je lui ai substitué simplement un peu de peroxyde de manganèse. La manière d'opérer consiste à introduire l'acide à purifier dans une capsule de porcelaine, et, après y avoir ajouté le peroxyde en poudre grossière, dans la proportion de 4 ou 5 grammes par kilogramme, à chauffer, en agitant le liquide avec une baguette, jusqu'à ce qu'il entre en ébullition. On retire alors du feu, et, après le refroidissement, on introduit le liquide et le manganèse excédant dans la cornue où doit s'opérer la distillation, avec les précautions d'usage. » Pour éprouver l'efficacité de cette méthode bien simple, je 1 ai appli- quée à la purification, non-seulement de l'acide sulfurique arsenical du commerce, mais aussi à celle d'un acide dans lequel j'avais fait dissoudre jusqu'à I centième d'acide arsénieux, ce qui excède de beaucoup les pro- portions d'arsenic qui se rencontrent dans les acides fabriqués avec les pyrites. Or, bien que j'aie quelquefois poussé la distillation jusqu'à siccité presque complète, le produit, essayé dans l'appareil de Marsh, aux diffé- rentes périodes de l'opération, ne m'a jamais fourni le moindre indice d'arsenic. » M. GÉK.4RD adresse de Liège la figure et une courte description d'un petit appareil électrique destiné à entretenir les oscillations d'un pendule à demi- seconde. M. Edmond Becquerel est invité à prendre connaissance de cette commu- nication et à faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. jijme veuve Jacqlelix-Dcval prie l'Académie de lautoriser à reprendre un travail présenté il y a plusieurs années par feu M. A. Jacquelin-Duval, son mari. Ce travail, dont un extrait a été donné dans le Compte rendu delà séance du 26 novembre 1856, a pour titre : « Explications des lois fon- damentales qui régissent l'organisation du squelette extérieur des insectes ». ( 77' ) Comme il a été constaté que la Commission à l'examen de laquelle le Mémoire a été présenté n'en a pas fait l'objet d'un Rapport, M'°* Jacquelin- Duval est autorisée à le reprendre. La séance est levée à 5 heures. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du i8 avril 1864 les ouvrages dont voici les titres : Eloge de Moquin-Tandon ; par M. le D' Clos. Toulouse, i864; br. in-8°. Résumé des leçons données à l'Ecole des Ponts et Chaussées sur l'ripjiliidlion de la mécanique à [établissement des constructions et des machines, i"^^ partie, i"^" section. De la résistance des corps solides ; par Navieu. 3*^ édition, avec des notes et des appendices par M. Barré de Saint-Venant. T. I", fasc. i et 2. Paris, i86/i; 2 vol. in- 8°. Notice sur les travaux et titres scientifiques de M. de Saint-F'enant. Paris, 1864 ; in-4^ Sur la météorologie. (Extrait du Nouveau Théâtre d'agriculture de M. Daudin.) Paris; br. in- 8°. Cavernes du Périgord. Objets gravés et sculptés des temps pré-histonques dans l'Europe occidentale; par MM. Ed. Lartet et H. Christy. (Extrait de la Revue archéologique.) Paris, i864; in-8". Sources de l'électricité. Forces attractive et répulsive. Gravitation des astres suivant une nouvelle théorie; par M. E. Desrousseacx. Paris, 1864 ; br. in-8°. Rapport sur les travaux du Conseil central d'hygiène publique et de salubrité du département de la Loire-Inférieure pendant l'année 1861 , adressé à M. Henri Chevreau. Nantes, 1864 ; in-8". /annuaire philosophique; par Louis- Auguste Martin; livraisons 1 a 4- Paris, 1864; 4 br. in-8°. Annalen... Annales de l'Observatoire de Vienne, publiées par Cari, von LiTTROW. 3" série, t. XIL Vienne, i863; in-8°. Meteorologische... Observations météorologiques Jnites à l' Observatoire de Vienne de 177.5 à i855. 4* volume, i823-i838. Vienne, i863; in-8". ( 77^ ) Délie recenti... Sur les recherches récentes relaùvcà a ht véritable fiyure de In Terre, déduite des principales mesures exécutées dans In direction de ses méridiens , par G\ov . Santiîsi. (Extrait cîesA/emon'e dell' Istilulo Ftnelo.) Ve- nise, I 863; in-4°- Sulla... Sur l'induction électro-ilalicjuf, 8^ Mémoire; yyar le jjfot. Paolo VOLPICELLI. Rome, i863; in-4°. Délia pellagra... De la pellagre, du hlé de Turquie comme cause princi- pale de celte malulicj par le D"^ L. Balardim. Milan, iS45; in-8". Igieiie... Hygiène du cultivateur italien, considérée spécialement par rap- port à la pellagre. Instruction sur les 'auses qui engendrent cette maladie et sur les moyens tendant à la prévenir, etc.; par le même. '^' édition, publiée con- formément au décret du 7 juin 1862 du ministre de l'intérieur. Milan, i862;in-8°. Ces deux opu.>-cules, présentés au nom de l'auteur par M. Raver, sont renvoyés à la C(unmission chargée d'examiner les pièces ailmises au con- cours pour le prix de Médecine (histoire de la pellagre). Figure... Figures complexes, réflexions ps/chologiques de Gir. Gkiffoli, sur les diverses mesures de Pangle réunies en une seule figure Florence, 1 863 ; br. in-8". Plusieurs exemplaires, avec tableau format atlas, 2 exemplaires. L'Académie a reçu dans la séance du 25 avril 1864 les ouvrages dont voici les titres : De la réunion en chirurgie ; par A.-J. JOBEUT DE LambaLLE. Paris, 1864 ; vol. in-8°, avec planches. Étude médicale et expérimentale de [homicide réel on simulé par strangula- tion.... ; par W. Alquié. Montpellier, i864; br. in-8°. Étude pratique sur la fièvre puerpérale spécialement considérée d'ins ses rap- noits avec les causes débilitantes; /jar Adelphe Espagne. Paris et Montpellier, 1864 ; br. in-8", 2 exemplaires ^Adressés au concours pour les prix de Mé- decine et de Chirurgie.) L'expédition de Chine. Relation physique, lopographique et médicale de la campagne de 1860 et 1861 ; par le D' F CaSTANO. Paris^ i 864 ; in-»°, avec deux cartes. ! Présenté au nom de i'auteur par M. J. Cloquet.: Annuaire de l' Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique. 1864, 3i* année. Bruxelles, 1864 ; in- 12. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 2 MAI 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRAULIQUE. — Note sur le mouvement de l'eau dans les canaux ; par M. MoRi\. (Suite.) « Pour se convaincre de la parfaite exactitude de ces raisonnements et se bien pénétrer de l'immense difficulté, ou pour mieux dire de l'impossibilité de représenter par des formules basées sur des considérations théoriques des phénomènes de ce genre, il suffit d'observer ce qui se passe sur tous les cours d'eau. Le moindre obstacle, la plus petite saillie des rives, la seule pré- sence d'un fétu de bois flottant, suffisent pour déterminer des mouvements gyratoires, variés, instables, qui tous ne peuvent se produire sans consom- mer une certaine partie du travail moteur développé par la gravité le long de la pente du lit. » Les grands fleuves, à la rencontre des ouvrages d'art appelés épis, que l'on construit pour garantir les rives de leur action, ou quand ilssont déviés dans leur cours par des rochers qui y forment saillie, manifestent ces effets de tourbillonnement d'une manière grandiose, et parfois funeste aux ba- teliers. » A l'aval de ces obstacles, le courant dévié revient en partie sur lui- même à partir d'une grande distance, remonte le long de la rive jusqu'au C. P,., i86/|, I" Semestre. (T. LVIII, N° 18.) lO' ( 774) point de déviation, et, à sa rencontre avec les nappes descendantes, déter- mine des tourbillons d'une grande amplitude, présentant à leur centre une sorte d'entonnoir, dans lequel des embarcations légères, des hommes sont attirés, entraînés et engloutis vers le fond, comme par une sorte d'effet d'as- piration. » J'ai connu dans ma jeunesse des officiers de pontonniers qui, ayant eu à diriger sur le Danube des convois de bateaux, s'étaient vus, au passage d'un de ces obstacles formé par un rocher, entraînés avec tout un train de bateaux dans le remous et y tourbillonnèrent pendant une journée entière sans qii'd leur ait été possible d'en sortir pour reprendre le fil du courant principal, malgré tous les efforts des équipages. Ils n'étaient parvenus à se re- mettre en marche qu'à l'aide d'un grand nombre de chevaux, qui les halèrent en sens contraire du remous le long de la rive à une certaine distance. » Des effets analogues, mais rarement aussi énergiques, se produisent sans cesse sur le Rhin, et le franchissement de ces remous n'est pas une des moindres difficultés auxquelles on exerce nos pontonniers, non sans leur faire courir quelques dangers. » Lorsque, sur les grands fleuves tels que le Rhin, l'on est obligé, pour préserver une rive de l'action plus ou moins oblique et dangereuse du cou- rant, d'établir en amont des points à garantir des ouvrages en fascines for- mant vers le courant des saillies que l'on nomme éjAs ou éperons, ces ou- vrages déterminent dans le mouvement de l'eau les effets généraux dont j'ai parlé précédemment. » Au passage devant ces obstacles, il se forme, de l'amont à l'aval, une dénivellation nécessaire pour produire le surcroît de vitesse que le courant acquiert, et qui compense l'effet du rétrécissement occasionjié par l'épi et par la contraction qu'il détermine. » Le remous qui se produit en aval acquiert en longueur et en largeiu- une amplitude qui dépend principalement de la saillie de l'épi et de la vi- tesse du courant, et beaucoup moins de la largeur du lit. Il en est donc de même de la perte de force vive ou de travail correspondant aux tourbillons qui, à vitesses égales, se trouvent ainsi d'autant plus considérables par rap- port à la section du courant en amont de l'obstacle, ou par rapport au vo- lume d'eau écoulé, que la largeur du lit ou son rayon moyen sont plus petits. » Par conséquent, à l'inverse, ces perles doivent, pour une même vitesse ou pour une même saillie de l'épi, être d'autant moindres que le rayon moyen R de la section est plus grand, et l'expression de la résistance que les ( 77-^ ) parois du lit opposent au mouvement doit contenir un terme qui en fasse diminuer la valeur à mesure que le rayon moyen augmente. » Ces effets rendus évidents par l'examen du mouvement de l'eau dans les grands fleuves se produisent à un degré bien moins sensible dans les canaux et dans les tuyaux, mais ils n'en existent pas moins et exercent une nifluence analogue, et c'est ce qui explique d'une part la grande influence qu'exerce la nature des parois sur la résistance qu'elles opposent au mouve- ment de l'eau, et de l'autre montre la nécessité d'introduire dans l'expression de cette résistance un facteur de la forme c< -(- - qui décroît quand le rayon moyen de la section d'eau augmente. j> Les formules que feu M. Darcy et M. Bazin ont déduites de leurs longues et belles recherches expérimentales sur le mouvement de l'eau dans les tuyaux de conduite et dans les canaux sont donc à la fois rationnelles et pratiques, conformes à l'ensemble des phénomènes et aux résultats particu- liers des expériences. » Pour donner un exemple des pertes de travail qui, sur les grands fleuves, peuvent résulter des tourbillonnements et des résistances qu'éprouve leur cours, j'emprunterai les données suivantes à un Mémoire de M. Defontaine sur les travaux du Rhin (*). » En temps d'eaux moyennes, le Rhin débite à Rehl 986 mètres cubes en I seconde, et reçoit plus bas des affluents considérables, tandis qu'à l'amont il y en a peu d'importants. Je fais d'ailleurs ici abstraction des uns et des autres. » La pente du fleuve, depuis son entrée en France jusqu'à la frontière bavaroise, est de i45™,3, ce qui, pour un parcours de 222'"', 46, correspond à une pente moyenne de o™,ooo653 par mètre. » Le travail développé par la gravité sur le volume d'eau passant à Rehl est donc, pour tout son parcours sur la frontière française, égal à •^ ^ — = I 910210 chevaux de ^5 ™. » La vitesse moyenne du courant à l'extrémité du territoire français est de i",56, et par conséquent la moitié de la force vive qu'il possède alors est 2 9>oi (*) Annales des Ponts et Chaussées, i833; 2' semestre, i"'' série, t. VI. ICI.. ( 776 ) ce qui ne représente pins que 122264 /?o 1 p— I- = 1000 chevaux, 75 ou — — du travail développé par la gravité. » On voit, par cet exemple, quelle énorme influence exercent, pour la modération du mouvement des eaux, les pertes de travail occasionnées par les tourbillonnements et par la résistance des parois, et combien M. Poncelet avait raison de dire, comme je le rappelais précédemment, que ces tourbil- lonnements sont un des moyens que la nature emploie pour modérer la vi- tesse générale des courants. )) Opinion de M. Darcy. — Cet ingénieur, esprit juste autant qu'obser- vateur habile et consciencieux, avait aussi reconnu et signalé l'influence de ces mouvements gyratoires et la difficulté de les soumettre à des lois régu- lières susceptibles d'être trouvées directement par l'analyse. Il s'exprime en effet dans ces termes, page 10 de ses Recherches expérimentales sur le mouvement de l'eau dans les tuyaux de conduite : « Que l'on considère la petite couche liquide en contact avec les parois » et logées en partie dans les interstices formés parla rugosité des surfaces. » Que l'on considère, en outre, les attractions exercées par les parois, et » l'on admettra, je crois, que les éléments de cette couche sont animés de » mouvements gyratoires comparables à ceux que l'on remarque dans les )) élargissements brusques des lits des canaux, et qu'ils ne participent pas » au même degré que les autres au mouvement général de translation. » On comprendra encore que les particules qui viennent choquer dans » leur marche les saillies dont la paroi est parsemée jettent un certain » trouble dans la translation des filets voisins. » Or, l'un et l'autre de ces effets doivent avoir d'autant plus d'influence » que le diamètre du tuyau est plus petit. » » Si ces considérations, dont les conclusions me paraissent un peu trop réservées, sont conformes à la nature des phénomènes qui se passent dans les tuyaux, il est évident qu'elles sont encore bien plus exactes, quand on les applique au mouvement de l'eau dans les canaux et dans les rivières dont les parois offrent des aspérités beaucoup plus sensibles. )i Opinion de M. Navier. — Cet illustre ingéuieiu', qui n'était pas seule- ment un savant géomètre, avait, dès ses |)remiers travaux, exprimé, dHus son Mémoire presque exclusivement analytique du 18 mars 1 822, l'opinion ( 777 ) que la résistance que les parois opposent au mouvement de l'eau devait dépendre de leur nature et de la viscosité du fluide. M Pins tard, dans ses leçons données en 1 836-37 à l'École des Ponts et Chaussées, M. Navier, sans s'expliquer sur l'influence des diverses parois, se bornait à dire que les différences numériques des formules doivent élre déterminées de manière à satisfaire aux expériences. » Tous les ingénieurs et tous les géomètres, qui se sont occupés de ces questions et qui ne se sont pas contentés de les étudier dans leur cabinet, mais qui ont examiné sur place les phénomènes eux-mêmes, ont donc reconnu qu'outre le mouvement général et les mouvements relatifs de trans- port parallèle à la direction du courant, les molécules fluides sont toujours animées de mouvements gyratoires déterminés par les aspérités des parois, par tous les corps fixes, par les herbes cju'ils rencontrent, et que ces mou- vements variables ne pouvant être assujettis aux lois d'aucune théorie, l'ingénieur, qui a besoin de règles pour se guider dans la pratique de son art, était obligé de s'incliner devant ces difficultés et de se contenter de formules d'interpolation ou empiriques, représentant avec une exactitude suffisante et dans des limites acceptables les résultats de l'expérience. » Il ne faut toutefois pas perdre de vue que dans la recherche même de ces formules, il convient de se baser non-seulement sur les données directes de l'expérience, mais encore sur l'observation générale des effets qui se pro- duisent, afin qu'elles se trouvent à la fois d'accord avec les faits et avec la logique. » CHIMIE. — Sur la disparition des gaz combustibles mêlés à l'oxygène^ pendant la combustion lente du phosphore ; par M. Boi'ssixgault. « Pour doser de faibles quantités de gaz combustibles contenues dans un mélange d'oxygène et d'azote, on peut procéder par la combustion directe que l'on assure en faisant intervenir, dans certaines limites, du gaz hydro- gène ou du gaz de la pile. Cette méthode ne laisse rien à désirer sous le rapport de l'exactitude; toutefois, elle a l'inconvénient d'exiger qu'on opère sur un volume considérable du mélange gazeux, sur 3o à /jo centimètres cubes, volume que l'addition des gaz auxilaires porte à 45 à 60 centimètres cubes, ce qui oblige à faire usage d'eudiomètres d'une grande capacité; et comme il s'agit d'apprécier de très-faibles changements de volumes sur- venus par le fait de la combustion, on conçoit que la mesure des gaz, les ( 778) déterminations des températures et des pressions doivent être faites avec une extrême précision. ) Lorsque l'oxygène domine dans le mélange gazeux, quand, par exemple, le mélange ne contient que quelques centièmes d'azote, l'analyse eudiomé- trique est singulièrement simplifiée par l'absorption préalable de l'oxygène. Ty;s millièmes de gaz combustibles qui se trouvaient dans la totalité peuvent devenir des —;, des -^ dans le résidu d'azote, et dès lors le dosage de ces gaz n'offre plus aucune difficulté. » On ne connaît, jusqu'à présent, que deux substances capables d'absor- ber rapidement et complètement l'oxygène à la température ordinaire : le liyrogallate de potasse et le phosphore. » Le pyrogallate s'empare de l'oxygène pur, comme de l'oxygène mé- langé; il n'en est pas ainsi du phosphore. Dans l'air atmosphérique, quand la température n'est pas inférieure à g à lo degrés, ce corps brûle lentement en répandant des vapeurs blanches; il est alors lumineux dans l'obscurité. Cette combustion lente n'a plus lieu dans le mélange formé de 2 volumes d'oxygène, de i volume d'azote, et à plus forte raison dans de l'oxygène pur, la température et la pression restant les mêmes. » Dans le cas particulier que je considère en ce moment, celui d'un mé- lange Irès-riche en oxygène et très-pauvre en gaz combustibles, on pourrait croire que l'analyse ne saurait tirer aucun parti du phosphore comme absor- bant, l'élévation de la température étant naturellement interdite, puisque pendant la déflagration à laquelle une combustion vive donnerait lieu, le gaz combustible que l'on cherche à mettre en évidence serait infailliblement détruit. )> Il est possible cependant de faire absorber l'oxygène, alors même qu'il serait pur, par le phosphore à froid; c'est d'y ajouter trois à quatre fois son volume de gaz acide carbonique. Le phosphore brûle alors dans ce mé- lange comme il brûlerait dans l'air atmosphérique; il émet des vapeurs blanches d'acide phosphoreux, il se maintient lumineux dans l'obscurité tant qu'il reste de l'oxygène. Il est facile ensuite d'enlever par la potasse le gaz acide carbonique que l'on avait ajouté pour déterminer la combustion lente du phosphore. « Il y a donc, pour la recherche que j'ai en vue, trois procédés distincts : » i'' La combustion directe; » 2" La combustion précédée de l'absorption d'une forte quantité d'oxy- gène par le pyrogallate; ( 779 ) B 3° La combustion précédée de l'absorption d'une forte quantité d'oxygène par le phosphore à froid. )) En appliquant un seul de ces procédés, on arrive à des résultats assez concordants. Quand, au contraire, on analyse le même mélange gazeux par chacun de ces trois procédés, les résultats ne s'accordent aucunement entre eux, et souvent les écarts sont considérables, ainsi que j'ai eu l'occasion de le constater en 1862. » Dans du gaz oxygène dégagé au soleil par des branches de laurier- cerise submergées dans de l'eau chargée d'acide carbonique, la combustion directe, c'est-à-dire sans autre absorption que celle effectuée par la potasse pour enlever les dernières traces d'acide carbonique, donna 0,006 à 0,007 d'oxyde de carbone. » Le même gaz brûlé après qu'on eut absorbé l'oxygène par le pyrogal- late en donna, pour le même volume, une proportion beaucoup plus forte, ce qu'explique ce fait, que le pyrogallate, en prenant de l'oxygène, produit une certaine quantité de gaz combustible. » Enfin, dans le même gaz brûlé dans l'eudiomètre, après qu'on eut absorbé l'oxygène par le phosphore à froid, on trouva constamment bien moins d'oxyde de carbone qu'on n'en avait trouvé par la combustion di- recte, et plusieurs fois il arriva qu'on n'en dosa pas du tout. » Sous l'influence de ce dernier résultat, je fis passer sous une cloche de l'azote auquel on avait mêlé i'"',6 d'oxyde de carbone; après avoir placé dans ce mélange un bâton de phosphore, on fit arriver de l'oxygène en pro- portion telle, que le phosphore put brûler lentement. Après avoir fait inter- venir successivement 200 centimètres cubes d'oxygène, les trois quarts de l'azote furent portés dans l'eudiomètre; on n'y trouva plus de gMz com- bustible. » Ainsi, pendant la combustion lente du phosphore, l'oxyde de carbone avait disparu. Après tout, il n'y a rien là qui doive surprendre, puisque l'on sait que cette combustion donne naissance à de l'oxygène actif capable de brûler, même l'azote, d'après les expériences déjà anciennes de M. Schœn- bein. Néanmoins, j'ai cru devoir étudier avec attention cette disparition d'un gaz combustible sous l'influence que je viens de signaler. » La méthode suivie dans ces recherches consistait à introduire dans des cloches reposant sur la cuve à mercure, soit de l'air atmosphérique, soit de l'acide carbonique pin-; on ajoutait ensuite à ces gaz un volume déterminé de gaz combustible, puis de l'oxygène, et, après avoir mêlé les gaz par l'agi- tation, on plaçait sous la cloche un petit cylindre de phosphore, libre ou ( 78o ) fixé à un fil de platine, après qu'on eut reconnu que ce fil n'exerçait aucune action calalytique. L'extrémité du bâton de phosphore reposait sur le mer- ciue contenu sous la cloche, en étant constamment mouillée par une légère couche d'eau (i à 4 centimètres cubes de ce liquide), dont la présence est indispensable quand la combustion lente doit se prolonger. » Dans certains cas c'était le gaz combustible que l'on introduisait sous la cloche, toutes les autres dispositions restant les mêmes. » Au commencement de chaque expérience, l'oxygène était ajouté en proportion telle, par rapport au mélange gazeux, que la combustion lente du phosphore put avoir lieu, et on le rempla^it quand il avait disparu. Lorsque l'oxygène que l'on avait introduit en dernier lieu était absorbé, on faisait passer sous la cloche une dissolution de potasse, pour enlever les vapeurs d'acide phosphoreux et l'acide carbonique que l'on avait mis ou qui avait pu être formé. Après l'élimination de la solution alcaline, le volume du gaz restant, comparé au volume initial, faisait connaître le gaz combus- tible disparu pendant la combustion lente du phosphore. Dans les expé- riences dont je vais présenter les résultats, les volumes des gaz sont ramenés à la température de zéro degré, et à la pression de o",76. Expérience I. , . . -/% ,^, 1 Oxvcène . . .. 11,67 Air atmosphérique o3,47 ( ) contenant j /a 0/ Après J'addilion d'oxyde de carbone. .. 61,98 1**) CO 6,46 Apres l'absorption par le phosphore : Gaz 49.44 ("*) Azote de l'air atmosphérique 4^,84 Différence 5, 60 ajouté 6,46 disparu 0,86 pendant la combustion lente du phos- phore opérée par 1 1^,67 d'oxygène. » Le cylindre de phosphore était, fixé à un fil de platine. Il y avait I centimètre cube d'eau sous la cloche. Oxyde de carbone T( jmpéraliii'C. Pression. (*) G3"8 0 .5,17 m 0,69075 (") 69-7 i5,o5 0,71257 {***) 54,6 .5,40 0,72687 (78. ) Expérience 11. . ,, . " \ Oxyaène 'Q,Oi Air atmosphérique 90)D7 conlenant ■ • • 1 , ej^ Après addition d'oxyde de carbone 98,00 co 7,33 Apres l'absorption de l'oxygène V?;^' Azote de l'air atmosphérique 7 • )66 Difféience 5 ,85 ajouté 7 j33 Oxyde de carbone disparu ';48 pendant la combustion lente du phos- phore opérée par 19", 01 d'oxygène. » Le cylindie de phosphore n'était pas attaché à du platine; il y avait I centimètre cube d'eau sous la cloche. Expérience III. Oxygène 18, 63 Air atmosphérique 88, 8q contenant .... ^ I Azote.. 70,2b Après addition d'oxyde de carbone 93, 20 CO 4, Si Fait passer successivement O . . 4^'^'^ Dans l'air atmosphérique O. . . 18", 63 Après l'absorption de l'oxygène 71 ,60 Azote de l'air atmosphérique 70,26 Différence i , 34 ajouté 4>3' Oxvde de carbone disparu 2,97 pendant la combustion lente du phos- phore opérée par 68", 63 d'oxygène. » I.e cylindre de phosphore était fixé à un fil de platine. Il y avait 2 cen- timètres cubes d'eau sous la cloche. Expérience If'. ce ...,,. rs " ^ I Oxvgène 18,71 Air atmosphérique 80,26 contenant ... i^ ^ ( Azote 70,55 Après addition d'oxyde de carbone 92,88 CO. ... 3,62 C. R., 1864, i" Semestre. (T. LVMI. ^f 18.) ' 02 ( 782 ) Fait passer successivement 0 . . 4^" Dans l'air atmos[)hériqiie O. . . iS",^! iprès l'absorption (le l'oxyijène 70)77 Azote lie l'air atmosphérique 70)55 Différence 0,22 ( ajouté 3,62 Oxyde de carbone j ( disparu 3,4o pendant la condjustion lente du [ilios- pliore oi)érée par (io", ■j i d'oxygène. » Le cylindre de pliosphore était fixé à un fil de platine. Il y avait 2 ceii- îimètres cubes d'eau sous la cloche. E.rpéiicnce V. ce Air atmosphérique 92, 38 contenant . \ Oxygène i9,3ti ( Azote 73,02 Après additiun d'oxyde de carbone 9*^» '7 œ 3,79 Fait passer successivement O. 100" Dans l'air atmo5phéri [nudaiil l.i ((lUibuîliou lente ilu phos- phore o])éi(e par 18", 39 d'oxygène. u Le cylindre de phosphore étail fixé à un fil de philinc. il \ avait i leti- liiiiètre cube d'eau sous la cloche. Hydrogène ( 783 ) Expérience Vil. ce "I ( OxvL'ône 3,47 C>"- '•'■ '« I"l« -0,40 ( j conlena.a j j^y;,,.^^-,,^ g^^^3 Après l'absoiplion de l'oxygène 6,94 (**) L'hydrogène contenu étant f'>9^ » Il ii'v aurait pas eu disparition d'Iiyclrogt'iu' pciulant la combustion lente du phospliorc dans le gaz de la pile, opérée par S""", /|7 d'oxygène, l.a halle de phos|)hore avait été introduite mouillée, le 01 de platine qui la soutenait est resté plongé dans le mercure. Erpérience FUI. . ^ ce Gaz oxyde de carbone '^9i44 Introduit, en trois, fois, 47 ccntimèlres cubes d'oxygène. Après l'absorption de l'oxygène 66 , 1 7 Oxyde de carbone disparu 3,2'j pendant la combustion lente du phosphore opérée par 47 centimèlres cubes d'oxygène. » Le cylindre de phosphore était fixé à un fil de platine. Il y avait i cen- timètre cidie d'eau sons la cloche. E.rpérience IX. ce Gaz oxyde de carbone 90,81 ( *" 1 Introduit successivement en cinq fois 54 centimètres cubes d'oxygène. Après l'absorption de l'oxygène par le phosphore et avant l'action de la potasse 9'->i78 (*'"i On introduit sous la cloche 2 centimètres cubes d'une dissolution conte- nant o'"', 7 de potasse; la solution alcaline éliminée, on a, gaz 8^,7^ ('****) Volume initial de l'o.xyde de carbone 90,81 Disparu ... 5,07 pendant la combustion lente du phosphore opérée par 54 centimètres cubes d'oxygène. » Le phosphore était fixé à lui fil de platine. 11 y avait 1 ceiitimelre cnl)v= d'eau sous la cloche. Température. Pression. > ce 0 m (*) 13,67 i5,8 0,61 167 r) ■ 7,64 .5,4 G , 7 2966 i"*) io3,9 ■4,6 0,69976 1****) io3,6 i3,8 0 ,69957 [*****) 95,2 i4,o 0,71956 102.. ( 784 ) Expérience X. ce Gaz oxyde de carbone 70,48 (*! Introduit en dix fois 280 centimètres cubes d'oxygène. Après l'altsorplion de l'oxvgène 60 ,44 * CO disparu. . . 10, o4 pendant la combustion lente du phosphore opérée par 280 centimètres cubes d'oxygène. » Le cj'lindfe de phosphore n'était pa.s attaché à du platine. [I y avait 2 centimètres cubes d'eau sous la cloche. Expérience XI. ce Gaz hydrogène 70 ,56 Introduit successivement 112 centiraèties cubes d'oxygène. Après l'absorption de l'oxygène. . . . .'.■.. ." 68,56 Hydrogène disparu... 2,02 pendant la combustion lente du phosphore occasionnée par i 1 2 centimètres cubes d'oxygène. » I>e cylindre de phosphore n'était pas attaché à du platine. Il y avait 2 centimètres cubes d'eau sous la cloche. Expérience XII. ce Gaz acide carbonique 85 ,00 Oxygène 3o , 00 Ajouté oxyde de carbone 'f > o4 On a introduit successivement 100 centimètres cubes d'oxygène. Après l'absorption de l'oxygène par le phosphore et de l'acide carbonique par la potasse, on a eu pour résidu "«98 Volume initial 41*^4 Oxyde de carbone disparu. . . 3, 06 pendant la combustion lente du phosphore opérée par i3o centimètres cubes d'oxygène. » Le phosphore était fixé à un hl de |)latine. Il y avait 1 centimètres cubes d'eau sous la cloche. (*) Température. Pression. 80T4 0 12,9 0,69764 65,7 12,85 0,7320 ( 785 ) Expérience XIII Soiis une cloche renfermant : acide carbonique 94 joo On a fait passer : oxyde de carbone 7,91 1*1 On a introduit successivement : oxygène io4,oo (*') Après l'absorption de l'oxygène par le phosphore , de l'acide carbonique par la potasse, on a obtenu : gaz 2,78 (***) Volume initial de l'oxyde de carbone 7,9' CO disparu ... 5, i3 pendant la combustion lente du jjhosphore opérée par io4 centimètres cubes d'oxygène. » Le cvlindre de phosphore était fixé à 1111 fil de plaline. Il y avait 2 centimètres ctdjes d'eau sons la cloche. Expérience XIF. I» Dans tme cloche placée sur la ctive à mercure, on a fait passer : ***♦ ', 3.50,00 d'acide carbonique. 4,27 d'oxyde de carbone { 5o,oo d'oxygène. 6,00 d'eau. » Après avoir agité pour mélanger les gaz, on a introduit un bâton de phosphore dont l'exlrémité inférieure, traversant la couche d'eau, reposait sur le mercure. » Toutes les vingt-cpiatre heures on remplaçait l'oxygène qui avait été absorbé. En six fois, on a fait intervenir 249 centimètres cubes d'oxygène. Le phosphore ayant été retiré, on a fait pénétrer sous la cloche 12 centi- mètres cubes d'une dissolution renfermant i^'', 8 de potasse. L'absorjition du gaz, effectuée en quelques minutes, a été totale, et il n'est resté qu'une bulle dont le volume ne dépassait certainement pas — de centimètre cube. » Ainsi, pendant la combustion lente du phosphore opérée par 249 cen- timètres cubes d'oxygène, les 4*"^, 7 i d'oxyde de carbone avaient dispari!. Température. Pression. (*) io'% i5 i4",8 0'", 62443 ("**) Gaz oxygène mesuré à la température de i4 degrés et sous la pression de o'",724. Tempépïlure. Pression. (*"*) 3", I i4°,6 o"',7.845 ("**) 5'-S75 i4°,8 o"',59554 ( 786 ) » Comiiie contrôle de l.i piii-eté des gaz employés dans celle exj)éneiice, on a lait une expérience à blanc : Gaz acide carbonique. . . aSo"^, oo < )m a introduit : Oxyde de carbone 4"^i o4 * » Apres avoir agité le mélange, on a absorbé, avec lo centimètres cubes d'une solution concentrée, i^"', 5 de potasse, i.a solution alcaline éluniuée, on H mesuré : Gaz oxyde de carbone 4'^j '5 i**'i Expérience XF. Il Dans une cloche placée sur la cuve à mercure, ou a nus : ce 25o,oo d'acide carbonique. 4,o4 d'Iiydrogène !***}. 5o,oo d'oxygène. 6,00 d'eau. )) Après avoir agité le mélange, on introduit le cvlindre de phosphore. Kn sept fois, on a ajouté 284 centimètres cubes d'oxygène. » Après avoir oté le phosphore, ou a absorbé par 10 centimètres cubes d'une dissolution contenant ie%5 de polasse, » Après l'élimination de la solution alcaline, on a mesuré : Gaz 3% "•* 1 Volume initial de l'hydrogène 4 104 Différence. . . o,44 qui aurait disparu pendant la combustion lente du phosphore opérée par 284 cenlinièties cubes d'oxygène. » Cette diminution de -^ de l'iiydrogene ne pouvait être admise qu'après TemiK-tature. Pression. (*) ce 4,4 18° 8 m 0,74560 (**) 4,5 18,0 0,74717 (*") 5,6 •5,9 0,07990 (*•") 3,95 '7,7 0,78710 ( 787 ) avoir constaté que riiyrli-ogène employé ne ronrermait aucun gaz que le phosphore pût absorber. » Dans un tube gradué on a niis : Hydrogène a(i",i8 (*). Après qu'une balle de phosphore humecté y fut restée [)ondaiit viiigi- quatre heines : Hydrogène ^G'^ii (**). » L'hydrogène ne renfermait donc pas de gaz absorbable par le phos- phore. » Ces observations ont été faites en se plaçant strictement dans les con- ditions où l'on se trouve lorsqu'il s'agit d'éliminer, jjar la combustion lente du phosphore, lui volume considérable d'oxygène. Dans les recherches qui les ont provoquées, il arrive fréquenmient que l'on ait à faire absorber 5oo centimètres cubes de ce gaz mêlés à quelques centimètres cubes d'azote. Une telle absorption n'est exécutable qu'avec le concoiu's de l'acide car- bonique, dans le but de constituer un milieu gazeux dans lequel le phos- phore puisse brililer à la température ordinaire; et le seul moyen de la léaliser c'est, dans une cloche de 35o à 4oo centimètres cubes de capacité ayant un diamètre de 5 centimètres au plus, d'introduire a5o centimètres cubes d'acide carbonique; 5o centimètres cubes d'oxygène; 5 à 6 centi- mètres cubes d'eau. Lorsque l'oxygène que l'on a mis d'abord est consommé, on le remplace, et ainsi de suite jusqu'à ce que tout le gaz ait été absorbé, ce qui exige souvent plusieurs jours. On ne saurait hâter l'opération. Si l'at- mosphère comburante est plus volumineuse, l'on risque de \oii' le phos- phore s'enflammer, et l'inflammation détermine nécessairement la destruc- tion partielle ou totale des gaz combustibles que l'on chfrche à concentrer. C'est pour prévenir cet accident que l'on a soin de faire plonger en partie le cylindre de phosphore dans l'eau renfermée sous la cloche. Ces disposi- tions sont précisément celles que l'on reconnaît comme les plus favorables à la production rie l'ozone. Néanmoins, malgré l'analogie que présentent les deux procédés, je ne me crois pas suffisamment autorisé pour altribuer Temppralure. Prrssion. (*) ce 29,20 ■ '84 m 0,72731 (") 29,35 •9'5 0,72721 l 788 ) la 'dispari! ion des gaz combustibles à l'action de l'oxygène modifié; il est possible que de nouvelles observations établissent qu'elle dépend de tout autre cause. Je me suis borné à exposer les faits tels que je les ai constatés et les circonstances dans lesquelles ils se sont manifestés, en signalant les causes d'erreurs qu'ils peuvent apporter dans le dosage de faibles quantités de "HZ combustibles contenues dans un mélange e;azeux très-riche en oxygène. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur ictcide cyanhydrique , par MM. BcssY et Bcignet. « L'acide cyanhydrique a été si bien étudié par Gay-Lussac ; il a été, depuis sa découverte, l'objet de tant de travaux remarquables, qu'on pour- rait être taxé de témérité en prenant im pareil sujet pour objet de ses recher- ches. Ce sujet nous a, en quelque sorte, été imposé par la nécessité. Chargés de revoir, pour la nouvelle édition du Codex, les différents procédés de préparation de l'acide cyanhycirique, nous avons dû les examiner dans tous leurs détails, et parlicidiéremeot sous le rapport du rendement. Comme il arrive souvent dans les recherches de ce genre, l'enchaînement des expé- riences et le besoin des explications nous ont entraînés à étendre notre tra- vail au delà des limites que nous nous étions primitivement fixées. » Tous les chimistes savent que Gay-Lussac a, le premier, obtenu l'acide c\auhydrique par un procédé qui est encore aujourd'hui dans la pratique, procédé d'une exécution facile et sûre, qui consiste à décomposer le cya- nure de mercure par l'acide chlorhydrique, à faire passer le produit sur du chlorure de calcium et à le recueillir, ainsi desséché, dans un récipient con- venablement refroidi. )• Mais ce qu'on sait moins généraleuient, c'est que ce procédé laisse beaucoup à désirer sous le rapport de la quantité du produit. Si l'on em- ploie à cette préparation 126 grammes de cyanure de mercure, et 109^', 5o d'acide chlorhydrique à 3'3 pour 100 d'acide réel, quantités qui correspon- dent à un équivalent de chacune des deux substances, et que nos expé- riences ont signalées comme les plus favorables au rendement, on ne recueille, eu suivant les indications données, que 18 grammes environ d'acide cyanhydrique anhydre, c'est-à-dire les deux tiers seulement de ce qu'indique la théorie ; car, d'après l'équation HgCy + HCI = HgCl -+- HCy, on devrait obtenir un équivalent d'acide cyanhydrique ou 27 graiumes. ( 7«^9 ) » Cette différence ne peut s'expliquer ni par la perte d'une petite quan- tité d'acide qui aurait échappé à la condensation, ni par la production d'une trace de formiate d'ammoniaque, d'après l'équation bien connue HC=Az + 3H0 = AzH'C^HO'. L'acide manquant reste tout entier dans le résidu, d'où on peut le retirer par une distillation prolongée. Mais lorsque l'on cherche à pratiquer cette distillation et que l'on pousse le feu en conséquence pour obtenir les der- nières portions d'acide, on ne tarde pas à reconnaître que la température du résidu s'élève de plus en plus, même au delà de loo degrés, et qu'elle arrive successivement jusqu'à i lo degrés. Il passe alors beaucoup d'eau et très-peu d'acide; le chlorure de calcium se liquéfie et il n'est plus possible de se maintenir dans les conditions primitives de l'expérience (i). Ce n'est qu'en les modifiant, comme nous le dirons plus loin, qu'on parvient à obtenir à l'état anhydre la totalité de l'acide représenté par le cyanure. 1) L'obstacle au dégagement de l'acide provient, dans ce cas, de l'affi- nité du sublimé corrosif formé ; affinité en vertu de laquelle l'acide est retenu dans la dissolution, dont il ne peut plus être séparé qu'à une température relativement élevée; d'où résulte, comme conséquence, qu'il entrîùne avec lui une quantité d'eau considérable. Pour surmonter cette difficulté, nous avons eu la pensée d'ajouter aux matières mises en expérience un équiva- lent de chlorhydrate d'ammoniaque, sel qui forme, comme on le sait, avec le sublimé corrosif, une combinaison stable, connue depuis longtemps sous le nom de sel alembrolli. Nous avons sup[)osé que, par cette combinai.son, l'influence du sublimé corrosif sur l'acide cyanhydrique serait annulée, que celui-ci se dégagerait à une température beaucoup plus basse, n'entraînant alors qu'une petite quantité d'eau, et qu'ainsi nous pourrions le recueillir à l'étal anhydre et en totalité, sans faire subir à l'appareil aucune modification. C'est ce que l'expérience a pleinement confirmé : on peut, eu opérant comme nous venons de le dire, obtenir en acide anhydre les gS centièmes de la quantité théorique. Les détails des opérations ont été donnés dans (i) CeUe difficulté paraît avoir été reconnue par Gay-Lussac lui-raémej car il recom- mande d'arrêter l'opération au moment où l'eau commence à se volatiliser, et de réserver le résidu pour préparer une dissolution aqueuse d'acide prussique. [Annales de Chimie, t. LXXVII et XCV.) C. R., iSG.-!, i«r Semeitre. (T. lA'III. N» 18.) l o3 ( 79° ) Tin précédent Mémoire [Journal de Pharmacie et de Chimie, t. XLV, p. 292). » Ces premières observations nous ayant révélé une action spéciale du sublimé corrosif sur l'acide cyanhydrique, nous avons désiré compléter cette étude par des expériences plus précises ; et nous avons dû examiner successivement l'action que l'acide cyanhydrique exerce sur l'eau et sur un certain nombre de composés. Les résultats auxquels nous sommes parvenus, et dont l'exposition fait l'objet du présent Mémoire, nous ont paru d'un intérêt as?ez général dans l'histoire de l'acide cyanhydrique, pour mériter de fixer l'attention des chimistes. § I. — Action de l'eau sur racide cyanhydrique. » L'acide cyanhydrique et l'eau sont miscibles en toutes proportions. L'action qui s'exerce entre les deux liquides paraît être une simple affinité de solution, car on ne remarque aucun phénomène apparent, aucnn chan- gement chimique qui dénote une combinaison entre les deux substances. Toutefois, cette affinité doit être assez énergique, si l'on en juge par la dé- pression qu'elle occasionne dans la force élastique de la vapeur du mélange. En effet, lorsqu'on mêle de l'acide cyanhydrique et de l'eau distillée à poids égaux, on peut facilement constater que l'affinité des deux liquides fait perdre à la vapeur du mélange les 27 centièmes environ de la force élastique qu'elle devrait avoir. » On devait supposer qu'en raison de cette affinité, le mélange des deux liquides aurait donné lieu à une élévation appréciable de température. Les expériences qui suivent montrent que c'est précisément le contraire qui arrive. » Chanr/ement de température. — Lorsqu'on fait un mélange d'eau et d'acide cyanhydrique anhydre, il se produit un abaissement de tempéra- ture qui varie avec les proportions d'eau et d'acide mises en expérience. Si on prend les deux liquides sous le même poids, et si on opère, dans un tube en verre mince, sur 3 à 4 centimètres cubes seulement de mélange, on voit alors l'extérieur du tube se recouvrir d'une couche de rosée provenant de la condensation de l'humidité atmosphérique. » Il nous a paru intéressant de recherchera quelles proportions relatives des deux liquides correspondait le maximum de froid. Nous avons fait usage, pour cela, de deux petits tubes d'essai de aS centimètres cubes envi- ron de capacité, munis chacun d'im bon bouchon de liège traversé parmi ( 791 ) tiiermomètre très-sensible. Dans un des tubes nous avons pesé i équiva- lent d'acide cyanhydriqne anhydre, et dans l'autre la quantité d'eau que nous voulions faire intervenir dans l'expérience. Les deux tubes étant bien bouchés, nous les avons placés dans une même enceinte, et nous les y avons maintenus jusqu'à ce que les deux thermomètres, qui étaient bien compa- rables, en aient pris exactement la température t. » Après avoir versé l'eau dans l'acide cyanhydrique, nous avons bouché immédiatement le tube ; et, après avoir agité le mélange, nous avons suivi avec attention la marche descendante du thermomètre. Nous avons noté la température <' indiquée parce thermomètre, lorsque le mercure est arrivé au plus bas de sa course. L'abaissement de température pour chaque cas parti- culier nous a été donné par la différence t — t'. » Notre but étant d'avoir des résultats aussi comparables que possible, nous avons cherché à diminuer l'influence du verre en opérant toujours sur une même masse de mélange = 12 grammes. Nous avons calculé, en con- séquence, les proportions relatives d'acide cyanhydrique et d'eau qu'il convenait de mettre en rapport pour chaque expérience. En outre, la tem- pérature t' ayant toujours été atteinte dans un intervalle de temps très- court, nous avons eu le soin de faire les observations avec assez de rapidité pour ne pas laisser au thermomètre le temps de remonter, après avoir atteint son maximum d'abaissement. » Le tableau suivant présente le résumé des résultats obtenus : Température Température Abaissement Acide iailiale minimum de cyanhydrique. Eau. des deux liquides, du mélange. température. ( «' t~t' Équivalents. ËqiUvaloDts o o o I I i4 5,5o 8,5o • I f «4 5 9 1 2 i4 4>75 9)^5 I ai i4 4>75 9,25 1 3 i4 4'25 9'72 1 3i i4 5,75 8,25 1 4 '4 èfi-S 7,75 » On voit d'abord, à l'inspection de ces nombres, que l'abaissement de température, qui résulte du simple mélange de l'acide cyanhydrique et de l'eau, est notable, puisque, dans les conditions où nous avons opéré, il n'a jamais été inférieur à 7", 75. io3.. ( 792 ) » On voit de plus qu'il y a un abaissement maximum correspondant au mélange formé par 3 équivalents d'eau pour un seul équivalent d'acide cyan- hydrique : et il est à remarquer que ce mélange est précisément cehii qui résulte d'un poids égal de chacun des deux liquides ; car i équivalent d'acide cyanhydrique HCy = 27 et 3 équivalents d'eau 3H0= 27. » Enfin si, avec les données qui précèdent, on cherche à construire la courbe qui représente dans leur continuité les abaissements de température correspondant aux divers mélanges, on remarque que cette courbe offre, à l'endroit du maximum, un point saillant très-accusé, comme si ce maximum lui-même se trouvait lié à un changement brusque dans la constitution i\u mélange. Quoi qu'il en soit, c'est un phénomène assez singulier par lui- même qu'un pareil abaissement de température, résultant du mélange de deux corps qui ont entre eux une affinité de solution très-manifeste et qui n'éprouvent, dans leur contact mutuel, aucun changement d'état apparent. » Changement de volume. — L'abaissement de température auquel donne lieu le mélange de l'acide cyanhydrique et de l'eau portait naturellement à penser qu'il devait y avoir luie augmentation de volume corrélative à cet abaissement. Mais en cherchant à vérifier le fait par expérience, nous n'a- vons pas été peu suipris de voir qu'il y avait au contraire une contraction considérable, contraction qui offre même cela de remarquable qu'elle semble croître et diminuer proportionnellement avec l'abaissement de tem- pérature. » Pour mesurer cette contraction dans les divers mélanges d'acide cyan- hydrique et d'eau, nous avons fait usage d'un petit vase en forme de ther- momètre, dont la boule avait été jaugée avec le plus grand soin, et dont le tube, gradué en dixièmes de centimètre cube, avait ses divisions assez espacées pour permettre d'apprécier des fractions de volumes excessive- ment petites. Le diamètre de ce tube était toutefois assez large pour que le mélange des deux liquides put s'y faire exactement. L'extrémité supérieure du tube était fermée par un bon bouchon à i'émeri. ') Au moment de faire une expérience, les deux liquides étant exac- tement à la même température, nous pesions dans l'appareil, et avec la précision du milligramme, i équivalent d'acide d'acide cyanhydrique anhydre, soit 6 grammes; nous notions le volume l'indiqué par les divi- sions du tube. Nous pesions ensuite dans le même tube 2, 4 ou 6 grammes d'eau, suivant que nous voulions introduire dans l'appareil i, 2 ou ( 793 ) 3 équivalenls d'eau. Le volume p' occupé par cette eau était calculé d après sa densité bien connue pour la température de l'expérience. En l'ajoutant au précédent, nous avions le voltnne v + p' correspondant au cas où nulle contraction n'eût existé. » Nous agitions alors parfaitement le mélange, puis, lorsqu'il avait repris la température initiale, nous nous assurions par la balance qu'il n'avait rien perdu de son poids, et nous notions le volume total i»" fourni par l'ex- périence. La diminution de volume pour chaque cas particulier était évi- demment donnée par la formule c + f' — v". En la rapportant au volume théorique total v -+- v , on avait la traction , — exprimant le rapport de la diminution de volume au volume théorique total, ou la contraction. » Les résultats des diverses expériences se trouvent résumés dans le ta- bleau suivant : Acide Contraction cyanhjdrique exprimée en cenliômes aiihydio. Eau. du volume théorique total Éqaivalenis Éq [□iralents. I I 3,28 pour TOO. I IT 5,4> » I 2 6,o3 » I 2| 6,11 » I 3 6,23 » I 31 5,35 B 4 4,68 » On voit, d'après cela, que non-seulement il y a contraction de vo- lume dans le mélange de l'acide cyanhydrique et de l'eau, mais que cette contraction est considérable, puisque, dans nos expériences, elle a constam- ment surpassé les trois centièmes du volume total des deux liquides, et que, dans plusieurs cas, elle a excédé les six centièmes de ce volume. » Si on représente par une courbe les résultats numériques du précédent tableau, on reconnaît facilement que cette courbe offre, comme celle des abaissements de température, un point singulier, un maximum correspon- dant , comme dans la première , au mélange formé par i équivalent d'acide anhydre pour 3 équivalents d'eau. Cette singulière coïncidence de la contraction du volume et de l'abaissement de la température, sans cliaiu/e- ineiit d'état npparoit, est en opposition avec l'observation générale qui montre que toute contraction de volume est accompagnée d'une élévation de tem- ( 794 ) |)ératurc, de même que toute dilatation donne lieu à une production de lioid. Il y a donc lieu de supposer que celte anomalie dépend d une mo- dification dans l'état moléculaire de l'acide cyanhydrique; cette supposi- tion devient surlout très-probable lorsqu'on songe à l'excessive mobilité et à l'instabilité des composés cyaniqiies en général. Mais, quelque persévé- rance que nous ayons mise à diiiger nos recherches de ce côté, nous n'avons pu trouver, ni dans les réactions chimiques, ni dans l'examen des propriétés physiques, aucune indication spéciale propre à caractériser cette modification, c'est-à-dire à exprimer la différence qui peut exister entre l'acide anhydre et l'acide hvdraté à 3 équivalents d'eau. » Action sur la lumià-e polarisée. — L'acide cyanhydrique anhydre n'a pas de pouvoir rotatoire, et il en est de même des solutions aqueuses de cet acide. » Indires de réfraclion. — La mesure des indices de réfraction ne nous a pas donné des résultats plus satisfaisants, quant à l'existence du change- ment moléculaire que nous avions en vue de constater; mais elle a fourni du moins un contrôle précieux du mouvement de contraction qui se pro- duit entre l'acide cyanhydrique et l'eau. » Les faits dont il nous reste .'i donner connaissance montreront égale- ment l'importance du rôle que joue l'eau dans les réactions de l'acide cyaidiydrique. » « M. DE Caxdolle présente la première partie du volume XV du Prodroihus sf^tematis naturalis vegetabiliu/n, ouvrage devenu de plus en plus, sous sa direction, une série de monographies rédigées par des hommes spéciaux, avec une tendance uniforme. La moitié du tome actuel est formée par un travail très-complet et qui offrait de grandes difficultés, de M. Meissner, professeur à Bàle, sur la famille des Lauracées et sur le groupe moins important des Hernandiacées. Viennent ensuite les mono- giaphies des Bécjoniacées, des Dnliscactes et des Papnjacées, par M. de Candolle; des Aristolochiacées, par iVL Duchartre; enfin de la famille peu étendue des Stackliousiacées , par M. George Bentham. Cette dernière se rapproche des Euphorbiacées qui doivent constituer la seconde partie du volume XV, et dont un fascicule, contenant le genre Euphorbia, par M. Boissier, a déjà paru. » M. GuvoN fait hommage à l'Académie d'un opuscule ayant pour titre : ( 795 ) Etudes sur les ejux thermales de la Tunisie, accomjxtcjntes de recherches liislo- riques sur les localités qui les Jburnissent. « Les sources thermales de la Tunisie, dit M. Guyon, sout assez nom- breuses, mais deux seulement se distinguent de toutes les autres par leiu- température, ainsi que par leurs principes miiiéralisateurs. Aussi sont-elles fréquentées à la fois par les indigènes et par les Européens. Ce sont les sources d'Hamraam-Lif et cleGourbès, lune et l'autre à peu de distance de Tunis. » Il y a déjà quelques années, en iSS^, j'ai fait connaître à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres une inscription trouvée dans la première de ces localités. Cette inscription a de l'importance : outre qu'elle éclaircit la géographie fort embrouillée des environs de l'ancienne Carthage, elle établit de la manière la plus péremptoire que la source d'Hammam-Lif est celle dont parle, sous le nom d' Aquœ persianœ, l'éloquent adversaire de saint Augustin, Apulée, source à laquelle il alla demander, avec succès, la guérison de son entorse. « Grâce aux eaux persienues {aquœ persianœ), » dit Apulée, à leurs douches salutaires, j'ai recouvré la faculté de mar- M cher... )) [Âpuleii Florides, XVI.) » L'inscription trouvée à la source ou aux sources d'FIammain-Lif a été reproduite dans l'opuscule qui fait le sujet de notre communication, ainsi que l'interprétation qui en a été donnée par M. Léon Renier, si versé dans la lecture des anciens monuments épigraphiques. » M. Elie de Beacmont fait hommage à l'Académie, au nom du P. Secclu, d'un nouveau volume des Mémoires de l'Observatoire du Collège Ro- main. (Voir au Bulletin bibliocjraphique.) RAPPORTS. PHYSIQUE. — Rapport sur un Mémoire et plusieurs Notes de M. J. Ja.vsseiV, relatifs à l'analyse prismatique de la lumière solaire et de celle de plusieurs étoiles. (Commissaires, MM. Pouillel, Le Verrier, Paye, Fizeau rapporteur.) (I Dans la séance du 21 décembre dernier, l'Académie a reçu communi- cation d'une Lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, ayant pour objet de soumettre à l'examen de l'Académie un travail de M. Jansseii, docteur es sciences, chargé, en 1862, d'une mission scientifique en Italie, ( 796) afin d'y étudier, sous un ciel plus favorable, divers phénomènes de phy- sique céleste, relatifs principalement à la constitution du spectre solaire et à celle des spectres obtenus avec la lumière des étoiles. » M. le Ministre de l'Instruction publique signale également plusieurs autres communications antérieurement présentées par le même auteur, sur lesquelles il désire connaître l'appréciation de l'Académie, ainsi que son avis sur l'utilité qu'il pourrait y avoir à continuer la mission confiée à M. Janssen. » Les recherches de M. Janssen se rapportent principalement à l'un des phénomènes les plus intéressants que présente le spectre solaire, je veux parler des modifications que sa constitution éprouve aux différentes heures du jour, et surtout lorsque le soleil est de plus en plus voisin de l'horizon ; modifications signalées d'abord par sir David Brewster, et généralement attribuées à une influence absorbante exercée par l'atmosphère terrestre sur les rayons lumineux qui la pénètrent. » Par plusieurs dispositions optiques ingénieusement combinées, M. Janssen est parvenu à pousser l'étude de ce phénomène plus loin qu'on ne l'avait fait avant lui. i> Ainsi, il a reconnu que les bandes obscures, qui apparaissent dans ces circonstances, peuvent être résolues en raies nombreuses et bien distinctes ; il a, de plus, aperçu ces raies spéciales, nonseu'ement le soir et le matin lorsque le soleil est près de l'horizon, mais encore, quoique plus dii'fici- lement, pendant le milieu du jour, lorsque l'astre est au plus haut point de sa course. » Enfin, les mêmes raies ont pu être mises en évidence dans les spectres formés avec la lumière de la lune et celle de plusieurs étoiles. » Ce dernier résid'at, très-important pour l'explication du phénomène, a été obtenu au moyen d'un petit spectroscope à vision directe, analogue à celui d'Amici, mais qui renferme des dispositions nouvelles et très-efficaces poiu' augmenter l'intensité et la dispersion des divers rayons; en sorte que l'instrument est devenu particulièrement applicable à l'étude de plusieurs sources de lumière dont l'analvse présentait des difficultés réelles, comme la lumière qui émane des planètes et des étoiles. » Pendant son séjour à Rome, M. Janssen a pu appliquer son instnmient k l'équatorial de Merz que possède l'Observatoire du Collège Romain, et conjointement avec le P. Secchi, directeur àc cet Observatoire et Corres- pondant de l'Académie, i! a pu faiie, parce moyen, plusieurs observations ( 797 ) nouvelles sur la constitution des spectres de quelques étoiles telles que Sirius et « d'Orion. )i Une étude plus étendue a été faite ensuite par le P. Secchi sur la lumière d'un grand nombre d'étoiles, à l'aide du même instrument qui lui a paru devoir être définitivement adopté pour ce genre de recherches. » Après avoir pris connaissance du Mémoire et des Notes présentées par M. Janssen, de la Carte du spectre solaire encore inachevée, dans laquelle d a résumé une partie de ses observations; enfin, des appareils variés qui lui ont servi dans ses recherches, vos Commissaires ont désiré répéter plusieurs des observations faites par l'auteur, et aussitôt que l'état de l'atmosphère l'a permis, M. Janssen lésa rendus témoins des principaux lésultats observés par lui, dans le milieu du jour et vers l'heure du coucher du soleil. » En résumé et comme conclusions, votre Commission reconnaît 1 im- portance et l'intérêt des recherches auxquelles M. Janssen s'est livré avec persévérance et habileté, et considérant que son travail n'est pas achevé et que la nature des observations réclame des appareils dispendieux, ainsi que certaines circonstances de sérénité et de transparence dans l'atmosphère qui ne se rencontrent que rarement sous le ciel de Paris , elle est d'avis qu'il serait désirable que la mission confiée à M. Janssen pût lui être continuée, dans des conditions favorables à l'achèvement de son travail. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Com- mission chargée de décerner, s'il y a lieu, le prix Barbier (découvertes con- cernant diverses branches de l'art de guérir). MM. Rayer, Velpeau, Bernard, Serres et J. Cloquet réunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la no- mination de la Commission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour \e prix Bordin (i) (question au choix des concurrents, con- cernant la théorie des phénomènes optiques). Commissaires, MM. Pouillet, Fizeau, Regnault, Edm. Becquerel, Babinet. ( i) C'est par erreur qu'un des deux pri.r Bordin ;i décerner en 1864 (question de la théo- rie mécanique de la chaleur) a été désigné dans le Compte rendu de la précédente séance, p. 74 1, ligne V, sous le titre de prix Trémont. C. Pi., i8G/|, i" Semctire. (T. LVIII, N» 18.) 1 o4 798 ) MEMOIRES LUS. MÉTÉOROLOGIE CHIMIQUE. — Anomalie dans ta manifestation des propriétés de r air atmosphérique ; par M. Aug. Hoczeap. « Dans une précédente communication, j'ai eu l'honneur d'entretenir l'Académie des conclusions que m'avaient suggérées mes recLerches sur l'atmosphère déjà si savamment étudiée par Lavoisier, Thenard et Gay- Lussac, Théodore de Saussure, MM. Dumas et Boussingauit. J'ai montré combien l'air atmosphérique, au lieu de présenter une grande stabilité dans ses propriétés, offrait de contrastes dans sa manière d'agir, puisque du jour au lendemain mes réactifs tournesol bleu et tournesol vineux rai-ioduré se trouvaient impressionnés d'une façon fort différente dans la même station. La divergence des résultats obtenus, quoiqu'en faisant usage des mêmes instruments, est souvent si grande, que deux chimistes qui sans se connaître viendraient à se communiquer leurs observations faites en même temps, mais séparément, dans deux stations à proximité, comme Pariset Saint-Maur, Rouen et son faubourg, resteraient convaincus d'avoir opéré sur deux airs presque aussi dissemblables que le sont entre eux l'azote et l'oxygène. De là la nécessité d'admettre en météorologie, du moins pour nos climats, la varia- bilité normale des propriétés de l'air atmosphérique, c'est-à-dire qu'à un jour donné les qualités reconnues à l'air n'impliquent point, à la même station, lesdites qualités pour l'air du lendemain, ni même, à la rigueur, pour l'air qui serait examiné une ou plusieurs heures après la dernière observation. )< Mes nouvelles expériences, dont j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui- les résultats à l'Académie, montrent qu'il est même possible de rendre per- ceptiblesà volonté ces différentes manifestations de l'atmosphère, en opérant sur deux points pris au hasard dans l'air de la campagne et distants seu- lement l'un de l'autre de quelques centimètres. Elles prouvent, de la façon la plus péremptoire, et contrairement à toute prévision, que dans un flacon ou une éprouvette restés ouverts, l'air de l'intérieur de ces vases n'agit pas de la même manière que l'air ambiant. » On réalise aisément cette démonstration en disposant verticalement dans une longue et étroite éprouvette à pied une petite règle mince en bois sur laquelle on pique avec une épingle et à 4 ou 5 centimètres l'un de l'autre, une série de mes papiers réactifs à base de tournesol mi-ioduré. Tous les papiers situés en dehors de l'appareil ont pu, selon l'état de l'atmo- ( 799 ) sphère, bleuir fortement en six, douze ou vingt-quatre heures, tandis que les mêmes réactifs placés dans l'intérieur de l'éprouvette restée ouverte n'ont subi aucune coloration semblable après quarante heures ou même après six jours d'exposition. Et cependant, entre le premier papier plongé dans l'éprouvette et situé près de son orifice et le papier disposé près de cet orifice, mais en dehors de l'éprouvette, il y a seulement une distance de quelques centimètres. n C'est donc un fait bien inattendu que de constater ainsi à peu de dis- tance une manière si différente d'agir de l'atmosphère. » Mais si, au lieu d'un cylindre étroit, on emploie un appareil évasé, semblable, par exemple, à un entonnoir posé sur sa partie effilée , les papiers réactifs bleuissent au contraire indistinctement tout le long de la baguette. » Les phénomènes négatifs de la première expérience continuent néan- moins à s'observer encore, si l'on fait arriver jusqu'au fond de l'éprouvette restée ouverte, le tube d'un aspirateur qui, pendant plusieurs jours, en renouvelle lentement le contenu aérien. Dans une expérience où l'air apporté ainsi représentait en volume cinq mille fois la capacité de l'éprou- vette, les papiers réactifs de l'intérieur du vase n'avaient subi aucune alté- ration (i) semblable à celle qu'avaient éprouvée les papiers exposés à l'exté- rieur, et qui dans le même temps s'étaient fortement colorés en bleu dans leur partie iodurée. )i II n'est pas impossible que cette anomalie dans la manifestation des propriétés de l'air atmosphérique n'explique un jour le désaccord qui existe entre M. Pouchet et M. Pasteur dans la manière de concevoir la cause ori- ginelle des générations dites spontanées. On comprend, en effet, que si à la place de mes papiers on substitue des réactifs bien autrement sensibles, tels que des infusions végétales ou animales, ces mêmes liquides orga- niques pourront subir de la part de l'air ambiant des altérations différentes (i) Dans ces sortes d'observations, il faut bien se garder de confondre la décoloration par- tielle ou totale que les papiers de tournesol éprouvent au contact de l'air, selon qu'elle est due à l'ozone qui agit même dans l'obscurité, ou à l'influence de \'élat lumineux de l'atmosphère. Dans le Mémoire dont je présente ici l'extrait, je relate une série d'expériences faites sur ce sujet dans l'obscurité, à la lumière diffuse et au soleil, avec de l'air sec ou humide. Ordinai- rement la nuance du papier de tournesol s'affaiblit à la lumière diffuse (même celle de l'inté- rieur d'un appartement), conformément aux observations générales de M. Chevreul, tandis qu'elle tend à foncer dans l'obscurité. 104.. ( 8oo ) selon le mode d'expérimentation, la forme et la capacité des vases qui les contiendront. » Ce qu'il est important de noter toutefois, c'est que ces expériences qui réussissent huit fois sur dix à la campagne, et même toujours quand on sait choisir le temps, ne fournissent que des résultats négatifs quand on opère dans l'air confiné d'un appartement si grand qu'il soit, comme par exemple une salle d'hôpital. Bien plus, il ne m'a jamais été possible de les repro- duire avec succès dans la cour du Conservatoire des Arts et Métiers, dans les rues deVarennes et du Temple. C'est qu'en effet, sous plus d'un rapport, les mes de Paris peuvent être considérées comme autant de salles d'un vaste hôpital. « Dans la relation de mes expériences antérieures, je signalais, sans en donner une explication satisfaisante, l'anomalie qu'accusaient déjà mes papiers d'après la manière différente dont ils se trouvaient impressionnés par l'air suivant son origine. A cette époque, pour rendre compte d&ce phé- nomène, la théorie s'appuyait sur la destruction de l'ozone atmosphérique par les miasmes dont l'opinion générale gratifie l'air des grands centres de population au détriment de l'air des champs. Sans contredire entièrement cette croyance, je n'hésite cependant pas à reconnaître aujourd'hui une similitude frappante entre les caractères négatifs qu'offre à l'égard du tour- nesol mi-ioduré l'air de Paris et l'air de l'intérieur d'une éprouvette restée ouverte en pleine campagne, alors que, tout autour d'elle, l'atmosphère manifeste des propriétés si actives. Sans aucun doute, la cause principale qui détermine ces effets est la même dans les deux cas. En circonscrivant le phé- nomène, mes récentes expériences écartent d'un seul coup les complications de toute nature qu'offrait à ce point de vue délicat l'examen chimique de lair de Paris, et par cela même elles facilitent la recherche de cette cause qui communique à l'atmosphère une variabilité de propriétés si curieuse. » Cette nouvelle étude réclamée par les intérêts de la météorologie, de l'agriculture et de l'hygiène publique, fera l'objet d'un autre Mémoire. » Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de la Commission nommée le 22 avril 1861 sur un premier travail de l'auteur concernant la même ques- tion. Commission qui se compose de MM. Boussingault, Balard et Decaisne. PATHOLOGIE. — Infection du sang par la bile. Note de M. Namias. (Commissaires, MM. Velpeau, Andral, Cloquet.) (( J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un résumé des leçons que ( 8oj ) j'ai faites sur la cholémie à la clinique de l'École pratique du grand hùpilal de Venise. i> La cholémie n'a pas été assez étudiée. On regarde l'ictère comme un symptôme, et on confond un symptôme avec une maladie secondaire. Un catarrhe de la vessie est quelquefois secondaire aux rétrécissements de l'urètre, il n'est pas un symptôme de cette maladie. Quand la bile est mêlée au sang (et nous en avons la preuve chimique par les réactions de la choléppTine), le ralentissement de la circulation démontre bien quels perni- cieux effets elle porte sui- l'économie animale. J'ai observé dans l'ictère simple le pouls tomber a moins de 5o, M. Frerichs à moins de 3o. Une cause sans gravité par elle-même et qui ne résisterait pas à un traitement bien dirigé peut empêcher l'écoulement de la bile dans les intestins, et bientôt ce liquide infectant le sang pourra produire luie maladie dange- reuse, peut-être même la mort. Cetle infection frappe le système nerveux, produit des convulsions, et peut aussi altérer la structure des reins. On trouve la cholépyrrine dans les petits canaux des reins dont elle amené l'obsti'uction. L'excrétion de l'urine peut être entravée et l'urémie en déri- ver. Ces considérations, on le voit, ont bien de l'importance, même pour la thérapeutique. Une indication importante dans le traitement de l'ictère, c'est l'emploi des diurétiques; mais quelquefois leur action est impossible par suite de l'accumulation de la matière de la bile dans les reins dont elle ferme les conduits, et il vaudrait mieux alors profiter des moyens qui ont pour effet de dissoudre les matières colorantes de la bile. » Aux médecins qui suivent ma clinique j'ai montré que des ictères graves, qui avaient été jugés par quelques médecins allemands comme des atrophies aiguës du foie incurables, guérissaient bien avec un traitement évacuant. On a tort de considérer cette atrophie comme la condition essen- tielle de tous les ictères graves et de s'arrêtera la destruction des cellules hépatiques indiquées par le microscope. M. Bernard a démontré que ces celhdes se détruisent par le contact prolongé de la matière biliaire. » Depuis la publication des Notes réunies dans l'opuscule que j'ai eu l'honneur de déposer sur le bureau, j'ai reçu dans mes salles une pauvre femme frappée d'éclampsie cérébrale à la suite d'un ictère grave. Il y avait un ancien rétrécissement du canal hépatique, mais l'ictère est survenu sous l'influence d'une grande agitation d'esprit. Dans la dissection du cadavre j'ai reconnu à l'œil nu la matière biliaire dans la substance médullaire des reins. Leur partie corticale était encore intacte. Le foie, au lieu d'être atrophique, était hypertrophique. Voilà un fait qui prouve bien que lictere ( 802 ) grave ne dépend pas toujours de l'atrophie jaune aiguë. Les détails de ce cas intéressant seront consignés dans une publication que je dois en faire à mon retour à Venise; je m'empresserai d'en faire hommage à l'Académie que je prie dès aujourd'hui d'accepter mes remercîments pour l'honneur qu'elle m'a fait en me permettant de l'entretenir un moment de mes travaux. » NAVIGATION. — Les ouragans, leurs lois, conséquences pratiques; par M. Rambosso\. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Boussingault, Duperrey, de Tessan. ; « Pendant mon voyage dans l'Océan et la mer des Indes, j'ai pu obser- ver au moins une dizaine de ces terribles ouragans qui portent la désola- tion sur leur passage, j'ai recueilli nombre de renseignements de la part de capitaines expérimentés, d'anciens créoles, et par-dessus tout j'ai pu profiter de l'expérience et des travaux de M. Bridet, capitaine de port de l'île de la Réunion, savant aussi actif qu'intelligent. J'ai eu l'avantage de publier ses importants travaux, qui résument tous les autres et dont j'ai pu contrôler la justesse dans mon établissement typographique de la colonie. Ce sont eux principalement qui m'ont servi de guide dans le Mémoire dont je donne ici l'extrait. » Grâce aux journaux exacts des navigateurs, on a pu compulser et comparer des milliers de faits et s'élever aux lois qui régissent ces terribles phénomènes, et donner ensuite des règles sûres pour éviter leurs coups redoutables. Ces lois des tempêtes sont formulées très-exactement, elles sont très-simples et peuvent être mises à la portée de tout le monde. Les ouragans obéissent à deux mouvements bien distincts : un mouvement de rotation, et un mouvement de translation. Les directions des vents autour d'un point central se sont toujours trouvées orientées de la même manière par rapport à ce point central et par rapport aux points cardinaux du monde, et on a toujours vu le mouvement de translation entraîner l'ou- ragan dans une direction presque constamment la même. La loi générale des ouragans, pour les deux hémisphères, se réduit aux deux principes suivants : » 1° Les ouragans sont des tourbillons de plus ou moins grands dia- mètres, dans lesquels la force du vent augmente de tous les points de la circonférence jusqu'au centre, où règne un calme d"une étendue et d'une durée variables; ( 8o3 ) » 2" Ces tourbillons suivent une direction variable pour chaque hémi- sphère, mais à peu près constante dans chacun d'eux. » lies ouragans ne sont donc que des trombes dont le diamètre consi- dérable n'avait pas permis, jusqu'à ces derniers temps, d'apercevoir l'en- semble. Ils se meuvent suivant une parabole dont les deux branches s'écar- tent plus ou moins l'une de l'autre, et prennent généralement naissance dans les mers du sud, par une latitude de 5 à lo degrés; le mouvement vers le sud-ouest, dans la première branche, s'accomplit ordinairement jusque par la latitude de 20 ou ^5 degrés. Le mouvement vers le sud n'occupe guère plus de 2 à 3 degrés, et c'est dans la plupart des cas entre les latitudes de 3o à 35 degrés que l'on rencontre la deuxième branche parcourue par l'ouragan. » Une remarque très-importante à faire, c'est que l'un des demi-cercles de l'ouragan est plus dangereux que l'autre, parce que le vent y est animé d'une plus grande vitesse. )> Il est facile, en effet, de s'apercevoir que lorsque la direction des vents produits par le mouvement de rotation se trouve dans le même sens que le mouvement de translation, la force du vent doit être augmentée de cette vitesse de translation et diminuée de cette même vitesse en sens contraire. On a donné le nom de demi-cercle dangereux à celui dans lequel le vent souffle avec le plus de violence, et de demi-cercle maniable à l'autre, et cela, à cause de la facilité de manoeuvre que les navires y rencontrent. n Le vent est d'autant plus violent que l'on se rapproche plus du centre d'un ouragan où règne un calme d'une plus ou moins grande étendue ; le baromètre baisse d'autant plus que l'on est plus rapproché de ce point cen- tral où il atteint son minimum de hauteur, pour remonter ensuite à mesure que l'on s'en éloigne. » Il suit de ce que nous venons de dire que la position la plus fâcheuse pour un navire ou un pays est celle où il passe par le centre de l'ouragan, et c'est à s'en éloigner que doivent tendre tous les efforts d'un capitaine. » La vitesse de rotation qui anime les ouragans est très-variablci, et c'est elle qui constitue principalement la violence du tourbillon, et qui en fait pour les lieux qu'il rencontre, et les navires sur lesquels il frappe, un ouragan, un coup de vent ou une simple bourrasque. Lorsque le cyclone souffle conune ouragan, on estime que les molécules d'air tournent autour du centre avec une vitesse de laS à i5o milles à l'heure. » Entre 5 et 10 degrés de latitude et 76 et 100 degrés de longitude, alors qu'un cyclone est très-près du point d'origine, on a reconnu que la vitesse ( 8o4 ) (le translation est assez faible et varie de i à 5 milles à riienie, augmentant à mesure que la latitude augmente et que la longilude diminue, c'est-à-dire à mesure que l'ouragan s'avance. De i5 à 25 degrés de latitude et 76 à Z)0 degrés de longitude, la vitesse de translation varie entre 5 milles et 10 milles; elle a été trouvée en moyenne de 8,5 entre Maurice et la Réu- nion. Parles latitudes plus élevées où l'ouragan accomplit sa course, la vi- tesse de translation augmente encore et peut être supposée de 12 a 18 milles. Cette vitesse de translation donne lieu à un courant qui entraîne les navires et les maintient dans le cercle d'activité de l'ouragan bien plus longtemps qu'ils n'y resteraient sans cela ; ce courant possède une vitesse de I ou 2 milles à l'heure dans la direction que suit le cyclone. » Il est évident que le point dangereux, celui duquel il faut s'écarter à tout prix, est le centre du cyclone. Il existe un moyen simple de reconnaître sa position. On se place dans la direction du vent qui souffle, de manière à lui faire face et à en être frappé en plein visage. Le centre du cyclone étant alors toujours sur la gauche de l'observateur, à 90 degrés de la direction du vent, il est clair qu'en étendant le bras gauche horizontalement et parallè- lement à la surface du corps, on indiquera immédiatement la position du centre. " Les instructions qu'il est important de connaître pour la manœuvre peuvent se résumer ainsi : Si les variations du vent ont lieu dans le sens inverse des aiguilles d'tnie montre, on se trouve dans le demi-cercle dan- gereux; d'où cette conclusion rigoureuse : prendre les amures à bâbord. Si les soutes de vent tournent au contraire dans un sens analogue à celui du mouvement ordinaire des aiguilles d'une montre, on est placé dans le demi-cercle maniable, et, si l'on est obligé de prendre la cape, il faut faire tribord amure. » Les ouragans différent autant les uns des autres sous le rapport de leur étendue que sous celui de leur violence. Les plus grands cyclones ne sont pas toujours les plus terribles. )i Assez restreint à l'origine, c'est-à-dire par 5 ou 10 degrés de latitude, ce météore va en augmentant, à mesure que sa course le rapproche des lieux où il se termine. On peut généralement admettre qu'à l'origine, le diamètre des cyclones n'excède guère 200 à 3oo milles, au milieu de leiu" course 3oo à 5oo milles, et à la fin 5oo à 600 milles; mais ce ne sont là que des chiffres approximatifs qui rencontrent très-souvent des exceptions. )) Le noyau central qui constitue véritablement l'ouragan, et pendant le pas.sage duquel ont lieu tous les désastres, n'a guère plus de 25o milles de ( 8o5 ) diamètre, quelles que soient les limites extrêmes auxquelles atteigne le phé- nomène. Le baromètre ne baisse d'une manière marquée et continue qu'au moment où l'ouragan véritable s'est déclaré ; le mouvement barométrique doit être alors à peu près le même pour tous les ouragans, et donner une mesure approximative de la distance au centre. Lorsque le baromètre baisse de o""",3i en une heure, on peut se regarder comme étant à 24 liRues du centre; deo'°'",5à2i lieues; de o™™,6 à 18 lieues; deo""°,7 à i5 lieues; de i°"°,o à 12 lieues ; de i™",5 à 9 lieues; de 2°"",o à 6 lieues; de 3"",o à '^ lieues; de ^'"'",5 à o. Ce moyen de reconnaître la distance au centre par la baisse baroméirique eu tnie heure ne peut servir qu'autant que l'on se trouve sur le passage du centre, ou fout auprès de son parcours; si l'on en est un peu éloigné, la baisse moyenne par heure n'est plus la même, et on ne peut pas en conclure la distance. > A l'ile de la Réunion, c'est au moins quatre jours d'avance que la pre- mière perturbation barométrique se remarque à l'approche d'im ouragan, et comme l'on accorde au météore une vitesse de translation de 1 5o à 200 milles en moyenne dans ces parages par vingt-quatre heures, on voit (pi'il est alors à une distance de 600 à 800 milles lorsque le baromètre révèle sa présence. La marée diurne barométrique continue à se faire sentir, mais douze heures au moins avant les premières rafales on remarque luie altération sensible dans ce phénomène; le baromètre baisse alors même à l'heure du maximum. L'examen du baromètre a fait reconnaître à M. Bridet un fait très-général, et qui n'est pas sans importance: c'est que si l'on tient compte du nombre d'heures que cet instrument met à baisser de 5 à 6 millimètres au-dessous de la hauteur qu'il indique au moment 011 sa dépression est bien réellement prononcée, c'est presque exactement après le même nombre d'heures que l'on se trouve au centre de l'ouragan. Celte remarque fait connaître approximativement quel sera le diamètre et la durée de l'ouragan, en admeltant que l'on passe par le centre. Si la première partie est de vingt heures, par exemple, la seconde pourra être de c[ua!orze à seize hemcs, car la seconde moitié de l'ouragan, après le passage du centre, est toujours plus courte que la première. » Dans un pays de montagnes élevées, comme à l'ile de la Réunion, on a pu facilement étudier si la marche du cyclone et le phénomène général qu'il présente sont modifiés par la rencontre de ces obstacles naturels. Quant à la course générale, on a reconnu qu'elle n'est influencée en aucune ma- nière. On a des exemples nombreux de cyclones ayant frappé la Réunion, G. R., i8G:'|, 1" Semestre. (T. LVIII, IS° 18.) ' 0,5 ( 8o6 ) et ([iii, plus loin, sévissaient à bord des navires sans qii on pût leniarnuer la moindre altération, soit dans la vitesse de rotation, soil dans la manière dont les vents sont orientés. On a pu assez facilement se rendre compte de l'élévation peu considérable de ces météores au-dessus de l'horizon ; à l'île de la Réunion il arrive souvent que les cyclones no dépassent pas en hau- teui- les montagnes qui dominent cette île. Ainsi, les ouragans nont guère plus de 3ooo à 4ooo mètres au-dessus de l'horizon, souvent même ils n'atteignent pas 3ooo mètres. » MÉMOIRES PRÉSE.XTÉS. .^1. LE Ministre de l'Intérieur transmet un Mémoire de M. Loir, inspec- teur des lignes télégraphiques à Saint-Étienne, Mémoire ayant pour titre : « Production gratuite d'électricité dans les usines. Courroies électro- gènes ». Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Becquerel, Duhamel etFizeau. PtiYSlQUE. — Stir In loi de M. Regnnull relative mix tensions iiuiximunti ries vapeurs. Note de M. Ath. Dupré, présentée par M. Bertrand. (Commissaires précédemment nommés : MM. Regnault, Bertrand.) « M. Regnault a fait connaître à la page 655 dn tome II de la relation de ses expériences, publié en 1862, luie loi qui lie ensemble les tensions maximums de deux vapeurs différentes; elle consiste en ce que, dans les formules à une exponentielle, log F = /i + h [:,', ou bien dans les formules à deux exponentielles, log F = n -\- !> fj' -h c-/, la quantité |3 est indépendante de la nature de la substance el a pour loga- rithme 1,997. Comme il ne s'agit que d'une loi de première approximation, l'emploi d'une exponentielle suffit, et, de plus, on peut appeler t la tempé- rature donnée par le thermomètre à air, quoique M. Regnault ait pris géné- ralement un point de dépait autre que la température de la glace fondante; cela change seulement la valeur de b. Afin de faire phis facilement usage ( 8o7 ) de la fonnule que j'ai dénionliée dans mon premier Mémoire sur la tlu'orie mécanique de la chaleur, je remplacer par — et je détermine une des constanles |i;ii «Il l'hypothèse ^ = o, ce qui donne En accentuant pour une autre substance considérée à la mcuic tempéra- ture et éliminant /3', on obtient la relation qui, appliquée à deux températures différentes, fournit par sousiraclinn ^*' ^ ll.^ h ^ II: L'équation (3) prouve que la loi de M. Regnault peut être énoncée ainsi ; 1) Le rapport des logarithmes des (juoliciils des tensions maxinuiins de deux vapeurs prises à la même toiipéralure par leurs tensions à o° est constant, quelle que soit cette température. 0 L'équation (4) prouve qu'on peut remplacer la température fixe o° par toute antre. 1 Après avoir précisé de la sorte le sens de celle loi, je vais en donner une démonstration basée sur la comparaison de la formule employée par M. Regnault avec la mienne. >' Les équations (i) et (2) donnent l'idenlité i'5) - bit ~ ff)=ïi^^ Alo^ri4-a/\ lient la dérivée BMa — Acz(i -+- oLl) /3'.^log„/3 = fournit, qnaud on y fait successivement ^ := o et / •= 1 , les deux relations , , „ BM a — A a 6log„p = ^j ' ri, rt lilla — Aa — Aa' I o:) . ( 8o8 ) L'éliminalion de h fait connaître de suite la valeur de /5; elle est («) .' = ,7T:r['-i5M^]- J'ai appliqué à l'acide sulfureux, à l'éther iodhydrique, au chloroforme, à la benzine, à l'éther bromhydrique, à l'éther chlorhydrique, à l'éther méthylique, au sulfure de carbone la formule (i); la loi qu'elle indique s'est très-bien vérifiée, et la valeur de - a varié de 2 à 3, ce qui montre que la fraction _ est très-petite. Cela résulte aussi de son expression an moyen des capacités, car j'ai prouvé précédemment que, dans les cas ou il n'y a pas de changement appréciable dans l'arrangement moléculaire, on a et HM — A = Kc — r ' ' Kr — c Lq désignant la chaleur latente à 0°; c la capacité vraie ; Kc la capacité à pression constante à l'état de vapeur; c' la capacité à saturation à l'état liquide; M le module pour passer des logarithmes népériens aux logarithmes ordi- naires. » La valeur de /3 peut donc être mise sous la forme (7) P = ^{^-'^\ et l'on voit encore que le second terme est si petit, qu'on a sensiblement ^ > ^~ (i+«)= ~ (i,oo3644)= ■ On en conclut •"g/3 = 1,99^844, ce qui est bien la valeur, indépendante de la nature du liquide, trouvée par M. Regnault dans ses nombreuses applications. En la portant dans (5), faisant ^ = i et négligeant a*, on trouve , BM — A ( 8o9) et la formule à une exponentielle devient BM — A lOg r- = ^-^--)-,.H^;-.^(^-^-') f //„ 2M ^ ' ' 2M{Kf — c) CHIMIE. — Recherches sur les acides silicotungstiques. Noie de M. C. MAniG\AC, présentée par M. Dumas. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze.) •' Lorsqu'on tait bouillir, avec de la silice gélatineuse, la dissolution d'un tungslate acide de potasse ou de soude, il se dissout une certaine quantité de silice, la liqueur prend une réaction alcaline et renferme main- tenant un acide dans lequel i équivalent de silice est combiné à i-i équiva- lents d'acide îungstique (SiO-, 12 WO^), et que j'appelle acide silico- tungstique. C'est un acide énergique, d'une grande stabilité, facile à extraire de ses sels, formant deux hydrates en magnifiques cristaux, et dont la plu- part des sels, très-solubles, cristallisent très-bien. » Le tungstate acide d'ammoniaque, dans les mêmes circonstances, donne naissance à un autre acide, dans lequel i équivalent de silice est combiné à 10 équivalents d'acide tungstique (SiO^, loWO'); je l'appelle acide siticodécitungsliq lie. Cet acide est beaucoup plus difficile à extraire de ses sels à l'état de pureté; il forme un hydrate qui n'est point susceptible de cristalliser, mais qui se dessèche en une masse vitreuse, cassante, très- déliquescente. L'extrême solubilité de la plupart de ses sels rend leur cris- tallisation difficile; ils paraissent d'ailleurs peu stables. » L'acide silicodécitungstique lui-même est très-peu stable. Il est pres- que impossible de le dessécher sans le décomposer. Une très-petite quantité de silice se sépare, et l'on obtient ainsi un nouvel acide dans lequel la silice et l'acide tungstique se retrouvent exactement dans les mêmes pro- portions que dans l'acide silicotungstique, mais qui en diffère cependant sous tous les rapports; je lui donne le nom d'acide tiingstosilicique. Il forme un hydrate très-soluble et même un peu déliquescent, mais dont on peut cependant obtenir des cristaux volumineux parfaitement déterminés. Il forme également une série de sels qui, malgré leur isomérie avec les silico- tungstates, en diffèrent par leurs formes cristallines et les proportions d'eau de cristallisation. Ils paraissent en général plus solubles que les silico- tungstates (qui le sont déjà à un haut degré), mais moins que les silico- décitungstates. ( «'o ) » Ces trois aciiles sont quadribasiqiies, en considérant comme sels neu- tres les sels à 4 équivalents de base qui se forment toujours quand on les fait agir sur les carbonates. Les sels les plus fréquents sont ceux à i ou à 4 équivalents de base; les premiers cristallisent en générai plus facilement. Comme on peut le prévoir, d'après leur nature polvbasique, ces acides ont une grande tendance à former des sels doubles. C'est ainsi que l'ammo- niaque ne précipite point une dissolution de silicotungstate d'alumine, mais qu'au contraire l'alumine, de même que la magnésie, le carbonate de chaux, etc., se dissolvent aisément |)ar l'ébullition dans une dissolution de silicotungstate d'ammoniaque. !> L'alcool dissout ces acides aussi facilement que leau. L'élher lui- même, parfaitement anhydre, a une grande affinité pour eux et les liquéfie, en formant un liquide siru|)eux, limpide, insoluble dans ini excès d'éther, miscible au contraire avec l'eau froide en toute proportion ; mais ce mé- lange se trouble et laisse séparer l'élher par la chaleur. .' Les sels de ces acides étant très-solu])les, et renfermant une proportion îres-considérable d'acide tungstique, donnent lieu à des dissolutions remar- quables par leur densité. Je citerai, par exemple, la dissolution du silico- tungstate neutre de soude, dont la densité atteint 3,o5, en sorte que le verre, le quartz et la plupart des nierres flottent sur ce liquide, d'ailleurs très-fluide. " L'aciile silicotungstique cristallise à la temj)éralure ordinaire en gros octaèdres carrés, dont les angles différent peu de ceux d'un octaèdre régu- lier, renfermant 29 équivalents d'eau de cristallisation, suivant la for- mule SiO-, 12WO', 4nO+29.\q. » il commence à entrer en fusion vers 36 flegrés, et est complètement liquéfié dans son eau de cristallisation à 53 degrés. )) Lorsqu'il cristallise à une température un peu plus élevée, ou a la tem- pérature ordinaire en présence d'alcool, d'acide chlorhydrique ou d'acide sulfuriqtie, il forme un hydrate qui ne contient que 18 équivalents d'eau de cristallisation. Il se présente alors en cristaux dont l'apparence est celle de cubooclaèdres, mais qui proviennent réellement de la combinaison de deux rhomboèdres basés. » Desséché à 100 degrés, cet acide retient, outre l'eau combinée, 4 équi- valents d'eau de cristallisation. Chauffé à 110 degrés, non seulement il a perdu ces derniers, mais il ne relient plus que 2 équivalenis d'eau basique ( 8i. ) (jui paraissent seuls nécessaires à la coiistilution de cet acide. Il les retient encore jusqu'au delà de 35o degrés et n'éprouve aucune altération à cette température. Dans cet élat, il s'échauffe fortement au contact de l'eau, se redissout et cristallise de nouveau sans avoir subi aucun changement. Ce n'est qu'à une température voisine de la chaleur rouge que le reste de l'eau est chassé, en même temps l'acide jaunit et devient insoluble, en se décom- posant probablement en ini mélange d'acide tungstique et d'acide sili- cique. « L'acide tungstosilicique cristallise avec 20 équivalents d'eau de cristal- lisation, suivant la formule i2W(V\ SiOS 4 HO -4- 20 Aq. » Ses cristaux appartiennent au système du prisme oblique non symé- trique. Ils tombent en déliquescence quand l'air est humide. Sa décomposi- tion par la chaleur suit les mêmes phases que celle de l'acide silicolungs- tique. Il offre la même stabilité; l'ébullition avec les acides, l'évaporation à siccité avec de l'eau régale, ne déterminent: |)oint sa décomposition. » Je me suis appliqué à l'étude cristallographique d'un grand nond)re de sels de ces acides. Cette étude ne pouvait m'amener à auciui rapproche- ment curieux avec d'autres combinaisons, puisque ces acides semblent ap- partenir h un type nouveau de composés. Toutefois la comparaison entr<' elles des formes d'iui certain nombre de ces sels offre quelques résultats intéressants. On est frappé, dans cet examen, des analogies de forme incon- testables cjui se manifestent entre des composés dont il est difficile d'ad- mettre l'isomorphisme. Ainsi les silicotungstates acides de baryte et de chaux offrent identiquement les mêmes formes que l'acide silicotungstique libre cristallisé à chaud. Il est vrai que les proportions d'eau de cristalhsa- tion sont les mêmes, en sorte que l'on pourrait à la rigueur y voir un exemple de l'isomorphisme de l'eau avec la chaux et la baryte. Mais il m'est impossible d'admettre cet isomorphisme, non-seulement parce qu'on n'en a jamais rencontré d'autre exemple^, mais surtout parce qu'il parait théoriquement impossible, la baryte et la chaux étant des bases à un seul atome de métal, tandis que l'eau renferme 1 atomes d'hydrogène. » Plusieurs autres coïncidences de formes, observées |jar exemple enti-e- des sels de soude différant complètement les uns des autres par les propor- tions de base et d'eau de cristallisation, me font croire que ces faits doivent être attribués à l'intervention d'une cause générale dont, d'ailleurs, je ne prétends point être le premier à indiquer l'influence, et à une extension ( 8.2 ) nécessaire du principe fondamental de l'isomorphisnie posé par Mitscher- lich. Je crois qu'il faut admettre que lorsque deux corps composés renfer- ment un élément ou un groupe d'éléments communs, qui forme la plus grande partie de leur poids, ils peuvent être par cela seul isomorphes, quand bien même le reste des éléments, par lequel ils diffèrent, ne constituerait pas un groupement atomique semblable ou isomorphe, dans ces deux com- posés. » Le beau Mémoire de M. Scheibler sur les métatungstates a déjà fourni Tin exemple remarquable de ce principe, car il a constaté que la plupart des sels de ce genre sont isomorphes, bien qu'ils renferment des proportions deau très-différentes quant aux nombres tl'atomesqu'ds représentent, mais qui varient seulement entre 12 et i5 pour 100 du poids total de ces sels. Je crois encore qu'une grande partie des coïncidences de forme observées entre certains minéraux, dont la constitution atomique ne semble pas justi- fier l'isomorphisnie, s'explique par cette simple cause, sans qu'il soit besoin pour cela de recourir à aucun des systèmes plus ou moins compliquésqu'ont imaginés dans ce but quelques minéralogistes. n Si ce principe est vrai, comme je le crois, on voit qu'il faut garder une grande réserve quand on veut conclure Tisomorphisme de deux corps de celui de composés complexes dans lesquels ils peuvent entrer. Il prouverait aussi combien sont vains les essais tentés par quelques auteurs pour conclure la forme cristalline d'un composé de la seule considération du nombre des atomes des divers éléments qui entrent dans sa composition. » J'ai dû exposer, dans le Mémoire que j'espère pouvoir publier sur ces sels, les raisons pour lesquelles il m'est impossible d'adhérer aux vues nou- velles récemment énoncées par M. Persoz, el au changement de formule qu'il propose pour l'acide tungstique. Mais il serait trop long d'aborder ici cette discussion, d'autant plus qu'elle ne roulerait sur aucun fait nouveau, mais seulement sur la valeur relative des analyses faites jusqu'à ce jour de composés parfaitement connus. » GKOLOGIE. — Nouvelle A'ote sur les cavernes à ossements des environs de Tout; par M. Hrssox. (Commission précédemment nommée.) (c L'homme, ainsi que je crois l'avoir démontré dans mes Notes des 18 octobre, 22 novendjre i863 el 8 février 1864 {Comptes rendus, t. LVIII, p. ^6, 5i et 274), a habité, dès la plus haute antiquité T mais postérieure- ( 8.3 ) ment au diluviuin alpin) et durant une longue série de siècles, le plateau de la Treiche. Néanmoins, il ne m'avait pas été possible, jusqu'il y a trois mois, de trouver des traces de son existence primitive dans les cavernes situées en face du Irou des Celtes : et cependant il était peu probable qu'il n'eût poini fréquenté ces grottes, ou tout au moins celle du Portique. Aussi je résolus d'entreprendre de nouvelles recherches dont voici le résultat : » 1° Trous de Sainte-Reine. — Troudu Portique. — Au fond de cette grotte, à fleur de terre, existe un petit enfoncement comblé. J'enlevai les décombres qui l'obstruaient et, à peu près à hauteur d'homme, je me trouvai sur l'ar- gile diluvienne plus ou moins remaniée. En cet endroit, la cavité n'est plus qu'une simple fissure, presque horizontale, du moins en apparence, assez étroite pour permettre seulement le passage du bras : de plus, elle se coude et on y remarquait une pierre verticale, enfoncée dans la terre et dont la pré- sence n'était certainement pas due au hasard. A celte place encore se trou- vaient les objets ci-dessous mentionnés : ossements nombreux et dents(i) ajv partenant aux genres ou aux espèces Hyène, Ours, Rhinocéros, Cerf, Renne? Roeuf, Cheval, Marmotte, etc.; os paraissant apoiniis, os fendus en long et esquilles en provenant; os rongés; ime pointe en bois de Cerf; cendres et charbons dont un taillé en forme de tête et recouvert d'une sorte d'en- duit stalagmitique dans ses entailles qui sont toutes transversales, double preuve que cet essai de statuaire n'est point de date récente ni un effet de la nature; enfin, et toujours au même niveau, mais dans une encoignure où l'œil ne peut pénétrer, un débris de belle poterie rouge, d'époque romaine. Le tout était, pour ainsi dire, pèle-mèle, et quelques-uns des ossements formaient un conglomérat stalagmitique dans lequel se voient des cendres et des cailloux. Pour compléter cette description, je dois dire que les décombres qui obstruaient le trou et qui constituent l'aire de la grotte con- tenaient des silex taillés, d'origine locale, dont un est une ébauche de pointe de flèche. i' En sorte qu'ici, plus que partout ailleurs peut-être, on se croirait en droit de conclure, à priori, que le dépôt de tous ces divers ossements remonte à la même date. Mais il n'en est pas ainsi, et il y a une particularité qui le démontre aisément. Si on observe attentivement les parties habitable.s { r) Pour la détermination de plusieurs de ces ossements, j'ai eu recours à l'obligeance de deux savants bien connus : MM. Godron, doyen de la Faculté des Sciences de Nancy, et Paul Gervais, doyen de la Faculté des Sciences de Montpellier. C. R., i86^, t^'^ Semeslre. (T. LVIII, N» 18.) I o6 ( 8ï/i ) de la plupart de nos cavernes, on voit que, primitivement, elles furent moins spacieuses qu'aujourd'hui : ainsi le sol de la grotte du Portique a été abaissé tl'au moins i^jSo et, dans l'origine, la cavité aux RhinocéTOS formait une sorte d'entonnoir vertical, à deux ouvertures, pleines de diluvium. Cela est si vrai, qu'une des deux ouvertures en est encore remplie. Les premiers habitaiits de la grotte ont vidé l'autre jusqu'à la fissure horizontale, c'est— à-diiv précisément jusqu'au point du diUiviuin où j'ai trouvé \es os fendus en long, les cendres, etc. ; et non-seulement ils se sont servis de cette cavité ellipsoïde, mais ils en ont augmenté la circonférence, dans la limite de leurs faibles moyens d'action : l'élargissement s'est conlinué sous l'âge de fer et même au commencement de l'époque gallo-romaine. De \k, incontestable- ment, l'origine de tout ce qui rappelle l'homtne dans le dépôt diluvien de cet emplacement. Voici deux autres circonstances à l'appui démon opi- nion : i*^ l'état des parois de la cavité ne laisse aucun doute sur le but de cet agrandissement, et les points où celui-ci cesse et commence indiquent assez que l'opération est de date postdiluvienne; 2" si l'état de conservation des os varie surtout suivant leur texture et le milieu dans lequel ils se trouvent, et si une différence d'altération ne prouve pas, à elle seule, une différence dans l'âge de deux fossiles, je n'ai pas dû, néanmoins, négliger d'établir cette comparaison, dans le cas actuel; d'autant plus qu'il s'agissait de débris gisant dans le même sol. Or, par exemple, la pomfe en corne de Cerf travaillée a, sans aucun doute, un cachet plus récent que les autres débris de Cerf d'origine probablement chsmienne. » Trou de la Fontaine. — Personnellement, je n'ai rien trouvé de nou- veau dans cette caverne; mais on s'entretenait, ces jours derniers, dans le monde savant, à Nancy, d'une découverte récente au sujet de laquelle un des deux jeunes et zélés explorateurs de qui elle émane (1) m'adressait le 20 avril les lignes suivantes, avec permission de les publier : « INous » venons de trouver dans le couloir indiqué page 277 des Comptes rendus, » t. LVIII, pèle-mèie avec des débris d'Ours, d'Hyène, etc., plusieurs silex » taillés, d'origine locale, une pointe de flèche en corne de Cerf, deux » os apointis, ttue esquille d'os à bords arrondis et polis par l'usage, etc., » ce qui constitue une nouvelle preuve de la coexistence de l'homme, dans » notre pays, avec l'Ours, l'Hyène, le Rhinocéros, etc » Cette décou- verte ne semblerait-elle pas plutôt confirmer l'opinion émise dans mes précédentes Notes sur les diverses et nombreuses causes d'erreur qu'on ren- (i) MM. Gaiffe et Benoît fils, déjà cités dans ma Note du 8 février. ( 8i5 ) eonlre dans l'étude des couches clysraiennes et des cavernes (i) ? Je n'ai pas vu les objets dont il s'agit; mais la Lettre ci-dessus était accompagnée d'im dessin, et la seule inspection des silex m'empêche de croire à leur origine antédiluvienne : ils sont de date très-ancienne, c'est incontestable; mais l'un d'eux a tout à fait la forme de l'ébauche citée tout à l'heure en parlant de l'aire de la grotte du Portique, et les trois autres rappellent les n°' 36, 49 et 5 1 des photographies que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie des Sciences. Or les échantillons que représentent ces images proviennent de la fabrique d'instruments en silex qui a existé sur le diluvium même du pla- teau de la Treiche (en face les trous de Sainte-Reine) et qui, par conséquent, était postdiluvienne, comme le prouvent du reste, et de la manière la plus incontestable, les nombreux débris qui recouvrent le sol. Le sommet du bois Sous-Roche, qui correspond à celui de la Treiche, en présente de sem- blables qui, par suite d'accidents de terrain, glissent même dans les fissures (2). » 2° Grotte du Géant. — Ma découverte au trou du Portique me fit entreprendre la recherche de l'homme primitif sur plusieurs autres points delà vallée de la Moselle, et je commençai par la grotte du Géant. Située sur la rive droite de la rivière, à 5 kilomètres en amont des trous de Sainte- Reine, cette caverne constitue à peu près une simple chambre rappelant le trou du Portique et dont l'aire, comme là aussi, n'est point du diluvium, mais un composé de pierrailles et autres débris. J'y trouvai plusieurs os tra- vaillés dont deux en forme de pointe de flèche; une dent canine non déterr minée; une portion de mâchoire avec une molaire très-curieuse, également indéterminée ; plusieurs autres ossements et des tessons de poterie plus ou moins ancienne. Dans une des encoignures, à 3o centimètres au-dessous de la surface de ces décombres, se trouvait un foyer renfermant de la cendre, des cailloux cassés et de la poterie grossière de l'époque celtique. Un autre petit coin, mais plus central, contenait aussi beaucoup de cendres. » 3° Trou de la Grosse-Roche (en aval de Toul, rive droite de la Moselle, (i) Ail nombre des causes cicjà énuméiées dans mes Notes précédentes, il y en a deux à ajouter par rapport aux trous de Sainle-Reine; ce sont : 1° les dépressions de terrain qui séparent le bois Sous-Roche de celui de Chaudeney ; 2" et les infiltrations auxquelles donnent lieu les crevasses du Fallers-Earth. (2) En fait de silex taillés, mais étrangers à notre localité, le trou des Celtes m'en a récemment fourni d'analogues à ceux très-étroits et minces que le Musée d'Histoire naturelle de Nancy vient de rerevoir de l'Avevron. 106.. ( 8'6 ) à environ 3 kilomètres au-dessous d'Aingeray). — Cette cavité n'a rien offert de curieux : un caillou, par suite de fractures dont quelques-unes émanent de l'homme, rappelle une tète de bête. '> 4° Trou des Fées (rive gauche de la Moselle, en face du précédent ). — Objets trouvés : débris de charbon, ossements divers dont quelques-uns sciés, débris de poterie celtique ancienne, etc. Conclusions. » 1° Non-seulement ces nouvelles recherches corroborent mes Notes pré- cédentes, mais elles sont une autre preuve de toute la part qui doit revenir à la géologie dans la solution de la question relative à l'homme fossile. » 1° Dans les environs de Toul, c'est sur le territoire de Pierre et en particulier au plateau de la Treiche que l'homme primitif a laissé les plus nombreux souvenirs, mais il ne l'a pas exclusivement habité, car on en trouve des traces sur plusieurs autres points du cours de la Moselle, à tra- vers l'arrondissement. En est-il de même jusqu'à l'embouchure de celte rivière, ainsi que dans la vallée de la Meuse avec laquelle nous communi- quons par le val de l'Ane, et, dès lors, existerait-il une corrélation, quant au fait et à l'époque de l'habitation par l'homme, entre les cavernes de la Belgique et les nôtres? Tel est un autre et beau sujet d'étude, mais que ma position ne me permet pas d'entreprendre. « PALÉONTOLOGIE. — Âtje de i Aurochs et âge du Renne dans In (jrolle de Lourdes (^Hautes-Pyrénées). Mémoire de M.\ï. F. Garrigou et L. Martix, pré- senté par M. deQuatrefages. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Valenciennes, de Quatrefages, Daubrée, Ch. Sainte-Claire Deville.) « La grotte dite des EspéUujues, a Lourdes, a été le sujet d'iuie descrip- tion intéressante et fort détaillée, donnée, il y a deux ans, par M. Alphonse Milne Edwards, dans les Annales des Sciences naturelles. MM. Ed. Lartet et Alph. Milne Edwards, qui ont visité ensemble ce gisement paléontologique quaternaire, l'ont, après une étude minutieuse, rapporté à l'âge de l'Au- rochs. Ces savants naturalistes ont aussi prouvé d'une manière certaine que l'homme avait habité la grotte pendant cette époque paléontologique. » Nous venons nous-mêmes aussi de visiter ce gisement. De gros blocs calcaires, rapprochés les uns des autres vers l'entrée de la grande salle, reposent sur la couche de cailloux roulés. Entre ces blocs, et à la base sur- ( 8'7 ) tout, étaient des masses de cendres et de charbon dont on retrouvait aussi des indices dans différents points du dépôt général de la caverne. » Des ossements, des mâchoires, des dénis de divers Mammifères ont été retrouvés surtout dans la partie profonde du dépôt. La surface du sol déjà bouleversée ne nous a présenté que de très-rares débris, qui, à partir du second jour de nos recherches, ont été mis de côté avec soin, et que nous avons étudiés à part. » Des quantités de silex taillés, des ossements et des bois de divers Cerfs travaillés et taillés en forme d'instruments et d'armes, quelques os sculptés gisaient péle-mèle avec les cendres et le charbon. Quelques-uns ont été recueillis vers le niveau supérieur déjà remanié. » Nous décrirons séparément ce qui revient au niveau supérieur exploré avant nous par M. Alph. Milne Edwards, et ce qui revient au niveau infé- riein- de ce gisement examiné par nous. » i" Niveau supérieur. Nous ne saurions mieux faire, pour donner la liste des divers Mammifères retrouvés dans cette partie supérieure du sol, que de rappeler ce qu'a écrit M. Alph. Milne Edwards. Il y a vu des restes de Renard, de Cheval, de Sanglier, de Cerf, de Chamois, de Bouquetin, de Renne, d'Aurochs, de Bœuf, de Taupe, de Campagnol, d'Oiseaux. Nous ajouterons à cette liste, pour la compléter, une Chèvre plus petite que le Bou- quetin, plus grande que le Chamois, un Mouton de la taille de la Chèvre, sans doute. Les ossements de tous ces animaux sont cassés comme ceux du kjoekkenmodding de Danemark, des habitations lacustres de la Suisse et des cavernes de l'âge de la pierre de l'Ariége. » Parmi ces pièces paléontologiques, quelques-unes, à la suite tl'iui exa- men attentif, nous ont fait penser que la domestication de certaines espèces était en usage pendant l'époque que nous éludions. » Parmi les os cassés de la surface du sol, nous en avons vu qui ont été attaqués par des Rongeurs. Tout a côté, i\ nous a été aisé d'en trouver por- tant les traces des dents d'un Carnassier (d'un Chien, sans doute). >i Avec les débris que nous venons d'examiner, nous avons pu recueillir nous-mêmes, à 20 centimètres au-dessous de la surface du sol, un fragment de côte de Ruminant portant une sculpture d'un fini très-grand, et différant, sous ce rapport, des objets de même espèce trouvés à Brimiquel et dans les grottes du Périgord. Ce fragment est tres-pelit. Le dessin sculpté est une faible partie d'un ensemble plus considérable dont il nous est impossible de donner la signification. Une antenne d'insecte semble cependant être représentée par l'un des principaux traits de celte sculpture. (8,8) • » Nous terminerons ce que nous avions à signaler pour cette partie supérieure du sol de la caverne, dont l.i description la plus complète revient à M. Alph. Milne Edwards, en disant que les gisements recueillis sur ce point nous semblent plus frais, moins altérés, moins colorés que ceux des couches inlérieures. Ce fternier fait a vivement frappé les observateurs auxquels nous avons montré les résultats de nos fouilles. Il 2" Niveau inférieur. La liste des animaux retrouvés dans les couches inférieures de la caverne diffère peu de la précédente. Nous signalerons dans ce point : le Cheval, le Cerf commun, le Renne, l'Aurochs, un Boeuf plus petit que l'Aurochs, mais moins petit que celui retrouvé dans les couches supérieures, le Bouquetin, un grand Mouton, deux Rongeurs, quelques os d'Oiseaux. Les dents c\n Cheval sont plus abondantes que celles du Bœuf et du Renne; mais les ossements de ce dernier semblent plus nombreux que ceux des autres Ruminants. 11 Tous ces os sont cassés comme ceux que l'on trouve dans les cavernes habitées par l'homme. Ils sont divisés dans leur diaphyse, les têtes seules sont entières. Tandis que les os de la surface sont gris blanc à leur pointoui-, ceux de la partie basse du gisement sont colorés en rouge comme à Bruni- cpiel, comme aux T;yzies, comme au May-d'Azil et à Izeste. Tandis que les premiers ne happent pas à la langue et contiennent véritablement de la gélatine, les seconds happent vivement à la langue et ne contiennent pas de gélatine. » Pour nous rendre tout à fait compte de la vérité au sujet de la gélatine, nous avons fait brûler sur des charbons ardents deux fragments d'os, l'un provenant de la surface et qui a bientôt répandu une odeur empyreuma- tique insupportable, l'autre provenant du fond de nos tranchées et qui n'a pas donné naissance à la moindre odeur. » Dans toute la hauteur de la couche que nous examinons, jusqu'à la surface des cailloux roulés, on trouve avec les ossements des silex taillés ainsi que des instruments et des outils en bois de Renne, en bois de Cerf commun et en os. Plus de quatre cents silex, taillés la plupart dans des formes grossières, nous ont permis de faire quelques divisions daiis les types. On y voit : « i" Des couteaux ; )i 2" Des grattoirs de diverses formes; » 3" Des pointes de flèche grossièrement taillées et portant quelquefois une extrémité inférieure suffisamment longue |)our être placée sur un manche; (8i9) » 4° Des haches (aillées de petites dimeiisioas, mais rappeiaot exacte- ment la forme de celles du diluvium d'Abbeville et d'Amiens; » 5° Des noyaux de silex desquels ont été détachés les instruments que nous venons de décrire. » Plus de quatre-vingts objets en bois de Cerf, en bois de Renne et eu os travaillés, ainsi qu'en os très-grossièrement sculpté^ proviennent de nos fouilles dans ces couches inférieures. )' L'os sculpté représente, autant qu'on |>eut en juger, un poisson avec une nageoire ventrale et une queue bitule. Ici, l'art et l'artiste sont bien moins avancés que dans le cas précédent. « Quant aux objets travaillés, nous les diviserons en deux catégories : objets grossièrement façonnés et objets d'un travail mieux fini. » Cet ensemble d'objets nous rappelle d'une manière à peu près com- plète ce que nous avons déjà signalé dans la grotte d'Izeste (Basses-Pyré- nées). Il nous paraît évident que les habitants de la grotte de I^ourdes, con- temporains des couches inférieiu^es, et ceux de la grotte d'Izeste avaient luie civilisation d'un degré à peu près égal, mais d'un degré inférieur à celle des habitants des cavernes du Périgord, de Bruniquel, etc. » Si l'on revient maintenant sur les faits que nous venons de décrire, il sera aisé de voir que l'âge de la partie supérieure du sol de la caverne de Lourdes n'est ipas le même que celui de la partie inférieure. « L'examen que nous avons pu faire des quelques ossements recueUlis dans les couches déjà explorées de la partie supérieure noiis donne un résultat identique à celui que M. Alph.Milne Edwards a déjà fait connaître et auquel il estarrivé en compagnie de M. Lartet. Pour nous, par la présence de l'Aurochs, l'existence d'animaux domestiques, et la vue d'ossements rongés par un Chien, la conservation de la presque totalité de la gélatine dans les os, leur coloration peu foncée, la découverte d'un os très-finement sculpté, nous sommes amenés à reconnaître là un âge plus récent que celui dès couches inférieures. Ce serait pour nous, comme pour MM. Lartet et Alph. Milne Edwards, Vâqe de C Aurochs dont l'homme aurait été le con- temporain. » Quant aux couches inférieures, il est évident pour nous, d après la présence du Renne en abondance, ainsi que de la grande quantité de ses bois, d'après la grossièreté des objets travaillés, des silex taillés, du travail de sculpture, d'après la coloration rouge brun des os et d'après la disparition de leur gélatine et leur happement à la langue, il est évident, disons-nous, que nous avons affaire sur ce point à une époque plus ancienne que ( 8'io ) la précédente. Ce serait là Vàge du Renne, pareil à celui que nous avons décrit dans la grotte d'Izeste. » La grotte de Lourdes aurait donc fourni le premier exemple de la superposition directe de deux âges paléontologiques consécutifs de l'époque quaternaire, tels que notre savant et vénéré maître M. Lartet les a décrits. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations des étoiles filantes et des courants aériens. Note de M. Cori-viEn-GRAviER. (Commissaires précédemment nommés : MM. Babinet, Regnault, Faye, Delaunay . ) « Continuant nos observations d'étoiles filantes et autres phénomènes du même genre, nous venons aujourd'hui présenter à l'Académie les résultats suivants : :> ï° Une courbe polaire représentant du i^' janvier au i^'' mai de cette armée l'apparition des étoiles filantes, suivant les directions qu'elles ont accusées et la résultante calculée de toutes ces directions; » 2" Une courbe représentant, pour la même époque de l'année, les per- turbations que ces mêmes étoiles filantes ont rencontrées dans le parcours de leurs trajectoires et aussi la résultante de toutes leurs directions; » 3" Une courbe représentant également pour la même péi'iode de l'année la marche des vents avec leur résultante. » Nos précédentes conHiiuiiications et publications ont fait voir que la forme des courbes trou vée le !"■ mai de chaque année se retror.ve presque iden- tique, au 3i décembre des mêmes années. On a donc un très-grand intérêt à connaître, le 1'='^ mai de chaque année, la forme de ces courbes. Cette année, par exemple, on voit que s'il n'y avait pas eu de perturbations éprouvées par les étoiles filantes dans le parcours de leurs trajectoires, la résultante générale des vents se serait trouvée, comme la résultante des directions affectées par les étoiles filantes, vers le sud-sud-est. Mais comme on sait que du moment où des perturbations ont eu lieu, il faut y avoir égard, on ne s'étonne plus que la résultante des directions affectées spécialement par les vents n'est pas vers le sud-sud-est. )) En effet, la résultante des vents se trouve ilans la région est. Ceci est une nouvelle preuve ajoutée à tant d'autres que les perturbations doivent être prises en sérieuse considération, puisqu'elles sont assez puissantes pour imprimer leur action sin- les vents qui ra.sent la terre. Cela est telle- ment évident, qu'on ne trouve qu'un faible écart entre la résultante des ( «21 ) vents avoisiiiant l'est, du côté de l'est-nord-e&t, et la résultante des perturba- tions avoisinant également l'est, près de l'est-sud-est. » Cet écart serait encore moins considérable, si nous avions des aides en nombre suffisant pour pouvoir observer pendant toute la durée des nuits, été comme hiver, et si nous avions de plus des stations auxiliaires, qui nous permettraient de parer aux inconvénients d'un ciel couvert à Paris, parce que bien souvent il serait clair ailleurs. On obtiendrait ainsi im bien plus grand nombre d étoiles filantes, par conséquent de perturbations. Quoi qu'il en soit, avec nos moyens si restreints, les courbes que nous traçons les i" mai ail moyen des sommes d étoiles filantes trouvées pour chaque direc- tion et de la même manière, en ce qui concerne les perturbations et les vents, n'eu sont pas moins presque semblables aux courbes tracées les 3i décembre. Et cependant, le nombre horaire des étoiles filantes est bien inférieur surtout à celui des six dei niers mois de l'année. » Nous nous bornons pour aujourd'hui à ces résultats assez concluants par eux-mêmes : nous dirons seulement qu'en 1860, les résultantes géné- rales des perturbations et des vents se trouvaient le plus possible rappro- chées de l'ouest. » M. DE Kericl'ff présente une Note qui se rattache à sa précédente com-^ munication a sur la répulsion des rayons solaires et le milieu résistant » (séance du 3i décembre i Pour prendre date, nous dirons que l'idée première des fusées à deux âmes nous est veiuie dés i858, et que nous la développâmes alors dans un Rapport au chef de i'état-major de S. A. I. M^'' le graud-duc Michel, grand maître de l'artillerie, du 17 (ag) décembre i858, n° 5-]. En iSSg, nous en times le premier essai; mais ce n'est qu'eu 1862 que nous nous appliquâmes à tirer un parti pratique de cette idée, pour établir une fusée porte-amarre en concurrence avec les fusées anglaises décrites plus haut. » Dans ces conditions, le tir de la première hisée à deux âmes de 2 ]Jouces faisait craindre que la fusée ne décrivit une trajectoire en zigzag, ou au moins ne produisît une irrégularité quelconque au passage de la combus- lion de la première âme à la seconde: aussi n'est-ce pas sans étonnement que nous vîmes apjîaraître à travers l'espace une trajectoire des |)lus régu- lières, d'une continuité parfaite, sans aucune vaiialion brusque dans la vi- tesse de translation de la fusée, et, par conséquent, dans la force motrice qui en déterminait le mouvement. La trajectoire de la fusée à deux âmes diffère seulement beaucoup, pour l'aspect, de celle des fusées ordinaires à baguette centrale: ainsi, avec une portée beaucoup plus étendue, elle est moins élevée, et en ayant plus de courbure au départ de la fusée, elle est plus rectiligne dans sa partie intermédiaire, et moins inclinée par rapporta l'horizon dans sa période descendante, ce qui assure à la fusée, à son point de chute, un angle d'incidence moindre que ne l'est celui des fusées ordi- naires à baguette centrale. M La précision du tir de la fusée à deux âmes, tirée sans cordage, n'a pas été moindre que celle d'une fusée ordinaire à baguette centrale : aussi nous semble-i-il que celte fusée, dont la construction a été provoquée par le |)roblème de la projection des aniaries, est susceptible de nombreuses applications comme fusée à longue jjortée, fusée |)our le tir rampant, fusée à chapiteau explosif |)our détruire les travaux eu terre, fusée à fougasse pour être tirée au travers des conduits souterrains des contre-mines, et, en généi-al, dans toutes les occasions où les et nditions de l'emploi des fusées exigent une force motrice soutenue durant lui temps bien plus considé- rable que dans une fusée ordinaire, et cela avec une action continue ou avec un nouveau développement de force au bout tl'iui certain temps après la fin de l'action delà force motrice dans une fusée ordinaire. » (8.5) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Notice i«r la comète de Halley et ses apparitions successives de i53i à 1910; par M. G. de Pontécoulant. (Suite.) « Proposons-nous inaiiiteiiaut, à l'aiile des résultats précédents et des élé- ments elliptiques déduits des observations de i835, de déterminer l'époque du prochain retour de la comète à son périhélie et les éléments de son orbite à cet instant. Poin- cela nous avons calculé les altérations du moyen mouvement diurne et de l'anomalie moyenne pendant la période qui s'ac- complit en ce moment en ayant égard, comme pour la période précédente, aux actions des trois planètes Jupiter, Saturne et Uranus. Les éléments de la comète n'éprouveront que de très-legéres altérations de la part des deux dernières planètes, mais l'action de Jupiter, au contraire, causera dans sa marche des dérangements considérables, en sorte qu'il eiit été impossible d'énoncer rien de certain sur l'époque de sa prochaine apparition sans le secours du calcul. » Les résultats que nous avons ainsi obtenus sont contenus dans le ta- bleau suivant : Altérations du moyen nioiivcnient et de r anomalie moyenne pendant la période de i835 à 1910. PÉRIODE. INTERVALLE Observe PLANÈTES periurliatrices. ALTtnATlONS da moyen mouvement diurne ou Jdn. ALTÉRATIONS de l'anomalie moyenne ou f dÇ. 1 1835 à 1910 // l Total + o''i5.j9a:.o/| -+■ 0,00G0I020 -H 0, 01053364 -h 3i5Ga"5o7 — 129,588 -\- !0C,703 -h o,i7G46S88 -1- 3i53g,G22 )) Les résultats précédents fournissent toutes les données nécessaires pour fixer l'instant du prochain retour de la comète au périhélie. En effet, n" dé- signant le mouvement diurne au périhélie de i835, nous avons trouvé plus haut 72'" = 46", 4585987. Si l'on nomme donc T'^ la durée inconnue de la révolution actuelle qui a pour expression 36o° —fdc ) en remplaçant n'^ et ( 826 ) (du |)ar leurs valeurs, on aura : ^ = 46-, 4585987- = ^789^'. «o - 678J.88 = 27216^, 92, ce qui, à compter du i&,[\S novembre i835, époque du dernier passage, donne le 2/|J,3'7 mai 1910 pour l'instant du futur retour de la comète à son périhélie. » Quant à la valeur du moyen mouvement diurne à cette époque, il aura pour expression n'" -h fdn ou, en substituant pour 7j'^ el fd/i leurs valeurs : 46", 45859870 + o", 1 7646888 = 46 ", 63506758, d'où l'on conclura pour l'expression du grand axe qui lui correspond : 17,955/1574- » Cette valeur du demi grand axe est celle qu'il faudra employer dans le calcul des observations faites pendant la durée de la prochaine appa- rition de la coiiiète et au moyen desquelles on pourra conclure celle des autres éléments de l'orbite. » En comparant les résultats précédents à ceux qui sont rapportés dans le tableau p. 707, on voit que la prochaine révolution de la comète de Halley sera la plus courte de toutes celles qui ont été observées depuis son apparition de i53i, la première où les observations ont été assez pré- cises pour fixer avec quelque exactitude l'instant du j)assage au périhélie. I.a durée de la révolution actuelle sera à peine de 74 ans et 6 mois, tandis que la durée moyenne des révolutions connues est de 76 ans environ. La dernière révolution accomplie, en 1 835, avait été au contraire plus longue que toutes celles qui l'avaient précédée; il eût donc été impossible d'énon- cer rien de certain sur la marche d'un astre aussi irrégulier sans le secours du calcul, et il était indispensable, par conséquent, d'entreprendre à l'avance cette recherche pour que les astronomes ne fussent pas siu'pris à l'improviste par le retour plus prompt qu'à l'ordinaire de cet astre si re- marquable dans le système du monde. » Il nous reste, pour compléter ce travail et fournir aux astronomes tontes les données nécessaires pour construire des éphémérides de la co- mète qui leiu- en facilitent la recherche lorsqu'elle reviendra dans le voisinage du soleil, à présenter les variations cpie subiront li's autres élé- ments de l'orbite elliptique pendant !a période que nous considérons, c'est-a-dire les altérations de rexcentricité, de la longitude du périhélie^ { 8:^7 ) de celle du nœud ascendant et de l'inclinaison de l'orbite sur le plan de l'écliptique pendant l'intervalle qui s'écoulera entre les passages de i835 et 1910. •■ Les différentes quantités qui serviront à déterminer ces variations sont contenues dans le tableau suivant : altérations de l'excentricité, de la longitude du périhélie, de celle du nœud et de l'inclinaison pendant la période de i835 à ii)io. PLANÈTES. ALTÉRATION de rexceotricilé fde. altéuation do la longitade du périhélie S du. siNj; smfl. i SlNy cosO. X Total — 0, 0052975» — 0,001 104850 H- 0,000040625 -t- 263 "807 — klÀ'i'l - .8,044 -1- o,ooi32igi -)- 0,00007149 -1- 0,00000623 — 0,00492949 — 0,00021277 ■ + 0,00012608 — 0,005655833 -t- 198,306 H- 0,001 39963 — o,oo5oi6i8 » Dans ce tableau e représente l'excentricité, oj la longitude du |)éri- hélie, f((e et fd'x) les variations de ces deux éléments pendant la période que l'on considère, f désigne l'inclinaison de l'orbite mobile sur l'orbite de i835 supposée fixe, 9 la longitude du nœud de cette même orbite comptée sur le plan fixe, à partir du périhélie et «laus le sens du mouve- ment de la comète. « L'excentricité de l'orbite troublée sera e-^Jde; cette excentricité d'après les résultats présentés dans le tableau p. 706 était de 0,9673890 à l'instant du passage en i835: on aura donc pour la valeur de la même quantité à l'époque du prochain retour de la comète au périhélie : 0,9673890 — o,oo.')655833 = 0,9617331 7. » Au moyen des valeurs de sin y sin Q et de sin y cos Q, il est facile de concliu'e : e = 164" 24' 36" 9= 17' 54". » On a d'ailleurs la distance du périhélie au nœud ascendant, en i835, de 2[\0)' 21' 0." , d'où, en considérant le triangle sphérique compris entre les plans de l'orbite fixe et de l'orbite vr,ue de la comète et celui de l'éclip- tique, et en observant que nous avons trouvé /c/cd = + 198", 3o6 pour la ( 828 ) varialion fia périhélie dans l'intervalle que nous considérons, il est facile de conclure par les règles de la trigonométrie : Inclinaison de l'orbite troubU'-e sur l'ccliptique vraie i7°46'5i" Mouvement sidéral du nœud ascendant sur le même plan.. 58' 24" Distance du nœud ascendant au périhélie en igio 248°2t'4i" )) La longitude du nœud ascendant sur le plan de l'écliptique était en i835 de 55° 9*47"; si on ajoute à cette quantité la variation 58'24" due à l'action des forces perturbatrices, et qu'on ait égard à la précession deséquinoxes que nous supposerons de i°2'22" dans l'intervalle de 74 ans et demi, on aura : Pour la longitude du nœud ascendant en 1910. . 57° 10' 33" Pour le lieu du périhélie sur l'orbite 3o5"38' i4" » En réunissant les résultats précédents on aura tous les éléments néces- saires poiu- calculer les positions successives de la comète à l'époque de son prochain retour au périhélie. Eléments elliptiques de la comète de Halley au passage au périhélie de iqio. Instant du passage au périhélie 1910 mai 161,95 Excentricité 0,96173317 Lieu du périhélie sur l'orbite 3o5°38' i4" Longitude du nœud ascendant 57'"io'33" Inclinaison de l'orbile à l'écliptique i7°46'5i" Demi-grand axe 17,9554574 Moyen mouvement diurne 46">635o68 Sens du mouvement rétrograde. • PHYSIQUE. — Noie sur in charge résiduelle des condensateurs électriques; par M. J.-M. Gaugain. « Lorsqu'après avoir déchargé une bouteille de Ley.le on l'abandontie à elle-même, et qu'au bout d'un certain temps on établit de nouveau une coinuuuiicalion métallique entre les armures, tout le monde sait que l'on obtient luie seconde étincelle moins forte que la première. Ce fait, généra- lement coiuiu sous le nom de déchat'ge secondaire, a été désigné par iM. Faraday sous le nom de charge résiduelle (residual charge). J'ai adopté cette dernière dénomination en en modifiant un peu le sens, pour dési- gner non pas la quantité d'électricité qui s'échappe dans une seconde décharge, mais toute la quantité qui reste après la décharge primitive, ( 829) quantité qui peut donner naissance à une multitude de décharges secon- daires successives. » On explique généralement l'existence de la charge résiduelle en disant qu'une partie de l'électricité des armures pénètre lentement dans i'inlé- rieur du diélectrique lorsque le condensateur est chargé et que cette por- tion lentement absorbée est restituée avec une égale lenteur. Mais cette explication ne peut certainement point s'appliquer aux expériences dont je vais parler; car ces expériences ont été établies dans des conditions telles, que l'électricité des armures ne peut se communiquer au diélectrique, et cependant la charge résiduelle a formé, dans certains cas, plus des trois quarts de la charge totale. » J'ai opéré, comme dans mes précédentes recherches, sur des petits carreaux fulminants à armures mobiles; dans certains cas ces armures ont été directement appliquées sur le diélectrique, dans d'autres cas elles en ont été séparées par de petites lames d'air d'épaisseur invariable. Les ré- sultats généraux ont été les mêmes avec l'une et l'autre disposition. » Dans une première série de recherches, je me suis proposé de re- connaître suivant quelle loi varie la charge résiduelle lorsqu'on fait varier la durée de la charge, c'est-à-dire le temps pendant lequel le condensateur mis en expérience reste en communication avec la source électrique; je suppose que la tension de cette source est invariable, ainsi que la durée de la décharge. Celle-ci a toujours été une fraction de seconde, la même dans toutes les expériences. Les observations ont été dirigées de la manière suivante : » 1° L'armure inférieure du carreau fulminant sur lequel j'opère étant en communication avec le sol^ je fais communiquer pendant un temps dé- terminé l'armure supérieure avec la source de tension constante; le con- densateur une fois chargé, je détache l'armure supérieure et je mesure sa charge totale par la méthode à laquelle j'ai donné le nom de jaugeage. )) 2° Après celte première opération, et lorsque le diélectrique est re- venu à l'état neutre, je charge de nouveau le condensateur pendant le même temps que la première fois, puis je le décharge immédiatement en établissant une communication d'un instant entre les armures; cela fait, j'enlève l'armure supérieure et je jauge la quantité d'électricité qu'elle cou- serve; cette quantité représente la charge résiduelle d'après la définition donnée plus haut. » Lorsqu'on répète cette double série d'opérations sur lui même conden- sateur, en donnant successivement des valeurs diverses à la durée de la CE., iS64, i^r Scmcslie. (T I.VUl, N" S8.) Io8 Charge résiduelle*. Diirerence. u 26 i8 26 23 26 28 27 33 26 ( 83o ) charge, 011 arrive à ce résultat Irès-simple : (jue la ililtéreiice entre la charge totale et la charge résiduelle reste constante. Cette différence, qui représente la quantité d'électricité disparue dans une décharge instantanée, est précisé- ment égale à la charge totale instantanée; je désigne ainsi la quantité d'élec- tricité que recevrait l'armure influençante, si le condensateur, complète- ment déchargé, était mis en rapport avec la source électrique pendant un petit intervalle de temps égal à celui qui a été employé pour la décharge. Cette loi a été vérifiée par un grand nombre d'expériences et sur des diélec- triques très-différents. J'ai successivement opéré sur des disques de gomme laque, d'acide stéarique et de giitta-percha et sur un gâteau de flçur de soufre humectée d'huile d'œilletle; je vais citer les ré.sultats obtenus dans une série d'expériences exécutée sur ce dernier diélectrique. Durée île la charge. Charge lolale Une fraction de seconde. 26 2 minutes. 44 4 ■■ 49 8 . 55 16 .. 59 » La différence entre la charge totale et la charge résiduelle a été sensi- blement la même pour toutes les diu'ées de charge et égale à 26, nombre qui représente précisément la charge totale instantanée. » Bien que l'observation seule m'ait fait apercevoir cette relation, il est aisé de reconnaître à priori qu'elle doit exister si les corps dits isolants sont généralement formés, comme j'ai été conduit à l'admettre, de plu- sieurs éléments doués de conductibilités très-différentes. » Dans les expériences que j'ai citées tout à l'heiu-e le condensateur était chargé pendant lui temps plus ou moins long, mais totijours déchargé im- médiatement après qu'on l'avait séparé de la soiuce électrique. Dans une autre série de recherches le condensateur a toujours été chargé pendant le même temps et toujours déchargé pendant la même fraction de seconde, mais la décharge a été séparée de la charge par des intervalles de temps plus on moins longs; ce genre d'observations me paraît très-propre à mettre en évidence la véritable origine de la charge résiduelle. Il Je vais citer les résultats d'tuie série d'expériences dans larpielle la durée de la charge a été limitée, comme celle de la décharge, à une fraction de seconde; le diélectrique était lui disque de gomme laque de 6 millunètres d'épaisseur. ( 83. ) » i" Le coiideusaleiir a été chargé et jaugé immédialeiueiil après; la charge totale a été 45. » 1° Le condeiisatour, après avoir été chargé, a été abandonné à lui- même pendant i5 minutes et jaugé au bout de ce temps; la charge totale a encore été /|5. » 3" Le condens:iteur a été déchargé immédialement après avoir été chargé; la charge résiduelle a été nulle. » .'i" Enfin le condensateur a été déchargé à i5 minutes, après avoir élé chargé; la charge résiduelle a été 27. » Les expériences 1° et ■i° prouvent bien clairement que dans l'intervalle de i5 minutes l'armure jaugée ne perd rien de sa charge et que, par con- séquent, il n'y a point d'absorption sensible exercée par la gomme laque, el cependant il résulte des expériences 3° et 4° que dans cet intervalle de 1 5 mi- nutes la charge résiduelle s'est élevée de zéro à 27. Cet accroissement de la charge résiduelle ne peut dépendre que d'une répartition différente de l'électricité dans l'intérieur du diélectrique. Quand la charge n'a été main- tenue que pendant un instant, les parties du diélectrique qui possèdent une grande conductibilité participent seules à la transmission de l'influence, et comme un instant suffit pour les polariser, un instant suffit pour les ramener à l'état neutre. Quand au contraire l'appareil est resté chargé pen- dant nn temps suffisamment long, les éléments doués d'une faible conduc- tibilité entrent en jeu, et comme ils ne peuvent être ramenés à l'état neutre dans un instant très-court, ils conservent après la décharge presque toute l'électricité qu'ils po.ssédaient auparavant; cette électricité retient une por- tion de l'électricité de nom contraire qui se trouve txcnmulée sur l'ar- mure. » La charge résiduelle, comme on le voit, ne dépend pas d'une faculté d'absorption qui appartiendrait spécialement aux corps isolants, elle dépend simplement des mouvements électriques qui s'opèrent dans l'intérieur de ces corps en vertu de leur conductibilité. >> PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches SU)' la persislance du j)oiivoirféi oinhiiil dans le pollen ; par M. 1Iei.iio.>ime. « L'étude pratiipie de la consen'vation du pollen n'ayant pas encore été tentée, l'Académie accueillera, je l'espère, avec indulgence les observations que j'ai faites depuis plusieurs années à ce sujet. Ce sont des observations qui demandent jieaucoup de temps et de précision, <'t je ne présente cel!ph-ci 108.. ( 83^ ) que comme de premières études qui devront être continuées avec persévé- rance si l'on veut arriver à toute l'exactitude désirable. Le pollen joue au- jourd'hui un grand rôle dans les fécondations artificielles, les hybrides, etc. Il était donc urgent que cette question fût mise à l'ordre du jour pour y fixer l'attention des savants. » Le premier soin à prendre, pour la conservation du pollen, commence avec la récolte, qui doit se faire par im temps sec en prenant les anthères au moment où la déhisccnco est prête à s'opérer; on le reconnaît à ce que l'anthère prend généralement une teinte plus foncée. Ces anthères sont mises en bouteilles, bien bouchées et cachetées; puis, les bouteilles doi- vent êtres mises dans un cabinet ou une cave bien sèche, où la tempéra- ture ne s'élève pas au-dessus de 6 à 8 degrés centigrades. On doit éviter une liunière vive qui ferait gonfler les grains de pollen et nécessiterait leur infécondité. 1) On sait que les grains de pollen sont généralement composés de deux membranes, l'une externe (exine) et l'autre interne (intine); c'est entre ces deux membranes qu'existe la fovilla (liquide entremêlé de granules). Quand ce liquide et ces granules se dessèchent, la fécondation paraît ne plus s'ef- fectuer. » On distingue très-bien à l'œil nu si les grains de pollen possèdent en- core leur puissance fécondatrice, en les isolant sur la main; s'ils sont secs et ne tiennent plus sur la peau, s'ils se désagrègent et tombent à terre comme de la poussière, ils sont profondément altérés. Le pollen qui conserve en- core ses propriétés de fécondation, de même que le pollen frais, tient sur la peau et est légèrement humide. » Voici la liste de quelques familles et genres sur lesquels j'ai opéré : Lilium candiduin. Lin Tiilipa syhcstris, Lin Cnnnn iiidira. Lin Musacées, six ans. Arum macidatnm. Lin Aroïdées, deux ans. AUtrœmcria aurnntiaca, Swet ) . ,,. , , ; Amaryllidees, quaire et six ans. Aniaryllii longijtoro, Lin ) Cynoglossuin officinale. Lin \ Nonnca nigricans, D. C > Borraginées, une année. Nrmnp/ii/a pnnnflora , Dougl ' Nicotiniia auriculata, Agardt \ Nicotiana rustica. Lin I „ , . i / Solanees, deux ans. Datura tatula. Lin ' Datiira stramonium, Lin \ Liliacées, cinq et six années. ( 833 ) Malva inaiiritiana , Lin I l\Iah>a syh'cstris, Lin i Lavateta trimestris. Lin ) Malvacees, deux ans. Hibiscus trinniim, Lin \ Hibiscus syriacus ' Brassica olcracra. Lin ] r.. . ,, -r ■ l Crucifères, trois ans. Suiapts alba, Lin • . ) Passifloro edalis. Lin J _ .„ •,. X- . \ Passiflorees, deux ans. Fassiflora graciles, Link \ Mamillaria rfiodnnthn, Link. . . . Mamillaria stellata, Haw Eclunocactus Ottonis, Leliiii ) Cactées, trois ans. Echinocnctus multiplex, Hort Echinocactus sulcalus, Hort Heracleum persicum, Stew '\ Smyrnium olusatrum, Lin / Ombellifères, un an. Daucus carota, Lin ; Leplospirmum boccatum, Smith.... ) .. Myrtacees, un an. Melrosiderus lophanta, Vent ) ( Belle-Dubois Pommiers. ( ,. ( Paradis ... i Duchesse d'Angoulême. } Rosacées, deux ans. Passe-Colmar Bezy-Chaumontel Liipinus polyphyllus, Dougl Pisum thebaïcum, Wilkl T'icia picta, Fisch, ) Légumineuses, deux ans. Latliyrus latifolius. Lin Ononis fruticosa. Lin )> Il résulte de ces légèies données que généralement, dans les Dicotylé- dones, les grains de pollen peuvent conserver leur propriété fécondatrice, dans certaines conditions, pendant une durée d'un an à trois ans au plus; car l'observation de trois années ne porte que sur deux familles : Cactées et Crucifères; tandis que dans les Monocotylédones, la durée de conservation va jtisqu'à six ans. M. Perrottet,aux colonies, a conservé des grains de pollen du Dattier {Phœnix dactylifera^lAn.), je crois me rappeler, huit oti neuf ans. » En présentant ce faible résumé à l'Institut de France, j'ai pensé inté- resser la Botanique, l'Agriculture et l'Horticulture; si ces données peuvent, rendre un service, mon but sera rempli. » ( 834 ) M. Argenti adresse de Bucharest les énoncés de divers théorèmes de Géométrie dont il offre d'adresser plus tard les démonstrations si l'Académie les juge dignes d'inléiét. (Renvoi à l'examen de M. Serret, déjà désigné pour de précédentes comnuuiications du même auteur.) M. NoiRET présente une Note sur l'aérostalion. (Commission des Aérostats.) r,a séance est levée à 5 heures et demie. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans ia séance du 25 avril i864 les ouvrages dont voici les titres : Carte cjéologique du Doiihs, rédigée par MM. BOYER et Resal, et publiée aux frais du déparlement sous l'administration de M. Pastoiu'eau, préfet. 6 feuilles format atlas. Mémoires de C Académie imjiériale des Sciences, Arts et Belles- Lettres de Caen. Caen, i863; in-8^ Mémoires de ta Société des Sciences physiques et naturelles du dépurlemcnt d' llle-ct- Vilaine ; t. 1", 1^'= livraison. Rennes, i863; br. in-8°. Le magnétisme appliqué à la médecine j par GÉRARD. Paris, i864; br. in-i2. Du royaume fort riche de Tchin-la ou du Camiiodqe près Saigon et de l'im- portance de son occupation ; par le chevalier UE Paravey. (Extrait des An- nales de la Légion d'honneur.) Paris, i8G4; br. in-4°. M. W. HAiDiNGEii fait hommage à l'Académie de plusieurs Mémoires et Notes en allemand et en anglais, concernant la question des aérolithes. En voici le détail : Aérolithe de Kakova. Analyse par ïVcelder . — Aérolithe d'Aussun. — Hraschina, chute de fer météorique. — Schmidt et PF. Haidinger (bolides). .— Boldieveld, aérolithe. — Bokkeveld, analyse de Wijhler. — Shalka, aé- lolithe. — Calcutta (aérolithes de Allahabad). — Saint-Denis-Westrem, aé- ( 835 ) rolithe, — Tula, fer méléorique. — Nebraska, Fer. — Coup d'œii générai, en anglais. — Parnallee I, aérolithe. — Eltnirn, Ijolidc double. — Mel- bourne, fer. — Parnallee II. — Melbourne II (Dandenong). — Oregoii, fer. — Nellore, aérolithe. — Dliurmsala, aérolithe. — Queues d'étoiles filantes, par M. Jules Schmidt, et observations par fF. Haidiiigcr. — Mont- preis, chute d'aérolithe. — Melbourne III (Cranbourne). — Quenggouk, aérolithe. — Liste d'aérolilhes du cabinet impérial de 1862. — Gorukpiu', chute d'aérolilhes. — Kurrukpur, fer non météorique. — Stannern, aéro- lithe. — Sarepta, fer météorique. — Etoiles filantes du mois fl octobre 1862. — Bachmut, aérolithe, et analyse par M. TFœhler. —- Aibareîo, aéro- lithe. — Liste de i863. — Parnallee III. — Parnallee, analyse par ^li. Pjeij- fer. — Une étoile fdante du 10 août i8G3. — Tucson, Arizona, fer météo- rique. — Brochures in-8". Denkschriftcn... Mémoires de P Acadéuiie impériale des Sciences de Fienite [classe des Sciences mathématiques et nulitrelles) , t. XXI. Vienne, 1 863 ; vol. in-4«. Silznngsberichte... Comptes rendus des séances île l'académie in^périale lies Sciences de Vienne; t. XLVI, If et 5' liviaisons; t. XIjVII, livraisons t à 5; t. XLVIII, livraisons 1, a et 3 (Sciences maihématiques); t. XLVl, li- vraisons 3, /( et 5; t. XLVII, livraisons 1 à 5; t. XLVIII, livraisons i et 2 (Sciences naturelles). Vienne, i863;in-8''. Trabalhos... Travaux de l'Observatoire météorologiipie de l'infant don Luis à l'Ecole Polytechnique de Lisbonne, g^ année, i863. Lisbonne, i86'i; in- folio. Inlorno... Sur un j)roblème indéterminé. Lettres adressées par M. V.-A. Le- besgue et par M. Aiigelo Gcnocchi au prince Boncompagni. (Extrait des Jn- i di di Matematica pura cd applicata.) Rome, 1 864 ; in 4°- Nnove ricerche... Nouvelles recherches de Géométrie pure; par M. L. ( .KE- MON.\; br. in-4°. Osservazioni... Observations noso logiques sur la gomme (maladie) des ci- tronniers ; par Giacomo Cesareo. Messine, i 864 ; br. in-8°. Boletin... Bulletin de la Société Mexicaine de Géographie et de Statistique.. t. IX, n" 6. Mexico, i863; 111-4°. ( 836 ) L'Académie a reçu dans la séance du 2 mai 1864 les ouvrages dont voici les titres : Etudes sur les eaux thermales' de In Tunisie; par M. le D' GUYON. Paris, i86/); br in-8^ Gouvernement général de l'Algérie. Etal actuel de i Algérie publié d'après les documents officiels, par ordre de S. Exe. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff, sous la direction de M. Mercier-Lacombe, i863. Paris, i864; in-S". Prodronnis systemalis naturalis recjni vegetabilis; auctore Alphonso de Can- dolle; pars decima-quinta, sectio prior. Parisiis, 1864 ; vol. in-S". Observations sur les principaux éléments du terrain quaternaire, sur les théo- ries proposées pour en expliquer la formation, et sur l'âge de l'argile à silex; par M. HÉBERT. (Extrait du Bulletin de la Société Géologique de France, t. XXI.) Paris; br. in-8^ Sur la viticulture du sud-est de la France; par le D'' Jules GuYOT, Paris, 1864; br. in-8°. 2 exemplaires. Matériaux pour la paléontologie suisse, ou Recueil de monographies sur les fossiles du Jura et des Alpes ; publié par "P .-i . PiCTET. 3^ série, livraisons i4-i6. Genève, 1 864 ; in-4''. Essai sur l'histoire des jerments, de leur rapprochement avec les miasmes et les virus; par le D' Ch. UE Vaukéal. Paris, 1864 ; in-8°. Suite des recherches sur la localisation de la Jolie; par le D'' Belhomme. Paris, i836; in-8". Troisième Mémoire sur la localisation des fonctions cérébrales et de la jolie, suivi d'un Mémoire sur le tournis, considéré chez les animaux et chez l'homme ; par le même. Paris, 1839; in-8°. Quatrième et cinquième Mémoires sur la localisation des fonctions céré- brales et de la folie; par le même. Paris, i845 ; 2 vol. in-8''. (Adressés par l'auteur comme pièces à l'appui d'une réclamation men- tionnée au Compte rendu de la séance du 11 avril 1864, et renvoyée à la Commission nommée à cette occasion.) Sur quelques propriétés générales des polygones réguliers, par M. G. Vander Meksijp.ugGHE. (Extrait des Bulletins des l'Académie Royale de Belgique; t. XVII.) Bruxelles, i feuille in-8°. Rapports présentés à la Société impériale d'Agriculture, d'Histoire naturelle et des Ails utiles de Lyon, (tu nom de la Commission des soies, sur ses travaux ( 837 ) en 1860, iBGr, 1862 et i863. (Extrait des Annales de ta Société.) Lyon, 1861 à j864; 4 br. in-8°. application des fusées au jet des amarres de sauvetage; par le général major KOKSTAiNïJiNOFF, directeur de la fabrication et de l'emploi des fusées de guerre en Russie. Saint-Pétersbourg, i863; vol. in-8°, avec atlas in-4°. Memorie... Mémoires de l'Observatoire du Collège Romain. Nouvelle série, t. II (de 1860 à j863), publiés parle P. Angelo Secchi, directeur de cet Observatoire. Rome, i863;in-4''- Statistica... Statistique du royaume d'Italie. Population. Recensement géné- ral [Zi décembre 1861), yâ// par les soins du Ministre de l'Agriculture., de l'Industrie et du Commerce. Turin, i864; in-4°. Iperostosi... Hypérostose scrofuleuse céphalo-vertébrale et ceplialo-sclérose rachitigue; par le Cav. P. Gaddi, directeur du Musée anatoniique de l'Uni- versité de Modène. M. Cl. Bernard est invité à prendre connaissance de cet ouvrage et à en faire l'objet d'un Rapport verbal. Dell' itterizia... De l'ictère ou injection bileuse du sang [cholémie]; par le D' Giacinto Namias, recueilli d'après ses leçons cliniques faites à l'École pratique de Médecine et de Chirurgie de l'hôpital civil de Venise. (Extrait du Journal vénitien des Sciences médicales, t. XXII.) Venise; br. iu-S". PUBLICATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS d'avril 1864. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences ; i *■■ se- mestre 1864, n°' i4 à 17 ; in-4°. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, Bous.siNGAULT, Regnault ; avec la collaboration de MM. Wurtz et Verdet; 4* série, mars i864; in-8°. Annales de V Agriculture française ; t. XXIII, n°' 6 et 7 ; in-S". Annales forestières et métallurgiques; t. III, n" 3, mars i864; in-S". Annales médico-psychologiques; mars i864; in-8°. Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris; comptes rendus des séances; t. X, 7* livraison; in-8". C. R , 1S64, I" Semestre. (T. LVIII, N» 18.) I 09 ( 838 ) Jtli delta Società ilaliana di Scienze natmali; vol. VI, fasc. i (f. i à 3). Milan ; iii-S". Bulletin de lu Société Géologique de France ; t. XXI, feuilles i à 5 ; in-8°. Bibliothèque universelle et Revue suisse ; n" ^S. Genève; in-8". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; t. XXIX, n"* 12 et i3; in-8". Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse ; mars 186/1; in-8''. Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique ; année 1 86/i ; t. VII, n" 1; in-8°. Bulletin (/e la Société Jr-ançaise de Photographie; 10* année, avril 1864; in-8°. Bulletin des séances de la Société imjyériale et centrale d'Ai/ricultnre de France; t. XVIII, n° 3; in-8". Bulletin de la Société d' Encouragement pour l'industrie nationale; t. X, 2* série, février i864; in-lf. Bulletin des travaux de la Société impériale de Médecine de Marseille; 8^ année, n° 2, avril i864; in-8'^. Bulletin de l'Académie rojale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; t. XVII, n** 2; in-8°. Bulletin de la Société académique et Agriculture, Belles-Lettres, Sciences et Arts de Poitiers ; janvier el février 1864 ; in-S". Bulletin de la Société de l'industrie minérale; t. IX, 1" livraison; in-S" avec Atlas in -4°. Bullettino meteorologico delF Osseivatorio del Collegio Romano; vol. III, 11° 3. Rome; in-4''. Cosmos. Revue encj^clopédiquc hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts el à l'Industrie; 1 3' année, t. XXIV, n*^' i4à 18, et Table du t. XXIII; in-8°. Catalogue des Brevets d'invention ; n° 11; in-8''. Gazette des Hôpitaux; 37" année, n"' 37 à 5i ; in-S". Gazette médicale de Paris; 34^ année, t. XIX, n"" 14 à 18; in-4". Gazette médicale d'Orient; 7" année, mars 1864 ; in-4°. Il Nuovo Cimento Journal de Physique, de Chimie et d'Histoire naturelle; t. XVIII, juillet à octobre i863. Turin et Pise; in-8°. Journal d' Agriculture pratique ; 28* année, 1864, n°* 7 et 8; in-8". Journal de Chimie médicale , de Pharmacie et de Toxicologie; t. X, 4* série, avril i864; ni-8". ( 839 ) Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture; t. X, mars i864; in-8°. Journal de Plinrinacie et de Chimie; aS^ année, avril i864; in-8". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; Si*^ année, 1864, n°* 9 à 12 ; in-8°. Journal d'Agriculture de la Càte-d'Or; novembre i863. Dijon; in-8''. Journal de Mathématiques pures et appliquées ; 3* série, janvier i864; in-4''. Journal de la Section de Médecine de la Société académique du département de la Loire-Infétieure; vol. XXXIX, livraisons 209 et 210; in-S". Journal desjabricants de sucre; 5® année, n°* i et 2; in-4°. Journal de Médecine vétérinaire militaire ; ixisirs i864; in -8°. Kaiserliche... Académie impériale des Sciences de Vienne; année 1864, n''9; I feuille d'impression in-8". L'Abeille médicale; 21'' année, n*" i4 à i^; in-4"- L'Agriculteur praticien; 2'' série, t. V, n°' 6 et 7 ; in-8". VArt médical; 9' année, t. XVII, avril i864; in-8°. L'Art dentaire; 8* année, mars i864; in-12. La Médecine contemporaine; 6^ année, n°' 7 et 8; in-4°. La Science pittoresque ; 8* année; n"^ 49» 5o et 5i ; iii-4°. La Science pour tous; 9® année; n°' 18 à 22 ; in-4°- Le Courrier des Sciences et de l'Industrie;?)^ Année; t. I, n"' i4à 17; in 8°. Le Moniteur de la Photographie ; 5^ année, n°^ 2 et 3 ; in-4''- Le Gaz; 8* année, n° 2; in-4°. Le Technologiste ; 2$^ année; avril 1864 ; in-8°. Les Mondes. . . Revue hebdomadaire des Sciences et de leurs appUcations aux Arts et à l' In cki strie ; 1^ année, t. III, livr. i3 à 17; in-8''. Magasin pittoresque; 32^ année ; avril i864; in-4°- Montpellier médical : Journal mensuel de Médecine; 7*^ année; avril i864; in-8°. Monatsbericht... Compte rendu mensuel des séances de l'Académie royale desSciences de Prusse; août à décembre i863. Berlin, in-8°. IMonthly. • . Notices mensuelles de la Sociétéroyale d' Astronomie de Londres; vol.XXIV, n°5; in-[2. Nouvelles Annales de Mathématiques; 1^ série, î. Ill; avril i864; in-8'\ Pharmaceutical Journal and Transactions ; vol. V, r° 10; in-S". Presse scientifique des Deux Mondes; année ! 864, n"- 7 et 8 ; in-8°. ( 84o ) Bévue maritime et coloniale; l. 'S., avril i86/|; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; X. XX, mars i864; in-S". Revue de Thérapeutique médico-chinirgicale ; 3i^ année, i864; n"* 7 et 8; in-8°. Revue de Sériciculture comparée ; 1864 , n°' 2 et 3; in-8°. Revue viticole ; 6" année; mars 1864; in-8°. Società reale di Napoli. Rendiconto deir Jccademia délie Scienze fisiche e matematiche; 3* année, mars 1864. Naples; in-4°. The American Journal of Science and Arts; vol. XXXVII, mars i864; in-8°. The journal of ihe rojal Dublin Society; n° 3o, juillet i863; in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 MAI 186i. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE BAuox Charles Dupin, au nom de la Commission des doyens et du Bureau de l'Académie, dont il est le rapporteur, demande à M. le Président de melîre au prochain ordre du jour la reprise de la question qui concerne la Section de Géographie et de Navigation. L'Académie ayant voté le doublement des Membres, il ne reste plus qu'à prononcer sur le com- plément proposé pour le titre de la Section. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches Sur l'acide cjanhydrique; par MM. Bussy el BciGNET. (Deuxième partie.) § II. — Action (la bichlorure de mercure sur V acide cyanhydrique. « Lorsqu'on mêle ensemble du bichlorure de nifercure en poudre impal- pable et de l'acide cyanhydrique anhydre, on n'observe aucun phénomène apparent, aucun signe d'affinité appréciable. Le sel se maintient à l'état solide dans toute son intégrité ; aucun changement ne survient dans la tem- pérature, et l'acide cyanhydrique bout au même terme exactement que lorsqu'il est seul. Il n'y a donc, en apparence au moins, aucune action entre ces deux substances. » Mais si, au lieu de prendre l'acide cyanhydrique anhydre, on prend l'acide étendu d'une certaine quantité d'eau, on voit se produire, au mo- C. R , 1864, 1" Semestre. (T. LVIII, N» 19.) I ' f> ( B42 ) (lient du mélange, des phénomènes cnrieiix et tres-dignes d'intérêt. En pre- nant, par exemple, 3 grammes d'acide cyanhydrique anhydre, 12 grammes d'eau et i5 grammes de bichlorure de mercure, on voit le sel se dissoudre complètement et instantanément comme le sucre dans l'eau. En même temps, la température s'élève de plus de i5 degrés, circonstance d'autant plus remarquable qu'elle contraste avec le changement d'état du sel qui devrait produire du froid en se dissolvant. Puis, le liquide, qui, en l'absence du bichlorure, entrait en ébullition à la température de 4o degrés, ne bout plus, après le mélange, qu'à la température de 55 degrés. " Il suit de là qu'en présence de l'eau l'acide cvanhydrique et le bichlo- rure de mercure exercent l'un sur l'autre une action énergique qui se révèle ici par la dissolution immédiate du sel, par l'élévation de la température au moment du mélange, et par le retard apporté dans le point d'ébullition du liquide. ') iMais quelle est la nature de celte action ? Est-ce, comme on pourrait le supposer, une action chimique réelle, par suite de laquelle les éléments des deux corps seraient dissociés en tout ou en partie, et combinés dans un ordre nouveau? En un mot, y a-t-il formation, en quantité plus ou moins grande, de cyanure de mercure, ou de tout autre composé mercuriel? Les expériences suivantes ont été faites en vue de répondre à cette question. 1) 1° Après avoir introduit dans une petite capsule en verre 13^^55 de bichlorure de mercure (i équivalent), qi2%70 d'acide cyanhydrique anhydre (i équivalent) et io§%8o d'eau (12 équivalents), nous avons placé la solution limpide résultant de ce mélange et ayant donné lieu aux phénomènes jjrécé- demment décrits, sous le récipient de la machine pneumatique, au-dessus d'une seconde capsule contenant de la chaux vive. L'expérience a été faite pendant le mois de février, à une basse température qui n'a jamais excédé 8 degrés. Au bout de trois semaines, le résidu étant parfaitement sec, nous l'avoiis examiné avec soin, et nous avons reconnu qu'il était constilué par du bichlorure de mercure, sans mélange de cyanure ou d'aucune autre sub- stance. En effet, son poidsétait de i3s'^,45 (i)- Il était complètement sohible dans l'éther (u). Sa solution aqueuse donnait avec la potasse caustique le ^i) Ce cliiffre ne représente pas tout .1 fait le poids du sublimé mis en e.xporience. La dif- férence doit être attribuée à la projection d'un peu de matière, par suite de l'ebtdlition t)rusc]ue du liquide, au moment où l'on a fait le vide. {2) La solubilité complète dans IVther ne suffirait pas pour ])roiiver l'absence du cyanure de mercure ; car ce sel, en présence du sublime corrosif, forme la combinaison de cldorocya ( 843 ) même précipité jaune que celui que donne cet alcali avec le sublimé cor- rosif pur. Enfin, introduit dans un petit tube d'essai, avec un poids d'acide chlorhydrique égal au sien, et chauffé légèrement, il ne donnait lieu à aucun dégagement d'acide cyanhydrique. Le produit distillé, recueilli dans de l'eau légèrement alcaline, ne donnait point de bleu de Prusse ])ar laclion successive du sulfate ferroso-ferrique et de l'acide chlorhydrique, taudis qu'il suffisait d'ajouter au mélange contenu dans le tube une trace de cya- nure de mercure, pour obtenir immédiatement cette réaction caractéris- tique. » 2" Le même mélange d'acide cyanhydri(|ue, de bichlorure de mercure et d'eau, ayant été introduit dans une petite cornue et distillé avec ména- gement jusqu'à siccilé, nous avons retrouvé dans le produit de la distilla- tion les -~^ de l'acide cyanhydrique introduit dans le mélange. « Ces deux expériences nous paraissent démontrer de la manière la plus évidente que l'affinité qui s'exerce entre le bichlorure de mercure et l'acide cyanhydrique est une pure affinité de solution, et qu'elle ne donne lieu à aucune combinaison chimique définie. Si, en effet, on voulait admettre qu'il s'en produisît une au moment du mélange, il faudrait supposer, en même temps, qu'elle présente assez peu de stabilité pour se détruire d'elle- même par le seul fait de la concentration dans le vide, et à une tempéra- ture qui n'excède pas S degrés. Quoi qu'il en soit, cette action du bichlorure de mercure est importante à connaître, et nous ferons remarquer qu'elle rend un compte parfaitement exact de ce qui se passe dans la préparation de l'acide cyanhydrique anhydre par le procédé de Gay-Lussac. Elle permet, en effet, de concevoir comment une portion très-considérable de cet acide peut rester captive au sein d'un liquide d'où elle devrait normalement se dégager ; comment le bichlorure de mercure j)eut se trouver dissous dans une quantité d'eau incomparablement plus faible que celle qu'd exige dans les cas ordinaires; comment enfin le sel ammoniac, ajouté aux éléments de la préparation, peut détruire cette affinité spéciale par la formation du sel alembroth, et permettre ainsi d'obtenir la presque totalité de l'acide cyanhydrique indiqué par la théorie. § m. — Actio/i dit protoclilorure de mercure. » L'affinité de l'acide cyanhydrique pour le liichlorure de mercure est assez puissante pour déterminer, par simple contact, à froid, la transforma - nure, HgCl HgCy, signalée par M. Poggiale [Comptes rendus, t. XXIII, )3. 765), et nous avons reconnu que cette combinaison se dissout en totalité dans 20 piirties d'éfher. I 10.. ( 844 ) tioi) du protochlornre de mercure en sublimé corrosif. C'est ce qu'on peut facilement constater en versant sur du protochlorure de mercure une disso- lution aqueuse d'acide cyanhydrique. Le sel d'abord blanc prend immé- diatement une couleur grise, due à la précipitation du mercure à l'état mé- tallique, et il se forme une quantité proportionnelle de bichlorure de mer- cure (i). » La transformation du protochlorure de mercure en bichlorure est remarquable en ce qu'elle n'est liée à la formation d'aucun composé cya- nique de ce métal, contrairement à ce qui a été admis jusqu'ici. C'est un simple dédoublement Tlg^ Cl = Hg -+- HgCl, dû à l'affinité de l'acide cyanhy- drique pour le sublimé corrosif, comme cela a lieu du reste lorsqu'on traite le même protochlorure par l'acide chlorhydrique à chaud ou par cer- tains chlorures alcalins qui le transforment également et uniquement en bichlorure et en mercure métallique. » Un résultat fort singulier de nos observations, mais qu'il était cepen- dant possible de prévoir d'après ce que nous avons fa't connaître précé- demment, c'est que, tandis que la dissolution aqueuse d'acide cyanhydri- que exerce une action instantanée si manifeste sur le protochlorure de mercure, l'acide anhydre n'a, au contraire, aucune espèce d'action sur ce sel. » Si l'on place ensemble, dans un petit tube d'essai, o^', i de protochlo- rure de mercure et 2 ou 3 centimètres cubes d'acide cyanhydrique pur, rien d'appréciable ne se manifeste, quoiqu'on agite le mélange de manière à éta- blir un contact parfait entre les deux substances. Les choses peuvent rester ainsi pendant des semaines entières sans qu'aucun changement se produise, surtout si l'on a soin de tenir le mélange à l'abri de la lutaière vive. Mais vient-on à ajouter à ce mélange quelques gouttes d'eau, la réaction se pro- duit immédiatement : le protochloriu'e prend une teinte grise, et l'on re- trouve du sublimé corrosif dans la dissolution. » Ce n'est pas seulement dans l'aclion de l'acide cyanhydrique sur les deux chlorures de mercure que l'intervention de l'eau est nécessaire. A (i) Cette expt'rience nous a rappelé une observation déjà fort ancienne dans les jiharma- cies, à savoir que, lorsque l'on ajoute à une éinulsion d'amandes anières du jtrotoehjoruje de mercure, celui-ci prend une couleur noiràlre, due à la sé|)aration du niercuie métallique, ])hcnomènc qui n'a pas lieu loisijue l'on substitue les amandes douces aux amandes amères. Plusieurs explications [)lus ou moins satisfaisantes ont été données de ce fait, dont iM. Miallie a développé les conséquences lliérapcuti(]ues dans un travail inséré nu. Journal de Pharnutcic et de Chimie, 3' série, t. III, p. 21S i8|3. ( 845 ) chaque pas qu'on fait dans l'étude de cet acide, on voit se multiplier les exemples de cette singulière influence de l'eau pour déterminer des réac- tions auxquelles elle ne paraît pas participer par la nature de ses éléuienls. M Ainsi, en présence de l'eau, l'acide cyanhydrique se colore presque immédiatement par l'action du chlorure de calcium : à l'état anhydre, au contraire, il peutresteren contact avec le sel pendant des semaines entières, sans manifester le plus léger symptôme d'altération. )) De même, lorsqu'on porte l'acide cyanhydrique aqueux dans le vide du baromètre, on remarque qu'il exerce toujours, au bout d'un temps plus ou moins long, une certaine action sur le mercure de l'appareil ; tandis que nous avons pu conserver de l'acide cyanhydrique anhydre dans le vide barométrique pendant plus de trois mois, sans que sa transparence se soit altérée et sans que la force élastique de sa vapeur ait subi une diminution appréciable. § IV. — Action (les sels et de dicerses substances sur Vacide cyanhydrique. B L'observation des faits auxquels donne lieu l'action du bichlorure de mercure nous a conduits à rechercher si d'autres substances ne présente- raient pas des phénomènes analçgues; c'est ainsi que nous avons étudié l'action d'un grand nombre de sels, du sucre cristallisé, des acides tartrique et citrique, sur l'acide cyanhydrique en présence de l'eau. )) Comme pour le sublimé corrosif, nous aurions pu observer, pour cha- cune de ces substances, l'action dissolvante particulière du liquide, l'éléva- tion ou l'abaissement de la température au moment du contact, et l'influence exercée sur le point d'ébullition de la dissolution cyanique. Mais, outre qu'une pareille étude eût exigé des quantités considérables d'acide cyanhy- drique, elle nous eût entraînés, sans beaucoup de profit pour la science, bien au delà des limites que nous nous étions tracées. Nous nous sommes donc bornés à étudier l'influince que les sidjstances salines et autres exer- cent sur la tension de vapeur d'un mélange d'acide cyanhydrique et d'eau, considérée à l'état statique. » Le mélange sur lequel nous avons opéré était composé de i volume d'acide anhydre pour /J volumes d'eau. Après avoir formé plusieurs ba- romètres parfaitement purgés d'air, nous avons introduit dans chacun d'eux une même quantité de ce mélange, soit 5 centimètres cubes. Les colonnes mercurielles se trouvant toutes au même niveau, nous avons fiit passer successivement dans chacun des tubes un léger excès de la substance chlorure de baryum cristallisé* 237 ,6 » sucre cristallisé 222,6 » acétate de plomb cristallisé. 2 16, 5 » sel de Seignette cristallisé 21 5, 4 » nitrate de soude 21 5, 3 » chlorure de potassium 21 1 ,5 » chlorhydrate d'ammoniaque 206,2 » sulfate de protoxyde de fer cristallisé. . 202,9 » acide tartrique cristallisé 187 ,5 » nitrate de potasse '84» i » nitrate de magnésie 182,6 » iodure de potassium 181,7 » acide citrique ... 164,2 » nitrate d'ammonia([ue '34,9 » bichlorure de mercure 53,9 )> La comparaison de ces nombres conduit aux conclusions suivantes : » 1° Que si le sublimé corrosif a iine action très-marquée pour dimi- nuer la tension de vapeur d'un mélange d acide cyanhydrique et deau, il n'est pas le seul qui possède ce caractère, puisque les six derniers sels (847 ) inscrits an lableati agissent dans le même sens que lui, quoique a un uiouKire Jegré (i). 1) 2° Que la plupart des sels examinés, tous ceux qui forment la pre- mière partie du tableau, exercent une influence opposée à celle du sublimé corrosif, et qu'ils augmentent, à des degrés divers, la tension de vapeur de la solution cyauhydrique. Ce résultat, qui pouvait être prévu, s'explique naturellement par la tendance qu'ont ces sels à s'emparer de l'eau du mé- lange, et à mettre, pour cela même, l'acide cyauhydrique en liberté. » 3° Que la faculté d'augmenter ou de diminuer la force élastique de la vapeur du mélange, et, par suite, d'en avancer ou d'en retarder le point d'ébullition, est un effet composé qui dépend tout à la fois de l'affinité des sels pour l'eau, et de leur action absorbante à l'égard de l'acide cyanhy- drique. C'est pour cette raison quecertaitis sels, doués d'une puissante affi- nité pour l'eau, comme le nitrate de magnésie, le nitrate d'ammoniaque, agissent dans le sens du sublimé corrosif et diminuent la tension de vapeui- de l'acide cyauhydrique, tandis que d'autres, qui élèvent à peine le point d'ébullition de l'eau, comme le sulfate de magnésie, l'acétate de plomb, agissent au contraire dans le sens opposé et augmentent la force élastique du mélange dans un très-grand rapport. » Séparation de In solution cyanhydrique en deux couches. — L'influence exercée sur la tension de vapeur d'un mélange d'acide cyanhydriquc et d'eau n'est pas le seul effet qui mérite d'être observé dans les expériences qui précèdent. Pour trois des sels employés, l'action est allée jusqu'à parta- ger le mélange en deux couches distinctes, la supérieure paraissant formée par de l'acide cyanhydfique que le liquide saiin ne pouvait plus retenir en dissolution. Les trois sels qui ont présenté cet effet sont le chlorure de cal- cium, le chlorure de magnésium et le sulfate de manganèse cristallisé. » Il était naturel de penser qu'en opérant sur un mélange plus riche en acide cyauhydrique, on pourrait obtenir la séparation avec d'autres sels : c'est en effet ce qu'a montré l'expérience. Ayant introduit dans un petit tube d'essai \\n mélange à volumes égaux d'acide cyanhydrique et d'eau, il nous a suffi de l'agiter avec un excès de sel ammoniac, pour eu effectuer la sépa- (i) Nous devons faire remarquer ici ([ue les ex|)eriences ont porté sur an mélange de 4 volumes d'eau pour i volume d'acide cyanhydrique anhydre. Nous avons reconnu depuis qu'en opérant sur des solutions plus riches en acide cyanhydrique, par exemple sur un nu- lange à volumes égaux des deux liquides, on modifiait, pour quelques sels, le sens de l'elfet produit. C'est surtout avec le nitrate d'ammoniaque que ce contraste a été sensible. ( 848 ) ration en deux couches. Le même résultat a été obtenu, et d'une manière' plus marquée encore, avec le sel marin ordinaire et le sucre cristallisé. 1 II n'est pas douteux que cet effet ne soit dii, pour la plus grande par- tie, à la tendance qu'ont les sels à s'emparer de l'eau, et à mettre, par cela même, l'acide cyanhydrique en liberté. C'est un effet analogue à celui qu'ob- tint autrefois Gay-Lussac, lorsqu'à l'aide du carbonate de potasse employé en excès il parvint à démontrer la préexistence de l'alcool dans le vin, et à séparer directement ce liquide des mélanges aqueux dans lesquels il se trou- vait contenu. n Toutefois, il estfacile de reconnaître que, dans le cas actuel, la tendance du sel a s'emparer de l'eau n'est pas la seule cause déterminante du phéno- mène observé. Comment comprendre, en effet, en se reportant au mélange d'acide cyanhydrique au |, que ce mélange se sépare sous l'action du sul- fate de manganèse (i) qui n'est que modérément soluble dans l'eau, et qui n'élève que très-peu le point d'ébullition de ce liquide, tandis qu'il résiste au contraire à l'action du chlorure de strontium, dontl'affinilé pour l'eau est si considérable? Et si cette différence pouvait dépendre de l'affinité relative des deux sels pour l'acide cyanhydrique, comment concevoir qu'elle ne se ré- vèle pas dans l'action qu'ils exercent sur la force élastique de la vapeur du mélange? Car nous avons reconnu que le sulfate de manganèse, qui partage le liquide en deux couches, donne une tension de vapeur moins considé- rable que le chlorure de strontium qui ne donne lieu à aucune séparation d'acide. » Pour nous rendre compte de cette anomalie, nous avons cru devoir étudier, dans des cas bien comparables, le volume et la composition des couches surnageantes obtenues par différents sels. Les expériences ont porté toutes sur un mélange à volumes égaux d'acide cyanhydrique et d'eau. La quantité pour chaque expérience a été de 6 centimètres cubes, correspon- dant à 2^'',094 d'acide réel, HCy. Nous avons introduit ce mélange dans un petit tube gradué en dixièmes de centimètre cube, et, après y avoir mêlé la substance dont nous voulions étudier l'action, nous avons bouché le tube, agité à plusieurs reprises, et abandonné le liquide au repos pendant vingt-quatre heures. Au bout de ce temps, la couche supérieure étant net- (i) D'après nos expériences, loo parties d'eau à 4- i5 degrés dissolvent -8 parties de sul- fate de manganèse sec, MnOSO^ En présence d'un excès de sel, la solution saturée bout à ■+■ io3 degrés sous la pression ordinaire : le retard apporté dans le ]ioint d'ébullition de l'eau n'est donc que de 3 degrés. ( «49 ) tement rassemblée, nous en avons mesuré très-exactement le volume et la richesse en acide cyanhydriqiie. Nous avons déterminé de même la richesse de la dissolution saline formant la couche inférieure. » Les substances soumises à l'essai sont au nombre de cinq, savoir : le chlorure de calciinii anhvdre, le chlorure de sodiimi, le sulfate de manga- nèse cristallisé, le chloi'hydrate d'ammoniaque et le sucre candi. Voici le tableau des résultais obtenus : Poids de HCy Volume PoidsdeHCy Poids de HO restant Nature ol proportion (le la couche dans la couche dans la couche dans la solulion des substances employées. surnageanle. surnageanti^. surnageante. saline. Chlortire de calcium anli. en excès. ce 2.7 1,880 0,000 1,170 >i » » 0^'', 60 '>7 0,688 o,84i 1,353 Chlorure de sodium en excès 2,1 1 ,3i6 0,214 0,739 " i> i^'', 00 '.9 1,182 o,36o 0,809 » » 06'', 60 1,5 0,86g 0,418 '.'47 Suif, de mang. cristallisé en excès, 3,5 2,002 o,633 0,093 » » 3^'',oo 3,3 1,980 0,848 0,1 15 » » iS'jOO 4,1 1 ,936 1,754 0, 164 Chlorliydrated'ammoniaq. en excès 0,8 0,535 '»'77 ',477 Sucre candi en excès . 1,8 i,i33 0,175 0,901 » Il résulte de la comparaison de ces nombres : » 1° Que, lorsqu'un mélange d'acide cyanhydrique et d'eau se sépare en deux couches sous l'action d'un sel ou d'une substance quelconque, la couche surnageante est loin d'avoir une composition fixe et invariable. Non-seulement le degré de concentration de cette couche varie selon la nature et la proportion du sel employé, mais l'acide cyanhydrique qui s'y trouve contenu forme une fraction excessivement variable de celui qui existait primitivement dans le mélange. » 2° Que, contrairement à ce qu'on aurait pu supposer, les sels qui donnent la couche la plus concentrée ne sont pas ceux qui séparent du mélange la plus grande quantité d'acide cyanhydrique. Il suffit, pour s'en convaincre, de comparer les résultats fournis par le chlorure de calcium anhydre, et par le sulfate de manganèse cristallisé, rais l'un et l'autre en excès. » 3° Que le sucre, qui ne sépare guère plus de la moitié de l'acide mis en expérience, donne cependant tuie couche très-riche en acide cyanhy- drique, puisqu'elle en renferme plus des —; de son poids. C. R., i85.',, 1" Semestre. (T. LVIII, N° 19.) I I I ( 85o ) M 4° Q"e Ifi sel marin, qui n'a pour l'eau qu une affinité assez faible, opère néanmoins, et avec une très-grande facilité, le jiartage de la solution cyanlijdrique en deux couches. 60 centigrammes de ce sel, ajoutés à G cen- timètres cubes du mélange à volumes égaux, ont suffi pour séparer les -~ de l'acide sous forme de couche surnageante. Il est vrai que, en se séparant ainsi, l'acide a entraîné avec lui une quantité d'eau égale à la moitié de son poids. » 5° Que, parmi les sels examinés, le sulfate de manganèse est celui qui présente au plus haut degré la propriété de séparer en deux couches un mélange d'acide cjanhydrique et d'eau. La couche qui se sépare ainsi est plus aqueuse que dans le cas du chlorure de calcium, mais elle est beau- coup plus volumineuse, et représente une plus grande quantité de l'acide mis en expérience. La tendance qu'a le sulfate de manganèse à séparer en deux couches un mélange d'acide cyanhydrique et d'eau est si grande, qu'elle se manifeste même avec l'acide prussique médicinal qui ne contient, comme on sait, que le dixième de son |)oids d'acide anhydre. Il suffit d'in- troduire 4 ou 5 centimètres cubes de cet acide médicinal dans un tube étroit, et de l'agiter avec un excès de sulfate de manganèse pulvérisé, pour voir se former, en peu d'instants, une couche distincte dacide cyanhy- drique aqueux. Cet effet montre qu'en dehors de la tendance qu'ont les sels à s'emparer de l'eau, il y a à considérer l'aptitude plus ou moins grande de leurs dissolutions à se séparer de l'acide cyanhydrique. » 6" Qu'eu diminuant progressivement la quantité d'un même sel vis-à- vis du même mélange, on diminue tout à la fois et la quantité d'acide qui se sépare sons forme de couche surnageante, et le degré de concentration de cette couche. » Résumé. — Il résulte de l'ensemble de nos nouvelles recherches sur l'acide cyanhydrique : » I. Que, par son mélange avec l'eau, l'acide cyanhydrique donne lieu à un abaissement très-notable de température, et simultanément à une con- traction de volume. » Que ces deux effets ont une marche parallèle, et que le maximum pour l'un comme pour l'autre correspond à 3 équivalents d'eau pour I équivalent d'acide cyanhvdrique. » II. Que l'acide cyanhvdrique aqueux possède pour le sublimé corro- sif une affinité de solution très-puissante qui se manifeste par l'élévation de température au moment du mélange, par le retard apporté dans le point d'éhullition du liquide et par la grande quantité du sel dissous. ( 83. ) » Que cette affinité est assez grande pour transformer le protochlorure de mercure en sublimé corrosif et en mercure métallique, mais qu'elle ne peut se manifester sans la présence de l'eau. » Enfin, qu'il ne se produit, par ce contact, aucune combinaison cya- nique spéciale. Il III. Que, parmi les sels examinés, il en est quelques-uns qui ont, comme le sublimé corrosif, la faculté de retarder le point d'ébullition de la dissolution cyanhydrique, quoique à un moindre degré; mais que le plus grand nombre agissent au contraire d'une manière inverse en augmentant la tension de vapeur de cette même dissolution. ») Que l'effet produit dans l'un ou l'autre sens est le résultat com- biné de l'affinité du sel ajouté pour l'eau d'une part, et pour l'acide de l'autre. » Que cette circonstance explique comment certains corps qui ont une grande affinité pour l'eau, comme le nitrate d'ammoniaque, diminuent la tension de vapeiu' du mélange cyanhydrique, tandis que d'autres, qui n'ont pour l'eau qu'une affinité excessivement faible, augmentent au contraire la tension de vapeur de ce même mélange. » IV. Que, dans certains cas, l'action exercée sur la dissolution peut aller jusqu'à séparer l'acide cyanhydrique sous forme de couche surnageante. » Que cette couche peut renfermer des proportions très-variables d'eau et d'acide. » Enfin, que la quantité d'acide ainsi séparée n'est nullement en rapport avec l'affinité du sel ajouté pour l'eau. » ASTRONOMIE. — Déviation des queues des IV* et V comHes de i 863 hors du plan de l'orbite ; par M. B. Valz. « J'avais annoncé à l'Académie que la Terre, venant à traverser les plans des orbites des dernières comètes, et leurs queues étant assez étendues pour en bien déterminer la direction, les circonstances seraient des plus favo- rables pour reconnaître si leurs queues ne présenteraient pas quelque dévia- tion hors des plans des orbites, ainsi que j'avais pu déjà le déduire des deux seules comètes dont j'avais pu trouver des données suffisantes pour ces déterminations; car ces sortes d'observations sont fort négligées et fort rares, à cause du concours nécessaire du passage de la Terre par le plan de l'orbite, et de queues assez considérables poin- permettre d'en détermi- ner assez exactement la direction. III.. ( 852 ) « Afin d'obtenir moi-même les données indispensables aux calculs de la déviation des queues, je commençai à observer les IV et V*^ comètes de i863 dès le 26 décembre, quelques jours avant le passage de la Terre par les nœuds; mais les nuils rigoureuses de l'hiver ayant aggravé les infirmités de l'âge avancé auquel je suis parvenu, il me fut entièrement impossible de continuer ces observations. J'avais invité plusieurs astronomes, et princi- palement M. Tempel, à Marseille, et M. Bulard, à Alger, à me seconder dans l'exécution de ce projet; mais les temps défavorables ne permirent que les deux observations du 28 décembre, ce qui se trouvait insuffisant. Heu- reusement que vingt-deux observations de direction des queues [Aslrono- rnisvlw Nachrichlen^ 1467), dues au zèle persévérant de M. Kriiger, à Hel- singfors, par l'hiver rigoiu'eux d'une latitude de 60 degrés, m'ont permis de combler les lacunes. Il a fait de plus six observations de la queue de la VI* comète ; mais les trop grandes variations de ces directions ne permettent pas malheurfusement d'en tirer parti, tandis que pour les IV* et V* co- mètes, cette variation n'étant que de 3o et iG minutes par jour, la direction intermédiaire des queues peut être obtenue avec la même exactitude que les observations mêmes. » Commençant dans l'ordre des temps par la comète découverte par M. Backer, nous aurons recours aux éléments les plus exacts, dus à M. Op- po]zev {Jstionontische Naclirichlen, i453), déduits d'un intervalle de qua- rante-neuf jours, et aux observations de M. Schultz, à Upsal [Jstrono- miscliè Naclirii lUeii, i465) ; et pour qu'on puisse vérifier plus aisément nos calculs, nous reproduirons les données sur lesquelles ils sont établis. Le nœud ascendant étant en io5°i'24"i la Terre s'est trouvée dans le plan de l'orbite le 5 janvier à i3*'2'"20* pour Paris. L'ascension droite et la décli- naison de la comète étaient alors de, . . . i8''i3'"i9' et 32°36'i3" D'après les observations des 5 et 6 janvier, ^©ig*" 5"" i4' «J'O — 22°36'2 7" Différence pour l'angle au pôle. . . 5i°55* ou i2''58'45" S'il n'y avait pas de déviation de la queue hors tlu plan de l'orbite, elle se trouverait comprise dans le grand cercle passant par le Soleil et la comète, et, pour en obtenir la direction, il faudrait résoudre le triangle au pôle, au Soleil et à la comète, qui donnera cet angle de direction de 345" 37' tandis que celui de la queue, d'après M. Kriiger, est de 347° 6' La différence. ... • '"29' est trente lois plus grande que l'erreur présumée des observations de la queue, et par conséquent fort sensible. » Pour la comète découverte par M. Tempel, nous aurons encore recours ( 853 ) aux éléments de M. Oppolzer [Asironomische Nachrichlen, i456), d'après lin intervalle de quarante et un jours, et aussi aux observations de M. Schuitz. Le nœud étant en g^^ag'sô", la Terre se trouvait dms le plan de l'orbite le 29 décembre à S'^SS^ia" pour Paris. L'ascension droite et la déclinaison de la comète étaient alors de i7''3o'"29' et 33''3o'35" D'après les observations des 28 et 29 décembre, celles du Soleil i8''32°'/to^ -23"i5' 5" Différence pour l'angle au pôle. . . i'' 2™ii^ ou i5''32'45" » La résolution du triangle au pôle, au Soleil et à la comète donne l'angle de direction du grand cercle passant par le Soleil et la comète, de.. 343" id tandis que celui de la queue, d'après M. Krùger, est de 342^42' 33"' différence onze fois plus grande que l'erreur des observations et encore assez sensible. » La déviation des queues de comète, hors du plan de l'orbite, se trouve donc reconnue pour quatre comètes, les seules pour lesquelles il a été pos- sible de trouver des données suffisantes pour le calcul. C'est donc une raison de moins négliger à l'avenir l'observation des queues lors du passage de la Terre par les plans des orbites, afin de reconnaître si cette déviation a toujours lieu, comme il le paraîtrait d'après celles qui ont pu être cal- culées. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Nole sur les nombres de Bernoiilli; par M. Le Besgue. « 1 . Si l'on suppose y (.r) = X'" - mB.x'"-' + "'^"'~'^ B,x'"-' - . . . ± mB„_,x- z^ B,„, le second membre n'étant autre que {x ~ B)'", où l'on a changé B', B% B% . . . , B", . . . , en B,, B2, B3, . . . , B^, . . . ; et que Ton détermine ces nombres B, en identifiant (p [x] —

3 5B. + loB» = -, ' ■'2 7B, -f- 35B,-4-2iBjj = ^ 2 dont la loi est très-simple. Pourrait-on en déduire une formule pour B.j,^, et d'un calcul plus court que la résolution effective? » M. Eue de Beacmoxt présente, au nom de Sir Rodeiick 1. Murchison, un exemplaire de la nouvelle Carte géologique de l'Angleterre que vient de publier le savant Correspondant de l'Académie, Carte dans laquelle il annonce avoir introduit plusieurs changements, fruits de ses recherches de l'automne dernier. Ces changements ont surtout rapport à la distribution du terrain permien dans le nord-ouest du Royaume. RAPPORTS. PHYSIOLOGIE. — Rapport sur une Note de M. Hiffelseim, relative à la théorie des battements du cœur. (Commissaires, MM. Coste, Ci. Bernard, Delaunay ra|)porteur.) « L'Académie a renvoyé à notre examen une Note de M. Hiffelseim. dans laquelle l'auteur revient et insiste sur une proposition qu'il avait déjà ( 857 ) fonmilée dans un précédent Mémoire présenté le 27 novembre i85/|. Cette proposition consiste en ce que les battements du cœur sont dus à un recul de cet organe, occasionné par l'expulsion périodique du sang dans les artères. M. Hiffelseim y avait été conduit par des considéralions théori- ques, et il avait cherché à confirmer l'exactitude de ses idées par l'expé- rience, à l'aide d'un appai'eil où il avait reproduit autant que jjossibie les conditions dans lesquelles le phénomène se développe naturellement. » Ce travail a été l'objet de nombreuses criliques, et, à l'aide de raison- nements spéciei'.x, on a tenté de prouver que l'effet de recul aucjuel l'au- teur attribue les battements du cœur n'a pas d'existence réelle. M. Hiffel- seim, que ces critiques n'ont pas convaincu, persiste à penser qu'il est dans le vrai en disant q'.ie, à chaque piilsalion, le cœur éprouve un mouvement de recul. Nous sommes complètement de son avis. Les principes de la mé- canique rationnelle ne permettent pas le moindre doute à cet égard. Toutes les fois qu'un systenie nialéricl est en repos, et que, |)ar suite du dévelop- pement de forces inléi'icures, une partie du siystème se met en mouvement dans lui sens, il se produit nécessniremenl dans d'autres parties du système un mouvemenl en sens contraire, de telle manière que, si l'on projette les mouvements de toutes les parties du système matériel sur un axe cjuel- conque, / / somme algébrique des qiianlités de mouvemenl projetées sait égale à zéro. Au moment où les ventricules du cœur, remplis de sang, se contrac- tent de manière à lancer ce sang dans les artères, le double jet liquide qui se produit ainsi, par deux orifices situés d'un même côté du cœur, déter- mine nécessairemeul un mouvement de la masse du cœur lui-même dans le sens opposé, c'esl-a-dire un véritable mouvement de recid de son centre de gravité. Si, après chaque pidsation, le cœur conserve à l'inlérieur du corps exactement la même position cpi'avant, c'est cpie le déplacement dû à ce recul est bientôt détruit en totalité par la réaction des organes élasti- ques voisins, auxquels le cœur est attaché ou simplement juxtaposé. » (juant à la part que ce mouvement de recul du cœur a nécessairement dans la production de ses battements, nous ne l'apprécions pas. Nous devons nous tenir à cet égard dans une grande réserve, en raison de la complexité (\u phénomène dont il s'agit. " Nous proposons à l'Académie de remercier M. Hiffelseim de sou inté- ressante communication, et de l'engagera continuer ses utiles travaux sur l'application des sciences physiques à la physiologie. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. C. R., 1864, i" Semeslre. (T. U'III, N» 19.) ' 12 ( 858 •) XOMIÎVATIOIVS. L'Académie piocède, par la voie du scrutin, a la nomination irmie Com- mission qni sera chargée de préparer nne liste de candidats pmn- la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Mitsrherlirh. Confor- mément au règlement, cette Commission doit se composer de trois Membres pris dans les Sections de Sciences mathématiques, de trois pris dans les Sections de Sciences naturelles, et du Président de l'Académie. MM. Ciievrenl, Chasles, Pouillet, Dumas, Élie de Beaumont et Flourens obtiennent la majorité des suffrages. La Commission en conséquence se trouve composée de MM. Chasles Pouillet, Élie de Beaumont (^Sciences mathématiques); de MM. Chevreul, Dnmas, Flourens (Sciences natiu'elles), et de M. Morin, Président en exercice. MÉMOIRES LUS. KCOMOMIE RURALE. — Note accûinpac/ liant la présentation faite par M. Guéri\-Ménuville d'individus vivants de deux espèces de vers à soie du Chêne. (Commission des vers à soie.) « Plusieurs Membres tle l'Académie des Sciences qui désirent voir les vers à soie du Chêne, n'ayant pas le temps de se rendre à mon laboratoire séricicole de la ferme impériale de Vincennes, je crois leur être agréable erï mettant sous leurs yeux quelques sujets des deux espèces actuellement en coins d'acclimatation. » Ij'une de ces espèces, que j'ai fait connaître, en i855, sous le nom de Bombyx Pernyi, est élevée dans plusieurs provinces montagneuses et froides du nord de la Chine. Dans une lettre écrite de Pékin, le i8 novembre i8(J2, M. Eugène Simon disait de ce ver à soie : » Il est cultivé en Chine dans les )> provinces du Chan-Tong et du Ho-Nan, et surtout dans celle du Kouv- B Tcheou qui produit plus de 4o ooo balles (2 4oo ooo kilogrammes) de 1) soie de cette espèce de Bomhjx. » » L'autre espèce, également nouvelle pour nos classifications, et que j ai publiée en T86t sous le nom dei?om'*/.r Vama-maï, est élevée au Japon où l'exportation de ses oeufs est défendue sous peine de mort. Celte sévérité montre suffisamment que ce ver à soie est très-estimé dans ce pays. En effet, il en est question dans l'Encyclopédie japonaise, où il est dit que les soieries qu'on en obtient font partie des revenus du gouvernement [Revue de sériciculture (oniptuée, i863, p. 68). ; 859 ) » Les sujets que je présente sont l'objet d luie expérience liés-nitéiessante. Ils sont nés longtemps avant l'apparition des feuilles des Chênes (le 7 mars) et j'ai pu les alimenter avec des rameaux de Pliotinia c/tabiri, arbuste de Chine, qui, en pleine terre, donne ses feuilles dès le conmiencement de mars. » L'ensemble de mes éducations, a la ferme impériale de Vincenues et dans les départements, se fait avec les feuilles de nos Chênes ordinaires. " THÉRAPEUTIQUE. — Sur la puissance qu'a C éled ricilé de diminuer les obstacles qui, dans In maladie de Bric/ht, s'opposent à la séparation de l'urée du snnq ; par M. ]\.4MiAS. (Commissaires, MM. Velpeau, Andral, Cloquet.) n Je ne crois pas indigne de l'attention de l'Académie un fait «pie je viens d'observer à ma clinique de Venise sur une jeune fille atteinte d'albiuni- luirie. Cette fille depuis longtemps perd chaque jour par les urines 4ogrammesà peu prèsd'albuminesèche, et des épanchements séreux mena- cent déjà sa vie. Les reins, comme on peut se l'imaginer, avancent dans les altérations propres a la maladie de Bright, et leur fonction s'entrave de plus en plus. L'urée ne pouvant pas sortir dans les proportions physiologiques s'accumule dans le sang, et il est probable que la pauvre fille arrivera bientôt aux suites malheureuses de l'urémie. >■ Dans le but de les éloigner j'ai tâché d'aider à la séparation de lurée au moyen de l'action de l'électricité. Auparavant j'ai eu soin de faire ana- lyser les urines par M. Bizio fils, qui a trouvé l'urée éliminée en vingt-quatre heures réduite à 6s'^56 (2,29 pour 100). C'est le quart de la quantité qui chez une personne de cet âge devrait être séparée chaque jour. A la région des reins j'ai fait appliquer les réophores partant des électrodes d'une pile à la Daniell de douze couples. Le cas indiquait l'oppoitunité de soumettre la malade aux courants continus. Je tins donc le circuit fermé une demi- heure, répétant le lendemain la même ap|)lication. La quantité des urines augmenta de suite, et même la proportion de l'urée. Elle monta, d'après- luie nouvelle analyse de M. Bizio, à 8s'',38.en vingt-quatre heures (2,80 pour 100). .' L'effet des courants électriques a été prompt et remarquable, et per- mettrait d'espérer pour la malade, s'il n'y avait l'épanchement thoracique et une lésion organique des reins très-avancée. 112. ( 86o ) )) Je ne dois pas laisser ignorer que la qiianfilé de l'albnniine augmenta de même que l'in-ée, mais c'ctait un mal comparativement minime, en égard an bénéfice de l'élimination plus large de l'in-ée. » Tel était l'état des choses quand je suis parti de ^'enise, et je ne puis donner d'autres renseignements sur cette malade. J'espère cependant que l'Académie n'aura pas accueilli sans quelque intérêt une observation qui démontre le pouvoir qu'a le fluide électrique de rétablir la fonction d'or- ganes profondément altérés. On savait que les courants électriques réta- blissent la sécrétion du lait, et on pouvait bien prévoir que l'électricité aurait de même excité l'action physiologique rénale ; mais comme, dans le premier cas, il n'y a point de changement dans la structure des mamelles, l'analogie ne suffisait pas pour faire prévoir que dans une maladie de Bright très-avancée on arriverait par ce moyen a rendre aux urines une certaine quantité de l'urée entravée dans son passage par ce filtre. D'ailleurs, ce fait qui m'a paru important à communiquer pourrait donner l'espoir de réta- blir, au moyen de l'électricité, la sécrétion de l'urée, et d'amener une guérison permanente, dans les cas où la maladie serait simple et où la structure des reins ne serait pas fortement compromise. » Qu'il me soit permis en terminant d'insister sur un principe que j'ai touché ailleurs, en exposant deux guérisons parfaites de paralysie de la face que j'ai obtenues par des courants immédiats, intermittents, centrifuges. Je fais usage en pareils cas de petits appareils à couronnes de tasses, très-faciles à manier, que je confie au bas service de mes salles, faisant de cette manière, sans aucune perte de temps, une véritable clinique électrique contre les para- lysies. Ces appareils cependant ne suffisent pas en d'antres circonstances, quand on cherche, par exemple, à rétablir une sécrétion. Les appareils à la Bunsen ou à la Daniel l, d'une force moins inconstante, ont alors, comme dans le cas actuel, leur juste indication. Les appareils d'induction, qu'on veut à tort appliquer dans tous les cas, ne donneraient pas les courants continus réclamés par cette sorte de maladie. Ce n'est |)as assez de bien connaître les appareils, il faut encore approfondir la nature des maladies différentes qu'on veut traiter par l'électricité, et en varier les applications selon les indications, si on veut tirer de ce puissant moyen tout le profit qu'il est capable de donner. » ( 86i ) HYGIÈNE PUBLIQUE. — De lu Seine et des égoiits de Paiib; par M. G. Grimaud, de Caux. (Commissaires, MM. Payen, Peligot.) « Dans la séance du 25 avril dernier, M. Peligot a lu un Mémoire inti- tulé : Recherche des matières organiques contenues dans les caux. » L'Académie a justement apprécié l'importance de ce travail : la vérité est que M. Peligot vient de faire faire un grand pas à la doctrine des eaux publiques. o Dans mon livre sur ce sujet, j'ai consacré un chapitre spécial à la ma- tière organique ; j'ai dit son origine et j'ai démontré comment sa présence rendait nécessairetnent les eaux insalubres; j'ai fait connaître les trois pro- cédés mis en usage par les chimistes pour la découvrir : ce que je rappelle ici uniquement pour constater l'insuffisance de ces procédés, insuffisance démontrée d'ailleurs dans le livre même. " Le chapitre V des Eaux publiques se termine par un tableau dans lequel j'ai réuni toutes les analyses d'eau que j'ai pu recueillir, soit en France, soit à l'étranger, et dans le chapitre VU, spécialement consacré à la matière organique, avant toute chose j'exprime mon étonnement de ce que les chi- mistes qui oit fait les analyses rapportées ont négligé cette matière ou ne l'ont pas trouvée; et après avoir ainsi rapporté diverses observations et des expériences concluantes dont je rappellerai seulement celles du professeur ïaddei, à Florence, dans l'hôpital de Santa Maria Novella, je signale la pré- sence de la matière organique dans des eaux destinées à la boisson, comme un élément d'insalubrité des plus redoutables. » L'accueil qui a été fait par l'Académie au travail de M. Peligot me confirme donc dans l'opinion que je m'en suis faite au moment même. Ce travail comble une lacune, et cette lacune est précisément au point le plus important du côté hygiénique de la doctrine des eaux publiques. Elle fait dis- paraître la plus grande des difficultés que l'on rencontre quand il s'agit de la pratique et de l'application. » Et, en effet, d'un côté la détermination des principes minéralisateurs n'a jamais causé de l'embarras aux chimistes qui ont eu à faire de semblables analyses; et, d'un autre côté, la présence d'une certaine quantité de ces principes n'offre point de danger |)our la santé. Bien plus, au dire des uns, la présence de ces principes serait utile, et ce sentiment est inspiré par des préjugés et par des habitudes que la nécessité a engendrés; et, selon d'autres, ( 862 j ces principes rendraient 1 eau agréable an goùl. J'ai assez dil pourquoi ni les uns ni les autres ne sauraient être approuvés. » Pour ce qui est de la matière organique, il n'en est plus de même; tout le monde est d'accord à reconnaître l'énergie de son insalubrité. J'ai donc raison de dire (lu'en donnant un moyen certain et infaillible de découvrir chiiiaquement cette matière et de la doser, M. Peligot a fait faire un pas a la doctrine des eaux publujuts. » Deux autres questions ont été soulevées par M. Peligot, sur lesquelles quelques considérations explicatives plutôt qu'apologétiques et critiques ne j)araissent pas devoir être inutiles. » En signalant avec raison l'insuffisance du procédé hydrotimétrique comme moyen d'apprécier la qualité des eaux, M. Peligot compare les eaux de la Seine dans Paris, marquant 18 à 20 degrés hydrotimétriques, à l'eau de Saint-Laurent du Havre, qui en marque [\o; et il trouve celle ci bien préférable. <• Ces eaux, dit-il, renferment les mêmes principes minéraux ; » mais la plus |)ure est, à mon sens, celle qui en renferme le plus, parce » que, bien que chargée de substances minérales, elle est exempte de )> produits organiques. » « Ici il importe de ne pas faire confusion. Quand il s'agit de pourvoir aux nécessités d'une population agglomérée, il faut toujours considérer deux sortes de besoins : 1" les besoins relatifs à la boisson; 1° les besoins relatifs à l'économie domestique et à l'industrie. » Les premiers sont toujours les moins considérables. Au Havre, comme partout, on ne boit guère en moyenne plus d'un litre d'eau par tête et par jour; et, dès lors, c'est une consommation de '^5 mètres cubes pour la boisson. » Pour les autres besoins, au contraire, si l'on prend pour base ^o litres, ce qui est une quantité médioire, c'est sur 3boo mètres cubes qu'il faut compter. Or, pour ces derniers besoins, nul ne saurait me contredire, l'eau de Saint-Laurent ne sera jamais, en aucun cas, préférable à l'eau de la Seine pi'ise à Paris. Pour ces besoins, en effet, l'eau de rivière prend le premier . rang immédiatement après l'eau de la pluie, dont au surplus, comme le remarque fort bien M. Peligot, les habitants du Havre eux-mêmes apprécient les qualités. » Mais voici des considérations qu'il était utile de faire entendre dans le sein de la Compagnie avec l'autorité qui s'attache à la parole d'un Acadé- micien. M. Peligot a pris la Seine à Bercy; au Pont-Neuf, dans le grand et dans le petit bras, à Grenelle; an Bas Mendon, etc.; et enfin à Asnieres. » A Bercy, l'eau est bonne. ( 863 ) » Au Pont- Neuf, dans le petit bras, les bateliers qui séjouiiuMit devant le barrage ne peuvent pas la boire, siu-tout en été. I) A Grenelie, au Bas-Meudon, à Sèvres, dans la saison chaude, l'eau est Ires-odorante; il est souvent impossible de la boire sans une répugnance très-fondée. I) Enfin, à Asniéres, au-dessous de l'égout collecteur, l'infection est portée juscju'aux plus extrêmes limites. Les habitants des rives du fleuve, selon le spirituel langage de M. Peligot, « se plaignent fie la manière dont » on pralicjue la centralisation à leur égard. » » Il n'était pas inutile de chercher la véritable raison de cet état de choses. Tout le monde l'aperçoit maintenant, naguère encore il n'en était pas de même. » A Bercy, point d'égout; mais après, ensuivant le fil, la rivière est con- taminée : » Au petit bras du Pont-Neuf, par le service de l'Hôtel-Dicu, par l'égout principal de la Cité et jusqu'à ces derniers temps |)ar la Morgue; )) A Grenelle, par les usines de la rive gauche, dont quelques-unes sont classées parmi les plus infectantes et les plus insalubres; » A Asniéres, par tout le restant du caiml niortuitm de Paris, jeté hors des habitations de i 800000 âmes. » Là donc est le mal : dans le caput mminain d'une grande capitale et dans le développement de son industrie. » Où sera le remède? M. Peligot pense qu'à l'imlnstrie il faut sacrifier la rivière. Je tiens l'expression pour trop absolue. D'ailleurs, l'administration municipale est entrée déjà dans une voie qui doit la mener directement à la solution du problème. » Il faut développer l'égout coUectein- en le ramifiant ; il ne faut pas en jeter les produits dans la Seine, il faut les utiliser. Il faut irriguer les terrains qui bordent la rivière, comme sont irrigués les bords du Nil, et pousser l'irrigation aussi loin qu'il sera nécessaire, jusqu'à parfait épuisement. On sait qu'en absorbant les liquides, la terre anéantit aussi leurs mauvaises odeurs. Et dès lors quelle richesse d'éléments pour ime culture intensive, dont le grand marché de Paris absorbera dix fois les |)roituclions! » On pourrait au.ssi fabriquer des engrais. Sons ce dernier rapport les exemples sont bons à citer et quelquefois à suivre. >' Leicester, en Angleterre, était, en i856, une ville de 60000 âmes. Ses égouts infectaient la rivière Soar. Aujourd'hui on recueille leurs eaux dans un établissement spécial. On les agite avec un lait de chaux, et, du ( 864 ) précipité qui en résulte, mêlé aux boues, on fait ries briquettes qu'on sèche à l'essoreuse et qu'on vend comme engrais. La spéculation n'est proba- blement pas mauvaise. On dit qu'elle serait meilleure à Paris où le prix de revient des briquettes serait inférieur. Je cite des faits connus et l'opinion d'hommes compétents. Mais, pour la ville de Leicester, il y a une chose bien plus précieuse encore, c'est l'amélioration de ses conditions de salu- brité. Avant la construction de l'usine, la mortalité générale était de 435 décès par trimestre : immédiatement après, elle est tombée à 332 [annales des Ponts et Chaussées, 1 856, a" semestre). » Il ne faut donc pns sacrifier, il faut conserver la Seine et la purifier, ainsi que l'administration municipale a commencé à le faire, pour le plus grand bien de la santé publique et de l'industrie. Ce sera le véritable moyen de tirer de ce précieux cours d'eau les grands, les immenses services que les fleuves et les rivières ont rendus, de tout temps et dans tous les pavs du monde, aux populations établies sur leurs rives. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. I.E MiMSTRE DE l'Ixstrcctiox piBi.iQUE transmet un Mémoire que l'au- teur, M. A. Guien, ancien médecin sanitaire en Orient^ désire soumettre au jugement de l'Académie. Ce Mémoire a pour titre : Traité complet du mal de mer, avec dissertation hygiénique sur les bateaux à vapeur, etc. (Commissaires, MM. Serres, Andral, Cloquel.) CHIMIE APPLIQUÉE. — Fabrication des acides rjras propres à lu < on/ e( tien des boucjies et fabrication des savons. Mémoire de M. H. MÈGE-MoruiÈs, j)résenté par .M. Chevreul. (Commissaires, MM. Chevreul, Peligot, Payen.) « Mes recherches sur les graines amylacées, et spécialement sur le fro- ment, ont donné les moyens de supprimer le pain bis et tie fournir à une partie de la population de Paris un pain moins cher et plus nourrissant. )) Des études analogues foites sur les graines oléagineuses (i) permettent de transformer les conditions économiques de deux grandes industries. J'arrive droit aux lésultats. (1) Des observations curieuses avaient déjà été faites par M. Pelouze sur ces graines divi- sées et fcrmentées. ( 865 ) » Dans les graines oléagineuses pendant la germination, con)me dans l'économie animale pendant la vie, les graisses neutres passent avant toutes modifications à l'état de globules très-mobiles et présentant une immense surface à l'action des réactifs. » Dans cet état globulaire les corps gras présentent des propriétés parti- culières : nous citerons celles qui touchent directement à l'objet de cette Note. » i" Un corps gras à l'état ordinaire, le suif par exemple, rancit rapide- ment quand il est exposé à l'air humide ; à l'état de globales, au contraire, il peut se conserver très-longtemps à l'état de lait ou à l'état sec et en une sorte de poudre blanche (les échantillons mis sous les yeux de l'Académie ont été faits en juin i863). » L'état globulaire peut être produit par le jaune d'œuf, par la bile, par les matières albumineuses, etc.; industriellement on l'obtient en mélangeant du suif fondu à 45 degrés avec de l'eau à 45 degrés contenant en dissolu- tion 5 à lo pour loo de savon. » 2° Le suif à l'état ordinaire repousse, comme les autres corps gras, les lessives de soude salées et chaudes et ne s'y combine qu'avec luie diffi- culté extrême; à l'état de globules, au contraire, il absorbe immédiate- ment cette lessive en quantité variable suivant la température, de soite qu'on peut, pour ainsi dire, gonfler et dégonfler chaque globule en abais- sant ou en élevant la température de 45 à 6o degrés. » On comprend facilement que dans ce cas chaque globule de corps gras, attaqué de toutes parts par l'alcali, abandonne sa glycérine assez rapi- dement pour qu'en peu de temps on obtienne un lait dont chaque globide est un globule de savon parfait, gonflé de lessive. Deux ou trois heures suf- fisent pour accomplir cet effet. » 3'^ Ces globules saponifiés ont la propriété, quand ils sont exposés au-dessus de 6o degrés, de rejeter peu à peu la lessive dont ils sont gonflés et de ne garder que l'eau de composition nécessaire au savon ordinaire. Ils deviennent alors transparents, demi-liquides, et leur masse confondue forme luie couche de savon en fusion au-dessus de la lessive qui relient la glycé- rine. B 4" La saponification de cette masse est d'une perfection telle qu'il suffit, pour extraire l'acide stéarique, de diviser ce savon dans de l'eau froide aci- dulée avec une quantité d'acide snifnrique proportionnelle à celle de la soude, de séparer par la fusion les acides gras mêlés ou combinés h l'eau C. R., iSG4, i" Semestre. (T. LVIII, N- 19.) I j3 ( 866 ) chargée de sulfate de soude, de faire cristalliser et de presser à froid pour obtenir l'acide stéarique sans altération, sans odeur, fusible de 58 à 59 de- grés, et l'acide oléique presque incolore. » Ces résultats, prouvés par une pratique industrielle, nous ramènent, par un singulier retour, à l'époque où M. Chevreul, après ses travaux si admirés sur les corps gras, avait pensé qu'on pourrait fonder sur la valeur de l'acide oléique la production économique de l'acide stéarique. Malheu- reusement, depuis cette époque, toutes les tentatives nous ont éloignés de ce but. » Ainsi l'on a successivement employé la chaux, dont le savon ne se dé- compose qu'avec des moyens violents, donne des acides oléiques rances et colorés en produisant une perte dans les dépôts de sulfate de chaux, sans compter une multiplicité ruineuse d'opérations diverses; puis est venue la distillation, qui a aggravé les pertes de 10 à i5 pour 100 et abaissé la valeur des produits au point qu'une partie de l'acide stéarique a disparu et que l'acide oléique est repoussé à cause de son odeur, de sa couleur et de son inaptitude à faire un savon acceptable; ensuite est venu le dédoublement du corps gras par l'eau et une chaleur élevée par la pression; mais alors la saponification incomplète et une cristallisation diffuse ont mis obstacle à toutes les opérations subséquentes. Enfin au lieu d'eau pure on a mis dans l'autoclave une faible proportion de chaux, de soude ou de savon. La sapo- nification est restée incomplète, les opérations de décomposition et de pression sont restées les mêmes, ici comme dans les cas précédents, on n"a obtenu qu'une sorte d'acide stéarique dont le point de fusion est très-bas et un acide oléique rouge oxydé d'une valeur de 85 à 88 francs, quand l'huile d'olive en vaut i3o et i35. (Ces diverses opérations ont été indiquées par MM. Pelouze, Tilman, Melsens, Podwer, etc.). » Dans l'opération nouvelle le contraire a lieu : la perte est nulle, elle est limitée à la soustraction de la glycérine; la quantité d'acides gras obtenus est de 96-97. Les opérations sont assez rapides pour que le même jour voie commencer et finir une opération entière ; ainsi, pour 2000 kilo- grammes, la saponification exigeant trois heures, la décomposition une heure, la fusion et le repos trois heures, la cristallisation huit heures, la pression à froid et dans une presse double quatre heures, on a une durée de dix-neuf heures pour l'opération : la cristallisation se faisant pendant la nuit, on a un travail effectif de onze heures. » Par celte simplicité de travail, on n'obtient pas seulement une économie importante dans la main-d'œuvre, dans le combustible et dans le rende- ( 867 ) ment ; on obtient aussi, grâce à Ja basse température de toutes les opéra- tions, un acide stéarique sans odeur, sans altération, fusible à SS-Sg, et de l'acide oléique égal et même supérieur aux huiles les plus recherchées pour Ja fabrication des savons. » On comprend, d'après ce court exposé, que les termes économiques de cette industrie sont renversés : en ce moment, on traite les corps gras pour produire de l'acide stéarique et on a de l'acide oléique pour résidu ; désormais on traitera ces mêmes corps gras pour avoir de l'acide oléique et l'on produira de l'acide stéarique dont le prix s'abaissera dans l'avenir de toute la valeur de l'acide oléique obtenu. » Ainsi se trouveront réalisées les prévisions de M. Chevreul ; ainsi dispa- raîtront les conditions d'infériorité qui donnent à nos fabricants la douleur de voir envahir par les produits étrangers les marchés de la France qui fut le berceau de cette industrie. » Des savons. — L'acide oléique étant obtenu à l'état de pvireté, on peut s'en servir pour faire du savon blanc de première qualité, soit en l'em- ployant seul, soit en l'employant mélangé à d'autres huiles ; on peut aussi ne se servir que d'huiles neutres, comme on le fait en ce moment pour les savons de Marseille, par exemple. Dans le premier cas, c'est-à-dire quand on n'emploie que de l'acide oléique, la glycérine étant déplacée, il suffit de saturer cet acide avec de la lessive faible : les globules de savon se forment immédiatement, et on peut sans plus attendre les faire entrer en fusion. Lors- qu'au contraire l'acide oléique est mélangé à d'autres huiles ou lorsqu'on n'emploie que des huiles neutres, on suit le procédé indiqué pour le suif. On fait passer ces corps gras à l'état globulaire, on maintient les globules eu mouvement dans la lessive chaude et salée jusqu'à saponification complète; on sépare par la fusion les globides saponifiés, et la masse de savon fondu, séparée de la lessive, est versée dans les mises où elle se solidifie par le refroidissement. Rigoureusement l'opération exige six heures de travail effectif, et en vingt-quatre heures on peut obtenir du savon aussi parfait, aussi neutre, aussi mousseux que du vieux savon de Marseille (les échan- tillons de soie présentés à l'Académie ont été traités comparativement, aux Gobelins, avec du savon blanc de Marseille, marque Payen, fabriqué depuis plus de huit mois, et du savon fabriqué depuis trois jours par le procédé que je viens d'indiquer). L'économie de temps n'est pas le seul avantage de cette opération. Ou comprend, en effet, que chaque globule atta- qué séparément à l'intérieur et à la surface, sans empàtage ni cuites en masse, aucune partie n'échappe à la saponification ; on comprend aussi que 1 13.. ( 868 ) la soude caustique, agissant à une températiu-e moyenne, n'altère pas les corps gras comme dans les procédés ordinaires où une partie des huiles est entraînée dans les lessives mousseuses et colorées et produit une perte sensible. » Il suit de ce qui précède qu'on peut obtenir en plus grande quantité et en vingt-quatre heures un savon aussi pur, aussi neutre, plus blanc et plus mousseux que le meilleur savon blanc de Marseille fait en trente ou quarante jours et conservé plusieurs mois, résultat qui permettra d'arrêter l'invasion d'une foule de produits qui se vendent sous le nom de savon au grand préjudice de la population peu aisée. J'espère de plus que, grâce à ces recherches, l'industrie des savons et celle de l'acide stéarique, qu'on pourrait appeler des industries nationales, se relèveront de leur abaissement devant la production étrangère. » Remarques de M. Pelocze à l'occasion de celte communication. a A l'occasion de la communication pleine d'intérêt faite par M. Chevreul, M. Pelouze rappelle à l'Académie quelques expériences qui ont une cer- taine connexité avec celles de M. Mège-Mouriès. » Il a constaté, il y a vingt-cinq ans, avec M. Boudet, que l'huile de palme se transforme spontanément, dans un laps de temps plus ou moins long, en acides gras et en glycérine. » Plus tard, il a reconnu que les graines oléagineuses, réduites en farine ou en pâte, fournissent au bout de très-peu de temps des quantités notables d'acides gras et de glycérine, sans que l'air soit nécessaire à ce curieux phé- nomène qui s'accomplit à la température ordinaire. La farine de lin, notam- ment, sidiit spontanément une saponification considérable, quelquefois même complète. » Enfin M. Pelouze rappelle une Note qu'il a lue devant l'Académie sur la saponification des corps gras neutres par les savons. » Il a remarqué que le savon ordinaire pouvait, à une température de loo et quelques degrés, transformer les corps gras neutres en acides gras, et il ajoute que, postérieurement à cette observation, plusieurs fabricants ont réduit de aS à 5 ou 6 pour loo la quantité de chaux employée à la sapo- nification, et que dans des autoclaves, cette opération, qui se fait sur plu- sieurs milliers de kilogrammes de corps gras à la fois, ne dure que quatre ou cinq heures. Cette énorme diminution de la proportion de chaux amène naturellement une diminution proportionnelle de la quantité d'acide sulfu- ( 869 ) rique nécessaire à la décomposition du savon calcaire, et il en résulte une économie considérable dans le prix do revient des acides gras. » Sans vouloir préjuger le sort que l'avenir réserve à la nouvelle indus- trie dont a parlé M. Clievreul, M. Pelouze fait remarquer qu'elle aura à lutter contre un procédé qui n'emploie, pour arriver à son but, que de i)etitcs quantités d'une base qui coûte à peine 4 francs les loo kilo- grammes, et un acide dont le prix excède rarement i/ï francs. » Remarques de M. Chevreul sur les remarques deM. Pelouze. (i M. Pelouze a fait les remarques précédentes après que M. Chevreul a eu exposé à l'Académie le travail de M. Mège-Mouriès. » Première remarque de M. Chevreul. — M. Chevreul avoue ne pas aper- cevoir les relations des trois premiers alim^a de la Note de M. Pelouze avec le travail de M. Mège-Mouriès. » Deuxième remarque concernant le quatrième et le cinquième alinéa. — M. Pelouze dit avoir saponifié les corps gras neutres par le savon. )i M. Chevreul ayant décrit avec détail une expérience dont le résultat est contraire à la proposition de M. Pelouze (^Recherches sur les corps cjras d'origine cmimale, p. 373), M. Pelouze venant après M. Chevreul aurait bien fait : » 1° De prouver avant tout si le résultat de M. Chevreul est exact ou faux ; » 2^ Dans le cas où il l'ei'it reconnu exact, c'était à lui d'expliquer la différence des deux résultats par ta différence des circonstances. » Ainsi M. Pelouze, après avoir montré que lOO de graisse neutre sont saponifiés par 8^'', ^85 de potasse réelle dans des circonstances précises, résultat contraire à celui de M. Chevreul, eût bien fait : » i" De constater la différence de fusibilité du corps gras avant la sapo- nification et après; » 2° D'unir la graisse saponifiée à la baryte, ou, ce qui eût mieux valu, à la magnésie, et de démontrer p;ir un dissolvant, l'alcool ou l'éther, qu'on ne séparait pas de graisse neutre du savon à base de baryte ou de magnésie, » Expériences que M. Chevreul ne s'est jamais dispensé de faire lorsqu'il s'est agi de savoir si un corps gras neutre avait été complètement saponi- fié (t), et il aurait désiré c[u'elles eussent été faites avec d'autant plus de ( i) Pour le dire en passant, c'est cette expérience à laquelle il aurait tlésiré voir soumise la graisse rendue émulsive par le suc pancréatique. ( 870) raison qu il a reconnu au moins deux modes d'agir des bases alcalines sur les corps gras neutres : » 1° Le mode par lequel il y a saponification du corps gras; .) 1° Le mode par lequel la base s'unit au corps gras neutre sans sapo- nification, et cependant l'eau bouillante est impuissante à séparer le corps gras. Exemple : action de la magnésie. )• Enfin M. Chevreul a reconnu (p. 375) que la graisse neutre peut former avec un savon alcalin et un' sursavon, sinon un composé chimique, au moins un mélange très-intime qui forme une émulsion avec Teau. C'est une émidsion de ce genre qui se produit dans le dégraissage où les corps gras qu'on sépare des étoffes ne sont pas saponifiés. Il ajoute : telle est l'ac- tion de la bile, de l'eau de saponine, etc. » Voilà pour la saponification opérée dans les circonstances où M. Che- vreul s'est placé. Mais quand on dit qu'on opère dans des autoclaves avec des quantités de bases insuffisantes pour constituer un savon neutre, alors si l'action alcaline n'est pas nulle, elle concourt avec celle de la chaleur, et le résultat n'a plus la simplicité du cas où l'on opère au plus à 100 degrés de température. )) La distinction que fait M. Chevreul des circonstances diverses où laci- dilé peut se manifester dans les corps gras neutres a, selon lui, une grande importance dans la question de l'arrangement des molécules des corps. 7) En effet, M. Chevreul, s'étant fait une règle de ne pas confondre le résultat même de l'expérience avec i interprétation, a donné comme probable l'opinion universellement adoptée aujourd'hui de la composition immé- diate des corps gras saponifiables en acides et en glycérine. « Il a été conduit par la considération que, quand une matière organique comme le sont les corps gras, dans des circonstances très- différentes, donnent les mêmes produits, il est probable que ces produits existent tout formés dans la matière organique. » C'est donc parce que ces corps se réduisent en acides et eu glycérine* sous l'influence de l'air, de la chaleur, des acides, des alcalis, etc., que M. Chevreul a considéré les acides et la glycérine comme en étant les prin- cipes immédiats; et ne voulant donner que des résultats aussi exacts qu'il lui était possible de les obtenir, il s'est abstenu des moyennes danaljses, et leur a préféré une analyse choisie par lui comme la plus exacte de trois ou quatre ; et il n'a jamais assimilé les moyennes d'analyses chimiques aux moyennes de plusieurs expériences faites avec des instruments de précision, soit en optique, soit en astronomie. ( 87« ) » Quant au dernier alinéa, M. Chevrenl rappellera qu'en exposant le travail de M. Mège-Mouriès, il a dit qu'il s'abstenait de traiter la question industrielle, parce qu'il avait toujours été contraire, et surtout au temps actuel, à porter de telles questions devant l'Académie. S'il a parlé du tra- vail de M. Mége-Mouriès, c'est qu'il présente des faits importants pour la science abstraite : 1) 1° Cette saponification si ingénieuse du corps gras à l'état globulaire opérée complètement à une température de Zjo à 45 degrés, en quelquen heures, seulement, et de manière à donner une eau mère parfaitement limpide ; » a" Le savon décomposé en acides stéarique et maigarique, faciles a séparer par la pression à froid, de manière à obtenir des acides fusibles de 58 à Sg degrés, au lieu de l'être de 5o à 52 degrés, et un acide oléique très- peu coloré, et ce précisémesit parce qu'il n'a point été fait à une tempéra- ture qui n'excède pas 6o degrés ; » 3° Des acides gras solides séparés de l'acide oléique sans lavage à l'eau. » Voilà des faits tout à fait nouveaux au point de vue de l'application ! » PATHOLOGIE. — Considérations sur un cas de diabète sucré développé spon- tanément chez un singe. Note de M. BÉKENGER-FÉn.iuo, présentée par M Bernard. (Commissaires, MM. Peligot, Bernard.) K On a observé bien des maladies de l'espèce humaine chez les divers animaux de l'échelle zoologique ; la pneumonie, la tuberculose, la dys- senterie, les affections vermineuses se rencontrent peut-être aussi fréquem- ment chez les Quadrumanes, les Carnassiers, les Ruminants, etc., que chez l'homme; mais je ne sache pas qu'on ait rencontré jamais le diabète sucré spontané chez les animaux réduits en domesticité. Si on a constaté quelquefois unepolyurie simple chez le Cheval, on n'a jusqu'à présent pas trouvé chez les animaux la glycose urinaire en ces proportions élevées qui constituent la cruelle affection que nous venons de nommer. )> Il ne répugne cependant pas d'admettre que le diabète peut se déve- lopper spontanément chez quelques animaux; probablement même, si on ne l'a pas encore rencontré, c'est parce qu'il a échappé jusqu'ici aux inves- tigations par l'obscurité de ses symptômes. Ayant eu l'occasion de constater un cas de diabète sucré spontané bien caractérisé chez un Singe femelle, je l'ai étudié avec soin , et j'en apporte aujourd'hui l'histoire complète dont voici le résumé. » Pendant les voyages que j'ai faits à la suite de S. A. 1. M*'' le Prince ( 87^ ) Napoléon, j'ai observé entre autres animaux deux Singes du genre Guenon que nous avons rapportés d'Egypte. Connaissant ces faits si communs de la luberculisation pulmonaire chez les animaux de la zone torride apportés dans nos climats, j'ai voulu voir les résultats que donnerait une modifica- tion raisonnée de leur alimentation, et j'ai essayé de faire manger à ces Singes des substances animales, par conséquent plus riches en matières alibiles que les fruits qui font leur nourriture habituelle. )) Un des deux Singes n'a pas voulu accepter ce régime et a succombé bientôt à la tuberculose aiguë. L'autre s'y est parfaitement prêté, au con- traire, et a très-bien supporté les premiers froids. Mais si son existence, entretenue ainsi artificiellement, a semblé devoir d'abord se prolonger, l'œuvre de destruction a rapidement repris le dessus, et la mort est survenue dans un temps relativement court. M En effet, au milieu des attributs d'une santé florissante, quelques phé- nomènes insidieux se présentèrent : ce fut d'abord lui amaigrissement rapide, malgré la riche nourriture consommée ; ime soif impérieuse se manifesta ; les urines, devenues plus abondantes, commencèrent à laisser par l'évaporation spontanée, sur les poils de la queue comme dans un vase, un résidu blanchâtre, pulvérulent ou poisseux, donnant à la potasse caus- tique, au sous-nitrate de bismuth et au réactif de Fehling les réactions carac- téristiques de la glycose et donnant au goût l'impression sucrée; puis une amaurose survint, des phénomènes convulsifs, etc., etc. Bref, neuf mois après son arrivée en France, le second Singe que j'avais rendu omnivore succomba comme le premier resté frugivore, avec cette différence cepen- dant que la maladie présenta d'autres symptômes d'évolution. » Préoccupé depuis quelques années de la genèse et de l'étiologie du diabète sucré, le fait que j'avais sous les yeux devait m'intéresser grande- ment ; aussi l'ai-je suivi avec tout le soin possible, et si malheureusement les exigences d'un service militaire, si les difficultés matérielles de manipu- lations chimiques faites dans l'espace restreint qui est dévolu à chacun sur les navires de l'État ne m'ont pas permis les expériences les plus variées et les plus complètes, j'ai au moins porté la plus grande attention à la consta- tation des résultats que j'indique précédemment. » PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur rhétérogénie ; parM. Bernard, de l'iic Maurice. (Extrait.) « Ayant appris que l'Académie des Sciences a chargé une Commission de répéter les expériences de M. Pasteur et de MM. Pouchet, Musset et ( 873 ) Joly, concernant la question des générations dites spontar.écs, je prends !a liberté de soumettre à l'Académie diverses expériences que j'ai faites sur la même question, et dont les résultats m'ont paru militer en faveur de l'hélé- rogénie. )) Pensant que plus les études sont étendues, plus il est difficile de les approfondir, j'ai confiné tous mes travaux à l'examen de la fermentation alcoolique, et laissant encore de côté la question de savoir si les ferments alcooliques appartiennent au règne végétal ou animai, je me suis exclusi- vement borné à étudier leur formation et leur reproduction. n A Maurice il n'existe point do brasserie, et le défaut de levure placf les distillateurs dans la nécessité d'user de moyens variés pour activer la fermentation de la mélasse. Chacun a sa recette et la préconise. Les sub- stances les plus employées sont le calou ou vin de palme, fait avec la sève du Cocotier; les feuilles pilées de l'Ambrevatte [Cajanus bicolor); l'écorce du Jamlonque (S/z/gium Jambolana); l'Orge, le Maïs, l'Avoine^ piles et ma- cérés dans l'eau, etc. » L'emploi de ces diverses substances donne lieu à des levures extrême- ment variées et différentes les luies des autres, tant par leur aspect que par leurs produits... La meilleure levure se présente sous forme de grains iiré- guliers, bien détachés, fermes au touclur, et présentant un diamètre d'en- viron I millimètre. La manière de l'obtenir est assez curieuse. On mélange du calou dans la proportion de i à loenviron avec de la mélasse délayée dans l'eau et présentant une densité de 8 à lo Baume. Au bout de deux ou trois jours la fermentation est arrivée à son terme, et a laissé un dépôt de levure d'un gris sale, formant une pâte assez consistante, mélangée de grains irié- guliers. Cette pâte, lavée à grande eau et abandonnée à elle-même sous l'eau pendant quinze ou dix-huit jours, acquiert la consistance et l'odeur du fro- mage frais. Délayée alors dans de l'eau et de la mélasse, elle se délite com- plélement et paraît se dissoudre en prenant une teinte brun foncé dans le liquide, où elle détermine une vive fermentation. Au bout d'un instant, la nouvelle levure apparaît sous la forme de grains dont j'ai parlé. Jamais, dans aucun cas, la mélasse abandonnée à la fermentation spontanée ne donne une semblable levure. Quant au calou, sa levure, lorsqu'd feriuente seul, forme un dépôt blanchâtre et floconneux ayant tout l'aspect d'un pré- cipité magnésien. Voilà donc deux liquides végétaux, dont l'union en cer- taines proportions donne lieu à une levure tout à fait différente de celles qu'eussent données les deux liquides agissant isolément. De plus, cette C. R., 1864, 1" Semeslre. (T. LVIII, N'^ 19.) ' '4 ( 874 ) levure placée tl.ius de certaines conditions en engendre une aiUre différente d'eile-nième. » Les phases que parcourt à son tour cette dernière levure sont ensuite exposées par l'auteur, mais cette partie de son travail, beaucoup trop éten- due pour être donnée intégralement, est peu susceptible d'analyse. Pour de semblables questions, en effet, un résumé ne suffit pas : les expériences doivent être exposées dans leurs moindres délails, puisque le silence gardé sur certaines précautions indispensables peut ôter aux résultats annoncés toute la signification que leur attribue l'observateur. Nous nous bornerons donc à reproduire les réflexions par lesquelles M. Bernard termine sa Note et qu'il exprime dans les termes suivants : " Qu'il me soit permis, en terminant, d'indiquer une théorie qui est neuve pour moi, quoiqu'elle ait pu être déjà émise en Europe. Notre éloi- gnement ne nous permettant pas de nous tenir parfaitement au courant des travaux de la science, il nous arrive parfois de refaire ici des découvertes déjà faites. » Ne pourrait-on pas admettre que parmi les substances provenant du règne végétal et du règne minéral, i! y en a chez lesquelles la vie organique n'existe point? Ces substances, parmi lesquelles je rangerai le sucre, pré- sentent cela de commun asec le règne minéral, qu'elles sont emprisonnées dans une forme cristallitje. Si quelques-unes de ces substances sont liquides ou gazeuses, on peut admettre qu'en se solidifiant elles prendraient la forme cristalline, et si elles n'ont point encore été obtenues sous cet état il faut l'attribuer à l'imperfection de nos moyens. Ces substances, de même que les substances minérales, seraient impuissantes à produiredes êtres or- ganisés, quoiqu'elles puissent leur servir d'aliments et quoiqu'elles puissent constituer un milieu au sein duquel ces êtres peuvent se développer et se reproduire lorsqu'on les y sème. On peut dire de ces substances qu'elles n'ont jamais vécu et qu'elles sont tout simplement un produit minéral éla- boré par des agents organiques. » D'autres substances, qui prendraient pour type les matières dites albuminoïdes, et qui sont complétemei>t amorphes, ou plutôt qui sont sus- ceptibles d'affecter toutes les formes non cristallines, portent en elles le prin- cipe de la vie organique. Quoique privées de vie apparente, ne pourrait-on pas supposer que leurs molécules en renferment le germe à l'état latent ? Ces molécules posséderaient la propriété, sous l'empire de lois encore in- conntieSj de se grouper de manière à produire des organismes divers, chez lesquels la vie deviendrait apparente; et ce que nous appelons la mort ne (875) serait autre chose que ia dissolution de cette association, après laquelle les molécules vivantes pourraient en former de nouvelles, tant qu'elles ne sont nas retournées à l'état minéral par la séparation de leurs éléments constitu- tifs, qui serait dans celte hypothèse la mort définitive. >j D'après cette théorie, la vie ne pourrait, en aucun cas, éclore au seni de la matière inerte, et ce que l'on désigne sous le nom de génération spon- tanée ou hétéroqenie ne serait autre chose que divers groupements dont seraient susceptibles des molécules vivantes. » (Renvoi à la Commission nommée, sur la demande de M. Pasteui-, dans la séance du 4 janvier, Commission qui se compose de MM. Flourens, Dumas, Brongniart, Milne Edwards et Balard.) MÉDECINE. — Mémoire sur Cinjluence de l'altération du sain/ dans la palliogénie et le traitement des dartres ; par M. F. Kochakd. (Commission des pris de Médecine.) Tj'auleur, en adressant ce Mémoire qui fait suite à celui qu'il avait précé- demment présenté au concours pour les prix de Médecine et de Chu'urgie, prie l'Académie de vouloir bien permettre que ce complément y soit rattaché et soiunis à l'examen de la Commission qui jugera le concours. Il résume sou nouveau travail dans les propositions sui\antes : « i" Il n'y a pas nécessairement altération î. Thomixe Desmazires, évéque de Sinopolis, à M. Élie de Beaumont. — Délerminalion de ces fossiles, jjarM. Gl'Yerdet. « Si quelques pétrifications que j'ai apportées du Thibet peuvent inté- resser la science, je suis heureux de vous les offrir. » Elles ont été recueillies dans le heu appelé en thibétain Gou-chouc ou Gu'eu-cheu, suivant les différentes prononciations et en chinois, Roù-chou, situé sur un plateau de montagne assez élevé, à dix lieues de Guia-nikar, en chinois Riang-kà, à quelque distance duquel prend naissance dans les montagnes une rivière qui va se jeter au-dessous de Tsong-ngo, dans le grand fleuve Bleu ou Rin-chd-kiang. Cette localité est située entre ce fleuve et le Lan-tsang-kiang, qui traverse la Cochinchine et se décharge dans la mer prés de Saigon. Ces pétrifications se trouvent à Gouchou en grand nombre, la plupart incrustées dans des pierres (calcaires autant que je puis me le rappeler), d'autres roulées par l'eau dans le lit de la rivière. Les naturels eu font grand cas comme remède contre certains maux d'estomac, en les faisant rougir au feu et les plongeant dans l'eau fraîche qu'ils donnent a boire aux malades. » Il ne m'a pas été possible de calculer la longitude et la latitude de Gouchou. Il me semble qu'on peut estimer cette localité comme étant à vingt et quelques heues en ligue directe à l'ouest-sud-ouest de la ville de Patang, dont la position a été diversement évaluée sur les cartes. » Fossiles du Tliihct [de Gou-chouc). Noie de M. Guyerdet. Terebrntiila cuboïdes (Sowerby), (16 adultes), (1 jeune; du terrain carbonifère et du terrain dévonien, décrite et figurée dans la Description des aiiimau.rfossdes de la Belgique, par M. de Koninck, 18^2-1 844) P- '^85, PL XIX, fg. 3, «, b, c, d, c. (879) Tercbratulii reeicu/aris (Linné), (4 adultes), (i jeune) du terrain devonien, ilecrite et figurée dans Russia and the Vrai nwuntains, par MM. Murchison, Keyserling et de Ver- neuil, t. Il, p. 90, PL X, fig. i?., o, b, c. Tercbmtttlct piig/iui? (Murùn), (4 adultes un peu déformés) du terrain devonien, décrite et figurée dans la Cnnchyliology, par M. Sowerby, PI. CCCCXCVII. Elle est générale- ment regardée comme une variété de la Terebratida acuininata. <> Des observations lie M. Thomine Desmaziires et des déterminations de M. Gtiyerdet, il paraîtrait résulter, ajoute M. Eue de Beaumont, que le terrain devonien, déjà signalé dans un grand nombre de régions du globe, existerait aussi au Thibet. « M. Pappenheim, dans une Lettre écrite de Berlin en date du 5 de ce mois, présente quelques remarques sur la présentation faite dans la séance du 4 avril dernier d'une Lettre de feu M. Cr/s/jer accompagnant la présentation d'iui exemplaire de la traduction française de son Traité de Médecine lé- gale. Les tloutes conçus par M. Pappenheim relativement à celte Lettie parvenue à l'Académie après la mort de l'auteur sont sans nul fondement, la Lettre écrite à Berlin en décendjre i863 est parfaitement authentique. M. Pappenheitîi annonce, de plus, avoir adressé à l'Académie, dans le courant du mois de février, un opuscide dont il n'a pas trouvé l'indica- tion dans le Bulletin bibliographique. Cet opuscide n'est pas parvenu au Secrétariat. M. DE LiFOLLYE, eu adressant un Mémoire autographié « Sur un nou- veau procédé d'impression à l'encre grasse des images photographiques », prie l'Académie de vouloir bien le soumettre au jugement de la Com- mission. Les usages constants de l'Académie, relativement aux ouvrages uupri- més soit par la typographie, soit par la lithographie, ne lui permettent pas d'accéder à la demande de M. de Lafollre. La séance est levée à 5 heures un quart. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 9 mai 1864 les ouvrages dont voici les titres : Le jardin fruitier du Muséum; par M. J. Decaisne; 69*^ livraison. Paris, 1864, in -4° avec planches. ( 88o ) Statistique géologique, ininéralogique et minéialurgique des départements du Doubs et du Jura ; parM. H. Resal. Besançon, i864; vol. in-8°. Recherches expérimentales sur l'action ph^'siologique de tipécaciianha ,- par G. PÉCHOLiER. Paris et Montpellier, 1862; br. in-8°. Recherches expérimentales sur faction physiologique du tartre stihié; par le même. Paris et IMontpellier, i863; br. in-8°. (Ces deux Mémoires sont des- tinés par l'auteur an concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) Sopra... Sur la miellée ou Iranssudation d'aspect gommeux survenue tété ])assé et considérée en général comme une pluie de manne; par M. G. GaSPAU- RlNl. (Extrait du Rendiconto delln R. Accademia délie Scienze fisiche et ma- temaiichc di jSapoli.) Br. in-4". Sulla... Observations sur la maturation et la qualité des figues du royaume de Naples; par le même. (Extrait des Àtti dell' Accademia Pontaniana, t. IX.) Br. in-4°. Dell' assorbimento... Expériences chimiques sur la résorption de certains produits d'origine inflammatoire au mojen dun traitement par le collodion ; por le D'AmilcareRlCORDl, chirurgien du Grand Hôpital de Milan, section des Vénériens^. (Extrait des Ànnali universali di Medicina.) Milan, i864; br. in-8°. Sulla Sur la pluie de sable qui a eu lieu dans les nuits du 21 et du 2'3 février 1864, et sur les bourrasques des mêmes jours; Lettre de M'"* C. SCARPELLIM au Comm. Trompeo, de Turin. Rome, 1 864 ; demi- feuille in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 16 MAI 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'Instruction publique fait connaître à l'Académie une décision de M. le Ministre de ta Maison de rEinpereiir et des Beaiix-Jrts, décision d'après laquelle un buste en marbre de feu M. Biot, exécuié par M. Lequesne, sera placé dans le Palais de l'Institut. PHYSIQUE végiî:tale. — De la végétation dans l'obscurité; par^l. BoussiNGAULT. (Extrait.) a Lorsqu'une graine est placée dans de la terre humide, le premier symptôme de la vie végétale, la germination, ne tarde pas à se manifestei'; la radicule, d'où partiront plus tard les racines, apparaît d'abord; puis, à l'autre extrémité de la tigelle, la gemmule s'allonge, se tuméfie, et ses lobes, en se développant, laissent apercevoir les feuilles à l'état rudimentaire. Si, en s'aidant de l'analyse chimique, on suit le germe durant celte évolution, l'on constate qu'il transforme l'oxygène de l'air en acide carbonique, en perdant du carbone. » Bientôt la tige grandit et porte des feuilles épanouies. Dès lors l'appa- reil aérien est constitué pour exercer une fonction diamétralement opposée à celle que remplit l'appareil radiculaire. En effet, les feuilles, quand elles sont éclairées par le soleil, loin de céder, prennent du carbone à l'atmo- r, R , iS6'|, \"Semeslie {T. LVIII, N" 20 ) I '5 ( 882 ) sphère, en décomposant l'acide carbonique. Aussi, pendant la première pé- riode de la végétation, la plante, encore à l'état embryonnaire, diminue constamment de poids, parce qu'une partie de son carbone est brûlé par l'oxygène de l'air; c'est une véritable combustion. Dans la seconde période, à partir de l'apparition des feuilles, la plante augmente de poids, parce qu'elle assimile du carbone qu'elle emprunte à l'acide carbonique de l'at- mosphère; c'est le contraire d'une combustion, c'est la réduction, la ré- viviBcation d'un corps brûlé. Mais cette assimilation n'a lieu que sous l'action de la lumière. Dans l'obscurité les feuilles perdent du carbone, comme en perdent en toutes circonstances l'embryon végétal et les racines. » Une plante, pendant toute la durée de son existence, est donc réelle- ment soumise à deux forces antagonistes tendant : l'une à lui soustraire, l'autre à lui fournir de la matière, et, selon que l'une de ces forces dominera l'autre, le poids de la plante augmentera ou diminuera. » L'indice de la supériorité de la force assimilatrice est, de la part du végétal, une émission d'oxygène, quoiqu'il n'y ait pas seulement du car- bone assimilé. L'indice de la supériorité de la force éliminatrice est une émission d'acide carbonique, bien qu'il n'y ait pas uniquement du carbone éliminé. Suivant le rapport existant entre les deux forces que je viens de mentionner, rapport évidemment déterminé par l'intonsilé de la lumière et delà température, une plante produira de l'oxygène ou de l'acide car- bonique en proportions fort variables, ou même n'émettra ni l'un ni l'autre de ces gaz. C'est ainsi qu'il peut arriver que l'organisme d'un végétal, placé dans un lieu faiblement éclairé, reste en quelque sorte stationnaire pendant des mois entiers, comme j'ai eu occasion de l'observer. » Dans une obscurité absolue, il est presque inutile de le faire remarquer, la force éliminatrice persiste seule. On doit dès lors se demander ce qui adviendrait si on laissait développer l'embryon d'une semence à l'abri de la lumière. Dans une telle condition, les feuilles ne fonctionneraient jamais comme appareil réducteur, et la plante née dans une semblable situation devrait incessamment émettre de l'acide carbonique tant que les matières contenues dans la graine fourniraient du carbone, ce qui revient à dire que la durée de l'existence du végétal privé de lumière dépendrait du poids de ces matières; c'est ce que l'expérience établit nettement. » L Dix pois pesant, supposés secs, 2^^,1'i'], ont été mis à germer dans la chambre ob.scure le 5 mai. Les plants ont eu un accroissement rapide; lis étaient grêles, d'un jaune pâle; ils ont fléchi lorsqu'ils eurent atteint une hauteur de 1 5 ceutiuuties, mais ils ont conlinué à croître en rampant sur ( 883 ) une planche. Le i" juillet on mit fin à l'expérience parce que l'un des plants commençait à se flétrir, ses racines étaient couvertes de moisissure. Les tiges avaient i nièlre de longueur. T-a végétation avait duré 56 jours. Résumé. Matières Carbone. Hydrogène. Oxygène. Azote. minérales. gr gr Pois pesaient (i) .. . 2,237 contenant 1 ,o4o 0,187 ^'j^? *'î°94 0,069 Plants 1)076 0,473 o,o65 0,397 0,072 0,069 Différences i,i6i 0,567 0,072 o,5oo 0,022(210,000 » Les principes disparus pendant la végétation à l'obscurité s'élèvent à Sa, 9 pour 100. La perte est représentée assez exactement par du carbone, de l'eau et de l'ammoniaque. )i n. Quarante-six graines de froment pesant, supposées sèches, i^^GôS, ont été mises dans la chambre obscure le 5 mai. Le 26 juin au soir^ les tiges et les feuilles, d'un blanc jaiuiàtre, avaient 2 à 3 décimètres de long. Résumé. Carbone Hydrogène. Oxygène. gr gr gr gr Graines i,665 contenant 0,758 0,095 o»7>8 Plants 0,718 o,2g3 o,o43 0,282 Matières Azote. minérales gr 0,057 gr o,o38 0,057 o,o38 0,000 0,000 Différences... 0,952 0,265 o,o52 o,436 » 100 de graine ont perdu 42. » La perte est représentée par du carbone et de l'eau. » IIL Une graine de maïs pesant, supposée sèche, o«% 6292, a été placée dans la chambre obscure le 2 juin. Le 22, le plant, d'un jaune très-pâle, avait une longueiu' de 20 centimètres. » Humide, il a pesé 2^% 36; séché à iio degrés, o«'',290. Résumé. Matières Carbone. Hydrogène. O.vygône. Azole. minérales. gr gr gr gr gr gr Graine.... 0,5292 contenant o,2354 o,o336 0,2420 0,0086 0,0096 Plants 0,2900 0,1448 0,0195 0,1160 0,0087 0,0100 Différences. 0,2892 0.0906 o,oi4i 0,1260 0,0001 o,ooo4 ^I) Les graines et les plants desséchés à 110 deyrés. (2) Cette perte en azote, qui ne s'est plus reproduite dan: les autres e.xpériences, est due probablement à l'altération de l'un des plants. ii5.. ( 884 ) )) loo de graine ont perdu 45. I) La perte est à peu près représentée par du carbone et de l'eau; il fau- drait 0^,01 57 pour l'hydrogène éliminé. Du reste, et on en trouve plusieurs exemples dans ce Mémoire, l'hydrogène et l'oxygène ne sont plus éliminés dans un rapport aussi simple pendant le développement de graines riches en matières grasses ou en huiles volatiles. » IV. Il était intéressant de faire croître simultanément deux plantes, l'une dans l'obscurité, l'autre à la lumière, afin d'apprécier dans le premier cas la déperdition, dans le second l'assimilation des mêmes principes élé- mentaires. Le 26 juin, on a planté séparément deux graines de haricot A et B dans un sol de ponce calcinée humecté avec de l'eau pure. A pesant iS',077 et, supposée sèche, os'^,926, a été mise dans la chambre obscure dont la tem- pérature a été maintenue entre 25 et 3o degrés. » Le 32 juillet on a arrêté la végétation. La tige avait une longueur de 44 centimètres; le diamètre, à la base, 5 millimètres; les cotylédons étaient blancs, ridés; les racines, très-développées, portaient un chevelu long de 8 à 9 centimètres. La plante séchée à 1 10 degrés a pesé o^', 566. Résumé. Carbone. Hydrogène. Oxygène. Azoïe. Matières minérales. Graine 0,926 contenant 0,4082 o,o563 o,3^47 o,o4i3 o,o455 Plant 0,566 0,2484 o,o33i 0,1981 0,0408 o,o456 Différences . 0.360 o,i5g8 0,0232 0,1766 o,ooo5 0,0000 » La graine B pesant, supposée sèche, o8%932,a été placée en dehors de la chambre obscure. )) Le 22 juillet, la plante haute de 22 centimètres portait 8 feuilles d'un beau vert. Les cotylédons étaient flétris. La plante, desséchée à 1 10 degrés, a pesé i^S 293. Résumé. Carbone. Hydrogène Oxygène. Azole. Matières minérales. Graine.... 0,922 contenant 0,4064 o,o56o 0,3^30 o,o4ii o,o455 1,293 0,5990 0,0760 0,5321 o,o4o4 0,0455(1) 0,371 Plant Différences 0,1926 0,0200 OjiSgi 0,0007 0,0000 » Cette expérience sur le développement d'une même plante, opéré si- (i) Les cendres n'ont plus été déterminées; on a pris les cendres contenues dans la graine. ( 885 ) multanément à la lumière et dans l'obscurité, peut être résumée ainsi : Vingt-cinq jours de vogolalion à la lumière. à robscurité. sr gr Poids de la graine o > 922 o , 926 Poids de la plante sèche i ,293 o,566 Matière organique acquise 0,371 perdue o,36o Carbone acquis o, 1926 perdu o, i5g8 Hydrogène acquis 0,0200 perdu o,0232 Oxygène acquis o, iSgi perdu o, 1766 )) Ainsi, sous les seules influences de l'air et de l'humidité, dans un sol privé d'engrais, pendant la végétation à la lumière, il y a eu assimilation de carbone en même temps que fixation d'hydrogène et d'oxygène dans le rapport voulu pour constituer l'eau. » A l'obscurité, dans des conditions de température peu différenles et sous les mêmes influences, il y a eu élimination de carbone, élimination d'hydrogène et d'oxygène dans les proportions pour former de l'eau. » [La suite dans une prochaine séance.) PHYSIQUE. — De l'équivalent mécanique ; par^l. Burdik. « L'équivalent mécanique ou le changement du calorique en travail, et vice versa, a beaucoup occupé les esprits depuis plusieurs années. Ayant dès 181. 5 (n° 221 du Journal des Mines) démontré l'égalité existant dans toute machine possible entre les forces vives V — !— ^ plus les travaux mo- teurs 2 / pctp dépensés, d'une part, et les forces vives V — plus V / Qr/cy travaux résistants utiles ou inutiles produits, d'autre part, je ne puis ici que vivement regretter de n'avoir pas alors cherché à déduire de cette équation fondamentale toutes les conséquences qui y étaient renfermées, même à propos du calo- rique considéré, soit comme un fluide parfaitement élastique à la manière de petits ressorts accumulés, soit aussi comme des molécules vibrantes et dansantes les unes sur les autres avec inie vitesse d'autant plus grande qtie ce que nous appelons chalein- nous paraitra plus intense. ( 886 ) )i Tout en prévenant ou au moins tout en abrégeant les «ombreuses dis- cussions qui devaient s'élever plus tard sur l'équivalent, j'aurais alors montré que des calories étant introduites pendant un temps déterminé dans une machine ou en étant extraites, c'était tout simplement dans le premier cas ajouter au premier membre de l'équation ci-dessus des termes de la forme / pdp lorsqu'on assimile le calorique à des petits ressorts bandés, ou des termes iorsqu au contraire on considère le calorique comme une danse de molécules, et dans le deuxième cas c'était retrancher les mêmes tra- vaux ou forces vives. » Considérons un cylindre vertical rempli d'air plus ou moins chaud, plus ou moins comprimé, et soulevant un piston au-dessus de lui. D'après ce qui précède, le calorique sous ce piston sera une multitude de petits res- sorts plus ou moins bandés et entassés les uns sur les autres, ou une infinité de molécules parfaitement élastiques, toutes, comme les ressorts, en vibra- tions et danses continuelles, vu qu'un équilibre stable ne pourra régner naturellement dans de tels systèmes. >) Si donc les parois du cylindre sont imperméables à la chaleur et si le piston supérieur est arrêté ou fixé, il arrivera, d'après nos'notions sur l'élas- ticité, que lesbandementsdes ressorts, que leurs danses ou vibrations, ainsi que celles des molécules fluides, resteront en somme toujours les mêmes, puisque, après être venus choquer le piston comme les autres parois, ces ressorts ou molécules auront rebondi en prenant en sens contraire les mêmes bandements ou vitesses, la réaction ici étant égale à l'action. » Sans doute ces molécules ou ressorts se choqueront ou se frotteront entre eux au milieu de leurs mouvements confus •, mais, comme les vitesses communiquées seront sans cesse restituées, comme les frottements engen- dreront une chaleur équivalente à leur force retardatrice, ou qu'en d'autres termes ces frottements ne seront au bout du compte que des molécules acquérant certaines forces vives aux dépens d'autres molécules; comme enfin la perte de la force vive de la molécule'rencontrante sera compensée par la force vive communiquée à la molécule rencontrée, on voit donc en définitive que dans notre cylindre l'ensemble des travaux ou forces vives se conservera intégralement sousle piston fixe : autrement dit, on voit que ce que nous appelons calorique y restera emmagasiné indéfiniment lorsqu'on supposera, bien entendu, toutes les parois de l'appareil très-dures, très- polies et non susceptibles de se déformer d'une manière permanente ou do se détériorer. ( 887 ) Il Supposons maintenant que le piston précité, au lieu d'être fixe, puisse librement s'élever au-dessus du gaz qui le pousse : dans ce cas les choses se passeront différemment qu'auparavant. En effet, ce piston, cédant aux molé- cules ou aux petits ressorts qui viennent le frapper, occasionnera la détente ou le débandement de ces derniers; il en sera de même des molécules dan- santes ou vibrantes dans le cylindre, lesquelles ne choquant plus un plan fixé au-dessus d'elles perdront donc une partie de leurs forces vives égale précisément au travail fourni à l'extérieur par ce piston contre lequel il ne pourra plus y avoir réaction complète comme auparavant. Bref, la chaleur dans ce cas, ou plutôt les forces vives et les ressorts bandés que nous dési- gnons par ce mot, se trouveront avoir communiqué leurs travaux au dehors. » Ces points admis, on voit que si un gaz chaud, de l'air à loo degrés. par exemple, est sans cesse amené dans le précédent cylindre pour soulever à pression et à température constantes son piston travaillant, il faudra au préalable introduire dans cet air beaucoup plus de calories que si, après avoir fixé ledit piston au sommet de sa course, on se proposait d'élever à lOo degrés le même poids d'air qui se trouve maintenant au-dessous de lui. 1) En un mot, réchauffement à pression constante exige plus de calories que celui à volume constant, par la raison bien simple que dans le premier cas une partie de ces calories ou travaux a été remplacée par d'autres tra- vaux, ce qui n'a pas eu lieu dans le deuxième cas. » Supposons maintenant notre piston placé à une certaine hauteur de son cylindre et soulevé seulement par la détente de l'air situé an-dessous et sans qu'on ajoute du nouveau gaz : dans ce cas le calorique se transformera encore en travail, il est vrai, mais à pression et à température décroissantes, et le refroidissement du gaz sera tel, qu'en définitive ses calories perdues correspondront précisément au travail produit par le piston après qu'on l'aura intégré. {Foir à ce sujet la Mécanique de M. Poisson, t. II, p. 637. ou mieux vojV l'excellente publication de M. Bourget dans les Annales de Chimie el de Physique, iSSg, t. LVI.) » Si, au lieu de transformer le calorique en travail, on fait le contraire, noire raisonnement reste le même. En effet, si au lieu de soulever le piston précité à pression et à température décroissantes on le faisait au contraire descendre à l'aide d'une force étrangère, alors le gaz s'échaufferait et se comprimerait au-dessous de lui, les petits ressorts et les molécules dan- santes, dont l'ensemble s'appelle calorique, se banderaient et s'activeraient de plus en plus, puisque leurs chocs et actions contre le piston descendant amèneraient des réactions en sens contraire plus considérables que si et ( 888 ) piston était fixe; en un mot, il y aurait transformation du travail en calories d'après les mêmes lois que celles observées dans le changement des calories en travail. » Pour me conformer au langage reçu, je dis que le calorique se trans- forme en travail, et réciproquement, bien qu'en réalité le calorique ne soit lui-même qu'un travail ou force vive; si donc, au lieu de prendre pour unité de mesure de la chaleur relative des corps celle élevant i kilogramme d'eau de o à I degré, on appelait calorie la chaleur élevant i mètre cube d'air pris à la pression atmosphérique o",76, de o à i degré, et si on l'ex- primait alors par le produit loSSi"^'' X o™, 00367 °" P^*'" "" P''oduit ana- logue, io33i'"'x o™,oi, alors il ne serait plus question delà mensongère transformation dont on vient de parier, et quand des calories seraient intro- duites dans inie machine, on saurait positivement et à l'avance que cette machine reçoit des forces vives et travaux moteurs nouveaux susceptibles d'augmenter ses effets utiles ou inutiles en proportion desdites calories io33i'''' X o",oi introduites. i> Je ne puis terminer sans remarquer ici combien sont fécondes les appli- cations de la très-importante équation employée précédemment dans l'ex- plication de l'équivalent. Ce grand principe d'égalité entre les travaux moteurs et ceux résistants, servant maintenant de base à toute la science des machines et prouvant une fois pour toutes l'unpossibilité du mouve- ment perpétuel, aurait sans doute été apprécié comme il mérite de l'être par l'illustre auteur de la Mécanique analytique^ si avant sa mort il avait pu en prendre connaissance. » Un peu avant 181 5, Carnot, autre savant célèbre [voir ses Principes d'équilibre et du mouvement), soupçonnant dans les machines l'égalité ci-dessus, en fit, il est vrai, l'objet de réflexions profondes, mais ce n'est que dans le cas très-restreint où toutes les forces sont des poids, qu'il put confirmer ses savantes prévisions. » î«É.\SOJRES PRÉSEiXTÉS. « M. Bertrasd fait savoir à l'Académie que M. fVilliam Thomson, de Glascow, présent à la séance, lui a adressé, il y a quelques semaines, une Note relative à la théorie de la chaleur, cjui n'est pas parvenue. Dans cette Note, M. Thomson répondait aux objections adressées à l'une de ses for- mules par M. A. Dupré, de Rennes; il en enverra prochainement une rédac- tion nouvelle. « ( 889 ) M. PouiLLET présente un Mémoire de M. G.-C. fFilteuei\ ay;int i)oiir titre : » Sur la formation de certaines figures de cristaux ». (Commissaires, MM. Bertrand, Delafosse.) HISTOIRE DES SCIENCES ET DE l'ikduSTRIE. — Note Sur un Jour à tuiles romain découvert près de ta Roche-du-Thay, commune de Redon ; jiar M. Vioxxois. (Commissaires, MM. Regnault, Daubrée.) « En effectuant quelques travaux dessartage dans lui bois sis à l'ouest et au pied de la colline où est établi le séminaire de la Roche-du-Thay, à 4 kilo- mètres nord-ouest de la ville de Redon, département d'Ille-et-Vilaine, on a découvert en 1809 les ruines de plusieurs fours à tuiles de l'époque gallo- romaine. Les débris de tuiles qui jonchent le sol aux environs lèvent toul doute à cet égard, car leurs formes sont complètement romaines; certaines |)ortent le cachet de la fabrique; on n'a pas été assez heureux pour en réunir toutes les parties et le déchiffrer. Le travail de ces tuiles se ressent de la décadence; la pâte est peu homogène et les surfaces sont rugueuses, mais la cuisson est bonne. Elles sont plates, ont /\o centimètres de largeur et ao millimètres d'épaisseiu"; elles portent latéralement des rebords de 25 millimètres de hauteur et d'épaisseur : les tuiles du pays sont creuses et à canal. La terre provenait des environs (le sous-sol est schisteux), non des marais de l'Oust, malgré leur proximité, car l'argile constitutive de ces derniers est beaucoup plus douce et plus lâche que celle des débris de tuiles. " Ces différenis fours (on a reconnu les vestiges de plus de six) étaient tons seuiLlables; l'un d'eux, assez bien conservé, a permis d'en relever les dimensions exactes; le foyer et la partie inférieure du four sont intacts. J^e four était de capacité restreinte, de forme rectangulaire : il avait 2™, 08 de largeursur i™,70 de profoiuleur; il est probable que ses parois étaient voi- ticales, on ne peut en préciser la hauteur. Le foyer avait 10 centimètres de profondeiu" de plus que le four; il en était séparé [lar une sole soutenue pat- trois cloisons. Les tuiles mises en ordre dans le four étaient cuites par la flamme du combustible qui leur arrivait du foyer au moyen de furières ménagées dans la sole. Les furières présentent une disposition sans doute motivée ; celles du poiu'tour sont en forme de tuyère, mais celles du milieu affectent la disposition contraire, elles vont en s' évasant ; n'a-t-on pas eu CF.., i8G/|, \"Semcsiie. {T. I.VIU, N- 20.) I'6 ( 89" ) pour but d'appeler la flamme vers les parois du four et de modérer la chaleur centrale loujouis prédominante? La porte du foyer était ouverte du côté de l'ouest d'où viennent les vents les plus habituels et les plus vio- lents du paj's : était-ce avec intention? Sans aucun doute le combustible était végétal. Le pays étant abondant en genêt épineux, et cet arbrisseau dégageant une grande chaleur par la combustion, il est ]irobable que l'on en faisait usage; du reste, il était parfaitement approprié à des foyers de médiocre capacité. » Les constructions sont d'une grande simplicité; elles sont faites en tuiles (le rebut sans doute, posées en assises réglées, maçonnées avec de l'argile. Les baies du foyer et de ses cloisons, terminées en une espèce d'ogive, ont leur voûte formée par les assises prolongées et terminées en encorbel- lement; les joints ne sont pas normaux en coupe. Le foyer est creusé dans le sol. Jj'emploi de l'argile comme mortier a forcé de recourir à des arcs- boutanls pour soutenir les murs du four; on les a placés là où ils étaient nécessaires, ainsi cpi'on peut le voir sur le plan que je joins à celte Noie. Tout, en cette œuvre d'une extrême économie, décèle la main d'un simple ouvrier intelligent. )i Ue ce curieux spécimen de l'art céi'amique sous les Gallo-Romains, il résulte incontestablement que dans ces temps reculés la tuile, et probable- ment la brique, était cuile dans des fours analogues à ceux que l'on emploie aujourd'hui |)Our la cuisson de la faïence et de la porcelaine, méthode excellente abandonnée depuis longtemps. « CHIMIE. — Reclier< Iles sur inclion du phosphore rouge sur le soufre. Note de M. G. Le.moine, présentée par M. Freiny. (Extrait.) (Commissaires, MM. Pelouze, Fremy, Balard.) " L'expérience m'a montré que, lorsqu'on cherche à combiner le sonlre au phosphore rouge pris en excès , on n'obtient aucun des sulfures déjà connus, mais un composé défini nouveau correspondant à la fornuile Ph'-S'. Lorsqu'on augmente la proportion de soufre de manière à en prendre 3 équivalents pour i de phosphore rouge, on retrouve le trisul- fnre PhS\ » Mes piemières études ont poi-lé sur l'action exercée |)ar i équivalent de soufre sur i équivalent de phosphore rouge. La réaction n'a lien que vers i6o degrés: elle est brusque et dégage une chaleur considérable. Son (89t ) résultat est un mélange de sesquisulfiire et de phosphore eu excès, ce der- nier étant tout entier à l'état de phosphore rouge. 1) La séparation des deux corps s'effectue d'elle-même comme jjar liqua- tion, en maintenant le mélange pendant deux ou trois heures vers 260 de- grés dans des tubes fermés. Le culot que l'on obtient présente à la partie inférieure une substance rouge qui est un mélange de phosphore roiig*- et de 5 1,2 poiu' 100 de sesquisnlfure ; à sa partie supérieiu-e se trouve une substance jaune nettement séparée de la première : c'est le nouveau corps à peu prés pur. Enfin, contre les parois se sont déposées des croûtes brunes qui paraissent être du phosphore rouge fondu par la seule action de la chaleur ou par la présence d'une petite quantité de sesquisnlfure. » Le moyen de séparation le plus simple et le plus complet consiste dans l'emploi du sulfure de carbone. La partie du mélange qtji y est soluble. desséchée à 200 degrés dans un courant d'acide carbonique sec, présente la composition suivante : o^"', 795 donnent 2K'",5 i 5 (BaO,SO'), soit4^>4 pour 100 de soufre. et iS'',597 (2MgO,PhO^), soit 55,6 pour 100 de phosphore. La formule Ph^S' exige 43,6 de soufre et 56,4 de phosphore. n La substance ainsi obtenue est bien une combinaison définie et non pas un mélange de corps déjà connus. La même composition se retrouve en effet en analysant : o 1° Les résultats de lavages successifs de la substance précédente par de petites quantités de sulfure de carbone pur et sec ; » 2° La partie déposée par le refroidissement de sa dissolution à chaud dans le chlorure de phosphore; « 3° La très-petite quantité de matière qui se sublime à une température de 260 degrés longtemps soutenue ; )) 4° Les cristaux obtenus en refroidissant lentement une dissolution chaude et concentrée faite avec le sulfure de carbone. Ces cristaux ont con- duit en effet, après leur fusion, aux résultats suivants : oS'',6oi donnent i^^goS (BaO,SO'), soit 43,6 pour 100 de soufre. et iS", 216 (2MgO,PhO^'), soit 56, o pour 100 de phosphore. » Le sesquisnlfure de phosphore, qui s'obtient en cherchant à combiner I équivalent de soufre à r équivalent de phosphore rouge, se produit quel que soit l'excès de ce dernier corps que l'on emploie. Les portions dis- soutes par le sulfure de carbone, après la combinaison, dans des mélanges 116.. ( 892 ) faits en (Jifférentes proportions, présentent en effet la composition *lii ses- ipiisulfure ; (6Ph + S)o6% 786 donnent 2e'-,5o7 iBaO,SO'), soit 43,7 pour 100 de soufre. (aPh + S) o5%S63 » 2«',727 (BaO,SO'), soit 43,3 pour 100 de soufre. ct|5'',74' (2MgO,PhO'), soit 55,8 pour 100 de phosphore. (2Pii-|-3S) 0,672 » Q.*'', 160 (BaOjSO'), soit 44i ' poui" 'oo de soufre. » Avec le mélange (Ph + 3S), le produit de la combinaison, presque blanc, est insoluble dans le sulfure de carbone et dans le chlorure de phos- phore. Il fond seulement vers 290 degrés : il augiuenle de poids à l'air et décotiipose l'eau à froid, en produisant de l'hydrogène sulfuré et de l'acide phosphoreux. 11 se dissout immédiatement dans l'ammoniaque. On a alors le trisulfure PhS*. )) Propriétés du sesquisnlfure de phosphore. — Les cristaux obtenus au moyen du sulfiu'e de carbone appartiennent au système du prisme rhom- boïdal droit ; leurs éléments sont les suivants : Angles observés M sur M = 8i"3o' Angles calcidés » » M stir o' obtus =116° » » » M siu- o' aigu ^= 64° 3o' » G/j" » o' sur rt' = 70" 4-^' » 70"4f' I) Avec le chlorure de phosphore, le système cristallin parait le même. An contraire, le sublimé de sesquisnlfure obtenu à une température de 260 de- grés ne colore pas la lumière polarisée: ce caractère, ainsi que la netteté de son aspect et de son mode de groupement, semblable à celui de certains cristaux de cuivre natif, le rangent d.ins le système régulier. Le nouveau corps est donc dimorphe. » Fusible vers 142 degrés, il bout et distille sans décotnposition à une température qui paraît comprise entre 3oo et 4oo degrés ; à 2G0 degrés déjà sa volatilisation est complète dans un coiu-ant d'acide carbonique. Il se dis- sout, surtout à chaud, dans le sulfure de carbone et le chlorure île phos- phore : cette dernière dissolution, traitée par l'eau, le laisse reparaître intact. L'alcool et l'éther le dissolvent, mais en le décomposant. » Le sesquisnlfure se distingue tout parliciilièrement des autres composés du phosphore et du soufre par son inaltéiabilité presque complète par l'air et par l'eau à froid. En cinquante jours, du sesquisnlfure fondu n'augmente pas de la millième partie de son poids. Conservé ilans l'eau pendant trois mois, il ne la rend |)as acide; en deux mois, \^','i'i n'en dégage sous le ( 893) mercure qu'environ 2 centimètres cubes de gaz. A 100 degrés, l'action est exirèmement lente, mais sensible : elle permet de constater la prodiiclioii d'hydrogène sulfuré et d'acide phosphoreux. L'inflammation au contact de l'air a lieu seulement vers 100 degrés. 1) Le sesquisnifure de phosphore est soluble en totalité dans les sulfures de potassium et de sodium, La potasse le dissout, même à froid, avec pro- duction de chaleur : il se dégage en même temps de riiydrf)gene mêlé d'hy- drogène phosphore. Le produit de la réaction à chaud est un mélange de sulfure de potassium et de phosphile de potasse. Avec le chlore, l'attaque est lente, mais complète. » S'il est vrai que les deux états allotropiques du corps siiuple puissent préexister dans ses coin|)osés, c'est vraisend)lablcment à l'étal de phosphore rouge qu'il se trouve dans celui que je viens de décrire. On peut remarquer en effet que la production du sesquisnifure n'a eu lieu jusqu'ici qu'avec le phosphore rouge : elle s'effectue au plus à 160 degrés, c'est-à-dire bien au- dessous de la températiue qui détermine le changement d'état du corps simple ; enfin, la chaleur dégagée par la réaction ne fait repasser aucune partie de l'excès de phosphore rouge à l'état de phosphore jaune. Peut-être pourrai-je résoudre un jour la question qui se trouve ainsi soulevée. Il faut, pour y arriver, ainsi que pour compléter l'élude des propriétés du sesqui- snifure, de nouvelles expériei'.ces que je poursuis encore et que je termi- nerai dès que les circonstances me le permettront. )) Ces recherches ont été exécutées en partie à l'École des Ponis et Chaussées, dans le laboratoire de M. Hervé -Ma ngon, en partie à l'École Polytechnique, dans celui de M. Fremy : qu'ils veuillent bien agréer ici l'expression de ma reconnaissance. » GÉOLOGIE. — NouDeiles recherches sur l'homme fossile dans les eiwtrons de Tout; par M. Hitssox. (Commissaires précédemment nommés.) « L'homme existait-il déjà à l'époque où s'est elfectué le dépôt généra- lement connu sous le nom de diluviuin alpin? La questian vient de faire un grand pas, en ce qui concerne Toul, par suite surtout de cette circonstance, qu'avec les os travaillés de nos cavernes se trouvent, en mélange, des instruments en silex ayant leurs analogues sur le diluvium même du plateau situé en face de ces grottes. Ce fait a, sans contredit, une très-grande impor- tai'ce, et, par ce molif, je demande la permission d'^-niter quelques lignes ( 894 ) à celles publiées sur le trou de la Fontaine, dans le Compte rendu de la séance du i mai dernier (t. LVIII, j3. 8i4)- » 1° Depuis l'envni de ma Note, j'ai vu les objets dont j'avais seulement un dessin, et cet examen m'a tout à fait confirmé dans mes appréciations sur la ressemblance delà plupart desdits instruments, soit avec certains nu- méros des photographies que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie, soit avec des silex non reproduits, mais ayant la même origine que ces derniers. Il m'a révélé aussi un autre fait : c'est l'identité de travail qui existe entre le mnnclie de la pointe en corne de cerf barbelée et le n° 43 de mes photo- graphies. En outre de ces diverses pièces les plus essentielles, j'ai eu entre les mains (mais à peine une demi-minute, c'est-à-dire trop peu de temps pour pouvoir me prononcer autrement que sous forme de probabilité) trois pointes ou haches, dont l'une, cassée et en silex du pays, est identique à mou n° 46; les deux autres, également de haute antiquité, mais d'une forme que je n'ai point encore rencontrée sur le plateau de la Treiche, aimoucent déjà vme certaine perfection relative dans l'art de tailler le silex. » 2" A la suite de cette précédente découverte, mes deux collaborateurs (mon fils et mou frère), aidés de quelques ouvriers, ont fouillé, pendant cinq ou six jours, le couloir en question, et voici ce qu'ils y ont trouvé de plus intéressant: tibia et autres ossements de Rhinocéros, nombreux débris de l'Ours des cavernes, coprolithes d'Hyène, quelques vestiges de Chevreuil, deLotqî, etc.; os fendus en long dont plusieurs portent la trace évidente de la main de l'homme; une aiguille à chas (en os); une dent canine d'Ours avec strie transversale à la racine; mêmes insectes qu'au trou du Portique. Je m'arrête un instant sur ces deux dernières circonstances. 1° La strie observée sur la dent d'Ours est ancierme, car on y voit îles taches de limo- uite, el peut-être décèle-t-e!le une intention humaine. Il est très-probable que l'homme primitif, qui prenait tant de peine à apointir des os, recher- chait ceux qui affectent naturellement la forme de pointe, et, par con- séquent, les canines d'Ours; aussi, celle eu question, très-aiguë et encore résistante, semblait-elle avoir été cachée avec trois autres de même espèce, mais d'inégale grosseur. 1" La présence de produits stercoraux d'Insectivore est remarquable, en ce sens que, jusqu'alors, je les ai trouvés seulement sur les trois points où se rencontre en outre la trace de l'homme; mais peut- être existent-ils ailleurs. Ces petits amas, bien qu'enfoui.s à 30 ou 3o centi- mètres, n'en sont pas moins postdiluviens (voir Comptes jeiidin:, t. LVII, p. 329), et M. Mathieu, professeur à l'École forestière et entomologiste distingué, rpii a eu l'obligeance de les examiner, y a reconnu les Geotrtipes ( 895 ) t'emalis, stercorarius et s/lvalicus, le Carabus inonilis, un Feronia, et autres < spèccs modernes. « Conclusion. — Donc tout concourt à prouver, de plus en plus, que (l:uis ies environs deToiil l'homme n'a pas précédé le diluviumdljiin. » PALÉONTOLOGIE. — Coiitemporanéité de riioiuine et de /'Ursus spelveus élahlie par r élude des os crisses des cavernes. Note de MM. F. GAURUion et H. FiLHOL, présentée par M. de Qiiatrefages. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Valenciennes, de Quatrefages, Daubrée, Ch. Sainte-Claire Deville.) » La contemporanéilé de l'homme et du Renne dans le centre et dans le midi de la France pendant l'époque diluvienne est aujourd'hui irrévoca- blement admise par tous les n.iluralisfes. Or, des faits nombreux et observés avec soin nous permettent aujourd'hui de dire qu'iuie fois la contem- poranéité de l'homme et du Renne admise pendant l'époque diluvienne, il faut aussi admettre, nécessairement, la coexistence de l'homme et de V Ursus spelœus. » Nous pensons qu'il est suffisant de démontrer que les ossements de Y Ursus spelœus ont été cassés à l'état frais par la main de l'homme, pour prouver que l'homme et VUrsus spelœus ont vécu à la même époque. Pour cela, nous allons examiner ce qui se passe de nos jours chez les peuples qui cassent, pour les utiliser, les os d'animaux ilont ils se nourrissent. » Les voyageurs et les missionnaires qui ont donné le récit de leurs voyages dans les régions polaires s'accordent tous à dire que les habitants de ces contrées, Lapons, Esquimaux, Samoyèdes, Ramicbakales, etc., ont l'habitude de casser les os longs de Renne pour se nourrir de la moelle, ou bien pour faire avec la moelle et la cervelle un mélange destiné à la prépa- ration des peaux. Nous nous contenterons de rappeler que les diaphyses des os longs de ce Ruminant sont ouvertes par ces habitants des régions polaires au moyen d'un uistriunent tranchant, ou cassés à coups d'instruments contondants ; souvent même les os sont complètement broyés. Ces os longs sont travaillés en cuillers, en marteaux, en poinçons, etc. Les cassui'es, faites le plus souvent avec soin, permettent ainsi à ces peuples d'utiliser, pour en faire des armes, des instruments et des outils, les parties de l'aui'ual qui semblent le moins utiles. » Cet usage s'est maintenu, sans doute depuis bien des siècles, ciiez des peuples jouissant d'une civilisation à peu près la même, puisque nous ( 89(i ) retrouvons dans les populations nntéiiisloriques du Dant-mark, de la Suisse, etc., les preuves d'une industrie semblable. » Dans les kjoekkenmœddings, en effet, dans les habitations lacustres de la Suisse, dans les cavernes de lAriége appartenant à l'âge de la pierre polie, etc., nous relrouvous des os longs de Ruminants cassés d'une ma- nière uniforme, portant avec des stries profondes l'empreinte des dents des Carnassiers qui les ont rongés, souvent même sur le point où une ca&si;re avait déjà été produite par la main de l'Ijonime. Ces mêmes ossements ainsi fendus et cassés, ou les a fréquemment vus apoiutis en forme de poinçons, de ciseaux, et de divers autres instruments » A pari les ossements de Renne cassés par les Lapons actuels dont il n'a pas été possible de nous procurer des échantillons, nous avons pu comparer entre eux les ossements cassés des époques diverses que nous avons énumé- rées. C'est dans les musées de la Suisse que l'un de nous a fait ses obser- vations, et c'est grâce à la bienveillance des savants professeurs de ce centre scientifique que nous avons pu nous procurer les documents nécessaires pour mûrir les résultats de nos recherches. )) Notre examen nous a prouvé que les os cassés par la main de l'homme présentent des caractères uniques et qu'il est impossible de méconnaître une fois qu'on les a bien vus. 11 1° Aspect de la cassure. La cassure, lorsqu'elle est ancienne, présente la même coloration que le reste de l'os; elle est souvent, dans ce cas, recou- verte de la même gangue que lui. I>orsque la cassure d un os résulte d'un coup maladroitement porté au moment de l'extraction, on la reconnaît à sa couleur |>lus blanche et plus fraîche que celle de la surface de l'os. On voit facilement que le bord correspondant à la surface extérieure forme une zone plus foncée. Ce dernier phénomène se produit pour les os qui con- tiennent encore la plus grande partie de leur gélatine. Dans le cas où ils ont perdu leur matière organique, ces os ont une cassure fraîche à couleur uniforme. » 2° Forme de ta rosswre. Les cassures que portent les os dont nous par- lons présentent une uniformité singulière et bien digne de remarque. Les tètes des os longs sont toujours entières, les diaphyses ouvertes longitudina- lement, des fragments plus ou moins longs restant attachés aux têtes. I^es os courts, plialanges et vertèbres, sont en général divisés dans toute leur lar- geur en deux parties à peu près égales. » I^s cassures des os longs, que nous avons pu étudier sur des milliers de spécimens, nous ont laissé supposer qu'elles étaient faites de deux ( 897) façons différentes, tantôt avec un instrument contondant, tantôt avec un instrument tranchant. » Le premier de ces deux procédés, de beaucoup le plus fréquent, se traduit par une série de cassures plus ou moins lisses et à bords non baveux, laissées sur les extrémités articulaires. Le second^ bien plus rare, nous a paru in- diqué par des cassures très-allongées de la diaphyse, faites sans doute dans le but de tailler les os en poinçons après en avoir extrait la moelle. Ce sont surtout les os les moins épais, par suite appartenant à de petits Ruminants, tels que Chèvres, Moutons, etc., qui présentent les cassures par instrument tranchant. Les os de grands Ruminants paraissent avoir été plus souvent cassés par le premier procédé. Sur ceux-ci l'on voit quelquefois les coups d'instruments contondants; ceux-là portent les entailles produites par les •instruments tranchants. Tous sont sillonnés par de nombreuses stries faites sans doute pendant qu'on en détachait les chairs. La régularité des cassures des os courts paraît bien indiquer qu'ils ont élé ouverts exclusivement au moyen d'un instrument tranchant. Les entailles produites sur ces ossements par la main de l'homme ont quelquefois été rongées par les Carnassiers, ce qui prouve bien que ces os étaient à l'état frais pendant que l'homme les a travaillés. » Du moment où l'on admet que les cassures produites sur ces os l'ont été par une cause violente, il faut voir quelle est cette cause. Personne ne s'arrêtera à l'idée d'une fracture produite pendant la vie de l'animal. L'absence de cal osseux et le simple bon sens nous permettent de passer outre. Ces os ont-ils été cassés dans un cornant, par suite des chocs qu'ils auraient reçus des cailloux roulés venant frapper sur eux? Tous les osse- ments cassés que nous avons pu examiner proviennent de cavernes non remplies par des courants; ils ont été, pour la plupart, recueillis dans des foyers remplis de cendres, où ils étaient en place suivant toute apparence depuis le moment de leur dépôt. Des cailloux roulés n'ont été retrouvés qu'au-dessous de ces gisements paléontologiques, ou bien ils manquaient complètement. Il faudrait du reste, pour que ces fractures eussent été pro- duites par les chocs imprimés dans un courant, que les os portassent des traces d'usure par roulement et par frottement ; les angles des cassures de- vraient être mousses, les surfaces articulaires usées, altérées, les surfaces osseuses striées et entamées dans tous les sens. Rien de cela n'existe. Les angles sont tranchants, les pointes aiguës, les surfaces articulaires nettes. Tout démontre que les os cassés n'ont pas été roulés. Est-ce la dent des Carnassiers qui a déterminé ces fractures? Non, car il faudrait retrouver les C. R , iSfi'i, i" Semestre. (T. LVIII, IN» 20.) I ' 7 ( 89« ) traces îles dents sur tous les fragments, et elles manquent presque tou- jours. Ce n'est que par exception qu'on les trouve marquées sur les os, et, lorsqu'on les y voit, il est facile de s'assurer que les cassures entamées existaient antérieurement. Nous ne saurions, après cela, trouver une autre cause violente ayant produit le phénomène que nous étudions, que dans des coups portés par la main de l'homme. « Ces faits une fois établis, nous ne croyons pas aller tro|) loin en disant que toutes les fois qu'on retrouvera en quantité des ossements présentant le caractère de ceux que nous venons de décrire, c'est-à-dire cassures des dia|)hyses et conservation des tètes , pointes et angles aigus et tranchants, empreintes fie dents de Carnassiers ayant entamé les cassures antérieures, absence de traces d'usure par frottement, il sera possible de dire avec cer- titude cjue l'homme a produit ces cassures s\n" les os frais, et a été le con- temporain des animaux auxquels appartenaient ces débris. » Nous rappellerons maintenant que nous avons eu déjà l'occasion il y a deux ans, dans noire première brochure sur l'homme fossile, de concert avec notre ami M. J.-I). Rames, et l'année dernière à la Société Géologique de France, de présenter des ossements d' Ursus spelœus, de Fetis spelœa, de Rhino- céros tirhorliimis, que nous croyons taillés de main d'homme. C'étaient des mâchoires inférieures de grand Ours et de grand Chat des cavernes, dont la partie postérieure très-régulièrement enlevée, sans doute pour être plus faci- lement tenue à la main, formait avec leur canine menaçante une arme redoutable ou un insti-ument utile pour gratter la terre. C'étaient des os longs de grands (3urs taillés en forme de couteaux; une phalange du même animal percée de part eu part aux deux tètes articulaires et portant une sérit; de traits sur chaque côté de la diaphyse. C'était un côté gauche de mâchoire inférieure du même Ours complètement traversé par un coup d'instrument piquant, et montrant les productions pathologiques d'une ostéite déclarée après la blessure. C'étaient encore des tibias et des humérus de Rliinoceros tichorhiniis cassés dans leur diaphyse comme ceux que nous avons décrits de Rennes et d'Aurochs, de Moutons et de Chèvres. Les cassures faites sur ces os avaient souvent été entamées par la dent de gros Carnassiers. " A ces pièces, dont nous avons aujourd'hui augmenté le nombre, il laul joindre une série d'ossements de grands Ours et de grands Chats des cavernes, cassés comme ceux de l'âge du Renne, de l'âge de l'Aurochs et de l'âge de la pierre polie. » Les faits précédents et les pièces dont nous venons de parler confirment d'une manière certaine la contemporanéilé de l'homme et du grand Ours ( «99 ) des cavernes, aujourd'hui admise par la plupart des naluralistes coiiime vérité acquise à la science. Ces faits pertueltronl de i)liis, pensons nous, d'arriver à la détermination de la conleinporanéité de l'homme et des espèces éteintes par des observations faciles à faire et au moj'en de données nouvelles et sûres. » CORllESPOIVDAIVCE M. LE Secrétaiue perpétuel présente, au nom de M. Alb. Gnudrj, la VIIl^ livraison de son ouvrage sur les animaux fossiles et géologie de l'Al- tique; Et au nom de M. Piambosson, un voliune intitulé : « I^a Science popu- laire ». M. LE Vice-Président présente à l'Académie un exemplaire de l'ouvrage de feu M. Achille Richard, intitulé : « Nouveaux éléments de Botanique «. C'est la neuvième édition; elle est augmentée de Notes complémentaires par M. Ch. Martim, HISTOIRE DES SCIENCES ET DE l'ikdustrie. — Notice iiir [origine d'une roue ancienne emplojée pour C épuisement des mines et présentée au Consewatoire impérial des Arts et Métiers; j)ar M. Deligny. « La roue présentée a été retirée des mines de cuivre de San-Doniingos, situées en Portugal, province d'Alemtejo, à i6 kilomètres du Guadiana. Ces mines font partie d'un important district métallifère qui s'étend sur plus de 200 kilomètres entre le Guadalquivir et la côte ouest du Portugal. » L'origine de l'exploitation dans ce district se perd dans la nuit des âges antéhistoriques. Les noms que la tradition a conservés presque intacts, aux principaux centres de production et de commerce du cuivre dans ces con- trées, sont ceux qu'elle attribue aux premiers fondateins de la colonisation du sud de la péninsule ibérique. En Portugal, c'est Sétubal et Troya ; en Es- pagne, ce sont les montagnes de Tarse ouTharsiset deZalamen, ouSolomen, ou de Salomon, les villes de Huelva (Onuba), Cartaya (Carthage), Lepe (Ju- lipa), toutes d'origine phénicienne, comme Cadiz (Gadir ou Gadès). » Tharsis, qui donna autrefois son nom à une partie de l'ancienne Bé- tique, la Tharlesis Bœtica, n'est autre que le pays où les flottes de Salomon et d'Hiram allaient chercher le cuivre, employé à profusion pour l'orne- mentation du Temple. » L'importance de l'exploitation ancienne est manifestée par des travaux et des amas de scories dont l'étendue et la masse peuvent paraître colossales, 117.. { 900 ) même aux yeux de l'industriel moderne. Elle explique le rôle prédominant que le cuivre remplissait dans les usages du monde ancien. » On peut estimer à environ ao raillions de tonnes les scories laissées par plusieurs siècles de travail, et à 800000 tonnes le cuivre que ces mines ont livré à la circulation. )) L'examen des scories, qui se sont conservées sans altération, démontre deux époques très-distinctes d'activité. Ces résidus indiquent deux systèmes de traitement différents, en même temps que la disposition particulière et relative des dépôts prouve deux périodes séparées par quelque cataclysme. On peut comparer très-exactement ces dépôts à deux formations sédimen- faires superposées, mais de composition et de stratifications différentes. » L'histoire peut déterminer ces deux époques : la première est celle de l'exploitation phénicienne, la seconde est celle de l'exploitation romaine. Les longues guerres qui ont signalé la domination de Carthage et son rem- placement par celle de Rome ont interrompu le travail pacifique, alimenté par le commerce des Phéniciens; elles ont été le cataclysme qui a séparé les deux formations de scories. » Ce n'est qu'après la pacification du pays que les Romains ont pu re- prendre l'exploitation; ils l'ont fait alors avec l'énergie et la grandeur qui caractérisaient toutes leurs entreprises. Ils ont laissé leurs devanciers loin en arrière. » En admettant que leurs premières tentatives aient commencé après la pacification sous César, comme paraissent le prouver les monnaies de César et d'Auguste trouvées dans les mines, l'exploitation s'étant continuée jusqu à l'invasion des barbares, sous le règne d'IIonorius, elle a duré un peu plus de quatre cents ans. » Une inscription conservée à l'École des Mines de Madrid prouve que, sous Nerva, le service des mines de la Thariesis Bœtica avait déjà son organi- sation publique. Cette inscription a été trouvée le3i juillet 1772, en restau- rant une galerie ancienne; elle était fixée sur la paroi, à ira mètres de l'embouchure et à lô^jSo de la surface. Elle est gravée sur ime feuille de cuivre de 2 millimètres d'épaisseur, dans la forme suivante : IMP. NERViE. C.ESARI AC PONTIFICL MAXIMO. TR. POTEST. P.P. COS. III AVG. ÎÏÏT. PVDENS. AVG. LIB. PROCYRATOR SVO POSVIT ( 9°^ ) » Les. travaux romains étaient faits avec une certaine régularité. L'éva- cuation des eaux était opérée par des galeries d'écoulement qui atteignaient (juelquefois une longueur considérable (i). L'extraction se faisait par des puits foncés suivant des lignes parallèles et espacés de aS à 4o mètres les uns des autres. Lorsque les puits devaient avoir une grande profondeur, on faisait des puits jumeaux, afin d'assurer la ventilation. Ces puits, qui n'avaient pas plus de o™,90 à i mètre sur o'",7o à o™,8o, allaient ainsi à plus de 80 mètres de profondeur. » Mais le niveau le plus bas des galeries d'écoulement était très-souvent limité par la dureté des roches à traverser. Dans ce cas, les mineurs romains, n'ayant à leur disposition ni la poudre ni l'acier pour vaincre cette dureté, furent conduits à employer des moyens mécaniques pour continuer l'épuise- ment à la profondeur exigée par leur exploitation. » C'est ce qui est arrivé à la mine de San-Domingos, où la masse princi- pale à exploiter a, sur 5oo mètres de longueur, 70 à 80 mètres de puissance moyenne. La nature des roches ne permit de faire la galerie d'écoulement ancienne qu'à un niveau qui ne donnait que 3 à 4 mètres de hauteur de minerais à exploiter. Pour aller plus bas, les mineurs romains installèrent une série de roues à godets, dont huit encore intactes ont déjà été mises à jour par les travaux modernes. Plusieurs d'entre elles ont été trouvées dans un état parfait de conservation dii à leur immersion dans des eaux char- gées de sels de fer et de cuivre. C'est l'une de ces roues qui a été offerte au Conservatoire. » Elle a 6", 66 de diamètre. La couronne et les bras sont en pin, l'axe et ses supports en chêne vert {encina). Les godets, au nombre de vingt- cinq, ont o™, i65 de largeur, o'", 5o de longueur et o™, i3 de hauteur. La construction est d'une grande légèreté et remarquable par ses assemblages qui ne comportent aucune pièce métallique. Chaque roue puisant dans un bassin creusé dans la roche déversait, par côté, dans un canal en bois, l'eau élevée dans le bassin de la roue supérieure. » Aucun appareil de transmission de mouvement n'a été trouvé. Le mouvement n'a pu être donné que par des hommes agissant avec les pieds nus et par leur poids sur la couronne, et au moyen de taquets sur les- quels on remarque une légère usure. » La quantité d'eau donnée en moyenne par la mine a été constatée de (i) L'auleur de cette Note, en restaurant plusieurs c'es principales mines du district, a remis en service des galeries d'écoidement anciennes, de 800 à i4oo mètres de longueui-. ( 902 ) de i'", 84 par seconde, soit de iSS"*", 976 par vingt-qualre heures. T.a haii- teiir d'élévalion atteinte par la roue étant de 3™, 70, l'effet utile était de 588 igo Ici logra m mètres par vingt-quatre heures, soit 6''8™,8o par seconde. Cette quantité est inférieure au travail que peut produire un homme agis- sant par son poids sur une roue à cheville. M La disposition des godets et de l'ensemble de 1 appareil permet d'esti- mer à 4'"» 875 la capacité utile, ou le rendement de chacun d'eux. Ils sont au nombre de vingt-cinq sur une circonférence de 20"", 71. Par consé- quent, chaque mètre de circonférence correspond à un débit de 5''', 82. D'où il résulte que, pour produire i''', 84 p'u' seconde, la vitesse de marche devait être de o™,3i par seconde. M La mine ayant été remise en exploitation par l'auteur de cette Note, sans qu'aucune trace de travaux postérieurs à la ruine de l'empire romain ait pu être découverte, la roue offerte date au moins de l'année 4 12 avant Jésus-Christ; elle a donc i45o ans d'existence. Ce sera le doyen des appa- reils d'épuisement figurant dans une collection. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarques sur une N ote de ^\ . LeBesgne; par 31. E. Catalan. « En lisant le Compte rendu de la dernière séance, il m'a semblé que M. Le Besgue suppose nouvelles des formules et des démonstrations déjà connues. Je demande à l'Académie la permission de justifier, en peu de mots, mon assertion. 1. Les relations ou plutôt celles-ci 26, -t- I := o, SBjH-SB, -1-1 = 0, 3B« = -t 2 3 SB, -+- loB, = -, (p. 853), 1 (p. 856), ne différent que par la notation de celles qu on trouve à la page 84 du grand Traité de Lacroix (t. III) (*). (*) On sait que ces dernières renferment une faute de signe [Comptes rendus, t. LIV, ( 9o3 » 2. De l'équation É^ — I 2 1.2 * 1 .2.3.4 M. Le Besgue tire les développements île ^cotjj', de j'tangj , de j'cosécj; puis il ajoute : « Ces formules bien connues sont, comme on voit, bien » faciles à démontrer. » n M. Le Besgue peut consulter le tome LIV des Comptes rendus, il recon- naîtra que j'ai tlémontré, précisément comme il le fait, les formules en question. » 3. M. Le Besgue semble douter que l'on puisse établir, d'une manière simple, « l'élégante formule 1 + 4; ^- V- + . ■ • = (- i)""' B^^m ., (p. 856). » 2"" 3"' ^ ' 1 .2.3. , .2/72 ^r / Pour démontrer cette dernière relation (*), il suffit d'observer que I on a, simultanément, rcot r= I -B,^^ +B^- ^'•^' . - . . . (p. 855). •^ -^ 1.2 1.234 p =00 puis de développer, suivant les puissances de >', le second membre delà dernière équation. » 4. Dans une Note insérée aux Annali di Malematica pura tdapplicatn (juillet-aoîit 1859), j'ai indiqué la manière la plus simple, quant à présent, de calculer les nombres de Bernoulli. » » A la suite de cette communication, M. Cuasles dit qu'il a reçu une Lettre de M. Le Besgue qui lui annonçait qu'il venait de s'apercevoir que |). 1060). La Note de M. Le Besgue exige également un erratum. A la page 855, au lieu de B, = — - = B3 = B, = B, = . . . , 2 B, 1 Bj = B5 = B, — ...:::= O. 2 (*) On pourrait, à l'exemple de M. Serrât, la prendre pour point de départ. [Calcul dif- férentiel de Lacroix, sixième édition, t. II, p. 353.) ( 9o4 ) les formules avaient été démontrées par BernouUi, et le priait de retirer sa Note. Le Compte rendu était composé; et M. Chasles n'a pu faire connaître, qu'à la séance de ce jour, la déclaration de M. Le Besgue, ainsi conçue : K Je m'aperçois, en consultant V Ars conjectandi de Bernonlli, que ma for- » mule ne diffère pas de la sienne; veuillez donc n'en point faire usage. » — Bordeaux, 1 1 mai 1864 >• GHIMIK ORGANIQUE. — Recherches ^iir les combinaisons dialtjlicjues; par M. Ad. Wuuïz. (Deuxième partie.) « J'ai démontré récemment que l'aHyle libre ou diallyle {€'H')- se comporte comme un hydrocarbure ^'^H'" a|)partenant à la série non saturéje G"H-"~- ; qu'il se combine avec deux molécules d'acide iodhydrique, et qu'au diiodhydrate ainsi formé correspondent un diacélate et un dihy- drate. J'ai fait remarquer, en même temps, qu'indépendamment de cette série diatomique de combinaisons diallyliques, il en existe une autre monoa- tomique. Je vais décrire cette seconde série. » L Lorsqu'on distille dans le vide jusqu'à i3o degrés le produit de la réaction de l'acide iodhydrique sur le diallyle, le diiodhydrate reste, et il passe dans le récipient du diallyle non combiné et un monoiodhydrate de diallyle. On peut les séparer facilement par distillation fractionnée, ce der- nier ne bouillant sous la pression ordinaire que de 164 à 166 degrés. 1) C'est un liquide incolore, d'une densité de i,497 ^ o degré. Sa com- pf)sition est exprimée par la formule G^H"I. )> J^e même couîposé se forme lorsqu'on traite le diiodhydrate de diallyle par la potasse alcoolique. Le mélange s'échauffe et il convient de le refroidir pour éviter une réaction trop énergique. Il se précipite de l'iodure de potassium. On ajoute ensuite de l'eau et on distille le tout. On recueille un liquide iodé plus dense que l'eau, mélange de diallyle régénéré, de mo- noiodhydrate de diallyle et d'une petite quantité d'un liquide iodé qui ne passe pas à 180 degrés, probablement du diiodhydrate entraîné. La potasse alcoolique dédouble donc, à froid, ce dernier composé, comme l'indiquent les équations suivantes : G41'», H^P+ KHO= H'G+ KI + G-^H"!, G»H'», H=r + 2KHO= 2lPÔ-f-2Kl4-Gqi'». )) II. On a fait réagir 19 grammes de monoiodhydrate de diallyle, bouil- lant de iGo à 170 degrés, sur une quantité équivalente d'oxyde d'argent (9o5 ) humide. Au bout de vine,t-quatre heures on a distillé et séparé le liquid<' léger qui surnageait l'eau condensée dans le récipient. Ce liquide, déshy- draté parle chlorure de calcium, a passé à la distillation de6o à 180 degrés. On en a séparé trois produits : " !° Un liquide bouillant de Go à 70 degrés et qui paraissait être, d'après sa composition, un mélange de diallyle et d'hexyléne; 11 2° Un liquide bouillant de i3o à i4o degrés, et qui offrait la compo- sition du monohydrate de diallyle, G* H'^O, alcool ou pseudo-alcool de h> série G"H-"0; )• 3° Un liquide bouillant vers 180 degrés et qui était l'élher correspon- G^H" ) dant à ce dernier alcool, c'est-à-dire le composé C'-H^^O = ^euii r^- " Les équations suivantes rendent compte de la formation de ces produits : 1° G=H"I + AgH0(i)= G^H'^ + H'ô + Agl; 2° G'H"I+AgHO ^e^H'-Ô+Agl; 3° 2G'H"I-f-Ag^Ô =(G'=H")-G. )■ Quant à l'hexylène, s'il s'en forme, il prend naissance en vertu d'ime action secondaire que je ne puis indiquer. » III. Lorsqu'on fait réagir le diiodhydrate de diallyle sur l'acélale d'argent, il se forme indépendamment du diacélate de diallyle, dont j'ai uidiqué les propriétés, un monoacélate qui bout vers i55 degrés. H esl facile de le séparer, par distillation fractionnée, de l'allyle et du diacétate qui se forment en même temps. C'est un liquide incolore, doué d'iuie odeiu- aromatique, d'une densité de 0,912. Sa composition est exprimée par la formule il est uisoluble dans l'eau. Lorsqu'on le chauffe au bain-marie avec une solution concentrée de potasse, i\ est à peine attaqué. Mais on parvient à le saponifier lorsqu'on le distille à plusieurs reprises avec de l'hydrate de pota.sse en poudre fine. 11 se forme alors de l'acétate de potasse et le [)oint d'ébullition du liquide s'abaisse jusqu'à i35 degrés environ. Le produit obtenu possède la composition CH'^O, et est identique avec l'alcool (ou (1) Au lieu dcAg^O-l-H^O. C. R., iSe/'i, i"Semoj(/T. (T. H III, N" 20.) I '8 ( 9o6 ) le pseudo-alcool) formé par l'action de l'oxyde d'argent sur le monoiodhy- drate dediallyle. » Le nionoacétate dont il s agit ne paraît pas pouvoir se combiner avec l'acide acétique pour former du diacétate. J'ai chauffé ces deux corps pen- dant plusieurs jours à i4o degrés, et je n'ai pu séparer autre chose du mélange que du monoacétate non altéré. >i IV. Le diiodhydrate de diallyle réagit sur l'oxyde d'argent humide, len- tement à la température ordinaire, très-vivement lorsqu'on chauffe. J'ai fait l'opération à plusieurs reprises sur plus de 200 grammes de diiodhydrate et j'ai pu séparer quatre produits différents du produit de la réaction : )> 1° Du diallyle régénéré bouillant vers 60 degrés; )' 2° Un liquide bouillant de 90 à 100 degrés, offrant la composition » 3'' Un liquide bouillant de i3o à i4o degrés, isomérique avec le pré- cédent et identique avec l'alcool obtenu par la saponification du monoacé- tate qui vient d'être décrit ; » 4° Un liquide bouillant vers i 80 degrés, et qui est probablement l'élher de cet alcool. » Ces deux dersiiers produits sont identiques avec ceux qui résultent de l'action de l'oxyde d'argent sur le monoiodhydrate d'allyle, et on conçoit aisément leur formation eu admettant qu'une portion du diiodhydrate est d'abord amenée par l'oxyde d'argent à l'état de monoiodhydrate. » Quant au liquide bouillant de 90 à 100 degrés, c'est le produit prin- cipal de la réaction. Il prend naissance par la substitution d'un atome d'oxygène à deux atomes d'iode, dans le diiodhydrate de diallyle » D'après ce mode de formation, il est possible que ce corps constitue le monohydrate de diallyle. Mais il pourrait aussi représenter l'oxyde d'hexyléne €''H'^0 (i), ou un corps analogue avec cet oxyde. De nouvelles expériences décideront ce point. '> Quoi qu'il en soit, le liquide formé par l'action de l'oxyde d'argent siu* le diiodhydrate de diallyle, et que je nommerai provisoirement mouohy- drate de diallyle, est doué d'une odeur aromatique très-pénétrante. Conve- nablement purifié, il bout de g3 à 93 degrés. Sa densité à o degré est égale (l) Ce corps n'a pas encore été isolé. On peut présumer que son |)oint d'ébullition est situé vers \ 10 degrés, l'oxyde d'amylène bouillant vers 95 degrés. ( 907 ) à o,836. Sa densité de vapeur a été trouvée égale à 3,5. Le chiffre théo- rique est 3,4G. .; Le mouohydrale d'allyle est insoluble dans l'eau. Lorsqu'on le mêle avec une solution concentrée d'acide iodhydrique, il s'échauffe; le mélange se trouble et laisse déposer bientôt des gouttes d'un liquide dense, qui, décoloré par la potasse et séché dans le vide à 100 degrés, a présenté à peu près la composition du diiodliydrate de diallyle. » On a chauffé pendant quatre jours à 120 degrés un mélange de i vo- lume de monohydrate de diallyle avec 2 volumes d'acide acétique anhydre. Le liquide ayant été traité par l'eau et par le carbonate de soude, il s'est séparé d'un produit insoluble qui a été soumis à la distillation fractionnée : il a passé d'abord de l'hydrate non altéré, puis le thermomètre s'est élevé graduellement jusqu'à 200 degrés. Les dernières gouttes qui ont passé à la distillation présentaient la composition du diacétate de diallyle. » Il résulte de ces recherches qu'il existe deux séries de combinaisons diallyliques. Le radical diallylepeutse combiner soit avecdeux, soit avecune molécule d'acide iodhydrique, et à ces combinaisons correspondent des acé- tates et des hydrates particuliers. Ces deux séries sont doubles, et, de même que les composés de la série diatomique du diallyle sont isomériques avec les composés hexyliques, de même dans la série monoatomique il paraît exister deux hydrates isomériques. J'indiquerai prochainement la manière dont je conçois les relations qui existent enire tous ces corps. » ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Sur les liens entre la tératologie, l'embr/oloc/ie, l'analomie pathologique et ianatomie comparée. Note de M. Namias, pré- sentée par M. Cl. Bernard. « Un interne très-éclairé m'appela, peu de jours avant mon départ de Venise, pour voir, dans le service de mon collègue M. Santello, qui était malade, le cadavre d'un pneumonique mort au Grand Hôpital, y ayant trouvé l'estomac et bonne partie de l'intestin grêle dans la cavité gauche de la poitrine. Presque tout le poumon droit était à l'état d'hépatisation rouge; le poumon gauche, poussé à la partie antérieure et supérieure, occupait un petit coin de la cavité^ évidemment comprimé par l'ancienne intrusion des viscères abdominaux. Au côté gauche, vers les piliers du diaphragme, un trou circulaire, ayant 6 centimètres à peu près de cir- conférence, mettait en communication les deux cavités. Un bord ten- dineux, poli, ancien, circonscrivait le trou. Nulle adhérence ne liait les 118.. ( 9o8 ) organes; on pouvait, sans obstacle, faire repasser l'estomac et les intestins à leur siège naturel. La pneumonie aigué avait suivi son cours ordinaire, elle se montrait même, m'a-l-on dit, en train de résolution lorsque le pauvre malade, surpris par des symptômes abdominaux, perdit la vie rapi- dement. On m'assura cpi'il était parfaitement sain auparavant, et qu'il ne [)ouvait être cpiestion d'anciennes blessures cicatrisées. J'ai rechercbé un cas rapporté dans V Analoinie patliologique de M. Baillie, publiée à Venise avec des Notes de MM.Sœmmering et Pannini. L'observation donne l'autopsie d un homme blessé plusieurs mois auparavant, chez lequel on trouva dans la poitrine des anses intestinales entrées par le trou de la bles- siu'e. On lit aussi dans les livres de Morgagni des exemples de pareil les altéra- tions sans péril immédiat pour la vie. M. Cruveilhier regarde l'observation représentée par la planche V, 17^ livraison de son Jnalomie patlioloi/ique, comme un exemple de hernie diaphragmatique congéniale. La mienne le serait de même, mais une plus grande partie des uitestins, et même l'es- tomac, auraient passé dans le thorax par suite des efforts de toux. « Les her- » nies diaphragmatiques, dit l'anatomiste français, sont rares et leur théo- » rie encore mal établie. Un grand nombre de faits (je rapporte encore ses » paroles) m'autorisent à n'admettre qu'un seul mode de formation pour ') les hernies accidentelles. Une masse adipeuse se forme entre le péritoine » et le diaphragme derrière l'appendice xyphoïde, etc. , » et par ce che- min, selon M. Cruveilhier, les viscères abdominaux pourraient passer dans lapoitrine.il n'y a aucune circonstance qui m'autorise à juger accidentelle la hernie diaphragmatique que je viens de voir. Les caractères des bords du trou, le défaut d'accidents du côté du bas-ventre, jusqu'au dernier jour de la vie, me font pencher vers l'idée d'une hernie congéniale. Comme l'ouverture était libre, peut-être les efforts de la toux auront-ils chassé dans le thorax une plus grande masse d'intestins avec l'estomac, doù les derniers phénomènes par tiraillement du péritoine pourraient s'être développés. Il s'agirait eu admettant cette hypothèse d'un cas de tératologie, qui se lie étroitement à l'embryologie, à l'anatomie comparée et pathologique. De- puis longtemps je m'occupe des liens entre ces quatre branches de notre science. Je publiai en i85o l'histoire d'une atrophie de la partie grise de la moelle épinière, faisant observer que son défaut est le cas normal pour quelques animaux qui ont le centre de la moelle percé d'une espèce de canal, ce qui est l'état transitoire à une certaine éi^oque de la vie em- bryonnaire. Plus lard, en 18G2, j'ai étudié la persistance du trou ovale du cœin- des adultes, et les rapports, qu'il est ici inutile de répéter, entre ce fait ( 909 ) tératologique, l'état ibetal de l'homme et la condition naturelle et permanente de plusieurs animaux. J'ai recueilli quelques observations d'où il paraît ré- sulter qu'en des circonstances spéciales le trou ovale s'ouvre de nouveau, permettant le mélange des deux sangs, lorsque piincipalement le cours de ce liquide rencontre quelques obstacles dans la circulation pulmonnire. ,1e ne suis pas de ceux qui croient que l'endjryon humain, en se développant. représente d'abord unzoophyte, puis un mollusque, un ver, un j)oissoii, un reptile, etc. Il est évident, comme M. I.onget l'a dit, que l'homme, a quelque époque de son développement embryonnaire qu'on veuille le prendre, offre son aspect carastéristique et différent des autres animaux. Cependant il y a des conditions analogues qui établissent les liaisons des sciences dont je viens de parler. Les observations d'une branche font pré- voir celles des autres, et ces différentes éludes, se donnant réciproquement la main, pourraient conduire à quelque découverte nouvelle. I^e cas actuel, que je considère comme tératologique, m'a fait su|)poser qu'il devait y avoir, à quelque époque de la vie foetale que ce soit, nue communication entre l'abdomen et le thoi'ax à la région même des piliers du diaphragme. J'en ai parlé hier à M. Coste, et voilà ce qu'aujourd'hui il a eu la bonté de m'écrire : « La poitrine et l'abdomen ne forment dans les premiers temps 11 de la vie embryonnaire qu'une seule et même cavité. A trente-cinq jouis « de gestation, chez l'espèce humaine, les poumons font encore hernie >i dans l'abdomen à travers le diaphragme (woj/' les planches IV et V de l'Atlas » de V Histoire du développement, etc., par M. Costej. Du trenle-cinquième » au cinquantième jour, le dia|jhragme devient une cloison complète et » sépare entièrement les viscères de la poitrine de ceux du ventre. » Quant à l'anatomie comparée, on sait très-bien comment, dans les oiseaux, les organes de la respiration s'introduisent dans le ventre par les ouvertures du diaphragme, qui mérite à peine ce nom, divisant Ires-imparfaitement leur thorax de l'abdomen. Venant à l'analomie pathologique, je iiens comme possible une autre manière de communication que celle bien établit de M. Cruveilhier. Le fait tératologique que je viens de soumettre au juge- ment de l'Académie me porte à le croire, et je me propose à cet égard des recherches dont je ferai hommage dans le temps, si elles me paraissent; flignes d'attenlion. ( 9'o ) MÉTÉOROLOGIE. — Météore lumineux observé à Castillon [Gironde). Lettre de M. Paqierée. " Castillon-sur-Dordogne, i5 mai 1864. " Hier samedi i4 mai, à 8 heures du soir, un splendide météore sest montré à nous dans le voisinage de la lune, à a degrés environ au nord «le ce satellite, qui était alors à peu près au méridien. Il s'est dirigé vers l'est, avec une légère inclinaison vers le nord. Son apparition a duré envi- ron 5 secondes, pendant lesquelles il a parcouru un arc de plus de 60 de- grés. Il a enfin éclaté en étoiles et a disparu à nos yeux. » La grosseur apparente du météore a progressivement augmenté. Au moment où il allait disparaître, son diamètre semblait égaler, au moins, la moitié de celui de la lune. Au commencement, sa lumière avait une feinle d'un bleu verdàtre, puis elle est devenue blanche, et a brillé alors d'un tel -éclat, que les personnes mal placées pour voir directement le météore ont cru voir le reflet d'ini éclair vif et prolongé ; sa couleur enfin est devenue comparable à celle de la planète Mars. Cette dernière couleur trouve son explication dans une brume assez intense qui régnait alors el a dû absorber les rayons coniplémenlaires du rouge, au moment où, le météore s'appro- chant de l'horizon, la lumière qu'il émettait l'a traversé sous un angle de plus en plus aigu. » La trace lumineuse laissée par le météore a disparu après quelques instants, peut-être par suite du demi-jour que nous donnaient à la fois la lune et le crépuscule. « MÉTÉOROLOGIE. — Ohseivnlion d'un météore lumineux à Aqen [Lot-et-Garonne). Extrait d'une Lettre de M. Bourrières à M. Daubrée. « Agen, i3 mai iS6^. « Hier au soir, à 8 heures, un météore lumineux d'une très-grande puis- sance a passé au-dessus de la vi'le d'Agen, c'est-à-dire un peu au sud et ayant la direction de l'ouest à l'est ; il a pris naissance un peu au-dessus de l'horizon, a parcouru un cercle de 120 degrés environ, puis s'est éteint. Nous avons été éblouis par une vive lumière, et nous avons vu un globe de feu do o™,25 à o™,3o, d'une couleur blanche légèrement teintée de jaune. (91' ) traversant le ciel, et ayant une marche que je comparerai à celle d'une fusée de moyenne vitesse, l'intensité de clarté allant en augmentant jusqu'au moment où, arrivé à l'extrémité de sa course, il a produit une vive flamme blanche légèrement bleuâtre, semblable à la lumière électrique. Ce globe de feu s'est divisé en trois globes plus petits qui ont brillé quelques instants, comme les étoiles lancées par une fusée, et tout a disparu. Cependant nous avons remarqué encore longtemps la petite traînée blanche, comme de petits nuages cotonneux, sur tout le parcoius du météore. » J'étais surpris de ne pas entendre d'explosion, lorsque, environ deux ou trois minutes après la disparition du météore, nous avons entendu un grondement de tonnerre assez violent qui a duré l'espace de trente secondes environ. » Ce phénomène s'est produit par un temps et un ciel très-clairs; il n'existait pas de nuages dans le ciel; la lune, n'étant qu'au premier quar- tier, éclairait peu, ce qui a contribué au brillant effet de ce météore, circonstance qui ne se remarque pas lorsque son passage a lieu pen- dant le jour. Nous avions eu des orages assez violents avec pluie et vent le mercredi et le jeudi ; le vendredi le temps s'était un peu calmé, et le samedi la journée avait été fort belle, le soleil très-chaud et lourd ; cependant, dans la soirée, le ciel s'était parfaitement nettoyé. » On n'a signalé à ma connaissance aucune chute d'aérolithe. » CHIMIE ORGAîs'iQUE. — Décomposition de l'ncide urique par le brome el (iction de la chaleur sur C alloxane ; par^l. Li. Hardy. « L'acide urique traité par le brome ne dorme aucun produit de sidjsti- tution, même en opérant sous pression. Soumis à une température de i8o degrés dans des tubes scellés, il se détruit en partie et dégage une quantité considérable d'acide bromhydrique. » En présence de l'eau, les substances réagissantes disparaissent sans résidu ni développement de gaz. Il suffît de verser un excès de brome sur un mélange d'acide urique et d'eau pour obtenir, en peu d'instants, une disso- lution limpide colorée en jaune par le brome en excès. La température du mélange s'élève, si elle est maintenue dans des limites convenables; l'eau se décompose, l'hydrogène se porte sur le brome avec lequel il forme de l'acide bromhydrique, et l'oxygène fait subir à l'acide urique des phéno- mènes d'oxydation très-simples, qui le dédoublent seulement en alloxaue ( Ç)Ï2 ) et en urée : C'OH'Az'O" + 2Br+ 2 H^O» = CH^Az^O* + C-H*Az=0' + 2HBr. Acidi! urique. AMoxune. Urce. » Des phénomènes d'oxydation plus complexes se manifestent, si la tem- pérature s'élève pendant la réaction. On obtient un mélange d'alloxane, d'urée, d'acide parabaniqiie, d'acide oxalique et de bromhvdrate d'ammo- niaque. » Le chlore et l'iode amènent à des résidtats complètement semblables à ceux que fournit le brome. )i L'alloxane chauffé à i5o degrés dans un courant d'air sec perd 2 équi- valents deau et devient alloxane anhydre C'H-Az-O*. Vient-on au con- traire à porter l'alloxane à une température de 260 degrés, point auquel il commence à se ramollir pour entrer en fusion, il ne perd également que 2 équivalents d'eau, et garde la composition de l'alloxane anhydre, mais avec ce caractère particidier de donner des dissolutions colorées. Traité par les bases, l'alloxane modifié fixe 2 équivalents d'eau, et forme un acide d'une composition identique à celle de l'acide alloxanique; il en diffère par la propriété de fournir des sels colorés. Pour rappeler son isomérie avec 1 acide alloxanique, nous le nommerons acide isoalloxanique. L'acide lui- même n'a pu être obtenu libre. Les sels suivants ont été analysés. Alloxane modifié C*H'Az'0% rouge. .\cide isoalloxanitjue C'H'Az'O" ? Isoalloxanate iramraoniaque C'H' (AzH'j'Az'O'". . . précipité rouge. Isoalloxanate acide d'argent C'W (AgAz)'O" précipité rouge. Isoalloxanate d'ammoniaque et d'argent. . . O H= (AzH*) AgAz'O'". précipité bleu. Les isoalloxanates de potasse, de soude, de baryte, de strontiane, de chaux, de plomb, de mercure sont de même des précipités colorés. » Nous ajouterons que l'étude de ces divers composés fournit la véritable niterprétation de la réaction qui distingue l'acide urique. On sait qu'en évaporant à sec cet acide avec de l'acide nitrique, on obtient par dessiccation ruie coloration rouge qui augmente sons l'influence de quelques gouttes d'ammoniaque, et forme la teinte caractéristique de l'acide urique. On a toujours considéré cette teinte comme résultat d'une formation de mn- rexide. Les recherches précédentes prouvent que cette réaction est due d'a- bord et principalement à l'alloxane anhydre modifié rouge, puis, après l'ad- dition d'ammoninque, à l'isoalloxanate d'ammoniaque. » ( 9'3 ) M. Dubois, notaire à Paris, transmet une nmpliation de la partie du tes- tament de M. Z)fl/;»o)(; contenant un legs fait en faveur de l'Académiepour la fondation d'un prix. (Renvoi à la Commission administrative.) M. Carty, secrétaire de la Société royale Physico-Économique de Kœ- nigsberg, adresse, au nom de cette Société, des remeroîments à l'Académie pour le don qu'elle lui a fait de ses Comptes rendus^ et annonce l'envoi du IV* volume des Mémoires. M. Gairapd adresse une Note sur un moyen qu'il a imaginé pour préve- nir dans les mines les suites souvent terribles des explosions du r/risoii, ou du moins pour réduire à de simples dommages matériels des accidents qui coûtent souvent la vie à plusieurs hommes. Il s'agirait de déterminer, avant l'entrée des niineiu's dans les galeries, des explosions au moyen d'étincelles d'induction fournies par l'appareil de Ruhmkorff. Après avoir donné une idée de la manière dont devraient être disposés les fds conducteurs, M. Gairaud ajoute : « On devra chaque jour, avant l'entrée des ouvriers, faire dégager dans les galeries plusieurs étin- celles; s'il y a détonation, le gaz sera détruit ; si au contraire après plusieurs reprises la détonation n'a pas lieu avec l'étincelle d'induction, on ne voit pas pourquoi elle aurait lieu avec une lampe ordinaire ». M. LE Secrétaire PERPÉTrEL fait remarquer que l'utilité de ces détonations n'est pas quelque chose de nouveau pour les hommes qui travaillent dans les mines sujettes au grisou. On y a surtout recours après l'interruption des travaux par le repos du dimanche, l'accumulation du gaz en quantité double rendant alors les explosions plus redoutables. Des ouvriers, rampant sur le sol des galeries, portent vers les parties supérieures où s'amasse le grisou des lumières ajustées au bout de longues gaules et le font détoner; au moyen de ces précautions et de quelques autres qu'a indiquées l'expérience, ces hommes, qu'on désigne communément, à cause de leur fonction, sous le nom de canoimiers, ne coiu'ent pas autant de risques qu'on pourrait d'abord le supposer. (Renvoi à l'examen de MM. Combes, Daubrée, Edmont Becquerel.) A 4 heures un quart l'Académie se forme en comité secret. G R., iSG-i, I" Semeslre. (T. LVIll, N" 20) I 10 ( 9'4) COMITÉ SECRET. La Section de Médecine et de Chirurgie présente, par l'organe de son doyen M. Serres, la liste suivante de candidats pour une place de Corres- pondant vacante par suite du décès de M. Denis, de Conimercy : En première ligne M. Gi.mrac à Bordeaux. En deuxième ligne M. Pétreqcix à Lyon. En troisième ligne M. Stolz à Strasbourg. En quatrième ligne M. Serre (d'Uzès). . . à Alais. Les titres des candidats sont exposés par M. Velpeau. Os titres sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. fia séance est levée à 5 heures trois quarts. É. D. B. BULLETIN BIBLIOURAPHIOCE. L'Académie a reçu dans la séance du i6 mai 1864 les ouvrages dont voici les titres : Lt' Jardin Jruilier du Muséum ; par 3. DECAlSiSE. 70* livraison. Paris, i864; in-4°, avec planches. Bullttin international de t Observatoire impérial de Paris, du i'^''au i4 mai 1864; feuilles autographiées in-folio. (yeological... Carte géologique de l' Angleterre ; par SivRODERlCK 1. MUR- CHISON. Nouveaux éléments de Botanique contenant l'organograpliie, l'anntomie, la physiologie végétales et les caractères de toutes les familles naturelles ; par Achille RiCHAUD; g** édition, augmentée de Notes couiplémenfaiics par Ch. Martins. Paris, 1864 ; vol. in- 12. Animaux fossiles et géologie de iJltique; ;>(//■ Albert Gaudiiy, 8" livraison. Paris; in-4''. avec planches. La Science populaire, ou Revue du progrès des roiuuiissanccs et de leurs ap- (9-5) plicatiom aux arts et à l'industrie; par M. J. RamhosSON, 2^ année. Paris, 1 864 ; in- 12. Discussions sur les principes de la pli/sique. Examen critique des principales théories ou doctrines admises ou émises en cette science, et explications propo- sées; par Y. COYTEUX. Paris, r864; vol. in-8°. Recherches pratiques sur la morlalilé prématurée, sous le rapport médical, ou la vérité sur les causes et les désastres du choléra-morhus épidémique et autres maladies, en ce qu'il peut j avoir de factice et cf exagéré; par le D'' Fremaux, t. I". Paris, 1864 ; vol. in-8''. Nouvelle théorie mathénmlique de la chaleur et de l'électricité; par DE COL- net-d'IIuart, Impartie. Luxembourg, 1864 ; in-8°. Notes sur quelques plantes nouvelles rares ou critiques de la flore de Monl- héliard; par Ch. CONTEJEAN. Montbéliard ; br. in-B". Le binôme de Newton interprété et démontré pour un exposant quelconque, iiu moyen d'une nouvelle théorie des séries infinies; par M. F. MoRET. Fribourg, i864 ; br. in-i8. Lettre sur la prévision du temps; par M™" V. RoussEL. Paris, 1864; demi-feuille in-S". On météorites... Sur les météorites; Note du prof. Bianconi, de Bologne. (Extrait des Proceedincjs of the British Meteoroloçjical Society, novembre i863.) Br. in-8°. Unlersuchungen... Recherches sur l'histoire naturelle de l'homme et des animaux; par Jàc. MOLESCHOTT, t. IX, 2" et 3^ livraisons. Giessen, i863 et i864; in-8°. Memorie... Mémoires de l'Institut L R. vénitien desSciences, Lettres et Arts; vol. XI, 2® partie. Venise, i863; in-4°. Atti... Actes de l'Institut I. R. vénitien des Sciences, Lettres et Arts ; t. VIII, 3' série (de novembre 1862 à octobre i863), 10^ livraison; t. IX, 3* série (de novembre i863 à octobre 1864), livraisons i à4- Venise; in-8°. ERRATA. (Séance du 2 mai 1864.) Page 828, ligne l'j, au lieu de i6j,95, lisez 24^,37. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 23 MAI 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMiMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. BoussiNGAULT présente à l'Académie des Preàadillas (Pimelodes Cyclopitm), poissons que rejettent assez fréquemment les volcans de l'Equa- teur pendant leurs éruptions. Ces poissons lui ont été envoyés de Quito par un voyageur, M. JTisse, que la science a perdu récemment. » M. Valenciennes est invité par l'Académie à examiner ces poissons. PHYSIQUE VÉGÉTALE. — De la végétation dans l'obscurité; par M. BoussiNGAULT. [Suite. (Extrait.)] « En se développant à l'abri de la lumière, une plante emprunte tous les principes de son organisme à la graine d'où elle sort; l'atmosphère n'inter- vient que comme comburant. » Les semences ont toutes une constitution analogue; généralement elles renferment de l'amidon, de la dextrine, des matières protéiques, des corps gras, de la cellulose, des substances minérales. » On sait que pendant la germination l'amidon est modifié en dextrine et en glucose. Ces deux derniers principes devaient donc se trouver et ont été trouvés, en effet, dans les plantes venues à l'obscurité. Plusieurs fois j'ai rencontré du sucre associé au glucose. Ces principes immédiats ne sont C. p.., i864, 1" Semestre. (T. LVllI, N» 21.) 120 {9'8) pas, il s'en faut, les seuls qui existent, soit dans les graines, soit dans les plantes examinées ; mais ce sont ceux qu'il m'a été possible de doser avec une suffisante exactitude E.ramcn comparatif des graines et des plantes. » Mais. — I.e 5 juillet, on a planté dans de la pierre ponce humectée avec de l'eau pure 22 graines du poids de gS^SSS; desséchées à 1 10 degrés, elles auraient pesé 8s%636. Les plantes se sont développées dans la chainbre obscure. Le 25 juille •t, les vin gt-deux pi lants ont pesé, humides. . . . gr 73,26 Desséc liés à I 1 0 i degrés.. . . 4,529 Résumé. Amidon Glucose Substances et et Matières Matières indéter- dcxtrine. sucre. Hnilc. Ccllnlose. azotées. tninerales. minées. Graines. . . 8 '636 67386 M o',''463 ET Er o,5i6 0,880 gr 0,1 56 gr 0,9.35 Plantes. . . , 4,529 —4, 107 - 0,777 - 5 , 600 0,953 -4-o,q53 0 , 1 5o i,3i6 0,880 o,i56 0,897 Différences. — o,3i3 - 1-0,800 0,000 0,000 H - 0, 162 « Une autre expérience, faite avec une seule graine de maïs, a donné pour résultat, après que la plante eut végété pendant un mois à l'obscurité : Amiclon Substances et Matières Matières indéter- dextrine. Glucose. Huile. Cellulose. azotées. minérales. minées. Graine. . . gr 0,489 0,862 gr n gr 0,026 gr 0,029 gr o,o5o gr 0,00g gr o,oi3 Plante. . . , o,3oo » 0,129 0 , oo5 o,oqo 0 ,o5o 0,009 0,017 Différences. — 0,189 — 0,062 -1-0,129 — 0,021 -|-o,o6i 0,000 0,000 -l-o,oo4 » Le glucose, les substances dont la nature n'a pas été déterminée, ne représentent pas, pondéralement, l'amidon et l'huile qui ont disparu. En définitive il y a eu perle de matière, et cela est tout naturel, puisque, pen- dant la germination et la végétation, il y a eu élimination constante de car- bone, d'hydrogène et d'oxygène. Ce que ces résultats offrent de remar- quable, c'est l'accroissement de la cellulose dans la plante développée en l'absence de la lumière. Cet accroissement a été aussi reconnu dans des obser- vations faites sur des haricots, de sorte que dans ces conditions il est assez vraisemblable qu'une partie de l'amidon a été organisée en cellulose. On ( 9'9 ) peut voir d'ailleurs, dans la description des procédés d'analyse, que la cel- lulose a été extraite de la graine et de la plante par les mêmes moyens, en faisant usage des mêmes réactifs, et qu'en la dosant soit à l'état brut, soit après l'avoir précipitée de la liqueur ammoniaco-cuivrique où on l'avait dis- soute, on en a toujours trouvé, dans le végétal, plus qu'il n'en préexistait dans la semence. » La plante venue à l'obscurité pèse notablement moins que la graine. Il est cependant impossible d'admettre qu'un végétai s'organise, prenne un accroissement considérable en perdant de la matière. Le fait est révélé par la balance; m;iis pour l'expliquer il suffit de considérer que l'on a comparé le poids de la plante au poids brut de la semence, au lieu de le comparer à celui de l'embryon. » Dans certaines graines, le germe est tellement petit, qu'il serait difficile d'en apprécier le poids, mais il suffit de suivre son développement ultérieur pour s'assurer qu'il assimile réellement de la matière. La ligelle d'un pois, ayant à l'origine quelques millimètres, produit une tige de i mètre de lon- gueur; les feuilles rudimentaires cachées dans les lobes de la gemmule du maïs donnent des feuilles de 8 à 12 centimètres; de la radicule à peine visible du haricot, sortent de nombreuses racines dont les fibres chevelues prennent fréquemment i5 centimètres d'extension. L'organisme ainsi con- stitué est incolore, parce qu'il a été formé dans l'obscurité, mais il offre un tissu cellulaire solide, résistant, imprégné de liquide, tant que l'aliment qu'il puise dans la graine ne lui manque pas. C'est que la semence est ainsi constituée qu'elle porte en soi la nourriture de l'embryon, résidant dans le périsperme ou dans le cotylédon, fonctionnant comme le périsperme, et formés l'un et l'autre d'amidon se changeant en matières sucrées, d'albu- mine, de matières grasses. C'est à peu près ainsi qu'est composé l'œuf, et dans la même prévision, celle de pourvoir à l'alimentation d'un germe. Cette ressemblance de constitution n'avait pas échappé aux anciens physio- logistes; c'est, je crois, Gaertner qui, le premier, l'a signalée formellement en nommant albumen, dans la graine, ce que l'on appelle aujourd'hui le périsperme, l'endosperme, l'assimilant ainsi dans sa pensée à l'albumine de l'œuf des oiseaux. Les progrès de la science ont corroboré cet aperçu; il suffit pour s'en convaincre de comparer la composition de l'œuf à celle de la graine : 120.. ( 9^0 ) OEuf. Graine. Albumine. Albumiae. Maiières grasses. Matières grasses. Sucre de lait, glucose? Amidon, dextrine pouvant donner du glucose. Soufre, phosphore, entrant dans des com- Soufre, phosphore, entrant dans des compo- posés organiques. ses organiques. Phosphate de chaux. Phosphate de chaux. Eau en forte proportion. Eau en faible proportion. Cellulose. » Dans l'œuf, on n'a pas trouvé de cellulose, peut-être parce que l'on ne l'a point cherchée. » Dans les œufs de Batraciens il y a o,gi, dans les œufs de Poules 0,68 d'eau (i). Le froment, à l'état où on le semé, en renferme 0,1 3 à 0,16. M. Chevrenl a signalé depuis longtemps ces différences dans des considéra- tions générales et inductions relatives à la matière des êtres vivants (aj. » L'analogie entri' l'œuf et la graine se soutient dans l'évolution du germe. Le poids de l'œuf diminue pendant l'incubation, comme diminue le poids de la graine durant la germination, et dans les deux cas il y a pro- duction d'acide carbonique. » Les deux phénomènes exigent pour commencer une certaine tempéra- ture, mais il n'en est pas moins vrai qu'une graine, en germant, dégage de la chaleur, et je suis très-disposé à croire, d'après ce que je connais des bancs d'œnfs de Tortues déposés dans le sable, sur les plages des grands flemes de l'Amérique, qu'il y a aussi dégagement de chaleur pendant l'in- cubation des œufs de Reptiles. Toute combustion de carbone détermine nécessairement luie élévation de température. » Une fois dégagé de la graine, l'embryon se développe dans la chambre obscure, comme il se développerait dans les conditions normales; il y a ce- (i) A. Baiidrimont et Marlin-Saint-Ange, Annales de Chimie et de Physique, t. XXI, p. 195, 3= série. (2) « Entre la germination et le développement du germe dans l'oeuf, il y a ce rapport, (ju'une certaine température et le contact de l'oxygène atmosphérique sont indispensables, et cette difl'érence, que la plupart des graines ne germent qu'en prenant de l'eau au dehors; tandis que les œufs, au moins ceux des oiseaux, contiennent une plus grande quantité de lit[aide qu'il n'en faut pour le développement du germe. En effet, d'après mes expériences, ils en ])erdcnl \ environ, terme moyen, pendant l'incubation. Le jeune végétal trouve dans la graine, comme le jeune animal dans l'œuf, tout ce qui est nécessaire à son développe- ment, sauf la température, le gaz atmosphérique, et, pour la germination, l'eau qui vient du dehors. » ( 92' ) |)e;i M. Damour, Membre correspondant de l'Académie, a bien voulu se charger de la mesure des densités. >• Les indices de réfraction, le pouvoir rotatoire et sa variation par la chaleur, ont été aussi l'objet de mesures spéciales. (93' ) » Les cristaux ont été habilement taillés par M. II. Soleil. » Après être parvenu à fixer les divers éléments numériques précédem- ment rapportés, on arrive enfin à pouvoir déti-^rminer les pertui'bations que les effets de double réfraction éprouvent en réalité rl.ins le cristal de roche lorsqu'il est échauffé. >) Deux tableaux présentent les résultats numériques de ces détermina- tions. D'après les nombres du dernier tableau on voit que les deux indices s'affaiblissent à la fois dans le cristal de roche échauffé, mais que c'est l'in- dice extraordinaire qui diminue le plus rapidement ; or, clans ce cristal, qui est positif, l'indice extraordinaire étant représenté par un nombre plus grand que l'indice ordinaire, il en résulte que les valeurs des deux indices se rapprochent l'une de l'autre en s'affaiblissant, et, par conséquent, que l'intensité de la double réfraction diminue peu à peu dans le cristal de roche à mesure que la température s'élève. » Le spath d'Islande présente en apparence le même phénomène, mais par un mécanisme en réalité bien différent; dans ce cristal, qui est négatif, l'indice extraordinaire est le plus faible et reçoit lui accroissement assez ra- pide par l'élévation de température, tandis que l'indice ordinaire, qui est h^ plus fort, augmente d'une quantité presque insensible; les valeurs des deux indices se rapprochent donc encore l'une de l'autre dans le spath d'Islande, mais en s'accroissant au lieu de s'affaiblir comme dans le cristal de roche. )) On avait pensé que cette diminution dans l'intensité de la double ré- fraction du spath d'Islande pouvait être liée au changement de forme des cristaux, dont les rhomboèdres obtus (de io5° 5') se rapprochent de la forme cubique peiulant réchauffement; mais cette explication ne paraît pas con- ciliable avec les phénomènes présentés par le cristal de lOche. La forme primitive attribuée à ce cristal étant aussi un rhomboèdre obtus (de g/j" i/('), il résulte des valeurs assignées plus haut aux deux dilatations principales, que la forme de ce rhomboèdre s'éloigne de la forme cubique pendant réchauffement, et cependant la double réfraction s'affaiblit encore, au lieu de s'accroître comme le changement de forme aurait pu le faire présiuner. » On voit combien sont singuliers et imprévus la plupart des phéno- mènes qui se présentent lorsqu'on étudie la dilatation par la chaleur des corps cristallisés, ainsi que les changements correspondants imprimés à la vitesse de la lumière dans l'intérieur de ces corps. Mais plus il paraît diffi- cile, dans l'état actuel de nos connaissances, d'apeixevoir le lien qui doit unir entre eux ces divers phénomènes, plus il est, peut-être, permis d'espé- rer qu'une étude semblable, poursuivie avec persévérance sur plusieurs ( 9^2 ) substances de nature et tle propriétés diverses, pourra être féconde en faits nouveaux relatifs à la constitution mécanique des corps, dans ses rapports avec la chaleur et la lumière, ainsi qu'en données numériques propres à servir de base plus certaine aux théories concernant la nature et les pro- priétés du milieu élhéré, dans lequel la lumière se propage à travers les corps transparents. » MlïTÉOIîOLOGlE. — Météore lumineux et chute de pieries météoriques du i4 mai. Communication de M. Broxgmart. « M. Brongniart étant à la campagne à Bezu-Saint-Éloi, près Gisors (Eure), a pu observer ce météore dans les conditions suivantes : » Entre 7 heures 5o minutes et 8 heures du soir, dans la direction sud, un peu vers l'ouest, est apparu un météore lumineux très-brillant et d'un diamètre apparent assez considérable. Il n'était élevé que d'environ 10 à i5 degrés au-dessus de l'horizon, se dirigeait obliquement en formant un angle d'environ 20 à aS degrés avec l'horizon, derrière lequel il a bientôt disparu; il était entouré d'un nuage lumineux et suivi d'une sorte de queue lumineuse c[ui disparaissait promptenient. » Communication de M. Daubrée, d'api-ès sa correspondance et celle de M. Le Verrier. « Le brillant météore qui a été observé le i4 mai, vers 8 heures du soir, sur une grande étendue de la France, a été l'objet de diverses communica- tions, adressées à l'Académie des Sciences et à M. le Directeur de l'Obser- vatoire impérial. Les passages principaux de ces Lettres sont reproduits ci-après et font suite aux deux Lettres d'Agen et de Bordeaux qui ont figuré dans le Compte rendu de la séance précédente. On a commencé par les loca- lités les plus voisines du passage du météore et de son explosion finale. >) Les circonstances que signalent ces diftéreutes Lettres sont remarqua- blement concordantes quant aux faits principaux; elles diffèrent pour les détails, comme pour les estimations numériques, ce qui s'explique par la courte durée du phénomène et la sin-prise qu'il a nécessairement produite chez ceux qui en ont été témoins. » Il y a notablement une circonstance sur laquelle il ne peut exister de doute, c'est le long intervalle écoulé entre l'explosion visible du météore et la perception du bruit qui en a été la conséquence. Cet intervalle a été signalé à Saint-Clar (Gers) de deux minutes, à Agen de trois à quatre mi- ( 933 ) iiutcs, à Astafforl (Lot-et-Garonne) de quatre miiuites. A raison duiiC vitesse du son de 333 mètres par seconde, un intervalle de deux minutes seulement correspondrait à ime distance de 4o kilomètres. En rédnisant convenable- ment cette dislance pour les localités où l'explosion a en lien an zénith, on voit que le phénomène se serait néanmoins passé à une hauteur où l'air est excessi\ement raréfié. Or, pour qu'une explosion prodinte dans des couches d'air aussi raréfiées ait donné lieu à la surface de la Terre à un bruit d'une pareille intensité, et sur une étendue horizontale si considérable, il faut admettre que sa violence dans les hautes régions dépasse tout ce que nous connaissons. » L'observation de Gisors (Eure), due à M. Brongniart, est la plus se[)- tentrionale qui nous soit parvenue jusqu'à présent. Il résulte de la commu- nication de M. Brongniait, entre autres documents utiles, que le météore a disparu sous l'horizon du lien avant d'éclater, et cependant on ne saurait douter que ce soit bien le même phénomène. Ce fait aussi peut fournir luie limite supérieure de la hauteur qu'occupait le météore au-dessus du sol, au moment où il a fait son explosion finale. En faisant abstraction de la réfraction atmosphérique dans un calcul qui ne peut être que grossiè- rement appioximatif, on trouve que cette hauteur serait de 3o kilomètres environ. " A la suite de ce splendide phénomène lumineux, il y a eu chute de pierres météoriques, et ici, comme d'ordinaire, le corps, qui avait mani- festé son arrivée par une lumière et par un bruit si imposants, s'est borné à laisser tomber sur notre globe des éclats d'un volume insignifiant, quel- ques décimètres de diamètre, comme les choses se passeraient si la plus grande partie de la masse météorique ressortait de l'atmosphère poin- con- tinuer son orbite, n'abandonnant que quelques parcelles dont la vitesse, à la suite de l'explosion, se serait trouvée amortie. » On a recueilli des aérolithes entre Orgueil et Nohic, à i8 kilomètres de Montaubau, et dans d'autres localités voisines. Il paraîtrait même, d'après certains renseignements, qu'il en serait tombé, an même instant, dans d'autres régions de la France. L'examen de ces masses sera l'objet d'une communication ultérieure, quand on aura pu exammer les échan- tillons qui vont sans doute être adressés au Muséum d'Histoire naturelle. Les personnes qui possèdent des fragments de ces aérolithes et qui vou- draient bien s'en dessaisir en faveur de la collection spéciale de ces masses que l'on forme au Muséum, dans la galerie de Géologie, où toutes les C. R., 1864, 1" Semeslre. (T, LVIII, N» 21.) • 22 ( 934 ) pierres de différentes chdtes peuvent être rapprochées et comparées, ren- dront service à la science en même temps qu'à notre principale coUeclion nationale. » Lettre de M. Vidaillet h M. Le Verrier. « Nérae, i5 et 16 mai if64. X Hier an soir, vers les huit heures, nous avons vu passer sur Nérac un phénomène céleste que je juge être un corps sidéral, un aérolithe proba- blement. Il était très-lumineux. Quatre ou cinq minutes a|)rés son passage sur notre horizon, nous avons entendu le bruit d'une très-forte détonation accompagnée d'un sourd et sinistre grondement simulant celui du tonnerre, qui a duré une minute à peu près ; si, comme tout l'annonce, un astéroïde est tombé sur le sol, il y est arrivé, d'après mes calculs, à la distance de douze on quinze lieues d'ici, dans le champ du triangle formé par les villes d'Agen, Anch et Montauban. » Peu après son passage sur la ville de Nérac (environ quelques minutes), il poursuivait sa course en vue d'Agen; il a appaiu aussi à Monlauban, où, d'après une dépèche télégraphique, on a entendu le bruit de l'énorme explosion que j'ai signalée hier, une centaine de secondes après que cette détonation avait frappé nos oreilles ici, ce qui prouverait qu'elle a eu lieu sur un point sensiblement plusra])proché de cette dernière ville (Montauban) que de Nérac, et, par conséquent, approximativement analogue à celui que j'avais supposé hier. Même éclat, même détonation se sont produits, à ce qu on raconte, à 12 kilomètres de Nérac, d'où il se précipitait vers Nérac en suivant la direction du nord-ouest au sud-est. En ce cas ne pourrait-on pas admettre qu'il y a déjà eu deux chutes partielles du bolide avant son arrivée sur l'horizon de Montauban, et neserait il pas difficile d'expliquer autrement celte double détonation si extraordinairement bruyante? ■> Lettre de M. d'Espareès à M. Le Verrier. « .Sainl-Clar (Gers). » A 8 heures i3 minutes du soir, un effet de lumière prodigieux est venu inonder la ville. Chacun a cru se trouver au milieu des flammes. Cet effet a duré environ cinquante secondes; il a été produit par quelque chose de la grosseur à peu près de la Lune au plein, qui s'est dnigé comme une étoile filante, laissant à sa suite une traînée de feu légèrement bleuâtre, (^ette traînée a disparu aussi peu à peu, et le ciel est redevenu serein; cependant, dix minutes après, ça produisait encore l'effet d'un long nuage fixe. ( 935 ) » Deux minutes environ après ce résultat de lumière électrique produit, une détonation comparable au bruit d'une pièce de canon, se prolongeant de quatre-vingts à cent secondes, s'est fait entendre. » Il faisait une délicieuse soirée du mois de mai. Le temps était superbe. » Lettre de M. P. de Lafitte h M. Le Verrier. •i Astal'fort (Lol-et-Garonne), le i6 mai i8fi4- » A 8 heures et quelques minutes du soir, j'étais dans mou jardin. Une très-vive clarté, très-blanche, m'a entouré subitement. Je levai la tête, et, deux ou trois secondes après, je vis apparaître le météore au-dessus d'un massif d'ormeaux ; je le suivis dans la direction du sud-est, où il alla s éteindre à environ 3o degrés au-dessus de l'horizon. Il laissa sur sa route et bien au-dessus de lui lui petit image blanc très-éclatant. M II vous est sans doute arrivé d'observer un petit jet instantané de va- peur et de fumée projeté par un morceau de bois brûlant dans la chemi- née. C'est exactement l'effet que m'a produit l'émission du petit nuage, et deux ou trois secondes après le météore s'est éteint, non comme une bombe qui éclate, mais comme une lampe qui s'éteint ; vif accroissement de lu- mière blanche, remplacée par un globe terne et rougeâtre, puis plus rien. » Le petit nuage avait alors des contours très-arrétés, comme au mo- ment de sa formation, et un ruban qui lui serait semblable et cjui aurait 3 mètres de long aurait à peu près 20 centimètres de large. J'ai à cet uistant regardé ma montre pour voir le temjis qu'il durerait : il a conuneucé par onduler un peu, puis les contours se sont agrandis en largeur en perdant de leur netteté, et, prévoyant qu'il disparaîtrait insensiblement, je ne m'en suis plus occupé. B Lorsque s'est produit le bruit détonant dont parle la note du journal, j'ai regardé de nouveau ma montre : il y avait un peu n)oins, mais très-près de quatre minutes que je l'avais regardée la première fois, et j'estime que cest un peu plus de quatre minutes que le bruit de l'explosion a misa nous parvenir. « Mon frère, qui était à quelques pas de moi vers le nord-ouest, l'a vu en même temps, et il lui a paru passer entre nous deux ou très-*ensiblement à notre zénith. )) Il me semble que pour accorder les directions observées, il faudrait admettre que, au moment de l'émission du petit nuage, le météore a fait un crochet et subi une déviation. » I 22.. ( 936 ) Lettre de M. Bercé, curé à la Magdilaine, communiquée par M. le Maréchal Vaillant. « Je ne sais si vous avez appris qu'un aérolithe est tombé dans noire contrée, samedi dernier, i4 du courant, à 8 heures précises du soir. Il a jeté une lumière si vive, que nous nous sommes tous vus entourés de feu, et nous avons cru, clans notre surprise, à quelque cataclysme. Ce uiétéore a été vu dans plusieurs départements. Jugez de sa beauté, de son éclat et de sa grosseur. D'abord globe de feu gros comme le disque de la Lune, et silen- cieux comme elle, il s'est ensuite ouvert en gerbe ou en bouquet de fusées répandant des milliers d'étincelles, et n)archant toujours. Puis il a disparu laissant un nuage de fumée qui a demeuré longlemjis suspendu dans les airs, à la même place. Il ne faisait point de veut. » Après sa chute, et pendant cinq ou six minutes, on a entendu un grand bruit, pareil à de fortes détonations d'artillerie lointaines, répétées et pro- longées, ou à un tremblement de terre. On a même cru généralement, dans le premier moment, au tremblement de terre. Aussi tout le monde était-il dans la stupeur et la consternation » Lettre de M. Béraul ii M. Le Verrier. Il Gouzon (Creuze), le iG mai 18G4. » J'étais sur la route départementale n" 9 de Gouzon à Boussac, à i ki- lomètre d'ici, lorsque mon attention fut attirée par une lueur soudaine, quoique faible. En levant les yeux j'aperçus une traînée de feu dans l'air. o La longueur du feu paraissait de plus de [ kilomètre et de i mètre de diamètre. Quand le météore s'éteignit, il y eut comme une explosion avec un pétillement d'étincelles formant étoiles de feu comme dans les fusées dartifice; lu Lune se voyait à notre gauche, à une distance égale à la lon- gueur de la fusée. « Lettre de M. Jollois ii M. I^e ViTiier. a Blois, le 10 mai i8G4- >> Le i4 mai 1864, à 8 heures 8 minutes du soir, temps moyen (heure exacte à une minute près ou deux au plus), j'ai vu un brillant météore dans la direction du sad-sud-ouest. Il avait l'apparence d'une très-forte fusée d'artifice, et se mouvait assez ienteuient eu s'abaissaut vers l'horizon, suivant une direction inclinée de aS degrés environ avec l'horizon. Je ne l ai vu que pendant quelques secondes. .Son éclat et sa coideur ont beaucoup varié [icndant ce temps. D'abord d'un blanc éclatiuif, il laissait derrière lui ( 937 ) une petite traînée lumineuse. Puis sa couleur devint rouge, et en même temps il lança un grand nombre d'étincelles et disparut dans la direction du sud, derrière la colline qui forme la rive gauclie de la vallée de la Loire. » La vitesse apparente du météore, non plus que sa direction, ne {larut pas changer pendant le temps que je pus l'observer. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Acldilion à In Note sur les nombres de BernoiiKi {Compte rendu du 9 mai, p. 853); par M. Le Besgue. « 4. Les équations de l'article 3 résultent de l'équation générale m B„,_j H ^ B,„_2 + . . . + ;uB, -+- I = o, où l'on pose /m := 3, 5, 7, . . . . » En posant, au contraire, m = 4i 6, 8, . . . , on a les équations 6B,= i, i5(B, -f- B,) = 2, 28(B, + B,) + 35B, = 3, /,5 (B„ -h B.,) + aio(Bo + B,) = 4, " Ce système est préférable au précédent pour la brièveté du calcul niuné- rique, par la raison que, dans le système de l'article 3, tous les coefficients binomiaux qui multiplient Bo, B^, Bg, . . . , sont différents, tandis que, dans le système précédent, le même coefficient binomial se présente dans deux termes, ce qui facilite les réductions. Cest surtout, je crois, en employant ce système que l'on verra que, tant que l'indice de B n'est pas grand, la détermination diin coefficient, au moyen des précédents, sera souvent plus expédifive que l'emploi des différentes formules qui expriment un des nombres de Bernoulli indépendamment des précédents. » 5. Dans l'article 1, ligne i4, page 854, il finit évidemment remplacer les mots: en posant .r = -, par ceux-ci : en changennl jr en -• i> 11 convient d'ajouter que si Ion divisait par m les deux membies de la formule mS,„_, - n'" - inB,?i'"-' + '-^—"^Hi-) B.,//"-- - . . . , 1.2' ( 938 ) on aurait, à la notation près, la formule que donne Jacques BernouUi, à la page 97 de son Àrs conjeclcindi. Cette formule n'y est établie que par induc- tion, mais on y trouve In remarque fondamentale que les coefficients A, B, C, D, . . . (ou Bj, B4, Bg, Bg, . . . , dans ce qui précède) sont les coefficients de n dans la valeur des sommes So, S^, Sg,..., à exposants pairs. On y trouve aussi la rè^le pour déterminer un des nombres A, B, C, D, . . . , au moyen des précédents : elle revient à celle qui est exposée dans l'article 3. » Dans ce qui précède, les nombres de BernouUi se sont présentés avec des indices pairs; dans le calcul inverse des différences, ils se présentent avec des indices impairs, mais il serait facile de leur faire obtenir des indices pairs, si Ton y voyait quelque avantage. » Dans l'article 2, au lieu de Bt — — - = B3 = B5 = . . . , il est évident qu'il faut lire B, = -i, o = B3 = B3,.... De même, au lieu de tang j'= cot^- — cot 2^, c'est tang^' = cot j' — 2 cot 1 y qu'il faut mettre. » PHYSIOLOGIE ET THÉRAPEUTIQUE. — Sur la cessation immédiate de la céphalalgie Jébrile par la compression des artères temporales; par M. Grvox. « Dans les nombreuses épidémies de fièvre jaune au milieu desquelles j'ai vécu aux Antilles, de i8i4 à 1826, il m'arrivait souvent d'explorer le pouls en touchant la temporale. Un jour que je la touchais en la compri- mant plus fortement que de coutume, le malade s'écrie : Comme vous me soulagez! L'idée me vint aussitôt de comprimer également les deux tempo- rales, et la céphalalgie avait entièrement disparu. Cette même compression, exercée sur d'autres malades, eut un égal résultat, et j'en dirai autant de son application faite dans toutes les fièvres sans exception, ce que j'expéri- mentai plus tard. » Le simple fait de la cessation de la céphalalgie fébrile, par la com- pression des artères temporales, résout de suite une question encore en litige, celle du siège interne ou externe de la douleur dans la céphalalgie; (939) il est donc ejc/erne, absolninent externe. Une autre question, qui se rattache à celle-ci, est également résolue par le même fait. C'est celle de la cause de la même douleur, cause qu'on ne saurait voir ailleurs que dans la disten- sion des tissus de la surface du crâne, lesquels tissus ne peuvent s'éten- dre à proportion de l'afflux de sang qui s'y fait, emprisonnés, en quelque sorte, comme ils le sont, d'un côté, par les os du crâne, et, de l'autre, par les téguments qui les recouvrent. Et, pour le due en passant, n'est-ce pas à une cause absolument analogue qu'd faut rapporter la douleiu- propre au panaris, et qu'on fait cesser, comme persorme ne l'ignore, par le débride- ment des tissus distendus? » Maintenant, la compression des temporales, pour combattre la cépha- lalgie fébrile, est-elle d'une application pratique? La cessation de la dou- leur, de la céphalalgie, par la compression des temporales, est un fait in- contestable, mais les avantages qu'on pourrait en retirer ne seraient-ils pas compensés par quelque inconvénient? » Comme la compression des temporales a pour effet immédiat de dimi- nuer la quantité de sang qui, de la temporale, se porte à l'extérieur de la tète, on serait disposé à craindre que le sang qui, pendant la compression, se porte en moins à l'extérieur de cette cavité, ne se porte en plus dans son intérieur; mais cette crainte, sans doute, paraîtra bien peu fondée si l'on considère que la portion de sang qui pourrait arriver à la carotide interne, refluant de la temporale, serait seidement celle qui, d'abord, n'aurait pu être admise dans les autres divisions de la carotide externe, divi- sions qui sont assez midtipliées, puisqu'elles ne sont pas au nombre de moins de six, et ayant, pour la plupart, un diamètre plus ou moins appro- chant de celui de la temporale (auriculaire postérieure, occipitale, maxil- laire externe, linguale, thyroïdieiuie supérieure, pharyngienne inférieure ). Or, la portion de sang dont nous parlons, alors même qu'U Hiudrait l'ad- mettre, devrait être bien minime. )i Et puis, ne perdons pas de vue : i° que, pour obtenir le résultat qu'on se propose, il ne s'agit pas d'interrompre tout à fait le cours du sang; qu'il s'agit seulement d'en amoindrir la coloiuie, et de manière à la réduire juste, si c'était possible, à son volume normal; 2" que la compression ne doit pas être continue, et qu'on ne devrait même y recourir que dans les redoublements ou exacerbations fébrdes, c'est-à-dire lorsque la céphalal- gie a acquis son maximum d'intensité. Toujours est-il qu'ayant souvent comprimé la temporale dans la fièvre jaune, et souvent aussi pendant un temps assez long, je n'en ai jamai- vu surgir le moindre inconvénient : ( 94o ) tout au contraire, toujours, au moment même de la compression, le malade sortait de l'état, soit de (orjjeur, soit de simple somnolence, où il était : il ouvrait les yeux, respirait librement, et répondait avec netteté aux questions qu'on lui adressait, en exprimant le sentiment d'un véritable bien-être. » La compression des temporales nous paraît surtout applicable à la fièvre jaune, où la céphalalgie constitue, avec les douleurs lombaires, le symptôme qu'il importe le plus de calmer. Aussi a-l-on vu des médecins, dans ce but, pratiquer de profondes scarifications sur les tempes, et même ouvrir la temporale. Il est pourtant vrai dédire que ceux qui ont recouru a ce dernier moyen, tels que le D*^ Lefort, à la Martinique, avaient moins en vue la cessation de la céphalalgie, ou seulement son allégement, que d'obtenir ime plus jirompte déplétion sanguine que par l'ouverture des \eines. L'application du procédé dont nous parlons, au traitement de la fièvre jaune, n'y serait pas, du reste, chose absolument nouvelle, du moins jusqu'à un certain point. Et, en effet, que font les femmes indigènes, né- gresses et autres femmes dites de couleur, adonnées, dans nos colonies, au traitement de la fièvre jaune? Elles appliquent sur chaque tempe, et sur chaque temporale par conséquent, la surface plane d un citron fraîchement coupé par le milieu, et qu'elles maintiennent, par plusieurs tours de bande autour de la tête; et, tout en compiimant ainsi les régions temporales, elles compriment en méiue temps la région lombaire, en la faisant porter sur des draps plies en plusieurs doubles. Cette compression est interrompue de temps à autre pour y substituer un massage de la même région, de relie sorte que sa compression générale alterne avec des compiessions partielles, compressions plus profondes que la dernière et non moins efficaces par conséquent. )) Comme on le voit, les femmes dont nous parlons s'attaquent aux deux symptômes qui sont à la fois, dans la fièvre jaune, les symptômes prédo- minants, et ceux qui, en même temps, font le plus souffrir les malades. Mais, on le comprendra de suite, une compression toujours plus ou moins forle, et n'embrassant pas seulement les régions temporales, mais encore tout le reste de la circonférence de la tête, ne saurait être maintenue long- temps. C'est ce mode de compression dont parle Hippocrate, et dont il sera question plus loin. » Force est donc de la discontinuer plus ou moins vite, ses inconvé- nients dépassant de beaucoup les avantages qu'on se proposait d'en retirer. Ces inconvénients, nous pouvons nous dispenser de les indiquer, mais il en est un autre que nous ne saurions passer sous silence : le suc de citron ( 94i ) dont les tempes se sont imprégnées pendant la compression (qui, d'un autre côté, la favorise par l'état d'inertie dont elle frappe les téguments), y déter- mine une irritation, et ini afflux sangnin par conséquent, qni ne peut qu'ajoutera la douleur qu'on avait en vne de combattre. Il ne ressort pas moins, du procédé compressif dont nous parlons, et c'est tout ce que nous voulions établir ici, que l'allégement et la cessation même de la douleur dans la fièvre jaune, selon le degré où la compression est portée, est un fait d'observation depuis longtemps acquis dans nos colonies, par les femmes indigènes adonnées au traitement de la fièvre janne. Ajoutons que ces mêmes femmes, qui attachent une si grande importance à leur procédé compressif, ont pu observer anssi, comme nous, l'heureuse influence qu'elle exerce en même temps sur l'état général des malades, influence que nous avons som- mairement indiquée plus haut, et siu' laquelle nous ne reviendrons pas. » Quant au moyen propre à exercer la compression des artères tempo- rales, dans le cas dont il est question, le plus convenable serait une lame d'acier courbée en demi-cercle et garnie, à ses extrémités, d'une pelote mobile et semblable, pour la contextiu'e, à celle usitée pour la compression des tumeurs herniaires. La mobilité de la pelote permettrait de varier, de temps à autre, ses points de contact avec les téguments, de telle sorte que ceux-ci ne fussent pas toujours comprimés par les mêmes points de la pe- lote. La lame d'acier, laissée tout à fait à nu, formerait un arc de cercle assez grand pour laisser, entre elle et la région frontale, un espace de quel- ques centimètres, espace dont le vide permettrait de faire, sur cette région, les applications réfrigérantes qui sont d'un usage général dans la péiiodc fébrile de la fièvre jaune. Il Nous terminerons ce qui nous reste à dire sur le sujet de notre com- munication en rappelant que la compression des temporales, coïncidant avec celle des veines du bras, était usitée du temps d'Hippocrate, pour faire cesser l'épistaxis, compression qui rappelle, à son tour, la cautérisation et de ces mêmes vaisseaux, et d'autres vaisseaux encore de la surface du crâne, également usitée du temps d Hippocrate dans diverses maladies de la tête. Et il ne saïu'ait y avoir de doute sur la nature des vaisseaux sur lesquels portait la cautérisation. « On brûlera les veines, » dit Hippocrate, en parlant des veines situées près des oreilles, « jusqu'à ce que les battements en ces- 1) sent. )i [Des maladies, IP livre, traduction de Litiré.) H ne saurait y avoir de doute non plus sur la complète interruption du cours du sang par cette cautérisation, car les vaisseaux étaient transversalement divisés. Et, en effet, G. R., i864, i" Semr-stie. (T. LVIII, N" 21 .} 123 ( 942 ) llippocrate, après avoir dit ipie les feiTeiiienls seront en forme de coins, ajoute: « Et vous brûlerez les vaisseaux transversalement. » [Des lieux dans ritninnie, même traduction.) » Usitée chez les Giecs, comme nous venons de le voir, la cautérisation dont nous parlons l'était également chez les Romains, et même chez nos ancêtres, les Gaulois, ce que nous voyons dans A. C. Celse, qui nous in- dique en même temps le mode d'opérer des chirurgiens d'alors. « Ils se servaient, dit Celse, de ferrements ou cautères déliés [tenuibm » ferramenlis), qu'ils ap|)liquaient légèrement à la région temporale [contni •> temporn qtiiclein timide), dans la crainte d'offenser les muscles oui la recoii- » vrent et se fixent aux mâchoires, mais qu'ils enfonçaient jusqu'à los dans Il toute l'étendue du vertex et du front [Inler Jroniem vero et verticem velw- )i inenter sic, ut squama ab osse recédât). » (Lih. et cap. VII.) » r^a cautérisation des vaisseaux superficiels du crâne se retrouve jusque dans Hérodote, c'est-à-dire jusque dans nos premiers documents historiques. « Parmi ceux-ci, » ditllérodote, parlantdesLibyensnomades; « parmiceux-ci. » je ne dirai pas tous, mais au moins iin très-grand nombre sont dans « l'usage, quand les enfants ont atteint l'âge de quatorze ans, de leur brùlei'. » avec de la laine grasse de brebis, les veines du sonuiiet de la tête, et » rjuelques-nnes même de celles des tempes. On prétend, par cette opéra- II tion, les mettre à l'abri des écoulements de la pituite, auxquels ils seraient » exposés dans le cours de leur vie, et leur assurer luic santé plus robuste. » (Liv. IV, Melpomène, traduction de Miot.) I) A la cautérisation des vaisseaux superficiels du crâne, dont la praliqui- remonte si haut dans l'antiquité, ajoutons leur ligature, mise en pratique a une époque très-rapprochée de nous, et qui avait également pour effet l'in- terruption du cours du sang. Tout le monde sait que ce moyen thérapeu- tique a été employé et préconisé par Harvei, qui assure lui devoir la gué- rison de céphalalgies anciennes et rebelles à toutes les autres médications. « PHY'SlQUlï — Sur les courants électriques de la terre. Mémoire de I^I. Charles Matthicci. « L'étude des courants électriques dans les couches terrestres date, je crois, de la découverte du galvanomètre. M. Fox, en Angleterre, a vp le premier dévier l'aiguille lorsqu'on touchait avec les extrémités iki fil du galvanomètre des points différents d'un filon métallique. M. Becquerel a fait après des reclierches très-étendues sur les courants électriques obtenus ( 943 ) eiih'e des masses d'oau et des couches de terre prises dans dc!S conditions différentes. Jnsqîie-là ces expériences n'étaient que des cas obscurs et d'une interprétation difficile d'actions électro-chimiques. On n'a vraiment cru avoir affaire à lui phénomène terrestre, c'est-à-dire à des courants élec- triques SjJO)ilanés, commR les appelle le célèbre astronome de Greenwich, qu'après avoir trouvé des courants électriques très-forts dans les fils télé- graphiques pendant l'apparition des aurores boréales. C'est le 17 no- vembre 1H47 que ce phénomène se présentait pour la première fois dans les fils télégraphiques de la Toscane, lorsqu'une belle aurore boréale se montrait sur l'Iiorizoii. La description de ce phénomène, que je donnai à l'Académie dans une lettre adressée à M. Arago, fut suivie peu de temps après par des observations semblables faites aux Etats-Unis. Dans ces dei'- niéres années, des observations nombreuses ont été faites sur ce sujet sur toutes les ligues télégraphiques et ont confirmé les premiers résultats. Il étail naturel de chercher l'existence des courants électriques et de leurs lois dans les fds télégraphiques indépendamment de l'apparition simultanée de l'au- rore boréale. L'Académie connaît les travaux que plusieurs savants illus- tres, MM. Baumgarfen, Barlow, Lloyd et Walker, ont publiés sur ce sujet. Lorsqu'on lit ces Mémoires avec l'attention qu'ils méritent, on est frappé de la difficulté <\uï\ y a à mettre d'accord les résultats qu'ils ont obtenus et à saisir quelque conséquence générale qui pourrait nous mettre sur la voie d'expliquer ces phénomènes. Tontes ces recherches ont été tentées en intro- duisant ini galvanomètre dans des lignes télégraphiques, et en mesurant les courants dans les moments où les lignes ne servaient pas à la trans- mission des dépèches. On sait que les communications ordinaires, établies dans des bureaux télégraphiques entre les tils métalliques et la terre, son! installées de différentes manières : tantôt ce sont des phupies île fer ou de cuivre, plongées dans l'eau de puits plus ou moins profonds, qui communiquent avec les fils métalliques; tantôt ces fds communiquent avec les tuyaux des pompes ou avec les rails. Si l'on excepte l'illustre astronome de Munich, qui, surtout dans ses dernières expériences, paraît s'être pré- occupé lie la nécessité de se mettre à l'abri des coui-ants excités par les extrémités des lignes en communication avec la terre, tous les autres obser- vateurs n'ont pas même fait savoir conmient ces communications élaienl établies. » Pourtant il n'est pas difficile de découvrir, sur une ligne télégraphique quelconque prise au hasard, que les courants qu'on obtient daîis ces lignes dépendent des hétérogénéités des plaques qui communiquent avec la terre. 123.. ( 944 ) J'ai vu souvent ces courants changer de signe quand on changeait la position des plaques, ou qu'on modifiait leur hétérogénéité en faisant passer le courant d'une pile dans une direction donnée. Ces courants disparaissent ou s'affai- blissent considérablement en employant des plaques et des liquides aussi homogènes que possible. En employant des galvanomètres plus sensibles et des plaques de cuivre bien homogènes, on reconnaît facilement que la plus légère différence de la composition de l'eau des puits extrêmes sîiftît pour éveiller des courants. Il est à peine nécessaire d'ajouter qu en opérant sur des lignes télégraphiques, il faut tenir compte des polarités secondaires que les courants de la pile développent tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre. Des lignes télégraphiques ont aussi d'autres causes d'erreur dues aux con- tacts variables du fil avec les poteaux. i> Du moment où je me suis proposé d'étudier ce sujet, j'ai pensé qu H fallait avant tout posséder une méthode qui réalisât la condition d'avoir de longs fils conducteui-s parfaitement isolés, étendus dans des directions dé- terminées, dont les communications avec le sol fussent absolument homo- gènes, et formant des circuits mixtes doués tous de la même conductibilité. Voici comment j'y suis parvenu. » Le fil métallique que j'ai employé était du fil de cuivre de i millimètres de diamètre, couvert de gutta-percha, qui était suspendu à l'aide d'une espèce de fente pratiquée au sommet d'une tige ou mince poteau de bois, comme on les a ici pour les lignes télégraphiques militaires. Ces tiges de bois étaient plantées à une distance de a5 ou 3o mètres l'une de l'autre sur deux lignes exactement tracées, l'une dans le méridien magnétique, et l'autre normalement au méridien. Chacune de ces lignes était longue de 6 kilomètres. C'est sur la plaine de Saint-Maurice, à 22 kilomètres de Turin, plaine destinée aux manœuvres militaires, que ces deux ligues ont été éta- blies. Les communications entre les extrémités du fil et la terre se faisaient de la manière suivante. A l'extrémité de chaque ligne j'ai îà'ii creuser une espèce de fossé, de forme rectangulaire, ayant 2 mètres de profondeur et de longueur et i m.ètre de largeur; au fond de ce fossé ou faisait une cavité beaucoup plus petite, une espèce de capsule ayant 3o centimètres de largeur et de profondeur. Une couche d'argile, telle qu'on l'emploie dans les fabriques de poterie, était étendue avec soin sur la surface interne de cette capsule, de manière à empêcher l'eau de filtrer trop rapidement à tra- vers la paroi. La même eau, qui était de l'eau de rivière, était employée pour les quatre cavités, et la personne qui était mise pour surveiller à chaque extrémité avait une provision de cette eau, de manière à maintenir l'eau ton- (945 ) jours à ia même hauteur. Eutlu un cylindre poreux, comme on les em- ploie clans les piles de Daniell, rempli d'iuie solution saturée et neutre de sulfate de zinc, plongeait dans l'eau au centre de cette cavité, et le fil de la ligne était réuni à une lame de zinc parfaitement amalgamé, et qui plongeait à son tour dans la solution du sulfate. Les cylindres poreux ainsi préparés et les lames employées étaient esssayés d'avance, et l'on renouvelait cet essai de temps en temps, de manière à être sûr que les lames étaient parfaitement homogènes. Rarement il arrive que deux lames, une fois rendues hien homogènes, s'altèrent avant plusieurs jours, lorsqu'on les laisse toujours plongées dans la solution de sulfaîe. Dans le cas où quelque légère hétérogénéité apparaît, il suffit de les laver et de les amal- gamer de nouveau pour qu'elles redeviennent honiogènes. Je m'assiire d'avance que les deux lignes mixtes ont la même conductibilité. Dans nue plaine uniforme, comme celle dans laquelle j'ai opéré, les fossés étant pra- tiqués à peu près dans le même terrain, les différences de conductibilité ne peuvent pas être bien grandes : j'ai réussi à les rendre égales en approfon- dissant de quelques centimètres les cavités pratiquées au fond des fossés de la ligne qui était trouvée la plus résistante. )i De cette manière, j'ai donc réalisé les conditions du circuit que je crois essentielles pour ces expériences. Je ferai remarquer que j'ai voulu essayer d'avance deux fossés semblables, avec les cavités au fond que j'ai décrites, pratiquées à la distance de 5 à 6 mètres l'une de l'autre : je n'ai trouvé au- cune trace de courant entre ces cavités, comme je n'en avais eu aucune en employant les deux cylindres poreux avec leurs lames de zinc plongées dans une cuve pleine d'eau. J'ai voulu aussi essayer d'avance si la nature des terrains où les fossés étaient pratiqués pouvait avoir quelque influence. Pour cela, j'avais fait transporter la terre provenant de l'excavation des fossés près de l'endroit où j'étais établi, et j'avais fait remplir de celte terre deux cavités pratiquées dans un champ voisin ; c'est dans cette terre que j ai plongé, de la manière déjà décrite, les extrémités du galvanomètre, et je liai obtenu aucun signe de courant au galvanomètre. 11 A peu près vers l'endroit où les deux lignes nord-sud et est-ouest se croisaient, chacune des lignes était interrompue, et les extrémités ainsi obtenues allaient plonger dans des capsules pleines de mercure dans ia chambre où je m'étais établi avec le galvanomètre. J'ai employé alternati- vement trois galvanomètres : un de i5oo tours, l'autre de loo et un troi- sième de 24000. tours} les nombres que je rapporterai dans mon JMémoire ont été obtenus avec le premier. {) ( 946) n Je demaiule partlon de ces longs détails sur le procédé que j'ai employé; mais j'ai cru devoir les donner à raison de l'importance de ces recherches, et des difficultés et de Fincertitude qu'on rencontre dans les travaux que j'ai déjà cités. J'ai continué à peu près pendant un mois les expé- riences sur ces deux lignes, c'est-à-dire du 12 ou i5 mars au i5 avril de cette année; eu général, le temps était beau, l'air froid et sec, le soleil !rès-chau(l. Je ne puis pas rapporter dans cet extrait tous les nombres ob- tenus dans cette longue série d'expériences; pendant dix jours les observa- tions se faisaient presque d'heure en heure en changeant d'observateurs. Je suis donc forcé de ne donner ici que le résumé des résultats auxquels je suis parvenu : )) 1° Dansles circuits mixtes, formés de la manière que j'ai décrite, il est rare de ne pas trouver des courants électriques plus ou moins constants, dont l'origine ne peut absolument être attribuée aux hétérogénéités des lames métalliques extrêmes, ni à des actions chimiques entre l'eau où plon- gent les lames et les couches terrestres. n 2° Ces courants augmentent d'intensité en approfondissant les cavités ù les lames extrêmes sont plongées de o^jSo à 2 mètres : la plus grande conductibilité qu'on trouve dans la ligne mixte en approfondissant les cavi- tés extrêmes rend compte de ce résultat. Il faut en dire autant de l'augmen- tation légère et passagère des courants électriques qui se vérifie par l'effet de la pluie sur le terrain qui entoure immédiatement les cavités où plongent les électrodes. » 3" On n'a pas trouvé que l'étendue des lames de zinc et le diamètre des vases poreux eût une influence bien marquée sur l'intensité de ces cou- rants, lorsqu'on opérait à la profondeur de 2 mètres. » 4° Dans la ligne méridienne ou sud-nord, le courant électrique a eu toujours une direction constante : des centaines d'observations ont con- stamment montré que le courant entrait dans le galvanomètre par la ligne métallique venant du sud et en sortait pour entrer dans la ligne allant au nord. » En comparant les déviations à peu près conformes obtenues dans ce grand nombre d'observations, on déduit que ce courant présente, dans les vingt-quatre heures, deux maximum et deux minimum d'intensité. Les deux minimum sont, pendant le jour et dans la nuit, à peu prés aux mêmes heures, c'est-à-dire de 11 heures à i heure. Après i heure, dans la nuit, le courant augmente et atteint un maximum de 5 à 7 heures du malin; dans le jour, ce maximum oscille entre 3 et 7 heures après midi. Les ditfé- (947) rences d'inlensité entre les minimum et les maximum d'intensité est plus grande que do i à 2. » 5° Dans la ligne équatoriale, les résultats sont très-différents et sujets à de grandes variations. Souvent l'aiguille reste à o degré, souvent elle oscille tantôt dans ini cadran, tantôt dans l'autre, en allant de 2 à 3 degrés jusqu'à \[\ et i5 degrés du même côté, et souvent elle oscille autour de o degré. La direction de ces courants qui a été trouvée la plus fréquente dans la ligne équatoriale était d'ouest à est dans le fil métallique. » 6" En établissant les connnunications entre les lignes sud-est., sud- ouest, et nord-est, nord-ouest, les courants trou vés ont été généralement ceux qui circulaient dans la portion de la ligne appartenant à la ligne sud-nord. » 7° On n'a jamais observé que la température plus ou moins élevée, quia varié de o degré dans la nuit jusqu'au- 18 degrés ou 20 degrés dans le jour, l'humidité ou la sécheresse de l'air, et même le teaq>s d'orage, eussent une influence sur la direction et sur l'intensité du courant de la ligne méri- dienne. « 8'^ Les résultats ont été les mêmes, soit que la portion métallique de la ligue fût suspendue siu' les poteaux, soit qu'elle fiât couchée sur le sol. » Quelle est l'origine de ces courants? Je crois impossible de ré- pondre avec quelque confiance à cette question. Ce qu'on doit considérer comme parfaitement prouvé par l'expérience, c'est que dans un fil métal- lique, lorsqu'il a atteint une certaine longueur et que ses extrémités sont en bonne communication avec la terre, il y a un coiwant électrique qui circule constamment, et cela principalement dans la direction du méridien magnétique : l'origine de ce courant n'est ni dans la partie métallique du circuit, ni dans les lames métalliques extrêmes, ni dans les actions chimiques qu'on pourrait supposer entre les couches terrestres et ces lames, on les liquides où elles sont plongées. » Faut-il considérer ces courants comme des courants dérivés r* J'ai dé- montré dans le temps, ce que tout le monde admet aujourd'hui et qui est d'accord avec la théorie, que la résistanced'unecouche terrestre est à peu pies nulle et qu'elle ne varie pas avec la longueur de cette couche. Ces considéra- tions ne sont pas favorables à l'idée de considérer les courants que nous avons décrits comme des courants dérivés. J'ai fait sur la plaine de Saint-Maurice quelques expériences pour voir jusqu'à quelle distance des électrodes delà pile les courants dérivés étaient sensibles. J'ai employé pour extrémités du circuit dérivé les mêmes lames de zinc plongées dans la solution saturée de ( 948 ) sulfate de zinc que j'ai décrites précédemment. Le circuit delà pile était long de 6 kilomètres et ses extrémités consistaient en des lames de cuivre carrées ayant 20 centimètres de côté et plongées dans IVau à 1 mètres de profondeur. La pile était composée de 20 éléments de Daniell; le galvanomètre du circuit dérivé était celui de i5oo tours, déjà indiqué. J'ai obtenu, lorsque chacun des électrodes du circuit dérivé était à 10 mètres de distance des électrodes de la pile, en ligne droite entre ces électrodes, un courant dérivé fixe qui était de 33 degrés; cette déviation est restée constante pendant tout le temps que le courant de la pile n'a pas varié, c'est-à-dire pendant plusieurs heures. En augmentant la distance jusqu'à 5o mètres entre les électrodes de la pile et ceux du circuit dérivé, il n'y avait plus que 4 degrés de courant dérivé : à 100 mètres cette déviation était à peine d'un demi-degré, et à 200 mètres de distance il est douteux s'il y a dans le galvanomètre un mouvement à la fermeture du circuit de la pile. » Il me paraît difficile de tirer de ces expériences quelque réponse satis- faisante quant à la nature des courants électriques trouvés dans les longues lignes mixtes. » La plus grande autorité qu'il y ait aujourd'hui en fait de magnétisme terrestre, le général Sabine, me paraît admettre d'une manière absolue l'in- fluence magnétique du soleil sur la terre. Comment, en admettant cette influence, peut-on expliquer les courants que nous avons obtenus et les dif- férences de ces courants suivant que la ligne est dans le méridien ou y est perpendiculaire, et les périodes d'intensité dans la première de ces lignes? Certes ces courants ne peuvent pas être des courants d'induction dus à la rotation de la terre. » Il paraît que l'infatigable astronome de Rome, le Père Secchi, s'occupe dans ce moment à rechercher la liaison qu'il y a entre les courants élec- triques des longues lignes mixtes et les variations qui se montrent dans les instruments qui mesurent la force magnétique de la terre. Si une liaison de ce genre était bien établie, on aurait certainement fait lui pas dans l'inter- prétation des phénomènes électriques de la terre. I) Il me reste à rapporter un résultat qui a une certaine importance et que j'ai vérifié constamment : c'est que ces courants terrestres ont une plus grande intensité, pour une ligne mixte, la distance entre les extrémités restant la même, lorsque les cavités extrêmes qui établissent la communication entre les fils métalliques et la terre sont à des niveaux différents,que lorsque ces communications sont établies dans une couche horizontale. Ainsi, j'ai établi depuis plusieurs mois une ligne sur la colline de Turin, dont le fil métallique ( 949 J en ligne droite a à peine 600 mètres de longueur, et dont les cavités extrêmes sont à une différence de niveau d'à peu près 1 5o mètres. La ligne qui joint les deux cavités est dans une diiection inlertnédiaire ou sud-est et nord- ouest. Le courant circule constamment depuis cinq ou six mois de bas en haut dans le fil métallique ou de l'extrémité nord-ouest à 1 extrémité sud- ouest. Toutes les précautions que j'ai déjà décrites ont été employées dans la construction des cavités où plongent les lames de zinc, et j'ai la certitude que le courant obtenu ne dépend ni d'iuie hétérogénéité quelconque dans le fil métallique, ni des lames extrêmes, ni d'une action chimique entre les lames et les couches terrestres où elles sont plongées. Quand on a soin, comme je l'ai fait pendant plusieiu's jours de suite, de maintenir à luie hauteur constante les liquides des cavités extrêmes, l'eau et la solution de sulfate dans les vases poreux, la déviation reste à peu près invariable, quels que soient l'état du ciel et la température de l'air, et ce n'est qu'à la suite d'une pluie assez longue que la déviation augmente temporairement. Je n'ai pas remarqué dans cette ligne les périodes dont j'ai parlé. D'autres lignes à peu près de cette longueur, dans des terrains semblables, établies au pied de la colline dans une couche horizontale, n'ont pas donné de déviation sensible. » Si l'influence de la différence de niveau des extrémités de la ligne métal- lique se trouvait vérifiée dans un grand nombre de cas différents, si la direc- tion du courant était constante, c'est-à-dire toujours de bas en haut dans le fil métallique, ne serait-on pas tenté d'attribuer ces courants à l'état élec- trique négatif de la terre, dont la tension serait inégale entre la plaine et les points élevés, comme il arrive dans un globe électrisé communiquant avec une pointe métallique? En effet, de même qu'on voit augmenter les signes de l'électricité positive de l'air à mesure qu'on s'élève dans l'atinosphère, on trouve aussi des signes plus forts d'électricité négative en s'clevant, lorsqu'un fil de cuivre isolé, dont une extrémité communique avec la terre, est porté en contact de la boule de l'électroscope avec l'autre extrémité. Cette expli- cation pourrait être soumise à l'épreuve lorsque l'atmosphère présenterait pendant un certain temps des signes d'électricité négative. J'ai quelquefois obtenu des signes très-passagers de cette électricité à rapi)roche des pluies d'orage, sans noter aucune variation dans le courant de la ligne, mais je me propose de continuer des expériences de comparaison de ce genre entre l'état électrique de l'atmosphère et la direction du courant terrestre. » C. R., 1S64, t" Semestre. (T. LVIII, N» 21.) 1^4 { 95o ) -\OMLAATIOXS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nominalion d'un Correspondant dans la Section de Médecine et de Chirurgie, eu remplace- ment de feu M. Denis, de Commercy- Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 48 : M. Gintrac, directeur de l'Ecole de Médecine de Bordeaux, obtient 45 suffrages. M. Pétrequin i » M. Serre ^d'Uzès) i » M. GiXTRAC, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. ?HÉ MOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE. — Recherches sur la putréjaction spontanée des œufs couvés pour seivir à l'histoire des générations dites spontanées. Lettre de M. DoxxÉ à M. Flourens. « Je profite de l'occasion poyr vous adresser de nouvelles observations que j'ai entreprises sur les œufs, au point de vue de la question des géné- rations spontanées, en vous priant de vouloir bien les communiquer à l'Académie des Sciences. Mais il faut d'abord que je vous mette au courant du point où j ai pris cette question. » Au mois d'août de l'année dernière, j ai transmis à M. Pasteur le ré- sultat de quelques recherches sur la putréfaction des œufs de poule aban- donnés à eux-mêmes, et sur les productions organiques qui se développent pendant cette putréfaction. Il est inutile de revenir ici siu* ces observations qui sont consignées dans les Comptes rendus de l'Institut ; il suffira de citer quelques passages de la réponse extrêmement bienveillante et flatteuse du savant chimiste qui a fixé définitivement l'opinion sur la question tant con- troversée de l'hétérogéuie ; ces passages renouent parfaitement le fil inter- rompu entre mes recherches de l'anuée dernière et celles de cette année, que j'ai l'honneur de vous soumettre : » Permettez-moi, me disait ^L Pasteur, de vous faire appréciera » mon point de vue, qui du reste est le vôtre, ce qu'il y a de neuf et de » vraiment utile dans vos résultats. La lecture attentive de mon Mémoire )' sur les générations dites spontanées vous aura montré tout le soin avec ( 95i ) » lequel j'ai cherché, à inainteô reprises, à bien marquer les limites légi- » limes de mes conclusions, jusqu'où elles allaient, jusqu'où elles n'al- » laient pas. Si les partisans de l'hétérogénie avaient eu plus de sagacité, » ils auraient vu que le point faible de mon travail consistait en ce que » toutes mes expériences s'appliquaient à des matières cuites; ils auraient » dû réclamer de mes efforts un dispositif d'épreuves permettant de sou- » mettre à un airpiir des substances naturelles, telles que la vie les élabore, >i et à cet état où l'on sait bien qu'elles ont des vertus de transformation " que l'ébullition détruit. Cette objection, je me la suis faite, et je dois >i avouer que dans ma ferme résolution de ne prendre pour guide que » l'expérience, je n'ai pas été satisfait tant que je n'eus pas trouvé le » moyen de réaliser des expériences sur des matières non chauffées préala- » blement, telles que le sang et l'urine. Ce sont précisément des expé- » riences de cette nature, et peut-être encore plus probantes que celles 'I auxquelles je fais allusion, que vous venez de tenter avec un plein » succès. Votre idée a été très-ingénieuse. En voyant des œufs rester in- i> tacts si longtemps, en présence d'un air qui a la composition de l'airordi- " naire, il est difficile de prétendre que la matière organique puisse s'or- » ganiser d'elle-même au contact de l'oxygène, de façon à produire des )) êtres nouveaux. » Quant à la difficulté de faire pourrir des œufs, je suis arrivé precisé- » ment aux mêmes résultats que vous, et c'est un sujet qui me préoc- I) cupe depuis plusieurs mois, précisément aussi parce que dans les œufs " pourris je n'avais pas trouvé de vibrions » ... Quant à l'odeur putride, en l'absence des infusoires, je la regarde » comme étant de même ordre que celle de la gangrène » Mais ce que je n'avais pas vu du tout, et à quoi j'attache beaucoup de >i prix, parce que cela me semble corroborer l'opinion que j'émets ici, c'est » l'observation que vous avez faite de l'altération par le mélange du blanc » et du jaune (en secouant l'œuf); vous me fortifiez dans mes convictions " au sujet de l'hétérogénie et vous me donnez des idées sur mes recher- )i elles actuelles, etc » » Ainsi que me le conseillait M. Pasteur, j'ai repris cette année au prin- temps mes observations sur les œufs abandonnés à eux-mêmes, mais non plus sur les œufs dans leur état ordinaire ; j'ai pris des œufs fécondés, je les ai fait couver par une poule et je les ai examinés à différentes périodes de l'incubation. J'avais donc, non-seulement une matière organique éminem- ment organisable et prête à vivre, mais un être formé, un animal vivant ;,en ( 9^^ ) abandonnant cet être à la décomposition, j'avais un petit cadavre tout en- tier, pourrissant au milieu d'un air respirable, parfaitement propre à la vie, puisque cet air suffit au développement de l'embryon, mais naturellement à l'abri des germes répandus dans l'espace, sans qu'il fût nécessaire de faire intervenir la chaleur pour détruire ces germes; toutes les conditions de la vie étaient donc respectées et l'on ne pouvait accuser mon procédé d'at- tenter au princijie de vie que le feu anéantit peut-être, en même temps qu'il détruit les germes dont on veut se préserver. Les œufs offrent ainsi un mode d'expérience tout préparé par la nature et dans les conditions les plus propres à permettre la transforn.alion de la matière organique en corps organisés, si cette transformation pouvait effectivement avoir lieu spontané- ment et sans le concours de germes procédant eux-mêmes d'animaux ou de végétaux semblables à eux. » Eh bien, Monsieur et illustre maître, rien de semblable n'arrive, et ce qui se passe dans les œufs contenant un embryon dévelo|)pé par l'incu- bation jus([u'au moment de l'éclosion est tout à fait analogue à ce que l'on observe dans les œufs ordinaires abandonnés à eux-mêmes: les œufs, avec un embryon de huit jours, de quinze jours et de trois semaines, exposés pendant un mois à toutes les variations de la température extérieure, subis- sent une altération, une décomposition qui peut aller jusqu'à la putréfac- tion, jusqu'à répandre une odeur putride, avec teinte livide des liquides, sans donner naissance à aucun être organisé, si simple que ce soit, du règne végétal ou du règne animal, tant que l'œuf n'a pas été ouvert et que la sub- stance intérieure n'a pas été mise en comnumication avec le grand réser- voir où pullulent les germes que INI. Pasteur a si bien démontrés. De même encore que dans mes premières expériences, les œufs dont on a mêlé les éléments par l'agitation subissent une altération, une décomposition plus rapide et plus profonde. De quelle nature est cette altération? Est-ce une véritable putréfaction, sans intervention de ferments? Est-une altération particulière, analogue, comme le dit M. Pasteur, à la gangrène? Mais qu'est- ce que la gangrène? Nous ne le savons guère. Je laisse à de plus habiles et à de plus savants que moi, à M. Pasteur surtout, le soin de résoudre cette obscure question. » (Renvoi à la Commission nommée dans la séance du 4 janvier 1864 pour étudier la question des générations dites spontanées.) « M. MiLXE Edwards fait remarquer que l'espèce de fdtre constitué par la coquille de l'œuf ne s'oppose pas toujours à la pénétration des corps or- (953 ) ganisés vivants dans l'intérieur de ce corps. En effet, les expériences de M. Panceri prouvent que dans certains cas des plantes cryptogames, dépo- sées sur la surface extérieure de l'œuf de la Poule, en traversent la coquille et se développent dans l'albumen sans que les pores qui leur livrent passage soient visibles à l'œil. La présence de certains êtres vivants dans l'intérieur d'un œuf dont la coquille est intacte ne pourrait donc être considérée comme une preuve de la production de ces êtres par voie de génération dite spontanée. Les expériences de M. Panceri furent communiquées à la réu- nion des naturalistes suisses, tenue àLugauo en 1862, et publiées à Milan dans les ÀUi délia Socielà Ilaliana di Scienze nalurali^ t. IL » p.vLÉONTOLOGIE. — 5»r la découverte du genre Paloplollicrium dans le calcaire grossier supérieur de Coucy-le-Château [Aisne). Note de M. Albert Gavdrv, présentée par M. d'Archiac. (Commission précédemment nommée.] « Le Muséum d'Histoire naturelle a reçu, il y a quelques années, de M.Guérin, de Coucy-le-Château (Aisne), plusieurs pièces de PaloplolUeriutn qui ont été trouvées dans le calcaire grossier de Jumencourt, prés de cette ville (i). Ces pièces sont : un crâne presque entier, une mâchoire infé- rieure avec ses deux mandibules, plusieurs autres mâchoires, une partie supérieure de cubitus, un tibia, un astragale, des fragments de bassin et d'omoplate. » Le Paloplotlierium n'avait pas encore été signalé dans le calcaire gros- sier. Le type de ce genre est le P. anneclens (Owen) de l'assise lacustre d'Hordwell (côte du Hampshire). L'animal de Coucy paraît avoir de grands rapports avec lui. Cependant il a quatre prémolaires supérieures, taudis que celui d'Hordwell n'en a que trois ; sa dernière prémolaire supérieure est un peu plus rétrécie en avant; sa face externe n'est point de même parta- (i) M. d'Archiac a bien voulu nous fournir les renseignements suivants : Jumencourt est un village situé à trois kilomètres au sud-est de Coucy, sur les sables inférieurs ; il est adossé au plateau de calcaire grossier qui surmonte ceux-ci et sur le pourtour duquel de nom- breuses carrières sont ouvertes dans le calcaire grossier moyen. C'est dans le décomble ou ciel de la carrière formée par les bancs du calcaire grossier supérieur qu'ont dû être ren- contrés les échantillons de Mammifères. Cette présomption est appuyée par les caractères de la roche, presque exclusivement composée de moules et d'empreintes de Cerithium la- pidum et catcitrapoïdes, de Natica mutabilis, de Paludina globulus et de graines de Chara. On y trouve aussi des restes de Tortues d'eau douce. (954 ) gée en deux par une côte verticale, et sa face triturante n'a aucun indice de division en deux parties. La dernière arrière-molaire inférieure a trois lobes, au lieu que, suivant M. Ovren, elle n'en a que deux dans le Paloplo- l heriuin annectens ; ma\s, sur un échantillon de la Débruge , près d'Apt, attribué par M. Gervais à la même espèce, il y a également trois lobes. » Le Palœolherium minus de Cuvier a été rattaché au genre Paloptothe- rium ; il est plus petit que notre fossile; il n'a que trois prémolaires supé- rieures; sa dernière prémolaire est divisée en deux lobes et porte une côte verticale vers le milieu de sa face externe. » Ce que M. Aymard a dit du fossile du Puv, nommé par lui Palœolhe- riiiin ovinum, montre qu'il doit être rangé dans le genre Paloplotherium, mais ne suffit point pour en déterminer l'espèce. Si le Paloplotherium de Coucy en diffère, nous proposons de l'inscrire sous le nom de Paloplothe- rium codiciense (P. de Coucy). » Par suite de renseignements que nos pièces du calcaire grossier ajou- tent à ceux que l'on avait déjà sur le genre Paloplotherium, on peut faire sur ce genre les remarques suivantes : » Le nombre de ses prémolaires supérieures n'est pas fixe; il est de trois dans les P. annectens et minus; il est de quatre dans le P. codiciense. La dernière prémolaire supérieure a quatre racines, suivant 'SI. Owen, dans le P. annectens; elle en a trois dans les P. minus et codiciense. La dernière mo- laire inférieure n'a que deux lobes, d'après M. Owen, dans le Paloplothe- rium d'Angleterre ; elle a trois lobes dans les Paloplotherium de la Débruge et du bassin de Paris. L'absence de boiurelet sur la face interne des mo- laires inférieiues est un caractère peu constant ; ce bourrelet manque ou est à peine visible sur les P. annectens et codiciense, tandis qu'il est très- bien accusé sur le P. minus de la Débruge. Les saillies d'émail que Ton a signalées en arrière de plusieurs des molaires offrent une particularité aussi peu importante; la moindre usure due à la trituration des aliments les fait disparaître. » A côté de ces caractères instables, il en est un qui persiste assez pour autoriser la séparation générique du Paloplotherium et du Palœotherium: dans le premier, les arriére-molaires sont nettement distinctes des prémo- laires, au lieu que dans le second toutes ces dents, sauf la première, sont similaires. Cependant cette différence même n'est pas également sensible dans les trois espèces de Paloplotherium; dans le P. minus, la dernière pré- molaire ressemble plus aux arrière-molaires que dans le P. annectens et surtout que dans le P. codiciense. ( 955 ) » Les légères modificalions de forme que nous venons d'indiquer mon- trent combien sont étroits les liens qui unissent le Palœotheriiim et le Palo- plotlierium. Il est curieux de voir ces modifications en relation avec les va- riations d'âge géologique. Le P. codiciensc est la plus ancienne forme que nous connaissions du type paléothérien ; on vient de dire qu'il se trouve dans le sous-étage supérieur du calcaire grossier et qu'il diffère assez des vrais Palœollierium. Après lui est venu le P. annectens, qui s'en éloigne moins; on le rencontre dans le sous-étage d'Hordwell. Puis, à l'époque du gypse, se montre le P. minus, si voisin des autres Palœotheruim, que Cuvier n'a pas cru devoir le distinguer génériquement; et en même temps appa- raissent les Pnlœotherium proprement dits. Il ne semble pas que l'existence de ces derniers ait été d'une bien longue durée; lors de l'époque miocène ils ont à leur tour été remplacés par les Acerolherium . » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Des rivières et de leurs rapports avec l'industrie et l'hjcjiènt des populations.l^ote de M. G. Grimaud, deCaux, présentée par M.Dumas. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Peligot.) « L A mesure que l'industrie prend un plus grand développement, l'eau >< des rivières qui traversent les grands centres de population devient moins » pure ; car, sa masse restant la même, les matières qu'on y déverse de- » viennent chaque jour plus abondantes » Sur ce fait trop réel, avancé avec juste raison par M. Peligot, M. Dumas a établi quatre propositions qu'il regarde comme des principes. (Voyez Comptes rendus^ t. LVIII, p. 739.) A la vérité, ces propositions sont relatives à la distribution des eaux de Paris. Maison imite volontiers ailleurs, à l'intérieur et à l'étranger, tout ce qui se fait à Paris, sans trop regarder si les circonstances concordent ; et dès lors il convient de dire jusqu'où peut aller l'imitation et quelles doivent en être les bases. » Les principes dont il s'agit sont formulés dans les termes suivants : 1) 1° Exclusion des eaux prises en aval de la Seine; » 1° Préférence accordée aux prises en amont ; » 3" Conviction arrêtée que les matières organiques qui se mêlent aux eaux sont très-lentes à détruire ; » 4" Enfin séparation des eaux potables et des eaux municipales desti- nées à laver les rues et les égouts. » Il suffit d'énoncer les deux premières propositions pour voir qu'elles se confondent. La troisième confirme purement et simplement la décou- ( 956) verte de M. Peligol relativement à la matière organique. Restent deux pré- ceptes relatils, l'un à la prise d'eau toujours en amont, l'autre à la « sépara- » tion des eaux potables et des eaux municipales. » )) En l'état des choses et pour la ville de Paris, la prise d'eau en amont sera toujours préférable. Mais si l'étal des choses vient à changer, il ne deviendra pas seulement indiffèrent, il sera avantageux de faire les prises d'eau en les divisant et en lesdispersant tout le long du fleuve et sur les deux rives indifféremment, pourvu que ce soit dans le thalweg. )> Poiu' ce qui est de la « séparation des eaux potables et des eaux muni- )) cipalcs, » où sera la nécessité, si l'on continue résolument à vouloir ne plus laisser gâter une eau excellente de sa nature et qui, faisant partie consti- tuante du climat de Paris, contribue puissamment à lui donner le privilège d'une moindre mortalité comparée à la mortalilé d'autres capitales, telles que Vienne, Londres et Berlin? Sans compter que l'on ne satisferait point une nécessité réelle et absolue en allant, à travers toutes les rues età travers des difficultés certaines, porter à chaque habitant sa boisson de chaque jour, c'est-à-dire quelques verres d'eau possédant, par hypothèse, des pro- priétés tout à fait fugitives, telles que la fraîcheur et la limpidité. )) II. Que l'administration poursuive cette voie de large amélioration où elle est entrée, suivant l'opinion proclamée par M. Peligot et sur laquelle M. Dumas, ainsi qu'il le confesse, avait déjà engagé sa responsabilité comme président du Conseil municipal ; suivant cette opinion, dis-je, « que le tra- )* vail de l'égout collecteur soit continué et que l'agriculture soit mise en )) possession » de ces produits sans nom, si dangereux et en même temps si utiles, de ces produits à propriétés paradoxales, agents de vie et de mort tout à la fois. " Là est en effet la solution d'un grand problème qui était urgent, hier pour Londres et la Tamise, aujourd'hui pour la Seine et Paris, et qui de- main sera in-gent au même titre pour d'autres centres de population et d'autres rivières. Et cette solution est féconde; elle peut s'étendre et se gé- néraliser, servir de base d'expérience et d'enseignement, et en définitive contribuer pour une large part à constituer la science : car, sous beaucoup de rapports, l'hygiène existe de nom seulement. » Si l'hygiène avait été une science faite, quand on a élargi Paris, les grandes maisons qu'on a construites à neuf auraient été bâties sur un plan moins défavorable à la santé des locataires. L'air est dans la rue, mais il ne circule point dans des appartements où les chambres sont sans espace et presque sans lumière, et dont les cuisines sont dans des puits. Et aussi sur ( 95? ) quel préceple d'hvgieiie s'est-on fondé, quand, le long des boulevards e! autour des monuments, on a laissé construire d'immondes retraites qui offensent la vue et l'odorat, en même temps que l'air est vicié par la con- centration de produits infectants? » On s'établit sur les bords d'une rivière pour profiter de l'eau qui coulc- dans son lit, et, en première ligne, pour avoir de quoi se désaltérer en toui temps. Si on souille l'eau de cette rivière on en abuse, et toi ou tard l'abus exige réparation. Qui dira la part de mortalité que Londres a due aux dé- couverts de la Tamise, en temps de sécheresse et en basses eaux, quand cette rivière recevait tous les égouts? Et qui dira aussi quelle part d'influence le petit bras de la Seine eut jadis avec son mauvais aménagement sur l'insalu- brité de l'île de la Cité ? » III. Il faut donc que Paris jette ses égouts dans les champs tout le long (le la basse Seine, vers Gennevilliers et au delà; l'étendue irrigable ne f;iit point défaut, et l'exposition du sol admettrait toutes les cidtures. » Que si l'exemple enfin donné par la capitale était suivi par les autres villes de l'Empire, si la propreté locale, qui doit être la conséquence immé- diate de la pratique des procédés conseillés ici, venait à s'établir dans tons les centres de population, quelle transformation pour la France! quelle modification profonde dans les conditions de sa salubrité générale! et, dans son agriculture, quel accroissement de forces productives! C'est là un rare bienfait qui, par son importance, doit provoquer l'effort généreux de toute grande et puissante volonté. » Ainsi, partout il faut cesser d'altérer les eaux courantes par le mélangi' des produits des égouts. Partout il faut recueillir avec soin ces produits, et neutraliser la maligne influence de leur décomposition à l'air libre en les appliquant à l'agriculture. » L'expérience a prononcé : dans bien des pays, ces causes d'insalid)rité, qui sont bien les plus fréquentes, quoiqu'elles soient les moins regardées, on les élimine de fait en recueillant tout débris, tout détritus, tout résidu susceptible de se décomposer. Il en est ainsi près de nous dans la Flandre et dans la Savoie, mais c'est en Chine surtout que les procédés de détail sont perfectionnés. » Si l'agriculture est la plus grande de toutes les industries, ce n'est pas seulement parce que la surface de la terre est son domaine, c'est aussi parce qu'elle seule produit le nécessaire, pendant que les autres industries inven- tent le superflu, le fabriquent et en donnent le goût. Or, le nombre des G. R , iSfi.'i, 1" Semestre. (T. LVIII, N° 21.) I ïS (958 ) propriétaires inscrits sur les rôles de la contribution foncière dépasse lo mil- lions, sur lesquels plus de 8 millions ne payent que de i à 20 francs d'impôt. » On peut dire que ces 8 millions d'imposés de i à 20 francs sont autant de chefs de famille représentant en moyenne 4 tètes; c'est donc une popu- lation de 32 millions d'individus préoccupés de leur nécessaire, et fort jieu en état d'appliquer à leur usage les produits des industries du superflu. Tel est l'état numérique de la population la moins aisée. C'est cette population qui, une fois éclairée, viendra maintenir la salubrité des villes au profit des champs qui lui font son bien-être et dont elle fait son séjour. » IV. Pour l'hvgiène l'observation ne suffit pas, il faut la comparaison, et la comparaison sur la plus grande échelle. C'est par là seulement qu'elle peut formuler des lois et dicter fies préceptes. » Par un heureux concours de circonstances favorables j'en ai pu avoir l'expérience. Il doit m'étre permis de rappeler ici qu'il m'a été donné de faire connaître à l'Académie conunent, depuis près de milieans, la ville de Venise, avec sa po]iulation de 1 00 000, 1 5o 000 et jusqu'à 200 000 âmes, avait pu et pourra toujours n'avoir nul souci de ces éléments d'insalubrité, qui ailleurs gênent et affligent quelquefois de maladies épidémiques et même de pestes toute population agglomérée. » Les égouts, à Venise, ne gâteront jamais la lagune; tandis qu'à Londres ils avaient fini par infecter la Tamise, et tandis que les eaux de la Seine ne peuvent plus admettre ceux de Paris sans danger pour les populations qui longent le rivage. » Je me glorifie, mais d'un orgueil tout patriotique, d'avoir pu soumettre à l'Académie des considérations de cette nature; car, en partant de cette enceinte, elles ont été un enseignement dont on a pu profiter ailleurs. L'Académie n'aura pas oublié, eu effet, qu'il y a quatre ans j'essayai de dé- crire la constitution de la lagune de Venise, et que je tirai de cette consti- tution des conséquences applicables à l'hygiène d'une autre grande capitale (voyez Comjiles reiiflus, t. L, p. i47;- Si aujourd'hui la ville de Londres pousse ses égouts vers la mer, jusqu'au point où la marée montante com- munique aux eaux de la Tamise une salure suffisante et durable, la théorie, fondée sur l'observation de la lagune de Venise, n'est-elle pas venue, sinon inspirer, du moins appuyer en temps opportun les mesures adoptées par les ingénieurs anglais pour améliorer les conditions de salubrité de leur métropole? » V. Conclusion. — Les cours d'eau qui baignent les centres de popula- tion doivent être respectés jiour la santé publique et le bien de l'agriculture. ( 9^9 ) Les nécessités de l'industrie en général ne sauraient èlre invoquées, la plus grande et la plus précieuse de toutes les industries étant intéressée directe- ment à ce respect. . » Je termine par nue réflexion pratirpic qui se lie intimement au but de ce travail. Deux importants problèmes d'hygiène publique ont été attaqisés, dans ces derniers temps, par la ville de Paris. L'un de ces grands problèmes a été très-heureusement et complètement résolu, c'est le renouvellement de l'air par la ventilation rationnelle des lieux de grandes réunions. L'antre, encore à l'étude, s'exécute en partie, et, on vient de le remarquer, l'admi- nistration est sur la voie de la véritable solution. )) Mais, pour le maintien de la pi:reté de l'air, pureté qui est l'objet de la ventilation, comme pour le maintien de la pureté du fleuve, objet des canalisations et des égouts, de beaux plans ne suffisent pas, et il y faut quel- que chose de plus encore qu'une exécution parfaite; il tant surtout consa- crer l'usage en doininant invinciblement toutes les volontés que des intérêts privés, affectant un ignorant dédain pour la science et méprisant ses conseils, rendraient favorables à la routine et contraires au bien public. » « M. Dumas, en déposant sur le bureau, au nom de l'auteur, leMéinoire de M. Grimaud, de Caux, se réserve de donner, dans une des prochaines séances, sur les sujets qu'il traite, des informations précises qui pourront intéresser l'Académie et faire connaître au public le but et la portée des grands travaux entrepris par la ville de Paris dans l'intérêt de l'hygiène. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la circulation cl sur le rôle du latex chez le Ficus elastica; par M. E. Faivre. (Commissaires, MM. Brongniart, Decaisne, Duchartre.) « Les incisions annulaires pratiquées sur les feuilles, les racines, et par- ticulièrement sur les tiges, nous ont permis de déterminer le rôle du latex, comme sève descendante élaborée, et de nous assui'er qu'on ne saurait voir dans ce liquide ni un résidu de l'assimilation végétale, ni un fluide excré- mentitiel. » Si on pratique ime incision annulaire sur une tige de Ficus elastica, pourvue de feuilles bien développées au-dessus de l'incision, on observe des effets analogues à ceux qui ont conduit les physiologistes à admettre chez les végétaux l'existence d'une sève descendante élaborée. Un bourrelet se 125.. ( 96o ) torme au-dessus de l'incision, et la croissance devient rapide ; au-dessous de l'incision, la tige, la racine cessent désormais de se développer, sans cesser cependant de se maintenir vivantes et d'accomplir leurs fonctions. " Il est facile de s'assurer que la décoi'ticalion annulaire a empoché une [jortion du suc blanc de se porter vers les extrémités inférieures de la tige et vers les racines, tandis qu'une grande quantité de liquide coloré s'est accu- mulée au-dessus de la plaie. Il est également évident que là où le liquide est abondant la croissance continue avec activité, qu'elle s'arrête, au con- traire, là où l'afflux du liquide a été entravé. » L'ablation de l'écorce et des couches ligneuses extérieures n'apporte point un obstacle absolu à l'afflux du suc vers les parties situées au-dessous de l'incision ; nous avons constaté en effet, pins de deux années après l'opé- ration, l'existence dans ces parties d'une quantité de latex suffisante pour en maintenir la viialité, mais insuffisante à en déterminer la croissance; le la- tex n'a pu parvenir aux racines et s'y renouveler qu'en s' écoulant à tra- vers la moelle et les couches ligneuses centrales; on constate en effet un courant de latex dans ces parties, soit par la section transversale d'une tige, soit par la perforation de la virole centrale d'une plante soumise depuis long- temps à la décortication. » Les résultats de l'incision annulaire diffèrent suivant les parties sur les- quelles elle a été faite et la manière dont elle a été exécutée. » Si, au lieu d'une incision unique, on pratique sur la tige deux incisions distantes l'une de l'autre, on fait rapidement développer des branches laté- rales à l'aisselle des feuilles situées entre les deux incisions; au-dessus de celles-ci, la croissance continue, au-dessoiis elle se ralentit notablement. « En exécutant celte opération, un autre fait nous a frappé: c'est l'absence de bourrelet au-dessus de l'une et l'autre incision; la production du bour- relet n'est en effet qu'un phénomène inconstant et relatif; il apparaît lors- qu'il existe au-dessus de la portion de tige incisée un nombre suffisant de feinlles ; il ne se développe point sur les tiges, à la lèvre supérieure de l'in- cision, eu l'absence de feuilles, ou si les feuilles sont peu noipbreuses, ou si elles ont produit de vigoureux rameaux. » Dans les plantes à sucs colorés, comme dans les végétaux ordinaires, les ieiùlles exercent, sur la marche des sucs, sur la formation des bourrelets, sur l'accroissement des tiges et des racines une action essentielle, nettement nuse en lumière par l'expérience. Pratiquée sur le pétiole d'une feuille de Ficus^ l'incision annulaire détermine un accroissement plus marqué de la portion pliériphérique ; il ne se forme point de bourrelet apparent. Prati- ( 9^0 ([liée sur une racine, l'incision en a fait développer la portion centrale et a déterminé l'apparition d'nn bourrelet. » Un résultat étrange, mais constant, de toutes nos expériences est l'ab- sence de latex coloré dans les tissus de nouvelle formation, qui constituent les bourrelets et tendent à cicatriser les plaies que les incisions ont fait naître. 1) Si les incisions annulaires indiquent le rôle du latex, comme sève des- cendante et élaborée, elles ne nous apprennent rien sur les organes dans lesquels s'opère la production du liquide coloré. L'ablation totale ou par- tielle des feuilles fournit au contraire sur ce sujet de précieuses indications. « Sur des boutiu'es de Ficus elasticn, pourvues de leur bourgeon ter- minal, l'ablation totale des feuilles produit d'abord un arrêt dans la crois- sance de cette partie; l'arrêt est d'autant plus marqué que le nombre des feuilles enlevées est plus considérable, par où l'on voit ihanifestement l'in- fluence des feuilles sur la pousse du bourgeon. » L'expérience suivante lèverait à cet égard les doutes, s il pouvait en exister : deux boutures de même vigueur sont observées comparativement; sur l'une d'elles, privée de ses feuilles, le bourgeon demeure stationnaire; sur l'autre, pourvue de feuilles, le bourgeon prend en quelques jours un rapide accroissement, et le suc coloré se porte en abondance vers le sommet. n L'ablation de toutes les feuilles et du bourgeon terminal détermine l'apparition de jeunes bourgeons latéraux qui accomplissent bâtivemeut leur évolution normale. A peine développés, ils s'ouvrent et étaient des feiulles dont le diamètre est de beaucoup uiférieur à celui des feuilles ordi- naires. Si la tige est assez vigoureuse, l'ablation de ces bourgeons est suivie de la production de boiugeons nouveaux plus restreints encore dans leur développement, plus liàtifs dans leur évolution. i> Dans ces conditions, les parties supérieures de la tige ne présentent plus aucune Irace de sucs, comme on peut s'en assurer par des incisions et des piqûres; au contraire, du latex parfaitement constitué s'écoule de la base des jeunes bourgeons implantés sur des portions d'axe entièrement privées de liquide coloré. Cette localisation ti'moigiie du rôle essentiel des organes foliacés, dans l'élaboration du latex. » Peu de jours après l'ablation totale des feuilles et des bourgeons, il s'opère un changement tiès-marqué dans le suc noinricier que contenait la tige : au lieu d'un ialex trés-coloré, très-riche eu substanci.'S coagulables et en globules, on retire de la lige, dans ses parties supérieures, une lym[;he abondante, aqueuse, incolore, pauvre en globules, pauvre en matières coa- ( 9^2 ) galables; ces changements se marquent de plus en |)lus dans les premiers jours qui suivent l'opération, et le liquide perd ses caractères de latex pro- prement dit, pour présenter ceux d'une sève non élaborée. Tel est l'état des choses dans les parties supérieures de l'axe; dans les racines elles parties inférieures, le latex continue à présenter ses caractères normaux. j) En résumé, l'ablation totale des feuilles du Ficus elasùca arrête dans leur élongation les bourgeons déjà produits; elle favorise la production et l'évolution hâtive de bourgeons nouveaux, gorgés seuls de sucs colorés, tandis que l'axe en est dépourvu. En même temps, le suc blanc est graduel- lement remplacé par une lymphe incolore, aqueuse, distincte du latex proprement dit. » Le latex élaboré par les feuilles se porte, par le centre et la périphérie des tiges, vers les parties inférieures, et concourt à leur développement. Est-ce à dire que ce liquide n'accomplisse pas d'autres mouvements dans le végétal? L'expérience suivante, instituée pour répondre à cette ques- tion, prouve que toute sève élaborée n'est pas nécessairement une sève des- cendante. » Sur une bouture de Ficus ekislica, nous enlevons les feuilles; quatre seulement sont réservées à la partie inférieure, près du collet. ?sous privons la portion supérieure, dénudée, de tout le suc qu'elle peut contenir. Ce résultat est réalisé par l'ablation des feuilles, par des incisions profondes, par la section de la portion de l'axe qui supporte le bourgeon terminal. On s'assure par des piqûres réitérées que la privation du suc propre a été obtenue. Les choses sont laissées dans cet état, et quelques heures après le début de l'expérience les ponctions sont renouvelées. On constate alors que les portions de l'axe naguère dépourvues de sucs colorés en sont main- tenant gorgés; dès lors, il faut nécessairement que le suc propre se soit porté de la base vers le sommet de l'axe. » Cette expérience, répétée et variée de manière à écarter les causes d'erreurs, adonné des résultats constants; elle nous conduit à admettre l'existence d'un courant ascendant de latex. u Par quelle voie se fait cette ascension? Pour le découvrir, nous avons pratiqué au-dessus des feuilles réservées une profonde incision annulaire. Entre les deux portions , c, a! , b' , c\ a", b'\ c", . . . étant choisis de (elle sorte que leur déterminant ne soit pas divisible par p. » J'étudie à part ces dernières substitutions, que je représente par la notation suivante : X ax + bx' -+- ex" . . . x' a'x -\- b'x' -+- c'x" . . . x" a"x -+- b"x' + <:"x". . . » Les indices x, x' , x'\ . . . étant respectivement remplacés par ax -f- bx' 4- ex" ..., une fonction linéaire quelconque j" de ces indices sera remplacée elle-même par une fonction linéaire. )i Si les indices x, x' , x",... sont en nombre X/n, et qu'on puisse déter- miner \m séries de fonctions de ces indices J' ^h J, » «o /;_,> 2;_,, u, telles que chacune des substitutions du groupe remplace les fonctions ^, z,,.., u de l'une de ces séries par une expression linéaire ne dépendant que des fonctions d'une seule de ces séries, la détermination du groupe de degré p*"" se ramène à celle de deux groupes, respectivement des degrés X et p"". » Supposons qu'il n'existe aucune décomposition du genre de la précé- dente. Soit V = - un diviseur de n, i une racine d'une coneruence irréduc- tible de degré v, par rapport au module p ; posons j = X + j Y . . . + /" ' Z, y = X' + /Y' ... 4- Z', j''-=X''-4-iY IX — l / z et en général j^^X -h i Y . . . + i Z, j: = X' + / Y'... + /"-'"' Z',. X, Y,..., Z,..., X', Y',..., Z',..., étant des fonctions linéaires arbitraires de ,r, x', x",.... ( 965) » T.es substitutions des groupes cherchés sont toutes de la forme (A) 7j; Ir « J' y' a"' Y J r -' p-i-i ri. f r;: ou a, /5, y,..., a', /3', 7',... sont des fonctions entières de i à coefficients constants, et p un entier constant pour une même subslitniion. ■' L'expression de ces substitutions est couipUquée de l'imaginaire /, mais on s'en débarrasserait aisément en abaissant ses puissances au-dessous de v dans les seconds membres et en comparant les coefficients des mêmes puis- sances; mais cette opération serait au détriment de la simplicité; il vaut mieux conserver cette imaginarilé apparente. « Eu faisant varier v, X, Y,..., Z,..., on aura un certain nombre de types de groupes A, A', A",.-) mais chacun d'eux contient encore des substitutions qui ne font pas partie des groupes résolubles cherchés. Il faut donc serrer de plus près la solution ; c'est ce que je fais dans la fin de mon Mémoire. » J'y établis qu'eu posant p. = p.' n" t:^' ..., où p.' est un entier quelconque et?:, 71,,... des nombres premiers égaux ou inégaux qui divisent p" — i , la détermination des groupes cherchés correspondant au degré/?'"'' dépend de celle des groupes de même natiue pour les degrés n'', n 2 d. Ces ,/71'îr^ '% le problème se trouve degrés étant toujours moindres que p'^' abaissé. M Le mode de cette dépendance varie selon que les nombres tt, n, ,... sont impairs ou égaux à a, et, en ce dernier cas, selon que p''~' est divisible ou non par 4- îl en résulte une certaine complication dans l'énoncé du théorème final, qui dépasserait les bornes imposées à cette communication. .. En appliquant cette méthode de réduction aux équations de degré p^, ou p et (] sont premiers, j'obtiens les résultats suivants : ,1 1° Si 9 = I ou y9 = 2, il n'y a qu'un type général d'équations réso- lubles ; C R., iS6^, i'"- Semeilre. (T. LVIIl, N' 21.) I 26 ( 966) )i 2° Si ^ = 2 et p est impair, il y en a trois; » 3° Si p et ^ sont impairs, et si q ne divise pas ys — i, i! y en deux seu- lement ; " 4° Si /j et (^ sont impairs, et si q divise /J — i, le nombie de ces types s'élève à 217 + I ; on peut les distribuer en cinq classes; la forme de quel- ques-uns d'entre eux varie suivant que 2 est ou n'est pas résidu quadra- tique de q. ■> CHir.UPiGlE. — Traitement des rétrécissements urétraux par la galvanocauslique chimique; par M. A. Tripier. (Commissaires, MM. Jobert de Lamballe, Cloquet.) « Les divers modes de traitement des rétrécissements urétraux offrent à apprécier des résultats immédiats ou prochains et des résultats éloignés. Aucune des méthodes recommandées jusqu'ici n'a fait ses preuves à ce dernier point de vue; pour aucune il n'a pu être bien établi que, la dila- tation de l'urètre une fois obtenue, la guérison fût durable. On me per- mettra donc, ayant à proposer une méthode dont l'application est toute récente, de m'en tenir pour aujourd'hui à ses effets immédiats, laissant intacte la question de ses résultats éloignés. » C'est en cherchant à localiser exactement et à circonscrire dans des limites voidues une cautérisation alcaline, que je me suis trouvé conduit à conseiller, en janvier 186?) (Jnnales de l'Electrolliérapie), de détruire les rétrécissements utéraux par la galvanocaustique chimique négative. Le con- cours de M. le D"" Mallez m'a fourni récemment l'occasion de faire passer dans le domaine des faits cette opération restée jusqu'ici à l'état de con- ception théorique. » Noire malade est un homme de soixante-deux ans, atteint depuis longtemps d'iui rétrécissement qui, progressant toujours, était devenu une cause de rétention incomplète avec incontinence permanente durant depuis dix-huit mois, et avait sérieusement compromis l'état général du sujet. !>'uielre n'admettait qu'après de longs tàtonnemenls une bougie conique de i millimètre de diamètre (n° 3 de la filière Charrière). Après une séance de galvanocaustique chimique négative de cinq minutes environ, une bougie n° 18 de la filière Charrière passait facilement. Il n'y a eu ni fièvre ni hémorragie; rincontinence a cessé aussitôt après l'opération; le ma- lade a pu immédiatement rendre ses urines à volonté. (967 ) « Douze jours après l'opération, l'amélioration locale persistait entière, et l'état général était devenu tout à fait satisfaisant, » Il faut recourir, pour ces cautérisations, à un courant de tension un peu forte et d'intensité peu considérable. » M. F. DE Marigw adresse d'Alger des spécimens de galène et de cuivre pyriteux hépatique obtenus artificiellement au moyen de procédés cbimiques de son invention. Il y joint un Mémoire sur l'origine et sur le mode de for- mation des gîtes métallifères, Mémoire trop étendu pour être reproduit intégralement au Compte rendu et dont nous nous bornerons à donner les passages suivants où l'anteur fait connaître les procédés qu'il emploie pour obtenir les divers minerais. « Minerais de plomb. — J'ai fait un mélange de 3oo grammes de litharge avec 60 grammes de pyrite de fer et 5 à 6 grammes d'amidon. Ces' sub- stances ont été introduites dans un creuset en terre réfractaire et recouvertes d'une couche de i centimètre de verre de borax pilé, afin de les mettre à l'abri du contact de l'air pendant la fusion. Le creuset fermé de son cou- vercle a été placé dans un fourneau à essais de cuivre. Après une demi-heure de température élevée, les matières étant en parfaite fusion, le creuset a été retiré dn foyer et je l'ai laissé se refroidir lentement. Cette opération a pro- duit de la galène à larges et brillantes facettes. Pour composer de la galène à grains fins dite à grains d'acier, je n'ai changé aucune des proportions du mélange indiqué pour la galène à larges facettes; la différence de cristal- lisation ne provient cjue du brusque refroidissement communiqué aux ma- tières en fusion en plongeant le fond du creuset rouge dans de l'eau. Enfin, en fondant un mélange de litharge et de pyrite de fer qui avait subi préala- blement un demi-grillage, j'ai obtenu encore de la belle galène. » Minerais de cuivre. — Après les minerais de plomb sulfuré, j'ai essayé de produire des minerais de cuivre, et je suis arrivé à composer du enivre pyriteux panaché en fondant (avec les précautions indiquées pour la galène) un mélange formé de 20 parties de pyrite de fer, de 45 parties de tournure de cuivre, et de 20 parties de soufre en petits fragments. Un échantillon de ce minerai est joint à ceux de la galène. » On pourrait, ajoute M. de Marigny, conclure de toutes ces expériences de laboratoire, que la pyrite de fer a dû concourir à la composition de divers minerais sidfurés qui constituent des gîtes plus ou moins considé- rables. Il est rare, en effet, de ne pas rencontrer de la pyrite de fer au sein 126.. ( 9^)8 ) (les torinalioiis métallifères; elle accompagne presque toujours les cuivres {)yriteux et le zinc sulfuré, et son mélange avec la galène est quelquefois si intime, qu'il devient presque impossible d'obtenir des schlicks qui en soient complètement débarrassés. Si on se basait sur les réactions chimiques qui se sont faites entre les substances que j'ai soumises à la fusion pour com- poser mes minerais, on pourrait admettre comme une hypothèse vraisem- blable que des gisements de galène ont dû leur formation à des vapeurs métalliques de plomb arrivées avec un haut degré de température sur des dépôts de pyrite de fer; il v a eu production de sulfure de plomb qui en se condensant a resserré dans sa masse cristalline toute la pyrite échappée a la décomposition. » Mon seul but a été de prouver, en m'appuyant sur les résultats de mes expériences au laboratoire, et sur les faits naturels constatés dans les mines depuis plusieurs siècles : i" que les gîtes métallifères doivent leur origine à l'influence de hautes températures émises par de vastes foyers souterrains ; 2° que les métaux et métalloïdes sont arrivés à l'état d'émanations gazeuses qui se sont condensées principalement dans les terrains des anciens âges fissurés par les sotdèvements des roches plutoniques. » Le Mémoire, avec les produits qui l'accompagnent, est renvoyé à l'exa- men d une Commission conaposée de MM. Élie de Beaumont, Regnault et Daubrée, PATHOLOGIE. — Sur la nature et le traitement de l'épilepsie, de l'hystérie et de plusieurs autres maladies; par M. R. Vigocroux. (Commissaires, MM. Serres, Andral, Rayer.) CORRESPONDANCE . L'Académie i.mpériale de Rouen fait hommage à l'Académie des Sciences du précis de ses travaux pour l'année i862-i863. M. Tremblay prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour une place de Membre de la Section de Géogra- phie et Navigation quand elle aura à en élire de nouveaux, par suite de l'élargissement donné à cette Section. (Renvoi à la Commission qui avait été chargée du Rapport sur le projet d'agrandissement de la Section.) ( 969 ) ÉCONOMIE RURALE. — Maladie des vers à Mie (Bombyx. Yama-iiiaïj alUuiués par lapébrijïe. Note de M. Pixson, chargé de la Magiianerie au Jaidin d'Acclimatation, présentée par M. de Quairefages. « Dans les premiers jours de mars dernier, M. Giiérin-Méneville reiiiit au Jardin, poury être élevés, des œufs du ver à soie s;iuvagedu Japon {Bom- hyx Vama-maï), parmi lesquels une assez grande quantité de chenilles était éclose. Ces vers provenaient, je crois, de l'éducation faite l'année dernière par M. le comte de Lrimulhe-Baracé. » Les Chênes du Jardin mis sous châssis n'ayant pas encore doimé de feuilles à cette époque, ces œufs et ces chenilles furent immédiatement placés sur du Cognassier [Cydonia vulgaris), et y restèrent plusieurs jours sans en attaquer les feuilles; tous les vers périrent. )> Vers le i4 mars, les Chênes sous châssis commencèrent à donner quel- ques bourgeons; j'en profitai pour en nourrir les chenilles naissantes. Il restait alors peu de graine à éclore : je pus cependant constater, le 29 mars, au réveil de la première mue, qu'il me restait vingt-huit vers. Ces vers furent élevés sur des branches de Chêne mises dans des carafes remjjlies d'eau tenues constamment à l'air; leur éducation a marché d'une manière très- régulière. )) Le i3 avril, eut lieu le réveil de la deuxième mue; le 25 avril, celui de la troisième; et le 7 mai, celui de la quatrième. » Jusqu'au réveil de cette dernière mue, je n'ai reconnu aucun symptôme de maladie. L'éducation me paraissait marcher dans les mêmes conditions que celle de l'année dernière, lorsque le 10 mai, c'est-à-dire trois jours après le réveil de la quatrième mue, j'ai cru apercevoir sur l'un de mes plus beaux élèves quelques taches roussàtres, presque imperceptibles, qui me rappelèrent les symptômes de la pëbrine, cette terrible épidémie qui sévit depuis longtemps sur les vers à soie du Mûrier, et qui fut pour moi la cause de tant de pertes. « Ce ver malade fut aussitôt élevé à part, afin de pouvoir surveiller la marche de la maladie. I^e 11 mai je trouvai deux autres chenilles atteintes du même mal. Ces trois chenilles, après avoir été soumises à l'examen de M. de Quatrefages, furent mises le i3 mai sous les yeux de la Société impé- riale d'Acclimatation. Dei'uis lors, presque toutes les chenilles, à mesure de leur croissance, sont frappées de cette cruelle maladie. Je n'ai pas l'espoir d'en sauver. ( 97" ) » A celte éducation, compromise peut-être en partie par le défaut de soins donnés à la graine, j'en opposerai une autre qui jusqu'ici réussit très- hien : c'est celle de la Magnanerie du Jardin d'Acclimatation. Les graines, que j'ai pu conserver jusqu'à l'époque de la végétation naturelle des Chênes, c'est-à-dire jusqu'au aS avril, n'ont commencé à éclore que le 26 avril. » Les vers se sont éveillés de leur première mue du 8 au 10 mai, et de lein- deuxième du 16 au 18 mai. » Ils sont jusqu'ici d'une remarquable beauté et ne présentent aucun svmptôme de maladie. » Observations présentées jiar M. de Qcatrefages. « En présentant la Note précédente, accompagnée de vers Yama-mii conservés dans l'alcool et sur lesquels on reconnaît aisément les taches ca- ractéristiques de la pébrinc, M. de Qualrefages ajoute les réflexions sui- vantes : » La pébrine ne s'est pas montrée seulement chez les vers élevés au Jardin d'Acclimatation et ]3rovt nant des graines de M. de Lamotlie-Baracé. Elle a paru aussi au Muséum dans une éducation faite par M. Vallée. u De ces faits il résulte incontestablement que la maladie qui depuis tant d'années frappe nos départements séricicoles n'a pas respecté les Yama-mm, c'est-à-dire une espèce différente du Bombyx nioii et amenée en France depuis deux ans seulement. » Évidemment, pour expliquer cette invasion du mal, on ne |)eut plus invoquer luie |irétendue maladie des Mûriers, puisque le Yama-mai se nourrit de feuilles du Chêne. » Ce fiiil n'aura du reste rien d'extraordinaire aux yeux de ceux qui auront tenu compte des observations que j'ai recueillies dans l'Hérault, près de INIoiitpellier; dans le Gard, au cœur desCévennes; dans la Drôme, aux environs de Valence; dans l'Ardèche, près de Privas, et qui sont rap- portées dans mes diverses publications sur la maladie des vers à soie. De cet ensemble d'observations il résultait que chez nous les chenilles sauvages étaient frappées presque aussi rudement que nos veis à soie domestiques. » Il est impossible de ne pas reconnaître là les signes d'inic éjiidémie s'attaquant non pas à ime espèce spéciale, mais bien à presque tout le groupe des Lépidoptères. » Si j'insiste de nouveau sur cette conséquence des faits, ce n'est pas pour le vain plaisir de montrer que dès le début j'avais bien jugé la nature ( 97' ) (lu ma!. C'est avant font pour ramoner les cducaleius dans la seule voie qui puisse diminuer leurs pertes. Si le Mûrier est malade, c'est de l'arbre qu'il faut s'occuper. Si c'est au contraire le ver qui est frappé, c'est à lui que devront s'adresser tous nos soins. » Or, en présence des faits, il est impossible de ne pas reconnaître que c'est le ver qui est malade. C'est donc de lui qu'il faut s'occuper » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produits d'oxydation de l'iiplmte d'am/lène et sur l'isomérie dans les alcools. Note de M. Ad. ^Vi-rtz, présentée par M. F.alard. « Lorsqu'on agite de l'hydrated'amylène avec une solution moyennement concentrée de bichromate de potasse et d'acide sulfurique, le liquide s'é- chauffe spontanément, prend une teinte d'un brun foncé, et il passe des produits volatils à la distillation. Si l'on chauffe pour achever la réaction, le licpiide se colore en vert. On constate en même temps un dégagement d'acide carbonique. Le liquide qui a passé à la distillation est formé d'une couche aqueuse et d'une couche éthérée qui surnage. Si, après avoir séparé cette dernière, on continue la distillation, il passe une quantité notable d'a- cide acétique, auquel est mélangée une petite portion d'un acide supérieur, probablement d'acide propionique. » I>e liquide insoluble qui surnage l'eau, étant traité par une solution concentrée de bisulfite de soude, se sépare en deux parties; l'une se dissout : c'est un mélange d'acétones; l'antre demeure insoluble. » De cette dernière on peut séparer, après l'avoir deshydratée par le chlo- rure de calcium, trois produits : » Le premier bout au-dessous de 5o degrés : c'est de l'amylène. » Le tecond passe de 93 à 98 degrés. Il offre la composition de l'hydrate de butylène. » Le troisième passe de 102 à iio degrés: c'est de l'hydrate d'aniylène non attaqué. )> Dans lUie opération où l'on avait traité 34 grammes d'hydrate d'amy- lène, passant de 102 à 110 degrés, par une solution de 5o grammes de bichromate de potasse, additionnée de 55 grammes d'acide sulfurique, on a obtenu lo grammes d'un liquide insoluble dans le bisulfite de potasse. Ce liquide a fourni par la distillation fractionnée 2 grammes d amylène, près de /[ grammes d'un liquide passant de 93 à 98 degrés, et 5 grammes (i'uu liquide passant au-dessus. » .Je regarde comme probable que le liquide présentant la composition I 972 ) <-t le |)oint d'ébiillition de l'hydrate de butylène a élé formé, dans cetle circonstance, par l'oxydation de l'iiydrate d'ainyiene, celui-ci ayant perdu GW. Cependant je ne puis affirmer que les choses se passent ainsi. i> Lorsqu'on sursature à froid par le carbonate de potasse sec la solution de bisulfite de soude et qu'on distdic, ou recueille dans le récipient un liquide aqueux surnagé d'une couche éthérée. L'addition de carbonate de potasse sec au liquide aqueux détermine la séparation d'une nouvelle couche uisoluble. Ce produit insoluble est nu mélange d'acétones ou de corps ana- logues, mélange qui bout de 60 degrés jusque vers 100 degrés. J'en ai séparé un liquide qui a passé de Sj à 69 degrés, et qui a présenté exactement l'o- deur et la composition de l'acétone ordinaire. Comme celle-ci, le produit eu question se dissolvait entièrement dans l'eau et se prenait en une masse cristalline avec le bisulfite de soude. » .le dois faire remarquer que la quantité de produit séparée du bisulfite de soude était peu considérable. Aussi n'ai-je pas réussi à séparer du liquide bouillant au-dessus de 60 degrés une autre acétone à l'état de pureté, bien que l'analyse et le point d'ébullition aient démontré avec certitude la pré- sence d'un tel produit. » Si nous laissons de côté i'acide carbonique et l'hydrate de butylène, les principaux produits d'oxydation de l'hydrate d'amylène sont donc, en pre- mier lieu de l'acide acétique, en second lieu une petite quantité d'acétone et d'acétones supérieures. » J'ai constaté que Famylene lui-même fournit les mêmes produits. Ijorsqu'on chauffe cet hydrogène carboné pendant jjlusieurs jours avec un mélange de bichromate de potasse et d'acide sulfurique très-étendu, dans un ajipareil qui permette à l'amylène volatilisé de refluer continuellement, on peu! constater la formation d'une quantité relativement notable d'acide acétique et d'une petite quantité d'acétone. Pour cela, de peur que l'acétone ne disparaisse entièrement, il convient d'uiterrompre l'opération chaque jour, de distiller une petite quantité du liquide et d'agiter les premières portions qui passent, ainsi que l'atnylène en excès, avec une solution con- centrée de bisulfite. J'ai pu séparer du bisulfite une très-petite quantité d'iui li(|ui(ie soluble dans l'eau en toutes pro|)ortions et possédant exactement le point d'ébullition, l'odeur et la composition de l'acétone. .\vec le bisulfite n s'échauffait et se prenait en masse cristalline. )) J'ajoute que l'expérience a été répétée deux fois et que l'amylène em- ployé bouillait à '^5 degrés et avait été rectifié «leux fois sur du sodium. M II résulte de ces faits que l'amylène fournit a peu près les mêmes pro- duits d'oxydation que l'hydrate d'amylène. (073) » MM. Wanklynet Erlenmeyer (i) ont constaté récemment que l'hydrate d'hexylène fournit, lorsqu'on l'oxyde par l'acide chromique, un corps ^6jji!Q. analogue aux acétones (2) et de l'acide butyrique. Ce dernier corps se forme en vertu d'un dédoublement analogue à celui qu'éprouvent l'hy- drate d'amylène et l'amylène dans les mêmes circonstances. MM. VVanklyn et Erlenmeyer qualihent ce dédoublement « d'étrange », et croient pouvoir en conclure que l'isomérie entre les alcools et les pseudo-alcools ou hydrates d'hydrogènes carbonés est plus profonde que je ne le suppose moi-même. Je ne puis partager cette opinion. En premier lieu il me semble qu'un toi dédou- blement d'une molécule complexe, avec perte de carbone, sous l'influence d'un agent oxydant énergique, n'est rien moins qu'extraordinaire. En second lieu, je crois qu'on n'en peut tirer aucune conclusion contraire à l'hypothèse que j'ai émise sur l'isomérie en question. Cette hypothèse paraît confirmée, au contraire, par ce fait que l'hydrate d'amylène se dédouble comme l'amylène lui-même. » Je fais remarquer, en terminant, qu'en nommant hjdrale cfamylène le pseudo-alcool que j'ai découvert, je n'ai pas entendu l'envisager comme une combinaison binaire d'eau et d'amylène, dans le sens de la théorie duahs- tique. Voici comment je com])rends l'isomérie entre l'hydrate d'amylène et l'alcool amylique. Dans ce dernier 5 atomes de carbone sont en rapport direct avec 1 1 atomes d'hydrogène. La douzième imité de combinaison nécessaire pour saturer C est fournie par l'atome d'oxygène diatomique; celui-ci est en rapport avec le dernier atome d'hydrogène (Ihydrogène typique) qui en complète la saturation. Les formules €=H".OH ou " O '1 H expriment parfaitement ces relations. )) On peut admettre que dans l'hydrate d'amylène le onzième atome d'hydrogène est moins fortement retenu que l'alome correspondant du groupe amyle €*H". Ce onzième atome d'hydrogène est celui que l'acide iodhy drique avait fixé sur l'amylène en se combinant avec lui : €5H'°.HL Dans l'hydrate €^H'».H(0H), (i) Journal of the Chemical Society, i" série, t I, p. 807. (2) On sait aussi que M. Berthelot a constaté la formation de l'acétone par l'oxydation de son alcool propylicjue. C. R,, iS6/|, \"Semeil,e (T. LVIll, N» 21.) I27 ( 974 ) où le groupe OH remplace l'iode de l'iodhydrate, ce onzième atome fait en quelque sorte partie du radical ; il sature les affinités d'un certain atome de carbone; mais comme il s'en sépare assez facilement, beaucoup plus facile- ment que l'atome d hydrogène correspondant du groupe amyle, les choses se passent comme si ce onzième atome d'hydrogène était en rapport avecle groupe omylène tout entier, dont l'atomicité se réduit ainsi d'une unité. Cette manière de voir est exprimée par la formule [(G-^H-»)"H]' U^ qui fait comprendre que l'hydrate d'amylène n'est pas, à proprement parler, une combinaison binaire d'eau et d'amylène (l'eau n'y existe pas toute for- mée), mais que sa molécule peut se rompre très-facilement dans le sens indiqué par le nom même. )■ CHIMIE ORGANIQUE. — Bromures et hromhydrates de valéijlène. Note de M. E. Reboul, présentée par M. Balard. « On sait que l'acétylène peut fixer 2 atomes de brome pour former un bromure C*H^Br- signalé par M. Berthelot; mais j'ai fait voir que ce composé ne correspond pointa la saturation complète de l'acétylène par le brome, puisqu'en présence d'un excès de ce métalloïde l'hydrocarbure en fixait 4 atomes et se transformait en un tétrabroraure C'H-Br* où ses affinités sont complètement satisfaites. Bien que de ce fait, qui prouve la tétratomicité de l'acétvlène, on puisse conclure la tétralomicité probable de tons les carbures de sa série, il m'a paru cependant utile de la démontrer directement par un terme de cette série aussi éloigné que possible du pre- mier; pour le moment ce terme est le valérylène C'°H', qui, d'ailleurs, comme je l'ai déjà fait remarquer, no partage ni avec l'acétylène, ni avec l'allvlène, la propriété de donner un dérivé cuivreux par le protochlorurc de cuivre ammoniacal. •) Avec le brome le valérylène dorme, en effet, deux bromures : un dibro- mure C'°H'Br^ et un tétrabromure C'^H^Br', tous deux liquides et isomé- riques avec l'amvlène bibromé et le bromure d'amylène bibromé. n Avec l'acide bromhydrique il tlonne également deux combinjusons : un monobromhydrate et un dibromhydrate isomériques avec l'amylène mono- bromé et le bromure d'amylène. » Enfin il existe une combinaison mixte C'°H""-„ . . intermédiaire (Br* ) (975) filtre le tétrabromure et ledibromhydrate, et qui, comme elles, correspond à la saturation complète du valérylèiie. Ce broniobromhydrate est isomé- rique avec le broiinn-e d'amylène tnonobronié. » Ces aptitudes du valérylène ainsi constatées, si on compare ses pro- priétés avec celles de l'aHyle, on ne peut méconnaître qu'il existe entre elles un parallélisme presque complet, l'aHyle C'^H'" fixant Br*,et, comme M. Wurtz vient de le démontrer, fournissant avec l'acide iodliydrique un mono et un di-iodhydrate. Il n'est donc pas impossible que l'allyle soit le terme de la série c-"H-"-'^ qui suit immédiatement le val 'rylène; toutes les anomalies que présente son histoire quand on le considère comme un car- ( C°H° ) bure analogue au méihyle, à l'éthyle, disparaîtraient ainsi. Son point d'ébullition seul (Sg degrés) semble un peu trop bas; la préparation directe du carbure C'"H"' par l'hexylène brome, si elle a lieu, permettra d'ailleurs de décider la question. '< Bromhydrates de valérylène. — Lorsqu'on agite à plusieurs reprises du valérylène avec de l'acide bromhydrique en solution aqueuse concentrée, le mélange s'échauffe en même temps que l'hydrocarbure se colore en rouge. En ajoutant de l'eau, lavant l'huile lourde formée avec de l'eau al- caline et soumettant cette huile à la distillation fractionnée, on isole deux produits: » Le premier, de beaucoup le pins abondant, qui passe vers i 12 degrés, est un monobromhydrale C'H'.IIBr; il bout un peu plus tôt que son iso- mère l'amylène brome C'H'Br dont le point d'ébullition est ii5 degrés, et s'en distingue d'ailleurs nettement par la propriété qu'il possède de fixer directement Br* en donnant u.n liquide C^°'i\^ „ ', tandis que l'amylène brome fournit dans les mêmes conditions un corps cristallisé isomère, le bromure d'amylène brome C'^H^Br, Br^. » Le second produit bout vers i 70-1 70 degrés; c'est un dibromhydrafe liquide et isomérique avec le bromure d'amylène. H Br ) )) Bromures de valérylène. — Si dans une petite quantité de valérylène refroidie par un mélange de glace et de sel on fait tomber goutte à goutic du brome en s'arrêtent un peu avant la coloration rouge, puis qu'on ajoute une nouvelle proportion de valérylène, ensuite du brome, et ainsi de suile de façon à opérer au sein d'inie quantité notable de bromure de valérylène. 127 ( 91^ ) afin de modérer l'action qui est très- énergique, on obtient une huile très- lourde qui est un mélange à proportious variables de di et de létrabromure. Sien s'arrête dès que la décoloration n'est plus imTnédiate,\e premier domine de beaucoup; au bout d'un temps suffisamment long, au contraire, et à l'ombre, on n'obtient que du tétr.ibronuire ; en même temps il se dégage quelques fumées d'acide bromhydrique provenant d'une réaction secondaire du brome sur le tétrabromure. Au soleil, la transformation complète du valérylèoe en tétrabromure (C"'H')""Br* n'exige qu'une ou deux heures au plus, mais il se dégage des quantités assez considérables d'acide HBr, et le liquide lavé et séché ne larde pas à déposer, quoique en petite quantité, des cristaux du dérivé (C'OH'Bry'.Br'. » Ainsi, par l'action directe d'un excès de brome sur le valérylène, on peut obtenir : » 1° Un tétrabromure C"'H'""Br' liquide même à — io°, très-lourd, épais, isomérique avec le bromure d'amylène bibromé C'H'Br-iBr^ qui doit être solide puisque le bromure d'amylène monobromé l'est déjà ; » 2° Un tétrabromure brome (C"'H'Br)"".Br* (n) se présentant en cris- taux mamelonnés formés par des lamelles rhomboïdales qui s'entre-croisent en tous sens, assez solubles dans l'élhei , fusibles et volatils sans décompo- sition sensible. » Le dibromure C'H-Br- ne se produit pas, on vient de le voir, à l'état de pureté par utiion directe; mais si l'on prend le bromure de valé- rylène aussi peu chargé que possible de tétrabromure et si on le distille en recueillant à part ce qui passe avant 200 degrés, cette portion, convenable- ment rectifiée, fournit un liquide bouillant vers 166-172 degrés et qui offre exactement la composition du dibromure C'H'Br^. Ce liquide mis en con- tact avec le brome s'y unit rapidement, surtout au soleil ; il se forme un létrabromure liquide d'où se dépose, seulement quand on a opéré au soleil, des cristaux d'un tétrabromure brome [b] qui différent de ceux du tétrabro- mure brome (a). Chauffés rapidement, ils se volatilisent avant de fondre, en donnant un sublimé blanc cristallin (l'autre donne un anneau liquide), tandis qu'il reste quelques traces de charbon. Formç cristalline, action de la chaleur, solubilité différente dans l'éther, établissent nettement l'isomérie de ces deux corps bromes. Il en résulle qu'il doit y avou' également deux tétrabromures isomères entre eux et probablement avec le bromure d'amy- lène bibromé. Leur existence peut se concevoir en admettant que l'un ré- sulte de la fixation directe de Br* sur C'°H% l'autre de la fixation successive ( 977 ) de 2 atonies de brome, comme l'indiquent les formules C*<>n»"",Br\ C"'H«.BrSBr% C«''H'""Br,Br*. C'OH'Br .Br^Br^ Tétrabromure brome ( a). Tétrabroniure brome (^ ). CHIMIE ORGANIQUE. — Action de Ciode el de Cacide iodhydiique sur l'acétylène. Note de M. Berthelot, présentée par M. Balard. « 1 . L'iode et l'acétylène ne paraissent pas se combiner à la température ordinaire, même sous l'influence de la lumière solaire. Mais si l'on chauffe à loo degrés les deux substances dans un ballon scellé, pendant quinze à vingt heures, l'acétylène est absorbé, et on obtient un iodure cristallisé, très- analogue à l'iodure d'éthylène, fusible vers 70 degrés, et représenté par la formule Il 2. L'acide iodhydrique,en solution aqueuse saturée, absorbe lentement, à la température ordinaire, l'acétylène et forme un di-iodliydrate liquide C*H- + 2HI = C*n'I% volatil vers 182 degrés, sans décomposition notable. » La densité de ce composé est environ double de celle de l'eau. » La formation de ce corps a lieu en vertu de la réaction générale que j'ai donnée pour combiner les hydracides avec les carbures C-"H'"; C=«H^"+HI =C»"H2«,HT, et qui a reçu depuis de si nombreuses applications. » Le diiodhydrate d'acétylène est isomère avec l'iodure d'éthylène et donnera sans doute naissance à des dérivés isomériques, c'est-à-dire à un alcool diatomique isomère du glycol et à ses éthers. ji On remarquera que l'iodhydrate d'acétylène est plus stable que l'io- dure d'éthylène, contrairement à ce qui arrive dans la série monoatomique qui répond au propylène, à l'amylène et à leurs hydrures. » 3. L'iodure d'acétylène et l'iodhydrate, traités par la potasse alcoo- lique, reproduisent l'acétylène. » L'iodure d'éthylène, dans les mêmes conditions, produit une cer- taine quantité d'acétylène. » Je rappellerai que M. Reboul a publié des observations analogues re- lativement à l'action de la potasse alcoolique sur les dérivés bromes des gaz précédents. ( 978 ) » 4. 1,'acétylène, chauffé avec l'acide bromhydrique concentré à loo de- grés, donne naissance à un composé brome gazeux ou très-volatil, qui de- meure mélangé avec l'excès d'acétylène et est absorbé comme lui par le ciilorure cuivreux ammoniacal : c'est probablement un monobromhy- ilrate, CMP lîr, isomérique avec l'étlivlèue brome. » Un composé analogue, mais renfermant du chlore, se rencontre pres- que toujours dans l'acétylène préparé au moyen de l'ncétylure cuivreux eu présence d'un grand excès d'acide chlorhydrique. » 5. Ces corps rappellent les divers chlorhydrates d'essence de térében- thine, le dichlorhydrate C'^H'», 2HCI et le monochlorhydrate C^H'^HCl particulièrement; ils sont également analogues à quelques dérivés de l'al- lyle découverts récemment par M. Wurtz. » Les relations entre tous ces corps et les dérivés qu'il sprait facile d'en déduire parles méthodes connues sont comparables à celles que j'ai signa- lées, il y a longtemps, soit entre la trichlorhydrine, CMl^CP, et l'épidichlor- hydrine, C'H*CI-, susceptibles d'engendrer toutes deux le même alcool, la glycérine; soit entre fiodure de propylene, C*H*Br-, et l'éther allyliodhy- îlrique, CH^Br, susceptibles d'engendrer deux alcools distincts, l'un dia- tomique et l'autre monoatomique. » 6. L'acétylène, chauffé à 240 degrés avecle chlorure de zinc, se trans- forme en un corps polymère dont l'aspect, l'odeur et la fixité rappellent le goudron de gaz. » C'est pour moi un devoir de déclarer, en terminant, que je me suis dé- cidé à faire la présente communication, que je réservais pour plus tard, à la suite d'une conversation avec M. Reboul, qui m'a communiqué les expé- riences très-intéressantes et très-étendues qu'il a exécutées sur le valé- rylène. » GÉOLOGIE. — Note relative à l'aclion d'eau de suintement sur un remblai argileux ; par M. Vionnois. « En I 8a6, une excavation considérable se manifesta sous la chaussée de la route impériale 11" 10, près de Béhobie (Basses-Pyrénées). Vérification faite, on reconnut qu'un vide de 20 mètres cubes environ s'était formé dans le corps d'un remblai en terre argileuse exécuté en 1806 lors de la construction de la route. Les parois, de couleur jaune, en étaient lisses et fraîches, sans fissures apparentes ni traces d'eau. L'entrepreneur des tra- vaux, consulté sur l'ancien état des lieux, déclara que lors de l'exécution ( 979 ) des ouvrages, l'enlèvement de broussailles avait mis à nu une roche pleu- reuse. Los ingénieurs ayant appris des gens du pays qu'il ne se manifestait jamais aucun écoulement, renoncèrent à l'établissement d'un aqueduc et donnèrent l'ordre d'effectuer le remblai, les eaux de suintement devani se disséminer dans les terres, ce qui fut fait. Guidé par ce renseignement, on mit celte roche à découvert ; elle présenta la même apparence qu'avant son enfouissement ; on l'enveloppa d'une pierrée dont les eaux furent con- duites au pied du talus par un aqueduc à pierres sèches. Depuis lors, au- cun écoulement ne s'est manifesté. Ainsi donc un simj)le suintement, inca- pable de réunir assez d'eau pour donner lieu accidentellement .'i la plus modeste fontaine, a suffi, renfermé dans un remblai argileux, pom y causer ini enlèvement moyen annuel d'un mètre cube. On n'a pu découvrir les traces de leur écoulement. Les terres en aval de la route sont cultivées. » Quelque exce[:)tionuel que soit cet effet d'eau ou de vapeurs incluses, il n'en est pas moins de la plus exacte vérité; on ne peut l'attribuera une malfaçon ou à im tassement, et il paraît de nature à donner la solution de phénomènes inexpliqués. » Des blouses se manifestent dans les sables des landes de Gascogne, soit sur la plage au-dessous du niveau de pleine mer, soit sur le bord des étangs et des lettes du littoral, du côté du large. Ce sont des cavités pleines d'eau recouvertes d'un ciel en sable que la moindre pression fait écrouler. Drémontier les a décrites avec soin dans son Mémoire sur les dunes. On appelle lettes les amas d'eau qui se forment lors des pluies au fond des vallées sèches séparatives des dunes et qui s'évaporent par les chaleurs. On est fondé à croire que les blouses sont dues à l'enlèvement des sables les plus fins par les eaux des étangs, des lettes, ou celles intérieures qui s'é- coulint souterraiuement à la mer. Cette explication, déjà donnée par Bré- montier pour les blouses sur la plage, doit être généralisée. Les blouses ne se manifestent pas dans le midi des Landes, là où le gravier apparaît sur la plage. » La formation des grottes que l'on rencontre dans les terrains sédimen- taires ne peut-elle s'expliquer par ce mode d'agir des eaux inférieures ? » M. Dela.voue adresse des fragments de divers journaux relatifs à des pierres météoriques tombées dans le sud ouest de la France. Ces fragments de journaux et la Lettre de M. Delanoue sont remis à M. Daubrée. ( 98o ) M. MouRA-BouRouiLLOx plie l'Académie de vouloir bien permettre qu'il lui adresse en communication un travail manuscrit à peu près terminé, mais dont certaines parties doivent être revues avant la publication. Son but , en faisant cette communication, est de montrer des traits frappants de ressemblance entre un système d'aëroslation qu'il a conçu et celui que fait connaître, dans un numéro récent, le Courrier des Sciences. M. Moura- Bourouillon pense que cette conformité de vues entre deux personnes qui ont travaillé isolément et à un assez grand intervalle de temps (la descrip- tion de son appareil remonte à plus de cinq ans) doit faire supposer que les deux auteurs s'appuient sur des bases réelles et solides, de sorte que leurs résultats sont au moins dignes de devenir l'objet d'un sérieux examen. Quand l'auteur aura envoyé son manuscrit, il sera renvoyé à la Com- mission des aérostats, qui jugera s'il est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. A 4 heures un quart l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 2 3 mai 1864 les ouvrages dont voici les titres : Sur cjuelques prédictions d'éclipsés mentionnées par des auteurs anciens ; par M. Th. -Henri Martin. (Extrait de la Revue Archéologique.) Paris, i864; br. in-8°. Bulletin de la Société de Chirurgie de Paris pendant [année t863, 2* série, t. IV. Paris, i864; vol. in-S". ERRATA. (Séance du 16 mai 1864.) Page 903, ligne 6, au lieu de M. Le Besgue peut, lisez si M. Le Besgue peut. Page 913, ligne 5, au lieu de Cartv, lisez Caspary. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 30 MAI 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. Floirexs présente la troisième édition de son Ontologie naturelle, ou Etude philosophique des êtres. » Il continue ainsi : " .Te profite de la parole qui m est accordée pour remercier l'Académie tout entière, et chacun de ses Membres en particulier, des marques de sympathie qui m'ont été données pendant la maladie cruelle que je viens de subir. » Je dois la vie à M. Velpeau; il m'est bien doux de pouvoir lui exprimer ma reconnaissance dans le sein même de l'Académie. » CHIMIE. — Observations sur une Note de M. Blondlot, relative à In purification de l' acide suijurique arsenical; par MM. Bussy et Buigxet. « Le numéro (hi aS avril dernier des Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences contient, à l'article Correspondance, une Note de M. Blondlot, dans laquelle ce chimiste, rappelant un procédé que nous avons publié sur le même sujet dans le Journal de Pharmacie et de Chimie, numéro de septembre i863, exprime l'opinion que notre procédé peut présenter un double danger au point de vue de la recherche de l'arsenic. » Comme il imporle de ne laisser planer aucune incertitude sur des ques- C. R , 1864, 1" Semestre. (T. LVIU, N" 22.) I28 ( 982 ) tions aussi délicates, qui, à un moment donné, peuvent nétre pas sans influence sur les décisions de la justice, nous croyons de notre devoir d'in- diquer en quoi consiste le procédé dont il est question, et de montrer que les craintes de M. Blondlot ne sont pas légitimes. » Le premier danger que signale M. Blondlot serait la possibilité que notre acide renfermât des produits nitreux qui pourraient, dans certaines circonstances exceptionnelles, dissimuler la présence de l'arsenic, par suite de la formation d'un hydrure solide de ce corps, ne donnant ni tache ni anneau dans l'appareil de Marsh. » Nous n'avons pas à examiner en ce moment jusqu'à quelle limite les produits niU'eux peuvent réellement , dans la pratique, exercer l'action que leur attribue M. Blondlot; nous ferons observer seulement que nous recommandons de débarrasser l'acide sulfurique de ces composés, et que nous donnons le moyen d'y arriver : il suffira, pour s'en convaincre, de lire le passage suivant de notre Mémoire, Journal de Pharmacie , sep- tembre i863, p. i86, qui résume le procédé que nous avons donné : « Supposons qu'il s'agisse de purifier un acide sulfurique manifestement » arsenical : on commencera par l'essayer, soit à l'aide de la narcotine, » soit à l'aide du sulfate de protoxyde de fer (pour reconnaître s'il ren- » feriiie des produits nitreux). Reufcrme-t-il des produits nitreux, on peut " être assuré que l'arsenic s'y trouve à l'état d'acide arsénique, AsO*; il 1) suffit alors d'y ajouter quelques millièmes de sulfate d'ammoniaque (i) » et de distiller dans les conditions les plus propres à éviter toute espèce » de projection. Le produit obtenu est absolument exempt d'arsenic; on » s'eu assure par l'appareil de Marsh. » L'essai par les réactifs démontre-t il , au contraire, l'absence des com- » posés nitreux, il y a tout lieu de croire que l'arsenic se trouve à l'état 11 d'acide arsénieux, AsO', et l'expérience montre alors que la distillation » pratiquée sans traitement préalable n'est pas complètement suffisante. Il » faut, en pareil cas, faire bouillir l'acide sulfurique avec une petite quan- » tité d'acide nitrique qui donne de la fixité au composé arsenical, en le » transformant en acide arsénique, AsO'. On ajoute ensuite assez de sul- » fatc d'ammoniaque pour ilélruire l'excès des comiiosés nitreux, et ton dis- » tille enfin dans les mêmes conditions que précédemment . » )) Ainsi, dans les deux cas, soit que l'acide sulfurique se présente uatu- (i) L'addition du sulfate d'ammoniaque a pour bul de décomposer les ])roduits uilreux, couinie l'a constaté M. Pclouze. ( 983 ) rellement nitreiix, ce qui arrive presque toujours, soit qu'on ait été obligé de le rendre tel pour suroxyder l'acide arsénieux, nous recommandons avant toute chose, avant de séparer l'arsenic par distillation, de faire dis- paraître les composés nitreux par une suffisante quantité de sulfate d'am- moniaque. » Lorsqu'on chauffe l'acide sulfurique en présence de quelques mil- lièmes de sulfate d'ammoniaque, comme nous prescrivons de le faire, les produits nitreux que cet acide peut contenir sont si complètement détruits, que nos réactifs les plus sensibles ne peuvent plus en déceler la moindre trace. Pour prétendre que l'acide ainsi traité peut contenir encore des pro- duits nitreux, il faudrait avoir constaté leur présence par îles réactifs plus sensibles que ceux employés aujourd'hui. » Le deuxième inconvénient que signale M. Blondlot résulte de cette supposition, que l'ammoniaque étant un agent de réduction, j.i l'on ajoute du sulfate d'ammoniaque en excès à de l'acide sulfmique nitreux, l'am- moniaque pourrait ramener l'acide arséniqiie à l'état d'acide arsénieux, qui pourrait, sous cet état, passer dans le produit de la distillation. » Nous ne nous arrêterons pas à discuter cette supposition; nous nous bornons à en appeler à rex|)érience. Elle est si simple et si facile à faire, qu'on doit regretter que M. Blondlot ne l'ait pas consultée. » Si l'on introduit -j-ôVô d'acide arsénique dans de l'acide sulfurique nitreux, et si l'on fait chauffer ce mélange avec un excès de sulfate d'am- moniaque, on peut facilement reconnaître, en distillant cet acide jusqu'aux trois quarts : » 1° Que le produit distillé ne renferme pas la moindre trace d'acide arsénieux ; n 1° Que le résidu de la distillation, additionné d'eau et de nitrate d'ar- gent, donne, au terme exact de la saturation à l'aide de l'ammoniaque, un précipité rouge brique d'arséniate d'argent. Il n'y a donc pas eu réduction d'acide arsénique. » En résumé, nous recommandons, comme on l'a vu, de débarrasser l'acide sulfurique des composés nitreux qu'il peut renfermer, et nous don- nons le moyen certain d'y parvenir. >) Nous affirmons, d'après notre propre expérience, que le sulfate d'am- moniaque, employé dans les conditions que nous avons indiquées, ne réduit pas à l'état d'acide arsénieux l'acide arsénique que pourrait renfermer l'acide sulfurique. » Les remarques qui précèdent n'ont pas pour but de diminuer le mérite 128.. ( 984 ) de l'observation de M. Blondiot, touchant la formation d'un liydrure solide qui ne donnerait pas de traces d'arsenic dans l'appareil de Marsh ; mais la production de cet hydrure reposant uniquement sur l'emploi de l'acide nitrique ou des acides sulfuriques nitreux, il est de toute évidence que l'observation dont il s'agit n'a plus d'application pratique lorsqu'on se sert d'acide sulfurique exempt de produits nitreux, comme celui qu'on obtient par notre procédé. » COSMOLOGIE. — Note sur les météorites tombées U i4 m'^ii aux environs d Orgueil (Tarn-et-Garonne); prir^î. Daibrée. « J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie l'une des météo- rites qui sont tombées aux environs d'Orgueil le i4 mai dernier, à la suite du bolide dont le spectacle a fait une si vive impression dans une partie de la France. C'est à la fois un devoir et un plaisir d'adresser de vifs remercî- ments aux personnes qui ont répondu avec une si grande obligeance à ma demande, notamment à M. A. Debia, secrétaire de la Société des Sciences, Agriculture et Belles-Lettres de Tarn-et-Garonne et ?ilembre du Conseil général; M. Victor Brun, directeur du Musée d'Histoire naturelle de la ville de Montauban; M. le préfet de Tarn-et-Garonne, et M. Malfré, maire d'Orgueil. » Sans décrire ici les caractères physiques qui distinguent tout particu- lièrement la météorite d'Orgueil, je dirai que son aspect rappelle singu- lièrement certains lignites ternes et terreux. » Dans cette masse noire on distingue de petits grains dune substance à éclat métallique et jaune de bronze, que sa densité permet d'isoler complète- ment par lévigation. En les examinant au microscope avec un grossissement suffisant, j'y ai reconnu des formes cristallines fort nettes, quoique de très- petite dimension (environ -^ de millimètre de diamètre). Ce sont des tables hexagonales et régulières. Ces petits grains sont d'ailleurs très-fortement attirables au barreau aimanté, et possèdent tous les caractères physiques et chimiques de la p/rite magnétique ou pyrrhotine (i). On sait que cette espèce minérale, découverte, il y a près de quarante ans, par M. Gustave Rose, dans la pierre météorique de Juvinas, a été retrouvée depuis lors dans un certain nombre d'autres météorites. (i) Ils ressemblent pi Non-seulement la météorite d'Orgueil est tendre et friable, mais elle se réduit en une poussière impalpable aussitôt qu'elle prend le contact de ( 986 ) l'eau et que le sel soluble qui lui sert de ciment se trouve dissous. On voit, par conséquent, combien il peut élre parfois difficile de distinguer les corps pulvérulents arrivant des espaces planétaires de ceux qui sont enlevés à l'écorce terrestre par les vents, les trombes ou les phénomènes volcaniques. Il peut quelquefois être non moins difficile de retrouver ces corps après leur chute, car une simple pluie suffit pour déliter complètement des météo- rites, comme celle d'Orgueil, et les rendre méconnaissables. » Bien des chutes de ce genre doivent journellement échapper à l'obser- vation. Il importe doue de redoubler d'attention et de rechercher, sans perdre de temps, à la suite de l'apparition et de l'explosion des bolides, les masses friables ou pulvérulentes qui peuvent être tombées à la surface de notre globe. » Note sur la composition chimique de la pierre météorique ef Orgueil ; par M. S. Cloez. « Je dois à l'obligeance de M. le professeur Daubrée d'avoir pu faire un examen rapide, mais encore incomplet, de la nature des principaux élé- ments qui entrent dans la composition de cette pierre. » Au contact de l'eau froirle, la pierre météorique d'Orgueil se délite complètement : elle se divise en particules d'une extrême ténuité qui restent longtemps en suspension dans le liquide, et qui traversent les filtres les plus épais sur lesquels on cherche à les recueillir. Cette action de l'eau est le résultat de la dissolution de matières salines assez abondantes et qui servent en quelque sorte de ciment. M La proportion des substances salines solubles dans l'eau s'élève à 5,3o pour loo environ ; on y trouve du chlorhydrate d'ammoniaque, des chlorures de potassium, de sodium, du sulfate de magnésie, du sulfate de chaux, etc. » L'alcool absolu se comporte à l'égard de la pierre charbonneuse d'Or- gueil à peu près comme l'eau; cependant il la désagrège beaucoup plus lentement, et les particules ne sont pas aussi divisées, car on peut facilement les réunir sur un filtre. Le liquide évaporé laisse un résidu cristallisé, dans lequel se trouve une substance de nature organi<|ue que l'on n'obtiendra probablement pas en quantité suffisante pour en faire une étude appro- fondie. » L'action de l'eau et de l'alcool ne permet pas l'emploi de ces liquides pour la détermination de la densité de la pierre; il faut avoir recours à un liquide auxiliaire tel que la benzine ou l'huile de naphte rectifiée. (987 ) » En employant la benzine pure, j'ai Iroiivé pour la densité de la pierre rapportée à celle de l'eau le nombre 2,567. » Quand on chauffe l'aérolithe d'Orgueil dans un petit tube bouché, on voit de l'eau se condenser dans la partie froide du tube, et si l'on élève suf- fisamment la température, il apparaît un peu au-dessus delà partie chauffée un dépôt cristallin formé de carbonate et de chlorhydrate d'ammoniaque. » Le produit chauffé conserve son aspect extérieur, il reste noir. Il faut élever la température jusqu'au rouge blanc pour fondre, ou mieux pour friter un petit fragment du météorite charbonneux. L'expérience réussit parfaitement à la lampe à gaz, en employant un petit creuset conique fait avec un bout de fil de platine tourné en spirale. Le produit frite est encore noir comme si l'on avait chauffé en vase clos. )) A l'air libre, la pierre chauffée change de couleur, elle devient d'un rouge ocreux. » L'aspect seul de la pierre faisait présumer qu'elle contenait du carbone à l'état de graphite, et peut-être aussi sous la forme de combinaison orga- nique. L'analyse a été faite dans mon appareil à combustion sans dessicca- tion préalable de la matière. La quantité d'acide carbonique obteinie s'élève à ai,8pour 100 du poids du produit brîilé, ce qui fait 5,92 pour 100 de carbone. 11 La quantité d'eau produite est de 9,06 pour 100, mais il est à remar- quer que ce nombre représente à la fois l'eau qui paraît appartenir à la constitution de la pierre, l'eau hygroscopique et l'eau fournie par l'hydro- gène du sel ammoniacal. » L'acide chlorhydrique dissout en grande partie le météorite d'Orgueil; il se dégage de l'acide sulfhydrique, et la liqueur se colore en jaune vei- dâtre; elle contient à la fois du protoxyde et du sesquioxyde de fer. Le résidu insoluble desséché à 1 10 a une couleur noire foncée; sa proportion est de 7,6 pour 100, mais, en le calcinant à l'air, la matière noire se brûle et dis- paraît; il reste 2,2 pour 100 d'une substance grise. La différence entre ces nombres est de 5,/i, elle représente presque la totalité du carbone trouvée ci-dessus par la combustion directe de la matière. » Le soufre dégagé à l'état d'acide sulfhydrique [)ar l'action de l'acide chlorhydrique a été recueilli et dosé : la proportion conduit à celle du pro- tosulfure de fer appartenant à la matière; celle-ci est de /1,5 pour 100. » La dissolution chlorhydrique, débarrassée des sels de fer suroxydés par lesuccinate d'ammoniaque, prend, par l'addition de l'ammoniaque libre, une couleur bleue à peine sensible : la pierre ne renferme donc qu'une très- (988 ) faible quantité de nickel. Le résidu insoluble dans l'acide chlorhydrique confient aussi des traces de chrome. » En résumé, la pierre météorique d'Orgueil est remarquable par la manière dont elle se comporte avec l'eau et l'alcool : elle contient beaucoup d'oxyde de fer magnétique, car elle est presque entièrement attirable au barreau aimanté; elle renferme en outre des silicates multiples, du protosul- fure de fer, des traces de nickel, de chrome, une assez forte proportion de carbone grapliitoïde, des sels solubles parmi lesquels se trouvent des sulfates, des chlorures et notamment du chlorhydrate d'ammoniaque. Ce dernier genre de sels n'avait pas été signalé jusqu'ici dans les météorites ; le fait m'a paru intéressant et utile à signaler, avant même d'avoir entièrement terminé mon analyse que je poursuis activement et qui sera bientôt achevée. » Sur faérolilhc d'Orgueil [Tarn-et-Garonne], tombé le i^ mai 1864, à 8 heures du soir. Lettre de M. Leymkrie à M. Daubrée. n Le i4 mai dernier, à 8 heures du soir, un météore a traversé notre atmosphère de l'ouest à l'est environ, passant près du zénith de Monlau- ban. Les habitants de cette ville le dépeignent comme une masse lumineuse de forme arrondie, un peu plus large en avant qu'en arrière, et d'un vo- lume apparent comparable à celui de la Lune dans son plein, qui a éclairé le pays d'une vive lumière. La traînée qu'il laissait derrière lui était d'abord lumineuse et assez large; elle s'est transformée ensuite en une nébulosité persistante d'une durée de plusieiu's miiuites. Ce météore n'était autre chose qu'iuî bolide qui a éclaté à trois lieues plus loin, au sud-sud-est, au-dessus de la commune d'Orgueil, en faisant entendre, après la dispersion et la chute du météore, un bruit comparable à celui d'un tonnerre lointain et en se divisant eu plusieurs fragments qui, d'abord lumineux, n'ont pas tardé à s'éteindre et à tomber sur le sol sous la forme d'une pluie de pierres, ne laissant dans le ciel, comme indice de leur présence, qu'un nuage d'un blanc cendré qui s'est dissipé après quelques minutes. » Je ne m'étendrai pas davantage sur les détails de ce phénomène qui n'offrait rien de particulier. Je me contenterai d'ajouter que le champ de son apparition a été assez vaste; car déjà on sait qu'il comprend toute l'Aquitaine et une région qui s'étend au nord au moins jusqu'à Angoulème. Quant à l'espace où s'est répandue la pluie de pierres, on n'est pas jusqu'à présent autorisé à le faire dépasser une région d'environ deux lieues car- rées, appartenant au département de Tarn-et-Garonue, comprise entre les ( 989) villages crOrgueil, deCampsas et de Nohic(Tarn-rt-Garonne), et de Fronton (Haute-Garonne). I^a chute principale paraît avoir eu lieu sur le territoire d'Orgueil, village situé sur la rive gauche du Tarn, à i5 kilomètres au suil- sud-est de Montauban, et auquel doit revenir l'honneur de prêter sou nom pour la désignation du phénomène. » Les renseignements que j'ai pris nie permettent de dire que le nombre de pierres recueillies dans cet espace dépasse viihjl. Parmi ces pierres, il y a lieu de distinguer celles qui avaient probablement, avant l'explosion, une forme et ime existence individuelle, de celles qui ne sont que des frag- ments. Les premières se reconnaissent à leur forme extérieure bien accen- tuée et partout enveloppée de croûte vernissée. Les plus grosses d<î ces pierres atteignaient peut-être le volume de la tête. La plupart ont un volume inférieur à celui du poing. » Au moment où j'écris cette Note, j'ai sous les yeux une pierre que M. le curé deCampsas a recueillie lui-même dans son jardin. Elle est presque entière et pèse 210 grammes. Sa forme est extrêmement irréguliére ; ses faces sont plus ou uîoins déprimées, comme si elles avaient été formées par la pression du pouce dans une matière pâteuse, et les angles semblent avoir été déterminés par un pincement dans une masse analogue. » Toutes les pierres tombées aux environs d'Orgueil ont à peu près le même aspect, et les surfaces naturelles, lorsqu'elles sont conservées, affectent les formes à faces déprimées et à arêtes pincées que nous avons ci-dessus reconnues dans la pierre de Campsas. Ces surfaces d'origine sont d'ailleurs indiquées par une croûte mince, comme vernissée, inégalement chagrinée, qui est un caractère général pour tous les aérolithes. )) Jusqu'à présent on ne voit pas que nos pierres d'Orgueil diffèrent beau- coup des aérolithes ordinaires; mais si, au lieu de nous arrêter à la surface de ces pierres, nous pénétrons dans l'intérieur, aussitôt une différence frap- jjante nous apparaîtra. En effet, la cassure nous accusera une matière abso- lument noire et comme charbonneuse, tendre au point de se laisser entailler au couteau avec la plus grande facilité, et même de laisser des traces linéaires sur le papier par une médiocre friction ; !a pression du couteau sur les parties entaillées produit des surfaces lisses et brillantes, indice cer- tain de la finesse de la pâte. La consistance de cette matière est si faible, qu'un fragment plongé dans l'eau s'y désagrège immédiatement et donne lieu à un dépôt terreux qui se forme au fond du verre à expérience. » La forme de la cassure est inégale en petit et montre rà et là dos par- C. R., 18G4, l"" Scmesire. (T. LVIII, IN" 22.) ' ^Q ( 99° ) ties unies et presque planes un peu luisantes. Enfin la loupe fait apercevoir, au milieu de la masse, de petits points brillants probablement pyriteux. » L'aérolitlie d'Orgueil attire fortement l'aiguille aimantée dans toutes ses parties. Sa densité, que l'on ne pourra prendre exactement qu'en em- ployant beaucoup de précautions, ne paraît pas différer beaucoup de 2. » En comparant l'aérolitlie d'Orgueil avec ceux qui sont connus par des descriptions, je n'en ai trouvé qu'un qui offre avec celui-ci une analogie marquée sous le rapport minéralogique : c'est la pierre tombée en 1806 dans l'arrondissement d'Alais (Gard), dont M. Thenard a décrit les caractères physiques et chimiques dans les Annales de Chimie et de Physique (t. LIX, p. io3). L'analyse de cet illustre chimiste indique un aérolithe magnésien, riche en oxyde de fer et en nickel. Quelques essais que j'ai commencés me porteraient à croire que notre pierre de Tarn-et-Garonne pourrait offrir encore à ce point de vue quelque ressemblance avec celle d'Alais. Cette der- nière contenait 2,5 pour 100 de charbon d'après M. Thenard. Il serait m- téressant de voir si celte curieuse particularité existe avissi dans la nôtre. C'est aux chimistes qu'il appartient de faire ce genre de recherche et de nous éclairer sur la valeur des analogies que j'ai ci-dessus indiquées. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Note sur la constitution physique du Soleil. Déter- mination, dans ta théorie d'Herschell, de l'abaissement du noyau central au-dessous de la photosphère ; par M. Petit. (t On sait que W. Herschell, complétant de la manière la plus heureuse les aperçus encore un peu vagues de Wilson, de Bode, de Michell, de Schroeter, etc., supposa le Soleil formé d'un corps obscur, autour duquel existerait une haute atmosphère où flotteraient d'épaisses couches de nuages et qui serait enflammée seulement à sa partie supérieure, appelée photosphère. Cette ingénieuse théorie rend compte de toutes les apparences que présentent les taches, les lucules et les facules dont la surface du Soleil est souvent parsemée. Car une cause quelconque, une éruption volcanique si l'on veut, venant à éteindre certaines portions de la photosphère, au- dessous desquelles se déchirerait également la couche de nuages , ou pourra voir, suivant les cas, soit ce qu'on nomme le noyau des taches, soit ce qu'on appelle leur pénombre, soit l'ensemble de la pénombre et du noyau réunis, c'est-à-dire les diverses particularités qu'on remarque en réalité sur les taches solaires. » Quant aux lucules et aux facules , elles résulteraient d'un excès ( 99' ) d'énergie dans la combustion, ou mieux encore des agitations de la photo- sphère dont les rides, vues obliquement , paraîtraient plus lumineuses, ainsi qu'il arrive, comme l'a reconnu le premier, si je ne me trompe, M. Arago, dans les flammes que nous observons ici-bas. )) La conception d'Herschell permet d'analyser les phénomènes jusque dans leurs plus petits détails. Elle explique, en même temps, et la formation et l'évanouissement rapides, et les changements presque instantanés de certaines taches; et l'intensité des lucules vers les bords du Soleil, et leur faiblesse vers le centre; et l'anéantissement des pénombres, du côté de ce dernier point, avant la disparition, du côté qui regarde les bords; et l'existence des lucules les plus brillantes aux alentours des taches les plus grosses; et l'évanouissement des noyaux avant celui des pénombres dans le voisinage du contour, etc. Elle a d'ailleurs reçu des expériences de polari- sation dues à M. Arago un cachet presque mathématique de certitude, puisque ni les bords ni lecentredu Soleil n'émettent sensiblement de lumière polarisée; ce qui n'aurait pas lieu dans le cas d'un globe solide ou liquide incandescent, dont les bords, examinés au polariscope, donneraient des teintes complémentaires très-prononcées. » Néanmoins, dans ces derniers temps, les conclusions auxquelles a été conduit M. Kirchhoff par les curieuses recherches que l'éminent physicien d'Heidelberg effectue depuis quelques années avec M. Bunsen, son illustre confrère, ont fait naître chez beaucoup de bons esprits des cloutes sur la théorie précédente. J'avoue qu'à mon tour, malgré des opinions dès longtemps arrêtées d'après les impressions résultant d'une longue habitude et de nombreuses remarques personnelles sur les accidents singuliers du disque solaire, je me suis senti un moment ébranlé par l'autorité considé- rable de M. Kirchhoff. )) Suivant ce dernier, en effet, le noyau du Soleil serait lui-même incan- descent et plus brillant que son atmosphère, parce que le spectre formé par le passage des rayons solaires à travers des prismes présente les raies noires aperçues en 1802 par Wollaston, et étudiées plus tard par Fraûnhofer, aux endroits où devraient être des raies brillantes délerminées par les métaux vaporisés dans la flamme. Les raies noires s'expliqueraient alors par le pouvoir absorbant de ces métaux qui jouissent, M. Kirchhoff l'a démontré, de la propriété d'arrêter sur la lumière d'une source plus intense que celle où ils brûlent, précisément les variétés de rayons qu'ils émettent eux-mêmes quand ils sont incandescents; qui font naître, par conséquent, dans le spectre de la source plus lumineuse , des raies obscures aux points où ils 129.. ( 992 ) auraient produit , sur le spectre de la flamme moins brillante , des redou- blements d'intensité; qui donnent, en un mot, par le rapprochement des deux flammes, un spectre inverse ou renversé, comme disent les physiciens. » Malgré mon admiration sincère pour des découvertes qui ouvrent à l'analyse chimique, entre autres, un champ inespéré, je n'ai pas tardé cependant à me trouver ramené vers mes anciennes croyances par de nou- velles et de très-attentives observations du Soleil. Car la théorie du savant physicien d'Heidelberg ne se préoccupe pas suffisamment, ce me semble, des taches, des pénombres, des facnles et des lucules, enfin de l'absence de ])olarisalion. On sait d'ailleurs que les éclipses totales de Soleil laissent voir autour de la photosphère une seconde enveloppe aériforme, lumi- neuse aussi mais à un degré moindre, et révélée du reste, également, par les expériences photométriqiies sur l'éclat du centre et des bords. En plaçant, avec M. Kirchhoff, précisément dans cette seconde atmosphère les vapeurs métalliques dont l'action donnerait naissance au spectre inverse de la photosphère, pourquoi dès lors ne pas admettre que celle-ci jouisse soit de propriétés électriques, soit d'une température dont rien sur la terre ne peut donner l'idée, ou contienne en suspension certaines poussières, de manière à se trouver, en même temps, exempte de polarisation et à produire, quoiquegazeuse, un spectre continu ? Et si l'on se refusait à cette concession poiu'tant bien naturelle, pourquoi, plutôt que de rejeter une théorie dans laquelle tous les détails de l'observation trouvent des explications satisfai- santes, ne pas supposer avec divers physiciens que, comme certains gaz colorés, l'atmosphère terrestre, légèrement colorée elle-nième, éteindrait ceux des rayons dont l'absence produit les raies noires du spectre? 1) Quant à la prétendue complication de la théorie d'Herschell, la réalité d'iuie pareille théorie ne serait-elle pas plutôt une manifestation nouvelle de simplicité dans la constitution de l'univers? Au lieu d'un corps incandescent destiné fatalement à se refroidir et à s'éteindre, on pourrait, en effet, conce- voir alors une révivification incessante des produits de la combustion par des êtres organisi'^s qui résideraient à la surface du noyau solaire, et main- tiendraient l'équilibre, ainsi que le fout ici-bas, pour notre atmosphère, les plantes et les animaux. » Quoi qu'il en soit, parmi les observations que j'ai poursuivies assi- dûment à l'occasioii du Mémoire de M. K.irchhoff, il eu est une , entre autres, qui, sans avoir peut être autant d'importance que la position habi- tuelle des lucules, ou que l'annonce des taches par l'apparition des stries lumineuses et l'évanouissement des pénombres sur le côté des taches le plus (993) voisin du centre, que l'absence surtoul de polarisation vers les bords, offre néanmoins encore bcaucoii]» d'intérêt au point de vue delà constitution phy- sique du Soleil. Je veux parler des apparences qu'offrent les taches quand elles sont près du contour du disque, et de la distanceà laquelle disparaissent leurs noyaux. Ce genre d'observations est assez difficile, parce qu'il arrive fréquemment, soit que le phénomène à constater ait lieu quand le Soleil se trouve sous l'horizon, soit qu'une tache attentivement étudiée pendant plu- siein-s jours se décompose avant d'atleindre le bord, soit enfin que des nuages cachent le Soleil à l'heure précisément où l'on aurait le plus d'intérêt à l'examiner. Aussi, malgré ma longue application à cette étude, n'ai-je pu obtenir qu'un nondjre assez restreint de mesures. » Pour abréger, néanmoins, je ne détaillerai pas ici ces diverses mesures, et je me bornerai à choisir la seule d'entre elles qui, par suite de conditions exceptionnelles, me paraisse de nature à donner, avec quelque précision, la hauteur de l'atmosphère comprise entre la photosphère et le noyau central, en ajoutant d'ailleurs, ce me semble, une nouvelle probabilité à la théorie d'Herschell. Cette mesure fut effectuée le 12 février 1864, à 11 heures et demie du matin. Elle se rapporte à deux taches presque en contact, dont l'une très-mince (moins d'une seconde de largeur), mais assez allongée pa- rallèlement au contour du disque (5 ou 6 secondes)^ présentait un noyau encore bien sensible à 10 secondes du bord occidental du Soleil; tandis que l'autre, aussi très-mince, allongée et un tant soit peu (moins d'une se- conde) plus près du bord, n'élail que de la pénombre. » Ainsi, vers 9 secondes du bord, le noyau central du Soleil cesserait d'être visible. Mais il l'est encore, certainement, à 10 secondes. La hauteur de l'atmosphère intérieure à la photosphère serait donc comprise entre 9 et 10 secondes, ce cjui lui assignerait, par conséquent, une hauteur à peu près égale au rayon terrestre, c'est-à-dire de G5oo kilomètres environ. » A I i''45'° le ciel se couvrit pour le reste de la journée, et le lendemain les deux taches avaient disparu derrière le disque solaire. « li'observation fut faite dans des conditions atmosphériques excellentes, et avec des grossissements variant de 100 à 4oo. Je la regarde comme pré- cieuse au point de vue de la hauteur atmosphérique cherchée; et, si je ne me trompe, elle ajoute, comme je l'ai déjà dit, un nouveau degré de pro- babilité à la théorie d'Herschell, déjà puissamment appuyée d'ailleurs par tant d'autres phénomènes. » ( 994) GKOMÉTRIE. — Considérations générales sur les courbes dans l'espace. — Courbes du cinquième ordre (suite des recherches, Comptes rendus, t. LIV, p. 55, 'J96, 672); pa?- M. A. Cayley. « En considérant une courbe du m"""* ordre représentée au moyen des équations U = o, w = -, qui dénotent respectivement un cône du m'*'"* ordre et une surface monoïde du /?'""* ordre, le cône doit passer rn{p — i) fois par \es p{p — i) droites (P = o, Q = o) de la monoide. J'indique la manière de ce passage au moyen d'un symbole que je nomme la signature du système; ce symbole, composé ordinairement des numéros 2, 1,0, ensemble p [p — i) numéros, fait voir combien des p{p — i) droites de la monoïde sont, par rapport au cône, des droites doubles, des droites simples ou des droites qui ne sont pas situées sur le cône : par exemple, 772 = 5, p = 3, la signature 22221 1 fait voir qu'il y a quatre droites doubles, deux droites simples; la signature 222220, qu'il y a cinq droites doubles, une droite qui n'est pas située sur le cône. » Je reviens aux courbes du cinquième ordre; j'ai établi (t. LIV, p. 672) qu'il y a cinq espèces de ces courbes, à savoir : La courbe plane ou espèce 5 » quadri-cubique ou espèce. . . 6 — i » quadri-quartique ou espèce. . 8 — 3 « cubi-cubique (deux espèces). | ^ D. A. o 4 6 6 5 Je fais abstraction de la courbe plane, et je cherche à rattacher les quatre autres espèces à la théorie de la surface monoide. Pour cela je remarque qu'en prenant pour sommet du cône et de la surface monoïde un point quel- conque, la surface monoïde (ne pouvant pas être de l'ordre 2) sera de l'ordre 3 ou 4- » Je considère d'abord le cas d'une monoïde cubique : la signature sera 22221 I ou 222220. n Monoide cubique, signature 22221 1. — Ici le cône U = o passe par les six droites de la monoïde; donc U est fonction syzygétique de P et Q: autre- ment dit, on peut trouver P' et.Q' fonctions homogènes de {x, y, z) de manière à avoir identiquement U = PQ' — P'Q : P et Q sont des ordres ( 995 ) 3 et 2 respectivement, donc P' et Q' seront aussi des ordres 3 et 2 respec- tivement. En combinant les équations on obtient ou pins généralement U=PQ'-P'Q = o, .> = - P' P-f-«P' Q' (où u est un paramètre arbitraire); mais en écrivant cette équation sous la forme (Qoj — P) + a(Q'u — P') = o, on voit que les monoides cubiques que représente cette équation sont toutes en involution avec les deux mo- noïdes cubiques Qu — P =r o, O'w — P' = o; on peut donc dire qu'il y a dans le cas dont il s'agit t^eua; monoïdes cubiques. » Monoïde cubique, signature 7.21110. — Ici le cône ne passe pas parles six droites de la monoïde, donc il n'existe pas d'équation identique telle que p U = PQ' — P'Q, et la monoïde w = - est la seule monoïde cubique. » Je passe au cas d'une monoïde quartique; la signature sera 222 1 1 1 1 1 1 1 1 I , ou 2222 1 1 1 1 1 1 1 o, ou 22222 1 1 1 1 100, ou 2222221 1 1000. » Monoïde quartique, signature 322 1 1 1 1 1 1 1 1 1. — Le cône U = o passe ici par toutes les douze droites de la monoïde, c'est-à-dire on aurait iden- tiquement U = PQ' — P'Q, où P, Q seraient des fonctions homogènes de (x, j", z) des ordres 2 et i respectivement, et il y aurait une monoïde P' quadrique w = ^- Ce cas n'existe donc pas. 1) Monoïde quartique, signature 2222 1 1 1 1 1 1 10. — Le cône U ;= o passe par toutes les douze droites de la monoïde, hormis une seule droite; donc en écrivant M = o pour l'équation d'un plan quelconque par cette droite exceptée, le cône MU = o passe par les douze droites de la monoïde : on a donc identiquement MU=PQ' — P'Q, où P', Q' sont des ordres 3 et P' 2 respectivement, et il passe par la courbe la monoïde cubique w = —,; de plus M contient une constante arbitraire (M=:K + aL, en prenant K^ o, L = o pour les équations de deux plans qui passent chacun par la droite mentionnée); donc P',Q' contiennent aussi cette constante arbitraire. I 9[)^ ) autrement dit il y a deux monoïdes cubiques. Cela rentre donc dans le cas monoide cubique, signature 22221 1. » Monoide quartique, signature 22222 1 1 1 1 1 00. — Le cône U = o passe par toutes les droites de la monoide, hormis deux droites; donc en écrivant M=o pour l'équation du |)lan passant par ces deux droites, le cône ]MU=o contient toutes les droites; on a donc identiquement .MU = PQ' — P'Q, où P',Q' sont des ordres 3 et 2 respectivement, et il passe par la courbe mo- P' noide cubique o) == — • Mais ici M ^ o est un plan déterminé ; donc P' et Q' sont aussi des fonctions déterminées, et il n'y a qu'une seule monoide cu- bique. Cela rentre dans le cas monoïde cubique, signature 222 220. i> Monoide quartique, signature 222 222 1 1 1 000. — Le cône U = o passe par toutes les droites de la monoïde, hormis trois droites; doncen prenant M = o l'équation d'un cône quadrique quelconque qui passe par les droites exceptées, le cône I\IU=o jîasse par toutes les droites. On a donc identiquement MU = PQ' — P'Q, où P', Q' sont des ordres /j et 3 res- P' pectivement. Cela donne la monoïde quartique w = ^-Mais M contient trois constantes arbitraires : il y a donc trois nouvelles monoïdes quartiques P' P" P" w ^ —■, (D ^ —, U ^ — 5 ou en tout quatre monoides quartiques. » On démontre sans peine que pour l'espèce 6 — 1 , il y a deux monoïdes cubiques, pour l'espèce 9 — 6+2 une seule monoïde cubique, et que pour les espèces 8 — 3 et 9 — 3 — i il n'y a pas de monoïde cubique ; on a donc l'identiScation que voici : Espèce 6 — I, monoïde cubique^ signature 22221 1, Kspèce g — 64-2, monoïile ruhique, signature. . . 222220, Espèce 8 — 3 1 , ^ , _ î monoiQO quartique, signature. 222222 1 1 1 000, Espèce g — 5 — i ) ° et il ne reste qu'à distinguer les deux e.spèces 8 — 3 et 9 — 3— i, considé- rées comme représentées au moyen de cône et de monoïde. •' Je remarque que le système de cône et monoïde à signature 222222 1 1 1 000 contient 20 constantes. En effet, en prenant Q = o un cône cubique quelconque (9 constantes), on peut prendre à volonté sur ce cône huit droites (8 constantes), et par six de ces droites comme droites doubles et deux de ces droites comme droites simples (20 conditions) faire passer le cône quintique déterminé U = o ; ce cône et le cône cubique Q = o se coupent selon les huit droites f qui com^itenl poiu' quatorze droites) et selon ( 997 ) Tine iieuvièine droite; et p;ir les neuf droites on peut faire passer le cône P qiiartiqiie P = o (5 constantes). Cela donne la inonoïde quartique 00 = ^5 où w contient implicitement comme facteur une constante; il y a donc en tout 9-f-8 + 5-i-! =23 constantes. Mais en combinant l'équation de la raonoïde avec l'équation U = o du cône quintique, on obtient la monoïdc quartique " "~ Q + c.Q'-f-pQ"+7Q"'' et sans perte de généralité on peut disposer des constantes a, fi, y, de ma- nière à satisfaire à trois conditions quelconques; on doit donc tlin)inuer de 3 le nombre 23, ce qui donne enfin 20 constantes. » La courbe 8 — 3 contient i8 constantes, il faut donc chercher quelle est la particularité qui doit avoir lieu pour que le cas monoïde quartique à signature 222222 1 1 i 000 donne une courbe 8 — 3. » T'ai nommé droite de la inonoide les droites P ^ o, Q = o qui passent par le sommet; en supposant qu'il y ait sur la monoide des droites qui ne passent pas par le sommet, on peut appeler transversale une telle droite. Or, pour l'espèce 8 — 3, il doit exister sur la monoïde quartique trois transver- sales qui ne se rencontrent pas; car alors, en faisant passer- par ces trans- versales un hyperboloïde, cet hyperboloïde et la monoïde se coupent selon les trois transversales et selon la courbe 8 — 3 dont il s'agit. Or, en supposant qu'il existe une transversale, le plan jiassant par le sommet et cette transversale contient trois des droites P := o, Q = o. En effet, un plan quelconque par le sommet coupe la monoïde selon une courbe quartique avec un point tri|ile au sommet; pour le plan mené par une tran^versale, cette courbe quartique devient la transversale et une courbe cubique avec \in point triple au sommet; cette courbe cubique sera évidemment un sys- tème de trois droites, à savoir trois des droites P = o, Q = o. Et réciproque- ment, si trois quelconques des droites de la monoide sont situées dans un plan, ce plan coupe la monoïde selon les trois droites et selon une transver- sale. S'il y a sur la monoïde une seconde transversale, il y aura de même ui. second système de trois droites dans un plan; on démontre que si le pre- mier système est composé de trois droites, et le second système de trois autres droites, les deux transversales se coupent; donc, si les deux transver- sales ne se coupent pas, les deux systènses auront une droite commune, S il y a sur la monoïde une tioisième transversale, il y a de même un troisiènK; C R., iSG^, i"' SemeUie. (T. I.VIII, N 22.) I 3o ( 99» ) système de trois droites dans un plan ; et si les trois transversales ne se ren- contrent pas, il est (le plus nécessaire que deux quelconques des trois plans aient en commun une droite de la monoïde; cela revient à dire qu'il doit y avoir parmi les douze di'oites P = o, Q = o de la monoïde six droites 7, 8, 9, 7', 8'. 9' telles, que les droites 7, 8', 9', les droites 7', 8, 9', et les droites 7', 8', 9 soient situées chaque système dans un même plan : cela étant, la monoïde aura trois transversales qui ne se rencontrent pas. » Je prends à volonté par un point quelconque de l'espace un tel sys- tème de six droites 7, 8, 9, 7', 8', 9' (g constantes); je fais passer par les six droites un cône cubique quelconque Q = o (3 constantes) et aussi un cône quartique quelconque P = o (8 constantes); au moyen des deux P cônes je forme l'équation oj == — de la surface monoïde; il y a une con- stante arbitraire contenue implicitement en oj : cela donne en tout 9 + 3 + 8+1 =21 constantes. Les deux cônes P = o, Q = o se coupent selon les six droites 7, 8, 9, 7', 8', 9', et selon six autres droites i , 2, 3, 4, 5, 6 : il suif de la théorie précédente (mais on peut aussi démontrer analy- tiquement) qu'il existe un cône quintique U = o qui satisiait aux conditions de passer deux fois par chacune des droites i, 2, 3, 4» 5, 6 (avoir chacune de ces droites pour une droite double, 18 conditions) et une fois par cha- cune des droites 7, 8, 9 (3 conditions, en tout 18 + 3 = 21 conditions). Et cela étant, on aura la courbe 8—3 déterminée au moyen du cône U = o P et la surface monoïde oj = — , à signature 2222221 11 000 (à savoir les droites i, 2, 3, /j, 5, G qui sont par rapport au cône des droites doubles, les droites 7, 8, 9 des droites simples, et les droites 7', 8', 9' des droites qui ne sont pas situées sur le cône). Le nombre des constantes est 21, mais au moyen de la transformation P-^-aP'+pp" + .),?'" "'" QH-aQ'+pQ'+vQ'"' on réduit comme auparavant ce nombre à 21 — 3=:: 18, ce qui est juste. )) J'ajoute les considérations que voici : le cône U = o passe deux fois par chacune des droites i, 2, 3, 4> 5, 6, une fois par chacune des droites 7, 8, 9. Soil M = o l'équation du système des trois plans qui contieiuient les droites 7, 8', 9', les droites 7', 8, 9' et les droites 7', 8', 9 respectivement; le cône M = o contient chacune des droites 7, 8, 9 une fois, et chacune des droites 7', 8', 9' deux fois. Donc le cône MU = o contient chacune des droites 1, 2, 3, 4) 5, 6, 7, 8, 9, 7', 8', 9' deux fois; ces douze droites sont ( 999 ) les droites d'intersection des cônes P =; o, Q =: o, et ainsi nous avons identiquement MU = AP'-f- BPQ -f- CQ% A, B, C étant des fonctions ho- mogènes de {x, j-, z) des ordres o, i, 2 respectivement. Cela étant, les équations oi = ~' MU = AP= + BPQ + CQ= = o donnent Aoi^ + Bw + C = o, équation de la surface quadrique sur laquelle est située la courbe 8 — 3. » Je passe à la théorie analytique. Soit, pour abréger, ^— by-hcz, X= jSj + yz, Q = Ix + [xj -h vz, Ç = à'x + h"x , Z = a"x + /3"j. i> Je prends pour équations des droites 7, 8, 9, 7', 8', 9' : {jr — o,z=^o), (z = o, x=o), [x—o,j—o), [x = o, ?= o), ( j= o, yj = o), (z = o, Ç = o), et je forme les équations les plus générales pour le cône cubique et le cône quartique qui passent par ces droites; ces équations seront Q =j-z^â -h zx-^â' -+- .rjÇc?"+ xjzQ = o, — P = jzÇX -h zxYiY -+■ xjr^Z + xyzQ = o. P On a de là la surface monoïde m = -• En écrivant danscette équation a:=o, -y X on obtient w = — y; et de même, pour ^= o, on obtient w = — ^7» et Z pour z ^ o on obtient o) = — —,■> c'est-à-dire qu'il y a sur la monoïde les trois transversales (x=o, X + c?W = o), (j=:o, Y + c?'W = o), (z=o, Z^-(^'W = o), ou, comme on peut écrire ces équations, [x = o, /3^ + yz + c?w = o), (^ = 0, (x'x -I- 7'z-4- c^co = o), (z = o, a"x4-/3"j-f- +c?"a) = o). On trouve sans peine l'équation de la surface quadrique qui passe par les i3o.. f lOOO ) transversales. En écrivant, pour abréger, A = ââ'&", C = ce' c/' âx'- + jS" ^â' j^ + y/ ^" 2' + (7/S"t^ + -j'[iâ") yz 4- [a'jr^ a"Yâ)zx -h ( ^"a'â + |3a"(?'j.^; ) -, cette équation est Aw* + Boj -f-C = o, P et en éliminant o^ entre cette équation et l'équation u = — > on obtient l'équation AP» + BPQ + CQ= = o, laquelle, en vertu de l'identité AP- + BPQ + CQ- = JCjrzU, se réduit à U = o, équation d'un cône du cinquième ordre, ce qui donne le P systèmo U =: o, '^j ^ — - de cône et monoïde à signature 222222 i 1 1 000. Pour démontrer l'identité dont il s'agit, il convient de remarquer qu'en substituant dans l'expression AP^+ BPQ 4- CQ' les valeurs de P et Q, tous les termes contiennent explicitement le facteur xyz bormis les termes que voici : A{j-z-PX- + z-x-rrY- + .r-j'Ç-Z'), - B{j'z-S,"-Xt}-hz\z-rj^\&' -h x^y--ÇZr), + C{j-z^B'â^ + z-x-rrâ" + .T-jr=Ç^(?"n, et pour démontrer que ces termes exceptés contiennent aussi le facteur xyz, li suffit de faire voir que la fonction AX* — BXc?4-Co'^ contient le fac- îeur X, car alors, par la symétrie, les fonctions AY* — BYc? -)- Câ'' et AZ^ — BZJ"' + C'^")/3j + 7z) -h c?(j3"c?';- + 7'c?"s)]oX/3j + 71.) J = o, + Cc?= + ( /3 j + 7z) (i3"c?' r+7'«?"2)c?' c'est-à-dire AX'^ — BXo*4- Câ'^ contient le facteur x. Donc enfin AP* + BPQ + CQ= contient le facteur xjz, ce qui était le théorème à démontrer. » ( lOOI ) M. GiNTBAc, récemment noiP.mé à une place de Correspondant pour hi Section de Médecine et de Chirurgie, adresse ses remercîments à l'Ac;!- démie. M.IsiD. Pierre fait hommage à l'Académie d'un vohune qu'il vient de publier sous le titre de « Fragments d'études sur l'ancienne agriculture romaine : extraits des auteurs latins ». MÉMOIRES PRÉSENTÉS. (( M. Chasles présente an nom de l'auteur, M. J.-J.-A. Malliieu, la se- conde partie d'un travail intitulé : Elude de Géomtlrie comparée, avec appli- cations aux sections coniques, dowl la première partie a été présentée à l'Aca- démie dans la séance du 25 avril dernier. » Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de MM. Chasles et Hermite. M. CoMBEScuKE soumct au jugement de l'Académie \m Mémoire sur les coordonnées curvilignes . (Commissaires, MM. Lamé, Serret, Bonnet.) GÉOMÉTRIE. — Méthode pour trouver des procédés de transformation en Géomé- trie et en Physique mathématique ; parM. J.-]\. Haton de la Goupiixière. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Chasles, Bertrand, Serret.) a L'usage des transforinations en Géométrie est fort ancien, puisque l'on peut considérer comme la plus simple de toutes hi similitude. En conservant à chaque rayon vecteur sa direction et modifiant sa longueur dans un rap- port constant, on déduit d'une figure quelconque une seconde dans laquelle les angles sont conservés ainsi que le rapport des longueurs, des surfaces, des volumes, etc. La transformation par rayons vecteurs réciproques est analogue. On y modifie chaque rayon non pkis en raison directe, mais en raison inverse de sa longueur. Par là on conserve encore les angles des lignes planes, leur propriété d'être isothermes, les lignes de courbure des sur- faces, etc. ( I002 ) » On pourrait évidemment, en essayant l'nne après l'antre des fonctions autres que la raison directe ou inverse, lechercher leurs conséquences pour la déformation des figures, et enricliir peu à peu ce mode d'études de res- sources nouvelles. Mais cette manière de jirocéder aurait ie défaut essentiel de devoir ses résultats à peu près au liasard et tl'exiger un grand nombre d'essais, que les circonstances ne conduiraient peut-être jamais vers les formes les plus remarquables. » Une méthode rationnelle doit renverser les termes de la question et chercher directement à conserver les propriétés les plus intéressantes des ligures en déterminant les types fonctionnels qui devront pour cela servir de base à la transformation. Dès que celte idée se présente à l'esprit, il est facile d'en apercevoir toute l'étendue. i> Les deux transformations que j'ai citées laissent au rayon vecteur sa direction et se bornent à en modifier la valeur d'après une fonction fixe de cette même longueur. De cette manière le nouveau rayon ne dépend que de l'ancien, et le nouvel azimut ne diffère [)as du proposé. On pourrait pour plus de simplicité conserver cette restriction, mais ce serait sacrifier ime partie de la généralité que j'ai teiui à laisser entière. Il conviendra donc de supposer que chacune des nouvelles coordonnées peut être une fonction des deux anciennes, on réciproquement. » De plus, rien n'oblige à borner ces recherches aux coordonnées po- laires, et on peut en entreprendre pour tous les systèmes possibles. Je n'ai pas besoin d'ajouter que si les figures planes présentent inie importance particulière en raison de leiu' plus grande simplicité et de leur emploi pins fréquent, il y aiu'a en même temps un certain intérêt à attaquer les mêmes questions pour les figures de l'espace. » Enfin ce genre d'analyse ne devra pas être limité à la Géométrie pure dans laquelle on chercherait à conserver les directions des lignes, les angles de deux familles de courbes, et en particulier les systèmes de trajectoires, le rap|)ort des aires, celui des volumes, l'orthogonalilé des surfaces, etc. On povuTa pénétrer sur le terrain de la Physique mathématique et se proposer, par exemple, de conserver la propriété des figures isothermes, la force dans les systèmes de potentiels, la dilatation cubique dans les corps élasti- ques, etc. De même dans le domaine de la Mécanique on cherchera à con- server le rapport des vitesses linéaires ou aréolaires du mobile proposé et de son conjugué, la |iropriété des courbes roulantes, etc. )) Cet aperçu rapide; donne dans ses principaux traits le progranune des recherches qui font l'objet de ce Mémoire. Dans la première partie j'ai envi- ( ioo3 ) sage avec détails le système polaire, qui est de beaucoup le plus riche eu résultats. Je mets ensuite en parallèle ceux que l'on obtient pour la Géomé- trie de la sphère tout à fait analogue à celle du plan. Enfinj poiu- in'élever à la phis grande généralité possible, j'ai développé dans la seconde partie les mêmes questions et d'autres encore pour des coordonnées cinvilignes quel- conques. On obtient alors comme de simples cas particuliers tout ce qui concerne les coordoiniées polaires, rectangidaires, sphériques, elliptiques, ainsi que les coordonnées isothermes quelconques ou celles de toutes espèces de potentiels. » Je n'ai pas encore indiqué le principe qui peut guider dans ce genre de recherches. Il est en lui-même des plus simples, et toutes les difficultés seront pour l'application. » Si ?<, w, M' désignent les coordonnées dans un système quelconque, nous aurons en appelant u,, f,, w, les nouvelles coordonnées du même système, à chercher quelles fonctions «, l'^wdeii,, i'i,n', doivent être substituées aux coordonnées dans les équations de courbes ou de surfaces quelconques pour conserver une relation toujours la même entre l'ancienne et la nouvelle valeur d'un élément géométrique déterminé (comme la surface, l'angle de deux lignes, etc.). Or, cet élément se trouve exprimé d'une manière géné- rale parles théories établies en fonction de u, i', îv et de leurs différentielles des divers ordres. Delà une relation fondamentale entre deux expressions formées de la même manière, l'une en u, v, iv, l'autre en u,, r,,"'»- D'ailleurs, la théorie du changement de variables permettra de développer la première en fonction de ?/,, v,, w, et de leurs différentielles sans spécifier les fonctions encore inconnues u, v, w. On obtiendra ainsi une relation qui doit avoir lieu identiquement, c'est-à-dire indépendamment de toute condition, entre u,, i',, tv,; car la figure à transformer reste quelconque. Cette équation unique se décomposera donc en plusieurs autres à l'aide desquelles on aura alors à déterminer les fonctions inconnues u, c, w. » On voit par là que cette analyse reposera essentiellement sur l'inté- gration d'équations difléreiitielles partielles simultanées du premier ou du second ordre presque jamais linéaires, théorie qui est aujourd'hui comjjlé- tement à faire. Heureusement, comme cela a lieu presque toujours dans les recherches qui ont un objet bien défini, il arrive que des simplifications de détail permettent de surmonter les difficultés analvtiques delà question. » ( ioo4 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur ta vitesse d écoulement des gaz par des orifices en minces parois; par^l. A. Dcpré. (Extrait par l'auteur.) Commissaires précédemment nommés : MM. Regnault, Bertrand.) « I>a formule que j'ai donnée dans mes Mémoires sur la théorie mé,ca- niqne de la chaleur, formule insérée dans le Compte rendu de la séance du lo juin i8f)i, a été l'objet d'une objection que je ne saurais admettre : il n'est pas, en effet, permis de l'appHquer à l'écoulement dans le vide absolu et d'en tirer pour la vitesse une valeur infinie conduisant à admettre pour ce cas une explosion épouvantable; car sa démonstration suppose la loi de Mariette qui cesse assurément d'être exacte avant que la pres- sion devienne nulle. Le but principal de mon travail actuel est d'ailleurs de mettre entièrement hors de doute par des vérifications expérimentales cette formule ainsi que les lois qu'elle renferme, et de montrer au contraire l'inexactitude de la formule de BernouUi employée jusqu'à présent. » On possède de très-bonnes déterminations de la dépense par orifices en minces parois; mais, pour en déduire la vitesse après détente totale, il faut avoir recours à des bypodièses sur la contraction de la veine qui ne peuvent inspirer aucune confiance. Je me suis appliqué à obtenir expéri- mentalement la valeur de la vitesse elle-même, ce à quoi je suis jjarvenu à l'aide d'un artifice fondé sur un théorème dont je donne la preuve, puis la confirmation par expérience. Ce théorème consiste en ce que, si un vase divisé en deux compartiments A et B se meut d'un mouvement uniforme perpendiculairement aux plans des ouvertures placées, l'une en avant, l'autre en arrière, le gaz en repos de tension /?,, dans lequel l'expérience est faite, se comprime jusqu'à la tension /j, dans le compartiment antérieur A et se dilate jusqu'à la tension/), dans le compartimentpostérieurB; de telle sorte que la vitesse t' d'écoulement que les tensions /;, et^j, d'une part, p^ et ^5, d'autre part, tendent à produire, est précisément celle dont le vase est animé. Pour la vérification expérimentale de la première partie du théorème, le vase en repos reçoit perpendiculairement au plan de son ouverture un courant qui s'échap[)e, par orifice en mince paroi, d'un récipient où la ten- sion est p, ; bientôt le régime est établi et on constate que la pression dans le va.se est pareillement p,. Cette pression correspondant à la vitesse incon- tnie V peut donc être mesurée indifféremment dans le récipient ou dans le vase. Il est permis, d'ailleurs, de donner au vase la vite.sse i> dans le fluide en repos: cela ne change pas le mouvement relatif, ni par conséquent les ( ioo5 ) résultats. La principale difficulté, due à ce qu'on ne peut suivre les mole* cules gazeuses dans leur marche, disparaît donc, et on peut d'ailleurs me- surer/7, après le retour au repos, pourvu qu'un robinet que porte le vase soit fermé pendant le mouvement même. Tel a été le principe de l'appareil construit en premier lieu; il a fourni des résultats qui, sans s'écarter jjeau- coup de la vérité, n'ont pas été très-satisfaisants. Dans un second appareil, les mesures manométriques s'effectuaient pendant la marche. Une roue mé- tallique montée sur un arbre horizontal était disposée de manière à pouvoir prendre diverses vitesses; elle j^résentait en son centre une cavité tronc- conique qui frottait contre un tronc de cône immobile. Deux tubes-rayons contenus dans l'épaisseur de cette roue communiquaient chacun, d'une part avec une petite ouverture pratiquée dans sa face plane antérieure, et, d'autre part, avec un manomètre par l'intermédiaire d'un tube contenu dans le tronc de cône immobile. On laissait libi-e l'une des ouvertures, et le manomètre correspondant servait de compteur à force centrifuge. Sur l'autre on vissait un ajutage terminé par une surface plane passant par l'axe de rotation. Pendant la marche, le liquide du manomètre correspondant demeurait immobile à toute vitesse, et on en concluait que la tension/?, de l'air comprimé dans l'ajutage l'emplaçant le vase A était précisément en équilibre avec celle de l'air comprimé à l'extrémité du tube-rayon par l'effet de la force centrifuge. Or, aucun savant ne conteste la valeiu' de cette dernière force : on ne peut donc pas davantage contester l'exactitude de la relation identique entre v, p, et />2 trouvée pour l'écoulement par la théorie mécanique de la chaleur. Pour les vitesses faibles, les indications de la formule de Bernoulli sont sensiblement les mêmes; au contraire, pour de grandes vitesses qui n'ont pas pu être atteintes, les différences sont énormes. En faisant parcourir à l'ajutage 45 mètres par seconde, j'ai pu montrer l'inexactitude de la formule usitée; elle exige dans le second manomètre, incliné au dixième et à alcool, une variation de lo millimètres : l'expérience n'en a donné aucune, on a seulement observé des oscillations produites par les vibrations du plancher et s'étendant à i ou 2 millimètres départ et d' autre du point d'équihbre. En changeant le sens de la rotation on a pu constater l'exactitude de la seconde partie du théorème énoncé plus haut et sur lequel l'auteur s appuie pour établir les lois de la résistance des fluides. » Plusieurs séries d'expériences accessoires ont été faites à l'occasion de ces recherches : l'une d'elles a pour but la vérification des lois de la force C. R., 1864, I" Semestre. (T. LVIII, N" 22.) l3r ( ioo6 ) centrifuge dans les gaz; une autre, l'étude de l'action d'un courant sur une surface plane oblique. Enfin des appareils modifiés convenablement ont permis de soumettre les liquides aux mêmes expériences que les fluides aériformes et, en particulier, de démontrer aussi la formule qui donne la vitesse d'écoulement par orifices en minces parois, en la déduisant de l'ob- servation de l'équilibre à toute vitesse entre l'action de la force centrifuge dans un tube-rayon et celle d'un courant perpendiculaire au plan de l'ou- verture de l'ajutage qui termine ce tube. » Je terminerai en indiquant, comme application de ce qui précède, la manière de modifier le tube de Pitot perfectionné par M. l'ingénieur Darcy, pour qu'il donne, sans l'emploi d'un coefficient de correction, des indica- tions conformes à la théorie. >> MÉCANIQUE. — Sur les propriétés hydrostatiques des vannes pressées par Cenu d'un seul côté. Mémoire de M. Bresse, présenté par M. Combes. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Pioberl, Combes.) « Après avoir cherché la somme des moments de la pression résultante, et du poids de la vanne relativement à un axe quelconque, horizontal et parallèle au plan de celle-ci, je démontre d'abord le théorème suivant : » Si une vanne est pressée par l'eau sur une surface plane , si elle est sy- métrique relativement à un autre plan, enfin, si la ligne joignant son centre de gravité à celui de la surface pressée se trouve normale à cette surface, alors la résultante du poids de la vanne et des pressions de l'eau sur ladite surface passe toujours par un point fixe relativement à la vanne, quelles que soient l'inclinaison de celle-ci et son immersion dans le liquide, pourvu que la surface pressée reste sous l'eau et conserve les mêmes ho- rizontales. » Quand on assujetti! la vanne à tourner autour d'un axe horizontal parallèle à son plan, et passant par le point invariable ou centre d'action dont on vient de parler, elle est en équilibre indifférent dans toutes les po- sitions. Par conséquent sa manœuvre n'exige que la force nécessaire pour vaincre les frottements. Cette remarque pourrait être le principe fonda- mental d'un nouveau système de barrages ou hausses mobiles. )) Reprenant l'expression de la somme des moments , sans supposer de condition particulière dans la construction de la vanne, ni dans la position ( I007 ) de l'axe, qui reste seulement horizontal au plan pressé, je suppose ensuite une vanne assujettie à tourner autour tle cet axe. Je fais voir qu'on peut annuler le moment total pour une situation donnée du niveau de l'eau, l'in- clinaison de la vaiuie étant quelconque : il faut pour cela employer trois contre-poids (réductibles à deux) dont on obtient facilement les positions et les valeurs. On peut facilement concevoir l'application de cette propriété à l'établissement de vannes automobiles destinées à rendre constant le ni- veau d'un bief dont l'alimentation varie; car il est aisé de disposer l'appa- reil de telle manière que le changement d'inclinaison augmente ou diminue le débouché suivant que le niveau monte ou descend, l'équilibre ne pou- vant exister sous une inclinaison d'ailleurs arbitraire que lorsque l'eau est à sa hauteur normale. » PHYSIQUE APE'LiQUÉi:. — Nouvcaii régulateur automatique de la lumière électrique i par M. Mokdret. (Extrait présenté par M. Morin.) (Commissaires, MM. Pouillet, Fizeau, Edm. Becquerel.) « Tous les régidateurs de la lumière électrique sont des appareils d'une construction très-délicate et d'un prix fort élevé. En lisant la description de quelques-iuis de ces appareils, il m'a semblé qu'on pourrait obtenir les mêmes résultats d'une manière plus simple et plus économique. L'instrument que j'ai conçu me paraît réunir cette double condition de simplicité et de bon marché. Je crois, en effet, qu'il pourrait être établi convenablement pour 3o à 4o francs, 5o francs au plus. Quant aux résultats qu'il fournit, je les crois exactement les mêmes que ceux obtenus au moyen des appareils très-dispendieux de MM. Duboscq, Serrin, Foucault, etc. Comme les leurs, il permet de régler à volonté la hauteur du point lumineux; cette hauteur une fois établie, la lumière reste fixe et constante. Les extinctions qui peuvent avoir lieu tiennent à la nature impure ou peu homogène des char- bons et non pas à la construction même de l'appareil. D'ailleurs, si l'arc vient à s'éteindre ou à faiblir, il se reproduit aussitôt. Cet appareil peut indistinctement fonctionner avec un courant de pile ou bien avec des cou- rants d'induction non redressés. Sa solidité est extrême par cela même que j'ai supprimé tous les rouages, les engrenages, les ressorts moteurs, lescontre- poids, etc. » J'ai espéré que cette communication pourrait offrir quelque intérêt en ce moment où l'on s'occupe de l'application de la lumière électrique à l'éclairage des phares. Je n'ose me flatter qu'elle puisse avancer beaucoup i3i.. ( ioo8 ) la solution du problème de l'emploi économique de la lumière électrique; cependant remplacer un régulateur dispendieux et fragile par un régulateur qui coûte peu et qui est peu susceptible de se déranger, c'est peut-être avoir fait quelque chose pour la question. Je désirerais que l'Académie voulût bien, si elle l'en trouve digne, honorer de son approbation cet appareil; ce me serait un encouragement précieux pour continuer des recherches coû- teuses sur le prôblème'encore peu avancé de l'éclairage électrique. « CHIMIE ORGANIQUE. — Etude de quelques dérivés du chlorure et du bromure d'arétyle. Note de M. II. Gal, présentée par M. Fremv (i). (Commissaires, MM. Payen, Peiigot, Fremy.) « J'ai déjà eu l'honneur de communiquer à l'Académie quelques recher- ches relatives aux dérivés bromes du bromure d'acétvle. Je viens aujour- d'hui compléter ce que j'ai déjà dit à ce sujet. En même temps que ces composés, je me proposais d'étudier les dérivés chlorés et bromes du chlo- rure d'acétyle, ainsi que les dérivés chlorés du bromure. Je pensais obtenir plusieurs corps isomères dont l'étude comparative aurait présenté quelque intérêt. Malheureusement, les procédés auxquels on devait songer tout d'a- bord pour obtenir ces composés ne réussissent pas; les corps dont je vais dire quelques mots ont donc été obtemis par des moyens détournés. » Chlorure d'acétyle monochloré : C'a- CAO", C\. — Ce composé a déjà été obtenu par M. Wurtz en faisant réagir le chlore sur le chlorure d'acétyle. J'ai songé à le préparer en traitant l'acide monochloracétique par le per- chlorure de phosphore. On sait que c'est par l'action de ce composé sur C H' O- ) l'acide acétique cristallisable JO", que M. Cahours a obtenu le chlo- rure d'acétyle ; il était naturel de penser qu'en faisant réagir le perchlorure de C* II- CIO') phosphore sur l'acide monochloracétique, h1^^' °" obtiendrait du chlorure d'acétyle monochloré. C'est ce qui a lieu en effet, mais il se forme en même temps de l'oxychlorure de phosphore, et, ces deux corps bouillant à la même température, leur séparation est impossible. » J'ai pensé alors à employer le protochlorure de phosphore. Dans ces conditions, il se forme de l'acide chlorhydrique, du chlorure d'acétyle mo- nochloré et de l'acide phosphoreux. La réaction peut se représenter par ;^i) Ce travail a été fait clans le laboratoire de M. Cahours, à l'École Polytechnique. ( loog ) l'équation suivante : 3C^H'C10^+aPliCP=3cni=ClO% Cl + 3HC1 + aPhO'. » La séparation de ces composés se fait facilement par la distillation, et l'on obtient un liquide incolore bouillant à iio degrés; il fume à l'air en répandant des vapeurs très-irritantes. » Son analyse a donné les résultats suivants : o^'', Qi I de substance ont donné o, i47 d'eau et o,'ji6 d'acide carbonique. oS'', 225 ont fourni 0,564 '^^ chlorure d'argent. Calculé. Esigé. C 21,4 C 21,2 H 1,7 H 1,8 Cl 62,4 Cl 62,8 « Le chlorure d'acétyle monochloré est identique avec le chlorure de glycolyle; traité par une dissolution bouillante de potasse, «il donne, en effet, de l'acide glycolique. Si on le projette dans l'eau, il y a une vive réac- tion et formation d'acide clilorhydrique et d'acide monochloracétique. Le meilleur moyen pour obtenir cet acide, c'est d'abandonner à l'air du chlo- rure d'acétyle monochloré : au bout de peu de joiu's la liqueur se prend en luie masse cristalline qui est constituée par de l'acide monochloracétique. » L'alcool attaque aussi vivement le chlorure d'acétyle monochloré. En saturant la liqueur par le carbonate de soude, on obtient du chlorure de sodium et un liquide bouillant à i45 degrés, qui n'est autre que de l'éther monochloracétique. » CItlorure d'acétjte monobromé : C*H^BrO'-, Cl. — Si l'on chauffe dans des tube.s scellés, à la température de 100 degrés, i équivalent de chlorure d'acétyle pour a équivalents de brome, on obtient en brisant la pointe du tube un dégagement d'acide chlorhydrique, et il reste dans le tube un liquide bouillant à 149 degrés, qui est le bromure d'acétyle monobromé que j'ai déjà décrit. Il fallait donc trouver un autre moyen pour obtenir les dérivés bromes du chlorure d'acétyle. » Le protochlorure de phosphore devait se comporter avec l'acide niono- bromacétique de la même manière qu'avec l'acide monochloracétique. C'est ce qui a lieu. En effet, si l'on met dans une cornue 3 équivalents d'acide monobromacétique et 2 équivalents de protochlorure de phosphore, et que l'on distille, on obtient un liquide bouillant entre i33 et i35 de- grés; c'est le chlorure d'acétyle monobromé, ainsi que le prouve l'analyse ( lOIO ) suivante : o^^Sig de substance ont donné o, 106 d'eau et 0,284 d'acide carbonique. o^', igo de substance ont donné o , 897 de chlorure et de bromure d'argent. Calculé. Exigé. H 1,2 H 1,3 C 14,9 C i5,2 Cl+Br 72,7 Cl-f-Br 78,3 » Ce composé fume à l'air en répandant d'épaisses fumées ; il est incolore lorsqu'on vient de le préparer, mais il prend avec le temps une coloration rosée. 1) Abandonné à l'air humide, il dégage de l'acide chlorbydrique et donne naissance à de beaux cristaux d'acide monobromacétique. Trailé par l'al- cool, le chlorure d'acétyle monobromé donne naissance à une réaction très-vive ; il se forme de l'acide chlorbydrique et de l'éther monobromacé- tique, liquide d'un odeur très-irritante et bouillant à iSp degrés. » Bromure d'acétyle monochloré : CH^CiO^, Br. — Ce composé est iso- mère avec le précédent et présente avec lui la plus grande ressemblance; son point d'ébullition et toutes ses propriétés physiques sont les mêmes. Mais les propriétés chimiques de ces deux composés sont bien différents. Ainsi abandonnés à l'air humide, l'un donne de lacide bromhydrique et de l'acide monochloracétique, l'autre de l'acide chlorbydrique et de l'acide monobromacétique. Ils sont tous les deux attaqués très-vivement par l'al- cool, mais tandis que celui-ci fournit de l'acide bromhydrique et de l'éther monochloracétique, celui-là produit de l'acide chlorbydrique et de l'éther monobromacétique. » Le mode de préparation du bromure d'acétyle monochloré est calqué sur les procédés employés pour les composés déjà décrits ; mais au lieu d'employer le protobromure de phosphore tout préparé, j'ai fait usage du procédé suivant : j'ai mis dans une cornue 3 équivalents d'acide monochlor- acétique et 7. équivalents de phosphore rouge; j'ai versé ensuite par un tube effilé 6 équivalents de brome. L'action est très-vive, et par la distilla- tion on obtient un liquide incolore qui est du bromure d'acétyle mono- chloré, ainsi que l'a prouvé son analyse. En effet, o^'', 84i de substance ont donné o,465 d'acide carbonique et o, 1 13 d'eau. o^', 325 de substance ont donné o ,682 de chlorure et de bromure d'argent. Calculé. Exigé. C i5,o C i5,2 H 1,4 H 1,3 CH-Br 73,0 Cl-f-Br 73,3 ( loii ) » Je continue l'étude de ces composés intéressants, et je compte pouvoir bientôt communiquer à l'Académie l'histoire de quelques nouveaux dérivés du chlorure et du bromure d'acétyle. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l ammoniaque et de l'hydrogène sidjnié sur- la poudi-e-coton ; par M.. Blondeau. (Extrait.) (Commissaires, MM. Pelouze, Payen, Peligot.) « L'acide azotique peut se combiner en toute proportion avec la cellu- lose modifiée par son contour avec les acides, et constituer des composés dont le caractère prédominant est leur grande inflammabilité et leur com- bustion plus ou moins instantanée. Au nombre de ces produits, il en est un remarquable par sa stabilité et par la rapidité avec laquelle il détone. Ce corps, dont la composition peut être représentée par la formule C'^H'^O'» (AzO^)', forme une sorte de limite passé laquelle la poudre-coton ne possède plus une composition constante et paraît même s'altérer au contact de l'air. » On peut considérer ce corps comme un composé défini représentant l'éther d'un alcool triatomique qui ne serait autre que le sucre de canne C'^H"0"; et cette opinion se trouve confirmée par la manière dont il se comporte lorsqu'on fait réagir sur lui le gaz ammoniac sec. Introduit dans une éprouvette divisée en centimètres cubes et contenant de l'ammo- niaque, on voit ce gaz immédiatement absorbé en grande quantité, et au bout de quelques jours on constate une absorption de 202 centimètres cubes correspondant à inie fixation de 0^*^,155 d'anunoniaque, tandis que dans la réalité la poudre desséchée n'a augmenté dans son poids que de 0,075, ce qui prouve qu'un poids de 0,080 a disparu, lequel ne peut repré- senter que le poids de la vapeur d'eau qui s'est formée dans cette circon- stance. Ou voit donc que par le fait de l'absorption de l'ammoniaque par la poudre-coton, il s'est fixé dans l'intérieur de cette dernière un poids de 12,8 pour 100 d'azote, et qu'elle s'est ainsi transformée en un composé azoté bien défini et jouissant de propriétés curieuses. » Cette combinaison est du reste trés-intime, car la poudre-coton ammo- niacale, conservée pendant une quinzaine de jours au contact de l'air, n'a pas diminué de poids, et son changement de couleur ainsi que la perte de toute cohésion prouvent, d'une manière surabondante, que la poudre- coton a été profondément modifiée dans sa nature ( IOI2 ) » Soumise à l'analyse, la poudre ammoniacale nous a donné des résul- fats qui nous conduisent à représenter sa constitution par la formule C*^A.*°0'°[AzO*Y{Azîl^y. Ce serait, par conséquent, une triamide dont la formation résulterait de l'action de 3 équivalents d'ammoniaque siu' la poudre-coton, ainsi que l'exprime l'égalité suivante : C'-H"'0"'(AzO')'4- ;:5AzH'= a^WO'" [kzO'Y {AzU^'Y ^ 3H0. D'après cette formule, la quantité d'azote qui se fixe sur la poudre-coton est bien, ainsi que nous l'avons calculé d'après la quantité d'ammoniaque absorbée, i3 pour loo environ de la matière employée. » Si les résultats de notre analyse ont été bien interprétés, le produit que nous avons obtenu est le premier exemple d'une amide dans laquelle entre une matière organique isomère de la cellulose, et comme la composition de ce corps doit être représentée par la formule rationnelle C' = H"'0"'(AzO^)' H^ \ Az' H' nous lui donnerons le nom de triamide cellulo -nitrique . » Cette amide, traitée par une dissolution de potasse, donne naissance à un nouveau produit dans lequel 3 équivalents de potassium remplacent 3 équivalents d'hydrogène, et qui a par conséquent pour formule C''H"'0'°(AzO^)' j K" Az'. H^ ) C'est donc une triamide secondaire, que nous désignerons sous le nom de triamide cetkth-nitriqiie potassée. M Enfin, ce dernier composé, traité par un sel soluble de plomb, donne un précipité insoluble et incristallisable dont l'analyse conduit à la for- mule C'*H"'0"'(AzO*/ \ K^ Az». Pb' ) C'est, par conséquent, une triamide tertiaire, que nous avons désignée sous le nom de triamide cellulo-nilrique plombo-potassée. i> Lorsque la poudre-coton est saturée de gaz ammoniac au point de ne ( ioi3 ) pouvoir eu absorber davaniage, elle peut encore prendre de IMiydiugene sulfuré et se transformée» un composé nouveau qui, d'après nos analyses, ne serait autre que le sulfure d'une amide nouvelle que nous désignerons sous le nom de sulfure de l]ianiicle ctUulo-nilreuse. )) L'analyse de cette substance nous a conduit à représenter sa composi- tion par la formule C" H'" 0'° (AzO')'. ( AzH' j'S' ; elle peut donc être con- sidérée comme le sulfure d'une triamide, laquelle serait représentée par la formule rationnelle C'-H"'0"'(AzO')'' H' \ Az'S», H' et la réaction qui lui aurait donné naissance serait interprétée par l'égalité suivante : C' = H'°O'«(AzO*)'(AzH-)' + 3HS=C'-ir°0"'(Az0')'(AzH-)'S'-f-3HO. « Triamide celliiio-nilrique. Stilt'ure (Je IriamicJe celliilu-nitreiise. CHIMIE OÉNlilRALE. — . Théorie générale de C exercice de iaffmilé. Mémoire de M. E.-J. ilAUSiENÉ, présenté par M. Pasteur. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Peligot, Freray, Pasteur.) << S'il est une règle certaine, c'est que l'action chimique ne s'exerce qu'au contact, c'est-à-dire à une distance infiniment petite. Donc l'action tl'un métal M et de l'acide sulfurique SO',HO, par exemple, ne peut avoir lieu qu'entre les molécules des deux corps situées à une distance infiniment petite de la surf.ice de séparation. Mais il est une autre règle non moins cer- taine, c'est que toute action est égale à la réaction. Cette règle s'applique essentiellement aux actions cbimiques. L'action du métal sur l'acide sulfu- rique est parfaitement égale à la réaction de l'acide sulfurique sur le métal, et, par conséquent, la distance infiniment petite «, jusqu'à laquelle s'étend l'action des molécules de métal sur les molécules de l'acide, est rigoureu- sement égale et identique à la distance où les molécules de l'acide peu- vent atteindre celles du métal. Par conséquent, cette distance a est exac- tement la même des deux côtés de la surface qui sépare les molécules vraiment capables d'exercer l'action chimique. Ce ne sont donc pas les masses entières des deux corps logés dans la cornue qui exercent iminé- C. R., 1864, i'^ Scmesue. (T. I.VIII, \" 22.) l32 ( ioi4 ) diatement cette action, ce sont deux couches infiniment minces et d'égale épaisseur. » Maintenant, rien de plus facile que de connaître les véritables poids de matière entre lesquels l'affinité s'exerce; car ces deux couches d'égale épaisseur ont des poids proportionnels à leurs densités. Si donc nous appelons M le poids du métal (ou autre corps) dont la densité est D, M' le poids de l'acide (ou autre corps) dont la densité est D', nous aurons la pro- portion M : M' : : D : D'. » Appliquons cette formule, et nous al Ions faire paraître avec la plus grande évidence la cause des phénomènes principaux (ou regardés comme tels) de nos expériences, et aussi la cause des autres phénomènes regardés comme des accidents. Considérons l'action du zinc sur l'acide sulfurique; prenons M = l'équivalent Zn = 32,5. . . D = 7,2 M' sera l'inconnue D' = i,85 Nous aurons la proportion 7,2: 1,85:: 32,5: M' = 8,35. Ce nombre est une fraction de l'équivalent 49 de l'acide snlfurique. On a c'est-à-dire que, quelles que soient les quantités de zinc et d'acide mises en présence, l'action directe, réelle, du métal sur l'acide a lieu entre i équi- valent de métal et^-jj- équivalent d'acide, ou, ce qui revient au même, entre 59 Zn + ioSO%HO. Comment l'affinité va-t-elle s'exercer entre ces deux masses? » Si le zinc avait de l'action sur le soufre plus que sur l'oxygène , on aurait 59Zn+ ioSO%HO= ioZnS+ 3oZnO+ igZn + 10 HO, mais il est bien certain que l'action du zinc sur l'oxygène est beaucoup plus grande que celle du métal sur le soufre. Si cette dernière est capable de se produire, on aura 59Zn-f- ioSO',HO = 4oZnO+ loZnS-f-QZn + loH. ( ioi5 ) M Cette action comprendrait la formation du sulfure de zinc à des tem- pératures où il ne prend jamais naissance. Ne devons-nons donc pas sup- poser que l'acide sulfurique SO', très-stable par lui-même et dont l'oxygène seul est influencé par l'affinité du métal, ne cédera pas à cette influence et restera intact. On aurait alors 59 Zn + IoSO^HO = ioZnO,SO' -J-49Zn -+- 10 H. Consultons l'expérience : 2*^', GSy zinc distillé ont été introduits dans un tube bouché avec iS^"^,'! d'acide pur et concentré. L'action qui se produit vers 180 degrés donne un dégagement régulier d'hydrogène parfaitement pur sans trace d'acide sulfureux. En outre, la formule indique pour Sg équiva- lents de zinc 10 équivalents d'hydrogène. Les 2,65'] de zinc doivent produire ainsi à très-peu près 70 centimètres cubes (à 4- i4°,8, température de l'expérience, et 0^,759 de pression). J'ai obtenu 68'^'^,5, et il est resté un petit fragment de métal. » Ce résultat, bien contraire aux idées reçues, se reproduit toujours en prenant les précautions nécessaires pour éviter toute impureté. Je l'ai mis hors de doute avec de grands soins, car il a des conséquences importantes. )) Puisque l'acide concentré ne peut être décomposé par le zinc d'une manière complète, même à une température assez haute ; puisque son eau seule est détruite, nous pouvons être certains que cette eau ne sera pas décomposée à latempérature ordinaire, ce qui explique nettement l'inacti- vité du métal à cette température. » Mais si l'on augmente le nombre des équivalents d'eau qui prennent part à la réaction, la quantité du zinc inactif diminuera beaucoup. La for- mule générale conduit au tableau suivant : 59 Zn + ioSO',HO = loZnO.SO' 60 10 2 = 10 65 10 3 ^ 10 69 10 4 = 10 73 10 5 = !0 76 10 6 = 10 78 10 1 = 10 80 10 8 = 10 Sa 10 9 = 10 84 10 10 = 10 49 Zn + 10 B 40 20 -+- loZnO 35 3o 30 ?-9 40 3o 23 5o 40 16 60 5o 8 70 80 60 70 82 72 -h8H0 84 74 + 16 » M. de La Rive a trouvé, par des expériences nombreuses et très-délicates, que la densité de l'acide, qui donne avec le zinc pur un dégagement très- l32.. ( ioi6 ) rapide d'hydrogène, est 1,328. Cet habile physicien a beauct)iip approché du résultat vrai sans prétendre le toucher absolument f i). On verra dans la faible différence des deux nombres une preuve éclatante de la vérité de ma théorie. M. de La Rive a établi que ce liquide est celui qui conduit le mieux l'électricité. Je reviendrai sur cette reniarque dans un Mémoire spé- cial. » Le cuivre nous offre des faits très-compliqués dont la théorie donne la clef d'une manière éclatante; en voici le tableau : MATIERES EMPLOYEES ACCIDENTELLES. Action du cuivre, sur l'acide / se, HO. Actions secondaires des oxydes et sulfures sur l'acide sulfurique. / 6Cu0 iî/lCu'O |ioCu--S,HO i4CÏÏ^^CuO 4CÛs\cu0 /|CuS,CuO Total des actions j secondaires. . .\ I ou, en simplifiant. ESSENTIELLES. 74 Ou 7 4 f'" loSG'.HO G se, HO 72 8 16 i6 20 -i/iSS0',H0 MATIERES PRODUITES : ecuOjSO" = 8 =74CuO,SO' -24 80' 10 8 16 16 -74 se 6 HO 72 18 iG 20 148 HO PASSAGERES. GCuO 2/|Cu'0 loCu-S.HO -1-4CU-S ,CuO 4CuS ,CuO 4CuS,CuO (") Cu -i-2SO",HO=CuO,SO'-i- S0'+ 2 HO. ") Tous ces faits ont été établis il y a dix-huit ans par l'expérience. (Ann. île Chim,, XVIH, ^11. » Beaucoiqi dautres exemples cités dans le Mémoire permettent d'établii' le principe suivant : » Lesmassesqui agissent réellement pour produire l'action chimique sont déterminées par les densités, elles leur sont proportionnelles. » C? principe ne m'a offert aucune exception pour le cas d'un liquide et Aii/uiles de Cliimic tt dt: Physique, 1" série, t. XLIII, p. 4-7- lOI 7 ) d'un solide. J'espère l'étendre au cas d'un gaz et d'un liquide ou d'un solide, et même à celui de deux gaz. » Il fait disparaître, de la manière la plus complète, les nuages qui obscurcissaient une multitude innombrable de faits, la production de l'am- moniaque tlans les léactions de l'acide azotique, les variations de compo- sition des foies de soufre, du kermès, les réactions considérées comme inverses (décomposition de la potasse par le fer et de l'oxyde de fer par le potassium), etc. Je le démontrerai dans une suite de Mémoires. » P.4TH0L0GIE. — Intermittences du cœur et du pouls par suite de l'tibus du tabac à Jumer. Extrait d'iui Mémoire de M. Em. Decaisne. (Commissaires, MM. And rai. Rayer, Bernard.) « ... J'ai pu constater en moins de trois ans, dans les trois communes de Mello, de Cires-lès-Mello et de Saint-Wast-lès-Mello (Oise), 21 cas d'in- termittence du pouls, indépendante de toute lésion organique du cœur, sur 88 fumeurs incorrigibles, g accusaient en même temps des digestions pénibles, [.es 12 antres n'avaient jamais rien lessenti du côté de l'estomac. 5 ou 6 s'étaient aperçus des intermittences depuis quelque temps sans v attacher d'importance, 'j virent disparaître complètement les désordres du cœtu' par l'abstention absolue ou presque absolue de la pipe, en moins d'un mois. Sur ces sept, deux avaient des digestions pénibles, qu'ils con- servèrent après la cessation des intermittences, g autres, qui avaient aussi abandonné la pipe, n'éprouvèrent qu'une légère amélioration, c'est-à-dire une diminution dans la fréquence des intermittences. Je n'ai pas pu suivre les cinq autres; tous ces individus étaient âgés de 27 à 42 ans; ils exerçaient la profession de filateur et de carrier. >i Si l'on considère: 1° qu'aucun des sujets soumis à mon observation n'était atteint d'une lésion organique du cœur; 2° que la plupart d'entre eux n'étaient pas dans les conditions de santé qui favorisent la production des intermittences des battements du cœiO"; 3° et surtout qu'd a suffi, chez neuf d'entre eux, de supprimer l'usage du tabac pour voir levenir le cœur à son rhythme normal, peut-être ne trouvera-t-on pas trop hardies et trop prématurées les conclusions suivantes : » 1° L'abus du tabac à fumer peut produire sur certains sujets un état que j'appellerai natrotisme du cœur, et qui se traduit par des intermittences dans les battements de cet organe et dans les pulsations de l'artère radiale. » 2" Il suffit, dans certains cas, de suspendre ou du moins de réduire ( ioi8 ) l'usage du tabac à fumer pour voir disparaître entièrement ou diminuer l'irrégularité dans les fonctions du cœur, u M. LÉPixE adresse de Madrid un Mémoire manuscrit portant pour titre : « Procédés nouveaux pour cultiver, conserver et faire fructifier la vigne; poiH" prévenir Yoiduini Tuc/ceri, pour faire sur place des engrais très-ferti- lisants et à bon marché, sans danger pour la santé des ouvriers. » (Commissaires, MM. Payen, Decaisne.) M. SisTACH envoie, comme pièces de concours pour le prix de Statistique, deux Mémoires imprimés ayant pour titre, l'un : « Eludes statistiques sur les varices et le varicocèle », l'autre : « Etudes statistiques sur les infirmités et le défaut de taille, considérés comme causes d'exemption du service mili- taire M. (Renvoi à la Commission du prix de Statistique.) CORRESPONDANCE . M. LE Secrétaire perpétuel présente au nom de l'auteur, M. Mouchez, capitaine de frégate, un Atlas des côtes du Brésil avec le premier volume de la description de ces côtes, et lit l'extrait suivant de la Lettre d'envoi : « Les connaissances hydrographiques encore fort incomplètes que l'on avait sur ces parages, et le doute qui existait sur la position ou l'existence d'un grand nombre d'écueils, faisaient vivement désirer des cartes plus exactes que celles de la campagne de In Bayadère, dont la mission n'avait eu d'autre but que d'éclairer la route des navires allant d'Europe aux quatre ou cinq uniques ports du Brésil alors fiéquentés. L'amiral Roussin n'avait pu explorer ni les ports secondaires, ni les nombreux bancs de coraux qui bordent la côte souvent à plusieurs lieues au large. De telles lacunes ne pouvaient plus subsister aujourd'hui, et pour satisfaire aux plaintes fondées adressées par la direction des iVftssageries impériales peu de temps après l'inauguration de notre beau service maritime du Brésil, S. Exe. le Ministre de la Marine, M. de Chasseloup-Laubat, ordonna en 1861 une explo- ration complète des Abrolhos, le plus dangereux groupe d'écueils de ces mers. Il me fit Ihonneur de me confier cette mission en me donnant le commandement de l'aviso à vapeur le d'Enlrecasteaux, et le gouvernement brésilien nous adjoignit la canonnière l'Itaja/iy. Les circonstances m'ayant permis d'élargir le cercle de nos travaux, j'ai pu en quelques mois explorer ( loig ) non-seulement les Abrollios, mais encore les 45o lieues de côtes comprises entre Bahia et Rio et Sainte-Catherine et laPlata. Ces observations, complé- tées avec celles recueillies dans une précédente campagne sur le Bisson, m'ont permis de construire les vingt-huit cartes ou plans renfermés dans cet Atlas. » La rapidité avec laquelle ces travaux ont été faits m'oblige à dire quel- ques mots sur les procédés employés, pour que l'on puisse juger du degré de confiance qu'on peut leur accorder. » J'ai eu recours à la méthode dite des levés sous ^>oiles, mais améliorée par de nombreuses stations au théodolite faites sur les points saillants de la côte. Ces stations fixées astronomiquement servaient de point de départ pour les opérations à la mer. » J'ai partout côtoyé le rivage ou la limite des fonds dangereux à moins d'un raille de distance. Tous ,les écueils ont été reconnus de très-près et souvent rencontrés avec la quille du bâtiment avant de l'être par le plomb du sondeur. Des plans particuliers ont été dressés pour toutes les localités offrant un mouillage suffisamment abrité. » Les latitudes et les longitudes, déterminées avec d'excellents chrono- mètres, ont été l'objet d'un Mémoire spécial, déjà présenté à l'Académie, et d'où il résulte que tous les points principaux de cette côte sont déterminés à moins de i5 à 20 secondes d'arc près, et que rarement l'erreur s'élève à un mille pour les points les moins accessibles hors de la route des bâtiments. Cette précision est plus que suffisante pour tous les besoins de la navi- gation. » Quant à la position absolue du continent, je la crois suffisamment bien déterminée par mes observations astronomiques de la Plata (i856-i86o): elles comprennent plusieurs éclipses et occultations et une quarantaine de culminations lunaires pour la.plupart desquelles j'ai trouvé des observations correspondantes en Europe. De la comparaison de mes résultats avec ceux des navigateurs et des astronomes qui ont passé au Brésil depuis la fin du dernier siècle et qui nous ont laissé leurs travaux, je crois que l'on peut conclure que cette longitude est connue aujourd'hui à 2 ou 3 secondes de temps près. Cette discussion est exposée dans un Mémoire qui sera pro- chainement publié. » Il y aurait eu quelques observations intéressantes à présenter sur ce premier exemple de l'emploi d'un navire à vapeur à ce que l'on a appelé jusqu'ici un levé sous voile et sur le nouveau procédé d'utiliser les hauteurs d'astres observées à la mer auquel j'ai été conduit pour en tirer à toute : I oao : heure de la joiiniée des données aussi certaines que celles qui proviennent de leur observation au premier vertical ou au méridien, mais les limites res- treintes de cette Lettre ne me le permellent pas. Je dirai seulement qu'il y a quelque compensation à l'avantage que donne un moteur indépendant du vent. Ainsi, la nécessité constante d'économiser le combustible oblige à faire des routes parallèles à la côte, bien moins favorables au travail que le louvoyage lent et sinueux d'un navire à voile. Les terres défilent alors si rapidement, même en diminuant la vitesse de la machine, cju'il faut de la part du capitaine une vigilance et u!ie activité extrêmes pour suivre sans solution de continuité la chaîne de ses observations. Enfin la possibilité de se tirer du danger fait qu'on s'y expose plus facilement, et l'on est bien plus souvent surpris dans une position critique au milieu des écueils ou des brisants de la cote. » PHYSIQUE — Sur fébullilion île l eau et sur [explosion des chaudières à vapeur. Note de M. L. Dufocr (de Lausanne), présentée par M. H. Sainte-Claire Deville.) « Dans des expériences dont j'ai eu l'honneur de faire part à l'Aca- démie, j'ai montré que le point d'ébullition de l'eau et d'autres liquides peut subir des retards considérables lorsque ces liquides sont chauffés au sein d'un autre fluide de même densité et sans toucher les parois des vases. Dans ce mode de réchauffement des liquides, on ne peut point dire que leur ébullition se produise à un point fixe; le changement d'état devient pos- sible au moment où la température peut donner à la vapeur une force élas- tique égale à la pression extérieure ; mais ce changement n'a que très-rare- ment lieu au point exact où sa possibilité commence. » Dans le but de poursuivie l'étude de l'ébullition, j'ai entrepris un grand nombre d'essais, et entre autres j'ai voulu étudier l'ébullition en ar- rivant à ce phénomène par le changement de pression que le liquide subit, plutôt que par l'accroissement de sa température. L'appareil employé res- semble, quoique dans des conditions très-modestes, à celui de M. Regnault pour l'étude de la force élastique de la vapeur d'eau. Un vase en tôle, pourvu de trois tubulures, communique, à l'aide de tubes convenables : 1° avec une pompe pneumatique; 2° avec un manomètre à mercure ; 3" avec une cornue en verre C'est dans cette cornue qu'étaient placés les liquides eu expérience; un thermomètre à petite cuvette plongeait dans l'intérieur. A l'aide de robinets convenablement placés, on mettait en communication ( I02I ) les diverses parties de l'appareil. L'observation du manomètre et d'un baro- mètre extérieur permettait évidemment d'obtenir, à chaque instant, la pres- sion extérieure de l'appareil. 1) Étudiée dans ces circonstances, l'ébullition de l'eau présente des ca- ractères qui méritent quelque attention. » Si l'on opère avec de l'eau distillée, on constate bientôt que, après un premier réchauffement jusqu'à loo degrés, l'ébuUilion obtenue par la dimi- nution de la pression ne se produit à peu près jamais à la température qu'exigerait la loi connue. L'eau se uiainlient liquide quoique la pression soit bien inférieure à la tension de la vapeur aqueuse pour la température où l'on se trouve. Lorsque l'ébullition intervient, elle se produit alors vio- lente et tumultueuse et ordinairement une partie du liquide est entraînée dans les tubes avec la première boutfée de vapeur. Ces retards sont d'autant plus prononcés que l'eau a été plus fréquemment portée à une haute tem- pérature. Ils sont plus considéiables lorsque l'eau a été alternativement chauffée à tio degrés, puis refroidie dans l'appareil un certain nombre de fois avant d'être soumise à l'épreuve de la diminution de pression. Voici quelipies exemples où sont iiolés, dans trois colonnes successives : 1° la température du liquide au moment où rébullilion est intervenue; 2° la pression à cet instant-là; 3° la température à laquelle aurait eu lieu l'ébullition normale pour cette pi'ession ; 7' .75 64 57 75 46 66 108 53,5 90,5 335 78.7 53 37 33 )» On voit ainsi des retards de ■y; 11 degrés; 11°, 8; 20 degrés, etc., c'est-à-dire des retards bien plus considérables que ceux qui s'observent pour l'eau, dans les vases en verre, lorsque l'on arrive à l'ébuUilion par le réchauffement. » Si l'on prend de l'eau ordinaire, non distillée, assez abondamment cal- caire même, on observe les mêmes faits; mais il faut que l'eau soit à deux ou trois reprises chauffée jusqu'à l'ébullition, puis refroidie dans le vase ou bien soumise à une èbullition très-proloiigée avant d'être soumise aux abaissements de pression. L'ébuUilion normale est moins rare qu'avec l'eau distillée; mais on observe néanmoins des retards très-fréquents de 10, i5 degrés et plus comme dans les essais précédents. C. R., 1864, I" Semestre. (T. LVIll, K» 22.) ' 33 ( I022 ) » On sait que la présence du platine et en général des substances métal- liques a la réputation d'empêcher les retards d'ébullition dans les vases en verre, et il y a longtemps que l'on emploie les fils de platine lorsque l'on veut, par exemple, concentrer certains liquides et éviter les soubresauts. Des fils de platine placés dans l'eau distillée empêchent en effet ces retards de se produire lorsque, après avoir opéré un premier ou même un second réchauffement jusqu'à loo degrés^ on soumet l'eau à l'abaissement de la pression. Mais si l'on chauffe plusieurs fois le liquide renfermant les fils de platine jusqu'à l'ébuUition, puisqu'on laisse refroidir; si, surtout, le platine est quelques jours eu contact avec l'eau au fond du vase, on ne tarde pas à voir que ce métal est devenu inactif et on observe alors des retards aussi considérables que lorsque l'eau est seule dans la cornue. » Si l'on prend de l'eau ordinaire, abondamment carbonatée; si l'on introduit avec elle dans le vase divers métaux, des corps solides variés, ou observe des faits analogues à celui qui vient d'être indiqué pour le platine. J ai essayé des morceaux de fer, de plomb, d'étain, de zinc, de cuivre, etc., des fragments de craie, de bois, de quartz, de papier, etc. Dans les premiers réchauffements, la présence de ces corps empêche tout retard et l'ébuUition se produit au point exact où la température du liquide donne à la vapeur une force élastique égale à la pression superficielle. Mais si on les laisse quelque temps en contact avec l'eau; si on chauffe quatre ou cinq fois jus- qu'à l'ébuUition, le contact de tous ces corps paraît devenu indifférent, et le liquide fournit alors des exemples très-fréquents du retard de l'ébuUition. Voici des exemples où la cornue renfermait de l'eau ordinaire avec des fragments de fer, de platine, de plomb, de craie et de bois: 0 74 mm 217 (i8°5 85 171 63,2 67 7' 45 72 87 49 >) Cela correspond à des retards de 50*^,5; 21", 8; 22; 28 degrés. L'ébuUi- tion intervenait tantôt spontanément, tantôt par suite d'une secousse don- née au vase ; elle était toujours très tumultueuse et violente, presque explo- sive. D Les faits ci-dessus, et d'autres semblables relatifs à d'autres liquides, montrent que la loi ordinairement énoncée à propos de la température d'ébullition d'un liquide, eu égard à sa pression, ne peut décidément pas s'appliquer lorsque l'on arrive à l'ébuUition par un changement dans la ( ioa3 ) pression plutôt que par une variation de la température. Ces faits montrent, en outre, que l'eau est susceptible de présenter de grands retards dans son ébullition, même lorsqu'elle est en contact avec des métaux et des corps so- lides quelconques; les vases en verre ou en porcelaine ne forment nullement une exception. On voit enfin que le contact des solides est tantôt actif, tan- tôt indifférent, et en analysant les expériences dont je viens de rapporter des extraits, on reconnaît bientôt que la cause très-probable de ce change- ment d'influence tient à la présence ou à l'absence, autour des solides, d'une atmosphère gazeuse plus ou moins condensée. >> CHIMIE ORGANIQUE. — Sw quelques dérivés de l'élli^lidène ; par M. Hugo Scuiff. (' Si nous désignons par "fi- H' le radical ditypique éthyléne et par '^ G' HMe résidu de l'aldéhyde (l'éthylidène), nous avons les deux séries suivante» de composés isomères : Série éthylénique. Osyde d'éthylène. ''G'H» oj' Aldéhyde et oxyde d'éthylène. "G-H'.CT. Chlorure d'éthylène. Glycol diéthylique. aG'H'OJ Glycol diaccliqtie. Série éthylidênique. ^G^H'Ô. Aldéhyde. Paraldéhyde. '^G^H'CP. Chlorure d'éthylidène. -^G^H* O ) G'H'»oi' Acétate. '^G^H*0 j Aldéhyde et anhydr. acétique. » Jusqu'à présent c'était seulement de la série éthylénique que l'on connaissait des membres azotés; nous en avons obtenu aussi de la série éthylidênique, par la méthode que nous avons fait connaître dans une Note précédente. i33.. ( '024 ) •> Si l'on ajoute de l'aldéhyde à de l'aniline anhydre, le mélange se chauffe, se colore en rouge et se trouble par une grande quantité d'eau éli- minée. Les deux liquides agissent déjà à la température d'un mélange de glace et de sel marin, et dans cette circonstance il n'y a pas de coloration ; mais elle ne tarde pas à se montrer si le mélange des liquides est exposé pour quelque IcMups à une température au-dessus de zéro. Le produit tres- deiise de la réaction est surnagé d'une couche d'eau. On verse celte der- nière, on traite la niasse huileuse par l'acide acétique dilué, pour éliminer un excès d'aniline, et on lave le résidu avec de l'eau. « La masse visqueuse qui résulte de ces opérations renferme les proto- types de deux nouvelles séries de bases qui se forment selon les équations générales données dans la Note précédente, et qui sont isomères aux bases formées par l'action du bromure d'éthylène sur l'aniline. Série éthylénique. Serin éthylidênique. H' ( H" Élhylènc diphénnmine. Éihylidène dipliénaniine. Dictliylène tliph 'nrimine. Diclbylidène diphcnamîne. » On réussit facilement à séparer les bases par l'alcool, qui dissout la base diéthylidéiiique; le résidu cristallisé plusieurs fois de l'alcool bouillant donne enfin des agrégats sphériques de la base monéthylidénique. La (liéthylidène diphénamiiie a pu être obtenue seulement sous forme d'une masse résineuse colorée en rouge. Aussi l'éthylidène diphénamine se colore, si elle reste exposée pour quelques jours à l'air et à la lumière. » Les bases ne se combinent pas avec les acides faibles, mais forment avec les acides nitrique, hydrochlorique et sulfurique, des combinaisons qui sont très-solubles dans l'eau et dans l'alcool. Les bases diffluenl dans le gaz chlorhydrique sec ; les chlorures précipitent plusieurs chlorures métal- liques. Nous avons analysé les composés : N' aCH' HCI,PiCl'chloroplatinated'cthylidène diphénamine. ( I025 ) Ns|/3ç2jj4|HCl,PtCP chloroplatinalc de diélbylidcne dipliénaniine. N^)^ \ CP chlorure de mercurélhYlidènedipliénainmoiiiuni. HgH ■jys) fci ri I (]i2ç.yQpypg(ig (Jimercurdiéthylidène diphénammoiiiuni. 2Hk Les deux bases se combinent avec les éthers iodbydriques. » Nous avons encore réussi à préparer la base diélliylidénique d'une autre manière très-intéressante. Parmi les produits de l'action du gaz chlor- hydrique sec sur i'aldéliyde, la combinaison d'équivalents égaux de chlo- rure d'élhylidene et d'aldéhyde a une certaine stabilité. 1,'aniline agit énergiquementsur ce composé, et il se forme une matière sirupeuse colorée en rouge brunâtre, à laquelle on enlève l'excès d'aniline par l'acide acé- tique dilué. La solution acétique contient en outre des quantités notables de chlorhydrate d'anyline. Lavé par r( au, le produit de la réaction cède une nouvelle quantité de chlorhydrate et le résidu est de la diéthylidene dipliénaniine, qui s'est formée selon l'équation I /s^^H* -+-2GŒ«NCl-t-H'0. » i^Gm^a- G'H' ANATOMlE. — Sur [a terminaison des nerfs moteurs dans les muscles de quelques animaux supérieurs et de l'homme. Note de M. W. Kleiine, présentée par M. Bernard. « Nous devons aux recherches de M. Doyère sur les Tardigrades la pre- mière découverte de la partie du muscle que nous savons à présent conte- nir la véritable terminaison du nerf moteur. Cet appareil, décrit en 1840 par "SI. Doyère, et constaté depuis par MM. de Quatrelages, Meissner et d'autres, consiste en une sorte de colline ou cône collé contre la surface du muscle et contenant une matière granuleuse. Le nerf s'y termine, et l'on était assez porté à croire qu'il se soudait à la substance contractile par une ( I026 ) espèce de fusion de substance. En 18G0, j'ai trouvé que cette matière gra- nuleuse existe également au bout périphérique du nerf dans les muscles des Insectes qui sont enveloppés d'un sarcolemme, et que l'enveloppe du nerf se continue avec celle de la fibre musculaire. C'est en 1861 que j'ai eu l'hon- neur de communiquer à l'Académie des Sciences la description du même mode de terminaison chez tous les animaux et chez l'homme, c'est-a-dire l'entrée du nerf dans l'intérieur de la fibre musculaire, avec continuation directe de la gahie de Schwann dans le sarcolemme. » Dans une Note insérée dans les Comptes iei}dus, M. Rouget constata, un an après, le passage du nerf à travers le sarcolemme; en outre, il montra pour quelques Reptiles écailleux, les Mammifères, les Oiseaux et l'homme, une terminaison en forme d'une plaque située entre la substance contrac- tde et l'enveloppe du muscle. Ces observations, dont l'exactitude fut bien- tôt confirmée par M^I. Engelmann, Waldeyer et moi, montraient, pour le plus grand nombre d'animaux, une terminaison très-semblable à celle dé- crite par INI. Doyère, il y a vingt-quatre ans, et assez différente de celle dé- crite deux ans auparavant par moi, surtout chez la Grenouille. » Des recherches nouvelles m'ont amené aujourd hui aux résultats sui- vants : )) Chez tous les animaux où les muscles sont munis d'une colline ner- veuse, on trouve à la partie terminale du nerf la même substance, com- posée d'un amas de matière granuleuse et de véritables noyaux. La forme de ces amas varie avec celle de la colline de Doyère. Chez les Insectes, ces amas représentent même de longues stries dirigées parallèlement à l'axe du muscle. Mais cette substance n'est pas, comme nous l'avons cru tous au- trefois avec M. Rouget, la continuation directe du cylinder axis, car elle n'est qu'une espèce d'enveloppe de ce dernier. Le cjUnder axis ne se change pas en cette matière, car c'est cette matière qui couvre la vraie ter- minaison. » Le cône nerveux décrit jusqu'ici comme plaque terminale du nerf n'est que l'enveloppe d'une autre plaque, qui est la continuation réelle du cjUnder axis. Cette seconde plaque est presque complètement transparente et consiste en une sorte d'élargissement du c)'linder axis. Elle a des bords assez irréguliers et de nombreux plis. Ce n'est que dans les muscles tout à fait frais qu'on l'observe à cet état. Au moment où commence la rigidité cadavérique, la plaque se déforme, elle se couvre de lignes irrégulières et se divise en niasses plus ou moins arrondies. Les mêmes changements ont lieu quand on ajoute une très-faible dose d'un acide dilué. ( to27 ) » La matière granuleuse de la colline de Doyère et ces noyaux tapissent presque entièrement la face inférieure de la plaque, mais il reste toujours quelques points où la plaque peut toucher directement la substance striée du muscle. On observe ce mode de terminaison d'une manière très-nette chez les Lézards gris et verts, chez les Serpents, les Lapins, les Chats, et dans les muscles d'un membre de l'homme récemment amputé. » D'après ces observations, on est forcé d'admettre qu'il n'y a jamais une continuation directe de la substance nerveuse avec la substance con- tractile, en un mot, qu'il n'y a pas de fusion de ces deux substances. Il n'y a qu'un élargissement de la partie conductrice du nerf, qui se met en con- tact intime avec le contenu de la fibre musculaire. » TÉRATOLOGIE. — Recherches sur les orujines de la monslruosité double chez les Oiseaux ; par M. C Dareste. (Extrait.) « J'ai eu occasion d'observer, il y a quatre ans, deux embryons, déve- loppés simultanément sur un vitellus unique, et qui, bien que complètement séparés, étaient juxtaposés et présentaient entre eux les relations de position si caractéristiques qui existent entre les deux sujets composants d'un Céplia- lopage. Ces embryons avaient péri depuis quelque temps lorsque j'ouvris la coquille qui les renfermait. S'ils avaient survécu, ils n'auraient pu continuer leur développement sans se souder, et ils auraient nécessairement produit un Céphalopage. » Tout récemment M. Lavocat, professeur à l'Ecole de Médecine vétéri- naire de Toulouse, m'a remis lui Métopage, produit dans l'espèce du Canard, et qui avait atteint l'époque de l'éclosion. Ce Métopage présente, en outre de l'union immédiate par les régions frontales, une seconde union médiate résultant de l'interposition d'un vitellus unique entre les ombilics des deux sujets composants. » Ces faits nous démontrent l'existence d'un vitellus unique dans la cé- phalopagie et la métopagie. » Reste donc la pygopagie, que je n'ai pas eu encore occasion d'étudier chez les Oiseaux. Je ne puis donc pas dire comment ici les clioses se passent, mais les conditions anatomiques de cette monstruosité ne me paraissent pas compatibles avec l'existence de deux vitellus séparés. 1) Je crois donc pouvoir admettre, comme une loi générale, que, chez les Oiseaux comme chez les Poissons, l'union immédiate des deux sujets qui composent le monstre double est la conséquence d'une union médiate ( I028 ) résultant de leur fonnalion sur un vitellus unique. Toutefois, lorsque deux embryons se développent sur un vilellns unique, cet événement n'entraîne pas nécessairement la formation d'un monstre double; car plusieurs em- bryogénistes ont vu, et j'ai vu moi-même, deux embryons complètement distincts, et qui n'auraient jamais pu se réunir, quoique formés sur un vitel- lus unique. " Les monstres à douljle ombilic sont fort rares chez les Oiseaux. Je n'en connais qu'un seul cas qui ait été signalé avant le travail actuel; c'est un Canard Métopage décrit par Tiedemann. Mais cette grande rareté n'est probablement qu'apparente; les Oiseaux qui nous présentent cette mons- truosité doivent périr inévitablement à une époque voisine tie l'éclosiou, par l'impossibilité où se trouve le vitellus de pénétrer dars la cavité abdo- minale. » Chez les Mammifères il en est tout autrement. Ici la vésicule ombilicale qui représente le vitellus se sépare entièrement de l'animal avec les élé- ments du cordon, et cette séparation n'est pas plus difficile lorsqu'elle est en rapport avec deux ombilics par deux pédicules séparés, que lorsqu'elle est en rapport avec un seul ombilic par un pédicide unique. Rien ne s'op- pose donc, chez eux, k l'existence de la vie extra-utérine, puisque, abstrac- tion f.iite de la soudure, les deux sujets composants ont une conformation régulière et normale. » M. NiCKLÈs adresse, à l'occasion d'une Note récente de M. Gaù-aud sur un moyen de prévenir les accidents dus aux explosions du grisou, une ré- clamation de priorité en faveur de M. Jeandel. « A l'occasion d'une Note insérée au dernier numéro des Comptes rendus^ |j. 9i3, sur un moyeu propre à conjurer les accidents causés par les explosions du grisou, en déterminant celles-ci avant l'entrée des mineurs dans les galeries, je dois faire remarquer que, pour l'idée comme pour les moyens d'exécution, l'auteur a été précédé par un de mes élevés, feu M. Jeandel, qui a publié son travail dès 1857. M. Jeandel recourt pour cela à l'étincelle fournie par la machine Ruhmkorff, et en assure l'effet en la faisant agir sur des fusées semblables à celles dont on fait usage pour déterminer l'inflammation des mines de guerre au moyen de cette même machine d'induction. » Cette question, qui a été étudiée à fond par M. Jeandel, l'a occupé pen- dant plusieurs années. Ses recherches ont été publiées in extenso dans l'/lmides sciences des années 1857, r858 et iSSg. « ( 1029 ) M. PicHABD, notaire à Versailles, annonce que le payement de la somme léguée à l'Académie par Mademoiselle Letellier pour la fondation du prix Savigny sera fait en son étude et que le jour en sera prochainement fixé de concert avec l'Académie. M. Jules Thore adresse de Dax les pièces notariées qui lui ont été indiquées comme nécessaires pour que 1 Académie pût demander l'autori- sation d'accepter un legs qui lui a été fait par feu M. F. -H. Franklin ïliore poiu' la fondation d'un prix annuel. M. Dumas présente, au nom de M. Brocjard, une Note sur une source incrustanle qui se trouve dans la forêt conununale de Herny (Moselle). L'eau de cette source est claire, limpide, sans saveur ni odeur. Les incrus- tations auxquelles elle donne lieu sont très-délicates, de sorte que les débris de végétaux qui y sont restés plongés pendant un temps suffisant conservent tous leurs détails nettement accusés quand ils ont déjà acquis la dureté de la pierre. C'est ce qu'on peut constater sur un spécimen qui accompagne la Note de M. Brogard. M. jVauck prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Com- mission qui a été chargée de l'examen de diverses communications qu'il a faites concernant les équations du troisième degré. (Renvoi aux Commissaires désignés : MM. Bertrand etSerret.) ■&■ M. AvKARD prie l'Académie de lui faire savoir s'il est nécessaire qu'il se rende à Paris pour faire, eu présence do la Commission chargée de juger le concours des prix de Médecine, l'application d'un instrument qu'il a pré- senté à ce concours et dont la manœuvre serait peut-être plus aisément comprise si on la lui voyait opérer. Si la Commission juge la présence de M. Avrard nécessaire, elle aura soin de l'en informer. A 4 heures l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. É. D. B. C. R., i864, I" Semestre. (T. LVIII, N» 22.) I ^/j ( io3o ) BILLETIX BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 23 mai 1864 les ouvrages dont voici les titres : D'une circulation dérivative dans les membres et dans la tête chez C homme; fjar J.-P. SuCQUET; br. in-8°, avec atlas in-folio. (Destinés au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) Des principales eaux minérales de l'Europe ; par Armand Eotureac. l'a- ris, i864; vol. in-8°. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Velpeau. Du vol des oiseaux, indication des sept lois du vol ramé et des huit lois du vol à voile; par M. d'Esterno. Paris, i8G4; in-8", deux exemplaires. Précis analytique des travaux de l'Académie impériale des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Rouen pendant l'année i86a-i863. Rouen, i863; vol. in-8''. Bulletin de la Société Industrielle d'Angers et du déparlement de Maine-el- Z-oiVe, 34" année, i863. Angers, i863; in-8°. Mémoires de la Société d' Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du dé- partement de la Marne, année i863. Chàlons-sur-Marne ; in-8°. Société des Sciences médicales du département de la Moselle. Rapport de la Commission permanente d'hygiène publique sur l'injluence que les eaux stagncmtes des fossés des jbrtifications et celles que les autres cours d'eau de la ville de Metz peuvent avoir sur la santé des habitants du voisinage. Metz, 1 864 ; br. in-8°. Société de prévoyance des pharmaciens de la Seine. Assemblée générale an- nuelle, tenue à l'Ecole de Pharmacie, le i3 avril 1864, présidence de M. Bou- riéres. Paris, i864; br. in-8°. Schriflen... Publications de la Société royale Physico-Economique de Kœ- nigsberg, 4'' année, i863, i'^ et 1^ partie. Kœnigsberg, i863; in-4''. The mining... Magasin des mineurs et des maîtres de forges. Revue men- suelle;\o\. V, n" 29, mai 1864. Londres; in-8''. ( io3i ) L'Académie a reçu dans la séance du 3o mai 1864 les ouvrages dont voici les titres : Ontologie naturelle, ou Etude philosophkjue des êtres; par P. FloURENS; 5^ édition, revue et en partie refondue. Paris, i864; in-8°. Fragments d'études sur l'ancienne agriculture romaine [extraits des auteurs latins); pari. Isidore Pierre. Caen, i864; br. in-8°. Les cotes du Brésil, description et instructions nautiques; par M. E. MOU- CHEZ. Paris, i864; vol. in-8°. Côtes du Brésil, Bio de la Platn, Bépubiicpie du Paiaguay. Cartes dressées d'après les travaux exécutés siu- les avisos à vapeur le Bisson [de i 856 à 1860), et le d' Entrecasteaux (1861-1862), et complétées à l'aide des docu- ments les plus récents, par M. E. Mouchez; publiées par ordre de l'Empe- reur, sous le ministère de M. le comte de Chasseloup-Laubat. Au Dépôt des cartes et plans de la Marine. i864; atlas grand in-folio. Traité théorique et pratique de télégraphie électrique, à l'usage des emjdojés télégraphistes, des ingénieurs, des constructeurs et des inventeurs ; par le comte ï. DU MOKCEL. Paris, 1864 ; vol. in-8°, avec figures intercalées dans le texte et 3 planches. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Edm. Becquerel.) Études statistiques sur les varices et le varicocèle ; par le D'^ SlST.\CH. (Extrait de la Gazette médicale de Paris, i863.) Paris, i863; in-8°. Etudes statistiques sur les infirmités et le déjaut de taille, considérés comme causes d'exemption du service militaire; par le même. (Extrait du Be- cueil de Mémoires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires.) Br. in-8°. Ces deux opuscules sont destinés au concours pour le prix de Sta- tistique. Du relâchement du pylore, son iri/luence sur la digestion de l'estomac en un certain nombre de maladies chroniques; par M. le D' G. Louis DE Séré. Paris, 1864; br. in 8°. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Claude Bernard.) Organisation de la Société d'agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Aube; 5^ édition. Troyes, 1864; br. in-8°. La tête de l'assassin Dumolard expliquée par la céphalométrie au point de vue de la religion naturelle; par Armand Harembert. Paris, i863; in-S". Proceedings... Comptes rendus de la Société Bojale de Londres; vol. XIII, n° 52; in-8°. Journal... Journal de l'Institut Franklin de l'État de Pensylvcmie , pour ( io32 ) [avancement des arts mécaniques; vol. LXXVII, n" 460; 3^ série, vol. XLVII, avril 1864, 11° 4. Philadelphie, i864; in-8°. Beitrag... Recherches pour servir à une connaissance plus complète des Illi- niens décrits dans ma Lethaea rossica, et de quelques Isopodes provenant d'autres formations dans l Empire Russe; par E. VON EiCHWALD. Moscou, i864; br- in-8\ Supplément au Mémoire d' expériences et comparaisons sur la pile à sable Daniell-Minotto;parJ. MiNOTTO. Turin, 1864; demi-feuille in-4°. ERRATUM. (Séance du 2 mai 1864.) Page 802, ligne g, ajouter aux noms des Commissaires désignes pour le Mémoire de M. Rambosson le nom de M. Babinet omis par erreur. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 6 JUIN 186i. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMRRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE INDUSTRIELLE. — Nole sur le bois d'une roue très-anciennement employée pour l'épuisement des mines de cuivre de San-Domingos en Portugal; par M. Paten. « L'état leinarquable de conservation dans lequel se trouve le bois de cette roue d'épuisement a fait supposer par notre confrère le général Morin que l'action antiseptique des sels de fer ou de cuivre était la cause princi- pale d'une aussi longue durée (i). Afin de vérifier cette hypothèse, notre Président a bien voulu me remettre quelques minces copeaux de l'un des bras en bois de pin de cette roue, ainsi que des raclures superficielles cjui, préalablement enlevées, représentaient une sorte d'incrustation déposée sur le bois au sein du liquide. » Les copeaux avaient une teinte brune; desséchés à l'éiuve à loo de- grés, ils ont perdu o, 1426 correspondant à la proportion d'eau hygrosco- pique que retenait le tissu ligneux. » L'incinération laissa un résidu pesant, pour 100 du bois desséché, 8,83; (i) Foir, p. 899 de ces Comptes rendus, la Notice relative à celte roue présentée au Con- servatoire impérial des Artset Métiers, par M. Deligny. G. R., 1864, !"■ Semestre. (T. LVIll, N" 23.) I 35 ( >o34 ) ce résidu contenait 2,58i de sesquioxyde de fer et o,33 d'oxyde de cuivre. » Les 0,33 d'oxyde de cuivre pour 100 représentent 1 ,o368 de sulfate de cuivre cristallisé (CuO,SO',5HO). Or, la densité apparente de ce bois des- séciié étant =: o,4oG, on voit que le mètre cube contient 4o6 x i'''',o3G8 ou 4'"'iio9 de sulfate de cuivre, c'est-à-dire à peu près la dose reconnue utile, et fixée à 5 ou 6 kilogrammes, pour assurer la conservation des tra- verses de chemins de fer et des poteaux télégraphiques pendant quinze ans. )) Le bois de la roue des mines de San-Domingos contient eu outre pour 100 parties, 2,58i de sesquioxyde de fer, représentant 12'''', 701 par mètre cube, qui ont dû concourir à la très- remarquable durée de cette roue, dont la construction paraît remonter à plus de quatorze siècles. » La portion superficielle, sorte d'incrustation minérale enlevée avec quelques menus débris ligneux, séchée puis calcinée à l'air, afiujde brûler toute la matière organique, laissa un résidu rouge-brun pesant, pour 100, 2r,7, contenant 10,4 de sesquioxyde de fer et 0,8 d'oxyde de cuivre. » Un des copeaux, examiné à part, fut tenu plongé pendant vingt- quatre heui'es dans l'eau froide : le liquide avait alors acquis une réaction acide; la présence du sulfate de fer et du sulfate de cuivre dissous y fut mise en évidence par les réactifs spéciaux (i). Afin d'extraire la totalité des composés ferrugineux solubles, on épuisa la substance ligueuse par des lavages avec un grand excès d'eau chaude, et jusqu'à ce que le liquide des derniers lavages ne contînt plus la moindre trace d'acide ni de composé métallique. Alors la moitié du résidu ligneux, traité à froid par l'acide chlor- hydrique étendu de 10 volumes d'eau, laissa dissoudre une quantité très- notable d'oxyde de fer, facilement reconini par les réactifs (2). D'ailleins l'autre moitié de ce copeau lavé et séché, traitée à part en la brûlant com- plètement, laissa un résidu entièrement minéral, rouo;e, conservant la (i) La solution aqueuse chauffée se trouble vers 80 degrés; elle laisse, après rébuliition, se foruier un jirécipiLé jaune-rouille de sousrsulfate de sesquioxyde de fer. Le liquide surna- ^cinl, aciJe, filtré, donne avec l'ammoniaque en excès un précipité de sesquioxyde de fer. La solution limpide surnageante légèrement bleuâtre contient l'oxyde de ciuvre dissous par l'ammoniaque. (2) Le bois lavé à l'eau, traité par l'acide clilorliydrique à ~, donna une solution conte- nant du sulfate de sesquioxyde de fer, car cet oxyde était précipité par l'auinioniaque ; la solution produisit avec le tannin un précipité noir-bleuâtre; avec le cyanoferrure de potas- sium on obtint un précipité bleu, avec le chlorure de baryum un précipité blanc de sulfate de liaryte. Il restait encoie dans le tissu ligneux des traces d'acide brun (produit d'une légère altération) soluble dans i'aniiuoniaque et précipitable par l'acide clilorliydricpie. ( io35 ) forme du fragment du copeau incinéré et représentant o,o34 du poids de ce fragment, formé principalement de sesquioxyde de fer, mais ne renfermant plus d'oxyde de cuivre. Les lavages à l'eau avaient donc enlevé la totalité du sulf^ite de cuivre, en laissant dans les tissus ligneux du sous-sulfate de S€squioxyde de fer. » Il résidte de ces expériences que pendant sa longue immersion dans les solutions métalliques acides des anciennes mines, le tissu ligneux non- seulement avait absorbé et retenu ces solutions antiseptiques en fortes doses, mais encore c[u'il en avait fixé une proportion notable devenue inso- luble dans l'eau, en se constituant à l'état de sous-sulfate de sesquioxyde de fer. Sans doute linmiersion continuelle ou l'humidité constante avaient dtj contribuer à cette longue conservation qui peut-être n'aurait pas été aussi bien garantie sous les influences toujouis défavorables des alterna tives de sécheresse et d'iusmidité extrêmes. » Il est digne de remarque, en tous cas, que les conditions natin-ellement réunies dans l'exploitation de la mine se soient trouvées prescjne entière- ment semblables à celles qu'indiquait Pallas en 1719 « pour conserver les bois e)i les niinerolisant, disait-il, par une immersion dans une solution de vitriol vert (sulfate de protoxyde de fer), jusqu'à ce qu'ils en fussent pénétrés, puis par une immersion dans l'eau de chaux afin de précipiter le vitriol. « On sait qu'aujourd'hui le sulfate de cuivre pur, exempt de tout excès d'acide, est employé de préférence au sulfate de fer et avec un grand succès pour la conservation des bois destinés à l'établissement des voies ferrées^ des lignes télégraphiques et diverses autres applications économi- ques dans les constructions et l'agriculture. 1) Un exemple non moins remarquable de conservation des tissus ligneux constan)ment imprégnés de solutions salines se manifeste dans les boisages des mines de Hallein en Autriche (évêché de Saltzbourg). 1) Ces boisages, dont l'établissement remonte aux premiers temps de l'exploitation, antérieure à l'ère chrétienne, se sont conservés intacts jus- qu'à nos jours. » Apres cette lectine, M. Morix annonce que, suivant des renseignements qu'il a reçus, sept à huit des roues s'étant trouvées, par suite des épuisements, hors des eaux salines et exposées dans les galeries d'exploitation de San- Domingos à toutes les alternatives de sécheresse et d'humidité de l'atmo- sphère intérieure, se sont promptement détériorées, et qu'ainsi l'hypothèse émise par M. Payen s'est trouvée complètement justifiée. i35.. io36 CHIMIE MINÉRALE. — Force cristallogénique. Formation du spnlh calcaire, du sel (jemme^ des glaciers, etc.; par M. Fréd. KuntMANit. « Au moment de la formation de certains corps, par suite de quelques réactions chimiques, les molécules de ces corps sont plus particulièrement disposées à affecter des formes cristallines et cette disposition est singulière- ment facilitée lorsque cette formation est déterminée par un courant de gaz. » Aux faits déjà signalés dans mes précédentes communications à l'Aca- démie, je vais en joindre d'autres non moins concluants : les oxydes d'an- timoine, à une température élevée, sous l'influence d'un courant d'acide sulfhydriquc, donnent de belles aiguilles de sulfure d'antimoine, et le fer oligiste, dans les mêmes circonstances, donne du sulfure de fer avec l'éclat métallique du sulfure naturel; on sait que dans la nature, par une action inverse, le même sulfure de fer passe lentement à l'état de sesquioxyde de 1er. L'oxyde de zinc, contrairement à mes premières appréciations, peut être, à une température suffisamment élevée, transformé en un sulfure blanc cristallisé en lames larges et éclatantes. » J'ai encore trouvé la démonstration de ces dispositions naturelles des molécules des corps à l'occasion de quelques études sur divers composés du thalliimi. » Le cblorure de thallium, de même que le carbonate, sous l'influence d'un courant d'acide sulfhydrique, donne d'abord des cristaux pseudo- morphiques de sulfure de thallium, lesquels à une température plus élevée se volatilisent et donnent des cristaux affectant les formes cristallines de ce sulfure. » Après l'action des acides chlorhydriqne et sulfhydrique sur les oxydes ou carbonates cristallisés, j'ai étudié l'action du gaz fluorhydrique sec sur ces corps. Ce gaz, agissant à une température d'un rouge brun sur des oxydes ou carbonates de cuivre, de zinc, de plomb, d'étain, de chrome, de nickel et de thallium, a donné des fluorures de ces métaux ; ceux de cuivre et de fer sont noirs; ceux d'étain, de zinc, de plomb, sont blancs ou d'un blanc jaunâtre; celui de nickel est de couleur olive, et celui de chrome est d'un vert très-sombre. Le fluorure de plomb, dans lequel l'analyse a constaté la présence d'un équivalent de fluor pour un équivalent «le plomb, se fond et la niasse fondue présente une cassure saccharoïde. Tous ces fluorures sont fixes : celui de fer est entraîné par le gaz fluorhydrique en excès, comme je l'ai constaté déjà, mais en si petite quantité, qu'il n'a nu être ( '0^7 ) obtenu cristallisé. Celle volatilisalioii est assez faible pour ne pas affecter tl'nne manière bien sensible les chiffres des résultats des analyses faites par la voie gazeuse. Le fluorure de thalliuni seul a été complètement volatilisé et s'est transformé en une masse cristalline, d'un blanc satiné très-éclatant noircissant à la lumière comme le chlorure d'argent; l'analyse a donné pour sa composition la formule Tl,Fl (i). » En résumé, le plus souvent, lorsque la formation et la cristallisation des corps minéraux ont lieu au contact des gaz réagissants, ce ne sont d'abord que dns cristaux pseudomorphiques qui se produisent, comme lorsque j'ai transformé par un courant d'hydrogène le bioxyde de man- ganèse en protoxyde, le cuivre oxydulé en cuivre métallique, ou lorsque M. Wœhler a formé des cristaux octaédriques de fer niétalUipie avec de l'oxyde de fer magnétique. Mais bientôt, à des températures plus élevées, beaucoup de ces cristaux se modifient dans leur forme, et cette modifica- tion procède d'iuie force attractive naturelle qui donne aux corps non veaux les formes qu'ils affectent habituellement dans la nature. Dès i85G et 1857, dans une étude des épigénies, de la cristallisation des pâles sili- •ceuses amorphes et en particulier de l'eau de carrière, j'étais arrivé à signaler de nombreux exemples où les molécules de beaucoup de corps, bien que solidifiées déjà, tendent à se mouvoir pour cousiituer des masses compactes II) L'acide fliiorliydrique liquide attaque difficilement le tlialliuni; en cela, ce métal se rapproche du ))lomb. Son action sur le carbonate de tlialliiiin ^st des pins énergiques, et l'on obtient par ce moyen un fluorure hydraté cristallisé. Ses cristaux sont blancs, avant sur cert:iines faces un éclat diamantin; ils ne noircissent pas à la lumière, et, d'ai)rès l'examen opticpie (jue M. Des Cloizeaux en a fait, ils jiaraissent dériver d'un juisme rhomboïd.il (ibli(iue. La dissolution du fluorure de thalliiuii conserve, même après plusieurs cristallisations de ce fluorure, une réaction acitle. Le sel cristallisé présente peu de staliilité; il se décompose lentement à l'air et donne lieu à un dégagement d'a-ide fluorliydrique qui attaque le verre. La solubilité du fluoriu-c de thallium établit une nouvelle analogie entre ce métal et les métaux alcalins; mais cette analogie devient bien plus grande encore et peut présenter un haut intérêt scientifique par l'observation que j'ai f.iile de l'existence i! un fluorure double de thalliuni et de siliciiuu dont la composition (st représeuli e par ïlSiFl-'+ 2HO, et qui, traité par l'acide sulfiuique concentré, donne du fluorure de sili- cium et de l'acide fluorhvdrique. Ce double fluorure est obtenu par l'action de l'acide hydrofluosilicique sur le carbonate de thallium. Le fluorure de thallium et de silicium est, ainsi que le fluorure simple, très-soluble dans l'eau; cette dissolution a une reaction acide, et elle laisse lentement déposer un peu de silice. D'ailleurs, ce composé n'attaque le verre qu'à la longue et distille sans décomposition. Sa forme cristalline appartient au système cubique. ( io38 ) et le plus souvent cristallines, et je rappelais combien cette tendance était facilitée, tantôt par la présence de l'eau, tantôt par la chaleur ou même par de simples vibrations, lorsqu'il s'agit de métaux fondus ou corroyés. Je me suis trouvé alors déjà parfaitement d'accord, dans mes appréciations sur beaucoup de points, avec un minéralogiste dont l'opinion fait autorité dans la science, avec M. le professeur Hausmann, qui publiait vers la même époque, dans les volumes VI et VII des Mémoires de la Société toynle des Sciences de Gœltinf/en, un travail très-intéressant sur ces sortes de trans- formations. » La tendance des molécules de même nature à se rapprocher, lorsque leur mobilité est facilitée par la dissolution ou la liquéfaction, explique la production de ces magnifiques cristaux de sulfate de chaux hvdraté qu'on rencontre au milieu des argiles plastiques , comme elle explique celle des cristaux isolés et souvent disséminés dans des pâtes siliceuses ou calcaires. Ainsi elle permet de se rendre compte de la formation des cris- taux de divers silicates dans du verre maintenu pendant longtemps à l'état fondu, dans les laitiers et dans la lave, comme aussi de celle des cristaux de sulfure de plomb qu'on trouve dans la kryolithe, du titane oxydé dans les quartz, etc. Mais, lorsqu'on voit des cristaux microscopiques imbibés d'eau se transformer en quelque sorte sous nos yeux en gros cristaux d'une grande dureté, il devient bien nécessaire d'attribuer aux molécules solides elles-mêmes une certaine tendance à se rapprocher par les points conve- nables, pour constituer des cristaux volumineux. Ce phénomène, que j'avais observé dans les dépôts de sulfate de baryte de Vireux, près Philippeville (Belgique), je l'ai constaté surtout, pour le carbonate de chaux, dans la grotte d'Adelsberg, en Illyrie, et il se réalise dans la formation de toutes les stalactites calcaires. Dans ces derniers cas, des cristaux microscopiques unbibés d'eau forment d'abord des couches cristallines concentriques; mais bientôt les lignes concentriques qui accusent la succession de ces dépôts disparaissent, et il se produit des masses cristalhnes transparentes dont le clivage n'est plus affecté par les lignes concentriques, où des rhomboèdres viennent même former saillie à la surface; ainsi l'on arrive à se rendre compte des plus grands amas de spath calcaire. Et la même force n'inter- vient-elle pas dans toutes les circonstances où des molécules solides se trouvent soit isolément, soit eu mélange, placées longtemps dans des con- ditions, constantes d'imbibition par de l'eau? N'intervient-elle pas encore lorsque les pierres qui résultent de celte agrégation de masses solides plus ( 'o39 ) ou moins uniformes de composition se Irouvenî extraites hors du sol et soumises à une dessiccation très-lente ? i> Si les molécules solides, immédiatement après leiu' formation, ne sont pas maintenues dans une condition d'humectation, la force cristallogénique est entravée, et l'on a des corps sans consistance et sans forme cristalline bien caractérisée. » Si, par exemple, le carbonate de fer en cristaux microscopiques est maintenu en pâte humide pendant un temps plus ou moins long, le rap- prochement successif de ces petits cristaux par des points convenables peut donner des cristaux voliuniiieux et très-réguliers. Si, au contraire, ce même produit subit, dès l'origine de sa formation, une dessiccation rapide, il ne peut se former qu'une niasse d'apparence amorphe sans aucune consistance. C'est ainsi que j'expliquerai la formation d'un carbonate terreux qui a été trouvé dans les mines de plomb de Pontpriant (Bretagne), et dont je dois un échantillon à l'obligeaiice de M. Grijner (i). » Dans des pâtes imbibées d'eau, formées de calcaire ou de silice, diver- sement colorées par des oxydes métalliques ou par des matières bitumi- neuses, il pourra se produire certaines séparations, et le tout pourra être traversé par des veines cristallines de spath ou de silice hydratée incolores. » Ainsi peut s'expliquer la formation des marbres, des agates, des jaspes diversement nuancés. Dans la constitution physique de ces corps, la mobi- lité spontanée de la matière solide peut certainement avoir eu inie grande influence, et le veinage ou les accidents divers de ces pierres ne devront pas toujours être attribués à des ruptures accidentelles de la matière solide déjà compacte et à des infiltrations subséquentes de matières cristallisables, comme cela arrive pour le marbre ruiniforine de Florence. Le veinage des pierres ne résulte donc pas exclusivement de circonstances accidentelles ou de simples superpositions de couches, mais aussi d'un travail intérieur ou la force cristallogénique joue un certain rôle et où il doit se produire des phénomènes de départ analogues à ceux qui donnent lieu au veinage des (i) De la ccruse, produite lentement dans des conditions permanentes d'humidité, peut donner des écailles compactes, dures, polissahles et d'une grande épaisseur, des masses de ])lusieiirs centimètres d'épaisseur, où des apparences cristallines se manifestent visiblement à la surface et même au centre. Ce rapprochement spontané des molécules ne donne pas toujours lieu à une cristallisation : du sesquioxyde de fer hydraté par une contraction lente dans un air humide donne une masse d'un jaune brun, translucide; le peroxyde d'étain, précipité et conservé dans les mêmes conditions d'humidité, se transforme en une matière vitreuse transparente, sans apparence cristalline. ( io4o ) savons. Souvent aussi des crislaux isolés restent suspendus au milieu des masses pâteuses amorphes, comme on en voit un exemple frappant dans la serpentine. )) J'ai vu des masses de sel gemme pénétrées par des cristaux de peroxyde de fer, et, dans ce cas, un départ analogue a dû avoir lieu, la masse du sel gemme étant devenue incolore. C'est aux mines de Stassfurf, en Prusse, que M. Bischoff, leur habile directeur, m'a rendu attentif à cette formation cristalline qui, d'ailleurs, doit se rencontrer dans d'autres dé- pôts de sel gemme. En descendant dans les galeries de ces mines, j'ai détaché des parois du puits de véritables stalactites salines, et j'ai constaté, comme je l'avais fait déjà dans la mine de sel de Villefranque, prèsBayonne, que celles de récente formation étaient encore molles et présenlaient la dispo- sition de couches concentriques, mais que les plus anciennes et, en parti- culier, celles d'un plus gros volume, s'étaient modifiées même dans leur forme extérieure et avaient l'aspect d'un groupe irrégulier de gros cubes soudés les uns aux autres et occupant souvent tout le diamètre des stalactites, sans qu'il soit resté la moindre apparence de couches con- centriques. Pourquoi ce mouvement moléculaire qui s'est opéré dans ces circonstances ne s'appliquerait-il pas, comme pour la formation du spath calcaire, à toute la masse du dépôt salin, masse compacîe, transparente, souvent un peu veinée et où le clivage permet de détacher des cubes par- faits d'un très-gros volume? » Enfin cette tendance des cristaux microscopiques à se souder pour donner des masses cristallines transparentes ne jettera-t-elle pas quelque lueur nouvelle sur la formation si controversée et encore si mystérieuse des glaciers ? Les amas de glace, souvent si prodigieux, ont aussi pour point de départ des cristaux microscopiques; un certain état d'humidité peut per- mettre à ces cristaux de se souder lorsqu'on descend des régions froides où régnent des neiges perpétuelles, mais, en même temps, leur tendance naturelle à se rapprocher peut jouer un grand rôle. Certes, si mes idées à l'égard de la formation des dépôts de spath calcaire et de sel gemme sont justes, elles peuvent s'appliquer, dans certaines circonstances du moins, aux glaciers. Il J'ai suivi avec une attention soutenue les progrès de la cristallisation de l'eau contre une vitre pendant un voyage en chemin de fer par une tem- pérature de 8 degrés au-dessous de zéro. » Au départ, peu après l'entrée des voyageurs, les vitres du wagon se sont uniformément couvertes à l'intérieur d'une couche de gouttelettes d'eay ( IO/|I ) condensée; Je froid extérieur continuant d'agir, les gouttelettes, au lieu de se transformer sur toute la surface humide en une cristallisation uniforme, ont présenté ce singulier phénomène que des colonnes verticales de cris- taux se sont produites et ont dessiné sur la vitre des lignes blanches par- faitement parallèles, et bientôt après des lignes transversales perpendicu- laires se sont formées^ de telle sorte qu'en peu de temps la vitre s'est trouvée couverte d'un dessin assez régulier, d'un tissu à fils écartés. Il est possible que le frémissement des vitres par le mouvement imprimé au wagon ait eu une certaine infhience sur ce mode de cristallisation ; mais ce qui plus particulièrement a fixé mon attention, c'est que partout où des hgnes cris- tallines se sont produites à plusieurs millimètres de distance, de chaque côté de ces lignes la vitre était devenue transparente. L'eau condensée avait disparu. Est-ce par l'effet' d'une attraction moléculaire de cristaux microscopiques formés? Est-ce par l'effet d'une capillarité facilitée par les vibrations susceptibles, comme on le sait, de former des dessins très-variés sur des surfaces planes, ou, enfin, y a-t-il eu un effet combiné de ces deux causes? Je dois ajouter que j'ai observé un phénomène analogue dans l'al- tération que subit souvent l'étamage des glaces. Lorsque les glaces étamées se cou^rent d'étoiles ou se piquent, c'est le plus souvent sous l'influence de l'hiunidité et de la chaleur; ainsi, dans les pays chauds, l'altération des glaces est beaucoup plus prompte que dans les pays tempérés. Il y a là une condition qui doit faciliter la cristallisation de l'amalgame qui sert à l'éta- mage, et, en effet, on aperçoit, sans même avoir recours à une loupe, une certaine concentration de cet amalgame dans une partie centrale, et tout autour de ce noyau qui est peut-être plus riche en étain, dans un rayon qui dépasse quelquefois un centimètre, il y a amincissement d'autant plus grand de la couche métallique qu'on approche davantage du centre. « Quelle que soit l'opinion des chimistes et des géologues sur ces faits particuliers, en présence des nombreux exemples que j'ai cités, il reste incon- testable que cette attraction moléculaire, qui procède d'une loi générale des corps cristallisables, joue un rôle important dans un grand nombre de phé- nomènes naturels et qu'il importe d'en tenir compte dans l'étude géologique des productions minérales. » PATHOLOGIE. — Sur la nature de la fièvre jaune ; par M. Gcyon. « Quelle est la nature de la maladie connue sous le nom de fièvre jaune? Et, d'abord, disons tout de suite que pour nous, comme pour bien d'autres, G R., i864, t" Semesire. (T. LVIII, N» 23 ) I 36 ( I042 ) la fièvre en général n'est point une maladie, mais seulement un signe, un symptôme de maladie, signe on symptôme qui pourrait être défini l'appa- reil, le consensus des forces déployées par la nature pour repousser, expulser de l'organisation (réaction des organes, réaction organique) la cause mor- bide. » Cette cause, dans la fièvre jaune, est pour nous une intoxication du sang par un agent extérieur ou aérijorme. » Il peut arriver que, aussitôt après avoir été touchée par l'intoxication, cette intoxication ayant une certaine puissance, l'organisation s'affaisse, pour ainsi dire, sur elle-même pour ne plus se relever; mais ces cas sont rares, peut-être pas dans la proportion de 3 ou 4 sur loo dans tout le cours d'une épidémie. A part les cas où les malades tombent comme fou- droyés, la nature ne pouvant réagir, une réaction surgit, réaction toujours plus ou moins vive, plus ou moins intense. Cette réaction, après une courte durée, ou triomphe du mal (et de là, tantôt d'abondantes diaphorèses, tan- tôt d'abondantes diarrhées), ou succombe sous ses propres efforts; ou bien encore, soit que les forces conservatrices aient plus de puissance, soit que la cause morbide ait moins d'action, elle se relève avec une nouvelle énergie, et puis alors, après une durée environ double de la première, de deux choses l'une : ou elle tombe et disparaît sous les efforts de cette même énergie, ou elle se continue sous forme rémittente. » D'où résulte qu'on pourrait admettre, ce que nous admettons ici, trois formes de fièvre jaune, savoir : )> i" Une fièvre jaune hémorragique qui n'est autre que la fièvre jaune proprement dite, la fièvre jaune ordinaire ; )) a° Une fièvre jaune phlegmasique aiguë ou continue; )i 3° Une fièvre jaune phlegmasique chronique ou rémittente. » Ces trois formes de fièvre jaune sont caractérisées, comme déjà leur dénomination l'indique assez, par des phénomènes bien distincts, ainsi qu'il résulte de l'exposition que nous allons en faire. Fièvre jaune hémorragique, ou fièvre jaune proprement dite, fièvre jaune ordinaire. — Durée de deux, irois à quatre jours; corps pas ou très-peu émacié au terme de la maladie. » Phénomènes morbides, lésions organiques. — Réaction ou fièvre plus ou moins intense, avec des rémissions incomplètes, à moins d'une ten- dance à une solution heureuse; fièvre à laquelle succède l'entière résolu- tion des forces, le vomissement noir, la suppression des urines, une teinte plombée ou jaune plombé de la peau (le jaune succédant à l'ecchymose) ( io43 ) et de tous les tissus, des hémorragies muqueuses et cutanées, des exsuda- tions et infiltrations sanguines dans le tissu cellulaire, dans celui des cavités et dans celui de la périphérie du corps. » Observation. — A cette forme de fièvre jaune, la fièvre jaune hémor- ragique ou fièvre jaune proprement dite, se rapportent la plupart des des- criptions que nous possédons sur la fièvre jaune en général. Fiètre jaune phlegmasiqiie aiguë ou continue. — Durée de cinq, six à sept jours ; corps très-peu émacié au terme de la maladie. » Phénomènes morbides, lésions orcjaniques. — Réaction ou fièvre des plus intenses, des plus tumultueuses, sans rémissions; respiration pénible, labo- rieuse; anxiété extrême, souffrance inexprimable, grincement de dents, délire, exquise sensibilité de l'épigastre à la moindre pression; puis, à la chute de la réaction ou fièvre, poi'.it d'hémorragie ni de vomissement noir par conséquent (la matière noire du vomissement étant le produit d'une exsudation sanguine); des phlegmasies muqueuses, avec épaississement de la membrane phlegmasiée et augmentation de son mucus. » Observation. — A cette forme de fièvre jaune, la fièvre jaune phleg- masique aigué ou continue, se rapporte tout ce que dit Dubreuil de la fièvre jaune en général. On sait que pour ce médecin, fort habile anato- miste, la fièvre jaune était une sorte de gastrite, une gastrite maligne, siii generis, sans rapport aucun avec les fièvres dites alors fièvres essentielles [Mémoire sur la fièvre jaune, par le D'' Dubreuil, dans le Journal universel des Sciences médicales, 2*" année, t. "VIII, p. Si^-SSS). Fièvre jaune phleginasiquc chronique ou rémittente. — Durée de quatorze à vingt et un jours; corps plus ou moins émacié au terme de la maladie. » Phénomènes morbides, lésions organiques. — Réaction ou fièvre moins intense que dans les deux précédentes formes de fièvre jaune; rémission matin et soir, toujours plus prononcée le matin. Les urines coulent, jamais de vomissement noir; ictère de la peau et de tous les autres tissus; urine safranée sur la fin de la maladie; des phlegmasies muqueuses, avec indu- ration de la membrane phlegmasiée, épaississement et tendance membrani- forme de son mucus, et des phlegmasies cellulo-cutanées, avec suppuration des parties phlegmasiées. )) Observation. — A cette forme de fièvre jaune, la fièvre jaiuie phleg- masique chronique ou rémittente, se rattachent les descriptions de la fièvre rémittente bilieuse, sporadique et épidémique ; mais il importe de faire re- i36.. ( io44 ) marquer qu'il ne saurait être question ici que des cas de fièvre jaune phleg- masique chronique ou rémittente régnant simultanément, dans une même épidémie, avec des cas des deux autres formes de la maladie. » (Aux trois formes de fièvre jaune que nous venons d'exposer, se ratlaclient des états particuliers et fort remarquables du foie, mais dont nous ne pouvions tenir compte dans notre travail.) » Maintenant, que conclure, au point de vue de la nature de la fièvre jaune, des phénomènes constituant les trois formes sous lesquelles elle se présente? 1) Les phis saillants, les plus iuqiortants de ces phénomènes, ceux qui dominent tous les autres, sont l'hémorragie dans la fièvre jaune ordinaire ou fièvre jaune hémorragique, et la phlegmasie dans les deux autres, les fièvres jaunes phlegmasiques aiguë et chronique. » L'hémorragie et la phlegmasie se développent sous l'influence d'une action commune, la réaction ou fièvre dont le but véritable, dans la ma- ladie dont nous parlons, est évidemment la phlegmasie , l'hémorragie n'étant, pour tous les pathologistes, qu'une inflammation avortée. » Or, la phlegmasie est également le but véritable de la réaction ou fièvre constituant les premiers phénomènes des maladies éruptivcs (variole, rou- geole, scarlatine), maladies avec lesquelles la fièvre jaune nous paraît avoir une grande analogie. Seulement, dans la fièvre jaune, la phlegmasie serait plutôt interne qu'externe, à moins qu'on ne veuille considérer la phlegmasie externe, dans la fièvre jaune chronique, comme le produit du complément des efforts développés par la natin-e dans la fièvre jaune en général. La fièvre jaune phlegmasique chronique serait alors la fièvre jaune ayant par- couru toutes ses phases, ayant accompli tout son cours; elle serait alors, en regard des deux autres formes, celle qui représenterait, dans son plus grand développement, la fièvre jaune en général. » L'analogie qui nous paraît exister entre la fièvre jaune et les fièvres ou maladies énqitives, ne se bornerait pas à leurs phénomènes constitutifs : elle s'étendraità leur double mode de développement, à leur développement spontané, c'est-à-dire sous l'influence d'une constitution atmosphérique particulière, siii generis, à chacune d'elles, et à leur mode de dévelopiiement par transmission, c'est-à-dire par l'intermédian'e d'une atmosphère conta- minée par des malades qui en sont atteints. Et, en effet, dans les lieux qui en sont la patrie, la fièvre jaune se développe spontanément tous les jours, et sa transmission loin de ces lieux, par une atmosphère contaminée par des ( io45 ) malades qui en viennent, parait établie par les faits qui s'offrent de temps à autre en Europe, et dont les derniers ont plus particulièrement appelé l'at- tention de la médecine française. Nous voulons parler des faits observés à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure), au mois d'août 1861, et fournis par VAnnt- Mane, navire venant de la Havane [Gazette médicale de Paris, année i863, p. 274, î!99, 32G et 538). » « M. MoRiN présente à l'Académie, de la part de M. Malteucci, un opus- cule intitulé : Cinque lezioni sidla teoria dinamica det calore, ecc, ecc. Ces leçons ont été faites aux cours de la Société privée qui s'est forniée, l'hiver dernier, à Turin, pour fonder un enseignement libre des lettres et des sciences. » Elles ont pour objet : » La première : 11 L'exposition de la méthode expérimentale ; » Les principes de la Mécanique; » La constitution des corps matériels. » La seconde : » La division des phénomènes naturels en deux grands groupes; . » Les actions réciproques des corps et les mouvements de l'élher ; » L'attraction universelle, la gravité, les actions chimiques. » La troisième : » La théorie dynamique de la chaleur; » L'équivalent mécanique de la chaleur. » La quatrième ; M Les affinités chimiques, les équivalents calorifiques; » La pile de Volta , le travail'chimique et calorifique de la pile , les moteurs électro-magnétiques, les courants d'induction. » La cinquième : » Les applications de la théorie dynamique de la chaleur à l'Astronomie et à la Physique terrestre; » La chaleur animale et le travail musculaire; » Le principe de la conservation des forces. » Ces leçons, destinées à répandre parmi les gens du monde et à popu- lariser les vrais principes de la science, en même temps qu'à faire connaître les principales découvertes modernes, sont écrites avec une clarté et une simplicité d'exposition, qui, sans rien faire perdre à la rigueur des déduc- ( 'o46 ) tions, en rend la lecture facile, même aux personnes le moins familiarisées avec les études scientifiques, w RAPPORTS. PHYSIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Billet, intitulé : Étude des arcs-en-ciel de l'eau. (Commissaires, MM. Edm. Becquerel, Babinet rapporteur.) « M. Billet, professeur de Physique à la Faculté des Sciences de Dijon, a présenté à l'Académie des Sciences un Mémoire très-étudié sur les arcs- en-ciel de l'eau dont il a pu observer jusqu'à dix-sept avec un filet d'eau cylindrique de i à 2 millimètres et la lumière solaire, d'après le procédé employé d'abord par le rapporteur et ensuite par M. Miller. Il observe avec une lunette et à une distance de 2 à 3 mètres, circonstance qui, sui- vant lui, ramène la question à la théorie ancienne des rayons efficaces. Il donne les raisons qui, dans la nature et d'après les observations de Galle, rendent nécessaires les calculs très-compliqués de M.Airy et de M.Miller. » Comme expérience et comme théorie, le Mémoire de M. Billet est une œuvre consciencieuse. Dix-sept tableaux de valeurs observées et compa- rées aux résultats du calcul peuvent être considérés comme une véritable acquisition pour la science. » L'intensité des arcs-en-ciel successifs, la variation d'indice de l'eau avec la chaleur, et plusieurs autres particularités théoriques résultent du travail de M. Billet. 11 indique les précautions expérimentales nécessaires pour arriver à des mesures encore plus précises. » La Commission vous propose l'insertion du Mémoire de M. Billet dans le Recueil des Savants étrangers. » , La conclusion du Rapport est mise aux voix et adoptée. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. L'Académie reçoit un Mémoire destiné au concours pour le grand prix de Mathématiques de 1864, question concernant la théorie de la stabilité de l'équilibre des corps flottants. Ce Mémoire, qui est accompagné de figures et qui a pour épigraphe : « La science de la Statique doit être enseignée avant celle de la Dynamique », a été inscrit sous le n° 1. ( io47 ) CHIMIE ORGAiNiQUE. — Action du brome et de l'iode sur Vallylène; par M. Oppenheim. (Commissaires, MM. Pelouze, Dumas, Balard.) « Les recherches publiées dernièrement par M. Berthelot sur l'acétylène, et par M. Reboul sur le valérylène, m'engagent à communiquer le commen- cement d'une série de recherches que j'ai entreprises sur les combinaisons de l'homologue de ces carbures, l'aHylène. Je me suis servi, pour préparer ce corps, de la méthode indiquée par M. Savvitsch, qu'une mort pré- maturée a enlevé à la science. Le bromure de propylène employé a été d'abord préparé avec de l'iodure d'allyle brut, procédé dont je tiens à indi- quer les désavantages. Le point d'ébullition de ces bromures s'élève de 4o à 2IO degrés, et tons les produits de leur distillation fractionnée con- tiennent des quantités plus ou moins considérables d'iode; aussi est-il difficile d'établir les formules rationnelles de ces substances. La plus grande partie de ces bromures impurs, qui bout de 120 à 180 degrés, est trans- formée presque entièrement en propylène brome par la potasse alcoolique. Il n'y a pas plus d'avantage à préparer le bromure de propylène avec l'iodure d'allyle qu'à faire passer dans un tube chauffé au rouge, soit de l'acide oléique, soit de l'alcool araylique ou du pétrole. » L'aHylène qu'on obtient avec du propylène brome préparé de l'une ou de l'autre manière se combine au brome et au cuivre d'une solution de chlorure cuivreux dans l'ammoniaque. On n'a pas trouvé de différences entre les combinaisons allyléniques provenant de ces deux sources diffé- rentes. » Le gazallylène est très-soluble dans l'aicool et assez soluble dans l'eau. On a dû le recueillir dans des flacons remplis d'une solution concentrée de sel marin. » Si l'on fait tomber goutte à goutte ou si l'on fait passer lentement la vapeur de brome dans un flacon rempli d'allylène, à l'ombre, il se forme immédiatement un mélange limpide et transparent de deux bromures diffé- rents. Si l'on opère au soleil, la première goutte de brome qu'on fait tomber dans l'aHylène dégage de l'acide bromhydrique, et l'on obtient un liquide noir en partie carbonisé, renfermant des produits bromes pas encore isolés. Les deux bromures qui se forment à l'ombre peuvent être obtenus a l'état de pureté parla distillation dans le vide. » Le premier, le bibroinure d'ail) lène C^ IV Br^ est un liquide incolore, ( 1048 ) d'une saveur douceâtre, et dont les vapeurs irritent considérablement les yeux. Sa densité est de 2,o5 à o degré. Il bout à l'air sans se décomposer. La plus grande partie passe à la distillation à iSa degrés environ; mais le iiquide qui passe de 126 (point où il commence à bouillir) à i3a degrés et celui qui passe de iSa à i38 degrés constituent encore du bibromure d'allylène. Son point d'ébuliition le distingue nettement de ses deux iso- mères, le glycide dibrombydrique bouillant de i5i à iSa degrés (Reboul) t'i le propylène bibromé qui bout à 120 degrés (Cahoin-s). Il se combine au brome à l'ombre sans dégagement d'acide bromhydrique. )) Le tétrabroinure d'allylène C'H^Br* forme la plus grande portion du produit de la réaction du brome sur l'allylène. C'est un liquide incolore d'une odeur camphrée prononcée. Sa densité est de 2,g4 à o degré. Sous la pression d'un centimètre, il passe presque entièrement entre 1 10 et i3o de- grés. Distillé à l'air, il dégage de l'acide bromhydrique. Son point d'ébulii- tion est situé entre 225 et 2.Z0 degrés environ, et est inférieur, par con- séquent, à celui du bromure du glycide dibromhydrique, 25o-252 degrés (Reboul), et rapproché de celui du bromure de propylène bibromé, 226 degrés (Cabours). Le mercure n'agit pas sur le tétrabromure d'ally- lène à 100; à i3o degrés il le carbonise complètement. » L'iode se combine difficilement à l'allylène. Un flacon bouché à lénieri contenant un litre d'allylène et deux équivalents d'iode, après avoir été exposé au soleil pendant quinze jours, contenait encore de l'ally- lène et de l'iode libre. On a trouvé au fond quelques gouttes de biiodure d'allylène. On ne facilite pas d'une manière appréciable la formation de ce composé en chauffant au bain-marie; mais il y a avantage à remplacer i'iode sec par une solutian de l'iode, soit dans le sulfure de carbone, soit dans l'iodure de pota.ssium. » Le biiodare d'all/ylcne C'H*!' est un liquide incolore qui se décom- pose par la distillation. Si on ajoute du brome, le liquide s'échauffe consi- dérablement, l'iode est mis en liberté, et on obtient du tétrabromure d'allylène. » TOXICOLOGIE. — Sur l'applicntion de la dialyse à In recherche des alcaloïdes. Nouveau caractère de la digitaline. Note de M. L. Grandeac, présentée par M. Cl. Bernard. (Commissaires, MM. Pelouze, Payen, Bernard.) u Les belles recherches de M. Graham sur la diffusion moléculaire ont ( io49 ) doté l'analyse chimique de procédés précieux pour la séparation de certains corps. La toxicologie et la chimie physiologique en particulier tireront un grand profit des méthodes de dialyse imaginées par le savant anglais. » Je poursuis dans celte voie, depuis quelques mois, au laboratoire de Médecine du Collège de France, des études dont je demande à l'Académie la permission de lui communiquer les premiers résultats, afin de me réser- ver la possibilité de continuer ces rechercbes longues et assez délicates. »j M. Graham a fait voir qu'on peut, à l'aide de la dialyse, déceler de très-petites quantités de certains poisons, notamment d'acide arsénieux et de strychnine, mélangées à des matières organiques de diverse nature. J'ai de mon côté expérimenté déjà sur la morphine, labrucine et la digitaline. » 1° Dialyse de la digitaline. — On place dans le dialyseur loo centi- mètres ciibes d'eau distillée tenant en dissolution oS'^,oi de digitaline pure. Après vingt-quatre heures, on suspend la dialyse; le liquide contenu dans le vase extérieur est évaporé avec précaution, à siccité, dans une capsule de platine tarée. Il laisse un résidu pesant exactement o^"', oi, doué d'une saveur amère et présentant les caractères de la digitaline, caractères sur lesquels je reviendrai tout à l'heure. » La liqueur restant dans le dialyseur est également évaporée à siccité dans un vase de platine taré : elle se volatilise sans laisser de résidu; toute la digitaline a donc passé dans le liquide dialyse. » 2° Dialyse d'urine contenant o^', oi de digitaline. — Dans 45 centi- mètres cubes d'urine normale, fraîche, on verse i centimètres cubes d'une solution contenant o^'jSo de digitaline pour loo centimètres cubes d'eau; après dix-huit heures on suspend la dialy.se et l'on évapore à siccité le liquide du vase extérieur (environ 3oo centimètres cubes). Le résidu, à peine coloré, est repris par l'alcool; la solution alcoolique, évaporée à sec, présente tous les caractères de la digitaline avec autant de netteté que le résidu de 2 centimètres cubes de la dissolution normale de digitaline. Le contenu du dialyseur est évaporé à part; le résidu est brun; on le reprend par l'alcool à gS degrés; la solution verdâtre ainsi obtenue fournit des réac- tions qui décèlent la préselice de traces de digitaline. La dialyse n'avait donc pas été complète. " 3" Dialyse de morphine, briicine et digitaline, mélangées à des matières animales. — On prend l'estomac et les intestins d'un chien (quelques heures après la mort); on les fait macérer dans de l'eau à aS ou 3o degrés pendant deux heures environ; on filtre su4' une toile le liquide jaunâtre, très-odorant, C. R., i86(i, I" Semestre. (T. LVIII, N» 2Û.) 1 3^ ( io5o ) résultant de ce traitement. On en fait quatre parts de aSo centimètres cubes chacune : à la première on ajoute oS%o4 de digitaline ; à la deuxième oS',02 debrucine; à la troisième o'''', 02 de chlorhydrate de morphine; on laisse la quatrième intacte ; on soumet séparément à la dialyse ces quatre liqueurs. Après vingt-quatre heures on évapore avec soin les liquides con- tenus dans les vases extérieurs; les résidus obtenus sont repris respective- ment par l'alcool, pour séparer les sels minéraux (sels de soude, de chaux, etc.) qui ont été dialyses. Les réactifs ordinaires de la brucine (acide azotique) et de la morphine (acide azotique, perchlorure de fer) décèlent de la façon la plus nette la présence de ces alcaloïdes dans les résidus des liqueurs alcooliques. La digitaline se retrouve également bien dans l'eau du premier vase. Quant au résidu de l'évaporation de la partie du liquide à laquelle on n'avait ajouté aucun alcali végétal, il est Séparé en plusieurs parts et essayé avec les réaclifs employés pour reconnaître la bru- cine, la morphine et la digitaline. Cette expérience avait pour but de s'as- surer que les matières animales auxquelles on avait ajouté les substances vénéneuses ne fournissaient pas par elles-mêmes avec les réactifs des colo- rations propres à induire en erreur. Le résultat de ce contrôle ne laisse aucun doute sur la valeur de la dialyse appliquée aux recherches de ce genre. » J'ai dû, dans le courant de cette étude préliminaire, chercher une réaction caractéristique, autant que possible, de la digitaline. On ne connaît jusqu'ici, comme réaction chimique propre à distinguer la digitaline des autres poisons végétaux, que la coloration verte qu'on obtient en dis- solvant cette substance dans l'acide chlorhydriquc concentré. Cette réac- tion, comme on l'a fait remarquer, ne saurait être un indice certain de la présence de la digitaline, car plusieurs matières organiques colorent égale- ment en vert l'acide chlorhydrique concentré. L'action successive de l'acide sulfurique et des vapeurs de brome me paraît, jusqu'ici, caracté- riser la digitaline, même à de très-faibles doses. La digitaline pure se co- lore en brun, terre tle Sienne, au contact de l'acide concentré: cette colo- ration passe au rouge vineux au bout de quelque temps ; l'addition d'eau la fait virer iinmédiatement au vert sale. Lorsque, au lieu d'opérer sur I centigramme, par exemple, de digitaline solide et n'ayant encore été en contact avec aucun liquide, on soumet à l'action de l'acide sulfurique le résidu de l'évaporation de quelques gouttes d'une solution étendue de digi- taline^ la coloration, au lieu d'être brune,, est rouge-brun plus ou moins foncé, suivant la quantité de substance employée. Pour de très-faibles ( io5i ) doses rie digitaline (oS^oodS par exemple), la coloration est rose, couleur de fleur de digitale. Lorsqu'on expose aux vapeurs de brome la digitaline humectée d'acide sulfurique, le mélange se colore instantanément en vio- let, dont la teinte vafie du violet pensée le plus foncé au violet mauve, suivant qu'on a affaire à plus ou moins de digitaline. La coloration manifestée j)ar l'acide sulfurique et modifiée par les vapeurs de brome est des plus nettes avec le résidu de l'évaporation de i centimètre cube d'eau contenant oS'',oo5de digitaline: elle est très-nette encore avec oB'',ooo5 de cette sub- stance vénéneuse. On peut la constater même avec des traces plus faibles de digitaline. Aucune des substances suivantes, que j'ai soumises à la même réaction, ne m'a présenté ce caractère : morphine, narcotine, codéine, narcéine, strychnine, brucine, atropine, solanine, salicine, santonine, vératrine, phlorhidzine, daturine, amygdaline, asparagine, cantharidine, caféine. Je ferai en outre remarquer que la dialyse, et c'est là son grand avantage, permet de séparer des substances animales auxquelles on les mélange, les poisons végétaux dans un état de pureté assez grand pour qu'il soit possible d'en examiner aisément les principaux caractères. » M. C.-J. Serret soumet au jugement de l'Académie la première partie d'un travail ayant pour titre : Mémoire sur les perturbations de Pallas dues aux actions de Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, TJranus et Neptune. Ce travail, annoncé par i'auteiu- comme une application des méthodes exposées dans son Mémoire du i8 mai i863, est renvoyé à l'examen des mêmes Commissaires : MM. Liouville, Bertrand et Serret. CORRESPONDANCE. M. Floitre\s présente, au nom de l'auteur, M. Brown, deux ouvrages écrits en anglais sur les maladies chirurgicales des femmes [voir au Bulletin bibliocjraphifjue). Ces deux ouvrages sont adressés au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon. M. Flocrens présente encore au nom des auteurs : Un ouvrage de M. Herpin, sur l'acide carbonique et ses applications en thérapeutique; Et un volume de M. Od. Barrol ayant pour titre : " Lettres sur la philo- sophie de l'histoire » (voir un Bulletin bibliographique). 137.. ( looa j INDUSTRIE PRIMITIVE. — Silex taillés recueillis sur le bord de la mer; par M. Boichard-Chaltereaix. " M. DE QcATREFAGEs présente à l'Académie mie vifrine contenant trente échantillons de silex taillés trouvés sur la plage de Boulogne-sur-?.îer par M. Boiichard-Chautereaux. C'est vers la On de septembre i863 que M. Bou- chard trouva pour hi première fois sur le sable un de ces spécimens de l'industrie primitive des habitants de ces contrées. Une fois sou attention éveillée, il ne tarda pas à en découvrir d'autres. Le nombre de ceux qu'il a recueillis eu huit mois s'élève aujourd'hui environ à trois mille. » Tous ces silex sont de petites dimensions, aucun n'atteint à la grandeur (les haches de Saint-Acheul ou de Moulin-Quignon. Il en est qui présen- tent les formes bien connues de couteaux, de pointes de flèches, etc.; quel- ques-uns sont des pierres de fronde. Mais un grand nombre offrent une taille en coin très-simple et que M. Bouchard regarde comme indiquant les presniers essais d'une industrie qui devait se développer plus tard. » Une circonstance importante à signaler, c'est que la plupart de ces silex ont été taillés dans des cailloux qui avaient longtemps séjourné à l'air libre, dont plusieurs ont évidemment été roulés sur le rivage avant d'être mis en œuvre. » M. Bouchard se réserve d'examiner dans un Mémoire détaillé les diverses questions qui se rattachent à sa découverte. Pour aujourd'hui il ne veut que faire connaître un fait tout nouveau dans l'histoire de ces indus- tries primitives qui soulèvent des problèmes si importants pour l'histoire de notre espèce, et appeler l'attention des savants placés dans des circonstances favorables sur un champ de recherches encore inexploré. » (Renvoi à l'examen de la Commission précédemment nommée pour diverses communications relatives aux pierres et os travaillés par la main de l'homme, Commission qui se compose de MM. Valenciennes, de Qua- trefages, Daubrée et Ch. Sainte-Claire Deville.) TECHNOLOGiii. —Nouveau procédé pour la solidification des substances friables. Note de M. Stahl, présentée par M. de Quatrefages. « Pour solidifier les fossiles fragiles, on s'est servi jusqu'à présent de la colle forte, plus ou moins étendue d'eau. Les pièces ainsi enduites, avec tous les soins nécessaires, acquièrent une solidité suffisante pour le manie- ment de l'étude et la classification dans les collections; elles ne sont même ( io53 ) alors susceptibles de s'altérer que lorsqu'elles sont exposées à riiumidité. Toutefois, il n'en est pas de même des fossiles contenant un corps salin, car, dans ce cas, ia colle perd toute son action, et je ne crois pas que l'on connaisse de moyen pour les consolider. )) Les pièces ainsi enduites à la colle ne peuvent jamais être moulées avec perfection. D'une part, la colle imbue dans la pièce gonfle sous l'action humide du plâtre et fait souvent éclater le modèle, ou bien soulève les pièces du moule à bon creux et rend le moukii^e impossible. Quand la colle se trouve en trop petite quantité pour occasionner ce fâcheux résultat, il en est un autre qui ne manque jamais de se produire, celui que les mouleurs désignent sous le nom de J'arinnfje; c'est-à-dire que pendant la cristallisation du plâtre il s'opère une action chimique qui décompose la surface du plâtre atlhérente au modèle, d'on il résulte que l'on n'obtient qu'une reproduction grossière du modèle, privée de tons détails de finesse, s'il en existe. » Encouragé par les instantes et bienveillantes paroles du savant M. Lartet, j'ai cherché et je crois avoir trouvé un procédé de solidification des fossiles les plus friables, ainsi que de tout autre corps tendre et même fondant sous l'action de l'humidité; de plus^ ce procédé les rend parfaite- ment aptes an moulage. » Pour un fossile peu compacte (poreux) je mets en ébullition une partie de colophane, puis j'ajoute quatre parties de blanc de baleine. Lorsque ces deux substances mêlées sont bouillantes, à l'aide d'un pinceau j'enduis la pièce d'une ou de plusieurs couches successives, suivant sa plus ou moins grande fragilité. Aussitôt la pièce refroidie, elle devient solide, et le moulage peut avoir lieu immédiatement. Pour les pièces friables, mais compactes, j'emploie le blanc de baleine seul. J'ai remarqué que lorsque la fragilité moins grande des pièces permet de les humecter d'eau avant de les enduire, elles perdent beaucoup moins leur teuite primitive; mais, en ce cas, après les avoir humectées, au«lieu de les enduire au pinceau, il faut les plonger dans la matière en ébullition et les retirer immédiatement. » Lorsqu'on veut, afin de pouvoir les dégager sans les briser, solidifier des fossiles engagés dans le terrani même, si ces pièces se trouvent dans un état trop humide, il se présente un obstacle, mais facile à sur- monter. Lorsqu'on doinie à ces pièces une couche de blanc de baleine, cette matière se fige sur la surface. Je prends alors un tampon en chiffon imbibé d'alcool enflammé, et je le promène sur cette surface; en un instant. ( «054 ) sous l'action de la chaleur, la matière se trouve absorbée par la pièce enduite qui, alors, peut être dégagée sans danger, aussitôt refroidie. » Si MM. les paléontologistes, géologues et archéologues trouvent utile l'application de mon procédé, je m'estimerai heureux d'avoir pu contribuer à la conservation d'objets précieux, fruits de leurs infatigables et scien- tifiques recherches. » PHYSIQUE. — Siu- l'ébiiUilion de l'eau et sur l'explosion des chaudières à vapeur. Deuxième Note de 31. L. Difour, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Les gaz, on le sait, sont éminemment propres à provoquer la vapori- sation des liquides avec lesquels ils sont en contact. Or, la couche gazeuse superficielle adhérente aux solides,, agissant d'abord comme les gaz eux- mêmes, finit par s'éliminer grâce à des réchauffements prolongés et succes- sifs. Lorsque les surfaces solides en sont dépourvues, elles n'excitent plus par leur contact les changements d'état et deviennent indifférentes au sein des liquides. » Ce qui confirme cette manière de voir, c'est que, en maintenant ou en rappelant à la surface des solides plongés dans l'eau ime couche gazeuse, on provoque immédiatement l'ébuilition du liquide si la température le comporte, et on évite tout retard d'ébullifion. Voici l'expérience qui réa- lise ces conditions. Deux fils de platine, communiquant avec l'extérieur, traversent un bouchon qui sert à fixer le thermomètre et plongent dans l'eau. Ils sont en relation avec les deux pôles d'un élément galvanique et un léger dégagement de gaz, dû à l'électrolyse, a lieu à leur surface. Dans ces circonstances, et tant que le courant passe, il est impossible d'obtenir le moindre retard d'ébulhtion. Si les fils cessent d'être en relation avec une pile on produit facilement, après quelques réchauffements successifs, de l'eau jusqu'à l'ébuilition, et, eu diminuant la pression superficielle, des re- tards semblables à ceux qui sont signalés plus haut. Qu'on vienne alors à faire passer le courant, et immédiatement l'ébuilition se produit. Si le retard est considérable, de i5, 20 degrés, la fermeture du courant provoque luie production si abondante de vapeur, que cela ressemble à une vraie explo- sion. La vapeur semble s'arracher avec effort de la masse liquide et le vase éprouve des secousses presque capables de le briser. Cette expérience, qui m'a réussi bien des fois avec l'eau ordinaire, est un peu plus facile et plus ( io55 ) frappante avec l'eau très-légèrement acidulée, parce que les retards sont encore plus prononcés. » C'est donc, je crois, une propriété de l'eau de tendre, dans la grande majorité des cas, à conserver l'état liquide, lors même que l'ébullition pour- rait avoir lieu, quand on arrive au point d'cbullition par une diminution de la pression superficielle, après que le liquide a déjà été chauffé et qu'il est en contact depuis quelque temps avec les matières solides du vase. Cette propriété n'est peut-être pas sans intérêt au point de vue de l'explosion des chaudières à vapeur. Ce phénomène redoutable est encore enveloppé de beaucoup d'obsciu'ités. On a voulu l'expliquer de diverses façons et entre autres en disant que, dans un calme parfait, pendant que l'écoulement de la vapeur est suspendu, que tout est immobile dans l'appareil, lorsque l'air dissous est éliminé, l'eau peut accidentellement se chauffer bien au delà du point que comporte la pression qu'ellesubit, et alors,si l'ébullition intervient, elle fournit tout à coup une masse de vapeur qui brise les enveloppes. Mais la circonstance embarrassante, et que l'on retrouve avec étonnement dans la grande majorité des explosions, c'est que l'accident a eu lieu sans que l'on ait continué à chauffer, pendant que les ouvriers et la machine étaient au repose! alors que, par suite du refroidissement, la pression avait baissé dans la machine. Ces conditions, presque toujours signalées avec surprise dans ces sortes d'accidents, présentent une incontestable analogie avec les expériences que je viens de décrire. Ne peut-il pas se faire que pendant le repos et quand on cesse de chaulfer, le refroidissement qui intervient di- minue d'abord la pression de la vapeur existant dans la chaudière? L'eau, grâce à sa grande chaleur spécifique, se refroidissant très-lentement, con- serve plus longtemps une température qui devrait produire l'ébullition dans cette pression amoindrie. Celte ébullition a lieu sans doute le plus souvent au fur et à mesure que la diminution de pression le permet; mais il peut exceptionnellement arriver qu'un retard semblable à ceux des ex- périences décrites plus haut se produise, et l'ébullition intervient alors, après un retard plus ou moins considérable, ou bien spontanément, ou bien par suite de quelque agitation étrangère. Cette ébullition doit mani- tester les caractères maintes fois observés dans mon appareil où les chocs soulevaient le lourd support auquel était fixé la cornue. A cause de la grande masse d'eau contenue dans une chaudière, ces chocs peuvent fort bien occasionner une ru|iture des parois et les effets désastreux de ce ejenre d'accidents. » L'explication que je clierche à donner rend compte, on le voit, d'une ( io56 ) explosion de chaudière lors même que le feu a cessé, que toute la machine est dans une période de refroidissement et que la pression est devenue moindre. En poursuivant la comparaison des détails le plus ordinairement signalés lors de l'explosion des chaudières, avec les conditions des expé- riences rapportées plus haut, on ne peut méconnaître une analogie frap- pants, et si les aperçus que je viens d'indiquer sont exacts, il resterait à signaler les moyens probablement efficaces pour conjurer ces funestes acci- dents. Aucun corps solide ne m'a paru provoquer avec certitude, par son contact, l'ébullilion de l'eau au point voulu. Tous, à la longue et par des réchauffements répétés dans l'eau, deviennent inactifs. Le contact des gaz, au contraire, provoque invariablement l'ébuliition dès que la température la rend possible. II faudrait donc, ainsi que l'a dit déjà M. Donny, tâcher, par un moyen quelconque, d'amener ou de produire en permanence des gaz dans l'intérieur de la chaudière. Des fils ou lames de platine qui plon- geraient dans l'eau et par lesquels arriverait le courant, même faible, d'une pile extérieure, suffiraient très-probablement pour éviter les retards d'ébul- lition. » P. S. Depuis que j'ai rédigé ma Noie, j'ai vu dans un journal scienti- fique [Cosmos du 7 avril 1864, p. 4' 3) l'indication d'un fait qui cadre incon- testablement très-bien avec la théorie que je propose pour les explosions des chaudières. » Il s'agit d'une explosion en Angleterre (à Aberdare) où deux chaudières ont sauté. L'eau d'alimentation paraît contenir un peu d'acide sulfurique. Des fragments des parois, présentés par M. Fairbairn à la Société Philoso- phique de Manchester, avaient des corrosions profondes produites par l'action chimique. On a naturellement attribué l'explosion à cette attaque des parois par l'acide, et il est hors de doute qu'un liquide acidulé doit, en effet, altérer les parois. » Mais on sait que l'acide sulfurique, même en très-petite quantité, donne à l'eau la propriété de présenter des retards d'ébullition bien plus considérables et bien plus fréquents que ceux de l'eau pure. Si donc les ex- plosions des chaudières sont dues à un retard de l'ébuliition de l'eau, lorsque la pression baisse dans le générateur, ainsi que je l'expose dans ma Note, on doit reconnaître que les deux accidents arrivés récemment en An- gleterre s'expliquent très-convenablement, puisque l'eau d'alimentation ren- fermait un peu d'acide. « f;n ( 'o57 priYSlQUE. — Sur Inperinéabililéduferpour riiydrocjène à liante lempéralure. Note de M. L. Cailletet, présentée par M. II. Sainte-Claire Deville. « J'ai eu l'honneur, dans une précédente communication (r), de mon- trer à l'Académie qu'un tube de fer aplati et chauffé au rouge laisse passer des gaz qui, en se condensant, ramènent le tube à sa forme primitive. Je me suis occupé de compléter ces expériences, et ce sont les résultats de ces recherches qui font l'objet de la Note que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui au jugement de l'Académie. » En ouvrant sous un liquide un tube dans lequel les gaz se sont con- densés, on peut les recueillir et les analyser, mais le volume ainsi obtenu est toujours faible, partant, les erreurs d'analyse faciles à commettre. Au moyen d'un appareil très-simple, j'ai pu me procurer ces gaz en quantité indéfinie et les recueillir par les procédés ordinaires. ■» Cet appareil se compose d'un large tube de fer aplati et fermé à ime de ses extrémités; un tube de cuivre de petit diamètre, que je dois à l'extrême obligeance de M. H. Sainte-Claire Deville, est soudé à l'étain à l'autre extré- mité du tube. Ce système, placé dans un cylindre de terre non vernie, a été chauffé au rouge dans vni fourneau alimenté par du charbon de bois. La soudure était refroidie, ainsi que le tube de cuivre qui laissait dégager un rapide courant gazeux. L'analyse du gaz a été faite dans l'eudiomètre. La détonation avec \ volume d'oxygène ne laissait qu'un résidu à peine sen- sible. C'était donc de l'hydrogène pur qui avait traversé les parois du tube de fer. » J ai constaté, en fixant l'extrémité du tube de dégagement à un mano- mètre à air libre, qu'un tube de fer aplati, dont les parois avaient une épaisseur de i millimètres, reprenait sa forme première sous une pression de o™,34 de mercure. En employant un appareil en fer dont les parois avaient une épaisseur totale de 24 millimètres, j'ai vu que la déformation n'avait plus lieu alors, et que, sous une pression d'environ o™,68 de mer- cure, à la température rouge-blanc, l'absorption de l'hydrogène cessait de se produire. » Il était intéressant de rechercher si la chaleur rouge est nécessaire pour que le fer soit traversé par l'hydrogène, et j'ai pu constater qu'à froid et à une température de 210 degrés, l'hydrogène ne traverse pas une lame de fer dont l'épaisseur n'est cjue de ^z ^^ millimètre. » (i) Voir Comptes rendus, t. LVIII, p. 32'j, séance du i5 février 1864. C. R., 1864, i*"- Semestre. (T. LVIII, N» 23.) l38 ( io58 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques corps non saturés apparlenunl au groupe fies élhers mixtes. Note de M. E. Reboul, présentée par M. Balard. « Lorsqu'on rectifie de notables quantités d'amyléiie monobromé brut, la plus grande partie du produit passe avant i3o degrés et constitue de l'aniylène monobroiué sensiblement pur; niaissi on continue la'distillation on voit le thermomètre monter rapidement jusqu'à 170 degrés environ; en recueillant à part le nouveau produit qui passe à partir de celte température jusqu'à 190-195 degrés, le purifiant par une ébullition de dix minutes avec une solution alcoolique concentrée de potasse caustique, précipitant par l'eau et distillant le produit lavé et séché, on le voit se résoudre en grande partie en une huile bromée d'une densité i,23 à 19 degrés, bouillant à 177-180 degrés et à laquelle l'analyse assigne la formule i r'^H^Rr l c-H-Bro-p ^,;;:|o^ « Ce composé résulte de l'action de la potasse alcoolique sur la petite quantité de bromure d'amylène brome qui accompagne le bromure d'amy- lène employé pour la préparation de l'amylène brome. Tandis que le bro- mure d'amylène perd HBr en se transformant en amylène brome, une por- tion du bromure d'amylène brome perd d'abord HBr, puis Br qui est remplacé par le résidu C^H'O^, comme l'indiquent les équations : C'OH'Br^ -HBr = G'°H'Br% / r'oH'Br 1 C"'H«Br^+|„,::jO»= c'HM*^'^^^'" M Je dis une portion, car des expériences directes sur le bromure d'amy- lène brome m'ont démontré que sous l'influence de la potasse alcoolique une certaine quantité de ce corps perdait Br^ en donnant de l'amylène bromé(C"'H'Br' — Br*= C'H'Br), genre de réaction que j'ai déjà signalé pour lesdérivés bromes del'éthylène et de l'acétylène; d'ailleurs, le bromure d'amylène lui-même dans ces conditions perd, mais dans une fort petite proportion, 1 atomes de brome en passant à l'état d'amylène que j'ai pu isoler, relransformcr en bromure, puis en amylène brome; cet amylène est en outre accompagné d'un peu de valérylène. ( '0^9 ) /C'H'Brj , ,, , , , r )i l.e compose { „, , O" semble donc par son mode de formation ' ( C'HM ( C'H'^Br 1 être l'analogue de l'éther éthylamylique brome r^ijis K-*^' ^"^^^ cette ( Lj Jl j différence que le radical monoatomique C"'H"'Br de celui-ci est remplacé par le carbure monobromé triatomique C'H'Br qui n'y joue que le rôle d'un élément monoatomique. S'il en est ainsi, on doit pouvoir le faire passer à l'état de radical monoatomique en lui offrant du brome par exemple, dont ■2 atomes peuvent venir se fixer sur lui. C'est en effet ce que l'expérience confirme; le brome projeté goutte à goutte dans l'éther mixte refroidi s'y décolore en dégageant de la chaleur comme avec un carbure C^"H'-", et l'on obtient un liquide lourd auquel l'analyse assigue la formule 0=; C'°H«Br» ce corps est saturé et isomérique on identique gvec l'éther éthylamylique tribromé encore inconnu. » Soumis à l'action de la potasse alcoolique en vases clos et à i5o-i6o de- ( C'H'Br 1 grés, l'éther mixte r .shs ^^ P^*^*^ ^°" brome à l'état d'acide bromhy- i C'H* ) drique et donne un nouvel éther mixte > O^ encore plus irtcomplet f ^ -H- I que son générateur, se présentant sous la forme d'un liquide mobile plus léger que l'eau, d'une odeur éthérée et suave ressemblant à celle de l'éther éthylamylique, bouillant vers i25-i3o degrés, se combinant en dégageant de la chaleur avec les hydracides concentrés, avec le brome et même avec l'iode. Il est bon de remarquer que cette élimination de HBr par la potasse l C'H'Br ] semble démontrer l'isomérie du composé! , , > O^ avec la bromhv- ^ { C/ H' ) drine du glycol valéryléniqne j > O" (inconnue); les beaux travaux Br de M. Wurtz sur les glycols ont en effet établi que lorsque le brome des bromhydrines est enlevé par l'alcool potassé ou sodé, il est remplacé par le résidu C'H^O-. » Ces faits m'ont paru intéressants à signaler, parce qu'ils montrent clai- rement que les carbures non saturés gardent leur tendance à se compléter i38.. ( io6o ) même au sein de combinaisons oxygénées assez complexes, lorsqu'ils jouent dans ces combinaisons le rôle d'un élément d'atomicité inférieure à la leur. » M. Vax Hier, chancelier de la légation des Pays-Bas, transmet quatre nouvelles feuilles de la Carte géologique des Pays Bas, de M. Staruj, qui font suite à de précédents envois du même savant. L'Académie des Sciences de l'Ixstitit de Bologxe, eu adressant trois nouveaux volumes de ses Mémoires (XIP de la première série, I" et IP de la seconde) et le Compte rendu de ses séances pour les années académiques 18G1-62 et 1862-G3, prie l'Académie de vouloir la comprendre parmi les Sociétés savantes auxquelles elle fait don de ses publications. Elle a déjà reçu une pareille faveur de la Société Royale de Londres. (Renvoi à la Commission administrative.) M. le Mixistue de la Coxfédératiox Suisse, qui avait l'an passé transmis un Mémoire de M. Lavizzari sur les « phénomènes des corps cristallisés », prie, au nom de l'auteur, l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission à l'examen de laquelle ce Mémoire a été soumis. (Renvoi aux Commissaires désignés : MM. Reguault, Delafosse, Pasteur.) , M. Passot prie l'Académie de vouloir bien le considérer comme candidat pour la place vacante dans la Section de Mécanique par suite du décès de M. CInptp'on. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. Mèxe, en adressant un volume qu'il vient de publier sous le titre de : « Bulletin du laboratoire de Chimie scientifique et industrielle de M. Ch. Mène, année i863 », prie l'Académie de vouloir bien comprendre ce livre parmi les pièces de concours pour le prix Jecker ou pour un des autres prix que décerne chaque année l'Académie. (Renvoi à la Commission du prix Jecker qui jugera si les recherches de Chimie organique qui se trouvent mentionnées dans ce volume témoi- gnent de quelque progrès que l'auteur aurait fait faire à cette partie de la science.) ( io6i ) M. DuviuNAii prie l'Académie de vouloir bien l'autoriser à reprendre un appareil de son invention qu'il désigne sous le nom de cécirègle et qui est destiné à faciliter aux aveugles l'usage de l'écriture. Cette invention a été l'objet d'un Rapport fait à l'Académie dans sa séance du 2 1 novembre 1861. La description de l'appareil doit donc demeurer aux archives; mais le modèle en peut être rendu à IM. Duvignau, si la Commission, qui se com- posait de MM. Serres, Andral et Combes rapporteur, n'y voit pas d'incon- vénients. M. Oletti, qui avait l'an passé adressé de Turin un petit appareil chro- nométrique qu'il désignait sous le nom de montre luni-soiaire, prie l'Aca- démie de lui faire savoir si son invention a été l'objet d'un Rapport. Renvoi à M. Babinet, qui avait été chargé d'examiner l'appareil. A quatre heures l'Académie se forme en comité secret. COi^IITÉ SECRET. La Section de Physique présente la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Barlovj : En première ligne. . . M. Magnus à Berlin. / M. DovE à Berlin. M. Henry à Philadelphie. M. Jacobi à Saint-Pétersbourg. d par ordre alphabétique. %M. JoLi.E à Manchester. ne, ex asquo ., ,,, , tt j u . , , ^ / M. KiRCHiiOFF. ... a Heidelberg. M. Pll'cker à Bonn. M. RiEss à Berlin. M. Stokes à Cambridge. 1 31. Weber (Wil). . à Goettingen. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lien dans la prochaine séance. .f.a séance est levée à 5 heures un quart. F. ( 1062 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 6 juin 1864 les ouvrages dont voici les titres : Bulletin inlernational de l'Observatoire impérial de Paris, du a3 mai au [\ juin i864- Feuilles autographiées in-folio. Cinque lezioni... Cinq leçons sur la théorie dynamique de la chaleur et sur ses ajJi)lications à raffmilé, à la pile, aux moteurs électro-magnétiques et à [or- ganisme vivant; parC Matteucci. Turin, 1864 ; in- 12. (Présenté, au nom le l'auteiu', par M. Morin.) Séance publique annuelle de la Société impériale et centrale d'agriculture de France, tenue le 10 avril 1864. Paris, i864; br. in-B". De l'acide carbonique, de ses propriétés physiques, chimiques et physiolo- giques....; par J.-Ch. IlERPiN (de Melz). Paris, r864; vol. in-12. (Destiné au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de i865.) Lettres sur la philosophie de l'histoire; par M. Odysse Barot. Paris, i 864 ; in-12. Recherches sur la solubilité des mélanges salins. — Recherches sur l'influence des éléments électro-négatijs sur le spectre des métaux. (Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Montpellier pour obtenir le grade de Docteur es sciences); por M. E. DiACON. Montpellier, 1864 ; in-4°. (Présentées, au nom de l'auteur, par M. Balard.) Bulletin du laboratoire de chimie scientifique et industrielle de M. Ch. Mène, année 1 863. Lyon, i864; in-8". ( Adressé comme pièce de concours pour le prix Jecker.) On surgical... Sur les maladies chirurgicales des femmes; par \. Baker- Brown, 2* édition, revue et augmentée. Londres, 1861 ; vol. in-8°. On ovarian dropsy... Sur l'hydropisie ovarienne, sa nature, sa diagnose et son traitement d'après les résultats de trente années d'expériences ; par le même. Londres, 1862; vol. in-8°. (Ces deux ouvrages sont renvoyés, comme pièces de concours, pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) Verhandiungen... Transactions de la réunion des médecins et des natura- listes à Heidelbcrg, 3* vol., 3'' partie (p. io3-i5o); br. in 8°. Natuurkundig... Journal d'Histoire naturelle des Indes néerlandaises, pu- blié par la Société royale d'Histoire naturelle des Indes néoilandaises,' ( io63 ) 5* série, t. IV et V; 6*^ série, i"^* partie, livraisons i et 2. Batavia, 1862 et i863; in-8°. Meinorie... Mémoires de C Académie des Sciences de l'Institut de Bologne, r^ série, t. XII; 2" série, t. I et II. Bologne, 1861 et 1862; 3 vol. in-4". Bendiconto... Comptes rendus des séances de l' Académie des Sciences de l'Institut de Bologne, années académiques 1861-62 et 1862-63. Bologne, i86r et i863; 2 opuscules in-8°. Del crelinismo... Du crétinisme eu Lombardie, rapport fait à rinstitut lombard des Sciences et Lettres par la Commission nommée à cet effet. Milan, i86/|; in-4<'. Elenco... Liste des publications périodiques que Con trouve à l'Institut lom- bard des Sciences et Lettres, et dans d'autres établissements publics de Milan , dressé, par M. L. Dell' AcQU.\. Milan, i864; br. in-8°. Acque minerali... Eaux minérales et thermales des Gaileraje, au ucd de Cecina, en Toscane, nouvellement étudiées relativement à leur composition > M. lÎAGtL , agcnt-voyer en chef à Montaiiban, (Lettre de M. Lespiault à RI. Le Verrier, du ?.g mai. ) « Direction du nord-ouest au sud-est, passant à 10 degrés du zénith. — Un croquis de M. Bagel, qui a observé le phénomène du balcon du Cercle de l'Agricultuie, accompagne sa Note, et montre que le météore a croisé le méridien du côté du sud. Le point où l'explosion a eu lieu y est indiqué, mais malheiu-euscment il paraît difficile de mettre d'accord le texte de ( io67 ) la Lettre avec les indications du croquis, peut-être par suite d'une erreur de copie. » M. Bagel compare la lumière du bolide à une flamme de Bengale assez intense poiu' éclairer la ville et les environs. Cette lumière, d'abord légèrement rouge, passa au jaune blanc, diminua declat un peu avant rex|)!osion, qui produisit l'effet d'un magnifiqiie bouquet d'artifice, blanc au centre, légèrement orangé sur les bords. Les éclats en sont projetés dans tous les sens, puis le bolide presque éteint, ayant repris une teinte rougeàtre, continue sa route et reste visible sur un arc assez étendu. » Le bolide laissait une traînée lumineuse derrière lui jusqu'à l'instant de l'explosion, où s'est formé un nuage qui a duré dix minutes. )) L'intervalle de temps écoulé entre l'explosion et le bruit perçu de la détonation a été évalué à quatre-vingts secondes. » M. Làions, à Rieumes [Haute-Garonne). (Lettre du 26 mai à M. Petit.) « D'après les indications recueillies par M. Lajous dès la soirée du i4 et auprès de personnes dignes de foi, deux des directions où a été vu le bolide sont nettement définies par leurs coordonnées azimutales : la |5remière, par un azimut de 24 degrés du nord à l'ouest, et une bauteur apparente de 11 degrés; et la seconde, qui aboutissait au point où a eu lieu lexplosion, par un azimut de 25 degrés du nord à l'est, et une hauteur apparente de 16 1^ degrés. Le temps pendant lequel le bolide a parcouru la distance des deux points observés a été évaluée à 3 secondes, et le bruit a été entendu trois minutes environ après l'explosion. » M. Lajous indique aussi très-exactement la position géographique et l'altitude du lieu de la station de l'observation. Longitude, i" i3' à l'ouest du méridien de Paris. Latitude, ^Z"2^'. Altitude, 285 mètres. » M. Pauliet, régent de Mathématiques à Montauban. (Lettres du i5 et du 26 mai à M. Petit.) « Le bolide a été vu d'abord dans la direction du sud-ouest ; après avoir traversé la constellation du Lion, il a passé à gauche (à Test) de Saturne et de l'Epi de la Vierge, et a éclaté un peu au-dessous de Jupiter. Il a atteint sa plus grande intensité dans le voisinage de Saturne et de l'Epi. Son diamètre et son éclat surpassaient celui de la Lune en plein. Tl semblait ,39.. ( io68 ) animé d'un mouvement rapide de rolation et l'on entendait un bruit (une crépitation) semblable à celui de plusieurs fusées. » Il a éclaté comme un bouquet d'artifice en produisant une poussière étincelante, puis un nuage de vapeurs ou de fumée resté visible pendant iHie demi-heuie. » L'intervalle de temps écoulé entre cette explosion elle bruit qu'elle a produit a été évalué à une ou deux minutes. Ce bruit s'est prolongé et pouvait être comparé aux roulements du tonnerre. » M. Jacquot, Ingénieur en chef des mines à Bordeaux, en tournée à l'Isle-Jourdaiii, le i4 mai. (Lettre à M. Daubrée, datée du 28 mai.) « Direction au nord de l'Isle. — Trajectoire presque horizontale embras- sant une vaste étendue dans la direction presque exacte de l'ouest vers l'est, un peu nord. » Le globe incandescent projetait une vive lumière et était suivi d'une longue traînée d'étincelles. Il éclata et se divisa en un grand nombre de fragments comme une fusée d'artifice. L'illusion était complèle. Le météore avait une grande vitesse, mais il laissait, comme trace de son trajet, un léger nuage qui persista pendant plus d'un quart d'heure, se détachant en gris clair sur le fond parfaitement pur de l'atmosphère. » C'est tout au plus trois ou quatre minutes après l'explosion qu'on a perçu un bruit sourd ayant quelque analogie avec le grondement du ton- nerre dans le lointain, ou mieux encore avec celui qui résulte du roule- ment, sur une chaussée, d'une diligence lancée au trot, pour un observa- teur placé à quelque distance. » M. Paructeau-Léon, notaire à Cierp {canton de Saint-Béat). (Lettres à M. Petit, du i5 et du 25 mai.) « Le météore a pris naissance à l'ouest pour mourir à l'est en coupant, à peu près à angle droit, le méridien de Cierp. Son diamètre apparent était à peu i)rès celui de la Lune. » On aurait entendu trois détonations, deux ou trois minutes après sa dis- parition. Une traînée de fumée grise est restée sur la ligne parcourue par le météore. Cette fumée, plus lourde que l'air ambiant, s'est laissée tomber dans la nuit et s'est mêlée avec l'almosphère qui, le lendemain, s'est main- tenue poudreuse au nord de Cierp. » ( io*~^9 ) M. Saint-Amans, au château de Saint -Amans, près Puymirol [Lot-et-Garonne j. (Lettre à M. Petit, du i5 mai.) « Direction du nord-ouest au sud-ouest. — Le globe, de la grosseur d'une bombe, se mouvait avec rapidité par un temps calme et serein; il était suivi d'une assez longue flamme, lançait de vives étincelles de diverses couleurs et semblait passer en sifflant assez près delà Terre. Il laissait après lui dans l'espace comme ime trace ignée, souvent interrompue par de violents tour- billons de vapeurs. Il aurait traversé le vallon de Castelcullier coiume la foudre, en laissant après lui une odeur pénétrante de soufre. La durée de son apparition a été tout au plus de quelques secondes, et après sa dispari- tion on ne tarda pas à entendre inie forte détonation. » Le lendemain, il y avait un brouillard épais qui a duré presque toute la journée. » M. Laurentie, à Ponttci'oy [Loir-ct-Chrr). (Lettre à M. Grimaud , de Caiix, du 26 mai.' « La direction du météore était du nord-ouest au sud-est, ou plutôt au sud-sud-est; son point de départ a paru être à une hauteur de 5o degrés. La trajectoire du météore était recfiligne, son éclat était considérable; il éclairait l'intérieur des habitations. Son diamètre apparent était celui de la pleine Lune; sa vitesse était moindre que celle d'une étoile filante : tou- tefois la durée de son apparition ne fut pas de plus de cinq à six secondes. Le météore allait grossissant, et avant de toucher l'horizon, à une hauteur d'environ 10 degrés, il laissa échapper comme une gerbe d'étincelles bril- lantes. L'observateur s'attendait à entendre le bruit d'une détonation ; cela n'arriva pas. » M. Ceuzel. — Extrait de la Gironde du 18 mai, par M. Lespiault. c' r évidement des os, in-8", avec planches. Paris, i86o. ( loyS 1 un système de points qui en général seront très-distincts. Mais il peut arriver que deux de ces points se confondent, c'est-à-dire que les trois surfaces se rencontreront en deux points consécutifs, ou, si l'on veut bien, seront toutes trois touchées par la même ligne droite; pour que cela ait lieu, une cer- taine fonction des coefficients doit s'évanouir, laquelle, pour le moment, manque de nom. Continuons en supprimant encore une surlace. Les deux surfaces qui restent se couperont dans inie courbe qui, en général, ne possé- dera aucune singularité. Mais il peut arriver que cette courbe possède un point double, dans lequel cas les deux surfaces seront touchées par le même plan. Pour que cela arrive, une certaine fonction des coefficients doit s'éva- nouir, à laquelle, comme exprimant la condition de tangence, notre grand géomètre M. Cayley a proposé de donner le nom dejacl-invarianl- » On peut exprimer sous une forme générale la nature des conditions analytiques qui doivent être satisfaites dans tous ces cas, et dans le cas le plus général où il y aura / fonctions U,, Uj,...,!], de« variables .r,,X3,.,,jr„. Écrivons U, =: o, Uj = o, . . . , U,- = o, X, (?U, + XoC^U^ +. . .-I- ).,c?U,- = o, X,, Xa,.- • > h étant des quantités indéterminées. Puisque tl.i\ dx, " dx„ cette dernière équation donne lieu à [n — i "+ i) équations indépendantes : donc le nombre total des équations homogènes à satisfaire avec les n va- riables sera [n — i + i) + i = n -{- i ; poin* que cela soit possible dans le cas général d'un tel nombre d'équations avec un tel nombre de variables, deux conditions entre les coefficients devraient être satisfaites; mais dans le cas actuel une seule sera suffisante, car il existera toujours un rapport syzygétique entre les équations. Dans le cas où il n'y a qu'une seule fonc- tion U, l'équation U ^ o devient tout à fait superflue, et dans le cas où i = n, l'équation V)vC?U = o, qui exprime que la jacobienne des n fonc- tions est égale à zéro, devient également superflue. Mais dans tout autre cas, quoique en vertu de l'identité U ^ Si '^' Ti '' ^'^'^^'^ un rapport syzy- gétique entre les équations, il n'est pas permis de se passer d'une quel- conque d'entre elles, sous peine d'introduire des facteurs étrangers dans l'expression finale. J'espère ne pas trop encourir l'indignation de mon très- i/Jo.. ( '076 ) honoré confrère M. Poncelet, en donnant un nom spécifique à la fonction dont l'évanouissement exprime la condition suffisante et nécessaire pour que ce système d'équations soit simultanément satisfait, et je propose de lui donner le nom, qui n'est pas tout à fait étranger à la Géométrie, dCosculant; ainsi on peut ]3;irtir de l'osculant d'un système de i fonctions homogènes quelconques de «variables, et on voit que les discriminants, ]es jact-inva- riants de M. Cayley et les résultants ne sont que des espèces particulières des oscnlants : pour les discriminants / = i, pour les jact-invn riants i = 2, pour les résultants i = Ji. » Il importe beaucoup au développement de cette théorie de bien fixer le degré desosculants par rapport à chaque système de coefficients contenu dans les fonctions auxquelles ils appartiennent. » Pour les deux extrémités de l'échelle d'osculants, c'est-à-dire les dis- criminants et les résultants, les expressions pour ce degré sont très-simples et bien connues. Pour \esjact-invaiiants le degré n'a été trouvé (je crois par M. Cayley) que pour le seul cas où n = 3, c'est-à-dire pour les contacts des courbes. Le théorème suivant donne l'expression absolument générale p our les osculants de chaque ordre îi et de chaque classe /. » Soient ;??,, m^, .. ., m, les degrés des variables des i fonctions, et pour plus de simplicité écrivons m, = i -+- p., , ni2 = i + fXo, •••5 '"i = i + f-,- » En général, soit ^^,{[J.2i P-s» • • •W-'-i) '» somme des puissances et des pro- duits homogènes de /Xj, p.3,..., p-,, et soit G^ le degré de l'osculant du système par rapport aux coefficients de la fonction U;;. Alors je dis que - G, = H„_,( U.2, p.3, . . . , p.,) -i- 2 H„-,_, (/J.2, lJ-3,----, F-i)F-i m„"h,- ■ et on trouve de même les valeurs de Gj, G3, . . . , G,-. » Pour \esjact-invariants i = 2, et le théorème devient G, = m,[ij:f'-ha[j:-'[J., -h 3p."-^p.î +. . .-h [n - Of^T ]. G, =m,[p.'P+ 2|:ji';-'P2 + '^ij-TUA +••■+ (« - OpT]' ou, si l'on veut, r. F'j — "^Kr* + ("-') PÎ. (f^i — P'j ( 'f»?? ) » Si n =■. 3, G, = m2[(/?îj— i) + 2(m, — i)]=7M2(w2+2'"i — 3), G2=;»,(n2, + 2m2— 3): c'est le cas du contact de deux courbes. Quand n = 4, c'est-à-dire qu'on veut trouver le degré de la condition pour le contact de deux surfaces, on trouve G, = /«2(nÎ2 + 2m^nlç,-]- Zm\ — 4 '«2 — 8/», -+- 4)- Pour trouver les degrés de la condition de rencontre en deux points consé- cutifs de trois surfaces, il faut prendre / = 3, 72 = 4 ; alors on trouve G, = m^m^^in^ -r- 1U3 -+- -un, — 4)- Pour le cas des polaires réciproques, on a i^2, vif -=1171, m2=:i-, et on retombe sur les résultats connus pour ce cas. Si on suppose dans le cas général m, := m^ = . . . = m,, on obtient pour le degré de l'osculant, dans un système quelconque de coefficients, -i ï '- i7i' * (m — i) • 1 . 2 . . . (' ^ ' » Pour mettre en plein jour la véritable identité de valeurs de ce genre compréhensif des osculants, je ferai l'extension à une classe de ces fonctions d'un théorème bien connu pour le discriminant de deux fonctions. )) On sait bien que le discriminant du produit de deux fonctions homo- gènes en j: et _^ est égal au produit de leurs discriminants multiplié par le carré de leur résultant. Ainsi, en se servant de ù comme le symbole uni- versel de l'osculation et supposant F, et F' ces deux fonctions, on peut écrire Û(FF') = QF X OF X [îi(F,F')]=. Remarquons bien qu'on ne peut pas étendre ce théorème dans sa forme actuelle à des fonctions de plus de deux variables, car quand F, F' sont des fonctions de 3 ou un phis grand nombre de variables, on a identique- ment û(FF')=o. Or, considérons F,, Fj, . . . , F,, F', , {1 + i) fonctions de (j -+- 1) variables : ( 1078 ) j'énonce le théorème suivant : iî(F„F,....,F,_,,F,., F;.; :=fl(F,, F„ . . . , F,_,, F,) X i2(F., F„. . ., F,_,, F,,, X[Û(F,,F3,.-. .,F.-, F:.)f, où on peut remarquer que le dernier des trois facteurs est le carré d'un résultant. De plus, j'affirme que si les F deviennent fonctions de plus de ( / + i) variables, la quantité Û(F,, Fj,. . ., F,_,, F^, F^) s'évanouit identi- quement. Mais je passe outre à un autre théorème sur les discriminants d'une fonction vue comme un quantic de quantics dont j'ai eu occasion de me servir dans quelques recherches récentes sur le théorème de Newton pour la découverte des racines imaginaires. i> Soit F une fonction rationnelle homogène et entière du degré m en ç) et ^j/, y et ({/ étant elles-mêmes fonctions rationnelles homogènes et entières du degré p. en x et j^. Servons-nous du symbole D pour désigner discri- mination par rapport à x, y, et de D' pour désigner la même chose par rap- port à y, ij/; R sera le symbole du résultant par rapport à a-, j-, et J repré- sentera la fonction jacobienne d:^ d'^ do «/i|i dx dy dy dy Alors je trouve que D(F)=[R(ç,,>j;)f'-'"(D'FfR(F, J). Dans le cas où ç), '^ sont des fonctions linéaires de x, j, R(F, J) devient égale à R(?, (}')'", et on retombe sur la formule connue pour les transforma- tions linéaires D.,,F = [R(?,^)r'-'"D,,F- Quand F est une fonction symétrique par rapport à x, j devient Y[x, y). F sera une fonction homogène et entière de (x* + j^).xj, dont la jaco- bienne a pour racmes - = ± i , et consoquemment on voit que son dis- criminant prend la forme FF(i, O.F(i,-i). Or, pour généraliser le théorème, soient F,,F2, ..., F,_,, des fonctions homogènes et entières des degrés m,, /Mj,..., m,_, des /quantités ç),, 92,..., ( '079 ) (}),, dont chacune est une fonction homogène et entière de degré |x en x\, » Servons-nous de ù pour exprimer oscillation par rapport à .r,, jTj, . . . , Xi, il' pour exprimer la même chose par rapport à ip,, (pj, . . . , y,-, de J pour exprimer la jacobienne de 9,, ç?,,..., y,- par rapport à j:,,X2,..., X,, et soit M = {m, 4- mo + . . . + Hî,_, — 1) (;?2, m^ . . . '«,_i). Alors on aura l'identité suivante : Û(F,,F„...,F,_,) = [iî(9.,y„...,6 100,0 99 > 8 100,0 )i La densité de l'hydrocarbure obtenu était de 0,69*37 à o degré. Sa den- sité de vapeur a été trouvéeégale à 2,989. Le chiffre théorique est de 2,908. » D'après MM. Wanklyn et Erlenmeyer, l'hexylène provenant de la 68-70° G'W- 83,6 85,7 14,2 i4,3 ( io88 ) mannitc bout de 6S à ■yO degrés. J'ai trouvé sa densité éijale à 0,6986 à o degré. >> L'hydrocarbure s'est énergiquement combiné avec le brome. Le bro- mî;re ainsi formé se décompose partiellement par la distillation. Je l'ai fait réagir sur l'acétate d'aigent, et j'ai obtenu un tliacétate dont j'ai pu retirer, par Taction de la potasse sèche, une petite quantité de glycol hexy- lique. Ce dernier a passé vers io5 degrés et m'a paru identique avec le glycol hexjlique obtenu, soit avec l'hexylénc de la mannite, soit avec l'hexy- lène provenant du chlorure d'hexyle G^II'^CI. Je décrirai prochainement ce glycol. J'ajoute seulement que son point d'ébuUition est situé de 2o5 à 210 degrés, que sa densité est égaie à 0,9669 et qu'il se dissout dans l'eau, dans l'alcool et dans l'éther. » Quelques grammes de l'hydrocarbure obtenu par l'action du sodium sur le diiodhydrate d'allyle ont été chauffés au bain-marie avec de l'acide iodhydrique concentré. Il s'est formé un iodhydrate qui a passé à la distil- lation de i65 à 168 degrés, et qui a donné à l'analyse les nombres qu'exige la formule G^H'-, HL MM. Wanklvn et Erlenmeyer placent à i65 degrés le point d'ébullition de l'iodhydrate obtenu avec l'hexylène et l'acide iodhy- drique, et à 167", 5 celui de l'iodure ou plutôt de l'iodhydrate qui se forme directement par la réduction de la mannite sous l'influence de l'acide iodhydrique. » On voit que l'hydrocarbure que je viens de décrire présente les pro- priétés physiques et chimiques de l'hexylène et que, autant qu'il est permis d'en juger par des épreuves du genre de celles que j'ai tentées, on peut con- clure à l'identité des deux carbures d'hydrogène. )) Indépendamment de l'hexylène, il se forme, par l'action du sodium sur le diiodhydrate de diallyle, un ou plusieurs carbures d'hydrogène à point d'ébullition très-élevé. M Après avoir chauffé ces carbures avec du sodium, on les a distillés. Le thermomètre s'est élevé finalement au-dessus de 200 degrés. » Ce mélange renferme le carbure €''H" qui passe entre 190 et aoo de- grés. Il se forme par l'action du sodium sur le monoiodhydrate G^H'", HI : 2G«H"I+ 2Na= 2iNal4- G'MI". » Quant au monoiodhydrate lui-même, il résulte de l'action du sodium sur le diiodhydrate, action complexe qu'on peut exprimer par les équations suivantes : €«H'», HT + Na' = G'H"- -+- aNal, 2[G«H'%IPl']-f-Na^=2[G«H'°, HI] + 2NaI-i-H'. ( 'o89 ) » J'ajoute que le fait de la tiansformatiou du diallyle eu hexylèue vient à l'appui de l'opinion que j'ai déjà émise, savoir : que le diallyle se comporte comme un carbure de la série non saturée G"W"~^ dont le premier terme constitue l'acétylène. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V iodii/drale et iliydrate de butylène. Note de M. V. De Lcynes, présentée par M. Dumas. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Payen.) « Les expériences de M. Wuitz ont mis en évidence les cas d'isomérie que présentent l'iodhydrate et lliydrate d'amylène vis-à-vis de l'iodure et de l'hydrate d'amyle. J'ai annoncé que l'iodhydrate et l'hydrate de butylène, dérivés de l'érythrite, offraient des relations semblables vis-à-vis de l'iodure et de l'hydrate de butyle. J'ai l'honneur de présenter à l'Aca- démie de nouvelles observations c[ui viennent compléter cette analogie. » I. J'ai déjà indiqué la jjréparation et la composition de l'iodhydrate de butylène. Voici ses principales propriétés. )> Récemment préparé, il est incolore; mais il se colore rapidement à la lumière ; il bout de 1 1 7 à 1 1 8 degrés ; il possède donc le même point d'ébul- lition que l'iodure de butyle; à o degré sa densité est i,632 ; à 20 degrés i,6o4; d'après ?.I. Wurlz, celle de l'iodure de butyle à 19 degrés est 1,604. i> Le brome attaque énergiquement l'iodhydrate de butylène; il se dégage de l'iode, de l'acide bromhydrique, et l'on obtient un liquide inco- lore, d'une odeur agréable, bouillant à i 58 degrés, et qui a la même com- position que le bibromure de butylène C H' Br^ En effet il renferme : Trouvé. Calculé. Carbone 22, i4 22,27 Hydrogène 4 3,7 Brome » 74 ;o3 ') Le chlore agit d'une manière semblable et donne un produit bouillant vers 120 degrés, d'une densité très-voisine de celle de l'eau, et qui paraît être le bichlorure de butylène G* H* Cl'. " Le sodium l'attaque lentement à la température de l'ébullition ; il se dégage un produit gazeux que je n'ai pas encore examiné. » Une solution aqueuse de potasse est sans action sur lui, mais la potasse dissoute dans l'alcool le décompose; il se forme de l'iodure de potassium, C. R., 1864, I" Semeslie. (T. LVIII, N» 24.) 14^ ( '09° ) et si l'on chauffe jusqu'à l'ébullition, il se dégage du bulylene que l'on peut recueillir sur l'eau ; c'est un moyen élégant et facile de préparer ce gaz. » J'ai dit que l'iodhydrate de butylène réagissait à la température ordi- naire sur l'acétate d'argent; il se forme du butylène et de l'acétate de bu- tylène. » L'acétate de butylène est incolore, plus léger que l'eau, doué d'une odeur aromatique forte et agréable, mais tout à fait différente de l'odeur de fruit si prononcée de l'acétate de butyle. Il bout de 1 1 i à 1 13 degrés; l'analyse a donné : Trouvé. Calculé. Carbone 6i ,5 62,1 Hydrogène iOj9 io,3 » L'oxyde d'argent et l'iodhvdrate de butylène réagissent lentement l'un sur l'autre à la température ordinaire; mais la réaction est complète à 100 degrés : il se forme de l'iodure d'argent, du butylène, et un liquide très-complexe plus léger que l'eau. Le produit qui passe degSà 100 degrés renferme : Carbone 64,3 Hydrogène 1 3 ,4 » L'hydrate de butylène se compose de : Carbone 65, g Hydrogène i3,5 Oxygène 21,6 » L'excès de carbone trouvé provient de la présence d'une petite quan- tité de produits bouillant à des températures supérieures, et parmi lesquels se trouve probablement l'éther butylique. Ce qui passe de io5 à 1 10 degrés a donné : C = 70,5, H = 13,9. » En faisant passer du butylène dans une solution d'acide iodhydrique saturée à o degré, le gaz a été absorbé, et j'ai obtenu un liquide bouillant à 118 degrés, possédant les mêmes propriétés que l'iodhydrate dérivé de l'érythrite, et qui a donné à l'analyse : Trouvé. (Calculé. Carbone 25,9 26,1 Hydrogène 5,2 4>9 loc^e » 6g » IL La meilleure méthode de préparation de Ihydrale de butylène consiste à saponifier l'acétate de butylène par une solution concentrée de { 'ogi ) potasse à loo degrés pendant vingt-cinq à trente heures. Lorsqu'on ouvre les tubes où l'opération s'est faite, il ne se dégage aucun gaz. En distillant, on obtient de l'eau, et un liquide plus léger que l'eau ; on ajoute du carbo- nate de potasse qui sépare l'alcool dissous dans l'eau, on dessèche sur le carbonate de potasse fondu et l'on rectifie. » L'hydrate de butylène est incolore; son odeur est forte et pénétrante; à o degré sa densité est o,85; il bout de 96 à 98 degrés; il est sensiblement soluble dans l'eau. Le carbonate de potasse le sépare de cette dissolution, li dissout le chlorure de calcium; il attaque le sodium. L'acide sulfurique le noircit sous l'influence de la chaleur, et il se dégage de l'acide sulfureux et d'autres produits parmi lesquels paraît se trouver le butylène. " Le brome raltac[ue avec énergie et donne un mélange complexe de produits qui commencent à bouillir vers i3o degrés et dont le point d'ébul- lition s'élève ensuite à i58 degrés. » L'hydrate de butylène absorbe le gaz iodhydrique avec élévation do température, et il se forme un iodhydrate identique avec l'iodhydrate de butylène, et qui réagit de la même manière sur l'acétate d'argent, en pro- duisant du butylène et de l'acétate de butylène; tandis que l'alcool buty- lique donne, dans les mêmes circonstances, de l'iodure de butyle qui ne réagit sur l'acétate d'argent qu'avec le concours de la chaleur, en ne don- nant aucune trace de butylène, et en produisant l'acétate de butyle de M. Wurtz. Chauffé en tubes clos de 240 à aSo degrés pendant quatre à cinq heures, l'hydrate de butylène se dédouble en eau et en butylène. En ouvrant le tidje dans un mélange réfrigérant, j'ai isolé le butylène dont j'ai constaté toutes les propriétés. » L'hydrate de butylène a donné à l'analyse : Carbone 64 , 33 Hydrogène 18,9 O-'^ygène 9.1,77 » On voit, d'après ce qui précède, que l'iodhydrate et l'hydrate de buty- lène présentent, vis-à-vis des composés correspondants dérivés de l'alcool butylique de fermentation, des cas d'isomérie du même ordre que ceux que M. Wurtz a établis entre l'iodhydrate et l'hydrate d'amylène et les produits correspondants dérivés de lalcool amylique de fermentation. >) Ces expériences ont été faites au laboratoire de recherches et de per- fectionnement de la Faculté des Sciences de Paris. » 142.. ( io9^ ) BOTANIQUE. — Obsewaliotis sur la végétation et la structure nnntomque de /'Althenia filiforniis; par M. Ed. Prilliecx. (Commissaires, MM. Broiigniart, Duchartre.) « \j AUhenia filiformis est une petite plante appartenant à la famille des Potamées, qui a été découverte, il y a luie trentaine d'années, dans l'ile de la Camargue f département des Bouches-du-Rhône). On la trouve dans les marais, à un ou deux pieds au-dessous de la surface de l'eau, très-faible- ment enracinée dans le sol, sur lequel elle étend de petites tiges rampantes et grêles, qui portent des bjnquets de feuUles entremêlées de fleurs. » Les tiges traçantes sont lisses et minces : elles sont formées d'entre- nœuds, longs d'une dizaine de millimètres environ, et qui n'ont pas un millimètre de diamètre. Aux nœuds de cette tige naissent des feuilles incom- plètes et des racines. De distance en distance se dressent de petites pousses verticales qui portent des feuilles complètes et des (leurs réunies en petits bouquets. » Considérée d'une manière générale, la végétation de V Jltlienia est fort analogue à celle des Potamées. Cliaciuie des tiges traçantes, qui s'allonge indéfiniment sur le sol, n'est pas im axe unique, mais un ensemble formé par une suite d'axes qui naissent successivement les uns des autres, rampent sur le sol durant une partie de leur trajet, en prenant part à la formation du rhizome, puis se redressent par leur extrémité, qui se couvre de feuilles complètes et de fleurs, tandis qu'il se développe un rameau latéral dont la portion traçante doit continuera son tour le rhizome, qui, par conséquent, est un sympodc. Chaque article de ce sympode, ou en d'autres termes la partie traçante de chacun des axes successifs, porte deux feuilles dépourvues de limbe. Le première est une préfeuille ; elle est toujours stérile, et, en ou- tre, du nœud qui la porte on ne voit jamais naître de racine. La deuxième feuille, au contraire, est toujours fertile; à son aisselle naît la pousse desti- née à continuer le rhizome; de sa base sortent les racines souvent solitaires, souvent aussi au nondire de deux ou même de trois, qui fixent le rhizome sur le sol. » Au delà de la deuxième feuille, l'axe cesse de ramper; il .se redresse et porte des feuilles pourvues de limbe. A l'aisselle de la plupart de ces feuilles se forment des inflorescences, c'est-à-dire de petits bouquets de feuilles entremêlées de fleurs mâles et femelles. » La structure des inflorescences est souvent fort compliquée, mais elle ( 1093 ) peut se ramener aux lois connues qui régissent la disposition des feuilles. L'examen attentif de nombreux cas particuliers m'a pernns d'établir les faits généraux suivants : 1° chaque inflorescence est composée de plusieurs axes d'ordres différents, en d'autres termes est un syinpode ; 2'' chacun des axes qui la composent est fort court et ne porte que très-peu de feuilles, le plus souvent même n'en porte qu'uue seule ; 3° la pnfeuille, qui se déve- loppe toujours à la région du rhizome, est le plus souvent avortée à l'inflo- rescence; 4" chacun des axes se termine, soit par une fleur mâle, soit par- un groupe de trois fleurs femelles. » La tige de VAllIieiiia ne présente pas absolument la même struclure anatomique en tous les points; les tissus preiuient dans le voisinage des noeuds une disposition particulière. Sur une coupe faite par le milieu des plus longs entre-nœuds, on voit que la lige est limitée par une assise de cel- lules assez serrées les unes contre les autres, et qui enserre un parenchyme épais, formé de cellides allongées et qui paraissent marquées ' Les documents consultés pour ce travail sont principalement les cartes de Sticler, de Kiepert, la CItarl oj tlie ivorld, par Bergliaus et Stùlpnagel, les MillheUiingen du docteur Petermann, les Bulletins des Sociétés de Géo- graphie de Londres et de Paris. » Jusqu'à présent, le diamètre des globes géographiques avait été choisi arbitrairement, et la plupart du temps d'après les anciennes mesures en pieds et pouces. Celui-ci a pour base le système métrique. T/échelle adoptée est •g-ôToTMKoTô- S^ circonférence étant de 80 centimètres, 1 millimèt es équivalent à 100 kilomètres. Il suffit donc, pour arriver à l'estimation de toutes les distances, d'avoir une mesure métrique que sa souplesse permette d'appliquer sur le globe en en prenant la coiubure. Une distance une fois mesurée en fractions du mètre, on n'a plus qu'à reculer la virgule de cinq rangs vers la droite dans la fraction décimale ainsi obtenue, et à diviser par 2. " J'ai été heureux de répondre ainsi à un desideratum de la science exprimé par M. de Chancourtois, professeur à l'Ecole impériale des iMines, qui a bien voulu me donner aussi divers conseils en vue de faciliter les usages ultérieurs du tracé géographique fondamental. » L'exécution polychrome du nouveau globe (le bleu représentant le réseau hydrographique, le bistre la charpente orographique) lui donne un caractère physique qui n'avait pas encore été réalisé, et ouvre le champ à une foule d'aperçus théoriques sur la structure de l'éccrce terrestre. » J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie des Sciences de la première épreuve de ce globe purement physique, ainsi que d'iuie première épreuve de son application à la géographie politique, qui peut, en dehors de son but paiticuiier, être considérée connue spécimen des résidtals que ( 1097 ) l'inipression en couleur permettra d'atteindre dans tous les genres de globes. » Ces deux globes sont mis sous les yeux de l'Académie par M. Elle de Beaumont qui f;ùt remarquer que la netteté de leur exécution y rend les alignements orographiques faciles à saisir. AiNTHROPOLOGlE. — Transfomuilion de l'homme à notre époque et condilioiis qui amènent cette transformation. JMémoire de M. Trémaux (quatrième partie). (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Serres, Flourens et de Quatref'ages.) « ... En quittant la haute Egypte pour pénétrer en Nubie, les terrains d'alluvion du Nil sont considérablement réduits et l'on i-encontre de temps à autre des zones granitiques. Le peuple aussi a plus de rudesse que les Égyptiens. Dans la région sud du désert de Roiosko, les terrains anciens se montrent assez fréquemment. A partii- d'Abou-IIamed, les pluies commen- cent à mêler leur action à celle d'un soleil plus vigoureux; aussi nous v voyons un peuple non nègre, mais d'un teint déjà très-foncé et dont les cheveux ont perdu de leur longueur. Le Sennaar offre, entre autres, le type Foun qui est, comme nous l'avons dit, très-rapproché de celui des nègres. Pourtant ce peuple n'est pas d'origine nègre, et de plus il habite en partie les bords du fleuve Bleu, qui présentent beaucoup de tuf calcaire et de conglomérat empâté aussi de calcaire tufeux, recouvert d'un sol sablon- neux. Entre ces terrains s'interposent quelques riches ailuvious qui produi- sent des forêts d'une grande beauté; seulement il est à remarquer d'un autre côté que les Foun redescendirent naguère des régions primitives du sud et que dans le Sennaar ils ont encore un pied dans de semblables ré- gions qui se montrent aux monts Mouil, c|ue l'on aperçoit depuis les bords du fleuve; double raison pour laquelle le type n'a pu reprendre son ancien caractère. On voit aussi pourquoi l'on rencontre là des villages ou tribus d'aspects très-différents. » Plus haut, vers leFa-Zoglo, nous avons dit que l'on voyait un peuple arabe ou arabo-berber encore peu déformé. Pourtant les montagnes primi- tives qui renferment des nègres purs sont à petite distance du fleuve; mais aussi ces deux peuples sont complètement étrangers l'un à l'autre. Le pre- mier habite les bords du fleuve, le second ne quitte pas ses montagnes pri- C R., l8G4, I" Semestre. (T. LVIII, N'^ 20.) I 43 ( 1098 ) mitives. Il y a plus, la nécessité de se défendre contre des voisins plus intelligents l'oblige à occuper non les vallées ou plaines qui enlourent ces régions, mais les montagnes niéuie les plus escarpées qui servent de fortifications iiatiu'elles. Aussi, je ne connais aucun endroit où deux types soient aussi nettement tranchés, quoique à une aussi faible distance l'un de l'autre. Hommes et animaux changent en même temps : les moutons au bord du fleuve ont encore de la laine; dans les montagnes ils soiit cou- ^erts de poil. » M. Isidore Geoffroy Saint-IIilaire fit de ces remarques l'objet d'une communication à l'Académie et en tira « la confirmation d'un fait général » déjà plusieurs fois signalé, dit-il, que le degré de domestication des ani- 11 maux est proportionnel au degré de civilisation des peuples quiles possé- » dent. » Ici encore nous trouvons une confirmation de notre loi en complé- tant ces savantes remarques, dont l'application seulement laisse à désirer; et nous reconnaissons simplement que honnnes et animaux habitant un même sol sont nécessairement arriérés ou avancés au même degré, selon (jue la formation géologique le comporte. » Disons aussi que |iar régions primitives nous n'entendons jamais l'ex- clusion complète d'autres formations, sans quoi l'homme ne pourrait v vivre. Ainsi font les crétins des Alpes, de l'Auvergne, des Pyrénées et d'au- tres montagnes anciennes, qui dégénèrent et perdent la fécondité après quelques générations, s'ils continuent à vivre dans des conditions trop défa- vorables. La Commission sarde, qui n'a pu reconnaître la cause du mal, a ])ourtant constaté que, toute autre condition égale, le crétinisme est per- manent dans les vallées étroitement encaissées de montagnes primitives, et seulement accidentel lorsque ces montagnes sont moins anciennes. Il semble qu'un fait de cette nature aurait dû mettre sur la voie de la grande loi que nous signalons à l'attention. La vallée profondément encaissée reçoit plus abondamment en effet le produit des désagrégations que les intempé- ries détachent de ses hauts rochers abrupts. De là le sol le moins élaboré par les transformations géologiques, et, par conséquent, le plus défavo- rable à l'honune, bien qu'il convienne à certains végétaux. Le crétinisme, qui emploie plusieurs générations à se produire, ne saurait disparaître par quelques années seulement de déplacement et de soins sur l'individu. C'est plutôt une constitution acquise qu'une maladie, et elle doit suivre la loi des transformations qui nous occupe et qui ne paraît guère opérer plus vile dans un sens que dans l'autre. Il faut donc tout au moins, comme préser- vatif, ne pas vivre d'une manière permanente siu- ce sol. » ( '«99 ) M. Jean soumet au jugement de TAcadémie une Noîe sur les stratifica- tions de la lumière électrique, et sur le moyen de les produire et de les observer commodément. La Note contient de plus la description et la figure d'un appareil pour la reproduction des aurores polaires. (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet, Fizeau.) M. PoLAiLiON adresse de Lyon une Noie et nue figure destinées à servir de complément à sa coaimunicalion du ii mars dtrnier, sur un système de caniveaux spécialement destinés à la télégraphie souterraine. (Commissaires précédemment nonunés : MM. Pouillet, Piobert, Combes.) CORRESPONDANCE. M. LE Mi.MSTRE DE l'Instruction publique autorise l'Académie à prélever sur les fonds restés disponibles une somme de i5oo francs destinée à la continuation des recherches de M. Gervais dans les cavernes ossiféres du midi de la France. L''A«-ADÉMiE ROYALE DES SciENCEs DE CoPEXHAGUE envoïc un exemplaire de ses Comptes rendus pour l'année 1861. M. GiLLis, Surintendant de l'Observatoire naval des États-Unis, adresst; un exemplaire des observations astronomiques et météorologiques faites dans cet établissement durant l'année 1862. M. Flourens transmet et appuie une demande adressée [lar M. Turnbull, médecin delà Faculté d'Edimbourg, qui, se proposant de traiter, par tuie méthode qui lui est propre, lui certain nombre de personnes affectées de surdité, prie l'Académie de vouloir bien faire constater par luie Commission l'état de ces individus avant qu'ils soient soumis à son traitement, dont le résultat doit, suivant lui, être complet ou à peu près dans l'espace d'une année. M. Turnbull a fait connaître sa méthode à M. Flourens et la communi- quera également aux Membres de la Commission; il l'a décrite dans une Note qu'il dépose, mais il demande à 71c pas la rendre dès ce jour com- plètement publique, sa Note, à laquelle l'Académie, au bout d'une année, 143.. ( I lOO ) donnera toute la publiciléqu'elle jugera convenable, resterait jusque-là sous pli cacheté. L'Académie charge ui>e Commission, composée de !V1M. Flourens, Milne Edwards et Bernard, de prendre connaissance du.procédé de M. Turn- bull, et de constater autant que cela lui semblera possible l'état de l'ouïe chez les individus qu'il lui préseutera. M. LE Secrétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie un petit appareil destiné à faciliter aux aveugles les moyens d'écrire. L'inventeur, M. Strauss-Diircliheim , a, comme rilliistre Savigny, payé par la perte de la vue les belles découvertes qu il a faites sur Tanatomie des animaux infé- rieurs. Nous donnerons l'extrait suivant de la Lettre qui accompagne cet instrument : « Je viens de lire dans le journal le Cosmos, du 9 de ce mois, que M. Du- vignau a adressé à l'Académie des Sciences un appareil destiné à faciliter aux aveugles les moyens d'écrire. Ayant imaginé une machine de même genre, et cela il y a plus de trente ans, et connue d'un grand nombre de personnes, permettez-moi de vous prier de vouloir bien la mettre sous les yeux de l'Académie, comme simple communication, afhi d'établir, s'il y ;t lieu, ma priorité à cet égard. » Celte machine, je l'ai soumise dès le commencement au jugement de Mesdames de Landrcsse, alors professeurs à l'Institut des jeunes aveugles, rue Saint-Victor, qui la trouvèrent très-propre à écrire la nuit. C'est en effet dans ce but que je l'ai imaginée, et c'est à cet usage qu'elle a servi à moi-même un grand nombre de fois. Mesdames de Landresse eurent la bouté de la mettre sous les yeux de M. le Directeur de l'Institut des jeunes aveugles^ qui, tout en reconnaissant son utilité, ne crut pas toutefois devoir l'employer dans cet établissement. i> Cette machine, très-simple en elle-même, est parfaitement propre à écrire la nuit, sans lumière, ainsi que MM. les Membres de l'Académie pourront s'en assurer. » ASTRONOMIE. — Sur la mélliode employée pour délerminer la trajectoire du bolide du i/J mai. Note de M. Laussedat, présentée par M. Daubrée. (Commissaires, MM. Le Verrier, Serret, Daubrée.) « M. Daubrée, à qui ont été remis la plupart des renseignements recueillis sur le bolide du i4 mai dernier, a bien voulu me faire l'honneur de me les ( 'lO' ) communiquer, en m'exprimant le désir d'avoir, le plus tôt possible, une idée un peu exacte de la marche du météore. La méthode expéditive dont j'ai fait l'essai, pour répondre aux vues du savant académicien, me pa- raissant à la l'ois très-simple et suffisamment exacte, j'ai pensé qu'il pourrait être utile d'en indiquer ici le principe. » Les directions des points de la trajectoire apparente d'un corps qui traverse rapidement l'espace sont généralement rapportées aux constella- tions les plus connues ou aux planètes qui se trouvent au-dessus de l'ho- rizon. J'admets que la précision de ce genre de détermination ne dépasse guère I degré, surtout quand les observations sont faites à l'improviste. Cela étant, au moyen d'un globe céleste de o",20 à o'",2 5 de diamètre, disposé d'après la latitude du lieu et l'heure de l'observation (heure sidé- rale déduite de l'heure moyenne), je détermine l'azimut et la hauteur appa- rente de chacun des points du ciel qui ont servi de repère. Cette opération est répétée pour les différentes stations d'où le phénomène a été observé. Les résultats en sont ensuite rapportés sur une carte géographique à grande échelle, sur laquelle les stations sont elles-mêmes marquées d'après leurs longitudes et leiu-s latitudes. Il est même bon d'inscrire à côté de chaque station sa cote d'altitude. Si les stations ne sont pas éloignées de plus d'un degré, on peut, sans inconvénient, négliger la courbure de la Terre et con- sidérer les verticales de ces stations comme parallèles et la carte comme un plan horizontal. On exécute alors sur le dessin ainsi préparé, et par la mé- thode ordinaire des projections cotées, toutes les constructions nécessaires. Les différents problèmes relatifs au mouvement du corps dont on a obtenu la trajectoire, en projection horizontale d'une part et en projection verti- cale par les cotes de hauteurs de quelques-uns de ses points, se résolvent ensuite avec la plus grande facilité. 11 Cette méthode, purement graphique, a encore ce très-grand avantage que chacun des observateurs peut, en la retournant, apprécier le degré d'exactitude de la trajectoire et indiquer au besoin les rectifications qu'il pourrait y avoir lieu de lui faire subir. On peut en effet déduire inverse- ment du tracé de cette trajectoire sa perspective sur la sphère céleste pour une station quelconque, et reconnaître les écarts plus ou moins considéra- bles de cette perspective, comparée à celle qui a été observée. » Les données qui ont servi au tracé de la courbe pleine de la figure ont été réunies dans le tableau suivant : ( 1 I02 ) NOMS (les stations. Rieumes . Nérac . Montauban Agen Layrac AstalTort Toulouse L'IsIe-Jourdain. NOMS des observateurs M. Lajous. M. Lespiault. M. Pauliet.. M. Bourrières. Journal l'Agle M. de Lafitte. n M. Jacquot. . . ISDICVTIOX DES DIRECTIONS OBSERVEES. i'^'' point, défini par ses deux coordonnées. 2' point, celui où a eu lieu l'explosion. . . . Durée du trajet d'un point à l'autre : 3 se- condes !"■ point, à 50 au S. de Poilus Japparilion). 2^ point, entre Arcturus et s Bouvier, à j de la distance à partir d'e 3' point, à i5° au N. de Jupiter (explosion). (Le bolide passe à quelques degrés au N. du zénitli) 1""' point, constellation du Lion 2"= point, à gauclie (à rE.)de Saturne et de l'Épi de la Vierge 3^ point, un peu au-dessous de Jupiter. . . . Au-dessus de la ville, un peu au S Près du zénith Au zénith, direction N.-O. au S.-E Dans une Lettre adressée à M. Petit Trajectoire horizontale de l'O. a l'E. se re- levant un peu vers le N du N. h l'O. du N. à l'E. >i-,° du S. à 10. 65° du S. à l'E. du S. à l'E. du S. à l'E. du S. à l'E. DACTEIR ippareole. ■î>° 16° 3o' 38" 450 20»? 55°? 30° 8à 10»? » Les deux directions nettement définies par M. Lajous, de Rieumes, déterminent un plan dont le bolide n'a pas dû beaucoup s'éloigner dans la partie de sa trajectoire visible des stations représentées sur la carte. C'est du moins ce qui semble résulter de l'indication fournie par M. Jacquot, dont la station n'était pas très-éloignée de Rieumes. A défaut donc d'une troisième observation plus occidentale qui aurait sans doute donné une sur- face conique et par conséquent plus de précision, on s'est servi de ce plan qui rencontrait les rayons visuels partis de Nérac et de Montauban sous de: angles avantageux. La courbe continue passant par quatre des points d'in tersection ainsi obtenus satisfait à la plupart des observations faites des stations situées au sud d'Agen, et dont nous avons rapporté celles qui étaient le mieux précisées dans le tableau précédent. » Cette courbe prolongée rencontre la direction indiquée par M. Lajous comme celle où aurait eu lieu l'explosion, à peu près à égale distance de celles qui résultent des observations de MM. Lespiault et Pauliet, dont les stations étaient peut-être moins favorablement situées, leurs rayons visuels formant avec la trajectoire des angles très-aigus. « D'après un autre observateur de Montauban, M. Bagel, l'explosion { iio3 ) aurait eu lieu beaucoup plus à l'ouest, après quoi le bolide, ayant pris une couleur rouge sombre, aurait continué sa route à l'est. » Cette observation doit être rapprochée de celle de M. Berge, curé de la Magdeleine-près-Bessières, pour qui le globe de feu, après s'être ouvert comme un bouquet d'artifice, marchait toujours, et de celle de M. Pauliet, qui parle d'une crépitation et d'un mouvement rapide de rotation remar- qués avant l'explosion. Enfin, les roulements prolongés qui ont suivi la pre- mière ou les premières détonations, car, en plusieurs endroits, on en a compté deux ou trois, semblent démontrer indubitablement que le phé- nomène de l'explosion n'a pas été instantané, et si l'on a égard à la vitesse considérable du bolide, il ne serait pas impossible que les points de la tra- jectoire auxquels cette explosion a été rapportée par les différents observa- teurs ne fussent pas rigoureusement les mêmes. » Néanmoins, l'instant où, de partout, l'on a vu jaillir les premières étincelles et celui où l'on a commencé à percevoir le brnit déterminent un intervalle de temps qui peut servir à évaluer la distance de chaque station au point où le phénomène de l'explosion a commencé à se produire. Un assez grand nombre d'observateurs ayant noté cet intervalle avec soin, nous reproduisons dans le tableau suivant les nombres qu'ils ont donnés, et nous rapprochons des distances qui en résultent celles que l'on peut évaluer sur la carte, en admettant que l'explosion ait eu lieu au-dessus de Nohic, sur la direction donnée par M. Lajous et entre les deux directions données par MM. Lespiault et Pauliet. NOMS DES STATIONS. NOMS DES OBSERVATEURS. TEMPS liCOCLÉ entre l'explosion et le brait perçu. DISTANCES déduites de co temps. DISTAN-CES éraluéesl sur la carte 4 à 5"» 5"' 2 à 3™ 4"! 8o^ I à 2"> 3"" 3"" 8o à loo'' 6ol< 4o à 60'' 80'' 25k 20 à 4ok Co'' Gol' 90'' 75" Cok Nérac Agen Astalfort M. Bagel M. Pauliet Rieumes M . Lajous i « On ne pouvait guère espérer et l'on ne devait même pas s'attendre à trouver autant d'accord entre les nombres inscrits dans les deux dernières colonnes de ce tableau, et il parai! fort probable, d'après cela, que l'explo* ( .io4 ) sion a réellement eu lieu très-près du point qui correspond verticalement au-dessus de Nohic, ou peut-être un peu à l'ouest et à i5 ou 20 kilomètres de la surfiice de la Terre. La plupart des météorites trouvées après le passage du bolide ont été recueillies très-prés de là, mais il est à présumer que beau- coup d'autres fragments ont été projetés plus à l'est et à d'assez grandes distances de part et d'autre de la direction de la trajectoire. D'après les éva- luations consignées dans plusieurs lettres, nous avons trouvé en moyenne que le bolide avait une vitesse relative de 20 kilomètres par seconde. Le plus grand nombre des observateurs comparent le diamètre apparent du bolide à celui de la Lune; en supposant qu'il fût observé à une distance moyenne de 5o kilomètres, le bolide avec son atmosphère embrasée aurait en un diamètre réel de 4oo à 5oo mètres. D'après les observations que nous avons rapportées et les constructions exécutées sur la figure, le météore aurait été vu d'abord à 45 kilomètres de hauteur au-dessus de la surface de la Terre; mais plusieurs des observations faites au nord d'Agen augmentent considérablement cette hauteur. A Saintes, on aurait vu le bolide à 5o de- grés au-dessus de l'horizon et dans le méridien ; à Castillon-sur-Dordogne, au Verdon, à Bordeaux, à la Réole, le bolide aurait paru se projeter sur la Lune ou passer très-près d'elle. Dans une lettre adressée à M. Le Verrier, M. Lespiault, professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux, remarque avec raison qu'il serait difficile de faire concorder toutes ces observations, à moins de transporter le bolide à une hauteur considérable. Plusieurs per- sonnes, dont les stations étaient très-distantes les unes des autres, ont aussi projeté le météore sur les mêmes constellations du zodiaque, de manière a n'accuser qu'une parallaxe insensible. » Il a bien fallu renoncer à se servir de ces observations. Toutefois, en combinant, comme l'a fait M. Lespiault, une observation faiie à Nérac par son frère, et qui transporte la trajectoire au nord de cette station, avec une autre observation faite à Tombebœuf, près ÎMiramont, par M. Cluzel, on trouve que le bolide devait se trouver dans le voisinage du méridien de Nérac, a 100 kilomètres de hauteur environ. Cette seconde trajectoire, également représentée sur la figure, aurait eu une très-forte inclinaison sur l'horizon, et cependant les observations éloignées, celles de ;\L Brongniarî, dans l'Eure, de M. Triger, au Mans, etc., semblent contredire ce fait. » A Ichoux, dans les Laudes, on aurait vu le bolide se détacher du ciel et [onûiGr perpendiculairement. Cette indication, assez vague en apparence, a peut-être une signification dont on doit tirer parti. Les perspectives de la trajectoire sont extrêmement différentes selon la position du point de vue, Treyt^iùtre jToàahle- lùi boiuU ifu- t^mat iâiS4. ff après /fJicux. ' larida.. • S/.f(Ùofié d où on a ci'stn'é /u marc^ie Jn ùo/tJ^ . %£ocaUi€4S pr^ dex^U-e/fe^ on a irottr^elcs mr/œn/fé ^ Dire€iitm.f f'i-scrvécs de ^] crac ../ùrumrs ''''■' £t/n'//t' dt'pe/l/c du piafi dchr^iitûp* fix df'H^ m^/ffif t-tsueis dtrttféé df Jii«tmf^ mru' jne/^i,'re d<>n/ ài fc^ifectcire parcû/ s êlrep^ii êciir- tétdc cepÎ4in )<. -Pcuiù de la trtXf^c^re' dét^r^unes dtredumn/^ Toulouse lis all(ùidt:K^scuàçncfS'fcnt ej^trwuc^ m /nôtres; hui^s les aiUr£^ c^ésripré- sciite/U xfesAJ/orfic'lre^ . ^t'icCCe' i\- ^/ea/ifesM 285^ Comptes rfiif/us des Séances de J'Acadhnie dos Sciences J'or/iç /J'/ll, Séance du 15 Juin IS64. f ( iio5 ) et nous avons pensé que Tobservation d'Ichoux voulait dire que le plan de la trajectoire passait par le zénith de ce lieu. C'est d'après cette indica- tion que nous avons tracé une troisième ligne intermédiaire qu'il faut peut- être considérer comme représentant jusqu'à présent la trajectoire la plus probable du bolide du i4 mai- » MÉTÉOROLOGIE. — Bolide observé à Paris dans ta nuit du 6 au 7 juin 1864. Extrait d'une Note de M. Coulvieu-Gravier. « ... Le 6 juin 1864, à 9 heures 56 niiuutes du soir, un globe filant venant du sud-sud-est, se dirigeant au uord-nord-ouest, prit naissance entre la Couronne et Ç pieds d'Hercule, et disparut après 100 degrés de course qu'il parcourut en trois secondes entre a Chèvre et l'arc de Persée. Sa posi- tion azimutale était à 345 degrés, et sa position verticale à 3a degrés, prise, comme nous le faisons toujours, au milieu du parcours de la trajectoire. » Ce météore de première grandeur était, comme ils le sont toujours pour cette catégorie, de six fois environ le diamètre de Vénus dans sou plus grand éclat. Il était de couleur blanche, couleur qu'il conserva tout le temps de son apparition; sa traînée non persistante était aussi presque blanche et compacte. Quelques degrés avant la fin de sa course, il se brisa en trois fragments, qui conservèrent la coideur du globe et disparurent après 2 à 3 degrés de course. u Ce beau météore éclaira vivement l'horizon; il fut vu directement par M. Chapelas et par réflexion par M. Chartiaux, et, comme pour tous les globes filants que nous avons observés jusqu'ici, ou n'aperçut pas pendant le parcours de sa longue trajectoire une seide parcelle de fumée, pas plus qu'on n'entendit le moindre bruit, soit pendant, soit après son apparition. Au moment où paraissait le globe filant, uii orage très-iutense avait heu dans la région sud, extrémité de l'horizon; la lumière réfléchie du globe vers cette partie du ciel amoindrissait l'éclat des éclairs incessants qui partaient de cet orage. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le calcul des Nombres de Bernoulli; par M. E. Catal.4.\. (■ Les relations nombreuses qui existent entre les Nombres de Bernoulli donnent lieu à des calculs pénibles, parce qu'il s'y introduit, nécessaire- ment, des fractions de plus en plus compliquées. Dans le travad que j'ai C. R., 1864, I" Semestre. (T. LVHI, N" 26.) '44 ( iio6 ) I honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie, j'étabHs les formules I = r~^' t's — — T— 7ï'-- ^2«-) = — rrô; 2.3 '~ 2.l5 ^"-' 2(4"— I) p 2«j^^--i) ^ 2/^2/^ — i)(a/z — 2j(2/; — 3)p _^2np_ -"-' 173 '^-"-^ "^ 2.3-4-5 -"-' ~ -^*^'-^ dans lesquelles P,, Pj..., P2„_,,..., sont des nombres entiers impairs. » I- En partant du développement de 1 on trouve (*) (A) tang.r^4(4-i)-^x-... + ...±4"(4"-i), ,^°-,^.x-^"-'^-. Pour développer directement tang x, il suffit de prendre l'équation ^"cosjc = sin X, et d'employer ensuite la formule de Mac-Laurin. On obtient ainsi (B) tang^ = J.^ + j3 7-^ +•••+ J=«-, ..,...(,„_,) +-. J',, j 3, /s,-.., étant des nombres CM/jers, déterminés par la relation j' , {2n — i){in — 2)_ (C) , j [■2n — l)l2« 2U2« — 3)(2« 4) 2/î — I ( + ^ ,...3-4 tV.«-.--±-^J. = ±'- » II. La comparaison des formules (A), (B) donne » D'un autre côté, à cause des deux relations : 4"B,„_. + 4"-'^^^^B,„_3+...+ 4^B. 2n > T> , 2/z(2/2 — l) _l_ ^'^ R _ ^" — ' /**\ ^=«-'-*" ^73— B,„_3 +...+ - B, -^,3„^,,( ), (*1 Comptes rendus, t. LTV, p- io3i. (**) Comptes rendus, t. LIV, p. io6o. ( i'07 on a (4" - .)B.„-, + (4"- ' - 0 '"';"3~" B,„_3 +...+ (4 - 0^' B. = ^ d'où, en posant (E) B,„_, = - ^--' • ' 2«— 1 ~ ;^~"ô '^în-a » III. Si, dans la dernière équation, on suppose /; = i , n ^ 2, // = 3,..., on trouve P, = i, F3 = r, P, = 3, P, = i7, P, = i55, Ph = 2073,...; en sorte que les preinières valeius de P.,„_, sont entières. Poui- démontrer que toutes le sont, je m'appuie stn- les remarques suivantes : » i" A cause des formules(D), (E) : (G) j,„_, = Çp,„_.. Donc, si^2n-i ^^i entier, ce nombre est divisible par tous les diviseurs impairs de 71. >) 2° — étant la fraction irrediicttble équivalente a — ^ — r--- =^ L , D -^ ' r(a + i)r(6H- 1) ^ '' le dénominateur D divise a et b; d'où il résuite que C se réduit à un nombre entier, lorsque a et b sont premiers entre eux. » 3° Le terme général de l'écpiation (F) est, abstraction faite du signe, (U r{^'> + ') p Le dénominateur de la fr,:ctioii irréductible équivalente au coefficient de P2«-2p-i '^^f "'1 diviseur commiui à ip-h i et an — ap, ou commun à 2/j + 1 e[ n — p[2") ', si donc P2„_2p_, est un uoiubre entier, ce dénomina- teur divise P.„_2p_, (1°). » 4" Conséquemment, si P,, P3, P5,..., Pon-a sont des nombres entiers, Pïn-i f'st un nondjre entier. (*) a et b sont des nombres entiers. ■ 44.- ( i.o8 ) » IV. Les nombres entiers r{2p-h2]r{2n — 2p + i) -" -p ' r(2jy+i)r(2« — 2/3 + 1) sont tous deux pairs ou tous deux impairs, lorsque P.,„_2p_, est impair. Si doue P,, P3,..., Po„_3 sont impairs, Tj 2n(2n — I ) 2n(2/l— l)(27Z — 2)(2/7 — 3) 2«C2«— l) + TÏTS^ ^•••^~~T:^^ -+-i(mod.2); ou, d'après la formule du binôme, Pon-t^ï^ 2-"~' — lEEH— i(mod. 2) : P2H-1 ^^' impaii'. » V. Remarque. — D'après la formule (D), on pourrait calculer les Nombres de Bernoulii au moyen des nombres entiers^,, ^-3, y\,...; mais ceux-ci croissent beaucoup plus rapidement que P,, P;,, P5... » PHYSIQUE. — Sur le pouvoir rotatoire des liquides actifs et de leurs vapeurs. Note de M. B. Geuxez, piésentée par M. Pasteur. n liorsqu'en i8i5 Biot fut conduit par le hasard à la découverte de la polarisation rotatoire dans les liquides, il reconnut aussitôt à ce phénomène remarquable tous les caractères d'une propriété dépendant de la forme individuelle des molécules. Parmi les expériences qu'il imagina pour mettre ce fait en évidence, la plus démonstrative consistait à volatiliser un liquide actif, l'essence de térébenthine, et à faire traverser la vapeur par un rayon de lumière polarisée. Après plusieurs essais infructueux, Biot réussissait enfin à constater l'existence du pouvoir rotatoire de la vapeur d'essence, lorsqu'une explosion et un incendie détruisirent ses appareils. Soit que cette expérience présentât trop de dangers, soit qu'elle parût d'une installation trop difficile, elle ne fut pas reprise depuis 181 8. Il restait cependant à rechercher si le pou- voir rotatoire moléculaire est le même en grandeur et en direction dans la vapeur et le liquide qui l'a produite; il n'était pas sans intérêt non plus de déterminer la loi de dispersion des plans de polarisation des rayons de diverses couleurs sous les deux états : tel a été le but de mes recherches, que je n'aurais sans doute pu exécuter sans les bienveillants encouragements de MM. Pasteur et Verdet et les ressources que m'offrait le laboratoire de l'Ecole Normale supérieure. ( nocj ) » Quelques essais préliminaires entrepris sur les vapeurs d'essence de térébenthine et de camphre, à l'aide d'un tube de i5 mètres de longueur chauffé par une série de becs de gaz, me permirent de constaîer que le pou- voir rotatoire se conservait dans les vapeurs avec le même sens que dans les liquides. Quant à la grandeur de la rotation, elle était assez considé- rable pour me permettre de réduire à 4 mètres la longueur du tube et de le disposer de manière que la température filit uniforme d'une extrémité à l'autre. Mais en opérant sur des liquides dont le pouvoir rotatoire est très- considérable, je reconnus que les nombres qui repiésentaient les pouvoirs rotatoires moléculaires des vapeurs étaient bien plus faibles que ceux qui correspondaient aux liquides condensés à la température ordinaire; je fus ainsi conduit à rechercher si le pouvoir rotatoire moléculaire de ces essences ne variait pas avec la température. » Ces licjuides ont été étudiés à diverses températures avec des appareils spéciaux et par des procédés dont on trouvera la description ailleurs. Je ferai remarquer seulement que je me suis attaché à opérer sur des essences aussi homogènes que possible, et, comme les liquides s'altèrent toujours légèrement quand on les maintient pendant c[uelques heures à de hautes températures, j'ai commencé les déterminations à ces températures et j'ai continué par les températures inférieures. » En représentant par [a] le pouvoir rotatoire moléculaire à la tempéra- ture f, on peut résumer par les formules suivantes les mesures prises jusqu'à i6o degrés. ESSENCE d'oIUNCE. ESSENCE DE BIGARADE. ESSENCE j RAIES. Valeurs de [t/]. Valeurs de [a]. DE TÉRÉBENTHINE. 0 0 C 90,45 -- 0,0893 ( — 0,000 o54 (' 92,79 0, 1041 ' — 0,000 ■ 06 i' 28,29 — 0,00 3187 ( D 115,91 — o,i237( — 0, 000 016 I' iiS,55 — o,ii75( — 0,000 2161' 36, 61 —0,00 44371 E 1/18,82 — 0,1 585 t — 0,000 028 i' i53,8i — 0,1667 ' — 0,000 198'' 46,29 — 0,00 6187 ( F 180,67 — °>'979 ' — 0,000 001 1' 186,89 — 0,2162 c — 0,000 i53 (•- 55,00 — 0,00 7000 ( G 2^1 ,20 — o,233i 1 — 0,000 181 <- 249,33 — 0,26381 — 0,000 4o3i' 71 ,01 — 0,00 8437 1 « Le pouvoir rotatoire moléculaire peut donc être exprimé en fonction de la température par la formule parabolique a — bt — et-, a étant très-petit pour les essences d'orange et de bigarade et sensiblement nul pour l'essence de térébenthine. ( iiio ) » Si l'on compare les valeurs de [a] pour une même température et poin- les divers rayons du spectre, on reconnaît que les essences d'orange et de bigarade s'éloignent bien plus que l'essence de térébenthine de la loi de la raison inverse du carré de la longueur d'ondulation; le produit [x]!' varie en effet de la raie C à la raie G d'environ y de sa valeur pour les essences d'orange et de bigarade, tandis que la variation dans le même cas n'est que de Yb pour l'essence de térébenthine. » Si Ion prend le rapport des pouvoirs rotatoires pour un même rayon à deux températures quelconques, on trouve qu'il est le même, quel que soit le rayon du spectre que l'on considère: on en déduit aisément que la loi de dispersion des plans de polarisation des rayons de diverses coidenrs se conserve la même pour toutes les tempéra tînmes. » Les liquides précédents, ainsi que le camphre, ont été amenés à l'état de vapeur dans un tube de 4 mètres de longueur, entouré d'un manchon contenant de l'huile que l'on pouvait porter à des températures quelconques au moyen d'une série de becs de gaz. J'ai mesuré les rotations produites par cette colonne de vapeur et je les ai comparées à celles que produisait une certaine longueur du liquide provenant de la condensation de la vapeur; le tableau suivant résume une série d'expériences. RAIES ESSENCE d'orange. ESSENCE DE BIGARADE. ESSENCE DE TÉRÉBENTHINE. CAMPnRE c Vapeur. Liquide. Rapport Vapeur. Liquide. Rapport. Vapeur. Liquide Rapport. Vapeur. Liquide. Rapport / 0 / 0 0 7,74 < 36, oS 4,66 4°36 \ 0 i3,o3 2,99 6°89- >9°43 2,82 D 12,10 45,97 4,-4 9,83 46,06 4,69 5,5- 16,59 2,98 9,44 26,71 2,83 E 14,33 59,57 4, .5 12,75 59,54 4,67 7,09 21 ,08 2,97 i3,36 37,82 2,83 F 17,46 72,24 4, '4 .5,37 7<,6i 4,66 8,36 24,96 2,99 ■7,77 5o,I2 2,82 G 23,44 97>"9 4,>5 20,75 96,63 4,66 10,96 32,68 2,98 28,11 79,62 2,83 » Le rapport des rotations pour la nième raie sous les deux états est le même pour tous les rayons du si)ectre, la différence étanf inférieure aux erreurs d'observation possibles: on j^ent en coiiclun' que la loi de disper- sion est à la fois indépendante de la température et de l'état du corps. » Il restait à suivre la variation du pouvoir rotatoire molécidaire après le changement d'état. Pour cette déteruunation qui nécessite des précautions expérimentales que je ne puis éuumérer ici, je me suis servi de l'observation de la teinte sensible dont l'emploi se trouve justifié par le résultat précé- ( •!'> ) dent. La mesure étant faite, quand le tube était saturé de vapeur à une tempéra! ure et sous luie pression connues, on balayait la vapeur par in» courant d'acide carbonique, on la condensait et l'on déterminait à diverses températures le pouvoir rotatoire uioléculairc du liquide. Pour l'essence de térébenthine et le camphre, le pouvoir rotatoire moléculaire de la vapeur est presque rigoureusement le même que celui du liquide supposé à la même température ; pour les essences d'orange et de bigarade, il est un peu plus faible, et la courbe qui le représente continue de.se rapprocher de l'axe des températures dans la partie qui correspond à l'état de vapeur. » En résumé, le j)ouvoir rotatoire des substances que j'ai étudiées, pour un rayon déterminé du spectre, n'est pas une constante; il varie régulière- ment avec la température et ne change ni de sens, ni sensiblement d'inten- sité, quand le liquide passe à l'état de vapeur. » Pour les rayons de diverses couleurs, la loi de dispersion des plans de polarisation est indépendante de la température et de l'état de la substance. M Si donc on admet que le pouvoir rotatoire des substances actives dé- pend de leur structure moléculaire, on peut conclure de ce qui précède que les molécules liquides se vaporisent sans qu'il v ait dans leur forme aucune modification. » PHYSlQUiî. — Détermination des longueurs d'onde des rayons lumineux et des rayons ultra-violets. Note de M. Mascart, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Au mois de novembre de l'année dernière, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie un dessin des raies obscures qui se trouvent dans le spectre solaire idtra-violet, et j'ai décrit la méthode qui m'a servi à les observer. J'ai obtenu récemment de meilleurs résultats en substituant un prisme de spath d'Islande au prisme de quartz qtie j'avais employé d'abord ; le spath .semble laisser passer les rayons chimiques plus facilement encore, et la grande dispersion du spectre ordinaire permet de distinguer un nombre de raies beaucoup plus considérable. J'ai pu ainsi dessuier environ sept cents raies obscures plus réfrangibles que la raie H; j'ai désigné quelques-unes des plus remarquables, convenablement échelonnées dans toute l'étendue du spectre, par les lettres L, M, N, O, P, Q, R, déjà employées par les différents physiciens qui se sont occupés de ce sujet, et j'ai appelé S et T deux raies plus réfrangibles situées dans une région qui n'avait pas en- ( I"2 ) core été étudiée. Il est impossible de définir ces raies sans le secours d'une figure ; je renverrai donc à mon dessin, qui sera publié prochai- nement. » Ce mode d'observation s'applique très-bien, connue je l'ai dit, à la i-iesure des indices de réfraction et des longueurs donde, avec le même deçré d'exactitude que s'il s'agissait de rayons lumineux. J'ai déterminé les indices de réfraction de ces différentes raies dans les deux spectres du quartz et du spath ; je ne rapporterai ici que les nombres relatifs au rayon ordi- naire du spath, afin de donner une idée de l'étendue du spectre nhra- violet. » Les longueurs d'onde des raies obscures du spectre solaire lumineux n'ont pas été mesurées depuis Fraunhofer, et les différentes valeurs qu'il a données sont assez peu concordantes pour qu une nouvelle détermina- tion soit nécessaire. On admet généralement, en France, les nombres que M. Babinet a déduits des expériences dans lesquelles Fraunhofer a étudié les lois des réseaux ; mais, dans un Mémoire postérieur peu connu, Fraun- hofer s'est proposé spécialement de fixer les valeurs des longueurs d'onde avec des réseaux beaucoup plus fins que ceux dont il s'était servi d'abord. Cette seconde série, qui présente avec la première des divergences notables, doit être adoptée de préférence à cause de la précision des mesures, mais elle est incomplète ; j'ai cherché à la vérifier de nouveau et à la compléter en y ajoutant la longueur d'onde d'une raie importante B, que Fraunhofer n'avait pas pu observer. » J'ai eu à ma disposition un réseau très-remarquable construit par No- bert, et qui appartient au cabinet de physique de l'École Normale, l! est tracé sur verre au diamant, comme ceux de Fraunhofer, et l'intervalle de deux traits consécutifs est d'environ -~ de millimètre. La déviation de la raie D dans le premier sp^^ctre est à peu près de i5 degrés, et, comme le goniomètre avec lequel j'ai opéré permet d'apprécier 5 secondes, on voit que l'approximation des mesures est de l'ordre des dix-millièmes. Les lon- gueurs d'onde des rayons ultra-violets ont été déterminées avec le même réseau et la même précision. Le tableau suivant contient les résultats des expériences; on a pris, dans les valeurs des longueurs d'onde, le millième de millimètre pour unité. ( ">3) Spectre lumineux. Spectre ultra-violet. BAIES. INDICE DU RAYON ordinaire dans le spatli. LONGUEUR d'unde. A B C D E b F. ... ,. G H 1 ,6o5i3 I ,65296 I ,65446 I ,65846 1,66354 1,66446 1,66793 I ,67620 I, 68330 0,68667 0,65607 o,5888 0,52678 o,5i655 0,48596 0,43075 0,39672 RAIES. INDICE DU RAYON ordinaire dans le spath. LONGUEUR d'onde. L M N 0 P Q R S T I ,68706 I ,68966 1,6944, I ,69955 1,70276 I ,70613 I ,71 i55 I ,71580 ' w>939 0,38190 0,37288 0, 35802 0,34401 0,33602 0,32.856 0,31775 w » » On voit d'abord, à l'inspection des indices, que les rayons solaires ultra-violefs, à partir de la raie H, occupent dans le spectre ordinaire du spath une étendue plus grande que l'intervalle des deux raies extrêmes A et H du spectre lumineux. On peut donc, par la photographie, doubler l'espace qui renferme les rayons accessibles à l'expérience. » La distance des deux raies qui forment le groupe D était d'environ I minute dans le spectre du réseau: on pouvait donc les observer l'une et l'autre; j'ai trouvé entre les longueurs d'onde correspondantes un rapport très-voisin de celui qu'a obtenu M. Fizeau par des expériences qui se prê- taient beaucoup mieux à l'évaluation de ce rapport. )) Quant à la détermination des valeurs absolues des longueurs d'onde, elle présente des difficultés d'un autre ordre. Les expériences de Fraun- hofer conduisent au nombre o,5888 pour la longueur d'onde de la raie D, mais il ne dit pas d'une manière explicite quelle est celle des deux raies du groupe sur laquelle portaient ses mesures, et on ne peut pas s'en assurer par expérience, car on ignore si le pouce dont il s'est servi était exacte- ment rapporté à la règle de Borda. En mesurant les dimensions du réseau, j'ai obtenu une valeur supérieure à la précédente, même pour la raie la plus réfrangible du groupe D. Toutefois, il faudrait, pour décider cette question, déterminer la valeur des petites divisions du mètre plus exacte- ment qu'on ne l'a fait encore ; j'ai donc adopté le nombre de Fraunhofer c. R., i86ii, i" Semestre. (T. LVIll, N" 2G.) I -l 5 ( 'ii4 ) et je l'ai appliqué à la raie la plus réfrangible du groupe, laquelle est un peu plus intense. Toutes les autres valeurs ont été comparées à celle-là, de sorte que le tableau précédent indique les rapports qui existent entre les différentes longueurs d'onde. D'ailleurs, ce sont ces rapports qu'il im- porte surtout de connaître pour les usages de l'optique physique. » Les nombres renfermés dans ce tableau sont les moyennes de dix sé- ries d'expériences très-concordantes. Je les crois exacts à moins d'une demi-unité du quatrième chiffre significatif, si ce n'est peut-être pour les derniers rayons ultra-violets, dont l'observation est plus difficile. J'ai ce- pendant conservé le cinquième chiffre, pour indiquer les cas dans lesquels il y a lieu de forcer celui qui précède. » Je n'ai pas pu observer la raie A de l'extrême rouge, ni les raies S et T de l'autre extrémité du spectre. J'avais donné l'année dernière, pour la longueur d'onde de la raie A, le nombre 0,768, en admettant, d'après M. Kirchhoff, qu'elle coïncidait avec la raie rouge du potassium. Depuis cette époque, M. Kirchhoff a reconnu que la raie du potassium a un in- dice de réfraction plus faible, et par suite une longueur d'onde plus forte que la raie A. » Enfin, les nombres que j'ai obtenus sont en général un peu supé- rieurs à ceux que Fraunhofer a donnés dans sa seconde série d'expé- riences, ce qui porte à croire qu'il visait le milieu du groupe des deux raies D, au lieu de viser la plus réfrangible. C'est celle-là qu'il a désignée par la lettre D dans son dessin du spectre solaire. » PHYSIOLOGIE. — Sur la fermentation alcoolique. Note de M. Duclaux, présentée par M. Pasteur. « Dans une Note présentée à l'Académie dans sa séance du 27 juillet 1 863^ M. Millon s'exprime ainsi : M Le Mémoire de M. Pasteur sur la fermentation alcoolique repose sui- » cette idée fondamentale, que le ferment de l'alcool trouve dans l'assimila- » tion des sels ammoniacaux l'azote nécessaire à sa régénération L'ex- » périence décisive de M. Pasteur a consisté à faire une addition connue » de tartrate d'ammoniaque dans une solution aqueuse de sucre candi, qui )) recevait d'autre part des cendres de levure et une petite quantité de levure » fraîche bien lavée. » Après quelques jours d'une fermentation sensible, l'opération a été ') arrêtée, et le dosage de l'ammoniaque a pern)is de constater une perte ( i'i5 ) » que M. Pasteur attribue à la formation de globules nouveaux qui se » seraient ainsi incorporé l'azote nécessaire à leur existence. « u En répétant cette expérience, M. Millon trouve en effet que l'ammo- niaque disparaît pendant la fermentation, mais il ajoute qu'elle se dégage tout simplement avec l'acifle carbonique, et en quantité d'autant plus grande que la fermentation est plus ra|)ide. Le fait de la disparition de l'anuno- niaque s'expliquerait donc par une action chimique des plus simples, et M. Pasteur aurait eu le tort d'y voir un phénomène de nutrition ou d'assi- milation physiologique. » L'expérience de M. Pasteur est trop importante pour qu'un pareil doute doive régner sur son interprétation. D'autre part, il pouvait paraître singu- lier de voir ainsi l'ammoniaque se dégager du milieu d'un liquide acide. J'ai donc cru qu'il était iitile de répéter les essais de M. Millon, en em- ployant le mode même d'expérimentation qu'il indique, c'est-à-dire en laisant passer les gaz de la fermentation dans un tube à boules renfei'niant de l'acide sulfurique dilué. Si de l'ammoniaque se dégage, elle sera retenue par le liquide acide, et on n'aura qu'à l'y chercher par les procédés si déli- cats de M. Boussingault. Il suffit d'étendre ce liquide à loo centimètres cubes, d'y ajouter un excès de |)otasse, et de le distiller à moitié dans un ballon à long col, disposé de manière à éviter tout transport de liquide de la partie chauffée au réfrigérant; on recueille 5o centimètres cubes qui ren- ferment toute l'ammoniaque, et on la détermine par la méthode des liqueurs titrées. L'acide carboniqut^ dont la présence eût enlevé au dosage toule exactitude, a été retenu par la potasse, et ne gène plus l'opéralion. » Les résultats que j'ai obtenus dans cette étude ont tous été contraires à ceux de M. Millon. Je n'ai jamais trouvé qu'il y élit d'ammoniaque dé- gagée. Bien que la constatation de ce fait soit facile, j'ai tenu à multiplier les épreuves de manière à voir si quelque cause d'erreur ne m'avait point échappé, et j'ai fait les essais suivants. » Dans le cas que je viens d'étudier, celui où la fermentation se fait avec une trace de levure, le dégagement gazeux est toujours très-lent, et dans les plus mauvaises conditions, selon M. Àlillon, pour entraîner l'ammoniaque; mais forçons la cpiantité de levure, mettons-en assez pour que la fermenia- tion puisse aller rapidement, toute seule, sans tartrate d'ammoniaque, et ajoutons néanmoins de ce dernier sel, il est évident qu'il sera au moins inu- tile; l'ammoniaque pourra donc se dégager, et d'autant plus focilemeiit que la fermentation pourra être rendue très-rapide. Mettons par exemple, comme 145,. ( "'6 ) je l'ai fait, i gramme de tartrate droit d'ammoniaque dans un liquide ren- fermant 4o grammes de sucre et i5 grammes de levure en pâte, représen- tant 28^^,79 à letat sec : quatre jours suffisent à la disparition presque com- plète du sucre. Or, même dans ce cas, il ne se dégage pas de trace d'ammo- niaque. « On est encore cependant dans les conditions des expériences de M. Pasteur. Cherchons en effet la quantité d'ammoniaque restant dans le liquide fermenté. Distillons-en un volume connu avec de la magnésie qui chasse l'ammoniaque formée sans en produire de nouvelle par son action sur les matières albuminoîdes du liquide, puis traitons de la même manière le produit obtenu par la potasse, qui retiendra l'acide carbonique que n'avait pas retenu la magnésie. Nous trouvons, dans le cas dont je viens de parler, qu'il ne reste plus dans le liquide que oS', 0747 d'ammoniaque; or I gramme de tartrate en contient o^"^, 282 : il en a donc disparu o^', 2i3. Ainsi donc, dans ce cas, où la fermentation aurait pu se terminer et! dehors de la présence de l'ammoniaque, il y en a eu beaucoup d'assimilée. Cette espèce d'avidité, manifestée par la ieviire pour l'aliment azoté sous forme d'ammoniaqtie, ajoute encore à la difliculté d'admettre les résultats de M. Mil Ion. » Sans vouloir assigner ici la cause possible de l'erreur de ce chimiste, j'ajouterai seulement que si une fermentation avec sucre, levtjre et tartrate d'ammoniaque venait à dévier de sa direction de fermentation ptirement alcoolique, la matière de la levure et le tartrate pourraient fermenter sous l'action de feriîients particuliers, tels que celtii qui est propre ati tartrate d'ammoniaque. Dans ce cas, il se dégagerait en effet du carbonate d'atn- moniaque, et la liqueur de fermentation serait alcaline. » Ne serait-ce pas là ce qui a lieu dans les essais de M. Millon? » t;ni.MiE ORGANIQUE. — Sur la fermentation alcoolique. Eépome à une réclama- tion de M. Berthelot; par M. A. Béchamp. « M. Berthelot a fait [Comptes rendus, t. LVIII, p. 723), sur la Note que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie (le 4 avril dernier), concernant la théorie de la fermentation alcooliqite en particulier, et l'action des ferments organisés, en général, trois réclamations auxquelles je demande la permis- sion de répondre. La première est relative à la levtire de bière considérée connue ferment glucosique du sucre de canne. La seconde a trait à la for- mation de 1 alcool par le sucre sous d'autres influences que celle de la levtire ( III7 ) de bière. La troisième concerne les conséquences que je déduis de mes expériences. » Je crois utile de faire remarquer, d'abord, que ma Note avait surtout pour objet l'exposition sommaire d'une théorie plus générale et, selon moi, plus vraie que toutes celles que l'on avait proposées jusqu'alors. Les bornes qui m'étaient assignées m'interdisaient toute espèce de développement historique. Dans mon Mémoire j'aurai le soin de rendre à thacun ce qui lui est dû, et les idées de JVL Berthelot y seront exposées. L'ouvrage auquel M. Berthelot me renvoie est assurément riche de faits et d'aperçus ingé- nieux. Ma position et l'autorité de son auteur m'imposent l'obligation de déclarer que je n'y ai puisé ni tui fait, ni surtout une notion théorique. Sur ce dernier point nous différons aussi radicalement qu'il est possible. » Pour ce qui est de la première réclamation, je prie M. Berlhelot de vouloir bien remarquer que j'ai dit ceci : « La levure transforme, en dehors » d'elle-même, le sucre de canne en glucose, par le moyen d'un produit » qu'elle contient tout formé dans son organisme. » Le fait que la levure de bière opère l'inversion du sucre de canne, en dehors d'elle-même, a été établi par Mitscherlich. Le fait que la levure contient le principe de cette action tout formé dans son organisme n'a pas été démontré par M. Berthelot. Or, comme je le montrerai prochainement, ce principe préexiste dans la levure, comme dans les autres moisissures qui agissent comme elle, et n'est point, à pro- prement pailer, un produit d'excrétion : à mon point de vue, c'était là la chose iniportante. Quant à considérer cette matière, que j'ai nommée zjmase (parce que j'avais établi sa spécificité), comme le ferment glucosique du sucre de canne, je ferai observer que M. Berthelot n'a pas démontré que son action est spécifique, qu'elle est une individualité distincte. Cela posé, il m'importe que l'on soit bien convaincu que tout mon travail actuel sur les fermentations est une déduction logique des idées que j'ai émises en iSSy, dans le Mémoire que j'ai déjà rappelé dans d'autres occasions. Or, à cette époque, j'ai démontré que les moisissures qui se développent dans un milieu sucré sont le ferment glucosique du sucre de canne, comme la diastase est le ferment glucosique de la fécule; et pour ne pas laisser d'équivoque sur ma manière de voir d'alors, je prie qu'il me soit permis de rappeler que, plus de deux ans avant M. Berthelot, j'avais nettement formulé mon opi- nion. Je cite textuellement (voir Annales de Chimie et de Phfsiqtie, 3^ série, t. LIV, p. 4o et 42) : » La transformation que subit le sucre de canne en présence des moi- >' sissures peut donc être assimilée à celle que la diastase fait éprouver à la ( "i8 ) » fécale; » et plus loin, dans les conclusions, j'ajoute : « L'eau froide n'agit » sur le sucre de canne que lorsqu'il peut se développer des moisissures : » en d'autres termes, la transformation est due à une véritable fermenta- " tien et au développemeat d'un acide consécutivement à la naissance dufer- » ment. » » Mais la levure de bière, qui est une moisissure, agit, comme les autres moisissures, à la fois par un ferment et par les acides qu'elle contient é2;a- lement tout formés en elle. Celui qui avait ainsi conçu la nature du phéno- mène dans sa généralité avait bien le droit, dans un cas particulier, d'en parler comme il a fait ; et après avoir énoncé que cette action est compa- rable à celle de la diastase, ce qui était une idée neuve alors, il pouvait bien, la chose n'était plus difficile, trouver l'agent lui-même de cette action : c'est en effet ce qu'il a fait sans connaître le travail de M. Berthelot sur ce sujet, qui est de deux ans postérieur au Mémoire cité. » Sur le second point, il m'est également impossible de reconnaître que j'ai suivi les traces de M. Berthelot; car, pour cela, il aurait fallu que ce savant énonçât positivement que des organismes différents de la levure de bière peuvent produire en eux, par un acte de nutrition, l'alcool à l'aide du sucre de canne. Au contraire, M. Berthelot non-seulement ne suppose aucun rôle semblable à ces organismes, mais il cherche un agent chimique qui agisse indépendamment d'un acte physiologique. Le savant auteur me renvoie en effet aux pages 624-625 du second volume de son livre. Je prends à la page 623 l'exemple sur lequel il insiste avec le plus de complai- sance : il y est question de la formation de l'alcool « en employant une » matière azotée artificielle et privée de toute structure organisée, telle que » la gélatine, et en opérant uniquement avec des liquides limpides et des » substances solubles. » M. Berthelot prend donc une dissolution de géla- tine, de sucre, de bicarbonate alcalin et de glucose, et, après l'avoir saturée d'acide carbonique, l'avoir filtrée tiède pour en remplir complètement un appareil (à l'effet d'empêcher l'intervention de l'air), il la place dans une étuve. Au bout d'un temps plus ou moins long, il constate que des quan- tités considérables d'alcool se sont formées. 11 est vrai que M. Berthelot note en même temps la production d'un léger dépôt insoluble, constitué par une infinité de granulations moléculaires, amorphes, etc. Du rôle, selon moi prépondérant, de ces granulations, pas un mot; mais en revanche il est attribué une grande impoitance « à la présence du bicarbonate alcalin, qui » facilite beaucoup le succès des expériences exécutées à l'abri du contact » de l'air... Elle régidarise la marche du phénomène... en dirigeant dans ( 'H9 ) V lin sens déterminé la décomposition du corps azolé qui provoque lat'er- « mentation. » » Par la manière dont il a couru l'essence du phénomène dans celte expérience, 3Î. Bertlielot me semble être dans la situation d'un chimiste qui. ayant fait une dissolution de sucre de canne dans l'eau pure ou additionnée de nitrate de baryte, de chlorure de magnésium, ou même de gélatine, aurait constaté l'inversion du sucre de canne, et qui, après avoir noté, en même temps, la formation de quelques flocons insolubles, comme des moisissures, ne tiendrait aucun compte de ces productions^ et attribuerait l'inversion soit à l'eau, soit aux sels, soit à la gélatine, toutes substances dont l'influence est absolument nulle sur le phénomène de l'inversion. C'est pour avoir attribué un rôle à ces moisissures et l'avoir démontré dans le cas de l'inversion du sucre de canne, comme dans celui de la formation des acides que j'ai signalés en 1857, et aujourd'hui dans celle de l'alcool, que mes expériences n'ont rien de commun avec celles de M. Berthelot, qui ne datent que de 1860. » Du reste, il est visible, par la rédaction de la Note attaquée, que ce qui me préoccupe, c'est moins de savoir si l'on peut obtenir de l'alcool avec le sucre sans levure de bière, que de démontrer que plusieurs organismes qui en diffèrent profondément, quoique voisins par leur nature, peuvent, non pas transformer le sucre en alcool, mais en produire avec lui par un acte de nutrition, de même que des organismes vertébrés nombreux pro- duisent de l'urée avec les aliments cpii ont un moment composé leur être. » Sur le troisième point, il est maintenant évident qu'il est absolument impossible que les conséquences que je lire de mes expériences puissent jamais être semblables à celles que M. Berlhelot aurait développées. Aucun fait ne nous est commun, aucune conséquence ne peut nous être comnume. Sans doute, les faits bien observés restent et les théories passent. .Sans doute encore, les faits sont les éléments dont se compose la science, mais ils ne sont pas la science. Ils n'acquièrent de l'importance, ne constituent la science que lorsqu'ils sont reliés les uns aux autres par une théorie. Or, mes modpstes efforts se proposent de rattacher tous les phénomènes que l'on désigne par le mot fennenlatioii (sous l'influence des ferments orga- nisés y à une théorie plus générale que toutes celles qui ont été proposées, et qui est celle que M. Dumas a si admirablement déduite des faits que l'on connaissait à l'époque où il l'a exposée. .Sur ce point, bien certainement. M. Berthelot, ni personne, n'ont rien à réclamer. » ( I I ao ) M. Lefort, à l'occasion d'une communication faite dans la précédente séance par ;)/. Grandeau « sur l'application de la dialyse à la recherche des alcaloïdes et sur lui nouveau caractère delà digitaline », réclame la priorité quant à l'application de ce moyen pour isoler le poison en question, el quant à la réaction chimique qui permet de le reconnaître quand on l'a isolé. « C'est pour m'en assurer, dit-il, que j'ai déposé le 39 m.ii dernier une Note sous pli cacheté, dont l'Académie a bien voulu accepter le dépôt. .Te prie en conséquence M. le Président de vouloir bien ouvrir ce paquet et en faire connaître le contenu. Je joins à cette Lettre un Mémoire plus complet et dont j'espère que les conclusions pourront paraître dans le Compte rendu. » Le y)aquet cacheté est ouvert en séance ; il contient la Note suivante : Expériences chimiques et (oxicologiques sur la digitaline ; parM. J. Lefort. « Nous nous proposons dans ce Mémoire de poursuivre les faits suivant.^ qui sont déjà à notre connaissance : » 1° La digitaline existe dans le commerce de la droguerie à l'étal soluble et à l'état insohdile ; dans le premier cas, elle provient d'Allemagne et est fabriquée, par un procédé inconnu jusqu'à ce jour, par M. Merck, de Hesse-Darmstadt ; dans le second cas, elle est fabriquée par le procédé que MM. Homolle et Quevenne ont fait connaître. » a*" Ces deux espèces de digitaline, soumises à l'analyse dialytique, tra- versent le parchemin végétal comme le font les cristalloïdes faibles. » 3° La digitaline d'Allemagne, soumise à l'action de l'acide hydrochlo- lique concentré, donne luie solution d'un vert moins intense que la digi- taline de France, ce qui nous porte à croire que la première est plus pure que la seconde; en effet, la digitaline d'Allemagne nous paraît être un pro- duit unique, car si on l'examine au microscope avec \\n (ort grossissement, on y distingue quelques cristaux translucides sans formes régulières déter- minées, tandis que la digitaline de France forme une masse opaque comme granuleuse. » 4" Soumises à l'action du gaz chlorhydrique, ces deux digitalines se comportent d'une manière toute différente : ainsi la digitaline d'Allemagne placée sous une cloche, à côté d'un vase contenant de l'acide hydrochlorique concentré, jaunit, se liquéfie en partie comme une résine et acquiert une teinte brune très-foncée; au contraire, la digitaline de France se colore en ( II^I ) jaune, puis en brun, et enfin en vert très-foncé, tout en devenant également demi-liquide. » Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que la digitaline de France qui s'est colorée en vert sous l'influence du gaz chlorhydrique répand une odeur très-forte de poudre de feuilles de diqilnle. Co caractère nous semble très- important à signaler, parce qu'il constitue l'un des meilleurs moyens pour découvrir la digitaline dans les liquides incolores. » Voici maintenant les conclusions du Mémoire que M. Lefort présente aujourd'hui : « 1° La médecine, en France, emploie deux espèces de digitaline pos- sédant des propriétés physiques et chimiques notablement différentes : l'une, dite allemande ou soluble; l'autre, àiie française ou insoluble. » 2° La digitaline soluble se colore moins fortement et plus lentement en vert par l'acide chlorhydrique que la digitaline insoluble. » 3° Le gaz chlorhydrique colore en vert foncé la digitaline insoluble, et en brun foncé la digitaline soluble. » 4" Ce gaz développe avec la digitaline insoluble l'odeur spéciale de la feuille de digitale : avec la digitaline soluble ce caractère est beaucoup moins appréciable. » 5° Au microscope, la digitaline soluble laisse apercevoir des vestiges de cristaux sans forme déterminée, et la digitaline insoluble un magma opaque d'aspect utriculaire représentant un mélange de deux substances au moins. » 6° La digitaline soluble paraît être lui produit mieux défini que la di- gitaline insoluble. » 'j° Le principe qui se colore en vert par l'acide chlorhydrique paraît être indépendant de la digitaline elle-même, soit soluble, soit insoluble; il est sans doute volatil, et le même qui communique à la digitale son odeur spéciale. » 8" Les deux espèces de digitaline traversent le parchemin végétal et peuvent être séparées, par la voie de la dialyse, des matières c[ui la con- tiennent naturellement ou accidentellement. » 9° L'amertume naturelle de la digitaline soluble et insoluble, leur coloration par l'acide chlorhydrique et l'odeur spéciale de digitale qu'elles répandent par le gaz chlorhydrique, sont des caractères suffisants pour af- C. R., i864, i" Semesire. (T. LVIII.N" 26.) '46 [ 1 laa j firmcM- leur présence dans les tnalières qui les contiennent en proportion un peu iiot.ibie. » Le Mémoire de M. Leforl et la Note déposée le 29 mai sont renvoyés à l'examen de la Commission nommée pt)ur la Note de M. Grandcau, Com- mission qui se compose de Ml\î. Pelouze, Payeti, Bernard et Baiard (i). PHYSIOLOGIE. — A'oin'clles expériences tendant à infirmer l'hypothèse de lu panspermie localisée; par Mil. j\. Joly et Ch. Mcsset. " Av;int (le nous rendre k Paris et de comparaître devant la Commission nommée pour juger nos principales expériences sur l'hétérogénie, nous avons voulu répéter à Toulouse celle que nous avons faite, au naois d'août i863, dans les glaciers de la Maladetta. Seidement, au lieu de huit ballons, nombre jugé insuffisant par notre savant antagoniste, ]\I. P.isfeur, nous en avons employé vingt (et même vingt- deux). ') Une décoction de pois bouillis pendant trois heures a été versée dans chacun de nos niatras. La prise d'air a eu lieu dans un appartement situé au rfz-de-chatissée, et tout prés d'un jardin. Tmmédiatemeur après, le col de nos ballons a été refermé à la lampe éolipvle. » Au bout de quatre jours (la température extérieure ayant varié entre -!- 1 5 et -+-21 degrés centigrades), nous avons soumis le contenu de nos vases à l'examen microscopique. Tous, sans exception, renfermaient des bac- téries vivantes ou mortes. I) Nous devons ajouter que, le 20 février dernier, nous avons fait, à ciel ouvert et par un affreux temps de neige, une expérience presque entière- ment semblable à celle qui précède. » Balayé depuis dix-neuf heures par la neige qui en ce moment tombait encore sur nos tètes, et qui, réunie à celle des jours précédents, formait sur le sol nue couche de 3o centimètres d'épaisseur, l'air inîioduit dans nos ballons devait être, croyons-nous, d'ime pureté au moins aussi grande que celui de la Maladetta. Cependant tous nos niatras, cette fois encore, se sont montrés féconds, après quelques jours d'exposition à une chaleui artificielle. Ces résultats, ajoutés à ceux que nous avons déjà fait connaître à l'Académie, semblent donc déuiontrer que la panspermie limitée n'existe pas et, par suite, qu'il n'est pas « toujours possible de prélever, en un lieu (i ) Le nom de M. Baiard avait été omis par erreur dans le Compte rendu de la séance pré- cédente. ( 'ia3 ) » déterminé, un volume notable, mais limité, d'air ordinaire, n'ayant subi » aucune espèce de modification physique ou chimique, et tout a fait iin- » propre, néanmoins, à provoquer une altération quelconque dans une >i liqueur émineuuiient putrescible (il. » n Du reste, quand même nous n'aurions pas réussi à obtenir des orga- nismes dans vingt-deux ballons hermétiquement clos, cet insuccès n'aurait rien qui dût nous étonner. Lorsqu'on opère dans des conditions aussi défa- vorables à la manifestation de la vie, si quelque chose doit surprendre, c'est de la voir naître et se développer malgré ces conditions. Nous l'avons dit plusieurs fois et nous le répétons encore, afin de n'être plus accusés de n'avoir pas eu « la sagacité » nécessaire pour découvrir et signaler « le point faible» du travail de M. Pasleur. En employant des infusions longtemps bouillies, de l'air confiné et des vases fermés à la lampe d'emailleur, on peut faire de très-bonnes conserves d'Appert, on ne fait certaiuement pas des expériences physiologiques vraiment dignes de ce nom la). C'est ce que nous nous proposons de démontrer bientôt, si, comme nous l'espérons, l'Académie veut bien réunir pour le i5 de ce mois la Commission qui doit prononcer, après in\ examen sérieux, entre la semi-pnnspermie et la généra- tion hétérogène. Aujourd'hui nous nous bornons à prendre date et à enregis- trer, sans autres commentaires, les résultats des dernières expériences que nous avons faites dans le but de répondre au « défi « que nous a porté M. Pasteur, ou plutôt dans le but d'arriver à la vérité, unique objet de nos constants efforts. » Dans la Lettre qui accompagne cette Note, MM. Joly et Musset annoncent qu'ils seront à Paris le i 5 de ce mois, jour qui leur a été fixé par la Com- mission nommée dans la séance du 4 janvier dernier, et prêts à répéter en sa présence toutes leurs exjîériences relatives à la que.-tion des générations spontanées. (i) L. Pasteur, Examen de la doctrine des générations spontanées (Jnnates des Sciences naturelles, t. XVI, p. "jS, 4' série). (2) Nous avons dit quelque part : <> Dans la description qui précède, nous avons siqjposé que nous opérions en vases ouveits et sans violenter en lien la nature. A notre avis, c'est là le seul moyen logique de l'interroger avec fruit et d'en obtenir des réponses satisfaisantes. » Malheureusement, cette manière de procéder n'est pas celle de nos antagonistes. Le feu, l'eau et l'huile houillantes, l'air calciné, le vide opéré par la machine |)neumatique, ils appellent tous les éléments à leur aide afin de prouver leur thèse favorite, et cette thèse la voici, etc. » (Ch. Musset, Nouvelles recherches sur l'hétérogénie, p. i3.) Notre savant ami, M. Pouchet, a plus d'une fois aussi tenu le même langage. 146.. ( "24 ) M. Daueste adresse une Letlie concernant sa conimunicalion du 3o mai dernier sur les omjines de la monstniosilé double; le résumé historique qui servait d'introduction à sa Note n'ayant pu trouver place au Compte rendu, il lui a semblé que la signification des faits nouveaux qu'd a présentés pouriait n'être pas bien comprise, si l'on perdait de vue le point où en était la question quand il a entrepris ses dernières recherches, et voici ce qu'il croit devoir rappeler : « Plusieurs observations dues à divers physiologistes, Wolf, Allen Thomson, Baer, Panum, etc., et plusieurs faits quej'ai moi-même recueillis, démontrent, contre l'opinion anciennement admise, que la monstruosité double chez les Oiseaux résulte de l'union, et souvent aussi delà fusion de deux embryons développés sur un vilellus unique. C'est du reste ce que les travaux récents des embryologistes nous ont appris pour les monstruosités doubles qui se produisent chez les Poissons. ') Mais tous ces cas de monstruosité double recueillis chez les Oiseaux ■ipj)artenaient à des monstres à un seul ombilic. J'ai cru pendant longtemps que les monstres à double ombilic, dans lesquels l'union se fait dans dç tout autres régions que la région ombilicale, pouvaient se produire par l'union d'embryons développés sur des vitellus séparés. » Les monstres doubles à double ombilic forment, dans la classification dis. Geoffroy Saint-Hilaire, les genres Pygopage, Céphalopage et Méto- page. » Des observations récentes m'ont appris que, là aussi, la monstruosité double résulte de la fusion d'embryons développés sur un vitellus unique, m M. Pluciiard annonce avoir proposé avant M. Prevet l'emploi dans l'ali- mentation des semences du Caroubier, et il envoie, comme pièce à l'appui, un prospectus imprimé pour l'Exposilion des produits agricoles de l'Algérie en 1860. La Lettre et le prospectus sont renvoyés à l'examen des Commissaires nommés pourle Mémoire de M. Prevet (séance du 2 mai 1864), MM. Bron- gniart, Bernard et Gay. M. Hipp. Landois adresse de petits fragments d'une substance annoncée sur la boîte qui la contient comme étant du tungstène. Ces spécimens, qui ne sont accompagnés d'aucune Note écrite, sont ren- voyés à l'examen de M. Fremy. A 4 heures un quart l'Académie se forme en comité secret. ( 1125 ) COMITÉ SECRET. La Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de Af. Mitsclierlich, présente, par l'organe de son Président M. Morix, la liste suivante : y4u premier rancj, ex aequo i M. de la Rive. . . à Genève. et par ordre nipliabélique. \ M. Wôhler .... à Goeitintiue. / M. Agassiz à Boston. 1 M. AiRY à Greenwich. Ju deuxième rancj et par ] M. Runsev à Heidelberg. ordre alphabétique. ... \ M. V. Martics. . . à Munich. 31. MuRcniso.\ ... à Londres, M. Struve à Pulkowa. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures et demie. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du i3 juin i 864 '^^s ouvrages dont voici les titres : L'ancienneté de [homme. Appendice; par s\v Charles Lyel. L'homme Jos- sile en France. Communications faites à l'Institut (Académie des Sciences) par MM. Boucher de Perthes, Boutin, P. Cazalis de Fondouce, Christy, J. Desnoyers, H. et Alph. Milne Edwards, H. Fiihol, A. Fontan, F. Garri- gou, Paul Gervais, Scipion Gras, Ed. Hébert, Ed. Lartet, Martin, Pruner- Bey, deQuatrefages, Trutat, de Vibraye. Paris, i864; in-8°. (Présenté par M. deQuatrefages.) Indication générale des grottes du département de la Dordogne; par M. l'abbé AUDIEHNE. Périgueux, i864; br. in-8''. De la résection du genou dans les blessures par armes ù feu de C articulation ; /jflr H. baron Larrey. Paris. Demi-feuille in-8°. Commission scienlijicjue du Mexique. Programme d'instructions sommaires sur la médecine ; par le même. Paris, 1864 ; br. in-8°. (Ces deux opuscules sont présentés, au nom de l'auteur, par M. J. Cloquet.) Recherches théoriques et pratiques sur la Jormalion des épreuves photogra- ( iiu6 ) pliiqucs poiilives; par MM. DavanNE et GiRARD. Paris, i864;in-8". (Pré- senté, au nom des auteurs, par M. RegnauU.) Esquisse élémentaire de la ihéorie mécanique de la clialeur el de ses consé- quences plnloso pi tiques ; par G. -A. HiRN. (Extrait du Bulletin de lu Société d' Histoire Natui elle de Calmar, 4* année.) Coliuar, i86.''i; in-S". Jcadémie des Sciences el Lettres de Montpellier, section des Sciences. Ex- trait (les procès-verbaux des séances, année 1 86?>. Morjfpellier, 1864 ; br. iii-4°. Étude d hygiène sur quelques industries des hords du Lez; jiar G. PÉCHO- iJERet C. Saiktpierre. Paris et Montpellier, i864; br. in-8". Bulletin bibliographique des Sciences physiques, naturelles et médicales, pu- blié par J.-B. Baillière et fils, 4* année, i863. Paris, 1864 ; in-8''. Simples considérations sur les jmncipaux éléments du système solaire , par M. PiCOU. Paris, i864; br. in-S". Astrono!nical... Observations astronomiques cl météorologiques faites à l'Ob- scrualoire naval (L'S États-Unis pendant l'année 186-2, par ordre du ministre de la marine; par le cap. G. -M. GiLLis, surintendant de l'Observatoire. Washington, 1 8G3 ; vol. in-4°. Biographisch-literariscbes... Dictionnaire biographique el lit'éraire pour l'Histoire des Sciences exactes, publié par J.-C. Poggendorff ; 6* livraison, 2^ partie. Leipsig, i863; in-8°. (Présenté par M. Regnault, qui est invité a faire de l'ensemble de cette publication l'objet d'un Rapport verbal.) Oversigt... Comptes ren lus de i Académie royale des Sciences danoise pour l'année 1861, publiés par le i^^ecrétaire perpétuel G. ForceihaM.vier. Copen- hague; in-S". Atti... Actes de [ Jthénée vénitien, 2''série, vol. I, ("^livraison, mars 1864. Venise, i864; in-8°. PUBLICATIOXS PEKIODiyUES REÇCES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE MAI IHM. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences , i *■■ se- mestre 1864, n"' 18 à 21; in-4''. Annales de Chimie et de Physiipie; par MM. Chevreul, Du.mas, Pelouze, BoussiNGAULT, Regnault ; avec la }:ollaboration de MAI. Wurtz et Verdet; 4" série, avril i864; in-8". Annales de C Agriculture française ; t. XXIII, n™ 8 et 9; in-8". Annales forestières et métallurgiques; t. III, avril i8(34; in 8°. I I 1137) annales téléqrnjilnques ■ mars et avril i864; in-iS". Annales des Condw leurs des Ponts et Cliniissées; 7* amiéf ; novembre i863 ; in-S". Annales delà Propagation de Injoi; n" 214» ni'^i 1804; m- 12. Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris; comptes rendus des séances; i. X, 8" livraison; in-8". Annuaire de la Société méléorologique de France; avril i8()4; iti-S". Archives de médecine navale; t. I, ii"' i et 2 ; janvier et février 1864 ; in-8°. Bulletin de In Société Géologique de France ; t. XIX, fin fin voinme avec la table (les matières; in-8". Bibliothèque universelle et Revue suisse ; n° 76. Genève; in-8". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; t. XXiX, n"' 1^ et i5; in-8". Bulletin de l'Académie ro/ale de Médecine de Belgique ; année i864; t. VII. n°* 2 et 3; in-8°. Bulletin f/e la Société Jrancaise de Photographie; 10" armée, mai 1864; Bulletin des séances de la Société impériale et centrale d'Agriculture de France ■ t. XVIII, n°4; in-8'>. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe, /^^ tri- mestre i863; in-8°. Bulletin de la Société de Géographie ; avril i864; in -8". Bulletin de la Société d'Anthropologie de Paris; t. V, i" fasc, (janvier à mars) ; in-8''. Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; t. XVII, n°' 3 et 4 ; in-8°. Bullettino meteorologico delC Osservatorio del Coltegio Komano; vol. III, 11" 4- Rome; in-4°. Bullettino dell' /Jssociazione nazionale Italiana di mutuo soccorso deqli scien- ziati, letterati ed artisti ; 8*^ livr. Naples; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t'i" année, t. XXIV, n"* iqà 22, et Table du t. XXIII; in-S". Gazette des Hôpitaux; 37'' année, 11"* Sa à G2 ; in-8". Gazette médicale de Paris; 34* année, t. XIX, n"" 19 à 22; m-Zf". Journal d'Agriculture pratique ; 28° année, 1864, n™ 9 et 10; in-8". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; t. X, 4*= série, mai i864;in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture; t. X, avril i864; in-8". Journal de Pharmacie et de Chimie ; 23^ année, mai i864; iii-8". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; 3i^ année, 1864, n"' i3 et i4 ; in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées ; 2* série, février i864; in-4°. ( II28 ) Journal des fabricaïUs de sucre; 5' année, n"' 3 à 7; in-4". Journal de Médecine vétérinaire militaire,- avril i864; in-8°. Kaiserliche... Académie impériale' des Sciences de Vienne; année 1864, n"' 10, I I et 12; I feuille d'impression in-S". L Abeille médicale; 21^ année, n°* 19 a 22; in-4''. L Aqriculteur praticien; 1^ série, t. V, n°' 8 et 9 ; in-8". UArl médical; Cj" année, t. XVII, mai 1864 ; in-S**. L'Art dentaire; 8^ année, avril i864; in-12. La Science pittorescpie ; 9* année; n°' i à 4; in-^". La Science pour tous; 9^ année; n°' 23 à 26; in-4°. Le Courrier des Sciences et de l'Industrie; 3* année; t. I, n°' 18, 19 et 20; in-8°. Le Moniteur de la Phoiogj'aphie ; 5' année, n"' 4 et 5 ; in-4'^. Le Gaz; 8'= année, n" 3; in-4°. Le Teclmologiste ; 9.5" année; mai i864; in-8°. Les Mondes. . . Revue hebdomadaire des Sciences et de leurs applications aux Arts et Cl Vhulustrie; 1" année, t. V, livr. i, 3, et 4; iti-8°. Magasin pittoresque; 32* année ; mai i864; in-4°. Montpellier médical : Journal mensuel de Médecine; 7* année; mai i864; in-8°. Monatsbericht... Compte rendu mensuel des séances de C Académie royale desSciences de Prusse; janvier et février 1864. Berlin, in-8°. Monthly . . . Notices mensuelles de ta Sociétéroyale d' Astronomie de Londres; vol. XXIV, n^G; in- 12. Nouvelles Annales de Mathématiques ; 2® série, t. III; mai i864; in-8". Presse scientifique des Deux Mondes; année 1 864, n°' 9 et 10; in-8°. Bévue maritime et coloniale; t. X, mai i864; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; t. XX, avril i864; in-S". Revue de Thérapeutique médico-chinngic aie ; 3i* année, i864; n"' 9 et 10; in-8". Reale Jstituto Lombardo di scienze e lettere. Rendiconli. Classe di Scienze matematiche e naturali; vol. I, fasc. 3, mars 1864. Milan; in-8°. Revue viticolc ; G*^ année; avril 18G4; in-8°. Società reale di Napoli. Rendiconto dell' Accademia délie Scienze fisiche e matematiche ; 3" année, avril 1864. Naples; in-4°. The American Journal of Science and Arts; vol. XXXV II , mai i864; in-S". The antluopological Review and Journal of the anthropological Society of London; n° 5, mai i8G4; in-S". (iia3) » déterminé, un volume notable, mais limité, d'air ordinaire, n'ayant subi » aucune espèce de modification physique ou chimique, et tout à fait iiu- » propre, néanmoins, à provoquer une altération quelconque dans une » liqueur éminemment putrescible (i). » » Du reste, quand même nous n'aurions pas réussi à obtenir des orga- nismes dans vingt-deux ballons hermétiquement clos, cet insuccès n'aurait rien qui dût nous étonner. Lorsqu'on opère dans des conditions aussi défa- vorables à la manifestation de la vie, si quelque chose doit surprendre, c'est de la voir naître et se développer malgré ces conditions. Nous l'avons dit plusieurs fois et nous le répétons encore, afin de n'être plus accusés de n'avoir pas eu « la sagacité « nécessaire pour découvrir et signaler « le point faible » du travail de M. Pasteur. En employant des infusions longtemps bouillies, de l'air confiné et des vases fermés à la lampe d'émailleur, on peut faire de très-bonnes conserves d'Appert, on ne fait certainement pas des expériences physiologiques vraiment dignes de ce nom (2). C'est ce que nous nous proposons de démontrer bientôt, si, comme nous l'espérons, l'Académie vent bien réunir pour le i5 de ce mois la Commission qui doit prononcer, après un examen sérieux, entre la semi-panspennie et la généra- tion liélcrogène. Aujourd hui nous nous bornons à prendre date et à enregis- trer, sans autres commentaires, les résultais des dernières expériences que nous avons faites dans le but de répondre au « défi » que nous a porté M. Pasteur, ou plutôt dans le but d'arriver à la vérité, unique objet de nos constants elforts. » Dans la Lettre qui accompagne cette Note, MM. Joly et Musset annoncent qu'ils seront à Paris le i5 de ce mois, jour qui leur a été fixé par la Com- mission nommée dans la séance du 4 janvier dernier, et prêts à répéter en sa présence toutes leurs expériences relatives à la question des générations spontanées. (i) L. Pasteur, Examen de la dnctrine des générations spontanées [Jnnales des Sciences naturelles, t. XVI, p. 76, 4' série). (2) Nous avons dit quelque part : a Dans la description qui précède, nous avons supposé que nous opérions en vases ouverts et sans violenter en rien la nature. A notre avis, c'est là le seul moyen logique de l'interroger avec fruit et d'en obtenir des réponses satisfaisantes. » Malheureusement, cette manière de procéder n'est pas celle de nos antagonistes. Le feu, l'eau et l'huile bouillantes, l'air calciné, le vide opéré par la machine pneumatique, ils appellent tous les éléments à leur aide afin de prouver leur thèse favorite, et cette thèse la voici, etc. » (Ch. Musset, Nouvelles recherclics sur l'hétérogénie, p. i3.) Notre savant ami, M. Pouchet, a plus d'une fois aussi tenu le même langage. 146*.. ( '124 ) M. Dareste adresse i:iie l.ettre concernant sa communication du 3o mai dernier sur les origines de la monslniosité double; le résumé historique qui servait d'introductioi! à sa Note n'ayant pu trouver place au Compte rendu, il lui a semblé que la signification des faits nouveaux qu'il a présentés pourrait n'être pas bien comprise, si l'on perdait de vue le point où en était la question quand il a entrepris ses dernières recherches, et voici ce qu'il croit devoir rappeler : « Plusieurs observations dues à divers physiologistes, Wolf, Allen Thomson, Baer, Panum, etc., et plusieurs faits quej'ai moi-même recueillis, démontrent, contre l'opinion anciennement admise, que la monstruosité double chez les Oiseaux résulte de l'union, et souvent aussi delà fusion de deux embryons développés sur un vitellus unique. C'est du reste ce que les travaux récents des embryologistes nous ont appris pour les monstruosités doubles qui se produisent chez les Poissons. « 3Iais tous ces cas de monstruosité double recueillis chez les Oiseaux ap{)artenaient à des monstres à un seul ombilic. J'ai cru pendant longtemps que les monstres à double ombilic, dans lesquels l'union se fait dans de tout autres régions que la région ombilicale, pouvaient se produire par l'union d'embryons développés sur des vitellus séparés. » Les monstres doubles à double ombilic forment, dans la classification dis. Geoffroy Saint-Hilaire, les genres Pvgopage, Céphalopage et Méto- page. » Des observations récentes m'ont appris que, là aussi, la monstruosité double résulte de la fusion d'embryons développés sur un vitellus unique. » M. Pluchakd annonce avoir proposé avant M. Brevet l'emploi dans l'ali- mentation des semences du Caroubier, et il envoie, comme pièce à l'appui, un prospectus imprimé pour l'Exposition des produits agricoles de l'Algérie en 18G0. La Lettre et le prospectus sont renvoyés à l'examen des Commissaires nommés pour le IMémoire de M. Prevet (séance du 1 mai 1864), MM. Bron- gniart, Bernard et Gay. M. Hipp. Laxdois adresse de petits fragments d'une substance annoncée sur la boite qui la contient comme étant du tungstène. Ces spécimens, qui ne sont accompagnés d'aucune Noie écrite, sont ren- voyés à l'examen de M. Fremy. A 4 heures un quart l'Académie se forme en comité secret. ( H25 ) COi^IITÉ SECRET. La Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de 31. MàsclierUch, présente, par l'organe de son Président M. Morix, la liste suivante : Au premier rang, ex a?quo ( M. de la Rive. . . à Genève. el par ordre alphabétique . \ M. Wohleh .... à Gœîtingue. M. Agassiz à Boston. M. AiRY à Greenwich. ... , M. RuxsEJf à Heidelberg. Au deuxième ranq et par m ,, . ^ , i. , , , , , • < M. Uahilton. ... a Dublui. ordre alpliabetique. ...-,, ,t i,- , ,. . , ' ' I M. V. iUARTius. . . a Munich. M. MuRcuiso.N ... à r>ondres. \ M. Struve à Pulkowa. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures et demie. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du i3 juin 1864 les ouvrages dont voici les titres : L'ancienneté de thomme. Appendice; par sir Charles Lyel. L'homme Jos- sile en France. Communications faites à l'Institut (Académie des Sciences) par MM. Boucher de Perthes, Boutin, P. Cazalis de Fondouce, Christy, J. Desnoyers, H. et Alph. Milne Edwards, H. Filhol, A. Fontan, F. Garri- gou, Paul Gervais, Scipion Gras, Ed. Hébert, Ed. Lartet, Martin, Pruuer- Bey, de Quatrefages, Trutat, de Vibraye. Paris, i864; in-S". (Présenté par M. de Quatrefages.) hidicnlion générale des grottes du département de la Dordogne; par M. l'abbé AUDiEUNE. Périgueux, i864; bi'- in-8°. De la résection du genou dans les blessures par armes à feu de f articulation; par H. baron Larrey. Paris. Demi-feuille in-8''. Commission scienlijicjue du Mexique. Programme d'' instructions sommaires sur In médecine; par \e même. Paris, 1864? br. in-8°. (Ces deux opiiscides sont présentés, au nom de l'auteur, par M. J. Cloquet.) Recherches théoriques et pratiques sur la formation des épreuves pliotogra- ( iia6 ) phiq lies positives i par MM. Davanne et Girard. Paris, i864; iii-8°. (Pré- senté, au nom des auteurs, jjar M. Regnault.) Esquisse élémentaire de la théorie mécanique de la chaleur et de ses consé- quences philosophiques ; par G.-A. HlRN. (Extrait du Bulletin de la Société d' fliitoire Naturelle de Colmar, 4^ année.) Colmar, jSG.'i; in-8°. Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, section des Sciences. Ex- trait des procès-verbaux des séances, année 1 863. Montpellier, 1864 ; br. in-4°. Étude d'hygiène sur cptelques industries des bords du Lez; )>ar G. PÉCHO- LIER et G. Saintpierre. Paris et Montpellier, 1864 ; br. in-S". Bulletin bibliographique des Sciences physiques, naturelles et médicales, pu- blié par J.-B. Baillière et fils, 4^ année, i863. Paris, 1864*, in-8''. Simples considérations sur les principaux éléments du système solaire , jiar M. PiCOU. Paris, i864; br. in-8°. Astronomical... Observations astronomiques et météorologiques faites à l'Ob- servatoire naval des Etats-Unis penda7%t l'année 1862, par ordre du ministre de la marine; par le cap. G. -M. GiLLiS, surintendant de l'Observatoire. Washington, i863; vol. in-4°. Biographiscli-literarisches... Dictionnaire biographique et lit'énure pour l'Histoire des Sciences exactes, publié par J.-C. POGGENDORFF ; 6'= livraison, 2* partie. Leipsig, i863; in-8°. (Présenté par M. Regnault, qui est invité à faire de l'ensemble de cette publication l'objet d'un Rapport verbal.) Oversigt... Comptes rendus de i Académie royale des Sciences danoise pour l'année 18G1, publiés par le secrétaire perpétuel G. Forchiiammer. Copen- hague; in-8°. Atti... Actesde l'Athénée vénitien, 2^série, vol. I, i^*^ livraison, mars 1864. Venise, i8G4; in-8°. PUBLICATIONS PEKIODIQUES REÇUES PAR l'aCAOÉMIE PENDANT LE MOIS DE MAI 1804. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences ; i "■ se- mestre 1864, n°' 18 à 21; in-4''. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BoussiNGAULT, Regnault ; avec la collaboration de MM. WuRTZ et Verdet; 4*^ série, avril i864; in-S"^. Annfdes de F Agriculture fnmçaise ; t. XXIII, n"' 8 et 9; in-8°. Annales forestières et métallurgiques; t. III, avril i864; in -8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 20 JUIN 1864. PRÉSIDENCE DE M. MOllIN. ME?l!OmES ET COMMUIVICATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. A la suite de la lecture du procès verbal, M. Bertrand fait remarquer que la liste des candidats présentés pour la place d'Associé étranger, va- catite par suite du décès de M. Milscheriiclt, n'a pas été exactement repro- duite dans le Compte rendu imprin)é de la précédente séance. Le nom de M. Hamikon, un des cantlidats présentés par la Commission, s'est trouvé omis à l'impression. M. LE Secrétaire perpétuel annonce que cette erreur, qui a été recon- nue trop tard, sera réparée au moyen d'un carlon envoyé avec le prochain numéro du Compte rendu. M. LE Président annonce que le volume LVII des Comptes rendus heb- domadaires est en distribution au Secrétariat. Communication de M. . Pasteur e/i présentant le premier numéro des Annales scientifiques de l'Ecole Normale, Recueil qui se publie sous sa direction. (' J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie, en mon nom et an nom des Maîtres de Conférences de l'École Normale, du premier cahier C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVIII, N" 23.) " '47 ( ii3o 1 (l'une nouvelle publication intitulée : Annales scientifiques de l'Ecole Nor- male supérieure, publiées sous les auspices du Ministre de l'Instruction publique, etc >> Ce premier cahier renferme un Mémoire de M. Gernez, agrégé-prépa- rateur de Physique, sur le pouvoir rotatoire de cerlains liquides et de leurs vapeurs, et un Mémoire de M. V. Puiseux, Maître de Conférences, sur les principales inégalités du mouvement de la Lune. >; Ce recueil est édité par M. Gauthier-Villars, successeur de M. Mallet- Bachelier. L'impression en sera donc très-soignée. Bien que la rédaction soit entièrement gratuite, c'est un mérite pour l'éditeur d'avoir accepté cette publication à ses risques et périls, sans subvention du Ministère de l'Instruction publique ni de l'École Normale. Je crois devoir lui en faire ici mes remeicîments. » Sous le rapport de la rédaction et du choix des ^Mémoires à insérer^ MM. les Maîtres de Conférences et moi, nous ferons tous nos efforts pour que ce nouveau recueil obtienne les sympathies de l'Académie. » ALGÈBRE. — Addition à une Note insérée dans te Compte rendu de la séance précédente; par M. Sylvestek. « Dans la Note que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie sur une extension de la théorie des résultants algébriques, on trouve la formule générale pour le degré de Vosculant d'un système d'un nombre quelconque / de fonctions d'un nombre n quelconque de variables, et j'ai cité comme déjà connu le degré pour le cas de n = 3, i = 2, qui correspond à la condi- tion de contact de deux courbes. » Je dois citer eu même temps comme également connus les degrés de l'osculant pour les cas de n = 4, ?= 'i, Pt de n = 4- ' = ^i c'est-à-dire les cas qui correspondent à deux surfaces qui se touchent et à trois surfaces qui se rencontrent en deux points consécutifs. » Les degrés des coPiditions pour ces cas ont été donnés dans un excel- lent article par M. Th. Moutard, dans les Nouvelles Annales de Mallié- matiques, t. XIX, ce que j'ignorais au moment où j'ai écrit la Note en question. » I i3i CHIMIE ORGANIQUE. — Fdils pour servir à iliistoirc des matières colorantes dérivées dit gmidron de houille ; par M, A.-W. Hofmann. « J'ai \n\h\iè [Comptes rendus, t. LVl, j). 946, et t. LVII, p. iS) d;ins le cours de l'année dernière quelques expériences sur la composition de la matière colorante bleue, découverte par MM. Girard et de Laire en étu- diant l'action de l'aniline sur la rosaniline. » Ces expériences ont établi une relation très-simple entre le rouge et le bleu d'aniline; ce dernier possède en effet la composition de la rosani- line tripliénylique : H'" (C»H' C=''H"'N',H'0 + 3 „, N rc" H^ L H^ 3H»N + C-,^„_^3NMi^O. » La composition du bleu d'aniline a depuis été étudiée |jar M. Schiff. Ce savant, dans une Note publiée bientôt après ma première communication à ce sujet, lui attribue une formule qui diffère de l'expression à laquelle j'étais arrivé. D'après M. Schiff ( Compto rendus, t. LVI, p. i2'34)i le bleu d'anibne n'est pas une tria mine, ainsi que je l'avais trouvé, mais une tétramine qu'on peut regarder comme une combinaison de la rosaniline avec la triphénylamine : C'nP*N%H-0 = C-''ir''N%H=0 + (C»H»)»N. » Cette formule est moins simple que celle que j'avais proposée. Elle attribue au bleu d'aniline une constitution qui n'est pas soutenue par l'ana- logie, et elle nous oblige à admettre, pour la formation de ce, corps, une réaction plus compliquée qui ne rentre plus dans les procédés ordinaires de substitution. » M. Schiff propose sa fornndo comme le résultat d'un travail inachevé ; aussi ne paraît-il lui accorder qu'une confiance restreinte. Toutefois, la publication de sa Note m'a imposé le devoir de vérifier, par de nouvelles expériences, les conclusions de mes recherches précédentes, et je n'hésite pas à maintenir la formule que j'ai attribuée au bien d'aniline. )) En reprenant cette étude, j'ai été conduit à quelques observations nou- velles qui viennent à l'appui des résultats de l'analyse. >■ Je dois encore à l'obligeance de M. Nicholson la substance employée dans cette nouvelle étude. Elle provenait d'une opération entièrement diffé- rente de celle qui m'avait fourni le premier échantillon. 1/17.. ( Il32 ) » La losaitiline, soumise à l'action de la chaleur, subit une décomposi- tion irrégulière : il se dégage de l'ammoniaque en même temps qu'une grande quantité de bases liquides (4o à 5o pour loo) passe à la distillation ; il reste dans la cornue une masse de charbon poreux. Le produit liquide renferme surtout de l'aniline. » L'élli/lrosaniliite, ou violet d'aniline commercial, déjà fabriqué par ?.iM. Simpson, Maule et Nicholson et |)ar la Société In Fuchsine sur une grande échelle, se comporte à la distillation d'une manière analogue. On n'éprouve aucune difficulté à séparer du produit liquide une quantité appréciable d'éthylaniline, dont l'identité a été établie par l'examen du sel de platine. )) La relation qui existe entre le violet d'aniline obtenu au moyen de l'iodure d'éthyle et le rouge d'aniline ne peut être l'objet d'un doule. Oi-, puisque l'analyse indique une relation analogue entre le bleu et le rouge d'aniline, on était en droit de prévoir parmi les produits de distillation du bleu d'aniline, c'est-à-dire de la ros:.niline phénylique, la présence de l'anihne phénylique ou diphénylamine, substance dont la préparation avait déjoué jusqu'ici tous les efforts des chimistes L'expérience a vérifié cette prévision. » Il y a quelques semaines, mon ami M. Charles Girard, directeur de l'usine de la Société la Fuchsine, à Lyon, eut la bonté de me transmettre un échantillon d'hude basique, d'un point d'ébullilion assez élevé, qu'il avait obtenue par la distillation sèche d'une quantité considérable de bleu d'aniline. Ce produit était brun et visqueux ; il commença à bouillir à 270 degrés, la température s'élevant vers la fin de l'opération à 'iio degrés. A 3oo degrés le thermomètre indiqua la distillation d'un composé défini. » Le liquide jaune qui avait passé entre 280 et 3oo degrés se solidifia après l'addition de l'acide chlorhydrique, en donnant naissance à un chlorure peu soluble, surtout dans l'acide chlorhydriqtie concentré. Après plusieurs lavages à l'alcool et une cristallisation dans ce liquide, on obtint le chlo- rure à létat de pureté. Traité par l'anunoniaque, il fournit des gouttelettes huileuses incolores, qui, après quelques instants, se prirent en masse cris- talline. » Les cristaux ainsi obtenus possèdent une odeur particulière de fleurs; leur saveur est aron)atique et ensuite brûlante. A 45 degrés ils fondent en donnant une huile jaunâtre qiu distille constamment el sans altération à 3oo degrés. Ils sont presque insolubles dans l'eau, très-solubles dans l'alcool et dans l'éther. ( ii33 ) » Celte substance ne montre aucune réaction alcaline en solution aqueuse et alcoolique. Mise en contact avec les acides concentrés, elle se convertit en sels correspondants, remarquables par leur instabilité. Par l'addition de l'eau, la l)ase se sépare en gouttes huileuses se solidifiant rapidement sous forme cristalline. Le chlorure soinnis à quelques lavages perd jusqu'aux dernières traces de son acide chlorhyilrique. » L'analyse de la base coiîduit à la formide suivante : « La composition du chlorure, qui cristallise dans l'alcool sous forme d'aiguilles concentriques prenant rapidement au contact de l'air une teinte bleuâtre, est : C' = H"N,HC1. » Je ne crois pas me tromper en regardant ce composé comme la diplié- nylaraine : H » Il faut avouer cependant que l'exactitude de cette manière de voir n'a pas encore été rigoureusement démontrée. L'éthylation de la base présente des difficultés que je n'ai pas encore réussi à vaincre. Je regrette cette lacune, d'autant plus que l'expérience acquise dans l'étude de la xéuvla- mine, isomère de la diphénylamine : C<2H''N= H N=:C°HMN, H ) H et que j'ai confondue pendant plusieurs semaines avec la base phénylique secondaire, démontre la nécessité d'une grande réserve dans les conclusions de ce genre. » La diphénylamine possède luie réaction particulière, qui, tout en faisant ressortir ses relations avec l'aniline, cette source si féconde en matières colorantes , permet en même temps de reconnaître facilement la présence de la nouvelle base. En contact avec l'acide nitriqtie concentré, la diphénylamine, ainsi que ses sels, prend immédiatement une magnifique coloration bleue. Cette réaction réussit le mieux lorsqu'on verse de l'acide chlorhydrique concentré sur un cristal de la base, et qu'on ajoute ensuite ( n34 ) goutte à goutte l'acide nitrique. Aussitôt tout le liquide se colore en bleu indigo intense. On peut démontrer, par ce moyen, la présence de quantités très-faibles de diphénylamine. C'est ainsi que j'ai pu m'assurerde l'existence de ce corps ou au moins d'une base possédant cette réaction dans les pro- duits de distillation de la rosaniline, de la leucanilineet même de la mélani- line. Cette dernière expérience présente un intérêt tout particulier, puis- qu elle fournit une méthode générale de préparation des monamines aro- matiques secondaires, qui jusqu'ici nous faisait défaut. » La substance qui possède la couleur bleue se forme également par l'action d'autres corps oxydants. Quand on ajoute du chlorure de platine à une solution de chlorhydrate de diphénylamine, la solution se colore immé- diatement en bleu intense. Ce n'est que dans les solutions très-concentrées qu'il se dépose un sel de platine, souillé encore par la matière colorante. 1» Un mélange de diphénylamine et de toluidine, soumis à un des procédés (traitement par le chlorure de mercure, l'acide arsénique, etc.) qui, appliqué à un mélange de diphénylamine el de loluidine, donnerait naissance à la rosalinine, fournit au contraire une matière qui se dissout dans l'alcool avec une magnifique coloration bleue, et qui possède les caractères d'une vraie matière colorante. 1) Une solution alcoolique de diphénylamine fournit, par l'addition du brome, un précipité jaune cristallisé, difficilement soluble dans l'alcool froid, mais se déposant de l'alcool bouillant en belles aiguilles d'un éclat satiné. Elles contiennent d'après l'analy.se : C'-H^Br*N, formule qui rend probable le groupement : CH^'Br^j CnFBr-lN. H ) » Quand on chauffe un mélange de diphénylamine et de chlorure de beuzoïle , on obtient une huile épaisse qui se solidifie [)ar le refroidissement. Uavé à l'eau alcaline et cristallisé dans l'alcool bouillant, dans lequel il ne se dissout qu'avec peine, le t:ouveau corps s'obtieni a l'état de belles aiguilles blanches. L'analyse a confirmé la prévision de la théorie : C«H= , C'H'O) ( ii35 ) » Cette substance esl devenue le point de départ de quelques expériences que je citerai brièvement ici, mais auxquelles je me propose de revenir plus tard. M En présence de l'acide nitrique cor.centré ordinaire, le composé ben- zoïlique se liquéfie et finit par se dissoudre. L'eau précipite de celte solution une substance d'un jaune pâle et facilement cristallisable CH^ \ C'H* ) qui se dissout dans la soude alcoolique avec une coloration écarlate, et se scinde en même temps en acide benzoïque et en un corps neutre ayant la forme d'aiguilles jaune-rougeâtre : H » Si, au lieu d'acide nitrique ordinaire, on emploie lui grand excès de l'acide nitrique fumant le plus fort, la solution dépose, par l'addition de l'eau, un corps cristallin d'un jaune plus foncé et contenant probablement : C'»H"N'0' = C«H*(NO=) N. C'H=0 ) » Cette substance se dissout dans la soude alcoolique avec la plusniagni- tique coloration cramoisie. L'addition de l'eau au liquide bouillant fournit lui dépôt jaime cristallin, et laisse en solution du nitro-benzoate de soude. » La poudre jaune esl la dinitro-diphénylamine. Elle cristallise dans l'alcool bouillant sous forme d'aiguilles rouges à reflet métallique bleuâtre. L'analyse de cette substance conduit à la formule : C'^H''N'0* = C'H*(NO^-) N. H ) » En terminant, je mentionnerai que la distillation du bleu de toluidine m'a fourni une série des corps analogues. » L'histoire détaillée de ces composés sera de ma part le sujet d'iuie communication spéciale. » ( ii36 ) CHIMIE AGRICOLE. — Nole suiles causes de fécondité el d' iiifécondité des terres schislo-arcjilo-sahleitses des environs de Rennes; par M. Malaguti. « L'h.ibile directeur He l'École d'Agriculture des Trois Croix, M. Bodiii, ayant remarqué depuis de nombreuses années une certaine relation entre l'aspect du sous-sol schisteux sur lequel repose la terre arable de son exploitation et la fertilité qui se m;uiifeste plus ou raoiîis promptemenl dans cette même terre par les labours profonds et par le transport à la surface d'une partie de la roche sous-jacente, m'a prié d'examiner la nature de cette roche pour tâcher de découvrir : » 1° Pourquoi, lorsque le sous-sol est formé d'une roche jaunâtre assez friable, portant les traces d'une structure feuilleléc marquée par une décomposition avancée , la fertilité par les labours profonds est très- prompte ; >> 2° Pourquoi la fertilité se manifeste au contraire tiès-lenfement quand la roche sous-jacente est du schiste talqiunix, à toucher gras, de coideur grisâtre; » 3° Pourquoi enfin la même terre ne paraît éprouver aucune influence fertilisante de son nuélange avec le schiste rouge compacte, pierreux, qui est si fréquent dans le département d'Ille-et-Vilaine, et dont on emploie d'im- menses quantités pour les constructions. » Cette dernière question se résolvant d'elle-même, parce que cette sorte de schiste étant remarquablement compacte, on ne peut .s'attendre que ses fragments, quelque nombreux qu'ils soient, apportent des principes ferti- lisants à la terre arable avec laquelle ils sont mêlés, mon attention s'est fixée seulement sur les deux autres. » J'ai donc traité 2 kilogrammes du sous-sol A, le schiste fertilisant, qui, à propnment parler, est une sorte de grauwacke, par de l'eau distillée, et j'en ai retiré i iS'^,5oo de substances solubles dont loo parties m'ont |)ré- senté la composition suivante : Sulfate de chaux ... 4>38 Cliliirures de calcium et de magnésium i ,76 Cliloruie de sodium 76,20 Clilorure de potassium 6,52 Siilistances organiques azotées 8,54 Silicc'j alumine, oxyde de fer et perte 2,60 Total loo.oo » Quant aux schistes grisâtres talqueux B, je n'ai pu en tirer de 2 kilo- grammes que oS'^,926 de substances solubles (au lieu de 1 1^'', 5oo), qui, dessé- chées et reprises par l'eau, ont laissé un résidu composé surtout de carbonate de chaux et de magnésie, mais dont j'ai extrait après calcination quelques traces de carbonate de potasse provenant probablement de la décomposi- tion ignée des sels organiques que l'eau de lavage avait entraînés, et de pe- tites quantités de chlorure alcalin et de sulfate de chaux. » Avec de si faibles proportions de substances solubles et utiles et la len- teur de décomposition de la roche talqueuse, son peu d'action fertilisante sur la terre arable s'explique donc encore; mais il en est autrement pour le grauwacke, et la promptitude de son action semble tenir au contraire à la masse des substances salines et solubles dont elle est imprégnée. » Mais d'où viennent ces substances salines? pourquoi existent-elles en si grande abondance dans le grauwacke et sont-elles si rares dans le schiste talqueux, bien que ces deux roches se trouvent à côté l'une de l'autre, et que, depuis vingt-trois ans, elles aient été, à la ferme des Trois-Croix, trai- tées de la même manière ? » Je laisse aux géologues le soin d'expliquer l'origine de ce mélange salin qui jusqu'à un certain point rappelle le résidu de l'évaporation de l'eau de mer. » M. Ramoîj de la Sagra envoie deux échantillons des produits de l'Abeille mélipone de Cuba (cire et propotis), sur lesquels il fournit les indications suivantes : '(. Grâce aux savantes recherches du naturaliste havanais M. Philippe Poëy, les mœurs de l'Abeille sauvage de l'île de Cuba sont aujourd'hui bien connues. Ces insectes établissent leurs ateliers dans le creux des arbres, qu'ils commencent par nettoyer, et dont ils bouchent après les fentes, avec un mélange de résines ramassées sur différents arbres du pays. Ce mélange porte à Cuba le nom de lacre de colmena : le mot lacre sert en espagnol pour désigner tout mélange de cire et de résine, comme la cire à cacheter, et le mot colmena répond à celui de ruche. J'ignore si ce mélange, provenant des arbres de Cuba et ramassé par le Melipona fulvipes, a été analysé. Un mélange semblable, qui se trouve dans les ruches des abeilles d'Europe, a été appelé propolis par Pline. J'ignore aussi si la cire noire fabriquée par G. R., 1864, i"Semcsi,e. (T. LVUI, N" 23.) l48 ( 1.38 ) les Mélipor.es de Cuba a été analysée. J'ai l'honneur de vous envoyer deux échantillons de ces substances. » iVI. Payen est invité à examiner les échantillons adressés par M. Raœon de la Sagra, et à communiquer à l'Académie les remarques auxquelles cet examen aura pu donner lieu. M. Lawre\«:e remercie l'Académie, qui l'a nommé un de ses Correspon- dants pour la Section de Médecine et de Chirugie, en remplacement de feu M. Brodie. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un As- socié étranger en remplacement de feu M. Milscherlicli. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 47, M. Vohler a obtenu 3i suffrages. M. de la Rive 12 M. Hamilton 3 M. Bunsen i M. YoHLEn, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, a été pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la no- mination de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Plana, Commis- sion qui doit, aux termes du règlement, être composée de sept Membres, savoir : du Président de l'Académie, de trois Membres appartenant aux Sections de Sciences mathématiques, et de trois Membres appartenant aux .Sections de Sciences naturelles. MM. Cliasles, Flourens, Élie de Beaumont, Dumas, Mdne Edwards et Bertrand obtiennent la majorité des suffrages. La Commission, en conséquence, se trouve composée de MM. Chasies, Elle de Beaumont, Bertrand (Sciences mathématiques); de MM. Flourens, Dumas, Milne Edwards (Sciences naturelles), et de M. Morin, Président en exercice. ( "39 ) MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE CHIRUKGICALE. — Note sur la siiluie du nerf médian; par M. Laitgier. (Commissaires, MM. riourens, Andral, Velpeau, Bernard, Jobert (le Lainballe.) « Je crois devoir communiquer à l'Académie des Sciences le résultat de la suture du nerf médian, que j'ai faite lundi dernier, 1 3 juin, sur un ma- lade de mon service de l'Hôtel-Dieu, à la suite d'une blessure grave de l'a- vant-bras gauche. » Les deux artères radiale et cubitale, les muscles grand et petit pal- maires, quelques faisceaux du fléchisseur superficiel des doigts, et de plus le nerf médian, avaient été complètement divisés en travers. Une hémorra- gie abondante décida M. Ledeutu, interne du service, à pratiquer immédia- tement la ligature des deux artères; mais le bout supérieur du nerf médian n'ayant pu être retrouvé dans la plaie, un premier pansement réunit les lambeaux de la peau par des points de suture séparés; puis la main fut pla- cée sur un coussin dans la flexion sur l'avant-bras. C'est dans cet état que j'ai vu le blessé pour la première fois, le Jundi i3 juin. L'hémorragie n'a- vait point reparu, mais il me fut facile de constater l'effet de la section com- plète du nerf médian, et incomplète du nerf radial, qui avait été coupé dans les deux tiers de son diamètre transversal, les deux bouts restant unis par une bandelette de tissu nerveux. La sensibilité avait disparu dans toutes les parties desservies par le nerf médian, c'est-à-dire dans toute l'étendue de la face palmaire des trois premiers doigts, pouce, index et médius, et jusqu'à la face externe de l'annulaire iuclusivcuient. Elle avait cessé eu par- tie seulement dans les points où le radial se répand à la main; ainsi, in- tacte sur la face dorsale du pouce et du premier espace interosseux, elle était nulle au niveau de l'index et de la moitié inférieure de la face dorsale du médius. » Les mouvements d'opposition du pouce étaient impossibles : je n'ai pas besoin de dire que ce mouvement d'opposition n'a pas été confondu avec celui d'adduction, qui avait trouvé son principe dans le nerf cubital. >> Cette perte du mouvement d'opposition du pouce et de la .sensibilité due au médian dans l'étendue indiquée me préoccupa aussitôt, et je pensai que s'il était possible de les rendre au blessé, il fallait agir immédiatement { ii4o ) et faire la suture des deux bouts du nerf entièrement coupé; la plaie fut rouverte par la section des fils qui réunissaient les lambeaux cutanés et par l'extension de la main sin- l'avant-bras; le bout inférieur du médian, libre et flottant dans la plaie au-dessus du ligament annulaire du carpe, avait une longueur de 2 ^ centimètres; le bout supérieur n'était pas visible, il était sans doute remonté dans l'épaisseur du lambeau avec un faisceau coupé du muscle fléchisseur superficiel. Après quelques instants de recherches infructueuses, je vis bien que pour opérer la suture du nerf i! fallait le dé- couvrir par la dissection. I.e blessé, qui comprenait l'utilité de cette opéra- tion, fut endormi par le chloroforme, et je fis une incision d'environ 6 cen- timètres sur la partie moyenne du lambeau, à partir de la plaie, le long de la face antérieure de l'avant-bras. Après la section longitudinale du muscle fléchisseur superficiel, le tronc du nerf médian se montra sous l'instrument. Ce nerf saisi, je passai à travers la partie moyenne du bout supérieur, à 12 millimètres environ au-dessus de son extrémité libre, un fil de soie à l'aide d'une aiguille à staphyloraphie presque droite; le bout inférieur fut traversé de la même manière avec le même fil, dont les deux chefs furent tirés, puis réunis par un double nœud, de façon que les deux surfaces de section du nerf fussent amenées au contact sans violence, et que les deux bouts du nerf fussent maintenus en place au-dessus et au-dessous de la plaie par le fil. Un des chefs du fil fut coupé, l'autre conduit dans l'angle interne delà solution de continuité des parties molles. )) Le résultat de cette opération très-rare, presque inconnue hors du champ de la physiologie expérimentale, et contre laquelle même s'élèvent dans la pratique des objections théoriques très-sérieuses, telles que la crainte de douleurs vives et d'accidents nerveux redoutables, les convulsions et le tétanos, a dû être suivi par moi avec attention et une sorte d'anxiété. Eh bien, aucune douleur remarquable n'en a été la suite, aucun accident que l'on puisse rapporter à la suture du nerf n'a été observé. La fièvre trau- matique, le gonflement et la rougeur de l'avant-bras n'ont point dépassé la mesure des phénomènes généraux et locaux, que la blessure, indépendam- ment de la lésion du nerf, devait amener. Je n'ai donc pas à v insister, et je me hâte d'appeler l'attention de l'Académie sur l'effet de la suture du nerf médian, au point de vue si capital du retour de la sensibilité et des mouve- ments. » Dés le lundi soir, jour de l'opération, la sensibilité semble un peu ré- tablie dans les i)oints où elle avait disparu; le malade dit positivement sen- tir le contact des doigts ou de tout autre objet appliqué à la face palmaire ( n4i ) des doigts paralysés du sentiment par la section du nerf médian, mais cette sensibilité est obtuse. » Mardi, le lendemain de la suture du nerf, le retour de la sensibilité est très-marqué ; il y a encore cependant une notable différence entre celle des deux mains et des parties de la main gauche desservies par le médian ou par le nerf cubital ; mais ce qui frappe surtout, c'est que le mouvement d'oppo- sition du pouce se fait très-facilement. Le mercredi et le jeudi matin, il y a accroissement de la sensibilité et des mouvements, toutefois il est facile de constater le jeudi que certaines sensations ne sont pas perçues : la pointe d'une épingle pressée contre la lace palmaire du médius ne détermine aucune douleur; en appliquant, sur les parties de la face palmaire dont la sensibilité est altérée, un corps froid, comme une paire de ciseaux, le malade n'éprouve pas la sensation du froid que ce contact devrait produire : il rapporte d'ail- leurs trèsJjien aux points touchés les impressions ressenties, de sorte que trois jours après la suture du nerf divisé, si la sensibilité tactile est revenue en grande partie, les sensations de douleur et de température ne sont pas perçues. Mais les progrès sont si rapides, que le vendredi, quatrième jour révolu depuis l'opération, la sensation de piqûre est obtuse, et celle de tem- pérature est sensiblement manifeste. Aujourd'hui lundi, huitième jour, tout le bénéfice de l'opération est conservé. Mais je laisse là ces détails, car les modifications de la sensibilité et des mouvements sont à l'étude, et d'autres variations dans le sens du progrès vers le retour complet des fonctions du. nerf devront nécessairement encore être recueillies et notées jusqu'au réta- blissement complet. Je prie maintenant l'Académie de me permettre de faire remarquer en quoi cette observation se rattache aux faits connus, et sous quels rapports elle en diffère en y ajoutant des notions nouvelles. Des expé- rimentateurs habiles ont eu, dans leurs recherches sur les animaux, des résultats très-divers. 11 en est qui n'ont pu obtenir, par la suture des nerfs coupés, le retour des fonctions : la sensibilité et le mouvement sont restés abolis; mais en regard de ces insuccès, il faut rappeler surtout les opi- nions et les belles expériences de l'illustre secrétaire de l'Académie, M. Flon- rens, qui, entre autres faits, obtint sur un coq la réunion par suture de deux nerfs de l'aile, qui, d'abord pendante et paralysée, reprit au bout de trois mois ses fonctions; à cette époque, la sensibilité était manifeste au-des- sus et au-dessous de la section du nerf. Cette expérience ne laissait aucun doute sur la possibilité du rétablissement de la sensibilité et des mouve- ments après la section et la suture d'un nerf des membres, mais l'observa- tion que j'ai l'honneur d offrir à l'Académie démonti e de plus que ce retour ( >>42 ) des fonctions sensitives et motrices peut avoir lieu ciinis un petit nombre fl'heures, avec une étonnante précision. Cette différence tient-elle au pro- cédé mis en usage pour la suture, ainsi qu'à l'immobilité plus facile à obte- nir chez l'homme que sur les animaux? C'est ce que de nouvelles expé- riencesapprendront. Je ne connais pas d'autre fait pnljliéoù le rétablissement des fonctions ait été aussi rapide après la suture du nerf. Cette sutm-e, on peut le dire même, n'est point admise dans la pratique chirurgicale d'une manière générale. Les chirurgiens, un peu effrayés sur les conséquences de la présence de corps étranger dans la substance des nerfs, ont préféré jus- qu'ici attendre, en la favorisant par la situation des parties divisées, l'effet de la réunion médiate des bouts isolés du nerf par un tissu cicatriciel, dans l'épaisseur duquel avec le temps il s'est formé, ainsi que l'a démontré le microscope, des tubes nerveux en plus ou moins grand nombre. Un réta- blissement lent et plus ou moins complet des fonctions est la suite de la production de ces tubes nerveux cicatriciels. C'est la question, controversée encore aujourd'hui, de la régénération des nerfs, qui diffère sensiblement de la réunion immédiate évidemment obtenue dans le fait rare que je pré- sente aujourd'hui à l'appréciation de l'Académie. » Je viens de dire que je ne connais pas de fait semblable publié, mais je n'hésite pas à déclarer que je tiens d'une communication verbale de mon collègue, M. Nélaton, la connaissance d'une observation analogue, pres- que identique dans son résultat, quoique obtenue dans des circonstances un peu différentes. Après l'ablation d'un névrome du même nerf médian à la partie moyenne du bras, et la résection de ce nerf dans une longueur de 2 centimètres environ, il opéra la suture des deux bouts, et, quaranle-trois heures après, le retour de la sensibilité et des mouvements commençait à s'opérer. Comme dans le fait que j'observe en ce moment, il n'y eut ni douleur notable due à la présence du corps étranger passé dans l'épaisseur du nerf (c'était im fd métallique, et non un fil de soie comme chez mon malade), ni accident nerveux consécutif. Il me serait impossible de donner plus de détails au sujet du fait de M. Nélaton, qui, je l'espère, le publiera; mais je puis, ce me semble, pour la pratique chirurgicale à venir, faire res- sortir l'importance de deux faits dans lesquels la suture immédiate a été si avantageuse, et tout à fait exempte d'accidents et de complications. » Je crois toutefois que pour un succès aussi rapide, le choix du mode de suture n'est pas indilférent. Le procédé que j'ai préféré offre des avantages notables. Un fil passé à travers le nerf, à l'aide d'une aiguille dont les bords tranchants ont été engagés dans une direction parallèle aux tubes nerveux, ( 'i43 ) les ménage le plus possible. Il en reste autour de lui un grand nombre qui n'en reçoivent aucune atteinte. Éloigné des surfaces de section du nerf sim- plement rapprochées au contact, il ne complique pas cette plaie de la pré- sence d'un corps étranger, il n'y produit p;is une iiiflanunation plus vive, et laisse au courant nerveux toute sa liberté, puisqu'il favorise l'abouchement des tubes et ne s'interpose pas, en même temps qu'il offre aux bouts rappro- chés un point d'appui en deux sens opposés. » Je ferai remarquer, d'autre part, combien, chez le blessé que je traite, la suture du nerf médian était indiquée et urgente : les deux artères radiale et cubitale avaient été coupées en travers et liées; malgré l'abondance des anastomoses entre les artères de l'avant-bras et de la main, quand les deux troncs principaux sont liés au même instant, la circulation est incon- testablement plus compromise que si l'un des troncs seul est interrompu. De plus, ici, pour les doigts, auxquels le nerf médian donne ses branches, lin- nervation était suspendue et peut-être la gangrène, au moins paitielle, était- elle à redouter. C'est un des motifs qui m'on: engagea opérer la suture du nerf. » D'autres questions intéressantes se rattacheront à ce cas de succès. Ce n'est pas comme dans la régénération lente et à distance des nerfs par la production de tubes nerveux nouveaux que la circulation nerveuse s'est rétablie; c'est par l'aboucheinent plus ou moins exact des tubes coupés qu'elle a repris ici son cours. Cependant il est probable que dans le petit nombre d'heures qu'il a fallu pour cela, une mince couche de lymphe coa- gulable a été sécrétée au niveau de la section des tubes. Cette lymphe est- elle conductrice de l'influence nerveuse, ou a-t-elle d'emblée présenté des lacunes qui ont permis la continuité de la partie fluide centrale, ou moelle des tubes nerveux? Ce sont là des questions qui appellent des recherches microscopiques sur les animaux. La nature du travail que j'ai l'honneur d'offrir à l'Académie a d'ailleurs un autre caractère : il est surtout de physiologie pathologique et d'intérêt chirurgical. Il a pour but de contri- buer à établir un point de pratique peu connu, et dont l'art chirurgical pa- raissait plutôt s'éloigner, c'est-à-dire l'indication formelle défaire, dans les cas de section accidentelle, la suture des deux bouts du nerf coupé. » En résunjé, le fait que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie prouve : » 1° Qu'après la suture d'iui nerf coupé, la sensibilité et les mouvements des parties auxquelles il se distribue peut se rétablir d'une manière très- notable en un petit nombre d'heures; ( ii44 ) » 2° Que ce rétablissement des fonctions est rapidement progressif; >> 3° Qu'il est successif, c'est-à-dire que la sensatioii tactile et les mouve- ments sont obtenus avant certaines sensations, par exemple celle de dou- leur et de température; » 4" Qiie la suture du nerf ne produit pas, du moins par le procédé que j'ai suivi et indiqué, de douleurs spéciales, ni nécessairement d'accidents ner- veux graves, ce que, du reste, là ligature accidentelle de certains nerfs col- latéraux des artères avait déjà prouvé ; » 5° Qu'il faut admettre dans la pratique chirurgicale la suture des nerfs d'un volume notable, et dont la section intéresse la sensibilité et le mouve- ment de parties plus ou moins étendues. » Remarques de 31. VELPEAuà l'occasion de cette communication. « Le fait dont M.. Laugier vient d'entretenir l'Académie n'a pas seule- ment pour résultat de confirmer la belle expérience de M. Flourens sur le rétablissement possible de la sensibilité et du mouvement dans les muscles paralysés par la section d'un nerf mixte, si on en opère la suture. 11 dé- montre en outre que ce retour des fonctions peut être très-rapide, fait com- plètement nié jusqu'ici par quelques chirurgiens ; sous ce rapport même le fait de M. Laugier a de l'actualité. Il y a quelques jours à peine, dans une Société savante exclusivement occupée de chirurgie, la question a été agitée, et le retour immédiat des fonctions après la cicatrisation du nerf a été niée de nouveau. Si ses fonctions ont reparu, ce n'est pas, a-t-on dit, à travers la cicatrice que leur reproduction a eu lieu. Or, le fait de M. Lau- gier prouve au contraire que c'est bien par le rapprochement des bouts du nerf que la sensibilité et le mouvement reparaissent dans la partie para- lysée : la rapidité du phénomène, qui se montre à partir de ce rapproche- ment par la suture, ne laisse aucun doute à cet égard. » HYGIÈNE. — Des eaux publiques de Marseille et de leur injluence sur le climat de celte ville ; par M. G. Grimaud, de Caux. ( Commissaires précédemment nommés : MM. Payen, Peligot. ) « Quand l'Académie des Sciences m'a honoré d'un prix pour mes tra- vaux concernant les eaux publiques, elle a comblé mon ambition la plus ardente. Ma reconnaissance est bien sentie et aussi profonde que légitime. Je ne trouve pas de meilleur moyen de la lui témoigner qu'en poursuivant ( i>45 ) avec ardeur les études qui m'ont mérité ses suffrages, et en lui soumettant ces études au fur et à mesure que leurs résultats me semblent digues de son attention. » La troisième ville de l'Empire, Marseille (population municipale, 25oooo âmes), a été, dans ces dernières années, l'objet d'une transforma- tion totale. Sa topographie, surtout vers le littoral ; les conditions phy- siqsies, tant de son territoire que des élres organisés qui l'habitent, même de l'air dans lequel ils vivent, tout a été modifié d'une façon profonde. » Des lieux. — Marseille, au bord de la mer, est au bas d'un hémicycle de rochers d'un calcaire compacte, raviné, anfractuenx, dont les débris sont venus déposer sur le rivage un sédiment composé de sable, gravier, poudingue et argile, sur lequel la ville est assise. Son vieux port, tout à fait intérieur, représente une ellipse presque fermée, car l'embouchure, laquelle e>t située à l'extrémité ouest du grand axe, est très-étroite. » Les pointes de Saint-Nicolas et du Pharo d'un côté, et le fort Saint- Jean de l'autre côté, constituent, au devant de cette embouchure, un canal qui vient porter à '3oo mètres au tlelà, droit au nord-ouest, l'entrée réelle en pleine mer. » Dans de pai'eilles conditions, les eaux du port sont nécessairement à l'abri des grands mouvements de mer. Quelques rares agitations, ou plutôt des gonflements, s'y font sentir par certains vents du large; mais la marée étant insensible, nul courant de flux et de reflux ne vient renouveler ces eaux et faire obstacle quotidien à leur stagnation. » Telle est la raison pour laquelle le flot de la Méditerranée n'a pas pu remphr là des fonctions hygiéniques analogues à celles que le flot de l'Adriatique remplit à Venise, et cette raison explique en même temps comment le vieux port de Marseille, après avoir été, durant des siècles, le réceptacle unique des égouts de la ville (ils vont tous aboutir au port : Raymond, 1779) et des déjcclions des milliers de bcàliments dont il est constamment garnie était devenu à la fin un vrai foyer d'infection perma- nente plus ou moins sensible selon les vents. (Dans l'été, il s'exhale de mauvaises odeurs des endroits du quai où les ruisseaux et les égouts de la ville vont se rendre : Raymond, ibid.) Un tel foyer, d'autres causes aidant, a dû, plus d'une fois, exercer sur la santé publique une influence maligne. » Aujourd'hui, d'immenses bassins, construits en mer ouverte et limités par des digues, ont remplacé l'ancien port, et sans doute une bonne dis- C. R., 1864, 1" Semestre. (T. LVllI, N» 2o.) '49 ( i>46 ) tribution des égouts, distribution que les plans inclinés sur lesquels re- posent: les divers quartiers de la ville rendent très-aisée, permettra de tout jeter directement à la mer, et de purger à la longue le port vieux de toute concentration malfaisante. » La construction de ces bassins a eu pour conséquence le percement do larges rues à travers la vieille cité et la création d'une nouvcllo ville. » De l'air. — Naguère, dans Marseille et sa banlieue, tout était dénudé, sec et poudreux. Cet état de choses a été un objet de sollicitude pour les hygiénistes de tous les temps. En 1779, le docteur Raymond en signalait le danger : « Le climat de cette ville, disait-il, excède par l'intempérie sèche n causée par l'état pierreux et sabioinieux du sol. » » Les nuages venant de la mer s'arrêtaient, dans des circonstances extrêmes seulement, sur ce sol pierreux qui, par sa propre réverbération, « s'échauffe jusqu'cà 5o et 60 degrés. » (R.\ymo.nd, ibid.) Ces nuages étaient repoussés vers les Alpes de Draguigiian ou d'Embrun, vers le mont Ventoux et le long de la vallée du Rhône; ou bien ils allaient se fondre dans les Cévennes, s'accrochant en route à la Tanargue et donnant lieu à cette exception autrefois singulière, maintenant parfaitement expliquée, d'une moyenne de pluie exorbitante, signalée à Joyeuse par les observations de M. Tardy de la Brossy. » On comprend dès lors que Marseille n'ait pas toujours eu d'eau à boire; qu'à diverses reprises la disette d'eau y ait causé des épidémies; qu'elle y ait donné lieu à des émotions populaires; qu'enfin, en i834, le maire se soit vu obligé d'invoquer le secours de la force armée pour garder le filet d'eau que la rivière de l'IIuveaune fournissait encore. On comprend aussi que, malgré un soleil fécondant, cette roche calcaire dénudée n'ait jamais pu se couvrir c[ue d'une maigre végétation. » Aujourd'hui il n'en est plus de même, l'air n'est plus sec et altérant, et le terrain a vu s'accroître sa fertilité de façon à faire produire aux arbres des fruits plus abondants et plus beaux. » Tout cela est dû aux eaux de la Durance. La distribution de ces eaux ayant permis l'irrigation, la surface du sol s'est couverte de verdure; la roche elle-même s'en est parée, counne s'en parent les sables d'Egypte par- tout où l'eau peut atteindre. La roche n'étant plus dénudée ne s'échauffe plus autant; elle ne rayonne p!us; elle ne repousse plus les nuages avec la même énergie, tandis que le terrain constamment humecté fait perdre à l'air sa sécheresse et lui communique de la fraîcheur. « .\insi l'avait prévu, au siu-plus, l'éminent hygiéniste déjà cité, quand ( .147 ) il cherchait dans la végétation des moyens de corriger le climat de Mar- seille. « On jouira, disait-il, d'une température fraîclie et salutaire que >) l'air recevra des végétaux, dont la chaleur ne va pas à i8 degrés au » soleil le plus ardent, el qui absorbent les exhalaisons putrides dont ils se ') iwurrissent. » (RAYMOND, ibid.) » Des eaux. — L'influence exercée sur le climat par les eaux de la Durancea déjà tellement frappé les IMarseillais, qu'ils seraient tentés de s'en jîlaindre. )) Dans une brochure dont les au'ears ont fait hommage à l'Académie, MM. Maurin et Roussin admettraient volontiers que l'abondance de l'eau est nuisible. Ils reprochent à cette abondance des journées plus humides, des brouillards plus fréquents et un nombre plus considérable de fièvres intermittentes et même pernicieuses. Ils lui reprochent enfin de trop abreuver les champs et de leur faire produire ainsi des fruits moins savou- reux. » Pour juger sainement de ce qui concerne la météorologie et la santé publique, il faudrait des tableaux statistiques permettant d'établir un pa- rallèle entre les dix années qui ont précédé la distribution des eaux de la Durance et les années qui viennent de s'écouler; et il faudrait encore, à l'aide des chiffres de la mortalité générale pendant les années correspon- dantes, contrôler les conséquences que l'on serait porté à déduire de ces tableaux. » Quant à la culture de la terre, ceux qui seraient tentés de se plaindre de l'abondance de l'eau, dans un pays où le soleil et sa chaleur ne font jamais défaut, s'exposeraient à se mettre en contradiction flagrante avec la science, qui ahirme et démontre qu'avec de l'eau, du soleil et ces autres éléments de culture dont l'hounne dispose partout, on crée partout de la végétation. )) On reproche, avec plus de raison, aux eaux de la Durance, leur défaut de limpidité et une température inconstante. » Température. — Pour la température, le remède est simple et facile. On en connaît le principe : il a été exposé à l'Académie dans une Note in- sérée aux Comptes rendus, et il est détaillé ailleurs. » On ne doit pas ignorer qu'en vertu de ce principe il est facile d'armer chacun des 45oo réservoirs privés qui existent à Marseille, d'un robinet de puisage donnant en tout temps, été comme hiver, l'eau de la Durance à la température de 12 degrés Réaumur. » Limpidité. — Pour ce qui est de la limpidité, la difficulté semblerait 149... ( ii48 ) plus grande au premier abord : néanmoins, il ne faut pas craindre de l'af- firmer, par le fait d'une circonstance cette difficulté peut être vaincue comme celle de la température. » La rigole de distribution a une longueur de 7094 mètres. A son point de départ, l'altitude est de 146 mètres au-dessus du niveau de la mer; et, à l'arrivée au plateau de Longchamps, cette altitude n'est plus que de 72 mètres : pente totale, 74 mètres, plus de i centimètre par mètre. » Ce serait là une pente plus qu'ordinaire, si l'on n'avait pas en en vue une certaine vitesse d'écoulement. En tout cas, pour l'objet présent qui est de se débarrasser des matières troublantes, cette pente est trés-précieuse. Elle crée une pression qui permet d'aménager l'eau tout le long de la rigole, de manière à la faire arriver au plateau de Longchamps dans des condi- tions de limpidité tout à fait satisfaisantes, c'est-à-dire susceptible de rendre le filtre de Longchamps, sinon superflu, au moins d'un débit plus grand et plus constant, mais surtout infiniment moins dispendieux et moins pénible. » Conclusions générales. — Les faits qui viennent d'être exposés met- tent en lumière une vérité de premier ordre, qu'il faut poser comme un axiome principal de l'hygiène pratique. » Des trois éléments constituants du climat d'Hippocrate, l'élément re- présenté par les eaux est le seul qui soit réellement dans la main de l'homme. Nous pouvons recueillir l'eau, l'assainir, l'aménager, la dériver pour l'a- mener où elle manque, etc., etc., tandis que, directement, nous ne pou- vons rien sur tair, et nous pouvons très-peu de chose sur les lieux. » Mais les trois éléments ont entre eux des relations si intimes ; ils exer- cent, les uns sur les autres, des influences réciproques tellement positives, qu'une modification dans les conditions de l'un d'entre eux entraîne inévi- tablement des changements corrélatifs dans les conditions des doux autres. B A ce même point de vue hygiénique, au sujet de INLirseille, il sera permis de faire une dernière réflexion. Dès 1779, le docteur Raymond donnait le conseil suivant : » Pour garantir la ville de la trop grande action de ce vent (nord-ouest, » mistral), on aurait dû, dans la partie neuve, tirer les rues du levant au » couchant, et non du nord au sud; par la même raison, l'on n'aurait pas » dû couper la colline qui est au nord de la ville, sacrifiant la salubrité à » l'alignement des rues. La correction de ce double défaut pourra se faire » dans la suite par une police plus instruite. » {Mémoires de la Société royale de Médecine de Paris, 1777-78, vol. II, p. 66.) ( ii49 ) » Le conseil a-t-il été suivi? Dans les dispositions nouvelles a-l-on eu soin de ne pas sacrifier la salubrité publique à l'alignement des rues?.... » La science est toujours au service du pays, et l'administration a le droit de compter sur ses lumières. Mais les administrateurs ont aussi le devoir d'écouter ses conseils et, sinon de les suivre à la lettre, de se péné- trer du moins de leur esprit. » HYGIÈNE. — De l'injluence qu'exerce l'abondance des boissons sur lengrais- sement. Extrait d'une Note de M. Danxki,. « En m'occupant de diuiinucr l'embonpoint exagéré chez les hommes, j'ai remarqué que ceux qui se nourrissaient de substances peu riches en graisse et en éléments graisseux ne diminuaient pas lorsqu'ils buvaient beaucoup. Je fus amené à penser que l'eau et les substances aqueuses favo- risaient l'engraissement Il est surprenant que dans ces nombreuses expé- riences sur l'engraissement des animaux, faites avec de grandes précautions et beaucoup de précision, on n'ait jamais tenu compte de l'eau |)rise quel- quefois en quantité considérable par les sujets soumis aux expériences. Cependant l'eau joue alors un très-grand rôle; elle entre pour une part considérable dans cet engraissement, comme le prouvent des faits tels que ceux que je vais rapporter. » Dans le régiment de la garde de Paris, il y a un cheval qui était maigre. Sur ma demande, M. Decroix, vétérinaire de ce régiment, fit l'expérience suivante : il diminua à cet animal sa ration journalière d'avoine de i'''',5oo, sans modifier la ration de paille et de foin; il fit tenir constamment dans l'auge de l'eau à la disposition du sujet. On mettait dans cette eau, de temps en temps, un peu de son, dont le total, chaque jour, était de 5oo grammes. '• Au début, le q2 mai dernier, le cheval pesait .'5i2 kilognanmes ; le 3 juin, quinzième jour, Sao kilogrammes; le 17 juin, 53o kilogrammes; augmentation en 27 jours, 1 8 kilogrammes. Les 5oo grammes de son ajoutés au régime alimentaire n'ont pas remplacé le kilogramme et les 5oo grammes d'avoine diminués, et cependant l'animal a engraissé. » Dans le même régiment, il y a une jument qui était énormément grasse. Elle souffrait sous son cavalier. Ainsi que les hommes surchargés d'embon- point, elle était en sueur aussitôt qu'elle faisait un exercice un peu prolongé. De même encore que chez les hommes obèses, ses excréments étaient plus liquides qu'à l'état ordinaire. De même enfin que les hommes obèses, elle buvait considérablement : elle absorbait 60 litres d'eau par jour. ( m5o ) <• Le maréchal des logis qui la monte l'a réduite à i5 litres par jour^ et depuis elle a perdu son gros ventre ; elle n a plus fienté comme les vaches. Elle a acquis une vigueur, une force qu'elle n'avait pas, et qui lui permet- tent de faire son service sans suer, sans souffrir. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. L'Académie reçoit un Mémoire destiné au concours pour le prix Bordin (question au choix des concurrents, relative à la théorie des phénomènes optiques). Ce Mémoire, qui porte pour épigraphe Fiat lux, et qui a été inscrit sous le n** 2, est annoncé comme première partie d'un travail dont la seconde serait envoyée dans le courant du mois d'août; la saison d'hiver, qui n'a pas permis à l'auteur de commencer aussitôt qu'il eût voulu les expériences dont se composera la seconde, a été cause d'un relard dans lequel il espère que l'Académie ne verra pas une cause suffisante d'exclusion. (Renvoi à la Commission nommée, qui jugera si le terme fixé poui' la clô- ture du concours n'est pas une des conditions qui, dans ce programme, sont de stricte observation.) PHY.SIQUE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur In résistance que lesjliiides opposent au mouvement. Note de M. A. Dupré, présentée par M. Bertrand. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Bertrand.) « Lorsqu'une plaque se meut avec une vitesse v perpendiculairement à sa surface dans un gaz en repos à t° et sous la pression p^, j'ai prouvé que la tension p, de l'air comprimé en avant est donnée par l'équation , s i P> 1 ,3D - . o i') •"?« 7, = .X.o333g(, + a.) '" = -^ '"' D désignant la densité du gaz et g l'accélération due à la pesanteur. J'ai dé- montré aussi qu'en arrière la tension p^ < p, est donnée par la relation (a) log„^ = Ac.= ; de sorte que la force élastique du milieu est moyenne proportionnelle entre celles qui se produisent en avant et en arrière : si on la prend pour unité, ( i>5. ) il est permis de remplacer p^ par — • S désignant la surface en mètres carrés, la différence des deux pressions, c'est-à-dire la résistance de l'air en kilo- grammes, a donc pour valeur (3) VS{e^''' -e- ""■'). Pour les grandes vitesses cette expression doit être gardée. Au contraire, pour celles qui ne dépassent point 4o mètres, on peut sans grande erreur se servir d'une formule plus simple qu'on trouve en développant et négligeant les quantités très-petites; elle est (4) ''^" ,St^% et on retombe dans la loi admise, avec cette circonstance remarquable que la théorie fait connaître non pas seulement la proportionnalité au carré de la vitesse, mais bien aussi la valeur du coelficient, valeur qui s'accorde avec les déterminations directes. » Lorsque la direction du vent, au lieu de coïncider avec la direction de la normale, fait avec elle un angle «, la résistance devient (5) p5^^A.-'cos'a_^.-A.'co.'«^_ J'ai appliqué la nouvelle théorie au calcul de la résistance qu'éprouvent dans l'air des projectiles cylindriques ou cylindro-coniques, cl j'ai pu dé- terminer le chemin parcouru, connaissant les vitesses initiale et finale. Il est : » 1° Proportionnel à la longueur du solide, l'axe du cône étant compté pour un tiers de sa valeur; » 2° Proportionnel à la densité du solide par rapport au gaz; » 3° Proportionnel au binôme de dilatation du gaz. » Quand on remplace la surface plane ou coniqueen mouvement suivant son axe, par une surface brisée ou courbe, les parties les plus avancées dévient les filets de veut et les font diverger; il en résulte des nappes qui dans certains cas garantissent du vent des parties naturellement en prise; par exemple, un cylindre en mouvement suivant son axe préserve complè- tement un second cylindre de diamètre plus grand, et, si la vitesse est suffi- sante, la surface annulaire, différence des deux bases superposées, au lieu de recevoir la pression maximum du vent qui tend à la frapper perpendicu- lairement, éprouve une dépression. Ce fait remarquable pourra servir à ( "5a ) expliquer la faible résistance qu'on remarque sur les trait)s de chemin de fer marchant à grandes vitesses; pour le constater ainsi que tous les faits analogues, les pièces creuses à essayer sont montées sur l'ajutage de l'appa- reil décrit dans le Compte rendu du 3o mai dernier; elles comnnniiquent avec le manomètre, et de plus un petit trou pratiqué sur le point de la sur- face à examiner permet de mesurer pendant la marche la tension de l'air qui s'y trouve. » En opérant de la sorte des prises d'air successivement sur les divers points d'un modèle de projectile sphérique, j'ai pu constater qu'une faible partie de l'hémisphère antérieur se trouve en contact avec de l'air comprimé, tandis que le reste est en contact avec de l'air raréfié par le frottement de la nappe-paravent qui en entraîne ime partie. J'ai aussi étudié un modèle d'obus oblong de quatre; la petite base plane antérieure, huit à neuf fois moins étendue que la plus grande section, éprouve seule une pression de plus d'une atmosphère; les flancs subissent une dépression qui croît avec la vitesse plus rapidement que la dépression en arrière, et cela explique la faible résistance observée dans le tir de ce genre de projectiles. » Ma formule s'appliquant aux grandes vitesses pour les surfaces planes qui se meuvent perpendiculairement, j'en ai profité pour calculer le travail nécessaire pour entretenir uniforme dans l'air le mouvement de i mètre carré, et j'ai trouvé i3oooo 800000 6400000 80000000 chevaux-vapeur j)()ui- (' = 4°° 600 800 1000 Ces nombres sont certainement approchés, du moins les trois premiers, cai- pour i> = 1000, la pression étant de 600 atmosphères environ, il y a lieu de craindre que la loi de Mariotte ne soit plus du tout applicable. i> J'ai aussi appliqué ma théorie aux. moulins à vent ; j'ai fait voir, par des considérations préalables que viennent confirmer des expériences, la néces- sité d'abandonner la méthode de Coriolis pour calculer l'effet de ce genre de machines; cette méthode conduit à une évaluation du travail plus de quatre fois trop faible dans certains cas, et cela tient à ce que le régime ne peut s'étabbr sur les ailes pendant le mouvement de la même manière que pendant le repos. J'indique le parti que j'espère tirer de cette découverte dans l'étude du vol des oiseaux. » Enfin je termine en montrant que la théorie de la résistance des gaz et les expériences qui la confirment n'exigent, dans le cas des liquides_, que de légères modifications. » ( ii53 ) PHYSIQUE. — Mémoire sur la flélermination des longueurs d onde des raia du spectre solaire, au mojen des bandes d'interférence; par M. F. Bernard. ;Extr;:it par l'auteur.) (Commissaires, MM. Pouillet, Fizeau, Edm. Becquerel.) ■( Les physiciens sont partagés sur les valeurs qu'il convient d'attribuer aux longueurs d'onde des sept raies B, C, D, E, F, G, H du spectre solaire. Eraueiihofer a donné pour les représenter deux séries de valeurs. Eu prenant pour unité le dix-mdlionième de millimètre, ce sont les sui- Aarilfs : 6878, 6564, 5888, 5260, 4843, 4291, 3969. 6878, 6556, 5888, 5265, 4856, 4296, 3963. >> Les nombres de la première série sont généralement adoptés en France : ils figurent seuls dans nos traités de Pliysique. Ceux de la seconde série sont exclusivement mentionnés dans I'O/j^îV/hc d'Herscliel : les physiciens anglais paraissent les avoir préférés. La différence des deux valeurs relatives à la raie H est assez notable : elle s'élève à environ ~-g de leur moyenne. Ces nombres résultent de plus de i5o déterminations que Frauenhofer a effec- tuées avec dix réseaux différents. » Il est facile de voir que si on veut s'assurer, par cette méthode, de la valeur du dernier chiffre, à deux ou trois unités près, il faut que l'appareil destiné à mesurer les angles permette d'apprécier les déviations à une ou deux secondes près, que les éléments des réseaux employés puissent être mesurés avec une exactitude comparable aux déviations, enfin que les raies se distinguent avec une netteté convenable et soient observées, autant que possible, dans des spectres de rang élevé. Ces dernières conditions excluent les raies qui se trouvent dans le rouge extrême et datis le violet : ce sont probablement ces raisons qui ont empêché Frauenhofer de déter- miner la longueur d'onde de la raie A, et elles expliquent les divergences considérables qu'on observe dans quelques-unes des valeurs qu'il a obte- nues : deux réseaux différents ont donné pour la raie H, par exemple, des résultats qui ont pu différer jusqu'à yj de leur valeur moyenne; pour d'autres raies, la raie D en particulier, les mesures ont pu être prises avec une grande exactitude. » Cependant il m'a paru possible d'arriver, dans tous les cas, par d'autres procédés à une approximation de même ordre et de faire cesser par consé- C R., iSG/,, ler Scmes/zc. (T. LVTII, No 23.) ' 5o ( >>54 ) quent l'incertitude regrettable qui règne sur les valeurs de ces constantes fondamentales de l'optique. » Première méthode. — Une plaque de spath de i™™,022 d'épaisseur, taillée parallèlement à l'axe, était placée, perpendiculairement à la direc- tion du faisceau incident, entre deux prismes de Nicol. L'axe de la plaque étant à 45 degrés des sections principales des prismes de Nicol croisées à angle droit, le faisceau émergent possédait son maximum d'éclat. La disper- sion produite par un appareil spécial, goniomètre-spectroscope à quatre prismes, construit pour ces recheiches par M. Duboscq, mettait en évidence un phénomène fort net : le spectre était sillonné par de nombre:ses bandes d'interférence alternativement obscures et lumineuses, au travers desquelles on distinguait les raies solaires. « Soient m le nombre de bandes comprises entre deux raies correspon- dant aux ravons de loneueurs d'onde X et X', è et t?' les différences des indices ordinaires et extraordinaires relatifs à ces rayons, e l'épaisseur de la plaque mesurée au sphéromètre; la valeur de X pouvait se déduire de la relation x = m e dans laquelle m était pris positivement ou négativement, suivant que X était plus petit ou plus grand que X', au moyen d'une seule longueur d'onde X' et de quantités connues ou données directement par l'observation. » J'ai choisi pour valeur de X' celle que Frauenhofer a adoptée pour la raie D; je l'ai attribuée aux rayons qui correspondent au milieu de la double raie. » Deuxième méthode. — L'appareil précédent, dépourvu du système po- larisant, étant disposé de manière à obtenir, avec des rayons parallèles, un spectre très-pur étalé horizontalement, j'adaptais à l'appareil de collima- tion, au devant de la lentille, un obturateur qui présentait une ouvertiue rectangulaire longitudinale de 2 centimètres de hauteur sur 7 millimètres de largeur environ. La différence de marche des rayons interférents était produite par une plaque de quartz de o'"™,g99 d'épaisseur. Celte plaque était fixée avec de la cire, vers le milieu de cette pièce, du côté de l'angle réfringent du premier prisme, de manière à ne couvrir toutefois que la moitié de la largeur de l'ouverture sur la hauteur de 5 millimètres qui était aussi celle de la plaque; son bord intérieur était parallèle à la fente linéaire du collimateur. ( 1 155 ) » Les bandes ainsi obtenues, très-nettes, très-nombreuses, n'occupaient en hauteur que le quart enviion du spectre et formaient comme un ruban cannelé dont le milieu coïncidait avec la ligne médiane du spectre. Cette disposition permettait de suivre facilement la direction des raies solaires, et de les observer à leur entrée et à leur sortie du réseau d'interférence sur les deux bords horizontaux qui le limitaient. De A en H, il y avait plus de 700 bandes : l'intervalle des deux raies principales du groupe D était égal à la lar£;eur d'une bande. En armant l'œil dun verre bleu, on pouvait en compter plus de 60 après la raie A, dans le rouge extrême, et en apercevoir confusément un plus grand nombre jusqu'il la dernière limite du spectre visible. Pour calculer la valeur de X, il suffirait de remplacer dans la for- mule précédente les valeurs de & et de â' par les parties fractionnaires n— i, n' — I des indices du quartz, pour les rayons ordinaires de longueur d'onde X et X'. » Les résultats que j'ai obtenus par les deux procédés se sont trouvés presque identiques; la plus grande différence n'a pas dépassé trois unités. Néanmoins, j'ai cru devoir adopter, sans prendre de moyeiuies, les nombres suivants fournis par la pl.ique de quartz, à cause des conditions particu- lièrement favorables dans lesquelles je me trouvais placé, en opérant d'api'ès la seconde méthode : ABC DEFGH -7602 6865 6557 » 5266 4858 43o5 \^^^ ^°!,^' ' ' J907 iiiilieii. » Le premier nombre se rapporte au milieu de la première raie obscure du groupe A (la plus déviée). Les autres valeurs se rapprochent beaucoup plus des nombres de la seconde série de Frauenhofer que de ceux de la pre- mière. » Pour calculer la longueur d'onde de la raie A, j'ai dû déterminer l'in- dice de cette raie qui ne se trouvait pas compris dans ceux de Rudberg que j'ai vérifiés et employés. » En adoptant pour unité micrométrique la bande correspondant a I millimètre d'épaisseur de quartz, on aurait un moyen précis et rationnel pour classer les raies spectrales, plus de 7000 traits de repère fixes entre A et H; car on peut apprécier sans hésitation le ^ de bande à l'aide de la vis de rappel microiiiétrique de la lunette de l'appareil, et, en employant un système d'interpolation fort simple, il serait facile de déduire des observa- tions les longueurs d'onde des rayons correspondant aux rayons considé- rés. C'est un sujet sur lequel je me propose de revenir prochainement. « i5o.. ( ii56 ) CHIMIE LÉGALE. — Sur t apj'licalion de hi dialyse à lu recherche de la diijiUdine. Extrait dune Lettre de M. Gaultier de Claubry. (Commissaires, MM. Pe! onze, P.tycn, Tîcrnard, Balard.) « A la séance du 6 de ce mois, iSi. Grandcan a présenté les résultats de recherches qu'il a exécutées sur la dialyse des substances toxiques dans les cas d'empoisonnement. A celle du i3, M. J. Lefort a revendiqué la prio- rité de cette application en ce qui touche la digitaline, bien qu'il n'ait fait qu'utiliser dans un cas particulier une méthode générale dont les résultats n'ont rien ici de nature à surprendre. » . . En 1862, j'entretenais la Société de Pharmacie de recherches aux- quelles je me livrais dans le but de généraliser, dans les cas d'empoisonne- ment, l'emploi de cette méthode, due au célèbre Graham. Le compte rendu des travaux de l'année, publié par le secrétaire général M. Euignet, en fait foi. Le programme imprimé du coiu's de Toxicologie que je suis chargé de professer à l'Ecole de Pharmacie contient, p. 3^, un article intitulé : De f osmose ou dialyse, appliquée à la recherche des poisons. Dans mon Traité de Chimie légale (7'' édition), publié en i863, p. 716-717, j'ai, sous le même titre, signalé les caractères importants de ce mode d'opérer. » En outre, depuis denx ans, des dialysenrs sont mis à la disposition des élèves au laboratoire pratique de l'École de Pharmacie, pour la recherche lies jjoisons. I) l! résulte donc de la manière la plus positive de ces divers faits que, bien antérieurement aux communications de MM. Grandeau et Lefort, la dialyse a été appliquée au genre de recherches dont ils se sont occupés. » Mais il ne suffit pas que la digitaline, par exemple, puisse se diffuser ()oiir que sa présence soit susceptible de démonstration dans des cas d'em- poisonnement; il faut qu'on s'appuie sur des caractères précis. Sous ce point de vue, la coloration en vert de cette substance par l'acide chorliydriqiie, connue depuis longtemps, pourrait, lorsqu'elle est eu dissolution dans des véhicules tels que l'akool ou l'eau, permettre de la recoruiaîlreavoc quelque certitude, mais au milieu de produits de vomissements, de substances ali- mentaires trouvées dans l'estomac, ou d'organes soumis à l'analyse, ce caractère est insuffisant. Comment, en effet, peut-ou lui attribuer une v.i- Icwr, lorsqu'il s'agit de produits complexes tels que ceux sur lesquels le chimiste est appelé à opérer, surtout lorsqu'on songe à l'état de putréfaction aiujuel ils sont parvenus dans la presque totalité des cas? ( ii57 ) » A plus forte raison, comment l'odeur sur laquelle insiste M. Lefort pourrait-elle être distinguée au sein de produits en décomposition putride? » La dialyse ou l'osmose, puisqu'il convient de rappeler le nom donné par Dulrochet qui s'est beaucoup occupé de ce genre de phénomènes, est appelée à rendre de très-grands services dans ces recherches; mais pour qu'elle soit réellement utile, il est indispensable que, comme dans le si remarquable procédé de Stax pour la recherche des alcalis organiques, on parvienne à isoler complètement les produits dont il s'agit de démontrer l'existence, et on ne doit pas onblier que, ainsi que l'a démontré Graham lui-même, les substances qu'il a désignées sous le nom de colloïdes traver- sent en proportion plus ou moins grande le diaphragme, et compliquent les résultats; c'est en réalité une fdtration incomplète et non une séparation absolue. J'espère qu'il y a lieu d'en attendre davantage; les recherches auxquelles je me livre sont exécutées dans ce but, et je ne désespère pas, malgré l.i difficulté du sujet, de pouvoir très-prochainement présenter à l'Académie des résultats de nature à fixer son attention. » MÉDEGliNE LI<;GALE. — Application de la dialyse à la recherche des poisons végétaux. Extrait d'une Note de M. Réveil. « Dès 1861 , époque à laquelle Graham fit connaître les phéixunènes de diffusion des liquides à travers les membranes, et caractérisa nettement les colloïdes et les cristallo'ides, tous les toxicologistes ont songé à appliquer cette ingénieuse méthode à la recherche des poisons. Graham lui-même s'en servit en 1862 pour séparer l'acide arsénieux, l'émétique et la strychnine [Zeilsclirifl fiir analyt. Cliemie, t. I, p. 5-2, et Journal de Pharmacie, 1862, t. XLI, p. 39,7). » En 1862, M. AlfonsoCossa, professeur deChimieagricoleà l'Institut chi- mique dePavie, publiait une intéressante brochure : Sulla applicazione délia dialtse aile ricerche chimico-legali ; à la même époque, dans un travail intitulé : Noies sur l'hygiène et la toxicologie, publié dans les Archives générales de Mé- decine (octobre 1862), j'indiquais moi-même les résultats de mes recherches, et j'y insistai davantage dans mon Annuaire pharnuueulicpie pour i863, p. 193. Dans ces deux publications, la plupart des résultats présentés par MM. Grandeau et Lefort étaient nettement énoncés, et je les ai fait connaître verbalement à M.^L Lnnget, Biache, Bouvret, Tardieu, Roger, etc. » [^'auteur termine en priant l'.icadémie de vouloir bien accepter le ( ii58 ) dépôt d'un paquet cacheté, qui renferme, dit-il, « l'uidication précise des circonstances les plus favorables à la dialyse, au point de vue de la recherche des poisons dans les matières organiques. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Variabilité des propriétés de l'air atmosphérique. Extrait d'une Note de M. de Pietra Santa, présentée par M. le Maréchal Vaillant. (Commissaires, MM. Becquerel, Fizeau.) n IVl. Houzeau a présenté récemment à l'Académie un jMémoire tendant à démontrer la variabilité normale des propriétés de l'air atmosphérique. Je me suis proposé de vérifier les assertions de M. Houzeau, et d'étudier les phénomènes qui se manifesteraient sur des bandelettes ozonométri- ques, alors qu'elles seraient influencées par le même air atmosphérique dans des conditions diverses d'exposition. J'ai fait les expériences sui- vantes : » Huit bandelettes, n°' 2,3, 4, 5, 6, 7, 8 [Xn n" 1 est représenté par la bandelette tournesol mi-ioduré de M. Houzeau), ont été exposées pendant douze heures à l'influence de l'air atmosphérique que nous respirons dans le village des Eaux-Bonnes, situé dans les Pyrénées au fund de la vallée d'Ossau, à une hauteur de 74? mètres au-dessus du niveau de la mer. » Les indications fournies parle baromètre, le thermomètre et l'hygro- ntètre ont peu varié pendant cette période de douze heures. Les conditions de situation des bandelettes ozonométriques étaient seules changées, et par le fait de cette différence il en est résulté des colorations diverses et tres- accentuées, » La bandelette n° 2 était exposée à l'air libre, en dehors de tout abri ; celle n° 3 était aussi à l'air libre, mais fixée sur l'un des côtés de la fenêtre qui me sert d'observaioi^re; les n™ 4, 5 et 6 étaient jdacés le long d'une ficelle qui plongeait dans une grande éprouvette de cristal (3o centimètres de hauteur et j centimètres de diamètre); le n" 4 à l'ouverture de l'éprou- vette; le n° 5 à i5 centimètres au-dessous; le n" 6 au fond de l'éprouvette; le n° 7 était implanté sin- le mur intérieur d'une grande cluunbre; enfin le n° 8 était suspendu au milieu d'une seconde éprouvette cjui avait été remplie d'air et immédiatement bouchée. )) Le lendemain matin, en trempant successivement dans de l'eau dis- tillée les bandelettes ozonométriques, en les comparant à l'échelle de Béri- ( "59) gny, j'ai trouvé les degrés de coloration qui suivent : N° 2 20 degrés. N" 3 18 N» 4 7 N» 5 3 . ]N° 6 I N° 7 4 » N" 8 entre o et i . » Les coloralious sont donc en rapport avec le plus grand renouvelle- ment de l'air atmosphérique autour des bandelettes; celle qui a été exposée en plein air (n° 2) donne la nuaiice 20; celle située au fond de l'éprouvette (n° 6) ne donne plus que la nuance i. )) Ce n'est pas l'humidité qui peut produire les colorations, comme on l'a prétendu à tort, puisque l'élat hygrométrique de l'air était le même dans les diverses circonstances. » Maintenant, quel est l'agent qui peut produire des manifestations aussi accentuées? C'est naturellement un agent oxydant capable de s'emparer de la potasse contenue dans l'empois qui forme la bandelette Jame (de Sedan); moins il reste dépotasse sur la bandelette, plus grande se trouvera relati- vement la quantité d'iodure d'amidon, qui se traduit par une coloration plus violette. » Cet agent est répandu en très-petite quantité dans l'atmosphère. Dans l'air confine d'une éprouvette, l'ozone contenu peut à peine nuancer la bandelette; dans l'air confiné d'une chambre, la coloration a atteint la nuance 4- )) La diversité des nuances des trois bandelettes qui plongeaient dans l'éprouvetle démontre ce qu'il était facile de prévoir : l'air qui arrivait au 11° 4 se renouvelait un peu; celui qui atteignait le n° 5 se renouvelait beaucoup moins; enfin celui qui environnait le n° 6 restait à peu prés sta- tioiHiaire. » L'expérience, répétée à plusieiu's reprises, ayant toujours donné des résultats analogues, semble de nature à prouver la variabilité normale des propriétés de l'air atmosphérique. » M. Jacquart, qui avail précédemment présenté la description d'un appa- reil de son invention nommé endomèlre crânien, destiné à mesurer la capa- cité du crâne chez l'homme et chez les animaux, adresse aujourd'hui, ( ii6o ) coainic moyen de faciliter rinlelligence du Icxte, Ifs images pliotographi- i|Ties de deux instruments qu'il a lait exécuter. ; Renvoi à la Commission qui a été chargée de l'examen du Mémoire.) M. Lucas (Félix) soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Théorie mathématique de la vision des corps lumineux ». (Commis.saires, MM. Becquerel, Ponillet, Duhamel.) ."^l. MoREL adresse de Charmes (Vosges) une Note sur un système de pro- pulsion pour les navires reposant sur une idée qu'il croit être le premier à avoir conçue. M. Séguièr est invité à prendre connaissance de cette communication et à faire savoir à l'Académie si elle est do nature à devenir l'objet d'un Rapport. (Renvoi à l'examen de M. Séguier.) M. Pl. Earle Chase envoie de Philadelphie (États-Unis d'Amérique) une Note écrite en anglais sur les marées aériennes. Il annonce qu'il en envoie également un exemplaire à la Société Philosophique de Londres et à la Société Philosophique américaine, espérant que les trois Sociétés sa- vantes donneront place à son travail dans les recueils qu'elles publient. La Note eât renvoyée à l'exanien de M. F>abinef. M. Chauliac présente une Note sur un « nouveau mode de transmission électrique pour une ou plusieurs horloges sans le secours de piles ». (Renvoi à l'examen de M. Edm. Becquerel.) CORRESPONDAIVCE. M. LE GÉNÉRAL DE ViGxoLLE, chcf de la deuxième Direction an Ministère de la Guerre (cavalerie et gendarmerie), adresse, pour la Bibliothèque de l'In- slitut, ini exemplaire du XIIF volume du Recutil de Mémoires et Observa- lions sur ihycjiène et la médecine vétérinaires militaires. M. LE Secrétaire perpétcel met sous les yeux de l'Académie deux exem- plaires d'une médaille que l'Académie Royale de Bavière vient de faire frap- ( m6. ) per en riioniieiir' de son secrétaire perpétuel, M. de Martiiis, le célebie botaniste. Une de ces médailles restera à l'Académie, l'autre est offerte par elle au doyen de la Section de Botanique, M. Adolphe Brongniart. M. LE Secrétaire perpétuel annonce que la Cominission qui a été chargée par l'Académie de discuter les expériences qui ont été ou seront produites relativement à la queslioti des générations dites spontanées a rédigé un pro- gramme qui a été remis à MM. Pouchet, Joly et Musset. Ces expérimen- tateurs, après en avoir pris connaissance, n'ont pas cru pouvoir l'admettre dans les termes où il est conçu, et en ont rédigé un nouveau. La Commis- sion l'examinera et jugera si elle peiit se départir de quelqu'une des condi- tions qu'elle avait posées, sans s'exposer à laisser introduire des causes d'erreur qu'elle a tenu surtout à écarter. PHYSIOLOGIE. — De l'influence du système neiveux sur la respiration des Insectes; par M. E. Baudelot. « L'influence du système nerveux sur la respiration des Insectes n'avait que très-peu fixé l'attention des physiologistes, lorsque, il y a quelques années (i), M. Faivre entreprit à ce sujet des recherches intéressantes sur le Dytique. M Les résultats de ses expériences, du moins par l'interprétation qu'il crut pouvoir en donner, conduisirent ce savant à admettre que, chez les Dytiques comme chez les Maiiunifères, les mouvements respiratoires ont leur principe, leur point de départ dans une région spéciale du système nerveux ; cette région chez les Dytiques correspondrait au centre ou gan- glion métathoracique : ce dernier ganglion aurait pour fonction d'exciter les mouvements respiratoires, de les coordonner et de les entretenir. Les mouvements abdominaux postérieurs liés à la respiration seraient, au con- traire, sous l'influence du ganglion sous-œsophagien. Quant aux ganglions abdominaux, origine des nerfs respiratoires, d'après M. Faivre ils jouent simplement le rôle de conducteurs par rapport au centre respiratoire ou ganglion métathoracique; ils ne peuvent, après la séparation des centres thoraciques, entretenir la respiration. (i) Annales des Sciences naturelles, 1860, t. XIII. C R., 1864, I" Semestre. (T. LVIII, N" 2o.) l5l ( Il62 ) « Ayant depuis quelque temps dirigé mon attention d'une manière spé- ciale vers la physiologie comparée du système nerveux, je fus frappé des résultats auxquels était amené M. Faivre et de leiu" complet désaccord, tant avec les idées généralement admises relativement aux fonctions du système nerveux des Articulés, qu'avec des expériences antérieures de M. E. Blanchard sur le système nerveux des Arachnides. Je résolus de reprendre la question, et, comme chez le Dytiqtie l'expérimentation est toujours difficile, les résultats complexes et par cela même peu conciliants, j'ai choisi comme sujet d'étude un insecte beaucoiq) plus favorable, la larve de la Libelhde. » Cette larve, comme on le sait, possède une chaîne nerveuse formée d'une série de douze ganglions, tous parfaitement séparés les uns des au- tres. Chez elle, le ganglion métalhoracique est luii au premier ganglion abdominal par de longs counecîifs, ce qui permet de séparer aisément ces deux ganglions; chez elle aussi, les mouveuients respiratoires sont des plus faciles à observer; ils se tiaduisent de deux manières différentes, d'abord par des mouvements d'abaissement et d'élévation des arceaux inférieurs de l'abdomen, ensuite par l'écartement et le rapprochement des cinq ap- pendices situés à l'extrémité du dernier anneau. Voici quels ont été les résultats de l'expérimentation sur cette larve : » Dans une première expérience, je fis la section de la tète : il était midi; la respiration continua de se faire avec une très-grande régularité, on i)ouvait compter 26 inspirations par miiuite; à 6 heures du soir, les mouvements respiratoires étaient encore forts et réguliers; le lende- main, à g heures du matin, la respiration existait encore, (]uoique trés- affaiblie; elle ne s'est éteinte que vers 3 heiu'es de l'après-midi. » Cette expérience permet de conclure avec certitude que ce n'est pas dans les lobes cérébraux que réside le principe d'action des mouvements respiratoires; la destruction des ganglions cérébroïdes, en supprimant l'in- tervention de la volonté, parait seulement modifier lui peu le rhydime de la respiration, qui devient moins capricieuse et plus régulière. » Dans une deuxième expérience, je fis, à 2 heures, une ligature un peu en arriére du métathorax et j'opérai la section du corps immédiatement au devant de celle ci. De cette manière, j'étais bien certain d'avoir enlevé le ganglion métalhoracique, lequel se trouve au centre de l'espace compris entre l'insertion des pattes de la deuxième et de la troisième paire. A 4 luuues cependant, le nondjre des inspirations s'élevait à 18 par minute; la respiration offrait seulement quelques irrégularités : le lendemain, à ( .,63) 3 heures de raprès-midi , il était encore possible de saisir quelques mou- vements respiratoires. Afin de ne laisser aucune prise à l'incertitude, je dis- séquai la portion du corps que j'avais réséquée en avant de la ligature : elle contenait les trois ganglions thoraciques, ainsi que le premier ganglion abdominal. » Dans une troisième expérience, la ligatiu'e et la section ayant été faites au niveau du cinquième anneau de l'abdomen, les mouvements respira- toires, bien que très-affaiblis et devenus irrégnliers, persistèrent néanmoins encore plus de vingt-quatre heures. La moitié du corps antérieure à la sec- tion renfermait cependant toute la portion de chaîne nerveiLse qui s étend depuis la tète jusqu'au cinquième ganglion abdominal exclusivement. » De ces deux dernières expériences il résulte bien évidemment qiie le ganglion métathoracique n'est pas le foyer premier moteur des mouvements respiratoires, puisque, après l'ablation complète de ce ganglion , la respi- ration a continué de s'effectuer pendant un temps dont la durée a été de vingt-quatre heures. Quant au ganglion sous-oesophagien, je n'ai décou- vert en lui aucune propriété coordinatrice spéciale, et, lorsque des mou- vements respiratoires se sont produits en dehors de son influence, j'ai tou- jours vu, comme auparavant, les cinq appendices du dernier anneau con- courir normalement à l'acte respiratoire avec l'ensemble des autres anneaux lie l'abdomen. » J'ai répété sur la Libellule adulte les mêmes expériences que sur la larve; ces expériences ont été tout aussi concluantes. La section complète du corps en arrière du ganglion métathoracique n'amène pas davantage la suspension des mouvements respiratoires dans la moitié postérieure à la section. Ainsi, dans un cas où je fis une ligature, puis la section en arriére du deuxième anneau de l'abdomen, les mouvements respiratoires persis- tèrent pendant huit heures; les inspirations, très-régulières, s'élevaient à 5o environ par minute : cependant le ganglion métathoracique avait été retranché avec le segment antérieur. » Dans une autre expérience, la respiration dura sept heures ; elle était très-régulière et les inspiratious au nombre de 65 par minute. » Enfin, dans une dernière expérience où j'avais coupé un tronçon de l'abdomen comprenant seulement trois anneaux (4, 5, 6), je pus observer |)endant quelque temps, dans ce tronçon, des mouvements d'inspiration très-appréciables. » Tous ces résultats et d'autres entièrement semblables que j'ai obtenus sur des larves de Dytiscides, probablement du gem-e Colpnbetes, me pa- ( ii64 ) raissent de nature à prouver que, chez les Insectes, les mouvements respi- ratoires ne sont pas, comme chez les Vertébrés, sous la dépendance d'un foyer spécial d'innervation. Chaque ganglion abdominal est, au contraire, un foyer d'innervation locomotrice et concourt pour sa part à l'accom- plissement de l'acte respiratoire dans son ensemble. Ce qu'il importe aussi de remarquer, c'est qu'après la section de la chaîne nerveuse l'action isolée d'un ganglion parait d'autant plus faible que ce ganglion se trouve uni à un nombre moins considérable d'autres éléments ganglionnaires. » En résumé, nous voyons que l'expérience ne fait que confirmer ici ce que pouvait faire prévoir l'anatomie : lorsque l'on considère la répartition .souvent si uniforme de l'élément nerveux dans les anneaux du tronc et de l'abdomen chez les Articulés, lorsque l'on voit chez les Crustacés l'appareil respiratoire occuper les positions les plus variées, soit au niveau du thorax, soit au niveau de l'abdomen, et recevoir ses nerfs des points les plus diffé- rents, il n'était guère possible d'admettre chez les Insectes un foyer unique d'innervation pour la fonction respiratrice. » MM. Laroque et Biaxchi adressent une Note sur l'aérolithedu i4 mai; nous en extrairons les passages suivants : « On a pu facilement reconnaître que la substance de l'aérolithe est magnétique; mais nos recherches nous ont fait découvrir les faits suivants : » 1° Une partie quelconque de l'aérolithe, soumise aux frictions d'un faible aimant, acquiert par là le magnétisme polaire permanent. » a" Une portion quelconque de l'aérolithe, soumise à la flamme de l'alcool activée par le chalumeau, se transforme en une substance plus dure, fondue, offrant l'aspect de la croûte, et qui possède une polarité magnétique permanente. )) 3" Un fragment quelconque, fondu au chalumeau avec du borax, se transforme en un verre noir, très-luisant, complètement dépourvu de pro- priétés magnétiques. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. F. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 JUIN 1864. PRÉSIDENCE DE M. MORIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Magncs, récemment nommé à une place de Correspondait I pour la Section de Physique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. Ch. Sainte-Claire Deville, en présentant la 7* livraison de son Voyage géologique aux Aiililles et aux îles de Ténériffe et de Fogo, fait con- naître en peu de mots le contenu de cette livraison. Sur les corps hémiorganisés. Note de M. E. Fremy. (I Mon nom ayant été cité plusieurs fois dans des publications récentes sur la génération spontanée, je crois devoir formuler nettement devant l'Académie les opinions que j'ai toujours émises sur la production des fer- ments, soit dans mes cours, soit dans mes travaux sur les fermentations. » Ai-je besoin de dire que je repousse sans hésitation l'idée de génération spontanée, si on l'applique à la création d'un être organisé, même le plus simple, avec des éléments qui ne possèdent pas la force vitale? La synthèse chimique permet sans doute de reproduire un grand nombre de principes immédiats d'origine végétale ou animale, mais l'organisation oppose, selon moi, aux repioductions synthétiques une barrière infranchis- sable. C. R., i8G4, 1" Scmestif. (T. LVIll, N" 26.) l-'>2 ( ii66 ) » A coté (le ces principes immédiats définis que la synthèse peut former, tels que le glucose, l'acide oxalique et l'iu'ée, il existe d'autres substances beaucoup moins stables que les précédentes, mais aussi beaucoup plus complexes, quant à leur constitution : elles contiennent tous les éléments (les organes; on y trouve du carbone, de l'hydrogène, de l'oxygène, de l'azote, même du phosphore, du soufre, souvent de la chaux et des sels alcalins. Ces corps sont les albumines, la fibrine, la caséine, les substances vitellines, etc. La synthèse chimique ne les reproduit pas. Il est impossible, selon moi, de les considérer comme des principes immédiats définis : je les désigne sous le nom général de corps hémiorgnnisés, parce qu'ils tieiu)ent le milieu entre le principe iminédiat et le tissu organisé. » Ils ne sont pas encore organisés, mais cependant ils sont doués d une véritable force vitale, car sous l'influence de l'air humide ils entrent en dé- composition comme des corps vivant;» et réellement organisés. » Ils se trouvent, par rapport à l'organisation, à la formation des tissus, à la production des ferments et à la putréfaction, presque dans le même état qu'une graine sèche qui traverse des années sans présenter des phé- nomènes de végétation, et qui germe dès qu'on la soumet aux influences de l'air, de l'humidité et de la chaleur. « Les corps hémiorganisés qui contiennent tous les éléments des organes peuvent, comme la graine sèche, se maintenir dans un étal d'immobilité or- ganique; mais aussi ils peuvent en sortir, lorsque les circonstances devien- nent favorables au développement organique : en raison de la force vitale qu'ils possèdent, ils éprouvent alors des décompositions successives, donnent naissance à des dérivés nouveaux, et engendrent des ferments dont la production n'est pas due à une génération spontmiée, mais à une ybrce vitale préexistante dans les corps hémiorganisés, et qui s'est simplement continuée en se manifestant par les transformations organiques les plus variées. » Je n'ai pas à faire connaître aujourd'hui toutes les conditions qui peuvent faire participer d'une manière active les corps hémiorganisés aux phénomènes réels de l'organisation ; mais une des plus importantes est, selon moi, celle de Y entraînement organique. » On sait, en Chimie, avec quelle facilité un corps qui s'altère peut en entraîner un autre : c'est ainsi que, dans la nitrification, des phénomènes variés d'oxydation déterminent et entraînent l'oxydation de l'ammoniaque, des corps azotés et même celle de l'azote, comme M. Chevreul le démon- trait encore récemment. ') Les corps hémiorganisés peuvent surtout recevoir l'ébranlement vital f 1-67 ) et s'organiser eux-mêmes par l'action des corps vivants dont ils reçoivent l'influence. C'est ainsi que je comprends le rôle des substances albumi- neuses dans les phénomènes de développement et de décomposition orga- nique et dans la production des ferments. » Je ne les considère donc pas comme servant simplement de nourriture à des animaux et à des végétaux qui seraient les seuls agents des fermenta- tions; mais je leur attribue un rôle direct et j'admets que, sous les influences que j'ai citées précédemment, elles peuvent éprouver une organisation véri- table et complète, et produire des ferments qui ne dérivent, comme on le voit, ni d'une graine ni d'un œuf, mais d'un corps hémiorganisé dont la force vitale est devenue active. » Si les idées que je soumets à l'Académie étaient acceptées, elles au- raient l'avantage d'expliquer d'un côté le rôle incontestable que jouent les élres organisés dans les phénomènes de fermentation et de désorganisation, et, d'un autre côté, la part constitutive, également évidente pour moi, des inilieux albumineux dans lesquels se développent les ferments. » Le but de cette communication est donc d'établir que les corps que j'ai nommés hémiorganisés sont doués d'une mobilité vitale pouvant expli- quer plusieurs des phénomènes qui attirent en ce moment l'attention des physiologistes. « GÉOMÉTRIE. — Considérations sur la méthode générale eocposée dans la séance du iSJévrier. — Différences entre celle mélliode el la méthode analytique. — Procédés généraux de démonstration ; par 31. Cuasles. 1. « La mélhode que j'ai donnée pour la solution de toutes les questions concernant les sections coniques, et dont le principe s'applique aux courbes de tous les ordres, nécessite, comme on l'a vu, la connaissance des proprié- tés des systèmes de coniques déterminés par quatre conditions. Il faut donc savoir découvrir et démontrer ces propriétés. Ma communication de ce jour a pour objet d'exposer le procédé général de démonstration que j'ai em- ployé dans ce genre de recherches. )) Mais je prie l'Académie de me permettre d'abord de revenir sur le principe même de la méthode, pour en préciser le caractère, et montrer les avantages qu'elle présente, et les différences capitales qui la distinguent à ions égards des procédés généraux de l'Analyse. » La méthode analytique, qui n'est autre que la Géométrie de Descartes, l52.. ( ii68 ) est devenue 1 instrument universel des Mnthématiques. On ne saurait, en effet, trop admirer la portée et l'immense utilité de cette méthode, surtouf dans les recherches qui demandent l'intervention de quantités infinitésimales, comme cela a lieu dans l'étude de la plupart des phénomènes naturels. » Mais on ne peut se dissimuler que dans la Géométrie proprement dite, et en particulier dans la théorie des courbes, auxquelles cette méthode pouvait être dans l'origine destinée, elle perd souvent ses avantages. Cv qui le prouve bien, c'est que les questions relatives, soit aux propriétés des systèmes de courbes assujetties à des conditions communes, soit à la con- struction de ces courbes, n'ont fait jusqu'ici que très- peu de progrès. Dans le cas même le plus simple, celui des sections coniques, sur cinq conditions arbitraires, on n'en a presque jamais admis qu'une seule qui ne fût pas de toucher des droites ou de passer par des points; et encore, les conditions introduites isolément dans les problèmes n'ont pas été variées, et l'on n'a traité, en définitive, que très-peu de questions, bien que celte théorie des sections coniques doive être considérée comme le point de départ néces- saire dans l'ensemble des recherches que comportent les courbes et les sur- faces de tous les ordres. » C'est qu'en effet la méthode analytique, si simple de conception, en- traîne des difficultés, le plus souvent insurmontables. Ces difficultés sont de deux sortes : car il faut d'abord exprimer au moyen de cinq équations, entre les coefficients de l'équation générale des sections coniques, les cinq conditions données; et ensuite effectuer l'élimination de quatre coefficients pour obtenir une équation finale ne renfermant plus que le cinquième coef- ficient, équation que l'on regarde comme résolvant le problème. » Or l'expression de chaque condition par une équation peut être très difficile, et l'équation obtenuefort compliquée et d'un usage peu commode: certaines conditions même peuvent exiger l'introduction de quelques variables auxiliaires, et par suite de nouvelles équations de condition. Enfin l'élimination entre les équations obtenues, qui n'est plus qu'une opération de pure analyse, se trouve néanmoins presque toujours fort pénible et sou- vent absolument impossible, quoique à cet égard l'analyserait acquis depuis quelques années de grandes ressources qui peuvent en faire présagcM* de nouvelles. » Ce sont ces difficultés multiples qui ont retardé les progrès dont la théorie des sections coniques et celle des courbes de tous les ordres étaient susceptibles. » Ces difficultés n'existent pas dans la méthode que j'ai exposée; car elle ( "69) n'a ni à former des équations de condition, ni à effectuer des éliminations : double écneil de l'Analyse. IL » Cette méthode, exclusivement géométrique, dérive d'une conception ou d'un principe fort simple, qui procure toutes les ressources néces- saires pour les applications de la méthode. Ce principe^ c'est que dans les systèmes de courbes assujetties à quatre conditions communes, toutes les propriétés, quoique dépendant naturellement de ces conditions, peuvent néanmoins s'exprimer en fonction de deux seids éléments, qui résument en quelque sorte, et représentent les conditions, quelles qu'elles soient. Ces éléments, que j'ai appelés les caractéristiques du système, sont le nombre des coniques qui passent par un point, et le nombre des coniques qui touchent une droite. » On conçoit, d'après cela, comment l'étude des propriétés des systèmes de coniques acquiert le caractère d'abstraction et de généralité des théories analytiques, puisque l'on n'a pas à tenir compte des conditions variées aux- quelles satisfont les systèmes cpie l'on considère, mais seulement des deux caractéristicjues abstraites qui les représentent. » C'est toujours dans de tels systèmes, définis par deux caractéristiques, que l'on introduit les conditions d'une qtiestion. De sorte que les systèmes font l'office de l'écjuation générale qui représente les coniques, en Analyse. I) On n'aurait jjas prévu, sans doute, avant de connaître la méthode, que deuxseules caractéristiques, deux seules variables, dussent tenir lieu, comme nous venons de le dire, de quatre conditions différentes. Mais le fait est réel; ajoutons même que les opérations à effectuer dans chaque question, pour déterminer ces deux caractéristiques, sont d'une facilité extraordi- naire; car nous verrons qu'elles se réduisent presque toujours à de simples additions de deux nombres: ce qui contraste singulièrement avec les calculs actuels de la méthode analytique. III. » Pour introduire une condition donnée dans un système de coniques, il faut connaître quelque propriété qui se rapporte à cette condition. » Par exemple, veut-on que les coniques aient un sommet sur une courbe donnée, il faut savoir que le lieu des sommets des coniques d'un système quelconque {p., v) est une courbe de l'ordre 2/n -i- 3v. Veut-on que les coniques coupent une conique donnée sous un angle donné, compté dans ( 'I70 ) un sens déterminé, il faut savoir que 2 (apt. + v) coniques jouissent de cette propriété. » La recherche des propriétés des systèmes de courbes est donc une né- cessité et un point capital de notre méthode. Nous dirons plus loin com- ment la notion des deux caractéristiques lève encore ici les difficultés que rencontrerait l'Analyse. IV. Il Rappelons d'abord succinctement les considérations qui servent à introduire dans les systèmes de coniques les conditions données, c'est-à- dire comment on détermine les caractéristiques des systèmes satisfaisant à quatre conditions. Représentons par 3Z trois des conditions et par Z, celle que l'on veut introduire immédiatement. 1) Les deux caractéristiques du système (3Z, Z, ) sont, l'une, le nombre des coniques qui passent par un point, et l'autre le nombre des coniques qui touchent une droite. Nous écrironsdonc, d'après la r.otation déjà employée {Comptes rendus, t. L,y m, p. 3o4), (3Z, Z0=[N(3Z, Z.,.p.), N(3Z,Z,, id.)]. » Appelons ij.', v' les caractéristiques du système (3Z, ip.), et /;.", v" celles du système (3Z, id.), de sortequ'on ait (3Z, .p.)~(ja',v'); (3Z, id.) = (..i", v"). » C'est dans ces deux systèmes que l'on introduit la condition Z, : c'est- à-dire que l'on cherche le nombre des coniques de chaque système qui satisfont à cette condition. Ce nombre, qui dépend de quelque propriété relative à celte condition, s'exprime, comme nous l'avons dit ci-dessus (IIJ, par une fonction des caractéristiques de chaque système. Ecrivons donc N(3Z, ip.,Z,) = ?f,a', v'), N(3Z, id.,Z,) = ?(/x",v"). » Et par suite (3Z,Z,) = [?(fi.', V), ?(fx", V")]. » Le problème serait résolu, si l'on connaissait les caractéristiques des deux systèmes (3Z, ip.), (3Z, id.). » De sorte que la question, qui était de trouver les caractéristiques du système (3Z,Z,), se trouve remplacée par deux autres questions qui ne différent de la première que parce qu'on y a remplacé la condition Z, suc- ( tl?' ) cessivement par la condition de passer par un point, puis de toucher une droite. » On opérera absolument de même à l'égard de chacun des denx sys- tèmes (3Z, ip.), (3Z, îd.) : c'est-à-dire qu'on y remplacera l'une des trois conditions 3Z parun point et par une droite, successivement. Et ainsi, jus- qu'à ce qu'on ait épuisé toutes les conditions Z, pour n'avoir plus que des points et des droites, systèmes connus. » Ce procédé d'opérations, toujours le même, est excessivement simple. Il remplace, comme on voit, les éliminations de l'Analyse. On peut dire cpie c'est iu)e méthode de subslilution, au lieu d'une méthode d' élimination, dans le sens technique du mot. » Dans la pratique on opère en sens inverse, ce qui revient au même. On introduit dans les cinq systèmes élémentaires où les conditions sont des points et des droites {Comptes rendus, p. 3o4), une condition Z, à la place d'un point, et à la place d'une droite; et Ton forme ainsi quatre systèmes où entre Z avec trois autres conditions, qui sont des points et des droites. » Supposons, par exemple, que Z exprime que deux diamètres conjugués des coniques demandées doivent passer par deux points donnés; le nombre des coniques qui, dans chaque système (ju,, v), satisferont à cette condition est (fji -4- v) [C. R., p. 3o2, théor. XXIV). On aura donc immédiatement ces cinq égalités : N(4p.,Z) = 3; N(3p., id., Z) = 6; N(2p., ad., Z) = 8, N(ip.,3d.,Z) = 6; N(4d.,Z) = 3; et par suite les quatre systèmes (3p.,Z)~(3,6); (2p., id.,Z) = (6,8); (ip.,2d.,Z)E^(8,6); (3d., Z) = (6,3). )) On introduira de même dans ces quatre systèmes luie condition Z', et l'on formera les trois systèmes (2p., Z,Z'), (ip., id., Z,Z'), (ad., Z, Z'). » Puis on introduit dans ces systèmes la condition Z", et l'on forme les deux systèmes (1 p., Z, Z', Z"), (id., Z, Z', Z"). » Et enfin au moyen de ces derniers on forme le système final (Z,Z', Z", Z'"). ') Ainsi l'on introduit chaque condition d une question proposée en sub- stituant celte condition à un point et à une droite, dans les systèmes qui renferment des points et des droites. ( 1172 ) V. » Cette substitution exige la connaissance de quelque propriété des sys- tèmes, qui se rapporte à chaque condition. » On pourr.ut craindre, au premier abord, que la recherche de ces pro- priétés offrit de grandes difficultés, qui missent obstacle à la pratique de la méthode : car la théorie des courbes géométriques, même celle des simples coniques, n'a fait que bien peu de progrès dans cet ordre de recherches. On ne s'est guère occupé, en effet, jusqu'ici que des systèmes de courbes satis- faisant à la seule condition de passer par des points, ou bien de loucher des droites, et l'on n'a pas même associé entre elles ces deux conditions différentes. A plus forte raison n'a-t-on pas considéré des conditions d'une autre nature. » C'est qu'en effet la méthode analytique, si propre à exprimer par une simple équation un faisceau de courbes qui passent par des points, éprouve de très-grandes difficultés pour représenter de la même manière d'autres systèmes, et dès lors pour en découvrir les propriétés. » Conçoit-on, par exemple, que l'on puisse demander l'équation géné- rale d'un système de coniques assujetties à toucher une courbe donnée; à couper sous un angle donné une autre courbe ; dont une directrice soit tangente à une troisième courbe; et qui soient vues d'un point donné, sous un angle donné? Peut-on même demander le lieu des sommets, ou l'enve- loppe des axes des courbes du système? VI. « Nos procédés de démonstration satisfont à ces questions si variées; et c'est encore sur la notion des deux caractéristiques qu'ils reposent. Cette notion, après avoir donné lieu à la méthode de substitution, procure une méthode générale et uniforme pour la recherche des propriétés qui se rap- portent aux conditions données. M La méthode consiste à considérer deux séries d'éléments variables, deux séries de points ou de lignes, droites ou courbes, qui dépendent des deux caractéristiques du système et se correspondent, comme cela a lieu dans la théorie des figures homographiques; la question est toujours de reconnaître la loi de correspondance et d'en conclure le nombre des cas de coïncidence entre deux éléments correspondants. Les applications que nous allons faire de ce procédé général de recherche et de démonstration nous dispensent d'entrer ici dans plus de détails. ( "73) VIT. » Dans plusieurs questions on a à exprimer des conditions d'angles de grandeur constante. Par exemple, on peut demander de trouver le lieu (les pieds des obliques abaissées d'un point fixe sur les courbes d'un système et sous un angle donné; ou bien de trouver l'enveloppe des droites met:ées par les points d'une courbe d'ordre quelconque, et faisant des angles de grandeur donnée avec les coniques qui passent par ces points ; etc. Toutes ces questions présentent des difficultés en Analyse, et souvent même on ne peut pas distinguer le sens unique dans lequel les angles sont formés, parce que le signe + ou — , destiné à exprimer ce sens, perd sa signification dans les calculs. Ces difficultés sont éludées avec succès dans notre méthode, au moyen du rapport anharmonique par lequel on exprime les conditions de grandeur des angles. YIII. » Dans un système ^e coniques qui satisfont à quatre conditions, il existe toujours un certain nombre de coniques qui forment des cas parti- culiers, soit des coniques représentées par deux droites, soit des coniques réduites à une droite limitée à deux points, ce que nous appelons des coni- ques iufiuiment aplaties. Ces coniques exceptionnelles interviennent dans un grand nombre de questions, et elles ont créé jusqu'ici des difficultés, parce que, n'en connaissant pas le nombre dans chaque question, on n'en pouvait pas tenir compte. Elles se présentent aussi dans nos démonstrations; mais le nombre en est toujours connu, étant une fonction constante des deux caractéristiques du système; dès lors on y a égard sans difficulté, et l'on obtient ainsi des solutions définitives. La règle à ce sujet est bien simple. » Dans tout système de coniques (4Z) ^{[J-, v ), le nombre des coniques infi- niment aplaties est[iix — v); cl le nombre des coniques représentées par deux droites est (2 v — fi). M Ces nombres se concluent de divers théorèmes que l'on démontre de deux manières différentes. Dans l'une les coniques exceptionnelles n'inter- viennent pas, tandis que dans l'autre elles influent sur le résultat. La diffé- rence des résultats fait connaître le nombre de ces coniques. » Les moyens de vérification des théorèmes ne manquent pas; car on peut les démontrer, en général, de plusieurs manières, et c'est même un des G. R,, 1864, l'^'Scmcsiie. (T. LVlll, N" 26.) I 53 ( '174 ) caractères de notre méthode et du genre de recherches auxquelles nous l'appliquons. » Ainsi, l'on a vu que le nombre 2 (fi+v) des coniques (|x, v) qui louchent une conique donnée résulte de chacun des théorèmes VI, VII, XVII et XVIII {C. R., p. 3oo-3o2). On peut le conclure aussi des théorèmes IV et XV, mais alors il faut tenir compte des coniques exceptionnelles. Par le théorème XV, par exemple, on dira que par chaque point de U passent p. coniques du système, et conséquemmeut 3^. cordes sous-tendues par ces coniques dans U; que ces cordes enveloppent donc une courbe de la classe 3|u,, laquelle a 6^jl tangentes communes avec U, et enfin que chaque tangente commune est une corde infiniment petite sous-tendue par une conique du système. Il semblerait donc qu'il y eût 6p. coniques tangentes à U, quand on sait qu'il n'y en a en réalité que 2(p, + v); différence, a(2fJi. — v). Cette différence prouve qu'il existe (ap. — v) coniques infini- ment aplaties dont chacune intercepte dans U deux cordes infiniment petites. Et de là on conclut, corrélativement, que le nombre des coniques représentées par deux droites est (2v — p.); ce qui, d'ailleurs, se démontre aussi directement par le théorème IV. » Il est une foule d'autres questions qui conduisent aux mêmes con- clusions et qui sont autant de démonstrations des deux formules. Lemmes pour le procédé général de démonstration. » Nous avons dit que la considération des deux caractéristiques des systèmes de coniques (et cela s'entend des courbes de tous les ordres) don- nait lieu à un procédé général de recherche et de démonstration des pro- priétés des systèmes : que ce procédé ou cette méthode consistait à comparer deux séries de points ou de lignes qui se corres[)ondent, et à déterminer la loi de correspondance. Le raisonnement que l'on fait poin- cela est toujours le même. Nous allons le démontrer une fois pour toutes dans les deux lemmes suivants. » Ces lemmes, et le procédé de démonstration qui en résulte, s'appliquent aux systèmes de courbes de tous les ordres. Mais ce qui manque ])our lé- soudre toutes les questions relatives à ces courbes, comme on peut faire maintenant pour les coniques, c'est la connaissance des caractéristiques des systèmes élémentaires, c'est-à-dire des systèmes dans lesquels n'entrent que des points et des droites, puisque c'est dans ces systèmes qu'on doit introduire successivement toutes les conditions d'une question, par voie de substitution de ces conditions aux points et aux droites. (.175) » Lemme I. Lorsqu'on a sur une droite L deux séries de points x el ii, tels, au à un point x correspondent a points u, et à un point u, ê points x : le nom- bre des points x qui coïncident avec des points correspondants u, est {a + S). » En effet, en représentant jjar les mêmes lettres x et u les distances des points des deux séries à une origine fixe prise sur L, on a entre ces dis- tances une relation telle que x^iku"- + Bu"-' +...) + œ'-'iA'u"- + B';<"-' +...)+...= o; et les points x qui coïncident avec des points correspondants u sont déter- minés par l'équation Ax"+« + (B + A') x''^^-' + ... = G. » Il suffit donc de prouver que le coefficient A du premier terme de cette équation n'est jias nul. .» Or, si le point u est supposé à l'infini, l'équation entre x et u devient ou A J?^ + A'x^-' -1- . . . = o. Il doit toujours y avoir S points x correspondanis à ii, et par conséquent le terme A.x^ existe nécessairement dans cette équation. » Donc, etc. Ainsi le lemme est démontré. » Mais il est possible que les (a + 6) points ne satisfassent pas tous au sens précis de la question, c'est-à-dire qu'il s'y trouve ce qu'on appellerait, en Analyse, des solutions étrangères. Il peut s'y trouver aussi des solutions appartenant aux coniques exceptionnelles, et qu'on doit écarter. L'examen, à ce sujet, ou la vérification est toujours facile dans chaque question. Divers théorèmes présenteront des exemples de ces deux genres de solu- tions étrangères. » Lemme II. Lorsque deux séries de droites x et u passent par un même point, si à une droite x correspondent a droites u, et et une droite u, S droites x : il existeiri (a + 6j droites x qui coincidt:ront avec des droites correspondantes u. » Ce lemme est une conséquence immédiatedu précédent, car on peut sup- poser que les droites JT et u soient déterminées par deux séries de points x et n situés sur une même droite L. « (La suite sera le sujet d'une prochaine communication.) i53.. ( '«76 ) M. le Maréchal Vaillant communique l'extrait d'une lettre de M. Faje, qui le prie de présenter en son nom à l'Académie un exemplaire de la réimpression faile à Vienne de sa communication du 7 mars dernier, « sur la méthode de M. de Litlroiv pour déterminer en mer l'heure et la longitude » . PATHOLOGIE. — Des sueurs de sang dans la fièvre jaune, et de leur mode de production dans les cas observés par C auteur ; par M. Guvox. « Des sueiu's de sang dans la fièvre jaune ont été observées dans les premiers temps de notre établissement aux Antilles, qui eut lieu en 1627 (r), et plus tard dans l'Amérique du Nord. Nous ne saurions nous dispenser défaire des citations : nous en ferons donc, mais nous n'en abuserons pas. » L'un de nos premiers voyageurs aux Antilles, le père Labat (débarqué à la Martinique le 29 janvier 169^), parlant de la fièvre jaune, alors connue sous le nom de mal de Siam (2), dit que, « souvent, il survenait un débor- » dément de.sang par tous les conduits du corps, et même par les pores.... » Plus loin, le même voyageur, racontant l'histoire d'un jeune homme atteint du mal de Siam (avril iCigS), et qu'il venait d'administrer, s'exprime ainsi : « Ce qu'il y eut de particulier chez ce malade, c'est qu'environ deux » heures avant de rendre l'esprit, et lorsqu'il semblait que son corps devait » être épuisé de sang, il lui en vint une sueur si forte, si abondante, qu'on » eût pu croire qu'on lui piquait tout le corps avec des aiguilles; car, » non-seulement le sang sortait comme l'eau sort des pores dans les sueurs » extraordinaires, mais il jaillissait comme il jaillit de la veine quand elle » vient d'être piquée par la lancette. » {Nouveau voyage aux îles françaises de r Amérique, chap. I". Paris, 1722.) » Nous ferons remarquer, pour expliquer ce qui rendait le phénomène plus extraordinaire au père Labat, que le jeune malade, avant la sueur de sang, avait été saigné au bras et au pied, et qu'il rejetait en abondance, dés l'inv.asion du mal, du sang par le nez et par la bouche. De plus, le jeune (1) Dans l'île appelée, depuis, Saint-Ciiiistoiilic, et, huit ans après, à la Martinique et à la Guadeloupe. (5.) Parce qu'un bâtiment arrivant à la Marlinique, venant de Siam, l'avait conUactee à son passage au nrésil, où elle régnait depuis plusieurs années. Ce bâtiment était le vaisseau VOriJlammc. Parti peu après pour la France, il ne la revit jamais; il périt, corps et biens, dans un combat contre les Anglais, à peu de distance de la Martinique. ( 1177 ) malade, de la connaissance intime du père Labat, était créole (i). Or, le mal de Siam d'alors, comme la fièvre jaune d'aujourd'hui, n'attaquait le créole que par exception. » Un ancien administrateur de la Martinique, Thibault de Chaiivalon, parlant des premiers ravages de la fièvre jaune dans cette colonie, dit : « Le sang sortait par tous les pores comme la sueur, ce qui arrive encore » quelquefois. » {Voyage à la Marlinique, etc., lu à l'Académie des Sciences de Pai-is en 1761, p. 67. Paris, 1773.) >> Moultrie, médecin très-répandu de Charlestown, dans la Caroline du Sud, tenait de son ])ère, auquel il avait succédé dans sa pratique, l'histoire de deux malades chez lesquels le sang ruisselait par la peau du cou et de la poitrine, comme si on y avait donné plusieurs coups de lancette. « Le premier, dit l'auteur, était un jeune homme qui avait été affaibli )> par une fièvre périodique opiniâtre, et qui mourut à la suite de ces hémor- 1) ragies. L'autre était une femme maigre qui avait eu de grandes hémor- )) ragies par le nez et par la bouche au commencement de la maladie (2). » Elle n;Ourut, et, an moment de la mort, les mêmes hémorragies se renou- » vêlèrent » (Moultrie, Traité de la fièvre jaune, traduit de l'anglais jiar Aulagnier, p. 21. Paris, an XII — i8o5.) » Un autre praticien des Etats-Unis, Makithrik, après avoir dit que, dans la fièvre jaune, il se fait des hémorragies, tantôt par la poitrine, tantôt par les voies urinaires, d'autres fois par le nez, l'angle interne des yeux, ajoute : « Enfin, c'est aussi une sueur sanguuiolente, ichoreuse et fétide. » [Même ouvrage, p. 11, Note.) 1) Nous ne pousserons pas plus loin nos citations, nous bornant à rap- peler que les sueurs de sang, en général, sont depuis longtemps mention- nées dans la science, sueurs ou concomitantes de diverses maladies, comme dans la fièvre jaune (3), ou seules et déterminées par des causes peu ou point appréciables (4). (i) Pliilippe Roches, 22 ans, habitant i78 ) » Les cas, peu nombreux, de sueurs de sang que nous avons observés dans la fièvre jaune, avaient pour sujets des iiidividus qui, à l'invasion de cette maladie, étaient plus ou moins couverts de l'éruption connue dans le pays sous le nom de boutons cliaiicls, boulons de chaleur, ùourbouilles. Ce sont les boutons du Nil des Egyptiens, la cjale bédouine des soldats et colons algériens, etc. C'est le produit d'une irritation plus ou moins vive des pores de la peau, par suite des sueurs abondantes qu'on éprouve dans les pays chauds, alors surtout qu'on n'y est encore que depuis peu de temps. Cette éruption, pendant la première période de la fièvre jaune, s'affaisse et dis- parait (et par la cessation de la sueur qui l'entretenait, d'une part, et, de l'autre, par la turgescence dont le derme se trouve envahi), mais chaque point ou pore qui la constituait avant la maladie devient, dans sa deuxième pé- riode, le siège d'autant de points saignants, hémorragiques. Ce sont donc des héiîiorragios passives, absolument passives, et coïncidant avec des hémorra- gies de même nature des membranes muqueuses. Hâtons-nous d'ajouter que, lorsque le sang coide ainsi par les pores de la peau, dans les hémorragies dont nous parlons, il coule en même temps, et plus abondamment encore, par tous les autres points de la périphérie du corps qui, avant la maladie ou pendant sa première période, étaient le siège de quelque autre éruption, d'une éruption de furoncles, par exemple, ou de quelque plaie, soit récente (plaies de sangsues, de saignées, de vésicatoires, de sinapismes, etc.), soit ancienne (les diverses ulcérations). iSous en dirons autant des surfaces muqueuses tapissant les ouvertures naturelles du corps, au point de leur continuation avec la peau, à savoir : la conjonctive, la muqueuse auriculaire, celle des fosses nasales, les muqueuses du pourtour de la bouche, du ma- melon, de l'entrée de l'urètre, du pourtour du vagin et de la marge de l'anus. » Nous terminons ce que nous avions à dire sur les sueurs de sang dans la fièvre jaune, en faisant remarquer que les auteurs, en petit nombre il est vrai, que nous avons consultés sur les sueurs de sang en général, laissent à désirer \\u renseignement bien important au point de vue de leur étude : c'est l'état de la peau avant leur manifestation. » ALGÈBRE. — Addition à la Note sur une extensioii de la théorie des résultants algébriques; par M. Sylve.ster; Lettre à M. Herraite. « On peut mettre la formule pour exprimer le degré d'un osculant de r fonctions homogènes de n variables sous une forme très-simple qu'il im- porte de signaler. ( ' I 79 ) » En sous-entendant toujours par H/i(rï, b, c,. . ., l) la somme des puis- sances et des produits homogènes du degré k de a, b, c, . . . , /, c'est-à-dire le coefficient de t* dans le développement en série de ■ — j— — ■ — , ' l^ (i — «f) (i — Ot)...(i — ir) on verra sans aucune difficulté que la série donnée dans les Comptes rendus du i3 juin pour G, n'est autre chose que la quantité J ' m„ HI3,. ..,/«; ' ' de sorte qu'on aura en général m„G^ = ll('rt)-H„_r['«, — i), [l'ii. — i),..., [m^— i), (/»,, — i)J, où, dans la série écrite entre les crochets, /;/„ — i sera deux fois rencontré. » Pour les résultants, (« — r) étant zéro, on trouve 'n.;G^ = ll [m). Pour les discriminants, n — r = n — 1 et G devient égal à H„_, [{m - i), [m - i)J = 7i{m - i)"-'. Je saisis cette occasion pour signaler quelques erreurs typographiques, mais non sans importance, qui se trouvent dans la même Note. » Dans le théorème qui donne la règle pour le changement des variables indépendantes pour le cas d'un discriminant binaire (p. 1078), pour R(?, ^)'"'-"', lire Dans la valeur de M (p. 107g), pour M =: (m, ■+- m., + . . . + ///,_, — 1) (»i| nu . . . iri,_,), lire M := (m, + nu H- . . . + H2,_, — /) ( '//, "2, . . . rH,_, ). M Vouv jact-invariant, passim, \ire Jact-invarianl. 1) Pour très-dislincts [p. 1075), lire toits distincts. » Vour identité de ixdeurs {p. 1077), \\re identité de nature. n Et même page, deux fois, pour [F, F'], lire (F, F'). » Finalement, pour fonction homogène et enîière de {x- + }'-j.:ry (p. 1078). lire : de (x^ + y-) et de xj. ( "^^o ) » J'apprends de la part de M. Salnion qu'il y a grand nombre d'années qu'il a trouvé le degré des osculants pour le cas de deux courbes; il paraît donc que je me trompais en attribuant cette détermination (qui de plus n'offre aucune difficulté) à JM. Cavlev. » MINÉRALOGIE. — Sur la matière colorante des émeraiides; par^lM. Wohleii et G. Rose. (Extrait d'une Lettre de M. Wcihler à M. H. Sainte-Claire Deville.) « Vauquelin, après avoir découvert l'oxyde de chrome dans l'éme- raude, a attribué à cet oxyde la couleur verte de cette pierre. En i858, M. Lewy a publié des recherches très-intéressantes sur le gisement, la formation et la composition des éineraudes de Muso, dans la Nouvelle- Grenade. La conclusion est que la coideur est due à une matière orga- nique, dont il a en effet prouvé l'existence par des expériences très-exactes. Aussi dit-il que la couleur verte disparaît quand les émeraudes sont chauf- fées au ronge. N'ayant pas vu cette dernière assertion se vérifier dans les essais au chalumeau auxquels nous avons soumis l'émeraude, nous avons, M. G. Rose et moi, maintenu pendant une heure à la température de fusion du cuivre un fragment d'émeraude de Muso pesant 7 grammes et coloré en vert assez foncé. La coloration n'a pas disparu, l'échantdlon est seule- ment devenu opaque. Cependant il avait perdu 1,62 pour 100 de son poids, ce qui concorde à peu près avec les nombres donnés par i\L Lewy. A l'ana- lyse, cet échantillon (7 grammes environ), a donné 1,186 pour 100 de son poids d'oxyde de chrome. M. Lewy pense qu'une aussi faible quantité de cet oxyde n'est pas suffisante pour communiquer à l'émeraude une teinte verte si prononcée. » Pour résoudre la question, nous avons fondu 7 grammes de verre inco- lore avec i3 milligranmies d'oxyde de chrome. Nous avons obtenu un verre transparent, homogène, et présentant une couleur verte identique à celle de l'émeraude analysée. Il nous paraît prouvé, d'après cela, que i3 parties d'oxyde de chrome sont suffisantes pour communiquera 7000 parties d'un silicate une coulsur verte très-foncée, et nous n'hésitons pas à admettre que la couleur de l'émeraude est due à l'oxyde de chrome, sans cependant contester l'existence d'une matière organique dans ce minéral. » ( ii8i ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les courants de la terre et leur relation avec les phénomènes électriques et magnétiques ; par le P. Secchi. « La récente communication faite à l'Académie par M. Matteucci sur les courants de la terre, dans laquelle il rappelle mes recherches sur le même sujet, m'offre l'occasion de présenter les résultats que j'ai obtenus en comparant ensemble les observations des barreaux aimantés et de l'élec- tricité atmosphérique. Les Jlimites de cette Note ne me permettant pas d'entrer dans les détails des observations, je me limiterai aux résultats principaux. » Mais avant de présenter ces résultats comparatifs, je crois bon de résoudre quelques difficultés sur l'origine de ces courants. » L'étude faite par M. Matteucci a prouvé directement qu'ils ne sont pas l'effet de l'action chimique des plaques terminales. Je suis arrivé à la même conclusion par une voie indirecte, en faisant changer les plaques extrêmes et en trouvant que le courant des plaques, qui est assez fort pour de courts circuits, devient très-faible pour la résistance des conducteurs lorsque le circuit est assez long, et que pour les autres la direction est très-souvent en sens contraire de la force électromotrice des plaques. Mes recherches, d'ailleurs, ne se sont pas dirigées sur la valeur absolue de ces courants, mais seulement sur leurs variations, de sorte qu'un courant constant d'ori- gine quelconque n'aurait aucune influence sur les résultats. » Mais, dans ces recherches, il y a une source d'erreurs qui ne pouvait se négliger, c'est l'influence de la température sur les fils de ligne. Celle-ci peut être envisagée sous un double aspect : i° on peut regarder le courant lui-même comme thermo-électrique, en raison de l'action du soleil sur les iils; et 2° une variation de résistance dans ces fds, due à la température, peut faire paraître périodique un courant constant. Ainsi le courant qui règne dans le fil de Rome à Anzio, quoique constant, pourrait bien pa- raître variable. » Pour résoudre cette difficulté, il m'a paru que l'usage de deux fils rec- tangulaires, l'un dans le méridien, l'autre sur le parallèle, donnerait les éléments suffisants; car, ces deux fils étant sujets aux mêmes variations thermiques à très-peu près, la variation résultante devait avoir les mêmes phases. ]N 'ayant à ma disposition que le fil dans le méridien, j'ai prié M. Jacobini , inspecteur des télégraphes, de vouloir bien profiter de ses loi- sirs et des intervalles d'inactivité d'une ligne dirigée vers l'est et de la com- C. R., i864, I" Semestre. (T. LVIII. V 2C.) 1 54 ( Il82 ) parer simultanément à une autre dirigée dans le méridien, pour voir s'il y avait des différences remarquables. » M. Jacobini commença donc une suite d'observations entre Rome et Arsoli, station placée à l'est de Rome, éloignée de 58 kilomètres dans les montagnes des Apeiniins, et qui se trouve dans une direction normale au méridien magnétique. Les observations furent faites chaque fois immédiate- ment à la ligne de Rome à Anzio, longue de Sa kilomètres et dirigée dans le méridien magnétique, qui est la ligne même qui sert à l'Observatoire. Après plusieurs essais préliminaires, on fixa le système régulier d'observation vers la fin de mai, et je donnerai ici les résultats de la première moitié de juin, de I à i6, en excluant cependant les jours 7, 8, 9, 10; car il y avait ces jours-là une forte perturbation magnétique et des courants en tous sens traversaient les fils d'une manière très-anormale, et sur lesquels je re- viendrai après. Courants observés sur le fil télégraphique de Rome à Arsoli et à Anzio. C''<7 7h «h gh 10'' 0 16.2 22.0 lit 0 .4.0 22.4 MIDI. 0 II. 6 22.0 it-p 0 i4-o 20.5 2»» 0 17.0 20.3 ah 4b 0 18.0 .7.5 Sh 19.0 18.0 7h 0 16.0 20.0 st 0 16.0 19.0 9'' 0 19.0 19.0 lOh 0 20.0 20.0 nh MI- NUIT. 0 23.0 20.5 Arsoli, E. . . . Anzio, S 0 17.0 20.0 0 2/|.0 iS.O 0 26.0 20.5 0 18.6 21 .0 0 19.5 18.0 0 81.0 17.0 0 190 20.5 ^^^" ^^^■i B^i^ m^a^ ^■^^ ^^mÊm ■^■^■a » Les conclusions qui résultent de ce tableau sont évidemment les sui- vants : » 1" La fluctuation du courant dans le sens du premier vertical (ou équatorial) et plus grande que dans le sens du méridien. « 2° Le maximum de l'une correspondant presque au minimum de l'autre, de sorte que les deux périodes sont presque complémentaires : ainsi le maximum de l'équatorial est vers 8 heures (a), et le minimum du méri- dien est à 7 heures ou 7''3o™ ; le minimum équatorial est midi, et le maxi- nuun méridien entre 1 1 heures et midi. Je dis entre ces limites, parce que les observations n'étant pas toujours faites à heure entière, on a réduit, dans les moyennes, ces fractions d'heure à l'heure la plus voisine, ce qui est suffisant dans cette matière. )) 3*^ Outre les maximums et minimums principaux , il y a, dans l'après- midi, d'autres maximums et minimums secondaires, mais plus faibles, dans lesquels subsiste la même loi de complément qu'on observe le matin. ( ..83) » 4° Pendant la nuit, le courant se lient presque constant, mais élevé. » D'après la nature de ces résultats , il paraît impossible d'attribuer ces courants à des actions thermiques sous quelque aspect qu'on veuille les envisager. Mais ces résultats donnent une lumière précieuse pour découvrir la source de ces variations , et font voir qu'il suffit de comparer la période du courant dans une direction pour en obtenir celle de l'autre, et ainsi on peut utiliser nos recherches, quoique faites dans le sens du méridien seulement. » Les trois tableaux suivants résument les observations faites pendant un an sur le courant terrestre méridien de Rome à Anzio, et je le place en comparaison avec celles du bifilaire et de l'électricité atmosphérique. Je n'ajoute pas les périodes du déclinomètre et du vertical parce qu'ils sont plus connus et plus simples. Le vertical a son mirnmum entre ii heures et midi, et le déclinomètre selon des lois bien connues. Les maxima du vertical sont le matin et le soir, après lesquels il y a un faible miinmtnn nocturne. Ce qui intéresse davantage le bifilaire est que celui-ci change de période avec la saison, de sorte que dans l'hiver le minimum d'après midi s'évanouit. Tablead I. — Valeurs moyennes des courants terrestres obsen'és entre Rome et Anzio au Cnllese romain. DATE. HEURE. l^a 9h \0^30 MIDI. 11^30 3h ah 7>> gh lOh 1863. Mai 25 à 28 Août 10 à 3i Septemb. . i à 3o Octobre. . i à 18 Novemb. . 6 à 3o Décemb. . 1 à 17 1864. Janvier... i à 3i Février. . . i à 2y Mars 1 à 3i Avril 1 à 24 0 4.63 7.3, 6.90 8. I 1D.62 13.84 8-79 7.56 6.87 5.42 g". 0 9.12 7.80 8.42 14.15 II. 3 8.g5 8. 2 8.93 8. G 0 7. 5 9-9' 9- 9 9.26 .3.77 11.93 8.85 8.57 10. 5 8.75 0 G. 20 8.90 8. 3 8.17 13.87 12. i5 8-97 8 81 9.55 7.21 0 5.53 7.16 6.78 7-74 9.31 11.45 8.42 7-98 6.G5 5.55 0 3.85 6,98 6.43 6.28 14.52 11.57 7.7S 7.21 G. 21 5.34 0 4. 3 G. 58 6.92 6.25 i5.i3 io.i5 8.i5 7.20 6.72 4.45 0 4.13 7.00 6.67 6.10 II. 3i 11.48 8.56 G. 73 7.75 6.34 0 4.33 7.37 6.76 6.27 II. 8 11.80 8.65 7,35 7-95 G. 52 0 4.70 7. 86 7.11 i5.3o » Par cette longue suite d'observations, on voit confirmée laj)ériode diurne avec son minimum principal le matin entre 7 et g heures, et le maximum près de midi; mais on remarque l'influence des saisons, car il y a antici- pation en été et retard en hiver. i54.. ( ii84 ) » Quoique la valeur absolue du courant n'entre pas dans notre discussion, on ne peut cependant omettre d'observer l'énorme accroissement qui est arrivé pendant le dernier trimestre de i863, et surtout dans le mois de novembre. » Il est intéressant de comparer ces variations avec celles de la force horizontale, et les voici en partie de l'échelle de l'instrument. T.iBLEAU II. — Indications du bifilaire. DATE. HEURE. THERMOM . Fahrenheit. l^a 9»" 10^30 HIDI. 11- 30 3t 5h T> gh lOi^SO 1863. Mai 134.4 125.4 127.2 139.0 ■■'19 9 1C0.7 96. C 96.8 87.5 85.7 133.7 123.0 ,24.7 .35.9 147.3 .55.7 94,2 9'l-i 84.9 82.4 i36.9 124.6 126.5 134.7 .46.9 157.9 93 9 92.2 83.6 83.7 i36.o 126.9 127.9 135.7 146.3 157.3 92.2 9'-7 83.9 86.7 137.4 127.9 129-9 i36.9 '44-4 i56.2 93.3 92-9 84.8 87.0 135.4 .27.4 12S.2 135.7 144.3 .55.4 92.6 92.4 84.4 85.9 136.5 127.5 124.5 ■ 37.7 144.8 i56.i 929 92 •4 85.6 85.6 135.4 128.1 128.9 137.3 145.9 157.1 93.3 93.3 85.6 86.9 .37.4 128.7 129.3 i38.7 147.4 157.3 93.7 94.2 85.8 87.4 i36.7 129.7 128.4 148.8 15S.6 86.5 66. g5 79.30 7G.42 69.63 62.92 53.12 47.670 49-47 55.84 53.98 Août Septembre.. . . Octobre Novembre. . . . Décembre. . . . 1864. Janvier Février Mars Avril (*) L'échelle change ati commencement tle l'année. ■n Ici la dernière colonne renferme la température moyenne de chaque mois, et il fautappliquer une correction proportionnelle de 0,9 pour chaque degré de variation thermométrique. Mais, même après cette correction, on voit que les mois de novembre et décembre sont signalés par un renfor- cement énorme dans la valeur absolue de la composante horizontale; ce que je trouve aussi à vérifier dans les observations de Lisbonne et que je crois général, et qui nous a obligé à changer l'échelle. » Pour ce qui regarde la variation diurne , on voit que le minimum cor- respond au maxinnim du courant équatorial, et que dans la saison d'été les deux instruments présentent dans l'après-midi une oscillation secondaire, qui disparaît en hiver. I) Enfin, je rapporterai les résultats de l'électricité atmosphérique obtenus avec le conducteur mobile dans la même période d'observations. Je remar- querai d'abord qu'ici les chiffres doivent se rapporter pour leur valeur ( ii85 ) absolue à l'unité de mesure contenue dans la dernière colonne, en les divisant par ce chiffre. M. Volpicelli, dans une Note iniprimée aux Comptes rendus, a dit que notre appareil contient un long fil couvert de gutta-percha qui, en s'agitant, pourrait fausser les indications; cela n'est pas exact, car la communication entre le conducteur et l'électromètre se fait par un fil très-court de i mètre au plus, et qui est nu, et on l'a revêtu de vernis seulement longtemps après s'être assuré que cela n'avait aucune influence sensible. Tableau III. — Valeurs mensuelles moyennes de ^électricité statique atmosphérique. DATE. 1863. Mai Août Septembre Octobre. . . Novembre . Décembre . 1864. Janvier.. . Février. ., Mars Avril HEURE. 6.41 gi' IQh MIDE. IbSS 3b 5h 7h 5.24 91- 10l>30 7.53 4.89 4.57 4.81 4.60 7.03 6.91 6.12 7-44 5.62 4-49 4.72 4.32 6.i5 8.10 7-59 4.72 5.3i 4.73 4.17 4.00 5.00 5.81 6.22 4.44 3.97 3. Si 5.o5 4.15 3.98 5.65 5. 29 3.98 .... 4.46 3.85 .... 4.7'i 5.58 4.48 8.77 7.85 4.6. 6.70 4.37 7.00 8.i3 6.75 6.69 8.76 8-79 7-09 6.10 3.66 6.82 6.00 7. ,3 5.96 6.76 6.32 8.3o 5-79 3.75 3.81 4.42 3.89 2-97 2.56 2.74 5.19 3.64 .... 3.88 3.85 3.63 3.32 3.12 2.72 3.18 5.17 5.69 4.i3 3.35 3.49 2. 64 2.39 2.78 3. 46 4.64 4.03 UNITE. 7-09 6.96 5.00 6. i5 5.20 5.29 4.87 4. =5 4.46 4.50 )) On voit par ce tableau que l'électricité a un double maximum et mini- mum en général, surtout en été. Le premier maximum correspond à très- peu près le matin à i heure, époque du maximum de courant, et il en est de même du maximum du soir. Mais il y a cette différence que pendant que le maximum du malin est le principal dans le courant, il est secondaire dans l'électricité statique. » La conclusion générale qui découle de tout cela est que les variations des courants des barreaux aimantés et de l'électricité atmosphérique peu- vent bien dériver du même principe en mouvement; que l'on ne peut confondre cette action avec celle de réchauffement solaire, et qu'on est plutôt porté à y reconnaître une espèce de flux et reflux diurne électrique qui est lié à l'action solaire, mais dont l'énergie, dans cette transformation, se manifeste d'une manière diflèrente de celle de la chaleur et de la lumière directe. L'opinion déjà émise par M. de la Rive, que les variations diverses ( ii86 ) des barreaux pourraient dériver de l'électricité atmosphérique, me paraît acquérir ainsi une grande probabilité. « Je terminerai cette longue lettre avec un mot sur les variations extraor- dinaires. Les observations faites pendant les jours de 7, 8, 9, 10 juin, lors- qu'il y avait une grande perturbation magnétique, ont démontré une fois encore que ces mouvements des barreaux sont reliés avec les mouvements des courants, mais une discussion approfondie ne saurait trouver place ici. Seulement, j'ajouterai que l'existence de courants irréguliers de terre dans les fils télégraphiques est déjà devenue pour M. Jacobini un signal très- marqué du mauvais temps qui s'approche et des bourrasques qui nous environnent; et je crois qu'on pourrait bien tirer profit de cela dans les autres lignes télégraphiques pour prévoir le temps. Celle-ci est aussi une nouvelle confirmation, non cherchée, delà connexion entre les bourrasques et les variations magnétiques. » P. S. La saison a été jusqu'ici très-défavorable pour des observations délicates d'étoiles doubles serrées : je puis cependant vous assurer que l'étoile ? de la Balance est sortie de derrière l'autre qui la cachait les années passées; mais dans l'intervalle de l'occultation l'angle est changé de 90 de- grés. A une autre fois les détails. » A^ALYSE MATHÉMATIQUE. — Résolution du cas irréductible sans recourir aux séries; simplification et vulgarisation de l'extraction des racines; par M. B. Valz. « Le calcul des séries pour le cas irréductible est assez pénible, surtout lorsqu'elles sont peu convergentes, et « on est, dit Bezout, dans la néces- » site de calculer un grand nombre de termes ; » et encore, remarque le Dictionnaire des Sciences mathématiques^ t. I, p. 274? « ces séries sont si rare- » ment convergentes, que dans la pratique on est forcé d'avoir recours » aux méthodes de résolution des équations numériques; » et, p. 2^5, « ces séries, par leur complication de quantités irrationnelles n'offrant n qu'un moyen insuffisant pour arriver à l'évaluation des racines, il faut » avoir recours à d'autres procédés. Appliquant, en effet, les formules à la i) plus simple (les racines de l'équation x^ — 7x-i-6 = o, la série, est-il » dit p. 276, est si peu convergente, qu'un très-grand nombre de termes )) ne peut faire soupçonner sa véritable valeur. » Il serait donc utile de substituer à ces séries des expressions finies ; mais avant d'y procéder indi- quons une approximation fort simple pour obtenir les racines. Soit, pour ( ii87 ) cela, jf' — px — (y = o. X n Prenant x =^J'p- et r = -~^ on aura P' J-' — r — /• = o, et l'on fera a^ = r, l)^ =z r -+- a, c^ = r -h b, . . . , qu'on continuera bien facilement jusqu'à ce que deux résultats consécutifs soient égaux dans les limites admises et donnent une des racines. Prenant pour exemple l'équation mentionnée par Bezout, x' — gx— io = o, transformée en j' — j- = o, on aura a=: 0,718, è = i,02g, c = i,ii9, 6/ = !, 142, e = i,i48, Les deux autres racines seront » Bezout, après avoir développé en séries les racines du cas irréductible, ajoute : « On n'a pu trouver jusqu'à présent que cette manière de donner, » dans ce cas, une valeur algébrique réelle aux trois racines; ainsi on ne » peut les avoir alors sous une forme réelle que par approximation. « Il ne paraît pas qu'on soit encore parvenu à éviter cet emploi des séries, ce qui est cependant possible, ainsi qu'on va le montrer, et l'on pourrait être étonné qu'on ne l'eût pas encore reconnu. Pour le démontrer, soit donc 1 équation a:' — pjc + ^ := o. Si q était négatif, on le rendrait positif, et il n'y aurait qu'à changer le signe des racines. Nous ferons j' + pj- + f = o, qui ne sera plus dans le cas irréductible, ce qu'on reconnaîtra par sa tians- formation en 2'-lp»z.+ ^^» + 9= = o. ( ii88 ) » Ayant résolu par les formules usuelles l'équation en z, soient A, B, C les racines en ^, et a, h, c celles en x, on aura BC ,, AC ., AB Prenant encore pour exemple l'équation ci-dessus, on aura jc^ — 9.r-)-io = o, ^'-t-9 y' + 1 00 =: o et s' — 27 2+ 1 54 = o. Les racines en j- seront A = — a, 899, B =^ 6,899, ^' ^^ ^■> et celles en x, rt=: — 3,4495, b = i, c = 1,4495, comme par les séries suffisamment prolongées. » Ce n'est que comme solution théorique que nous avons cherché à ob- tenir les transformations précédentes ; car, pour les applications, il sera plus commode d'avoir recours aux résolutions des équations numériques, soit par l'approximation ci-dessus, soit par les moyens que nous avons proposés {Comptes rendus des 29 octobre i855 et i4 novembre 1859), ou tous autres, qui ne sont admis, il est vrai, que comme des solutions approxima- tives ; mais même celles considérées comme rigoureuses par les radicaux ou par les séries sont-elles autre chose, en réalité,. que des approxima- tions ? » Pour faciliter encore les moyens de solution, nous essayerons de sim- plifier l-i substitution des nombres naturels dans les équations numériques pour obtenir leurs racines en n'employant que la première décimale de leurs logarithmes, que l'on augmentera ou diminuera selon les résultats, mais en se bornant toujours à une décimale, de façon que les substitutions aient lieu, en quelque sorte, à la simplevue, ainsi qu'on le concevra mieux par l'exemple suivant sur la même équation — 90: H- x' — 10 = 0: "89) j: = o donnera pour erreur. . X = I donnera pour erreur. . 'ogg — 0.95424 log 2 — o,ooio3 = o,3oooo -10 ■18 0,00000 log I o,qoooo — 1,25424 log — h o,023gi 0,20000 o,goooo log 8 0,60000 — 18 10 = — 20 — i>454'24 log ï — 0,02494 0,10000 — 1,55424 0,06000 I ,5oooo Si ,6 o,3oooo 1 ,80000 63, 1 o, 18000 28,5 35,8 — «.49424 0,00200 1,62000 4')*J9 0,00600 - 1,49224 0,00020 — 1,49204 0,00004 1 ,6i4oo 4' >■ '5 0,00060 — o I , 20 — 10=: — 3i ,o63 — 10 := 6.9 .,,3 0,48 0,05^ 1,61 340 4i)058 — 3i,o49 — 10 0,00012 log 9.r . . log 9 . . log .r . . . 1 ,49200 log.r' 1 ,61328 4''o47 — 3i,o47 — 10 = 0,95424 0,53776 0,53776 3,4495 -^ » On voit qu'il n'est pas nécessaire, en effet, de se servir des logarithmes complets des nombres, et qu'il suffit d'employer une seule décimale, ce qui réduit à moitié le nombre des logarithmes à chercher, et permet de prendre à vue l'élévation aux puissances. Bientôt la progression des diffé- rences donne facilement la valeur de la racine au degré d'approximation que permettent les tables employées. » Comme il est question ci-dessus de l'extraction des racines, nous indi- querons un moyen des plus simples pour les obtenir à la portée même des moins instruits, puisqu'il suffit de doubler et de prendre la moitié succes- sivement des nombres, ce qu'on sait faire assez généralement, et ce sera d'autant plus convenable que, malgré les progrés de l'instruction en gé- néral, peu de personnes sont encore à même de faire ces extractions, qui C. R., 186^, i" Semestre. (T. LVIII, N» 26.) l55 ( i'9" ) cependant se présentent dans de nombreuses questions de surfaces, de capacités et autres. Pour l'expliquer le plus simplement, soit demandée la racine n""" du nombre m. On fera io"Pm= a"Pq", qu'on obtiendra par une suite de bissections de m en nombre p de n fois, jusqu'à ce qu'on parvienne à une ])uissance approchée q", et on aura alors \/^ m — — - par un nombre p de duplications de q. Soit, pour exemple, à obtenir la racine carrée de laS. Pour réduire de moitié le travail des bissections, nous prendrons les quarts au lieu des moitiés, ne qui est à peu près aussi facile : ii5 56 X — =11,2 racine à 0,02 près. 10 ^ 3i,25 28 X 2 = 56 4 y 7, 8125 l4 X 2 = 28 j 1,9531 7 X 2 = l4 j o , 49 Racine ^ 7 » MÉMOIRES LUS. PATHOLOGIE. — Nole sur un cas de luxalion spontanée des premières vertèbres cervicales, avec paralysie complète des membres et du tronc, gnéîis par la ré- duction des vertèbres luxées; par M. Maisonnecve. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Velpeau, Jobert de Lamballe, Bernard.) « Les faits de luxation spontanée des premières vertèbres cervicales ne sont pas rares dans la science. Il existe même un petit nombre de cas où la guérison de cette lésion si grave a pu être obtenue alors qu'une compres- sion lente de la moelle épinière avait déjà produit une paralysie partielle. » Mais quand un déplacement brusque avait déterminé la [)ara!ysie géné- rale des membres et du tronc, le mal avait toujours paru sans remède et les plus hardis opérateurs n'osaient même essayer aucun effortde réduction, de crainte de voir les malades mourir entre leurs mains. » Dans un cas de ce genre, nous avons cru devoir tenter cette suprême ( '»9i ) ressource. Le succès a couroiiué notre tentative et nous avons l'espoir que cette réussite pourra modifier le pronostic désespérant de la science au sujet de ces affections. » Observation. — Paqiiotte (Marie-Louise), âgée de seize ans, était atteinte depuis plusieurs mois d'iuie tinneur blanche de l'articulation afloido-axoi- dieinie avec tuméfaction dans la région sous-occipitale, inclinaison de la tète en avant, léger engourdissement des membres supérieurs, lorsque, le jour même de son entrée à l'Hôfel-Dieu, le a/j mars 1864, un mouvement brusque de la tète détermina une luxation des deux premières vertèbres et par suite une paralysie complète des quatre membres et du tronc, sauf le diaphragme, dont les mouvements continuèrent à entretenir la respiration. Il était évident que dans ces conditions la malade avait à peine quelques heures à vivre, et que la réduction des vertèbres luxées constituait l'uniepie chance de salut. Aussi, quoique dans la science il n'eût été fait, que je sache, aucune tentative de ce genre, je ne crus pas devoir refuser à la ma- lade cette dernière ressource. Plaçant donc mes deux mains l'une sous le menton, l'autre sous l'occiput, j'exerçai sur la tête une traction douce et continue pendant que deux aides maintenaient le tronc et les épaules. Apres une demi-niinute environ qui nous parut bien longue, un léger sou- bresaut accompagné d'un bruit de frottement très-dislinct vint indiquer que la question était résolue. Un changement brusque s'était évidemment opéré dans les rapports des parties osseuses, et la tête aussitôt put être ra- menée à sa position normale. » Au même instant la malade jetait un cri de joie, disant qu'elle sentait la vie revenir dans ses membres. En effet, je reconnus non sans une vive satisfaction que la sensibilité et même le mouvement commençaient à re- naître dans toutes les parties paralysées. » Des précautions minutieuses furent prises pour maintenir exactement la tête ; aussi, dans le cours de la journée, les choses ne cessèrent-elles de s'améliorer, de sorte que le lendemain, 26 mars, la paralysie avait déjà presque entièrement disparu, et qu'au bout de huit jours il n'en restait plus de traces. Nous avons cru, néanmoins, devow soumettre la malade à un traitement destiné à prévenir tout accident et à consolider les articulations, et aujourd'hui, 27 juin, la malade peut être considérée comme entière- ment guérie. » i55. { ti92 ) PHYSIOLOGIE. — £ffels pitjsiologiques de télher de pétiole; par M. E. Geouges. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Flourens, Bernard, Longet.) « Il résulte des faits exposés dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie : » i'' Que les essences de pétrole agissent d'uiie manière particulière sur le sens génésicpie, et dans certaines circonstances le tempèrent singidière- ment, comme le fait d'ailleurs concevoir son action que nous avons con- statée sur le cerveau; » 1° Qu'il occasionne réellement de violentes migraines chez les per- sonnes nerveuses, les femmes du monde, et chez ceux qui vivent surtout dans un air confiné où se trouvent des vapeurs de ces essences; » 3° Que cette action paraît due à un principe particulier dont on peut le débarrasser, et qui agit principalement sur le cerveau et sur le cœur; » 4° Que l'éther de pétrole peut être employé avec avantage pour refroidir les téguments dans les opérations, parce qu'il ne produit pas de douleur sur les parties où le sang coule; » 5° Qu'enfin le bas prix de ce produit et sa grande volatilité peuvent faire espérer son introduction comme force motrice dans l'industrie, préfé- rablement à tout autre éther. » HYDRAULIQUE APPLIQUÉE. — Questions des inondations et de l'endigiicment des rivières. Conclusion : De tendicjuement des rivières en général et du meilleur mode d'endiguement ; par M. Dausse. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Mathieu, Poncelet, Élie de Beaumont, Maréchal Vaillant.) '( Le Rapport cpie j'ai hasardé sur les travaux faits ou projetés pour l'endiguement de l'Isère savoisienne et de l'Arve, malgré toute son insuffisance, ne laisse pas que de montrer, ce me semble, combien l'art d'endiguer les rivières est encore dans l'enfance, quelque ancien que soit cet art si nécessaire et quelque pratiqué qu'il n'ait pu manquer d'être partout. Cette triste vérité mérite plus d'attention sérieuse et sui- vie que peut-être on ne lui en a jamais accordé parmi nous, et, s'il en est ainsi , en provoquant l'Académie à intervenir, j'espère trouver grâce, en dépit même du rôle épineux de critique auquel trop souvent j'ai été ( "gs ) réduit. La doctrine que tant d'pndigiiements exécutés et d'innombrables écrits sur la matière auraient dû former manque encore, osé-je dire, presque à tout égard. Je vais résumer brièvement les preuves principales que j'ai données de ce fait, c'est le prélude obligé de ma conclusion. » I. En toute cjuestion d'endignement, il y a trois choses à déterminer : le tracé du lit, sa largeur et le moyen, le mode d'endignement. Or, sur ces trois points, que de tâtonnements et d'incertitudes, pour ne pas dire plus, dans les entreprises dont j'ai cherché à rendre compte, bien qu'elles fus- sent conduites par les ingénieurs les plus veisés dans la science hydrau- lique, dont 1 Italie est à coup sur la maîtresse. » Le ivacé du lit. — i" Le tracé ilu lit de l'Isère n'aurait pas dû être dirigé à travers le cône des déjections de l'Arve, et je crois pouvoir ajouter, en thèse générale, que, les grands affluents torrentiels ayant partout repoussé au plus loin les rivières qui les reçoivent, c'est-à-dire contre le pied des versants opposés aux embouchures (l'Arly, l'Arc et le Bréda sur l'Isère, le Donnant et le Giffre sur l'Arve, le confirment), ces passages, les plus res- serrés, les plus creux et les plus stables du cours des rivières, sont toujours de sujétion. )> 1° Le tracé du lit de l'Isère n'aurait pas dû être rectifié comme il la été : le principe sur lequel j'ai tant insisté dans ces études en donne la véritable et décisive raison, » La largeur du lit. — On est arrivé à celle qui convient à l'Isère; mais après combien de débats et d'hésitations!... Et à qui le doit-on? » D'abord à M. Barbavara, qui a démontré que plusieurs exagéraient cette largeur; puis à l'inspecteui- Dausse (mon père) et à M. Negretti, qui ont déterminé ou fait reconnaître \e quaiilwn convenable; ce qui revient à dire qu'on doit la fixation précise de l'élément capital dont il s'agit aux honunes les plus spéciaux, observation que je ne crois pas inopportune. » Sur l'Arve, a-t-on eu la même fortune? Il est permis d'en douter, si l'on considère combien le pont de Saint-Martin, qui ne date cjue de 1783, et le pont à peine achevé de Bonneville ont des débouchés moindres que les duis qui leur amènent la rivière et qui ont été construits de 1824 à 1857 (i); car il s'agit des différences de 38", 4o à 27™, 4o, et de 100 mètres environ à 80. (i) J'ai dit précodemment que le pont de Saint-Martin est d'une sente arcade de 27^,40 d'ouverture; le pont de Bonneville de quatre arches, dont deux de 17 mètres et deux de 23 mètres, donnant une ouverture totale de 80 mètres, et que les duis qui les précèdent ont l'un 38"", 4o et l'autre près de 100 mètres. ( "94 ) » Le mode d'endi gueulent. — C'est le point le plus difficile. Au dais de Bonneville, on a d'abord fait les dignes en murs à pierre sèche, presque verticaux. Sur l'Isère, plus sagement, on a donné aux digues un talus à grande base et un revêtement coulant. j) Sur l'Isère encore, jusqu'au moment de l'exécution, on n'avait songé, comme d'habitude, qu'à des digues continues et insubmersibles. Toutefois, le premier ingénieur chargé de mettre la main à l'œuvre, M. Barbavara, voulut un autre système, un système mixte, c'est-à-dire un endiguement continu, élevé par degrés, et, à la fin, seulement jusqu'à la hauteur des crues orduiaires, avec des traversants qu'il exhaussait aussi par degrés, mais que maintenant il voudrait porter d'emblée au-dessus des plus hautes crues. M Le successeur de M. Barbavara, M. Melano, voyant qne les files d'en- rochements formant les premières digues continues submersibles laissaient passer l'eau, et cjue les traversants étaient souvent rompus par les courants latéraux, revint aux digues continues immédiatement élevées à toute hau- teur. Le transport des matériaux devint moins coûteux, d'autant plus qu'on tarda peu à poser des rails sur ces digues. » M. J. Mosca, veiui après M. Melauo, jugeant comme lui l'essai de M. Barbavara, continua et acheva l'œuvre sans variation ; mais, vu l'effet des rectifications et l'accroissement que lui donne l'endiguement à toute hauteur, il préférerait aujourd'hui un autre système, que je préciserai tout à l'heure. » Enfin M. Marsano, soutenu sans doute par M. Barbavara, a fait aban- donner en principe, sur l'Arve, les digues continues. Il a commencé en 18/19 ^^^ projets de digues orthogonales auxquels M. Imperatori, son digne successeur, a mis la dernière main en i856, et ces projets ont été approuvés par l'administration sarde et par l'illustre ingénieur et ministre Paleocapa lui même, après une visite expresse des lieux. M. Marsano a pris part aussi à un autre projet du même genre et non moins remarquable fait, en i85i, pour la Dora Baltea, dans la plaine d'Aoste, par M. Guallini. » Mais on en est resté là sur la Dora comme siu' l'Arve. L'insuccès des travaux de la Stura, et l'opposition qui a éclaté en i856, sur l'Arve, de la part des riverains, contre le système orthogonal , ont leur cause sans doute. Et toujours est-il que, jusqu'à ce jour, rien, que je sache, n'est encore décidé. » Est-ce assez de discordance, de variations et de délais?... Il faut en finir pourtant. La science et l'administration sont en demeure des deux côtés des monts. Pour contribuer, autant qu'il dépend de moi, aux solu- ( i'95 ) lions et résolulions qui se font attendre, voici le rapprochement que j'ai annoncé à la fin de ma VHP Etude. » II. Envisageant donc à la fois les deux modes d'endignement que j'ai considérés à part dans les principaux et les plus instructifs exemples qui soient venus à ma connaissance, je vais de mon mieux faire sortir de ce parallèle les conclusions doctrinales qu'il comporte. L'endiguement ortho- gonal de la Stura et l'endiguement continu de l'Isère savoisienne sont, en l'un et l'autre genre, des essais qui doivent tirer à conséquence. Ils ont été faits et discutés par des hommes assez éminents, et ils ont assez coûté pour cela. Ce n'est pas, il est vrai, qu'ils soient guère encourageants par eux- mêmes. Le seul a[)er€u que j'en ai donné l'a fait sentir suffisamment. Si l'on s'enquiert, au surplus, de ce qu'en pensent les juges les mieux informés et les plus compétents, peut-être n'en trouvera-t-on pas un qui voulût les répéter tels qu'ils ont été faits. Il n'y a pas, nous l'avons vu, jusqu'à M. le commandant Negretti, que {'opération tentée sur la Stura n'ait dis- suadé des couples comme moyen d'endignement sur les cours d'eau dont la pente va à 5 ou 6 millimètres par mètre ; et quant à l'endiguement con- tinu de l'Isère, M. le commandeur J. Mosca lui-même, qui a conduit l'œu- vre pendant dix-sept ans et qui l'a achevée, convient aisément qu'il propo- serait autre chose s'il avait à recommencer. » Mais il faut aller plus avant. Il importe de savoir précisément ce que ferait aujourd'hui M. Mosca. Cette question essentielle, je la lui ai adressée, non sans quelques instances, le 17 novembre ihi58, à Turin, et voici fidè- lement, sans plus ni moins, la réponse que j'ai eu le bonheur d'obtenir: M. Mosca laisserait la rivière suivre son cours naturel et se bornerait à la réunir en un lit unique par des digues submersibles. » Qu'est-ce à dire, je le demande, sinon que M. Mosca ferait ce que j'ai eu l'honneur de proposer à l'Académie avant comme après novembre 1 858 ? avant, d'une manière générale (I", IV et V^ Etudes, des 3ojuin i856, 21 juin et 5 juillet i858); après, pour la Loire (VP Étude, du 3o décembre 1861). Ce système d'endignement continu naturel, modéré, rationnel, me parait donc avoir, du moins aîs principal, le suffrage de l'ingénieur qui a eu, je crois, le plus à s'occuper à fond d'endignement, qui a le plus acquis d'expérience sous ce rapport : il peut donc être désormais à bon droit, ce me semble, donné pour le vrai. » Mais tout n'est pas dans cette conclusion sommaire, quelque capitale qu'elle soit. Entraiue-t-elle condamnation, abandon du système orthogonal? Voilà ce qu'il faut encore savoir. ( "96 ) 1) Pour mon compte, je suis si loin de la réponse altiniiative , que je conseille au contraire de commencer par des couples sur toutes les rivières plus rapides que la Loire, fussent-elles même aussi rapides que la Stura, afin d'éviter les grandes et brusques réductions de pente qui bouleversent les digues continues et en accroissent énormément la dépense; mais j'ajoute aussitôt qu'on doit tendre sans cesse à l'endiguement continu, naturel et modéré, que je soutiens être le vrai. Dans cette vue, je préfère les musoirs remontants à la Focacci, et inclinés du bout du traversant à la rive; par la raison que, tout en commençant la rive fixe et continue du lit mineur, ces musoirs rendent les eaux de débordement convergentes vers le milieu du lit, et y augmentent par suite l'érosion du fond, à la manière des épis accouplés de la Linth, de l'Aar et du Fier. Je veux enfin que les talus de ces mêmes musoirs soient toujours à grande base et aussi solidement revê- tus que le recommande, avec une incomparable autorité, M. le comman- deur Melano. » Tout ceci posé, pour compléter l'exposition du système que je préco- nise, il ne me reste plus guère qu'à rappeler que dans les courbes, dont il va sans dire qu'on doit toujours, autant qu'il se peut, agrandir le rayon, il faut établir d'emblée des digues continues sur la rive concave; et puis, que pour les rivières à faible pente, comme la Loire, au lieu des traversants insubmersibles, des traversants submersibles, mais couronnés de haies hautes et bien garnies, sont suffisants. Je ne rentre pas clans les détails. » Ou je me trompe fort, ou ce système est la vraie conséquence géné- rale à tirer de l'ensemble des faits et principes exposés dans cette suite d'Etudes; de telle sorte qu'il me semble comme déjà jusqu'à un certain point éprouvé, et comme se composant de ce que nous apprennent de plus praticable et de plus assuré Fabre, Focacci et les éminents ingénieurs dont j'ai cherché à apprécier les écrits et les œuvres. 11 Si je suis dans l'erreur, qu'on daigne le montrer et prendre la peine de conclure mieux. JLiis qu'après tant d'expériences de toute espèce, et si coûteuses, faites partout, on n'attende pas, pour reprendre les questions pendantes que j'ai osé aborder, un nouveau réveil en sursaut comme celui de i856. )i CHIMIE MIKÉRALE. — Observations sur la nature du tumjdèiie ; par MM. J. Persoz et Jcles Peksoz. « En poursuivant les recherches que l'un de nous avait entreprises il y a plusieurs années, dans le but de dissocier les éléments qui, dans notre ( i'97 ) opinion, constituaient le radical timgstique, nous sommes arrivés à trouver une méthode de séparation qui nous permettra sans doute d'étudier à fond ce quelque chose de particulier c\ae plusieurs savants avaient reconnu dans le tungstène. » La grande variété des chlorures fournis par ce corps, les anomalies que présentent certains tungstates, enfin, en général, les observations sou- vent si contradictoires faites par différents chimistes, tant sur les propriétés de l'acide tungstique que sur la quantité d'oxygène qu'il renferme, indi- quaient suffisamment la nature complexe du tungstène. » Sans rien préciser aujourd hui d'une manière absolue, nous sommes à même de signaler dans ce corps l'existence de plusieurs radicaux donnant lieu à des acides dont l'un est parfaitement blanc et qui contiennent des proportions d'oxygène fort différentes. Un seul de ces éléments forme avec l'oxygène deux composés ayant des propriétés basiques bien caractérisées et fournissant des sels au minimum incolores et des sels au maximum d'une couleur jaune semblable à celle du chlorure d'or. » L'exposé de la méthode que nous avons suivie, le détail des princi- pales observations et expériences que nous avons pu faire à ce sujet, sont consignés dans un pli cacheté dont nous prions l'Académie de vouloir bien accepter le dépôt en échange d'une Note qui a été remise par l'un de nous au mois de janvier dernier et enregistrée sous le n" 2178. « 3IÉM0IRES PRÉSEI\TÉS. L'Académie reçoit trois nouveaux Mémoires destinés au concours pour le prix Bordin (question concernant la théorie mécanique de la chaleur). Ces Mémoires, dont l'un est écrit en latin, et qui ont été inscrits sous les numéros 2, 3 et 4» sont renvoyés à l'examen de la Commission nommée dans la séance du aS avril. L'Académie reçoit également un Mémoire destiné au concours pour le prix Bordin (questions relatives à la théorie des phénomènes optiques). Ce Mémoire, quia été inscrit sous le n° 2, est renvoyé à la Commission nommée dans la séance du 2 mai (i). (i) CVst par erreur que dans le CoTO/jfe /e/zA/ de la séance du 1 3 juin, un Mémoire adressé pour le même concours, avec l'épigraphe Fiat lux, est indiqué comme inscrit sous le n° 2. Il était le premier reçu et a été enregistré sous le n" i . C. R., 1864, \" Semestie. (T. LVUI, No26.) I 56 (i'98) PALÉONTOLOGIE. — Sur une jMiiion de crâne fossile d'Ovibos musqué [O. mos- chatus, Blainville), trouvée par M. le D'' Eug. Robert dans le diluvium de Précy [Oise). Note de M. Ed. Lartet, présentée par M. Milne Edwards. (Commissaires, MM. Milne Edwards, de Quatrefages.) a L'Ovibos musqué, plus connu par le nom de Bœuf musqué île l'Amé- rique du Nord, a été inscrit dans les premiers catalogues sous l'appellation méthodique de Bas, moschalus. Cependant Cuvier l'a quelquefois désigné par le nom de Buffle musqué (i). Blainville, en résumant les caractères relevés sur la tète de l'animal, et dont les principaux sont: la petitesse des oreilles et des yeux, la position reculée de ces derniers, la forme allongée du chan- frein busqué et l'absence de mufle, en conclut qu'il ressemblait plus à un gros mouton qu'à un bœuf, ce qui le décida à proposer la désignation gé- rique d'Ooihos (2). Ce nom a depuis lors été accepté par divers auteurs, et notamment par sir J. Richardson dans la description qu'il a donnée du squelette de ce ruminant (3). Néanmoins M. R. Owen, en décrivant ini crâne fossile de cette espèce trouvé en Angleterre, fait observer que l'ani- mal dont il s'agit « a été sans motifs légitimes sub-génériquement séparé » des Buffles et spécialement du Buffle fin Cap sous la dénomination trom- 1) pense {inisguiding) d' Oui/'o^j ses affinités avec le Mouton n'étant nulle- » ment évidentes. » Aussi lui impose-t-il le nom de Bubalus moschalus, se fon- dant sur l'analogie de l'expansion basilaire des cornes de cette espèce avec celles du Buffle du Cap (4)- Mais cette analogie, d'apparence tout exté- rieure, se trouve démentie par la structure même des cornes de l'Ovibos, dont le noyau osseux, ati lieu d'être celluleux dans toute son étendue, comme chez les Bœufs en général, offre à l'intérieur un tissu spongieux avec une simple cavité à la base, comme cela se voit aussi dans le Mouton. Nous pouvons d'ailleurs ajouter aux caractères différentiels invoqués par Blain- ville l'extrême brièveté delà queue, la réduction des mamelles à une seule paire, et la forme des dents plus semblables à celles des Moutons, particu- lièrement les vraies molaires qui, dans l'Ovibos, n'ont point, entre leur.s doubles lobes, celte colonnette d'émail constamment distinctive des n:a- (i) Oss.foss., in-4°, t. IV, p. i33-r39. (2) Bull. Soc. Philom., 1816, p. 81. (3) Zool. of h. m. .1. Herald, iSSa. (4) Quart. Journ. of the Gcol. Soc. of Lond., i856, vol. XII, p. i2{-i3i. ( '«99 ) cheliéres bilobées des Bœufs et aussi du Buffle du Cap. D'autres caractères de même tendance se font égalemesil remarquer dans l'ostéologie générale de 1 Ovibos, et en particidier dans ses extrémités; aussi croyons-nous con- venable de lui conserver la dénomination anciennement proposée par Blainville. » On trouve dans Cuvier(i) l'histoire des trois crânes de cette espèce découverts dans la Sibérie septentrionale, et figurés par Pallas et Ozerets- kovsky, qui hésitaient à leur accorder nue ancienneté géologique (•2). En i852, sir J. Richardson a donné, dans sa Zoologie de V Herald, une liste et quelques figures de restes d'Ouibos mosclialns rapportés de la baie d'EschschoItz avec des ossements d'Eléphant, de Renne et autres Mammi- fères. Plus tard, en i855, M. R. Owen [loc. cil.) a publié une description détaillée et fort intéressante d'un beau morceau de crâne fossile de cette espèce, trouvé par MM. Kingsley et J. Ilubbock à Maiden-Head, en Berk- shire, dans un dépôt de graviers de niveau inférieur [lower level gravels) dont M. Prestwich a donné, à la même époque, une Note descriptive avec la coupe de ce gisement, dans lec[uel il a recueilli plus tard une dent d'Elé- phant (3). » En France, jusque dans ces dernières années, aucune trace paléonlo- logique de l'Ovibos musqué n'avait été signalée dans les dépôts d'origine quaternaire, lorsque, en iSSg, M. Hébert, professeur de géologie à la Fa- culté des Sciences de Paris, voulut bien me confier, pour l'étudier, une dent molaire trouvée par M. l'abbé Lambert, membre de la Société Géolo- gique de France, dans le dépôt si riche en ossements fossiles de Viry-Nou- reuil, près Chauny, dans la vallée de l'Oise. Cette dent reunissait des ca- ractères si spécifiquement distincts, qu'à elle seule elle me parut suffisante pour annoncer la présence de l'Ovibos ou Bœuf musqué dans notre faune quaternaire (4)- Aujourd'hui, ce premier aperçu se trouve pleinement con- firmé par la découverte faite, dans cette même vallée de l'Oise, d'une por- (i) 0.1s. foss., in-4°, t. IV, p. 155-159. (2) Je ne tiendrai pas compte ici de la mention faite dans le lieues Jalirbiich de Léon, iind Br., 1846, p. 46o, de l'existence dans le musée de Halle d'une belle portion de crâne de Bos Pallasii [Of. moschatus) trouvée dans le diluvium de Merseburg (Prusse), celte mention n'ayant pas été 1 e[)roduite depuis lors. Quant au prétendu crâne de Bos Pallasii de Ivay, des alluvions du Mississipi, à New-Madrid, il a été reconnu par M. Leidy comme revenant à son genre Boolherium. (3) Quat. Journ.nf tlic Geol. Soc. ofLond., vol. XII, l856, p. iSG-iS^. (4) Annales des Sciences naturelles, 4' série, Zoologie, t. XV, p. 224. i56.. ( I20O ) tion notable de crâne dont l'attribution à l'Ovibos musqué ne peut laisser aucun doute. Cette découverte, sans contredit l'une des plus intéressantes de celles faites dans ces derniers temps aux environs de Paris, est due à M. le D"' Eug. Robert, dont le nom et les travaux scientifiques sont bien connus de l'Académie. )) On verra sur ce beau morceau placé sous les yeu.v de l'Académie, qu'une fracture transverse entre les cornes restées en place et les orbites en a détaché la partie antérieure de la face. En arrière des cornes, la pièce est simplement désarticulée sur la ligne de suture qui unit l'occipital aux pariétaux, ceux-ci se trouvant, dans l'Ovibos comme chez le Mouton, re- portés tout entiers en avant de la crête occipitale et sur le plan coronal de la tète. Au milieu de la ceinture pariétale supérieure se montre une dé- pression arrondie et assez profonde qui, jusqu'à présent, n'avait pas été signalée, cette partie étant le plus souvent recouverte par la grande dilata- tion basilaire des cornes. Celles-ci, dans le cas présent, témoignent par le grand écartement de leurs bases que ce crâne a appartenu à un individu femelle, non complètement adulte, à en juger aussi par la persistance très- manifeste des sutures. Dans les deux sections opposées de ce morceau, on peut vérifier la grande épaisseur et la solidité de la voûte crânienne, carac- téristique pour ce genre de Ruminants, chez lesquels les luttes individuelles se font peut-être à la manière des Moutons. Sur les côtés et en dessous, il n'y a de conservés que les prolongements des pariétaux, les temporaux et le sphénoïde postérieur déjà soudé au basilaire. La cassure qui s'est produite vers la pointe des cornes laisse apercevoir leur structure spongieuse, et, par un sondage fait à travers les sinus frontaux, on peut s'assurer qu'il existe, à la base des cornes, une cavité simple, comme dans le Mouton. » Sans plus insister sur les détails anatomiques, nous rappellerons, en abrégeant aussi les informations précises fournies par M. le D"^ Robert, que ce premier morceau a été recueilli dans une sablière de Précy, sur la rive droite de l'Oise, à l'extrémité la plus recuire d'une anse que forme la vallée dans cet endroit. Il gisait à 2 mètres de profondeur, dans la partie moyenne du dépôt caillouteux ordinairement désigné par le nom de dihi- vhim ou terrain de trans|)nrt, lequel terrain est lui-même recouvert par '^ ou à mètres d'un limon argilo-sableux analogue au lœss des géolo- gues. Il a été trouvé dans la même sablière d'autres débris fossiles de grands animaux, entre autres une défense d'Éléphant qui malheureusement était réduite en fragments lorsque M. Robert arriva sur les lieux. » Voilà donc un animal aujourd'hui retiré dans l'Amérique du Nord, au ( I20I ) delà du 60" degré de latitude, et qui a pu, à une époque ancienne, vivre sous le 49*^ parallèle, dans notre Europe quaternaire. Nous savons, il est vrai, que le Renne, encore plus arctique dans ses migrations extrêmes, s'est avancé, à la même époque, jusqu'au pied des Pyrénées. D'autres espèces présentement américaines paraissent aussi avoir vécu anciennement sur le sol de notre France. Ainsi le Spermophile découvert par M. Des- noyers dans les brèches osseuses de Montmorency n'a pu être rapproché que du Sp. Richardsonii de l'Amérique du Nord. C'est encore dans la même région qu'il faut aller chercher l'analogue d'un autre Spermophile que nous venons, M. Chrisly et moi, de découvrir dans les cavernes du Périgord. Le prétendu Agouti des cavernes de Liège, dont les dents figurées par Schmer- ling m'avaient d'abord semblé devoir être ra|)prochées de celles du Porc- Epic, me paraissent^ aujourd'hui que j'ai pu en faire une étude plus directe, être bien mieux rapportables à l'Urson du Canada [Hyslrix dorsata, Gm ) (i ). » D'autres écarts d'habitat se sont produits en direction de longitude. Ainsi les fouilles faites récenunent dans deux stations humaines de l'époque du Renne, dans le Périgord, nous y ont fait découvrir des restes d'un Antilope que nous serons probablement conduit à attribuer au Saïga [Ant. Saïga, Sali.) qui vit encore en troupes nombreuses dans la Russie méridio- nale et sur les pentes nord de l'Altaï. Dans mou dernier voyage à Londres, en i8G3,j'ai pu vérifier au Brilish Muséum, par comparaison directe et maté- rielle, que le Palœospalax magmis, Owen, dont une demi-mâchoire fossile a été trouvée dans les assises pliocènes (tertiaire supérieur) du Norfolk, n'est autre que le Desman de Moscovie (5ore.v moschatus de Pallas) qui vit encore dans la Russie d'Europe, entre le Don et le Volga. » Comment se sont effectués de tels changements dans la répartition géographique de ces divers animaux? Est-ce par migration élective d'habi- tat? ou bien par retraite forcée devant les envahissements progressifs de l'homme ? ou bien encore, par réduction graduelle de l'espèce, condamnée à s'éteindre, comme se sont successivement éteints le grand Ours des ca- vernes, l'Éléphant et le Rhinocéros velus des temps glaciaires, le grand Cerf d'Irlande, etc.? Ces questions restent à résoudre, et l'on se trouve conduit à répéter ce que disait, il y a trente ans, Etienne Geoffroy-Saint-Hilaire : « Le temps d'un véritable savoir en paléontologie n'est pas encore venu. » (i) Je dois cette possibilité d'étude jnesque directe à l'obligeance de M. Dewalquc, pro- fesseur de géologie à l'Université de Liège, qui a bien voulu lu'envoyer une empreinte de la couronne des dents figurées par Schinerling ( Ossements fossiles des cavcr/tcs de Liège, t. II, pi. XXI). ( I202 ) ANTHROPOLOGIE : Anciennes races françaises. — Sur lu grotte de L' Aven- Laurier, commune de Laroque-Ainier, canton de Ganges {Hérault). ISote fie M. BouTix, présentée par M. de Qiiatrefages. (Commissaires précédemment nommés : ÎMiNI. Valenciennes, de Quatrefages, Ch. Sainte-Claire Deville, Datibrée.) « La grotte de l'Aven-Laurier doit être rangée dans la même catégorie que celle d'Aurignac : c'est aussi une grotte sépulcrale. Dans une terre meuble et grise qui forme la majeure partie du sol de la grotte, mais qui, sur beaucoup de points, a été recouverte d'une couche de stalagmite, on découvre, au moindre coup de pioche, des ossements humains et des tes- sons de poteries. » Peu de ces ossements sont complets : les os longs sont très-friables, à moins qu'ils n'aient été retirés de dessous la couche de stalagmite. Quel- ques-uns cependant ont été parfaitement conservés à l'abri du contact de l'air par ime croûte calcaire de 5 à 6 millimètres d'épaisseur, qui les enve- loppe complètement. )> Les ossements que j'ai pu recueillir peuvent se rapporter à huit indi- vidus d'âges divers : ienjant y est représenté par trois fragments de maxil- laires inférieurs dans lesquels se distinguent parfaitement les deux denti- tions; l'adolescent, par un demi-maxillaire inférieur, dans lequel la couronne de la dernière grosse molaire est encore à demi cachée sous l'os de la mâchoire; l'homme d'dge mur, par un maxillaire inférieur à peu près complet dans lequel manquent seulement la dernière grosse molaire droite et la deuxième petite molaire de chaque côté; le vieillard enfin |)ar un frag- ment de maxillaire inférieur portant une seule molaire. )> L'avant-dernier de ces débris offre tous les caractères de l'orthogna- thisme; le dernier se trouve dans le même cas que la mâchoire d'Abbeville. La molaire que porte ce maxillaire paraîtrait, au premier coup d'œil, offrir quelques caractères de prognathisme. Mais on voit bientôt que c'est par accident que cette dent n'a pas conservé sa position verticale. L'alvéole de la dent antérieure a été comblée par l'ossification qui a suivi la chute de celle-ci, et la molaire qui a persisté n'étant plus reteiuie en place par la pression de la précédente a pu prendre peu à peu sa position oblique. » A côté de ces mâchoires ont été recueillis en grande quantité des os de toutes les parties du corps. Mais ce sont surtout les os courts des extré- mités qui se sont trouvés dans un état paifail de conservation. ( 1203 ) » Outre les ossements humains, la grotte de l'Aven-Lniirier nous a fourni les objets suivants : » Un canon de petit Ruminant taillé en poinçon ; » Une apophyse olécrane de grand Ruminant, taillée en forme de polis- soir ; » Un silex taillé en fer de lance; » Un fragment de maxillaire inférieur de Bœuf; » La partie antérieure d'un autre maxillaire inférieur de Bœuf portant trois incisives et enveloppé de toute jiart d'une couche de calcaire ayant près d'un centimètre d'épaisseur (il serait plus exact de dire que cette portion de maxillaire sert de noyau à une pisolithe); » Des canons entiers de Chèvre et de Bœuf; » Et enfin des canines de Renard à racines percées d'un trou- » I^a grotle de l'Aven-I^aurier me paraît donc avoir été un lieu de sépulture pour les habitants des grottes de Uaroque. Lh, nous n'avons pas trouvé de débris de repas, pas d'os cassés, pas d'éclats de silex, mais seule- ment des squelettes humains à peu près complets, recouverts parfois d'une très-légère couche de terre, quelques armes en silex et en os et des tessons de poteries, humbles débris d'une consécration funéraire. » Mon savant ami, M. P. Cazalis de Fondouce, avec qui j'ai fait, il y a peu de temps, ma dernière visite à la grotte de l'Aven-Laurier, y a reconnu l'emplacement d'un ancien foyer. La couche de cendres, mêlée de charbon, qui a révélé l'existence de ce foyer, avait 25 centimètres d'épaisseur. » A côté de ces cendres nous n'avons trouvé que des débris de pote- ries. » ÉLECTRO-CHIMIE. — Sur lélecirol/se de l'alcool viniqite; par M. P. J-iillacd. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Fremy, Fizeau, Edm. Becquerel.) « Les éléments organiques ne se laissent que difficilement traverser par les courants électriques. On peut modifier leur conductibilité au moyen de certains agents, tels que l'eau, les sels, les acides et les alcalis. » Si l'on ajoute à cent parties d'alcool absolu une partie d'acide sidfu- rique mouohydraté ou une partie de potasse caustique, on obtient des li- quides dont la résistance est facilement vaincue par un courant fourni par dix éléments de Bunsen (grand modèle). a Ces liquides soumis à l'action de l'éleclricilé dynamique donnent lieu ( I204 ) à une manifestation gazeuse sur l'électrode négalif, tandis que le pôle po- sitif semble rester complètement inactif. » C'est de l'hydrogène pur qui se dégage, ainsi que l'analyse l'a parfai- tement démontré. On le trouve dans les tubes récepteurs mélangé d'air atmosphérique qu'il a entraîné dans son passage à travers l'alcool; car celui-ci peut en dissoudre des quantités considérables, ainsi que nous l'établirons dans une étude spéciale. » D'un autre côté, le liquide électrolysé a acquis une odeur nouvelle, qui rappelle d'une manière remarquable celle de l'aldéhyde. Si l'on vient à le chauffer dans un petit appareil distillatoire, on sépare, en portant la température à 35 ou l^o degrés, une certaine quantité d'un liquide lim-' pide, d'une odeur forte et éihérée, brunissant rapidement au contact des alcalis, et qui, mis en présence du nitrate d'argent ammoniacal, le réduit avec facilité, en donnant lieu, sur les parois du tube dans lequel on fait l'expérience, à cette belle argenture que l'on ne peut reproduire ni avec l'alcool, ni avec l'éther, ni avec l'acide acétique. » A ces caractères physiques et chimiques, on reconnaît aisément la pré- sence de ce principe que Gerhardt désigna sous le nomd'hydrure d'acétyle. » Comparons maintenant à la composition de l'alcool, considéré comme formé de carbone, d'hydrogène et d'oxygène dans les proportions repré- sentées par la formule C'H°0% les produits de l'électrolysation, à savoir l'aldéhyde et l'hydrogène, il nous sera facile de comprendre son mode de dédoublement, exprimé d'ailleurs par l'équation suivante: C*H''0^ = C'H'0-4-IP. » MM. BoiviN et LoisEAU adressent une Note additionnelle à leur Mémoire du 29 février dernier sur les sucrâtes de chaux. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Pelouze, Payen, Fremy.) M. GniMAi'x, de Caux, envoie pour être jointes à son Mémoire sur le percement de l'isthme de Corinthe deux pièces justificatives et des échan- tillons de roche se rapportant à la même communication. (Renvoi à la Commission précédemment nommée. M. Combes y remplacera feu M. Clapeyron.) M. Ch. Roberts adresse d'York (Angleterre) une Note écrite en anglais ( 1205 ) " sur l'emploi du soufre pour combattre la maladie de la vigue, la maladie du houblou, celle des rosiers, etc., et sur le moyen de rendre ce procédé à la fois plus efficace et moins coûteux ». (Commissaires, MM. Payen, Thenard.) M. ViGOUROcx, qui avait présenté dans la séance du 23 mai dernier un Mémoire « sur la nature et le traitement de l'épilepsie, de l'hystérie et de plusiein-s autres maladies », adresse mi résumé de ce travail. (Renvoi aux Commissaires déjà nommés : MM, Serres, Andral, Rayer.) M. MocRA envoie une copie d'un Mémoire sur l'aérostation, dont il avait fait déjà, l'an passé, l'objet d'une communication. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. Reichenbach, qui avait pi^écédemment soumis au jugement de l'Aca- démie ini Mémoire ayant pour titre 4 I I 0.41' 0 59 18 ''1 5 i.'p' 0 6S 26 21 9 3 0 75 M. Bai;el. 3o M. de Lafitte. 25 M. Lespiault. 20 M. Abria. 10 M. Laurenlie. Pont-le-Voy 1 Les mesures de Bordeaux, qui n'ont pas encore été publiées, ont été prises plusieurs fois par M. Abria, d'après ses souvenirs et ceux des per- sonnes qui l'accompagnaient. Quelques autres témoins du phénomène m'ont donné i5 à 20 degrés pour leur estimation. Malgré la tendance générale qui nous porte à exagérer la grandeur des angles à l'horizon, des évaluations aussi considérables restent encore difficiles à explique)'. » En admettant 4o kilomètres pour la hauteur du bolide au-dessus d'Or- gueil et 100 kilomètres au méridien de Nérac, la trajectoire entre ces deux points serait inclinée de 4' degrés à 1 hoiizon. Cette inclinaison est, il est vrai, supérieure à celle qu'indiquent M^L Brongniart et Triger, mais elle est inférieure à l'inclinaison de 65 degrés qui résulte de l'observation de M. Ilende à Vannes, même en tenant compte des effets de perspective. D'ailleurs, il faut admettre une forte inclinaison pour expliquer comment toutes les trajectoires, indiquées avec une netteté suffisante pour être rap- portées sur un planisphère mobile, divergent rapidement du point de départ au point d'explosion. » c. R., i86ii, i" Semestre, (T. LVIII, N^ 2C.) l58 ( '2l4 ) PHYSIOLOGIE. — Lettre de M. Dareste à l'occasion d'une communication récente de M. Donné, concernant la putréfaction des œuf s d'oiseaux dont la coquille est restée intacte. << Dans une communication récente, M. Donné a fait connaître le résultat d'expériences dans lesquelles des embryons de poulets contenus dans l'in- térieur de la coquille s'étaient décomposés et putréfiés sans donner nais- sance à aucun être organisé, végétal ou animal. Il en a conclu que la coquille de l'œuf, tant qu'elle reste intacte, s'oppose à la pénétration de germes proNenant de l'atmosphère. >i M. Milne Edwards a fait remarquer, à l'occasion de cette communi- cation, que M. Panceri a récemment constaté la pénétration dans l'œuf de plantes cryptogames déposées à la surface de la coquille. » Je prends la liberté de vous transmettre ini passage fort curieux de Réaumur, dans lequel ce célèbre expérimentateur a signalé, il y a long- temps déjà, des faits de ce geni'e : « Les expériences de la machine pneumatique ont appris, il y a long- » temps, que les liqueurs mêmes de l'œuf peuvent suinter au travers de sa » coque. Sans machine pneumatique, le même fait nous a été montré par >• ces œufs de nos premiers essais, au travers de la coque desquels trans- » sudait la plus puante liqueur. Des observations plus rares m'ont fait voir » que des particules qui doivent être incomparablement plus grossières « que celles de l'air peuvent pénétrer dans les œufs; j'ai trouvé des moi- » sissures dans des œufs que j'avais cassés, bien par delà le terme où le « poulet aurait du naître; je n'ai pu apercevoir aucune fêlure à ces œufs. » Les physiciens ont ennobli les moisissures, ils le sont élevées au rang des » plantes; ils ont fait voir, et Micheli surtout, qu'elles viennent de graines; »i les graines de ces petites plantes avaient donc passé au travers de la co- » quille et de la inembrane qui la tapisse (i). » « Je n'insisterai pas. Monsieur le Secrétaire perpétuel, sur l'intérêt que présente ce passage quand on le rapproche des observations récentes de M. Panceri. Je me contenterai seulement de faire remarquer que les expé- riences de M. Donné ne sont pas aussi concluantes qu'il l'a cru, puisque des cryptogames peuvent se développer dans l'intérieur de la coquille non brisée. » (l) RÉADMCE, Art di- faire pc'orr et (C élever en toute (aisnn des niieam domestiques de routes espèces, t I, p. 23i. « ( I2l5 ) M. Flourexs, à l'occasion de cette comimiiiiciUiori, iVu la remarque suivante : M. Donné ignorait si peu la jierméabililé des coquilles, que, pour l'em- pêcher, il s'est servi, dans ses expériences, de divers enduits. Mais, même sans se prémunir contre elle, il n'a jamais vu les œufs corrompus donner aucun produit qu'on |jùt attribuer à Ia génération spontanée. M. Vacherie, maire de la ville de Saintes, annonce que cette ville, qui a été le premier et le principal théâtre des travaux de Bernard Palissy, se |)ropose d'honorer la mémoire de cet homine de génie en lui élevant une statue. La Commission cpii s'est constituée pour la réalisation de ce piojet, considérant que le nom de Bernard Palissy n'appartient pas seulement à l'histoire de l'art, mais qu'il a également sa place dans l'histoire des sciences naturelles, a pensé que l'Académie s'intéresserait à cet hommage rendu à l'un des fondateurs de la Paléontologie et permettrait cpi'une liste de sous- cription ouverte au Secrétariat de l'Institut reçût les noms des personnes qui voudraient concoiuir par leurs dons à l'exécution du monument. Madame veuve Jacqcelis-Dcval prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission à l'examen de laquelle avait été soumis un Mémoire île feu M. Jacquelin-Davnl sur l'organisation du squelette extérieur des insectes. (Renvoi à la Commission nommée à l'époque de la présentation de ce tra- vail, Commission composée de MM. Serres et Milne Edwards, et de M. Blanchard en remplacement de feu M. Duméril.) M. DcFossÉ demande et obtient l'autorisation de reprendre un Mémoire sur différents phénomènes physiologiques, désignés sous le nom de voix des poissons ou ichtliyopsophose. Mémoire qu'il avait précédemment présenté et sur lequel il n'a pas été fait de Rapport. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures un quart. É. D. B. i58.. ( iai6 ) BCLLETIX BIBUOORAPIIIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 20 juin 1864 les ouvrages dont voici les titres : Paléonlolocjie française ou Description des animaux invertébrés fossiles de la France, continuée par une réunion de paléontologistes sous la direction d'un comité spécial, i 5^ livraison. Paris, i863; in-8" avec planches. Recueil de Mémoires et observations sur r hygiène et la médecine vétérinaires militaires, t. XIII. Paris, 1862; in-8". Traité théorique et pratique de l'obésité [trop grand embonpoint'', avec plu- sieurs observations de cjuérison de maladies occasionnées uu entretenues par cet étal anormal; par F. Dancel. Paris, i863; in-8", 2 exemplaires. Notions élémentaires sur les courbes usuelles; par I,-L.-A. Le (jointe. Paris, i864; br. in-8°. Matériaux pour l'élude des glaciers ; par BoLhFVS-Avs&ET^ t. P"", 1" par- tie : Auteurs; t. IV : Ascensions. Paris, i864; 2 vol. in-S". Magnetische... Observations magnétiques et météorologiques de Prague, publiées aux frais de l'État, par MM. J.-G. Bohm et MoRiTZ-Ai.LÉ. Prague, i864;in-4'', 3 exemplaires. Ueber die Stellung... Sur le rang et les attributions de l Analomie patho- logique; par M. le D' L. BuHL. Munich, i863; in-4". ( 1217 ) L'Académie a reçu dans la séance du 27 juin 1864 les ouvrages dont voici les titres : Le Jardinjruitier du Muséum ; par i . Decaisne, 71" livraison. Paris, i864; in-4'* avec planches. Sur une méthode nouvelle proposée par M. de Litlrow pour déterminer en mer V heure et la longitude; par H. F.AYE. (Extrait des Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, séance ôn\ 7 mars 1 864) Vienne, i8G4; br. in-8°. (Présenté au nom de M. Paye par M. le maréchal Vaillant.) Voyage géologique aux Antilles et aux lies de Ténérijfé et de Fogo ; pai M. Ch. Saiiste-Claire Deville, 7^ livraison. Paris, in-4° avec planches. Annales scientifiques de l'Ecole Normale supérieure, publiées sons les aus- jjices du Ministre de l'Instruction publique, par M. L. Pasteur, avec un comité de rédaction composé de MM. les maîtres de conférences, t. 1", année 1864, n" i. Paris, 1 864 ; in-4°. Chemin dejer glissant, nouveau système de locomotion à propulsion hydrau- lique,-pur L.-D. GiKARD. Paris, i8G4; i'i-4° avec atlas in-folio. (Présenté au nom de l'auteur par M. Combes.) Dictionnaire encyclopédique des Sciences médicales, publié sous la direc- tion de MM. Raige-Delorme et A. Dechambre, t. I", i"^^ partie. A — ACC. Paris, 1864 ; in-S". (Présenté par M. Velpeau.) Deuxième Mémoire sur la structure des corps. Recherche de la forme des jjarticules des corps solides; par A. Baudrjmont. Bordeaux, 1864 ; in-8". La digitaline au point de vue chimique, physiologique et toxicolor/ique ; par M. le D'' HOMOLI.E. (Extrait du Moniteur scientifique Quesneville, l'ècf livrai- son.) Paris, i864; br. in-4°. Mémoires de l'Institut national genevois, t. IX, années 1 862-1 863. Ge- nève, i863; in-4°. Bulletin de l'Institut national genevois, n"* 20 et 21 ; 2 livraisons in-8". De la navigation aérienne par les aérostats; par A. Charvin. Paris, i864; br. in-8°. ( I2l8 ) Mémoire sur la vie des tissus chez les espèces humaints ; jjar J.-E. COR- NAY. Paris, i864; in- 12. Encyclopédie chimique et Physiomèlrie matérielle ; pur le même. Tableau synoptique nutoqraphié, une feuille, format atlas. A lecture .. Lecture sur les sources du Nil et sur les moyens requis pour leur détermination finale ; par Ch.-T. Beke. Londres, 1864 ; br. in-8°, avec carte du bassin du Nil. The miuing... Magasin des mineurs et des maîtres de forges, revue men- suelle, vol. V, n° 3o, juui 1864. Londres; in-8°. Grundziige... Esquisse d'une phytoslalique du Palatinat ; par le D"^ F.-W. SCHULTZ. Wissembourg (Bas-Rbinl, i863; in-8°. Archives de Flore, Recueil botanique rédigé par le D' F.-W. Schultz. Mars f8G4; in-8°. PUBLICATlOiVS PERIODIQUES REÇUES PAR L ACADE3IIE PENDANT LE ÎIOIS DE JUIX 18G4. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences ; i " se- mestre 1864, M°' 22 à aS ; iu-4''. Annales de V Agriculture française ; X. XXIII, n° 10; in-S". Annales forestières et métallurgiques; t. III, mai i864; in 8°. Annales médico-psychologiques , t. III; mai 1864; in-8". Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; S" année; avril i864; in-8°. Annales de la Société ([hydrologie médicale île Paris; comptes rendus des séances; t. X, 9* et 10* livraison; in-8". Annuaire de la Société météorologique de France; mai i864; in-8°. Atti délia Società ilaliana di Scienze naturali; mai 1864. Milan; in-8°. Atti dell' Accademia pontificiade Nuovi Lincei; 4* session. Rome; in-4''. Biblioihcque universelle et Revue suisse ; n" 77. Genève; in-8°. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; t. XXIX, n°' 16 et 17; iii-8'\ Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; avril i864; in-8°. Bulletin de l' Académie royale de Médecine de Belgique ; année 1 864 ; t. VII, n" 4; iii-8". ( '219 ) Bulletin de la Société française de Photographie; lo^ année, juin i864; in-8°. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale; t. X, 3* série, mars et avril i864, et séance générale du 6 avril i BG/i ; in-'j". Bulletin de la Société de Géographie; mai i864; in -8". Bulletin de l'Académie rojale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; t. XVII, n° 5; in-8°. Bullettino meteorologico delC Osservatorio del Collegio Bomnno; vol. III, n" 5, et vol. II, n°' 17, 19, 20, 21 et 22. Rome; in-4°. Cosmos. Revue encj^clopédicjue hebdomadaire des progrès des Sciem es et de leuis applications aux Arts et à l'Industrie; i3* année, t. XXIV, n"^ 23 à 26; in-8°. Gazette des Hôpitaux; 3^* année, 11°' 63 à 7/1 ; in-8". Gazette médicale de Paris; 34' année, t. XIX, n"' ^j3 à 26; in-4''. Journal d'Agriculture pratique; 28" année, 1864, n°* 11 et 12; in-B". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; t. X, 4* série, juin i864;in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d Horticulture ; t. X, mai i864; in -8". Journal de Pharmacie et de Chimie; 23*" année, juin i864; in-S". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; 3i* année, i 864, n»» i5, 16 et 17; in-8°. Journal de la Section dç Méilecine de la Société académique du département de la Loire-Inférieure ; vol. XL, 211^ livraison; in-8°. Journal desjabricants de sucre; 5" année, n"' 8 à 10; in-4°. Journal de Médecine vétérinaire militaire ; mai et juin i864; in-8". Kaiserliclie... Académie impériale des Sciences de Vienne^ année 1864, n" i3; I fcinlle d'impression in-8°. U Abeille médicale; 21* année, n°^ 23 à 26; 10-4". L' Agriculteur praticien ■ 2" série, t. V, if^^ 10 et 11 ; iii-8". LArt médical; 9" année, t. XVII, juin i864; in-8°. L'Art dentaire; 8* année, mai 1864 ; in-12. La Science pittoresque; Q^ année; n"' 5, 7 et 8; in-4"- La Science pour tous; 9" année; n°^ 27 à 3o; in-4°. Le Courrier des Sciences et de l'Industrie ; "5^ année; t. I, n"' 21 à 26; in 8". La Médecine contemporaine ; 6' année, n"' 11 et 12; in-4"- Le Moniteur de la Photographie ; 5^ année, n°* 6 et 7 ; in-4". Le Gaz; 8' année, n° 4; iii-4''. ( I 220 ) Le Teclinologisie ; 9,5* année; juin 1864 ; in-8°. Leopotdinn. . . Organe officiel de l'Académie des Curieux de la Nature, publié par son Président le D' C.-Gust. Carus; mai 186:1; in-4°. Les Mondes. . . Revue hebdomadaire des Sciences et de leurs aiiplicatioiis aux Arts et à V Industrie; 2* année, t. V, livr. 5, 6, et 7; in-8°. Magasin pittoresque; '61^ année ; juin i864; in-4°- Montpellier médical : Journal mensuel de Médecine; 'f année; juin i864; in-S". JMonthiy... Notices mensuelles de la Sociétérojale d' Astronomie de Londres; vol. XXIV, n°7; in-rs. Nachrichten... Nouvelles de [Université de Gœtlingue; année i864; n°' ^' à 10; in-i Q. Nouvelles Annales de Mathématiques ; 0.^ série, t. III; juin i864; in-8". Presse scientifique des Deux Mondes; année 1 864, n°' i i et 1 2 ; in-8''. Pharmaceuticat Journal and Transactions; \oï. Y, n°' 11 et 12; in-8°. Bévue maritime et coloniale; t. X, juin i864; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; t. XX, mai i864; in-S". Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale; 3i* année, i864; 11°' 11 et 12; in-8". Revue viticole ; 6* année; mai i864; in-8°. Società reale di Napoli. Rendiconto deW Accademia délie Scieiize ftsiche e matematiclie; 3* année, mai 1864. Naples; in-4°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER -JUIN 18G4. TABLE DES MATIERES DU TOME LVIII. Pages. AcÉTYLE. — Élude de quelques dérivés du chlorure et du bromure d'acétyle; Note de !\[. Gai 1008 Acétylène. — Action de l'iode et de l'acide iodhydrique sur l'acétylène; Note de M. Berthcht 977 — Nouvel homologue de l'acétylène, la vcûé- rylène. Voir à ce nom. Acide a.nti.momeux et Acide arsénieux. — Sur le dimorphisme de ces acides; Note de M. Dehray 1 209 Acide butyrique. — Sur l'existence de cet acide et de plusieurs autres acides gras dans le fruit du Gingho biloba; Note de 51. Béchamp 1 35 Acide caproïoue. — Sur la présence de cet acide dans les fleurs du Satyr'nun liin :'- laun ; Note de M. Chautavd C3ij Acide cyaxhydrique. — Recherches sur cet acide ; par MM. Bussy et Buignct. 788 et 84 1 Acide malomoue. — Sur un nouveau mode de production des acides malonique et succinique ; Note de M. Midlcr 418 Acide oxalique. — Sur la purification de cet acide ; Note de M. Maumené 173 Acide pyrogallique. — Action de cet acide sur le brome et sur l'iode; Note de M. Dletzcnbacher 704 Acide succimque. — Nouveau mode de pro- duction des acides malonique et succi- nique ; Note de M Muller 418 C. n., iSG/|, i^r Somfsi;e. (T. L^'11I.) Pages. .Acide sulfurique. — Purification de l'acide sulfurique arsenical ; NotedeM. Bhmdlot. 769 Acide urique. — Décomposition de l'acide urique par le brome et action de la cha- leur sur l'alloxane; Note de M. Hardy, gii Acides gras. — Fabrication des acides gras propres à la confection des bougies et à la fabrication des savons; Note de M. Mègc-Mouriès 8G4 — Remarques de M. Pelouze à l'occasion de cette communication 8G8 — Remarques de M. Chcvreul à l'occasion de celles de M. Pelouze 8G9 Acides silicotungstiques. — Recherches sur ces acides; par M. Marignac 809 Acoustique. — Nouvelles recherches sur les plaques vibrantes; par M. Kœnig 5(Ji — Remarques de M. Paye à l'occasion de cette communication 5(J5 AÉROLiTiiES. — Rapport sur un Mémoire do M. Domeyho concernant de grandes masses d'acrolithes trouvées dans le dé- sert d'Atacâma, au Chili ; Rapporteur M. Ch. Sainte-Claire Deville 55 1 — Sur la composition des aérolithes du Chili et du Mexique; Note de M. Paye 698 — Note de M. Scemaun sur la météorite de Tourinnes-la -Grosse (Belgique) 74 — Analyse de cette pierre ; Note de M. Pi- sani i O9 — Lettre de M. Favart accompagnant l'en- iSg ( I^ Pages. voi d'un fragment de raérolillic tombé le 7 déremhre i863 à Tourinnes-la- Grosse 5\y Aérolithes. — Sur deux aérolitlics tombés l'un à Youillé (Vienne) le i3 mai i83r, l'autre à Mascombcs (Corrèze) le 3 1 jan- vier i83C ; Note de M. Daubrcc 22G -- Sur une nouvelle masse do fer méléorique trouvée à Ducatali (États-Unis d'Amé- rique) ; Lettre de M. Jmhon à M. Élic de Beaumonl 240 — Météore lumineux observé le i4 mai 1864 à Castillon (Gironde), par M. Piiqiicicc^ età Agen (Lot-el-Garonne), parM.i?ow- /icn'x g I o — Observation du mémo météore à Bezu- Saint-Éloi, près Gisors (Eure); commu- nication de M. Brorigniart g3L« — Sur le même météore et sur la chute de pierres météoriques qui s'y rattache; communications de M. Daubrée d'après sa propre correspondance et les docu- ments fournis par M. Le Verrier et M. lo Maréchal J'aillaiH; Lettres de MM. Vi- dadlct, tPEspcirlx-s, tic Laffite, Bercé, Bëraul et JoUoh rp,>, — Nouvelle communication de M. Dauhrcc sur le même sujet ; composition remar- quable des météorites du 14 mai; Notes de MM. Cloéz et Lcjincrie 984 — Nouveaux renscignemenis sur ce bolide communiqués par M. Daubrée. Lettres de MM. Lespidull, Bagel, Lnjous, Paii- liel, JdcqiKil, Ptiriicteim-Léori, Stiinl- Aimiiis^ Laiirentic, Cnizcl, de M'" île PiiyliiroijKc, de INI. Véi'cr/ue de AlmiUm- baii, de MM. Tiiger, Heiule, Lcrmeric. loGJ — Examen chimique de fragments du même aérolithe ; par MM. Lnrnque et Bianchi. 1 164 — Méthode employée pour déterminer la trajectoire du bolide du 14 mai; Note de M. Lnnssedal 1 [oo — Discussion des résultats obtenus par M. Laussedat; Note do M. Lespiatdt.. . \i\j. Aérostats. — Note sur la navigation aérienne ; par M. Vannct G 16 — Sur la direction des aérostats; Note adres- sée d'Athènes par M. Pyrhis 70.1 — Corsidérations sur l'aérostalion ; par M. Noiret '. 834 — Lettre de M. Blouni- Bon rouilla n concer- nant son travail manuscrit sur l'aérosla- tion ; envoi de ce Mémoire 980 et i2o5 Affinité. — Théorie générale de l'exercice de l'aflinilé; Mémoire et Lettre do M. Maumeiié 5i8 et ici 3 Agronomioues (Cartes). — Note accompa- gnant la présentation des caries agronc- £G 5 33 23 ) miques de l'Isère, dressées par M. Scipio/t Cras I [ 7 ÀLnu.MiNE. — Sur la transformation de l'al- bumine et de la caséine coagulées en une albumine solublo congulablo par la cha- leur; Note de M. Schutzenbcrger Alcalimétrie. — Note sur les essais alcali- métriques; par M. Maumcné 3G8 Alcoolisme. — Examen des effets attribués à l'alcoolisme chez les parents pour la pro- duction de certaines monsiruosilés dans les enfants; Note de ^L Picard CG5 Alcools. — Sur la proportion des cihers con- tenus dans les eaux-de-vio et dans les vinaigres; Noie de M. Berlhelot 77 — Sur l'électrolyse de l'alcool vinique; Note de M. Jaillard 1 2o3 Alloxane. — Décomposition de l'acide uri- que par le brome, et action de la chaleur sur l'alloxane; Note de M. Hardy gi i Allumettes cinjiiQrES. — Des dangers qui résultent de la fabrication de ces allu- mettes, et des mesures à employer pour écarter ces dangers; Note de M. Liinel. A LLïLÈNE. — Action du brome et do l'iode sur l'allylène; Note de M. Oppeidicim. 1047 Amtlème. — Sur les produits d'oxydation de l'hydrate d'amylène et sur l'isomérie dans les alcools ; Note de M. IFurtz r,7 1 A.VALYSE MATiiÉM.\Tioi'E. — Sur Un nouveau développement en série des fonctions ; Note de ÎM. Ilermiic 93 et — Note de M. Bertrand accompagnant la présentation du premier volume do son Traité de calcul différentiel et de calcul intégral — Sur la limite du nombre des racines réelles d'une classe d'équations algébriques; Note de M. Srlivster — Sur une extension de la théorie des équa- tions algébriques; par le même GSg — Sur une extension do la théorie des résul- tants algébriques; par le même 1074, ii3oot — Sur les nombres de BernouUi ; Noie de M. Le Be.sgue 853 et — Remarque de iM. Catalan sur celte Note. — M. t7/rt.v/o'annoncequeM.LeBcsgueavait lui-même reconnu, après l'envoi de sa Note, qu'il supposait nouvellesdeschoses qui ne l'étaient pas 903 — Sur le cal( ul des nombres de BernouUi; Note do M. Catalan 1 1 0.5 — Sur les groupes des équations résoluliles par radicaux; Mémoire de M. C.Jordan. gG3 — Résolution du ras irréductible sans recou- rir aux séries : simplification et vulga- 2GG 5-/2 'i'.)4 1178 9J7 90A { 12 P.i[;es. lisation df l'extraction des racines ; Ncto de M. rah uSC — Sup|ilénicnt adressé par M. Cliri^tr>lfct jtour son Mémoire sur les milieux pé- riodiques I iG — Sur les fonctions à périodes multiples; Note de M. Casorali 1V.7 et 204 — SurlaformuledeTaylor; NoledeM. iîof/(c. 879 — Sur l'intégration des équations linéaires; Noie de M. Alplicn 47' — Mémoire do MM. Caussin et Gouiiclle ayant pour litre : « Extension des no- tions analytiques; calculs infinitésimaux analogues aux calculs ditïérentiel et inté- gral » loSti — Lettre de M. Nauck concernant de pré- cédentes communications sur les équa- tions du troisième degré 1029 AiVATOJiiE. — Ilomologie des membres pel- viens et thoraciques de l'homme; Note de M. Foltz iGi — Nouvelle preuve de la construction ver- tébrale de la tète; Noie de M. Lamcat. 58S — Anatomieet physiologie du mésencéphale; Mémoire de M. Lussnna 58o — Du temporal et des pièces qui le repré- sentent dans la série des animaux ver- tébrés; Mémoire de M. Hullard Sj.% — Recherches sur la structure de l'ovaire; par M. Siippey 58o — Sur les liens qui unissent la tératologie à l'embryologie, à l'anatomio pathologi- que et à l'anatomio comparée; Note de M. Naiiiias 907 — Sur la terminaison des nerfs moteurs dans les muscles de quelques animaux supé- rieurs et de l'homme ; Note de il. Ai/c/i/ie. i oaJ — Recherches sur la structure du s\stèmc nerveux des mollusques; par M. T/in- chc.sc (Rapport sur ce travail; Rappor- teur M. Blanchard] 35 j — Lettre de M. Jaaiuart concernant son tra- vail sur le cœur de la Tortue franche. . 36'; — Sur la formation des cellules embryon- naires.—Sur l'originede la formation des corpuscules sanguins chez les poissons; Notes de M. LmbouUrt 558 et 5Gi — Sur l'anatomie et l'histologie de YJm- phioxus lanceolalus; Note de M. Mar- cuscn 47rj — Lettres de M"° ^euve Jacqnctin-Diiv(d concernant un travail de feu M. Jacque- lin-Duval, son mari, sur le squelette ex- térieur des insectes 770 et 121 5 Amline. — Faits pour servir à l'histoire des matières colorantes dérivées du goudron de houille; Note de M. Hufnwnn. .... 1 1 ji — Traduction française d'une Note lue à la .3) Société Royale de Londres par M. Pcrhin sur le violet ou mau\e d'aniline Ani.males (Substances). — Nouve.iu procédé pour la conservation à l'air libre de ces substances ; Note de M. Pagliari \ A.NOXV.MES (CoJlMUNlCATioNs) adressées pour des concours dont une des conditions est ([ue les concurrents ne jnssent pas con- naître leur nom avn//t le Jugeinrnt pro- noncé par la Commission. — Mémoires destinés au concours pour le grand firix de Mathématiques : question concernant la théorie de la stabilité de l'éiiuilibredes corps llot'.ants 104G et — Mémoire destiné au concours pour le prix Bordin de 1864 : question concernant la théorie mécanique de la chaleur. 108O et — Mémoires destinés au concours pour le prix Bordin : question relative à la théo- rie des phénomènes oiitiques. . ii5o et Anthropologie. — Sur plusieurs cas de lon- gévité observés dans la province de la ^'era-Cruz ; Lettre de M. Hinndel — Sur un cas de longévité observé dans les Etals ])ontificaux, une femme décédée à l'âge do i'22 ans; Note de M. Flourens. — Sur la fécondité des mariages dans l'in- térieur de l'ile de Cuba ; Note de M. Ba- mon de la Sagra — Mémoire de ![. Tiénuiux ayant ])0ur litre : « Transformation de l'homme à notre époque sous l'uifluence des milieux ».. 526, 610, 692, 762 et — Sur la valeur de l'existence de l'os épac- tal comme caractère de race; Mémoire de JL Jacquart Voir aussi l'article Paléontologie. Appareils divers. — Description et modèles d'un appareil destiné à faciliter le tra- vail du dessinateur, appareil désigné par l'inventeur, M. Galiùert, sous le nom de perspectomctre — Note do M. Dubois sur les améliorations qu'il a apportées à son arithmographe depuis r;innce 18G1 où cet appareil a été l'objet d'un Rapport fait à l'Académie.. — Vannes autorégulatrices à niveau et à dé- bit constant, de l'invenlion de M. C7uni- bnrt , — Note de M. Gidibert concernant une mo- dification aiiporlée à son appareil respi- ratoire pour en rendre l'usage commode dans certains cas particuliers — Nouvelle machine pneumatique faisant le vide au moyen du mercure; Note de M. Lebon — Nouvelle règle à calcul; par M. Surdon — Description et modèle d'un appareil des 169. P:i(',es. 483 2 03 > 1 07 1107 •j-l!\ 097 G16 4';) 534 534 534 573 ( "2 Pages. liné à fiiciiiler l'étude des divers bruits de la poitrine; communication de M. Cul- longiics 764 Appareils divers. — Appareil électrique des- tiné à entretenirles oscillations d'un pen- dule à demi-seconde ; Note do M. Gérard. 770 — Sur un niveau à boussole et sur les diverses applications qu'on en peut faire; Note de M. Kanst 877 — Nouveau régulateur de la lumière électri- que ; jiar M. Mordrct 1 007 — Lettre de M. Duvignau concernant un ap- pareil de son invention destiné à faciliter aux aveugles l'usage de l'écriture loGi — M. Straiiss-Diirr/dicint remarque à cette occasion qu'il a depuis plus de trente ans fait connaître un appareil de son inven- tion destiné au même usage et qu'il met de nouveau sous les yeux de l'Académie. 1 100 — Lettre de M. Otctti concernant un appa- reil clironométrique de son invention. . . loGi — Images photographiques de deux endo- mètres crâniens adressées par M. Jac- ijuart pour être jointes à la description de ces appareils iiSg Arcs-en-ciel. — Rapport sur un Mémoire de M. Billet, intitulé : «Études sur les arcs- en-ciel del'eau »;RapporteurM.i?rti/«rt. 1047 Arge.nt. — Sur les alliages d'argent et de zinc ; Note de M. Pcligoi 645 Arithmétique. — Nouvelle règle à calcul ; par M. Burdon b-j'i — Lettre de M. /Jwio/.v concernant les perfec- tionnements apportés depuis 1861 à son arithmographe 4ig AnsÉMATES. Voir l'article Isomorphisnic. Arsenic. — Sur la purification de l'acide sul- furique arsenical ; Note de M. Bhindlni, 769 — Observât ions sur cette Note par MM. Busay et Buigiwt 98 1 Astronomie. —Étude du groupe des Pléiades; Lettre de M. Goldsdimidt à M. Élie de Beaumont 72 — Sur la parallaxe du Soleil déduite par M. Haiiscii de la théorie de la Lune; Note de M. Bahinct i5o — Note de M. Le Terrier accompagnant la présentation du second volume des œu- a/, ) Pages. vres astronomiques du roi Alphonse X, de Castille, réunies, annotées et com- mentées par M. Kim y Sinobas 28.Î — Moyen de conslater la proportion de lu- mière polarisée que renferme la lumière des comètes; Note de M. Chacnritac. . . ô-\ — Note sur un moyen de comparer avec pré- cision l'éclat de deux étoiles; par /f'/«ewe. 657 — Sur la constitution du milieu ré.sistant; Note de JL de Kénciijf. 82 1 — Sur la constitution physique du Soleil ; dé- termination, dans la théorie d'Herschel, de l'abaissement du noyau central au-des- sous de la photosphère ; Note de M. Petit. 990 — Sur les perturbations de Pallas dues aux actions de Vénus, la Terre, Mars, Jupi- ter, Saturne, Uranus et Neptune; aié- moire de M. C.-J. Serret io5i Atélencépiialie, état incomplet de l'appa- reil encéphalo-rachidien. — Note do M. Gintrac sur ces vices primitifs d'or- ganisation Go5 Atmosphère. — Sur les conditions d'équi- libre de l'atmosphère terrestre. Sur la formation des nuages et l'intensité crois- sante de la pluie aux approches du sol : Mémoire de M. Dupoiiclicl... . 417 et 4''7 — Anomalie dans la manifestation des pro- priétés de l'air atmosphériquo ; Mémoire de JL Houzeau 798 — Note de JI. de Pietra Santa sur le même sujet 1 1 58 — Mouvements de l'atmosphère. Voir l'arti- cle P/iysii/iic du globe. Atomicité. — Note de M. Naquet sur l'ato- micité de l'oxygène, du soufre, du sélé- nium et du tellure 38 1 — Sur l'atomicité des éléments; Noie de M. Kekiilc à l'occasion de la précédente communication 5io — Réponse de M. Naquet aux remarques de M. Kekulé G75 Attraction. — Mémoire sur la valeur do l'at- traction au contact, la valeur du travail chimique dû à une élévation de tempé- rature, etc. ; par M. J. Dupré i63 AzoT.WES. — Sur la solubilité de l'azotate de soude ; Not« de M. Maumené 81 B Balistique. — Application des fusées au jet des amarres de sauvetage, recherches de M. KDiistantinoff^ analysées par M. Marin 822 Voir aus>i l'article Bmichcs à feu. Benzoïle. — Sur la synthèse du chlorure de benzoïle cl de l'acide bcnzoique ; Note de M. Harnitz-Harintzky Bois. — Conservation pendant plus de douze siècles d'une roue d'épuisement en bois restée immergée pendant tout ce temps dans les profondeurs d'une mine do 740 ( '^ l'ajes. cuivre en Portujul; communicnlion de M. Delif^nfei remarques de MM. Mnrin et Payen 899, io33 et io35 Bolides. — Bolide observé à Paris dans la nuit du 6 au 7 juillet 1864; Note do M. Coidvicr-Gravier : 1 o5 — Bolide du 14 mai i864- Voir l'article Aéro- lithes. BonAX. — M. Ch. Sainte-Claire Deville pré- sente une Note de M. Bcclii sur les.n;/'- Jiorii boracifères de Travale, et met sous les yeux do l'Académie un minéral nou- veau , la Boussiiignuttitc, provenant de ces .sojffioiii 583 RoTANiQiE. — Note de M. de Candolle ac- compagnant la présentation du tome XV du Prodromus systemalis naturalis ve- j^etaliiim 794 DwCCiiES A FEU. — Comparaison des rende- ments dynamiques des bouches à feu et des machinesà vapeur; Note de M. J/arî/zi de Birttcs 405 — Sur la différence de recul des bouches à feu tirées avec la |)oudre-coton et la 20 ) Pages. poudre ordinaire, à vitesse égale du boulet; par le même 0(14 — Recherches sur le mouvement des pro- jectiles dans les armes à feu, basées sur la théorie mécanique de la chaleur; par M. H. Rcsal 5oo Crome. — Action de l'acide pyrogallique sur le brome et sur l'iode; Note de M. Dict- zcnhiicjier 704 — Décomposition do l'acide urique par le brome, et action de la chaleur sur l'al- loxane ; Note de M. Hardy g 1 1 — Action du brome sur l'allvlène; Noie de M. Oppcnhciin 1 047 Bromures. — Sur les bromures et bromhy- drates de valérylene ; Note de M. llcboid 974 — Élude de quelques dérivés du chlorure et du bromure d'acétyle ; Note de M. G(d. 1008 CULLETI.\ BIBLIOGRAPHIQUE. — 90, l39, 176, aao, aSti, SSg, 380, 422, 484, Sig, 543, 59a, 041, 084, 724, 77". 834, 879, 914, 9S0. io3o, 10C2, II25 et 1216. Butylène. — Note sur l'iodhydrate et l'hy- drate de butylène; par M. de Lin ries. . 1089 c Calculs (Règle a). — Description etmodèle d'une nouvelle règle à calcul, par M. Btir- don 573 Candidatures. — M. Gu^rin-Mcnei'illc prie l'Académiede vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section d'Écono- mie rurale, par suite du décès de M^.de Gasjxirin , 3o3 — M. de Saini-Venant prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place va- cante dans la Section de Mécanique, par suite du décès de M. Clapeyron 4Û9 — M. Blomlel prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour une place, en ce moment vacante, au Bureau des Longitudes... 582 — M. Boiirgnis prie l'Académie de vouloir bien le comprendre d.ms le nombre des candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par suite du décès de M. l'Amiral Du Petit-Thouars 619 — M. Tremblay prie l'Académie de vouloir bien, quand elle aura à s'occuper de no- minations dans la Section de Géographie et de Navigation, le comprendre dans le nombre des candidats gCR — M. Passot prie l'Académie de vouloir bien le considérer comme candidat pour une. place vacante dans la Section de Méca- nique 1060 Caroubier. — Sur l'emploi de son fruit pour la préparation d'une boisson chaude destinée ii remplacer le café; Mémoire de M. Pren't 821 et 1 124 — Réclamation de priorité adressée à l'oc- casion de celte communication; par M. Pluchard 1124 Caséine. — Sur la transformation de l'albu- mine et de la caséine coagulées en une albumine soluble et coagulable par la chaleur; Note de 'iA. Schiitzenberger. . . 86 Chaleur. — Sur la valeur de l'attraction au contact, la valeur du travail chimique dû à une élévation de température, la loi de chaleur spécifique des corps simples ou composés, et la seconde va- porisation des corps ; Mémoire de M. J. Diiprê i63 — Analyse donnée par M. Mnrin d'un opus- cule de M. M i?«/7«rr.- Commissaires, MM. Rayer, Velpeau, Bernard , Serres, Cloquet 797 — Prix liordin (question au choix des concurrents, concernant la théorie des phénomènes optiques) : Commissaires, MM. Pouillet, Fizeau, Regnault, Edm. Becquerel, Babinet 797 — Grand prix des Sciences naturelles (ques- tion concernant le système nerveux des p.oissons) : Commissaires, MM. Milne Edwards, Valenciennes, Coste, Flourens, de Quatrefages 108' CoeiMissiONS MODIFIÉES. — M. Fizcnu est adjoint à la Commission chargée de faire un Rapport sur les communications de M. Janssen, concernant ses observa- tions spociroscopiques iG5 — M. Milne Edtyanls remplace, dans la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie, M. ,-/«c//y<7, démissionnaire. . G:ii ) Pago. CoMJsissioN'S SPÉCIALES. — Commission char- gée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès do ^[. Mitschcrlich : Commissaires, MM. Chevreul, Dumas, Flourens, Chasles, Pouillet, Élie de Beau- mont et M. Morin, président de l'Aca- démie 85:^ — Celte Commission présente la liste sui- vante de candidats : 1° ex tvquo et par ordre alphabétique, MM. de la Rive et Vohler; 2° par ordre alphabétique, MM. Agassiz , Airy, Bunsen , Martius , Murchison , Struve u-, , — M. Bertrand fait remarquer que le nom do M. Hamilton, qui était un des candidats présentés par la Commission, a été oublié dans l'impression do cette liste. — Cette omission sera réparée au moyen d'un carton ii-,c) — Commission chargée de préparer une lifte de Candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par suile du décès do M. Plana ; Commissaires, MM. Chasles, Élie doBoaumimt, Bertrand, Flourens, Dumas, Milne Edwards et M. Morin, président do l'Académie 1 1 ;:! — M. Dupin, au nom de la Commission qui a fait le Rapport sur la question concer- nant le doublement do la Section do Géographie et do Navigation, demande, séance du 9 mai, que cette question soit mise au prochain ordre du jour... 84 1 CoNCOUns />nur des prix proposés par t Aca- dénnc. — Lettre de M. Lacozctte con- cernant lo concours pour le prix de Médecine, sur la question do la pella- gre 7^4 — Lettre de M. Pecliolier concernant le con- ' cours pour le prix de Physiologie 7^4 Coxs.\XGUiNEs (Alli.vnces). — Examcn des assertions relatives aux inconvénients de ces sortes d'alliances; Note de U..Ancc- lon I e;o — Une Note imprimée de M. Gaubert est ren- ' voyée, à titre de renseignement, à la Commission des alliances consanguines. 4;o (Construction (M.\TÉRi.\irxDE). — Recherches nouvelles sur la conservalion des maté- riauxde construction etd'ornementation; Mémoire de M. Kuhlmann ,'j,j 5 — Remarques de M. Brcquci-el à l'occasion de celte communication 597 — Sur la conservalion des marbres exposés en plein air ; Note de M. Dalcmagne. . . 704 CniST.iLLisATioN. — Sur la force cristallo- génique : formation du spath calcaire. ( >^ Pa[jes. du sel sremme, des glaciers; Note de M. Ktihliiuinn lo3G Voir aussi l'article Minéralogie. Chtstaux. — Note de M. If'ittever « sur la formation de certaines figures de cris- taux » 889 — Lettre de M. le ministre de la Cinifcdé- ratinn suisse concernant un travail de M. Lm'izarri sur les phénomènes des corps cristallisés 1060 Cbyptogajies (léi'cloppés sur des animaux. — M. iJ(//(/'r/ présente, au nom deM. C««i;^r, .8 ) r plusieurs mouches dont le corps a été envahi par un cryptogame parasite CuivnE. — Sur les cyanures do cuivre, et quelques-unes de leurs combinaisons; Note de M. Lnllemand — Minerais de pyrite dé cuivre, produits ar- tificiellement; Note de M. de Marignv. . — Action des sels de cuivre et de fer pour la conservation dubois. Voir au mot Bois. CïAN'LBES. — Sur les cyanures de cuivre, et quelques-unes de leurs combinaisons; Note de M. Latlemand iao5 9O7 7io D DÉCÈS. — L'Académie, dans sa séance du aS janvier, apprend la porte qu'elle a faite dans la personne de M. Plana, l'un do ses huit Associés étrangers, décédé le ao de ce mois 181 — M. le Président annonce à l'Académie, dans sa séance du i" février, la perte qu'elle a faite, depuis sa dernière réu- nion, dans la personne de M. Clapeyron, décédé le 28 janvier, figé de 65 ans 222 — M. Deeaisne, présidant la séance du 21 mars, annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne d'un de ses Académiciens libres, M. le vice-amiral Du Petit-Thouars, décédé le 16 du mémo mois 621 DÉCRETS IMPÉRIAUX Confirmant les nomi- nations suivantes faites par l'Académie. — Nomination de M. Naudin à la place va- cante dans la Section de Botanique, par suite du décès de M, Hloquin-Tamlim . . iG — Nomination de M. P. Thenardk la [ilace •devenue vacante dans la Section d'Éco- nomie rurale par le décès de M. de Gas- pari/i ...•<>......>!....... 889 DÉCRET IMPÉRIAL aulorisant l'Académie a ac- cepter le legs fait par M"° Letellicr pour la fondation d'un prix en faveur des jeunes zoologistes voyageurs 822 DÉTO.NANTS (Mélanges). — Sur le moyen de prévenir les accidents produits dans les raines par l'explosion du grisou; Note de M . Gairaud , . i 9 1 3 — Remarques de iM. Elie de Beaumont à l'occasion de cette communication gi3 — M. NiMès adresse, à l'occasion de la même Note, une réclamation do priorité en faveur de feu AL Jeandel 1028 DiALLVLE. — Sur le dihydrate de diallyle ; Note de iM. IFurtz 4G0 — Recherches sur les combinaisons dially- liques ; par le même 904 Dialyse. — Sur l'application de la dialyse à la recherche des alcoloïdes : Nou- veau caractère de la digitaline; Note de W. Grandrau 1048 — Réclamation de priorité adressée à l'oc- casion de cette communication; par M. Lefort : ouverture d'un paquet ca- cheté qu'il avait déposé antérieurement . 1220 — Sur des applications déjà anciennes de la dialyse à la médecine légale; Note de M. Gaultier de Clauhry et Lettre de M. Re^'eU. 11 56 et llS; Digitaline. — Application de la dialyse à la recherche des alcaloïdes : Nouveau caractère de la digitaline ; Note de M. Grandeau, présentée dans la séance du 6 juin 1048 — Réclamation de priorité adressée à l'oc- casion de cette communication; par M. Lefort; première Note déposée sous pli cacheté à la séance du 29 mai, nou- veau Jlémoiresur le même sujet accom- pagnant la réclamation njo Sur l'application de la dialyse à la re- cherche de la digitaline ; Note de M. Gaul- tier de Clauhry 11% — Lettre de AI. lîereil concernant ses re- cherches sur le même sujet, et dépôt d'un paquet cacheté s'y rapportant égale- ment ,i5- Dilatation. — Recherches sur la dilatation et la double réfraction du cristal de roche échauflé ; Mémoire de M. Fizeau > ; Rapporteur M. de Tessan.. Sja — Sur la limite des neiges persistantes; Note de M. Renou , 370 — Nivellement barométrique dans la pro- vince de Constantine : altitude deBiskra; Note de M. Mai-ès CSo — Nivellement barométrique dans la pro- vince d'Alger ; par le niciiie. 710 — Note sur un globe terrestre dit globe mé- trique ; par M. Gossclin logS Voir aussi au mot Isthme. GÉOLOGIE. — Tableau des données numé- riques qui fixent les SCa points princi- paux du réseau pentagonal; communica- tions de j\I. Elie de Beaumnnt 3o6, 341 et 394 — M. ÉUc de Beaumnnt fait hommage à l'Académie, au nom de sir Rod.Murclii- son, de la nouvelle carte géologique de l'Angleterre que vient de publier le sa- vant Correspondant de l'Académie 856 — M. Élic de Beaunio/it, en présentant, au nom de M. Rcsal, une carte géologique du département du Doubs, donne uno idée de ce travail, qui est l'œuvre suc- cessive de plusieurs ingénieurs 7G5 — M. Elie de Beaumont présente an nom du même ingénieur un exemplaire de la Statistique géologique, minéralogique et métallurgique des départements du Doubs et du Jura, et rectifie à celle oc- casion une inexactitude qui s'était glis- sée dans sa communication relative à la carte géologique correspondante — Sur le soulèvement graduel de la côte du Chili, et sur un nouveau système strati- graphique très-ancien observé dans ce pays; Lettre de M. Pissis à M. Élie de Beaumont — Sur la craie glauconieuse du nord-ouest du bassin de Paris; Note de M. Hébert. — Faluns de Saint-Paul, avec cailloux d'o- phite, au sud de l'Adour (Landes) ; Note do M. Raiilin — Sur la découverte du genre Paloplothe- rium dans le calcaire grossier supérieur de Coucy-le-Chàteau (Aisne) ; Note de M. Giiiidry — Sur l'origine et le mode de formation des gîtes métallifères; Mémoire de M. de Rlarigny GÉoMÉTiiiE. — Démonstration du théorème de Gauss relatif aux petits triangles géodésiques situés sur une surface quel- conque ; Note de M. O. Bonnet — Détermination du nombre des sections co- niques qui doivent toucher cinq courbes données d'ordre quelconque ou satisfaire à d'autres conditions; Mémoire de M.C/iasles 222, 297, 4^5 et — Formides exprimant le nombre de courbes d'un même système d'ordre quelconque, qui coupent des courbes données, d'ordre également quelconque, sous des angles donnés ou sous des angles indéterminés, mais dont les bissectrices ont des di- rections données ; Note de M. de Jon- quiètes — Remarques de M Chasles à l'occasion do cette communication — Propriétés diverses des systèmes de sur- face d'ordre quelconque; nouvelle Noto de M. de Jonrjuières — Étude de géométrie comparée avec ap- plication aux sections coniques; Mémoire de M. Mathieu, première et seconde par- ties, présentées par M. Chasles. 764 et — Mémoire sur les coordonnées curvilignes; par IL Co/nbeseure 1001 et — Sur quelques systèmes triples orthogo- naux des surfaces algébriques ; Note de M. fV. Roberts 160.. Pages. 877 124 475 6G7 953 957 i83 1 167 535 537 5C7 lOOI Iu86 291 ( 12 Pages. GÉOMÉTRIE. — Aiiplication d'un théorème d'A- bel su ries transformations modulaires des fonctions elliptiques à la solution d'un pro- blème de géométrie; par M. ff. Rnbrrtx. 709 — Considérations générales sur les courbes dans l'espace : courbes du cinquième ordre ; Note de M. Cayln gg4 — Mi'lliode pour trouver des procédés de transformation en géométrie et en phy- sique mathématique; Mémoire de M. Hn- tnii de la Gtiiipillièrc 1 00 1 — Note sur le calcul des sinus ; par M. Frry- "'h' 219 — Démonstration du théorème concernant la somme des trois angles d'un triangle; par M. Pûi//rt G3 — Énoncés de plusieurs théorèmes de géo- métrie ; par M. Jrgrnli 83 i 3. ) Pages. Gr.vvitation universelle. — Mémoire de M. Renaud ayant pour litre : « Hypo- thèse sur la gravitation universelle »... loi Gravure. — Rapport sur un procédé de gra- vure soumis au jugement de l'Académie par M. Fiai; Rapporteur M. Becquerel. 4° Grisou [Exphsinn du). — Note de M. Gai- raud sur un moyen qu'il a imaginé pour prévenir les accidents auxquels les mi- neurs sont exposés par ces explosions. 913 — Remarques de M. Èlie de Bcaumnnt à l'occasion de cette communication 9i3 — M. Nicklèx annonce que feu M. Jenmtel a depuis longtemps proposé et fait con- naître par la voie de la presse un moyen préservateur semblable à celui qu'in- dique M. Gairaud iou8 H Hk.miorgamsés (Corps).— Note de M. Fremy sur une classe de composés organiques qu'il croit convenable de réunir sous ce nom II 65 Hexvle.ne. — Transformation du diallylc en hexylène ; Note de M. IFurtz 1087 Voir aussi à l'article Diallylc. Histoire des Sciences et de l'Industrie.— Sur des fours à briques de l'époque gallo- romaine récemment découverts dans les environs de Redon ; Note de M. l'innnoix. 889 — Description d'une roue à épuisement em- ployée, au temps de la domination ro- maine, dansunc raine de cuivre du Por- tugal, et retrouvée intacte de nos jours; Note de M. Deligny S99 — Note de M. Payai sur l'action antiseptique (les sels deferetde cuivre qui, en impré- gnant cette roue, ont contribué à sa con- servation, favorisée d'ailleurs par l'im- mersion constante qui la soustrayait aux alternatives de sécheresse et d'humidité. io33 — M. Marin confirme par de nouveaux ren- seignements la réalité d'action de cette seconde cause conservatrice io35 Huiles essentielles. — Examen chimique de l'huile volatile de muscade; Note de M. Chez i33 Humidité. — Eflcts de l'humidité sur l'organi- sation animale ; Mémoire do M. Lacroix . 238 Hydraulique. — Note sur le mouvement de l'eau dans les canaux; par M. Morin.. . 725 et 773 — Sur les propriétés hydrostatiques des van- nes pressées par l'eau d'un seul côté; Note de M. Bresse loofi — Sur les courbes suivies par les molécules des vagues, et sur des phénomènes de mouvement des ondes dans les canaux, se rapportant à ceux du mouvement de la mer dans les rades; Note de M. de Caligny 69 — Résulfatdéfinitif desexpériences en grand faites sur un nouveau système d'écluses do l'invention de M. de Caligay ^07 — Lettre de M. Chaubard concernant son système de vannes autorégulatrices. . . . 534 HvDROGRAPiiiE. — Lettre de M. Mouchez ac- compagnant la présentation de son Atlas des côtes du Brésil 1018 Hygiène puhlique. — Sur la santé des ou- vriers employés à la fabrication du ver- det. — Sur l'hygiène des ouvriers peaus- siersdu département de l'Hérault; Notes deMM. PéchollierçXSaintpierre. 67 et 579 — Lettre de M. Reynaud sur une question de priorité concernant une amélioration apportée à l'industrie des fleurs artifi- cielles par l'emploi d'un vert exempt de dangers pour la santé des ouvriers 89 et 202 — Sur un procédé salubre pour la fabrica- tion de la céruse ; par M. Ozouf. G 1 8 — Sur un moyen d'augmenter la salubrité des grandes villes; Mémoire de M. Robinet. 741 — Do la Seine et des égouts de Paris. — Des rivières et de leurs rapports avec l'in- dustrie et l'hygiène des populations. — Des eaux publiques de Marseille et de leur influence sur le climat de cette ville; Notes de M. Grimaud, de Caux. 861, 955 et 1 1 fi ( 1253 I Pages. lNCRUsTANTiîi5 (SofRCEs). — Note de M. Brû- gnrd sur la fontaine incrustante de Hprny 1029 Inondations et Endiguements. — Question des inondations et de l'endi.2;uement des rivières. — De i'endiguement continu dans l'anrien royaume sardo. — De I'en- diguement des rivières en général et du meilleur moded'endiguement; Mémoires de M. Daussp 1082 et. i tgcn Instri'ments de chirurgie. — Note accom- pagnant la présentation d'un instrument imaginé par M. Mnt/iieii pour la réduc- tion des doigts lu.\és 116 — Lettres et Mémoire de M. ^i'n7/-r/ concer- nant un instrument de chirurgie de son invention, l'hystéromètre dilatateur.. . . 684, 822 et 1029 I.VSTRUMENTSDEGÉODÉSIE. — M.F^/cmetSOUS lesyeus de l'Académie deux instruments construits d'après les indications de M. Emmanuel, instruments dont l'un est principalement destiné aux démons- trations d'un professeur, tandis que l'autre peut servir aux opérations sur le terrain 19G — Sur un niveau à boussole et ses diverses applications; Note de M. Kanst 877 Pages. Instuments de musique. — Lettre de M. de Cnrtcuil concernant diverses inventions relatives à ce sujet 4i'3 Iode. — Action de l'acide pyrogallique sur le brome et sur l'iode ; Note de M. Dietzcri- hnchcr 70-i — Action de l'iode sur l'allylène ; Note de M. Oppenheim i o47 IsoMORPiiisME. — Recherches sur ce sujet par M. Maumené : il n'existe ni pyro- arséniates, ni méta-arséniates "x-^o LsTiiME DE CoRiisTnE. — Documeuts écrits et spécimens de roches adressés comma pièces à l'appui d'un Mémoire do M. Cri- niaud, de Caux, sur le percement de l'isthme iio4 Isthme de Suez.— Sur l'importance comparée des communications entre l'Inde et l'Oc- cident par les trois routes maritimes du golfe Persique, du golfe Arabique et Suez, et du cap de Bonne-Espérance; Mémoire de M. Ch. Dupiu ^3 1 Ivraie. —Éludes sur l'ivraie enivrante et sur quelques autres espèces du genre Lol- Uiim ; par MM, Biiillct et Fdlml y%o L Legs Bréant. — Mémoires imprimés ou ma- nuscrits relatifs au choléra-morbus ou aux dartres, adressés au concours pour le prix du legs Bréant ; par MM, Jcnidns, Mnnnu.s Pristler, Boiijcan, par des ano- nymes, et par M. Holbc-Lcgiand. .... .'. 63, 195, 58i et 61S Legs Dalmont. —M. Dubois, notaire à Paris, transmet ampliation de la partie du tes- tament de feu M. Dcdmimt concernant un legs fait en faveur de l'Académie pour la fondation d'un prix 91 3 Lbg.s Letellier. — M. le Ministre de l'Ins- inictinn pidiliijiie invite l'Académie à lui faire connaître le résultat de ses délibé- rations concernant l'acceptation du legs fait par feu M"" Z,f/r/('/r/-pourla fondation d'un prix annuel destiné à encourager les elTorts des jeunes zoologistes 63 — Décret impérial autorisant l'Académie à accepter ce legs 822 — Lettre de M. Pichard, notaire, accompa- gnant des pièces relatives à ce legs. . . . 1029 Legs Thore. — Lettre de M. Thore accompa- gnant des pièces relatives à un legs fait par son père pour la fondation d'un prix annuel 1029 LoiSGrruDES. — Sur une méthode nouvelle proposée par M. de Litimv pour déter- miner en mer l'heure et la longitude; Mémoire do M. Paye 437 et î)\,j — M, le Maréchal Vaillant présente, au nom de M, Fayi', un exemplaire de la repro- duction de cette Note faite à Vienne par les soins de M. de Littrow 1 176 — Note sur la détermination des longitudes en mer; par M, de Kérieujf.. . 4^9 ft -'>79 ( 1234 M Pages. MArm.VES { Accidents produits pet)- les). — Xote de M. Picard sur les accidents pro- duits par les courroies et arbres de trans- mission .' 1 666 Machines a air chavd.— Siii- les locomotives mues par l'air chaud. — De la vapeur et de l'air chaud comparés sous le rap- port du combustible brûlé; Notes do M. Binitin 32 et 49° Machines a vapeur. — Comparaison des ren- dements dynamiques des bouches à feu et des machines à vapeur; Note do M. Martin de Brettes 465 Mai. de jier. — Mémoire de M. Giden inti- tulé : 0 Traité complet du mal de mer. avec dissertation hygiénique sur les ba- teaux à vapeur » 864 M.ATÉ. — Note sur le thé du Paraguay ou ycrha mate; par M. Schncpp 4^ ,^[ÉcANiQCE. — Sur la meilleure disposition à donner au frein de Prony dans les expé- riences sur les machines motrices ; Note de M. Trcsca 2^3 — Sur les conditions à remiilir dans l'em- ploi du frein dynamométrique ; Mémoire de M. Kretz 45g MÉCAMQCE ANALYTIQUE. — Sur IcS mOUVC- ments supeiposables d'un système mul- tiple de molécules. — Sur la généralisa- tion de certains théorèmes de Weier- strass; Note de M. Christojfel 62 — Sur la résolution des problèmes de méca- nique dans lesquels les conditions im- posées aux surfaces ou aux extrémités des corps, au lieu d'être invariables, sont des fonctions données du temps, et où l'on tient compte de l'inertie de toutes les parties du svstèrae; Mémoire de M. Phillips , 3,7 — Sur les contractions d'une tige dont uno extrémité a un mouvement obligatoire : application au frottement de roulement sur un terrain uni ou élastique; Mémoire de M. de Saint-T'enant. .. . , 455 — Mémoire sur la résistance que les fluides opposent au mouvement; par M. Du- pré , , , n5o WÉCA-NIOUE céleste. — Note de M. de Gas- paris sur une équation dans la théorie du mouvement des comètes , , .., 85 — Sur la comète de Hallcy et ses apparitions successives, de i53i à igio; Mémoire de M. de Pontécoulanl 706 et 766 — Sur les perturbations de Pallas dues aux Pages. actions de Vénus, la Terre, Mars. Jupi- ter, Saturne, Uranus et Neptune; Mé- moire de M. C.-J. Scrret joji Médaille frappée par l'Académie royale de Bavière, en l'honneur de son Secrétaire perpétuel, M. Martius 1160 — Lettre de M. le Préfet de la province de Pise annonçant l'envoi d'une médaille frappée en l'honneur de Galilée 58-2 Médecine et Chirurgie (Ccncours pour les prijcde). — Analyse d'ouvrages imprimés ou manuscrits adressés pour ce concours par les auteurs dont les noms suivent : — M. Pellarin [ Études pathologiques et ana- tomiques sur la ûevre jaune ) 0-2 — M. Merer ( Mémoire en allemand sur la fièvre jaune ) 62 — M. Benoeiiisti (Histoire anatomico-palho- logique du système vasculaire ) 238 — M. Colin (Études cliniques de médecine militaire) 326 — M. Owm- (Substitutions organiques).. . 58i — M. ff'illemin (Absorption par la peau). . . 616 — M. Jacepiart (Sur l'os épactal comme ca- ractère de race ) G 1 G — M. Dclioux . écrit par erreur Delion (Traité delà dysenterie) 617 — M. Casper (Traité de médecine légale).. 617 — M. Pétrequin (Traitement des anévrismes par la galvano-puncture) (117 — M. Liebreich (Allas d'ophthalmoscopie). 617 — M. Buiichard (Recherches nouvelles sur la pellagre) G 18 — M. Brunet (Recherches sur la pellagre). G18 — M. J'igouroujo (TrEiitement de l'épilepsie et de 1 hystérie ) iao5 MÉTAUX. — Observations sur les gîtes métal- lifères de quelques parties de l'.Amérique septentrionale, et sur une masse de fer météorique trouvée dans le territoire de Ducatah (États-Unis d'Amérique) ; Let- tre de M. Jackson à M. Élie doBeaumont 240 — Nouvelle méthode de réduction applicable à l'extraction de divers métaux; emploi de la vapeur de zinc comme agent ré- ducteur; Note (le yi.Pouniarèdc Sgo Voir aussi aux mots Argent, Cuivre et Fer. Météorologie. — Remarques de M. Le Ver- rier au sujet d'une communication de M. le Maréchal /V«7/rt«/, sur la tempête des 2 et 3 décembre i863 iG — Remarques de M. Marié-Davy sur la même communication C 5 ( 1235 ) 25 0^9 Pages. — Remarques du P. Srcrhik l'occasion d'une communication de M. f'olpirclli concer- nant les procédés d'observation à em- ployer pour l'électricité atmosphérique. — Observations électro-atmosphériques et électro-telluriques ; Note de M. Folpi- celli — Sur les courants terrestres et leur relation avec les phénomènes électriques et ma- gnétiques; Note du P. Secrld i i8i — Sur les circonstances qui accompagnent; ou suivent la formation des nuages ora- geux ; Note de M. Sillwrmann 33; — Sur la rotation azimutale des nuages, dé- terminantla rotation des vents inférieurs, et modifiant l'ensemble des phénomènes atmosi)hériques; Note de M. Pocj- — Sur une forme singulière de grêle tombée à Paris le 29 mars 18G4 ; Note de M. Bar- rai , — Parasélône et halos observés le ai février 1864 ; Note de 'iX.'Rennu 5i4 — Rapport sur les travaux de MM. CoiMer- Giriricr et Chapelas, relatifs aux étoiles filantes et autres phénomènes da même genre ; Rapporteur M. Balrinet 454 — Météore lumineux du 14 mai et chute de pierres météoriques qui s'y rattache. Voir l'article AéroUtlies. MÉTHYLE. — De l'action du chlore sur le mé- thyle ; Nolo de M. Schnrleimncr 703 Mi.NÉRALOGiE. — Sur la densité des zircons; Note de M. Damour i54 — Rapport sur un Mémoire de M. Dnnw^l.n concernant quelques minéraux du Chili ; Rapporteur M. Ch. Dcvillc 55i — Note sur la carphosidérite du Groenland ; par M. Pliant 242 6Gfi C32 Pages u04 '9 9^7 — Étude chimique et analyse du PoUux de l'ile d'Elbe ; par le méiue -14 — Analyse de l'aérolithe tombé à Tourin- nes-la-Grosse, près Louvain, le 7 dé- cembre i863 ; par le iiu'nic iGt) — Composition chimique des météorites du 14 mai; Notes de M. Chez, de M. Ler- meric, de .M.M. Lar(i — M. Vnhler est nommé .'Vssocié étranger de l'Académie , en remplacement de feu M. MitscherUeh 1 1 38 — M. Parade est nommé Correspondant de la Section d'Économie rurale, en rem- placement de feu M. Renault igS — ni. Giiitrac est nommé Correspondant de la Section de Médecine et de Chiruraie, ( 1236 ) Pa^es. 0 Oïdium. — Sur la possibilité de transmission de l'oïdium des végétaux à l'homme; Note de MM. Bouché de Vitray et Des- martis 876 OrnoiE. — Recherches sur la dilatation et la double réfraction du cristal de roche échauffé ; Mémoire de M. Fizeau 923 — Rapport sur un Mémoire de M. Billet, concernant les arcs-en-ciel de l'eau; Rapporteur M. Bnbinet 1046 — Sur un chromatoscope stellaire. — Sur quelques effets produits par la puissance de réfraction de l'œil ; Notes de M. Clau- del, analysées par M. Edm. Becquerel.. 88 — Moyens de constater la proportion de lu- mière polarisée que renferme la lumière des comètes ; Note de M. Chacornac. .. 571 — Sur les modifications du pouvoir rotatoire des sucres, produites par des substances inactives; Note de M. yo//(>; 6i3 — Sur le pouvoir rotatoire des liquides actifs et de leurs vapeurs ; Note de M. Gernez. 1 108 — Détermination des longueurs d'ondes des rayons lumineux et des rayons ultra-vio- lels ; Note de M. Mascnrt un — Détermination des longueurs d'ondes des raies du spectre solaire au moyen des bandes d'interférence; Note de M. F. Bernard 1 1 53 — Théorie mathématique de la vision des Panf.» en rera[ilacement de feu M. Denis, de Coraraercy 9 jo M. Magnus, Correspondant de la Section de Physique, en remplacement de feu M . Barlmv 1 ng-i 1 160 corps lumineux ; Note de M. F. Lucm. Org.vnographie végét.\le. — Tissus contrac- tiles des végétaux. — Filaments con- tractiles des Cynarées ; Mémoires de M. Cuhn G 1 6 — Observations sur la végétation et lastruc- ture anatomique de VAlthemaJîliformis; Note de M. Prillieux log-z Oxygène. — Recherches sur l'oxygène au point de vue physiologique et thérapeu- tique. — Indications et contre-indica- tions ; Notes de MM. Demarquay et Le- conte 196, 278 et 4G3 — Nouvelles remarques sur les variations de proportion de l'oxygène dans la vessie natatoire des poissons; Note de M. Mo- reau 219 — Gaz combustibles mêlés à l'oxygène. Voir à l'article Combustibles {Gaz). — Action de l'oxygène sur le vin. Voir à l'article Fin. Ozo.NE. — Sur la production d'oxygène ozone par l'action mécanique des appareils de ventilation; Note de yi. Saintpierrc. . . 420 — Anomalies dans la manifestation des pro- priétés de l'air atmosphérique ; Mé- moire de M. Houzeau 71.(8 — Variabilité des propriétés de l'air atmo- sphérique : Note de M. Pietra Santa. .. 1 1 58 r.M.Éo.NTOLOGiE. — Listc des Vertébrés fos- siles recueillis dans la molasse coquil- lière deCastries (Hérault) ; Note de M. P. Gervais 24 — Sur une dent fossile d'un crocodile gigan- tesque de l'oolithe des environs de Poi- tiers; Note de M. f uleticiennes 65l — Sur les léléosaures de l'époque jurassique dans le département du Calvados ; Mé- moire de M. Eudes DC'ldugcluinijis. . . . 104 — Sur quelques coquilles fossiles du Thibct; Lettre de M. Tlmnnne Desmazures à M. Élie de Beaumont. Détermination de ces fossiles, par M. Guyerdet 878 — M. Élic de Beaumont fait remarquer que CCS indications rendent probable 1 exis- tence d'un terrain devonien au Thibet. . 87g Sur la découverte du genre Paluplothe- riiim dans le calcaire grossier supérieur de Coucy-le-Cliàteau (Aisne) ; Note de M. Gauilry 953 Sur une portion de crâne fossile de bœuf musqué [Oeibos] trouvé par M. Eug. Robert dans le diluvium de Précy (Oise) ; Note de M. Lartet 1198 Sur un gisement d'os en apparence fos- siles, découvert près de Villers-Cotle- rets ; Note de M. Michaux 1 Sr- Allu viens des environs de Toul, brèches osseuses humaines ; Note de M. Hu.sson. 46 Silex travaillés, trouvés dans les cavernes de Ganges ; Note de M. Boutin 5G Remarques sur l'ancienneté de l'homme, tirées de l'observation des cavernes à ( '237 ) Pages. ' ossements du bas Languedoc ; Note de M. Gcrvais 23o Sur quelques résultats des fouilles faites récemment par M. de Lnstic dans la ca- verne de Bruniquel ; Note de MM. Milne Edwards et Laitct 264 Sur les alluvions des environs de Toul; Note de M. Husson 274 Nouvelles observations de MM. Lartet et Christy concernant l'existence de l'hom- me dans le centre de la France à l'épo- que où cette contrée était habitée par le Renne et d'autres animaux qui n'y vivent pasde nos jours; Note de M. MUne Edwards ^o\ Sur de nouvelles preuves de l'existence de l'homme dans le centre de la France à une époque où s'y trouvaient aussi di- vers animaux qui de nos jours n'y vivent plus. — Objets recueillis dans les ter- rains de transport, les cavernes et les brèches osseuses; Notes de M. de T'i- braye 4o9 et 4^9 Brèche osseuse avec silex taillés dans une caverne de Syrie; extrait d'une Lettre de M. L. Lartet^ communiquée par M. Diiubrée 522 Sur l'antiquité des ossements humains trouvés dans la caverne de Bruniquel; Lettre de M. Lastic à M. Milne Edwards. Sgo Nouvelles observations relatives à la pré- tendue contemporanéité de l'homme et des grands Pachydermes éteints; Note de M. £. Robert 673 • Mémoire de MM. Garrigou et Martin ayant pour titre : « L'âge du Renne dans les Basses-Pyrénées » (caverne d'Espa- lungue ) 757 • Sur une caverne de l'âge de la pierre, située près de Saint-Jean-d'Alcos (Avey- ron); Note de M. Cazatis de Fondouce. 761 - Remarques de M. Élie de Bcaumnnt à l'occasion de ces deux communications. 763 ■ Sur les cavernes à ossements des environs de Toul ; Note de M. Husson 812 - Age de l'Aurochs et du Renne dans la grotte de Lourdes (Haules-Pyrénées) ; Mémoire de MM. Garrigou et Martin.. . 816 - Nouvelles recherches sur l'homme fossile dans les environs de Toul ; Note de M. Husson 893 - Contemporanéité de l'homme et de !'£//•.$(« .c/^e/fTHi, établie par l'étude des os cassés des cavernes; Mémoire de MM. Garrigou et Filhol 895 - Présentation , par M. de Quatrefages , de silex taillés, recueillis par M. .Bo«f/w/v/- C. R., 1864, \" Semestre. (T.LVIII.) Pages. Ghantereaux sur la plage de Boulogne- Sur-Mer io5a — Sur la grotte de l'Aven-Laurier; Note de M. Boulin 1 202 P.\PIER [Substances transformables en). — Sur des essais nombreux et variés faits dans cette direction et dont quelques- uns remontent à plus d'un siècle; Lettre de M. /î;Vc/rr à l'occasion d'une commu- nication de M. Bardoux 385 Paqcets cachetés. — M. Bernard dépose, séance du 4 avril, ime Note renfermée sous pli cacheté 597 — Sur la demande de M. Leforlan paquet ca- cheté, déposé par lui le 29 mars, est ou- vert dans la séance du 1 3 juin et contient une Note sur l'emploi de la dialyse pour isoler la digitaline, et sur un nouveau caractère de ce toxique 1 1 20 PAR.4GUAY (Thé du). — Sur l'habitat de cette plante, la préparation de sa feuille et ses usages; Note de M. Sclmepp 42 Paratonnerres. — Sur les rapports des dis- tances auxquelles s'étendent les actions neutralisantes de la pointe du paraton- nerre ordinaire et d'une pointe très efli- lée; Note de M. Pcrrot 1 15 Pathologie.— M. CfVm/t' fait hommage à l'A- cadémie d'une Notice sur la création d'un service spécial pour les maladies des or- ganes urinaires dans les hôpitauxde Paris. 689 — Sur la nature de la fièvre jaune. — Sur les sueurs de sang et leur mode de produc- tion; Notes de M. GuYon 1041 et 1176 — Mémoiresurlafièvre jaune;parM.;1/c)f/-. Go — Étude pathologique et anatomique de la fièvre jaune; Mémoire de M. Pcllarin. . G2 — Sur l'état pathologique du grand sympa- thique indiqué par certains phénomènes de l'ataxie locomotrice progressive ; Note de M. Duchenne, de Boulogne . . 168 — Sur la cause commune des tumeurs blan- ches, des scrofules, du goitre, etc.; Mé- moire de M. Potier 202 et 542 — Mécanisme de la production des scolioses indépendantes du rachitisme; Note de M. Verrier 283 — Épingle arrêtée deux jours dans l'arrière- gorge, puis parcourant sans accidents tout le trajet du tube intestinal ; Note de M. Moiira 483 — Sur la phthisie pulmonaire et son traite- ment; Note de M. Tainin-Despatles . . . 483 — Surla coxalgie, sanatureetson traitement; Mémoire de MM. Martin et Collineau . . 58o — Défaut do coordination des mouvements, etamaurose correspondant à des lésions 161 ( ia38 ) du cervelet produites par des épanche- ments sanguins; Note de M. Brnnct. . . Pathologie. — Sur l'action toxique de l'es- sence d'absinthe; Note de M. Marré.. — Note de M. Tigri portant pour titre : « Haemolipose des globules sanguins ». — Sur la fièvre puerpérale considérée dans ses rapports avec les causes débilitantes; Mémoire de M. Espagne — Recherches statistiques sur le goitre, faites à Plancher-les-Mines : influence des eaux de diverses provenances; Mémoire de M. PiHilet — Considérations sur l'infection du sang par la bile; Notes de M. Namias — Considérations sur un cas de diabète su- cré développé spontanément chez un singe; Note de M. Bcj-ciigcr-Fémud . . — Sur les causes des maladies et les moyens de les combattre; MémoirodeM. Lcrhdlc. — Sur la nature et le traitement de l'épilepsie, de l'hystérie et de plusieurs autres ma- ladies; Mémoire de M. l'igottroux. 968 et — Intermittences du cœur et du pouls par suite de l'abus du tabac à fumer; Note de M. Em. Dfcaisne — Sur un cas de luxation spontanée des pre- mières vertèbres cervicales, avec para- lysie des membres et du tronc, guérie par la réduction des vertèbres luxées ; Note de M. Maisonriein'c — Sur l'influence de l'altération du sang dans la pathogénie et le traitement des dartres ; Note de M. Rochard — Sur la possibilité de transmission de l'o'idium des végétaux à l'homme ; Note de MM. Bouille île î'itrny et Desnuirtis. Voir aussi l'article Pellagre. Pavot. — Examen chimique des capsules sèches du pnpiwer somnifenim ; Note de M. Deschanips-, d'Avallon Pellagre. — Sur la pellagre sporadique ob- servée à Rouen en i863 ; Note de M. Leu- det — Des effets de l'insolation chez les aliénés { pellagre) ; Mémoire de Jsl.Bni/wt ( écrit par erreur Brunner) 58 1 et — Histoire de la pellagre; par M. Coxtallat. — Recherches sur la pellagre; par M. Billod. — Histoire delà pellagre; par M. Roussel.. — Lettre de M. Bouchard accompagnant l'envoi de son livre sur la pellagre — Recherches sur la pellagre ; par M. Mar- tin Duclaux — Lettre de M. Xncazewe concernant le con- cours pour les prix de Médecine (ques- tion de la pellagre) Perméabilité. — Sur la perméabilité du fer Pages. 627 628 G92 723 743 800 871 876 I205 IOI7 1190 875 876 54 1 618 58i C17 G17 618 876 724 Pages, pour les gaz à de hautes températures ; Note de M. Cailletcl 327 — Observations analogues rappelées à cette occasion par M. H. Sainte-Claire Derille. 328 — M. Ch. Sainte-Claire Det'ille établit un rapprochement entre ces phénomènes et ceux qu'il a lui-rnèrae signalés dans ses études sur les volcans 329 — Sur la perméabilité du fer pour l'hydro- gène à haute température ; Note de M. Cailletet 1 067 Phosphore. — Sur la disparition des gaz com- bustibles mêlés à l'oxygène pendant la combustion lente du phosphore ; Mé- moire de !\I. Boussingault 177 — Action du phosphore rouge sur le soufre; Note de M. Lemoine 890 — Sur un moyen préventif contre les em- poisonnements par le phosphore; Note de M. E. George 877 Photographie. — Note de M. Cii'iale fils ac- compagnant la présentation de la 5' par- tie de sa Description photographique des Alpes 5o8 — Recherches théoriques et pratiques sur la formation des épreuves photographiques positives; Mémoire de MM. Davanne et Girard 634 et (^99 — Album de micrographie photographique du système nerveux; par M. Duchenne, de Boulogne 7o5 — Lettre de M. de Lafollye accompagnant l'envoi d'un Mémoire autographié « Sur un nouveau procédé d'impression à l'en- cre grasse des images photographiques ». 879 Photométrie. — Sur un moyen de comparer avec précision l'éclat de deux étoiles; Mémoire de M. Chacornac 657 Physiologie. — De l'influence de nerfs pneu- mogastriques sur les effets de certaines substances vénéneuses introduites dans l'estomac ; Note de M. Lussana 324 — .\ction du bulbe rachidien, de la moelle épinière et du nerf grand sympathique sur les mouvements de la vessie; Mé- moire de M. Budgc 529 — Prompt rétablissement de la sensibilité et de la mobilité après la suture d'un nerf divisé; Mémoire de M. Laugier i iSg — Influence du nerf spinal sur les mouve- ments du coeur; Note de M. SchiO'. . . . 619 — Sur les recherches relatives à la détermi- nation du nœud vital ; Lettre de M. Bel- homme "°4 — Remarques de M. Flourens à l'cceasion de cette Lettre 684 — Nouvelle Lettre de M. Belhomme accom- pagnant l'env oi de quatre brochures pré- I ( 1239 ) Pages, sentées comme pièces à l'appui de sa ré- clamation 821 — Sur la théorie des mouvements du cœur; Note de M. Hiffelseim 696 — Rapport sur cette Note ; Rapporteur M. Delnunay 856 — Contraction tonique des vaisseaux et son influence sur la circulation; Lettre de M. Goltz 58o — Expériences concernant l'action de l'oxy- gène sur les animaux; par MM. Demar- qiiay et Lecnnte 196, 278 et 463 — Recherches expérimentales sur la cause de la coloration rouge dans l'intlammation; Mémoire de MM. Eslor et Saintinerre . . 625 — Sur l'absorption par la peau de l'eau et des substances solides; Mémoire de M. fp'illeiiiin 616 — Études sur la physiologie de la voix; par M. Fournie G52 — Sur les effets physiologiques de l'élher de pétrole ; Note M. Georges 1192 — Nouvelles recherches sur la formation des premières cellules embryonnaires. — Sur l'origine et la formation des corpus- cules sanguins chez les poissons; Notes deM.LereboiilIel 558 et 56i — Sur la constitution du germe dans l'œuf animal avant la fécondation : comparai- son de ce dernier avec l'ovule végétal ; Notes de M. Bnlbinni... 584, 616 et 621 Physiologie comparée. — Remarques sur la locomotion des poissons; par M. Goitriet. 200 — Variation des proportions d'oxygène dans la vessie natatoire des poissons; Note de M. Mareaa 21g — Lettre de M. Dufossé concernant une pré- cédente communication sur certains phé- nomènes désignés par le nom de voia: des poissons I2i5 — De l'influence du système nerveux sur la respiration des msectes; Note de M. Bau- delol 1 iGi Physiologie végétale. — Recherches sur la respiration des végétaux; par M.f/e Fau- conpret 334 — Recherches sur la respiration des fruits; par M. Cahours 495 — Étude sur la respiration des fruits; par JL Chcitin 576 — Suite aux recherches de M. Cahours sur la respiration des fruits 653 — Note de M. Fremy relative à la même question 656 — Recherches sur la respiration des fleurs; par M. Cahours 1 206 — Sur la persistance du pouvoir fécondant du pollen; recherches de M. Belhomnw. 83l — De la végétation dans l'obscurité; Mé- moire de M. Boussingault .... 881 et — Recherches sur la circulation et sur le rôle du latex dans le Ficus elastica; Noie de M. Faivre — Observations sur la végétation et la struc- ture anatomique AeY Altlienia filiformis ; Note de JL Pritlieiix — Sur les tissus contractiles des végétaux; Recherches de M. Cohn Physique du globe, — Limite des neiges per- sistantes; Note de M. Rcnou — Observations électro-atmosphériques et électro-telluriques ; Note deM. Volpicelli. — Questions relatives aux mouvements de l'atmosphère; Note de M. Lartignc — Sur les marées aériennes; Note de M. PI. Earle Chase — Notes de M. Desrousseaux sur diverses questions de physique générale et de physique du globe — Mémoire de I\L fieic/ienharh ayant pour titre : « Un chapitre de la morphologie de la terre ». — Suite à ce Mémoire. . . 666 et Physique mathématique. — Lettre de M. Le- fort accompagnant la présentation d'un travail inédit de feu M. Biot sur l'in- terpolation des observations physiques. — Rectification de la formule donnée par M. //'. Tlinmson pour calculer les chan- gements de température que produit une compression ou une expansion avec tra- vail complet; Note de M. Dupré — Note sur la résistance que les fluides op- posent au mouvement; par le me'me . . . — Sur de nouveaux faits concernant la loi de Mariette sous de faibles pressions, et la dissolution des gaz dans les liquides; Note de AL Morren Planètes. — Note de M. Hntson concernant une planète découverte par lui aux États- Unis le 1 4 septembre 1 863 Polarisation circulaire. — Sur le pouvoir rotatoire des liquides actifs et de leurs vapeurs ; Note de M. Cernez Ponts. — Mémoire de M. Prou sur des ponts à travées métalliques en treillis de 25 et 35 mètres de portée Poudre-coton. — Action de l'ammoniaque et de l'hydrogène sulfuré sur la poudre- coton ; Note de M. Blondenu Voir aussi l'article Bouches à feu. Présidence de l'Académie. — M. Decaisne est élu Vice-Président pour l'année 1864. M. T'elpcau, Président sortant, avant de quitter le fauteuil, rend compte à l'Aca- démie de l'état où se trouve l'impression 161.. Pages. 9'7 1092 616 370 629 744 II 60 419 I205 766 539 ii5o 108O 62 1108 666 lOII ( I240 ) Pages, des Recueils qu'elle publie, et rappelle les changements survenus parmi les Membres et les Correspondants daus le cours de l'année i8G3 i3 Pnrx DÉcEiiNÉs. —(Concours de i863.) Le prix d'Astronomie est décerné à M. Cha- cornac pour les importantes cartes cé- lestes qu'il a construites i38 — M. Chacornac adresse ses remerciraents à l'Académie 239 — M. Quel se fait connaître comme l'auteur du Mémoire qui a obtenu un encoura- gement au concours pour le grand pris de Mathématiques ( théorie des phéno- mènes capillaires) 117 Propylène. — Préparation du zinc-éthyle; sjnthèse du propylène; Note de MM. Alexert-ff et BtiUtein 171 Rivières. — Question des inondations et de l'endiguemenl des rivières. — De l'endi- guement continu dans l'ancien royaume sarde. — De l'endiguement des rivières Pages. PuTRÉF.\CTioN. — Rechcrches sur la putré- faction dos œufs couvés pour servir à l'histoire des générations dites sponta- nées; Lettre de M. Donné à M. Flou- rens gSo — M. Milne Edwards rappelle à celte occa- sion les observations de M. Pnnccri, qui prouvent que la présence de mycodermes dans lintérieur d'un œuf à coquille in- tacte ne prouverait rien en faveur de la doctrine des générations spontanées. . . gâa — Lettre de M. Darcstc à l'occasion de la Note de M. Donné 1214 — Remarques de M. Flourcns sur cette Lettre i2i5 Voir aussi l'article Spontanées [Géné- rations dites). R en général, et du meilleur mode d'endi- guement ; Mémoires de iL Dausse .... 1082 et 119a Sangsues. — Sur la bdellatomie, opération qui permet d'augmenter notablement et à plusieurs reprises l'émission sanguine obtenue d'une seule sangsue ; communi- cation de M . Béer 63 Saponification. Voir à l'article Jcides gras. Sections de l'.\cvdémie. — La Section d'É- conomie rurale présente comme candi- dats pour la place vacante dans son sein par suite du décès de M. de Gasparin : en première ligne, e.c œq:in et par ordre alphabétique, MM.Reiset et P. Thenard; en deuxième ligne, M. Chambrelent. . . 296 — La même Section présente la liste sui- vante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Renault: 1° M. Parade ; 2°M. Corenwindcr, M. Mares 175 — La Section de Médecine et de Chirurgie présente comme candidats ])Our la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Denis, de Commercy : 1° M. Gintrac ; 2° M. Pétrequin ; 3° M. Stolz ; 4° M. Serres (d'Uzès ,1. ... 914 — La Section de Physique présente la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Barlow : 1° M. Magnus; 1" MM. Dove, Henri, Jacobi, Joule, Kirchhoff, Plucker , Riess , Stokes, ■\V. Weber 1061 Seine. — M. l'Inspecteur général de la Navi- gation de la Seine adresse le tableau des crues et des diminutions de la ri- vière observées chaque jour au pont de la Tournelle pendant l'année i863 04 Soleil. — Sur l'intensité de la radiation so- laire dans les différentes saisons; Note du P. Seccld 29 — Sur l'accroissement de densité des couches inférieures de l'atmosphère absorbant du Soleil ; Note de M. Chacornac 5o3 Soude. — Recherches théoriques sur la pré- paration do la soude par le procédé Le- blanc ; deuxième Mémoire de M. Sclieit- rer-Kcstner 5o i Voir aussi au mot Azotates. Soufre. — .\ction du phosphore rouge sur le soufre; Note de M. Lemoine 890 — Sur le mode d'emploi le plus efficace et le plus économique du soufre pour com- battre la maladie de la vigne et quelques maladies de même nature attaquant d'au- tres végétaux ; Note de M. Roberts 1204 — Soufre du succin. Voir au mot Succin. Spectroscopique (.\n\lyse). — Sur la raie spectrale du thallium;NotedeM.2\'(c//«. i3a — Rapport sur un Mémoire et sur plusieurs ( 12 Pages. Notes de M. Janssen se rapportant à l'ana- lyse prismatique de la lumière solaire et de celle de quelques étoiles; Rapporteur M. Fizeau 795 — M. le Ministre de P Instruction publique remercie l'Académie pour l'envoi d'une ampliation de ce Rapport i2o5 Spontanées (Générations dites). —Note de M. Pasteur concernant l'opportunité d'une intervention de l'Académie comme juge du débat sur cette question 21 — Conformément à la demande de M. Pai- ?e«7', l'Académie charge une Commission, composée de MM. Flourens, Dumas, Brongniart, Milne Edwards et Balard, de faire répéter en sa présence les expé- riences invoquées pour ou contre la réalité des générations spontanées 22 — Note de M. Pasteur concernant une allé- gation inexacte contenue dans une pu- blication récente de M. Pouchet 22 — Réponse de M. Pouchet 191 — Réplique de M. Pasteur 192 — Note de M. Béchamp concernant la part d'influence qu'on peut attribuer à ses travaux sur les progrès qu'a faits la ques- tion des générations spontanées ; réponse à une Note de M. Pasteur 08 — MM. Poucliet, Joly et Musset remercient l'Académie d'avoir bien voulu nommer une Commission devant laquelle seront répétées leurs principales expériences sur l'hélérogénie. — Ils demandent à at- tendre la saison chaude pour répéter leurs expériences sous les yeux de cette Commission. — Ils annoncent qu'ils se- ront, à dater du i5 juin, prêts à répéter ces expériences sous les yeux de la Commission 191,4-0 et 619 — M. Pasteur remarque, à l'occasion de la seconde de ces communications, qu'on peut toujours se donner artificiel- lement les conditions de température supposées nécessaires au succès des ex- périences; pour les siennes, il est prêt à les répéter dans toute saison, quand la Commission le désirera 471 — Observations sur la neige de la cime du mont Blanc et de ([uelques autres points culminants des Alpes; Note de M. Pou- chet 188 — Note de MM. Joly et Musset intitulée : « Nouvelles expériences tendant à infir- mer l'hypothèse de la panspermie loca- lisée » 1 1 22 — M. /e Secrétaire perpétuel annonce que 4i ) Pages. M.M. Pouchet , Musset et Joly, qui s'étaient rendus à Paris pour répéter, devant la Commission nommée à cet effet par l'Académie, leurs expériences relatives à la question des générations spontanées, n'ont pas cru pouvoir accepter le pro- gramme rédigé par cette Commission. . 1161 — Recherches sur la putréfaction spontanée des œufs couvés, pour servir à l'histoire des générations dites spontanées; Lettre de M. Donné à M. Flourens g5o — M. Milne Edwards rappelle à cette occa- sion des expériences de M. Panceri, qui montrent que l'intégrité de la coquille de l'œuf ne le protège pas nécessaire- ment contre la pénétration à l'intérieur de certaines mucédinées «52 — Lettre de M. Dareste à l'occasion de celle de M. Donné J214 — Remarques faites à ce sujet par M. Flou- '■'"'" 12l5 — Expériences sur les générations di tes spon- tanées; Lottre et Note de M. d\4uvray. 281 — Recherches expérimentales concernant cette question; par M. Bernard, de l'ile Maurice g-,j — Lettre de M. Brasseur sur la manière dont lui parait devoir être posée la ques- tion dans le débat pendant devant l'Aca- démie 1 (jy — Une Note imprimée de M. Gallo est ren- voyée, à titre de renseignement, à la Com- mission des générations dites spontanées. 470 Statistique. — Mémoire de M. Demay ayant pour titre ; » Forces relatives de la vertu pauvre en France, ou Statistique des prix Montyon » (j.^ — Po|)ulation do l'ile de Cuba en 1861. — Fécondité des mariages dans cette île; NotesdeM. iirtmo« (-/c/a&^ra. i6i et 524 — Mémoires imprimés sur des questions de statistique médicale, présentés au con- cours pour le prix de Statistique, par M. Sistach 1018 Statues élevées à la mémoire d'hommes cé- lèbres. — Lettre de M. le Maire de la ville de Saintes concernant le projet d'é- lever dans cette ville une statue à Ber- nard Palissy j ^ 1 5 Srcci.N. — Du soufre considéré comme l'un des éléments constitutifs du succin ; Note de M. Baudrimont 6-3 SucciMouE (Acide). — Sur une nouvelle manière de former cet acide et l'acide malonique; Note de M. Mullcr 41S "Voir aussi l'article précédent. ( 1242 ) Pages. Sucre. —Influence que l'eau pure ou chargée de sels exerce à froid sur le sucre de canne ; rôle des moisissures et de l'action personnelle de quelques sels dans la transformation de ce composé ; Mémoire deM. Héc/uii?//} 321 et 385 — Note de M. Mmimené sur les mêmes ques- tions 4 1 8 — Sur les modifications du pouvoir rolatoire des sucres produites par des substances inactives; Note de M. Joilin 6i3 — Sur l'existence de trois sucrâtes de chaux bien définis; Mémoire de MM. Loiscau ot Boh'iii 4 '9 et i2o4 Pages. — Résultats obtenus à Cuba de l'emploi du gaz sulfureux, du phosphate d'ammo- niaque et de l'ammoniaque liquide dans l'élaboration du sucre de canne. — Sur le procédé de M. Beanes pour la révivi- fication du noir animal qui a servi au raffinage du sucre; Notes de M. Ramon de la Sagra 5u3 et 69 1 Sui.\TEME.\TS. — Note"deM. Vionnois relative à l'action d'eau de suintement sur un remblais argileux 978 Sulfates. — Sur les difficultés que présente la séparation des sulfates au moyen de l'alcool; Note de M. Gimnl 5i5 Tab.vc. — Intermittences du cœur et du pouls par suite de l'abus du tabac à fumer; Mémoire de M. £111. Dccai.me 1017 Télégraphie électrique. — Caniveaux spé- cialement destinés à la conduite des fils dans la télégraphie souterraine; Note de M. Polaillon 534 et 1 099 Tératologie. —Description anatomique d'un monstre humain acéphalien peracéphale ; par MM. Fonssagi-ives et Gallerand. . . CgS — Recherches sur les origines de la mons- truosité double chez les oiseaux; Note de M. Darcste 1027 et 1124 — Sur les liens qui unissent la tératologie à l'embryologie, l'anatomie pathologique et l'anatomie comparée ; Note deM. Namias. 907 Tuallium. — Sur les éthers chloro et bromo- métalliques du thallium ; Note de M. Nk- hlès 537 — Note sur la raie spectrale du thallium ; par le même i32 Thérapeutique. — Sur la cessation immé- diate de la céphalalgie fébrile par la com- pression des artères temporales ; Note de M. Guynn gSS — Sur l'usage de l'eau-de-vie dans la phthi- sie ; Note de M. Tripier 1 1 5 — Recherches sur l'oxygène au point de vue physiologique et thérapeutique ; Notes de WA. Demarquayel Leconte , 196, 278 et 463 — Sur un remède employé contre la fièvre et dans lequel il n'entre point de qui- nine; Note de M. Holdcn von Badon. . 327 — Sur un fébrifuge dont l'efficacité n'est due ni à la quinine ni à l'acide arsénieux ; Lettre de M. Roiibnl 4S3 — Étude sur quelques nouveaux anesthési- ques; Note de M. George 417 — Sur l'emploi de la faradisation dans le traitement des engorgements et des déviations de l'utérus; Mémoire de M. Tripier 533 — Des propriétés de la belladone, du datura, de la jusquiame et des alcaloïdes atropine et daturine; Mémoire de M. Lemattre. 534 — Sur un médicament au fer et à l'ergot de seigle; Mémoire de M. Grimaud 618 — Sur l'action de l'électricité pour diminuer les obstacles qui, dans la maladie de Bright, s'opposent à l'excrétion de l'urée , Note de M. Namias SSg — Cas de tumeurs blanches traitées avec succès par la compression méthodique ; Note de M. Foucaml de l'Espagnery.. . 4'9 — Sur la pathogénie et le traitement des dartres; Mémoire do M. Rocitard 533 — Influence exercée sur l'accumulation de la graisse par l'abondance des boissons; Note de M. Dancel 1149 — M. Turnlndl prie l'Académie de vouloir bien faire constater les résultats obtenus au moyen de sa méthode de traitement des personnes afi'ectées de surdité 1099 Thermodynamique. Voir l'article Chaleur. Tuermogénér.vteur.— Mémoire de W.Pclon sur cet appareil qui produit de la cha- leur au moyen du frottement, et sur son application au chauffage des wagons en marche 5o7 — Description d'un thermogénérateur à mer- cure ; Note de M. Mouline 616 Toxiques ( Substances).— Influence des nerfs pneumogastriques sur les effets de cer- taines substances vénéneuses introduites dans l'estomac; Note deM. Lussana... 324 Voir aussi l'article Digitaline. ( 1243 ) Pages. Tungstène. — Observations sur la nature du tungstène; par MM. /. et Jules Persoz. 1 196 — Des fragments d'une substance annoncée Hagus. comme du tungstène sont adressés par M. Laiulnis 1124 Uranium. — Recherches sur les combinai- sons sulfurées de l'uranium ; Note de u M. Remelé 716 Valérylène, nouvel homologue de l'acéty- lène. — Note sur ce produit ; par M. Re- boni 214 — Sur les bromures et bromhydrates de va- lérylène ; par le même 974 Vapeurs. — Sur la loi de M. Regnault relative aux tensions maximum des vapeurs; Note de M. Dupré 806 Ventilation. — Sur la production d'oxygène ozone par l'action mécanique des appa- reils de ventilation ; Note de M. Saint- pierre 4^0 Vernis. — Note de M. Stan. Martin sur la composition d'un vernis servant à pro- téger le tain des glaces 58o Vers a soie. — Lettre de M. Brouzet concer- nant les heureux effets qu'exerce sur la santé des vers à soie l'emploi dans les magnaneries de bois injectés de sulfate de cuivre 90 — Sur l'emploi des feuilles du Morusjapo- nica pour l'alimentation des vers à soie; Note de M. Nourrigat 368 — Sur l'introduction d'une quatrième espèce de ver à soie du chêne [Bombyx Roylei) ; Note de M. Guérin-Ménet'ille 742 — M. Guérin-Ménei'ille met sous les yeux de l'Académie des individus vivants de deux espèces de vers à soie du chêne. . 858 — Sur des Bombyx Yama-maï affectés de pébrine ; Note de M. Pinson 969 — Remarques de M. de Quntrefnges accom- pagnant la présentation de la Note de M. Pinson 970 Vibrantes (Plaques). — Nouvelles recher- ches sur les plaques vibrantes; par M. Kœnig 502 — Remarques de M. Paye accompagnant la présentation de la Note de M. Kœnig.. 5C5 Vin. — Action de l'oxygène sur le vin ; Note deM. Berthelot 80 et 292 — Sur les altérations spontanées ou maladies des vins ; Mémoire de M. Pasteur. 93 et 142 — Action de l'oxygène sur les vins; Note de M. Maumené 187 et 296 — Recherches sur cette question : le vin est- il le résultat de l'action d'un ferment unique? Note de M. Béchamp 112 — Recherches sur la même question; i)ar M. Maumené 216 — Action comparée de l'oxygène et de l'air sur le vin et les autres liqueurs fermen- tées ; Note de M. Ladrcy 254 — Sur la prétendue destruction du vin par l'oxygène. — Sur les vins rendus mous- seux par l'oxygène ; Notes de M. Mau- mené ^ . 325 et 32tJ — Sur les proportions comparées d'acide tartrique dans le raisin et dans le vin; Note de MM. Berthelot et de Fleurieu. 720 — Extraction du moût des raisins au moyen de l'eau, par macération et par déplace- ment ; Mémoire de MM. Petit et Robert. aSS Vinaigre. — Sur la proportion des éthers dans les eaux-do-vie et dans les vinai- gres ; Note de M. Berthelot 77 Vision. — Sur la généralité de la loi du con- traste simultané : réponse de M. Che- vreul à une Note de M. Plateau, men- tionnée au Compte rendu de la séance du 21 décembre i863 100 — Effets des lentilles à courbure sphérique placées obliquement devant des yeux astygmatiques ; Note de M. Khtgel. . . . 282 — Nouvelle étude sur la position du centre optique de l'œil, et la détermination des valeurs réfringentes de ses différonts mi- lieux; Note de M. Giraud-Teulon 36o — Théorie mathématique de la vision des corps lumineux; Note de M. F. Lucas.. ijGo Voies publiques. — Essai théorique sur la construction des voies macadamisées; par M. Polaillon 666 Voitures. — Note de M. Sargent concernant divers systèmes de véhicules destinés aux convalescents ou à certains malades. 282 ( 1244 ) Pages. Zinc ( Composés du). — Préparation du zinc- éthyle. — SjTithèse du propylène ; Note de MM. Alexeyejf et Beibtein 171 — Sur les alliages d'argent et de zinc ; Note de M. Peligot 645 Zoologie. — Sur un animal marin observé dans les mers du Pérou où il est connu sous le nom de Mauta ; Note de M. O. de Thoron 384 Pages. M. Botissingaidt met sous les yeux de l'Académie deux spécimens d'un pois- son rare du Pérou, le Pimetodes Cy- clopiim 917 Note de M. Ramon de la Sogra accompa- gnant l'envoi de cire et de propolis pro- venant de ruches de l'abeille mélipone de Cuba 1 1 37 ( 1245 ) TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ACADÉMIE DES SCIENCES DE TURIN (l') remercie l'Académie pour l'envoi du XXXU" volume de ses Mémoires 47° ACADÉMIE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE BOLOGNE (l') adresse de nouveaux volumes de ses publications, et demande à recevoir en échange celles de l'Acadé- 1060 ACADÉiCE IMPÉRIALE DES CURIEUX DE LA NATURE (l') envoie le vol. XXX de ses Mémoires, et exprime le désir de recevoir en retour les Comptes rendus. 582 ACADÉMIE IMPÉRIALE DE ROUEN (l') fait hommage à l'Académie des Sciences du précis de ses travaux pour l'année 1862-63 968 ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE COPENHAGUTi ( l' ) envoie un exemplaire deses Comptes rendus pour l'année 1861 109g AGASSIZ est présenté comme l'un des can- didats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Mit- srherlich 1 125 AIRY est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Mitscherlich . U25 ALEXEYEFF et Beilstein. — Préparation MM. Pages, facile du zinc-éthyle. Synthèse du pro- pylènô 171 ALLUARD. — Expériences sur la tempéra- ture d'ébuUition de quelques mélanges binaires de liquides qui se dissolvent mutuellement en toutes proportions... 82 AJn'OT. — Sur une nouvelle pile thermo- électrique 368 ANCELON. — Sur la question des alliances consanguines 166 ANDRAL est nommé Membre de la Commis- sion des prix de Médecine et de Chi- rurgie 558 — Et de la Commission du prix de Médecine (question de la pellagre) Ooo ARGENT!. — Énoncés de plusieurs théo- rèmes de géométrie 834 AUDIGIER. — Lettre concernant un nouveau procédé d'embaumement 542 AUPHAN.— Note sur une opération d'ovario- tomie pratiquée par M. Serres { d'Uzès ) à Alaisle 9 janvier 1864 198 AVRARD. — Lettre concernant un instru- ment de chirurgie de son invention 684 — Description et mode d'emploi d'un nouvel instrument chirurgical , l'hystéromètre dilatateur 822 et 1029 B BABINET. — Sur la parallaxe du Soleil, dé- duite par M. Hansen de la théorie de la Lune 1 5o — Rapport sur les travaux de MM. Cnulvier- Grmner et Cluipetas, relatifs aux étoiles filantes et autres phénomènes du même genre 454 — Rapport sur un Mémoire de M. Billet, relatif aux arcs-en-ciel de l'eau 1046 — M. Babinet est nommé Membre de la C. R , 1864, I" Semcare. (T. LVIII.) Commission du prix Bordin ( question au choix des concurrents concernant la théorie des phénomènes optiques) 797 BAILLET. — Études sur l'ivraie enivrante et sur quelques autres espèces du genre LùUium. (En commun avec M. Filhol.) 58o BALARD présente à l'Académie, au nom de M. Caui'Y, quelques mouches dont le corps a été envahi par un cryptogame parasite 1 2o5 162 ( 1246 Gii C4 ^fM. Pages BALBIANI. — Sur la constitution du germe dans l'œuf animal avant la fécondation . . 584, 6iG et BARRAL adresse ses remerciments à l'Aca- démie qui lui a décerné le prix Moro- gues pour l'année i863 — Note sur une forme singulière de grêle tombée à Paris le 29 mars 1864 CSa BAUDELOT. — De l'influence du sjstème nerveux sur la respiration des insectes, i iCi BAUDRDIONT.— Du soufre considéré comme l'un des éléments constituants du succin. 678 BECCHI. — Sur les soffio/ii boracifères de Travale eu Toscane 583 BÉCHAMP. — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Pnstcur concernant la fer- mentation et la question des générations spontanées G8 — Recherches sur cette question : Le vin est-il le résultat de l'action d'un fer- ment unique? 112 — Sur l'existence de plusieurs acides gras odorants et homologues dans le fruit du Gingio biloba — Influence que l'eau pure, ou chargée de sels, exerce à froid sur le sucre de canne. Du rôle des moisissures et de l'action de quelques sels dans la trans- formation de ce composé 32i et — Note sur la fermentation alcoolique Co — Sur la fermentation alcoolique. Réponse à une réclamation de M. Bcrthclui 1 1 1(3 BECQUEREL. — Rapport sur le procédé de gravure de M. liai 40 — M. .S(?(YyHe/T/ rappelle, à l'occasion d'une Note de M. Kuhliiuinn, ce qu'il a depuis longtemps fait connaître touchant l'ab- sorption de dissolutions métalliques par les substances poreuses jg; — >L Becquerel est nommé SIembre de la Commission du prix Bordin (question concernant les courants thermo-élec- triques) 42 — Et de la Commission du prix Trémont pour l'année 18C4 jaô BECQUEREL (Ed.mo.\d) présente l'extrait de deux Notes de M. A. Claudet, l'une sur un chromatoscope stellaire, l'autre sur quelques phénomènes produits par la puissance de réfraction de l'œil 88 — M. Ed. Becquerel est nommé Membre de la Commission du prix Bordin (ques- tion concernant les courants thermo- électriques ) 42 — Membre de la Commission du prix Bordin ( question au cliojx des concurrents con- cernant la théorie des phénomènes o[)- liques) -çi; i35 385 i Pages. 63 821 83 1 MM. BEER. — Sur la bdellatomie, opération qui permet d'accroître beaucoup l'émission de sang obtenue d'une seule sangsue. . . BEILSTEEN" et Alexeteff. — Préparation facile du zinc-éthyle. SjTithèse du pro- pylène BELIIOMME.— Lettres concernant ses recher- ches pour la détermination du nœud vital 684 et BELIIOMME. — Recherches sur la persis- tance du pouvoir fécondant dans le pollen BÉRENGER-FÉRAUD. - Considérations sur un cas de diabète sucré développé spon- tanément chez un singe 871 BERNARD (Cl.ude). — Dépôt d'un paquet cacheté ( séance du 4 avril 1 864 ) (ioo — M. Bernard présente, au nom de M. Bea- rriiiiti, de Padoue, divers travaux impri- més adressés comme pièces de concours pour deux des prix que décerne l'.Xca- démie 238 — M. Bernard est nommé iMembre de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie 558 — Membre de la Commission du prix de Physiologie expérimentale GtKi — De la Commission du prix de Médecine ( question de la pellagre ) 600 — Et de la Commission du prix Barbier (dé- couvertes concernant diverses branches de l'art de guérir ) 797 BERN.\RD (F.). — Mémoire sur la détermi- nation des longueurs d'onde des raies du spectre solaire, au moyen des bandes d'interférence j 153 BERNARD, de l'île Maurice. — Recherches expérimentales concernant la question des générations spontanées gja BERTHELOT. — Sur la proportion des élhers contenus dans les eaux-de-vie et dans les vinaigres — -action de l'oxygène sur le vin.. . 80 et — Sur les proportions comparées d'acide tartrique dans le raisin et dans le vin. (En commun avec M. de Fleurieu.)... . — Remarques sur une communication de M. Béchamp, relative à la fermentation alcoolique — .Vction de l'iode et de l'acide iodhydrique sur Tacétylène 9-; BERTRAND fait hommage à l'Académie du premier volume de son « Traité de cal- cul différentiel et de calcul intégral ». 522 — iL Bertrand annonce l'envoi prochain d'une Note de M. iniliam Thomson, de Glascow, relative à la théorie de la 77 292 23 f 1247 ) MM. MM. Pages, chaleur, une première rédaction que l'auteur avait adressée s'étant perdue dans le trajet 888 — M. Bertrand remarque que le nom de M. Hamillon, l'un des candidats présen- tés pour la place d'Associé étranger va- cante par suite du décès de M. Milscher- lich, ne figure point sur la liste donnée au Compte rendu imprimé de la séance. 1129 — M. Bertrand est nommé Membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Asso- cié étranger vacante par suite du décès deM.P/w^« ii38 — Membre de la Commission du grand prix de Mathématiques ( question concernant la stabilité d'équilibre des corps flot- tants) 600 BIANGHI et Laboque.— Sur l'aérolithe char- bonneux du 14 m.ai 1864 1164 BIENAYMÉ est nommé Membre de la Com- mission du prix de Statistique pour l'année ! 864 4^ BILLET. — Rapport sur un Mémoire de M. Bdlct, relatif aux arcs-en-ciel de l'eau ; Rapporteur M. Bcdnnet 1046 BILLOD. — Recherches sur la pellagre C17 BIOT. — Mémoire sur l'interpolation des observations physiques, adressé par M. Lcfort avec une Lettre indiquant les circonslances qui ont donné lieu à ce travail terminé en 1844 7C6 BLANCHARD. — Rapport sur un travail de M. Trinclirse, intitulé : « Recherches sur la structure du système nerveux des Molhisques gastéropodes pulmonés »... 355 BL0NDE.41J. — Action de l'ammoniaque et de l'hydrogène sulfuré sur la poudre- coton lov I BLONDEL prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candi- dats pour une place vacante au Bureau des Longitudes 582 BLONDLOT. — Sur la purification de l'acide sulfurique arsenical 7G9 BOBIERRE. — Recherches sur la composi- tion chimique de l'eau pluviale recueillie dans les villes à diverses altitudes 755 BOIVIN et LoiSEAu. — Mémoires sur les sucrâtes de chaux 419 et 1204 BONJEAJSÎ. — Remède employé avec succès contre la cholérine et le choléra 58i BONNEFONT. — Réclamation de priorité re- lative à l'indication des signes qui peu- vent contre-indiquer la perforation du tympan dans certains cas de surdité .... G4 1 BONNET (Ûssiân). — Démonstration du Pages. théorème de Gauss relatif aux petits triangles situés sur une surface courbe quelconque 1 83 BOUCHARD. — Lettre accompagnant l'envoi de son livre sur la pellagre 618 BOUCHARD-CHANTEREAUX. — Silex taillés recueillis au bord de la mer : analyse de cette Note par JE. de Quatrefages . , 1062 BOUCHÉ DE YITRAY. — Sur la possibilité do transmission de l'o'i'dium, des végé- taux à l'homme. (En commun avec M. Desnuirtis.) 870 BOUFFÉ , qui a obtenu une récompense au concours pour le prix dit des Arts insalubres en raison de l'application in- dustrielle qu'il a faite d'un vert exempt de propriétés toxicpies, adresse ses re- merciments à l'Académie 117 BOULOY. — Lettre concernant un bateau insubmersible de son invention 386 BOUBGOIS prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des can- didats pour la place d'Académicien libre vacante par suite du décès de M. Du Petit-Thouars G 19 BOURRIÈRES. — Observation d'un météore lumineux à Agen (Lot-et-Garonne); Lettre à IL Daubrèe gio BOUSSINGAULT. — Sur la disparition des gaz combustibles mêlés à l'oxygène, pendant la combustion lente du phos- phore — De la végétation dans l'obscurité. 881 et — ^L Bntissingmdt met sous les yeux de l'Académie deux spécimens d'un Poisson rare du Pérou, le Piinelodcs Cyclopiun. — W. Boussingault est nommé Membre delà Commission du prix de Statistique pour l'anné 1 8G4 42 — Et do la Commission du prix dit des Arts insalubres 65^ BOUTIN — Silex taillés trouvés dans les ca- vernes de Ganges 5(1 — Sur la grotte sépulcrale de l'Aven-Lau- rier ■ 1 loï BRASSEUR. ~ Sur la manière dont devrait être, selon lui, posée la question des gé- nérations spontanées i G8 BRESSE. — Sur les propriétés hydrostatiques des vannes pressées par l'eau d'un seul côté ' ooG BRONGNLVRT. — Sur le météore lumineux et la chu le de pierres météoriques du 14 mai 932 — M. Brongniart est nommé Membre de la Commission du prix de Physiologie ex- périmentale Goo 162. 777 917 91 ( 1248 ) MM. Pages. BROUZET. — Sur l'emploi, dans les magna- nerier, de bois injectés de sulfale de cuivre comme moyeu de prévenir les maladies des vers à soie 90 BRUNET. — Des effets de l'insolation chez les aliénés (pellagre) 58i — Analyse de son travail sur la pellagre, incrit par erreur sous le nom de Ilrii/i- ner 618 — Défaut de coordination des mouvements et amaurose correspondant à des lésions du cervelet produites par des épanche- menls sanguins 627 BRUXNER, écrit par erreur pour Bruiiet. Voir à ce nom. BUDGE. — Action du bulbe rachidien, de la moelle épiniere et du nerf grand sympa- thique sur les mouvements de la vessie. 629 BUIGXET et Bcssv. — Recherches sur l'acide cyanhydrique 788 et 841 MM. Pages. — Observations sur une Note de M. Blon- dlot relative à la purification de l'acide sulfurique arsenical 981 BUNSEN est présenté comme l'un des can- didats pour une place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Mii- .'cJierlhh I laS BURDIN. — Note sur les locomotives mues par l'air chaud. Addition à cette Note.. 3a — De la vapeur et de l'air chaud comparés sous le rapport du combustible brûlé. . 490 — De l'équivalent mécanique de la chaleur. 885 BURDON. — Mémoire sur une nouvelle règle à calcul 573 BUSSY et BuiGXET. — Recherches sur l'acide cyanhydrique 788 et 84' — Observations sur une Note de M. Blon- dlot relative à la purification de l'acide sulfurique arsenical 981 CAHOURS. — Recherches sur la respiration des fruits 495 et 653 — Recherches sur la respiration des fleurs. 1206 C.4ILLETET. — Note sur la perméabilité du fer pour les gaz à haute température 327 — Sur la perméabilité du fer pour l'hydro- gène à haute température ia57 CALIGNY (de) — Sur les courbes suivies par les molécules des vagues et sur les phé- nomènes de mouvement des ondes dans les canaux, se rapportant à ceux du mouvement de la mer dans les rades . . Sg Résultat définitif de ses expériences en grand sur un nouveau système d'écluses de navigation 207 — M. de Caligrir signale une erreur de date commise à l'impression de sa Note du ai décembre i863, erreur due à l'état peu lisible de son manuscrit 174 C.\NDOLLE (de) fait hommage à l'Académie du tome XV du « Prodromus systemalis naturalis vegetabilium » 794 CARTY adresse, au nom de la Société royale physico-économique de Kœnigsberg, des remercîments à l'Académie pour le don qu'elle lui a fait de ses Comptes rendus, et annonce l'envoi du IV' volume des Mémoires de cette Société giS CASORATI. — Sur les fonctions à périodes multiples 127 et 204 CASPER. — Lettre accompagnant un exem- plaire de la traduction française de son Traité de Médecine légale G 1 7 CATALAN. — Remarques sur une communi- cation de M. Le Besguc, relative aux nombres de Bernoulli 90-2 — Sur le calcul des nombres de Bernoulli . iio5 CAYLEY. — Considérations générales sur les courbes dans l'espace. Courbet du cin- quième ordre 994 CAZALIS DE FONDOUCE. — Sur une caverne de l'âge de la pierre, située près deSaint- Jean-d'Alcos (Aveyron) 761 CHACORNAC. — Le prix d'Astronomie pour l'année i863 est décerné à M. C/ui- eoinac pour les cartes célestes qu'il a construites i38 — M. Chacurnac adresse ses remercîments à l'Académie 239 — Sur l'accroissement de densité des couches inférieures de l'atmosphère absorbante du Soleil 5o3 — Moyen de constater la proportion de lu- mière polarisée que renferme la lumière des comètes 571 — Sur un moyen de comparer avec précision l'éclat de deux étoiles 657 CUAMBRELENT est présenté par la Section d'Économie rurale comme l'un des can- didats pour la place vacante par suite du décès de M. de Gas/xirin 296 CHAPELAS. — Rapport sur les travaux de MM. Coitli'ier-Grmier ei ChnpeUis rela- tifs aux étoiles filantes et autres phéno- mènes du même genre ; Rapporteur M. Babiiict 454 ( 1249 ) MM. Pages. CHARRIÈRE. — Note accompagnant l'envoi d'un « Arsenal chirurgical réduit », de son invention G17 CHASLES. — Détermination du nombre des sections coniques qui doivent toucher cinq courbes donnéesd'ordre quelconque, ou satisfaire à diverses autres conditions. 222 — Construction des coniques qui satisfont à cinq conditions. Nombre des solutions dans chaque question 297 — Systèmes de coniques qui coupent des co- niques données sous des angles donnés, ou sous des angles indéterminés, mais dont les bissectrices ont des directions données 4*5 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de 31. de Jonquièrcs 537 — Considérations sur la méthode générale exposée dans la séance du i5 février. Différences entre cette méthode et la méthode analytique. Procédés généraux de démonstration 1 1 67 — M. Chastes annonce avoir reçu, mais trop tard pour en faire usage, une Lettre de M. Le Bcsgiie, qui avait reconnu depuis l'envoi de sa Note, qu'une formule qu'il croyait nouvelle avait été déjà donnée par Bernoulli 9o3 — M. Chaslcs présente au nom de l'au- teur, M. J.-J.-A. Mathieu, la seconde partie d'un travail intitulé : « Étude de Géométrie comparée, avec applications aux sections coniques » 1001 — M. Chastes présente au nom de l'auteur, M Gronaii, professeur à Dantzig, plu- sieurs ouvrages mathématiques écrits en allemand SGg — M. Chastes est nommé Membre de la Com- mission centrale administrative pour 1864 iG — Membre des Commissions chargées de préparer les listes de candidats pour deux places d'Associé étranger vacantes par suite du décès de M. Mitsclierlich et par suite du décès de M. /"/««i?. 858 et 11 38 — Et de la Commission du grand prix de Mathématiques (question concernant la stabilité des corps flottants) 600 CHATIN. — Études sur la respiration des fruits 576 CHAUBART. — Vannes autorégulatrices à niveau et à débit constant 534 CHAULIAC. — Sur un nouveau mode de transmission électrique pour une ou plu- sieurs, horloges sans le secours de piles. 1 160 (^IHAUTARD. — Sur la présence de l'acide ca- proïque dans les fleurs du Satjrium hir- cirmm , 639 iG 8a8 MM. F;iges. CHEVREUL. — Sur la généralité de la loi du contraste simultané. Réponse aux observations de M. Ptateau^ insérées dans le Compte rendu de la séance du 21 décembre i863 16 et 100 — Remarques à l'occasion do celles faites par M. Petouze sur une communication de M. Mège-Miiuriès concernant la fa- brication des acides gras propres à la confection des bougies et la fabrication des savons 80y — M. Chevreul est nommé Blembre de la Commission centrale administrative pour l'année 1864 — Membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Mitschertich — Membre de la Commission du prix dit des Arts insalubres 05-2 — Et de la Commission du prix Trémonl pour l'année 1864 Gy2 CHRISTOFFEL. — Sur les mouvements su- perposables d'un système multiple de molécules. — Sur la généralisation de certains théorèmes de ll'eierstrass . ... O2 — Supplément à son Mémoire sur les mi- lieux périodiques 1 l'J CIVIALE fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de son discours sur la création d'un service spécial dans les hôpitaux de Paris pour les maladies des organes uri- naires CIVIALE fils. — Sur l'application de la pho- thographie à la géographie physique et à la géologie CL.4PEYR0N. — Sa mort, arrivée le 28 jan- vier, est annoncée à l'Académie 221 CL.ADDET. — Sur quelques phénomènes produits par la puissance de réfraction de l'œil : analyse de cette Note par M. Ed. Becquerel 89 CLOEZ. — Examen chimique de l'huile vola- tile de muscade TiJ — Note sur la composition chimique de la pierre météorique d'Orgueil 98O CLOQUET ( Jules ) est nommé Membre de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie 558 — Membre de la Commission du prix de Médecine (question do la pellagre) Ooo — Et de la Commission du prix Barbier ( découvertes concernant diverses bran- ches do l'art de guérir ) 797 COHN. — Mémoires intitulés : « Tissus con- tractiles des végétaux » et « Filaments contractiles des Cynarées » Gi(i G89 5o8 ( MM. Pa COLIN. — Analyse de son ouvrage intitulé : « Études cliniques de Médecine mili- taire » COLLIN. — Recherches expérimentales sur l'évaporation , COLLINEAU et Martiiv. — Sur la coxalgie, sa nature et son traitement COLLOXGUES. — Description et modèle d'un appareil destiné à faciliter l'étude des divers bruits de la poitrine COMBES. — Note sur de nouvelles machines locomotives mises récemment en service sur le chemin de fer du Nord et propres à opérer la traction des convois sur do fortes rampes — M. Combes est nommé Membre de la Commission concernant l'application de la vapeur à la marine militaire — Membre de la Commission du prix dit des Arts insalubres — Membre des Commissions du prix de Mécanique et du prix Trémont pour Tannée 1 8G4 — Et de la Commission du prix Bordin ( question concernant la théorie méca- nique de la chaleur ) COMBESCU^E. — Mémoire sur les coordon- nées curvilignes 1001 et CONSEILLER DE L'AMBASSADE D'AUTRI- CHE (M. le) transmet un Mémoire destiné au concours pour le prix du legs Bréant, dont l'auteur est M. Maiiniis Phsticj; de Gradisca (Illvriel laSo ) ges. MM. Pages. COPE. — Note accompagnée de figures sur un ventilateur pour les wagons de che- 326 mins de fer 592 CGRENWINDER est présenté par la Section 6G6 d'Économie rurale comme l'un des can- didats pour une place vacante de Cor- 58o respondant 175 CORTEULL (de). — Sur des inventions re- latives aux instruments de musique et 7G4 aux aérostats 483 COSTALLAT. — Histoire delà pellagre 58 1 COSTE. — Production des sexes. Observations sur des œufs de poule d'une même ponte. 73g — M. Cosie est nommé Membre de la Com- iQ>\ mission du prix de Physiologie expéri- mentale 600 Et de la Commission du grand prix des 652 Sciences naturelles ( question concer- nant le svstème nerveux des Poissons ) . 1082 652 COULVIER-GRAMER. — Rapport sur les travaux de MM. Cnuhicr-Gracicr et Chapclas relatifs aux étoiles filantes et 692 autres phénomènes du même genre; Rapporteur M. Bahitiet 454 ■ Observations des étoiles filantes et des 7^0 courants aériens 820 ■ Note sur un bolide observé à Paris dans 1086 la nuit du 6 au 7 juin 1864 ïio5 COURTY. — Analyse de son Mémoire sur les substitutions organiques 58i CROVA. — De l'influence qu'exerce la pola- risation sur les lois des piles à un li- 195 quide 247 D DALEMAGNE. — Sur la conservation dos marbres exposés en plein air 704 DAMOUR. — Note sur la densité deszircons. i54 DANCEL. — De l'influence qu'exerce l'abon- dance des boissons sur l'engraissement. 1149 D'ARBOIS DE JUBAINVILLE prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte de son livre intitulé : « Utilité des asso- lements forestiers » 592 D'ARCH1.\C fait hommage à l'Académie du 2' volume de sa Paléontologie straligra- phique 600 DARESTE demande et obtient l'autorisation de reprendre un Mémoire qu'il avait présenté le 7 septembre i863 et sur le- quel il n'a pas été fait de Rapport 64i — Recherches sur les origines de la mon- struosité double chez les Oiseaux 1027 et 1 124 — Lettre à l'occasion d'une communication de M. Donné concernant la putréfaction des œufs d'oiseaux dont la coquille est restée intacte 1214 DAUBRÉE. — Note sur deux aérolithes tom- bés, l'un à Vouillé (Vienne), le i3 mai i83i, l'autre à Mascombes (Corrcze), le 3 1 janvier 1 83G 226 — Communication sur le météore du i4raai, d'après sa correspondance, celles de M. Le Jcrricr, de JI. le Maréchal J'ailtant, etc gSa — Nouvelle communication relative aux mé- téorites d'Orgueil. Notes deM.M. Chez, Lcymcrie 984 et ioG5 — Analyse d'une Lettre de M. L. Larietcon- cernant une brèche osseuse, avec silex taillés, dans les cavernes de la Syrie. . . 522 DAUSSE. — Question des inondations et de l'endiguement des rivières. De l'endi- guement continu dans l'ancien royaume ( I25l ) MM. Pages. MM. sarde. De l'endiguemenl des rivières en général et du meilleur mode d'endigue- raent 1082 et 1 192 D'AUVRAY. — Expériences sur les généra- tions spontanées 281 DA VANNE et Girard. — Recherches théori- ques et pratiques sur la formalion des épreuves photographiques positives. . . . 634 et Ggg DEBRAY. — Sur le dimorphisme des acides anlimoniou.\ et arsénieux 1209 DECAISNE est élu Vice-Président pour l'an- née 1864 i3 — M. Decaime^ faisant fonction de Prési- dent, à la séance du 21 mars, annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de l'aire dans la personne de M. le Vice- Amiral Du Petit-Tliouars, Académicien librcj décédé le 16 du même mois, ainsi qu'on l'apprend par une Lettre de sa veuve 521 — M. Dccaisnc présente, au nom de M. Mi- chon, un Éloge de feu M. Moquin-Tmi- d. — Descrip- tion anatomique d'un monstre humain acéphalien péracéphale 693 FOUCAUD DE L'ESPAGNERIE. — Tumeurs blanches traitées avec succès par la com- pression méthodique 4 '9 FOLTINIÉ. — Élude sur la physiologie de la voix GSî FREMY. — Remarques à l'occasion d'une communication de M. Caliours sur la respiration des fruits 656 — Recherches sur les corps hémiorganisés. ii65 FREYTAG. — Nouvelle Note sur le calcul des sinus 219 (iAlRAUD. — Sur les explosions du grisou. . 913 GAL. — Étude de quelques dérivés du chlo- rure et du bromure d'acélyle 1008 (iALlBERT. — Modifications apportées à son appareil respiratoire 534 GALLARD. — Opuscules relatifs à rinlloencc des chemins de fer sur la santé publique. 617 G.ALLERAND et Fonssagrives.— Description anatomique d'un monstre humain acé- phalien péracéphale 693 GALLOIS, qui a obtenu, au concours pour les prix de Médecine et do Chirurgie, une mention honorable accordée à ses recherches sur l'inosurie, adresse à r.\cadémie ses remercim.ents 64 GARDIE. — Sur un moteur à oxyde de car- bone 705 G ARRIGOU. —L'âge du Renne dans les Basses- Pyrénées (caverne d'Espalungue). .\ge de l'Aurochs et âge du Renne dans la grotte de Lourdes (Hautes-Pyrénées). ' 757 et 816 — Contemporanéité de l'homme et de ÏUr- sus spelœus, établie par l'étude des os cassés des cavernes. (En commun avec M. Fithol.) 89Î G.\SPARIS (de). — Sur une équation dans la théorie du mouvement des comètes. . 85 GAUDRV. — Sur la découverte du genre Pa- loplotliériuni dans le calcaire grossier supérieur de Coucy-le-Chàteau (Aisne). gSS G.\UGA1N. — Sur le mouvement de l'électri- cité dans les mauvais conducteurs a44 — Sur la charge résiduelle des condensa- teurs électriques 828 G.4ULTIER DE CLAUBRV. — Sur l'applica- tion de la dialyse à la recherche de la digitaline 1 1 50 ( 12 MM. Pages. GAUSSLN et Gounelle. — Mémoire ayant pour titre : « Extension des notions ana- lytiques, calculs infinitésimaux analogues aux calculs difl'érentiel et intégral » 1086 GELIBERT. — Un instrument de son inven- tion, le pcr\j>cci()nièiri', est mis sous les yeux de l'Académie par M. Murin 282 GENTY. — Propulseur pour les bateaux à vapeur • 535 GEORGE. — Élude sur quelques nouveaux anestliésiques 4 1 j — Sur un moyen préventif contre les em- poisonnements par le phosphore 877 — Effets physiologiques de l'éther de pétrole. 1192 GÉRARD. — Appareil électrique destiné ;\ entretenir les oscillations d'un pendule à demi-seconde 770 GERNEZ — Sur le pouvoir rotatoire des li- quides actifs et de leurs vapeurs 1 108 GERVAIS. — Liste des Vertébrés fossiles re- cueillis dans la molasse coquillière de Castries ( Hérault ) 24 — Remarques sur l'ancienneté de l'homme, tirées de l'observation des cavernes à ossements du bas Languedoc î3o GILLIS adresse un exemplaire des observa- tions astronomiques et météorologiques faites durant l'année 1862 à l'Observa- toire naval des États-Unis logg GINTRAC. — Mémoire sur l'atélencéphalie . 6o5 — M. Gintrtir est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant Q14 — M. Ginirnc est élu Correspondant de la Section de Médecine et de Chirurgie en remplacement de feu M. De/iix, de Com- mercy g5o — M. Gintrnc adresse ses remercîments à l'Académie looi GIRALS. —Lettre concernant une expérience qu'il ne peut exécuter faute des instru- ments nécessaires 421 GIRARD. — Sur les difTicultés que présente la séparation des sulfates au moyen de l'alcool '. 5i5 — Recherches théoriques et pratiques sur la formation des épreuves photographiques positives. (En commun avec M. Du- •■nririf.) 634 et C'OO GIRAUD-TEULON. — Nouvelle étude sur la position du centre optique de l'œil et la détermination des valeurs réfringentes de ses dillérents milieux 36o GOLDSCIIMIDT. -- Étude du groupe des Pléiades y 2 GOLTZ. — De la contraction tonique des vais- MM. Pages. seaux, et de son influence sur la circula- tion 58o GOSSELIN. — Note sur un globe terrestre dit globe métrique logS GOUNELLE et G.\ussin. — Mémoire ayant pour titre : « Extension des notions analytiques aux calculs différentiel et intégral » ,086 GOURIET. — Remarques sur la locomotion des Poissons 200 GRANDEAU. — Sur l'application de la dialyse à la recherche des alcalo'ides. Nouveau caractère de la digitaline 1048 GRAS (Scipion). — Note accompagnant la présentation de sa Carte agronomique de l'Isère u- GRIMAUD. — Sur un médicament au fer et à l'ergot de seigle 618 GRIMAUD, DE C.\ux. — De la Seine et des égouts de Paris 861 — Sur les rivières et leurs rapports avec l'industrie et l'hygiène des populations. 955 — Des eaux publiques de Marseille et de leur influence sur lo climat de cette ville. 1144 — Pièces à l'appui do son Mémoire sur l'isthme de Corintho 1204 GRIS (Arthur), qui a obtenu le grand prix des Sciences physiques ( changements opérés dans la graine pendant la germi- nation), adresse ses remerciments à l'Académie 154 GUÉRIN-MÉNEVILLE. - Sur l'introduction d'une quatrième espèce de ver à soie du chêne [Bombr-r Rnylci) 742 — Note accompagnant la présentation d'in- dividus vi\ants de deux espèces de vers à soie du chêne 858 — M. Guérin-Ménci'illc prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place va- cante dans la Section d'Économie rurale. 2o3 GUIEN (A.) — Traité complet du mal de mer, avec dissertation hygiénique sur les ba- teaux à vapeur 8(54 GUIGNET adresse ses remerciments à l'Aca- démie qui lui a décerné le prix dit des Arts insalubres pour im vert de chrome applicable, sans inronvénir-uts pour la santé des ouvriers, à rim|)ression sur tissus et à la fabrication des papiers pcinis 04 GUVERDET. — Détermination de coquilles fossiles du Thibet 878 GUVON fait hommage à l'Académie d'un, opuscule ayant pour titre : « Études sur les eaux thermales de la Tunisie, accom- ( .258 ) MM. Pages. pagncL's de recherches historiques sur les localités qui les fournissent » 794 (iUVON.— Note sur la cessation immédiate de la céphalalgie fébrile par la compres- sion des artères temporales f)38 MM. Pages. — Sur la nature de la lièvre jaune 1041 — Des sueurs de sang dans la fièvre jaune et de leur mode de production dans les cas observés par l'auteur 1 1 7G H II.ÀI.DEN V. BADON.^ Note sur un remède employé avec succès contre les fièvres périodiques 827 ll.4i.PilEN. — Note sur l'intégration des équa- tions linéaires 471 IIAMILTON est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étran- ger vacante par suite du décès de M. Milscherlich u 25 IIANSTEIN, qui a partagé avec M. Dippclle prix Bordin de i8G3 sur la question pro- posée concernant les vaisseaux du kitex. adresse ses remerciments à r.\cadémie. 36ç) IIAP.D'i'. — Décomposition de l'acide urique par le brome et action de la chaleur sur Falloxane..-. ... 911 IIARNITZ-IIARNITZKY. - Sur la synthèse du chlorure de benzo'i'le et de l'acide benzoïque 748 IIATON DE LA GOUf'ILLIÈRE. — Mélhode pour trouver des procédés de transfor- mation en Géométrie et en Physique mathématique looi IIATSON. — Sur une nouvelle planète qu'il a découverte le 14 septembre i863 et dont il donne les observations jusqu'au 23.. Ga HÉBERT. — Mémoire sur la craie glauconieuse du nord-ouest du bassin de Paris 47a HENTÎY est présenté par la Section de Phy- sique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . loGi HERMITE. — Sur un nouveau développement. en série des fonctions 93 et 2G6 HIFFELSEIM. — Sur la théorie des batte- ments du cœur 6gG — Rapport sur cette communication: Rap- porteur M. Deldiinay 85() HOFMANN remercie l'Académie qui lui a décerné le prix Jecker pour l'ensemble de ses travaux sur les alcalis organiques. 352 — Faits pour servira l'histoire des matières colorantesdérivéesdugoudrondehouille. i iji HOLBÉ-LEGRAND. — Anatomie pathologi- que, étiologie et traitement du choléra épidémique Gi 8 HOLLARD. — Du temporal et des pièces qui le représentent dans la série des animaux vertébrés 028 HOUZEAU. — Anomalie dans la manifestation des propriétés de l'air atmosphérique. . 798 KUSSON. — AUuvions des environs de Toul. Brèches osseuses humaines ... 46 et 274 — Sur les cavernes ta ossements des envi- rons de Toul 812 — Nouvelles recherches sur l'homme fossile dans es environs de Toul 893 INSPECTEUR GÉNÉRAL DE LA NAVIGA- TION [)E LA SEINE flM. l') adresse le tableau des crues et des diminutions de la rivière observées chaque jour ai: pont de la Tournelle pendant l'année 1 863 G4 lACKSON. — Observations sur les gites mé- talliques de quelques parties de l'Amé- rique septentrionale el sur un nouvel aérolilhe 240 JACOBl est présenté par la Section de l'hy- sique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . loGi J.XCQU.VRT. — Sur la valeur de l'existence (le l'os épactal comme caractère de races. GiG — Images photographiques de deux instru- ments de son invention pour la mesure de la capacité du crâne 1 159 — M. Jaclaques vibrantes 5G2 KRETZ. — Mémoire sur les conditions à rem- plir dans remploi du frein dynamomé- trique 459 KUEHNE. — Sur la terminaison des nerfs moteurs dans les muscles de quelques animaux supérieurs et de l'homme. . . . loaS KUULALANN. — Recherches nouvelles sur la conservation des matériaux de construc- tion et d'ornementations 545 — Recherches sur la force cristallogénique. Formation du spath calcaire, du sel gemme, des glaciers, elc io3G ( I2bO ) L MM. Panes. LABORDE (l'abbé). — Stratification perma- nente produite par l'étincelle d'induction; nouvelle disposition des interrupteurs.. CGi )..\BOULAYE. — Recherches expérimentales sur la théorie de l'équivalent mécani- que de la chaleur. ( En commun avec M. Trvsci.) 358 I.AC.\ZETTE. — Lettre concernant le con- cours pour le prix de Médecine (ques- tion de la pellagre) 724 LACROIX. — Effets de l'humidité de l'air sur l'économie animale 238 I.ADREY. — Action comparée de l'oxygène et de l'air sur le vin et les autres liqueurs fermentées 254 LÂFOLLYE (de). — Sur un nouveau procédé d'impression à l'encre grasse des images photographiques 87g I.ALLEMANU. — Sur les cyanures de cuivre et quelques-unes de leurs combinaisons. 75o LANDOIS. — Envoi d'une substance annon- cée comme du tungstène 1124 LÂNZERAY. — Lettre concernant son opus- cule sur la détermination des latitudes en mer par les hauteurs méridiennes d'étoiles 90 LAROQUE et Bi.\.nciii. — Sur l'aérolithe charbonneux du 14 mai 1864 11G4 LARTET. — Remarques sur quelques résul- tats des fouilles faites récemment par M. de Ltislir dans la caverne de Bruni- quel. (En commun avec M. JMllne Ed- wards.) 264 — Sur de nouvelles observations qui lui sont communes avec M. C/irisly concernant l'existence de l'homme dans le centre de la France, à une époque où cette con- trée était habitée par le Renne et d'autres animaux qui n'y vivent pas de nos jours; Lettre adressée à M. Milne Jùln-ards qui l'accompagne de quelques remarques 4"' — Sur une portion de crâne fossile d'Ovibns ou Bœuf musqué, trouvée par M. £"i''- /îo/'mdansle diluvium de Précy(Oise). 1198 LARTIGUE. — Questions relatives au mou- vement de l'atmosphère : accord ou di- vergence des idées de l'auteur avec les idées généralement reçues jusqu'à ce jour 744 LASTIC (ne). — Extrait d'une Lettre à Jf. Mitiic Edwards concernant l'anti- quité des ossements humains trouvés dans la caverne de Bruniquel 5ijo MM. Pages. LAUGIER est nommé Membre de la Commis- sion du prix d'Astronomie 74" LAUGIER (Stan. ). — Note sur la suture du nerf médian divisé et le rétablissement immédiat de la sensibilité par suite de cette opération i iSy LAUSSEDAT. — Sur les opérations géodé- siques exécutées pour la carte d'Espagne, d'après des renseignements fournis par l'un des ingénieurs qui ont pris part à cette grande opération 70 — Rectification de plusieurs faits consignés dans le « Bulletin de la Société royale astronomique de Londres », à propos de l'observation des éclipses totales de soleil de 18C0 et de 18G1 375 — Sur la méthode employée pour détermi- ner la trajectoire du bolide du 14 mai. 1 100 LAVALLE. — Mémoire sur une maladie des céréales, et spécialement du froment, due au développement de la Puccinie des céréales 4*J8 LAVOCAT. — Nouvelle preuve de la con- struction vertébrale de la tête 588 LAWRENCE remercie l'Académie, qui l'a nommé un de ses Correspondants pour la Section de Médecine et de Chirurgie, en remplacement de feu M. Brodic. ... 1 138 LE BESGUE. — Sur les nombres de Ber- nouUi 853 et 937 LE BON. — Nouvelle machine pneumatique faisant le vide au moyen du mercure.. . 534 LECllELLE. — Sur les causes des maladies et les moyens de les combattre 876 LE CLERC annonce l'envoi d'un opuscule de l\L Rorlri^iies-Barraut sur l'efficacité de la belladone dans le traitement du choléra 174 LECONTE et Demabquav. — Recherches sur l'oxygène au point de vue physiologique et thérapeutique. De l'action de l'oxy- gène sur les animaux. Des indications et des contre-indications à l'emploi de l'oxygène 1 96, 278 et ifi'i LEFORT. — Expériences chimiques et toxi- cologiques sur la digitaline : ouverture d'un paquet cacheté déposé par M. Lefort le 29 mai et contenant déjà les résultats des recherches qu'il présente aujourd'hui dévelo])pées 1120 LEFORT. — Lettre accompagnant la présen- tation d'un travail irjédit deM.Â'o/sur l'interpolation 7GG ( laôi ) MM. Pages. LEMÂTTRE. — Des propriétés de la bella- done, du datiira, de la jusquiame et des alcaloïdes atropine et daturine 534 LEMOLNE. — Action du phosphore rouge sur le soufre 890 LÉPINE. — Procédés nouveaux pour la cul- ture de la vigne 1018 LEREBOULLET. — Nouvelles recherches sur la formation des premières cellules em- bryonnaires 558 — Noie sur l'origine et la formation des cor- puscules sanguins chez les Poissons . . . 56i LESPIAULT. — Sur le trajet du bolide du 1 4 mai ; remarques à l'occasion d'un Mé- moire de M. Laussedat sur le même sujet 1212 LETELLIER (M"'). — Décret impérial auto- risant l'Académie à accepter le legs qui lui a été fait par M"" Lctcllicr pour la fondation d'un prix en faveur des jeunes naturalistes voyageurs 822 LEUDET. — Note sur la pellagre sporadique observée à Rouen en 1 803 202 LEVEN et Olivier remercient l'Académie pour la mention favorable qui a été faite par la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie de leurs recherches sur le cervelet 117 LE VERRIER. — Remarques au sujet d'une Note de M. le Maréchal J'ailUint sur la température des 2 et 3 décembre i8G3. 16 — M. Le J'cnier présente, au nom de M. Rico y Sinobds, le deuxième volume des Œuvres astronomiques du roi Al- phonse X de Castille 285 MM. Pajes. — M. Le Verrier est nommé Membre de la Commission du prix d'Astronomie 740 LEYMERIE. — Note sur l'aérolithe d'Or- gueil 988 LIEBREICH. — Indication des faits nouveaux que fait ressortir son Atlas d'ophthal- moscopie G 1 7 MOUVILLE est nommé Membre de la Com- mission du grand prix de Mathématiques (question concernant la stabilité des corps flottants) Goo — Et de la Commission du prix d'Astrono- mie 740 LOIR, — Production gratuite d'électricité dans les usines 8ofi LOISEAU et Boivin. — Mémoire sur les su- crâtes de chaux 4'9 d '204 LONGET est nommé Membre de la Commis- sion des prix de Médecine et de Chirur- gie 558 — Et Membre de la Commission du prix de Physiologie expérimentale Goo LUCAS (Félix). — Théorie mathématique de la vision des corps lumineux 1 iGo LUNEL. — Sur les dangers qui résultent de la fabrication des allumettes phospho- riques 238 LUSSANA. — De l'influence des nerfs pneu- mogastriques sur les effets de certaines substances vénéneuses introduites dans l'estomac. Études expérimentales 324 — Recherches sur l'anatomie et la physiolo- gie du mésencéphale 58o M MAGNUS est présenté par la Section de Phy- sique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant loGi — M. Miigiius est élu Correspondant de l'Académie, Section de Physique, en remplacement de feu M. Btirlow 1082 — M. Magniis adresse ses remercîments à l'Académie , . , 1 165 MAIRE DE LA VILLE DE SAINTES (M. le). — Lettre concernant une statue qu'on so propose d'élever à Bernard Palissj... 121 5 M.\ISONNEUVE. — Sur un cas de luxation spontanée des premières vertèbres des membres et du tronc, guéris par la ré- duction des vertèbres luxées , 1 190 MALAGUTI. — Note sur les causes de fécon- dité et d'infécondité des terres schisto- C. P.., 1864, I" Semeitre. (T. LVllI.) argilo-sableuses des environs de Tiennes. 1 136 .\L\LLEBRANCHE, auteur d'une Statistique pharmaceutique des productions natu- relles et industrielles de la France, re- mercie l'Académie qui lui a décerné pour ce travail une mention honorable 1G9 XLVRCÉ. — Sur l'action toxique de l'essence d'absinthe G28 MARCUSEN. — Sur l'anatomie et l'histologie du Branchiostoina luhriciiiii^ Costa ( Jm- p/iio.ciis laiiccoliitiis, Yarrell.) 479 MARES. — Sur un nivellement barométrique exécuté dans la province de Constantine; altitude de Biskra 680 — Nivellement barométrique exécuté dans la province d'Alger 710 MARES (IIe.nhi) est présenté par la Section 1G4 MM. (l'Économie rurale comme l'un des can- didats pour une place vacante de Cor- respondant MARIÉ-DAVY. — Sur la tempête des 2 et 3 décembre i863; remarques concer- nant une communication faite par M. le Maréchal faillnnlA la séance du 21 dé- cembre MARIGNAC. — Recherches sur les acides silicotungstiqucs AIARIGNY (de).— Sur l'origine et sur le mode déformation des gîtes métallifères; Mémoire accompagnant l'envoi d'échan- tillons de galène et de pyrite de cuivre obtenus artificiellement MARTIN et Garrigou. — L'âge du Renne dans les Basses-Pyrénées (caverne d'Es- palungue) — Age de l'Aurochs et âge du Renne dans la grotte dd Lourdes (Hautes-Pyrénées). MARTIN (Emile). — Considérations sur le principe des afEnités, tel qu'il apparaît dans la nouvelle scienceélectro-chimique. MARTIN (Stamslas). — Vernis destiné à protéger le tain des miroirs JIARTIN et CoLLiNEAu. — Sur la coxalgie; sa nature et son traitement MARTIN DE BRETTES. - Comparaison des rendements dynamiques des bouches à feu et des machines à vapeur — Note relative à la différence des reculs des bouches à feu tirées avec la poudre- coton et la poudre ordinaire, à vitesse égale du boulet MARTIX-DUCLAL'X. — Recherches sur la pellagre MARTIUS est présenté comme l'un des can- didats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Mit- scliprlich MASCART. — Détermination des longueurs d'onde des rayons lumineux et des rayons ultra-violets MATHIEU. — Rapport sur le concours pour le prix d'Astronomie de 1 863 — Rapport sur un Mémoire de M. Plnlipjjs relatif à un nouveau procédé, fourni par la théorie du spiral réglant des chro- Tiomèlres et des montres, pour la dé- termination du coefficient d'élasticité des diverses substances, ainsi que do la limite de leurs déformations perma- nentes — M. Matldpu est nommé Membre do la Commission du prix de Statisli(iue [lour l'année 1 864 C5 809 757 81G 108 58o 58o 465 6G4 876 125 1 1 1 i38 ( 1262 ) Pages. MM. Pages. — Et de la Commission du prix d'Astrono- mie 740 175 MATHIEU (J.-J.-A.) - Étude de Géométrie comparée, avec applications aux sections coniques 7G4 et looi MATHIEU (L. ) soumet au jugement de l'Aca- démie un instrument destiné à 0|)érer la réduction des luxations des doigts et celles des orteils 116 MATTEUCCI. — Sur le traitement électrique du tétanos 1 59 — Sur les courants électriques de la terre. 942 MAUMENÊ. — Sur la solubilité de l'azotate de soude. — Remarques à l'occasion du Compte rendu de la séance du 21 dé- cembre i863, où se trouvent mention- nées ses deux dernières communications. 81 — De l'action de l'oxygène de l'air sur les vins 137 et 296 — Sur la prétendue destruction du vin par l'oxygène 325 — Sur les vins mousseux par l'oxygène. . . . 326 — Sur la question : Le vin est-il le résultat de l'action d'un ferment unique? 216 — Influence de l'eau pure ou chargée de matières étrangères sur le sucre de canne ; rôle des moisissures dans les mo- dincalions du sucre 4 '8 — Note sur la purification de l'acide oxa- lique 173 — Recherches sur l'isomorphisme. Il n'existe ni pyroarséniates, ni métaarséniates. . . 25o — Note sur les essais alcalimétriques 368 — Lettre concernant ses précédentes com- munications, et notamment sa théorie générale de l'exercice de l'affinité 5i8 — Sur une théorie générale de l'exercice de l'affinité ioi3 MÈGE-MOURIÈS. — Fabrication des acides gras propres à la confection des bougies et à la fabrication des savons 8C4 MÈNE. — Examen chimique des opérations du four à puddier dans la métallurgie du fer 419 — Bulletin du laboratoire de Chimie scienti- fique et industrielle de M. Ch. Mène, année 1 863 1 060 MEVER. — Mémoire sur la fièvre jaune. . . 62 MICHAUX. — Sur un gisement d'ossements, d'apparences fossiles, découverts près de Villers-Cotteiets 1 37 MILLET. — Lettre concernant son traité de la diphlhérie du larynx 617 MINISTRE DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE (M. le). — Lettre concernant un Mé- moire de M. Lni'izztiri sur les phéno- mènes des corps cristallisés 1060 449 42 ( 12 Pafîes. 63 MM. MINISTRE DE L'AGRICULTURE, DU COM- MERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS (M. Liî) adresse lesn°'7, 8, g, lo et ii du Catalogue des Brevets d'invention pris en 1 863 ii6, 283, 469 et 7C5 — M. le Ministre adresse un exemplaire du XL\T volume des Brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de 1844. . . 283 — M. le Ministre adresse des billets d'ad- mission pour la distribution des pris aux lauréats du concours de Poissy 507 — M. le Ministre transmet un Mémoire de JI. Poulet sur le goitre observé à Plancher-les-Mines ( Haute-Saône ) 743 anMSTRE DE LA GUERRE (M. le) annonce (pie MM. Le renier et Combes sont maintenus Membres du Conseil de per- fectionnement de l'École Polytechnique au titre de l'Académie des Sciences 2o3 — l\. le Ministre adresse, pour la Biblio- thèque do l'Institut, un exemplaire du tome X de la 3° série du « Recueil des Mémoires de Médecine, de Chirurgie et (le Pharmacie militaires » 535 MINISTRE DE LA MARINE (M. le) adresse, I our la Bibliothèque de l'Institut, les six premiers numérosde 1864 de lan Revue Maritime et Coloniale » i>6, 283, 507, 7o5, 877 et i2o5 MNISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. le) transmet une ampliation de deux décrets impériaux confirmant : l'un la nomination de M. Nnudin à la place vacante dans la Section de Botanique , par suite du décès de M. Moquin- Tandim; l'autre la nomination de M. P. Tlicnard k la place vacante dans la Sec- tion d'Économie rurale, par suite du décès de M. de Gasparin 16 et — Lettre concernant le legs fait à l'Acadé- mie des Sciences, par M'" Leleltier. . . — M. le Minisire transmet une ampliation du décret impérial par lequel l'Académie est autorisée à accepter le legs de 20,000 francs fait par feu M"" Letellier pour la fondation d'un prix en faveur des jeunes zoologistes voyageurs — M. le Ministre autorise l'emploi proposé par l'Académie pour diverses sommes à prélever sur les fonds restés dispo- nibles ,68, 582 et — M. /cy?/(>?ù;/-c fait connaître à l'Académie une décision de M. le Ministre de la Maison de F Empereur et des Beaux- Arts, décision d'après laquelle un buste en marbre de feu M. Biot sera placé dans le palais de l'Institut — M le Ministre accuse réception du Rap- 389 822 •099 MM. port fait à l'Académie sur le Mémoire de M, /<7«i-.s-e/i concernant l'analyse pris- matique de la lumière solaire et de plusieurs étoiles • M. le Ministre transmet un ouvrage de AL Granger, intitulé : » Essai de phy- sique )) '. , Et un Mémoire de M. J. Guien, intitulé : " Traité complet du mal de mer » MINISTRE DE L'INTÉRIEUR (M. le) trans- met un Mémoire de M. Loir, intitulé ; « Production gratuite d'électricité dans les usines » MORDRET. — Nouveau régulateur automa- tique de la lumière électrique MOREAU, dont les recherches sur la vessie natatoire des poissons ont obtenu le prix de Physiologie expérimentale de i863, adresse ses remerciments à l'Aca- démie — Variation des proportions d'oxygène dans la vessie natatoire des poissons MOREL. — Sur son système de propulsion pour les navires MORIDE. — Nouveau moyen de raviver les vieilles écritures MORIN. — Note sur le mouvement de l'eau dans les canaux 723 et — M. Morin, en sa qualité de Président de l'Académie, lui annonce à l'ouverture de la séancedu i" février la perte qu'elle a faite dans la personne de M. Clapet ron. décédé le 28 janvier — M. Morin fait hommage à l'Académie, au nom de M. Maiteucci, d'un opuscule intitidé : Cimjue lezioni sulla teoria dinannea del colore, ecc., ecc — M. Morin présente la description adressée par M. DelignyA\n\s roue à épuisements trouvée entière dans les profondeurs d'une mine de cuivre en Portugal — Renseignements fournis à l'appui de l'idée émise par M. Parcn sur une des causes qui ont contribué à la merveilleuse con- servation du bois de cette roue — JI. Morin présente, au nom de M. T'uignier, quatre ouvrages : i" sur les docks-en- trepôts de la'Villette; 2° sur les travaux du pont construit sur le Rhin à Kehl ; 3° sur la rivière et le canal de lOurcq; 4° sur l'embranchement du camp d& Châlons — Au nom de M. Tresca, le volume des procès-verbaux dos expériences exécu- tées au Conservatoire des Arts et Métiers en 1 861 — Au nom (le M. Tigri, deux Notes : l'une iG/,.. Pages. 239 804 806 1007 "7 219 1 160 30; 773 1041 899 i(>35 283 MM. ( 1264 ) Pages. surun nouveau casde Bactéries trouvées dans le sang d'un homme qui avait succombé à une fièvre typhoïde; l'autre sur l'hîcmolipose des globules sanguins. 321 et 692 — Au nom de M. Konstantinnff, un ouvrage intitulé : « Application des fusées au jet des amarres de sauvetage » 822 — M. te Président présente, au nom de M. P. Gc/ilirrt, la description et plusieurs mo- dèles d'un petit appareil désigné par l'inventeur sous le nom de pcrspcclro- mètre 282 — A l'occasion de la lecture du procès-ver- bal de la séance du 18 avril, M. le Pré- sident rectifie une erreur commise à cette séance dans la proclamation de la Commission du prix Trémont : le cin- quième nom sur la liste des Commissaires doit être M. Becquerel 72! — M. le Président annonce que les tomes XXXIl des Mémoires de r Académie et LVII des Comptes rendus sont en distri- bution au Secrétariat 389 et II 29 — M. Morin, en sa qualité de Président, fait partie des Commissions chargées de pré- parer les listes de candidats pour deux places d'Associé étranger vacantes par suite du décès de M. Mitscherlich , et par suite du décès de M. Plana.. . 858 et 11 38 — M. Morin est nommé Membre de la Com- mission du prix de Mécanique 692 MORUEN. — Sur un nouveau fait concernant la loi de Mariotte sous de faibles pres- MM. Pages. sions et la dissolution des gaz dans les liquides 1086 MOULINE. — Description d'un thermo-géné- rateur à mercure 616 MOURA. — Observation d'une épingle enga- gée deux jours dans l'arrière-gorge et parcourant ensuite, sans causer d'acci- dent, tout le canal intestinal 483 MOURA-BOUROUILLON. -Lettre concernant son travail manuscrit sur l'aérostalion. . 980 — Mémoire sur l'aérostation i2o5 MULLER. — Sur une nouvelle manière de former les acides malonique et succini- que , 4'8 MURCHISON (Sir Rod. \.) remercie l'Aca- démie qui, dans sa séance publique du 28 décembre i863, lui a décerné le prix Cuvier i4i — M. Murchison est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étranger yacante par suite du décès de W. Mitscherlich 11 25 MUSSET, PoiciiET et Joly remercient l'Aca- démie d'avoir bien voulu nommer une Commission devant laquelle seront répé- tées leurs principales expériences sur l'hétérogénie 191 — Lettres concernant l'époque la plus favo- rable pour ces expériences et celle où les expérimentateurs pourront se rendre près de la Commission 470 et 619 MUSSET et Joly. — Nouvelles expériences tendant à infirmer l'hypothèse de la panspermie localisée 1 122 N NAMIAS. — Considérations sur l'infection du sang par la bile 800 — Sur l'action de l'électricité pour diminuer les obstacles qui, dans la maladie de Bright, s'opposent à la séparation de l'urée du sang 859 — Sur les liens entre la tératologie, l'em- bryologie, l'anatomie pathologique et l'anatomie comparée 907 NAQUET. — Sur l'atomicité de l'oxygène, du soufre, du sélénium et du tellure. . . 38i — Sur l'atomicité des éléments C75 NAUCK. — Lettre concernant ses précédentes communications sur les équations du troisième degré 102g NAUDIN. — Décret impérial confirmant sa nomination comme Membre de la Section de Botanique , en remplacement de feu M. Moquin-Tandon 1 0 NICKLÈS. — Sur la raie spectrale du thallium. i32 — Sur lesétherschloroetbromo-métalliques du thallium 537 — M. iV/V/7Av adresse, à l'occasion d'une Note récente de M. Gairaud sut un moyen de prévenir les accidents dus aux explo- sions du feu grisou, une réclamation de priorité en faveur de feu M. Jeandel... . 1028 NOIRET. — Considérations sur l'aérosta- tion 834 NOURRIGAT. — Sur l'emploi des feuilles du Morus jnponica pour l'alimentation des vers à soie 368 ( 1265 O MM. Pages. (1LETTI. — Lettre concernant un appareil chrononiétriquo précédemment adressé par lui loGi OLLIVIER et Leven remercient l'Académie pour la mention favorable qu'a faite la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie de leurs recherches sur le cervelet 117 MM. Pages. OLLIVIER demande que deux opuscules pré- sentés en son nom par M. Rayer soient admis au concours pour les prix de Mé- decine et de Chirurgie 54'2 OPPENHEIM. — Action du brome et de l'iode sur l'allylène 1047 OZOUF. Sur un procédé salubre de fabrica- tion de la céruse G 1 8 PAGLIARI. — Sur un nouveau procédé facile et économique pour conserver les sub- stances animales à l'air libre 253 PAPPENHEIM. — Lettre concernant l'envoi fait par feu M. Casper de la traduction française de son Traité de Médecine légale 879 PAQUÈRÉE. — Météore lumineux observé le 14 mai à Castillon (Gironde) 910 PARADE est présenté par la Section d'Éco- nomie rurale comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 175 — M. Piirade est élu Correspondant de la Section d'Économie rurale en remplace- ment de feu M. Renault 1 93 — M. Parade adresse ses remercîments à l'Académie 238 PARIS (M. LE Co'«tre-Amir.vl ) est nommé Membre de la Commission du prix con- cernant l'Application de la vapeur à la marine militaire 652 PASSOT prie l'Académie de vouloir bien le considérer comme candidat pour la place vacante dans la Section de Mécanique par suit* du décès de M. Ctapcrron. . . 1060 PASSY est nommé Membre de la Commission du prix de Statistique pour l'année 1864. ^1 — M. P«.f.y présente trois nouveaux volumes de l'histoire naturelle de l'État de New- Yorck transmis par M. A. Wattcmnre. 338 PASTEUR. — Note sur les générations dites spontanées.— Remarques sur une fausse allégation qui le concerne dans un ou- vrage récent de M. Pouchct.... ai et 22 — Note déposée en réponse aux remarques de M. Pnuclict ig) — A l'occasion d'une demande adre.-sce par MM. Pouckcl, Joly et Musset, pour qu'on attende le retour de la saison chaude avant de répéter leurs expé- riences sur l'hétérogénie, M. Pasteur remarque qu'il eût été facile d'obtenir artificiellement la température supposée nécessaire pour ces expériences; pour les siennes, il est prêt en toute saison à les répéter 471 — Des altérations spontanées ou maladies des vins (suite de ses Études sur les vins) ^ 93 et i.\x — M. Pasteur fait hommage à l'Académie du premier numéro d'un Recueil scien- tifique ayant pour titre : « .Annales scien- tiques de l'École Normale supérieure». 1129 PADLET. — Démonstration du théorème con- cernant la somme des angles de tout triangle 63 PAYEN est nommé Membre de la Commis- sion du prix dit des Arts insalubres.. . . 652 — Note sur le bois d'une roue très-ancien- nement employée pour réi)uisement des mines de cuivre de San-Domingo, en Portugal io33 PÉCIIOLIER. — Sur la santé des ouvriers em- ployés à la fabrication du verdet. — Sur l'hygiène des ouvriers peaussiers du département de l'Hérault. (En commun avec M. Saintpirrre.) 57 et 579 — Sur le traitement des tumeurs blanches au moyen de l'appareil de Scott modifié.. . 007 — Lettre concernant le programme du con- cours pour le prix de Physiologie expé- rimcnlale 724 PELIGOT. — Sur les alliages d'argent et de zinc 645 — Étude» sur la composition des eaux. Re- cherche des matières organiques con- tenues dans les eaux 7 49 PELLARIN. — Étude pathologique et anato- mique de la fièvre jaune Oi PELON.— Mémoire ayant pour titre ; « Le thermogénérateur et les chemins de fer » . J07 ( I^ MM. P='S'^^- PELOUZE. — Remarques à l'occasion dune communication de M. Mège-Mnuriès sur la fabrication des acides gras propres à la confection des bougies et la fabri- cation des savons 868 rr.UKIN. — Traduction française d'une Noie lue à la Société royale de Londres sur le violet d'aniline 483 PiiRREAUX. — Lettre concernant ses appa- reils dynamométriques et son système de pompes dites pompes agricoles 421 PERROT. — Sur le rapport des distances auxquelles s'étendent les actions neutra- lisantes de la pointe du paratonnerre or- dmaire et d'une pointe très-effilée i ij l'KRSOZ (J. et Jules). — Observations sur la nature du tungstène 1 igtj PETER, dont le Mémoire sur les maladies vi- rulentes comparées chez l'homme et chez les animaux a été signalé comme digne d'attention par la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie, adresse ses remercîments à l'Académie 16g PETIT. — Note sur la constitution physique du Soleil. Détermination, dans la théorie d'Herschel , de l'abaissement du noyau central au-dessous de la photosphère . . 990 PETIT et Robert. — Sur l'extraction du moût des raisins au moyen de l'eau, par macération et par déplacement 238 PfiTREQUIN. — Note jointe à l'envoi d'opus- cule concernant sa méthode de guérison des anévrismes par la galvano-punclure. 617 — M. Pitrcquin est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 914 PHILIPEAUX et Vulpi.v.n remercient l'Aca- démie qui leur a décerné un prix de Physiologie expérimentale pour leur.-; travaux relatifs à la physiologie du sys- tème nerveux 04 PHILLIPS. — Mémoire sur le réglage des chronomètre.'^ et des montres dans les positions verticales et inclinées. 28701 3G3 — Mémoire sur la résolution des problèmes demécanique,dans lesquels les conditions imposées aux surfaces ou aux extrémités des corps, au lieu d'être invariables, sont des fonctions données du temps, et où l'on lient compte de l'inertie de toutes les parties du système 317 — Nouveau procédé, fourni par la théorie du spiral réglant des clironomelres et des montres pour la détermination du coeflicienl d'élasticité des diverses sub- stances, ainsi que de la limite de leurs G6 ) M .M. p déformations permanentes. (Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Malliicu.) PICARD. — Accidents produits par les cour- roies et arbres de transmission — Examen des effets attribués à l'alcoolisme chez les pères pour la production de cer- taines monstruosités chez les enfants. . . PICI1.4RD. — Envoi de pièces relatives au legs fait par feu M"' Letellicr pour la fondation du prix Savigny PIERRE (IsiD.) fait hommage à l'Académie d'un volume ([u'il vient de publier sous le litre de « Recherches agronomiques ». — M. Isid. Pierre fait hommage à l'Acadé- mie d'un volume qu'il vient de publier sous le litre de ; « Fragments d'études sur l'ancienne agriculture romaine ».. . PIETRA SANTA (de). —Variabilité des pro- priétés de l'air atmosphérique PINSON. — Noie sur des Bombyx Ycima- maï affectés de pébrine PIOBERT est nommé Membre de la Commis- sion du prix de Mécanique PISANT. — Analyse de l'aérolithe de Tou- rinnes-la-Grosse, près Louvain (Belgi- que), tombé le 7 décembre i863 — Sur la carphosidérile du Groenland — Élude chimique et analvse du pnlliix de l'île d'Elbe ." PISSIS. — Sur le soulèvement graduel de la côte du Chili et sur un nouveau système stratigraphique Irès-ancien observé dans ce pays PLANA, l'un des huit Associés étrangers de l'Académie. Sa mort arrivée le 20 jan- vier est annoncée à l'Académie — M. le Sccrctnire perpétuel s'acquitte d'une dernière mission dont l'avait chargé M. Plana en présentant, de sa part à l'Académie, un Mémoire sur la loi de refroidissement des corps sphéri- qucs et sur l'expression de la chaleur solaire dans les latitudes circumpolaire.* de la terre PLUCIIARD réclame, à l'égard de M. Pre^'et, la priorité pour l'emploi, dans l'alimen- tation, des semences du Caroubier.... PLUCKER est présenté par la Section de Phvsique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant POEY (André). — Étoiles filantes observées à la Havane du 24 juillet au 12 août, et remarques sur le retour périodique'du mois d'août — Sur la rotation azimutale des nuages, la- (pielle détermine la propre rotation des 449 660 060 1029 55 1 looi Ii58 9C9 Ogv. 169 241 7'4 124 iKi 124 I oO I "9 ( "2 •MM. Pages venls inférieurs, cl modifie l'ensemble des phénomènes atmosphériques GOii POLAILLON. — Caniveaux spécialement des- tinées à la télégraphie électrique sou- terraine 534 et 1 099 — Essai sur la construction des voies ma- cadamisées GGG PONCELET est nommé Membre de la Com- mission du prix de Mécanique G92 PONTÉCOULANT (de). - Notice sur la co- mète de llalley et ses apparitions suc- cessives de i53i à 1910. 706, 76O et 8^5 POTIER. — Sur la cause commune dos tu- meurs blanches, des affections scrofu- leuses, du goitre, etc 20a et 542 POUCHET. — Observations sur la neige de la cime du mont Blanc et de quelques autres points culminants des Alpes 188 — Remarques relatives à une réclamation de M. Pastriir 1 g l — Observations sur la prétendue flssiparité de quelques Microzoaires 1079 POUCHET, JoLY et Musset remercient l'Aca- démie d'avoir bien voulu nommer une Commission devant laquelle seront ré- pétées leurs principales expériences sur i'hétérogénie 191 — Lettres concernant l'époque la plus favo- rable pour ces expériences et celle où les expérimentateurs pourront se rendre près de la Commission 479 et C19 POUILLET présente un Mémoire de M. G.-C. /fittei'cr ayant pour titre : « Sur la for- mation de certaines figures de cristaux ». 889 — M. PouiUct est nommé Membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de JI. Mitsclinliili 858 — Membre de la Commission du prix Bor- din (question concernant les courants thermo-électriques ) 42 67 ) MM. Pages. — Membre de la Commission concernant l'application de la vapeur à la marine militaire 05/ — De la Commission du prix Trémont pour l'année 1864 692 — De la Commission du prix Bordin (ques- tion concernant la théorie mécanique de la chaleur) ■740 — Et de la Commission du prix Bordin (question au choix des concurrents con- cernant la théorie des phénomènes op- l''l"es) 797 POULAIN. — Remarques concernant la part qu'il a prise à l'observation de l'éclipsé solaire du 1 8 juillet 1 860 G40 POULET. — Mémoire sur le goitre observé il Plancher-les-Mincs (Haute-Saône). . . 743 POUMARÈDE. — Nouvelle méthode de ré- duction applicable a l'extraction de di- vers métaux. Emploi de la vapeur de zinc comme agent réducteur 590 PRÉFET DE LA PROVINCE DE PISE ( M. le) annonce l'envoi de cinq exemplaires de la médaille de Galilée et de quelques pu- blications faites à l'occasion du troisième anniversaire séculaire de l'illustre phy- sicien 582 PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE (M. le). — Voir au nom de M. Morin. PREVET. — Sur l'emploi du fruit du Ca- roubier pour la préparation d'une boisson chaude pouvant servir à remplacer le café S21 PRILLIEUX. — Observations sur la végéta- tion et la structure anatomique de \'Al- ihrnia fîlijonnis 1092 PRISTLER (Mannus). — Mémoire adressé au concours pour le legs Bréant igS PROU. — Sur des ponts à travées métalliques en treillis de 25 et 35 mètres de portée. GGG P^TILAS. — Sur la direction des aérostats., 705 IJUATREFAGES (de). — Remarques à l'oc- casion d'une communication de M. P;/mo« sur des Bombyx Yaina-maï affectés de pébrine g^o — M. de Qiiatiefnges met sous les yeux de l'Académie une série de silex taillés, re- cueillis par M. Bouthard-Chautcrcaux sur la plage de Boulogne-sur-Mcr io52 — M. de QiiMrcfages présente un Mémoire de M. Renaud ayant pour titre : « Hy- pothèse sur la gravitation universelle » . — JI. de Qiiritref/iges est nommé Membre de la Commission du grand prix des Sciences naturelles (question concernant le système nerveux des Poissons) QUET se fait connaître comme l'auteur du Mémoire qui a obtenu un encourage- ment au concours pour le grand prix de Blathématiques ( théorie des phénomènes capillaires ) 202 1082 ( I2G8 ) R MM. Pages. ItAMBOSSON.— Sur les ouragans et leurs lois ; conséquences pratiques 802 RAMON DE LA SAGRA. — Nouveaux ren- seignements statistiques concernant l'île de Cuba 161 — - Résultais obtenus à Cuba de l'emploi du gaz sulfureux, du pbosphate d'ammo- niaque et de l'ammoniaque liquide dans l'élaboration du sucre de canne et le traitement des mélasses SaS — Sur la lécondité des mariages dans les villes de l'intérieur de l'ile de Cuba. . . 624 — Sur la découverte de plusieurs sources minérales dans la commune de Livry.. 600 — Sur le procédé de M. Bennes pour la ré- vivification du noir animal qui a servi au rafiinage du sucre 691 — Note accompagnant l'envoi de cire cl do propolis provenant des ruches de l'Abeille mélipone de Cuba 11 37 U.\OULT. — De l'unité de force électromo- trice dans l'unité de résistance io5 RARCHAERT. — Système d'accouplement des essieux non parallèles des locomo- tives articulées 5 1 8 RAUBAL. — Sur un fébrifuge qui ne doit son efficacité ni à la quinine ni à l'acide arsénieux 4^3 RAULIN. — Faluns de Saint-Paul avec cailloux d'ophito, au sud de l'Adour (Landes). . 667 RAYER présente une Note de M. Leuilct « Sur la pellagre sporadique observée à Rouen en 1 8C3 » 202 — M. Rayer est nommé Membre de la Com- mission des prix de Médecine et de Chi- rurgie ^a — Membre de la Commission du prix de Mé- decine ( question de la pellagre ) Goo — De la Commission du prix dit des Arts insalubres 052 — Et de la Commission du prix Barbier (dé- couvertes concernant diverses branches de l'art de guérir) 797 REBOUL. - Sur un nouvel homologue de l'acétylène, le valérylène 214 — Sur les bromures et bromhydrates de va- lérylène 974 — Sur quelques corps non saturés apparte- nant au groupe des éthers mixtes io58 REGNAULT est nommé Membre de la Com- mission du prix Trômont pour l'année 1 864 C92 — Membre de la Commission du prix Burdin de 1864 (question concernant la théorie MM. Pages. mécanique de la chaleur) 740 et note de la page 797 — Et de la Commission du prix Bordin (question au choix des concurrents con- cernant la théorie des phénomènes op- tiques) 797 REICIIENBACH. - Mémoire intitulé : « Un chapitre de la morphologie de la terre ». 066 — Nouveaux Mémoires faisant suite au pré- cédent 1 20."> REISET est présenté par la Section d'Écono- mie rurale comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de RL (le Gnspnrin 296 REMELÉ. — Recherches sur les combinaisons sulfurées de Vurnniuin 71G RENAUD. — Hypothèse sur la gravitation universelle 202 RENOU. — Limite des neiges persistantes. . 870 — Parasélènes et halos observés 16 21 février 1864 5i4 RESAL. — Recherches sur le mouvement des projectiles dans les armes à feu, basées sur la théorie mécanique de la chaleur. . 5oo REVEIL. — Application de la dialyse à la recherche des poisons végétaux 1 167 REYNAUD. — Revendication de priorité pour l'emploi d'un vert salubre dans la fabri- cation des fleurs artificielles 89 et aoj RIEDER. — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Ba/-ilou.v sur les substances qui peuvent être converties en papier. 385 RIESS est présenté par la Section de Phy- sique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . loGi RIONDEL. — Sur plusieurs cas de longévité dans la province de la Vera-Crux 385 RIVIER. — Appareil pour le filtrage et l'épu- ration des eaux 5iS ROBERT (EiG. ). — Nouvelles observations relatives à la prétendue contempora- néité de l'homme et des grands Pachy- dermes éleints O73 ROBERT et Petit. — Sur l'extraction du moût des raisins au moyen de l'eau, par macération et par déplacement 238 ROBERTS (Cu.). — Sur l'emploi du soufre pour combattre la maladie de la vigne, du houblon, etc 1204 ROBERTS (William). - Sur quelques sys- tèmes triples orthogonaux de surfaces algébriques 291 — Application d'un théorème d'Abel sur les transformations modulaires des fonctions i 12 MM. Pages, elliptiques à la solution d'un problème de géométrie 709 ROMNET. — Sur le dosage du gaz des eaux douces C08 — Sur un moyen d'augmenter la salubrité des grandes villes 74i ROCHARD. — Sur la palhogénie et le traite- ment dos dartres 533 G9 ) MM. Page. — Sur l'iutluence de l'altération du sang dans la pathogénie et le traitement de ces alfections 87.5 ROCHE. — Sur la formule de Taylor 379 ROSE. — Sur la matière colorante des éme- raudes. (En commun avec M. B'ohlcr.]. 1 180 ROUSSEL. — Histoire de la pellagre G17 S.EMANX. — Note sur la météorite de Tourinnps-la-Grosse (Belgique) 74 SAINTPIERRE etPÉCHOLiER. — Sur la santé des ouvriers employés à la fabrication du verdet 57 — Sur l'hygiène des ouvriers peaussiers du département de l'Hérault 579 SAINTPIERRE (C). — Sur la production d'oxygène ozone par l'action mécanique des appaj-eils de ventilation 420 — Recherches expérimentales sur la cause rie la coloration rouge dans l'inllamma- lion. (En commun avec M. A. Estor.).. 620 SAINT-VENANT (de).— Sur les contrac- tions d'une tige dont une extrémité a un mouvement obligatoire ; application au frottement de roulement sur un terrain uni et élastii(ue , 455 — M. de Snint-Vcnnnt prie l'Académie de vouloir bien le comprendre au nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Mécanique 4f>9 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (Ch.) —Remar- ques à l'occasion d'une communication de M. Coillelct sur la perméabilité du fer pour les gaz à haute température 329 — Rapport sur deux Mémoires de M. /. Do- ineyiin relatifs, l'un il de grandes masses 'd'aérolilhes trouvées dans le désert d'A- tacama, près de Tallal, l'autre à plu- sieurs espèces minérales nouvelles du Chili 55i — M. Ch. Sainte-Claire Dcvitle présente une Note de M. Bcchi sur les sofTioni boraciféres de Travale, et met sous les yeux de l'Académie un minéral nouveau, la boussingaultite, piovenant de ces sof- fioni 583 — M. Ch. Saiiite-CUiire Dei'ille fait hom- mage à l'Académie de la 7' livraison de son « Voyage aux Antilles » iiG5 SAI>;TÊ-CLAmÉ DEVILLE (H.). - Remar- ques à l'occasion d'une Note de M. Cnil- letet sur la perméabilité du fer pour les gaz à haute température 3a8 C. P., iS64, 1" Semestre. (T. LVHi.) SAPPEY. — Recherches sur la structure de l'ovaire 58o SARGENT. — Voitures destinées aux conva- k'scents et à certains malades 282 SCIIEURER-KESTNER. - Recherches théo- riques sur la préparation de la soude par le procédé Le Blanc. .')oi SCHIFF (Hufio). — Sur une nouvelle série de bases organiques 637 — Sur quelques dérivés de l'élhylidène. . . . io23 SCHIFF. — Influence du nerf spinal sur les mouvements du cœur G19 SCHNEPP. — Note sur \a_rrrLa watt- ou thé du Paraguay ù,i — Delà production, delà conservation et du commercedesviandesdelaPlata. igS et 3i5 SCHORLEMMER. — De l'action du chlore sur le méthyle 703 SCIiUTZENBERGER. - Sur la transforma- tion de l'albumine et de la caséine coa- gulées en une albumine soluble et cna- -gvilable par la chaleur 86 SECCHI (P.). — Remarques à l'occasion d'une communication de M. J'olpicetli sur les observa tiens d'électricité atmosphérique. 25 — Sur l'intensité de la radiation solaire dans les diflérontes saisons 29 — Sur les courants de la terre et leur rela- tion avec les phénomènes électriques et magnétiques 1 181 SECRÉTAIRES PERPÉTUELS (MM. liîs). Voir aux noms de M. Flourens et de M. Élie de Beaumont. SEDILLOT. — Des résections longitudinales comme procédé d'évidement des os. . . . 1073 SÉGUIER. — Réclamation de priorité pour un mécanisme permettant aux locomo- tives l'ascension de fortes pentes io3 — Des efifets de la neige sur les chemins do fer actuels 389 SERRES est nommé Membre de la Commis- sion des prix de Médecine etdeChirurgie. 558 — Membre de la Commission du prix de Mé- decine (question de la pellagre) fioo — Et de la Commission du prix Barbier (dé- i65 12^0 ) MM. Fa^es. couvertes concernant diverses branches de l'art de guérir ) ; 797 SERRES, d'Uzès. — Quelques détails sur une opération d'ovariotoraie pratiquée à Mais le 9 janvier 1 864 4-'8 — M. Serres, d'Viès, est présenté par la Sec- tion de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 914 SERRET est nommé Membre de la Commis- sion du grand prix de Mathématiques (question concernant la stabilité d'équi- libre des corps flottants) 600 SERRET (C.-J.)- — Mémoire sur les pertur- bations de Pallas duos aux actions de Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune io5i SILBERMAKN. — Sur les circonstances qui précèdent, qui accompagnent ou suivent la formation des nuages orageux 337 SISTACH adresse deux Mémoires imprimés sur des questionsde statistique médicale. 1018 SOCIÉTÉ BATAVE DE PHILOSOPHIE EX- PÉRIMENTALE DE ROTTERDAM (la) remercie l'Académie pour l'envoi du tome XXVI de ses Mémoires 706 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU (la) envoie les n°= i et 2 de son Bulletin pour l'année 1863. . . . 283 — Jm Société impériale des Naturnlistes de .Wo.çfOH remercie l'Académie pour l'envoi de ses Comptes rendus hebdomadaires. Mil. Pages. et exprime le vœu d'obtenir de même ses Mémoires 5o7 SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES NATU- RELLES ET DES SCIENCES ÉCONO- MIQUES DE KQENIGSBERG (la, adresse à l'Académie un exemplaire de la reproduction de l'ancienne Carte de Prusse de Gaspar Henneberger 53;") STAHL. — Note sur un nouveau moyen de donner aux corps friables la consistance nécessaire pour pouvoir être moulés. . . io5i STOKES est présenté par la Section de Phy- sique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 1061 STOLZ est présenté par la Section de Méde- cine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 914 STRAUSS-DURCKHEIM.— Lettre concernant un appareil de son invention destiné à faciliter aux aveugles l'usage de l'écri- ture 1 1 00 STRUVE est présenté comme l'un des candi- dats pour une place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Mit- scherlich mi SYLVESTER. — Sur la limite du nombre des racines réelles d'une classe d'équations algébriques 494 — Sur une extension de la théorie des équa- tions algébriques 689 — Sur une extension de la théorie des ré- sultants algébriques. . . 1074. ii3oet 1178 TAMIN-DESPALLES. - Sur la phthisie pul- monaire et son traitement 483 TARDY' demande et obtient l'autorisation de reprendre son Mémoire intitulé : a Phy- .siologie de l'homme et physiologie uni- verselle » 542 TAVIGNOT. — Du traitement de l'iritis sym- pathique par l'iridectomie 383 TEMPEL. — Comète découverte par lui le D novembre i863; Lettre de M. falz à M. Élie do Beaumont 22 TESSAN (de). — Rapport sur un Mémoire de M. Trémaux, intitulé : « Éclaircisse- ments géographiques sur l'Afrique cen- trale et orientale » 352 THENARD (P.) est présenté par la Section d'Economie rurale comme l'un des can- didats pour la place vacante par suite du décès de M. de Gnsparin 296 — M. 7Vir«flr(/est élu Membre de la Section d'Économie rurale en remplacement de feu M. de Gasparin 3 1 5 — Décret impérial confirmant cette nomina- tion 389 THOMINEDESMAZUTIES. — Sur quelques coquilles fossiles du Thibet (Lettre à M. Élie de Beaumont ) 878 THORE. — Pièces relatives à un legs fait par son père à l'Académie pour la fon- dation d'un prix annuel 1 029 TIIORON (0. de). — Note sur un animal marin observé dans les mers du Pérou où il est connu sous le nom de Manta. 384 TIGRI. — Note sur un nouveau cas de Bac- téries trouvées danslesang d'un homme qui avait succombé à une fièvre typhoïde. 32 1 — Noie ayant pour titre : « Ha'molipose des globules sanguins » C92 TREMBLAY prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des can- ( '27 51 VI. Pages, didats pour une future élection de Mem- bre de la Section de Géographie et Na- vigation yG8 TRÉMAUX. — Mémoire Intitulé : « Éclaircis- sements géograpliiques sur l'Afrique cen- trale et orientale (Rapport sur ce Mé- moire; Rapporteur M. tic Tessan).. . . 352 — Transformations de l'homme à noire époque par l'action des milieux SaG — Transformation de l'homme à notre époque et conditions qui amènent cette trans- formation 610,692, 75'2 et 1097 TRESC.4. — Note sur la meilleure disposi- tion à donner au frein de Prony, dans les expériences sur les machines motrices. 278 — Ri-clierchcs expérimentales sur la théorie ' ) MM. Pajjes. de l'équivalent mécanique de la chaleur. (En commun avec M. Lahoulaye .) . . . . 358 TRINCHESE. — Mémoire intitulé : « Re- cherches sur la structure du système nerveux des Mollusques gastéropodes pulmonés. ( Rapport sur ce Mémoire ; Rapporteur M. Ëlunrhard.) 355 TRIPIER. — Note sur l'usage de l'eau-de- vio dans la phthisie 1 15 — Sur l'emploi de la faradisation dans le trai- tement des engorgements de l'utérus. . 533 — Traitement des rétrécissements urétraux par la galvanocaustique chimique 9G6 TURNBULL prie l'Académie de vouloir bien faire constater par une Commission les résultats de sa méthode de traitement des sourds-muets logg UNIVERSITÉ DE PISE. - Lettre d'invitation adressée par l'Université, par le corps municipal de Pise et par le magistrat provincial pour la fête qui sera célébrée le 18 février en mémoire du 3' anniver- u saireséculairedelanaissancede Galilée. îSg UNIVERSITÉ ROYALE DE CHRISTIANIA (l') adresse, pour la Bibliothèque de l'Insti- tut, plusieurs de ses publications ré- centes 2o3 VAILLANT (M. le Maréchal) communique l'extraitd'uneLettrede M. Faye, accom- pagnant l'envoi d'im exemplaire de la réimpression faite à Vienne de sa Note « Sur la méthode de M. de Littrou' -çonv déterminer en mer l'heure et la longi- tude » 1 176 VALENCIENNES. - Sur une dent fossile d'un gigantesque crocodile de l'oolithe des environs de Poitiers 65i — M. Vatencienncs est nommé Membre de la Commission du grand prix des Sciences naturelles (question concernant le sys- tème nerveux des Poissons) 1082 V.\LZ. — Lettres en date du 7 novembre et du 4 décembre i863, concernant la co- mète découverte le 5 novembre par M. Tenipcl 22 — Communauté d'origine attribuée à deux nouvelles comètes 35o — Déviation des queues dos IV' et V comètes de i863, hors du plan de l'orbile 85i — Résolution du cas irréductible sans recou- rir aux séries, simplification et vulgari- sation de l'extraclion des racines 1186 VAN HIER transmet quatre nouvelles feuilles de la Carte géologique des Pays-Bas. . . . 1060 VANNET. — Note sur la navigation aérienne 616 VAN TIEGHEM. - Note sur la fermentation ammoniacale 210 VELPEAU, Président sortant, rend compte à l'Académie de l'état ou se trouve l'im- pression dos Recueils qu'elle publie , et des changements arrivés parmi les Membreset les Correspondants de l'Aca- démie pendant l'année i863 i3 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. Lnugier sur la suture iki nerf médian 1144 — M. Velpcaa présente, au nom de M. Col- longues, -an mannequin destiné à exercer les jeunes médecins à la pratique de l'auscultation 764 — M. T'clpeau est nommé Membre de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie 553 — Membre de la Commission du prix de Mé- decine (question de la pellagre ) 600 — Et de la Commission du prix Barbier (dé- couvertes concernant diverses branches de l'art de guérir) 797 VERRIER. — Mécanisme de la production des scolioses non dues au rachitisme.. . 283 VIAL. — Rapport sur un procédé de gravure de son invention ; Rapporteur M. Bec- querel 40 ( i»lM. Pages. VIBRAVE (DE). — Noie sur de nouvelles preu\es de l'existence de Thomme dans Je centre de la France à une époque où s'y trouvaient divers animaux qui de nos jours n'habitent pas cette contrée. . 409 — Noteaccompagnant la présentation d'objets recueillis dans les terrains de transports, les cavernes et les brèches osseuses.. . . 489 VIGNOLLE (de) adresse, par ordre de M. //• Ministre de la Guerre , un exemplaire du XIH' volume du « Recueil de lié- moires et d'Observations sur l'Hygiène et la Médecine vétérinaire militaires ». iiGo ^^GO^ROUX. - Sur la nature et le trai- MI\I. Pagef lement de l'épilepsie, de rhystérie et de plusieurs autres maladies 968 et i2o5 VIONNOIS. — Sur des fours à briques de l'époque gallo-romaine 889 — Note relative à l'action d'eau de suin- tement sur un remblai argileux 978 VOLPICELLI. — Observations "électro-atmo- sphériques et éleclro-telluriques 629 \'TJLPI.4N et PiiiLiPEALx remercient r.\ca- démie qui leur a décerné un prix de Physiologie expérimentale pour leurs travaux sur la physiologie du système nerveux 64 W WEBEK (WiL. j est présenté par la Section de Physique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 1061 VVILLEMIN. — Sur l'absorption, par la peau, de l'eau et des substances solubles... 616 WITTEMÎR. — Sur la formation de cer- taines figures de cristaux 889 WÔHLER. — Sur la matière colorante des émeraudes. (En commun avec M. Rose.]. 1 180 — M. JVohlcr est présenté comme l'un des candidats pour une place vacante d'As- socié étranger i laâ — M. If'ohlcr est élu Associé étranger en remplacement de feu M. Mitscherlich . . 1 138 WURTZ. — Recherches sur les combinai- sons diallyliques 460 et 904 — Sur les produits d'oxydation de l'hydrate d'amylône et sur l'isomérie dans les alcools 971 — Recherches sur les carbures d'hydrogène. 1087 GAUTHIER-VILL.4RS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES C0.MPTES RENDUS DES SEANCES DE l' ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — RUE DE SEINE-SAINT-GERMAIN, 10, PRÈS L'iNSTITUT. .m^^; ;^ m A , ^ '^ -'/-î: [ 'A^rs^ Vr ^ ^^v\ 3 2044 093 253 532 Date Due DEC 17 Î95a. ^f^y 181962 'Èm