>A V C-^^\1' ffitt^HMI WHITNEY LIBRARY, IIARVAKU UNIVERSITY. THE GIFT OF .1. D. WIIIÏNEY, Sturt/is Hoope.r Proftssor w 'n WhN MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY A . Vf Aâ.. I ï S^^^ m:^ ^mt 'l-l ^x COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAniS. — IMPniMEniE de GAUTIIIER-MLLARS, rie de SEINE-SAINT-r,EBMAIi\, 10, PUES I. INSTITUT. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME SOIXANTE-TROISIEME. JUILLET — DÉCEMBRE 18G6. PARIS, GAUTHIER-VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2 JUILLET 1866. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. 3IEM0IRES ET COMMinVICATIONS DES MEMRRES Eï DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSICO-CHIMIE. — Mémoire sur la formation, en vertu d'actions tentes, de divers composés, et notamment des silicates terreux; par M. Bf.cquf,«el. (Extrait.) « Le Mémoire que j'ai rhonneur de présenter aujourd'hui à l'Académie contient les nouvelles recherches que j'ai entreprises sur les effets chimiques produits, en vertu d'actions lentes, au contact des corps solides et des corps liquides, par le concours simultané des affinités et des forces électriques ou seulement par les affinités ; recherches ayant pour but de faire connaître comment on peut arriver à reproduire certaines substances minérales, et particulièrement des silicates, par voie huaùde, en essayant d'employer quelques-uns des moyens dont la nature dispose. » Les principes dont j'ai fait usage pour la production des silicates ter- reux et métalliques ont été exposés en iSSy dans mon Traité expérimental d'électricité et de ïnagnétisme, t. V, p. a3 et suiv., et avec plus de détails dans le Traité d' électro-chimie; c'est en les employant que j'ai obtenu cris- tallisés, sans le concours des forces électriques, la chaux carbonalée rhomboïdale, l'arragonite, la gaylussite, le phosphate et l'arséniate de chaux, etc., etc. Voici la série des expériences qui ont été faites pour atteindre le but que je me suis proposé : )) Lorsqu'on plonge dans une dissolution métallique un métal plus (6 ) oxydable que celui qui est en combinaison, ce dernier est ramené à l'état métallique par l'autre, qui se substitue à sa \Aace eu proportions définies; mais si, au lieu d'opérer avec une dissolution métallique, on prend un com- posé insoluble liumeclé d'eau distillée et dont la base appartient à un métal moins oxydable que l'autre, les elfels produits ne sont pas toujours les mêmes, par cela même que la force de coliésiou, qui n'est pas vaincue dans le corps solide comme elle l'est dans la dissolution, résiste au jru des affinités; il peut arriver alors que l'oxyde passe à un élat d'oxydation moindre, ou bien qu'il se produise des composés intermédiaires dont on retrouve les ana- logues dans les filons ou dans les fissures des roches métallifères, au travers desquelles s'infiltrent des eaux plus ou moins chargées de diverses sub- stances provenant du dehors. » Si l'on répand, par exemple, sur une lame de zinc du protoxyde de plomb en pâte liquide avec de l'eau distillée^ et qu'on ap])lique dessus une lame de verre en mastiquant les bords pour empêcher l'évaporation de l'eau, le protoxyde n'éprouve aucun changement ; il n'en est pas de même du peroxyde, qui est décomposé en donnant lieu à un produit non encore examiné. » Ou a passé ensuite à des cas phis compliqués. Il existe deux chromâtes de plomb : i" le chromate jaune, qui est brun-rougo quand on le prépare avec une dissolution de chromate de potasse contenant un léger excès d'alcali, et dont la composition est la même que celle du chromate naturel ; 2° le chromate bibasique, qui est rouge sanguin. Ce dernier^ ainsi que le chromate naturel, peut être obtenu par deux procédés différents : le premier, en ])laçant le chromate jaune sur une lame de platine plongeant dans l'eau distillée et en rapport avec le pôle négatif d'une pile composée de quelques éléments et chargée avec du sulfate de cuivre, puis fermant le circuit avec une lame de platine en rapport avecle pôle positif : l'action voltaïque dé- compose le chromate en acide chromique qui devient libre et se répand dans l'eau, et en chroniate bibasique qui reste sin- la lame négative. Le second procédé consiste à placer du chromate jaune, humecté d'eau distillée, sur une lame de zinc, et à recouvrir le tout avec une lame de verre comme ci-dessus: le zinc, en réagissant sur le chromate, produit les mêmes effets que le coin-ant électrique, il s'empare de i équivalent d'acide chromique et laisse sur la plaque i équivalent de chromate bibasique. On obtient les mêmes effets avec le chromate naturel. « Quant au chromate rouge cristallisé semblable à celui de la nature, on l'obtient en laissant fonctionner pendant un certain nondjre d'années ( 7 ) un appareil formé d'un tube de verre fermé hermétiquement, dans lequel on a introduit un couple plomb et platine, une dissolution concentrée de chlorure de chrome et du kaolin où est noyé le plomb. Il y a d'abord dé- composition du chlorure, formation de chlorure de plomb, puis diverses réactions dans lesquelles l'électricité intervient et d'où résulte du chromate de plomb en cristaux aciculaires d'un rouge orangé. On le j)roduit encore en faisant réagir lentement une dissolution de chromate de potasse sur de la craie traitée préalablement à la température de l'ébullition par une dis- solution concentrée de nitrate de plomb. » On obtient des résultats semblables en soumettant au même mode d'expérimentation le carbonate bibasique vert de cuivre humecté d'eau distillée ; le carbonate perd peu à peu sa couleur verte, qui devient succes- sivement bleuâtre, bleue et noire; il passe donc à l'état de carbonate sesqui- basique et de carbonate neutre, en même temps qu'il se forme du carbonate de zinc en petits tnliercules blancs. En substituant le plomb au zinc, les mêmes effets ont lieu ; mais ils sont moins marqués, et le carbonate de plomb, au lieu d'être amorphe, est en cristaux ayant un aspect nacré. » On a obtenu le carbonate bleu sesquibasique en prismes rhomboïdaux obliques, avec des troncatures, comme celui de la nature, en soumettant d'abord, sous une pression de 4 à 5 atmosphères, pendant douze heiu-es, dans un tube de verie à fortes parois, du sous-nitrate de cuivre cristallisé dé- posé sur de la craie, à la réaction d'iuie dissolution de bicarbonate de soude, puis en abandonnant le tout aux actions spontanées pendant plusieurs années. Il se forme successivement du nitrate de soude, du carbonate bi- basique de cuivre, puis du carbonate sesquibasique qui est produit quand le carbonate bibasique perd \ équivalent de base. » Avant d'arriver à la formation des silicates, on a fait les expériences suivantes : » On a commencé par faire écouler lentement et d'une manière continue, sur des lames de sidfale de chaux, de l'eau distillée; la surface n'a pas tardé à présenter un aspect ciiatoyant dû à l'action dissolvante de l'eau qui, s'exerçant plus facilement dans les sens de clivage que dans toute autre direction, en raison d'une force de cohésion moindre, a mis à découvert les joints du clivage principal, d'où sont résultées sur la surface des stries nom- breuses parallèles qui ont donné au gypse un aspect chatoyant que l'on retrouve sur la surface des minéraux qui ont dû éprouver une action sem- blable. M En substituant à l'eau une dissolution saturée de sulfate de potasse, on ( «) obtient un double sulfate de potasse et de chaux cristallisé en aiguilles, et soluble dans l'eau. Les dissolutions saturées de sulfate de soude, de magné- sie, de zinc et autres n'ont rien produit de semblable jusqu'ici. » En opérant avec une dissolution concentrée de potasse caustique, il se forme du sulfate de potasse et on ne retrouve aucune trace de chaux dans la dissolution : la surface du gypse se recouvre d'une poudre adhérente blanche qui n'est autre que de la chaux. » Voici la méthode que l'on a adoptée pour obtenir les silicates simples et les silicates doubles. » Cette méthode repose sur les principes exposés en 1837 : on introduit dans une éprouvette à pied fermée avec un bouchon à l'émeri une dissolu- tion de silicate de potasse marquant 10 degrés à l'aréomètre, avec des mor- ceaux de craie qui, ayant été mis en contact préalablement avec une dis- solution de nitrate de cuivre ou de nitrate de plomb, sont recouverts de sel basique de l'un de ces deux métaux. La craie, étant poreuse, contient dans son intérieur du nitrate de chaux et du gaz acide carbonique résultant de la réaction du nitrate de cuivre sur le calcaire. Peu de temps après l'im- mersion, on voit surgir d'un grand nombre de points de la surface de la craie, dans différents sens et souvent verticalement, par l'effet d'une action capillaire dont M. Chevreul a fait une étude approfondie, ou d'endosmose, des espèces de stalactites formées de silicate de chaux. Le gaz acide carbo- nique, en sortant de l'intérieur, entraîne avec lui du nitrate de chaux; de leur contact avec la dissolution de sihcate de potasse résulte du carbonate et du nitrate de potasse, puis du silicate de chaux sans trace d'alcali. Des roches injectées de vapeurs diverses produisent probablement des effets de ce genre dans leur contact avec des dissolutions qui s'infiltrent dans leurs fissures. » En opérant avec une dissolution d'aluminate de potasse, mais appli- quant la méthode ci-après, on a produit des cristaux prismatiques d'alumi- nate de chaux insolubles dans l'eau. Le principe général consiste donc à imbiber un corps poreux d'une dissolution que l'on fait réagir lentement sur une autre dissolution dans laquelle on plonge ce corps. » Les silicates doubles s'obtiennent comme il suit : » Lorsqu'on fait arriver très-lentement, au moyen d'iui procédé décrit dans le Mémoire, une dissolution de silicate de potasse marquant de 6 à 10 degrés aréométriques, sur une lame de gypse tenue inclinée afin de lui donner un écoulement, on voit se former au milieu de différents produits des cristaux radiés en aiguilles, terminés par des biseaux ; ces cristaux s'allongent de jour ( 9^ en jour, se superposent les uns au-dessus des autres et finissent par pré- senter une surface confuse ayant un aspect nacré; ils sont fusibles en émail an chalumeau, insolubles dans l'eau, solubles dans l'acide chlorhydrique concentré ou étendu, en laissant un dépôt de silice; la dissolution ne contient c[ue du chlorure de calcium et du chlorure de potassium. Ces cristaux appartiennent donc à un double silic.ite de potasse et de chaux. Tous ces caractères rapprochent ce silicate de l'apopliyHite, dont il ne diffère que par sa solubilité dans l'acide chlorhydrique. Il sera pos- sible de s'en procurer d'ici à peu de mois une cpiantité suffisante pour en faire l'analyse. » On a lieu d'(>spérer que l'on parviendra à former suivant la méthode indiquée d'autres silicates et particulièrement des silicates t'oubles. » La dernière expérience que l'on doit mentioiuier est relative à l'in- fluence des parois des tubes de verre sur les effets électro-chimiques, pour obtenir en lames minces, avec l'éclat métallique et des irisations, les sulfures de fer et de cuivre, lesquelles présentent l'aspect des pyri'es. » Les faits exposés dans ce Mémoire mt)nlrent où peut conduire l'étutle des actions chimiques lentes produites au contact des corps solides et des liquides, soit c[u'on emploie l'électricité comme force chimique, soit que l'on ne fasse usage que des effets d'endosmose, pour arriver à la reproduc- tion d'un certain nombre de substances minérales, et particulièrement des silicates. » GÉOMl';TRiri. — 5»/' lis coniques déterminées par cinq conditions de coulai t avec une courbe donnée ; jiar M. A. Cayley. n Partant des formules de M. Zeuthen (*), j'ai réussi à trouver les nombres des coniques qui satisfont à cinq conditions de contact avec une courbe donnée, à savoir : les nombres (5), (4, i\ (3, 2), (3, 1, i), (2, 2, i), (2, I, I, i), (1,1,1,1,1), qui dénotent respectivement le uondjre des co- niques qui ont avec la courbe donnée un contact du cinquième ordre, un contact du quatrième ordre et un contact du premier ordre, . . , , cinq contacts du premier ordre. La couibe donnée est toujours une coiu'be de l'ordre m avec â points doubles et /i rebrousbemenis ; en dénotant par ?i la classe de la courbe et en écrivant de plus a = 37i -+- k, j'exprime les iiond.M es (*) \'oii- Com/./cs rc/idiis, t. I^XII, jiinviii' i8(')h, p. i-^ et siiiv. C. U., if-'(;G,-i™« Scmc-'dc. (IMAl IL IS" 1.) ( lo ) cherchés en fonction de [m, n, a). Cela étant, voici mes résultats : (5)^ — i5m — i5n -h 9a. (4, i) = — 8'n- — 20inn — 8/r + io4ra + io4" + « (C>m + (]n — 66). (3, 2) = I20WZ 4- i2o« -h a (— /|/72 — 4« — 7.S) + 3a-. 3 3 (3, I, 1) = m^ — fom^n — 1 onur 7i^ + ^m- -+- I i67?m + ^n- — 434'" — 434» + a ( - m- + Gmn -h - a- m — ^ n -\- o.n 1 ^ — 5 c/.'\ (2, 9., i) = 2/1 m- + 54'«« + 24«" — 468 /« — 468« + a (— Sin — 8n + 327) + 7.- ( 1 ?« + I /j _ 12 | ■ (2, I , I, 1) = 6/h' -h 3om-« + 'jo)iur + 677' — \'jl\in- — 348 w« — i74«" + i320 7/2 + i320« + u ( 7j m' + iiî^ n + mn- -4- -r «^ — — m- — 26 7?77i ,2. 3 i5 358 3'^8 — 77- + 777 4- a .-1 3 77 — r)6o j ^ — - 777 — ;^ 77 + a8 ) • (l, I, I, I, l)=r 777' H 7/7 'n ■+ - lll^ fr + ^ W' 77^ + — 77777* H ^7/' 1 20 1 9. i 6 I o 1 ■.>.o — — 777' — 7^ //iv/ — inr n- ; 77777^ 77 I a o b I > ii3 , ann , aoo , ii3 , 7- 777'' ■- m- n mn^ y- ir 34 12 la a4 , 19.67 ■• 5q3 1367 , 3a5Q 3a5Q H iir -+- -If- 7777/ H '- n- ^ 777 -^ 77 la j la 5 T , / ' -, 3 .. 3 „ I 3 H- a — -7 '« 1)1' Il '7777- — y rr \ 4 '^ ■-•• 4 , aq , „ aq 337 337 '9^ + -7^777° + "i^llin -+- -7- 77° /- III y- 77 + ^^ •I -) 4 4 -' -I- «- ^ g 777 + I 77 — 1 .T ( " ) » J'ai trouvé ces résultats au moyen de certaines équations tonction- nelles de la manière que voici. En considérant l'ensemble des deux courbes {m, ri, a) et [m', n' , a'), ou, comme on peut dire, une courbe m -+- in\ l'ensemble des courbes m et m', on a, |)ar exemple, (4, l)m+,H'=(4, l)m + (4, lW + (4)mflW+(4)ni'(0'«j où (4, i)m+m'j (4> i)'«' (4i i)m' sc rapportent aux courbes m -h m', m et m' respectivement; (4)m (')'«' (dénote le nombre des coniques qui ont avec la courbe ni un contact du quatrième ordre, et avec la courbe m' un contact du premier ordre; et de même pour (4)/n' (Om- ^^^^ étant, en écrivant cette équation sous la forme (4. i)m+m' — (4, ')m " (4, l)m' = l4jm (')«' + (4),n' (l)"0 on calcule par des formules connues l'expression à côté droit en fonction de {i7i,n, a, m', n', a'); l'équation est alors une équation fonctionnelle à laquelle doit satisfaire la fonction inconnue (4, i),n) ^t l'on obtient de là (4i 0'" ^g^l à une fonction déterminée de {m, n, a), plus des termes linéaires en (m, ii, u) qui restent indéterminés. Comme (4, i)m est symétrique par rapport à (/», 7i), ces termes seront de la forme a [m -h n) -h b x ; pour trouver les coefficients, je remarque que pour une courbe cubique on a (4, i),„ = o; comme la cubique peut être une cubique générale, ou avec un point double, ou avec un point de rebroussement, on a pour (/?;, ?i, a.) les trois systèmes de valeurs (3, 6, i8), (3, 4, 12), (3, 3, 10); cela donne pour a et b trois équations satisfaites par les mêmes valeurs a = io4, b = — 66, et la détermination du nombre (4, i),n ou (4, i) est ainsi achevée. H y a de même, pour chacun desaulres nombres (3, a), (3, i ,1), etc., toujours deux coefficients a et b qui doivent satisfaire aux trois conditions obtenues, comme ci-dessus, au moyen d'une cubique. L'existence de ces trois conditions fournit dans chaque cas une vérification assez complète des calculs. ') Je me sers, dans l'investigation, d'une formule générale qu'il convient de mentionner : en considérant trois conditions 3X et deux conditions 2X' quelconques et en écrivant (3X, 2/.) = ,a, (3X, p^d)=:v, (3X, 2r/) = f, (aX', 3/.).= ^/, (aX', 2/; + r/) = v', (7.X', /j + 2^/) = p', {■i\', 3(1)=^^'; ( 12 ) ilors les nombres [tj.', v', p', lin supposant que les résultats fournis par ce corps pui.«sent être l'objet d'une controverse, comment admettre que le sel ammoniac four- nisse, à une température très-voisine de celle de sou ébullition, ligoureuse- ment 8 volumes, ce qui impliquerait qu'à cette tempér.iture la dissociation est complète (le groupement normal étant supposé 4 vohmies), alors qu'il résulte des expériences si nettes de M. H. Sainte-Claire Deville qu'en met- tant en présence les gaz ammoniac et chlorhydrique à 35o degrés, ils s'unis- sent en développant nm températiu'e bien supérieure à celle qui foiuuit 8 volumes et pour laquelle on admet la dissociation? ( '7 ) » L'étude (lu cyanhydratc (r;imii)oniaqiK', lailo ;iii iiinue ]ioiiit de vue par MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost, met encore mieux en relief ce groupement en 8 volumes. En effet, la densité de vapeur de ce corps, dé- terminée à la température de -+- loo degrés, donne un nombre qui corres- pond rigoureusement à 8 volumes, et l'on ne saurait admettre qu'il y ail ici la moindre décomposition, le cyanhydrate d'ammoniaque résistant, coiTune on sait, à 1200 degrés, température à laquelle ses éléments consti- tuants, l'acide cyanhydrique et l'ammoniaque, se résolvent en tout ou en partie en charbon, hydrogène et azote. » Et d'ailleiu's, quelle est la nécessité d'admettre que la molécule de tous les corps doive fournir absolument 4 volumes de vapetu'? Pourquoi telle vapeiu" ne correspondrait-elle pas à 8 volumes, tandis que telle autre en représente 4, et cela parce cpie ce dernier mode de groupement est celui cpii se présente le plus frécpieuunent ? Pouiquoi vput-on enfin voir des phénomènes de dissociation (malgré M. H. Sainte-Claire Deville lui- même) dans tous les cas où ce groupement en 8 volumes se manifeste? " Il n'jf a rien d'étonnant à ce que la molécule du chlorhydrate d'am- moniaque, différente par les réactions qu'elle présente des chlorhydrates d'iiydrocai-bures, fournisse à Fencontre de ces derniers 8 voliunes au début, alors qu'elle est intacte, pour présenter, durant un long intervalle de tem- pérature, ce même groupement , les gaz anuuoniac et chlorhydrique, qui résultent de la dissociation, représentant, comme le sel ammoniac lui- même, 8 volumes pendant cet intervalle, à moins que la température n'é- tant portée beaucoup plus haut et amenant la décomposition complète de l'ammoniaque, on n'obtienne finalement 12 volumes. >' Je viens d'effectuer de nouvelles déterminations de densité relativement à la vapeur acétique dans la vapeur de mercure et dans la vapeur de soufre, au moyen de l'ingénieux procédé de MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost. J'ai pu me convaincre qu'à 35o degrés cette vapeur correspond toujours à 4 volumes, tandis qu'à 44o degrés ou obtient un nombre sensiblement plus faible, qui indique un commencement de dissociation, et l'on peut consta- ter, en effet, dans cette circonstance, la mise en liberté d'une petite quan- tité d'acide carbonique et de gaz des marais. « La décomposition de la vapeur acéiiquc étant trè.s-faible à cette leui- péraUuT, il eu résulte que, tians un intervalle d'environ 200 degrés, cette dernière obéit aux lois qui régissent les gaz, représentant ligoureusement 4 volumes, ce qui est son véritable et unique groupement, tauihs que, dans 1;. R., iP(.(!,-2""' .S™.<-.<((f.(l-. LXIII, ■-." l.) <^ ( '« ) I iiiteiN.ille (le i lo ;i i i5 degrés compris eiilrc l;i tempéralure d'ébiillition cl le inoinciit où le groupement en f\ voliitnes se iiiaiiiieslc, on oblienl des nombres décroissant d'une niaiiièi-e conliniic, ne correspondanl à aucun groupement particidier. « Des nombreuses expériences que j'ai exécuh'es à diverses époques sur les vapeurs, je crois pouvoir, en terminant cette Noie, lirer les concbisions suivantes, savoir : » 1° Que bi molécule d'un composé volatil réduit en vapeur ne fournit qu'un groupement unique représentant 4 ou 8 volumes ; elle pourrait eu représenter a ou 6, mais ce mode de groupement nous est encore inconnu ; '1 2° Que le groupement en 3 ou 6 volumes n'existe pas à l'égard des diverses substances examinées jusqu à ce jour; des déterminations opérées à des lempéralures inférieures ou supérieures de 5 degrés à celle à laquelle ce groupement paraît exister, donnent, en effet, des nombres notablement différents. » Après avoir présenté cette Note de M. Cabours, M. H. Saixte-Claiue 1)evim-e développe les réflexions suivantes : « Nous devons à M. Cabours les règles précises qui doivent aujourd'bui nous guider dans la discussion des questions relatives aux densités de va- peur, et je suis fort beureux de le voir entrer par la voie des expériences et d'une logiques sévère dans \\\w poléini(|ue scientifique où je suis moi-même engagé. » Les Irav.mx de M. Cahouis nous interdisent aujourd'bui de considé- rer comme définitif le résidtat d'iuie seule expérience pour déterminer la densité de vapeur d'un corps. 11 faut, eu réalité, observer la loi i\o la varia- lion de ces densités avec la température et ne considérer comme acquise une densité de vapeur qu'autant que celle-ci est devenue invariable avec la température. Mais un second pbénomène que mes savants amis M. Cahours et M, Wurtzont parfaitement constaté, amène une complicalion à la règle si simple que je viens d'éiioucer. En eifet, certaines vapeurs de cldorby- drate, de brombydratc d'bydrocarbures, après èlre restées fixes pend.nit un certain intervalle de température, ce qui permet de leur assigner Zj vo- lumes à l'équivalent, redeviennent variables à une température plus élevée. Elles ne reprennent une fixité nouvelle que lorsqu'on est arrivé à un point de l'éclielle tliermométriquc bien su|)érieur à celui des premières détermi- nations, et alors ces cblorbydrates représentent 8 volumes à l'équivalent. ( '9) On conçoit l'emburras qui i)eut alors exister si l'on a le choix entre denx densités de vapeurs invariables entre des températures suffisamment éten- dues. C'est dans ces circonstances que l'on peut, comme je l'ai dit dans une récente communication, supposer légitimement que la seconde variation de la densité est concomitante d'une décomposition partielle du corps, phénomène que j'ai appelé dissociation, et dont la mesure doit, pour écarter toute hypothèse, être donnée en tension ou millimètres de mercure. Là- dessus MM. Cannizaro, Herniann Kopp, Wurlz, Cahours et moi-même nous sommes tous d'accord. » Mais que penser d'un coi'ps comme le perchlorure de phosphore, dont la densité ne devient invariable qu'à partir de la température où celte den- sité correspond à 8 volumes? Pour l«s chlorhydrates d'hydrocarbure on voit qu'il y a deux variations et deux permanences (qu'on me passe ce terme cpii explique ma pensée en un mot). Mais ici il n'y a qu'tuie période thermométrique pour la variation de la densité et une période indéfinie d'invariabilité pour cette densité. En appliquant purement et simpleiuent ia règle de M. Cahours, on doit admettre que le perchlorure de phosphore re- pi'ésente 8 volumes, et cette conclusion est inattaquable dans l'état actuel de la science. » Pour admettre le contraire, c'est-à-dire que le perchlorure de phos- phore est décomposé dans sa propre vapeur, et que même si près de son point d'ébullition sa tension de dissociation est aussi considérable que per- mettent de le supposer les expériences nouvelles de M. Cahours, il faut faire nécessairement une hypothèse. Or, il ne faut pas se le dissinîuler, les pressentiments scientifiques (jui nous inijjosent nos hypothèses sont si sou- vent trompeurs, que nous devons toujoiu's non pas les rejeter, mais les con- sidérer comme une tache dans nos raisonnements. » L'analogie du percblorure de phosphore avec le perhronmre, qui ne supporte pas la distill.itiou sans se décomposer (d'après M. E. Baudrimont), le fait que la vapeur de perchloriu-e est jaune-veidâtre à partir du moment oit on peut l'apercevoir nettement dans un tube de verre très-long, la faible quantité de chaleur qui se manifeste au moment où le chlore et le proto- chlorure se combinent, toutes les considérations que j'ai fait valoir ne sont pas des preuves. Je l'ai dit déjà, il n'y a rien de nécessaire dans cette argu- mentation : elle n'infirme donc pas la conclusion que M. Cahours vient de tirer et l'application rigoureuse de la règle qu'il nous a imposée. Ceux que cette règle gène dans leurs théories doivent faire connue moi, chercher par des expériences nouvelles les cas dans lesquels elle ne s'applique pas; mais 3.. ( -^o ) elle n'en consliiiK' pas moins une des plus belles conquêtes que nous ayons faites en physique, et nous ne devons pas essayer de nous y soustraire, si nous voulons o'viter l'erreur. » Je vais en donner une preuve frappante. Quelques chimistes consi- dèrent que le soufre à 5oo degrés avec sa densité de vapeur tiiplée (6,6) est à un état i)articulier constituant une allotropie nouvelle de ce corps simple à l'état gazeux. Pour que ces conclusions fussent exactes, il faudrait, d'après la régie de M. Cahours, démontrer que cette densité 6,6 est inva- riable dans luie étendue suffisiimment grande de l'échelle ihermomélrique, ce que je ne crois pas exact pour des raisons que je dirai plus tard. Eu attendant, une jjareille hypothèse est tout à fait gratuite. » Ce que j'assimile encore à une hypothèse gratuite, c'est la répugnance invincible que professent un grand nombre de chimistes pour attiibuer I ou 8 volumes à l'équivalent des corps simples ou composés. Lorsqu'on croit à l'absolu dans des considérations de cet ordre, ou est dans l'errein-, car ou ne s'appuie jamais que sur des analogies pour établir des nombres et des raisonnements. Mais je reviendrai plus tard sur ces questions de logique scientifique. Pour le moment je désire montrer qu'un corps nouveau pré- sentant 8 vohmies de vapeur ne peut guère être écarté de la science. Il s'agit de i'hydriodate d'iodure de mercure (AzHM, Hgl) dont la densité a été prise à 35o et 44° degrés par M. Troost et j)ar moi. \iipenr de soufre. \"aiieni- ■" Excès de poids 6Gq"'S'' noT Volume du ballon 342'^ 344 > 5 Air resté i"^^,5 i ,4 Densité .*. 6'^% 38 6,49 Densité calculée =^8 volumes. . . t),44 L'hydriodate d'ammoniaque représente 8 vol. L'iodure de mercure 4 » La combinaison représente 8 volinnes au lien de ... . 12 » » L:i coiulensaliou est doue ^ d'après la règle de Ga\-L!issac. C'est une preuve de i)lus à ajouter à celles qiu' j'ai données dans mes i.eçor.s sur la dissociation (1) auxquelles je renvoie le Icctetir. Je vois avec j)laisir ([ue l'un des meilleurs juges dans ces questions fondamentales, M. Cahoiu-s, partage entièrement les opinions que j'y ai consignées. (1) l.i-roiis prnfifssrcs iici'iint tu Sorii-lt^ Chiiiiiijiu- ; Pai'is, llaclu'tle, l8()t). ( ^' ) " Je crois que dans l'état actuel de la science, il faut, dans nos rai- sonnements, ou nous tenir éloignés de toute hypothèse, ou bien attri- buer, comme je le fais, à ces raisoiuiemeiits eux-mêmes la valeiu- scien- tifique peu considérable que leur base hypothétique leur assigne. Enfin je crains que nous n'introduisions dans la Chimie, sous le nom de tliéories, bien des idées vagues qui peuvent être nuisibles à son développement. Si nous ne nous assujettissons en outre à n'employer que des termes rigoureu- sement définis, à rejeter toute cause occulte de nos spéculations, nous ris- quons de nous perdre dans la voie d'un mysticisme scientifique où l'on se contente de lueurs indécises et séduisantes au lieu de principes clairs et rigoureusement démontrés, i. CHIMIE. — Sur (le nouveaux dissolvanls de Cor; par M. J. Nicklès. (Deuxième Note.) « J'ai fait voir [Compte rendu du 26 mars 1866, p. 755) que l'iode peut attaquer l'or, à la condition de se trouvera l'état naissant. Depuis, je me suis assuré que là ne s'arrête pas l'action dissolvante de ce métalloïde, et qu'au contraire elle peut s'exercer directement, à la condition d'opérer à chaud et sous pression, ou encore sous l'influence des rayons solaires. Que l'on emprisonne dans lui tube de l'iode, de l'or battu et de l'eau, et qu'on chauffe : une température de 5o degrés centigrades suffira pour faire disparaître peu à peu le métal précieux. Même résultat si l'on remplace l'eau par l'éther, à cela près que la réaction se fait plus lentement. » La dissolution dans l'éther se fait encore lorsqu'on remplace la chaleur du bain-marie par une forte insolation, la liqueur ne se trouvant pas dans un tube scellé, mais tout simplement dans un flacon bouché à l'émeri. » Dans toutes ces situations, l'or est attaqué et |)asse à l'état d'iodnre; le liquide filtré abandonne une pellicule d'or métallique lorsqu'on le soumet à l'évaporation, dans un tube placé dans lui bain de sable suffisamment chauffé à la tin de l'opération pour ménager la décomposition de l'ioduie produit. » Le sesqui-iodure de fer Fe° P, dont l'existence, i-évoquée en doute par Gmelin, Squire et autres, est maintenant hors de contestation [Annales de Chimie el de Physique, i865, t. V, p. 172), ce sesqui-iodure constitue un bon dissolvant pour l'or quand il est associé à l'éther; cette solubilité se base évidemment sur le peu de stabilité de cet iodure, et ressort déjà de ce ( ^o qui a été dit dans n»a première coinmuaication au snjel de l'acide iodhv- drique sur le sesquioxyde de fer. » Comme le iesquibtomure de fer Fe'^Br' se réduit eu bromure FeBr à l'ébullition, j'ai peusé que ce composé devait, par cela même, èlre apte à agir sur l'or métallique. L'expérience m'a appris qu eu effet il en est ainsi. » Deux espèces de sesquibromures m'ont servi à celte occasion ; l'un préparé depuis quelques années, et conservé à l'état sec avec de l'amiante; l'autre préparé tout exprès avec du sesquioxyde de fer et de l'acide brom- hydrique aqueux. » L'un et l'autre étaient exempts de brome libre; toutefois, par surcroît de précaution, on eut soin d'ajouter aux deux ])roduils un peu cle proto- bromure do fer, afin de neutraliser à l'avance les traces de brome libre que le liquide aurait pu retenir; il y avait assez de ferrosuin pour bleuir forte- ment le prussiate rouge. M Au bain-marie comme sous l'influence des rayons solairt-s, ces com- posés ont peu à peu dissous l'or battu. » GÉOLOGIE. — Sur la procluclion naturelle et artificielle du diamant. Note de M.E.-B. DE Chancouktois. (Extrait par l'auteur) (i). « Ne pouvant encore publier l'ensemble des conclusions du Mémoire sui' la coordination des sources de pétrole et des gîtes bitumineux, dont j'ai présenté les premières parties en i863 [Comptes rendus des 17 et 24 août et 2 novembre), je désire prendre date à l'égard de quelques points, et priuci- palemeni pour la proposition suivante: u Le diamant dérive des émanations hydrocarburécs, comme le soufre déiivc des émanations liydrosulf urées . » On sait que le soufre cristallisé des solfatares résulte de la demi-oxy- dation de l'iiydrogène sulfuré arrivant dans des fissures, ou à li'avers des tufs spongieux, au contact de l'air atmosphérique ou de l'air dissous dans les eaux superficielles. )) Tout l'hydrogène est oxydé; mais dans les conditions du phénomène que l'on peut appeler la combustion humide, une partie du soufre seule- (i) Cette Noie avait éic renvoyée dans la dernière séance (26 jiiin^ à une Commission qui, dans la séance d'aujourd'hui, a déclaré, par l'organe de M. Pelouze, (jue le travail de M. de Cliancourtois peut être analysé dans le Compte rendu. ( 9.3 ) meut passe ;'t l'étnt d'acide snlfni'oiix; le resie se dépose en cristallisaiU pins on moins complétenienL Je pense cpie le carbone dn diamant est isolé de la même manière, dans la combustion lîtnnide d'un hydrogène carboné on d'un carbure d'hydrogène dont tout l'hydrogène serait oxydé, landis qu'une partie seulement du carbone serait Iranslormée en acide carbonicpie. » La théorie qne je propose est tout à fait d'accord avec l'opinion !a plus accréditée, qui place le gisement ordinaire du diamant dans les itacolu- miteset dans les grès ferrugineux remontant au moins à la période devo- nienne, car, d'un côté, cette période appartient encore à la phase éruplive de grande cristallinité, et d'un autre côté, l'abondance des imprégnations bitumineuses y marque le maximum des émanations hydrocarburées, pré- curseur on cause originaire de l'excès d'acide carbonique atmosphérique auquel est due la végétation liouillère de l'époque consécutive. » Cette théorie n'est nullement en désaccord avec la découverte récente de traces d'organisme végétal à l'intérieur des diamants, car, d'après bien des faits de minéralisation, on doit trouver naturel que la cristallisation du carbone libéré ait été amorcée par un acte de vie végétative, surtout si l'on tient compte du caractère probablement très-simple de la végétalion pri- maire, et si l'on réfléchit que la naissance du corpuscule végétal était elle- même sollicitée par la production concomitante de l'acide carbonique. » Maintenant que l'on sait tirer des pétroles à peu près toutes les cou- leurs de l'arc-en-ciel, les colorations, et surtout la coloration mobile du diamant, viennent à l'appui de l'hypothèse qui lie originairement \c dia- mant et les carbures d'hydrogène. ') Il faut toutefois bien remarquer que 1 opinion cpii |>lace la formafi'iu du diamant à l'époque la plus bitumineuse n'implique pas cjue ;eifp lorm.i- lion ail en lieu dans les points où abondaient Ions les produits hydrocar- bures. » Le diamant ne pouvait au contraii'c se former cpie là où les fissures de l'écorce terrestre laissaient p:îs-,ei' seulement des hydrogènes carbonés ou des carbures d'hydrogène en vapetu', et même sans doute très-lentement, puisque la lenteur est une des conditions nécessaires des belles cristallisa- tions dont le diamant fournit le prototype. » Les pétroles subissaient bien aussi l'oxydation imparfaite, mais le carbone isolé chimiquement par la réaction, loin de cristalliser, restait en- gagé dans le pétrole excédant. C'est ainsi que se formaient et que se for- ment encore, suivant moi, les bitumes, ces corps visqueux par excellenc?, dans lescjuels le carbone saisi à l'élat naissant paraît rester en dissolution, ( 2/, ) c'est-à-dire avec la consistance liquide, mais en donnanl à son (lissol^nlll une viscosité qni rappelle indirectement combien l'état licpiide est contiaire à sa nature. » Le graphite massif qui sert à la fabrication des crayons est pour ainsi dire le résidu de i'évaporation de celte dissolution. Son aspect montre que le carbone a été déposé en paillettes par le rapprochement de la liqueur dont les dernières parties ont été ensuite exprimées mécaniquement. » Je puis maintenant présenter im autre lésumé de ma théorie à l'aide d'un mot qui désignerait tous les dépôts de carbone pur, le mot de carbo- iialiifc. » I^es gîtes de graphites et de diamant seraient les cnrbonniaics qui tien- draient dans les é|)oques anciennes la place que les solfatares occiq'XMit dans les époques récentes, avec les différences d'allure que comportent les différences des modes éruptifs et sédimentaires de chaque temps. Leurs alignements, par exemple, seraient plus précis dans le détail, phis entre- croisés dans l'ensendile. » J'arrive enfin à une considération théorique à laquelle j'attache la plus grande importance. » ]>e nombre du poids moléculaire, ce que j'appelle le caractère numé- rique de l'acide carbonique, CO', est 12 H- 2 X \6 = lil\. Ce nombre coïn- cide précisément avec le nombre thermique qui fournit le caractère nunié- l'ique ou, si l'on veut, le poids atomique du diamant. )) Ne doit-on pas voir là une confirmation de l'hypothèse suivant laquelle les deux corps de même caractère numérique sont produits parallèlement? » Je demande la permission de constater, à cette occasion, que les nom- bres des nouveaux poids atomiques adoptés dans un récent résumé de philo- sophie chimique, dont l'autorité a été si justement consacrée pnr une haute l'écompense, tombent, à l'exception de celui du vanadiiun, dans les champs d'oscillation que j'ai assignés aux caractères numériques dans mon classe- ment naturel des corps simples ou radicaux pi'ésenté sous le titre de Vis Iclluriqiie {Comptes rendus des 7 et 21 avril, ,") mai, i'3 octobre 18G2 et 16 mars iHd'i). » Les considérations géologiques m'ont chjiic guid,' assez sûrement, au moins (piant aux choix à faire entre les différents multiples ou sous-uudli- ples que les différents systèmes offraient alors en concurrence et (pii ne cessent pas de donner lieu à des confusions regrettables. J'ai l'i spi>ir que mon système sera encore confirmé à d'autres égards. » Je reviens au sujet de ma Note. ( 25 ) » La production artificielle du diamant a été l'objet de beaucoup d'el- forts, mais je ne sache pas qu'elle ait été essayée dans la voie indiquée par mon analyse géologique. » L'avant-programme de l'expérience me paraît des plus simples : sou- mettre un courant très-lent d'hydrogène carboné ou de vapeur de carbure d'hydrogène accompagné de vapeur d'eau, à une action oxydante très- mitigée dans une masse de sable contenant quelques traces de matière putrescible, par exemple un peu de farine. « En développant davantage ces indications expérimentales, je crain- drais de dépasser la sphère d'action du géologue. Je me rapprocherai, au contraire, du but pratique de ma profession en signalant l'existence pos- sible d'un nouveau genre de gisement du diamant qui serait pourlani d'origine artificielle. » Les fuites des tuyaux de gaz d'éclairage n'offreut-elles pas de grandes analogies avec les sources naturelles de gaz ou de vapeurs hydrocarbures, et ne serait-il pas possible que la production artificielle du diamant fût déjà réalisée à côté de ces terres noires que nous voyons journellement extraire du sol de nos rues? » On aurait au moins une certaine chance de trouver là un produit utile, la poudre de diamant carbonique, qui répondrait à l'un des besoins mar- qués de notre époque, celui de tout tailler, de tout polir. » M. DE Pietra-Santa écrit à l'Académie pour répondre à la Lettre de M. Grimaud, de Caux, insérée au Compte rendu du i8 juin dernier. « La Société médico-chirurgicale de Paris m'ayant chargé, dit M. dePietra- Santa, de lui adresser un Rapport sur plusieurs travaux relatifs à la dernière épidémie cholérique de Marseille (i865), j'ai fait une étude consciencieuse et désintéressée des documents qui m'étaient confiés. Cette étude m'ayant conduit à la conviction que les faits cités par M. Grimaud, de Caux, avaient été mal interprétés par lui, je me suis imposé le devoir de le déclarer d'une manière formelle et d'élaver mon opinion de preuves nombreuses et pé- reinptoires, énoncées dans le Mémoire qui a été adressé à l'Académie le 1 1 juin 1866. » La Lettre est accompagnée d'un exemplaire du Rapport en question. Ces diverses pièces sont renvoyées à la Commission du legs Bréant. C. R., 1866. -y.me Semestre. (T. LXIII, N" 1.) 4 ( 26) M. Alléijuet adresse une Note ayant pour titre : « De l'influence du re- tard de la marée sur le mouvement de la Terre ». Cette Note sera soumise à l'examen de JNI. Bertrand. M. Bouvier adresse quelques observations sur la théorie de M. Delaunay, au sujet du retard de la rotation de la Terre. (Renvoi à l'examen de M. Bertrand.) M. Lemaire rappelle qu'il a adressé à l'Académie, le 9 janvier i865, une réclamation de priorité relative au Mémoire de /li. Déclat sur les applica- tions de l'acide phénique à la médecine et à la chirurgie; ce Mémoire ayant été renvoyé à la Commission des prix Montyon, M. Lemaire prie l'Acadé- mie de vouloir bien admettre également à ce concours ses ouvrages sur le coaltar et sur l'acide phénique, ainsi qu'il en avait déjà fait la demande. [Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie (fondation Montyon).] M. Clocé écrit de la Vera-Cruz pour prier l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour l'une des places vacantes dans la Section de Géographie et de Navigation. (Renvoi à la Section de Géographie et de Navigation.) M. Fischer demande et obtient l'autorisation de reprendre un travail précédemment présenté par lui, et qui n'a pas été l'objet d'un Rapport. Ce travail a pour titre : « Mémoire sur les Bryozoaires pei forants de la fanuUe des Térébriporides ». La séance est levée à 5 heures. E. D. B. bulletin bibliographique. L'Académie a reçu dans la séance du 2 juillet 1866 les ouvrages dont les titres suivent : Mémoires de la Société impérinie cf ^(jtitidliirp., Sdeiices et Arts d' Angers, nouvelle période, t. VIII, 3" et 4'^ cahiers. Angers, i865; i vol. in-S". Manuel du chimiste agriculteur; juir M. Pouriau. Paris. 1866; i vol. in- 12. ( 27 ) La foudre, l'électricité et le magnétisme chez les Anciens; par M. Th. Henri Martin. Paris, 1866; r vol. in-12. Mahomet. Les Sciences chez les Anciens; par M. IcD'^Favrot. Paris, 1866; br. in-12. Recherches de Chimie appliquée ; par M. J. NiCKLÈS. ISancy, 1866; br. in-8°. Des maladies qui régnent le plus souvent chez les Européens dans la circon- scription médicale de Penthièvre [Algérie); par M. le D'Quantin. Paris, 1866; br. in-8°. 2 exemplaires. Congrès international de Botanique, Londres, 22-25 mai 1866. Discours du Président. Sans lieu ni date; br. in-12. Rapport du Général SABINE sur les travaux mathématiques de M. Chastes, suivi de deux Notes sur une nouvelle méthode de M. Chasles. (Extrait des Nou- velles Aniiales de Mathématiques.) Paris, 1866; br. in-8°. Epidémie cholérique de 1 865 ; Rapport lu à la Société Médico-Chirurgicale de Paris; par M. le D' DE Pietra-Santa. Paris, 1866; br. in-B". Researches... Recherches sur les propriétés médicales et les applications de ioxyde nitreux. Protoxyde de nilrogène ou gaz hilariant; par M. J. ZiEGLER. Philadelphie, i865; in-i2 relié. lisez ERRATA. (Séance du 25 juin 1866.) Paiie i35l, ligne 11, au lieu de Page i385, ligne 18, au lieu de M. Laillier, lisez M. Lailler. Page iSgi, ligne 10, au lieu de congénères ovipares, lisez congénères vivipares. Page i394) ligne 2, au lieu de générateurs du futur animal, lisez générateurs mâies du futur animal. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 JUILLET i86G. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. aiEMOIRES ET COIkOIUIVICATIONS DES MEMBRES Eï DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce que le tome XXXV des Mémoires de l'Jca- dèmie des Sciences est en distribution au Secrétariat. GÉOLOGIE. — Explication du Tableau des données tiumériques qui fixent, sur la surjace de la France et des contrées limitrophes, les jwints oii se coupent mutuellement vincjt-neuf cercles du réseau penlagonal ; par 31. L. £lie UE BeAUMONT. « Les nombres contenus dans les cinq premières colonnes du tableau que j'ai eu l'honneur de jirésenter à l'Académie dans la séance du 1 1 juin dernier (i) ont été calculés au moyen des formules que je vais établir. » Soit I {fitj. I et 2) le point d'intersection de deux des iSg cercles (i) Comptes rendus, t. LXII, p. 1257. C. R., 1866, 2"'« Semestre. (T. LXUI, N" 2.) ( 3o) du réseau pcntagonal IM, IN pour lesquels j'ai p\il)lié les données nu- mériques qui les fixent sur la surface du globe (i), ou, en générai, de deux des cercles du réseau pour lesquels ou possède les mêmes données; soient PM, PN les méridiens auxquels ces cercles sont respectivement per- pendiculaires aux points M et N, dont les distances au pôle P sont les arcs b et b' donnés dans le tableau déjà cité; soient L et L' les longitudes égale- ment données dans le tableau des deux méridiens PM, PN ; soit PI le mé- ridien, encore indéterminé, du point d'intersection I, et soit a la distance, encore inconnue, du point I au pôle. Il s'agit de calculer cette distance a, qui est le complément de la latitude du point I, la longitude du méridien PI et les angles B et B' que forment les deux cercles lAI et IN avec le méri- dien PI, angles dont se déduit celui que les deux cercles forment entre eux. Ce sont là les cinq quantités auxquelles se rapportent les cinq premières colonnes du tableau qu'il s'agissait de former. M Les bases du calcul sont fournies par les deux triangles sphériques rec- tangles PAII, PNI ayant la même hypoténuse PI, que je désigne par a ou par a' , suivant que je la considère dans le premier triangle ou dans le se- cond. Je désigne par C et C les angles formés au pôle P par le méridien PI et par les méridiens PM et PN, et j'appelle Q l'angle compris entre ces deux derniers. L'angle 0 est égal à la somme ou à la différence des longitudes L et L' de ces deux méridiens, suivant que le méridien de Paris tombe dans l'intérieur ou à l'extérieur de l'angle 5, et on a en même temps 5 = C -1~ C ou 6 = C — C, suivant que les méridiens PM et PN lombeiit l'un à l'est et l'autre à l'ouest du méridien PI, comme dans ia.fi(j. j, ou tous les deux d'un même côté de ce méridien, comme dans \iifig- :>■• » Cela posé, les triangles sphériques rectangles PMI, PNI donnent les formules élémentaires connues cota = cote cosC, cota' := coti'cosC, d'où l'on tire, en remarquant que a = a', (i) coti cosC = cot/>'cosC'; h et // sont donnés dans un tableau précédent, mais C et C sont à déter- miner, et afin de pouvoir calculer l'un de ces angles, il faut éliminer l'autre, ce qui se fait aisément en partant, suivant le cas, de l'une onde l'autre des (i) Comptes rendus, t. LVII, p. 12 r. (3i ) deux égalités 6 = C + C ou Ô = C — C, qui reviennent à C = 5 — C on C = C — e, et d'où l'on tire également, d'après l'expression connue de la différence de deux angles, cosC = cosô cosC + sinôsinC, valeur qui, substituée dans l'équation (i), donne aisément , , „ tariL'i' — cosOtixi'jb (2) langC = ^^—-, -, — ^• ^ ' " sin6 tango » Cette formule exprime la valeur de C en fonction des quantités connues /), ^' et 6; mais elle n'est pas calculable par logarithmes. » Je fnis disparaître cet inconvénient par le procédé ordinaire, en intro- duisant un angle auxiliaire y. Pour cela, je pose (3) tang© = cos5 tangé, et en remplaçant, dans !a formule (2), cos5 tang^par tangçp, j'obtiens faci- lement ,,^ ^ „ tanijZ»' — tanco) sin 6'cosa — cos// sintp Li) faneC = — ^^ — ^= - - = — '' '■■ sinStansîi sinô tangé cosi' cosm sir igi sinô tangé cosi' cosf^ sin9 tangè cosè' cos'^ formule calculable par logarithmes. » On trouverait de même I r\ ^1 sin (è — o') 5 ) tang C = -^-r- — ,, ^' , • " sm9 tango coso cosij) » L'emploi simultané de ces deux formules, (4) et (5), fournit un moyen toujours précieux de vérifier immédiatement l'un par l'autre les résultats numériques obtenus, car la longitude du méridien PI peut également s'obtenir en réunissant par addition ou par soustraction, suivant les cas, C à L ou C à L'. Les valeurs de la longitude données par les deux combi- naisons doivent par conséquent être les mêmes, et elles le sont en effet quand le calcul est correct, sauf les petites différences qu'introduit presque toujoiu's l'emploi des logarithmes. » Les formules (6j cotrt = cot^ cosC et (7) cotn'= cotZi'cosC fournissent de même deux manières de calculer l'arc PI = a = «', et par conséquent un moyen de vérifier la valeur de a. ( 32) » Les triangles PMI, PNI donnent pour c.ilciiler les angles B et B' les formules (8) cosB= cosZ» sinC, (9) cosB'= cosA' sinC. Ces formules ne fournissent pas de moyen de vérification : j'indiquerai plus loin le procédé par lequel j'y ai suppléé. » Enfin, les deux mêmes triangles donneraient pour calculer les arcs c et c' les formules (10) tangc = sin/j tangC, (i i) tangc' = sini'taiigC; mais je n'y ai pas en recours, n'ayant pas besoin pour l'objet actuel de con- naître les arcs tels que c. » Dans le cas très-fréquent où l'angle 6 sm-passe 90 degrés, son cosinus devient négatif, et pour éviter les embarras inhérents à l'emploi des quan- tités négatives, il suffit de remarquer que cos5 = — sin ( 6 — - J et que tangçp = — tang(7T — 9), ce qui permet d'écrire (3 his) lang(7r — 0) = sin iô j tangé On trouve alors pour y et ip'des valeiu's supérieures à 90 degrés, ce qui donne des valeurs négatives pour sin (// — ç), sin(6 — ç;'), cosy etcosip'. Jeles rem- place dans les formules (4) et (5) par sin(!p — b'), sin(çi' — b), sin et sin l(p' — -)) et j'écris ces formules de la manière suivante , , I ■ \ .-, sin (o — b') {/ihis) tang(:= ^^ '' [S bis) tangC' = sinO lang// cosi' sin I y ■ sin(ç' — b ) sin 9 tang b' cos /' sin 1 y' | » Quoique l'emploi de ces formules ne donne lieu à auciuie ambiguïté, il ne sera peut-être pas iiuitile de donner ici un exemple du calcul des don- nées numériques lelatives à une intersection I. Je choisis de préférence un cas où l'angle 0 surpasse 90 degrés. Je dispose les calculs comme je l'ai fait constamment dans le cours de mon travail; j'omets les détails que les expli- cations précédentes rendraient superflus, en faisant remarquer seulement que pour éviter de transcrire certains chiffres, je fais quelquefois les sous- tractions à lebonrs, c'est-à-dire eu soustrayant le nombre supérieur du uoiiilirc iufrrieiu'. ( 33 ) Intersection des cercles lia Morbihan et Une Côte -d'Or (i). 0,1, Il , „ TIa Morbihan I. = 5i . 2 28,23 O. 4 = 29.4-'! -45,50 Dac Cote-d'Or L' = 53.56.21,72 E. J' = 29.58.49,07 e = 104.58.49,95 / s • /, ^\ . ^ sin (■? — h') tnn(;(s— ç) = sin I (/ 1 tang h, tanc C = ^-^ ^— -. sin 9 tangi ces J' sin I ç! — -I 0 , „ o , „ l.sin 14.58.49,95 = 9,4i34'i54 ^ — ? = 8.24. 9,79 I. tang 29.44-/|5,5o = 9,7569811 f =171 35.5o,2i 1. tang(7r — p) = 9,1694265 t' = 29.58.49,07 o I II o — t' = l4l .37. I ,14 I.COS 14.58.49,95= 9,9849832 "^ 1/11 1. tang29. 44.45, 5o = 9,7569811 „ , „ I.COS 29.58.49,07= 9,9376168 0=52.41.54,78 1. sin 81. 35.50,21 = 9,9953128 L = 5i. 2.28,23 0. 9,(>7489-*!) C — L = longitude = 1.39.26,55 E. I. cos 51.37. ' ) ' 't ^ 9,793o325 1. langC = io,ii8i38G (7:\ ^1 S'i {9 — *) 0 I langl', tangr.'=: ^• " ' sin 5 tang 4' cos b sin ( f' 1 0 , „ ^ , „ l.sin 14.58.49,95= 9,4124454 ;r — p'= 8.28.53,48 l.tang 29 58.49,07 = 9w6'094-'l œ' = 171 .3i , 6,52 l.tang(;r-o') = "i7rp33iS 4 = 29.44.'io,5o l.cos 14.58.49,95= 9,9849S3-.J y'— 4 = 141.46.21,03 l.tang29. 58. 49,07 = 9,7610944 „ , ^^ 1. cos 29.44.45,50 = 9,9386367 L'= 53.56.2i ,72 E. l.sin 81. 3i. 6,52= i), 9962242 C = 52 . 16, 55,21 9,6799385 , , r-, 1 .. j ITT' c l.cos 51.46.21,02 = 9!79'i54oi L'- C = longitude = 1.29.26,51 E. 1. taiigC = 10,11 16016 Différence des deu.v longitudes : o",o4. cosC , cosC cot n =i cot 4 cos C. ^ i cot a= • 77" laiigft tang 4' o , „ 0 I ,1 l.cos 52.41.54,78= 9,7824787 « = 43.19. 8,53 1. tang 29.44.45.50 =; 9,7569811 Latitude := l\Ci.l^o.ii ,!\~i 1. cota = 10,0254976 0 I II _ « I II l.cos 52.16.55,21= 9,7865921 a'=:43'if). S,5i 1. tang 29.58.49,07 =: 9,761094^ Latitude =46.4o.5i,49 1. cota' = 10,0254977 Différence des deu.v latitudes: o",02. cos B =; cos 4 sin C , cos B' = cos 4' si n C. o , „ o , „ 1. cos 29. 44-'i5,5o = 9,9386367 B= 40.19- Sji'i 1 . sin 52.41 .54,78 =: 9,9006173 I. cosB = 9,8392540 o , ,1 o , „ 1. eus 29.58.49,07 = 9,9376168 B'= 4'"'- 1 i-58,2> La carte de Cassini est divisée en feuilles rectangulaires aux quatre an- gles de chacune desquelles sont inscrites les distances de ce point à la mé- ridienne et à la perpendiculaire, c'est-à-dire la longueur delà perpendicu- laire abaissée de ce point sur la méridienne de l'Observatoire de Paris et la distance du pied de cette perpendiculaire à l'Observatoire, mesurée sur la méridienne, le tout exprimé en toises. Cassini, par un système de triangles rapportés à des bases mesurées en toises, a déterminé, pour chacun des points qu'il voulait marquer régulièrement sur sa carte, sa distance à la mé- ridienne et à la perpendiculaire; je devais donner aussi la distance à la mé- ridienne et à la perpendiculaire de chacun des points d'intersection des cercles du réseau pentagonal. Il ne s'agissait que de les déduire des latitudes et longitudes de ces points inscrites dans les deux premières colonnes du tableau. » J'ai d'abord calculé en degrés, minutes et secondes la longueur de la perpendiculaire abaissée de chaque point d'intersection sur la méridienne de Paris, et la latitude du pied K de cette perpendiculaire au moyen d'un triangle sphérique rectangle PIK ayant pour hypoténuse la partie du méridien du point d'intersection I comprise entre ce point et le pôle boréal de la terre. Le plus petit côté IK. de l'angle droit de ce triangle me donnait, en degrés, minutes et secondes, la longueur de la perpendiculaire du point I, c'est-à- dire sa distance à la méridienne; et la différence entre l'autre côté PK et le complément de 48°5o'i3", latitude de Paris, me donnait la distance à la perpendiculaire, le tout exprimé en degrés, minutes et secondes. Pour ( 36 ) déduire de ces nombres de degrés et fractions de degré des coordonnées comparables à celles de Cassini, il me restait à calculer le nombre de toises qu'on aurait trouvé en mesurant effectivement ces deux longueurs en toises sur la surface de la terre, avec les irrégularités que présente sa courbure. Los tables contenues dans le troisième volume de la base du système mé- trique m'ont fourni les moyens d'exécuter ces calculs d'une manière très- simple, avec une approximation plus que suffisante pour mon objet. » La Table VII, p. 277, donne les distances des différents parallèles {de minute en minute) au parallèle de Dunkcrcpie, en toises. Connaissant la lati- tude du pied d'une perpendiculaire en degrés, minutes et secondes, je pou- vais, au moyen d'iuie simple partie proportionnelle, déterminer sa dislance au parallèle de Dunkerque en toises, et il me suffisait d'en prendre la difté- rence avec i25 52i toises, distance de l'Observatoire de Paris au parallèle de Dunkerque, pour avoir sa dislance à l'Observatoire de Paris. » La Table VI, p. 269, pour trouver la latitude des différents points de la méridienne de Dunkenpie (fixés en toises), me fournissait un second moyen d'exécuter le même calcul et de vérifier le premier résultat. » [La suite prochainement. ) ASTRONOMIE, — Sur V emploi des observations azimutates ; par MM. Babinet et Liais. « M. Babinet présente à l'Académie, en son nom et en celui de M. Liais, une Note étendue sur l'emploi des observations azimutales, avec une bro- chure précédemment publiée par M. Liais sur le même sujet. M. Babinet rappelle que déjà anciennement il avait fait avec M. Brunner le plan d'un très-grand instrument azimutal. » Dans l'état d'avancement où est arrivée aujourd'hui la science astro- nomique, il importe, pour lui faire faire un nouveau pas, d'augmenter la précision des moyens d'observation. C'est en vain qu'on prétendrait com- penser par la multiplicité des opérations peu précises l'imperfection des procédés. Les compensations sur lesquelles on compte alors, si elles dimi- nuent la grandeur de l'erreur probable, ne réduisent pas, on le sait, les limites de l'erreur possible, et il est inconleslable qu'en diminuant l'éten- due de cette dernière par des moyens plus précis, on obtiendra avec plus de certitude des résultats définitifs. Eu un mot, ce que la science réclame aujourd'luii, c'est non pas une accumulation d'une multitude d'observa- tions, mais un nombre limité de positions des astres obtenues avec le plus ( 37 ) soin à l'aide des moyens les plus perfeclioniiés, de ces observations enfin qn'on appelle en anglais observalioiis-dianiditl. » Pénétré de l'importance de la considération que je viens d'exposer, j'ai depuis longtemps songé aux moyens que l'on poinrait employer pour porter le degré de précision plus loin qu'on ne le fait aujourd'hui dans les obser- vatoires, et mon attention s'est tournée du côté des observations d'azimut qui ont sur celles de hauteur l'avantage d'être exemptes de la réfraction, de la flexion des instruments, de la déformation des cercles, et de l'effet de la dispersion et de l'absorption atmosphériques sur les pointés individuels. » J'ai déjà entretenu l'Académie de mes idées à cet égard, notanunent dans les séances du 26 janvier i856 et du 9 février 1867, et j'ai montr(> alors le parti que l'on pouvait tirer de l'observation des circompolaires à leurs azimuts extrêmes, pour la détermination des latitudes. » Depuis lors, M. Liais a continué ces recherches, et les résultats aux- quels il est arrivé ont même dépassé mes espérances. Après une étude très-soignée sur les moyens de corriger les observations azimutales des erreurs que pourraient introduire le.s axes de l'instrument, étude accom- pagnée de la description des moyens optiques et de la démonstration des formules de correction à employer pour éviter l'effet de ces erreurs, M. Liais montre comment on peut éliminer l'influence des anomalies de la pendule dans la détermination de la différence d'ascension droite de deux astres. » Cette partie du Mémoire est d'une importance extrême. On sait, en effet, qu'aujourd'hui les différences d'ascension droite ne sont données que par la pendide elle-même, dont les procédés de compensation sont très- imparfaits à cause de la différence des temps employés par les divers métaux à s'échauffer également, et surtout à cause de la propriété de ces métaux de ne pas se dilater d'une manière continue sous l'influence d'un accroisse- ment continu de température, mais de s'allonger par sauts brusques suc- cessifs. Il résulte de cette propriété que la marche d'une pendule présente toujours des anomalies, car la compensation n'est produite cpie comme ré- sultat moyen au bout d'un certain temps, mais elle n'a pas lieu d'une ma- nière incessante à chaque moment. La marche des pendules est de plus influencée par la variation dos frottements avec la température, surtout à cause du changement de fluidité des huiles. Elle est également modifiée par les variations de la pression barométrique et, malgré tous les soins apportés à la construction, par certaines inégalités d'action du moteur lui-même. » Parmi toutes ces causes de variation des pendules, causes qu'on ne C. R., 1866, 2'"« Scnieslre. (T. I.XUl, N» 2.) ^ ( 38 ) [jeiil toutes éliniinei- même en plaçant ces instruments dans une enceinte de température invariable, il y en a de périodiques et qui ont la durée du jour pour période. De là des anomalies périodiques qu'on reporte sur le ciel |)ar la méthode actuelle des instruments méridiens, et il y a là des erreurs constantes que la répétition des observations ne peut éliminer, car l'étendue des périodes varie avec la saison. M En donnant les moyens de déterminer les différences d'ascension droite sans faire intervenir la pendule dans la mesure de ces différences, M. Liais a fait une découverte admirable, destinée à faire faire à l'astronomie de jjrécision un pas immense. Mais il ne s'est pas encore arrêté là. 11 a montré comment les déclinaisons peuvent être obtenues, de même que les différences d'ascension droite, par des observations azimutalcs seules, et, pour la détermination des longitudes terrestres par l'électricité, il a de même mon- tré comment l'emploi des observations azimutales permet d'obtenir les dif- férences de longitude de deux points sans l'intervention de la pendule, dont aujourd'hui la marche anormale altère la mesure. Enfin les équations per- sonnelles ont été pour lui l'objet de recherches très-intéressantes, et il a découvert des procédés de pointé à l'aitle desquels l'observatein- n'ayant plus à faire aucune observation de temps, mais à juger seulement d'une bissection azimutale qui dure un temps appréciable, n'a plus à craindre les erreurs personnelles. » Les divers travaux que je viens d'énumérer ont été publiés en partie par M. Liais dans une brochure intitulée : De l'emploi des observations azi- mutales pour la clélerminaiion des ascensions droites et des déclinaisons des étoiles. J'ai l'honneur d'en offrir à l'Académie un exemplaire de la part de son auteur. » J'ajouterai que de|Aiis la publication de cet ouvrage, publication (pii eut lieu pendant son séjour au Brésil, M. Liais a non-seulement continué ses recherches théoriques sur ce sujet, mais il est même entré dans la voie pratique. L'instrument qu'il a fait construire pour ses recherches est décrit dans son grand ouvrage l'Espace céleste. » Je viens maintenant à l'objet principal de la présente communication. » liCS travaux de M. Liais ayant montré tout le parti qu'on peut tirer des observations azimutales, j'ai songé à voir si on ne pourrait pas encore faire disparaître une cause d'erreur qui affecte toutes les observations astrono- miques sans exception. Je veux parler du défaut d'horizontalité des couches d'air de même densité en un lieu donné. Ce manque d'horizontalité vient de ce que la température n'est pas généralement égale autour d'une même ( 39 ) station. Généralement la courbe d'égale températnre s'élève vers le midi. Dans la moyenne d'une série d'observations, les anomalies accidentelles doivent s'éteindre, il est vrai, mais la part due aux inégalités azimutales de la température moyenne autour du lieu d'observation ne peut s'effacer, quelque grand que soit le nombre des observations. On peut donc considérer en chaque point l'atmosphère comme formant dans son état moyen un prisme d'air chaud dont l'angle et l'azimut sont inconnus. Si on se limite à des observations méridiennes, il est évident que les moyens de déterminer l'effet de ce prisme d'air manquent complètement. » La réfraction particulière due au prisme d'air se distingue nettemeni de la réfraction générale atmosphérique en ce quelle modifie légèrement les azimuts en même temps que les hauteurs, tandis que la réfraction géné- rale n'agit que sur ces dernières. Les observations azimutales se prêtent donc d'une manièi'e remarquable à l'étude de ce genre de l'éfraction, dont jusqu'à présent on ne s'est pas suffisamment occupé. 11 importe aujourd'hui de combiner les observations de chaque observatoire de manière à faire disparaître l'influence du prisme d'air. >> Ce coté de la question appartient à M. Liais, qui a de plus signalé que les pressions barométriques moyennes, variant en chaque lieu avec la latitude et la longitude, interviennent également dans la formation du prisme d'air, sur lequel réagit même la courbure de la verticale. » Or, les moyennes des anomalies azimutales observées feront, au moyen de formules faciles, connaître la vraie direction du prisme d'air et la valeur de son angle moyen, et il en résultera la connaissance des corrections à appliquer aux observations azimulales d'un lieu donné pour éliminer cette influence dans chaque azimut. Ces influences se sont manifestées dans les observations d'Oxford. Je n'entrerai pas maintenant dans le détail des for- mules de M. Liais pour cet objet. Je me borne pour aujourd'hui à signa- ler cette cause d'erreur. Son élimination facile dans le cas des observa- tions azimutales, combinée avec le procédé de M. Liais pour l'élimination des anomalies des pendules, permettra d'atteindre un degré de précision jusqu'ici inconnu dans les observations astronomiques. » BOTANIQUE. — Sur ta synonymie et la distribution géographique du Jussiaea repens de Linné; par M. Ch. Martixs. « J'ai déjà eu l'honneur de communiquer à l'Académie, dans sa séance du a6 mars 1866, une Note sur les racines aérifères ou vessies natatoires G.. ( '.o ) des espèces aquatiques du genre Jussiœa. Cultivanl depuis quatre ans une de ces espèces dans les circonstances les plus variées de sécheresse et d'iiu- iniditc, d'ondjieet de liniiière, j'ai pu constater coml)ien la forme, la dimen- sion, la pubesceiice de ses feuilles, la grandeur de ses fleurs, le port enfin tout entier de la plante étaient sujets à varier. Après m'ètre familiarisé avec toutes ces formes, j'ai abordé les herbiers et visité personnellement ceux du Muséum, de M. Delessert et de M. Cosson à Paris, de Deliie et de Cam- bessèdes à Montpellier, de M. de Candolle à Genève. M. Dalton Hooker a bien voulu, à ma prière, parcourir celui de Kew, et M. Boissier celui qu'il possède à Genève. Il résulte de cet examen que le Jussiœa repens, décrit par Linné (i) en 1747» ^ veça depuis douze noms différents savoir : /. adscendens, Ij., ./. diffusa, Forsk., J. (jrnndiflorn, Mich., /. peploides, H. B. Rnnth., /. pol^(jonoides,M. B. Kuiilli., J. fhwialis, Blume, /. ramu- losa, D. G., /. swarlziana, D. G., /. sluloiiifcra, Guill. etPei'., J. nlternifolia, E. Meyer, J.australalica, Ferd. Mùller, et J. fiiiita)is, Hochstelter. » Je ne suis pas le premier botaniste qui ait compris que tous ces noms ne correspondent pas à autant d'espèces, mais à de sinqiles variétés. Linné, de Candolle, sir William Hooker, Schiede et Ehrenberg, Torrey et Asa Gray, Hasskarl, Miquelet Grisebachen avaient chacun réuni quelques-unes, sans néanmoins les considérer toutes comme de sim|)les modifications d'un seul et même type spécificpie. » Cette synonymie si nombreuse n"a rien d'extraordinaire : elle s'ex- plique par l'aire inunense que le Jussinm lepens occupe à la surface du globe, autant que par la variabilité de ses formes, chaque botaniste hési- tant à reconnaître une espèce de l'Inde dans une plante africaine, améri- caine ou australienne. Cette grande extension justifie la loi posée d'abord pour la Lqjonie seulement par Linné (2) et étendue depuis à foule la terre par Alj)h. de Candolle (3), savoir : que ce sont les plantes aquatiques dont l'aire est la plus étendue. Laissant les livres de côté, j'ai pu suivre ci tte espèce d éta])e en étape par les échantillons authentiques dépo;!és dans les herbiers en Asie, en Océanie, en Afrique et en Amérique. En Afrique, elle s'étend sans interriqjtion de Bone (Algérie) au Cap de Bonne-Espérance, sur une étendue de 61 degrés latitudinaux : en longitude, des embouchures du Sénégal aux îles Maurice et de la Réunion, c'est-à-dire sur 73 degrés longi- (11 F/oi/i zc'Yliinirn , ]>. 'j5. (7.) Flora tapponica, Piolcgoiiuna, § 3i. (3) G/'ogr(i/>lii<' Imfti/ii'i/iir, p. ioo5. ( 4' ) tiulinaux. En Asie, j'ai recueilli moi-:nêine cette plante dans les marais (i'Alexandrette en Syrie (i j, et on peut la suivre dans l'Inde jusqu'à Cfvlan, el à travers l'archipel des Philippines et des îles de la Sonde jusqu'au sud de l'Australie. Cette aire comprend en longitude i 12 degrés et en latitude 73 degrés. Eu Amérique, les points extrêmes sont : an nord leKentncky, au sud le Rio de la Plata, savoir, 72 degrés, et de l'est à l'ouest, Mexico et Bahia, ou 60 degrés longitudinaux. » En résiuné, le Jussiœa reixms occupe une large bande faisant le tour du globe et dont les deux bords extrêmes parallèles à l'équateur et situés l'un dans l'hémisphère nord, l'autre dans l'hémisphère siul, sont éloignés cliacun de 35 degrés de la ligne équinoxiale. « Des recherches ultérieures poursuivies dans le même esprit montreront probablement que cet exemple n'est pas isolé, et déjà M. Erne.st Cosson a signalé (2) une Graminée aquatique, le Leersia hexandra^SwAviz, dont l'ex- tension géographique n'est pas moindre et par suite la svnonymie bota- nique aussi com[)liquée. « Le P. Secchi fait hommage à l'Académie d'une brochîMc imprimée en italien, et ayant pour tiire : « Sur le climat de Rome, seconde lecture faite à l'Académie des Arcades de Rome, le 28 mai 1866 «. M. Fraxkland, noaniié Correspondant pour la Section de Chimie dans la séance du 2 juillet, adresse de Londres ses remercîments à l'.Académie. MÉMOIRES LUS. PHYSlOLOGin;. — Nature (le las/stole des venlriciiles du rœitr lomidérée coiuine acte musatlaire ; par M. Marey. '( Dans une Note iprésentée à l'Académie, le 28 mai dernier, j'ai exposé les résultats d'expériences qui confirment les idées de Helmhoitzsur la nature de la contraction nuisculaire. La méthode graphique m'a permis de recueil- lir le tracé des vibrations midtiples qui se passent dans un imiscle lorsque celui-ci est soumis à des excitations électriques ou traumatiques répétées à de courts intervalles. On voit siu' les graphiques reproduits dans cette Note, fi) Pronie/iniie botanique [/> long îles cales rlc F Aùe Mrieuiv, p. i 3, et dans l'ouvrage intitulé: Du S/iitzbcrg nu Saluirn, p. "jiSo. ("}.) Fli)re ctlgériennr, in-4", t. 1"'. p. r8. ( 42 ) que la contraction musculaire est essentiellement constituée par ces vibra- tions ou secousses. On voit aussi comment ces secousses se fusionnent entre elles de telle sorte que, pour la vue et pour le toucher, le muscle contracté semble immobile, tandis qu'en réalité il est a^ité par des mouvements ra- pides. « L'expérience montre que pour chaque excitation portée sur un muscle ou sur son nerf moteur, il se produit une secousse luiique dont la durée est très-courte, 6 à 8 centièmes de seconde. Tout mouvement d'une plus longue durée ne saurait être produit par un muscle volontaire qu'au moyen d'une succession de secousses fusionnées entre elles. » Les muscles de la vie organique semblent avoir des caractères diffé- rents, en ce que, chez eux, chaque secousse présenterait luie durée beau- coup plus considérable. Ainsi, la systole du cœur, qui peut durer plus d'une seconde, serait constituée par une secousse unique; elle n'est donc point as- similable aux contractions proprement dites. Cette manière de comprendre la nature de la systole du cœur, considérée comme acte musculaire, est fon- dée sur les raisons suivantes : » 1° Une secousse musculaire et une systole du cœur présentent des formes analogues. Les graphiques recueillis sur un cœur détaché de l'animal et battant à vide sous le levier enregistreur, et les graphiques obtenus sur un muscle également séparé de l'animal et placé dans les mêmes condi- tions, se ressemblent beaucoup entre eux. De part et d'autre on trouve une courbe à sommet arrondi qui s'élève et s'abaisse, mais pour ces deux mou- vements la durée est bien différente, conmie on vient de le voir. » Mais on conçoit que si l'on recueille le graphique musculaire sur un papier qui chemine très-vite, et si l'on enregistre, au contraire, la systole du cœiu- sur un papier h translation lente, on puisse ramener ces deux gra- phiques à des longueurs égales. On constate alors la ressemblance que pré- sentent pour leur forme ces deux sortes de mouvements. » Mais la durée si différente de la secousse d'un muscle volontaire et de la systole du cœur ne saurait établir une démarcation réelle entre ces deux mouvements. » En effet, on voit chez certaines espèces animales cette différence de durée disparaîre entièrement. Ainsi, chez la Tortue terrestre, j'ai constaté que la secousse des muscles volontaires dure plus d'une seconde, et qu'elle égale au moins la durée de la systole du cœur chez le même animal. >) Il semble donc légitime de rapprocher, au point de vue de leurs formes, une systole du cœnr et une secousse musculaire, et l'on doit cou- ( 43 ) sidérer comme une différence peu importante l'inégalité de dune de ces deux actes, puisque cette inégalité n'est pas constante. » 2° La secousse d'un muscle volontaire et la systole d'un coeur se mo- difient toutes deux de la même manière, lorsque ces organes, séparés de l'animal, s'épuisent peu à peu et perdent leur mouvement. J'ai représenté, dans ma dernière Note, les graphiques fournis par un muscle qui s'épuise sous l'influence de secousses successives. Or, un cœur séparé de i'annnal s'épuise de même et donne des graphiques qui montrent qu'une modifi- cation analogue se produit dans l'un et dans l'autre muscle sous l'in- fluence de la même cause. » 3° Une secousse musculaire et une systole cardiaque produisent, sur une patte galvanoscopique de grenouille, les mêmes effets d'induction, c'est-à-dire provoquent toutes deux une secousse unique dans la patte galvanoscopique. » Tous les physiologistes connaissent les phénomènes découverts par M. Matteucci, et désignés par ce savant sous le nom de contraction induite. Ils consistent en ceci : un muscle qui se contracte, et sur lequel repose le nerf moteur d'un autie muscle, induit dans ce dernier une contraction. » En étudiant les phénomènes de la contraction induite avec les idées que j'ai exposées précédemment, c'est-à-dire en distinguant la secousse, phéno- mène simple, de la contraction, phénomène complexe, j'ai observé les faits suivants. La secousse d'un muscle n'induit qu'une secousse, tandis que la contraction induit une contraction. ,Tai vu de plus que le muscle induit n'emprunte pas au muscle inducteur les caractères de lenteur ou de briè- veté de la secousse de celui-ci, de sorte que si l'on prend comme inducteur un muscle épuisé, dont la secousse, par conséquent, soit lente, on aura dans le muscle induit une secousse brève si ce muscle n'est pas épuisé. » Ces^ faits m'ont paru fournir un nouveau moyen d'analyser un acte musculaire. En effet, si un mo;iv( ment, quelque prolongé qu'il puisse être, n'induit dans un autre muscle qu une secousse unique, c'est probablement qu'il n'est constitué lui-même que par une secousse musculaire. » Eu conséquence, j'ai placé le nerf d'une patte galvanoscopique sur le cœur d'une grenouille, et j'ai vu que chaque systole n'induisait dans la patte qu'une secousse unique, bien reconnaissable à la brièveté qui lui est propre. » Je n'ai pu, jusqu'ici, étendre ce genre de recherches aux autres muscles de la vie organique; mais il me semble que, pour le cœur du moins, on est en droit de conclure que sa systole n'est point assimilable aux cou- ( 44 ) liactioiis des muscles volontaires. Mais elle correspond a ce nioiiNenienl élémentaire, pour lequel je propose le nom de secousse, et qui est à la con- traction ce qu'une vibration isolée est à la série de mouvements qui jjroduil lui son. » ORTHOPÉDIE. — Des actions musculaires capables ilc déleniiincr l' extension latérale du rachis, et de leur application au redressement des déviations de la taille; par M. P. Boitlaxd. (Extrait.) n On peut formuler de la manière suivante les conclusions qui font l'ob- jet de ce travail : » i" Dans la majorité des cas, lorsque la déviation n'a pas dépassé le deuxième degré, le traitement par l'extension musculaire latérale peut être appliqué parles parents eux-mêmes, sous la surveillance d'un médecin qui connaisse la question. » 2° Dans la majorité des cas, on peut se passer d'appareils lorsque l'entant n'est pas obligé de se livrer à un travail manuel. » 3° I.e traitement demande chaque jour vingt-cinq minutes d'exercice avec des intervalles de repos, et le coucher hoiizontal pendant plusieurs heiu-es. » 4° Dans les cas très-avancés où l'emploi des appareils fixes et porta- tifs est indispensable, la mise en oeuvre des actions musculaires spéciales dont je viens de parler contribue puissamment au résultat. » 5° Enfin, je mentionnerai l'électricité, l'hygiène, l'IiNclrothérapie, les eaux, en un mot tous les modificateurs de l'organisme qui agissent si puis- samment sur l'état général; car on ne peut se lasser de le répéter : l'ortho- pédie n'est point un art mécanicpie, elle appartient à la médecine aussi bien qu'à la chirurgie. » 3IÉM01UES PRÉSENTÉS. GÉOLOGlIi. — ISote sur un nouveau type trés-répanda dans le nudi de la Frcmce, cl qui serait parallèle à la craie danicune; pat 3F. A. Levmf.kie. (Extrait.) (Commissaires : MM. Élie de Beaumont, d'Arehiac, Daubréo.) " Lorsque je proposai, en iH/j,^, de séparer de la craie le terrain nuni- mulilique ])yrénéen (i), je fis remarquer néann)oins qu'il existait entre les (l) Mémoire sur le terrain à nuinmuliles [rpicrélacê) des Corbièrcs et dv ta iiinntiig/ic Noire [Mcm. de /a Sor. Geol., ■}.' série, t. I). (45 ) deux systèmes une sorte de transition que je désignai par le nom d'épicré- lacé. Plus tard, je considérai, à la base du terrain à nunnuulites, un étage particulier remarquable par ses fossiles et surtout par son assise supérieure, qui renfermait des espèces, notamment des oursins, de la craie proprement dite, sorte de colonie que je comprenais dans l'épicrétacé (i). 3'étais alors d'autant plus disposé à agir ainsi, que je venais de reconnaître dans la craie de Gensac, de Monléon, de Saint-Martory, d'Ausseing, sous-jacente à cet étage, un représentant de la craie sénonienne et particulièrement de l'étage de Maèstricht, au-dessus de laquelle on ne connaît rien de crétacé en France, si ce n'est le calcaire pisolitique (2). Enfin, depuis un certain nom- bre d'années, je me suis décidé à faire du terrain dont il s'agit un type spé- cial que j'ai rapporté à la formation crétacée, dont il occuperait la partie tout à fait supérieure correspondant à la craie de Faxoë, où M. d'Orbigny a pris le type de son danien. B J'ai été en traîné à prendre ce parti par l'absence des fossiles tertiaires dans le terrain en question, par la découverte derudistes (radiolites) dans ses cou- ches inférieures, et enfin par la présence de la colonie à oursins crétacés qui en constitue l'assise supérieure. Celle-ci supporte immédiatement, sans la moindre discordance, le calcaire à milliolites, base ordinaire de l'éocène pyrénéen. " C'est ceterrain, que j'avais cru d'abord propre exclusivement à la Haute- Garonne, qui est encore, il est vrai, la seule région où il soit bien caractérisé par ses fossiles, que j'ai désigné par le nom de (jariimnieii, et c'est sous ce nom que je l'ai présenté et montré sur place en 1862 à la réunion extraordi- naire de la Société Géologique. On voit que ce type s'est dégagé lentement et par l'effet de remaniements successifs. Il n'en est que plus solidement éta- bli, ainsi que l'ont démontré les observations nombreuses que j'ai eu l'oc- casion de faire postérieurement; mais ce n'est que dans ces derniers temps que j'ai leconnu qu'il était appelé à jouer un rôle important dans la géolo- gie du midi de la France. J'avais cependant pressenti et annoncé à la réu- nion de Saint-Gaudens qu'il devait être représenté, dans les Corbières, par un étage qui occupe une position analogue, celui que I\I. d'Archiac, dans son important Mémoire sur les Corbières, avait fait connaître sous le nom de (i) £squ/sie géognostiijue des Pyrénées de la Haute- Garonne (Toulouse, iS58). (2) Mémoire sur un nouceau type pyrénéen parallèle h la craie proprement dite [3/ém. (le la Soc. GéoL, a' série, t. IV). C. R., iSfiG, a""- Semestre. (T. LXUI, K» 2.) 7 (46) groupe d'/ilet; mais je ne soupçonnais pas l'extension considérable qu'il était destiné à prendre, du côté orientai, à travers le Languedoc et la Pro- vence » Les grès d'Alet, qui sont les mêmes que ceux de Belesta, de Lavella- net, de la Rarre, dans la vallée de l'Ariége, d'où ils passent au Mas-d'Azil, renferment plus loin, à Sainte-Croix, des fossiles et notamment des orbito- lites crétacées [orb. secans). Là ils commencent à prendre un ciment calcaire et se transforment en macigno conleur nankin, qui lui-même passe au cal- caire à orbitoliles d'Ausseing (craie de Gensac), par la prédominance de plus en plus prononcée du carbonat-e de chaux. Quant à l'étage supérieur, les argiles (pu en forment la roche principale ne diffèrent des argiles bi- garrées, qui reposent à Ausseing sur la craie de Maèstricht, que par une couleur de plus en plus rouge qu'elles finissent par adopter presque exclu- sivement. Le calcaire du même étage se prolonge vers l'est, à partir de la Haute-Garonne, avec une constance remarquable et à peu près avec les mêmes caractères. Il n'y a que la colonie à oursins crétacés [Micrasler Ma- theroiii, fJemiaster nasululus, jïnancli/les ovala, etc.) qui s'éteint dans les par- ties voisines de l'Ariége et qui n'arrive pas jusqu'aux Corbières, » Je crois donc qu'il ne peut y avoir de doutes sur l'idenlité des deux étages du groupe d'Alel avec nos deux types crétacés supérieurs de la Haute-Garonne. D'un autre côté, M. d'Archiac lui-même a prouvé le paral- lélisme du calcaire compacte d'Alet et du calcaire à physes qui supporte, à la base de la montagne Noire, les couches nummulitiques; ce calcaire, ainsi que les argiles rouges qui l'accompagnent, sont donc garumniens. » Il me semble difficile de ne pas mettre aussi sur le même horizon une chahie allongée composée d'argiles rouges avec poudingues et de calcaire compacte, qui commence à Bize (Aude) pour se diriger vers les Cévennes, dont elle atteint la base à Saint-Chinian (Hérault). L'étage rutilant qui constitue essentiellement cette chaîne, que j'ai dernièrement étudiée en compagnie de MM. de Rouville et Magnan, se trouve compris entre le ter- rain à nummulites et une assise liasique sons laquelle il passe en renverse- ment; ses caractères d'ailleurs et sa composition sont tellement identiques à ceux d'Alet, qu'il ne me paraît pas douteux qu'ils n'appartiennent au même système. )) L'extension de l'étage garumnien dans le midi de la France ne s'arrête pas là ; car c'est à ce type que nous pensons pouvoir ra|)porter encore la plus grande partie des terrains rouges et des calcaires compactes de la vallée de Vallemagne (Hérault) et de l'étage de même couleur qui se développe si (47) largement au-dessus de la foriualion à lignites de Fuveau, dans les Bouclies- du-Rliône. Pour consigner ici les preuves d'une assimilation aussi impor- tante, il me faudrait une place dont il ne m'est pas permis de disposer; mais je puis m'en dispenser, puisque cette assimilation entre les argiles du groupe d'Alet et les terrains rouges que je viens de citer a été faite et bien établie dans un Mémoire spécial par M. Matheron (i). » M. De Cigali-a adresse de Santorin, à la date du aS mai, une Lettre écrite en grec, et contenant des renseignements sur les progrès de l'éruption dans cette île. D'après M. François Lenormant, qui a pris connaissance de cette Lettre, les observations de M. De Cigalla peuvent te résumer comme il suit : « Les projections de pierres et de cendres du promontoire du Roi- George ont beaucoup augmenté, à tel point qu'on a pu compter un jour cinq cents explosions en vingt-quatre heures. Sur l'Aphroéssa, les flammes gazeuses, qui avaient quelque temps disparu, se sont montrées de nouveau depuis le i8 mai et ont été constatées par les membres de la Commission scientifique allemande, MM. Fritsch, Reis et Stûbel. Sur le flanc oriental de l'Aphroéssa s'est manifestée une fissure par où coide une petite quantité de lave incandescente et pâteuse. » Le soi sous-marin entre l'Aphroéssa et Pala-a-Kamméni continue à se soulever graduellement. Là où la carte hydrographique anglaise indiquait une profondeur de 200 mètres, un sondage fait le 10 avril n'a plus donné que 120 mètres; un autre, du 10 mai, 100 méires; enfin un du a/j mai, 92 seulement. C'est sur la ligne de ce soulèvement que du 8 au aS mai ont surgi huit petits îlots de lave exactement pareils à George et à l'Aphroéssa dans les premiers jours de leur existence. Ces huit îlots sont situés en face de l'entrée du port Saint-Nicolas de Palœa-Ramméni; ils grandissent tous les jours, et paraissent destinés îi se rejoindre entre eux et probablement à réunir dans quelque temps Néa et Palœa-Kamméni. » Des symptômes d'éruption prochaine se manifestent à Pala?a-Kanunéni. La côte orientale de celte île est depuis quelque temps le théâtre de déga- gements de vapeurs d'une certaine intensité. La température des eaux dans la mare bourbeuse située derrière le port Saint-Nicolas s'est élevée à 24 de- grés Réau mur. (1) Rcchfrches companitii'i s sur les dépôts fita'ioîatustrfs tertiaires des environs de Mont- pellier, de l'Aude et de In Provence (Marseille, 1862). 7-- ( 48 ) » Le 22 mai, k G heures après midi, on a ressenti à Santoriii une secousse légère de tremblement de terre, qui a été éprouvée également en Cièle. » M. Delexda adresse de Santorin un appendice à son Mémoire « sp.r les soulèvemenls ap|)liqués à l'île de Santorin ». Cette pièce et la précédente sont renvoyées à la Commission nommée pour les comnuuiications relatives à Santorin. M. Velpeau présente à l'Académie un autre Mémoire de M. Dclenda, ayant pour titre : « Quelques réflexions laconiques sur l'aveugle de Che- selden ». (Commissaires : MM. Velpeau, Longet.) M. DE LA BoxxisiÈRE DE Beaumoxt adrcsse à l'Académie un Mémoire sur la nutrition des jeunes Salmonidés au moyen d'une larve de l'eau courante du genre des Dipicivs tipidaires voisin des Simulies, dont il a reconnu l'exis- tence dans les eaux des terrains primitifs et calcaires du département de l'Aveyron. (Commissaires : MM. Milne Edwards, Coste, Blanchard.) M. Dkpuis soumet au jugement de l'Académie une petite machine à éva- poration, qui fonctionne constamment, sans écoulement apparent de liquide, au moyen d'une eau stagnante. (Commissaires : MM. Pouillct, Regnault, Séguier.) M. Verrier adresse une communication relative aux avantages que pré- sente sa méthode de redressement des courbures de la colonne vertébrale. (Commissaires : MM. Serres, Velpeau, Cloquet.) M. Schuckendantz adresse à l'Académie une communication contenant la mention d'iui certain nombre de découvertes faites par lui, dans l'expli- cation des phénomènes physiques. Cette communication est renvoyée à la Section de Physique, qui jugera s'il y a heu de demander à l'auteur de plus amples explications. M. Julien adresse une Note additionnelle au Mémoire qu'il a envoyé ( 49 ) piécédeiuinent pour le concours du prixTréinont cl qui a pour titre : « lu- troduclion à l'étude do la Chimie industrielle ». (Renvoi à la Commission du prix Trémont.) M. L. Durant adresse à l'Académie l'ensemble des numéros de son jour- nal l'Union médicale universelle, dans lesquels se trouve reproduite la mono- graphie du choléra qu'il a publiée en i854- Cet envoi est accompagné d'une Lettre dans laquelle l'auteur expose les litres qu'il croit avoir au prix Bréant. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse, pour la Bdjiiothèque de l'Institut, la table générale des tomes XXI à XL des Brevets d'invention pris sous l'empire de la loi du 5 juillet i84'l- M. LE Secrétaire de la Société Mathématique de Londres adresse à l'Académie les livraisons I à VI des Transactions de celle Société, qui sont les seules actuellement publiées. 31. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Une brochure de MM. Delesse et de Lapparent ayant pour titre : « Extraits de Géologie (deuxième partie, Paléontologie). » ■1° Une brochure de iW. G. Gallo, imprimée en italien et ayant pour titre : « Théorie mécanique de la chaleur ». (Les exemplaires précédents, mentionnés dans la Lettre d'envoi, n'étaient point parvenus à l'Académie.) MINÉRALOGIE. — Sur un spinelle noir de ta Haute-Loire. Note de M. F. Pisani, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Ce spinelle, qui m'a été remis par M. Bertrand de Lom, se trouve principalement dans la Haute-Loire; mais il a été rencontré également dans le Cantal et le Puy-de-Dôme. C'est une des parties constituantes de la Iherzolite d'Auvergne, où il se trouve empâté en cristaux noirs octaédriques ( 5o) dont les arêtes sont arrondies, et les faces caverneuses corrodées comme si elles avaient éprouvé un commencement de fusion. Il se trouve égale- ment dans les détritus provenant de la désagrégation des masses de Ihcr- zolite. » La forme ordinaire de ce spinelle est l'octaèdre simple, ou portant un biseau sur chaque arête, conduisant à l'octaèdre pyramide. Une forme plus rare et très-intéressante qu'on observe quelquefois sur ce spinelle, c'est l'octaèdre pyramide complet, à faces arrondies comme dans le diamant. C'est jusqu'à présent le seul exemple d'un minéral imitant à ce point cette forme. La plupart des cristaux ont de 5 à lo millinièlres de diamètre; mais j'en ai observé un de couleur brun-rouge qui avait près de 20 nàllimèties. Sa cassure est conchoïdale. 11 est entièrement opaque, son éclat est vitreux. Ordinairement noir, il a parfois une teinte d'un brun rouge provenant peut-être d'un changement dans l'état d'oxydation du fer; cependar.t la densité que j'ai prise sur un cristal de celte couleur est identique à celle de la variété noire. I! raye le quartz. Sa densité est 3,871 (variété noir,;) ou 3,868 (variété brun-rouge). Il est infusible au chalumeau, inattaquable par les acides. La variété noire prend beaucoup d'éclat parla taille. Son analyse a été faite après atlaque au carbonate de chaux, suivant l'excellente méthode de M. H. Sainte-Claire Deville. Le fer au minimum a été dosé par le per- manganate de potasse après fusion avec du borax. » Il m'a donné à l'analyse : Oxygène. Rai'porls. Alumine 5q,o6 27,50) , . . ',30,71 6 Oxyde ferrique '0,72 3,21 ) Oxyde ferreux i3,6o 3,o-2| Maynésie 17,20 6,(38) ino,58 ce qui conduit à la formule (MgFe) (AiFe). » Cette composition est celle d'un véritable pléonaste, vaiiété à laquelle doit se rapporter ce spinelle. Ce qui le rend surtout intéressant au point de vue cristallographiciue, c'est sa forme eu octaèdre pyramide qui n'a encore été rencontrée jusqu'à présent dans aucun spinelle. » ( 5i ) PHYSIQUE. — 5»/' la conctuclihilité du menitre pour la chaleur. Note de M. E. GniPON, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « On s'est très-peu occupé jusqu'ici de la conductibilité des liquides pour la chaleur. Eu dehors des travaux de Despretzsur l'eau, je ne connais aucune étude de ce genre publiée en France. Il m'a semblé intéressant de chercher à combler cette lacune en commençant par le mercure, qui lient par sa nature aux métaux, aux corps que la chaleur traverse le ])lus facilement. On sait d'ailleurs que son pouvoir conducteur est supérieur à celui des autres liquides. » J'ai comparé ce pouvoir à celui du plomb, en suivant deux procédés différenis. » Le premier ne diffère pas de celui qu'employa Desprelz, et qui a été suivi par MM. Wiedemann et Lanz pour les corps solides. J'ai opéré sur deux barres cylindriques en plomb de 45 centimètres de long; les diamètres sont de S""", 3 et 1 1 millimètres. M Ils sont revêtus d'une enveloppe en verre mince ou en carton rerou- verte de papier doré. Un second tube de verre ou de carton, ayant bien exactement les dimensions de l'enveloppe, constitue des vases dans les- quels se trouve renfermé le mercure. Des trous latéraux pratiqués dans ces tubes reçoivent les soudures de petits couples thermo-électriques formés de fils de fer et de cuivre rouge. Ces couples sont recouverts d'un vernis pour ne pas être attaqués par le mercure, ou bien ils sont pressés contre les co- lonues de plomb par de petits ressorts en laiton. Les secondes soudures de chaque couple sont enfermées dans de petits tubes de verre, et plongent dans un vase plein d'eau dont la température est connue. Les deux colonnes métalliques sont enfermées dans une boîte, et des thermomètres donnent la température de l'air qui les environne. Elles sont chauffées en même temps par leur partie supérieure : celle-ci pénètre, sous une longueur de 3 à 4 centimètres, dans des tubes de laiton de même diamètre que les colonnes, qui font suite aux deux enveloppes, et qui traversent une petite étuve à va- peur. On fait agir successivement chaque couple sur un galvanomètre très-sen- sibleet on observe la déviation, lorsque les températures des diverses couches de métaux sont devenues stationnaires. On transforme ensuite ces dévia- tions en degrés du thermomètre, en déterminant à quelle température on doit porter un tube de plomb ou une petite masse de mercure, mis en con- tact avec chacun de ces couples, pour retrouver la déviation que l'action ( 52) de ce couple a imprimée à l'aiguille dn galvanomètre. En opérant sur quatre couples, distants de l\o millimèlres, et en déterminant les excès ^, tn^ t^, fi de température des métaux sur celle de l'air aml)iant, on trouve que les quotients '' '^ S ^ sont sensiblement égaux pour le plomb: 2,9.1 et 2,o5. Ils diffèrent davantage pour le mercure : 3,23; 2,709. » Si on prend lequotient des carrés des logarithmes de ces rapports, on a, d'après la théorie, le rapport des pouvoirs conducteurs des deux métaux. La moyenne de mes expériences donne le pouvoir du plomb égal à 2,48, celui du mercure. J'ai opéré d'une autre manière : j'ai déterminé les points de la colonne de plomb qui ont la même température que certains points choisis à l'avance de la colonne de mercure. On fixe en un point de celle dernière la soudure d'un couple thermo-électrique, et on promène la seconde soudure le long de la barre de plomb, jusqu'à ce que l'aiguille du galvano- mètre reste au zéro : l'enveloppe du plomb présente alors une petite rainure verticale qui permet le mouvement du couple; on mesure ensuite la dis- tance des deux soudures à rétuve,et, en divisant l'un par l'autre les carrés de ces distances, on a le rapport des conductibilités. Ce procédé m'a donné en moyenne 2,44- » Il y a dans ces expériences une influence de l'enveloppe qui gêne le rayonnement des métaux, qui s'échauffe par conductibilité : cette influence se révèle dans les expériences lorsqu'on vient à changer la n;iture du corps cjui foime l'envelojjpe. Cette influence, je n'ai pu l'éviter. J'ai cherché à l'atténuer en donnant à l'enveloppe une faible épaisseur, 2 millimètres en- viron, et en la composant d'un corps assez peu conducteur, le carton. )) Enfin, j'ai mis en usage le moyen qui a servi à Péclet pour déterminer le coefficient de conductibilité du plomb. » On renferme le mercure dans une boîte en carton de dimensions déter- minées : i5 â 25 millimètres d'épaisseur, 45 millim.ètres de diamètre; les deux fonds de cette boîte sont composés de deux plaques de fer de 2 milli- mètres fl'éjjaisseur reliées ensemble par des vis. L'une de ces plaques forme le fond d'uiieétuveà vapeur. La plaque inférieure repose sur la surface de l'eau d'un vase mince. La vapeur se condense en partie dansl'étuveet forme siu' le fond une petite couche que le courant de vapeur agite continuelle- ment. Un agitateur muni d'une petite brosse mêle constamment les couches d'eau froide, et renouvelle les molécules d'eau en contact avec la boîle à merciu'e. Des thernionièlres donnent la température de la vapeur, celle de l'eau froide et celle de l'air environnant. On lient compte du temps que ( 53 ) l'eau met à s'échauffer, de la chaleur perdue par rayonnement, de la chaletii- qui passe en dehors du meicnre par les parois de la belle on par le rayonne- ment de l'étuve. On tient compte anssi de la présence des deux plaques de fer qui forment les fonds de la boîte. On trouve ainsi que la quantité de cha- leur qui passerait dans une seconde au travers d'ime couche de mercure ayant i millimètre d'épaisseur et i mètre carré de surface, lorsque les deux faces présentent une différence de température de i degré centigrade, est en moyenne 1,67; comparant ce nombre à l'analogue donné par Péclet pour le plomb, 3,84, on trouve pour le rapport des pouvoirs conducteurs 2,3o. Ainsi, malgré les incertitudes que comporte celte méthode, nous retrouvons un nombre voisin des précédents. Nous pouvons donc dire que le pouvoir conducteur du mercure n'est pas la moitié de celui du plomb. Il doit en être les 0,407 environ. Si on rapporte, comme on le fait d'ordinaire, ce pouvoir conducteur à celui de l'argent, représenté par 100, on trouve 3,54, ce qui place le mercure après les métaux, avant le marbre, un peu au-dessus du char- bon des cornues à gaz. En comparant les pouvoirs conducteurs du mercure poin- la chaleur et pour l'électricité, ou voit que les nombres qui les repré- sentent sont bien différents : 3^5 'î — 1,80, et l'intéressante remarque de MM. Wiedemann et Lanz sur la concordance de ces deux pouvoirs chez les métaux se trouve ici en défaut, ce qui tient vraisemblablement à l'état li- quide du mercure. » MIINÉRALOGIE. — Analyse d'un minerai de cuivre de Corse; par M. Ch. J^Iè.xe. « J'ai analysé récemment un minerai de cuivre provenant des exploi- tations de Monte-Leccia, en Corse. Cet échantillon, qui peut être regardé de visu comme un cuivre panaché (phillipsite) à peu près pin*, m'a donné les résultats suivants : Rapports. I. II. 111. Cuivre Fer Gangue siliceuse . Soufre Perte ce qui indique une formule cliiinique bruU' de 3Cu, 1 l'e, 3.S pouvant se C. R., iSOS, ï""- Senirsire. (T. I.XllI, iN° 2.) 8 I. II. 111. — —^-^ _^ 0 ,5oo 0,498 o,5o3 0,1 îo 3 o,i54 o,i53 0 , 1 56 0,047 I o , o8 1 0 , 083 0,077 » u o,9.63 / 0,003 \ 0,3.67 n , 364 0 , i4 Fer 14,8 Soufre 26 , 3 " \Tes nombres sont, sans gangue : Cuivre 55,5 pour 100 Fer i(i,5 Soufre 3.8 ,0 » Ceci semblerait indiquer, comme plusieurs auteurs le pensent, diverses espèces et compositions de cuivre jKuiaché. » ZOOLOGIE. — Sur le tissu sarcodique de l'Eponge. Note de M. Grave, présentée par ÎM. Milne Edwards. (Extiait.) « On regarde généralement la partie animale vivante de l'Éponge couîme un tissu gélatineux, muqueux, auquel convient parfaitement le nom de sarcode, donné par M. Dujardin aux tissus des animaux inférieurs, Zoophytes et Infusoires. ( 55) • » Loin d'être homogène, ce tissu est composé d'au moins trois couches parfaitement distinctes, peut-être même de quatre. « La première, Ui couche éjiidermiqite, est homogène, mince, tianspa- rente et composée de celhdes h^gèrement jaunâtres à un faible grossisse- ment. Elle est parfaitement caractérisée par l'absence de spicules triciispidés et surtout par la présence de vacuoles irrégulièrement ovales ou circulaires, plus ou moins nombreuses, et qui sont des sortes de stomates facilitant pro- bablement l'absorption des liquides nutritifs par le sarcosome. )) La deuxième, ou couche médiane, est sensiblement plus épaisse que la précédente. Elle est formée de cellules jaunes, disposées de façon à laisser des espaces irrégulièrement tracés, qui semblent être des canaux creusés dans l'épaisseur de la couche. Elle est encore caractérisée par la présence de corps radiés assez rares et des spicules à trois pointes. » La troisième, qui est la (:o«f/)e/>roybnf/e, est mince et difficile à préparer; elle est bomogène^ formée de cellules, et contient peut-être aussi des épi- dermiques : elle est privée de stomates. )> Enfin, je suis tenté de croire à l'existence d'une quatrième couche, située entre la couche médiane et la couche profonde; mais je ne suis pas encore parvenu à l'isoler et à en déterminer les caractères précis. » M. Fraxcisqce écrit de Nantes pour solliciter luie réponse de la Com- mission à laquelle a été renvoyé son travail sur la musique, intitulé : « Le secret de Pythagore dévoilé ». Ce travail est encore entre les mains des Commissaires : MM. Duhamel, Edm. Becquerel, Ambroise Thomas et Reber, auxquels la Lettre de M. Francisque est renvoyée. La séance est levée à 5 heures. É. 1). B. ( 56 BILLKTI.V BIBLIOGRAPHIQUE. F/Acadéinie a reçu dans la séance du 9 juillet 1 86G les ouvrages dont les titres suivent : Mémoires de l' Académie des Sciences de l'inslilat impéii(d de France^ t. XXXV. Paris, 18G6; i vol. 111-4". Description des machines et procédés pour lesquels des Brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i8/|4, publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics. Table générale des tomes XX J à XL. Paris, 1866; i vol. in-4". Rapport présenté à la Société impériale d'Agriculture, d'Histoire )inlinvlle et des Arts utiles de Lyon, au nom de la Commission des soies, sur ses (ravaux en i865. Lyon, 1866; br. in-8". Causes wiiverselles du mouvement ; par M. Trémaux. Mémoire aulogra- phié, 1866; in-4''. Mémoires de la Société académique d' Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube, t. XXIX; t. II, "i^ série, i865. Troyes, sans date; i vol. in-S". Esciuisse physique des lies Spilzbergen et du pôle arctique ; par M. Ch. GraD. Paris, 1866; in-8°. L'Union médicale universelle; par M. L. Durant, i'* année, iSSg; I vol. in-4". Extraits de Géologie; /jor MM. Delessi: et A. de Lapparent. Sans lieu ni date; br. in-8°. Trichines et trichinose, ou De l'empoisonnement ])ar la viande de por< ; par M. G. Peknetier. Rouen, i865; br. in-8°. 3 exemplaires. Premiers essais de pisciculture Jaits dans le département de i Aveyron; pat M. E.-H, DE LA BoNNlNiÈRE DE Beaumoist. Rodez, saus (laie; opuscule in-8°. De l'emploi des observations azintutales ; par M. E. LlAlS. Paris, i8j8; br. in-8". (Présenté par M. Babinet.) Théorie générale de l'exercice de l'affmilé; par M. J.-E. MaumEM':. Paris, 1866; br. iii-4". Tbird report... Tioisième Rapport des Connnissaires nommés pour Jaiic une enquête sur l'origine et la nature de la dernière épizootie des races bovines Londres, 1866; 1 vol. in-4° avec figures. (Présenté par M. Rayer.) ( 5? ) Deiikschrifteii. . . Méinoiies de l'Académie hiipériale des Sciences de tienne. Classe des Sciences inathétnatiqiies et naturelles. Vienne, 1866; 1 vol. in-4'* avec figures. Sitzungsberichte... Comptes tendus des séances (/i l'Académie impériale des Sciences de Vienne, Classe des Sciences mathématiques et naturelles, jan- vier 1866. Vienne, 1866; br. in-8°. Monatsbericht. . . Comptes rendus de l' Académie royale des Sciences de Berlin, février 1866. BerHn, 1866; br. in-8°. Siil clinia... Sur le climat de Home; pur le P. Secchi. Rome, 1866; br. in -8°. PUBLICATIONS PÉIUODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE JUIN 1806. Annales rie Chimie et de Phpique; par Mx\I. Chevreul, DumAS, Pelouze, BoussiNGAULT, Reginault ; avec la collaboration de M. Wurtz; juin 1866; in -8°. Annales de r Agriculture française ; r.*) juin 1866; in- 8". Annales du Génie civil; juiu 1866; in-8°. Bulletin de lu Société Géologique de France; feuilles i3 à 20, 1866; in-S". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine ; n" 16, 1866; in-8". Bulletin de In Société industrielle de Mulhouse; mai 186G; in-8°. Bulletin de r Académie royale de Médecine de Belgique; n"' 3 et 4) 1866; in-8°. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale; avril 1866; in-4". Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sartlie, i" trimestre 1866; in-8". Bulletin de ta Société française de Photographie; n" 6, 1866; in-8". Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres cl des Beaux-Arts de Be.gique; u°' 4 et 5, 1866; in-8°. Bulletlino meteorologico dell' Osservatorio del Collegio romano ; n" 5, 1866; in-4°. Bulletin général de Thérapeutique; i5 et 3o juin 1866; in-8". { 58 ) Cosnws; livr. i3 à 26, 1866; i!i-8°. Calalogiie des Brevets d'invention; u" 12, i865; 11" i", 1866; in-8". Gazette des Hôpitaux; n°^ 65 à 76, 1 866 ; iii-4". Gazette médicale de Paris; n"' aS à 26, 1866; 111-4". Gazelle médicale d'Orient; 11° 3, 1866; 111-4°. Il Nuovo Cimento. .. Journal de Physique, de Cliiniie et d' Histoire iialurelle ; avril 1866. Turin et l'ise; in-8''. Journal d' Jcjricnllure pratique ; n"' 11 et 12, 1866; iri-8". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicolocjie ; jiùit 1866; in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture ; mai 1866; iii-8°. Joui nal de Pharmacie el de Chimie ; juin 1866; 111-8". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; 11"^ 16 à 18, i8()6; iii-8°. Journal de Médecine vétérinaire militaire; 12 mai 1866; in -8". Journal des Jahricants de sucre; n*" 8 à li, 1866; iii-f". Journal of the Franklin Inslilule ; n»' 457, 458, 459, 461, 4^3, 467, 468, 481, 482, 483, 484, 486. Philadelphie, 1866^11-8". Ivaiserliche... Académie impériale des Sciences de f^ienuc; it"' i5 et 16, I feuille d'impression in-S". Les Mondes,. .., n°' 6 à 9, 1866; in-8". La Science j)Our tous; n"" 27 à 3o, 18G6; !n-4°. La Science pittoresque ; n°^ 23, 24, 26, 1866; iii-4". U Abeille médicale; n"* 24 à 27, 1866; 111-4". L'Art médical; juin 1866; in-8". L'Art dentaire; n" 54, 1866; in'8". Le Moniteur de la P holographie ; n°* 6 et 7, 1866; in-4". Le Technolotjiste ; n° Sai, 1866; in-4°. Montpellier médical... Journal mensuel de Médecine; n° 6, 1866; iii-8". Magasin piltoresque ; ']\\\n 1866; in-4". Monihly... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres, mai r866; in-8". Matériaux pour Hiistoire positive et philosophique de l'homme; par C ni-; Mobtili.et; mai et juin 1866; in-8". Naclirichteii... Nouvelles de l'Université de Ga'ttimjtw.; n"^ 12, i3 et 1 '(, 1866; in-i2. ( 59) Presse scientifique des Deux Mondes; i\° 12, 1866; in-8°. Plinrmaceutical Journal and Transactions ; \\° 12, 1866; in-8°. Bépertoiie de Pharmacie ; n° 12, 186G; in-8°. Revue de Thérapeutique médico-chir'urqi( aie ; n" 12, 1866; in 8". Revue des Eaux et Forêts; xï° 6, 1866 ; in-8". Socielà reale di Napoli. Rendiconto deli' Accademia délie Scienze fisiche c matemalirhe. Najjles, mai 1866; iii-4°. The Journal of tlie royal Dublin Society; décembre i865; iii-8°. The Reader, n"' 180 à i83, 1866; in-4". The Scientific Review ; n'^ l\, 1866; in-4°. ERRATUM. (Séance rlu 1 juillet i86(3.) Page 27, ligne 3, au lieu de Mahomet, les sciences cliez les anciens, Usez Mahoniei, les sciences chez les Arabes. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 16 JUILLET 1866. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL, MEMOIRES ET COM]\IUIVICATiOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUK. — Extrait d'un }/éinoire sur des phénomènes d'affinités capillaires; pai M. E. ClIEVREUL (i). « Un grand nombre de phénomènes molécnlaires sont produits par des forces auxquelles les chimistes et les physiciens ont donné peu d'attention en général. « Tels sont ceux qui se rattachent à un solide dont la forme ne paraît pas éprouver de changement par l'attraction d'un corps pour le solide au contact duquel il se présente à l'état liquide, à l'état de gaz, et même, à ce qu'il semble, à l'état solide. Pour le premier cas, je rappelle la colora- tion des étoffes plongées dans des bains de leinlure; pour le second, des corps poreux, tels que le charbon, le minéral dit écume de mer, qui ab- sorbent des gaz; et, pour le troisième, l'aciération, s'il est vrai que le carbone s'unit à l'état solide avec le fer. (i) Cette communication avait clé faite par M. Clievreiil dans la séance du 9 juillet : c'est par une circonstance fortuite qu'elle n'avait pu èti-e insérée au numcio précédent des Comptes rendus. É. D. B 0. R., 1866. i"^" Semcslrc. 1 1. LXIII, i\i 5.; 9 ( 62 ) » Je résume, d'après l'ordre chronologique, les recherches diverses dont l'affinité a été l'objet, en partant des années 1717, où Newton pubha, dans son O/jtique, la trente et unième question sur l'attraction qui s'exerce au contact apparent, et 171 8, où Etienne-François Geoffroy parla des phé- nomènes que nous rapportons aux affinités électives. » Je montre que Stahl, quoique distinguant des combinaisons de quatre ordres, des mixtes, des composés, des décomposés et des surdécomposés ^ n'a rien dit d'explicite sur la force qui les produit. Telle est la cause de la pu- blication, en 1723, d'un Nouveau Cours de Chimie suivant les principes de Newton et cleStald, par Senac. » Je mentionne l'opuscule sur les affinités de Bergmann (1775); je parle de la Statique chimique de Berthollet (i8o3), et, tout en ne mécon- naissant pas quelques erreurs graves, j'insiste sur l'originalité des idées, et j'ajoute que cet ouvrage m'a donné le goût des recherches que j'ai entreprises sur les affinités corrélatives et les affinités capillaires. Je résume à grands traits des travaux qui remontent à 1809, et qui n'ont pas cessé de m'occuper jusqu'à ce jour. Le Mémoire que je présente à l'Académie est la suite de mes recherches sur les affinités capillaires. Les trois tableaux suivants comprennent trois séries d'expériences dont les résultats sont d'au- tant plus satisfaisants qu'ils se présentent par couples formés de deux ex- périences dont l'une sert de contrôle à l'autre. (63 ) L 't. re o Ê \= ■ != BJ 3 C- CO (A O 3 c « T3 3 cr s^ s M ia •» -« *- ^ n Q> p> ^ rt — a) ^ O ;/ O C n: D o " « i ^ = ■" -sa U5 c = a. ^ : ?=0 n •J ï: p. uî a. u ■ s 3 o w^u ^■^■r' 3 O = 3 .5 =J " 5 5 Ë. ■È .t; .c ■= - — o CT' " ; ■■S.. o = nfii = 4 ■4) -a) — fc. C" i« 2— — X.— t- — es j^ (•1 n o aj .« *? ^ SI "^^ « ^ — 2 -î 2 3 c; r'ê 3 cr -o ^ Cl ■V ti ■"■) ■c c CI o o- c a; n — 0) C s t. o V 3 o ■CJ a s Qi "a; a. « o PC "S o w 1-5 * C^ , o CO 1 o 3 ;« < -n=5 < 3 •4> < n -2 « TS r3 •^ 3 ^ c w „; ^ W &H •£ s 3 r3 O rt a-n trt ;^2 "-^ 3 C 1 c es ul gj n us s2 'i '- - — w sô'i e.; Id u cj o — "^ U ■ 'n " S?.l:2^|^ = n « _ — b C — Cl es ^ tf ^- s ^ o O M o o lin fil de a.Beau- alapar l'eau. ■W s -3 ■4) < ■3 : "2 S F- -g 1§:2 = Sr c n c t. T^ «^-3 re Oni platine tie Slip o o 0) S '^ C o • - == 3 a. c II fc a {f) o > „ 'tLJ 3 n .:: PS 0) o ■< S-'S^ si^ \— i i'JiX s -13 s O 1^ o ^ o; 13 °-., V IS ■1) a ■ii.« •^ .= o: IJ2 •i'i-s « c E MU iro rt « cj 3 ■V •-• o t. -rs -^ 'rt o .- iï Q^ ea _t- ^ 3 ^— "S -- :^ S '^ '^ (64 ) o =-- -. -t " ~ « X "B re ÎT _ ^ B s u Bj 65 n 1 c/ï T"- =.1 -s i-- » © rr :7 - _ C-- en '■ = ï-2 2 -5 „- 2 -= S. - " c w cr s ^ 2 2 — = S tant s pe xedu mont imètr S S- = -5 g- is-Ms c cr O^ïr- z-=-lZ nr H =• ô' =.■ -2 3 « 1 o. la pâte 'absorpt ouvre l'e > C/l = la ^-■5 O ■^ ï O ^S'x ?3 ta :5 r-r.^ n = Ë; =^ ■B 3: n o ru O £ s: -3 » ra- g. § £. 53 œ £. _ >< u t:=2. ft O a-' a ^5-||_3 fî *^ [ïJ OP3 ■&ÏÏ- g-S.3=2 = c«. = » - -1 C- O E « Ë:S'5-3- re :; _. 2 -. " = -52 c c ;i i2 C2 ra — » tP O u c ■ï r & rs " r U c ti. et» 3 U 3 3 r» •^ U C3_ PS B PS 3 65 ) 10 o ■ ? 5 '" S C ^~ ■ cr ■- - S ^ c - ce tn « 3 eï L. o CJ O - *!:; rt s 3 i« _û ^s JJ = 3=, 3 0) tu — C a O W T3 U a^ . O U 'z -9 c :^ î^ c {^ s c . Sk -n •D CJ 0^ i! £ t3 ^ = ri '— n 1- X OJ — £ f OJ O O ?■ c u ffi - 3= UJ ai c -3 = 0) L_ ■" j; CD ^ -s - s 'S o ■=1; a. =^:= .j »" — o _ ^ j3 a> -3 1= 5- -o 'S. X « F. "^-a o ,/, 0.2 g „ «, c c .B "^ o .2 C-.5 "" i: - •= .i- ^ « cT •i ^-S S -5 g ï s a: _ -; ^ i: ~ 5 :ï ■3 ii-èô-8-^ o .5-' = -i ;i .^ -î: o ^ o -o -S — ^ -^ •" - •= .^ " S .2 -S g ^ - S. = ? " c g s » . - z---ë. "^ '^ ■« -5 - 1 D- " 5 ■^ ■^ n = Cl'- n 3 ^ ^ c_ - — '- = ^^ «:= C ^ , o: - = -^ 3 -5 L'ori petit ti papier contre pas de ne prés circula _ ^ •3 o c. o o c H s o « 3 = = ~« ' "= .ïï O « C =. O ;C 3 C-w O ^ S S ;-i - ^ .2* iCC ( 66) Conclusions. » Indépendamment de l'idée qu'on peut se faire de l'action de l'huile de lin et de l'eau sur la céruse, le kaolin et l'argile, il existe un phéno- mène d'attraction élective entre les aptitudes respectives de ces liquides pour les matières solides prises à l'état pulvérulent que je viens de citer. Je nommerai ce phénomène a/Jinilé capillaire élective, pour le distinguer des phénomènes que présentent des actions moléculaires beaucoup plus éner- giques et dont les résultats sont toujours soumis à des proportions définies. » L'huile de lin pure a plus d'njjiniié capillaire pour la céruse que n'en a l'eau, puisque l'eau n'expulse pas l'huile de lin unie à la céruse pour en preruire la place, tandis que l'huile expulse l'eau unie à la céruse et s'y substitue. » L'eau au contraire a plus d'affinité capillaire pour le kaolin et l'argile que n'en a l'huile, puisque l'eau expulse l'huile de lin unie au kaolin et à l'argile, tandis que l'huile de lin n'expulse pas l'eau unie à ces deux ma- tières terreuses. » Ces résultats sont précis, car chacun d'eux a son contrôle conformé- ment au principe de la méthode A POSTERIORI expérimentale. applications. » Les applications en sont nombreuses et variées. » Ces expériences rendent compte de la difficulté qu'on éprouve toutes les fois qu'on applique des enduits dits hydrofuqes sur des murs dont les ma- tériaux sont perméables à l'eau. Evidemment l'affinité de ce liquide pour ces matériaux tendant incessamment à se mettre en équilibre dans ceux-ci, agit pour détacher l'enduit dépourvu d'affinité, ou, s'il en a une, elle est bien inférieure à celle de l'eau. » Lorsqu'il s'agit d'un enduit cjras ou résineux appliqué sur un mur qui, n'étant pas de fondation, n'est pas incessamment pénétré d'eau souterraine, mais exposé à des variations de température et à des variations d'humidité atmosphérique, on peut se demander si, à causede ces variations, la partie pénétrée de l'enduit n'est pas plus exposée à se détacher de la partie non enduite que ne l'eût été la première partie non pénétrée de matière grasse ou résineuse. » J'examine les inconvénients que des corps étrangers aux pierres po- reuses, au caoutchouc, à la gutta-percha, peuvent avoir à la longue sur la conservation des matières dans lesquelles on les a introduits. Je montre { 67 ) Jes inconvénients des nuislics i\ni acquièrent une grande dureté en éprouvant lui retrait à la suite duquel ils se détachent des surfaces qu'on a voulu joindre ensemble; je parie encore de la difficulté de ntaintenir intacts les fils métalliques des câbles électriques plongés dans l'eau de mer. » Mais une observation à mon sens bien remarquable par les inductions que sans hésitation j'en déduis, est la disposition à se comrétt^r par C absorp- tion de l'oxygène atinospliériquej que les liitiles de la troisième série d'expé- riences ont manifestée après avoir été séparées par l'eau des pâtes huileuses de kaolin n° 3 et d'argile surtout n° 5. C'est à peine si le volume de l'huile recueillie dans le récipient du n° 3 s'élevait à -1 centimètre; en outre, une goutte solidifiée obstruait l'orifice du bec du petit tube B; enfin, une seule goutte complètement concrète se trouvait dans le récipient du n° 5, et des champignons, formés de plusieurs gouttes concrètes, fermaient l'orifice du bec du petit tube B. » Avant de donner les inductions déduites de ces faits, rappelons encore les résultats des expériences des n°* 4 ^^ 6. L'huile recueillie dans le réci- pient du n° 4 occupait un volume d'environ i centimètre; elle était vis- queuse, tiès-légèreroent colorée relativement à celle du grand tube A. L'o- rifice du bec du petit tube B n'était point obstrué. L'huile recueillie dans le récipient n° 6 y occupait un volume de 8 centimètres au moins; elle était presque blanche et parfaitement liquide; et l'huile du grand tube A, presque blanche aussi, différait beaucoup de celle du grand tube A n" 4- » Évidemment, l'huile expulsée par l'eau des pâtes huileuses de kaolin, et surtout de l'argile, possédait une disposition à se concréter par absorp- tion d'oxygène, que ne possédait pas au même degré l'huile qui avait filtré simplement au travers des pâtes aqueuses de kaolin et d'argile; conséquem- menl, V huile tenait celle supériorité de propriété siccative de la matière terreuse à laquelle elle avait été unie. » Cette conclusion est en parfait accord avec les faits que j'ai consignés dans un Mémoire sur la peinture à l'huile, présenté à l'Acadéniie le 8 de juin i85o, et imprimé dans le XXil*' volume de ses Mémoires. Effectivement, j'ai montré que des surfaces solides ont une influence marquée sur la durée qu'une couche d'huile de lin pure quon y a étendue met à sécher ou se solidifier par oxygénation. » SiH' une feuille de plomb décapée, elle est sèche après quatorze heures, et parfaitement sèche après vingt-quatre heures. )> Sur la porcelaine vernissée, elle est fraîche encore après vingt-quatre heures, et sèche après quarante-huit heures. ( ^« ) » Sur le bois de chêne, elle ne commence à prendre qu'après trente el un jours, et elle demande encore trois jours pour qu'elle soit sèche à la sur- face seulement. » La conclusion de ces faits est donc qu'il existe des solides capables, comme le plomb, par leur contact, d'accélérer la dcsiiccation des huiles, tandis que d'autres, comme le bois de chêne, la retardent. Incontestable- ment, entre ces corps, il y en a d'autres dont les aptitudes sont intermé- diaires, et parmi lesquels il en est de neulres ou iVindifJérenis. » Plusieurs fois déjà j'ai eu l'occasion à la Société d'Agriculture d'exposer les inductions que je déduis de ces expériences sur l'influence que les ma- tières terreuses des sols arables exercent sur les engrais (i) Car le grand » avantage d'enfouir les engrais odorants à l'état frais, c'est de pénétrer » toutes les parties du sol qui peuvent recevoir les émanations des matières » que les plantes s'assimileront plus tard, et il est rigoureusement vrai de M dire qu'une terre bien meuble, dans laquelle on répand ces sortes d'en- » grais, doit être considérée comme un corps poreux désinfectant. » Les en- grais à ce point de vue s'unissent en tout ou en partie à la matière terreuse du sol ar.djle par affniité capillaire; et des expériences précitées on induit la conséquence, en prenant en considération l'engrais, le sol, la nature des eaux naturelles, la nature et la température de l'atmosphère, que le même engrais, dans des circonstances différentes relatives au sol, aux eaux et à l'atmosphère, i)eut présenter des résultats fort différents relativement à ce qu'il est susceptible de céder de matière alimentaire à la plante cultivée dans ce sol, et celte |)roposition est parfaitement justifiée [lar mes expériences et l'emploi comme engrais d'os pourvus de leur graisse et des tourteaux de graines oléagineuses qui ont été soumises à la presse après avoir été écra- sées. » Lorsque Dutrochet me communiqua ses premières expériences sur l'endosmose, je lui exprimai le désir qu'il en fit d'analogues à celles de la troisième série de ce Mémoire, parce que dès qu'une membrane était per- méable à des liquides, l'affinité capillaire d'un grand nombre de corps, et parliculièrement de corps poreux, me semblait devoir agir pour produire des effets analogues à ceux dont je viens de parler, et dès cette époque j'avais observé un certain nombre de phénomènes de l'ordre de ceux que M. Graham a si bien étudiés. Enfin, plus tard, la lecture d'un Mémoire sur les (oncréliotis cl les incntsla lions tiiinérales des végétaux, dans lequel l'auteur. (i) fo/r surtout Compte rendu, t. VI, 2° série, p. 249 (années i85o et i85i). ( %y M. Payen, décrit des cristaux d'oxalate de chaux, sel signalé par Scheele dès 1786 dans les piaules, el si remarquable par son insolul)iiilé, nie suggéra quelques remarques relatives aux circonstfinces de sa formation et de sa cris- tallisation, que je puis aujourd'liui formuler ainsi : un oxalate soluble de potasse, de soude, et même d'ammoniaque, en solution dans la sève ou tout autre liquide végétal, en traversant très-lentement la paroi d'ime cellule ou d'un vaisseau, r.rrivo dans une cavité où il trouve un suc tenant un sel calcaire en solution; alois il se fait de l'oxalate de chaux, el comme cette production est très-lente, les molécules insolubles peuvent prendre la forme régulière qui leur est propre. Cette interprétation me paraît applicable à la formation d'un grand noudjre de sels insolubles que l'on a signalés dans les tissus ou les cavités des êtres vivants. » Je terminerai ce Mémoire par l'explication que j'ai conçue depuis longtemps de la pétrification des corps organisés. » Un liquide tenant une substance minérale pénètre dans les pores et dans les interstices d'un corps organisé; je suppose poiu' exemple de l'eau tenant un sel de protoxyde de fer en solution pénétrant dans un tronc d'arbre. Le sel peut s'unir intégralement avec le ligneux, et parce que celui-ci contient généralement de l'acide tannique ou gallique, l'oxyde de fer quitte l'acide auquel il était uni; il absorbe de l'oxygène en devenant sesquioxyde, si ratmosphère où l'action se passe renferme de l'oxygène libre. En im mot, foute la surface interne des cellules et des tubes où la so- lution ferrugineuse a passé, présente une couche de tannale ou de gallate de fer, ou encore de sesquioxyde, unie au ligneux et en affectant la forme. Voilà ce qui se passe d'abord. A la longue, de nouvelles quantités de liquide ferrugineux pénètrent, et enfin il peut arriver qu'après une action toujours lente du monde extérieur, la matière d'origine organique disparaisse, et que l'espace qu'elle occupait reste vide, s'il ne se remplit peu à peu de nouveau liquide minéral. On conçoit donc de cette manière que la structure du bois sera plus ou moins bien conservée, puisque c'est toujours dans des cavités dont les parois ne cessent pas, tant qu'elles existent, de représenter exacte- ment la structure que la vie leur avait donnée. En outre, on conçoit que, tous les vides ayant été remplis et la matière organique conservée, s'il arrive que celle-ci disparaisse, parce qu'elle est de nature altérable, de nouveaux vides .se produiront el de nouvelle matière minérale pourra s'y déposer. Eu ce cas, la pétrification sera complète. » C. R., 1S6G, î"' Scr,:eslre. (1. I.XIIl, r-i" 3.1 lO ( 70 ) GÉOLOGIE. — Explication dti Tableau îles données numériques qui fixent, sur la surface de la France et des contrées limitrophes, les points oii se coupent mutuellement vingt-neuf cercles du réseau pentagonal ; par M. L. Eue UB Beaumoxt. (Suite. ) a Pour transformer de même en toises la longueur fie la perpendiculaire calculée en degrés, minutes et secondes, il faut remarquer que la longueur du degré de la perpendiculaire est dans un rapport variable, mais facile à exprimer, avec la longueur du degré du méridien dans la partie sur laquelle tombe la perpendiculaire. En effet, les longueurs des degrés de deux arcs sont proportionnelles à leurs rayons respectifs, de sorte que si l'on désigne par N la longueur en toises du degré du méridien près du pied de la per- pendiculaire, et par N' la longueur du degré de la perpendiculaire près du même point, par p et p' les rayons de courbure de ces deux arcs près de leur point d'intersection, on aura N : IS' :: p : p', et, par conséquent, N' = N £^- P D'après une formule connue, H étant la latitude du pied de la perpendi- I culaire, et l'aplatissement • étant supposé égal à o,oo324= ., ^ ^> on a 3o8,6 3o8,6 — ?. cos- H » La Table XIII de la Base du système métrique, p. 2g4, donnant les longueurs N des degrés de latitude en toises pour l'aplatissement de o,oo324, de degré en degré, de l'équatcur au pôle, on voit qu'il est facile de calculer la valeur N' du degré de la perpendiculaire pour une latitude quelconque, et par suite la longueur, en toises, de la perpendiculaire elle-même. » Mais cette opération peut être simplifiée. Soit, en effet, p la longueur de la perpendiculaire de l'un des points que nous considérons, calcidée en degrés, minutes et secondes, et sujjposons-la réduite eu secondes, ce qui rend le chiffre qui l'exprime 36oo fois plus grand que si elle était exprimée en degrés et fractions de degré, et soit P sa longueur en toises : on aura ' 36oo ' ■ ■ ' 36oo 36oo p d'où il suit que le coefficient g, par lequel il faudrait multiplier la Inu- gueiu" p de la perpendicidaire exprimée en secondes pour la convertir en ( 7' ) toises, est q= iç^—--- On a donc ' ' 3boo p I. P = |. /j-f- I. (/, et 1. 9i = l.N -f-1.^ — I. 36oo. » Pour opérer cette conversion en toute rigueur, il faudrait, pour chaque perpendiculaire, déterminer la valeur de N correspondante à son pied, d'après la Table XIII déjà cilée, et celle de £- d'après la formule donnée plus haut; mais j'ai pensé que j'abrégerais notablement les calculs sans nuire beaucoup à leur précision, en me bornant à calculer les valeurs de 1. q de degré en degré pour l'espace compris entre Perpignan et Dunkerque, et j'ai formé, avec les éléments ci-dessus indiqués, la table suivante dont l'emploi ne peut introduire, pour les points situés dans le cadre de mon travail, que des erreurs d'un petit nombre de toises. '•î«2) = ',2009673 1 ?(„) = 1,2010399 1.7(,j) = 1, 2011141 l-y(,3) = 1,2009913 I.Vf.e, = 1,2010646 l.^j^,, = 1, 1011382 I. 7(„, = 1, 2010152 1- Vj„j = i,20io8yi 1. ^j^^, = i ,201 1619 » Un exemple de calcul niunérique éclaircira ce que l'exposé qui pré- cède peut avoir d'obscur par sa concision. » Le triangle sphérique PIK, qui a pour hypoténuse la partie du mé- ridien du point d'intersection I comprise entre le point I et le pôle de la terre, et pour côtés de l'angle droit la perpendiculaire IK abaissée du point I sur la méridienne et la partie de la méridienne comprise entre le point K,pied de la perpendiculaire, et le pôle de la terre, donne les formules sine = sinCsinrt, tangè = cosCtangfl, cosB = tangCcosa. » C est la longitude du point I inscrite dans le tableau ; » a = V\ est le complément de la latitude de I inscrite dans le tableau; » c est la longueur en degrés de la perpendiculaire IK ; )) b est le complément PR de la latitude du point K ; « B est l'angle formé au point I entre la perpendiculaire et le méridien; et je dois faire observer que c'est l'angle formé entre ces deux arcs sur la terre supposée sphérique et non l'angle sous lequel doivent se couper la perpendiculaire et la représentation du méridien construite sur la carte de Cassini. Pour avoir ce dernier angle, il faudrait, à la rigueur, faire subir à B une correction, mais comme, pour toute l'étendue de la France, cette cor- rection serait trop faible pour être appréciable dans une construction gra- phique, j'ai jugé inutile de la calculer, et je m'en suis tenu à l'angle B comme s'il n'avait pas besoin de correction. 10.. ( 72 ■ » Je reprends, d'après ces formules, la ligne du tableau qui correspond k l'intersection du cercle Tin Morbihan avec le cercle Bac Côted'Or; je présente la série des calculs qui m'ont donné les trois derniers nombres inscrits dans cette ligne. Je me borne presque à citer les chiffres dont les valeurs suffiront à elles seules pour guider ceux qui, la Base du système métrique sous les yeux, voudraient répéter mes calculs pour se mettre dans la voie d'en exécuter de semblables relativement à des cas différents. Calcul des quantités c, /;, B. n , „ 0 ) „ l.siii 1.39.26,55 = 8, i5fii337G (•= I. !3.i3,ii 1.6in 13.19. 8,53 = 9,83636>a 1. sine = 8,2975998 fi r II l.cos 1. 39. 2O, ;)5 = 9,9998183 î> = 43.18.35,45 1 lang 43.59. 8,53 = 9,97.'|5o>( lat. de K = 46.4' •34)55 1. long 4 = 9,9743207 0 I ,1 l.lang 1 .39.26,55 = 8, 46'4'D- 1 . cos 43- 19- 8,53 = 9,8618598 1. cosB = 8,3232790 B =r 88.47.37,49 Calcul (le In dislance en toises du point K., pied de la perpendiculaire, h l'Observatoire de Pu lis. s* Ter I» TaHs VII do I» Base du système mélrlqoe S" Par la Tible VI de la Base du svsieme métrique 1. gSo, 8 = 2,97808)5 1- C65o = 3,823S7464'62 31,105 55,773 I. taiiGp = 9,9630472 ;: = 43»59'58",7S 6o,o47 134,600 I. 44384 = 4,6463468 i5,763 86,189 1. 48411 = 4,684944> 1. tang? = 9,9Gi3027 44,^8', 48,4ii '^ = 42° 37' 3", '5 i5,763 86,189 1. 24519 = 4,389502s 8,756 59,365 , 1. 36834 = 4,4385235 a4,5i9 36,824 1. tangjj = 9,9609793 tf = 43" 35' 46", 1 5 8,756 59,365 1. 85277 = 4,93o83i9 94,033 34,000 1. 93365 = 4,9701841 85,377 93,365 I, tang}; = 4,9606478 f = 42''34'a7",75 ), Ou voit que les valeurs de l'angle cp et de tang ip varient lentement et graduellement d'un point à l'autre. Elles ne dénotent ici aucune faute. » Dans la pratique on n'a pas besoin de détermuier l'angle qui n'est autre que l'angle B relatif à l'intersection 1. J'ai toujours, en eflèl, retrouvé la valeur de l'angle B, mais seulement d'iuie manière approxima- tive, parce que les fractions de seconde dont les petits arcs p et h sont en erreur, par suite du calcul logarithmique, suffisent pour altérer sensiblement l'angle i|/, lorsque le triangle par lequel on le calcule est très-petit. Ce pro- cédé ne pourrait donc être employé pour déterminer l'angle B, qu'autant qu'on partirait d'un point 1' assez éloigné du méridien de Paris ; mais il peut servir, ainsi que je l'ai éprouvé, pour mettre des fautes en évidence, et c'est dans ce but seulement que je l'indique. » GÉOLOGIE, — Quinzième Lettre à M. Élie de Beaumout sur les phénomènes éruptifs de l'Italie méridionale; par M. Ch. Sai\ïe-Claire Deville. « Vos recherches ayant démontré qu'un volcan proprement dit est un massif qui, par le fait même de son soulèvement, a été primitivement fissuré C. R.,i866, 2™» Semejfre. (T. LXIII.N» 5.) I 1 ( 78) on étoile, et qui est même susceptible, par de faibles soulèvements succes- sifs, de se fissurer de nouveau, j'ai pu, de cette notion et de l'examen minu- tieux que j'ai fait du Vésuve et de l'Etna, des pics de Ténériffe et de Fogo, de la soufrière de la Guadeloupe et de plusieurs autres cônes volcaniques, conclure qu'une éruption d'un volcan proprement dit n'est que l'ouverture ou la réouverture d'une de ces fissures diamétrales. J'ai montré que, pen- dant cet état critiquée! anormal du volcan, le maximum d'activité se trans- porte brusquement du sommet ou du cratère supérieur, centre conniiun de toutes les fissures, sur un ou plusieurs points de la fissure choisie par l'é- ruption. i> D'après cette définition, étudier une éruption consistera surtout à suivre les manifestations diverses qui se produisent le long de sa fissure. C'est ce que j'ai fait dans quelques-unes de mes précédentes I^ettres, pour les deux éruptions du Vésuve de mai i855 et de décembre 1861, et j'ai été ainsi amené à découvrir, dans ces manifestations, des variations qui se produisent avec une régularité incontestable, suivant le temps et suivant les lieux. » Il faut, d'ailleurs, ajouter que, dans les grandes éruptions, le massif tout entier étant fortement ébranlé, en même temps qu'une des fissures donne issue à la lave et aux substances variées qui l'accompagnent, quel- ques-unes des fissures principales s'oiivrent, le plus habituellement dans leurs portions les plus basses, pour laisser échapper des émanations d'ordre inférieur, connue l'acide carbonique et les hydrogènes carbonés. C'est ce qui s'observe presque chaque fois au Vésuve, dans les environs de Résina et de Toire del Greco. » Cette manière d'entendre ime éruption attribue, comme vous voyez, une sorte d'individualité à chactuie des fissures principales du volcan : celles-ci sont, d'ailleurs, liées, comme je crois l'avoir surabondanunent démontré pour l'Etna et le Vésuve (i), avec l'ensemble des grands accidents stratigraphiqiies de la contrée. Il en résulte que chacune île ces fissures principales a son histoire particulière, c[u'il faudi-a suivre dès maintenant, mais qu'on peut faire remonter dans le passé. C'est ainsi que la fissure de 1861 est celle de 179/i, et très-probablement aussi celle des éruptions qui ont détruit sept ou huit fois la ville de Torre del Greco, placée sur la di- rection même de cette fissure. (i) Dciixiùmc Lettre à M. Dumas, Comptrs rendus, t. XLIII, p. 35r), e! IMi'inoire sur les émanations volcaniques, Bulletin de la Snciété Gériiogiquc, a*" sciie, t. XIII et XIV. (79) » On trouverait quelque chose d'analogue pour la fissure de i63i et pour celles des éruptions qui ont plusieurs fois recouvert l'emplacement de Résina et de Portici. » Mais le sujet, ainsi compris, ne pourrait être traité d'une manière com- plète sans qu'on examinât aussi concurremment les phases par lesquelles passe successivement le cratère supérieur, centre comnuui de toutes les fis- sures et orifice normal du volcan. J'ai déjà, dans une de mes précédentes Lettres, insisté sur l'antaj^onisme que j'ai observé, en 1861 et 1862 connueen 1 855 et i856, entre les fonctions de cet appareil noimal et celles de l'appareil adventif établi sur la fissure. On conçoit, en effet, que les premières phases de l'éruption terminées et la lave épanchée, le rôle de l'orifice adventif ne tendant plus qu'à décroître, l'appareil normal tend, au contraire, à re- prendre ses droits età concentrer de nouveau autour de lui les forces érup- tives. '1 11 y a là toute une série de transformations qu'd faudrait suivre sur les lieux jusqu'au terme final de l'éruption, c'est-à-dire jusqu'au rétablissement du maximum d'intensité dans le cratère supérieur. » Mais, cela fait, il arrive le plus souvent qu'une fissure qui a servi à une éruption conserve encore, pendant plusieurs années, soit sur les flancs du cône terminal, soit sur le plateau supérieur du volcan, des traces d'une faible activité, laquelle se traduit par des dégagements de vapeur d'eau en- traînant de l'acide sulfhydrique ou de l'acide carbonique. C'est, guidé par cette notion que j'ai signalé sur le cône terminal de l'Etna, à quelques mè- tres au-dessous de la cime, l'acide carbonique sortant de la fissure de i838, et que j'ai indiqué pour la première fois, je crois, sur le plateau supérieur du Vésuve, ce même gaz, émanant de la fissure de l'éruption dont la lave avait débordé le cratère supérieur en i8/|8. » De tout cela il résulte que, pour saisir un volcan comme l'Etna ou le Vésuve dans toutes les phases de son histoire, il faut étudier son cratère supérieur et son cône terminal, non-seulement, comme on l'a fait jusqu'ici, dans les formes successives qu'ils affectent sous l'influence des forces inter- nes, mais aussi dans les propriétés physiques et chimiques des émanations gazeuses qui s'en échappent, et dans leur distribution, liée, comme je viens de le dire, à l'activité variable des diverses fissures. En temps d'éruption^ il faudra suivre les phases de toutes les parties de l'appareil adventif établi sur la fissure, en s'éloignant du volcan comme en s'en rap- prochant, et reconnaître les manifestations secondaires qui auront pu être 11.. (8o) déterminées par le fait de l'éruption dans quelques autres fissures prin- cipales. Enfin, comme les évents éruptifs d'un ordre inférieur (solfatares, mofettes, eaux minérales, émanations liydrocarbiirées), qui entourent le volcan, ne sont que des orifices jalonnant au loin les grandes fissures, il faudra aussi constater de temps à autre les variations qu'ils pourraient pré- senter dans la température, l'abondance ou la composition des produits qui s'en échappent. » Il serait vivement à désirer qu'il s'établît à Naples, sous le patronage des professeurs éminents que j'ai eu l'avantage d'y connaître, une associa- tion qui voudrait continuer l'œuvre des Braccini, des DellaTorre, des Breis- lak, des Monticelli, des Covelli, et consigner dans un recueil périodique (i) tous les renseignements de nature à éclairer l'histoire de ce que les savants napolitains nomment avec un légitime orgueil : // iioslro Fesuvio. » En attendant, je vais chercher à utiliser les rares documents que je pos- sède sur la fissure de 1861 et le cratère supérieur du Vésuve, depuis que je les ai observés en 1862, documents que je dois principalement aux beaux travaux de M. Fouqué et aux recherches si intelligentes et si dévouées de M. Aristide Mauget. » 1° Portion inférieure de la fissure c/e 1 86 1 . — Dans ma Treizième Lettre (2), je vous décrivais l'état des fumerolles de cette partie inférieure de la fissure, lorsque je les observais pour la dernière fois, le 5 février 1862. A ce mo- ment, les émanations de la fissure donnaient en mer, à 10 ou i5 mètres de la côte, 86 pour 100 d'acide carbonique : le résidu était un gaz combus- tible, dans lequel MM. Le Blanc, Fouqué et moi, par des analyses faites à Paris, nous avons constaté que le rapport de l'hydrogène protocarboné à l'hydrogène était de i à 2,60 (les réactifs n'indiquant qu'une proportion négligeable d'une matière plus carbutée), et contenant, en outre, de l'oxy- gène et de l'azote. » Le 7 mars suivant, M. Mauget trouvait, aux fumerolles du rivage, 98 pour 100 d'acide carbonique, et 2 pour 100 environ d'un gaz combustible, différant sans doute assez peu de celui que j'avais recueilli le 5 lévrier (3). Mais, le 7 mars de l'année suivante (i863), cet excellent et zélé observateur ( i) Qui serait la continuation du Spetttitore del l'esuvio et du Bolletino geologico del Fesu- vio c de' Ciimpi Flegrci, publiés dans le temps par MM. Cassola et Pilla. (■?, Sfance du 17 féviier 186?.. (3) Voici l'analyse telle qu'elle est donnée dans la Lettre de M. Mauget, insérée aux ( 8i ) étant retourné sur les lieux, m'a annoncé (par une Lettre datée de Naples et dont je vous prie de vouloir bien comuiuniquer à l'Académie l'extrait ci-joint) que le gaz qui s'échappait de la fissure, en mer, à une petite dis- tance du rivage, avait la composition suivante, moyenne de trois analyses : Acide carbonique 81,78 Oxygène 2 , 3 1 Azole -+- gaz combustible 1 5 , 96 100,00 » Le résidu, après le traitement par la potasse et l'acide pyrogallique, brûlait, mais faiblement; ce qui indiquait une forte proportion d'azote, liée évidemment avec l'apparition de l'oxygène. » Enfin, le 4 jw'" i865, M. Fouqué recueille le gaz des mêmes émana- lions, et le trouve composé comme il suit : Acide carbonique 85,38 Hydrogène protocarboné o ,96 Hydrogène bicarboné o ,o5 Oxygène 2,85 Azote , , 9 > 38 » Cette analyse, qui confirme de tout point celle de M. Mauget, montre qu'en même temps qu'apparaissaient l'oxygène et l'azote, l'hydrogène dis- paraissait, et que le gaz oléfiant tendait à s'ajouter au gaz des marais. » Mais ce n'est pas seulement à la lame et sur la portion de la fissure qui se prolongeait en mer que se dégageaient et que j'avais étudié les gaz en 1862. Deux autres points, à Torre del Greco, étaient particulièrement intéressants sous ce rapport. » Le premier est une cavité, située à une dizaine de mètres environ au- dessus de la mer. Là, s'il vr us en souvient, j'indiquais dans ma Treizième Comptes rendus, t. LIV, p. 926 : Acide carbonique 9^) '7 Oxygène o , 1 5 Azote -I- gaz combustible. .• i ,68 100,00 Nous trouvions, le 5 février, pour ces fumerolles du rivage, 97,65 d'acide carbonique. ( 8a) Lellre ce fait singulier que les gaz, dont la tenipératine, entre le 17 janvier et le 5 février 1862, s'était successivement élevée de 32 degrés à 47°, 5, avaient en même temps changé de caractère chimique et acquis de l'hydro- gène sulfuré. » Le 7 mars suivant, M. Mauget y retrouve (i) ce dernier gaz, et même en quantités dosables, la température étant encore de 43°, 5. Mais, le 7 mars i863, le dégagement avait disparu. » Sur le troisième point remarquable, qui est la grande fontaine publi- que de Terre del Greco, voici quelle est la succession des faits observés. Dès le début de l'éruption, le volume des eaux s'était considérablement accru, et, dans les premiers instants, des témoins ocidairts ilisent y avoir observé des flammes. Lorsque j'y suis arrivé, le 18 décembre 1861, et jusqu'à ma dernière visite, le 5 février 1862, le gaz qui s'en déga- geait, à une température peu différente de 20 degrés, était à peu près uni- quement de l'acide carbonique, et, le 5 février, il n'agissait absolument pas sur le papier imprégné d'acétate de plomb. Le 7 mars suivant, ces émana- lions noircissaient fortement et rapidement les sels de plomb, et leur tem- pérature s'était élevée à 2/1°, 5. Il y avait donc là reproduction, quelques semaines plus tard, du fait de variation que j'avais constaté dans la cavité précédemment citée. Un an après, le 7 mars i8G3, la Lettre de INL ]\Liuget témoigne que l'abondance des eaux était considérablement réduite, qu'il n'y avait plus d'hydrogène sulfuré, mais seulement un peu d'acide carbo- nique saturant l'eau, qui possède encore un léger goût de naphte. Il n'est point question de la température, mais il est évident qu'elle s'est abaissée. » Tels sont les faits que j'ai pu recueillir et qui peuvent éclairer l'his- toire des émanations qui se sont succédé dans les portions inférieures de la fissure de 1861. Dans une autre communication, je me propose de revenir sur ces résultats comme sur un grand nombres d'autres, en les considérant d'un point de vue que j'ai à peine abordé jusqu'ici (2). Aujourd'hui, je (i) Comptes rendus, t. LIV, p. 926. (7.) C'est-ùdire ne me bornant plus h constater les faits cl leur ordre de succession, mais cherchant à les rapporter à leurs causes probables. Lorsque, dans ce travail, je m'occu- perai des transformations subies par les gaz hydrocarliurés, j'aurai à tenir compte de l'inté- ressante remarque, faite récemment à ce sujet (séance du 25 juin) par notre savant Vice- Président, et que je consigne ici |)liis lidèlement queje n'ai pu le faire alors, en reproduisant textuellement la Note suivante : « M. Fouqué a dit que l'hydrogène carbone contient d'autant plus de carbone que la lem- ( 83 ) veux seulement constater la variation et faire remarquer combien il eût été intéressant qu'un pensionnaire de l' Académie^ à Naples, ei!it pu, mois par mois, exécuter ce qu'a fait seulement trois fois en quatre ans le dévouement fie MM. Mauget et Fouqué. Nous aurions saisi, non-seulementles variations effectives, mais le mouvement et le mode de ces variations. Enfin, nous sau- rions aujourd'hui si la petite éruption des premiers jours de mars 1866 a modifié brusquement les allures des dernières émanations de la fissure de 1794, ravivée en 1861. » Mais je reviens à mon sujet, et, de l'exlrémité inférieure de la fissure, je passe à lextréniité supérieure, c'est-à-dire au sommet du volcan (i). » 2° Cratère supérieur. — Cette éruption de 1861 n'a pas été précédée, comme il arrive le plus ordinairement, d'une bouffée de vapeurs et de cen- dres, projetée par le cratère supérieur. Le rôle de ce dernier dans l'éruption n'a commencé que le 8 décembre au soir, c'est-à-dire huit heures après » pérature volcanique est plus faible. Ce résultat de l'observation est d'accord avec ce qu'on » sait des températures différentes auxquelles l'hydrogène bicarboné et l'hydrogène proto- » carboné se décomposent respectivement sous l'influence de la chaleur. Le premier se dé- » compose en hydrogène prolocarboné si la température est convenable; si la température » est plus forte, le carbone est entièrement séparé et l'hydrogène mis en liberté conséquem- » ment. • (i) Il y aurait, dans l'intervalle, une portion de la fissure très-intéressante à étudier dans ses variations : c'est celle qui porte les cratères adventifs, et constitue la tète de la fissure active de l'éruption. Mais je n'ai pour celle-ci que de très-rares documents. J'ai déjà inséré aux Comptes rendus, t. LIV, p. 926, l'extrait d'une Lettre dans laquelle IM. Mauget len- dait compte de la visite <|u'il fit aux cratères adventifs de i86i, le 7 mars 1862, et dont il résulte que les phénomènes éruptifs, tout en s'affaiblissant notablement, conservaient entre eux les mêmes rapports que deux mois auparavant. Le 8 juin 1862, cet habile it zélé observateur est retourné aux portions supérieures de la fissure active. Voici le seul extrait utile que je puisse donner de ses observations, interrom- ])ues brusquement (par un détachement de carabiniers, qui, prenant notre géologue et son guide Cozzolino, bien connu de tous les voyageurs, pour des brigands de la bande d : célèbre Pilone, les arrachèrent, malgré toutes leurs dénégations, à leur paisible et inoffensif labeur) : « Rn arrivant aux cratères supérieurs, et après avoir contourné la première et si piofonde » cavité où commence la fissure, j'ai mis le thermomètre dans la fente apparente, entourée » de chlorures et de silice; il a accusé une température de 210 degrés. u On ne voit plus une seule fumerolle sur tout le système : tout paraît mort, et pourtant >• le papier de tournesol bleu, tenu à la main au milieu de la fissure, rougit encore en ce n point d'une manière très-sensible. » De là, je suis passé au plus élevé des deux cratères qui ont donné des laves. Les fours à » fer oligiste sont en grande partie détruits. La chaleur y a considérablement diminué. Avant (84 ) l'ouverture des bouches de la fissure, et au moment où l'activité de ces bouches diuiiuua brusquement. Les témoignages de MM. Palmieri et Guis- cardi sont explicites à cet égard. (( La lave, qui menaçait directement Torre del Greco, s'arrêta, dit le » premier de ces savants, vers 1 1 heures du soir, et la violence des bouches )) décrut rapidement. En même temps le grand ciatère du Vésuve reprit » une nouvelle force et lança avec une certaine vivacité de la fumée et des » cendres. » « Les nouvelles bouches, dit le second, cessèrent de projeter ce jour » même ou la nuit suivante, et le grand cône fut pendant un jour en acti- » vite, lançant des cendres et des scories incandescentes. Le samedi i4, la » pointe de i85o s'est écroulée (i). » Le sismographe et l'appareil de variation, dit encore M. Palmieri, re- » vinrent au calme le i o (décembre), après l'apparition des grandes mofettes » de la Torre del Greco; deux fois depuis (2) ils reprirent leur mouvement » en faisant craindre de nouveaux désastres; mais tout sest réduit à » d'abondantes émissions de vapeurs et de cendres par le grand cratère et à M de médiocres détonations, des blocs incandescents et de faibles éclairs. » » Ces extraits suffisent pour démontrer le rôle, en quelque sorte antago- niste, qu'ont joué, dans cette éruption comme dans celle ^que j'avais déjà observée en i855, le cratère supérieur du volcan et les cratères adventifsde » brisé mon thermomètre, je n'ai pu la déterminer exactement. Elle est beaucoup moindre » toutefois que celle de la fissure, près du cratère supérieur, dont j'ai pailé jiliis haut. » Près des fours à fer oligiste, au centre des chlorures encore jaunes, le thermomètre i> marque 85 degrés. » Au-dessous, entre les deux fissures (*), là où nous avons reconnu autrefois la présence » de l'hydrogène sulfuré, le thermomètre oscille par bonds entre 56 et 64 degiés. » A la fissure inférieure, couverte encore de quelques chlorures rouges et jaunes, tem- 1) pérature des petits orifices à la surface : 90 degrés. ) Sous la pierre où nous avons condensé dans le temps les vapeurs chlorhydro-sulfu- » reuses : 160 degrés. » En comparant ces nombres, d'un côté, à la communication de M. Manget (séance du 28 avril 1862), de l'autre, aux détails qui seront donnés plus loin, on verra que la température, en tète delà fissure active, au 8 juin 186a, bien qu'elle eût sensiblement diminué depuis le 7 mars, était encore beaucoup plus élevée que dans le cratère supérieur du Vésuve. (1) Du moins en partie. (2) La Lettre de M. Palmieri est du 16 décembre, jour de mon arrivée à Naples. ( *) Voir Douzième Lettre à M. Élie de Bcauiiiont, Comptes rendus, t, LIV, p. a^'- ( S!^ ) la fissure : l'un tendant à reprendre de l'activité, à mesure que lesaiiUis perdent de leur violence première. » Je m'arrêterai aujourd'hui sur celte réflexion, et, pour ne point allon- ger démesurément cette communication, je remettrai à une prochaine séance la fin de ma Lettre, dans laquelle je chercherai à définir le rôle du cratère supérieur, soit pendant mon séjour sur les lieux, du 17 décembre 1861 au i5 février 1862, soit postérieiu-ement, et d'après mes correspon- dants. » CHIMIE. — Recherches sur les combinaisons du tantale; par M. C. Marignac. (Extrait par l'auteur.) « Des recherches antérieures sur les combinaisons du niobium m'ayant conduit à attribuer à l'acide niobique la forn)ule Nb"0% et m'ayant appris que cet acide et l'acide tantalique étaient constanuuent associés dans le règne minéral et se remplaçaient réciproquement sans changement de formes cris- tallines, j'ai dû reprendre l'étiule des principales combinaisons dn tantale pour établir, pour ce métal, la convenance d'une modification analogue à celle que j'avais proposée pour le niobium. » J'ai dû reprendre d'abord la détermination du poids atomique de ce métal. Les analyses dn chioriue de tantale exécutées par H. Rose condui- raient au nombre 172(1! = i, O = 16) pour ce poids atomique et pour la formide TaCI*; mais il était probable que ces analyses, faites sur un produit contenant sans doute du chlorure de niobium, puisqu'on ignorait jadis la présence de l'acide niobique dans les tantalites, avaient donné un nombre trop faible. Les nombreuses analyses que j'ai faites, des fluolantalates de potasse et d'ammoniaque, me conduisent en effet à porter à 182 le poids atomique du tantale. >i Ces nouvelles déterininations des poids atomiques dn niobium et du tantale, comparées à celles de deux métaux qui offrent aussi entre eux une grande analogie, savoir le molybdène et le tungstène, offrent un nouvel et remarquable exemple du parallélisme que M. Dumas a signalé entre diverses séries de corps simples formant des familles naturelles. Nous avons en effet, d'après les déterminations de ce savant : Molybdène 96 Tungstène.. 184 et d'après les miennes : Niobium q { Tnntale i8-.' C. h. iSfifi, 2">« Semi-Uf. (T. I,XIM, N" .%.) ' '-•• ( S6 ) » La nouvelle constitution admise pour l'acide tantalique conduit à des formules très-simples pour deux composés qui semblaient auparavant offrir des compositions très-complexes. I^'oxyde brun de tantale, obtenu par Berzélius en calcinant l'acide tantalique dans im creuset brasqué, est un bioxyde TaO". De même, le sulfure de tantale présente, d'après les analyses concordantes de Berzélius, H. Rose et Hermann, la composition correspon- dant au bisulfure TaS^. » L'acide tantalique paraît susceptible de former deux modifications dis- tinctes, analogues à celles que nous ont fait connaître les beaux travaux de M. Fremy sur l'acide stanniqueet l'acide aulimonique. En effet, les sels les mieux définis de cet acide appartiennent à deux séries qui n'offrent pas entre elles de rapports simples de composition, et ne se transforment pas facilement les mis dans les autres, sauf par la fusion avec les alcalis. » La première série correspond à la formule générale MO, Ta^O». Elle comprend les tantalites natinels et les composés insolubles que l'on obtient en calcinant l'acide tantalique avec les carbonates alcalins, lorsque ces derniers sont en quantité insuffisante, ou que la calcinatiou n'a pas été assezforle ou assez prolongée pour donner un produit complètement soluble. » La seconde série comprend les tantalites de potasse et de soude parfai- tement cristallisés que l'on obtient en fondant l'acide tantalique avec ces alcalis caustiques ou avec leurs carbonates eu excès à une température très- élevée. Ils sont représentés par les formules 4K»0, 3Ta^O% i6H^O et 4Na=0, 2Ta=0% 24H=0. Le premier donne de beaux cristaux parfaitement isomorphes avec ceux du niobate de potasse correspondant. » Ces deux sels avaient été déjà préparés par H. Rose, et les résultats qu'il avait obtenus par leur analyse s'accordent beaucoup mieux avec les formules que je leur attribue qu'avec celles qu'il avait cru devoir adopter. » Le fluorure de tantale forme, avec les fluorures basiques, des fluosels qui offrent presque tous le rapport de 5 : 2 entre les proportions de fluor des deux éléments. La constance de ce rapport ne laisse aucun doute sur la nécessité d'attribuer à ce fluorure la formule Ta F'. » Sauf les fluotautalates de potasse, de soude et d'ammoniaque, les autres sels de ce genre que j'ai préparés sont tellement solubles et même déliques- cents, que leurs formes cristallines ne peuvent être déterminées. ( 87 ) » L'analogie qui existe en général entre les combinaisons du niobium et celles du tantale cesse de se manifester chez leurs fluorures, car il ne paraît pas exister de fluoxytantalates. La corrélation entre ces deux groupes de composés fluorés n'est établie que sur un seul point, par l'existence d'un fluoniobate de potasse isomorphe avec le fluotantalate. •• 31. DucHARTRE présente à l'Académie, de la part de M. de Martius, un ouvrage imprimé en allemand, qu'il vient de publier et qui a pour titre : « Éloges académiques ». NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission de deux Membres pour la révision des comptes de l'année i865. MM. Mathieu et Brongniart réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. OPTIQUE. — Sur les iiiifjiessions ijersistantes de la lumière; par M. l'abbé Laborde. (Extrait.) (Commissaires : MM. Pouillet, Regnault, Longet. ) « Lorsqu'un point lumineux frappe le regard et qu'il disparaît tout à coup, la sensation qu'il a produite ne s'éteint pas subitement dans les yeux ; et^ d'après les recherches de quelques physiciens, elle y persiste pendant un tiers de seconde environ. De là tous ces phénomènes connus, que l'on explique par la persistance des impressions lumineuses. » Je me suis demandé si dans la lumière blanche toutes les couleurs avaient le même degré de persistance, et pour étudier cette question, j'ai soumis la sensation de la lumière à une épreuve qui m'a présenté un fait extrêmement curieux. Ce fait pourrait démontrer que dans la lumière blan- che les couleurs les plus réfrangibles sont plus persistantes que les autres, et, de plus, qu'elles agissent avant les autres; en sorte que l'organe de la vision décomposerait la lumière blanche en dispersant ses couleurs sur dif- férents temps, de même que le prisme la décompose en dispersant ses cou- leurs sur différents points. M Pour faire l'expérience, on reçoit la lumière du soleil sur un mi- roir qui la dirige horizontalement sur une fente pratiquée dans le volet 11.. ( 88) d'ime chambre obscure. Cette fente peut avoir 3 millimètres de large sur 6 lie haut; tout près d'elle et au dedans de la chambre obscure, on place un disque de métal sur le contour duquel on a creusé des ouvertures qui cor- respondent à celle de la chambre obscure, et qui ont à peu près les mêmes diniensions. Ces ouvertures doivent être laigement espacées. Un mouve- ment d'horlogerie fait tourner ce disque, et une |)ince, fpie l'on peut ma- nœuvrer à distance, saisissant l'un des axes de la machine, permet à l'ob- servateur de modérer ou d'accélérer le mouvement, et au besoin de l'arrêter tout à fait. » Sur le trajet du rayon lumineux et à la distance d'un mètre environ, on place un verre dépoli, derrière lequel on se dispose à observer les modi- fications de la lumière; puis on met le disipie en mouvement : le rayon lu- mineux se découvre et se cache lentement d'abord, et paraît alors unifor- mémentblanc; mais lorsque ses apparitions se succèdent plus rapidement, les bords commencent à se teinter, et, avec des vitesses qui croissent pro- gressivemenl, ou voit la surface de l'image envahie successivement par les couleurs suivantes : bleu, vert, rose, blanc, vert, bleu. Après le dernier bleu et avec des vitesses toujours croissantes, on ne voit plus qu'une sur- face blanche. » L'ensemble du phénomène n'^appartient, comme on le voit, qu'à une certaine période dans les mouvements du disque. Je l'ai présenté dans sa plus grande simplicité; mais en réalité il est beaucoup plus compliqué.... » M. Joos adresse de Granville un Mémoire « sur une méthode d'expéri- mentation pour déterminer les lois de la résistance de l'air dans les cas de grandes vitesses ». Ces expériences, faites avec différents projectiles tirés dansle fusil rayé d'infanterie, confirment pleinemenl, suivant l'auteur, les prévisions auxquelles il avait été conduit. (Commissaires : MM. Pouillet, Piobert, Morin.) M. Crlmotkl adresse deux exemplaires imprimés de son Mémoire « sur l'épreuve galvanique ou bioscopie électrique », dont le manuscrit a été pré- cédemment renvoyé à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. L'auteur indique, dans la Lettre qui accompagne cet envoi, quelques modi- fications apportées par lui à son travail, pendant l'impression. Ces pièces sont renvoyées à la Couuui.ssion des prix de Médecine et de Chirurgie. ( «9) CORRESPOND AINCE. M. LE Maréchal Canrobert, Président du Comité central de la soiiscii[)- tioii au profit des victimes de l'invasion des sauterelles en Algérie, adresse à l'Académie la circulaire du Comité. Une liste de souscription sera ouverte au Secrétariat. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces de la Correspon- dance : I. Sept opuscules de M. JV.-H. Miller, imprimés en anglais, et ayant pour titres : i° « Sur les formes du silicium grapliitoide et du bore graphi- toide » ; 2° " Sur les formes de quelques composés du thalluun » ; 3*^ « Sur une nouvelle forme de l'héliotrope »; /\° « Sur la forme cristalline du peroxyde de benzoïle » ; 5° « Sur la forme d'un alliage de bismuth » ; 6° « Notices cristallographiques »; 7° « Sur l'emploi de la projection gno- monique de la sphère dans la cristallographie ». II. Un opuscule de M. J. Marcou « sur le dyas ». CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la conslillUion de l'anëtlwl. Note de MM. Ladenburg et Leverkus, présentée par M. Balard. o L'anéthol est le principe essentiel dé l'essence d'anis. C'est un corps cristallin, distillant à 2'34 degrés (corrigé) sans décomposition. Il a donc les propriétés d'un corps chimique. Sa composition répond à la formule brute )) On ne connaît que très-peu de réactions de ce corps : c'est sans doute pour cette raison qu'on n'a |)as encore essayé de lui donner une formule rationnelle; u)ais il est pourtant possible d'en proposer une, en se basant sur les principes de la belle théorie de M. Kekulé, c'est-à-dire en supposant avec lui que la plupart des corps appelés aromo/z^ues dérivent de la benzine par substitution d'un élément ou d'un radical à la place de l'hydrogène. En supposant que 1 anéthol est un dérivé de la benzine, il ne s'agit que de déterminer les radicaux (chaînes latérales) qui dans l'anéthol iem|)lacent les hydrogènes de la benzine. Les réactions de l'anéthol permettront de ré- soudre cette question. » M. Cahours a obtenu par oxydation de l'anéthol l'acide anisique, au- (90 ) quel il faut donner, comme l'a prouvé l'un de nous (i), la formule rafion- nelle €*H* i ^ ^..j • Cet acide n'a donc que deux chaînes latérales, deux radicaux à la place de deux atomes d'hydrogène de la benzine. D'après l'hypolhèse la plus simple, qui nous semble ici la plus probable puisqu'elle a été vérifiée dans divers cas, et qui a servi d'argument à M. Rekulé (2), les produits d'oxydation contiennent autant de chaînes latérales que les corps dont ils ont pris naissance. L'anéthol dérive donc de la benzine par substitution de deux atomes d'hydrogène par deux radicaux. Reste à déter- miner la nature de ces derniers. » L'acide anisique, comme on voit en regardant sa formule rationnelle G^H* „ „2„ j et comme il a été prouvé par sa synthèse, est une combinai- son élhérée. Personne ne pounait supposer que par simple oxydation il y ait formation d'unéther; l'anélhol lui-même doit donc être regardé comme un élher. Nous ne pouvons plus hésiter maintenant qu'entre les quatre for- mules : €«H'i®^"^ C^H^S^^'H^ GeH'i^'^'"' G^H^I^'^'"' M Les deux dernières ne rendent pas compte de la formation des acides acétique ou oxalique qui prennent naissance par l'oxydation de l'anéthol, puisqu'on ne peut pas admettre que deux atomes de carbone, l'un venant du radical mélhyle, l'autre du radical vinyie, se combinent pendant l'oxyda- tion. )) Restent les deux premières formules, dont lune dit que l'anéthol est un éther méthylique d'un allylphénol (anol), et l'autre que c'est un éther allylique d'un méthylphénol (cressol). » Les deux formules expliquent également la réaction de M. Cahours, qui peut se faire d'après les équations on ..HM^r.4« = .-H-l«^»„-.a.H.«- (1) Lauerburo, Bulletin de ta Société Chimique; 1866, p. 257. (2) Annalen (1er Cheinir itnd Pharmacie, t. CXXXVII, p. i5>. (90 Les équations sont tout à fait analogues à celle qui exprime l'oxydation de l'éthylbenzine préparée par MM. ïollens etFittig (i), €«H% €'H^+ 60= C»H% GO'H + €ô- + aH^O. » Les connaissances que nous possédons jusqu'à présent des réactions de l'anéthol ne nous permettent pas de faire avec certitude le choix entre les deux formules indiquées plus haut. Il faut pour cela de nouvelles recherches, les formules elles-mêmes nous montrent le chemin. » Nous avons affirmé que l'anéthol est un éther, en nous basant sur les produits d'oxydation qu'il donne; si nos déductions sont justes, l'anéthol doit posséder les propriétés des éthers, c'est-à-diie qu'il doit être saponifié par l'acide iodhydrique. Cette expérience, qui nous sert connue preuve de * l'exactitude de notre raisonnement, nous donnera en même temps le moyen de décider entre les deux formules. LModure qui doit prendre naissance dans la réaction doit contenir le radical alcoolique combiné à l'oxygène du phénol. » Nous ne voulons pas insister ici sur la description de l'expérience, qui n'est pas difficile à exécuter; nous nous contenterons d'en donner le résul- tat : il y a formation d'iodure de méthyle, que nous avons reconnu par ses propriétés et par l'analyse. » L'anéthol est donc l'éther méthylique de l'allylphénol (anol). Sa for- » Nous sommes occupés actuellement à étudier dans le laboratoire de M. Wurtz les dérivés de l'anéthol, et nous nous proposons de mettre hors de doute la constitution de l'anéthol en faisant la synthèse de ce corps. » CHIMIE ORGANIQUE. — Formation des monamines secondaires des séries phény- liqiie el lolnylique. Note de MM . G. de Laire, Ch. Girard et P. Chapoteact, présentée par M. Peloiize. « En 1864, le D"^ A.-W. Hofmann découvrit la diphénylamine et la phényltoluyiamine en examinant les produits de la distillation sèche de la rosaniline et des bleus phénylique et toluylique; depuis, ce savant obtint la diphénylamine en décomposant par la chaleur la leucaniline et la mélaniiine. Mais dans ces différents cas, la diphénylamine et la phényl- (i) Annalen der Chcmie iind Pharmacie, t. CXXXI, p. 3o3. (9^ ) tolnvlamine n'apparaissent jamais que comino des produits de destruction des aminés pliényliques et toluyliques supérieures. u De nombreuses expériences ont été entreprises infructueusement dans le but (l'arriver à la synthèse de ces corps intéressants à plus d'un titre. M.Lautli, dans cette intention, fit réagir la monohromobenzine sur l'aniline, l'acétale de phényiesiu" l'aniline : ces essais ne donnèrent aucun résultat; nous les avons répétés sans plus de succès que M. Laulh. » Nous rappellerons qn'en 1860, en chauffant certains sels de rosaniline avec un excès d'aniline nous avons obtenu une matière colorante bleue et un dégagement d'ammoniaque proportionnel à la quantité de bleu formé. I) Le D' A.-W. Hofmann, en i863, interpréta cette curieuse réaction et la formula ainsi ; C'MIMI Az^-+-3 H Az = C'*H%c;'^H='az-^+3H Az. C"H»H) H ) C'*H», C'-]V\ H) » Trois équivalents de phénylamiiie réagissent, à une température assez peu élevée, sur le sel de rosaniline, le phényl se substitue à l'hydrogène équivalent pour équivalent. » En voyant cette facilité de substitution, nous avons pensé que l'aniline dans son action sur ses sels donnerait de la diphénylamine et de l'ammo- niaque C'^HM C'^HM C'MIM Hj H ! Az -t- }l Az = C'M4» Az + H ' Az. H ) H ) H ) h) » L'expérience est venue confirmer nos prévisions : c'est le résultat de nos recherches que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie. « Nous avons fait réagir l'aniline sur plusieurs de ses sels (le sulfate, le chlorhydrate, le nitiatc, l'arséniate, le phosphate), et sur les combinaisons que forme cette base avec les chlorines de zinc, d'étaiu, de calcium et de mercure. Nous avons eu dans tous les cas im dégagement d'ammoniaque avec production en |)lns ou moins grande quantité d'une matière dont l'ana- lyse et les diverses réactions concordent j)arfaitement avec la formule de la diphénylamine C^* H" Az et la description qu'en a si bien faite leD^ A.-W. HofmaïuK ( 93) » Le chlorhydrate d'aniUne est de tous les sels de cette base celui qui nous a paru se prêter le mieux à la substitution. » Diphénylamine. — On chauffe dans un ballon à long col, muni d'ini tube condensateur pour éviter la perte de l'aniline, i \ équivalent d'ani- line pure avec i équivalent de son chlorhydrate, à une température com- prise entre 210 et 240 degrés; la diphénylamine commence à se former dès que cette température est atteinte, le commencement de la réaction est du reste indiqué par le dégagement d'ammoniaque; en prolongeant l'opé- ration trente ou trente-cinq heures, on obtient un poids de diphénylamine qui peut s'élever à la cinquième partie de l'aniline employée. En vase clos et sous une pression de [\ 'a 3 atmosphères, la formation de la diphé- nylamine est plus rapide et sa production plus considérable. 1) Dans tous les cas, le produit obteiui est un mélange de chlorhydrate de diphénylamine, de chlorhydrate d'aniline, d'aniline libre et de matières colorantes en plus ou moins grande quantité, suivant que l'opération s'est faite en vase ouvert ou en vase clos. » Pour extraire la diphénylamine de ce mélange, on le traite par l'acide chlorhydrique et l'eau chaude (vingt ou trente fois le poids de l'acide); le chlorhydrate de diphénylamine étant décomposable par l'eau, la base fon- due vient nager à la surface où elle se prend en masse par le refroidisse- ment. La purification s'achève par plusieurs cristallisations successives dans l'éther ou !a benzine; les matières colorantes étant insolubles dans ces liquides, une seule distillation fournit une matière blanche dont le point d'ébullitioii est k 3io degrés. » Diloluy lamine. — La toluidine, l'homologue de l'aniline, se compor- tant dans toute ses réactions comme cette dernière, devait nous donner, en réagissant sur son chlorhydrate, sa monamine secondaire. L'opération se conduit de la même manière et les conditions de formation sont les mêmes que celle de la diphénylamine. Nous avons eu un dégagement d'ammo- niaque et, comme produit final de l'expérience, un mélange de chlorhy- drate de la nouvelle base, de chlorhydrate de toluidine, de toluidine libre et de matières colorantes. » Le traitement de cette matière brute est celui que nous avons déjà employé pour la diphénylamine, c'est-à-dire l'acide chlorhydrique, l'eau, et enfin plusieurs cristallisations successives dans l'éther pour séparer les matières colorantes. » La base purifiée est solide, cristallisée, d'une blancheur parfaite; elle C. R., 1866, î""» Semestre. (T. LXIII, ><> 3.) ^ -> (94 ) a son point d'ébullition entre 355 et 36o degrés; plusieurs combustions nous ont conduit à la formule C*'H"Az qui est celle de la ditoluylamine. » Ce nouveau corps présente dans ces réactions une grande analogie avec la diphénylamine. Comme elle, il se combine avec les acides en don- nant naissance à des combinaisons très-peu stables qui par leur contact avec l'eau se dissocient en leurs principes constituants. En arrosant les cris- taux d'acide nitrique, ils se colorent en jaune, ce qui permet de distinguer cette base de la diphénylamine. )) Phénylioluyldmine. — Cette base, déjà obtenue par le D'' A.-W. Hof- mann en distillant le bleu de toluidine, devait se produire.dans la réaction de l'aniline sur le chlorhydrate de toluidine, et de la toluidine siu' le chlorhydrate d'aniline. L'expérience se fait de la même manière que pour la production de la diphénylamine et de la ditolnylamitie. Le traitement déjà suivi pour l'extraction de ces deux bases du produit brut, l'acide chlorhydrique, l'eau et plusieurs cristallisations dans l'éther, nous donne une base parfaitement blanche. » Dans la réaction de l'aniline sur le chlorhydrate de toluidine et princi- palement de la toluidine sur le chlorhydrate d'aniline, le produit purifié est un mélange de diphénylamine, de phényltoluyiamine et de ditoluyla- mine. Pour isoler les trois bases l'une de l'autre, nous avons été obligés d'em- ployer la distillation fractionnée; la séparation en est aussi difficile que celle de l'aniline et de la toluidine, leur point d'ébullition ne différant environ que de 25 à 3o degrés. La phényltoluyiamine pure a son point d'ébullition vers 33o degrés. Son a;:alyse nous a conduits à la formule C^' H" Az. » Nous avons déjà dit que les opérations faites en vase clos exigeaient moins de temps que celles en vase ouvert; mais, dans les deux cas, lem* durée trop prolongée diminue la quantité des monamines secondaires for- mées. Il se produit alors des corps dont les points d'ébullition dépassent les températures (ju'on peut observer avec le thermomètre à mercure et qui sont probablement les monamines tertiaires de l'aniline et de la toluidine. » Eu terminant, qu'il nous soit permis de témoigner foute notre recon- naissance à M. Pelouze pour la bienveillance inépuisable qu'il nous a tou- jours montrée dans le cours de ce travail ; sans sa généreuse hospitalité, nous n'aurions pu ni l'entreprendre, ni le poursuivre. » (95 ) CHIMIE. — Sur les solutions sursaturées. Note de M. Lecoq de Boisbaudban, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les résidtals principaux d'expériences que j'ai faites pour résoudre la question des solutions sur- saturées. « 1. Il y a plusieurs méthodes pour obtenir une solution sursaturée, savoir : » {a) Par refroidissement d'une solution faite à chaud ; » (/>) Par mélange, en vase clos, des corps composants de la substance dont on veut obtenir une solution sursaturée; » (6") Enfin par l'évaporation à froid de la solution ordinaire préparée à froid. » La première méthode est, à ma connaissance, la seule qui ait été em- ployée jusqu'à ce jour ; les deux autres m'appartiennent, et je les ai appli- quées avec succès à plusieurs substances. M 2. La sursaturation n'a qu'une étendue limitée, de sorte que les solu- tions sursaturées cristallisent toujours par suite d'un abaissement de tem- pérature suffisant. )) 3. Plus une solution sursaturée est concentrée, moins est grand le degré de froid nécessaire pour en provoquer la cristallisation. » 4. Au-dessus de la température de cristallisation spontanée, la sur- saturaîion ne cesse qu'au contact inunédiat de cristaux déjà formés. 1) 5. La sursaturation d'un sel cesse par le contact d'un de ses isomor- phes à l'état cristallisé, pourvu cependant que la soluiioi! soit dans un cer- tain état de concentration dont la grandeur peut varier d'un isomorphe à l'autre. » 6. Le phénomène delà sursaturation n'est pas une propriété particu- lière aux sels hydratés, mais il est général et s'obtient très-facilement aussi avec des sels anhydres. M. Jeannel s'est donc trompé lorsqu'il a avancé, comme une preuve de son système, que les sels anhydres ne formaient pas de solutions sursaturées. » 7. La solution sursaturée du nitre laisse déposer s|)ontanémei)t, à une certaine température, des cristaux rhomboédriques qui jouent, vis-à-vis du nitre prismatique ordinaire, un rôle analogue à celui des cristaux à ^Aq du sulfate de sonde vis-à-vis de ceux du même sel à loAq. Touchés avec le i3.. ( 96) nitre ordinaire, les cristaux rliomboédriques deviennent instantanément opaques et se hérissent d'aiguilles, s'ils sont encore entourés de solution sursaturée. Il ne s'agit point ici de différences do composition, comme pour le sulfate de soude qui prend plus ou moins d'eau, mais de deux états dimorphiqnes d'un même sel. » Comme applications de la seconde méthode de préparation des solu- tions sursaturées, je citerai les résultats suivants : « 8. La précipitation du sulfate de chaux est de beaucoup retardée lors- que le mélange du sel solublede chaux et du sulfate alcalin est fait en vase clos et propre. Je ne doute pas qu'en l'absence complète des poussières adhérentes aux instruments ou apportées par l'air, la précipitation ne fût indéfiniment retardée. "' 9. Deux solutions, l'tuie de soude caustique, et l'autre d'acide sul- furique, étant mélangées lentement à froid dans un tube bien lavé et fermé, ne cristallisent point. Si le mélange était fait à l'air, le sel à lo Aq se dépo- serait aussitôt en quantité considérable. » 10. Deux solutions, l'une de sulfate de potasse, l'autre de sulfate d'alu- mine, étant mélangées dans un tube bien lavé et fermé, ne cristallisent point. Au contact de l'air, il y aurait une abondante précipitation d'alun. » Comme exemple de solution sursaturée par la troisième méthode, je citerai le fait suivant : » 11. Une solution de sulfate de soude à lo équivalents d'eau, faite à froid, évaporée à froid, dans le vide ou à la pression ordinaire, et réduite à une fraction de son volume, est constituée à lélat de sursaturatiou ; elle ne cristallise pas par le contact du sel qui a pu se déposer sur les |>aroisdu vase qui la contient, et, lorsqu'on l'expose à l'air ou qu'on la touche avec un cristal de sel non modifié, elle se prend aussitôt en une masse cris- talline, » Cette expérience est une preuve irrécusable que, contrairement à la théorie de M. Jeannel, la solution ordinaire ne fait point cristalliser la so- lution sursaturée de sulfate de soude; car autrement, comment pourrait-on concevoir la formation graduelle de celle-ci au moyen de la simple évapo- ration de celle-là? Du reste, M. Gernez avait déjà prouvé, par des expé- riences directes, que la solution ordinaire du sulfate de soude ne faisait point cesser la sursaturation de ce sel; c'est aussi ce que j'ai été à même de vérifier fort souvent pendant le cours de mon tiavail. » ( 97 ) GÉOLOGIE — Sur tes phénomènes consécutifs de l'éruption de décembre 1861, au Vésuve. Extrait d'une Lettre de M. A. Mau«et à M. Cli. Sainte-Claire Deville. « Naples, le 12 mars i863. » L'eau de la fontaine publique se trouve considérablement réduite, elle ne s'écoule plus que par trois des venti cannelli. Le sol, en s'abaissant de nouveau, aura refermé les fissures par où s'étaitfrayé une issue cette grande masse que nous avons vue ensemble, et qui a presque entièrement disparu aujourd'hui. L'eau de la fontaine contient du gaz carbonique en quantité notable, et a un très-léger goût de naphte. On reconnaît dans la partie basse, aujourd'hui à sec, au pied du grand escalier, la présence du gaz car- bonique, mais en petite quantité. » De là, je me suis transporté à la lave de 1794, ^ni bord de la mer. La fissure d'où sortait (à lo mètres environ au-dessus de la mer) le gaz carbo- nique, accompagné, dans le temps, de vapeur d'eau et d'acide sulfhydrique, est ensevelie sous plusieurs tombereaux de décombres provenant des dé- molitions de la ville, que l'on a transportés là, et qui ont déjà comblé une partie de la cavité qui s'étend jusqu'à la mer, et que vous connaissez. » Au fond de cette cavité et de l'autre voisine où nous avons recueilli tant de fois le gaz à la lame, tout dégagement a disparu; on y reconnais- sait bien, il est vrai, la présence d'un peu de gaz carbonique, mais il sem- blait provenir en grande partie des dégagements centraux qui existent tou- jours en mer à quelques mètres de la plage, et qu'un léger vent du sud chassait de mon côté. Je n'ai observé aucun dégagement à la lame ni dans toute l'étendue des deux cavités en question, où nous l'avons vu si fort l'an dernier. » N'ayant rien à faire eu ce point où le papier à l'acétate de plomb n'est plus attaqué nulle partie long delà fissure, je fis venir une barque pour recueillir le gaz en mer, où le dégagement est toujours comparativement abondant. J'y ai fait les analyses suivantes : » Température de l'air, i4")5 à l'ombre. » Température de l'eau, au milieu du dégagement de gaz, i3°,5. En pro- menant le thermomètre aux environs, et passant et repassant sur la fissure comme nous l'avions fait ensemble, il n'est monté à certains endroits que jusqu'à i^°,5. i^^ analyse. Acide carbonique 83, 16 Oxygène 2,10 Azote -(- gaz combustible. .. . '4»74 100,00 100, 00 100,00 ^ aniilyse. 3' analyse 82,72 79, 3i 2,07 2.77 l5,21 •7.92 ( 98 ) » J'ai essayé de brûler le résidu, et j'ai cru observer une petite explo- sion ; mais elle a été très-peu sensible. » Ce gaz serait, d'après les analyses que j'ai faites aussi exactement que possible, beaucoup plus riche que par le passé en air atmosphérique dépouillé d'une partie de son oxygène. » KLECTllO-CUlMIE. — Désagrégation du chai bon tiiétallique. Note de M. Zaliwski-Mikorski, présentée par M. Chevreul. « \jSl désagrégation de ce charbon s'obtient en remplaçant le zinc d'une pile de Bunsen par du fer, que l'acide azotique fumant a rendu passif. On verse l'acide fumant additionné d'un peu d'acide sulfurique dans le vase poreux. Le vase externe est simplement rempli d'eau. Aussitôt que la pile marche, le phénomène commence, et il dure autant que la passivité du métal. « PHYSIQUE DU GI.OBE. — Sur le déuelopj)einenl des glaces polaires et l'extension du gulf-stream dcuis le Nord ; par M. Ch. Grad. « L'hypothèse d'une banquise continue aux deux pôles est fausse. Parry, qui pensa atteindre, en 1827, le pôle nord en traîneau sur un manteau de glace continu, dont les marins de l'époque croyaient avoir reconnu l'exis- tence, trouva des accumulations de glaçons séparés par des espaces d'eau libre dérivant tous vers le midi, et l'expédition dut revenir sur ses pas après avoir atteint 82" 4°' '^''- latitude le 2/) juillet. Au delà de ces glaces en mou- vement, la mer était libre, et Parry affirme « qu'un vaisseau eût pu » naviguer jusqu'au 82" parallèle sans toucher un morceau de glace. » Durant sa double navigation dans l'océan Austral, Ross fut arrêté en 1841 et en 1842 par des masses de glaces flottantes. Il les traversa à deux re- prises avec un lourd navire à voiles. La bande de glace flottante mesurait, la première année, une largeur transvei'sale de i5o milles, et, l'année sui- vante, Ross traversa un nouveau cordon suivant une ligne de .5oo milles marins jusqu'à 78° 9' de latitude sud. Selon les préjugés en crédit, on devait rencontrer un froid croissant, des glaces de plus en plus épaisses vers le sud. Il n'en fut rien. Derrière les glaces s'étendait une mer conij^létement libre jusqri'à une ligne de côtes basses dominées ])ar deux volcans hauts de 3ooo à 4ooo mètres et par de puissants glaciers qui ne furent pas dépas- sés. Enfin, même dans le labyrinthe de terres et de mer, au nord de l'Amé- rique arctique, l'eau est souvent hbre de glace. Pour ne citer qu'un seul ( 99) exemple, Morton, le compagnon de Rane, vit, sur la côte nord-ouest du Groenland, un canal ouvert où « la mer venait se briser blanche d'écume » contre le cap Constitution. En s'avancant vers le nord, le canal avait » l'apparence d'un miroir bleu et non glacé : trois ou quatre petits blocs » étaient tout ce qu'on pouvait voira la surface de l'eau, aussi loin que l'œil » pouvait atteindre. «Vers le sud, depuis la limite de l'eau libre jusqu'au détroit de Smith, s'étendait iiiie surface de glace solide, longue de i8o kilo- mètres. A l'entour volaient d'innombrables bandes d'oiseaux; la neige était fondue sur les rochers et la terre revêtue de verdure; le thermomètre à leau marquait 2,3 degrés centigrades. » Que conclure de ces faits, sinon que, sous les plus hautes latitudes, les glaces occupent une surface relativement restreinte? Le pôle arctique, ni le pôle austral, n'a ime calotte de glace unie, continue. Au pôle nord et au pôle sud, la mer se dégage chaque été de son manteau de glace conmie dans nos climats, les arbres perdent leurs feuilles à l'approche de l'hiver. Toutes les fois qu'on a traversé le cordon de glaces en mouvement vers l'équateur, on a trouvé derrière elles une mer libre et ouverte. » Les glaces flottantes des mers australes s'étendent en général plus loin que celles du nord. Elles s'avancent dans le triple bassin de la mer des Indes, de l'Atlantique et du grand Océan à une latitude correspondante aux côtes de la Manche, quelquefois jusqu'au cap de Bonne-Espérance, tandis que, dans l'hémisphère septentrional, elles parcourent une distance égale sur un seul côté, sous le méridien du Groenland. Cette grande extension des glaces australes tient à la régularité du courant polaire antarctique. Elles se dirigent sur l'équateur suivant des spirales régulières jusqu'à une latitude à peu près uniforme, aucune cause accidentelle n'influant d'une manière sensible sur le mouvement du grand courant austral. Dans l'hémi- sphère nord, la prédominance des terres agit bien autrement. Les côtes septentrionales de l'ancien et du nouveau continent s'arrêtent entre 70 et 80 degrés de latitude pour former un bassin circulaire, ouvert largement entre l'Amérique et l'Europe, mais que l'île allongée du Groenland sépare en deux parties inégales. Ces côtes déchiquetées, le groupe insulaire de l'Amérique arctique modifient profondément la température des diverses parties de la zone boréale et réagissent sur la direction des courants gla- ciaires. Ceux-ci, très-froids sur les côtes du Groenland et dans la mer de Baffin, provoquent des courants contraires qui, dans l'Atlantique, projettent les eaux tièdes du gulf-stream dans le voisinage du pôle. A la rencontre des ( loo ) eaux froides du courant polaire vers le cap Hatteras, le gulf-stream dévie vers l'Europe et forme une courbe dont la concavité regarde la mer de Baffin ; c'est la limite qu'atteignent, sans jamais la franchir, les glaces flottantes que le courant du détroit de Davis pousse vers le sud. En même temps, il se divise en deux branches, dont l'une butte contre les côtes de la Manche, contourne le golfe de Gascogne pour rejoindre, au delà des îles du Cap- Vert , le courant équaforial. L'autre branche passe entre la Norvège et l'Angleterre, baigne les îles de l'Ours et de Jan-Mayen, les côtes occiden- tales des Spitzbergen, celles de la Nouvelle-Zemble, et pénètre enfin dans le bassin polaire en formant, au nord de la Sibérie, la fameuse Polynia, une mer toujours libre et ouverte, découverte il y a soixante ans par He- denstrom. » Sur la côte d'Amérique, le courant polaire charrie des glaçons jusqu'à la latitude de Malte. Ils descendent près de Terre-Neuve par flottes nom- breuses et refroidissent toute cette côte, dont la flore et la faune sont celles des terres polaires, tandis que, sous l'influence ilu gulf-streaiu, non- seulement les glaces sont écartées des côtes de France et d'Angleterre, mais jamais un seul bloc ne frise le cap Nord, à l'extrémité septentrionale de la Norvège. A plus de 35o kilomètres de ce promontoire, la baie de Kola ne se couvre jamais de glace, tandis que la mer Blanche, le golfe de Bothnie, même la mer d'Azow, à 23 degrés plus au sud, gèlent chaque année. La Nouvelle-Zemble ensuite a un climat plus doux sur son bord occidental que sur les côtes de l'est, et il y a là moins de glace au nord qu'au midi, grâce au passage du gulf-slrenm, au nord de l'île, pendant qu'un courant froid la baigne au sud et à l'est. Comme cette île forme une digue entre les eaux tièdes du gutf-slream el\e& flots glacés de l'Iénissei et de l'Obi, la mer de Kara se dégage rarement, ses glaces ne peuvent pénétrer dans le bassin polaire. Entre le groupe des Spitzbergen et la Nouvelle-Zemble, Keilhau a vu tomber de la pluie à Noël, sur l'île de l'Ours ; l'hiver y est si doux, que la neige persiste quelques jours à peine, et les îles Spitzbergen sont presque toujours dépourvues de glace le long des côtes méridionales. » Ici, cependant, les cartes marines indiquent une puissante barrière de glace devant s'étendre des Sjîitzbergen et de la Nouvelle-Zemble à la côte de Sibérie. Cette barrière n'existe pas. Malgré le froid glacial de la mer de Kara, la mer à l'est du pays do Taymir, au nord de l'archipel delà Nouvelle- Sibérie, est toujours ouverte et libre de glace, constamment navigable sous le méridien de la zone la plus froide de la Sibérie. Dans le nord de cette ( 'o. ) mer, l'amiral Anjou affirme avoir toujours vu les glaçons emportés vers l'est. Toutes ces côtes, comme celles des Spitzbergen, sont couvertes de bois flottés appartenant à des essences d'Amérique qui n'ont pu élre charriés si loin de leur lieu d'origine que par ie cjiilj-sli eam . i> Le courant chaud du golfe s'étend donc jusqu'au nord de la Sibérie, où il se perd dans le bassin polaire. Ses eaux restent hbres entre les mers glacées qu'elles traversent, et c'est dans le prolongement de ce courant, entre les Spitzbergen et la Nouvelle Zombie, qu'il faut chercher la voie la plus aisée pour arriver au pôle arctique par mer. ■> GÉOLOGIE. — Complément à la Noie du 28 mai dernier, sur l'ancienneté (te l'homme; par M. Hnssox. (Extrait.) « L'étude du terrain quaternaire des environs de Toid ne conduit pas seidement aux conclusions générales indiquées dans le Compte rendu de la séance du 28 mai dernier, elle met aussi à jour certains faits importants à connaître sousphis d'un rapport. M ^. Le premier point habité par l'homme, dans les environs de Toul, a été Pierre, coteau de la Treiche : la nature des débris qu'il y a laissés et la position toute favorable du terrain semblent ne laisser aucun doute à cet égard. C'est plus tard seulement qu'il a remonté le ruisseau des Bouvades ou deCrézilles. Aussi, bien que dans cette commune on rencontre des ob- jets trés-primiîifs, ceux annonçant déjà un certain progrès, au moins rela- tif, sont eu plus grand nombre; on peut suivre les degrés de cette amélio- ration, depuis le simple éclat de pierre ayant servi d'arme, jusqu'à la belle hache polie en serpentine, granité, etc. Les commencements de l'âge d'ai- rain, les époques romaine et franque, etc., y ont aussi laissé des traces, et il en est de même à Pierre, où ne se sont point cependant encore trouvés de silex polis. En sorte que depuis l'apparition de l'homme, ces deux terri- toires n'auraient pas cessé d'être habités. » B, Les belles flèches dont se servaient les premiers habitants de notre pays avaient quatre variétés de formes : flèches avec i\e\:\ lobes et îui point d'attache à la base; flèches avec lobes, mais sans point d'attache; flèches sans échancrure ou lobes à la base; flèches en forme de lo.sange, » C. Un racloir mérite aussi de fixer l'attention. Il offre un tranchant émoussé par l'usage, circonstance qui m'amène à compléter une assertion émise dans mes Notes précédentes. c. R., 1X06,3'"= Sr.-ncîKf '1. LXm, Noô. '4 ( I02 ) » 1° Les premiers habitants tie ce pays ne se servaient pas seulement de silex taillés; ils utilisaient aussi, souvent même sans y reloucher, les sim- ples éclats que leur offrait la nature. — a" Ledit radoir, comme aussi les silex étrangers non taillés qu'on rencontre aux thermes, me confiiineraient dans cette opinion, que parmi les silex non ouviésdn plateau de la Tieiche, beaucon|) ont été déposés par l'homme, si leur forme, leur ;d)oud;uice el la présence, parmi eux, dedébris travaillés avaient pu me laisser quelque doute à cet égard. — 3" Mais par cela même que telle ou telle forme n'est parfois qu'un accident, un eflet, une sorte de jeu de la nature, la ressemblance seule d'un silex avec certains instruments primitifs ne suffit pas pour le faire considérer comme de fabrication humaine ou comme ayant servi; c'est la un autre fait à ajouter aux nombreuses causes d'erreurs déjà énumérées, particulièrement dans mes Notes des loaoùtel i8 octol)re i863. » D. Enfin, il est un instrument à ne pas oublier, parce qu'il n'est pas commun : c'est une scie en silex. Les photographies jointes à cette Note en représentent deux échantillons à dents très-fines, et dont l'un, à son autre bord, est tranchant. » M. Alléckei- adresse une nouvelle Note intitulée : " De l'influence du retard de la marée sur le mouvement de la Terre ». Cette Note est renvoyée, comme la Note du 2 juillet, à l'examen de M, Bertrand, auquel M. Delaunay est prié de s'adjoindre. M. Becchot soumet à l'appréciation de l'Académie l'exposé sommaire de son nouveau système de navigation intérieure, ou application de la va- peur à la navigation des fleuves, rivières et canaux. Cette Note est renvoyée à l'examen de M. Séguier. La séance est levée à /j heures et demie. É. D. R. \o'^ ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. F/Acadéinie a reçu dans la séance du i6 juillet 1866 les ouvrages dont les titres suivent : Rerlieiches sur lescombiitaisoiis du Imilak; jiar M. C. Marignac, Sans heu ni date; br. in-8". Mémoire sur l'cllmagraphie de la Perse; par M. N. DE Khanikoff. Paris, 1866; 1 vol. in-4" avec planches. (Présenté par M. de Qiiatref'ages.) Sur le (Ijas; jiar M. J. Marcou. Paris, 1866; opuscule in-8''. (Extrait du Butietin de la Société Géolocjiciue de France.) Extrait de la clinique de i établissement hydrothémpique de Loncjcliantps, à Bordeaux; par M. le ly P. Delmas. Paris, 1866; br. in -8°. Mécanique terrestre. De l'influence qu exerce la rotation de la terre sur la direclinn des projectiles libres et captifs; par M. S. POLAILLON. Belfort, 186G; br. in-8". De l'influence des plantes sur la civilisation. Discours prononcé par M. le D'Clos. Toulouse, 1866; br. in-8". La feuille florale et l'anthère; par M. le D'' Clos. Toulouse, sans date; br. in 8°. Alluvions (les environs de Toul par rapport à l'antiquitéde l'espèce humaine, par M. HussON. Toul, sans date; br. in-8°. Akadeniische... Eloges académiques; par M. Cari. F. P. DE .Martius. Leipzig, 18G6; I vol. in-8°. 2 exemplaires. Choiera... Le choléra, sa nature, sa cause et son traitement, parM.C SearLE. Londres, 1866; demi-feuille in-8". Address... Discours prononcé, le 28 mai 1866, à la séance annuelle de la Société royale de Géographie, par son Président M. R. J. MuRCHlSON. Londres, 1866; br. in-8". Monatsbericht... Comptes rendue mensuels des séances de C Académie royale des Sciences de Berlin, mars et avril 1866. Berlin, 1866; br. in-8". 2 exem- plaires. Einleitende... Introduction à l'élude de la Géoloyie de la Chersonèse et des environs du (jolfe de Taman; par M. H. ÀBICH. Saint-Pétersbourg, i865; in-4". Karten... Cmtes géologiques tl cuupc de la Chersvnesc et des envircms du 1 io4 ) (jolfe de Tamnn, piéparées pour un travail destiné aux Mémoire.-, de l'Aca- démie impériale de Sainl-Pélersboimj ; par'Sl. Abich, 7« série, t. IX.Tiflis, 1866; in~4°. Àjerçn de mes voyages en Transrnncasie en i86/j; pni M. Abich. Moscou, r8()5; in-S". Giornale... Journal des Sciencei naUnelles et économiques, I. F', fasci- cules 3 et 4. Païenne, 1866; in-4''. 2 exemplairps. Tforia... Théorie mécanique delà c/iakur, nolahlement perfectionnée; par -M. G. Gallo. Turin, 1866; in.8°. Mémoires de l'Université de Kazan, Section des Sciences physico-ninthcinn- tiques et médicinales. Année i863, 1" et 2° cahiers; année 1864, i" et 2^ ca- hiers; année t865, cahiers i à 5. Kazui, i8G5; i3 cahiers. »80»< COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 25 JUILLET 186G. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. ME»IOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président de l'Ixstitct invite l'Académie des Sciences à désigner un de ses Membres pour la représenter, comme lecteur, dans la séance publique annuelle des cinq Académies, qui doit avoir lieu au mois d'août prochain. GÉOLOGIE. — Explication du Tableau des données numériques qui fixent, sur la surface de la France et des contrées limitrophes, les points oii se coupent mutuellement vingt-neuf cercles du réseau pentagonal; par M. L. Eue de Beaumont. [Suite et fin (i).] « Il me reste encore à indiquer un moyen de vérification qui s'est pré- senté de lui-même dans la suite de mes calculs, et qui a l'avantage de mettre en relief une propriété remarquable des cercles du réseau penta- gonal. M Si un ou plusieurs grands cercles de la sphère passent en un point M de sa surface, ils ont tous leurs pôles dans le grand cercle auquel M sert de pôle, et, réciproquement, tous les cercles qui ont leurs pôles dans le (l) Jj' Académie a décidé que ce Mémoire, quoique dépassant les limites réglementaires, serait reproduit en entier au Compte rendu, C. R., i8C6, »■"" SemesCre. (T. LXIll, N» 4.) '5 ( io6) grand cercle qui a pour pôle le point M. viennent nécessairement se couper en ce même point INI. » Ainsi, les grands cercles primitifs du réseau pentagonal ayant pour pôles les points H, les 5 grands cercles primitifs qui ont pour pôles les lo points H contenus dans un dodécaédrique régulier, viennent tous passer aux 2 points D, antipodes l'un de l'autre, qui en forment les pôles. Ce dodécaédrique régulier renferme aussi lo points ft, et les 5 bissecteurs DH dont ces points b sont les pôles passent aux mêmes points D. » De même, les 6 points H que renferme un octaédrique sont deux à deux les pôles de 3 grands cercles primitifs qui passent aux 2 points I, pôles de l'octaédrique, et les 6 dodécaédriques rhomhoïdaux qui ont pour pôles les 12 points T que renferme l'octaédrique, ainsi que les 3 bissec- teurs IH qui ont pour pôles les 6 points a contenus dans le même octaé- drique, passent tous aux 2 points I qui en forment les pôles. « Il serait facile de multiplier les exemples de ce genre, en considérant les points principaux du réseau pentagonal et les grands cercles qui y sont encadrés le plus régulièrement; mais la propriété de se croiser plusieurs ensemble aux deux extrémités d'un même diamètre de la sphère appartient aussi à des grands cercles placés d'une manière moins symétrique dans le réseau. Il suffit que ces cercles aient leurs pôles dans un même grand cercle, et celte condition se réalise souvent parmi les cercles du réseau pentagonal, comme conséquence des lois générales de symétrie qui les lient tous entre eux; seulement à mesure que ces cercles descendent dans l'échelle de la symétrie, il devient moins facile d'établir qu'ils remplissent les conditions nécessaires pour que leurs plans se coupent suivant une même droite. » Par exemple, le primitif de la Nouvelle-Zemble (système du Rhin) et les 2 cercles auxiliaires Tla Morbihan et TI Mont Viso ont respective- ment pour pôles un point H (il suffit de nommer un des pôles), un point où se coupent mutuellement i dodécaédriques rhomboidaux et un bissecteur IH et un point c. En s'aidant du globe sur lequel M. Laugel a tracé, d'après mes données, le réseau pentagonal, on voit que le point H, pôle du primitif de la Nouvelle-Zemble, est celui qui tombe dans l'océan Pacifique au S.-O. deïéhuantepec; que le point d'intersection multiple, pôlede Tin, tombe le long de la côte du Brésil, au S. de la baie de Laguna, et que le point c, pôle de Tl Mont Viso, tombe dans le haut de la vallée du Rio-Beni, au N.-E. du lac deTiticaca. Sur le globe habilement construit par M. Laugel, on peut constater graphiquement que ces trois points sont placés sur un même grand cercle; mais cette constatation opérée sur une petite échelle ne serait ( 107 ) qu'un moyen précaire d'établir que les trois cercles se coupent exactement en un seul et même point. En l'absence d'une construction géométrique propre à faire voir facilement que les trois points sont exactement compris clans une même circonférence de grand cercle, il n'y aurait pas de procédé plus simple pour s'en assurer que de recourir au calcul numérique, afin de voir si les trois points d'intersection de ces trois cercles combinés deux à deux se confondent ou non en un seul. » Or, mon Tableau des points d'intersection donne la solution de la question, car les trois intersections y sont inscrites. On y trouve, en effet : DISTANCE DISTANCE à la perpendiculnire. a la méridienne Tin Morbihan, Tl Mont Viso 254,3-28' 209,282' TIa Morbihan, primitif de la Nouvelle-Zemble. . 254, 32y 209,282 Tl Mont Viso, primitif de la Nouvelle-Zemble . . 204,329 209,282 » On ne pouvait s'attendre à une coïncidence plus complète; on peut même s'étonner que des calculs exécutés par logarithmes, indépendamment tes uns des autres, aient amené aussi peu de divergence. Il est donc clair que les trois cercles se croisent en un même points c'est-à-dire que leurs plans se coupent suivant un même diamètre de la sphère. u Mon Tableau général, comme il est facile de le voir, sans que j'en repro- duise ici les chiffres, présente onze autres exemples de la coïncidence de trois points d'intersection, savoir : TIa Morbihan; Tb Vendée; Dac Pays-Bas. TIa Morbihan; Dac Forez; primitif de Lisbonne. TIa Morbihan; Haa Minorque, Norvège; Tlbli Hécla. Tè Mont Serrât; octaédrique du Mulehacen; Dtl Belle-Ile. Hèaaé Minorque, Land'sEnd; Ti Vendée; T«6c Longmynd. Ubaab Minorque, Land's End; DH Mont Seny; HrzTTa Inde, Turquie, Espagne. TTA6 Hécla; Taèc Longmynd; primitif de Lisbonne. Tl Mont Viso; Haa Minorque, Norvège; Ti Taira. Haa Minorque, Norvège; DH Belle-Ile; Tabc Longmynd. Haa Minorque, Norvège; Dar Coîe-d'Or; Te Hundsruck. Jabc Longmynd; T6 Tatra; Te Hundsruck. » Le Tableau présente en outre deux exemples de la coïncidence de six points d'intersection, résultant du concours de quatre cercles, savoir : JJbb Hécla; Tï bbc Sancerrois; HaTTa Inde, Esp.,Tiirq.; Pr. de la Nouvelle-Zemble, Dac Forez; Taie Longmynil; Te Hundsruck; T b Tatra. » Les points T à rO.-N.-O. de Burgos et a pvès du Land's End, qui touj- bent dans le cadre de la carte géologique de la France et qui sont compris i5.. ( 'o8 ) dans le Tableau sont eux-mêmes des points de croisement multiples. Le Tableau renferme donc i6 points où se croisent plus de 2 cercles et qui pré- sentent la superposition de plusieurs points d'intersection calculés sépa- rément. Celui de ces 16 points pour lequel les chiffres obtenus pour les différentes intersections superposées coïncident le moins exactement est Tb Mont Serrât, octaédrique du Mulehacen, DH Belle-Ile, pour lequel on a : DISTANCE DISTANCE à la perpendiculaire, a la meriilleDDa. Te Mont Serrât, octaédrique du Mulehacen. . . . t)2,^6i' 289,403' T6 Mont Serrât, DH Bellellc 92,468 289,397 Octaédrique du Mulehacen, DH Belle-Uc 92,47' 289,403 » On voit que les trois intersections sont cependant comprises dans un rectangle de lo toises de hauteur sur 6 toises de largeur, c'est-à-dire d'une grandeur complètement négligeable. En effet le calcul par logarithmes avec les Tables à sept décimales de Callet, que j'emploie constamment, assure seu- lement la précision des secondes, mais non celles des fractions de seconde : or, comme une seconde de degré terrestre équivaut à i6 toises environ, lo toises ne représentent qu'une fraction de seconde, c'est-à-dire une quan- tité dont il est impossible de répondre. Mes i6 points d'intersections multiples se présentent donc chacun en particulier comme doit le faire lui point unique calculé par plusieurs mojiens différents, dont les résultats s'accordent dans les limites de précision assignées à l'usage des Tables de logarithmes. Ces points en groupes serrés sont toujours, comme le montre le Tableau, éloignés des autres points d'nitersection, de même que ceux-ci le sont entre eux de plusieurs milliers, ou tout au moins de plusieurs cen- taines de toises. Il doit en être ainsi, parce que les cercles du réseau penta- gonal assujettis à passer par deux au moins des points principaux du réseau ne dérivent pas l'un de l'autre par des changements insensibles, mais se séparent par sauts brusques, d'où il résulte que leurs points d'intersection sont notablement éloignés les uns des autres, à moins que, par des con- ditions particulières de symétrie, ils ne viennent à coùicider. Il est par conséquent évident que chacun des 16 groupes de points très-voisins don- nés par le calcul représente un point unique, car, pour attribuer leur rapprochement au hasard, il faudrait admettre relativement à chaque groupe une combinaison d'erreurs excessivement improbable. » Ces intersections multiples ont naturellement, au point de vue géolo- gique, une importance particulière, et j'ain-ai à y revenir dans la suite. Je me borne à remarquer en ce moment que le calcul qui arrive, par des voie» ( I09 ) diverses, à fixer leur position sans autre incertitude que celle qui est inhé- rente à tout calcul logarithmique, fournit une vérification indirecte, mais certaine, de tous les chiffres et de toutes les opérations qui ont concouru à leur détermination finale, à partir de rétablissement du réseau pentagonal. » Les cercles dont l'appareil numérique se trouve ainsi vérifié à poste- riori sont ceux qui passent aux 16 points de croisements multiples dont il vient d'être question, savoir : 1° Octaédrique du MontSinai; i°'\:\n Morbihan; 3" li Monl Serrât; 4" ^Abaab Minorque, Land's End; 5° Tïbb Hecla; 6° TI Mont Viso; 7° Ti Vendée; 8° Dnc Forez; 9" octaé- drique du Mulehacen; 10° Hao Minorque, Norvège; 11° primitif de la Nouvelle-Zemble; 12° T«ic Longmynd; i3° DH Mont Seny; 14^ D«c Cote-d'or; i5° primitif de Lisbonne; iG-Tc Hundsruck; 17" TTièc Sancerrois; 18° DH Belle-Ile; 19° T b Tatra; 20° Hac Pays- Bas; 21° H«TTa Inde, Espagne, Turquie; 22° primitif du Land's End. )) Les 7 cercles TDi Corse et Sardaigne, DH nord de l'Angleterre, De Alpes occidentales, TD6 Finistère, Trt Vercors, HaTTrt Érymanthe, Mermoucha; Ubaab Alpes principales, dont les quatre premiers passent au point D, centre du pentagone européen, situé tin peu en dehors du cadre de la carte géologique et dont les trois derniers traversent seulement les parages de la Coise, sont les seuls parmi les 29 cercles inscrits au Tableau dont les données numériques n'aient pas reçu dans les calculs actuels la consécration nouvelle dont je viens de parler. Mais la précision avec laquelle les 22 premiers cercles se sont accordés ponr la détermination des 16 points d'intersections multiples tend à prouver que les moyens de vérifi- cation auxquels j'ai soumis uniformément toutes les données numériques que j'ai publiées étaient suffisants, et n'ont pas di^i laisser subsister de fautes. J'espère qu'elles doivent y être du moins en fort petit nombre. )) 11 est à remarquer que les 16 points de croisements multiples que j'ai trouvés résultent de la superposition trois à trois, six à six, et luême dix à dix (point Ta l'O.-N.-O. de Bnrgos), de points d'intersections simples; de sorte que ces 16 poiiils de croiseiuent renferment 61 des i83 intersections sitnples que j'ai calculées, ce qui les réduit à i83 — 61 -)- 16 = iSS points réelleiuent différents. » I^es différences qui, pour ces 61 points rédnits à 16, existent entre les distances à la perpendiculaire et à la méridienne des diverses positions d'un même point, trouvées séparément, donnent la mesure du degré d'in- certitude que présente la détermination des distances à la méridienne et à la perpendiculaire que renferme mon tableau. Cette incertitude, on le voit, ne dépasse pas un petit nombre de toises, soit en latitude, soit en longitude. ( MO ) Elle est absoluinent indifférente au point de vue géologique, et l'on pour- rait à peine en tenir compte dans une construction graphique, même sur une carte au vingt-millième; car j^^ de lo toises ou de ao mètres est I millimètre seulement. » Ce degré de précision étant surabondant pour la géologie, il est évident que si je n'avais consulté que les besoins de la cartographie géologique, j'aurais pu me borner à la précision des minutes; mais je dois faire ob- server que si je m'en étais tenu là, j'aurais laissé échapper plusieurs des moyens de vérification que j'ai employés, et laissé svibsister, par consé- quent, des fautes que j'ai corrigées; par exemple, les distances à la per- pendiculaire et à la méridienne des trois positions trouvées pour le point de convergence de trois cercles auraient pu différer de plusieurs centaines de toises, et l'on n'aurait plus possédé de critérium certain pour distinguer les points de croisements multiples des intersections isolées, ce qui aurait fait évanouir le moyen de vérification et toutes les considérations qui se rat- tachent à l'existence des premiers. I, Le moyen de vérification et toutes les considérations qui se rattachent à l'excès sphérique des petits triangles, pour lesquels cet excès sphérique n'est que de quelques secondes, auraient également disparu. » Je dois faire remarquer en même temps que si, au lieu d'appliquer le calcul aux intersections mutuelles des cercles du réseau pentagonal, je m'é- tais contenté de déterminer leurs points de rencontre avec les méridiens, ce qui eût été plus expéditif et suffisant sous beaucoup de rapports, une partie des moyens de vérification que j'ai employés auraient disparu avec les conséquences qui les accompagnent cl celles qui pourront les suivre. » Cent trenle-huit points choisis du réseau pentagonal, placés avec pré- cision sur la France et sur les contrées limitrophes, seront, je crois, une base suffisante pour bien établir les rapports qui existent entre le réseau penta- gonal et la structure orographique et géologique de nos contrées. J'espère avoir ultérieurement plus d'une occasion de fixer sur ces rapports l'atten- tion de l'Académie. » Les grands cercles du réseau pentagonal que je considère dans mon travail actuel sont identiques avec les cercles correspondants de mes travaux antérieurs, n)ais j'ai ajouté une ou plusieurs lelties à la désignation de quelques-uns d'entre eux, afin que chacune de ces désignations présentât l'indication de tous les points principaux où passe le cercle qu'elle repré- •sente, ce qui aide à en suivre le cours dans toutes les parties du léseau. » J'ai joint aussi à la désignation de chaque cercle le nombre qui exprime ( 'II ) son poids, afin de mettre en évidence ce fait, propre à surprendre au premier abord, que les cercles du poids le plus faible, lorsque la nature a produit les systèmes de montagnes qu'ils représentent, ont, avec les accidents orogra- phiques et stratigraphiques de la surface du globe, des rap[)orts aussi précis que les cercles dont le poids est le plus considérable. » Les poids que j'assigne ici aux cercles du réseau diffèrent pour la plu- part de ceux que j'ai donnés dans ma Notice sur les systèmes de montagnes. Depuis la publication de ma Notice, j'ai l'econnu que la formule dont j'avais déduit les poids des cercles est inexacte, et j'ai déterminé ces poids par une méthode nouvelle que je vais exposer sommairement. » Le réseau petitagonal divise la surface de la sphère en 120 triangles rectangles scalènes égaux et symétriques deux à deux. Un point quelconque pris dans l'inférieur de l'un de ces triangles a son homologue dans tous les autres; d'où il résulte qu'il y a toujours sur la surface de la sphère 1 20 points d'une espèce déterminée quelconque; par exemple, il y a 120 points c. Cette règle présente cependant des exceptions apparentes. Si l'on prend un point sur les contours de l'un des 120 triangles rectangles scalènes, il appartiei'.dra à deux triangles à la fois, et il n'aura que 5g homologues; de sorte qu'il n'y aura dans tout le réseau que 60 points de son espèce. Mais ce point, par cela seul qu'il appartient à deux triangles, doit être considéré comme double; on peut le regarder comme résultant de la réunion de deux points qui, placés symétriquement dans deux triangles contigus, se sont rapprochés de manière à se confondre et à n'en plus former qu'un seul, placé sur la ligne de sépara- tion des deux triangles. Ainsi, parmi les points principaux du réseau, il y a 60 points a, 60 points b, 60 points T qui peuvent être considérés respective- ment comme composés de deux points a, de deux points b, de deux points T, (le manière qu'ils représentent 120 points rt, 120 points b, 120 points T, qu'on peut supposer placés deux à deux à des distances infinin\ent petites. On comprendra de même que chacun des 3o points H placés à la réunion des angles droits de quatre triangles rectangles scalènes peut être décom- posé en quatre points H; que chacun des 20 points l placés à la réunion des angles de 60 degrés de 6 triangles rectangles scalènes peut être décom- posé en six points I, et que chacun des la points D placés à la réunion des angles de 36 degrés de 10 triangles rectangles scalènes peut être décom- posé en 10 points D. , » Les points principaux du réseau étant placés deux à deux aux extré- mités d'un même diamètre, il suffit pour l'objet actuel d'en considérer la ( M2 ) moitié, c'est-à-dire ceux seulement qui sont compris dans un hémisphère; cela dispense d'énoncer d'aussi grands nombres et éloigne certains em- barras. » Le réseau pentagonal renferme 362 points principaux, et chaque hémi- sphère en renferme i8i, savoir : 6 [)oinls D, lo points I, i5 points H, '60 points T, 3o points a, 3o points b et 60 points c, et ces 181 points prin- cipaux peuvent se décomposer en 420 points simples, savoir : 60 points D, 60 points I, etc. )> Si l'on joint par un arc de grand ceicle chacun des points simples D, i, H, T, a, b, c à tous les autres, on a '^ ^ ^^ = 87990 cercles qu'on peut appeler simples, parce que chacun d'eux est déterminé par la seule condition de passer par deux points simples. » Si l'on joint chacun des 181 points principaux d'un hémisphère à tous 1 . . . 1 8 1 . 1 80 ^ , ■ . I les autres, on aura en principe = 10290 cercles, nombre qui de- vra être réduit considérablement si on veut le ramener à celui des cercles réellement distincts, parce que les cercles ainsi obtenus se superposeront en partie les uns aux autres. » Ces deux systèmes de cercles, en nombre si différent, ont entre eux ce- pendant les rapports les plus intimes, car le premier système deviendra le second si on suppose que parmi les points simples D, I, H, T, . . ., désignés par des lettres pointées, les homologues se réunissent entre eux de ma- nière à recomposer les points principaux D, I,H, T,..., dont ils ne sont pour ainsi dire que des subdivisions. Seulement, dans cette réunion, les cercles DD, ii, DI,.. ., se superposeront en nombre plus ou moins grand, et on pourra mesurer l'importance des cercles du réseau au nombre des cercles simples qui se seront superposés pour les former. Les seuls cercles qui ne présenteront pas de superpositions seront les cercles ce; chaque cercle Te résultera de la superposition de deux cercles Te, chaque cercle Hc résul- tera de la superposition de quatre cercles Hc, et ainsi des autres. » Cela posé, je représente par 1 le poids d'un cercle simple tel que ce, par 2 le poids d'un cercle tel que Te qui résulte de la superposition de deux cercles simples, par 4 le poids d'un cercle tel que Hc qui résulte de la superposition de quatre cercles simples, etc., et en général j'appelle poids d'un cercle du réseau le nombre des cercles simples qui se sont su- perposés pour le former. » On conçoit que pour obtenir les poids de tous les cercles du réseau il (i,3) suffit d'analyser avec précision la trausf'ornialion qui fait passer le premier de nos deux systèmes de cercles au second. » Pour y parvenir d'une manière simple et facile à saisir, il faut repré- senter les 87990 cercles du premier système par un tableau méthodique où chacun d'eux ait sa place distincte, et, avant tout, il faut désigner par des notations précises les 420 points simples qui servent de base au premier système de cercles. Pour cela, il suffit de numéroter depuis i jusqu'à 60 les 60 points D, les 60 points I, etc La série totale de nos 420 points sera alors représentée ainsi : D,,Do, y,,..., i,, ii, iji--, H,, H,,..., rt,,a.,,..., /?,, 6.,..., c,,c...... » Pour former le tableau de tous les cercles qu'on peut obtenir en joi- gnant ces différents points deux à deux, on peut commencer par l'écrire comme il suit, sauf à le réduire ensuite : i),b,, D,i)„ i>, i>.. b.b,, D,D„ n.D,. D3D,, D3D,, D,D,> i,D,, i,K i,i>.. 1,D,, I.D=, I,D,, I.D,, '.D„ I.D3, ., D,I,, D,l,, D,I,, ..., D,H,, D,H,, , D, i, , D. i,, ., b,i,, Ù,\„ D,i„ ..., b,li,, 1J,H„ , i),b\, î),h\, ., bX, b,i„ i)J„ ..., b.H,, b.H,, , ù,b„ ûj,,, , D, «".i • ■., D.o,,, D,<:, , 0,c„ . ••, D,c,,, D,<:, , Da'-,, • ■•, ii,c,„ U,'^. . ','-., • ■ ■, ', c„, i, c, -, '.<■,) ■ • ■ ï '2*^591 I3 Cj ) 'a^,, . • ■ J '3 *^G!)) K''. ..., 1,1,, 1,1,, 1,13, •■■, 1,H,, I,H„ , I,/.,, I,i,, .., ij',, 1,1,, i,i„ ..., i,H,, i,H„ , i,j,, \,o,, ■■■> 'ail, '»'), 'sis) ••■) 'jHl! '1H3, J '•''il '3*5, H,D,, H,D„ H.D,, .... H,i., H, 1„ . . . H,D,, H,b,, H,b,,.... » La loi de formation de ce tableau est trop facile à saisir pour qu'il soit nécessaire de le développer davantage. S'il était complété, il formerait une sorte d'échiquier de 49 cases, 7 dans chaque rang horizontal, correspon- dant aux 7 lettres D, I, H, ï, a, b, c qui dans chaque couple sont écrites eu seconde ligne, et 7 dans chaque colonne verticale correspondant aux 7 mêmes lettres qui dans chaque couple sont écrites en première ligne. Comme il y a 60 D, de D, à Dg,, inclusivement, 60 I, de L ^ Igovm chaque case de l'échiquier contient 60 fois 60 ou 36oo couples, et l'échiquier en- tier en contient 49 fois 36oo ou 176400. Chaque couple de lettres repré- sentant un cercle, on voit que le tableau, tel que j'ai commencé par l'écrire, dans le but de lui donner une complète symétrie, en représenterait un nombre plus que double de celui que nous avons calculé de prime abord; mais il y a dans ce tableau des suppressions et des réductions à opérer. Il présente, en effet, toutes les combinaisons possibles deux à deux des lettres D, bo.--, IiL)---» '^iv> ^5 mais, parmi ces combinaisons, il en c. R., 1866, amo Semestre. (T. LXIII, N" 4.) '" est qui, par exception, ne peuvent représenter un cercle, et toutes les autres sont répétées deux fois. » On remarquera, en effet, que le tableau complet présenterait 7 cases rectangulaires disposées en écharpe de l'angle supérieur de gauche à l'angle inférieur de droite, dont chacune ne renfermerait qu'une seule lettre ré- pétée deux fois dans chaque couple : la case des D, la case des I, la case des H, etc. » Or, dans la case des D, je trouve en tète de la première ligne le couple D, D,; au second rang, dans la deuxième ligne, le couple D2D0; au troisième rang, dans la troisième ligne, le couple D3 D3, et je trouverais suc- cessivement en suivant la diagonale de cette case D^D^, DsDj;,..., DeoD^o; puis, sur la diagonale de la case des I, I, I,, I2I2,..., mais tous ces couples représentent chacun un point combiné avec lui-même, et une pareille com- binaison ne peut représenter un cercle. Il y a d'après cela 7 fois 60 ou 4ao couples à supprimer comme ne représentant pas de cercles et ne figu- rant dans le tableau que par un motif de symétrie. Cela réduit le nombre des couples significatifs de chacune des 7 cases d'une seule lettre à 354o, et le nombre des couples significatifs des 7 cases d'une seule lettre à 7 fois 3540 ou à 9.4780; mais chacun de ces couples significatifs est répété deux fois, car dans la case des D on trouve dans la première ligne D, Dj et dans la seconde Dj D, , dans la première ligne 0,1)3 et dans la troisième D3 D( — Or D, D2 et D2D, représentent un seul et même cercle, et ainsi des autres, d'où il résulte que, de chacune des 7 cases rectangulaires d'une seule lettre, on ne doit conserver que l'un des deux triangles auxquels elle se trouve ré- duite par la suppression des couples D, D,, DoDa»--» Iilfvj placés sur la diagonale. » Quant aux 42 cases du tableau qui contiennent des combinaisons de deux lettres, il n'y a pas de couples répétés dans l'intérieur d'une même case; mais chacune de ces 42 cases est en masse la répétition d'une autre; ainsi la case où je lis D, I,, D, l-,,..., est la répétition, sauf le changement de l'ordre des lettres, de la case où je lis I,D,, LD,, On voit par là que pour ne conserver que les combinaisons représentant des cercles réellement différents, il faut ne conserver que la moitié, c'est-à-dire 21 des 42 cases de deux lettres. » Le tableau se trouve ainsi réduit à 28 cases, dont 7 sont triangulaires ( i'5) et 21 rectangulaires, et dans son ensemble il n'a pins la forme d'un échi- quier rectangulaire, mais celle d'un triangle. Il représente a8 espèces de cercles simples qui se répartissent ainsi : ai espèces de cercles désignés par la réunion de deux lettres différentes, savoir : 36oo cercles Dl 36oo V. DH 36oo » DT 3600 en tout 21.3600 = 75600 cercles simples de deux lettres; et 7 espèces de cercles désignés par la même lettre répétée, savoir : 1770 cercles DD 1770 s II 1770 u HH 1770 » TT 1770 V aa 1770 s hh 1770 » ce laSgo en tout laSgo cercles d'une seule lettre. » Les deux classes donnent un total de 76600 -H 12890 = 87990. C'est le nombre que nous avait donné plus simplement la formule ^ — LrL9= 87990; mais la formation du tableau a eu l'avantage de classer tous les cercles et de donner une désignation précise, et en quelque sorte un nom pour chacun d'eux. » Maintenant, si l'on conçoit que les 60 points D se réunissent et se confondent dix par dix pour former les 6 points D, que les 60 points I se réunissent et se confondent six par six pour former les 10 points I, etc., le premier système de cercles que nous avons considéré deviendra le réseati pentagonal, et les cercles qui le composent se superposeront généralement en nombre plus ou moins grand pour former les cercles du réseau. Il suf- fira de compter parla pensée le nombre des cercles qui se superposent, dans la formation de chaque cercle du réseau, pour avoir le poids de ce cercle. 16.. ( ii6) )) Mais lorsque lo points D, par exemple, se réunissent pour recompo- ser nii point D, certains cercles inscrits dans le tableau et comptés dans la somme précédente deviennent indéterminés et disparaissent. Ainsi les lo points D,, D2, Ds,.'-» D,o> lorsqu'ils étaient distincts, donnaient nais- sance aux cercles D, Dj, D,D,,..., dont le nombre est égal à — — = 4^. Ces 45 cercles deviendront indéterminés et disparaîtront lorsque les 10 points qui les déterminent se confondront en un seul. A chacun des 6 points D correspondra donc la disparition de 45 cercles; soient 270 cer- cles DD qui disparaîtront, et les 1770 cercles DD ne donneront au réseau pentagonal que i5oo cercles simples DD. M De même, après l'unification des points, il ne reste plus que 1620 cer- cles II, 1680 cercles HH, 1740 cercles TT, 1740 cercles aa, 1740 cercles Ai. En tout 600 cercles disparaissent, ce qui réduit le nombre total des cercles d'une seule lettre à 1 1790, et le nombre total des cercles simples qui sub- sistent après l'unification des points principaux à 87390. » Après l'unification des points, ces cercles se confondent plusieurs en- semble pour former des cercles composés au premier degré, dont le nombre est beaucoup moindre que celui descercles simples. Ainsi, lorsque les i opoints D,, Dj, . . . , D,o se sont confondus en un seul point D, et que les 10 points D,,, D|2i • • • jDjo se sont confondus de même pour former un second point D, tous les cercles D,D,,, D(Dt2) • • • >iD,oDao> au nombre de 100, se trouvent confondus en un seul cercle DD qui se compose de 100 cercles simples, et dont le poids est égal à 100. Les i 5oo cercles DD se réduisent ainsi à i5 cercles DD dont chacun pèse 100. Il De même, les 1620 cercles 11 se superposent par groupes de 36 pour former 45 cercles II dont le poids est 36. » Les 1680 cercles HH se superposent par groupes de 16 pour former io5 cercles HH dont le poids est 16. » Les 1740 cercles TT se superposent par groupes de 4 pour former 435 cercles TT dont le poids est 4- » Les 1740 cercles aa se réduisent à 435 cercles aa dont le poids est 4- » Les 1740 cercles bb se réduisent à 435 cercles bb dont le poids est 4. » Les 1770 cercles ce restent au nombre de 1770 dont le poids est i. » Les cercles désignés par deux lettres n'éprouvent aucune réduction dans ( "7 ) leur nombre lors de l'unification des points, mais ils se groupent aussi pour former des cercles composés au premier degré, moins nombreux que les cercles simples. » La case des DI se décompose en plusieurs groupes de couples qui de- viennent identiques au moment de l'unification des points principaux. Ainsi tous les couples D,i,, biij, .. .,D, le deviennent identiques lorsque I,, 1,, I3 , . . . jij se confondent pour former un point I. Il en sera de même dans la seconde ligne de D2I,, 1)212» • . -iDale, puis dans la troisième de Dal, , Djij, . . . , D3I8, et ainsi de suite jusqu'à I),oI| ? D,ol2, • • . ,l),ol6- Tous ces couples, au nombre de 60, se réduisent, lors de l'unification, à DI, et on aura, par leur réunion, un cercle unique DI qui, étant formé par 60 cercles sim- ples, aura un poids exprimé par 60. » On trouvera également que les cercles D,It, DiI», . . . ,D,oI,2 se ré- duiront à DI et formeront un nouveau cercle DI ayant un poids égal à 60, de sorte que la case des DI donnera naissance, au moment de l'unification des points principaux, à 60 cercles DI ayant chacun un poids égal à 60. » De même la case desDH donnera naissance à 90 cercles DH ayant un poids égal à 40; » La case desDT donnera 180 cercles DT ayant un poids égal à 20; » La case des T)a et la case des Di donneront 180 cercles Da et 180 cercles Db ayant de même des poids égaux à 20; » Enfin, la case des De donnera 36o cercles De ayant un poids égal à 10. » Sans qu'il soit nécessaire de pousser cette analyse plus loin, on com- prendra qu'après l'unification des points principaux le tableau général en lettres pointées et numérotées se résumera dans le tableau numérique suivant. ( "8) FOIDS CERCLES SIMPLES coDserTtis après l'anincnllon des poinlii principaux. CERCLES COHPOSÉli Al' PREMIER DEGRÉ. del cercles composés au premier defré. i5oo DD i5 DD \ 100 i6jo ii 45 II 3C 168a HH io5 HH 1 16 11790 ,740 tt 435 TT 3^40 4 1740 aa J 1740 bb i bîSo l 435 aa 4 2640 1 435 bb 4 1770 ce ) { 177° «^^ / 1 36oo Di 60 DI 1 60 3600 DH 90 DH 40 3600 DT 180 DT 70 36oo Da 180 Da 20 3Goo D4 180 Dt 20 36oo De 36o De 10 36oo ÏH ■ 5o IH 24 3Coo it 3oo IT 12 36oo ià 3oo la 12 36oo ii 3oo \b 12 75600 36oo ic 600 le \ i3o5o 6 8 8 36oo HT 450 HT 3600 Ha 450 Ha 3600 H 6 450 H 4 8 36oo Hc goo Hc 4 36oo tô 900 Ta 4 36oo ti. 900 Ti 4 36oo T e 1800 Te 2 4 36oo ni ] / 900 ab 36oo àc \ loSoo 4500 < 1800 ac 2 1 36oo bc ) [ 1800 Je 2 87390 i6o5o 7140 16290 87390 16390 i6o5o 7140 71340 9'5o » On voit dans ce tableau comment les 87390 cercles compris dans le tableau en lettres pointées se réduisent, par l'unification des points prin- cipaux, à 16290 cercles composés au premier degré ayant des poids va- riables de i à 100. » Parmi ces derniers cercles se trouvent les cercles aa, bh, ce, ab, ac. ( i«9 ) bc, que je n'ai pas encore été conduit à introduire parmi les cercles auxi- liaires du réseau penlagonal; ils sont au nombre de 7140 et ils ont un poids total égal à i6o5o. Si on les laisse provisoirement de côté, comme je l'ai fait jusqu'à présent, le nombre des cercles composés au premier degré se réduit à 91 5o, et leur poids total à 71840, c'est-à-dire à celui de 71 340 cercles simples. ') Ces giSo cercles ne sont pas encore, à proprement parler, du moins pour la plupart, des cercles du réseau pentagonal, mais ils sont sujets à se superposer entre eux pour former les cercles du réseau dont ils sont les élé- ments composés au premier degré. Le tableau qui les comprend tous avec leurs poids respectifs rend très-facile de supputer les cercles qui se super- posent pour former un cercle du réseau et le poids total qui en résidte. u Ainsi un grand cercle primitif contient, dans une demi-circonférence, 2 points D, 2 points I, 2 points H, 2 points T, 2 points o, 2 points b, et il se compose comme l'indique le tableau suivant : POIDS. I cercle DD » 100 I » II . 36 I » HH . 16 I » TT . 4 4 cercles DI 4 ■ 6° ^= 240 4 - DU 4.40=160 4 » DT 4 • 20 = 80 4 ». Dn 4-20 = 80 4 » V)b 4.20= 80 4 » iH 4-24= 9*5 4 . IT 4.12 = 48 4 • i" 4-'2= 4^ 4 » \b 4.12 = 48 4 » HT 4. 8 = 32 4 . Hfl 4.8= 33 4 . Ui 4. 8 = 32 4 .. Ta 4- 4 = 16 4 r. Tb 4- 4 = 16 60 II64 » On voit donc qu'un grand cercle primitif se compose de 60 cercles composés au premier degré et de 1164 cercles simples. Son poids est égal à I 164. ') Un octaédrique contient dans une demi-circonférence 3 points H, ( i--^o ) 6 points T, 3 points a et 6 points c. Il se compose comme l'indique le ta- bleau suivant : POIDS. 3 cercles H H 3.i6= 48 i8 . HT i8. 8 = i44 9 » H« g. 8= ^2 i8 .. tic i8. 4 = 72 i5 » TT i5. 4 = 60 18 . Ta 18. 4 = 72 36 » Tf 36. 2 = 72 I I 7 540 » Ainsi un octaétlrique se forme par la superposition de 117 cercles composés au premier degré ou de 54o cercles simples. Son poids est égal à 540. » Un dodécaédrique régulier contient dans une demi-circonférence 5 points H et 5 points b. Il se compose comme l'indique le tableau sui- vant : POIDS. 10 cercles HH 10. 16 = 160 25 » H è 25.8 = 200 35 36o » Ainsi un dodécaédrique régidier se forme par la superposition des 35 cercles composés au premier degré ou de 36o cercles simples. Son poids est égal à 36o. » Enfui, un dodécaédrique rhomboïdal contient, dans une demi-circon- férence, 2 points I, I point H, i point T et deux pointsc. Il se compose comme l'indique le tableau suivant : POIDS. 1 cercle II • 36 2 cercles IH 2 . 24 := 4^ 1 « IT 2.12 — 24 4 » le 4- 6 = 24 1 cercle HT • 8 2 cercles Hc 2.4^= ^ 2 » Te 2.2=4 i4 l52 0 Ainsi un dodécaédrique rhomboïdal se forme par la superposition de ( >2I ) 1 4 cercles composés au premier degré, ou de 1^2 cercles simples. Son jjoids est égal à iSa. » On voit en somme que les 61 grands cercles principaux absorbent 2700 cercles composés au premier degré et 29680 cercles simples, savoir : CEBCLES COMPOSÉS nu premier tlcgré. CERCLES SIMPLES. t^) DD i5.ioo= i5oo /|5 II /|5.3G = 1620 io5 HH io5.i6 = 1680 ifi") TT 165.4= 6G0 Go DI 60.60= 3Goo 60 DH 60.40= ilfoo 60 DT 60.20= 1200 60 Dû 60.20= 1200 60 Di 60.20= 1200 120 IH 120.24= 2880 120 IT 120.12 = i44o Go la 60 1 2 = 720 60 li 60.12= 720 1 20 le I 20 . 6 = 720 270 HT 270.8= 2160 i5o Ha lôo. 8 = 1200 210 H 6 210. 8= 1680 2/10 Hc 240. 4 = Q^o 240 Ta 240. 4 = 960 60 Tt 60.4= 240 420 Te /l70. 2 ^ 840 S7OO 29580 » Les grands cercles principaux absorbent donc près du tiers des cercles composés au premier degré et plus des |- des cercles simples qui entrent dans la composition du réseau pentagonal réduit aux cercles qui passent par les points principaux les plus importants désignés par des lettres majus- cules. Ces cercles appartiennent à 21 espèces différentes, c'est-à-dire à toutes les espèces de cercles que j'ai employées, à l'exception des cercles De seu- lement. » De ces 21 espèces, 4 sont absorbées en entier par les cercles princi- paux du réseau : ce sont les cercles DD, II, HH et DI; et la première, les cercles DD, est comprise entièrement dans les i5 cercles primitifs. Quant aux 17 autres espèces, elles ne sont comprises qu'en partie dans les cercles principaux, et res|)èceDc n'y entre pas du tout. Il reste donc pour composer les cercles auxiliaires 18 espèces de cercles composés au premier degré, formant un nombre total de 645o et 41760 cercles simples; répartis les uns C. B., iSGfi, 2"" Semeilre.{T. LXlll, ^» 'i.) •? ( 122 ) et les autres comme l'indique le tableau suivant : CERCLES COMPOSÉS au premier desré. CERCLES SIMPLES. 2-]0 = g.So TT 270. 4 = 1080 3o = 1 . 3o DH 30.40 = 1200 120:= 430 DT 120.20^ 2400 120 = 4-^'' J'" 120.20 ^ 2400 120= 4 -30 Di 120.20= 2400 36o = i2.3o De 36o.io = 36oo 3o = 1 .3o IH 30.24 = 7^0 180= 6.3o IT 180.12= 2160 240= 8.3o la lf^0.\7 ^ 2880 240= 8.3o \b 240.12= 2880 480 = i6.3o le 480.6= 2880 180= G.3o HT 180.8= 1440 3oo = 10. 3o H(i 3oo. 8 = 2400 240= 8.3o Hi 240.8= 1920 fi6o = 22.3o He 660.4= 2640 660 = 22.3o Ta 660.4= 2640 840 = 28.30 Ti 840.4= 3360 i38o = 46.3o Te i38o. 2 = 2760 6450 ti'l6o » C'est en puisant dans cette niasse que nous trouverons les éléments des cercles auxiliaires inscrits dans le tableau général des points d'intersection. » On peut remarquer que le nombre des cercles composés au premier degré qui se trouvent ainsi tenus en réserve est constamment un multiple de 3o, et le \)h\s souvent même un multiple de 60. Ils doivent en effet servir à composer des séries de cercles homologues entre eux, qui sont au nombre de 3o ou de 60 dans chaque série, suivant que leurs pôles sont placés sur les grands cercles primitifs ou en dehors de ces derniers. Je présente ci-après le tableau de ceux de ces cercles, au nombre de 24, qui sont entrés dans mon travail actuel, en séparant ceux qui font partie de séries de 3o et de séries de 60 cercles, et en distinguant dans chacune de ces deux catégories les cercles composés au premier degré qui restent tels qu'ils sont indiqués dans le tableau précédent, de ceux qui, résultant de la superposition de plusieurs cercles composés au premier degré, peuvent être considérés comme des cercles composés au second degré. SÉRIES DE TRENTE CERCLES. CERCLES COMPOSÉS AU PREMIER DEGRÉ. Bissecteur DH , Nord de l'Angleterre. Bissecteur DH , Mont Seny. Bissecteur DH , Belle-Ilo. ( .23 ) » Ces trois bissecteurs des angles de 36 degrés sont homologues entre eux. Passant chacun en un point H, ils ont leurs pôles dans le grand cercle primitif dont ce point H est un des pôles. Ils sont par conséquent au nombre de 3o seulement. Le poids de chacun d'eux est 4o. CERCLES COMPOSES AU SECOND DEGRE. Hexatétraédrique H haah, Minorque, Land's End. Hexatétraédrique Hbuab, Alpes principales. » Ces deux cercles, homologues l'un de l'autre, passent, connue hexa- tétraédriques, à des points H. Ils font partie d'une série de 3o cercles dont les poids sont exprimés par 2 Ha -h aKh = l[.8 — 32. Hexatétraédrique Uaa, Minorque, Norvège. » Ce cercle, de même que les précédents, fait partie d'une séiie de 3o cercles. Son poids est égal à 2 H « = 2. 8 = 16. Hexatétraédrique HrtïTa, Érymanthe. Hexatétraédrique WalTa, Inde, Turquie, Espagne. « Ces deux cercles, homologues entre eux, font encore partie d'une série de 3o cercles. Le poids de chacun d'eux est égal à 2HT + 2Ha + TT-f-4Trt= 2.8 +2.8 + 4 + 4-4 = 52. » Le poids total des 120 cercles qui composent ces quatre séries de 3o cercles est égal à 3o (4o + 32 + 16 + ^2) = 3o. i4o := 4200. SÉRIES DE SOIXANTE CERCLES. CERCLES COMPOSÉS AU PREMIER DEGRÉ. Diamétral De, Alpes occidentales. » Ce cercle ne passe à aucun point H, et n'a pas ses pôles dans un grand cercle primitif. Il fait donc partie d'une série de 60 cercles homologues entre eux. Chacun de ces cercles a lui poids égal à 10. Diagonal Ib, Mont Serrât. » Il ne passe à aucun point H et il fait partie d'une série de 60 cercles. Son poids est 12. Trapézoédrique TI, Mont Viso. » Il fait partie d'une série de 60 cercles qui ont pour pôles les points c. Son poids est 12. 17.. ( IM ) Trapéioédrique Ta, Vercois. » Il fait partie d'une série de 60 cercles dont le poids est l\. Trapézoédrifjue Tb, Vendée. Trapézoédrique Tb, Tatra. » Ces deux cercles, homologues entre eux, font partie d'une série de 60 cercles. Leur poids est 4- Trapézoédrique Te, Hitndsruck. » Il fait partie d'une série de 60 cercles. Son poids est 2. CERCLES COMPOSÉS AU SECOND DEGRÉ. Diamétral D«f, Forez. Diamétral T)ac, Côle-d'Or. Diamétral Dflc, Pays-Bas. » Ces trois cercles, homologues entre eux, font partie d'une série de 60 cercles ayant chacun un poids exprimé par Drt + De = 20 -h 10 = 3j. Trapézoédrique TDè, Corse et Sardaigne. Trapézoédrique TDi, Finistère. » Ces deux cercles, homologues l'un de l'autre, font partie d'une série de 60 cercles dont les poids sont exprimés par DT -)- DZ» -H T^ = 20 + 20 + 4 = /|4- Trapézoédrique TIfl, Morbihan. » Il fait partie d'inie série de 60 cercles dont les poids sont exprimés par IT + la + ïrt = 12 + 12 4- 4 = 28. Trapézoédrique tabc, Longmynd. » 11 fait partie d'une série de 60 cercles dont les poids sont exprimés par Tfl + T^» + Te = 4 + 4 + 2 = 10. Trapézoédrique Ubb, Hécla. 1. Il fait partie d'un série de cercles dont les poids sont exprimés par TT4- 4T^ = 4 -t- 16 = 20. Trapézoédrique TTbbc, Sancerrois. » Il fait partie d'une série de 60 cercles dont le poids est exprimé par TT-t-4Tè+ 2Tc = 4 + 4.4 + 2.2 = 24. » Le poids total des 720 cercles qui composent ces la séries de 60 cercles ( 125 ) est égal à 60. (lo 4- 12 -H 12 -4- 4 -I- 4 + 2 -t- 3o + 44 -+- 28 + 10 + 20 + 24) = 60 . 200 = I 2000. » On voit, en résumé, que les 24 cercles auxiliaires employés dans mon travail actuel sont de 16 espèces différentes, dont 4 appartiennent à des séries de 3o cercles et 12 à des séries de 60 cercles. Le nombre total des cercles auxiliaires composés au premier et au second degré qui sont com- pris dans ces 16 séries est de 120-4- 720 = 840, et leur poids total est de 4200 -f- 12000 = 16200. » Le nombre des cercles composés au premier degré qui font partie de ces 16 séries de cercles auxiliaires est de 2220, et le nombre des cercles simples de 16200, appartenant les uns et les autres à i5 espèces différentes seulement sur les 18 que comprend la masse dans laquelle nous les avons puisés. » En retranchant ces nombres de ceux qui ont été donnés plus haul, on voit qu'il reste 645o — 2220 = 423o cercles composés au premier degré, et 41760 — 16200 = 2556o cercles simples, qui ne font partie ni des cercles principaux, ni d'aucune des séries dans lesquelles nous avons pris des cercles auxiliaires. En effet, ces derniers n'ont élé choisis que parmi ceux qui traversent le cadre de la carte géologique de la France et les pa- rages de la Corse; or, indépendamment de ce qu'on devra probablement en employer d'autres encore pour la France elle-même, on conçoit qu'il doit exister un grand nombre de cercles auxiliaires qui ne trouvent leur appli- cation que dans des contrées situées autrement que la France, dans le réseau pentagonal. )) Ces derniers cercles, dont les désignalions et les poids se compose- ront aussi simplement que pour les précédents, appartiendront à des espèces nouvelles, attendu que, dans les calculs précédents, j'ai fait entrer tous les homologues des cercles que j'ai employés. Mes calculs se trouvent même embrasser tous les cercles dont je me suis occupé antérieurement, car les sommes que j'ai formées comprennent les poids des cercles que j'ai consi- dérés dans d'autres travaux, mais qui, à cause de leur éloignement de la France, n'ont pas trouvé place dans le travail actuel, tels que : » Le primitif du système du Ténare ; >> Le primitif du système du Thuringerwald ; » Le dodécaédrique régulier du système des Acores ; ( '26 ) » Le dodécaédiique rliomboidal de l'axe volcanique de la Méditer- ranée ; » Le trapézoédrique TD6 du système des Ballons; » Le trapézoédrique TI du système de l'Ural. » Si le présent travail reçoit plus lard de l'extension, ces derniers cercles seront au nombre de ceux qui devront y entrer. J'ai publié précédemment les données numériques qui les fixent sur la surface du globe. (Voir Comptes rendus, t. LVII, p. 121, séance du 20 juillet i863.) » PHYSIOLOGIE. — Nouvelles études sur la maladie des vers à suie; par M. L. Pasteur (ij. PREMIÈRE PARTIE. « L Dans une première communication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie au mois de septembre i865, j'ai dit comment la bienveillante insistance de M. Dumas m'avait déterminé à accepter de S. Exe. le Mi- nistre de l'Agriculture la mission délicate de recherches nouvelles stu- la maladie des vers à soie, maladie qui se prolonge depuis vingt années et qui a déjà compromis de plusieurs milliards la fortune publique en France et à l'étranger. Je prévoyais bien que ces études seraient aussi longues que diffi- ciles. Aussi, après les avoir continuées cette année pendant cinq mois en- tiers, je sens la nécessité de les poursuivre à nouveau. Toutefois, je crois avoir approché du but, et j'aurais même l'espoir de l'avoir atteint, c'est-à- dire de pouvoir indiquer un moyen pratique de prévenir la maladie, si j'é- tais assuré que les éducations de l'an prochain confirmeront ma manière de voir. » Persuadé que dans des recherches de cette nature il ne convient pas de porter son attention à la fois sur plusieurs des nombreuses questions qu'elles soulèvent, je me suis attaché uniquement, cette année comme l'an dernier, à l'étude de ces petits corps, appelés de divers noms, corpuscules vibrants, corpuscules de Cornalia... Aperçus autrefois par M. Filippi, les corpuscules des vers à soie ont été examinés avec soin par divers auteurs, MM. Lébert, Vittadini, Ciccone, et plus particulièrement par M. Cornalia, l'un des savants le plus versés dans la connaissance des vers à soie, qui a fondé en outre, avec (i) L'Académie a décidé que ce Mémoire, quoique dépassant les limites réglementaires, serait reproduit en entier au Compte rendu. ( 1^7 ) M. Vittadini, sur la présence ou l'absence des corpuscules, un moyen de reconnaître la qualité d'une graine. » Les corpuscules que l'on rencontre chez les vers à soie ont donné lieu à tant d'hypothèses et d'assertions contradictoires, qu'il règne encore une grande obscurité sur la signification qu'il faut leur attribuer. » Je vais présenter à l'Académie le résumé de quelques-unes de mes obser- vations en ce qui les concerne, et exposer sommairement mes vues au sujet de la maladie et des moyens de la prévenir. » II. Un ver à soie peut être corpusculeux de naissance ou le devenir, soit par accident, soit principalement par influence d'hérédité, dans le cours de l'éducation. Or, voici ce qui arrive dans ces diverses circonstances. Si le ver corpusculeux ne meurt pas dans la coque de l'œuf, ce qui est le cas le plus fréquent, il mourra durant le premier âge ou à la première mue. S'il ne meurt pas à ce moment, ce qui est encore fréquent, il mourra à la deuxième mue. S'il ne meurt pas à la deuxième mue, ce qui se voit aussi très-souvent, il mourra à la troisième mue. S'il ne meurt pas à la troisième mue, ce dont il y a également de nombreux exemples, il mourra à la qua- trième mue. S'il ne meurt pas à la quatrième mue, ce dont on voit égale- ment de nombreux exemples, il se traînera en restant petit pendant huit, dix, douze jours et davantage, sans pouvoir filer sa soie. S'il fait son cocon, ce dont il y a aussi des exemples, il mourra dans son cocon, étant encore sous la forme de ver. S'il ne meurt pas ver, ce qui peut arriver également quelquefois, il mourra chrysalide. S'il a pu se chrysalider et se transformer en papillon, ce papillon sera généralement de mauvaise apparence, dans tous les cas très-mauvais reproducteur. » J'appelle toute l'attention de l'Académie sur cette marche de la vie du ver corpusculeux. En outre, de tels vers accomplissent mal leurs diverses mues. Elles sont retardées, les vers mangent moins, restent petits, et il n'est pas rare de voir des vers d'une même levée, provenant même d'une ponte unique, atteindre la quatrième mue, tandis que leurs frères corpusculeux n'aïu'ont encore que la grosseur de la deuxième ou de la troisième mue. M II n'y a donc pas à conserver le moindre doute sur cette assertion : les vers corpusculeux sont des vers très-malades. En d'autres termes, la présence des corpuscules est un signe de maladie. » Un ver qui aurait de rares corpuscules à sa naissance peut-il les perdre et se guérir? C'est un point que je réserve. Je n'ai pas d'exemples avérés de ce fait, mais j'ai mille preuves que, quand il y a des corpuscules dans un ver jeune, ils se multiplent à l'infini à mesure que le ver grandit. ( 1^8 ) » III. Je viens de dire que le ver corpusciileux était toujours malade. Mais la réciproque n'est pas vraie. Un ver malade n'est pas toujours corpus- culeux. Une cliambrée peut aller tres-nial, donner lieu à lui très-faible ren- dement, fournir surtout de très-mauvaise graine, sans que les vers se mon- trent corpusculeux. Ce que je dis des vers peut s'étendre aux graines et aux chrysalides dans les premiers jours de leur formation. Des graines non corpusculeuses peuvent être malades, des vers non corpusculeux peuvent être malades; enfin, des chrysalides non corpusculeuses peuvent être ma- lades. Bien plus, je dois ajouter que c'est le cas général. En d'autres termes, malgré l'assertion de tout à l'heure, que le corpuscule, quand il est présent, est un signe certain du mal, je prétends que le mal existe le plus souvent en l'absence des corpuscules. Visitons des chambrées que les résul- tats ultérieurs de l'éducation accuseront avoir été mauvaises, soit par le rendLMiieiit qui sera faible, soit par la qualité de la graine des papillons, laquelle graine se montrera mauvaise l'année suivante et mauvaise cette fois par le fait du rendement, et étudions les vers de ces chambrées. Il arri- vera très-fréquemment qu'ils ne seront pas corpusculeux. La graine dont ils sont issus n'aura pas offert du tout d'œufs corpusculeux, ou en très-petit nombre; enfin, les chrysalides déjà bien formées n'offriront pas davantage de corpuscules. » S'il en est ainsi, comment reconnaître que la graine d'où ces cham- brées proviennent, que les vers qui les composent, que les chrysalides de leurs cocons sont malades, et malades de ce que l'on doit appeler le mal actuel? Ici se présente la confirmation très-étendue de mes premières observations de l'an dernier. Ces chambrées dont je parle, issues de graines sans corpuscules, composées de vers non corpusculeux, dont les cocons nouvellement formés contiennent des chrysalides non corpus- culeuses, sont des chambrées malades, parce que, si au lieu de nous borner à observer au microscope les graines, les vers, les chrysalides jeunes, nous observons les chrysalides âgées et les papillons, tous sans exception offriront des corpuscules en plus ou moins d'abondance. Or j'ai prouvé tout à l'heure que la présence des corpuscules était le signe certain d'un mal profond chez le ver. Il n'est pas possible que leur pré- sence ne soit pas également lui signe de maladie chez les papillons. Il serait illogique de ne pas l'admettre. » Résumons ce qui précède : le corpuscule est-il présent dans la graine ou dans le ver, le mal existe; le corpuscule est-il absent dans la graine, dans le ver, dans la chrysalide jeune, il v a alors santé ou maladie. ( 129 ) Four décider cette alternative, nous attendrons que la chrysalide soit sur le point de se transformer en papillon ; mieux encore, nous atten- drons que le papillon soit sorti de son cocon, afin de l'étudier au micro- scope. Si! est corpusculeux, nous dirons que la graine d'où il est issu, que le ver d'où il provient, que la chrysalide qui lui a donné naissance étaient malades, du moins très-prédisposés à le devenir, ou que la maladie est survenue dans la chambrée pendant le cours de l'éducation. » IV. L'Académie doit voir clairement où est le point vif de mon raisonnement et de mes observations. Elle doit pressentir la conséquence à laquelle je veux arriver. C'est que le papillon sain est le papillon non corpusculeux ; par suite, que la graine vraiment saine est celle qui pro- vient de papillons non corpusculeux, et que l'on peut trouver dans la connaissance de ce simple fait le salut de la sériciculture. » Il faut donc que toutes les observations concourent à établir que le papillon qui a des corpuscules est malade et que celui qui n'en a pas est relativement très-sain. » Voici quelques autres preuves de cette double assertion. M Considérons les chambrées les plus malades, celles où il y a des petits, des vers accomplissant mal leur mue, des vers rouilles au sortir de la quatrième mue, mangeant peu, ne grossissant pas, faisant peu de cocons, et étudions leurs chrysalides et leurs papillons. Dans tous les papillons il y aura à profusion des corpuscules, et dans la chrysalide ils se montre- ront souvent dès les premiers jours de sa formation. Les vers eux-mêmes pourront être en majorité corpusculeux. Quant aux papillons, ils seront généralement de très-mauvaise apparence et leur génération sera destinée à périr. Beaucoup de leurs œufs se montreront déjà corpusculeux. » Considérons au contraire de belles chambrées de graines japonaises d'importation directe , ou telles chambrées indigènes plus ou moins irréprochables. Il arrivera assez souvent, principalement avec les vers japonais, et de préférence avec les japonais de race polyvoltine, que la majorité^ quelquefois tous les papillons, seront sans corpuscules. » Enfin, étudions des papillons de chenilles sauvages où l'on retrouve les mêmes tissus que dans les papillons de vers à soie, et nous ue rencon- trerons pas davantage des corpuscules. » Ce sont là de nouvelles preuves, quoique indirectes, de l'état plus ou moins maladif des papillons lorsqu'ds sont corpusculeux, et par suite de C. R. 1866, 1"" Semetre. (T. LXIII. IS» 4.; '^ ( i3o) la mauvaise composition de la graine qu'ils peuvent fournir, car il n'est pas possible d'admettre que des parents malades au moment de la fonc- tion de reproduction fourniront de la graine aussi saine que des parents bien portants. Et déjà, ce qui est bien sur, c'est que les parents chargés de corpuscules donnent quelquefois des graines tellement mauvaises, que toutes sont corpusculeuses. Or c'est un des cas où l'on voit les vers périr en masse sans donner de cocons, ou quelques cocons seulement. » V. Mais il importe de connaître et de ne point perdre de vue les résultats suivants : » Ce serait une erreur de croire que les papillons corpusculeux donnent toujours une graine mauvaise, industriellement parlant. Si l'on se place au point de vue commercial, l'expression de mauvaise graine doit s'appli- quer seulement à toute graine qui ne donne pas un rendement suffisant et rémunérateur. Dès lors, peut-on appeler mauvaise graine toute graine issue de parents corpusculeux? En aucune façon. Des papillons corpusculeux peuvent donner une graine à rendement industriel. Et même, pour le dire en passant, telle était peut-être la situation de la sériciculture avant l'époque delà maladie actuelle. Je crois que les papillons étaient fréquemment cor- pusculeux, pas assez cependant pour altérer la graine au point de faire échouer les chambrées. Telle est encore présentement la situation au Japon. » Les Japonais ont beaucoup de papillons corpusculeux (i), et la preuve en est que dans les graines japonaises de cette année, dans nombre de cartons du cadeau fait à l'Empereur, par exemple, j'ai trouvé des graines corpusculeuses. Or, il est très-certain que des graines ne sont corpuscu- leuses qu'autant qu'elles sont issues de parents qui étaient à profusion remplis de corpuscules. Je reviendrai tout à l'heure sur cette opinion que la maladie dite actuelle est pour ainsi dire inhérente aux éducations domes- tiques, et que nous ne faisons qu'assister depuis vingt ans à l'exagération d'un état de choses qui a toujours existé dans de moindres proportions. » Je reprends les choses au point où je les ai laissées tout à l'heure, à savoir qu'il résulte de mes observations que la graine issue de parents (i) J'ai eu l'honneur du remettre cet hiver à S. Exe. le Ministre de l'Agricultîire une demande à l'effet d'obtenir de notre consul au Japon des papillons de diverses races, con- servés dans l'alcool. Il sera facile à leur arrivée de constater le fait que j'avance, car les corpuscules ne sont nullement détruits, même par un long séjour dans l'alcool. J'ai trouvé ces petits corps en grande abondance dans des papillons qui m'ont été remis par mon savant confrère, M. Peligot, et qu'il avait conservés dans l'alcool depuis l'année i852. ( i3i ) corpusculeiix peut donner des vers propres à filer leur soie et à fournir un rendement rémunérateur. Non-seulement j'ai observé ce fait, mais j'ai reconnu en outre que de la graine issue de parents très-corpusculeux, assez même pour que beaucoup des œufs et des vers à leur éclosion aient été corpusculeux, et, par conséquent, arrivés dès leur naissance au degré le plus avancé du mal, j'ai reconnu, dis-je, que cette graine pouvait produire des papillons absolument dépourvus de corpuscules. Ce fait est digne de remarque, parce qu'il établit la possibilité de faire dériver des reproduc- teurs sains d'une graine malade au plus haut degré. Cela tient-il à ce que, parmi les œufs d'une ponte appartenant à un mâle et à une femelle très- malades, il peut y avoir quelques œufs sains, ou bien quelques œuts moins malades donnent-ils des vers qui reviennent à la sanlé pendant l'éducation? J'ignore laquelle de ces deux interprétations est la meilleure, et toutes les deux peut-être ont leur raison d'être. Mais au point de vue de la pratique, il importe assez peu de le savoir. » Le fait dont je parle mérite d'autant plus qu'on s'y arrête qu'il est très- rare de rencontrer dans une chambrée industrielle qui a mal marché des papillons privés de corpuscules, ce qui tend à établir l'infection dans les chambrées. » A quelles circonstances faut-il donc attribuer l'existence de ces papil- lons non corpusculeux, c'est-à-dire très-sains, dans ces éducations dont je parle, faites avec des graines que je savais très-mauvaises et issues de papil- lons chargés de corpuscules? Je l'attribuerais volontiers, non pas au fait seul de la petite éducation, mais à la précaution que je prenais d'éloigner jour par jour tous les vers morts sur la litière ou suspects d'une mort prochaine, dans une magnanerie propre, où l'on évitait le plus possible les poussières des litières, des planchers et des tables. Ou verra mieux peut-être tout à l'heure l'utilité de ces précautions bien simples et qui se confondent dans ce que l'on appelle des soins de propreté, faciles à prendre dans toutes les petites éducations. « VI. Telles sont quelques-unes des observations qui me conduisent à proposer cette année le mode de grainage que j'avais déjà indiqué un peu timidement l'an dernier. » Pour faire à coup sur de la bonne graine, adressons-nous d'abord aux papillons non corpusculeux. Nous verrons plus tard à rechercher la limite de tolérance à accorder aux papillons corpusculeux pour en tirer de la graine bonne industriellement. Voici l'un des modes très-pratiques que l'on pourrait adopter. 18.. ( .3u ) » Une chambrée est à son terme; les cocons se font sur la bruyère. Il s'agit de savoir si l'on doit faire grainer, c'est-à-dire si les papillons que fourniront les cocons seront de bons reproducteurs, et si, en toute sécurité, on pourra compter sur leur graine. Telle est bien la question délicate prise du point de vue de sa plus grande utilité pratique. Recueillons dans la ch;iinbrée, un peu partout, sans choix, quelques bouquets de bruyère, offrant ensemble deux à trois cents cocons, et plaçons-les dans une pièce de quelques degrés en moyenne plus chaude que la chambrée où se trouvent les cocons. On s.iit que ces cocons donneront leurs papillons plusieurs jours avant ceux qui seront restés dans la chambrée à une plus basse température. » Etudions ces papillons au microscope. S'ils sont en majorité privés de corpuscules, nous conclurons que la graine sera bonne et qu'on peut faire grainer toute la chambrée si on le désire. Dans le cas contraire, on saura qu'il faut porter les cocons à la filature |)Our les étouffer. » Bien entendu, cette manière de faire n'est pas exclusive des indica- tions ordinaires que l'on peut déduire de la marche générale de l'éducation, non plus que du caractère des taches; car, en général, les vers malades sont plus tachés que les vers sains. » On pourrait s'effrayer, et c'était l'an dernier mon sentiment, lorsque je disais de ce procédé qu'il était plus scientifique qu'industriel, on pour- rait, dis-je, s'effrayer de la nécessité de l'observation microscopique sur laquelle il repose. Mais j'ai pu me convaincre, cette année, que ce petit travail est aussi facile que rapide, et que des femmes et des enfants même poiu'raieut s'en charger. On prend les papillons, on coupe leurs ailes que l'on rejette, et l'on broie tout le corps dans un mortier avec deux ou trois gouttes d'eau, puis on examine au microscope une goutte de la bouillie. Il suffit que l'on ait une fois appris à connaître les corpuscules pour que l'on sache si ce liquide en renferme plus ou moins. » Si des études ultérieures sanctionnaient l'efticacilé de ce moyen, on pourrait peut-être placer des microscopes, un ou deux, dans les mairies ou dans les comices, à l'époque des grainages, sous la direction d'une personne qui se serait rendu familier l'emploi de cet instrument |)our la reconnais- sance du caractère dont nous parlons. On viendrait là étudier les papillons destinés au grainage. » En jetant les papillons dans l'esprit-de-vin, au moment du grainage, on pourrait retarder à volonté l'époque de l'examen de ces papillons et le faire faire où l'on voudrait dans le courant de l'année. ( i33) » Veiit-oii préparer de bonne graine tout à fait pure en petite quantité, on procédera par grainage cellulaire. Les mâles et les femelles des divers couples, qui auront été numérotés, seront étudiés après la ponte, et l'on mettra à part la graine des couples sains. » Veut-on même arriver à de la graine saine en partant de cocons quel- conques très-malades, on élèvera une petite quantité de la mauvaise graine produite par les papillons de ces cocons, en prenant ces petits soins de propreté dont je parlais tout à l'heure et qui paraissent éloigner l'infection, et l'on procédera également par grainage cellulaire avec les papillons issus de cette petite éducation. On trouvera généralement quelques rares couples sains qui serviront de bons reproducteurs pour l'année ou pour les années suivantes. » Ces procédés permettraient la régénération graduelle de toutes les races. » VII. Une objection se présentera peut-être. » J'ai dit qu'une graine issue de papillons corpusculeux peut donner une chambrée à rendement industriel satisfaisant. Dès lors, en ne réservant pour graines que des chambrées dont la majorité des papillons sera sans corpuscules ou qui en renfermeront très-peu, on se privera de chambrées dont quelques-unes auraient pu faire de bonnes graines. C'est vrai; mais l'inconvénient est assez faible, puisque, après tout, on n'aura éloigné ces chambrées à bonne graine industrielle que pour en conserver qui leur se- ront supérieures. » Enfin il ne faut pas s'y tromper : j'indique une voie qui me paraît devoir conduire sûrement à faire disparaître le fléau, mais bien des progrès sont possibles dans cette même direction. Voici un perfectionnement pro- bable de la méthode de grainage que je propose. J'ai dit, en parlant des très- mauvaises chambrées, que les corpuscules apparaissent déjà dans les chrysa- lides jeunes, tandis que dans les chambrées qui ont bien marché et dont les papillons sont néanmoins corpusculeux, c'est en général tout au dernier âge de la chrysalide qu'apparaissent les corpuscules. Or il m'est avis que le pajMllon corpusculeux qui provient d'une chrysalide corpusculeuse dès son jeune âge doit être beaucoup plus malade et plus mauvais reproduc- teur, toutes choses égales, que le papillon également corpusculeux, mais provenant d'une chrysalide chez laquelle les corpuscules n'ont apparu que dans les derniers jours de son état de chrysalide. C'est donc peut-être par l'observation de l'époque à laquelle la chrysalide devient corpusculeuse que l'on pourrait espérer déterminer cette tolérance dont je parlais et qui aiito- ( 134 ) riserait à faire grainer même les papillons corpusculeux. Je me propose de suivre ultérieurement la valeur de ce point de vue. DEUXIÈME PARTIE. » VIII. J'ai déjà fait observer que plus j'accumulerais de preuves que la présence des corpuscules est un signe du mal chez les papillons et la source de l'infection des graines et des chambrées qui en sortent, plus on devrait avoir conhance dans le procédé que j'indique pour vaincre le mal. Or voici des faits dont la signification n'échappera à personne. » Lorsque je suis arrivé à Alais, dans les premiers jours de février, toutes les chambrées étaient encore dans l'état où elles avaient été laissées, l'an dernier, à la fin des éducations. On ne procède guère à leur nettoyage que quelques semaines avant la reprise des éducations de l'année courante. » J'ai examiné au microscope les poussières de ces chambrées. A cet eflet, je recueillais les litières sèches restées sur les tables ou déposées dans quelque coin de la magnanerie, les poussières qui recouvraient le sol, les murs, les canisses. Après un premier tamisage dans un tamis à larges mailles, je me servais de tamis de plus en plus fins, en dernier lieu d'un tamis de soie. C'est alors que la poussière était examinée au microscope. Le résultat constant a été celui-ci : en général, les corpuscules abondent dans ces poussières. Ils y sont souvent en si grand nombre, que, dans une seule magnanerie où l'on avait élevé quelques onces de graine blanche japonaise, en i865, j'ai recueilli 2 litres d'une poussière tellement char- gée de corpuscules, que la plus petite parcelle délayée dans une goutte d'eau en montre par milliers dans le champ du microscope. >» On serait bien tenté de croire, quand on songe surtout que les cor- puscules ressemblent beaucoup à des spores de mucédinées, qu un parasite analogue à la muscardine a envahi les chambrées, et que telle est la source du mal. Ce serait une erreur. Cette poussière était chargée de corpuscules parce qu'il y avait eu dans l'éducation beaucoup de vers corpusculeux morts dans les litières, pourris, desséchés, et que les corpuscules de leurs cadavres et de leurs déjections s'étaient disséminés partout. » Je dépose sur le bureau de l'Académie un peu de la poussière de la magnanerie dont je parle. En l'examinant au microscope, l'Académie pourra se convaincre de l'effrayante multiplication de ces petits corps que je regarde toujours comme une production qui n'est ni végétale ni animale, incapable de reproduction,, et qu'il faudrait ranger dans la catégorie de ces corps réguliers de forme que la physiologie distingue depuis quelques ( '3'; ) années par le nom d'organites, tels que les globules du sang, les globules du pus, etc. » Quoi qu'il en soit, nous allons reconnaître que cette poussière des magnaneries, que l'on éloigne des éducations à leur début en presque totalité par le nettoyage préalable, mais qui renaît en quelque sorte pendant les nouvelles éducations, renferme des éléments toxiques à un haut degré, alors même qu'on en éprouve les effets une année après sa production et sa dessiccation au contact de l'air. w En saupoudrant la feuille de mûrier que l'on donne à manger aux vers avec cette poussière, on provoque une grande mortalité, et, dans l'in- tervalle de peu de jours, on donne lieu à l'un des symptômes habituels de la maladie, la présence des petits. Un seul repas par jour de feuilles salies par ces poussières, alternant avec deux ou trois repas de feuilles ordinaires, amène en quelques jours une mortalité qui s'élève à 20, 5o et 80 poin- 100 du nombre total des vers. Développe-t-on ainsi la maladie avec présence des corpuscules? Non, car les vers morts dans ces conditions n'en ont pas présenté. Mais nous savons que l'absence des corpuscules ne prouve pas l'ab- sence de la maladie. Dans tous les cas, il est sensible que les matières qui composent la poussière des magnaneries sont toxiques pour les vers à soie lorsque cette poussière est très-corpusculeuse. En outre, j'ai cru remarquer que l'effet était plus accusé sur les vers déjà malades ou prédisposés à la maladie que sur les vers sains. » L'expérience est plus concluante lorsque l'on recouvre les feuilles de gouttelettes d'eau ordinaire rendue trouble par les liquides et les solides du corps d'une chrysalide ou d'un papillon très-corpusculeux, Tous les vers soumis à l'expérience ont péri dans l'intervalle de quelques jours. Les mêmes essais répétés, soit avec des poussières minérales, soit avec de l'eau rendue trouble par les substances qui composent le corps d'un papillon sain, n'ont donné lieu à aucune mortalité qui mérite d'être signalée (i). (i) J'aurais désiré placer sous les yeux de l'Académie les résultats de cette expérience. M. Peligot voulut bien me remettre un certain nombre de vers ayant accompli leur quatrième mue depuis quelques jours. Après les avoir partagés en plusieurs lots, j'ai donné à l'un d'eux de la feuille humectée avec une eau rendue trouble par les matières du corps de papillons corpusculeux; mais aujourd'hui ils vivent encore et se préparent à faire leurs cocons. Les expériences de ce genre que j'ai faites à Alais ont porte sur des vers plus petits et avant la quatrième mue. Est-ce là la cause de la différence de l'essai de Paris et des essais d' Alais? Je ne sais. Tout ceci sera l'objet d'études approfondies l'an prochain. ( '36) » Lorsque l'on se représente les éducations industrielles telles qu'elles sont conduites, il est difficile de ne pas admettre, d'après les faits qui pré- cèdent, que, dans les chambrées dérivant de mauvaises graines, beaucoup de vers se perdent par le mode d'infection dont je viens de parler. La leuille ne serait pas malade, l'air que les vers respirent ne serait pas chargé de miasmes délétères; il n'y aurait pas un choléra des vers à soie, ni d'épi- démie mystérieuse dans ses causes. En mal pouvant naître dans une éduca- tion quelconque par des circonstances .propres aux éducations (i), mal héréditaire par infection congéniale; les crottins des mauvais vers, surtout lorsque ces crottins sont humides; les débris des cadavres de ceux qui périssent, toutes circonstances qui accumulent des poussières dangereuses pour la santé des vers, voilà peut-être toute la maladie. » IX. Je suis très-porté à croire qu'il n'existe pas de maladie actuelle particulière des vers à soie. Le mal dont on se plaint me paraît avoir existé toujours, mais à un moindre degré. J'ai déjà dit qu'il existait sûrement au Japon, bien que ce pays nous envoie des graines relativement saines. En outre, M. le préfet du Gard ayant bien voulu faire la demande, un peu par- tout dans sou département, d'anciens cocons étouffés, et M. le général Morin, de son côté, ayant mis obligeamment à ma disposition des cocons conservés par M. Alcan au Conservatoire des Arts et Métiers, j'ai pu m'as- surer que quelques chrysalides de l'année i838, époque à laquelle on était encore loin de se plaindre de la maladie actuelle, offraient eu abondance des corpuscules. Aussi ai-je l'espoir que, si le mal est combattu et écarté avec intelligence, on arrivera à une situation bien meilleure que celle qui a précédé l'époque antérieure à la maladie. n X. En outre, j'ai des motifs sérieux de croire que la plupart des ma- ladies du ver à soie connues depuis longtemps sont liées à celle qui nous occupe, la uuiscardine et, peut-être, la grasserie exceptées. Il ne faut pas oublier que si les éducations d'autrefois étaient à l'ordinaire faciles, régu- lières et rémunératrices, elles ont toujours donné lieu à une grande mor- talité, ne s'élevant pas à moins de 4» à 5o pour loo environ, ai-je oui dire, du nombre total des œufs et des vers à la naissance. Il m'est avis que (i) J'ai fait des éducations dans des boîtes de carton munies de leurs couvercles. Tous les papillons ont été corpusculeux. J'ai tout lieu de croire que les mêmes graines élevées à la manière ordinaire avec renouvellement de l'air auraient fourni beaucoup de papillons privés complètement de corpuscules. ( '37) cette mortalité était pour une grande part sous l'influence de la maladie dite acluetle (i). » Le développement des corpuscules altère, selon moi, à des degrés Irès- divers les humeurs et les liquides du corps des papillons. Sans doute ils peuvent assez peu se multiplier, ou se multiplier dans des organes qui inté- ressent à un assez faible degré la fonction de reproduction pour que la graine des parents corpusculeux ne soit pas malade sensiblement. Il est vi'aisemblable, au contraire, qu'il y a tels degrés d'altération des parents qui correspondent à telles ou telles affections ou genres de morts qualifiés anciennement de maladies spécifiques du ver à soie. Voici, par exemple, ce que j'ai observé relativement à la maladie dite des nwrts-Jhtts^ qui a tou- jours fait de grands ravages, et quia déterminé, conjointement avec la mus- cardine, au commencement du siècle, les intéressantes études de Nysten. Parmi lesécbantillonsdc graines quej'avais préparés l'an dernier, il yenavait un issu de papillons, mâle et femelle, très-corpusculeux, pas de façon, ce- pendant, à rendre la graine corpusculeuse ni les vers. Néanmoins, il est mort de ceux-ci 64 pour loo, entre la quatrième mue et la montée, de cette maladie des morts-flals. J'attribue cette mortalité à ce que la graine née de parents corpusculeux était malade au degré voulu pour provoquer la maladie des morts-flats; car il m'est difficile d'admettre qu'un accident inconnu d'édu- cation ait donné lieu à cette maladie, d'autres essais de la même graine pla- cés à côté de celui-ci et conduits absolument de la même manière ne m'ayant rien offert de pareil. » Voici un autre fait non moins significatif. Dans les expériences où j'ai vu périr tous les vers qui avaient pris quelques repas de feuilles humectées par les débris du corps de papillons très-corpusculeux, si j'avais eu à qua- lifier le genre de mort qui avait atteint ces vers, sans rien connaître de l'ex- périence par laquelle j'avais provoqué leur mort, j'aurais dit qu'ils avaient péri de la négrone, car dès le lendemain de la mort, le corps de ces vers était tout noir. » XI. Je ne saurais mieux faire comprendre la manière dont je me repré- sente la maladie des vers à soie qu'en la comparant aux effets de la phthisie (1) J'ai vu échouer plusieurs éducations sous l'influence de causes mal déterminées. On aurait attribué volontiers ces échecs à la maladie régnante. Pourtant il neu était lien. Je suis porté à croire qu'il y a assez souvent des insuccès provoqués par quel(|iu' circonstance défectueuse pendant la conservation de la graine, ou à l'époque de l'incubation. Il arrive fréquemment que l'on met sur le compte de la maladie régnante des échecs qui ont de tout autres causes. C. R., 1866, ame Semcilie. ( T. LX.1I1, N<> 4.) '9 ( «38 ) pulmonaire. Il s'agit ici, bien entendu, d'effets généraux et de ressem- blances dans les résultats. Je ne prétends pas le moins du monde assimiler ces maladies dans leurs natures propres, qui probablement diffèrent beau- coup. La phthisie pulmonaire est une maladie héréditaire, mais elle est aussi une maladie que mille accidents peuvent déterminer. Elle est donc, pour ainsi dire, inhérente à l'espèce humaine. En outre, le signe physique des tu- bercules n'apparaît qu'à un certain âge. Provoquez des mariages entre parents atteints de cette affection, et la maladie fera peu à peu de grands ravages. De même, je pense qu'en pleine prospérité, en partant de la meilleure graine possible, on pourra donner naissance à des vers qui deviendront par accident corpusculeux, sinon les vers eux-mêmes, du moins les papillons. La meilleure de mes graines de l'an dernier, provenant de parents qui n'of- fraient que de très-rares corpuscules, m'a fourni quatre-vingt-onze papillons sur cent absolument dépourvus de corpuscules (i). Les neuf papillons cor- pusculeux ne l'étaient pas, je crois, par hérédité, mais par accident d'édu- cation, peut- être par contagion. J'en serais plussùr encore si la graine d'où ils étaient issus avait été produite par des papillons absolument sans corpus- cules. Mais la graine totale de ces centpapillons, dont neuf sont corpusculeux, pourraitdonner une bien plus grande proportion de papillons corpusculeux, surtout si tous les neuf papillons infectés le sont à un degré suffisant pour amener un tel résultat. La troisième génération pourrait être plus infectée encore, et ainsi de suite. Cette circonstance se présenterait d'autant plus sûrement, que dans les grainages successifs on ne prendrait aucun soin pour éloigner les papillons évidemment mauvais à la simple apparence de leurs ailes et de leurs corps. Les grainages industriels qui ont été un des effets de la maladie sont ordinairement entachés de ce vice radical, très-préjudi- ciable aux chambrées, et bien fait pour propager outre mesure le mal régnant. » XU. Si l'on se reporte maintenant à ma Note de Tan dernier, on verra que plusieurs des principes qui me servaient de guide et que je n'avais pré- sentés que sous toutes réserves du contrôle de faits nouveaux, plus nom- breux et mieux étudiés, ont aujourd'hui l'appui de preuves décisives. » i" La présence des corpuscules dans une graine ou dans un ver est l'indice du mal le plus profond et le plus avancé. » Toutes les contradictions qui ont été adressées sur ce point aux obser- vations de MM. Cornalia, Vittadini, Lébert sont dénuées de fondement. (i) Dans une éducation de la graine d'un couple de race polyvoltine, graine produite en i8(i6 et dont le niAle et la femelle n'avaient pas du tout de corpuscules, aucun des papillons n'a été corpusculeux. ( i39) » 1° L'absence des corpuscules dans tui ver ou dans une graine ne prouve pas que ce ver, que cette graine ne sont pas malades. » S'il faut condamner une graine, une graine indigène principalement, dont beaucoup d'œufs sont corpusculeux, il est indispensable de ne prêter qu'une confiance réservée à une graine qui ne contient pas de tels œufs. L'étude de la graine, bonne en soi, n'éclaire donc pas suffisamment l'édu- cateur. » Une chambrée dans laquelle on ne trouve pas de vers corpusculeux, ou qui n'en offre qu'exceptionnellement, peut échouer comme rendement, et elle se montre très-souvent défectueuse lorsqu'on la prend comme source de graine pour l'année suivante. » 3° C'est que la maladie, avec présence du caractère des corpuscules, ne s'accuse en général que dans les chrysalides âgées et dans les papillons. ') Le ver non corpusculeux porte donc très-souvent en lui-même la pré- disposition qui le rendra très-corpusculeux dans la dernière de ses méta- morphoses, celle-là même qui intéresse le plus directement sa fonction de reproduction. M 4" Dans aucun cas, les papillons non corpusculeux ne fournissent au nombre de leurs œufs un seul œuf corpusculeux, c'est-à-dire un œuf dont on puisse dire, dès son éclosion, que le ver qui en sort est destiné à périr dans le cours de l'éducation avec tels ou tels des symptômes caractéristiques de la maladie régnante. » Tous les œufs corpusculeux proviennent donc de papillons très-chargés de corpuscules. » 5° La réciproque n'est pas exacte, c'est-à-dire que des papillons char- gés de corpuscules peuvent donner et donnent très-fréquemment une graine dont les divers œufs ne sont pas du tout corpusculeux. I) 6° Non-seulement des papillons plus ou moins chargés de corpuscules peuvent fournir des graines qui n'en contiennent pas, mais en outre ces mêmes graines, élevées avec des soins de propreté ordinaires, particulière- ment en petites éducations, conduisent à des papillons parmi lesquels un plus ou moins grand nombre ne sont pas du tout corpusculeux (i). (i) J'entends par petites éducations des éducations qui peuvent être quelconques, à la seule condition qu'elles soient dirigées avec ces soins de propreté auxquels je fais allusion, tels que délitages à temps utile, éloignement des poussières, suppression fréquente des vers morts ou mourants, aération convenable. Il faut y joindre une bonne conservation de la graine qui ne doit point tramiller, puis s'arrêter, puis reprendre son travail intérieur. Il 19.. ( '4o ) M XIII. En clierchant à déduire des principes qui précèdent, par le rai- sonnement seul, un moyen pratique de produire de la bonne graine, on arrive, en quelque sorte forcément, au procédé de grainage que j'ai indi- qué, car ces principes permettent d'affirmer que le papillon vraiment sain, bon reproducteur par conséquent, est dépourvu de corpuscules. Je parle bien entendu de la maladie régnante; un papillon non corpuscnleux qui serait issu d'un ver prédisposé à la grasserie, par exemple, potu-rait être mauvais reproducteur et fournir une graine dont les vers périraient de la grasserie. J'ai eu une preuve de ce fait cette année. » Que manque-t-il donc au procédé auquel je fais allusion pour que je puisse, dés à présent, le proposer en toute sécurité? Il lui manque le con- trôle des éducations des nombreuses graines que j'ai préparées, en les qua- lifiant à l'avance par l'examen du corps des papillons d'où ces graines sont issues. J'ai fait déjà quelques éducations de telles graines, obtenues en i865, dont le résultat a répondu a mon attente. Mais par les raisons que j'ai fait connaître dans ma Note de l'an dernier, j'avais trop peu de ces graines à ma disposition, et je dois attendre les données des éducations futures avant de me prononcer définitivement. » XIV. Les principes que j'ai posés tout à l'heure me paraissent rigou- reusement démontrés par l'ensemble des observations que j'ai recueillies cette année. Il résulte en outre de ces observations des conséquences qui, poiir être présentement moins bien étayées par l'expérience, méritent cepen- dant l'.ittention sérieuse des savants et des éducateurs. Voici les principales : » 1° Les papillons corpuscnleux sont d'autant plus malades et mauvais reproducteurs que leurs chrysalides ont été plus tôt le siège de la formation des corpuscules. » 2° La maladie actuelle a toujours existé. Il n'y a qu'exagération d'un état de choses en quelque sorte inhérent aux éducations industrielles. u Des causes mal coniuies l'ont développée outre mesure. Cependant il serait facile, par des grainages pratiqués sans autre intérêt que celui de produire des œufs en abondance, et aussi par des éducations dans un air humide, non renouvelé, de faire naître la situation actuelle, même en pleine m'est avis que la graine doit être conservée au froid (cellier au nord dans lés hivers ordi- naires, cellitr plus froid, cave, dans les hivers doux • jusqu'au dernier moment, et sa tem- pérature graduellement élevée ù l'incubation. Il faut y joindre également beaucoup de science pratique dans l'art de conduire les repas au moment des diverses mues. Tout cela avec beaucoup d'air, c'est-à-dire un air renouvelé, un air non stagnant, comme en prcicurcnt de bonnes dispositions de magnaneries pour la venlilation. ( i4i ) prospérité. Il est donc bien probable qu'il n'y a rien de mystérieux ni dans la maladie ni dans ses causes. » 3" La maladie existe au Japon, souvent très-développée dans telles ou telles chambrées individuelles. Mais tandis qu'il est rare aujonrd'luii de trouver en France une chambrée dont tous les papillons ne soient pas cor- pnsculeux, il en existe beaucoup de telles au Japon, surtout parmi les chambrées polyvollines, et dans les autres le nombre des papillons corpiis- culenx est relativement faible en général. » 4° Lf mortalité des chambrées avant l'époque de la maladie était déjà en partie sous l'influence du mal actuel. On a donné des noms spécifiques à des maladies qui ne sont que des formes et des effets de la maladie régnante. » 5" La mortalité des chambrées à mauvaise graine provient non-seule- ment d'une infection de la graine par hérédité congéniale, mais en outre de l'introduction directe dans le corps des vers de feuilles salies par des pous- sières, des déjections, ou des débris de vers morts très-corpusculeux. » XV. Un mot encore en terminant sur les corpuscules considérés dans leur mode de formation. Si j'avais eu à ma disposition les ressources d'un laboratoire, je crois qu'il m'eût été facile de faire une analyse élémentaire de ces petits organites, dont on pourrait préparer vraisemblablement de grandes quantités en opérant à peu près comme on le fait pour isoler la fécule des cellules de la pomme de terre. » Mes observations de cette année m'ont fortifié dans l'opinion que ces organites ne sont ni des animalcules ni des végétaux cryptogamiques. » Il m'a paru que c'est principalement le tissu cellulaire de tons les or- ganes qui se transforme en corpuscules ou qui les produit. Entre les muscles et le tissu cellulaire qui les entoure et les pénètre, on voit quelquefois les corpuscules faire hernie, tant leur abondance est grande. I/envcloppe des poches plus ou moins volumineuses dans lesquelles, ainsi que je le disais l'an dernier, sont renfermés les corpuscules, est peut-être le plus souvent constituée par le lissu cellulaire propre à tel ou tel organe. » Les études auxquelles je me suis livré cette année ont exigé un travail considérable qu'il m'eût été impossible d'accomplir seul. Un jeune physi- cien déjà connu par d'importantes recherches, M. Gernez, n'a cessé de me prêter son concours le plus empressé et le plus intelligent. M. Duclaux, jeune chimiste fort exercé, a bien voulu, également, passer quelque temps auprès de moi et m'a rendu d'importants services. C'est à eux que revient une bonne part des observations sur lesquelles s'appuient les données qui précèdent. Toutefois leurs fonctions universitaires les obligeant ailleurs, je ne dois pas oublier le bienveillant empressement de S. Exe. le Ministre ( «42 ) de l'Instruction publique à accorder toutes les facilités nécessaires pour leur collaboration. Je suis heureux d'en témoigner ici ma vive reconnaissance. Enfin je ne saurais trop louer M. Lachadenède, président, et M. Despey- rous, secrétaire du Comice agricole d'Alais, de leur dévouement sans bornes aux intérêts qui leur sont confiés. » Je déposerai ultérieurement sur le bureau de l'Académie des tableaux nombreux, faisant connaître tout le détail de mes observations. J'espère que l'on sera conduit à leur donner les mêmes interprétations que moi- même; aussi, est-ce avec quelque confiance que j'attendrai les résultats des éducations de tous les échantillons de graines que j'ai préparés cette année. S'ils confirment les idées que je me suis faites au sujet de la nature et de la propagation du mal, j'ai la confiance que toutes les plaintes des séricicul- teurs disparaîtront bientôt. » a Après la lecture de M. Pasteur, M. Combes demande la permission d'exprimer à son illustre confrère sa reconnaissance pour les beaux travaux qu'il vient d'exposer devant l'Académie. M. Combes est sûr d'être le fidèle interprète des populations séricicoles du midi de la France, qui souffrent depuis si longtemps du fléau dont M. Pasteur étudie les causes, pour en découvrir le remède. S'il atteint, comme il y a lieu de l'espérer, le but qu'il poursuit avec la sagacité et la persévérance que nous lui connaissons, il ramènera la prospérité dans nos contrées des Cévennes, qui sont aujour- d'hui réduites à une misère déplorable. Il sera le bienfaiteur de ce pays et aura acquis la gloire la plus pure et la plus durable à laquelle un savant puisse aspirer. » M. DcMAs, qui a reçu, jour par jour, les témoignages de la reconnaissance respectueuse que le dévouement et la persévérance de M. Pasteur ont inspirée aux habitants d'Alais et des Cévennes, se joint à M. Combes et prie l'Académie de décider qu'un nombre assez considérable d'exemplaires de son Mémoire soient mis à la disposition de l'auteur pour être distribués dans le Midi. L'Académie adopte la proposition. MINÉRALOGIK. — Note sur la phosphorescence de la blende hexagonale; par M. Edm. Becqueuei.. o M. Sidot m'a remis quelques échantillons de sulfure de zinc cristal- lisé (blende hexagonale) qu'il a obtenus récemment par volatilisation, et qui sont phosphorescents par insolation à un assez haut degré. » La blende ordinaire est phosphorescente, mais à un degré bien |)his ( '43 ) faible que les cristaux préparés par M. Sidot. Les échantillons que j'ai sont formés de cristaux, agglomérés; ceux qui sont à l'exlérieLU' de chaque agglo- mération sont blancs, et ceux qui sont à la partie centrale sont jaunes : cette teinte jaune, qui rappelle celle des composés d'uranium, est probablement due à un état moléculaire en vertu duquel la phosphorescence a lieu, car les cristaux qui prennent cette teinte sont plus phosphorescents que les autres. Le sulfure de strontium phosphorescent présente, comme on le sait, un effet du même genre. M Étudiés à l'aide du phosphoroscope, les cristaux blancs donnent inie lumière propre d'un beau bleu pour ime vitesse modérée de l'appareil, ce qui indique une persistance de phosphorescence de j^ de seconde au plus ; les cristaux jaunes sont d'un jaune verdâtre pour la plus petite vitesse de l'appareil, puis changent de nuance à mesure que cette vitesse augmente, et passent au bleu de façon à présenter une teinte moins foncée que les précédents, par suite du mélange de la lumière verte à la lumière bleue de courte persistance. Ces cristaux colorés offrent donc par phosphorescence des rayons différemment rélrangibles et de durée inégale, des rayons verts de longue durée et des rayons bleus d'une courte durée. Mais si tous les échan- tillons présentent cette couleur bleue, il n'y a que certains cristaux qui soient lumineux vert. » Ce sulfure de zinc se rnpproche donc des substances telles que le dia- mant, le silicate de chaux (wollastonite), le carbonate de chaux, elc.^ qui changent de nuance dans le phosphoroscope; seulement les couleurs sont différentes. Les diamants, comme on sait, donnent des rayons jaunes de longue durée et des rayons bleu clair de plus courte durée; le silicate de chaux, des rayons orangés de longue durée et des ravons verts de courte durée, etc.; mais les corps qui donnent une couleur bleue dans l'appareil sont peu nombreux. » Puisque certains cristaux restent lumineux avec une teinte verte très-longtemps après l'influence de la lumière, il est facile d'étudier l'action que les difféients rayons du spectre exercent sur eux. Pour cela, j'ai fait adhérer avec de la gomme arabique des cristaux réduits en poudre sur une feuille de carton, afin d'y projeter le spectre lumineux. J'ai con- staté d'abord que la substance présente, après l'insolation, une lumière d'une couleur analogue à celle du sulfure de strontium vert phosphores- cent dont j'ai indiqué la préparation (i); elle n'est jieut-ètre pas aussi (i) Annales de Chimie et de Physique, 3' série, t. LV, p. 46; i85c). ( i44 ) vive, mais elle paraît avoir une durée aussi grande, qui est de plusieurs heures au moins. Seulement, les limites des rayons qui excitent la phos- phorescence ne sont pas tout à fait les mêmes poiu' le sulfure de zinc et pour les sulfures alcalino-terreux : le sulfure de zinc ne présente qu'un seul maximum d'action entre les raies G et 11, à | de la dislance GIl, plus prés de G que de H, et cette action s'étend d'un côté jusque près de F, à la limite du vert et du bleu, et de l'autre jusque vers P, bien au delà du violet. Ainsi la partie active du spectre solaire sur ce corps est située un peu plus du côté du rouge que celles qui agissent sur les sulfures de strontium et de calcium, et se trouve avoir à peu près les limites de la partie active du spectre sur le sulfure de baryum, (^oj'r Mémoire cité plus haut, p. 63 et suiv.) » Une fois la matière excitée, elle est soumise à l'action des rayons qui éteignent la phosphorescence, absolument comme les sulfures alcalino-ter- reux, et présente les effets que j'ai décrits dans des Mémoires antérieurs. Cette partie du spectre va d'un côté depuis F, au conunencement du bleu, jusque bien au delà du rouge, à une distance de la raie du rouge A presque égale à celle qui sépare A de F; elle parait même s'étendre un peu plus dans l'extra-rouge. )) Ainsi, sous le rapport des effets de persistance des impressions lumi- neuses sur les corps, les cristaux de blende hexagonale se l'approchent des sulfures phosphorescents de strontium, de calcium et de baryum. » Le sulfure de cadmium cristallisé, obtenu de la même manière par M. Sidot, n'offre |)as une phosphorescence persistante comme le sulfure de zinc; mais, placé dans le phosphoroscope, il devient liunineux avec une teinte orangée quand on fait tourner très-rapidement la roue de l'appareil ; il donne donc une phosphorescence de cette nuance, mais de très-courte durée. » Quand M. Sidot m'a remis ses échantillons de blende, je m'occupais à rechercher les lignes ou bandes noires pouvant exister dans le spectre so- laire dans la partie extra-rouge; comme aucune action chimique n'y a lieu, on ne peut s'aider de la photographie pour les obtenir. Les actions calo- rifiques pouvaient les indiquer; mais il faut une intensité assez grande pour agir sur des thermomètres ou sur des piles thermo-électriques. Néan- moins, MM. Fizeau et Foucault ont indiqué l'existence d'une large bande obscure située au delà de A et à peu près à la même distance de A que la ligne D. Les effets de phosphorescence, avec les rayons que l'on peut appeler exlincteurSj permettent d'atteindre ce but, non ])as dans toute l'étendue du ( i45 ) spectre extra-rouge, car ces rayons ne s'étendent pas aussi loin que ceux du spectre calorifique, mais enfin jnsqu'à ime certaine dislance. » Voici le procédé d'expérience employé. On éclaire à la lumière diffuse toute la surface phosphorescente, puis, dans la chambre noire, on projette sur la surface un spectre très-pur et très-intense, présentant les lignes noires connues. Au bout de quelques instants, en fermant l'orifice de la chambre noire, on voit que toute la surface est lumineuse, sauf dans la partie située depuis F jusqu'en A et au delà, où la phosphorescence est détruite. S'il y a des raies ou espaces noirs sans action, ils demeurent bril- lants par rapport aux parties voisines du spectre. Par ce moyen, on ne peut opérer que très-vite, car la faible intensité lumineuse de la surface ne permet pas de bien distinguer les lignes. Mais si, à cet instant, on élève la tempé- rature de la carte par derrière, à l'aide d'une lampe à alcool, on voit aus- sitôt la lumière augmenter sur toute la surface de la carte, excepté dans les parties où les rayons les moins réfrangibles ont agi; les lignes lumineuses, dans ce cas, indiquent les raies inactives. » Bien que je n'aie pas terminé le travail que je fais sur ce sujet, je dirai que, après avoir soumis à l'expérience les sulfures alcalino-terreux, j'ai employé le sulfure de zinc^ qui se prête très-bien à ce genre d'expériences par suite de l'extension du spectre dans les régions extra-i-ouges, et j'ai trouvé les mêmes effets avec ces différents corps; j'ai obtenu notamment un large espace inactif, correspondant à celui qui avait été indiqué à l'aide des effets thermométriques, situé au delà de A, à peu près à une distance égale à AD; mais au delà il y a comme un espace plus étroit où la des- truction de l'action a lieu plus vivement que dans les parties voisines. C'est comme une sorte de large ligne active, peut-être divisée en deux, moins large que l'espace des deux raies H, et qui serait une ligne brillante si cette partie du spectre était lumineuse. Plus près du rouge, j'ai observé une autre ligne semblable et plus étroite. » Ces résultats ont été obtenus avec un prisme de flint et avec un prisme de sulfure de carbone. Il serait nécessaire d'opérer avec un prisme en sel gemme et avec une lentille de même substance, car il est probable que le verre agit par absorption dans cette partie de l'image prismatique; mais je n'en ai pas eu d'assez pur pour pouvoir distinguer les raies même de la partie visible. C'est un sujet dont je continue l'étude, et je n'ai parlé de ces résultats préliminaires qu'à l'occasion de la matière active dont il vient d'être question et pour donner l'indication d'une méthode que j'avais déjà fait connaître comme donnant les raies de la partie visible du spectre, et G. R., 1866, a"'* Semestre. (T. LXIII, N" 4.) 20 ' «46 ) qui peiil s appliquer à une partie invisible qui avoisine le louge, mais niouis réfrangil)le que celle-ci. » GÉOLOGIE. — Quinzième Lettre à M. Élie de Beaunioiit sur les phénomènes éruplijs de l'Italie méridionale ; parM. Ch. Saixte-Claire Deville. (Suite et 6n.) « Je terminais ma dernière communication en vous indiquant, aussi bien que je l'ai pu avec les documents dont je dispose, le rôle du cratère supérieur du Vésuve, durant les huit premiers jours de réru|)tion de 1861 . Le neuvième jour ^17 décembre), j'étais à Naples, et j'y suis resté jusqu'au milieu de février 186a. Je vais résumer en peu de mots mes observations durant celte période. » Dés le jour de mon arrivée, j'ai été témoin, de Naples, d'une assez forte projection de cendres. Le nuage atteignit une grande hauteur et fut sillonné par plusieurs éclairs. » Les deux jours suivants (18 et 19 décembre) tout resta dans le calme : mais le 20, étant à étudier la lave, nous observâmes, M. Fouqué et moi, deux projections analogues; le 22 et le 23, le phénomène se renouvela. » Chaque fois, les cendres tombèrent en faible quantité sur la ville de Naples; mais leur abondance fut loin d'égaler la projection du 8 décembre, dont j'ai retrouvé les traces à de grandes distances du Vésuve , sur la pointe extrême des deux presqu'îles de Sorrente et de Baja. » Au reste, lorsque, quelques jours après, le 27 décembre, je montai au sommet du Vésuve, je vis sortir du cratère central, sans bruit, mais avec une certaine violence, des cendres mélangées à de grandes quantités de va- peur d'eau, et apportant avec elles une odeur sensible de soufre, et même peut-être d'acide sulfureux. » Il en fut de même lors d'une autre ascension que je fis le i5 janvier suivant, et j'appris que, les jours précédents, des quantités notables de cendres avaient été projetées et recueillies sur la terrasse de l'Observa- toire. » On peut donc affirmer qu'à partir du moment où la lave parut s'ar- rêter et les éjaculations des cratères adventifs diminuer brusquement, il se fit au cralt-re supérieur une forte explosion, qui entraîna, avec des quantités considérables de cendre, des blocs de plus de i mètre de diamètre, et qui, plus d'un mois encore après, était suivie d'explosions beaucoup moindres et de légères projections. Dans ces dernières, les blocs eux-mêmes n'avaient pas entièrement disparu; car, le 27 décembre, me trouvant, avec JL Fou- qué, sur le cratère supérieur et près du bord septentrional, j'en vis, à quel- ( '47 ) qiies pas de moi, tomber un qui portait environ 3o centimètres de côté, et qui brûla cruellement la main imprudente du guide qui s'en était saisi. » Vers le 3o décembre, les projections du sommet diminuèrent briis- quemetit, et le nuage supérieur du Vésuve, vu de Naples, ne parut qu'assez rarement chargé de matières pulvérulentes (ij. On peut, d'ailleurs, remar- quer que, vers ce moment, la température des émanations inférieures de la fissure commença à s'élever et même leurs caractères chimiques à changer, comme je l'ai dit plus haut. » Y a-t-il eu là encore signe d'antagonisme entre les manifestations du cratère supérieur et celles de la tissure? » Voici, maintenant, ce que j'ai pu recueillir touchant les phénomènes chimiques du cratère supérieur. » Je voiis rappellerai, d'abord, qu'après la grande éruption de 1 855, dès le (i) Je donne ici, en note, l'extrait lies remarques que j'ai consignées, jour par jour, sur l'aspect que présentait la sommité du Vésuve, vue de Naples. l 'j décembre 1 86i . — Lorsque nous arrivâmes à Naples, le volcan donnait à peine quelcjues fumées blanches. Vers 4 beures du soir, il commence à projeter à une grande hauteur une fumée noirâtre et jaunâtre, dans lai]uel!e, vers 5 heures, nous distinguons quelques éclairs. Aucun signe d'incandescence. A 6 heures, tout est calmé. Le i8 et le 19, fumées blanches. Le 20, vers 2 heures, comme j'étais au sommet des bouches de l'éruption, deux fortes projections du cône supérieur; puis calme jusqu'au soir, et toute la journée du 21. Le 22, dès le matin, nous avons vu des cendres. Ce même jour, le guide Giovanni Cozzo- lino est monté au sommet; il a vu tomber quelques blocs, gros comme la moitié de la tète, avec un peu de fumée. La vapeur n'avait aucune odeur acide et n'était nullement incommode. Dans la nuit du 22 au 23, nouvelle recrudescence. Le 23, de grand matin, nous avons vu le Vésuve entouré d'un nuage noir. En nous rendant à la Torre, M. Fouqué et moi, nous avons rencontré les cendres à Résina, et, en arrivant à la Torre, nos habits en étaient cou- verts. A Naples, il en est tombé fort peu. Le 24, môme état. A 5 heures du soir, nous avons vu un éclair à la base d'une projection. La fumée n'était pas très-noire, mais elle sortait éviderament par bouffées. Le 27, ascension du Vésuve. Projections de cendres et blocs incandescents. Ce même état continue jusqu'au 2g, avec quelques alternatives de plus grande ou de moindre intensité : mais il y a toujours projection de cendres noires. Le 3o, diminution sensible dans l'abondance des projections ; la fumée plus blanche; ac- croissement de température dans les mofettes de la Torre. Le 3i, diminution plus sensible encore. Le 2 janvier 1862, la fumée est devenue tout à fait blanche, et le cône supérieur a repris son aspect habituel. Même état pendant tout le mois de janvier, excepté le 10, où l'on a vu do petites projections, accompagnées de vapeurs blanches, et les 12, 1 3 et i4, où le cône a paru entouré de fumées légèrement noirâtres. 20.. { i4« ) lo juin i856, il se forma, dans la grande cavité qui occupait le centre du cratère supérieur, un petit cône d'éruption, que j'ai décrit dans ma Sixième Lettre. Puis, à partir de ce moment, et à divers intervalles, pendant les an- nées i856, 1867 et i858, le volcan subit un grand nombre de crises qui toutes eurent pour théâtre le cône central (1). « Le plateau supérieur du Vésuve, écrivait IM. Guiscardi le ao jan- » vier i858, n'est plus reconuaissable, tant sont grandes les inégalités de » sa surface, tant il est recouvert de laves disloquées et redressées, de blocs » éparset de scories. La PuiUa del Pato, presque indiscernable, manque au » géologue qui cherche une étoile polaire sur cet océan formé d'ondes » solides. » » En mai i858, peu de jours après l'éruption qui détermina sur les pentes du grand cône, au-dessus de l'Ermitage, une énorme acciunulation de sco- ries rougeâtres et vomit la lave qui envahit le Fosso grande, presque tout cet échafaudage disparut dans un inunense eft'onilrement, lequel s'agrandit en- core dans la nuit du 8 au 9 décembre 1861. » Tel était l'aspect général du cratère supérieur lorsque je l'étudiai en décembre 18G1, janvier et février i86i. Le point culminant était toujours le sommet que M. Scacchi avait appelé Puiiia del i85o (a), et le croquis lithographie ci-joint en représente le plan, d'après la petite triangulation, faite par M. le capitaine d'état-major Verneau, attaché au bureau topogra- phiqiie de Naples, qui voulut bien m'accompagner au Vésuve le 12 fé- vrier 1862. » J'ai fait, pendant mon séjour à Naples, quatre ascensions an sommet du volcan, les 27 décembre 1861, 6 et i5 janvier, 12 février 1862. » Il n'y avait, comme je vous l'ai déjà dit dans ma Douzième Lellre (séance du 10 février 1862), outre l'immense gouffre que rej)résente le dessin de M. Verneau, qu'une seule fissure d'où se dégageassent des vapeurs sensibles. Cette fente, représentée par la ligne AB, dans le croquis ci-joint (3), était (1) On lira avec un vif intérêt les Notizie del Vcsuvio par M. le professeur G. Guiscardi. Dans cette brochure de quatorze pages, Tauteur a recueilli, par lui-même ou par ses guides, un très-grand nombre de faits, qui donnent l'histoire du grand cône du Vésuve entie le 10 juin i856 et le 20 janvier i858. (2) L'effondrement de la nuit du 8 au 9 décembre n'a affecté que très-légèrement ce point culminant. En effet, M. le professeur Schiavoni qui, à ma demande, a fait de ce point une mesure trigonométrique le i3 février 1862, lui a trouvé une altitude de 1771™, 3, cette alti- tude étant, en i855, de 1285"", 7. C'est donc une quinzaine de mètres tout au plus dont le sommet aurait été abaissé depuis l'éruption. (3) Ce croquis est extrait d'une Lettre de M. A. Maugct, en date du aS octobre i863, que ( '49 ) placée dans la région orientale du cratère supérieur : sa direction, comme je l'ai fait remarquer dans la Lettre précitée et comme cela résulte aussi / so du croquis ci-dessus, était sensiblement celle de la fissure de 1794- Voici l'histoire de cette fissure pendant que je l'ai observée. » Le 27 décembre, la température de l'air, au sommet, était de —2°, 5 et, de plus, les projections de cendres et de blocs incandescents étaient conti- nuelles. Je ne pouvais donc songer à établir mes appareils d'analyse à quel- ques mètres de la bouche qui les vomissait. Je me contentai de noter ; 1° que les émanations de l'orifice A avaient, aussi loin que je pus étendre ma main sans être brûlé, une température de 73 degrés et étaient légèrement acides; 2° que les émanations de l'orifice B, plus éloigné du centre, n'avaient qu'une température de 5o degrés, étaient neutres et présentaient une odeur de soufre (i) très-bien caractérisée : elles contenaient des traces d'acide sulfhydrique, et, très-probablement, de l'acide carbonique. B Les 6 et i5 janvier, les émanations de l'orifice A ne sont plus acides leur température est tombée à 65 degrés, et elles contiennent, avec de l'air appauvri en oxygène : 6 janvier. i5 janvier. Acide carbonique 3,32 5,qj » Le la février, l'aspect a un peu changé : il s'est formé en A une cavité dont je ne puis plus atteindre le fond, et, là où je puis introduire le thermomètre, je trouve 80 degrés. L'émanation n'est pas encore redevenue acide, mais l'analyse dugazdonne jusqu'à 8,1 pour 100 d'acide carbonique. je cite plus loin. Il représente le cratère tel qu'il était à cette époque; mais les traits essentiels n'ayant pas encore changé, il peut servir à l'intelligence de ce qui se passait en janvier et fé- vrier 1862. (i) J'appelle ainsi une odeur particulière, très-caractéristique, et qui n'est peut-être que celle de l'acide sulfhydrique, en doses extrêmement faibles. ( i5o ) On entend dans roriHce un bruit de soufflet et d'ébuUition : toute la plaine fume, w comme si le feu était très-voisin (i). » Enfin, lorsque, après avoir fait le tour du cratère, je descends la pente qui est tournée vers Torre del Greco ou vers la 6ssnre de 1794» je trouve le cône supérieur jalonué dans cette direction par des dégagements de vapeur d'eau à 5o ou 60 degrés. » Ces faits, qui semblent sans intérêt si on les considère isolément, en acquièrent, au contraire, lorsqu'on les rapproche de ce qui s'observait con- curremment sur la fissure active de l'éruption, et que j'ai rappelé au début de cette Lettre. » On voit, en effet, du 20 au 27 décembre, la fissure au sommet témoi- gner d'une certaine activité, pendant la petite lecrudescence du cratère central que j'ai signalée et qui s'est arrêtée le 3o décembre; puis, l'intensité érnptive au sommet s'affaiblit en janvier, tandis que j'observe, dans la partie inférieure de la fissure, au bord de la mer, l'élévation de la tempé- rature et l'apparition de l'hydrogène sulfuré. » En lévrier, il y a de nouveau interversion ; la température, au bord de la mer, avait déjà diminué de quelques degrés. Je vous écrivais [Quator- zième Lettre) des fumerolles de la lave : « Le 3 février, elles présentaient, à w la fois, une réaction alcaline et la réaction de l'hydrogène sulfuré, et dé- » posaient sur le sel ammoniacal de petits cristaux de soufre. Le i4, elles ). n'agissaient ni sur le papier de tournesol, ni sur l'acétate de plomb ; elles » lie déposaient plus ni soufre, ni sel ammoniac. » » Nous venons de voir, au contraire, l'activité se ranimer au sommet à mesure qu'elle diminuait dans les régions inférieures de la fissure. h A quel degré s'est élevée^ à ce moment, cette réuitégration des forces éruptives dans les régions supérieures du volcan? C'est ce que je ne puis affirmer. Mais il est probable que cette grande chaleur, ces masses consi- dérables de vapeur d'eau qui envahissaient le cratère, se sont accrues au point de miner une grande partie de la voûte; car je vois, au 22 mars 1862, une petite éruption, signalée par M. Guiscardi, déterminer encore l'ébou- lement d'une partie de la Punta del i85o {Notizie vesuviane, citées par E. Sôchting, Fortschritte der Pliysik), et une Lettre de M. Mauget, en d;iie du i5 juin suivant, mentionne le fait suivant : K Le 1 juin, vers 8''3o™ du matin, j'étais à mes travaux de forage de ta » Bolla, situés, comme vous le savez, au pied de la Somma, quand le Vé- » suve, qui était auparavant très-calme, lança tout à coup par son cratère » supérieur d'énormes tourbillons de cendres, qui retombèretit eu pluie (i) C'est la réflexion que je trouve dans mon cahier i6 ïoo,oo 100,00 » Cet extrait confirme les observations de M. de Verneuil, monlie que l'élargissement du cratère se poursuivait rapidement, et témoigne bien, par la nature des émanations, qu'il y avait tendance à ce que l'intensité éruptive s'accrût au sommet. » Même remarque pour l'ascension du 22 octobre i863, faite encore par M. Mauget. » A la fente AB, dirigée N.E.-S.O., s'est ajoutée une nouvelle fissure plus inclinée vers l'est. » L orifice A est tapissé intérieurement de chlorures et d'aiguilles de soufre en très-grande quantité : ses émanations rougissent encore le papier de tournesol bleu, mais n'attaquent plus le papier d'acétate de plomb. Elles ont donc, depuis le mois d'avril, éprouvé une phase d'activité assez grande, qui a diminué et qui reprend de nouveau. » La fumerolle B n'.a plus qu'une température de ZJQ degrés, et ses émana- tions, qui ne noircissent pas le papier imprégné d'acétate depiomb, donnent : Acide carbonique 0,78 0,76 Oxygène '9) 17 20, o5 Azote 79.95 79. '9 100,00 100,00 » Si cette fissure, qui, vous vous le rappelez, coïncide sensiblement en direction avec celle de Torre del Greco, semblait perdre de son activité, d'autres points du cratère supérieur en ont acquis, au contraire. Ainsi, vers l'E.-N.-E., un petit four (m du plan) donne des émanations qui rougissent fortement le papier de tournesol bleu et qui accusent une température de 2 [o degrés; plus loin, des fumerolles, légèrement acides, s'échappent d'une fissure concentrique, à 72°, 5; enfin, plus bas et plus loin du cratère central, près de la Piintn del Pnto, des fumerolles sortent (du point d du plan) avec une température de 62 degrés et la composition suivante : Acide carbonique 2,74 2,48 Oxygène i8,45 18,82 Azote 78,81 79,20 100,00 100,00 t. R., 18G6, arae Semestre. (T. LXIII, l\o 4.) 2 1 ( '54 ) » La tendance à un accroissement d'intensité ériiptive au sommet du Vésuve continuait donc encore à la fin de i863, et a progressivement amené la phase de petites éruptions successives, à laquelle j'ai donné le nom de phase slrombolienne. Tel était^ en effet, l'état du cratère supérieur clu Vésuve lorsque, en i865, M. Fouqué l'a éludié, à son retour de l'Etna. Mais le rôle de la fissure de 1794 ou de 1861 s'était effacé : d'autres directions de fissures avaient hérité de son activité. Si j'allais plus loin, je dépasserais donc le but de cette Lettre, où je m'étais uniquement proposé de faire l'histoire de cette fissure, depuis le jour de sa recrudescence, le 8 décembre 1861, jusqu'au moment où elle aurait cessé de manifester aucune activité. » Mais, dans une prochaine communication, qui sera comme un appen- dice à cette Lettre, je dirai ce que je sais des dernières péripéties qu'n subies le cratère supérieur de l'Etna. Heureux si cet essai, pour lequel me man- quent encore tant de données, pouvait engager les jeunes savants qui ha- bitent le pied du Vésuve ou de l'Etna à entreprendre une tâche qui, j'ose l'affirmer, ne serait pas inutile au progrès de la science! » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Des vatsseaux propres dayis les Ombellifères ; par M. A. Tréccl. K L'étude des vaisseaux propres des Ombellifères a été très-négligée par les botanistes, car il n'a été écrit que fort peu de lignes sur ces jolis or- ganes. L'abandon dont ils ont été l'objet, et qui paraît dû à leur défaut de membrane propre, a été tel, que tout ce que l'on «ait à leur égard se résume en ces quelques mots : Ce sont des canaux contenant un suc oléo-résineux, qui existent dans les racines, dans les tiges, dans les feuilles, les fruits, etc. Et encore n'est-on pas d'accord sur leur constitution, puisque certains bo- tanistes les croient limités par une membrane propre. )) Je dirai tout de suite que ces canaux oléo-résineux sont, dans les plantes que j'ai étudiées, des vaisseaux le plus ordinairement continus, ramifiés, anastomosés les uns aux autres et formant un système qui s'étend dans toutes les parties du végétal. Ce système n'a pas de membrane propre; il est limité le plus communément par une rangée de cellules plus petites que les environnantes; mais quelquefois ces cellules ne se distinguent pas du tout ou à peine des utricules adjacentes. » Le suc contenu dans ces canaux est limpide ou IroulDle, blanc de lait ou jaune à divers degrés. Il est limpide dans les Paslinaca saliva, Scandix pccten-Feiieris, Chœrophyllum biilbosum, Btiplevrani fridicosiun, etc. H est blanc de lait dans les parties jeunes des Ferula tiihjitaiia, glauca; Angelica s/lveslris, Smpnium Ohisalrum, Daucus Carota (sauvage), etc.; trouble et ( ^55 ) jaune dans les Sison Àmomurn, Imperaloria Oatiiithiitm ,■ d'un très-beau jaune limpide ou trouble dans les Opopanax Chironium et orientalis. » Parmi les organes qui renferment ce suc, les racines, qu'elles soient adventives ou qu'elles soient des ramifications d'un pivot, présentent un arrangement des canaux oléo-résineux qui n'a pas encore été remarqué. Il existe, en effet, tout près de la périphérie, au milieu ou immédiatement au-dessous d'une mince couche de tissu cellulaire, qui forme comme une sorte de périderme de quelques rangées de cellules un peu allongées hori- zontalement, des vaisseaux propres qui, dans les coupes transversales, sont isolés de distance en distance sur une ligne circulaire. Sur des coupes pa- rallèles au plan tangent, ces canaux s'étendent longiludinalement en décri- vant des zigzags, des angles desquels partent des branches horizontales, qui les unissent aux angles semblables des canaux voisins. Ces branches hori- zontales sont communément écartées de p™™,3o à o™",45. Dans \eSium lan- cifoliu7n,je ne les ai trouvées éloignées que de o""",i5 à o™™,25. (Ex. Opopa- najc Chironium, Imperaloria Oslntlhium, Sison Amomum, Eryngium cjicjan- teum, Buplevrum ranunculoides , angulosum ; jEgopodium Podacfraria, Jnthris.- ciis vulgaris, Seseli varitim, Corinndntm sativitm, Scandix pecten-Veneris, Petro- selinum salivum, J^agoecia cwninoides, Heracleum vernicosum.) Si pour les voir on était incommodé par la présence de l'amidon, on ferait disparaître l'obstacle en plaçant les coupes dans une solution concentrée de chlorure de calcium ou de zinc. » Outre ces vaisseaux propres, les racines en possèdent encore dans l'é- corce sous-jacente. Il y a sous ce rapport de notables différences, surtout en ce qui concerne la quantité. Je ne puis dans ce résumé que signaler quel- ques exemples des plus remarquables. M Le tissu placé sous le périderme que je viens de mentionner est ordi- nairement lacéré et tout imprégné de gaz. Il est composé du parenchyme externe et de \^ partie superficielle des rayons du tissu libérien dit cribreux, qui, n'ayant pu s'étendre, arrêtés par le périderme, se sont plissés et ont déterminé la déchirure des rayons médullaires. On ne peut guère aperce- voir dans ce tissu que des vaisseaux propres épars; mais dans l'écorce plus interne on remarque souvent que les canaux oléo-résineux sont disposés dans le tissu cribreux en séries parallèles aux rayons [Heracleum verruco- sum, Eryngium giganteum, Seseli varium , etc.) ; dans quelques espèces dont l'écorce interne est bien conservée, on peut voir aussi que les vaisseaux propres y sont rangés suivant des cercles concentriques plus ou moins par- faits [Opopanax Chironium, Sison Amomum, Eryngium campeslre, Fœniculum 21.. ( i56 ) vulgure, Buplevnim cxnfjiitosum, etc.). Des coupes longitudinales parallèles au plan tangent v font apercevoir des anastomoses dans les Mprhis odo- raUi, Eryngium campeslre, Opopanax Chironium, etc. Cette dernière plante montre même des réticulations. » Il n'existe ordinairement pas de canaux oléo-résineux dans le système fibro-vasculaire des racines. Cependant de curieux exemples m'en ont été donnés. Dans le système vasculaire de la racine principale de VOpopanax Clii- 7-oniuin, et de ses plus grosses ramifications, les fibres ligneuses sont rempla- cées par des cellules courtes et à parois minces, et ces cellules sont beau- coup plus abondantes vers le centre qu'à la périphérie. En effet, il n'y a au centre qu'un petit groupe irrégulier et lâche de vaisseaux rayés autour du- quel se succèdent, en alternant, des cercles de parenchyme et des cercles de vaisseaux rayés, de manière que les cercles parenchymateux les plus rapprochés de l'axe sont les plus larges, et les cercles vasculaires les plus étroits et les moins denses. Il faut même de l'attention pour voir le cercle vasculaire le plus interne. Le deuxième, quoique très-mince aussi, est plus visible, ses éléments étant plus rapprochés. Au contraire, il existe à la pé- riphérie du corps vasculaire une large couche dans laquelle les vaisseaux sont assez serrés pour donner à l'œil nu l'aspect d'une épaisse couche ligneuse. Eh bien, non-seulement il y a des canaux oléo-résineux dans les cercles parenchymateux qui alternent avec les cercles vasculaires ; il y a encore de semblables vaisseaux propres au milieu de la couche vasculaire externe. Ils y sont dispersés suivant un cercle à peine apparent sous le mi- croscope, parce qu'il est fort rétréci et parce qu'il n'est pas purement paren- chymateux comme les précédents, des vaisseaux rayés y étant mêlés aux vaisseaux propres. Des anastomoses unissent quelquefois ces canaux oléo- résineux et y déterminent même des réticulations. )) Le Myrrliis odorata présente aussi des vaisseaux propres dans le cv- lindre fibro-vasculaire de beaucoup de ses racines; mais ce cylindre a une constitution toute spéciale dont je n'esquisserai ici que la forme la plus complexe. La racine qui me l'offrit avait, autour d'un petit axe muni de vaisseaux rayés, trois zones de faisceaux vasculaires alternant avec quatre couches corticales. L'écorce externe avait la structure propre à beaucoup d'Ombellifères, et contenait des canaux oléo-résineux comme elles. Les antres couches d'écorce, interposées aux cercles des faisceaux, avaient aussi des vaisseaux propres dans les intervalles des rayons médullaires (i). (i) Voici quelques mots de plus sur la structure de cette racine, qui avait 4 centimètres de diamètre. Son écorce e.\térieure, ai-je dit, avait l'aspect ordinaire. Des trois couches vas- culaires concentriques séparées par des couches corticales, les deux externes avaient leurs ( '57) » Les racines adventives de VOEnantlie crocata méritent aussi une men- tion particulière. Leur structure appartient à un tout autre ty()e que les précédentes. Elles ont une sorte d'enveloppe noirâtre qui se détache aisé- ment (en mai), et sous laquelle est une mince couche de cellules étroites et incolores qui se multiplient en séries rayonnantes. Tout le tissu central que celle-ci enserre est constitué par un parenchyme dont les utricules sont pleines d'amidon, et au milieu de ce parenchyme il n'existe pas de cylindre fibro-vasculaire unique. Ce dernier est remplacé par un nombre de faisceaux ' épars que j'ai vu varier de neuf à vingt et un. Ce nombre change aussi dans une même racine à des hauteurs différentes; car une de ces racines avait vingt et un faisceaux près de son insertion sur la tige^ dix-sept vers le milieu de sa longueur, treize vers la partie inférieure de son pivot; plus bas, elle était très-atténuée. Chaque faisceau, composé d'un groupe de vaisseaux autour duquel des cellules étroites sont réparties en séries rayonnantes, a parfois un ou deux vaisseaux propres mêlés à ses cellules superficielles ou seule- ment contigus à sa surface. Un grand nombre d'autres vaisseaux propres, qui s'anastomosent entreeux, sontrépandus dans toutes les partiesdu paren- chyme, jusque dans la petite couche subériforme incolore de la périphérie. » Dans les plantes à racine pivotante, qui se ramifie plus ou moins, sur- tout quand la plante est vivace, la racine est surmontée, comme on sait, par une partie de la tige qui porte les feuilles radicales, et qui semble n'être, à première vue, qu'un prolongement de cette racine. L'écorce en est épaisse et charnue comme celle de cette dernière. Comme elle a aussi la même con- stitution, je ne m'y arrêterai pas dans ce résumé. Je ne dirai que quelques mots d'un état de désagrégation bien remarquable des tissus corticaux qui paraît bien fréquent dans les vieilles souches des Ombellifères. Je le décrirai d'après une très-forte souche d'Herticleiim verrucosum. L'écorce était épaisse, et ses vaisseaux propres, extrêmement nombreux, y étaient distribués entre les rayons médullaires sans donner l'apparence de cercles concentriques. Cette faisceaux tournés dans le même sens et dans la direction normale, c'est-à-dire que le sommet des cônes (ju'ils figuraient sur la coupe transversale était tourné vers le centre do la racine, tandis que les faisceaux de la couche vasculaire interne étaient tournés en sens inverse. De plus, la couche vasculaire externe et la plus interne avaient le singulier privilège de posséder chacune deux couches génératrices, une extérieure et une intérieure, tandis que la zone vas- culaire médiane en était dépourvue. Il y avait donc dans cette racine, de la circonférence au centre : i° une écorce; i" une couche génératrice; 3" une zone de faisceaux vasculaires; 4° une couche génératrice; 5° une écorce; 6" une zone de faisceaux vasculaires; ■j" une écorce ; 8° une couche génératrice; g" une zone de faisceaux vasculaires ; i o" une couche gé- nératrice; 1 1° une écorce; 12" un axe vasculaire. Je décrirai l'origine de toutes ces parties dans une communication spéciale. ( '58 ) écorce était toute désagrégée dans le sens radial; mais ici, en opposition avec ce que j'ai vu dans des racines latérales de la même plante, c'étaientles rayons médullaires qui étaient conservés, tandis que le tissu intermédiaire était tel- lement détruit, qu'après avoir fendu longitudinalement l'écorce, on pouvait suivre à la loupe les vaisseaux propres et les isoler avec la pointe d'une ai- guille (^i). J'ai pu y constater ainsi quelques ramifications bien rares dans le sens du rayon, mais je ne les ai pas vus s'anastomoser dans la direction op- posée, c'est-à-dire parallèlement à la circonférence. Ces vaisseaux propres, autour desquels étaient restées adhérentes quelques rangées de cellules, semblaient former des tubes à parois épaisses dont l'aspect était réellement singulier, quaiid on les voyait à la loupe, sur des coupes transversales, où ils étaient souvent isolés entre les rayons médullaires libres du tissucribreux. » Ainsi, dans l'écorce des racines et dans celle des souches, les vais- seaux propres, rangés dans le tissu intermédiaire aux rayons médullaires, apparaissent tantôt en séries radiales ou épars, tantôt disposés suivant des cercles concentriques. » La moelle de celte partie de la tige présente aussi des différences. En effet, VHeraclewn verrucosum est dépourvu de vaisseaux propres dans la portion la plus infime de cette moelle ; et un peu plus haut, vers l'insertion des feuilles radicales supérieures, ils sont presque nuis. Au contraire, les vaisseaux propres sont très-nombreux dans la moelle de la même partie du 5ese/j varium. Cette moelle, qui se prolonge souvent bien plus bas que l'insertion des feuilles radicales, est pourvue, près de celle insertion, de vaisseaux propres transversaux anastomosés entre eux et avec les verticaux. Ces derniers mêmes se mêlent aux vaisseaux rayés du centre de la racine, quand la moelle a cessé; mais là il est difficile de les obser- ver sur une certaine longueur, à cause des sinuosités que font les vaisseaux rayés de cette région. Les plus longs fragments que l'on y puisse voir sont horizontaux et se trouvent dans des rayons médullaires. « Le rhizome de V Imperaloria Oslnilhiuin, qui n'a que la longueur et le diamètre d'un doigt, laisse apercevoir à l'œil nu, sur des coupes longitu- dinales, des lignes transversales assez rapprochées, qui contiennent un réseau de canaux oléo-résineux et qui correspondent à l'insertion des feuilles radicales. On voit aussi à l'œil nu, au pourtour de la moelle, de deux à quatre rangées longitudinales de cavités elliptiques, pleines d'un suc jaune limpide ou trouble. Ces cavités sont ordinairement comprises entre deux réseaux horizontaux de canaux oléo-résineux ; cependant j'en ai (i) On pouvait isoler de même les lames que constituent les rayons médullaires. ( '59) vil qui avaient l'^'^jSo et 2™™, 90, ce qui équivaut à peu près à la distance qui sépare deux réseaux. Leur largeur était d'environ o™,27. Ces exca- vations sont entourées de cellules comprimées qui peuvent renfermer des gouttelettes d'oléo-résine ou des graines d'amidon. A première vue, on les croit indépendantes des vaisseaux propres; mais un examen attentif ap- prend qne de petites branches obliques ou droites partent des canaux réticulés transversaux et viennent s'ouvrir dans ces curieuses cavités. Il en vient ainsi une s'aboucher à chaque extrémité, et souvent elle le fait im peu latéralement. Il en est de même dans l'écorce, où il existe une ou deux rangées de ces larges ouvertures. Elles y atteignent jusqu'à o"'",75 de diamètre dans la rangée externe, mais celles de la rangée interne peuvent n'avoir que o™™,i4. » L'examen des jeunes rhizomes, qui n'ont que des canaux ordinaires aux places correspondantes, prouve que ces cavités ne sont que des hyper- trophies des vaisseaux normaux. L'étude des racines adventives le prouve également, car les vaisseaux propres les plus externes de leur partie libé- rienne ont (le o^^jSO à o™",3o, sur o""", 1 5 à o™",20 de largeur (leur ouverture étant elliptique). Us répondent aux faisceaux primitifs; les in- ternes, au contraire, qui sont en nombre égal à celui des faisceaux secon- daires, ou en nombre double, n'ont que de o""",o4 à o""",o5 de diamètre. » Ces racines sont de plus pourvues des canaux oléo-résineux superfi- ciels que j'ai décrits en commençant, et qui sont unis les uns aux antres par des branches horizontales. » Je terminerai cette Note par quelques mots sur la structure du rhi- zome de V M cjo podium Podagroria, qui, par sa constitution générale d'une part, et par son écorce d'autre part, opère une sorte de transition entre les tiges aériennes et les souterraines. C'est qu'en effet ce rhizome a des nœuds et des entre-noeuds, tuie moelle fistuleuse avec cloisons transver- sales opposées aux nœuds, comme la tige aérienne (et comme d'autres rhizomes, il est vrai); mais il a, en outre, un système libérien beaucoup plus développé qu'il ne l'est dans aucune tige épigée que je connaisse dans cette famille. Ce système y est représenté par plusieurs groupes de cellules à parois minces ou plus ou moins épaissies, opposés à chaque faisceau vasculaire. Il y a encore sous le périderme une couche conti- nue assez large de cellules épaissies, qui tient lieu des faisceaux du col- lenchyme de la tige aérienne. Des vaisseaux propres sont épars dans cette couche et dans l'écorce plus interne, où je ferai remarquer surtout ceux des faisceaux libériens externes. Ce qui intéresse encore dans ce rhizome, c'est qu'aux nœuds tous ces canaux oléo-résineux sont unis ( i6o ) entre eux par des branches horizontales, et que d autres branches pas- sant entre les faisceaux vasculaires vont relier les vaisseaux propres de l'écorce avec ceux de la cloison horizontale qui est en travers de la moelle, comme dans la tige aérienne. C'est aussi à l'aide des canaux oléi- fères réticulés de celte cloison que les vaisseaux propres de la moelle péri- phérique non détruite sont unis les uns aux autres, et, comme il vient d'être dit, à ceux de l'écorce et même à ceux des racines adventives. « BALISTlQUli, — Note sitr les armes à jeu; par^l. Ségcier. u Dans une précédente communication j'ai expliqué comment, avec une même quantité d'air comprimé à 4o atmosphères, j'avais obtenu avec un fusil à veut des effets balistiques puissants ou presque nuls, suivant la ma- nière dont la puissance de ce même volume d'air comprimé avait été appli- quée au projectile. B J'ai fait remarquer que le maximum d'eftet balistique était réalisé par une émission d'abord fitible, mais progressivement croissante, absolu- ment comme le pratique le chasseur à la sarbacane qui fait parcoiu'ir à sa boule de glaise une partie du tube par un souffle léger, et ne lui imprime toute la vitesse que lorsqu'elle est déjà en mouvement et que par consé- quent sou inertie n'offre plus aux poumons une réaction pénible. » Aujourd'hui je viens placer sous les yeux de l'Académie la preuve maté- rielle qu'avec la puissance de la poudre, appliquée dans des conditions à peu près semblables, on obtient aussi des effets considérables. » Au nom de M. Galant, propriétaire d'une manufacture d'armes de guerre et de chasse, à Liège, je présente à l'Académie des fusils se char- geant par la culasse avec des cartouches préparées de façon à vaincre suc- cessivement l'inertie du projectile au moyen de la compression graduelle d'un corps élastique intercalé entre la charge et la balle. » Constatons les effets, puis nous décrirons les moyens par lesquels ils ont été obtenus. » J'appelle donc l'attention de l'Académie d'abord sur une plaque de tôle de fer doux de i4 millimètres d'épaisseur, percée à la distance de loo mètres avec une balle cylindro-sphérique d'acier du poids de 45 gram- mes, et confectionnée de façon que le centre de gravité de sa masse soit en avant; celte balle est lancée avec 6*%5o de poudre à grains fins. » Puis je place sous les yeux de l'Académie une autre plaque, celle-ci d'acier, de 29 millimètres, également percée à 100 mètres par une balle de même disposition que la précédente, du poids de laS grammes, lancée avec une charge de 25 grammes, c'est-à-dire au ^. ( -61 ) » En examinant la disposition du fusil de rempart qui produit de tels effets, on remarque que le teu est mis à la poudre dans une cartouche mé- tallique, en haut de la charge, sous le projectile même, à l'aide de l'explo- sion d'une capsule détonant à l'intérieur par l'intermédiaire d'un piston ou broche ne laissant passage à aucune fuite de gaz. » Nous avons déjà dit qu'un corps élastique était intercalé entre le pro- jectile et la charge; il se compose d'une superposition de bourres de feutre, dont quelques-unes, les plus rapprochées du projectile, sont imbibées d'une dissolution de corps gras. » L'importance du rôle de cet intermédiaire compressible est facile à constater, puisque les effets balistiques diminuent et que le recul augmente à mesure que l'on en raccourcit la longueur normale. Ajoutons que sa pré- sence supprime aussi l'apparence de flamme à la bouche de l'ai nie, la rem- place par un écoulement d'une espèce de traînée de fumée blanchâtre, et modifie le bruit de la détonation devenu moins aigu, et se rapprochant de celui produit par une arme d'un beaucoup plus gros calibre. » Nous disons que de telles dispositions nous paraissent réaliser les con- ditions que nous avons cherchées dans les armes à vent, puisque la com- pression successive des épaisseurs des bourres de feutre superposées jus- qu'au nombre de cinq permet au projectile d'être ébranlé graduellement avant de recevoir son impulsion totale. » La balle d'acier à centre de gravité en avant, frappe avec certitude, connue on le voit, la plaque métallique perpendiculairement à sa siu'face; c'est toujours bien son extrémité arrondie et durcie qui marche en avant. L'absence presque totale de déformation de cette balle laisse employer tout le travail produit par l'explosion de la poudre en perforation de la plaque. Pour obtenir le mouvement giratoire d'une balle d'acier trempé ou de fonte dure, M. Galant pratique à peu près au milieu de la partie cylindrique une rainure remplie d'un cercle de plomb dont le diamètre excède celui de la balle, précisément de la profondeur des rayures du canon de l'arme. Sui- vant M. Galant, les effets considérables des armes que nous vous présentons de sa part doivent être attribués à la nature et à la forme de sa balle; à son mode d'inflammation de la charge par la partie supérieure, celle qui avoi- sine le projectile; à l'intercalation d'un corps élastique; à la présence enfin d'un corps gras dans la charge, pour lubrifier le canon, faciliter l'impres- sion de sa rayure sur le cercle de plomb de la balle, et faire jouer à ce corps gras le rôle d'une fermeture hydraulique. » Nous ne discuterons pas avec ce fabricant d'armes l'influence plus ou G. R., 186G, -im' Semestre. (T. LXUI, N" 4.) 2 2 ( i6a ) moins "l'aiule de chacune de ces conditions de chargement: nous ferons remarquer sim|)lement qu'il a quelque rapport avec celui du fusil prussien; lui aussi enflamme la charge par en haut, et le corps élastique placé entre la charge et le projectile y est remplacé par nue chambre à air intercalée entre la charge et la culasse mobile de l'arme. » Cette chambre, dont aucune descrij)lion récente du fusil ]>russicn ne fait mention, nous parait, à nous, jouer tout a fait le rôle du corps élastique employé par M. Galant. Qu'il nous soit permis de réclamer personnelle- ment la priorité île cette pensée, eu demandant à l'Académie «le se faire présenter et d'ouvrir le paquet cacheté, déposé par nous en 18/19, 'î*'' '^ contient. Nous laissons aux hommes spéciaux le soin d'apj>récier le mérite des combinaisons mécaniques des fusils de guerre de M. Galant; nous ne nous sommes préoccupé que de ses procédés de chargement, parce qu'ils rentrent dans les conditions que nos expériences nous font regarder comme préférables pour tirer le meilleur parti balistique de la force générée par la poudre. » Pourlant, qu'il nous soit permis, comme vieux chasseur, de dire notre opinion personnelle sur son fusil de chasse. Nous la résumons par ces mots : w Le fusil de chasse se chargeant par derrière, de M. Galant, nous paraît, parmi tous ceux imaginés jusqu'à ce jour, être celui qui est pourvu du mé- canisme le plus simple, le plus solide, enfin le plus élégant, puisqu'à pre- mière vue il ne diffère eu rien des fusils ordinaires se chargeant à la ba- guette. Nous le regardons en conséquence conwne une excellente arme de chasse. » (i A l'occasion de cette conunuuicatiou, M. Regnai'lt prend la parole pour faire remarquer que l'inflammalion de la charge par en haut, c'est-à- dire sous le projectile, a le double avantage d'éviter la projection au dehors d'une partie de la poudre qui suit le projectile dans l'inflannuatiou ordi- naire par en bas, et de maintenir la pou(lr 4 316,239 - 9-^7,7 » On voit que, en prenant le centre de l'aire troublé, on a un accord assez exact; la raison en est manifeste, car alors la profondeur est éliminée, ànou tout entière, au moins en grande partie. Ou voit encore que les des- (") Saut et changement de forme. (') Centre prés du i)ord. {') Centre de l'aire troublée, dans le dessin. C) Mesures micrométriques ( i69 ) sins peuvent donner des résultats assez exacts, et, quoique certainement ils ne soient pas suffisants pour des questions délicates, ils le sont cependant pour un grand nombre de questions relatives aux taches solaires. Ces consi- dérations m'encouragent à faire la réduction de six ans de dessins que nous possédons à l'Observatoire. » Je terminerai en rapportant en abrégé les résultats de la tache parue le 8 janvier et qui a duré pendant quatre rotations. Les deux premières séries ont été déduites simplement des dessins (i), et les autres des mesures faites en pointant au noyau de la manière ordinaire. On remarquera les irrégula- rités offertes par ces dernières à chaque changement de forme dans la tache. La plus remarquable est une grande diminution dans la latitude lorsque la tache est près de disparaître. Jour Jour du mois Longitude Latitude du mois Longitude Latitude 1866. et fraction. héliogr. A. héliogr. >. 1866. et fraction. héliogr. A. héliogr. >. N° 4. N" 18. — Troisième rotation. Janv. 8,004 0 202 , 297 +7° 9 ',9 Mars 2' 842 2o8°3i +8''. 28' 3 9,967 202,090 +6.54,2 3,884 207,58 +8.47,5 14,000 202,519 +5.57,6 4,882 207,216 +9-'6,9 14,989 202, o53 +6.40,3 5,893 206,86 +8.46,7 n 15,965 202,2/3 +6.48,7 6,907 207,35 +9-30,3 I 8 , 000 2o3, 140 +6.29,8 7,930 207,23 +9- 3,0 19,000 202,485 +6.42,7 10,853 206 , 4 1 +9.10,7 20,000 199,68 (?) +6.53,3('") 11,884 206 , 96 +9.20,3 N" 12. — Deuxième rotation. i3,864 204,65 +9-14,5 .4,896 205,42 +9-24,3 Févr, 3,992. 206 , I 29 +7.50,5 15,209 )i + 9.50,3 5,oo3 205,734 +8.i5,6 5,996 206,635 +8. 3,3 N" 25. — Quatrième rotation. 6,996 206 , 5o2 +8. 7,1 Mars 30,960 206, i53 +9-44,5 8,993 206, 236 +7.56,8 31,933 2o5 , 909 +9.51,4 9,995 206,708 +8. 2,0 Juin 6,904 204,420 +7.5i,5 .1,983 206,763 (') +7.16,. 7,957 2o5,i39 +7- 6,2 12,937 204,538 +8. 8,4 9,924 205,540 +7-59,8('') •5,983 204,1 85 +6.3o,4 (i) A la position donnée par les dessins, on a appliqué la correction due à la déformation de l'image produite par projection, que j'ai publiée ailleurs. C) Observation douteuse. (') La forme est changée dans le noyau. {') Des points paraissent dans le voisinage. C) La tache va se dissoudre. C. R., i8fi6, 2">«^ Semeslre. (,T. LXIII, W 4.) i.3 Arc diurne Selon observé. M. Carringlon «49^ 7 862 ',0 839,7 860,5 842,0 859,5 855,4 862,5 ( 170 ) » Je supprime, pour abréger, plusieurs autres séries d'observations, et je remarquerai seulement que, si l'on compare les arcs diurnes de rotation des taches, surtout de celles de l'hémisphère nord, on trouve une valeur beau- coup plus petite que la valeiu- assignée par M. Carrington à cette latitude. Ainsi on a : Tache n" 4 Tache n° 12 Tache n" 18. Tache n° 25 Ponr rhémisphère sud, on voit qu'à une latitude de 5 degrés correspond la rotation de i4 degrés. De plus, pendant que dans l'hémisphère nord les taches paraissent tendre à s'approcher du pôle, dans l'hémisphère sud elles tendraient à s'approcher de l'équateur, ce qui indiquerait une tendance générale vers le pôle nord. Cette tendance est également manifeste dans les résultats de M. Carrington. On serait même tenté de se demander si la masse entière du corps solaire est réellement arrivée à un axe de rotation per- manent. Mais, à cette grave question, des observations suivies et détaillées pourront seules répondre. » Pour le présent, nous pouvons conclure : » 1° Si la réfraction solaire existe, son effet est beaucoup inférieur à celui de la parallaxe de profondeur, et les observations devront être faites à l'avenir de manière à éliminer cette profondeur; » 2° Que les mouvements des taches se font ordinairement par sauts irréguliers, en connexion avec les changements de forme des taches, les- quels coïncident sans doute avec des éruptions nouvelles qui viennent surgir près de celles qni étaient déjà préexistantes ; » 3° Que ces mouvements généraux sont très-compliqués et ne suivent pas une loi symétrique dans les deux hémisphères. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les dépressions barométriques extraordinaire sobser- vées en Italie, dans tes mois d'avril et de mai. Note de M. Ch. Matteucci. « Malgré la répugnance que j'éprouve à occuper les moments de l'Aca- démie avec des recherches de Météorologie nécessairement imparfaites et dont il n'y a pas défaut de nos jours, j'ose néanmoins lui présenter quelques ( 171 ) résultats qui me paraissent importants et bien constatés sur les perturbations de l'atmosphère de la Péninsule pendant les mois d'avril et de mai de celle année, résultats qu'il aurait été impossible de recueillir sans l'aide du service météorologique organisé dernièrement sur nos cotes, et dont j'ai fait mention dans la séance du i5 janvier. Je rappellerai que ce service consiste en vingt ou vingt-deux stations fournies des principaux instruments météorologi- ques, établies dans les ports principaux de la Méditerranée et de l'Adriati- que : les chefs de ces stations, qui sont pour le plus grand nombre des officiers de marine ou des professeurs de physique, donnent tous les matins, depuis le i*"^ avril, au Bureau central, que j'ai établi dans le Musée de phy- sique et d'histoire naturelle de Florence, une dépèche télégraphique conte- nant les variations du baromètre et du thermomètre dans les dernières vingt-quatre heures et les indications de ces instruments dans le moment où la dépèche est envoyée. Le Bureau central forme avec ces éléments un Bulletin contenant la situation générale de l'atmosphère de la Péninsule, qui est transmis aux ports et aux villes principales, en y ajoutant, quand l'état météorologique de l'Europe, qui nous est donné par l'Observatoire de Paris et par les informations télégraphiées de Vienne et de Hollande, l'exige, l'annonce des tempêtes et des forts coups de vent qui menacent nos côtes. » Les observations météorologiques de nos stations sont ensuite enregis- trées et transformées en courbes barométriques , thermométriques des vents, etc. J'ai commencé par former avec les registres des mois d'avril et de mai des tableaux donnant les variations barométriques extraordinaires de nos stations réunies en quatre groupes, c'est-à-dire en stations du nord et du sud de l'Italie sur les deux mers. Pour chacun de ces groupes, formé avec les observations que j'ai raison de croire les plus exactes, j'ai pris les moyennes barométriques, ne tenant compte que des pressions qui sont inférieures ou supérieures au moins de a millimètres à la pression moyenne du lieu. » J'ai ensuite recherché la relation qui devait exister entre les variations barométriques observées dans nos stations et l'état atmosphérique de l'Eu- rope. En profitant du Bulletin international de l Observatoire de Paris et des observations publiées par les Bureaux météorologiques de Vienne, de Lon- dres, d'Utrecht, j'ai pu construire des courbes barométriques de ces deux mois, qui embrassent les stations du Nord et de la Baltique, le centre de l'Europe, les ports de la Manche, la côte occidentale de l'Irlande et de l'An- gleterre, l'Espagne, le Portugal et le golfe de Gascogne. Cette recherche, comme on le verra par la suite, a été très-instructive et m'a aidé à confirmer 23.. ( 172 ) et compléter les conclusions que j'avais tirées de mes premières études sur l'origine et la propagation des tempêtes en Italie, que j'ai communiquées à l'Académie dans la séance du i" mai i865. » Voici d'abord ces deux tableaux, relatifs aux variations barométriques des quatre groupes principaux de nos stations. Un premier groupe com- prend Gènes, Livourne et Porto-Fenajo; un autre Napies et Palerme; sur l'Adriatique, les deux groupes sont Ancône et Rimini; l'autre, Catania, Brindisi et Bari. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique des mois d'avril et mai ( 1 866). HIMUDH. MAXIMUM. WORD ^ORD sur SUD NOftD .NORD SUD StD jouas. Méditer- JOUBS. Adria- JOURS. -Méditer- JOOBS. Adria- JOCHS. Méditer. JOURS Adria- JOCRS. Méditer- JOCRS. Adria- ranée. tique. ranée tique. ranee. tique ranée. tique. ATril. mm Avril. Avril. mm Avril. Avril. D]m Avril. mm Avril. mm Avril. 2 I0j45 2 7>" 3 5,78 mm 8 . 3,06 8 3,70 7 5j05 8 ,'l,5o 6 7, .5 6 3,5o 6 4.72 6 2.87 1 1 2,60 1 1 2,69 9 5,67 i5 2,36 10 2,16 16 2,59 16 3,57 >4 2,19 ■4 2,57 '4 2,12 '4 3,19 32 3,38 22 3,80 22 /i,43 22 3,5i ■ 6 4,75 '7 5,32 '7 3,69 18 3,94 Mai. Mal. Mai. Mai. 25 3,57 25 4,58 25 2,29 25 3,06 2 i5,95 2 i5,o3 I .3,87 , 8,7. Mai. Mai. Mai. Mai. i3 7;72 i3 8,02 ■4 7,>3 i3 4,63 5 2,.'|6 6 2,.->7 5 ,,25 6 3,08 26 7.95 26 7,3i 24 5,52 24 2,8G 19 t,So 22 3,03 22 1 ,01 21 2,58 3o 4>9> 3o 2,85 3i 4,33 3i 3,5o ^^^^■B ^^■^^^H ^^^^■i ^^■HB ■■■^IH ^^^^■■H ■■■■■■ ^^^^■■H ■■n^M ^^^^^IH ^■i^^^^fl » N'osant pas joindre à cette Note les figures qui donnent les courbes barométriques des stations principales de l'Europe que j'ai nommées, je donnerai une description aussi rapide que possible des variations extraor- dinaires du baromètre dans ces stations dans les deux mois d'avril et de mai. » Dans les derniers jours du mois de mars, la pression était à peu près normale sur toute l'Europe. C'est le 1" avril qu'une grande dépression ba- rométrique se manifeste rapidement sur la côte occidentale de l'Angleterre, sur l'Espagne et sur le golfe de Gascogne, sans atteindre le nord. Nous avons vu, dans les tableaux rapportés, qu'une telle dépression, qui a eu lieu à Genève et à Moncalieri le 2, a frappé Gènes et toutes les autres stations du nord le même jour sur les deux mers, parvient à Naples et à Palerme le jour suivant et n'apparaît pas dans les stations sud de l'Adriatique. » Les 4 et 5 avril, le baromètre étant haut dans le nord et dans le centre ( 173 ) de l'Europe, la dépression barométrique continue et s'étend, et un nouveau minimum atteint les côtes occidentales de l'Angleterre, de la France et de l'Espagne. Le 6, un grand minimum s'est produit à Gènes et dans toutes les autres stations des deux mers le même jour, tout en diminuant de valeur rapidement vers le sud et dans l'Adriatique; il faut noter que malheureuse- ment nous ne raisonnons que sur les observations de 7 à 8 heures du matin, de sorte que, quant à la vitesse de propagation de ces perturbations atmo- sphériques, on ne peut tenir compte que des intervalles de vingt-quatre heures. M Ensuite, de fortes pressions se produisent de nouveau sur toute l'Eu- rope; maisà commencer du 1 1 jusqu'au i4, le baromètre, qui reste toujours très-haut en Espagne et dans le golfe de Gascogne, commence à baisser en Ecosse, en Irlande, en Angleterre, dans le nord et sur la Manche, et atteint le i4un minimum. Le i 5 il y a encore uu minimum sur les côtes nord de l'Italie des deux mers, qui atteint les stations du sud le jour suivant. Du 1 5 au 18 la pression est haute dans toute l'Europe ; du 19 au 21, le ba- romètre, toujours très-haut dans le nord en Espagne et sur le golfe de Gascogne, baisse rapidement et atteint un minimum le 21 dans le nord de l'Ecosse, en Irlande, en Angleterre, dans le centre de l'Europe; en Italie, nous avons encore un minimum qui atteint, le 22, toutes les stations des deux mers. » Du 24 au 25, la pression est très-haute au centre de l'Europe et nor- male en France, en Angleterre et sur le nord de l'Espagne; en Italie il y a aussi, le 2 5 un maximum dans toutes les stations. » Du 26 au 29, une grande dépression commence dans le nord, qui, le jour suivant, atteint le centre de l'Angleterre, la Manche, l'Espagne et le golfe de Gascogne. Ce minimum se montre à Groningue, à Greenwich, à Genève, à Bilbao, à Lisbonne, entre le 3o avril et le 1" mai. C'est aussi le i" mai que la dépression commence dans les stations de l'Italie, et nous avons ainsi un minimum qui est le plus grand de tous ceux observés dans ces deux mois (16 millimètres pour le nord et 9 millimètres pour le sud); mais cette fois le minimum commence par le sud, et ce n'est que le joursuivant, le 2 mai, qu'il arrive aux stations de la Méditerranée et de l'Adriatique du nord. » Le i" et le a mai, le baromètre commence à monter dans le nord et dans le golfe de Gascogne, tandis qu'une nouvelle et forte dépression a lieu dans ces mêmes jours sur la côte occidentale d'Irlande, d'Angleterre, et au centre de l'Europe. Dès ce moment jusqu'au 7, les pressions sont hautes ( «74 ) partout, et nous avons un maxntinm le 5 dans les stations de la Méditerranée et le 6 dans celles de lAdriatique. » Du 8 jusqu'au la du mois de mai, la pression restant toujours très- haute en Espagne, à Lisbonne et sur le golfe de Gascogne, le baromètre baisse dans le nord, et le 12 il y a i'"e forte dépression sur les côtes occi- dentales de l'Angleterre, de l'Irlande et de la Manche. Le i3, un minimum de 7 à 8 millimètres se montre dans les stations du nord de la Méditerranée, se propage à peu près dans le même jour sur l'Adriatique et arrive le jour suivant dans les stations du sud. » Du i4 au 23 mai, il n'y a que de hautes pressions partout, excepté sur l'Espagne et le golfe de Gascogne, où le baromètre a toujours baissé. Le 24, les seules stations du sud de l'Italie des deux mers donnent encore un mini- mum de pression, après quoi la colonne barométrique se relève. » Le 25 et le 26, le baromètre monte en Espagne et sur le golfe de Gas- cogne, et au contraire une dépression très-forte se montre au centre de l'Europe, sur la Manche et sur la côte occidentale de l'Angleterre et de l'Irlande. Le 25 au soir, un minimum atteint Genève, et le jour suivant nous avons une grande dépression dans les seules stations du nord des deux mers. » Du 26 au 3o et 3i mai, le baromètre se maintient au-dessus de la nor- male en Portugal, en Espagne et sur le golfe de Gascogne, et baisse lente- ment dans le nord, au centre de l'Europe, en Angleterre, en Irlande. C'est à peu près cette même marche que la colonne barométrique suit sur nos côtes. Le 3o, une grande dépression atteint Valentia et toutes les côtes occi- dentales de l'Irlande et de l'Angleterre, et c'est seulement le jour suivant que le baromètre baisse rapidement sur le golfe de Gascogne. En Italie, nous avons encore un minimum de pression le 3o dans les stations du nord, et le 3 1 dans celles du sud. )) En réfléchissant sur les nombres que nous avons r.ipportés afin de re- présenter les variations barométriques extraordinaires de nos stations, et à la marche de ces mêmes phénomènes en Europe, on est amené nécessaire- ment aux conclusions suivantes : » 1° Les grandes oscillations barométriques qui se sont vérifiées si fré- quemment dans les mois d'avril et de mai de cette année, sur les côtes des deux mers de la Péninsule, ont été constamment précédées par des varia- tions semblables provenant de l'Atlantique et qui se sont manifestées d'a- bord dans le nord, sur les côtes occidentales de l'Angleterre et de l'Irlande, et dans le golfe de Gascogne. Le chemin ainsi parcouru par ces oscillations ( 175 ) dans des intervalles de temps qui ont varié d'un à deux jours est évidem- ment tracé par les stations intermédiaires qu'elles ont traversées avant leur arrivée sur les côtes d'Italie. » 2° Les grandes dépressions barométriques de nos stations de ces deux mois se sont propagées, ou paraissent s'être propagées, d'une extrémité à l'autre de la Péninsule, rarement du sud au nord, le plus souvent du nord au sud, avec une vitesse qui a varié de quarante-huit heures à quelques heures seulement, et qui a été le plus fréquemment estimée de vingt-quatre heures. « 3° En général, la valeur de ces minima a diminué dans le sens de la propagation ; mais c'est toujours dans les stations du nord de la Méditer- ranée qu'ils ont atteint la plus grande valeur, et on les a vus augmenter dans le nord de la Méditerranée, même dans les cas où la dépression s'était propagée du sud au nord. La différence entre les minima du nord de la Méditerranée et ceux des autres stations a été quelquefois du simple au double pour le nord. C'est dans les stations de l'Adriatique et surtout dans celles du sud de cette mer que ces dépressions ont été les plus petites possi- ble, et il est arrivé dans deux ou trois cas que ces minima, ayant eu lieu pour toutes les autres stations, ont manqué pour celles du sud de l'Adria- tique. » 4° Le plus souvent, et toujours dans les cas des plus grandes excursions barométriques, le minimum a été atteint moins rapidement que le maximum successif; ainsi on voit la courbe barométrique de ces deux mois, après avoir atteint un minimum, se relever rapidement à la plus grande pression et rester au-dessus de la normale, en faisant de légères oscillations, pendant un temps beaucoup plus long qu'elle n'était restée au-dessous, mais d'une quantité toujours moindre que la quantité dont elle était descendue. » Voici les nombres qui appuient ces conclusions et qui expliquent aussi la direction des vents (en ne tenant compte que de ceux d'une certaine intensité) qui ont soufflé sur les côtes de l'Italie dans ces deux mois. » Sur soixante et un iours d'observations, il y en a eu trente et un dans lesquels la pression était à peu près égale entre les stations du nord et celles du sud sur les deux mers; vingt-cinq jours dans lesquels la pression des stations du nord était moindre que celle du sud ; et cinq jours dans le cas contraire. » En comparant sous le même point de vue les pressions sur les côtes de l'Adriatique et celles de la Méditerranée, on trouverait vingt-quatre jours dans lesquels la pression était moindre sur la Méditerranée que sur l'Adria- ( '76 ) tique, vingt-six de pression égale et onze dans lesquels la pression sur la Méditerranée a été pins haute que sur l'Adriatique. )) Les pressions moyennes des deux mois avril et mai de cette année ont été les suivantes : Stations du nord 760™'" ,65 Stations (lu sud ^Gi'^^jiS Différence o""" ,48 Pour toutes les stations de la Méditerranée 760™'" ,65 Pour celles de l'Adriatique 761"",! 3 Différence o''"",48 » Entre les seules stations du nord et celles du sud de la Méditerranée la différence a été ©"""jSS, et entre celles de l'Adriatique la différence a été o™™,42. C'est toujours pour les stations du nord que la pression moyenne a été moindre. » Tous les nombres que nous venons de rapporter sont notablement inférieurs aux moyennes généralement admises pour la pression normale de ces lieux. » 5° La règle, que le vent souffle du baromètre haut au baromètre bas, s'est constamment vérifiée pour toutes les grandes dépressions qui ont eu lieu sur nos côtes dans ces deux mois. Ainsi, le vent a été constamment de sud-est plus ou moins fort dans les jours 2, 3, 6, i5 avril et dans les jours 1", 2, 3, i3, 29, 3o et 3i mai, qui sont ceux des grandes oscillations baro- métriques. » En général, le vent a soufflé en sens contraire à celui de la propagation des dépressions; et dans le plus grand nombre de cas, le vent a commencé à souffler et la mer à s'agiter à Naples, avant que le minimum de Gênes fût parvenu à l'extrémité méridionale. » 6" Les hautes pressions, qui ont en lieu en général sous des vents Irès- torlsdunord et nord-est, une fois seulement sur sept ont été accompa- gnées d'une agitation de la mer. Au contraire, les tempêtes plus ou moins fortes avec des vents de sud-est ou de sud-ouest n'ont jamais manqué sous les grandes dépressions barométriques. » 7" Dans les deux mois d'avril et de mai, on a eu pendant trente jours la Méditerranée plus ou moins agitée dans le nord, et trente-trois dans le tud : l'Adriatique n'a été agitée que vingt-cinq jours dans le sud et dix- buit dans le nord. » 8° Le nombre des grandes oscillations barométriques qui se sont véri- ( '77 ) fiées sur les côtes de la Péninsule dans les mois d'avril et de mai de celle année est le même que celui des variations correspondantes qui ont eu lieu sur les côtes nord et nord-ouest de l'Europe, et précisément sur la côte occidentale de l'Irlande et de l'Angleterre. De là la conclusion que l'ori- gine de ces oscillations en ItaKj et des tempêtes cjui les ont accompagnées n'a pu se trouver dans les régions de l'Europe situées à l'est et au sud de la Péninsule. » 9" Pendant ces deux mois, de fortes dépressions barométriques se sont vérifiées dans la Baltique et dans le golfe de Gascogne sans être accom- pagnées par des variations semblables sur les côtes occidentales de l'Ir- lande et de l'Angleterre, et elles n ont pas été suivies par des perturbations semblables d;uis l'atmosphère de l'Italie : vice versa, des dépressions sem- blables qui ont attaqué les côtes occidentales d'Irlande et d'Angleterre sans atteindre le golfe de Gascogne et la péninsule ibérique ont eu con- stamment leur contre-coup sur les côtes de l'Italie. Ces résultats, que j'avais déjà annoncés dans ma dernière conmiunication à l'Académie, mettent hors de doute que les tempêtes qui menacent nos mers sont généralement celles qui, venant de l'Atlantique, attaquent les côtes occidentales de l'Ir- lande et de l'Angleterre et se propagent du sud-ouest au nord-est à travers l'Europe. » 10° Les dépressions barométriques du golfe de Gascogne paraissent donc atteindre rarement les côtes de la Péninsule; et les grandes perturba- tions du 2 et 3 mai, pendant lesquelles le baromètre a atteint le mininuim d'abord au sud et puis au nord de l'Italie, et qui ont été précédées par une grande tempête s'étendant du golfe de Gascogne à la mer du Nord, font supposer que l'influence des tempêtes du golfe de Gascogne se borne à agiter l'atmosphère et la mer dans le sud de l'Italie. » Je ne veux pas achever cette conununication pour laquelle, malgré sa longueur, je réclame de l'indulgence de l'Académie l'insertion dans les Comptes rendus, sans ajouter quelques mots sur des réformes qu'il faudrait introduire, selon moi, dans l'organisation de ces services météorologiques et que je recommande principalement à l'initiative de l'illustre Directeur de l'Observatoire de Paris qui a contribué pour une si grande part à les fonder et à les étendre en Europe. » Dans l'impossibilité où l'on est de confier les stations météorologiques à des physiciens ayant fait une étude spéciale et pratique de cette sorte d'observations, il faut que les directeurs de ces services fassent vuie étude C. R., 1866, ^m» Semestre, (T. LXIII, N» 4.) ^4 (lyS) comparative de leurs stations, afin de parvenir à les réduire au moindre nond)re possible, sans i)orter atteinte au but qu'on se propose. )i Je crois également nécessaire de soiniietlre ces stations à des inspec- tions régulières, faites par des boinmes compétents et dans le cas de juger (le l'état des instruments, de leur installation et de la manière de faire les observations. « En réussissant à réduire le nombre des stations, on aura aussi l'avan- tage de pouvoir les fournir d'appareils enregistrears et de les confier à des observateurs liabiles, qui sont toujours nécessaires pour qu'ils puissent d'eux-mêmes donner en temps utile des avis de tempêtes ou de coups de vent qui menacent les points les plus rapprochés. )) Il faudrait aussi s'entendre pour que toutes les observations de pres- sion et de température fussent publiées en nombres rapportés aux mêmes échelles, et pour que, à la suite des colonnes de la pression, delà tempéra- ture et des vents, on en ajoutât une autre formée des différences entre ces nombres et ceux du jour précédent à la même heure, ou les moyennes de ce jour. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. TUÉoniE DES NOMBRES. — Formule cjénérale des nombres premiers. Mémoire de M. É. DoRMov, présenté par M. Bertrand. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Chasles, Bertrand, Hermite.) « Avant de rechercher la formule générale des nombres premiers, je dois faire connaître la loi de formation de certaines quantités qui me serviront de coefficients, et que je nommerai les ohjertifs d'une série de nombres donnés. Étant donné un nombre quelconque de nondnes, quatre par exemple, qui seront c/, b, c, d, j'écris d'abord l'unité i, puis le dernier des nombres donnés d; puis j'opère en multipliant toujours la dernière quantité obtenue par le nombre qui précède le dernier employé, ce qui me donne successivement de + i, {de -i- \)b + d, et enfin [[de -\- i)h -\- d\n + de ■+■ i . Je forme ainsi quatre nouveaux nombres que je nomme objectifs complets ou du quatrième ordre des quatre premiers, et que je distingue entre eux par les noms de premier, deuxième, troisième et quatrième, qui marquent leur ( '79 ) rang. J'appelle de même objectifs tlii troisième ordre ceux que l'on obtient en opérant seulement sur les trois premiers nombres donnés a, Z», c. Enfin, je représente ces nombres par la lettre O suivie de deux indices, dont le premier indique leur ordre et le second leur rang; ainsi le deuxiènie ol)jec- tif du quatrième ordre est 0„,., = r/c + i . La loi de formation des objectifs est indiquée par cette formule g étant le nombre à employer dont le rang dans la série a. h. c, etc., est n — p + i . « On obtient de curieuses propriétés en écrivant les objectifs des divers ordres d'une série de nombres donnés, 5, 2, 3, i, 2, 4, par exemple, dans un tableau disposé comme celui-ci : I ■1 9 J /> 1'^ lOf) 59:1 ' ■' :î I [ :>:. ,■^r, 1 1 '1 1) 'mi 1 ■■ / :is I ■' 1 1 1 '■ 1 Objectifs du Ct^ oi'tlro. Objectifs (lu r)** ordi'O. Objectifs du /[^ ordre. Objectifs du 3" ordre. Otjjcclifs du 9.^ ordre. Oljjeclifs du i*'' ordre. I) On remarquera d'abord que le dernier objectif complet, 593, est le même c[u'il serait poiu' les nombres pi'oposés pris dans l'ordre inverse; puis, que les produits en croix de quatre nombres quelconques formant un carré, comme 1 1, 2,'), 4 ^^ 9, ne différent que d'une unité, et enfin que les pro- duits en croix de quatre nombres |)lncés aux quatre angles d'un rectangle quelconque, comme i3, 593, i et 49, sont soumis à la formule suivante : suivant cpie le deuxième indice du plus |if>til nombre, c'est-à-diie /», si l'on suppose 1)1 > //, est pair ou impaii-. 24.. ( «8o) » Tci, m = 6, Ti = ^, f) = 1 , s = ^, ce qui rlonne I X 593 — I ?) X 49 = — 4 X II, égalité vérifiée par le calcul. » En prenant pour tous les nombres originaires l'unité, on obtient un tableau dans lequel tontes les lignes sont les mêmes. Cette ligne, dont on peut représenter les nombres par A avec un indice, est la suivante : I, 2, 3, 5, (S, i3, 21, 34, 55, 89, i44i etc., et ses nombres jouissent des propriétés indiquées par les fornuiles sui- vantes : AA A A -f-A A A2 A A -I-A2 A2-i_A'- — A A suivant que m et n sont de parité différente ou égale, etc. » Cela posé, je me servirai, pour établir la formule générale des nombres premiers, de cette propriété que, pour qu'un nombre soit premier, il fant et il suffit qu'il ne soit divisible par aucun des nombres premiers plus petits que sa racine carrée. En représentant donc par a^ une indéterminée qui ne peut recevoir que des valeurs entières et plus petites que h, par m, îi et p des nombres entiers quelconques, tout nombre premier N devra être à la fois de la forme 2« + i et de la forme 3p + n^; or, en égalant ces deux expressions et les traitant par l'analyse indéterminée, on obtient la formule N3 = 6mi — 2^3 + 3, qui est complète et exclusive pour tous les nombres premiers N3 plus petits que le carré de 5. De même, en posant Nj = Gn — 2^3 -1-3 = 5/)-)- rt,, on obtient par l'analyse indéterminée N5 ^ Zom 4-6/75-1- lor/j — i5, pour les nombres premiers plus petits que le carré de 7; puis N, = 2io/n — 90 rt, -I- 546 «5 4-910(73 — 1 365, pour les nombres premiers plus petits que le carré de 11, et ainsi de suile^ ( '8. ) On généralise enfin ce calcul, et en désignant par 2, 3, 5,... r, s, f, u la suite natiu'elle des nombres i)remiers, on obtient pour la formule complète et exclusive des nondjres premiers inférieurs au carré de u N, = 2.3.5.. ./'.y./, m + D,fl,H- /QD^cr^ + t. .ï.QCjD^fl^ + . .. +ï.i^.r. . .7 . 5 .C, CjCr- . .CïCsDgrtj + ^ .5. . . 7 . 5. 3C,Ci. . .CïCjCs. Dans cette formule, voici quelle est la signification des quantités C et D. C, représente l'objectif complet de tous les quotients obtenus dans la re- cberche du plus grand commun diviseur entre t e( le produit 2.3.5.../'. 5^, et D, est égal ktCi ± i, suivant qu'il y a dans cette même recherche un nombre impair ou pair d'opérations. » Comme propriétés particulières, on peut remarquer que D, est toujours divisible par le produit 2.3.5...r.J, et que le rapport des coefficients de 1.1,./ 1 • » 1 . e" ' Bi deux nideterminees quelconques a^ et rt^, qui est égal a--; F7^i~' "*^ dépend que de leur rang, et reste le même quel que soit t, c'est-à-dire dans toutes les formules s'appliquant jusqu'à une limite quelconque. » Ainsi, étant connu un certain nombre de nombres premiers, la valeur de Nf est la formule complète et exclusive de tous les nombres premiers plus petits que le carré du nombre premier suivant. » ÉLECTRO-CHIMIE. — Sur la production de iozone. Note de M. G. Planté, présentée par M, Edm. Becquerel. (Renvoi à la Commission précédemment nommée pour les communications relatives à l'ozone, Commission composée de MM. Chevreul, Dumas, Pelouze , Pouillet, Boussingault, Le Verrier, Vaillant, Fremy , Edm. Becquerel.) a Dans un moment où l'attention des physiciens et des chimistes est appelée sur l'ozone, je crois devoir signaler un fait que j'ai observé dans mes recherches sur les courants secondaires, et qui sera peut-être de quelque utilité pour l'étude des propriétés de ce corps. » Les métaux inoxydables, tels que l'or et le platine, ont été considérés jusqu'ici comme étant les seuls qu'on pût employer comme électrodes pour obtenir l'ozone par la décomposition électro-chimique de l'eau. Or, j'ai reconnu que l'ozone pouvait être aussi bien produit par des électrodes de plomb que par des électrodes de platine, et même en plus forte propor- tion. ( l82 ) » On peut s'en assurer faciloment en jjrenant deux voltamètres, dont l'un est formé par des tils de platine, l'autre par des fils de plomb de même longueiu- et de même diamètre, et les faisant traverser par un même cou- rant. El) plongeant des bandes de papier ioduré et amidonné dans des tubes ouverts placés au-dessus du fil positif de cliaque voltamètre, ou les verra bleuir dans 1 un et clans l'autre, et l'on pourra observer cpie le papier plongé dans l'oxygène du voltamètre à fils de plomb bleuit plus rapide- ment et avec plus d'intensité que le papier plongé dans l'oxygène du volta- mètre à fils de platine. » En faisant dégager simultanément l'oxygène ozone des deux volta- mètres dans des dissolutions semljlables d'iodure de potassium, la dissolu- tion soumise à l'action de l'oxygène du voltamètre à fils de plomb se colore plus foitement en jaune que celle qui est traversée par l'oxygène du volta- mètre à fils de platine^ et l'on trouve que la quantité d'iode mise en liberté par l'ozone du voltamètre à fils de platine étant représenté par i, celle qui est fournie par l'ozone du voltamètre à fils de plomb est approximative- ment égale à 1,5. En d'autres termes, la quantité d'ozone donnée par le platine n'est que les |^ de celle qui est obtenue avec le plomb. » La vivacité de l'odeur, la rapidité d'oxydation de l'argent, offrent aussi une différence facilement appréciable. » Cette production d'ozone, plus abondante avec des électrodes de plomb qu'avec des électrodes de platine, est un fait assez difficile à expliquer dans l'état actuel de nos connaissances sur l'ozone. Quand on produit ce gaz à l'aide de l'électricité statique ou d'induction, la nature des électrodes ou des conducteurs métalliques entre lesquels a lieu l'étincelle n'influe pas d'ime manière sensible; car on sait que MM. Fremy et Edmond Becquerel sont parvenus à transformer l'oxygène en ozone dans un tube de verre sim- plement électrisé par influence, et sans l'intervention de fils métalliques d'aucune sorte. Mais quaml on prépare l'ozone à l'aide de la pile, la nature des électrodes joue, au contraire, un rôle prépondérant. Dans le cas pré- sent, c'est un métal plus oxydable que le platine qui produit plus d'ozone. L'oxyilatiori est, il est vrai, tout à fait superficielle; l'épaisseur de la couche d'oxyde n'augmente pas k mesure que le courant fonctioiuie, et le volume de l'oxygène n'en est pas sensiblement diminué, si on le compare au vo- lume; d'oxygène fourni par le platine dans les mêmes conditions. Cepen- dant cette couche d'oxyde exerce une double action ; car elle est la source d'un courant secondaire énergique, et elle facilite en même temps la pro- duction d<' l'ozone. ( i83 ) » Poui' se rendre compte de la manière dont elle agit dans ce dernier cas, on ne pent faire que des hypothèses qu'il serait prémaluré de déve- lopper ici. Je me bornerai donc à conclure, quant à présent, que pour pré- parer l'ozone par l'électrolyse de l'eau, on devra employer des fils de plomb, de préférence à des fils de platine. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Des moyens d'annuler les perturbations produites dans le mouvement des macidnes par les pièces de leur mécanisme. Mémoire de M. H. Arnoux, présenté par M. Delaunay. (Extrait.) (Commissaires : MM. Poncelet, Piobert, Morin, Combes, Delaunay.) « Le déplacement des pièces du mécanisme des machines produit dans loin- mouvement des perturbations importantes. En même temps, il met en jeu les réactions des appuis ou des liaisons diverses de ces machines d'une manière fâcheuse et quelquefois dangereuse. Nous voulons montrer ici qu'on peut annuler ces perturbations dans la plupart des machines em- ployées par l'industrie, au moyen de dispositions simples et en général pra- ticables. » Le principe général de la solution est le suivant : » Dans une machine en mouvement^ les pièces du mécanisme ne donne- ront lien à aucune perturbation du mouvement et à aucune modification dans les réactions des appuis ou des liaisons de cette machine, si les forces accélératrices provenant de ces pièces se font constamment équilibre, c'est-à-dire si elles donnent lieu à une résultante nulle et à un couple résul- tant nul. » Cette condition qui est suffisante est en même temps nécessaire, et elle peut se traduire immédiatement dans les deux énoncés suivants : » 1° Les quantités de mouvement provenant des pièces du mécanisme doivent donner lieu à une résultante constante ou, ce qui revient au même, le mouvement relatif de leur centre de gravité doit être uniforme. » 2° Ces mêmes quantités de mouvement doivent donner un couple résultant constant autour d'un point animé de la vitesse générale de la machine » L'auteur entre ensuite dans des détails circonstanciés, pour montrer comment les règles qui se déduisent de ce principe général peuvent s'appli- quer : 1° aux machines directes à un ou plusieurs cylindres; 2° aux ma- chines à balancier ; 3° aux machines oscillantes. ( i84 ) GÉOLOGIE. — Observulions relatives à une communication récente de M. Ley- inerie !>ur tin nouvel éloije à introduire en (jéolorjie ; /)ar M. de Kouville. (Extrait.) (Commissaires nommés précédemment : MM. Élie de Beaiimont, d'Archiac, Daubrée.) " Dans sa communication du 9 juillet dernier siu- un nouvel étage à introduire en géologie, M. Leymerie s'exprime comme il suit : ic L'étage rutilant qui constitue essentiellement cette chaîne, que j'ai » dernièrement étudiée en compagnie de J\IM. de Rouville et Magnan, se » trouve compris entre le terrain à nummulitcsel une assise liasique sous » laquelle il passe en renversement. » » J'ai à taire, pour mon compte, des réserves que je n'ai pas dissirauléesà ces messieurs sur le lieu même de l'observation. J'ai cru y trouver les élé- ments suffisants d'une conviction contraire à la leur. L'horizon rutih'.nt eu question reposerait, suivant moi, à .Saint-Chinian, sur le terrain à nummu- lites qui lui-même est en contact immédiat avec les schistes du terrain de transition. » Mes travaux pour la carte géologique de l'Hérault me ramèneront bientôt dans cette région, et j espère alors être en mesure d'appuyer mes réserves actuelles de faits démonstratifs. » M. Clément adresse de Bordeaux une Note relative à lui nouveau frein, destiné à prévenir les accidents sur les chemins de fer. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. liEOFFUoY adresse à l'Académie un Mémoire contenant 54 1 Tables ma- nuscrites, destinées à la navigation par arcs de grands cercles. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation. ) M. DE Lapi-acve adresse à l'Académie une Note ayant pour tilie : « Trai- tement et préservation du choléra au point de vue rationnel ». (Renvoi à la Commission du legs lîréanf.) ( i85) CORRESPONDANCE. 31. LE Secrétaire de l'Acadésiie de Berlin adresse, an nom de cette Aca- démie, un volume de ses « Mémoires » pour l'année 1864. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un opuscule de M. Vander Mensbrugglie, extrait des « Bul- letins de l'Académie royale de Belgique » et ayant pour titre : « Discussion et réalisation expérimentale d'une snrf^ice particulière à courbure moyenne nulle, » et donne lecture du passage suivant de la Lettre d'envoi : « L'objet de ce travail est la réalisation parfaite d'une surface minima particulière, à l'aide d'un principe fécond dû à M. le professeur Plateau, avec qui j'ai depuis dix ans la bonne fortune de pouvoir travailler : ce prin- cipe permet de produire très-simplement des surfaces parfois extrêmement compliquées au point de vue analytique, et de faire ainsi de la haute Géomé- trie au moyen de minces lames liquides. » M. le Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance : 1° Un opuscule de M. Leymerie ayant pour titre : « Esquisse géognostique de la vallée d'Aspe » ; 1° Un opuscule de M. Zantedesrlii, imprimé en italien et ayant pour titre : « Les doctrines du P. Secchi sur la prévision des météores et des bourras- ques, et celles de M. Zantedesclii, avec des documents historiques ». TOXICOLOGIE — Sur tes propriétés toxiques du sulfure de carbone, et sur l'emploi de ce licjiiide pour la destruction des rats et des animaux nuisibles qui se terrent. Note de M. S. Cloëz, présentée par M. Chevreul. « Le sulfure de carbone mélangé à l'état de vapeur avec une masse d'air considérable peut être introduit dans les organes respiratoires de l'homme et des animaux sans produire de troubles immédiats; cependant un pareil mélange ne peut pas être respiré impunément pendant longtemps. » Lorsque l'air respiré, au lieu de contenir seulement quelques millio- nièmes de vapeur de sulfure de carbone, en renferme environ ^ de sou volume, le mélange agit alors rapidement sur l'économie animale, et, si l'on n'arrête pas à temps son action, il détermine la mort infailliblement. C. R., i865, 1"" Sr-m« 4.) ^-•' ( '86) » Les effets toxiques du sulfure de carbone ont été constatés expérimen- talement sur diverses es|)èces d'animaux prises parmi les Mammifères, les Oiseaux et les Reptiles. » Première expérience. — Un rat de forte taille a été placé dans une cloche tubulée de verre, de 17 litres de capacité, où l'on avait mis d'avance lui tampon de coton imprégné de sulfure de carbone. Dans les premiers instants l'animal est resté parfaitement calme, il a paru s'assoupir; mais au bout d'une demi-minute il a commencé à s'agiter vivement en cherchant à se soustraire à l'odeur du sulfure : bientôt ses mouvements se sont ralentis, il a éprouvé quelques secousses convulsives, puis il est tombé sur le flanc en continuant à respirer; mais peu à peu la respiration a diminué, et la mort est arrivée quatre minutes après le commencement de l'expérience. » A l'ouverture du cadavre on a constaté ime congestion sanguine dans toute la masse du poumon : le cerveau ne présentait aucune lésion, les ca- vités du cœur étaient remplies de sang noir, l'oreillette droite de cet organe a continué à se contracter pendant plus de deux heures après la mort de l'animal. Les globules du sang examinés au microscope n'ont paru ni dé- formés ni altérés. » Deuxième expérience. — Un lapin adulte a été tenu pendant quelques minutes le nez placé au-dessus d'une éponge imprégnée de sulfure de car- bone : l'animal est resté d'abord bien tranquille, il s'est débattu ensuite fai- blement; on l'a laissé libre alors, mais il n'était déjà plus maît:e de ses mouvements, il paraissait ivre; on l'a forcé de nouveau à respirer l'air chargé de vapeur de sulfure, de manière à produire une insensibilité de tous les mendjres, sans aller jusqu'à la mort de l'animal. On a observé ici les mêmes phénomènes que dans la première expérience. On a enlevé l'é- ponge imprégnée de sulfure au moment où la mort parut imminente. Le lapin abandonné dans cet état est resté près d'une demi-heure sans bouger, sa respiration s'est rétablie lentement; au bout d'une heure il essayait de lever la léle et rie se dresser sur ses pattes, mais les membres postérieurs étaient encore paralysés; une heure plus tard l'animal était debout et man- geait comme s'il ne lui était rien arrivé. » La Irnisiènie expérience, faite également sur un lapin, est la répétition de la seconde, avec cette différence que l'action du sulfure a été prolongée jusqu'à la mort de l'animal, arrivée au bout de neuf minutes. A l'autopsie, on a constaté une congestion sanguine à la base des poumons; le cœur ayant été extrait du corps de l'animal avec les organes respiratoires, on a ( «87 ) constaté que l'oreillette droite a continué de se contracter pendant plus de cinq heures. > Le sulfure de carbone parait agir plus rapidement encore sur les Oi- seaux que siu- les Manuniteres; son action sur les Reptiles est au contraire beaucoup plus lente, comme on pouvait le prévoir : les essais ont été faits sur des moineaux et sur des grenouilles. • » L'application du suUdre de carbone à la destruction des animaux qui se terrent a été faite au Muséum d'Histoire naturelle sur les rats (pii pullu- laient dans divei'ses parties de l'éiablissement, principalement du cote des animaux féroces et dans le voisinage du laboratoire de physiologie com- parée. » Le sulfure de carbone se fabrique aujourd'hui en gr.ind. Ou peut se le procurer tians le commerce à raison de 80 centimes à i franc le kilogramme. Le mode d'emploi de ce liquide pour la destruction des rats est très-simple. On jirend un bout de tuyau de plomb de 1 mèire à i'",2o de long et île 20 millimètres de diamètre. Ce tuyau flexible est ouvert à ses deux extré- mités; un petit entonnoir de fer-blanc de forme cylindro-conique s'adapte par la douille à l'orifice supérieur ; on a soin en outie de percer latérale- ment quelques trous dans la paroi du tube près de son extrémité inférieine pour faciliter l'écoulement du liquide dans le cas où l'orifice du tuyau se trouverait bouché par de la terre. » Avant d'appliquer sur une grande échelle le sulfure tie carbone à la des- truction (les rats, j'ai fait un essai préliminaire dans la petite ailée condui- sant au laboratoire de physiologie comparée. Il y avait là, sur un espace de 5o mètres carrés, plusieurs trous habités et communiquant entre eux par des galeries souterraines; on a fait pénétrer le plus loin possible le tube de plomb dans un des trous, et l'on a bouché provisoirement tous les autres avec des tuiles. On a mesiué alors environ 5o grannnesde suifiue de car- bone dans un petit flacon jaugé, et on a versé le liquide dans l'entonnoir. On a attendu quelques minutes pour retirer le tube, puis on a bouché le trou avec de la terre, en ayant soin de la tasser fortement. » La même opération ayant été faite successivement dans tous les Irons, on a attendujusqu'au surlendemain pour voir l'effet produit. J'avais acquis la certitude, pendant l'expérience, que les terriers étaient habités, car j'a- vais aperçu plusieurs rats traversant les galeries souterraines; or, deux jours après, on trouva tous les trous bouchés. J'en ai conclu que les ron- geurs qui s'y étaient réfugiés étaient morts asphyxiés. » Pour vérifier le fait, on a retourné le sol à la béch»;. Sur inie étendue de 25.. ( '88) 2o Hieires environ, on a déterré ainsi quatorze cadavres de rats asphyxiés dans leur demeure. L'expérience était con pléte et suffisante, mais de nom- breux essais faits depuis lors au Muséum ont confirmé de plus en plus ces premiers résultats. » CIJiMIb;. — Sur tes propriétés de la bleitile hexagonale. Note de M. T. Sidot, présentée par M. Edm. Becquerel. « Le sulfure de zinc cristallisé (blende hexagonale), obtenu comme il est dit dans ma Note du 3o avril dernier, avait pu être jusqu'ici considéré comme étant tout à fait fixe aux plus hautes températures; mais les divers moyens que j'ai employés pour préparer ce corps mettent hors de doute une volatilisation partielle, sinon totale. M Dans cette Note, je dis encore avoir obtenu le sulfure de zinc parfai- tement cristallisé en le volatilisant dans un courant d'azote bien pur; il me restait à prouver, ce que j'ai fait depuis, qu'il se volatilise de même et sans résidu dans l'hydrogène sulfuré et dans l'acide sulfureux. Le sulfure cris- tallisé ainsi obtenu dans ces derniers gaz, et dont j'ai l'honneur de présenter lui échantillon à l'Académie, est tout à fait incolore et se présente en hjngs primes hexagonaux ou lamelleux, d'une transparence parfaite. Ces cristaux présentent en outre la propriété qu'ont déjà certains sulfures d'être phos- phorescents dans l'obscurité, propriété qu'ils conservent pendant assez longtemps. M Pour obtenir la blende hexagonale jouissant de cette dernière pro- priété, il faut faire passer de préférence un courant d'acide sulfureux bien pur sur du sulfure de zinc cristallisé (soit la blende naturelle, soit celle que l'on obtient par la calcination du sulfure amorphe), placé dans un tube de porcelaine très-fortement chauffé pendant quatre à cinq heures au moins. » Je dois ajouter que cette préparation est des plus laborieuses^ car, si l'on veut volatiliser la totalité du sulfure, il ne faut opérer que sur 3 à 4 grammes de matière, et c'est seulement au bout de deux heures de la plus haute température que les cristaux commencent à apparaître dans la partie refroidie du tube et y grandissent assez pour en occuper tout le dia- mètre intérieur. Si, au contraire, on veut avoir une plus grande quantité de ces cristaux, il faudra agir sur un excès de sulfure qui donnera dans le même temps une bien plus grande quantité de cristaux phosphorescents. » 11 n'est pas possible de maintenir cette haute température nécessaire à la volatilisation de la blende au delà de cinq heures, attendu que le tube ( «89 ) finit presque toujours par fondre, non pas par un effet seul de la tempéra- ture, mais par l'action de la silice du tube de porcelaine sur les matières basiques des cendres, d'où résulte, comme on le sait, un verre très-fu- sible. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sw l'emploi de hi nitroglycérine dans les carrières de grès voscjien, près de Saverne. Note de M. E. Kopp, présentée par M. Daubréc. « Les propriétés fulminantes de la nitroglycérine C*H'(NO*)'0°, et la relation d'expériences faites avec celte substance dans diverses localités de la Suède, de l'Allemagne et de la Suisse, ont engagé MM. Schmitt et Dietsch, propriétaires de grandes carrières de grès dans la vallée de la Zorn (Bas- Rhin), à en essayer également l'emploi dans leurs exploitations. » Le succès a été assez complet, tant sous le rapport de l'économie que sous celui de la facilité et de la rapidité du travail, pour qu'on y ait aban- donné au moins temporaireuient l'usage de la poudre, et.que depuis environ six semaines on n'exploite plus ces carrières qu'à la nitroglycérine. » Dès le début, nous avions pensé qu'il fallait préparer cette substance sur place; le transport, soit par navire, soit par chemin de fer, d un com- posé aussi fuimmant et d'une puissance si effrayante nous paraissait inad- missible; les grands malheurs arrivés à Aspinwall et à San-Francisco ont démontré que ces craintes étaient fondées, et que le transport de la nitro- glycérine devrait être défendu d'une manière absolue. » Après avoir étudié dans mon laboratoire, avec l'assistance de M. Keller, les divers procédés de préparation de la nitroglycérine (mélanges de gly- cérine avec acide sulfurique concentré et nitrates de potasse et de soude ou avec les acides nitriques de différentes concentrations), nous nous sommes arrêtés au mode de fabrication suivant, qui a été installé dans une cabane en bois, construite dans l'une des carrières. » i" Préparation de la nitroglycérine . —On commence par mélanger dans vuie tourille de grès, placée dans de l'eau froide, de l'acide nitrique fumant à 49 ou 5o degrés Baume avec le double de son poids d'acide sulfurique le plus concentré possible. (Ces acides sont préparés tout exprès à Dieuze et expédiés à Saverne.) D'un autre côté on évapore dans luie marmite de la glycérine du commerce, mais qui doit être exempte de chaux et de plomb, jusqu'à ce qu'elle marque 3o à 3i degrés Baume. Celte glycérine concentrée doit être sirupeuse après complet refroidissement. » L'ouvrier verse ensuite 33oo grammes du mélange d'acides sulfurique et ( '90 ) nitrique bien refroidi dans un ballon de verre (on peut aussi employer un pot de grès ou une capsule de porcelaine ou de grès) placé dans un baquet d'eau froide, et il y fiit couler leiilenient, et en remuant constamment, 5oo grammes de glycérine. Le point important est d'éviter un échaultement sensible du mélange qui déterminerait une oxydation tiMiiullueuse de la glycérine avec production d'acide oxalique. C'est pour cette raison que le vase où s'opère la transformation de la glycérine en nitroglycérine doit être constatnment refroidi extérieurement par de l'eau froide. » Le mélange étant opéré bien intimement, on abandomie le tout pen- dant cinq à dix minutes, puis on verse le mélange dans cinq à six lois son volume d'eau froide, à laquelle on a préalablement imprimé un mouvemenl de rotation. La nitroglycérine se précipite très-rapideuient sous forme d'une huile lourde, qu'on recueille par décantation dans lui vase plus haut que Iarg3; on l'y lave une fois avec un peu d'eau, qu'on ilécante à son tour, puis on verse la nitroglycérine dans des bouteilles, et elle est prête à servir. » Dans cet état, la nitroglycérine est encore un peu acide et aqueuse; mais cela est sans inconvénient, puisqu'elle est euqjloyée peu de temps après sa préparation et que ces impuretés ne l'empêchent nullement de détoner. » 2" Propriétés de ta nitroglycérine. — La nitroglycérine constitue une huile jaune ou brunâtre, plus lourde que l'eau, dans laquelle elle est inso- luble, soluble dans l'alcool, l'éther, etc. M Exposée à un froid même peu intense, mais prolongé, elle cristallise en aiguilles allongées. Un choc très-violent constitue le meilleur moyen poin- la faire détoner. Son maniement est du reste très-facile et peu dangeieux. Répandue à terre, elle n'est que ddficilemeut inflammable par un corps en combustion, et ne brûle que partiellement; on peut briser sur des pierres un flacon renfermant de la nitroglycérine sans que cette dernière détone; elle peut être volatilisée sans décomposition par mie chaleur ménagée; mais si l'ébullitioii devient vive, la détonation est innninente. » Une goutte de nitroglycérine londjant sur une |)laque en fonte moyen- nement chaude se volatilise tranquillement; si la plaque est rouge, la goutte s'enflamme immédiatement et brûle comme un grain de poudre sans bruit; tuais si la plaque, sans être rouge, est assez chaude pour que la nitro- glycérine entre immédiatement en ébullitiou, la goutte se décompose brus- quement avec une violente détonalion. » La nitroglycérine, surtout lorsqu'elle est impure et acide, peut se dé- ( ^9' ) composer spontanément au bout d'un certain temps avec dégagement de gaz et production d'acide oxalique et glycérique. » Il est probable que c'est à une pareille cause que sont dues les explosions spontanées de nitroglycérine dont les journaux nous ont fait connaître les effets désastreux. La nitroglycérine étant renfermée dans des bouteilles bien bouchées, les gaz produits par sa décomposition spontanée ne pouvaient se dégager; ils exerçaient donc une très-foric pression sur la nitroglycérine, et dans ces conditions le moindre choc et le plus léger ébranlement pouvaient déterminer l'explosion. » La nitroglycérine possède une saveur à la fois sucrée, piquante et aromatique; c'est une substance toxique; en très-petites doses elle pro- voque de forts maux do tète. Sa vapeur produit des effets analogues, et cette circonstance pourrait bien être nn obstacle à l'emploi de la nitro- glycérine dans les galeries profondes des mines, où la vapeur ne peut se dissiper aussi aisément que dans les carrières à ciel ouvert. » La nitroglycérine n'est point un composé nitré proprement dit, ana- logue à la nitro ou binifrobenzine ou aux acides mono, bi et trinitrophc- nisique. En effet, sous l'influence des corps réducteurs, tels que l'hydz-o- gène naissant, l'hydrogène sulfuré, etc., la glycérine est remise en liberté, et les alcalis caustiques décomposent la nitroglycérine en nitrates et glycé- rine. )) 3° Mode d'emploi de la nitroglycérine. — Supposons qu'on veuille détacher une assise de roches. A 2'",5o à 3 mètres de distance du rebord extérieur, on fonce un trou de mine d'environ 5 à 6 centimètres de diamètre, et de 2 à 3 mètres de profondeur. » Après avoir débarrassé ce trou grosso modo, de boue, d'eau rt de sable, on y verse au moyen d'un entonnoir de i5oo à 2000 grammes de nitroglycérine. » On y fait ensuite descendre im petit cylindre en bois, en carton ou en fer-blanc, d'environ 4 centimètres de diamètre et 5 à 6 centi- mètres de hauteur, rempli de poudre ordinaire. Ce cylindre est fixé à une mèche ou fusée de mine ordinaire, qui y pénètre à une certaine profon- deur pour assurer l'inflammation de la poudre. C'est au moyen de la mèche ou fusée qu'on fait descendre le cylindre, et le tact permet de saisir facilement le moment où le cylindre arrive à la siuf'ace de la ni- troglycérine. A ce moment, on maintient la mèche inunobih', et l'on fait couler du sable fin dans le trou de mine, jusqu'à ce qu'U soit entièrement rempli. Inutile de comprimer ou de tamponner le sable. On coiqie la ( 192 ) mèche à quelques centimètres de l'orifice du trou et l'on y met le feu. Au bout de huit à dix minutes, la combustion de la mèche étant arri- vée au cylindre, la poudre s'enflamme. Il en résulte un choc violent, qui fait détoner instantanément la nitroglycérine. L'explosion est si su- bite, que le sable n'a jamais le temps d'être projeté. » On voit toute la masse du rocher se soulever, se déplacer, puis se rasseoir tranquillement sans aiicune projection ; on entend une détona- tion sourde. » Ce n'est qu'en arrivant sur les lieiix qu'on peut se rendre compte de la puissance de la force que l'explosion a développée. Des masses for- midables de roc se trouvent légèrement déplacées et fissurées dans tous les sens, et prêtes à être débitées mécaniquement. » Le principal avantage réside dans le fait que la pierre n'est que peu broyée et qu'il n'y a que peu de déchet. Avec les charges de nitrogly- cérine indiquées, on peut détacher ainsi de 4o à 80 mètres cubes de roc assez résistant. )) Nous espérons avoir démontré par cette notice la possibilité de conci- lier l'emploi de la nitroglycérine avec toutes les garanties de sécurité publique désirables. » M. BoiDix adresse à l'Académie une Note concernant le nombre de per- sonnes tuées par la foudre en France pendant l'année \86^k A 5 heiu'es un quart, l'.^cadémie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 23 juillet 1866 les ouvrages dont les titres suivent ; Le Jiiidin fruitier du Muséum; par M. J. DECAISiNE, Membre de l'Institut. èb' livr. Paris, 18GG; in-4". Jiullclin lie SUilistiiiue muuicij)ale, pid)lié par les ordres de M. le Baron Haussmann, mois de uuirs 1866. Paris, 1866; br. in-4". Le Mois scieiUifique; parM. I.éopold GlRAUD. i" année, t. I", i'" livrai- son, juillet 1866. Paris, 1866; br. in- 12. (Présenté par M. Élie de Beau- mont.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEINCES. SÉANCE DU LUNDI 30 JUILLET 1866. rilÉSIDENCE DE M. ClIEVREUL, MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur la réfraction solaire et le dernier Mémoire du P. Secchi ; p;ir M. Paye. « Dans un Mémoire de lundi dernier sur la réfraction solaire, le P. Secchi a mis en pleine évidence, à l'aide d'un système de mesures tout nouveau, un fait capital pour l'étude actuellement si suivie de la constitution phy- sique du Soleil ; il a montré que cette réfraction, qui devrait influer sur les positions apparentes des taches, est insensible, même pour des mesures micrométriques faites avec un puissant instrument et avec tous les raffine- menls qui ont été récemment introduits dans l'observation du Soleil. Ce résultat, auquel notre savant Correspondant était loin de s'attendre, résont, plus directement que je ne l'avais fait moi-même, l'objection qu'il avait opposée à mes recherches sur la parallaxe de profondeur. Je me propose de compléter ici mon Mémoire sur la réfraction solaire, afin de ne rien lais- ser désirer, si faire se peut, sur les conclusions qu'il est permis de tirer du beau travail du P. Secchi. » Cette théorie présente, en effet, une lacune que j'ai signalée moi-même; elle suppose que la hauteur de l.i couche atmosphérique est assez grande pour qu'un rayon lumineux émané tangentiellement de la surface solaire C. R., i8C6, 2n>= Scmcslrc. (T. LXIII, Nû -J.) 20 ( '94) parvieiiDe à l'œil de l'observateur. En présence do l'opinion générale, qui attribue au Soleil une atmosphère très-étendue, j'ai dû m'en tenir à cette supposition. En etïet c'est dans cette atmosphère qu'on t.iit flotter les pro- tubérances lumineuses des éclipses totales dont la saillie sur le disque so- laire dépasse a minutes. D'autre part, la distance périhélie de la grande comète de i8/i3 est d'environ 3 minutes. C'est donc entre set 3 minutes que l'on doit, pour se conformer aux idées généralement reçues, fixer la hauteur de celte atmosphère, c'est-à-dire entre ^ et -^ du rayon. A ce compte ma théorie de la réfraction solaire suffit largement. » Si cependant on voulait admettre une hauteur d'atmosphère extrême- ment fiiible, ou sujjposer qu'il n'y a d'efficace que les couches inférieures dont la densité croîtrait assez rapidement pour empêcher un rayon émis tangentielleinent vers les bords de parvenir à l'observateur, il faudrait mo- difier, comme on va le \oir, non pas mes formules, mais uniquement la si- gnification de la constante inconnue qu'elles renferment. " Désignons, comme dans mon Mémoire du 25 mars dernier, par R le rayon vrai, par (R) le rayon apparent du Soleil, par r la distance d'un point de la surface au centre du disque, par // la hauteur de l'atmosphère en parties du rayon, par l l'indice de sa couche inférieure, par z la distance zénithale a|)paiente de la Terre vue de la tache, par p la dislance héliocen- trique de la tache au centre du disque solaire ; j'ai fait voir que l'équation de la réfraction solaire est R/sinz = /•, équation qui suppose uniquement que les couches sont sphériques et con- centriques et que la densité de la couche extrême est négligeable. » Si A > /— I, on pourra poser, avec M. Adams, R/= (R); par consé- quent, (i) (R)sinr. = /•; d'où j'ai déduit la formule suivante, applicable de zéro à 71 ou 80 degrés de dislance angulaire de la tache au centre du disque, fj = arcsiu-^ + /3tangp, fi étant la constante de la réfraction astronomique sur le Soleil (*). Cette (") .Icn'cTiis plus ici le terme relatif à la parallaxe de i)rofonileur, parce que ce terme, qui affecte toutes les uiesurcs île M. Carrington, disparaît pour celles du P. Sccchi, qui a réussi ù l'éliuiiner eu observant les contours extérieurs de la pénombre, au lieu de pointer sur le ( ^9'^ ) constante est, dans les limites ci-dessus, sensiblement égale à / — i réduit en arc. » Mais si ^ < / — I , alors (R) n'est plus égal à R/, mais à R (i + h). » Puisque ^ est très-petit par hypothèse, comme/ — i est d'autre part très- petit iui-iiième, puisqu'il s'agit de gaz ou de vapeurs, fussent-elles métal- liques, nous pourrons traiter l — i -h h comme une quantité très-petite, et alors, en différentiant le logarithme de l'équation (i), il vient dlR) dz , rfi'R) -rirr -\ = o ou «z = -^ tausr s. (R) tangz (R) » Mais rf(R) _ R (, + /,) _ R/ (R) (R) = 1 + /? - /, puisque R et (R) ne diffèrent que très-peu. On aura donc, en écrivant /3 pour z, d(j = (i + // — /)tangp, p = arc sin — -^- (j3 + i + A — /) tangp, et finalement p = arc sin-— -|- Atangp. » Ainsi, dans ce cas, les mesures du P. Secchi nous feraient connaître non plus l'indice de la couche inférieure comme précédemment, mais la hauteur de l'atmosphère solaire. Il est aisé d'ailleurs de se rendre compte directement de ce changement de signification de la constante p. Lorsque l'atmosphère est très-restreinte, l'effet de ses réfractions (de zéro à ^5 de- grés) sur les positions des taches est très-faible et ne se fait plus sentir qu'in- directement par l'introduction du diviseur (R) dans le calcul de leurs coor- données héliocentriques. Or, dans ce cas, la limite du disque apparent se confond avec celle de l'atmosphère, en sorte que l'effet produit et mesu- rable ne dépend plus sensiblement que de la hauteur de celle-ci. » Les mesures du P. Secchi donnent zéro pour valeur de la constante delà réfraction solaire; mais comme elles sont susceptibles d'erreur, on n'en fond noir des taches comme on le faisait avant lui. J'ai omis également le petit terme r \ . . . Il — 77-r -1 dont nous n'avons pas à nous occuper dans cette discussion. Enfin, au lieu de —•, (R) 2 ' ' R j'écris h évaluée en parties de l'unité R. 26.. ( '96) saurait conclure que l'atmosphère du Soleil n'existe pas. Je supposerai, comme pour les mesures de M. Carringlon, quelles sont assez précises pour déceler dans le coefficient de tangp une valeur de o°,i si cette valeur exis- tait. Cette limite supérieure de l'erreur étant admise (elle est relative à la série entière et non à une mesure isolée), on déduit de l'analyse précédente que : » Si h "> l — I, l'indice de la couche inférieure de l'atmosphère solaire n'atteint pas 1,00175, c'est-à-dire que son pouvoir réfringent n'est pas six fois celui de la couche inférietue de notre propre atmosphère ; » Si ^ < / — I, la hauteur de l'atmosphère solaire n'atteint pas j~ du rayon (*). » Il me semhie donc que les mesures du P. Secchi ne confirment pas seulement les résultats auxquels le calcul des mesures de M. Carrington m'avait conduit pour la profondeur des taches; elles justifient encore ce que j'ai dit et répété depuis plusieurs années sur le peu d'étendue de l'atmo- sphère du Soleil et son peu d'importance dans l'étude de la constitution physique de cet astre. » ASTRONOMIE. — Remarques sur les étoiles nouvelles et sur les étoiles variables; par M. Faye. (Première partie,) « L'apparition d'une étoile nouvelle est un phénomène assez rare, frap- pant, non encore expliqué; j'ai pensé que l'Académie n'accueillerait pas sans intérêt quelques remarques sur ce sujet, à propos de celle qui nous a été signalée en France par M. Courbebaisse. Il ne s'agit pas ici de conjec- tures : je me propose seulement de rapprocher ces phénomènes de ceux des étoiles'périodiques et de les rattacher tous à l'explication que j'ai donnée de la formation et de l'entretien de la photosphère d'un soleil quelconque. » On sait que létoile devenue subitement si brillante au mois de mai der- nier n'est pas nouvelle dans la stricte acception de ce mot : c'est une étoile (*) M. Challis, qui a le premier considéré ce cas [Mcm. of the R. A. S., t. XXXII), a indiqué m même temps un ordre de faits qui ne permettent pas de le considérer comme admissible : ce sont les très-petites dénivellations que les facules produisent sur le contour apparent du Soleil lorsqu'elles atteignent l'extrême bord du disque solaire. Ces petites saillies ont été parfaitement constatées et mesuiées par JI. Dawes d'abord, puis par le P, Secchi. Tenons-nous-en donc au premier cas, et disons que, d'après les mesures récentes de notre savant Correspondant, l'indice de la couche iiiféiicurc de l'alniosplièrc solaire ne saurait atteindre 1,001^5. ( '97 ) ancienne de 9^ grandeur, jusque-là invisible à l'œil nu, le n°2765 du grand Catalogue d'Argelander, qui a présenté un phénomène subit d'exaltation d'éclat. Nos renseignements actuels sur cette remarquable apparition nous l)ermettcnt d'affirmer que cette étoile a atteint son maxinunn j)resque subi- tement dans la nuit du 12 mai, époque à laquelle elle a été vue pour la pre- mière fois par M. Birmingham en Irlande; qu'à partir de cette époque son éclat a décru, mais comparativement avec lenteur, à raison d'une demi- grandeur par jom-, jusqu'au 20 mai, et bien plus lentement encore jusqu'à la fin de juin, époque à laquelle l'étoile est revenue à peu près à son ancien éclat et n'a plus montré de variations appréciables. » En rapprochant ce phénomène de ce que nous savons surlesétoiles nou- velles antérieurement apparues, on est conduit à penser que tous ces faits sont du même ordre; qu'd ne s'agit pas, comme on l'a cru longtemps, d'astres nouvellement formés, mais d'étoiles qui, après être restées long- temps invisibles à l'oeil nu, viennent de subir quelque cataclysme. » Ce dernier mot lui-même n'est pas tout à fait exact; au fond, le phé- nomène des étoiles nouvelles n'est que l'exagération bien altérée du phé- nomène si conunun des étoiles périodiques, car, jusque dans cette exagé- ration accidentelle, ou retrouve des détails propres à ces dernières. » A la vérité, cette thèse rencontre tout d'abord une difficulté dans les idées qu'on s'est faites sur ces deux classes de phénomènes : bien loin d'en chercher le lien, on a jusqu'ici persisté à les séparer radicalement, à les rattacher à des causes toutes différentes. Examinons donc un instant com- ment ces idées se sont formées et ce qu'elles valent. » La première étoile périodique qu'on ait connue est o/ïurro/i de la Ba- leine {Mira Celi) ; elle a été signalée par Fabricius, un des auteurs de la dé- couverte des taches du Soleil. C'est Bouillaud qui, le premier, essaya d'expli- quer ce phénomène alors unique, et d'autant plus frappant qu'il restait encore quelque chose dans tous les esprits de l'antique croyance à l'in- corruptibilité des cieux. Comment concilier cette prétendue incorruptibilité avec les variations périodiques si régulières de Mira Ceti? Bouillaud imagina que l'étoile pourrait bien avoir une face obscure et une face brillante, et qu'en tournant sur elle-même, connue le Soleil, elle nous montrait alterna- tivement ces deux faces avec la régularité qui est le propre des mouvements de rotation clans le ciel. Il suffisait d'assigner une durée de trois cent trente et un jours à cette rotation pour expliquer, et les variations d'éclat de Mira, et la coîistance de sa période. Rien ne s'opposait donc à ce que les choses durassent ainsi éternellement. ( '98 ) » Cette conjecture séparait radiciilenient, comme je l'ai dit plus haut, les étoiles variables des étoiles nouvelles lelles que celles d'Hipparque, de Tvcho, de Kepler. Celles-ci s'étaient allumées tout à coup, avaient brillé quelque temps du plus vif éclat et, finalement, s'étaient éteintes. Ici, évi- demment, une rotation n'expliquerait |)lus rien; aussi personne n'y a-t-il songé. Tyclîo et Kepler conjecturaient que ces astres venaient de se former subitement aux dépens d'une matière cosmique, précédemment éparpillée dans la voie lactée ou dans le ciel entier. Newton pensait aux comètes qui, en tombant sur un soleil à moitié éteint, viendraient ranimer sa com- bustion en lui fournissant des aliments nouveaux. Aujourd'hui on présen- terait un peu autrement l'idée de Newion ; on attribuerait l'explosion subite de lumière et de chaleur, non pas à une combustion, mais à la destruction subite d'une partie de la force vive dont les deux corps étaient animés avant le choc. Mais ici encore nous voilà on présence d'une de ces conjectures ingénieuses que suggèrent si aisément un ou deux faits incomplètement ob- servés. » Aujourd'hui, grâce aux travaux modernes et surtout à l'impulsion donnée à ces études par M. Argelander, ces deux ordres de faits se sont singulièrement multipliés. » Pendant les deux derniers siècles, depuis 1 596, époque de la découverte de Mira Celi, jusqu'à 1800, on n'a pas trouvé au ciel plus de douze ou treize variables. A partir de 1846, on en a découvert près de cent en vingt ans seu- lement. Ainsi leur petit nond)re dans les siècles précédents provenait de l'inattention générale; ce nombre augmente chaque année depuis qu'on les étudie; on est donc porté à croire qu'il y a ici antre chose que des acci- dents ou des exceptions. Il en a été de même des étoiles nouvelles. On n'en comptait guèn; plus d'une par siècle dans les temps passés, tandis qu'au- jourd'hui, gi'Ace à une étude plus suivie du ciel étoile, nous voilà à la troi- sième apparition de ce genre depuis 1848. » Les faits aussi sont mieux connus. Ainsi, pour ne parler que de Mira, la période est loin d'être aussi régulière que la conjecture de Bonillaud l'exigerait : elle varie de trois cents à trois cent soixante-sept jours. De plus l'étoile n'atteint pas toujoiu'S le même éclat à l'époque de ses maxima; elle est quelquefois de 1" grandeur, quelquefois de 2" et même de 3^ Enfin elle est restée une fois quatre ans (du temps d'IIévélius'j sans qu'on la vît. On se tirerait d'embarras en disant que la face lumineuse subit sans doute avec le temps des changements; mais ce faux-fuyant renverserait le fonil même de la conjecture, car, si on admet des variations réelles, la rotation devient inutile. ( '99 ) » Lu rotation n'offrant pas un moyen assez élastique dès la première étoile que l'on étudiait, on eut recours à une conjecture plus souple et plus commode en imaginant autour des étoiles, toujours fixes, toujours inalté- rables, comme il convient à des corps célestes, des masses plus ou moins opaques, telles que des satellites, des comètes ou des planètes circulant autour d'elles et venant s'inteiposer périodiquement entre leur astre central et nous. La conjecture se prête cette fois à tant de combinaisons variées, qu'elle serait capable de tournir des explications pour tous les phénomènes si compliqués qu'ils fussent ; mais un fait nouveau est venu, dans ces der- niers temps, renverser cet échafaudage : je veux parler de la périodicité du Soleil lui-même. Le Soleil est une étoile variable dont la période est d'en- viron onze ans et dont les variations, d'ailleurs très-faibles, ne tiennent à aucun des moyens que l'on avait iuiagiués, mais tout simplement aux particularités de sa constitution physique. Cette belle découverte de M. Schwabe a donné raison aux |)ressentiments du seul savant d'autrefois qui ail raisonné scientifiquement sur cette matière : je veux parler de Pigott, qui faisait remarquer aux astronomes les taches toutes physiques du Soleil, pour leur montrer cpie les vaiiations des étoiles j)ériodiques pouvaient tenir à de simples idiénomènes physiques et non à inie combinaison de mouvements astronomiques. » Les conjectures relatives aux étoiles nouvelles ne tiennent pas davan- tage devant les faits. Autrefois on ne connaissait que les étoiles visibles à l'œil nu ; aujourd'hui que l'on consiruit d'immenses Catalogues de L^ooooo étoiles, on a bien des chances de pouvoir désigner la petite étoile invisible dont l'éclat s'est exalté tout à coup pour un temps très-court, et c'est ce qui est arrivé pour la dernière, (^e ne sont donc pas des for- mations subites. D'autres étoiles nouvelles ont j)résenté tous les caractères de la péiiodicité, avant de disparaître pour les faibles instruments des siè- cles précédents. L'étoile nouvelle d'Anlhelme, si bien observée à Paris par D. Cassini, était dans ce cas, et ses variations d'éclat ont duré deux ans. Ce n'est donc |)as un corps étranger cjui, par sou choc, a produit la première apparition de cette étoile, à moins d'admettre cpie, pendant deux ans, ces chocs se sont répétés à intervalles réguliers. Celle de Jansen, qui apparut en 1600 avec l'éclat d'une étoile de 3* grandeur, el qui disparut en i6n après avoir subi comme la précédente diverses variations successives, est encore plus remarquable. Elle a été revue par D. Cassini en i655 ; elle reparut une troisième fois eu iGG5 (Hévélius), et maintenant qu'elle est revenue à son faible éclat primitif, elle figure définitivement sur le Cata- ( 200 ) logue des étoiles à faibles variations plus ou moins périodiques que les astronomes étudient de nos jours : c'est l'étoile P du Cygne, d';iprès la notation d'Aigelander. M Lorsqu'on parcourt l'ensemble des travaux modernes qui ont si singu- lièrement nudtiplié et précisé nos connaissances siu' les étoiles périodiques, on y trouve toutes les variétés iniaginaldes, depuis les étoiles à périodes presque constantes, comme Algol et â' de Céphée, jusqu'aux étoiles les plus irrégulières, comme R de l'Écu de Sobieski; comme le Soleil lui-même, dont la période, d'après M. Wolf de Zurich, varie de huit à quinze ans. De même pour l'éclat : les unes reviennent sensiblement à la même grandeur à chacune de leurs excursions extrêmes; d'autres font comme R du Ver- seau qui ne dépasse pas ordinairement la 8-9" grandeur et atteint parfois la G-'j*" ; Mira Celi oscille dans ses maxima entre la i"^et la 3* grandeur, etc. Quant à la durée, on en trouve de trois, de douze, de trois cents jours, de cinq ans, de dix ans, etc. Quant à la marche des variations, tantôt il y a un maximum et un minimum bien réguliers, tantôt deux maxima et deux minima inégaux, connue dans p de la I.yre; tantôt des phénomènes beaucoup plus complexes ou même des irrégularités qui ne paraissent suivre aucune loi. » Au milieu de ces variétés si nudtiples, il y a quelques caractères com- muns à presque toutes ces étoiles (i ), c'est la rapidité avec laquelle leur éclat augmente et la lenteur avec laquelle cet éclat décroît ensuite, dés qu'il a atteint son maximum; c'est encore la longue durée du minimum ou de l'invisibilité comparée à la courte durée du phénomène de rexallalioii lumineuse. Or ces mêmes caractères se retrouvent dans toutes les étoiles nouvelles depuis i 572. » Ainsi les analogies entre ces deux catégories d'étoiles sont non moins frappantes que les différences; on passe des unes aux autres par des grada- tions presque insensibles, en sorte que les fails nombreux que nous possé- dons aujourd'hui nous conduisent à examinei- si les étoiles variables et les étoiles nouvelles ne seraient pas autre chose que les étals successifs d'un même phénomène dont le ciel nous offrirait à la fois toutes les phases : les étoiles à éclat constant, les étoiles à faibles variations ])ériodiques; les étoiles à périodes irrégulières; celles qui s'éteignent presque dans leurs mi- nima; celles (|ui cessent de varier pendant un temps plus ou moins long, mais qui reprennent de l'éclat et subissent alors des variations considéra- (1 ) Parmi les U'c-s-rares exceptions, il faut citer Aii^ol. ( 20I ) bles pour s'affaiblir de nouveau pendant un long laps de temps; enfin les étoiles prescpie éteintes qui se ralliunent convulsivement, présentent des in- termittences plus ou moins prolongées, reviennent bientôt à leiu- faiblesse première ou disparaissent tout à fait. Ne dirait-on pas, je le répète, que ce sont là les phases successives et de plus en plus dégradées de la vie d'une seule et même étoile, phases qui, pour cette étoile unique, embrasseraient des myriades de siècles, mais que le ciel nous offre simultanément quand on considère à la fois tous les astres qui y brillent? De même, dans une ville, le spectacle simultané de tous les individus nous fait embrasser d'un seul coup d'œil la succession de toutes les phases qu'un individu pris à part doit traverser jusqu'à sa mort. » Dans la deuxième partie de celte Note, j'examinerai la nature des oscillations qui doivent se produire à la longue dans les phénomènes qui se rapportent à l'entretien de la photosphère de notre Soleil, et je comparerai ces intermittences aux variations d'éclat des autres étoiles. » ANATOMIE vÉGf-TALK. — Des vaisseaux propres dans l< s Ombellifères; par M. A. Trécul. (Seconde partie.) « Craignant de manquer d'espace dans ma précédente communication, je n'ai point donné de résumé historique concernant la question dont je m'oc- cupe en ce moment; c'est pourquoi je vais réparer cette omission en tète de la seconde partie de mon travail. Voici ce que j'ai pu recueillir sur ce sujet. » Malpighi et Grew font mention des vaisseaux propres des Ombelli- "fères. Suivant Grew, ils n'auraient d'autres parois que celles des cellules environnantes; mais ce célèbre anatomiste attribuait la même coiistitution à tous les vaisseaux propres. B Tréviranus [Beitracje; Gottingen, 1 8i i) dit que les parois des vaisseaux propres ne sont formées que de cellules plus petites que les autres et ran- gées verticalement. » Link [Elein. philos, bot.; 1824) distingue des vaisseaux propres les réceptacles des sucs. Il tient ces derniers pour des lacunes du tissu cellulaire pleines d'un suc coloré (racines des Ombellifères). En 1837, dans ses Grund- lehren der Krauterkundc ; Berlin), il leur attribue une membrane propre. » Meyen [Plijlotomie; Berlin, i83o) range les vaisseaux propres des Ombellifères parmi les vaisseaux du suc vital, qu'il considère comme des tubes limités par une membrane. Il abandonna celte opinion dans ses ou- vrages intitulés Secretions-Onjane der P/lauzen et PJlanzen-Physiolocjie, pu- C. R., 1866, a™' Semestre. (T. LXIII, N» S.) 27 ( 202 ) bliés à Berlin en 1837, ^^ pli<ça les canaux rt'sineiix des Ombelliferes parmi les réservoirs des sécrétions dépourvus de nieuibraue. » M. C.-H. Schultz {Mémoires des Savanls étrangers; i833, t. VII, p. 37), qui recommande de bien distinguer, dans les Ombellitères, les canaux rési- neux des vaisseaux du suc vital contenant un latex, ne s'est pas aperçu que dans ces plantes le suc laiteux est toujours renfermé dans ces canaux résineux. >) M. Unger [Analomie und Physiol. der Pflanzen ; i855) classe les canaux oléo-résineux des Ombelliferes parmi les réservoirs des sucs propres, qu'il sépare aussi des vaisseaux du latex. >' M. Lestiboudois {Comples rendus; i833, t. I.VI, p. 819) pense que dans le Ferula tingiuina et plusieurs plantes de la famille des Ombelliferes les sucs propres sont renfermés dans des tubes à parois épaisses. » Enfin, pour notre confrère M. Ducharire (dans le beau volume des Flemmls de Botanique, 1866, p. 5/j, qu'il vient de publier), les vaisseaux propres des Ombelliferes sont de véritables lacunes formées parla résorp- tion des parois de certaines cellules disposées comme en faisceau. » Tel est à peu près tout ce qui a été dit des organes qui font le sujet de ce travail. Dans la première partie, j'ai fait connaître les principaux résultats de mes observations sur les vaisseaux propres des parties souter- raines des Ombelliferes; aujourd'hui, je traiterai de ceux que renferment les parties aériennes. » Dans la lige aérienne, les vaisseaux propres existent dans l'écorce et dans la moelle, et ils y présentent des variations quant au nombre et à la distribution. Eu ce qui concerne leur répartition dans l'écorce, dix modifi- cations sont indiquées par mes observations. Toutefois, il est pour ces ca- naux une position qui est commune à toutes les piaules que j'ai étudiées. Il y a, en effet, toujours un vaisseau propre sous chaque faisceau du collen- chyme si ce faisceau est peu large, deux s'il l'est davantage, et même trois, et rarement quatre. Ce vaisseau propre est souvent enfoncé dans une dé- |)ression de la lace interne de ce faisceau, ou bien il en est à une ties-petitc distance, ou encore il est placé vers le milieu de l'espace pareuchymaleux (pii sépare le faisceau du collenchyme du faisceau fîbrovasculaire opposé. Ea situation des autres canaux oléo-résineux, en se combinant avec les deux précédentes, donne les dispositions suivantes : I) i" Un vaisseau propre sous chaque faisceau du coliencliyme, et d'autres dans le parenchyme voisin des faisceaux fibro-vasculaires {Heradeum ver- riicoswn, Myrihis odnrala, Petroselinuni sativuni, ClKvrojihylhun buU)onim. Conium maculntumi). ( 203 ) » 2° Vaisseaux propres sous les faisceaux du collenchynie, dans le pa- renchyme moyen et dans le parenchyme le plus voisin des faisceaux fibro- vasculaires [Paslinaca saliva, Seseli voiiiim^ Fœniciilutn vtilqnre, etc.). » 3° Vaisseaux propres sons les faisceaux du collenchyme, dans le pa- renchyme subépidermique, dans le parenchyme moyen el dans le paren- chvme voisin des faisceaux vasculaires [Opopanax Cliironium, OEnanthe crocala, Fenila lingitaira, etc.). M 4" Vaisseaux propres sous les faisceaux i\i\ collenchyme, on en partie enclavés en eux vers la face interne ou vers la face externe, ou tout à fait enclavés dans leur intérieur^ el d'autres vaisseauîc propres dans toutes les parties du parenchyme extra-libérien jusque sous l'épiderme et même entre l'épiderme et les faisceaux du collenchyme (5m//7ià/m Olusatnim, Mgopo- dium Podagraria). » 5° Un vaisseau pro|)re au contact de certains faisceaux du collenchyme, et sous certains autres un vaisseau propre vers le milieu de l'espace paren- chymateux qui sépare ces faisceaux du collenchyme des faisceaux fîbro- vasculaires [Juthrisciis vuh/aris). Dnns ]e Simn lancifolium il y a, sous les faisceaux du collenchyme de moyenne grosseur et sous les plus petits, à leur contact ou tout prés d'eux, un vaisseau propre, tandis qu'au-dessous des faisceaux du collenchynie les plus larges, ils sont à distance, vers le milieu du parenchyme; et sous quelques autres faisceaux (pas dans toules les tiges), il y a trois faisceaux propres en triangle dans ce parenchyme moyen : deux sont plus rapprochés du faisceau du collenchyme, le troisième est plus voisin du faisceau fibro-vasculaire. i> 6° Un vaisseau propre vers le milieu de l'espace parenchyniateux qui sépare chaque faisceau du collenchyme du faisceau fibro-vasculaire opposé [Biiplevnnn Gerardi). » j" Un vaisseau propre, vers le milieu de l'espace pareuchymaleux qui sépare les faisceaux du collenchyme des faisceaux fibro-vascidaires, et aussi des vaisseaux propres dans le parenchyme voisin des faisceaux fibro-vascu- laires non opposés à ceux du collenchyme {Lagoecia cuminoidcs, Jinperaloria Osliutliiuin, Caniin Caivi^ Scnndix pecten-Veneiis, Biiplevnmi rammcnloides). » S" Un vaisseau propre vers le milieu de l'espace parenchymateux qui sépare les faisceaux du collenchyme des faisceaux fibro-vasculaires, et, de plus, des vaisseaux propres épars dans le parenchyme moyen et dans le parenchyme voisin des faisceaux fibro-vasculaires [Coriandmm sativum). « 9° Un vaisseau propre vers le milieu de l'espace ()arcnrhymaleux qui sépare les faisceaux du collenchvnie des faisceaux fibro-vasculaires, et ( 204 ) d'autres vaisseaux propres épars dans tontes les parties du parenchyme de- puis lépideinie jusqu'aux faisceaux fibro-vascidaires [Sison^moinuiii). )) io° Pas de faisceaux tin collencliyme ; vaisseaux propres espacés sur uni' ligne circulaire près du système libérien [Buplevrnin Jruticosum, ra- meaux de l'année). » Les vaisseaux pro|)res de l'écorce ne s'anastomosent guère entre eux dans les entre-nœuils, mais, dans les Sinyiiiiuin Olusalruin, Fenila liuyilaua, Antliriscus vulgaris, Bupltvruin fruticosinn, etc., on trouve, prés de l'inser- tion des feuilles, des anastomoses effectuées par des branches horizontales ou obliques. » Presque toutes les Ombellifères ont des canaux oléo-résineux dans la moelle. Cependant, ces canaux paraissent manquer dans la moelle des Bu- l'Ieinitiii Geranii et rauunculoides. Dans les rameaux en fleurs du Biijilcviinu jiutiivsinn, il y a, d;uis les mérilhalles supérieurs, un vaisseau propre pres- que dans chaque espace qui sépare la partie des faisceaux vasculaires sail- lante dans la moelle. Le nombre de ces vaisseaux propres diminue graduel- lement dans les mérilhalles inférieurs, de manière qu'ils ont complètement tlisparu au bas du rameau de l'année en ce moment, sous l'influence delà pression des cellules environnantes qui s'épaississent et les compriment. Les canaux oléo-résincux sont rares aussi autour de la moelle du Scfl/irfjx pecten- Veneris. 11 Dans les plantes fistuleuses, des vaisseaux propres sont ordinairement répartis dans le parenchyme péiiphérique conservé [Anthr'ncus vulgaris, Myrrhis odorata, Carum Carvi, Heracleuin vernicosum, (lissectiini, etc.). Les canaux du centre, s'ils étaient peu nombreux, ont pu être détruits avec le tissu cellulaire; mais dans quelques espèces peu communes, les vaisseaux propres du centre sont conservés, bien que la moelle soit devenue fistu- leuse. Entourés de quelques rangées de cellules, ils forment des cordons (pii s'étendent d'un mérithalleà l'antre {Sm/rniuin Olusatniin). DansV Hera- cleuin Spliundyliuin, la moelle est de même en partie détruite au centre, mais il en reste une portion qui enveloppe- les vaisseaux propres sous la forme de' lamelles par lesquelles ils sont rattachés latéralement à l'étui médidlaire. Leurs extrémités aboutissent, ainsi que dans l'exemple précé- dent, aux cloisons transversales, qui interrompent la cavité des tiges vis-à- vis l'insertion des feuilles. » De semblables cloisons existent aussi en travers de la moelle des plantes non fistuleuses [Opopamix Chiroiiiuin, Ferula liiujilana, Cofiandruin snlivum,Sisoii /Imuinuin, Siuin landjuliiiiii, etc.). » Cette sorte de cloison est composée d'utricules pins petites que It^s ( 205 ) cellules ordinaires de la moelle, mais souvent elle n'est pas complète. Dans VHeracleum vernicosum^ elle peut présenter un petit pertuis au mi- lieu, ou bien ce pertuis est fermé par une lame mince de parenchyme. » En général, la cloison est proportionnée à la dimension de la gaîne. Quand les feuilles inférieures sont tout à fait amplexicaules, la cloison cor- respondante est complète; si, au contraire, les feuilles supérieures devien- nent de moins en moins endjrassantes, les cloisons deviennent incomplètes aussi du côté opposé à la gaine. » H n'existe pas de cloison dans la tige aérienne du Biiplevrum Gerardi, ou mieux elle n'y est représentée que par un faible bourrelet périphérique d'utricules plus petites que les autres cellules de la moelle. » Où elle existe dans les Ombellilères, cette cloison n'a pas partout la même composition. .Sa constitution est influencée par la présence ou par l'absence de faisceaux vasculaires dans la moelle. Quand de tels faisceaux subsistent, soit au pourtour de la moelle seulement [OEnanthe crocala), soit épars jusque dans le centrede celle-ci ( Opopanax Chironium, Feriila Ivu/itann, comnntnis^ ftc.), ces faisceaux prennent part à la composition des cloisons. Ils s'y enlacent et donnent lieu à un plexus, auquel sont mêlés des vaisseaux propres qui ont entre eux de fréquentes anastomoses, et qui mettent en communication les uns avec les autres tous ceux qui parcourent longitudi- nalement la moelle, et même ceux de l'écorce, des bourgeons et des feuilles. » Quand la moelle ne possède pas de tels faisceaux fibro-vascnlHires, les cloisons sont ordinairement dépoiu'vues de vaisseaux trachéens ou Tayés, mais elles possèdent un réseau de canaux oléo-résineiix souvent fort beau [Mcjopodium Podagiaria, Imperaloria Oslruthium, Coiiium macula him, Caniin Carvi, Cliaeroplijlluin bittbosum, Myrrhis odorata, Pastinaca saliva, Heracleum Spliondjlhim, vernico^tini, dissectiini, aiupislifoliinii, ^^iilhrisciis intlgaris (i), etc.). I^es Fceniciiluin vtilyare, pipeiitiiin, diilce, quoique privés de faisceaux vasculaires dans la moelle, offrent malgré cela des cloisons avec plexus de vaisseaux rayés qu'accompagne le réseau des canaux oléo- résineux. Le Buplevrum /luticosum, au contraire, dont la moelle est pour- vue à sa périphérie de vaisseaux propres, rares il est vrai, ne présente pas de ces canaux dans la cloison. (l) Dans VJnt/irisciisvu/gfin.i,\es\Ahseau\pvi>p]es de la cloison ont l'aspect de méats intercelliilaires, et constituent un beau réseau à mailles très-inégales. Ces canaux s'élar- gissent quelquefois beaucoup aux endroits où plusieurs d'enire eux se rencontrent. J'ai mesuré de ces dilatations qui avaient jusqu'à o""",3o et o""",5o sur q""",25 de largeur, à la jonction quelquefois de huit à dix vaisseaux propres. ( 206 ) » J'ai dit plus haut que dans certaines plantes on découvre aisément dans l'écorce, vers la base des feuilles, des vaisseaux propres anastomosés entre eux. Il est remarquable que ces anastomoses ont lieu prmcipalement dans un tissu à petites utricules semblables à celles qui composent la cloi- son, et qui, traversant le corps ligneux à l'aisselle des feuilles, effectue une espèce de prolongation de cette cloison dans l'écorce. C'est à travers ce lissu que s'établit la communication îles vaisseaux propres de la moelle avec ceux de l'écorce, de la feuille et des bourgeons ( Opnpanax Cliiioniiiin, Mgopodhtm Podaqraria, Myrrliis odorala, Feritta tingitaua, etc.) (i). » En général, dans les pétioles des Ombelliféres, que les vaisseaux Hbro- vasculaires soient disposés suivant un arc, ou suivant un cercle, avec faisceaux dans le centre {Pasliiincn, fferacleum) , ou sans faisceaux au centre, ils sont toujours séparés par de larges espaces cellulaires, ce qui n'a pas lieu dans la tige, et ne s'entrelacent les uns aux autres qu'aux endroits qui portent les pétioles secondaires ou les divisions de la feuille. Là éga- lement il est facile de trouver des anastomoses, quelquefois même des réticnlations des canaux oléorésineux mêlés aux faisceaux du plexus vascu- laire. Les vaisseaux propres situés sous les faisceaux du collencliyme sont unis entre eux par des branches horizontales, et de ces branches en partent d'autres qui, passant entre les faisceaux vasculaires, vont les relier aux canaux oléo-résineux épars dans le centre_, lesquels eiix-inenies sont en communication par de semblables ramifications [Smymiuni Oliisn- Intni, Feriild Ibujiiana, Myrrhis odorala, Antliriscm viili/aris, Coriandrum salivum, Heracletim verrucosum, JEcjopodiwn Podafjiaiia, Inijieidtoiia Oslni- tliiuiu, Opopanax Chironium, Petroselinum sativiim). Il en est de même à la base des ombelles. » Toutes ces anastomoses ou réticnlations que Ion observe dans les dif- férentes parties de la plante, et en particulier où les vaisseaux propres (i) Le Bufilrvrum Jruticosum fournit un assez curieux exemple du passage ilcs vaisseaux propres de la moello dans IV-corce et dans les feuilles. A l'insertion de celles-ii, les fais- ceaux qui s'ccailent du cylindre fibro-vasculaire donnent lieu à cinq larges espaces cellu- laires qui, à liavcrs le bois, meltenl la nioello' en coiniiiunicalion avec l'écorce. Sur des coupes transversales, on aperçoit souvent, surtout dans l'esjiarc cellulaire moyen, le [lassage des vaisseaux propres. Deux de ces canaux, partis de la moelle à droite et ,'i gauche de cet espace cellulaire ou large layon médullaire, viennent s'anastomoser au milieu de ce der- nier, puis se liifunpiant, chacune des liranehes s'élend horizontalement de chaque côté dans l'écorce voisine, en s'unissant aux vaisseaux propres de cette région. On oblient assez souvent aussi une autre branche qui, partant de l'un de ces deux vaisseaux propres horizon- laux, se prolonge dans la base de la feuille. ( 207 ) passent d'un organe dans un autre, ne démontrent-elles pas que l'ensemble de ces canaux oléo-résineux forme un sjstème qui s'étend dans tout le végétal? Ce qui se voit dans les feuilles des Àngelica s^lveslris, Opopaiiax Chironium, Inipeniloria Ostrutltiuni, Sm^iniuin Oliisatrum, Myrrhis oduraUi, Fertita lin- gitaita, Lac/oecia cuminoides, etc., tend aussi à le prouver. Il suffit en effet de placer sous un grossissement de 260 diamètres un fragment île lame de la feuille adulte ou mieux encore jeune d'une de ces plantes, potu' voir que les vaisseaux propres des diverses nervures communiquent entre eux, et, comme ces nervures sont réticulées, on peut constater avec facilité que les canaux oléo-résineux forment aussi un réseau. Eu battant \\\\ peu ces frag- ments de feuilles, on verra le suc circuler d'une nervure dans une autre, comme si l'on avait sous les yeux tles laticifères les plus parfaits. La même observation peut être faite sur les deux faces de la feuille, parce qu'il existe des vaisseaux propres sur les deux côtés des nervures primaires, secon- daires, tertiaires et souvent des quaternaires. Ils sont ordinairement plus larges sur le côté inférieur que sur le supérieiu', et dans les nervures pri- maires et secondaires il y en a souvent plusieurs de chaque côté, et davan- tage sur le côté inférieur que sur le côté opposé. Les plus petites nervures peuvent en être privées, ou n'en posséder qu'un seul au côté inférieur. » Les pétales contiennent aussi des vaisseaux propres, mais je ne m'y arrêterai pas ici. Etant souvent simples ou peu ramifiés, ils ont anatomique- ment peu d'importance. » Il me reste à parler des canaux oléo-résineux des ovaires et des péri- carpes. Les botanistes, autant que je sache, n'ont parlé que des vUtce, c'est- à-dire de ces canaux qui dans les fruits sont accusés à l'extérieur sous 1 aspect de stries ou bandelettes, d'où leur nom de vitlœ. Elles furent décou- vertes, suivant Pyr. deCandoile, parRamond, AâusV Heiacleum, mais leur « lude fut généralisée et mise à profit pour la classification par G. -F. Hoff- mann, qui les nomma. » Outre ces vittœ, \\ y a encore d'autres canaux oléo-résinenx dans les ovaires de^bon nombre de plantes de cette famille, sinon dans toutes. Il en existe ordinairement un au côté externe de chaque faisceau vascidaire tlorsal et latéral. Ces canaux sont la continuation de ceux du pédoncule, et par conséquent de ceux de la tige. On voit aisément leur passage du pé- doncule dans les ovaires des Laserpiliitm qaUicum, Opopamix Cliiio)iiuin, Tlinpsin garcjanica, etc. » Ces canaux extra-fasciculaires existent seuls dans les fruits des^stiancin major et Scandix pecten-Veneris. Ils sont accompagnés de vitlœ dans les ( 208 ) Tliapsia gargatiica{k w/^fp dorsales triangulaires), Laserpilium gnlliaim, Peu- cedmmm mnritimtim, Heraclcitm verrucosinn, nih/ustifoliiim. Avec les canaux extra-t'asciciilaires, il y a dans chaque carpelle do l'ovaire du Myrrliis udorata vingt à trente belles vittœ qui n'ont pas été notées jusqu'ici. Les carpelles du Coniutn niaciilaliiin, au moins avant la maturité, désignés aussi comme privés de vitlœ, sont pourvus de colonnes de suc oléo-résineux; mais elles sont si faibles, qu'elles peuvent facilement passer inaperçues. » Les jeunes fruits de VOEnanlIie crocaln méritent une mention particu- lière. La paroi de chaque carpelle est partagée en deux parties par une couche fibreuse continue, au côté externe de laquelle sont les faisceaux vas- culaires. Sur le côté interne de cette couche le tissu cellulaire enserre les villce, mais sur le côté externe sont épars de nombreux canaux oléo-résineux dans le parenchyme. » Je ne suis pas parvenu à déterminer si les vitlœ sont des prolonge- ments des vaisseaux propres de la tige, comme le sont ceux du côté externe des faisceaux vasculaires des ovaires. Tout ce que j'ai pu voir, c'est que, dans V Àrchangelica officinalis, les ovaires n'ont qu'environ treize l'iVto dans chaque carpelle, tandis que dans le fruit il y en a de vingt-deux à vingt- quatre; mais d'autres plantes semblent accuser des atrophies des canaux appelés vilUe dans un âge avancé. )) La longueur des viltœ, surtout par en bas, est ordinairement en rapport avec celle de l'albumen. Pourtant il en est quelquefois de fort courtes mêlées à d'autres qui s'étendent dans toute la longueur du fruit. J'en ai mesuré de o"™,25 de longueur seulement dans VOEnanthe ciocata. Si dans les Heracleum les viltœ ne se prolongent pas dans le tiers inférieur du péri- carpe, on peut d'un autre côté les suivre jusque dans la base des styles, où elles s'anastomosent et forment des mailles (//. i>errucosum). Je n'ai pu ni'assurer cependant si toutes les vittœ sont reliées entre elles on un seul réseau en cet endroit. Dans le Feriila tingitana, les viltœ contractent aussi des anastomoses vers le sommet du péricarpe avec des canaux latéraux qui se courbent là pour se diriger vers les styles. « Je terminerai cette communication par la description d'un phénouiène que j'ai déjà signalé dans VJnstiluI du i'3 août 1862. 11 consiste dans la pro- duction de membranes d'apparence cellulaire dans les canaux oléo-résineux de certaines Composées. De semblables productions s'effectuent dans les viltœ des Ombellifères [OEuanlhe crocatci, Seseli elatuin, Cniiiin Corvi, Hera- cleum, etc.). Le suc oléo-résineux s'y divise en parties le plus souvent iné- gales. Chaque partie se revêt d'une pellicule qui sinuile une membrane cel- (209) lulàire. Cette membrane, ordinairement brune, résiste à l'action de l'acide siilfiuique concentré, et après l'action de l'iode et du même acide, elle ressemble beaucoup à la cuticule du péricarpe. Ce qui ajoute encore à la ressemblance, c'est que dans certains fruits [Canim Carvi, etc.) les petites cellules environnantes résistent aussi à l'action de l'acide, à la manière des cuticules, en sorte qu'alors, à la dimension près, les unes et les autres paraissent être de même nature. » Je me propose de revenir plus tard sur ce sujet intéressant. » ASTRONOMIE. — Urgence d'employer le câble transallantkjiie à relier les longitudes d'Amérique à celles de l'Europe el de l'ancien continent ; par M. Babixet. « Le merveilleux succès obtenu dans la pose du câble télégraphique entre l'Angleterre et les États-Unis ne doit pas nous aveugler sur les chances possibles d'interruption dans le fonctionnement de ce précieux moyen de déterminer les longitudes. M L'action de la mer sur le fer qui entoure ou accompagne le fil ou faisceau central de cuivre me paraît surtout à redouter. » Le câble qui relie la France à l'Angleterre est entouré d'un fil de fer très-gros, ayant environ 8 millimètres de diamètre. Or, en cinq ans, les parties de ce fil qui étaient à nu dans l'eau de la mer ont été chimique- ment attaquées et détruites à une épaisseur de plus de moitié du diamètre du fil de fer. En plusieurs endroits il ne reste plus c{ue 3 millimètres d'épaisseur qvii n'aient pas été rongés. Notez que l'usure par frottement n'est pour rien dans cette destruction partielle du fd hélicoïdal qui enve- loppe les quatre fils télégraphiques intérieurs, lesquels fonctionnent encoie depuis i85i, date de la pose de ce câble énorme exécuté par Craniplon, d'après l'initiative et l'invention heureuse de Bret, dont par là le nom ne périra jamais. » Le fil de fer qui forme les faisceaux qui enveloppent le câble transatlan- tique n'a, en diamètre, que les deux tiers d'un millimètre. H est à craindre qu'il ne soitpromptement détruit, comme cela a eu lieu pour les fragments de celui qui était précédemment arrivé dans la baie de la Trinité, à Terre- Neuve. » Peu de mois après la rupture de ce dernier câble, on essaya d'en retirer des portions qui étaient seulement à une profondeur de 200 à 3oo mètres C. R., 186C, 2"" Semestre. (T. LXIU, N» S.) ^8 ( 2IO ) dans la baie. Or, l'eau de mer avait tellemeut rongé les fils enveloppants, que ces fils ne consistaient plus que dans un ensemble de fi-agments longs de I à 2 centimètres qui rendaient impossible le maniement et le relè- vement d'une partie quelconque de la portion de câble déposée au fond de la baie peu profonde. Le faisceau central de cuivre subsistait seul pour établir la continuité dans le fil télégraphique. Cette détérioration s'était opérée en très-peu de temps. » Ij'objet de la présente Note est d'engager le monde savant à se presser d'utiliser le câble actuel pour relier en longitude l'Amérique à l'Europe d'une manière encore plus précise que n'a pu le faire la belle expédition chronométrique d'Altona, exécutée il y a peu d'années. » On a fait la remarque que si le câble actuel venait à cesser de fonc- tionner après la détermination exacte de la longitude de Terre-Neuve, cette longitude serait payée un peu cher au prix de plus de trente millions. Cela est indubitable; mais enfin, astronomiquement parlant, ce serait un beau résultat obtenu. » De plus, comme les latitudes entre lesquelles le câble actuel a été posé sont précisément celles du grand arc de parallèle que l'on mesure actuelle- ment au travers de l'Europe entière, les deux longitudes des extrémités du câble transatlantique donneront des distances précises sur un ellipsoïde déjà déterminé. Par nos latitudes, la traversée de l'Atlantique est à peu près le sixième du contour entier de la Terre, correspondant environ à quatre heures entre Paris et Terre-Neuve. Il n'est que 8 heures du malin sur la côte orientale d'Amérique tandis qu'il est midi à Paris, et, réciproquement, quand il est midi à Saint-Jean de Terre-Neuve il est déjà 4 heures du soir à Paris. Dans i)lusieurs cas, indépendamment des distances, la con- naissance des différences de longitude est un élément précieux pour rap- porter les phénomènes à la même époque absolue. » BOTANIQUE. — Sur la croissance diurne et nocturne des hampes Jlorales du Dasylirion gracile, Zucc. ; du Phormium tenax, Forst. ; et de /'Agave arae- ricana,L. ; par M. Cu. Martins. « Le Dasylirion gracile, Zucc, est une plante du Mexique, cultivée habituellement en serre froide. Il y a cinq ans, j'en ai mis un pied en pleine terre devant l'orangerie du Jardin des Plantes de Montpellier ; il se déve- loppa admirablement et supporta très-bien les froids de l'hiver. Le 4 juin au soir, le jardinier en chef aperçut une hampe dont la pointe se dégageait ( 211 ) du faisceau des longues feuilles dentées qui entouraient le stipe surbaissé de ce Dasjlirion. Celte hampe avait déjà o^jSS de hauteur; dés ce mo- ment, sa croissance fut mesurée chaque jour à 6 heures du matin et à 6 heures du soir. Rapide jusqu'au i/j juin, cette croissance se ra- lentit peu à peu et ne fut plus sensible à partir du i?> du même mois, où la hampe avait atteint une hauteur de 2™,88i. J'ai construit cette courbe d'accroissement en prenant les jours pour abscisses et les hauteurs observées pour ordonnées ; en la prolongeant inférieurement, je trouve que celte hampe a dû commencer à pousser dans la journée du i" juin : c'est donc en vingt-trois jours qu'elle a atteint cette hauteur de a'",88i, s'élevant en moyenne de o™,i25 en vingt-quatre heures. Mais cette croissance n'était pas uniforme. Pendant les onze premiers jours, la hampe s'est élevée à u™,o83, croissant de o™, 190 par vingt-quatre heures; dans les douze der- niers jours, de o™,798, ne croissant alors que de o",o66 par vingt-quatre heures. Ce ralentissement graduel dans l'accroissement de cette hampe à partir d'une' certaine période est conforme aux lois de l'accroissement de tous les êtres organisés; mais ce qui ne l'est pas, c'est que cet accroissement était plus fort la nuit que le jour. Ainsi, du 4 au 21 juin, la hampe a poussé de l'^jSÔô pendant In nuil, soit en moyenne o™,6oo de 6 heures du soir à 6 heures du matin; pendant le jour, de o'",795 seulement, soit o^joSS de 6 heures du matin à 6 heures du soir. » Le maximum de la croissance diurne en douze heures (o™, to3) a eu lieu dans la journée du 5 juin, et le maximum de la croissance nocturne dans le même laps de temps (o™,i4o) pendant la nuit du 10 au 11 juin. En résumé, le rapport de la croissance nocturne à la croissance diurne est comme i à o,63. Des observations continuées le 11 juin de trois heiu-es en trois heures, jour et nuit, ont montré que la croissance la plus rapide (o™,o23) avait eu lieu entre 3 heures et 6 heures du matin, puis entre 9 heures du soir et minuit (o™,oi9). » On aurait tort de supposer que cet accroissement anormal était peut- être spécial au sujet que j'observais : en effet, en i854) un autre Dasylirion gracile, cultivé dans une grande caisse et renfermé pendant l'hiver dans l'orangerie, a poussé en juillet une hampe qui s'est élevée de i'",i8 pendant la nuit, et seulement de o™,96 pendant le jour. Le rapport des deux accrois- sements fut comme i est à 0,81. La même plante a refleuri en 1862, à la fin de juin et au commencement de juillet, la hampe a poussé de o'",88 pendant la nuit, et pendant le jour de o",75 seulement. Le rapport est comme i à o,85. L'excès de l'accroissement nocturne sur l'accroissement 28.. ( 212 ) diurne a été moindre, comme on le voit, pour un sujet cultivé dans une caisse que pour nu pied végétant en pleine terre. )) Une Lilincée, le Lin de la Nouvelle-Zélande {Phormium tenax, Forst.), élevée dans un vase, m'a offert le même phénomène. Sa hampe florifère commença à pousser le 3 avril i854; elle atteignit en quarante-cinq jours la hauteur de i™,363, et formait lui candélahre portant quarante et une fleurs. Dans cette plante l'accroissement nocturne fut également plus fort que l'accroissement diurne dans le rapport de i à 0,88. » Ces résultats m'ont d'autant plus étonné qu'ils sont en contradiction formelle avec ceux auxquels on est toujours parvenu quand on a comparé l'accroissement diurne avec l'accroissement nocturne de la hampe d'une plante dont la végétation a la plus grande analogie avec celle des espèces dont je viens de parler, c'est l'Aloès-Pitte ou À(jave americana, L. Tous les hota- nistes savent que cette plante, originaire du nouveau monde, maintenant spontanée sur tout le littoral de la région méditerranéenne, pousse sidîite- ment, à un âge différent pour chaque individu, une hampe florale qui s'élève en quelques semaines à la hauteur de G à 8 mètres sous le ciel de Montpellier. Plusieurs de ces hampes, mesurées matin et soir, croissaient toujours plus pendant le jour que pendant la nuit, dans la proportion d'un tiers environ. Sur luie plante de la même famille, V Amaryllis Belladona, L'Her., l'accroissement observé par M. Ernest Meyer était du double pen- dant le joiu'. » Ces faits, sur lesquels M. Duchai Ire a appelé l'attention des observa- teurs dans la séance de l'Académie du 9 avril de cette année, montrent qu'un champ nouveau s'ouvre devant eux. Pour bien analyser ces phéno- mènes, je crois qu'il faut étudier séparément, d'nn côté la croissance lente, régulière et normale des tiges ou des branches, de l'autre celle de ces hampes florales qui s'élèvent tout à coup rapidement à une grande hauteur relativement à celle de la plante, se couvrent de fleurs et de fruits, et en- traînent souvent après elles la mort du sujet épuisé pour ainsi dire par cet excès de végétation. Cette croissance peut être représentée par des courbes dont la forme se ressemble, quoique l'accroissement soit tantôt plus fort pendant le jour, comme c'est la règle pour les tiges et les branches, tantôt plus rapide pendant la nuit, contrairement à tout ce que nous connaissons de l'influence prépondérante de la chaleur et de la lumière sur le dévelop- pement normal des végétaux. » ( 2i3 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Inclinaison de l'aiguille aimantée. Note de M. Antoine dWbbadie. « Le 25 mars 1866, avec une boussole de Gambey et an moyen des vingt- six observations ordinaires, j'ai obtenu 62" Sg'jO pour l'inclinaison de l'ai- guille aimantée. La station était la même colonne où j'ai trouvé, le i3 avril i855, et avec la même aiguille, une inclinaison de 63°23',o. En comparant ces deux valeurs obtenues à près de onze années de distance, on en déduit 4 minutes pour la diminution annuelle de l'inclinaison ma- gnétique. Cette station, dite Bordaherri , est située dans le quartier de Su- bernoa, près Hendaye (Basses-Pyrénées). » Directement à l'est et à une distance de 1700 mètres, au lieu appelé Aragorri, j'ai trouvé pour l'inclinaison : Le i5 novembre i865 62°32','j Et le 24 mars 1866 62" 27',8 » Ces deux stations ont été reliées, par des observations azimufales, à deux sommets d'un triangle de premier ordre dans la carte de l'État-Major. » Comme ces lieux sont situés près de maisons où il pourrait se trouver plus tard des masses de fer qui troubleraient l'exactitude des résultats, j'ai choisi pour station magnétique, à l'avenir, l'endroit ouvert dit Harrigori et situé à l'extrémité du promontoire Larrekayx, qu'on appelle poinle Sainte-Anne dans la carte hydrograijhique de nos côtes. Aragorri est à en- viron 900 mètres au sud de Harrigorri, et, le 23 mars 1866, j'ai trouvé dans cette dernière station 62°39',i pour l'inclinaison de l'aiguille aimantée. » iMÉMOIRES PRÉSENTÉS. ÉLECTRO-CHIMIE. — Sur In production naturelle et artijicielle du carbone cristallisé. Note de M. Lionxet. (Commission précédemment nommée pour une comnnuiication analogue de M. de Chancourtois, et composée de MM. Pelouze, Pouillet, Balard, Delafosse, Fizeau.) Les expériences dont il est fait mention dans cette Note ont été faites, dit l'auteur, en 1846 et 1847 : oubliées depuis par lui, elles Itn ont été remises en mémoire par la Note insérée au Compte rendu du 1 juillet par M. de Chancourtois. Le procédé indiqué est le suivant : on prend une longue et mince feuille d'or ou mieux de platine; on enroule sur elle, en (2l4) hélice, une longue et mince fenille d'étain, de manière que la surface de l'étain soit à peu près égale à la surface du platine restée à découvert. On fait avec le couple métallique ainsi disposé une spirale que l'on plonge dans un bain de sulfure de carbone. Le liquide est décomposé sous l'influence du faible courant qui se produit, le soufre se combine avec l'étain, et le carbone s'agrège en cristaux qui se déposent au fond du vase. La lenteur du dépôt paraît une condition nécessaire pour que le carbone apparaisse à l'état cristallin plutôt qu'à l'état amorphe, et c'est là, suivant l'auteur, le mode de formation des cristaux qu'on trouve dans la nature. CHIMIE GÉNÉRALE. — Expériences sur les phénomènes généraux de la combustion ; par M. BoiLLOT. (Suite.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Chevreul, Fremy.) M. Burin DU Buisson adresse à l'Académie une Note contenant quelques faits tendant à confirmer les résultats obtenus par M. Cloëz sur l'action toxique de la vapeur de sulfure de carbone. (Commissaires : MM. Balard, Fremy.) M. Velpeac présente à l'Académie, de la part de M. Delenda^ un Mémoire intitulé : « Sur l'obligation des médecins à pratiquer l'opération césarienne sur les femmes enceintes qui meurent avant d'accoucher ». (Renvoi à la Commission déjà nommée pour les communications précé- dentes du même auteur.) M. DE JoNQuiÈRES adressc une nouvelle rédaction de son Mémoire ayant pour titre : « Essai d'une théorie générale des séries de courbes et de sur- faces algébriques ». Ce Mémoire sera renvoyé à la Commission précédemment nommée. Com- mission qui se compose de MM. Liouville, Bertrand, Bonnet. M. Palmer adresse une Note, accompagnée d'un dessin, ayant pour ob- jet, dit l'auteur, de suggérer la possibilité de construire des hélices fonc- tionnant sous l'eau, à l'usage des navires de guerre, de manière à obtenir une plus grande force de propulsion, et à faire que la partie la |)lus expo- sée du navire ne présente aucune surface plane à l'ennemi. (Renvoi aux Sections de Mécanique et de Navigation.) ( 2l5 ) 31. Makmisse adresse, pour le concours des Arts insalubres, deux opus- cules ayant pour titres: « Infection du sol dans les grandes villes », et « Nouvelles sources d'émanations plombiques ». (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. MouRA adresse, pour le concours des prix de Physiologie expérimen- tale, un Mémoire manuscrit « sur les phénomènes de la déglutition révélés par le laryngoscope ». Ce Mémoire a déjà été adressé par l'auteur dans la séance du ii mars 1861. (Renvoi à la Commission du prix de Physiologie expérimentale.) M. PoGGioLi adresse une Note relative au rapport qui existerait entre les quantités d'électricité contenues dans l'atmosphère et l'intensité de l'épi- démie cholérique. M"" DE Béville adresse à l'Académie une Note relative à l'emploi du ci- tron comme contre-poison des venins les plus subtils, et en particulier du choléra. M. Pascal adresse une Note « sur les influences qui déterminent la nais- sance du choléra dans l'Inde ». M. Netter ajoute quelques détails à ceux qu'il a donnés en 1862 sur la nature de l'empoisonnement cholérique et sur le traitement qu'il convient de lui opposer. M. Lebrun écrit également pour indiquer les moyens qu'il croirait effi- caces contre l'invasion du choléra. Ces diverses communications sont renvoyées à la Commission du legs Bréant. CORREàPOIVDANCE. HYDRAULIQUE. — Noie de M. Cialdi, lelalive à un passage du Rapport ver^ baljait sur un de ses ouvrages, dans la séance du 1 1 juin 186G (présentée par M. de Tessan). « Je demande à l'A^cadéinie la permission de lui présenter quelques cour- tes réflexions relatives à un passage du Rapport verbal fait sur mon ou- ( 2.6 ) vragc Sul moto ondoso (tel marc, etc., inséré au Compte reitdu de la séance du 1 1 juin i8G6. )) Je conviens parfaitement que les deux inconvénients signalés dans ce Rapport, relativement à mon expédient pour la construction des ports-ca- naux, pourront se présenter dans l'application ; mais en même temps je me sens rassuré, en considérant que cet expédient proposé par moi offre en lui- inéme les moyens de les cond)atlre efficacement s'ils se présentent en réalité. » Le Rapport dit avec raison : (( i" On peut craindre que les vagues, en s'épanouissant à la sortie de » l'entonnoir qui les dirige, ne laissent déposer les matériaux les plus pe- » sants qu'elles entraîneront à l'entrée même du canal, à l'abri de la digue » du vent, où, il est vrai, leur draguage serait plus facile. » 2° On peut craindre, en outre, que les bâtiments qui tenteront l'entrée » par les vents régnants ne soient trop exposés à la manquer, étant pris de » flanc et portés sous le vent par les vagues rendues plus puissantes par » leur concentration. » Quant à la première objection, j'observe que le Rapport dit justement « qu'à l'abri de la digue du veut le draguage est plus facile ; » et d'ailleurs, l'expérience démontre la vérité de ce que je dis au n° 1587 de mon ouvrage, u qu'avec les machines (pyrodragues) on peut faire des merveilles à l'abri » des digues, là où la mer est calme. « Donc, même en admettant que cet inconvénient puisse se manifester dans la pratique au point d'être nuisible à la navigation, ce n'est pas un obstacle qui puisse empêcher l'application (le mon projet, puisqu'on a le moyen facile et sur pour le vaincre. » Quant à l'autre objection, je crois que l'ouverture de l\0o mètres entre le pied de la digue (/ et la tête de celle de l'ouest c, pourvu qu'on la main- tienne dans cette proportion, donnera, entre autres, l'avantage que le flot- courant développé par les ondes de gauche, concordant avec le courant littoral, qui chemine dans la même direction, n'atteindrait pas une excessive rapidité, et l'entre-choc des lames ne gênerait pas trop l'entrée des navires dans le port-canal (1594). » Mais admettons même ici, comme pour le premier cas, l'inconvénient, c'est-à-dire que par le gros temps les bâtiments puissent craindre « d'être » portés sous le vent par les vagues, rendues plus puissantes par leur con- » centration, et manquer l'entrée (i). » Dans ce cas, les bâtiments auront (i) Il est en vérité difficile de pouvoir admettre que la rapidité du courant et la poussée des vagues puissent autant drosser les navires pendant uu si court trajet et sur un espace re- { 217 ) toujours à leur disposition la digue isolée f/B, où ils trouveront un abri sûr, quelque gros temps qu'il fasse. « C'est précisément pour cela qu'en parlant du projet pour Pesaro, at- tendu la petitesse de ce port et le petit foiuiage des navires qui le fréquen- teront, j'ai cru ce cas plus facile à se produire qu'à Port-S;iïd, et j'ai dit que « si ce procédé rend l'entrée du canal incommode, ou même imprali- » cable aux bâtiments dans les gros temps, le complément de mon expé- » dient (la digue isolée) leur procurera un abri derrière le prolongement » isolé, et ils auront ainsi un port commode et utile dans le plus grand » nombre des cas, et un refuge suffisant dans le cas de grosse mer. » (1564.) Ici donc, aussi bien que dans le premier cas, le projet présente en lui- même le moyen de corriger l'inconvénient, tout en admettant qu'il puisse se produire dans la pratique. » PHYSIQUE. — Sur (es phénomènes dits de surfusion. Note de M. D. Gernez, présentée par M. Pasteur. (( Les recherches sur les solutions salines sursaturées dont j'ai eu l'hon- neur de présenter à l'Académie les principaux résultats l'année dernière m'ont conduit à cette conséquence, que les solutions sursaturées que j'ai étudiées se conservent sans altération entre des limites de température dé- terminées, et ne se prennent en masse cristalline qu'autant qu'elles ont été touchées par une parcelle solide de la substance dissoute ou d'une sub- stance isomorphe. Mes expériences m'ont naturellement conduit à étudier les phénomènes dits de sui fusion, qui présentent les caractères capricieux que l'on trouvait aux solutions sursaturées. Je me suis occupé jusqu'ici du phosphore, du soufre, de l'acide acétique cristallisable, de la naphtaline, de l'acide sulfiirique, de l'essence d'anis et de l'acide phénique, que divers physiciens (Clark, Poggendorf, Faraday, Lowitz, Geiger, Buchner, Brame, Schrôder, Billet, Marignac, Dufour) ont observés pour la plupart depuis longtemps sous la forme liquide, à une température inférieure à celle à la- quelle ils entrent en fusion. » he phosphore fond à 44 degrés; mais en le laissant refroidir sous une couche d'eau, dans un tube entouré d'eau tiède, on peut le conserver liquide à des températures de beaucoup inférieures. Il n'est pas nécessaire pour lativement si large, puisque, de la pointe de la digue de l'est à celle de l'ouest, on mesure plus de 700 mètres. C. R., 1S66, ame Semestre. (T. LXIIl, N» 3.) ^9 (ai8) cela, comme on le croit généralement, de le préserver de toute agitation. J'ai fermé à la lampe un tube à moitié rempli de phosphore fondu, et quand la température a été inférieure à 44 degrés_, j'ai commencé à l'agiter dans l'intérieur d'un bain-marie; j'ai pu lui imprimer plus de mille secousses à diverses reprises et à des températures qui ont varié de 44 ^ Sa degrés sans en provoquer la solidification ; au-dessous de cette limite de Sa degrés, elle se produit toujours au bout de quelques secousses. Cette expérience, plusieurs fois répétée, a constamment donné le même résultat. » Si le phosphore est contenu dans un tube ouvert, on peut, pendant qu'il est liquide, à la température de 35 degrés, par exemple, plonger dans son intérieur un corps quelconque qui a pris sa température par un séjour de quelques instants dans l'eau qui le surnage, sans déterminer la solidifi- cation. J'ai étudié sous ce rapport l'action de diverses substances, celle du phosphore rouge lui-même : elles n'ont produit aucun effet. Mais vient-on à toucher le liquide avec un fragment de phosphore ordinaire, ou avec une baguette que l'on a seulement mise en contact avec ce phosphore, aussitôt la solidification commence au point touché et se propage très-rapidement dans toute la longueur du tube, avec un dégagement de chaleur qui fait monter le thermomètre à 44 degrés. » Si l'on s'en tenait à ces expériences, on serait amené à conclure que le phosphore se comporte, dans certaines limites de température, comme les solutions sursaturées de sulfate de soude, etc. Mais l'assimilation n'est pas complète'; en effet, tandis que ces solutions ne peuvent cristalliser que par le contact d'une parcelle de la matière dissoute ou d'un corps iso- morphe, il est une circonstance curieuse dans laquelle on peut provoquer la solidification du phosphore : c'est lorsqu'on détermine à l'intérieur du liquide une friction, soit de deux corps solides l'un contre l'autre, soit d'un corps solide contre la paroi du tube qui le contient. L'effet produit est in- faillible; la solidification commence aux points frottés et se propage immé- diatement dans toute la masse. Cette action mécanique se manifeste aussi bien lorsque le corps frottant a été chauffé au sein du liquide et refroidi avec lui : en effet, j'ai enfermé dans un tube du ])hosphore avec des frag- ments de verre, et je l'ai porté au bain-marie; après la fusion du phosphore, j'ai laissé refroidir. J'ai observé alors le phénomène de la surfusion malgré la présence des fragments de verre; mais, sitôt que le tube a été secoué, le phosphore est inunédiatement devenu solide. Ce phénomène se produit aussi facilement lorsque la température est de 43 degrés seulement, que lors- qu'elle s'est abaissée à Sa degrés. ( 219 ) » Dans ces circonstances, faut-il attribuer la solidification du phosphore à des actions inconnues qui se produiraient au contact des deux corps so- lides ? Ne peut-on passe rendre compte du phénomène en le rattachant à des faits connus? Dans les corps surfondus, les molécules doivent être à des distances peu différentes de celles qui les séparent lorsqu'elles sont à l'état solide; un abaissement de température, en les rapprochant très-peu, suffit pour déterminer alors la solidification; or, si deux corps solides sont frottés l'un contre l'autre au sein du liquide, ne pourrait-on pas admettre qu'ils en emprisonnent de petites quantités qui se trouvent brusquement sou- mises à une compression suffisante pour qu'il en résulte un rapprochement des molécules capable de provoquer la solidification en ce point, et par suite dans toute la masse liquide ? Si la même cause ne produit pas la cris- tallisation des solutions sursaturées ordinaires, cela peut tenir à ce que le sel étant dilué dans l'eau se trouve dans un état d'équilibre moins in- stable. » Le soufre se maintient à l'état de surfusion à loo degrés, ce qui faci- lite singulièrement les expériences ; il suffit en effet de le fondre dans lui tube de verre et de le plonger dans de l'eau que l'on maintient en ébul- lition, pour opérer avec ce corps comme avec le phosphore. » Le contact d'un corps quelconque est impuissant à solidifier le soufre si le corps est à la température du liquide ; on l'y maintient facilement en laissant à la surface du soufre une couche de chlorure de calcium fondu dans son eau de cristallisation, et en laissant séjourner quelques instants dans ce liquide le corps que l'on plongera dans le soufre fondu. Mais si ce corps a touché un morceau de soufre, on voit des cristaux se former au point de contact et s'allonger dans toutes les directions de manière à en- vahir la masse liquide. Pour le soufre, comme pour le phosphore, on peut provoquer la cristallisation en frottant deux corps solides au sein du liquide à l'état de surfusion. » La naphtaline et Vacide sut/inique présentent les mêmes phénomènes dans des limites de température moins étendues. » Uacide acétique crislatlisable s'observe facilement à l'état de surfusion entre 3 et i6 degrés. Ces limites de température permettent de répéter en hiver les expériences précédentes sans aucun appareil particulier. » Il en est de même de V essence d'anis, qui se comporte comme les sub- stances que j'ai citées, entre i et i4 degrés. » Outre ces substances, il en est une à laquelle j'ai reconnu les mêmes 29.. ( 220 ) propriétés entre i6 et 35 ilegrés, sa température de fusion : c'est Vacidc pliénique, le corps qui en été se prête le mieux aux expériences. Il m'a permis de constater très-facilement que, contrairement aux opinions ad- mises, les vibrations longitudinales ou transversales exécutées dans l'inté- rieur des corps surfondus sont impuissantes à produire la solidification. » On peut tirer de cette étude la conclusion suivante : le phosphore, le soufre, etc., à l'état de surfusion et dans des limites de température déter- minées, présentent comme les solutions sursaturées la propriété de rester liquides jusqu'à ce qu'elles soient touchées par luie parcelle de même sub- stance; mais leurs molécules seraient dans un état d'équilibre plus instable et elles se solidifieraient par compression. » Certaines solutions sursaturées présentent-elles une instabilité de même ordre que les corps surfondus ? C'est ce que je me propose de recher- cher prochainement. Celles que j'ai examinées jusqu'à ce jour ne m'ont rien offert de pareil : elles sont restées liquides même quand j'ai fait éclater dans leiu' intérieur des larmes bataviques; seulement, à un certain degré de concentration, elles laissent quelquefois déposer dans ces circonstances des cristaux d'un sel moins hydraté que le sel que l'on a dissous, et cela sans que la solution cesse d'être sursaturée. « CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur un gisement de phosphate de chaux naturel décou- l'crl dans l'Eslramadure, et sur des cristaux d'apatite de Jumilla pouvant servir à l'extraction du cérium, du lanthane et du didyme. Note de M. R. deLi'na, présentée par M. Dumas. « J'ai l'hoinieur de présenter à l'Académie quelques échantillons d'un nouveau phosphate de chaux qui a été découvert à l'issue de mes premières études en Estramadure en i856, sur la ligne même du chemin de fer de Mérida, ville très-importante de l'Estramadure, reliée par le chemin de fer à Lisbonne. » J'ai constaté dans ces échantillons 60 pour 100 de phosphate de chaux tribasique. » L'importance de ces gisements si considérables de phosphate de chaux àCacères, Mérida, etc., est trop évidente d'elle-même pour que je me per- mette d'insister davantage. Je ferai seulement observer à l'Académie l'inté- rêt qu'il y aurait à pouvoir les traiter par l'acide sulfureux d'Almaden, lors- que cette localité sera reliée à l'Estramadure par le chemin de fer, comme je m'occupe dans ce moment de le réaliser. Ces matières, aujourd'hui ( 221 ) complètement perdues pour l'industrie et l'agriculture, permettraient de fabriquer le phosphate acide de chaux chez nous à un prix minime. )i J'ai l'honneur de présenter également à l'Académie des échantillons de cristaux tl'apatitc de Jumilla, qui pourront servir de matière première pour l'extraction du cérium, du lanthane et du didyme, car ils ne con- tiennent pas moins de i ,'^5 pour loo de ces métaux. Du reste, ce phosphate est aujourd'hui exploité pour l'agriculture par une Compagnie anglaise. » Enfin, je prie l'Académie de vouloir bien accepter pour ses collections un échautillon de phosphate fossile qui a toute l'apparence de la tétc d'un fémur, et que j'ai trouvé moi-même dans une exploration de cavernes. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur certains dérivés du camphre; par M.. H. Baubjgny. Extrait d'une Lettre adressée à M. H. Sainte-Claire Deville. « Le but de mes expériences est l'étude de la réaction du sodium sur le camphre ordinaire et des composés qu'on peut en faire dériver et que je nomme en général camphres composés. Ils sont de deux sortes, comme vous le verrez par la suite, à radicaux non oxygénés et à radicaux oxygénés; de là un vaste champ à exploiter. » Voici le résumé : u 1° Camphre sodé. — La réaction du sodium sur le camphre solide n'était pas en apparence très-pratique; la dissolution du camphre dans un liquide inerte par rapport au sodium était le véritable procédé à employer pour cette étude. La benzine et le toluène (de préférence, parce que celui-ci bout au-dessus de go à i lo degrés), qu'on a fait bouillir avec du sodium pour épuiser l'action de ce dernier sur les substances oxygénées souillant ces hydrogènes carbonés et qu'on distille ensuite, fournissent le dissolvant du camphre. A froid, l'action est nulle. Si l'on chauffe avec précaution, à 90 degrés le sodium fond, et aussitôt apparaît im dégagement abondant de gaz hydrogène et le sodium disparaît. Dés le commencement de la réaction, toute source de chaleur doit être supprimée, sauf le cas où elle s'arrête vers la fin. On opère dans un ballon muni d'un réfrigérant y ramenant les vapeurs condensées. Dans cette opération, il est à remarquer que jamais pour 1 équivalent de camphre, i équivalent de sodium ne disparaît; un tiers du camphre environ reste inattaqué, même en chauffant. La liqueur, par le refroidissement, fournit des cristaux qui au contact de l'eau ou de l'air hu- mide se décomposent et régénèrent le camphre. Ces cristaux, impurs et mélangés de camphre iuattaqué, sont, vu leur instabilité, difficiles à étudier ( 222 ) et à analyser. Ils ont une apparence brunâtre. Mais tout donne lieu à sup- poser que la matière renferme la molécule G">H"(Na)0. » L'action du camphre sur le sodium fait supposer d'abord la substitu- tion du sodium à de l'hydrogène; maintenant l'existence des composés sui- vants, camphres acétylé et éthylé (camphres composés), et leur mode de formation, donnent des preuves à posteriori de cette hypothèse. CAMPHRES COMPOSÉS. PREMIÈRE SÉRIE : A RADICAUX NON OXYGÉNÉS. » 2° Ethj'Iure de camphre ou camphre éthylé » Si sur les cristaux dont je viens de parler on verse de l'iodure d'éthyle, qu'on chauffe doucement au bain-marie jusqu'à 60 à 70 degrés, une réac- tion se détermine et on voit des flocons d'iodiire de natriuni apparaître ; G'H^I 4- G'-'H"' (Na) ©• = G'^H"* (€^H» ) O -^ Nal. » On lave à l'eau pour dissoudre Nal, et par la distillation on sépare aisément l'hydrogène carboné employé comme dissolvant du camphre, si l'hydrogène carboné bout vers 1 10 degrés comme le toluène. Le mélange d'éthylure de camphre et de camphre ne permet pas la séparation de ces deux corps par les dissolvants. L'alcool, l'éther, l'acide acétique, sulfure de carbone, chloroforme, etc., les dissolvent tous les deux, et aucun ne donne de combinaison avec les bisulfites alcalins. La masse, jetée sur un filtre de toile fine et pressée, donne un liquide qu'on distille. Ayant remarqué qu'à — 20 degrés le camphre éthylé est liquide; si on soumet à ce froid la por- tion du liquide passant au-dessous de 21 5 degrés, une grande partie de camphre se sépare, et le liquide est filtré sur une toile fine, puis on jette la masse solide qu'on presse rapidement : on gagne ainsi encore un peu de liquide. La totalité de ce liquide est alors soumise à la distillation fraction- née. L'éthylure de camphre est un liquide assez mobile, ^incolore, insoluble dans l'eau, solubledans l'éther, l'alcool, etc. (voir plus haut), d'une odeur camphrée s'il est pur. Il est dextrogyrc et son pouvoir rotatoire est assez grand : aj=+ ^>i,4 environ. Sa saveur est brûlante cotnme celle du cam- phre; sa densité est o,g46 de celle de l'eau à 22 degrés. Il bout sans décom- position, mais le point d'ébullition est peu constant; la plus grande partie ( 223 ) du liquide, sous la pression barométrique ^35 millimètres, passe entre 226 et 23 1 degrés. » L'analyse a donné Boni iUant h 22H0. Théorie. Bo uillant h 11 1. 9°. II. 1 ni. 80,00 79»4o 79)66 79>63 I I , I I 11,04 1 1 ,20 I I ,25 8,88 B » » 100,00 100,00 100,00 100,00 H". O. » Le camphre renferme 78,9 pour 100 de charbon et 10, 5 pour too d'hydrogène. » Le n° I prouve que le produit était impur; mais les résultats II et III prouvent suffisamment l'existence du corps. » Je me réserve d'en étudier les propriétés chimiques un peu plus tard. « Cet éthylure est le type d'une première série possible de camphres composés où l'élhyle, le méthyle, propyle, etc., remplacent i équivalent d'hydrogène du camphre. DEUXIÈME SÉRIE : A RADICAUX OXYGÉNÉS. » 3° Acétyliire de camphre ou camphre acétjlé G'°H'^(e^H'ô)0. » Ce corps était intéressant à étudier; car, par sa production, on trouve le chef d'une deuxième série de camphres composés, où l'acétyle, le ben- zoyle, etc., remplacent i équivalent d'hydrogène du camphre. D'après l'expérience précédente, on est conduit à employer ici le bromure ou chlorure d'acétyle avec le camphre sodé. Le chlorure d'acétyle m'a donné des résultats nuls. Songeant que le sodium ne décompose ni le chlorure d'acétyle ni le bromure, je pensais que l'acide acétique anhydre, déjà décomposé par le sodium seul, devait agir : » En effet, le mélange des cristaux et de l'anhydride à /ro/c^ donne lieu à un réaction spontanée et très-vive si on opère en grand. On chauffe à la fin au bain-marie, et après on opère pour la séparation du camphre acétylé comme dans le cas de l'éthylure. » Je me réserve pour plus tard l'étude des propriétés chimiques. ( 224 ) » L'acét^'ltire de camphre est un liquide incolore aussi à — 20 degrés, mobile, insoluble dans l'eau, soluble dans les huiles, l'éther, l'alcool, etc., d'une odeur légèrement camphrée, d'une saveur brûlante comme le camphre. Son pouvoir rotatoire est dextrogvre, mais faible : ay= + 7,5 en- viron. A 20 degrés, sa densité est 0,986 de celle de l'eau. Chose curieuse, ce corps, renfermant le radical oxygéné acétyie, a presque le même point d'ébullition que l'éthylure de camphre, car, bouillant sans décomposition, il ]iasse, sous la pression barométrique o™, ySS, entre 227 et a3o degrés. » L'analyse a donné : Trouvé (produit 2î8°). Théorie. I. II. 74,22 73,95 74,04 9'27 9,85 9,73 16, 5i u ï> 100,00 100,00 100,00 -&'■■ H" » Ces résultats montrent l'existence du camphre acétylé. L'excès d'hydrogène montre qu'il doit renfermer encore un peu de camphre. » De ces trois séries d'expériences qui prouvent, que i équivalent d'hy- drogène peut être remplacé par I équivalent de natrium, ou i équivalent d'éthyle ou d'acélyle, je conclus d'abord que cet équivalent d'hydrogène joue un rôle spécial et que la formule du camphre est un hydrure du radical G'°H'*Ô, qu'on peut nommer comphotyle. Mais je ne veux pas, pour le moment, appuyer davantage sur ce point, attendant lesrésidtats d'autres essais que je poursuis. » Je me propose, si vous voulez me le permettre, de vous communiquer les résultats postérieurs que je pourrai obtenir. J'ajouterai que ce travail, ébauché dans le laboratoire deGottingen, y fiit commencé d'après l'avis du D"^ R. Fittig, assistant de M.Wœhler, mais surtout exécuté et complété dans le laboratoire d'Erlangeii, chez M. le baron de Gorup-Besanez. A cette occasion, qu'il me soit permis d'exprimer ici à chaciui d'enx ma vive recon- naissance, car leur obligeance, que j'ai souvent mise à l'épreuve, ne m'a jamais j)lus fait défaut -&< SEANCE DU LUNDI G AOUT 18GG. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président de l'Institut adresse à l'Académie une nouvelle Lettre pour la prier de vouloir bien faire choix d'un de ses Membres qui devra la représenter, comme lecteur, dans la séance publique annuelle des cinq Académies, fixée au i4 août prochain. M. LE Président de l'Académie rappelle que M. Pasteur a été désigné pour faire une lecture dans cette séance. ASTRONOMIE. — Siiv les étoiles variables et les étoiles nouvelles; par M. Faye. (Deuxième partie.) « Je me suis efforcé d'établir, dans la première partie de cette Note, le lien, l'analogie qui existe entre les étoiles périodiques et les étoiles nou- velles. C'est bien l'analogie que je veux dire, et non l'identité. Il existe, en effet, une différence entre les étoiles à périodes presque constantes et les étoiles à périodes moins régulières; il y en a une autre, plus profonde en- core, entre ces dernières et les étoiles nouvelles. J'insiste sur ce |)oint parce qu'on pourrait être tenté de considérer ces phénomènes comme étant sus- ceptibles d'être tous ramenés au type commun d'une périodicité réguhère, à l'aide d'une combinaison de plusieurs périodes superposées. Pour les étoiles nouvelles il suffirait d'admettre que la période principale comprend plusieurs siècles. C'est ainsi que l'on a cherché déjà si les dates d'appa- C. R., 1866,2"= Semestre. (T. LXIII, N» C.) 3l ( a3o ) ritions très-auciennes d'étoiles nouvelles ne présenteraient pas un caractère de périodicité. Je reconnais que dans quelques étoiles variables on trouve des complications qui semblent indiquer la superposition de plusieurs périodes. Dans le Soleil même, M. Wolf, de Zurich, a découvert des varia- tions compatibles avec trois périodes simultanées, Tune de onze ans un tiers, l'autre de cinquante-six et la troisième de cent soixante-cinq ans. Je suis loin de contester la grande valeur de ces recherches dans certains cas parti- culiers, mais je crois qu'il ne serait pas permis de généraliser, en profitant de la facilité qu'on trouve à tout représenter numériquement par une com- binaison plus ou moins compliquée de périodes arbitraires. Remarquez que ce procédé suppose en réalité que les choses sont constituées de ma- nière à durer toujours. Or, si le triomphe de la science moderne est d'avoir prouvé que certains éléments des orbites planétaires de notre monde oscillent nécessairement entre certaines limites, en sorte qu'ils peuvent être représentés d'une manière indéfinie par une certaine combinaison de termes périodiques, il ne faut pas oublier qu'il n'y a là aucune dé- pense d'énergie mécanique. Il n'en est pas ainsi de la question qui nous occupe : la lumière et la chaleur qu'une étoile rayonne sont irrévoc;i- blement perdues pour elle; à mesure qu'elle se refroidit, les forces inté- rieures qui régissent sa constitution physique, la puissance de son émis- sion superficielle et par suite son éclat, vont en diminuant; si donc cette étoile vient à présenter des oscillations, des intermittences, ces oscillations ne doivent pas se reproduire indéfiniment, mais s'altérer de plus en plus jusqu'à ce qu'un changement d'état plus radical donne naissance à une nouvelle série de phénomènes tout différents des premiers. » Voici maintenant la suite très-simple des idées qu'il me reste à dévelop- per. Les étoiles sont autant de Soleils différant sans doute entre eux, au point de vue de la constitution chimique, mais présentant tous, quoique à des phases différentes, les mêmes phénomènes physiques d'incandes- cence, de refroidissement, de formation et d'entretien d'une photosphère. Or notre Soleil est une étoile périodique ; étudions donc comment l'inter- mittence a pu et a dû s'établir à la longue dans le jeu des forces qui prési- dent à sa conslitutioiij et nous serons en droit de conclure du Soleil pério- dique aux étoiles variables, et de celles-ci aux étoiles temporaires. » Dansun Mémoiredes lôetaSjanvier i 8G5, j'ai tenté d'expliquer la forma- tion et l'entretien de la photosphère, en rattachant les faits observés aux no- tions les plus simples et les plus générales de la science actuelle. Une masse gazeuse portée priuiilivemeut à une température supérieure à toutes les affinités chimiques ne peut être incandescente à cause du peu de liunière ( 2^' ) qu'émettent les gaz ou les vapeurs portés à une haute température. Le re- froidissement marche donc avec lenteur, mais il doit arriver ini moment où la température des couches superficielles tombe au point où les actions chimiques commencent à se produire. Aussitôt apparaissent certaines combinaisons : les unes produisent des gaz ou des vapeurs nouvelles, tout aussi peu lumineuses que les vapeurs élémentaires; les autres donnent lieu à des nuages de particules liquides ou même solides dont l'incandescence sera au contraire très-vive. Ces particules, après avoir abondamment rayonné la chaleur et la lumière, doivent retomber, en vertu de leur densité plus forte, dans les couches inférieures où elles finiront par retrouver une tempéra- ture capable de les réduire de nouveau dans leurs éléments primitifs. Cette décomposition (i) absorbe une grande quantité de chaleur et propage ainsi le refroidissement superficiel jusque dans les couches profondes. Les gaz ainsi reformés dans l'intérieur de la masse rompent l'équilibre des couches et provoquent à leiu' tour l'ascension d'ime nouvelle quantité de vapeurs élémentaires. Celles-ci remontent jusqu'à la surface où elles subissent de nouveau les phénomènes que je viens de décrire. » De cette manière, le refroidissement intérieur ne s'opère pas seulement, comme dans les solides ou les liquides pâteux, par voie de conductibilité d'une couche à l'autre, ce qui rendrait incompréhensibles l'immense durée et l'éclat persistant du Soleil : c'est la masse entière qui coopère à la radia- tion superficielle par un échange permanent de courants ascendants de va- peurs très-chaudes mais peu brillantes, et de courants descendants dont les particules incandescentes ont dégagé beaucoup de lumière et de chaleur. )) Le concours de la masse entière à l'acte de l'émission superficielle est donc assuré, et c'est là la partie la plus importante de cette théorie. En effet ce qu'il y a de plus admirable dans le Soleil, ce n'est pas l'éclat prodi- gieux de sa lumière actuelle, c'est sa persistance depuis des millions d'an- nées. Si l'on se borne à consulter les souvenirs historiques les plus précis en pareille matière, ceux qui portent sur la distribution géographique des A'égétaux et surtout sur les limites extrêmes des zones qu'ils habitent, on s'assure aisément cjue dans lui intervalle de deux, trois ou peut-être même quatre mille ans, la radiation solaire n'a. pas dû faire varier nos climats de plus de 2 ou 3 degrés. Mais ces périodes-là ne sont presque rien eu compa- raison de l'immensité de la période géologique qui date de la première appa- (i) Notons aussi la chaleur beaucoup moindre, mais non négligeable, qui ramène les mo- lécules tombantes à la température de la couche où elles s'arrêtent. 3i.. ( 232 ) rition de la vie à la surface de la Terre. Or l'échelle thcrmométriqiie de la vie ne dépasse pas Go degrés : c'est donc dans cette étroite limite que la chaleur solaire a dû maintenir celle de la Terre depuis des millions d'années, et l'on parviendrait à fixer par le calcul l'amplitude possible de la variation si l'atmosphère terrestre n'avait dû subir des modifications depuis ces âges recu- lés. On voit assez, sans que je reprenne mes arguments, qu'une telle durée d'é- mission abondante serait inexplicable dans toute autre hypothèse, car il est bien certain qu'aucune cause extérieure ne vient réparer cette énorme dépense de chaleur; il est certain que le Soleil doit puiser incessamment dans, sa cha- leur d'origine comme dans im fonds proportionné à l'énormité de sa masse. » Après cette durée qui s'évalue par des millions d'années, il y a la constance, l'uniformité de la radiation que nous pouvons apprécier, comme je le disais plus haut, par des phénomènes terrestres d'une sensibilité extrême. Or il est facile de voir que l'apjjel des masses intérieures vers la surface n'est déterminé que par la chute des particules incandescentes engendrées dans ce grand laboratoire superficiel de la photosphère. Cet appel est donc sous la dépendance de la radiation elle-même. Le refroidis- sement superficiel est modéré lui-même par les condensations chimiques auxquelles cet appel donne lieu et par la chaleur qui s'en dégage. Il y a là des éléments de régulation qu'il est impossible de méconnaître et dont le jeu sera d'autant plus efficace que la communication sera plus libre entre l'intérieur de la masse entière et la superficie, c'est-à-dire que l'état gazeux primitif sera moins altéré. u C'est ici le nœud de la question qi)e je vais maintenant aborder, celle du caractère oscillatoire que les phénomènes de la photosphère peuvent revêtir à partir d'une certaine époque. » Dans une sphère gazeuse, il tend à s'établir, d'une couche à l'autre, une distribution de densités et de températures telle, qu'aucun transport vertical de matières ne puisse avoir lieu; alors en chaque couche la tempé- rature actuelle répond à la pression correspondante, et se trouve au moins égale à celle où une masse plus chaude, prise à l'intérieur, tomberait spon- tanément, si elle venait à monter, par le seul fait de la dilatation qu'elle devrait subir dans une région de pression moindre. Or j'ai fait voir que le refroidissement des couches extrêmes donne lieu à des phénomènes de condensation chimique et de précipitation qui détruisent à chaque instant ce genre d'équilibre, à peu près comme le phénomène de la pluie ou de la neige trouble à chaque instant l'équilibre de notie atmosphère dans le sens vertical. Tant que la communication de l'intérieur à l'extérieur reste libre, ( 233 ) tant que les courants ascendants et descendants se meuvent avec faci- lité à travers des couches entièrement gazeuses, l'entretien de la mince couche photosphérique où se produisent les condensations chimiques s'opère avec régularité, et l'éclat peut ainsi rester constant pendant une longue durée. Mais si, par les progrès du refroidissement, l'échange entre les couches internes et la surface se trouve gêné, il arrive un moment où les courants verticaux ne se produisent plus librement suivant chaque verticale pour aboutir à chacun des points de la périphérie ; des couches er.- tières acquièrent peu à peu une densité trop forte, et la rupture de l'équi- libre longtemps différée se fait subitement, en amenant, par contre-coup, à la surface, un afflux subit de matières intérieures dont la température est en- core énorme (i). De là une recrudescence d'éclat très-rapide, mais passagère. Il faudra évidemment bien plus de temps pour que cet excédant d'éclat s'éteigne, puisque l'extinction doit s'opérer par voie de refroidissement et de radiation à l'extérieur. » Entre ces deux états, celui où les courants ascendants et les courants descendants agissent librement, régulièrement dans toute la masse, et cekii où leur action ne se produit plus que par intermittences saccadées, il y a toute une phase intermédiaire où les phénomènes prennent un caractère d'oscillations régulières, d'abord peu sensible, puis plus prononcé, à mesure que la photosphère s'épaissit et que des couches plus profondes sont atteintes à leur tour par les courants descendants. Dans cette phase d'oscillations à peu près régulières, il n'y a pas de raison pour que la lumière émise par la photosphère change essentiellement de nature. Mais il n'en sera plus de même dans le cas extrême d'intermittences brusques, éloignées, cessant même peu à peu de conserver un caractère périodique. Alors, à chaque rup- ture subite d'équilibre, à chaque effondrement des couches incomplète- ment gazeuses qui supportent ou c[ui forment la photosphère épaissie, cor- respondra un afflux énorme de matières gazeuses venues de l'intérieiu' avec une très-haute température, et la photosphère pourra être en grande partie altérée dans son allure ordinaire. Dans certaines régions, la condensation chimique sera partiellement supprimée, et ces parties-là, où les gaz et les vapeurs conserveront quelque temps une très-haute températiuc, n'émettront qu'une lumière analogue à celle des nébuleuses, lumière caractérisée par (i) Le mot subit est exagéré. Nous venons d'apprenilre que l'étoile du 12 moi à été vue au Canada, par M. Barker, avec l'éclat d'une éluilc de 4''" grandeur, Le 10, elle égalait x de la Couronne (2 j). (234) des raies brillantes et non par des raies noires. La coexistence de ces denx lumières dans le mince faisceau que l'étoile envoie à nos yeux donnera, au spectre do l'étoile, cet aspect mi-parti de deux spectres superposés que l'on a reconnu effectivement dans l'étoile nouvelle du 12 mai, et quia persisté pendant une grande partie de la phase de décroissement d'éclat. M En résumé, les étoiles dites nouvelles ne méritent pas ce nom : leur apparition presque subite n'est qu'une exagération du phénomène ordinaire des étoiles périodiquement variables, lequel répond lui-même à de simples oscillations plus ou moins sensibles dans le phénomène delaproduction et de l'entretien des photosphères de toutes les étoiles. Ces phénomènes, considérés conune successifs dans l'histoire d'une étoile prise à part, caractérisent les progrès de son refroidissement et le déclin de la phase que j'appellerai vo- lontiers solaire ou photosphérique. Quand ils se produisent ainsi avec le caractère d'intermittences irrégulières de plus en plus séparées par de très- longs intervalles de temps, ils sont les précurseurs de l'extinction définitive, ou du moins de la formation d'une première croûte plus ou moins consis- tante. C'est pourquoi les phénomènes de ce genre ne se produisent que dans les astres d'un éclat déjà très-faible et n'aboutissent jamais à doter le ciel d'une belle étoile de plus. » ASTRONOMIE. — Sitv quelques objections relatives à ta constitution physique du Soleil; par M. Faye. « C'est en Angleterre que l'on a le plus étudié la constitution physique du Soleil ; c'est d'Angleterre que nous viennent les mémorables observa- tions de sir John Herschel, de MM. Carrington, Dawes, Nasmyth, Stone, Huggins, de La Rue, Stewart, etc., et les belles études théoriques de MM. Stokes, Thomson et Waterston. On s'est surtout occupé, depuis deux ou trois ans, de scruter, à l'aide de puissants télescopes, la structure intime de la photosphère : on a constaté qu'elle était entièrement formée de petits granules éblouissants de lumière, diversement groupés et séparés les uns des autres par des intervalles sombres. De l'aveu de tous les obser- vateurs, leur aspect suggère invinciblement l'idée de nuages incandescents suspendus dans un milieu faiblement lumineux et comparativement obscur. Ces détails répondent très-bien aux idées que je viens de rappeler sur la foriDation de la photosphère; aussi ces idées ont-elles attiré l'attention bienveillante des savants d'outro-Manche; on m'a pourtant opposé une ob- jection que je dois faire connaître à l'Académie et à laquelle je vais tâcher de répondre. ( ^3^ » La difficulté porte sur l'explication des taches. On sait que les gaz chauffés au point de devenir lumineux ne s'élèvent jamais à l'incandescence ; celle-ci paraît être propre aux particules solides, même quand elles son^ réduites à la plus extrême ténuité. Imaginez dès lors un milieu gazeux à la surface duquel se formeraient par voie de condensation cuiniiqi'.e, par exemple, de petits nuages de particules incandescentes, et vous aurez une reproduction fidèle de la photosphère. Si par une cause quelconque les nuages viennent à manquer en une région, cette région sera relativement obscure, elle fera une tache. Entre les nuages voisins, il y aura de petits intervalles beaucoup moins lumineux et presque obscurs. » A cela on objecte que si les gaz émettent peu de lumière, en revanche ils sont transparents. Si donc il se fait une ouverture dans la photosphère, on devrait voir, à travers la masse gazeuse interne du Soleil, la région dia- métralement opposée de la même photosphère avec un éclat peu alhubli ; dès lors il n'y aurait plus de taches. Vont-on que cette masse gazeuse soit peu translucide, alors elle devra émettre pour son propre compte beaucoup de lumière, et les ouvertures susdites cesseraient encore de faire tache sur la photosphère. Finalement, on conclut de là qu'il est impossible de se pas- ser d'une couche liquide et opaque située immédiatemeni au-dessous de la photosphère. Cette couche liquide, maintenue en évaporation par la chaleur centrale, donnerait lieu à des courants ascendants de vapeurs qui vien- draient se condenser en nuages lumineux dans l'atmosphère du Soleil, exacteîuent comme la mer qui recouvre en partie notre globe produit des nuages au-dessus de nos têtes. Ces nuages retomberaient sur la couche liquide en vertu de la densité de leurs particules et seraient incessamment remplacés par d'autres vapeurs (i). » Je pourrais d'abord répondre que cette couche liquide serait elle-même incandescente; on la verrait donc à travers les éclairciesde la photosphère, et dès lors, dans ce système, il n'y aurait pas de taches non plus. » Mais, au lieu de rétorquer l'objeclion, il vaut mieux la lever. Le propre lies gaz ou des vapeurs est d'éleindie la lumière aussi bien qu'un corps opaque, lor.sque l'épaisseur est suffisante. C'est ainsi qu'on explique la dif- férence d'éclat entre le bord et le centre du disque solaire, dont les spec- tres, identiques sous le rapport de l'absorption élective, ne diffèrent qu'en (i) On voit que la condensarion cliimique à la surface d'une niasse gazeuse se trouve ainsi remplacée par une simple condensation de vapeurs au-dessus d'une cioùte liquide en évaporation. ( 236 ) intensité. Ici l'rpiiisseurest égale au diamètre entier du Soleil ; 35oooo lieues d'une niasse gazeuse dont la densité moyenne est plus grande que celle de l'eau à cause de l'énorme pression que sujjportent les couches intérieures, 35o ooo lieues d'un milieu où s'opèrent incessamment, sur une très-grande profoiuIfMU-, des combinaisons et des décompositions chimiques très-actives, incessamment agité par des courants verticaux en sens opposés, me parais- sent bien suffisantes pour empêcher l'observateur terrestre de recevoir les rayons de la face opposée du Soleil. Je doute que la loi physique qu'on m'ob- jecte sur les pouvoirs complémentaires d'émission et de transmission soit applicable, même de loin, à un pareil cas. » Quant à la couche liquide que l'on croit nécessaire pour échapper à celte objection relative aux taches et qui ne la lève nullement, elle introduit une difficulté infiniment plus grave. Le grand problème, en effet, c'est moins d'expliquer les taches que défaire comprendre l'immense durée et l'énormité de la radiation solaire. Or ce phénomène grandiose exige que la masse pres- que entière du Soleil participe à l'émission. Faites du Soleil un corps solide ou liquide, ou simplement encroûté, et vous supprimez cette participation. De plus, comme je viens de le montrer, vous serez conduit fatalen)ent à suj)- poser que cette croûte est elle-même froide et obscure; autrement on la verrait briller à travers les éclaircies de la photosphère d'un éclat tout aussi vif, pour le moins, que les nuages lumineux qui constituent celle-ci, ot vous serez ramenés à ces anciennes idées sur le Soleil dont les progrès mo- dernes ont fait justice. » Pour éviter cette conséquence forcée, les habiles astronomes de Kew, dont j'ai si souvent cité ici les importants travaux sur le Soleil, ont voulu attribuer les taches à une extinction réelle produite dans la photosphère par des courants froids descendant sur elle des couches extérieures de l'at- mosphère. Si, comme tout le monde l'admet aujoind'hui chez nos voisins, l'enveloppe brillante du Soleil est due à la condensation de vapeurs très- chaudes, transformées par refroidissement en nuages de particules incan- descentes, un afflux de gaz froid, venu des régions supérieures de l'atmo- sphère, ne siq)primcra pas cette condensation ; elle l'activerait plutôt en la reportant à un niveau moins élevé. D'ailleurs, que l'Académie veuille bien se rappeler ces taches observées pendant quatre, cinq, six, huit rotations consécutives, dont j'ai calculé les mouvements si réguliers : il lui paraîtra difficile d'admettre que les courants atmosphériques qui auraient dû les j)roduire par extinction se soient maintenus pendant si longtenq^s sous forme de colonne exactement verticale, pénétrant à une si grande prolon- ( 237 ) deur d;ins la photosphère. Cela ne pourrait se comprendre qu'à une con- dition, c'est que des cour.ints analogues et en sens inverse partent de la masse du Soleil pour aller rétablir l'équilibre dans l'atmosphère; alors on reporte un peu plus haut les phénomènes de la photosphère et on retombe sm* ma théorie. )) Je soumets ces réflexions à nos conh'ères d'Angleterre, en les priant (le vouloir bien examiner de nouveau la théorie que j'ai ébauchée. Elle présente sans doute bien des lacunes; je suis loin de me les dissimuler; aussi les objections ne m'étonnenl-elles pas; mais il me semble que ces lacunes tiennent moins au fond qu'à des détails secondaires qui s'éclairci- ront plus tard. Le fond, c'est l'immense diuée de la radiation solaire, sa régularité, son intensité énorme dont on peut se faire une idée en se rap- pelant que la chaleur émise par chaque mètre carré de surface équivaut à 75000 chevaux-vapeur; ce sont aussi les phéuomènes mécaniques si sin- guliers de la rotation. Voilà surtout ce qu'il faut expliquer. Quant aux taches, détail assurément fort important, je persiste à croire que mon expli- cation, pour laquelle j'ai eu l'avantage de me rencontrer avec le P. Secchi, est très-voisine de la vérité. » GÉOLOGIE. — De la succession des phénomènes ériiptifs dans le cratère supé- rieur du Vésuve, après l'éruption de décembre 1861; par M. Ch. Sainte- Claire Deville. « Dans ma Quinzième Lettre à M. Elie de Beanmont (séance des 1 6et aS juillet), mon but a été de montrer comment on pourrait, à l'aide d'observations, sinon coutinues, au moins assez rapprochées les unes des autres, traitei' l'histoire des phénomènes mécaniques et chimiques qui se succèdent sur toute l'étendue d'iuie fissure, redevenue active par le fait d'une éruption. Et j'ai pris pour exemple la fissure ou le plan éruplij <\n Vésuve qui avait donné la grande éruption de 1794; 6t quis'est rouverte en décembre 1861, au-dessus de Torre del Greco. Bien que les données d'observation dont je disposais fussent encore bien insuffisantes pour caractériser toutes les varia- tions qui se sont successivement produites sur les diverses parties de la fissure, depuis le centre adventif jusqu'aux limites inférieures de l'érup- tion, d'un côté, et, de l'autre, jusqu'au sommet du volcan, je crois, néan- moins, avoir montré, d'une manière générale, la solidarité de toutes les fractions de la fissure, comme aussi l'antagonisme entre le centre advenlil elle centre normal. C. R., i866, 2me Semestre. {H. LXIU, ^'■ 6.) ^2 ( 238 ) » Celte étude ne sera pas inutile, si elle peut indiquer la marche qu'il fau- drait suivre dans le cas d'une grande éruption, qui remettrait de nouveau en activité l'une des fissures principales du volcan. » Mais, ainsi que je le faisais remarquer, cette histoire du volcan pendant ses révolutions ne se comprendra bien qu'autant qu'elle sera éclairée par l'histoire des temps plus paisibles; car ces deux histoires n'en font qu'une. Et comme, dans ces périodes de repos relatif, toute l'activité éruptive se concentre sur le cône terminal, l'histoire du volcan durant ces temps de calme se confond avec celle du cratère supérieur. » Dans la présente communication, qui est comme un appendice à ma Quinzième Lettre, je vais essayer d'esquisser cette histoire à partir du moment où je l'ai laissée, et en me servant des documents qui sont en ma possession. M Nojis avons vu qu'en octobre i863, M. Mauget trouvait, au sommet du Vésuve, un point d'activité maxima (placé en m du petit plan de la page i49)j qui dégageait, à une température de 210 degrés, des émanations acides chlorhydro-sulfureuses. Telle était l'intensité éruptive la plus grande que, de- puis l'éruption de 1 86 1 , eût progressivement atteinte le cratère supérieur, sans sortir néanmoins encore de ce que j'appellerai la phase solfitarienne (1). Un état analogue se prolongea jusqu'en février i865. A ce moment, c'est-à- dire peu de jours après le début de la grande éruption de l'Etna, le cratère du Vésuve prit aussi un aspect menaçant. Du fond de la grande cavité dé- crite dans ma Quinzième Lettre sortaient des couches et des blocs incandes- cents, dans une proportion telle, cjue l'ascension du grand cône devint im- possible pendant plusieurs semaines. Telle fut l'origine du petit cône de scories que nous allons y voir figurer. » On trouve dans les Verhandhmgen des naturhistorischen Vereiues der Preussischen Rlieinlriude pour i865, un très-cotu't article de M. le professeur Votn Rath, qui Ht l'ascension du Vésuve le '3 avril. J'en extrais les passages suivants : « Delà ville de Naples on observait, vers le soir et pendant la nuit, au » sommet du Vésuve, de vives lueurs qui se succédaient à des intervalles » d'une minute envir(»n En faisant l'ascension du cône, et vers la (1) Kn comprenant sous le nom de solfatare l'ensemble des évents éruplifs secondaires, depuis les véritables solfatares, dont ritilensilé peut attendre l'émission du chiorliydate d'am- moniaque et desehiorures métalliques, du sullo-séléniure d'arsenic, etc. (cou)meùPouzzoles), jusqu'aux dernières dégradations de l'intensité éruptive, telles que les dégagements d'hydro- gène carboné, d'azote, etc. (comme aux salses et aux marahihr delà Sicile). ( 239 ) ■» moitié de sa hauteur, on entendait, à pen près toutes les minutes, des » détonations qui ressemblaient à celles du tonnerre. Au sommet, la •> grande cavité, qui avait donné tant de cendres en 1861, pouvait avoir » 1000 mètres de circonférence et une profondeur de 65 mètres. Au fond, » il existe un petit cône d'éruption, dont l'activité s'observe très-bien des " bords du cratère supérieur. Ses manifestations, en tpielque sorte rhyth- » niées, conunencent par un coup de toinierre violent, mais sourd, que » suit immédiatement une projection de scories et de fragments do lave vis- » queuse qui s'élèvent, en tom-noyant et se tordant d'une manière tout à )i fait singulière, jusqu'à une h.iuteur de (Jo ou 100 mètres, puis retombent " avec bruit dans le grand cratère. Ce spectacle se renouvelle à des intervalles » d'à peine une minute et explique les lueurs nocturnes qui s'apercevaient » de Naples Du cône de .scories nouvellement formé sort de temps à » autre un petit courant de lave noire, qui élève le fond du grand cratère » et le comble peu à peu. Les détonations les plus violentes tout accom- « pagnées d'une légère trépidation de tous les bords du cratère. » » Il est impossible de mieux définir la ))liase slroiiibolienne dans laquelle le Vésuve était entré depuis deux mois. » Quelques jours après, dans ce même mois d'avril i865, notre confrère M. de Verneuil faisait, à son foui-, l'ascension du cône supérieur et obser- vait les mêmes phénomènes que M. le professeur Voin Rath. « Le cratère, dit ce savant géologue dans une Lettre qu'il a bien voulu » ni'adresser récemment, le cratère, que j'avais vu presque complètement » éteint en avril i86'3, avait repris une activité nouvelle depuis le mois de i- février i865. Il s'était formé trois ouvertures, placées sxu' une même » fente, dont deux laissaient échapper périodiquement des masses de va- » peurs. La troisième, qui était un peu plus grande, lançait une ou deux " fois par minute des masses de pierres de petite dimension, qui s'élevaient » à 200 ou 3oo pieds et retombaient sur les bords de l'orifice sans sortir » du grand cratère. Ces projections répétées avaient déjà élevé un cône de " i5 à 20 mètres. Elles étaient accompagnées de sifflements et de bruits » violents, semblables à des coups de tonnerre. Ces bruits, que l'on n'en- » tendait pas avant d'arriver au sommet du cône, étaient comparables à •< ceux deSautorin plutôt qu'à ceux de l'Etna, qui, dans l'éruption de 1 865, » s'entendaient de Giarre et de Taormina. » Nous résolûmes de descendre au fond de la grande cavité, dont nous » évaluâmes la profondeur à 60 ou 65 mètres. Le fond en était composé 32.. ( 240 ) » délaves scoriacées, spongieuses, noires et brillantes, telletneut chaudes, » que, dans les anfractuosités, on les voyait encore incandescentes et que » nos i)àtons s'y enflammaient immédiatement. De grandes crevasses, an » fond desquelles la lave était liquide, et des fumerolles à très-haute tem- » pérafure, ne nous permirent pas de pénétrer fort avant. Nous avançâmes » jusqu'à 80 mètres environ du point d'éruption, d'où s'élevaient les » gerbes de pierres. Je reconnus que les parois perpendiculaires du grand » cratère, là où elles se dégageaient de la cendre, étaient composées d'une M roche grise, dure et compacte, à cristaux de pyroxène, très-différente de M la lave légère et scoriacée sur laquelle nous marchions, mais exactement « semblable à celle des blocs dispersés çà et là au milieu de la cendre qui » recouvre les pentes extérieures du cratère. » 1) Le i"' juin, à son retour de l'Etna, M. Fonqué gravit le Vésuve en compagnie de M. Mauget. Il décrit aussi la grande cavité, à laquelle il attribue 260 mètres de diamètre et 3o à 4o mètres de profondeur. « Au » centre existait, dit-il, un petit cône haut de 7 à 8 mètres, présentant à >' son sommet une bouche allongée dans la direction du nord-ouest au » sud-est, d'où sortaient d'abondantes fumées très-aqueuses, chargées » d'acide chlorhydrique mélangé d'une très-petite quantité d'acide sulfu- » reux. Sur toutes les roches voisines se trouvait un épais dépôt de chlo- » rure de fer et de chlorhydrate d'ammoiùaque (i). » Enfin, entre le petit cône et les parois du grand cratère, on voyait un » double courant de lave solidifiée qui avait comblé les profondeurs de 1) l'ancien gouffre. D'après la forme et l'arrangement des blocs, on peut » affirmer que la lave liquide a dû jaillir du côté du sud-est et qu'elle a » formé deux bras passant, l'un au sud, l'autre au nord du petit cône V central, et se rejoignant du côté opposé (2). » Sur les bords du grand cratère, le sol est sillonné de deux on trois » fentes parallèles à ces bords, d'où se dégagent de la vapeur d'eau à » 90 degrés et de l'acide carbonique. » (i) Cette observation très-précise ne peut laisser aucun . » Les deux petits croquis que je joins ici et que j'extrais de la Lettre de M. Pignant (la coupe est à une échelle trois fois supérieure, environ, à celle du plan) donneront une idée suffisamment juste de la disposition actuelle du cratère supérieur du Vésuve, laquelle ne s'est modifiée que progressive- ment depuis la première apparition du petit cône de scories en février i865. Légende pour la section. B, B', bords du grand cratère. A, ancien côue advenlif central (c'est celui qui vient d'être décrit par MM. Voni Ralli, de Verneuil et Fouqué), aujourd'hui bien attaqué et du flanc du;[uel est sortie la coulée qui remplit le cratère. La lave est sortie à peu près à la hauteur du petit cône a de nouvelle torniation. C, amas confus, véritable chaos de laves solides, qui paraissent avoir été en plaques hori- zontales, puis redressées par un mouvement de bascule. (1) Comptes tendus, t. LXII, p. 749. ( 242 ) L, L, lave liquide, coulant toujours très-lentement, et dont le niveau s'élève toujours. \ B Légende pour le plan. B, A, a, C,L, même signification (jue pour la coupe. R, énorme bloc sous lequel est sortie la lave. Les flèches indiquent le sens du mouvement de la lave. La partie hachée transversalement, et au milieu de laquelle se trouve le petit cône nou- veau, est une fissure diamétrale très-distincte dans le point d'où émerj^e la lave, et séparant l'ancien cône A des blocs C. En D se trouve une partie un peu en contre-bas, probablement déjà envahie par la lave, couverte de l)locs bouleversés et faisant suite à un amas qui obstrue la fissure de ce côté. En E, dans le sens même de la fissure, le grand cône paraît avoir subi déjà quelques altérations, et être disposé à continuer. » Cette étude topogi'aphique, que l'atileur proiuetlait de compléter par des mesures exactes, des vues photograpliiques et des analyses de gaz, n'en est pas moins précieuse, parce qu'elle servira de point de repère pour la procliaine modification du grand cône vésuvien. » Un mois après, le i/j avril 1866, M. de Vernetiil visitait encore luie fois le cratère supérieur. La petite crise du 10 mars s'était apaisée. « Le » cratère était assez tranquille_, m'écrit notre savant confrère, bien qti'il y » eût eu dans son intérieur, peu de temps auparavant ( le i 1 mars), un épan- » cheiuent de ces mêmes laves scoriacées, noires et brillantes, que j'avais X déjà remarquées l'an dernier. C'est par ces sortes d'éruptions que le Vé- » suve comble progressiveiuent son cratère, dont la piofondenr m'a paru » avoir diminué de i5 ou ao mètres depuis l'année rlernière. » Les cendres projetées vers le sud rendaient la descente possible sur » deux points, mais toujours difficile. Je passai luie lieure à parcourir ce B cratère, où, l'aïuiée précédente, je n'avais pu faire queqtielques pas. Le » fond en était presque horizontal, et l'on s"y promenait facilement, les w fentes n'claiit jias Irès-chaudes ni très-pénibles à francliir. Deux des ou- ( 243 ) » vertures de i865 donnaient passage à des gaz (chlorhydro-sulfiireux?) à » Irès-haute température, qui, de temps en temps, sortaient avec bruit et » redoublement d'intensité. Le cône formé parles projections pierreuses de » l'aimée précédente > ne sont pas plus fréquentes à certains jours de certaines années? Ne » peut-on pas remonter même dans le passé et demander à l'histoire et aux )) chroniques s'il n'existerait pas quelques traces de périodicité pour cer- » taines grandes perturi)ations dans la santé publique, comme les deuxin- » vasions du choléra qui, peut-être fortuitement, ont éclaté en i832 et >) en 1849, vers le centre de chacune des deux périodes critiques que j'ai » considérées, et qui nous sont venues du Nord, comme les aurores bo- » réaies, comme il semble aussi qu'il en soit de ces grandes vagues » atmosphériques qui propagent les perturbations de la température? » » On voit que je considérais dès lors comme assez probable le retour prochain du fléau, avec le retour d'une période météorologique analogue à celle qui l'avait amené en i83i et i832. L'événement n'a que trop jus- tifié ces prévisions (a). » Mais, en même temps que j'indiquaisl'influeuce des périodes d'années, je signalais aussi celle des jours critiques. J'ai donc dirigé mes études de ce côté, et lorsque, dans la série des travaux qui commencent avec ma Sixième Noie, et qui ont pour objet l'influence de ces variations périodiques de la température sur les autres conditions climatériques, je serai arrivé à celles qui se traduisent par des altérations dans la santé des êtres organisés, je me (1) Comptes rendus, t. IX, p. 70g. (2) Je ne rappellerai pas, d'ailleurs, que l'apparition du choléra est loin d'être, à ce point de vue, le seul symptôme caractéristique de la période singulière que nous traversons. Tout le monde a présents à la mémoire, et la grande épidémie qui a frappé la Russie dès la fin de 1864, et le développement anomal qu'ont pris, depuis dix-huit mois environ, des ma- ladies qui frappent les bestiaux, comme la peste boii/ie, la trichinose des porcs, etc., et aussi les circonstances qui ne s'étaient pas produites avec la même intensité souvent depuis plus d'un siècle, comme la sécheresse continue qui a abaissé le niveau de certaines rivières (delà Seine, par exemple), l'invasion des sauterelles en Algérie, etc. ( a45 ) propose de soiiinettre à l'Académie avec quelque détail les résultats déjà nombreux que j'ai lecueillis (i). » Aujoiu'd'hui, je veux seulement transcrire quelques chiffres relatifs à la mortalité générale à Paris, en novembre i865. » Avant d'avoir connaissance du travail de M. le D"^ Vacher, que j'ai entre mes mains seulement depuis quelques semaines, j'avais utilisé les do- cuments journaliers sur la mortalitéparisienne que mon frère reçoit comme membre de la Commission du choléra, et qu'il m'a obligeamment communi- qués. » J'ai réuni, dans le tableau suivant, les décès journaliers à Paris (tota- lité des décès, y compris les cholériques) en novembre i865, tels qu'ils ré- sultent, d'un côté, des documents fournis à la Commission du choléra, et tels, d'un autre côté, cpi'ils sont représentés graphiquement dans le ta- bleau de M. Vacher, qui a bien voulu n^e les comnuuiiquer. On peut s'as- surer que, bien que les nombres diurnes soient quelquefois très-diver- gents (2), leur ensemble s'accorde pour indiquer les mêmes monients pour la recrudescence ou l'affaiblissement des causes de mortalité. (i) J'ai trouvé, en particulier, des documents précieux dans un travail publié en i832 sous ce litre : Traité du choléra oriental, par notre éminent confrère de l'Académie des Inscriptions, M. le D'' Littré. (2) Voici comment ces divergences s'expliqueraient, d'après une Note qui m'est remise par M. Vacher et que je transcris textuellement : « Les feuilles de la Commission donnent la mortalité pour chaque jour de 4 heures à 4 heures, tandis que le Bulletin île Statistique municipale donne la njortalilé de minuit à minuit, ce qui explique la discordance des chiffres dans les deux documents. En outre, on a classé sur les feuilles de la Commission, outre les décès ordinaires ou cholériijucs, les décès d'enfants mort-nés qui, dans le Bulletin, sont classés à part et ne figurent pas dans les chiffres que je vous ai envoyés : ceci explique pour- quoi les chiffres de la Commission sont plus forts que ceux du Bulletin. » C. R., iRfif), am" Semesire. |_T. LXIU, N" G.) 3.'5 ( 246) 1805. DÉCÈS A PARIS d'après les NOMBRES d'après les DOCl'MESTS d'après la moyenne NOVEMBRE. utilisés par fournis des M. le r)f ^^acher. h la Commission. deux documents. , 223 226 224.5 2 217 22 t 219.0 3 .75 210 192.5 4 218 216 2.7.0 5 '94 197.0 227 2 ... 5 T . 2 . 0 204 . 4 6 201 210 2o5.5 7 182 207 ,94.5 8 .89 200 194-5 9 174 1 ' .87 . 180.5 / lO 160 ,67 i63.5 ] 1 1 'Sg 1 ,75 1 .67.0 la i5o 1 157.5 i5i 1 ,66.2 .5o.5 } .6.-5 i3 i55 1 176 \ .65.5 \ ■4 160 162 ' 16. .0 i5 i6i '90 \ .75.5 1 '7 ,75 1 ■39 198.3 i83 p .65 '>^-'' '79-0 170,0 1 52 . 0 l i8 i8i 166 .73.5 ) '9 20 '47 ,48 : .47.5 160 1 i63 ' i6r.3 ■53.5 l .55.5 ) '^-••^ 21 159 16. ) .60.0 1 .62.5 '*^°-3 .58 5 1 2 2 .57 i56.o 168 \ 23 l52 i65 167.3 24 129 169 ) .49.0 \ 25 142 i3o .36.0 26 i3o 1 129 1 29 . 5 27 i3o i3i.9 .52 ^ .43.0 .38.3 28 i38 .56 •^'^•° .47.0 29 145 ' .40 .42.5 3o 109 1 .33 / .21.0 / » Le premier coup rl'œil jeté sur le tableau montre immédiatement deux périodes de minima (du 10 au 14, du ujau 20), séparées par deux périodes de maxima (du 16 au 18, du 21 au 23). Or, si l'on examine la planche E (séance du 2iS mai i8G(3), on verra immédiatement que les deux premiers ( 247 ) intervalles correspondent à un abaissement, et les deux derniers à une élévation de la température moyenne dans nos climats pour la série d'années que nous traversons en ce moment. » Ainsi, en tant qu'on se borne à considérer l'exemple isolé dont il s'agit en ce moment, l'influence des variations périodiques de la température semble se manifester aussi bien dans le retour des années que dans celui des jours critiques. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Structure anomale dans quelques végétaux et en par- ticulier' dans les lacines du Myrrliis odorata ; par M. A. Trécul. n Dans la séance du 26 décembre i865, j'ai présenté à l'Académie un travail intitulé : Des vaisseaux propres dans les Aroidées, dans lequel sont décrits des faisceaux fibro-vasculaires que j'ai nommée faisceaux composés, parce qu'ils sont formés de deux, de trois, de quatre ou de plusieurs fais- ceaux agrégés par leur partie libérienne. Les faisceaux constituants ne nais- sent pas simultanément. Il en apparaît ordinairement im seul d'abord; puis, sur le côté du groupe libérien qui s'accroît, se développent un, deux ou trois groupes de vaisseaux, entre lesquels s'interposent fréquemment d'au- tres vaisseaux semblables, jusqu'à ce que le tissu libérien en soit complè- tement entouré. » Quelques végétaux dicotylédones m'ont offert des faisceaux analogues. Je les ai trouvés surtout dans quelques-unes de ces Ombelliféres qui possè- dent des faisceaux épars dans l'intérieur de leur moelle ou dans le tissu central de leur pétiole. » Le pétiole du Pastinaca sativa en particulier est remarquable sous ce l'apport. Il a sous sa partie corticale un arc très-recourbé de faisceaux bbro-vasculaires très-espaces, constitués normalement d'un groupe libé- rien qui est extérieur et d'un groupe vasculaire tourné vers le centre de l'organe. Il possède, en outre, dans la partie médullaire comprise dans la courbure de l'arc, sept ou huit faisceaux épars qui ont tous la même com- position au début. Quelques-uns de ces faisceaux conservent cet état nor- mal, mais quelques autres (ce sont le faisceau central le plus rapproché du dos et ses voisins) produisent sur le côté externe de leur liber, tout à fait en opposition avec le groupe vasculaire primitif, un second groupe de vais- seaux. On a alors conime deux faisceaux fibro-vasculaires opposés, intime- ment liés par leur liber, dont les côtés demeurent libres, c'est-à-dire limités |)ar le parenchyme. 33.. ( 248 ) » Dans la moelle de quelques autres végétaux, ou trouve des faisceaux qui présentent un cercle fibro-vasculaire presque complet, ou même par- fait,entourant le tissu libérien cribrenx sur les trois quarts ou sur la totalité de son pourtour [Ofjopanax Chironiuin, Caladium odoiuin, etc.). » VOpopanax est intéressant en ce qu'il montre à la fois sur la même coupe transversale les divers degrés de développement de ces faisceaux Les uns sont réduits à \\n simple groupe de tissu dit cribrenx ; d'autres ont de plus sur le côté un petit croissant de cellules étroites, auquel se mêlent un, deux ou quelques vaisseaux dans d'autres faisceaux plus avancés dans leur développement. A la fin, ce système vasculaire, continuant à croître, em- biasse presque tout à fait le groupe cribreux originel. » Tous les faisceaux répandus dans la moelle de cette plante ue sont pas ainsi constitués. 11 en est qui ont l'arrangement ordinaire de leurs éléments, c'est-à-dire que le liber est en parfaite opposition avec le groupe des vais- seaux. » Dans mon travail sur les vaisseaux propres des Aroïdées, j'ai omis avec intention, parce que je n'en ai pas étudié l'évolution, de citer les faisceaux de la tige du Calndium odorum, que je recommande à l'attention des ana- tomistes. Ils donnent un type parfait de ces faisceaux dans lesquels le gioiqie libérien est enfermé dans un cercle de vaisseaux complet ou partagé en deux arcs opposés. » Je crois devoir rapprocber de ces faits les exemples si curieux que m'ont fournis certaines Campanules, et que j'ai esquisses déjà dans les Comptes rendus du 27 novembre iS65. Ainsi, dans le Cnmpanula Cetvicaria, des fascicules cribreux de force variable sont répandus dans la moelle. Il se forme autour d'eux une coucbe génératrice, dont les cellules multipliées par division se transforment quelquefois en fibres ligneuses et eu vaisseaux ponctués. Dans les Campanula pyramidalis et latuiifo/ia, c'est une zone con- tinue ou presque telle de tissu cribreux qui se développe d'abord dans la moelle. Elle connnence sur une ligne circulaire, à distance de la périphérie de celle-ci, par une couche de cellules née de la division des cellules mé- dullaires de cette région. Quand la couche de cellules étroites, ainsi pro- duites, a une certaine épaisseur, la partie principale de cette zone devient corticale ou cribreuse, et produit des laticiféres vers ses deux faces latérales. Cependant, la génération des cellules continue par les cellules marginales de ces deux faces ; mais alors ce ne sont plus des éléments corticaux qui sont engendrés, ce sont des éléments fibro-vasculaires. La reproduction étant plus active sur le bord externe que siu- l'interne, on a souvent ( 249 ) déjà une couche ligneuse assez épaisse sur le premier côté , quand il n'existe encore que peu d'éléments fibro-vasculaires sur le côté interne. Néanmoins, la strate interne s'accroît graduellement et peut acquérir une notable épaisseur, mais elle le fait généralement avec plus d'irrégularité que la première. » Le tissu cribreux ainsi formé dans l'intérieur de la moelle, et les vais- seaux du latex qu'il renferme, sont mis en connnunication avecleurs con- génères de l'écorce externe ou normale, à travers les espaces ménagés dans le corps ligneux à l'insertion des feuilles. Les éléments fibro-vasculaires de ces productions sont aussi mis en rapport dans les mêmes points avec l'étui fibro-vasculaire normal. » Il y a donc dans les Campanules nommées comme deux systèmes intra- médullaires opposés l'un à l'autre par leur partie libérienne, tout à fait comme le sont les éléinents des faisceaux composés des Aroidées citées, et de ceux de même nature que je viens de signaler dans le centre du pétiole du Pastinaca saliva. » Quelques plantes présentent un autre mode d'association des faisceaux non moins remarquable que les exemples précédents, mais leur union n'a plus lieu par la fusion des éléments libériens ou cribreux ; elle s'effectue par la partie opposée, par la juxtaposition des éléments ligneux et vasculaires proprement dits. » Cette disposition s'observe dans les tiges de V OEnanlhe crocata, de VJralia esculenla^ ainsi que dans les pétioles des Aralia chinensis et spi- nosa (i). On trouve en effet dans la moelle des parties nommées de ces plantes un faisceau fibro-vasculaire opposé à chacun des principaux fais- ceaux du cylindre normal, c'est-à-dire à peu {)rès de deux en deux faisceaux. Le groupe des vaisseaux est ici tourné vers l'extérieur, par conséquent vers ceux des faisceaux normaux auxquels ils sont opposés, tandis que la partie libérienne de ces faisceaux supplémentaires est dirigée vers le centre de la moelle. Mais tons les faisceaux ainsi rapprochés ne sont pas contigus. Ils sont souvent séparés par une ou quelques cellules parenchymateuses. Quand ils sont en contact, ils peuvent se toucher seulement par leur côté trachéen. (i) Il y a en outre des faisceaux épars dans le centre de la moelle de la lige de V Aralia csculenta. II n'en existe pas dans celle des A. spinosa et chincnsis. Je ne dirai rien ici des vaisseaux propres de ces Aralia, qui forment un système qui n'est jias sans analogie avec celui des canaux uléo-résineux des Ombellifères. J'en parlerai en décrivant ceux de la famille à laquelle ils appartiennent. ( 25o ) Dans ce cas, leur coupe transversale les montre comme deux cônes iniis par la pointe; mais quelquefois ils se touchent par des surfaces plus éten- dues, et chacun d'eux simule un cône tronqué. » Voici ce qui se passe pendant l'iipiiarition de ces singuliers faisceaux. Les faisceaux normaux possèdent sur leur côté trachéen une certaine quan- tité d'éléments libériens ou cribreux qui les prolongent dans la moelle en une pointe aiguë ou obtuse. Dans quelques faisceaux le nombre de ces éléments cribreux s'accroît, et au-dessous d'eux les éléments fibro-vasculaires se mul- tiplient. Si cette mulliplication, peu considérable d'abord, ne se fait que sur la pointe ou crête trachéenne et qu'elle continue ensuite graduellement, on aura deux faisceaux aigus juxtaposés par cette pointe; mais dans quel- ques cas, le groupe cribreux interne étant plus volumineux, la partie tra- chéenne elle-même du faisceau normal s'élargit. On a alors un faisceau fibro-vasculaire comme tronqué du côté de la moelle, sur la troncature du- quel serait appliqué un groupe cribreux de forte dimension. » L'accroissement ne s'arrête pas toujours là. Il se fait à la limite de ces tissus cribreux et vasculaire une couche génératrice qui, continuant à fonc- tionner, produira un faisceau vasculaire intermédiaire, appliqué par une plus large surface contre le faisceau normal élargi. » Certains pétioles présentent en même temps tous les degrés de déve- loppement de ces singulières agrégations. » Le même phénomène s'observe avec une forme un peu différente vers la base des pétioles de certaines Ombellifères et de quelques Araliacées, où l'on a fréquemment des sortes de faisceaux dont le centre est occupé par un groupe de vaisseaux et la périphérie tout entière par un cercle cribreux. Ces faisceaux se partagent suivant leur diamèlre, ou suivant deux ou trois rayons, et donnent ainsi lieu, comme par une séparation forcée, à deux ou trois faisceaux qui se prolongent dans la partie supérieure du pétiole. » L'accroissement du système fibro-vascuiaire le plus singulier m'a été offert par les racines du Myrrliis odoraki, dont j'ai signalé déjà à l'Académie la forme la plus complexe dans ma communication du 2'3 juillet. » Les racines du Myrrhis possèdent d'abord la structure normale. Elles ont i(Hn' axe occupé par d'assez nombreux vaisseaux épars, et leur système vasculaire s'étend à la faveur de la couche génératrice, comme à l'ordiniiire, laquelle accroît en même temps l'épaisseur de l'écorce. Ce système fibro- vasculaire est divisé par (juelques rayons médullaires assez larges en fais- ceaux composés de vaisseaux rayés pour la plupart, répandus entre des ( 25, ) cellules parenchymafeiises pleines d'amidon, les fibres ligneuses manquant tout à fiiit. » Quand ces racines sont arrivées à une certaine dimension, leur corps cellalo-vasculaire central se partage en deux parties. Il se fait, dans la région moyenne, suivant une ligne circulaire, une couche génératrice secondaire par la division des cellules interposées aux vaisseaux. En se divisant ainsi, ces cellules donnent lien à de petites séries rayonnantes de cellides nou- velles. Mais la production de ces cellules ne s'effectue ordinairement pas sur toute la ligne circulaire à la fois. Il arrive fréquemment que la nou- velle couche de cellules a une grande épaisseur déjà d'un côté, quand elle n'embrasse pas encore toute la partie centrale du corps vasculaire; elle ne représente, sur une coupe transversale, qu'un croissant de tissu cellulaire enclavé dans ce corps vasculaire. Et cependant ce croissant cortical, par- tagé par les rayons médullaires comme le reste du système, est souvent déjà pourvu de canaux oléo-résineux. Mais peu à peu les bords du croissant s'étendent, se rapprochent, se joignent, et l'on a alors une zone circulaire complète de tissu cortical enfermé entre une zone vasculaire externe et un axe vasculaire aussi. Tel est le début de la deuxième écorce, qui demeure la plus interne à toutes les phases de l'accroissement de ces racines. )) On a donc à cette époque : i° l'écorce externe; 2° une couche géné- ratrice; 3° une zone vascidaire; 4° une couche corticale; 5° un axe vascu- laire, » Bientôt la complication devient plus grande encore. La multiplication des couches qui survient s'effectue de deux manières, alternativement ou simultanément, soit par une nouvelle production corticale dans la zone vasculaire externe, soit par la formation de nouveaux faisceaux vasculaires sur le côté interne des faisceaux de cette zone, absolument comme au pour- tour de la moelle des Aralia et de V OEnanthe crocata cités. » Admettons que ce soient ces derniers faisceaux qui se forment d'abord. » La naissance d'une couche corticale au milieu du cylindre cellido- vasculaire primitif, en augmentant le diamètre, a nécessairement déterminé tui écartement des faisceaux dans la zone vasculaire ainsi produite. Chacun de ces faisceaux, en s'étendant à la circonférence, s'est subdivisé en fais- ceaux secondaires comme d'habitude. Il en est résulté pour chacun d'eux la forme conique que présentent ordinairement les faisceaux sur leur coupe transversale. Eh bien, c'est précisément à la pointe interne de chacun de ces faisceaux que commencent ceux qui doivent se, développer dans celte région. Il y naît, d'une couche génératrice qui se manifeste à la limite ( 25a ) externe de l'écofce interne, d'abord quelques vaisseaux, dont le nombre ;uigmente graduellement de la cii'conférence au centre, en sorte que l'on a ici également des faisceaux vasculaires inverses des premiers. Il s'en dé- veloppe en outre de plus petits entre ces faisceaux principaux. » Pendant que cela se passe au côté interne des faisceaux de la zone externe, celle-ci se partage fréquemment en deux sur une partie de son pourtour d'abord, et ensuite sur la circonférence entière. Il s'y forme, par la division des cellules interposées aux vaisseaux, une couche génératrice qui produit une troisième zone corticale. En s'épaississant, cette zone, par l'accroissement du diamètre qu'elle détermine, écarte aussi les uns des autres les faisceaux externes; d'un autre côté, ces derniers se subdivisent également à mesure qu'ils s'étendent à l'extérieur. » Il existe donc, à cette phase du développement, sur une coupe trans- versale : i" l'écorce externe; 2" la couche génératrice ordinaire; 3" une zone vasculaire avec la direction normale de ses faisceaux; 4° i"i^4 ( 254 ) » tiélails de traiisfonu;ttion, le phénomène de la reproduction des fibres » et (les viiisseaux par le tissu parencliymaleux de l'écorce, |)héiioniène » d( jà expliqué à l'Académie dans les travaux que M. Trécul a publiés dans » les Comptes rendus, à la suite de ses observations sur raccroissement en » diamètre des végétaux dicotylédones. » M. d^'Abbadie présente à l'Académie une brochure qu'il vient de publier « sur le droit bilen, à propos du livre de M. Werner Muuzinger, intitulé : Les mœurs et le droit des Bogos » . RAPPORTS. GÉOMÉTRIE. — Rapport sur trois Mémoires de M. de la Gocrnerie, relatifs à de nouvelles sur/aces réglées (i). (Coauiiissaires : MM. Bertrand, Chasles rapporteur.) (' La surface étudiée par M. de la Gournerie dans son premier Mémoire peut être considérée comme une généralisation de la surface développable circonscrite à ileux surfaces du second ordre. Cette extension suffisait pour fixer notre attention sur le Mémoire dont nous avons à rendre compte à l'Académie. w Voici comment M. de la Gournerie conçoit la génération de cette surface et en forme l'équation. Que l'on ait deux coniques C, G' de même centre, mais situées dans deux plans différents. La droite d'interseclioii de ces plans, qui est, en direction, un diamètre commun aux deux coniques, est prise pour axe des jr, et les diamètres conjugués, dans les deux courbes, sont les axes des j et des z. On jncnd sur les coniques deux points m, n, dont les abscisses soient entre elles dans un rapport donné k\ et c'est la droite mn f|ui engendre la surface. A chaque point m correspondent deux |)oints », parce qu'une abscisse appartient à deux points d'une conique. Deux génératrices partent donc de chaque point m ou «; dès lors chaque conique est, sur la surface, une ligne double. » Les génératrices percent le plan des jz en des points dont le lieu est une conique concentrique aux deux premières et dont les axes des y et des z sont deux diamètres conjugués : et, ce qui est une propriété impor- tante de la surface, cette coniqu(; est une ligne double, de même que G et G. (i) Voir Comptes rendus, 5 juin cl 17 juillet i865, et 8 janvier i866. ( 2 55 ) Les deux génératrices qui se croisent en chaque point de cette courbe partent de deux points de C dont les abscisses sont égales et de signes con- traires. Appelons p le point où une génératrice inii rencontre cette nou- velle conique : les coordonnées de ce point p sont dans des raj)ports con- stants A', A" avec celles des points m, n comptées sur les mêmes axes res- pectivement, ainsi que cela a lieu pour les abscisses des deux points in^ n. Il s'ensuit que la troisième conique, associée à l'une des deux premières, peut servir à la construction des génératrices de la surface, par la loi rela- tive aux deux premières. » M. de la Gournerie fait remarquer que les trois rapports k, k', k" ont entre eux la même relation que les trois rapports anharmoniqnes d'un système de quatre points en ligne droite. )) 11 reconnaît aussi que les six diamètres des trois coniques situés sur les trois droites d'intersection de leurs plans ont entre leurs carrés une relation fort simple : le produit des carrés de trois diamètres est égal et de signe contraire au produit des carrés des trois antres. Dans chaque pro- duit, on le conçoit, entrent trois diamètres appartenant aux trois coniques et de directions diftérenles. » Quant aux asymptotes (réelles ou imaginaires) des trois coniques, elles sont trois à trois sur quatre plans; c'est-à-dire que, quatre d'entre elles étant prises pour côtés d'un angle tétraèdre, les deux autres sont les droites d'intersection des faces opposées de cet angle. En d'autres termes encore, leurs six points situés à l'infini forment les quatre sommets et les deux points de concours des côtés opposés d'un quadrilatère. M M. de la Gournerie appelle cône direrleur de la surface le cône dont les arêtes sont parallèles aux génératrices de la surface; il trouve que ce cône est du second ordre. » Les génératrices de la surface sont parallèles deux à deux. Cela est évident; car, si mn est une génératrice, les deux points m, n se corres- pondent sur les conicjues C, C : dès lors les deux points ni', n' , diamétra- lement opposés, se correspondent aussi, et la génératrice m' n' est paral- lèle à mn. V 11 suit de là que les points des génératrices situés à l'infini sont sur une ligne doidîle de la siu'face; en d'autres termes, l'intersection de la sur- face et du plan situé à l'infini est une ligne double. Cette courbe est sur le cône directeur; c'est donc une section conique. Ainsi, la surface possède une quatrième conique pour ligne double, laquelle est située à iinfnn. )> T^a surface a quatre génératrices dans le plan de chacune tles trois 34.. f 256 ) premières coniques C, C, C". On le voit sans dllficiilté; car le \A:\\\ de C coupe C en deux points, de chacun desquels partent deux génératrices qui s'appuient sur C, ce qui fait quatre génératrices situées dans le plan de C. » Ces quatre génératrices et la conique C forment la section cou)plète de la surface par le plan, et cette section est du huitième ordre, puisque la conique C, comme ligne double, compte pour luie ligne du quatrième ordre : la surface est donc du Iniilicmc ordre. M. de la Gournerie ne se borne pas à ce raisonnement; il donne aussi l'équation de la surface. » Une génératrice s'appuie sur les trois coniques; donc les quatre géné- ratrices situées dans le plan d'une conique sont les droites qui joignent deux à deux les points où les deux autres coniques percent ce plan. » Les droites qui joignent deux à deux les points à l'infini de deux co- niques sont aussi des génératrices, parce que ces points satisfont à la rela- tion prescrite des deux points m, n. » Les deux coniques C, C étant données, l'équation de la surface ne ren- ferme que le paramètre arbitraire /f, qui est le rapport des abscisses des deux points /;/, n de chaque génératrice. Si ce rapport est égal à celui des carrés des deux demi-diamètres de C et C situés sur l'axe des oc ou droite d'inter- section des plans des deux courbes, les tangentes aux deux points m, n se coupent sur cet axe, et leur plan est tangent aux deux coniques. La sur- face devient alors une développabte circonscrite aux deux coniques, et dans laquelle par conséquent on peut inscrire une infinité de siu'f;ices du second ordre. » Voilà comment cette développable se trouve être lui cas particulier de la surface générale étudiée par M. delà Gournerie, ainsi que nous l'avons annoncé. » M. de la Gournerie se propose cette question : Quel est le lieu d im point qui divise chaque génératrice mn dans un rapport donné? Ce lieu est une courbe gauche du quatrième ordre qui se projette sur les trois plans coordonnés suivant des coniques, de sorte que la courbe est l'intersection de trois cylindres du second ordre. » Cette courbe, intersection de trois cylindres, a été nommée par Fre- zier, dans son Traité de Stéréotomie, ellipsimhre. M. de la Gournerie emploie cette expression. Il nomme la surface du huitième ordre qundrispinale, à raison de ses quatre lignes doubles, qu'il considère comme des arêtes. » Une quadrispinale donne lieu à une seconde surlace du huitième ordre, qui est aussi une quadrispinale ayant les mêmes quatre coniques doubles. » En effet, trois coniques quelconques C, C, C", prises pour directrices, déterminent une surface réglée du seizième ordre, sur laquelle ces courbes ( 257 ) sont des lignes quadruples; car un point de C est le sommet de deux cônes qui s'appuient respectivement sur C et C", et se coupent suivant quatre arêtes, qui sont quatre génératrices de la surface. Lorsque C, C, C" appar- tiennent à une quadrispinale, deux des quatre arêtes sont des génératrices de la quadrispinale; les deux autres appartiennent donc à une seconde surface du huitième ordre, sur laquelle les trois coniques sont des lignes doubles. » M. de la Gournerie reconnaît que cette surface est aussi une quadri- spinale; il l'appelle compar/ne de la première. » Lorsque la quadrispinale proposée est ddveloppable , ce qui a lieu, comme nous l'avons dit, pour une certaine valeiu- du coefficient k, la qua- drispinale compagne coïncide avec la première. » Ligne nodale d'une qiindrispinale. — luilépendamment de ses qualre coniques doubles, une quadrispinale possède une autre ligne double, qui est (lu douzième ordre, et qui fait avec les quatre coniques une ligne nodale complète du vingtième ordre. De sorte que l'intersection de la surface et d'iui plan quelconque est une courbe du huitième ordre douée de vingt points doubles. » Lorsque la quadrispinale est développable, son arête de rebroussement est du douzième ordre, ce qui s'accorde avec ce que l'on savait déjà de la développàble circonscrite à deux surfaces du second ordre. » Généralisation des résultats précédents. — Nous avons dit que les deux coniques C, C prises pour directrices de la sinface devaient être concen- triques. C'est que cette condition particulière apportait une grande simpli- fication dans les calculs. Mais deux coniques quelconques donnent lieu à une surface réglée du huitième ordre, qui présente les mêmes caractères et les mêmes propriétés que la première. Il nous suffit de dire que cette surface sera la transformée houiographique de la première. M. de la Gour- nerie la définit directement dans toute sa généralité, par les considérations suivantes : » Que l'on ait deux coniques quelconques C, C', dont les plans se cou- pent suivant une droite D; que E, F soient sur cette droite les deux points conjugués par rapport aux deux coniques, et que ces points soient pris pour les points doubles de deux divisions homograpliiques, dont p et p' repré- sentent deux points homologues; enfin, que A, B soient les pôles de la droite D dans les deux coniques : les droites Ap, Bp' rencontrent respecti- vement les deux coniques en des couples de points m et ?î : les droites mn sont les génératrices de la quadrispinale générale. » Les qualre points E, F, A, B sont les sommets d'un tétraèdre que l'au- ( .58 ) teiir nppolle tétraèdre de symétrie. Les quatre coniques doubles de l:i surfac*; sont situées dans les plans des quatre faces du tétraèdre. On voit sans diffi- culté comment àcxw quelconques des quatre coniques peuvent être prises pour directrices, et ce que deviennent totites les propriétés de la quadrispi- nale particulière considérée d'abord par M. de la Coin nerie. » Séries conjuguées de surjnces du second ordre, et de quadrispinales. — Une droite prise arbitrairement dans l'espace détermine un hyperboloide dans lequel chaque sommet du tétraèdre a pour plan i)olairc le plan de la face opposée. Si cette droite est une génératrice de la quadrispinale, l'hyperbo- loïde a sept autres génératrices communes avec la quadrispinale. Des huit génératrices connuiines aux deux surfaces, quatre appartiennent à un sys- tème de génération de i'hyperboloïde, et quatre à l'autre système. Ces géné- ratrices se rencontrent deux à deux en seize points situés quatre à quatre sur les quatre coniques doubles. )' On a ainsi un système d'hyperboloïdes dont chacun est déterminé par ime génératrice de la quadrispinale. Quatre hypcrboloïdes se réduisent à de simples coniques situées dans les quatre plans des coniques doubles. » M. de la Gournerie donne l'équation générale de ce système d'hyper- boloïdes, laquelle comprend aussi des ellipsoïdes, parce que des généra- trices de la quadrispinale peuvent être imaginaires, par couples. » Il reconnaît que ces hyperboloïdes ne sont pas autre chose qu'im sys- tème de surfaces du second ordre inscrites dans une même dévelo|)pnble. » Cette développable est circonscrite à la quadrispinale, et à une infinité d'aulres quadrispinales ayant le même tétraèdre de symétrie, et conjugées aux mêmes surfaces du second ordre. La développable appartient elle- même, comme surface individuelle, au système de ces quadrispinales. i> Un système d'hyperboloïdes peut appaitenir à une infinité de quadri- spinales qui forment une série dans laquelle chaque surface est déterminée par une valeur particulière d'un certain paramètre. )) Par toute ellipsimbre tracée sur une quadrispinale, on peut faire passer une seconde quadrispinale de la série. » En général, deux quadrispinales de la série oui quatre ellipsimbres dans leur intersection, qui, considérée complètement, est une ligne du soixante-quatrième ordre. » Une quadrispinale et un hyperboloide ont huit arêtes conuiunies; leiu- intersection du seizième ordre est complétée par deux ellipsimbres. » Nous avons dit (pie par une ellipsimbre tracée sur une quadrispinale, on peut faire passer une seconde quadrispinale; on |^eut aussi faire passer deux siufaces de la série d'hyperboloïdes : ces quatre surfaces ont entre ( ^59 ) elles utie relation fort simple : leurs plans tangents en un point quelconque de, leur courbe commune, lesquels passent par la tangente de la courbe, forment un faisceau harnionique; les plans tangents aux deux hyperboloïdes sont conjugués par rapport aux plans tangents aux deux quadrispinales. » Cas où une quadrispinale est foi niée de deux surfaces du quatrième ordre. — Deux coniques C, C étant prises arbitrairement, chaque surface est déter- minée par une valeur du coefficient k, ou, ce qui revient au même, par deux points quelconques^;, p' qui se correspondent dans les deux divisions homographiques -^ = k — ^' Si l'on prend pour p et p' deux points des deux coniques situés sur leur diamètre commun D, alors cette droite D est une génératrice double de la surface; mais les deux autres points de CetC situés sur D se correspondent aussi, de sorte que D devient encore une génératrice double; cette droite est donc une génératrice quadruple de la surface. M. de la Gournerie reconnaît alors que la surface est l'ensemble de deux surfaces du quatrième ordre, sur chacune desquelles la droite D est une génératrice double. Ces surfaces ont chacune deux directrices recti- lignes qui se substituent aux coniques C", C" de la surface générale. » Nous omettrons divers résultats intéressants, relatifs soit à ces surfaces du quatrième ordre, soit aux quadrispinales du huitième ordre conjuguées à un système de surfaces homofocales du second ordre, pour passer au second Mémoire. » Ce Mémoire a pour objet l'étude de la surface corrélative de la qua- drispinale, que l'auteur nomme quadricuspidale, parce qu'elle possède quatre points quadruples, qu'il regarde comme des sommets : ces points sont les sommets de quatre cônes du second ordre, doublement circonscrits à la surface. » En outre des propriétés corrélatives de celles qu'il a établies dans le premier Mémoire, M. de la Gournerie en signale de nouvelles, qui lui per- mettent de compléter la théorie de la quadrispinale. En voici l'indication sommaire. » La quadricuspidale possède cinq lignes doubles du quatrième ordre ; l'une est gauche et les autres planes. Chacune de celles-ci passe par trois des quatre sommets de la surface, et a, en chacun de ces points, un point double. Les tangentes aux deux branches de la courbe en chaque point double sont conjuguées harmoniques par rapport aux droites menées aux deux autres points doubles. M. de la Gournerie appelle ces quatre courbes trinodales harmoniques. « La quadricuspidale peut être déterminée par deux trinodales harmo- ( 26o ) niques ayant deux points doubles communs, comme la quadrispinale l'est par deux coniques. Il suffit de prendre les points couuiuins pour points doubles de deux divisions honiographiques faites sur l'intersection des plans des courbes, et les deux autres sommets de la surface poin- som- mets de deux faisceaux de droites passant par les points des deux divisions honiographiques. )) M. de la Gournerie étudie le cône corrélatif de la trinodale harmo- nique, qu'il appelle cône trilatéral harmonique, et il conclut de ce qui pré- cède que la quadrispinale possède quatre cônes de ce genre, qui lui sont doublement circonscrits : ces cônes ont leurs sommets aux sommets du tétraèdre de symétrie. Deux d'entre eux suffisent pour déterminer la sur- face au moyen de faisceaux de plans honiographiques et par une génération corrélative de celle que nous avons expliquée dans la première partie de ce Rapport. )) Quand la quadrispinale est développable, les quatre cônes, qui sont du sixième ordre, ont une courbe commiuie du douzième ordre, qui est l'arête de rebroussement de la surface. » Il y aurait lieu d'entrer ici dans la discussion des divers cas particuliers que présente une qiiadricuspidale ; mais nons avons encore à parler du troisième Mémoire, qui se rattache et fait suite aux considérations dont il vient d'être question. » La conique, la trinodale harmonique et la section du cône trilatéral harmonique, contenues dans le plan du tétraèdre de symétrie opposé au sommet du cône, ont des équations trilinéaires de même forme, lorsqu'on les rapporte aux arêtes du tétraèdre situées sur leur plan. Ces équations sont, respectivement, pour les trois courbes : ) ^=0. '^\" , ^s\~' , l'y (Il \ b \c a; 7 , ' = o. c » M. de la Gournerie a été conduit ainsi à étudier les courbes qui, rap- portées à un triangle de référence, sont représentées par une équation de la forme t t t ©' :; ^ [V + \i! = "' (-61) dans laquelle les deux termes p et ^ de Vexposanl sont de,*-- nombres entiers premiers entre eux. L'auteur appelle ces lignes courbes triangulaires symé- triques, et dit que le triangle par rapport auquel leur équation prend la forme ci-dessus est leur triangle de symétrie. » Considérons dans l'espace deux triangulaires symétriques d'un même exposant -5 et telles, que leurs triangles de symétrie aient un côté com- mun : les six sommets de ces triangles, réduits à quatre points distincts, sont les sommets d'un tétraèdre. En faisant des divisions sur les triangulaires suivant le mode indiqué au commencement de ce Rapport, el joignant par des droites les points homologues, on obtient q surfaces distinctes, dont chacune possède sur les dernières faces du télraèdre des triangulaires de même exposant que les premières. » Il nous sufBra de dire que M. de la Gournerie a obtenu ainsi une faniille de surfaces réglées qu'il a appelées tétraédrales symétriques, et aux- quelles il a étendu la plupart des théorèmes qu'il avait primitivement dé- montrés pour la quadrispinale et la quadricuspidale dans les deux premiers Mémoires. » Les extraits de ces trois Mémoires, qui ont été insérés dans nos Comptes rendus, ont fixé l'attention de quelques géomètres. M. Cayley, notamment, s'est plu à en traiter certaines parties par des considérations d'analyse diffé- rentes de la méthode suivie par M. de la Gournerie, et qui l'ont conduit à des résultats parfaitement concordants (*). » M. de la Gournerie, en se livrant à une étude approfondie de certaines surfaces, dont la conception tst parfois difficile, parce qu'elle ne peut pas se réaliser comme celle des courbes planes, a mérité d'être encouragé. Ses trois Mémoires renferment un grand nombre de résultats toujoius démon- trés en toute rigueur. Ils sont écrits avec beaucoup de méthode et de clarté : des divisions et des sous-divisions que rendait nécessaires l'abondance des matières en facilitent l'intelligence. » Nous avons l'iionneur de proposer à l'Académie d'approuver ce travail, dont nous demanderions l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers, si l'auteur n'avait déjà pris des dispositions pour sa publication. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. (*) Nous citerons aussi un Mémoire de M. le D''E. V. Hunyady : Uebt-r tetracdral-sym- metrische Flâclien.i\oit Zeilschriftfur Matlieniatik und Phjsik, etc. Leipzig-, i" juillet 1866.) C. R., 1866, 2"" Semestre. (T. LXHl, N" C.) 35 ( 262 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Fariatioii séculaire de l'aiguille magnétique. Note de M. E. Re\ou, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Devilie. (Renvoi à la Section de Géographie et de Navigation.) ■ « On s'est depuis longtemps occupé de la variation séculaire de la dé- clinaison de raiguilie aimantée ; on a reconnu que son déplacement consiste en une oscillation de part et d'autre du méridien astronomique. A Paris, elle déclinait, en i58o, de ii°3o' à l'est; elle coïncidait avec le méridien en 1660 ou i665; son élongatioii accidentelle a eu lieu en i8i3 ou 181 5; on la verra de nouveau dans le méridien vers 19G8. La période complète de son retour est de 488 ans, d'après M. Chazallon. )) On s'est très-peu occupé de la variation de l'inclinaison. M. Hansteen pense que l'aiguille d'inclinaison, à Christiania, arrivera à un minimum avant la fin de ce siècle [Bulletin international du 10 août i865). C'est la seule indication que j'aie trouvée relativement au mouvement séculaire de l'aiguille d'inclinaison. )i J'ai recherché pour Paris les inclinaisons observées à différentes époques; il y en a fort peu. Je les réunis dans le tableau suivant, accom- pagnées des déclinaisons correspondantes : AN.NIÎEf . DliCLlSMSOSi. DATES. INCLINAISONS. DATES. ACTEURS. lOGO 0 / 0,6 F. n 0 f 70.00 // Le Monuier. 1768 ig.So 0 n 72.25 II Id. 1798 ■22. 0 „ 69.51 n Humboldt. 1799 „ tl 68. 9 II Coulomb. 180'2 n n 70.18 Janvier. Observatoire. 1810 „ tl 68. 5o Octobre. Id. \H\'i i2.2() () oclubrc. 68.42 Novembre. Id. isi:j H „ 68.44 Septembre. !d. IM'J ■li.JÇ) 22 avril. 68.25 1 1 mars. Id. lS->3 n // 68. 9 Il Id. 18M II n 68. 7 II Id. (moyenne). lSi9 22. 1 5 3 octobi-e. 67.4» Juin. Id. 1S31 " /* 67.40 12 novembre. id. 1830 -.3. /, 9 novembre. 67.24 3 juillet. la. 18Ô9 „ 66.13 " Kl. 3 observât. 18GU n « 66.11 II Id. ISOI „ '/ 66. 8 10 novembre. Id. 1 ntyi n „ 66. 7 Il Id. 3 observât. i8i;i .8.. ',9 /, 66. 1 II Id. (moyenne). 1 M.i.J iS./Ji 65.58 II Id. Id. ( 263 ) » L'inclinaison qui correspond à l'année 1660 est approximative; celle de l'année 1768 est plus précise. Les deux nombres correspondant aux an- nées 1798 et 1799, malgré la faveur qui s'attache aux noms de Humboldt et de Coulomb^ sont certainement fautifs. Toutes les déterminations sui- vantes sont aussi précises que le comportent la position de l'Observatoire, entouré de fer, et l'insuffisance du nombre d'observations. Depuis i858, M. Laugier a publié aussi quelques déterminations des deux coordonnées de l'aiguille aimantée; elles s'accordent avec celles de l'Observatoire aussi complètement qu'on peut l'exiger d'observations isolées. Les nombres re- latifs aux deux dernières années ont été obtenus par moi au moyen des ob- servations journalières publiées dans le Biillelin international. » La construction de la courbe de ces inclinaisons montre qu'il y a eu un maximum vers 1726, probablement, et un minimum vers 1880; l'aiguille atteindra de nouveau le 70'' degré vers 1970, lorsque l'aiguille de décli- naison sera revenue au méridien. » Il s'agit de savoir comment ce mouvement de l'aiguille d'inclinaison peut se concilier avec celui de l'aiguille de déclinaison. » En réalité, il n'y a ni aiguille d'inclinaison, ni aiguille de déclinaison isolément; le mouvement vrai est celui d'im barreau libre de se mouvoir autour de son centre de gravité. » Si l'on connaissait depuis plusieurs siècles les déclinaisons et inclinai- sons moyennes de l'aiguille pour chaque année, il serait aisé de construire la courbe décrite par son extrémité nord ; cette construction présente de grandes difficultés : les observations anciennes sont faites avec de mau- vais instruments, et les observations de notre siècle sont en nombre in- suffisant et dans de mauvaises conditions d'isolement; il est donc impos- sible, quant à présent, de donner des nombres quelque peu exacts; aussi doit-on se borner à donner des notions générales sur le mouvement séculaire. » La courbe réelle décrite dans l'espace par l'extrémité nord de l'aiguille aimantée est sur la sphère dont l'aiguille est le diamètre; elle peut se repré- senter sur un plan, absolument comme on représente une contrée sur une carte géographique. Dans la figure ci-après, la ligne droite horizontale ouest-est représente le 70*^ degré d'inclinaison; 3 millimètres représentent I degré. On connaît les années qui correspondent à chaque degré de décli- naison à l'ouest ou à l'est et les inclinaisons qui correspondent aux mêmes années; on a ainsi un certain nombre de points de la courbe dont la portion 35.. ( ci64 ) occidentale est passablement déterminée. La portion orientale est absolu- ment inconnue, mais il est aisé de voir qu'elle doit se compléter par une COURBE SECULAIRE DE L'AIGUILLE MAGNETIQUE. Est boucle analogue à la première partie; une raison de symétrie et de simpli- cité porte à lui donner la forme de la figure ci-jointe et à penser que lors- que l'aiguille décline à l'est du méridien, la variation de l'inclinaison est moindre que quand elle décline à l'ouest. Ainsi on doit avoir : Maximum vers i548. , Maximum vers i6i5.., Variation . ■ja.So 66.53 5.37 1726. 1880. 73.40 65.45 7.55 L'aiguille atteindra un minimum vers 2o36 et un maximum vers 2io3. L'in- clinaison moyenne à Paris est 69" 45' environ. » J'aurais désiré construire aussi les courbes réelles de la variation an- nuelle et de la variation diurne; celle dernière seule est bien connue et nettement déterminée : la moindre déclinaison a lieu vers 8 lieures du ma- tin, la plus grande vers i heure du soir ; l'inclinaison, d'après M. Hansteen, a son maximum à 10 heures du matin et son minimum un peu avant le coucher du soleil. L'aiguille magnétique décrit ainsi chaque jour une es- pèce d'ellipse. La variation annuelle est loin d'être bien connue : les diffé- rents observatoires donnent des résultats peu concordants; en tous cas, la variation annuelle est fort différente et souvent opposée dans deux années consécutives, pour un même lien; le résultat moyen de plusieurs années a donc par cela même peu de valenr. On en jugera p.ir le tablean ci-après, qui contient les moyennes mensuelles de la déclinaison et de l'inclinaison à l'Observatoire de Paris, j)endant les années i8G/| et i8G5. J'ai calculé ces moyennes d'après les nombres pid)iiés chaque joui- par le Jhtllcliii inlenia- ( 265 ) tional; il y a quinze observations en janvier 1864, les antres mois n'en pré- sentent guère que deux ou trois en général. DÉCLINAISON. ISCLIN.MSON. 1864. 1865- 18C4. 18G5. i8°48!4o" iS.52.39 i8.5o.3o 18.52.39 18.47.52 18.48.48 18.47-54 18. 50.32 iS 5i. 9 18.47.43 18.47.22 18 48.24 0 1 II iS.48.35 18.47.58 18.43.29 18. 40. 48 18.40. i4 18.40.32 18.39.43 18.40.02 18. 38. 12 18.39- 0 18-40. S 18. 38. 43 6C°. o'.23" 65.59. ■ 65.57.56 65.57,51 66. 2.22 66. 3.i3 66. 3.20 66. 3. 5 66. 4. 2 66. 2-28 66. 0.43 66. 1.35 65.59.58 65.59. 9 66. 0.20 66. 0.59 65.58.27 65.57.34 65.57.34 65.58.33 65.58.25 65.58.24 65.57. i3 65.55. 17 Avril Mai . liiiUpt Septembre Octobre Novembre Décembre Année 18.49.27 7' i8.4i.3i 56" 66. 1.21 65.58.29 2' 5 2" Diminution M. St. Meunier adresse à l'Académie ime Note siu' la propriété dissol- vante des surfaces liquides. Cette Note a pour objet d'établir qu'il existe à la surface des liquides une couche très-mince douée : 1° d'une densité plus grande que celle de la masse, 1° d'une énergie dissolvante plus grande. (Commissaires : MM. Regnault, Peloiize, Fremy.) M. Lecoq de Boisbauduan, à propos de la Note de M. Gernez sur la surfu- sion insérée au dernier Compte rendu, j)rie l'Académie de vouloir bien ouvrir le pli cacheté adressé par lui le 2 juillet 1866, et inscrit sous le n" 2338. M. le Président procède à l'ouverture de ce pli qui contient nue Note relative aux solutions sursaturées : cette Note est paraphée et renvoyée à l'examen d'iuie Counnission composée de MM. Poiiillet, Regnault, Combes, Pasteur. M. Segnitz adresse d'EIden.» (Prusse) un Mémoire « sur le mouvement de l'eau dans un cas particidier de l'écoulement», suivi d'ime Note « sur l'écoulement des gaz ». (Renvoi à la Section de Mécanique, à laquelle MM. Regnault et deTessan sont priés de s'adjoindre.) ( 266 ) MM. Prévost et Cotard adressent, pour le concours des prix de Méde- cine et (le Chirurgie, un travail ayant pour litre : « Études physiologiques et pathologiques sur le ramollissement cérébral ». L'ouvrage est accom- pagné d'tnie indication maïuiscrile des faits que les auteurs considèrent comme nouveaux. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. PiMoxT adresse : i° pour le concours des prix Montyon, deux Mémoires relatifs à des questions de salubrité; i° pour le concours du prix destiné à l'invention la plus utile à la navigation, un autre Mémoire contenant la description d'un appareil qu'il croit applicable aux chaudières des navires à vapeur. Ces Mémoires sont renvoyés aux Commissions nommées pour chacun de ces prix. M. LiTTAUT adresse une Note dans laquelle il signale divers moyens de détruire les miasmes auxquels serait dû le choléra. M. Gérez indique l'huile volatile d'aspic comme moyen préventif et curatif du choléra. M. Durant adresse un travail ayant pour titre : « Le choléra, moyens de le prévenir et de le guérir ». Ces diverses communications sont .«'envoyées à la Commission du legs Bréant. CORRESPONDANCE. M. i.E Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, le n° 3 du Catalogue des Brevets d'invention pris en 1866. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un opuscule de M. Jolj ayant pour titre : « Coup d'œil sur les origines de la pisciculture fluviale, et sur l'état actuel de cette indus- trie en France » . ( a67 ) PHYSIQUE GÉNÉRALE. — Remarques à l'occasion d'une communication de M. Chevreul sur des phénomènes d' njfmité capillaire . Note de M. Jullien. . 2o3. ( 275 ) acides de la série des acides gras. Cette synthèse m'a paru intéressante par la netteté avec laquelle elle s'opère, et surtout à cause de la série des pro- duits obtenus. Un carbure €"H'" donne tous les acides gras correspondant aux termes qui le précèdent dans la série. C'est du moins ce que je crois pouvoir conclure des expériences suivantes faites avec l'éthylène, le propy- lène et l'amylène. M Ethylène. — Je verse dans un flacon rempli d'éthylène une solution aqueuse de permanganate de potasse contenant de 12 à i4 grammes de ce sel par litre de gaz, et j'agite à plusieurs reprises en plongeant à chaque fois le flacon dans l'eau froide pour éviter réchauffement. Un vide se pro- duit dans le flacon et la liqueur se décolore complètement. Après avoir séparé par le filire le sesquioxyde de manganèse qui s'est précipité, je con- centre la liqueur, à peine alcaline, et je la distille avec un excès d'acide tartrique. Ce dernier produit d'abord une légère effervescence due à un dégagement d'acide carbonique qui est d'autant moins considérable que réchauffement a été mieux évité dans la réaction. Le liquide distillé est acide et présente tous les caractères de l'acide formique : cristallisation du sel de plomb, réduction du nitrate d'argent et du bichlorure de mercure. » Dans le but de m'assurer s'il n'existait pas également d'acide acétique dans ce liquide, je l'ai neutralisé par de la soude et je l'ai fait bouillir avec du nitrate d'argent, puis j'ai filtré à chaud; la liqueur en refroidissant ne m'a donné aucun indice de cristallisation d'acétate d'argent. L'éthylène ne produit donc pas d'acide acétique dans cette circonstance. » Propylène. — Le propylène, traité d'une manière analogue, a produit de l'acide formique et de l'acide acétique. Par le traitement décrit précé- demment j'ai obtenu, en effet, après la destruction de l'acide formique, un sel d'argent dont l'analyse correspond à la composition de l'acétate. Ici encore, absence de l'acide correspondant au carbure d'hydrogène employé. » Jmylène. — L'amylène, agité avec le permanganate, a produit les acides formique, acétique, propionique et butyrique. Ce dernier, recon- naissable à son odeur, existait dans le mélange en faible proportion. Après avoir isolé ces acides au moyen de l'acide tartrique comme précédemment, je les ai distillés en mettant à parties premières et les dernières portions; les autres, saturées par la soude, ont donné, après évaporation, des cristaux ressemblant à l'acétate de soude, mais tombant en déliquescence au bout de quelque temps. Je les ai fait bouillir avec une solution de nitrate d'ar- gent et j'ai obtenu, après filtration, un sel d'argent dont l'analyse corres- ( 276 ) poiul à un mélange d'acétate et de propionale contenant environ af) pour loo de ce dernier. » Je nie suis servi, pour ces oxydations, de permanganate de potasse cris- tallisé; or, ce sel, en abandonnant i équivalent de potasse, foiunit juste- ment la quantité d'oxvgène nécessaire pour former i équivalent d'acide gras, ce qui explique la neutralité de la liqueur après la réaction. Si l'o)! employait du permanganate contenant un excès de potasse, le résultat ne serait plus tout à l";iit le mènie et l'oxydation se poursuivrait. On sait en effet (i) que si le permanganate est sans action sur les acides formique, acé- tique, butyrique, etc., libres, l'acide formique, par exemple, décolore ce sel dans une liqueur alcaline, et son carbone se transforme entièrement en acide carbonique. » PHYSIOLOGIE vi!:gÉTALE. — Recherches sur la pourriture des fruits. Note de M. C. Davaine, présentée par M. Robin. « La pourri tiue des fruits a été regardée comme ime simple altération chimique, comme une exagération de la maturation ; cependant des fruits parfaitement mûrs conservés avec des soins convenables ne pourrissent point , mais ils arrivent peu à peu à une dessiccation complète; et, d'iui autre côté, les fruits se pourrissent quelquefois lorsqu'ils sont encore loin de la maturité. » La pourriture, qui doit être distinguée de l'altération produite par une contusion, par la chaleur ou parla congélation, est déterminée par le déve- loppement du mycélium d'un champignon ; en effet, dans toute partie pourrie l'on trouve un mycélium, c'est-à-dire les filaments de la tige sou- terraine ou de la racine d'un champignon , accompagné quelquefois des spores d'un mycoderme. En outre, la poiu-riture peut être produite expé- rimentalement en déterminant le développement d'un champignon dans le parenchyme du fruit, comme je vais l'exposer. » La pourriture que l'on voit le plus ordinairement sur les fruits dont nous faisons usage est déterminée par deux des Mucédinées les plus com- munes et les plus connues; l'une est le Mucor mureclo, qui recouvre d'une efflorescence noire la surface des sidjstances (pi'elle envahit ; l'autre est le J'enirilliiiuKjlaui uin.,quï la recouvre d'une efflorescence verdàtre. Le mycé- (i) PÉAN UE Saint-Gilles, Comptes rendus des séances de VJcadcmic des Sciences, t. XLVI, p. 8ii. ( -^77 ) lium de ces deux Mucédinées se distingue par des caractères non moins précis , l'un étant formé de tubes non cloisonnés et l'autre de tubes cloi- sonnés. » La pourriture occasionnée par le développement de ces mycéliums est contagieuse pour les fruits sains^ mais dans des conditions particulières: la peau revêtue d'iui épidémie intact protège le fruit contre cette conta- gion. Je me suis assuré do la réalité dé ce l'ait par dfs expériences dont je croîs inutile de donner ici le détail : imo pomme, une poire, une orange revêtues de leur épidémie restent impunément en contact pendant des se- maines avec un parenchyme complètement pourri ; mais il n'eu est plus de même lorsque leur épidémie est altéré ou détruit; alors la pourriture se communique rapidement au parenchyme sain. J'ai mis ce fait en évidence par des expériences variées dont l'une a consisté à enfermer dans des pommes complètement pourries d'autres pommes saines; à quelques-unes de ces pommes saines j'avais laissé l'épiderme intact, aux autres j'avais en- levé un petit segment de peau : les premières furent préservées de la pour- riture, mais les secondes furent envahies promptement et toujours par la partie privée de son èpiderme. » La protection des fruits est en rapport avec l'épaisseur et la consistance de l'èpiderihe qui les recouvre ; ainsi l'orange, la pomme, la poire, la prune, etc., se préservent beaucoup plus facilement que la figue, la fraise, la framboise, etc., dont l'épiderme est mince et délicat. M L'introduction des spores du Mucor ou du Pénicillium sous l'épiderme des fruits produit le même résultat que le contact du mycélium, c'est-à-dire que le contact de la partie pourrie ; la pourriture ne tarde pas à s'emparer du point où les spores ont été déposées, et cette pourriture s'étend rapide- ment à tout le fruit. Sur une orange, une poire, une prune, etc., après vingt-quatre ou trente-six heures, le point inoculé montre déjà des traces de pourriture ; après quatre ou cinq jours, le fruit est tout entier envahi. La pourriture causée par ces champignons n'a pas une marche identique ; elle est infiniment plus rapide par le Mucor que par le Pénicillium. Cette ra- pidité est eu rapport parfait avec celle de la germination des séminules de ces deux végétaux ; les spores du Mucor germent en effet en cinq à six heures, tandis que celles du Pénicillium, dans le même milieu et par la niêine température, ne germent qu'eu douze ou quinze heures. L'inégale rapidité du développement de ces mucédinées m'a donné quelquefois, après leur inoculation expérimentale, des résultats inattendus et dont C. K.,iS66,2'"" S«Mfi«-r. (T.LXm.NûO.) ^7 ( ^78 ) l'explication eût été fort diUicile, si l'examen microscopique ne fût venu en dévoiler la cause. La poiUTitnre qui survient après l'inoculation du Pénicillium se trouve parfois être celle d'un Mucor; c'est qu'alors des spores de cette dernière mucédinée, qui se mêle fort souvent avec la pre- mière, ont été inoculées en même temps et ont pris les devants dans leur développement. » Fja pourriture produite par ces deux champignons offre encore d'autres différences : celle qui est déterminée par le Mucor a une couleur plus foncée, lyie mollesse plus grande ; il se fait en outre un dégagement abon- dant d'acide carbonique qui donne aux tissus, lorsque ce gaz est retenu, une sorte de turgescence, une apparence emphysémateuse que le Pénicillium ne produit pas. » Le mycélium de ces Mucédinées ne donne sa fructification qu'au con- tact de l'air; de sorte que chez les fruits dont la peau est épaisse et résistante la pourriture s'empare de tout le parenchyme sans se montrer au dehors sous forme de moisissure, à l'exception, toutefois, des points par où se sont introduites les spores. L'épiderme empêche donc le passage de la Mucé- dinée du dedans au dehors, comme elle l'empêche du dehors au dedans ; aussi, lorsque la peau est très-mince, comme sur la figue, la fraise, etc., le mycélium se fait jour partout et recouvre bientôt tout le fruit de son efflo- rescence verte ou noirâtre. L'orange, quoique son épidémie soif très- consistant, se recouvre de même de la fructification du champignon qui s'est emparé de son parenchyme, parce que le mycélium, ayant détruit les glandules qui produisent l'huile essentielle de l'écorce, arrive, par leurs conduits alors ouverts, au contact de l'air atmosphérique. )) Beaucoup de champignons autres que le Mucor et le Pénicillium peu- vent produire la pourriture des fruits ; j'en ai étudié jusque aujourd'hui sept espèces appartenant à sept genres différents. Les phénomènes qu'ils produisent sont très-analogues à ceux dont nous venons de parler. » La pourriture étant causée uniquement par l'introfluctioii du mycé- lium ou des spores d'un champignon, se produit généralement par les par- ties qui peuvent donner accès à ces agents de la contagion; elle est donc toujours extérieure chez les fruits qui sont partout recouverts d'un épi- derme, tels que le citron, l'orange et les fruits à noyau; mais chez ceux qui, tels que la pomme, la poire, les nèfles, ont un calice ouvert, elle naît aussi à l'ultérieur; en effet, le tube calicinal peut conduire les spores ou leurs filamentsjusqu'au centre du fruit. C'est ainsi que se produit le blettissement, qui n'est autre chose qu'une pourriture. Je l'ai déterminé expérimentale- ( 279 ) ment en introduisant dans le calice de pommes et de poires des spores maintenues humides pendant quelques jours. » En résumé, la pourriture des fruits est produite parle développement d'un champignon, bien loin qu'elle soit la cause du développement de ces vé£;étaux, comme on le croit généi-alement. La pourriture est contagieuse par le mycélium qui existe dans toute la portion atteinte, et par les spores qui se produisent à sa surface. Les dimensions des tubes mycéliens et des spores nous permettent de suivre pas à pas l'envahissement de cette conta- gion ; si les filaments ou les séminules avaient des dimensions moindres, s'ils étaient invisibles au microscope, on attribuerait à un virus les phéno- mènes qui surviennent au contact de la pourriture. Le mycélium serait un virus fixe, les spores un virus volatil; la durée de la germination serait l'in- cubation du virus et, lorsque dans des recherches expérimentales des spores d'.un développement rapide seraient mêlées accidentellement avec d'autres d'un développement lent, on verrait se produire une pourriture, c'est-à-dire une maladie qu'on croirait n'avoir point inoculée. Le microscope nous met ici à même de rectifier les erreurs et de suivre tous les accidents de l'expé- rimentation. » A ce point de vue, au point de vue de l'analogie de la pourriture avec les maladies virulentes, l'étude de cette altération des fruits peut offrir de l'intérêt. Dans une prochaine communication, je montrerai qu'elle peut en offrir un autre encore, car la pourriture n'est pas spéciale aux fruits; les mêmes Mucédinées produisent dans d'autres organes des végétaux vivants des altérations analogues à celles des fruits, et ce ne sont pas tant des con- ditions intérieures que des conditions extérieures qui favorisent la propaga- tion de ces plantes destructives. » M.DucHEMiN adresse la description de nouvelles capsules électriques qui sont employées pour obtenir l'explosion des mines sous-marines dans le port de Fécamp, et dont l'emploi permet de réaliser luie économie de 95 pour 100 sur les anciennes capsules. La séance esl levée à 5 heures et demie. C. L'Académie a reçu dans la séance du 6 août 1866 les ouvrages dont les titres suivent : Sur le droit Bil.EN à propos du livre de M. Werner Munzinger intitulé: Les moeurs et le droit des Bogos; par M. Ant. d'ABBADiE. Paris, 1866; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société de Géographie, juin 1866.) ( 28o ) Couii d'œi' sur les ofigiiies île la pisciculture Jluviale et sur l'élut de cette in- dustrie en France; parM. N. JOLY. Toulouse, 1866; br. in-8°. Mémoire sur la pouzzolane naturelle de l'île de Santoriii ; par M. L. DE MONTAUT. Paris, 1866; br. in-8". (Présenté par INI. CIi. Sainte-Claire Deville.) Reclierclies expérimentales sur la présence des infusoires et l'état du sang f/nns les maladies infectieuses; j)ar MM. COZE et Feltz. Strasbourg, 1 866; br. {0-8°, (Présenté par M. Pasteur.) Etudes physiologiques et pathologiques sur le ramollissement cérébral; par MM. PiiÉvosT et COTAED. Paris, 1866; br. in-8° avec planches. (Renvoyé au concours de Médecine et Chirurgie pour 1867.)' De la mutabilité des Jormes organiques ; par M. G. Pennetiek. Paris, 1866; br. in-S*^. Les remèdes contre la rage; par M. Maygrier. Paris et Lyon, 1866; br. in-8''. Conseils aux agriculteurs; par M. J.-C. TehrasSE. a*^ édition. Lyon, 1866; br. in-8" avec planches. Nouvelles recherches sur les poissons fossiles du mont Liban; ^rîiMM. F.-J. PiCTET et A. HUMBERÏ. Les merveilles de la Science, ou Description populaire des inventions mo- dernes ; par M. Louis FiGUlEE, Zj* série. Paris, 18G6; in-4° avec figures. Examen critique des diverses opinions sur la contagion du choléra; parle D'' Stanski. Paris, 1866; br. in-8". Untersucbung... Recherches sur l'orbite de la planète Thémis, avec une nouvelle détermination des perturbations dues à Jupiter; })ar ^nl. A. Kl\UEGER. Helsingfors, 1866; br. in-4". Mitihcilungcn... Communication sur l'histoire naturelle du Mammulh ou Marnant (Elephas primigenius) ; par M. BraNDT. Saint-Pétersbourg, 1866; br. in-8° avec planche. Nota... Note sur l'ovariotomie, lue à l'Académie des Sciences de Lis- bonne le 19 avril 1866; par INI. A. -M. Harrosa. Lisboinie, 1866; br. iii-/i". Anales... Annales du Muséejmblic de Buenos- Jjres; ]lar'^\. G. Burmeister, i'*^ livraison. Buenos-Ayres, 1684 ", br. in-folio avec figures. Nalurkundige... Mémoires d'Histoire naturelle de la Société hollandaise des Sciences de Harlem, t. XXI, a« partie; t. XXII, 1"^ et a* parties; t. XXIII. Harleiu, 1864 et i865; 4 vol. in-4° avec figures. COMPTE llENDll DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SliANCE DU LUNDI 13 AOUT IHiiii. [MŒSi[>l':NCK DE M. CHEVUEUL. ME.^iOIRES ET COMMUNICATiOIVS DES MEMlîllES ET DES COHUESPONDANÏS DE L'ACADÉMIE. M. Pasteur, en présentant à l'Aciilémie un ouvrage qu'il doit publier prochainement, et cjai a pour titre « Etudes sur le \in », s'exprime comme il suit : « J';ii riionneur de déposer sur le bureau de l'Académie un exemplaire d'iui ouvrage l'elatifaux maladies des vins et aux moveiis de les prévenir. » Cet ouvrage sera livré prochainement à la publicité. Le retard ne pro- vient que de la longueur du travail de reproduction des planches, qui sont notid)reuses et assez difficiles à gravei'. Eu atlfiidanl, je désire fixer la date de l'achèvement du texte. » IIISTOIKIL l)ES .SClf;NCi';s ET OES .MVYS. — Noie liisloriqite sitr l'd^o. de [wrre à la Cliine; parM. Chevreui.. (Extraite du deuxième volume inédit de son fiisloiie des Connaissances c/iiniiciucs) a On désigne aujourd'hui assez généralement par l'expression (\'dc/e de ijie//(; ces temps auîéhistoriques où les liommes, ne connaissant pas les mé- taux ou l'art de les travailler, façoiUK'.ient des pierres dures en outils et ustensiles de percusfim, comme m.isscs, marteaux ou ii aiiclianls, comme e. !(., iSrfi, im» S,;:„slr---. (T. LXIl!, N" 7.) -''' ( 282 ) couteaux, armures de flèches, haches, etc. Un passage que je vais extraire de la /^je f/e Con/utv'ws par le Père Auiiot, imprimée à Paris en 1788, montre que le peuple chinois a passé par l'âge de pierre. » Confucius, raconte l'historien de sa vie (i), était dans le royaume de Tt lien , demeurant chez lui savant et ini sage du nom de Tcliciuj-Tséc , lorsque le roi de Tclien aperçut de la terrasse de son jardin un oiseau de proie qui paraissait avoir trois ailes, et dont le vol semblait assez étrange. Le roi ordonna qu'on ne perdit pas l'oiseau de vue, et qu'on le lui apportât vif ou mort. L'oiseau tomba bientôt sans vie sur l'escalier du perion de l'entrée du palais. » Cet oiseau n'avait que deux ailes, mais les plumes d'une flèche qui tra- versait son corps expliquaient comment il avait paru en avoir trois ; et le fait extraordinaire était que cette Jlèche, toute différente de celles dont on se ser- vait alors, 5e trouvait armée d'une pierre dure et affilée, au lieu d'une pointe de fer, et le bois en était singulier. » Tcheng-Tsée, l'ami de Confucius, mandé par le roi pour expliquer ce fait si étrange, ne le put, mais il parla de Confucius comme capable de répondre au désir du prince. » Confucius, après avoir reconnu Voiseau pour être un sun, espèce d'é- pervier, dont l'instinct est de s'abstenir de chasser les oiseaux dont il se nourrit, lorsqu'ils sont en amour et lorsqu'ils sont sur leur couvée, dit (je transcris fidèlement le texte du Père Amiot) : » Cette espèce d'oiseau de proie est originaire du pays de Sou-clien, au » nord de la Tartarie : il n'en vient guère dans nos climats. » Pour ce qui est delà flèciie armée d'une |)ierre dure au lieu d'une pointe » de fer, elle est tout à fait semblable à celle dont Ou-ouang fit présent au » prince en faveur duquel il érigea en royaume le pays de Tchen, lorsqu'a- » près avoir éteint la dynastie des Chancj il donna des fiefs aux principaux » de ceux qui l'avaient aidé dans sa glorieuse expédition. Cette flèche avait » I pied et i pouce de longueur, sans y comprendre l'armure de pierre; » elle fut donnée comme le signe de la souveraineté de celui qui fut créé » premier roi de Tchen. Faites chercher, Seigneur, dans vos magasin.s >) d'armes : peut-être que, malgré les différentes révolutions qui sont arri- » vées depuis l'érection de votre royaume, cette flèche aura été conservée. » Si on la retrouve, nous la comparerons à celle qui a donné la mort à cet (i) Mémoires (sur les Chinois), t. XII, p. 325-327. ( 283 ) » oiseau, et nous en conclurons que le ciel favorise Votre Majesté, puis- » qu'il fait tomber entre ses mains le signe authentique de la souveraineté » dans le pays où vous régnez. ... » » Le texte ajoute que « le roi fit chercher parmi ses antiques, et l'on y !) trouva, en effet, une flèche parfaiiement semblable à celle de l'oiseau de » proie » » Ne résulte-t-il point de ce j)assage, qu'à l'avènement de Ou-ouang à l'empire, époque fixée à ! 122 ans avant J.-C, on se servait de flèches armées d'une pointe de fer, mais qu'iuie tradition avait conservé le souvenir des Jlèches armées d'ime pierre dure ET affilée, et que Ou-oiuing puisa dans cette tradition la pensée de consacrer l'érection du pays de Tchen en royaume par le don impérial d'une arme des anciens Chinois? A l'appui de cette interprétation, je rappellerai les pierres taillées en haches, cou- teaux, etc., trouvées au Japon, qui ont été présentées récemment à l'Aca- démie des Sciences. » La citation que j'ai faite du passage de l'histoire de la vie de Confucius n'est pas d'accord avec ce que dit l'abbé Grosier dans sa Description géné- rale de la Chine, à savoir : » D'ailleurs on ne trouve à la Chine aucune de >' ces anciennes pierres tranchantes, travaillées pour suppléer à l'usage du » fer; du moins les lettrés actuels n'eu ont jamais entendu parler (i). » Le hasard m'ayant fait rencontrer M. Stanislas Julien, je lui parlai de l'écrit qu'on vient de lii'e ; il voulut bien remonter aux sources, et ses re- cherches ont changé mes inductions en certitude, comme les citations sui- vantes le prouvent. Note de M. Stanislas Julie.\ sur /'âge de pierre à In Chine. i< On lit dans un passage que reproduit le dictionnaire P'ing-tsen-loin- pien (liv. XLii, fol. 38), imprimé en 1726: « Dans le district de Sin-thou-hien, il y a un endroit appelé Pe-yang-kio. » On y voit un plateau nui comme la main. Dans l'antiquité, il y avait un » camp et une tour militaire. En fouillant la terre, on y trouve partout des w flèches de pierre [chi-tsien). » (i) Tome I, ]). 439. 38. ( 284 ) » Dans les /innnlcs des Song, biogi-aj)iiie de Tcliniu/sun, on parle de soldais qui, en couibatlanl, se servirent de Jièclus de pierre [cld-chi). Le mot flèche se dit en chinois tsien et rlii. » Les Ànualcs des Sonq onl élé composées sous la dynastie des Youen (empereurs mongols de la Chine), qui ont régné de 1260 à iS^i . » Dans les ylnnales de la Chine septciitriohale, comjiosées sous la dynastie des Thang, fondée en l'an 618, on lit : « Dans les pays situés à l'orient de » l'o-ni, toutes les flèches ont i\t s pointes en jjierrc. » » Dans un autre jjassage que cile le dicliounai)'e Pintj'twnloui-jiien, Jiv. xiji^ fol. 38, on parle de flèches dont la pointe était faite avec une pierre noire, tsinij-chi-lso ( noirc-])ierre-poii)fel. I.e mot /sZ/if/ signifie un noir tirant sur le bleu. » Les Chinois ont un caractère paiticulici' (//oi/ ; (|iii signifie lapis ex mile d'un bois de khou. Cette flèche était longue de i jiied el 8 pouces. » Hoeï-Rong, prince de Tchin, ordonna à un homme de prendre l'éper- » viei-, d'aller à la demeure de Confucius et de l'interroger. Ce philosophe » dit : 0 L'épervier vient de loin. La flèche qui l'a tué est une flèche du » pays de So-tchin. » )' Autre citation du même dictionnaire P'iny-isen-loui-pien, liv. XLll, fol. 38 : « Jadis Wou-wang (qui monta sur le trône en 1122), ayant vaincu la ') dynastie des Chang, s'ouvrit ini chemin au milieu des pays des neuf » peuples barbares, et leur ordonna d'apporter en tribut des produits de ') chacun de leurs pays. Alors les habitants du pays de So-tchin offrirent « des flèches dont la tige, en bois de khou, était ornée d'une pointe en » pierre. Ces flèches étaient longues de 1 pied 8 pouces. » » .l'omets plusieurs citations du même genre. >' Dans un jjassagc des Annales de la dynastie des 'J'helitc jldiiàte trouvée par M. Steplifin. ConnimnicKion de M. Le Verrier. « I.a succursale que l'Observatoir'e impérial de Paris a établie à Mar- seille, siu' le plateau de Longchamp, avec le concours libéral de la muni- cipalité, est définitivement organisée depuis le i*"'" juillet dernier. Elle a été munie, entre autres, d'un iiîstrument pai'ticulier d'iuie grande dinien- sion et destiné aux recherches. Les travaux ont immédiatement connr.encé sous la conduite de M. l'astronome adjoint Stephan. » Dans la luiit du 6 au 7 août, M. Stephan a rencontré une nouvelle petite planète dans la constellation du Capricorne, et dont il fixa ainsi la position approchée : Planète g-io° s^iamleui-; la'', temps moyen de Marseille. Ascension droite 20'' 53'" 4^*1 5 Distance polaire 1 06" 54', 5 » On a obteiui à Paris les positions suivantes : Observation méridienne , par ftl. Lœvy. Août 7. ii''47"'5i% temps moyen de Paris. Ascension droite 20'' Sa'" 54*,?.3 Distance polaire iu6° 44' t>",4 Obseivalion éijuatnriale , par INF. Wolf. Août 7. ia''36'"4% temps moyen de Paris. Ascension droite 20'- Sa'" 5 1 %3t> Distance polaire 106° 4^' 37", 3 M L'éloile de comparaison est l'étoile 4o653 Lai! Capricorne, 9" gran- deiu'; elle aura sans doute besoin de quelque correction. » L'Observatoire de Paris et celui de Longchamp ne font qu'un seul et même établissement, dont les travaux se complètent réciproquement. » ( -.86 ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur l' hjrpsomètre ; par M. Antoine oWbbadie. « Inventé par Wollaston, l'hypsomètre, ou thermomètre spécial j)our l'eau bouillante, est resté pour ainsi dire à l'état latent jusqu'aux beaux travaux de M. Regnault sur la tension de la vapeur d'eau qui en ont fait un instrument de précision. Lors de mon second départ pour l'Ethiopie en i83g, j'ai donc pu me servir avec avantage de cet instrument, dont la con- struction venait d'être perfectionnée par M. Walferdin. » Le baromètre est surtout convenable pour obtenir des séries météoro- logiques. Mais, lorsqu'on voyage dans un pays difficile et accidenté où les déterminations si précieuses des altitudes sont rarement nécessaires plus d'une fois par jour^ on préférera toujours Thypsomètre qui, s'il exige une expérience et non une observation chaque fois qu'on s'en sert, a sur le baro- mètre le grand avantage d'être moins fragile, moins lourd, et surtout de n'exiger en route ni des soins particuliers ni des précautions de tous les instants. u On a rarement à craindre pour l'hypsomètre l'erreur provenant d'une eau qui ne serait pas chimiquement pure; car, dans la pratique, l'eau bonne à boire suffit pour ces sortes d'expériences. La variation du zéro est une cause d'erreur plus grave, et puisqu'il n'a pas été jusqu'ici possible de s'en affranchir, il est bon d'observer successivement trois hypsomètres dans la vapeur d'eau bouillante. Les différences notées donneront alors une idée de l'erreur qui reste à craindre dans le résultat final. » L'usage successif de trois hypsomètres dans chaque expérience pré- sente encore un autre avantage qui n'est pas à dédaigner, celui de parer aux erreiu's de lecture ou de transcription. Comme ces erreurs, faites le plus souvent en nombres ronds, pourraient se propager d'un hypsometre à l'autre, on se ménage un contrôle en donnant à l'un des instruments une échelle différente; mais, au lieu de choisir une graduation arbitraire, qui n'apprend rien, j'ai imaginé de diviser le tube directement en mètres d'al- titude. » Quand on a observé la température T de la vapeur d'eau bouillante, la Table de M. Regnault permet d'en déduire la pression atmosphérique /3 exprimée en millimètres de mercure. Entre 80 et 100 degrés les nombres de celte Table sont très-bien représentés par la fornude 760 ,_, 5.2i2(.oo-T) _^ .KKK^t.^^ 'v\l, , 1 '°°- , 760 5,212(100 — T) rrco/ T^~, / .9 •ogy = — ^^:^^^^ = o, 1 5558 (100 -Tj (^1+3 ( 287 ) » La formule de Laplace peut s'écrire comme il suit, en faisant abstrac- tion du facteur de la latitude, ^ ^ 2— — )( I + A'-A = i838.™logif, '^''^^ ''-^'' où II et II' sont les altitudes, t et t' les températures de l'air et R le rayon terrestre. En remplaçant /3 et |5' dans cette formule et en négligeant le der- nier facteur, on obtient 1) Cette expression de la différence de niveau montre que celle-ci est sensi- blement proportionnelle à la différence des températures d'ébullition. Cette circonstance, passée inaperçue jusqu'ici, donne une grande facilité pour la graduation nouvelle que j'ai appliquée à l'hypsoraètre de contrôle. On voit, en effet, que le facteur o,oo3 (200 — T — T') n'a pas une grande influence tant que les altitudes ne sont pas très-élevées. En supposant T = 100 degrés au niveau de la mer, on trouve pour l'altitude cette expression approcliée / Qrmf T\ f , 3(ioo — T) + 2(f -4-r') /* = 286'" f I 00 — T) I H 5^ ^ t' étant ici la température de l'air au niveau de la mer. » Pour effectuer la graduation, il fallait assumer une valeur pour le fac- teur 2 (/+ t'). Comme il est difficile de lui assigner une valeur moyenne, il nous a paru préférable de le supposer égal à zéro. La correction due aux températures de l'air sera ainsi presque toujours positive et plus facile à calculer. La Table suivante renferme les valeurs de h calculées dans cette hypothèse. ( .88) Température de la vapeur d'eau bouillante à dirrrsis altitudes, snus la latitude iiiojcniie de 45 degrés, et quand la somme des températures de l'air est égale à zéro. ALTITUDF. eo mètres. 400 3oo 'OO 100 o 5o 100 1 fjo 200 ■.>5i) 3oo 35o 4 00 45o 5oo 55o (500 65o 700 :5o 8o57 V»7''^9 97,2'>. 97, o5 96,88 96,71 96,53 1)6, 3(i DIFFERENCE pour 1(10 mètres 0 ,36 0,35 0,35 0,35 0,35 0,35 o ,30 0,35 0,35 0,35 0,35 0,35 0,34 0,35 0,35 0,34 0,04 0,35 0,34 0,34 0,34 0,34 0,35 0,34 0,34 ALTlTtDE en inèlies. I 100 I l5o I200 1 3oo i4oo i5oo 1600 1700 1800 1900 2000 2.200 2400 2600 2800 3ooo 3 200 3400 3600 38oo 4000 4200 4400 4600 480Q 5ooo llïl'SOMKTliE on degrés. 96.19 96,02 95,85 95,51 95 , I 7 94,83 94>49 94,.5 93,82 93,48 93,15 92,48 91,81 91,15 90 '49 80, 83 89,17 88,52 87,87 87,22 86,58 85, 9Î 85, 3o 84,67 04 ,OJ 83 , Jo DIFFERENCE pour 100 mètres. 0,34 0,34 0,34 0,34 0,34 0,34 0,34 0,33 0,34 0,33 0,33 0,33 0,33 0,33 0,33 0,33 0,33 0,33 0,32 0,32 0,32 0,32 o ,32 0,32 0,32 » Ces nombres i-e|M-ésenteiit des altiliides approcliées qu'il faut encore imiltinlier par le facteur 1 + ^ — — — pour obtenir l'allitude cliercbée. I r l'oo ' » Le Iracé des altitudes approchées sur le tube même de l'iiypsomètre a encore dans la pratique deux autres avantages réels. D'abord, l'observation donne immédiatement une altitude, un peu trop pi'tite, il est vrai, mais qu'il peiil être souvent utile Je comparer à îles altitudes voisines. Ensuite, comme l'alliludc se lit (lii'ectfmeiil sur l'iiypsomèlre, l'observalenr sera ( 289) ainsi à même d'apprécier le degré d'approximation avec lequel il lui sera possible tle déterminer l'altitude, et il ne se fera pas illusion sur la précision apparente de décim des calculées. » Les trois hypsoinètres que je présente sont renfermés, avec un ther- momètre à employer en fronde, dans un étui long de 38 centimètres. Deux d'entre eux sont divisés de 83 a lot degrés. Le troisième, divisé en mètres d'altitude, donne depuis 200 mètres au-dessous du niveau de la mer jus- qu'à 4800 mètres au-dessus de ce niveau, ce qui est sufiisant dans la plu- part des cas. Ces trois hypsomètres sont pourvus de la chambre Walterdin pour se débarrasser de toute la graduation comprise entre i et 83 degrés. Au-dessous de celle chambre, ils ont en outre une division de 2 degrés en vingtièmes pour étudier les variations du zéro. Ce perfectionnement se fai- sait désirer dans mon hypsomètre en Ethiopie. Aussi en est-il résulté qu'iuie de mes altitudes s'est trouvée fautive de i5o mètres; car, bien que je l'aie observée sur une montagne où je suis resté pendant une heiu'c et demie, entouré de i mètre de neige, j'eus le regret de ne pouvoir, |)our vérifier mon instrument, faire usage de la glace qui m'environnait. » Il n'est pas inutile d'ajouter que, dans les pays d'un abord difficile où l'on manque de l'alcool recommandé avec tant de raison par M. Regnault, on pourra le remplacer par un feu de petit bois. Dans ce cas, pour éviter le voisinage des flammes poussées par des sautes de vent, il sera bon délire son hypsomètre à distance au moyen d'une petite lunette. » MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE. — Sur le spectre de la vapeur d'eau; par M. J. Jainsse.v. (Commissaires : MM. Pouillet, Regnault, Faye, Fizeau, Pasteur.) « J'ai l'honneur de faire part à l'Académie de la découverte d'iuie pro- priété Optique nouvelle de la vapeur d'eau, propriété qui paraît devoir con- duire à d'importants résultats en physique céleste et en météorologie. » L'étude optique de cette vapeur vient de révéler qu'elle est douée d'un pouvoir d'absorption électif sur la lumière ou, en d'autres termes, que cette vapeur fait naître des raies et des bandes obscures dans le spectre d'un faisceau lumineux qui la Iraverse sous une épaisseur suffisante. Mais avant d'entrer dans le détail des expériences, je demanderai qu'il me soit permis de résumer brièvement les travaux d'analyse spectrale qui m'ont G. K., iSb(>, •i""' S<:mciii,f. (T. LXUI, N" 7.) 3g ( 290 ) amené à la recherche dont j'ai l'honneur de présenter ici les premiers résultats. » On sait que l'illustre M. Brewster avait découvert, vers i833, ce que nous nommons les bandes atmosphériques ou telluriques du spectre solaire. M. Brewster avait reconnu que lorsque le soleil était près de l'horizon, son image prismatique s'enrichissait de bandes sombres nouvelles. Ce fait rap- proché de faits du même ordre, c'est-à-dire de l'action du gaz nitreux et autres qui font naître des bandes obscures dans le spectre d'un faisceau lumineux qui les a traversés, avait conduit le physicien anglais à l'idée extrêmement juste que notre atmosphère pourrait bien agir à la manière du gaz nitreux et devenir ainsi la cause des bandes obscures observées quand le soleil est à l'horizon; iM. Brewster avait même eu la pensée que toutes les raies du spectre solaire pourraient être expliquées par cette cause. Mal- heureusement, cette belle conception ne put pas être démontrée d'une manière complète. En effet, ces bandes obscures s'évanouissaient générale- ment quand le soleil s'élevait, et il n'en restait plus de traces appréciables au passage de l'astre au méridien. » Plus tard, une expérience directe, dans laquelle MM. Brewster et Gladstone essayaient de reproduire les lacunes du spectre solaire en analy- sant à grande distance une lumière artificielle, à spectre continu, ne donna pas un résultat satisfaisant ^Transactions ])liitosopltiqitPS, 1860). )) La question de l'origine des raies et bandes obscures du spectre solaire n'était donc pas résolue, mais les beaux travaux de M. Brewster n'en avaient pas moins apporté à la science des idées et des faits très-importants qui devaient servir de base aux études idtérieures. u Peu de temps après la publication du grand Mémoire de MM. Brewster et Gladstone, Mémoire qui résume les travaux de ces messieurs sur cette question, M. Kirchhoff faisait connaître ses belles études sur le spectre so- laire. Le résultat de ces études est bien connu : l'origine des raies du spectre solaire était reportée dans une atmosphère entourant le soleil, et l'étude de ces raies révélait la composition chimique de cette atmosphère. Les résultats généraux de cette théorie resteront certainement acquis à la science, mais le but fut encore dépassé. Entre les idées de M. Brewster cherchant à expliquer le spectre solaire par l'action de l'atmosphère de la terre, et celles de M. Kirchhoff assignant son origine dans une atmosphère solaire, il y avait place pour une doctrine moins exclusive et plus complète qui ferait la part des deux causes et démontrerait la double origine des raies que Wollaston et Fraunhofer ont découvertes dans l'image prismatique du soleil. ( agi ) » L'origine solaire d'une portion des raies du spectre de cet astre étant démontrée, il restait donc à prouver l'action de notre atmosphère en com- plétant les travaux de MM. Brewster et Gladstone, Piazzi Smith, etc. C'est là l'objet des études que j'ai entreprises depuis 1862, » Par des dispositions optiques nouvelles, j'ai d'abord constaté que les bandes de M. Brewster étaient formées d'une multitude de raies fines com- parables aux raies solaires proprement dites. De plus, l'étude de ces raies m'a démontré qu'elles sont constantes dans le spectre, quoique incessam- ment variables dans leur intensité, suivant la hauteur du soleil, c'est-à-dire suivant l'épaisseur de notre atmosphère traversée par les rayons de l'astre. Ces résultats démontraient l'action de notre atmosphère. Pour les corro- borer, j'ai étudié le spectre sur une haute montagne, le Faulhorn (sep- tembre 1864). Là, j'ai vu ces raies d'origine terrestre s'affaiblir à mesure que je m'élevais, c'est-à-dire à mesure que les rayons solaires traversaient une épaisseur moindre d'atmosphère terrestre. Enfin, dans une expérience faite sur le lac de Genève (octobre 1 864), j'ai pu reproduire artificiellement les mêmes raies. La flamme d'un grand bûcher de sapin, flamme qui de près ne donne aucune raie, sinon la raie brillante du sodium, a présenté, à 21 kilomètres, les raies atmosphériques du spectre solaire. Cet ensemble de preuves démontrait donc l'action évidente de notre atmosphère et la double origine des raies du spectre solaire. J'ajoute que cette atmosphère, malgré son peu de hauteur et la basse température des gaz qui la forment, agit sur la lumière aussi énergiquement, quoique d'une manière très-diffé- rente, que l'atmosphère du soleil. L'atmosphère de la terre produit dans le rouge, l'orangé et le jaune du spectre un système de raies dix fois plus nombreuses que les raies solaires de ces régions. Au contraire, dans le verl, le bleu, le violet, ce sont les raies d'origine solaire qui dominent de beau- coup. Ainsi, ces deux atmosphères, si différentes par leurs températures propres, ne sont pas moins différentiées par leurs actions sur la lumière. Elles se partagent en quelque sorte le spectre; l'atmosphère de la terre, atmosphère à basse température, agit spécifiquement sur les rayons à grande longueur d'onde; l'atmosphère solaire, atmosphère à haute température, porte son action élective sur les rayons à courte longueur d'onde. Il y aura à revenir sur ce point intéressant. » L'action de notre atmosphère étant démontrée, il restait à se demander à quels éléments de cette atmosphère on devait attribuer cette action. )) Or l'étude attentive du spectre solaire m'avait fait attribuer, il y a déjà 3g.. ( 292 ) deux ans, à la vapeur d'eau dissoute de notre atmosphère, une part très- imporlante, sinon totale, dans la production dos raies telluriquesdu spectre solaire [i]. » En effet, des comparaisons longuement suivies sur la liunière solaire pendant diverses saisons de l'année montraient très-nettement que pour les mêmes hauteurs du soleil certaines raies du spectre de cet asire étaient d'autant plus accusées que le point de rosée était plus élevé. » Les observations que j'ai faites sur le Faulhorn confirmèrent encore ces indications; j'ai pu voir, par des jours de sécheresse extrême, les lignes en question s'évanouir presque complètement du spectre. » Aussi, dans l'expérience que j'ai faite sur le lac de Genève, ai-je été déterminé à choisir le lac comme base d'expériences, par cette considéra- tion que le fiusceau lumineux en rasant la surface de l'eau devait traverser des couches d'air nécessairement plus humides, ce cjui ajoutait aux chances de succès, et l'événement confirma cette prévision. » Il restait donc bien |)eu de doute sur l'action de la vapeur d'eau : ce- pendant il était nécessaire, eu raison même de l'importance du résultat, de soumettre ce point de théorie à une vérification directe, en étudiant les modifications qu'un faisceau de lumière de composition bien connue éprou- verait par le f;\il de son passage dans un tube do longueur suffisante ne con- tenant que de la vapeur d'eau. » Malheureusement cette expérience présentait d'assez grandes difficultés praticpies. Notre atmosphère contient une telle quantité de vapeur aqueuse, que, pour réaliser artificiellement les effets qu'elle produit sur la lumière solaire, on était conduit à l'emploi d'appareils de dimensions exagérées et difficilement réalisables. » Un premier essai eut lieu à l'atelier central des phares (2). M. Allard, ingénieur en chef de cet établissement, voulut l)ien me prêter son concours; mais le tube de 10 mètres que nous montâmes à cet effet n'avait pas assez de longueur pour manifester suffisamment le i^hénomèiie. )) Enfin, j'ai pu réaliser des conditions plus favorables. Un de mes amis, M. Goschler, directetu- des études à l'Ecole centrale d'Architecture, me mit en rapport avec M. le directeur de la Compagnie parisienne du gaz, et M. .\rson, ingénieur eu chef. Ces messieurs mirent à ma disposition, avec (1) T^oir, à cot ('gard, la discussion qui s'est élovci' entre le P. Secclii et moi [Comptes rendus, k^ juillet i863; 77 juillet 1 863 ; ?.'î juillet i8t)4; 3o janvier 186^). [■>.< Canijjtcs rrnilus, 3o janvier 186'). ( 293 ) une obligeance dont je les remercie extrêmement, les grandes ressources de ce vaste établissement. » Un tube en fer de Z'j mètres a été monté; il est placé dans une caisse en bois de même longueur, contenantde la sciure ligneuse bien sèche, dis- position qui empêche toute perte sensible de chaleur. La vapeur est fournie par une locomobile de la force de six chevaux, et la luiiiièie |)ar une rampe de seize becs de gaz disposés suivant l'axe du tube. Cette lumière, qui, comme on sait, donne un spectre bien continu, permet d'apercevoir la pro- duction des plus faibles bandes obscures. » Les expériences se poursuivent en ce moment, et je viens seulement faire part à l'Académie des prcniers résultats. Ces résultats confirment de la manière la plus complète ce que l'étude du spectre solaire m'a déjà in- diqué. » Dans une expérience (3 août i865) où le tube bien purgé d'air était plein de vapeur à la pression de sept atmosphères, le spectre se présenta avec cinq bandes obscures, dont deux bien marquées, réparties de D à A (Fraun- hofer), et rappelant le spectre solaire vu tians le'mème instrument vers le coucher du soleil. » D'après les premières comparaisons faitrîs entre le spectre de la vapeur d'eau et celui de la lumière solaire, le groupe A de Fraunhofer, B (en grande partie au moins), le groupe C, deux groupes entre C et D, sont dus à l'ac- tion de la vapeur aqueuse de l'atmosphère. » Cette expérience a donné en outre un résidtat intéressant. Le spectre de la lumière transmise s'est montré très-sombre tlans la partie la plus ré- frangible, tandis qu'il était brillant dans les régions du rouge et du jaune. Ainsi, bien que la vapeur d'eau absorbe énergiquemeut certains rayons rouges et jaunes, en somme, elle est très-trausparente pour la plupart de ces rayons, tandis qu'elle agit d'une manière générale sur les l'ayons les plus réfrangibles. Il en résulte que la vapeur d'eau serait de couleur orangé- rouge par transmission, et d'autant plus rouge qu'elle agit sous une plus grande épaisseur. » Ce résultat aura besoin d'être vérifié et établi avec le plus grand soiti, et je lie le présente ici que sous réserves. S'il est définitivement démontré, nous y trouverons l'explication de la couleur rouge, si variable dans ses teintes, mais toujours observée au lever comme au coucher du Soleil. » Les conséquences de cette découverte du spectre de la vapeur d'eau n'échapperont sans doute à personne. Nous sommes euiin fixés sur l'origine d'une portion considérable des raies du spectre solaire, et la connaissance (^94) de ces raies nous permettra d'étudier au point de vue de l'humidité les couches les plus élevées de notre atmosphère, couches inaccessibles jus- qu'ici à nos moyens d'investigation. Mais c'est surtout eu astronomie que les résultats seront intéressants à développer. En me fondant sur la connais- sance précise de ce spectre de la vapeur d'eau, je compte être bientôt en mesure de prononcer sur la présence de cet élément capital de la vie orga- nique dans les atmosphères des planètes et d'autres astres. Dès aujour- d'hui, je puis annoncer que cette vapeur ne fait pas partie de l'atmosphère solaire. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Etat nctiiel des eaux publiques rie Paris considérées comme l'un des éléments fondamentaux du climat de la capitale; par M. G. Grimaud de Cai'x. (Commissaires précédemment nommés : MM. Dumas, Morin, Peligot.) « En 1860, j'ai dû étudier les eaux publiques de Paris. Il s'agissait de distribuer 200000 mètres cubes. On prenait cette eau à la Seine et au canal de l'Ourcq, au moyen d'un double réseau de conduites. La base était 2000000 d'habitants, à raison de 4o litres par tète en eau de Seine; l'eau de l'Ourcq était attribuée à l'arrosement, aux fontaines monumen- tales et à l'industrie. » Des machines à vapeur, distribuées le long de la rivière, élevaient l'eau de la Seine comme aujourd'hui; et l'on utilisait aussi comme force motrice le barrage de la Monnaie prolongé, dont, le premier, Arago avait émis l'idée. Alors une idée pareille n'avait pas dû sembler irréalisable : on ne prenait à la Seine que 5 mètres cubes par seconde, pendant douze heures. Le jaugeage des plus basses eaux connues (iSS'j-SS) donnait 44 mètres cubes. » Deux rai.sons invincibles rendraient aujourd'hui ce projet insuffisant. M D'un côté, en i865, le débit delà Seine a été bien inférieur à celui qu'on avait observé jusque-là. Ainsi, en i858, l'abaissement du niveau de ces eaux n'avait atteint que o™,7o au-dessous du zéro de l'échelle du pont Royal qui représente le niveau des plus basses eaux de 17 19. Or, en i865, le niveau est descendu jusqu'à i'°,i4 au-dessous du zéro delà même échelle. La prise d'eau de Chaillot ne fonctionnait plus; le service, des eaux étant ainsi diminué subitement de 38 000 mètres cubes, le lavage des rui.sseaux était suspendu et des émanations infectes commençaient à sortir des égouts : et l'on était au début de l'épidémie cholérique. ( 293 ) » D'un autre côté, l'expérience a démontré la nécessité d'augmenter le volume des eaux : au lieu de 32 ooo maisons à desservir, il s'agit anjoiu- d'hni de Sgooo; le développement de l'industrie va toujours croissant; l'eau est employée plus abondamment dans les ménages pour l'usage des personnes et les besoins de l'économie domestique; à quoi il faut ajouter le service des rivières et des lacs artificiels et des cascades dont on embellit Paris et ses alentours. » Donc, aujourd'hui, les eaux de la Seine et de l'Ourcq n'y suffiraient plus, en y joignant celles qui peuvent être prises à la Marne sans nuire à la navigation. « Les aqueducs projetés, en voie d'exécution, ou exécutés pour amener en eaux de source le complément nécessaire, ont ainsi leur raison d'être particulière. Aussi, en ce qui concerne Paris et la situation qui lui a été faite par suite de l'agrandissement de ses rues et de l'embellissement de ses quartiers et de ses places, il était tout à fait oiseux d'élever une discussion sur la question de savoir lequel était préférable de lui donner des eaux de source ou des eaux de rivière, puisqu'il fallait à la fois les unes et les autres. Une telle discussion a été scientifiquement plus nuisible qu'utile. Les esprits passionnés ont été entraînés ainsi à nier des principes fondamen- taux dont il est impossible de ne pas reconnaître la puissance. Egalement, ces mêmes esprits ont émis des opinions fausses qu'il ne faut pas laisser s'introduire dans la théorie générale des eaux publiques. » Je dois les chiffres suivants à la gracieuseté de M. Belgrand, l'habile ingénieur chargé du service des eaux de Paris, don! il a conçu et dressé et dont il fait exécuter tous les plans. » Les besoins actuels et futurs du service des eaux publiques de la capi- tale exigent lui volume d'eau quotidien, savoir ; Pour les services publics, de 25o . 000°'"' 1 , . . , 420.000""= Pour le service prive, de 170. 000 \ » Il y est pourvu de la mauieie suivante : 1° Les eaux de la Dhliis et de la branche secondaire du Sur- nielin fourniront ^o . 000'"' 2." Les eauN. de la Vanne go . 000 3" Le produit du canal de l'Ourcq doit être de , loS.ooo A reporter . . . 235 . 000 ( =^96) Report 235 . ooo'" 4° On prend à la Seine avec des niacliines à vapeur disposées, savoir : Au Port-à-l'Anglais 3 . ooo'»'' \ A Maisons-AU'ort 5 . ooo i Au pont d'Austerlitz 1 1 . ooo f A ChaïUot uj. ooo i A Neuiily 3. ooo 1 A Saint-Oiien 3. ooo ' 5" Les puits artésiens fournissent, savoir : t~tf\r\ i 8.600 Grenelle 600 ^ Passy 8 . 000 ) (>" On ])rcn(ira à la Marne sur trois points différents offrant des chutes d'eau, à Saint-Maur, à Trilbardoii à Isle-les- Meldeuses tno. 000 7° Enfin on attend des nouveaux puits artésiens dont on s'oc- cupe, au moins . 12.400 Total de toutes les provenances 420 ooo""" » Toutes ces eaux vieiinciit se retidi-e clans des réservoii's géiiéfaux situés sur dos poinis (rélection. J.cs réseaux de conduite qui partent de ces réser- voirs ont aujourd'hui i o35 8y8"',98 de longueur; il en faut encore 633 295 mètres. Il circulera ainsi, sous le pavé de Paris, plus de i6oo kilo- mètres (le tuyaux, non compris les réseaux particuliers des bois de Bou- logne, de Yincennes, et sans doute aussi de Montsouris. » Telle est la situation présente de cette grande oeuvre des eaux publiques de Paris. » Dans une prochaine T^ote, j'étudierai les conditions de la distribution. Deux poinis surtout réclament l'attention de l'hygiéniste : la constitution des réservoirs généraux et les aboutissants particuliers des milliers de robi- nets de puisage qui versent l'eau dans les habitations. » MÉMOIRES PRÉSEINTÉS. ANALYSE MATHÉMATiQUii. —Sur les séries doubles. Mémoire de M. H. Laurent, présenté par M. Bertrand. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Chasles, Bertrand, Serret.) a Dans le Mémoire que je |)résentc à l'Académie, je donne d'abord une théorie succincte et élémentaire des séries doubles; ces préliminaires ont élé jugés nécessaires, parce que les auteurs qui ont traité cette question ( 297 ) (et en particulier Cauchy dans son analyse nlcjéhrique) n'ont pas siiftisam- ment précisé ce qne l'on devait entendre par \\u& série double convergente. Je fais connaître quelques règles élémentaires de convergence, après quoi je donne lui théorème qui réalise un vœu exprimé autrefois par Abel dans ses Lettres à Holmboë. Abel s'était plaint de voir différentior une fonction en différentianl les ternies de son développement en série; il s'était plaint éga- lement de l'habitude que l'on avait alors de regarder les séries comme re- présentant des fonctions continues, lorsque leurs termes étaient eux- mêmes des fonctions continues. Les plaintes d'Abel étaient fondées, et dans ces derniers temps j'ai été assez heureux pour démontrer le théorème suivant : » Lorsque les différents termes d'une série sont îles fonctions synectiques à l'inférieur d'im certain contour A, et que cette série reste convergente à l'intérieur du contour en question : i° elle représente une fonction synec- tique à l'intérieur de ce contour; 2" on peut différentier ou intégrer cette série en dilférentiant ou en intégrant chacun tie ses termes. Ce théorème cesse d'être vrai en général pour les points situés sur le périmètre du con- tour A. On explique ainsi plusieurs paradoxes : par exemple, la série sin2j: sinS.î- sin n.r sin ;r h 1 \- . . . -i (- . . . 2 3 fi représente une fonction discontinue, bien qu'elle soit toujoiu-s convergente pour lies valeurs réelles de jc. Cela tient à ce que cette série n'est pas con- vergente'pour les valeurs imaginaires de .r, c'est-à-dire pour des points inté- rieurs à un contour fermé. » Dans le Mémoire que je présente aujourd'hui, j'ai étendu ce théorème aux séries doubles; à cet effet, j'ai généralisé certaines formules de Cauchy sur le calcul des résidus qui sert de base à mes recherches. » Le but que je me propose est en définitive d'arriver à une démons- tratio!) courte, facile à retenir et naturelle tie la formule de Lasranee relative au développement des fonctions im|)licitcs à plusieurs variables. Lagrange n'avait considéré que le cas d'une seule variable, I>apiace et Jacobi ont étudié le cas de deux variables; mais aucun de ces illustres auteurs n'a fait connaître la forme du reste ou les conditions de convcrsence des séries qu'ils obtenaient. J'ai comblé cette lacune, et l'analyse, dans le cas que j'ai traité, a l'avantage de montrer comment on pourrait traiter le cas de trois variables. r., n., iSfiS, oV"^ Semrslrr. (T. [.XIM, N" 7.) /|0 ( ^98 ) » A cet effet, je pars d'une formule fondamentale que voici Dans cette formule F désigne une fonction synectique dans le voisinage des points «, /3, y, ... ; l'ensemble des quantités «, /3, y, . . . constitue une solu- tion simple du système d'équations suivantes en nombre ii : o{x,r,z,...) = o, x(.r, )-, z,...) = o, ^{x, r, :■,...) = o,..., dont les premiers membres sont des fonctions synectiques dans le voisinage des points «, |3, y,.... A désigne le déterminant du système des fonctions œ, y, '},.••'. ^ désigne ce que devient A quand ou y remplace les dérivées de (p^y^i '^,--., prises par rapport à .r, par ces fonctions elles-mêmes, etc. ■> La formule que je viens de mentionner est donc tout à fait analogue à celle que Ciuichy fit connaître dans plusieurs de ses Mémoires, ^<»)--((^(^)^): a étant un zéro de la fonction y. Il est regrettable que ma formule ne soit pas aussi riche que celle deCauchy. Ainsi, on peut, enét;endant convenable- ment le contour d'intégration, écrire un signe sommatoire ^ devant le pre- mier membre de l'équation de Cauchy : cette extension ne s'applique pas toujours à ma formule. Ainsi elle ne fournit pas le théorème de Bezout lorsque l'on y fait F = i; du moins elle ne le fournit que dans des cas par- ticuliers que j e n'ai pas crus assez dignes d'intérêt pour les signaler dans mon Mémoire. )) Si l'on considère le système d'équations simultanées x — s'^ {x, r) = o, J — t'ij {x, .?■ ) = o, ma formule fondamentale donne ¥{a,fi) = C,CyT{x,r) [(■-S) (-'3) -4; SI X (- ^^)(-'$)-4î(--'^)][('-^S-)(--'-^)-4!(-^^)] Je développe alors son second membre en série ordoniK'c par i apport aux ( 299 ) puissances entières et positives de s et t, et je retombe sur la formule donnée par Laplace et par Jacobi. » Mais le développement en question n'est possible qu'avec certaines restrictions qui sont précisément celles qui présiilent à l'emploi de la for- mule de Lagrange. Ces conditions sont au nombre de quatre, analogues à celle qtie j'ai fait connaître dans une Note présentée l'année dernière à l'Académie relativement au cas d'une seule variable. » Enfin j'arrive à cette conclusion que, toutes les fois que l'application de la formule de Laplace ou de Jacobi contluit à une série double con- vergente, cette formule peut être employée sans crainte, pourvu que les fonctions F, y, t l'ouverture avec un tampon de coton ou un verre de montre. Le lendemain nu le surlendemain au plus tard, la matière fourmille de vibrions. » Je ne crois pas que cette expérience puisse laisser de doute dans l'es- prit et qu'on ait lieu de craindre l'introduction de germes du dehors. On n'y voit en effet que de la matière naturellement pure. Cette matière, il est vrai, est laissée en communication avec l'air extérieur, mais h travers une couche de coton cardé capable d'arrêter les moindres particules étrangères. Dans ce cas, la surface de l'œuf végète et il se produit des moisissures. Si on ajoute de l'eau, des animalcules naissent! et, en ayant recours à l'eau bouillante, on n'a pas à craindre d'y introduire des ovules vivants, et même on les tuerait s'il en existait. » Ou peut pousser les précautions plus loin encore : au lieu d'abandon- ner les oeufs à eux-mêmes à l'état cru, je les fais cuire et durcir; je les en- veloppe de coton, comme je l'ai dit précédemment, et je perce lein-sonuuet par le même procédé. » En quinze jours ou trois semaines, pendant les mois de juillet et août, les végétations dites moisissures recouvrent en |)lusieurs points la matière ilurcie de l'œuf; et là encore il suffit d'ajouter de l'eau bouillante pour voir des myriades de vibrions apjjaraîlre. S'il y avait des germes préexistants dans l'œuf, on peut présumer sans témérité (pie la cuisson et l'eau bouillante les détruiraient. )) En résumé, on produit à volonté des végétations microscopiques dans de la matière orgaui([ue pure abandoiuiée à elle-même, à l'abri de toute intervention de gernu^s étrangers ; » L'eau rst nécessaire au développement des animaloides infusoires; ( 3o5 ) » L'air est indispensable à la génération spontanée des èlres vivants de l'un et de l'autre règne ; » Enfin la fempéi-ature d'au moins 3o degrés est la plus favorable à ces productions. » Observations verbales présentées a/jrès la lecture de la Note de M. Donné; par M. L. Pasteur. « Les expériences c[ue M. Donné soumet au jugement de l'Académie, autant que j'en puis juger sm- la simple lecture qui vient d'en être faite, sont loin d'avoir, à mon avis, la rigueur qu'il leur attribue. Celles qu'il rappelle dans sa Note et qu'il avait faites en i863 m'avaient paru, au con- traire, et me i)araissent encore irréprochables. Elles reposaient sur le rai- sonnement le plus judicieux, et nulle cause d'erreur ne les affectait. INL Donné s'était dit : La matière de l'œuf doit être éminemment propre à nue organisa- tion primitive. Je vais abandonner des œufs à eux-mêmes, entiers, sans briser leurs coques, et, lorsque l'altération de leur contenu sera bien accusée, j'examinerai la substance intérieure au microscope. Si la génération spon- tanée est possible, je dois y rencontrer des êtres organisés. » Le résultat a été négatif. M. Donné n'a trouvé daiis les œufs altérés ni moisissures, ni infusoires. » Telles sont les expériences que M. Donné a publiées en i863. Elles sont, à mon avis, irréprochables. Alors comme aujourd'hui je n'y entre- vois pas de cause d'erreur, et les idées qui leur servent de point de départ sont exactes. » Tout est contestable, au contraire, dans les nouvelles expériences de M. Donné. Le raisonnement qui le guide est une hypothèse, et les dispo- sitions expérimentales qu'il emploie sont d'une efficacité très-douteuse pour écarter les causes d'erreur. « La petite quantité d'air renfermée dans l'œuf, non renouvelée, n'était » peut-être pas suffisante, dit M. Donné, pour déterminer le grand phéno- » mène d'une génération spontanée, c'est-à-dire pour donner la vie à un » certain arrangement moléculaire de la matière organique. ■» » Voilà l'hypotlièse dans le raisonnement. Nous savons que la vie du jeune poulet s'accommode très-bien de l'oxygène qui pénètre à travers les parois de la coque. » Considérons maintenant les dispositions des expériences. « Des œufs sont lavés avec soin, bien essuyés et aussitôt enveloppés C. R., ibG6, 2™= Semestre. {T. LXIII, ^.o 7.) 4 ' ( 3o6 ) » d'une épaisse couche de coton cardé sortant d'une étuve chauffée à » i5o degrés. Le coton est bien collé tout autour de l'œuf, afin qu'il ne se » dé(3lace pas. Un stylet fin, préalablement rougi au feu, afin de détruire » les germes qui pourraient y adhérer, est introduit obliquement sous le >' coton, et le sommet de l'œuf est percé d'un trou. Tous les œufs, ainsi ) préparés, sont rangés debout dans une terrine remplie de cendres reti- » rées toutes chaudes du foyer; le tout est recouvert d'une cloche en verre. M Ayant toujours voulu opérer à la température de l'air extérieur, sans M avoir recours à la chaleur artificielle d'une étuve, mes expériences ont été » faites pendant les mois d'été à Montpellier. » » Les causes d'erreur sont multiples. Je n'en signalerai qu'une. Du coton sort d'une étuve à i5o degrés, et il est appliqué sur l'œuf. Mais quand l'opé- rateur l'applique et le colle à la surface de l'œuf, toute la manipulation est faite à la température ordinaire et au libre contact de l'air. Les poussières en suspension dans cet air, celles de la surface de l'œuf, celles de la surface des mains de l'opérateur, qui les éloigne, quelle précaution est prise pour supprimer la vitalité des germes qu'elles peuvent renfermer? Je ne le vois l)as, et l'auteur n'en dit rien. Dans les premières expériences de M. Donné, la coquille de l'œuf laissée intacte rendait tous ces soins superflus. » Ce que j'avais loué principalement dans les anciennes expériences de M. Donné en i863, c'était, ainsi qu'il le rappelle dans l'extrait qu'il publie de la Lettre que je lui ai adressée à cette époque^ lorsqu'il m'avait chargé de présenter ses résultats à l'Académie, c'était la pensée excellente d'avoir opéré sur des matières organiques dans leur état naturel, n'ayant point subi préalablement l'action de la chaleur. » Déjà antérieurement j'avais fait connaître des expériences qui avaient porté précisément sur de telles matières, le sang et l'urine à l'état frais, et j'avais obtenu des résultats que les expériences de M. Donné sur les œufs venaient confirmer. C^oir Comptes rendus des séances de l' Académie des Sciences^ t. LVI, p. 738.) » J'avais réussi à maintenir durant des mois et des années du sang et de l'urine au contact de l'air privé de ses germes dans un ballon de verre, sans que ces substances éprouvassent d'autres altérations que celles qui résultent d'une oxydation directe de quelques-uns de leurs principes au contact du gaz oxygène de l'air des ballons. J'avais adopté les dispositions suivantes : » Un ballon de verre de ^ litre de capacité est joint par un caoutchouc à un robinet de cuivre à branches un peu allongées, lequel est joint lui- même à un tube de platine chauffé au rouge. Quelques centimètres cubes d'eau ont été laissés dans le ballon. On l'ail bouillir cette eau, dont la va- ( 3o7 ) peur chasse l'air du ballon, du robinet, des tubes, et détruit la vitalité des germes qui peuvent se trouver à la surface intérieure de ces objets. On laisse refroidir le ballon. Quand sa température est descendue à 3o ou 4o degrés, on ferme le robinet et on sépare l'appareil du tube de platine. )) Cela fait, on ouvre la veine ou l'artère d'un chien et on y introduit l'appendice tubulaire du robinet, en liant aussitôt la paroi du vaisseau sur le tube de cuivre. On ouvre alors doucement le robinet. Comme il a été fermé lorsque l'air du ballon était à la température de 3o à 4o degrés, et que la prise du sang n'a lieu qu'à la température ordinaire, par l'effet du vide partiel qui est dans le ballon, le sang de l'animal est appelé dans le ballon. On ferme le robinet lorsqu'il en est entré quelques centimètres cubes. Dans ces conditions, et malgré la petite cause d'erreur apportée par le libre contact de l'air dans l'instant où le tube-canule du robinet pénètre dans le vaisseau, presque toutes les expériences ont le résultat suivant : le sang ne se putréfie pas, et, dans l'intervalle de quelques jours, tous les glo- bules ont disparu, remplacés par ces cristaux du sang qui ont été si diffi- ciles à préparer jusqu'à ce jour en grande quantité ; il n'y a production ni d'animalcules ni d'infusoires. Les vases sont clos, mais la cloche qui re- couvre les œufs de M. Donné forme également un espace clos. » Les expériences avec l'urine extraite directement de la vessie sur le vivant ont toutes donné un résultat de même ordre. Plusieurs des vases qui m'ont servi sont encore dans mon laboratoire, sans présenter la moindre putréfaction. » Telles sont les observations que me suggère la lecture de la Note que l'Académie vient d'entendre. u Toutefois, je m'empresse de répéter ici ce que j'ai dit souvent : on ne peut pas prouver à priori qu'il n'existe pas de générations spontanées. Tout ce que l'on peut faire, c'est de démontrer : i° qu'il y a eu des causes d'er- reur inaperçues dans les expériences; 2° qu'en écartant ces causes d'er- reur sans toucher aux conditions fondamentales des essais, toute apparition d'êtres inférieurs cesse d'avoir lieu. Ce double examen sera nécessaire chaque fois qu'un expérimentateur consciencieux viendra saisir l'Académie de résultats nouveaux qu'il jugera favorables à la doctrine des générations spontanées. Aujourd'hui, i\L Donné, qui s'est montié maintes fois obser- vateur habile et plein de sagacité et qui cherche la vérité sans parti pris, indique à l'Académie un dispositif nouveau d'expériences dont il interprète les résultats en faveur de cette doctrine. Le rùle de l'Académie est tout tracé. Il faut examiner avec soin ces expériences, il faut éclairer l'auteur, le prier d'écarter les causes d'erreur qu'il a négligées, celles, par exemple, 41. ( 3o8 ) que je signalais tout à l'heure, et chercher avec kii la vérité. Pour ma parr, je suis tout prêt à donner mon concours à la Commission qui sera chargée de porter un jugement sur le travail de M. Donné. » GÉOLOGIE. — De la craie dans le nord du bassin de Paris; par M. Hébert. (Deuxième Note.) (i) (Commissaires : MM. Éiie de Beaumont, d'Archiac, Daubrée.) ^ III. — Craie a Micrastcr cnrnnguinitm. « Au-dessus du système de la craie caractérisé par le Micraster corteslii- dinnrium, système dont la puissance totale, versFécamp, n'est guère moindre que I jo mètres, se présente sur les côtes de la Manche une craie en général très-tendre, à silex noirs, cariés, où le M. cnrtestudinarium est remplacé par le M. roranguiitum. » Quand on relève avec attention la série des couches le long des fa- laises, surtout de Veulette à Saint- Valery-en-Caux, et de Saint-Valery à Veules, où la craie à M. coranguinum et à silex noirs repose sur la craie à M. corlestudinarium à silex gris blonds, zones, on voit le contact fortement accusé par deux bancs de craie durcie à la partie supérieure, à i mètre de distance l'un de l'autre en moyenne, et percés de haut en bas de nom- breuses tubulures. Ces lignes de démarcation, que j'ai déjà signalées aux contacts des systèmes inférieurs, forment un repère très-précieux que l'on peut suivre ici pendant plus de lo kilomètres, d'une manière continue, et que l'on retrouve plus loin toujours dans la même position géologique. Pendant tout ce trajet, les bancs durs forment une série de larges ondula- tions. Ainsi, (lu niveau de la mer à Veulette. ils s'élèvent rapidement à 3i mètres d'altitude, redescendent à 26, remontent à 3r, descendent en- suite au niveau de la mer, remontent à 18, et oscillent autour du niveau de la mer jusqu'au delà de Saint-Valery. Ces ondulations ont ceci de remar- quable, que tantôt elles sont fidèlement suivies par les lits de silex qui sont au-dessous, de manière à indiquer que la craie à M. corlestudinarium a été plissée posièrieurement à la formation de ces couc'ies dures; tantôt la surface durcie et perforée coupe les lits de silex en bise;ui,et accuse, dans la craie sous-jacente, des dénudations antérieures au durcissement de la surface. » Ces exhaussements, plissements et dénudations ont eu lieu avant le dépôt de la craie à M. coranguinum, dont les couches viennent se placer en discordance de stratification sur le système infériciu-. (i) Voir Comptes rendus, séanco du ^.f» juin iS(i6. ( 3o9 ) » Cette discordance de stratification est d'autant plus importante qu'elle se montre entre les assises les plus voisines, là où la craie à M. corteslinli- narium se présente au complet; car à l'est, vers Dieppe et dans la vallée de la Somme, il y a concordance entre les deux systèmes, et cependant la craie à silex zones manque. D'où il résulte que, dans celte partie du bassin de Paris, malgré cette concordance, malgré la difficidté de séparer de la craie à M. cora;i(;t/m«m les couches supérieures de la craie à M. covlesludinarhim, il y a cependant, entre les deux, une lacune considérable, comblée seule- ment en partie par la craie k silex zones de l'ouest. » On peut étudier à loisir la succession des couches de la craie à 31. cornn- quinuin en suivant à marée basse le pied des falaises de Saint-Valcry à Veules et à Saint-Aubin (vallée du Dun). Les couches plongeant rég;diore- ment, chacune d'elles vient se placer à portée de l'observateur, jusqu'à une épaisseur totale de 68 mètres. >i I^a partie supérieure, qui n'est abordable dans cette région que sur une épaisseur de aS mètres, présente huit à dix cordons minces (i à 3 centi- mètres) et continus de silex. » Le point le plus occidental où la craie à /T7. coranguinum se montre sur les falaises de la Manche est le sommet de la falaise compris entre Fécamp et Yport. Elle manque dans les falaises de Fécamp à Saint-Aidjiu, par suite du relèvement opéré par la faille de Fécamp, mais le M. coran- cjuinum se rencontre dans le diluvium qui recouvre le plateau. A Veulette, elle constitue la partie supérieure des falaises, et les falaises entières de Saint-Valery à Dieppe. A Dieppe, par suite d'une faille qui semble coïncider avec le lit de l'Arques, et qui relève les couches à l'est; par suite surtout d'un bombement général de la craie entre Dieppe et le Tréport, bombement dont l'axe passe à peu près à Saint-Martin-en-Campagne, ce sont les systèmes inférieurs qui affleurent. Mais au delà du Tréport et de Mers, leplongement à l'est recommence, et la craie à M. coranguinum constitue le sol et les petites falaises de la baie de la Somme, pour se relever ensuite vers le Boidouais. » Les allures des couches et les divers accidents qu'elles présentent, le long dos falaises de la Manche, pourront être facilement suivis sur la coupe manuscrite que j'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, et dont toutes les parties ont été relevées avec le plus grand soin. La minute, dont cette coupe est une copie réduite au quart, a été exécutée au -^-—j; pour les longueurs, au 277577 poiu' les hauteurs. )) Les falaises de la Manche ne permettent pas d'atteindre la partie su- périeure de la craie à M. coranguinum, mais nous la rejoindrons dans la vallée de la .Seine. ( 3.0 ) .) Toutefois, ce n'est que près de Rouen, à la partie supérieiu'e des co- teaux de Dieppedale, sous le village de Canteleu, que cette assise apparaît, exploitée pour la fabrication du blanc d'Espagne, sa base s'élevant à 97 mètres d'altitude environ. » Elle existe à la partie supérieure des coteaux qui dominent Tourville, Oissel et Elbeuf. En ce dernier point, elle commence à une altitude de 66 mètres. Elle continue à plonger vers Saint-Pierre-Louviers et Connelles. Elle descend à 35 mètres à la côte du Roule, et même à 23 mètres à la tui- lerie de Thosny. Elle a, dans cette région, une centaine de mètres d'épais- seur; elle y est directement recouverte par l'argile plastique. » Les escarpements qui avoisinent Vernon sont formés de couches plus anciennes, par suite du relèvement de la craie dans cette région. Mais de Vernon à la Roche-Guyon les couches plongent à Test, de telle sorte que la partie supérieure de la craie à M. corlestudinariwn se montre à la base des coteaux de Bonnières, et des hameaux de-Gloton et de Tripleval, tandis que les couches les plus élevées des coteaux de la Roche-Guyon, Vetheuil et Follainville, près Mantes, appartiennent au système de la craie à Belemnitella iinicronala. C'est donc entre Bonnières et Mantes qu'il est possible d'étudier la série complète de la craie à Micrasier corangiiinwn. )) Dans un précédent travail (i), j'ai déjà dit qu'à Hardivilliers (Oise) la surface delà craie à M. coranquinum était dure et perforée par des litho- phages. La même ligne de démarcation, quoique moins accusée, existe aux environs de la Roche-Guyon, à 70 mètres d'altitude environ, et à Sa mètres seulement à Dennemont, près Mantes. Au-dessus de cette ligne commence Bel. munonata, Holasier pilula, Spondylus œqualis, et autres fossiles de la craie de Mendon qui, jusqu'ici, n'ont pas encore été rencontrés plus bas. » La craie à M. coranguinam, surtout à la partie supérieure, renferme, dans la région dont nous venons de parter, en très-grande quantité, des plaques de Marsupites ( M. Milleri, Mantel!.; M. ornatits, Miller). C'est un fos- sile qui présente un grand intérêt, car on le retrouve au même niveau en Allemagne. » Un autre fossile, non moins important, du même système, c'est la petite bélemnite [/ïctinocamax verus, Miller (2)]. Grâce aux recherches de M. de (i) Bulletin de la Sociélé Géologique de France, ?,° série, t. XX, p. 606. (2) Dans ma précédente coramunicalioii [Comptes rendus, séance du 25 juin i8()6j, j'ai donné ce nom, conformément à l'opinion de d'Orbigny, à l'espèce ([ui caractérise les assises inférieures de la craie marneuse. J'ai constaté depuis que cette dernière espèce est très-' Les caractères minéralogiques de la craie à M. corancjuinam pvésenterxl, dans les environs de Mantes et sur luie plus large échelle, la même excep- tion qui a déjà été signalée dans les environs de Breteuil. La dolomie de Bimont, dont M. de Mercey a multiplié les exemples dans le département de l'Oise, se retrouve au même niveau entre Mantes et Rolleboise. De Den- nemont à Guernes, par suite d'un plongemenl des couches à l'est, on tra- verse toute la série de la craie à M. coraiigiiinum, et on peut y constater qu'elle se compose en grande partie de bancs durs, jaunes, concrétionnés, sableux, plus ou moins dolomitiques, alternant quelquefois avec des bancs de craie blanche ordinaire. » Cette craie magnésienne, qui passe à un véritable grès, constitue l'es- carpement de Rolleboise. Elle s'avance jusqu'aux portes de Mantes, affleu- rant dans le bois de la Butte- Verle et dans les premières tranchées de l'em- branchement de Caen, Elle cesse à peu de distance au nord de Rolleboise, et la craie reprend son caractère normal, comme on peut le constater entre Clachaloze cl la Roche-Guyon , où la couche supérieure présente seule assez de dureté pour pouvoir être exploitée. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur la nature de In innladie actuelle des vers à soie; jHirM. A. Béchamp. (Extrait.) (Commissaires : MM. de Quatrefages, Pasteur.) (( Ou peut faire deux hypothèses pour se rendre compte de la nature de la maladie appelée pébrine. » i" Elle est constitutionnelle. Dans ce cas les corpuscules vibrants ne sont qu'un signe pathognomonique_, une production pathologique. Loin d'être cause de la maladie, ils n'en sont que l'effet. B 2° Elle est parasitaire. Alors les corpuscules, si l'on ne découvre au- cune autre production organisée, sont la cause productrice de la maladie. )) Le travail que je poursuis depuis quatre mois est fondé sur la seconde alternative. Il comporte diverses questions dont j'essayerai de donner la solution ultérieurement. Dans cette Note je me borne a la suivante : « Qiiel est le siège initial du parasite? 'S\. Le Ricque de Monchy, qui depuis plusieurs années s'occupait de l'examen microscopique delà pébrine, était, ( 3ia ) comme moi, arrivé à la conviclioii que les cor|niscules vibrants avaient |iour siège iiiiti;il l'exlt-i'ieiir de l'œuf et du ver. » Nous ciioisissons un lot d'œufs donnant les corpuscules par le procédé de M. Cornalia, c'est-à-dire l'écrasement de l'œuf sur la lame porte-objet; puis, au lieu de les écraser, on les lavait dans de l'eau distillée. Dans l'eau de lavage on découvrait en abondance les corpuscules. Si après un lavage aussi complet que po.ssible nous venions à écraser les œufs, nous n'en découvrions plus. De même nous soumettions au lavage des vers pébrinés, tachés. -Le lavage était fait avec soin, dans l'eau distillée, en brossant le corps de la chenille avec un pinceau en blaireau neuf et bien lavé. L'eau de lavage contenait un nombre considérable de corpuscules, et en piquant le corps du ver nous n'eu découvrions plus. Je publierai dans mou Mémoire la Lettre que M. de Monchy u-.'écrivait au sujet de nos recherches communes. Voici l'opinion à laquelle nous nous sommes arrêtés : » 1° La graine porte les corpuscules à l'extérieur; mieux on l'a lavée, moins on en trouve si l'on vient, opérant comme le veut M. Cornalia, à écraser l'œuf pour les découvrir. « 1° Des vers au sortir de l'œuf, ou quelques heures après leur sortie, peuvent être porteurs de corpuscules; nous avons constaté le fait avec M. de Monchy. Après le lavage on peut n'en plus découvrir dans le ver écrasé. » 3'' Ces vers tachés de i)ébrine, en apparence fortement malades, peu- vent ne pas contenir de corpuscules dans leurs tissus, alors qu'un simple lavage permet de les découvrir à l'extérieiu'. » 4° Des vers non pébrinés en apparence, c'est-à-dire non tachés, peuvent être porteurs de corpuscules vibrants, sans que leurs tissus en contiennent. » TN'est-il pas permis, d'après ces faits, de conclure, sans autre preuve, que la maladie ne débute pas primitivement par le dedans, mais que c'est par le dehors que le mal envahit le ver? Cela deviendra évident lorsque nous connaîtrons la nature du corpuscule vibrant. » Dans une prochaine Note je m'efforcerai de démontrer que le corpus- cule vibrant n'est pas une production pathologique, quelque chose d'ana- logue au globule du pus, ou à la cellule du cancer, ou aux tubercules pul- monaires, mais bien une cellule de nature végétale. En attendant, voici un fait qui, dans ces études, a une grande signification : » M.L". Cazalis voulut bien ni'eiivoyer luie chenille ùu grand paon, dont le corps portait des taches noires ressemblant à celles de la pébrine ; raclées délicatement, ces taches fournirent des débris contenant des corpuscules semblables pour la forme, mais plus gros, aux corpuscules de Cornalia, ( ^'^ ) mais non vibrants. I.a chenille étant lavée, on en découvrit un plus grand nombre de même nature et dans plusieurs degrés de développement. M. de Monchy, qui voulut bien assister à l'expérience, s'assura après coup que les chenilles du même insecte, non tachées, ne cèdent pas de corpuscules à l'eau dans laquelle ou les lave. Ni le corps de l'une, ni le corps de l'autre ne contenaient rien de semblable à ce que nous avions vu sur la chenille tachée. » M. Tremblay adresse à l'Académie une Lettre relative à l'état des ré- coltes dans les départements de la Seine et de Seine-et-Oise. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) M. Marchal adresse de Lunéville une f.etire relative aux ravages pro- duits par les insectes nuisibles à la végétation et, en particulier, par les larves des hannetons. (Renvoi à la Section d'Economie riuale.) M. V. DE JozET adresse une nouvelle Lettre à l'Académie pour soumettre à son jugement « l'Exposé des principes tant généraux que particuliers de la musique moderne » qu'il lui a déjà présenté en i863. (Commissaires : MM. Pouillet, Duhamel, Fizeau.) M. Zaliw.ski-3Iikorski adresse \me Note ayant pour titre : « Différence d'influence du caloricjue sur l'électricité ». (Commissaires : MM. Pouillet, Regnault.) M. Henry adresse pour le concours du prix du legs Dalmont un Mé- moire ayant pour titre ; « Études sur la constitution des corps ». Ce Mémoire est accompagné d'un extrait. (Renvoi à la Commission du prix Dalmont.) M. Delerue adresse une Note dans laquelle il signale, comme étant la cause du choléra, la formation de composés nitrenx dans l'organisme par les éléments de l'air. Le remède serait le bicarbonate de soude. M. Vinci adresse une théorie de la marche, des recrudescences et de la disparition des grandes épidémies, et, eu particulier, du choléra. M. Arnoldi adresse de Honn (Prusse) un Mémoire siu' la nature de l'épi- démie du ciioléra. C. R., iHf)6, 2"'<- Semestre. (T. LXIII, N" 7.) 4^ (3.4 ) M. Woi.FF adresse à l'Acatléinie deux Lettres éciitçs eu allemai)d et éga- lement relatives an choléra. Ces diverses communications sont renvoyées à la Commission du legs Bréanf. CORRESPONDANCE. M. LE Sfxrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i°Un ouvrage de M. GiWe/ intitulé : « L'ailante et son bombyx »; 2° Un opuscule lithographie de M. L. Hugo intitulé : « Théorie des cristalloïdes élémentaires ». CHIMIE. — Sur les densités de l'acide azotique; pur M. J. Kolb. « Tous les Traités de Chimie reproduisent un tableau de densités de l'a- cide azotique, déterminées par Thenard; mais les chiffres en sont fort clair-seiués, et l'aspect seul delà courbe qu'ils fournissent autorise à met- tre en doute leur exactitude. » J'adresserai le même reproche à divers tableaux aréométriques dont se servent les industriels, et qui diffèrent du reste beaucoup les uns des au- tres. » Pour mettre fin à l'incertitude que laissent les variations de ces don- nées, j'ai entouré mes expériences des plus minutieuses j)récautions. » L'acide azotique employé était chimiquement pur, et complètement débarrassé d'acide hypoazotique. Je me suis assuré que la présence de ce dernier pouvait entraîner aux plus grandes erreurs. » Les densités ont été déteraiinées aux températures zéro et 1 5 de- grés, au moyen de (Licons de Regnault de 5o centimètres cubes environ de capacité. Toutes les pesées ont été ramenées au vide. » La composition des divers échantillons d'acide a été déterminée en prenant un poids d'acide (rapporté au vide), l'étendant d'une certaine quantité d'eau distillée et traitant par un poids coiuiu de carbonate de chaux rigoureusement pur et sec. L'excès de carbonate do chaux donnait par calcul le poids d'acide anhydre ou monohydraté contenu dans l'é- chantillon. » Dans le tableau suivant, j'ai marqué d'un astérisque les chiffres que j'ai obtenus expérimentalement; les autres en ont été déduits par interpo- lation. ( ^là ) Tableau des densités de l'acide azotique. 100 PARTIES 100 PARTIES DEiVSlTÉ CONTRAC- DENSITE CONTRAC- CONTIENNENT CONTIENNENT TION à 0". -^ . TION à 0°. AzO», HO. Az , 0'. à 0". à 15». AzO', HO. Az, 0\ à 0». à 15". 100,00 85,71 1,559 1 ,53o 0,0000 58,88 5o,47 1,387 1,368 0,0861 99>84* 85,57 1,559* i,53o* 0,0004 58,00 49,7' 1,382 1,363 0,0864 99.72* 85,47 1,558* i,53o* 0 ,0010 57,00 48,86 1,376 1,3.58 0,0868 99>52* 85, 3o 1,55,* 1 ,529* 0,0014 56,10* 48,08 ',37'* 1,353* 0,0870 97,89* 83,90 i,55i* 1,533* o,oo65 55,00 47, '4 1 ,365 1,346 0,0874 97,00 83, 14 1,548 1 ,520 0,0090 54,00 46,29 1,359 ',34' 0,0875 96,00 82,28 >,544 i,5i6 0,0120 53,8, (') 46,12 1,358 1,339 0,0875 95,57* 81,66 1,542* i,5i4* 0,0142 53,00 45,40 .,353 , ,335 0,0875 9.',, 00 80,57 1,537 i,5o9 0,0182 52,33* 44,85 ',349* ,,33,* 0,0875 93,01* 79,72 1,533* i,5o6* 0,0208 5o,99* 43,70 ',34'* 1,323* 0,0872 92,00 78,85 1,529 1 ,5o3 0,0242 49,97 42,83 .,334 1,3,7 0,0867 91,00 78,00 1,526 ',499 0,0272 49,00 42,00 1,328 l,3l2 0,0862 90,00 77, '5 1,522 ',495 o,o3oi 48,00 42,14 1 ,321 .,3o4 o,o85G 89,66* 76,77 1,521* > ,494* o,o3i5 47. '8* 40,44 i,3i.5* 1,298* o,o85o 88,00 75,43 i,5i4 1,488 o,o354 46,64 39,97 1,3,2 ',295 0,0848 87,45* 74.95 i,5i3* 1,486* 0,0369 45,00 .38,57 1 ,3oo 1,284 o,o835 86,17* 73,86 1,507* 1,482 0,0404 43,53* 37,3. 1,291* 1,27,',* 0,0820 85,00 72,86 i,5o3 ■,47s 0,0433 4 2 , 00 36,00 1,280 ,,264 0,0808 84,00 72,00 ' ,499 '.474 0,0459 41,00 35,14 ',274 1,257 0,0796 83,00 -■.■4 ',495 1,470 o,o4S5 40,00 34,28 1,267 I,25l 0,0786 82,00 70,28 ",492 1,467 o,o5o8 39,00 33,43 1,360 ,,244 0,0775 80,96* 69,39 1,488* 1,463* o,o53i 37,95* 32,53 ,,253* 1 ,237* 0,0762 80,00 68,57 1,484 i,i6o o,o556 36,00 3o,86 1,240 1,225 0,0740 79,00 67.71 1,48. 1,456 o,o58o 35,00 29,29 ',234 ,,218 0,0739 77,66 66,50 1,476 i,45i 0,0610 33,86* 29,02 1,226* 1,211* 0,0718 76,00 65, 14 ',469 1,445 0,0643 32,00 27,43 .,214 1,198 0,0692 75,00 64,28 1,465 1,442 0,0666 3 1,00 26,57 1,207 ','93 0,0678 74,01* 63,44 1,462* 1,43s* 0,0688 3o,oo 25,71 1 ,200 i,i85 0,0664 73,00 62,57 1,457 1,435 0,0708 29,00 24,85 ■,■94 ■,'79 o,o6jo 72,39* 6a, o5 1,455* 1,432* 0,0722 28,00* 24,00 .,187* ,,,72* o,o635 71,24* 61,06 1,450* ',429* 0,0740 27,00 23,14 i,iSo 1,166 0,0616 69,96 (') 60,00 ■ ,444 1,423 0,0760 25,71* 22,04 .,.71* i,'57* 0,0693 69 , 20* 59,3. 1,441* '.4'9* 0,0771 23,00 ■9,7' 1 , i53 i,i38 0,0520 68,00 58,29 1,435 1,4.4 0,0784 20,00 17, '4 1 , l32 1,120 o,o483 67,00 57,43 i,43o 1,410 0,0796 '7,47* '4,97 i,ii5 1 , loâ* 0,0422 66,00 56,57 1,420 .,4o5 o,oSo6 1 5 , 00 12,85 ■,099 1,089 o,o336 65,07* 55,77 1,420* 1,400* 0,0818 i3,oo 11,14 i,o85 1,077 o,o3i6 64,00 54,85 i,4i5 .,395 o,o83o .1,41* 9,77 1,075 1,067* 0,0296 63,59 54,50 1,413 1,393 o,o833 7,22* 6,62 1 ,o5o ,,045* 0,0206 62,00 53,14 1 ,404 1,386 0,0846 4,00 3,42 1 ,026 1 ,022 0,01 12 61, 21* 52,46 1,400* i,38i* O,o85o 2,00 ',71 i,oi3 1,010 o,oo5d 60,00 5., 43 1.393 ■,374 0,0854 0,00 0,00 1 ,000 0,999 0,0000 59,59* 5i,o8 1,391* 1,372* o,oS55 (') Formule AzO% 4 HO. 1 (' ) Formule AzO» -H 7 HO. ( 3i6 ) )) J'ai déduit par calcid la série des contractions à la température zéro que donnent des mélanges à proportions variables d'eau et d'acide azotique nionohydraté. M Le ma\in)uin de contraction correspond exactement à lui mélange qui a pour composition AzO' + 7 HO, » Ces densités et ces contractions mises sous forme gra|)liique donnent des courbes continues très-nettes. » M. LiTNiEwsKi adresse la description d'une expérience électromagnétique faite par Lenz en iSSc), etdont il a été témoin. Cette communication sera soumise à l'examen de MM. Becquerel et Ponillet. M. Bauffe adresse une Note relative à la manière de dater les jours sur les divers points du globe. A 5 heures l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 iietnes un quart. E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance dn i3 août nSGO les ouvrages dont les titres suivent : Études sur le vin;}>arM. L. Pasteur, Membre de l'Institut, i"" pailie; I vol. in-8". (Bonnes feuilles.) Essai sur les eaux minérales phosptiatées-ferrucjineuscs ; par M. C.-L. SaN- DRAS. Paris, 1866; br. in-8°. Bibliofjrajihie des ingénieurs, des nrclùlectcs, des cliifs d'tisiiws industrielles, etc.; par}s\. Eug. Lacroix, i'''' série: principaux ouvrages antériein-s à 1857. Paris, i863-i86G; in-4°. (Présenté par M. Velpeau.) (Z/rt suite du Bnlletiii nu pioihuin numéro.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 20 AOUT 1866. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL, ]>IEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMRRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétuel présente à l'Académie le tome LXI de ses Comptes rendus, et annonce que ce volume est en distribution au Secrétariat, PHYSIQUE DU GLOBE. — M. Le Verrier présente l'Atlas des orages de l'an- née i865, rédigé par l'Observatoire impérial sur les documents recueillis et discutés par les administrations départementales^ publié sous les auspices du Ministre de l'Instruction publique et avec le concours de l'Association Scientifique de France. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Observations au sujet d'une Note de M. Béchamp relative à la nature de la maladie actuelle des vers à soie; par M. L. Pasteur. « L'Académie a renvoyé à l'examen de M. de Quatrefages et au mien une Note de M. Béchamp insérée au Compte rendu de la dernière séance et relative à la nature de la maladie actuelle des vers à soie. Avant que les Membres de la Commission puissent juger en commun cette Note, je prends la liberté d'exprimer mon opinion personnelle. » Les assertions de cette Note sont de deux ordres. Les tuies sont des vues à prioii sur lesquelles je ne veux présenter aucune observation: en fait d'idées préconçues, il est bon que chacun s'inspire de celles qu'il C. lî., 1860, -i-ne St-mesiic. (T. l.XUI, N" 8.1 4^ ( 3>8 ) croit le plus propres à le conduire à la vérité. Les autres assertions s'appli- quent à (les f.iils d'expériences faciles à vérifier. C'est de ceux-ci que je désire entretenir un instant l'Académie. « M. Le Ricque de Monchy, dit M. Béchainp , qui depuis plusieurs » années s'occupait de l'examen microscopique de la pébrine, était, comme » moi, arrivé à la conviction que les corpuscules vibrants avaient pour » siège initial l'extérieur de l'œui et du ver. )) Nous choisissons un lot d'œufs donnant les corpuscules par le procédé » de M. Cornalia, c'est-à-dire l'écrasement de l'œuf sur la lame porle- » objet; puis, au lieu de les écraser, on les lavait dans de l'eau distillée. » Dans l'eau de lavage on découvrait en abondance les corpuscules. Si, » après un lavage aussi complet que possible, nous venions à écraser les 1) œufs, nous n'en découvrions plus. » » Sans nul doute il y a des corpuscules extérieurs aux graines, et il peut y en avoir beaucoup. On sait, par exemple, que les liquides de couleurs variables que les papillons rendent sur les toiles ou sur les cartons où on les fait grainer, liquides qui tachent ces objets ainsi que les œufs^ sont très- souvent remplis de corpuscules en nombre quelquefois incalculable. L'eau de lavage des graines peut donc renfermer une foule de corpuscules lors- que les |)apillons sont corpusculeux. Et comme il résulte des observations consignées dans la dernière Note que j'ai lue à l'Académie, qu'il y a lieu d'éloigner le plus possible des éducations les poussières qui sont chargées de corpuscules, c'est une bonne précaution, ainsi que M. Dumas le faisait remarquer à l'occasion de mes recherches dans une des séances de la Com- mission impériale de sériciculture, de laver les graines avant l'incubalion, pratique bien connue, mais un peu négligée aujourd'hui, et qui avait en outre l'avantage d'éliminer toutes les graines auxquelles une avarie quel- conque avait donné une pesanteur spécifique qui les faisait surnager. » Tous ces points sont donc acquis à la science. Mais l'assertion princi- pale et toute nouvelle de la Note de M. Béchamp consiste, comme je viens de le rappeler, en ce que les corpuscules des graines leur sont extérieurs, et qu'après avoir lavé ces graines avec soin, elles n'en offrent plus si l'on vient à examiner leur contenu au microscope. C'est là une erreur, et une erreur grave, car elle tendrait à infirmer la vérité d'une pratique excellente, bien qu'elle soit imparfaite, la pratique de l'observation microscopique des graines, qui constitue, dans l'élude de la maladie des vers à soie, le meilleur et le plus sensible des progrès que la science doive aux savantes recherches de M. Cornalia. (3i9) >) En oiiire, dans la question soulevée par la Note que je réfute, il ne s'agit de rien moins, comme le dit son auteur, que de transporter le siège initial du mal de l'intérieur de l'œuf du ver à soie à l'extérieur de cet œuf. La différence est considérable. Far tous ces motifs, la Note de M. Béchamp méritait une attention sérieuse. Malheureusement elle est tout à fait con- trouvée. » Il est si vrai qu'une foule de graines contiennent des corpuscules dans leur intérieur, même après le lavage le plus minutieux, il est si facile de le démontrer, que je ne puis me rendre compte de la manière dont l'erreur dont je parle a été commise. Que l'on prenne des graines issues de papil- lons trés-corpusculeux, qu'on les lave par tous les moyens imaginables et qu'on les écrase, les corpuscules apparaîtront au miscroscope en nombre quelquefois très-grand, et il y a tel lot dans lequel pas une seule des graines, pour ainsi dire, n'en sera exempte à ce degré, siutout à la veille ou au moment des incubations. » ZOOLOGIE. — Sur le Lemming (Lemnuis Norvégiens, Ray) présenté à t'Jca- démie dans sn séance du y septembre i863; par 31. Gcyon. « J'ai eu l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, dans sa séance du 7 septembre i863, un Lemming mâle. C'était le dernier survivant de plusieurs autres individus de son espèce que je venais de prendre en Norvège. Les autres étaient morts pendant une navigation de plus de quinze jours sur la mer du Nord, à bord d'un bâtiment à voiles (i). )) Le Lemming qui a été mis sous les yeux de l'Académie a vécu prés d'une année (i5 août i863 — 18 juin 1864), et peut-être vivrait-il encore s'il n'avait élé écrasé sous les pieds d'une personne de la maison. Cette mort accidentelle lui eût élé épargnée par luie captivité à laquelle il a été impossible de le soumettre. On avait beau agrandir sa demeure, on avait beau la lui rendre chaque jour plus commode, la lui dorer, pour ainsi dire, il n'y voyait toujours qu'une prison. Or, de cette jirison, il n'en voulait pas à toutes forces; il lui fallait absolument en sortir, et, pour en sortir, il était sans cesse en mouvement, le jour comme la nuit; il rongeait et perfo- rait les bois les plus durs; il tortillait et lacérait le fer (2).... Comme à (1) Ceux que j'ai examinés après leur mort avaient la cornée opaque, et je n'ai point remarqué que cette opacité eût été précédée d'inflaniniation de la cornée. j2) Ceci se concilierait peu avec l'opinion que le Lemming serait plutôt fouisseur que 43.. { 320 ; l'iioinnie des montagnes, son compagnon d'origine, il fallait au petit mon- tagnard de la liberté avant tout.... De la liberté! on lui en a donné, et on a vu ce qu'elle lui a coûté Cette liberté était pourtant limitée : elle ne pouvait s'exercer que dans l'intérieur d'un appartement; faute de mieux sans doute, l'animal s'en était accommodé, à celte condition, toutefois, qu'aucune porte ne lui fût fermée : toute porte fermée était aussitôt atta- quée avec sa dent d'acier, et celle-ci allait vite en besogne par son rapide tranchant. Ce travail s'exécutait avec un tel entrain qu'alors on pouvait saisir l'animal, mais non sans exciter chez lui la plus violente colère. Dans cet état, il poussait des cris incessants, tout en projetant, sur la pers^onne qui l'avait saisi, une bave ou salive abondante (i). Que si, dans le premier moment, il avait pu mordre, il se laissait soulever plutôt que de lâcher prise, et c'est ce que M. Martins avait déjà observé avant nous chez d'autres individus. <■ Il se laisse enlever de terre, dit M. iMartins, plutôt que de » lâcher prise (2). » » L'animal était des plus inconstants dans sa demeure; il passait sept ou huit jours dans une pièce, puis sept ou huit jours dans une autre, mais toujours abrité par quelque chose où le décelait, de temps à antre, son cri habituel de cui-cui. Ce cri du Lemming est souvent répété ; sa force et sa précipitation sont en raison de l'excitation de l'animal (3). » Mon Lemming sortait de sa retraite à l'approche de la nuit; il y ren- trait à l'approche du jour; il en sortait aussi le jour à des heiu'es qu'il avait adoptées. C'était pour venir sur une commode où l'on déposait sa pâture rongeur, et qu'il se rapprocherait ainsi des rongeurs talpilbrmes (Martins, p. i5, Obsciva- tions citées plus loin). ( I ) Cette salive ou bave pourrait bien aggraver la morsure du Lemming, morsure qui, à raison de sa profondeur et de sa nature contusc, est toujouis d'une lente guérison. De là la vénénosité que lui attribuent les Norvégiens, et celte croyance est telle, qu'on trouverait dif- ficilement quelqu'un qui consentît à prendre un Lemming avec la main nue. Nous en avons fait personnellement l'expérience. (2) Observations sur les migrations et les mœurs des Lemmings, par M. Cli. IMartins, p. l5; Extrait (le la Revue Zoologique par la Sociclé Caviérie/i/ie, juillet i84o. Ces Observations de M. Martins nous fournissent l'occasion d'exprimer un regret, ce (jue nous faisons avec empressement, celui de ne pas les avoir connues lors de notre première communication. (3i M. Martins parle de sijjlements et A' aboiements proférés par le Lemuiing. « Dès qu'il voit (]u'il ne ])cut plus échapper à son ennemi, dit M. Martins, il s'assied sur son train de derrière et essave de se défendre en sifflant et en aboyant comme un petit chien. » :P. i5.) ( 321 ) de chaqiiejoiir. Celle-ci se mettait dans une soucoupe à côté de laquelle était de l'eau dont l'animal usait souvent, et toujours avec un sentiment de bien- être qu'il exprimait en redressant la tète d'une manière toute gracieuse. » Sur la commode était aussi une cage pleine de mousse et dans laquelle l'animal aimait à se retirer. Pour arriver sur la commode, il se glissait entre ce meuble et la muraille contre Inquelle le meuble était appuyé, et, dès qu'il y était parvenu, il se dirigeait vers le point oii était sa pàlure. Que si elle avait été oubliée, ou si elle n'était pas de son goût, car on la variait assez souvent, il s'agitait, piétinait comme pour y appeler l'attention, puis se réfugiait aussitôt dans la cage dont nous avons parlé. Après en avoir tapissé de mousse les quatre parois, sans doute pour s'y dissimuler, il prati- quait, sur celle placée en regard de la soucoupe, une trouée par laquelle il pouvait la surveiller. Dès qu'il y apercevait quelque nouvel aliment à sa convenance, et qu'on s'était éloigné, il sortait de la cage ou pour s'en re- paître, ou pour l'emporter, tantôt dans la cage, tantôt au bas et derrière la commode dont nous avons parlé (i). Ce transport d'aliment, d'un lieu dans un autre, lorsque l'animal n'en usait pas de suite, suffirait sans doute pour établir que, comme le Lemming de la mer Blanche, celui de la Laponie et de la Norvège fait aussi des provisions pour l'hiver (i). On sait que cette opinion n'est pas celle de la plupart des voyageurs, parmi lesquels M. Martins cite Brunichius et Pallas, p. 9. » Mon Lennning mangeait de tous nos comestibles ordinaires, tels que pain, noix, noisette, figue, raisin, sucre, etc., d'où résulte que sir Paul Rycaud a été mal informé en affirmant que le Lemming ne touche à aucun des aliments dont l'homme fait sa nourriture (3). D'ailleurs, nous savions déjà, par Linné, que les Lapons OTit beaucoup de peine à lui soustraire leur fromage, et qu'ils n'y parviennent qu'en l'enterrant profondément (/j). Ce fiomage, comme on sait, est un composé de lait de Benne et d'oseille. x Les sucreries, en général, étaient fort du goiit de mon petit animal. 11 (i ) En peu de jours, le dessous du meuble, le long du mur contre lequel il était appuyé, était couvert d'une couche de crottins mélangés de morceaux, tous plus ou moins finement lacérés, de papier et de chiffons de toutes sortes, ainsi réduits par la dent de l'intrépide ron- geur, et c'est sans doute avec de semblables débris ou dctritiis que la femelle du Lemming confectionne son nid. (2) Les provisions faites par le Lemming des bords de la mer Blanche, qui est plus petit que celui dont nous parlons, consistent en Lichen rangifcrinus (Pallas). (3) Philoxnphiral Traii.uiclions, t. XXI, année 1699. (4) Lachcsis Lapnnica, ( 322 ) avait remarqué qu'il y en avait toujours sur la table au dessert; car, à ce moment du repas, il s'aventurait parfois jusque sur la table, où, à peine arrivé, il se mettait à grignotter lout ce qu'il y rencontrait de sucré. 11 restait ainsi sur la table jusqu'au premier mouvement brusque qui venait à s'y produire; alors il en disparaissait aussitôt, le plus souvent en sautant sur le |)arquet pour fuir plus vite. n J'ai déjà dit que le Lemming s'attaque à tous nos tissus, —tissus de toile, de coton, de soie, de laine ; — au cuir, au fer même, et je ne sais s'il ne s'at- taquerait pas quelquefois aux animaux. Toujours est-il que le vol d'un oiseau qui, de temps à autre, était en liberté dans mon appartement, attirait toujours son attention : de suite, il redressait la tète en i)oussant soi-\ (ui-citi habituel, et montait aussi haut que possible pour s'en rapprocher. C'est ce qu'il faisait en grimpant sur le premier meuble qui se trouvait à sa portée, mais plus particulièrement sur les rideaux des croisées, rideaux qui lui permettaient d'arriver jusqu'à la hauteur du plafond et de dominer ainsi le vol de l'oiseau. » Tons les historiens du Lemming n'ont qu'iuie voix sur son grand cou- rage, qu'on ne saurait mieux comparer qu'à celui du coq que les Anglais dressent pour le combat. M. Martins n'y voit qu'une aveugle combativité, et nous partagerions volontiers son opinion. Quoi qu'il en soit, et comme nous l'avons déjà dit dans notre première conuiiunication, les individus se battent entre eux jusqu'à la mort, et le vaincu est toujours lacéré, inis en lambeaux. » L'un des premiers historiens du Lemming, sir Paul Rycaud,qui l'obser- vait à Tornéo dans la migration de 1697, dit qu'il n'entre pas dans les maisons (i). C'est une erreur : ainsi, en i8G3, fin de juillet, à Lillehamer (Norvège), on en tuait tous les jours dans les dépendances et dans le jardin de l'hôtel où j'étais logé. Un matin, dans la même ville, il m'est arrivé d'en poursuivre dans les rues où ils s'étaient attardés: ils se réfugiaient tous dans les maisons les plus voisines de leur parcours. » De ce que je viens de dire sur l'individu faisant le sujet de ma com- munication, il ressort que le Lemming, n)algré sa nature si nettement indé- pendante, est pourtant susceptible d'une certaine sociabilité. J'ajoute que, lorsqu'il était éloigné, et qu'on l'appelait en répétant son cri Jiabituel, mon petit Norvégien ne manquait pas de se présenter, mais rarement jusqu'à la personne qui l'avait proféré : il s'en arrêtait presque toujours à quelque ( I ) Op. cit. ( 323 ) distance, tout en la fixant du regard; jamais cette défiance de l'homme ne l'a entièrement qnitlé. Nous n'avons point remarqné, pendant tout l'hiver qu'il a passé près de nous, qu'il cherchât à se rapprocher du feu. Cependant, il'ajjrès Olaiis Vormius, qui écrivait en i635 ( i), le Lemming serait frileux, opinion que tendrait à corroborer une observation de M. Martins. Et, en effet, M. Martins ayant laissé hors de sa chambre, pendant une nuit, des Lemmings qui étaient dans une cage, il les trouva morts le lendemain, « quoiqu'ils ne fussent pas en plein air, dit M. Martins, et que le tliermo- » mètre, cette nuit-là, descendit à peine à quelques degrés au-dessous de B zéro. « (P. la.) » Nous croyons devoir faire remarquer que la migration de Lemmings dont nous avons été témoin en Norvège eut lieu en été (juin-juillet i863), et que la plupart de celles mentionnées par les voyageurs s'effectuèrent en automne. La migration dont M. Marlins a été témoin en 1889, de concert avec son con)pagnon de voyage, feu Bravais, eut lieu en septembre. C'était sur le revers oriental de la chaîne Scandinave. Les deux voyageurs purent la suivre depuis Bossecop, lat. 70 degrés, jusqu'à Muonio-Niska, rive gauche du Muonio, lat. 6'j°5o\ point à partir duquel nos voyageurs n'en aperçurent plus aucun. Là, sans doute, s'arrêtait la migration, comme le pensèrent les deux voyageurs ; car l'animal y était très-multiplié, tandis qu'il était rare à Bossecop, c'est-à-dire à son point de départ. Cette observation viendrait cor- roborer l'opinion que nous avons émise dans notre première communica- tion, sur le mode de rassemblement du Lemming migrateur-. » Nous terminerons notre communication d'aujourd'hui en revenant, par un mot, sur la patrie de ce petit Mammifère. )i Selon Ions les voyageurs, auxquels paraît se ranger M. Martins, ce serait la chaîne de montagnes qui sépare la Suède de la Norvège (p. 6) -, mais, et très^vraisemblablement, il faut donner à la patrie du Lemming une plus grande extension, en lui assignant pour telle le sommet des principales montagnes de la Scandinavie. Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai déjà dit sur le même sujet, dans ma communication du 7 septembre i863. J'ajoute seulement que, dans la dernière migration du Lemming en Norvège, celle de i863, j'en ai rencontié des cadavres sur im point assez élevé du Rlinkin- berg, montagne au bas de laquelle est située Lillehamer (2), population ( 1 ) Ristnria cmimalis quod in Noivcgiti ijuandoqnc e nubiliiis ilccidit et .satii ne graniina magrio incnlarum detrimento celcrrime dcpascitiir; Hafni», i633. ( 2) Montagne si connue des voy.igeurs par la splendide cascade qui la sillonne. ( ''■^h ) déjà meiitioiinée. Or, le Lcinmiiig, dans su iiiaicho, descend toujours; il ne l'emonle jamais. Nous renconlrons poiu'tanl, parmi ses liistoricns, lui con- Iradictem- sur ce poinr, le Suédois Hœgstrœm, qui dit que le Lemming, sorti de ses montagnes, y retourne (i), mais que ce retour passe inaperçu, parce qu'alors l'animal est réduit à ini petit nombre. Notre contradic- teur estime, en effet, qu tin pour cent nu plus exécute cette marche rétro- grade (2). Alors aussi, dans celte marche, el d'après la même autorité, l'animal suivrait une ligne droite, comme lorsqu'il descend des montagnes. Mais les Lennnings considérés, par Hœgstroem, comme retournant dans les montagnes ne seraient-ils pas des individus qui s'arrêteraient plus ou moins près de leur point de départ, par suite de quelque empêchement à la conti- nuation de leurcomnuui voyage, empêchement provenant de lassitude onde maladie? Quoi qu'il en soit, je ne puis ne pas faire observer, et c'est par là que je teruunerai ma communication d'aujourd'hui, que notre contradicteiu' habitait une des contrées traversées par l'animal dans ses migrations (Luleo- Lapptnark, à l'ouest du golfe de Bosnie), et que, par conséquent, il se trou- vait dans les conditions les plus favorables pour être bien renseigné sur les habitudes du Lemming. » Le P. Secchi adresse à l'Académie une communication concernant l'ana- lyse spectrale de la lumière de quelques étoiles, et contenant en outre quel- ques additions à ses communications précédentes siu' les taches solaires. Cette communication devant être accompagnée d'une planche, qui n'est pas encore gravée, l'insertion en est renvoyée à un prochain numéro des Comptes rendus. MÉMOIRES LUS. THr;RMO-iiLr'.('.l'iîlcITK. — liechevches théor'Kfues el expérimentales sur les cou- rants llienno -électriques ; par M. F.-P. Le Roux. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Pouillet, Babinet, Edm. Becquerel.) (i 1" Le travail que j'ai l'honneur de soinneltre au jugement de l'Aca- démie est divisé en neuf paragraphes : » i" Dans le premier, j'étudie les circonstances d'une expérience célèbre ( I ) Op. cil. ( ?. ) Li'cri(HRt \OYageiir [Jcriilium pcrcgrùiii/ii), aiiqiipl le Lciiiiiiint; ponirait tire corii- paro sons le lappoi t de ses iiiigralions, ne retourne jamais sur ses ))as ; parlant du sud, il s'avance IoiiJdiiis vers le nord jusqu'à ce (|u'il v disparaisse par la mort, lui d'abord, puis sa progéniture, car il se re))roduil, chemin faisant. ( 325 ) de M. Becquerel relative à la production d'un courant thermo-électrique dans un fil présentant une de ses parties contournée en nœud ou en hélice. J'arrive à démontrer que la condition nécessaire poiu- la production du courant est le contact de deux parties du fil dont les tenipératiu-es soient différentes; cette même opinion a d'ailleurs déjà été émise par M. Gauguin. La conclusion à en tirer au point de vue de la cause possible du dégagement de l'électricité par la chaleur est donc que cette cause ne saurait être dans l'int'galité en quantité des flux de chaleur transmis de part et d'autre du point échauffe. » 2° Le second paragraphe est consacré à la discussion des effets thermo- électriques qui se produisent au contact de deux masses de même nature, mais de températures différentes. J'indique une cause, non encore signalée, qui influe évidemment sur le dégagement d'électricité qu'on observe dans ce cas. Elle est fondée sur ce fait, mis successivement en évidence par M. Babinet, puis par M. W. Thomson, étudié par moi dans ce Mémoire, que deux fragments d'un même métal, l'un à l'état naturel, l'autre tendu, présentent des effets thermo-électriques lorsqu'on élève la température de leur point de contact. » 3° Dans le troisième paragraphe, je donne les résultats des expériences que j'ai faites sur les relations thermo-électriques qui existent entre deux fils de différents métaux, l'un tendu, l'autre à l'état naturel. J'ai examiné huit métaux; M. W. Thomson en avait essayé trois. Mes résultats sont de sens contraire aux siens pour deux de ces métaux : le fer et le platine. » 4" Dans le quatrième paragraphe, j'analyse les diverses théories pro- posées pour rendre compte de l'effet de la chaleur dans la production des courants thermo-électriques; je rappelle la découverte si importante faite parM. W. Thomson de ce fait que, lorsque l'électricité parcourt un conduc- teur en marcliant d'une partie chaude à une partie froide, elle peut, suivant la nature de ce conducteur, dégager ou absorber de la chaleur, et vice versa. » 5" Le cinquième paragraphe commence par l'établissement d'une pro- position formulée, je crois, pour la première fois : Lorsque dans lui circuit il se produit des absorptions ou des dégagements de chaleur proportionnels à la simple puissance de l'intensité du courant, ces effets correspondent proportion- nellement à des forces électro-motrices favorisées ou vaincues. )) Cette proposition ouvre une porte nouvelle à l'expérimentation pour découvrir le siège des forces électro-motrices et évaluer leur intensité ab- solue, tandis que les mesures d'intensité de courants ne nous donnent que les sommes algél)riques des diverses forces (pii peuvent exister dans un C. r>. i86G, 2"'e Semctre. (T. LXllI,No8.; 44 ( 326 ) circuit. Relativement aux courants thermo-électriques, il en faut conclure que les effets découverts par Peltier et j^ar M. NV. Thomson indiquent l'existence de forces électro-motrices et permettent de les mesurer. « Quelle est la part de chacune de ces espèces de forces électro-motrices (que j'appellerai d'espèce Peltier, d'espèce TItomson)? C'est ce qui est exa- miné dans le paragraphe suivant. » 6" Dans ce sixième paragraphe, j'évalue d'abord les effets calorifiques produits par un certain courant, pris pour unité, quand il passe du cuivre aux métaux désignés ci-après. Eu comparant les nombres de calories trouvés à l'équivalent thermique des effets chimiques produits par un courant de même intensité dans un élément à sulfate de cuivre (élément par lequel la chaleur voltiiïque et la chaleur chimique paraissent rigoureu- sement égales), je puis comparer à la force électro-motrice de cet élément les forces électro-motrices d'espèce Peltier qui existent aux surfaces de jonction du cuivre avec les métaux ci-après. Je trouve ainsi qu'à la tempé- rature de 25 degrés, ces forces électro-motrices sont représentées par les fractions que voici : Cuivre-alliage antimoine cadmium de M. E. Becquerel. —^ — Cuivre-antimoine ordinaire —3 — loi Cuivre-fer . . -=-; — Cuivre-zinc 2271 Cuivre-cadmium «9'7 Cuivie-mailiccliort 345 Cuivre-bismuth pur —r-r- 4fa Cuivre-bismuth avec antimoine de M. E. Becquerel.. . .54 M Je cherche alors si pour le couple cuivre-bismuth de M. E. Becquerel la variation de cette force électro-motrice entre deux lempératiu-es, 2.5 et 100 degrés, peut rendre compte de la force électro-motrice de ce couple entre les nièmes limitesde température, force électro-motrice que M. Edm. Becquerel a évaluée eu prenant poiu- imité le couple à sulfate de cuiM-e. A cet effet, dans une étuve appropriée, je mesure les effets Peltier aux deux températures indiquées; je trouve entre le résultat prévu et celui donné . ( 3a7 ) par l'expérience une légère différence. Mais il n'en est pas moins constant que dans ce couple les forces électro-motrices de l'espèce Peltier sont de beaucoup prédominantes. » 7° Le septième paragraphe est consacré à l'étude et à la mesure de l'effet Thomson. )) J'ai commencé par vérifier que l'effet Thomson était proportionnel à l'intensité du courant. » L'effet en question peut être altéré par plusieurs causes perturbatrices : défaut d'homogénéité dans les conducteurs, trempe, écrouissage, texture cristalline, etc. Ce sont des effets de l'espèce Peltier; ils sont proportion- nels à l'intensité du courant, mais ils changent de signe quand, toutes choses égales d'ailleurs, on renverse bout pour bout les conducteurs; de là une méthode d'élimination de ces causes perturbatrices par deux opé- rations faites sur les mêmes conducteurs renversés » Je donne les valeurs relatives de l'effet Thomson pour différents métaux » 8° Dans le huitième paragraphe, je cherche à évaluer la part relative des forces électro-motrices de l'espèce Peltier et de l'espèce Thomson. Au point de vue du sens on trouve que dans le couple cuivre-bismuth de M. E. Becquerel, et dans le couple cuivre-fer (avant l'inversion), ces deux espèces de forces électro-motrices s'ajoutent. )) Je remarque qu'il n'y a d'inversion que dans les couples relativement faibles ï> 9° D'après ce qui précède, faisant abstraction des effets Thomson, on peut regarder comme une loi expérimentale que les courants thermo- électriques sont proportionnels pour tous les couples, entre les mêmes températures, aux forces électro-motrices qui ont leur siège aux surfaces de jonction. En d'autres termes, la force électro-motrice d'un coupledemélaux est pour chacun d'eux une fonction de la température; le rapport d'une variation finie de la valeur de cette fonction à la valeur de cette fonction, |50ur des températures déterminées, est le même pour tous les couples, ce qui exige que cette fonction de la température soit la même pour tous, à un facteur constant près. 0 Mais comme, d'après une loi très-anciennement posée par M. Becque- rel, chaque métal porte dans tous les couples une même relation thermo- électrique, la force électro-motrice qui a son siège à la jonction de deux métaux doit être de la forme a¥{t) -i- bF (t). Comme d'ailleurs qui dit 44-. ( 328 ) force électro-molrice dit tension électrique, on est amené à conclure que chaque corps possède à priori une tension électrique mesurée par le pro- duit (l'une fonction de la température icienlique pour lous les corps et d'un coefficient spécial à chacun d'eux. » Quelle est cette fonction de la température? C'est ce que d'autres expériences me permettront peut-être de déterminer. Mais l'identité de cette fonction nous permet de conclure que la thermo-électricité est une propriété de la matière et non rui accident des corps. i> Quant à la conception dune tension électrique absolue, fonction de la température, je crois qu'elle est destinée à rendre compte de bien des phénomènes, notamment de l'électricité atmosphérique, à trancher la dif- ficulté de la préexistence de l'action chimique ou de l'action électrique, à faire faire enfin lui nouveau pas vers l'identification de la chaleur et de l'électricité. » MÉMOIRES PRÉSE.\TÉS. ACOUSTlQUK. — Sur le mouvement vibratoire d'une corde formée de plu- sieurs parties de matières différentes. Mémoire de M. J. Boirgbt, présenté par M. Pasteur. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Pouillet, Duhamel, Bertrand.) « L'étude expérimentale du mouvement vibratoire des membranes élas- tiques m'a montré (i) qu'il y a une différence considérable entre l'intervalle musical réel qui sépare deux figures nodales et celui que la théorie assigne. La recherche des causes de cette anomalie m'a conduit indirectement à étudier les vibrations d'une corde formée de plusieurs parties de matières différentes. Quelques-uns des résultats obtenus me paraissent de nature à intéresser l'Académie. » Poisson a déjà traité le problème du mouvement d'tuie corde formée de deux parties diverses de nature (2). Tl s'est glissé une erreur dans l'ex- pression de son intégrale générale, et (juelques-iuies de ses assertions rela- tivement au son de la corde totale ne sont pas exactes. Je reprends cette première question au moyen d'une analyse beaucoup plus simple, je donne la formule exacte de l'intégrale générale, et je montre en quoi consistent les erreurs de Poisson. (i) Mémoire sur le mouvement vibratoire des membranes cii-ciilaiies, Annales di: l'École Normale, 18G6; Mémoire sur le mouvement vibialoiic des membranes carrées, Annotes de Chimie et de Physique, 3" série, t. LX. (2) Journal de l'École Polytechnique, t. XI. { 329) » Je traite ensuite le cas d'une corde formée d'un nombre quelconque d(> parties de natures différentes. J'apprends à former les intégrales parti- culières qui donnent chacune un des harmoniques de la corde totale, et, au moyen d'un artifice assez simple, j'arrive à l'intégrale générale pour le cas d'un état initial quelconque. » Voici quelques-unes des lois que le calcul fait connaître et que l'on peut vérifier par expérience. Nous désignons par son d'une corde le nombre de vibrations qu'elle exécute par seconde. » 1° Si l'on connaît les longueurs des diverses parties, et les sons les plus graves que chacune ferait entendre, ses extrémités étant supposées fixes, on peut calculer le son de la corde totale. )) a" Ce son est en général incommensurable avec les divers sons des parties. On l'obtient en résolvant une équation transcendante. » 3° La même équation donne aussi les autres sons possibles de la corde totale. Nous les nommerons les haiinoniques du premier. Ces divers sons possibles ne forment plus la série I , 2, J, . . ., comme dans le cas d'une corde simple; ils sont en général inconuncnsu- rables. ^ » 4° 1-a connaissance des divers harmoniques conduit à celle des nœuds correspondants. » 5° Dans le cas de deux parties donnant chacune le même son, la corde totale formée de ces deux parties rend l'octave grave. Cette loi comprend, comme cas particulier, celle que l'on connaît sur les cordes homogènes. » 6° Dans le cas de trois parties donnant isolément le même son, la corde totale émet un son incommensurable en général avec celui des parties, mais facile à calculer par la fornude N } /!■ tansT:- = 1/ - L /r ' dans laquelle /,/',/" désignent les diverses parties de la corde, L = Z-|-/'+r la corde totale, N le son de la corde totale, n celui de chacune des parties. Les harmoniques sont en progression arithmétique. » 7° Dans le cas plus particulier où l'on aurait //" = L/', les points de jonction diviseraient la corde totale liannoiiiquenwiit ; elle serait alors à la double octave grave de chacune des parties, car on aurait N = y- Cette loi curieuse offre, je crois, la première application physique de la division harmonique d'une droite. ( 33o ) » 8° Si, dans le cas de trois parties, on suppose Irès-petiles les cordes extrêmes, on déduit de nos calculs l'influence de la mobilité des points d'attache d'une corde homogène sur l'ensemble des sons qu'elle peut émettre. M Les expériences que j'ai faites sont peu nombreuses, mais elles confir- ment d'une manière remarquable la théorie mathématique. Je les rapporte à la fin de mon Mémoire; en voici quelques-unes faites sur une corde formée de deux parties, l'une à bojau, l'autre d'acier. » / = longneiH- de la première partie (fil d'acier) := 420 millimèlres. I) r = longueur de la seconde parlie (corde à boyau) =^ 58o millimèti'es. )) // = son de la première partie /. » // = son de la seconde partie /'. » No = son observé de la corde totale. M Ne = son calculé de la corde totale. i"'' cjijprienci'. 2"^ espériencc. 3' oiporiencc. l^' expérience. b' exptrieuce. n 335 240 2'27' 3.23 240 n' 167 170 i58,5 '57,2 168 No 96 99.75 g-.>. 90,6 96,5 Ne 97 97 '8 93 92,3 98 » Ces expériences ont été faites à des jours différents, et c'est ce qui explique les différences des sous rendus par chacune des deux parties. » La vérification de la septième loi est difficile; il faut, en effet, que les trois cordons rendent le même son, ce qu'on réaliserait sans peine; mais en même temps il faut que les poinis d'atlache divisent la coide totale harnioniquement, et cette condition ne peut être remplie avec la première que par un choix fout sju'cial de la nature et du diamètre des parties vibrantes. » CHlMllî. — Sur une combinaison nouvelle d'o.xjde de cadmium cl de potasse; par M. Stanislas Meu.mkr. (Renvoi à une Commission piécédemment nommée et composée de MM. Pclouze, Baiard, Fremy.) (' J'ai aiuioncé, dans un travail inséré aux Complcs rendus ( i), cpie l'oxyde de cadmium, considéré comme absolument insoluble dans les lessives alca- lines, se dissout avec la plus grande facilité dans la potasse et dans la sonde (i) Comptes rendus de V Académie des Sciences, t. LX, |). 55^ et 1232. ( 33. ) fondues. Ma conviction est qu'à chacune de ces dissolutions correspond luie combinaison définie; mais, pour des raisons déjà exposées, je n'ai pu complètement isoler ces combinaisons des corps étrangers qui les accom- pagnent. ') Dans les conditions où ces expériences ont été faites, il ne saurait évi- demment se |)roduire que des composés anhydres, le peu d'eau existant dans les matières mises en présence étant nécessairement accaparé par l'alcali en fusion. Or, les analogies intimes qui existent entre le cadmium et le zinc permettent de supposer que, si le cadmiate de potasse existe, il doit, comme le zincate, renfermer une certaine proportion d'eau. » C'est en partant de cette remarque que j'ai tenté les expériences dont je demande à l'Académie la permission de lui soumettre les résultats. .' On sait que si l'on introduit de l'eau froide dans la potasse fondue, on détermine une explosion plus ou moins violente accompagnée de pro- jections dangereuses. Or, j'ai reconnu que l'on peut, sans inconvénient, verser une lessive froide de potasse dans la potasse fondue saturée d'oxyde de cadmium. On remarque, à chaque addition de liquide, la précipitation de la poudre blanche dont j'ai indiqué la nature dans mes communications antérieures, mais le précipité se dissout et disparaît aussitôt. » Il arrive, toutefois, un moment où ce précipité tend à devenir perma- nent. Il faut alors cesser d'ajouter la lessive et laisser rehoidir. » Quand le refroidissement, qui a dû éti'e opéré avec lenteur, est bien complet, la masse s'est presque entièrement transformée en petits cristaux d'hydrate de potasse. Il y a cependant au fond du vase un dépôt de la ma- tière blanche déjà signalée, et les cristaux baignent dans un excès de lessive alcaline. )) On place alors les cristaux sur des doubles de papier buvard et on les dessèche avec soin. Dans cet état, ou peut les conserver longtemps dans un air sec; mais si on les abandonne dans l'eau, ils se dissolvent avec la plus grande facilité. )) Toutefois, cette dissolution n'est pas totale. Le liquide se trouve rempli de petites paillettes miroitantes et nacrées rappelant, à la couleur près, les cristaux d'iodure de plondj. » Si l'on recueille ces paillettes, qui joiùssent d'une insolubilité complète dans l'eau, on reconnaît aisément qu'elles sont très-riches en oxyde de cadmium. « Examinées au microscope, ellts apparaissent sous l'aspect de tables incolores et bien transparentes, mais dont la forme semble fragmentaire. ( 332 ) » Bien que je ne sois pas parvenu, jusqu'à présent, à obtenir ces paillettes en quantité suffisHute et dans un état convenable de pureté pour en faire l'analyse, je regarde comme certain qu'elles constituent une combinaison hydratée de potasse et d'oxyde de cadmium. Le nom de cadmiatede potasse conviendrait peut-èlre à cette substance nouvelle, qui par;ilt correspondre au zincate de potasse. M Cette cond)inaison est hydratée, car une ébullilion un ])en prolongée avec une lessive de potasse suffit pour la décomposer et déterminer un dépôt d'oxyde de cadmium; elle contient de l'oxyde cadmique combiné à la potasse, cai' les acides font disparaître les |)ailleltes pour les remplacer par l'hydrate amorphe d'oxyde decadmium, sohible dans wn excès d'acide. » L'eau pure peut à la longue, et même à froid, réaliser une décompo- sition analogue à celle qu'oftectuent les acitles. Après cinq ou six mois, des paillettes placées dans l'eau furent totalement renqilacées par l'hydrate amorphe d'oxyde de cadmium. » Je dois ajouter en terminant que la préparation du cadmiate de po- tasse demande quelque tâtonnement : elle est incertaine comme celle du ziiicale correspondant. On sait que M. Fremy n'a pu obtenir à volonté des cristaux de ce dernier sel (i); il en estde même, ou à peu près, pour le nou- veau composé dont je viens d'indiquer la |)réparaîion. Toutefois le succès est ici plus fréquent que lorsqu'il s'agit du zincate. » ÉLECTRO-CHIMIK. — Nole Sur Irois nouvelles piles hydro-éleclriques ; par M. MoxTiiiERS. (Extrait. ) (Renvoi à la Section de Physique). « i" Pile à l'acide sulfurique et au fer. — Dans un vase cylindrique, je place un cylindre de fer ou de fonte, dans l'intérieur duquel je plonge un prisme de charbon; |>uis je verse dans le vase de l'eau additionnée d'acide sulfurique. l^e charbon et le fer forment les deux électrodes de la Jiile, dont la force est suffisante pour mettre eu mouvement, avec un ou deux éléments, une sonnerie trembleuse ordinaire. M Cette pile a l'avantage d'être fort économique; lorsque les liqueurs sont concentrées, le sulfate de |)rotoxyde de fer résultant de la réaction peut être utilisé pour la production d'un nouveau courant électrique, en substi- tuant au cylindre de fer un cylindre de zinc, comme je vais l'indiquer. (l) Annales de Cliiniic et de Physique, S*-' série, t. XII, p. 36 1. ( 333 ) » 2° Pile au sulfate de protoxyde de fer et ou zinc. — Si l'on |)loiige dans une solution concentrée de sidf'ate de protoxyde de fer une lame de zinc, !e raélal se dissout, de l'hydrogène se dégage, et il se précipite de l'hydrate de sesquioxyde de fer. » Voici comment je dispose la pile : » Dans un vase cylindrique contenant une solution concentrée de sulfate de protoxyde de fer, je plonge un cylindre de zinc et un prisme de charbon, formant chacun l'un des électrodes de la pile. Deux éléments suf- fisent au service d'une sonnette électrique d'appartement pendant plusieurs mois. » 3° Pile au carbonate d' ammoniaque des urines et au zinc. — L'oxyde de zinc, qui joue le rôle de base en présence des acides, joue aussi celui d'acide en présence des bases énergiques telles que l'ammoniaque. )) Si dans une solution de carbonate d'ammoniaque on plonge une lame de zinc, le métal se dissout, de l'hydrogène se dégage, et il se forme ini précipité grenu, que je suppose être du zincate d'ammoniaque et du car- bonate de zinc. » On peut, par économie, tirer parti du carbonate d'ammoniaque contenu dans l'urine, pour créer un courant électrique ; il suffit pour cela de remplacer dans la pile précédente le sulfate de protoxyde de fer par de l'urine putréfiée. 1) Pour comparer l'intensité des courants de ces deux dernières piles, je me suis servi d'un galvanomètre et d'un circuit offrant la résistance de 5o kilomètres de fil de fer télégraphique ordinaire; j'ai pris conune terme de comparaison la pile énergique de Marié-Davy, et j'ai obtenu les résultats suivants : Rature Nombre de la pile. d'élémenls. Pile de Maiié-Davy au sulfate d'oxydule de mercure .... 4 Au zinc et à l'urine humaine putréfiée 4 Au sulfate de protoxyde de fer et au zinc i\ Au zinc et à l'urine humaine putréfiée i Au sulfate de protoxyde de 1er et au zinc i C. R., i866, 2"" Scmeuie. ^T. LXlll, iN" U.J Dimensions du cylindre Déviation de zinc de l'aiguille lîiuteur, Diamèlre. aimantée. o,o8 o,o6 22" o,o8 OjOfi . I '^ o,o8 o,oG I 1 o,.5 o,io 5 o,i5 0 , lO 4 45 ( 334 ) HYDRAULIQUE. — Sur la théorie des roues Itydraaiùjucs. Théorie de lu Itnhiiie. Note de M. de Pamboir. (Commissaires précédemment nommés : MM. Poncelet, Moriii, Combes, Delaunay.) « Les turbines sont des roues à axe vertical qui sont soumises à l'action de trois forces : l'impulsion directe de l'eau, la force centrifuge et la force de réaction. « Supposons qu'une turbine soit arrivée au mouvement uniforme, et qu'on ait mesuré directement le poids d'eau qu'elle dépense par seconde. Soit P ce poids et g la gravité. Soit encore a l'angle sous lequel l'eau affluente arrive à la roue, U la vitesse de cette eau, v la vitesse de la roue à sa circonférence extérieure, et v" sa vitesse à la circonférence intérieure. L'eau aflluente, étant animée de la vitesse U, produira une force de pres- sion - U. En arrivant à la roue, cette force se décomposera en deux autres, l'une dans le sens de la circonférence de la roue et Tautre dans le sens du rayon. » La première de ces deux forces agira pour produire le mouvement de rotation; mais elle n'exercera de pression qu'en vertu de l'excès de sa vitesse sur celle de l'aube. De plus, comme elle est ap|)liquée à la circon- férence intérieure de la turbine, il faudra la rapporter, connue toutes K-s autres forces, ii la circonférence extérieure. Ainsi, en expiimant par R le rayon extérieur, et par R" le rayon intérieur de la roue, l'intensité de celte force sera (A) ?.Ç(Ucosa-.")- » De même, la composante dans le sens du rayon, en pénétrant dans le canal formé par l'intervalle des aubes, ne pourra y exercer de pression qu'en raison de l'excès de sa vitesse sur celle de l'eau qui y est déjà conte- nue. En appelant donc u" la vitesse de cette eau intérieure, cette force sera représentée par p - (Usin x — u"). » De plus, appelant a' la vitesse avec laquelle l'eau sort des canaux, à leur jonction avec la circonférence extérieure, le travail ellectué en ce point par cotte force, en une seconde, sera P -{U sin a — n")u'. g ^ ( 335 ) Enfii), ce travail pourra être représenté, à la vitesse v, par la force suivante : (B) E(Usina-«")f » En ce qui concerne la force centrifuge, elle agit de deux manières dans la turbine. Il v a d'abord la force centrifuge de la roue. On sait que son effet est d'augmenter la dépense d'eau, et par suite le travail de la turbine. M. Poncelel a donné une formule qui exprime cette action, et qui donne le moyen de connaître la dépense d'eau d'une turbine, d'après sa vitesse de rotation et la bauleur de cbute sous laquelle elle travaille [Comptes rendus, t. VII, p. 260). Cette formule nous permet donc de supposer cpi'on con- naîtra dans feus les cas la dépense d'eau d'une tuil)ine, dès qu'on en pos- sédera les ilonnées. En outre, nous prouverons dans le Mémoire, dont cette Noie est extraite, que l'action de la force centrifuge est consommée en totalité par le surplus de provision d'eau qu'elle fournit à la turbine. Ainsi, en établissant le calcul sur la dépense d'eau totale, il n'y a plus lieu à tenir compte autrement de cette force centrifuge. i> Mais il y en a une autre, qni agit sur l'aube, en raison de la courbure de celle-ci, et de la vitesse de l'eau qui la parcourt. En appelant w la vitesse angulaire de l'eau sur les aubes, p leur rayon de courbure extérieur, et p" leur rayon intérieur, la quantité de travail développée par cette force, en ime seconde, sera _._„-(p-_p -). Comme ce travail se produit dans la direction de la normale à l'aube, en nommant 0 l'angle de cette direction avec celle du mouvement de rotation, appelant aussi E, la distance du milieu de l'aube à l'axe de la roue, et ?/, la vitesse de l'eau le long des aubes (ce qui donne oj=: — j, on voit que ce travail, rapporté à la direction du mouvement et h la circonférence exté- rieure, et de plus remplacé par une force agissant à la vitesse t', deviendra » Les trois forces cpii précèdent sont les éléments de la puissance. Pour passer à ceux de la résistance, la vitesse U' conservée par l'eau de fuite sera, comme l'a fait remarquer M. Poncelet, la résultante de la vitesse// que possède l'eau à la sortie des canaux, et delà vitesse <■ à laquelle elle 45.. ( 336 ) pnrticipnit dans le mouvcinenf gônérnl. D'après les principes connus, en appelant ç l'angle de la direction de la vitesse // avec la vitesse c, la valeur de cette résnltnnte sera donnée par la formule = fi - 4- ('- — 7.U V cos (j; ; et la quantité de travail perdtie par l'eau de fuite aura poiu" valeur (F) --u'^ 1 î. 1 s » Enfin, puisque IVau de fuile sort de la roue avec la vitesse U', si l'on appelle o' l'angle que fait la direction de U' avec la vitesse <', on voit que la quantité d'action flont celle force dispose dans le sens du mouvement, et par conséquent l'effet de la réaction qui eu résulte eu sens contraire, sera (G) i-U'=cos=e'. L'angle ©' n'est pas donné directement, mais on peut l'obtenir par le paral- lélogramme des forces?/ et c, ou par le rapport fies sinus des angles aux côtés opposés, dans le triangle qui forme la moitié de ce parallélogramme, ce qui donne . , . Il' Sin © r= SUI 'S -^' » On pourra de même recoiu'ir à ce parallélogranune pour reconnaître le sens dans lequel agit la réaction; car elle pourra, selon les cas, agir soit contre le mouvement, soit en sa faveur. » Toutes les quantités conleiuies dans les expressions qui précèdent sont connues à prinri, excepté les vitesses U, u', u" et n,. Mais elles s'obtien- dront facilement en considérant que l'on connaît toutes les dimensions des orifices d'entrée ou de sortie existants sur la roue. En appelant donc O la somme des aires contractées des orifices de sortie du réservoir, O" la somme des aires des orifices dentrée clans la ttu'bine, et O' celle des orifices de sortie, de plus exprimant par P, le volume d'eau correspondant au poids P, et supposant ([u'il y a dans la turbine des diaphragmes qui permettent d'y considérer les conduits comme étant toujoiu's i'emj)lis d'eau, on aura 11 l".!i(iii. en reprcinant tous les éléments de la jMiissmce et ceux d(> la résistance, ajonlant à ces derni'M's les l'ésislanees jia^sives qui se produisent ( ^37) dans toutes los macliines, et qui ont été analysées dans nos commnnica- tions précédentes, on formera l'équation d'équilibre de la turbine; puis fai- sant, pour simplifier, = = et - = M, on en déduira, pour l'effet utile, l'expression 1 E . ?/ . = ri' = ?M ^ (U cosa - c") c 4- ?M (U sin c< _ n")u' (a) +-?M4(r-p"-)^cos(5--='MU'- ^ ' J 2 p- ^' ' R ■?. - ( _-^MU'=cos=(p'-yv'- 3t''. » On remarquera que les formules que nous obtenons ainsi ne contien- nent que cinq termes à calculer; et quand on en aura une fois fait l'essai, on trouvera qu'elles sont en réalité d'un calcid très-facile. Du reste, comme la turbine n'offre aucune snrfice directement opposée au choc de l'air ou de l'eau, on pourra y faire 2 = o.; et c'est ce qui explique pourquoi la turbine fonctionne également bien sous l'eau et hors de l'eau. » Pour comparer le résultat de ces formules avec l'expérience, nous avons calculé les expériences faites par M. Morin sur la turbine deMidbach, et dont il a donné les détails dans ses Leçons rie Me'irniiqiip jiratlniic, p. '^5-?. et 4^7, 2" partie. » Les dimensions de cette turbine sont les suivantes : somme des aires conîrr'ïctées des orifices du réservoir, dans les séries IV et V, C)=o"^,2/| iqs, el dans la série VI, 0 = o""i,'28j77 ; aire des orifices coiitractés de la tur- bine à la sortie des canaux 0' = o""!, 29646; aire pareille à l'entrée des mêmes canaux O" ^o""!, 77338 ; rayon extérieur de la roue R = o™,q5o, rayon intérieur R"= o",686, rayon moyen R, = o"',8i8; angle d'incidence de la veine liquide sortant du réservoir, sur la circonférence intérieure de la roue a := 34° 3o'; angle de sortie de l'eau de fuite avec la circonférence extérieure de la roue ip = 2D"3o'; rayon de courbure extérieur de P.Tube pr=:o™,200, rayou intérieur p"=o'",i 17; inclinaison delà normale à l'aube, sur la direction du mouvement de rotation, 5 = 39 degrés; frottement pré- sumé de la rouey= 28 kilogrammes. » Les résultats obtenus sont réunis dans le tableau suivant. Le total des chiffres du calcul excède de 2 pour 100 celui des expériences. On n'a pas comparé ces résultats à d'antres calculs, puisqu'il n'v a pas de formule |)ra- lif[ue en us ige, jiour ces rôties. ( 338 ) MCMÉnOS des expé- riences CnAIlGE deli roue POIDS d'eAI dô[>ensé pnr seconde VITESSE de la roue par seconde EFFET d'après le calcul. UTILE d'après l'expé- rience. SCMIÎROS des expé- riences. CBARCE delà mue POIDS d'eav dépensé par seconde VITESSE delà roue par seconde. EFFET d'après lé calcul. ITILE d'après l•e^pé- rience. SÉRIE IV. SÉRIK V. 50 kll 3. ,5 kll m 10,347 kEm 352 kpm 326 07 kll 282,8 kll 2274 tu 9,948 kïiu 2602 k:m 28 1 3 51 63, o 2,57 IO,2/,7 3/,6 645" 68 346,0 2.78 9,05o 3oi5 3339 52 125,8 .-..l'iR 10,097 598 1270'" 69 409,3 2242 9,o53 3976 3705 53 iS8,fi ■!I1J 9. ',5. '779 .782 70 ■17'.4 3'79 8 ,655 Sq.'io /|o8o 54 q5i ,3 2 1 I 5 8,903 255o 22G0 71 534,0 21 56 7 ,9-^9 4554 4255 ao 3i3,3 9 1 i.î 8.665 3n5 27.5 72 602,0 2075 7,i63 45io 43 12 56 377.3 2070 8,237 3367 3io8 73 65S,5 2o33 6,665 4405 4389 57 :|3o,8 ao3o 7>9''9 3236 35oo 74 708,8 2022 6,178 4596 4379 58 5o3,5 2o3o 7,4c. 3Sii 3757 75 780,7 199G 5,720 45oG 4 5oo 59 566,1 2o3o 6,9'''4 42.',7 394^- 70 849,4 '949 5,372 ,',257 4563 60 61 02 63 639,3 629,3 691,5 751 >9 2o3o 6,7q5 4406 4'|36 4269 4420 4232 4200 4334 4356 77 912,2 '9'i9 ,'l,9i5 42S7 4483 2o3o 1986 1986 6,675 6,268 5,770 SÉRIE VI. 447'8 4'|8,S 64 818,1 .923 5,034 'io97 4ii8 78 5o9,5 5640 9,oi3 5378 4592 65 879 .S 1923 /|,8a5 41 15 4245 79 397,' 2640 8,655 5843 5168 66 9^5, 1 19^3 ''1,377 4 1 36 4.37 80 81 82 83 661,2 2555 8,4,0 5239 5565 53170 5 1 956 787,3 912,5 loSg 3D03 ■2555 2640 7,685 0,864 6,576 5874 6334 7211 Oo5o 6264 683 1 * La ro 1er celle urbe trac série, m ée par l'expér onire que le lincntateur, pour représen- » deux expériences 51 et 52 84 1071 2558 6, 118 6632 0545 4253 1 4 1 0 1 5 présenten une nno ualle qui n 0 Soir me des totaux partiels. . . '4"4'9 137789! 31. TiGRi adresse deux Lettres écrites en italien, et présentées à l'Académie par M. le général Moriii, snr la sériciculture et la maladie actuelle de vers à soie. (Renvoi à la Commission des vers à soie.) M. Em. Martin adrese un « Troisième Mémoire sur les grands principes : nouvelles explications sur la gravitation terrestre et rattractiou universelle considérées comme des actions différentes ». (Renvoi à la Section de Physique.) M. PnioxT transmet à l'Académie, pour être joints à sa communication du (laoùt, des plans du raloridorc. jiroqressif (\\\"\\ croit applicable aux cliau- dières des macliines à vapeur, et une Notice sur le calorifuge plasilqiie des- ( 339) titié à empêcher le rayonnement de la clialeur. Cet envoi est accompagné d'une Lettre dans laquelle l'anteur signale les avantages cpii peuvent recom- mander ces appareils à l'attention de l'Académie. Ces diverses pièces soiit renvoyées, comme les précédentes, à la Commis- sion nommée pour le concours des applications de la vapeur à la marine militaire. .^Ï.Thihoiix adresse un Mémoire tendant à démontrer que le choléra est produit par des animalcules, et qu'il peut être combattu par l'emploi du soufre. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de lTvstructio.v publique autorise l'Académie à prélever, siu- les reliquats des fonds Montyon, une somme destinée à la publication d'un volume de tables de ses Comptes rendus. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Un volume ayant pour titre : « Matériaux pour la carte géologique de la Suisse, publiés par la Commision géologique de la Société helvétique des Sciences naturelles » : ce volume est accompagné de deux cartes; 2" Un volume intitulé : « Nouvelles recherches sur les poissons fossiles du mont Liban », par MM. Pictet et Jloïs Humbcrt. AsruONOMiE. — OEiivrts d'Alphonse X de Cnslille, éditées par M. Ru;u SixoBAS. Quatrième volume, présenté par M. Le Venier. « il convient, dit l'auteur, de faire remarquer à l'Académie que, dans ce volume, on a réuni les cini] livres sur les horloges anciennes, considérées comme les appareils les plus importants pour la science de l'observation du ciel. Il Parmi ces Traités, l'Académie en trouvera deux pour construire des horloges solaires. Le premier, que les astronomes de Tolède ont appelé V Horloge de la pieiie de l'ombre^ n'est autre chose qu'un cadran solaire avec un gnomon. » Le second hit appelé le Palais des heures. Mais comme, pour coiislruire celui-ci, on avait besoin d'iui édifice aux fenêtres très-étroites, on doit y trouver des règles plus anciennes^ pour construire les méridiens, que celles ( 34o ) ([lie suiviiciil Uliig-Bey en Perse, Toscanelli et Dante eu Italie^ Lagosca en Espagne, et d'autres savants en Europe clans les \i\'^ et xv^ siècles. » Les livres de VHorloge de l'eau, ou Clepsydre ^Ijjhonsme, vu le temps où ils furent écrits, méritent aussi dètre considérés sous le point de vue his- torique: car^ ])our réussir et arrivei' à la régularité constante de la sortie de l'eau dans cette cle|isydio, comme dit le roi Alphonse, tous les écrits laissés par les anciens étaient fort obscurs. « Ainsi, la clepsydre Alphonsine était composée d'un si[)hon d'un modèle semblable à celui de M. i\Iariotte, d'un fdlre au travers duquel l'ean sortait goutte à goutte, et d'un flotteur qui faisait monter luie feuille métallique sur laquelle étaient désignés le zodiaque et les principales étoiles, et nom- mée par les anciens astronomes la semblable du ciel. » Il y a deux livres sur les horloges mécaniques à rouages, cordes et poids moteurs, |)lateaux asirolabiques, et timbres pour indiquer et sonner les heures. )) Le premier, dit VHorloge de la t lumdeile, est fondé sur le principe sta- tique de l'équilibre entre trois forces concurrentes. i> Le second, qui paraît le plus important, est connu à Tolède sons le nom de VHorloge de vifarguil, et c'est celui sur lequel on doit appeler l'attention de l'Acadénùe comme étant un des plus grands efforts de l'intelligence faits en Europe dans le Xlll" siècle pour arriver à mesurer les heures avec un mécanisme imaginé jjoiu- suivie les étoiles dans leurs mouvements. » I^e cinquième volume est à la veille d'être i)ublié. » l'ALiioiNTOLOGlE. — Sur un Reptile fossile trouvé par M. Frossard dans les schistes bitumineux de Muse, près d' Aulun [Saàne-el-Loire) . « M. d'Arciiiac, en mettant sous les yeux de l'Académie les restes d'un reptile récemment découvert par M. Frossard dans la partie supérieure du terrain houiller, et des photographies de cette pièce remarquable qui en reproduisent tous les détails avec une grande exactitude, expose l'état des connaissances actuelles sur les caractères des reptiles de la période houil- lère. Il montre combien les types de Ganocéphales comme ceux de Laby- rinthodontes qui ont précédé les Thécodontes de la période permienne et dont l'organisation les rapproche des batraciens les plus inférieurs et même de certains poissons, justifient l'idée du développement et du perfection- nement graduel des êtres dans la série des temps géologiques, soit que l'on (34i ) considère rorganismc dans son ensemble, soit que l'on considère une classe d'animaux vertébrés en particulier. » D'après les notes de M. Frossard sur le gisement du reptile de Muse, on voit qu'il a été trouvé, avec d'autres débris organiques (poissons, coprolithes plantes) au-dessous de la terre végétale et d'un dépôt quaternaire de 2 mètres, dans une assise de schiste bitumineux de 5 à 6 mètres d'épaisseur, dont 2™,5o environ sont exploités pour !a fabrication de l'huile de schiste. C'est surtout dans les parties impropres à la fabrication que se rencontrent les fos- siles. L'inclinaison de la couche est de 10 à 12 degrés au sud-est, et au- dessous viennent des grès houillers en stratification concordante. » Outre les restes d'animaux qui sont mentionnés dans la Note ci-après, rédigée par M. Albert Gaudry, sur les caractères ostéologiques du reptile, M. Frossard a découvert de fort belles empreintes de plantes, parmi lesquelles M, Ad. Biongniart, qui a bien voulu les étudier, a reconnu le Pecopleris arborescens^ le Neiiropteris temiifolia, le Sphenopteris crassinervia, un Nœgge- rathia ou Cordaites, le Cyclocarpus inlermediiiset le fFatcliia piniforiiiis. Toutes ces plantes sont citées comme permiennes par M. Goeppert, mais toutes aussi, à l'exception du Sphenopteris crassinervia qui n'a été signalé que dans les couches permiennes, ont été rencontrées dans le terrain houiiler. Ou peut donc regarder ce gisement comme placé à la limite des deux formations, et représentant le passage qui existe entre elles lorsque la sédimentation n'a été interrompue par aucun phénomène physique. » PALÉONTOLOGIE. — Sur le Reptile découvert par M. Frossard, à la partie supérieure du terrain houiiler de Muse, près Autan (^Snônc-et-Loire), Noie de M. Albebt Gaudry, présentée |)ar M. d'Archiac. « Il y a vingt-deux ans, on n'avait pas signalé d'animaux supérieurs aux poissons qui eussent apparu à l'époque houillère; cependant, aujour- d'hui^ on ne connaît pas moins de dix-huit genres de reptiles qui vivaient dès cette époque reculée. Leurs débris ont été trouves en Allemagne, dans la Grande-Bretagne et en Amérique ; jusqu'à présent on n'avait pas observé en France de reptiles aussi anciens : celui que M. le pasteiu- Frossard vient de rencontrer à la partie supérieure du terrain houiiler de Muse comble une lacune considérable dans la paléontologie de notre pays. » Ce reptile doit être rangé parmi les Ganocéphales de M. Owen, verté- brés singuliers, à caractères indécis, qui semblent représenter l'âge em- bryonnaire des reptiles, comme les Gauoides à vertèbres incomplètement ossifiées représentent l'âge embryonnaire des poissons; il est intéressant C. R., 1866, a""' Semestre. (T. LXIII, N» 8.) 4^ ( 342 ) pour l'histoire du développement progressif des êtres, de voir que les plus anciens reptiles sont la plupart des amphibies formant transition entre les poissons et les reptiles propremejit dits. » Nous proposons de nommer le fossile découvert par M. Frossard, Jctinodon: celte désignation rappellera la netteté de la disposition rayon- née qu'on remarque dans les dents à l'aide du microscope [cttcriç, Ivoç, rayon; oS'cov, oWoç, dent). Les restes soumis à notre étude sont : un crâne qui est vu en dessous avec ses dents maxillaires, palatines, vomériennes, et mesure o™,i56 en largein-, o",i82 eu longuein-, depuis le bord postérieur du tympanique jusqu'au bord antérieur du vomer; les deux mandibules dépendant de ce crâne, longues de o'°,i()o, munies de toutes leurs dents; des débris provenant sans doute d'arcs branchiaux bien développés; un large entosternum long de o^joSS sur o™,o62; deux épisternum qui s'in- sèrent sur l'entosternum; un os en forme de rame de bateau qui représente soit une omoplate, soit une clavicule, et s'articule avec l'épisternum de telle sorte qu'il puisse glisser en partie contre lui ; deux coracoïdes plus ossifiés que dans \Amphiuma; des vertèbres dont les corps sont incomplè- tement ossifiés, avec des côtes élargies; deux pièces allongées qui res- semblent à des os des membres ; enfin une écaille carénée. Dans le Mémoire dont cette Note est le résumé, ces diverses parties sont décrites; nous discu- tons ensuite les iapjjorts et les différences de V Aclinodon avec les Ganocé- phales et les Labyrinlhodontes. )' Il résulte de cet examen que parmi les reptiles fossiles déjà signalés, il y en a un qui paraît identique comme genre, et peut être même comme espèce, avec ï Aclinodon ; c'est celui du bassin houiller de Saarbruck, que M. Jordan a nommé Aichetjosaurus latirostris, et dont INI. H. de Meyer a donné une description détaillée. On ne pourra plus laisser ce fossile de Saarbruck dans le genre Archegosaurus, si notre rapprochement est exact; car nos échantillons, plus complets que ceux dont les savants allemands ont fait la découverte, montrent des différences importantes avec VA. Dechenii, Gold- fiiss, type du genre Arclmjosnurus. En effet, la longueur du crâne de VArcluujosaurus Dechenii adulte est le double de sa largeur, au lieu que dans ï Aclinodon la largeur n'a que { de moins ([ue la longueur; par suite de la brièveté et de l'élargissement du museau, les vomers de r.4c- tinodon ont des proportions tout autres que dans VAiclicrjosaiirus; les dents vomériennes, au lieu de former une rangée parallèle à la rangée maxillaire et de faire suite à la rangée palatine, se disposent sur une ligne courbe, transversalement aux rangées palatines et maxillaires; les dents des ( 343 ) mâchoires inférieure et supérieure sont un peu moins nombreuses et plus fortes que dans Y Àrcherjosaurns. Outre ces dents très-visibles à l'œil nu, on remarque une multitude de dents en carde sur les vomers et sur des os bri- sés qui nous semblent appartenir aux ptérygoïdiens; la présence de ces petits organes, bien connus chez plusieurs poissons, a déjà été incUquée sur le Zycjosaurus du système permien de Russie, mais nous n'avons pas en- tendu dire qu'on Tait observé sur d'autres reptiles. Quoiqu'il soit dangereux, en paléontologie, d'attacher de l'importance aux faits négatifs, nous devons cependant noter que M. H. deMeyer dit avoir examiné 271 individus (ÏAr- chegosaurus, et que, si ce genre a des dents en carde, on a droit de s'étonner que des corps durs, dont la conservation est facile, ne se soient retrouvés sur aucune des pièces qu'il a vues. Les trous palatins antérieiu's et les or- bites sont plus grands dans V Aclinodon que dans V Avchecjo^aunis. » L'entosternum a un aspect particulier; il n'y a qu'un quart de diffé- rence entre sa longueur et sa largeur, au lieu que chez V Jrcheyosaurm Declienii la longueur est plus du double de la largeur; le centre d'os- sification est plus en arrière, de sorte que l'ensemble de la pièce figure un quadrilatère dont les côtés postérieurs sont plus courts que les côtés antérieurs ; en outre, la région placée en arrière est plus large que la région placée en avant : c'est le contraire dans Y Ârchecjosaurus. L'épisternum de Y Aclinodon est moins allongé dansIa[)ortion qui s'insère sur l'entosternum ; la pointe qui sert à l'articulation avec la pièce en forme de rame est plus développée et se dirige obliquement en remontant vers le dos de l'animal, tandis que chez Y Archegosaurus la pointe se dirige plutôt dans le sens de la longueur du corps. La pièce en forme de rame (clavicule ou omoplate) s'élargit davantage dans la partie où elle repose sur le coracoïde; on devait s'y attendre, d'après l'inspection de celui-ci, car il est plus ossifié que dans Y Archegosaurus; il n'a pas de même une disposition réniforme. » Le genre Sclerocephalus, de Goldfuss, trouvé à Heimkirchen, dans la Bavière rhénane, est peut-être identique avec Y Aclinodon; mais le seul niorceau qu'on en possède est si incomplet, qu'il ne saïu'ait donner lieu à une comparaison et ce ne sera que par la découverte de meilleurs échan- tillons qu'on pourra être fixé sur la question d'identité. » Avec Y Aclinodon, M. Frossard a recueilli des débris de poissons. L'un d'eux est un aiguillon qui rajipelle le Pleuracanlhus lœvissimus, Agassiz, du terrain houiller de Dudiey; mais il est beaucoup plus petit, et ses dents latérales sont proportionnellement plus faibles; nous proposons de l'inscrire sous le nom de Pleuracantlius Frossnrdi. I^es échantillons les plus nombreux 46.. ( 344 ) ensuite provionnent des Pnlœonisnts Blaiiivillei et nngtistus:, Agassiz. Un indi- vidu, qui a la forme allongée du Palœoniscus Foltzii, Agassiz, a ses opercules et les autres os du crâne rayés et ponctués, au lieu que, suivant M. Agassiz, ils sont lisses dans le Palœoniscus Vollzii. Enfin, lui morceau pourrait appartenir à une espèce que les savants auteurs de la Carte géologique de France ont signalée à iMuse^ d'après l'abbé I.andriot, sous le nom à' Am- blyj)lenis laliis, Agassiz; cependant, comme V.Jinblfptents latits ressendjie autant au Palœoniscus Duvernoyi qu'à certains Jmblypterus, nous n'osons décider si la pièce en question est d'un Amblyplenis ou d'un Palœoniscus; bien que les types extrêmes de ces ^\i^\\\ genres soient très-différents, il y a des espèces intermédiaires qui établissent \n\ passage entre eux. » Au moment où nous remettons cette Note à l'Académie, M. Frossard nous apporte une nouvelle pièce d'un grand intéièt : c'est une plaque avec quatre doigts. Ces doigts, qui sont tous plats, allongés, terminés par une phalange nn peu recourbée en dessous, devaient servir à V Aclinodon, non- seulement pour nager, mais aussi pour s'accrocher. >) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALK. — Recherches sur la pourriture des fruits et des autres parties des végétaux vivants. Note de M. C. Davaixe, présentée par M. Ch. Robin. «Les champignons qui envahissent les fruits et qui en déterminent la pourriture peuvent se développer et produire des altérations analogues dans le tissu des racines, des feuilles ou des tiges de certains végétaux. Les sept espèces de Mucédinées que j'ai étudiées jusqu'aujourd'hui n'ont pas une égaie aptitude à se propager sur tous les fruits. Ces espèces se dévelop- pent avec plus ou moins de rapidité et de vigueur suivant que le paren- chyme est plus ou moins consistant ou ramolli, plus ou moins sucré ou acide; aussi arrive-t-il fréquemment que pendant rcnvahissement delà pourriture, d'après les conditions nouvelles ilaus lesquelles se trouve le fruit, une Mucédinée se substitue à une autre. Une moisissure rosée, le Trichotherium domesticum (Frics), qui s'empare des fruits desséchés, se propage très-facilement par inoculation sur ceux qui sont encore verts et compactes, alors que le Mucor n'y végète que très-lentement. Les spores de ce Trichothecium, cpii se plaît mieux, si je puis dire ain.si, sur les tissus résistants que sur les tissus mous, insérées sous l'épiderme des feuilles des plantes grasses, s'y développent rapidement. Ces feuilles deviennent demi- transparentes; elles se ramollissent, se rident, puis se dessèchent. L'altéra- ( 345) tion s'arrête au point d'insertion de la feuille sur la tige. En trois ou quatre jours tout le parenchyme est envahi parle mycélium, et les spores ne se montrent qu'au point de l'inoculation. J'ai répété ces expériences plusieurs fois, avec le même succès, sur des feuilles de divers Mesembii ni- iliemum, Pacltypliiluin, et sur celle de la Joubarbe [Seinpervivum lecloruin, L). Les spores du Miicor initcedo se développent de même dans le parenchyme de ces feuilles ; mais les inoculations réussissent moins constamment qu'a- vec le Tricltothecium. >} J'ai obtenu des résidtats analogues sur les tiges de plusieurs plantes grasses, et. principalement sur le Stnpelia eiiropœn. Des spores de Mucor in- sérées siu' cette plante, à l'extrémité de tiges longues de 6 centimètres, les ont complètement envahies en cinq jours. Ces tiges, ramollies et réduites à l'état de putrilage, s'affaissent sur elles-mêmes, se crevassent et donnent issue à une abondante sérosité. » Certains fruits, tels que le concond)re, et certaines plantes grasses , le Stapelia entre autres, opposent à l'inoculation un obstacle dont je dois parler : un suc gommeux très-abondant sort par la petite plaie de l'inocu- lation et entraine les spores au dehors; j'ai pu obvier à cet inconvénient en chauffant fortement le point que je voulais inoculer ; les spores y restent alors, germent, et le mycélium se propage de là dans toutes les parties saines. » Jj'envahissement de la poiu-riture causée par les Mucédinées est subor- donné à l'introduction dans les tissus des spores ou des filaments qui en proviennent. Comme on vient de le voir, l'expérimentation, pour arriver à ce résultat, peut avoir recours quelquefois à des procédés particuliers ; dans la nature, la condition la plus générale de cet envahissement est l'hu- midité. Cette condition de la production de la pourriture peut être mise expérimentalement en évidence; c'est ce que j'ai fait en opérant sur des fruits à parenchyme peu humide. Après avoir enlevé à plusieurs pommes un segment de la peau, j'ai recouvert la plaie avec des spores d'une Mucé- dinée [Mucoi- ovi Penicilliiini), puis j'ai placé ces pommes, les unes dans une atmosphère sèche, les autres dans une atmosphère humide. Celles-ci n'ont pas tardé à pourrir dans les parties eu contact avec les spores qui avaient germé, taudis que les autres sont restées intactes. Ou conçoit que sur des fruits trèsdiumides, cette expérience ne puisse donner le même résidtat. » D'après ces observations, j'ai pu conseiver longtemps dans une atmo- sphère sèche des fruits de plusieiu's espèces et très-mûrs, qui ont fini par se dessécher sans avoir subi la [)ourriture. De nombreuses expériences fiitcs ( 346) depuis l'hiver tlernier m'avaient fait penser que les poires, par ce procédé et eu fermant le tube de leur calice avec de l'huile, peuvent échapper à la pourriture et au blettissement, \na\s j'ai reconnu récemment qu il n'en est pns toujours ainsi, el que cette altération peut se produire en l'absence d'un mjcé- liuni. >• J'ai dit déjà que la pourriture déterminée par un Mucor ou par un Péni- cillium offre quelques différences dans sa consistance et sa coloration, comme dans la rapidité de son développement; les autres INIucédinées donnent aussi à la pourriture qu'elles déterminent des caractères particu- liers : un Helmintliosporium, qui se développe sur la carotte, la réduit en un putrilage noirâtre; un Selenosporium? (Corda), que j'ai observé sur le concombre et que j'ai propagé sur ce fruit et sur d'autres, donne une belle couleur rouge à la chair du concombre, tandis que la pourriture déter- minée sur ce fruit par un Pénicillium ou par un Mucor n'a point de colo- ration particulière. » De ces faits et de ceux que j'ai exposés dans une précédente communi- cation je crois pouvoir tirer les conclusions suivantes : 1) LesMucédinées vulgaires qui se développent sur les substances organi- ques inertes peuvent se développer aussi sur un organisme vivant. Il n'est point nécessaire que cet organisme soit primitivement altéré ou malade pour que l'envahissement ait lieu ; il suffit que des conditions extérieures amènent dans son tissu des spores ou des filaments de mycélium de ces Mu- cédinées. B Les conséquences du développement de ces champignons sont l'alléra- tion profonde des tissus envahis, altération désignée communément sous le nom de pourrituie. La pourriture est variable dans ses caractères, sui- vant la Mucédinée qui la détermine; enfin la condition la plus générale du développement de la pourriture est l'humidité atmosphérique. » PHYSIQUE. — Sur la constitution de la glace glaciaire. Note de M. A. Berti\, présentée par M. Le Verrier. « La glace glaciaire diffère notablement de la glace d'eau. Les fissui'os capillaires dont elle est remplie lui permettent de se laisser imbiber, et de se diviser en fragments irréguliers dès qu'elle est exposée pendant quelque temps à la chaleur et particulièrement aux rayons solaires. La glace d'eau, au contraire, est compacte, se refuse à l'infiltration, fond sans se diviser, ou si, dans certains cas, elle se fendille par uii dégel prolongé, les fragments sont des aiguilles prismatiques normales à la surface du glaçon. ( 347 ) » Telles sont les différences principales que l'observation ordinaire a fait connaître depuis longtemps entre les deux espèces de glace. Est-il possible d'aller plus loin en tirant parti des ressources précieuses que nous offre l'emploi de la lumière polarisée? C'est par ce moyen que M. Brewster a découvert la véritable constitution de la glace d'eau et qu'il a montré que cette glace était un cristal perpendiculaire à l'axe. Ce que nous savons sur la formation de la glace glaciaire nous porte à croire qu'elle est constituée différemment. La polarisation, si féconde pour l'étude de la glace d'eau, pourrait nous révéler dans celle des glaciers des phénomènes dignes d'intérêt, et il est singulier qu'on ne l'ait jamais appliquée à celte recherche. » Cette étude m'ayant été confiée par l'Association Scientifique, je me suis transporté en Suisse, avec un microscope polarisant de Norremberg, qu'on peut facilement rendre propre à observer dans la lumière parallèle et dans la lumière convergente. C'est à l'aide de cet appareil que j'ai étudié pendant la deuxième semaine de juillet la glace des glaciers qui environnent Grin- delwald et que j'ai obtenu les résultats que je vais rapporter. » 1° Glacier du Faitlhorn. — Il existe vers le sommet du Faulhorn, à 2600 mètres d'altitude, un embryon de glacier qui offre le type de la glace des hautes régions. Il est en ce moment couvert d'une couche épaisse de neige qui ne disparaîtra qu'à la fin de l'été. Une galerie pratiquée à ciel ouvert dans cette neige par M. Dollfus-Ausset, qui n'a rien négligé pour rendre mes recherches plus faciles et plus fructueuses, nous a peiiuis d'ar- river sur le glacier lui-même. Au fond de la galerie, nous avions au-dessus du glacier 2™, 5 de névé, friable sur la plus grande hauteur, |)lus compacte dans la partie inférieure et terminée par une couche de glace assez résis- tante. On auiait pu confondre cette glace de névé avec la glace glaciaire qui était seulement un peu plus dure, si elles n'avaient pas été séparées par la couche de boue que recouvre le glacier proprement dit et sert à le reconnaître. » A première vue, cette glace des hautes régions est constituée exactement comme la glace du "névé qui lu recouvre, et celle-ci n'est évidemment qu'une agglutination des grains du névé supérieur. Cette glace est peu transparente, à cause de la masse de bulles d'air qu'elle renferme et des fissures qui la divisent dans tous les sens en grains irréguliers de petite di- mension. Ces fissures sont d'ailleurs très-petites, car l'infiltiation des liquides colorés ne se fait que difficilement et avec une grande lenteur. ( 348 ) » Dans la lumière polarisée, iiévé, glace de névé, glace glaciaire, paraissent identiques. Avec la lumière parallèle, les lames de oes diverses substances présentent toujours luie mosaïque colorée qui prouve qu'elles sont formées de cristaux transparents irrégulièrement groupés ; seulement les éléments delà mosaïque, et par conséquent les cristaux, augmentent de dimension en passant du névé à la glace. Dans la lumière convergente, toutes ces lames produisent des franges irrégulières, et il m'a étéimpossible, en variant la taille, d'obtenir des anneaux; tandis que les lames prises à la surface des trous où l'eau avait gelé pendant la nuit, montraient immédiatement les anneaux positifs caractéristiques de la glace d'eau. » Ainsi le micioscopc polarisant, d'accord avec l'observation directe, nouspronve que la glace du Faulhoin est constituée par des cristaux de glace de petite dimension, qui n'ont aucune orientation régulière. u 2° Glace du Welierhorn. — Du côlé de Grindelwald, le Wetterhorn n'est qu'un rocber à \nc, et le glacier qu'il porte à son sommet ne peut des- cendre dans la vallée que sous lorme d'avalanches. J.a glace en est consti- tuée exactement comme celle du Faulhorn; seulement elle renferme cà et là quelques morceaux de glace transparente dans laquelle on pouvait tailler des lames présentant des anneaux, mais sans orientation régulière. » 3" Glaciei supérieur du Grindelwald. — Ce glacier n'a en ce moment que très-peu de débris sur sa surface, presque entièrement blanche. Il est formé par une glace à gros grains, friable et peu transparente dans la couche superficielle, mais compacte et d'un beau bleu dans les crevasses. Cette glace bleue et transparente forme les parois de la galerie creusée dans l'in- térieur du glacier; mais, quand on l'observe de près, on la voit fissurée, plus ou moins huileuse, et présentant rarement la compacité habituelle de la glace d'eau. Même dans les morceaux les plus compactes, rinfiltration des liquides colorés se produit facilement, et les rayons solaires les divisent bien vite en fragments irréguliers, mais plus gros qu'au Faulhorn. » J'ai taillé dans la galerie un grand nombre de lames de glace dans toutes les directions possibles. Dans la lumière parallèle polarisée, ces lames se sont montrées composées de gros cristaux irrégulièrement groupés. Dans la lumière convergentej elles produisaient toutes sortes de franges et quel- quefois des anneaux. INIais, lorsqu'après avoir obtenu les amicaux, je cher- chais à les reproduire avec une seconde lame, taillée comme la première dans le même morceau de glace, je n'y parvenais jamais, et j'ai conclu de nombreux essais que j'ai faits, que, dans le glacier supérieur du Grin- ( 349) delwald, i! n'y a aucune orientation appréciable des cristaux qui composent la glace. » 4° Glacier inférieur du Grindelwnld. — A la fliflérence du précédent, ce glacier est tout couvert de boue. C'est à sa base qu'on exploite la glace pour l'exportation. Cette glace semble plus compacte que celle du glacier supérieur : l'infiltration s'y fait à peu près de la même manière; mais, quand ou l'expose au soleil, elle se divise en fragments plus volumineux. A la lumière polarisée, ces fragments ne paraissent pas homogènes, mais' il y a déjà une orientation bien manifeste; car si on parvient par tâtonne- ment à trouver quelle est, dans un gros morceau de glace, la taille qui donne les anneaux, foules les lames de même taille les offriront également. » L'étude des blocs de glace est encore plus instructive. Après avoir dé- taché du glacier de gros blocs dont la base était horizontale, je les divisais en trois parties, et dans chaque partie je taillais en divers points un grand nombre de lames dune épaisseur convenable pour mon appareil de pola- risation. Toutes ces lames, dans la lumière parallèle, offraient de larges plaques colorées qui prouvaient qu'elles n'étaient pas homogènes. Dans la lumière convergente, elles m'ont toujours présenté les caractères suivants : toutes les lames horizontales m'ont donné des anneaux, toutes les lames verticales, divisées en deux parties croisées, m'ont donné des hyperboles. Une fois cette loi reconnue, j'ai pu scier des lames minces dans toute l'é- tendue de la couche exploitée, en haut, en bas, à l'intérieur, à l'extérieur, dans la galerie inférieure, dans la grotte d'où sort le torrent de la FAitschine, partout les lames horizontales m'ont donné des anneaux. » Cette orientation singulière est le premier résultat que j'aie constaté dans mes observations, parce que le glacier inférieur est le premier que j'aie visité. Lorsque plus tard le glacier sujaérieur, et surtout celui du Faulhorn, me firent connaître une constitution différente de la glace, je craignis de m'ètre trompé, et je revins au glacier inférieur pour la seconde fois. Après avoir surabondamment vérifié l'exactitude de mes observations premières, je me demandai si cette structure que j'avais constatée à la base du glacier était la même dans toute sou étendue. 11 me semblait qu'à une certaine hau- teur je devais retrouver une glace semblable à celle du glacier supérieur d'abord, à celle du Faidhorn ensuite. » A loo mètres de hauteiu- verticale environ, on a creusé dans le glacier une seconde galerie où la glace est transparente et bleue connne celle du glacier supérieur. Même constitution apparente; à l'œil, les deux glaces ('.. R., igr.fi, •.!'"= Sem^slri-JT. I.XIII, ^<' 8.1 4? ( 35o ) paraissent identiques. Mais combien elles se montrent différentes dans la lumière polarisée! Tandis qiie, dans la première grotte, il m'avait été impossible de découvrir une taille constante pour les anneaux, dans la seconde, toutes les lames horizontales tue les ont montrés aussi facilement qu'avec de la glace d'enu. » Ainsi, jusqu'à la grotte supérieure au moins, c'est-à-dire sur luie hau- teur verticale déplus de loo mètres, le glacier inférieur du Grindeiwald a la même constitution qu'à la base : la glace est presque orientée, la plupart des cristaux qui la composent ont leurs axes verticaux. » Il fallait montei- plus haut pour voir si cette orientation persisterait, je fus ainsi amené à visiter la mer de glace. J'y ai trouvé une glace qui, dans les parties exposées à l'air, est friable et impossible à tailler, mais qui, 50US la moraine et dans les cônes graveleux, est transparente et se prête mieux à l'observation. Ici, plus d'orientation ; les lames qui donnaient des anneaux étaient tantôt horizontales, tantôt verticales; la même taille ne les reproduisait pas dans toutes les parties d'un même bloc; la glace avait changé de structure, elle était analogue à celle du glacier supérieur. Plus haut, sans doute, j'aurais retrouvé une glace semblable à celle du Faulhorn. » Conclusion. — Ne doit-on pas conclure de ce qui précède que le gla- cier se développe en tendant sans cesse vers un état limite, celui où toutes les molécules constituantes sont orientées verticalement, comme dans la glace d'eau? Nous le voyons présenter tous les intermédiaires possibles entre le névé et la glace d'eau. Au Faulhorn, au Wetferhorn, dans les hautes régions, l'orientation est nulle, la glace n'est que de la neige agglo- mérée. Mais si le glacier est dans des conditions qui lui permettent de se développer, si la glace a le temps de vieillir, l'eau provenant de l'abla- tion superficielle produite par le soleil y pénètre par les fissures capil- laires et s'y gèle en s'oricntant comme la glace d'eau. Si le glacier est jeune, c'est-à-dire s il n'a qu'un faible parcours, comme leglacier supérieur du Grindeiwald, l'orientation est à peine sensible. Mais si le glacier a un long parcours, comnse le glacier inférieur, la masse d'eau congelée dans l'intérieur du glacier devient prépondérante, et l'orientation des cristaux manifeste. )> En comprimant du névé ou de la glace pilée très-lin, on pourrait re- produire artificiellement la glace i\u Faulhorn : avec des morceaux de glace plus gros, on pourrait, à la rigueur, imiter la glace du glacier supérieur ; (35i ) mais l'orientation des cristaux de ce glacier me paraît démontrer l'interven- tion puissante de l'eau congelée dans ses conditions normales. On voit aussi à combien de résultats différents on peut aboutir dans l'étude de la glace glaciaire, suivant qu'on la prend ici ou là. Ceux que j'ai obtenus au glacier inférieur me paraissent dignes d'intérêt; avant de savoir s'ils sont généraux, s'ils s'appliquent à tous les glaciers d'un long parcours, il serait bon de le vérifier, et c'est ce qui doit être facile, puisque Paris doit maintenant rece- voir des masses considérables de la glace de Grindelwald. » ASTRONOMIE. — Observation d'une oscillation de Saturne jxn' la Lune le 16 août 18G6. Note de M. JLavssedat. « J'ai profité d'une éclaircie, dans la soirée du 16, pour observer l'oc- cultation de Saturne par la Lune. Je n'avais malheureusement à ma dispo- sition qu'une montre ordinaire et un chercheur de comètes dont le pouvoir amplifiant est de 3o fois au pins. » La lumière cendrée, encore très-sensible au sixième jour de la Lune, me permettait de voir très-distinctement le contour obscur de notre satellite pendant qu'il s'approchait de la planète. A défaut de micromètre, le dia- mètre apparent de l'anneau de Saturne me servait d'échelle, et connue le champ entiei' de ma lunette est exempt d'aberration, je n'y maintenais que la partie obscure du disque de la Lune et une très-faible partie de l'extré- mité nord du croissant éclairé qui se trouvait à peu près dans l'alignement de l'anneau de Saturne. » D'après mon estime, l'immersion a eu lieu à une distance de cette extrémité du croissant telle, qu'il restait entre elle et le bord occidental de l'anneau un intervalle égal ou peut-être un peu inférieur au diamètre de cet anneau (l'à i'3o"). » L'insuffisance de mes instrnments ne m'a pas permis de noter avec quelque précision les instants des contacts du disque lunaire avec les bords de la planète et de son anneau. Cela m'eût été d'aillenrs difficile, car je crois pouvoir affirmer que l'astre avec son anneau a semblé se projeter, au moins en partie, à l'intérieur du disque obscur, et, ce qui m'a paru aussi remarquable, son éclat, après avoir sensiblement diminué, s'est ranimé un instant pour diminuer encore progressivement, puis tout a disparu à 8''59'" (8''55'°, temps moyen de Paris) environ. M Peut-être la direction rasante de la trajectoire relative de Saturne et les inégalités du bord de la Lune suffisent-elles pour expliquer ce que j'ai vu; mais le fait de la projection de la planète sur le disque lunaire, dont le 47- ( 35a ) loiid prisse détachait pai-raitement sur le ciel (tait di'jà constaté par d'autres observateurs), et celui de l'accroissement d'éclat de la planète un instant avant son immersion totale, dans les circonstances toutes particulières ou j'ai observé, intéresseront peut-être les astronomes. » Le ciel s'étant couvert de nuages tpielques minutes après la disparition de la planète, je n'ai pas pu observer son émersion (i). » MÉTÉOROLOGIE. — Obsewations des étoiles filantes de la première quinzaine d'août; par M. Coulvier-Gkavier. « J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie des Sciences les résultats de mes observations d'étoiles (liantes apparues durant le maximum des 9, lo, II août de cette année. Je n'oublie pas de meltre également sous les yeux de l'Académie les jours qui l'ont précédé et suivi. HEURES SOMBRE MOYENNE DATES. CIEL DIRE ; des NOMBRE des moyennes des horaire à de 3 en 3 obser- observatiuns étoiles. obserTalions minuit. (iODS. 18G6 Août 5 io,o h III 2.00 21 Il III 10,45 É loi les. '3,7 1 Étoiles. U 6 q,o I .5o > 10. 3o ,5,1 20,0 16,2 u i 6,2 2 .OO 3o 10. 3o » 9 4,5 4.5o loG 1 1 . 3o 28,7 .. U) 7,5 4.5o 201J ■ 1.45 48,6 39,7 V 1 I '■'7 2 .OO 49 1 2.00 4-, 7 » i3 (),o 2 . OO 29 10. 3o 20,7 18,7 •* >4 (i,0 I .5o 18 10.00 .6,7 » Il résulte de l'examen de ce tableau qu'on trouve i)our le nombre horaire moyen, ramené à minuit, par un ciel serein des 5, 6, 7 août, 16 étoiles^; pour les 9, 10 et 1 1 août, 39 j^; et pour les i3 et 1 4 août, 18^. » L'Académie se souvient qu'en 1864 et en i865 je n'avais p.is négligé de lui faire remarquer que la marche ascendante du maximum des 9, 10 et I 1 août s'était arrêtée. Ainsi })our 1864 et i865 il y avait déjà depuis i863 une diminution de plus de 7 étoiles. Cette année, cette marche descendante (1 j Je dois dire ((u'aucun nuage n'a passé sur la Lune ou sur la planeur pendant l'obser- vation dont j'ai rapporte les particularités; à ce moment les nuages Cormaient un rideau net- tement Iranclic qui montait lentement au-dessus de l'horizon, dans l'ouest. ( 353 ) du phénomène a continué d'une manière Irès-sensible, car il y a eu sur i865 une nouvelle diminution de 18 étoiles -j^, ce qui donne un total, pour 1864, i865, 1866, de 26 étoiles Y^. » En 1809, la marche descendante du phénomène depuis 18/(8 paraissait avoir atteint son point d'arrêt, car en 1860 on lui avait vu reprendre sa marche ascendante; on pouvait donc espérer que cela continuerait. Cet espoir, comme on le voit, n'a pas été de longue durée, puisque voici trois années que la marche descendante a repris sa course, et qu'on ne peul i!ire où cela s'arrêtera. » CLIMATOLOGIE. — Généralités sur le climat de Mexico et sur l'éclipsé totale de Lune du 3o mars dtrnier. Lettre de M. André Poey à M. Elic de Beau- mont. « Ayant été attaché, par un arrêté de M. le Ministre de l'Instruction pu- blique, à l'expédition scientifique du Mexique dans la section de météoro- logie et de physique du globe^ mon premier soin, dès mon arrivée à Mexico, a été d'installer un observatoire physico-météorique, analogue à celui que j'avais fondé à la Havane, en 1862, aux frais du gouvernement espagnol. Grâce à la coopération affectueuse de M. le colonel Doutrelaine, comman- dant le corps du génie et délégué de la Commission scientifique, cet obser- vatoire se trouve installé sur la vaste terrasse de l'ancien couvent de Santa- Clara, aujourd'hui occupé par le quartier du génie. Cette localité réunit donc les trois conditions indispensables pour les études de météorologie, c'est-à-dire qu'elle est bien située, élevée et aérée. » Depuis le i5 du mois d'avril, j'ai commencé mes observations journa- lières, d'après le plan arrêté dans le tableau en blanc que j'ai l'honneur d'adresser à l'Académie. Ces observations sont faites d'heure en heure^ depuis 6 heures du matin jusqu'à 6 heures du soir, à l'exception de deux heures d'interruption, de 11 heures à 2 heures, les moins importantes sous tous les rapports, puis elles sont reprises à 10 heures du soir jusqu'à une grande partie de la nuit. » Pression barométrique. — Je me suis premièrement attaché à l'étude approfondie de la pression barométrique, comme étant le premier élément climatérique d'où doivent nécessairement découler toutes les autres modi- fications atmosphériques. 11 importait, en premier lieu, de fixer exactement les périodes correspondantes aux marées atmosphériques, et dans les ma- rées les heures tropiques, l'un des phénomènes les plus remarquables de la ( 354 ) météorologie, lequel offre, dans la zone éqnatoriale, une régularité qui s'efface de plus eu plus vers les hautes latitudes, mais qui est loin ce- pendant de présenter cette fixité, cette inuuobilité presque absolue que M. de Humboldt et d'autres observateurs ont voulu lui attribuer, surtout par rapport à la fixité de l'heure tropique et des stations qui la précèdent et la suivent. )) Aujourd'hui, avec des baromèti'es infiniment plus parfaits, et en mub ti|)liaut les observations de quart d'heure en quart d'heure et même au delà, ce que de Humboldt et autres n'ont pas fait, j'espère arriver à démontrer que la seule fixité presque absolue que l'on puisse réellement établir est luiiquement dans la marche ascendante et descendante des marées atmo- sphériques. Je dis presque absolue, parce que cette même marée est complè- tement détruite pour plusieurs jours, pendant que les formidables pertur- bations que l'on appelle les Nortes sévissent dans le golfe du Mexique. » Il résulterait encore, d'après deux années d'observations faites de 1819 à 1820 par le capitaine Patrik Gérard, qui s'est élevé à 5iSi mètres sur l'Himalaya, que le baromètre, à cette altitude, monte de 10 heures du matin à 4 heures de l'après-midi, au lieu de descendre, fait qui aurait été plus ou moins confirmé, en i833, par Raemtz sur le Faulhorn, et en i84i et 1842 par Bravais, Marlins, Peltier, Wachsmuth, Forbes et autres. » Cependanî, d'après le peu d'observations recueillies aux Antilles, et savamment discutées par M. Ch. Sainte-Claire Deville, il résulterait qu'une élévation de 54o mètres ne changerait pas sensiblement les heures tro- piques, mais que l'amplitude de l'oscillation diurne entre 3oo et 1 000 itiètres est notablement plus faible qu'au niveau de la mer. » Quant à l'altitude de Mexico à 2280 mètres, elle n'a encore aucune in- fluence sur la marche normale des marées. Mais, à l'égard de Fampiijude, nous ne possédons pas assez d'observations vers les terres basses ou sur le littoral pour pouvoir résoudre cette question par voie de comparaison. Probablement après la saison des pluies, vers le mois de sejjtembre, mes observations nous auront fourni quelques renseignements utiles. )) Je me propose en même temps, à la fin de l'année, d'aller séjourner quelques jours à la cime volcanique du Popocatepetl, à 54oo mètres, dans le but d'étudier la question importante de l'inversion des heures tropiques et autres points litigieux eu météorologie. M Mais, quant à l'heure tropique, et surtout à l'époque et à la durée des deux stations qui la précèdent et la suivent généralement, elles sont au contraire extrêmement influencées par les perturbations atmosphériques. ( 355 ) qui se traduisent presque journellement en pluie, en orage, en coups de vent. Ces perturbations sont tellement remarquables, qu'étant aujourd'hui en possession de trois mois d'observations faites de quart d'heure en quart d'heure, à l'époque des trois marées diurnes, c'est-à-dire de (S à i i heures du malin, de 3 à 6 heures de l'après-midi, et de lo heures du soir à minuit, je me trouve cependant dans l'impossibilité d'établir pour le moment aucune discussion, attendu que, plus les observations s'accumulent, plus aussi le problème scientifique se complique dans les mêmes proportions et à mesure que la saison des orages se détermine nellement. Les coïncidences que je crois tenir aujourd'hui m'échappent complètement le lendemain, et chaque jour, suivant l'allure très-variée des orages, les perturbations des marées s'offrent sous un aspect nouveau. » La seule indication que je puisse fournir pour le moment est que l'heure tropique des quatre marées tomberait^ pour le maximum du matin, à 9"'3o™; pour le minimum de l'après-midi, à 4''3o'°; pour le maxinuim du soir, à io''3o°', et, pour le minimum de la matinée, probablement à 4''3o™, bien que cette dernière marée n'ait pas été encore suffisamment étudiée. » Jusqu'ici, l'étude des marées atmosphériques n'avait été l'objet d'une recherche sérieuse, pas même de la part de M. de Humboldt, lors de son voyage à Mexico. » L'existence des oscillations barométriques paraît même avoir été ignorée des observateurs du siècle passé, tels que du savant Mexicain José Antonio de Alzafe, à qui l'on doit les premières observations régulières faites d'avril à décembre 1769, brochure qui est devenue extrêmement rare. J'ai eu cependant l'avantage de prendre une copie de l'exemplaire à la belle bibliothèque mexicaine de S. M. l'Empereur. » M. de la Cortina a fixé la pression barométrique annuelle moyenne à 585 millimètres, et c'est celle qui a été adoptée jusqu'ici, bien que les observations sur lesquelles repose celte appréciation ne soient pas même connues. On ne dit pas non plus si cette pression a été réduite à zéro de température. » La pression maximum que j'ai obtenue depuis le i" avril s'est élevée à 591""°, 9, le 24 avril, de 9'' 3o™ à 9'' 35™, durant l'heure tropique de la marée maximum de l'après-midi; différence, 9 millimètres. Ces ob- servations n'ont pas encore été réduites à zéro. La lempérature était, au maximum^ de 16 degrés centigrades et de 16", 2, et au miniuuim, de a4 degrés. { 356 ) » Dans une prochaine Note, j'aurai l'honneur de présenter à l'Académie la suite de ces générahtés sur le cHmat de Mexico, qui devra embrasser tous les autres phénomènes concomitants. >' Eclipse (lu So mars. — Au double point de vue de l'astronomie physique et de la météorologie, je pense que les observations suivantes peuvent of- frir quelque intérêt, surtout étant les prenfiières qui aient été faites à ma connaissance à une altitude de 9,280 mèlresf et sous le ciel extrêmement pin- de Mexico. » Toutes les circonstances physiques que j'ai observées dans cette éclipse sont les mêmes que ma offertes à la Havane l'éclipsé partielle de Lune du 6 février 1860, et que l'on peut voir dans le Compte rendu de la séance du 19 mars. » Seulement, dans l'éclipsé totale de Mexico, la teinte rougeàtre de l'ombre de la Lune était bien plus prononcée, d'une nuance tirant plutôt sur le rose et d'une plus grande transparence qu'à la Havane. D'ini autre côté, le rebord de l'ombre de la partie éclipsée de la Lune était d'un bleu verdàtre plus foncé, presque noirâtre, probablement par un effet de con- traste avec la plus grande pureté de la lumière blanche et argentée de l'astre. « Ttlais le caractère physique le plus saillant de cette éclipse, et qui ne s'était pas encore présenté aux astronomes, non plus que dans les deux éclipses que j'ai observées à la Havane en 1860 et à Paris en i865, c'est qu'il m'a été impossible de découvrir la moindre trace de hunière polarisée. » Ce fut Arago qui observa le premier des traces manifestes de polari- sation dans la lumière rougeàtre de l'éclipsé totale de Lune du 3i mars i844» et au moment même de la conjonction. Quelques mois après, l'abbé Zante- deschi annonçait à Arago avoir pleinement confirmé, pendant l'éclipsé de Jjune du 24 novembre de la même année, le phénomène de polarisation qu'il avait découvert. » Depuis, que je sache, aucune autre observation de ce genre n"a été faite en dehors des mieimes; elles m'ont fourni les résultats suivants : dans l'éclijjse que j'observai à la Havane, l'effet de la polarisation fut très-sen- sible, un peu moins intense dans celle de Paris, et entièrement nul dans celle de Mexico. » Vu ces quatre faits incontestables, n'est-il pas remarquable que la dernière éclipse totale de Lune n'ait pas fourni la moindre trace de lumière polarisée sous le ciel de Mexico ? Pourtant je me suis applicpié avec la plus grande attention à découvrir quelque indice de polarisation, ayant fait ( 357 ) usage des meilleurs analyseurs, tels que le polariscope d'Arago à doiiblo rotation, cenx de Biot et de Savait, l'horloge polaire de Wheatslone; ayant en outre adapté ces polariscopes à un télescope de 19 centimètres d'ouver- ture et appliqué à une autre luneîle un polariscope à double rotation d'une grande dimension, qui avait été construil, d'après des données spéciales de M. Prazmowski, pour l'élude de l'auréole et des protubérances de l'é- clipse totale de Soleil observée en Espagne en 1860. » Il ne sera pas sans importance de faire remarquer ici qu'Aragoa trouvé le premier qu'avant, durant et après la pleine Lune, la lumière de cet astre ne fournit aucune trace de polarisation, fait que j'ai moi-même con- firmé à la Havane et ici, car ce n'est que jusqu'au 3 avril, le quatrième jour de la pleine Lune, que j'ai pu distinguer un indice excessivement faible, même presque insensible, de lumière polarisée. » Enfin, je terminerai celte Note en ajoutant que j'ai également étudié le spectre lunaire de cette éclipse, à l'aide d'un spectroscope que j'ai adapté au foyer du prisme du télescope, obtenant ainsi un beau spectre de la Lune. Comme dans l'éclipsé partielle du 4 octobre i865 à Paris, j'ai parfaitement distingué les principales raies de Fraunhofer, avec quelques bandes et raies telluriques qui ont été observées par M. Janssen. Toutes étaient, en effet, identiques à celles du spectre solaire, mais bien moins nombreuses et moins intenses que celles-ci, comme de juste, surtout quand on les observe à la lumière ambiante, au lever et au coucher de cet astre. Mais je n'ai pu voir, comme à Paris, la raie jaune du sodium. » M. Velpeau présente à l'Académie, de la part de M. Pélrequin, un Mé- moire ayant pour titre : « Nouvelles recherches sur le choix à faire entre le chloroforme et l'éther rectifié pour la pratique de la médecine opératoire ». M. Tavigxot adresse la description d'un instrument nouveau destiné à l'opération de la cataracte, instrument auquel il donne le nom de kérolo- tome fixateur^ et qui rend à la fois plus sûres et plus simples les manœuvres opératoires de l'extraction du cristallin opaque. M. F. Dfa'is adresse à l'Académie, au nom de l'auteur M. Caprinema, un opuscule imprimé en portugais sur la décomposition des roches du Brésil. M. Boulin est invité à prendre connaissance de cet ouvrage et à en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal. M. Trémaux transmet à l'Académie, par l'intermédiaire du Ministre de C. R., iSGG, a^e Scmrsire. (T. LXIII, N" 8.; 4^ ( 358 ) l'Instruction publique, une copie autographiée de la première partie d'un Mémoire ayant pour titre : « Cause universelle du mouvement », et la se- conde partie manuscrite de ce même Mémoire. (Renvoi à l'examen de M. Bertrand.) La séance est levée à 5 heures et demie. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. I/Académie a reçu dans la séance du i3 août 1866 les ouvrages dont les titres suivent ; Mémoires de l' Académie impériale des Sciences, Belles-Lellres et Ails de Savoie, 2* série, t. VIII. Chambéry, 1866; 1 vol. in-8° avec planches. Le choléra; moyens de le prévenir et de le cjuérir; par M. L. Durant. 2* édition. Anvers, 1866; br. in-8'*. Préservatifs et remèdes du choléra à la portée de tout le monde; par M. POG- GIOLI. Paris, 1866; br. in-8°. Le Mois scientifique ; parM. Léopold GlRAUD. i"" année, t. 1", aMivraison, août 1866. Paris, 1866; br. in- 12. L Ailnnte et son Bombyx ; par M. Henri Givelet, avec plans et |)lanches coloriées par M. Ch. Millon de Montherlant. Paris, 1866; in-8''. Théorie des crislalloïdes élémentaires; parM. le comte L. Hugo. Paris, 1 866; br. in-8° avec planches. Atfi... Actesde la Société académique des Sciences naturelles de Milan, t. ÏX, i" fascicule. Milan, 1866; in-8''. L'Académie a reçu, dans la séance du 20 août 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, t. LXI, juillet à décembre i865. Paris, 1866; i vol. in-4°. Jtlas des orages de l'année i865, rédigé par l'Observatoire impérial, et publié sous les auspices du Ministre de l'Instruction publique. Paris, 1866; in-folio. Bulletin de Statistique municipale, publié par les ordres de M. le Baron Haussmakn, mois d'avril 1866. Paris, 1866; in-4"- ( 359 ) Expériences faites à Genève avec te pendule à réversion ; par M. E, Planta- MOUR. Genève et Bâle, 1866; 111-4° ^^'^c planches. (Présenté par IM. Ma- thieu.) Poteries primitives, instruments en os et silex taillés des cavernes de la VieilL- Caslille [Espagne); par M. Louis Lartet. Paris, 1866; in-S" avec planches. (Extrait de la Revue archéologique.) (Présenlé par M. de Vernenil.) Les Insectes considérés comme nuisibles à l'agriculture; moyens de les com- battre; par M. E. Menault. Paris, 1866; i vol. in-12 avec figures. (Présenlé par M. Blanchard.) Mémoire sur la genèse animale, etc.; par M. J.-E. Cornay. Paris, 1866; in-12 avec tableaux. Du sommeil et des états analogues; par M. A. LiéBEAULT. Paris et Nancy, 1866; 1 vol. in-8°. Carie représentant la morlalilé el l'état météorologique de Paris en 1 865 ; par M. le D' Vacher. Nouvelles recherches sur les poissons fossiles du monl Liban; par MM. F.-,l. PiCTET et A. HuMBERT. Genève, 1866; i vol. in-4° avec planches. Matériaux pour la carte géologique de la Suisse, 2' livraison. Berne, i864; I vol. in-4° avec deux cartes. The quarterly... Journal trimestriel de la Société Géologique de Londres, t. XXII, \\°' 85 et 86, février ef mai 1866. Londres, 1866; 2 br. in-8°. List... Liste des membres de la Société Géologique de Londres au 3i dé- cembre 1866; br. in-8°. An Essay... Essai sur la résolution des équations algébriques ; par M. C'h.-J. Hargreave. Dublin, 1866; i vol. in-8° relié. Second Report... Second Rapport sur la rivière fVaimakariri et les plaines basses de Canterbury [Nouvelle-Zélande); par M. W,-T. DOVNE. Christ- church, i865 ; in-4° avec planches. Reflections... Réflexions sur les causes et les effets mécaniques dans les œu- vres de la nature; par M. A. Girard. Mobile, i865; in-8". An investigation... Recherches sur rorbite de Neptune, avec des tables gé- nérales de sa marche; par ls\. S. NewcoMB. Washington, 1866; in-4°. {Smith- sonian Contributions to Knowledge.) Memoirs... Mémoires concernant le relevé géologique de l'Inde, t. IV, 3* partie; t. V, 1'^ partie. Calcutta, i865; 2 br. in-8". Memoirs... Mémoires concernant le relevé géologique de l'Inde. Paléonto- logie indienne, figures et descriptions des restes organiques obtenus dans le cours ( 36o ) (les npératiotis. 3' patlie, n'" 6 à 9; /\'' partie, 11" i*""'. Calciilla. i865; 2 hv. in-folio avec planches. Catalogue... Catalogue des restes organiques appartenant aux Eclàno- dermes qui se trouvent mi Musée géologique de Cahutla. Calcutta, 1 865 ; br. iii-8'\ Aiinual Report .. Rapport anmicl sur !e relevé géologi Soit /• le rayon de la base circulaire et h la hauteur, on aura pour le volume V ou la capacité du vase \ = nr^h. La surface du cercle de base sera nr-, et la partie cylindrique sera an/x h. La surface S des parois sera donc S = 7ir^ -+- 2nr//. Si V est donné et constant, on aura dY = o,et pour la condition du maxi- mum ou du minimum de S on aura dS = o. » Réciproquement, la surface S étant donnée, on a Lorsque le second calorimètre renferme le couple zinc amalgamé et platine^ la chaleur qu'il accuse, et qui est produite par le couple seul, est exactement le cinquième de la chaleur accusée par le premier calo- rimètre contenant les cinq éléments semblables, ce qui était facile à pré- voir. C. R.,i866,2™«Semei<;e. (T. LXIII.N» 9.) ^° ( 370 ) » Lorsque le second calorimètre reçoit le voltamètre à lames de platine, toute la chaleur mise en jeu dans son inlérieur est empruntée au courant développé par la pile du premier calorimètre, et celui-ci accuse nettement cet emprunt, ce qui était également facile à prévoir. » Lorsque enlin le second calorimètre renferme le vollamètrc à lames de cuivre plongées dans une dissolution de sulfate de cuivre, la chaleur mise en jeu dans sou intérieur est empruntée à deux sources qui sont : la pile et le voltamètre lui-même. En effet, deux phénomènes inverses se produisent en même temps dans le voltamètre à lames de cuivre, lesquels ne se pro- duisent que séparément dans le voltamètre à lames de platine et dans le couple zinc et platine : i° décomposition du sulfate de cuivre pour la- quelle il y a emprunt de chaleur au courant développé par la pile et qui correspond à la décomposition du sulfate d'hydrogène dans le voltamètre à lames de platine; a° formation d'tuie quantité égale de sidfate de cuivre, avec dégagement de chaleur au profit du courant, effet qui correspond à la production du sulfate de zinc dans le couple zinc et platine. » Je ne donne, dans le tableau suivant, que quelques-uns des résultats que j'ai déjà obtenus, parce que je crois qu'ils suffisent pour faire com- prendre la valeur de la nouvelle mélhode expérimentale que je signale, me réservant de donner plus de développement à ma pensée lorsque de nou- velles expériences m'auront éclairé davantage. » Interprétons d'abord les résultats fournis par les expériences IV et V. » Dans l'expérience V les dispositions sont les mêmes que dans l'expé- rience IV, si ce n'est qu'une lame de platine remplace la lame de zinc du cou- ple : d'où il résulte que le radical SO* de l'acide sulfurique (SO*) H décom- posé ne peut plus se fixer sur le zinc en dégageant de la chaleur. Aussi, tandis que dans l'expérience IV, et pour 49 grammes ou i équivalent de sulfate d'hydrogène décomposé, le couple produit iggS^ calories et constitue ainsi uu véritable voltamètre qui fonctioiuie en protluisant de la chaleur, le vol- tamètre, dans l'expérience V, en dépense SqHqd qu'il empriuite à la pile. » Le nombre SgSgS, qui, diminué de la quantité de chaleur qui est dé- pensée pour vaincre la résistance physique que le liquide du voltamètre oppose au passage du courant (et qui doit être inférieur à 7975 unités (i), pour des raisons que nous n'avons pas le temps de discuter ici), de- vient 61920, exprime donc la quantité minimum de chaleur mise en jeu (i) f'oir le rcsiiUat Iniiini |)ar rc.xpcrit'nce V et qui expiimc lo Iras ail intérieur de la ])ilc. ( 371 ) dans la décomposition du sulfate d'hydrogène. Le même nombre, pris avec un signe contraire, représente la combinaison du radical SO^ avec l'hy- drogène. On peut donc, à l'aide des modules des métaux que j'ai donnés pour calculer les équivalents calorifiques des diverses espèces de sels, dé- terminer la clialeiu- de formation de tous les autres sulfates SO^M (M étant un métal quelconque). 1 i W I équiv. d'aci'.Ie sulfiiriqne (*) 49i et I êquiv. de zinc 33. ) Ne formant pas i (B) I êqiiiv. desulfato de cuivre 72, et i équiv. de zinc 33. j couple. CALOniES, 27388 POin I ÉlJUIVALEM DE ZISC attaqué dans le caloriuièlro de la pilo TAVGEMEfi des déviations. CHALECR empruntée à la pile par le voltamèlre pour 1 équivalent du corps décompnsè dans son intérieur en calories. CUALEUR accusée par le calorimètre recevant la pile, ou travoil intérieur de la pile on calories. CHALELR empruntée à la pile ou travail extérieur do la pile en calories. II . Pile seule 19572 l8/,02 797^ 8888 8573 1(091 10557 382 1/180 i552 '»979 I loGG ii3Si ii53o 5863 9^^97 3,/18So 3,6069 0, 1095 0 , 0969 0,7623 o,S27S i,80j[ 0,5658 59S95 553:io 56905 J7650 --,9315 /169S5 III . Pile et boussole, R = 3^""",3 ("). IV. Pilo, boussole et 6*^ couple.. V. Pile, boussole et voltamètre (lames de platine avec acide sulinrique) VI. Pile, boussole et vollamètre (I.imes de platine avec acide azotique) VII. Pile, boussole et voltamètre (lames de platine avec sul- lale de cuivre) VIII. Pile, boussole et voltamètre [lames de platine avec azo- tate de cuivre ) IX. Pile, boussole et vollamètre (lames de cuivre avec sul- fate de cuivre) X. Pile, boussole et voltamèlre (lames de cuivre avec sulfate de cuivre; mais la distance entrelesIamesesldeSo'"'".) (•) Cet acide sulfurique (le mémo qui a servi aux expériences de la pile) était élendu d'une quanlllé d'eau tcll^-, que 42cc,j do cet acide saturaient :> grammes de carlionale de soude sec et pur. Cet acide (légag:eait encore 821 unités do chaleur lorsqu'on l'êlendait d'une quantité d'eau sulTisanto pour que l équivalent d'acide se trouvât en présence de 343 équi- Talents d'eau- (**) R eiLpricic, en longueur de fil de platine d*un dianiètre déteruiiné, la résistance de la pile el de l'arc inler|iolaire qui renrerme la boussolo )' Allons plus loin. » Si, commeje l'ai déjà fait, j'avais placé le vollainèlre à lames de platine 5o.. (372) dans le calorimètre recevant la pile, j'aurais été conduit à dire une seconde fois que ce voltamètre n'emprunte à la pile, pour opérer la décomposition, que 34462 unités de chaleur (quantité de chaleur qu'on ne retrouve pas dans cette expérience où les éléments de l'eau sont mis en liberté), tandis qu'il devient évident qu'il en emprunte au moins Sigao pour opérer la même décomposition, lorsqu'il est placé dans le second calorimètre. » Ce résultat s'explique très-facilement. » En effet, en interprétant les données expérimentales, ne voyons-nous pas très-nettement que dans la réaction précitée il y a à considérer les effets successifs suivants : d'une part, un phénomène de décomposition, dans le- quel les éléments constituants du sulfate d'hydrogène empruntent au courant développé par la pile 61920 unités de chalein- pour se séparer; d'autre part, un second phénomène dans lequel les éléments constituants du sulfate d'hydrogène, mis en liberté, à cet état particulier cfu'on appelle l'état naissant (et dans lequel ils possèdent toute la chaleur empruntée à la pile), se modifient en dégageant de la chaleur qui ne profite pas au courant. )) On peut expliquer celte modification par le groupement de plusieurs atomes élémentaires en une seule molécule, conformément aux idées pro- fessées par divers chimistes, et par les changements que peuvent subir des radicaux peu stables, tels que le radical SO*. » En interprétant les résultais fournis par les expériences I, V et VII, nous sommes également conduits à admettre que pour décomposer le sul- fate d'hydrogène (SO")!! et le sulfate de cuivre (SO*)Cu, il faut mettre en jeu une quantité de chalein- à peu près égale, et que, par conséquent, con- trairement à ce qui a lieu lorsque l'hydrogène et le cuivre sont pris à leur état ordinaire, les affinités de ces corps, à Yétnl naissant, pour le radical SO*, sont à peu près égales, puisque, à cet état, ces deux métaux entrent dans le' type sulfate en mettant en jeu une quantité de chaleur à peu près égale. » Enfin, en interprétant les résultais fournis par les expériences I (B), VII et IX, nous sommes aussi conduits à admettre que si, dans le voltamètre à lames de cuivre, la quantité de sulfate de cuivre qui se décompose est com- pensée par la quantité de sulfate de cuivre qui prend naissance, il n'en est plus de même lorsqu'on compare la quantité de chaleur empruntée ou rendue au courant par la décomposition et la formation d'iuie quantité égale de sulfate. » En effet, d'une j)art, le sulfate de cuivre emprunte à la pile la totalité ( 373) de la chaleur nécessaire à la séparation du cuivre à Vétat naissant, et ce métal exige, pour se produire à cet état, un excès de chaleur qu'il ne rend pas au courant lorsqu'il la dégage eu passant à Vëtal ordinaire, immédiate- ment après sa séparation. D'autre part, le cuivre, attaqué à l'électrode po- sitive, où il se trouve à Vclnt ordinaire, emprunte à la réaction elle-même, qui produit le sulfate, cet excès de chaleur qui doit le faire passer à l'état qui convient à la formation des sels; et cette chaleur ainsi empruntée à la réaction ne profite pas au courant. En un mot, les phénomènes calorifiques ne se compensent pas dans le voltamètre : i° parce que ce n'est pas du cuivre tel que nous le connaissons dans les conditions ordinaires qui est séparé du sulfate dans le voltamètre, mais bien du cuivre plus riche en chaleur, laquelle devient sensible lorsque le métal passe de Vétat naissant à Vétat ordinaire; 2° parce que cet excès de chaleur ainsi emprunté au cou- rant ne lui est pas rendu dans la réaction contraire qui donne naissance à une quantité de sulfate de cuivre égale, mais fournie par du cuivre pris à Vétat ordinaire. Conclusions. » En résumé, il ressort des expériences que je viens de faire connaître que la pile fournit aux corps qu'elle décompose la chaleiu" nécessaire à la ségrégation chimique de leurs éléments constituants, et que la quantité de chaleur ainsi empruntée est supérieure à celle que ces mêmes éléments, pris dans les conditions ordinaires, dégagent en s'associant ; de telle sorte que, à Vétat naissant, les corps possèdent un excès de chaleur qu'ils restituent ensuite lorsqu'ils se modifient pour devenir tels que nous les connaissons à Vétat ordinaire. » On est donc conduit à admettre que dans les réactions chimiques (combinaisons ou décompositions), les n:olécules qui sont mises en jeu su- bissent des modifications qui précèdent la combinaison ou qui suivent la décomposition, attendu que ces modifications sont accusées par un phéno- mène d'absorption ou de dégagement de chaleur tout à fait indépendant du phénomène calorifique qui accompagne la combinaison ou la ségrégation chimique. » Si donc l'affinité doit être mesurée par la quantité de chaleur que les molécules aptes à se combiner dégagent en s'associant (ce qui ne semble pouvoir être mis en doute), la stabilité des composés ne peut nullement faire préjuger du degré d'énergie de celte affinité. o En effet, des composés dont les éléments constituants empruntent pour ( 374) se séparer des quantités égales de chaleur, seront d'autant plus facilement décomposés que ces éléments constituants, une fois séparés à Ve'tat naissant (c'est-à-dire tels qu'ils existent dans leurs combinaisons et tels (ju'ils en sortent), dégagent plus de chaleur pour passer à V état ordinaire. » Remarquons en terminant que l'étude du travail molécnlnire dans les réactions chimiques, faite à l'aide de la pile, mettant en évidence des ac- tions secondaires, accompagnées d'un dégagement de chaleur qui ne profite pas au courant, il faut bien en conclure que les machines électro-magné- tiques ne peuvent pas disposer de toute la chaleur mise en jeu dans la pile qui les actionne (t). » CHIMIE AGRICOLE. — La silice et la verse des hlés; par M. Isidore Pierre. « On s'est beaucoup préoccupé, depuis une trentaine d'années, des moyens de prévenir la verse des blés, ou du moins de la rendre plus rare, en donnant aux tiges plus de solidité. » On demande actuellement tant de choses à la chimie, que nous ne de- vons pas être étonné qu'on ait essayé, cette fois encore, de lui faire quel- ques emprunts au profit de l'agriculture. On avait depuis longlemps con- staté que, dans la cendre de la paille des céréales, et en particulier dans celle de la paille du blé, il existe une proportion considérable de silice; et, comme il est reconnu que la silice communique ime grande dureté aux par- ties de plantes qui la contiennent en abondance, on s'est tout naturelle- ment trouvé conduit à attribuer à cette silice une grande influence sur la rigidité du chaume de blé. M D'inductions en inductions, on avait été amené à penser que le blé se- rait d'autant moins exposé à verser que sa paille serait plus riche en silice; de là l'idée de chercher, par tous les moyens possibles, à fournir au sol de la silice plus ou moins soiuble, plus ou moins facilement assimilable. » C'est ainsi que nous avons vu apparaître l'engrais deSussex, dans le- quel abondait la silice gélatineuse. » C'est encore sur cette même idée qu'est fondé l'emploi des feldspallis en poudre plus ou moins désagrégés sous les influences atmosphériques ; nous en pouvons dire autant des poudres des laitiers de hauts four- neaux, etc., etc. )) Qu'on nie permette de faire, au sujet de celte interprétation des résid- (i) Je me fais un devoir et un plaisir de leniercicr M. Commaillo, qui m'a \n-c\.i: son concoui'S dans cis icclKiclies (|n'il contimu'ia avec moi. ( 375 ) tats de l'analyse chimique, une observation dont la vérité ne se manifeste que trop souvent dans la prati(|ue. M Une analyse peut être rigoureusement exacte, irréprochable en elle- même, et donner lieu à des interprétations erronées, si l'on se place à un point de vue plus spécial que celui de l'analyste, dans les applications que l'on fait de son travail. » Les interprétations dont il s'agit ici sont basées sur la composition moyenne de la paille; mais rien n'est plus trompeur qu'une moyenne, quand on veut en faire une application spéciale et déterminée, si cette moyenne est déduite de résultats très-différents les uns des autres. La paille de blé se compose de parties très-diverses telles que feuilles, nœuds, entre- noeuds ; la composition moyenne de la paille entière peut différer beau- coup de la composition chimique particulière de chacune de ces parties, qui, d'ailleurs, doivent jouer des rôles distincts dans la rigidité de la lige. » D'ailleurs, il est un fait brutal dont l'explication ne serait pas facile à donner, dans la théorie qui fait jouer un rôle si important à la silice en ce qui concerne la rigidité de la tige du blé ; si l'analyse chimique a montré que la silice est abondante dans la composition moyenne des cendres de la paille, l'analyse chimique a montré aussi qu'en général, tontes choses égales d'ailleurs, les blés qui ont le plus de chance de verser sont ceux dont la paille contient le plus de silice. Faudrait-il en conclure que la silice favorise la verse au lieu de l'empêcher? Nous ne serions pas plus sages que ceux qui professent l'opinion diamétralement opposée. " Que conclure de là? que l'analyse chimique nous induit en erreur les uns et les autres? Nous serions aussi peu raisonnables que si nous blâiiuons l'emploi des couteaux parce qu'un imprudent ou un uKiladroit, en s'en servant, se sera coupé. » Que faire, alors ? Examiner les choses d'un peu plus près, et ne pas tant nous hâter de tirer des conclusions particulières de faits très-géné- raux, ou des conclusions iioj) générales de faits particuliers. » Au lieu de considérer la paille du blé dans son ensemble, examinons-en séparément les diverses parties, feuilles, nœuds, entre-nœuds; c'est ce que j'ai tait dans un long travail dontj'iii Thonneur de résumer aujourd'hui un fragment devant l'Académie. » J'ai trouvé, par des analyses nombreuses et variées, que ces diverses parties de la paille peuvent être classées dans l'ordre suivant, d'après leur plus grande richesse en silice : » i" En première ligne, les feuilles; ( 376) » 2° En seconde ligne, et à une très-grande distance des feuilles, les entre-nœuds; » 3° Enfin, en troisième ligne, les nœuds, qui forment la partie de la paille la plus pauvre en silice, quoiqu'on ait bien souvent répété le con- traire, sans doute parce qu'ils sont plus durs ou plus fermes que le reste de la tige. " Précisons davantage les différences que je viens de signaler: à jioids égal, Les feuilles contiennent sept à huit fois plus de silice que les nœuds, et quatre à cinq fois plus que tes entre-nœuds; les entre-nœuds les moins riches en silice sont ceux qui occupent la partie, inférieure de la tige, c'est-à-dire ceux dont on a le plus d'intérêt à augmenter la rigidité. C'est donc dans les feuilles surtout que se trouve accumulée la majeure partie de la silice de la paille, et non dans la tige proprement dite; on comprend alors comment on peut voir verser un blé dont la paille est plus riche en silice que celle d'un autre blé qui, dans des conditions analogues, ne verse pas. » Il est depuis longtemps reconnu que, toutes choses égales d'ailleurs, les blés les plus exposés à la verse sont ceux chez lesquels les feuilles ont acquis le plus grand développement; en faisant un rapprochement entre ce fait et la plus grande accumulation de silice dans les feuilles, on ne sera plus surpris de voir que la ])aille d'un blé versé soit souvent plus siliceuse que celle d'un autre blé qui aura résisté aux causes de verse. » Il est même assez curieux de penser que, lorsqu'on rogne les feuilles avant l'épiage, on peut souvent prévenir la verse d'un blé en le privant d'une partie notable de la silice que contiendrait sa paille si elle n'eiît pas été sou- mise à cette mutilation. » Nous nous garderons bien d'en conclure que la diminution des chances de verse sera nécessairement due à une soustraction de silice; nous nous bornerons à dire que, dans l'exemple précité, la soustraction d'iuie partie des feuilles a diminué les chances de verse, et nous laisserons la silice en dehors du débat. )) Les blés les plus feuillus sont plus exposés à la verse pour deux rai- sons principales : la première, c'est que le pied do la tige, moins aéré, reste plus longtemps mou; la seconde, c'est que les feuilles plus développées sont, pour ces liges molles, un fardeau plus lourd à supporter, auquel viennent s'ajouter encore le poids de l'eau des pluies et la pression du vent. » De ce que la présence de la silice est souvent alors impuissante contre la verse, nous n'en devons pas conclure qu'elle ne puisse en rien contribuer à la rigidité delà paille; seulement, je suis porté à croire qu'on a beaucoup ( 377 ) exagéré son influence; tout ce qui existe dans la nature a probablement sa raison d'èlre, seulement cette raison ne nous est pas toujours comme. » Les feuilles du blé ont une forme particulière; elles se composent d'un liiuhc riibané qui flotte dans l'atmosphère, et d'une gaine allongée qui^ partant du nœud correspondant, enveloppe la tige sur une longueur d'en- viron lo à la centimètres; cette gaîne doit protéger la portion de lige qu'elle enveloppe, comme le fourreau d'une épée en protège la lame, et, à ce point de vue, la silice peut avoir, dans la feuille où elle s'accumule, une influence utile. ÎMais dans les blés exposés à la verse, le limbe qui sin-- charge la tige par son poids a subi un accroissement considérable, tandis que la gaine protectrice n'a pas sensiblement varié dans ses dimensions; l'équilibre naturel tend donc à se rompre par suite de cette luxuriante vé- gétalion, malgré la présence d'une plus forte proportion de silice dans la plante. « Mais si nous ne pouvons plus avoir une aussi grande confiance dans l'efficacité des engrais ou amendements capables de fournir à nos blés de la silice soluble, en vue de donner aux tiges plus de rigidité, quels moyens, quels ingrédients chimiques pourrait-on employer pour diminuer les chances de verse ou pour en atténuer les effets? » Je ne répondrai pas que les blés des terres maigres ne versent presque jamais, en donnant au cultivateur le conseil de se placer dans de pareilles conditions; la question est trop grave pour qu'il soit permis d'y répondre par ime mauvaise plaisanterie. » Cependant il est bien permis de se demander sérieusement pourquoi ces chétives récoltes craignent moins la verse que ces récoites à pleine faux qui sont tout à la fois l'orgueil et le souci du bon cultivateur. » Je ne voudrais pas, en faisant tomber une illusion, coniribuer à en propager une autre; mais il paraît évident pour tout le monde que, moins ombragé par ses feuilles, le pied de ces maigres tiges est mieux aéré, et par suite moins longtemps aqueux, plus tôt dur et résistant; si les exi- gences de notre agriculture moderne ne permettent plus de se placer, sous tous les rappoi'ts , dans de pareilles conditions, il est possible, du moins, sans nuire au rendement, d'espacer un peu plus les lignes et les tiges; cet espacement permet une circulation d'air plus facile et plus active qui, en diminuant l'humidité de ces liges, en augmentera la résistance et la solidité. Un jour, peut-être, la science pourra trouver un spécifique plus énergique et plus efficace; en attendant, cherchons à profiler des exemples qui nous sont offerts par la nature. )> r. U., iSr.fi, inie Senirslre. (T. LXIU, N" 9.) ' 5 I ( 378 j M. LE Secrétaire perpétitel fait part à l'Académie de la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Delezenne, Correspondant de la Section de Physique. MÉMOIRES LUS. ACOUSTIQUE. — Mémoire sur les vibrations des plaques carrées; par M. A. Tekque.m. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Pouillet, Duhamel, Regnault.) « Chladni, qui le premier a étudié les lignes nodales des plaques vi- brantes, lapporlait celles qu'il obtenait avec les plaques carrées à des parallèles aux côtés et les considérait comme des distoi'sions de ces dernières lignes, les représentant par le symbole m | n. » En i833, Wheatstone publia un IMémoire sur les plaques vibrantes, dans lequel il expliquait les figures de Chladni par la coexistence de deux mouvements vibratoires. Soient A, A, les deux côtés parallèles d'une plaque carrée, B et B, les deux côtés perpendiculaires aux premiers. » Supposons qu'une plaque rende un son accompagné de ni lignes no- dales parallèles aux A et A,, et de n lignes parallèles aux B, B, ; par raison de symétrie, il se produira en même temps un son accompagné de m lignes parallèles aux B, B,, et ?t ligues parallèlesaux A, A, . De la coexistence de ces deux mouvements vibratoires, il résultera des lignes nodales courbes passant parles points où les molécules ont des mouvements égaux et de sens con- traires. Wheatstone justifie son hypothèse par une expérience sur une lame reclangidaire de bois; pour qu'elle vibre comme une plaque carrée, il est nécessaire de donner aux côtés des dimensions différentes. M. Kœnig a éga- lement démontré l'hypothèse de Wlieatstone par quelques expériences ingénieuses sur les plaques rectangulaires. Je viens apporter tie nouveaux faits à l'appui de cette théorie, et indiquer eu même temps quelques per- fectionnements que j'ai apporlés à l'étude expérimentale des plaques. » i" Si, dans le synd>ole ni\7i, m -+- n est impair, on sait que la figure renferme une diagonale, et qu'elle est symétrique |)ar rapport à cette dia- gonale; on peut ainsi obtenir deux figures identiques, mais inversement placées, et correspondant exaclenieul au même son. 1) a° Si, dans le symbole /// |/i, ni -\- n est pair, on a deux figures diffé- rentes avec (h^s sons un peu différents aussi ; dans une des figures on a les, ( -^79 ) deux diagonales; dans l'autre le centre est lui ventre de vibrations, ainsi que les angles. )) 3° Si m et ?i sont impairs tous deux, on a nécessairement les parallèles aux côtés passant par le centre; si m et ii sont pairs, on ue lésa pas. » En examinant une figure quelconque, il est souvent difficile de recon- naître le nombre de lignes nodales primitives auxquelles il convient de la rapporter. Voici une règle pratique très-commode à suivre dans les divers cas indiqués précédemment : " i" On comptera le nombre de lignes nodales qui viennent rencontrer lui des bords, en y comprenant les diagonales, et comptant comme i\2 ( 386 ) emprunté cette circonstance au De Meteom de Frytsch, de Laubach, le pre- mier qui en ait fait mention. C'est le 12 avril, suivant Frytsch, qu'on ain-ait vu des étoiles. Or, ce jour-là précisément, la planète Vénus était à son maximum d'éclat, et jusqu'à la fin du mois elle est restée dans des condi- tions favorables pour être observée en plein Soleil. L'apparition insolite de Vénus, rapprochée de l'offuscation qui suivit à peu de jours d'intervalle, me semble être la véritable source de cette tradition que Kepler a acceptée d'autant plus aisément qu'elle venait confirmer une de ses théories. I) J'ai rassemblé dans ce travail les divers ]ihénomènes de ce genre; leur comparaison m'a conduit à les rattacher à un état particulier de l'atmo- sphère, connu sous le nom de brouillard sec, et où l'on retrouve tous les caractères des offuscations. L'origine de ces brouillards est encore incer- taine : on les attribue communément à des émanations volcaniques ; ils pourraient aussi être dus à des poussières météoriques en suspension dans l'air dont elles troublent la transparence. Mais, quelle qu'en soit la cause, la connexion entre ces brouillards et les phénomènes d'offuscation n'est pas douteuse. Pour expliquer ces derniers il est donc inutile de recourir à des hypothèses- gratuites, telles qu'une perturbation dans la photosphère, l'occultation du Soleil par une masse cosmique, ou le passage au devant de cet astre d'une nuée d'astéroïdes. « M. Lerocx adresse une « Notice sur la possibilité de l'application, siu' une grande échelle, de l'acide carbonique en dissolution dans l'eau pour conjin-er les incendies ». L'auteur indique comment, selon lui, on pourrait également faire usage de phosphate de soude, ou de sulfate, carbonate, chlorhydrate de la même base. (Commissaires : MM. Pouillet, Rcgnault, Morin.) M. Menegaux adresse un « Mémoire sur l'emploi économique de la pile dans l'industrie, la mécanique et la chimie industrielle ». Pour diminuer le prix de revient, l'auteur utilise, pour la construction de ses piles, le carbo- nate de chaux ou les résidus provenant de la fabrication de la soude, les cendres, la poussière des routes ou les terres qui contiennent des carbonates; l'acide employé est l'acide chlorhydrique ou les résidus qui en contiennent une certaine quantité. (Commissaires : MM. Becquerel, Dumas, Pouillet.) M. dkJonquièkes adresse la deuxième el ilernière partie de son Mémoire ( 387 ) ayant pour titre : « Essai d'une théorie générale des séries et des réseaux de courbes, planes ou gauches, et de surfaces •>. (Renvoi à la Conuiiission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. fiouville, Bertrand, Bonnet.) M. AiT«. Geoffroy adresse de Pierrefitte (Meuse) un complément à son Recueil de Tables manuscrites, destinées à la navigation par arcs de grands cercles, recueil cpii a été renvoyé, le 23 juillet dernier, à la Section de Géographie et de Navigation. L'auteur exprime le désir que ce complément soit renvoyé à la même Commission. (Renvoi à la Section de Géographie et de Navigation.) M. Lecoq de Boisbaudran adresse un Note ayant pour titre : « Considé- rations théoriques sur les phénomènes de sursatunatiou ». Cette Note est destinée à compléter les indications contenues dans le pli cacheté ouvert, sur la demande de l'auteur, dans la séance du 6 août. (Renvoi à la Commission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. Pouillet, Regnault, Combes, Pasteur.) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire du Comité central de la souscription au profit des vic- times de l'invasion des sauterelles en Algérie accuse réception de la somme souscrite par MM. les Membres de l'Académie des Sciences. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un ouvrage imprimé en allemand et ayant pour titre : « Leçons sur la Dynamique, professées par M. Jacobi^ suivies de cinq Mémoires du même auteur, et publiées par M. Clebsch » ; 2° Un Mémoire imprimé en italien « sur les premières découvertes des propriétés de l'aimant », par M. VoljiiceUi; 3" Un Mémoire « sur la dispersioi} de la lumière », pnr M. Em. Mathieu. 52.. ( 388 ) PHYSIOLOGIE. — Recherches mr les corpuscules de la pébrinc et sur leur mode de propagation. Note de M. Balbiaxi, présentée par M. Ch. Robin. « Parmi toutes les opinions contradictoires qui ont été émises sur la na- ture des corpuscules de la pébrine, la plus discutable, à mon avis, est celh; qui consiste à les assimiler à des éléments anatomiques soit normaux, soit plus ou moins altérés, ou à des produits morbides tels que les globules du pus, etc. Il y a plus de huit ans que cette opinion a été réfutée par M. le professeur Lebert, lequel a montré que ces corpuscules n'offraient aucune des réactions îles substances grasses ou albuminoides, et j'ai constaté aussi ces différences chimiques, à l'aide des acides concentrés et de la solution concentrée bouillante de soude (i); mais je crois pouvoir apporter en outre, contre la manière de voir citée plus haut, des preuves plus décisives, fon- dées sur l'observation des phénomènes que ces corpuscules présentent dans leur évolution, phénomènes qui mettent hors de doute leur étroite parenté avec les organismes parasites connus sous le nom de Psorosper- mies (2). Dans une communication présentée, il y a trois ans, à l'Académie des Sciences (séance du 20 juillet i863), j'ai démontré la nature végétale et le mode d'évolution des Psorospermies des Poissons. Or les corpuscules que l'on observe chez le Bombyx du mûrier, ainsi que chez d'autres In- sectes et Articulés, offrent dans leur mode de propagation, et dans la ma- nière dont ils envahissent peu à peu tous les organes et tous les tissus, des phénomènes entièrement semblables. Si leur structure est en général plus simple que celle de leurs congénères qui vivent sur les Poissons, on ren- contre cependant aussi quelquefois parmi ces derniers des formes qui, par leur simplicité, rappellent singulièrement certaines phases de l'évolution des Psorospermies qui doiuient lieu à la maladie de la pébrine chez le Bombyx du mûrier. D'un autre côté, j'ai rencontré chez un autre Lépidoptère, le Pjratis viridana, des corpuscules dont la structure plus compliquée rappe- lait les formes les plus élevées que ces parasites végétaux nous présentent (i) De toutes les parties de l'organisation des Insectes, celles qui sont composées de chi- tine sont les seules dont les réactions offrent de l'analogie avec celles des corpuscules des ver» malades; mais ces parties se présentent presque toujours sous la forme de membranes, ou de masses compactes, et jamais sous celle d'éléments libres répandus dans les cavités du corps ou dans la trame des tissus. [1) Nom créé par J. Muller. f'oycz, sur les Psorospermies, Ch. Robin, Histoire naturelle des végétaux parasites de l'homme rt des animaux; Paris, i853, in-8", p. 291. ( 389 ) chez les Poissons. Comme chez ces derniers, ils étaient composés d'une coque ovalaire formée de deux valves juxtaposées, et renfermaient dans leur intérieur quatre vésicules brillantes et oblongues, disposées par paires vers les deux extrémités. » Après quelques instants de séjour dans l'eau, ces corpuscules avaient pris un aspect homogène qui les faisait ressembler, à s'y méprendre, à ceux que l'on observe dans les organes des vers à soie malades. » Mais ce n'est pas seulement chez les Bombycides et les autres Lépido- ptères que l'on rencontre ces parasites. Il y a déjà plusieurs années que le professeur Leydig a signalé leur existence chez d'assez nombreuses espèces appartenant aux diverses classes des Articulés (i), et je les ai observés moi- même plusieurs fois chez des Arachnides et chez quelques petits Entomo- stracés des eaux douces, où ils offraient une forme entièrement analogue à celle des Psorospermies des Bombyx, malgré la différence des milieux où vivent ces animaux. » Eu décrivant dans mon travail précédemment communiqué à l'Aca- démie le mode de propagation des Psorospermies des Poissons, j'ai montré que celles-ci se développaient clans l'intérieur d'une masse de sarcode, véri- table spore mobile qui s'échappait à certains moments de l'intérieur du corpuscule pour aller propager au loin de nouvelles générations de Psoro- spermies. Quelquefois, au lieu de former un amas plus ou moins délimité, cette masse sarcodique génératrice siusinue sous forme de végétations ramiBées entre les éléments des tissus qui paraissent ainsi comme plongés dans une sorte de gangue amorphe et homogène dont il est alors souvent difficile de reconnaître la véritable nature, lorsque les Psorospermies ne sont pas encore arrivées;! leur entier développement. On le comprendra fa- cilement, si l'on considère qu'un seul corpuscule long de o"'",oo4 pPi't se transformer en un globule plusieurs centaines de fois plus volumineux, développant dans son sein des milliers de nouveaux corpuscules, c'est-à-dire de nouveaux individus Psorospermies. C'est ainsi que, chez la Pyrale citée plus haut, ces globules atteignaient jusqu'à o^^j/jo et devenaient par con- séquent visibles à l'œil nu. Chez les Bombyx, ils offrent des dimensions beaucoup moindres, mais toujours relativement considérables, eu égard à la petitesse des corpuscules qui leur donnent naissance. (i) M. Leydig les compare aux Pseudonavicules des Grégarines, et les réunit avec celles-ci dans un seul et mêuie groupe, en leur attribuant, comme je le fais dans ce travail, une origine végétale. ( -^90 ) » Dans une conuminication à la Société de Riologio, j'ai parlé de la réac- tion acide des œufs provenant de Papillons corpnscnlenx, qu'ils renferment ou non déjà des corpuscules ou Psorospermies entièrement développées. J'ai vu depuis que le D' Cliavannes avait fait la même remarque ; mais il n'a pas examiné comparativement des œufs de Papillons sains. Cette comparaison, je l'ai faite sur des œufs et des Papillons parfaitement sains, et j'ai constaté que les œufs sains offraient, au contraire, toujours une réaction légèrement alcaline. En examinant à contre-jour les bandes de papier bleu de tournesol sur lesquelles on a écrasé des œufs malades, on peut y l'econnaître parfaitement les taches rouges qu'ils y ont produites. Ce moyen, s'il se vérifie sur une grande échelle, sera préférable à l'examen microscopique des Papillons proposé par M. Pasteur pour distinguer la graine saine de la graine malade. » Des faits qui précèdent, je crois pouvoir tirer les conclusions sui- vantes : » 1° Les corpuscules que l'on observe dans la maladie décrite sous le nom de pébrine chez les vers à soie ne sont pas des éléments anatomiques provenant de l'altération des parties fluides ou solides de leur économie, mais bien des Psorospermies, c'est-à-dire des espèces végétales parasitiques que l'on rencontre, en outre, chez un grand nombre d'autres Insectes et Arlicidés. » 1° A la manière de la plupart des autres parasites animaux et végétaux, ces corpuscules ne constituent une cause de danger pour la santé ou même pour la vie des individus chez lesquels ils se développent qu'à la condition de leur multiplication excessive entraînant des désordres fonctionnels graves dans les organes qu'ils ont envahis. » 3° Je ne crois pas devoir passer sous silence un fait qui, bien qu'in- diqué déjà par plusieurs de mes prédécesseurs, ne me paraît cependant pas avoir obtenu toute l'attention qu'il mérite. Je veux parler de la réac- tion acide que présentent les œufs provenant de Papillons psorospermi- ques, qu'ils renferment ou non eux-mêmes des Psorospermies entièrement développées. Le degré de cette acidité m'a paru être en raison directe de l'abondance de ces parasites chez les femelles dont les œufs étaient issus. J'ai examiné comparativement les mêmes éléments provenant de Papillons parfaitement sains, dans lesquels le microscope ne pouvait découvrir aucun parasite, et ces derniers, loin de manifester de l'acidité, m'ont constamment offert, au contraire, une légère réaction alcaline. Si d'autres faits ne vien- nent pas infirmer la généralité de cette observation, elle me paraît destinée (39. ) à acquérir une grande importance pratique, en fournissant un moyen aussi simple que sûr de distinguer la graine saine delà graine malade, ce à quoi l'on ne parvient pas toujovn\s, comme on le sait, par l'inspection microsco- pique. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur la nature de la maladie actuelle des vers à soie, et plus spécialement sur celle du corpuscule vibrant; par M. A. Bécuamp. « La maladie actuelle des vers à soie étant supposée parasitaire, si l'on ne découvre aucune autre production d'apparence organisée que le corpus- cule vibrant, il est naturel de penser que ce corpuscule est cause de la ma- ladie. Cette supposition est déjà en partie confirmée par le fait que le ver est ordinairement atteint par le dehors, et que le parasite n'y pénètre que peu à peu, à mesure que l'animal devient moins vigoureux pour résister à son atteinte. Mais il importe d'être fixé sur la nature du corpuscule vibrant, car alors tout s'expliquera. » Pour démontrer que ce corpuscule n'est pas une production patholo- gique analogue aux globules du sang, aux globules du pus, à la cellule cancéreuse, aux tubercules pulmonaires, en un mot, n'est pas une cellule animale, j'ai tenté plusieurs genres de preuves. » 1° Le corpuscide vibrant est un ferment. — On sait que., dans la première phase de l'action des moisissures sur le sucre de canne, celui-ci est trans- formé en glucose, et que la dissolution sucrée devient acide; celte saccha- rificalion et acidification constituent ce que l'on appelle une fermentation. La réaction est plus ou moins vive, plus ou moins rapide, selon la nature de l'organisme-ferment que l'on étudie. L'action du corpuscule vibrant sur le sucre de canne est du même ordre. M M. Le Ricque de Monchy s'était procuré une chenille de ver à soie tellement pébrinée, qu'elle en était noire; elle était morte et durcie, comme momifiée. Le corps de la chenille a été lavé dans un mince filet d'eau créosotée, en frottant sa surface, sans l'entamer, avec un pinceau en blai- reau. L'eau des lavages a été filtrée sur un filtre en papier Berzélius à tissu serré et préalablement lavé à l'eau créosotée. Nous étant assurés que les corpuscules avaient été retenus par le filtre, ils y furent encore lavés à l'eau créosotée. L'entonnoir fut alors bouché, et on versa sur le filtre une disso- lution également créosotée de sucre de canne pur. L'entonnoir étant cou- vert, on abandonna l'appareil pendant vingt-quatre heures. L'eau sucrée se trouva réduisant fortement le réactif cupro-potassique. On a laissé égout- ter le liquide qui se trouvait encore sur le filtre, et on y reversa une non- ( 392 ) velle dissolution créosotée de sucre de canne. Après vingt-quatre heures, on trouva de nouveau la liqueur réduisant le réactif cupro-potassiquc. L'ex- périence a été ainsi répétée trois fois avec le même succès. M Deux chrysalides de vers à soie farcies de corpuscules ont été écrasées dans de l'eau créosotée. Le magma délayé dans l'eau créosotée a été passé à travers un linge fin pour séparer les parties grossières. La liqueur trouble a été jetée siu' un filtre à pores assez grands, qui retint tout, sauf les cor- puscules qui le traversèrent; ceux-ci ont été recueillis seuls sur un filtre en papier Berzélius, préparé comme plus haut; ils y ont été lavés à l'eau créo- solée, et introduits avec le filtre dans un flacon contenant une dissolution créosotée de sucre de canne. Le mélange devint peu à peu franchement acide, et le sucre de canne commença à se transformer en glucose. » L'emploi de la créosote était destiné à empêcher la naissance d'autres organismes qui auraient pu masquer l'action propre des corpuscules. Je donnerai dans mon Mémoire tous les développements de cette partie de mon travail. » a° Le corjmscide vibrant est de sa nature insoluble, en tant quorqanisé. — Les expériences précédentes avaient duré huit jours; les corpuscules furent retrouvés intacts et seuls. Dans ime expérience dont on devine aisé- ment le but, j'avais introduit les corpuscules dans une dissolution sucrée créosotée de bouillon de levure fait à loo degrés. Après un mois de contact, les corpuscules ont été retrouvés intacts. )) 3° Le corpuscule vibrant résiste à la putréfaction. — J'ai choisi trois chrysalides peu infectées de corpuscules. Je les ai écrasées dans environ i5 centimètres cubes d'eau. Une goutte du magma, aussi homogène que possible, placée sous le microscope, ne laissa voir en moyenne que trois à quatre corpuscules dans le champ. Ayant abandonné pendant huit jours les chrysalides tuées dans l'eau où on les avait écrasées, on examina une goutte de la liqueur (elle répandait une odeur infecte) au microscope : on trouva une quantité considérable de corpuscules dans le champ. Le magma étant étendu de six fois sou volume d'eau, on put compter quinze à vingt corpuscules dans le champ, et, en ajoutant de l'eau jusqu'à rendre le vo- lume primitif vingt-cinq fois plus grand, on put encore compter six à huit corpuscules dans le champ du microscope. Ils avaient donc pullulé dans les matériaux des cadavres des chrysalides. Mais je n'insiste pas en ce moment sur ce fait, qui mérite d'être re|)ris. Je veux seulement faire remarquer que les corpuscules vibrants ont résisté à la putréfaction, car il y avait une mul- titude innombrable de vibrions et d'autres productions organisées caraclé- (393) ristiques de l.i fermentation appelée pulréf action. Les liqueurs étendues d'eau ont encore été abandonnées pendant huit jours, après lesquels a|)pa- rurent les kolpodos et les paramécies, et, nonobstant, les corpuscules vi- brants étaient restés aussi nombreux, mobiles et intacts. J'ajoute que les li- queurs primitivement acides étaient devenues alcalines. )) 4° J^(^s corpuscules vibrants qui sont insolubles dans l'eau, cjui résistent à la putréfaction, sont insolubles dans la potasse caustique. — Les iiistologistes savent que les cellules animales, normales ou pathologiques, sont solubles dans la potasse. Je ne parle pas des globules du sang, qui ne se conservent que dans le sérum, l'eau sucrée, gommée ou salée, et qui se désagrègent déjà dans l'eau, mais des cellules comme celles du pus et du cancer. Or, lorsqu'on ajoute une dissolution de potasse caustique au dixième, sous le microscope, à une préparation de ces corps, on les voit disparaître presque instantanément, tant ils se dissolvent rapidement dans l'alcali. » Eh bien! que l'on prenne des corpuscules vibrants sur le coi-ps d'une chenille, dans celui d'une chrysalide ou d'un papillon, voire même de ceux qui ont résisté à l'action de l'eau ou de la putréfaction, et l'on trouvera que la potasse caustique au dixième ne les attaque en aucune façon, dans leur forme bien entendu. Le contact de la potasse peut être prolongé pen- dant vingt-quatre heures, quarante-huit heures et plus longtemps, sans qu'ils disparaissent : on les retrouve intacts avec leur forme primitive; ils paraissent seulement plus pâles, plus brillants. Et, si l'on suit attentivement le phénomène, on verra les corpuscules se balancer encore pendant quelque temps, puis ils deviendront immobiles, comme si la potasse les avait tués. Est-ce que le mouvement des corpuscules était brownien? Mais alors pour- quoi, après avoir persisté pendant quelque temps dans la dissolution de potasse, a-t-il fini par s'arrêter? » L'action de la potasse est très-avantageuse pour la recherche des cor- puscules. Lorsqu'on veut les découvrir dans le corps des chenilles ou des chrysalides, on les démêle quelquefois difficilement, s'ils sont peu nom- breux, des matériaux solides qui s'y trouvent mêlés. Une goutte de potasse dissoudra tout, sauf les corpuscules, qui deviennent alors Irès-faciles a ob- server. » L'espace me manque pour tirer les conclusions des expériences et des faits qui précèdent. Dans le Mémoire que j'aurai l'hoinieur d'adresser à l'Académie, je m'efforcerai de le faire avec tout le soin que mérite un sujet de celle importance. » C. R., iSCG, 2™e Semcsiie. (T. LXIII, N" 9.) ^^ ( 394 ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Sw lin mordant de fer nommé vuijairemcnl rouille, employé pour la teinture des soies en hojV, Mémoire de M. Ch. Mène, présenté par M. Chevreul. « Dans la teinture en noir, sur soie, on se sert depuis quelques années, à Lyon, Saint-Étienne, Saint-Chamond, etc., d'tni produit que l'on désigne communément sous le nom de rouille: c'est un sel ferrique que l'on com- bine ensuite avec les acides gallique, lannique, etc. Comme cet agent, à ma coimaissance, n'est indiqué dans aucun ouvrage de chiuiie ou de tein- ture, et que j'ai eu récemment à m'en occuper d'une manière toute spé- ciale, je ferai part à l'Académie du résultat de mes observations et de mes analyses à ce sujet, d'autant plus volontiers que l'article dont il s'agit est aujourd'hui fabriqué eu grand par plusieurs industriels, et que sa consom- mation atteint le chiffre de 12000 kilogrammes par jour, à Lyon seulement. » Le produit dont il s'agit est toujours à l'état liquide : il a une couleur rouge-marron foncé très-franche; il marque à l'aréomètre Baume 4o ou 45 degrés, suivant le désir de l'acheteur, et son prix varie de 12 a i5 francs les 100 kilogrammes, par quantités. Sa densité (méthode du flacon) est de i,3oo à 40 degrés et de i,35o à 45 degrés (Baume). Ces chiffres sont la moyenne résultant de plus de soixante échantillons divers que j'ai eus à ma disposition. L'analyse de ce produit m'a donné (en moyenne) : Proloxyde de fer . . . Peroxyde de fer. . . . Acide sulfuriqiie . . . . Acide azoti(]iie Acide chlorhvdi'ique Eau Pour le rouille à ^o degrés, Pour le rouille à 4 j degrés. o,oi5 o,oi5 o,i65 0,200 0,175 O,205 o,oo5 o,oo5 0,010 o,oo5 o,63o 0,570 1 ,000 1 ,000 » Ce qui indiquerait, abstrisctiou faite de i^eau et des acides azotique et chlorhydrique, qui ne sont qu'accidentels, une formule chimique nette de Fe^O', 2SO'. Ce produit doit être le même que M. Stoiba a décrit [Réper- toire de Chimie appliquée, i863, p. 4^8) comme formé de : Sulfate ferrique (tVO', 3S0') 36,88 ' Chlorure ferriiiue (Fe- CP) "] t9^ I Azotate ferrique basique ( Fe' 0' , AZO ) . 3 , 22 '•-''>' 51,92 (395 ) et que l'on emploie à Berlin clans la teinture. Et il est le même que celui qui a été indiqué par M. Mans (Pelouze et Fremy, Chimie générale, t. II), en faisant digérer le sulfate Fe^O', 3S0^ avec un excès d'hydrate de peroxyde de fer ; seulement il est préparé différennnent. » L'analyse des échantillotus de rouille que j'ai examinés a été faite de la manière suivante : un certain poids du liquide a été traité par l'ammo- niaque pour en avoir le fer à l'état de peroxyde ; puis par du chlorure de baryum acidifié, pour en obtenir l'acide sulfiuique. Un autre poids de rouille a été traité par l'acide azotique, et précipité par l'ammoniaque, pour en avoir tout le poids de fer, dont la différence avec le premier essai a marqué le protoxyde de fer; l'acide chlorhydrique a été trouvé par le nitrate d'argent, et l'azotique en calcinant dans un tube à analyse organique une certaine quantité de ce liquide versée sur du bisulfate de soude, et en fai- sant passer les vapeurs sur du cuivre en tournure rougi, de manière à doser l'azote en volume. ■ » La préparation du rouille pour la teinture peut se faire de plu- sieurs manières; mais voici celle qui est suivie le plus habituellement en grand. Dans une grande marmite de fonte, on met, pour loo, 83 kilo- grammes de couperose (sulfate de fer ordinaire), i3 kilogrammes d'acide azotic|ue à 36 degrés et 5 kilogrammes d'acirle sulfurique à 66 degrés; on chauffé doucement le tout, eu recueillant les vapeurs nitreuses qui se déga- gent. Le protoxyde de fer se peroxyde et se redissout dans la masse; on ajoute de l'eau pour reprendre le produit et l'amener au degré aréométrique voulu. Le résidu est traité par de l'acide chlorhydrique et forme un per- chlorure de fer que l'on ajoute au rouille (par fraude); le liquide est ensuite mis à reposer avec de la limaille de fer pour saturer les acides en excès. » J'ai trouvé la méthode suivante pour préparer le rouille dans les labo- ratoires, ou dans les teintureries cpii veulent un produit pur et spécial : on prend 200 grammes de sulfate de fer, par exeiDple, et aSo grammes d'eau ; on fait bouillir, puis on ajoutepeu à peu, et doucement, /jo grammes d'acide azotique à 36 degrés; à chaque versée d'acide, une effervescence se produit, et des vapeurs rutilantes se dégagent; la liqueur devient rouge : on attend la fin de l'effervescence pour remettre une nouvelle cjuantité d'acide. L'opération est terminée dès que toute effervescence a cessé; seulement alors on doit craindre d'avoir mis trop d'acide; ou ajoute, pour y obvier, de la couperose dissoute dans l'eau et marquant 35 degrés à l'aréomètre (moitié sulfate de fer et moitié eau à chaud), jusqu'à ce que toute efferves- 53.. ( 396 ) cence ait cessé, et en versant peu à peu et doucement comme pour l'a- cide (i). » Voici, avec le rouille, comment les teinturiers de Lyon opèrent pour teindre la soie en noir: ils mouillent d'abord la soie à l'eau acidulée; puis ils font passer les matteaux pendant tonte une nuit dans un bain de rouille à 4o degrés Baume ; ils lavent et trempent ensuite dans un bain de cyanofer- rure de potassium (prussiate jaune) à i5 degrés aréométriques, acidulé à l'acide chlorhydrique, et lavent à grande eau. Quand on veut charger la soie, ce qui n'est que malheureusement très-fréquent, on répèle plusieurs fois ces opérations. » La soie est alors teinte en bleu : c'est ce qu'on nomme le blciitaqe ; on donne après cela lui bain de bois d'Inde tiède, avec un peu de seld'étain, et l'on passe au cachou bouillant, en faisant traîner toute la nuit. Le lende- main, suivant la teinte désirée, on donne un pied de bois d'Inde et de pyrolignite de fer; on lave, et finalement on fait l'avivage à l'acide citrique, puis on assouplit à l'huile saponifiée par la soude. La soie augmente de 25 à 60 pour 100 de poids par ce procédé qui, sauf quelques variantes, est généralement suivi dans tous les ateliers de Lyon et des environs. Pour ne pas sortir des bornes d'un Mémoire à l'Académie, je ne dirai rien de la charge des soies, si ce n'est qu'ainsi teinte elle n'a aucune durée, et que c'est à cette fabrication que nous devons le peu de solidité de nos étoffes noires, quelles qu'elles soient. » En concentrant le rouille de manière à lui faire acquérir 5o degrés à l'aréomètre, on obtient un liquide rougeâtre-noir, qui a une densité de i,4oo. Ce produit est curieux, en ce qu'il présente la |>articnlarité de chan- ger, au bout de quelques jours, d'état moléculaire et de devenir janne, sans rien perdre de ses principes (2). Voici son analyse avant et après : Rouille à 5o degrés. Houille solide. Peroxyde de fer . , o,3.'j5 o,2^5 Acide siilfiirique o,2^5 o,2^5 Kaii 0)44" 0,440 Autres :icides on impuretés. . . . 0,010 0,010 I ,000 i) .T'insisie sur le veisement d'ariile par petites quantités; aulrciiient on n'aurait pas du rouille. (■2) Car le cliangcmenl se fait dans des flacons bouchés, lorsi]ue la tenipcjature baisse egr ( 397 ) " En reprenant par l'eau le produit solide, il se dissont, et par concenlra- lion il monte au degré voulu. Ce sel, qui a, comme le précédent, la formule deFe-0% 2S0',.rAq, peut servir à la teinture, et donne même, suivant des essais que j'ai fait exécuter par des teinturiers, de meilleurs résultats que le rouille, en ce qu'il est plus régulier dans sa composition, après avoir élé solide. » Avec le rouille des teinturiers, j'ai obtenu, en acidifiant à l'acide sul- furique et en ajoutant du sulfate de potasse ou d'ammoniaque, des aluns de fer très-purs et très-bien cristallisés. A l'aide de ces sels, j'ai fait des essais de teintures noires ou bleues, qui m'ont parfaitement réussi, de l'aveu même des teintm-iers, sauf la charge. Aussi, je profite de cette circonstance pour en indiquer l'emploi, attendu que sa composition est nette, son embal- lage ficile et son usage tiès-commode. Dans certains cas, on i)eut, à l'aide de ce sel, obtenir des charges, mais moins fortesque par le rouille. L'effet du trempage des soies, dans le rouille, est, outre l'action tinctoriale avec le gal- lique, de précipiter sur la fibre textile du peroxyde de fer Fe-0' ; car les bains qui ont servi longtemps s'éclaircissent et montrent à l'analvsc la for- mule 3S0% Fe^O'. « CHIMIE. — Sur la cristallisation du phosphore. Note de M. Blondi.ot, pré- sentée par M. H. Sainte-Claire Deville. n On sait que le principal caractère qui différencie le phosphore ordi- naire d'avec le phosphore rouge est de pouvoir cristalliser. Or, ce n'est pas chose facile à réaliser que d'amener ce corps à l'état cristallin, malgré la triple propriété qu'il possède d'être fusible, soluble et volatil. Après m'être assuré que les méthodes proposées jusqu'ici et qui reposent, soit sur la fnsibi- lité, soit sur la solubilité dii phosphore, sont toutes défectueuses, j'ai eu re- cours à la sublimation. J'opère au milieu d'une atmosphère d'azote raréfiée, dans de petits matras fermés à la lampe, où le phosphore, maintenu à l'état liquide, émet des vapeurs qui se condensent à l'état cristallin. Voici, du reste, comment je procède. » Je commence par étirer à la lampe le col du matras à a ou 3 centi- mètres de sa naissance, de manière à produire un étranglement pouvant li- vrer passage à un cylindre ayant à peu près la grosseur d'une plume à écrire. D'antre part, je fonds du jibosphore sons l'eau, dans des tubes pré- sentant intérieuremenl cette dimension. Je conpe les cylindres par morceaux, j'en introduis environ 2 grammes dans le matras avec la précaution de les ( 39») essuyer légèrement avec du papier à filtre. Cela fait, j'enveloppe d'un linge mouillé le corps du niatras, et, chauffant à la lampe la partie rétrécie du col, je l'étiré et la ferme rapidement. Cette opération s'effectue sans que le phos- phore prenne feu, pourvu que l'on ait la précaution de tenir le nialras bien verticalement. Je laisse le verre se refroidir dans cette position. Le phosj)hore s'entoure d'abord de vapeurs blanches et luit dans l'obscurité; puis l'intérieur du vases'éclaircitet la phosphorescence disparait. Au bout de vingt-quatre heures tout l'oxygène est absorbé, et l'on peut dès lors porterie phosphore à l'état «le fusion. Je me sers à cet effet d'un bain-marie chauffé à l'aide d'une petite lampe. Pour que le matras occupe toujours la même position, en flottant à la surface de l'eau, je le fixe par le milieu, le col en haut, dans un trou pratiqué au centre d'une plaque de liège. Enfin, pour éviter l'action de la lumière, je surmonte le fout d'un cône de carton, tron- qué par le haut. » Au bout de quelques heures, on commence à apercevoir dans la par- lie supérieure du niatras, et jusque dans son col, de petits points brillants qui augmentent lentement, et finissent, au bout de deux ou trois jours, par se convertir en magnifiques arborisations cristallines qui en couvrent toute la surface, brillent avec des reflets de toutes coideurs et un éclat compa- rable à celui du diamant; ce qui s'explique facilement, attendu que le phosphore, ayant des propriétés électro-positives aussi prononcées pour Je moins que le carbone, doit posséder, comme lui, un pouvoir réfringent très- considérable. Quant à la forme des cristaux, ils appartiennent évidemment au système cubique. Plusieurs des petits cristaux isolés m'ont paru des cubes réguliers. J'y ai aussi reconnu des octaèdres. Indépendamment des cristaux appliqués contre les parois, j'y ai quelquefois vu de longues aiguilles saillantes ayant l'aspect des feuilles de fougère. » Dans ces expériences, si le phosphore a été convenablement préservé de la lumière, il est du plus beau blanc; mais aussitôt qu'il est atteint non- seulement par les rayons solaires, mais même par la lumière diffuse, il passe en quelques minutes au rouge grenat. Or, sous ce nouvel état, il conserve intégralement sa forme cristalline, sa transparence et son éclat. On dirait de petits rubis. La forme cristalline est alors si peu altérée, que, si l'on replace l'appareil dans le baiu-inarie, de nouveaux cristaux parfaitement blancs viennent s'ada|)ler aux cristaux rouges. Il résulte de là que le phosphore rouge ne mérite pas la qualification d'amorphe sous laquelle on le désigne communément, en ce sens que ce caractère ne lui appartient point essen- tiellement et tient simplement à l'impossibilité où l'on est de faire cristalliser. ( 399 ) à posteriori, tout corps qui, couame lui, est devenu iufusibic, insoluble et absolument fixe. » PHYSIQUE GÉNÉRALE. — Question des affinités capillaires. Lettre de M. JuLLIEN. « M. Chevreul étudie les affinités capillaires depuis trente ans; ]M. Proust a parlé des dissolutions solidifiées, il y a plus de cinquante ans. Il n'y a que quinze ans que j'étudie les mêmes sujets; seulement j'explique la trempe., et ces messieurs ne l'expliquent pas. » Autrefois, les phénomènes capillaires étaient du domaine de la phy- sique et se manifestaient exclusivement entre liquides, d'une part, et poro- sités solides, d'autre part. M Plein de confiance dans les travaux de MM. Gay-Lussac, La[)lace, Bouvard, Emmetl, Dulrochet, Parrot, etc.^ je me suis dit: Du moment où le carbone ne se combine pas avec le fei'. il ne peut s'introduire, au rouge cerise, dans ce métal, que d'après les |)rincipes de la capillarité, c'est-à- dire liquide. » MM. Chevreul etFremy (PELOUZEet Fremy, Chimie, i8G5, 1. 1"', p. i 5o, et t. III, p. 442) préfèrent voir, dans la cémentation : v° un corps solide qui se comporte comme les liquides en présence des |)orosités acces- sibles; 1° une combinaison non définie là où l'on ne peut constater la pré- sence d'une combinaison définie. * » Je pourrais demander à ces messieurs pourquoi c'est le carbone qui pénètre dans le fer et non le fer qui pénètre dans le carbone. Je pourrais également les prier de définir en quoi la combinaison non définie se peut distinguer de la dissolution. » L'acier liquide n'étant ni une combinaison définie, ni une dissolu- tion, mais bien une combinaison non définie, il importe que l'on sache en quoi-il diffère, comme constitution, de l'eau sucrée et de l'eau pure. » Maintenant, en quoi ce sujet diffère-t-il de celui traité par M. Che- vreul dans la séance du 16 juillet? Il en diffère en ce que, ici, au lieu de fer absorbant du carbone, il s'agit de porosités organiques absorbant de l'eau tantôt pure, tantôt chargée de sels, et donnant lieu à des réactions chi- miques régulières. 1) Qu'ai-je constaté dans ma Lettre (séance du 6 août)? Qlic M. Che- vreul a évité de qualifier combinaisons non définies l'absorption du liquide par les porosités organiques, et Jie s'est attaché qu'à définir les réac- tions régulières qui sont la conséquence de cette absorption. J'ai pensé ( 4oo ) alors que M. Clievreul renoiirait à la combinaison non définie et ne voyait comme ir.oi, dans le fait do la pélrificHtion du bois, qu'nn pbénonièiie analogue à celui qui se passe quand on mélange ensemble deux dissolu- tions dont les dissolvants sont différents, mais accessibles, comme l'eau et l'alcool, ]Dar exemple. » M. Chevreul trouve que les sujets traités par moi sont autres que ceux dont il a parlé. Je regrette que M. Clievreul n'ait pas vu que, au contraire, nous traitons tous deux les mêmes sujets. « Remarques présentées par M. Chevreul à l'occasioti de la précédcnle Leilrc. a A une Lellre de M. Jullien (insérée dans les Comptes rendus, t. LXIII, p. 2G7), à l'occasion de ma connnunication sur des phénomènes d'affinités capillaires, j'ai répondu que j'étudie les ajfmités capillaires depuis trente et quelques années, et que, quant aux dissolutions solidifiées, il y a plus de cinquante ans que Proust en a parlé. Aujourd'hui, je ne répondrai pas autrement à M. Jullien : » 1° Qu'en disant que l'expression affinités capillaires se trouve dans mon article HéiMatine du Dictionnaire des Sciences naturelles [année 1821, t. XX, p. 527). » 2° Que dans mon neuvième Mémoire de mes Recherches sur la teinture (lu le 6 de juin 1 853, et imprimé dans le tome XXIY des Mémoires de l'Aca- démie) on lit un exposé de mes expériences et observations sur ce sujet à partir du 21 d'août 1809 jusqu'à ce jour, où j'aifait connaître une méthode propre à reconnaître si un corps dissous dans un liquide quitte ce liquide pour se porter sur un solide plongé dans la dissolution. Cette méthode y est appliquée aux matières minérales et aux matières organiques. » 3° Que l'affinité capillaire est définie dans mon résumé de Mécanique chimique, qui fait partie du Traité de Chimie de MM. Pelouze et Fremy. » Je |)rofite de la circonstance pour faire remarquer que, dans un compte rendu publié par tui journal et dont je n'ai eu connaissance que depuis quelques jours, on a donné une idée très-incomplète de mon travail sur les affinités capillaires en omettant \efait que je considère comme fond(nncnt(il, à savoir celui d'une afFIKITÉ ÉLECT1V1£ entre des corps solides et des liquides qui s'unissent sans qu'on puisse en assimiler le produit, je ne dis pas à des composés dé- finis, mais même à des composés indéfinis de la nature des dissolutions. Après cette ( 4or ) remarque, je dirai toute ma pensée. Si je n'ai jamais hésité à adopter l'opi- nion de Proust discutant avec Berthollet sur les combinaisons en proportions définies, je n'ai jamais pensé, avec quelques chimistes, que l'on devait éta- blir une ligne de démarcation entre Yaffmilé, la force qui produit des combinaisons définies, et la force de dissolnlion, qui produit des combinaisons indéfinies. Dans l'état actuel de nos connaissances, je n'admets qu'une force attractive que je distingue avec tous les chimistes en cifftnilé et en cohésion, et précisément parce qu'il existe des circonstances où des matières diffé- rentes s'unissent sans produire ce qu'on appelle une combinaison définie ou une dissolution, et que ces unions se faisant trés-fréqueuuïient intéressent, non-seulement l'économie des corps vivants, l'économie industrielle, l'éco- nomie domestique, mais encore la chimie générale, je les ai étudiées avec une grande attention, et c'est dans cette élude que j'applique les principes que j'ai exposés dans ma Classification des coiniaissanccs Ininiaines du ressoit de la philosophie naturelle. » Voilà poiu' Vajfinùe' capillaire. » Voici pour les dissolutions solidifiées de Proust. » 1° Je lis dans le LIIP volume du Journal de Physique (année 1801, p. 96) : « Le sulfure bleu (de cuivre) se DISSOUT dans le cuivre et forme les cuivres » noirs, indépendamment du fer qu'ils peuvent contenir. » » 2° Je retrouve dans le LV volume du même journal (année 1802), Mémoire pour sen'ir à l'histoire de inntimoine, le verbe dissoudre usité dans le même sens (pages 333, 334, 335, 336, 337, 338, 339, 34o, 344)> c'est- à-dire que l'illustre auteur, dans ce Mémoire, travail des plus remar- quables de la Chimie, s'attache à démontrer expérimentalement, et par le raisonnement le plus rigoureux, que des produits cités conuue favorables à l'opinion des oxydations et des sulfuralioiis métalliques en proportion indé- finie, sont favorables à l'opinion contraire, et cette opinion qu'il soutenait se résume à dire : » L'acide antimonieux (AtAt) s'unit eu proportion indéfinie par la liquéfaction ignée au sulfure d'antimoine ('S'',\t). » Ces produits, en apparence indéfinis quant aux proportions d'oxygène, de soufre et d'antimoine, ne le sont réellement pas, selon Proust, jmisqu'en définitive ils sont composés immédinlcment de deux composés défiu's, l'acide antimonieux et !e sulfure d'antimoine : c'est donc pour exprimer le fait C. K., >(^GG,-i'^' Scm,-il,r.{T. LXUI, ^<' 9.) 54 ( 402 ) d'une matière homogène qu'ils présentent par la liquéfaction ignée, matière en apparence indéfinie quand on l'envisage comme immédiatement formée d'oxyde et de sulfiu-e, que Proust se sert du mot dissoudre, et de son dérivé dissolution. » En parlant récemment du phosphate de chaux d'Espagne, j'ai cité Proust comme ayant démontré la natine du minéral de Logrosan, en Estramadure, parce qu'il en avait obtenu du phosphore. Je présente à l'Académie le voliune du Journal de Physique où il en parle (t. XXXII, année i 788, Lettre datée du 12 de septembre 1787), et je donne lecture de cette phrase, page a45 : « Quand les caractères extérieurs de ce nouveau spath auront été rendus » familiers aux lithologistes, ils le découvriront sans doute dans plusieurs » points de l'Europe. L'Espagne, bien qu'elle renferme dans l'étendue de » sa péninsule tous les trésors de la Minéralogie, ne sera pas l'unique en- » droit du globe où la nature aura placé ce nouveau genre : et l'acide phos- » phorique, loin d'être pris pour un transfuge échappé des corps organisés, » sera enfin reconnu comme production légitime du règne minéral, et » comme occupant sur la surface de la terre, autant de combinaisons, » autant de terre calcaire, tout au moins que l'acide sulfurique. » « M. Elie de Beacmont fait remarquer incidemment que le phosphate de chaux de Logrosan n'est pas identiquement le même minéral que le phos- phate de chaux répandu sous forme de nodules dans certains terrains sédi- mentaires, et particulièrement dans le terrain crétacé inférieur. Le phos- phate de chaux de Logrosan, qui constitue des filons dans un terrain schisteux, contient de l'acide fluorique et ne peut être employé comme en- grais qu'après avoir été décomposé par un procédé cbimique. Le phosphate de chaux des nodules, employé comme engrais sur une grande échelle, de- vient assimilable par les végétaux pour peu que le terrain sur lequel on le répand en poudre exerce une réaction légèrement acide. » « Après les observations de M. Elie de Beaumont, HI. Chevreil ajoute que dans les os fossiles recueillis par lui-mêuie dans les fahlunières de Maine-et-Loire, et dont il a pidilié l'analyse [Annales de Chimie, année 1 806, t. LVII, p. 45), il y a signalé une proportion plus forte de phtorure de cal- cium (finale de chaux ou fiuorure de calcium) que celle qui avait été indi- quée dans les os frais par Morichini et autres chimistes. » M. Clievreul, en rappelant ce fait, ne s'explique pas l'origine de ce phtorure. » ( 4o3 ; TOXICOLOGIE. — Deux sets, sans action rnuUielle, administrés sinniltanénwnt tuent un animal auquel ils pourraient être donnés sans danger successivement. Extrait d'une Lettre de M. Melsens à M. Diiinns. « J'ai fait voir, dans, mon Deuxième Mémoire sur l'emploi île l'iodurc de potassium pour combattre les maladies métalliques, que le sel marin, administré pendant quelque temps et en excès, peut occasionner la mort des animaux. D'autre part, j'ai démontré expérimentalement que l'on peut, sans incon- vénient, faire prendre à des chiens et pendant longtemps des doses assez élevées d'iodure de potassium pur. Je puis ajouter aujourd'hui que le chlo- rate de potasse peut aussi être toléré à des doses assez fortes et pendant assez longtemps, un mois au moins. Les chiens ne supportent pas l'iodate de potasse, car ils meurent assez rapidement. » Je me suis demandé ce qui arriverait si l'on donnait à un animal deux sels renfermant les éléments de l'iodate de potasse. A cet effet, j'ai admi- nistré un mélange d'équivalents égaux de chlorate de potasse et d'iodure de potassium. Les chiens ne tardent pas à dépérir et meurent parfois très- rapidement. On sait cependant que, dans les actions ordinaires mutuelles de ces sels, ils n'ont pas la propriété de se transformer, si ce n'est dans des circonstances particulières, telles que des dissolutions fortement acides, ou lorsqu'ils sont à l'état de fusion ignée et lorsqu'on décompose leur mélange par la pile. » Il résulte des expériences que j'ai faites et que je continue, les consé- quences suivantes : Deux sels., sans action mutuelle, peuvent être donnés isolé- ment à des animaux, et les conditions phjsiologiques de la vie ne sont pas modi- fiées; le même animal peut les prendre, l'un après l'autre, pendant longtemps, sa santé n'en paraît pas altérée; leur mélange tue les animaux, parfois très-rapi- dement. Cet énoncé, basé sur quelques faits très-caractéristiques, montre qu'à côté de la question physiologique se place une application immédiate à l'art de guérir et à l'art de formuler, des médicaments inoffensifs par eux- mêmes devenant délétères sous l'influence d'autres médicaments inof- fensifs. » THÉRAPEUTIQUE. - Effets du Dipsacus sylvestris {Catdère, Chardon ci fou- lon, etc.) contre la gangrène qui vient souvent compliquer les plaies conluses et par armes à feu. Noie de M. Beullard, présentée par M. Cloquet. « Le moment me semble opportun pour appeler l'attention du corps 54.. ( 4o4 ) médical, et notamment celle des médecins d'armée, sur l'heurenx emploi que je lais depuis plus de quinze ans des feuilles vertes hachées et pilées du Dipsncus sylvcstris, pour combattre la gangrène qui vient si souvent com- phquer les plaies par armes à feu et autres. Les effets de ce médicament sont tels, que le quinquina, le camphre et tous les autres antiseptiques réputés classiques sont distancés de bien loin, ainsi qu'on le verra plus loin par les expériences comparatives que j'ai faites pour êlre bien fixé sur la valeur thérapeutique de cette plante. » La guerre, du reste, qui vient d'éclater sur tant de poiuts à la fois, n'offrira que trop à nos confrères l'occasion de recourir à ce merveilleux antiseptique et de contrôler mes observations. » Voici comment j'applique ce médicament : >' A. La plaie date de quelques jours, elle a un aspect déchiré, irré- gulier, aufraclueux, noir, exhalant l'odeur si connue et si repoussante de la gangrène; celle-ci s'étend quelquefois à une certaine profondeur : à l'aide du bistouri ou des ciseaux courbes j'enlève le plus possible de tissus mor- tifiés^ mais en évitant d'arriver jusqu'au vif; je préviens ainsi et la douleur et l'hémorrhagie (au chirurgien de juger si des débridements sont néces- saires); je lotionne la plaie avec de l'eau chlorurée au dixième, puis je la remplis de feuilles vertes hachées très-fin et de manière que tous les points soient bien eu contact avec le médicament ; je recouvre d'une compresse, et le tout est mauitenu à l'aide de quelques tours de bande. Ici je ne fais qu'un pansement par vingt-quatre heures; dans les pays méridionaux je crois qu'il serait urgent de panser matin et soir. Sous l'influence de ce simple topique, en vingt-quatre ou quaraule-huit heures, quelquefois plus (il ne faut pas se rebuter, le succès est certain), la plaie gaiitjréneuse est ramenée à l'état de plaie simple, la couleur noire a disparu, une suppuration de bonne nature s'est établie, et les bourgeons charnus commencent à pousser. ). B. La partie a été contusionnée, sans que la peau ait été entamée par le corps contondant ou le projectile; au bout d'un temps plus ou moins long, la gangrène survient : elle a envahi la peau et quelquefois les parties sous-jacentes à une assez grande profondeur. Dans ce cas, je dissèque les tissus mortifiés en ayant le soin, comme plus haut, d'en laisser une légère couche sur le vif pour éviter la douleur et l'hémorrhagie. Cette cavité est lotionnée avec l'eau chlorurée, pansée avec le Dipsacus counnc dans le cas précédent, et le résultat est le même, c'est-à-dire que la plaie gangreneuse est ramenée à l'étal de plaie simple, et pansée comme les plaies de cette nature, sauf à revenir au Cardère si la teinte noire reparaît. ( 4o5 ) >' Voici deux observations prises parmi un grand nombre d'autres. >' I. Le nommé Deniau, aujourd'hui jardinier chez M""' du Douel, à Dicy (Yonne), est ramené de la cluisse à la maison, perdant son sang par une vaste blessure que son fusil, en crevant, lui avait faite à la main; le pouce était resté sur le terrain. Je pansai cette plaie avec des compresses et de la charpie imbibées d'eau fraîche ; je comprimai par-dessus et l'hémorrha- gie s'arrêta aussitôt. Le lendemain j'enlevai avec précaution les pièces de ce pansement, je fis un lavage avec de l'eau tiède, puis je pansai avec des ban- delettes de diachylon; pendant trois jours tout alla assez bien, mais an qua- trième pansement la plaie était toute noire et exhalait l'odeur de gangrène : je saupoudrai avec du quinquina et Hs faire des lotions de temps en temps avec la décoction de cette écorce; au pansement suivant, la gangrène semble avoir fait des progrès. Mon attention étant alors portée sur le Cardère, que j'essayais comme fébrifuge parce que je lui avais trouvé une grande amer- tume, j'imaginai d'en hacher et d'en remplir la plaie, ce qui, entre paren- thèses, tint lieu de charpie. Quelle fut ma surprise le lendemain en trouvant des chairs roses et vermeilles! Je fis ce jour-là un pansement ordinaire : le lendemain la gaugrèneavait reparu. Cette fois, la moiliéde la plaie fut pansée avec le quinquina additionné de camphre, et l'autre moitié avec le Cardère; au pansement suivant, la plaie était noire sous le quinquina, et vermeille sous le Cardère. Ma conduite était dès lors toute tracée : je pansai exclusi- vement avec le Dipsaciis et j'eus lieu de m'en louer, car la gangrène ne reparut plus. Aujourd'hui Deniau remplit très-bien ses fonctions de jardi- nier, quoique n'ayant plus de pouce. » IL Edme Lebeau, du Bois-Rond, commune de Saint-Martin-sur- Ouanne (Yonne), me fait appeler pour donner mes soins à son fils, âgé d'en- viron dix-sept ans, qui avait la moitié de la jambe gangrenée. Cette gangrène s'étendait depuis trois travers de doigt au-dessus des malléoles jusqu'à la jarretière, et depuis la crête du tibia jusqu'au milieu de la face postérieure de la jambe. Uninpiitation avait été proposée comme unique chance de salut par le médecin qui soignait le malade avant moi ; cette proposition le fit congédier, et il ne me fut pas possible d'obtenir qu'on le fit revenir avec moi. Cette gangrène reconnaissait pour cause une chute, d'un lieu peu élevé, sur un corps dur qui avait légèrement contusionné et écorché la jambe. » Avant de recourir au moyen extrême proposé par le confrère, je voulus essayer le Dipsacits qui m'avait si bien réussi dans le cas précédent. En conséquence, je disséquai toute la partie gangrenée en évitant d'arriver jusqu'au vif, c'est-à-dire que j'enlevai presque la moitié de la j-auibe. Les ( 4o6 ) soins donnés par mon confrère avant ma visite avaient consisté en applica- tions intùs et extra de préparations de quinquina, ainsi que cela est con- seillé en pareil cas; mais ces applications n'avaient guère empêché la maladie de faire des progrès, puisqu'au début la plaque gangreneuse n'au- rait pas été |)lus large qu'une pièce de cinq francs; il était donc inutile de continuer à faire usage d'un médicament qui s'était montré si peu efficace. J'appliquai immédiatement le Z?(/J5crrus sur toute la plaie ; en peu de jours, elle se détergea et une suppuration de bon aloi s'établit. (Pendant les premiers jours, si on suspend l'usage du Cardère, la teinte noire reparaît; on ne doit y renoncer que quand la suppuration et le bourgeonnement sont bien éta- blis.) Certain, cette fois, de pouvoir modérer la gangrène à mon gré, j'en profitai pour faire des expériences comparatives : ainsi, je pansais le bas de la plaie avec le Cardère et le haut avec le quinquina; la teinte noire repa- raissait sous le quinquina, tandis que la plaie était vermeille sous le Dipsacus. Ces expériences, répétées un grand nombre de fois et chez divers individus, finirent par me convaincre que le Dipsacus est l'anligangréneux par excel- lence. C'est ce dont chacun pourra se convaincre en répétant mes expé- riences. » Observation importante. — La tige du Dipsacus n'étant à l'état vert que pendant la fin du printemps et le commencement de l'été, il serait bon, surtout lorsqu'il en faut de grandes quantités, comme à la suite des batailles, d'en avoir sous forme d'extrait aqueux., qui réussit aussi bien que les feuilles vertes. Je l'applique, soit pur, étendu sur des compresses fenêtrées, soit ramené à l'état liquide avec un peu d'eau; dans ce cas, j'en imprègne la charpie avec laquelle je panse la plaie. Pendant le reste de l'année, on ne trouve plus que déjeunes pieds de Cardère sans tiges, étalant leurs belles feuilles vertes à la surface du sol; il réussit tout aussi bien, mais on n'en trouve qu'en petite quantité. » Il n'est pas nécessaire, pour se servir du Dipsacus, qu'il ait atteint l'époque de la floraison, ainsi qu'on le fait pour les plantes qu'on veut conserver; j'en ai fait usage à toutes les époques de sa croissance, et je n'ai pas remarqué de différence dans son action. » Je termine en faisant remarquer que le quinquina est d'un prix élevé, qu'il est nécessaire d'en employer de grandes quantités, ce qui devient ruineux alors qu'il s'agit de pauvres gens, tandis que le Dipsacus se trouve partout en abondance, sur le bord des chemins et des champs, et qu'on n'a que la j)eiiie de le récolter. » ( 4o7 ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur lin bolide observé à Vichy, dans la soirée du 21 août ; par M. E. VÉRioT. (( Lundi dernier, 21 courant, à 7''20'" du soir^ nous nous promenions, plusieurs personnes et moi, sur les quais du parc de l'Allier, prés du pont de Vichy, lorsqu'un météore lumineux, semblable à une énorme fusée, vint apparaître vers le sud. C'était une espèce de boule, fortement lumi- neuse, qui suivait à peu près la direction du nord-est au sud-ouest, et qui resta visible environ dix secondes. » La ligne parcourue semblait faire avec nous un angle d'environ 20 à 25 degrés à l'horizon. La lueur projetée par cette boule (qui paraissait cependant un peu noire par devant) était bien plus intense que l'éclat de la lune, placée un peu plus haut que la ligne tracée par le bolide. )) Pensant que l'Académie pourrait recevoir quelques autres renseigne- ments sur ce phénomène, j'ai cru utile de faire connaître qu'il avait été parfaitement vu de Vichy, dont il n'a pas dû être très-éloigné pour un mo- ment, si l'on en juge par la netteté qu'il a présentée. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Observation relative à une communication récente de M. d'Abbadie sur l'hypsomètre ; par M. E. Grfxlois. « Bien qu'il m'en coûte d'appeler l'attention de l'Académie des Sciences sur une question purement. personnelle, je dois cependant réclamer contre une omission de M. Ant. d'Abbadie, dans la communication qu'il a faite à la séance du 12 de ce mois, au sujet de l'hypsométrie. Bien qu'il rappelle les noms de quelques savants qui se sont occupés de la construction de l'hypso-thermomètre, il oublie de dire que c'est à moi qu'appartient l'idée de graduer cet instrument, non en degrés de température, mais en valeurs métriques indiquant directement et à vue l'altitude cherchée. J'ai développé cette idée dans un Mémoire lu à la Société Météorologique de France, le 12 novembre 1861, et imprimé dans le tome IX, p. 1G2 (i), <\e. V Annuaire de cette Société. J'ai, depuis, donné diverses indications à ce sujet à notre habile fabricant de thermomètres, M. Baudin, et c'est sur ces indications, il le reconnaît lui-même, qu'il a construit l'instriunent de M. d'Abbadie. )) Cette réclamation de priorité ne saurait porter la moindre atteinte à l'honorabilité scientifique de M. d'Abbadie, savant pour lequel je professe (i) Foir surtout p. 1^3, ou p. i?. du tirage à part. (4o8 ) la plus haute estime. Il n'avait certainement pas lu mon travail, tort qu'il partage avec bien i]u monde, et dont il n'a point à s'excuser. » PHYSIQUE DU GLOI5E. — Variation séculaire et diurne de l'aiguille diinmilée. Note de M. C.-M. (ioiLint. « Les Comptes reiulus de l'académie des Seiou^cs ont publié, dans le numéro du G août dernier, une Note de M. Renou sm- les variations sécu- laires de l'aiguille aimantée. L'auteur y considère la couibe que décrirait la pointe nord d'une aiguille, suspendue par son centre de gravité, sur la surface de la sphère dont le centre correspond au point de suspension. D'après les observations faites à Paris, le savant auteur a cru |)onvoir attri- buer à la courbe la forme d'un 8 à grand axe horizontal. » S'il avait discuté de la même façon les observations de Londres, obser- vations bien plus complètes que celles de Paris, puisque les mesures d'incli- naison remontent jusqu'à 15^6, il eût trouvé que la courbe décrite jus- qu'ici doit indubitablement faire partie d'un ovale modifié peut-être, vers 1720, par un nœud peu prononcé, et que la durée de la révolution totale doit être de quatre à six siècles (i). » Le même mode de représentation, appliqué aux moyennes horaires des déclinaisons et des inclinaisons observées à Toronto, donne une courbe (liunie que l'on reproduit assez bien en supposant que le mouvement de l'aiguille est le résultat de la superposition de deux mouvements pendidaires coniques (à directrices elliptiques), et ayant l'un une durée de vingt-quatre heur(s, et l'autre une durée de douze heures (1). Pour les observations ho- raires faites dans d'autres localités, les courbes diurnes semblent accuser \\\) mouvement pendulaire plus compliqué. » GÉOLOGIE. — Rcinai-tiues relatives à une communication lécente de M. de Chaiicourtois sur la jiroduction naturelle et artificielle du diamant; par M. i). llossi. (Extrait.) « Il résulte de la communication de M. de Chancourlois, insérée au Compte rendu du 2 juillet : 1° qu'il aurait été conduit, par le mode dont (i) Il y a pros de vingt an.s que nous avons rtiidié les questions précédentes, de la nii'me manière quo M. Roiioii, et il y a unii quin/.aini' d'années que nous avons publié soiiiinaiic- incnt les principaux résultais de coite étude, dans le premier voliiuic de la StnthtUiur s^rnénile de la Mosellf. T^'insiiffisance des données nous a empêché de donner à celle (jucKlion Ions les développements dont elle sera susceptible plus lard. ( 4o9 ) s'effectue la cristallisation du soufre, à établir une identité de phénomène dans la formation du diamant : or, celui-ci ne serait autre chose que le ré- sultat de la combustion humide d'un carbure d'hydrogène, dont tout l'hy- drogène serait oxydé, tandis qu'une partie seulement du carbone serait transformée en acide carbonique; 2° que la formation du diamant remonte à une période antérieure à celle de la houille, et que cette formation a eu lieu dans les fissures de l'écorce terrestre. » Je demande à l'Académie la permission de lui faire observer que, à quelques détails près, j'ai soutenu la même théorie, il y a six ans, dans une brochure publiée par la Société d'Études scientifiques de Draguignan; je crois même avoir donné de plus amples développements et une explication plus complète du phénomène. » (La brochure dont l'auteur fait mention n'a pas été adressée à l'Aca- démie.) M. ScHEFFLER adrcsse une brochure imprimée en allemand « sur les lois de la vision, complément à l'Optique physiologique ». M. Regnault est invité à prendre connaissance de cet ouvrage, pour en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal. M. Grange adresse le dessin d'une machine qui pourrait être mise en mouvement par la force d'un seul homme, et dont il inilique les diverses applications possibles. La séance est levée à l\ heures trois quarts. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 27 août 1866, les ouvrages dont les titres suivent : De la mélancolie ; par M. L. COLlN (Mémoire couronné par l'Académie impériale de Médecine), prix Lefévre i863. Paris, 18G6; i vol. in-12. Mémoire sur la dispersion de la lumière; par M. Emile Mathieu. (Extrait du Journal de Malliématiqiies pures et appliijuées.) Bi'. in-8°; sans lieu ni date. <:. R., 1866, J™» Semestre. (T. LXUl, N" 9.) 55 ( 4>o ) Noie sur r hypso-thermoinètre ; par M, Eug. Grellois. (Extrait île VÀn- nuaire de In Société Météorologique de France.) 1861; grand 111-8°. Du choléra asiatique comme conséquence d'un élément morbide de nature organisée; par M. Fauconnet. Paris, 1866; iii-8°. Notice sur le D'' I^ereboullct ; par M. le D"' Herrgott. Strasbourg, 1866; br. in-S". Deux remarques physiologiques propres à faire éviter, dans t emploi des agents anesthésiques, la sidéralion des fonctions circulatoire et respiratoire; juir M. E. Simonin. Nancy, i864; br. in-B". Paralli'le de l'action de re'ther et de l'action du chloroforme, tracé d'après deux cents anesthésia lions par l'auteur; par M. E. Simonin. Nancy, 1866; br. in-8°. De l'origine des actions électriques; par M. SCOUTETTEN. (Extrait de la Gazette des Eaux.) Paris, 1866; br. in-8°. (Ces trois derniers ouvrages sont présentés par M. J. Cloquet.) Note sur l'action mutuelle des éléments de sels solubles comparée . PRÉSIDENCE DE M. LAUGIER. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Chevreitl donne lecture d'une Eeltrepar laquelle M. Elie de Beaiinionl, ne pouvant assister à la séance, le prie de vouloir bien le suppléer dans les fonctions de Secrétaire perpétuel. ASTRONOMIE- PHYSIQUE. — Sur un moyen d'affaiblir les rayons du Soleil au foyer des lunettes; par M. Lf.on Foucault. (( Lorsqu'on veut étudier dans les grands instruments d'observatoire la constitution physique du Soleil, il est indispensable de recourir à certains procédés pour diminuer l'intensité de la lumière et de la chaleur qui se concentient dans l'image focale. » En plaçant un verre noir devant l'oculaire, on réussit, dans les pre- miers instants, à protéger l'œil contre l'intensité du rayonnement; mais si l'observation se prolonge et si l'objectif est à large ouverture, le verre s'é- chauffe et se brise en exposant l'observateur à l'action directe des rayons solaires. » On croit parfois remédiera cet inconvénient en réduisant par un dia- phragme l'étendue libre de l'olijectif; mais c'est là un procédé qui n'agit qu'au détriment du pouvoir optique, et qui par conséquent ne supporte pas l'examen. » On a encore proposé de faire subir au faisceau une réflexion partielle C. K.,\Sm,'im<' Serim,,-. {T.LXIII.N» 10.) 56 ( 4i4 ) sous l'angle de polarisation et d'armer l'oculaire d'nn analyseur dont on varie l'azimut dans le but de dimiiuicr à volonté l'intensité des rayons qui le traversent. On arrive effectivement par ce mojen à affaiblir les images sans leur donner de coloration appréciable, mais il est rare que par un trai- tement aussi compliqué la netteté ne soit pas sensiblement compromise. L'instrument perd de son pouvoir optique, et c'est là précisément ce qu'il faut éviter si l'on veut tirer de l'emploi des grandes lunettes tout ce qu'elles peuvent nous apprendre sur les révolutions qui s'opèrent à la surface de l'astre. » Ayant été conduit par mon travail sur le télescope à argenter un graml nombre de miroirs en verre, j'ai eu bien souvent occasion de remarquer que la couche métallique dont l'éclat est si vif possède en même temps une transparence et une limpidité comparable à celle des plus beaux verres colorés. Cette transparence est telle, qu'en regardant le Soleil au travers de la mince couche d'argent, on aperçoit distinctement et sans aucune fa- tigue les moindres vapeurs qui viennent à passer sur le disque. J'en vins naturellement à supposer qu'un verre argenté pourrait remplacer les verres teintés et qu'il présenterait sur ces derniers le grand avantage de réfléchir tous les rayons qui ne passent pas au travers. Assurément une glace parallèle argentée sur une de ses faces, et placée dans le corps de la lunette sur le trajet du faisceau, devait offrir un moyen commode d'observer le Soleil. » Mais puisque cette couche d'argent peut être considérée comme un milieu sans épaisseur,, j'ai pensé qu'il serait préférable d'argenler l'objectif lui-même en laissant d'ailleurs absolument intacte l'organisation de la lu- nette astronomique. » Je ne change donc rien aux oculaires, je laisse le micromètre en place avec ses fils et je me borne à argenter la surface extérieure de l'objectif. Par ce moyen l'instrument est protégé contre laideur des rayons solaires qui sont réfléchis presque totalement vers le ciel, tandis qu'une minime partie de lumière bleuâtre traverse la couche de métal, se réfracte à la manière ordinaire et va former au foyer une image calme et pure, que l'on peut observer sans danger pour la vue. » Le contour du disque se détache nettement sur un ciel noir, les taches se dessinent avec précision, les facules se montrent distinctement ainsi que le décroissemcnt de lumière vers les bords, et dès le premier coup d'œil on se sent armé d'iui puissant moyen d'invesligatioii. La teinte vraie du Soleil est un ])eu altérée par la prédominance des rayons bleus, mais les rappoi'ls d'intensité sont si bien conservés, qu'on ne |)erd aucun détail et (pi'aii boni ( 4i5. ) d'un certain ten)ps l'œil, accoiilunié à cette couleur bleuâtre, cesse d'en avoir le sentiment distinct. » Il est vrai qu'une lunette ainsi préparée est un instrument sacrifié, du n)oins pour un temps, à un seul objet. Peut-être trouvera-ton que l'objet en vaut la peine. Au moment où les plus grandes questions s'agitent con- cernant la constitution physique du Soleil, où les aperçus les plus neufs et les plus ingénieux tendent à nous dévoiler le mécanisme d'une aussi pro- digieuse effusion de chaleur et de lumière, il ne serait sans doute pas sans intérêt de tenter une application sin- un grand instrument. » En laissant de côté la question de savoir quelle peut être l'origine de la chaleur solaire, en considérant de parti pris la masse entière de l'astre comme étant douée d'une température initiale, ce qui semblait encore impé- nétrable c'était le mystérieux mécanisme de la réparation des perles qui se font par rayonnement dans l'espace. Non-seulement ce mécanisme était in- connu, mais la question n'était même pas posée. A M. Faye appartient le mérite il'avoir fait remarquer, dans ces derniers temps, qu'en supposant la substance du Soleil aussi conductrice que le plus conducteur des métaux, si la chaleur ne s'y transportait que par simple conductibilité, sa surface ne conserverait pas un éclat permanent. Puis, se fondant sur la théorie de la dissociation chimique de M. Henri Sainte-Claire Deville, JNI. Faye montre ensuite que dans ce pêle-mêle des éléments dissociés dont la masse est for- mée, se rencontrent en toute probabilité les conditions de mobilité qui leur permettent de se transporter vers la périphérie pour s'y combiner tour à tour avec cette vive et inépuisable incandescence qui caractérise la photosphère. La chaleur est ainsi charriée avec les corps de la profondeur à la surface, et non transmise par voie de conductibilité à travers leur substance. 1) C'est ce renouvellement perpétuel de matériaux incessamment com- binés et redissociés qu il s'agit maintenant de saisir sur le fait. MM. Faye et H. Deville ont émis les idées premières; je m'estimerais heureux si je pouvais contribuer à mon tour à élucider un pareil sujet en fournissant quelque nouveau moyen d'observation, w « M. Chevrecl prend la parole pour rappeler qu'on avait depuis long- temps remarqué que les feuilles d'or battu préparées pour la dorure sont douées d'une sorte de transparence; mais doit-on admettre en pareil cas que la lumière bleue se transmet par la substance de l'or ou simplement qu'elle passe par les nombreux interstices d'une lame réduite par des procédés mécaniques à une si petite épaisseur? » 56.. ( 4«6 ) n M. FoiTCAiiLT répond que, suivant lui, la coloration verte de la lumière transmise à travers l'or battu suffit à prouver que ce métal peut, ainsi que l'argent, laisser passer la lumière par transparence véritable; ce qui n'em- pêche pas que dans cet état de minceiu' extrême l'or ne présente de nom- breuses lacunes visibles au microscope et qui livrent passage à une certaine quantité de lumière directe. Quelque chose d'analogue arrive également pour l'argent déposé dans certaines conditions, bien que le microscope ne puisse pas en fournir la preuve. Au moment de mettre les réactifs en pré- sence il suffit d'altérer les proportions qui donnent une réaction franche pour que la couche d'argent précipité cesse de présenter la teinte bleue qui lui est propre. Tout porte à croire que la couche de métal ainsi formée n'a pas une continuité parfaite, car en la frottant avec luie peau on augmente son éclat métallique, on diminue la quantité de lumière transmise, et on fait reparaître la couleur bleue. Evidenunent sous la pression du polissoir en peau l'argent s'étend, les pores se ferment et la lumière ne trouve plus à passer qu'à travers l'argent même. Ce qui est démontré pour l'or et l'argent s'appliquerait sans doute à tous les métaux si on savait les réduire en lames suffisamment minces. » MÉMOIRES LUS. ÉCONOMIE RURALli. — Sw les maladies des vers à soie. Note de M. F.-E. Guérix-Méxeville. (Renvoi à la Commission des vers à soie.) « Dans la dernière séance, M. Balbiani a adressé à l'Académie un travail dans lequel il établit que les liquides contenus dans les œufs de vers à soie, en voie d'incubation et présumés malades, lui ont offert des indices d'acidité et d'alcalinité. » Considérant ce fait comme une découverte capable de faire con- naître plus facilement que l'observation des Hématozoides (corpuscules vibrants) l'état maladif des jeunes vers renfermés en rudiment dans les œufs, M. Balbiani conseille d'étudier les liquides des œufs, au moyen des réactifs susceptibles d'indiquer leur état chimique, étude que chacun pour- rait faire avec la plus grande facilité. » Les recherches scientifiques et pratiques que j'ai commencées en 1846, et continuées depuis, m'avaient conduit à des résultats semblables, ainsi qu'on peut le voir dans un travail ayant pour titre : Ra^iporl à M. le ( /i'7 ) Minisire de l' Àgiicullure et du Commeree sur les travaux exécutés en 18^9 pour étudier les besoins de lu sériciculture, en cherchant des perfectionnements pour l éducation des vers à soie et des préservatifs contre ta muscartline et tes autres maladies qui les déciment, Mémoire présenté à l'Académie des Sciences le 6 mai i85o, et dont des extraits ont paru dans les Annales de la Société séricicoleen i85o, et dans la Revue et Magasin de Zoologie, 18/19, p. 565, et i85o, p. 453. » Depuis cette époque, je suis revenu plusieurs fois sur ce fait impor- laiit et, dans la séance de la Société impériale et centrale d'Agriculture du 27 mars 1861 [Bulletin des séances, etc., 2* série, t. XVI, p. 199), je classais les maladies des vers à soie d'après l'état acide ou alcalin de leur fluide noiu'ricier ou sang, correspondant à un excès ou à lui défaut de vitalité amené par une alimentation trop riche ou trop pauvre en éléments alibiles. » Comme l'ont fait et le feront encore la plupart des savants qui com- mencent à étudier les maladies des animaux et des végétaux, j'ai com- mencé, il y a plus de vingt ans, par établir que la muscardine (la maladie acide, l'analogue de la goutte, de la gravelle, l'état pléthorique des Insectes) était causée par le cryptogame [Botrytis Bassicma), conuiie M. Pasteur établit que la gattine ou pébrine est causée par les poussières contenant des cor- puscules vibrants, et j'ai cherché à détruire ces sporules par les fumiga- tions, la térébenthine, les acides, etc. » J'avais trouvé les sporules du Botrjtis partout, dans les litières, dans les poussières des ateliers, etc., etc., et je croyais également que, portées par les vents, elles allaient infecter les magnaneries voisines. » A cette époque, les amis de la sériciculture, séduits par la clarté de ma théorie et de bonne foi comme moi, déclaraient aussi, comme M. Combes, que j'allais être le bienjaiteur des pays producteurs de soie, etc., etc. » Quand j'ai eu étudié plus longtemps la grande culture, j'ai reconnu que les sporules du Botrytis, comme les corpuscules, ou mes Hèma- tozoïdes, n'étaient que la conséquence, un phénomène consécutif d'une maladie proveriant d'une alimentation viciée. J'ai vu alors que je m'étais trompé, je l'ai dit honnêtement et j'ai cherché ailleurs un remède, sans le trouver il est vrai. >) Plus tard, la perturbation climatérique, cause première et peut-être unique de la maladie des végétaux (i), ayant agi autrement sur les vers à ( I ) J'ai démontré le premier, dès le début des maladies des végétaux, et particulière- ment dans mes travaux sur la maladie de la vigne, que l'oïdium était un effet, un phéno- ( 4>8 ) soie, ils n'ont plus été affectés de la maladie aride i niuscardine), mais seu- lement de celle qui se manifeste par l'état a/crt/m (maladies anémiques) de leurs liquides. Alors ces fameuses sporules du Bolrylis^ voguant partout dans les poussières des ateliers, des maisons, etc. (comme les corpuscules, sui- vant M. Pasteur), ces germes répandus si abondamment, ces prétendues vauses de la muscardine, n'ont plus donné cette maladie, et les vers à soie ont péri de la gattine, pébrine, atrophie, etc., en un mot de ma maladie alcaline. » Depuis quelques années, la muscardine, qui avait été complètement annulée par la gattine, commence à se montrer dans diverses localités, ce qui donne l'espoir que l'état antérieur des éducations de vers à soie va revenir. S'il en est ainsi, les corpuscules vibrants cesseront de donner la gat- tine ou pébrine, comme les sporules du Bolrylis avaient cessé de donner la muscardine ; mais il restera toujours des observations d'un grand intérêt scientifique. La pratique reconnaîtra que, si la science ne peut lutter contre les grandes lois delà nature, elle fait du moins son devoir en cherchant avec le plus grand zèle à lui venir en aide. » MÉMOIRES PRÉSE1\TÉS. ZOOLOGIE. — Caractéristique de la race; par M. André Sanson. (Commissaires : MM. Chevreul, Serres, Milne Edwards.) « Dans une précédente conniuuiication [Comptes rendus, t. LXIl, p. 1070), j'ai énoncé une série de propositions sur la caractéristique de l'espèce et de la race, déduites des faits zootechuiques. Je viens aujourd'hui signaler à l'attention des naturalistes quelques-uns de ces faits, en précisant les carac- tères sur lesquels doit s'appuyer la détermination de la race, premier terme du groupement des individus dans la classification naturelle. Jusqu'ici l'on s'est arrêté, dans cette classification, à la notion de l'espèce, en fondant la mène consécutif d'une maladie causée par des perturbations climaléricjues prolongées. Aujourd'hui, mon observation est confii'mée par une autorité que personne ne contestera, par celle du savant et illustre Maréchal Vaillant cpii a dit {Bulletin des séances de la Société impériale et centrale d' Agriculture de France, 3" série, t. I, p. 579) : . . . « Il suffirait peut-être d'un bon hiver s'établissant dans des conditions normales pour arrêter les envahissements de roidium. Qu'il soit cause ou effet de la maladie des vij;nes, on peut croire que si les saisons étaient moins déréglées qu'elles ne le sont depuis une dizaine d'années, le Héau des cryptogames cesserait. » ( 4i9 ) détermination de celle-ci sur des caractères morphologiques, dont la valeur absolue me paraît devoir être considérée comme à peu près nulle. La dé- termination certaine des espèces naturelles, d'après cela, serait exclusive- ment du ressort de la méthode expérimentale. Etant donnés deux individus appartenant au même ordre zoologique, leur genre et leur espèce ne sau- raient être déterminés par la seule considération des formes qui les dis- tinguent, du moins avec certitude. Et c'est pourquoi la paléontologie, si souvent invoquée par les partisans de la mutabilité de l'espèce, ne peut fournir aucune lumière pour éclairer le débat ouvert sur la question. L'observation physiologique et l'expérience permettent seules de décider si des formes distinctes sont celles de deux espèces d un même genre, ou de deux races d'une même espèce. » La race, ainsi que je l'ai dit dans ma précédente INote, est l'expression d'une loi naturelle, au même titre que l'espèce. Les individus de la même race se reproduisent indéfinimeiit entre eux avec leur type propre. Le seul fait de la reproduction indéfinie suffit à caractériser l'espèce; la reproduc- tion persistante du type déterminé caractérise la race. » Cela posé, il importe d'établir en quoi consistent les caractères typiques de la race. Je vais les indiquer pour les Vertébrés domestiques, sur lescpiels ont porté mes observations. Ces observations me semblent pouvoir être gé- néralisées sans trop de chances d'erreur, attendu qu'elles embrassent plu- sieurs ordres zoologiques, et que, d'iui autre côté, l'unité physiologique de la fonction à laquelle elles se ra|)portent est acquise à la science, pour toute la série animale. En outre, les expériences de M. Naudin prouvent qu'il n'y a point à cet égard de différence entre le règne végétal et le règne animal. Les groupes naturels y obéissent aux mêmes lois. Il y aura donc à déterminer seulement, pour chaque embranchement, les caractères fixes correspondant à ceux dont j'ai entrepris de démontrer la valeur. )) Chez les Vertébrés, le type de la race est caractérisé par la conformation de la tête osseuse. La forme générale des os du crâne et de la face, ainsi que leurs rapports d'étendue, ne varient jamais entre individus de la même race. Jamais deux individus piu's, de sexe différent, ayant le même type crânien et le même type facial, c'est-à-dire étant de la même race, n'ont donné naissance à un autre individu qui ne présentât pas exactement le même ensemble de caractères. Jamais des Dolichocéphales, par exemple, n'ont produit un crâne dojit les deux diamètres fussent sensiblement égaux, non plus que des Brachycéphales un crâne allongé. Jamais des reproduc- teurs à face relativement courte n'ont donné le jour à un individu rloiil la ( 420 ) face fût relativement longue. Jamais le produit d'un couple à chanfrein busqué u est venu avec un chanfrein droit, pas plus que celui d'individus à face recliligne avec la face busquée ou déprimée. Ces conditions sont celles de la séleclion naturelle, quelles que soient d'ailleurs les influences exté- rieures, agissant d'elles-mêmes, ou dirigées par l'homme. lies faits sont exprimés ici d'une façon nette et tranchée, parce que le phénomène, dans l'observation, pas plus que dans sa signification physiologique, ne comporte point de nuances. U y a, entre les divers caractères qui viennent d'être énu- mérés, une limite qui ne saurait être franchie, sans que la valeur typique de ces caractères cessât d'exister. » Dans le cas d'accouplement entre individus de types différents, les produits qui en résultent n'ont point acquis un type qui leur soit propre et qu'ils puissent trraismettre indéfiniment à leurs descendants. Au bout d'un trè.s-petit nombre de générations, c'est le type fixe ou naturel de l'un ou de l'autre des premiers ascendants qui est transmis. J'en ai présenté à l'Aca- démie des preuves expérimentales cpii ont été considérées connue péremp- toives [Comptes rendus^ I. LXl, p. yS et 636j. » Je me propose de prouver sommairement aujourd'hui que les carac- tères typiques de la race persistent indéfiniment, attestant ainsi leur fixité naturelle, quelles que soient les influences mises en jeu pour faire varier les individus. L'Angleterre, plus qu'aucun autre pays, nous offre pour cela des faits concluants. C'est là que les animaux domestiques des diverses espèces ont été soumis avec le plus de suite et de persévérance à ces influences, en vue de les approprier ou de les accommoder aux exigences d'un service déterminé. Le résultat, dans tous les cas, a été merveilleusement obtenu. M Si nous prenons d'abord les Chevaux de course, dont les formes géné- rales et les aj)litudes suivent avec une sorte de servilité les modifications introduites dans les règlements du turf, nous constatons cependant que les plus célèbres coureurs ont conservé intacts les caractères typiques de la race arabe à laquelle ils appartiennent, et qui a été implantée en Angleterre, il y a plusieurs siècles, par la voie du croisement continu. Il serait par exemple im|)ussible de signaler la moindre différence entre la télé ^l'Eiiiir, étalon syrien du dépôt de Tarbes^ envoyé en France il y a quelques années par Abd-el-Rader, comme un des j)las beaux représentants de la race arabe, et celle de Glndialeur , de Fermoulh ou de Fille-de-l'air. J'ai sous les yeux, en écrivant ceci, des aquarelles représentant ces divers Chevaux et peintes d'après natiue par un artiste à moi personnellement inconnu, qui ne se doutait point, lorsqu'il les peignit, qu'elles pourraient servir un jour à ma ( 421 ) démonstration. Ces aquarelles montrent à l'évidence qne les pratiques de l'entraînement aux courses, en faisant acquérir au Cheval arabe une t.iille plus élevée, plus élancée, en allongeant tous les leviers de son appareil lo- comoteur, en perfectionnant les instruments de son aptitude à courir vite, n'ont apporté aucune modification aux formes de la tète, caractérisant le type de la race. Il y a là quelque chose d'analogue aux réductions de la statuaire ou bien aux agrandissements de la photographie; on peut dire, en quelque sorte, que le Cheval anglais de course est un portrait agrandi du Cheval arabe, ou que celui-ci est la statuette du Cheval anglais. » Dans l'espèce bovine, on observe des faits non moins frappants, soit que l'on compare entre elles les races dites améliorées, soit que, dans la même race, on considère les familles ayant subi l'amélioration, par rapport à celles qui sont restées dans les conditions ordinaires de la domesticité. Cette amélioration consiste en un développement, au plus haut degré pos- sible, de l'aptitude à produire de la chair et de la graisse, qui constituent la viande. Il en résulte, pour tous les individus soumis à l'influence zootech- nique, une conformation uniforme du corps qui les rapproche d'un paral- lélipipède, avec ses membres aussi minces et aussi courts que possible. Elle a pour conséquence une réduction considérable du volume absolu des os, en vertu de la précocité de leur développement, de la soudure hâtive de leurs épiphyses, phénomène physiologique dont j'ai doiuié le premier la théorie. En ne considérant donc c[uc le tronc, les membres et leurs acces- soires, il serait absohnnent impossible, parmi les Bœufs également amé- liorés, de distinguer ceux appartenant aux races de Durlmm, tVHeiefonl, de Devon, à'Jngiis, et même des TFest-H'ujhlnud d'Ecosse. Ils paraissent tous avoir été coulés dans le même moule. Le pelage, fort peu uniforme dans la plupart de ces races, ne donne aucune indication sûre. Pourtant, pas un connaisseur ne s'y trompe. Cest que, sous l'uniformité des caractères secon- daires, la variété des caractères typicpies a persisté. En diminuant de volume absolu, comme tout le reste du squelette, la tête a conservé le type de la race; les relations d'étendue de la face et du crâne et la forme de chacune de ces parties sont demeurées ce qu'elles ont toujours été, ainsi que cela se constate sur les sujets c[ui n'ont pas subi l'amélioration zootechnique. » Le même fait se présente exactement semblable pour les races ovines de Dishley ou Leicesler, de Kent, de Sonlh-Down, de Cotlesivold, etc., ainsi que pour les races ovines ou bovines françaises améliorées par la méthode qui nous a été enseignée par les Anglais. Nous avons, par exemple, des fa- milles ou des tribus de Mérinos fort diverses par leurs caractères secon- C. R., 1866, 2"= Semestre. (T. LXMI, N" 10.) J? ( 4^2 ) dairos de conformation ou de lainage, en un mot, par Icnrs aptitudes. Les unes ont des cornes et les ;iutres n'en ont plus, la précocité, chez le Mouton, s'accompagnant toujours de la non-apparition de ces appendices, dont on peut ainsi arrêter à volonté le développement ; mais, si diverses rpie soient par là ces familles où ces tribus, elles n'en ont pas moins conservé sans mo- dification aucune les caractères typiques de la race Mérinos, qui les consti- tuent en groupe zoologique. » Je pourrais poursuivre la démonstration sur d'autres espèces encore, notamment sur celle du Chien domestique, dont les variations si nombreuses et si étendues de la taille et des autres caractères secondaires ont fait arbi- trairement multiplier les races presque à l'infini. Il me serait facile de prouver que là comme ailleurs toutes les variétés artificielles peuvent être ramenées à un certain nombre de types fixes et déterminés, par conséquent naturels. J'aurais à discuter aussi les prétendues créations de races nouvelles par sélection, naturelle ou due à l'intervention humaine; non pas celles fondées sur des modifications de caractères secondaires, ce qui précède le rend superflu, mais celles qui, d'après ce qu'on affirme, portant sur ce que j'appelle les caractères typiques^ particulièrement chez les Oiseaux. La brièveté obligée d'une simple Note ne me le permet pas. Je demanderai la permission d'y revenir une autre fois. » L'Académie reçoit diverses communications relatives au choléra, adres- sées par MM. Rubixi, Daxiel, jVelsox S.mith. Ces communications sont renvoyées à la Commission du legs Bréant. CORRESPONDANCE. M. LE SECRÉTAinE PERPETUEL signalc, parmi les pièces imprimées de la correspondance : 1° Ln ouvrage de Ai. Murlins ayant pour titre : « Du retrait e( de l'abla- tion des glaciers de la vallée de Chamonix, constatés dans l'automne de j 865 » ; 2° Un ouvrage de M. Suringar, intitulé : « La sarcine de l'eslomac >■ ; 3° Deux brochures de M. Delesse ayant pour titre : » Recherches sur l'ori- gine des roches » et « Recherches sur le granité ». ( 423 ) GÉOMÉTRIE. — Délenninalion du nombre des courbes d^ ordre r ijui ont un conlact d'ordre [ n < irir] avec une courbe donnée d'ordre m, el qui satisfont, en outre, à — — 11 autres conditions quelconques ; par M. E. de Joxquières. « I. Si les conditions données, antres que celles du contact d'ordre //, sont siinpleiuent de passer parties points donnés, la ipieslion proi)osée est résolue p;ir le théorème suivant : » Théorème I. — Le nombre des courba C (jui ont un contact d'ordre n avec une courbe fixe []'", et qui passent, en outre, par n point: donnés, est écjal à [a) N = -ni [n ^ ij{2r -\- i?in — 'i/i] ['). » Pour le démontrer, on prouve que, si le théorème est vrai pour les courbes C qui ont avec U'" un contact d'ordre n — i, et qui passent par -: Il ■+■ i points, il est vrai pour celles qui ont un contact d'ordre n et qui passent par un jioint de moins. Or il est vrai pour le contact du premier onire et i points; car on a, dans ce cas, N = /« ('/2 4- 2/' — 3), formule connue. D'où l'on conclut qu'il est vrai |)Our toute valeur de ii. » Je réserverai pour un Mémoire plus étendu la démonstration dont je viens de faire simplement connaître l'esprit. - n. De la formule [a] on iléduit, par une simple substitution numé- rique, toutes celles que M. Zeuthen, savant professeur à Copenhague, a fait connaître, pour des problèmes analogues, dans son beau Mémoire At(r /a détermination des caractéristiques des systèmes de coni 2, ^ 2 OU à celle-ci T f — ■ — n -{- 3, si « r= I ou n = 2. » 1 PHYSIOLOGIE. — Réponse aux observations faites par M. Pasteur an sujet d'une Note relative à la nature de ta maladie actuelle des vers à soie ; par M. A. Béchamp. « Les observations de M. Pasteur sont insérées clans le Compte rendu de la séance de l'Académie du 10 août dernier. » L'idée qui domine mon travail sur la maladie actuelle des vers à soie, il y a un an que je l'ai dit, c'est que cette maladie est parasitaire. Je l'ai étudiée au point de vue de mes autres recherches sur les férmentalions. Mes expériences n'ont rien de commun avec celles de M. Pasteur^ et n'ont point été entreprises pour le contredire, car le point de vue est aussi opposé que possible : je regarde comme la cause ce qu'il ne considère que connue un signe. Je dois déclarer aussi que mes résultats les plus importants ont été communiqués à la Société centrale d'Agriculture de l'Hérault, dans sa séance du 2 juillet dernier. L'autonomie de mon travail ainsi constatée, les observations de M. Pasteur portent sur trois points. J'y répondrai succes- sivement dans l'ordre où elles ont été formulées. » En premier lieu, M. Pasteur affirme que l'idée de laver les œufs pour y découvrir ou enlever les corpuscules est un fait acquis à la science. Je nie formellement que le lavage des œufs, en vue de les débarrasser des corpuscules, soit un fait acquis à la science. Pour les laver dans ce but, il fallait savoir qu'il se trouvait des corpuscules à leur surface; or, personne, pas même M. Pasteur, n'a recommandé de les rechercher ainsi. I^e lavage à l'eau ou au vin était pratiqué sans doute, et depuis longtemps, surtout depuis la muscardine ; alors on lavait les œufs muscardiniques avec une solution étendue de sulfate de cuivre, et ce traitement était rationnel, car il s'agissait d'un parasite. Mais, dans l'opinion qui a cours aujourd'hui, dans celle de M. Pasteur en particulier, à quoi bon un lavage, puisque le corpuscule n'est pas un parasite, lui être capable de se prop^iger par lui- même? Le dernier travail de M. Pasteur en fait foi : il ne considère les ( 4^6 ) corpuscules que comme des productions pathologicpies plus ou moins ana- logues aux globules du pus ou du sang. Or, mes efforts tendent à démon- trer que ce sont des parasites végétaux. La proposition de laver les œufs a pu venir de M. Dumas, comme le rapporte M. Pasteur, et dans mon Mé- moire je montre pourquoi; mais elle ne pouvait venir logiquement de M. Pasteur lui-même. La démonstration que nous avons donnée, M. Le Ricquede Monchy et moi, rend cette pratique raiionnellc, et déjà M. Com- hres. à la Société d'Agriculture de l'Hérault, a signalé les bons effets qu'il a vu obtenir à la suite du lavage des graines à l'eau créosotée. 0 Eu second lieu, M. Pasteur dit que c'est une erreur grave de penser que les graines lavées ne contiennent plus de corpuscules, car elle tendrait à infirmer une pratique excellente, bien qu'iinparf.iite, la pratique de l'ob- servation microscopique des œufs. Je réponds d'abord que, loin de nuiie au procédé de M. Cornalia, le lavage préalable le rendra moins imparfait, puisqu'il fera distinguer les graines qui sont infectées intérieurement «le celles qui ne le sont qu'extérieurement. Le progrès est ici évident, quoi qu'en pense M. Pasteur. )) En troisième lieu, M. Pasteur affirme que je transporte le siège du mal de l'intérieur de l'œuf du ver à soie à l'extérieur de cet œuf. Siu- le secoiul et le troisième point, je n'ai rien affirmé de semblable. J'ai dit que, mieu>c on a lavé les œufs, moins on en trouve qui portent des corpuscules; et, de plus, j'ai écrit qu'ils eu pouvaient contenir à l'intérieur. » Voici l'origine de l'erreur dans laquelle M. Paster.r me semble être tombé. Il a pris comme exemple un cas particulier de nos expériences, et c'est là-dessus qu'il a basé sa réfutation. Jenepuis trop ni'élever contre celte manière de réfuter. Je disais, dans ma Note, qu'ayant clioisi un lot d'œufs donnant les corpuscules par le procédé de JL Cornalia, nous n'en décou- vrions plus dans les œufs écrasés, après les avoir lavés aussi complètement que possible. Là s'arrête la citation de M. Pasteur. Mais je disais, quelques lignes plus bas : « Je publierai dans mon .Mémoire la lettre que M. de Mon- w chy m'écrivait au sujet de nos recherches conununes : voici l'opinion à » laquelle nous nous sommes arrêtés : i" la graine porte les corpuscules à » l'extérieur; mieux on l'a lavée, moins on en trouve si l'on vient, opérant » comme le veut M. Cornalia, à écraser l'œuf pour les découvrir, etc. » M Ce complément de la citation aurait tout expliqué. En résumé, nous avons dit ceci : il y a des lois où tous les corpuscules sont extérieurs; il y en a où l'on en trouve encore ai)rès le lavage le plus soigné. Une citation incomplète nous fait dire, à M. de Monchy et à moi, ce que ( 427 ) nous n'avons avancé en aucune façon. Mais ce n'est pas tout. Voici tex- tuellement le programme que je m'étais tracé, dont ini extrait seulement a été inséré au Compte rendu, mais qui a été reproduit intégralement au Moniteur du aS août dernier : « 1° Si la maladie est parasitaire, d'où vient le parasite ? 2" Quel est le » siège initial du parasite ? 3° Quelle est la nature du parasite, c'est-à-dire » des corpuscules vibrants? Sont-iis de nature animale ou végétale ? Ont-ils » quelque fonction qui permette de les rapprocher des ferments organisés )) connus? 4° ^^^ nature du parasite étant connue, expliquer comment il » envahit la chenille, la chrysalide et le papillon, voire même peut-être » l'œuf. 5° Quels sont les moyens prophylactiques que l'on peut opposer » à l'envahissement du parasite? » » Comment, d'après la quatrième partie de ce programme, M. Pasteur peut-il affirmer que j'ai émis l'assertion qu'il n'y avait jamais de corpus- cules dans l'œuf? Je reviens à deux reprises sur cet objet, et dans l'une aussi fortement que possible, puisque je cherche à comprendre comment les corpuscules y pénètrent. » La fin de la critique de M. Pasteur est toute en ma faveur; on v lit .* « Que l'on prenne des graines issues de papillons très-corpusculeux, » qu'on les lave » (dans son Mémoire M. Pasteur n'a parlé nulle part du lavage préalable des graines) « et qu'on les écrase, les corpuscules appa- » raîtront au microscope en nombre quelquefois très-grand, et il y a tel » lot dans lequel pas une seule des graines, pour ainsi dire, n'en sera » exempte à ce degré, surfout à la veille ou au moment des incubations. » » On sait aussi que des papillons corpusculeux peuvent pondre des œufs qui ne le sont point. » Cela suffit: il y a des graines de papillons frès-corpusculeux qui con- tiennent moins de corpuscules que d'autres; il y a donc aussi des graines de papillons moins corpusculeux qui n'en contiennent que peu, d'autres point du tout. Nous n'avons pas dit autre chose. « M. Pasteur, absent pendant le dépouillement de la correspondance, prend connaissance de la communication de M. Bécharap, et adresse les observations suivantes : « La lecture de cette Note me confond. » M. Béchamp a écrit dans les Comptes rendus (séance du 1 3 aoùl dernier) : « Quel est le siège initial du parasite? M. L,e Ricqiie de Monchy, qui de- ( 4^8 ) » puis plusieurs années s'occupait del'exiimen microscopique delà pébrine, » était, connue tnoi, arrivé à la < onvicdou que les corpuscules vibrants avaient M pour siège initial l extérieur de lanif. Nous choisissons un lot (rœnts don- » nant les corpuscules par le procédé Cornai!;), c'est-à-dire l'écrasement » de l'œuf sur la lame porte-ohjel ; puis, au lien de les écraser, on les lavait » dans l'eau distillée. Dans l'eau de lavage on découvrait eu ahondarice les » covfmsculcs. Si, après un Unmge aussi complet ijue possihle, nous x>enions à » écraser tes œufs, nous n'eu découvrions plus. » » Et plus loin : » La graine porte les corpuscules à l'extérieur : mieux on l'a lavée, moins » on en trouve, si l'on vient, opérant comme le vent M. Cornalia, à écraser 1) l'œuf pour les découvrir. » » Est-ce que cette dernière phrase ne redit pas : i° que la graine porte les corpuscules à l'extérieur; 2° que plus on la lave, moins elle en montre, et qu'en conséquence si on la lavait dans la perfection il n'y en aurait plus? Cette phrase n'est-elle pas la répétition de celle-ci : « Si, après un lavage » aussi complet (pie possihle, nous venions à écraser les œufs, nous ne décou- « vrions plus de corpuscules? » » La graine porte les corpuscules à l'extérieur. Telle est l'erreur itérative- ment reproduite par jM. Béchauip et dominante dans sa Note du i3 août. » M. Bécliamp a reconnu promptement sa méprise après la lecture de ma réfutation, et il en convient aujourd'hui. Il suffit que la vérité se soit fait jour. )' Pour ce qui est de la première partie de la Note de M. Béchamp, les erreurs y sont si évidenles, pour qui a In mon travail, qu'il est inutile que je m'arrête à les signaler. )) Cet auteur parle d'iuie communication qu'il a faite à la Société d'Agri- culture de l'Hérault le 2 juillet. Toutes les observations de la Noie que j'ai lue à l'Académie le 28 juillet ont été communiquées par moi au Comice agricole d'Alais, réuni en séance extraordinaire, le 26 juin dernier. « MÉTÉOROLOGIE. — .S'(/;- il pluie en Ahace et dans les Vosges. Note de M. Cil. Grad, |)résenlée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « La distribution des eaux météoricpies est très-inégale entre la chaîne des Vosges et la plaine de l'Ill qui endurasse presque toute la siqîcrficie de l'Alsace. Les observations udométriques faites dans ces deux xones com- prennent vingt stations ainsi réparties : (429 ) STATIONS. ALTITtDi;- EAU KECCEILLIE. ASXÉES d'oBSEUVATION. La Rotlilach lOOO'" 73o 600 5o5 437 373 37. 367 ,164 355 338 222 220 200 '99 i6o .44 i4i i4o IIO l582""" 1086 1243 1097 ! i53 lOIO 1066 935 1 1 16 1075 84o 932 5l2 456 826 604 662 649 678 619 i85o-i859 1862-1864 i85i 1859-1860 1849- 1864 1859- 1862 1859-1862 1859-1862 1859- 1862 1859- 1862 1859-1862 1839- 1860 i854-i865 I 856-1 865 i84i-i852 I 860-1 865 1839-1865 1846-1860 I 780-1784 I 856 -1859 Le Ht^rrenberiT Wesscrlini' Dellc Ani^eot Vakiieu Bouroirne Gœjsdorf Loui'lbach Coliiiar JXancv Iclitialzheini Strasbourg Kchl Haguenau LauterbouPL' » La Roîhiach, le Herrenberg, Saint-Amé, Gœrsdorf, Wessci-liiig et le Puix sont des stations de montagnes et reçoivent beaucoup plus d'eau que Colmar, Logelbach, Strasbourg, Iclitralzheim, Kehl, Haguenau et Lauter- bourg, qui sont situés en plaine. Oulre les différences résultant de l'altitude, il en est d'autres assez considérables entre des stations trés-rapprocliées. A Strasbourg, il est tombé en moyenne, pendant les dix dernières années, environ 100 millimètres plus de pluie qu'ans stations voisines de Kehl et d'Ichtralzlieim : circonstance dont M. Berlin déduit une augmentation de pluie pour les villes. ]Mais, entre le Logelbach et Colmar, éloignés à peine lie 3 kilomètres, une semblable différence se produit en sens inverse. Col- mar reçoit moins d'eau que la station voisine, à l'entrée du val de la Fecht, et la différence est surtout considérable pour l'hiver. Enfin Roppe, Angeot, Perouze et Valdieu, situés dans un pays ondulé du bassin supérieur du Doubs, traversé par des zones alternativement boisées et nues, mais de faible élévation, reçoivent également plus de pluie que la plaine de l'IU. » Toutes les cartes météorologiques placent l'Alsace et la vallée moyenne c. R,, 1S66, 2°»* Semesire. (T. LXIIl, IN" 10.) 58 ( 43o ) (lu Rhin dans la zone des pluies d'été. C'est bien là le caractère des basses terres; mais, à mesure que le sol s'élève, ses conditions udoniétriquos se modifient : les montagnes reçoivent plus d'eau que la plaine et en des temps différents. On en peut juger par le tableau suivant : 185G-1860. Décembre . Janvier. . . Février. . . Mars Avril Mai Juin Juillet. . . . Août Septembre Octobre. . Novembre Hiver . . . . I^ ri n temps, itté Automne. . Année. . . . i6""" i5 5 1 1 39 65 65 33 89 76 49 26 36 ii5 i5i 489 LUCELUACII. 34'" 2S '9 4> 60 54 38 59 67 49 3" 81 1 ■>8 i5i i5] 5i3 STKASDOIUG 35'"" 38 22 3o 65 121 6(\ 5i 95 76 65 59 95 2.4 21 2 200 \VC;.SEr.LING. 1 .6'" ii3 44 43 116 ■ 47 79 61 ICI i4o I 12 i36 273 3o6 2^1 388 1208 GOEUSDORF. 72"' 85 66 57 75 81 82 90 9' 7 ' 82 79 223 2l3 264 232 ROTlIUtU. 138'»'" 145 143 l32 ■44 '47 I JO I 21 •'9 1 1 3 123 122 932 426 424 374 358 582 >i A GœrsdorI, qui se trouve siu" le versant d une éniiuence ratlachée au Lieblrauenberg, dans les basses Vosges, la prédominance des pluies d'été n'est plus aussi prononcée que dans la plaine; elles diminuent encore à Wesscrling, dans la vallée de la Tliur, et à la Rollibach, à 1000 mètres d'allitude, sur le massif du (".hanip-du-Feu, au llerrcuberg, dans le val de la Feclit, à Saint-Anié, dans h; val de Fleurie, les pluies d'iiiver et de prin- lenqis sont plus abondantes. Cet excès d'eau recueillie en hiver sur les mon- tagnes provient de la neige. La neige tombe clans la plaine en faible quan- tité el n'v séjourne pas longtemps; dans les Vosges, elle est plus aboiulantr et plus persistante. Telles cimes de la chaîne centrale, qu'elle recouvre quelquefois dès les premiers joins d'octobre, en sont encore couronnées en jui:i. Quand la (em[)érature de l'été ne s'élève pas, la neige fond avec plus de lentein*, et l'on tu trouve encore en aoiit des lambeaux épais dans les ( 43i ) ravines, au fond des cirques exposés au nord du Hoh'neck et du Ballon d'Alsace, où elle forme alors les petits glaciers temporaires décrits par MM. CoUomb et DoUfus-Ausset. » En résumé, la pluie augmente d'une manière régulière avec l'altitude, et, dans les Vosges, les quantités d'eau météorique recueillies sont plus abondantes en îiiver qu'en été. Pour les stations situées en plaine, dans le voisinage de zones boisées, la quantité de pluie annuelle est également plus forte que dans les localités dépourvues de forêts. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Phénomènes volcaniques de Sanlorin. M. Ch. Saime-Claire Deville annonce avoir reçu de M. G. Delenda, deSantorin, deux Lettres, la dernière en date du 7 août, desquelles il ré- sulte que l'activité éruptive est toujours très-considérable aux Ramméni, principalement au promontoire George et à sa pointe tournée vers Acro- tiri. On y observe des dégagements gazeux, des projections de blocs ignés, des cendres incandescentes, de la lave sortant des bouches volcaniques. Quant à Aphroèssa, son activité s'est beaucoup ralentie. On avait ressenti à Santorin deux secousses de tremblement de terre : l'une, le 18 juillet, vers 3 heures lui quart de l'après-midi, assez faible, n'a duré que peu de secondes; l'autre, le 25 juillet, vers 2 heures du matin, plus forte que la précédente, n'a cependant point acquis une intensité menaçante. PHYSIOLOGIE. — Expériences démontrant que la rate extirpée sur de jeunes animaux et repincée dans la cavité abdominale peut s'/ greffer, peut continuer à Y vivre et à s^y développer. Note de M. J.-M. Philipeaux, présentée par M. Milne Edwards. « Le II décembre i865, j'ai eu l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie des faits de régénération de la rate, obtenus sur de jeunes sur- mulots. J'ai répété encore un certain nombre de fois ces expériences, et je suis arrivé aux mêmes résultats, à savoir que la régénération de la rate a lieu lorsqu'on laisse en place une partie de l'organe, tandis qu'on ne l'ob- serve jamais lorsque la rate est entièrement extirpée. 11 J'avais déjà, lors de mes expériences antérieures, et dans les cas où j'enlevais complètement la rate, cherché ce que deviendrait cet organe remis en place dans la cavité ai)dominnle, et, dans la nouvelle série dont je viens de parler, j'ai remis constamment la rate dans l'abdomen, lorsque 58.. ( 432 ) . j'en avnis pratiqué l'extirpation totale. Ce sont les résultats de ces expé- riences que je viens comiiiuniquer aujourd'hui à l'Académie. » L'opération en elle même ne demande pas une longue description. I.a rate, une fois enlevée, était mise sur la table; je la mesurais à l'aide d'un compas, puis je la faisais rentrer dans la cavité abdominale au Iravers de la plaie des parois du ventre, et je fermais la plaie par un ou daiix points de suture. » J'ai examiné les animaux ainsi opérés à des époques plus ou moins éloignées du jour de l'opération, c'est-à-dire quatre, cinq, dix et quinze mois après l'opération, et presque toujours j'ai trouvé la rate greffée sur des points variés du péritoine, mais cependant, le plus souvent, près de l'esfotnac et du côté gauche. Dans un cas seulement, comme on peut le voir sur la pièce n° 3, la rate s'était fixée du côté droit. De plus, l'adlié- rence a presque toujours eu lieu au niveau du hile de la rate. » Eu examinant avec soin les points d'implantation, il était facile, lorsque les pièces étaient fraîches, de voir des vaisseaux de très-petit diamètre qu'on pouvait suivre du hile de la rate jusqu'à une certaine dislance, dans le mésentère. C'étaient évidemment les vaisseaux qui avaient servi à rétablir la circulation dans l'organe splénique. » La rate conserve parfois sa forme normale, d'autres fois elle se plisse un peu sur elle-même, et, dans d'autres cas, elle tend à perdre sa forme allongée pour prendre une forme ramassée, triangulaire à angles obtus. » Quant à la structure, dans les cas où la greffe avait complètement réussi, elle avait conservé ses caractères normaux. » Quelquefois la greffe échoue, et alors, lors de la nécropsie, on ne trouve plus trace de la rate, ou bien il ne reste qu'une sorte de kyste à contenu puriforme, la rate ayant subi la fonte purulente. Dans d'autres cas il y a eu in)planlation; mais les conununications vasculaires qui se sont produites n'ont pas pu rétablir une circulation suffisante dans l'organe. Dans ce cas il s'atrophie sm* place, et, dans les nombreux animaux que j'ai opérés, j'ai pu suivre toutes les phases de cette atropine. » La rate devient quelquefois pâle, comme exsangue, puis diminue peu à peu de volinne. Chez d'autres animaux, je l'ai trouvée au contraire très- noire et déjà revenue sur elle-même. Cette teinte noire était due à une abon- dante |)ro(liiction de pigment d'origine hématiquc. Enfin, dans quelques cas plus rares, la rate s'enkyste dans du tissu conjoiiclif et s'alrophie en partie sous l'influence de cette espèce de tissu cicatriciel. » Je reviens aux faits dans lesquels la greffe a réussi, et j'ajoute aux dé- ( 433 ) tails donnés pins haut que, non-seulement la rate ainsi remise en place sur déjeunes surmulots âgés de trente jours a conservé ses caractères normaux comme structure et comme forme, mais encore elle s'est déveIop|)ée au fur et à mesure que les animaux ont grandi, mais sans atteindre jamais tou- tefois les dimensions qu'elle acquiert chez les animaux non opérés. n La pièce n° i est la rate normale d'un surmulot âgé de trente jours. Elle a i6 millimètres de longueur, 3 millimètres de largeur et i millimètre d'épaisseur. » Les pièces 2, 3, 4 et 5 sont des surmulots opérés à l'âge de trente jours chez lesquels la rate est greffée depuis quatre, cinq, dix et quinze mois. Toutes ces rates adhèrent au péritoine, et elles se sont plus ou moins déve- loppées depuis le jour de l'expérience. Chez le surmulot opéré depuis quinze mois, la rate avait, le jour de la mort, 25 millimètres de longueur, 12 millimètres de largeur et 9 millimètres d'épaisseur. » La conclusion de ces expériences, c'est que la rate, extirpée sur de jeunes mammifères et replacée immédiatement dans la cavité abdominale, peut s'y greffer, peut continuer à y vivre et à s'y développer. » PHNSIOLOGIE COMPARÉE. — Recherches sur les organes de sécrétion chez les Insectes de l'ordre des Hémiptères. Note de 31. J. Ku.vckel, présentée par M. E. Blanchard. (Extrait par l'auteur.) « Les Insectes de l'ordre des Hémiptères, remarcpiahlement caractérisés à beaucoup d'égards, offrant dans leur organisation comme dans leurs conditions biologiques pUisieurs particularités notables, j'ai entrepris une élude générale de l'anatomie et de la physiologie de ces animaux. » Les organes de sécrétion ont été l'objet de mes premières recherches, et sur ce point je suis arrivé à constater un certain nombre de faits qui n'avaient pas été recoiuius, ou qui n'avaient pas encore été étudiés par les anatomistes. » Les glandes salivaires, au nombre de deux paires, ayant un dévelop- pement extrêmement considérable cliez les Hémiptères, ont été observées sous le rapport de leiu' [)osition et de leurs formes, notamment par M. Léon Dufour ; mais on ne s'était préoccupé jusqu'ici ni de la structure de ces organes, ni de leurs relations avec les pièces buccales, ni de la ma- nière dont leur produit est versé dans la bouche. » Les glandes les plus volumineuses, appuyées sur l'estomac, occupent tonte la partie supérieure de la cavité thoracique et se prolongent jusque dans l'abdomen. Chacune d'elles est séparée en deux portions par un étran- ( 434 ) glement, et c'est sur ce point même, à la face iiiférieiiie, que prend nais- sance le conduit éjaculateur. Celui-ci se divise iminédiatoment en deux branches qui différent l'une de l'autre par leur volume, comme par leur longueur; la plus grosse branche se porte à peu près en ligne directe vers la tète, passe sous l'œsophageoù elle se rapproche de celle du côté opposé. Ainsi les conduits principaux des deux glandes, s'engageant dans une pe- tite pièce cylindrique de consistance solide, s'ouvrent chacun par un ori- fice distinct. >i La branche la plus faible descend dans le thorax et l'abdomen en décrivant de nombreuses sinuosités, et remonte ensuite vers la tète en sui- vant la même direction que la branche principale; mais arrivé au devant de l'œsophage, ce conduit brusquement rejeté sur le côté passe au-dessous d'une large pièce coriace que mes dissections m'ont fait découvrir, et qui joue un grand rôle dans les mouvements des pièces de la bouche comnuî dans l'acte de la succion et de la déglutition. » Les glandes de la seconde paire, cachées sous les glandes principales, se composent ciiacune d'un simple tube aveugle, enroulé sur lui-même, aboutissant à l'angle externe de cette pièce coriace qui vient d'être signalée. M L'examen de la structure de l'appareil salivaire supérieur m'a fait re- connaître une membrane sécrétoire couverte dans toute son étendue d'utri- cules de dimensions égales. Au premier abord on pourrait être porté à croire que la partie antérieure, souvent si gonflée, sert de réservoir à la partie postérieure, qui dans la plupart des groupes d'Hémiptères affecte la forme de grappes. Il n'en est rien, la constitution histologique nous montre que la même fonction s'exerce dans les deux portions de l'organe. Le second appareil salivaire offre dans sa structure beaucoup d'analogie avec le précédent, seulement les utricules sont plus clair-semés. Les deux glandes dont il est formé sont le siège d'une sécrétion spéciale; il était essentiel de s'assurer de ce fait, car M. Léon Dufour regarde l'appareil sali- vaire inférieur comme le réservoir des glandes principales. Pour mieux exprimer sa pensée, il l'a désigné sous le nom de bourse salivaire, expression qui ne répond pas à la réalité. » On sait que, dans la famille des Pucerons, certaines espèces détermi- nent par leurs piqûres la production d'excroissances sur les végélaux; il m'a paru intéressant de rechercher quelle action la piqûre des Hémiptères liété- roplèiTS exerçait sin- la végétation. J'ai inoculé le liq;iide salivaire des glandes principales dans les tigelles, dans les nervures des feuilles, dans le pétiole de la fleur, choisissant les plantes les plus variées : les fouilles sont demeurées intactes, les boutons se sont ouverts, les graines oui mûri. Il a ( 435 ) donc fallu conclure des expériences que les fâcheux effets produits sur cer- tains végétaux |)ar les piqûres de ces Insectes n'étaient dus qu'à l'épuise- ment résultant de la succion de la sève. » Ces expériences tendent aussi à montrer que le liquide sécrété par ces glandes volumineuses exerce particulièrement, sinon exclusivement, une action digestive; ce liquide est alcalin, il bleuit fortement le tournesol comme la salive des Mammifères, comme la salive de l'homme. Chez les Hémiptères, les aliments consommés étant fluides, le liquide saliv.iire ne peut avoir pour objet de diluer ces aliments; son rôle physiologique réside donc simplement dans sou action chimique. H L'appareil désigné par l'épithète à' odorifique est connu depuis long- temps chez les Pentatomides adultes ; c'est une sorte de sac situé à la partie inférieure du corps, à la base de l'abdomen, s'ouvrant au dehors dans le métathorax jjar deux ostioles, au niveau de la dernière paire de pattes. Chez ces Hémiptères, encore à l'état de larves et de nymphes, cet organe n'existe pas; et cependant ces larves et ces nymphes jouissent, comme les Insectes adultes, de la propriété d'émettre cette odeur sui cjeneris. Je me suis alors attaché à reconnaître quel pouvait être le siège de celte sécrétion, et je suis arrivé à le découvrir dans une situation bien différente de celle qu'il occupe dans un âge plus avancé. )) Chez les jeunes individus, c'est-à-dire depuis la naissance jusqu'au moment delà dernière transformation, à la partie supérieure de l'abdomen, au-dessous du tégument, se trouvent deux glandes présentant les mêmes caractères, et ayant les mêmes fonctions que la glande inférieure di.^~> adultes. La prt'sence de ces organes est indiquée si;r les arceaux de la ré- gion dorsale par deux scutelles; chacune de ces scutelles présente deux ostioles, servant à l'éjaculation du liquide qui lépand cette odeur de punaise si caractéristique et si parfaitement connue de tout le monde. » Je me suis assuré que les deux glandes odorifiques des larves et que la glande unique des adultes ont vuie constitution entièrement sem- blable; j'y ai retrouvé la même enveloppe, la même matière colorante rouge, la même membrane sécrétoire; j'y ai reconnu des utricules identi- ques, toujours d'une extrême petitesse : leurs dimensions sont vingt-cinq fois moindres que celle des utricules des glandes salivaires. Est-il besoin d'ajouter que les liquides sécrétés ont les mêmes propriétés chimiques? Leur réaction est toujours fortement acide. » Ainsi, jusqu'à la dernière unie, l'appareil odotifique est une dépen- dance de la région abdominale supérieure; a[)rès la dernière mue, il est ( 43(J ) une dépendance de la région ventrale. L'écusson, les élytres et les ailes venant couvrir les arceaux supérieuis de l'abdomen mettraient obstacle à l'accomplissement du rôle physiologique de l'organe. Dans les derniers moments qui j)récèdent le changement de peau, les glandes de la larve s'atrophient peu à peu, et l'organe destiné à les remplacer conuuence à se former à la partie inférieure du corps. C'est d'abord un petit sachet opalin, translucide, encore dépourvu de sa couleur rouge et de son enveloppe chitineuse; mais dans l'espace de peu de jours il prend ses caractères définitifs. » Au point de vue de la physiologie générale, ce phénomène m'a semblé avoir une importance réelle. Ordinairement, dans les phases successives du développement des êtres, lorsqu'une fonction cesse d'être nécessaire, les organes s'atrophient on disparaissent; quand une fonction nouvelle doit se manifester, des organes nouveaux se constituent, afin de jjermettre à l'ani- mal de satisfaire aux exigences d'une vie différente. Chez les Hémiptères, nous trouvons l'exemple d'un organe remplaçant un autre organe pour exercer absolument le même rôle. Les changements qui surviennent dans la constitution de ces Insectes empêchant un appareil de satisfaire à la fonction qui lui est dévolue, cette fonction ne demeurant pas moins utile à l'animal, ce n'est pas un déplacement de l'organe qui s'effectue, c'est une autre for- mation qui a lieu. Le nouvel organe, semblable au premier par tous ses caractères, identique même dans sa constitution histologique, doit occuper dans tous les cas une situation telle, qu'il serve efficacement pour l'objet auquel il est destiné par la nature, cest-à-dire pour donnera l'animal qui en est pourvu un moyen de défense. » La séance est levée à 4 heures. E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 3 septembre 1866 les ouvrages dont les titres suivent ; Recherches sur le granité; jjar M. Deleshe. Viuis, i866;in-/i". . Recherches sur l'origine des roches; jxu- M. Delesse. Paris, 1H66; hr. in-8". Eludes sur In inalière médicale chinoise [minéiaux); par M. J.-Léon Sou- ( ^.^7 ) BEiRAN. Paris, 1866; br. iii-S" avec figures. (Extrait du Journal de Phar- macie et de Chimie.) Etude du Phycomyces nitens (Ruiize); par MM. N. JoLY et D. ClOS. Toulouse; br. in-8°. Eludes sur un monstre exencéphalien né à Toulouse et affecté tout à la fois de pofydiictjlie, d'hermaphrodisme, de pied bol et d' inversion splanchnique (jé- nérale; par M. le D' JoLY. Toulouse; br. in-8°. Du choléra asialicpie comme conséquence d'un élément morbide de nature organisée ; par M. F AUCOtitiET. Paris, 1866; br. in-8°. Du retrait et de l'ablation des glaciers de ta vallée de Chamonix constatés dans l'automne de 1 865 ; par M. Charles Martins. Sans lieu, i866; br. iu-S". La sarcine de l'estomac; par M. W.-F.-R. Suringar. Sans lieu ni date; br. in-B". De sarcine... La sarcine de /'es/omac | (Sarcina ventriciili , Goodsir); par M. le D' W.-F.-R. Suringar. Leeuwarden, i865; i vol. in-4° avec figures. La morte... La mort est la récompense des bons et le châtiment des mauvais; /)«/■ le comm. Salvatore Fenicia. Naples, 1866; br. in- 18. Di una... D'une propriété particulière du cercle méridien du Reuhenbach ; pat M. D. Ragona. Modène, 1866; br. in-4°. The quarterly... Journal trimestriel de la Société Géologique de Londres, t. XXII, n° 86, mai 1866. Londres, 1866; in-8°. PUBLICATIONS PEKIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS d'août laCG. Annales de V Agriculture française ; n"* des 3o juillet et r.*) août 1866; in-80. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées ; juillet 1866; in-S". Annales du Génie civil; mois d'août 1866; in-8°. Bibliothèque universelle et Revue suisse. Genève, n°* io3 et io4, 1866; in-8°. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine ; n^ 20; 1866; in-8". Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique; n° 5, 1866; iu-8". C. R., 1866, 2"»« Sewesire. (T. LXIII, N» 10.) Sg ( 438 ) Btillelinde l' Acndéinie lo/ale des Si ieiKes, des Leilres el des Bcaiix-.lrls de hehjKH'.c; n°* 6 ot 7, i866; in-8". Bullclin de la Société d' Aaricullnve, Scieiiiei. cl Jrh de In Snillte, a'' trimestre i86G; in-8". Bulletin de la Société d JiUliioi>oloi/ie de Paris; février et mars ! 866 ; ill-8^ Bulletin de la Société d'Encouragement /mi/c l'industrie nationale; juin i866; in-4". Bulletin delà Société de Géogrnjjliie; juillet i866; in-8". Bulletin lie la Société de l'Industrie minérale; octobre à décembre i866; iu-S^avec atlas in-P. Bulletin de la Société française de Photographie; n° 8, i866; in-8". Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; juillet 1866; in-8". Bulletin des séances de la Société impériale et centrale d' Agriculture de France: n"' 7 et 8, 3'= série, 1866; in-8". Bulletin des travaux de la Société impétiale de Médecine de Marseille; juillet 1866; in-8°. Bulletin général de Thérapeutique; 2% y et ff livraisons; 1866; iii-8". Catalogue des Brevets d'invention; n° 3, 1866; in-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences; 2* semestre 1866, n"' 6 à 9; in-Zj". Cosmos; livr. 5 à 9, 1866; in-8°. Gazette des Hôpitaux ; n°' go à 102, 1866; in-4°. Gazette médicale d'Orient; n° 4 et 5, 1866; in-4". Gazette médicale de Paris; n°^ 3i à 35, 1866; in-4". Il Nuovo Cimenlo. . . Journal de Physique, de Chimie et d'Histoire naturelle ; juillet 1866. Turin et Pise; in-8". Journal d'Agriculture pratique; n"' i^el 16, i866; in-8". Journal (le Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; août 1866; in-8". Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture; juillet 1866; in-8". Journal de Médecine vétérinaire militaire; n" a, juillet 1866; in-8". Journal de Pharmacie el de Chimie; août 1866; in-8". ( 4^9 ) Journal des Connaissances médicales il jilinnnaceutiqiiesi n"' 21 à a/j, i.S()6; in-8". Journal des Jabriranls de sucre; n"" 16 à 20, i8Gf>-, in f" L'Abeille médicale; n°' '^2 à 3.^, icS66; iii-4". L'Jrt dentaire; n° 56, 1866; in-8°. L'Jrt médical; août 1866; in-8°. La Science pittoresque ; n"^ 3i à 36, 18G6; iii-4". La Science pour tous; n"' 35 à 39, 1866; in-/|". Le Gaz; n°' 6 et 7, 1866; iii-4". Les Mondes..., u"' i4 à 18, 1866; in-8". Le Moniteur de In P holographie ; 11"' 8 à 11, 1866; in-4". Le Technologiste ; 11° 323, 1866; in-4". Magasin pittoresque; jmWef et août 1866; in-4*'- Matériaux pour llnstoire positive et philosophique de l'homme, par (j. DE MORTILLET; juillet el août 1866; in-8". Montpellier médical.. . Journal mensuel de Médecine; n" 2, 1866; in-8". Nachrichten... Nouvelles de /' Université de Gœttingue; n"* 16 à 18, 1866; iii-i2. Nouvelles Annales de Mathématiques ; août et septembre 1866; in-8''. Pharmaceutical Journal and Transactions; t. VIII, n" 1", 1866; in-8°. Presse scientifique des Deux Mondes ; 7^ année, n°' 2, 3 et 4, 1 866; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; mois d'août 1866; in-8°. Revue des Eaux et Forêts; n" 8, 1 866 ; in-8°. Revue de Sériciculture comparée; x\°^ i , 2 et 3, 1866; in-8°. Revue de Thérapeutique médico-chinirgit aie ; n" i5 à 17, 1866; in-8". Revue maritime et coloniale; mois d'août 1866; in-8". The Reader, n"' 188 à 191, 1866; in-4"- The Scientijic Review ; n° 5, 1866; in-4°. ( 44o ) EHRJTUM. (Séance du 27 août 1866.) Page 378, liync 3, tijotttez décéJé à Lille le 20 août iSGG. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 10 SEPTEMBRE i86(>. PRÉSIDENCE DE M. LAUGIER. aiEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES Eï DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Observations au sujet d'une Noie de M. Balbiani relative à la maladie des vers à soie ; par M. Pastki'r. « M. Balbiani s'exprime ainsi dans une partie de la Note qu'il a pré- sentée le 27 août à l'Académie : « Dans une communication à la Société de Biologie, j'ai parlé de la » réaction acide des œufs provenant de papillons corpusculeux, qu'ils ren- n ferment ou non déjà des corpuscules, ou psorospermies, entièrement dé- » veloppés .... J'ai constaté, au contraire, que les œufs'sains offraient tou- ))" jours une réaction légèrement alcaline.... Ce moyen (l'examen du » papier bleu de tournesol sur lequel ou a écrasé les œufs), s'il se vérifie » sur une grande échelle, sera |)référablc à l'examen microscopique des " papillons proposé par M. Pasteur poiu- distinguer la graine saine de la » graine malade. » » Pins loin, M. Balbiani ajoute ; « Le degré d'acidité m'a jiaru être en raison directe de l'abondance des » parasites chez les femelles dont les œufs sont issus. » » M. Gnérin-Méneville, dans la dernièie séance, a réclamé la priorité de ces faits à un point de vue général. » Malheureusement les observations dont il s'agit sont inexactes, et il c. R., 18GG, 2""= St/wii/c i^T. Lxni, ^" îi.) Go ( 442 ) n'y a rien à en ;ittendrs, scion moi, pour la distinclioii de la bonne et de la iii.iiivaise graine. » Si l'on éci'ase des œufs sur le papier bleu de toiu-nesol, qu'ils soient issus de papillons corpusculeux ou de papillons non corpusculeux, la réaction est légèrement acide. Au contraire, et pour les mêmes œufs, elle est alcaline, si l'on opère avec le papier rouge. En ajoutant une petite quantité d'eau pure, après l'écrasement de l'œuf, et si le papier est tiès- sensible, l'alcaliiiité se manifeste avec plus d'évidence. Le degré de sensi- bilité du i):ij)ier influe naturellement sur le résultat, mais particulièrement pour ce qui concerne le papier rouge. » C'est seulement parmi les œufs non fécondés, qui ne changent pas de couleur, et que pour ce motif on distingue si facilement au milieu des autres œufs fécondés, que j'ai vu tantôt l'alcalinité, tantôt l'acidité accusées par le jjapier bleu comme par le papier rouge, sans relation d'ailleurs avec la piésencc ou l'absence des corpuscules chez les papillons. » Les caractères précédents varient un peu, mais en intensité seulement, avec les diverses races de papillons, » Pour ce qui est des opinions émises par M. Balbiani srir la nature des corpuscules, bien que je ne les partage pas, j'apporterai beaucoup de soin à les examiner, pour deux motifs : parce ce cju'elles sont d'un observateur habile, et que je n'ai encore sur les objets qu'elles concernent que des vues |)réconçues, auxquelles je ne tiens pas plus que de raison. 11 y a plus : je souhaite vivement que les idées de MM. Balbiani et Leydig soient vraies, parce qu'il n'en est pas qui puissent donner une plus grande force aux conséquences pratiques que j'ai déduites de mes observations. J'ai, en effet, lasatisfaclion de constalei', quant à la production de la bornie graine, point capital i)our l'industrie, que tout ce qui a été écrit à l'Académie depuis la lecture de ma Note sur la maladie dite actuelle des vers à soie concourt à établir directement ou indirectement qu'un moyen assuré d'avoir de la graine irréprochable, dans l'état actuel des choses, consisterait à faire graiuer des pai)illons privés de corpuscules. C'est le seul résultat de mes études aucpiel je tieinie particulièrement, et encore neser:ii-je assuré de son exactitude déliiutive^ ainsi que je l'ai expliqué devant l'Acailémie, qu'autant que les éducations des graiiies que j'ai préparées confirmeront, l'an pro- chain, mes ])révisions. 1. Si je ne ciois pas, (juant à présent, que les corpuscules soient des l)arasites, si je les assimile à (ies organites, à des globules i\u sang, à îles globules du pus, etc., c'est que je lîe les ai jamais vus se reproduire, pas ( 443 ) pins qu'on ne voit les globules du sang, les globules du pus, les spermato- zoïdes, les granules d'amidon, etc., etc., s'engendrer les uns les autres. Tant qu'on n'aura pas démontré le mode de génération des corpuscules, l'idée que ce sont des parasites manquera de base. M. I.ebcrt a figuré, il est vrai, un mode de reproduction; mais jfMi'ai pu revoir ce qu'il a vu. Je suis tout prêt à me ranger à l'avis du savant qui démontrera cpi'il a été plus loin que moi sur la génération des corpuscules, que j'ai cherchée, avec l'idée d'un parasitisme possible, sans pouvoir la découvrir. » « M. CHEVRF.n, connaît depuis longtemps la difficulté que peut présenter le papier de tournesol bleu pour constater l'acidité, difficulté que ne pre- stiile pas le papier rouge employé à constafei' l'alcalinité. » Le papier bleu n'est très-sensible qu'à la condition d'être coloré ex- clusivement par le principe roiic/e du tournesol uni au sniis-caibnnnic de potasse. » Un corps qui rougit ce papier est ré|)utértCiV/e; ce résultat signifie que ce corps a plus d'affinité avec la potasse que n'en a le principe rouge du tournesol. » La preuve qu'il suffit d'enlever au tournesol bleu son alcali pour qu'd passe au viokt-rouqe, est donnée par l'expérience qui consiste à chauffer de l'extrait bleu de tournesol avec l'acide stéarique ou margarique; il se dégage du gaz acide carbonique, et le violet-rouge apparaît. Ici le résultat est net, parce que l'acide gras fondu ne peut s'unir au principe rouge du tournesol. » Dans tous les cas où l'extrait de tournesol est rougi par un acide de quelque énergie, il se produit une double action : la potasse du tournesol est enlevée par l'acide, et celui-ci s'unit au principe rouge du tournesol de manière à diminuer la nuance de violet en faisant passer la couleur au rouge et même au rouge mêlé de jaune. )) Maintenant, qu'arrive-t-il souvent dans la préparation du papier bleu de tournesol? C'est qu'au lieu d'employer du papier privé de matière miné- rale, on en emploie qui contient du sous-carbonate de chaux, du sesqui- oxyde de fer, etc.; or le sous-carbonate de chaux se colore en bleu par le principe du tournesol, et ce composé cède bien plus ddficilement sa base aux acides que le composé bleu de potasse; dès lors, pour avoir du papier bleu sensible, il faut se servir d'un papier passé à l'acide- chlorhydrique et ensuite bien lavé, avant d'y appliquer la couleur bleue de tournesol. » Si maintenant on considère que les papiers rouges de tournesol ont été en général passés à un acide capable de dissoudre le sous-carbonate de chaux que le papier pouvait contenir, on voit pourquoi en général le papier 60.. (444) ronge est plus sensible à la réaction alcaline que le papier bleu ne l'est à celle (le l'acide. Je |)arle, bien cnletulu, thi papier du commerce. » En définitive, quand un papier bleu de tournesol du commerce est rougi, on est autorisé à conclure la réaction acide; mais quand il ne l'est |)as, on aurait tort de conclure la non-^cidilé dans la matière soumise à l'essai. » Le moyen le plus sensible auquel on doit recourir en ce cas est de mettre un copeau récemment détaclié d'une bûche de bois de campèche dans de l'eau distillée. Si celle-ci est exempte d'alcali, la couleur en est jaune; si on avait quelque molif de penser qu'elle en contînt, on ajouterait une trace d'acide acétique avec la pointe d'iui cure-dent, et la couleur tournerait au jaune. Ce liquide devient pourpre par une trace d'alcali, et un liquide acide tourne au jaune ce même pourjire. Voilà le moyen que j'enq)loie dans tous les cas où j'ai des motifs de reconnaître d'une manière précise si une matière a la réaction acide ou la réaction alcaline. M Toutes les fois qu'à la Société d'Agriculture j'ai entendu parler de l'aci- dité et de l'alcalinité des humeurs des vers à soie, j'ai toujours été préoc- cupé de l'enqjloi des réactifs, surtout en prenant en considération Valralinilé que présentent à létat normal les liquides qui, comme le sang des verté- brés, ont besoin du conlacl de l'oxygène, alcalinité qui prédispose en géné- ral les principes immédiats d'origine organique contenus dans ces mêmes liquides à agir sur le gaz oxygène. » PHYSlOi^OGiE vÉGÉTALii. — Sur lajécondation des Floridécs. Note de MM. E. BoRNET et G. Thcret, lue par M. Decaisne. « La fécondation des spores des Algues par les anthérozoïdes est un fait bien connu, sur lequel on possède aujourd'hui des observations très-pré- cises. Mais il restait encore sur ce point une lacune essentielle à remplir dans l'histoire des Floridées, un des groupes les j)his élevés que compren- nent les Algues, et le plus remarquable de tous par le nombre, la variété des genres qui le composent et les particularités de leur organisation. » Ln plu|)art des Floridées présentent, co(nnu^ on sait, deux sortes de fructification sur des individus distincts : l'une consiste en spores qui se divisent par (juatre, c'est la frucùficalion lélrnspnr'ujuc; l'autre, formée par des agglomérations de spores indivises, a reçu le nom de fructification capsulaire ou cystocarpe. Ou y trouve de plus, et généralenuMit aussi sur des individus séparés, des protluctions celluleuses de fornu-s variées, composées de petites cellules incolores qui renferment chacune un cor[)nsc*ule hyalin. Ce sont ces organes que l'on désigne comme les anthérid^es des Floridées. Les corpuscules qu'ds conlienuent sont considérés comme analogues auv ( 445 ) anthérozoïdes des autres Cryptogames. Mais ils en diffèrent notablement, en ce qu'ils ne consistent qu'en une simple vésicide globuleuse ou oblonguc, toujours immobile et dépourvue de cils. TiCurs r;ip[)orls avec \\ fructiiica- tiou des Floridées sont restés d'ailleurs jusqu'ici absolument inconnus. » Ce sont bien néanmoins des corpuscides fécondants; loin- action se manifeste lors du premiei' développement du cystocarpe, quand celui-ci n'est encore composé que d'iui petit nombre de celhdes, surmontées par un poil nnicellulaire caduc. M. Nœgeli a signalé le premier cette structure transitoire du cystocarpe dans les Céramiées, les Spyridiées et les Wrange- liées. Mais préoccupé d'autres vues, il n'eu a point soupçonné l'importance physiologique. Selon lui, la fructification capsulaire serait asexuelle; les tétraspores représenteraient seules l'organe femelle. Nous allons faire voir qu'il en est tout autrement, et que la structure particulière que présente le cystocarpe à son origine est destinée à faciliter le contact avec les cor- puscules issus des authéridies, d'où résulte la fécondation et la formation ultérieure des spores. » Prenons pour exemple une des tribus inférieures des Floridées, celle des Némaliées, où le tiéveloppement du cystocarpe est le plus facile à ob- server à cause de sa simplicité. Si nous étudions l'origine de cet organe AaïMiV Helmintliora divaricnla, J. Ag., nous verrons qu'il commence par une petite cellule qui naît sur le côté et à la base d'un dc^ filaments diclio- tomes dont la fronde est formée : cette cellule s'allonge, se divise succes- sivement par des cloisons transversales, et devient un très-coiu't ranude composé de quatre cellules superposées. I^a cellule supérieure continue seule dès lors à se développer : elle se remplit d'un pi-otoplasiiui réfringent ; bientôt on voit poindre à son sonnnet luie petite protubérance qui s'al- longe peu à peTi en un long poil hyalin, souvent un peu renflé à son extré- mité. Ce poil finit par dépasser les filameuls de la fronde. C'est l'organe essentiel de l'imprégnation : aussi croyons-nous devou", à raison de son importance, lui donner le nom de Iricliogfne. Lorsque les corpuscules issus des authéridies viennent en contact avec la partie supérieure de ce poil, ils y adhèrent, et l'on en trouve souvent plusieurs fixés à son soirmiet. Alors la cellule qui forme la base du trichogyne commence à se gonfler et à se cloisonner; puis elle se transforme bientôt en une |)etite masse celluleuse qui constituera le jeune cystocarpe. Pendant ce temps le Iricho^yne semble se flétrir; sa membrane se détruit, peu à peu il disparaît, et on n'en trouve plus de traces avant même ([ue le cystocarpe soit arrivé à son complet développement. ( 446 ) » Dans les tribus supérieures des Floridées, l'organisation du cystocarpe est ])lus coiuplicpiée, et la fécondation n'est pas aussi directe cpie celle que nous venons de décrii-e. Ainsi, clans les Callithaniniées, ce n'est point dans les cellules basilaires du trichogyne, mais dans deux cellules latérales, que se formeront, à la suite de la fécondation, cesgloinérulesde spores que l'on désigne sous le nom d^^ Javelles. Dans les Rhodomélées, Cliondriées, Da- syées, la structure de la petite urne celluleuse ou céramide, qui renfermera plus tard les spores, est déjà assez avancée, et sa forme est bien reconnais- sable, quand une des cellules supérieures commence à s'allonger en tricho- gyne. Lorsque lo tissu cellulaire est plus serré, comme dans les Cerainiinn, le Plocnniiiitn cocciiteuin, I^ngb., etc., la relation du trichogyne avec le développement du cystocarpe devient difficile à suivre à cause de l'opacité de la fronde. Enfin l'existence même de ce poil si ténu nous a paru jusqu'ici impossible à vérifier dans les plantes à frondes épaisses, comme les Gigar- tinées, Gracilariées, etc. Il est présumable cependant que sa présence eït un fait général dans les Floridées, puisqu'on le trouve dans toutes celles ilont la structure se prête à ce genre de recherches. Et toutes les fois qt\"on rencontre cet organe, on constate ce point essentiel, que son apparition précède toujours celle des spores. » Le moment où les corpuscules des anthéridies adhèrent au sommet du trichogyne mérite une attention particulière; car il se passe alors un phé- nomène qui ne laisse aucun doute sur Timporlance de ce contact et la réa- lité de la fécondation. Nous avons pu, en effet, dans un grand nombre de cas, reconnaître avec une entière certitude qu'il se fait à cette époque une véritable copulation, et qu'il s'établit une communication directe entre les deux organes. Ainsi, dans le Ceramium deciirrens, Harv., nous avons vu avec la plus grande netteté les corpuscules soudés avec le tube du tri- chogyne. Diverses espèces de Poljsiphonia nous en ont offert aussi des exemples fréquents et tout à fait décisifs. Dans ces plantes les corpuscules se montrent souvent implantés sur le trichogyne par un petit prolongement fort court, mais bien visible; et quand les fonctions du trichogyne sont accouqilies, on le retrouve encore pendant quelque temps portant les cor- puscules vides suspendus à son sommet. Nous citerons surtout le Chnndria tenuhsiino, Ag., comme une des Algues où l'on constate la copulation des deux organes d'autant plus nettement qu'ils sont l'un et l'autre d'un volume peu ordinaire dans les Floridées. Les corpuscules des anthéridies sont re- marquables en outre par leur forme allongée. Le trichogyne est renflé en massue au sommet, et comme \\ a le double de grosseur de celui des Polj- ( 447 ; siphoniii^ il est facile ù'en étiidior la structure. La nieiuhraue dont les parois sont tonnées, très-visible sur les côtés du tube, est tellement atténuée au sommet, qu'elle échappe à la vue, et que le pioloplasiiui réfringent dont le trichogvne est rempli semble en ce point (.lépourvu iTcnveloppe. Lors- qu'un des corpuscules arrive en contact avec celte partie, il s'unit avec elle par une portion de sa surface; bientôt on ne ilislingne plus de ligne de dé- marcation entre les deux organes; la matière finement gianuleuse qu'ils contiennent se mélange; souvent le sommet du Irichogyne se gonfle ei se déforme par suite de la fusion parlielle qui s'opère entre eux; puis son contenu se détache des parois du tube, se resserre, et l'on ne voit plus alors dans le trichogyne qu'iuie traînée de quelc[iies granules irréguliers, an sommet de laquelle les débris d'un ou de plusieurs corpuscules sont encore attachés. » Le nombre des corpuscides qu'émettent les antliéridies est très-consi- dérable, et on les trouve frécjuemment répandiis parmi les poils dont presque toutes les Floridées sont pourvues. Cette abondance explique comment la fécondation peut s'accouqjlir dans ces plantes, malgré les ob- stacles que semblent y opposer la dioicité de la plupart d'enlre elles, l'im- mobilité des corpuscules fécondants et la nature fugace du trichogyne. Ajoutons d'ailleurs qu'en examinant les cystocarpes que porte lui échantil- lon bien fructifié, on en remarque un certain nondjre dont le dévelop|>e- ment n'a point dépassé la période où ils étaient nuniis d'ini trichogyne; ils sont devenus de simples organes de végétation, mais on reconnaît leur origine première à leur forme; et à la position qu'ils occupent siU' la fronile. Il semble naturel d'attribuer la fréquence de ces avor'enu'nts à ce que le contact des corpuscules avec le trichogyne n'a pu sefaireen temps opporlun. » Il résulte des observations qui précèdent que les phénomènes de la fécontlation dans les Floridées s'éloignent beaucoup de ceux que 1 on con- naissait jusqu'à présent dar:s les Aljrues. La siructure des organes, leur mode d'action, la période où leurs Ibnclions s'accomplissent et les effets fpi "elles produisent, [)résenîeut des diflérences imporlantes, en rapport avec celles qui distinguent les Floridées des autres hydrophytes. Nous ne trouvons plus ici une action directe des anlhérozoïdes sur les corps repro- ducteurs; l'opération est moins simple, et offre à certriins égards quelque ressemblance avec ce qui se passe dans les végétaux supérieins; car nous voyoï'.s de même une fécondation produile par des corpuscules immobiles sur un organe extérieur, et cpii a pour residlal de déterminer le dévelop- pement complet de l'appareil de la irnctification, " ( 4/i8 ) M. Dkcaisxe présente à l'Académie-, au nom de r;mleur, M. Alph. de Caïutntlc, le XV^ volume du Prodromns, qui contient le groujic entier des Euphoi'biacées, et qui a été rédigé par M. J. Miïllcr. WÉiMOmES LUS. TÉRATOLOGIK. —Sur le mode de jovinalion des nionslir aneiu cnliales ; ]>cir M. Camille Dareste. 'Commissaires : i\lM. Seires, Cosle, Robin. « Les études que je poursuis, depuis plusieurs minées, sur la production artificielle des monstruosités, et dont j'ai souvent entretenu l'.^cadémie, m'ont fourni, dans un grand nombre de circonstances, l'occasion d'ob- server des anencéphales en voie de formaiion. Les nombreux matériaux que j'ai p:i soumettre à mon examen m'ont mis à même de déterminer la pluj)art des conditions qui concourent à la production de ces mons- truosités. )) Ce qui caractérise essentiellement l'aneucéphalie, c'est que, d'une pari, l'encéphale et la moelle épinière sont remplacés par une grande poche remplie de sérosité, et que, d'autre part, le canal veitébraiet le crâne, au lieu d'être fermés en arrière, sont largement ouverts pour faire place à la poche hydrorachique. Dans les dérencépliales, qui forment un genre très- voisin des anencéphales, la moelle épinière existe encore à la région dor- sale et ne concourt à la formation de la poche hydrorachique que dans sa région cervicale. )) Ces monstruosités sont assez fréquentes dans l'espèce humaine; aussi, depuis longtenqis, a-t-on cherché à les expliquer. » Halleret Morgagni, au siècle dernier, ont cherché à rendre comp((^ des différents faits de l'anencéphalie par l'action d'une hydropisie qui, à une certaine époque de la vie fœtale, aurait complètement détruit la substance nerveuse de l'encéphale et de la moelle épinière, et qui, distendant outre mesure les enveloppes de ces organes, aurait écarté les parois posté- l'ieiues de la colonne vertébrale et détruit les os de la voùle du crâne. M Plus tard, Geoffroy Saint-Hilaire expliqua l'anencéphalie par un arrêt de développenient. Il se fondait sur ce fait, qu'à nue cerlaine époque de la vie embryonnaire, les dilférentes parties de l'encéphale et de la moelle épi- nière consistent en vésicules pleines de sérosité et communiquant les unes ( 449 ) avec les autres. Si ces vésicules continuent à s'accroître, sans que les élé- ments (le la matière nerveuse se forment dans leur intérieur, elles main- tiendront écartées les parois latérales de la colonne vertébrale et du crâne et détermineront ainsi l'anencéphalie. 1) Ces deux opinions, uniquement fondées sur des considérations théo- riques, semblent, au premier abord, tout à fait opposées l'une à l'autre. Mais l'observation m'a appris que cette contradiction n'est qu'apparente ; que l'anencéphalie consiste essentiellement, connue le pensait Geofiroy Saint-IIilaire, dans un arrêt de développement ; mais que cet arrêt de déve- loppement est lui-même déterminé par vme hydropisie. J'ai constaté, en effet, dans un très-grand nombre de cas, que la cause qui empêche la for- mation des éléments de la substance nerveuse dans les vésicules encépha- liques et médullaires est l'augmentation considérable de la sérosité qui rem- plit leurs cavités. Haller et Morgagui avaient donc raison quand ils voyaient dans ranencéphalie l'effet d'iuie hydropisie ; seulement ils se trompaient quand ils admettaient que cette hydropisie détruisait la substance nerveuse, puisqu'elle est antérieure à la formation de cette substance et qu'elle en empêche la formation. » J'ai constaté, de plus, que cette hydropisie de l'axe cérébro-spinal n'existe jamais seule. Toutes les fois que je l'ai observée, elle s'accompa- gnait d'une hydropisie de l'amnios et ilu faux anmios. Quelquefois aussi, mais plus rarement, l'hydropisie était générale : toutes les parties des em- bryons étaient infiltrées et œdématiées, et devenaient complètement trans- parentes par suite de l'eau qui imprégnait tous leurs tissus. J'avais alors beaucoup de peine à étudier ces embryons, et je ne pouvais y parvenir qu'en les colorant à l'aide d'une solution alcoolique d'iode. « L'hydropisie de l'axe cérébro-spinal, cause de l'anencéphalie, n'est donc qu'iui effet particulier d'une cause qui exerce son influence sur l'or- ganisme tout entier. Cette cause, que j'ai pu également déterminer, est une modification profonde de la constitution du sang. » Chez l'homme et chez les animaux, à 1 âge adulte, l'auémie, c'est-à-dire la diminution du nombre des globules sanguins, quand elle atteint une cer- taine limite, produit des hydropisies générales par l'infiltralion du tissu cellulaire et des cavités séreuses. » Or, tous mes embryons hydropiques étaient en même temps anémiques, et cet état d'anémie, ou de diminution des globules, dépassait de beaucou|) ce qui a lieu dans l'anémie des êtres adultes. Je n'ai pu évidenunent déter- miner, par des mesures précises, la diminution du nombre des globules par C. R., i866, -i"" Semeitre. (T. LXlll, N» 11.) ^' ( 45o ) rapport aux autres éléments du sang. Mais le sang de ces embryons hydro- piques était complètement incolore à la -.ne simple : on y constatait seule- ment, à l'aide du microscope, l'existence de quelques rares globules. )) D'où venait cet état particulier du sang, qui n'a jamais encore été con- staté dans les maladies de l'âge adulte? D'un arrêt de développement de l'aire vasculaire. Non-seulement les gros vaisseaux artériels et veineux ne s'étaient formés qu'en partie, ou même n'existaient pas du tout, mais encore le réseau des vaisseaux capillaires, qui apparaît de si bonne heui-e dans l'aire vascidaire, était encore très-incomplet. Dans ces conditions insolites, les globules sanguins n'avaient pTi quitter qu'en très-petit nombie les îles de Wolf où ils prennent naissance, pour pénétrer dans le torrent de la cir- culation ; et les îles de Wolf, remplies de globules sanguins, formaient au- tant de petites éminences rouges sur la face inférieure du blastoderme. » Tous les embryons qui m'ont présenté cet arrêt de développement de l'aire vasculaire, avec tout le cortège d'anomalies anatomiques et physio- logiques que je viens de signaler, s'étaient développés dans une couveuse artificielle où les œufs ne sont en contact avec la source de chaleur que par un point de leur surface. J'ai donc tout lieu de croire que cette ano- malie de l'aire vasculaire résulte de l'inégal échauffement de ses différentes parties. Si j'arrive prochainement, comme je l'espère, à déterminer "cette condition d'une manière précise, je pourrai produire à volonté les mons- truosités anencéphaliques. )) Ces embryons, frappés d'hydropisie, périssent de très-bonne heure. Je ne les ai point vus dépasser la première semaine de l'incubation. On com- prend facilement qu'il doit en être ainsi, surtout lorsque l'iiydropisie est générale, puisqu'alors elle s'oppose partout à la formation des tissus défi- nitifs de l'embryon. Toutefois il peut arriver que des poulets anencéphales atteignent l'époque de léclosion. On sait d'ailleurs que, dans l'espèce hu- maine, les anencéphales parviennent jusqu'à la naissance. Il faut donc que, dans tous ces cas, les graves désordres pathologiques que je viens de dé- crire puissent être réparés par des causes physiologiques, et que le dé- veloppement, temporairement interrompu, puisse reprendre son cours normal. » Ici je ne puis invoquer mes observations personnelles; mais la con- naissance des phénomènes physiologiques de l'embryon me donne do ce fait une explication très-probable. Les globules qui, au début, font défaut dans le sang des embryons hydropiques, sont les globules circulaires, ceux qui se forment dans l'aire vasculaire. Lors(pu^ les globules elliptiques ap- ( 45i ) paraissent, comme ils ont une tout autie origine que les globules circulaires, ils peuvent pénétrer en grande abondance dans le sang, modifier sa consti- tution, et taire disparaître l'état d'anémie que je viens de décrire et dont les conséquences sont si graves. On comprend dès lors que, si la désorga- nisation générale n'a pas atteint certaines limites, le désordre pourra, en partie au moins, se réparer, et les phénomènes embryogéniques repren- dront leur marche normale, à l'exception seulement des |)arties, telles que l'axe cérébro-spinal, qui auront été frappées d'une manière irrémé- diable. » MÉMOIRES PRÉSEiXTÉS. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Du rate de la craie dans les fermenlalions bu- tyrique et lactique, et des organismes aciuelleinentvivanls quelle contient; par 31. A.Béchamp. (Commissaires : MM. Pelouze, Balard, Fremy, Pasteur.) « Dans le cours de mes études sur les fermentations, j'en suis venu à me demander si l'unique rôle de la craie dans les phénomènes que l'on nomme fermentation bul/rique ou lactique est de maintenir la neutralité du milieu, c'est-à-dire d'agir exclusivement en tant que carbonate de chaux. » La craie blanche, qui appartient à la partie supérieure du terrain cré- tacé, paraît être formée, pour la plus grande partie, de la dépouille miné- rale d'un monde microscopique disparu. D'après M. Ehrenberg, ces restes fossiles appartiennent aux petits êtres organisés des deux familles qu'il a nommées Polythalamies et Ncattilites. On sait que ces restes, jadis organisés, sont si petits et si nombreux, qu'il peut y en avoir plus de 2000000 dans un morceau pesant 100 grammes. » Mais indépendamment de ces restes d'êtres qui ne sont plus, la craie blanche cotitient encore aujourd'hui toute une génération d'organismes beaucoup plus petits que tous ceux que nous connaissons, plus petits que tous les Infusoires ou Microphytes que nous étudions dans les fermenta- tions; et non-seulement ils existent, mais ils sont vivants et adultes, quoi- que sans doute très- vieux. Ils agissent avec une rare énergie comme fer- ments (j'emploie à dessein ce langage vulgaire), et, dans l'état actuel de nos connaissances, ils sont les ferments les plus puissants que j'aie ren- contrés, en ce sens cpiils sont capables de se nourrir des substances orga- 61.. ( 45'i ) niques les plus diverses, ainsi que je tentei;ii de le démontrer dans une prochaine Noie. Les faits auxquels je consacre celle-ci, j'ai eu l'honneur de les communiquer à RI. Dumas dans le courant du mois de décembre 1864 ; il y est fait allusion dans une Lettre que l'illustre savant voulut bien faire insérer aux Jnnales de Chimie el de Physique (octobre i865); en voici les termes : « La craie et le lait contiennent des êtres vivants déjà développés, fait » qui, observé en lui-même, est prouvé par cet autre fait, que la créosote )) employée à dose non coagulante n'empêche pas le lait de se cailler plus » tard, ni la craie de transformer, sans secours étrangers, le sucre et la » fécule en alcool, acide acétique, acide lactique et acide butyrique. » » Que l'on prenne, au centre d'un bloc de craie sortant de la carrière ou depuis longtemps extrait, et aussi gros que l'on voudra (|iour que Fou ne puisse pas admettre que ce que l'on verra est dû à des poussières almo- sphériques), une parcelle de matière, qu'on la broie et la délaye dans de l'eau distillée pure pour la regarder au microscope, sous le grossissement oc. 7, obj. 1 Nachet, et l'on verra dans le champ des points brillants sou- vent très-nombreux, agités d'un mouvement de trépidation très-vif. Dans l'état actuel, on dirait qu'ils sont animés du mouvement brownien. Je ne l'ai pas cru et j'ai admis que ce mouvement appartenait en propre à ces mo- lécules. Je les ai regardées comme des organismes vivants, les plus petits qu'il m'ait été donné de voir jusqu'ici. Pour résoudre le problème que celte hypothèse posait, j'ai eu recours à deux genres de ])reuves. Le premier consiste à démontrer que ces molécules sont des ferments; le second à les isoler et à les analyser, c'est-à-dire démontrer qu'ils contiennent du carbone, de l'hydrogène et de l'azote à l'état organique (i). » L La craie (2), sans addition de matière albuminoïde, agit comme fer- ment. » a) Action de la craie sur lajécule. — 4^0 grammes d'empois conleuant (i) La craie ([iie j'ai cinployc'e m'a cté obligeamment procurée par M. Michel, ingénieur des Pouts et Chaussées ; il a eu la romplaisance de l'aliei' faire extraire pour moi. Elle provient d'une des carrières situées au sud de la ville de Sens, entre le chemin dit le Rû de Chcvre et le coteau qui porte l'église de Saint-Martin du Tertre. L'échantillon pesait 20 kilogrammes, lia été pris à 5o mètres au-dessous de la surface, à ?o mètres environ de l'entrée de la carrière (laquelle est ouverte en galerie sur 10 mètres de haiileur), et au-dessus des bancs de silex noirs. (2) Pour toutes les expériences on prenait la craie dans la profondeur du bloc. ( 453 ) 2o grammes de fécule, 3o grammes de craie prise au centre d'un bloc et 4 gouttes de créosote, sont intimement mêlés. Au même moment on fait un mélange semblable pour lequel, au lieu de craie, on prend du carbonate de chaux pur, récemment préparé et exposé pendant quarante-huit heures au contact de l'air. Le lendemain les deux mélanges semblaient être dans le même état. Le surlendemain, celui qui contenait la craie commençait à se liquéfier, et le jour suivant il l'était complètement, tandis que le mélange avec carbonate de chaux pur n'avait pas changé. Les portions solublcs de l'empois liquéfié contenaient de la fécule soluble et des traces de dextriiie. » Le i4 novembre 1864 on a mis à réagir 100 grammes de fécule à l'état d'empois dans i5oo centimètres cubes d'eau, 100 grammes de craie de Sens et ïo gouttes de créosote. On a constaté comme ci-dessus la liquéfaction de l'empois, et bientôt un dégagement d'acide carbonique et d'hydrogène. Le 3o mars 1866, le produit de la réaction a été analysé. On a obtenu : Alcool absolu , 4" '' "*~ ' 5 degrés. Acide butyrique S^'^,o Acétate de soude cristallisé S^'ji » Dans une autre expérience on a obtenu, en même temps que les pro- duits précédents, une notable quantité de lactate de chaux. » b) Action de la craie sur le sucre de canne. — Le aS avril i865, 80 gram- mes de sucre de canne très-blanc, i4oo grammes de craie et i5oo centi- mètres cubes d'eau créosotée sont luisen réaction. Le i4 juin ou analyse le produit et l'on trouve : Alcool absolu 2", 6 à -f- i5 degrés. Acide butyrique 4^S5 Acétate de soude cristallisé 6^'',S Lactate de chaux cristallisé 9^So » J'ai vérifié ces résultats : ils sont constants. J'ajoute que dans les mêmes conditions le carbonate de chaux pur est sans action, lorsqu'on a pris toutes les précautions pour empêcher le contact de l'air; mais il y a des cas oii la créosote n'empêche pas ces mélanges de fermenter, ce qui conduit à penser qu'il existe d;uis l'air des organismes adultes qui peuvent vivre dans un milieu créosote 011 la chaux existe. » J'ajoute detix observations : la première, c'est que pottr empêcher la craie d'agir, soit sur le sucre de canne, soit sur la fécide, il faut la porter, humide, à une température voisine de 3oo degrés; la seconde, c'est que si l'on a pris des précautions suffisantes, on ne trouve, après la fermentation, ( 454 ) aucun autre ferment que ceux que l'on voit clans la craie, mais augmentés. » II. La craie contient du carbone, de V hydrocjène et de l'azote à l'état de matière organique. » Si les expériences précédentes sont vraiment démonslratives, on doit trouver de la matière organique dans la craie. Pour le démontrer, j'ai fait l'analyse organique de la partie insoluble que la craie laisse, lorsqu'on la traite par les acides étendus. » Un bloc non pulvérisé de craie est dissous par l'acide chlorhydrique faible. Les parties non dissoutes sont recueillies sur un filtre, en papier fort et bien uni, où elles sont lavées à l'eau acidulée, jusqu'à ce que l'on ne découvre plus de chaux dans les liqueurs. Le précipité humide est alors enlevé avec une carte bien nette, sans atteindre le filtre ; on l'étend sur une plaque de verre en couche mince, et on le fait sécher à l'abri des poussières. » loo grammes de craie laissent ainsi i^'', i 5 de parties insolubles sé- chées à loo degrés. En desséchant ensuite jusqu'à i6o degrés et en inciné- rant, on trouve que loo parties de résidu séché à j oo degrés sont formées de : Eau (perdue de loo à ibo degrés) 2,47 Matière organique (perle j)ar incinération ) 7,17 Matièi'e minérale (résidus) go, 36 100,00 » Soumis à l'analyse organique poiu' doser le carbone, l'hydrogène et l'azote, le résidu séché à 100 degrés a fourni les l'ésultats suivants, en centièmes : Carbone i , o53 Hydrogène o , 'jl\o Azote o, laS )) I^'azote a été dosé par le procédé de MM. Will et "Varrentrapp. On s'est assuré, par une expérience à blanc, que la chaux sodée et le sucre em- ployés ne produisaient pas une quantité dosable d'ammoniaque. » La craie blanche est-elle la seule forme du carbonate de chaux qui contienne des ferments actuellement développés? Pour résoudre la ques- tion, j'ai encore eu recours à M. Michel. Il a bien voulu me procurer un bloc de calcaire, dit du Pounlil. Il a été pris dans une tranchée, au sud du village de Saint-Pargoire, sur la rive gauche de l'Hérault, à environ 80 mèlres au-dessus du niveau de la mer. Il appartient comme formation ( 455 ) géologique au calcaire d'eau douce de l'époque tertiaire, dont le dévelop- pement est considérable dans tout le centre du déparlement de l'Hérault, comme dans toute la région comprise entre les Cévennes et la Méditer- ranée. » Le calcaire du Pountil s'est comporté de tous points comme la craie blanche. M Eu résumé, avec la craie seule, sans matière albnminoïde autre que celle que contient le granule de fécule et la trace que l'on peut su[)poser dans le sucre de canne, on peut faire fermenter le sucre de canne et la fécule, et produire outre l'alcool, le terme caractéristique de la fermenta- tion alcoolique, les acides acétique, lactique et butyrique, termes caracté- ristiques des fermentations lactique et butyrique. » Je propose un nom pour les petits ferments de la craie : c'est Micro- zyma cretœ. Je crois que c'est le premier exemple d'une classe d'organismes semblables dont j'aurai l'honneur d'entretenir l'Académie. Les Microzpnn se retrouvent partout; ils accompagnent plusieurs autres ferments, ils exis- tent dans certaines eaux minérales, dans les terres cultivées, où sans doute leur rôle n'est pas secondaire, et je crois bien qu'une foule de molécules que l'on considère comme minérales et animées du mouvement brownien ne sont autre chose que des Microzyma : tels sont les dépôts des vins vieux dont j'ai déjà entretenu l'Académie et le dépôt jadis signalé par Cagniard- Latour dans leTavcl, et que, après réflexion, il avait considéré comme ma- tière inerte. » 31. AcG. Geoffroy adresse, comme nouveau complément à son travail sur la navigation par arcs de grand cercle, un planisphère plus petit que le précédent, et présentant quelques différences que l'auteur indique dans sa Lettre d'envoi. (Renvoyé, comme les autres parties de ce travail, à la Section de Géogra- phie et de Navigation.) M. DEL Negro écrit à l'Académie pour solliciter son jugement sur une Note adressée par lui en septembre i8G5, et relative à inie nouvelle méthode pour la mesure du cercle. Il n'y avait pas eu de Commission nommée pour cette Note : elle sera renvoyée à la Section de (léométrie. M. Bai.lauri adresse de Tin-in une Lettre relatives im remède contre le choléra. ( 456 ) M. Mai'kix adresse de Marseille une l^rocliure ayant pour titre : " Ana- lyse et synthèse de l'épidémie cholérique». Elle contient, dit la Lettre d'envoi, des doctunents touchant la marche du choléra, et principalement sur les communes envahies en i8Gj dans le dé|)arlement des Bouches-dn- Rhône. Ces deux communications soni renvoyées à la Commission t\[\ legs Bréanl. CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'' Agriculture, du Commerce et des Travaux purlics adresse, pour la lidjliothèque fie l'Institut, leLIIP volume des Brevets d'iu- veiilion pris sous l'empire de la loi de i8:'i4, et le n° 4 du Catalogue. M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics transmet à l'Académie une Lettre adressée à l'Empereur, par laquelle HJ. Bavracano sollicite tnie décision relativement an traitement du choléra qu'il a indiqué. Celte Lettre sera soumise à la Commission du iegsBréant. La Commission est invitée à formuler, aussi i^romptement que possible, luie réponse f[ui sera transmise à M. le Ministre. CHIMIE Gi'cMÎRALli. — HenutKiiics lelotivcs à In fiucslioii des njjinités ciijiillaires; par M. JuLLiEN. « Voltaire a dit ; La dignité, souvent, masque l'insuffisance; On s'enfernip, avec art, dans un noble silence : INIais qui sait bien répondre encourage à parler. » AL Chevreul sait trop bien répondre pour que je ne me croie pas v\\- couragé à parler et à abuser une dernière fois de sa complaisance. » AL Chevreul dit {Coinples rendus, t. I^XIII, p. 4oi) : « Je n'ai jae.iais pensé, avec quelques chimistes, que Ion devait établir » une ligne de démarcation entre Valfinité, la force qui produit des coni- » hinnisnns définies, et la force de disinlntion, qui produi: des conihimiisons » indéfinies. D-,wf, l'état actuel de nos connaissances, je n'admets (pi'une » force attractive que je dislingue avec tous les chimistes en nf/inilé et en » cohésion, etc. » ( 457 ) » A ce programme si nettement formulé, Bei'zélius répond (C/îîm/e, i845, t. i^'-, p. 407 : « L'affinité sur laquelle repose la dissolution d'un corps solide dans un » liquide n'est pas identique avec l'affinité d'où dépend la combinaison » chimique, et ne doit pas èlre confondue avec cette dernière » Cette dernière (la force dissolvante) est plutôt an/dogue à la force que » nous appelons cnpUlarilé ou attraction par les surfaces. » « Ainsi, pour M. Chevretd, rfljf/;rti7e est une van'flt/e essentiellement inhé- rente à l'attraction nioiéculaire ; pour Berzélius, au contraire, V affinité est une coH5^//i/e essentiellement indépendante de l'attraction moléculaire. » Lequel des deux auteurs est dans le vrai ? » Quand on partage l'avis de M. Chevreul, les phénomènes de la liempe sont inexplicables. ' » Quand on partage l'avis de Berzélius, l'explication de la /re/»pe réside tout entière dans la démonstration des deux théorèmes suivants, savoir [voir mon dernier Mémoire) : » Premier théorème. — Quand un liquide, pur ou dissous, se solidifie, il prend tantôt une structure cmé, qui font la base des vernis, ne sont pas naturellement solubles dans l'éther, l'essence de térébenthine, la benzine, le pétrole et autres hydrocarbures, ainsi que dans les huiles végétales. » Ces résines deviennent solubles à froid et à chaud dans ces liquides lorsque, par une distillation préalable, elles ont perdu i5 pour loo de leur poids. Ce dernier résultat, annoncé par moi en 1862, a fait l'objtt d'un premier Mémoire présenté à l'Académie des Sciences. )> Le second Mémoire, que je soumets aujourd'hui à l'Académie, com- prend des recherches nouvelles, dont les résultats peuvent être résumés comtiie il suit : « 1° Les susdites résines, étant chauffées en vase clos, à la température comprise entre 35o et /joo degrés, sans rien perdre de leur poids, acquièrent, après refroidissement, la propriété de se dissoudre à froid ou à chaud dans les liquides susdénommés, et constituent d'excellents vernis, sans aucune perte de matière. » 2° Les susdites résines, étant chauffées en vase clos, à la température de 35o à 400 degrés, non plus seules, mais mêlées à un ou plusieurs des liquides susdits, se dissolvent parfaitement dans ces derniers et constituent de nouveaux et très-beaux vernis. » 3° La résine Copal Calcutta, chauffée comme ci-dessus avec | d'huile de lin siccative et | d'essence de térébenthine, donne d'emblée, sans aucune perte de matière, un vernis gras, clair, limpide, de belle couleur légèrement citrine, tout à fait propre aux équipages et aux peintures les plus délicates, tant intérieures qu'extérieures, des appartements, » Les résines acquièrent donc des propriétés nouvelles sous la double influence de la chaleur et de la pression; celle-ci, mesurée au manomètre, s'élève jusqu'à 20 atmosphères; c'est là une difficulté que les industriels auront à résoudre, pour faire passer du laboratoire dans l'atelier ce nouveau mode de fabrication. » ( 462 ) PHYSIOLOGIE. — Remarques à piopos du dernier Mémoire de M. Pasienr, intitulé: Nouvelles études sur la maladie des vers à soie (i); pnr M. N. JoLv. (Extrait.) « Depuis nue dizaiue d'années, je n'ai cessé d'étudier la terrible maladie qui fait encore la désolation des sériciculteurs, .l'ai suivi attentivement la marclie du^fléau; j'en ai observé les symptômes, recherché les causes, et j'ai pris, autant que je l'ai pu, connaissance des divers moyens qui ont été proposés pour le guérir. Aussi me suis-je empressé de lire le nouveau Mé- moire de M. Pasteur, espérant y trouver la solution des difficultés de tout genre qui avaient arrêté mes pas. » Je le dis avec autant de regret que de franchise, mon espoir a été déçu. Après la lecture du travail de M. Pasteur, j'ai acquis la conviction qu'aucune des idées qu'il exprime (une seule peut-être exceptée) n'appar- tient en propre à l'auteur. » Ciccone, Vittadini, E. Cornalia, de Filippi, Lambruschini, etc., pour ne citer que des noms étrangers, pourraient aussi, et même avec plus de raison que moi, revendiquer bien des faits, bien des idées énoncées par M. Pasteur. Je le démontrerai bientôt. Pour le moment, je me bornerai à citer quelques passages d'un travail que j'ai publié, d y a quatre ans et ])lus, dans le Journal et Agriculture pratique et d'Economie rnrrde pour le midi de la France (numéro d'avril i 862). » Voici les conclusions de ce travail : 1) En résumé, de mes longues études sur ce sujet encore si obscur, sem- » blent se déduire naturellement les conclusions suivantes : » 1" Le procédé indiqué par E. Cornalia pour distinguer la bonne graine » de la graine infectée n'offre pas une certitude absolue, mais il me pa- " rait d'une utilité incontestable pour distinguer la graine contaminée, et, » sous ce rapport, il mérite toute l'attention des sériciculteurs. » 2° Devra être considérée comme infectée, ou du moins comme très- » suspecte, toute grauie renfermant eu plus ou moins grande abondance » les corps do nature encore problématique, désignés sous le nom de corps » l'iliranls ou oscillants. » 3" Ne pourra être considérée comme absolument bonne toute graine 1) (pii n'offrira pas ces mêmes cor|iuscules. Ii\ Voir les Comiites rendus de r Académie des Sciences, scMnre Personne n'en doute depuis longtemps. « 2" En sont-ils la cause ou l'effet? » » M. Pasteur nous laisse à cet égard dans une complète incertitude. « 3" La maladie peut exister sans eux. » » Nous l'avons dit, et d'autres l'ont dit avant ou après nous. (( /[" Quelle est la nature, quelle est l'origine des corpuscules vi- brants? » " Le travail de M. Pasteur n'a jeté aucune lumière sur ce point impor- tant. .1 5" li ne nous indique aucun moyen sûr, infaillible, de nous garantir dii mal ou de nous en délivrer. » 6" Quant à ses procédés de grainage, très-rationnels en théorie (le pre- mier du moins), niais d'une application difficileen pratique, ilsonl besoin, l'auteur en convient lui-même, de la sanction d'études plus a|iprofondies, d'expériences plus décisives et plus nombreuses. Alors seulement nous pourrons avoir une foi entière dans la promesse cjui nous est faite d'une régénération graduelle de toutes nos races de vers à soie. » 7" Je m'étonne que M. Past ur, qui a étudié avec tant de soin les vers corpusculeux, n'ait pas aperçu, au moins chez cpielques-ims d'entre eux, la présence des bactéries. Ces bactéries existent pi-incipalement chez les vers dits laiteux ou restés petits, qui sont sur le poii t de mourir. On les observe ( 464 ) dans le sang, dans le contenu du tube digestif, dans le liquide aqueux que l'insecte à l'état de larve rend quelquefois par la bouche ou l'anus. Elles se rencontrent, soit seules (ce qui est le cas le plus fréquent), soit accompa- gnées de corpuscules. Dans l'un et l'autre cas, elles sont un signe de mort prochaine, car leur présence annonce la décomposition ou du moins l'alté- ration profonde (les humeurs et des tissus, quelquefois même la fermenta- tion putride des aliments dont le ver s'est nouiri. » D'où proviennent ces bactéries? Nous l'ignorons complélement. Tou- tefois, nous sommes porté à penser qu'elles pourraient bien prendre nais- sance, par voie de génération spontanée, au sein même de l'organisme en dé- composition. Mais ici nous entrons sur un terrain où .M. Pasteur et moi, on le sait, nous ne saïu'ions être d'accord (i). » La séance est levée à 4 heures un quart. E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du lo septembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Prodromiis systetnalis naluralis regni vegetabilis... editore et pro parte auctore Alphonse DE Candolle. Pars décima quinta, sectio posterior, fasc. 2. Parisiis, 1866; i vol. in- 8". (Présenté par M. Decaisne.) Destviption des machines et procédés pour lescpiels des brevets d'invention ont été pris sous l'empire de la loi du 5 juillet 1844^ •• LUI. (Publié par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics.) Paris, 1866; I vol. in-4° avec planches. (La suite du Hullctiii au /prochain imriiéto.) ERRATUM. (Séance du (> août 1866.) Page 238, ligue 22, au Heu de sortaient des couclies, lisez sortaient des scories. (i) C'est à dessein que iious n'avons lien dit du récent iMémoire de M. Bi'chani]) soi la maladie des vers à soie. Nous nous proposons d'examiner tr^s-prochainciiienl les idées ()Uf ce savant a émises sur la nature et le rôle des corpuscules. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 17 SEPTEMBRE 186G. PHÉSIDENCE DE M. LAUGlEll. MÉI^IOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Présidext de l'Institut invite l'Académie des Sciences à désigner un de ses Membres pour la représenter, comme lecteur, dans la séance tri- mestrielle qui doit avoir lieu le 3 octobre prochain. PHYSIOLOGIE ET CHIMIE APPLIQUÉE. — Composition et usage économique de deux espèces de gousses en Chine. Structure et composition des périspernies de Légumineuse; par M. Payen. « M. Paul Champion, ingénieur de l'École Centrale, an retour d'un voyage en Chine, a rapporté p;irmi de nombreux produits usuels dans le Céleste Empire, quelques fruits d'une Légumineuse, tirés de Shang-haï; ces gousses sont employées dans plusieurs provinces pour le savonnage., de la manière suivante : on enlève au couteau la plus grande partie de l'épicarpe, puis, avec ces gousses ainsi dénudées, on frotte le linge mouUlé préalable- ment; un rinçage suffit ensuite pour achever cette sorte de blanchis- sage. » Il paraît qu'en certaines parties de la Chine on ne se sert pas d'autre agent détersif, que du moins nos savons n'y sont pas connus. » En raison de leur application toute spéciale, il m'a paru intéressant d'examiner la composition immédiate de ces produits, autant du moins que me le permettait le petit nombre de spécimens mis à ma disposition. G. R., 1866, ame Semestre. (T. LXIII, N" 12.) 63 (466 ) INotre savant confrère M. Decaisne a bien voulu déterminer ces fruits, comme appartenant à un Dialium (i). » D'après mes recherches à l'aide du microscope et des réactifs, ces fruits offrent plusieurs caractères intéressants, i "Le péricarpe, quiest secdans la plupart des Légumineuses, est ici charnu ou pourvu d'un sarcocarpe; son épaisseur varie de a à 3 millimètres. 2° Ce péricarpe renferme plusieurs principes immédiats très-distincts : cellulose formant le tissu, pectatcs entre les celhiles, granules d'amidon, matières azotées, grasses et minérales, plus de la saponine ou une substance très-analogue (2). Cette substance et les granules amylacés étant susceptibles, avec le concours de l'eau, de s'insiiuier entre les fibres textiles, de les lubrifier, de détruire les adhérences entre elles et divers corps étrangers, peuvent produire très-économiquement luie partie des effets que M. Chevreul a reconnus dans l'emploi des savons ordinaires (3). Sans doute ceux-ci, composés en propoitions définies de bases alcalines et d'acides gras, sont bien préférables pour une foule d'ap- plications délicates, et leur usage se propagera dans ces contrées à mesure du développement du commerce international et de l'industrie manufactu- rière. 3" Les graines de Dialium renferment à la fois de l'huile, de l'amidon, des substances azotées et salines. 4" Autour de l'embryon se trouve un périsperme compacte, juxtaposé à la face interne du tégument briui et très-dur de la graine. Ce périsperme est remarquable à plus d'un titre : il diffère des autres périspermes décrits, par sa structure et sa composition. )) J'avais fait voir précédemment que parmi les jjérispermes cornés, celui (i) Leur lonyiiciu- varie ,) Elle diiuiic à l'eau la propriilc de mousser |ku' l'agilalion; scluble (hms ralcool, d'au- tant plus qu'il e.-.t plus élcndu, [jlns à chaud (|irà froid, précipilable |):ir l'alcool anhydre île sa solution aipieuse peu clendue. (3) Voyez le numéro d'août 1866 du Bulletin de la Socictc imprrialc et centiak' il'Jgn- culture de Freinée, p. 634- ( 467) du Phyldephas {AiV ivoire végétal) est formé d'un tissu de cellules à parois très-épaisses, en cellulose, renfermant dans leurs cavités cylindroïdes et dans les canaliculos qui se correspondent d'une cellule à l'autre, des corps azotés, colorables en jaune orangé par la solution aqueuse d'iode, prenant ensuite une coloration plus intense et se contractant davantage au contact de l'acide sulfurique à 2 équivalents d'eau, en même temps que la cel- lulose désagrégée se colore en bleu, puis disparaît en se dissolvant. Les périspermes du Dattier offrent dans leur structure et leur composition des caractères analogues. Le périsperme du café, formé d'un tissu cellulaire à parois épaisses en cellulose injectée de plusieurs substances, renferme en outre, dans ses cavités irrégulières communiquant entre elles, des matières grasses, des essences, un principe aromatique soluble, des substances colo- rables, azotées, salines, et plusieurs autres principes immédiats. Quant aux divers périspermes farineux, huileux ou charnus, ils diffèrent bien plus encore de celui que je vais décrire. » Le périsperme blanc-grisâtre d'une graine de Dialium peut se diviser en deux lames épaisses, correspondantes aux deux cotylédons jaunâtres ou verdâtres. La partie périphérique du périsperme présente sous l'épisporme un tissu formé de deux à quatre rangées de cellules irrégulièrement arrondies sur lesquelles sont fixées, de distance en distance, d'autres cel- lules, allongées, étroites, ramifiées, anastomosées, comprenant entreelles de plus grands espaces à mesure qu'elles pénètrent plus avant dans l'épaisseur du périsperme; toutes ces cellules irrégulières à minces parois, douées des propriétés caractéristiques de la cellulose, renferment des corps azotés qui se colorent en jaune orangé par la solution aqueuse d'iode, prenant en- suite une coloration plus intense et se contractant davantage au contact de l'acide sulfurique à 60 degrés. Cet acide, en désagrégeant la cellulose, peut déterminer, lorsque ses proportions sont convenables, sous l'influence de l'iode, la coloration bleue dessinant les contours des cellules du tissu^ tandis que sur plusieurs points des gouttelettes d'huile sortent des substances azotées où elles étaient disséminées, imperceptibles et deviennent plus vo- lumineuses et faciles à voir en se réunissant. » Dans ce tissu enveloppant les cotylédons se trouve une sécrétion parti- culière, amorphe, mais douée de propriétés toutes spéciales; elle réside dans le tissu périspermique sous l'épisperme, jusque dans toutes les mailles graduellement élargies que forment entreelles lescellules étroites, rameuses, anastomosées. » C'est une sécrétion particulière remplissant tous les intervalles enlr(> 63.. ( 468) les étroites cellules, pour s'appliquer sur la face externe de chaque cotylédon. Celte sécrétion offre notamment mi caractère distinctif per- mettant de reconnaître facilement sa présence, sauf à vérifier ensuite les antres propriétés qui empêcheront de la confondre avec tout autre principe immédiat : elle peut absorber à froid, trés-graduelleinent, en- viron trente fois son poids tl'eau, produisant alors une gelée volumineuse, incolore, diaphane. Si, par exemple, on place dans un flacon à large ou- verture une moitié de périsperme de Dialium,lA cavité en dessus, puis que Ion ajoute une quantité d'eau représentant trente-cinq ou quarante fois son poids, on verra sans peine au bout d'une heure la substance gélatini- fornie apparaître stu' les bords, en mamelons lentement gonflés, de telle sorte qu'au bout de vingt-quatre heures la masse de gelée transparente, débordant de foutes parts, enveloppera tout le tissu sécréteur hydraté, celui-ci demeurant sensiblement opaque en raison de sa densité plus grande que celle du liquide ambiant. Après cette simple et curieuse expérience, voici par quelles réactions on pourra constater la nature spéciale de la sé- crétion gélatiniforme : un seul périsperme y suffirait , mais il vaut mieux opérer sur plusieurs, huit ou dix, par exemple, isolés, c'est-à-dire débar- rassés des téguments de la graine et des embryons. Ils seront placés avec environ quarante fois leur poids d'eau dans un flacon assez large pour fa- ciliter leurs développements; on remarquera que la gelée diaphane qui, peu à peu, les entoine et les fait adhérer entre eux, ainsi qu'avec les pai-ois du vase, augmente continuellement de volume. L'eau surnageante devient sensiblement acide; plusieurs fois renouvelée en cinq ou six joms, elle entraîne avec la portion sohdjle une partie de la substance gélatiniforme désagrégée et devient mucilagineuse, précipitable par l'alcool en filaments analogues à ceux que produit la pectine, dont elle diffère par plusieurs pro- priétés essentielles. 1) La gelée, ainsi purifiée (incomplètement en raison de l'extrême lenteur de la pénétration de l'eau dans la masse), peut être en grande partie débar- rassée des tissus périspermiques en doublant à peu près la dose d'eau qu'elle retient, agitant fortement le mélange et le soumettant dans une toile claire, préalablement mouillée, à une pression énergique qui fait transsuder le liquide transparent mucilagineux. )i Unedeuxième addition d'eau, d'un volume égal à celui de la masse pres- sée, fait gonfler et sortir des tissus périspermiques de nouvelles quantités de la substance gélatiniforme que l'on extrait comme la |)remière fois par la pression. On peut répéter six fois ces opérations sans épuiser complè- tement les tissus périspermiques. ( 4tÎ9 ) » Chacun des liquides miicilagineiix évaporés à siccité tlans une capsnle plate de porcelaine se réduit en une lamelle incolore et diaphane sponta- nément soulevée (i) qui se gonfle subitement au contact de l'eau, est dis- soute par l'acide sulfnrique à Go degrés sans coloration et sans acquérir, comme la cellulose, la propriété de hleuir par l'iode. » Le liquide mncilagiiieux ne change pas sensiblement de consistance par l'ébullition, ni par l'addition de quelques centièmes de solutions d'ammo- niaque, de soude ou de potasse caustiques, lors même qu'avec ces dernières bases alcalines on porte la température jusqu'à loo degrés. » Les solutions aqueuses de sel marin, des sulfates de chaux, de cuivre, de zinc, de fer, d'alumine et potasse, de tannin, n'y déterminent pas de chan- gements appréciables, tandis que l'eau saturée de baryte ou d'acétate de plomb tribasiqne y produit un coaguhmi graduellement contracté, de même que l'alcool à la dose de lo cenliémcs et au delà. » Ces propriétés caractéristiques ne permettent pas de confondre la sub- stance gélatiniforme du périsperme de Dialium avec les substances pecti- ques (pectine, pectose, acide pectique, etc.) ni avec la gélose; elle se rap- procherait davantage de la cellulose désagrégée; mais, dans le cas où l'analyse élémentaire lui assignerait la même composition, ce serait un prin- cipe immédiat isomérique : on ne pourra s'en assurer qu'après être parvenu à l'épurer complètement. « En attendant, et pour abréger sa définition, je la désignerai sous le nom de diatose, rappelant la première origine constatée. » Cependant je n'ai pas tardé à retrouver la dialose, en observant, à l'aide des mêmes moyens, un périsperme semblable, dont j'ai constaté la présence dans les graines d'une autre I^égumineuse, un Gteditschia, dont les gousses, également rapportées de la Chine par M. Champion, sont employées au même usage. » Ces fruits diffèrent toutefois des précédents sous plusieurs rapports : 1° le péricarpe beaucoup plus mince ne renferme |)as d'aMiidon ; 2° les coty- lédons n'en contiennent pas sensiblement non plus, de sorte qu'ils donnent directement des vapeurs ammoniacales alcalines par la calcination, tandis que les cotylédons du Dinliuni produisent des vapeurs acides; 3" les gousses, beaucoup plus longues (i5 à 29 centimètres), plus étroites (2 centimètres 'd 2 \ centimètres), renferment de la pulpe contenant un prin- (i) Celle-ci laisse, apiùs t'incini'iaîion, 5, it) pour 1000 de matières minérales très-alca- lines. F^es pcrispermes entiers pour 1 000 donnent 3 ,6 de cendres très-alcalines également. (470 ) cipe analogue à In saponiiie; 4° les graines, au nombre âc tlouze à seize, ne sont j5as attachées par de forts pédicclles; elles se détachent spontané- ment à la maturité et ballottent dans les gousses. » Cependant chacune de ces graines (de couleur rousse et dont le tégu- ment est moins épais) contient un périsperme presque en tout semblable à celui des graines de Dinlium. » Ce périsperme est séparé par l'embryon en (]eu\ lames épaisses, amin- cies sur leurs bords, appliquées chacune sur un des cotylédons et relati- vement plus pesantes que dans les graines de /)/ct/H/m (i). D'ailleurs le périsperme de Gledilscliia est également formé d'un tissu sous l'épiderme, se prolongeant en minces cellules dans la masse, au milieu d'une abondante sécrétion amorphe dont la dialose constitue la plus grande partie. Cràce à l'obligeance de mon confrère M. Decaisne, j'ai pu comparer la structure et la composition des graines précitées avec celles du Gleditschin ferox et d'iui genre voisin, le Stfplinolohiuni Japonicum, qui se trouvaient dans les belles et vastes collections du Muséiun. » Les graines du Gledilschia ferox oïk^cuX. la slructtu-e et la comi)osition de celles que j'avais prises dans les gousses de Gleditschia venues de Chine. Quant aux graines du Slyplmolobium, elles présentaient une structure ana- logue et le périsperme disposé de même eu deux lames. Cependant les cellules étroites contournant des cavités ou lacunes moins grandes, présen- taient l'aspect d'un tissu formé de cellules irrégulièrement arrondies à larges parois; un plus fort grossissement a permis de constater que l'appa- rence de parois épaisses était due à de véritables cellules, étroites, contour- nées, renfermant, en abondance, des substances azotées qui jaunissaient par l'iode, se désagrégeaient graduellement au contact de l'acide sulfurique à Go degrés, laissant alors de minimes gouttelettes huileuses se réunir et apparaître distinctement. Les réactions de l'iode, puis de l'.Tcide sulfurique manifestaient en même temps la désagrégation et la coloration bleue, ca- ractérisant la cellulose, suivant les contours des cellules; mais ce péri- s|)crme du Slyplinolobium ne contenait pas de dialose : ce serait donc, à ce point de vue, une variété de ces sortes de périspermes, appartenant à quel- ques Légumineuses, à moins que l'absence de la sécrétion spéciale ne dé- pendit d'un défaut de maturation complète (2). (1) Les périspermes de trois graines pesaient ensen)!)lc o",677, ou pour une graine, o*'',3.59;lcs trois cmbryonSjO^'', 4o3, ou pour une graine, o^', 184. (2) C'est un doute qu'il sera facile d'éclaircir par l'examen comparatif de graines déve- loppées dans les circonstances les |)lus favoiables. (47' ) » Si les faits que je viens d'exposer m'ont paru dignes d'ètiecommuniquéi à l'Académie, c'est qu'outre une application économique, il s'y rencontre l'exemple assez rare d'une sécrétion nouvelle observée dans le tissu tout par- ticulier d'un périspernie, remarquable par sa structure et sa composition. » MÉGANIQUE MOLÉCULAIRE. — Sur l'absorptioti el la séparation dialjlique des gaz au moyen de d'uijiliracjines colloïdes; par M. Thomas Guaham. « Il paraît démontré qu'une mince pellicule de caoutchouc, telle que la fournissent la soie vernie ou les petits ballons transjiarents, n'a aucune porosité, étant absolument imperméable à l'air gazeux. Mais la même pel- licule a la propriété de liquéfier chacun des gaz dont l'air se compose, tandis que l'oxygène et l'azote, sous la forme liquide, sont susceptibles de pénétrer dans la substance de la membrane (à la manière de l'éther et du naphte) et peuvent de nouveau s'évaporer dans le vide et reparaître à l'état gazeux. Le pouvoir pénétrant de l'air est rendu plus intéressant par le fait que les gaz sont inégalement absorbés et condensés par le caoutchouc, l'oxygène deux fois et demie plus abondamment que l'azote, et qu'ils le traversent dans la même proportion. Il s'ensuit que la pellicule de caout- chouc peut être employée comme un tamis dialytique de l'air atmosphé- rique, et livre passage d'une manière très-constanle à ^i,(î pour loo d'oxy- gène au lieu de 21 pour 100 qui entrent habituellement dans la compotilion de l'air atmosphérique. La cloison de caoutchouc retient, par le fait, la moitié de l'azote et laisse passer l'autre moitié avec la totalité de l'oxygène. Cet air dialyse rallume le bois incandescent, et se trouve, en somme, exac- tement intermédiaire entre l'air et l'oxygène pur, en ce qui concerne tous les phénomènes de la combustion. » Une paroi de la cloison élastique doit être librement exposée à l'air, tandis que l'autre est soumise à l'influence du vide. On peut faire le vide dans l'intérieur d'un sac de soie vernie, ou d'un petit ballon, et on peut empêcher l'affaissement des parois en y interposant une épaisseur de tapis feutré dans le cas de la soie vernie^ ou pour le ballon en le remplissant de sciure de bois tamisée. Pour obtenir le vide dans ces expériences, l'appareil de M. Hermann Sprengel (1) convient admirablement; il possède cet avan- tage de pouvoir faire passer dans un récipient placé sui' l'eau ou sur le nierciu-e le gaz résultant de l'aclion du vide. On n'a qu'à courber à la par- tie inférieure le tube de descente. » La pénétration surprenante des tubes de platine et de fer par le gaz hydrogène, découverte par MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost, paraît (1) Journal Chcniictd Society, -yy série, t. III, p. g(i865). ( 472 ) se rattacher au pouvoir que posséderaient ces métaux et certains antres en- core de liejiiéfier et d'absorber l'iiydrogène, peut-être comme la vapeur d'un corps métallique. Le platine sous la forme de fils ou de plaques peut absorber et retient à la chaleur du rouge sombre 3,8 volumes d'hydrogène, mesurés à froid; mais c'est le palladium qui paraît posséder cette faculté au plus haut degré. La feuille du palladium, provenant du métal forgé, con- densa jusqu'à 643 iois son volume d'hydrogène à une température infé- lieure à 100 degrés. Le même métal ne possédait pas le moindre pouvoir absorbant, soit poiu- l'oxygène, soit pour l'azote. La faculté absorbante du palladium fondu ainsi que du |)latine fondu se trouve considérablement réduite, mais la feuille de platine fondu dont je suis redevable à .\1. G. iMal- they absorba encore 68 volumes de gaz. On |)eut admettre qu'un certain degré de porosité existe dans ces métaux, et au plus haut degré quand ils ont été forgés. On croit que ces pores métalliques, et en général tous les pores d'une extrême finesse, sont plus accessibles aux liquides qu'aux gaz, spécialement à l'hydrogène liquide. Il se peut donc cpi'une action dialy- tique particidière réside dans certaines cloisons métalliques, telles qu'une lame de platine, qui leur permette d'effectuer la séparation de l'hydrogène des autres gaz. » Sous la forme d'épongé, le platine absorbe i,48 fois sou poids d'hy- drogène, et le jjalladium 90 fois. On sait déjà que le premier de ces métaux à l'état particulier de noir de platine absorbe plusieiu's centaines de vo- lumes du même gaz. La liquéfaction présumée de l'hydrogène dans ces circonstances paraît constituer la condition essentielle de son oxydation à basse température. La faculté de répulsion inhérente aux molécules gazeuses paraît résister à l'action chimique, et opposer également une barrière à leur entrée dans les pores plus exigus des corps solitles. » L'oxyde de carbone est absorbé en plus grande quantité que l'hydro- gène par le fer doux. Celte occlusion de l'oxyde de carbone par le fer à la tempéiature du rouge sombre paraît être le premier pas et la condition indispensable du procédé d'aciérage. Le gaz semble céder la moitié de son carbone au fer, au moment où la tenq^érature se trouve portée plus tard à un degré bien plus élevé. » L'argent est doué d'une affinité analogue pour l'oxygène; l'éponge de ce métal, frittée mais non fondue, se trouva contenir dans uue expérience jusqu'à 7,/i9 volumes d'oxygène. Uueplaqu(.' ou un Cil d'argent fonilti re- tient la même propriété, mais à ini degré beaucou|) moins intense, connue dans le cas des plaques de platine et de palladium fondus à l'égard de l'hy- drogène. » ( 473 ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Note de M. A. d'Abbadie relative à sn vonimunication du l'i août dernier sur l' hypsoinèire et son usage, et à la réclamation qu'a faite à ce sujet M. Grellois, séance du 27 août. « Je viens de lire dans le Compte rendu de la séance du 27 août nne réclamation de priorité de IM. Grellois, relative à ma nouvelle division de l'hypsomètre. Toujours heureux de rendre à chacun ce cjui lui appartient, je reconnaîtrais les droits antérieurs de M. Grellois si je les Irouvais justifiés; mais, jusqu'à preuve nouvelle du contraire, je pense qu'avant les hvpsomètres que j'ai fait construire celle année, on n'en avait pas encore produit en y gravant directement les altitudes calculées par les formidcs combinées de M. Regnault et de Laplace. Je ne trouve dans le Mémoire cité par M. Grellois aucune indication d'une division faite selon les altitudes des stations. Il recommande, au contraire, de tracer sur la tige du thermo- mètre les hauteurs de la colonne harométricjue, ce qui est tout autre chose, et il va trop loin en ajoutant que cette division « offrirait le grand avantage de ne nécessiter aucun calcul, » car il est évident qu'elle ne dispense pas d'employer la formule de Laplace, ou les Tables données par M. Mathieu dans V Annuaire du Bureau des longitudes. « Mais citons textuellement un passage du Mémoire que M. Grellois m'oppose : « Je demande que cet instrument soit gradué suivant les valeurs qu'il » doit exprimer, c'est-à-dire en centimètres et millimètres, non d'après » la longueur réelle de ceux-ci, mais d'après la correspondance du degré » avec les divisions du système métrique. Soit, par exemple, la différence » entre deux opérations successives de graduation représentée par une » longueur de i5 millimètres sur la tige du thermomètre, longueur cor- » respondant elle-même à 10 millimètres d'oscillation barométrique; cet » espace de i5 millimètres serait divisé en dix parties égales (sauf les cor- » rections de cylindricité), représentant chaciuie 1 millimètre quoique » occupant réellement ["'",5 d'étendue (1). » » 11 est clair qu'il s'agit là d'ime division représentant les hauteurs du baiomèlre. Or, cette méthode entraînerait l'inconvénient très-sérieux de nécessiter des divisions de longueur inégale, car on sait qu'entre 100 et 9g (1) Annuaire de In Société Météorologique de France, t. IX; séance du 12 novcm- br.' i8(ii. C. R., •.efifi.a'"» ScmriUc.{-\. LXIII, K» 12.) 64 ( 474 ) le degré correspond à 26""", 8; entre qn et 89 degrés, ;i 19""", 7; entre 80 et 79 degrés, à i4'"",i et ainsi de suite. M. Grellois oubliait tout cela quiind il écrivait : « Un abaissement d'un degré dans le point d'ébnilition de l'eau » équivaut à un abaissement barométrique de 26""", 8; par conséquent, » 10 degrés équivalent à 268 millimètres, et 20 degrés à 536 millimètres. Ce » dernier abaissement de la colonne mercuriclle correspond à une pression » atmosphérique de 224 millimètres. » Or, la pression qui coirespond à 20 degrés au-dessous de 100 est de 355 millimètres et non de 224 niilli- mètres ; l'abaissement du baromètre est de 4o5 millimètres, et non de 536 millimètres. » La citation que je viens de faire me semble jironver surabondamment que M. Grellois n'a pas pu songer à tracer sur Ihypsomèlre les altitudes calculées; elles auraient été complètement inexactes avec les nombres que j'ai cités. D'ailleurs, le Mémoire de ce savant ne contient pas lui seul pas- sage que je puisse interpréter comme ayant trait aux hauteurs calculées. » La grande différence qui existe entre ma nouvelle division et celle que propose M. Grellois, c'est que les dUiliutcs approcliées., telles cjii'clles résiillcnt (le la formule de Laplace, sont à très-peu de choses près pj'o/907'i;o)iHe//ex aux degrés thermométriques, tandis que les hauteurs du baromètre ne le sont nullement. Ma division offre donc seide l'avantage d'être faite par Iraits c'quidislauta, comme l'échelle thermoméirique ordinaire, quand on a un tube d'un calibre régulier. » Enfin, je dois rappeler encore luie fois que les altitudes tracées sur le tube de mon hypsomètre sont des nombres théoriques qui ont encore besoin d'élre multipliés par les 4 millièmes de la température moyenne de l'air entre les deux stations. Pour les tracer sur l'hypsomètre. il fallait les avoir calculés. On ne saurait les déterminer expérimentalement, car les différences de niveau réelles qui correspondent aux mêmes degrés d'ébul- lition varient avec la température de l'air, ainsi que cela résulte de la for- mule de Laplace. » L'érudition de M. Grellois, toujours si courtoise, aura été mise en défaut par le dirii de l'arliste qui, en faisant une graduation d'après la Table que les Comptes rendus viennent de publier, n'aura pas compris que ma division, établie sur un i)rinci|)e nouveau, permet surlout d'ob- tenir de grandes différences d'altitude avec plus d'exaclilude et de facilité qu'on ne l'avait fait jusqu'ici, et de combler ainsi nue lacune que j'ai vive- ment sentie dans mes longs voyages. » (475 ) MÉMOIRES LUS. PHYSIOI.OGIE. — De Ciiijkience de l'eau el des oUiiienU aqueux dans la jiioduclion du tuil ; jiur^l. Daxcel. (Extrait.) (Commissaires : MM. Boussiiigault, Payeii, Rayer.) (1 Dans une Note que j'ai eu l'hoiiueur de lire à l'Académie des Sciences le 8 août i865, j'ai clierclié à démontrer que les alimenls aqueux et l'eau favorisaient la production du lait dans les herbivores comme chez les femmes, que la quantité de lait donnée était toujours en rapport avec la quantité d'eau absorbée. On pouvait, on devait donc exciter à boire une vach?, par exemple, pour en tirer plus de lait. » Dans la séance du 5 septembre de la même année, l'Académie leçut une Lettre de M. Isidore Pierre, l'un de ses Membres correspondants, qui, sans rien vouloir décidi^r sur la question, faisait remarquer que j'aurais pu, à l'appui de ma llièse, invoquer comme autorité Timmortel auteur des Géonjiques (livre III, v. Sg/J etsuiv.). » 11 n'eit pas possible de mettre en doute l'influence de l'eau et de l'ali- mentation aqueuse dans la production du lait. Tout le monde sait que c'est dans les contrées basses et humides cpie l'on trouve les meilleures vaches laitières, comme dans la Hollande, le pays d'Isigny et la vallée du Cotentin en Normandie. » Les vaches qui sont nourries sur les montagnes donnent fort peu de lait et fort peu de beurre, à cause de l'alimentation plus sèche qu'elles trou- vent dans l'herbe d'un terrain tiou humide. » Il parait logique de croire cpie l'on peut, dans une certaine pro- portion, mouiller les aliments secs donnés à la vache à l'étable, en l'exci- tant, selon le conseil de Virgile, à boire davantage au moyen d'une petite quantité de sel marin, afin d'avoir plus de lait et un beurre moitis ferme et moins blanc, et cela sans arriver à altérer la nature du lait sécrété dans cette dernière condition. » C'est ce que nous avons expérimenté. Des vaches qui, avec le régime sec de l'étable, ne donnaient que lo à i4 litres de lait, en ont produit i[\ et i6 litres qui ont été examinés, analysés et jugés physiquement et chimi- quement de bonne qualité, et ce lait a produit du benne se rapprochant de celui donné avec l'herbe verte des pâturages. » La quantité d'eau qui a été mêlée aux aliments, son, recoupe, etc., a 64.. ( 476 ) été par jour de 20 à a5 litres, ce qui n'a pas empêché les vaches de boire d'ailleurs comme à l'ordinaire. » 11 n'est pas possible de préciser la quantité d'eau que Ion doit donner ainsi aux vaches, dont l'appétit pour les boissons varie selon les sujets. » Et c'est sur cet appétit différent pour les boissons, c'est sur la quantité d'eau que boit chaque jour une vache, que j'ai établi ce principe, appuvé sur ce que j'ai dit dans ma Note précédente et ici, à savoir que la quantité de lait doiuiéepar une vache est en proportion de l'eau qu'elle boit. Une vache qui ne boit pas 3o litres d'eau par jour, et il y en a, n'est pas bonne laitière. Elle ne peut donner que 6 à 8 litres île lait. » Une vache qui boit 60 litres d'eau par jour, et il y en a, est excellente laitière : elle peut donner de 20 a 25 litres de lait et davantage, et de bon lait. » Ainsi que je l'ai dit dans ma précédente Note, l'agriculture peut tirer parti de ce principe pour reconnaître la vertu lactigène d'une vache. L'art de guérir peut également y puiser des enseignements pour l'hygiène des nourrices. )) Quant aux éléments nutritifs qui sont nécessaires, et que ne contient pas l'eau, il me semble rationnel d'admettre que l'organisme peut s'assimiler l'azote de l'air atmosphérique, dans la déglutition, combiné avec la sa- live dans le bol alimentaire. Cette assimilation pourrait encore avoir lieu par l'absorption cutanée. C'est ainsi que je pourrais arriver à expliquer la surabondance de ce gaz nécessaire pour la production du lait sous l'in- fluence d'une alimentation plus aqueuse. Quoi qu'il en soit, le principe que j'ai émis sur cette production n'en reste pas moins certain. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHlMlli ORGANIQUE. — Sur la coriamyrline et ses dérives. Mémoire de M. J. RiBAX, présenté par M Dumas. [Extrait par l'auteur. (Première partie (ij.)] (Couunissaircs : MM. Chevreul, Dumas, Pelouze.) « Il existe dans les contrées méridionales de la France, en Espagne et en Italie, une plante très-vénéneuse, la CoriariamyrlifoUa, vulgairement connue (1) La seconde partie de cette comniiinication, dépassant les limiles réglementaires, n'a pu trouver place dans le Compte rendu : elle comprend l'étude des propriétés chimiques de la coriamyrtine. ( 477 ) sous les noms de Redoiil corroyère à feuille de myrle. Ce végétal, employé autrefois dans la teinture et à la falsification des sénés, a produit dans di- verses circonstances des empoisonnements mortels, notamment dans les rangs de l'armée française au siège de Figuières. J'ai établi qu'il doit ses propriétés à un principe cristallisable, vénéneux, bien défini, auquel j'ai donné le nom de coriamyrline, rappelant à la fois le genre et l'espèce de la plante. Je viens aujourd'luii faire connaître le mode de préparation, les propriétés physiques et chimiques de cette substance. » Préparation. — Pour préparer la coriamyrtine, on peut avoir recours au suc des baies ou des feuilles de Redoul ; mais les jeunes pousses, hautes de 4o à 60 centimètres, récoltées dans le mois de mai, donnent, pour la latitude de Montpellier où les expériences ont été faites, les meilleurs ré- sultats. J'ai opéré sur 1200 kilogrammes déplantes fraîches. Les pousses, écrasées sous une meule, sont soumises à l'action de la presse; le suc qui s'écoule est traité par le sous-acétate de plomb, séparé du précipité par le filtre, puis débarrassé de l'excès de plomb par l'hydrogène sulfuré. La li- queur est alors évaporée au bain-marie en consistance sirupeuse et agitée à plusieurs reprises avec de l'éther. L'éther s'empare de la coriamyrtine et l'abandonne par évaporation. Les cristaux, légèrement colorés en brun, sont égouttés sur une brique; il suffit d'une ou deux cristallisations dans l'alcool bouillant pour les avoir blancs et parfaitement purs. 100 kilo- grammes de plantes fournissent, suivant la saison, de iS à 4o litres de suc qui exigent de 7 à 9 litres de sous-acétate de plomb, et abandonnent à l'éther de 9 à 6 grammes de coriamyrtine brute. En opérant sur 1200 kilo- grammes, j'ai pu obtenir 87 grammes de substance très-pure. La quantité de matière obtenue décroît avec l'âge de la plante, de telle sorte que vers le mois d'octobre l'extraction est déjà devenue très-difficile. » La coriamyrtine est une substance blanche, amère, très-vénéneuse, cristallisant en prismes rhomboïdaux obliques dont voici les éléments : » Prisme rhomboïdal oblique de 98''4o'5 modifié sur les arêtes de la base par i*. On rencontre souvent une petite facette a, trop peu développée pour être mesurable (1). h; h \: ] 000 '."j 16,25. D = 794,58. <^/ = 6o7,i4- » .\ngle plan de la base : 74''46'; angle plan des faces latérales : 1 i i°i8'. (i) D eld, demi-diagonales de la base. {47« ) Observé. Calculé. mt *8l"2o' 8l°2o' b'b' 6i"46' (ji" 4' I nip 72° 36' 72° 4°' Zone ) pb, Sg-'SS' 39°45' ( bu 'Gî'-SS' (i7°35' b'm *ù-/> 5' 67" 5' >' La coriamyrtine est anhydre, elle iond à la température de 220 degrés en nn liquide incolore se prenant en masse cristalline par le refroidissement, et brunissant si l'on maintient cette température. Elle est peu ^oluble dans l'eau, elle se dissout très-bien dans l'alcool bouillant et dans l'éther. 100 parties d'eau à 22 degrés dissolvent i,44 pai tie de siibstaïue; 100 par- ties d'alcool à la même température en dissolvent 2,0 parties. » La solution alcoolique de coriamyrtine dévie à droite le plan de |iola- l'isalion de la lumière. La grandeur de celte déviation ne peut être doiniée avec une grande exactitude, à cause de la faible solubilité de la matière dans l'alcool froid. Une dissolution alcoolique contenant iS'',5oo de substance par 100 centimètres cubes, examinée sous une èpaissein- de 5oo millimè- tres, a donné une déviation moyenne de i",B4; ^l'où l'on détluit |)our le pouvoir rotatoire à la timpérature de 20 degrés rapporté à 100 millimètres, et relatif à la teinte sensible, {a.)j=ilf,S/. » La coriamyrtine possède une réaction tout à fait caractéristique qui permet d'eu déceler les plus faibles traces, et est fondée sur l'action des liqueurs alcalines sur un dérivé de cette substance. » Si l'on traite, eu effet, le principe vénéneux du Redoul par l'acide iodbydrique fumant, la réduction commence déjà lentement à froid; à 100 degrés elle est très-rapide, et il se sépare une grande quantité d'iode en même temps qu'il se dépose lui corps noir et mou. On décante la liqueur surnageante contenant l'iode libre et l'acide iodbydrique en excès, on lave le i)roduit iioir à l'eau froide dans latiuelle il est insoluble, puis on le dis- sout dans l'alcool absolu. Si l'on ajoute alors à cette liqueur quelques gouttes d'une solution aqueuse concentrée de soude caustique, on obtient une belle couleur rouge pourpre, rappelant comme richesse et analogie de teinte les solutions alcooliques de fuchsine. La couleiu- est persistante, l'eau la détruit. » Cette réaction, d'iuie grande sensibilité, est très-nette avec moins de I milligramme de matière. D.uis ce cas particulier, on devra se contenter de mettre la parcelle de substance à examiner dans une petite capsule, de & ( 479 ) l'arroser avec quelques gouttes d'acide iodhydrique fumant, et de cliauffer au bain marie pour déterminer la réaction et chasser la majeure partie de l'acide employé. On n'aura alors qu'à ajouter successivement un peii d'al- cool et quelques gouttes de solution caustique, pour observer la coloration caractéristique, dont il n'est pas besoin de faire ressortir l'importance au point de vue médico-légal. » 31. Bouvier adresse un Mémoire relatif à l'organisation physique et aux mouvements des astres. (Commissaires : MM. Babinet, Paye, Daubrée.) M. Delerue écrit de Lyon pour faire remarquer que le remède indiqué par lui contre le choléra est le bicarbonate de magnésie, et non le bicarbo- nate de sonde, comme il est indiqué au Compte rendu du i3 août, p. 3i3. La magnésie est en effet l'antidote le plus énergique contre l'action des acides, et en particulier contre les composés nilreux que l'auteur croit être la cause de la maladie : l'emploi du bicarbonate de soude avait d'ailleurs été indiqué antérieurement par plusieurs auteiu's. M. N. Paschalis écrit d'Andros pour informer l'Académie qu'il a décou- vert un prophylactique certain du choléra. M. F. Hoffmann expose, pour la seconde fois, les litres qu'il croit avoir au prix Bréant. Ces diverses communications sont renvoyées à la Commission du legs Bréant. CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics transmet une nouvelle Lettre de M . Nelson Smith, de Belfast, pour exposer les titres que M. Wallace croit avoir au prix Bréant. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CHIMIE GÉNÉRALE. — Les polymères de l' acétylène. Première partie : synthèse de la benzine. Noie de M. Berthelot, présentée par M. Bertrand. « La plupart des composés organiques peuvent être groupés dans àaiw séries fondamentales, savoir: la série des princi|:es gras, dans lesquels le poids du carbone est sextuple de celui de l'hydrogène, ou voisin de ce nombre, et la séri<' des principes aromatiques, dans lesquels le rapport entre le carbone et l'hydrogène est le double du précédent, ou voisin de ce nombre. Sans insister sur cette relation, je me bornerai à rappeler que la ( 48o ) série nromatiqne conipreiul la plupart des essences naturelles et des acides qui en dérivent, les phénols et les carbures du goudron de houille, l'ani- line et probablement nn grand nombre des alcaloïdes thérapeutiques et des matières colorantes ; enfin, les principes constitutifs de presque tous les baumes, résines, bitumes, etc. Or, tous ces composés peuvent être rattachés à In benzine par la théorie, et même, dans im grand nombre de cas, par l'expérience: la Ijenzine est en quoique sorte la clef de voûte de tout l'édi- fice aromatique. C'est dire quelle importance présente la synthèse de la benzine; aussi ai-je poursuivi sans relâche l'étude de cette formation. » Dès le début de mes travaux, en i85i, j'ai montré que la benzine prend naissance par l'action de la chaleur sur l'alcool ; ayant formé depuis l'alcool avec le gaz oléfiant et ce dernier avec les éléments, la production expéri- mentale de la benzine au moyen du carbone et de l'hygrogene s'est trouvée démon!] ée. Mais ce composé était ainsi obtenu dans des conditions compli- quées et qui ne jetaient guère de jour sur sa constitution. » Cependant mes recherches sur l'acétylène ne tardèrent pas à me faire penseï' que ce carbure devait être le générateiu" véritable de la benzine. En effet, l'acétylène offre ce rapport pondéral entre le carbone et l'hydro- gène, que j'ai signalé comme propre à la série aromatique. Il y a plus : l'acétylène et la benzine sont formés de carbone et d'hydrogène exactement dans la même proportion; la condensation seule est différente, car i litre de vapeur de benzine renferme les mêmes éléments que 3 litres d'acétylène : c'=H''= 3cnr-. » J'ai signalé une première confirmation de cette opinion théorique dans les décompositions comparées (\u chloroforme et du bromoforme par le cuivre, à la température rouge (i). I^a décomposition du chloroforme, en effet, engendre de l'acétylène par une réaction régulière : aC^HCl-' + 6Cu= = C*H- + GCu^Cl, tandis (pu^ celle »5emei<;e. (T. LXIII.N" 12.) 65 ( 48:1 ) d'origine pyrogénée, même après avoir traversé la combinaison cuivreuse, retient toujours quelques traces de benzine. 11 suffit d'agiter i litre de ce gaz avec 3 ou 4 centimètres cubes d'acide nitrique fumant, pour obtenir une quantité appréciable de nitrobenzine, transformable en aniline, etc. Mais la proportion de nitrobenzine est très-faible, car l'expérience ne réussit pas au-dessous de | de litre d'acétylène. I.a nitrobenzine est réellement pro- duite par la benzine préexistante; car l'acétylène, après avoir été traité par l'acide nitrique, précipité de nouveau par le réactif cuivreux, puis régé- néré, ne fournit plus aucune trace de nitrobenzine. J'ai cru utile de répé- ter, avec l'acétylène ainsi purifié, la synthèse de la benzine : elle réussit exactement comme avec l'acétylène primitif. » Il résulte de ces faits que la benzine est du iriacélylène. Elle peut être obtenue par la condensation directe de l'acétylène; or j'ai préparé l'acéty- lène par la combinaison directe du carbone et de l'hydrogène. La synthèse de la benzine par les éléments résulte ainsi de deux expériences distinctes, rattachées entre elles par le raisonnement. Pour rendre cette synthèse plei- nement démonstrative, et conformément à la méthode que j'ai constam- ment suivie dans les recherches de cette nature, j'ai cru devoir établir entre les deux expériences une liaison expérimentale. A cet effet, j'ai préparé de l'acétylène, par la combinaison directe du carbone pur et de l'hydrogène pur; je l'ai recueilli sous forme d'acétylure cuivreux, régénéré à l'état libre et soumis à l'action de la chaleur. Il s'est comporté exactement comme l'acétylène des expériences précédentes et il a fourni de la benzine, que j'ai caractérisée par les mêmes épreuves. On voit que dans cette expérience j'ai réalisé sur les éléments eux-mêmes les deux transformations successives qui donnent naissance, la première à l'acétylène 4C + 2H =C'H-, la seconde à !a benzine 3C*H- = CH». » La synthèse de la benzine par les éléments est ainsi démontrée par des expériences aussi directes et aussi simples qu'on puisse le désirer. » L'acétylène est donc le générateur de la benzine, c'est-à-dire du noyau fondamental de la série aromatique; il est d'ailleurs également le générateur de l'éthylène, c'est-à-dire de l'un des noyaux fondamentaux de la série grasse : c'est nssez dire toute l'étendue de ses relations chimiques. » Quelques mots sur la théorie de la transformation de l'acétylène en benzine ou Iriacétylène. Les seuls carbures capables de donner naissance à ( 483 ) des polymères (i) sont les carbures incomplets, c'est-à-dire susceptibles de s'unir par addition à l'hydrogène, au brome, aux hydracides. L'acétylène remplit cette condition ; en effet, j'ai prouvé qu'il peut être uni par voie d'addition à l'hydrogène, au brome, aux hydracides. Il peut fixer ainsi, soit un volume gazeux égal au sien, soit un volume double : C*H-. . . . C*H-(H-). . . . C*H-(H=')(H^), C'H^(HI). . . . C*H^(HI)(HI). » Dans cette dernière circonstance, les composés formés offrent le carac- tère de corps saturés, c'est-à-dire incapables de s'unir par addition avec les autres corps. Or la benzine est précisément obtenue par l'addition à une pre- mière molécule d'acétylène de deux autres molécules occupant le même vo- lume : elle est comparable à certains égards à l'hydrure d'éthylène : Hydrure d'éthylène C*H-(H2)(H-), Benzine C*H^(C''H-)(C^H-), la première molécule génératrice étant également saturée dans ces deux composés. » Si donc on admet que les deux autres molécules acétyliques soient en- gagées dans le composé à un titre différent de la première (2), le carbure résultant pourra être assimilé dans la plupart de ses réactions à un composé complet, tel que l'hydrure d'éthylène et généralement les carbures formé- niques c^"!!^"'^". Et, en effet, la benzine ne donne lieu à des réactions par addition que dans un petit nombre de cas : tandis que dans la plupart des circonstances elle imite les allures des carbures complets. L'histoire chi- mique de sa transformation en acide benzoique, phénol, aniline, etc., est parallèle à l'histoire du gaz des marais. )) Il -est probable que la condensation de l'acétylène en benzine doit être accompagnée par un dégagement de chaleur, toute condensation polymé- rique étant une véritable combinaison (3). Ce dégagement doit être d'autant plus considérable, que le polymère a perdu en grande partie les propriétés des carbures incomplets, pour se rapprocher de celles des corps (1) Foir ma Leçon sur l'isomérie, professée devant la Société Chimique de Paris, p. 21; Haclieite, i866. (2) Si elles jouaient exactement le même rôle, le composé devrait pouvoir fixer 4H%4HI, etc. (3) Voir mes Recherches sur les quantités de chaleur dégagées dans la formation des com- poses organiques [Annales de Chimie et de Physique, 4"" série, t. VI, p. 35o; i865), et Le- çon sur l'isomérie, p. 33. 65.. ( 484 ) saturés (i). L'expérience directe n'est pas faite dans des conditions qui permettent do vérifier cette conjecture; mais cette dernière est conforme aux inductions qne j'ai développées relativement à la formation thermo- chimique de l'acétylène et de la benzine (2) : le premier corps étant formé probablement à partir des éléments avec une absorption de Zjoooo calories environ, tandis que la formation de la benzine répondrait à un dégagement de chaleur à peu près nul. Il y aurait donc dégagement de 4oooo calories environ, lors de la métamorphose de l'acétylène en benzine. » Si l'acétylène est réellement formé avec absorption de chaleur, ce ca- ractère explique fort bien l'aptitude exceptionnelle à entrer en réaction qne ce carbure présente et la plasticité extraordinaire de sa molécule : car l'acétylène, en raison de ce caractère, devra donner lieu à un dégagement de chaleur, c'est-à-dire à un travail positif, en réagissant sur la plupart des autres substances, précisément comme le font en général les corps simples eux-mêmes. » THÉRAPEUTIQUE. — Sur uii nouveau pulvérisateur par le gaz acide carbotiicjue. Mémoire de M. A. Le Plav, présenté par M. Dumas. (Extrait.) « Après avoir, dans le cours de ce travail, démontré les propriétés phy- siologiques et thérapeutiques de l'acide carbonique, je pose les conclusions suivantes : » 1° L'acide carbonique mêlé à l'air produit une excitation du système circulatoire des muqueuses avec lesquelles il se trouve en contact. Il pourra donc avoir, dans les affections catarrhales des bronches, une action puissante que l'on pourrait qualifier de tonique; il fera passer l'inflamma- tion à un degré d'acuité plus élevé, et il modifiera ainsi la vitalité des tissus. Cette recrudescence inflammatoire amènera la guérison à la manière de la blennorrhagie aiguë, qui, lorsqu'elle est bien traitée, met souvent un terme à un écoulement chronique. Cette même raison doit faire proscrire, d'une façon absolue, l'emploi de l'acide carbonique, toutes les fois qu'une affec- tion pulmonaire est accompagnée de congestions, d'une tendance à l'inflam- mation franche et surtout à l'hémoptysie. » 2° L'excitation est suivie d'un effet de sédation, qui paraît dépendre d'iuie action spéciale de ce gaz sur les nerfs et sur les centres nerveux; la respiration devient plus facile, la toux se calme, la circulation après s'être (i) Mêmes Recherches, p. 355, et Leçon sur l'isoméric, p. laS. (2) ^ètaci Recherches, p. 386 et 388. ( 485 ) élevée se ralentit. L'acide carbonique pourra donc trouver son emploi dans un second ordre de maladies du poumon : ce sont toutes les affections né- vralgiques et spasmodiques de cet organe. » Lepulvérisatenrque je décris dans mon Mémoire remplit exactement les conditions exigées pour que l'action de l'acide carbonique soit profitable. » 1° On peut se servir de l'eau minérale jugée la jdus utile au traite- ment de la maladie. On peut également employer des solutions préparées artificiellement avec de l'iode, de l'arsenic, du goudron^ etc. » 2** Ces différents liquides sont pulvérisés d'une façon complète et aptes par conséquent à être facilement absorbés par la muqueuse respiratoire. » 3° L'agent de la pulvérisation est l'acide carbonique, dégagé en quan- tité suffisante pour avoir une action thérapeutique efficace. La quantité d'air qui se mélange avec lui pendant l'aspiration est assez considérable pour supprimer toute crainte d'accident et même de malaise, m GÉOMÉTRIE. — Détermination du nombre des courbes du deqré r qui ont deux contacts, l'un d'ordre n, l'autre d'ordre n'(n + n' f , < n), avec une courbe fixe Lf", générale dans son degré, et qui passent, en outre, par — ■ — n — n' points fixes, est est égal généralement à [tT.) { -h' '- (n -h n') {rin — n — n' — i) I , {m'—Sm + 2) „ „ "I [ +- 7 {m- — 5m) nn' \- » Il n'y a pas de solutions singulières, et par conséquent la formide (a) n'est sujette à aucune réduction, si le nombre des points donnés, que je désignerai ci-après parT, est égal ou plus grand que ' ^^~'^ — « — n' + l). » La démonstration de ce théorème repose sur des considérations ana- ( 48(5 ) logues à celles dont on fait usage pour déniontrer la proposition relative à un seul contact d'ordrew (*); je la donnerai ailleurs. » II. Si les conditions données, autres que celles du double contact, sont quelconques, mais pourtant étrangères à la courbe U'", on a le théo- rème suivant : » Théorèmk II. — Le nombre des courbes C/ (jni ont deux contacts, l'un d'ordre n, l'autre d'ordre n'(n' > i, < n), ai'cc une courbe fixe U'", et qui satisfont à — • — n — n' autres conditions quelconques, élrancjères à ta courbe []'", est donné, en qéitéral, par lajorinule N = iJ.[n -|-i)(// + i) (//« — n — n') (rin — n — n' — i) ii\ 1 {'"'' — 3/n-l-2), ,.., .s {ù) ^ 4- ' {n -h n'){rm — n — n'— i ) (m'' — 3m -h •}.) -^—^ [m- — 3m) nn' U p, désignant le nombre des courbes C qui passent par n + n' points fixes et salis- r . ' r(r + 3) , ... font aux mêmes — n — n conditions. » Pour que la formule [b) ne contienne aucune solution singulière, il faut et il suffit, le plus souvent, que la condition de passer par des points fixes fasse partie des conditions données, et que le nombre T de ces points satisfasse à la relation » Cela est toujours vrai, par exemple, si les conditions données, autres que celles de passer par les T points et de toucher la courbe U'", consistent à toucher d'autres courbes fixes ou à les couper sous des angles donnés. » III. Si «'= 7i> I, le nombre des solutions est sous-double de celui qu'indique la formule {b), ce qui donne lieu au théorème suivant : » Théorèmk III. — Le nombre des courbes C ipii ont un double contact d'ordre n(u > i) avec une courbe fixe V", cl ipii satisfont ù an autres conditions, est égal, en général, à 1 N = - ( /i + 1 ) ( rm — 2 ra) ( rrn — ^n — i) (c) < + [m- — '5in -\- 2)n{riii — 271 —i) I (m''— 3/« + 3.) , ., Q N .1 f +' 4 (»r — o//i) /r . fjt, ayant la même, signification que ci-dessus. » La formule (c) ne contient pas de solutions singulières si l'on a, |x étant (*) foi> les Comptes rendus de V Académie des Sciences (séance tlu 3 septembre i8G6). ( 487 ) égal à I, T = '"^''~'^ —211+6, quand /i>a, ou T = ' ^''~^' — 2n+/| si « = 2. Elle donne par exemple, pour le cas de r = 2, /i = 2 ; T = 1 , donc /j. = i , T^ = 9,„rm-2)(7«--7) (*). Si p. est quelconque, les limites ci-dessus, relatives à T, excluent le plus souvent les solutions singulières. » IV. Les formules précédentes supposent qu'on a n' > i . Le cas de «' = I donne lieu au deux théorèmes suivants : » Théorème IV. — Le nombre des courbes C qui ont avec une courbe fixe \J"^ deux contacts disluicis, l'un simple, l'autre d'ordre n >r, et qui satis- font, en outre, à — — 11 — i autres conditions, est, en cjénérnl, donné par 2 la formule / N = ft (/( + r) [1 [rni — n — \) [rm — n — 2) {d) + [m- — "im +-2){n-\-\)[nn — n — 1) ( + (/«^ — ?>m + 2) [ni- — 3w) 7/], [j. ayant la même signification que ci-dessus. » Cette formule ne contient pas de solutions singulières si l'on a, p. étant égal à I, T^^-^ — ^ « + 4 quand ti > 2, ou T J — 71 + 3 si fi = a. Par exemple elle donne, pour le cas de r=2, ti = 2, n' = i ; T = 2, donc fA = I , N = 3 7M ( /« — 2 ) {m- -t- 2 77Z — 7 ). Si p. est quelconque, les limites, relatives à T, excluent le plus souvent les solutions singulières. » Théorème V. — L". nombre des courbes C qui ont un double contact avec une courbe fixe tf", et qui satisfont ci 2 autres conditions, est égal généralement à (e) N = -/n [/«'H- m^[^r — 6j + m (4r^ — i2r — i) — 12 /•+ 3o]. » Cette dernière formule peut s'écrire N = - 'M ['«('« -4- 2/' — 3) — 2 (.Sw + 6/— i5)J ; elle a été donnée en premier lieu, sous cette forme, pour le cas de /-'. = i , par M. Bischoff, professeur à Munich (**). » Daiislecasde/Jt, quelconque, elle est généralement exacte si T>'^^^^^^ + 2. Elle l'est toujours dans ces limites, s'\ p = i . (*) F'oirle beau Mémoire de M. Zeuthen {IVft Bidrag tilLœren om systemeraf heglesnit..., P- 11-) (**) Journal de Mathématiques de Crellc, t. LVI, p. 166-177, année i858. ( 488 ) » Remarque. — J'expliquerai ailleurs pourquoi les deux formules [d) el [e], quoique dérivant du même mode de démonstration que les formides {b) et (c), ne s'en déduisent pourtant pas directement en faisant dans ces der- nières n ou n' égal à l'unité. )) V. Toutes les formules qui précèdent ne sont, au siuplus, que des cas particuliers d'un théorème beaucoup plus général, relatif au cas où les courbes (7 doivent avoir, avec la courbe fixe C", des contacts d'ordre quelconque et en tel nombre qu'on voudra. » J'aurai l'honneur d'adresser cette nouvelle communication à l'Aca- démie pour sa prochaine séance. » HYDRAULIQUE. — Modification au système d'écluses de navigation^ applicable sur un bief très-court ; par M. A. de Caligny. « J'ai eu depuis longtemps l'honneur de présenter à l'Académie plu- sieurs séries d'expériences sur ce système, dont divers extraits sont publiés dans les Comptes rendus [voir notamment le tome XXVI, p. 4oc)) et les an- nées i863 et 1864)- Il suffit pour l'objet de cette Note de rappeler que le but est de remplir l'écluse en tirant une partie de l'eau du bief inférieur, et de la vider en relevant une partie de l'eau au bief supérieur. Or, ce n'est pas seulement dans les circonstances où un canal n'est pas suffisamment alimenté, que ce système sera applicable; c'est aussi dans le cas où, un bief étant très-court, on ne peut se servir du système ordinaire d'écluses sans qu'il en résulte des dangers pour les bateaux. » On conçoit d'ailleurs que, si le bief est extrêmement court, il ne s'agit pas seulement d'épargner l'eau par l'ensemble des deux opérations de rem- plissage et de vidange. Il faut que, pendant le remplissage, la quantité d'eau prise au bief d'amont très-court n'y fasse point baisser le niveau de manière à faire toucher les bateaux qui s'y trouvent, quand même la quan- tité d'eau restituée au bief d'amont pendant la vidange serait aussi grande qu'on pourrait le désirer. >' Dans ce système, dont je joins d'ailleurs à cette Note des dessins litho- graphies avec légendes, la communication est alternativement établie avec le bief d'aval par un contre-fossé. Or, si l'on dispose à l'extrémité de ce contre-fossé, près du bief d'aval, luie porte de flot, pouvant d'ailleurs au besoin se fermer d'elle-même au moyen du courant de décharge, cela transformera ce contre-fossé en un véritable bassin d'épargne qu'on peut au reste élargir, si cela est nécessaire, en exhaussant convenablement ses bords, de manière à produire l'effet voulu. Il résulte de ces dispositions qu'au lieu de descendre en entier au bief d'aval, la partie de l'éclusée qui ( 489) ne sera pas relevée au bief d'amont pendant la vidange élèvera le niveau dans le contre-fossé, ou bassin d'épargne, car il n'est pas même indispen- sable, pour le cas dont il s'agit, que cette dernière capacité puisse être mise en communication avec le bief inférieur. » Quand l'appareil aura cessé de marcher d'une manière utile et qu'on aura achevé de vider l'écluse par les moyens ordinaires, on commencera à la remplir en levant un tube mobile qui établit alternativement la communi- cation entre cette écluse et le bassin d'éjiargne ou contre-fossé, dont l'eau entrera par le tuyau de conduite qui débouche par son autre extrémité dans l'enclave des portes d'aval. » L'eau se mettra d'abord de niveau dans l'écluse et dans ce bassin d'épargne. Mais, en vertu de la vitesse acquise dans ce tuyau de conduite de très-grande section, l'eau s'élèvera au-dessus de ce niveau dans l'écluse, et baissera au-dessous dans le bassin d'épargne. J'ai fait quelques essais de calcul pour déterminer les limites de cette grande oscillation ; sans me per- mettre encore d'en publier le résultat, je puis affirmer que la dénivellation qui sera ainsi obtenue aura une véritable importance. » Ce qui restera de l'eau descendue dans le bassin d'épargne sera ensuite retiré en tout ou en partie au moyen du jeu de la macliine; et il est facile de voir que, cette eau étant à un niveau plus élevé que le bief d'aval, il en rentrera dans l'écluse, à chaque période, une plus grande quantité que dans le cas où elle serait puisée au niveau de ce dernier bief. On conçoit cependant qu'il peut être utile que le bassin d'épargne soit au besoin en communication avec le bief d'aval, au moyen d'une porte de flot, si l'appa- reil peut vider ce bassin jusqu'au niveau de ce dernier bief. » Quand l'appareil ne marchera plus d'une manière utile, on fera une autre manœuvre qui est le point le plus intéressant peut-être de cette Note. Le petit bassin d'amont, destiné à mettre en communication la tète de la machine avec le bief supérieur, aura aussi, près de ce bief, une porte de flot à l'entrée du petit canal de communication qui est à son sommet. Si on lève un second tuyau vertical qui, dans ce système, met alternativement l'écluse en connunnication avec le bief supérieur, il suffira de le tenir levé pendant un temps convenable pour qu'il se produise de ce petit bassin vers l'écluse une oscillation de haut en bas, qui y fera entrer d'autant pins d'eau qu'il y en aura davantage dans la rigole précitée de communication supé- rieure. » On conçoit que cette oscillation de haut en bas dans ce bassin et de bas en haut dans l'écluse peut contribuer beaucoup au remplissage si le C. R., 1866, a°»« Semestre. (T. LXIU, N» 12.) 66 ( 490 ) bassin contenant l'eau qui fait cette oscillation n'est pas de trop petite sec- tion. Il y a donc, dans le cas des biefs courts, une raison pour augmenter notablement la section horizontale de ce bassin. On peut même dire (|ue, dans des limites très-étendues, l'économie du ca|)ital de premier établisse- ment devra seule faire limiter cette section horizontale. » Lorsque, après avoir au besoin achevé le remplissage de l'écluse par les moyens ordinaires, on voudra la vider, il ne faudra pas se dissimuler que la quantité d'eau relevée au bief supérieur par le jeu de l'appareil ne sera pas aussi grande que si l'eau ne s'élevait pas dans le bassin d'épargne. Mais il est intéressant de remarquer la possibilité d'obtenir, en les utilisant, ces grandes oscillations d'une espèce particulière. » Quand il n'y aura plus assez de différence de niveau entre l'eau qui baissera dans l'écluse et celle qui montera dans le bassin d'épargne pour que l'appareil puisse marcher d'une manière utile, il suffira, pour jeter en- core une masse d'eau considérable dans ce dernier, de le laisser communi- quer librement avec l'écluse par le grand tuyau de conduite. L'eau se met- tra d'abord de niveau dans ce bassin et dans l'écluse; mais, en vertu de la vitesse acquise dans le grand tuyau de conduite, elle baissera dans l'écluse à une certaine profondeur au-dessous du niveau du bassin d'épargne, de sorte que la partie de l'éclusée qui restera à vider par les moyens ordi- naires sera encore notablement diminuée. )) Il est encore intéressant de remarquer que si, à la fin du remplissage de l'écluse, on a pu profiter d'une grande oscillation de haut en bas dans le bassin de communication avec le bief supérieur qui est momentanément isolé au moyen d'une porte de flot, on pourra, au commencement delà vidange, avant de faire marcher la machine, produire dans le même bassin luie oscillation de bas en haut qui rejettera une quan.tilé d'eau considé- rable dans le bief supérieur, en rouvrant tout naturellement la porte de flot dans la rigole de communication avec ce dernier. » Les grandes oscillations dont l'application spéciale est l'objet de cette Note peuvent être combinées de diverses manières. J'en avais déjà donné des exemples à la Société Philomathique en i844- pourra, j'espère, ré- soudre pratiquement , sans machine proprement dite, au moyen de ces grandes oscillations dans des réservoirs latéraux, une partie au moins des problèmes célèbres sur l'épargne de l'eau dans les écluses de navigation. Mais j'ai cru devoir me borner aujourd'hui à montrer comment, en modé- rant leurs amplilutles, on pouvait, du moins dans un cas particulier, les combiner avantageusement avec celui de mes systèmes d'écluses sur lequel (49Î ) des expériences ont été faites, aussi en grand que pour l'exécution qui doit avoir lieu siu* tui canal. » Ces expériences viennent d'ailleurs d'être l'objet d'iui Rapport favo- rable d'une Commission d'ingénieurs des Ponts et Chaussées, qui « a re- » connu que cet appareil, d'une conception ingénieuse et simple, pouvait » offrir, dans certains cas, les moyens de réduire dans une proportion im- » portante la consomination d'eau sur les canaux de navigation. » Les conclusions de cette Commission viennent d'être approuvées par M. le Mi- nistre des Travaux publics. J'ai été invité à rechercher une localité placée dans des conditions favorables à l'application de cette machine, et, à cette occasion, j'ai dû montrer, pour un bief très-court d'un canal laléral d'ail- leurs bien alimenté, qu'on pouvait peut-être, en augmentant encore l'effet utile total de l'appareil, diviser cet effet de diverses manières entre les deux opérations de vidange et de remplissage, pour résoudre les |iroblèmes pro- posés. « MÉCANIQUE. — Note sur l'influence de la ratation de la terre sur la dérivation des jtrojectiles lancés par tes canons rayés; par M. Marti.\ deBrettes. « L'illusîre géomètre Poisson a traité cette question en i83'7 (i) pour le cas des projectiles sphériqiies et en a lire les conséquences suivantes : » 1° Les portées varient avec l'azimut du plan de tir, mais entre des limites très-resserrées, car la plus grande variation serait de 2 décimètres pour une portée de 1800 mètres, dans le tir en bombe. Elle serait encore moindre dans le tir de plein fouet. De sorte que, pratiquement, l'influence de l'azimut du plan de tir sur les portées est nulle. » 1° L'influence de la rotation de la terre, sur notre hémisphère, déter- mine une déviation des projectiles à droite du plan de tir, quel que soit l'azimut de ce dernier. » Cette déviation, dont la grandeur est indépendante de l'azimut du plan de tir, peut atteindre une valeur considérable. Ainsi, d'après les calculs de Poisson, une bombe de Sa centimètres, à 4ooo mètres, dévierait de Le calcul de la déviation due à la rotation de la terre à une latitude quelconque, par la méthode de Poisson, étant très-long et par conséquent peu pratique, j'en ai employé une autre qui est très-expédilive et sensible- ment aussi exacte que la précédente, comme le montrera la comparaison des résultats obtenus par l'une et l'autre. » Cette méthode consiste fout simplement : » i" A calculer l'angle azimutal Q décrit par le plan de tir autour de la verticale passant par la bouche de la pièce, pendant la durée du trajet du l)rojectile. x La formule de M. Foucault, (i) Ô = w sin).^, dans laquelle w est la vitesse de la rotation de la terre autour de son axe de figure, X la latitude du lieu de l'expérience, quantités connues, résout la question. » 1° A multiplier la portée E, donnée par l'expérience, par sin Q. » De sorte que la dérivation A due à la rotation de la terre est donnée par la formule [a) A=:Esin5 = Esin(oA0 (i), » Les fornudes de Poisson et la formule [n) donnent les résultats suivants pour le tir des bombes de 27 centimètres à 1 200 mètres et de ^2 i;entimetres à 4000 mètres, à notre latitude. BOMBES de On',27. de 1.)'^ ,'i1. Déviation d'après Poisson i'",2o •j"',oo D(''vi:ition (l'iiprès Poisson, foriiiiili' (n) . . . i"',i7 6"',C)8 » La concordance de ces résultats confirme l'exactiludcdc la formule [a). » En appliquant cette dernière au tir des projectiles lancés parles canons rayés, on trouve, pour la latitude de Paris, les résultats suivants : (\) Pour la latitude de 49 degrés, sensiblement celle de Paris, on trouve 9= io",t)8/. ( 493) 1° Canons français de l'armer tir terre. y angle de tir E poiféi" t durée du trajet D dérivation latérale à droite (*) A déviation due à la rotation de la terre A Rapport — PROJECTILES DE /kil 2'"''. ■7" >4'> 3200'" I |00"' If 12^ ''"'98 46'" 2'", 90 o'",67 I 70 45» 2800'" 3o^ Sic'" 4 ''' oO"- 45° 3496'" 3i^ 494'" 5-, 80 85 80'' 5o° 3700'" 38" 870- 7-, 10 I 79 (*J On nomme dcrliuiiionVécavi lateial du point de chute des pi'ojcctiles oblongs de la trace du plan de tir. Les projectiles dérivent généralement toujours du même côté de ce plan. Le sens de la dérivation dépend de celui des hélices et du tracé des projectiles. Il est à droite pour les projectiles de l'arme de terre en France. >i La petitesse de la déviation dtte à la rolation de la teire auprès de la dérivation totale montre que cette déviation est pratiquement négligeable. 1" Canon anslais de Jf itiiivorth. ip angle de tir . , E portée , t durée D dérivation totale A déviatii.n due à la rotation de la terre A Rapport — IT.OJECTII.E DE i""', /O. 5" 1 800'" 6% 8 i'",3o o"',63 2800" i3%6 3'",i4 .,5 15° 4200'" i7%5 8'",4o 3'", 76 2,0 20" 6300'" 22% 5 i4'",3o 6'", 35 2,2 3o" 7200'" 33% o 20'", 3o i,,S 35° 9000'" 37% 6 28'", 00 i5™,35 1 7T8 » Ainsi, l'effet do la l'otalion de la teri'o contribue pour moitié à la dé- rivation pratique du projectile; cette influence n'est donc pas négligeable. » Cet effet déviatetir de la rotation terrestre peut donner des applications utiles à la balistique. » Ainsi : » 1° Lorsque dans notre liémisphère l'effet de la rolation de la terre ( 494 ) contribue pour moitié à la dérivation d'mi projectile vers la droite du plan de tir, si Ion change le sens des rayures du canon, l'action déviatrice de l'air change aussi. Alors les effets de la rotation terrestre et de la résis- tance de l'air se détruiront; de sorte que le projectile tombera sur la direc- tion actuelle de la ligne de tir, et aura une dérivation apparente nulle. » 0." Lorsqu'on passe d'un hémisphère à l'autre, le sens de la rotation de la terre change, et, par conséquent, celui de son action déviatrice sur le projectile. » Il en résulte que : » Si le projectile ne dérive pas sur notre hémisphère, par suite des effets égaux et contraires de la résistance de l'air et de la rotation de la terre, ils s'ajouteront dans l'hémisphère opposé et le projectile dérivera à gauche. » Si la dérivation à droite sur notre hémisphère était double de celle qui est due à la rotation de la terre, comme celle-ci changerait de signe sur l'hémisphère opposé, les effets déviateurs de cette rotation et de la résistance de l'air se détruiraient, et le projectile n'éprouverait pas de dé- viation apparente. » Ainsi, l'influence de la rotation de la terre sur la dérivation des projec- tiles oblongs peut devenir assez considérable pour être prise en considéra- tion, et recevoir d'utiles applications dans le service de l'artillerie. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Analyse des principaux marbres du Jura; par M. Ch. Mène. « En général, on nomme marbre toute variété de calcaire à grains fins susceptible de poli, et qui par sa blancheur ou par ses couleurs plus ou moins vives peut être employé à la décoration des édifices ou dans l'ameu- blement. Comme on trouve des calcaires presque dans tous les âges géolo- giques, il s'ensuit qu'il existe des marbres dans beaucoup de localités; néanmoins les gîtes des espèces remarquables sont encore assez rares. Voici, poiu- le département du Jura, ceux qui jouissent d'une certaine réputation dans le commerce : )) 1° Marbres de Molincjes. — Molinges est une commune située environ à II kilomètres sud de Saint-Claude et comprenant une population d'en- viron 35o habitants, en partie occupés à l'exploitation et an travail des marbres. Le terrain d'où l'on tire ce produit appartient à la formation néo- comienne, dans l'étage ferrugineux. On retire des carrières deux teintes de marbres : l'une est violacé clair, avec veines jaune clair, et l'autre est jaune, av.?c veines blanchâtres ou jaunâtres plus foncées. Ces échantillons ont doiuié à l'analyse : ( 495 ) Marbre Marhie violacé. jaune. Densité 2,788 2,75'5 Eau o , 006 0 , 004 Argile o , oo4 o , oo5 Chaux o,55o o,55i Acide carbonique 0,433 0,437 Peroxyde de fer o,oo5 0,002 Perte 0,002 0,001 » 2° Marbres de Molessavd. — Ce niiirbre est jaune grisâtre, d'iiii effet très-singulier; il appartient à loolilhe inférieure : le poli fait ressortir une infinité de débris de fossiles, tels que encrines, dents d'oursins (échino- dermes), cidarites, etc., avec çà et là quelques cristallisations de lamelles calcaires, qui produisent un contraste très-gracieux. Nous croyons qne ce marbre est plus employé pour les petits ornements, ses fossiles ressortant davantage que sur les grands objets, où il ne présente à l'oeil qu'un grani- lage confus. Voici les résultats analytiques obtenus sur deux échantillons : Densité.. '-*.724 2,724 Eau 0,002 o , 004 Argile... 0,020 0,0 15 Oxyde de fer 0,007 o,oo5 Matières organiques 0,006 o,oo3 Ciiaux o,536 0,540 Acide carbonique "j4^7 0,426 Perte 0,002 0,006 I ,000 1 ,000 » 3° Marbres de Saint-Amour. — Saint-Amour est un canton situé envi- ron à 3o kilomètres de Lons-le-Saunier, et comprenant 2.^00 habitants dont une certaine partie s'occupe aux carrières. Les marbres sont tirés du terrain jurassique proprement dit, dans i'élage oolilhique supériein- et inférieur. Les luiances sont assez diverses et produisent de beaux effets, dont quel- ques uns sont susceptibles de rivaliser avec les plus beaux échantillons connus. Marbre rosé. Deiisitc- ■i,']b^ Eau 0,008 Oxyde de fer 0,00g Chaux 0,542 A reporter o,559 o , 555 o,543 o,544 Marbre Marb:e Marbre jaunâtre. violacé. rougeâire veiné, ■■Î.739 a, 802 = ,74S 0,006 0 ,oo5 0,004 0,009 0,010 o,oo5 0,540 0,528 0,535 ( 49^^ ) Marbre Marbic Warbie Marbre rosé. j:inuâlrt. violacé. rouj;('àlr-e veiné. Report 0,559 0,555 0,543 0,544 Acide carbonique. . . 0,4^6 o,43o 0,426 o,43o Argile 0,010 0,013. o,025 0,021 Perte o,oo5 o,oo3 0,006 o,oo5 1,000 1,000 1,000 1,000 » 4° Marbres de Crnns. — Le marbre de Craus t'st peut-être le plus sin- gulier que nous ayons rencontré : il est jaunâtre-brun; ses veines forment des filets bruns imitant parfaitement des fibres ligneuses, contotn-nées de manière à imiter des nœuds de bois. En voyant des marbres de cette loca- lité, on croirait voir des imitations artificielles de bois. C'est lélage juras- sique inférieur qui donne naissance à cette disposition particulière. Crans est situé dans l'arrondissement de Poligny. Voici l'analyse de ces échantillons : Marbre foncé. Marbre clair. Densilc 3,oo5 3,iot Eau o , 008 0,010 Chaux o,5io o,5o5 Acide carbonique o,4o5 o,4oo Oxyde de fer 0,022 o,oi8 Argile o,o5o o,o65 Matières organiques o,oo3 0,002 Perte 0,002 0,000 I ,000 1 ,000 » 5" Marbres de Chassai. — La commune du Chassai est située dans l'ar- rondissement de Saint-Claude, à peu de distance de Molinges. Le terrain néocomien y fournit une variété assez estimée, dont la nuance est presque pareille à celle des marbres de Molinges, mais dont les veines diffèrent; au lieu d'être grandes et ovales, elles affectent la forme de petites lentilles; leurs teintes sont plus vives, et par conséquent, dans certaines circonstances, ces marbres sont préférés à ceux de Molinges. L'analyse a donné : liensité 2,785 Eau o , oo5 Argile 0,010 Chaux o,?)47 Acide carbonique o,43o Peroxyde de fer o,oo5 Matières organiques 0,001 Perte 0,002 1 ,000 ( 497 ) » 6" Marbres de Saint-Ylie. — La commune de Saint-Yiie n'est située qu'à 4 kilomètres de Dole, dans le terrain jurassique supérieur, qui fournit en même temps des marbres, des pierres à bâtirtrès-renotnmées et enq^loyées surtout à Dôle. Les marbres que nous avons eus de cette localité sont de deux sortes : les uns à apparence grisàlre, d'un effet peu varié, et les autres jainiâtres avec veines rougeâtres très-agréables. L'analyse a donné pour trois variétés : (irise. nai]j;eâlre. Autre roiigcàlre. Densiié 3,ooo 2,97") ■J.jGS Eau o,oo5 0,006 (),oio Chaux 0,540 o,536 o,5-2o Acide cirbonique 0,421 o,4i6 o,4io O.xytle (le ler 0,010 0,012 OjOin Matières organiques. .. . 0,002 0,000 o,oo5 Argile (),oi5 o,o3o o,o33 Perte o,oo'j 0,000 o,oo5 I ,000 I ,000 I ,000 )) 7° Marbres de Coiisance. — Cousance est situé dans la partie inférieure de l'oolitbe; ses marbres sont grisâtres-bleus, et veinés par des lignes filamenteuses noirâtres; quelques-uns sont jaunâtres avec filets bruns ou jaune foncé ; leur effet est assez beau, mais ils ne présentent que des types assez ordinaires. Voici l'analyse des échantillons que nous avons eus entre les mains : lileiiâlre. Jaune funcé. Jaune clair, nensilé 2,63:) 2,S!)5 2.6"7 Eau 0,007 0,009 o,oi5 Chaux o,5io o,5i8 o,6o5 Acide carbonique 0,401 o,4oo o,3c)7 Oxyde de fer 0,017 0,010 0,007 Matières organiques. .. . o,oo5 0,002 0,000 Argile o,o55 o,o58 0,076 Perle o,oo5 o,oo3 0,000 i ,ono I ,000 I ,000 » 8'' Marbres de Villelle-lès-Cornod. — Cette exploitation est peu impor- tante, et les produits qui ont eu ancieimement tme certaine réputalion sont aujourd'hui à peu près abandonnés, sauf pour les environs de cette loca- lité. Les marbres de Cornod sont blancs, grisâtres et jaune paille : les fos- siles en débris les rendent assez agréables à l'œil. Voici leur analyse : 'J. H. 18G6, 2™^ Scmetre. (T. LXIll, ?io 12.; ^7 (498 ) Densité Eau Chaux Acide carl)oniquc. Argile Oxvde de fer . . . Perte BlancbMre. 2,8o5 0,002 o , 545 o,43o 0,017 (rares o , 006 Jatmâtro. 2, -Sa 0,007 0,540 o,4->.8 0,020 traces o , oo5 I ,000 1 ,000 » 9° Marbres de Prilz. — Le ferrifoire de la commune de Pratz est situé dans le teri'ain crétacé, et les carrières ouvertes dans luie partie de l'élage néocomien ont laissé voir des marbres rosés et violacés que l'on peut rapprocher de ceux de Moliiigeset de Chassai : leur Ion est moins vif et ne convient que ])our certains usages. L'analyse a donné pour cette variété : Densité Eau Chaux Acide carbonique Argile. Oxyde de fer Perte 2,910 0,OJO 0,532 0,425 0,025 o,oo5 o,oo3 » 10° Marbres de Damparis. — Les marbres de Damparis ont beaucoup d'analogie avec ceux de Saint-Ylie, dont, du reste, ils ne sont éloignés que de quelques kilomètres; ils sont situés dans le même terrain. Damparis est luie commiuie de 800 habitants aux environs de Dôie. L'analvse nous a donné les chiffres suivanis : Variété Variété Variété blanc-rougeàlie. violacto. j.iunâtre. 3i6i7 '.i.too 2,(),S,') 0,017 o ,o3o Densité Eau Argile Calcaire " î94° Matières organiques. . . . 0,002 Piotoxyde (le fer o,oo5 Peroxyde de fer o,oo5 Perle o , 00 1 Variété vie ilacio. •2 ,:oo 0. ,oi5 0, ,032 0, ,933 0, 002 0, ,oo3 0, ,010 0 ,oo5 I ,000 o , 020 o,o3o o,g35 0,000 0,000 o,oo5 0,010 » 11" Marbres de Nanlcy. — Ces marbres appartiennent à l'oolithe in- férieure (\n terrain jin-assique, 011 ils sont en contact avec les alliivions de ( 499) la Bresse, qui les recouvre en partie. Ces marbres ont une couleur jaunâtre detiii-claire : des fossiles ressortent sur cette teinte avec une nuance plus claire et demi-claire, ce qui produit lui effet assez original. Variété claire. Variété l'oncée. Dcnsilé 2,610 2,fi83 Kaii 0,020 0,018 Oxyde de fer 0,010 0,020 Chaux 0,520 0,525 Acide caibonique 0,4 1 5 o,4o2 Argile o , o35 o , o3o Perte 0,000 o,oo5 I ,000 I ,000 u I 2° M(trb)ts de Rolalie)'. — La comuuino de Rotalier est située environ à 12 kilomètres sud de Lons-le-Saunier, sur un lambeau de terrain juras- sique d'oolithe supérii ure, lecouverte en partie par du terrain bre.ssau. Ce marbre est de deux sortes : gris et chocolat. La variété grise ne se conserve pas très-biei5 à l'air. Voici leur analyse : Variété cliocolat. DeiLsito 3,o3o Eau o,oo5 Oxyde de fer o,o?.o Matières organiques 0,000 Argile o , 020 Calcaire o ,f)5o Perte . . o,oo5 1 ,000 » Dans le Jura, on distingue les marbres parleur couleur, où ils portent les noms suivants : lu ocatclle jaune, foncée; Arable dorée; brocalelle violetle, rosée, fleurie; Lanmrline, elc. » PHYSlOLOGlli. — Sur la vision des Poibsons et des Amphibies ; par M. Félix Plateau. « Le but de mon travail est surtout de faire connaître la véritable raison pour laquelle les Amphibies voient nettement dans l'air et dans l'eau. » Un examen approfondi de l'oeil des Poissons m'a montré que non- seulement le cristallin de ces animaux est toujours presque sphéricjue, ainsi qu'on le savait depuis longtemps, mais de plus que la cornée, même chez quelques espèces citées à tort comiiie ayant cette membrane fort con- 67.. Variélé grise 2 ,G8o 0 ,oi5 0 ,017 0. ,008 0 , i5o 0. ,807 0; ,oo3 I . ,000 ( 5oo ) vexe, est coiistamnieiit Irès-aplatie au devant de la lentille et sur une lar- geur égale :ui diamètre de cette dernière. » Je prouve ensuite théoriquement, en me basant sur ces données ana- tomiques, que les animaux purement aquatiques doivent voir distincte- ment dans l'air, et j'établis la réalité de ce fait par des expériences assez nombreuses, permettant de déterminer la distance de vision distincte des Poissons (Inns l'air et dans l'eau. J'ai trouvé, en outre, que cette distance est à frès-peu près la même pour les deux milieux, comme me l'indiquait d'ailleurs la théorie. » Montrant ensuite, et par les recherches des anatomisfes et par les niieuiK's propres, que les yeux des animaux appelés généralement Amphi- bies sont construits, quant à la cornée et aux milieux réfringents, sur le type de ceux des Poissons, j'arrive nécessairement à une explication ^imJ)le de la netteté de vision des Amphibies dans les deux milieux, et je vérifie également le fait par l'expérience. » Bien qu'où ait reconnu chez les Amphibies la présence du muscle ciliaire^ principal agent de l'adaptation, ces animaux, en passant de l'eau dans l'air, n'ont donc nul besoin, pour voir à la même distance, démettre ce pouvoir en jeu; ils ne s'en servent probablement que lorsqu'ils veulent distinguer dans l'air des objets très-éloignés. » SÉRICICULTURE. — Indication des principales localités oit commence à se développer la culture de l'Àilanle; par M. Giéki.\-Méneville. (^Extrait.) « L'Académie des Sciences a toujours accueilli avec bienveillance les communications que j'ai eu l'honneur de lui faire au sujet de mon acclima- tation d'insectes producteiu's de soie, autres que le ver à soie du mûrier. En conséquence, je crois qu'd est de mon devoir de lui faire connaître les progrès de cette importante question d'économie rurale, tu lui signalant (pielques-unes des localités où elle commence à se dévelo|)per. J'indiquerai aujourd'hui les belles cidlures d'Ailantes (7 à 8 hectares) de l'un de mes collaborateurs les plus distingués, de M. Givelet, propriétaire du domaine de Flamboiii (sur la ligne de IMulhouse) et auteur d'un Traité sur C Atlante et son bombyx; les plantations que l'administration des chemins de fer de l'Est a fait faire sur divers points de son vaste réseau, et les miennes à la ferme impériale de Vincennes (annexe). ). Il V a en ce moment^, sur ces plantations, de nombreux vers à soie de l'Allante, qui s'y développent et commencent à y donner leur soie, malgré les temps pluvieux et les tempêtes qui régnent depuis deux mois. • ( 5o. ) » On voit aussi de nombreux vers à soie en voie de prosjîérité sur plu- sieurs talus des cliemins de fer de l'Est où des plantations d'Allantes ont été faites, à ma sollicitation, depuis trois ans. Il y a, entre autres, des éduca- tions entre Esbly et Meaux, à la station de Jallons-les-Vignes, près Cliàlons, à celles de Vitry-la-Ville, de Troyes, de Nancy et de Vesoul. » Tous ces sujets, provenant de graines fournies par M. Givelet, sont élevés en plein air et sous la direction de MM. Merreaux, Martin, Mouquot, Michel, Hubert et Potier, chefs de section de la voie. » On peut encore voir ma seconde récolte de cette année au laboratoire de sériciculture comparée de la ferme impériale de Vincennes (annexej, et il y a aussi de ces vers sur une magnifique plantation faite [jar les soins de M. l'ingénieur du chemin de iér de Vincennes, près de la station du parc de Saint-Maur. » Si, en ces temps de voyages, quelques-uns des savants Membres de l'Académie se trouvaient dans une des localités que j'indique, ils pourraient visiter ces éducations, où ils seraient reçus avec le plus grand empresse- ment. » MÉTÉOROLOGIE. — Halo solaire observé à Angers, le 3o août i 866; par M. C. Dechaume. « Le 3o août dernier, à 5'' 9™ du soir, j'ai observé à Angers un grand halo solaire (au rayon de 46 degrés) présentant deux particularités qui m'ont |)aru dignes d'être signalées, car je n'en trouve aucune indication, ni dans les œuvres d'Arago où il est souvent question des halos (i), ni dans les Traités de météorologie, ni dans les observations de MM. Bravais, Renou, etc. » Voici d'abord la forme générale du phénomène lumineux. L'arc visible étaitsimple et avait les deux tiers d'une circonférence, comuiencant brusque- ment vers l'ouest, à aS degrés environ au-dessus delà projection, sur le plan du halo, d'une droite horizontale passant parle centre apparent du Soleil, et finissant, par conséquent, vers l'est, à 85 degrés environ au-dessous de cette même droite. Cette couronne, de 4 à 5 degrés d'épaisseur, était d'un blanc très-brillant, à bords assez nettement accusés, surtout à l'extérieur. (C'est souvent le contraire qui a lieu, la limite du bord extérieur est difficilement assignable.) Elle n'était accompagnée d'aucune nuance irisée, eu égard sans (i) Notamment Mémoires scientijiques, t. II, p. 67'j à 691. ( 502 ) doute à la vivacité de la lumière dont le ciel était éclairé en ce moment, malgré la présence d'un petit nuage gris foncé qui couvrait le Soleil et occu- j)ait, sur la partie occidentale du cercle limité par la couronne, une étendue évaluée approximativement à la dixième partie de l'aire de ce cercle. » Quoique vu en cliemin de ter et à grande vitesse, le halo m'a paru, durant les onze minutes d'observation, permanent dans sa forme générale, parfaitement circulaire, très-régnlier d'épaisseur, très-uniforme de teinte et d'éclat, excepté à la ])artie supérieure où se trouvait une espèce de facule plus brillante, sorte de parhélie incomplet, ou point de contact d'arcs tan- gents à branches invisibles. (' he Soleil, fort difficile à distinguer nettement alors et même à regarder, ne |)résentail plus qu'iuie forme indécise, une tache blanche elliptique irré- guiière dont le grand axe était horizontal et Irès-allougé, ce qui annonçait une tendance à h formation d'un cercle parhélique. Le ciel, nébuleux clans le voisinage du Soleil, était assez clair à l'est quoique légèrement voilé par des vapeui's blanchâtres et jiarsemé de cirrus et de cii'ro-stratus légers cjui formaient le fond général hou.ogène, le sulistratum sur lequel se détachait le brillant météore. ^lais, à la partie supérieure occidentale, où la couronne était interronij)ue, se trouvait un segment obsciu- formé par un grand strato- nimbus, s'étendant très-loin à l'ouest, surmonté de cumulus nombreux de plus en plus déliés et vaporeux en allant vers le zénith. » J'ai dit qu'on ne voyait pas de nuances irisées près des bords du halo ; toutefois, l'eutre-couronne, c'est-à-dire l'espace compris entre le halo et le Soleil, était d'une teinte particidière, généralement d'un bleu mat très-pâle, tirant sur le violet et le rougeâtre vers la couronne, nuances légères et fugi- tives. » J'ai cherché vainement à découvrir certains autres phénomènes qui accompagnent souvent les halos de l'espèce dont i\ est ici question, savoir : les couleurs irisées, les arcs tangents, les parhélies, le cercle parhélique, le petit halo intérieur (au rayon de 22 degrés), le plus fréquent dans nos lati- tudes, etc. Je n'ai i-emarqué que les deux parlicularités suivantes, objet spécial de la présenli; couununication. » D'abord la couronne blanche, eu égard à une légère dégradation de teinte vers ses bords. (surtout vers le bord intérieiu), avait plutôt l'aspect d'un anneau, d'un love, que celui d'une figure plane. De plus, dans les deux dernières minutes d'observation, ce tore a pai-u animé d'uîi faible mouvement iïcnioidcmml sur lui-même de dedans en dehors; effet comparable, mais à un degré bien moins marqué, à celui des fumées blanches ou couronnes que ( 5o3 ) présentent les bulles d'hydrogène phosphore en brûlant spontanément et en s'élevant dans un air parfaitement calme (i). » La seconde particularité a trait à des prolougeinenls de rayons hlaïus, ayant visiblement pour centre la position apparente du Soleil, tous exté- rieurs à la couronne et formant autour d'elle une espèce de gloire, très- prononcée dans la région supérieure du halo. Ces rayons divergents, larges à leur naissance comme le quart de l'épaisseur de la couroime, |)resque aussi blancs, presque aussi éclatants qu'elle, laissant entre eux des inter- valles à peu près égaux entre eux et deux ou trois fois plus grands que l'épaisseur de la couronne, s'allongeaient, sur un fond vaporeux à teinte uniforme, jusqu'à inie distance égale à la moitié et même aux deux tiers du rayon de la couronne et allaient en diminuant d'éclat et de largeur à partir du bord extérieur du halo que quelques-uns de ces faisceaux iiniiineux touchaient à peine. >) Si la manifestation des rayons centrifuges, divergents en forme de gloire, peut être regardée comme un effet de radiation, analogue à celui qui se produit assez fréquemment, et même d'une manière plus marquée, sur les nuages dans les circonstances ordinaires, ou quelquefois d'une façon grandiose dans certaines éclipses de Soleil, il est plus difficile de se rendre compte de la forme en anneau, en relief, de In couronne blanche, et siutout de son mouvement d'enroulement. Ces deux derniers effets étaient-ils dus au mouvement rapide de translation de l'observateur (mouvement en ligne courbe, du nord au sud et au sud-ouest)? Cela parait peu probable, car toutes les autres apparences du phénomène sont restées les mêmes et l'enroulement n'était pas en sens contraire du déplacement de l'obser- vateur, mais bien concentrique au Soleil ou plutôt à l'axe du tore. Étaient-ils le résultat d'un affaiblissement graduel et assez rapide de la hunière blanche du halo, se propageant du bord extérieur au bord intérieur, j)ar suite peut-être d'un déplacement ou d'iui changement de forme dps petits cris- taux de glace, cause première du phénomène? Ou bien étaient-ils dus à un changement continuel dans les axes ou l'épaisseur de la couronne (a)? Ou enfin étaient-ce de pures illusions d'optique provenant de la fatigue éprou- vée aux derniers moments de l'observation? Je l'ignore. En tout cas, ces (i) CeUe forme viendrait contredire la signification du mot /la/o qui vient de «Aas-, aire, surface. (?) Arago dit que les couronnes des halos solaires et lunaires ont un diamrtie pripriiicl- Icment variable [Notices scientifiques, t. I, p. 9,63). ( 5o4 ) illusions elles-mêmes resteraient encore à expliquer. C'est pourquoi j ;n |)oiis('' «itiil pouvait être bon d'appeler siu' ces faits raiftntion tles obser- vateurs, afin qu'ils pussent les vérifier à l'occasion. » T.a durée totale du i)hénomène a été de plus d'un quart d'heure, car au moment où j'ai commencé à le voir, c'est-à-dire .5'' 8™, il était déjà dans son plus grand développement, et je ne l'ai perdu de vue qu'à 5'' 19™, en entrant en gaie. » Quant aux phénomènes météorologiques concomitants, ils ne présen- taient rien de particulier : la température, la pression barométrique et l'état hygrométrique, accessoires d'ailleurs à la manifestation du halo dans la région glacée des nuages, étaient ordinaires pour la saison. Je dois ajou- ter néanmoins que la journée du 3o était relativement plus chaude (22 de- grés) que la précédente et que la suivante. Pendant la nuit du 3o au 3i et dans la ni.ilinée du 3 1 , il a plu assez abondamment, comme il arrive ordi- nairement après l'apparition d'un grand halo. » PHYSlQnii DU GLOBli. — Sur le Iremblemenl de terre du i4 septembre 1866, à 5'' lO'" (lu )iintiii. Note de M. G. R.wet, présentée par AI. I,e Verrier. « D'après les lettres publiées dans les journaux et d'après les nombreux documents transmis à l'Observatoire impérial de Paris, le tremblement île terre du i4 sei)teinbre a été ressenti sur une étendue considérable de la France. .Sur la carte ci-jointe, nous avons indiqué par un point noir les po- sitions des stations d'où des renseignements nous sont parvenus. Les points où le tremblement de terre a été observé peuvent être renfermés dans un polygone dont Paris, Auxerre, Tournus (Saône-et-Loire), Montbrison, Bor- deaux, Nantes et Rouen seraient les ])rincipaux sommets; c'est dans l'Indre- et-Loire et dans le Loir-et-Cher que les secousses ont été les plus violentes. » Le phénomène s'est produit le vendredi i4 septembre vers S*" 10'" du matin (temps moyen de Paris); c'est du moins l'heure indiquée par le plus grand nombre des observateurs et par toutes les personnes que le voisinage des i liemins de fer met à même de mesurer exactement le temps. La concordance entre les heures est fort remarquable et |)rouve le soin extrême mis à noter les diverses particularités de celte pertur- bation. » Les ondulations ont été au nombre de deux, dirigées, la première sui- vant la ligne ouest-est, la seconde suivant la ligne sud-nord. » Ces deux mouvements ont eu heu à quelques secondes d'intervalle, en CARTE DU TREMBLEMENT DE TERRE DU 14 SEPTEMBRE 18G6 à 5"l(raTiMatiii. Par M'" G. RAYET ( Observatoire Jmpérial.) ^n- dei antllatioru- le noml>rc. des pctiiuis fjl prapjrCcjnrteé à V intensité de La.Jecausse he- c/iiffre plojré au. desjuj des j,oinLs indic^iie le nomire der osciUaUonj- refsenlier Lej courbes ruiires sont leslicjnes isobaromélrùjues a 7 . dit mahiz . C'omjteJ' lendiordef Séances de L'Aeidemie des Sctences TStrue T.XIIJ (Séance du f^.iejrhmire lS66.) . ( 5o5 ) sorte que la considération seule des heures ne donne pas les moyens d'assigner celui des deux ébranlements qui s'est produit le premier. Toutefois la Note qui nous a été transmise par l'instituteur de Chousy (Loir-et-Cher) permet de déterminer l'ordre de leur succession. Voici ce qu'écrit cet observateur r « Ce matin, i4 septembre, à 5'' 7™, nous avons éprouvé une forte » secousse de tremblement de terre; quelques secondes après, une " nouvelle secousse, plus forte que la première, s'est fait sentir. Les ondu- » lations de la première allaient de l'ouest à l'est ; celles de la seconde du » sud au nord, h Ainsi se trouverait établie la succession des deux ébran- lements que la très-grande majorité des personnes ont sentis. » L'effet de la secousse ouest-est a été dominant dans la Dordogne, la Haute-Vienne et la Charente d'une part; la Loire-Inférieure et l'Orne d'autre part. » La secousse sud-nord s'est surtout fait sentir dans l'Indre, l'Indre-et- Loire, le Loir-et-Cher, l'Eure-et-Loir, la Seine-et-Oise et la Seine. L'Indre- et-Loire, le Loir-et-Cher sont les départements où son action a été la plus violente; à Paris, les effets ont été faibles. D'après plusieurs observateurs, cette oscillation s'est composée de trois ou quatre secousses fortes et rap- prochées. » A Périgueux [Echo de la Dordogne), la secousse ouest-est a été si vio- lente, que dans plusieurs maisons des étagères ont été renversées et des cloisons lézardées; le bruit était celui que produit un train lourdement chargé entrant dans un tunnel. A Niort, les meubles ont été ébranlés, les vitres ont vibré. A Luché [Sarthe (M. Fleurinel)], des personnes qui travail- laient ont été obligées, afin de ne point tomber, de s'adosser à des murs. B L'ondulation sud-nord a été plus puissante et son ébranlement a, dans quelques cas, produit des dégâts. » A Saint-Marc, près d'Orléans [Journal du Loiret), une femme et un maraîcher ont été renversés, des fenêtres brisées et des portes ouvertes. A Meung (Loiret), dans des maisons de construction solide, les sonnettes se sont mises à tinter. Au château de Lancosne [ Vendœuvres, Indre (M. L. Crombez)j, où les murs ont jusqu'à 3 mètres d'épaisseur, les portes cla- quaient et des plâtres se sont détachés ; dans les environs, un ouvrier qui se rendait au travail a été renversé. Au château de la Choltière, près du Blanc (M. de Blémur), les sonnettes ont tinté. A l'École normale de Chartres [M. Person), on a observé l'agitation des meubles, la chute des objets placés sur des plans inclinés, le craquement des plafonds et des cloisons. Au château de Montrésor, près d'Amboise (M. Barré), des pierres ont été C. F.., 1866, am^ Semeslre. (,T. LXIM, N" 12.J 68 ( 5o6 ) détachées dos parties élevées des bâtiments et des meubles ont roulé. Au village de Montrichard [Loir-et-Cher (M. Bachellierj], les pavés des rues ont été disjoints, une fissure s'est formée entre chacun d'eux. Dans les envi- rons de Romorantin (le maire de Maray), les corps légers placés sur des surfaces polies ont été déplacés. .. D'après plusieurs observateurs (M. C. Mallat, à Saint-Amand; l'insti- tuteur d'Oucques), les animaux, chiens, chats et oiseaux, se sont agiles comme à l'approche d'un orage. » A Henricheniont [Cher { l'instituteur)], le tremblement de terre a été précédé d'un éclair sans tounerre. Dans quelques points situés à la limite du Cher et du Loir-et-Cher (M. Ch. de Périgny, à Ouchamps), on a cru en- tendre un roulement de tonnerre éloigné. Au moment du phénomène, l'aiguille aimantée et le télégraphe éleclrique n'ont éprouvé aucune |)ertur- bation bien sensible (Note de M. Person, de Chartres). » Le bruit sourd, si souvent comparé au roulement d'une voiture ])esante roulant rapidement sur le pavé, a été entendu par un grand nombre d'ol> servateurs; en général^ il a précédé les trépidations du sol; rarement le son s'est prolongé après la fin des oscillations. » Aucune circonstance météorologique bien remarquable ne semble avoir accompagné ce tremblement de terre. Dans la soirée précédeute (i3), le temps était calme sur le nord de la Frauce; dans la nuit le baromètre a baissé sur l'Angleterre et le vent est revenu au sud-ouest sur les côtes de la Manche. Dans la journée du i4, niie assez violente bourrasque a soufflé sur le nord de l'Europe; mais on ne saurait attribuera une dépression atmo- sphérique qui a fait descendre le baromètre à 743 millimètres seulement le dévelo|)pement de force nécessaire pour ébranler une a;issi vaste étendue de pays. Au moment même du tremblement de terre, le vent s'est apaisé dans quelques points, tandis qu'il redoublait dans d'autres. » Pour compléter cette Note, nous ajouterons qu'une première oscilla- lion peu importante a été remarquéepar quelques observateurs (M. Handou, a la Ferté-Saiiil-Cyr; M. Sergent, à Méréville) vers 2 heures du matin (1). (i) Outre les observations mentionnées dans le texte, nous nous sommes utilement servi pour noire travail des documents imprimés dans le Moniteur, la Patrie, la Presse, la Fraiiec, VAvenir national, V Étendard, qui sont envoyés cliaque jour à la direction de l'Observatoire, et des observations communiquées par les personnes suivantes : CnAnENTE-lNKÉRiEunE. M.M. Lenoble [la Courbe), Cotard [Brisambourg], Gérante [Munt- guyon). — Cher. MM. Boulin (Fignoux-sur-Baranjon), rAdjoint au Maire (Saint-Fhrent), l'Insti- ( 5o7 ) M. LE Secrétaire perpétuel signale un ceriain nombre d'autres cotiiniu- nications relatives au tremblement de terre du i4 septembre, et qui sont adressées : d'Angers, par M. Decbarme; de Baracé (Maine-et-Loire), par M. l'abbé Milliére; de Vendôme, par M. Chaulanl; d'Orsay (Seine-et-Oise), par M. A. Guillemin; de Versailles, par M. Bérkjny ; de Paris, par iH. Prou ; de Vouneuil-sur-Vienne, par M. Pierrugues; de Tournus (Saône-et-Loire), pav M. Trémaiix. Ces communications confirment, dans leurs détails essen- tiels, les documents contenus dans la Note précédente. Un propriétaire de Nogent-sur-Marne rapporte que la cloche de la grille extérieure de son habitation a sonné. Les personnes couchées dans leiw lit ont été secouées, les unes jiar un mouvement semblable à celui d'un berceau d'enfant, les autres par un mouvement dans le sens de la tête aux pieds, suivant la direction des lits; l'oscillation a paru dirigée du nord-est au sud ouest. Les lits se sont éloignés des murs, mais ne sont pas revenus contre les murs, au moins ceux dont la diiection était à peu près de l'est à l'ouest. M. Ramox de la Sagra adresse à l'Académie des œufs provenant de l'île de Cuba, et pondus de iSS^ à 1860. a La matière jaune des œufs, dit l'auteur, ayant été l'objet de recherches intéressantes pour et contre la théorie des générations spontanées, il m'a paru qu'il pourrait être utile de les renouveler sur de vieux œufs, dont l'âge est établi d'une manière certaine. » (Renvoi à la Commission des générations spontanées.) tuteur (Graçar), Thouvenel (Saint-Florent-siir-Cher), Roger [la Brosse). — Creuse. M. Duraont (Giiéret). — Eure-et-Loir. MM. Princiiial du Collège [Nogent-lc-Rotrou], Collier-Bordier (/^ocej), Person [Clinrtrcs). — Indre-et-Loire. MM.de Tastes [Tours), Daudet [Balesmes), l'Instiluleur [Mo/itrésor), BArré (Montrésor), Moreau [hi Tour-Snir/l-Ge/in) , Bellence (P^ouvray), Mabire (Preuilly). —Loiret. MM. Flattet [Châteauneuf), Albert Viger (fargcnn). — Loir-et-Cher. MM. Landon (Ferté-Sni/ii-Cyr), Arnaud-Tizois (Shis), Thiercelin [T'ille-aiix-Clercs), Duveau (Romornritin), Collinet [Liissnc), \o\sin [Snrgé), Neil [Bnursay), Couetle [Orchaise), Pourmarin ( Ce/fe'), Venangeon (Saint-Rontnin), ^uib [ni/ai-nri/), Peschard (Mulsans), Gombard [Ferté- Imbault), Guérin [Baitloii), Roniieu [Sclles-sitr-Chcr), Boudevillard (Riiari), Pelet [CImumont), Taillandier [Saint- Bohaire), l'Instituteur (Montils), Rousset [Fontaine), Brunet [Nouan). — Maine-et-Loire. M. l'Instituteur [Clmrensilly). — Sartiie. MM. Lecomte (/« Chartrc), Mon- tagne (J/n/wrn). — Seine. MM. Gluck aîné [Paris), Delaselle [Paris), Pottier [Paris), Bajen [Ternes), Dessaignes [ Bnulogne-sur-Seinc). — Seine-et-Marne. MM. Rhoanet et Fleury [Chatt- conin). — Seine-et-Oise. MM. Sergent [Méréi'illc), Paul Gor [f'auhatland), E. Crétien [Ram- bouillet). — Vendée. E. Petit [Mareuil), de Caligny [Fontenaj). — "Vienne. MM. Moreau [Ci- l'raj), Chauveau des Roches [Quiiiçar), le Maire [Cliarrou.r], Dervaux [T'ivone). ( 5o8 ) M. Caminadk adresse un certain nombre d'exemplaires d'un travail imprimé sur du papier fait avec la racine de luzerne. Il sollicite de l'Aca- démie l'examen de cette découverte. 31. Garrigou demande et obtient l'autorisation de retirer un Mémoire déposé par lui le 29 août 1864, et ayant pour titre : « Étude géologique sur les eaux sulfureuses d'Ax «. La séance est levée à 4 heures trois quarts. E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 10 septembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Les Merveilles de la Science; par M. Louis Figuier. 5* série : Chemins de fer. Paris, 1866; in-4°. Analyse et sjrnthcse de i épidémicilé cholérique; par ]NL S.-E. Maurin. Marseille, 1866; br. in-8°. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) La Puériculture, ou la Science d'élever hygiéniqiiement et physiologiijuement les enfants ; par M. A. Caron. t.^ édition. Paris, 1866; in-12. Commission liydrométrique et Commission des orages de Lyon. Résumé des observations recueillies dans les bassins de la Saône, du Rhône et de quelques autres régions. i865, 22'' année. Sans lieu ni date; i vol. grand in-8°. Discussion de la loi sur l'amortissement. Discours de M. Chevandiek dk Valdrôme, séance du 9 juin 1866. Opuscule in-8°. Specifica... Remède nouveau et topique du choléra asiatique; par M. P. CuRTi. Naples, i865; br. in-S''. (Lu suite du Bulletin au prochain numéro.) ERRATA. (Séance du 20 août 1866.) Page 35 1 , ligne 9, au lieu de oscillation de S;itnrne, lisez occultalion de Saiurne. (Séance du 3 septembre 18G6.J Page 424, ligne 5 en remontant, nu lieu de ne se présente pas, lisez ne se présente Ljene- ralement pas. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 2i SEPTEMBRE 1866. PRÉSIDENCE DE M. LAUGIER. aiE^IOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Pasteur f;iit hommage à l'Académie d'un ouvrage intitulé : Eludes sur le vin. Ses maladies : causes qui les proi'oqueni. Procédés nouveaux pour le conserver el pour te vieillir, et présente à cette occasion les observations sui- vantes : « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie de l'ouvrage sur les ma- ladies des vins dont j'ai déposé le texte sur son bureau, dans la séance du i3 aoîit dernier. Cet ouvrage a été imprimé avec un grand soin à l'Impri- merie Impériale, et est accompagné de 3o planches gravées en taille douce et coloriées. Il se compose de trois parties et d'un appendice. 1) Dans un court avertissement j'expose que l'Empereur, préoccupé du préjudice que les altérations spontanées des vins portent au commerce de cette denrée, d'une importance si grande pour notre pays, avait daigné m'inviter, il y a trois ans, à diriger mes recherches vers la connaissance des maladies des vins et des moyens de les prévenir. Les traités de commerce n'ont pas donné les résultats qu'on en attendait au point de vue de l'exten- sion de la production vinicole. La France et l'Algérie pourraient alimenter tous les marchés du globe, si l'on savait éviter les maladies auxquelles les C. R., i86C, 2™= Semestre. (T. LXIU , «« 13.) ^9 ( 5.0) vins sont sujets pondant les transports par lerro et par mer, et lorsqu'ils sont parvenus à leiu' destinatioii. Dans certaines contrées tle la France, le sol et le climat sont si bien appropriés à la culture de la vigne, qu'en 1864 le seul déparlement de l'Hérault a produit plus de sept millions d'hecto- litres de vin, et, en i865, plus de dix millions d'hectolitres. » La première partie de l'ouvrage renferme la description des maladies des vins et des ferments qui les occasionnent. » La deuxième traite de l'influence de l'oxygène dans les pratiques de la vinification. » La troisième, enfin, fait connaître un procédé industriel de conserva- tion des vins, dont la propriété et le négoce sauront tirer, je l'espère, un immense profit. Déjà l'Académie a reçu à ce sujet une communication im- portante de M. H. Mares, l'un de ses Correspondants, et je sais que de di- vers côtés des essais sont tentés par beaucoup de personnes. Ce procédé est très-pratique, puisqu'il n'est qu'une extension du |)rocédé des conserves d' Appert. » J'a|)pelle l'attention sur un Rapport contenu dans la troisième partie de l'ouvrage, Rapport émanant d'une Sous-Commission désignée par la Conuiii.s- sion syndicale du commerce des vins dans Paris. La dégustation par des personnes exercées est toujours le critérium auquel il faut avoir recours en dernier ressort pour juger de la valeur comparée de divers échantillons de vins. Je devais donc solliciter l'appréciation, à ce point de vue, dés per- sonnes le plus autorisées. Les détails de la dégustation des vingt et ime espèces de vin ([ue j'ai soumis à MM. les membres de la Commission, et les conclu- sions de leur Rapport, mettent en évidence les l)ons résultats que l'on peut attendre de la pratique du chauffage, pour les sortes les |ilus diverses de vins naturels, depuis les plus communs, tels que les vins de coupage du com- merce de détail dans Paris, jusqu'aux vins des plus grands crus de la Bour- gogne. Ainsi tombent devant l'autorité des faits et le jugement d'hommes compétents les conti-adiclions qui se sont fait jour au sujet de la généralité d'application du procédé dont il s'agit, contradictions auxquelles j'avuis jugé sans utilité de répondre, tant que mon ouvrage et le Rapport ile à auge à deux Itquidcs; par M. Zamwski-Mikorski. (Renvoi à la Commission nommée poui une communication du inciuc au- teur sur la pile, Commission qui se compose de MM. Becquerel, Fizeau, Edm. Becquerel.) « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un nouveau |)erfeclioiuiemenl de la pile à deux liquides ; il consiste surtout à la remplir et à la vider d'ime manière expéditive. » La partie à demeure présente une succession alternative de diaphragmes poreux et de charbons isolés. M Lorsqu'on verse le liquide dans l'une des cases, une rigole pratiquée à la partie inférieure le transporte immédiatement dans tous les comparti- ments analogues, dans ceux-là uniquement, et l'appareil fonclioiuie sur-le- champ. La force du courant augmente à mesure qu'on remplit l'auge. » Lorsqu'on procède au vidage, on ajoute un peu de liquide; le niveau normal s'élève et amorce de chaque côté un siphon, dont la branche exté- rieure est mobile,. à l'aide de tubes en caoutchouc, et dont la branche inté- rieiue, presque entièrement cachée par le mastic, sort de la rigole. On n'a pas besoin, en un mot, de déplacer l'auge pour la vider. » Les plaques de zinc, c|ui sont mobiles, reposent sur le charbon, qui offre à sa base luie saillie, de manière que le poids du métal établisse seul une communication directe. On peut retirer une de ces plaques sans inter- rompre le courant, qui marche seulement avec une diminution correspon- dante à la surface supprimée. Toutes sont préservées, d'ailleurs, par un procédé c[ue j'ai déjà signalé à l'Académie. » L'appareil s'obtient économiquement à l'aide de moules qui servent à ranger les plaques et à verser le mastic. La construction gagne en régula- rité, et l'on peut espérer que la pile deviendra un instrument de précision. » Le bois de l'auge n'est pas arlhérent au mastic, qu'il ne peut briser quand l'humidité le fait jouer. On évite ainsi le reproche de facile détério- ration adressé ordinairement aux piles à auge. » Tous les points qui enveloppent le liquide sont, autant que possible, inattaquables; il n'y a absolument que du charbon, de la terre de pipe et 69.. (5.2) le mastic, composé essentiellement de soufre. Ce dernier ne crépite plus par l'addition d'une petite quantité de goudron et do noir de fumée. » La première fois qu'on fait usage de l'auge, il suffit de laisser préala- blement imbiber le charbon d'acide pour rendre les communications par- faites. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE DU GLOFiE. — Considérations nouvelles sur les mouvements des ma- tières souterniines en jusion, étudiés dans lews rapports avec le mouvement varié des fluides, en tenant compte de la nouvelle théorie de la chaleur ; par M. A, DE Caligny. (Extrait.) (Commissaires : MM. Regnault, Combes, Daubrée.) « Il ne paraît pas qu'on se soit jamais occupé des phénomènes de coups de bélier hydraulique qui peuvent se présenter dans les matières en fusion, telles que les laves, ouïes matières souterraines quelconques que l'on sup- pose exister à l'état liquide sous la croûte solide dont le globe de la terre est entouré. Les phénomènes de cette espèce de mer souterraine ne peu- vent pas être cependant de la même nature, à beaucoup près, que ceux des mouvements des mers à ciel ouvert, qui peuvent s'étendre en montant sur les plages. » Supposons que, par une cause quelconque, par exemple, soit à la suite de l'affaissement ou effondrement d'une caverne, soit à la suite d'un sou- lèvement, le liquide souterrain trouve une place pour s'y précipiter; l'effet pourra être d'abord analogue à celui du coup de bélier des vagues au-des- sous d'un rocher. Mais, abstraction faite de ce qu'on peut concevoir d'ana- logue au premier aperçu, il est intéressant d'étudier le mode de propaga- tion du mouvement qui suit cette première colonne liquide. » Si l'on compare ce mouvement à celui d'une grande colonne liquide, dont une extrémité déboucherait dans un réservoir, l'autre extrémité étant fermée par un robinet qu'on ouvrirait subitement, le cas n'est pas du tout le même, surtout si l'on tient compte de la nouvelle théorie de la chaleur. »• Il résulte, en effet, des expériences décrites dans mon Mémoire pré- senté à l'Académie des Sciences en 1837 et couronné par cette Académie en 1839, qu'à l'instant où l'on débouche subitement un long tuyau de con- duite, la pression du réservoir dont il s'agit étant employée à engendrer ( 5.3 ) du mouvement dans tonte la colonne liquide, un jet d'eau sortant par un petit orifice près du robinet cesse complètement, et la vitesse engendrée est d'abord très-faible dans toute cette colonne. » L'effet n'est pas le même quand on débouche subitement un tuyau rempli d'air comprimé, comme on le voit par l'explosion qui chasse avec rapidité des poussières attachées aux parois intérieures de ce tube. On con- çoit que chaque tranche d'air comprimé renferme en elle-même une cause de détente rapide, tandis que la colonne liquide recevait par une de ses extrémités l'action dune force bien distincte d'elle-même. a N'y a-t-il pas lieu de croire que les matières en fusion, telles que les laves, qui d'aUleurs sont rejetées avec tant de force par les volcans, peuvent être considérées comme ayant en elles-mêmes, ou par suite des pressions auxquelles elles sont soumises de toutes parts, une force d'expansion rap- prochant bien |)lutôt le phénomène de celui de l'explosion de l'air comprimé dont je viens de parler, que de celui de la colonne liquide subitement débou- chée par le robinet précité, surtout si l'on tient compte de l'état de vibration admise par la nouvelle théorie de la chaleur? w Si l'on admet, d'après ces considérations, la facilité delà propagation du mouvement des matières souterraines en fusion, il est intéressant d'exa- miner ce qui peut s'y présenter d'analogue aux mouvements des liquides connus, en tenant compte de ce que la partie inférieure de la croûte ter- restre n'est pas supposée, je crois, en général, du moins par beaucoup de géologues, plus horizontale que la partie supérieure, sauf les vallées creu- sées par les mouvements des eaux. C'est bien plutôt à ce qui se présenterait au fond d'une mer d'une très-grande profondeur, si le mouvement pouvait s'y propager avec une assez grande force, qu à ce qui se présente à la sur- face, que les phénomènes doivent être comparés. Le cas, au reste, ne serait pas, à beaucoup près, rigoureusement le même, la croûte terrestre étant assez épaisse pour résister plus complètement aux coups de bélier. Mais on conçoit par là même que ces coups doivent avoir une puissance dont celle des flots ne peut sans doute donner qu'une idée très-imparfaite. » Si l'on suppose que les continents et les îles aient été formés par voie de soulèvement, que par conséquent le dessous de la partie qui supporte les mers soit moins élevé que le dessous de la partie qui supporte les conti- nents, et qu'il y ait, par une cause quelconque, un mouvement du liquide intérieur dirigé vers les régions qui supportent les mers, ce liquide, aux points de jonction de ces deux surfaces, rencontrera une véritable plage inclinée. Mais il est bien à remarquer qu'en frappant celte plage latérale- ( 5i4 ) ment par-dessous, son nioiivement, tout en se décomposant et tendant à se diriger de haut en bas, ii'anra pas la liberté que rencontrent les flots sin- une plage inclinée, parce qu'ils trouveront di vaut eux un espace rempli de liquide. » Il semble donc qu'il y a plus de chances, toutes choses égales d'ailleurs quant au climat, etc., pour qu'il se présente des tremblements de terre à ces points de jonction entre les iners et les continents ou les îles, qu'à tout autre endroit. Il ]iarait, en eif'et, que c'est dans les contrées marilimes que les tremblements de terre ont, dès le temps d'Homère, été le plus souvent remarqués. » Mais, si les considérations précédentes sont rationnelles, il semble que ce n'est pas précisément à Ncjitime qu'Homère ainait dû les attribuer, s'ils résultent plutôt de la réaction de la partie de la croûte terrestre qui sup- porte les mers et reçoit d'abord les chocs directs, et si ces derniers ne se font souvent sentir aux terres que par réaction » Je reviendrai sur ce sujet quand je connaîtrai le résultat des expé- riences dont le P. Secchi méfait l'honneur de s'occuper, d'après mes indi- cations, sur les frottements de l'eau soiunise à des pressions énormes. » J'ajouterai donc seulement que si le mouvement des matières en fusion, au lieu de frapper immédiatement une surface inclinée, rencontre d'abord un renflement sous une surface soulevée, ce renflement étant même sup- posé déjà rempli de liquide, il se présentera des tourbillons qui p.ourront modifier l'état de la question de tant de manières, qu'on ne doit sans doute présenter qu'avec une extrême réserve les hypothèses qui peuvent être faites, même sur les mouvements, accompagnés aussi de tourbillons, qui se pré- senteraient si, contrairement à l'hypothèse ci-dessus indiquée, la direction des mouvements partait de la portion inférieure de la croûte terrestre qui supporte le& mers. » M. Letellier adresse une Lettre relative au mode de propagation du choléra. (Renvoi à la Comnûssion du legs Bréant.) COllUESPOIVUAIVCE. M. LE Ml.MSTRE KK L'AoRKHII.TrRE, DIT C«»S1MEIICE ET DES ThA> .tlX Pl'BI.lCS adresse, pour la bibliothèque de l'Iiislitut, le n" 5 du Catalogue des Brevets d'invention pris en 18GG. (5i5) CHIMIE GÉiSKRALK. — Lea polymères de l'ncél/lène. Deuxième partie. Note (le M. Berthfxot, présentée par M. Bertrand. « La benzine est le prodnit principal de la condensation de l'acétylène, mais elle n'est pas le seul. Voici ce que j'ai observé. T. )) 1. T.e liquide obteini j)ar cette condensalion commence à bonillir vers 5o degrés, et fournit d'abord un carbiu'e liquide, mobile, Irès-volatil, doué d'iuie odenr pénétrante et alliacée : l'acide snlfnrique concentré l'absorbe et le détruit immédiatement, en se colorant en rouge. C'est probablement du dincélylène : » niais je ne l'ai pas obtenu en quantité suffisante pour l'étude. I) 2. Vient ensuite la benzine ou Iriacélylène : » 3. Le point d'ébullition s'élève très-rapidement de 90 à i35 degrés. Entre i35 et 160 degrés, j'ai recueilli le styrolène ou létracélylène : CTP^ /|C'H-. •) Sa proportion sélève an cinquième environ du produit total. Ce car- bure m'a paru complètement identique avec le styrolène fourni par la dé- composition du cinnamate de potasse, d'après les caractères suivants : 1° point d'ébullition; 2° odeur ; 3° action de l'acide sulfuriqne (transfor- mation du carbure en polymères); 4° action de l'acide nitrique fumant; 5° action du brome (production d'un bromure cristallisé caractéristique); 6° action de l'iode libre (iransformation immédiate du carbure en poly- mères); 7° action de l'iodure de potassium ioduré (formation immédiate et à froid d'un iodure de styrolène en beaux cristaux, lesquels se détrui- sent spontanément en moins d'une heure, avec régénération d'iode et for- mation d'un polymère). Aucun autre carbure, parmi ceux que j'ai é[)rou- vés, n'a donné lieu à la formation d'un iodure cristallisé analogue, sous l'influence du même réactif (i). » J'ai vérifié tous ces caractères sur le tétracétylène, et notamment la formation spécificpie du brotuure et de l'iodure cristallisés. » 4. Après le styrolène, le point d'ébullition s'élève rapidement jusque (i ) Elle ne réussit hion qu'avec le styrolène pur ou à peu près, l'iodure de styrolène étant lrès-solul)le dans les carbures liquides et ne pouvant plus être reproduit par l'évaporatiou de ses dissolutions. (5.6) vers 2IO degrés. J'ai recueilli sépaiénient ce qui a passé entre 210 et aSo degrés. Ce produit demeurant liquide, je l'ai placé dans un mélange réfrigérant, ce qui a déterminé la séparation d'un corps cristallisé; je l'ai exprimé dans le mélange même, puis tait recrislalliser. C'est de la naphta- line, C-°H% comme je l'ai vérifié par les propriétés du corps libre, par la formation de la nitronaphtaline, enfin par l'examen de la combinaison que ce carbure forme avec l'acide picrique dissous dans l'alcool. On sait que cette combinaison caractéristique a été découverte par M. Fritzsche. » La naphtaline dérive ici de 5 molécules d'acétylène réunies avec sépa- ration d'hydrogène : C=°H''=: 5C''II=- H=. » Il me paraît probable que le liquide dans lequel elle était dissoute est du penlacélylène : formé directement par l'acétylène, mais bientôt décomposé en partie avec perte d'hydrogène, ce qui produit la naphtaline : C2ojj)o = c=''H' + H-. » La naphtaline se forme également, mais en quantité beaucoup plus faible, lorsque l'acétylène pur est dirigé à travers un tube chauffé au rouge vif, circonstance dans laquelle l'acétylène se résout presque entièrement en charbon et hydrogène. » 5. Entre 25o et 34o degrés passent divers liquides qui possèdent au plus haut degré la fluorescence caractéristique des huiles pyrogénées de résine et analogues. Ces liquides, refroidis fortement, n'ont pas fourni de cristaux. Je ne les ai pas étudiés autrement, faute de termes de comparai- son ; mais il me paraît vraisemblable qu'ils renferment les polymères six, sept et huit fois condensés. » 6. Vers le point d'ébuUition du mercure, distille en quantité notable un carbure cristallisé sous la forme de lamelles éclatantes, imprégnées de liquide. Après purification , ce carbure a offert les propriétés du ré- tène, C'"H'% et il a fourni avec l'acide picrique le composé caractéristique découvert par M. Fritzsche (1). » Je rappellerai ici que le rétène a été obtenu par M. Knauss en distillant un goudron de bois résineux, et étudié par MM. Fehling et Fritzsche. C'est un carbure très-important par sa diffusion : non-seulement il se rencontre dans les produits pyrogénés, mais il a été également observé ( i) J'ai comparé mon carbure avec un échantillon de rétène que je devais à l'obligeance de M. Fritzsche. ( 5'7) dans diverses tourbes et résines fossiles ; les corps appelés Jiclitelite, scheeré- rile^phylloiéline sont identiques au rétéue. » D'api es sa génération au moyen de l'acétylène, le rétène doit être re- gardé comme de Vennéacélylène : » 7. Ce n'est pas le terme extrême de la condensation : après qu'il a passé, des produits goudronneux restent dans la cornue. Une partie distille encore, tandis qu'une autre partie se détruit avec formation de charbon ; mais je n'ai pas poursuivi l'étude de ces substances. II. » La formation des carbures pyrogénés reçoit une clarté singulière des faits qui précèdent et de ceux que j'ai déjà publiés sur la combinaison di- recte de l'acétylène avec les autres carbures ; le procédé par lequel s'opère l'accumulation progressive des molécules organiques pour former des dé- rivés complexes est ici mis en pleine évidence, et il fournit une démons- tration de la théorie par laquelle j'ai interprété la formation simultanée des carbures C-"H''", dans la distillation des formiates et des acétates. Mais tandis que les condensations ont lieu seulement sur le carbure C^IP nais- sant, dans cette dernière circonstance, au contraire, l'acétylène nous fournit l'exemple décisif d'un carbure non moins simple el capable de donner lieu à des condensations semblables, d'une manière directe et à l'état de liberté. » C'est ici le lieu défaire remarquer que la théorie des homologues trouve son explication dans les phénomènes synthétiques. Désormais, elle ne sau- rait être envisagée que comme une conséquence particulière de la conden- sation polyraérique et de la combinaison ultérieure des carbures polymères avec les autres corps, simples ou composés. Ainsi s'explique, pour nous borner à un exemple pris en dehors des corps homologues, le parallélisme de la série benzénique, dérivée du triacétylène, avec la série styrolénique, dérivée du tétracétylène : C'H'^fC'H^f, benzine. C"H'0' = (C' = H'^)C'0', acide benzoïque. CH'^O' = (C"H')C^O', aldéhyde benzy- lique. C" H«0' = C''H»(C'H' 0= ), alcool benzylique. C'=H' = (C*H=)% styrolène. C'H'O' = (C'H'jC'O', acide cinnamique. C'"H»0' = (C''H»)C'0^ aldéhyde cinnami- que. C"H'"0' = C"'H«(C=H'0'), alcool cinnami- que. C"H"0' ==C"'H''(C='^H"0'), cholestérine. C36jj3o02=zG'=H'(C"H""0'), alcool sycoce- rylique. C. R., 1866, l'^' Semeslre. (T. LXlll, N» 15.' 7° ( 5.8 ) » Ce parallélisme fait prévoir l'existence rl'iine multitude de dérivés sty- roléniqnes eucore inconnus, et plus généralement celle des dérivés réguliers des diverses séries poiyacét\ liques. > CHiMiiL OHGANlQUli. — Sur les états isomériques du styrolène ; f)ar M. Berthelot. « La formule C'° H' représente deux carbures obtenus par des voies dif- férentes, l'un extrait du styrax, dans lequel il préexiste, l'autre produit par la décomposition des cinnamates. L'identité des deux carbures avait été d'abord mise en doute, parce que l'on avait cru remarquer que le premier se transformait par la chaleur plus aisément que le second en lui polymère , (métastyrol). Mais depuis, d'autres chimistes ont pensé que cette différence n'était pas réelle, les deux corps étant tout à fait identiques. » Mes recherches sur le styrolène m'ont conduit à examiner de nouveau cette question. Les propriétés chimiques des deux carbures sont en effet les mêmes : les actions des acides sulfurique et nitrique, celles du brome, de l'iode, celle de l'iodure de potassium ioduré, ne manifestent aucune diffé- rence essentielle. Cependant il me paraît incontestable que le carbure du styrax offre une aptitude plus marquée à se changer en polymère sous l'in- fluence de la chaleur et des réactifs (i). D'ailleurs j'ai reconnu des caractères plus décisifs qui distinguent les deux carbiues. )) 1° Le carbure des cinnamates est privé du pouvoir rotatoire, tandis que le carbure du styrax dévie de — 3 degrés la teinte de passage (/= ioo""°). On retrouve ici le contraste ordinaire entre le principe produit sous l'in- fluence de la végétation et son isomère artificiel. L'existence du pouvoir rotatoire dans un carbure aussi simple que le styrolène et qui joue un tel rôle dans la génération synthétique de la série aromatique mérite d'être re- marquée. » 2° Les deux carbures mêlés avec l'acide sulfurique concentré dans les mêmes proportions (3 parties en poids du carbure pour 4 parties d'acide) dégagent des quantités de chaleur inégales, et qui sont entre elles comme 3:4; (i) C'est ici le lieu de faire remarquer tjue les polymères fm-més au contact de l'acide sulfurique ne sont pas identiques avec celui que la chaleur cngcnilrr. Ce dernier régénère le stvrolcnc par une distillation brusque. Tandis que les polymères |)roduits par l'acide sulfu- rique distillent en partie sans décomposition et sans reproduire le styrolène. ( 5.9) le plus fort dégagement (3oooo calories environ pour i équivalent, C'^H') répondant au carbure du styrax. 11 En résumé, le carbure du styrax est doué du pouvoir rolatoire, il est plus altérable, il dégage plus de chaleur en éprouvant la transformation polymérique ; tandis que le carbure des cinnamates est optiquement inactif, moins altérable, et dégage moins de chaleur. C'est une nouvelle preuve de la corrélation que j'ai cherché à établir entre ces trois propriétés (i) ». CHIMIE. — Sur r hydrate de peroxyde de cuivre ; par M. C. Welïzien. « Thenard a décrit un peroxyde de cuivre qu'il a obtenu en faisant réagir, à zéro degré, une solution étendue de peroxyde ilhythogène sur de l'hydrate cuivrique, ou en précipitant par la potasse une solution de sulfate cuivrique additionnée de peroxyde d'hydrogène (2). M. Bœltger a obtenu, sans doute, la même combinaison en faisant réagir une solution d'hypo- chlorite de sodium sur l'hydrate cuivrique (3). » Lorsqu'on ajoute du peroxyde d'hydrogène à une solution de sulfate cupro-ammonique, on observe un vif dégagement d'oxygène et il se forme un précipité vert olive qui est sans doute identique avec le peroxyde de cuivre de Thenard. Exposé à l'air, ce précipité se dessèche en une masse d'un brun verdàtre. oS'',73i2 de ce produit, desséché sur l'acide sulfurique, ont donné à l'analyse faite par mon préparateur, M. Swionkowsky : Eau o , 1 1 o3 Oxyde cuivrique o , 167g Acide siiicique 0,0748 Oxygène ( perte) o ,0782 0,7312 » L'acide siiicique mêlé au ])récipilé provenait du peroxyde d'hydro- gène, qui avait été préparé par l'action de l'acide carbonique sur le bioxyde de baryum brut. » D'après celte analyse, l'oxygène, déterminé par différence, est à l'oxyde (1) Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. VI, p. 349 ^^ 35c). (2) L. Gmklin, Handbttch der Cheniie,^' édit., t. III, p. 386. ^3) Jahresbericht der phjsihalischen P'erelns zu Franhfurt, i865, p. 24. ( 520 ) cuivrique et à l'eau dans le rapport de i : 1,2 : i,24i ce qui conduit pour lu combinaison à la formule H^CuO' qui exige : l'iouvé. CuO 69,91 7' )28 H'0 15,92 16,80 0 i4,'7 11,9^ )> Le corps analysé étant fort instal^le, les résultats ne peuvent être qu'approximatifs. On a donc jugé superflu de répéter l'analyse. » Avec l'acide chlorhydrique étendu, ce corps donne du chlorure cui- vrique, du peroxyde d'hydrogène, de l'eau et une petite quantité d'oxy- gène libre : H- CuO' H- 2 H Cl = CuCP + H^0= + IPO, aH^CuO' + 4HC1 = 2CuCP + 0= + 4H*0. » Il ne se dégage pas de chlore dans ces circonstances. » Pour déterminer la quantité d'oxygène dégagé, on a introduit un poids déterminé de la combinaison sèche dans un tube renversé sur la cuve à mercure, et on a ajouté de l'acide chlorhydrique étendu. Une très-petite quantité d'oxygène a été mise en liberté et il s'est formé du chlorure nier- cureux. Le peroxyde d'hydiogène donne une réaction du même genre. En présence de l'acide chlorhydrique et du mercure, il se dégage du chloie qui se porte sur le mercure : H^O^ + H' œ + Hg- 2H = 0-t-Hg-Cl^ » Lorsqu'on ajoute à un mélange de peroxyde d'hydrogène et d'acide chlorhydrique de l'or très-divisé, il se forme du chlorure d'or. Avec le cuivre, il se forme du chlorure de cuivre : H*0» + 2HCI -1-- Cu = -iH-O + CuCi-. » Ainsi les différents peroxydes se comportent avec l'acide chlorhydrique comme il suit : » Le peroxyde d'hydrogène n'est pas modifié, au moins à l'état de con- centration où j'ai opéré. » Le peroxyde de cuivre donne de l'oxygène. » En présence de certains métaux incapables de décomposer l'acide chlorhydrique ou ne le décomposant que très-difficilement, le peroxyde d'hydrogène et le peroxyde de cuivre donnent lieu à la formation de chlo- (521 ) rares (i). Le peroxyde de baryum donne, selon la concentration, du chlore ou de l'oxygène (Brodie, Wellzien) (2). » Les peroxydes de manganèse, de plomb et de cuivre ne donnent que du chlore. » Quant à la formation de l'hydrate de peroxyde de cuivre par l'action du peroxyde d'hydrogène sur le sulfate cupro-ammonique, elle concorde avec l'action du peroxyde d'hydrogène sur le nitrate argento-ammo- nique (3), avec cette différence pourtant que le peroxyde d'argent est ré- duit en argent métallique. w Comme l'oxygène éprouve luie condensation en se transformant en ozone (3 volumes en 1 d'après M. Soret), et que, de plus, un tiers seule- ment de l'oxygène esl em|)Ioyé à séparer de l'iode lorsqu'on fait agir l'ozone sur l'iodure de potassium, on peut exprimer toutes ces réactions par les for- mules moléculaires suivantes : 00= +2RI = K-0+ 1- + O- I niuléciile (l'ozonfi i niolccule d'iode i molécule d'oxygène (=: a volumes). (= i volume). (=ivolumos). a 00= = 30- 1 molécules d''ozoMe 3 molécules d'oxygène (= ^ volumes). (=: 6 \oI urnes). HH)= = H- + o- 1 molécule de peroxyde i molécule i molécule d'hydrogène d'hydrogène. d'osygène. (= 2 volumes). 8H*0= + 2 Jj" Jn-SO^ = 2(H^N)-SO'-+-2H-CiiO' +4}PO + 30^ H^O- + 2 r^f ! NNOM = sH'NNO' + Ag- + O'. (i) Il faut compter, comme appartenant à ce genre d'action, la transformation du fer- rocyanure de potassium en ferricyanure, indiquée par M. Brodie et expliquée par moi i^An- nalen der Clicinie tuid Pharmacie, t. CXXXVIII, p. 142) : B=0- -(- H^CP-t-alCTeCy» = 2K.CI + afl-O -f-It'FeCy'^ (2) Annales de Poggcndorff, t. CXX, p. Sai ; Annalen der Chemie and Pharmacie, t. CXXXVIII, p. 162. (3) Annalen der Chemie iind Pharmacie, t. CXXXVIII, p. 162. ( 522 ) » Comme, dans la réaction exprinire par celle dernière équation, il faut em|)loyer une quantité de peroxyde d'hydrogène heancoup plus grande que celle indiquée, on peut croire que cette réaction n'est pas aussi simple et qu'elle est exprimée par les équations suivantes : 4IPO= + 2 J^ NNO' = aH*NNtV + 2HAgO' + ^KH)- + 0% H=0= + HAgO= = Ag= + iïPO + 2()^ .. GÉOMÉTRIE. — Délenvitiation du nombre des loiirhes de degré r qui oui, avec une courbe fixe V" du degré m, autant de contacts d'ordre (juelconcjue qiion le voudra, et qui satisfont, en outre, à d'autres conditions données; par M. E. de Jonquières. « I. Les propositions qui font l'objet de mes denx dernières communi- cations dérivent d'un théorème unique (') qui embrasse Ions les cas des questions de contact avec une courbe donnée. Afin de faciliter et d'abréger l'énoncé de ce théorème, je ferai usage des notations suivantes : )) Notations. — »,, 1I2,..., tif, ordres des contacts |)roposés dont le nombre est t; » /, nombre entier, positif, pouvant étie nul; w D représente le trinôme nr — '3/« + 2; » TT, symbole représentant le produit de tous les facteurs auxquels i=b donne lieu la substitution des valeurs de /", depuis i = a jusqu'à / = b, dans i = û une expression donnée; par exemple Tl (D— 2/) représente le produit D(D — 2)(D— /|)...(D — 2(), et pareillement JJ (X — /) représente le produit (X-/)(X-/-i)...(X-^ + i); » X = rm — («1 + «2 + . . . + «,) — p ; (*) Elles en dérivent toutes, ainsi qu'on peut le constater sur les formules mêmes que j'ai données, et (jue j'en fais la remarque expresse dans le § V de ma dernière communication ( Comptes rendus, t. LXIII, p. 488, séance du 17 septembre 1 8(iG). Le cas de /< = i ne donne lieu à aucimc exception, et c'est par pure inadvertance que j'ai laissé subsister la Rciihinjui- qui forme les (pialre premières lignes de la paye 48t) ; celte Hiiiian/uc doit être supprimée. ( 523 ) M 2,(«), somme des produits des indices «I, «av, "m pris / k /; » p,, nombre des courbes C qui satisfont aux conditions proposées, autres que celles des contacts avec la courbe U", et qui passent, en outre, par («, + «o +...+ 7i[) points fixes. » Théorèmk. — Si des courbes C, du degré r, doivent : » i" Toucher une courbe fixe U'", en t points distincts et indéterminés, par des contacts d'ordre n,, Uo,..., n, respectivement; n,+ n2 4-. .-f- n, étant < rm — l -\-^ , et tous (es indices n étant inégaux entre eux ; •> 1° Passer par T points fixes, dont p sont pris sur U'"; » 3" Enfin, satisfaire à — — 2, (n) — T autres conditions, queli onques mais étrangères à la courbe U'". » Le nombre des courbes C qui satisfont à la question est donné, en général, par Informulé II (X - 0 = (—1 n (^ 1= (— 1 1= I ' 2 l = ( — 1 i = 1 U (X-0-^-D(D-s.) i = 3 {") + n (X-/).^^D(D-2)(D-4: {a) N = p.i];(«,- + r . = (—3 n (x-o-^- n (D-2/) 1=1 — I 1 = 1 — 2 n(x .=1-4 i=o < = i-3 1 = 0 n (x-o-^-n(D--) 1=1 — (n, II-, n^ . . .n,] 2^ n (o-^')- ( 524 ) » La lormule {a) ne confient généralement pas de solutions singulières, et par conséquent n'est sujette à aucune réduction numérique, si l'on a T> — I{n) H-/ + 3. Cela est toujours vrai, si les conditions données, antres que celles des contacts avec la courbe U'", consistent à passer par des points fixes et à toucher d'autres courbes données par un siu)ple con- tact, on à les couper sous des angles donnés. » Si t = i, la formule [a) devient celle que j'ai fait connaître dans ma dernière communication, savoir : N = |x(m, +i) («2 H-i) (r/H - n, — n„) [im — n, — tin — i) H ^— (w — ôiii -+- 2) [rm — n, — ri^ — 1) "1 "j 3 ni ■+- 2 [m- — 3m) • » II. Si, parmi les nombres n,, n.,..., »„ cj sont égaux entre eux, le nombre N doimé par la formule [a] doit être divisé par le diviseur (j. Dans ce cas, la relation à laquelle le nombre T doit satisfaire, pour que les so- lutions singulières soient écartées, toujours si jx= i, et généralement si /x est différent de l'unité, devient j='-{r- 1) _ 2^(n)-h t + 4, si « > 2, ou ou enfin T> — -^ — -it-h t -h 2, s\ n 1> h 2, SI n < 2. )) III. Pour démontrer le théorème (T), on commence par supposer que la courbe U'" possède - (m — i) [m — a) points doubles, de telle sorte que ses points puissent être déterminés individuellement. Le nombre IN', qu'on trouve alors, ne diffère évidemment de celui N, qui convient à une courbe générale du degré 7», que d'une quantité N", qui représente précisément l'influence diminutive des points doubles introduits. Donc, en déterniinanl convenablement ce dernier nombre, et l'ajoutant au nombre N', ou obtient celui N qu'il s'agit de trouver et qui est donné par la formule (a). ( 525 ) » Je n'entrerai pas ici dans les détails de cette démonstration, qui est nécessairement un peu longue. Je me bornerai à dire que, dans la for- mule {a), le premier terme 1=0 1=0 i = t i — l — i c'est-à-dire j ti'=iJ..{n,+ i){n.+ i)...{n,-hi)[rm-l{n)-p] {nn-I{n) - p - j]... ^'^{ X [rm — -2{n)-p - t-hi], est précisément le seul qui appartienne au cas d'une courbe U'" douée de - {m — i) [m — 2) points doubles, tandis que la somme de tous les autres représente l'influence diminutive de ces points doubles. » IV. Une conique est une courbe dont les points se déterminent indi- viduellement; il en est de même d'une ligne droite. Dans ces deux cas, on a N" = o, et la question proposée est résolue parla formule (/;). » Le cas de la ligne droite, c'est-à-dire m = i , donne lieu à un théorème, exprimé par la formule {b), qui pourrait trouver son application en al- gèbre; car il exprime une condition à laquelle doivent satisfaire les coeffi- cients d'une équation générale du degré m en ,r, pour que celte équation possède t groupes de racines égales, multiples d'ordres «,, 7/3,..., lie, res- pectivement. » V. Cette solution d'un problème très-général et difficile, fournit un exemple du rôle utile que peuvent jouer, dans les questions de géométrie, les courbes dont les points se déterminent individuellement. On connais- sait deja celles qui sont douées d un point m — i , et j ai même dit quelque part (*) comment on peut avoir à considérer des divisions liomo- graphiques sur leur périmètre. Mais, bien qu'un point multiple d'ordre m— i soit l'équivalent de - {m— i) [m — 2) points doubles, et que l'existence bien tiiples constatée de courbes douées de points m — i pût ainsi, en vertu de la (*) Nouvelles Annales de Mathématiques , t. III, i" série, année 1864. C. R., 1S66, 2""^ Scmeslie. (T. LXIII, N" 13.) 7 I ( 526 ) loi de conliimité, faire regarder comme tros-probr\l)le celle de courbes douées effectivement de - [m — \) (in — i) points doubles, il n'en a pas moins été trés-profitable aux progrès de la géométrie que cette existence lût démon- trée. Car ces courbes se prêtent, plus aisément que celles à points w — i , à la détermination précise de l'influence diminutive que les formules doivent subir dans les diverses questions qu'on a à résoudre. En donnant cette démonstration (*), M, Chasles a donc rendu à la science un nouveau et utile service. » PHYSIOLOGIE. — Remarques à jiropos des idées récemment émises par M. Bé- champ, au sujet de la maladie actuelle des vers à soie; par M. ]\. Joly. « J'ai annoncé dernièrement à l'Académie [Compte rendu du lo sep- tembre) mon intention de présenter quelques remarques sur les derniers travaux de M. Béchamp. Je le fais d'autant plus volontiers, que je me trouve cette fois en parfaite conformité de vues avec M. Pasteur, et que je puis apporter quelques faits nouveaux à l'appui de l'opinion qu'il a formulée dans la séance du ao août. » M. Bécbamp affirme que : 1) 1° La maladie régnante est parasitaire et non constitutionnelle; » 2° Que le parasite (c'est-à-dire le corps vibrant ou oscillant, corpus- cule de Cornalia) en est la cause et non l'effet; » 3° Que le siège initial du parasite est à l'extérieur de l'œuf ou du ver. » A l'appui de sa manière de voir, le savant professeur de Montpellier cite des expériences qui consistent à laver soigneusement la graine dans de l'eau distillée, et à l'examiner ensuite au microscope, après l'avoir écrasée. Si le lavage est aussi parfait que possible, les œufs ne présentent plus ou presque plus de corpuscules, tandis qu'on en trouve un plus ou moins grand nombre dans l'eau qui a servi à les laver. » D'où l'auteur est amené à conclure, sans autre preuve, que la maladie ne débute pas primitivement par le dedans, mais que c'est par l'extérieur que le mal envahit le ver ( i ). » Il est vrai que dans sa réponse aux observations critiques de M. Pasteur, M. Béchamp explique ou restreint ce que ses précédentes assertions avaient (*) Comptes rendus de V Académie des Sciences, t. LXII, 1>. 579, année 1866. (1) Comptes rendus, séance du i3 août, p. 3i2. ( 527 ) de trop vague ou de trop général. Il se borne maintenant à dire que le lavage des graines, dans le but de les débarrasser des corpuscules fixés à leur surface, est une pratique rationnelle, « un progrès évident, » qui rend moins imparfait le procédé d'Émilio Cornalia. 11 avoue en outre qu'une graine peut être plus ou moins corpusculeuse à l'intérieur comme à l'exté- rieur. J'admets, avec M. Béchamp , que la graine des vers à soie peut porter et porte en effet assez souvent des corpuscules à sa surface. » J'admets encore que mieux la graine est lavée, moins on y trouve de corps vibrants. Mais, en tout ceci, je ne vois rien d'étonnant, rien qui prouve péremptoirement que la maladie est parasitaire et non constitution- nelle. » En effet, ainsi que le fait très-bien observer M. Pasteur, ou conçoit facilement que les oeufs (ou les vers) soient souillés à l'extérieur par le méconiimi que rendent les femelles, par le liquide des glandes sébaciques, destiné à fixer les graines aux corps sur lesquels l'insecte les dépose, enfin par les poussières chargées de corpuscules sur lesquelles il chemine. Ainsi s'explique la présence des corpuscules extérieurs. Quant aux corpuscules qu'on trouve au dedans de l'œuf, on conçoit très-bien également que, formé au sein d'organes malades et infectés de corpuscules, cet œuf devra nécessairement et presque toujours en porter un certain nombre, quelque- fois même beaucoup, mêlés au vitellus. C'est en effet ce qui a lieu. » Or, quand je vois une graine provenant de vers corpusculeux of- frir elle-même dans son intérieur, et après un lavage très-soigné, de plus ou moins nombreux corps vibrants; quand, après avoir très-bien lavé un ver à soie, je trouve des myriades de ces mêmes corps dans ses tissus, j'en conclus à bon droit, ce me semble, que cette graine, que ce ver sont réel- lement atteints d'une maladie constilidionnelle, sous l'influence de laquelle le nombre des corpuscules s'accroît dans d'effrayantes proportions. )) Mes conclusions à cet égard se trouvent corroborées par l'examen direct et tout récent d'œufs provenant de papillons corpusculeux, éclos dans mon laboratoire, aujourd'hui i8 septembre 1866. Soigneusement lavés, au moment même où ils venaient d'être pondus sur un papier très- propre, puis écrasés un à un sur le porte-objet du microscope, ces œufs m'ont offert une très-grande quantité de corpuscules dans leur intérieur. L'eau de lavage, au contraire, en contenait à peine quelques-uns. D'autres œufs pondus à la place même où la femelle venait de déposer son inéco- nium étaient infectés de corps vibrants, tant au dehors qu'au dedans. 71.. ( 528 ) » Enfin, des œufs extraits des gaines ovigères elles-mêmes (i) renfer- maient déjà des corpuscules dans leur intérieur. » La preuve ici me semble péremptoire. » Quelles sont les conclusions logiques de ces faits? A uion avis, les voici : » i" La maladie actuelle des vers à soie est conslitiitioiincllc, el non parasitaire. » 2° Le siège initial de cette maladie est à Vintérieur, et non à l'exté- rieur de la graine ou du ver. » 3° Le lavage exécuté dans le but indiqué par M. Béchamp est une pratique bonne à suivre, bien que d'une application générale difficile, et paifois même sujette à Teneur. » PHYSIOLOGIE. — Note sur les maladies des vers à soie; par M. F. Achard. (Extrait.) « .... Sans nier l'utilité du microscope ou des réactifs chimiques dans la sériciculture, nous pouvons annoncer dès aujourd'hui qu'il existe un moyen certain pour reconnaître, non les bonnes graines, mais les bons grainages, et que ce procéilé , que nous allons publier dans le Jouruat de r Agriculture rédigé par 'M. Barrai, est expérimenté depuis dix ans sous nos yeux, à Saint-Marcellin (Isère), par M. Xavier Roux, son inventeur. » Quant à l'origine des maladies qui affectent les vers à soie , en nous appuyant sur les données de la science et de la pratique, nous con- cluons que la nuiscardiue et la pébrine sont l'une et l'autre des maladies engendrées par la magnanerie, comme le typhus, la pourriture d'hôpital et l'infection ])urulente sont engendrés par l'hôpital. » Ce qui distingue essentiellement la pébrine, c'est qu'elle est hérédi- taire. La pébrine a toujours existé dans les magnaneries; elle y naît spon- tanément, comme la muscardine, et s'y propage par voie contagieuse à l'aide des corpuscules, ainsi que cela résulte des belles expériences de M. Pasteur. » I>a pébrine a pour cause première un vice de la semence; cette cause est bien connue et tient à ce fait, que les éducateurs ont toujours pris leurs cocons de graine dans des éducations industrielles. Au début, le mal n'était pas grand, parce que les éducations étaient petites; mais plus tard, par l'ac- ( I ) Ces ^'.lîncs ovigi-rcs avaient été lavées (à l'eau distillée) avec le plus grand soin. ( 5.9) croissetnent des éducations dans une contrée, et par l'accroissement des éducations dans un même local, le mal a pris une très-grande extension. Alors, les races se pébrinant dans une large proportion, il a fallu recourir d'abord aux contrées voisines, puis aux contrées loiiUaines. Mais pour organiser des grainages dans ces contrées lointaines^ il a fallu procéder en grand, et le grainage en grand est, après les éducations en grand ou indus- trielles, le moyen le plus sur pour produire et propager la pébrinc. » C'est pour ce motif, et après des recherches et des essais qui remontent à dix ans, que nous avons reconnu la nécessité de substituer au grainage en grand des éducations spéciales de graines, réduites à 3, 4 et 5 grammes, avec des races pures en contrées saines; et c'est en multipliant ces éduca- tions restreintes, que nous arriverons à produire, soit en France, soit à létranger, les 4oo ooo onces nécessaires aux vingt-huit départements séri- cicoles. " M. Violette demande et obtient l'autorisation de retirer un Mémoire déposé par lui le 24 avril i865, et ayant pour litre : « De la sursaturation ». La séance est levée à 3 heures trois quarts. E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 10 septembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Rendiconti... Comptes rendus des séances de l' Académie royale économique nc/ricole des Amis de F Agriculture de Florence, 2" année, n^S. Florence, i 864; br. iu-8". Proceedings... Comptes rendus de la Société philosophique américaine de Philadelphie, t. X, n° ^5, janvier à mai i865; br. in-8'\ Address... Discours prononcé à l'Association Britannique pour l'avance- ment de la science; par le Président W.-R. Grove, au théâtre de Noitin- gham, le 22 août 186G. Londres, 1866; br. in-8°. Natuurkundig... Journal d'Histoire naturelle des Indes néerlandnises, pu- blié par la Société royale d'Histoire naturelle des Indes néerlandaises. T. XXVIII, 3"= partie, livraisons 4-G; t. XXIX, l^" partie, i'^'" livraison. Bata- via, i8G5; 2 br. in-8". ( 53o ) Jahrbuch... annuaire de t'Insliliil (/éologique de Vienne, t. XXV, n°* i et 2, janvier à juin i8G5. Vienne, i 866 ; 2 br. in-8°. L'Académie a reçu, dans la séance du 17 septembre 1866, les ouviages dont les titres suivent : Nouveau Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques, publié sous la direction de ftl. le D' Jaccoud; t. V (DiL-BUS), avec figures. Paris, 18GG; I vol. in-S". u^pplicalion de la racine de luzerne à la pâte de papier; /-«or M. C-iMirsADlc fils aîné. Orléans et Paris, 1866 ; br. in-8". 10 exemplaires. Carte géologique des environs de Paris; par M. Ed. CoLLOMB. Paris, i86j; opuscule in-8°. Comptes rendus des séances et Mémoires de la Société de Biologie, t. II, 4* série, année i865. Paris, 186G; in-8°. Derniers molssur la non-contagion de la peste ; par jM. Clot-Rey. Paris, 1 866; I vol. in-8°. Le signe de la croix avant le christianisme ; par M. Gabriel DE MORTlLLET. Paris, i866;in-8°. Qu est-ce que le soleil? Peut-il cire habité:' par ^]. F. COYTEUX. Paris, 1866; I vol. in-8°. Société agricole,- scientifique et littéraire des P/rénées-Orientales, t. XIV. Perpignan, 1866; in-8°. Histoire des Kaïménis; par M. ViRLET d'Aoust. Paris, 1866; opus- cule in-S". Sur la vision des poissons et des amphibies; peu M. !•". Plateau. (Extrait du tome XXXIII des Mémoires de l' Acculémie royale de Belgique.) Bruxelles ; in-4°. Biografia... Biographie de l^astronomc don Ignace Calandrelli ; par G. ScARPELLlNl. Rome, 1866; br. in-8". Anuario... Annuaire de l' Observatoire royal de Madrid, 7* année. Ma- drid, i865; in-i2 cartonné. Resumen... Résumé des obscrvaliuns météorologiques ejfecluces à Madrid du i''' décembre 186/4 "" ionovembic i865. Madrid, 1866; in-12. L'Académie a reçu, dans la séance du 24 septembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Eludes sur le vin : ses nialailics, causes (pii les provo(jucnl. Procédés iiou- (53i ) veaux jiour le conserver el pour te vieillir; par M. L. PASTEUR, Membre de rinslitiit. Paris, 1866; i vol. grand in-8" avec planches. Compagnie universelle du canal maritime de Suez. Assemblée générale des aclionnaires. Huitième réunion, i^' août 1866. Rapport de M. Ferdinand DE Lesseps au nom du Conseil d'administration. Rapport de la Commission de vérification des comptes. Résolutions de l'Assemblée générale. Paris, 1866; in-8° avec planches. Percement de t isthme de Suez. Actes coiistitutifs de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, avec cartes et plans. Documents publiés par M. Ferdinand DE Lesseps au nom du Conseil d'administration. 6" série. Paris, 1866; in-S". Eléments de Minéralogie et de Géologie; par M. A. Leymerie. Paris, 1866; 2 vol. in-! 2 avec figures. (Présenté par M. Daubrée.) Cause imiverselle du mouvement et de l'état de la matière; par M. P. Tré- MAUX. I™ partie : Mouvements sidéraux et transformations des astres. Châlons- sur-Saône ; br. in-12. 12 exemplaires. La réforme des hôpitaux par la ventilation renversée, et la charité organisée au point de vue de la guerre par le corps médical; par M. Y. ACHARD. Paris, i865; br. in-8° avec planche. Bulletin de Statisticpie municipale, publié par les ordres de M. le Baron Haussmann; mois de mai et juin 1866. Paris, 1866; in-4°. De l'éducation des vers à soie au Japon, traduit de l'italien par M. L.-N. PÉCOUL. Saint-Marcellin (Isère), 1866; br. in-8°. Destruction des actes propagateurs du choléra. Marseille, sans date ; opus- cidein-8°. Du service de santé militaire chez les Romains; par M. R. Briau. Paris, 1 866 • br. in.8». Notice explicative sur la construction et l'emploi de l'appareil vaporifère portatif; par M. L. Lefebvre. Paris, 1866; opuscule in-S". Etude statisticpie de la syphilis dans la garnison de Marseille ; par M. P.-A. DiDiOT. Marseille, 1866; br. in-8°. Choléra épidémique de i865. Rapports sur l'origine du choléra à Marseille en i865; par MM. P.-A. DiDiOT et Ch. GuÈS. Marseille et Paris, 1866; br. in-8°. Rapport sur la Gazette médicale de Mexico; par M. le baron Larrev. Paris, 1866; opuscule in-S". Choléra-morbus. Son siège, sa nature et son traitement; par M. Surimptoin. Paris, 1866; iu-8°. ( 532 ) Le choléra est-il contagieux? par M. Halma-Grand. Orléans et Paris, 1866; in-S". Description du PopulusEiiphratica [peuplier de PEuplirate), accompagnée de trois i)lanches; par ]M. le D' Krémer. Metz et Paris, 18GG; iii-4" avec planches. Ces huit derniers ouvrages sont présentés par M. Cloquet. Specifica... Remède nouveau et topique du choléra asiatique; par M. P. CuRTi. Naples, i865, br. in-8°. Annales Musei Botanici Lugduno-Balavi, edidil F.-A.-Guil. MlQUlîL, t. 11. Amslerdam, i8G5; fascicules i à 5; in-folio avec planches. ERRATA. (Séance du 17 septembre 1866.) Page 487, ligne i4, formule {d), au lieu de -+-(w' — 3m + 2) (w'— 2)111)11, lisez (m- — 3m + 2), , o , -+- i ( /«' — ùnijri. Page 488, supprimez la Rcmnniuc composai; des quatre premières lignes de celte page. Page 493, i" tableau, colonne 3, au lieu de i""', lisez 4""'. Page 493, I" tableau, colonne 3, au lieu de i4". Usez 24°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 1" OCTOBRE 1866. PRÉSIDENCE DE M. LAUGIER. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE MOLÉCULAIRE. — Sur la porosité du caouiclioiic relativement à la dialyse des gaz; par M. Payen. « Dans une communication très-intéressante, parvenue à rAcadémie le 17 septembre dernier, M. Thomas Graham nous a fait connaître la pro- priété singulière que présente le caoutchouc de former un tamis diulytique pour les gaz. » Notre célèbre Correspondant admet comme un fait démontré qu'une mince pellicule de caoïitcltouc tia aucune porosité parce qu'elle est absolument imperméable ci lair gazeux. Sur ce point, qui touche seulement à l'interpré- tation des phénomènes nouveaux et sans modifier en rien lein's importants résultats, des expériences précises, variées et concordantes me semblent démontrer l'existence d'une véritable porosité dans le caoutchouc normal et même ouvré, ainsi que dans les lamelles non étirées de la gutta-percha (i). Voici les conditions et les principaux résultats de ces expériences, dont le (i) Comptes rendus de V Académie des Sciences, i852, i'^'' semestre, p. 3,612"^ semestre, p. 453, et Précis de Chimie industrielle, 4° édit., p. 142 à i47, 188 à 190, et S"" édit., p. 188 à 193 et 243 à 246. C. R., 1866, 1"" Semestre. (T. LXlll, N» 14.) 7^ ( 534 ) point de départ a été l'observation sous le microscope : j'étais, en effet, parvenu à constater directement ainsi, dans des lamelles de caoutchouc, surtout au contact d'un liquide qui les ouvre en s'y introduisant, de minimes cavités irrégulièrement arrondies, communiquant entre elles; en examinant de la même manière le caoutchouc sulfuré (dit vulcanisé), qui contient i à 2 centièmes de soufre combiné, plus quelques centièmes de soufre en excès, les cavités apparaissaient plus étroites, et des cercles concentriques, de l'un à l'autre de ces pores, signalaient des zones suc- cessives, dans lesquelles les proportions du soufre allaient en décroissant. C'étaient là, sans doute, d'utiles indications, mais non une démonstration complète, car on pouvait supposer quehjues apparences trompeuses, dues à certaines illusions reprochées, parfois, aux très-lorts grossissements du microscope. J'ai pensé que si la porosité notable ainsi observée était réelle, on pourrait la rendre manifeste à l'aide des phénomènes physiques ou physico-chimiques de la capillarité. » Afin d'éviter l'influence d'une affinité telle qu'elle eût fait pénétrer cer- tains liquides uniformément, j'ai d'abord fait usage de l'eau pure : plusieurs tranches muices de caoutchouc normal, immergées pendant trente jours, à la température de +16 à 22 degrés, avaient au bout de ce temps augmenté de poids et de volume : leur poids s'était élevé de 100 et 118,7 et à '^4)4; leur volume avait été porté de 100 à ii5 et 116 (i); de translucides, jau- nâtres ou légèrement brunes, elles étaient devenues blanches et opaques, telles qu'on les voit parmi les spécimens déposés sur le bineau. Des pi ismes rectangulaires ayant 2, 3 et Zj centimètres d'épaisseur ont acquis en i)lu- sieurs mois de semblables caractères : soumis à la dessiccation (très-lente), ils ont repris leur demi-translucidité primitive. Des résultats analogues furent obtenus en employant le caoutchouc malaxé à chaud, aggloméré en masses prismatiques rectangulaires, puis découpé au couteau mécanique en lames de 1, 2 ou 3 millimètres d'épaisseur (2). » L'opacité dans ces circonstances est évidemment due à l'interposition de l'eau qui, n'exerçant ni action chimique de quelque énergie, ni action (i) Dans ses Recherches expérimentales sur les tendons, M. Chevrciil a constaté que ceux-ci peuvent absorber 8 pour 100 tl'luiilc d'olive. (2) Il se Iroiivait h cette é|)0(jue, et l'on rcncoiiti'e encore |)arnii les priidnits inipoitcs de rAnK'ri(|tie et l'Inde, des niasses assez volumineuses i\e raoïitchniir h/tiricAoutln belle qualité apparente est due à une semblable cause; j'ai démontré que celte blanclKiir étant illusoire, la valeur réelle du caoutchouc blanc est moindre, puisque les 0,22 d'eau qu'il contient, en moyenne, réduisent 100 parties, en poids, à 78 parties utiles. ( 535 ) dissolvante sensible, ni u>ème une hydratation en combinaison définie, fai- sait disparaître la transparence en raison de sa densité, plus grande que celle du caoutchouc suivant le rapport de looo à 925. » Cette introduction de l'eau par voie d'affinité capillaire dans la sub- stance poreuse, analogue à certains effets de filtration variables suivant le concours des affinités électives, si bien étudiés par M. Chevreul, est toute différente de la pénétration de l'eau dans une niasse homogène et de l'hy- dratation, qui conservent ou donnent à une substance de l'homogénéité. » Tel est le cas, parmi les colloïdes, de la gélatine, absorbant 5o fois son poids d'eau ; de l'acide pectique et de la gélose, contenant plus du double de cette quantité; de la dialose diaphane, incolore et gélatiniforme, avec 3o fois son poids du même liquide. » Tels sont encore, chez les cristaltoïdes^ les résultats apparents de l'eau de cristallisation relativement aux sulfate, carbonate et borate de soude, qui contiennent chacun 10 équivalents d'eau pour i équivalent du composé salin; au borax octaédrique, à 5 équivalents d'eau, et aux aluns à bases de potasse, de soude ou d'ammoniaque, renfermant a4 équivalents d'eau pour I équivalent de sel double (i). 11 I.a porosité du caoutchouc ne se manifeste pas seulement en pré- sence de l'eau; on la tait apparaître au contact plus ou moins prolongé, soit de l'alcool à froid ou mieux à chaud, soit du soufre fondu à + 1 1 5 ou I 20 degrés, température à laquelle ce corps simple pénètre sans exercer sen- siblement d'action chimique. Voici les résultats des deux expériences : le caoutchouc en lames minces dans l'alcool anhydre a augmenté de poids suivant le rapport de 108 ". 118 et de volume ; : 100 ; 109,4 (2). » Les effets de la pénétration du soufre sont tout aussi évidents : des (i) (KO, SO'), (AP0\3S0^), 24HO. (NaO, SO'), (A1'0%3S0'), 24HO. (AzH'HOSO'j, (Al'0%3S0'), 24HO. Quant aux hydrates gélatineux (l'alumine en gelée, jiar exemple), l'eau y est retenue, suivant la juste expression de M. Chevreul, par une affinité capillaire, c'est-à-dire par une force qui participe à la fois du caractère physique et du caractère chimique. (Gkaham, Jnnaies de Chiinie et de Physique, p. 65, 1862.) (2) Une petite quantité de substance huileuse, 0,02 du poids total, a été enlevée par l'al- cool ; après l'évoporation de celui-ci, le caoutchouc était plus adhésif et plus translucide, sans doute parce que l'huile «pii lubriliail les pores étant extraite, ceu\-ci avaient pu se fer- mer, partiellement du moins. M. Chevreul a émis la pensée que, dans le caoutchouc, l'huile pourrait avoir, relativement à l'élasticité, une action analogue à celle de l'eau dans le gluten. 72.. ( 536 ) lames de caoutchouc ayant de a à 4 ou 5 millimètres d'épaisseur, immergées pendant une, deux ou trois heures dans le soufre liquéfié à la température de iij à I20 degrés (i), ont augmenté de poids dans le rapport de loo à iioou ii5 par la pénétration du soufre dans les pores de la substance organique, qui, de jaune orangée translucide, devint opaque et d'un blanc grisâtre (a). » Ces divers phénomènes de cipillarité dans la matière organique poreuse ne sauraient être confondus avec les effets de la pénétration des liquides doués d'une action dissolvante, tels que le sulfure de carbone, l'éther, la benzine et divers carbures d'hydrogène, qui, dissolvant en partie et gon- flant la substance organique, font disparaître ses pores et accroissent sa transparence. » La réaction du sulfure de carbone sur le caoutchouc bien vulcanisé produit des phénomènes spéciaux : elle augmente de 27 fois environ le vohime de ce produit, tout en dissolvant tout ce qui peut s'y trouver de soufre non combiné, plus des traces de matière organique, et détermine locciusion momentanée des pores. Ceux-ci s'ou^;;"ent de nouveau lorsque le sulfure, en se volatilisant, ramène le caoutchouc vulcanisé à peu près dans son état primitif. » J'ai en outre constaté expérimentalement que l'eau, en ouvrant les pores du caoutchouc, peut le traverser à mesure qu'elle s'évapore à la sur- face opposée, en contact avec l'air libre ; que l'effet produit est bien moin- dre si l'on emploie^ le caoutchouc vulcanisé, dont les pores sont rétrécis par la combinaison du soufre, ce qui s'accorde avec les observations précitées sous le microscope. Sous la même pression, le caoutchouc en lames aussi minces n'a pas laissé passer l'air atmosphérique. » \oici les conditions dans lesquelles ces expériences ont eu heu : « Des ballons ayant i à 2 millimètres d'épaisseur, remplis d'eau sous une » pression qui en doublait le diamètre, et à la température de + 16 degrés, » perdirent en vingt-quatre heures, par une transpiration continue et » par mètre carré de surface, savoir : le caoutchouc non vulcanisé (en » feuilles sciées), a3 grammes, et le caoutchouc vulcanisé seulement ( 1 ) Cf n'est qu'à la lenipcraturc de i3i°,5 à i32 degrés ou au-dessus (]ue la réaction rhi- niique du soufre s'exerce sur le caoutchouc et produit la vulcniiisation. (?) La dissémination de la substance minérale dans les pores se déduit encore de ce fait, qu'après la vulcanisation la portion du soufre non combiné, solidifié dans la niasse, est peu à peu expulsée parlicllenicnt en une sorte de poussière, par la pression qu'exerce l'élasticité du caoutchouc et par les frottements. ( 537 ) » 4 grammes. Des ballons semblables remplis d'air, sous la même pres- » sioii, n'ont sensiblement rien perdu en Imit jours. » » A la même époque, j'avais reconnu la porosité des feuilles minces de gulta-percha; cette substance, débarrassée par l'alcool anhydre des résines qu'elle contient toujours, à l'état où elle nous arrive (i), puis dissoute par le sulfure de carbone, est facilement obtenue sous forme de lamelles ayant une épaisseur de ^ à -^^ de millimètre, en versant la solution filtrée sur une plaque de verre, puis laissant évaporer le dissolvant à l'air libre. En cet état, elle est demi-translucide; c'est alors qu'elle offre la curieuse pro- priété d'acquérir une longueur double ou triple par une traction assez forte, en même temps que sa texture poreuse et grenue se transforme en une texture fibreuse, et que sa translucidité devient aussitôt beaucoup plus grande dans la portion étirée. Ces expériences montrent que la gutta-percha ainsi obtenue est poreuse; qu'elle peut changer de texture et reprendre une notable transparence, lorsque l'étirage la rend fibreuse et plus résistante à l'allongement. Ces caractères, que l'on peut distinguer sous le micro- scope, ne sont pas sans analogie avec les changements que le fer éprouve lorsque, étiré en barres, il devient fibreux ; il acquiert alors une plus grande ténacité, mais peut, avec le temps, reprendre son état primitif. » En définitive, il me semble qu'on peut énoncer ainsi la conclusion principale des faits rapportés ci-dessus : » Dans les étonnants phénomènes que M. Graham nous a révélés de la dialyse des gaz, la porosité du dialyseur en caoutchouc doit jouer un rôle, de même que la porosité des membranes dans les phénomènes de l'endosmose découverts par Dutrochet, notre célèbre confrère. « ANATOMIE VÉGÉTALE. — Des vaisseaux propres dans les Ctusiacées ; par M. A. Tréccl. [(Première partie (2). ] « Les vaisseaux propres des Clusiacées sont de ceux au sujet desquels il a (1) Les proportions des matières résineuses soliibles dans l'alcool aiigmentenr, en même temps que leurs prt)priélés varient, à mesure que la gutta pertlui éprouve, par une lente oxydation, des altérations spontanées qui la rendent de plus en plus friable, lui enlevant ainsi par degrés toutes ses propriétés utiles. 11 serait bien h désirer que l'on vérifi.îl sur les lieu.x de production si, comme l'a supposé M. Bleeckrode, aucime quantité de ces résines ne préexiste au moment de l'extraction de la gutta-percha. (2) L'Académie a décidé que ce Mémoire, quoique dépassant les limites réglementaires, serait reproduit en entier au Compte rendu. ( 538 ) été le moins écrit. Meyen est, je crois, le premier qui ait parlé cl(> leur structure, et il leur attribua, on ne sait pourquoi, une épaisse membrane {Pfamen-Plijstuhcjie; Berlin, i838,t. II, p. 384). C'est à l'anonymede 1846 que revient l'honneur d'en avoir reconnu la vraie constitution (Z?of. Zei't., 1846, p. 866). Cet anatomiste a vu que ces canaux, simples ou ramifiés, ne sont entourés que par une couche de cellules à parois minces, étendues longitudiualement, faisant saillie dans la cavité du tube, ne contenant ni amiilou ni chlorophylle, et qui se distinguent nettement de celles du pa- renchyme environnant. »M. H. Hanstein [Die MilchsafUjefdsse^ etc.; Berlin, 18G4), après avoir dit à la page 22 que la membrane de ces vaisseaux n'a jamais été trouvée, ajoute plus loin : « Dans le fait, je crois avoir vu chez les Clasia, outre les petites » cellules pariétales, des lambeaux d'une membrane propre. » Aussi est-il convaincu que la résorption des parois transversales et peut-être aussi des parois latérales d'une série de cellules leur a donné naissance. Quoiqu'il n'ait jamais constaté cette origine, il est d'autant plus disposé à l'admettre qu'il ne conçoit pas comment un méat puisse devenir plus large que les cellules de l'écartement desquelles il résulte. » L'idée de la résorption d'une série de cellules ne repose donc, dans le travail de M. Hanstein, que sur cette considération, et sur la prétendue exis- tence d'une membrane dont il croitavoir vu des lambeaux. Je n'ai pu aper- cevoir une telle membrane dans aucune des plantes que j'ai étudiées. J'in- diquerai plus loin le mode de formation de ces vaisseaux dans l'écorce interne du Calophylkmi Calaba. Examinons d'abord les propriétés du suc et la constitution des vaisseaux qui le renferment. » Le suc propre des Clusiacées est le plus ordinairement trouble, blanc de lait ou jaune à divers degrés. Il est blanc dans les Xaniltochymus jiiclo- lius, Clusia ncinorosn^ Broncjuiarliana, etc. Il est blanc aussi dans les jeiuies rameaux des Clusia jlnva, Plumerii, mais il se contamine de jaune dans les rameaux plus âgés. 11 est blanc de même dans les jeunes pousses du Clusia (jranilijlora, et plus bas il est de couleurs variées sur la même section transversale. En effet, il est blanc dans l'écorce la plus externe, jaunâtre dans l'écorce interne, plus jaune encore, parfois jaune d'or, dans la moelle. Dans le pétiole de la même plante, le suc était blanc dans le parenchyme externe, qui représente l'écorce, et jaunâtre dans l'arc qui correspond à la moelle. Ce suc est d'un assez beau jaune léger dans les rameaux du Ca/o- pli/llum Calaba. Il est d'un très-beau jaune intense dans les C'/«iiV/ losea, licedia lalerijlora, Garcinia Mancjoslana, etc. ( 539) » Comme tous les latex troubles, ce suc propre est composé de deux, parties : d'un liquide limpide et de globules en suspension. Ces globules sont plus ou moins abondants, plus ou moins volumineux dans le même vaisseau ou dans des vaisseaux différents. Je les ai trouvés d'une grande ténuité dans les Rcedia lalerijloia, Chain rosea, grandiflora, et dans une jeune plante venue de graine du Gavcinia Mangoslana. Les plus gros de ces glo- bules ordinaires du Chuia rosea avaient o'°™,ooi2. I-eur volume est moins régulièrement petitdans les rameaux du Clusia Plumeiii, où ils ont commu- nément de o""",ooi à o™™,oi. Ils ont aussi jusqu'à o'"",oi dans le Xaiillio- cltjnnis pictorius ; de o""",oo5 à o""",oi dans \e Mammea cjabonensis {U. par.). Le Clusia Jlaua est une des plantes qui, sous ce rapport, offrent le plus de va- riation. On trouve dans ses rameaux des vaisseaux propres dans lesquels les globides sont généralement très-ténus et dont cependant les plus gros atteignent o™",oi, et quelquefois o'"'",02; mais c'est surtout dans la feuille de ce Clusia que la diversité du volume commun est remarquable. Dans cer- tains vaisseaux, les globules, tous petits, ont un volume au-dessous de o"'"',oi. Dans quelques autres tubes ils sont plus gros; deux ou trois glo- bules suffisent pour occuper tout le diamètre du vaisseau. Dans bon nombre de canaux, les globules sont assez volumineux pour que chacun d'eux em- plisse tout le diamètre du tube. Ils ont alors o""°,o3, o""",o4 ou o"'",o5 et sont assez souvent comprimés les uns par les autres. Enfin, dans certains vaisseaux, le suc entier forme des colonnes liquides parfaitement homogènes. » Au reste, à mesure que les rameaux avancent en âge, aux g^lobules plus ou moins régulièrement petits il se mêle en nombre variable des gout- telettes plus volumineuses, arrondies quand leur diamètre est plus petit que celui du vaisseau, elliptiques ou sous la forme de petites colonnes plus ou moins longues quand l'oléorésine qui les compose est plus abondante. La teinte de ces gouttelettes ou de ces colonnes est le plus souvent diffé- rente de celle des globules normaux, quand ceux-ci sont incolores; car elles sont jaune pâle, d'un beau jaune plus ou moins foncé, jaune orangé, et parfois presque rouges. C'est la prédominance de ces gouttelettes ou pe- tites colonnes jaunes qui macule le suc primitivement blanc du Clusia Plu- mer ii, etc. » Dans quelques vaisseaux de ce Clusia, des portions du latex semblaient opérer le passage de l'état globuleux ordinaire à celui de telles colonnes jaunes. En effet, les globules pressés, comprimés les uns par les autres, étaient anguleux et sur le point de se fusionner. Leur teinte jaune était déjà intense dans la partie moyenne de l'agglomération, tandis (ju'elle di- ( 54o) minuait graduellement vers les extrémités de celle-ci, où les globules moins serrés devenaient de plus en plus semblables aux globules ordinaires du suc. » Mais le fait le plus remarquable offert par ce latex des Clusiacées, c'est la solidification complète de ces colonnes jaunes, de ces gouttelettes do- rées, et même de tous les globules du suc propre {Clusia /lava, Plumerii, Calophyllum Calaba, etc.). La consistance de ces colonnes, de ces goutte- lettes, de ces globules devient telle, qu'ils se cassent nettement en fragments anguleux par la pression. Les globules se divisent suivant les rayons, les co- lonnes en fi-agments irréguliers. Tous ces corps, qui ont conservé leur trans- lucidité primitive, ne laissent pas soupçonner à l'œil leur changement d'état. Il faut que la pression vienne au secours de la vue pour mettre ce fait en évidence. » Entre l'état liquide et l'état solide parfait, on peut observer tous les intermédiaires. Il y a de ces colonnes et de ces globules qui ont la mollesse de la poix blanche. Tout en se laissant déprimer comme elle par la com- pression, ils finissent par se fendre, comme elle aussi, suivant les rayons {Clusia Plumerii). » Il n'est peut-être pas sans intérêt de noter que beaucoup de ces obser- vations ont été faites en décembre et en janvier. Toutefois, le même ra- meau de Clusia flava, qui me présentait des colonnes de suc propre très- fluides dans les feuilles, m'offrait en même temps dos globules soUdes dans l'axe. De plus, dans quelques vaisseaux propres de la moelle, ces corpus- cules solides, au lieu d'être arrondis comme ils le sont d'ordinaire, étaient oblongs et plus ou moins polyédriques, quoique leurs arêtes fussent le plus communément mousses. » Dans des rameaux de 2 { centimètres de diamètre du même Clusia flava étaient certains vaisseaux en partie vidés (décembre), qui, au lieu de colonnes résineuses occupant tout le diamètre de ces canaux, offraient au pourtour de ceux-ci une simple couche de résine jaune ou orangée, assez mince pour laisser voir la saillie des cellules pariétales, dans les interstices desquelles le suc solidifié avait plus d'épaisseur. Il semblait que ces co- lonnes résineuses fussent ici en voie de résorption. » Les vaisseaux propres des Clusiacées citées dans ce travail existent dansl'écorceetdansla moelle des rameaux. Dans l'écorce, ilssontéparsdans tout le parenchyme extra-libérien, le périderme exce|)lé; et en général ces canaux y sont beaucoup plus étroits dans le parenchyme vert extériein- que dans celui qui est plus voisin du liber. Pourtant, dans le Caloplijllum ( 5/,i ) Calaba, les plus larges sont dans l'écorce moyenne, on mêlés à de plus étroits dans l'écorce interne et dans l'externe. » Cette dernière plante seule m'a offert des vaisseaux propres dans le tissu sous-libérien des rameaux de deux à trois ans, où ce tissu est beaucoup plus développé que dans les autres espèces nommées ici. A cet âge des ra- meaux, il occupe déjà dans ce Calophyllum environ la moitié de l'épaisseur de l'écorce. Cependant les vaisseaux propres ne sont pas encore formés dans l'écorce sous-libérienne des rameaux de l'année, où cette écorce a^ malgré cela, une assez grande épaisseur, comparée à celle des autres plantes de la flunille. » Voici comment ces vaisseaux s'y développent dans lui rameau d'un an à dix-huit mois. I.a région libérienne est limitée à l'extérieur par de petits faisceaux du liber à fdjres épaissies; tandis que le tissu dit cr//>re!/.r sous-jacent est formé d'étroites cellules à mend^rane relativement mince, groupées ra- dialement dans la prolongation des faisceaux ligneux. Leurs groupes, dont les cellules les plus externes sont parenchynialeuses et plus larges que les autres, sont séparés par d'étroits rayons médullaires, qui ne se distinguent des cellules voisines qu'avec de l'attention. » Où doit naitre un vaisseau propre, il apparaît un groupe de cellules parenchymateuses à la place de quelques cellules du tissu cribreux, dont quelques-unes ont dû disparaître, et dont quelques autres se sont étendues et divisées, donnant ainsi lieu au groupe d'utricules parenchymateuses claires, polyédriques, inégales, à parois minces, qui doit produire le vais- seau. Bientôt il se manifeste, vers le centre du groupe nouveau, une cavité irrégulière avec de fins globules de suc propre. Elle est entourée de cel- lules de formes diverses, dans quelques-unes desquelles on reconnaît sou- vent déjà de petites cellules pariétales ordinaires. Quelques autres, au con- traire, sont allongées parallèlement à la circonférence du canal, et doivent évidemment se diviser plus tard. D'autres encore se rapprochent davantage de la forme des cellules polyédriques primaires du groupe. Mais peu a peu, par la modification de ces dernières cellules, le vaisseau propre devient limité par des cellules pariétales de fîgtire normale. » Des vaisseaux propres ainsi formés dans ce tissu sous-libérien, les plus internes sont ordinairement comprimés suivant le rayon, les plus externes en sens opposé. » En général, dans l'écorce extra-libérienne desClusiacées, les vaisseaux propres les plus larges sont de même comprimés, et ils le sont presque tou- jours parallèlement à la circonférence. C. R., 1866, -i'»' Semestre. (T. LXlll, N» 14.) J^ ( 54c. ) » Je vais citer quelques exemples qui donneront une idée de linégalité (lu diamètre de ces vaisseaux, ainsi que de leur forme, dans un même ra- meau ou dans des plantes différentes. » Dans l'écorce d'un jeune rameau de Mnmmea fjnbonensis[H. par.), les plus étroits avaient o""",o2, les plus larges o™"', oGS. Dans un rameau deReediu la- leri/lorn, les plus larges, qui étaient com|irimés, avaient o™'",!.». sur o°"",07. Dans un rameau de quatre ans du Cnloph/lluin Calaha , les plus grêles avaient o'"™,o4, les plus gros o""", i8 sur o™'",o'7. Dans le Clw^in Plnmerii les uns avaient o'""',o4 de largeur, les autres jusqu'à n'"'",3o sur o""", 19. Dans la moelle du même Clusia, ils n'avaient que de o""",o5 à o'"™, 1 1 de diamètre. Enfin, dans le Cliisin flavOj ils peuvent n'avoir que o'"'°,o4 Pt même o""", oaS dans le parenchynie vert externe d'un rameau de a ^ centi- mètres d'épaisseur ; tandis que, flans le parenchyme interne, ils atteignent jusqu'à 0""'^ iG sur 0°"", i3, ou o"""',28 sur o""", 18, ou encore o'"'",4o si'i" o^^.oS. Ces canaux^ plus ou moins comprimés, comme on le voit par ces mesures, le sont quelquefois bien davantage. T/ouverture de quelques-uns d'entre eux avait o'^^^So sur o'"™,o3, ou seulement o""",0'i. et même o"™_,oi. » Le même vaisseau propre n'a pas toujours un diamètre constant à diffé- rentes hauteurs; il présente souvent, dans des rameaux déjà âgés_, des dila- tations et des rétrécissements qui alternent entre eux [Clusiajlava, et aussi dans les racines du Clusia Plumerii). Dans une branche de 3 ^ centimètres de diamètre du Clusiajlava, certains vaisseaux avaient o™"', 28 dans les par- ties dilatées, et o""", 18 dans leurs rétrécissements; d'autres avaient o""",i5 dans les parties élargies, et o™"',o5 ou o™™, 06 dans les parties étroites. Dans une racine de Clusia Plument, les dilatations mesurées avaient de o""",07 à o'"'", 10, et les rétrécissements o'"'",02. » Ces dilatations ne sont communément pas très-étendues; elles sont souvent fusiformes et passent graduellement du plus grand diamètre au plus petit. » I^a direction de ces vaisseaux est droite ou plus ou moins sinueuse dans l'écorce. Les sinuosités paraissent plus fréquentes dans les rameaux âgés que dans ceux qui sont jeunes. » Ces vaisseaux sont aussi plus ou moins souvent anastomosés. Mais c'est principalement aux nœuds que les anastomoses sont en plus grand noiubr*?, surtout dans l'écorce, moins souvent dans la moelle. Dans l'écorce, il en existe dans le parenchyme externe et dans l'interne. Elles sont toute- fois plus multipliées dans l'écorce interne, directement au-dessous de lin- ( 543 ) sertion des feuilles. Des vaisseaux propres venus du niérithalle placé au- dessous se bifurquant, une branche peut aller dans l'écorce externe et s'y anastomoser avec un vaisseau qui se rend an côté externe du pétiole; tan- dis que l'antre branche va dans l'écorce interne, où elle se ramifie aussi, et s'abouche avec d'antres vaisseaux propres de celle région, qui vont les uns dans la feuille, les autres dans l'écorce du niérithalle supérieur. D'au- tres enfin peuvent s'unir avec quelque rameau venu de la moelle à travers le corps ligneux. » Aux nœuds, la disposition n'est pas la même dans toutes les plantes de la famille. L'une des plus remarquables à cet égard est le Clusia nemo- rosa. Il y existe, en effet, en travers de la moelle, vis-à-vis l'insertion des feuilles, une sorte de cloison formée de cellules un peu plus petites que les autres utricules médullaires, laquelle cloison, toutefois, est plus sensible à l'œil nu que sous le microscope. Cette cloison, ou tissu plus dense, est par- courue par des vaisseaux propres horizontaux ou plus ou moins obliques, qui sont en communication avec ceux du niérithalle supérieur et du niéri- thalle inférieur. Quelques-uns de ces vaisseaux du niérithalle infériein- les plus périphéricjues, après s'être ainsi unis à d'autres par des branches laté- rales, s'incurvent du côté de la feuille, traversent, à la faveur d'un rnvon médullaire étroit, la couche ligneuse, un peu au-dessus de l'espace paren- chymateux résultant de Técartement des faisceaux qui se rendent à la feuille, et arrivent dans l'écorce, où ils émettent des ramifications, dont j'ai mieux observé la destination dans le Clusia cjrnndiflora. >i Dans cette dernière espèce, ainsi que dans les Clusia Plumerii, Bron- rjuiarliana, flava, rosea, Reedia Intel ijlora, Caloiili/lluin Calaba, Xantltocli/mus pictorius, etc., il n'existe pas de cloison ou tissu plus dense en travers de la moelle. Et, sauf les Clusia cjrandiflora et rosea, les laticiferes de celte moelle ne sont pas là, vis-à-vis les feuilles, beaucoup plus fréquemment anastomo- sés que dans les entre-nœuds. Mais les anastomoses y sont multipliées dans les deux dernières espèces. Les vaisseaux propres, unis les uns aux autres en assez grand nombre, montrent de véritables mailles à leur passage de la moelle dans la base de la feuille. 11 y a, en outre, au-dessus de ce passage, à travers la couche ligneuse, plusieurs vaisseaux propres qui vont également de la moelle dans l'écorce en suivant des rayons médullaires. Dans le Clusia (jiandiflora, quelques-uns prolongent des vaisseaux venus d'en haut. Arri- vés dans l'écorce, ils s'y ramifient, et leius embranchements viennent se relier aux vaisseaux qui, plus bas, se rendent directement dans l'axe du pétiole. Dans le Clusia rosea, les vaisseaux propres qui traversent le plus 73.. ( 544 ) haut la couche Hgneuse se prolongent dans l'écorce au-dessus du bour- geon, où ils contractent des anastomoses. Les autres, qui traversent plus bas la même couche ligneuse, rejoignent le réseau des vaisseaux propres qui s'étend de la base de la feuille à celle du bourgeon, » Le Clitsin Plumerii m'a aussi donné de beaux exemples de vaisseaux ascendants de la moelle, qui, un peu au-dessus du passage parenchyma- teux qui va de cette moelle dans le pétiole, se courbent vers l'extérieur, traversent la couche ligneuse et parviennent dans l'écorce. Je n'ai point vu ici leur prolongation ; mais il y a tout lieu de croire que leurs ramifica- tions vont aussi dans la feuille ou dans le bourgeon, quand ce dernier existe; car, vis-à-vis les feuilles tombées, le contenu de ces vaisseaux a bruni, ce qui permet d'ailleurs de les trouver avec plus de facilité. » Le Cliisia superba (H. par.) présente également de bons exemples de ces laticifères qui passent de la moelle dans l'écorce à travers la couche fibro-vasculaire, au-dessus de l'insertion de la feuille. J'en ai vu là jusqu'à 2™", 5 plus haut que le faisceau qui se rend à cette feuille. Bien que les plus élevés fussent encore dans le périmètre de la base très-élargie du bour- geon, ils prenaient une direction ascendante qui semblait indiquer qu'ils se prolongeaient dans l'écorce du mérithalle supérieur. M Enfin, dans le Calopli^lluin Calabaet dans le Clusia Bronguiarliaiia, je n'ai observé que des vaisseaux propres, simples ou ramifiés, allant directement de la moelle dans le pétiole et dans le bourgeon, par le passage parcnchynui- teux qui existe à travers le corps ligneux. » Ainsi que je l'ai dit plus haut, j'ai toujours trouvé les vaisseaux pro- pres des Clusiacées dépourvus de membiane particulière. Leurs parois sont constituées par des cellules étroites, oblongues, le plus ordinairement beaucoup plus petites que celles du parencliyme environnant, et le plus souvent allongées parallèlement à l'axe du vaisseau. Cependant, telle n'est pas toujours la disposition de ces cellules pariétales. Dans la plupart des vaisseaux propres d'un rameau de quatre ans du Calophylhim Calnha, elles étaient étendues dans le sens transversal, c'est-à-dire que leur grand diamè- tre était paiallèle à la circonférence du canal, et le plus petit diamètre paral- lèle à l'axe de ce canal. Ces cellules n'avaient que o""°,oi ou quelquefois seulement o™'",oo7 de longueur, tandis que leur largeur était de o'"'",07 à O^^jlO. » Le même rameau de Cidophylluni, et aussi une branche de Clusia Jlat'n de o'^jOiS de diamètre, donnaient le spectacle d'un autre phénomène qui n'est pas sans intérêt. Ces vaisseaux propres, par la nuiltiplication de leurs ( 545 ) cellules pariétales, tendaient à obstruer leur cavité. Pour cela, ces cellules se renflaient, s'allongaient transversalement vers le centre du tube, puis se divisaient de manière que l'aire du vaisseau en était diminuée à divers degrés sur des espaces ordinairement assez courts. Du reste, la forme extérieure de ces vaisseaux propres demeurait sans changement; la cavité intérieure en était seule modifiée (20 décembre). » Après avoir esquissé les principaux caractères des vaisseaux propres, jetons un coup d'œilsur le parenchyme qui les environne. Les changements qu'il subit pendant l'accroisseiiient du ran:eau sont dignes de fixer un instant l'attention. » Outre la couche plus ou moins épaisse, de nature subéreuse ou périder- niique, et composée de cellules aplaties, disposées en séries rayonnantes, l'écorce extra-libérienne d'un rameau de quelques années est formée de deux espèces principales de cellules : les unes primitives, plus longues que larges, ont leur grand axe vertical; les autres secondaires, plus larges que longues, ont leur grand axe horizontal et perpendiculaire au rayon. Ce sont ces dernières qui constituent la plus grande partie de la niasse paren- chymateuse de cette écorce externe, dans des rameaux de 2 à 3 centimè- tres de diamètre. » Voici la disposition relative de ces cellules. Sur des coupes longitudi- nales parallèles au plan tangent, les cellules allongées verticalement décri- vent des bandelettes sinueuses d'une, de deux ou de quelques séries de cellules, dont la distribution n'est pas sans analogie avec les réticulations des faisceaux du liber en général. Et pourtant ces cellules n'ont rien de commun avec le liber, qui est beaucoup plus interne. Ce sont de simples cellules parencliymateuses, qui renferment des grains verts. Souvent, une ou quelques rangées de ces cellules bordant les vaisseaux propres, une rangée ou deux s'en écartent et serpentent à travers le parenchyme prin- cipal, où elles rejoignent des séries de cellules semblables à elles. On est porté à croire, quand on a de telles coupes sous les yeux, que ces séries d'u- tricules sont destinées à mettre les vaisseaux pi-opres en rapport avec les autres parties du parenchyme. Cependant, l'examen attentif de coupes transversales et de coupes radiales persuade qu'elles ne peuvent être assi- milées à des vaisseaux utriculaires, puisque l'on reconnaît par ces coupes que ces séries de cellules appartiennent à des sortes de lames qui s'étendent à travers l'écorce parallèlement aux rayons. Et pourtant elles n'ont rien de commun avec les rayons médullaires, non plus qu'avec ceux du tissu cii- breux, qui, dans des plantes appartenant à d'autres familles, forment la ( 546 ) masse principale de l'écorce, par exemple, clans les racines des Ombellifércs, des Chicoracées, etc. » I.'étiidc de l'accroissement des rameaux du Clusia /lava, etc., enseigne que CCS cellules si singiilièrenieul: ré{)ar[ies sont les restes du parenchyme l)rinHtif, et que les autres ulricules, allongées horizontalement, perpendicu- lairement aux rayons, et qui forment à cet âge la plus grande partie du parenchyme, ont été produites ultérieurement. » En effet, dans un rameau de l'année étudié en décembre, l'écorce se partage en deux parties principales : i° la région libérienne, qui n'est que fort peu développée (o""",io environ d'épaisseur); 2° l'écorce extra-libé- rienne, qui est relativement beaucoup plus considérable (de i""",^5). Cette dernière est formée de cellules dont les plus externes sont plus petites, et dans lesquelles la matière verte est principalement rassemblée dans la moi- tié externe de l'écorce. Malgré cette diversité de coloration et la différence dans la dimension des cellules, l'ensemble de l'écorce offre néanmoins une sorte d'homogénéité qui disparaît à mesure que le rameau grossit. Alors l'écorce externe est obligée de s'élargir pour suivre les progrés du cor|)S ligneux et de l'écorce interne. Cette extension conunence à se usanifesler dans certains groupes de cellules étendus radialement qui, dans la partie moyenne à peu près incolore de l'écorce, se dilatent horizoutaleir.ent et jiarallèlement au plan tangent, formant ainsi des sortes de rayons plus ou moins larges. Ces cellules dilatées se divisent ensuite par des cloisons disposées en sens contraire à l'allongement des cellules, c'est-à-dire paral- lèlement aux rayons. Les nouvelles ulricules ainsi produites s'allongent horizontalement comme les cellules mères, et, de leur forme, de leur pri- vation presque complète de chlorophylle à cette époque, de leur distribu- tion en groupes étendus radialement, il résulte au milieu de l'écorce j)ri- maire des bandes rayonnantes qui tranchent avec cette dernière. De plus, ces groupes de cellules ou lames radiales ne s'accroissent pas seulement, comme il vient d'être dit, par la multiplication de leurs cellules propres. Ils augmentent aussi par la participation qu'y (irennent les cellules jjrimaires voisines, qui se divisent à leur tour de façon que les lames rayoriuantes des nouveaux éléments cellulaires gagnant peu à peu à travers le parenchyme vert externe, arrivent jusqu'au contact du périderme qui s'est développé à la périphérie de l'écorce. Et, comme ces mêmes rayons s'étendent en largeur l)ar le même mode, il en résulte que bientôt ils se joignent ou ne restent séparés que par des lames irrégulières, sinueuses ou rayonnantes aussi, qui ne sont composées souvent que d'une, de deux ou de quelques rangées de ( 547 ) cellules du tissu primitif. Des grains de chlorophylle ou des grains d'amidon entourés de matière verte peuvent se dévelo|)per dans les nouveaux tissus. » Plus tard il naît aussi, dans un grand nombre ou même dans la plupart de ces cellules d'origine diverse (et aussi dans le parenchyme des feuilles), ordinairement un beau globule jaune, de dimension variable, qui a fré- quemment o'"",oi ou o""",02, mais qui peut acquérir un plus grand vo- lume. J'en ai mesuré qui avaient o'""',o6 dans le Cliisia Plumerii. Ce globule ressemble à une goutte oléagineuse, comme les globides jaiuies qui ajipa- raissent dans le suc propre; et il est aussi tout à fait solide, car la pression le divise suivant les rayons en fragments anguleux. Ces petits corps sont attaquables par l'alcool, mais ils se dissolvent moins vite que 1rs globules du latex du même Ctusia; et, pendant leur dissolution, ils manifestent quel- quefois l'apparence vésiculaire. On aperçoit, en effet, à la surface de quel- ques-uns, comme une membrane extrêmement mince, de l'intériein- de la- quelle l'alcool enlève peu à peu le contenu jaune et résineux. « OPTIQUE ET onSERVATlON DU SOLEIL. — Ajiplicatlondu procédé d'argenture à tm objectif de aS centimètres de diamètre. Communication de M. Le Verrier. « Dans la séance du 3 septembre dernier, l'Académie a eu communi- cation d'un procédé proposé ])ar M. L. Foucault pour affaiblir les rayons du Soleil au foyer des lunettes. Il était intéressant de constater si l'expé- rience, répétée sur un grand instrument, donnerait les résultats que sem- blait promettre un premier essai. )) L'Observatoire possède un équatorial dont la lunette admet vm objectif de 25 centimètres. D'un autre côté, M. Secretan fait construire en ce mo- ment un objectif du même diamètre qui, sans être complètement terminé, est déjà atrivé à un certain degré de perfection. C'était une excellente occasion pour faire un second essai sans entraver le courant des observa- tions. M. Secretan a bien voulu prêter cet objectif. La surface extérieure du crown a donc été argentée sous l'épaisseur voulue, et, le verre étant mis en place, on a pu profiter des éclaircies de ces derniers jours pour apprécier sommairement le nouveau mode d'observation. « Par cette dernière épreuve, il est bien établi que l'image du Soleil est ainsi débarrassée de presque toute chaleur et de l'excès de lumière qui en rendaient l'observation difficile et dangereuse. L'interposition de la couche d'ai'genf ne paraît auciuiement altérer les propriétés optiques de l'objectif; elle diminue seulement l'intensité de la lumière transmise, sans troubler la ( 548 ) marche des rayons et sans produire de diffusion sensible. La netteté dos images reste évideiunieut subordonnée, comme d'ordinaire, à l'état de l'at- mospbère, et en clioisissant les instants favorables on arrive à appliquer ulileuient un grossissement de 3oo. » On dislingue alors dans les taches solaires ces nombreux détails qui ont été décrits et figurés par les observateurs les plus expérimentés. La sur- face entière de l'astre se montre jiarsemée d'un pointillé irrégulier dont les élémeuts peuvent se classer en différentes grandeurs et se groupent en constellations diversement configurées. A mesure que l'image s'améliore, on échappe à l'illusion d'une structure régidière comme celle qui résul- terait de l'agglomération d'éléments identiques juxtaposés ou enchevêtrés les uns avec les autres. Il v a de ces instants de netteté fugitive qui amèueni la résolution des parties ombrées et qui fout souhaiter de recourir à l'em- ploi d'insiruments de plus en plus puissants. » La seule altération consiste donc dans ime légère teinte bleuâtre à laquelle on s'habitue promplement, mais dont il importait de connaître la composition. Par l'appHcation du spcctroscope déjà employé à l'étude des étoiles, M. Wolf a constaté que la teinte résultante contient presque tous les rayons du spectre, à l'exception du rouge extrême, dont l'élimination semble coïncider avec celle des rayons calorifiques obscurs. En même temps, l'orangé, le jaune et le vert subissent inie extinction partielle; le bleu et le violet conservent, ainsi qu'on pouvait s'y attendre, une prédo- minance marquée. » Ces observations ne sont pas sans importance, car, si l'argent n'eût laissé passer qu'une lumière monochromatique, il eût été impossible de saisir les particularités susceptibles de se manifester par des effets de cou- lein-s; mais, comme en réalité tous les éléments du spectre visible figurent à peu de chose près dans la lumière trarismise, ou peut complet' qu'aucun détail de coloration ne passera inaperçu. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. THERMODYN.SMIQUf:. — Noie sur In tendance tt un système matériel que le on que au repos absolu ou relatif; par M. A. Drpiu':. (Commissaires : MM. Regnault, Morin, Combes.) « Pendant longtemps on a considéré les corps comme tendant par natin-e au repos, de telle sorte que, même en l'absence de tout obstacle, la vite.sse ( 5/,9 ) d'un mouvement non entretenu par une force décroîtrait sans cesse et finirait par s'éteindre. Aujourd'hui nous connaissons mieux les lois qui régissent la malière; nous savons que, si un travail s'opère, un autre travail égal, moléculaire ou non, et de signe contraire, est produit, à moins qu'il ne naisse une force vive, moléculaire ou non moléculaire; et réciproquement, si une force vive disparaît, une force vive égale apparaît ou bien un travail devient disponible. Des rapports d'équivalence incontestables permettent d'appli- quer une même mesure à ces diverses quantités et de dire que, dans un système matériel quelconque isolé, leur somme ne peut varier sans que ce fait constitue une véritable dérogation aux lois de la nature; par suite, le repos absolu ne peut s'y produire. Mais, si l'on veut bien faire abstraction des mouvements dont l'observation directe est im|)ossible, tels que les mou- vements des particules matérielles constituant la chaleur, le repos absolu ou relatif d'un système isolé dans l'espace devient possible. Il y a plus, un système qiielco7iqiie tend sans cesse vers tel étal; c'est en ce sens restreint que l'ancienne opinion doit être conservée. » Pour établir ce principe, concevons que le système supposé existant seul soit arrivé à l'équilibre de température, après la transformation en chaleur de tous les travaux et de toutes les forces vives disponibles; il y aura repos absolu dans le système, et non dans les atomes qui le composent. Soit t, la température : imaginons, en dehors du système, une machine ther- mique fonctionnant sans chute et mise en rapport avec un immense réservoir de chaleur à t, et aussi avec un volant pourvu d'une force vive plus que suffisante. » Cela posé, admettons qu'on amène, à l'aide de cette machine qui peut fonctionner dans les deux sens et donner du travail ou de la chaleur à toute température, le système doiuié, à l'état de re|)0s qui vient d'être défini; d'après le principe de l'équivalence, il n'aura rien perdu ni gagné, et il en sera de même du réservoir à t, et du volant considérés ensemble. Mais une certaine quantité de chaleur aura été perdue par le réservoir, tandis qu'une force vive équivalente aura été gagnée par le volant; c'est cette quantité que je nomme distance de l'étal actuel du système au repos. Il existe des cas où le repos du système est possible avec plusieurs distributions différentes de la matière qui le compose; afin de préciser complètement la définition, je la rapporte à celle de ces distributions qui occasionne la plus grande transfor- mation de chaleur à t, en force vive emmagasinée dans le volant. Cette quantité est d'ailleurs indépendante, d'après le principe de l'égalité de ren- dement, du choix et de l'ordre des opérations. C. R.,iSG6, 2"'«Semes(;e. (T.LXUl.Ps'» 14.) 74 ( 55o ) » Revenons actuellement an système abandonné à Ini-mème; les clian- gemenls qui s'y produisent ont lieu sans chute ou avec chute. » Dans le premier cas, la ilistance demeure invariable, puisque la machine thermique accessoire peut ramener le système au point de départ sans que la iorce vive du volant éprouve une variation finie. » Dans le second cas, la distance diminue. F'our le bien voir il suflit de remarquer que la machine accessoire peut ramener icins c7jure, me porte à signaler à l'attention de l'Académie une application du principe de la transparence de l'or et de l'argent. » Au connnencement du mois de juillet dernier, j'ai été blessé à la suite de rex|>losion d'un ballon contenant une solution d'iode dans l'acide sulfureux liquétié; un traitement énergique a fait cesser la vive inflammation des yeux qui eu était résultée; au bout de (juelques jours, j'étais guéri ; mais j'étais sous l'influence d'une photophobie assez pro- noncée. Je me suis alors servi des lunettes de mécaniciens de tiains de ( 553 ) chemin de fer, lunettes munies de verres noirs, dont j'ai encore affaibli la transparence par la superposition de verres verts. » J'ai fait ensuite usnge de conserves munies de verres d'un bleu pâle, en couvrant leurs surfaces par une simple feuille d'or ou d'argent appli- quée mécaniquement. » J'ai constaté que la lumière transmise dans ces conditions était d'une douceur toute particulière, surtout lorsqu'elle avait traversé l'or. » Les feuilles d'or du commerce présentent à la transparence deux teintes distinctes : l'or jaune laisse passer la lumière verte; l'or vert du commerce (alliage d'or et d'argent) transmet une liunière l^leue d'une nuance qui peut varier avec les quantités relatives des métaux qui constituent l'alliage. » Je pense que l'usage de lunettes dorées ou argentées pourra rendre service dans les cas do photophobie; l'industrie saura réaliser facilement la fabrication de verres dorés et argentés ou recouverts d'un alliage de ces métaux. » Je n'ai fait qu'un emploi très-resireint de ces lunettes, et cependant, en lisant la communication de M. Foucault, j'ai été fra|:'pé de la coïn- cidence de mes impressions avec les siennes, en ce qui concerne la pu- reté des teintes et lu netteté de la vision sans aucune fatigue. Plusieurs personnes qui ont essayé ces lunettes, à ma prière, ont pu constater comme moi, en dirigeant leurs regards vers des nuages éclairés par le soleil, que, malgré la teinte verte et l'affaiblissement relatif de la lumière transmise, les contours des nuages étaient très-nettement accusés, ainsi que les trans- formations qu'ils subissaient successivement. » Il m'a paru que la lumière transmise par la feuille d'or était plus vive que celle qui traversait mes doubles verres colorés, et néanmoins qu'elle était plus agréable et moins fatigante. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'aclion du iiilnite d'argent et dit prototiitrale de mercure sur le hichlorure de platine. Note de M. A. Commaille, présentée par M. Dumas. « On lit à la page 7GG du Traité de Chimie de M. Dumas, t. III : « Si » on ajoute du nitrate d'argent à la dissolution de bichlorure de platine, M le platine se précipite entièrement, et on a un mélange de clilorure d'ar- » gent et de chlorure de platine. Si on traite ce précipité par l'acide chlor- ( 55/4 ) t> hydrique, on dissout tout le chlorure de platine. f,e protonitrate de mer- » cure produit le même effet. » » M. Cahours, dans son Traité de Chimie (t. II, 1860, p. 556), attri- bue ail nitrate d'argent, versé dans la dissolution de hiclilorure de platine, une action bien différente : « L'azotate de bioxyde de |ilatine se prépare, » dit-il, soit en traitant directement le bioxyde de platine par l'acide az.o- » tique, soit en versant de l'azotate d'argent dans une dissolution de bi- » chlorure de platine; il se forme du chlorure d'argent et de l'azolate de » platine, qui reste en dissolution. La liqueur est colorée en brun foncé. » » En présence d'opinions aussi divergentes, il m'a paru intéressant de reprendre la question. )) § I. Action de l'azotate d'argent sur le hichlorure de platine. — QuAnd on verse une solution d'azotate d'argent dans une solution de bichlortne de platine, il se produit un abondant précipité jaune, et la liqueur se décolore entièrement par le repos ou par la chaleur. Ce précipité ne noircit pas à la lumière du soleil; à la longue, il devient gris à la lumière diffuse. » L'ammoniaque, par un contact prolongé, enlève tout le chlorure d'ar- gent qu'il renferme en laissant le chlorure de platine, et l'acide chlorhy- drique chaud transforme tout ce chlorure de platine en bichlorure, avec résidu de chlorure d'argent. » L'analyse de ce précipité jaune conduit à la formule AgCl + 2(PtCl). » Il ne se produit donc pas de nitrate platinique, mais un précipité ren- fermant tout le platine à l'état de protochlorure, mélangé à du chlorure d'aroenl. » § II. .action du protonilrate de mercure sur le biclilorure de platine. — Quand on verse une dissolution de jjrotonitrate de mercure, bien exempte d'autres sels mercuriels, dans une solution de chloi'ine platinique, il se produit lui précipité jaiuie clair qui jiasse rapidement au brun marron. Mais si on opère avec ménagement, en versant peu à peu le |)rotonitrate et en ayant soin de séparer, à chaque affusion, le précipité produit, on voit que les derniers dépôts mettent un temps de plus en plus long à brunir, jusqu'à ce qu'enfin le précipité reste à peu près jaune. La pola se, l'aunnoniaque noircissent rapidement ces composés. » En opérant à chaud, le précipité est constitué par du ])latine métal- lique; il en est encore de même si on liai te les précipités obtenus à froid par l'acide chlorhydrique. ( 555 ) » Les précipités jaunes et bruns se dissolvent à la longue dans l'acide azotique bouillant. Soumis à l'action de la chaleur, ils dégagent de l'eau et se dédoublent en un sublimé blanc, rougeàtie par places, et en platine mé- tallique. » Dans une opération, j'ai obtenu, dans la même solution de platine, cinq précipités successifs. Le premier produit recueilli, chauffé dans un tube convenablement disposé, a donné en centièmes : Eau 3,28 Résidu de platine 19, 34 Le sublimé était composé de : Caloniel et oxyde de mercure 62,57 Bichlorure de mercure 8,4i (réaction secondaire). Eau... 4,86 » Dans une deuxième préparation j'ai versé d'emblée un grand excès de sel de mercure dans le bichlorure de platine. » Dans une troisième préparation, j'ai versé le chlorure platinique dans un grand excès de protonitrate de merciuc. » Le tableau suivant résume l'analyse des produits ainsi obtenus : rnEJllERE PREPARATION. DEUXIÈME PRF.PARATIOS : Hg'O.AzO' versé dans PICI'. TUOISII.JIE r-KEPARATlON : PtCl" versé dans Hg'O.AïO». 1er pi-ccipité. 2^ précipité. 3" précipité. Hg.. Pt... Cl. . . 53-, 70) , 19,34) 8,3o Go, 61 ] .2,65 h^'=^ 10, o4 69,361 9'93 65,28) .4.85 r-^ 11,27 64,25) i5,ob 1 11,70 80,34 83, 3o 89.74 9' j4o 91 ,o3 » Il résulte de l'examen de ce tableau : » i" Que dans les jjrodiiils fractionnés la quantité de mercure va en aug- mentant, quand celle du platine diminue; » 1" Que dans le précipité total on obtient des nombres presque iden- tiques, quel que soit le sol versé dans l'autre; » '5" Que tous ces produits renferment de l'eau ne disparaissant pas à -H 1 1 5 degrés ; ( 556 ) » l\° Que tous ces produits contiennent soit un oxyde à l'état de liberté, ce qui ne s'explique pas, la précipitation renflant l'acide nitrique libre, soit plutôt ini ox\ chlorure; » 5" Ici encore, comme avec le nitrate d'argent, on n'obtient pas sensi- blement de nitrate de platine. 1) En ne considérant que les expériences où la précipitation a été du coup complète, on trouve que les nombres ci-dessus correspondent à la formule brute Pt Cl + Hg^ Cl + Hg= 0= + 5 HO, qui exige : Pt i5,67 Hg 63,68 Cl 11,27 o 2,54 Eau totale 7, i5 ( 2,86 partent à 1 i5 degrés). » Mais le prolochlorurc de mercure et l'oxyde mercurique constitue- raient-ils un oxychlorure ? PtCl + [2(HgO), Hg-Cl, 3H0] + 2Aq. » Parmi les nombreux oxyclilorures de mercure connus, il n'y en a pas oii entre le calomel. » Ce travail a été exécuté dans le laboratoire de M. P. -A. Favre, à la Faculté des Sciences de Marseille. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'iirlion du magnésium sur les sels métalliques en dissolution neutre. Note de M. A. Commaille, présentée par M. Dumas. « Il y a quelque temps, j'assistais M. P. -A. Favre dans quelques re- cherches ayant pour but dedéterminerla quantité de chaleur produite quand on substitue un métal à un autre métal dans une dissolution saline neutre; en plongeant du mayuésium dans une solution de sulfate de cuivre, nous vîmes que non-seulement il y avait substitution du magnésium au cuivre, mais encore dégagement d'un gaz qui venait compliquer la réaction. « Je m'occupais à rechercher à quoi était dii ce phénomène insolite, lorsque parut dans le Journal de Pharmacie le travail de M. Koussin, où ce chimiste traite précisément de l'action du magnésium siu- les solutions métalliques. Mais comme nous nous étions placés à des points de vue dif- ( 557 ) férents, je crus devoir poursuivre une étude qui vint, du reste, confirmer entièrement les faits avances par M. Roussin. » Le magnésium ne précipite pas tous les métaux; ainsi il ne déplace pas l'aluminium, l'y ttrium, par exemple. Mais lorsque la précipitation a lieu, elle est constamment accompagnée d'un dégagement d'hydrogène et, quand la dissolution est neutre, une partie au moins du métal précipité reste à l'état d'oxyde ou bien libre. Souvent aussi une certaine quantité de ma- gnésie libre se dépose. » 1° Avec la dissolution de sulfate de protoxjde de fei\, il se produit un dépôt de protoxyde de fer hydraté blanc, devenant ocracé à l'air : FeO, SO' + Mg + HO = FeO 4- MgO, SO' + H. Quand la solution de fer est légèrement acide, il se dépose d'abord du fer métallique qui ne larde pas à disparaître. » 2.° Avec la dissolution de sesquiclilorure de chrome inélancjée de proto- cholure^ il se forme un dépôt de sesquioxyde de chrome vert à 5 équivalents d'eau, mêlé d'un autre produit grisâtre, qui est également un sesquioxyde, mais à 7 équivalents d'eau. La liqueur se décolore complètement. » 3° Avec une dissolution de protosulfate de manganèse, on obtient, comme avec les sels ferreux, un dégagement d'hydrogène et un dépôt blanc d'hydrate manganeux. » 4° Avec le sulfate de cobalt, la réaction est à peine sensible; après plu- sieurs jours le magnésium est recouvert d'une croûte d'un vert sombre, qui a l'apparence de l'hydrate d'oxyde intermédiaire Co'O*. » 5° Avec le sulfate de nickel, la réaction est aussi lente qu'avec le cobalt, et le magnésium se recouvre d'un précipité du plus beau vert de protoxyde de nickel hydraté. » 6° Aussitôt qu'on plonge du magnésium dans une dissolution jaune d'oxalate d'uranium, il se produit un dépôt d'une belle couleur d'or qui est l'hydrate U^C)%HO. Comme avec les métaux précédemment étudiés, il y a eu substitution de MgO à l'oxyde d'uran/le (U'-O-)O. » 7° Avec le sulfate de zinc la réaction est trè.' m" Avec la dissolution bien neutre de cliloiure de plomb^ le dégage- ment de gaz est très-vif; le dépôt est constitué par du plomb mélangé d'oxy- chlorure. » 12" \.e sulfate de cuivre, préalablement desséché, puis redissous dans l'eau, donne avec le magnésium du cuivre métallique, de l'hydrate de prot- oxyde jaune et un sous-sel vert ,1e vert de Smilh, qui a pour fornude (CuO)%SO\ On a : 6(CuO,SO')+5Mg + 3HO = 5(MgO, SO')+3CuO,SO'+Cu20+Cu + H. » i3° En remplaçant le sulfate |)ar le bicldorure de cuivre, il se forme d'abord du protochlorure Cu-Cl, puis un précipité vert, écailleux, que l'ana- lyse fait reconnaître pour du vert de Brunswick fCuCI, 3CuO). Il ne se dé- pose pas de cuivre métallique : 6 (CuCI) + 4Mg + 3H0 = /jMgCl + (CuCl,3CuOl + Cu-Cl + 311. » Si on filtre la liqueur après cette première phase de la réaction, et qu'on ajoute une nouvelle quantité de magnésium, il se précii)ile alois du |)iot- oxyde de cuivre et de la magnésie hydratée, en outre du vert de Smith : 6 (CuCl) + 6Mg + 5H0 = 5 MgCl +(CuCl, 3Cu O ) -^ Cu=0 4- MgO + H. » i4" En plongeant une lame de magnésium dans luie solution (.ïacclatc cuivrique crisudlisé, on obtient de suite de l'hydrogène, du cuivre et de l'hydrate jaune, puis subséquemment un sous-acétate vert clair. » i5° La solution de bicldorure de mercure donne lieu à une vive réac- tion, avec production de calomel et debioxyde de mercure rouge-brun : 3HgCl H- 2Mg + HO = aMgCl -t- Hg-Cl + HgO + H. » iti" Avec le bicldorure de jilaline, on obtient du noir de platine et non le composé PtO, PtCl qui est noir également : PlCP -+- 3iMg + nO = aJMgCl + MgO + Pt + H. » i'^" Avec le chlorure d'or on obtient de l'or métallique. ( 559 ) » Maintenant, comment se fait-il qu'il n'y ait pas simplement substitu- tion du mapuésium au métal dissous, sans décomposition de l'eau, ainsi que cela a lieu quand on plonge une lame de fer dans une solution de sulfate de cuivre ? CuO, SO' -f- Fe = FeO, SO' + Cu. Cette différence d'action est sans doute due à la grande puissance électro- motrice du magnésium. M. Bultinck d'abord [Comptes rendm, séance du goctobre i865), M. Roussin ensuite [Journal de Pharmacie), ont démontré que ce métal, employé comme élément de pile, décomposait l'eau mieux qu'aucun autre métal. » La première réaction donne lieu au dépôt d'une mince couche de mé- tal sur le magnésium. Puis, le couple ainsi formé devient immédiatement apte à décomposer l'eau; l'oxygène naissant oxyde une partie du magné- sium, et les deux effets deviennent concomitants : réduction du métal et décomposition de l'eau. » Ces recherches ont été faites dans le laboratoire de M. Favre et sur son invitation. » HYDROLOGIE. — Analyse des eaux de Vergèze [source des Bouillants et source Granier) : Microzyma et autres organismes contenus dans ces eaux. Notes de M. A. BÉciiAMP. « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie l'analyse d'une autre source de Vergèze. Les deux sources que je viens d'analyser possèdent la même composition générale que celle-lii, mais elles différent de la source Dulimbert par des principes qu'il n'est pas habituel de rechercher dans ces sortes d'analyses. Elles contiennent en effet de notables quantités d'acide acétique et d'acide butyrique. Je dirai ])lus loin comment j'ai été amené à les découvrir, en même temps que j'expliquerai leur formation. » Les deux sources sont froides; celle des Bouillants, qui forme une vaste piscine naturelle et dans laquelle bouillonnent sans cesse des gaz dont j'ai déjà publié l'analyse, a une température variable avec la saison. La tempé- rature de la source Granier varie de i5 à 17 degrés. » La densité de la source des Bouillants, prise au mois de juillet, est de 1 ,0008 à + 18 degrés. Celle de la source Granier, prise le même jour, est de 1 ,00 1 39 à + 1 7 degrés. 7^- ( 56o ) Composition rapportée à looo centimètres cubes. Source des Bouillants. Source («ranier. Acide carbonique i ,6480 i ,4ooo Aciile sulfiiiique o,o36i o, laSg Acide siliciqne o,o?,20 0,0220 Acide butyrique ( _/ ... .•' ' 0,0022 0,0024 Acide acétique \ Chlore 0,0828 o,o3q6 Potasse 0,0028 o,oo2'j Ammonia(]ue o,oo4o traces Soude o,o3o3 0,0241 Chaux o,?,c)5o 0,4490 Magnésie 0,0100 0,0140 O.wde do manganèse traces traces Proloxyde de (er 0,0082 o,oo5q Alumine 0,0008 0,0011 Oxyde de cuivre ) ^^^ décelables dans 25 litres décelables dans 25 litres Arsenic \ Matière organique 0,1200 (*) 0,0800 (*) Azote 5", 5. Oxygène a"^*", 4- 1) Les deux acides gras et odorants ont été décelés et dosés en opérant sur 5o litres d'eau. Le dosage exprime de l'acide acétique, de sorte que les nombres sont trop faibles. Pour la recherche de ces acides, ou évaporait l'eau après y avoir ajouté une quantité de potasse suffisante pour précipiter la plus grande partie de la chaux à l'état de carbonate; la liqueur réduite à un lilre était filtrée, rendue franchement acide par l'acide sulftirique et distillée. Il fut constaté que le produit de la distillation était acide. Ayant recueilli les -^ du produit, on le satura parla soude et on décomposa de nouveau les sels par l'acide phospborique. C'est dans le pi odviit de cette dis- tillation que les acides étaient dosés alcaliniétriquenieut. Les deux dosages inscrits au tableau ont été faits sur de l'eau amenée le jour même de la soiu'ce. » Dans une autre détermination faite sur 4o litres d'eau des Bouillants, qui avait séjourné dans une bonbonne très-propre et y était devenue suif- hydrique après une quinzaine de jours, on trouva oB'',3 12 d'acides volatils. Il fut très-facile de voir une couche d'acide butyrique et de scnlir l'odeur franche de l'acide acétique. » M. Bunsen avait déjà trouvé l'acide propionique dans une source d'Alle- magne. M. Scherer avait également découvert l'acide butyrique, l'acide (*) Le poids de la matière organique est ici trop fort de tout le poids des acides organiques. ( 56, ) propionique, l'acide acétique et l'acide formique dans l'eau de Brùckenau, en Bavière. M. A. Vogel avait déjà auparavant trouvé l'acide acétique dans la même source (Jnhresbericlu von Justus Liebig imd Herniaun ROPP, fur i856). » L'eau de Vergèze me paraît être la première en France dans laquelle ces acides organiques sont signalés. Mais l'explication de leur origine reste à donner. » Les deux sources que je viens de citer ne contiennent ni iode, ni acide borique, ni acide phosphorique. » L'une (l'eau des Bouillants) ne contient ni arsenic, ni cuivre décelables dans 25 litres. Mais ces deux corps simples se décèlent facilement dans les boues, où ils existent à l'état de sulfures. Le cuivre et l'arsenic existent éga- lement dans le dépôt de la source Granier, qui contient en même temps des corpuscules mobiles dont j'étudie la fonction dans l'article suivant. Microzyma et autres organismes de l'eau de Vergèze, considérés au point de vue de leurs fonctions. » Les recherches que j'ai eu l'honneur de communiquer récemment à l'Académie, sur la nature et la fonction des petits corpuscules mobiles de la craie, m'ont suggéré l'idée d'examiner les dépôts de l'eau de Vergèze. » L'eau de la source Dulimbert ne dépose que très-peu, elle contient aussi moins de matière organique que les deux autres; 5o litres ne m'ont pas fourni de quantités dosables d'acides organiques volatils. Aussi, taudis que les deux nouvelles eaux deviennent rapidement sulfhydriques dans des vases clos, celle de la source Dulimbert se conserve très-facilement. Il y a donc corrélation entre la faculté de se conserver de ces eaux et les dépôts qu'elles forment. » L'eau de la source Granier, qui sourd au fond d'un puits, est constam- ment trouble, agitée qu'elle est par un bouillonnement violent d'acide car- bonique. Elle n'est usitée que pour les bains chauds. Je n'ai examiné l'eau du point de vue dont il s'agit que pendant la saison des bains, alors qu'elle était sans cesse renouvelée. lo litres laissèrent déposer environ 4 grammes d'une matière pulvérulente grise. Ce dépôt, examiné au microscope, comme je l'ai dit pour la craie, laisse voir un nombre considérable de cor- puscules mobiles qui me parurent identiques à ceux de la craie naturelle. Dans certains échantillons, on voit seulement quelques rares Navicules. Le dépôt analysé se trouva composé comme il suit en centièmes : ( 562 ) Carbonate de chaux i5,9 Carbonate de magnésie 0,2 Sulfure de fer traces Proloxyde de fer o,4 Peroxyde de fer 1,2 Alumine > ,0 Silice soluble 0,1 Oxyde de cuivre décelable dans 5o grammes Arsenic i'I- Argile, sable, matières organiques insolubles . Ro , 5 Eau et perte o > 7 100,0 » Environ 4 grammes de dépôt humide, recueillis le jour même oit l'eau avait été puisée, ont été introduits dans de l'eau sucrée créosotée. Dans mon laboratoire, la température variant de 2/1 à 26 degrés, la fermentatir n s'établit rapideiueut. Lorsque les gaz dégagés eurent expulsé l'air de l'ap- pareil, on les analysa. Ils se sont trouvés formés, en centièmes, de : Acide carbonique 21 Hydrogène 79 100 » Ce rapport est sensiblement celui que j'ai trouvé potu- la feriuentation lactique du sucre de canne, par le procédé que je publierai bientôt. La liqueur contient des acides volatils et de l'acide lactique unis à la chaux. Je n'ai pas trouvé que dans cette expérience il y eût autant d'acide butyri- que formé que par l'emploi de la craie seule ; l'acide acétique était dominant. » Les boues des Bouillants contiennent, outre les Microzyma, beaucoup de Navicules, des Algues luicroscopiques, des Diatomées. Ces boues sont noires, contiennent beaucoup de sulfure de fer et ont la coiuposition gé- nérale du dépôt de la source Granier; 100 grammes de ces boues, aban- données à elles-mêmes pendant deux mois dans l'eau minérale, ont sans cesse dégagé des bulles de gaz que malheureusement je n'ai pas analysés. Les liqueurs distillées avec l'acide sulfurique, etc., ont fourni i^"', 04 d'a- cides volatils oîi l'acide butyrique dominait. » Indépendamment des boues qui se déposent, les parois de la piscine romaine se couvrent de Gonferves, mélange de Navicules, de Diatomées, d'Algues microscopiques vertes, ot'i l'on voit de teiups en temps un Infusoii e proprement dit, surtout des Paramécies, et enfui des .Microzyma. Une cer- taine quantité de ces Gonferves a été lavée à l'eau ordinaire, puis aban- donnée dans un vase à précipités, dans lequel ou renversa un entonnoir surmonté d'un tid)e, comme pour recueillir le gaz des marais. Du gaz se ( 563 ) dégagea en effet; analysé par la potasse, il resta une partie insoluble brû- lant avec une flamme bleue, comme l'hydrure de méthyle. Si ce gaz, que j'examinerai avec plus de soin l'année prochaine, est vraiment du gaz des marais, on ne pourra plus dire qu'il est le produit de la mort, mais bien celui de la vie, comme les produits de toutes les autres fermentations par ferments organisés. » En partant de ces faits, j'admets que les Microzyma sont la cause de la formation des acides gras volatils dans les eaux minérales qui eu con- tiennent, et que l'aliment qu'ils usent est la matière organique, sans doute d'origine géologique, que ces eaux renferment. Enfin, je pense que lors- qu'une eau devient sulfhydrique, ce n'est pas tant par le fait du contact d'une matière organique quelconque, que par le fait de quelque orga- nisme plus ou moins voisin des Microzyma. » CHIMIE ORGANIQUE. « M. Chevrecl, après avoir rendu compte à l'Académie de la découverte des acides butyrique et acétique dans deux sources de Vergèze par AI. Bé- champ, rappelle qu'il avait reconnu le butyrate de chaux en i858 dans l'eau du Cojeul, ruisseau qui recevait celle qui s'écoulait d'une fabrique de sucre de betterave située à Boyelles (Pas-de-Calais); l'eau du Cojeul, quoique alors couverte d'une couche de glace épaisse de 2 à 3 centimètres, était trouble, très-fétide et à peu près neutre. Sans doute l'acide butyrique était le résultat d'une altération que le sucre de la betterave avait éprouvée sous l'influence de la chaux. Ce fait est consigné dans un Rapport adressé le 20 d'avril i858 au Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics par une Commission composée de MM. Chevreul , président, Féburier, D'' Mèlier et Wurtz. » M. Chevreul, tout éloigné qu'il est d'émettre une opinion sur l'origine des acides butyrique et acétique des eaux de Vergèze qu'il ne connaît pas, en réfléchissant à la distribution des eaux pluviales qui, après avoir pénétré dans les couches perméables de l'écorce terrestre, donnent naissance à des sources, pense que des produits de la décomposition d'une malière orga- nique qui se sont formés à la surface du sol ou dans une couche humide terrestre, peuvent ensuite apparaître dans une source au-dessous du lieu où cette formation s'est effectuée; cette opinion lui parait d'autant plus fondée que la Commission dont il faisait partie, instituée pour rechercher les moyens de prévenir l'infection des eaux naturelles par les vinasses provenant de la distillation de divers [)i'ocluits alcooliques, avait appris de ( 564 ) M. Ybi'it, (loclour en médecine, maire de laBassée, qu'un boil-ioul, creusé jusqu'à la nappe d'eau qui alimente les puits de la commune de Salomé, avait causé l'infection de cette nappe d'eau en y portant les vinasses de la distillerie de M. Danel, vinasses qui dans les vingt-quatre heures représen- taient de 2800 à 3ooo hectolitres. » CHIMIE ORGAA'IQUE. — Spulièse de la résorcine. Note de M. W. Korner, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « M. Rekulé, en s'appuyant sur sa théorie de l'atomicité des éléments, et notamment sur la notion de la quadriafomicité du carbone, a développé, il y aura bientôt deux ans, relativement à la constitution des substances aromatiques, des idées qui exerceront sur le progrès et le développement de la Chimie organique une influence marquée. Un des mérites principaux de ces théories consiste, me paraît-il, dans la manière dont elles expliquent l'isomérie : non-seulement elles rendent un compte exact des nombreux cas d'isomérie observés jusqu'ici, mais elles font prévoir de nouveaux iso- mères en nombre presque incalculable, et elles en indiquent d'avance la voie de préparation. De plus, des termes isolés jusqu'à présent, et sans place dans aucun système, viennent se rattacher maintenant d'une manière naturelle, non-seulement entre eux, mais encore aux corps les mieux connus. On eu prévoit la formation artificielle, et l'on peut espérer que, dans un avenir peu éloigné, la benzine pourra servir de point de départ à la formation de tous les corps de la série aromatique. » Dans cet ordre d'idées, l'isomérie s'explique, comme on le sait, par la position relative qu'occupent les éléments ou les chaînes latérales rempla- çant l'hydrogène de la benzine, si l'on admet l'hypothèse que les six atomes de cet élément soient de valeur identique. Aucun fait jusqu'ici ne vient à rencontre de cette manière de voir. Il n'existe donc qu'une seide modifi- cation possible pour les dérivés de la benzine où un seul atome d'hydro- gène se trouverait remplacé. Si deux atomes d'hydrogène subissent le remplacement, trois cas d'isomérie deviennent possibles ; la même chose a lieu dans le cas où trois ou quatre atomes d'un même radical effectuent le remplacement. Si les radicaux sont différenisentre eux, lenombred'isomères devient notablement plus considérable, ainsi qu'il est aisé de le calculer. » Dans l'étude des cas d'isomérie dans les substances aromatiques, on peut conséquemment se poser deux problèmes principaux : on peut d'abord chercher à établir par l'expérience quels sont les corps de même constitii- ( 565 ) tion, c'est-à-dire dans lesquels la substitution se fait à des places corres- pondantes; on peut ensuite spécifier davantage ces places en cherchant par combien d'atomes d'hydrogène elles sont séparées entre elles. Dans sa plus grande généralité, ce dernier problème pourrait s'appeler la détermi- nation du lieu chimique de l'atome substituant. » Si l'on admet que, dans le cas des simples métamorphoses, le nou- veau corps introduit prend la place même de l'élément déplacé, il va de soi que l'expérience peut conduire à la solution du premier problème*, car si, dans un produit de substitution, on remplace l'un des éléments ou des radicaux introduits par un autre, les deux produits de substitution consi- dérés appartiendront à la même classe, ou, pour mieux dire, les corps introduits occuperont des places identiques. » La solution du second problème paraît, à première vue, inaccessible à l'expérience. Je pense toutefois qu'on pourrait y parvenir, quoique bien plus difficilement, par un choix convenable d'expériences suffisamment nombreuses. Je m'occupe depuis longtemps d'une série de recherches diri- gées dans ce sens, d'après un plan qui comporte une variété de méthodes aussi grande que possible; et dans le cours des mes expériences j'ai dé- couvert quelques faits, encore isolés il est vrai, mais assez intéressants pour que je les livre à la publicité. Mes expériences ont surtout porté sur des dérivés bisubstitués de la benzine, lesquels, ainsi qu'il a été dit plus haut, peuvent exister sous trois modifications différentes et, par suite, se rap- porter à trois classes. Jusqu'ici on ne connaît, pour la plupart, que deux de ces modificatiqjis. En voici des exemples (i) : (Oitho-). (Para-). (Mêla-) €' H' (NÔ^).(NO').. . • Binitrobenzine. » €'*H* (NÔ-). (NH^). . . Nitroaniline. Paranitroaniline. » €-^H'(NO°).I Nitroiodobenzine. Paranitroiodobenzine. » €*H'(JNH-).I lodaniline. Paraiodaniline. ■> G" H' (jNH") . (JNH^). . . Phénylènediamine. Paraphénylènediainine. " G*H*I.(OH) Orthoiodophénol. Paraiodophénol. Métaiodophénol. €^H'I.I Orthobiiodobenzine. Parabiiodobenzine. IMétabiiodobenzine. C H* (OH).(OH) . . . Hydroquinone. Resoicine. Pyrocatéchine. (i) Je me propose d'indiquer prochainement des méthodes qui permettent d'obtenir certains termes de la troisième série qui, jusqu'à présent, est la moins complète. C. R., 1866, 2'ne Semeslre. ^T. LXHI, N» 14.) 76 ( 566 ) » J'ai montré précédemment qu'en pré|iarant directement lacide phé- nique monoiodé en parlant du phénol, le produit obtenu donne, sous l'in- fluence de la potasse en fusion, un mélange d'hydroqninone et de pyro- catéchine. En poursuivant ces expériences, j'ai trouvé qu'à la nitroaniline, dérivée des anilides nitrés, correspond un acide monoiodophéniqiie qui ne donne que de l'hydroquinone. Le même acide correspond également au produit nitré de la iodobenzine et à la benzine biiodée préparée de la benzine même par voie de substitution. On peut déduire de là qu'en pré- parant directement le phénol iodé, on obtient deux modifications isomé- riques à la fois, de même que l'action de l'acide nitrique donne deux acides mononiirophéniqucs distincts. L'acide iodé, qui correspond à l'hydro- quinone, est le même que celui qu'a obtenu M. Griess en partant de l'ani- line monoiodée ordinaire. » Je suis parvenu à préparer un troisième acide phénique monoiodé d'après la méthode suivante. J'ai transformé la binitrobenzine en para- uitroaniline (î<-nitraniUne de M. A.-W. Hofmann); l'azotate de celte base fut transformé en azotate, et puis en sulfate de paradiazonitrobenzine. Ce dernier sel donne, comme on le sait par les recherches de M. Griess, sous l'influence de l'acide iodhydrique, la paraiodonitrobenzine, laquelle fut réduite, par l'étain et l'acide chlorhydrique, en paraiodaniline. L'azotate de cette base fut à son tour transformé en azotate et enfin en sulfate de paradiazoiodobenzine. Ce sel, décomposé par l'eau bouillante, doinie le nouvel acide monoiodophénique, que je propose de nommer acide para- iodojyliénicjue. L'acide paraiodophénique ainsi préparé est solide et bien cristallisé. Sa propriété la plus remarquable est de donner, sous l'influence de la potasse fondue, une combinaison cristallisée qui n'est que l'homo- logue inférieur de Porcine, et que MM. Hlasiwetz et Barth ont décrite sous le nom de résorcine. » L'iodure qui correspond à cette substance, c'est-à-dire la parabi- iodobenzine, est également solide et cristallisable. » J'espère pouvoir démontrer prochainement que la phloroglucinc el l'acide pyrogallique sont des dérivés trihydroxyliques de la benzine, et qu'en appliquant la même méthode au toluol on peut arriver à la synthèse de l'orcine, qui en est un dérivé trihydroxylique, de même que la pyro- catéchine, l'hydroquinone et la résorcine sont les trois dérivés bihydroxy- liques de la benzine, ainsi que cela découle des faits énoncés dans ce travail. » ( 567 ) PHOTOGRAPHIE. — Sixième Mémoire sur riiéliorliromie; par M. NiEPCE de Saiat- Victor. « Dans une Note présentée par M. Chevreul le aS octobre i865, j'ai in- diqué quatre procédés pour obtenir des noirs en héliochromie. » Je vais seulement décrire le premier, parce qu'il est le seul qui m'ait permis d'obtenir des noirs en même temps que toutes les couleurs. » Pour cela, il faut préparer la plaque de la manière suivante : » Après avoir chloruré la plaque d'argent comme je l'ai indiqué dans un Mémoire précédent, on la plonge dans un bain contenant 5o centilitres de soude à l'alcool pour loo grammes d'eau, et on y ajoute une faible quan- tité de chlorure de sodium. On porte la température du bain à 60 degrés environ, on y laisse la plaque quelques secondes seulement, en agitant constamment le liquide. A la sortie du bain, on rince la plaqiie à grande eau, puis on donne le recuit, qui dans ce cas doit |)roduire sur la plaque une teinte d'un violet bleu, probablement par suite d'une légère réduction du chlorure d'argent. » On couvre la plaque du vernis à la dextrine et au chlorure de plomb ainsi que je l'ai indiqué dans un Mémoire précédent. » Dans ces conditions, on obtient toutes les couleurs avec des blancs et des nou^s plus ou moins intenses, suivant la préparation de la plaque, et suivant que les noirs du modèle sont mats ou brillants. » Il ne faut pas que la réduction du chlorure d'argent soit trop forte, parce que l'on n'obtiendrait plus que du noir et du blanc sans couleur. C'est pour éviter une trop forte réduction du chlorure d'argent que l'on ajoute un peu de chlorure de sodium au bain de soude, ou bien quelques gouttes d'ammoniaque. » Sur la demande de M. Chevreul, j'ai photographié un trou. Le résultat a été négatif. » Mais une expérience qui démontre bien l'activité des noirs est celle-ci : » J'ai reproduit par contact une gravure enluminée, représentant un garde-française. Les diverses couleurs de l'uniforme se sont très-bien repro- duites. Le chapeau noir, ainsi qu'une des guêtres (l'autre ayant été découpée et recouverte d'un papier blanc), ont impressionné la plaque d'une ma- nière très-sensible, en donnant une teinte plus ou moins foncée, suivant la préparation de la plaque. » On peut obtenir des noirs beaucoup plus intenses, en réduisant préala- 76.. ( 568 ) blement la couche de cliloniie d'argent par l'action tie la lumière, parce que dans ce cas les noirs sont déjà produits natnrellement par la teinte île la plaque; mais toutes les couleurs sont moins vives que les couleurs ob- tenues par le procédé décrit plus haut. » Pour réduire le chlorure d'aigent par la lumière, voici comment il faut o|}érer : » Après avoir chloruré la plaque, on la couvre du vernis à la dextrine et au chlorure de plondj; on l'expose à la lumière avant de lui donner le recuit. Après une exposition de cinq à dix minutes à la lumière diffuse, on lui donne le recuit, qui fait prendre à la plaque le Ion d'un violet noir, plus ou moins foncé, selon le temps d'exposition à la lumière. )) Je passerai maintenant à une action double de lumière et de chaleur sur le chlorure d'argent. » On obtient ainsi un effet de relief très-sensiljle sur une épreuve obtenue dans les conditions suivantes : » Après avoir chloruré la plaque d'argent, et l'avoir passée au bain de soude, sans lui donner le recuit, ou la recouvre du vernis à la dextrine et au chlorure de plomb. » On applique ensuite sur la couche sensible une chromo-hthographie sur papier verni, ou simplement une gravure enluminée, et on expose la plaque au soleil pendant huit à dix minutes; puis on élève le cliché, et on donne le recuit à la plaque. » Sous l'influence de la chaleur, les couleurs bleue et rouge surtout de- viennent très-intenses. On replace le cliché sur l'épreuve, et on expose de nouveau à la lumière pendant quelque temps. Sous son action, les couleurs se développent et le relief se produit. » On chauffe de nouveau la plaque, pour doimer de la fixité aux cou- leurs, et dans ces conditions les rouges persistent très-longtemps à la lumière. Ce sont les jaunes et les bleus qui disparaissent les premiers. » Cet effet de relief se produit également dans la chambre obscure, mais il ne se produit pas sur la plaque chlorurée, si elle n'est pas recouverte d'une couche de vernis à la dextrine contenant un chlorure. » Si on enlève la couche de dextrine sur une épreuve en relief, le relief persiste et il est aussi sensible qu'auparavant; il en est de même, si on dis- sout le chlorure d'argent avec de l'ammoniaque. » Voici maintenant les observations qne j'ai faites sur la sensibilité de la couche de chlorure d'argent : » Lorsque la couche de chlorure d'argent est réduite, soit par la soude, ( 569 ) soit par la lumière, elle est moins sensible à la lumière, après l'action du recuit, que celle qui n'a pas été réduite. » Si avec un verre jaune coloré à l'oxyde d'urane on recouvre la moitié d'une plaque prête à recevoir l'impression des couleurs, on obtient alors une impression des couleurs beaucoup plus rapide dans la partie recou- verte du verre d'urane, que dans celle recouverte d'un verre blanc de la même épaisseur. » Plus le verre d'urane est épais, plus il y a d'accélération, mais la cou- leur jaune du verre vient altérer les couleurs, ce qui ne permet pas d'em- ployer le verre d'urane. » Si l'on ajoute au vernis à base de chlorure de plomb une certaine quantité de chlorure ou d'azotate d'urane, on accélère l'impression des couleurs, mais elles se conservent moins longtemps. » En résvuné, dans certaines conditions, les noirs ont une activité qui leur est propre. Ils peuvent impressionner une couche sensible comme le fait une couleur. » « M. Chevreul, en communiquant la Note de M. Niepce de Saint-Victor, croit devoir appeler l'attention sur le résultat que les expériences de leur ingénieux auteur établit, pense-t-il, d'une manière certaine. » M. Chevreul avait été frappé de la leproduction des noirs dans les épreuves photographiques observée pour la première fois par M. Niepce, et c'est à cause de cela qu'il proposa à leur auteur de voir si on reproduirait du noir ou du gris en portant successivement sur la plaque sensible deux radiations susceptibles de développer des couleurs mutuellement complémen- taires. L'expérience, comme on le sait, a réussi. Plus tard, toujours sous la même préoccupation, M. Chevreul proposa à M. Niepce de rechercher ce qui arriverait en mettant l'intérieur d'un cylindre creux aussi noir que pos- sible en rapport avec la plaque sensible. Le résultat a été négatif,'c'est-à-dire qu'il ne s'est manisfesté aucune radiation active. M. Chevreul proposa en- suite l'expérience de la guêtre noire et de la guêtre blanche, et l'Académie a jugé elle-même qu'on ne peut douter d'un effet bien différent entre les radiations des deux guêtres. » Mais après avoir signalé l'importance des expériences de M. Niepce de Saint-Victor, qui ajoutent de nouveaux titres à la reconnaissance du monde savant pour un homme qui a exercé tant d'influence sur les progrès de la photographie, et avec un désintéressement si louable, M. Chevreul ne regarde point comme un sujet épuisé encore la reproduction des cou- ( 570) leurs par la photographie, et ici il distingue deux choses : des couleurs mi point de vue de leur distinction précise au moyen des types des cercles chromatiques, et ensuite la liaison de la radiation que produit une couleur avec l'état moléculaire de la plaque sensible. )) M. Chevreul peut affirmer que les couleurs, pour la plupart du moins, sont loin d'être franches, et que certaines ne sont que le résultat du con- traste simultané. Ainsi il est certain, à sa connaissance, que le blanc n'a point été produit : si l'on croit en apercevoir, c'est un effet de contraste. Au reste, M. Chevreul rappelle que le blanc qu'on aperçoit dans l'éclairage produit par une flamme ordinaire de carbure d'hydrogène est une véritable illusion qu'il ne s'explique pas encore bien clairement aujourd'hui. Et à cette occasion il ne croit pas que l'on soit aussi avancé que beaucoup de personnes le croient dans la connaissance de la constitution des flammes colorées; certes, c'est parce qu'il rend pleine justice à la grande découverte de MM. Bunsen et Kirchhoff qu'il se permet de faire ces remarques et qu'il émet le désir que M. Fizeau étende à d'autres métaux qu'au sodium les expériences qu'il a faites sur la flamme du métal brûlé par l'oxygène ; enfin que M. Janssen continue des recherches qui, récemment, ont été écoutées avec tant d'intérêt par l'Académie. » ÉCONOMIE RURALE.— 5»/- le développement de petits Acariens dans les pommes de terre; par ^l. Guérin-Méxeville. « Les deux mois de pluies continues qui ont tant nui à l'agricidtiu-e semblent avoir influé considérablement sui- les pommes de terre, et celles-ci ont été envahies par la maladie dans diverses localités. » Cet état maladif s'est manifesté chez des pommes de terre d'Austra- lie (i) et autres expérimentées par moi au laboratoire de sériciculture com- parée de la Ferme impériale de Vincennes (annexe), par le dévelopj)emenl de myriades d'Acariens appartenant à l'espèce décrite par les auteurs sous le nom de Tjrocjljplnis Jeculce, espèce que j'ai étudiée et figurée, il y a vingt-quatre ans, dans un travail sur la maladie des pommes de terre publié dans les Mémoues de la Société impériale et centrale d'Agriculture de France, {iSl,2, PL FJig.çi). (i) Celle pomme de torre d'Australie est excellente et très-productive. Elle a été intro- duite et propagée par M. David, ministre plénipotentiaire, qui en a donné généreusement des tubercules à beaucoup d'agriculteurs. ( 571 ) » Ce qui m'a paru digne de remarque, dans celte circonstance, c'est l'immense quantité de ces insectes développée en moins de huit jours. Le sol du rez-de-chaussée où j'ai déposé mes pommes de terre est couvert d'une couche de ces petits Acariens, qui produisent l'effet d'une poussière animée de couleur grise. En peu de temps on en pourrait recueillir des quantités considérables, et l'échantillon que j'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie, et qui se compose de myriades de ces petits animaux, a été recueilli en quelques minutes et simplement à l'aide d'une plume. Cette poussière vivante est composée d'une réunion d'individus de différents âges, On voit des sujets adultes accouplés, des femelles pleines et de jeunes individus à tous les degrés de développement. » Cet immense rassemblement a attiré, comme toujours, beaucoup d'autres petits insectes chasseurs, qui ont trouvé là un véritable banquet. Il y a des larves et des insectes parfaits, appartenant à divers genres de Coléoptères, d'Hémiptères, de Diptères, etc., sur lesquels ces Acariens s'attachent en quantités innombrables, en leur donnant im aspect des plus singuliers. Ces insectes, ainsi couverts d'Acariens et complètement mécon- naissables, courent parmi eux et en dévorent probablement un grand nombre. " Toutes les pommes de terre qui ont encore l'apparence la plus saine sont cependant couvertes de ces Acariens. Comme ils ne peuvent plus tenir tous sur leur surface, ils vont s'accumuler dans les intervalles des pavés, puis sur ces [lavés mêmes, où ils forment une couche épaisse de plu- sieurs millimètres, sur une surface d'environ 4 mètres carrés. « Je compte réserver une certaine quantité de ces pommes de terre pour essayer de savoir si elles pourront être conservées plus ou moins longtemps saines. Il serait, je crois, très-intéressant de chercher à savoir encore si ces innombrables Acariens sont la conséquence de la maladie de ces tubercules (comme la maladie pédiculaire chez l'homme) ou la cause plus ou moins prochaine d'une altération qui se manifestera plus tard. » J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie quelques pommes de terie d'Australie couvertes d'Acariens et présentant, au moins jusqu'ici, l'aspect le plus sain. » ( 57^ ) PHYSIQUE DU GLOBE. — 5»/' te tremblement de terre du i4 septembre 186G; par M. MoLL. (Extrait d'une Lettre adressée à M, le Général Morin.) « Lespinasse, près Chàtellerault, le 14 septembre i866. » Dans le lieu retiré on je vis, je viens seulement de lire un certam nombre de relations sur le tremblement de terre du i4 courant. » Voici, pour mon compte, ce que j'ai olKervé. Suivant ma coutume, j'étais debout depuis 3 heures du matin. J'avais assisté au pansement de mes attelages. Il était B^ 5" lorsque eut lieu le phénomène. » Avant de vous le décrire, je dois vous dire un mot sur le bâtiment où je me trouvais : il a 70 mètres de longueur, un rez-de-chaussée et un gre- nier, et il est orienté exactement de l'ouest quart nord à l'est quart sud. J'étais à peu près à 60 mètres de l'extrémité ouest, et debout, lors(|ue je sentis le sol onduler sous mes pieds, et j'entendis en même temps un for- midable bruit parlant de l'extrémité ouest du bâtiment, qui devint un épou- vantable fracas autour de moi. Je ne puis mieux comparer ce qui s'est passé qu'à l'effet d'un train à grande vitesse qui serait entré dans mon bâti- ment par la partie ouest et aurait passé au-dessus de ma tête. Le bruit se prolongea dans un grand bâtiment élevé de deux étages, situé à 4^ mètres à l'est de la place que j'occupais, et qui va du nord au sud. Les deux murs de façade est et ouest se sont détachés des pignons dans la partie supérieure, sur des longueurs de 2 à 4 mètres, ce qui va me forcer à les arc-bouter. Près de la place où j'étais se trouve une vieille tour, dernier vestige de l'ancien château fort: ses fondations sont très-profondes, tandis que celles des constructions qu'on y a rattachées sont superficielles. Peut-être cette circonstance aura-t-elle contribué au fracas qui s'est fait autour et au-dessus de moi. » Lespinasse est à 8 kilomètres au nord-est de Chàtellerault, sur une hauteur bordée de deux petites vallées, à 76 mètres au-dessus du niveau moyen de la vallée de la Vienne à Chàtellerault. La pente générale est vers l'ouest. Le terrain appartient à l'étage inférieur de la craie (tuffeau), qui, à moins de i5oo mètres de là, est remplacée vers l'est par le terrain ter- tiaire. » Le baromètre, que j'avais consulté en cultivateur, c'est-à-dire au seul point de vue du temps, deux minutes à peine avant les secousses, marquait 744 millimètres; une heure après il avait remonté de 2 millimètres; à midi, il marquait 749; à 9 heures du soir, il était à 761 . J'ai senti trois se- ( 573) cousses, dont la première faible, les deux suivantes pins fortes, surtout la troisième. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Des conditions qui président au devcloppe- nient de la vaccine dite primitive. Note de M. A. Chauveai-, présentée par M. Rayer. « I. Dans une première communication [Comptes rendus, 18G6, t. LXII, p. II 18), à propos de l'étiologie des maladies virulentes considérées d'une manière générale, j'ai posé la question de savoir s'il est vrai que la vaccine primitive de Jenner, le liorsepox naturel, le grease pustuleux, se développe, chez le cheval, d'une manière spontanée, c'est-à-dire sons l'influence de causes autres que la contagion. » J'ai examiné alors la principale preuve avancée à l'appui de la démons- tration de ce développement spontané, la spécialité des caractères du horsepox naturel, caractères qui sont, en effet, bien différents de ceux du liorsepox résultant de la contagion par contact immédiat, et j'ai enlevé à cette preuve toute son importance en démontrant qu'on peut, à l'aide d'un mode particulier d'inoculation, faire naître à volonté le horsepox avec tons les caractères qu'il présente quand il se développe naturellement. » II. D'après l'idée instigatrice de mes expériences sur ce sujet, toutes les conditions permettant à la contagion de s'opérer sans que le virus agisse directement siu' les téguments extérieurs devaient produire l'éruption vac- cinale avec les caractères types du horsepox naturel. Mais, à l'époque de mes premiers essais, je n'avais réussi à faire naître cette éruption qu'à l'aide des injections de vaccin dans le système lymphatique. Aussi avais-je provi- soirement attribué un certain rôle à l'intervention de ce système dans l'évo- lution de la vaccine primitive. » Aujourd'hui le succès de mes nouvelles expériences m'a permis de revenir entièrement à ma théorie initiale. Ces expériences, complétant in démonstration de cette théorie, m'ont fourni la base du nouveau travail que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie. » III. Dans ce travail, la vaccine du cheval est considérée comme une affection une, toujours identique avec elle-même, mais pouvant se diviser en deux variétés : le horsepox naturel ou spontané, et le liorsepox artificiel ou inoculé. » IV. Le horsepox naturel ou spontané, c'est-à-dire celui qui se développe tout seul, sans l'intervention de l'art, sans inoculation directe ou acciden- (J. K. 1866, 2™i= Semetre. (T. LXIII, N» 14. J 77 (574) telle, se manifeste sur Ih peau des solipèdes (les seuls animaux dont il soit question dans cette étude) par luie éruption pustideuse dite générale, quoi- qu'elle se montre souvent presque exclusivement dans certaines régions d'élection peu étendues, comme la région naso-labiale et la région des talons, la première plus communément. » ^'. Le Iwrsepox artificiel ou inoculé est le résultat de la transmission, par inoculation expérimentale ou accidentelle, du virus fourni primitive- ment par les animaux atteints de vaccine naturelle. Il se présente sons deux formes : i° la /orme locale; 2° \ii forme générale. » VI. La forme locale du liorsepox artificiel ou inoculé provient de la ger- mination du vaccin à la surface ou dans les couches superficielles du derme, et de la germination sur place de ce virus, germination qui, en géné- ral, débute presque immédiatement sans incubation réelle. C'est la forme commune connue de tout le monde. Elle consiste, comme on le sait, dans une éruption de pustules qui apparaissent exclusivement sur la région ino- culée, et qui néanmoins exercent sur l'ensemble de l'économie une action telle, que, dès le cinquième jour à partir de l'inoculation, il devient impos- sible de faire prendre de nouveau le vaccin sur un point quelconque de la peau. » VII. La /orme générale du liorsepox inoculé, inconnue avant mes expé- riences, présente des caractères tout à fait identiques avec ceux de la vac- cine ou hot^sepox naturel, c'est-à-dire qu'elle se manifeste sous forme d'une éruption pustuleuse plus ou moins généralisée, tantôt disséminée sur pres- que tous les points du corps, tantôt étendue seulement sur les lieux d'élec- tion du liorsepox spontané. » Dans la forme du liorsepox artificiel ou inoculé, il ne survient pas d'accident vaccinal sur les points qui ont servi de porte d'entrée au virus. Au lieu de germer sur place, ce virus produit ailleurs ses manifestations, et la poussée éruplive, indice de la multiplication du virus, ne débute qu'après une incubation de huit jours au minimum. » VIII. Pour que le liorsepox général se développe, il faut que le virus inoculé pénètre dans l'économie sans passer par la membrane qui constitue le siège anatomique de l'éruption vaccinale, c'est-à-dire par la peau. Cette loi se vérifie dans toutes les conditions possibles. Ainsi, on provoque la forme générale de la vaccine : 1° en injectant directement le vaccin dans les vaisseaux lymphatiques; 2" en pratiquant cette injection à l'intérieur des vaisseaux sanguins; "^^ en faisant arriver le virus indirectement au sein ( 575 ) de l'appareil circulatoire, par une surface absorbante autre que les Irgu- uients extérieurs. » IX. Le développement de la vaccine ou liorsepox général est indépen- dant de la quantité de virus employée pour infecter l'économie, pourvu que cette quantité soit appréciable. )i La source à laquelle le germe vaccinal a été puisé est également sans influence sur l'aptitude de ce germe à engendrer le /io;-5e/70.r général. Cette forme de vaccine se manifeste indifféremment avec toutes les espèces de virus, vaccin de cheval, vaccin de vache, vaccin humain, récemment ou anciennement transplanté sur l'espèce humaine. » Le sexe des animauK n'a pas d'action sur le développement delà vac- cine générale. » L'âge, au contraire, semble exercer sur ce développement une notable influence, les poulains se montrant plus disposés cjne les vieux chevaux à contracter le liorsepox généralisé. » X. La germination sur place du vaccin, dans le cas d'inoculation cutanée, n'implique pas un défaut d'absorption générale du virus. Malgré son affinité spéciale pour la peau, ce virus ne s'arrête pas au lieu où il a été déposé. 11 pénètre dans le torrent circulatoire, comme s'il était pris par une autre surface absorbante. S'il ne produit pas alors, en même temps que l'éruption locale résultant de sa prolifération immédiate, l'éruption gé- nérale que détermine la pénétration du vaccin dans le sang quand elle a lieu par d'autres voies, c'est probablement parce que, au moment où cette éruptiongénéralepourraitsedévelopper(huitième jour au plus tôt), la peau, en raison de l'imunnuté créée dès le cinquième jour par le travail local de la vaccination, n'est plus apte à la pustniation vaccinale. « Si cette explication est la vraie, l'impuissance de l'inoculation cutanée à faire naître la vaccine générale ne saurait être considérée comme absolue. Il pourrait certainement arriver que , certaines circonstances retardant l'évolution de la vaccine locale ou raccoiu'cissant le temps nécessaire à l'explosion de la vaccine générale, une inoculation cutanée pût produire cette dernière. )) XI. La comparaison du hoi^sepox naturel dit spontané avec le liorsepox général produit de l'expérimentation ne révélant enlie eux aucun carac- tère différentiel, il n'est plus possible, ainsi que l'avaient prouvé déjà mes premières expériences, d'invoquer la prétendue spécialité du mode de manifestation comme preuve de la spontanéité réelle de la vaccine na- turelle. 77- ( 576) » Cette comnumauté de caractères devient même, sinon nne démonstra- tion diiecto de l'identité d'oiigine, au moins nne probaljilité des niienx fondées en faveur de cette identité. Il n'est pas plus difficile d'admettre la naissance du liorsepox dit nalurel ou spontané sous l'influence de la prolifé- ration d'une particule vaccinale voltigeant dans l'air, introduite dans le système circulatoire par la voie pulmonaire, que la production du liorsepox général artificiel par l'introduction expérimentale de cette même particule au sein des vaisseaux. » XII. Dans l'état présent de nos connaissances, il est impossible d'être scientifiquement fixé sur la nature des éléments virulents auxquels est dû actuellement le développement de la vaccine. Sont-ce des êtres réels, |)ro- tozoaires ou protophytes, ou même de simples organites spéciaux? C'est plus que douteux. Toutes les probabilités se trouvent plutôt du côté de l'idée appliquée par M. Ch. Robin à tous les virus, d'après laquelle l'ac- tion virnlente s'expliquerait par une sorte de catalyse animale. Mais la signi- fication particidière des faits qui viennent d'êlre résumés est indépendante de la solution réservée à cette difficulté. Leurs conséquences générales mêmes restent inattaquables. Aussi, en présence de cette question : La ma- tière virulente peut-elle naître autrement que d'elle-même? on ne saurait se refuser à reconnaître que la réponse affirmative , considérée autrefois comme hors de toute contestation, ne s'appuie plus aujourd'hui sur des preuves scientifiques suffisantes. » PHYSIOLOGIE. — Expériences démontrant que les membres de In Salamandre aquatique (Triton cristatus, L.) ne se récjénèrent qu'à la condition qu'on laisse au moi7is sur place la partie hasilaire de ces membres. Note de M. J.-M. Phimpkaux, présentée par M. Milne Edwards. (c Le 1 1 décembre i865, j'ai communiqué à l'Académie les résultats d'ex|)ériences relatives à la régénération de la rate siu' des siu'mulols et des lapins. Ces expériences m'avaient conduit à voir que la rate, enlevée chez ces animaux, ne se régénère que lorsqu'on en laisse une petite partie sur place; si la rate est enlevée complètement, on n'observe jamais de régénération. » Ces résultats si constants m'avaient porté à penser qu'il en était sans doute de même dans tous les cas de régénération observés chez les Verté- brés à la suite de l'extirpation de telle ou telle partie du corps, et mon atten- • ( 577 ) tion s'était portée immédiatement sur les faits découverts par Spallanzani sur les salamandres. » On sait avec quelle facilité se reproduisent les membres et la queue des salamandres aquatiques après leur ablation. Tous les j)hysiologistes ont répété les expériences de Spallanzani, et M. Flourens a bien des fois^ montré dans ses cours des salamandres chez lesquelles la queue ou les quatre mem- bres s'étaient régénérés. Il a de même plusieurs fois fait voir des exemples de régénération de la mâchoire inférieure, confirmant ainsi un autre des résultats obtenus par Spallanzani. » Conduit par mes recherches sur la rate à examiner de prés ces expé- riences que j'avais répétées bien souvent dans le laboratoire de M. Flourens, je vis que, dans ces cas, on laissait toujours en place une portion des membres, de la queue ou de la mâchoire inférieure, et qu'ainsi il n'y avait pas réellement une régénération complète de ces parties; en rapprochant ces résultats de ceux qu'on avait obtenus sur l'œil des salamandres, organe que l'on n'avait vu se reproduire que lorsqu'on en laissait une petite partie en place, je pensai que la reproduction des membres n'aurait sans doute plus lieu, si on les enlevait d'une façon complète. » J'ai donc institué de nombreuses expériences dans lesquelles j'ai extirpé sur des salamandres aquatiques, non-seulement le membre antérieur, y compris l'humérus tout entier, mais encore le scapulum, c'est-à-dire la portion basilaire du membre. » Toutes les fois que j'ai enlevé le membre antérieur en comprenant dans l'ablation le scapulum, il n'y a pas eu le moindre indice de régénération. Et cependant, ainsi que le faisait Spallanzani, j'ai eu grand soin de nourrir copieusement les animaux opérés. Je possède, encore vivantes, des sala- mandres chez lesquelles j'ai enlevé le membre antérieur entier, en y com- prenant le scapulum, il y a plus de huit mois; aujourd'hui la plaie est entièrement cicatrisée, et il est facile de constater qu'il n'y a pas même un commencement de travail de régénération. ') Comme terme de comparaison, j'ai pris des salamandres chez les- quelles j'ai enlevé un des membres antérieurs en rasant le corps comme le faisait Spallanzani. L'opération a été pratiquée il y a quatre mois, et l'on peut voir cjue déjà le membre est entièrement reproduit avec toutes ses pièces osseuses (i). (i) Il y a 102 pièces osseuses dans lesqualre membres, 46 pour les membres antérieurs, sans y comprendre les scapulums, et 56 pour les membres postérieurs, sans y comprendre les os coxaux. ( 578 ) M Ces expériences suffisent pour monlrer que, chez les snlamandres, les parties enlevées, et on particulier les membres, ne se régénèrent cpie lors- qu'il en reste une portion sur place, et elles parlent par conséquent dans le même sens que celles que j'ai faites sur la rate des Mammifères. » Des expériences non encore complètement terminées me permettent de dire qu'il en est de même des nageoires des Poissons, dont Broussonuet a fait connaître la régénération. » Et en un mot, c'est là sans doute un fait général, au moins chez les Vertébrés, qu'aucun organe ne peut se régénérer qu'à la condition c|u'il en reste une partie sur place. » M. C. Saintpierre adresse les résultats de recherches sur les atmosphères irrespirables des cuves vinaires. D'après lui, les effets funestes de ces atmo- sphères seraient dus fréquemment à une proportion considérable d'azote; le danger offert par la présence de l'azote serait permanent, et ne sciait pas seulement à craindre, comme pour l'acide carbonique, au moment des vendanges. D'autre part, comme l'azote n'est absorbé par aucun réactif, il serait urgent de prévenir les agriculteurs que la ventilation est le seul moyen de purger une enceinte de gaz devenue irrespirable. Celte Note sera soumise à l'examen de M. Pasteur. La séance est levée à 5 heures un quart. E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i*'"' octobre i' : ces deux molécules auront la même quantité de chaleur et la même température si l'on a Oc- =H^■'^ » La molécule d'oxygène étant i6 fois en poids la molécule d'hydrogène, il faudra que c'^ soit i6 fois i>^, et poiu' cela il suffira que v' soit 4 fois \>. S'il s'agissait de deux pendules vibrant sous l'influence de la même ])e- santeur, il suffnait, pour l'égalité des forces vives, que l'un d'eux eût nue amplitude de vibrations 4 fois p'i's grande que celui qui aurait la masse i6 fois plus grande. On sait, du reste, que les vibrations qui s'exé- cutent sous l'empire des forces élastiques sont analogues aux oscillations du pendule. Dans l'ini et l'autre cas, le mobile tend à revenir à la position dont il a été écarté, avec une force proportionnelle à l'écart [vo)'-ez la Note ci-après pour le calcul de la force vive moyenne daiis ce cas, p. 586). » Fresnel a pris, pour mesure de la force vive d'une molécule vibrante, le carré de la vitesse maximiun du mouvement vibratoire, savoir : V^ =J^^ (E étant l'écart maximum) ; en réalité, la force vive moyenne n'est cpie la moitié de niY^ [?n étant la masse du mobile oscillant) [vojez la NoleJ. Il n'y avait à cela aucun inconvénient_, puisqu'on n'avait besoin que detpian- tités proportionnelles. Mais, strictement parlant, on doit prendre, pour la force vive d'une molécule vibrant élastiquement, la force vive moyenne ou la quantité -/;/\- = -m JE-, m étant la masse de la molécule. » Loi de Petit et Diilong sur la chaleur spécifujue des coips simples. — Si un atome i/i est doué d'ime vitesse vibratoire c, et cpi'il ail une force vive moyenne - //;p-, il sera en équilibre de température avec un autre atome m' ayant pour force vive -m'u'-, si l'on a mv- = in'v'-. A une autre tfmpératiu'e les deux atomes seront encore en é(|.ui!ibre de chaleur si l'on a mu- = ni'u'- ( 583 ) {u et II' étant les nouvelles vitesses vibratoires); il s'ensuit que Le premier membre de cette équation représente la clialenr perdue par le premier atome m, et le second la chaleur perdue par l'atome m'. Ainsi, ces deux atomes entre deux températures données prendront ou aban- donneront les mêmes quantités de chaleur. » Nota. D'après les travaux de M. Regnault, la loi subsiste approxi- mativement pour des molécules composées d'une manière semblable entre elles. On voit facilement qu'il peut y avoir ici des forces vives produites par les vibrations des atomes entre eux, indépendamment du mouveiuenl général de l'ensemble de la molécule. C'est ce que, avec Dulong, nous appe- Vions forces vives secondaires. Nous reviendrons là-dessus. I' D'après ma théorie, toutes les molécules vibrant isolément ont la même quantité de force vive et de chaleur, quel que soit l'état du corps, solide, liquide ou gazeux; et la définition d'iaie imité de chaleiu-, c'est la quantité de force vive que possède luie molécule à inie température de I degré centigrade au-dessus de la force vive de la même molécule à zéro. )) Nous verrons |)lus tard, d'après de nombreuses déterminations, que si l'on appelle Q la quantité totale de force vive d'une molécule à zéro, cette quantité est, à très-peu près, égale à 1200 fois la force vive qui élève la température d'une molécule de 1 degré centigrade. Cette force vive cor- respondante à I degré centigrade pourrait s'appeler degré dynamique ou bien unité dynamique de chaleur ou enfin calorie dynamique ; et si l'on pouvait enlever à un corps 1200 fois cette force vive, il serait au zéro absolu de chaleur, état que nous examinerons plus tard et qui n'a point pour consé- quence la réduction du volume à zéro, comme on l'a souvent admis tout à fait à tort. Plus tard, nous comparerons les calories thermométriques ordi- naires avec les calories dynamiques. » Effet de la liaison et de la dissociation des atomes. — Imaginons un atome vibrant pour la lumière ou poiu- la chaleur; ses vitesses seront successive- ment o, +1,0, —I, ce qui donne pour les forces vives o- -H I '■ + o" + I - ou bien 2, et cela pour quatre instants. La lorce vive moyenne qui correspond à un 78.. ( 584 ) rayonnement égal à l'iinilé serait donc égale à 2 pour quatre instants ou bien à i comme valeur moyenne pour chaque instant [vo)ez\:i Note ci-après). Pour l'iiis (le sim[)Ucité, nous prendrons avec Fre^ne! ])our mesure du rayonnement lumineux ou calorifique la force viv(> maximum égale à i. » On voit de suite que deux sources de lumière ou de chaleur rayonne- ront ensemble avec une force double du rayonnemei\t de chacune d'elles. Eu effet, quand elles donneront des vitesses dans le même sens, savoir : -t- 1 et 4- 1 ou bien — i et — i , la force vive sera (H-f)==4 ou bien (— i - i)= = (— 2/ = 4. Mais quand l'une des sources donnera une vitesse +1 et la seconde une vitesse — i, -ou quand, la première doimant une vitesse — i, la seconde donnera nue vitesse -t-i, la résultante seia zéro et la force vive nulle. Donc, pour quatre instants successifs, la force vive sera 4 + 4 + 0+0 = 8, et par suite une force vive moyenne = 2 pour chaque instant. Ici, nous n'avons f)ris que les cas extrêmes; maisdans'J'optique, Fresnel, Young, Airy, et moi-même nous avons fait le calcul complet qui donne le rayonnement combiné de deux sources indépentlantes égal en force vive à la somme des rayonnements partiels. » Lions maintenant l'une à l'autre les deux sources de vibration, les i]eu\ vitesses coudiinées seront toujours +1 + 1 = 2 ou bien — i et — 1:=— 2. Les deux carrés sont toujours 4 ^^ ''^ force vive moyenne est égale à 4 ''l'i 'ien d'être égale à 2 [voyez la Note). » Réciproquement, si l'on rend indépendantes les vibrations de deux sources de ravonnement, on passe de la force vive égale à 4 à la force vive égale à 2, et le rayonnement est réduit à moitié en même temps que la force vive moyenne. » Ceci nous donne la mesure de la force vive totale des molécules des corps ainsi qu'il suit : » Je considère de l'eau à zéro et qui passe à l'élat de vapeui-. On sait qu'alors la molécule d'eau se divise en deux, puiscpie 2 volumes d'hy- drogène et I volume d'oxygène font 2 volumes de vapeur d'eau. La force vive sera donc réduite à moitié, et, pour avoir de la \n|)eur à zéro, il faudra lui ajouter une quantité de force vive égale à la moitié de ce qu'elle avait avant le partage de la niolécule. Oite quantité, dai^rès luie détermination précieuse de i\L Regnanlt, est de Od-t unités de cha- leur. Ces 6o'7 luiilés de chaleur font passer Ifau de /t'ro liquide à zéro vapeur. Le double, ou 1214 unités, représente donc la force vive totale ( 585 ) d'une molécule d'eau ou de toute autre substance prise à zéro. Si l'on pouvait enlever h une molécule prise à zéro environ 1200 fois la quan- tité de chaleur ou de force vive qui la ferait passer de zéro à -1- i degré cen- tigrade, elle serait à zéro de force vive et de chaleur. Alors les molécules n'auraient plus de vdjration et seraient dans un état entrevu par ïhon)as Yonne et que nous examinerons plus tard. Nous prendrons en nombre rond 1200 unités de chaleur pour la chaleur totale d'une molécule à zéro, ce qui veut dire 1200 fois la quantité de chaleur ou de force vive qui ferait passer une nioiécide de zéro à i degré centigrade. C'est ce qu'on appelle ordinairement une calorie. » Si nous combinons ensemble deux molécules qui par suite vibreront d'accord étant liées chimiquement, leur force vive sera doublée, et pour l'e- veuir à la tenqiérature primitive il leur faudra perdre une quantité de force vive ou de chaleur égale à ce que possédait primitivement chaque molécule, c'est-à-dire 1200 unités de chaleur. C'est en effet (après les réductions conve- nables) ce que donnent toutes les combinaisons chimiques où l'on peut avoir d'iuie part la chaleur des deux molécules, et de l'autre ce que donne de chaleur la combinaison chimique. Nous en verrons de nombreux exem- ples. V II faut bien se figurer que ce ne sont pas les forces moléculaires ordi- naires qui peuvent donner des mouvements vibratoires assez rapides pour produiie la chaleur et la lumière. L'élasticité ordinaire produit le son et des vibrations infiniment moins rapides que celles ék I-t hniiicre et de la chaleur. Nous verrons plus laixl que toutes les molécules sont au moins hiato- miques, et que c'est la rotation des atomes composants autour du centre de gravité de la molécule qui produit les rayonnements huninenxon calori- fiques. Ce point sera examiné à fond. Ou sait que la |irojection d'un mobile qui parcourt un cercle d'un mouvement uniforme est analogue au mouve- ment du pendule. » 11 résulte déjà de ce qui précède : 1° que deux molécules quelconques, n'importe en quel état, doivent être considérées, d'après la loi de Petit et Dulong, comme ayant la même c[ua(itité Q de force vive totale quand elles sont à la même température; 2" qu'en liant ensemble deux molécides de manière à rendre leurs vibrations concordantes, la force vive est doublée; et réciproquement, que deux molécides qui deviennent indépendantes l'une de l'autre ont leur rayonnement primitif et leur force vive réduits à moitié; 3" que si l'on prend pour umté l'excès ile force vive qui fait passer une mo- lécule de zéro à i degré centigrade, cette unité de force vive est contenue ( 586 ) à très-peu près laoofois dans la force vive totale ou chaleur totale de la molécule à zéro. Le zéro absolu serait donc à 1200 uuités de force vive ou à 1200 degrés dynamiques au-dessous de la température de la glace fon- dante. » Les déterminations précises de MM. Fabre et Siibermann, jointes à celles de Dulonget deM. Regnault, nous fourniront des résultats théoriques dont le développement serait ici trop long, mais sur lesquels nous revien- drons incessamment. » Nous comparerons aussi les unités de force vive ou les degrés dyna- miques avec les unités de réchclle thermométrique ordinaire. On sait de- puis longtemps que des variations égales de température correspondent à des quantités assez différentes de chaleur; ainsi, pour faire passer le fer de zéro à 100 degrés, il faut moins de chaleur que pour le faire passer de 100 à 200 degrés ou bien de 200 à 3oo degrés du thermomètre à air ou à mercure. ]\ote sur la force vive moyenne iVun mobile oscillant sons l'em/iirc d'une force proportionnelle a l'écart. » C'est le cas du pendule ordinaire, ainsi que de tous les cas d'élasticité parfaite. » On a d'e e étant l'écart du mobile oscillant; dans le cas d'un pendtde dont la lon- gueur est /, le coefficient / est égal à - et -;- = — ~ e. » En général, dt- |)UIS on en tu'e ide d-e ^ , , de"- , , — r-. — = — a je ne ^= d -— = dv ; dt' -f dt' ' v" r= — /é»- 4- const., mais avec c = o on a ^ = E; donc o = — /E^ -(- const.. ( 587 ) et enfin v' =J'[E- - e'), d'où (' = - s^/v'E^ - e- . '< La vitesse maximum V a lieu pour e = o, et la l'oice vive maximum est donuée par V- = J E'. » Pour avoir le temps T de roscillatiou depuis e = E jusqu'à e = o, on prendra cela donne (/r ,, , , de 1 de i> = —, d ou (it = — := = , (Il " \// y/E-' — e- T = —=z. arc dont le cosinus est - pour e = o ) = -^z-, formule connue. )) La force vive i»- = y (E- — c"] a lieu pendant dl. Cette force vive répartie sur tout le temps ï donne i"- • Or dt = —■, puisque c ^ — ; alors ' » r V ^ ^ dt f" — devient „ \ de l , I i—TT ,r=T7, T 2 /" , 1-^^ :7 ^^-X- = -vdc=-~<^J sjE--c- = -^des/E--e-. » Or l'intégrale de — -^ de \/E^ — e'- , prise entre e = E et e == o, est — X -nE- = - / E-, cpii donne la force vive moyenne. C'est précisément la moitié de la force vive maximum qui est J E' pour e = o. » Nous avons vu que la force vive moyenne - mesure l'illuminatiou ou le rayonnement calorificpie d'une source de vibrations; nous allons voir que deux sources inciépeudantes de vibrations produisent un rayonnement double mesuré par la force vive mosenue égale à r. En effet, on aura suc- cessivement pour les deux rayons les \ itesses qui suivent : r" source... o, -f-i,o, — i; o, +(, o, — i; o, -l-i,o, — i; o, +i, o, — i. 2'= source .. o,4-i,o, — i; -M, o, — i, o; o, — i,o, -t-i; — i, o, +i, o. Ajoutantona o, -+-2, o, — 2; + i , H-l, — !, — i; o, o, o, o; — i,+i,+i,— i, » Les forces vives sont or- + (_ 2)-'= 8, ,^ + ,^ -h (- 0^ H- (- i)= =z 4, 4(o)- = o, (— 11^ -t-n + i^+ ^— 1)^ = 4. ( 588 ) Cela fait donc une force vive 8-\-^-h^-ho==i6 pour les i6 instants dont on a pris les vitesses. La moyenne force vive est i, et par suite le rayonne- ment est 2 et égal à la somme des rayonnements partiels. Ainsi deux bou- gies donnent une illiiiuination double de l'illumination d'une seule. » Notez que si les deux sources de rayonnement vibraient d'accord, chaque combinaison donnerait une force vive égale à 8 ou bien égale à 3i pour les \6 instants, et par suite 2 pour chaque instant, ce qui correspond à un rayonnement égal à 4- Ainsi deux sources de rayonnement indépen- dantes produisent un rayonnement égal à la somme des rayonnements par- tiels; mais si oo les lie ensemble de manière à lendre leurs oscillations concordantes, leur rayonnement devient double. C'est ce qui i\j)lique l'im- mense chaleui- que produisent les combinaisons chimiques quand deux ou plusieurs molécules se lient entre elles. La condition du biatomisme, né- cessaire pour l'existence de la vibration elle-même, explique comment on trouve si fréquemment ce qu'on appelle vulgairement le demi-atome dans les combinaisons. Nous reviendrons sur toutes ces considérations. » Remari^iies,à propos de la loininunicalion précédente, sur l'explication de la combustion donnée pur Staltl ; par M. Chevreul. « Je n'ai point d'observation à faire sur le Mémoire de M. Babinet. Mais en suivant l'exposé qu'il a donné de sa manière de concevoir l'extrême rapidité du mouvement de molécules obéissant à une grande affinité qui les UNIT, cela m'a rappelé l'explication donnée par Stald de la combustion; seulement, l'auteur de la théorie du phlogistique n'attribue pas celle-ci à une combinaison produite pai- Vnjfmité inhérente aux molécules qui y pren- nent part, mais à une séparation d'une terre Jixe, mais éminenunent ténue, et dès lors très-apte à,recevoir le mouvement tl'une force agissant de l'exté- rieur, et donnant lieu, s'il est lent, à \nclialcur (obscure), et nu Jeu (c'est-à- dire à chaleur et lumière) s'il est rapide. Eu supposant ma mémoire fidèle, Stahl qualifie ce mouvement de verticillaire. Je crois avoir donné la théorie de la combustion de cet illustre chimiste comme il l'a conçue, et, par consé- quent, bien différemment des expositions qui en ont été faites. J'ai insisté sur le caractère essentiellement dynamiq^ue de cette théorie et sur .son ex- trême liaison avec l'explication de la fermentation qu'il avait donnée dès 169G. J'ai diten outre (pie Slahi admettait que toutes particules matérielles étaient susceptibles |!ar le mouvement demaïufester chaleur et lumière, mais qu'il y avait incandescence sans combustion lorsqu'il n'y avait pas de phlogistique séparé. Si l'air agissait dans la combustion, c'était pour ( 589 ) imprimer le mouvement à ce même phlogistique. Il n'est donc pas étonnant queStahl ait dit : Le mouvement est l'instrument de In chimie (i). » ZOOLOGIE. — Des nnimaux disparus de ta Martinique et de In Guadeloupe depuis notre établissement dans ces îles ; par M. Guyon. (t Les animaux qui font le sujet de ma communication sont au nombre de huit, savoir : un Chien, deux Aras, deux Perroquets, deux Perruches et une Grenouille. » .1° Du Chien. — Ce Chien existait dans la plupart des Petites-Antilles, où il était connu sous le nom à'Jnd. Le premier de nos missionnaires qui en parle est Raymond Breton, dominicain, débarqué à la Guadeloupe le 28 juin i635, avec l'Olive et Duplessis, qui venaient en prendre pos- session. « Les Chiens des sauvages, dit ce missionnaire, sont de taille moyenne, » avec les oreilles redressées comme les Renards. Leurs maîtres les élèvent » à la chasse du Cochon, de l'Acouly (Agouti ou Sarigue, Didelphis) et du » Lézard [Iguane delicatissime) . « [Dictionnaire caraïbe-françois et françois- caraïbe, etc., p. 4i 5 Auxerre, 1664.) (i) Je renverrai le lecteurà deux articles sur l'histoire des travaux dont l'air a été l'objet (Comptes rendus, t. LIX, p. 978, et t. LX, p. 497)- J'ajouterai en oiitÈC quelques citations de Slalil. Définition de la Chimie [Fundamcntu Chymiœ ; Nuremberg, 1732, p. i). Expérimenta, obscrvaiiones, aniniadversiones chymicœ et physicœ ; Berlin, 1781. Page 63, CGC numéro. « Quando vero rapidissimo illo impulsu, qui per collectionem Il luminnsorum rndiorum, vitris et s/^eculis caustieis mediantibus, velut in aggregationem, » unitis, ipsectiam aer (atmosphaericus) violcntissime agitatur; quae sane .7:>pr/o- motus, etiani » matheniatico-mec/ianicey^T..TiciLi.ki\is, seu vorticosa est; tune non soium haec, in aère pcr- » petuo abundans materia,sed certe ipse etiam ner proprie dictus, et quîein illo pari ter copio- » sissime versantur, terrca tenuissima corpuscula igncum talcm fortissimum motum nancis- » cuntur. i> Constituit enim omnino, vorticosa illa motus species, veram quasi yo/7«o/;( ignis; mnte- o teria vero, quse illi propriissime quadrat, est illa, de qua hucusqne loquiniur, et quidem in » solidas, palpahilis, aggregtitiones, cuni tenuissimis terreo-snlinis, condensari apta : et, pro >■ formando vulgari igné, in tali unione, reipsa constitula. » Page 64, XXXIX. ^o/rquele phlogistique n'est pas un fluide élastique. Page 383, CCXCVIII. T'oir que lair n'entre pas en combinaison avec les corps. Si ceux-ci font explosion par la chaleur, quand ils sont chauffés dans des vases fermés, l'explosion est due à l'eau qu'ils renferment et qui est réduite en vapeur. C. R., li-fie, ■.""; Spmpsi,e.(T. LXIII, ^'' 13.) 79 f 590 ) » L'auteur ajoute que, dans le commencement de notre séjour dans le pays, ils ne nous fiouvoient soujjrir k cause àe nos vêtements, habitués, comme ils l'étaient, à l'entière nudité de leurs premiers maîtres. » Du Tertre, de l'ordre des frères prêcheurs, quelque peu postérieur à Raymond à la Guadeloupe, parle à son tour du Chien caraïbe, et voici ce qu'il en dit : « Les Chiensne sont pas naturels dans ces lieux, si ce n'est certains petits » Chiens que j'ai vus à quelques sauvages. Ils avaient la tête et les oreilles » fort longues, et approchaient de la forme des Renards. Ils aboyent plus » clair que les autres Chiens. » [Histoire générale des Jnlilles habitées par les François, etc. ; Paris, 1767.) » Le Chien dont nous parlons n'a pas disparu seulement de la Marti- nique et de la Guadeloupe, mais encore des autres Antilles, où il existait aussi, et l'on peut croire qu'il ne se retrouve plus aujourd'hui nulle part. Quel était ce Chien? Ce ne pouvait être le Chien presque nu dit Chien turc, Chien de Barbarie, etc., et qu'on a spécifié bien à tort, assurément, sous le nom de Chien caraïbe [Canis caràibeus). Il ne pouvait être le même que celui vu |)ar Christophe Colomb aux îles Lucayes ou de Bahama d'abord, puisa l'ile de Cuba, dans son premier voyage en ll^()1. I.e dernier n'aboyait pas; il était muet, d'après Christophe Colomb, tandis que le premier, d'a- près les paroles de Du Tertre, rapportées plus haut, aboyait, et aboyait même, comme nous l'avons vu, plus clair que les antres. Cependant, la voix, ou son absence, chez le Chien, n'a peut-être pas l'importance que cette faculté paraît avoir à première vue, et on constdterait avec fruit, sur ce sujet, les considérations, appuyées de faits, auxquelles s'est livré M. le D' Roulin, de cette Académie, dans son très-intéressant Mémoire sur les animaux domestiques d'Europe transportés dans le nouveau continent (i). » Mais, non-seulement le Chien vu par Christophe Colomb aux îles Lu- cayes et de Cuba était privé de la voix, il présentait encore d'autres imper- fections dont le nôtre ne paraissait pas entaché, et qui lui ont infligé les termes méprisants dans lesquels en parle le grand navigateur. « Chien lâche, timide et muet, inutile gardien de quelques instruments » de pêche, "dit Christophe Colomb parlant du Chien desBahama; «chiens » honteux et sans voix, inutilement fidèles au donucile,» dit encore Chris- tophe Colomb parlant des Chiens de Cuba. (llOSiXLY Dli LoiiGUES, Fie de Christophe Colomb, t. !*■■, p. 294 et 296.) (i) Dans les Mémoires présentés par divers Savants à l'Acadcmic des Sciences de fliistilul. ( 591 ) )) Après le Chien successivement observé par Christophe Colomb aux îlesdeBahama et dans celle de Cuba, il en observa encore un autre, cpiel- ques jours après, à son débarquement à Haïti [Hnjli]^ depuis Saint-Do- mingue. Celui-ci ne différait pas moins du précédent que tous deux diffé- raient de celui des Petites-Antilles. Voici, du reste, ce qu'en dit l'illustre navigateur, parlant des animaux indigènes du pays : « On n'y a jamais vu de grands quadrupèdes, excepté quelques Chiens » de toutes couleurs comme dans notre patrie; leur espèce ressemble à « celle de nos gros carlins (i). » [Relation des quatre voyaijes de Chrislophe Colomb, etc., par Don deNavarrele, t. II, p. 425; Paris, t838.) M 2° Des Aras, des Perro(juets et des Pei niches [2). — La'première men- tion faite de ces sortes d'Oiseaux pour le nouveau monde se rattache précisément au Perroquet de la Guadeloupe, et nous la devons au fils de Christophe Colomb, Fernand, qui dit, parlant de son père débarqué à la Guadeloupe : « Il entra dans des maisons où il trouva les choses qu'ont les Indiens, » car ils n'avaient rien emporté; il y prit deux Perroquets, très-grands et )> bien différents de ceux qu'il avait vus jusqu'alors. » (Don Navarrete, op. cit., t. Il, p. 409.) » L'un de nos premiers missionnaires aux Antilles, le P. Bouton, parle ainsi des différents Oiseaux dont il est question : « Dans la saison, les Perroquets sont fort gros, et ne le cèdent en bonté » à nos Poules. Ils apprennent à parler avec un peu rie peine, mais pro- » noncent franchement ce qu'ils ont appris. » Et il ajoute, touchant les Aras en particulier, le P. Bouton : (' Les Aras sont deux ou trois fois gros comme les Perroquets et ont un (i) Ce Chien e5l-il le même que celui dont les Espagnols, peu après, se servirent contre les indigènes? La même question peut s'étendre au Chien vu aussi à Saint-Domingue, envi- ron deux siècles plus tard, par Labat, qui en parle en ces termes : « Quand ils sont petits, on les apprivoise aisément. On les appelle basques, et je ne sais » pourquoi. Ils ont, pour l'ordinaire, la tèle plate et longue, le museau effilé, l'air sauvage, » le corps mince et décharné. Ils sont très-légers à la course et chassent en perfection. >■ (Op. cit., t. V.) (2) Les Caraïbes appelaient Alnllamu le gros Perroquet, l'Ara sans doute; Ccccroii, le Perroquet de moyenne grosseur, ou le Perroquet proprement dit, et Hcreré, la Perruche. Le gros Perioipiet de la Guadeloupe (l'Ara?), qu'ils désignaient sous le nom tïOnctouli, était violet. Ils appelaient Jlalluua le Peno(iuet dit Cunuet, qui avait les ailes bleues et la poitrine jaune. 79- ( 592) » plumage bien différent en couleur. Ceux que j'ai vus avaient les plumes " bleues et orangées. » {Relation de i établissement des François j depuis i635, en l'isle Martinique , ete., chap. IV; Paris, 1640.) » Il ressort de ce ([ue nous apprend le P. Labat sur le même sujet que, non-seulement la Martinique et la Guadeloupe, mais encore la Dominique et d'autres îles encore de l'archipel des Antilles, avaient, chacune en par- ticulier, son Ara, son Perroquet et sa Perruche. " On trouve ces trois es- » péces, dit Labat, dans chacune de nos îles, et il est aisé de voir, à leur " plumage, de quelles îles ils sont. Ceux de la Guadeloupe sont plus gros » que les autres, et les Perriques ( Perruches) sont les plus petits. » [Nou- veau vojage aux'isles de l'Amérique, etc., t. Il; Paris, 1722.) » Du Tertre, qui, avant Labat, avait déjà parlé des Aras, des Perroquets et des Perruches de nos îles, fait remarquer que le Perroquet de la Guade- loupe est superbe. Tous deux gardent le silence sur le Perroquet existant encore à Sainte-Lucie dans ce moment, et qui a été décrit par Guilding, ministre protestant, dans son ouvrage sur cette île (1). » Labat donne une description de chacun des Oiseaux dont il parle; il figure, mais seulement en noir, ce qui est regrettable, un Ara, un Perroquet et une Perruche, qu'on peut supposer être, tous trois, ceux particuliers à la Martinique. » Je remarque que Labat ne décrit qu'un seul Ara (2), de telle sorte que, malgré celles de ses paroles rapportées plus haut, sur la facilité de distinguer, à leur plumage, la provenance des trois Oiseaux; de sorte que, disons-nous, malgré ces paroles, il peut rester quelque incertitude sur la non-identité des deux Aras, l'Ara de la Martinique et celui de la Guade- loupe. Pareille incertitude ne saurait exister touchant la non-ideulilé des deux Perroquets et des deux Perruches : Labat donne, de ces différents Oi- ( I ) Ce Perroquet perche sur les bois les plus élevés; on l'y voit, du liltorul, voler de temps à autre, et toujours par bandes. Il commence à devenir rare, par suite de la chasse inces- sante qu'on en fait comme gibier ordinaire. En 1816, époque ou je me trouvais à Sainte- Lucie pour la seconde fois, il y était encoie assez commun pour qu'il figurât tous les jours sur le marché de Cartries, chef-lieu de l'île, (2) « Il est, pour l'ordinaire, dit Labat, de la grosseur d'une Poule à fleur. Les |)lumes 0 de la tète, du col, du dos et du ventre sont couleur de feu. Les ailes sont mêlées de bleu, de » rouge et de jaune. La queue, qui est longue de i5 à ao pouces, est ordinairement toute » rouge. Il a la tcte et le bec fort gros, l'œil assuré. 11 marche gravement, parle très-bien » quand il est instruit étant jeune. Sa voix est forte et distincte. Il est familier et aime fort à » être caressé.... » ( 593 ) seaux, une description qui ne permet pas de les confondre (i). Il donne aussi du Perroquet de la Dominique une description non moins satisfaisante. « Au Perroquet de la Martinique se rattache im fait qu'on me permettra de rappeler en passant, ce fait étant sans doute le prenuer du même genre qui se soit présenté en France. » La femme d'un Gouverneur de la Martinique, M™* Duparquet, à son retour à Paris, avait plusieurs Perroquets auxquels elle s'était attachée pendant son séjour à la Martinique. L'un d'eux fit des œufs : il en sorlil des petits, mais ces petits ne vécurent point. Combien de temps vécurent-ils? c'est ce que ne dit pas le P. r^abat, à qui nous devons, comme on vient de le voir, le premier fait de la reproduction du Perrocpiet dans nos climats. I) Les Aras, les l'erroquets et les Perruches disparus de la Martinique et de la Guadeloupe se retrouvent-ils ailleurs? Cette question n'est pas sans intérêt sous le double rapport de l'Histoire naturelle proprement dite et de la Paléontologie, mais nous n'avons pas à nous en occuper ici. » 3° De la Grenouille. — Cette Grenouille, connue des indigènes sous le nom de Oùnilibi-tibi, n'existait pas à la Guadeloupe. C'était un Balracien de la plus grande espèce. Nos premiers colons le désignaient sous le nom de Crapaud., sans doute à cause de sa foi me ramassée et de ses remarquables macules; il leur était d'un grand secours pour leur alimentation. Sa dispa- rition pourrait tenir, d'un côté, à la grande consommation qu'on en faisait, et, de l'autre, au grand appât dont il était poiu- la Vipère du pays, la grande Vipère fer-de-lance {Boltirops lauccolaltis). J'ajoute que cette dernière cause ne suffirait pas pour expliquer sa disparition de la Martinique, car il existe encore à Sainte-Lucie, où la Vipère fer-de-lance n'est pas moins multi- pliée qu'à la Martinique; elle y est même plus commune. A ce reptile, comme ayant dû contribuer à la disparition du Batracien, il faut ajouter ( 1 ) <■ Les Perroquets de la Guadeloupe, dit Labat, sont un peu muins gros que les Aras; 1) ils ont la télé, le col et le ventre de couleur d'ardoise, avec quelques plumes verles et » noires. Le dos est tout vert. Les ailes sont vertes, jaunes et roui^es. » Après avoir dit que les Perroquets de la Dominique ont « quelques plumes rouges aux >' ailes, à la queue et sous la gorge, et tout le reste vert, » Labat ajoute : « Ceux de la Mar- X) linique ont le même plumage que ces derniers, excepté que le dessus de la lète est de cou- » leur d'ardoise, avec quelque peu de rouge. i> Quant anx deux Perruches, Labat, après avoir dit que c'est leur petitesse qui fait leur beauté, continue ainsi : « Celles de la Guadeloupe sont à peu près de la grosseur d'un » Merle, toutes vertes, excepté quelques plumes rouges qu'elles ont sur la tète. Leur bec u est blanc. Elles sont fort douces, caressantes et apprennent facilement à parler. » ( 594) le Manicoii, petit Mauiiinfère des Antilles très-friand des Reptiles en gé- néral. » Le Batracien disparu de la Martinique se retrouve dans une île toute voisine, la Dominique, d'où les Martiniquais le retirent aujourd'hui jiour le service de leurs tables. Notre Muséum d'Histoire naturelle en possède plu- sieurs individus qu'il a reçus de la Dominique. C'est le Cyslkjualus ocellalus de Wagler, qui ne se retrouve pas seulement à la Dominique, mais encore dans d'autres Antilles et sur d'autres points du continent voisin, au nord et au sud de l'équateur. Nous rapporterons ce qu'en ont dit successivement Du Tertre et Labat. " J'en ai vu, dit le premier, qui avaient plus de i4 pouces de longueur, » et larges à proportion. Elles se trouvent le long des rivières et clans les » bois les plus éloignés des eaux. Elles ne coassent pas comme celles d'Eu- » rope ; mais, pendant la nuit, elles aboient comme des Chiens et sont » bonnes à manger. On ne les trouve pas à la Guadeloupe (r). » [Des étranges Grenouilles de la Martinique, op. cit.) » Labat, qui parle des Grenouilles de la Martinique sous le nom de Gi^enouilles ou Crapauds, dit « qu'elles ne se tiennent |)as dans l'eau, mais » dans les bois, où elles coassent très-fort, surtout la nuit. J'en ai vu, » ajoute-t-il, dont le corps avait plus d'un pied de long, sans compter leurs « cuisses qui étaient grosses et fort charnues. » (Op. cit., t. \"'.) » L'auteur parle ensuite de la chasse qu'on en faisait, et sur laquelle il donne des détails qui ne sauraient trouver place ici. » Aux animaux disparus de la Martinique et de la Guadeloupe depiùs notre prise de possession de ces îles, il faut ajouter trois Porcs étrangers qu'on y connaissait sous le nom commun de Cochons marrons ou sauvages. » L'un des trois, à la fois le plus ancien et le plus multiplié, était celui que les Espagnols y avaient introduit dès les premiers temps de leur établisse- ment à Espanola ou Ilisj;an(jla, ainsi que Christophe Colomb avait baptisé sa plus belle découverte. Ou sait que, de retour dans cette île l'année sui- vante, 1493, il demandait à Leurs Majestés Catholiques d'y faire passer, par toutes les caravelles ( navires) qui s'y rendraient, ties animaux domestiques siu" lesquels d entre dans d'assez grands détails (1 ), Mais, chose assez reniar- quable au point de vue qui nous occupe, c'est que le Porc ou Coclion ne (i)En revanche, Du Tertre y signale la présence d'un tout petit I5atrarien qui n'est pas plus gros et plus large que le pouce. C'est la Rainette ou l'Hylode île la !\lartini(]ue, Hj/odis Miir- lincnsis, Tscudi. ( 595 ) se trouve pas nommé parmi les animaux désignés par le grand marin de- venu colonisateur. Quoi qu'il en soit, et par suite de sa demande de diffé- rents animaux à la métropole, le Cochon ne tarda pas à s'introduire à H;u!i ou Saint-Domingue, ainsi que sur tous les autres points alors liabilés ou fréquentés par les Espagnols. » L'animal se multiplia rapidement partout où il fut introduit. A la Martinique et à la Guadeloupe, il devint d'une grande ressource pour les Espagnols qui venaient s'y ravitailler, pour continuer leur route sur Haïti. Qu'on nous permette de reproduire ce que dit Du Tertre sous ce rapport, parlant des derniers. « Pendant les quatre ou cinq jours que les femmes étaient occupées à » blanchir le linge de l'armée, dit Du Tertre, les soldats allaient à la chasse I) du Porc pour en rafraîchir leur flotte fatiguée par un si long trajet. « Et l'auteur ajoute : « Nous devons aux Espagnols toute l'utilité que nous reti- )) rons aujourd'hui des Porcs dont ils ont rempli les Indes. » (Op. cit., t. II.) Du Tertre déplore ensuite la rapide disparition de l'animal par le fait de nos premiers colons. Il dit que, dans le court espace de quinze à seize ans, une poignée de Fiançais, à la Guadeloupe, a presque détruit la source d'une alimentation qui, annuellement, pendant deux siècles, avait si puissamment servi au rafraîchissement de l'armée espagnole. » Le Porc de la Martinique et de la Guadeloupe avait été baptisé du nom de Boïiirocou par les indigènes; il différait du nôtre, et Du Tertre, qui fait cette remarque, en ignorait la provenance ou |)atrie. « Je ne sais, « dit-il, parlant des Espagnols américains, où ils ont pris leurs Porcs, car » ils différent bien des nôtres. » (Op. cit., t. II.) » Ces animaux venaient de l'Andalousie, et le P. Labat, comme nous le verrons plus loin, ne laisse aucune incertitude à cet égard. » Mathias Dupuis, de l'ordre des frères prêcheurs, parle au.ssi, pour la Guadeloupe, du Porc ou Cochon marron, et c'est à l'occasion des nègres chasseurs du gouverneur de l'île, M. de l'Olive. « Ils étaient si adroits à la chasse des Cochons, dont il y avait pour lors » grand nombre dans l'île, dit Dupuis, qu'ils en prenaient presque autant » qu'il était nécessaire pour leurs besoins. » [Relation de l'eilnhlissement d'une colonie française clans la Gardelovpe,elc., p. 23;Caen, lôSa.) Et Dupuis dit encore plus loin, parlant de la famine qui sévissait à la Guadeloupe en (l) Mémoire écrit de la ville d'Isabelle, leSo janvier i494> et remis par Ciiristophe Colonil à Antonio de Terres, capitaine de vaisseau, envoyé par lui à la cour d'Espagne. ( 596) i64i^ : « Les sauvages ne venaient plus en traite (pour commercer) et n'ap- » portaient pins ni Cochons ni Tortues, selon qu'ils avaient accoutumé. » (Op. cit., p. 29.) » Le P. Labat parle, à son tour, du Porc marron ou sauvage de nos îles; il en attribue, comme Du Tertre, l'introduction ou importation aux Espa- gnols, et dit en avoir vu de semblables à Cadix et dans les environs. « J'ai M recoiiiui, dit-il, étant à Cadix et dans les environs, que les Porcs qui « ont été portés en Amérique avaient été pris en ce pays-là, parce que tous )) ceux qu'on y voit encore aujourd'hui leur ressemblent entièrement. » (Op. cit., t. II, p. 395.) » Ce Porc est le Cochon nnin ou à jambes coiirlcs des naturalistes; il se rencontre, comme on sait, dans toute la Péninsule ibérique, ainsi quen Italie. » Le deuxième Porc ou Cochon marron n'était autre que le nôtre, intro- duit par nous plus tard, et qui, s'échappant de nos établissements, passait ainsi à l'état sauvage. Bien que vivant alors en liberté avec le Porc espagnol, il n'avait avec lui, selon Labat, aucun rapport, sur quoi l'aimable conteur fait cette malicieuse remarque, que l'un et l'autre semblaient partager le peu de sympathie existant, à cette époque, entre la France et l'Espagne. » Le troisième Porc ou Cochon marron n'existait qu'à la ?ilartinique ; il était connu sous le nom de Cochon de Siam, encore dit de Tonquin et du Cap de Bonne-Espérance. Labat est le seul voyageur qui parle de son in- troduction à la Martinique; il l'attribue aux navires français qui, dans les premiers temps de notre établissement dans cette île, venaient s'y ravitailler en revenant de Siam ou de quelque autre point de la mer des Indes. M Labat, qui donne une description du Porc andalou.en donne une aussi de celui de Siam, et dit de ces deux Porcs « qu'on n'en a jamais vu man- » ger des ordures, comme les autres Porcs font ailleurs. » (Op. cit., t. II, p. 396.) » On sait que notre prise de possession de la Martinique et de la Guade- loupe ne remonte qu'à l'année iG35. Or, déjà, sur la fin du dernier siècle, les animaux dont nous venons de parler avaient disparu : aucun historien de cette époque n'en parle, et nul habitaiU, à notre arrivée aux Antilles en i8i4, n'en avait souvenance. Leur disparition se serait donc accomplie dans l'espace d'environ un siècle (i). Il est permis de supposer que cette dispari- (Ti Le Porc espagnol était déjà rare à la Marlinique en i6()5, et c'est ce qui ressort diin arrêté du conseil souvrnii 11 i\c cette île, en date du \'^ avril même année, défendant •■ la ( 597 ) tion se sera accompagnée de celle de pldsieiirs antres espèces animales, notre iiiiplaiifation sur un point du globe tendant à en éloigner la idupart des animaux. » Depuis seulement trente-cinq ans que nous sommes débarqués en Al- gérie, des observations de cette nature ont pu y être faites. Ainsi, le Lion, la Panthère, l'Hyène, le Sanglier, etc., qui s'avançaient alors vers la côte, s'en éloignent chaque jour davantage. Il est vrai que la plupart de ces ani- maux sont détruits par la chasse, mais il en est d'autres encore doiU le chas- seur ne se préoccupe pas du tout, à raison de leur petite taille, tels que le Rat rayé et le Macrocélide {Macrocelis Foseti), et cpii n'en deviennent pas moins de plus en plus rares sur la côte, où ils étaient très-répandus dans les premiers temps de notre occupation dîi pays. » MÉ»I01RES LUS. IIYGIKNE PUBLIQUK. — Des observations jiluviométyiques et de leur iitipoi- tanee pour procurer des eaux potables aux populations agglomérées; jinr M. G. Gui.^i.4rD oe Caux. « Lundi dernier, ]\î. Le Verriei- a présenté à l'Académie un premier résumé des observations météorologiques faites dans les Ecoles normales primaires pendant les douze mois écoulés de juin i865 à mai 1866. » Ce service météorologique, établi avec l'autorisation de M. le Ministre de l'Instruction publique, et pour lequel la plu|)art des Conseils généraux ont alloué des fonds, paraît destiné à durer, d'autant plus que son utilité pratique sera mieux appréciée. » Les observations déjà recueillies sont relatives à la pression, à la tem- pératme, à l'humidité de l'air et à la quantité de pluie. Elles importent tontes au progrès de la physique du globe, si ce n'est que les moyennes pluviométriques, indépendamment de l'intérêt scientifique, ont de plusiuie raison d'être spéciale. 0 Connue le dit fort bien M. Le Yerrier, la pluie est un des phénomènes météorologiques « dont les relations avec l'agriculture sont les plus » direcles. » Pourtant, ou ne doit pas se le dissimuler, la connaissance de ses moyennes annuelhs et de sa distribution sur le sol de la France aura chasse des Codions marrons sons de grièves Jieines. » [Histoire griu'ralc (1rs .Intilles, par Adrien Dessalles, t. lit; Paris, 1847.) C. R.,iSG6,2'n'= Mpme5(/<-. (T. LX1U,N° Ji5.) OO ( %8 ) pour résultat surtout de mettre l'agriculteur eu garde cnuire les prophètes du temps qui abuseut de sa crédulité en l'alimentant. » xMais \oici le point de vue que l'on doit envisager plus sérieusement encore, à cause de ses relations intimes avec le climat hygiénique. ') Il y a en France des milliers de comnnnies (les trois (]uarts des com- munes) dépourvues à'eniix potables, c'est-à-dire dont les habitants n'ont pour boisson que des eaux de mare, des eaux d'infiltration recueillies dans des puits creusés près de l'habitation, et par conséquent inieclées par toute sorte de résidus soliibles. » Il esl démontré aujourd'hui (voir Comptes irudiis, t. LI, p. 49°; t. LU, p. 387, et t. lA'l, p. 85o) qu'on peut aisément améliorer partout nu pareil état de choses si nuisible à la santé des populations rurales. On sait qu'il suffit pour cela de recueillir les eaux du ciel. » Mais les eaux du ciel tombent-elles en quantité proportionnée aux besoins, partout où il y a des populations agglomérées?... Assurément et sans aucun doute. Car d'où viennent les eaux de mare et les eaux d'infil- tration, si ce n'est de la pluie qui tombe à une éj)oque ou à une autre de l'année? » Cela posé, il y a, comme on le voit, pour les populations rurales, un intérêt inniiense à connaître les moyennes annuelles de la i)luie dans leurs localités respectives, attendu que ces moyennes sont la base des calculs relatifs à l'aménagement de la quantité d'eau nécessaire à l'alimentation de la commime. » Prenons pour hypothèse une population agglomérée de 5oo âmes. En attribuant à cette population 5 litres d'eau alimentaire par léte et par jour, il faudra une provision journalière de 2600 litres, soit |)ar an qiS mètres cubes. Il n'y a pas de commune en France qiù ne reçoive dans l'année, sur les toits de ses habitations, une quantité d'eau dix fois plus considérable. » A la suite fie ma connnimicatiou du if\ septembre 1860, concernant l'aménagement des eaux pluviales (voir Comptes rendus, t. LI, p. ^Qo), j'ai reçu des lettres particulières en assez grand nombre, desquelles il résulte pour moi la conviction que, pour alimenter la |)lupart des communes, il suffirait d'aménager les eaux qui tombent à la supeificie des toits de la municipalité, de l'école communale, ou de l'église, ou de ces bâtiments réunis. » Le problème est bien simple. Il consiste à prendre, de la superficie de toits des édifices publics, une étendue conforme aux besoins accusés el com- binée avec les moveunes trimestrielles d'eau tombée. ( 599 ) » Le meilleur mode d'aménagement pour la conservation de cette eau est décrit dans les Notes citées. Il n'a rien de commun avec ces chambres souterraines bétonnées, dans lesquelles nulle disposition efficace n'a été prise pour empéclier l'eau de se gâter par la décomposition des matières fer- mentescibles. Mais il est facile d'y remédier : il suffirait de construire à côté un jjuits à la vénitienne, occupant peu d'espace et de peu de frais, cpi'on alimenterait avec l'eau de la chambre souterraine. » Et ici une remarque est utile en vue de l'avenir. Les forts détachés qui environnent Paris sont tous pourvus de ces sortes de souterrains, dans les- quels l'eau de la pluie est emmagasinée depuis plusieurs années. Cette eau n'est pas renouvelée par la consommation. Il en résulte que si les besoins du service viennent accroître la population du fort, l'y concentrer, et que cette population n'ait pas d'autre eau pota'ble à sa disposition, on est sûr de trouver, au fond du magasin, une grande quantité de matière organique azotée en dissolution, c'est-à-dire l'une des causes efficientes les plus éner- giques du typhus des casernes et des hôpitaux. Sous ce rapport spécial et bien déterminé, l'hygiène est trop sûre d'elle-même pour que le génie mili- taire n'accorde pas à ses conseils le crédit qui leur est dû, et pour qu'il néglige d'en faire, partout où besoin sera, dans les forteresses de l'Empire, vuie application opportune. » Les réflexions qui précédent ne font que mieux ressortir, ce me semble, l'importance et l'utilité des observations ph'.viométriques et la nécessité de les localiser le plus possible. " Cette utilité sera parfaitement comprise des jeunes professeurs chargés de les exécuter, car, au mérite de travailler poiu- l'avancement de la science, se joindra celui de contribu&r de la manière la plus efficace à l'améliora- tion de la santé des populations au milieu desquelles ils sont appelés à vivre. » Pour remplir d'une manière complète le but qui vient d'être signalé, le tableau pluviométrique doit être augmenté des chiffres résumant les totaux trimestriels de chaque lieu d'observation. » MEMOIRES PRESENTES. M. LE Ministre de l'Instruction purlique transmet à l'Académie un Mé- moire de M. Kliibcr « sur la gravitation et l'attraction universelle ». (Commissaires : MM. Liouville, Delaunay, Bertrand.) 80.. { 6oo ) M. LE Ministre de l'Ixstructiox i>ibi.iqce transmet une communication de M. Mathieu, relative au traitement du clioléra. (Renvoi à la Conunission du legs Bréant.) M. A. Geoffkoy adresse un nouveau complément à son travail sur la navigation par arcs de grands cercles. (Renvoi à la Section de Géographie et de Navigation.) M. Velpeau |)réseute à l'Académie, de la pari de M. Delenda, un Mé- moire sin- la définition du mot « homme ». (Renvoi à la Conunission déjà nommée pour les connniuiications précédentes du même auteur.) M. de Joxquières adresse un nouveau complément aux communications faites récemment par lui sur diverses questions de Géométrie. (Renvoi à une Conimission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. Lionville, Bertrand, Bonnet.) M. DE Pauavey adresse à l'Académie une Note relative aux propriétés médicinales reconnues par les anciens chez un certain nombre de plantes. (Renvoi à la Section de Botanique.) L'Académie reçoit diverses communicalions relatives au choléra, et qui lui sont adressées par M"'" Marioii CInircliill, MM. Pouiclierol et Rochon. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) COllRESPOIVDAACE. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches i,iir l'isnlirie; par M. Hutio Schiff. « En continuant nos recherches sur l'action des aldéhydes sur les bases organiques, nous avons trouvé que les sulliles et bisulfites de certaines bases possèdent la propriété connue des bisullltes des métaux alcalins, de se combiner direcleiiient avec les aldéhydes, et ces combinaisons peuvent être obtenues tant avec les sulfites normaux qu'avec les sulfites dits anhydres. ( 6oi ) Le dissolvant dont on se sert pour préparer les composés anhydres est l'éther pur, dans lequel les sulfites de plusieurs bases organiques sont assez solubles. Tous ces composés sont blancs, cristallisés, insolubles dans l'éther et assez solubles dans l'alcool et dans l'eau; toutefois, dans cette dernière, sous forme de sels hydratés. Nous avons préparé et analysé les co:id)inai- sons suivantes, qui renferment la base à l'état de bisulfite : Acétyl-bisuHite d'aniline. ... . ^^ /r^H^ft Valéryl- bisulfite d'amylamine SH-Ô' ^ ^5 j,,,,^ » Avec les sulfites neutres, nous avons obtenu : Beuzoyl-sultite d'aniline S O^ <, rriH^ti OEnanihyl-sulfile d'aniline S ô^ j riyjiirï. \aléryl-sulfite d'aniline S Q^ . rôuiori Benzoyl-sulfite de toluidine S0- ! ('H'' A » Ces corps, et surtout les composés œnanthiques et valériqiies, se dé- composent à une température élevée en formant des diamides, selon l'équa- tion générale : » Jusqu'à présent, nous avons obtenu ces composés seulement avec les monamines primaires. Les sulfites de coinine, de quinoline, d'éthylaniline, de toluylèndiamine et de rosaniline ne se cond^inent pas avec les aldé- hydes. Les sulfites des monamines primaires, aussi bien que les sulfites mé- talliques, peuvent servir poiu- faire constater la fonction d'aldéhyde; ces deux réactions ont, du reste, le même défaut, celui de donner des com- posés semblables aussi avec les acétones; mais, dans l'action directe des bases organiques, nous avons fait connaître un moyen assez commode pour distinguer ces deux espèces de composés chimiques. » Laurent, en soumettant des solutions alcalines d'isatine à un courant ( 6o2 ) (l'acide sulfureux, a obtenu, en i8/|-2, une série de sels dans lesquels il admet un acide isatosultureux. On peut obtenir facilement ces sels à la température ordinaire par l'union directe de l'is^itine avec les bisulfites alcalins, et nous croyons que ces composés sont analogues aux composés correspondants des aldéhydes et des acétones. En partant de cette manière de voii-, nous avons fait agir l'isatine sur les bisulfites de bases organiques, avec lesquels, en effet, ds se combinent directement en faisant naître par exemple les composés : Isatobisulfite d'aniline ... S ô% €«H'N, G»H^^■Ô'' Isalobisulfue d'amylauiiue S 0% G''H"N, G'H'NG' » Nous avons constaté cette réaction également pour la toUiidine et pour l'élbylaniine, et, dans tous ces cas, nous avons obtenu des sels blancs et cristallisés, qui possèdent les propriétés physiques et chimiques des dérivés analogues des aldéhydes. A une température élevée, l'isatobisulfite d'aniline montre même en partie la décomposition analogue : et il se forme la nhénviisaliniide, analogue aux diamides formées iiar les aldéhydes. » C'est encore I.aïu-ent qui, par l'action de l'ammoniaque sur l'isatine, a obtenu plusieurs composés dont quelques-uns se rapprochent des hydra- mides formées jjar les aldéhydes. La phénylisatimide, formée par la dé- composition de l'isatobisulfite d'aniline, est identique avec le composé ob- tenu par Engelhardt par l'action directe de l'aniline sur l'isatine. Nous avons trouvé qu'en général le résidu diatomique G'H^NO de l'isatine peut srd)- stituer l'hydrogène typique des bases organiques de la même manière cjue les résidus des aldéhydes. Nous avons fait agir l'amylamine et réthylaniliue siu" l'isatine, et nous avons obtenu les composés : iG'H'NÔ [G" IF NO N" G«H»NO KVaG^H^ Amylisatimicio. Élhylphcnylifiatamitie. I' Ces corps cristallisent difficilement, en petites feuilles jaunes, peu so- liibles dans l'ètlier et très-solubles dans l'alcool. Ils se décomposent facile- ment par les acid' On peut présumer que ces deux blastèmes sont le point de départ du cœur aortique et du cœur pulmonaire. Toutefois mes observations ne m'ont encore rien appris sur ce .sujet. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Note sur les tnoyens d'utiliser les phénomènes de siirsa- tiiration ; par^\, Jeannel. « Jusqu'à présent la sursaturation est restée dans le domaine des faits cu- rieux sans application pratique. Je me suis assuré que ce phénomène peut devenir utile pour la purification de certains sels. » Purification du sulfate de soude et de quelques autres sels. — J^e Codex conseille défaire dissoudre le sulfate de soude du commerce dans son poids d'eau chaude, de filtrer et de laisser cristalliser par le refroidissement. Comme loo grammes d'eau à la température de + 18 degrés retiennent 48 grammes de sulfate de soude, le procédé usuel oblige à laisser dans l'eau mère presque la moitié de la matière première. Évidemment c'est là une perte inutile, à moins qu'on ne procède à une évaporation suivie d'une nouvelle cristallisation. )) La sursaturation permet de purifier du premier coup une grande quan- tité de sel qui ne laisse qu'une très-petite quantité d'eau mère. Voici com- ment je propose d'opérer. )) Prenez : Sulfate de soude du commerce 3oo grammes. Eau distillée. » Faites fondre à la température de -1- 33 degrés dans un ballon de verre. A cette température, qui est celle du maximum de solubilité du sulfate de soude, 100 grammes d'eau pourraient prendre 322 grammes de ce sel. » En même temps, lavez le filtre disposé sur l'entonnoir, en y versant environ 5oo grammes d'eau chaude à + 5o degrés environ. » Lorsque l'eau chaude est écoulée, placez l'entonnoir sur un flacon à large ouverture, bien lavé à l'eau distillée ; versez la solution saline chaude sur le filtre et couvrez celui-ci d'une lame de verre. » J^a solution passera tout entière sans cristalliser et restera liquide dans le flacon, même a|)rès le refroidissement. » Lorsque ensiule on enlèvera l'entonuoir, la solution expo.sée à l'air ( 6o7 ) cristallisera très-rapidement en se réchauffant jusqu'à près de 33 degrés; enfin, lorsqu'elle sera complètement refroidie, on décantera l'eau mère. » Le sul/ate de magnésie, le sul/hle de zinc et le carbonnte de soude peuvent être purifiés ainsi par la dissolution dans de petites quantités d'eau, à moins qu'ils ne soient très-impurs et n'exigent beaucoup d'eau mère pour retenir les sels étrangers. » L'acétate de soude et le tartrate de soude, solubles dans leur eau de cristallisation à une température inférieure à + loo degrés, peuvent cire aisément filtrés par ce procédé sans aucune autre addition d'eau que celle qui humecte le filtre. » Ce procédé n'est point applicable à l'alun, dont la solution à 25 pour loo d'eau, quoique portée à l'ébullition et versée dans un entonnoir et sur un filtre chauffés par de l'eau bouillante, cristallise dès qu'elle se refroidit : elle cristallise dans le filtre, dans la douille de l'entonnoir et dans le flacon, malgré la lame de verre dont on recouvre l'entonnoir. » Séparation des sels par le moyen de ta sursalitni lion. — T.e phénomène de la sursaturation, offert par certains sels et point par d'autres, donne un moyen nouveau de séparation des sels, qui pourra peut-être devenir indus- triel. C'est une application pour laquelle je désire prendre date. » Lorsqu'on mélange dans un ballon de verre l'azotate de pota.sse et l'eau dans les proportions suivantes : Azotate de potasse 335 grammes Eau ICO » la dissolution complète a lieu à l'ébullition, qui se manifeste, comme on sait, à -+- II 5°, 9, et la cristallisation se fait à couvert aussi bien qu'à l'air libre. » Si l'on ajoute 3oo grammes d'alun, l'ébullition n'est point retardée; et si on laisse refroidir le ballon après en avoir couvert le goulot d'une cap- sule de fer-blanc, l'ahui reste en solution sursaturée et l'azotate de potasse cristallise comme s'il était dans l'eau pure. On peut ensuite décanter la so- lution sursaturée d'alun, et opéi-er ainsi, de la manière la plus simple, la séparation des deux sels. » Je ne doute pas que d'autres mélanges ne puissent donner de sem- blables résultats avec d'autres sels. » il.. ( BoS ) CIIIMI1-: MINliRALlc. — Sur les luilicrs dleiis; par M. Ch. Mkxe. « Plusieurs analyses de laitiers bleus, exécutées anciennement par Karsten [Journal fur prnklischen Chemie von Ercinian^ t. XX, p. SyS), ont indiqué comme cause de la coloration de ces produits l'acide litanique. Les échan- tillons synthétiques de Karsien, examinés par Bcrzélius [Jalirhericlil , a* partie, t. XX, p. 97), furent reconnus par ce savant comme des preuves concluantes de ce phénomène jusqu'au moment où M. Fournet [Annalfs de Chimie el de Physique, 3^ série, t. IV, p. S^o), par des raisonnements ingé- nieux, vint établir que l'oxyde de fer était capable de produire celte colo- ration. Tous les arguments invoqués par M. Fournet, quoique très-judi- cieux, ne prouvèrent pas cependant que, expérimentalement parlant, on fût convaincu que le fer seul produisît celte coloration des laitiers, et l'in- dustrie ne put reproduire aucun phénomène analogue. Plus tard. Bon- temps, dans ses recherches sur les modifications des verres [Phitosophical Magazine, t. XXX, p. 53g), en voulant démontrer par des arguments que le fer pouvait, à lui seul, produire toutes les couleurs du spectre, ne fil pas faire un pas à cette question, tant il est vrai que dans les sciences expé- rimentales il faut des faits et des expériences. La question était donc pen- dante, quand, en i855, mou attention fut dirigée, au Creuzot, sur un haut fourneau que l'on démolissait. Parmi les pierres du creuset, l'on trouva une assez forte quantité de titane azoté, en cristaux jaunâties, incrustés dans la maçonnerie. Ce fourneau avait produit des laitiers bleus; l'analyse, faite par moi et par d'autres, n'y avait jamais découvert ni même cherché de titane. Rien dans les minerais ni dans la foute n'avait pu en faire soupçon- ner l'existence. Je me mis alors à rechercher les laitiers bleus de ce four- neau, ainsi que tous ceux de cette couleur qui pouvaient se présenter à moi, dans le but de les étudier sous ce point de vue. Plus tard, à I^yon, ma collection s'augmenta des échaïUillons que je pus trouver dans les dif- férentes usines où je servais comme chimiste. En i8G'3, dans mon Ihillctiu de laboratoire (dont j'ai adressé un exemplaire à l'Académie), j'ai donné, p. 09, l'analyse de six échantillons de ce genre île laitiers, sans y avoir re- cherché l'acide titanique spécialement : aujourd'hui, par une circonstance spéciale, qui a ramené mon étude sur ce sujet, j'ai l'honneur de faire part à l'Acadénne de dix-neuf analyses sur ce point, mais celte fois en y recher- chant l'acide titanique. )) Avant de donner mes résultats, je décrirai brièvement la manière ( So9 ) dont j'ai analysé ces laitiers, afin que l'on puisse contrôler mes assertions. » lo à i5 grammes de laitiers pulvérisés et porphyrisés ont été traités par l'acide sulfurique étendu de dix fois son volume d'eau, et refroidi, de manière à éviter toute production de chaleur. Cette masse est bientôt devenue gélatineuse; je l'ai alors additionnée de beaucoup d'eau, et agitée avec une baguette de verre, de manière à laver, pour ainsi dire, toute la silice, et à faire dissoudre l'acide titanique qui lui est mé- langé. En filtrant cette liqueur (ce qui est très-long), en la lavant et en la faisant bouillir environ un quart d'heure, on voit la masse devenir peu à peu opaline, comme si de l'alumine hydratée s'y trouvait en suspension, puis, peu à peu, un précipité blanc s'y former et tomber au fond du vase. En filtrant-, reprenant à l'acide, sulfurique, lavant, faisant bouillir, on obtient de nouveau le précipité pur, et on peut sur ce produit répéter les réactions caractéristiques du titane. » Voici maintenant quels ont été mes résultats : CREfZOT. VILLEDOIS (aIs). 1. 2. 3. 4. Itlou foncé Bleu foncé Bleu clair Bleu foncé 5. lîleu foncé Bleu foncé opaque transpareol. opaque. opaque. Silice 0,4^3 0,395 o,455 Alumine o,255 0,260 0,210 Protoxyde de fer 0,017 0,016 0,012 Chaux ei niagfiésie o,3oo o,3i8 o,333 Alcalis o,oo3 0,006 o,ooi Phosphore, soufre, perle 0,002 o,oo5 0,006 Densité du laitier 2,817 2,825 2,779 Acide titanique, sur 10 grammes. 0,004 0,008 rien Dosage spécial du soufre o,ooo85 o,ooi5 0,0018 0,0018 GIVORS ( RHÔNE). uoirviireux Uemi-vitreux. à poussière blanche. o,45o 0,378 o,4o5 0,233 0,186 0,210 0,010 o,oi5 0,010 0,299 o,4i3 0,367 o,oo5 o,oo5 0,006 o,oo3 o,oo3 0,002 2,85o 2,785 2,800 o,ooi5 0,0012 rien 0,001 5 0,0009 UObUCtLE et C*. Bleu foncé Bleu clair vitreux. opaque. Silice o , 38o o , 385 Alumine 0,240 o,25o Oxyde de fer 0,010 0,012 Chaux et magnésie o,36o o,345 Alcalis o,oo5 o,oo5 Phosphore, soufre, perte. o,oo5 o,oi)3 Densité a,85o 2,917 Acide titanique, sur 10 gr. o,ooi5 rien Dosage spécial du soufre. 0,0010 0,001 1 9. Bleu clair porcelalneux. o,4i5 0,2 JO 0,019 0,3 10 o,oo3 o,oo3 2,883 rien o , 0009 10. Bleu foncé \itreux. o,3g5 0,233 o,oi3 0,349 o , 004 0,006 2,835 0,0019 o , 00 1 5 SOYAS (ardècue). 11. Bleu demi-clair. 0,400 0,208 0,017 0,367 o,oo5 o,oo3 ■i,855 rien o . 00 I 2 L\ VOllLTE (ARDliCItE). 12. 13. Bleu foncé Bleu ilemi-ctolr vilreuv. o,4i5 0 , 1 85 0,019 o, 370 0,006 o,oo5 2,908 o , 0020 o , 0009 compacte. 0 , 420 0 , 200 o,oi5 0,354 0,004 0,007 2,886 rien o , 00 I 7 ( 6.0 ) MUSONNEIYE fcÛTE-t)'im\ VIENNE CHASSE l'hERME — ^ Il (ISËHB). {RHÔNE). (LOtnEJ. 14. 15. IC. 17. 18. 19. llleu clair Bleu foncé lîleu clair Bleu compacte Itleu comparle Bleu noir pierreux. vitreux. compacte, àiioussierelilanclie. pierreux. Tllreux. Silice o,4io 0,395 0,402 o,4o5 o,385 0,4*5 Alumine 0,195 o,-io5 0,1 85 0,200 o,235 0,195 Oxyde de fer 0,017 0,018 0,012 0,017 0,017 o,oi5 Chaux et magnésie 0,371 0,376 0,400 0,371 o,354 0,359 Alcalis o,oo3 0,004 0,001 o,oo5 o.ooG 0,004 Phosphore, soufro, perte 0,004 0,002 rien 0,002 o,oo3 0,002 Densité 2,875 2,982 2,882 2,872 2,985 2,855 Acide titanique, sur 10 grammes. rien 0,0028 rien rien rien 0,0020 Dosage spécial du soufre 0,001 5 0,00089 o,ooo3 0,00075 0,0017 0,0012 » Comme il est facile de le voir par ces résullafs, l'acide titanique n'est pas toujours la cause de la coloration bleue des laitiers ; mais cependant, par cet acide, le laitier est d'ime couleur et d'une allure caractéristiques. En effet, pour l'ingénieur qui conduit un haut fourneau, la coloration bleue intense n'est pas la même que la coloration grise bleue (par surcharge de calcaire), et la production de ces deux matières n'est pas identique. Aussi inclinerais-je pour penser que l'acide titanique seul colore les laitiers dans le cas où ils sont vitreux, et non pas lor.squ'ils sont compactes. » Comme je croyais pouvoir rapprocher celte coloration du phénomène qui se produit dans la fabrication de l'outremer, j'avais dosé spécialement le soufre et les alcalis. Voilà pourquoi on trouve, dans mes analyses, ces matières séj)arées de la perle. » Dans une prochaine Note, j'indiquerai bien des corps où l'acide tita- nique se trouve, et qui prouvent que cette matière est assez répandue dans le règne minéral. » n Après avoir communiqué ce travail à l'Académie, il semble à M. Che- VREUL que si l\ï. Mène a trouvé des laitiers bleus sans titane et eontenant fia fer, ce résultat est favorable à l'opinion de M. Fournet et de M. Bontemps; car, ajoute M. Chevrenl, s'il est loin de penser que le titane ne puisse colorer un laitier en bleu, il croit le fer susceptible de donner celle couleur dans beaucoup de circonstances. Il rappelle l'existence de deux cyanures de fer dans le bleu de Prusse, de deux sulfures dans un sulfure bleu de fer, de deux oxydes dans le |)liosphate de fer bleu. Et d'après ces faits, et d'autres qu'il ne cite pas, il ne serait pas éloigné de croire à l'existence d'un oxyde ( 61. ) de fer admis par M. Barreswil, capable de produire des composés bleus. Selon M. Chevreul, ce composé serait représenté par du protoxyde et du sesquioxyde de fer. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Note siir la j)0urrilu7'e des fntih ; par MM. Leïellier et Spéneux. (Extrait.) « Conclusions. — Le gâté des fruits ne contient aucun mycélium; ceux des moisissures citées ne peuvent vivre qu'à l'air libre, et les moisissures se développent sur les fruits sains, mais coupés, sans déterminer le gâté. u Donc cette altération n'est pas la conséquence du développement des moisissures. » « A la suite de cette communication, M. Chevrecl en fait une au nom du £)'" Lemaire, qui s'est occupé avec une activité si louable des applica- tions de l'acide pliénique. 1) Une pèche dont l'ombilic avait été touché avec de l'acide phénique, au moyen d'un pinceau, a été mise sous une petite cloche contenant de l'air et renversée dans une cuvette où l'on a versé de l'eau de glycérine pour intercepter l'accès tie l'atmosphère. L'eau s'était évaporée, et l'air avait pénétré dans la cloche. » La pèche était couverte de moisissures vertes et jaunâtres; elle avait perdu beaucoup d'eau de végétation ; l'intérieur était acide et sans mauvaise odeur de fermentation ni de putréfaction; le goût rappelait celui du pru- neau; enfui le microscope ne faisait apercevoir ni Microzoaires ni Micro- phytes dans la matière de l'intérieur du fruit humectée d'eau distillée. » GÉOLOGIE. — Phénomènes volcaniques de Santorin, pendant le mois d'août. Lettre de M. deCigalla. « La plupart des savants qui ont visité notre volcan ont pensé que les vapeurs sulfureuses des émanations volcaniques empêcheraient le dévelop- pement de la maladie des vignes; malheureusement les faits ont prouvé le contraire. En effet, cette année, l'oïdium a envahi im plus grand nombre de nos vignes et y a causé plus de ravages que les deux dernières années. Je ne dis pas que les émanations volcaniques soient la cause de cette recrudescence : le même désastre vient de désoler [dusienis autres îles, et en particulier l'île de Naxie où les oliviers mêmes ont été atteints par la maladie en question, tandis que les citronniers et les orangers y sont tom!)és dans un état de cachexie qui eu fait jaiuiir et sécher les feuilles. (6i2 ) » Quant au volcan, il suit avec plus d'énergie sa marche régulière. Le f)|i8 du mois courant, une forte détonation fit sauter ime partie du sommet de Georges-P'', formée de lave scoriacée et incandescente : en peu d'Iieures, elle fut remplacée par d'autre lave de même nature. En faut-il conclure que le volcan nous prépare quelque forte éruption ? Les huit îlots dernièrement émergés sont réduits, par leur réunion du nord au sud, à deux qui continuent à porter le nom de Membliaric et de Batlie, et qui semblent grandir lentement, sans vapeur ni chaleur. Il y a quelques jours que la mer voisine de la Palaia-Cammène est bourbeuse et plus ou moins colorée en vert jaune. Sur l'Aphroëssa, qui est presque tout à fait refroidie, on ne trouve plus que des fumerolles. Georges-l" continue à grandir sensi- blement, surtout vers le sud, avec un abondant dégagement de vapeur. Le 5|i7, le 6|i8 et leg|2i du mois dernier, eurent lieu dans cet endroit plusieurs détonations du fond de la mer. La nuit du i|i3 du mois cou- rant (août) on vit aussi des flammes apparaître sur la superficie de la mer, dans ce même lieu. » Il y a une vingtaine de jours que, au nord-ouest d'Epanomerie de Santorin, et au nord de Therasie, on voit sortir du fond de la mer une quantité de bulles gazeuses. Ce phénomène s'est produit aussi plusieurs fois avant cette éruption, mais par intervalles; cette fois, il continue à se mani- fester sans interruption, et les bulles sont en plus grand nombre. » Me trouvant dernièrement aux îles Christianes, situées dans la mer de Candie, presque à i5 milles anglais sud-ouest du volcan, je fis l'obser- vation que les bruits souterrains s'y font aussi fortement entendre qu'à San- torin, et que le sol des Christianes frémit à chaque détonation du volcan, aussi bien que celui de Santorin ; tandis qu'il n'en est pas ainsi à Policandro, Sikino, Nio, etc., qui sont à peu près à la même distance du volcan, mais non pas dans la même direction que les Christianes. On a aussi observé que les petits tremblements de terre qui eurent dernièrement lieu à Santorin furent sentis en même temps aux Christianes et à Candie, et non pas dans les autres îles circonvoisines, telles que Sikino, Nio, Namfio, etc. Y aurait-il communication entre noire volcan et l'ile de Candie? Tous les tremblements de terre qui naissent à Candie se font toujours sentir à Santorin avec plus d'intensité que dans les autres îles placées dans la même ligne parallèle. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. E. C. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 OCTOBRE 1866. PRÉSIDENCE DE M. LAUGIEK. »IÉi\IOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANATOMIE VÉGÉTALE. — Des vaisseaux propres dans les Ctusiacées ; par M. A. Trécul. (Deuxième partie.) « Il me reste à indiquer la distribution des vaisseaux propres dans les feuilles des Clusiacées. Deux dispositions sont à considérer : i" la réparti- tion de ces vaisseaux dans les assises du tissu cellulaire composant la lame de la feuille ; 2° la direction de ces vaisseaux. En ce qui concerne la répar- tition de ces canaux dans les divers tissus, certaines espèces présentent des différences notables suivant l'épaisseur de l'épiderme supérieur, et aussi suivant celle du tissu vert et dense placé au-dessous. Citons quelques exemples. » Dans la feuille du ClusiaJJava, dont l'épiderme supérieur est formé de six à sept rangées de cellules, il y a des vaisseaux propres vers le milieu de l'épaisseur de cet épiderme; il y en a aussi à sa face inférieure. Le tissu vert situé immédiatement au-dessous, et composé de plusieurs strates de cellules perpendiculaires aux faces de la feuille, étant épais, les vaisseaux propres y sont répandus à des hauteurs variées. On en trouve vers sa partie supé- rieure, dans sa région moyenne, dans sa partie inférieure, et au-dessous de lui à toutes les hauteurs dans le parenchyme lacuneux qui s'étend jusqu'à C. R., 1866, ^m' Semestre. (,T. LXIU, Pi» IG.) ^2 (6.4) 1 epiderme inférieur, dont les vaisseaux propres le plus bas placés ne sont séparés que par la distance d'une utricule. L'épiderme de ce côté de la feuille n'est constitué que par une rangée de cellules. >' Dans la feuille du Clusia Plumerii, bien que l'épiderme supérieur n'ait que quatre rangées de cellules, des vaisseaux propres y sont enclavés de distance en distance, tandis que d'autres sont épars à sa face inféiieure, ainsi qu'à diverses hauteurs dans le tissu vert et dense supérieur, formé de trois ou quatre rangées de cellules oblongues, perpendiculaires à l'épi- derme. Enfin, d'antres laticifères sont aussi distribués dans le parenchyme inférieur jusqu'à la distance d'une à trois utricules de l'épiderme de ce côté de la feuille. » Dans le Chisui (jramU/lot'a, des vaisseaux propres sont aussi enchâssés dans l'épiderme supérieur, bien qu'il n'ait que trois rangées de cellules; mais le plus souvent ces vaisseaux propres sont à la limite de cet épidémie et du tissu vert, à moitié enveloppés par l'un et par l'autre. Au reste, il n'existe pas d'autres laticifères dans ce parenchyme vert supérieur, composé de deux rangées de cellules seulement; mais il y en a quelques-uns à sa lace inférieure, et de plus nombreux au-dessous dans toutes les parties du tissu lacuneux, jusqu'au contact de l'épiderme, qui de ce côté a deux rangées de cellules. » L'épiderme supérieur du Clusia Bromjniartinnn, qui a quatre rangées de cellules, n'a pas de vaisseaux propres enclavés dans son inlérieur. Il n'en possède en assez grand nombre qu'à sa jonction avec le tissu vert sous- jacent. Au contraire, ce tissu vert supérieur, qui est assez épais et formé de deux, trois ou quatre rangées de cellules perpendiculaires à l'épiderme, enserre des vaisseaux propres dans sa partie moyenne et dans sa partie in- férieure. H y en a aussi, comme dans les autres espèces, à toutes les hauteurs du parenchyme vert placé plus bas jusqu'à la distance dune cellule de l'é- piderme. » Dans le Clusia losea, dont l'épiderme supérieur de la lame est composé de trois rangées de cellules, des vaisseaux propres assez larges sont au con- tact de la face interne de cet epiderme, enveloppés de tous les autres côtés par le tissu vert dense qui n'a que deux rangées de cellules, et qui n'offre pas d'autres laticifères. Mais immédiatement au-dessous de ce parenchyme supérieur sont d'assez nombreux vaisseaux du latex. De semblables vais- seaux sont aussi épars dans le tissu lâche sous-jacent jusquau voisinage de l'épiderme inférieur, qui a deux rangées de cellules. y On observe encore, au bord des feuilles de la plupart des plantes nom- (6i5) mées dans ce travail, une lisière de tissu incolore, de nature épidermique, dans laquelle sont enclavés un, deux ou trois vaisseaux propres. Dans les Chtsia qrnndiflorn et rosea, cette lisière incolore s'étend sur les deux faces de la feuille un peu plus que dans les autres espèces, par un épaississement graduel de l'épiderme près du bord de la lame, épaississement dans lequel il V a ordinairement deux vaisseaux propres vers chaque face, outre les trois mari^inaux dont j'ai parlé. Les feuilles des Reedia lateriflorn et Xanlhochjmus pictoiiitSy dont l'épiderme n'a qu'une rangée de cellides sur les deux faces de la lame, ne sont point pourvues de cette bordure incolore; mais à la place ordinairement occupée dans une telle bordure, il existe un vaisseau propre enclavé dans du parenchyme vert. » Examinons maintenant la direction suivie par les vaisseaux du latex dans l'intérieur de la lame. Cette étude est assez délicate, parce que ces organes, n'ayant pas de paroi membraneuse propre , ne peuvent être isolés. La coction dans la potasse ne rend ici que fort peu de service, attendu que, poussée un peu loin, elle désagrège tout à fait les cellules pariétales des vaisseaux qui nous occupent. Cependant plusieurs espèces m'ont permis d'observer avec assez d'exactitude la direction de leurs vaisseaux propres. » La translucidité des très-jeunes feuilles du Clnsia Brongniarliana est fa- vorable pour cette étude. De jeunes feuilles aussi du Clusia Plumerii m'ont été également fort utiles après une légère coction dans la solution de po- tasse, qui leur communique assez de transparence pour permettre de suivre un grand nombre de vaisseaux propres quelquefois dans presque toute la longueur de la lame. La jeune feudie naturellement transparente du Clusia Brongniarliana, qui n'avait que lo millimètres de longueur sur •7 millimètres de largeur, en laissait voir quarante-cinq dans sa partie la plus large; et dans une feuille de Clusia Plumerii de 2 ^ centimètres de lon- gueur sur 1 1 millimètres de largeur, cent cinq de ces vaisseaux étaient vi- sibles. Dans l'une et l'autre feuille il en existait davantage, mais le reste était caché dans la profondeur du parenchyme. » Par l'examen de ces feuilles, je reconnus tout d'abord que leurs vais- seaux propres sont partagés en deux catégories : i" les marginaux; 2° ceux qui sont répandus dans le parenchyme vert. » Les vaisseaux marginaux étaient au nombre de deux ou trois de chaque côté des jeunes feuilles étudiées. Dans une feuille du Clusia Brongniarliana qui en avait trois dans chaque bordure, le plus externe des trois, terminé en cœcura, s'arrêtait dans l'un des bords vers la plus grande largeur de la lame, le médian à 2°"", 5 du sommet; le plus interne finissait un peu plus 82.. (6i6) haut. Au-dessus de ce dernier, des laticifères venus du parenchyme vert pénétraient dans le bord incolore et s'y terminaient successivement d'au- tant plus près du sommet qu'ils venaient d'une région plus voisine de la nervure médiane. C'est là le seul cas où j'aie constaté avec certitude le remplacement de vaisseaux marginaux par des vaisseaux propres venus du parenchyme vert. Sur l'autre côté de la lame, au contraire, les trois latici- fères marginaux montaient beaucoup plus haut; deux allaient même tout près du sommet, et empêchaient les vaisseaux à latex du tissu vert d'ar- river jusqu'au bord de la feuille. » Dans nos jeunes feuilles du Clusin Plumcrii il y avait de chaque côté, dans la bordure incolore, deux laticifères non interrompus qui allaient de la base au sommet, où ils se terminaient en pointe ou en cœcnm obtus. L'un d'eux, dépassant même la ligne médiane au sommet, s'étendait un peu sur le côté opposé de la lame. M Les vaisseaux propres répandus dans le parenchyme vert de ces jeunes feuilles translucides des Clusia Bromjniarliana et Piumerii, à cause de leur disposition générale, semblaient tous venir du pétiole. Pourtant ils n'é- taient pas plus pressés dans la base rétrécie de la feuille que dans sa partie la plus large, et je n'ai jamais compté dans le pétiole du Clusia Piumerii plus de 25 à 3o laticifères près de la base de cet organe, environ 45 vers le milieu, et à peu près 60 au sommet, et je n'en ai vu que de 65 à 80 dans les pétioles du Clusia Biongniarliana [\). C'est de la prolongation de ces vaisseaux du pétiole et de leur bifurcation, dont j'ai trouvé quelques exemples, que provenaient évidemment ceux qui étaient répandus dans la lame. Je pouvais suivre de l'œil bon nombre d'entre eux depuis le voisi- nage de la base de cette lame jusque dans ses régions supérieures. A partir de la base tous ces vaisseaux propres divergeaient pour s'étendre dans les deux côtés de la feuille. Les plus externes s'inclinaient vers les deux bords (i) Sous le rapport du nombre et de la disposition des laticift'i-es, les pétioles offrent aussi des variations. Il y en a 3o environ dans celui du Recdia latrrijlnrn, ^o à peu près dans le Xanthochymus pictorius, i4 à 20 dans le Calophyltuin Calaba, ])l(is de :>.oo dans le pétiole du Clusia rosea. Ces vaisseaux sont répartis dans le lissii cortical et dans le tissu médullaire. Ce dernier tissu est enfermé dans un arc fibro-vasculaire dont les exiremités sont ou non recourbées en crochet de dehors en dedans, excepté dans les pétioles du Clusia flava et du Xanthnchrmux pictnrius (au moins au-dessus de la base du pétiole) où le système fibro- vasculaire forme une zone à peu près continue autour de la moelle. Cette moelle contient trois laticifères dans le Xanthnchymus, six dans le Recdia, environ vingt dans le Clusia rosea, etc. Je n'en ai pas vu en dedans de l'arc fibro-vasculaire du Clusia Piumerii. (6i7 ) de celle-ci, et bientôt s'y terminaient à la limite du tissu vert à petite distance des marginaux. Leurs voisins plus internes se prolongeaient un peu plus haut, divergeaient à leur tour vers les bords, s'y infléchissaient, puis finissaient en cœcum un peu plus haut, ainsi que les précédents. Il en était de même de tous les autres, qui s'étendaient, en divergeant, d'autant plus près du sommet de la feuille qu'ils étaient pUis rapprochés de la ner- vure médiane. Tous étaient terminés en cœcum près des bords du paren- chyme vert, sans jamais coauuuniquer avec les marginaux. Il est fort remar- quable que, dans ces jeunes feuilles, seulement trois ou quatre laticiféres bifurques fussent apparents dans la partie supérieure et dans la plus large de la feuille. Une des branches se dirigeait vers la limite du tissu vert, où elle allait finir après l'avoir suivie quelque espace, tandis que l'autre branche continuait sa course pour se terminer plus près du sommet. » Tons ces vaisseaux propres avaient une direction générale à peu près parallèle dans un même côté de la feuille, c'est-à-dire que ceux qui étaient voisins ne s'éloignaient communément pas les uns des autres; ce qui ne veut pas direqu'aucun entre-croisement n'avait jamais lieu, car, au contraire, on en rencontrait fréquemment. » A part les quelques bifurcations que j'ai mentionnées, ces vaisseaux ne communiquaient point entre eux, non plus qu'avec les marginaux, près desquels ils allaient aboutir. Quoique ce défaut de communication fût bien établi par l'observation directe, je recueillis néanmoins lui autre genre de preuve qui me fut donnée par une rupture effectuée, auprès du sommet d'une feudle de Clusia Plumerii, dans les deux vaisseaux marginaux d'un même côté. Ces deux vaisseaux se vidèrent complètement sous mes yeux, sans qu'aucun déversement de suc propre s'accomplit en eux des vaisseaux du parenchyme voisin, qui n'éprouvèrent aucune perte. » Voilà ce que l'on voyait avec la plus grande netteté dans mes jeunes feuilles. Dans les feuilles adultes des Clusia Plumerii et rosea, les laticiféres du parenchyme vert sont à peu près parallèles avec les nervures secon- daires; mais dispersés dans le tissu cellulaire, ils sont bien plus nombreux qu'elles et fluxueux. Dans le Clusia Broncjniailiana, tous les vaisseaux propres de la lame adulte ont aussi une direction générale à peu près pa- rallèle; mais celle-ci s'écarte de celle des nervures secondaires avec les- quelles les vaisseaux propres se croisent en faisant un angle plus ou moins aigu. » Quelque chose d'analogue se présente dans les feuilles de quelques autres espèces. Cependant on y remarque une moilification qui n'était pas ( 6i8 1 visible clans les jeunes feuilles décrites. Dans le Clitsia grandiflora, par exemple, tous les vaisseaux propres du parenchyme vert émanent des deux côtés de la nervure médiane, et tous se rendent au bord correspondant de la lame; mais tous n'ont pas la même inclinaison. Il en est qui, à part les légères sinuosités qu'elles dessinent, ont une direction générale qui est sen- siblement parallèle à celle des nervures secondaires. Ce sont ceux de la région moyenne du parenchyme vert. Au contraire, les vaisseaux propres voisins de l'épiderme des deux faces de la lame ont une direction beaucoup plus inclinée par rapport à la nervure médiane. Ils croisent obliquement les précédents et les nervures secondaires. Ils sont aussi communément plus larges qu'eux et jouissent d'une propriété que je crois devoir signaler, et qui consiste en ce que leur suc est encore incolore quand le suc de ceux du parenchyme vert est déjà devenu rougeâtre par l'altération qu'il subit pendant la conservation des feuilles dans du papier mouillé. Les bifin-ca- tions sont fréquentes au point d'émergence de ces vaisseaux près de la ner- vure médiane; et vers le bord du parenchyme vert on peut les suivre assez loin, et finalement les voir pénétrer dans le large liséré épidermiqne, où je n'ai pas vu leur terminaison à côté des marginaux. » Les vaisseaux propres de la feuille du Clusia nemorosn présentent aussi des laticifères de deux directions, que je n'ai remarquées toutefois que du côté supérieur de la lame. La grande majorité des vaisseaux propres de cette lame sont à peu près parallèles aux nervures secondaires. Ils sont nom- breux, assez rapprochés les uns des autres et un peu flexueux. Près de l'é- piderme supérieur, au contraire, sont d'autres vaisseaux plus éloignés les uns des autres, et qui coupent obliquement les premiers et les nervures secondaires, étant plus inclinés suivant la longueur de la feuille. » La distribution des canaux à suc laiteux de la feuille du Xanlhocliyinui picloriiis offre un aspect bien différent, quoiqu'tuie partie de ces laticifères aient une direction analogue à celle des plus superficiels de la lame du Clusia grandiflora. En effet, des coupes longitudinales faites sous l'épiderme infé- rieur, et dans un plan parallèle à cet épidémie, font découvrir des vais- seaux propres très-écartés, parallèles entre eux, qui s'étendent oblique- ment en faisant avec les nervures secondaires un angle d'environ 3o degrés. Ces canaux sont placés dans le parenchyme qui sépare de l'épiderme infé- rieur le réseau fibro-vasculaire. Si après cela on exécute des coupes longi- tudinales dans le tissu vert au-dessous de l'épiderme supérieur, on aperçoit d'assez gros laticifères parallèles aux nervures secondaires Les uns, au milieu du parenchyme, sont éloignés de ces nervures; les autres accompa- (6i9) gneiit ces dernières. Des coupes transversales montrent un de ces vaisseaux propres sur le côté supérieur et un autre sur le côté inférieur des nervures principales; les nerviu-es moyennes n'en possèdent qu'un seul sur le côté supérieur; les plus faibles n'en ont pus du tout. Enfin, de ces vaisseaux propres émanent des branches qui s'étendent dans toiUes les directions, et cpii se ramifient elles-mêmes à travers le tissu cellulaire. Il arrive assez sou- vent de trouver de ces ramifications plus grêles bifurquées plusieurs fois. » Dans la feuille du Reedia laterijlora, les vaisseaux propres affectent une disposition qui ressemble beaucoup à celle des mêmes organes dans le Xan- thoclijmus. On y retrouve dans le parenchyme inférieur les vaisseaux pro- pres parallèles entre eux, et obliques par rapport aux nervures secondaires ; mais, comme ces laticifères eux-mêmes sont souvent ramifiés, plus ou moins flexueux, et assez éloignés les uns des autres, il faut de l'attention pour les reconnaître. Tous les autres vaisseaux de cette feuille, situés plus profondément, présentent comme ceux du Xanthochjmus de la même région un grand nombre de ramifications; toutefois ou n'en reirouve pas sur les côtés supérieur et inférieur des nervures secondaires principales, comme dans cette dernière plante. Quelques-unes de ces nervures les plus faibles en offrent quelquefois un assez volumineux (de o^^joS à o'^^jO^j dans le voisinage de leur côté supérieur. Je ne saurais dire pourtant si elles en sont accompagnées sur une certaine longueur. » Enfin, leCalophyllum Calaba^ dont j'ai déjà parlé antérieurement, ré- clame ici c^uelques détails de plus. Les vaisseaux propres sont en petit nombre dans le pétiole de cette plante. Il n'y en a qu'une quinzaine vers la base de cet organe, et dix-huit à vingt vers le haut. La plupart de ces vais- seaux sont épars dans le parenchyme du côté externe convexe de ce pétiole. Il existe, en outre, de un à trois de ces canaux près des angles qui limitent latéralement le côté supérieur plus ou moins aplati de cet organe. Ces lati- cifères des angles du pétiole se prolongent aux deux bords de la lame. Dans le tissu de ce côté supérieur ou interne, il ne se trouve de vaisseaux propres que dans la laible courbure de l'arc tibio-vasculaire, et encore n'y sont-ils qu'au nombre de trois, un médian et deux latéraux. Il y en a quelquefois un quatrième, opposé à l'une des extrémités de cet arc. Plus haut, dans la lame, on en rencontre fréquemment un opposé à chacune des deux extré- mités de ce même arc. Nous verrons que c'est à eux qu'aboutissent les lati- cifères transversaux de la lame. » Dans les feuilles que j'ai étudiées, des trois vaisseaux propres qui étaient dans la courbure de l'arc fibreux du pétiole, ou dans celle de la ner- ( 620 ) viire niédiano, les deux latéraux disparaissent simulîanément ou l'un après l'autre à petite distance de la base de la lame. A 2 ^ centimètres de cette base, il ne restait plus que le vaisseau médian qui se prolongeait beau- coup plus haut dans la nervure, puisqu'il subsistait encore à 2 i centimètres du sommet; maison ne l'observait plus à i centimètre plus haut. » Les vaisseaux propres répandus dans le parenchyme du côté externe de la nervure médiane, et qui, vers le bas de cette nervure, sont au nombre de douze à quatorze, disparaissent aussi successivement vers le haut. A a I centimètres du sommet, il n'en restait plus que trois, le médian et deux latéraux placés à quelque distance. A i3 millimètres du sommet, le médian existait seul. A 5 millimètres plus haut, il avait disparu. On iie rencontre plus alors de lalicifères dans la nervure médiane qu'aux bords de l'arc fibro-vasculaire, quand on examine des coupes transversales. Par de telles coupes, on a souvent l'occasion de remarquer que c'est de là que partent les gros vaisseaux propres qui se prolongent, à travers la lame, dans le mi- lieu de chaque espace parenchymateux interposé à deux nervures secon- daires, lesquels vaisseaux se terminent vers le bord de la feuille à petite distance dulaticifère marginal, en s'infléchissant et s'atténuant un peu. Du côté de la nervure médiane, chacun d'eux s'infléchit aussi dans l'aisselle de la nervure secondaire insérée plus bas que lui; il s'y atténue graduellement et semble y finir au côté du système fibro-vasculaire de la nervure médiane, comme il vient d'être dit. Mais, dans quelques cas, on observe avec la plus grande précision que cette extrémité atténuée s'anastomose avec un vaisseau propre de diamètre souvent irrégulier, qui suit le bord du faisceau fibreux de la nervure médiane. Malheureusement les recherches les plus patientes ne font rencontrer qu'assez peu fréquemment ce laticifere latéral, et par con- séquent son union avec les vaisseaux propres transversaux de la lame n'est que rarement vérifiée. Cependant j'ai obtenu des préparations qui offraient deux et trois de ces vaisseaux transversaux anastomosés avec le même frag- ment de ce laticifere longitudinal. Malgré cela, la fréquence des coupes transversales dans lesquelles on ne le trouve pas aux extrémités de l'arc fibro-vasculaire fait conjecturer qu'il n'est pas continu sur les côtés de la nervure. » L'efi|iace me manquant, je me contenterai de renvoyer à la page 81 du tome LX des Comptes fendus, pour les rapports qui existent entre le système trachéen et les laticifères transversaux du parenchyme vert de la feuille de ce Ccdojjliylluin Calabn. » (621 ) ASTRONOMIE. — Nouvelles recherches sur l'analyse spectrale de la lumière des étoiles; par le P. Secchi. « Rome, 8 septembre 1866. J3 En continuant mes études spectrales sur les étoiles, je viens de trouver quelques faits qui, par leur importance, méritent, j'espère, de fixer l'at- tention de l'Académie. » La nouvelle combinaison spectroscopique dont j'ai rendu compte dans ma dernière lettre permet d'étudier les étoiles avec une extrême faci- lité; elle n'embarrasse point l'instrument plus qu'un oculaire ordinaire, et rendra, j'espère, un service signalé à la science; dorénavant l'étude phy- sique des étoiles, qui était d'une monotonie remarquable, deviendra une étude très-variée, et agréable même à ceux qui n'ont que des moyens res- treints d'observation. Je viens encore d'apporter à l'instrument une amé- lioration considérable, qui consiste à placer la lentille cylindrique tout près de l'oculaire, et le prisme à vision directe après la lentille. Ce prisme a une longueur de 12 centimètres et produit une dispersion angulaire, entre les raies B et H du Soleil, qui est d'environ 6°5i'. Appliqué à la lunette, le plus près possible de l'oculaire et de la lentille cylindrique, il produit une dilatation de 20 minutes entre les raies B et G; mais on pour- rait augmenter cette dilatation en faisant varier la distance du prisme à l'oculaire (i). L'oculaire est mobile comme celui des lunettes des passages, pour pouvoir embrasser tout le champ du spectre, et grossit 5oo fois. Il était intéressant pour la science de pouvoir fixer la position absolue des raies et leur degré de réfrangibilité, pour s'assurer si la place des différentes raies (i) La plupart des prismes à vision directe ont un léger inconvénient, que les construc- teurs pourraient peut-être éviter: ils donnent une raie lumineuse blanche dans une certaine position assez oblique. Cette raie reste hors du champ d'observation jusqu'au violet, et alors elle paraît; mais on ne peut se tromper sur elle, car elle est oblique aux raies et interrompue. Si l'on ne peut éliminer cette raie, produite par une réflexion interne, on en pourrait tirer profit pour des mesures; mais, comme je l'ai dit, elle ne paraît que dans l'extrême violet et ne reste visible que pour les étoiles très-fortes. J'ai trouvé un inconvénient plus grave dans le prisme de Hoffmann, qui donne des phénomènes d'interférence d'origine mystérieuse, répan- dant sur les étoiles des sillons ondulés semblables à des raies. Je crois que c'est une illusion de cette espèce qui m'a fait voir sur Sirius des bandes également espacées et très-fines, que je ne vois pas avec le nouvel appareil. Je signale ces inconvénients pour mettre les observateurs sur leurs gardes; du reste, chaque instrument doit être examiné et gradué à part. Cette étude expérimentale préliminaire des instruments doit toujours servir de base aux observations. C. R., 1866, 2™" Semesue. (T. LXIII, N» IG.) o3 ( 622 ) était identique dans les différentes étoiles. Cela se fait aisément à l'aide du chercheur qui, dans notre équatorial^ a i nîètre de longueur focale et est muni d'un micromètre, avec un fort grossissement. On commence par placer une étoile fondamentale sous le fil du chercheur, et on porte les pointes du micromètre de la grande lunette sur une de ses raies bien tranchée, et dont on veut constater la présence dans une autre étoile. Ensuite on tourne le réfracteur sur l'étoile à examiner et on voit si, cette étoile étant placée sous le fil, la raie coïncide avec la pointe micrométrique. Si cela a lieu, le degré de réfrangibilité delà lumière des deux raies est évidemment iden- tique. Comme la position des raies principales peut se déterminer facile- ment sur les étoiles fondamentales à l'aide d'un spectromètre à fente, il est facile de déterminer ainsi la position des raies de toutes les autres étoiles(i). » Mais j'ai trouvé un phénomène inattendu qui facilite beaucoup cette comparaison. Les planètes Vénus et Mars, lorsqu'elles n'ont pas un très- grand diamètre (comme c'est le cas actuellement), donnent un spectre dans lequel les raies solaires sont parfaitement visibles et mesurables : c'est un grand avantage qui est dû à l'énorme dispersion du prisme, de- vant laquelle disparaît presque le diamètre de la planète. » Ce moyen de déterminer la position des raies peut s'appliquer même au spectroscope composé; mais celui-ci absorbe une énorme quantité de lumière, surtout dans le rouge et le violet, et il est presque impossible de bien s'assurer de la position des lignes. Avec le spectromètre simplifié, les mesures se font comme pour les étoiles doubles; on peut, sans aucun inconvénient, sans fatigue pour l'observateur, employer même une horloge imparfaite pour transporter l'instrument, tandis qu'avec la fente il faut avoir une horloge très-exacte. » Voici maintenant les résultats obtenus avec le nouvel instrument. » En examinant de cette manière un grand nombre d'étoiles, je disais dans ma dernière communication que j'étais plutôt surpris de l'uniformité offerte par la constitution lumineuse de ces astres que de sa diversité. A|)rès l'examen de plusieurs centaines d'étoiles, cette conclusion n'a pas été jus- qu'ici démentie. Les trois types que j'ai alors signalés sont ceux qui carac- térisent encore les types stellaires. Cependant il y a des cas très-curieux et très-intéressants qui méritent luie attention spéciale, et qui peuvent éclairer même sur la tliéorie proposée relativement à l'origine des raies elleS-mèmes. ( I ) Il faut avoir soin d'employer les étoiles voisines, pour éviter l'effet de la flexion de l'instrument. ( 623 ) « Le premier type et le plus dominant parmi les étoiles est celui qu'on nomme ordinairement type des étoiles blanches, comme a Lyre, a Aigle, Sirius, etc. (voir Comptes rendus, t. LXIII, p. 366), que j'ai déjà décrit. Leur caractéristique est ime forte bande noire dans le vert-bleu, à la place delà raie F du Soleil, et une seconde bande dans le violet un peu moins éloignée de la précédente que la raie G solaire, et pour les plus lumineuses une troisième dans le violet extrême. Ce type est très-commun dans le ciel, et je donne à la fin une liste de celles que j'ai observées jusqu'ici; mais elles n'y sont pas toutes. On peut dire que la moitié des étoiles visibles appartient à ce type, ce qui est déjà un fait remarquable. » Mais parmi le nombre très-considérable des étoiles examinées, je trouve une exception bien singulière. L'étoile y Cassiopée est parfaitement complémentaire de ce type, et au lieu d'avoir une raie obscure à la place F, elle a une bande lumineuse d'une longueur sensible. Il est facile de s'en convaincre en regardant /3 Cassiopée qui est du premier type ordinaire, et en portant ensuite l'instrument sur y Cassiopée : on voit qu'à la place de la raie noire de la première on a une raie brillante dans la seconde. » Après avoir beaucoup cherché si cette exception se présentait pour d'autres étoiles, je viens d'en trouver une autre, c'est |3 Lyre, mais sa raie est très-fine et très-difficile à voir. » Ces exceptions si peu nombreuses méritent toute l'attention des théo- riciens. Car s'il est vrai que les raies noires sont dues à une absorption par une certaine substance (l'hydrogène dans le cas actuel), ici nous trou- vons la lumière directe émanée de cette substance; cela prouverait ce que nous avons avancé ailleurs, que toutes les raies ne sont pas produites par simple absorption. » Ou peut regarder comme une modification de ce type les étoiles de la constellation d'Orion (a excepté) qui ont un type commun à raies fines, avec une raie plus ou moins sensible à la place de/, mais qui ne présen- tent pas les larges bandes, et où les bandes violettes sont très-difficiles à voir. II est remarquable que, sur le large espace occupé par cette con- stellation, on trouve rarement des types différents de celui-ci; on dirait que celte partie.de l'espace forme comme une famille d'étoiles à part, se distinguant par ces particularités assez l'ares dans le reste du ciel. Je dois ajouter qu'il est au contraire fréquent de trouver dans la même région du ciel les étoiles' du même type assez agglomérées pour que ce résultat ne doive sans doute pas être attribué à un effet du hasard. » Un deuxième type remarquable est celui des étoiles à bandes, com- 83.. ( 624 ) munémeiit colorées en ronge ou orange. Ce type embrasse les astres les plus curieux du ciel, a Orion, a Taureau, Antarès, /3 Pégase, etc. Un des plus singuliers de cette famille, sur lequel se manifeste nettement le type commun, est a. Hercule. Cette étoile de troisième grandeur donne ini spectre qui se présente comme une série de colonnes éclairées de côté. On ne peut mieux le représenter qu'en prenant le dessin d'une colonnade d'architecture : sur la convexité des bandes, l'effet stéréoscopique est si surprenant, qu'en le voyant pour la première fois on reste surpris, et sans deviner d'abord ce qu'on voit. Il est impossible d'en faire luie description exacte. Je donnerai ici les rapports des distances des intervalles des colonnes (nous les appellerons ainsi) : rev. Différence. Rouge extrême a' n= 2 ,7 lo Récion correspondante à la raie D du sodium a=3,4io '' , , 0,610 b — 4,020 „^ 7 ^ . 0,385 c =4,4o5 „„ 1 ■■!,•. ^ nr- 0,b00 Région correspondanle au maenesuini [b] a = 5, 200 „ , .-6.05 "'^^'^ ■^=^f^ o,835 M L'unité angulaire de mesure i"^" = 2', 69. » Ces mesures nous éclairent sur le type auquel appartient cette étoile. En effet, on trouve que les raies principales des étoiles les plus remarqua- bles de ce type coïncident avec ces raies de a Hercule. La différence fon- damentale est que cette étoile présente luie dilatation plus grande des raies lumineuses secondaires qui forment les bandes, et leur résolution étant, pour cette raison même, plus difficile, il en résulte l'effet stéréo- scopique que nous avons signalé. L'étoile a Hercule n'est pas seule à jM'ésenter cette illusion. Une autre, p Persée, dans la Tète de Méduse, pré- sente le même phénomène, et l'éloile â^ Lyre le présente également : au lieu du relief, on a une concavité ou des cannelures, ce qui paraît dii à cette circonstance que l'espace lumineux est plus petit que l'espace obscur. » Je donne une liste des principales étoiles que j'ai trouvées appartenant à ce type, quoiqu'elles soient assez loin de présenter des phénomènes aussi brillants que les précédentes. Il est intéressant de rappeler ici que M. Plûcker, en étudiant les spectres de certains gaz, a obtenu des illusions semblables et un effet stéréoscopique dans les spectres (1). ' ( I ) Je donnerai dans une autre occasion les mesures faites à ce propos. ( 625 ) » Le troisième type est celui des étoiles à raies fines, comme Arcturus, Ga- pella, Polliix, etc. Celles-ci pourraient se classer dans le tj-pe solaire^ car leur spectre ressemble parfaitement à celui de notre Soleil, avec des raies fines et aux mêmes places. Je m'en suis convaincu d'une manière directe . en regardant la planète Mars, qui est près d'elles; à part de petites dif- férences (surtout dans le rouge, par l'influence de l'afmosplière de la planète), on trouve dans ces étoiles les raies solaires principales B, D, b, E, F, G de Frauenhofer et un grand nombre des raies secondaires. Pour les étoiles de plus petite grandeur, il n'est pas possible de démêler les raies plus fines, mais on y voit subsister luie distribution des raies principales si caractéristique, qu'il est impossible de les confondre avec celles des autres types. » Seulement, comme on pouvait le prévoir, le type précédent (à bandes) se fond dans le type actuel par des degrés très-peu tranchés, il faudra des études plus attentives pour en fixer les limites. Sous cette réserve, je donne une liste des étoiles de cette troisième espèce. » Il serait absurde de vouloir épuiser, dans une première recherche, le champ nouveau de la spectromélrie stellaire. Ce que je viens de dire n'est qu'un essai bien imparfait de ce qui se présente aux astronomes. La difficulté principale d'avoir un instrument commode et qui laisse aux étoiles leur lumière étant ainsi vaincue, le reste doit être laissé à faire au temps et à la patience des astronomes. » Pour le moment, je me permettrai seulement de faire quelques ré- flexions, en jetant un coup d'œil sur la masse déjà considérable des faits actuellement connus. » 1° Il est remarquable que les étoiles variables à période irrégulière (a Orion, a Hercule, etc.) sont des étoiles à zones multiples. Cette con- stitution spectrale, indiquant de vastes atmosphères absorbantes, conduit à penser que leur variabilité vient probablement de crises que subit la masse atmosphérique qui les environne. Une des étoiles variables à pé- riode fixe, Algol, est du type de la Lyre, et tout tend à faire croire que sa variabilité dépend plutôt d'un corps opaque qui passe devant elle. Jus- qu'ici je n'ai pu trouver de variabilité de son type à l'époque des minima. » 2° En comparant la position d'une raie à l'étoile elle-même, au moyen d'observations d'une grande précision, on pouri-a décider si les zones qui sont dues à la même substance ont rigoureusement la même dévia- tion, et dans le cas contraire, selon la théorie de Doppler, on pourra ( GaG ) arriver à connaître le mouvement de translation des étoiles elles-mêmes. » 3° Enfin, on voit dans certaines régions du ciel dominer des lyi>es spé- ciaux : ce résultat sera précieux pour étudier les lois de la distribution de la matière dans l'espace céleste. Il n'est déjà pas sans intérêt de voir que les deux types principaux des étoiles se balancent presque en nombre, et que nous avons une région très-vaste de l'espace (celle d'Orion) où domine im type particulier d'étoiles vertes comme la nébuleuse, pendant que dans la Baleine dominent les étoiles jaunes. Premier type. — Type des étoiles blanches ou bleues. Aigle y-, ?, «• Andromède v, f/, a. Antinous ''^ )>• Balance ^^ Baleine '//'■> i^, X- Bélier v- P- Bouvier 7, ^"'■ Capricorne S. Cassiopée ô, p . Céphée a. Chien (Grand) a. Chien (Petit) a, p. Chiens de chasse «. Cocher p, >?, 0. Couronne boréale .... a, •/, (5. Cygne; 7> ^• Dauphin «, p, o , Ç, Dragon j, iÇ, a. Gémeaux «> 7- Hercule e, p, y, o, v, S. Lyre a, Ç, e, y. Ophiuchus a, M, 't.. Ourse (Grande) ^, 'h P, i, ?> alcor. Ourse ( Petite) 7, Ç, >i. Pégase T, 7, !<, 6. Persée -, t', P- Poisson austral « (Fomalhaul). Serpent ,", -• Taureau 0, 0=, ô', Ç, ë, 6, i, plus 5 parmi les Pléiades. Triangle . Verseau . Vierge . . >i- 7, P, «■ >i, ?, 7- t. Type particulier de la région d'Orio/i. Orion P, 1, '^, Dedxiéme type. — Type des larges zones (i). Orion a. Scorpion a. Hercule «. Pégase S, £. Persée p. Baleine «, (fî Lyre 3', S" Andromède p. Aigle 7. Éridan S. Antiiioiis i, z. Couronne (e). Serpent a. Ophiuchus /. Bouvier 34, v. (1) Disposées par ordre de grandeur et d'importance; celles entre jjarenthèses sont faibles. ( 6^7 ) Troisième type. — Type des étoiles jaunes à raies fines ou à bandes très-faibles. Aigle -S ."■ ^- Gémeaux p. Andromède -/,'1. Hercule -, ?, (5, H, p, 80, »), ■>. Baleine |i, n, a, -, ?, c?, 0 (trop Lyre p, 5. faible). Ophiuchus e, J (Yed). Bélier «■ Ourse (Grande) x. Bouvier y., p, r,, e, p, a, S. Ourse (Petite) y-, p. Capricorne (3, a', a-. Pégase p., ),, t, vi, -j. Cassiopée x» "> ?i '1 7 (*P^*-'iale). Persée.. a.,-/,3,i. Céphée 7,(5. Sagittaire ~, '"-,''■ Cocher «, 5, iï • Scorpion S, P- Couronne boréale S. Serpent p. Cygne ?, §, a, 7, >, s. Taureau a, ?, v, 5', e, 0, p. Dauphin y. Triangle ô. Dragon Ç, p, 7, ;(, r, », 0, t. Verseau p,a.. Éridan 7, t, lî, s. V) Cette liste est loin d'être un catalogue complet, elle est seulement des- tinée à faire voir la puissance de l'instrument que j'ai employé. Il reste à effectuer une détermination exacte de la position des bandes et des raies, ce qui se fera après. De plus, quoique ces étoiles aient été observées au moins deux fois, les circonstances atmosphériques n'ayant pas toujours été favorables, on pourra mieux, à l'avenir, définir leur type, surtout pour les étoiles jaunes. » Je vois que cette Lettre est déjà trop longue; je réserve pour une autre communication des détails importants sur quelques objets parti- culiers. )j n Rome, 14 septembre 186S. » Dans ma précédente communication je promettais des mesures plus exactes de quelques étoiles intéressantes, et une détermination des raies prin- cipales dans les différents ordres ou types d'étoiles. Je viens de faire cette étude sur plusieurs étoiles et particulièrement sur a Hercule. » En appliquant l'appareil à fente, j'ai déterminé la position de la raie^ dans plusieurs étoiles du type de la Lyre, et j'ai vérifié que le degré de ré- frangibilité de cette bande ou raie est sensiblement le même pour toutes les étoiles qui ont une lumière suffisante pour cet instriunent. J'ai vérifié que cette raie se conserve à sa place dans l'étoile Algol, même lorsqu'elle est réduite à son mininniui ( i ). J'ai aussi vérifié avec la fente que la ligne^ est brillante dans l'étoile -y de Cassiopée. * ( I ) Ces miniraa ont été observés le 10 et le 1 3 courant. ( 628 ) » Il restait à mieux définir la position absolue des raies de « Hercule et de p Persée: La chose était un peu difficile, car la faible lumière de ces étoiles ne permettait pas de voir simultanément les raies artificielles. Avec un peu de soin, j'ai pu constater directement la place du magnésium, et après de nombreuses mesures prises entre celle-ci et celle du sodium, celle de ce dernier métal. La figure ci-jointe donne la distribution de la lumière spectrale et l'échelle photométrique de cette étoile curieuse. Spectre de a Hercule. g f t^ d c h bleu. rouge. » La position relative des deux raies D et Z» (sodium et magnésium) a été obtenue : i'' par les observations de Vénus et de Mars, où l'on peut bien dis- tinguer ces raies, et par celles d'Arclurus; 2° par l'observation directe de la flamme du magnésium du commerce, brûlé à environ deux milles de dis- tance de l'Observatoire : on obtenait ainsi avec une surprenante netteté les raies de ces métaux très-distinctes et très-déliées, celle du- sodium parfaite- ment séparée en deux, et celle du maguésium en trois dont deux très-rappro- chées. On observait encore la colonnade dont jai parlé dans la communica- tion précédente, et dont l'origine m'est inconnue. Pour les flammes d'une grande intensité, ce procédé de spectrométrie est très-propre et pourra servir dans d'autres occasions. » Cette distribution de zones rentre parfaitement dans celle de a Orion, et prouve que le dessin que j'ai donné, quoique différent de celui de M. Huggins, est exact; on voit en outre que la variation que j'avais suppo- sée dans l'étoile pour concilier mes mesures avec celles de ce savant n'est pas nécessaire, mais qu'il y a dans son dessin un déplacement de la bande que j'ai indiqué par £. » Je vois avec plaisir que M. Janssen vient de prouver directement la production des raies par la vapeur d'eau, comme je l'avais moi-même pensé et prouvé dès le commencement de mes recherches spectrales. » ( 6^9 ) CHIRURGIE. — De la résection coxo-fémorale; par M. Ch. Sédillot. « De grands progrès ont été accomplis depuis quelques années par la chirurgie, dans l'application de la résection coxo-fémorale au traitement de la coxalgie. En i83g, M. Velpeau [Médecine opératoire) n'en connaissait qu'iui seul exemple sur l'homme, et aujourd'hui encore les observations en sont restées assez rares. L'opération de Roux en 1847 avait été suivie de la mort du malade, et je ne fus pas beaucoup plus heureux en i858, mon opéré ayant succombé au bout de dix mois à une péritonite par perforation de la cavité cotyloide. » Depuis ce moment, quelques autres cas de résection coxo-fémorale ont été cités en France et deux succès ont été obtenus à Strasbourg, l'un par M. Boeckel, l'autre par moi. A l'étranger les faits se sont très-multipliés, et on en connaît aujourd'hui plus de cent cinquante (Boeckel, Traité des Résections, traduit d'Oscar Heyfelder; Lefort, Société de Chirurgie). Je suis d'autant mieux disposé à les signaler et à les recommander à l'attention et à l'étude des chirurgiens, que j'ai toujours été partisan de cette opération, et que je l'ai défendue alors qu'elle semblait repoussée {)ar nos plus grands maîtres. Je ne doute même pas que la pratique en devienne usuelle, quand on saura qu'il existe des moyens à peu près certains d'en prévenir les plus graves accidents, et de rendre plus nombreuses et plus assurées les chances de la guérison. » De grandes différences séparent les résections coxo-fémoVales trauma- tiques de celles qui sont nécessitées par des coxalgies chroniques. » Les premières sont infiniment plus dangereuses, malgré la bonne santé dont jouissent, leplus ordinairement, lesmaladesau moment de lablessure, et malgré l'intégrité des tissus circonvoisins. » Dans les traumatismes récents, tels que les fractures comminutives par armes à feu, les parties molles et particulièrement les membranes synoviales articulaires sont atteintes, et tout le monde sait que leurs plaies amènent les plus terribles accidents. L'étranglement, l'inflammation, la douleur, les in- filtrations diffuses, les suppurations étendues au loin dans l'épaisseur des membres, la rétention et l'altéralion des liquides, les résorptions purulentes et putrides devietuient des causes habituelles et imminentes de mort. Il n'en est plus de même dans les résections pratiquées contre des affections chro- niques. Les synoviales n'existent plus et sont converties en surfaces plus ou moins épaisses, vascularisées, indurées, revêtues d'une membrane pyogé- C. K., 1SC6, i"'» Semrslrt: (T. LXIU, ^o IG.) 84 ( 63o ) nique formant barrière aux infiltrations purulentes et localisant les acci- dents. Ces conditions sont très-favorables, et avec la précaution de donner une issue libre et permanente au pus, on est étonné de. la simplicité et de l'innocuité des opérations. Nous insisterons en outre sur les avantages du procédé que nous avons suivi et qui consiste à borner la résection au col du fémur, sans luxer la tête de cet os, comme on l'a généralement con- seillé. » Malgaigne avait déclaré l'ablation du grand trochanter indispensable, et avait fondé son opinion sur la nécessité de diviser largement les parties molles pour obtenir le déplacement de la tête fémorale et en permettre l'excision. Ce temps opératoire est inutile et dangereux quand il n'est pas commandé par l'étendue des altérations, car il est facile d'atteindre le col et de réséquer la tête du fémur sans l'avoir préalablement luxée. » On ménage la capsule articulaire, qui est seulement débridée. Les désordres sont beaucoup moindres. Les parties molles articulaires, presque intactes, maintiennent l'extrémité fémorale et aident à la reconstitution d'une nouvelle jointure en fixant les os dans des rapports peu éloignés. Il est sans contredit plus aisé et d'un pronostic plus favorable d'enlever une extrémité fémorale déjà luxée et réduite au rôle de corps étranger; mais l'im- possibilité de réséquer la tète du fémur dans sa cavité est une supposition mal fondée, et notre malade opéré facilement de cette manière est resté exempt d'accidents. » La carie de l'acétabulum a été présentée par l'illustre professeur Sylne comme une contre-indication opératoire absolue. Cependant la cavité co- tyloïde, rendue libre par l'ablation de la tète du fémur, n'est plus irritée ni comprimée, et comme elle peut être ruginée, cautérisée et modifiée par des injections, on en obtient la guérison chez les jeunes sujets plus aisément qu'on ne se l'était imaginé, et l'expérience a confirmé celte doctrine. » La question vraiment difficile est celle des indications. » Si l'on opère trop tôt, on s'expose à faire courir au malade des dangers qu'on eût peut-être évités par d'autres moyens de traitement. Si l'on opère trop tard, les complications constitutionnelles et locales sont trop avancées et la résection reste sans succès. Voici les règles auxquelles nous propose- rions de se conformer : tant que la vie n'est pas compromise et qu'il n'y a pas péril à continuer les médications habituelles, telles qu'ouverture d'ab- cès, injections iodées, libre issue de la suppuration, redressement du membre, immobilisation, nous croyons l'expectation favorable. » Si les os sont cariés et que les mouvements (pendant l'anesthésie) ( 63, ) dénotent des surfaces dénudées et rugueuses; si la suppuration est abon- dante, les accès d'intoxication putride (fièvre hectique) fréquents, les dou- leurs très-vives, malgré le redressement articulaire (réduction), l'appétit et le sommeil perdus, l'émaciation rapide, le temps nous paraît arrivé de recourir à la résection. » Les procédés opératoires varient selon les indications; mais dans le cas où les parties molles sont intactes et la tête contenue dans sa cavité, la formation d'un étroit lambeau à base supérieure, dont le sommet semi- lunaire contourne et embrasse le grand trochanter, permet d'atteindre la jointure sans lésions vasculaires importantes et sans division d'une grande épaisseur des muscles. Le ligament capsulaire, incisé perpendiculairement à son contour et détaclié partiellement de chaque côté de l'acétabulum, laisse une place suffisante pour le passage d'une scie à chaîne ou à guichet, avec lesquels on divise le col fémoral dans sa portion libre. Rien n'empêche ensuite de soulever la tète avec une pince ou un tire-fond (Vidaf) et de l'amener au dehors après la section du ligament rond quand il existe encore. On reconnaît alors l'état de la cavité cotyloïde, que Ion rugine ou sur laquelle on applique quelques cautères à blanc si on le juge convenable, et l'on y place un tampon de charpie enduit de styrax, d'eau de Pagliari ou de solution de perchlorure de fer, pour modifier les surfaces altérées, main- tenir un large espace ouvert, favoriser l'écoulement si indispensable des liquides, et provoquer le travail de régénération osseuse et de cicatrisation définitive qui sont les seuls termes de la guérison. La profondeur et le rétré- cissement de la plaie exigent que l'on remplace au bout de peu de jours le tampon de charpie par une large canule de métal ou de gomme élastique, servant à des injections répétées et devant être invariablement continuées jusqu'à l'occlusion des fistules environnantes, dont on accélère l'oblitéra- tion par des débridements, des excisions, des cautérisations ignées ou po- tentielles, des drains, des sétons et des injections irritantes. » Dans l'observation qui fait le sujet de cette communication, nous n'eûmes aucune ligature à pratiquer, et aucun appareil contentif ne fut mis en usage pour fixer et immobiliser le membre. » La douleur, en effet, prévient les mouvements, et quelques coussins suffisent à donner au malade, couché du côté opposé à la plaie, la position la plus favorable. On évite ainsi des contentions toujours pénibles, gênantes, douloureuses et très-difficiles à pratiquer et à maintenir. Si l'on en jugeait cependant l'application nécessaire, on pourrait se servir d'attelles mate- lassées, d'une serviette plâtrée, rapidement moulée autour du men)bre, des 84.. ( 632 ) appareils de Bonnet, de lits suspenseiirs; mais l'expérience en confirme rarement l'ntilité, et il n'est pas sans avantage de laisser qnelqne mobilité à la nouvelle jointure, dont on espère la formation, pour le rétablissement partiel des mouvements. » Nous empruntons à la thèse de M. le D' Isaac (Strasbourg, i865), ancien élève de l'Ecole impériale du service de santé militaire, les princi- paux détails de la résection coxo-fémorale que nous avons pratiquée à la clinique de la Faculté de Strasbourg le 23 juin i865 : » J. Unirau, natif de Grendelbrucli, âgé de neuf ans, entré à la clinique le 2 juin i865. Constitution bonne, tempérament lymphatico-sanguin. Né de parents sains et encore vivants. Nulle affection héréditaire dans sa famille. Coxalgie par suite d'une contusion de la hanche gauche, en novembre 1864. La maladie a progressé rapidement. Au début, dou- leurs pendant les mouvements, claudication, puis impossibilité de mar- cher sans béquilles, et, au bout de quelques mois, nécessité de garder le lit. » Le raccourcissement du côté malade est de o'",o6 et est produit par l'élévation du bassin. Ensellure sacro-lombaire très-prononcée; tout essai de mouvement provoque des pleurs et des cris; atrophie très-mar- quée de toute l'extrémité inférieure; endolorissement et gonflement de la hanche; réveil en sursaut, avec cris pendant la nuit; douleurs très-vives et presque permanentes dans le genou; ouverture fistuleuse assez large et ulcérée à la partie latérale de la cuisse; au-dessous et en dedans du grand trochanter, un liquide séro-purulent s'en échappe avec abondance. Le stylet pénètre très-loin dans ce trajet sans atteindre de surfaces osseuses. Amaigrissement général, affaiblissement. » L'anesthésie a permis de reconnaître la dénudation et la carie des sur- faces articulaires qui frottent directement l'une sur l'autre. Une grande quantité de pus et de matières fongueuses est sortie avec du sang par la fistule pendant cette exploration. » La résection coxo-fémorale est pratiquée le 23 juin i865. Une incision courbe à convexité inférieure contourne le grand trochanter et forme un lambeau tégumentaire à base supérieure. Les muscles sont ensuite incisés, la capsule ouverte. La tète fémorale, dont le ligament rond a disparu, est légèrement écartée de la cavité cotyloide par un mouvement d'adduction, de flexion et de rotation en dedans, divisée dans son col avec une scie à guichet et facilement extraite. Les petits vaisseaux ouverts ont été com- primés avec les doigts et n'ont nécessité aucune ligature. La cavité cotyloide, ( 633 ) riiginée et cautérisée avec un fer rouge, est remplie de trois grosses bou- lettes de charpie, attachées chacune par un fil. Le malade est couché dans le décubitus dorsal, un peu incliné à droite. Le membre réséqué, entouré d'une couche épaisse d'ouate, est placé dans l'adduction et une légère flexion, et appuyé sur le membre sain. » La tète du fémur était dénudée dans la plus grande partie de son étendue, cariée, déformée et légèrement aplatie. Sa circonférence ou sa base offrait encore une bandelette cartilagineuse assez étroite, et un peu plus haut on remarquait une dépression, sommet d'un trajet carié qui tra- versait la tète fémorale de part en part et venait aboutir près de la portion divisée du col. Ce dernier avait été scié et offrait une surface nette et ré- gulière. » Les premiers jours de l'opération furent très-favorables. Disparition des douleurs, sommeil, appétit. On retire les tampons de charpie, et on les remplace par une grosse canule de gomme élastique, en interposant un linge épais entre les lèvres de la plaie pour en empêcher la réunion. » Le 4 juillet, fièvre, inappétence, insomnie, douleurs vives dans la hanche et le genou. La canide s'était bouchée et les accidents d'une réten- tion purulente s'étaient produits. » On change la caïude, on lave la plaie par quelques injections d'infu- sion de camomille, et le calme reparaît. Le 22 juillet, l'enfant demandait à se lever. Le 4 août, il pouvait s'asseoir dans un fauteuil, et il descendait et se promenait dans le jardin de l'hospice le 26 août, en se servant de béquilles. Le 5 novembre, le petit malade avait repris de l'embonpoint et de la force, commençait à poser le pied à terre sans oser encore s'y appuyer fran- chement. i> Le raccourcissement de l'épine iliaque antéro-supérieure à la malléole externe était de o™, 02 (o°',66 à gauche, o™,68 à droite). La cicatrice de la plaie était étroite, profonde et très-régulière. » Même état pendant l'hiver. Sortie de l'hospice au commencement du printemps. Les parents nous donnent des nouvelles en septembre 1866. La santé est parfaite, mais la faiblesse du membre exige encore l'emploi des béquilles. L'enfant va à l'école et nous a écrit. » L'opération a sauvé la vie, et nous ne doutons pas du rétablissement des fonctions du membre par une pseudarthrose en voie de consolidation. » La cause principale de la guérison a été le maintien d'une large canule dans la plaie. Nous croyons indispensable de persister dans l'emploi de ce moyen jusqu'à la cicatrisation complète de toutes les fistules circonvoisines. { 634 ) pour éviter toute rétention de pus et les graves accidents qui en sont la conséquence inévitable. » MÉMOIRES LUS. MÉDECINE LÉGALE. — De l'importance du délite des actes, pour le diagnostic médico-légal de la folie raisonnante; par 31. A. lÎRiEnRE de Boismont. (Extrait.) (Commissaires : MM. Serres, Bernard, Coste^ Longet, Robin.) (1 Conclusions. — i° Il existe une variété de l'aliénation mentale, dans laquelle les malades peuvent s'exprimer avec toutes les apparences de la raison, et qu'on a désignée sous le nom de Jolie raisonnante. » 2° On observe cette variété de l'aliénation dans ses divers lypes, mais plus particulièrement dans l'excitation maniaque, la mélancolie, la mouo- nianie impulsive et la folie à double forme. M 3° Cette manifestation de la folie, qui n'est qu'un symptôme, peut être parfois tellement prédominante, que l'accessoire semble le principal; une observation prolongée finit le plus ordinairement par y constater quel- ques-uns des autres symptômes de l'aliénation. » 4" La folie raisonnante a pour caractères tranchés le délire des actes^ contrastant avec les paroles sensées et les mauvaises tendances instinctives. L'observation apprend que, quand l'esprit n'est plus surexcité ou sur ses gardes, le désordre intellectuel peut apparaître dans les discours. )) 5" La persistance du raisonnement dans les discours des aliénés, attribut puissant de cette faculté presque indestructible, peut se montrer dans les écrits; mais lorsqu'on a ces malades longtemps sous les yeux, le délire des actes se décèle aussi dans les écrits. M 6° La connaissance de la folie raisonnante est d'autant plus utile au point de vue de la médecine légale, que ces aliénés sont pour la plupart enclins à mal faire et peuvent aller jusqu'au crime. » 7" Un caractère différentiel important doit être établi entre les indi- vidus sains d'esprit et les fous raisonnants : les premiers, lorsqu'ils ne sont pas criminels, rej)onssent, en général, les mauvaises inipidsions, ou s'en repentent, quand elles les ont entraînés; les seconds, ne se croyant pas malades, ne s'en préoccupent que très-médiocrement, et |)resque jamais ne les trouvent répréliensibles. ( 635 ) » 8" Lorsque le fou raisonnant dissimule ses conceptions délirantes, fait naître le doute, ne commet pas d'acte nuisible, le seul parti à piendre est de le laisser en liberté. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE CÉLESTli. — Note sur la théorie de la Lune, an sujet d'un Mémoire de Laplnce de l'année 1786; par M. Allégket. (Commissaires : MM. Delaunay, Bertrand.) » Si l'on désigne par n et n' les moyens mouvements de la Lune et du Soleil; parc et Q l'inclinaison et la longitude du nœud de la Lune rela- tives à un plan fixe voisin de l'écliptique, et par (p' et Q' les quantités ana- logues qui définissent l'écliptique mobile vraie; si l'on pose, en outre, ^ = sinf^sinS, «y =: sin© cosô, p' = simp'sinô' et ç' = sinç' cosô', on trouve facilement que la longitude de la Lune contient une partie sécu- laire qui dépend de l'intégrale Les quantités p et ^, qui fixent la position de l'orbite de la Lune, sont des fonctions du temps définies par le système des deux équations linéaires simultanées dans lesquelles la constante h est sensiblement égale au mouvement angu- laire du nœud de la Lune. Si l'on suppose que les quantités p' et q' qui entrent dans ces équations sont constantes, on trouve pour les intégrales exactes des équations (2) 1 /; = /y4-gsin(a-/iO, ( q = (f + Scos(a — ht), (*) Koir, p. 247, un Mémoire de I^aplare parmi ceux de l'Académie des Sciences, année 1786. ( 636 ) dans lesquelles « et ê désignent deux constantes arbitraires. Ces expressions coïncident avec celles qui se trouvent a la page aSi du Mémoire cité. » Toutefois Laplace a pensé que ces mêmes intégrales suffisent encore dans le cas de la nature où p' et q' sont des fonctions variables du temps, et dans cette hypothèse il en a conclu que l'expression (p - p7 + (y - 9'r = ê^ est constante, et par suite que l'inclinaison de l'orbite de la Lune sur le plan variable de l'écliptique reste toujours la même, ce qui n'introduit dans l'expression de la longitude de la Lune aucun terme séculaire dépendant de la variabilité de cette inclinaison. » Pour montrer le défaut de ce raisonnement, voyons à quelle condition les équations (3), convenablement modifiées, peuvent réellement satisfaire aux équations (2). On trouve facilement que, si l'on définit empirique- ment p' et q' par le système des deux équations de ^' = / - hkt, dt '  et / étant deux constantes convenablement choisies, le système (2) s'in- tégre rigoureusement, en posant (4) \ f t- V y ^' { q^(j'+ÎCOs[rj.-ht)- It. » Or, en raisonnant sur ces nouvelles intégrales, la conclusion précédente se trouve inexacte. On voit d'ailleurs que les systèmes (3) et (4) sont au moins aussi approchés l'un que l'autre des vraies intégrales des équa- tions (2). » Il est inutile, pour l'objet que j'ai en vue, de trouver ces intégrales rigoureuses. Je vais simplemeiil montrer que l'équation (5) p* + 7- — ipp' — iqq' — A = o, dans laquelle A est une quantité constante, peut être considérée comme l'une de ces intégrales avec une précision à peu prés absolue. Ou trouve en effet, en différentiant l'équation précédente, que le premier membre île cette équation se réduit à 2 sinç; sin^'^ sin (5 — 5') 4- c.osç>'-— - coi,\(j — 0') • ( 637 ) Or cette quantité est évidemment périodique, à cause de la rapidité dn mouvement du nœud de la Lune, et de plus elle est d'une telle petitesse, que son intégrale est aussi une quantité périodique tout à fait insensible. Ou peut donc considérer l'équation (5) comme rigoureusement vraie. » L'équation (i) peut maintenant, eu tenant compte de l'intégrale pré- cédente, être mise sous la forme ce qui donne, en posant '^' := a't, le terme séculaire in ' proportionnel au cube du temps, qui me paraît avoir été omis à tort par Laplace. 11 est évident d'ailleurs que ce terme est additif lorsque l'incli- naison de l'orbite de la Lune augmente extrêmement peu avec le temps, comme cela a lieu actuellement. Ce terme deviendra sousiractif lorsque, dans la suite des siècles, le plan de l'écliptique s'éloignant de celui de l'équateur, l'angle précédent diminuera au lieu de croîtie. En réduisant en nombre l'expression précédente, on trouve à peu près, en prenant pour unité de temps le siècle, J'ajoute que ce terme n'est que très-grossièrement approché et que sa valeur plus exacte dépend d'un calcul beaucoup plus compliqué. On pourra com- parer ce résultat à celui auquel j'ai déjà été conduit, et que j'ai donné dans le tome LX des Comptes rendus, p. i243 (*). » GÉOLOGIE. — Lettre à M. Élie de Beaumont sur ta constitution géologique des terrains situés aux environs de Saint-Chinian ; par M. de Rouville. (Commi3«aires précédemment nommés : MM. Elie de Beaumont, d'Arcliiac, Daubrée.) « En 1802, vous écriviez à la page 467 de votre Notice sur les systèmes de montagnes : « Je persiste à croire, par des motifs déduits du même ordre » de considérations, que le terrain nummulitique méditerranéen devrait » être classé, d'après son gisement, parmi les terrains secondaires, quand (*) Je prie le lecteur de corriger une faute île signe, p. i244> ligne q en remontant. C. R., 1866, 2™» Semestre. (T. LXIU, N" 16.) 85 ( 638 ) » uième on le considérerait comme formant un étage complètement distinct » de tous les étages crétacés. » » Vous signaliez à l'appui, dans le même volume, page 43o, près de Saint-Justin (Landes), sur la route de Mont-de-Marsan à Nérac, une super- posiiion discordante des couches horizontales des terrains tertiaires de la (iascogne sur les couches redressées du terrain nuinmulitique. » Permettez-moi de vous signaler une région qui, pour être bien res- treinte dans les limites où je viens de l'étudier, n'en offre pas moins un nouvel argument en faveur de votre affirmation : c'est la région comprise entre Saint-Ciiinian et Cessenon (Hérault); elle m'a fourni un nouveau fait remarquable de discordance du terrain nummulitique, par rapport aux terrains tertiaires de la Montagne Noire et de cette partie du département de l'Hérault. Ni le granité par rapport à tous les dépôts ultérieurs, ni aucune des formations secondaires par rapport aux tertiaires, ne joue d'une manière plus accusée le rôle de surface continentale préexistante avec ses bords abrupts ou entaillés de golfes et de fiords, que la dorsale nummulitique qui s'étend sur une longueur de lo à 12 kilomètres au sud de Saint-Chinian, depuis les ruines de Saint-Pierre à l'ouest jusqu'au Mas Ratiés à l'est, dans une direction assez rapprochée de celle des Pyrénées, ainsi que le montre très-bien la feuille 5^ de Cassini. » Les lignites de la Caunette, recouverts par les grès de Carcassonne et formant avec eux un même horizon géognostique, reposent, comme on le sait, sur un vaste plateau nummulitique, connu dans le pays sous le nom de Causse, qui s'appuie contre les schistes anciens sur le revers sud de la Montagne Noire. » Quand on se borne, comme on l'a fait jusqu'à présent, à suivre la lisière, on constate le fait unique d'un recouvrement en concordance; mais, pour peu que, près de Saint-Chinian, on s'écarte du bord de l'ancien rivage vers le ^ud, on trouve un relief très-accentué de la même roche à millioiitcsque celle du Causse, et offrant des proéminences et des découpures, autour et au fond desquelles le système des lignites et des grès s'est déposé; la montagne de Saint-Pierre, en particulier, forme un relèvement continental du Causse, plongeantfortementausud etentouré sur ses faces nord et est par les marnes jaunes, les calcaires et les grès, éléments constitutifs du système à lignites. On retrouve celte même disposition de dépôt moulé autour de protubé- rances au commencement du bois de Pierrerue, à 2 kilomètres à l'est de Saint-Chinian. » Cette relation bien saisie exclut, pour les deux terrains en présence, ( 639 ) toute idée de dislocation et de renversement ; elle prévient l'illusion strali- graphique qui tendrait à faire interpréter, comme cas de superposition concordante, la concordance tout accidentelle de dépôts stratifiés formant falaise avec la partie extrême juxtaposée de dépôts ultérieurement appliqués contre les premiers. Cette illusion, du reste, n'a-t-elle pas trompé plus d'un observateur ? N'explique-t-ellepas certaines affirmations d'alternances et de récurrences bizarres d'horizons géognostiques, dont on pourrait citer plus d'un exemple? D'autre part, cette notion de continents successifs ayant une orientation et un plongement de couches préétabli antérieurement à tout dépôt ultérieur, n'est-elle pas propre à rendre inutile l'invocation de failles dont on abuse trop souvent? » Cette disposition du système à lignites, par rapport au nummulitique, se soutient sur la face nord de ce dernier dans l'espace géographique auquel j'ai borné temporairement mes observations. La face sud et l'épaisseur elle- même du massif présentent des circonstances stratigraphiques non moins intéressantes. Ce ne sont plus les lignites dont on constate de ce côté la pré- sence, ce sont des argiles rouges avec poudingiies et des calcaires com- pactes; c'est l'étage rutilant dont parle M. Leymerie dans sa Note du g juil- let; c'est un système de couches où je n'ai pu m'empêcher de reconnaître la série des argiles ferrugineuses et des calcaires de Vitrolles, de Roquefavour et de Cengle, en Provence, si bien mise en lumière par M. Matheron, non plus que celle des marnes et des calcaires du Puy-d'Argent et des dentelles de Vallemagne (Hérault), qui se développe depuis Bize (Aude) jusqu'à Pierrerue et même jusqu'à Cessenon, recouvrant immédiatement le num- mulitique sur une partie de ce parcours, comme à Bize, à Saint-Pierre et plus près de Cessenon ; séparé de lui, sur d'autres, par une crête jurassique comme au nord de Pierrerue. » Si l'identité du système en question avec les horizons de Vitrolles et de Vallemagne n'est pas plus discutable que je le suppose, on comprend l'importance du double fait de la superposition immédiate de l'étage ruti- lant sur le nummulitique, et de l'interposition entre les deux du terrain ju- rassique. Le second nous montre l'ancien rivage du nummulitique lui-même; il prouve, en outre, l'indépendance de l'horizon rutilant par rapport au nummulitique, puisqu'il ne lui est pas indissolublement lié, mais qu'il re- pose par Iransgressivité sur lui et sur un terrain d'un autre âge; d'autre part, cette indépendance bien établie, et sa superposition sur le nummuli- tique, ne sauraient nous permettre de le considérer, avec M. IMatheron, comme un équivalent de ce dernier. 85.. ( 6/io ) » Une nouvelle preuve de l'autonomie de rhorizon rutilant nous est fournie par la circonstance qu'il ne se borne pas à recouvrir la face sud du terrain nuinmulitique ; mais qu'il remplit des dépressions dans l'épaisseur du massif lui-même. La vallée appelée Fallongue, à cause de son extrême étendue linéaire au sud de Cessenon, est creusée dans le relief nummulitique, et a été comblée par un dépôt d'argiles rougeàtres et de calcaires blancs compactes que l'on voit vers l'est venir rejoindre la ceinture extérieure mé- ridionale formée par le même dépôt ; il enveloppe alors la dorsale nummu- litique, la recouvre entièrement, et se trouve en superposition immédiate sur le système à lignites de la face nord. » Le village de Cessenon est au bas d'une série de terrasses étagées qui présentent la succession naturelle des calcaires, des grès et des marnes jaunes à lignites, des argiles rouges et des calcaires compactes de l'étage rutilant, le tout reposant sur le terrain jurassique. » Conclusions. — i" Le terrain nummulitique a joué, à l'égal d'un terrain secondaire, le rôle de surface continentale par rapport aux terrains ulté- rieurs. » 1° Le système des argiles rouges et du calcaire compacte des environs de Saint-Cliinian, où M. Leymerie a cru retrouver son ^orum/Ji'en, est plus récent que le terrain nummulitique. » 3*^ Ce même système ne saurait être considéré comme lui équivalent du terrain nummulitique. » 4" Ce même système est plus récent que celui des grès de Carcassonne et des lignites de la Caunette. » 5° Tous les terrains qui constituent les environs de Saint-Chinian sont dans leur position stratigraphique normale. HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur les cas de ctiolém qui se seraient produits à Marseille avant l'arrivée des pèlerins de la Mecque en 1 865 ; par M. Gkimaud de Caux. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) « Dans la séance du ii juin dernier, l'Académie a reçu et renvoyé à la Commission du prix Bréant un Mémoire dont un extrait a été inséré dans les. Coniples lendus, t. LXII, p. 1279. L'auteur de ce Mémoire, contraire- ment au résultat de mes recherches, a aiïirmé que des décès cholériques étaient survenus à Marseille avant le 1 1 juin, et antérieurement à l'arrivée des pèlerins arabes. (64i ) » A la séance suivante, j'ai déclaré sans hésitation qu'une allégation semblable était tout à fait gratuite, qiielie qu'en fut la source. C'était un devoir pour moi d'appuyer cette déclaration de détails précis; ce sont ces détails que je viens présenter aujourd'hui. » 1° Deux cas de choléra sont l'apportés au i juin : l'un sur un maçon âgé de trente-six ans, l'autre sur un enfant de deux mois. » — De l'enquête de MM. S. Pirondi et Fabre, et de M. Didiot lui-même, il résulte que le maçon n'a été vu qu'une fois par M. Raymond, officier de santé, à 1 1 heures du soir, dans une chambre « assez mal éclairée par une » simple chandelle », dit M. Didiot, et qu'il est mort au bout de peu de temps, à 3 heures du matin environ. Il ne pouvait y avoir là les éléments d'une observation à rédiger avec diagnostic, pronostic et traitement. » A ce détail, j'en dois ajouter un autre qui m'est personnel. On a imprimé que le certificat de décès du maçon portait l'indication de choléra en moins de vingt-quatre heures (Didiot, p. lo). Un pareil certificat de décès à la date correspondante n'existait point le 27 septembre i865, quand j'ai cherché à faire le relevé des causes de décès du mois de juin i865, dans les bureaux de la municipalité, avec l'aide du chef de bureau de l'état civil et de ses employés. » — Pour ce qui concerne l'enfant âgé de deux mois, le médecin, M. Moulin, n'est point connu à Marseille, et le billet de décès portant diarrhée et vomissements est signé d'un nom illisible. » 2° On rapporte au 6 juin un cas de choléra alcjide suivi de cjuérison qui aurait été observé sur un camionneur du chemin de fer, par deux médecins, classés à Marseille parmi les plus honorables et les plys distin- gués, MM. Honoraty et de la Souchère. » — J'ai réclamé publiquement, par la voie de la presse, l'histoire de ce fait, dont il devait être facile de rédiger l'observation complète et authen- tique. Non-seulement l'observation détaillée n'a pas été produite, mais de plus on lit, dans la Gazette hebdomadaire de Médecine du 1 1 mai dernier, la déclaration suivante de MM. S. Pirondi et A. Fabre : « M. Honoraty a mal- » heureusement succombé pendant l'épidémie et par l'épidémie; quant à » M. de la Souchère, médecin en chef des hôpitaux et du chemin de fer, » il nous a autorisés à dire que le camionneur présentait en effet la plupart 1) des symptômes cholériques, mais... le 23 juin seulement!... » » 3" Enfin on rapporte au 9 juin un cas de choléra relevé sur les regis- tres de la paroisse Saint-Laurent. (642 ) » — D'un côté, M. Gués adéclaré à MM. S. Piroiidi et A. Fabre qu'il tenait le fait d'un tiers. D'un autre côté, M. le Curé de Saint-Laurent ignore l'exis- tence d'un tel registre dans sa paroisse. Enfin M. Didiot prétend que le respect dû au caractère de deux membres du clergé, « qui, dit-il, ont pu M savoir ce que M. le Curé ignore », l'enipèclie de citer les noms. Mais ici, parlant au nom de la science et dans l'intérêt de la vérité, il n'y avait lieu dotfenser le caractère de personne. » Je devais ces détails précis au respect sincère que je porte à la vérité et à l'Académie. Ils mettent dans son vrai jour rim|)ortaiice de l'intervention morale de l'Académie, pour la solution que le Gouvernement a donnée de la plus grave des questions qui puissent intéresser la santé publique; et, à ce même point de vue, ils fournissent une preuve nouvelle de l'efficacité de mes efforts. Car, si, sous le rapport du choléra, la science a fait un pas en avant par ia démonstration, aujourd'hui incontestable, de la transmissi- bilité de cette terrible maladie, c'est à moi qu'elle le doit. Et j'ose m'en glorifier d'autant plus que mes adversaires eux-mêmes me l'imputent à blâme dans leurs écrits imprimés, déposés sur le bureau de l'Académie, et où se lisent les paroles suivantes, conformes pour le coup à la vérité des faiis : « L'idée de l'importation cholérique à Marseille par les navires venus » d'Alexandrie a été lente à s'établir.... Ce n'est qu'aTi jour où M. Grimaud » de Caux trancha hardiment la question... que cette opinion, séduisante » par sa simplicité, trouva des adhérents ». (Rapports de MM. Didiot et Gués, p. 53.) » ARCHÉOLOGIE. — Note sur la découverte de monuments anciens dans l'une des îles de la baie de Santorin; par M. de Ci«ali..\. (Extrait.) (Renvoi à la Commission nommée pour l'éruption de Santorin, Commission qui se compose de MM. Élie de Beaumont, Boussingault, Ch. Sainte- Claire Deville, Daubrée.) « On sait que le sol de Santorin, ainsi que celui de Thérasie, est couvert de différentes couches volcaniques formées d'éruptions successives. La couche supérieure se compose ordinairement de péperin blanc, ayant dans beaucoup d'endroits une épaisseur assez considérable. En coupant surtout les couches qui se trouvent au-dessus des côtes, d'où le trans|)ort est facile, on obtient la (erre de construction qui est si recherchée pour les travaux hydrauliques. Dernièrement, des ouvriers employés à ce travail, du côté mé- (643 ) ridional de Thérasie, ont découvert, à aS ou 3o mètres de la pointe de la côte et à une profondeur d'environ i6 mètres, un édifice ancien. » Au-dessus de la couche de péperin blanc, à une distance de plus d'un mètre du sommet du monument, se trouve une couche jaunâtre de 6 à lo centimètres, consistant probablement enterre végétale, modifiée parle temps; sur cette couche, est une autre couche de péperin plus compacte et moins blanc que celui de la couche inférieure. De la couche jaunâtre jus- qu'à la partie supérieure de la dernière couche ou à la surface du sol, il y a plus de i5 mètres de hauteur. » Le monument est de forme quadrangulaire ; sa longueur est d'envi- ron 2™,5o, sa profondeur de i'",5o. Il est construit en pierres volcaniques informes, comme on eu trouve d'ailleurs plusieurs exemples. A sa forme, à la nature des objets qu'il renferme, il est aisé de reconnaître un tombeau ancien ; on y a trouvé, en effet, un vase d'argile contenant une cendre noi- râtre, la cendre du mort qni a été placé dans ce tombeau; des morceaux de vases d'argile cassés, des restes de bois pourris et carbonisés. « Tout près de ce monument, dans la même couche et sur la même sur- face, nous avons pu hier en découvrir trois autres semblables, qu'il nous reste à déblayer. Il est extrêmement probable qu'ils renferment à peu près les mêmes objets, et je suis persuadé que l'on va découvrir une ancienne nécropole. » A quelle époque doit-on maintenant rapporter ces tombeaux? A en juger par leur construction et par la forme des vases qui y sont déposés, ils appartiennent aux temps helléniques, à une époque qui n'est même pas très-ancienne. » Comment se sont-ils trouvés dans la couche inférieure du péperin blanc, qui provient indubitablement d'une éruption de beaucoup posté- rieure à la formation de la couche supérieure, formée elle-même avant la submersion du grand volcan de Santorin? Leur construction serait-elle an- térieure à l'époque historique? Serait-elle due, comme M. Chrestomanos est disposé à le croire, à un peuple inconnu qui aurait habité Thérasie avant la grande catastrophe, et y aurait laissé des monuments et des travaux sem- blables à ceux des époques postérieures? » S'il était certain que la partie de terrain enlevée du dessus de ces mo- numents fût une couche de péperin blanc tout à fait intacte, connue les couclies voisines, je n'hésiterais pas à admettre cette dernière opinion ; mais, sur le simple témoignage des ouvriers, comment admettre un fait qui n'est pas d'accord avec l'histoire? ( 644 ) » Si cette nécropole est d'une époque antéhistoriqne, elle continuera sous les couches intactes, et les fouilles que compte poursuivre le proprié- taire de ce terrain, M. Alafousos, conduiront à de nouvelles découvertes que j'aurai l'honneur de faire connaître à l'Académie. » Quant au volcan qn action, il continue toujours sa marche réguHère, mais chaque jour avec plus d'intensité. George-Premier, auquel se borne presque toute l'énergie volcanique, va toujours en s'agrancUssant, particu- lièrement de lesta l'ouest; le phénomène est accompagné d'un bouillon- nement de la mer qui l'environne, et d'émanations de vapeurs blanches et floconneuses. » M. Zaxtedeschi adresse à l'Académie un Mémoire écrit en italien et ayant pour titre : « Influence de la vapeur aqueuse, visible dans l'atmosphère, et de la pluie, sur le spectre solaire ». (Commissaires : MM. Faye, Fizeau, Edm. Becquerel.) M. Savary adresse une Note relative à un couple voltaique à sulfate de fer et chlorure de sodium, qui lui paraît devoir être d'un emploi avantageux dans l'industrie. (Renvoi à la Commission précédemment nommée. Commission qui se compose de MM. Becquerel, Fizeau.) M. Hf.rvy adresse un Mémoire ayant pour titre : « Seul et unique moyen d'obvier radicalement aux accidents de chemins de fer, tiré des notions les plus élémentaires de la mécanique ». (Renvoi à la Commission chargée d'examiner les moyens proposés pour éviter les accidents de chemins de fer.) M. A. Clément adresse un nouveau Mémoire rel.itif à l'emploi de l'élec- tricité comme force motrice applicable à l'industrie. Ce Mémoire est accom- pagné d'iuie planche indiquant, jjar |)lan, coupe et élévation, les diverses parties d'une machine électro-magnétique d'iuie puissance de 44 chevaux, et une pile voltaique à cylindres concentriques de cuivre, zinc et drap. (Commissaires précédemment nonuués : MM. Morin, Combes, Delaïuiay.) M. Dupuis adresse une nouvelle communication concernant quelques ( 645 ) perfectionnements apportés par lui à l'appareil à évaporalion qu'il a pré- senté le 9 juillet 18G6. (Commissaires précédemment nommés : MM. Pouillet, Rcgnault, Séguier.) M. Cré.mieux-Michel fait savoir qu'il tient à la disposition de l'Académie le mode d'administration du médicament anticholérique adressé par M"" Donkl le 27 décembre i865 et composé par son frère M. Joseph Da- niel: il en fera connaître la composition, si l'Académie le désire, ainsi que celle d'un vinaigre spécial qui doit être employé en frictions. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. Hermaky adresse une Note relative à l'étude de l'ozone, au point de vue du choléra et de la génération spontanée. (Renvoi à la Commission nommée ijoin- les communications relatives à l'ozonométrie.) M. V. Laknaudès adresse, pour le concours du prix des Arts insalubres de 1867, une brochure ayant pour tilre : « Eau antiméphitique ». L'auteur indique, dans une Lettre d'envoi, les titres qu il croit pouvoir faire valoir auprès de la Commission. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. Pallu, avant de faire parvenir à l'Académie la Notice qu'il a rédigée sur ses titres scientifiques, à l'appui de sa candidature à l'une des places vacantes dans la Section de Géographie et de Navigation, adresse une indi- cation manuscrite de ses travaux et de ses services. Ces documents seront transmis à la Section de Géographie et de Navi- gation. CORRESPONDANCE. M. i,E Ministre de l'Instruction publique prie l'Académie de lui faire savoir s'il lui serait possible de disposer d'un exemplaire de ses Comptes rendus et de ses Mémoires, pour la bibliothèque de l'Ecole Normale d'en- seignement secondaire spécial récemment instituée à Cluny. Cette Lettre sera transmise à la Commission administrative. C. R.,i8t>6,a""Semej(;.'. (T.LXlIl.No 16.) 86 ( 646 ) M. LE DlKECTEUR DE LA SeCTION DE StATISTIQCE, AU MiNISTÈRE DE l'AgRI- crLTiRE, del'Ixdistrieet du Cojimerce de Florence, transmet à l' Académie un certain nombre (l'mivrages publiés récenuuent par les soins de sa Direc- tion, et relatifs à diverses questions de statistique. M. Élie de Beaumont, en présentant à l'Académie une brochure écrite en italien intitulée : Documenti risguarclaïUi la cattedra di Galileo Galilei e il suo busto nello studio di Padova, raccolli e pubblicali dal prof essore Fran- cesco Zantedesclii, lit les passages suivants de la Lettre d'envoi du célèbre physicien : « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un opuscule qui a pour litre : « Documents relatifs à la chaire de Galileo Galilei et à son buste » dans l'École de Padoue, recueillis et publiés par le professeur François » Zantcdeschi ». » Ces documents, que j'ai fait transcrire sur les originaux existant dans les archives Défrari, à Venise, mettent en évidence la période de dix-huit ans, de iSga à iGio, pendant laquelle Galdeo Galdei fut lecteur de mathéma- tiques à l'École de Padoue, dépendante de la sérénissime République de Venise. C'est pendant cette période qu'd fit la plus grande partie des tlécou- vertes qui ont immortalisé son nom, et qu'on croit généralement avoir été faites en Toscane. J'espère, par ces treize documents, avoir éclairé l'histoire d'une partie de la vie de Galilée qui restait enveloppée d'obscurité par l'absence des pièces officielles qui restaient ensevelies et confondues au milieu de beaucoup d'autres écritures dans les archives susmentionnées. D'après ces documents, on voit aussi combien Galilée fut honoré par la jeunesse studieuse qui accourait de toutes les parties de l'Europe pour entendre ses splendides et originales doctrines. Le nombre de ses disciples dépassait trois mille, et il était obligé de donner ses leçons île la loge supé- rieure du bâtiment construit en i552. Mais cette affluence inusitée d'audi- teurs excita l'envie et la jalousie des lecteurs qui ne pouvaient s'élever par le savoir et les découvertes à la hauteur et à la célébrité de Galileo Galilei. Pendant qu'il était aux prises avec les besoins de la science, il était tour- menté par les embarras domestiques et par les calonmies des méchants, qui ne réussissaient que trop à rendre triste et amère la vie de l'homme de génie. » En lisant ces lettres, Monsieur le Secrétaire perpétuel, vous demeurerez convaincu qu'à Padoue, Galilée ne fut pas plus fortuné ni plus heureux ( 647 ) qu'en Toscane. L'histoire du génie de ce grand piiilosophe est l'histoire de son martyre. 0 Je serai très-honoré si ces docunienls peuvent être présentés par vous à l'Académie des Sciences, poiu' faire mieux connaître dix-huit années de la vie du fondateur de la mécanique et de l'astronomie dans l'Université de Padoue. » PHYSIQUE. — Remn7riues sur quelques l'aies du spectre solaire. Note de M. A.-J. AxGSTROM, présentée par M. Foucault. «' J'ai lu avec beaucoup d'intérêt, dans le Compte rendu de la séance du i3 août, une Note de M. Janssen sur les raies telluriqnes du spectre solaire, dans laquelle Fauteur indique un moyen d'obtenir ces raies par voie expé- rimentale. Etant occupé, depuis plus de trois ans, de la détermination des longueurs d'onde d'un grand nombre de raies de Fraunhofer, j'ai en sou- vent occasion d'observer aussi les raies telluriques, et cela dans des cir- constances qui s'offrent très-rarement aux observateurs placés sous une latitude moins élevée que celle d'Upsal. Je pense donc que les résultats que j'ai obtenus pourront offrir quelque intérêt. » M. Janssen dit, dans sa Note, que la vapeur d'eau produit dans le spectre solaire cinq groupes de raies obscures, répartis de D à A , et parmi lesquels se trouveraient le groupe A et une grande partie de B. Je pense aussi que AetB sont des raies lelluriques, mais elles ne sont point dues à la vapeur d'eau. Voici les faits sur lesquels je m'appuie. Pendant les grands froids du mois de janvier 1864, j'ai observé le spectre solaire, à Upsal, à plusieurs reprises, une fois par une température de 27 degrés centigrades au-dessous de zéro. Les raies telluriques situées près de D, de C et de a, ainsi que celles qui se montrent de a à B, avaient presque entiè- rement disparu, tandis que les groupes A et B et un troisième situé à peu près au milieu, entre B et C, et que M. Brewsler désigne par la lettre C,, offraient une grande intensité, plus grande même, à mon jugement, que celle qu'ils ont en été pour la même hauteur du Soleil. Ces trois groupes présentent tous le même aspect; ils se composent chacun d'une raie très- forte et d'une série de raies phis fines à peu près également espacées; il n'y a que l'intensité qui augmente en allant de C vers A. L'apparition si con- stante de ces trois groupes et leur similitude d'aspect nous conduisent à leur attribuer une origine commune ; mais, comme je viens de le dire, cette 86.. ( 6/,8 ) origine ne doit pas être cherchée clans l'action de la vapeur d'eau ; ce serait pliitôl un gaz permanent, peut-être l'acide carhonique, qui produirait ces trois groupes de raies. » Les spectres que donnent les gaz composés, surtout ceux des oxydes métalliques, offrent une grande ressemblance avec les groupes en ques- tion, et c'est cette circonstance qui me fait supposer qu'ils sont dus à l'ab- sorption exercée par un gaz composé. Qu'ils appartiennent à notre atmo- splière et non à celle du Soleil, cela résulte du changement d'intensité de B et surtout de C, avec la hauteur du Soleil, et aussi de l'apparence générale de ces groupes, qui indique un corps composé, puisque ces groupes n'ont pas, comme tous les autres qui offrent luie certaine intensité, une relation directe avec le spectre d'un corps simple. » L'hypothèse fie l'origine solaire des raies de Fraunhofer entraîne cette conséquence que le spectre formé par les rayons émanés du bord de l'astre doit montrer ces raies plus fortes que ne le montre le spectre des rayons qui viennent du centre. Cette prévision de la théorie ne s'est cependant pas confirmée, du moins le résultat n'a pas répondu à l'attente des physiciens. Les expériences de M. Forbes et les miennes ont donné un résultat négatif. Toutefois, une différence a été constatée : la lumière du centre n'a pré- senté, dans le milieu du spectre, que les raies les plus fortes de Fraunhofer, mais avec une intensité très-prononcée; c'est le contraire qu'on aurait dû attendre. » Dans le courant de l'année dernière, j'ai entrepris, avec M. Thalén, une comparaison du spectre solaire avec le spectre fourni par deux élec- trodes de fer, à l'aide d'une pile de 5o éléments. Nous avons découvert plus de 460 raies correspondant aux lignes du fer(i). Ces expériences m'ont aussi amené à envisager les pliénoiuènes d'absorption sous un point de vue nouveau qui, ce me semble, ferait disparaître la contradiction que je viens de signaler entre la théorie et l'observation. » Si, par. exemple, on observe les lignes du fer au moyen d'iuie forte machine de Ruhnikorff, on constate, entre G et la raie la plus forte du cal- cium, trois lignes très-saillantes et quelques autres plus faibles. Mais si la machine d'induction est remplacée par une pile de 5o éléments, non-seule- ment le nondjre des lignes s'accroît considérablement, ni.iis leur intensité relative subit de grands changements. Parmi les 3G lignes que nous avons alors comptées dans cette région limitée du spectre, nous ne pouvions (1) A'. Svcnska vct. Jcad. Hanill., t. V, n" tj. ( 649 ) qu'avec peine identifier les trois lignes intenses observées avec la machine d'induction. )) Si nous appliquons ce résultat au Soleil, il est permis de supposer que les rayons du bord ne donneront pas un spectre où les raies les plus in- tenses auront gagné une intensité relative, mais un spectre dans lequel, au contraire, les raies les plus faibles seront le plus renforcées; le résultat sera im spectre affaibli, c'est-à-dire un spectre sans raies très-saillantes. C'est précisément ce que j'ai observé, quoique la différence des deux spectres ne soit pas très-considérable. Il est d'ailleurs facile de produire dans le spectre solaire les changements qui ont été constatés dans le spectre du fer. Il suffit pour cela de faire passer l'image solaire devant l'ouverture du col- limateur, de sorte qu'à la fin la lunette ne reçoit plus que de la lumière diffuse. La plupart des raies de Fraunhofer semblent alors en quelque sorte s'effacer, tandis que d'autres sont renforcées; ces lignes, qui gagnent alors en intensité, sont en général les lignes intenses du fer que l'on observe avec la machine d'induction. » Parmi les résultats auxquels nous sommes arrivés dans le travail déjà cité, il y en a deux qui me paraissent surtout mériter une mention. Le pre- mier est la présence certaine du manganèse dans le Soleil ; nous avons con- staté la coïnciilence de trente lignes au moins. L'autre est la découverte d'une nouvelle raie de l'hydrogène. On savait que le spectre de l'hydrogène offre trois lignes, dont deux coïncident avec C et F, et la troisième avec une raie voisine de G. La quatrième raie, observée par nous, est située à peu près au milieu de l'intervalle compris entre G et H ; elle coïncide avec une solaire très-intense que nous avons désignée par /*. Avec les tubes de Geissier, cette raie s'observe distinctement, quoiqu'elle soit beaucoup plus faible que les trois autres. Ce résultat nous a paru d'autant plus satisfaisant cjue la raie h était la seule parmi les raies d'une certaine intensité dont l'o- rigine parût encore mystérieuse. L'explication que nous en avons trouvée dans le spectre de l'hydrogène gagne encore en intérêt par ce fait, que la raie /) se rencontre plusieurs fois dans les spectres stellaires dessinés par M. Huggins. Comme l'intensité relative des lignes spectrales de l'hydro- gène dépend beaucoup de la densité et de la force élastique de ce gaz^ on pourrait peut-être tirer quelques conclusions à cet égard de l'intensité des raies d'absorption correspondantes qui existent dans lespectre solaire. C'est un sujet sur lequel je me réserve de revenir. » ( 65o ) PHYSIQUE DU GLOBK. — Tvemhlemenl déterre, ouragan et inondalinu dans les déparlements du Cher et de la Nièvre. Noie de M. Ch. Texif.r. (Extrait.") « Nous n'avons pas observé dans la journée du i3 septembre un caractère particulier de l'atniosplière, qui seulement était un peu lourde ; le thermomètre a varié entre i6 et i8 degrés; précédemment, comme partout ailleurs, le temps était pluvieux. Le vendredi i/J septembre, à 5''25" du matin, heure du chemin de fer, le tremblement de terre s'est manifesté par une première secousse qu'on estima dans la direction de l'ouest à l'est; il dura environ deux secondes. Dans un intervalle de quelques secondes, une seconde secousse eut lieu. Je ne saurais dire s'il se fit entendre aucun bruit intérieur, parce que dans l'habitation où j'étais, au château de Givry, appar- nant à M. le comte Jaubert, on entendit plusieurs craquements, et j'ai cru même que les domestiques remuaient des meubles dans la chaudare au- dessus de moi. Les personnes couchées au rez-de-chaussée sentirent une légère secousse; mais dans l'étage supérieur les lits ont oscillé, les son- nettes ont tinté, une glace qui était pendue au mur s'est détachée; le mou- vement a été senti sur toute la rive droite de la Loire, à Bourges, la Guerche et Mehun-sur-Yèvre. Dans cette dernière commune la secousse a été très- forte. Au château de Herry, près de Sancerre, appartenant à M. Duvergier de Hauranne, l'effet a été encore plus sensible, puisque la charpente du château a fait entendre des craquements qu'on a comparés à ceux d'un navire en marche. Il y a a/j kilomètres de Herry à Givry, du nord au sud. La commune de Pougues-les-Eaux, située entre ces deux localités, a égale- ment senti la secousse. Il est à remarquer que les terrains de cette contrée sont de ceux qui sont le moins sujets aux ébranlements souterrains. Le sol de celle partie du département est composé d'un banc puissant de l'oolithe moyenne, moins le petit mamelon de Garchizv qui est du lias. La secousse a franchi le lit de la Loire, a ébranlé la commune de Fourcham- bault où sont les grandes fonderies; Nevers au sud a aussi senti la secousse. Toutes ces localités n'ont pas été notées sur la carte publiée dans le Compte rendu du 17 septembre. Il est à remarquer que Fourchambault est situé sur l'oolithe inférieure, Pougues-les-Eaux est sur l'oolithe moyeime. 1) Ce qui va suivre se rattache-t-il au phénomène que nous venons d'ob- server"? Je ne me permettrais pas de conclure. » Jja journée du vendredi i4 septembre et celle du samedi 1.^ furent assez calmes; le samedi soir, a 8 heures, la lune brillait d'un vif éclat, le ciel était d'une pureté remarquable, lorsqu'un quart d'heure après le vent corn- ( 65r ) mença à s'élever. Bientôt la tempête se déchaîna avec fnrie dans la direc- tion de l'est à l'ouest; le vent soufflait par rafales, et le ciel commença à se couvrir; le tonnerre se fit entendre et tomba deux fois dans la ville de Mehun-sur-Yèvre (Cher). L'orage dura toute la nuit du samedi; bientôt une pluie diluvienne telle qu'on en voit rarement commença à tomber, et dura sans interruption pendant cinq jours. La conséquence de cet état de choses ne tarda pas à se faire sentir : ce pays est presque entièrement privé de bois, les torrents portèrent aux rivières des niasses d'eau inaccoutumées. Le Cher, la Nièvre, sans parler des affluents supérieurs de la Loire, commen- cèrent à déborder. A partir du aS, le fleuve grossit à vue d'œil; des avis du même jour annonçaient une crue de 4 mètres à Roanne. Le Cher déjà était débordé, et le -iG le fléau commença à se développer dans toute sa fureur. La Loire débordait au niveau de toutes les levées ; les riverains effrayés qui ont encore souvenir de l'inondation de i856, commençaient à se mettre à l'abri des eaux. Par une nuit que la lumière de la lune perçant les nuages rendait encore plus sinistre, on voyait des troupeaux de bétail emmenés sur les hauteurs; les rives du fleuveétaient couvertes de femmesetd'enfantsdans la stupeur, et qui songeaient à peine à sauver leur mobilier. Le 26 à midi la Loire s'élevait à i™,5o au-dessous du tablier du pont de Fourchambault, et montait toujours; à 2 heures la levée du Cher fut emportée et les eaux firent irruption dans la campagne; toute la région qu'on appelle le Vol fut inondée » ASTRONOMIE. — Découverte d'une nouvelle planèle, de 11^ grandeur, désignée sous le nom t/'Antiope; par M. Robert Luther. « Observatoire île Bilk, près Dusseldorf, le 9 octobre 1866. « J'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie ma lU'cou verte d'une nou- velle planète de • i* grandeur, du i" octobre, observée ainsi : N° (§) 1866. Temps m:yen. Asc.dr. en temps. Déclin, australe. !i m s h m 9 o ' ,1 Cet. 1 A Bilk 11.49.24,8 0.9.28,05 — 2.3i.i6,6 Mouvement diurne — 44» — 4', 2 b m s h m s o , „ Cet. 2 A Berlin 11. 42.15 0.8.44,45 —2.35.26,4 2 A Berlin 12.41.57 0.8.42,70 —2.35.37,7 2 A Bonn 12.57.00 0.8.42,07 —2.35.42,7 3 A Leipzig 9.41.30 0.8. 4,04 —2.39.11,4 4 A Leipzig 10.28. i5 0.7.19,25 —2.43.19,0 « Cette planète @ a reçu à ma piière, de M, le Président de Rûhl- wetter, le nom d'/lntiope. » ( 652 ) GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. — Sur les lieux géomélrùjues relatifs à un ou plusieurs systèmes de parallèles, tangentes à une série de coniques liuuiojocales; par M. P. VoLPicELLi. [Deuxième Note (i).] « En poursuivant mes recherches sur les Heux géonn'lriqiies relatifs aux séries de coniques houiofocales et aux systèuies de parallèles qui leur sont tangentes, j'ai été amené aux conclusions ci-après. Je conlinue la série de numéros d'ordre commencée dans ma première Note. M i4° Si l'on mène à une série de coniques homofocales deux systèmes de tangentes parallèles respectivement aux axes de ces mêmes coniques, et un troisième système, dont les parallèles formeront un angle de 45 degrés avec ces mêmes axes, l'hyperbole d'intersection (8") des deux premiers systèmes coïncidera avec celle de tangence (i°) du troisième. Cette hyper- bole équilatère possède luie excentricité maximum, par rapport à celle de toute autre hyperbole soit d'intersection, soit de tangence, relative à ladite série. » i5° Les deux tangentes à l'hyperbole homofocale, Umite de toutes celles de la série qui fournissent des points d'intersection, menées paral- lèlement à celui des deux systèmes de parallèles qui, avec l'axe des homo- focales, forme un angle plus grand que l'angle, aigu aussi, formé par l'autre système avec l'axe même, sont tangentes à l'hyperbole d'intersection. » iG" Si à cette hyperbole on mène une tangente passant par le foyer des coniques homofocales, elle formera avec leurs axes un angle double de celui formé avec le même axe par la bissectrice de l'angle compris entre les deux systèmes de parallèles tangentes. » 17° Étant données une ellipse ou une hyperbole, et une direction quelconque fixe, le lieu géométrique des intersections de deux tangentes quelconques, qui formeront un angle égal avec la direction donnée, sera une hyperbole équilatère, concentrique par rapport à ladite conique, pas- sant par les foyers de celle-ci, et ayant une de ses asymptotes parallèle à la direction donnée. » 18" Si l'on a deux hyperboles de tangence, correspondantes à deux systèmes de parallèles tangentes, et l'hyperbole relative d'intersection, les asymptotes de celle-ci diviseront par le milieu les angles compris entre les asymptotes respectives des hyperboles de tangence. — ■ — ■ — ■ ■ — , — — . — — — — _ — , __ — . (i) Pour la première Note, voir Comptes rendus, t. I.XII, p. i337, séance du 18 juin 1866. ( 653 ) » ir)° Si l'on mène deux systèmes de parallèles tangentes à une série de coniques homofocales, et qu'on mène par l'un des foyers de celle-ci, tant aux deux hyperboles relatives de tangence qu'à l'hyperbole relative d'intersection, les tangentes, l'angle compris entre les deux premières de ces tangentes sera divisé en deux parties égales par la troisième. De plus, les trois hyperboles indiquées s'entrecouperont seulement aux deux foyers des homofocales, et dans aucun cas deux d'entre elles pourront avoir d'autre intersection. » 20° Si ces deux systèmes de tangentes sont perpendiculaires entre eux, les deux hyperboles de tangence se réduisent à une seule; par consé- quent, les trois tangentes indiquées plus haut se réduiront à deux, se cou- pant à angle droit. » 21° Si l'une de ces deux tangentes perpendiculaires enlre elles forme, avec l'axe de coniques homofocales, lui angle ^1 l'unique hyperbole de tan- gence et l'hyperbole correspondante d'intersection deviendront égales et formeront un ensemble symétrique par rapport aux deux axes communs auxdites homofocales. » 22° Si l'on mène à une série de paraboles homofocales deux sys- tèmes de parallèles tangentes, la droite lieu géométrique des points d'inter- section divisera par le milieu l'angle compris entre les deux droites, chacune lieu géométrique des points de tangence. )) 23" Si, d'un point quelconque du prolongement du rayon vecteur d'une parabole, on mène deux tangentes à celle-ci, elles formeront deux angles égaux avec la droite, qui, avec l'axe de laparabole même, forme un angle moitié de l'angle formé par le même axe et le rayon vecteur. » HYDROLOGIE. — Note sur le rapport qui existe entre le débit de illl et les eaux météoriques tombées dans son bassin; par M. Cii. Grad. « Issu du Jura, vers la base du Laumont, l'ill se jetle dans le Rhin à la Wantzenau, près Strasbourg, après un cours de 160 kilomètres. Le bassin de cette rivière a une superficie de 4600 kilomètres carrés, embras- sant presque toute l'Alsace. Ses limites sont : au sud, les premières pentes du Jura et les collines tertiaires du Sundgau; à l'ouest, les Vosges; à l'est, un pli de terrain formé de deux pentes transversales adossées l'une contre l'autre, qui le sépare du Rhin. Les roches cristallines des Vosges consti- tuent une bordure imperméable d'un côté du bassin; mais la plaine C. R. 1866, 2""= Semelle. (T. LXIU, N' IG. 87^ ( 654 ) d'Alsace consiste en un dépôt de sable, de lehm et de gravier provenant des Alpes, du Jura et des Vosges. Presque tous les affluents de l'Ul vien- nent des Vosges; tels sont : la Largue, la Doller, la Lauch, la Thur, la Fechf, la Liepvrette, la Bruche; c'est à peine si la rivière reçoit sur la rive droite quelques faibles ruisseaux alimentés par la nappe souterraine d'infil- tration de la plaine. J'ai fait connaître la distribution de la pluie dans cette zone, dans une Note insérée au Compte rendu de la séance du 2 septendjre: ici j'ai pu déterminer, grâce à l'extrême obligeance de M. Boeswillwald, chargé du service hydraulique dans le Bas-Rhin, le rapport qui existe entre le débit de l'Ill et les eaux météoriques tombées dans le bassin de cette rivière. 1856 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Oetoljre Novembre Décembre Moyenne mensuelle PLUIE nifinsiielle. 82 49 42 84 •77 81 47 76 116 45 73 78 EAU TOMBÉE par seconde. l4o 9' 72 .48 3o3 143 80 i3o 2o5 78 129 123 i38 DÉBIT (le nii. 67 57 35 34 .14 62 24 12 34 33 39 57 47 PROPORTION thi débit. 0,48 o,63 o>49 0,23 0,37 0,42 o,3o 0,09 o,.6 0,42 o,3o 0.46 o,36 » Sur le tableau ci-joint les quantités d'eau météorique représentent les moyennes des hauteurs observées dans les différentes stations du bassin de rill. De plus, j'ai calculé le débit de la rivière d'après les observations de hauteur faites trois fois par jour au barrage de la Robertsau, en aval de Strasbourg. En i 856, le débit de la rivière a varié de 1 îk il\i mètres par seconde, et le tlébit moyen, qui s'est élevé à 1 14 mètres cubes pendant le mois de mai, s'est abaissé à 12 mètres cubes en aotit. La proportion entre les hauteurs d'eau météorique tombées dans le bassin et le débit se trouve ( 655 ) dans le rapport de i à 6, selon les saisons; tandis que la rivière débitait en février un maximum de o,G3 de la hauteur d'eau observée, elle est des- cendue en août à un débit minimum de 0,09, la moyenne mensuelle étant de o,36. Année moyenne, cette proportion ne doit pas dépasser o,a8 à o,3o à cause des pluies extraordinaires de l'été de i856; mais elle est beau- coup plus forte pour les vallées supérieures, sans lescpielles l'Ill serait habituellement à sec durant l'été. Selon M. Dausse, la Seine débite à Paris 0,286; la Saône à Lyon o,5o; et, d'après M. Baumgarten, la Garonne o,65 de l'eau tombée dans leurs bassins. » Le régime des grandes eaux de l'Ill a habituellement lieu l'hiver, et celui des basses eaux l'été, suivant la loi des oscillations de toutes les rivières de nos climats qui ne sont pas alimentées par des glaciers. Le débit des eaux d'hiver est plus considérable, parce qu'en cette saison la totalité des eaux météoriques tombant sur le sol, les thalwegs en reçoivent une part plus considérable. Comme la terre reste mieux imbibée d'eau en hiver qu'en été, une pluie médiocre qui en été serait sans résultat produit en hiver une forte crue. Quand après une longue sécheresse le sol est très- per- méable à la surface, il faut beaucoup d'eau pour étancher la terre, et une pluie très-forte ne produit alors point de crue. Les inondations sont moins la suite d'une pluie d'orage que le résultat de pluies moyennes, mais con- tinues. Le changement de régime de l'Ill correspond à la naissance et à la chute des feuilles; toutefois, ce qui agit surtout sur les crues d'été, ce sont les irrigations et les progrès des cultures. Beaucoup de terres, incultes il y a cinquante ans, sont aujourd'hui couvertes de plantations. Les jachères ont été supprimées ; les laboiu's devenus plus fréquents ont rendu le sol plus perméable; les cultivateurs, tirant meilleur parti de la terre, apprécient mieux la valeur, an moyen de fossés, d'endiguements bien placés; le cours des eaux pluviales a été barré partout où elles se réunissaient avec abon- dance, afin de prévenir les érosions, de faciliter les colmatages fertilisants et de faire disparaître les inégalités superficielles qui entravaient la culture. Les eaux, ainsi arrêtées dans leur cours, s'infiltrent en grande partie dans le sol avant d'arriver aux thalwegs; et sur les pentes des Vosges, et surtout vers la partie méridionale du bassin de l'Ill, de nombreux ravins autrefois souvent remplis d'eau sont maintenant presque toujours à sec. » 31. E. MoNOT adresse à l'Académie un « planisphère chronométrique » qu'il croit appelé à rendre des services à l'horlogerie. (Renvoi à l'examen de M. Babuiet.) 87.. ( 656 ) M. MouciiOTTK adresse une Note relative à un cas singulier offert par une combinaison d'engrenages. M. Demay prie l'Académie de vouloir bien l'autoriser, par une exception au règlement, à reprendre pour quelques mois sa « Monographie des secours publics », ouvrage qui a obtenu le [)remier prix de Statistique en 1845, et qu'il désire consulter pour un nouveau travail. La Lettre de M. Demay sera soumise à la Commission administrative, qui fera connaître à l'Académie son opinion sur la demande qui en est l'objet. La séance est levée à 4 heures trois quarts. E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 8 octobre 1866, les ouvrages dont les litres suivent : Le Jardin fruitier du Muséum; par M. J. Decaisne, Membre de l'Institut; 86"= hvraison. Paris, i8G6;in-4''- Rémmé météorologique de l'année i86j, pour Genève et le grand Saint- Bernard; par M. E. PlantamouR. Genève, 1866; br. in-8". Exposé des travaux de la Société des Scie)ices médicales du département de la Moselle, i8G5. Metz, 1866; in-8°. Journal d' Aijricullure de In Côte-d'Oi , ])ublié par le Comité central d'Agriculture de Dijon, sous les auspices de M. le Préfet et du Conseil gé- néral, aiuiée i865. Dijon, i865; 3 br. in-8°. Animalismc ou Explication des jiliénomènes physiologiques des végétaux et des aninunix parles animalcules; par AL A. Berruyer. Grenoble, 1866; grand in-8" papier vergé. Examen critupte du Mémoire de M. Pasteur ayant pour titre: Nouvelles études sur la maladie des vers à soie; par ]\L N. Joly. Toulouse, 1866; br. in-8". Die... De la \\\\) lina Borealis cl de /'Homocrinus di])enias^j/«re's dans la Lethaea Rossica;/Jrtr M. E. Von Eichwalu. Moscou, i8(J6; br. in-8°. ■ (657) L'Académie a reçu, dans la séance du i5 octobre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Navigation à vapeur trnnsocéanienne. Eludes scientifiques ; par M. Eug. Flachat. Paris, 1866; 1 vol. in-8° avec atlas. Histoire des Fougères et des Lycopodiacées des Antilles : onzième et dernier Mémoire sur ta famille des Fougères; par M. A.-L.-A. FÉE. Paris, sans date; in-4'' avec planches. (Présenté par M. Pasteur.) Jetés de l'Académie impériale des Sciences, Belles-lettres et Arts de Bordeaux, S*" série, 28^ année (1866), i" trimestre. Paris, 1866; in-8°. Description d'un météore lumineux cpn apparut au Havre, dans la soirée du 28 juin i8G5 ;/'«/• M. A. Lecaure. Le Havre, 1866; opuscule in-8°. L'association et la conférence, discours prononcé en la séance publique de la Société Havraise d'études diverses, le 26 juillet 1866, par M. A. Lecadre, Président. Le Havre, 1866; in-8°. Société impériale des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille, discours prononcé aux funérailles de M. Ch. Delezenne, le 22 août i866_, par M. J. GiRARDiN, Président. Lille, 1866; opuscule in-8'\ SiSLtishca... Statistique du royaume d'Italie. Instruction publique et privée, année scolaire 18G2-63. i" partie : Instruction primaire. Turin, i865; I vol. in-4°. 2 exemplaires. Statistique du ro/aume d'Italie. Instruction gymnastique. Florence, i865; in-4°. Statistique du royaume « Semestre. (T. LXIII, N" 17.) 88 ( 662 ) PHYSIQUE. — Théorie de la chaleur dans l'hypothèse des vibrations; par M. Babixet. (Deuxième article.) « Cas de décomposition sans abaissement de température. — MM. Favre et Silbermann ont trouvé que la décomposition de l'oxyde d'argent s'opère avec une perte de chaleur tout à fait insigniûante, savoir : 22,1 unités. En voici l'explication. » L'oxygène O, étant forcément biatomique pour que chaque molécule produise des vibrations assez rapides pour être calorifiques, sera égal à - O -O, ayant une force vive Q (Q == 1200 unités ou calories). De même, l'argent Ag sera biatomique, s.lvoir - Ag - Ag, et avec inie force vive Q, en sorte que deux molécules OAg et OAg posséderont à elles deux la quantité 2Q de force vive pour être à la température primitive, de zéro par exemple. » Or, l'oxyde d'argent O + Ag, pour être biatomique, devra être consi- déré comme - O - Ag, formant une molécule biatomique, plus une autre molécule pareille - Ag - O. Ces deux molécules à elles deux possédei'ont une force vive égale à 2Q. » Par la décomposition et la recomposition (qui se compensent) on a aussi deux molécules biatomiques, savoir : - O - O ^ O et - Ag- Ag := Ag. Chacune prend la quantité de force vive Q dans la force vive 2Q de l'oxyde non encore décomposé, et reste à la température primitive; ainsi la décom- position se fait sans variation de température. Il existe d'autres exemples de décomposition et de combinaison sans variation de température. (AzO- -I- O- = AzO*). L'explication en est la même. Pour cela il doit y avoir dans l'opération autant de combinaisons que de dissociations. » Nota. La petite quantité 22°, i indiquerait quola liaison biatomique ne serait pas tout à fait de la même énergie entre - Ag et - Ag (qui est l'argent), qu'entre- O et - Ag (qui est l'oxyde d'argent). C'est un cas analogue à ce qui arriverait pour la force vive du pendule ordinaire, si l'intensité de la pesanteur venait à varier un peu, à savoir, d'environ -^t-ô- 54,3 {663 ) » En effet, avec une pesanteur jy et un pendule d'une longueur /, on a la force vive moyenne ( F^ojez la Note du précédent article.) » Avec une autre pesanteur (j' on aurait la force vive moyenne d'où Q'_^. Q ~ .- ' mais Q = 1200 unités et Q' = 1200 — 3^,1 unités de force vive ; c'est donc Sa I I -^^^— ou bien -py—;; d'affaiblissement dans la force de liaison des molécules 1200 54,3 entre elles. » Décomposition avec production de clialeur. — MM. Favre et Silbermann trouvent, pour la décomposition de l'eau oxygénée, une production de chaleur de i3o3 unités pour i gramme d'oxygène rendu libre. » Il faut noter que dans 1 gramme d'oxygène il y a plus de molécules que dans i gramme d'eau, puisque, la molécule d'oxygène étant i, la molécule d'eau est i + g» ou bien j^- Donc, à nombre égal de molécules, la chaleur o produite par l'oxygène n'eût été que les- de i3o3 unités, ou bien 1 157 unités. Ainsi, comme on va le voir, l'oxygène qui s'est dégagé a eu besoin, pour constituer la quantité Q de force vive qui lui est nécessaire, de 1 1 St unités de chaleur(runité étant l'excès de force viveque contient une moléculeà i degré centigrade au-dessus de la force vive de la molécule à zéro). Ce nombre 1167 n'est déjà pas très-loin du nombre 1214, qui résulte de l'expérience fon- damentale de M. Regnault; mais l'accord est encore plus grand, car l'eau oxygénée ne contient pas tout l'oxygène qu'elle devrait avoir. C'est un mé- lange d'oxygène et d'un peu d'eau ordinaire. Il y aurait -. — ^ d'oxygène en plus dans l'eau oxygénée pure. Il a donc fallu séparer le gramme d'oxy- gène de l'eau qui était mélangée à l'eau oxygénée, ce qui a produit un emploi de force vive qui n'a pas paru dans la chaleur dégagée. Entre i iSy et I2i/|, il va une différence égale à — '-y ou bien — ■^ ^ 1214 aj 88.. ( 664 ) » En effet, il est facile devoir qu'il faudra prendre assez de molécules pour que, en enlevant - O + - O, ou bien O, il reste H* O. Cela résultera de quatre niolccides -H-0 + -H-0 + -H-0-t--H-0 qui sont de l'eau oxygé- 11 22 23 22' née. Ces quatre molécules posséderont une force vive totale égale à 4Q- -O dans la première molécule se dissocie de - II pour se combiner avec ^ O de la seconde molécule et faire l'oxygène O qui se dégage; d'autre part, - II de la première molécule se combine avec - H - O de la troisième molé- 2 ' 2 2 cule, faisant H - O qui est de l'eau. Il en sera de même de - H de la seconde ' 2 ' 2 molécule qui s'unira à - H - O de la quatrième molécule, faisant aussi de l'eau H - O. Le résultat sera deux molécules d'eau - OH et - OH qui, jointes 2 2 2 * à la molécule d'oxygène - O - O = O qui s'est dégagée, feront trois molé- cules isolées prenant 3Q dans la force vive primitive des quatre molécules, qui était 4Q- H restera donc libre une quantité Q de chaleur que l'expé- rience donne égale à 1 167 calories. » Notez qu'il y a deux décompositions et deux condiinaisons qui se com- pensent pour la chaleur produite ou perdue, et que la quanlilé 4Q des quatre molécules reste sans altération. » Combinaisons chimiques avec production de chaleur. — C'est le cas le plus général, puisque l'union des molécules produit un plus petit nombre de molécules isolées ayant alors chacune un excès de force vive, puisque la force vive totale a été conservée. » Combustion du soufre. — La Table de Dulong donne 2601 unités pour la chaleur que développe la combustion de i gramme de soufre. C'est aussi la chaleur que développent deux molécules d'oxygène, puisque dans l'acide sulfureux les deux composants sont à poids égaux, et que les deux molécules d'oxygène pèsent autant que la molécule de soufre. Or les 2601 unités de l'eau valent 2601 2601 = 23i2. La combinaison a dû fournir do plus 9 la chaleur nécessaire pour volatiliser le soufre, chaleur pour laquelle (d'après le poids de la molécule de soufre) je prends 100 unités. Il vient donc 2412 pour les deux molécules d'oxygène, ou bien 1206 pour une molécule. C'est identique avec iai4- ( 665 ) » Si, au lieu de loo unités de volatilisation, on eût pris i5o, le résultat eût été peu différent, savoir, 2462, dont la uioité i23i n'eût différé de i2i4 que de 17 unités, ce qui fait moins de g-- » Je laisse à nos jeiuies professeurs, qui sont maintenant l'espoir de la science, !a tâche fastidieuse de débrouiller, dans les combinaisons d'hydrogène, de carbone et d'azote, la quantité de force vive d'une mo- lécule, soit directement, soit en prenant des différences entre les pro- duits de deux combinaisons. Notez que toutes les fois qu'il se forme de l'eau dans la combinaison, chaque gramme d'eau précipitée donne 607 unités de chaleur à mettre en compte. Ce qui nous manque presque toujours, c'est la chaleur de volatilisation qu'il faudrait déduire, soit de l'expérience, soit de la théorie, en la concluant des chaleurs de combustion déjà mesurées. Je prie nos jeunes savants de venir à mon secours dang ces épineuses questions, d'après les principes posés dans le présent Mé- moire. » Je termine par deux réactions des plus énergiques de la chimie, sa- voir, la combustion de l'oxyde de carbone et celle de l'hydrogène, qui, cependant, donnent à peu de chose près le même nombre Q d'unités pour la chaleur totale d'une molécule quelconque. » Combustion de l'oxyde de carbone. — L'oxyde de carbone et l'hydro- gène mêlés à la moitié de leur volume d'oxygène détonent violemment, ce qui indique une puissante affinité qui pourrait bien n'être pas constante. Cependant le nombre que donnent ces deux gaz pour leurs forces vives to- tales ne s'éloigne pas trop de ce que donnent les autres actions chi- miques. » D'après MM. Favre et Silbermann, la combustion de i gramme d'oxyde de carbone produit 2402,7 unités de chaleur dans i gramme d'eau. Q De ce nombre il faut prendre les - pour tenir comjjte du nombre plus petit des molécules dans l'eau, et comme la molécule d'oxyde pèse 0,8822 (Dulong et Berzélius), il y en a lui plus grand nombre dans i gramme que si le poids de ces molécules eîit été l'unité : chaque molécule n'a donc pro- duit individuellement qu'une quantité égale à o'*,8822 et non pas i degré. » Je prends donc 2402,7 X - X 0,8822 ( 666 ) ou bien 1 884 pour 'l'ois molécules, ou plutôt trois demi-molécules -O, - CO et - CO, dont les trois volumes se réduisent à deux. 3 2 » On a donc i884 = -Q, d'où Q=i256. 2 C'est 12 14 à — près. j) Combustion de l'hydrogène. — i gramme d'hydrogène donne, en brû- lant, la quantité de chaleur vraiment formidable de 34 4^2 unités ou calo- ries (Favre et Silbermanu), la combustion ayant lieu à i5 degrés centi- grades. Cette circonstance ne devrait pas être négligée dans des calculs tres-précis, et il y aurait quelque chose à défalquer sur les 34462 unités, mais passons. » J'ôte d'abord - de 34462; ce - est 3829. Il reste 3o633. L'hydrogène ayant 16 fois plus d'atomes que l'oxygène, je prends le -^ de 3o633 pour opéier de molécule à molécule, et j'ai 191 5 poin- trois molécules ou vo- lumes qtii se partageront en deux par demi-volumes. On aura donc 3 i9i5 = -Q, d'où Q=i276. C'est, à — près, le nombre \iik. 20 ' ^ » Pour ces deux cas l'excès de la valeur de Q indique une augmentation de la force de liaison des molécules dans le composé. » En général, on peut remarquer que les différentes valeurs de^Q, n'étant ])as le résultat d'une recherche spéciale, ne doivent pas s'accorder aussi bien entre elles que si on ne les eîit pas conclues indirectement. D autre part, il y a cet avantage qu'alors il n'est pas à craindre que l'expérimenta- teur ait été influencé par une idée préconçue. » GÉOMÉTiUE. — NoU' sur quelques formules de M. E. de Jonquières, relatives (lux courbes qui snlisfont à des conditions données; par M. A. Cayley. a Les foi'iiudes dont il s'agit sont publiées dans les Comptes rendus, séances du 3 et du 17 septembre 186G. En faisant luie simple transforma- tion algébrique pour y introduire la classe ]M(= m^ — m) de la courbe ( 667 ) donnée U'", et en changeant un peu la forme, les théorèmes de M. de Jon- quières peuvent s'énoncer comme il suit : » 1° Le nombre des contacts des courbes C qui ont un contact de r(r-\- 3) l'ordre n avec une courbe fixe C", et qui passent en outre par -^^ n points donnés, est = -(« + i) [nM -+- [ir — 2/2)02]. » Observation. — Énoncé de cette manière, le théorème s'applique même au cas re= o. En effet, pour n = o, le nombre donné par le théorème est = mr, qui est le nombre des contacts de l'ordre o (intersections simples) de la courbe donnée U" avec une courbe déterminée de l'ordre r. » 2° Le nombre des contacts de l'ordre («'= ou < «) des courbes C" qui ont deux contacts des ordres n et n' respectivement avec une courbe fixe U'", et qui passent en outre par — n — n' points donnés est = j{ji + i) [n'-h i) j [71M + {ir — 2/î) m] [n'M + (ar — in') m] — 1 («- + ?in'-i- n'- -h n + n') M +■ [— 4'' (« + «'+ 0 + 4 («^ + "«' + '''^ + fi ■+- «')] ml » Observation. — Énoncé de cette manière, le théorème s'applique même aux cas «'=: o, et n'= n. En effet, pour n'=o, le nombre donné par le théorème est = [rm — n — i) ■ - {n -h i) [nM -+- (a?' — in) m]^ ce qui est égal au nombre des courbes C qui ont avec la courbe donnée U" un contact de l'ordre n, multiplié par rm — n — i, nombre des contacts de l'ordre o (intersections simples) de chactuie de ces courbes avec la courbe U'". Et pour n' = n, le nombre des contacts est le double du nombre des courbes C. » Je remarque que les deux théorèmes peuvent se démontrer de la ma- nière dont je me suis servi en cherchant le nombre des coniques qui satis- font à cinq conditions données; car, en remplaçant la courbe m par l'en- semble de deux courbes m et m', on trouve que pour le théorème 1° le nombre cherché est = «M + p™, où les coefficients (a, |3) ne dépendent que de (r, n); et puis, en supposant que ce théorème soit connu, on trouve que pour le théorème 2° le nombre ( 668 ) cherché est = j{n + \) {n'+ i)[n'M-\-{ir— an)m][n'M-h {2r — 2n') m]-+- ain + ^m, où de même les coefficients (a, /3) ne dépendent que de (r, n). » Or voici comment on peut déterminer les coefficients dans les deux théorèmes : » Pour le théorème i°, on démontre que pour U"" une droite, le nombre cherché est = [n-\-i){r — n); et que pour U'" une conique, le nombre cherché se déduit de là en écrivant ar au lieu de 7"; c'est-à-dire, pour la conique, le nombre est = (« -+- 1) (ar — «). On a donc /3 = (7z+i)( r— n) = L[n-^i){^r- 2ti), 2a +■ 2/3 = (« -Hi) (2/- — Tl), et de là a z=^{n-+-i)n; ce qui achève la démonstration. » Pour le théorème a", on démontre que pour U"" une droite, le nombre cherché est = [n-hi) (/z'+i) (r — n — n'){r — n — n' — i), et que pour U'" une conique, le nombre cherché se déduit de là en écrivant a r au lieu de r; cest-à-dire, pour la conique, le nombre est = (« 4-i) [n' -\-\) (ar — n — n') [ir — ti — n' — i). On a donc («-l-l)ln'+l)( r—n — n'){ r— n — n'— i) = (n -hi]{n'+l){ r—ri){ r — n' ) -h fi , (/2-t-l) (n'-hl)(2r—n — n']{2r — n — n' — i) z= [n -h \) [n' -h t) (ir — n){7.r—n') + 2 a -1-2 p. Ce qui donne pour a et j3 les valeurs K = i(n + i) [7i'-h-i)[— ■?. [n- -h r?7i' -+■ n'- -+- n + n')], /3 = i (« + 1) {n' + i) [- 4r (n + «' + i) 4- 4 («' + "«' + «" + « + «')]; et la démonstration est ainsi achevée. » Je remarque que sous les formes ici données les deux théorèmes s'ap- pliquent à une courbe U"" avec des points doubles, mais sans point de rebroussement. ( «69 ) 1) Le. ihéot'èiiie dont je (ue suis servi pour la delerinination des coeffi- cients peut s'énoncer sous la forme plus générale que voici, savoir : « En dénotant par f[r, «, n',...) le nombre des courbes C qui ont avec )) une droite donnée des contacts des ordres n, n',..., et qui passent » en outre par — '■ n — n'... points donnés, alors si, au lieu de la )' droite donnée, on a une conique donnée, le nombre des courbes C » sera = y (ar, «, n',...). » " En effet, l'équation de la courbe cherchée C contient des coefficients indéterminés, lesquels, par les conditions de passer par les points donnés, se réduisent linéairement à n -h ii'. . . -\-i coefficients; en dénotant par (A, ?>,■■■) ces coefficients, l'équation de la courbe contiendra linéairement (A, R,...) et sera ainsi de la forme (A, B,...)j[x, r, z)'" = o. L'équation de la droite donnée est satisfaite en prenant pour (x,j)", z) des fonctions linéaires déterminées d'un paramètre variable d ; donc, en coupant la courbe C par la droite donnée, on obtient une équation (A, B,...^|5, i j'^ = o, et en exprimant que cette équation ait n racines égales, n' racines égales, etc., on obtient entre (A, B, C,...) des équations, lesquelles, en éliminant tous les coefficients, excepté deux quelconques (A, B), conduisent à une équation finale (A, B)p =: o, et le degré p de cette équation est ce qu'il s'agissait de trouver, le nombre des courbes C". Si au lieu d'une droite donnée on a une conique donnée, il n'y a rien à changer, sinon que les coordonnées {'V,j\ z) doivent être remplacées par des fonctions quadratiques de ô ; on a ainsi une équation (A, B,...) {9, i)^'^^o, qui conduit à une équation finale (A, B)^'=o, où // est la même fonction de (ar, /2, «',...) qu'est /; de (/■,»,«',...) ; et le nombre des courbes C est = p'. Le théorème est donc démontré. Et, précisément de la même manière, on démontre le théorème encore plus général : « En dénotant par (p (r, n, 72',...) le nombre des courbes C qui ont avec » une droite donnée des contacts des ordres n, n', .-•, et qui passent en » outre par — = — n — fi ... [jouits donnes, alors si, au iieu de la droite » donnée, on a une courbe unicursale donnée de l'ordre ni, le nombre des » courbes C est =; (p (w/', ti, n',...). » » On aurait pu se servir directement de cela pour démontrer les théo- rèmes i"et 2°. Par exemple, pour le théorème 1°, la considération de la courbe unicursale U"* donne aM + /3(« =: «(2/72 — 2) -f- j3 /;/ = (« + I ; [inr — n); c. R., ;f66, 2"'» Semestrc.{J. LXIIl, : " 17. «^9 ( 670 ) c'est-à-dire comme auparavant. » « A la suite de cette communication, M. Chasles s'exprime ainsi : Remarques sur les questions de contact de courbes d'ordre quelconque avec une courbe donnée dont les points se déterminent individuellement. I) L'ingénieuse et briève démonstration de M. Cayley, des deux théo- rèmes de M. de Jonquières, me donne l'occasion de présenter quelques re- marques sur les courbes dont les points se déterminent individuellement, et principalement de rappeler que ces courbes peuvent avoir des points multiples d'ordre quelconque, au lieu de seuls points doubles; ce qui per- met d'introduire dans les questions de nouvelles conditions : par exemple, que les courbes demandées passent par des |)oints multiples de la courbe donnée, et qu'elles aient même en ces points des contacts d'ordre déterminé avec une ou plusieurs des branches de la courbe. » Le mode de solution de ces questions est une application du prin- cipe de correspondance entre des groupes de points pris sur une courbe d'ordre ni, douée du nombre maximum — de points doubles, ou de points multiples d'ordre quelconque, faisant l'équivalent de ce maximum; application dont j'ai donné divers exemples dans mes commu- nications des 12 mars et a5 juin de cette année (*). » Il s'agit, en général, de trouver le nombre des solutions d'une question. Ce nombre s'exprime par la somme de deux autres, lesquels dépendent de deux questions du même genre, mais d'un ordre inférieur. En voici un exemple dans lequel se trouve la condition des points multiples dont je viens de parler. (*) Qu'on me permette de rappeler ici que dans un Mémoire de 1861, sur la description des tourbes gauches, il est question explicitement des courbes à points doubles dont les points se dclermincnt individuellement, et sur lesquelles on considère des groupes de points en involution, qui correspondent à des points d'une série, ou aux surfaces d'un faisceau. Il s'agit là d'involution d'ordre quelconque, c'est-;\-dire de groupes de points en nombre quel- conque. (Comptes rendus, t. LUI, p. 884.) ( 67. ) » U est une courbe d'ordre m, douée de points multiples d'ordre 1 . -1 , ("' — 0 ('" — 2) . 111 1 1 quelconque, eqiuvalant a — ■ — points doubles; de sorte que les points de cette courbe se déterminent individuellement, au moyen d'un faisceau de courbes d'un autre ordre {*). » On demande te nombre N des courbes Cp d'ordre p, qui passent par deux voints multiples d'ordre r, r' de U, et ont avec U deux contacts d'ordre p, p' en deux points donnés^ et deux contacts d'ordre n, n' en des points non déterminés, et satisfont, en outre, à d'autres conditions données, qui com- plelent le nombre ■ • » Nous indiquerons par e^ la condition de passer par un point multiple de U, d'ordre /', par Up la condition de contact d'ordre p en un point donné; par U" la condition de contact d'ordre n^ en un point non déterminé; par nZ les conditions qui complètent le nombre^— ^- » La valeur de n qui réjjond à l'énoncé ci-dessus est n = li[p±2)_y,^^^^,^^(^^>^,^^ Cela posé, la question se peut exprimer ainsi : » Trouver'^ (e^, e,-, U„, U^s U", U°', nZ). » Solution. — Par un point x de U passent des courbes C^ ayant avec U un contact d'ordre n' — i en ce point, et satisfaisant aux conditions (e^, e/, Up, Up', U", rrZ). Ces courbes sont déterminées, parce qu'il y a ^-^ conditions. Désignons leur nombre par N(e„^,s Up, Up-, U,,_,,U«, ttZJ. Elles coupent U chacune en [mp — r — r'— [p -{- \) — [p' + i) — in + \) —n'] points «; ce qui fait [,„p_r-/'-(p-M)-(p'+i)-«-«'-i].N(e,,e,., Up,Up', U„'_,,U", TiZ) points u. « Par un point u passent des courbes Cp satisfaisant aux conditions [Sr, e^', Up, Up', U", ttZ) et ayant en outre, avec U, un contact d'ordre n'— i (*) Comptes rendus, t. LXII, p. i354, séance du 25 juin 1866. 89.. ( ti72 ) en des points x non diierminés. IjC nombre de ces points s'exprime par N(e,,e„e^,Up, Up-, U", U"'-'.;rZ). Il D'après cette correspondance eiilie les points .r et les points h, le nombre des points jr qui coïncident cl'.aotm avec tui point n correspon- dant est [lup—r—r'— [p-hi] — {f)'-{-i)—n — n'— i].N [e^, e/, Up, U^', U„'_,, U", nZ) + N (e,, e,, 6V, U„ U,., U", U"'-', ttZ). )> Ces points appartiennent à des combes C^^, qni ont en ces points nn contact d'ordre n avecU, et qui dès lors satisfont à la question, moins tou- tefois les points cpii forment des solutions étrangères, et qu'il faut re- trancher. » Tel est le procédé général de solulion de ces questions relatives à une courbe dont les points se déterminent individuellement. » Ou voit que chaque question est ramenée à deuxautresdu même genre, comme nous l'avons dit, mais qui sont l'une et l'autre d'un ordre inférieur. •1 Dans la première, exj)rimée par N(e„<^,-, Up,Up', U", U„'_,, TiZ), il n'y a qu'une condition de contact en des points non tiéterminés, au lieu de deux ; et dans la seconde, exprimée par N(e,,6>„e,.-, U,,U,., U", U"'-',7rZ), l'un des contacts est abaissé d'inie unité. » On parvient ainsi à éliminer une des conditions de contact. Puis on abaisse successivement d'une unité l'ordre du contact, et l'on arrive à une question d'un contact simple, et même à la condition de passer sim- plement par un point de U, outre les points qui entrent dans les ilonnées de la question. » C'est cette marche constante dont j'ai fait diverses applications à des conditions de contact des coniques d'im système général [jx, v) avec une courbe U d'ordre quelconque. Ces applications avaient pour objet de lever les difficultés, parfois très-mnltiples, auxquelles donnent lieu les solutions étrangères, difficultés dont plusieurs ne pouvaient se présenter dans les questions de contact avec une conique, au lien d'une courbe d'ordre supé- rieur, que j'avais ti'ailées précédemment. ( 673 ) » Lorsqu'il s'agit, comme ci-dessus, de courbes Cp d'ordre quelcoiiq'ie, au lieu (le coniques, il peut y avoir aussi des solutions étrangères; mais il y a une autre difficulté, ou plutôt une impossibilité presque générale, dans l'état actuel de la théorie des Courbes; c'est qu'd faudrait connaître le nombre des courbes d'un même ordre, déterminées par les conditions élé- mentaires de passer par des points et de toucher des droites; en d'antres termes, il faudrait connaître les caracfen'si/^Hes des systèmes élémentaires des courbes de l'ordre donné; car ce sont ces caractéristiques élémentaires qui feraient connaître celles d'un système défini par des conditions données. La recherche des caractéristiques des systèmes élémentaires de courbes d'ordre supérieur est donc une des questions les plus importantes et qui méritent le plus de fixer l'attention des géomètres. " Dans quelques cas seulement ces caractéristiques sont connues. Par exemple, dans un faisceau de courbes d'ordre yj, qui ont toutes les mêmes points communs, ces caractéristiques sont, comme l'on sait, i et a(/) — 1). Dans de tels cas, le procédé de solution ci-dessus s'applicpie immédiate- ment, et en outre il n'y a point de solutions étrangères, de sorte que l'on n'éprouve aucune difficulté. » On peut imaginer d'autres conditions que celles que nous avons prises ci-dessus, et avec lesquelles les caractéristiques du système de courbes res- teraient I et 2[p — 1). Par exemple, on peut demander que ces courbes aient des points multiples en des points donnés; et même que ces points soient sur la courbe U. 1) Ainsi, que les courbes demandées C^ doivent avoir un point multiple d'ordre (/, coïncident avec un point multiple de U, d'ordre r, la solution précédente subsistera ; il suffira de comprendre dans le nombre des points communs aux Cp et à U le terme qr; et dans le nombre des conditions le terme — -; !e nombre tola! des conditions de toute espèce devant tou- lours être ^-^ • » MÉMOIRES LUS MORPHOGÉNlii MOLlicuLAlRE. — Harmonie de la molécule ,1'aliin ammoniacal. Note de M. Gaudijj. « Toute molécule minérale ou organique résulte de la mise eu commun (les atomes qu'elle comporte, pour produire un système équilibré formaii'. ( 674 ) un polyèdre géométrique symétrique à 3, à 4 et à 6 côtés, susceptible d'en- gendrer son cristal par la disposition des molécules, conformément à une règle unique, qui est le parallélisme constant de leurs axes principaux à la normale perpendiculaire à la base du prisme, que ce prisme se réduise à un cube, soit droit, oblique ou doublement oblique. » Les molécules quadrangulaires sont les plus nombreuses. La molécule d'alun ammoniacal appartient à cette série, et sa structure, qui vérifie sa formule si bien déterminée, nous révèle des rapports de poudération très- intéressants. » En combinant par la pensée les deux premières figures qui représen- tent sa projection et sa coupe, on comprend que cette molécule se compose d'un axe à 7 atomes, autour duquel sont ordonnées 82 molécules linéaires à 3 atomes, représentant 4 molécules d'acide sulfureux et 28 molécules d'eau. Les axes à 7 atomes y forment trois lignes perpendiculaires entre elles deux à deux, où les atomes figurent toujours A entre deux B, comme les files à 3 atomes entre elles pour former des réseaux, comme les ré- Molccule d'aluti ammoniacal. Projection Fig. 2. A © © © © © © © © © © ©©©©©©© © © © ( 675 ) Coupe AA FiR. 5. o o o ° o ° o ° o o ° o ° o ° Camphre de térébenthine. Projection O O O o ® o o o o Coap« o Projection d'un massif de la molécule d'alun ammoniacal. © © © © © © seaux entre eux pour former des massifs, comme les massifs entre eux pour former la molécule. » Dans les grands axes, les atomes représentent le symbole A, B^, C*, comme les atomes principaux qui forment la charpente d'un octaèdre à base carrée, élément du cristal en octaèdre régulier. Dans chacun des parallélipipèdes rectangles placés en croix, les files à i atomes, comme les réseaux à 9 atomes, observent le même symbole A, B^, C*, et les sept , 676 massils qui composent la molécule totale, ayant cliacun un atome princi- pal à leur centre, ont aussi pour valeur pondérale A, B*, C*. » Ainsi, (le même que les atomes de la molécule totale sont ordonnés par rapport à une même droite, de même aussi pour cliacun des sept mas- sifs, avec cette différence que les deux massifs extrêmes de l'axe princip;il ne se composent que d'une file à 3 atomes, axe du massif qui n'existe qu'en ébaucfie, bien que l'équilibre total ne puisse en souffrir. » La considération de ces massifs acquerra un haut degré d'intérêt, quand j'aurai fait remarquer que les cinq massifs qui forment le corps prin- cipal de la molécule et que l'on yieut successivement isoler les uns des autres par la pensée (car ils sont solidaires et indivisibles) sont composés chacun de 27 atomes disposés de la même manière et ne différant, les quatre massifs extérieurs, du massif intérieur, que par leur atome central, et que chacun d'eux est identique, pour le nombre et la disposition des atomes, avec le type qui représente la molécule de camphre résultant de l'addition d'un atome d'oxygène à la molécule d'essence de térébenthine, qui est O, C", H'°; car les massifs extérieurs sont chaciui S, 0'°, H'*, et le massif central est AZ, i)*°, H'% comme on le voit par la projection et la coupe de la molécide de camphre mises eu regard de la projection et de la coupe de l'un des quatre massifs extérieurs, la coupe de ces massifs étant comprise dans la coupe générale de la molécule représentée par la deuxième figure. » Dans une prochaine commuuicntion, je disséquer;û de même la molé- cule du grenat et celle de l'idocrase, en montrant cette fois que les extré- mités de l'axe de la molécule, au lieu de se réduire à une ligue ou axe, représentent chacune le type idocrase, composé également de 27 atomes, tandis que les cinq massifs formant la croix, comme dans la molécule d'a- lun, représentent le type moléculaire de l'éther sidfurique composé de i5 atomes. » Il m'a fallu trente ans pour découvrir la véritable formule du grenat qui comprend i3 molécules de silice, 4 molécules d'alumine et i4 molé- cules de monoxydes, parce que, si l'oxygène de la silice = 26 est bien égal à l'oxygène des sesquioxydes et des monoxydes réunis, l'oxygène desses- quioxydes n'est que 12, tandis que celui des monoxydes est i4, ce qui dénote une erreur de 2 atomes d'oxygène dans la fornude théorique pré- sumée. » Le corps en croix de cette molécule extraordinaire est traversé par un prisme carré composé de 9 files de 7 atomes qui lui permet de cristalliser ( 677 ) eu prisme carré dans ia sarcolite, quand elle n'engendre pas un solide dérivant du cidje. » D'après ce que j'ai dit plus haut de la molécule d'alun ammoniacal, on sent bien que mon système ne peut pas n'être pas vrai, car celte molé- cule est un prodige d'harmonie, d'équilibre et de symétrie ; je suis donc dans le vrai, autrement j'aurais trouvé inie chose ]jhis belle que nature; car on ne saurait faire subir à ma construction le moindre changement sans attenter à ses proportions harmoniques. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. J. JoFFKOY adresse un Mémoire ayant pour titre: « Calcul direct de la hauteur de l'atmosphère ». (Commissaires : MM. Mathieu, Pouillet, Duhamel.) M. Skrodzki adresse de Stockholm une « Note sur les forces d'attraction et de cohésion capillaires du mercure ». (Commissaires : MM. Liouville, Regnault, Bertrand, Serret.) M. Berxheim adresse de Téhéran (Perse) une Note relative à un moyen d'utiliser l'électricité atmosphérique et l'électricité du sol, pour la produc- tion d'un courant dont la télégraphie pourrait faire usage. (Commissaires : MM. Becquerel, Pouillet.) M. Lake adresse une Note, écrite en anglais, sur la durée des sensations lumineuses produites par les diverses couleurs. (Commissaires : MM. Pouillet, Fizeau.) M. Klébeu demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat un Mémoire sur l'attraction et la gravitation universelle, qu'il a fait parvenir à l'Académie par l'intermédiaire de M. le Ministre de l'Instruction publique. M. Kléber adresse en outre plusieurs additions à ses « Études sur la théo- rie de l'univers « ; ces diverses pièces sont renvoyées à la Commission pré- cédemment nommée. M. LiANDiER adresse une « Notice sur les orages «. (Commissaires : MM. Pouillet, Babinet.) C. R.,i866,2'n« Semeslre. (T.LXlll.N» 17.) 9° (678) M. Crémiecx-Michel adresse une nouvelle Lettre, dans laquelle il donne les détails annoncés par lui dans la séance |)récédente, sur la composition du médicament anticholérique composé par M. J. Douiel^ médicament qui est devenu la propriété de M"* Daniel. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPOND ANCE . PHYSIQUE. — Noie sur l'emploi du rliéomètre à deux fils dnits les expériences de chaleur rayonnante ; par M. P. Desains. « Les sources de chaleur que l'on emploie ordinairement dans l'étude du rayonnement calorifique n'ont jamais une intensité rigoureusement constante. Il en résulte qu'il faut prendre des précautions spéciales, lors- qu'on veut manifester d'une manière certaine, de faibles actions exercées par une cause peu énergique sur les rayons venus de ces sources. Le plus souvent, on résout la difficulté en répétant un grand nombre de fois des couples d'observations croisées, c'est-à-dire faites alternativement sur le faisceau direct et sur le faisceau modifié. Seulement le temps des opérations s'accroît alors beaucoup. Pour éviter ces longueurs, quelquefois nuisibles, nous avons souvent, de laProvostaye et moi, employé un procédé tout dif- férent, et qui dotme le moyen de calculer immédiatement l'influence des variations de la source. Mais ce procédé (voir Comptes rendus, t. XXXVIIl, p. 44o) suppose des lectures simultanées, et par suite la coopération de deux observateurs ; d'ailleurs il se prêterait difficilement aux démonstrations des cours publics. Je me suis assuré, au contraire, que l'on peut obtenir rapi- dement une grande sûreté dans les observations ou dans les manifestations thermoscopiques les plus délicates, en y employant une sorte d'appareil différentiel, essentiellement composé d'une source de chaleur unique, de deux piles, d'un rliéomètre à deux fils et enfin d'un rhéostat. » Chaque pile est en communication avec l'un des deux fils du rliéo- mètre; le rhéostat est intercalé dans l'un des circuits. Grâce au jeu de cet appareil, on peut faire en sorte que les actions des deux courants sur l'ai- guille soient égales, et par suite la maintiennent au zéro de la division, si elles sont de sens inverses. » Une fois obtenu, l'équilibre subsiste indéfiniment malgré les variations de la source ; mais si, par une cause si minime qu'elle soit, on vient à faire ( 679 ) changer l'intensité de l'un des deux rayonnements, l'aiguille quitte le zéro et se fixe dans une autre position. Il convient que les deux piles soient de même construction pour qu'elles obéissent avec la même rapidité à l'action delà chaleur. Enfin, l'indication différentielle est en général d'autant plus grande, que chacun des deux courants qui traversent l'appareil est lui- même plus énergique. » Le premier phénomène que j'ai étudié, par la méthode que je viens de décrire, est celui de l'absorption delà chaleur par les gaz transparents. Pour rendre facile et sûre la manifestation des résultats si intéressants obtenus snr ce sujet par M. Magnus et par M. Tyndall, j'opère de la manière snivante : » La source de chaleur est une lampe. Les piles sont placées environ à i™, 80 de la flamme ; leurs axes pointent vers le centre de cette dernière ; ils font, du reste, entre eux, un angle un peu considérable. Entre la flamme et chaque pile est placé un gros tube long de i mètre, ayant environ o™, I de diamètre, et dans lequel on peut ou faire le vide ou comprimer un gaz à 2 ou 3 atmosphères. Chacun des tubes est fermé à ses deux bouts par des glaces épaisses, bien transparentes; son axe est sur le prolongement de celui de la pile correspondante. » Les choses ainsi disposées, on fait le vide dans l'un des tubes, on rem- plit l'autre avec du gaz d'éclairage bien desséché , on fait agir la lampe, et, à l'aide du rhéostat, on amène l'aiguille au zéro. L'équilibre établi, on masque la lampe à l'aide d'un écran demi-cylindrique. On fait le vide dans le tube primitivement plein, on remplit l'autre de gaz, on enlève l'écran, et l'aiguille se met en marche. La déviation s'élève facilement à plusieurs degrés et peut être rendue très-visible en projection. » Le procédé différentiel s'applique de lui-même à l'étude des rotations que le plan de polarisation d'un rayon de chaleur éprouve sous l'action d'une substance même fort peu active. On bifurque le ravon polarisé par un spath dont la section principale est à 45 degrés du plan de polarisation primitif. Les deux images sont alors de même intensité ; l'une tombe sur la première pile de l'appareil, la seconde sur l'autre; on amène l'aiguille au zéro. Si alors on dévie le plan de polarisation primitif d'un nombre de degrés très-petit, a par exemple, il s'établit entre les deux images primiti- vement égales entre elles et à I une différence dont la mesure est I [ sin- (45 + a) — cos- (45 + a)] = 14 sin- 45 sin a cos a = I sinaa. La déviation correspondante pourra être encore très-appréciable, tandis que, même avec un galvanomètre plus sensible, l'effet produit par la réap- 90.. ( 68o ) parition de l'image éteinte n'eût conduit qu'à un résultat beaucoup plus faible. » Ajoutons que si, à l'aide d'une lame ou d'un tube compensateur dont on puisse facilement évaluer l'action, on fait disparaître la déviation diffé- rentielle dont nous venons de calculer la valeur relative, on aura par cela même la valeur de la rotation primitivement produite. M Je demande encore à l'Académie de lui conuuiuuquer les essais que j'ai faits pour transporter dans le domaine de la chaleur rayonnante une belle expérience d'optique imaginée par Biot. » Lorsqu'un rayon de lumière polarisée rectilignement, dans lequel, par exemple, les vibrations soient verticales, traverse, normalement à l'une de ses larges faces, une lame de verre non trempé et convenablement inclinée, il n'en résulte aucun effet spécial. Si, à la sortie de la lame, le rayon est transmis à travers un spath dont la section soit parallèle au plan de polari- sation primitif, il se réfracte tout entier ordinairement, l'image extraordi- naire est nulle; mais alors si l'on fait vibrer la verge longitudinalement, et si le rayon la traverse dans le voisinage d'un noeuil, l'image extraordi- naire reparaît tant que dure le mouvement vibratoire. Je me suis assuré que, dans ces conditions, l'action calorifique de l'image qui renaît peut être aussi rendue sensible. 1) L'expérience se fait très-bien au soleil. Elle peut se faire aussi à la lampe électrique, et même avec le rayonnement de la craie incandescente. Mais on la reproduit très-commodément encore lorsqu'on opère d'une façon analogue à celle que nous avons indiquée plus haut, c'est-à-dire lorsqu'on emploie la vibration de la lame, non plus à faire reparaître l'action d'un faisceau primitivement éteint, mais à faire naître une différence d'intensité entre deux rayonnements dont les actions sur les piles de l'appareil diffé- rentiel avaient d'abord été amenées à l'égalité. » Qu'il me soit permis, en terminant cette Note, de remercier M. Ruhm- korff de l'obligeance avec laquelle il a bien voulu mettre à ma disposition, pour les expériences que je viens de décrire, un rhéomètre à deux fils de très-grande sensibilité. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la coriamyrline el ses dérivés. Mémoire de M. J. RiBAN, présenté par M. Dumas. [Extrait par l'auteur. (Deuxième partie.)] « La coriamyrline, dont j'ai déjà donné le mode de préparation et les ( 68i ) propriétés physiques (i), est une matière neutre, ne saturant pas les acides, ne précipitant pas le bichlorure de platine et l'acide phosplio-molybdique. Elle ne contient pas d'azote et la synaptase n'agit pas sur elle. Sa composi- tion : G"H'^Ô'"* ou ^"'H^Ô"' (2) est déduite de la composition centési- male de la substance et des produits que je vais faire connaître. J'adopterai la dernière formule, quoiqu'elle s'accorde moins bien que la première avec les résultats de la composition centésimale delà coriamyrtiiie. » I. o^^SoG de substance ont donné o°%7i7 d'acide carbonique et o^'', 179 d'eau. » II. os^SSaS ont produit o°%8285 d'acide carbonique et o^\2i\ d'eau. » III. oS%4oi 5 de coriamyrtine très-pure ayant subi cinq cristallisations dans l'alcool ont fourni oS'',f)46 fl'^t^ide carbonique et o^%238 d'eau, d'où : I. 11. III. Calculé. Carbone 68,9 64,1 64,2 64,7 Hydrogène 6,5 fi, 6 6,6 6,5 Oxygène » " " » » Le brome peut se substituer à l'hydrogène de la coriamyrtine. Il suffit, pour obtenir ce composé, d'ajouter, goutte à goutte, du brome à de la substance délayée dans do l'alcool froid, jusqu'à ce que la liqueur possède une teinte jaunepersistante. On jette alors la bouillie sur un filtre, on la lave à l'eau froide pour la débarrasser de l'acide bromhydrique, puis ou la dis- sout dans l'alcool bouillant. Ce liquide abandonne par refroidissement de belles aiguilles de coriamyrtine dibromée €'"'H''Br-0"'. Cette substance est anhydre, elle est peu soluble dans l'eau froide et très-soluble dans l'alcool bouillant. Sa saveur es! extrêmement amère. » I. oS'', 35 7 de composé brome ont donné oS',658 d'acide carbonique et o^'',i62 d'eau. » II. 05^,6525 de matière ont fourni oS'^,8285 d'acide carbonique et oS^iqSS d'ean. » oS^Sgô donnent oB',3i/| de bromure d'argent; o^'^CgS de la même substance donnent oS'',365 de bromure d'argent. (i) Comptes rendus, séance du 17 septembre, p. 476. (2) G = i2, H=i, ©=zi6, Ua" = i37. ( 68a ) 1. II. Calculé. Carbone 5o,3 5o,3 5o,4 Hydrogène 5,o 4»^ 4»^ Brome 22,4 23,3 22,4 Oxygène » • » » Le composé chloré se prépare de tnéme, avec cette différence qu'il faut faire passer le courant gazeux dans un mélange de substance. La matière bien cristallisée que l'on obtient alors n'est qu'un mélange de composés chlorés isomorphes, qu'il est impossible de séparer par des cristallisations successives. » Action des bases. — La plupart des bases attaquent la coriamyrtine eu présence de l'eau; avec la potasse et la soude, on n'obtient que des produits bruns; mais, sous l'influence de bases moins énergiques, baryte ou chaux, la coriamyrtine s'assimile les éléments de 5 molécules d'eau et donne nais- sance à un acide qui reste couibiné à la substance alcaline. Pour préparer ces combinaisons, on chauffe à loo degrés la coriamyrtine en présence de l'eau avec un excès d'hydrates de baryte ou de chaux. Il est bon d'opé- rer dans un vase plein d'hydrogène. Au bout de deux heures, l'action est généralement terminée. Il suffit de se débarrasser de l'excès de base par un courant d'acide carbonique, de chauffer ensuite pendant longtemps pour transformer les bicarbonates en carbonates neutres que l'on sépare par filtration. Il ne reste plus qu'à évaporer au bain-niarie. On obtient de la sorte une masse cassante, friable, de couleur fauve, que l'on lave à l'éther pour la débarrasser de la coriamyrtine non attaquée. » Ces sels ont pour formule €"'H*''Ba"Ô"' et G'OH'" Ca"0'% et se for- ment en vertu de l'équation suivante : » Le composé de baryte a été brûlé par du chromate de potasse. » I. o8',3895de cette substance donnent o^^GS^ d'acide carbonique et oK',2o:i d'eau; o''''',5o,') fournissent oS'',i435 de sulfate de baryte. » II. o^', 439 de la même substance donnent o^','j26 d'acide carbonique et o^"^, 2295 d'eau; o^^^SgO donnent o^^iôg de sulfate de baryte. » D'autre part, ot-'^Goo et o^'^,6225 provenant d'une autre préparation de composé barytique ont donné o^', 177 et oS',i8i5 de sullate de baryte. ( 683 ) I. II. Calcul. Carbone 44 >6 45î' " » 4^1' Hyilio{;one 5,8 5,8 » » 5,7 Baryum i6,6 i6,6 17,4 17,1 17,1 Oxygène » ■■ • » » » Le sel de chaux a été brûlé dans une nacelle, au milieu d'un courant d'oxygène. » I. oB^ôiô de ce corps donnent : acide carbonique total, jf^'jiSSS; eau, o^', 369; sulfaté de chaux, oS"', laôS. » II. oK^SSoT) donnent : acide carbonique total, iS'',o75; eau, of'%3445; sulfate de chaux, 0°'', i i45. I. II. Calcul. Carbone 5o,4 5o,5 5i,3 Hydrogène 6,6 6,6 6,5 Calcium 6,0 5,8 5,7 Oxygène » » » » Les composés ainsi obtenus sont hygrométriques, très-solubies dans l'eau, peu solublcs dans l'alcool froid, insolubles dans l'étber. Ils ne pos- sèdent pas la saveur amère de la coriamyrtine qui leur a donné nai.ssance. Si on les traite par les acides sulfurique ou oxalique, on met à nu l'acide libre, que l'on obtiendra à l'état amorphe par l'évaporation de la liqueur. Sa solution aqueuse décompose, avec effervescence, les carbonates de ba- ryte ou de chaux, et régénère les sels solubles d'où il est extrait. La litharge, en présence de l'eau et en vase clos, est aussi susceptible d'attaquer la coriamyrtine; au bout de cinquante heures de chauffe environ, on constate la formation d'un sel de plomb soluble possédant, à l'état sec, les carac- tères extérieurs des composés de baryte ou de chaux. » Action des acides. — L'acide sulfurique concentré dissout la coriamyr- tine et la noircit. L'acide nitrique fumant donne un dérivé nitré. Il faut, pour obtenir ce composé, traiter, dans un mortier bien refroidi, In coria- myrtine en poudre par l'acide nitrique fumant ajouté goutte à goutte; en versant la masse liquide dans une grande quantité d'eau, on obtient un précipité blanc qu'il suffit de laver à l'eau froide. Ce composé est amorphe et déflagre quand on le chauffe; il n'a pu être analysé à cause de la faible quantité qu'on en obtient, c'est-à-dire —^ environ du poids de la matière employée. » L'acide chlorhydrique gazeux et sec n'attaque pas la coriamyrtine, ( 684 ) même à loo degrés. Ses solutions aqueuses étendues la décomposent d'une façon très-complexe, en donnant au moins trois corps nouveaux. En effet, si l'on traite à loo degrés de la coriamyrtine par de l'eau contenant 2 à 3 pour 100 de gaz chlorhydrique, on voit, au bout de quelque temps, la solution se troubler et déposer des flocons jaunes. Après cinq à six heures, la réaction est terminée et l'on obtient : 1° une matière jaune, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'élher; 1° une liquein- surnageante réduisant le réactif cupro-potassique (cette réduction ne |)araît pas due à de la glucose), contenant au moins deux corps solubles dans l'eau et l'al- cool, mais l'un d'eux est insoluble dans l'éther. Ces composés sont amorphes et résineux; la difficulté de les séparer rigoureusement ne me permet pas d'en donner des analyses. » L'acide acétique anhydre et la coriamyrtine s'unissent directement, sans élimination d'eau, si on les chauffe en vase clos à la température de i4o degrés, pendant une heure environ, suivant la méthode de M. Schût- zenberger. On jette la masse dans l'eau pour se débarrasser de l'excès d'a- cide acétique; le corps qui était d'abord mou finit par se réduire en poudre au sein du liquide. On n'a plus qu'à le laver à l'eau froide jusqu'à cessation de réaction acide, puis à le dissoudre dans l'alcool. On dessèche la matière à 100 degrés dans le vide, pour la débarrasser d'une petite quantité d'eau qu'elle retient énergiquement. La substance ainsi obtenue est alors trans- parente, presque incolore, cassante, très-amère, fusible au-dessous de 100 degrés, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool. Elle correspond à la formule G" H" 0'% qui est celle d'une coriamyrtine hexacétique com- binée à de l'eau, et se forme eu vertu de l'équation suivante : ^30 fjse O'" + 3 j ^ '^ \ 0 = G''- H" 0 '^ = G" W ( G' H' O )« 0'«, 3 H'O. » L oS'',275 de composé acétique ont produit o^-'^SSgS d'acide carbo- nique et o^', i525 d'eau. » IL 08'', 4i^6 donnent 1 «',041 d'acide carjionique et oS', 2795 d'eau. » D'autre part, iC, iiG de la même matière, saponifiés par la soude caustique, fournissent oi!', 3825 d'acide acétique anhydre ; d'où l'on dé- duit : I. H. Culcul. Carbone 58,5 58,4 58,5 Hydrogùue 6,2 6,4 6,3 Oxygène >» » » Acide acétique anhydre. . 34,3 » 35,5 ( C85 ) » L'aci'ie ;icétique cristallisnble réagit sur la coiiamx rtinc on doiiiiant un composé semblable. V CfS expériences, entreprises au laboratoire de M. Bécbamp, ont été terminées dans le laboratoire de .M. Balanl, an Collège de France. » ALGÈBKE. — Sur une classe de résolvantes de réquation du cinquième deqré. Note de M. Bkioschi, présentée par i\l. Hermiîe. " Daiis mon Mémoire sur la méthode de M. Ivronecker pour \;\ réso- Inlion de l'équatior. du cinquième degré, j'ai tlémontré qu'en désignant \ydv (p (.ï'o, X,, a'.,, .Tj , x^) une fonction cyclique des racines d'une équa- tion du cinquième degré (<7o, rt,, rt,, rt3, a.,, r/5) (,r, i)' = o, fonction qui se rc[)roduit, changée de signe, lorsqu'on opère sur tllc avec la substitution ( . J, si l'on pose où le signe ^ représente la somme des fonctions 0, '^0, œ,, . . . , ç^ , qu'on obtient en effectuant siu' la prennère ç les substitutions ( ., ^ j, s étant = 0, ! , 2, 3, 4 j et GJ = - (\/5 — 1)' on a ce résultai cjue l'e: pression z, et les cinq autres qu'on en déduit parla snbsîitution précédente ( ^ j» sont les racines d'une équation ayant le mèu:e groupe cpie réqur.tion mo- dulaire du sixième degré. » J'ai considéré aussi, tlans le travail eiié, nue fonction '^ jjarticnlière, c'est-à-dire la fonction V = al (.:r„ — jc,) (j;-2 — jc^) (.r, — jc,) {.t, — x,) {x^ ~ a-„ ) = al (024 1 3), et j'ai calculé les coefficients tle l'équation i\u sixièine degré ijui .sont des invariants île l'éqnaîion doin)ée. En posant u = al (01 234), ''" obtient, an moyen de la substitution ci-dessus, les deux systèmes de îonctions : ( « = '^u(o'234), u„~ al[o'i[\\-2), /.', = nf, (14023), ( 7^2 = '^'0 ( '^^ ' ^^ "■■) ''a = ^'» (-^ ' '•^4'^)) '<■, '^ "l (4^30 l) ; ( " =«o(o'^4'3), ('„ = rtf, (o423i), e, = «2 1^10342), ( i', = «2 (2i4o3), v.,^al{^20\^), v,=-- allk'^iio). C. R., iSlîS, î""- St-mcslie. (T. I.XUI, N" 17.) <")! ( 686 ) » (les toiictioiis ont des propriétés reinarqiidbles que je ne ferai que citer, leui' déiuonstratioii étant très-facile. J'observerai aupar.ivant que les deux identités V« = 2 ^i< -h i'), ^ P = 7.11 donnent lieu chacune à cinq autres, en effectuant sur elle la substitu- tion („ )■ Ensuite, en désignant par d* la racine carrée du discrimi- nant, c'est-à-dire en posant ù = al ( >•„ — .r,) (jTo — x.) {x„ — .z-j) (j?„ — or,) X (x, — oc.,) (x, — .x-j) (.r, — X,) [x, — x^) [x., — X,) ix^ — x^), on vérifiera immédiatement les relations suivantes : HV =:«„('„=... t= M, K>^ z=z — (?, «M„ ?/, II., u^ U^ = \">\ W, \>i l'a f 4 = — <^' ; enfin on démontrera facilement l'identité M«„ Uf l'„ i^, »', et les analogues pour toutes les combinaisons trois à trois des expres- sions M, V. » Je citerai encore les cinq relations qu'on déduit de |iar la substitution ( J, et les ciiu| fonctions r,,, ),, ..., l^ qu'on ob- tient également de et qui sont les racines de l'équation du cinquième degré, considérée par M. Hermite dans une Lettre à M. Borcliartlt sur l'invariant du dix-huitième degré. » Cela posé, les sommes des produits trois à trois des expressions u et des expressions u poinront s'écrire : + t^ f l»,, t', + f 0 l'. + t'o t'a -hi^^,^J,-h^•, i', -h i', i'i -+- i', i'4 + i'o ''3 + ^'2 ''4 -^^a^'t) OU 2 ^« ~ " ) ~ 2"' "^ "^ ~^ Z^' \ ^^ ~ '' ) ~ 2''" "^ ''" ( 687 ) Mais en posant h — i" [4 {(t^a^ — /ia,a3 -h '5nl)(n,a^ — Ixo^a,, + 'in'l) invariant du quatrième degré de l'équation donnée^ à nn facteur numé- rique prés, on trouve ^,r- --= h- 3â, 2'" = /' + ''^-^ en conséquence l'expression ci-dessus deviendra P = ;/^ + 1-' _ i (^ 4- 5t?)« - ^ {h + 3(?J i: Or, avant identiquement 5;"" = ;5;"2""-;(2«)" + 3''. on déduira des relations précédentes : 2«' = — n' - v' -i-l[h-3â)n ^^[/,-â)v, ^i>' = - n' -+- 3i'' -h~{/i -hO^)u~^{h-h 3â} V, ainsi que celles qu'on obtiendra parla substitution ( ^ » D'une manière analogue, en observant que et que par les propriétés exposées on démontre que la somme des |5roduits cinq à cinq des quantités u est égale a -iâ-n, et la somme analogue des quantités v est égale à 2c?^(« + t^), on vérifiera facilement les relations + I (//- 3 d*)(/î -(?).', 91.. ( 688 ) Enfin, si l'on désigne par k l'invariant du douzième degré qui s'obtient en sommant les produits trois à trois des carrés des fonctions u ou i», on a cette conséquence que les quantités u, «ovi "i sont les racines de l'équa- tion » En ninlliplia»)! cotte équation \y,\\' f'^, on obtient celle dont les lacines sont i', l'n,- •, '\, c'esî-à-dire 4,<-^ _ ,;/; ^. 3^) „'" + l^- [(/? + âf + ,\r\ v' - kv' + -{[h - (?)- -h /,o'^]o'^'-('' - {h + 3o'*) supérieures la cinquième peu%ent s'exprimer linéairement par les fonciions;^, v, lâ^ i''; li" , v'^. i'ar consé([uent, si l'on veut considérer le s\stème des résolvantes de l'équation du cinquième degré, dont les racines sont des fonctions linéaires des expressions .v, v et de leins puissances impaires, on poui-ra poser avec la pUis grande généralité y = au^ + hv'^ + cià -f- (Iv^ + i^u + fv , II, h, c,... étant des coefficients indéterminés. « Cette Note atteignant déjà les limites réglementaires, je compte en présenter la suite à l'Académie dans la séance prochaine. » ( (J89 ) PALÉONTOLOGIE. — Sur l(i dtcouverle d'ossements humains fossiles dans le Ichin alpin de la vallée du Rhin à Eguisheim , près Calmar. Note de M. Fatdel, présentée par M. d'Arohiac. (Extrait.) « Il n'est aucun doute possible sur la nature géologique du terrain qui renferme les fossiles dont nous allons parler. » Sa situation stratigraphique est exactement celle qui caractérise le lehm d'Alsace, formant la partie supérieure des dépôts diluviens et consti- tuant, au pied des Vosges, des collines qui s'abaissent en pente douce \trs la plaine. » Sa constitution physique ne diffère en rien de celle que tous les auteurs attribuent au lehm ; c'est un dépôt marno-sableux, fin, de couleur gris- jaunâtre, se réduisant facilement en poussière loisqu'il est sec, tachant les doigts, formé d'un mélange intuiie d'argile, de sable fin et de carbonate de chaux. Il renferme vers le haut quelques rares galets de quartzite, tous de petite dimension : du reste, il est parfaitement homogène, sans indice de stratification, se coupant aisément au couteau, mais tellement cohérent, qu'on y taille de vastes galeries ([ui se soutiennent sans aucune espèce de revêtement intérieur ni de supports en maçonnerie. » J'ai examiné ce dépôt dans toutes les galeries ainsi que dans les carrières exploitées vers le haut de la colline : il est partout le même. Il renferme assez abondamment ces concrétions calcaires mamelonnées qui sont parti- culières au lehm et qu'on appelle dans le pays Kupslein ou Puppeleslein [pierres en J or nie de petites poupées). Enfin j'y ai recueilli en grand nombre les coquilles fossiles caracléristicpies du lehm : Hélix hispida. Lin. [H, ple- beia. Drap.), Papa muscorum. Drap., Succinea ohlonqa, Drap. {S. elongata, Braun. ). )) Les ossements fossiles d'animaux recueillis à Eguisheim appartiennent pour la plupart à un Cerf d'assez grande taille, dont je n'ai pu déterminer l'espèce. Ce sont : un métatarsien, deux portions de fémur, un bassin presque complet, une côte, de nombreux fragments d'une tète, et notam- ment un frontal presque entier, mesurant transversalement i8 centimètres entre la naissance des cornes qui malheureusement n'ont pas été trou- vées. » A la base du dépôt, on a rencontré une belle molaire cVEIephas prirni- (jenius, un fragment d'os long indéterminable et la moitié inférieure d'un métatarsien de Bœuf [Bos priscus). ( 690 ) » Près de la ville de Tùrckheim, à deux lieues environ d'Eguisheini, diuis une couche de Lehm analogue à celle qui nous occupe ici, on a découvert récemment des molaires de Cheval de petite taille et un métatarsien complet et parfaitement conservé que M. Schimper, de Strasbourg, attribue au Biso}i . » Tous ces os paraissent avoir perdu presque complètement leiu- matière organique : leur texture est crayeuse, leur couleur blanche, ils happent fortement à la langue. » Les os humains provenant du même dépôt consistent en un frontal et un pariétal droit, tous deux presque entiers, pouvant s'adapter en partie l'un à l'autre et ajjpartenant au même crâne. Ils ont été trouvés ensemble et étaient complètement enclavés dans le lehm encore adhèrent à leur sur- face. Ils happent à la langue, présentent la même coloration blanche que les ossements d'animaux,et paraissent avoir subi des altérations identiques de texture et de com|)osition. Leur développement, leur forme et l'ossifi- cation prononcée des sutures prouveraient qu'ils proviennent d'tui sujet adulte et de taille moyenne. » Le pariétal ne présente rien de particulier, sinon qu'une portion de son bord antéro-supérieur avec la suture coronale correspondante a été détachée et est restée intimement soudée au frontal. Celui-ci possède éga- lement des dimensions normales moyennes, cependant il offre quelques particularités dignes d'être notées. Les arcades sourcilières sont assez sail- lantes. La dépression entre la bosse frontale et les saillies soiu'cilières est assez fortement accentuée. Les sinus frontaux sont très-vastes. Cette saillie des arcades soiu'cilières fait paraître le front plus déprimé qu'il ne l'est réellement : il ne m'a pas été possible de mesurer l'angle facial, qui peut être évalué approximativement à 65 degrés. Enfin, en réunissant les deux os, la forme générale du crâne, autant qu'il est permis d'en juger d'après des débris si incomplets, paraît être allongée d'avant en ari'ière, un peu déprimée latéralement, et se rapporterait au type dolicliocèphale. » Il est à remarquer que la saillie des arcades sourcilières et le dévelop- pement des sinus frontaux ont également été observés sur les crânes de la caverne d'Engis près de Liège, de Néanderthal près Dusseldorf, et sur l'un des crânes des tumulus de Borreby en Danemark. » Conclusions. — D'après l'ensemble des faits qui viennent d'être énon- cés, on pourra sans doute admettre les propositions suivantes : » 1° Le dépôt qui recouvre la colline de Biihl à Eguisheim est bien po- sitivement le lehm alpin de la vallée du Rhin. ( 691 ) » 1° c'est dft ce terrain en place, intact et non remanié, qu'ont été extraits les ossements fossiles d'animaux, ainsi que les débris humains. u 3" Les uns et les autres ont subi les mêmes altérations de texture et de composition : ils se trouvent, sous tous les rapports, dans des conditions absolument identiques. » Si ces données sont exactes, on pourra en conclure que les os humains ainsi que les ossements d'animaux quaternaires qui les accompagnent, ont été ou bien enfouis ensemble sur place, dans le limon qui forme aujour- d'hui le lehm, ou bien entraînés ensemble de plus loin par les courants diluviens. L'homme aurait donc vécu en Alsace, ou dans la vallée supérieure du Rhin, à l'époque où le lehm s'est déposé, et y aurait été contemporain du Cerf fossile, duBison^du Mammouth et autres animaux de l'époque quater- naire. Enfin, l'apparition de l'homme dans notre contréeaurail été antérieiue à certains mouvements du sol survenus après le dépôt du diluvium, et qui ont achevé de donner au pays son relief actuel. En effet, des mouvements d'exhaussement comprenant toute la série diluvienne ont dû être admis par M. J. Kœchlin-Schlumberger, de Mulhouse, et par M. Albert Millier, de Bâie, pour expliquer l'altitude de certaines couches quaternaires du Sundgati et de la partie méridionale de la vallée du Rhin qui touche au Jura. » Il est incontestable qu'un fait isolé n'a qu'une valeur bien relative, surtout dans une question aussi difficile que celle de l'ancienneté de l'homme. Aussi est-ce avec une entière réserve que j'ai indiqué les déduc- tions théoriques qui m'ont paru ressortir de cette observation. Mon princi- pal but était de donner connaissance d'un fait nouveau pour la géologie de l'Alsace, et d'éveiller l'attention des observateurs sur les découvertes que le mèrae terrain pourra fournir dans la suite. Je laisse à d'autres, plus auto- risés, le soin d'apprécier ce fait à sa juste valeur, et d'en tirer des consé- quences positives, s'il y a lieu. Toutes les pièces qui s'y rapportent ont été déposées à cet elfet au Musée de la Société d'Histoire naturelle de Colmar, et seront soumises avec empressement à l'examen des personnes que cette question pourrait intéresser. » M. d'Archiac, en présentant cette Note, met sous les yeux de l'Acadéinie le plan et le profil géologiques de la localité décrite par M. Faudel, avec l'indication de la place où les divers os ont été rencontrés, ainsi que le dessin des deux portions de crâne humain. « M. Chevreil, après avoir entendu l'exposé, fait par M. d'Archiac, du ( ^9-^ ) contenu de la Note de M. Faiulel, demande si les os Iniinnius ont été soumis, non à une analyse chimique, nuiis à la simple éprouve de l'acide cldorliv- drique; d'après la réponse négative, M. Clievrenl insiste sur l'importance de cet essai, pour la question soulevée de l'époque à laquelle l'homnie a paru stu- !a terre. >i 11 ajoute qu'après avoir examiné un assez grand nombre d'os, tjonjos- siles, mais trouvés dans des sépultines très-anciennes de la vallée de la Seine, il a été frappé de la i-essemblancc extérieure de la plupart de ces os avec des os fossiles; après les avoir plongés dans l'acide clilorhydrique à 6 degrés, il a vu avec surprise qu'ils laissaient un tissu organique rappcUinl la forme de l'os mis en expérience, comme s'il se fût agi d'un os frais. De là cette conséquence, que Vépreuve de l'acide chlorhydrique à G degrés est iiéccs- snire pour juger de lu proportion de matière organique que peut contenir encore un os trouvé dans la terre. » M. Chevreul attribue une grande influence à la matit^re du sol qui est en contact immédiat avec l'os, suivant que celle-ci est [)ropre à recevoir pai' imbibition la matière grasse et même la matière aqueuse de l'os frais : M. Chevreul a en effet reconnu, après un grand nombre d'ol)servations, que s'il existe des os qui ont perdu beaucoup de leur matière organique, parce que, malgré leia* enfouissement, ils ont été exposés aux actions alté- rantes de l'air et de l'eau dans des terrains perméables à ces agents, un grand nombre n'ont éprouvé dans des teri'ains différents qu'un changement superficiel; ce changement peut se borner, pour ainsi dire, à une action a imbibition ayant pour effet, sinon toujours, L\\t moins souvent, de conser- ver la plus grande partie de la inatière organique non imbibée. » CHiMll!: ANIMALE. — Analyse du lait de chatte; par M. A. Co.mmaille. •< Ce lait, que je devrais plutôt désigner sous le nom de colostruiu, puisque la traite eut lieu vingt quatre heures seulement après le [lart, était légèrement acide luie demi-heme après qu'il fut recueilli. Sou aspect ne pré:-.enlait rien d'anormal. )i J'ai suivi le procédé tl analyse que nous avons fait connaître, M. Millon et moi [Comptes rendus, séance du 22 août 1864). » Cette analyse déuioulre une lois de plus la bonté dece procéih-, puisque j'ai pu la faire complète avec six centimètres cubes de lait, quantité totale que j'ai pu me piocui'cr. (693 ) » Un litre de lait contenait : «■■ Beurre 33,33 Caséine 3 1 , 1 7 Lactalburaine ^9,64 Lacioprotéine 4 '^7 Lactose et acides organiques 49> ' ' Cendres 5 ,85 i83,77 ce qui fait de ce lait un aliment très-substantiel, riche en matières albu- minoïdes. Et, même en supprimant la lactalbuniine, caractéristique du colostrum à ce*te dose, le poids du betirre, de la caséine et du sucre consti- tuerait encore lui lait de bonne qualité, s'éloignant surtout de celui de chienne, en ce que celui-ci ne renferme que des traces de lactose. » La chatte était nourrie presque exclusivement à la viande. » PHYSloI.OGlli. — Note sur le sié(je du parasite dans la maladie du ver à soie appelée pébrine, et sur la théorie du traitement de cette maladie, en réponse à une Note de M. Joly, du i[\ septembre; par M. A. Béchamp. (Extrait.) (' Quand je me suis occupé d'expériences relatives à la nature de la pébrine, je n'ai eu d'autre but que d'apporter le tribut désintéressé de mes efforts à la solution d'un problème encore fort obscur. J'accorde volontiers que, malgré les faits que j'ai annoncés, nous ne savons rien, ni sur l'oiigine du corpuscule vibrant (i), ni sur sa nature, ni sur celle de la maladie des vers chez qui on le rencontre. Mais toujours faut-il que l'on ne passe pas sous silence celles de ces expériences qui paraissent éclairer le mjstère; que l'on ne donne pas un sens exclusif à l'une, en écartant systématique- ment, en quelque sorte, les autres. » Pour comprendre ma pensée, on n'avait qu'à réfléchir un instant sur l'énoncé de la quatrième partie du problème que je m'étais proposé de résoudre : La nature du parasite étant connue, explicpier comment il envahit la chenille, la chrysalide et le papillon, voire même l'œuf. (i) Dire que le corpuscule vibrant vient des débris des vers et des papillons, ou de leurs déjections, ou des poussières des maj^nanerios qui en proviennent, c'est ne rien expliquer. On fait un cercle vicieux, car c'est l'aire venir le parasite du papillon pour le faire retourner à la chenille. Là n'est certainement pas l'origine première de ce corpuscule dans le ver pébrine : cette cause peut s'ajouter à la cause initiale, aggraver le mal, et c'est tout. G. K., 1S66, ■2""' Semestre, (T. LXIII, N» 17.) 02 ( 694 ) » C'est clans cette succession que gît la signification de mon travail. Celle rédaction montre que j'admettais à priori que la chenille était d'abord atteinte, puis la chrysalide, jjiiis le pa])illon, puis l'œuf. Mais on sait que, pour arriver à la solution de ce genre de problèmes, on ne peut pas tou- joiM's suivre l'ordre logique que l'esprit a conçu, et que l'on n'expose pas non plus toujours les résiUtals dans cet ordre, si ce n'est dans le travail défi- nitif. Si l'on avait attendu la publication de mon Mémoire, que j'avais annoncée, on aurait pu juger l'ensemble de la théorie, au lieu de s'attaquer à des points de détail que l'on a mal interprétés, et je ne me serais pas trouvé dans la nécessité de fatiguer l'Académie d'explications superflues selon moi. Mais j'espère qu'elle me pardonnera en considéiation de ma bonne volonté et aussi de l'importance du sujet. » Si je n'ai publié mes expériences sur la nature du corpuscule vibrant qu'après avoir publié celles qui déterminent son siège initial, ce n'est pas que je ne fusse déjà fixé sur sa nature végétale, mais uniquement parce que je voidais contrôler les faits qui sont contenus dans la Note que j'ai eu l'honneur d'envoyer à l'Académie huit jours après et qui se trouve au Compte rendu du 27 août. Si dans la Note du i3 aoiàt, attaquée par M. Joly, j'ai commencé par dire que j'étais arrivé, comme M. de Monchy, à la con- viction que les corpuscules vibrants ont pour siège initial l'extérieur de l'œuf et du ver (non pas « ou du ver, » comme M. Joly me le fait dire), c'est qu'en effet les circonstances ont été telles, que j'ai d'abord examiné des œufs; mais en même temps je parle des corpuscules qui sont sur les vers, et M. Joly n'en dit pas un mot; pourtant je mettais au moins autant d'im- portance à signaler le fait (il est répété trois fois ensuite) que, chez les vers de la première observation, il y avait des corpuscules extérieurs et point d'intérieurs. Plus tard, en examinant d'autres lots d'œufs et de vers, nous avons vu qu'après le lavage des œufs et des vers on pouvait trouver des corpuscules en écrasant l'œuf et en piquant" le ver. Il faut, pour juger un travail, s'attacher à l'ensemble. Or l'ensemble est le suivant [voir la Note du i3 août) : >• Il y a des corpuscules sur l'œuf et point dans son intérieur ; » Il y a des corpuscules sur l'œuf, il peut aussi y eu avoir dans l'inté- rieur (1) ; (l) J'ai l'Iioniieur dv coii)imini> C'est peut-être ici le lieu d'exposer la théorie du traitement qne je propose pour la guérison de la pébrine, et de rappeler un travail commu- niqué à l'Académie par M. Masse. » J'ai déjà eu souvent l'occasion de rappeler que la créosote s'oppose, dans les milieux fermentescibles, au développement des germes des fer- ments organisés, et n'empêche pas ceux qui sont adultes de continuer de vivre, d'opérer la fermentation et de se propager. D'autres savants se sont servis de l'acide phénique. » M. Masse, dans la clinique chirurgicale de Montpellier (service de M. Bouisson), ayant eu l'occasion de voir plusieurs cas de sycosis jinrasi^ taire, et de constater dans le bulbe des poils la présence du Microsporon mentacjroj)liyles, eut l'idée de guérir le mal par l'emploi de la créosote. Ce Microsporon est un ferment pathologique; d'après la théorie ci-dessus, il ne devait pas être tué immédiatement par la créosote, puisqu'elle n'arrête pas une fermentation qui a conuuencé. Elle devait s'opposer au développe- ment ultérieur des spores, en créant dans les follicules pileux un terrain stérile dans lequel le cryptogame ne pourrait que s'épuiser et mourir. Le succès a couronné les prévisions de M. Masse. Le sycosis parasitaire a été guéri. J'ajoute maintenant qu'il n'est pas même nécessaire que la créosote soit versée dans le milieu fermentescible. Il suffit qne la liqueur fermentes- cible séjourne dans inie atmosphère créosotée pour que la fermentation ne s'établisse point, pourvu toutefois que cette liqueur ne contienne pas déjà un organisme développé et adulte. J'ai déjà dit ailleurs que cette théorie explique les ex|)ériences de Huber et de M. Chevreul qui ont vu les vapeurs tl'essence de térébenthine s'opposer à la germination des haricots dans une enceinte close. Sans coiuiaître ces expériences, j'avais dans les fermentations constaté les mêmes faits en employant la créosote. L'essence de térében- thine, la créosote, l'acide phénique, etc., remplissent, selon les cas, les mêmes indications. (697 ) » Celte théorie, fondée sur tant d'expériences, confirmée depuis i854 par tant d'expérimentateurs, je propose de l'appliquer au traitement de la pébrine. Ce que je viens de dire explique ma Note du 1 8 juin, dans laquelle se trouvent résumées les conclusions de mon travail tle cette année, et aussi de la fin de mon Mémoire. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE L'Académie a reçu, dans la séance du 22 octobre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Connaissance des Temps ou des mouvements célestes pour l'an 18(58, publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, octobre 18GG; in-8" cartonné. (Pré- senté par M. Mathieu.) Tivilé pratique des maladies de V utérus et de ses annexes, considérées prin- cipalement au point de vue du diagnostic et du traitement ; par M. A. COURTY. Paris, 1866; I vol. iti-8° avec figures. (Présenté par AL Velpeau.) Hygiène des grandes villes. Topographie et statisticpie médicales du départe- ment du Rhône et de la ville de Lyon ; par M\L M.-J. Marmy et F. QuESNOY. Lyon, 1866; in-8°. (Renvoyé au concours de Statistique de 1867.) (Pré- senté par M. Cloquet.) Théorie des surj aces polaires d'un plan; par M. Painvin. Lille, 1866; in-S". (Présenté par M. Chasles.) Recherche des j)oints à l'infini sur les surfaces algébriques; par M. Painvin. (Extrait du Journal de Mathématiques pures et appliquées.) (Présenté par M. Chasles.) Cours de Physique de L' Ecole Polytechnique; par M. J. Jamin. T. III, 2*^ fas- cicule : Optique. Paris, 1866; iu-8" avec figures. Paléontologie française ou Description des nnimaux invertéhrc's fossiles de la ( 698 ) France. Terrain crétacé, ai" livraison. Tertain jurassique, cf livraison. Paris, 1866; in-8° avec planches. (Présenté par !\T. d'Archiac.) Sixième Mémoire sur les Foraminifères du lias des départements de V Indre et de la Moselle; par M. O. TEnQUEM. Metz, 1866; hv. \n-S°. (Présenté par M.d'Arclnac.) Arithmotechnie ou l'Art de résoudre les problèmes sans le secours de l'Al- gèbre j)ar l'équation négative; parN. A. Vaucfieh. Bnénos-Aires, 1866; br. in- 12. Sur r identité de la chaleur et de la lumière; par M. Abria. Bordeanx, 1 86f); br. in-S". Observations sur la Note de M. Banilrimont intitulée : « De la non-identité de la chaleur et île In lumière » ; par M. Ap.ria. Bordeaux, i8(3G; br. in-8". Mémoires des concours et des savants étrangers, publiés par l'Académie royale de Médecine de Belgique, t. VI, i*""^ fascicule. Bruxelles, 1866; in-4°. Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, t. XYIll, 2* partie. Genève, 1866; in-4'' avec planches. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuch Dans la théorie importante de la mesure des surfaces planes, on con- sidère d'abord celles dont la comparaison peut être ramenée à la simple considération de l'égalité; ce sont celles qui sont terminées de toute part par des lignes droites. Comme elles sont déconiposables en triangles, leur mesure est ramenée à celle du triangle, qui se ramène elle-même à celle du parallélogramme, puis du rectangle, dont la mesure, au moyen du carré de l'unité de longueur, se ramène à la considération de l'égalité. » Mais si le contour de la figure plane a une partie courbe, la décompo- sition en triangles n'est plus possible, et l'on est obligé de recourir à d'au- tres méthodes. Cette nécessité s'est présentée dès les premiers éléments, lorsque l'on a cherché à mesurer la surface d'un cercle, ou seulement, ce qui est plus simple, à la comparer à celle d'un autre cercle. » C'est à cette occasion que les anciens géomètres ont conçu la première idée des limites, à laquelle ils ont appliqué la méthode de réduction à l'ab- surde, non pour découvrir, mais pour démontrer, sans crainte des objections des sophistes, les résultats qu'ils avaient obtenus certainement par les moyens plus simples employés par les modernes. » N(5us exposons avec le soin qu'elle mérite cette conception des anciens, ainsi que les simplifications qui y ont été apportées; et nous en fiiisons con- naître une autre due à Archimède, et qui est celle des infiniment petits. Elle est elle-même fondée sur celle des limites, et consiste à regarder les grandeurs, de quelque espèce qu'elles soient, comme limites de sommes de quantités indéfiniment décroissantes. Nous donnons plusieurs exemples de cette méthode, tirés des ouvrages d'Archimède; et nous exposons briève- ment les principes fondamentaux du calcul des infiniment petits, tels qu'ils sont formulés aujourd'hui. Ces principes sont si simples, et d'une applica- tion si générale, qu'il nous a paru indispensable de les faire entrer dans les ( lo6) premiers éléments de la science. Ils font ordinairement partie de ce qu'on nomme les Mathématiques transcendantes, et ont été longtemps enveloppés d'une certaine obscurité qui a contribué à leur faire donner ce titre pom- peux, qu'ils méritent si peu. Les Mathématiques avancées n'offrent de diffi- culté que dans les calculs et non dans les conceptions générales; et il est temps de faire entrer dans les éléments ce qui est simple et d'une applica- tion universelle. )) Le second volume de cet ouvrage traitera de V Application mutuelle de la science des nombres et de la science de l'étendue. » PHYSIQUE VÉGÉTALE. — Sur les fonctions des feuilles ; par M. Boussingault. [Extrait. Suite (i).] ACTION COMPARÉE DE LA I.UMlÈaF. SUR LES SURFACES OPPOSÉES d'uNE FEUILLE PLACÉE DAMS UN MÉLANGE d'aiR ATMOSPHÉRIQUE ET DE GAZ ACIDE CARBONIQUE, « La position qu'une feuille aérienne occupe sur la plante a depuis long- temps fixé l'attention des physiologistes. Le même côté du limbe est tou- jours tourné vers le ciel, et l'on sait, par les observations de Ch. Bonnet, que, si l'on dirige ce côté vers la terre, il ne tarde pas à reprendre sa situa- tion initiale. Cette face supérieure de la feuille, que, pour abréger, j'appel- lerai Ve7idroit, diffère d'ailleurs, par son aspect comme par sa conformation, de la face inférieure, de l'envers; généralement sa teinte verte est plus fon- cée ; l'épiderme, la cuticule dont elle est recouvert/î ont plus de consistance; les stomates y sont bien plus nombreux que sur la face opposée, où il arrive même qu'ils manquent entièrement. » Une feuille phanérogame est un réseau résultant de l'extension, de la ramification des nervures, et dont les alvéoles sont comblées par le paren- chyme. Tout le svstème est contenu entre le tissu épidermique, et la com- munication des cellules végétales avec l'air atmosphérique, avec le gaz acide carbonique, est favorisée par les stomates. C'est, à n'en pas douter, le rôle principal de ces ouvertures, de ces perforations. Il n'y a aucune raison pour leur assigner une autre fonction, puisque les phénomènes chimiques de la végétation, tels que la combustion du carbone pendant la nuit, la réduction de l'acide carbonique, la décomposition de I'imu pendant le jour, sont accomplis également par les parties vertes des végétaux aquatiques, (i) Voir Comptes rendus, t. LXI, p. 657. ( 707 ) bien qu'elles ne soient pas enveloppées d'une véritable cuticule. Je puis ajouter que l'épiderme des fruits verts et charnus n'a point de stomates, quoique, chimiquement, il se con)porte avec l'air et le gaz acide carbonique exactement comme les feuilles qui en sont pourvues. » Une fois admis, cependant, que les stomates facilitent l'accès de l'air dans le parenchyme, on doit se demander si, dans les feuilles aériennes, le côté du limbe où ces organes sont nombreux agit plus énergiquement sur l'atmosphère que l'autre côté. En d'autres termes, la question est de savoir si, dans les mêmes conditions d'intensité de lumière, de température, de constitution du milieu gazeux, l'endroit d'une feuille décompose, dans des temps égaux, plus d'acide carbonique, fixe plus de carbone que l'en- vers. Je ne connais, au reste, qu'un seul observateur qui s'en soit préoc- cupé sans la résoudre. Ingen-Housz crut avoir constaté que, lorsqu'elles sont plongées dans de l'eau de source, les feuilles des plantes fournissent un air plus pur ^ si le soleil donne sur leur surface vernissée^ que lorsque leur surface inférieure reçoit l'injhience directe du soleil {i\ L'éminent physicien fit des expériences comparatives sur le Rhus t/pliinium, sur des branches du Taxus baccala. Des feuilles de châtaignier sauvage , exposées au soleil pendant deux heures dans de l'eau de source, on obtint un peu plus d'air dans le vase qui contenait les feuilles disposées selon leur état naturel. Les observa- tions d'Ingen-Housz offrent d'ailleurs un intérêt historique; elles furent faites en 1780, à Passy, en présence de Benjamin Franklin. La conclusion en était évidemment prématurée : l'oxygène dégagé par une feuille placée dans une atmosphère gazeuse présente le même degré de pureté, quelle que soit la surface d'où il émane; et, quant à la différence de volume, ce n'est pas en faisant fonctionner une plante dans de l'eau de source qu'il est possible de la déterminer. » Pour constater comment se comporterait un seul côté du limbe d'une feuille que l'on exposerait au soleil dans un milieu gazeux renfermant de l'acide carbonique, il fallait nécessairement mettre le côté opposé à l'abri de la lumière. C'est ce que j'ai fait par deux moyens : 1° en collant, à l'aide d'une très-légère couche d'empois, sur l'une des faces de la feuille, une bande de papier noirci sur un côté, et absolument opaque, ainsi qu'on s'en assurait par un procédé 'photographique; 2° en prenant deux feuilles de mêmes dimensions dont on réunissait les surfaces similaires avec de la colle d'amidon , par exemple les surfaces supérieures, s'il s'agissait de faire fonc- (i) Ingen-Hodsz, Expériences sur les végétaux, t. II, p. igS. Paris, i^fi'- ( loS ) tionner seules les surfaces inférieures. Dans les deux cas les feuilles étaient préparées au moment où on allait les introduire dans les afipareils. )) Dans des recherches de ce genre, il convient d'opérer sur des feuilles de même surface; or, comme il faut, en outre, que les feuilles aient le même âge, la même teinte, et que, par conséquent, elles proviennent de la même branche, du même rameau, il n'est pas toujours possible d'en trouver de parfaitement semblables quant à la superficie. On est donc parfois obligé, quand on discute les résultats, de ramener les volumes d'oxygène dégagé par les feuilles à ce qu'ils auraient dû être si les surfaces eussent été égales. On fait ainsi cette supposition, énoncée par Théodore de Saussure, mais dont je n'ai vu nulle part la preuve dans ses Mémoires : que la quantité d'acide carbonique décomposée par une feuille exposée au soleil est pro- portionnelle à la surface et non pas à son volume (i). J'ai eu plusieurs fois l'occasion de reconnaître que les résultats généraux des observations sont bien dans ce sens; néanmoins j ai pensé qu'il ne serait pas superflu de faire une recherche spéciale. Expérience 1. » J'ai pris sur la même branche d'un laurier-rose deux feuilles sem- blables, ayant chacune une surface simple (2) de 3i centimètres carrés. L'une des feuilles A a été recouverte en partie, sur ses deux faces, par du papier noirci. cq Surface simple de la feuille 3i ,0 Surface recouverte to,o Surface accessible à la lumière ii ,0 )» L'autre feuille B n'a pas été recouverte. » Les deux feuilles ont été exposées à la lumière pendant huit heures, dans un mélange d'air atmosphérique et de gaz acide carbonique. » A. Avant l'exposition, l'atmosphère contenait : ce Acide, carbonique 35, l » Air atmosphérique 54,4 89^5 (i) Saussure, Recherches sur la r>cgétation. (2) Par surface simple j'entends la surface prise sur un seul côté du limbe. ( 709 ) » Après l'exposition : Acide carbonique absorbé 67 , i X retrouvé 22,4 » introduit 35, i » dccoiiiposé. 12,^ := oxygène. » B. Avant l'exposition, l'atmosphère contenait : ce Acide carbonique 36, 'j Air atmosphérique 54,2 90,9 » Après l'exposition : Acide carbonique absorbé 85, 1 » retrouvé 5,8 » introduit 36,7 » décomposé. ...... 3o,q = oxygène. )) D'après l'acitle carbonique décomposé par la feuille B, les 11 centi- mètres carrés de la feuille A auraient dû en décomposer io'^'',g; on a trouvé ce I centimètre carré de la feuille A a décomposé en huit heures. , . i ,00 de C0% I centimètre carré de la feuille B a décomposé en huit heures. . . i , i5 » » Ce résultat est assez satisfaisant, si l'on considère qu'une même feuille n'est pas homogène sur toute son étendue à cause du plus ou moins de dé- veloppement pris par les nervures. Aussi ai-je considéré qu'il était plus convenable de comparer la faculté décomposante de deux fetiilles similaires. Ejcpérienre II. » On a placé séparément dans un mélange d'air atmosphérique eî de gaz acide carbonique deux feuilles A et B de laurier-rose^ prises siu- le même rameau, et ayant chactuie une surface de 33 centimètres carrés. » Les appareils sont restés pendant neuf heures exposés à l'ombre, c'est- à-dire au nord d'iui bâtiment. r>a température était de 20 degrés. C. R., 1S6C, a'"» Semestre. (T. LXlll, N" 18.) 94 ( 7'o ) » Avant l'exposition, l'atmosphère contenait FEl'ILLES t> A B ce ce Acide carbonique 3o ,4 33 ,5 Air atmosphérique •''3,9 49> ' 84,3 82,6 » Après l'exposition : Acide carbonique absorbé 68,9 63,5 » retrouvé i5,4 '9»' i> introduit 3o,4 33,5 ï décomposé... i5,o '4î4 » C'est, à Yïï fl*" centimètre cube près, exactement le même volume de gaz acide carbonique décomposé par chacune des feuilles. » Lorsque les différences dans la surface des feuilles mises en expérience sont faibles, on voit que l'on peut, sans inconvénient, ramener à une sur- face commune le volume du gaz acide carbonique décomposé, en admet- tant que la décomposition est proportionnelle à la surface de la partie verte exposée à la lumière. Expérience III. » On détacha d'un rameau de laurier-rose trois feuilles similaires ayant chacime 3i centimètres carrés. » Sur l'endroit de A ou colla un papier noirci ; on en fît autant sur l'en- vers de B. La feuille C pouvait recevoir la liunière sur ses Aç\\x siufaces. M La dittérence de nuance siu" l'envers et l'endroit de ces feuilles était très-prononcée. En faisant usage des cercles chromatiques de M. Chevreul, j'ai trouvé : Pour l'envers : jaune vert 2 rabattu ;\ -^ de noir; Pour l'endroit : vert rabattu à ■— de noir. » Les feuilles ont été placées au soleil, pendant huit lieiu-es, dans im mélange d'air et de gaz acide carbonique, f^es trois ap|)arcils ('laient enfer- més dans une enceinte close par du verre dépoli. Le ciel était d'ime grande pureté. ( 7" ) » Avant l'exposition, l'atmosphère contenait ARC Envers exposé. Endroit exposé. Les deux surfaces exposées. Acide carbonique. . Air atmosphérique. » Après l'exposition : Acide carbonique absorbé . . » retrouvé. . . » introduit . . » décomposé . 37,2 54,0 59,6 3i,6 87,2 36,4 52,6 89,0 73,1 '5,9 36,4 29,5 53,4 82,9 80,7 2,2 29,5 5,6=;oxygène. 20,5 = oxygène. 27 ,3 = oxygène. » Ainsi, en huit heures, sous l'influence d'une vive lumière, en fonction- nant isolément, ce La surface inférieure (l'envers) de la feuille a décomposé. . 5,6 de gaz acide carbonique. La surface supérieure (l'endroit) a décomposé 20, 5 » Ensemble. . . 26, i » à peu de chose |)rès ce qu'ont décomposé l'envers et l'endroit d'une feuille similaire, les deux côtés du limbe fonctionnant simultanément. Expérience IV. » La différence entre le volume de gaz acide carbonique décomposé par l'envers et par l'endroit du limbe a été moindre, lorsqu'on a fait fonction- ner dans le même mélange gazeux des feuilles plus jeunes que celles em- ployées dans l'expérience précédente, lesquelles, par cette circonstance même, présentaient, sur leurs surfaces opposées, des nuances un peu moins tranchées. )) On prit sur une branche de lauritr-rose trois groupes formés chacun de deux feuilles similaires. )) Les deux feuilles du groupe A furent accolées par leur endroit, afin que l'envers fût exposé à la lumière. » Les deux feuilles du groiqie B furent accolées par leur envers. » Les deux feuilles du groupe C furent accolées dans le sens naturel, ( 712 ) c'est-à-dire que la surface supérieure de l'une était juxtaposée sur la surface inférieure de l'autre. Cette disposition avait été adoptée pour que dans les trois groupes il y eût une légère couche de colle dauiidon interposée entre les feuilles. u La teinte des deux côtés du limbe était, d'après le cercle chromatique de M; Chevreul : Envers : jaune vert 3 rabattu à ■— de noir ; Endroit : jaune vert 5 rabattu à -^ de noir. » Les trois appareils dans lesquels les feuilles avaient été placées sont restés au soleil, pendant six heures, dans une enceinte fermée avec du verre dépoli. A avait une surface simple de 20, 7 B » 22,0 C » 17,0 M Avant l'exposition, l'atmosphère contenait : ABC Envers txposé. Eiidioil exposé. Les deux surfaces exposées. ^L-c te ce Acide carbonique a6,3 27,6 28,7 Air atmosphérique 63,8 ^7,7 57,3 90,1 85,3 86,0 » Après l'exposition : Acide carbonique absorbé.... 75,8 76,0 68,7 •■) retrouve... i4,3 9,3 i7)3 » introduit... 26, 3 27,6 28,7 » décomposé. 12,0=: oxygène. 18, 3 = oxygène. 1 1 ,4 = oxygène. » Ramenant ces résultats à ce qu'ils auraient été pour une surface de 22 centimètres carrés, on a : ce A, CO' décoinposé en six heures. . . 12,7 B, CO' décomposé en six heures. . . 18, 3 C, CO' décomposé en six heures. .. '4»'^ » Je dois faire remarquer rpie pour les feuilles A et B, il y avait eu deux surfaces de même dénomination exposées à la lumière; tandis que pour la ■ (7'3) feuille C, une seule surface supérieure (l'endroit) et une seule surface infé- rieure (l'envers) avaient fonctionné. Pour ramener les résultats à ce qu'au- rait donné une feuille unique dont chaque côté du limbe eût agi séparé- ment, il faut par conséquent prendre la moitié du produit de A et de B. On trouve ainsi qu'une feuille de 22 centimètres carrés a décomposé en six heures : L'envers 6,35 de gaz acide carbonique. L'endroit 9; >5 » Les deux côtes. . . i4)^ " » La somme des volumes d'acide carbonique décomposés |)ar l'envers et l'endroit de la feuille fonctionnant isolément est i5",5 qui dilfèrede 0^,7 du volume d'acide carbonique décomposé par les deux côtés du limbe ayant fonctionné simultanément. Expérience V . » Trois feuilles similaires détachées d'un rameau de laurier -cerht, ayant chacune une surface simple de 3i centimètres carrés, ont été exposées au soleil pendant huit heures dans un mélange d'air et de gaz acide carbonique. » Les couleurs du limbe, déterminées à l'aide du cercle chromatique de M. Chevreul, étaient : Envers : jaune vert 3 rabattu à -pj de noir; Endroit : vert rabattu à -pj de noir. » Une feuille A a été recouverte de papier noirci sur son endroit, pour que l'envers (ût exposé à la lumière. » Une feuille B a été recouverte sur son envers. » Une feuille C a été mise sans couverture dans l'appareil. » Avant l'exposition : ABC Envers exposé. Endroit exposé. Les deux surfaces exposées, ce ce ce Acide carbonique 35,8 36,7 33,6 Air atmosphérique 5i,3 53,6 57,2 87,1 90,3 89,8 ( 7^4 ) » Après l'exposition : FECILLES ABC Envers exposé. Endroit exposé. Les deux surfaces exposées. le U« v^ Acide carbonique absorbé. .. . 58,8 74>9 85,5 » retrouvé... 28,3 i5,4 4)3 » ajouté 35,8 36,7 ^^'*^ » décomposé. 7 , 5 = oxygène . 2 1 , 3 = oxygène . 28 , 3 = oxygène . ce En huit heures, l'envers de la feuille a décomposé 7,5 de gaz acide carbonique. 1) l'endroit »• 21 ,3 » Ensemble.... 28,8 » à très-peu près ce qu'ont décomposé les deux côtés du limbe en fonction- nant simultanément. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur un mode général de cristallisalion des composés insolubles; par 31. E. Fremy. « Lorsqu'on étudie les circonstances dans lesquelles se sont produits les minéraux cristallisés, on reconnaît que dans un grand nombre de cas la cristallisation jjout être attribuée à des phénomènes de précipitation et de double décomposition qui se sont effectués avec une grande lenteur. X J'ai donc pensé que si je parvenais à opérer lentement des précipita- tions et des décompositions qui, dans nos laboratoires, ne donnent lieu qu'à des corps amorphes, parce qu'elles se font instantanément, je me pla- cerais en quelque sorte dans les circonstances naturelles qui ont produit les minéraux par voie humide, et j'obtiendrais, sous la forme de cristaux, les corps que les précipitations instantanées donnent onlinairement à l'état amorphe. » L'expérience est venue confirmer à cet égard toutes mes prévisions. » Pour mettre en présence, avec une certaine lenteiu-, les liquides qui doivent se découiposer mutuellement, j'ai eu recours à des méthodes di- verses. » Dans une série d'expériences, les deux corps étaient introduits dans des li([iii(les différemment denses, contenant delà gon).me, du sucre ou de la gélatine : les iiqtuius étaient séparées par des couches de corps poreux ou par des feuilles de papier non collé qui en s'imbibant peu à peu donnent ( 7'5) lieu à des décompositions lentes, presque toujours caractérisées par des productions de corps cristallisés. » Dans d'autres essais, j'ai eu recours à des phénomènes d'endosmose, pour rapprocher lentement, au moyen d'une membrane, les deux liquides qui devaient se décomposer mutuellement. » Des vases en bois ou en porcelaine dégourdie m'ont donné également d'excellents résultats; ils laissent suinter avec une grande lenteur les liquides qu'ils contiennent et produisent souvent de belles cristallisations, lorsqu'on les abandonne dans des liqueurs précipitables par le réactif qui se trouve dans l'intérieur du vase poreux. )) Par ces différentes méthodes j'ai obtenu à l'état cristallisé, et souvent sous des formes très-nettes, des corps insolubles tels que le sulfate de ba- ryte, le sulfate destrontiane, le carbonate de baryte, le carbonate de plomb, le sulfate de plomb, l'oxalate de chaux, le borate de baryte, le chromate de baryte, la magnésie et plusieurs sulfures. n Je ne crois pas trop m'avancer en disant à l'Académie que cette mé- thode me paraît absolument générale, et qu'elle permet d'obtenir à l'état cristallisé presque tous les corps insolubles qui se trouvent dans la nature sous la forme de cristaux : la description des substances cristallisées qui se produisent dans n)on laboratoire par cette méthode sera l'objet de commu- nications ultérieures; j'aurai surtout à rechercher si les formes que j'obtiens sont celles de la nature (i). M En voyant avec quelle facilité les corps insolubes cristallisent lors- qu'on les engendre par l'intermédiaire des tissus poreux, j'ai voulu sou- mettre à la même influence les silicates alcalins, dans l'espoir, je l'avoue, de résoudre un problème qui m'occupe depuis bien des années : je veux parler de la production, par voie humide, du quartz cristallisé. » Tous les chimistes savent que la formation naturelle du quartz cristal- lisé est loin d'être expliquée : il est bien singulier que nous éprouvions tant de difficulté à faire cristalliser le quartz qui dans la nature est non- (i) En faisant connaître une méthode générale de cristallisation des composés insolubles, je n'ai aucunement la prétention d'être arrivé le premier à faiie cristalliser les corps inso- lubles. Je rappellerai donc avant tout ici les belles expériences de notre savant confrère M. Becquerel, dans lesquelles des corps cristallisés comparables aux minéraux se produisent ;\ la suite d'actions lentes qui se manifestent dans les circonstances les plus variées. Je citerai également les observations intéressantes de M. Macé, (|ui, étant encore élève à l'École Poly- technique, obtenait des corps insolubles parfaitement cristallisés, en faisant arriver lente- ment, au moyen d'un fil, des dissolutions salines dans des réactifs destinés à les précipiter. ( 7i6) seulement lin des corps les plus abondants, mais qni se rencontre si sou- vent à l'état cristallin. )) Sans les expériences si intéressantes de Senarmont et de notre confrère M. Daiibrée, le quartz cristallisé artificiel serait encore inconnu. » J'espérais donc produire le quartz cristallisé par voie humide, en sou- mettant les silicates alcalins, placés dans des vases poreux, à l'action lente de certains acides. Dans ce but j'ai introduit des silicates de potasse et de sotide dans des vases en bois et en porcelaine dégourdie que j'ai abandonnés pendant plusieurs mois dans des dissolutions de différents acides, et que j'ai même exposés à l'action de l'acide carbonique. » Sous ces influences, les silicates alcalins ont été décomposés lentement : au lieu de produire des dépôts gélatineux, comme dans leur décomposition ordinaire par les acides, ils ont formé des masses cristallines blanches et assez dures pour rayer le verre. » En consultant les propriétés physiques de ces dépôts qui s'éloignaient complètement de la silice chimique, j'ai cru d'abord à la production du quartzpar voie humide; mais l'examen chimique devait me détrom|)er. )) Ces corps, en effet, se dissolvent dans les liqueurs alcalines qui n'at- taquent pas le quartz : ils sont hydratés et retiennent en outre une certaine quantité d'alcali, qui me paraît constitutive. )) Je citerai ici l'analyse du composé produit par le silicate de soude : Silice 68 Soude 5 Eau 27 » Si on voulait négliger l'alcali contenu dans ce corps, l'analyse corres- pondrait à un bihydrate de silice SiO^aHO. » Pour ne pas ni'éloigner du but même de cette communication, qui est défaire connaître un mode général de cristallisation des corps insolubles, je demanderai à l'Académie la permission de ne pas m'étendre plus longue- ment sur la constitution de ce singulier composé : il se rattache à la ques- tion de l'atomicité de l'acide silicique, que j'aborderai prochainement. » En terminant, qvi'il me soit permis de faire remarquer que mes expé- riences sur la cristallisation des corps insoluhles sous l'influence des corps poreux et des membranes viennent confirmer complètement les prévisions de notre illustre confrère M. Chevreul. M Ayant à expliquer le mode de production dans les végétaux de l'oxa- late de chaux cristallisé, que notre confrère M. Paycn avait décrit dans son ( 71? ) important travail sur les incrustations minérales des végétaux, M. Chevreul avait admis qu'un oxalate soluble, traversant lentement les parois d'une cellule végétale ou d'un vaisseau, ])Oiivait réagir sur lui sel calcaire qui se trouvait dans une cavité, et donner naissance à de l'oxalate de chaux cris- tallisé. )) On voit, d'après mes expériences, combien était juste l'explication de M. Chevreul, puisque j'ai produit de l'oxalate de chaux cristallisé en fai- sant agir lentement, au moyen d'une membrane, un sel de chaux sur un oxalate soluble. » Je crois donc que la méthode que je viens de faire connaître permettra de produire artificiellement un grand nombre de corps qui se trouvent cris- tallisés soit dans la terre, soit dans les tissns organiques, et que par consé- quent elle donnera, sur leur mode de production naturelle, d'utiles rensei- gnements. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Lacunes à gomme dans des Qininées; par M. A. Tréccl. « Près des Clusiacées se place un petit groupe de végétaux sur l'impor- tance taxonomique desquels les botanistes ne sont pas complètement d'ac- cord. Je crois avoir lieu d'espérer que l'étude suivante de leur suc propre pourra être de quelque utilité pour la solution du point en litige. » Aublet, qui trouva la plante type de ce groupe^ n'a rien dit de son suc. M. Crûger, en décrivant dans le Linnœa de 1847 une espèce recueillie par lui à la Trinité, la désigna comme plante non lactescente, et crut devoir la rapporter aux Ternstrœmiacées. Notre confrère, M. Tulasne, qui en ob- serva un plus grand nombre d'espèces [Annales des Sciences naturelles, 4^ série, t. XI; 1849) ^" ^"^ ""^ tribu qu'il classa à la fin des Clusiacées. M. Choisy (Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Genève^ t. XII ; i8do) proposa d'élever les Quiinéacées aurangd'im sous-ordre distinct des Gutti- fères ou Clusiacées. Comme la structure des tiges n'entrait pas dans le plan d'études de MM. Tulasne et Choisy, ces phytologistes ne s'occupèrent pas des vaisseaux propres de ces végétaux. Enfin, MM. Planchon et Triana, qui sont disposés à regarder les stipules de ces plantes comme des petites feuilles stipuliformes [Jnn. des Se. nrt<.^4*sér., 1861, t. XV, p. 3o8), pensent que, par cette considération, toute distinction réelle disparaît entre les Quiiuées et les Calophyllées. Malgré cela ces deux botanistes conservent les Quiinées comme tribu dans les Clusiacées; et ils disent, quelques lignes C. K. 1866, 2™« Semetre. (T. LXIII, N» 18.) 9^ (7i8) plus haut, que cette tribu s'éloignerait de la généralité des Clusiacées, non-seulement par la jirésence des stipules, mais aussi par l'absence presque absolue d'un suc laiteux dans ses tiges. Néanmoins ils ajoutent que « ce dernier caractère n'est vraiment pas distiuctif, en ce sens que les » Quiinées laissent couler de leurs tiges coupées plus ou moins de ma- » tière résineuse analogue à celle qui donne un aspect lactescent aux exsu- » dations d'autres Guttifères. Il n'y a donc là que des différences de )) degrés. » » Ces habiles botanistes, n'ayant probablement eu à leur disposition que des plantes sèches, ne se sont point appliqués à l'examen des organes qui renferment le suc concrète sur les sections transversales après son exsuda- tion. Ils ont supposé naturellement que ces vaisseaux avaient la structure propre à ceux des Clusiacées. Il en est cependant tout autrement, et ils s'en fussent aperçus aisément s'ils avaient eu sous les yeux des rameaux de plantes vivantes. Ils eussent remarqué que le suc propre ne coule pas de l'écorce, mais seulement de la moelle. Alors une coupe transversaJe leur eût montré que les vaisseaux qui laissent échapper ce suc ont une consti- tution différente de celle des laticifères des autres Clusiacées. M Soumettant à l'observation microscopique les espèces de cette famille cultivées au Jardin des Plantes, j'ai reconnu d'abord que le suc propre du seul Quiina qui s'y trouve n'est pas laiteux, mais limpide, épais, soluble dans l'eau et de nature gommeuse; ensuite que les cavités qui le contiennent n'ont pas de paroi cellulaire propre comme les laticifères des Clusici vrais. Ce sont de simples lacunes de grandeur variable formées par la destruction de cellules médullaires pleines de grains d'amidon. B De telles lacunes s'observent dans la tige et dans les feuilles. Après les avoir étudiées sur la seule espèce vivante au Muséum, le Quiina Decaisiieana, j'allai demander à l'herbier de cet établissement quelques fragments des espèces desséchées que l'on y conserve. Je trouvai là M. Tulasne qui, avec sa bienveillance habituelle, me fit remettre un petit tronçon de rameau et une feuille de l'une des plantes qu'il a décrites, le Quiina obovata. Voici ce que j'ai observé sur ces deux végétaux. » Le tronçon de tige du Quiina Decaisnenna avait i/J millimètres de dia- mètre environ à la base, et sa moelle elliptique était large de 9 millimètres sur 7. Au centre de cette moelle se trouvait une laciuie pleine de gomme, qui av;iit i""",5 de diamètre, et à côté luie autre beaucoup plus i)etite. Il y avait en outre, au pourtour de cette moelle, vingt-sept lacunes de dimensions diverses, beaucoup plus étroites que la centrale, qui était la plus grande de ( 719 ) toutes. Vers le haut du tronçon, trente-deux lacunes, de dimensions variées aussi, étaient à la périphérie de la moelle, et trois autres dans le centre de celle-ci : une de 2 millimètres de diamètre, une de i™™, 35, et une troisième de o'"™, 12. Dans cette tige, les parois des cellules en voie de gommification présentaient un état différent de celui qu'avaient les cellules en voie de modification dans les feuilles. Dans ces dernières, la membrane était plus profondément transformée dans ses strates externes, tandis que dans la tige les strates externes de la membrane étaient les mieux conservées. L'extérieure demeurait solide au contact de l'eau, quand les internes se gonflaient d'autant plus qu'elles étaient plus rapprochées du centre. Au reste, l'amidon disparaissait le premier et les utricules étaient alors ou vides en apparence ou pleines de mucilage. )) Le rameau de Quiina obovata, large de 5 millimètres, montrait sur la coupe transversale neuf lacunes à la périphérie de la moelle, et au centre de celle-ci une autre lacune de même largeur que les plus grandes; une der- nière plus petite était à quelque distance de la centrale. De même que dans la tige du Quiina Decaisnenna^ il n'existait rien de semblable dans l'écorce. » Les feuilles étaient pourvues de lacunes semblables dans la région mé- dullaire du pétiole et de la nervure médiane du Quiina obovata, et de plus dans les nervures secondaires du Q. Decaisneana. Les autres nervures n'en présentaient pas, non plus que le parenchyme de la lame. » La structure de ces pétioles et de ces nervures est tellement différente de celle des mêmes organes chez les Clusiacées nommées dans mon travail, qu'elle mérite une description détaillée. » Une des feuilles que portail la tige de Quiinn Decaisneana qui vient d'être mentionnée était longue d'environ 5 décimètres et large de i4 cen- timètres. Son pétiole, comme cela arrive le plus ordinairement, n'avait pas la même structure à la base que plus haut. Dans la base renflée, le système fibro-vasculaire ne forme point comme au-dessus une zone ellipsoïde con- tinue, à contours plus ou moins ondulés. Il y a seulement, vers le côté ex- terne, une sorte d'arc fibro-vasculaire formé de quelques faisceaux, avec une grande lacune à gomme dans la courbure de l'arc. Vers les extrémités de celui-ci sont, de chaque côté, deux petits cercles de fascicules vasculaires placés sur un plan parallèle à la corde de l'arc. Ils ont, au moins l'un d'eux, une étroite lacune gommeuse au milieu. Dans chacun des angles du pé- tiole sont de pareils centres vasculaires plus ou moins complets, avec ou sans lacune à gomme. Au contraire, des coupes transversales de la région moyenne du pétiole offraient au milieu un grand cercle fibro-vasculaire 95.. ( 720 ) principal continu, de chaque côte rlnquel étaient, dans l'écorce, deux fais- ceaux circulaires : Fini plus fort, l'autre plus téiui. Le moins ténu de ces faisceaux latéraux, formés aussi d'un cercle fibro-vnsculnire avec liber tout à l'entour, avait une moelle dont le centre était occupé par un canal gom- meux. » La couche ligneuse du grand cerclé fîbro-vasculaire central avait une épaisseur relativement peu considérable, mais la moelle qu'il environnait était au contraire proportionnellement très-large, et elle présentait une disposition anatomique digne d'intérêt; car seize canaux à gomme y alter- naient avec (les productions fibro-vasculaires distribuées suivant deux grou|)es principaux : l'un, dans le demi-cylindre médullaire répondant au côté externe du pétiole, était composé d'environ sept faisceaux réunis en deux groupes secondaires, qui formaient comme luie lame transversale ; l'autre groupe, situé dans le demi-cylindre médullaire répondant au côté supérieur ou interne du pétiole, était composé aussi d'environ sept fais- ceaux fibro-vasculaires, dont deux inégaux détachés sur les côtés du groupe, suivant un autre plan, communiquaient à ce second groupe, vu transver- salement, la figure d'un arc imparfait. » C'est dans le parenchyme médullaire placé autour et entre ces pro- ductions ligneuses que sont les lacunes à gomme. Quatre sont entre cet arc intramédullaire et le grand cercle fibro-vasculaire qui entoure la moelle. Deux (une de chaque côté) sont près des extrémités de l'arc et en dehors de lui; deux sur la ligue correspondant à la corde de ce même arc. Les huit autres lacunes sont dans l'espace médullaire placé entre la seconde production ligneuse transversale (du côté externe de la moelle) et le grand cercle fibro-vasculaire. Au milieu de cet espace parenchymateux est la plus grande de toutes ces lacunes, et autour d'elle, à distance, sont éparses les autres, qui sont beaucoup plus petites et de dimensions variées. » La nervure médiane de la feuille, quoique ayant une structure notable- ment différente, a cependant beaucoup d'analogie avec le pétiole. Dans ce dernier, le cylindre ligneux est continu dans tout son contour. Dans la nervure médiane, au contraire, on a, sur des coupes transversales, deux arcs ligneux inégaux, disposés en sens inverse, de manière que leurs cordes soient tournées l'une vers l'autre. Le plus petit de ces arcs correspond à la face supérieure de la nervure, le plus grand à la face inférieure. » Les di^ux groupes de productions ligneuses inlramédullaiies, (pii existent dans le pétiole, se retrouvent aussi dans la nervure médiane, et là chacun d'eux est étendu suivant la corde de chacun des arcs fibro-vascu- ( 72' ) laires rie cette nervure, sans que toutefois les extrémités de ces cordes ligneuses viennent en contact avec les extrémités des arcs. » Les lacunes à gomme, en nombre varinble, sont réparties dans le pa- renchyme qui est placé entre ces divers groupes d'éléments fibro-vascu- laires. Il y en avait une assez grande an milieu de l'espace médullaire com- pris entre l'arc ligneux supérieur et la lame ligneuse qui lui sert de corde, c'est-à-dire dans la courbure de l'arc. Elle était quelquefois accompagnée d'iuie phis étroite. Une autre lacune à gomme, assez grande aussi, était vers le milieu de l'espace interposé entre cette corde ligneuse de l'arc supé- rieur et la corde ligneuse de l'arc inférieur. Il y avait, en outre, de dix à seize lacunes gommeuses entre l'arc ligneux inférieur et sa corde fdjro-vas- cnlairc. Une de ces lacunes, située vers la région moyenne de cet espace, était de beaucoup la plus large : elle avait o""",55 de diamètre. Les autres étaient irrégulièrement distribuées. » Les nervures secondaires ont une constitution plus simple que la nerviu'e médiane, car leur système flbro-vasculaire consiste en im seul arc ligneux, aunii aussi de sa corde, formée par luie lame ligneuse également. La courbure de cet ai'c est tournée vers la face supérieure de la feuille et sa corde vers la face inférieure. Une seule lacune à gomme est au milieu de la moelle comprise entre l'arc et la corde. Les nervures tertiaires étaient dépourvues de lacunes gonnneuses. » Dans une feuille de plus petite dimension cueillie sur une plante plus chétive de la même espèce, la coupe transversale de la nervure médiane présentait, comme celle de la grande feuille qui vient d'être décrite, deux arcs ligneux tournés en sens inverse; mais il n'y avait qu'une seule corde ligneuse, et elle correspondait à l'arc inférieur. I^a corde de l'arc supérieur était représentée seulement par deux petits faisceaux, un de chaque côté, près de chacune des extrémités de l'arc. Entre ces deux faisceaux était une grande lacune à gomme contenue, par conséquent, clans le parenchyme embrassé par cet arc supérieur. Plusieurs canaux gonimeux étaient, comme dans l'autre feuille, répandus entre l'arc inférieur et sa corde. » La feuille du Qitiina obovata^ beaucoup plus petite que les précédentes, était construite sur le même type. Une coupe transversale, prise dans la région moyenne de son pétiole, offrait luic zone fihro-vasculaire continue et de figure ovale, dont la partie rétrécie regardait la face supérieure de la feuille. Cette zone ligneuse entourait luie moelle qui était partagée en deux parties par une lame fîbro-vasculaire également, disposée parallèlement au plan des faces de la feuille. Chaque moelle partielle était presque entiè- ( 722 ) rement occupée par une grande lacune gommeuse. Aucune trace de vais- seaux propres n'existait dans l'écorce. Celle-ci contenait seulement, de chaque côté, trois faisceaux vasculaires entourés de liber, dont je n'ai pas à tenir compte ici, parce qu'ils ne renfermaient pas de canaux gommeux. » La nervure médiane étudiée vers le milieu de la feuille montrait, comme celle du Qiiiina Decnisncana , deux arcs ligneux inverses, l'inférieur notablement plus grand que le supérieur. A la corde de ce dernier répon- dait une lame ligneuse qui semblait la prolongation de celle qui partageait en deux la mot-lle du pétiole. Une seule lacune gommeuse assez grande était dans chacun des arcs de cette nervure médiane. Jai déjà dit plus haut que les nervures secondaires de cette feuille n'offraient pas de canal gom- meux. » Examinons maintenant l'origine et la constitution de ces lacunes à gomme. » Elles résultent de la désorganisation des cellules de la moelle, dont l'altération peut commencer par une seule cellule ou par plusieurs à la fois. C'est le contenu non amylacé qui paraît se modifier le premier. Une certaine obscurité, ressemblant à une légère émission de substance ga- zeuse, se manifeste dans l'utricule; puis la membrane et l'amidon se mo- difient. Les grains amylacés paraissent eux-mêmes quelquefois se vider et devenir sombres à l'intérieur, avant de disparaître tout à fait. Après leur disparition, la cellule semble souvent complètement vide; mais cet état s'observe surtout dans les cellules du pourtour de lacunes déjà grandes. Au début de ces lacunes, le contenu de chaque utricule se résout en une masse homogène blanche brillante, qui emplit la cavité. De telles cellules tout à fait isolées se rencontraient assez fréquemment vers le pourtour de la moelle. Cette matière brillante, au lieu de former une masse unique, est quelquefois divisée en trois. Elle est soluble dans l'eau et son éclat n'est pas altéré par le contact de l'alcool. Dans quelques autres cellules, où ia for- mation de la gomme est un peu plus avancée encore, le contenu de ces cellules prend, sous l'influence de l'alcool, l'aspect et la teinte blonde ca- ractéristiques des matières gommeuses précipitées par cet agent chimique. » Pendant que l'amidon se résout en gomme ou disparaît tout à fait, la membrane utiiculaire acquiert la propriété de se gonllrr ou même de se dissoudre dans l'eau. C'est vers cette phase de ia transformation que, la cellule s'amollissant, une lacune se montre à la place de l'utricule ou des utricules liquéfiées. » T>e gonflement des membranes est fort intéressant à observer au bord ( 7^3 ) de ces lacunes, principalement autour de certaines d'entre elles déjà grandes. Les cellules limitantes ont souvent leur membrane gonflée dans la moitié ou les trois quarts de leur surface contiguë à la lacune, et le gonflement se manifeste sans le concours de l'eau; il est antérieur au contact de ce liquide, car il est visible dans l'alcool. A un moment donné, l'eau n'exerce même aucune action sur ces membranes tuméfiées, dont l'épaississement peut atteindre o°"°,oi5. » Plusieurs strates sont alors apparentes dans ces parois cellulaires gon- flées. Dans cet étal, elles ne sont pas gomraeuses, elles sont cellulosiques, au moins en très-grande partie, car elles deviennent du plus beau bleu sous l'influence de l'iode et de l'acide sulfurique; mais toutes ne se colorent pas en même temps. Les plus internes bleuissent les premières; les autres pren- nent ensuite graduellement cette teinte, excepté cependant la plus externe, qui reste incolore. » Ailleurs, tontes les couches ont perdu la propriété de bleuir par l'ac- tion des mêmes réactifs; elles se ddatent dans l'eau et, quelque temps après, leur substance, presque.assimilée à la gomme des lacunes, n'est plus accusée à la surface de chaque cavité cellulaire que par des stries arquées, concen- triques, en nombre très-divers, pins ou moins espacées, qui finissent par se confondre avec la matière mucilagineuse qui remplit les lacunes. Cette sub- stance périphérique n'a fréquemment pas toutes les propriétés de la gomme centrale dans les grandes lacunes. Cette dernière est beaucoup plus soluble dans l'eau, tandis que la périphérique peut être encore à quelqu'un des états intermédiaires à la gomme et à la cellulose. C'est surtout ce qui se manifestait dans le pétiole du Quiiîia obovala, dont la coction dans l'eau n'enleva pas une épaisse couche de matière amorphe qui resta autour des lacunes. » Les lacunes à gomme s'élargissent donc par la dissolution successive des cellules de proche en proche. Cette désorganisation des utricules s'ef- fectue de façon que les lacunes peuvent avoir des contours assez réguliers, et que d'autres fois leur périphérie est sinueuse et présente des anses plus ou moins profondes. Dans quelques cas, ces anses proviennent de la réunion de deux lacunes primitivement distinctes par la dissolution des cellules qui les séparaient. Ces cas sont fréquemment très-instructifs, parce qu'ils pré- sentent à la fois, sur des points rapprochés, divers états de modification des cellules. On peut y trouver en même temps des cellules gonflées du côté de la lacune et bleuissant par l'action de l'iode et de l'acide sulfurique, avec ou sans leur amidon, et d'autres cellules agrandies privées de leurs grains ( 7^4 ) amylacés et ne possédant plus qu'iiiic pellicule mince, le reste de leur sub- stance étant liquéfié. » Ces cellules vides d'amidon et un i)eu assombries à l'intérieur sont ordiuaireiiicnt dilatées, agrandies, souvent éloignées des autres cellules, éparses dans la matière mucilagineuse, isolément ou par petits groupes de quelques utricules. Fréquemment même, des cellules isolées dans le muci- lage ne présentent plus qu'une série de stries concentriques qui se mêlent peu à peu avec la gomme environnante. Quelquefois ces restes amollis de la paroi cellulaire ont disparu sur une partie plus ou moins considérable du pourtour de la cellule alors ouverte. Le contenu de cette cellule se confond à cette époque avec celui de la lacune, et bientôt il ne subsiste plus de la cellule que quelques lignes très-déliées parallèles, dont on ue soupçonnerait pas l'origine si l'on n'avait pas suivi toute la série des transformations. » Les canaux gommeux de la moelle de ces Qitiina sont donc formés par une désorganisation des cellules, analogue à celle qui s'accomplit dans les rameaux des Acacia, du Cerisier, du Prunier, de l'Amandier, de l'Abricotier et du Pécher. Mais ce nest pas ainsi que sont produits tous les canaux gom- meux. Ceux des Cycadées, par exemple, ont une tout autre origuie. Je transcrirai ici ce que j'ai dit de leur développement en 1862, à la page 3i5 du journal l'Iintilul : « Dans le rachis d'une jeune feuille (de Cycas revoluln) » longue d'un centimètre et demi, ces canaux n'existaient pas encore; mais » à la place que chacun d'eux devait occuper, était un faisceau de cellules » plus claires que les autres utricules du parenchyme. Elles contenaient » comme celles-ci des granulations et un nucléus. Un peu plus tard ces » cellules jaunissent; les fines granulations s'y multiplient, tandis que celles » des cellules du parenchyme environnant deviennent des grains d amidon. » Vers cette époque, un petit méat, de forme et de largeur variables à des » hauteurs diverses, se montre au milieu du faisceau de cellules jaune pâle. » 11 s'élargit peu à peu, et les cellules jaunes, d'abord un peu confusément » disposées, se rangent autour de lui; celles-ci cessent alors de croître, au- » tant dumoinsque celles du parenchyme,qui continuent de s'étendre. Déjà, » longtemps avant cette époque^ le méat contenait du nuicilage dont l'alcool » accusait la présence. » Dans les Cycas circinalis ,Zamia liorvida, spiraliSj7nonUina,coiwirina, En- » ceplialarlos AUensleinii, les petites cellules qui bordent le canal nnicilagi- » neux lestent à parois minces; dans le Cjxas rcvoluUi , au contraire, ces » cellules s'épaississent, surtout du côté du canal. Là elles produisent une ( 7^5 ) » vraie cuticule avec des couches sous-cuticulaires plus ou nioinsépaisses(i). « Ce qu'il y a de singulier, c'est que cette cuticule et les couches sous-cu- » ticuiaires les plus externes, au moins dans un âge avancé, se détruisent M au contact de l'eau en se gonflant comme du mucilage. J'ai quelquefois » vu bleuir, au contact de l'iode et de l'acide sulfurique, les couches res- » tées intactes, avant qu'aucune des cellules du parenchyme ait pris la teinte » bleue. » » En résumé, il y a deux sortes de lacunes ou canaux gommeux : i" les uns, formés au milieu de cellules spéciales, sont produits par l'écartement de ces cellules; 2° les autres sont dus à la désorganisation des cellules dont ils tiennent la place. » Les premiers sont des vaisseaux propres développés dans l'état physio- logique des plantes; les seconds, au moins dans nos Amygdalées et dans les Acacia^ résultent d'une altération pathologique. Cette considéiation me conduit à demander si les lacunes de nos Quiinées doivent être regardées comme provenant d'un état maladif. Il est difficile de répondre à cette question dans l'état actuel de nos connaissances physiologiques, attendu qu'il existe des vaisseaux propres qui certainement sont dus à la destruc- tion des cellules dont ils occupent la place. » Quoique les lacunes du Qiiiina Decaisneana aient le caractère d'une désorganisation pathologique, j'ai cru remarquer que la gomme qu'elles contiennent a une action physiologique dont je parlerai dans une autre occasion. » Ne pouvant, faute d'espace, m'étendre davantage sur cette question, je terminerai cette communication en rappelant que la création de la tribu des Quiinées, par M. Tulasne, se trouve justifiée par la structure des plantes étudiées ici, et que MM. Planchon et Triana ont agi prudemment en n'asso- ciant pas les Quiinées aux Calophyllées, comme ils avaient quelque disposi- tion à le faire. D'un autre côté, les mêmes études anatomiques apportent (i) Quand je fis cette observation, tous les canaux que j'étudiai présentant le pliénoinène que j'ai décrit, j'ai pensé qu'il était aisé de le retrouver; mais je me suis aperçu depuis qu'il est très-rare de le rencontrer à un état aussi parfait, parce que sans doute on n'a pas à sa disposition de feuilles suffisamment vieilles. Quand on n'aura pas de feuilles assez âgées, ce ne sera que dans les canaux gommeux les plus externes de la moelle qu'il faudra chercher cet épaississement des cellules pariétales. Alors on y verra le plus souvent des ulricules plus ou moins fortement épaissies, et dont les couches d'épaississement des cellules contiguës ne seront pas adhérentes entre elles, comme elles le sont dans les couches sous-ciitkulaires ordinaires. G. R., 1866, 2"nf Semestre. (T. LXIII, N" 18.) 9^ ( 726 ) de nouveaux arguments en faveur de l'opinion de M. Choisy qui voudrait que ce groupe de végétaux fiil élevé au rang de sous-ordre ou famille, sous le nom de Quinëacées. » PHYSIQUE. — Sur un dégagement de gaz dans une circonstance remarquable ; par 31. Babixet. « Si l'on verse de l'eau froide sur de la poudre de café torréfié, telle qu'on l'emploie à l'ordinaire pour préparer du café par infusion avec de l'eau bouillante, il se dégage «ne quantité considérable de gaz. Ce gaz est probablement de l'air, et il équivaut en volume au volume de la poudre employée. Si l'on remplit à moitié une bouteille ou une grande fiole de cette poudre, et qu'on verse dessus de l'eau froide jusqu'au bouchon qui ne permettra pas la sortie du gaz, il se produit une vive explosion qui pro- jette au loin le bouchon et qui peut même briser la fiole si la fermeture est trop hermétique, comme M. H. Sainte-Claire Deville l'a observé eu répétant mon expérience. » On savait déjà que le charbon et les corps poreux, et notamment l'éponge de platirie, absorbent capillairement beaucoup de gaz. Saussure, avec du charbon de buis, trouve les nombres suivants que je choisis parmi ceux qu'il a donnés. )» Le charbon absorbe : Gaz ammoniacal c)o fois son volume. Acide sulfureux 65 » Acide sulfhydrique 55 » Acide carbonique 35 » Oxygène g,i5 » Azote ^ , 5o „ Hydrogène i , ■yS » » C'est à cette propriété du charbon chauffé au rouge, puis refroidi ensuite sans contact avec l'air, qu'est due son action désinfectante. » Le café torréfié et broyé peut être assimilé à un charbon qui a absorbé de l'air; mais ce que l'expérience actuelle offre de nouveau, c'est l'action de l'eau pour pénétrer la poudre et pour en chasser le gaz contenu avec une force considérable. Saussure avait déjà vu que le charbon qui a absorbé un gaz, s'il est plongé dans un autre gaz, admet la pénétration de ce nouveau gaz, qui chasse en partie le gaz précédemment absorbé; mais on n'avait ( 72? ) pas observé que l'eau ou tout autre liquide, s'introduisant capillairement dans UH corps spongieux imbibé d'air, déloge celui-ci avec une grande force. » Je dois dire que M. H. Sainte-Claire Deville, à qui j'avais commu- niqué le fait du café explosif, a pensé de suite à une élude approfondie des actions moléculaires qui s'exercent capillairement. Je lui laisse ses idées ingénieuses, tant pour la théorie que pour l'expérimentation. » CHIMIE AGRICOLE. — Note accompagnant la présentation d'un ouvrage intitulé : Recherches expérimentales sur le développement du blé, et sur la répartition, dons les diuer^ses parties de ta plante, des principes constitutifs les plus importants; par M. J. -Isidore Pierre. « Le volume que j'ai l'honneur d'offrir aujourd'hui à l'Académie con- tient le compte rendu un peu détaillé d'une longue série de recherches que j'ai faites sur le développement du blé. J'en ai déjà communiqué à l'Aca- démie, dans le courant des années i863, 1864, i865 et 1866, plusieurs fragments sur lesquels je n'ai pas à revenir. » J'ai représenté graphiquement les principaux résultats de mon travail dans soixante-huit séries de courbes qui terminent cette publication. » Lorsqu'on fait un examen attentif de ces courbes, chacun des éléments constitutifs de la plante paraît avoir, à preiuiére vue, ses allures spéciales et distinctes; mais en y regardant de plus près, et particulièrement clans les poids de matière rapportés à l'hectare, on reconnaît qu'il est possible d'éta- blir dans les substances deux groupes assez distincts, dont le premier com- prendrait l'azote, l'acide phosphorique et la potasse. Dans le second, se trouveraient la silice et la chaux. » On peut observer, en effet, dans les séries de'courbes qui représentent, pour les mêmes parties de la plante, la marche de l'accumulation de l'azote, de l'acide phosphorique et de la potasse, d'assez remarquables analogies. (Fo/r les séries p. i55, iSy et 169, résultats généraux; les séries p. 169, 171 et 173, feuilles; les séries p. igS, 197 et 199, entre-nœuds. Foir éga- lement les séries de 1862, obtenues dans de tout autres conditions.) » La silice et la chaux^ avec des allures tout à fait distinctes des précé- dentes, m'ont offert entre elles des analogies de marche assez prononcées, comme on peut le voir dans les séries p. 164 et 166, feuilles, et dans les séries [). 178 et 180, entre-nœuds. » Ne semble-t-il pas permis de penser alors que les substances qui ap- 96.. ( 728 ) partiennent à cliaciiii de nos deux groupes doivent jouer, dans la vie de la plante, des rôles d'importance analogue, mais différents lorsqu'on passe d'un groupe à l'autre? Ceci admis, ne semble-t-il pas que l'efficacité bien constatée d'une substance appartenant à l'un des groupes puisse permettre de pressentir dans les autres une efficncilé analogue? » Je précise ma pensée par un exemple. S'il est une substance dont l'ef- ficacité soit admise aujourd'hui sans contestation, c'est l'azote, depuis les beaux travaux de MM. Boussingault et Payen; nous en pourrions dire au- tant de l'acide phosphorique ou des phosphates. Si l'efficacité de la potasse pouvait encore laisser place au doute, les analogies qui résultent de mou travail viendraient apporter de nouveaux arguments en faveur de l'utile intervention de ce puissant alcali. » Pour faire comprendre l'idée que je me fais de l'importance de ces analogies d'allures, indiquées par les tracés graphiques sur lesquels je viens d'appeler l'attention, je ne saurais trouver luie expression plus com- mode que celle d'isoworpliisine. » En admettant que les substances du second groupe, comme la silice et la chaux, contribuent pour leur part à la prospérité de la plante, je suis porté à croire qu'elles doivent avoir un genre d'efficacité distinct de celui des substances du premier groupe. » Je ne m'étendrai pas plus longuement aujourd'hui sur cette discussion; j'espère y revenir très-prochainement, en examinant l'influence du sol sur la composition chimique des plantes. » MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE. — Remarques sur une rérente communication de M. Angstrom, relative à quelques faits danaljse s/iectrale; /;ar M. J. Jaxssen. « Al. Angstrom vient de publier dans le Compte rendu du 1 5 de ce mois quelques observations intéressantes d'analyse spectrale. Ces observations portent sur des points de la science dont je me suis moi-même beaucoup occupé, et je me propose d'en discuter bientôt les résultais avec l'auteiu'. Mais, parmi les faits dont M. Angstrom a entretenu l'Académie, il en est plusieurs qui, dans l'esprit de ce physicien, seraient en désaccord avec les résultats que j'ai fait récemment connaître sur le spectre de la vapeur d eau. Je répondrai immédiatement sur ce point. ( 7^9 ) n M. Angstrom, en s'occupant de mesurer les longueurs d'onde de raies du spectre solaire, a eu occasion d'observer les raies telluriques, et ayant remarqué que certaines d'entre elles persistaient encore par des temps très- Iroids où l'air devait être extrêmement sec, l'auteur en conclut que tontes les raies telluriques du spectre solaire ne doivent pas être attribuées à la vapeur d'eau. M. Angstrom cite notamment A, B et un groupe entre B et C. » Je demanderai d'abord à M. Angstrom la permission de lui faire remar- quer qu'il me combat ici avec mes propres idées. Je n'ai jamais pensé ni énoncé que le spectre de la vapeur d'eau dût représenter la totalité du spectre tellurique. Tout au contraire, les études que j'ai entreprises sur l'atmosphère terrestre ont eu pour but de montrer que les gaz et les vapeurs possèdent à toute température le pouvoir d'absorption électif, et que l'analyse spectrale pourra s'appliquer aussi bien à l'étude des atmosphères des planètes qu'à celle du Soleil. » Ainsi, après avoir constaté que les bandes de M. Brewster se résolvent en raies fines, j'ai trouvé des résultats analogues poiu' l'acide hypo- azotique, la vapeur d'iode, de brome, etc. » J'ai fait connaître ces faits à la Société Philomathique de Paris en décembre i864; ils se trouvent consignés dans ses Comptes rendus, et ont été reproduits par divers journaux scientifiques. « Depuis, j'ai toujours rédigé mes communications en ce sens; ainsi, en 1864, je disais en résumant mes observations faites aux Alpes : « Cet » ensemble d'observations m'a démontré que la vapeur d'eau à l'état de » nuage ou de vapeur atmosphérique ne paraît point agir, mais que c'est « la vapeur d'eau à l'état de fluide élastique qui a une part importante dans » la production des raies telluriques du spectre solaire ». {Comptes rendus de l'Académie^ 3o janvier i865.) )) On voit par là combien je suis loin d'attribuer à la vapeur d'eau Tuni- versalité des raies telluriques du spectre solaire; j'ai toujours pensé au con- traire que tous les gaz de notre atmosphère devaient avoir leur part dans le phénomène, part qui, pour certains d'entre eux, sera peut-être fort difficile à faire, mais qui doit exister en principe. » Dans le cours de mes études j'ai pu souvent constater, par des temps très-froids, des différences entre les intensités relatives des raies tellu- riques, celles qui étaient d'origine aqueuse devenant beaucoup plus faibles que les autres (1). Ces distinctions figureront sur mes cartes ; mais je crois (i) Mais je n'ai jamais trouvé aucune ligne du spectre plus foncée en hiver qu'en été, oe ( 73o ) qu'il serait prémaliiré, avant la publication du spectre de la va|)eur d'eau, que j'obtiens en ce moment par une expérience certaine, de discuter sur l'origine de telle ou telle raie de ce spectre (i ). » MÉMOIRES PllÉSEATÉS. M. LE Ministre de l''Ixstruction publique transmet à l'Académie un Mémoire de M. Hoff, relatif à l'aplatissement de la Terre. (Commissaires : MM. Mathieu, Delaunay, Berlr;\nd.) PATHOLOGIE. — Cause et nature de la tuberculose. Mémoire de M. J.-A. ViLLEMiN, présenté par M. Rayer. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Andral, Rayer, Robin.) « Dans une première communication (4 décembre i865), j'ai essayé de démontrer expérimentalement que la tuberculose est inoculable, et partant virulente. De nouvelles expériences et de nombreuses recherches, que j'ai faites depuis, sont venues confirmer mes premiers résultats et établir que la phthisie est une maladie spécifique, au même titre que la morve, la syphilis, la variole, la fièvre typhoïde, la clavelée, etc. Comme ces der- nières, en effet, elles n'atteint qu'un nombre limité d'espèces zoologiques. Si l'on a cru à l'existence de la tuberculose chez beaucoup d'espèces ani- males, c'est qu'on a été induit en erreur par l'aspect de certaines lésions anatomiques, qui ont la ressemblance la plus grande avec 1 altération tuber- culeuse; mais ces pseudo-tubercules sont généralement le résultat direct ou indirect de la présence de parasites dans les organes (2). » En dehors de l'homme, il n'y a guère que le singe, la vache et peut-être qui serait en opposition avec ce principe général que l'absorption élective des gaz diininuc avec la température. Il est infiniment probable que M. Angstiom a commis ici une erreur d'appréciation très-difficile à éviter, comme je m'en suis assuré, quand on ne peut pas ra- mener il la même intensité lumineuse les spectres que l'on compare. (i) C'est par une erreur typographique qu'on a imprimé A; mon spectre n'allait j)as jusqu'à la région de A. Cette erreur, dont la correction a sans doute échappé a M. Angstrcim, a été rectifiée dans le Compte rendu du H'j août. (2) Foir mon travail : De la phthisie et des maladies qui la simulent dans la série zoolo- giquc ( Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie, 19 novembre 1866 et suiv.). ( 73i ) le lapin qui offrent des exemples incontestables de phthisie tuberculeuse. C'est par conséquent sur ces animaux que doivent porter les recherches expérimentales relatives à cette maladie. Nous avons malheureusement à re- gretter de n'avoir pu faire d'inoculation sur les singes et les vaches; cepen- dant, avec les moyens dont nous avons disposé, nous croyons avoir résolu plusieurs questions intéressantes. » Inoculation de [homme au lapin. — Sur vingt-deux lapins inoculés avec du tubercule de provenance humaine, deux seulement ont échappé à la tuberculisation. » Inoculation de la vache au lapin.— La nature tuberculeuse de la phthisie de la vache a été contestée par plusieurs observateurs. L'inoculation nous semble avoir tranché la question, à l'avantage de l'identité entre cette affec- tion et la tuberculose de l'homme : un lapin inoculé avec du tubercule de vache est mort, au bout deux mois, d'une phthisie aiguë et généralisée. » Inoculation du lapin au lapin. — On nous a fait l'objection qu'en inoculant du tubercule pris sur un homme, mort depuis vingt-quatre à trente-six heures^ nous inoculions par le fait une matière cadavérique, à laquelle étaient peut-être dus les accidents produits. Trois lapins inoculés avec du tubercule pris sur un autre lapin, dont le coeur battait encore, ont présenté, après très-peu de temps, une tuberculisation généralisée intense. Les pou- mons de l'un deux, mort au bout de deux mois, contenaient à peine quelques parcelles de tissu sain. » Inoculation de l'homme au cochon dinde. — Le cochon d'Inde semble être un réactif aussi sensible que le lapin à l'agent étiologique de la tuber- culose. Deux de ces rongeurs ont succombé à une tuberculisation abon- dante, l'un après deux mois d'inoculation, et l'autre après trois mois et quelques jours. «Inoculation de l'homme au chien et au chat. — Sur quatre chiens inoculés, un seul a offert, après cinq mois, quelques rares tubercules dans un pou- mon. Sur quatre chats, un a présenté un résultat douteux, un autre a eu quelques granulations dans les deux poumons. D'après ces expériences, la tuberculose semble difficile à provoquer chez les carnassiers. Nous n'avons obtenu d'effet qu'en pratiquant l'inoculation à plusieurs reprises succes- sives. » Inoculation de l'homme cm mouton. — De quatre moutons inoculés, trois ont été sacrifiés et n'ont pas offert de tubercule vrai; le quatrième vit encore et n'a aucune apparence de phthisie. Il en est de même d'une chèvre. { 732) I) Inonilntion de l'homme aux oiseaux. — Un coq et un ramier n'ont pas présenté de trace de luljerculisation après plusieurs mois d'inoculation. » Injeclion de matière luberculeuse dans la trachée. — Afin de rechercher si l'absorption par les voies respiratoires pouvait entraîner l'infection tuber- culeuse, nous avons injecté, dans la trachée de deux lapins, \ centimètre cube d'eau, dans laquelle nous avions délayé du tubercule ramolli. Un seul de ces animaux est devenu tuberculeux. » Inoculation de la matière prise dans le tubercule développé au lieu d'inocu- lation. — Il était intéressant de savoir si, à l'exemple des autres maladies inoculables, le principe morbide de la tuberculose se reproduit au point d'inoculation : nous inoculons deux lapins avec de la matière caséeuse ex- primée du tubercule développé sous la piqûre d'inoculation que portait un lapin vivant, inoculé lui-même depuis vingt jours. Ces deux lapins ont offert, au bout de quatre à cinq mois, d'abondants tubercules. » Durée d incubation de la tuberculose.— Un lapin inoculé depuis dix jours avait déjà une granulation dans un poumon. Un autre n'en avait que deux après vingt jours. Enfin un troisième avait des granulations abondantes dans les poumons, la rate et les reins, au vingt-huitième jour. La loi de M. Louis s'est toujours montrée avec la plus entière constance. » Jn/luence de la tuberculose sur la parturilion et son produit. — La tubercu- lose a eu j)our effet habituel, chez les lapins et les cochons d'Inde, l'avor- tement ou la mort prématurée des petits. Cette mort doit être attribuée, selon nous, à l'insuffisance de la sécrétion lactée des mères. Aucun de ces petits animaux n'avait de tubercule. Deux ont vécu cinq mois, sont restés chétifs et sont morts d'une cause étrangère à la tidierculose. Ces deux lapins descendant de parents phthisiques n'ont présenté aucune trace de tuber- culisalion. » M. G. Delenda adresse de Santorin deux communications : L'une est relative à la découverte, déjà annoncée, de débris d'une con- struction antique sous les couches supérieures des produits volcaniques de cette ilc. L'auteur ajoute sur ce fait de nouveaux détails, qu'il accompagne d'un dessin et de divers échantillons. La seconde communication se rapporte à l'état éruptif actuel de la baie de Santorin. D'après M. Delenda, les phénomènes ont toujours gagné en intensité, depuis que M. Fouqué a quitté Santorin. Les deux Mémoires de M. Delenda sont renvoyés, ainsi que les divers (733) documents qui les accompagnenl, à la Commission précédemment nom- mée, Commission qui se compose de MM. Élie de Beaumont, Boussingault, Ch. Sainte-Claire Deville et Daubrée. M. A. GouBACx adresse d'Alfort un Mémoire ayant |)our titre : » Monstre ectromélien, iinilhoracique à droite; observation recueillie sur un cheval ». (Commissaires : MM. Serres, Rayer, Robin.) M. JoFFBOY adresse diverses additions au Mémoire siu- le calcul direct de la hauteur de l'atmosphère, qu'il a soumis au jugement de l'Académie dans la séance précédente. (Renvoi à la Commission précédenunent nommée. Commission qui se compose de MM. Mathieu, Pouillet, Duhamel.) M. jACOBiEiTs adresse, de Copenhague, un Mémoire en deux parties « sur l'influence de la lumière et des variations de l'air sur l'aiguille aimantée ». (Commissaires : MM. Becquerel, Pouillet, Babinet.) M. DE PoLiGNY adresse la description d'un moteur électro-magnétique imaginé par M. A. de Molin : la mort est venue surprendre l'inventeur, avant qu'il ait pu soumettre sa découverte au jugement de l'Académie. (Commissaires : MM. Becquerel^ Pouillet, Babinet.) M. Kléber adresse un nouveau résumé de ses « Études sur la constitu- tion de l'univers ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) L'Académie reçoit deux communications relatives au choléra, doiU les auteurs sont MM. Vicard et de Ridder. (Renvoi à la Commission du legs Bréant. ) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire de la Société impériale mixéralogique de Saixt-Pé- TERSBoiTRG lait savoir à l'Académie que celte Société se propose de célébrer le cinquantième anniversaire de sa fondation, le 7 janvier 1867 : elle doit C. K.,i866,2"'«iemej(/e. (T.LX.111,1N° 18.) - 97 ( 734 ) tenir une séance solennelle et publique, à laquelle elle se fait un devoir d'inviter tous les savants et tous les amis des sciences naturelles. MÉCANIQUE. — Sur une roiidiiion à laquelle doivent satisfaire les intégrales des équations du mouvement. Note de M. Laurent, présentée par M. Serret. « Soient a,, a-,, . . . , a.k des fonctions de /?,, {h,- • -i Pk-^ îi' 7^' • • ■> ?* et de t. Posons /* = ' désignons aussi le symbole (a,-, a,) par a^, et le symbole [a,, «;] par dij. Cauchy a démontré, indépendamment de toute considération de méca- nique, les relations [ï] rt,-, , «;, , + «/, 2 «y, 2 + «(, 3 Ki, 3 0 pour / > j, 1 pour ( =y. » Ceci posé, on a encore, en considérant ik systèmes de nouvelles fonctions /3,, /S^,. . . , ^^a, et en posant (/3,-, /3y) égal à f3,-,,-, et [/S,-, /3y] égal io pour (■ ^ y, I pour ; ;=y . Or il est facile de voir que l'on a OU bien, en posant [^,,, a.j) égal à y^,,^- et [p,„., ayj égal à c^.,,'. (735) En changeant dans ces formules a en ]3 et |3 en a, on trouve (5] (6) j _d^i d^i Oi j — -J Cj , + — Cj n + .... » Désignons maintenant par .lU, ii!., F, A, B, C les déterminants dont les éléments généraux sont respectivement a,j, j3,j, y,-,,-, a,-,y, i,-,,-, c,-,y, nous . aurons, en vertu des formules (i), (2), (3), (4), (5), (6), les relations suivantes : » I^a formule (i) donne (7) .ao.A=i, » La formule ( 2) donne (8) all,.B==i, » La formule (3) donne (9) x^r^jMi D(a,,a3 » La formule (4) donne (10) A =C » La formule (5) donne (11) 1)1,= r » La formule (6) donne (12) B =C D (c.|, a.; D(a,, «j D(|5,,- ,M. ) T7TÔ' D(a,,. M Des formules (g) et (i i) on tire (i3) x:ift, = [D(jS,,jS,,...)r:[D(a,, a,,...)f ; de même, (i4) A:B = [D(a„a„...)f:[D(p„/5,,...)p. » Jusqu'ici nous n'avons absolument fait aucune hypothèse sur la nature des fonctions a. et p. Supposons que les fonctions p se réduisent aux va- 97-- ( 736) riah\esq, ,(j.,...(lk, Pi. P-2,'--, Pi^, nous aurons ^ I si i^j {mod.k) et ' > j, (7" Pj) = ( _ , si / = / ( mod. k) et / < /. On a donc, dans l'hypothèse où nous nous plaçons, o o o Dl = o o — I o o . . . o o — 1 o , . . o 1 o o . . o o 1 o . • • o o I . • • o . I o . o o . . o o • • . . . . . o La formule (8) donne alors B=:r, et des formules (i3) et (i4) on tire finalement [D(«n «»■ 1 «.t)T _ ^ 1 » Supposons à présent que «, = const., a., = const., etc., représentent les intégrales des équations canoniques du mouvement; que se composeront d'éléments constants en vertu du théo- rème de Poisson; et l'on pourra énoncer le théorème suivant : 11 Pour que des fonclinns a,, aj , . ■ . , «2*, ègnlces à des consliintes, lepré- sentenl las iiilétjinles des é(juatioiis du mouvement^ il faut que leur délcnninant fonctionnel, jiris par rapport aux coonlontiées, reste rom-tant pendant toute la durée du mouvement. n Exemple. d'x _ ~dF ~ ~ ( 7^7 ) donne lieu aux équations canoniques d'où l'on tire, en intégrant, a, = x" cost — ^ sin^ = const., 0(2 = X sin t + ^ cost = const., D(a,,aj) da.1 doL, da., da. D (.r, £) rfx pHcalion à la science des nombr-es et à ta science de l'élendue; par M. J.-M.-C. Duhamel, Membre de l'Inslitut. Paris, 1866; in 8°. Expériences synthétiques relatives aux météorites. Rapprochements auxquels ces expériences conduisent, tniU ])uur la formation de ces corps planétaires que pour celle du globe terrestre; par M. Daubrék. (Extrait du Bulletin de la Société Géologique de France.) Recherches expérimentales sur le développement du blé ; parM. Isid. PiliKRE, Correspondant de l'Institut. Paris, 1866; i vol. in-4° avec 68 plancbes. Géologie générale. Réactions de la haute température et des mouvements de la mer ignée interne sur la croûte extérieure du globe. Etude sur les mouve- ments diurnes ou les marées du sol. Paris, i865. — Etude sur les dénivella- tions séculaires des terrains superficiels; jxn- INI. .T. ROUULOT. Paris, 2 bro- chures in-8°. Recherches sur les clinuils de l'époque actuelle et des époques anciennes, particulièrement au point de vue des phénomènes glaciaires de la période dilu- vienne; par M. S. Waltershausen. Sans lieu ni date; br. in-8''. (Extrait des Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle.) Phénomènes géolnt/iques observés dans la tranchée de la lue de Rome. For- mation des couches de grès; par M. VlRLlCT d'Aoust. Paris, sans date; br. in-8''. Sur ww Faune pyrénéenne nouvelle des lignites miocènes d'Oiigiuic ; sin- les OphiUs du pont de Pouzac et des environs de Bagnères-de-Rigorre ; sut les phénomènes de diffusion moléculaire auxquels paraissent dus les quartz spon- giaires des mêmes localités; par M. VlULET d'Aoust. Paris, sans date; br". in-8". (Ces deux dernières brochures sont extraites du Bulletin de la Société Géologique de Frcmce.) Note sur la cause présumée du choléra;par M. SoviCHE. Saint-Étienne, 186G; br. in.8". { 743) Séance publique de l'Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles- Lettres d'Aix. Aix, 1866; br. in-8". Sopra... Sur quelques relations modulaires; par M. F. BRIOSCIII. Na- ples, 1866; br. in-8°. (Présenté par M. Hermite.) Théorie... Théorie des fondions abéliennes; par MM. Clebsch et P. GOR- D.\iS. Leipzig, 1866; in-8". (Présenté par M. Hermite.) Table... Table des réciproques des ?iombres depuis 1 jusqu'à 100 000; par le lieutenant-colonel Oakes. Londres, i865; i vol. in-8° relié. Die Sonne... Le Soleil et l'Astronomie; par M. J. Nagy. Leipzig, 1866; I vol. in-8'' relié. Abhandlungen... Mémoires sur la théorie de l'électricité produite par le frottement ; par M. P. -T. RlESS. Berlin, 1867; in-8°. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 5 NOVEMBRE 1866. PRÉSIDENCE DE M. LAUGIEH. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Markchal Vaillant annonce à l'Académie que, d'après une Lettre que lui a ajdressée, à la date du 26 septembre, Je Colonel conuiiandant le Génie au Mexique, le Maréchal Bazaine, dans la course qu'il a faite récem- ment au nord-est de Mexico, a fait enlever l'aérolithe qui se trouvait au village de Charcas, et qui ne y)èse pas moins de 780 kilogrammes. A la même date, l'aérolithe était arrivé à la Yera-Cruz, et devait peu tarder à être expédié en France. M. le Maréchal Vaillant ajoute que le >,!inislrede la Guerre, à qui l'aéro- lithe a été adressé, a bien voulu donner l'assuiauce que ce précieux sjiéci- men, après avoir figuré à l'Exposition universelle de 1867, ira occuper la place qui lui revient au ÎMusénm d'Histoire naturelle. M. d''Arch!AC fait hommage à l'Académie d'un livre cpi'il vient de publier, et qui a pour titre : Géologie elPaléoiilologie;i] indique le but particulier qu'il s'est proposé et la marche qu'il a suivie dans cet ouvrage, dont la première partie traite de l'Histoire comparée et la seconde de la Science moderne. C. !(., 1SG6, i"" Semestre. (T. LXIIl, ^'' 19.) 99 ( 746 ) ZOOLOGIE. — Noie accompagnant la présentation d'an ouvrage inlitule : His- toire naturelle des Annélitles et des Géphyriens; par M. de Quatrkfages. « L'impression de cet ouvrage, qui fait partie des Suita « Z?(//Jo;(, piibli('es par M. Roret, a été terminée l'année dernière, comme l'indique le millé- sime du titre. La mise en vente a été retardée par les difficultés du tirage et du coloriage des planches. Je tiens à constater ce fait, pour expliquer comment il n'est pas fait mention dans ce livre de plusieurs travaux im- portants publiés cette année, et parmi lesquels je citerai entre autres les dernières publications de M. Sars, celles de M. Malmgren sur les Annélides des mers boréales, et les recherches de M. Alexandre Agassiz sur le jeune âge de certaines espèces américaines. » Sans avoir la prétention d'avoir été complet, je crois pouvoir dire qu'on trouvera résumés dans cet ouvrage tous les travaux les plus impor- tants relatifs aux deux groupes qu'il embrasse. Mes éludes personnelles auront, j'espère, ajouté d'une manière assez marquée à celles de mes devan- ciers. Je ne suis jamais revenu des bords de la mer sans rapporter un cer- tain nombre de documents restés pour la plupart inédits, et qu'on trou- vera ici. En outre, j'ai pu puiser dans la riche collection du Muséum formée par I\L Valenciennes; et le nombre des espèces nouvelles qui; j'y ai trou- vées est considérable. » Cet ensemble de matériaux présente un total de près de quatorze cents espèces distinctes, dont une centaine environ appartiennent à la classe des Géphyriens. Vers la fin de l'année dernière, on pouvait donc porter approximativement à tn-ize cents le nombre des Annélides connues. Les publications auxquelles je faisais allusion tout à l'heure ont encore accru ce chilfre. Or Savigny ne distinguait guère que cent cinq espèces. On voit combien la connaissance de ce groupe a fait de progrès depuis la publi- cation du Sj6lènie des Annélides (septembre 1820). » Dans un Mémoire dont j'ai eu l'honneur de lire un extrait à l'Aca- démie (mars i8651, et qui a été imprimé dans \qs.'J anales des Sciences natu- relles, j'ai (lit comment j'avais distribué ces espèces en vingt-six familles et deux cent (juarante-cinq genres, dont cent quatre-vingt-un ont pu trouver place dans un cadre mélliodique, tandis que soixante-quatre restaient en- core aux iucerUe sedis. Je ne reviendrai pas sur ces questions de classifica- tion, mais je demande à l'Académie la permission d'ajouter ([liclques mots sur le mode d'exécution du livre lui-mèrne. » L'Académie se rappelle peut-être que painii les tra\aux que je lui ai ( 747 ) présentés à diverses époques, figurent un certain nombre de monographies de familles d'Annélides. J'avais ou l'inlention de passer ainsi un à un eu revue les vingt-six groupes fondamentaux de la classe. Mon livre serait résulté de la réunion même de ces monographies. Mais je ne tardai pas à reconnaître que le temps et l'espace me manqueraient également pour rem- plir ce programme. Obligé d'y renoncer, je me suis du moins efforcé de rester aussi fidèle que possible aux idées qui me l'avaient suggéré. » Dans ce but, j'ai fait une très-large part à l'anatoniie et à la physio- logie. Dans une Introduction étendue, j'ai passé en revue d'une manière générale et comparative chaque appareil et chaque fonction. Un chapitre spécial est en outre consacré aux moeurs et au genre de vie des Annélides vivant en captivité et en liberté. Un autre, relatif à la distribution géogra- phique de ces animaux, a paru sous forme de Mémoire dans les Archives du Muséum. o En outre, j'ai placé en tête de chaque famille, sous le titre de Généra- lités, les détails plus spéciaux. Enfin, lorsque j'ai pu aller plus loin encore pour un genre ou luie espèce, je n'ai pas hésité à le faire. » En réunissant ces diverses données, en y ajoutant celles qui touchent à la classification, et qui sont résumées dans les Tableaux des familles et dans les caractéristiques, les naturahstes pourront obtenir luie espèce de mono- graphie abrégée de la famille, du genre et parfois de l'espèce, objet de leur étude. » J'ai décrit avec détail toutes les espèces que j'ai observées par moi- même. Pour les autres, je me suis borné d'ordinaire à en donner la caracté- ristique, tantôt en reproduisant ou en abrégeant la description des auteurs originaux, tantôt en la traçant d'après les détails consignés dans leurs ou- vrages. Les caractéristiques des ordres, familles et gein-es sont en français et en latin; celles des espèces, en langue latine seulement. » Ce qui précède est surtout relatif à la partie de l'ouvrage consacrée aux Annélides. La classe des Géphyriens a été traitée dans le même esprit, mais plus succinctement. » Four faciliter les recherches, j'ai placé à la fin de l'ouvrage une Table alphabétique desjcmiilles, cjenres et espèces, ainsi qu'un Tableau sjnonpnique des genres. >i Uatlasqui accompagne cette Histoire des Annélides et des Géphyriens a été peint et dessiné eu entier par moi, d'après nature, et presque en totalité d'après le vivant. A ce titre il présentera, j'espère, quelque intérêt. Il se compose de 20 planches comprenant SgS figures relatives à soixante-qua- 99- • ( 74« ) torze genres et cent quinze espèces ; près du dixième des espèces, tin quin- zième environ des genres et tous les types essentiels iîgurent ainsi dans cet . atlas. » « M. Chevrfx'l, en regardant les planches coloriées de l'atlas déposé sur le bureau de l'Académie par M. de Quatrefitges, est frappé de la beauté de la couleur et de la correction du dessin. La couleiu-, si heureusement alliée au trait noir d.e la gravure, devient le complément le plus utile des des- criptions du texte, pour le naturaliste désireux de connaître l'histoire ana- toiiiiqne des espèces décrites par l'auteur. En outre, M. Chevreul, en consi- dérant la variété, la beauté, et les harmonies de couleur que présentent les planches de l'ouvrage de M. de Qualrefages, ne doute pas des inspirations dont elles seraient l'occasion pour les artistes pleins de goût et de talent qui sont à la recherche des œuvres de la nature, dans l'espérance d'y trouver soit des formes élégantes, soit des couleurs harmonieuses, dont la repro- duction sur des tissus, sur des papiers, etc., ajoute tant d'agrément et de valeur aux prodnits de notre industrie. » PHYSIQUE VÉGliTALK. —Sur !es fonctions des feuilles; par M. Bovssingaclt. [Extrait. Suite (i).] n Jusqu'à présent on a constaté une notable différence entre les voliunes de gaz acide carbonique décomi^oséspar l'envers et par l'endroit du limbe. On va voir que pour des feuilles moins épaisses, moins rigides que celles des lauriers, cette différence n'est plus aussi prononcée. Expérience T'I. » Deux feuilles de plulaiie A ont élé accolées par leur endroit; deux autres feuilles B l'ont élé par leur envers; enfin deux feuilles C d'un troi- sième groupe avaient élé assimilées de telle manière, que l'endroit de l'une et l'envers de l'autre devaient recevoir la lumière. n Chacun des groupes avait une surface simple de 47 centimètres carrés. » En comparant les nuances à celles du cercle chromatique de M. Che- vreul, on a trouvé : Pour l'onveis de la fciiillf' : jaune vert 3 rabattu à -^ de noir; Pour l'endroit : vert i rabattu à j^ de noir. fl) V'oir Comptes re/iflm, t. LXIII, p. 706. ( 749) Les feuilles sont restées au soleil, mais garanties |)nr un écran, pendant 'six iienres. Le ciel était nuageux ; l'atmosphère où elles étaient confinées consistait en un n^élange d'air et de gaz acide carbonique. » Avant l'exposition l'atmosphère contenait : Acide carbonkjiio . Air atmosphérique « Après l'exposition Acide carbonique absorbé. . . retrouve. . introduit. . FFlirLI.F.S \ li C. Envers exposé. Etiiiroit l'xposo. Les de MX surfaces eipoercs, fC 23,7 cr 32,4 rr 25,5 58.4 42,8 5o,7 82,1 :5,:>. 76,2 86.6 83,8 8,6 83,8 4,5 7/' .3,7 32,4 25,5 » décomposé. iq,2 = oxygène. 23,8 =: oxygène. 1 7 ,9 = oxygène. » Les volumes d'acide décomposés par les groupes A et B se rapportent à des surfaces doubles, puisque la lumière avait frappé sur deux surfaces envers et sur deux surfaces endroit. Ramenant le résultat à ce qu'aurait donné une feuille unique, on a : ce En six heures : l'envers a décomposé ..... 9,6 de gaz acide carbonique. » l'endroit a décomposé '''9 " » les deux cotés ont décomposé 17,9 » » La somme des volumes d'acide carbonique décomposés par l'envers et l'endroit de la feuille fonctionnant séparément est 21", 5. volume de y fi plus élevé que le volinne d'acide I7">9 décomposé par les deux surfaces du limbe ayant agi sinudtanément. Ce cas s'est reproduit pliisieiu's fois dans le cours de ces recherches; ou en verra plusieurs exemples dans ce qu'il me reste à présenter. Quelquefois aussi, comme je vais le montrer immé- diatement, c'est le contraire qui a eu lieu. Expérience Fil, » Trois feuilles de ninrronnier, prises sur le même pétiole, ont été expo- sées à l'ombre, pendant sept heure s, dans un uièlange d'air et de gaz acide carbonique. ( 75o ) » L'une des feuilles A était recouverte de papier noirci sur son endroit ; l'autre B sur son envers; 1;) troisième C devait recevoir la lumière diffuse siu- les deux laces du limbe. L'exposition a en lieu à l'ombre, jjarcc que les feuilles minces souffrent et cessent bientôt de fonctionner quand elles sont placées à la linnière directe du soleil; c'est l'effet de la dessiccation rapide qu'elles subissent lorsque, détachées de la branche, elles ne reçoivent plus de sève. 3'ai fait voir, en effet, dans une |)artie de ce travail, que la faculté décomposante des feuilles diminue rapidement et finit par disparaître à mesure que leur eau constitutionnelle est dissipée. » En comparant an cercle chromatique de M. Chevreul, j'ai trouvé, pour la couleur du limbe : Envers : jaune vert i rabatfii à ~ de noir; Endroit : jaune vert 3 rabattu à -^ de noir. )) La surface simple des feuilles était de 3o centimètres carrés. » Atmosphère avant l'exposition : FEUILLES A li C Envers oxposo. Endroit pxposo. Les tiens cfltcs exposés. ce ce rc Acide carbonique 37,1 36, o 37,6 Air ntnjospbérique 5i,7 56,5 56,2 88,8 92,5 93,8 » Après l'exposition : Acide carbonique absorbé 53,8 ^9)^ 62,7 Acide carlionique refroHvé. .. . 35, o 33, o 3i,i Acide carbonique introduit ... . 37,1 36, o 37,6 Acide carbonique décomposé. . . 2,1 = oxygène 3,o=r oxygène 6,5 = oxygène. I) Ainsi, le volume de l'acide carbonique décomposé par les deux faces du limbe agissant à la fois excède de i'^'',4 I-t somme des volumes de l'acide décomposé par les deux faces ayant fonctionné séparément. Dans des expé- riences faites au mois d'août, en exposant au soleil les feuilles de marron- nier pendant un temps très-court, pour empêcher la dessiccation, on a vu les deux surfaces du limbe, agissant isolément, décomposer, à fort peu de chose près, le même volimie d'acide carbonique. Dans ce cas, le vohuue de l'acide décomposé par les deux côtés du limbe agissant simultanément ne ( 75i ) différait pas sensiblement de la souime des volumes de l'acide décomposé par chacune des faces. Ce résultat parait tenir au peu d'épaisseur de la feuille; car alors la lumière, si elle est assez vive, atteint la surface opposée à celle sur laquelle elle tombe. On peut concevoir alors que toute la masse du parenchyme étant à peu près également éclairée, l'écran que l'on a placé sur l'un des côtés ne produit plus l'effet qu'on en attendait. Expérience FUI. » Il devenait intéressant de rechercher comment se comporterait à la lumière, dans un mélange dair et d'acide carbonique, des feuilles minces ayant les deux surfaces de couleurs très-différentes. J'ai choisi d'abord la feuille du framboisier, dont l'endroit, d'après les cercles chromatiques, a pour nuance le jaune vert 5 rabattu à -— de noir; quant à l'envers, il est d'un jaune vert très-pâle ; à la loupe on reconnaît qu'il est recouvert d'un léger duvet cotonneux presque blanc. Les nervures en saillie, qui ne sont pas garnies de ce duvet, ont une teinte fort approchant de jaune 3 non ra- battu. Trois feuilles, ayant chacune une surface simple de 25 centimètres carrés, ont été exposées à la lumière pendant sept heures. Sur l'une de ces feuilles A, on avait séquestré l'endroit; sur une autre h, l'envers; la troi- sième C a eu les deux faces libres. » Atmosphère avant l'exposition : 1-F.llLLtS A li C Envers exposé. Eii.li oit expose-. Les deux côtés exposés, ce ce ce Acide carboniqctf 26,7 ^4)^ 26,4 Air atmospliL-rique ^7 5 7 64 , 4 56^, i t>4,;î ^''jjO 82,5 » Après rex|!Osition : Aciilc carl)oiii(]iie absorbé 60, 5 ''9i5 62,0 Acide carbonique retrouvé.... 23,9 '0)5 ^.0,5 Acide carboni(]ue introduit. .. . 26,7 24'^ 26,4 Acide carbonique décomposé. . . 2,8 = oxygène 5,1= oxygène 5 , f) :^ oxygène . » Le voliuiie de l'acide carbonique décomposé |)ar l'envers et par l'en- droit de k> feuille fonctionnant séparément, 7''°) 9, est plus fort de 2 centi- (75a ) mètres cubes que le volume d'acide décomposé par les deux cùlc's du limbe fonctionnant siniult;niément. Expérience IX. » Dans cette observation, les feuilles àe Jrambuisier ont été accolées : le groupe A par l'endroit, le groupe B par l'envers. Dans le troisième groupe C, les feuilles ont été réunies en collant lenvers des unes contre l'en- droit des autres, de manière que chaque côté différent du limbe reçût la lumière. 0 Les surfaces simples étaient : tii Pour A 37,') B S'j ,8 ■> C 33,5 » Les feuilles ont été placées à l'ombre, de midi à 5 heures, dans un mé- lange d'air et de gaz acide carbonique. » Avant l'exposition, atmosphère : FEllLLES A B C ce ce IT Acide carbonique "^"i }~ 23,7 '^')4 Air atmosphérique 5i,g 70,1 5i,3 7q,i 98,8 82,7 » Après l'exposition : Acide carbonique absorlié 5g>2 84,2 56,6 Acide carlionique retrouvé.... '9.9 9»^ 26,1 Acide carbonique introduit. .. . 27,2 23,7 3i,4 Acide carbonique décomposé . . 7,3=o\yi3'. i4,i=oxyg. 5,3 = o.\yg. » Ramenant ces résultats à une siiiface sim[)le de feuilles de i'j'"^,^ : ce A aurait decouiposé : acide carbonique 7,3 B " » i4)0 C « » 5,9 » A et B ayant des surfaces doubles de même dénominalion, il faut prendre la moitié du volume d'acide décomposé, pour rapporter le résultat ( 75:^ ) à ce qu'il auiait été pour une feuille de framboisier exposée a l'ombre pen- dant cinq heures. On a ainsi : Acide carbonique décompose : par l'envers 3,6 / ^ I' 1 -, i ioS6 » u » par 1 endroit ■; ,o ) » ., » par les deux côtés 5,t) » Comme dans l'expérience précédente, l'endroit a décomposé une fois autant d'acide carbonique que l'envers, et la somme des volumes d'acide décomposés par les deux sinfaces différentes agissant isolément est supé- rieure au volume décomposé par les mêmes surfaces fonctionuani simulta- nément. • Expérience X. « Il est peu de feuilles qui offrent un contraste aussi |)ronoucé dans la couleur de leurs surfaces opposées que celles du Populus alba. On a dit qu'elles étaient noires en dessus et revêtues d'un duvet blanc éclatant en dessous. Il y a là de l'exagération. En m'aidant des cercles chromatiques de M. Chevreul, je trouve que la surface supérieure, l'endroit, a pour nuance : jaune vert 5 rabattu de -^ de noir. Quant à la surface inférieure, elle est blanche. Ses nervures peu saillantes sont recouvertes, comme le parenchyme, d'un enduit cotonneux doux au toucher, très-adhérent ; à la loupe, on reconnaît qu'il forme une couche assez uniforme pour ne laisser apercevoir aucune partie colorée en vert ; j'ajouterai que cet enduit coton- neux forme, en quelque sorte, la masse de la feuille. En mesurant par un moyen précis une section faite sur plusieurs feuilles de Populus atha, j'ai trouvé, en moyenne : tnm Près de la nervure principale. . ,' 0)4^7 épaisseur totale. Au bord du limbe 0,3i2 i» Épaisseur du parenchyme vert o, lo à o,o8 » » Dans un groupe A, les feuilles de Populus alba ont été accolées par l'endroit ; dans un autre groupe B, elles l'ont été par l'envers; dans un troi- sième groupe C, l'envers de l'une des feuilles adhérait à l'endroit de l'autre. La surface simple de A était de 25,o » de B » 35 , 4 » » de C <> 29,0 » Les feuilles ont été exposées pendant huit heures à l'ombre d'un écran, dans un mélange d'air et de gaz acide carbonique. c. R., 1S66, S!">« Semeil,e.{-Ï. LXIIl, ^° 19.) 1 OO ( 754 ) « Avant l'exposition, atmosphère : FELILIES A B C rc te ce Acule carbonique 3o,3 25,2 3 1,3 Air atmosphérique 60,7 62,2 58,9 91,0 87,1 90,1 » Après l'exposition : Acide carbonique absorbé 62,4 77»'' 65,/} Acide carboni(jue retrouvé .... 28,6 10,4 24>7 Acide carbonique inirodiiit ... . 3o,3 2Ô',2 3i,2 Acide carbonique décomposé. . . i,7=oxyj;. i4,8=:oxyg. 6,5=:oxyg. » Ramenant ce lésiiltat à une surface simple de feuilles de 2g centimè- tres carrés, cr A aurait décomposé ; acide carbonique a,o B » >i 12,1 C » » 6,5 Prenant la moitié des volumes d'acide décomposés par A et par B, qui présentaient à la lumière des surfaces doubles et de même dénomination , on a, |)our une feuille de Populus alba ayant une surfiice de 29 centimè- tres carrés : rc Acide carbonique décomposé en huit heures par l'envers de la feuille 1,0 Acide carbonique décomposé en huit heures ])ar l'endroit de la feuille. . . . 6,o5 Acide carbonique décomposé en huit heures ])ar les deux côtés de la feuille. 6,5 » Cette observation est du mois de septembre; dans une expérience faite le 7 août, deux feuilles du Populus alha ayant été exposées pendant quel- (jues heures au soleil, dans un mélatjge d'air et d'acide carbonique :. La feuille dont l'envers, la surface blanche cotonneuse, avait été recouverte de papier noirci, a décomposé (^",0 de gaz acide carbonique. La feuille non recouverte a décomposé 9"j4 " » Ici encore, la lumière en tombani sur la surface supérieure de la feuille a décomposé, à très-peu près, autant d'acide carbonique que lors- qu'elle en éclairait les deux côtés. ( 7-'''5 ) ExptrirncL' XI. » La feuille de pêcher, à l'époque à laquelle je l'ai cueillie à la fin île septembre, avait pour nuances, d'après le cercle chromatique de M. Chè- vre ul : L'envers, jaune veit 3 rabaitu à -pï ^^ noir. L'enJroit, jaune vert 3 rabattu 'd ~ » » Deux feuilles similaires A et B, ayant chacune une surface simple de 27 centimèlres carrés, ont été exposées à l'ombre pendant sept heures dans un mélange d'air et de gaz acide carbonique : ce L'endroit de la feuille A a décomposé 6,7 d'acide carhnnique. Les deux cotés de la feuille B ont déconiijose. . . 7,0 ■> >' C'est ce que l'on a observé avec le framboisier, le peuplier, et c'est au peu d'épaisseur du parenchyme qu'il faut attribuer la presque égalité que l'on constate dans les volumes d'acide carbonique décomposés par l'endroit et par les deux côtés du limbe. Pour les feuilles du framboisier et du peuplier dont la surface inférieure est recouverte d'un enduit coton- neux formant une soi te d'écran, la lumière n'agit efficacement qu'en frap- pant la surface supérieure; mais pour le pécher et le marronnier, je puis même ajouter pour le platane, il importe peu qu'elle tombe sur l'une ou l'atitre face. Avec des feuilles plus épaisses, comme celles des lauriers, on reconnaît nettement que la surface supérieure exposée à la lumière décom- pose bien plus de gaz acide carbonique que la surface inférieure, possédant d'ailleurs une coideur verte moins intense; aussi, un écran accolé sur leur surface supérieure atténue-t-il singidièremeut cette décomposition : c'est que les deux surfaces du limbe fonctionnent d'autant plus isolément que la distance qui les sépare est plus grande. » Ou n'a pas, je crois, une idée exacte de la différence d'épaissetu' que présente le parenchyme des feuilles. Voici quelques mesures faites à l'occa- sion de ce travail. » Le limbe avait été séparé non-seulement de la nervure principale, prolongement du pétiole, mais aussi des nervures secondaires apparaissant en saillies sur sa stuface inférieure. l^paîsseur Feuille. du iiarencliymc. mat I,aurier-cerise o,55 Laurier-rose o ,38 ( 756 ) hpaisspur feuille. tlii parenchyme. mm Framboisier o,23 PLitane o , 1 6 Pêcher o, i5 Poj/ulus alba o )09 Marronnier o ,06 » On juge très-bien de l'épaisseur d'une feuille, et par suite de sa per- méabilité pour la lumière, en exposant cette feuille au soleil sur im papier albuminé et sensibilisé, puis en fixant ensuite l'image produite par les piocédés de la photographie. La teinte plus ou moins foncée développée sous le parenchynie est l'indice de la facilité ou de l'obstacle que les rayons lumineux ont éprouvé pour le traverser, et, comme terme de comparaison, on a la teinte acquise par le papier sur lequel la feuille ne reposait pas. » Ainsi, on voit, en examinant les épreuves que je mets sous les yeux de l'Académie, que la liunière ne pénètre pas l'enduit cotonneux adhérent à la surface inférieure de la feuille du Populus alba; les nervures seules ont été pénétrées. 11 suffit de comparer le ton des images laissées par le laurier- ro.se et par le laurier-cerise au ton pris par le papier sensibilisé non recou- vert, pour constater l'obstacle que les rayons ont rencontré dans le paren- chyme. L'einpreinte laissée par le marronnier montre, au contraire, qu'à cause de la très-faible épaisseur du limbe, la lumière l'a traversée pres- que aussi facilement que si elle eût été transparenle. » Dans la plupart des expériences que j'ai rapportées, je l'ai déjà fait remarquer, mais je crois devoir y insister en terminant, la somme des volumes de gaz acide carbonique décomposés par l'envers d'une feuille et par l'endroit d'une autre feuille a excédé le volume du même gaz décom- posé par l'envers et par l'endroit d'une feuille unique. Ce résultat pouvait être prévu, quoique d'abord il m'ait singulièrement étonné. Quand un côté d'une feuille est exposé, l'autre côlé étant séquestré par un écran, la lumière n'exerce ])as seulement son effet à la surface,' elle pénètre plus ou moins j)rofoudément et réagit faiblement sans doute, mais enfin elle réagit dans certaines limites, à travers le parenchyme qui n'est pas opaque, sur la sur- face qu'on voulait dérober à son action. Dans la condition d'isolement, l'en- vers, comme l'endroit du limbe, paraîtront donc décomposer plus de gaz acide carbonique qu'ils n'en décomposent réellement quand ils fout partie d'une seule et même feuille. La différence est d'autant plus prononcée que la lumière est plus intense et le parenchyme plus épais. « ( 757 ) MÉTÉOROLOGIE. — Des principales causes qui amènenl rapidement tes eaux pluviales dans les ajflaenls des rivières et des fleuves en temps d'inondation; par M. Becquerel. « Occiipt', depuis le milieu de l'année dernière, conjointement avec mon fils Edmond, d'observations thermomélriqiies sous bois et en plaine non boisée, dans plusieurs stations de l'arrondissement de Montargis (Loiret), dans le but de connaître s'il était possible ou non de trouver l'influence qu'exercent les bois sur la température de l'air et la quantité d'eau tom- bée sur le sol, observations dont nous entretiendrons prochainement l'Aca- démie, j'ai été à même d'observer récemment, dans plusieurs vallées sujettes à des inondations, les principales causes qui amènent rapidement de grandes masses d'eau dans les vallées. » Les désastres causés récemment par l'inondation de la Loire, dans le Loiret, m'ont engagé à généraliser mes observations, dans l'espoir qu'elles pourraient avoir un degré d'utilité publique. Je traiterai la question de visu et non en historien qui parle souvent des faits sans les avoir vus, et les interprète avec des idées préconçues ; aussi en résulte-t-il quelquefois des erreurs, connue on l'a vu il y a quelques années, quand on a voulu prouver, par des documents historiques, que le climat des Gaules avait éprouvé de grands changements depuis l'occupation romaine. » Une des questions les plus intéressantes de l'hydrologie, comme ledit très-bien M. Coliin, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, chargé d'un (les services de la Loire, dans un excellent Mémoire sur l'admidomélrie, couronné par l'Académie des Sciences il y a deux ans, consiste à établir les conditions générales de l'écoulement des eaux pluviales à la surface du sol. Il a envisagé la question sous le point de vue le plus général, puisqu'il a cherché la relation qui unit l'évaporation aux quantités d'eau pluviale tom- bant annuellement sur les terres, aux quantités d'eau qui s'écoulent et s'in- filirent dans la terre. » Beaucoup de physiciens, d'ingénieurs et d'agronomes distingués se sont occupés d'admidoméirie et de questions qui s'y rattachent, entre autres M. Dausse dans son travail sur les |Mincipales rivières de France; M. Bel- granil, stu' l'hydrographie de la Seine; M. Vallès, sur le projet de nivel- lement du lac de Gr Dans deux des stations de l'arrondissement de Moiitargis, dont il a été question précédemment, on a recueilli les quantités suivantes d'eau tom- bée, depuis un an, dans le mois de septembre et les 22 et 23 septembre, sous bois et hors du bois. LA SALVIONNIÉKE. LA JACQtEMIMÈRK. Quantité d'eau loinbée Quanlité d'eau tombée en plaine. mm Du i" sept. 1 865 au i" sept. i866. 746, '7 Mois de septembre 1866 >34)6 Les 23 et 23 septembre 1866 8'^,o » Pour les deux localités, le rapport des quantités d'eau tombée en plaine et sous bois a été : Du 1" septembre i865 au 1"' septembre 1866, de ... . i ; 0,67 Pendant le mois de septembre i ; o ,5 Pendant les 22 et aS septembre 1 ; o ,6 » Ces résultats conduisent à la conséquence suivante : » Sous bois, il tombe environ en moyenne, soit annuellement, soit pen- dant des pluies torrentielles, les ^ de la quantité d'eau pluviale tombée hors du bois. M Si les plateaux situés de chaque côté de la vallée du Milleron, ainsi que les coteaux adjacents, eussent été boisés, il serait tombé dans les jour- nées du 22 et 23 .septembre, immédiatement sur le sol, environ les -^ moins d'eau; cette eau en outre aurait été arrêtée continuellement dans sa marche par mille obstacles, et l'inondation eût été beaucoup moins forte, si elle eût eu lieu. A Dieu ne plaise que je blâme d'une manière absolue le déboi- sement ; telle n'a jamais été ma pensée dans mes Mémoires antérieurs sur les forêts; les déboisements sont la conséquence nécessaire de l'accroissement de po|)idalion, des progrès de l'agricidture et des besoins des habitants, qui sont naturellement portés à transformer des terrains boisés en terres arables ( 76t ) quand le produit est plus avantageux; il y a loin de là aux défrichements en niasse des terres boisées dont le fonds est de peu de valeur et qui ne sont pas nécessités par les besoins des populations. » Je citerai, à l'appui des faits que je viens de rapporter, d'autres exem- ples remarquables. » Dans la vallée de Loysans (Alpes dauphinoises), il existe des monta- gnes dressées sur des talus très-rapides, couvertes de végétation et qui sont peu boisées; dans les temps d'orage, à peine si elles sont sillonnées par de minces filets d'eau; tandis que dans l'Embrunois, aussitôt que les forêts ont disparu des flancs des montagnes, les eaux les ravinent tant que lu végétation ne s'en est pas emparée. a J'ai exposé dans mon Traité des climats, publié en i85i, les principes sur lesquels je me suis appuyé pour expliquer les effets du déboisement sur le régime des eaux pluviales. Je n'y reviendrai pas ici. Je me bornerai à dire que l'effet de la végétation dans les pays de montagnes est de donner plus de solidité au sol et de diviser les eaux sur toute la surface, de manière à empêcher qu'elles ne se portent en masse dans les vallées, comme cela ar- rive quand il est dénudé. » L'Administration en a tellement bien senti l'importance, qu'elle s'oc- cupe particulièrement, dans ses travaux de reboisement, de celui des mon- tagnes, non-seulement en vue de leur conservation, mais encore pour diminuer la vitesse des eaux le long des pentes et en faire absorber une partie par le sol. » L'exposé que je viens de présenter des principales causes qui fournis- sent rapidement de grandes masses d'eau aux rivières et aux fleuves sujels aux inondations montre qu'il faut classer ces causes comme il suit : » 1° Les pluies torrentielles ou d'orages et les pluies continues quand la ferre est déjà imbibée et que le sous-sol est imperméable; » 2° Les innombrables fossés d'écoulement bordant les voies de con)mu- nication qui sillonnent la France dans tous les sens depuis une quarantaine d'années, et dont le développement tend sans cesse à augmenter; voies de communication dans lesquelles viennent déboucher les fossés des particu- liers pour l'assainissement de leurs terres ; » 3° Le déboisement des montagnes, des coteaux et des plateaux; » 4" Le dessèchement de la plupart des étangs, depuis le commencement du siècle, et qui continue encore. » Quand je parle des causes premières qui produisent les inondalionset qui sont relatives aux grandes masses d'eau fournies aux rivières et aux C. K. t866, 2"!^ Semetre. (T. LXUI, N" 19.) lO I ( 762 ) fleuves, je n'ai nullement l'intention de traiter des inondations en elles- mêmes, lesquelles dépendent de la contiguration des bassins, des digues, du débit des eaux sous les ponts, etc., questions Irès-coniplexes qui sont du domaine seul de l'ingénieur. » Toutes ces causes sont inévitables; elles sont, je le répète, la consé- quence toute naturelle des progrès incessants de la civilisation et de l'agri- culture, qui tendent au défrichement des terrains boisés propres à la culture et à multiplier les voies de communication entre tous les centres de popu- lation grands et petits. On serait porté à croire, d'après cela, que les masses d'eau arrivant dans les vallées, à la suite d'orages et de pluies torreutielles, doivent tendre à augmenter; poiu" avoir quelques données à cet égard, j'ai prié M. Collin de vouloir bien me procurer les hauteurs de la Loire au- dessus de l'étiage, dans plusieurs villes: il a bien voulu se rendre à mon désir et je joins ici ces hauteurs à Gien, Orléans, Blois, Tours, lors des inondations de iSaS, 1846, i856, i 8G6, et àSanmur, lors des inondations de 1825, 1843, i844) 1846, i856, 1866. Voici ces hauteurs : ANNÉES. GlEN. ORLÉANS. KLOIS. TOURS. SAUMUR. i82D ni 6,02 7,i3 7-'9 7''9 m 5,98 6,38 7,10 7,10 m 6,o5 6,60 6,78 6,70 6,20 7,i5 7,52 6,59 m 6,55 6,00 5,76 6,88 1846 1836 1866 » On voit que les hauteurs ont été en augmentant, mais non d'une ma- nière constante et uniforme, ce qui ne saurait avoir lieu dans un phéno- mène comme les inondations, qui sont soumises à tant de causes de varia- tions; ainsi en i856 et 1866, les hauteurs ont été les mêmes à Gien et Orléans. A Blois, de i856 à 18G6, il y a eu luie légère diminution; mais pour faire ressortir l'augmentation, il suffit de comparer les hauteurs de la Loire dans chacune de ces villes, en iSaS et 1866; on trouve : m m A Gien 6,02 17,19 ou i ; i , 194 A Orléans 2,98 : 7, 10 ou 1:1 ,187 A Blois 6,o5 : 6,70 on r : i , io5 A Tours 6,20 : 6, 5o ou i ; 1,048 A Saumur 5,i5:6,8S ou i:i,i4i ( 763 ) » L'augmentation est bien évidente ici, elle est en moyenne de o,i5 dans l'espace de quarante et un ans, depuis que la France a commencé à être dotée de ses routes départementales, chemins de grande et de moyenne communication. » Il est à remarquer touleiois que les hauteurs de l'eau à l'étiage ne donnent pas les mesures exactes des quantités d'eau versées dans la Loire par les affluents, attendu que ces hauteurs sont en rapport non-seulement avec ces quantités, mais encore avec les débits de l'eau sons les ponts, les- quels dépendent des endiguements, des obstacles à l'écoulement des eaux, en amont el en aval, des attérissements à l'embouchure du fleuve; néan- moins cet accroissement moyen de 0,1 5 en quarante et un ans, quand on le rapproche de l'augmentation des eaux qui arrivent plus rapidement dans les vallées par les causes signalées plus haut, est digne de fixer l'at- tention. M II n'est pas dit pour cela qu'il n'y ait pas eu antérieurement des crues plus considérables que les précédentes, car les historiens en signalent de très-grandes dans les siècles passés. Je citerai seulement les crues de 1733 et de 1790, à Orléans, qui ont été supérieiu-es à celle de 1846; la crue de 1735, qui a été supérieure à Amboise et à Tours, etc. » Ce sont là des crues extraordinaires dues non-seulement à de grandes intempéries, mais encore à des causes locales. En effet, si des hivers se pro- longent, que les neiges soient très-abondantes et que le dégel soit subit, ou bien s'il survient des pluies diluviennes pendant plusieurs jours, les terres sont alors tellement sursaturées d'eau, que celles qui sont à la surface s'écoulent rapidement dans les vallées, lors même qu'il n'y a pas de fossés pour les rassembler. Enfin, les crues extraordinaires ne se manifestant pas sur tous les points, c'est une preuve que la fonte subite des neiges ou les pluies diluviennes sont souvent locales. » J'ai joint encore au Mémoire le tableau des hauteurs totales de pluies tombées pendant le mois de septembre, dans un certain nombre de stations des bassins du Cher, de l'Indre, de la Creuse, de la Vienne, de la Loire et de la Haute-Loire, en amont du bec d'Allier; tableau que je dois également à l'obligeance de M. Collin. » Je me bornerai pour l'instant à « Semestre. (T. LXIU, N" 19.) ' 02 ( 770 ) existe une respiration cutanée; quels sont les effets et les produits de cette respiration ; quelle influence exerce le contact de l'atmosphère à la surface de la peau, sur la calorification et la température animales; quelle influence exerce sur l'absorption la pression atmosphérique ; quels sont les gaz et les matériaux exhalés ou sécrétés par la voie cutanée : enfin , jusqu'où l'occlusion ou la libre communication de la peau avec l'atmosphère est nuisible ou utile à l'entretien de la vie. » § II. Applications à la médecine. — L'occlusion pneumatique est pro- pre à agrandir tout à la fois le champ de l'observation pathologique et l'arsenal des ressources thérapeutiques. « Au premier point de vue, il suffit de faire remarquer que, s'il est vrai que la pression atmosphérique joue le plus grand rôle dans le mécanisme de l'absorption, on aura le moyen de voir jusqu'à quel point les substances toxiques, virulentes, ou principes morbides quelconques, sont susceptibles de pénétrer dans l'économie par la voie cutanée, et jusqu'à quel point ces éléments, déposés à la surface de la peau, peuvent y être maintenus ou en être entraînés par l'appel neutralisant de l'occlusion pneumatique. L'étude et le traitement des piqûres anatomiques, des inoculations virulentes, de la pustule maligne et du charbon, de l'inoculation rabique, y trouveront de nouveaux moyens d'éclaircir leur mécanisme, et très-probablement de combattre leurs effets. « § III. Applications cliinirgicales. — Les applications chirurgicales de l'occlusion pneumatique n'en sont plus à l'état de programme. » Dans un premier Mémoire que j'ai lu à l'Académie de Médecine, le 6 février dernier, j'ai fait connaître une série de plaies exposées traitées par cette méthode, qui m'ont permis de considérer l'occlusion pneumatique comme réalisant une nouvelle extension de la méthode sous-cutanée. Par- tant (le l'idée aujourd'hui universellement acceptée, que les plaies sous- cutanées doivent ieiu- imuuuiité à la protection de la peau contre le cou- tact de l'air, j'ai considéré l'occlusion pneumatique comme réalisant pour les plaies extérieures, dites p/a/es exposées, ime peau artificielle procurant à ces dernières le bénéfice de la peau naturelle dans les plaies sous-cuta- uécs. Depuis cette épociuc, je n'ai pas cessé de soumettre au même traite- ment un grand nombre de cas de plaies de toute nature, plaies chirurgi- cales, plaies accidentelles, plaies par aimes de guerre, plaies en voie de siii)piiiati()n, plaies pathologiques; dans toutes ces plaies, comme dans chacune d'elles en j)articiilier, j'ai pu apprécier le bénéfice du principe de ( 77' ) la méthode, c'est-à-dire une protection évidente contre les chances d'in- flammation suppurative, et d'empoisonnement par snite de résorption des fluides altérés. Cet ordre d'applications, d'une gravité extrême, et dont le nombre s'élève aujourd'hui à soixante-cinq, est susceptible de rencontrer des circonstances qui en compliquent et en diversifient les résultats. C'est pourquoi, ne voulant pas systématiser prématurément les enseignements de l'expérience, je me borne à proclamer que dans le plus grand nombre des cas où l'occlusion pneumatique a été employée pour prévenir les accidents d'inflammation su|)purative, cette inflammation n'a pas eu lieu, ou a été réduite en étendue, en intensité, de façon à laisser voir jusque dans ses in- succès le bénéfice du principe de la méthode, » Conclusions. — L'occlusion pneumatique constitue à la fois un instru- ment d'exploration scientifique tout à fait nouveau pour la physiologie, la médecine et la chirurgie, et une méthode pratique susceptible d'innom- brables applications pour ces deux dernières sciences. » M. Galibeut lit une Note concernant les perfectionnements qu'il vient d'apporter à ses appareils respiratoires, et met sous les yeux de l'Académie des spécimens de ces appareils. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE. — Sur un nouveau générateur électrique ou électropliore continu. Note de M. Rertsch, présentée par M. Edm. Becquerel. (Commissaires : MM. Becquerel, Pouillet, Fizeau, Edm. Becquerel.) « INIalgré la théorie qu en a donnée son auteur, la machine électrique de M. Hûltz ne me paraissant qu'une solution compliquée du problème que je me suis |)roposé de résoudre, j'ai surtout cherché, dans la construc- tion de ce nouvel appareil, à ne laisser subsister aucun doute sur l'action de chacun de ses organes, afin qu'on ne puisse se méprendre sur l'origine de ses effets. Aussi, malgré quelques analogies dans la forme, verra-t-on qne ce générateur est bien différent de celui dont je viens de parler. I02.. ( 772 ) » Il se compose, non de deux disques de substance isolante, mais d'un seul, en sorte qu'on ne pourra invoquer le rôle d'une lame d'air interposée dans la production des pliénomènes. » Ce disque, formé d'une feuille mince de matière isolante, est monté sur un arbre de mêmenatin-e et peut, au moyen d'une manivelle ou d'une pédale, tourner avec une vitesse de dix à quinze tours par seconde. a Deux collecteurs à pointes métalliques, sans communication entre eux, placés perpendiculairement au plan du plateau et aux extrémités opposées de son diamètre, servent d'origine à la manifestation du double courant engendré. Chacim de ces collecteurs est nuuii d'une branche de compas ser- vant d'électrode, terminée chacune par une boule et pouvant s'écarter l'une de l'autre à angle droit, ou se rapprocher jusqu'au contact. Un conducteur à large surface est relié à l'un de ces organes pour augmenter la tension. » En arrière du plateau et parallèlement à son plan, peuvent être placés à volonté ini ou plusieurs secteurs ou lames minces de matière isolante, sans contact avec ce dernier, mais à petite distance. Ces secteurs mobilts peu- vent agir seuls ou superposés les uns aux autres : ce sont des portions de disque d'une ouverture de 60 degrés environ et de forme triangulaire. Ils servent d'éléments inducteurs. » Pour armer la machine, il suffit de frictionner légèrement l'un de ces secteurs avec la main, qui en électrise les surfaces, et de le placer dans la position indiquée^ la roue mise en mouvement, une série d'étincelles jaillit sans interruption entre les deux électrodes. Que l'on interrompe ou non le mouvement de la roue, l'appareil reste chargé comme l'électrophore ordi- naire.Dans Tuie atmosphère sèche, le flux d'électricité peut durer sans perte bien sensible pendant plusieurs heures, et tout porte à croire que, théori- quement, il en serait ainsi indéfiniment si l'air isolait d'une manière absolue. » Si derrière le premier ou ajoute un second secteur également électrise par le frottement, la quantité d'électricité induite devient sensiblement doul)le, sans néanmoins que la tension augmente, par la raison que la sur- face du conducteur reste la même. Un troisième, un quatrième secteurs, superposés aux premiers, sont autant de nouveaux éléments inducteurs venant encore augmenter la quantité, qui n'est limitée que par la distance des surfaces électrisées, le diamètre, la vitesse île la roue et la rapidité avec laquelle peut incessamment se reconstituer l'équilibre par les électrodes. » Avec un disque de 5o centimètres, en caoutchouc durci, \m mouve- inent de dix tours par seconde et deux secteurs, on peut obtenir presque sans interruption (cinq à dix par seconde) des étincelles de 10 à i5 centi- ( 773 ) mètres, ayant une tension suffisante pour percer une glace d'une épaisseur de I centimètre, pour éclairer d'une manière continue pins de i mètre de tube à gaz raréfiés, et pour mettre à distance le feu aux matières con)bus- tibles. » Ce plateau peut charger en trente ou quarante secondes une batterie de 2 mètres de surface intérieure, qui volatilise une feuille d'or et brûle I mètre du fil de fer employé en télégraphie pour les paratonnerres. » En résumé, par la simplicité de sa construction, cet appareil me semble réaliser d'une manière pratique l'idée de l'électrophore continu, source commode et permanente d'électricité. Par les effets relativement considérables qu'H donne et les questions encore douteuses sur l'induction électro-statique qu'il peut aider à résoudre, il nie semble devoir présenter de l'intérêt. » PHYSIOLOGIE. — Réponse à la Note de M. A. Béchanip, insérée nu Compte rendu du 22 octobre 1866; par M. N. Joly. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des vers à soie.) h .... Afin d'empêcher désormais toute équivoque ou toute fausse inter- prétation de ma pensée, je répète volontiers que M. Béchamp a le mé- rité très-réel, selon moi, d'avoir signalé un des premiers les corpuscules extérieurs : son idée de laver la graine est une u\èe ingénieuse. J'admets, comme lui, que les chenilles, les chrysalides, les papillons et les œufs peuvent porter et portent en effet bien :;ouvent des corps vibrants à leur surface. J'admets, à plus forte raison, qu'ils en portent à l'intérieur. Je dis même que c'est là que les corpuscules ont leur siège initial, et je crois le prouver en prenant le mal ah ovo, dans l'acception propre du mot. Or, quand je lave avec le plus grand soin les œufs extraits des gaines ovigéres elles-mêmes, et que je vois ces œufs farcis à l'intérieur de corpuscules vibrants, j'en conclus logiquement, ce me semble, que la maladie est ronsti- lutionnelle, c'est-à-dire congéniale. héréditaire, innée si l'on veut, en un mot, tout autre chose que parasitaire, comme le prétend M. Béchamp (1). » Quoi qu'il en soit, dès que l'œuf est malade, je conçois très-bien que l'insecte qui en provient le soit lui-même à ses divers âges et à divers degrés. Je conçois mieux encore, pour des raisons que j"ai exposées ail- (i) Je tiens à la disposition de l'Acadciiiit' des gaîncs ovigéres remplies d'œufs de vers à soie malades. J'aurai l'tionneiir de les lui envoyer si elle le désire. ( 77^ ) leurs, qu'il porte à l'extérieur ces corpuscules qui sont un des symptômes les plus frappants du mal actuel , et Irts-probablement aussi l'un de ses effets. .) Pour admettre ici la théorie du parasitisme, il faudrait, selon moi, des preuves plus concluantes que celles que donne M. Béclianip. Je voudrais, par exemple, qu'il inoculât le corpuscule vibrant à une che- nille reconnue saine, et qu'il produisit, de manière à n'en pouvoir douter, la pébrine ou gattine, comme on a fait naître la muscardine en inoculant le Bolrylis Bassiana. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Réponse à la Note de M. Grimaud de Caux intitulée : Siu" les cas de choléra qui se seraient |)roduits à Marseille avant l'arrivée des pèlerins delà Mecque en r865; pnr M. Didiot. (Extrait.) (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) « Dans la séance du i5 octobre dernier, M. Grimaud de Caux a cherché à démontrer que les cas de choléra signalés à Marseille, avant l'arrivée des pèlerins de la Mecque, sont une pure affirmation sans preuves, de la part de MM. dePietra-Santa et Cazalasquiles ont reproduits dans leurs Mémoires sur le choléra, d'après mon Rapport au Conseil de santé des armées (i), et les renseignements d'une enquête ultérieure; il est donc de mon devoir de venir aujourd'hui déclarer hautement devant l'Académie, et plus affirmati- vement que je ne l'ai fait dans mes écrits antérieurs, que la vérité n'a été travestie que par M. Grimaud de Caux. M Je réduirai mon explication au simple exposé qui suit : » Mon Rapport, daté du G novembre i865, a été eiu'egistré aux Archives du Conseil de santé le 1 1 du même mois, et il en a été publié un extrait dans la fascicule de janvier 1866 du Recueil des Mémoires de Médecine militaire. Je me suis appliqué dans ce travail à présenter d'abord une étude climato- logique et topographique de Marseille; en ce qui concerne la garnison particulièiemcnt, je crois être arrivé à démontrer d'a])ord que la préten- due importation d'Egypte est restée muette pour tous nos établissements militaires, et surtout pour ceux situés dans le voisinage des ports ou dans les quartiers de la vieille ville, où l'épidémie s'est maniiostée avec le plus d'intensité ; j'ai montré que, au contraire, les causes d'insalubrité locale (i) Le Choléra à Marseille en i865. Des couses essentielles qui ont présidé à son dévelop- pement a l'état épidéinirjuc [Recueil des Mémoires de Médecine militaire, Z' séi'ie, t. XVI). ( 775 ) ont joué le plus grand rôle dans le développement de la maladie, et qu'elles sultisent, avec le concours des infractions aux règles de l'hygiène, comme causes individuelles, pour explicpier Ions les cas observés dans la garnison. » C'était un devoir pour moi auprès du Conseil de santé de l'armée, que de réduire en même temps à leur juste valeur les faits d'importation que venait alors d'avancer M. Grimaud devant l'Académie des Sciences (séances des 9 et 16 octobre i865). Le nom du médecin cité dans les pièces justi- ficatives était précisément celui de l'un de nos aides-majors chargé de la visite des passagers au fort Saint-Jean, et parmi ces derniers se trouvent compris les pèlerins arabes qui touchent à Marseille : j'étais donc aussi bien renseigné que personne siu' la vérité. » A chaque convoi, il entre ordinairement quelques malades à l'hôpital militaire, où ils sont reçus, et il ne se passe pas d'année que l'on n'enregistre un, deux, trois décès, quelquefois davantage. La mort de l'un de ces hadjis, le 12 juin, ne pouvait donc nous paraître extraordinaire; certifiée du reste comme étant due à une dyssenterie chronuiue pa.vM. le D'' Renard, elle ne saurait être imputée à une autre maladie, et l'on s'étonne à bon droit c[ue plus de trois mois après (le 9 octobre), et contrairement an certificat déposé à l'état civil, M. Grimaud ait avancé que c'était un cas de choléra. )i Si cette affirmation gratuite n'avait pas été considérée par lui comme une véritable découverte, propre à démontrer l'arrivée du choléra à Mar- seille par la voie de mer, je me serais borné à signaler son inexactitude; mais je devais à la vérité de déclarer qu'une enquête officielle ne manque- rait pas de faire reconnaître : » i" Que plusieurs personnes étaient mortes du choléra à Marseille avant l'arrivée du convoi de pèlerins arabes (le 12 juin); » 1° Que l'infection du fort Saint-Jean n'a jamais existé que dans l'ima- gination de M. Grimaud. » L'auteur entre ensuite dans la discussion des cas de choléra signalés par les membres du corps médical à Marseille, dans les premiers jours du mois de juin, discussion appuyée par diverses pièces qu'il transmet à l'Aca- démie. Les conclusions auxquelles il est conduit, pour chacun de ces cas, sont analogues aux précédentes : il termine en exprimant de nouveau le désir qu'une enquête officielle permette à la vérité de se produire. M. J. KuDELKA adresse de Liiiz une Note ayant pour titre : « Réfraction de rayons lumineux blancs dans le prisme, sans dispersion ». (Commissaires : MM. Pouillet, Fizeau,Edm. Becquerel, Foucault. ) ( 776 ) m. DiPiis soumet au jugement de l'Académie un appareil auquel il doiuie le nom de pompe p^io-h/diostatique. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. S. LiERK adresse de Prague (Bohême) une lettre, écrite en allemand, sur les principes fondamentaux qui devraient régler la génération, la nour- lilure, l'éducalion et les soins sanitaires d'après l'état actuel des sciences natiuelles. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) Ij'aiiteiu' du Mémoire adressé le 4 j"'" tleinier, poiu' le cuiicours du prix Bordin (Détermination des indices de réfraction des différents verres), avec la devise : Deus nobis liac olia fecil, adresse un complément à ce Mémoire. (Renvoi à la Commission du prix Bordin.) M. Violette prie l'Académie de vouloir bien désigner une Commission pour examiner le Mémoire sur les résines qu'il a adressé précédemment. (Commissaires : MM. Pelouze, Balard, Fremy, Pasteur.) M. Moiîix est prié de s'adjoindre à la Commission nommée dans la der- nière séance, pour l'examen du moteur électro-magnétique de feu M. cit 31olin, dont la description a été adressée par M. de Poligny. COllRESPOIVD ANGE . GliOGRAPHlE. — Nouvelle délermiiialion d'un azimut fondamental, pour l'orien- lalion (jénérate de la Carte de France. Note de M. Vvo.\ Vill.irceau, pré- sentée par M. Le Verrier. « Dans les précédentes communications que nous avons eu l'honneur de faire à l'Académie, nous avons signalé l'existence probable d'iuie solution de continuité dans la méridieiuie de Dunkerque, entre Paris et Bourges, sans laquelle l'azimut fondamental observé à Paris, par Delambre, devrait admettre luie correction d'environ iq secondes. Parmi les travaux à entre- (i) L'AcaJéniie a décidé que ce Mémoire, quoique dépassant les limites réglementaires, serait reproduit en entier au Compte rendu. ( 777 ) prendre, nous signalions, en conséquence, la tlétei'inination de l'azinuit de Paris « dont la mesure immédiate permettra de décider s'il est possible de » rattacher les régions nortl et sud; et de conclure, dans le cas contraire, » à l'existence de nouvelles détectuosités dans la partie de la méridienne » de Dunkerque comprise entre Paris et Bourges Mais, disions-nous en- » core, peut-on supposer dans l'azimut, mesuré par Delambre, une erreur de » i8",8, ou l'existeiice, à Paris, d'une attraction locale capable d'en rendre » compte en partie? C'est ce qui ne pourra être décidé qu'en procédant à » luie nouvelle mesure de l'azimut à Paris. » » Cette mesure vient d'être effectuée; nous avons l'honneiu' d'en pré- senter aujourd'hui le résultat à l'Acadéiiiie. Avant de l'exposer, qu'il nous soit permis d'examiner si l'on pouvait douter de l'exactitude de l'azinuit de Delambre. Cet élément fondamental de la Géodésie française a déjà été l'objet de l'examen d'un des officiers du Dépôt de la Guerre. M. le Colonel Levret a signalé l'omission, par inadvertance, d'une série de vingt observa- tions du Soleil faites dans la soirée du 4 octobre 1799; nous signalerons, de notre côté, une inadvertance d'un autre genre, par suite de laquelle Delambre a rangé, parmi les observations faites le matin, une autre série de vingt observations faites dans la soirée du 2 octobre de la même année. Voici, moyennant ces deux rectifications (1), le tableau des séries d'observa- tions azimutales du Panthéon, que fit Delambre dans son observatoire de la rue de Paradis, au Marais. A/.niIJT DU PANTHEON MESURE PAR DELAMBRE. Soir. Matin. Nombie Nombre Dates. (tes ùbsorvaudii? Azimut. Diiles. 0 des bscivalions. A z i imi l . 1 799 Mai 26 28 29" I 2' 54 " 1 799 Jlai 28 48 29" 12' 28" Mai 27 52 29.12.38" Mai 29 52 29.12.31" Mai 2S 56 29 . I 2 . 3 l " Oct. 5 40 29. 1 2.3l" Oct. 2 20 29. 12.42" Ocl. 3o 40 29. 1 2. 10" Oct. 4 1800 Août I 20 20 29. 12.41" 29 .12. 1 " Moyenne. 29.i2.25",ort3",4 Août 6 20 2g. 12. 23" MoytTiiie. 29.12.32" 9 ±4" .4 (1 Koiis n'avons pas cru devoir corrij^er trois des movenncs données ]iar Deland)re; les erreurs de 1 à 2 secondes dont elles peuvent ;tre affectées, étant tout aussi imputables à des fautes d'impression dans les observalions, (|u'à des erreurs dr calcul dans les moyennes. C. K., iHfifi, 2me S^.mifiU-e. ( r. LXIU, K» J9.) I o3 ( 778 ) » II est nécessaire de le faire remarquer, car on pourrait croire à l'exis- \cnce d'une faute d'impression : les moyennes de séries do vingt-huit el de vingt observations faites le soir discordent entre elles jusqu'à 53 secondes; on trouve dans celles du matin 21 secondes de différence entre les moyetnies de séries de cinquante-deux et quarante observations. )) Malgré cela, et à l'exemple de Delambre, nous avons pris les moyennes partielles, sans tenir compte du nombre d'observations de chaque série; mais nous avons joint aux moyennes l'indication de leurs erreurs probables. » Lri moyenne générale des trois cent quatre-vingt-seize observations, sans distinguer entre les séries du malin et celles du soir, est 29" 1 2'3o",o ±1 3",o. » M. Levret, rpii a f lit le calcul en tenant compte du nombre des ob- servations de chaciue série, trouve fl a obtenu ainsi une correction de + i",6 à l'azimut adopté par la Com- mission de la Carte de France. » Revenons à la moyenne de Delambre. Cet astronome présente, comme il suit, le résultat de ses mesures [Base du Système métrique, t. Il, p. 129) : Seiies. Moyenne des observations du matin 29. 12.29,4 5 Moyenne des observations du soir 29. 12.28,0 1 Moyenne des 896 observations 29° 19/28", 7 » Après quoi il ajoute : « On voit que le soir et le matin c'est à peu » près la même chose; ainsi les azinuits qui n'ont pu être observés que le )) soir, coinme ceux de Watten et de Bourges, n'en doivent guère élre moins » sins poiu' cela. » La conclusion doit être un peu modifiée, si l'on se re- porte au tableau rectifié, duquel on déduit aisément : Excès de l'azimut du soir sur relui du matin = 4- 7",<)rt:5",^. » Ces deux nombres sont à la lois trop forts et trop peu différents, pour (|ii'on en puisse concliwe, soit l'identité, soit le défaut de coïncidence enlie les observations du soir et celles du matin. 11 L'erreur probable de l'azinuil de Delambre étant =h 3 secondes, l'er- reur à craindre .serait d'environ rh G secondes. Mais la théorie des probabi- lités ne considère cpu> les erretirs forttiites et suppose les erreurs constantes ("779 ) soigneusement éliminées. Or, quand on rencontre, dans des séries de vingt- iiuit et vingt observations, des erreurs certaines d'au moins 26 secondes, on peut légitimement redouter l'existence d'erreurs constantes. ./ piiori, il est donc impossible de fixer même à 12 ou i5 secondes près l'erreur de l'azimut de Dclambre. L'incertitude de cet élément fondamental de notre Géodésie eût suffi pour nous décider à en entreprendre une nouvelle mesure, si nous n'avions pas eu d'ailleurs la conviction que la perfection de nos nouveaux appareils nous permettrait, en tout état de cause, d'obtenir un résultat sur l'exactitude duquel on pût compter dans des limites très-étroites et déjiendantes uniquement de l'état de l'atmosphère. » L'azimut de Deiambre a pu être affecté d'autres erreurs encore : nous voulons parler des erreurs lelatives à la réduction au centre de la slation. On conçoit que, toutes choses égales d'ailleurs, ces erreurs sont en raison inverse des distances entre le lieu de l'observation et la station géodésiciue. Le peu de distance du Panthéon à la rue de Paradis au Marais pouvait exercer, sur l'exactitude des réductions, une influence fâcheuse. Aussi nous parut-il préférable de substituer, à une distance de 2 à '3 kilomètres, une distance beaucoup plus grande, telle que celle des stations géodésiques rattachées au Panthéon.... Il eût été sans doute préférable, si cela avait été possible^de s'établir près du Panthéon, pour observer l'une de ces sta- tions; mais à Paris, comme à Bourges, nous avons été obligé d'adopter la solution inverse, c'est-à-dire de nous placer près d'iuie station éloignée, pour, de là, observer le Panthéon ou Bourges. Le choix de la station n'était pas indifférent, ménie dans des conditions égales de visibilité : car en choi- sissant une station d'où l'azimut du Panthéon eût été un angle quelconque, il eût fallu déterminer exactement l'azimut d'une mire méridienne, puis observer au théodolite l'angle de cette mire et du Panthéon. On eût ainsi ajouté aux erreurs de l'azimut de la mire, celles bien plus considérables d'une mesure d'angle horizontal faite au théodolite. Or, l'une des stations autour de Paris nous a offert les avantages spéciaux dont nous avons déjà profité à Brest : Saint-Martin-du-Tertre est, à quelques minutes près, sur le méridien du Panthéon. En choisissant notre station à Saint-Marliu-du- Tertre, de manière à avoir le Panthéon dans le champ de notre instrinnent dirigé dans le méridien, le Panthéon pouvait nous servir de mire méri- dienne, et en mesurant avec luie vis micrométrique le petit angle du Pan- théon avec le méridien, nous arrivions à éviter l'emploi du théodolite. » La condition de nous tenir ilaus le voisinage du méridien du I^anthéon, limitait à i5o mètres environ, dans le sens est-ouest, l'espace ou nous devions lOJ.. ( l^o ) élablir nolir observatoire. Du côté nord, la crête de la colline de Saint-Mar- tin, conroiniée pai- les maisons, forme une autre limite, et l'espace intern)é- diaire d'où l'on pouvait voir le Pantliéon est entièrement occnpé par des jardins. I/un de ces jardnis présentait réiniies les conditions les plus favo- rables, soiià le rapport des distances à la station géodési(]ue et au niériiiien du Panthéon; mais il nous fallut renoncer à obtenir le consentement de son propriétaire. Nous fûmes très-heureux de trouver auprès d'un ancien fonctionnaire de l'administralion des postes, M. Ledoux, de plus grandes facilités : ce dernier a mis à notre disposition un espace convenable dans son jardin, et nous avons pu y faiie, malgré les mauvais temps, les séries d'observations dont il va être rendu compte. » Un réverbère, muni d'iui réflecteur parabolique de 3o centimètres d'ou- verture, a été installe sur le Panthéon, à peu près au niveau du sol de la lanterne; il produisait à la distance de Saint-Martin-du-TerIre, et parmi temps clair, une image stellaire très-vive et d'un diamètre notablement supérieur, à cause de l'irradiation, à .2 secondes, angle sous lequel il eût été vu sans cela. Ce réverbère a servi de mire méridienne. » De notre station de Saint-Martin, le Panthéon se trouve à 8'3o" environ du méridien local, quantité répondant à peu j)rès à 6', 5 de la vis de notre uiicromèlre. (Dans l'emplacement qui nous a été refusé, cette distance eût été léduite à 3 ou 4 miiuites.) Le sol a été creusé jusqu'à i",3o, |)rofondeur où l'on a trouvé un sable homogène et peu compacte : néanmoins, la stabilité que nous avons obtenue dépasse peut-être celle de toutes nos autres stations. Le terrain présente une pente dirigée vers le sud-est et telle, qu'à quelques mètres au sud, le rayon visuel dirigé vers le Panthéon s'élève rapidement au-dessus du sol : à 6 mètres du jiilier méridien se trouve un mur dirigé du nord-est au sud-ouest, mais peu élevé et que le rayon visuel domine de plus d'un mètre. L'influence de ce mur ne pouvait s'exercer sur les réfractions que pendant lejoin- et au commencement de la soirée : toutefois, cette influence s'est réduite à fort peu de chose, comme on le verra bientôt. (Dans l'autre jar.lin, nous n'aurions trouvé un semblable nuu' qu'à la distance de i5 à 20 mètres, et bien plus en contre-bas du rayon visuel.) >' I^'instrumcnl dont nous avons fait usage est le cercle méridien n° II de Rigaud, déjà employé dans les stations de Brest, Rodez, Carcassonne, Saligny-le-Vif et Lyon : l'axe de la limette est élevé d'environ i'°,75 au- dessus du sol. f/i |)récisio!i de cet instrument et la méthode stnvie sont telles, que nous n'hésitons pas à attribuer aux influences atmosphériques ( 78< ) les variations de raziinul de la mire inéridiemie excédant o%02. Qnelques indications suffiront pour prouver !a légitimité de cette assertion. En fait, les variations de la mire méridienne à Brest et à Rodez, où nous avons ren- contré une configuration du sol et un état de l'atmosphère exceptionnel- lement favorables (i), les variations de l'azimut de la mire n'ont pas dé- passé la limite ci-dessus. Potu" faire comprendre la possibilité de ce résultat, disons qu'avec le grossissement de 62,5 fois dont nous nous servons h.'ibi- tuellement, une image fixe s'observe à o",i5 ou o",'20 près, et la nicyenne de dix pointés d'une telle image est exacte à o",o5 ou o",o7 : il suffit ilonc que les deux autres observations (2), dont le concours à la détermiiMtion d'iui azimut est nécessaire, celles des circompoiaires et du niveau, soient d'une exactitude comparable à la précision des pointés d'une mire à horizon. » Voici le système d'ob.servations qui a été suivi. Dans chacune des deux positions de la lunette, on com.mencait par observer le niveau et le réver- bère du Panthéon : le niveau était posé six fois sur l'axe, avec inversion, comme d'habitude; le réverbère était pointé de dix à cjuinze fois avec le fil mobile du micromètre; puis venaient dix observations d'une circompolaire distante généralement de moins de 4 degrés du pôle et d'un nombre suf- fisant d'étoiles horaires; la séi'ie se terminait par de nouvelles observations du niveau et du réverbère. Ayant retourné la lunette, on effectuait une nouvelle série d'observations entièrement conforme à la première. Après un nouveau retournement, on terminait par une troisième série toute pa- reille aux précédentes. Suivant le mode de réduction adopté, deux séries suffisaient; mais la troisième ajoutait une vérification : la troisième série a . été réalisée toutes les fois que l'état de l'atmosphère l'a permis. » Chaque jour, il a été ainsi fait au moins quarante à soixante pointés du réverbère du Panthéon. • » Le nouveau mode de réduction a été développé à l'occasion de l'expé- dition de Rodez : supposant l'azinnit de la mire et la coUimation de l'axe optique de la lunette constants pendant la durée de deux séries consécu- tives, on détermine la collimation par la condition que l'azimut de la mire acquière des valeurs égales dans les deux positions de l'instrument, quelles (i) Dépression du sol tiès-prononcée entie les piliers de mire; vents qui assuraient l'ho- niogénéité des couches d'air Iraveisées par le rayon visuel dirige à l'Iioiizon. {■?.) Nous faisons abstraction des erreurs des oliservalions des étoiles lioralres qui sont négligeables ou s'éliminent suffisamment, dans leur comparaison avec les circompoiaires. { 782 ) que soient les variations pouvant se produire dans les supports de la lunette, à la suite de l'opération du retournement. Telle est la condition caractéris- tique de notre mode de réduction : le résultat moyen se trouve indépendant de l'erreur de collimatiou provenant d'une cause quelconque, laiit que la colliniation peut être censée constante. Dans le cas de trois séries cousécn- lives, nous avons satisfait à la condition que la moyenne des azimuts fournis par la'premiére et la troisième série fût identique avec l'azimut correspondant à la deuxième. « La cabane (sauf le cas de pluie) ayant été tenue ouverte deux heures à l'avance, les observations commençaient vers 7 heures temps moyen, et se poursuivaient jusqu'à minuit environ. Voici nos résultats, en désignant par A l'azimut astronomique du réverbère directement observé et L la lati- tude de la station : A cos L. Direction du vent 186G. !'''■ série. 2' série. 3" série. Moyenne. Poiils. (girouelte^. s s ^ Sept. 10 — 22,378 — 22,380 » 13 — ■.>,2,322 — 22,321 » 14 — 22,334 — 22,3o6 22%274 17 — 22,3l5 — 22,3l4 — 22,3l6 24 — 22,328 — 22,326 » Oct. l5 — 22,334 — 22,282 — 22,230 iti — 22,345 — 22,3o4 — 22,263 20 — 22,297 — 22,3o5 — 22,3ll Moyenne, en tenant compte des poids.. La moyenne simple serait. . . Il En ayant égard aux poids et aux directions du vent, on trouverait — 2a',3ig par le vent d'ouest, et — 22% 296 par le vent d'est; mais la dif- férence o^jOaS de ces deux nombres doit être influencée par l'époque de la soirée à laquelle se rapportent les moyennes quotidiennes, comme il res- sort suffisamment de la comj)araison des résultats obtenus chaque jour. » Ij'application des règles du calcul des probabilités conduit àiuie erreur probable de notre moyenne, égale à + o%oo5 : nous n'y attachons pas trop d'iniportance, à cause des influences atmosphériques dont les variations ont él('' limitées, et qui peuvent avoir laissé des traces d'erreurs constantes com- l)ar;ibles à l'errein- |)robable dont il s'agit, et par conséquent très-minimes. Sous ce rapport, la remarque suivante présentera sans doute quelque inté- rêt : parmi les cinq soirées oii il a été (ait trois séries, celle du 17 septembre -22,379: I '.'l 0. à S. — 22,322 1 N.-O. — 22,3o5 î:3 0. — 22,3l5 4:3 S.-O. — 22,327 z Calme. — 22,283 4:3 K.-IN.-li — 22,3o4 4:3 E.-S.-E. — 22,3o5 4:3 ±;o%oo5 S.-E. — 22%3l 1 — 22,317 ( 783) fournit trois résultats identiques ; ceux du 20 octobre s'accordent entre eux à o%oi4 près, et leur moyenne ne diffère pas davantage des observations du 17 septembre. Ces deux moyennes, qui se rapportent à des directions du vent rectangulaires, semblent donc offrir pins de chances d'exactitude que les trois autres : or, leur moyenne coïncide précisément avec la moyenne générale. Il nous est permis de trouver, dans cette coïncidence, une preuve de l'exactitude de cette moyenne, supérieure à la simple considération de son erreur probable. » Les mativais temps qui ont régné pendant la plus grande partie âc la durée de notre séjour à Saint-Martin-du-Tertre ne nous ont pas permis de multiplier davantage les observations : le plus souvent les vapeiu's ont em- pêché de voir le réverbère du Panthéon après minuit, bien qu'il restât allumé jusque vers 5 heures du matin. )) La moyenne précédente, étant divisée par le cosinus delà latitude de la station (49°6'3o") et convertie en secondes darc, donne pour l'azimut géodésique du réverbère + 8'3i",a2 ±:o",i2, nombre auquel il faut appli- quer tout d'abord la réduction à l'axe du Panthéon — i",656; il en résulte, pour l'azimut du Panthéon, + 8'29",56±o",i2. » Au moyen d'un triangle, il a été facile d'obtenir la réduction au clocher de Saint-Martin-du-Tertre. Cette réduction est — 1 5' 21 ",93; on a, en con- séquence, pour l'azimut astronomique du Panthéon, sur l'horizon de Saint- Martin-du-ïertre (ancien clocher). Azimut astronomique =: — 6'52",3'j ± o",i2. » La réduction à la station de Saint-Martin repose sur la mesure d'une base de 139 mètres, mesure effectuée deux fois : les deux opérations se sont accordées à 6 millimètres près. Elle dépend, en outre, de cotes prises aux archives du Dépôt de la Guerre, et qui fixent la projection de l'ancien signal géodésique relativement à trois points du sol de l'église. Or, en déterminant cette projection par deux d'entre elles, il reste une erreur d'environ 2 cen- timètres sur la troisième, qui au surplus est difficile à apprécier, à cause de l'état de dégradation delà muraille. Cette erreur, si elle devait affecter les deux premières cotes, ne produirait cependant pas plus de o",2sur la ré- duction dont il s'agit. » Voici maintenant l'azimut géodésique de l'ancien clocher de Saint- Martin, tel qu'il a été déduit, par les officiers d'Etat-Major, de l'azimut ( 784 ) astroiiomifiiie de Dclambre: Azimut gcodésique ^ — 6' 54", 20. » En le comparant nii précèdent, on trouve: Azimut astionomi4|ue — azimut g(''0(l(''sique = -f- i",83. Telle serait donc, en définitive, la différence entre notre résultat et celui de Delambre. Mais cette différence va diniiinier encore, si l'on applique à l'azi- mut deDelambre la correction + i",6 signalée par M. le Colonel Levret; elle se réduira alors à + o",23 : c'est dire qu'elle se confond avec les petites erreurs des angles par lesquels il a fallu passer jiour conclure, de l'aziniul observé jjar Dclambre, celui que nous venons de comparer, el aussi avec celles provenant île riuccrtitude de la vraie position de l'ancien signal de Saint-Rliuiiii-du-Tertre. » On doit touleibis le remarquer : cette presque identité de la mesure corrigée de Delambre avec la nôtre est tout à fait due au basard. Nous avons évalué l'incertitude de son résultat et celle du nôtre, et ce n'est pas exagérer que d'estimer la i)récision de notre azimutàaGfoiscellederazinnit deDelam- bre; ce qui permet, disons-le en ])assant, de conslaler les progrès accomplis, depuis sou époque, dans la coiistructioti des instruments ( t les méthodes d'observation. » L'eireur de l'azimut fondamental élan! iulérieure à a secondes, nous sommes forcément amenés à conclure que la solution de continuité entrevue dans la géodésie française est réelle et que des erreiu-s bien caractérisées exis- tent dans la partie de la méridienne de Duukerque coniprise entre Paris et Bourges, erreurs dont la mesure de la méridienne de Fontainebleau ne suftit pas à l'affranchir. Combien n'est-il pas à régretterquelesanteursde ce travail ne l'aient pas continué jusqu'à Paris : il leiu'eùt suffi, poiu- cela, d'ajouter sept triangles à ceux qu'ils ont mesurés! Il est impossible que l'Administration ne songe pas à condjler une telle laciuie. M Si l'on se décide à entreprendre ce simple travail, ou |)ourra utiliser notre mesure d'azinuil et écliaj)per;t l'incertitude qui affecte la position de l'aucieu signa! ilc Saint-Martin, eu j)renant pour nouveau signal, dans cette localité, le monolithe sur lequel a été établi noire instrument méridien; le piopriélaire du terrain s'étaut engagé à ne pas le déplacer sans prévenir trois mois à l'avance. )) Nous serions heincux qu'on voulût bien utiliser ainsi un résultat pour lequel nous n'avons épaigné lu soins ni fatigues, et qu'il serait peut-élre dif- ( !»'> ) ficile de réaliser dans quelques années, à cause de l'envahissement des ter- rains par les conslructions, que l'établissement d'un chennn de fer ne manquera pas d'aiigmenter encore. Rappelons-le d'ailleurs en terminant : nulle station géodésique aux environs de Paris n'offre, pour la mesure d'un azimut, les avantages que nous avons rencontrés à Saint-Martin-du- Tertre. » ALGÈBRE. — Sur une classe de résolvantes de l'équation du cinquième degré. Note de M. Brioschi, présentée par M. llermite. [Suite (i).] « Je supposerai d'abord (f — an + ic, et l'expression générale (i) des racines de la résolvante deviendra dans ce cas \J z ^= [n -\- b -\- a (j^) Il -\- {a -\- b m) V ; mais en posant a -+- h(^ = p, on obtient rt + i -t- rt oj = ( I + 0) ) /; ; en conséquence, on aura \jz = /_; [(i + 0)) u -\- \>]. Si l'on pose p = w, on a l'expression yz = î^ + to^-, que j'ai considérée dans le Mémoire cité. L'équation en z est, comme on sait, de la forme (2) (z~A)«-/,A(s-A)=+-ioB(z-A)^-/,C(r.~A^+5B^-4AC = o, et, en posant A H- 5(?\/5 = uX yS, /i — ôc?y'5 = ap-yS, h^ + 'j^hè'- — 'jok = \ov\j'B, on a pour A, B, C les valeurs suivantes : 5A = 00 (X + 4p-)' 5B= oj' (X-f;. + v), 16C = «*X-v. >' Le second cas à considérer coriespond à la fonction (û = nn^ -+- ln>'^ 4- en. -+- (h\ (i) Voir Comptes rendus, t. LXIII, p. 685. C. R., iS(j6, î"»'- Scmrsue. (T. LXUl, N" 10.) • O/j ( 786) qui (]onii(> ^ r = [d -\- h — 2 G. a) n'^ (a — ib — 2'o/>) {>'■' -h ^l^ {h - 3â) a -h ?> [h ^ â) b -h liC -h li({ -h l\ '^>c] n + t[3(A- â)u - 3(/?+ ■^â)b + ^c + /iouljv. Or, en |)osant a -\- b — 2&ja = — ap, on en déduit n — '5b — 2r,jb ^= 2/; ( u oj + 3 ) ; et si l'on suppose 4c = 3 (f, h -+- c.â), /(^/ = 3 [cl, h + (1^ (?), en désignant par /),, p^ les expressions (7 — /; -f- t'i + wf/f, — r« — 3/> + fj + w./o , on Ironvo très-facilement les relations a -\- b -^ c^ -\- c/| + ojc, — (o3 -I- i) [/;, — ip (oj + 0], — 3rt -\- h -\- c. + (Yo + wt^ = (ci + i) [/j„ — ap (fo + i) y ') ] , et, en substituant, on aura V - = P [«' — (a w + 3) l^-'J + ^ (/J, // + y7, r}) l' -I- 7 (o) -I- I ) [/;, h -h p.,â — 2/; (oj -1- I ) (/; + c? \ 5)] n, ou, en posant 3 (p, h -+- p.â) = 4^,, y'z = yJ /i'— (20) 4- 3) (''— -(oj + 2) (/p + r}\^5) /i. -h q, [(i + r„) u -+- c]. » L'expression la plus lïéiiérale (!ii troisième degré en n, c conlicut donc nue inch'lcrniinée an iiioyt n de hupielle o!i |)c)uria n'dunc à zéro le coeffi- cient A du second ternie de l'équation (2). » Si l'on fait 'Ji ~ ^P[{^'" + 'i)Ii -h (2C.J + 5) â] -i- (j, ( 787 ) l'expression précédente se transforme dans celle-ci : )Jz = i> ïii' — ^ /lu -h-â/z-i- oV — ( 20J 4- 3) (p' — -^Iw- J oN' + au)] + <] [{\ -h w) n -h i'], qui, en posant — wp an lieu de /;, 2(j^ au lien de r/, est identique à la fonction considérée par M. Hermite dans son récent Mémoire sur l'équa- tion du cinquième degré. De cette dernière fonction on déduit très-faci- lement la valeur de ^2 = {'^' + i) Ir ('J'^' v'5 + 5h'â + i8hr- s/5 + 35(?') + Spcjâ' {■5/t v5 - 5c?) 4- ârâ^ {h \5 - 1 :.c?)], et en changeant *y en q ^ ^p on retrouve, pour déterminer le rapport pir/, l'équation du second degré déjà calculée par M. Hermite, /j='(GA-+AVs/5-4//c?=— 25c?\'5J + 8/j-7c?=(7z+5(?v5) + 47'(?'(/'-3c?\/5)=o. » Considérons maintenant les expressions du cinquième degré (6) (jj = air" -1- bv^ 4- c;r' -h (h>^ + e?< +/''. » En suivant la méthode exposée ci-dessus pour les fonctions du troi- sième degré, on obtient v/z = /J rii-)- w)?i^ + i'5-^(oj4-2)(/i-o\'5)i''-j(2w + 3)(/2-3c?)(/i+c?v5)«] + (/,;<' — (20) + 3)4'' — -(« 4- 2) (// -h (?v5) " +''<[(' + f^) " i' Or on a démontré que tonte expression linéaire de /<, de t' et de leurs puissances impaires se réduit à (3); donc la valeur de \z correspondante à la plus générale des fonctions y contient deux indéterminées. On peut simplifier l'expression précédente en posant 5 7i = -[('- fj) ^' + (' + "0 0'] P ^- 5 I r, = - [( I -f- 2 oj) /i- -H I o ( r 4- w) // fJ" 4- c?- ] /; -f- - [(2 w + 3) h 4- (2 f/j 4- 5 ;(? ] 7 4- /', I o/| . . ( 788 ) Pt l'on obtient ^ E = ^ 1(1 -f- w) f M= + - ô'm' — - hii"^ — ^ùhv^ — T ^1- 't + Ë/,n. + —hâv + yèi^ 2 2 4 y 2 2 4 " '• 4 J 4- q L' _ 1 /,„ ^l,^u^ o\' — (20) 4- :^) (t^^ - ^ hv — ;^ c?c + o'/H j + /■ [(l + oj) // 4- i']. » Je montrerai dans une autre occasion le parti qu'on peut tirer de cette résolvante dans la résolulion de l'équation du cinquième degré; mais j'observerai maintenant que l'existence des résolvantes dont les racines peuvent contenir deux indéterminées se démontre tout de suite en observant cjue l'expression cl Jz d dz cl slz où p, q, r sont trois indéterminées, peut être racine d'une équation de la forme (2). » CHIMIE ORGAMQUE. — Action de la clmleur sur la benzine el sur les carbures analogues. Note de M. Berthelot, présentée par M. Bertrand. (Pre- mière partie. ) « J'ai entrepris d'étudier l'action de la chaleur sur les carbures d'hydro- gène : j ai déjà exposé mes expériences relatives à la combinaison directe de l'iiydrogèue libre avec les carbures; à celle des carbures entre (ux; enfin à la transformation polymérique des carbures ; et j'ai présenté des types de chacune de ces réactions générales et des réactions inverses. le vais aujourd'hui développer de nouveaux résultats, concernant les réactions pyrogénées produites par le jeu simultané de deux des mécanismes i)récé- dents, à savoir la condensation d'un carbure avec perte d'hydrogèiie et la combinaison de deux carbures avec perte d'hydrogène, phénomènes com- parables à la substitution d'un ^carbure à Ihydrogene, dans un autre car- bure. La benzine et les corps de la même funilic, toluène, xylène, cumo- lène, styrolène et phényle, offrent des exemples remarquables de ces métamorphoses. ( 7«9 ) I) I. Benzine, C'°H°. — Dirigée à travers un tube de porcelaine chauffé au rouge vif, la benzine se détruit en partie, avec formation de plusieurs carbures définis, rattachés à la benzine par des relations très-simples. » Le produit princi|)al est un beau corps cristallisé, le jihénjrle, (C'-H^)- on C?"W>: 2 C'" H» = C"' H'«-h H=, formé par la substitution d'une partie de l'hydrogène de la benzine, C'*H*(H'), par un volume égal de la benzine elle-même : C'H' (C'-TI"). On sait que le phényle a déjà été obtenu par M. Fitlig, au moyen du so- dium ot de la benzine bromée. Le nouveau mode de formation du phényle fournit un mode de préparation plus avantageux.il montre en même temps que la netteté des réactions pyrogénées peut n'être pas moindre que celle des doubles décompositions. J'ai vérifié l'identité des deux phényles par la comparaison approfondie de leurs propriétés : point de fusion (70 degrés); point d'ébullition (aSo degrés); cristallisation très-spécifique; composé nitré également spécifique, etc. .Te signalerai en particulier la cristallisation subite d'une solution alcoolique sursaturée du phényle pyrogéné, au contact d'un cristal de l'autre phényle, et réciproquement. C'est une appli- cation d'une méthode délicate et sûre pour vérifier l'identité des corps. » Entre la benzine inaltérée et le phényle qui en dérive, il n'existe abso- lument aucun corps de volatilité intermédiaire. Au-dessus de 36o degrés, distille un autre carbure cireux, jaunâtre, confusément cristallisnble, très- peu soluble dans I alcool et que j'identifie avec le carbure mal connu que l'on désigne sous le nom de chrysène. Je le représente par la formule C'est un polymère (C'-H^)' du carbure inconnu C'-H'. Il Après le chrysène, vient un carbure orangé, résineux, solide, pareil à de la colophane, à peu près insoluble dans l'alcool qu'il rend cependant fluorescent, et qui forme laie combinaison picrique peu soluble et toute particulière. Il reste alors dans la cornue, poussée au rouge, un dernier carbure liquide, qui ne se volatilise pas encore, et qui se solidifie par refroidissement en un bitume noir, fragile et cassant, à peu près insoluble dans les dissolvants. Ces divers carbures dérivent d'un nombre croissant de molécules de benzine, condensées avec perte d'hydrogène; la netteté de leur origine et leur tendance systématique vers l'état de charbon hydrogéné font leur principal intérêt. » La naphtaline et l'anthracène ne se rencontrent point, même en petite ( 79» ) quantité, parmi les produits pyrogénés qui dérivent de la benzine, dans les conditions nicnagées où je me suis placé. C'est là une circonstance fort importante et sur laquelle je reviendrai bientôt; car la naphtaline et l'an- thracène se forment au contraire en quantité considérable au moyeu des divers homologues de la benzine. » II. Toluène, C'^H*. — Le toluène est le plus simple des homologues de la benzine. Dirigé à travers un tube rouge, il se décompose en partie. Le produit de la réaction, soumis à des rectifications méthodiques, a iourni : » 1° De la benzine, C'^H", en quantité très-notable. » 1° Du toluène inaltéré, en quantité beaucoup plus grande, lequel est suivi, sans corps intermédiaire, par » 3° De la naplunline, C^^H', en quantité notable. » 4° J 31 !-éparé ensuite luie petite quantité d'un carbiu-e cristallisé, volatil vers 270 degrés, lequel ne forme pas de composé lorsqu'on le dissout dans une solution alcoolique d'acide picrique (i), et une proportion |)lus grande d'un carbure liquide [henzyle [C'^U.'')- et isomère?]. » 5° Le point d'ébuUition monte alors au-dessus de 36o degrés, et il passe en abondance un carbure confusément cristallisable, mêlé avec un liquide. Après expression et purification, le premier a été trouvé identique avec l'antluacène (C'*H^)'^ ou C-*H'°; j'ai vérifié notamment le point de fusion, 20J degrés, la cristallisation, le beau composé picrique d'un rouge rubis décrit par M. Fritzsche, etc. Après l'anthracène viennent divers car- bures analogues au chrysène et aux derniers dérivés de la benzine. » Tels sont les faits : cherchons maintenant quelles relations existent entre ces divers carbin-es et le toluène qui les a engendrés. » 1° Lebenzyle, (C'^H'j^, dérive du toluène jiar la même relation qui existe entre le phényleet la benzine : aC'^H' = C-*H'* 4- H^. » 2° L'anthracène dérive également du foluéiie par condensation et perte d'hydrogène, uC'*H* = C^*H*° -|- 3H-. Si l'on remarque que le to- luène dérive de la benzine par substitution forménique, d'a|)rès les expé- riences de M. Fittig, ce que j'ex|)rime de la manière suivante : Benzine, C'ni*(H-); toluène, C'Mr(eH*); il sera facile de reconnaître que l'anthracène résulte de l'association du résidu benzénique, C'^H*, avec le résidu forménique, C^H; il répond donc à la formule r,iti 1° Du siyroUne, (^'°H*, en forte proportion au rouge vif, produit principal au rouge blanc, très-nettement caractérisé et qui n'est précédé par aucun composé plus volatil (antre que la benzine). » 2° De la iiapittaline, C""!!*, produit principal au rouge vif, sans inter- médiaire. » 3" Un autre carbure cristallisé, volatil vers 260 degrés, analogue au phényle, mais qui s'en distingue par l'existence d'inie combinaison i)icri- que caractéristique. Ce corps est peu abondant au rouge vif, plus abon- dant au rouge blanc; je crois l'avoir retrouvé parmi les parties les plus volatiles qui résultent de la distillation de l'anthracène brut fourni par le goudron de houille. » 4" ^^ Vanlliidcèiic, C-'H'", fort abondant, mêlé avec un carbure liquide, etc. » La formation de ces divers carbin-es s'explique par une seule et même loi génératrice, à savoir la combinaison de la benzine et de Téthylène, avec perte d hydrogène. » Tel est le styrolène : . CMI^ + CMI* = C'"ri'' + H% ce qui conduit à la formule rationnelle : C" H* (C*ir). Cette formule s'ac- corde avec la formation du styrolène, telle que je l'ai observée, soit dans la léaction de la benzine sur l'acétylène, soit dans la condensation directe de l'acétylène. » De même, la naphtaline : ' CU" -+- -iC H* = C-°ll« + 311% ce qui répond à la formtde rationnelle: C'-iT [C/IF (C H")], laquelle im- plique deux substitutions successives, l'une de H- par C H% dans la benzine (formation du styrolène); l'autre de II- par CU^, dans C^H* lui-même. Elle est conforme à la formule qui réstdte des faits exposés ci-dessus, en parlant du toluène et de l'acétylène. La constitution de la naphtaline me parait donc établie d'une manière décisive par ces expériences synthétiques. (793) » Le carbure volatil vers 260 degrés renferme probableineiit 24 équiva- lents de carbone et dériverait de la réaction de 3 molécules d'éthylèiie sur 1 de benzine. )' L'anthracène enfin se forme par l'équation : aC'-H" 4- C*H^ = C-^H*" + 3H-, ce qui conduit à la formule rationnelle : C'-H" [G'-H* (CH-)], identique avec celle qui résulte de la transformation du toluène en anthracène. » En résumé, mes expériences conduisent à représenter les divers car- bures pyrogénés qui se rencontrent ensemble dans le goudron de bouille et dans tant d'autres circonstances, par les formules suivantes, exprimant leur étroite parenté et leur génération au moyen de la benzine et de l'acétylène : Benzine C' H' ( H^) ou bien O H- [C H^ [C H=)]. Styrolène C'=H'{OH') » C'^ H< [C« H'(H')]. Naphtaline C'^ H^ [e H^ (C H^)]. Phényle C'^-H* (C'^H") ou bien C'= H* [C" H' (H=)]. Anthracène C'= H' [C H' (C H')]. Chrysènu' C'^H' [C'^H' (C'=H')]. » GÉOMÉTRIE. — Sur 1(1 (létennination des valeurs des caiacLérislicjues dans les séries ou systèmes élémentaires de courbes et de surjaces; par M. E. DE JOXQUIÈRES. « On sait qu'un grand nombre de questions, concernant les propriétés projectives des séries ou systèmes de sections coniques, se résolvent aisément dès qu'on connaît les caractéristiques du système dont on s'occupe (*). Ce fait expérimental se confirme à l'égard des courbes d'ordre supérieur, et l'on a pu conjecturer avec vraisemblance qu'il est la conséquence d'une loi générale. Il y a plus : les caractéristiques d'un système dont les combes sont soumises à des conditions quelconques semblent pouvoir se conclure (*) Les cnractéristi(/ue.'! ;/, v d'un système sont, comme on sait, deux nombres cxpiimant combien il y de courbes du système qui passent par un point quelconque, et combien il y en a qui touchent une droite quelconque. La caractéristique ;/, dont la seule notion permettait déjà d'aborder, par les procédés de la Géométrie pure, l'étude des propriétés des familles de courbes et de surfaces assujetties à des conditions communes, sans que ces conditions fussent exprimées explicitement, a été introduite pour la première fois dans la science pai- un Rlémoire que nous avons publié au mois d'avril 1861 dans le Jountal de M. Liourillc; (^l'on nous permette de le rappeler ici. C. K.,iSeG,a>n'Sera«(;e. (T.LXIII.N" iO.) ' O J ( Wx ) toujours, même par de simples relations linéaires, de celles des systèmes les plus simples, où ces conditions consistent à passer par des points fixes et à toucher des lignes données. D'après cela, on conçoit l'intérêt qui s'at- tache à la détermination des valeurs des caractéristiques de ces systèmes élé- mentaires. M Les cas où l'on sait écrire immédiatement les valeurs numériques de ces caractéristiques ont été bornés, jusqu'à ces derniers temps, au simple faisceau, et peut-être à quelques systèmes choisis et très-rares. Mais il y en a, comme on va le voir, beaucoup d'autres, où cette détermination exacte est possible et même facile. Les cas dont il s'agit n'ont pas un caractère acci- dentel ni imprévu; ils forment, au contraire, une série continue, qui a un point de départ fixe et une limite précise, connue à piiori. 11 y a pour cela une règle très-simple que nous allons expliquer. » La totalité des systèmes élémentaires se partage en deux catégories distinctes : l'une, dont on peut calculer immédiatement les caractéristiques; l'autre, dont tous les systèmes qui la composent contiennent des solutions singulières (*) qui, par leur présence, opposent à cette détermination une difficidtc le plus souvent insurmontable. Si l'on suppose tous les systèmes élémentaires rangés dans l'ordre décroissant du nombre des points fixes qui font partie des conditions données, la première catégorie comprend tous ceux pour lesquels le nombre T des points fixes satisfait à la relation (a) T>"'i "'-'> + !. Les valeurs respectives des deux caractéristiques sont, pour ces systèmes consécutifs, sans interruption, (,!,«), {a, a'), (a% «■'), («',«*),..., dont les premières (i, a) se rapportent au faisceau de courbes, et qui toutes dérivent de la formule v = 2 [m — i) y., en faisant, pour abréger, c( = 2 [m — i); m est le degré commun des courbes du système. 1) On eu coriclut que, dans chaque degré de courbes, il y a 2[iii — i) systèmes élémentaires dont les caractéristiques sont toujours connues (*) Ces solutions singiilièics sont cr<'spi'cps très variées; mais elles ont toutes un earactère commun; car elles consistent toujours, dans les systèmes de courbes de même dej;rè, en des courbes décomposées, qui possèdent une ou plusieurs branches multiples, et, en outre, celles qui se présentent les premières dans la hiérarchie descendante des systèmes élémentaires sont les courbes qui ont une (traite double comme branche multiple. ( 793 ) immédiatement, sans qu'on ait à se préoccuper des solutions étriingères qu'ils ne peuvent contenir. » Dans la théorie des surfaces, les caractéristiques sont au nombre de trois, p., V, p, et il existe des inolits analogues d'attribuer luie importance particulière à celles des systèmes élémentaires, c'est-à-dire des systèmes où les conditions données sont simplement des points fixes, des droites tan- gentes et des plans tangents. » Ici encore, la totalité des systèmes élémentaires se partage en deux groupes consécutifs, dont l'un ne peut contenir de solutions singulières, tandis que l'autre en renferme nécessairement. Dans le premier groupe, les valeurs des caractéristiques se calculent de proche en proche, en commen- çant par celles dujaisceau des surfaces, à l'aide des deux formules V = 2(/« — l) fV. et (5 = 3(7?Z — i) p. (*). » Si l'on suppose, comme précédemment, qu'on range tons les systèmes élémentaires dans l'ordre décroissant dri nombre T des points donnés, le premier groupe comprend tous ceux pour lesquels on a _, ^ m(m — i) fm -f- i) . , ... , . , 1° 1 > — ^ -+- 2, SI les conditions sont exchisivement des points et des droites tangentes, avec ou sans l'adjonction d'unseif/plan tangent; ,„ m im — i) (m -h i) ». , i • • ■ 2" 1 > — ^ ^ f- n, pour toutes les autres combinaisons des conditions élémentaires. » Pour montrer dans quelle mesure les règles précédentes donnent sa- tisfaction au desideriilitm qui fait l'objet de la présente Note, supposons qu'il s'agisse des courbes et des surfaces du second ordre. Dans les svs- lèmes élémentaires de coniques, les caractéristiques s'en déduisent toutes exactement, soit directement, soit par la transformation polaire. Dans les surfaces du second ordre, les systèmes élémentaires y sont au nombre de 45, et les mêmes formules, prises dans les limites indiquées, font connailre les valeurs exactes des caractéristiques pour i8 d'entre eux; ce qui est une portion très-nolable de la totalité de cas possibles. )) Au reste, en faisant remarquer, par ces deux exemples, dans quelle (*) Nous avons fait connaître ces formules, pour la jiremière fois, dans un article insère au Giornnle lii AJnlemntic/ie [Wynvion du mois de janvier l866j. I()5.. ( 796 ) mesure les principes dont il s'agit résolvent le problème proposé, nous n'en- tendons niiileineiit dire que nous ayons surnionlé dans la même proportion les difficultés qu'il présente quand on l'envisage dans son ensemble. Les cas qui s'y montrent rebelles, fussent-ils moins nombreux encore, peuvent être ou paraître beaucoup plus difficiles à aborder que ceux qui sont déjà résolus. Mais on se tromperait si, par ce seul motif qu'il reste beaucoup à faire, on supposait que la solution complète de la question n'a pas fait un pas, et si l'on croyait que la connaissance des caractéristiques de tous les systèmes élémentaires peut seule constituer un progrès dans cette partie de la Géométrie. Un exemple iiitéressant par lui-même, et qui n'était pas sans difficulté, va nous servir à montrer le contraire. Qu'il s'agisse de déterminer le iiond)re des courbes d'ordre m qui passent par t points fixes et qui touchent '—^ — t courbes d'ordre quelconque, notre théorie conduit directement (*) à une formule que M.Bischoff a donnée pour la première fois dans le tome l.Vl du Journal de Crelle (i858), et qui est exacte toutes les fois que le nombre des points donnés satisfait à la condition (a), ainsi que M. Zenthen en a, de son côté, fait expressément la remarque dans son très- intéressant Mémoire intitulé : N/t Bidrag til lœren om sjstemer af kecjlesiiii (p. loo, septième proposition). » Nous pouvons également citer, à l'appui de ce que nous venons d'avan- cer, quoique dans un ordre de questions un peu différent, la formule géné- rale, relative aux contacts multiples de courbes d'ordre quelconque avec une courbe fixe, qui fait le sujet d'une Noie insérée au Compte rendu du 24 septembre dernier, et qu'une autre communication (mentionnée à la page 55 1 du même recueil) étendait, sans la modifier, aux cas où la courbe Hxe possède des points doubles, et à celui où les courbes variables doivent avoir des contacts d'ordre quelconque, non-seulement en des points indé- terminés, mais en même temps en des points désignés de cette courbe. Cette formule unique convient, sans avoir de réduction à subir, à tous les cas de la question qui ne comportent pas de solutions singulières (cas connus à priori) et, en ce qui concerne particulièrement les coniques, donne ainsi d'un seul coup un grand nombre de résultats intéressants, dont cha- cun semblait exiger une formule particulière. » Nous bornerons ici ces considérations, que nous avons plus longue- (*) Comme nous l'avons fait voir dans le Mémoire précité [Journal de Matliéinatiqdcs, t. VI, 2'- série; iHlii , Théorème IX). ( 797 ) ment développées dans un Mémoire spécial, en y joignant, avec plusieurs autres détails, les démonstrations qui les justifienl. « CHIMIE MINÉRALE. — Lettre à M. Chevreul, sur la coloyolion hieuc des laitiers des hauts fourneaux ; par M. Mène. « Dans la séance du 8 octobre, j'ai adressé à l'Académie une Note re- lative à la coloration bleue des laitiers de hauts fourneaux, tant par l'oxyde de titane que par l'oxyde de fer. Relativement à la conclusion de la colo- ration bleuâtre par le fer, vous avez émis l'opinion, à l'occasion de ma Note, qu'un composé de protoxyde et de peroxyde de fer, analogue ou pa- reil à celui que M. Barreswil a décrit dans les Comptes rendus (t. XIX, p. 739), pouvait exister dans ces laitiers. Je viens aujourd'hui répondre affirmativement à votre prévision, par des analyses que j'ai entrei)rises sur ce sujet, d'après l'énoncé de votre opinion. « Je dois d'abord déclarer que, par les méthodes ordinaires d'analyse, je n'aurais pas pu arriver à la constatation de deux oxydes de fer dans ces lai- tiers, tant est minime la quantité de fer qui y existe (0,010 pour 100 au plus). Pendant plusieurs jours, mes tentatives ont été infructueuses pour distinguer les deux oxydes : ce n'est qu'en employant des liqueurs titrées très-faibles de permanganate de potasse qu'il m'a été possible d';u-river aux résultats qui font l'objet de la présente Note. )) Quand on emploie inie dissolution de permanganate de potasse d'un titre très-faible (3 à 5 grammes environ de sel cristallisé pour 1 litre d'eau), et qu'on essaye la teneur en fer, avant et après la réduction par le zinc, on trouve que le fer existe dans ces laitiers sous deux états d'oxydation diffé- rents l'un par rapport à l'autre, c'est-à-dire minimum et maximum. Voici à cet égard mes résultats obtenus sur les laitiers dont j'ai donné l'analyse dans ma Note du 8 octobre : Lnitiers du Creuzot (bleu clair opaque). Protoxyde de fer. . . o,oo478(*)| „ . ^ ^ ,1 avais trouve 0,012 on Feu. Peroxyde de fer . . . 0,00'; 20 ) Laitier de Villcbnis (bleu clair compacte). Protoxyde de fer. . . o,oo4oo ) „ ■ , , ,. « ' . J avais obtenu 0,010 de FeO. Peroxyde de fer. .. . 0,00000 \ Laitier de Terrennire (gris bleu porcelaineux). Protoxyde de fer. . . O,oo473 ) ,, . „ „ ■' ■ J avais trouve 0,01 a en reO. Peroxyde de fer... . 0,00723 ( (*) Ces nombres sont obtenus parle calcul sur le titrage du periiianganale de potasse. ( 798 ) Laitier de Givors [Prenat et C'] (gris bleu compacle). Protoxyde de fer. . . o , 0047 ' | , . r, 1 j r ^ i J'avais obtenu 0,01?. en FeO. * Peroxyde de fer .. 0,00725 j ' Laitier rie Givors {noilliiiilr et Ù') (gris bleu foncé). Protoxyde de fer. . . 0,00765 / n "1 1 f '. . J'avais trouvé 0,01 n en FeO. Peroxyde de fer . . . 0,01 iSo \ ' ■' Laitier de Soyon (gris bleu foncé compacte). Protoxyde de fer. . . 0,00755 / , . r, j 1 r -, J'avais trouvé 0,01- en FeO. Peroxyde , c aFeO, 3Fe'0'. ■^ j Fe^O^. . . 0,001 15 1 i FeO 0,00087 I Laitier jaune de Terrenoire ■, _ ,^, , . •^ I Fe^O^ . . . 0,00123 \ \ FeO o,ooo35 ) Laitier jaune de Bessèges 1 t^ ,/-., e \ ■' ^ \ Fe'O'. ... 0,00125 ) I FeO Laitier noir- du Cieiizot Laitier noir de Terrenoire Laitier «o//de Maisonneuve. . . Laitier noir de Vienne (Isère). Laitier gris de Vienne (Isère). Laitier gris clair de Givors. Laitier gris clair de Terrenoin Laitier vert de Givors Laitier vert de Baudin (Jura). Laitier vert de Bigny (Cher) . . , Id. Id. FeO, Fe^O'. Id . Id. Id. Id. [^'^ °'°''f l6FeO, FVœ. { Fe=0'. . . . o,oo65o ) \ FeO 0,01265 ) ( Fe'0\ . . . 0,00715 i j FeO 0,01222 j I Fe=0'. . . . o, 00685 i ( FeO. . . . 0,01345 ) ( Fe=0= 0,00755 i Id. Id. Id. » J'ai voulu aller plus loin pour confirmer ces formules; j'ai pris alors des morceaux de verre dans les pots dos verriers, car on sait que, suivant la températiu-e où il est porté, le verre acquiert différentes couleurs, et j'ai obtenu les chiffres suivants : Verre vert (i) de Rive-de-Gier. FeO o,oo5o5 ) Fe'O'. . . . 0,01 102 j Formules. FeO, Fe^O'. (i) Je n'entends cependant pas ici nier l'influence du soufre et des autres corps (|ui peu- vent, en certaines occasions, porter à la coloration des matières. ( 8oo ) 1 FeO o,oo53o i „ ^ „ VcTTc veii de Givois ) FeO, FcH)-'. I Fe'0\ ... 0,01 172 ) Verre hliunirr de verre à vitres. ..,„''" ' "A^ 3 FeO, aFe'O'. ( Fe'O'. . . . o,oo3o5 ) Verre î'tvr/rf/r(? des bouteilles à eaux (FeO o,oo5i?. ) „ -. „ ,^, ■ ^ „ _reO,re''U. gazeuses ( Fe- 0= o , o 1 1 o5 i TJowffforrt/îw sur porcelaine produit ( „ _ ,0 J " ° ' ' ) FeO o.oorAo f par l'oxvde de fer (enlevé à l'acide { „ ,^, -^ / FéO, SFc'O'. ' • . ^ 1 Fe'O'. . . . o,oio55 \ chlorhydiique I , . . . ( 1 Roiisc inniTiirc sur porcelaine pro- i „ ,„, , 1 l- /-w " ' ' ' ' J Fe-O', sans traces de ^eO. duit par l'oxyde de fer / » J'ai essayé d'analyser la conleur bleue des ressorts de moiilre en dis- solvant légèrement à l'acide chlorhydrique la superficie de l'acier, mais inu- tilement, car il se dissout troji de fer; néanmoins on constate nettement la fornjation d'une certaine quantité de /Jtro.xjf/e dcjev dans la liqueur. )) Il est donc permis, d'après mes essais, de croire à diverses formules poiu' les oxydatfons colorées du fer; ces formules seraient : 6FeO, Fe'O' pour le noir (oxyde des battitures); 3FeO, aFe^O^ pour le bleu (oxyde de M. Barreswil); FeO, Fe'O' pour le vert (oxyde magnétique); aFeO, 3Fe-0' pour le jaune; FeO, jFe'O' pour le rouge orangé; Fe-O' pour le louge pourpre. .. Quand Chaptal [Teinture, t. IV, Cours de Chimie) i^egardait les oxydations d'un métal comme causes des colorations diverses que les corps minéraux affectent, il n'était nullement dans l'erreur, et les analyses que je donne au- jourd'hui pour le fer viennent confirmer cette manière de penser. Lorsque, sur les corps tinctoriaux, vous avez démontré l'influence de l'oxygène pour produire les coi ps colorés; quand Preiser (de Rouen) vous a suivi dans cette voie, etc., vous n'étiez pas non plus dans l'erreur, et vous avez ouvert une voie positive aux investigations de ce genre. Vos idées bien comprises^ bien saisies, bien étudiées dans ce sens, à mon avis, sont même les seules qui conduiront probablement à l'obtention des couleurs en iihotoijroplde. OPTIQUE. — Sur la concordance des rayons lumineux aux fojers des lentilles. Note de M. Pu. Gilbert, présentée par M. Bertrand. « Dans l'optique géométrique, on s'occupe généralement de la conver- gence des rayons lumineux réfléchis ou réfractés aux foyers des miroirs ou ( Soi ) (les lentilles, sans se préoccuper de leur concordance, dont dépendent éga- lement les effets observés. M. Billet examine cette question dans son Trnilé d' optique pi lysique, pour le cas très-simple d'une surface réfringente splié- rique et d'un point radieux V placé sur l'axe; mais l'insuffisance de sa dé- monstration est facile à établir, caria limite des quantités néglige^ibles, que rien n'assigne dans l'optique newtonienne, est ici tracée par l'extrême peti- tesse des longueurs d'ondulation, d'où dépend toute la solution. Ainsi, pre- nant un rayon PF qui s'écarte sensiblement de l'axe optique, il admet cpie la longueur de ce ravon incident diffère de celle du rayon normal d'une quantité RF égale à sa projection R'F' sur l'axe optique. L'erreur commise dans cette approximation porte tout entière sur le cliemin parcouru, et par suite sur la concordance des rayons. Or, en supposant que la distance du point lumineux à la surface de la lentille soit de /| mètres, que le rayon incident soit incliné de 2 degrés sur l'axe optique, et que la lentille ait I mètre de rayon, je trouve que l'erreur commise RF — R'F' vaut o™"',oo749j c'est-à-dire plus de 7 millièmes de millimètre, alors que la longueur d'ondulation de la lumière rouge n'atteint pas j millième de millimètre. Les autres quantités négligées sont du même ordre : ainsi l'on ne peut rien conclure de cette démonstration ; aussi suis-je surpris de lui voir encore accorder une place dans des Traités récents et des plus estimables. » Les considérations particulières sont d'ailleurs inutiles, puisque la propriété que l'on veut établir découle immédiatement du tliéorème bien connu de M. Ch. Dupin sur les l'ayons réfractés suivant la loi de Descaries. Bien que cette remarque très-simple n'ait pu écliapper aux physiciens, elle est si facile à établir, qu'il sera peut-être utile de le taire ici. » Considérons un faisceau de rayons incidents, normaux à une même surface : prenons-en deux infiniment voisins, MA, M'A', et soient Z, l -\- dl leurs longueurs, comptées de la surf^ice normale aux points A et A' où ils percent respectivement une surface réfringente quelconque; ch la longueur infiniment petite AA' sur cette surface, V l'angle MAA' que fait AA' avec l'incident MA, i et i' les angles d'incidence et de réfraction. En projetant le rayon M'A' sur le rayon MA, ou a visiblement, MM' étant normal à MA, r//= — ds cosV, et le trièdre rectangle formé par le rayon incident, la normale à la surlace V' donne la relation cosV = sin/cosû. réfringente et la tangente iW donne la relation C. R., 1866, a'ne Semestre. (T. LXlll, N» 19.) 106 ( 802 ) ù étant l'angle que fait AA' avec le plan d'incidence. Ainsi la condition pour les rayons iiuidents d'être normaux à une même surlace équivaut à l'équation dl = — ds sin / cosiî. Soient /', /' + dl' les longueurs des rayons réfractés terminés à une surface qufilcoiujue : la condition pour que les rayons réfractés soient normaux à celte surface se trouve, par im raisonnement semblable dans lequel l'angle Q, est remplacé par son supplément, être exprimée par l'équation dl' =: dss'mi' cou il qui entraîne celle-ci : dl sin / I' ir ~ ~ sin (■' ~ ~ ''" V et v' étant les vitesses de propngation respectives des rayons incidents et des rayons réfractés. L'intégration donne C — /' ainsi, quand les rayons incidents sont normaux à une même surface, les rayons réfractés jouissent de la même propriété, et il suffit de porter sur cha- cun de ceux-ci, à partir du point d'incidence, une même langueur arbi- traire AD, d'en retrancher une jjortion DN égale au rayon incident / divisé par l'indice de réfraction, et le lieu des points N sera l'une des surfaces, en nombre infini, qui coupent normalement tous 'es rayons réfractés. C'est le théorème de M. Dupin, qui, une fois établi poin- une première réfraction, s'étend à un nombre quelconque, et s'applique aux rayons réfléchis en prenant v' = — i. » Or, la condition que nous venons de trouver implicpie précisément la propriété que nous avions en vue; supposons en effet que les rayons inci- dents soient eu concordance sur la surface qui les traverse normalement; en passant d'un rayon MA à son voisin M'A', celui-ci est en ictanl sur l'autre, au moment où il pénètre dans le second milieu, d'une quantité dl; mais après la réfraction, il éprouve à son tour ime avance égale à — dl', et pour que ces rayons soient en concordance sur la surface normale aux ra\ons réfractés, il faut et il suffit que ces deux chemins se conqiensent ou soient équivalenis optiquement, c'est-à-dire qu'ils soient pro|)ortiotniels aux vitesses dans les deux milieux, d'où : — dl' ( 8o3 ) équation qui est satisfaite, d'après ce qui précède, par tous les rayons ré- fractés. Donc, si les rajons incidents sont nonuaux à une même suijace et en concordance sur celte surface, les rayons réfractés seront aussi rigoureusement concordants sur h s surfaces qin les traversent normalement, quelle que soit la Joime de la surface réf'imjoile. » En particulier, si des rayons lumineux émanant d'un même point, et qui conséqiiemment sont normaux à toute surface sphérique décrite de ce point comme centre, subissent des réfractions successives en nombre quel- conque à travers diverses surfaces, et finissent par être ramenés à passer par lu: même fover, ils devront encore être en concordance sur chaque surface sphérique décrite de ce foyer conune centre, et par conséquent au foyer lui-même. Ce résultat est indépendant de la forme des lentilles. » Dans le cas ordinaire des lentilles sphériques, on démontre que les rayons réfractés forment un faisceau dont toutes les génératrices passent très-près d'im certain point qu'on a\)^e\\e\e foyer conjugué du point lumi- neux. Ou en conclut qu'un plan mené par ce point normalement à l'axe optique ne s'écarte pas sensiblement d'une surface qui couperait normale- ment tous ces rayons réfractés. Il y a donc vibration concordante pour les points du plan compris dans l'épaisseur du faisceau, ce qui explique tons les phénomènes de lumière et de chaleur développés aux foyers des len- tilles. » CHIMIK APPLIQUÉE. — Sur quelques notions nouvelles concernant l'action des acides sur les jus sucrés, et sur le parti qui en a été tiré en sucrerie. Note de M. Kessler-Desvignes, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « J'ai l'emarqué que : » i" I.es acides employés à froid, à des doses même bien supérieures à celles nécessaires pour la défécation du jus, n'intervertissent nuUsment le sucre qu'il reuferuie, et il suffit par conséquent de les saturer par une base avant de le chauffer, pour éviter ce genre d'altération. » 2" Au contraire, les acides arrêtent la fermentation visqueuse, et sans doute aussi les évolutions d'autres ferments. Ils agissent comme anlisepti- ([iies puissants et s'opposent ainsi, d'une part, à la production de la substance glaireuse que l'expérience m'a démontré être l'une des causes les pins graves du mauvais travail en sucrerie; de l'autre, ils empêchent la destruction du sucre par les ferments auxquels il est livré dès que la râpe a 106.. ( 8o/4 ) déchiré les cellules, destruction plus rapide et plus considérable qu'on ne pense. » L'expérience suivante, facile à répéter, rend tangible cet effet anti- septique des acides : que l'on prenne une partie de jus de betteraves, qu'on Tamorce avec 5 pour loodu même jus devenu glaireux spontanément, et qu'on sépare ce liquide par moitié dans deux vases différents. » Que dans l'un on ajoute 2 ^à 3 millièmes de son poids d'acide sulfu- rique à 66 degrés. Le lendemain, on remarquera que le jus non acidifié sera devenu trouble et visqueux, tandis que l'autre sera resté fluide et lin)pide au-dessus et autour du dépôt provenant de sa défécation. » Les essais suivants, que j'ai faits il y a deux ans, montrent qu'en même temps que le jus non acidulé subit celte altération visqueuse, sa richesse en sucre cristallisable diminue aussi de plus en plus. » Les betteraves siu' lesquelles ils ont porté proviennent des deux dépar- tements de l'Oise et du Pas-de-Calais. Apres les avoir râpées, on en a amorcé la pulpe avec 5 à 6 pour 100 de pulpes semblables devenues visqueuses, puis on l'a aussitôt séparée en autant de portions de aoo grammes qu'il y a eu d'expériences faites. On a eu ainsi : Sl'CSTAXCES INTIiOUllTES DATE ET HELRE DEGRES PERTE on (ieiirés PERTE PAR IIEDRE en degrés dans lo jus amorcé. de l'essai. du iiolariinèlie. pulariméllx'. polniiniclfiques. h m Rien, pulpe amorcée : i'=''ess.ii. . ■ "■•sept. iSG.'i, 3.00 :) •; Rien, pulpe amorcée : 2" essai.. ■ «■■sept. iSe.'i, r>.3o y î X 0,0; I Fr-H' pur a iS" B o,oo') 1 sept. iSC'i, 10.00 9 T -L 0,016 V\-}\- pur à 18° B o,oo3 — l-'p 9 s i 1 0,022 80 , H'-O iififio B o,oo3 ^.i5 1 0,045 ■jFI«Si-l-3FPH'à3oOB. .. 0,006 — 4 -"O ■ { 0,080 2Fl«Si-+-3FPH=i3o''B. .. o,oo3 — 3.3o 2 0,095 ?FI'Si-H3Fr-M(;= ciistall.. o,oo.iJ — 3.00 7 T ^i 0, 100 Fl'Al' laitau monienlcn sa- tuianlile Al'O'du comm. 0, 00-25 de F1'H= à iS" B. — •> . 00 8 à S i 1 «i à I i 0,076 il 0,064 Sulfate J'alumineducomm. o,ooi5 — 10. 3o 7 2 ^ 0, i5o Phosphate acide de chaux à 6° du dcnsimétre o,(i(i — 3. i3 7 ~i 2 0,096 Phosphate acide de chaux à 6° du dcnsimèlrc o,o3 — 2.3o 1 \ 2 ' 0,11 ■}. Phosphate acide de chaux avec léger excès de SO'... o,o3 — i./|â s ■-! .'. 0,750 Rien, pul|ic amorcée seule — 1 . 3o ■y vis((ueuse ., 1 0, 120 « Il ressort de ces essais que, contrairement aux idées admises, les acides, ( 8o5 ) au lieu d'intervertir le sucre à froid dans les jus, le préservent contre l'action destructive des ferments. » Les mêmes expériences, répétées à des époques plus avancées de la conservation de la betterave, ont donné des résultats encore plus con- cluants. Les acides les plus énergiques préservent mieux le sucre que les plus faibles; mais il convient de faire observer que, parmi ces derniers, ceux qui, dans le tableau précédent, ne paraissent avoir exercé aucune action conservatrice, n'en ont pas moins produit un résultat très-favorable pour le travail du jus, en l'empêchant de devenir visqueux. » 3° Il est facile d'éviter l'uiconvénient du cal par un choix mieux en- tendu des substances acides. » Les acides fluorhydrique, hydrofluosilicique, l'acide phosphorique et plusieiu's de leurs combinaisons acides, comme le fluosilicate île magnésie, que j'ai obtenu cristallisé avec une grande facilité, les fluosilicates (l'alu- mine, de manganèse, les biphosphates de chaux, de magnésie ou d'alu- ' mine, le phosphate de chaux dissous ou attaqué par l'acide fluorhydrique (acide phosphorique), par l'acide hydrofluosilicique, par l'acide hydro- chlorique, par l'acide nitrique, et même ces deux derniers acides seuls, employés avec ménagement, ne produisent jamais de cal et peuvent êlre maniés sans dangers pour les ouvriers et pour les pulpes. » 4° La défécation par les acides se complète facilement par la précipi- tation au sein du jus de certains corps eu général plus ou moins basiques, comme la magnésie, les silicates et les aluminates de chaux, la combinai- son de l'empois avec cette chaux, les phosphates insolubles, les fluorures de magnésium, de calcium et d'aluminium, etc. ; et l'on trouve dans les acides sus-mentionnés un moyen fort simple de faire apparaître ces dépôts. Il suffit de les saturer avec de la chaux ordinaire ou dolomilique, ou de dissoudre auparavant dans le jus acidulé les corps basiques ou autres que l'on vent précipiter. » On effectue ainsi dans le travail en grand une sorte d'analyse, sépa- rant d'abord les acides insolubles organiques mis en liberté par ceux que l'on ajoute; puis les acides solubles en même temps que les composés neutres ou basiques susceptibles de former avec la chaux ou la magnésie des combinaisons peu solubles. » Un des avantages importants de cette méthode, c'est d'obtenir une défécation des plus complètes au sein d'un jus sans aucuii excès de chaux, en sorte qu'on peut inmiédiatement l'évaporer et le cuire, sans avoir besoin de le saturer ou de le passer sur du noir. ( 8o6 ) » On trouve donc dans les acides des antiseptiques puissants qui, pos- sédant sur la chaux le grand avantage de pouvoir être ajoutés à la pulpe sans danger pour les animaux, préservent le sucre contre toute fermenla- tion aussitôt la betterave râpée, et permettent d'en retirer, en une seule opé- ration au lien de deux, un jus tout déféqué, lequel, par une deuxième opération qui correspond à la saturalioii |)ar l'acide carbonique (mais bien plus sinqile et plus régulière, puisqu'elle consiste dans l'addiiion d'un simple lait de chaux), donne de suite un jus suffisamment pur pour aban- donner tout autant de sucre à la cristallisation que s'il avait passé sur des masses de noir animal. » La campagne actuelle étant la troisième pendant laquelle l'emploi des acides a été effectué sur une grande échelle, la seconde que diverses usines montées par moi spécialement pour l'application de ce procédé parcourent régulièrement, et le succès de leurs opérations, l'économie et la sijreté de leur travail ayant justifié mes convictions et les données théoriques qui les ont fait naître, je viens appeler l'attention de l'Académie sur cette méthode pendant qu'on peut la voir employée. » TÉRATOLOGIE — Nole siif an monstre de In famille des Cyclocépluiliens, genre Cyclocéphale , variété Jnopse. Note de M. Karadec, présentée par M. Robin. « Le fait qui vient de se passer sous mes yeux à Brest m'a paru si inté- ressant et surtout si exceptionnel, sous certains rapports, que j'ai pensé qu'il ne devait pas être perdu poin- la science tératologique, à laquelle il ressortit, qu'il fallait le recueillir avec soin et le signaler à l'attention des corps savants. C'est ce qui m'engage à en faire aujourd'hui l'objet d'une conununication à l'Académie des Sciences, en me réservant de lui donner bientôt tous les développements qu'il comporte, et en m'aidant, pour cela, de l'étmlo scrupidouse de la masse encéphalique qu'a bien voulu faire, à ma demande, le l^ Fourtiier, chef des tiavaux analomiques de notre École de médecine navale, ce dont je me plais à le remercier vivement ici. » Le 20 avril dernier, je fus appelé à assister nue sage-femme près de la feimne 11...., en travail depuis la veille. A mon arrivée, j'appris que les membranes étaient rompues depuis peu de temps, et je reconnus une position de l'épaide gauche avec procidence du bras. L'auscidtation m'ayaiit doruié la certitude que le produit existait, je me hâtai de laire la version et j'obtins un enfant du sexe féminin, asphyxié tout d'abord, ( 8o7 ) mais que je ranimai pas les moyens ordinaires, saignée du cordon, flagel- lation, frictions à l'eau-de-vie, etc. Pendant huit joins qu'elle a vécu, la petite fille a uriné et rendu son méconium; elle a fait entendre des cris très-forts, a pris le sein et bu à la tasse. Sa mort est le résultat, non de l'ina- nition, mais bien de l'asphyxie, due elle-même à l'état imparfait du cer- veau et à son action insuffisante. » Rien, chez les parents, ne paraît pouvoir rendre compte de la singulière anomalie de leur enfant dont je vais parler, à moins qu'on ne fasse interve- nir pour quelque chose les habitudes d'une vie fort irrégulière. Le mari a trente-deux ans; la femme, qui en a trente-cinq, est affectée de strabisme et de bégayement; mais aucun d'eux n'a de vices de conformation. Ils habitent, dans la banlieue, une chambre vaste, bien aérée, mais où tout atteste une misère profonde. Particularité bizarre et peut-être unique dans la science, la femme R.... a donné le jour, il y a sept ans, à un monstre cyclope, ayant un œil parfaitement conformé au milieu du front, mais n'of- frant aucune trace de nez; il vécut neuf jours. Depuis cette époque, elle a eu successivement trois garçons forts, très-bien constitués. La grossesse n'a été traversée par aucun incident, ni la première, ni la seconde fois. La fille qui vient de naître est parfaitement développée et présente tous les carac- tères d'un enfant à terme, ce que démontrent les divers diamètres et le poids, qui est de 335o grammes. A part la tète, dont on remarque tout de suite la singulière conformation, le reste du corps, qui est volumineux, n'a rien que de normal. Le cr.âne est recouvert de cheveux noirs assez longs et assez abondants ; on aperçoit un léger duvet brun foncé sur la peau, qui est doublée par luie couche épaisse de tissu adipeux. Il n'y a pas de doigts sur- numéraires aux mains ni aux pieds, et les ongles sont longs et résistants. Les oreilles sont à leur place et naturelles, ainsi que les joues, la bouche et le menton. Les lèvres, bien découpées, limiteniune bouche régulière et tie dimension moyenne. Malgré l'absence du nez, celte partie de la face n'offre rien de disgracieux. Les deux arcades dentaires formant leur courbe para- bolique se correspondent exactement. Aucune remarque à consigner du côté de la voûte et du voile du palais ou de la luette. On cherche en vain le moindre rudiment de trompe qui puisse rappeler l'appareil nasal; on ne constate à sa place qu'une légère dépression. An-dessus de celle-ci, on ob- serve une cavité peu profonde, limitée par les paupières réunies deux à deuii. sur la ligne médiane, munies de leurs cds et de leur rebord ciliaire, avec leurs commissures et deux petites saillies qui ne sont antres que les deux caroncules fusionnées; c'est la cavité orbitaire, au fond de laquelle il ( 8o8 ) n'existe aucune apparence de globe oculaire et qui est tapissée par la con- jonctive. Un sillon transversal assez profond surmonte la paupière supé- rieure et la sépare du front ; il n'y a pas de sourcils. )) Le crâne offre une forme que l'on ne saurait mieux comparer qu'à celle d'iuie guérite. Bizarrerie assez curieuse, les plis qui se sont formés sui- la peau du front, après la mort, imitent une sorte do croix. Pendant la vie, ces mêmes plis étaient effacés par une tumeur notable dans laquelle ou observait des mouvements de retrait et d'expansion, tumeur qui était con- stituée par les lobes antérieurs du cerveau, ce qu'explique l'absence presque complète du frontal. » La cavité crânienne est tapissée par la dure- mère très-épaisse, avec les replis falciformes incomplets. La masse encéphalique est loin de remplir cette cavité; les vides sont comblés par une sérosité rougeâtre. Elle se divise en deux parties, l'une antérieure ayant le volume et la forme d'une grosse noix, sans circonvolutions distinctes, représentant les hémisphères cérébraux ali'ophiés, indépendante et tout à fait séparée de la partie posté- rieure, laquelle est constituée d'un côté par le cervelet, de l'autre par le bulbe rachidieu, la prolubérauce annulaire, les tubercules quadrijumeaux, les pédoncules cérébraux, ce dernier ensemble nerveux connu dans la science sous le nom d'islhme de Vencéfjhale. Cette partie postérieure a sa conform;ition et son volume normaux; les paires cérébrales qui en émer- gent présentent leur origine et leur trnjet habituels. Les nerfs moteurs de l'œil existent, malgré l'absence de l'appareil musculaire, mais on ne ren- contre aucune trace des couches optiques, des corps striés, des nerfs opti- ques et olfactifs. On remarque ini seid trou optique au fond de la cavité orbitaire. Toute la masse encéphalique enlevée, la cavité crânienne parait alfccler la forme d'une pyramide dont la base est formée |)ar l'occipital, le sonunet tronqué |)ar l'ouverture frontale antérieure, deux des côtés par les pariétMux, le troisième, plus gi;ui(l, par la base du crâne. La disposition de l'occipital est curieuse; sa portion écailleuse veitic.de et sa portion basi- laire oblicpic font entre elles un angle aigu au sommcM di!t|uel se voit le trou occipital. » Pas d'anomalies notables dans les organes des cavités thoracique et abdominale. Reins volumineux, lobés, doubles; trou de Bolal non complè- tement obturé; vaisseaux artériels et veineux propres à la circulation fœ- tale, encore perméables an sang. « ( 8o9 ) TOXICOLOGIE. — Expériences sur Us jropriétês (oxiques f/» Bouiulou, poison d'épreuve des Gabonais. Note cU; MM. G. Pécholier et C. Sakntpierre, présentée par M. Robin. n Le Boiiiidoii {Icaja ou M' Boundou) est un arbuste de la famille des Apocynées, qui partage avec d'autres plantes de cette famdie {Inée, Nerium oleander) la propriété d'être un poison violent. Il sert au Gabon à préparer la liqueur d'épreuve dans les duels judiciaires. [Foir la Thèse de M. Tou- chard ; iMontpellier, 1864.) » Nous avons été assez heureux pour nous procurer quelcpips racines de cet arbuste, grâce à l'obligeance de M. le D' Falot, médecin distingué de la marine impériale. La petite quantité de produit que nous avons eu à notre disposition ne nous a pas permis d'entreprendre la recherche du principe actif; mais nous avons essayé avec les extraits aqueux ou alcoo- lique de déterminer l'action toxique de ce végétal. Divers animaux (lapins, chien, grenouilles) ont reçu du poison dans des expériences dont nous avons l'honneur de présenter à l'Académie les conclusions : » 1° Le Boundou contient un principe toxique, soluble à la fois dans l'eau et dans l'alcool. » 2° Ce poison a un mode d'action analogue à celui de la noix vomique, c'est-à-dire qu'il porte son effet principalement sur le système nerveux sensilif. » 3° Administré soit par l'estomac, soit par la méthode endermiqiie, il pio- duit d'abord une augmentation du nombre des inspirations et des pulsa- tions cardiaques, ensuite une diminution considérable de ces mouvements. » 4° Ce poison amène en même temps une exagération de la sensibi- lité, puis des convulsions tétaniques; enfin l'insensibilité, la paralysie et la mort. » 5" Il n'agit que secondairement sur le système nerveux moteur; il n'agit pas sur la contractilité du système nuisculaire. Ce n'est p;is un poison du cœur; cet organe, au contraire, continue de battre assez longtemps après la mort. » 6" Dans plusieurs expériences où nous avions obtenu des symptômes très-graves et une mort apparente prompte, nous avons vu pourtant l'animal revenir avec lenteur, mais définitivement, à la vie. Si, comme il est permis de le penser, l'action sur l'honnue est identique, on comprend (d'ajjiès l'observation précédente) comment le Boundou a été choisi par les Ga- c. n-., 1866. ■!•"•= ScmcitiT. :i. Lxiii. N" 19.) 107 ( 8.0 ) bonais pour poison d'épreuve. Dans le jugement de Dieu, les champions, atteints subilemcnt de symptômes graves, mais revenant pen à peu à la santé, semblaient rappelés à la vie par la Divinité jalouse de démontrer leur innocence. » PHYSlQUK DU GLOBE. — Sur la loi de variation annuelle de la déclinaison el de rinclinaiion île l'aiçiuille aimantée à Paris. Noie de M. Peslix, présentée par M. Le Verrier. L'anteur considèi-e, clans ce travail, les observations de la déclinaisoii et de l'inclinaison faites depuis les temps anciens jiiscpi'à nos jours, el il en conclut ia loi du déplacement du pôle magnétique boréal. 31. Tapoxxier adresse la théorie d'un nouveau procédé d'extraction de l'aluminium. (Renvoyé à l'examen de M. H. Sainte-Claire Deville.) 31. JrLLiEX t'ait observer que les résultats obtenus par M. Fremy sur la cristallisation des composés insolubles, et insérés au Compte rendu du 29 octobre, sont en accord complet avec sa théorie de la trempe. La séance est levée à 5 heures un quart. L. C. PUBLICATIONS PF.KIODUJUES REÇUES PAR I.'aCABÉMIE PE.VDAiVT LE MOIS d'octobre lîlOC. Jties delà Société d'Etlinograjiliie ; 6" livraison, 1866; iu-8". Annales fie Chimie el de Plt/siijuc; par M.\L Ghevri'.ui,, DumaS, PliLOUZE, BOUSSINGAULT, Regnault ; avec bi collaboration de M. WuilTZ ; mois d'octobre j866; in-8". Annales de r A(]riculture française ; 11"' des i5 et 3o septembre, el i5 oc- tobre 1866; in-8". Annales des Co)idui:tenrs des Ponts et Chaussées; août 1866; in-8". Annales du Génie civil; septembre et octobre 1866; iu-8". Annales médico-psycholoijiques; septembre 186G; in-8". Annuaire de la Société Méléoroloc/ique de France; \. U, feuilles 1 à 11. ( 8ii 1 Bibliothèque universelle el Revue suisse. Genève, ii" io5, 1866; iii-8". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine ; n" a 4, septembre; 11° !"■, octobre 1866; in-S". Bulletin lie l'Acailémie toy(de de Médecine de Belifiquc ; 11°' 6 et 7, 1866; in-8". Bulletin de la Société d'Eucounujement pour l'industrie nationale; aoù! i866;iii-4". Bulletin de la Société de Géographie; septembre 1866; in -8". Bulletin (te la Société française de Photographie; n° 9, 1866; in-8'\ Bulletin de ii Société Géologique de France; feuilles '3o à l\\, 1866; in-8". Bulletin de Li Société industrielle de Mulhouse; août et septembre 1866; in-8". Bulletin général de Thérapeutique; w"' (Jet 7; 1866; in-8". Bulletin international de l'Observatoire impérial de Paris; feuille auto- grapliiée, n*"' du 27 août au i5 octobre 1866; in-4''. Bullettino rneteorologico dell' Osseivalorio del Colleqio 7'ornano ; n"* 7, 8 et g, i866pn-4°. Catalogue des Brevets d'invention; n" 6, 1866; in-8". Comptes renilus hebdomadaires des séances de l Académie des Sciences; ■2'' semestre 1866, n"* i4 à 17; in-4°. Cosmos; n"^ i3 à 17, 1866; iii-8". Gazette lies Hôpitaux ; u"^ 112 à i:i5, 1866; iii-4". Gazette médicale de Paris; n"^ 09 a 43, 1866; in-4''. Gazette médicale d'Orient; n°^ 6 et 7, 1866; in-4''. Journal d' Agriculture pratique ; n"'' 1901 20, 1866; iri-8". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; oclobre 1866; in-8''. Journal de l'Jgriculluie; n"" 6 et 7, 1 8()6; iu-8". Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture ; septembre 1 866; iu-8". Journal de l'éclairage uu gaz; u'"* i 3 et il\. 1866; in-4°. Journal de Médecine vétérinaire «(//j/ai/e; septembre 1866; in 8*^. Journal de Pharmacie el de Chimie; octobre j86G; in-S". Journal des Connaissances médicales tt pharmaceuli(pies; n"' 27 à 29, 1866; in-8°. Journal des Jabricants de sucre; n"' 28, r866;in-f". Kaiserliche... Académie impériale des Sciences de Fiennc ; n"' 20 et 21, 1 feuille (!'im[)ression in-8°. ( SI2 ) L Abeille médicale; \t'^ 4o à 44, 1866; 111-4". VJrt dentaire; 11° 67, 1866; ii)-8°. L'Art médical; octobre 1866; in-8°. La Science pittoresque ; n"* 39 à 4^i 1866; in-4". La Science pour tous; n"' 43 à 47i 1866; in-4°. Le Gaz; n" 8, 1866; iii-4°. Le Moniteur de la Photographie ; n° i 5, 1866; in-4". Les Mondes..., n"' 4 à 8, 1866; 111-8°. Macjasin pittoresque; i,ç\){emhve 1866; in-4°. Montpellier médical... Journal mensuel de Médecine; u°/\ , 1866; in-8°. Monthly . . . Notices mensuelles de la Sociétérojale d' Astronomie de Londres; n°9, 1866; in-8". Nouvelles Annales de Mathématiques; octobre 1866; in-S". Pharmaceutical Journal and Transactions ; 11°' 3 et 4? 18G6; in-8°. Presse scientifique des Deux Mondes; 7^ année, n°' 8 à i3, 1866; 111-8°. Proceedincjs oj the Royal Society; t. XIV, n°* 78 et 79, et t. XV, 11°' 80 à 86. Londres, 1866; in-8°. Eépertoire de Pharmacie ; septembre 1866; in-8°. Revue des Eaux et Forêts; n" 10, 1866; iii-8°. Revue de Thérapeutique médico-chimnjicale ; n°' 19 et 90, i 866 ; in-8". Revue maritime et coloniale; octobre 1866; in-S". Società renie di Napoli. Rendiconto dell' Accademia délie Scienze fisiche e mo Semeslii:. (T. LXUl, ^<> 20.) I o8 ( Si4 ) » Un chapitre assez long est relatif aux caractères physiques de ces peu- ples et aux rapports qui les unissent aux populations de la Malaisie. » Les éléments d'étude réunis dans les collections du Muséum m'ont |)ermis de montrer nettement que la race polynésienne est essentiellement une race métisse, à la formation de laquelle ont concouru, mais d'une ma- nière inégale, les trois types humains fondamentaux. L'élément blanc do- mine constamment dans les populations les plus belles, dans les castes supérieures, et se montre parfois presque pur. L'élément nègre s'est mêlé dans des proportions diverses et ressort, dans certains individus des classes inférieures, d'une manière remarquable. L'élément jaune est celui des trois qui (Mitre |)Our la part de beaucoup la plus faible dans cette race remar- quable. La race polynésienne est bien la très-proche parente des races malaisiennes, dans la formation desquelles on retrouve de même l'inter- vention des trois types fondamentaux. Mais, dans ces dernières, les rapports sont changés, et l'élément jaune joue un rôle plus marqué. Je n'ai pu ici d'ailleurs que résumer ces résultats exposés et motivés avec détail depuis plusieurs années dans mon enseignement auJMuséum. 3 Bien entendu que l'élément blanc dont il s'agit ici n'est ni aryan ni sémite; mais qu'il se rattache aux populations allophyles dont on suit les traces à travers l'Asie, depuis le Caucase et la mer Caspienne jusqu'au dé- troit de Behring et sur les côtes nord-ouest de l'Amérique, qu'on peut en- core retrouver au Japon et jusqu'au cœur des archipels indiens. J'ai tiailé cette question en détail dans mes cours publics, entre autres en 1864. » Le chapitre consacré aux caractères religieux présentera, j'espère, quelque intérêt, grâce aux documents dus à MM. Gaussin et Ribourt. Ajoutés à ceux qu'avait déjà fait connaître Ma;renhout, ils montrent de plus en plus chez ces peuples une idée remarquablement élevée de la divinité première, à côté d'un polythéisme bien plus compliqué que celui des Grecs et des Romains. » J^a deuxième partie de l'ouvrage, plus-étendue que la précédente, est consacrée à l'étude du mode de peuplement de la mer du Sud. Je discute les diverses hypothèses émises à ce sujet. Les travaux de MM. de Ker- hallet, Bourgois, Manry m'ont permis de répondre à ce que divers auteiu's, entre autres Dumont d'Urville, avaient dit au sujet de l'impossibilité des migrations se dirigeant de l'ouest à l'est. En groupant et en discutant les documents divers recueillis depuis Cook jusqu'à nos jours, j'ai pu montrer que ce mode de migrations était au contraire un fait historique, et que le peuplement s'était accompli par étapes successives dont ou pouvait parfois préciser la date. Sur ces deux points fondamentaux, j'ai donc pleinement: ( 8.5 ) confirmé d'une manière générale les magnifiques conclusions auxquelles était déjà arrivé M, Horatio Haie, tout en rectifiant à certains égards le travail du savant Américain. » C'est ainsi que j'ai pu montrer que les Maoris étaient arrivés à la Nou- velle-Zélan'de, non pas des îles Samoa, mais bien des îles RTanaïa ; que cette migration avait eu lieu plusieurs siècles après celle des Tahitiens, au lieu d'en être contemporaine; et que, bien loin de remonter à une trentaine de siècles, elle datait au plus des premières années du xv*" siècle. » Quatre cartes accompagnent le texte. Ce sont : i° la reproduction de la carte de l'Océanie dressée par Forster sur les indications d'un indigène, Tupaïa; 2° la carte des vents et celle des courants de la mer du Sud, tracées d'après les travaux modernes par le capitaine P. de Kerhallet; 3° la carte des migrations polynésiennes de M. Horatio Haie, avec les corrections et additions que j'ai cru pouvoir proposer. » Voici les conclusions générales de ce travail : » I. Les Polynésiens n'ont point été créés par nation et sur place; ils ne sont pas un produit spontané des îles sur lescpielles on les a trouvés. » II. Les Polynésiens ne sont pas les restes d'une population préexis- tante engloutie en partie par quelque cataclysme. » III. Quelle que soit l'origine des îles où on les a trouvés, ils y sont arrivés par voie de migration volontaire ou de dissémination involontaire^ successivement et en procédant de l'ouest à l'est, au moins pour l'en- semble. » IV. Ils sont partis des archipels orientaux de l'Asie. » V. On retrouve encore dans ces derniers la race souche^ parfaite- ment reconnaissable à ses caractères physiques aussi bien qu'à son lan- gage- )) VI. Les Polynésiens se sont établis et constitués d'abord à Samoa et à Tonga; de là, ils sont passés dans les autres archipels de l'immense océan ouvert devant eux. » VII. En abordant les îles qu'ils venaient peupler, tantôt les émigrants les ont trouvées entièrement désertes, tantôt ils y ont rencontré quelques rares tribus de sang plus ou moins noir, évidemment arrivées là par quel- ques-uns de ces accidents de navigation qu'ont pu constater presque tous les voyageurs européens. » VIII. Soit purs, soit alliés à ces tribus nègres erratiques, ils ont formé des centres secondaires d'où sont parties de nouvelles colonies qui ont étendu de plus en plus l'an e |)olynésienne. io8.. ( 8iG ) » IX. Aucune île ces migrations ne remonte au delà des temps histo- riques. » X. Quelques-unes des principales ont eu lieu, soit peu avant, soit peu après l'ei'e clirélienne ; d'aulrcs sont bien plus récentes, et il en est de tout à fait modernes. » Telles sont les conséquences auxquelles conduisent impérieusement, non pas des dogmes, des théories, dos préjugés ou des suppositions quel- conques, mais bien un ensemble de faits recueillis lentement, un à un, par des observateurs divers, tiavaillaut à l'insu l'un de l'autre et dans des voies diftérenles; depuis Cook et Forsier, qui nous transmettaient la carte de Tupaïa sans en comprendre toute l'importance, jusqu'à Porter, Ellis, Wil- liams, (pii ajoutaient de nouveaux matériaux à ces premières données; jusqu'à Halo, qui le premier coordonnait ces documents, dressait la carte des migrations et essayait d'en indiquer la date, jusqu'à sir George Grey, à l'amiral Bruat, à l'amiral Lavaud, au général Ribourf, à MM. Gaussin, Remy, Thomson, Shortlanl, Hochstetter, qui recueillaient des traditions concordantes à plusieurs centaines de lieues l'un de l'autre et confirmaient l'œuvre fondamentale du savant An)éricain, tout en fournissant les moyens de la compléter et de la rectifier; jusqu'au commodore Maury, aux capi- taines Rerballet et Bourgois, qui, en faisant mieux connaître les mouve- ments de l'atmosphère et des mers, résolvaient par cela même et sans y songer les dernières difficultés. » GÉOMÉTRIE. — Obseiv allons relatives à la théorie cl) On reconnaît immédiatement, cependant, que ce théorème est abso- lument faux, et que le nombre 2 (« — i)]N n'exprime qu'im maximum ('). Tous les théorèmes qui s'en déduisent dans le Mémoire sont donc entachés d'erreur. » C'est dans les trois Noies envoyées de Saigon, que se trouvent les doutes sur l'exactitude du lemme dont j'ai parlé ci-dessus. Je m'abstiens de reproduire certains passages de ces Notes, auxquels je n'aurais recours que s'il me fallait justifier les quelques mots que je viens d'eu dire. JNIais je citerai un passage de la troisième Note, qui exprime nettement ce qu'a fait M. de Jonquières. » Cette Note, intitulée : Tliéorèmes fondamentaux sur les séries de courbes el de surfaces d'ordre quelconque , est formée de deux parties (**). La pre- mière « résume et rectifie les deux Notes précédentes », mais sans modifier le jugement de l'auteur sur le lemme et la formule qu'il en a déduite. Effectivement, la seconde partie commence ainsi : « De ce qui précède on (*) Ce maximum est indiqué diins le passage suivant d'un Rapport d'une Commission do cinq iiicmbies, dont j'étais le rapporteur. Il s'agissait d'un Mémoire envoyé au concours pour le grand prix de Mathématiques en 1862, sur la question : Rcsitmcr, discuter et perfectionner en quelque point important les résultats obtenus jusqu'ici sur la théorie des courbes planes du quatrième oidrc. Après avoir parlé avec éloges des autres parties du Mé- moire, la Commission ajoute : « Mais, nous sommes obligés de le dire, cet excellent exposé » est compromis par une trop grande extension attribuée à certaines propositions. C'est " par suite d'une première méprise sur le degré d'une équation, qui ne devait être pris que » comme une limite, et non comme un nombre absolu, que l'auteur s'est trouvé conduit " d'une manière trés-rcgretluhle à divers lésultats (|ui manquent ainsi de démonstra- » tion et parfois d'exactitude [Camples rendus, t. LV, p. 934)- » On jugera si ce passage du Rapport était suffisamment clair, et s'il pouvait faire supposer (|ue j'avais des doutes sur l'exactitude du Lemme, qui évidemment est étranger à la question de limite ou de maximum . (*') Ce Mémoire a été reproduit dans le Giornalc di Matematichv, etc., de Naples, vol. IV, p. 45. ( 820 ) •' peut d'abord conclure que la forninle v = 2 (m — i) p. est toujours vraie, » ainsi que toutes celles qui en dérivent, pourvu qu'on tienne compte, » dans le résullat, des courbes exceptionnelles qui peuvent faire partie de » la série. » » Puis, M. de Jonquières cbange tout à coup l'état de la question. Il s'est agi jusqu'ici de systèmes de courbes satisfaisant à des conditions quel- conques, et maintenant il va considérer des systèmes élémentaires où ne figurent, comme conditions communes, que des points et des droites. M Je n'ai pas à le suivre sur ce nouveau terrain, qui paraît s'écarter de celui du Mémoire de 1861, dans lequel seul, d'«illcurs, j'aurais pu puiser des notions introduites pour la première fois dans la science. » En résumé, M. de Jonquières a exprimé et défini les systèmes de courbes, comme toul le monde, par l'équation F(x,j", X) = o, qui ne ren- ferme qu'un paramètre variable X. yj 11 en a conclu que le nombre des courbes du système qui touchent une droite est toujours v =: 2 [m — i)|7., quand, au contraire, cette expres- sion n'est qu'un maximum, p. étant la plus haute puissance deX. » Il a tiré de là divers théorèmes qui se trouvent entachés de la même erreur. M II a conclu, en outre, que toutes les propriétés d'un système devaient s'exprimer par des fonctions de l'ordre des courbes et du nombre f7., cjuelles que soient les conditions du système. )) Maintenant, qu'ai-je fait? Lorsque je me suis occupé des systèmes de courbes, en commençant par les coniques, j'ai pensé que les points et les droites devaient jouer un égal rôle dans les propriétés de ces systèmes; et, ayant reconnu dans quelques ciuestions que les propriétés des systèmes élémentaires dépendaient de ces deux nombres, j'ai été conduit à penser qu d en serait de même jiour des systèmes à conditions quelconques. De nombreux exemples ont justifié aussitôt celte conception. Et des lors j'ai annoncé que les valeurs numériques des deux nombres pouvaient reuiplacer les quatre conditions qui déterminent un système quelconque, et servir à exprimer toutes les propriétés du système. Ces nondjres ont pris tout naturellement le nom de caraclérisliques du système (*). Le principe de corresjiondance, que j'avais exposé en i855, comme de- vant « être très-utde pour la démonsli'alion d'une loule de proposi- » tions, notamment dans la théorie des courbes (**) », m'a été en effet, (•) Comptes rendus, t. LVIII, p. 298. (**) Comptes rendus, t. XLI, séance du 24 décembre i855, p. iioi. ( 821 ) dans toutes ces questions, d'un secours qui ne m'a, pour ainsi dire, rien laissé à désirer. Bien plus, ce principe s'est appliqué avec la même facilité et la même sûreté aux systèmes de courbes d'ordre quelconque, dont j'ai donné aussitôt l'énoncé de diverses propriétés (*).Ceb exemples ont montré que les propriétés de ces systèmes s'expriment, comme celles des systèmes de coniques, en fonction des deux caractéi'istiques p. et v, indépendantes de l'ordre des courbes; résultat directement contraire à la théorie tentée par M. de Jonquières. » Je laisse aux géomètres à porter leur jugement sur le présent conflit, auquel je ne m'attendais pas, et que je m'applaudis de n'avoir pas pro- voqué. » On concevra, maintenant, que dans le cours de mes recherches sur les systèmes de courbes je me sois abstenu de citer le Mémoire de M. de Jon- quières de 1861 (ce qui est peut-être mon seul grief, à ses yeux). Persuadé de l'infécondité du principe, et surtout du défaut des résultats, j'aurais cru faire des citations désobligeantes, puisqu'elles auraient constaté la dis- cordance entre nos résultats. Je regretterais vivement et je m'étonnerais que M. de Jonquières conçût une autre raison de mon silence (**). » " M. d'Archiac présente à l'Académie, de la part de M. Pierre de Tcinhal- clieff, l'un de ses Correspondants de la Section de Géographie, un nouveau volume de son ouvrage intitulé : Asie Mineure. Ce livre, accompagné d'un Allas in-4'', traite exclusivement de la paléontologie; il comprend la des- cription, par MM. d'Archiac, P. Fischer et de Verneuil, des matériaux qu'a recueillis M. de Tchihatcheff pendant ses voyages dans cette partie de l'Asie occidentale et dans la Thrace, et provenant des terrains de transition, secondaire, tertiaire et quaternaire. " (*) Comptes rendus, t. LVIII, p. 3oo. (**) En terminanl, je dois fair<' une observation au sujet du principe t!e correspondance. Ce principe conduisant toujours à une c(|ualion entre deux variables qui expriment les abscisses de points correspondants sur une même droite, j'ai formulé et démontré ce mode de procéder, une fois pour toutes, sous le titre de Lcninic, dans nos Comptes rendus, t. LVIII, p. I I 75, ainsi que je l'avais fait dans les leçons de la Sorbonue de 1 863 -1864. Or M. de Jon- quières emploie textuellement ma |iropre démonstration dans ses trois Notes (dont la troi- sième est insérée dans le Journal de Matliéinatiques de Nitplcs), sans fnire aucune mention des Comptes rendus où elle se trouve. Mon silence, dans ce moment, paraîtrait légitimer cette manière d'agir. (J. li. lS66, ■i'"" Scmetre. (1. LXIII, N" 20 ) I O9 ( 822 ) MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Notice sur une nouvelle application du laryncjoscope , par M. MoiRA. (Extrait.) (Commissaires : MM. Velpeau, Cloquet.) « M. X..., âgé de dix-sept ans, reçut, le 26 octobre dernier, plusieurs blessures par instrument tranchant, au niveau de la région crico-thyroï- dienne. Les muscles crico- thyroïdiens et crico-aryténoïdiens latéraux furent intéressés. Les lèvres de la plaie ayant été rapprochées, la guérison fut rapide ; mais la voix ne se rétabUt pas : elle était complètement perdue. » Venu à Paris le 18 janvier de cette année, le jeune homme me fut adressé le 26, et l'examen laryngoscopique, fait en présence de deux de mes confrères, me permit de constater : » j*^ L'absence de toute lésion pathologique du larynx; n 2" Le défaut de tension et de contact, c'est-à-dire le rapprochement incomplet des cordes vocales; » 3° La présence d'une membrane cicatricielle au-dessous de In glotte. » Cette membrane, simulant celle qui réunit les doigts des palmipèdes, avait la forme d'un croissant, à cornes très-aiguès; sa base convexe adhé- rait à la concavité antérieure du cartilage cricoïde, et était située à environ 8 à jo millimètres au-dessous de la commissure antérieure des cordes vo- cales; son bord, mince et de forme parabolique, correspondait au tiers an- térieur de la glotte, et aboutissait par ses deux extrémités aux apophyses antérieures des cartilages aryténoïdes; sa direction était oblique d'avant en ari-ière, et de bas en haut. Il résultait de cette disposition que le calibre du conduit trachéal était diminué d'un tiers environ, et la colonne d'air expul- sée de la poitrine, frappant seulement les deux tiers postérieurs de la glotte, ne pouvait produire les vibrations des cordes vocales. » La susceptibilité nerveuse du malade, son impatience à retrouver la voix, ne me permirent pas de l'habituer au contact du miroir laryngien, et de faire par les voies naturelles l'excision partielle de la fausse cicatrice. » Je proposai donc à mes honorables confrères le moyen qui me parut le plus rationnel, la laryngotomie. Cette opération fut exécutée par M. A. Ri- chard, le 8 mars dernier. Le cartilage thyroïde ayant été divisé, et ses deux moitiés écartées, je pratiquai l'excision du lambeau droit de la membrane ( 823 ) cicatricielle. Le larynx fut laissé ouvert afin de détruire au besoin par l'ex- cision ou la cautérisation la reproduction de la fausse cicatrice. La réunion eut lieu par seconde intention, et un trajet fistuleux fut conservé pendant quelque temps au-dessous de la glotte. » La réaction inflammatoire qui suivit l'opération fut modérée; elle ne permit pas cependant d'obtenir un résultat immédiat. Le 20 avril seulement la voix commença à reparaître. A mesure que le travail inflammatoire dimi- nua, elle prit un peu de timbre et de la durée. Mais le défaut de tension et de rapprochement complet des cordes vocales persista, et la voix ne put re- trouver son timbre naturel ; elle resta basse et voilée. » Cette opération, qui date de prés de huit mois, est la première, si je ne me trompe, qui ait été pratiquée dans des conditions aussi exception- nelles. Elle a offert quelques particularités qui portent leur enseignement. » La division du cartilage thyroïde, ayant compris celle de la membrane cicatricielle, fit disparaître complètement cette dernière. Un léger raphé grisâtre indiquait seul la place qu'elle occupait sur la paroi du tuyau vocal, de sorte qu'il eût été impossible de la constater et de la reconnaître à qui- conque ne l'eût bien observée préalablement au moyen du laryngoscope. Ce fait s'explique par la propriété rétractile des tissus cicatriciels, propriété qui avait permis à la fausse membrane de se retirer et de s'effacer. B Lorsque l'on examine maintenant le larynx avec le miroir, on recon- naît assez facilement la place qu'occupait la membrane cicatricielle. » Malgré sa voix basse et voilée, le jeune homme peut causer, se faire comprendre, et se livrer à ses occupations premières. » Je ne saurais assez insister, à cette occasion, sur le haut intérêt qui s'at- tache à celte nouvelle application du laryngoscope. Aucun autre moyen n'aurait pu donner un tel résultat, et cependant l'avenir, la vie même du jeune homme en dépendaient. » M. Zaliwski-Mikorski donne lecture d'une Note relative à l'attraction ca- pillaire. (Commissaires : MM. Pouillet, Regnault, Edm. Becquerel.) M. Rambos.son lit une Note concernant l'influence de l'alimentation sur l'état physique et moral de l'homme. (Commissaires: MM. Payen, Cloquet, Fremy, Blanchard.) 109.. ( 82/, ) MÉMOIRES PRÉSEiVTÉS. GÉOGRAPHIE. — Longitude de ta cale orientale de i A inéruiiie du Sud ; j>ar M. E. Moichez. o La longitude de la côte orientale de l'Amérique du Sud a été, depuis la fin du dernier siècle, l'objet de nombreux travaux; mais le manque d'ob- servatoire permanent sur toute cette côte, la multiplicité et le peu d'ac- cords de résultats obtenus par les méthodes les plus diverses, et enfin le défaut d'une discussion complète de ces travaux, avaient laissé subsister jusqu'ici un doute de 5 à lo secondes de temps sur cette longitude. L'Amiral Roussin, négligeant d'avoir recours au méridien de Montevideo, qu'on devait déjà supposer bien déterminé par Triesnecker à laide du pas- sage de Mercure de 17H9, adopta, pour longitude de Rio-de-Janeiro (Vil- legagnon), 3'"2™3^% d'après plusieurs séries de distances lunaires et une traversée d'Europe faite avec un seul chronomètre, tandis qu'il auiait trouvé 3h jm^pys g'ji avait adopté l'observation du passage de Mercure, et transporté l'heure de Montevideo à Rio. » En 18/42, Daussy inséra dans la Connaissance des Temps x\ne Note où^ dis- cutant quelques observations de divers navigateurs, il arrivait à corriger de 35 secondes la longitude de Roussin, et adoptait 3'' 2" 00% c'est-à-dire à peu près la longitude de Triesnecker rapportée à Rio; mais quelques tra- vaux récents avaient fait encore naître un doute de 8 à 10 secondes sur cet élément. » Chargé depuis plusieurs années d'une mission hydrographique au Rrésil ayant pour but un levé complet de la côte entre le Rio de la Plata et l'Ama- zone, j'ai dû me préoccuper dès le principe de déterminer de nouveau ce premier méridien de Rio-de-Janeiro, auquel je rapportais les 1100 lieues de côtes que j'avais à explorer. )) J'ai fait dans ce but, pendant quatre à cinq ans, plusieurs séries d'ob- servations astronomiques et chronométriques dont les résultats seront pro- chainement publiés, et d'où je conclus que la longitude de Triesnecker, déduite du passage de Mercure, est d'une extrême exactitude, et que celle de Rio (Villegagnon) est certainement comprise entre 3'' i™56' et 3'' i"'58\ » J'allais donc définitivement adopter cette valeur dans la construction des caries de la côte du Brésil, quand j'ai trouvé dans la Connaissance des ( 825 ) Temps de 1867 une nouvelle longitude bien différente. Elle résulterait des travaux récents de M. Liais, qui donne pour Rio (Villegagnon) 3*' i™ 3i* (ou plutôt 3''i™24% comme je le dirai plus loin). Je ferai d'abord remarquer qu'il n'existe plus depuis longtemps d'erreur de 3o secondes de temps sur aucun point maritime fréquenté du globe, et que le Brésil est tellement près de l'Eiu'ope, qu'nne erreur si énorme n'aurait pas manqué d'être signalée depuis longtemps par le premier capitaine venu naviguant avec trois on quatre chronomètres. » L'observation de l'éclipsé totale de i858, faite à Paranagua, et sur laquelle est fondée celte nouvelle longitude, a été assez douteuse, puisqu'on a trouvé une différence de 42 secondes entre la durée calculée et observée de l'éclipsé ; en outre, on a comiuis une autre erreur de 8 secondes en ré- duisant au méridien de Rio l'observation de Paranagua, car la différence de méridien de ces deux points est de 8 secondes plus forte que celle qu'on a adoptée, ce qui fait qu'en réalité la Connaissance des Te?rîp.y devrait inscrire S'' 1'" 24' au lieu de ^^l'^Zi". )) M. Liais affirme d'ailleiu'S (i) qu'il a calculé cette observation avec le plus grand soin et par diverses méthodes qui ont toutes foiu'ni le même résultat; qu'à l'aide d'équations de condition et d'observations contem- poraines faites au Brésil et en Europe il a corrigé tous les éléments de la Lune; il affirme également avoir observé à Rio, en i858, des cnlminations lunaires qui lui ont donné une longitude identique (3''i™32*). Il dit enfin qu'il a calculé une autre éclipse partielle à Rio-de-Janeiro, qui a encore fourni la même longitude. » M. Liais n'ayant publié aucun des éléments de ses observations, il est impossible dédire où est l'erreiu"; aussi me serais-je complètement abstenu de m'occuper de sa longitude, si la Connaissance des Temps ne l'avait pas adoptée et si je ne m'étais dès lors trouvé dans la nécessité de justifier luie base que je crois devoir maintenir dans la construction de mes cartes de la côte du Brésil. » Je donne dans le tableau suivant le résultat de mes observations, et, comme je ne ])uis avoir la prétention de rien imposer sur une simple affir- mation, j'y introduis également les observations des principaux navigateurs et des astronomes qui se sont occupés de cette question depuis la fin du dernier siècle. (l] Po/r les Mcmoirrs de V Acndémic et la Ciinnaissanre des Temps. ( 826 Tableau des observations de LoxcirnoE faites sub la cote du Brésil depuis la fin dd DERNIER siècle ET RAPPORTÉES AU MÉRIDIEN DE RiO-DF.-.TaNEIRO ( ViLLEGAGNOn). Nombre d'oI)servations dans chaque méthode. Noms des navigateurs. Moyennes par navicatour. Moyennes par méthode. h m s 3.1.56,7 222 chronomètres répartis entre 48 traversées. )3. 1 .67 ,0 o . I , ':;8,6 3.1.55 216 culminations lunaires. 5 éclipses ])artielles .lu Q. 3.1.56,2 Filz-Roy (22 chron.), 3 traversées.'' 3 1.57,2 (3.1.56,81 !3. i .61 ,0 ] 3. 1 .55,8 [3. 1 58, 1 3 . 1 . 56 , 7 ) Mondiez (Messageries impériales), 2 à 3 chro- nomètres, 3o traversées. Foster, ICing, Stokes, Owen, Sabine, etc., etc. j (5 à i5 chronomètres) ( Beechey, 16 observations 3. 1 .56,9 \ Costa Azevedo, 164 observations 3. i 56, o '3. i .56, 06 Mouchez, 36 observations 3. 1 .57 ,97) Wurms, 1784 : 3.2. 6 Dorta, 1784 3.2.24,5 Da Si! va Leite, cité par M. Liais (1826) 3. 1.26,5 l3. 1.58,7 M. Soarez Pinto 3 . i . 52 ,491 RI. Mouchez, 1856 (calcul de M. Liais) 3.2. 4 1 éclipse annulaire! (.864). j 48 occultations j d'étoiles. / Passage de Mercure ( (•789)- ) ic; satellites de Ju-l M. Mouchez, 4 con-i 3. i .57,06 tacts ( 3. 1 . 57 ,66 M. Honlootz, 3 contacts 3.1.58,67 3. I .56, 40 3. I .57,6 piter. 2600 séries de distances lunaires' comprenant 8000 distances observées. 3.1.60,8 ) Wurms, 34 occultations 3. i .53.6 ) Divers observateurs, i4 occultations 3. 1 .55,7 ' Triesnecker, Varella 3. i .57,02) Ferrer, José Espinosa, Malaspina 3. i .55,o3| 57 observations avec correspondantes (Dorta). 3.2. 5,3 5o observations de divers observateurs, avec ou sans correspondantes 3. 1 .48 Roussin, 3g2 séries; Bougainville, 872; Du- perrey, 5 1 ; Malaspina, 292 ; Beechey, 258 ; | Sabine, 286 ; Ferrer, King, Hewrtte, Stokes, Riimker, Brisbane, Kotzbuc, Simonow,! Wain-Wright, Frietz, Crichton, etc 3 . 1 . 59 . 2 3.1.54,7 3. 1 .56.03 .56,6 [3.1.58,7 ). » En pré.sence d'un senil)l:il)le accord, je j)onse qu'il n'est plus permis ( «^7 ) de conserver le moindre doute; la longitude de Rio-de-Janeiro est certai- nement comprise entre 3''i'"56' et S'' i" 58% et celle qu'adopte aujour- d'hui la Connaissance des Temps (3'' i^Sa* ou Ji^ i™24') est donc erronée d'une trentaine de secondes. 1) Latitude de Rio-de-Janeiro. — La nouvelle latitude de l'Observatoire im- périal de Rio-de-Janeiro que M. Liais a fait introduire dans la Connaissance des Temps de 1867 paraît également erronée de plus d'une vingtaine de secondes; les astronomes jugeront sans doute que, quand il s'agit d'un point aussi important que Rio-de-Janeiro et d'un observatoire public, cette différence mérite d'être signalée : J'ai observé 80 étoiles, qui m'ont donné 22.54. 1 5, o Dorta et les astronomes portugais qui ont fondé cet observatoire ont trouvé en 1780 [Mémoires de Lisbonne), par 17 hauteurs méridiennes du Soleil 22 . 54 • 12 ,5 Par 12 hauteurs méridiennes d'étoiles 22.54. 1 3 Latitude de l'Observatoire de Rio-de-Janeiro 22.54- 1 3, 5 La Connaissance des Temps donne, d'après M. Liais (sans dire par quelles observations) 22 .53 5 1 » M. P.\Ris, après avoir donné lecture de la Note qui précède, ajoule les remarques suivantes : « Je profiterai de cette occasion pour faire savoir à l'Académie que l'hy- drographie des côtes du Brésil, entre le Rio de la Plata et l'Amazone, sur une étendue de iioo lieues, vient d'être terminée. Ce grand travail, commencé en 1857, a élé exécuté pendant trois stations successives de M. le capitaine de frégate Mouchez, sur les avisos /e Bisson, le d'Entrecnsleaiix et le Lamotte- Picjiiel. Pendant la campagne de ce dernier navire, de i864 à 1866, on a relevé les 200 lieues de côtes comprises entre le cap Sainte-Marthe et Rio, et les 5oo lieues entre Bahia et l'Amazone. On a exploré beaucoup de poris et d'écueils jusqu'ici presque inconnus aux marines eiiropt'einies. Pour donner une idée des travaux du commandant du Lainolle-Pitjuet et de ses officiers, il suffira de citer quelques chiffres : 178000 angles terrestres ou observations astronomiques, 42000 kiloiîiètres de sondes failes par le navire ou dans les canots, et contenant 160000 sondts. Le Dépôt des Cartes s'uccupe de ces importantes publicatiotis, entièrement dues à la marine française, et il espère les terminer en deux ans. » ( 828 ) HYDRAULIQUE. — Sur les moyens de diminuer la pailie du déchet des cu.n- presseurs à colonnes liquides oscillantes (pii provient de l'échaujfement de l'air pendant ta con)pression ; par M. A. de Caligny. (Renvoi à la Section de Mécanique.) « 11 résulte de mes expériences sur les oscillations des colonnes liquides, décrites dans mon Mémoire présenté à l'Académie des Sciences en 1837, et coin-onné par cette Académie en iSSg, que, dans dos limites très-étendues, on peut augmenter la longueur de la partie toujours remj)lie d'eau d'un tuyau de conduite, quand le diamètre n'est pas trop petit, sans diminuer les amplitudes des oscillations de l'eau, si les vitesses ne sont \)as trop duni- nuées par l'augmentation de longueur dont il s'agit. Si les surfaces frot- tantes sont plus longues, il semble au premier aperçu que le frottement doit être plus grand ; mais les carrés des vitesses se trouvant diminués, il y a compensation, si l'on suppose ce frottement proportionnel à ces carrés, quand les vitesses sont assez grandes. J'ai même remarqué que, pour le cas des vitesses assez grandes, le diamètre restant constant, la longueur des surfaces frottantes diminue la somme des quantités de travail des résistances locales, telles que celles des coudes, qui ne sont pas proportionnelles à la longueur des tuyaux pour une vitesse donnée. » Si maintenant on considère l'effet d'une colonne liquide oscillante sur une colonne d'air qu'elle comprime, il est naturel d'en conclure que, dans des limites tiès-étendues, plus la longueur développée du tuyau de con- duite contenant la colonne liquide comprimante est considérable, plus cela doit diminuer la partie du déchet provenant de l'échauffement de l'air. En effet, si, toutes choses égales d'ailleurs quant à l'effet utile, on a un moyen de diminuer les vitesses avec lesquelles on comprime l'air, même sans tenir compte de ce que, dans des limites très-étendues, on diminue ainsi la somme de diverses résistances, l'air se comprimant moins vite s'échauffera moins. » Il serait intéressant d'entrer dans quelques détails relativement à l'uti- lité de diminuer ainsi la vitesse avec laquelle l'air se comprime, à cause des considérations résultant de la nouvelle théorie de la chaleur, parce que, si l'air s'échauffe moins, luie certaine quantité de chaleur a le temps de se répandre dans les corps environnants. Mais, sans entrer ici dans les détails, il suffit de reinarcpier que, si l'air s'échauffe moins, toutes choses égales d'ailleurs, sa tension variable pendant la compression sera moindre pour chaque volume donné, et que, par conséquent, cela diminuera la quan- ( 829 ) tiré de travail résistant qui provient rie ce développement de chalenr sur la tête de la colonne comprimante. 11 est d'ailleurs facile de voir que la cha- lein- dégagée serait d'autant plus grande que les tensions dont il s'agit se- raient plus considérables, de sorte que ma conclusion s'accorde avec la nouvelle théorie de la chaleur. » Je n'ai eu pour but, dans ce qui précède, que d'établir un principe, sans discuter les différences qui peuvent provenir de cette application, quant au capit.d de ijreniier établissement de la longueur du tuyau de con- duite. 11 est évident que, pour une quantité de travail doimé, si la compres- sion se fait plus lentement, il faudra de plus grands diamètres ou un plus grand nombre de machines. » L'avantage dont je viens de parler, quant à l'effet utile, doit faire exa- miner l'influence exercée par cet autre procédé également employé pour diminuer les vitesses d'une colonne liquide comprimante, qui consiste à élargir la chambre de compression. n On a déjà remarqué que, si l'on comprimait l'air avec une machine analogue à celle de Schemnitz, où, comme on sait, la colonne liquide com- primante débouche dans une capacité très-large par rapport au tuyau de conduite d'amont, on éviterait autant que possible la partie du déchet pro- venant de ce développement de chaleur. Mais on sait qu'il résidterait de cette disposition une autre cause de perte de force vive, parce que la co- lonne liquide comprimante s'évaserait dans un espace très-large par rapport à sa section. » INÎes expériences sur les rétrécissements suivis d'évasements des colonnes liquides oscillantes,' décrites dans mon Mémoire de iSS'y, sont favorables, comme on le verra plus loin, à la théorie de Borda sur ce genre de pertes de force vive, laquelle n'avait d'ailleurs été étudiée par ce savant que pour fies circonstances très-différentes; elles montrent que, dans des limites assez étendues, ou pourrait élargir la chambre de compression sans que la perle de force vive provenant de l'évasement dont je viens de parler fût bien notable. Même sans entrer dans des considérations délicates relatives à la théorie de la compression de l'air, on pourrait, selon moi, tripler au moins la section de la chambre de compression des appareils à colonnes liquides oscillantes de Bardonnèche, eu conservant d'ailleurs le diamètre du tuyau de conduite, quand même ou n'augmenterait pas la longueur de ce tuyau et quand même on négligerait, avec Borda, ce qu'il y a de graduel dans le mode d'évasement dont je parlerai plus loin. On pourrait ainsi avoir moins C. R., i8fi6, •i""' Semestre. (T. LXIII, ^<' 20.) I ' <> ( 83o ) fie machines et profiter, jusqu'à un certain point, d'une diminution d'é- chauffenient de l'air à cause de la diminution des vitesses de la surface liquide comprimante. » J'ai proposé, en 1861, dans une Note dont un long extrait a été publié dans le Bulletin de [Académie de Behjifjue, une méthode pour calculer la partie du déchet provenant du développement de la chaleur dans la cham- bre de compression, quand une colonne liquide en mouvement y entre en comprimant de l'air. Je rappellerai seulement ici qu'elle est suffisante pour montrer qu'à Bardonnèche la partie de déchet proAcnant du développement de chaleur n'est pas à dédaigner au ])oint de vue de l'industrie, et que, par conséquent, il est intéressant de poser nettement les principes d'après lesquels on pourra étudier dans la pratique les moyens de diminuer ce déchet. M Ce n'est pas d'ailleurs seulement pour de si grandes chutes motrices et de si grands volumes d'eau que l'on aura à faire ces éludes, mais bien plutôt peut-être pour des chutes médiocres, dans les circonstances où l'on aura besoin de comprimer de l'air pour agir à de grandes distances, comme le ferait un système de chaînes destinées à transmettre le mouvement, par exemple pour certains besoins de l'agriculture, ainsi que cela m'a été demandé. » Pour les cas analogues à ces derniers, le principe du système le plus convenable me paraît être celui qui est représenté dans l'une des figures que je joins à cette Note, et où la force vive s'emmagasine d'abord comme dans le bélier hydraulique, c'est-à-dire par un écoulement à l'extérieur, avant que la colonne liquide agisse sensiblement sur la colonne d'air qu'elle doit comprimer. » A ce que j'ai dit ci-dessus, relativement à l'interprétation de la théorie de Borda sur les évasements des colonnes liquides, j'ajouterai la remarque suivante : il résulte de mes expériences, non-seulement que la pression est plus grande au delà du point où la colonne s'évase, à cause de la percussion qui agit dans l'évasemenf, mais qu'il faut encore tenir compte de ce que la veine liquide ne peut pas se dilater d'une manière aussi brusque que le suppose la théorie de Borda, en ayant égard sans doute à la limite des effets qu'il étudiait. D'après mes expériences, la perte de force vive dans les évase- ments paraît être, en général, sensiblement moindre que ne le suppose la théorie de Borda, du moins quand la veine liquide sort d'un bout de tuyau d'une certaine longueur avant de s'évaser. A plus forte raison, si la colonne liqiùde s'évase assez graduellement au moyen d'une forme bien combinée ( «3. ) du tuyau de conduite, la perte de force vive pourra être encore beaucoup moindre qu'on ne le suppose à la limite étudiée par Borda. » M. Rambosson adresse une Note relative aux cyclones : les remarques dont celle Note est l'objet lui ont été suggérées par la nouvelle récente du typlion qui est venu assaillir le navire le Diipteix, et auquel ce navire a échappé par l'habileté de son commandant. « Je crois devoir faire remarquer, dit l'auteur, que, d'après les lois bien connues des cyclones, le point dangereux est leur centre. Or, quelle que soit la position du cyclone sur sa parabole, quelle cjue soit la latitude où il se trouve, les différentes directions du vent sont toujours placées de la même manière par rapport au centre du phénomène. Lorsque l'observateur se place dans la direction du vent qui souffle, de manière à en être frappé en plein visage, le centre du cyclone est toujours à sa gauche. » (Renvoi à !a Section de Navigation.) GÉOLOGIE. — Nouveaux détails sur les nioiiuments anciens découverts dans les Iles de la baie de Sanlorin, et sur Tétai actuel des phénomènes éruplijs; par M. deCigalla. (Extrait.) (Renvoi à la Commission nommée pour l'éruption de Saiitorin.) « Ayant assisté aux fouilles qui ont été faites dernièrement à Thérasie par M. Alafonsos et le D"' N. Nomicos, je crois maintenant nécessaire d'admettre que les éditices en question sont d'une construction antérieure aux éruptions du volcan submergé. En effet, une muraille partant du côté ouest du grand édifice s'enfonce sous la couche coutigué et intacte du pépérin blanc. Une autre muraille existant à 2 mètres à l'est du grand édifice et se prolongeant vers le nord, après un trajet de 4"\24» se perd sous la double couche intacte du pépérin qui a une hauteiu' de aS mètres. » Ces édifices, trouvés sous les couches du pépérin blanc, sont assis sur un sol de lave scoriacée qui sert de pavé à leurs différentes cellules. » Le grand édifice, long de l'est à l'ouest de 24 mètres et large de 20'°, 20, est à 24 mètres à l'ouest du petit, qui se compose d'une seule cellule. Ledit édifice représente une espèce de parallélogramme irrégulier, dont les coins sont plus ou moins arrondis, et dont les côtés sont formés par des lignes pUis on moins courbes. Ces formes arrondies, qui dominent dans toutes ces constructions, sont tout à fait différentes des formes réguUères des édifices grecs. Mais ces édifices différent aussi des anciens édifices de Tlié- 1 10.. ( 832 ) rasie de l'époque grecque, par la manière dont ils sont bâtis : le ciment ne contient point de chaux, mais des matièies végf'tales et surtout des algues marines, et, entre les pierres, se trouvent placés dans les murailles, dans plusieurs directions, des bois qui forment, pour ainsi dire, la carcasse de l'édifice. Des jiièces de bois, dont les restes se trouvent carbonisés au fond des différentes chambres, en soutenaient la toiture qui était d'ailleurs re- couverte de terre argileuse et d'une assise de pierres, comme c'est l'nsage dans la pbipart des îles de l'Archipel. Tous ces bois sont tellement pourris, qu'en les touchant on les réduit en poudre. 1) II est digne de remarque que, dans aucune de ces pièces de bois, on ne tiouve la moindre trace de clou; on n'a d'ailleurs découvert non plus aucune espèce de métal, tandis qu'on a trouvé un instrument lancéiforme, et un autre en forme de scie ou de couteau dentelé, tous deux en pierres de natures différentes. » Nous avons trouvé, de plus, une grande quantité de vases de terre cuite, de différentes dimensions. Plusieurs étaient remplis de u)atières végé- tales carbonisées, dont quelques-unes conservent encore leur forme : on y reconnaît l'orge, le méteil, les pois chiches, la semence de coriandre, d'anis, etc. Mais la plus légère secousse les réduit en une poudre noire. Un petit vase contenait une matière féculeuse, blanche, translucide, ayant l'aspect (bisulfate de quinine; j'en joins un échantillon ;i cet envoi, avec quelques autres substances. Enfin, nous avons eu le bonheur de trouver dans le fond d'une chambre les restes d'un squelette de quadrupède, cebii peut-être iVun chien, et, dans luie autre chambre, les restes d'un squelette humain; malheureusement nous ne possédons de la tête que la mâchoire inférieure, un peu mutilée, et quelques fragments des os plats. Il reste également quelques fragments de bassin. Il est aisé de reconnaître qu'ils appartenaient à un hounne de moyenne taille, de quarante à quarante-cinq ans. » P. S. — Le volcan de Cammène continue son évolution avec une inten- sité croissante, l-a butte incandescente du sommet de Georges-I", qui a été lancée en lair, vient d'élre remplacée par d'autre lave de même nature, c'est-à-dire scoriacée et incandescente, laquelle ayant débordé vers le nord et le sud-ouest hors la cavité cratériforme, s'est déployée de quelques mètres sur les flancs de Georges Aussi, à chaque détonation, les flammes cpii s'élèvent ne représenleut plus luie esj)èce de pyramide, mais elles prennent la forme d'un cône lionqué. Prés des îlots d'jEsanio et de Battie, il send)le qu'il va se former un autre îlot de cette même lave noire et com- pacte, qui maintenant dépasse à peine la surface de la mer. » ( 833 ) M. Chevreul, en communiquant cette Lettre à l'Académie, ajoute : i" Qu'il a constaté que ces os ne retiennent plus, pour ainsi dire, de nialiéie organique : ils noircissent légèrement par la distillation, en exhalant une vapeur aqueuse ammoniacale et cyanhydrique, non sulfurée et non huileuse; 1° Que la matière dite /^cu/euse, blanche, translucide, est de nature miné- rale; elle exhale par la chaleur luie vapeur ammoniacale. M. Chevreid se propose de faire un examen de ces matières, auquel il joindra quelques autres résultats, fpi'il a obtenus en soumettant à des essais chimiques des matières noircies trouvées dans les fouilles que l'on fait au Louvre. M. Delenda adresse une Note relative au même sujet, et ayant pour titre : " Pompéia hellénique, découverte faite à Thérasie )>. Cette Note est renvoyée, comme les communications précédemment adressées sur ce sujet, à la Commission nommée pour les phénomènes éruptifs de Santorin. M. Ballet adresse une Note relative à un baromètre différentiel. (Commissaires : MM. Pouillet, Regnault.) M. Savary adresse une Note ayant pour titre : « Couple à sulfate de fer et chlonu-e de sodium; emploi de l'induction comme source d'électricité peu coûteuse ». Commissaires: MM. Pouillet, Edm. Becquerel.) M. Peujade prie l'Académie de vouloir bien ouvrir un pli cacheté adressé par lui, et dont l'Académie a accepté le dépôt dans la séance du i5 octo- bre 1866. Ce pli, ouvert par M. le Président, contient une Note relative au choléra. Cette Note est renvoyée à l'examen de la Commission du legs Bréant. M. UE Damas sollicite, pour la bibliothèque du collège-séminaire de Gazir, au mont Liban, l'envoi des publications de l'Académie. (Renvoi à la Conunission administrative.) ( 834 ) CORRESPONDANCE . CHIMIE ORGANIQUE. — Adion de l(i chaleur siii la benzine et sur les carbures analogues; par^l. Berthelot. (Deuxième partie.) « Le slyrolèiie est le produit le plus immédiat de la réaction de la benzine sur i'élliyléne, C'-II" -t- C*H' = C'°H' -h H-. Je vais maintenant établir qu'il peut engendrer les autres carbures formés dans celte même réaction, et nommément la naphtaline et l'anthracène. » I. Styrolène pur, C'JV ou C H'[C*II-(H=) |. — Le slyrolène pur, au rouge, se décompose en partie avec formation de benzine et d'acétylène Les liquides obtenus sont formés principalement de benzine et de styrolène inaltéré. L'acétylène reparaît en partie à l'état libre, en partie sous la forme des polymères qui résultent de sa condensation. » Réciproquement, la benzine chauffée dans une cloche courbe avec de l'acétylène donne naissance à une certaine quantité de styrolène, bien que ce carbure ne soit pas le produit principal. Entre la formation du slyrolène par l'union de la benzine et de l'acétylène, et la décomposition inverse, il doit se pt otluire un équilibre comparable à la dissociation et qui limite à lui certain terme chacune des réactions contraires. » IL Styrolène mêlé dhydrocjène, C'°H* + H'-. — J'ai fait réagir ces deux corps dans un tube de verre scellé pendant une heure : j'ai obtenu de la benzine et de l'éthylène. Toutefois, ce dernier était en proportion relative plus faible que la benzine, la plus grande quantité de l'hydrogène demeu- rant libre. Il y a ici deux réactions distinctes, quoique simultanées : l'une résulte de l'action réciproque exercée entre le styrolène et l'hydrogène, et donne lieu à de la benzine et à de l'éthylène C'-H*[CMi=(Il-)] + H- = C'^H" + C'H=(H-); elle est inverse de la formation du styrolène par l'éthylène et la benzine. Ce sont encore deux réactions opposées, produites dans les mêmes condi- tions, et qui se limitent en vertu d'un équilibre de dissociation. » dépendant une grande partie du slyrolène se change uniquement en benzine, en vertu ch; l'équation suivante : ( 835 ) laquelle peut être regardée comme résultant du dédoublement du styrolène en benzine et acétylène, et de la transformation de ce dernier en benzine, sous l'influence prolongée de la chaleur. A cet égard, les réactions en tubes de verre scellés se distinguent des réactions opérées dans ul^ tube de porce- laine rougi (i): dans les tubes de verre, la température nécessaire pour produire les réactions est moindre, parce que leur durée est beaucoup plus considérable, et réciproquement. » III. Styrolène mêlé d'élhjlène, C'^H' 4- C*H\ — J'ai obtenu de la ben- zine et de la naphtaline, toutes deux très-abondanles. La benzine résulte de la décomposition isolée du slyrolène; mais la naphtaline C-^IP dérive de la réaction de l'éthylèue C/ H' sur le slyrolène C'MT, (C' = H^(C''H-[H-]) + C*H-[H=] = C'-H^(C*H=[C''H=]) + 2IP. La formation abondante de la naphtaline confirme l'explication que j'ai donnée de sa formation avec l'éthylène et la benzine, puisque cette dernière réaction engendre d'abord du styrolène. La constitution de la naphtaline se trouve ainsi vérifiée par une nouvelle synthèse, car elle est obtenue ici par l'addition successiveà unemoléculedebenzinededeux molécules d'éthylène. » IV. Styrolène mêlé de benzine, C'^H* + C'-H". — La réaction de ces deux corps, dirigés à travers un tube rouge, a fourni comme produit prin- cipal et très-abondant de l'anthracène, et comme produits accessoires de la naphtaliue et un carbure analogue au phényle. L'anthracène résulte delà réaction directe du styrolène sur la benzine C' = H*[C^H2(H=)] + C'-H^(H-) = C'^H'[C'-H''(C^H-)] + aH^ » Sa formation dans la réaction de l'éthylène sur la benzine se trouve donc expliquée, puisque cette réaction fournit d'abord du styrolène : dans un cas comme dans l'autre, l'anthracène dérive de la réaction successive de deux molécules de benzine siu- une molécule d'éthylène, avec séparation d'hydrogène. Sa formation aux dépens du toluène rentre dans inie inter- prétation analogue, puisque l'enthracène dérive alors de deux molécules de toluène, c'est-à-dire de deux molécules de benzine et de l'association de deux résidus forméniques équivalant à un résidu éthylénique. w Quant à la formation des produits accessoires et de la naphtaline en particulier, aux dépens de la benzine et du styrolène, elle me paraît se ratta- cher à la réaction du styrolène sur l'hydrogène produit dans la réaction prin- (i) Chauffé sur une longueur de 35 centimètres et traversé pan gramme environ par minute. ( 836 ) cipale, l;iqiiel!e donne lieu à de l'éthylène et à de la benzine : cet éthy- lèiie ré.igit à son tour sur le styrolène pour former de la naplitaline. » Les carbures homologues de la benzine (toluène, xylène, etc.) n'ap- paraissent point, même en faible proportion, dans les réactions réciproques de la benzine, du styrolène, de la napblaliue et de l'éthylène. M V. Benzine et nnpldnlinc, C'- H° 4- C-" H'. — Au rouge vif, pas d'action réciproque sensible, la benzine se décomposant séparément. Au rouge blanc, formation abondante d'anthracène : C'Ml' [C'H^-(CH-)] + 3C'Mi*(H^) = aC'Ml' [C* H* (C/ H^ ] + 3H-. » VI. Phényle, C'-'H'". — Le phényle fournit un exemple de dédouble- ment, avec condensation polymérique de l'un des corps rt'sullants. En effet, ce carbure, chauffé au rouge dans un tidje de verre scellé rempli d'hydro- gène, se dédouble en partie avec formation de benzine et de chrysène : 3C-M1'" = 3G'^H» -hCII'% c'est-à-dire que le phényle C'^H*(C"H°) se dédouble en benzine, C'-H', et pbénylène, C'-H\ lequel se transforme au même moment dans son polymère, le chrysène : (C'^H*)' ^iC'^H'-. » VIL Xylène, C'H'", el cunwlèite, OnV- » L'ensemble de mes observations relatives à l'action de la chaleiu- sur les carbures d'hydrogène conduit à une théorie générale des corps pyro- génés; mais cette théorie demande des développements trop étendus pour être exposée ici. Je me bornerai à appeler l'attention sur les liens que les présentes expériences établissent entre la benzine et l'éthylène d'une part, le styrolène, la naphtaline et l'anthracène d'autre part : tous ces carbures peuvent être formés méthodiquement et en vertu de synthèses pyrogénées directes, à partir de l'acétylène, c'est-à-dire depuis les éléments qui les constituent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action iln j)otass'nnn sur les carbures (V hydrocjène ; par^l. Beuthki.ot. « On admet en général que les carbures d'hydrogène ne sont pas attaques par les métaux alcalins, et on a même employé ceux-ci ])our purifier les carbures, i)ar l'action qu'Us exercent stu' les produits oxygénés. » Cependant j'ai observé récemment que l'acétylène est attaqué très- énergiquement parle potassium et le sodium, avec formation d'acétylures ( 837 ) alcalins, et j'ai rattaché par une même théorie la constitution de ces com- posés et celie des conibinaisoiis que l'acétylène forme avec un grand nombre de solutions inélalliques. Mon attention s'étant li'ouvée ainsi portée sur les réactions réciproques des métaux alcalins et des carbures, je n'ai pas lardé à reconnaître qu'un grand nombre de carbures sont attaqués par le potassium avec formation de combinaisons particulières. Tels sont : 1° le cumolène, C'*H'-, contenu dans le goudron de houille; 2° le carbure liquide de même origine, couqjris par sa volatilité eulie le ciuiio- lèneet la naphtaline (C="H'V); 3" la naphtaline, C'H^ 4" le phényle, C^'W; 5° l'anthracène, C=«H'°; 6° le rétène, C^H'S etc. Tous car- bures pyrogénés très-riches eu carbone et pauvres en hydrogène. » Le styrolène donne lieu à des phénomènes spéciaux : un commence- ment d'attaque suivi de son changement en métastyrolène. » Je me bornerai à décrire aujourd'hui le composé naphtalique, tous les autres pouvant être préparés et purifiés de la même manière. » Dans un tube fermé par un bout, on introduit de la naphtaline et un fragment de potassium; on chauffe de façon à fondre le tout. Aussitôt le potassium s'enveloppe il'une croûte noirâtre; on écrase cette croûte avec une baguette, pour renouveler le contact. On parvient ainsi à transformer presque entièrement le potassium. La réaction s'opère sans qu'il y ait dé- gagement d'hydrogène, c'est-à-dire par addition. On fait alors bouillir la masse avec de la benzine pour dissoudre l'excès de naphtaline, et on obtient à la fin une poudre noire, qui contient toujoius une certaine proportion de potassium. En faisant autant cjue possible abstraction de ce dernier, la for- mule de la substance se rapprocherait de C-"H*K.-. » L'eau la décompose (1 ) avec production de potasse et d'ini carbure beaucoup plus fusible que la naphtaline (C'"!!'"?), mais mélangé avec une certaine portion de cette deriûère, retenue mécaniquement dans le composé potassique. » Je ne m'étendrai pas davantage aujourd'hui sur ces curieuses combinai- sons, qui partagent eu général les propriétés explosives îles composés acéty- loraétalliques, ni sui' le rôle qu'elles me paraissent appelées à jouer comme intermédiaires dans les réactions. Mais je me bornerai à signaler leurs rela- tions avec les composés bleus qui se forment dans la réaction des métaux (i) Celte décomposition doit être effectuée sur do petites <|iiantités et sous une forte couche de liénzinc, pour éviter les inflainmations et explosions. C. il., iSWi, i'"" Srmrsne. ( 1 . LXIU, IN^- 20.) I I 1 ( 838 ) alcalins sur les corps chlorés et bromes. Ces composés ont été observés par un grand nombre de savants, et notamment par M. Bonis, dans ses recher- ches siM' l'alcool capryliqne. J'ai moi-même reconnu un composé du même genre dans la préparation de l'éthylphényle. Ces corps renferment à la fois les éléments hydrocarbonés et ceux des bromures ou chlorures alcalins, associés aux métaux alcaluis eux-mêmes ; traités par l'eau, s'ils sont exempts de métaux libres, ils s'y dissolvent sans dégagement gazeux, etc. » Le tableau suivant montre l'étroite parenté qui existe entre ces sub- stances ; ( Acétylène. . . C*H'. Hydrure d'acétylène C'H=.H=. ) Are tyl lire. . . C'HTVa. Clilonue d'argentacétyle C'HAg.AgCl ou (Cposilion avec de l'eau, révèle tl'une manière énergique l'existence du courant fort qui produit le mouvement d'endos- mose |)ar suite du passage de l'eau dans la mélasse, et du courant faible ou courant d'exosmose qui entraîne dans l'eau une proportion plus ou moins grande des sels de la mélasse, en restituant à ce produit la faculté de fournir par cristallisation une |)artie du sucre qu'il relient. » Les bases de ce procédé, connues depuis i854) dilïèront donc essen- tiellement de celles de la dialyse, qui n'est connue que depuis 1862. Malgré ces différences et malgré les dates différentes des publicaliotis, le grand retentissement (|u'a eu la dialyse, produite dans le monde savant sous l'autoriti'' d'un giand nom, a fiit oïdjlier notre |iid)licalion de i854, ( 839) et l'on a fait dériver notre procédé d'analyse endosmotiqne de la dialyse, qu'il a cependant précédée de près de dix années. » Les bases de notre procédé d'analyse par endosmose, telles qu'elles ont été décrites en i855 dans les Comptes rendus, t.XLI, p. S34, renferment les éléments d'une méthode générale d'analyse, applicable aux travaux du laboratoire et aux travaux de l'atelier, et, comme la dialyse utilise aussi l'endosmouiètre de Dutrochet, sous le nom nouveau de dial/seur, on peut légitimement admettre c[ue la dialyse, fondée sur une division générale de la matière en colloïdes et en cristalloïdes, n'offrirait qu'un cas particulier d'application de la méthode d'analyse générale dont nous avons fourni les bases en i854- A ce titre, sans vouloir en aucune façon amoindrir la valeur scientifique de la découverte de la dialyse, qui a reçu les hautes distinctions de la médaille de Copley et du prix Jecker, nous croyons pou- voir protester contre les insinuations qui feraient dériver injustement de la dialyse notre méthode d'analyse par endosmose. » Cette méthode nous a été inspirée par la seule lecture des ouvrages de Dutrochet, et nous avons puisé les principaux éléments de son application dans nos propres expériences. Les études longues et minutieuses c[ue nous avons dû faire à cette occasion, sur tout ce qui se rattache de près ou de loin à la théorie de la diffusion et de l'endosmose, ont dirigé notre attention sur les travaux remarquables que M. Graham a publiés depuis quarante ans sur la diffusion, et sans accepter toutes les vues théoriques, parfois contra- dictoires, que cet honorable savant a émises dans ses savantes publications, nous devons avouer cpie nous y avons trouvé des expériences et des obser- vations faites avec une incontestable sagacité et qui nous ont été fort utiles dans nos études. » Nous avons trouvé, nous devons le dire aussi, luie grande confusion dans les nombreux travaux qui ont été publiés stu" l'endosmose et la diffu- sion, depuis Priestley jusqu'à nos jours, et il nous a été fort difficile de faire la huuière dans un véritable cahos. » Dès le moment où nous avons pu, il y a quelques années, découvrir et établir d'une manière nette l'identité absolue de la force qui produit les faits de diffusion et le mouvement d'endosmose, nous n'avons plus trouvé de grandes difficultés à comprendre et à expliquer la masse nombreuse de faits coinnis qui, attribués à des forces distinctes, n'étaient qu'un tissu de contradictions. » La force de diffusion parait être, en réalité, une force attractive qui se III.. ( 84o ) développe dans les particules matérielles an moment de leur juxtaposition. Priestley, dont les travaux sont trop peu connus des savants, avait expli- qué, avec l'hypothèse d'une force de ce genre et à l'aide de la capillarité, de véritables faits d'endosmose qu'il a fait connaître comme faits de diifu- sion vers 1777. Et il est remarquable que deux savants éminents plus mo- dernes (Poisson et Magnus), ayant à expliquer le mouvement d'endosmose découvert par Dutrochet, ont leproduit exactement les explications et les hypoihèses que Priesiley avait fait connaître en 1777. » Si l'hypothèse de Priestley est fondée, elle permettrait peut-être d'ap- |)liquer aux mouvements de l'infiniment petit la force hypothétique de gravitation, que TNewton et Kepler ont admise pour expliquer les mouve" menls île l'infinimentgrand, et alors se justifierait pour la création réj)ithètc d'universelle appliquée par Newton à la force de gravitation. » Ce qui paraît parfaitement acquis à la science, par les travaux des physi- ciens et des géomètres modernes, c'est que le mouvement de diffusion, pris dans les faits d'endosmose, c'est-à-dire dans les faits acconq)lis avec inter- tervention de membranes ou de diaphi'agmes poreux, est un mouvement purement moléculaire qui s'appliqueaux dernièies particules de la matière. Une conséquence logique de cette définition, ntpprochée de l'identité de l'endosmose et de la diffusion, permet de généraliser l'hypolhèse du mou- vement moléculaire et de l'appliquer à tons les faits de diffusion connus; et si l'on admet avec nous que les mélanges purement physiques, y com- pris la dissolution proprement dite, sont des faits généraux de diffusion, on reconnaîtra que la force de diffusion joue dans les phénomènes de la natin-e et de l'art un rôle qui sollicite et mérite toute l'attention des savants. Tel a été l'objet de nos éludes à l'occasion de notre |)rocé(lé d'analyse en- ilosmotique, et tel sera l'objet d'antres connnunications que nous nous pro- posons d'adresser à l'Académie. » CHIMIE iNDUSTluliLLE. — Mémoire sur les graines de Nerprun au jioiiit de vue (iiimicjue et industriel; par M. J. Lefokt, présenté par M. Bussy. (Première partie.) (Extrait par l'auteur.) « Les graines des TNerpruns tinctoriaux et du Neryjrun cathartique ont souvent fourni l'occasion de recherches chimiques, généi'alement ti'ès-con- tradicloires; n)ais ce résidtat n'a plus lieu de surprendre dès qu'on sait qu'il existe dans ces fruits des principes colorants qui se modifient sons les in- ( 84i ) fluencps les plus diverses, ou qui accompagnent les matières qu'on clieiciie à isoler, dans toutes les opérations qu'en leur tait subir pour les purifier. » M. Fleury est le premier chimiste qui, en i84o, ait séparé des baies du Nerprun cathartique une substance colorante particulière, définie, à laquelle il donna le nom de rhaïunine. Plus lard, MM. R. Kane, Gellaty, Bolley, Ontlieb, Schutzenberger et Bertèche annoncèrent dans les graines de Perse et d'Avignon l'existence de principes colorants qui reçurent, suivant les auteurs, les noms de cluysorliamnine, de xunlhorliamnine, (Xoxyrhamnine et à' hydrate de rli' eût donné naissance à nos races de Porcs. » C. R., iSee, 2°><: Semesirc. (T. LXIU, N° 20. ( 846 ^ M. Le Ray adresse de Nantes une Note relative à diverses questions d'embrvolosrie. 31. DoRMov demande et obtient l'autorisation de retirer au Secrétariat un Mémoire qu'il a adressé au mois d'août dernier, et qui a pour titre : « Formule générale des nombres premiers ». M. Diioi'ET demande et obtient l'aulorisalion de faire reprendre au Se- crétariat un Mémoire adressé au mois de juin iSSg, et intitulé : « Descrip- tion d'un monstre cyclocéphale du sexe féminin ». La séance est lovée à 5 heures . E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 5 novembre 1806, les ouvrages dont les titres suivent : Géolofjie et Paléontologie; par M. d'Auchiac , Membre de l'Institut, i'® partie : Histoire comparée; a*" partie: Science inoclerne. Paris. r866; I vol. in-8". Histoire naturelle des Annelés marins et d'eau douce : /^nnélides et Géphy- riens; par M. A. DE Qu.\TREF.\GES. T. I el IL Paris, i865; 3 vol. in-8" avec planches. Nouveau Traité de télégraphie électrique, cours théorique et pratique; par M. E. Blavieu. Paris, 1867; 2 vol. in-S" avec figures. (Présenté par M. Fizeau.) Dictionnaire de thérapeutique médicale et chirurgicale ; par MM. BOUCHUT et Després, 3* partie, P.-Z. Paris, 1867; i vol. grand in-8'* avec Bgures. (Présenté par M. Velpeau.) Eludes et expériences sur la salive consi'lérée comme agent de la carie den- taire; par M. E. Magitot. Paris, 1866; br. in-S". (Présenté par M. Robin.) Mémoires de l'Académie d'Arras, t. XXXVIIL Arras, 1866; in-S". Contrat de vie et code des lois cosmogoniques , cosmiques et secoiulaires de la nature; par M. .L-E. Counay. Paris, 1866 ; br. in- 12 avec tableaux. Noie sur les tremblements de terre en 1864, avec suppléments pour les an- nées antérieures de i843 à i863; par M. A. Perrey. Bruxelles, 1866; br. in-8°. ( 847 ) Bibliographie séismicjufi. Cnlnlogue de livres, mémoires et noies sur les t rem- blements de terre et les pliénomèiiesvolcaniques; pcirM. A.Perrey. Dijon, i865; in-8°. Annales de la Société d'Emulation du département des Vosges, t. XII, 2* cahier. Paris et Épiiial, 1866; i vol. in-B". Les affinités capillaires et les phénomènes de la trempe mis en présence ,■ par M. C.-E. JuLUEN. Piiris, 1866; br. in-12. a5 exemplaires. Sur la stabilité des systèmes liquides en lames minces; par M. E. Eamarle. 2* partie : V érifications expérimentales. Sans lieu ni date; br. in-4°. (Extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique.) Note sur les héiicoïdes gauches susceptibles de s appliquer et de se développer les uns sur les autres; par M. E. Lamarle. Sans lieu ni date ; br. in-8°. (Extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique.) Les oscillations de l'écorce terrestre pendant les périodes quaternaire el mo- derne; par M. HÉBERT. Auxerre, 1866; br. in-8°. Observations sur les calcaires «Terebralnla diphya du Dcmptiiné, el en par- ticulier sur les fossiles des calcaires de la porte de France (Grenoble); par M.HÉBERT. Paris, 1866; br. in-S". Nouveau cimetière de Paris; par ':,l. Favrot. Paris, 1866; br. in-12. Les Merveilles de la Science; par M. Louis Figuier. 6* série : Machine électrique. Paris, 1866; br. in-4°, avec figures. Bulletin bibliographique des Sciences physiques , naturelles et médicales, pu- blié par MM. J.-B. Baillière. 5'' et 6-= années, i864-i865. Paris, 1866; br. in-B". Extrait du journal le Progrès (/e Bordeaux, du i5 septembre 1866. Météo- rologie. Sans lien ni date; br. in-8". Transactions... Ti^ansaclions de la Société Zoologique de Londres, I. V, 5® partie. Londres, i866-, bi'. in-4''avec planches. Proceedings... Procès -verbcaix des séances de la Société Zoologique de Londres. i865-, 3 vol. in-8°. Lista... Liste des Reptiles des possessions portugaises de l'Afrique occiden- tale qui existent au musée de Lisbonne; par M. Barboza nu Bocage. Lis- bonne, 1866; br. in-8". (Présenté par M. Milne Edwards.) L'Académie a reçu, dans la séance du 12 novembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Les Polynésiens et leurs migrations; par M. de QuatrefaGES, Mend)ie de ( 848 ) ritistiMit. «■"* partie : Otraclères rfénéraux de la race polynésienne; i^ partie : Origine et mif/rations des Polynésiens. Paris, sans (laie; i vol. iii-4° avec planches. ^sie Mineure. Description physique de cette contrée; par M. P. DE TCHIHAT- CHEFF. Pnléontoloejie ; par MM. d'Archiac , FI.SCHER et DE Verneuil. Paris, 1866; grancl-iii-8" avec atlas. Notice sur la baie du Peï-lio dans le golfe de Pe-lche-li., sous le commande- ment supérieur de M. S. BoURGOis. Paris, 1866; hv. in-8° avec cartes et plans. (Présenté par M. l'Amiral Paris.) Notice sur le phénotnène de la rotation diurne des vents et sur tes mouve- ments généraux de i atmosphère ; par M. BoURGOiS. Paris, 1866; br. in-8". (Présenté par M. l'Amiral Paris.) Discours de réception lu dans la séance du 17 août i865. Etudes sur l irri- gation; par M. Ch. Calloud. Chanibérv, 1866; br. in-8°. Lettre relative aux silex taillés de main d'homme ou antéliistoriques, adressée à M. Boucher de Perihes; par M. V. Chatel. Campandré-^ alcongrain (Cal- vados), 1866; opuscule in-8". Nomenclature paraphrasée des travaux de M. J.-J. Cazen.we. Sans lieu ni date; br. in-4° autographiée. On Dinormis... Sur le Dinonnis. 9^ partie : Description du crâne, de l'atlas et de r os scapulo-coracoide ; lo*^ partie : Description du squelette d'un oiseau impropre à voler, constituant une espèce appartenant à un genre nouveau (Cnemioruis calcitrans, Ow.). (Extrait des Transactions de la Société Zoolo- logique, t. V.) (La suite du Bulletin au prochain numéro.) ERRATA. (Séance du 22 octobre 1866.) Page 682, ligne 2 du texte, après dans un mélange de substance, ajoutez et d'eau. (Séance du 29 octobre 1866.) Page 706, ligne i3 en reinontahl, 5i° aoS" 66" 85"\ 20 avril 278 35 283 60 — 80 ' „g„ g 10 août 38 55 55 38 82 l 1 3 novembre 148 24 14^ 'o 87 ' I o avril i c)2 4 • ^9 ^ — ^ j 19 octobre c)o 16 go — 7 16 12 décembre ici 34 99 11 — i ' — I M 11 résulte de là que les anneaux météoriques d'avril, d'août et de novembre, dont la périodicité ne saurait être contestée, sont à peu près cir- culaires comme 1 orbite terrestre, ou du moins que leur grand axe est très- rapproché de la ligne des nœuds, circonstance qu'on remarque dans plu- sieurs comètes périodiques. Quant au second groupe, dont l'existence à titre d'anneaux est encore douteuse, il présenterait un des caractères propres aux étoiles sporadiques. Il y aurait quelque intérêt, ce me semble, à appli- quer ce genre d'épreuve aux différents centres de radiation déjà très-nom- breux qui ont été signalés par deux habiles observateurs, M. le professeur Heis et M. Alexandre Herschel. On ne saurait douter qu'en dehors de ces trois grands anneaux si bien constatés d'avril, d'août et de novembre, il existe un très-grand nombre d'astéroïdes disséminés dans toute sorte de directions, qui viennent se mêler aux grandes apparitions et fournir à d'autres dates le contingent plus ou moins régulier des nuits ordinaires. Il me semble qu'une bonne part de ces étoiles se trouve dans la région écliplique et se meut par essaims. (1) a, d sont les coordonnées éqiiatoriales des points de divergence; (3, \ en sont les coor- données éclipticjiies; I est rinclinaison sur récliptique du ])lan passant par ces points et par la tangente correspondante à l'orbite terrestre. Les points de radiation des étoiles du 2-3 jan- vier, du 10 avril, du 19 octobre et du 12 décembre ont été observés par M. Al. Herschel, fils de notre illustre Associé étranger sir John Herschel; ils s'accordent avec les excellentes déterminations du D' Heis, de Munster. ii3.. ( 852 ) » Toujours est-il que les deux principaux anneaux météoriques d'août et de novembre sont désormais caractérisés, de la manière la plus nette, par leur stabilité séculaire, la position et le mouvement de leurs nœuds, la date de leurs retours réguliers et les périodes des maxima de leurs apparitions. Nous voilà en présence d'une nouvelle branche d'astronomie, dont les pré- dictions pourraient déjà figurer dans nos épliémérides et qui nous touche de bien près, puisque les astres dont il s'agit peuvent devenir, à un instant donné, de brillants ou de redoutables projectiles. Lorsqu'on aura enfin déterminé d'une manière précise les points de radiation, les longitudes des nœuds et leurs mouvements séculaires, les périodes des perturbations que ces anneaux éprouvent dans le sens du rayon vecteur et qui déter- minent les variations d'éclat des apparitions successives, il y aura lieu de chercher comment un anneau d'astéroïdes doit être constitué autour du Soleil pour satisfaire à ces conditions géométriques, et pour subir de la part de la Terre les perturbations observées. Il me semble que ce problème ne sera pas tout à fait indéterminé, qu'on finira par tenir compte dans les observations de l'attraction que la Terre exerce sur ces petits corps, qu'enfin on saura tôt ou tard calculer la perte de vitesse qui nous donne, dans les plus hautes régions de notre atmosphère, un si éclatant exemple de la trans- formation de la force vive des astres en lumière et en chaleur. » A la suite de la lecture de M. Faye, M. Morin s'exprime comme il suit : « A l'occasion de la communication qui vient d'être faite par M. Faye, je prendrai la liberté d'appeler son attention sur un moyen graphique de déterminer, avec une certaine approximation, la forme géométrique des trajectoires, et même la loi du mouvement des projectiles lumineux, procédé que j'avais imaginé et employé en i835 avec le général Piobert, à l'époque où nous dirigions les expériences de la Commission des principes du tir de l'artillerie à Metz. » Lorsque, dans un polygone, on tire des bombes, le plan de la trajectoire est déterminé et connu, ainsi que la portée moyenne, d'après la charge employée. Il est donc possible de se placer sur une perpendiculaire à la trace de ce plan, élevée au milieu de la portée, 'à une distance connue égale, par exemple, à la moitié de cette portée, et d'y établir, à une hauteur com- mode pour la visée, une placpie percée d'un trou où l'reil peut se placer d'une manière fixe, i)our observer et suivre le projectile dans sa marche. Si, pa- ( 853 ) rallèlement au plan vertical de la trajectoire et à o™,5o de distance hori- zontale, on dispose un plan transparent, en verre poli ou dépoli, il est évi- dent que les intersections des rayons visuels qui seront dirigés de l'ocnlaire à la bombe en traversant ce plan, y détermineront une courbe semblable à la trajectoire, et dont les dimensions, les abscisses et les ordonnées seront à celles de cette trajectoire dans le rapport de i à la portée totale. Lorsque celle-ci sera, par exemple, de 600 mètres, sa reproduction sur la courbe aura i mètre d'amplitude. La même réduction se produisant sur la vilesse de transport de l'image du projectile sur le verre, si la vitesse réelle de la bombe est de 200 mètres en une seconde, celle de son image ne sera que de %^X 200 = 0", 333. 3oo » Il est donc facile de suivre sur le verre, avec un style ou un crayon tenu à la main, l'apparence du projectile, et d'obtenir ainsi luie courbe sembla- ble à la trajectoire. Un peu de sang-froid et d'habitude du dessin permettent assez promptement d'atteindre une précision suffisante. >■ Cette courbe est, à une échelle connue, la projection de la trajectoire, et elle permet d'en déterminer la loi géométrique. » Si, au lieu d'opérer le tracé sur un plan immobile, on le faisait sur une surface transparente animée d'un mouvement uniforme connu, la courbe résultant des deux mouvements simultanés du projectile et du plateau, dont le premières! inconnu et le second déterminé à l'avance, fournirait un moyen d'étudier la loi de celui du projectile en fonction du temps et des espaces parcourus, et, en combinant les deux courbes, on déduirait de cette discus- sion la plupart des circonstances du mouvement cherché. » C'est par des procédés de ce genre que j'ai étudié les lois du frottement, celles de la résistance de l'eau au mouvement vertical de descente des coi'ps pesants, que I\L le général Didion a déterminé celle de la chute des corps dans l'air, etc. Nous aurions étendu nos observations -au mouvement des projectiles lumineux, si les devoirs du service ne nous avaient éloignés de Metz. » Or, puisque, d'après les renseignements contenus dans la Note de M. Faye, les aérolithes ne parcourent leur trajectoire qu'en sept ou huit se- condes, et qu'ils sont suivis d'une traînée lumineuse qui persiste pendant quelques instants, il semble que ce genre d'observations serait encore plus facile à pratiquer pour ces projectiles célestes que pour les bombes, dont on aperçoit à peine la fusée enflammée. ( 854 ) » Il faut cependant faire remarquer que la trajectoire des aérolithes étant très-pi'ol)al)leinent une courlie à double courbure, le mode d'o])servation que l'on vient d'indiquer ne fournirait en cliaque station que des distances angulaires, et que, |)our obtenir des données complètes sur la trajectoire réellement parcourue par ces corps, il faudrait organiser, pour les époques régidières d'apparition des aérolithes, un ensemble d'observations siuud- tanées faites en des lieux déterminés. » Notre savajit confrère, M. Becquerel père, a bien voulu m'engager h ajouter qu'outre les données sur la trajectoire des aérolithes, le procédé indiqué fournirait une mesure" approximative de la hauteur de l'atmo- sphère, puisque ce n'est qu'en y pénétrant que ces corps deviennent lumi- neux. » Je livre aux astronomes l'idée de ce mode d'observation, en m'excu- sant d'être intervenu dans une question étrangère à mes études particu- lières. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — La décomposition de l'acide carbonique par tes feuilles n'est pas en rapport direct avec les stomates; par M. P. Duchartre. « Que l'Académie me permette d'appeler un instant son attention sur im rapprochement auquel elle comprendra sans peine que j'attache beau- coup d'intérêt. » Dans ses séances du 29 octobre dernier et du 5 novembre courant, elle a entendu la lecture d'un Mémoire de M. Boussingault sur /es ybnctJ0»5 des feuilles, qui, comme tons les travaux de ce chimiste émincnt, se distingue à la fois par l'originalité des énoncés et par la précision des données qui les appuient. Le fait capital dont ce Mémoire fournit la preuve expérimen- tale, c'est que la face supérieure des feuilles concourt à la décomposition de l'acide carbonique, sous l'influence delà lumière solaire, avec plus d'é- nergie que la face inférieure de ces organes. La différence entre les actions de l'une et de l'autre f;ice a été toujours notable, dans les expériences de M. Boussingaulf , et elle s'est même élevée, à fort peu de chose près, jusqu'au rapport de 4 à i , dans l'iuie de celles qui ont eu potn- sujet le Laurier-Rose ou Nerium Olcander, L. Or, dans cet arbuste, comme dans le Marronnier d'Inde (^Msculus), le Peuplier blanc, le Pêcher, le Laurier-Cerise [Cerasus Laurucerasus, Lois.), qui ont été soumis également aux observations de notre émineut confrère, même dans la généralité des végétaux ligneux, ainsi que dans beaucouj) d'espèces herbacées (par exemple : Mercuriale annuelle, ( 855 ) Pariétaire, Teucrium Chamœdrjs et Scorodonia, Fraisier, Pol/yonaliiiu, etc.), celle fiice supéi'ieure, qui intervient énergiqiiement clans l'accomplissement tlu phénomène respiratoire, est complètement dépourvue de stomates; il s'ensuit, par une conséquence évidente, que, contrairement à ce que pen- sent les physiologistes, ces petits appareils, qui constikient autant d'ouver- tures percées dans la mend^ranc épidcrmicjue, ne jouent pas un rôle essen- tiel, nécessaire, dans la respiration, et que ce grand fait de la vie végétale s'accomplit, au moins partiellement, grâce à la perméabilité des cellules mêmes de l'épiderme. » Cette proposition importante, en désaccord avec les idées qui ont cours datis la science, je l'avais énoncée catégoriquement, il y a déjà plus de dix années. Le i4 janvier i85G, j'ai eu l'honneur de lire devant l'Aca- démie un Mémoire intitulé : Recherches expérimentales sur la respiration des plantes^ qnfi je n'ai pas publié parce que je me proposais de le rattacher à un ensemble d'études, mais dont un extrait, en exprimant les conclusions, a été inséré dans les Comptes rendus (t. XLII, p. 37). Ce travail était le résultat d'expériences qui avaient porté siu- j)lus de quarante espèces diffé- rentes, et dans lesquelles je m'étais appuyé non pas, il est vrai, sur des ana- lyses exécutées avec le soin et la rigueur que permet, qu'exige même la science de nos jours, mais sin- des essais qui, tout grossiers qu'ils étaient, suffisaient pour faire reconnaître dans le gaz dégagé par des feuilles, au soleil, la présence d'une forte proportion d'oxygène. J'y abordais quatre ques- tions dont l'une est relative au rapport entre la quantité de cjnz dégagée pen- dant le jour, et le nombre ainsi (jue In grandeur des stomates. Or, les conclu- sions que j'avais déduites de celle partie de mes études étaient formulées dans les termes suivants que je demande la permission de rappeler : « 1° Il n'existe pas de relation fixe entre le nombre et la grandeur des » stomates et les quantités de gaz dégagées au >ok'il pai- les plantes des » dilférentes catégories (1" herbacées amuielles, bisannuelles et vivaces à » feuilles minces; 2" herbacées à feuilles charnues; 3° herbacées-aquati- » ques; 4" ligneuses feuillues; 5° Conifères). 2° Dans certains cas, comtne » pour les arbres dont les feuilles ont un tissu ferme et coriace, il y a rap- » [)ort inverse entre le nombre considérable des stouiatcs et la quantité de » gaz dégagée. 3" Dès lors, outre les stomates, on doit regarder comme » intervenant dans l'accomplissement des phénomènes respiratoires les cel- " Iules de réi)iderme. Celle dernière conclusion est directement appuyée )) par ce fait qu'on voit sortir île ces cellules, sous l'eau, une quantité Irès- » appréciable et souvent considérable de gaza la face supérieure de feuilles ( 856 ) 1) qui ne sont jjomvues de stomates qu'à leur face inférieure. » [Comptes rendus, loc. cil.) n L'Académie me pardonnera, j'ose l'espérer, de lui avoir rappelé ces énoncés auxquels je n'ai pas un mot à changer après dix années révolues, et à l'appui desquels je m'estime heureux de pouvoir invoquer aujourd'hui une autorité aussi imposante que celle de noire illustre confrère. » A la suite de cette communication, M. Boussincjault s'exprime ainsi : (I Je suis très-heureux du rapprochement que M. Duchartre veut bien établir entre ses observations et les miennes. Cependant je ferai remarquer à l'Académie que, dans mes dernières recherches, je me suis fort peu préoc- cupé du rôle des stomates dans le phénomène que j'ai étudié, et cela par cette raison, que depuis longtemps il est reconnu que les parties vertes des plantes aquatiques'non revêtues d'une cuticule, que les fruits verts et char- nus qui n'ont point de stomates, décomposent néanmoins le gaz acide car- bonique sous l'influence de la lumière (i). » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les courants électriques de la Terre; par M. Ch. 3Iatteucci. (Troisième Mémoire.) M. Chevreul donne lecture des conclusions de ce Mémoire, qui doit paraître prochainement in extenso dans les Actes de la Société italienne des Quarante : « Il faut admettre comme parfaitement établi sur un nombre suffisant d'expériences exactes et concordantes que, dans tout circuit mixte jormé d'une couche de terre et d'un fil métallique dont les extrémités plongent dans le sol et sont constinites de manière à ne pouvoir introduire aucune cause d'erreur, il y a tm courant électrique qui circule dans une direction constante, toutes les fois que ces extrémités plon Je fis d'abord l'essai de cette opération sur un lapin que je saignai et auquel j'injectai dans la veine crurale une assez grande quantité d'eau tiède. L'animal continua à vivre et ne parut pas incommodé. J'iittendis, pour tenter l'opération sur l'houmie, qu'on m'amenât un cholérique dont l'état partît désespéré. Le 29 septembre 1866, un homme vigoureux et bien constitué fut amené dans ma salle à l'hôpital Saint-Antoine. Il avait eu la veille douze selles riziformes et des vomissements. Le 29, à 8''3o'" du matin, il présentait tous les signes du choléra algide à la prennére période, qui est la plus périlleuse : crampes, refroidissement, cyanose généralisée, sup- pression complète de l'urine, voix éteinte, pouls lud, dyspnée excessive, prostration profonde. A ce moment, les mesures de la température et du poids, tant de l'homme tout entier que des excréta, nous donnaient les chif- fres suivants : Température tle la bouche 32 degrés centigrades. Tem|)erature de l'aisselle 34 » Température du rectum 3^ ,6 « Le poids de l'homme était de ^r kilogrammes. Le poids des matières ren- dues depuis I heure du matin était de 'joo grammes. Les urines étaient nidles. Le 29 au soir, à 5'' 3o™, l'état du malade avait empiré; il était tout à fait algide, incapable de se mouvoir ni de parler; ses pupilles dilatées ne se contractaient pas au voisinage d'une lumière ; il était tout à fait insen- sible, et, lorsqu'on le porta sur le lit d'opération, il avait la souplesse et l'apparence d'iui cadavre. Il n'eut pas la force de ramener vers le milieu ilu lit sa tête qui était pendante en dehors de l'oreiller; enfin il supporta sans en avoir conscience la dissection que je fis d'une veine sur son avant-bras; il ne retira pas son bras, et j'opérai connue sur un cadavre. Ayant niis à nu une veine superficielle, j'y introduisis un trocart dont la canule fut laissée en place et fixée dans la veine par une ligature; 4oo grammes d'eau à 4o degrés centigrades furent injectés à l'aide d'une pompe en verre, aspi- rante et foidante, dont les orifices étaient munis de valvules ou soupapes disposées de façon à ne pas laisser pénétrer l'air dans l'instrinnent. L'opé- ration fut faite sans difficidlé ; le cœtn- battit plus fort : tel fut le premier résultat constaté ; le poids ne devint pas encore sensible. Le second résultat constaté fut le suivant : la respiration devint plus ample et n;oins gênée ; le troisième fut l'élévation de la tem|)ératin'e. On thcrmomèlre maintcini dans ( «59 ) la bouche marquait avant l'opération a6,8, et après celle-ci, c'est-à-dire au bout de dix minutes, il monta et se maintint à 3o degrés. Enfin, aus- sitôt après l'opération, le malade dit, d'une voix faible, qu'il avait soif. A 8 heures, il était endormi et respirait librement; sa peau était moite et se réchauffait. A 1 1 heures, le thermomètre, qui n'avait accusé que 33°, 8 (hnis l'aisselle au moment de l'opération, marquait 34",8; le malade était agité et vomissait abondamment. Le 3o septembre au malin, il était assez fort pour se lever seul et se tenir assis sur une chaise ; sa voix était moins faible; il ne souffrait plus. Les urines n'avaient pas encore reparu, et le pouls était insensible; le thermomètre marquait : o D.-ins la bouche 35 , g Dans l'aisselle 34 ,6 Dans le rectum 37 ,8 Le poids du malade avait augmenté de 45o grammes, fait ordinaire, et qui s'explique parce qu'il buvait plus qu'il n'excrétait. » Le malade alla de mieux en mieux; le 2 octobre, il rendait i litre d'urine, sa température étant de: Dans la bouche 36,8 Dans l'aisselle 36 Dans le rectum 3^ ,2 Le pouls donnait, au sphygmographe, un tracé régulier indiquant une ten- sion forte et une impulsion normale. Nous ne transcrivons pas ici le détail des observations recueillies plusieurs fois par jour, d'après la méthode des tracés mécaniques et des courbes, qui seule donne des indications positives. Le malade passa par les diverses phases du choléra régulier et en voie de guérison ; il devint, dans les délais voulus, |)olyurique, et accomplit la courbe normale du choléra type, ainsi que nous espérons le montrer dans un autre travail. Il quitta l'hôpital le 8 octobre en pleine convalescence. Le 17 octobre et le 2 novembre, il s'est de nouveau présenté à nous; sa guérison est définitive. » Nous ne rapportons ce fait qu'à titre de document pour servir à l'his- toire de la physiologie pathologique du choléra. Je crois devoir ajouter que je n'ai entrepris cette opération qu'après avoir acquis la conviction, par- tagée par plusieurs médecins qui étaient présents, que ce malade offrait tous les signes d'une mort très-prochaine. » 114.. ( 86o ) MÉTÉOROLOGIE. — Etoiles Jilantes observées dans la nuit dti \i au i4 novembre 18G6; par M. Coulvif.r-Gravier. (Commissaires précédemment nommés : MM. Babinet, Regnaiilt, Fayc, Delaunay.) H J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie les résultats de nos observations durant la nuit du l'i au i4 novembre. Ce phénomène, comme on le savait, devait attirer plus spécialement l'attention d'une foule d'observateurs. En effet, on se plaisait à répéter qu'on allait revoir la grande apparition d'étoiles filantes de i833. 11 n'eu fallait donc pas davantage pour tenir en haleine tous les amateius du merveilleux. » Je ne reviendrai pas ici sur l'exagération donnée à cette apparition de i833; dans nos Recherches sui- les étoiles Jilantes, nous l'avons discutée et ramenée à sa juste valeur. o II est très-regrettable, dans l'intérél de la science, que les observa- teurs étrangers et quelques observateurs français s'obstinent toujours à nier, en vue de théories préconçues, l'apparition d'étoiles filantes avant mi- nuit. Et cependant, soit dans nos uoiidjreuses communications à l'Acadé- mie, soit dans nos ouvrages, nous avons toujoiu's montré couuiient marchait la variation horaire qui tri[)lait du soir au matin. » Il résulte de ceci que l'heure de minuit étant le milieu de toutes les nuits, que ce soit l'hiver ou l'été, nous avons toujours ramené nos observa- tions d'étoiles filantes à minuit corrigé de l'état visible du ciel, c'est-à-dire ramené à un ciel serein. » Il ne doit pas paraître, dit-on, d'étoiles filantes avant minuit, et ce- pendant à cette heure nous en avions déjà un nombre horaire moyen de prés de 5o étoiles filantes. Nous espérons bien que les véritables amis de la science nous seront reconnaissants de ne pas les avoir supprimées. >• Quoi qu'il en soit, fidèle historien des phénomènes météoriques visi- bles à tous les yeux, nous dirons que le nombre horaire moyen de nos cinq heures et demie d'observation ramené à minuit par un ciel serein a été de 94 étoiles filantes. C'est ainsi que nous opérons, soit pour chaque jour de l'année, soit |)our chaque maximum, qu'il tond)e en août, en octobre ou en novembre; cest eu agissant comme nous l'avons toujours fait que nous possédons des courbes représentant, du i*' janvier au 3i décembre, la marche de ce mystérieux phénomène. » La courbe ci-contre représente la marche descendante et ascendante du ( 86i ) phônoméne des 12 et 1 3 novembre. En i833, époque du grand maximum, le nombre horaire moyen à minuit était de i3o étoiles. Depuis i833, ce nombre a diminué progressivement jusqu'en 1860, époque du plus grand minimum; car, de i3o, le nombre s'était abaissé à 10 étoiles filantes. Mais, à partir de 1861, ce nombre va en augmentant. En i863, il est déjà de 3-]; en i865, il approche de 80, et enfin^ en 1866, le voilà arrivé à 94 étoiles filantes. Il est vrai qu'il reste encore de la marge pour arriver à i3o, mais nous ne sommes pas encore à 1867. Si on réfléchit que c'est en 1799 qu'un grand maximum avait eu lieu, et que de 1799 à i833 il y a juste trente- quatre ans, on en coiiclut que c'e.^t en 1867, époque d'ailleurs fixée par Olbers, que le phénomène doit être le plus brillant. A PHÉNOMKNt DE KOVKllBRE. 1 83o - 1 866. 1830 31 32 33 36 45 48 6U l>2 63 G'. 65 1S66 » La courbe représentant la marche du phénomène fait voir que, selon toute probabilité, Olbers pourrait bien avoir raison. Quant à nous, nous n'avons jamais manqué de faire remarquer que si ces grands maximums de I 799 et de i833 devaient revenir, nous le saurions à l'avance, car jamais aucun de ces grands faits de la nature n'arrivait sans s'être fait annoncer. " Ce qui arrive aujourd'hui est la preuve la plus évidente de ce que nous avons aiuioncé. En effet, voilà cjuatre années que le nombre horaire augmente progressivement. Attendons patiemment 1867, année de pré- dilection pour Olbers. Malheureusement, nous serons en pleine Lune au moment de cette intéressante apparition. ( 862 ) 0 La Insultante des diverses directions affectées par les étoiles filantes a marché comme toujours : avant miniiit, elle approclie le plus près du nord-est; dans les heures du matin, elle approche le plus près du sud. » Parmi ce grand nombre d'étoiles filantes observées, nous n'avons vu, M. Chapelas-Coidvier-Gravier et moi, qu'un seul globe filant ou bolide. Ce n'est pas cependant que les premières et deuxièmes grandeurs d'étoiles filantes aient manqué. » Je ne veux pas terminer sans ajouter que le maximum d'octobre est arrivé le 20 de ce mois, et que le nombre horaire moyen d'étoiles filantes pour minuit a été de 4^18 étoiles. » MÉïÉOliOLOGlE. — observation^ Jnite à MclZj de inverse d'éloiles fdnnles de novendire; parM.. C.-M. Goulier. (Commissaires précédemment nommés : MM. Babinet, Regnaidt, Faye, Delaunay.) « A Metz, nous avons observé l'averse d'étoiles filantes, le i/| novem- bre 1866, de I à 2 heures du matin, par un ciel très-pin\ La fréquence des météores a paru sensiblement constante pendant cette heure; nous en avons compté Go, en trois minutes, dans une étendue du ciel qui cor- respondait au huitième seulement de l'hémisphère céleste situé au-dessus de l'horizon. De 2 à 3 trois heures, le ciel s'est progressivement couvert de nuages. Vers 5 heures, il a offert luie éclaircie égale au douzième ou au quinzième de sa surface, et dans lacjuelle, pendant plus de cinq minutes, nous n'avons vu qu'un seul météore. On serait tenté d'en conclure qu'à cette heure-là l'averse d'étoiles avait cessé. Pendant les nuits du 11 au 12, et du 12 au i3, le ciel avait été constamment couvert. Dans la nuit du i4 au i5, nous n'avons vu que quelques rares météores, quoique le ciel fût découvert. >i Voici les faits principaux constatés pendant l'observation du \l\ au malin : )) Pour toutes les étoiles moins ime, observées pendant une heure, les prolongements des trajectoires, en sens inverse i\\\ mouvement, semblaient passer j)ar lui point unique du ciel, dont la hauteur au-dessus de l'horizon a %arié de 22 à 32 degrés. Nous avions ce poinl de radiation en face de & poi nous; et le phénomène était si remarquable, qu'd n'eût pas pu échapper à un observateiu' non |irévenu. La position de ce point au milieu des étoiles ( 863 ) du cou du Lion a été esHméo, à plusieurs reprises, en prolongeant par la pensée les trajectoires des météores cjui en étaient les plus voisins. L'incer- titude c[ue l'on éprouvait sur cette position était certainement de beaucoup inférieure à i degré. Par la comparaison du ciel avec le planisphère de Cliazallon, corrigé des effets de la précession depuis i85o, on a trouvé pour les coordonnées du point de radiation : ascension droite = i49°5; déclinaison boréale = aS degrés. » Tous les météores observés avaient, comme couleur, comme allure, un cachet particulier de parenté; aucun n'a présenté l'apparence de bolide, aucnn n'a éclaté. Toutes ces étoiles, sans exception, étaient accompagnées de traînées phosphorescentes, qui persistaient pendant quelques secondes après la disparition de l'étoile ; et, chose remarquable, la traînée était tou- jours notablement plus coin-te que la trajectoire apparente de l'étoile, celle-ci achevant sa course, pendant quelque temps, sans émettre la matière phosphorescente de sa traînée. L'apparence était la même que celle qui eût pu résulter, pour les météores, de leur passage brusque d'une atmosphère propre à manifester la traînée phosphorescente^ à une atmosphère impropre à la production de ce phénomène, et dans laquelle l'étoile se serait éteinte après un certain parcours (i). » Les météores voisins du point de radiation étaient, en général, plus faibles et à trajectoires plus courtes que les autres. Eu général aussi, les trajectoires les plus brillantes et les plus longues abondaient surtout dans les régions du ciel qui entouraient le zénith. » Toutes ces apparences étaient conformes à celles qui eussent pu résul- ter de l'inflammation, dans une couche supérieure de l'atmosphère ter- restre, d'un essaim de petits corps n)archant vers nous dans une direction apparente opposée à celle du point de radiation. Car, ce point n'ayant été distant de l'horizon que de 22 à '62 degrés, les météores vus dans son voisi- nage eussent alors appartenu à des corps dont les trajectoires étaient vues en raccourci, et plus distants d'ailleurs (2 | fois à i ^ fois) que ceux dont les trajectoires paraissaient au-dessus de l'observateur. » Dans un travail prochain, nous comparerons la direction des points de radiation à celle de la Terre sur sou orbite, et nous en tirerons quelques conséquences intéressantes. » (i) Plusieurs étoiles ont parcouru leur trajectoire, en paraissant s'éloigner de l'horizon. Nous ne signalons ce fait que parce (ju'iiii observateur français a prétendu n'avoir jamais vu d'étoiles ascendantes. ( 864 ) MÉTÉOROLOGIE. — .S'(/;' ini liolide aperçu à Dijon le i" novembre 1866, vers •j^lio"^ (In soir; jjnr M, Alexis Peiîrey. (Extrait dune Lettre à M. Élie de Beaumont.) (Renvoi à la Commission nommée poin- les étoiles filantes.) « Le i*^"^ novembre 1866, vers 7''4o" dn soir, bolide magnifique, dont la lueur qu'il projetait a attiré mes regards. Quand je l'ai aperçu, il passait près de l'étoile s de Cassiopée ou au pied de l'espèce de grand Y que forment les principales étoiles de cette constellation, et se dirigeait assez lentement du côté de l'ouest. » Il a passé près de j3 de Céphée et il est allé couper, à peu près en son milieUj la droite qui joint Téga à la tète du Dragon. De là, il a parcouru encore une distance à peu près double de la longueur de cette droite, et, quand il a disparu, caché à mes yeux par le toit d'une maison voisine, il était encore en tout sou éclat. » C'est le plus gros et le plus beau bolide que j'aie jamais vu; il avait un diamètre apparent au moins égal au tiers de celui de la pleine Liuie; sou éclat était d'un blanc pur, rappelant celui des grands cunnilns bien éclairés parleSoleil, mais moins vif et moins brillant ; c'était la blancheur moelleuse et un peu ondulante du lait chaud. Il projetait des espèces d'étincelles de la même teinte blanche, et laissait derrière lui une traînée lumineuse du même éclat et assez persistante, qui s'élargissait d'une manière régulière. Très-mince à l'oiigine, près du disque du bolide, cette traînée avait, à l'extrémité opposée, une largeur égale au diamètre du bolide lui-même. Quanta sa longueur visible, elle était à peu près égale à celle de la droite qui m'a déjà servi de ternie de comparaison, c'est-à-dire à la distance de Véga à la tête du Dragon. )) Je n'ai entendu aucun bruit. J'ai observé ensuite pendant près d'un quart d'heure, mais je n'ai plus rien vu. Le ciel s'est couvert entièrement, comme il l'avait été tout le jour, et comme il l'était encore à l'entrée de la nuit. » Peni-être ce bolide aura-t il été observé ailleurs. Dans ce cas, ces renseignements, quoique incomplets, pourraient acqtiérir quelque intérêt par la compaiaisou qui en serait laite avec . (">.) Cet article est cité dans la dernière Note de M. Cliasles. ( 871 ) » Toutefois, j'ai profité de cette circonstance pour rappeler un titre de priorité cpie je crois avoir dans cette théorie. J'ai donc ajouté, dans un Nota, que /'«ne des deux caractéristiques a été introduite dans la science, pour la pre- mière Jois, par un Mémoire inséré, en 1861 , dans le Journal de M. Liouville. » Avant l'époque dont je parle, personne (du moins à ma connaissance) n'avait encore songé ou réussi à soumettre aux investigations de la Géo- métrie pure, par les procédés qui lui sont propres, l'étude des séries ou familles de courbes assujetties à des conditions communes quelconques. La notion de Vindice de la série permit d'aborder la question. Cette idée, loin d'appartenir à tout le monde, était neuve, et il faut croire que M. Chasles ne l'a pas désapprouvée, puisqu'on la voit employée, trois ans |)lus tard, avec un simple changement de nom, dans ses publications sur celte partie de la Géométrie. Après cela, ne m'était-il pas permis, puisque l'occasion s'en présentait après cinq années, de rappeler ce titre de priorité qui semblait méconnu? » Mais si celte légitime revendication a été en effet le but du Nota (non de l'article) dont M. Chasles s'est plaint, il ne s'ensuit ludiement que j'aie voulu « o/j;joser mon Mémoire de 1861 à la méthode des deux caractéristi- » ques. 1) Cette assertion, cpii fournit à M. Chasles une entrée en matière pour attaquer ce Mémoire, ne se trouve ni explicitement, ni implicitement, dans ma communication du 5 novembre. 0 Les personnes qui se tiennent depuis quelques années au courant des publications scientifiques savent que j'ai été des premiers à reconnaître hautement et très-élogieusement, dans plusieurs occasions, ce qu'avait de profitable pour les progrès de la Géométrie cette autre idée due à M. Chasles, d'introduire , conjointement avec la première, une deuxième caractéris- tique exprimant le nombre des courbes qui touchent une droite quel- conque, ainsi que les beaux et nombreux développements qu'il en a tirés. Comment donc supposer que je veuille m'élever contre celte méthode (i)? Ma communication du 5 novendjre a précisément pour objet d'en éclaircir un point signalé par M. Chasles lui-même aux recherches des géomètres. » Malgré l'évidence des faits, M. Chasles, admettant que je veux sub- stituer à sa théorie celle que je proposais en 18G1, s'attache à prouver ( I ) J'ai, au contraire, fait moi-même usage de cette mothode, en l'appliquant aux sys- tèmes de surfaces et de courlios à double courbure; la première fois nolamiucnt, presque aussitôt après son apparition. [Toir les Comptes rriidus pour i864 t-'t i865.) { 87'^ ) que celle-ci « repose sur une base fausse, sur un principe infécond et ne » conduit qu'à des résultats (léfectiienx. » fPageSai.) » Glissant sur l'idée fondamentale du Mémoire, c'est-à-dire sur la consi- dération de cette caractéristique/NL (que j'appelais l'^WiceN), ets'arrètanl|)kis longuement sur un leinmedout j'ai montré qu'on peut se passer pour l'usage auquel je le faisais servir alors ( i ), M. Chasles arrive au théorème qui porte le n° II dans le Mémoire, et qui est ainsi conçu : » Parmi les courbes d'inie série d'indice N, il y en a 2 [n — i) N qui )) touchent une droite L. » « l'uis M. Cbasies ajoute : « Ce principe, qui caractérise ce que l'auteur » croit avoir introduit pour la première fois dans la science, est repro- » duit, etc. » (Page 819.) M II y a ici confusion de mots et d'idées. Tandis que j'exprime très- explicitement, dans le Nota iucriminé, que c'est la notion de la caractéris- l'ujue [j. que j'ai le premier introduite, M. Chasles me prête d'avoir dit qu'il s'agit du principe contenu dans le théorème précédent. Les expressions dont je me suis servi ne comportent pas vuie telle interprétation. » A la vérité, le théorème II joue un rôle sinon exclusif, du moins important, dans le cours du Mémoire, et rien n'est plus naturel, puisque le nombre des courbes tangentes dont il y est question n'est autre chose que la seconde caractéristique de M. Chasles, sauf la désignation dont je ne méconnais pas l'importance. Si donc ce théorème était absolument faux , comme l'affirme M. Chasles, j'accorderais immédiatement que mon Mémoire de 1861 ne mérite guère d'être lu au delà de la première page. Mais, dans cette hypothèse même, je réclamerais en faveur de cette première page, ( i) La démonstration nouvelle, à laquelle je fais ici allusion, esl fondée en partie sur le principe de correspondance dii à RI. Chasles, et en partie sur la théorie de l'involiition d'ordre (luelcon) = o, qui ne renferme qu'un paramètre variable X. » 2" Il a conclu de là, par la théorie de l'élimination, que le nombre des courbes du système qui touchent une droite est loujoins v = 2(m— i)fx, [X étant la plus haute puissance de X; quand, au contraire, cette expression n'est qu'une limite ou un niaxiiinmi. M 3° 11 a tiré de ce premier résultat divers théorèmes entachés de la même erreur. » 4° I' «T conclu , en outre, que toutes les propriétés d'un système devaient s'exprimer par des fonctions de l'ordre des courbes et de l'indice p., quelles que fussent les conditions du système. » Tous ces résultats, moins la première proposition, qui est évidente, sont erronés. » 11 est clair que l'origine de ces erreurs est l'idée qu'a eue M. de Jon- quières, sans la soumettre à aucune vérification, de regarder l'expression 2 [m — ijij. comme une valeur absolue du nombre des courbes tangentes à une droite, tandis qu'elle n'est qu'une limite supérieure. C'est là sur quoi réellement roule fout le débat, cl devait se porter l'attention de M. de Jon- qtuères. » 11 convient toutefois que son théorème v = 2 ('« — i)f- "^^' 1^'^^ '""" jours exact. Mais il ajoute que je parais tomber dans une faute opposée, en le signalant comme absolument Jaux : ce qui veut dire, ce me semble, que la ( 875 ) formule est vraie quand elle n'est pas fausse. Mais je n'ai point exprimé le contraire; car je n'ai pas dit que v ne pouvait pas atteindre la limite 2 [m — i) [j.. » Cette manière de raisonner semble s'écarter du caractère des Mathé- matiques. » II. J'ai dit que le grief de M. rie Jonquières à mon égaid me paraissait être de n'avoir pas cité son Mémoire de 1861. J'ai ajouté que, « persuadé » de l'infécondité du principe, et surtout du défaut des résultats, j'aurais » cru faire des citations désobligeantes » Effectivement, c'est là ce dont se plaint aujo'urd'hui M. de Jonquières en ces termes : « Aurais-je tort de » m'étonner que M. Chasles, qui avait vu mes travaux de très-près, ait con- » stamment gardé sur ce sujet le silence le plus absolu? » J'ai vu les travaux de M. de Jonquières de très-près! Je ne comprends pas celte insinuation et j'invite M. de Jonquières à la développer. Mais, pour le moment, je pas.se outre, et je répète que c'est par un procédé que j'ai cru obligeant, que je n'ai pas cité ce Mémoire de 1861. Pouvait-il y avoir une autre raison de ma part? En quoi pouvais-je être intéressé à ne pas dire, après avoir exposé la théorie des deux caractéristiques, que M. de Jonquières avait conçu, en 1861 , et tenté inie théorie fondée sur un autre principe, savoir ; que le degré des courbes d'un système, et le nombre (appelé indice) des courbes qui passent par un point, suffisaient pour déterminer toutes les propriétés du système, quelles que fussent les conditions de ce système. M Voilà la citation que j'aurais eu à faire. Mais il me répugnait d'ajouter que cette tentative était défectueuse et bien éloignée du résultat auquel M. de Jonquières croyait être arrivé. » Une citation ainsi expliquée n'aurait probablement pas satisfait M. de Jonquières; et cependant elle aurait été exacte, car voici le jugement qu'il a porté lui-même plus tard sur son Mémoire, dans une de ses Noies envoyées de Saigon, celle du 14 novembre i865 : « Tout système de courbes peut être indistinctement caractérisé de deux » manières différentes. Quelles que soient les conditions communes aux » courbes qui le composent, il suffit toujours de deux quantités indépen- )> dantes (indices ou caractéristiques) pour le définir complètement. Ces » doiuiées sont, soit les deux caractéristiques indépendantes [j., v, comme » l'a fait M. Chasles dans ses derniers Mémoires ; soit lui seul indice p. » (ou v) conjointement avec le degré m des courbes, ainsi que je le pro- » posais en 1861. » » III. Après avoir dit [Comptes rendus, p. 821) que dans chaque sys- I iG.. ( «7^ ) tème les valeurs miméi iqiies des deux caractéristiques p. et v tiennent lieu des conililions du système, et que les propriétés de ce système s'expriment par une fonction de ces deux nombres, indépendante du degré des courbes, j'ai ajouté : résultai dlrectcmenl contrnire à la théorie tentée par M. de Jon- qiiières. » 11 semble que cette concUision s'accorde avec le parallèle que M. de Jonquières a fait lui-même, comme on vient de le voir, entre les deux théo- ries. Cependant il dit que mon assertion « n'est pas exacte », et il croit le prouver, mais il s'appuie sur deux erreurs, u Le théorème II, dit-il, exprime » la relation fort simple qui existe qénéralement entre le degré des courbes, >) riiulico p. et le nombre des courbes qui touchent une droite, c'est-à-dire I) entre les trois quantités /;, p., v. Donc, si je dis que les propriétés d'un » système peuvent s'exprimer en fonction de n et de [x, on est bien obligé M d'entendre qu'elles pensent s'exprimer en fonction de fxet de v, puisque ^) ces trois quantités sont liées par une équation linéaire. Ma théorie ne » contredisait donc en lien celle de M. Chasles. » » Dans ce raisonnement se trouvent, comme je l'ai annoncé, deux er- reurs. La première est que M. de Jonquières regaicle l'équation v = 2(/2 — i)p, connue exacte; la deuxième est qu'il suppose que les propriétés ci'un sys- tème s'expriment par une fonction de n et de /x indépendante des conditions du système. » I\ . Un remarque dans l'énoncé textuel de la démonstration que je viens de rapporter le mot généralement. Que signifie-t-il? Veut-il dire le plus souvent, commt^. dans une antre proposition [Comptes rendus, t. I-XIII, p. 480, théor. H), où on lit : « Pour que la formule [b] ne contienne au- » cune solution singulière, il faut et il suffit le plus souvent que la condi- » tion, etc. -? Ce plus souvent est-il un lésullat de statistique ou du calcul des |)robal)ilités? Les théorèmes III, IV^ et V du même Mémoire, où se trouve le mot (jénéralement, me paraissent du même genre que le théo- rème II. . Le tei-me limite ou nin.ximum conviendrait peut-être dans l'expression de ces propositions (je n'alfirme rien à cet égard). Mais M. de Jonquières n'en veut pas. Il en est lie même de rex|U-ession solutions étrangères, qu il remidace par celle de solutions singulières. Ignore-t-il que celle-ci a une signi- fication |)ropr(.'? que les solutions ■.\\)\KAivii singulières sont des solutions vé- ritables, tandis (|ue les solutions étrangères sont des non-solutions? i> Ce sont ces écarts des règles observées par les géomètres qui, à mon sens, ont conduit M. de Jonquières aux erreurs qu'il m'a mis, bien volon- tairement, dans la nécessité de signaler. ( «77 ) » V. J'ai fait remarquer [Comptes rendus, p. 821) que M. de Jonquières reproduit textuellement plusieurs fois, dans ses trois Notes de Saïgoi), la démonstration du lemme qui me sert à appliquer le principe de conx'Sj)on- dance. M. de Jonquières, dans sa réponse, passe sous silence ce point de uies réflexions, qui avait cependant quelque gravité. Cette manière d'agir est si contraire aux habitudes scientifiques, que M. de Jonquières doit avoir quelque raison pour se la justifier à iui-niéme. Faut-il, pour fixer son attention, que j'ajoute d'autres exemples? J'ai introduit la considération des courbes sur lesquelles les points se déterminent individiuUeinent (que M. Cayley appelle iiiticiivsales), d'abord dans un Mémoire de \ii6\, puis dans deux communications de cette année (12 mars et 2.^1 juin), où se trouvent de nombreux exemples de mon procédé de déuionstialion, notamment dans les questions de contact des courbes ; de sorte ([ue j'ai pu dire : « Cette théorie offre donc un élément de démonstration qui pourra » être très-utile. » iM. de Jonquières traite des questions de ce genre dans son Mémoire du 2] septembre [Comptes rendus, p. 522), par la même mé- thode, et ajoute : « Cette solution d'un problème très-général et difficile » fournit un exemple du rôle utile que peuvent jouer dans les questions » de Géométrie les courbes dont les points se déterminent individuelle- » ment. » II ne dit pas même un nouvel exemple. Sans qu'il y ait identité de questions, je puis dire qu'il passe sous silence., et l'origine du procédé de dé- monstration qu'il emploie, elles exemples qui ont été le sujet de mes com- munications, et qu'il imite dans leur partie principale. De sorte qu'il semble se donner, sans intention, je n'eu doute pas, la priorité dans ces recher- ches. Qu'il me permette de lui opposer une autorité dont il ne récusera pas la compétence. M. Cayley, qui a donlié, au sujet de ces questions, une très-remarquable formule, dont il a fait depuis une nouvelle application très-ingénieuse [Comptes rendus, t. Uill, p. 586, et t. LXIII, p. 666), a cité textuellement le principe de correspondance qui est la base de toutes ces démonstrations. « Le théorème de M. Chasies, dit-il : Lorsque, sur une » droite, deux séries de points P, P'se correspondent » [Comptes rendus, t. LXII, p. 587.) » VI. Est-ce parce que je n'ai pas cité son Mémoire de 1861 , que M. de Jonquières s'abstient des usages que tous les géomèttes regardent comme un devoir? C'est possible. Mais je puis remonter jusqu'à ce Mémoire de 1861 , et (fire enfin, ce que j'ai tu jusqu'ici, que c'est mon principe de cor- respi:)ndance que M. de Jonquières met en usage dans ce [Mémoire, mais en rap|)iiquant malheureusement à des points de départ entachés d'erreur. Il (ait observer, à la suite d'un théorème démontré par ce j)rincij>e, que ( 878 ) dans le cns d'un faisceau de courbes, au lieu d uu sysiènie quelconque, M. Cliasl, s t'Iait parvenu à un résultat concordant, par luie méthode très- différente, dans les leçons de la Sorbonne : ce qui fait ressortir les avan- taees de la méthode suivie dans le Mémoire. Dans ces leçons de la Sor- bonne, il s'agissait de certaines propriétés générales des courbes, de leurs polaires notamment et de leur description par des faisceaux de courbes; et je suivais la marche ordinaire, sans avoir besoin du principe de correspon- dance, que j'avais exposé en i855. » On concevra qu'il m'eût coiàté d'autant moins de citer le Mémoire de 1861, que c'eût été une occasion de faire celle lemarque beaucoup plus tôt » Du reste, quand M. de Jonquières s'est abstenu de nommer l'aulour du procédé de démonstration qu'il employait dans ce Mémoire, comment peut-il s'étonner et se plaindre qu'à mon tour je n'aie pas i)arlé du ^lémoire? » Mais ce n'est pas celle considération qui m'a dirigé, et je désire vive- ment que M. de Jonquières soit convaincu maintenant que je n'ai été guidé, en m'abstenaut de faire la citation qu'il réclame aujourd'hui d'une manière si imprévue, que par des intentions obligeantes. » ALGÈBRK. — Sur h's sithslitiitions de six lettres. Note de M. H. Betti, présentée par M. Hermite. z -{- a ?2 iz)^ z + a où l'on désigne |)ar ;• uu lésidu quadralique du nombre S, toutes les substi- tutions de six lettres seront comprises dans les trois formes où le coefficient a ne doil pas être ==0. « ( 879) MÉCANIQUE. — Formules relatives à la rotation des projectiles oblongs ; par M. H. Resal. « En me livrant à quelques recherches sur la déviation des projectiles oblongs, j'ai été conduit à donner de l'extension à une méthode qui m'a permis, il y a quelques années, de résoudre simplement plusieurs questions relatives au mouvement d'un solide de révolution autour d'un point de son axe. Cette méthode, que Bour a adoptée dans ses Leçons à l'École Poly- technique, consiste à rapporter la rotation du corps à des axes rectangu- laires qui ne participent pas à son mouvement. >) Soient : » Ox l'axe du solide de révolution tournant autour du point O; » Oj', Oz deux axes rectangulaires perpendiculaires à Ox; » A, B les moments d'inertie du mobile respectivement par rapport à Ox et O7 ou Oz; » «, p, q les composantes de la rotation du corps suivanl Ox, O y, Oz; •» n' la rotation du planj'Oz autour de Ox; » /Xf , [ly, p.- les moments des forces qui agissent sur le corps par rap- port à Ox, Oj, Oz; M OA la droite qui représente le moment des quantités de mouvement. » On sait que le problème de la rotation des corps consiste à établir l'identilé entre le moment résultant des forces et la vitesse du point A. M La vitesse relative de ce point par ra|)porf aux axes mobiles en pro- jection sur Oz est B —-: sa vitesse d'entraînement, ~ An.p -{- Bp.n'. dt On a donc Bj + /,(Bn' - Aw) = fx^, b| + 7(A« -B«') = ^, dn et d e même (0 » Telles sont les relations que je voulais établir. Si l'on fait // = n' , on retombe sur les formules d'Euler pour le cas considéré d'un solide de révo- lution. 1) Applications. — Supposons que le corps dont nous désignerons la masse par M ne soit sollicité que par la pesanteur, et soit / la distance de son ( 88o ) centre de gravité an point O. Prenons pour plan r0.r ceini qni passe con- stamment par la verticale OV de O, et appelons 0 l'angle compris sous Ojc et OV. » La rotation de Oj-, à laquelle participent les deux autres axes, a lieu autour de OV, et se décompose en deux autres : l'une autour de Oz, évidemment égale à q; l'autre autour de Ox, qui a, par suite, pour expression n' = q cotô. D'autre part on a fi^ = o, [J-r = 'Slgl sinô, p.^ = o, de sorte que les formules (i) deviennent ' n = consl., ,, , B^^ + 7(A« — Bf/cote) r= Mg/sinô, B^-t-p(B9CotÔ — An) — o. dO Si l'on remarque que p = —, la dernière de ces équations donne B -^ sinô + Bo cosô — A«cosô = o; c/9 ' par suite, Bq sin6 + A/2 sin5 = const., intégrale que l'on aurait pu poser à priori, puisqu'elle exprime que le moment des quantités ilc mouvement en projection sur OV est constant. Des mêmes formules (2), on tire l'intégrale relative au principe des forces vives, que l'on aurait pu également poser à priori, et qui complète la solu- tion du problème. » Les mêmes considérations sont applicables au mouvement de la toupie, d'un solide pesant de révolution sur \\u plan horizontal, etc. » Quant au tir des projectiles oblongs, nous ferons remarquer que si jcOz est le plan moyen, c'est-à-dire celui que déterminent l'axe du corps et la direction de la vitesse de son centre de gravité, ti' est très-petit et peut être négligé par rapport à n, et comme fi^. = 0, |^j = o, il vient / n = const., (3) l^^û*^'"!^!'" .^-A„,= ( 88 r ^ tl'où , , . il' p A ., du.. >• Si p, est une intégrale particulière de cette équation, dont la fornie dépendra de celle de la fonclion [j.y, l'intégrale générale sera /j = /), + P siii n i/- t -+- Q cosn \J '- f, P et Q étant des constantes que l'on déterniiriera t!'a[irés les conditions ini- tiales du niouveniput. )) En désignant par a l'angle décrit au bout du temps / |)ar O.r dans le plan moyen, on ain-a a= / pc/t, et la troisième équation (3) a |)onr inté- grale 7= ^(oc + const.) = ^'(j /;,.// -^^\/|cos7yi^ + ^^^sin/.y/^/j. u Le problème serait donc résolu si l'on connaissait la lorine de la fonclion ij.y.. » PHYSIQUE. — Remarques relaliues an nouveau généraleuf ëlcclrlque ou élcitio- plioie continu j rtcemincnl décrit par M. Berlscli ; par M. de Pakviixe. n Dans le Compte rendu du 5 novembre, M. Bertscli donne la descrip- tion d'un nouveau générateur d'électricité ou éleclropliore couliini. J'ai moi- même décrit dans plusieurs journaux, le i\ janvier dernier, un appareil qui me paraît semblable à celui de M. Bertsch. L'inventeur, JL A. Piche, a publié également une Note à ce sujet, avec uue figure à l'appui. J'ai l'honneur de mettre ce dessin sous les yeux de l'Académie. » M. Fiche a été conduit à imaginer son électrophore à rotation, en vou- lant simplifier la machine de M. Holtz. Voici brièvement cet appareil : » Un seul disque en fort papier, de 3oceiitimètres de diamètre, est monté sur un arbre de matière isolante, un tube de verre, par exeiiiple, que l'on fait tourner entre des supports convenables, à l'aide d'une manivelle et de deux poulies reliées par une courroie sans fin. En avant du disque, ?.L Piclie installe deux collecteurs à pointe métallique, syméiriquement placés par rapport au centre. Ces tiges métalliques en cuivre, perpendiculaires d'abord au plan du disque, se recourbent ensuite verticalement, l'iuie vers le bas, '". r,. iHi,6, i"" Svimir.-. (1. LXIM, N' 'il.; • ' 7 I 88q ) I autre vers le haut, île manière à se rapprocher, et se terminent par des boules dont on peut à volonté régler l'écartement. » Pour charger l'appareil, on prend une feuille de papier, bien séchée au feu et brossée, puis on la dispose à la hauteur de l'un des collecteurs^ sur la face opposée du disque. Vient-on maintenant à imprimer au disque un mouvement de rotation, on voit jaillir entre les deux boules un jet lumineux. Les élincellessont continues, avec 4égagement d'ozone. » En recouvrant le disque de gonuue laque et en plaçant, en face du second collecteur, une autre feuille de papier chargée d'électricité contraire à la première, le phénomène prend plus d'intensité et dure plus longtemps. On obtient, avec cet appareil rudimenlaire, des étincelles qui atteignent 5 centimètres de longueur, quand l'expérience est bien con- duite. » Si l'on fait communiquer les deux boules avec les armatures d'une bouteille de Leyde, la bouteille se charge rapidement, et si l'on recourbe sa tige de cuivre de manière que la bouteille se décharge d'elle-même, on obtient jusqu'à quarante décharges sans rebrosser la feuille de papier. » Il suffit de comparer cette courte description au texte de M. Bertsch, pour conclure qu'il y a grande sinniitude entre les deux appareils : même pi'incipe, même réalisation. » M. Bertsch écrit en effet : « Un disque formé d'une feuille de matière » isolante est monté sur un arbre de même nature et peut, au moyen d'une » manivelle ou d'une pédale, tourner avec une vitesse de dix à quinze tours » par seconde. Deux collecteurs à pointes métalliques, sans coumumicalion )i entre eux et placés perpendiculairement au plan du plateau, servent d'oii- )i gine à la manifestation du double courant engendré, etc. » Et plus loin : « En arrière du plateau et parallèlement à son plan, peuvent être placés à » volonté ini ou plusieurs secteurs ou lames minces de matière isolante, » sans contact avec ce dernier, mais à petite distance, etc. Pour armer la » machine, il suffit de frictionner légèremesU l'un de ces secteurs avec la )) n)ain, qui en électrise les surfaces, et de le placer dans la position indi- » quée; la roue mise en mouvement, une série d'étincelles jaillit sans in- » terruption entre les deux électrodes, etc. » » M. Piclie n'a jamais construit sa machine que |K)ur quelques centimes avec du papier, des tubes de verre, des bouchons et des tiges de cuivre. M. Bertsch a fait un véritable instrument scientifique; mais il nous a |)aiu qu'il n'était pas sans intérêt, ni même sans importance, d'entrer dans ces quelques détails pour l'histoire de cette partie de la science. » ( 883 ) PHYSIQUE. — Sur le déyagement des gaz de leurs solutions sursaturées. Note de M. D. Gernez, présentée par M. Pasteur. 0 Les recherches que je poursuis depuis plusieiu's années sur les sohi- tions salines sursaturées m'ont conduit à étudier les solutions sursaturées des gaz dans certains liquides. Des solutions de ce genre s'obtiennent aisé- ment : ou bien l'on fait dissoudre le gaz dans le liquide sous une pression déterminée, puis on élève la température, et, si le gaz est moins soluble à chaud qu'à froid, ce qui est le cas général, la solution reste [lendant quelque temps sursaturée; ou bien l'on diminue la pression sans faire varier la température, et le liquide conserve le gaz dissous pendant un temps souvent considérable. Dans ces circonstances, si l'on verse la solution dans un vase quelconque, on voit immédiatement naître sur ses [)arois une nnillilude de bulles gazeuses qui grossissent sur place, puis s'élèvent à travers le liquide et viennent crever à sa surface. Un corps solide c[ue l'on introduit dans le liquide est de même aussitôt entouré de bulles de gaz. Il n'est personne qui n'ait observé ce phénomène avec la solution d'acide car- bonique, soit dans l'eau à l'état d'eau de Sellz, soit dans une liqueur alcoo- lique à l'état de viii mousseux. On attribue généralement la naissance des bulles gazeuses aux aspérités des corps solides baignés par le liquide, et l'on donne de ce phénomène l'explication suivante : une molécule de gaz prise au sein de la solution est également sollicitée par toutes les molécules liquides uniformément distribuées autour d'elle, il n'y a aucune raison pour qu'elle se dégage; près de la paroi, au contraire, elle est d'une part attirée par le liquide, et de l'autre par des molécules solides: on admet que ces dernières agissent moins énergiquement que les autres, dont I ac- tion ])rédominante les détermine h prendre l'état gazeux; ce sera donc la couche en contact avec la paroi qui abandonnera le gaz dissous; les corps solides introduits dans la liqueur agiront de la même mauière. L'étude attentive du phénomène m'a conduit à reconnaître que celte manière de voir est contredite par l'expérience. >• i" Les corps solides autour des(iuels se dégagent les huiles gazeuses perdent au bout d'un certain temps leur propriété. » J'introduis une tige solide quelconque dans une. solution sursaturée, elle se couvre de bulles gazeuses; je l'agite pour faciliter leur ascension, de nouvelles bulles apparaissent en moins grand nombre; après plusieurs opérations de ce genre, tout dégagement cesse, le corps solide n'agit plus; 117.. ( 88', ) mais vient-on à plone;pi* dans le liquide la portion de la même tige non immergée jusque-li, elle |îroduit une effervescence. M 2" Un séjour prolongé des corps rtans Ceiu leur enlève toute action. » Un corps qui a longtemps séjourné dans Tenu devient inactif, tandis que la partie de la même substance restée hors du liquide se couvre immé- diatement de bulles gazeuses. » 3" Les coips solides perdeiit leur propriété sous t influence de la chaleur. » \/A chaleur produit le même effet que le contact prolongé avec l'eau. Une tige métallique, passée quelques instants dans la flamme d'une lampe à alcool, devient aussitôt inactive : ainsi, un fil de platine qui excite une vive effervescence n'a plus d'effet sur la solution dans la partie chauffée, et le gaz se porte uniquement sur la portion du fd qui n'a |)as subi l'action de la chaleur. Je suis parvenu à rendre inactive la mousse de platine eu la plongeant rouge dans de l'eau bouillante que j'ai longtemps maintenue en ébullition. » 4" Les corps solides qui n'ont pas eu le contact de l'air sont sans action su) les solutions gazeuses sursaturées. » I orsqu'on plonge dans une solution gazeuse sursaturée un fragment d'un sel quelconque, soluble ou non, de l'alun dans de l'eau deSellz par exemple, il se dégage de l'acide carbonique. Cet effet est-il dû à la présence du corps solide? L'expérience suivante prouve qu'il n'en est rien. » On prépare dans un tube une solution sursaturée d'alun : quand elle est refroidie, on verse avec précaution l'eau de Sellzqui s'étale à sa surface en une couche bien distincte. On prend alors une lige fine, dont l'extré- mité a préalablement touché un fragment d'alun, et on l'enfonce à travers l'eau de Seitz jusqu'à la sohition sursaturée d'alun : un cristal octaédri([iie naît aussitôt sur la tige et grossit rapidement ; on le relire alors en le faisant séjourner dans l'eau deScltz, et l'on n'a|ierçoit siu' son pom'tonr aucun déga- gement gazeux. » 5" L'air et les (jaz provoipient le dégagement des gaz dissous. «Les expériences précédentes ne jiermettcnt plus d'attribuer aux corps solides le dégagement gazeux. D'un autre côté, les corps devenus inactifs par un long séjour dans l'eau ou par l'action de la chaleur, et ceux qui, comme le cristal d'ahin, n'avaient |)as encore subi h? contact de l'air, re- preiuient leur propriété lorsqu'ils y ont séjourné pendant quelcjue temps. Ce résultai me conduisit à rechercher (juelle était l'action de l'air sur la sohition gazeuse, et à cet effet, dans une solution sursaturée d'acide carbo- nique, j' ni troduisis un tube presque capillaire, fermé à une extrémité, renversé ( 885 ) comme une éproiivette et contenant de l'air. J'avais préalablement enlevé à ce tube \.\ propriété de provoquer un dégagement gazeux. Aussitôt après l'immersion, du g;iz vint s'ajoutera la colonne d'air que contenait le tiilx', formant bientôt une grosse bulle qui se dégagea ; puis une autre se produi- sit, et ainsi de suite. Le gaz prenait donc naissance aux seuls points où le liquide touchait la colonne d'air. De cette expérience, que j'ai variée de bien des manières, on peut conclure que l'air provoque le dégagement de l'acide carbonique. Or j'ai établi, dans le cas des solutions salines sursa- turées et des liquides surfondtis, qu'une molécule identique à celles de la substance ou isomorphe avec elles est nécessaire, dans des conditions déter- minées de température, pour en produire la séparation. Y avait-il ici quelque chose de pareil et était-ce l'acide carbonique de l'air qui agissait sur le gaz dissous ; en d'autres termes, la nature du gaz avait-elle de l'influence sur le phénomène? Pour éclaircir ce point, je fis varier les solutions gazeuses et j'employai la solution sursaturée de bioxyde d'azote et l'air atmosphérique. Inexpérience prouve que le dégagement se produit encore, bien qu'il ne puisse exister dans l'air une trace de bioxyde d'azote. La nature du gaz n'intervient donc pas dans le phénomène, et les solutions sursaturées perdent leur gaz sous l'influence de bidles gazeuses quelconques. » Maintenant, comment se fait-il que les corps solides qui ont été exposés à l'air produisent dans les solutions gazeuses les effets que l'on connaît ? On peut s'en rendre compte en considérant qu'un solide, quel que soit le degré de poli qu'il ait reçu, est couvert d'aspérités formant une sorte de réseau de conduits capillaires dans lesquels les gaz environnants s'intro- duisent et se condensent en quantités souvent considérables, et les bulles gazeuses ainsi emprisonnées devieiuient les centres sur lesquels se portent celles qui sont eu dissolution. On remarque en effet que l'effervescence est d'autant plus vive que les aspérités dont le corps est couvert sont plus nombreuses. Toutefois, ce dégagement ne persiste pas indéfiniment, car chaque bulle qui se dégage emporte une petite quantité du gaz qui a pro- voqué sa naissance, et l'effet se ralentit d'abord, puis cesse complétenient. )) L'effet d'un contact prolongé s'explique très-bien par la dissolution lente des gaz condensés; quant à la chaleur, elle les chasse par dilatation, et l'immersion dans l'eau achève d'enlever le gaz. « Cette action des gaz libres stu- ceux qui sont dissous rend compte d'un certain nombre de phénomènes; elle explique comment un courant d'air entraîne rapidement d'une solution tout le gaz qu'elle contenait, comment aussi une solution gazeuse exposée à l'air s'appauvrit peu à peu, etc. » Ne pourrait-on pas rattacher aux phénomènes précédents les effets ( 886 ) de décomposition si remarquables des corps peu stables que Thenard a découverts et si complètement étudiés? Les essais que j'ai faits sur des so- lutions acides d'eau oxygénée semblent confirmer cette manière de voir. » i" Celte soliilioii perd de l'oxygène au contact de l'air ou des c;az. Si on l'agite avec de l'air dans des tubes fermés, il se pioduit immédiatement un abondant dégagement d'oxygène. Comme dans le cas des solutions sursaturées, ce gaz se porte sur l'air que l'on introduit au sein du liquide. » 2° Les corps solides qui, dans les circonstances ordinaires, les décom- posent sans subir eux-mêmes d'altération, perdent leur |)ropriété quand ils ont été |)iugés d'air par les procédés indiqués ci-dessus. L'expérience est très-frappante avec des fils de platine qui provoquent généralement un dégagement gazeux abondant, tandis qu'on ne voit plus à leur siu'face une seule bulle de gaz lorsqu'on les a chauflès, puis plongés dans l'eau pendant quelque temps. On obtient le même effet avec la mousse de platine, mais les cavités capillaires dont elle estcreusée retiennent les gaz interposés avec plus de force que les fils de platine, et il est plus difficile d'en chasser l'air. » « Après avoir entendu de la bouche de M. Pasteur l'exposé du travail remarquable de M. Cernez, M. Ciikvreui. demande à son collègue si M. Cernez admet réellement l'existence d'une couche d'air adhérente à la sur- face des corps solides plongés dans l'atmosphèi-e. Sur la réponse affirmative de M. Pasteur, M. Chevreul ajoute qu'un grand nombre d'expériences l'avaient conduit à admettre l'existence de cette couche d'air (i), sinon dans tous les cas, du moins dans la plupart, et que son opinion était d'ailleurs d'accord avec le phénomène des bulles gazeuses qui se dégagent de la surface d'un corps solide plongé dans un liquide exposé à une atmosphère que l'on raréfie graduellement au moyen d'une pompe pneumatique. Mais les expériences de M. Cernez lui donnent une certitude qu'il n'avait pas, en même temps qu'elles donnent à la science des faits précieux sur les actions moléculaires et les conséquences que l'on peut en tirer. » M. Chevreul profitera, non-seulement du travail de M. Gernez, mais encore d'observations d'une parfaite justesse faites par M. Marignac à [iropos des dernières recherches de M. Stass. Il s'appuiera de ces observations et de ces expériences pour montrer combien il importe au progrès de la science (i) C'était siirloiit en chauffiinl des orps solides siiscepliMes de déjjiiger alors du gaz acide carboniqtie dans un liihe de verre dont la rapacité hii était coiiiiiu', ainsi que le volume des corps solides; puis en ron)]>arant au volume primilif d'air ya/,cnx du tidje, le volume d'air recueilli dans une cloche auquel était ajouté celui qui était reste dans le tube après l'expérience. ( 887 ) (lue les auteurs â'cinatj ses éléinentnires entrent dans quelque détail poui' indiquer les moyens auxquels ils ont leconnu la pureté des espèces chimiques soumises à l'analyse. » i\l. Chevreul attache encore nne grande importance à la manière dont M. Gernez a envisagé Veau oxyqénée. Aussi ccmpte-t-il revenir sur ce sujet pour exposer en détail les motifs qu'il a eus de prélérer à l'expression de bioxyded'hydvocjène c&\\^ iVeau oxyijénée. » A la suite de ces remarques, M. H. Sainte-Claire Devii.le s'exprime comme il suit : « Les expériences de M. Gernez ont à mes yeux, et j'espère qu'elles auront, aux yeux de tous les savants, une importance considérable. » Elles montrent, d'une manière incontestable, qu'il n'y a aucune diffé- rence essentielle entre une dissolution qui a une tension de vapeur, comme l'eau chargée d'acide carbonique, et une combinaison telle que l'eau oxy- génée, dont la tension de dissociation est notable à la température ordinaire. L'un et l'autre phénomène subissent, dans leur développement, l'influence de la composition des atmosphères qui les entourent, l'acide carbonique et l'oxygène qui existent à leur surface. M. Gernez amène un gaz étranger dans le sein des liqueurs, introduit pour ainsi dire uneatinosphére au milieu des masses liquides et provoque à l'intérieur ce qui se fait naturellement à la surface, et il démontre d'une manière très-ingénieuse les principes de ces coiiiparaisons que j'ai déjà essayé de mettre en lumière dans mes leçons sur la dissociation (i). J'en parleaujourd'hui avec celtesécurité, en m'inspi- rant d'expériences très-intéressantes que M. Debray poursuit en ce moment à l'Ecole Normale, et que l'auteur publiera bientôt; mais je désire lui laisser l'initiative des explications que contiennent ces expériences, et qui ajou- teront encore à la valeur de celles que M. Gernez vient de nous faii'e con- naître. » Il m'est impossible de ne pas observer avec une profonde satisfaction tous les progrès que nous faisons aujourd'hui dans la science, pour .saper les idées puisées dans la considération des causes occultes, idées qui nous font donner encore aujoiu'd'hui un corps et luie existence réelle à l'affinité, aux forces de cohésion, aux forces catalytiques et autres, introduites dans la science en même temps que les idées mystiques auxquelles elles corres- pondent. (i) Voyez Leçons professées à la Société Chimique; Hachette, 1866. ( 888 ) » J'ai été bien heureux de l'appui que viennent doniier ;iux travaux des chimistes expérimentateurs comme M. Cernez l'opinion et les mélhodes scientifiques de notre illustre vice-président M. Chevreul. » CHIMIF. Of^GAKIQUE. — Rcchi-rrhes sur les éllicrs cynniqiips. Note de M. H. Gai., présentée par 31. H. Sainte-Claire Deville. « action de l'acide cldortiydrique sur l'étlier lyankjue. — Si l'on jjlace dans une cornue de l'éther cyanique parfaitement sec et qu'on v dirige un courant de gaz chlorhydrique bien desséché, la tempéiatiue s'élève ji.sqr.'à ce que le gaz ne soit plus absorbé. On peut alors soumettre à la distillation le contenu du vase dans lequel ou a opéré la réaction, et on reconnaît que ce liquide passe à la distillation pour la plus grande partie entre io5 et ii5 degrés, en éprouvant cependant un coinuiencenient de décomposition et en laissant dans la cornue un léger résidu char])onneux. J'ai redistillé le liquide et j'ai analysé la j)orlion bouillant entre io8 et 1 1 2 degrés. » Les résultats obtenus m'ont conduit à assigner à ce composé la foi mule C'H^O, C^AzO, HCI. » On voit donc que par l'action de l'acide chlorhydrique sec sur l'éther cyanique, il se forme un produit unique; c'est une coudiinaison pure et simple de l'éther et de l'acide : l'éther cyanique se comporte donc comme base à la manière de l'hydrogène phosphore. )) La combinaison ainsi obtenue est liquide à la température ordinaire, incolore, d'une odeur piquante; elle fume légèrement à l'air, et au contact d'une atmosphère chargée de vapeurs d'eau elle ne tarde pas à se prendre en une masse cristalline entièrement blanche. » Lorsqu'on met dans un [lelit tube fermé à une de ses extrémités mie certaine quantité de ce liquide et qu'on y verse quelques gouttes d'eau, on voit au bout de peu de temps se produire une vive réaction; un gaz se dégage et le contenu du tube se prend en niasse par le refroidissement, si la quantité d'eau versée est très-petite. » Cette substance n'est autre que du chlorhytlrate d'élhyliaque, ainsi que l'a prouvé l'analyse du sel qu'elle fournit avec le bichlorure de [daline. » Quant au gaz (pii se dégage, on peut en recueillir une petite éj)rou- vette et vérifier qu'il présente tous les caractères de l'acide carbonique. )) la formule suivante peut servir à rendre compte dt; cette réaction : C'HH), C^\zO, IICI -t- vtllO = CMl'AzIICl -+- aCO". ( 889 ) » Action (le l'aride bromhydrique sur Fétlier cyaniqiie. — Cel hydracide se dissout dans l'éther cyanique avec dégagement de chaleur, en donnant naissance à une combinaison pure et simple; le produit de la réaction sou- mis à la distillation bout entre 1 18 et ia2 degrés. » Cette substance a pour formule C/H'O, C=AzO, HBr. » Elle est entièrement comparable par sa composition et ses propriétés à celle que nous a foiuniie l'action de l'acide chlorhvdrique sur le même éther. » C'est ainsi que, soumise à la distillation, elle laisse, comme le chlorhy- drate, un léger dépôt de charbon, ce qui m'a empêché d'eu prendre la den- sité de vapem-. Exposé à l'air humide ou traité par l'eau, ce composé se détruit en laissant dégager de l'acide carbonique et en produisant du bromhydrate d'éthyliaque. » Introduits dans des tubes fermés et chauffés au baiu-marie à la leiii- pérature de loo degrés, le chlorhydrate et le bromhydrate d'éther cyanique ne tardent pas à se décomposer complètement. En brisant la pointe effilée du tube, on observe un dégagement considérable d'acide chlorhydrique ou d'acide bromhydrique, et il reste dans le tube un corps cristallisé que l'on peut purifier en le dissolvant dans l'alcool bouillant. Ces cristaux sont constitués par de l'éther cyauurique, ainsi que la prouvé leur analyse. » D'après l'étude que je viens de faire de ces nouveaux composés, ou voit qu'ils doivent être placés à côté de la combinaison formée par l'acide chlorhydrique et l'acide cyanique. o Action (les Indiacides sia- rëllier cjanique obtenu par M. Cloez en fai- sant réagir le chlorme de c/anogène sur iélhjlate de soude. — Ou sait que M. Cloëz a préparé, par la réaction de ces deux composés, une substance neutre aux réactifs, non volatile et insoluble dans l'eau; ce liquide est iso- mère avec l'éther cyanique de M. Wuriz, dont il diffère sous tous les rap- ports. L'action de la potasse sur l'éther de M. Cloëz donne des résultats qui rentrent dans la règle générale; il se forme de l'alcool et du cvan.ite de potasse C-AzO, C'H'O 4- KOHO = C'HH)- -t- KOC-AzO. » Seulement, le cyanate de potasse ne tarde pas à se transformer en cya- nurate de potasse, de sorte que c'est ce dernier produit qu'on obtient. » En présence de ces faits, il était intéressant de rechercher quelle serait l'action des hydracides sur le nouvel éther. J'ai pu réaliser ces expériences C. R., iSfi6, •J""' Senipstre. (T. I.XUI, N" 21.) I l8 ( 890 ) grâce à l'obligeance de M. Cloëz, qui a bien voulu mettre à ma disposition une certaine quantité de ce composé. Il Si l'on dirige un courant d'acide chlorhvdrique bien sec dans un tube renfermant cette substance, ce gaz est absorbé et le liquide devient vis- queux. Celte dissolution, abandonnée à elle-même dans un vase fermé, se prend du jour au lendemain en une masse blanclie et solide. Chauffé au bain-mariCj le produit de la réaction laisse dégager un gaz que l'on peut recueillir sur l'eau ; ce gaz, après avoir été lavé avec une dissolution étendue de potasse, possède une odeur éihérée, Ijiûle avec une flamme verdàlre et peut être condensé au moyen d'un mélange réfrigéi'ant de glace et de sel. Ce composé n'est autre que du chlorure d'éthyle. La distillation terminée, on reprend par l'acide azotique bouillant le résidu de l'opération. Ce corps se dissout et se précipite bientôt sous forme de petits grains cristallins. Ce composé, lavé à l'eau froide, a été analysé. » J'ai trouvé ainsi que cette substance était l'acide cyanurique. » L'éther cyanique de M. Cloëz, traité par l'acide chlorliydrique, fournit donc du chlorure d'éthyle et de l'acide cyaniu'ique. » La formule suivante rend parfaitement compte de la réaction : 3(C='AzO, C'H'O) + 3HC1 = C^Az'O', 3H0 + 3(C'I-l = Cl). » Si, au lieu d'employer l'acide chlorhydrique, c'est à l'acide bromhy- drique que l'on a recours, on observe un dédoublement analogue. >> L'éther saturé d'acide bromhydriquc s'épaissit beaucoup et se prend en masse au bout de peu de teuqis. Par une distillation ménagée, il est facile de recueillir un liquide pesant, insoluble dans l'eau, d'inie odeur douce et éthérée. Ce corps redistillé bout à 4° degrés; l'analyse lui a assigné la com- position du bromure tl'éthyle. » Lorsqu'il ne distille plus de liquide, il reste dans le vase où l'on a opéré une matière blanchâtre. J'ai vérifié que cette substance présentait tous les caractères de l'acide cyanurique. » D'après ce qui précède, l'action de l'acide bromhydrique sur l'éther cyanique de M. Cloëz est analogue à celle de l'acide chlorhydrique; elle l^eut être représentée par l'équation suivante : 3(C"H=OC-AzO) + 3BrIT = 3C'H'Br-l- CAzH)' 3IIO. » L'éther cyanique est donc, de tous les éthers que j'ai étudiés (i), le (i) Sur une nonvrllc piopiiotc j^fnc'rale des étlicrs, par l\t. H. G^J■ {Coiiiptrs rcn/lns des iS('nric/:t lie l' Acadrntic tics Scirncrs, if) (li'rembro iBdf ). ( «91 ) seul qui, sous l'action des hydracides, se comporte d'une manière singu- lière; mais on a vu qu'à côté de l'élher de M. Wurtz venait se placer le composé obtenu par M. Cloèz, et que cette dernière substance, traitée par les hydracides, donnait des résultats tout à fait comparables à ceux tour- nis par les autres éthers. Ce serait donc au produit obtenu par l'action du chlorure de cyanogène sur l'alcool potassé qu'il faudrait donner le nom iVélliei cj-anique. Sa formule devrait s'écrire eAz 0-. » Quant à la substance provenant de la réaction du sulfovinate et du cyana'.e de potasse, les propriétés qu'elle possède tendraient à la faire dériver plutôt de l'ammoniaque. Dans cette hypothèse, sa composition doit être, ainsi qu'on l'a déjà proposé, représentée par la formule c-0- » Dans une prochaine Note, je compléterai ces recherches, en commu- inquant ;i l'Académie les résultats intéressants que m'a fournis l'action des hydracides sur les nitriles. » GÉOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE. — Nouvelles recherches dans les cavernes à ossements des envhons de Toiil; par M. Husso\, « Dans mes Notes précédentes, il y a quelques conclusions que j'ai dû présenter avec une certaine réserve; mais de nouvelles recherches use per- mettent d'être plus explicite, et les faits suivants ne me semblent plus offrir le moindre doute, en ce qui concerne Toul : » i" La bone des cavernes appartient réellement au diluviuni post- alpin. I) 1° L'Oins et l'Hyène des cavernes ont survécu au cataclysme alpin ; il en estde même du Rhinocéros lichorinus{'^). Quant à V Elephas prim'ujennis,']^ ne l'ai jamais rencontré, au milieu de nos aiiuvions non remaniées, que dans le diluviuni alpin. ». 3° Non-seulement les cavernes présentent, par places, des traces de re- maniement, par suite de causes diverses; mais des couloirs entiers appar- tiennent à la catégorie des terrains meubles sur des pentes. » Je résume les motifs de celle opinion, en négligeant tout ce qui pour- rail être une redite de mes autres Notes. ii8.. ( «90 » i" La boue des cavernes apparlient au diluuium post-alpin. — J'av.iis, jus- qu'à présent, de graves motifs pour croire que l'argile limoniteuse de nos cavernes correspond, quant à l'époque de sa formation, à l'argile post- alpine si nettement mise à découvert, par-dessus le diluvium alpin, en divers endroits de la vallée de l'ingressin et dans les tranchées destinées aux fontaines de Toul ; néanmoins l'exploration des grottes n'avait pas encore fourni de preuves aussi incontestables que je le désirais. En effet, ici la limonitc était sans couches sous-jacentes; là des fissures verticales parais- saient avoii' opéré des mélanges; ailleurs, la pente du terrain elles eaux avaient produit une action analogue à la précédente, etc. Il n'en est plus de même d'un dernier forage opéré à la première entrée du Labyrinthe (Trous de Sainte-Reine), en tête du petit couloir conduisant à la deuxième entrée (cette entrée est celle qui est le plus rapprochée du Portique). D'abord on trouve la limonite, puis des couches imparfaitement déterminées, cor- i-espondant peut-être à celles que j'ai signalées dans ma Note du i8 dé- cembre i8G5, comme produites par des accidents locaux ayant eu lieu dans l'intervalle des deux cataclysmes, et enfin, à 2™,5o, le diluvium alpin frès-caractérisé avec ses cailloux et ses sables vosgiens, sans mélange ter- reux. Mais celte excavation n'est pas seulement remarquable au point de vue delà stratification ; elle l'est aussi sous un autre rapport. La limonite de cet endroit, d'où proviennent des ossements d'Ours (Note du 8 fé- vrier 1864, Labyrinthe), a été autrefois remuée par l'homme; ainsi, à 3o centimètres de sa surface, se trouvent des cendres, des restes organiques de mousses, de feuilles, etc., et c'est dans cette épaisseur encore que gi- saient le masque humain et l'amulette en bois de Cerf et de Renne, indi- qués dans la même Note et dans celle du 17 avril i865 {Trous de Sainte- Reine). a 2" LOiirs et l'Hyène des cavernes ont survécu au diluvium alpin. — C'est là une assertion qui découle du fait précédent et qui est hors de doute, puisque les ossements desdits animaux se rencontrent dans la boue des cavernes non remaniée, et que celle-ci est postérieure au cataclysme alpin. » 3° Il y a dans nos cavernes des couloirs entiers dont le contenu appartient à la catégorie des teruains MIîUlîLlîS SUR DES PENTES. — Tel est celui qui, de la lisière du bois, rejoint la galerie conduisant du Labyrinthe à la Ca- verne aux trois issues; il a reçu le nom de Couloir de l'Hyène, parce que les débris de ce Carnassier y étaient plus abondants qu'ailleurs. Ce conduit, presque entièrementdissimulé à son ouverture où il |)ortei"',8o d'élévation, et assez rempli, jusqu'à l'époque de mes recherches, pour ne pouvoir don- ( «9^ ) lier passage à aucun être hiimaiii, même en rampant, n'avait jamais été visité; son exploration se faisait clés lors dans les meilleures conditions possibles. Les fouilles commencèrent par le bois, et à ce sujet je dois re- mercier l'administration forestière de l'obligeance que j'ai rencontrée en elle. I^es déblais présentaient les caractères d'un terrain mixte, com- posé primitivement d'argile diluvienne, dél.iyée ensuite par un courant qui y avait apporté et laissé en mélange des cailloux du diluvium alpin (il couronne les cavernes), de la grouine, des silex non taillés et autres matières d'éboulis. A l'entrée du couloir, toute la couche avait subi ce bouleverse- ment, tandis que la base de l'argile est restée intacte à son point de jonc- tion avec la galerie du Labyrinthe : celle-ci, elle-même, participe de cet état, et on y voit une fissure perpendiculaire, encore engorgée, qui a bien pu ne pas être étrangère à l'effet constaté. De leur côté, les fossiles présen- taient deux catégories bien distinctes, sous le rapport de la conservation : les uns étaient anciens et les autres paraissaient relativement récents. En voici rénumération : » Nombreuses portions de mâchoires d'Ours et d'Hyènes. » Un débris de mâchoire de Cheval. » Quantité considérable de dents d'Hyène, d'Ours, de Cheval; plusieurs de Rhinocéros; une de Cerf ou de Renne? etc. " Ossements nombreux et divers d'Ours, d'Hyènes, de grands Pachy- dermes et Ruminants (Hipj)opotame, Rhinocéros, Bos ptiinigenius? etc.), que je n'ai point déterminés et que j'ai soumis au bienveillant examen de M. Godron et de M. Priant; plusieurs os de Loup, etc. » Beaucoup d'os fendus en long, généralement dans un bon état de con- servation et portant la trace des dents et de la griffe de Carnassiers; tête ou extrémité d'os tres-remarquablement fracturée, et d'où proviennent quelques-uns des os fendus en long. » Quelques petits morceaux de bois de Cerf ou de Renne, paraissant comme polis, et dont l'un a une forme analogue à celle des flèches de Cre- zilles; deux ou trois os usés par place, comme par le frottement. Cette forme, ce poli sont-ils accidentels ou n'indiqueraient-ils pas l'action de la main de l'homme? Les échantillons ne sont pas assez nombreux, ni les faits assez accentués pour me permettre de répondre affirmativement; mais il est une circonstance qui ne rendrait pas impossible l'intention humaine, et cela me ramène à la constitution géologique. » A l'époque où se formait la partie tout à fait supérieure de ce dépôt meuble du couloir, l'homme existait déjà; en voici la preuve. Vers le ( 894 ) milieu du conduit, à droite, apparaît une encoiguure terminée par une petite fissure verticale. En cet endroit, le dessus du terrain se composait de cailloux qui, |)lus lard, se sont cimentés en donnant lieu à lui conglomérat stalagmitique, au milieu duquel se trouve un tesson de poterie celtique et un charbon, circonstance assurément très-digne de fixer aussi l'attention à un autre point de vue. Ces cailloux, je le répète, venus là par éboulis, appartiennent au cataclysme alpin et, dès lors, le fait indiqué constitue un autre exemple à ajouter aux nombreuses causes d'erreur dont j'ai déjà parlé. En effet, l'échantillon incrusté d'une poterie primitive pouvait pas- ser inaperçu, être jeté avec les déblais, puis trouvé par un autr^ géologue qui n'en connaissant pas l'origine y verrait, avec une apparence de raison, une des preuves les plus convaincantes de l'existeiice de l'honime à l'époque diluvienne alpine. Ce conglomérat est l'analogue de celui de la cavité aux Rhinocéros du Portique qui renfermait des cendres (Note du 2 mai 1864). « Ainsi, ces nouvelles recherches ne corroborent pas seulement mes Notes précédentes; elles confirment des faits présentés d'abord sous forme de probabilité, et elles en ajoutent de nouveaux à l'appui de mon opinion sur les alluvions et sur l'homme fossile dans les environs de Toul. » ARCflliOLOGIli. -- Note concernant des insliuinents de l'dge de pierre, trouvés dans r Amérique centrale ; par M. L. Simonin. (Extrait.) « Dans la séance du i3 aotit dernier, M. Chevreul a présenté à l'Aca- démie une Note historique sur l'âge de pierre en Chine. A ce sujet, je demanderai à l'Académie la permission de lui communiquer quelques données sur l'âge de pierre dans l'Amérique centrale, et de faire connaître l'emploi de certains outils en silex qu'on y a découverts. Les instruments dont je vais parler m'ont été communiqués par M. J. Thévenet, qui, en 1 HSg et i86o, a parcoiu-u le centre de l'Amérique, et notamment l'isthme de Panama. A cette époque (décembre xSSq), je me trouvais moi-même à Panama, en route vers le Chili. Il était alors question de la découverte de placers aurifères à Chiriqui, mais surtout de la découverte d'anciens tom- beaux d'Indiens. Ces orpailleurs et orfèvres des pieiniers temps avaient été enterrés avec leurs outils, leurs bijoux et même leurs plus grosses pépites. Quand les placers ne payaient pas, les chercheurs de iBSg, accourus à Chi- liqui, exploitaient les tombes des anciens indigènes. C'est de l'une d'elles qu'ont été retirés des instruments en silex qui m'ont été remis. Ils méritent ( 895 ) d'être décrits. Ce sont : i° un ciseau pour tailler le métal; 2° un poinçon pour le travailler; 3" des brunissoirs pour le polir. » Le ciseau est de forme triangulaire, comme nu véritable relié. Sa hau- teur est de 10 i centimètres, et sa plus grande largeur de 3| centimètres; l'épaisseur maximum dépasse à peine i ^ centimètre. Il est formé d'une roche siliceuse noirâtre, et poli à sa base comme une hache en bronze. Les arêtes latérales sont simplement ébauchées, c'est-à-dire qu'elles montrent encore, tout du long, la trace des éclats. » Le poinçon est en silex rouge, de l'espèce jaspe ou cornaline; sa forme est celle de deux pyramides triangulaires, adossées base à base, l'une ayant une hauteur à peu près double de celle de l'autre. La hauteur totale du poinçon est de 7 { centimètres, et sa plus grande largeur, à la base des deux pyramides, de i 4 centimètre. Comme particularité curieuse', je dois signaler que le poinçon porte latéralement, en quelques endroits, des tr;ices laissées par l'or, ce qui témoigne qu'il a dû servir aussi, en quelque sorte, de pierre de touche. M Les brunissoirs, au nombre de deux, sont des galets de forme irrégu- lière, de la grosseur d'un œuf de pigeon. Les angles sont arrondis ou cou- pants. Le silex est blanc, veiné, et rappelle l'agate. » M. Ch. Méray demande et obtient l'autorisation de faire retirer au Secré- tariat le Mémoire adressé par lui le 3o octobre i8G5, « .Sur l'extension aux équations simultanées des formules de Newton, pour le calcul des puis- sances semblables des racines d'une équation entière ». La séance est levée à 5 heures et demie. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. I/Académie a reçu, dans la séance du 12 novembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Report... Rapport du Conseil de la Société Zootorjique de Londres, lu à la séance générale du 3o avril 1866. Londres, 186G; Ijr. in-12. Neueste... Nouvelles observations sur le choléra épidémique; pnrM. J. Ro- MICH. Vienne, 1866; in-8° relié. (896 ) Monatsbpricht... Bulletin mensuel de l'Académie roy(de des Sciences de Berlin^ juin 186G. Berlin, 1866; br. in-B". Verslageii... Bappoits et communications à T Académie royale des Sciences siégeant à Amsterdam, Section d'Histoire naturelle,' :i^ série, i'* partie. Am- sterdam, 18GG; in-S" cartonné. Verslagen... Bapporlsel communications à r Académie royale des Sciences siégeant à Amsterdam, Section des Belles- Lettres ^ c)"^ partie. Amsterdam, i865; iu-8° cartonné. Jaarboek... Annuaire de r Académie loyale des Sciences siégeant à Amster- dam pour Tannée 1 865. Amsterdam, i865; in-8° cartonné. Catalogus... Catalogue des livres de l' Académie royale des Sciences sié- geant à Amsterdam , 1" partie, i"^"^ livraison. Amsterdam, 186G; in-8° car- tonné. Processen-verbaal... Pro( ès-t'erbaux des séances ordinaires de F Académie loyale des Sciences d'Amsterdam, Section des Sciences naturelles, janvier i865 à avril 1866. Amsterdam, 18G6; in-S". Esperienze... Expériences sur la vie des vibrions dans les liquides soumis à Cébullilion;par M. le professeur CANTOiNi. Milan, 1866; in-8". L'ontologismo... L'oiitoiogisme dans la physique. Conférence par M. G. Cantoni. Pavie, 18GG; br. in-12. Sulle... Des pr'opriétés géométriques et dynamiques des centres de percussion dans les mouvements de rotation; par M. D. CllELiM. Rome, i 8GG ; in-^"- Simplicii... Commentaires des quatre livr'es il'Aristote de Simpliciiis, av<'c notes de M. Kahsten. Sans lieu ni date; in-4° relié. ERRATA. (Séance du 5 novembre 18G6.) Pa^'e 760, .'ijoutez la note suivante, laquelle se lappnrtc aux deux colonnes de la f/nartlitr (Venu tonibcc sons bois (i). fil Celle f(uanlilé est relie qui n'est pas reîenue parles feuilles et (pii tonilie diieclcmenl dans rndomèlre; celle (|iii est lelenne jiar les feuilles et les branches, arrivant leuteuieiU sur le sol, ne participe pas aux inondations subites. Page ""78, lii,'ne ?,o, uiovenne des ohservalions du soir, nu lieu de i série, lisez, 5 séries. Page -8?., ligne (i en renioutaut, an Uni. de -f- o%oo5, lisez zho^ooS. Page -S'5, lignes iS-iti, nu lieu de l'azimut géodésiipie du réverbère, lisez l'aziiunt du réverbère, roni|)té du sud vers l'ouest. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 NOVEMBRE 1866. PRÉSIDENCE DE M. LAUGIER. RIÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE. — Nouvelles études expérimentales surin maladie des vers à soie; par M. L, Pasteur. (Complément à sa communication du 28 juillet dernier.) « Dans la lecture concernant la maladie des vers à soie, que j'ai eu l'hon- neur de faire à la Commission impériale de sériciculture et à l'Acadéniie au mois de juillet dernier, j'ai présenté le résultat d'expériences tendant à établir que l'on peut provoquer une grande mortalité dans les éducations de vers nourris avec des feuilles que 1 on a recouvertes de poussières sèches ou fraîches, à la condition que ces poussières renferment des débris em- pruntés à la substance de vers ou de papillons chargés des petits corps dé- signés sous les noms de corpuscules vibrants, corpuscules de Cornalia . . . . J'a- joutais qu'ayant désiré mettre sons les yeux de l'Académie l'une des expériences dont je parle, j'avais prié notre confrère, M. Peligot, qui élève chaque année de petits lots de graines, dans le but de se procurer les élé- ments de ses importantes recherches sur la composition du précieux insecte et de la feuille du mûrier, de vouloir bien me remettre quelques centaines de ses vers. Ceux-ci se trouvaient avoir déjà dépassé la quatrième mue. G. K., 1866, 2"i« Semestre. (T. LXIU, IN» 22.) I I9 ( 898 ) » J'en élevai une partie que je séparai sans choix en trois portions égales de 5o vers chacune. A l'une d'elles je continuai les repas de feuille ordi- naire. A la deuxième je distribuai des repas de feuille ordinaire, alter- nant avec des repas de feuille humectée par de l'eau tenant en suspension des débris du corps de papillons non corpusculeux. Le troisième lot de vers fut élevé de la même façon , avec cette différence essentielle que les papillons dont je viens de parler étaient au contraire choisis corpusculeux. » J'ai déjà dit à l'Académie qu'en opposition aux résultats d'expériences que j'avais faites à Alais, les vers du troisième lot ne périrent pas, et firent leurs cocons à peu près aussi bien que ceux du premier et du deuxième lot. I^a seule différence a été que les vers étaient un peu plus petits, un peu retardés à la montée, de deux jours environ, et les cocons un peu phis fai- bles que ceux des deux autres lots. Dans le dernier lot la montée fut terminée le 20 juillet. Le aS j'examinai au microscope dix chrysalides de chacun des lots. Voici le résultat de cette étude : PREMIER LOT. DEUXIÈME LOT. TROISIÈME LOT (1). Repas Repas de feuilles mouillées avec Repas de feuilles mouillées avec de feuilles ordinaires. eau non corpusculeuse. eau corpuscult'use. l"chrysalidc. Pas de corpuscul. ]■'"' chrysalide. Pas de corpuscul. f» chrysalide. Foule de corpusc. 2« — Id. 2' - Id. 2" - Id. 3« - Id. 3» - Id. 3= — Id. 4' - Id. 4» - Id. 4» — Id. 5« - Id. 5« - Id. 5' - Id. 6' — Très-rares. 6= - Id. 6^ — Id. 7' - Id. 7" — Très-rares. T — Id. 8« — Id. 8= - Id. 8« — Id. 9« - Id. 9« - Id. 9«- - Id. 10"> — Foule. 10« — Foule. IC — Id. (1) Dans ce lot, à la date du U juillet, b Baucoup de vers étalent encore à l'état de t ers et non chrysalides dans leurs cocons. )i Je reviendrai tout à l'heure sur ces observations. » Quant aux cocons restants des trois lots, j'attendis que les papillons fussent sortis pour les examiner également au microscope, après les avoir laissés s'accoupler et donner de la graine. Le résultat définitif de ces trois éducations partielles est compris dans le tableau suivant : (899) PREMIER LOT. Repas de feuilles ordinaires. l\i cocons de bonne nature. 3 vers morts. 5 vers perdus. 3i papillons sortis, I chrysalide morte, lesquels, joints aux 10 chrysalides observées le îS juillet, font un total de 42COCODS- Papillons et chrysalides, tous ont été corpusculeux. — Accou- plements satisfaisants. DEUXIEME LOT. Repas (au nombre de huit) de feuilles mouillées avec eau de papillons non corpusculeux. /(O cocons. Cocons plus forts que ceux du troisième lot. 0 vers morts. 10 vers perdus. 29 papillons sortis, I chrysalide morte, lesquels, joints aux 1 10 chrysalides observées le i'S juillet, font un total de ïo cocons Papillons et chrysalides, tous ont été corpusculeux. — Accou- plements satisfaisants. TROISIEME LOT. Repas (au nombre de huit) de feuilles mouillées avec eau de papillons corptisculeux. /(5 cocons. Bon nombre de peaux et de cocons très-faibles. I ver mort. 4 vers perdus. 21 papillons sortis, t/| chrysalides mor- tes ou papillons formés, mais qui n'ont pit sortir ni de leurs coques de chrysalides ni de leurs cocons, lesquels, joiuls aux 10 chrysalides uliservees le ?5 juillet. r il y a trois fois plus de molécules dans i gramme de charbon que dans i gramme d'eau. Prenant lui tiers de 7295, il vient 2432" = 2Q, d'où Q= i2i6degrés ou calories. Ce nombre, très-voisin de 121/1, est un peu trop faible, car on n'a pas tenu compte de la chaleur employée à volatiliser le charbon. » 2° Cyanogène. — Dulong donne pour sa combustion 5^44 degiés. I.e neuvième à ôter est 5H3, il reste 4661. Si on fait ce nombre égal à 4Q> il vient Q = 1 1 65 degrés, ce qui est dans les limites ordinaires à ^ près. » 3" Alcool absolu . — Dulong donne 6962 degrés. J'ajoute 208 degrés pour la chaleur employée à la volatilisation; il vient 7170 degrés. Olant le neuvième qui est 797, on a 6373. Si ce nombre = 5Q, il vient Q ^ 1275. 5 Nota. Ici il se préci[)ite de l'eau correspondant à H* ou à 2 molécules d'eau. Cette précipitation donne 1214 unités. )) 4° Ether. — Dulong donne 943i degrés pour sa combustion. Ajoutant 91 degrés pour sa volatilisation, on a au total 9622 degrés. Otant le neuvième qui est io58, il reste 8464, dont le septième est 1209. Ce nombre est à dis- cuter d'après les produits de la combustion et la précipitation de la vapeur d'eau qui se forme. » 5" Sulfure liquide de larhonc. — Il donne 34oo unités |.our sa com- bustion, d'après Favre et Silbermann. Il faudrait augmenter un peu ce nombre pour la chaleur enq)lo\ée à la volatilisation. Olant le neuvième, qui est 378 (legiés, il reste 3o22. Si on fait 3o22 ^ Q x 2,5, on a Q = 1209, plus quelques unités pour la chaleur de volatilisation, qui est inconnue. » ASTRONOMIE. — « ."î. Le Vf.uuier communique des observations faites sur les astéroïdes de novembre, savoir : à l'Observatoire impérial, à Paris et à ( 90? ) Marseille, par MM. Stephan, Folain et Gruey; à Dijon, par M. Morren ; à Toulon, par M. Zurcher; à la Nouvelle, par M. Azibert; à Malaga, par M. Brusllem; à l'Observatoire d'Athènes, par M. Sclimidi. M. Le Verrier se propose de revenir sur ces communications. » GÉOMÉTRIE. — Addition aux observations présentées dans In dernière séance, an sujet de la comniunicntion de M. de Jonquières; par M. Chasles. « I. La communication de M. de Jonquières, insérée dans le Compte rendu de la dernière séance, diffère en plusieurs points, par des changements, des additions, des suppressions, du texte primitif déposé sur le bureau, et le seul dont j'aie eu connaissance. Je ne fais aucune observation à ce sujet; mais je désire que le texte primitif reste annexé au dossier de la séance. » IL Cette circonstance me met, à mon grand regret, dans la néces- sité de revenir sur la discussion. Il m'importe, par exemple, de dire que celte phrase, qui termine l'article de M. de Jonquières (p. 874) : " . . . Cet » incident, que je regrette sincèrement, tout en ayant la conscience de ne M l'avoir pas provoqué, et que pour mon compte je ne prolongerai pas » fiavanfage », ne se trouvait pas dans le texte primitif; car je ne voudrais pas qu'on pût croire que j'ai présenté des considérations ou des arguments auxquels j'aurais su d'avance que M. de Jonquières ne répondrait pas. » III. M. de Jonquières a ajouté une longue note (p. 872), dont un pas- sage surtout aurait été le point principal de ma réponse si je l'avais connue. M J'avais fait remarquer (p. 821) que M. de Jonquières, dans ses trois Notes de Saigon, employait textuellement le principe de correspondance sous la forme et avec la démonstration même que j'avais appliquées aux systèmes de courbes, et qu'il gardait le silence sur ce fait, qui avait quelque chose d'inaccoutumé. J'ai dû y revenir dans la dernière séance (p. 877). M;iis dans sa note ajoutée, M. de Jonquières répond à ma première remarque; il convient que sa démonstration « est fondée en partie sur le principe de )) correspondance dû à M. Chasles, et en partie sur la théorie de Y mvolalion » d'ordre quelconque » » Je n'admets pas cette double partie, et je maintiens que la démonstra- tion est une application [)ure et simple du principe de correspondance. » IV. Mais voici, dans cette même note, une autre dissidence bien grave. D'une part, M. de Jonquières ajoute : « Quant à la démonstration dont il » s'agit, mon Mémoire de 1861 en contient déjà des exemples analogues ". 120.. f 908 ) D'atilre part, le silence de M. de Jonqiiières (dans son texte primitif) sur mon observation relative aux Notes de Saigon m'a conduit à parler de ce Mémoire de 1861 en ces termes (p. 877, VI) : « Je puis dire enfin, ce que » j'ai tu jusqu'ici, que c'est le principe de correspondance que M. de Jon- » quiéres met en usage dans ce Mémoire. » Il y a donc dissidence très- » prononcée. » Je dois croire que M. de Jonquières a écrit sa noie très à la bâte; car je tiens pour certain qu'en i85g, près de deux ans avnni son Mémoire de i86[, il regardait le procédé de démonstration cpiil a mis en usage dans ce Mémoire (mais d'une manière incomplète) comme dérivant du principe de correspondance , el non comme lui ayant été indiqué par utieLeftre de M. Cremona, ainsi que semble le dire la fin de sa note. J'invoque avec confiance les souvenirs de M. de Jonquières sur ce point, le plus grave, on le conçoit, de tout l'incident. » V. Je ferai quelques rectifications nécessaires pour éclaircir des points obscurs. » Jai dit (p. 820) : « M. de Jonquières a exprimé et défini les systèmes » de courbes, comme tout le monde, par l'équation F [x^ j\ X) = o, qui ne » renferme qu'un paramètre variable. » » Cela est parfaitement exact. Mais M. de Jonquières écrit : « Cette » idée (de l'indice 11), loin d'appartenir à toul le monde, était neuve, et il » faut croire que iM. Chasles (p. 871). » Il commet une erreur en appliquant à l'indice p, ce que j'ai dit de l'équation. M VI. J'ai dit (p. 819) : " M. de Jonquières entend que toutes les pro- « priétés d'un système de courbes assujetties à des conditions comimuics » quelconques s'expriment en fonction du seul indice N, et de l'ordre ji » des courbes. Ce principe, qui caractérise ce que l'auteur croit avoir » introduit pour la première fois, est reproduit quatre ans après dans trois B Notes imprimées à Saigon en novembie et décembre i865. » » Ces deux phrases sont liées : la seconde se rapporte à la première. Les deux ensemble expriment ma pensée, qui est à l'abri de toute contradiction. Cependant M. de Jonquières (p. 872) applique la seconde phrase, non à la première, mais à son théorème II (v = 2 (m — 1) p.); ce qui est trè.s- différent. Il faut que je rapporte son texte même, pour ne laisser aucune incertitude : « Tandis que j'ex[)rime Irès-explicitcment que c'est la notion » de la caractérislique [j. que j'ai le premier introduite, M. Cliasles me » prête d'avoir dit qu'il s'agit du principe contenu dans le théorème pré- » cèdent (ihéor. II). » ( 909 ) » Cette citation justifie mon observation. » M. (le Jonquières insiste encore ici, comme on le voit, snr la notion de ta rornclérislique. Mais, il faut que je le répète encore, Viitdice, la caraclé- risliquc, ce sont là des mots qui seuls n'expriment aucune idée, aucun principe. IJidée, la seule exprimée par M. de Jonquières, c'est cpie Vindice et le degré des courbes suffisent pour définir un système et faire connaître ses propriétés, quelles que soient les conditions de ce système. Voilà le principe ou la notion de M. de Jonquières. » Vil. M. de Jonquières dit (p. Sy!^) : « Les digressions auxquelles mes )) précédents travaux pourront donner lieu de la part de M. Chasies ...» M M. de Jonquières veut donc faire entendre qu'il s'attend à ce que je critique ses travaux antérieurs au Mémoire de 1861. En quoi aije motivé cette pensée ou cette insinuation de sa part? Est-ce que j'ai jamais critiqué les travaux de M. de Jonquières? Je me défends dans ce moment contre des prétentions sans fondement et sans cause, et je n'ai nulle envie de prendre l'initiative sur d'antres points. » VIIT. On a vu que dans la phrase finale citée au commencement de cet article, M. de Jonquières a la conscience de n'avoir pas provoqué 1 in- cident actuel. » Cependant M. de Jonquières reconnaît le contraire quand il dit (p. 871): « Toutefois j'ai profité de cette circonstance pour rappeler un litre de » priorité. » M Eh bien! c'est celte revendication relative au Mémoire de 1861, et faite en des termes qui ne me permeltjiient pas, comme je l'ai dit (p. 818), de garder le silence, qui a causé l'incident. Cet incident a donc été intro- duit ou provoqué par M. de Jonquières. J'ose espérer qu'il le reconnaîtra. » Je prie l'Académie d'excuser ces longs détails. L'Académie con;- prendi'a cjup ilans cette question de revendication qui lui a été soumise, il fallait qu'aucun point ne restât obscur; ce qui n'est pas toujours pos- sible dans toutes les matières, mais ce qui, heureusement, peut toujours l'être d^ns les questions mathématiques. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOMÉTRIE. — Nouvelles observations sur les séries ou systèmes de couibes; par M. E. de Jonquières. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( 9IO ) PHYSIQUE. — Réponse aux remarques île M. de Parville concernant Canaloqie qu offrirait un appareil précédemment décrit, avec l'électrophore continu; par M. Bektscii. (Commissaires précédemment nommés: MM. Becquerel, Fizeau, Edm. Becquerel.) « Dans la séance précédente, M. de Parville a appelé l'attention de l'Académie sur un appareil décrit dans plusieurs journaux et qui aurait, dit-il, une complète analogie avec le mien. Quelques lignes me suffiront pour rectifier cette allégation. « La partie principale de cette machine, dit l'auteur de la Note, est un » disque de papier. » » Est-il nécessaire d'aller plus loin pour reconnaître que les phénomè- nes mis en évidence par cet appareil ne peuvent être attribués à la cause qui les produit dans le mien, puisque le papier n'isole pas l'électricité sta- tique? Eu effet, comme le bois, le cuir et ini grand nombre de matières organiques poreuses, le papier suffisamment bon conducteur ne peut être polarisé d'une manière locale et persistante, la diffusion se produisant im- médiatement dans la masse. Il ne peut donc servir à la construction soit d'un condensateur, soit d'un électrophore, encore moins à celle d'un organe destiné à s'électriser par induction dans une partie limitée et circonscrite de sa surface. Aussi, toute action cessant avec la cause qui la produit, le frottement permanent est-il, dans cet appareil comme dans cetix de même ordre, indispensable aux manifestations électriques qui ne peuvent d'ailleurs dans ces conditions avoir la moindre énergie. Ea théorie de cette machine n'est donc pas celle de l'électrophore, mais celle d'un appareil à frottoir et à collecteurs disposés pour la manifestation des deux électricités. La diffé- rence entre elle et les appareils construits dans ce but ne consiste pas dans l'importance de ses effets, mais dans la simplicité et l'économie de sa con- struction. » La mienne, au contraire, réalise rigoureusement l'électrophore au- quel, toujours par l'induction, il ajoute les effets de tension, la quantité produite dans un temps très-court, et la permanence des courants engen- drés malgré le repos de la roue. » Si l'autein- de la Note avait bien voulu tenir compte de la différence qu'il y a entre un corps conducteur et un corps qui ne l'est pas, entre le frottement et l'induction, et si, ou outre, il avait pris la peine de voir mon appareil, peut-être eût-il trouvé l'analogie moins frappante. » ( 9" ) M. A. DE Caliony exprime le désir que son système (recluses pour la na- vigation puisse être admis au concours pour le prix de Mécanique. La Leltre deM de Caligny est accompagnée de diverses pièces, manuscrites ou impri- mées; ces pièces sont destinées à achever d'éclairer la Commission sur la valeur de ce système, par les résultats des expériences auxquelles il a donné lieu, ou par les résumés de Rapports dont il a déjà été l'objet. ({Renvoi à la Commission nommée pour le concours de Mécanique, fondation Montyon.) M. Maumené adresse luie Note concernant un projet de nomenclature des hydrocarbures. ( Renvoi à la Section de Chimie.) M. LiASDiER adresse une « Notice sur les étoiles filantes « . (Renvoi à la Commission nommée pour les étoiles filantes.) M. Marchal transmet un travail de M. P.-A. de Laniix , de Saint-Paul (île de la Réunion), relatif à diverses questions de physique et de météo- rologie. (Renvoi à la Section de Physique.) M. Ancelet adres.se quelques exemplaires imprimés d'un travail sur les maladies du pancréas, travail qu'il a adressé précédemment à l'Académie, pour le concours des prix de Médecine. (Renvoi à la Commission nommée pour les prix de Médecine.) M. Trémaux adresse une Note concernant le groupement des élres en espèces. (Renvoi à la Seclion de Zoologie.) M. J. Tarantzow adresse à l'Académie ileux Mémoires écrits en langue russe, et ayant pour titres : « Contiiuiation des expériences de GaHlc e » et « Moyen poiu- communiquer à des régions chaudes la fraîcheiir suffisanle ». (Renvoi à la Section de Physique.) M. Bassaget soumet au jugement de l'Académie l'exposé d'im traitement pour la guérison des végétations et des excroissances, sansaucune opération. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) ( 9'2 ) L'Académie leroif deux Lettres relatives à des travaux déjà renvoyés à la Commission nommée pour le conconisdn prix des Arts insalubres : 1 inie de M. Lainaudès, l'autre de M. Gaillard. Ces deux Lettres seront transmises à la même Commission. L'Académie reçoit les communications suivantes, concernant le choléra : i" nue Lettre de M. Burracano (de Naples), transmise jiar M. le Muiislre de rinstruction publique; i" une Lettre de J7. D. ffar/ner; 3" une Lettre de M. Crémicux-iMulitl, conlenanl de nouveaux détails sur le traitement employé contre le ciioiéra par feu W. Daniel; cette Lettre est accompagnée d'une Note relative à la yuérison des dartres. Ces diverses pièces sont renvoyées à la Commission du legs Bréant. CORIVESPOIVD AIN CE . M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure de M. de Jonquières « siu' les problèmes de contact des courbes algébriques ». (Extrait du Journnl de Mnlliéinuliqiies pures et appli- quées.) 2° \Jn volume adressé par M. Mnequorn Rankinc (tle Glascow), imprimé en anglais, et ayant pour titre : « Architecture navale théorique et pra- tique ». 3" Une « Notice sur les opérations du sauvetage du paquebot français la Seine, échoué sur les rochers de Brancaleone ». L'IxsTiTiTiox DES Ingémeurs CIVILS DE Westmi.vster aunoncc l'envoi des tomes XXIV et XXV de ses j)uhlications et signale de nouveau ce qui lui manque dans la collection des Coinj les rendus de l' Académie des Sciences. GÉOGRAPHIE. — Sur In jiosilion cjéocjrapliique de Rio-de-Jamiro. Note de M. Liais, en réponse à une communication de M. Mouchez. (Cette Noie est présentée par ^L Babinet.) » Dans une Note adressée le \i novembre à l'Académie, sur la longitude de Rio-de-Janeiro, M. Mouchez, altérant mes nombres, altérant ceux des autres observateurs, laissant de côlé les observations modernes et précises (9-3 qui sont venues vérifier les miennes, enfin me prêtant une détermination que je n'ai pas faite, arrive à me présenter comme étant en désaccord avec tout le monde. Je demande à l'Académie la permission de m'expliquer sur ces divers points. » Je commence par la latitude de Rio-de-Janeiro. M. Mouchez m'at- tribue une erreur d'une vingtaine de secondes sur cet élément. Il ne m'est jamais venu dans l'idée de mesurer la latitude déjà connue de l'Observa- toire de Rio-de-Janeiro. J^e nombre que M. Mouchez déclare défectueux est celui que donnent les éphémérides de 1 vjbservatoire de cette ville, et a été déterminé par M. de Mello avec un très-bon cercle mural. Je n'ai |)as eu à m'en servir, mes observations ayant eu lieu hors de cet établissement. Or, pour me tromper sur la mesure de la latitude de l'Observatoire de Rio-de-Janeiro, au moins faudrait-il que j'eusse entrepris de la déterminer. » Si l'on considère que, avec l'excellent cercle mural qu'il a employé, M. de Mello a dû avoir la latitude à i ou 2 secondes près, on voit que l'ar- gument que M. Mouchez voulait diiiger contre moi se retourne contre lui. » Je passe maintenant à la longitude de l'Observatoire de Rio-de-Ja- neiro, et d'abord je proteste contre l'altération c[ue M. Mouchez fait subir au non)bre que j'ai donné, 3''i"32% pour le fort de Villegagnon. Or, M. Mouchez entreprend de réduire ce nombre à 3'' 1™ 2/i% t^t pour cela il se fonde sur une prétendue erreur que l'expédition scientifique dont je faisais partie aurait commise dans le transport de l'heure de Paranagua à Rio-de-Janeiro. Antérieurement, dans un de ses travaux, M. Mouchez m'at- tribuait une autre erreur de sens contraire, provenant de ce qu'il sup- posait notre station ailleurs qu'elle n'était. La même chose arrive encore aujourd'hui, car l'erreur qu'il nous attribue est impossible, vu le nombre de nos chronomètres, le peu de longueur du voyage et l'emploi des obser- vations d'aller et retour. Ainsi donc, le nombre que M. Mouchez trouvait autrefois trop petit, il le trouve aujourd'hui trop grand. Il lui i-esterait à reconnaître qu'il est exact. » Mais ce n'est pas seulement mon nombre qui est altéré dans le Mé- moire de M. Mouchez. Je vois dans son tableau une observation de M. Hon- lootz, tout autre que celle qui fut publiée dans les journaux de Rio-de- Janeiro. J'y vois les culminations lunaires de Reechey, culminalions qui, par leur ensemble, donnent 3''i'"3g'', ou presque mon nondjre, indi- quées comme donnant 3^ i'" 56%9, valeur donnée par trois d'entre elles seulement, qui divergent de plus de 3o secondes, etc. » r^e nombre des déterminations de longitude effectuées sur les côtes du C. K., iS(i(i, 1"'^ S-mcslie. (T. LXIII, iN" 22.) I '^ ' (9'4 ) Brésil dans notre siècle et dans le précédent est de plusieurs milliers. Les résulfiits obtenus varient dans des limites très-étendues et de 2 uiiiuites de temps. Quel que soit le nombre que l'on veuille choisir, on trouve faci- lement une multitude d'observations concordantes avec lui-même, sar.s altérer les chiffres donnés, et, en laissant de côté les résultats en désaccord, on peut facilement faire des tableaux comme celui de M. Mouchez. » Qu'est-ce à dire alors, quand les nombres eux-mêmes sont altérés? » Et, d'ailleurs, nous savons combien anciennement étaient erronées les Tables de la Lune. Avant d'adopter des nombres, il faudrait les calculer de nouveau avec les Tables de Hansen. Si on effectuait ce travail pour la multitude de culminations lunaires, d'occultations et surtout de distances lunaires, combien des résultats actuellement concordants avec un nombre donné viendraient au contraire en désaccord? » Il en est de même du passage de Mercure de 1789, dont les observa- tions, peu sûres d'ailleurs, faites à Montevideo, ont donné aux divers cal- culateurs qui les ont discutées plusieurs nombres différents. M. Mou- chez ne cite, parmi ces nombres, que celui qui concorde avec la longitude qu'il veut faire adopter. Qu'il me permette de lui rappeler, au sujet des concordances éventuelles avec des observations anciennes, que, à la Co- rogiie, sa détermination, dont il citait l'accord avec les observations anté- rieures, a été reconnue très-fautive. » Quant aux déterminations chronométriques directes par le transport du temps depuis l'Europe jusqu'à Rio-de-Janeiro, elles ne peuvent avoir beaucoup d'importance, puisque les résultats individuels varient de près d'une minute, mais surtout à cause des erreurs constantes que les moyennes n'éliminent pas. C'est ainsi que la moyenne des voyages d'Europe au Brésil donne un chiffre très-différent de la moyenne des voyages de retour, ce dont je me réserve d'indiquer la cause. Mais il y a une autre détermination chronométrique jjour un intervalle plus court, détermination faite par Fitz-Roy en suivant la cote d'Amérique de Rio-de-Janeiro à Valparaiso, et en déterminant sans cesse à des stations d'arrêt rapprochées les unes des autres la marche de ses chronomètres. Cette opération, dite clininc chro- nométrique et qui fait autorité, n'est pas citée par M. Mouchez, parce qu'elle fournit une importante vérification de mon résultat. Nous y reviendrons plus loin. » Pour finir avec le tableau de M. Mouchez, j'ajouterai enfin : » 1" Que dans le nombre des observations négligées |)ar lui figurent ses propres observations à Buenos-Ayres et dans le Paraguay, qui indiquaient ( 9i5 ) une longitude différente de celle qu'il donne aujourd'hui [Comptes rendus, 1862). Dans son Mémoire sur l'éclipsé du y septembre i858, il cite une série de culminations lunaires qui lui donnaient pour Buenos-Ayres 4*^ 2™ 25% et par conséquent S** i™ 3i* pour Rio-de-Janeiro. Il cite également des éclipses du premier satellite de Jupiter observées par lui-même et qui assignaient à la longitude de Buenos-Ayres 4*" 2" 17% c'est-à-dire 3'' i"" 23* pour Rio-de-Janeiro. Ces nombres sont au-dessous de mon résultat 3''i'"32% et fort éloignés de celui de 3''i'"57* que leur auteur donne aujourd'hui. Il 2° L'observation de l'éclipsé annulaire de i8(i4i •' Sainte-Catherine, par M. Mouchez, est bien loin de concorder avec celle qui a été obtenue à l'Observatoire de Rio même, laquelle donne 'à^ I™35^ L'observation de cette dernière éclipse par M. Mouchez donnerait lieu à des remarques cri- tiques très-importantes. En effet, il déclare [Comptes rendus, i865) qu'il a vu la jjremière impression du disque lunaire formée par les montagnes de la Lune! Il a vu les mêmes montagnes en projection jusqu'au premier contact intérieiu"! Il y a là au moins une illusion quelconque, surtout quand on songe à la libration de la Lune. » Il me reste maintenant à dire quelques mots sur le nombre que j'ai adopté d'après la discussion des observations de l'éclipsé de septend)re iH58 et qui a été confirmé par quelques observations de culminations lunaires avec observations correspondantes dans les limites d'erreur de ce dernier procédé. Mais, avant tout, je dois répondre au reproche que m'adresse M. Mouchez au sujet de l'absence, dit-il, de publication des données de mon calcul. Dans un premier Mémoire sur lequel l'Académie a entendu un Rapport de MM. Paye et Delaunay, j'ai donné les résultats bruts des observations. En 1861, lorsque j'ai effectué le calcul, j'ai adressé à l'Aca- démie un autre Mémoire très-détaillé sia* les méthodes employées et les corrections tabulaires dont je me suis servi. Ces Mémoires ont donné tous les éléments du calcul, que j'ai même reproduits dans d'autres publications. » Dans mon Mémoire de i86f, j'ai dit que la discussion des résultats m'avait montré que l'observation du deuxième contact intérieur par M. d'Azambuja devait être entachée d'une erreur de lecture de 3o secondes sur l'heure du chronomètre. Aussi, je n'ai pas employé cette observation. L'anomalie que les observations brutes avaient paru indiquer à la station centrale de Paranagua relativement à la longueur de l'éclipsé n'existait donc pas, comme le prouvent les observations des deux autres stations de 121.. (9'6 ) la haie, etc. Or, dans sa Note, M. Mouchez veut faire croire que l'ohserva- tion de M. d'Azauihuja a vicié mon résuhat. » Le Rapport de notre expédition relate que je n'ai pas ohservé Jiioi- uième les contacts, qui ne m'échurent pas en partage dans la distribution du travail de l'éclipsé du 7 septembre i858. Mes calculs sont donc fondés sur des observations qui ne sont pas les miennes. Mais j'y ai joint des dis- lances de cornes, que j'ai obtenues à l'aide de la photographie aux instants où une très-grande erreiu sur la distance des cornes correspondait à une très-petite erreur siu- la distance des centres. De plus, la [)\i\s courte dis- tance des centres a pu être déduite de la vaiùation de l'angle de position des cornes, aux a[)proches de la totalité, angle obtenu photographique- ment avec un équaforial. » C'est cet ensemble de procédés nouveaux et précis qui a été joint aux contacts observés par mes collaborateurs pour donner le résultat, et l'ac- cord a été aussi satisfaisant que possible. Le calcul a été fait avec les Tables de Hausen dont les très-petites erreurs, vers cette époque, me furent don- nées par les observations que me communiqua l'Observatoire de Greenwich. » La plus précieuse des vérifications de la longitude de Rio-de-Janeiro, donnée j)ar cette éclipse, a eu lieu depuis mes calculs par la détermination de la longitude de Valparaiso, effectuée par M. rv!oesta,quia trouvé4''55'"49'> en retranchant de ce nombre la différence i''54'" t6%5 déterminée par la chaîne chronométrique de Fitz-Roy citée plus haut, on trouve S*" i™32%5 pour longitude du fort de Villegagnon, nombre identique au mien, à luie demi-seconde près. Je dirai aussi qu'un accord non moins remarquable existe avec la carte anglaise publiée par M. Carriiiglon au sujet de l'éclipse de i858, carte, dit-il, faite d'après les documents les plus précis que pos- sède l'Amirauté anglaise. J'ai cité dans le cours de cette Note la vérification pai' l'éclipse annulaire de 18G4, observée à l'Observatoire de Rio même, et je pourrais encore multiplier les citations, si la longueur de cette Note ne m'obligeait à m'arréter. I) En résumé, par le fait même que les observations sur lesquelles j'ai fondé mon calcul sont dues à mes collaborateurs aussi bien qu'à moi-même, je puis, sans crainte d'être taxé de trop de personnalité, affirmer que ces (diservalions faites avec un soin extrême sont dignes de figurer parmi les meilleures données que l'on |)Ossede pour une déterminalion de longitude. Le tableau opposé à elles par M. Mouchez, et formé d'observations alté- rées et assemblées sans critique, ne leur fait rien perdre de leur valeur suf- ( 9^7 ) fisamment corroborée par des travaux d'observatoire plus précis que ceux qu'on m'oppose. » Je maintiens donc ma longitude 3*" i™32' à l'oupstde Paris. » MÉCANIQUE MOLÉCULAIRE. — 5»;' quelques observations concernant la porosité du caoutchouc ; par M. Le Rorx. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Payen.) « Il y a quelques jours seulement que j'ai eu l'occasion de prendre con- naissance de la communication que vous avez faite à l'Académie des Sciences le 1^"^ octobre dernier sur la porosité du caoutchouc. J'ai été frappé de l'intime connexion des faits qui font l'objet de votre observation avec quel- ques pro[)riétés du caoutchouc que j'avais autrefois observées et dont je n'avais pu alors trouver une explication satisfaisante. Mes observations apportent à vos propres déterminations une confirmation dont celles-ci n'ont certes pas besoin. » Il y a déjà neuf ans, mon attention s'était portée sur ce fait, que le caoutcliouc s'échauffe quand on l'étend, et se refroidit quand on le laisse revenir à sa longneiu- primitive. J'ai étudié les variations de volume que présente une lame de cette substance quand on l'allonge; pour cette recher- che, j'employais la disposition autrefois mise en usage par M. Cagniard de Latour pour les métaux, et qui consiste à placer la lame de caoutchouc dans un tube plein d'eau, dont les variations de niveau sont accusées dans un tube capillaire. Or, il se trouva qu'ayant laissé mon appareil monté pen- dant plusieurs mois, je voulus refaire l'expérience et qu'à mon grand éton- nement une lame de caoutchouc vulcanisé, qui précédemment m'avait pré- senté luie augmentation relative de volume de -— quand on doublait sa longueur, cessa dans ces mêmes circonstances de manifester aucun chan- gement de volume. Je recherchai alors si le caoutchouc ainsi modifié avait changé de densité, et je trouvai que celle-ci, qui avant l'immersion était égale à i,i6o, était descendue à i,i53. Mon cahier d'expériences porte : « Ce caoutchouc a sans doute absorbé une petite quantité d'eau en se gon- ') fiant légèrement. « Ce qui n'était alors cpi'une conjecture devient une certitude par suite de vos observations. D'après les densités qui viennent d'être rapportées, on conclut que cette absorption a dû être de 5 pour looà très-peu près. Il est bon de faire remarquer qu'il s'agit ici de caoutchouc vulcanisé. » Le caoutchouc ainsi modifié par une longue immersion n'avait éprouvé ( 9'8 ) aucun autre changement appréciable dans ses propriétés mécaniques; il s'échauffait comme auparavant par la traction et se refroidissait quand on le laissait revenir à l'état naturel. Son coefficient d'élasticité ne s'était pas trouvé non plus sensiblement modifié. Il y a donc tout lieu de penser que l'eau n'intervient ici, comme vous l'avez avancé, qu'en s'interposant dans des cavités que présente la matière. u Maintenant, comment se fait-il que par la simple introduction de l'eau dans ces cavités, dont vous avez reconnu l'existence, le caoutchouc perde la propriété d'augmenter de volume par l'allongement? La seule explication qui se présente à mon esprit consiste à admettre que la matière même du caoutchouc n'augmente pas de volume, mais que ce sont seulement ces cavités microscopiques qui subissent cette augmentation, parce que, étant remplies de fluides élastiques, lorsque leur forme vient à changer et devient plus allongée, l'élasticité de ces fluides n'est plus équilibrée de la même ma- nière par la résistance des parois. Mais lorsque, à la faveur d'une immersion prolongée, les actions capillaires ont substitué l'eau à ces fluides élastiques, l'eau se comporte comme une matière sensiblement incompressible en raison des faibles variations de pression qu'elle peut avoir à subir dans l'intérieur des cavités par suite de l'allongement. » Telssont les faits dont j'ai pensé à vous entretenir, parce cpie j'ai trouvé que votre communication sur la porosité du caoutchouc les éclairait d'un nouveau jour. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherclies sur le chlorure de benzjle. Note de MM. Ch. Lauth et E. Grimaux, présentée par M. Balard. « Le toluène chloré C'H'CI, obtenu en distillant le toluène dans un cou- rant de chlore, est identique, ainsi que l'a reconnu M. Cannizzaro, avec l'éther chlorhydrique de l'alcool benzylique. Nous l'avons préparé plus fa- cilement et en grande quantité en chauffant le toluène entre i lo et 120 de- grés, dans un ballon en communication avec un appareil à reflux de Liebig, et eu faisant arriver dans la vapeur de toluène un courant rapide de chlore. » Le chlore est immédiatement absorbé, et, en continuant l'opération pendant trois ou quatre heures environ pour 100 grammes de toluène, distillant h's |)arties (pii passent avant 170 degrés, et les soumettant de nou- veau à l'action du chlore, on obtient, après rectification, une quantité de ( 9'9 ) chlorure de benzyle (passant entre 170 et 180 degrés) qui s'élève à 90 pour 100 du toluène employé. » Le chlorure de benzyle, chaulfé pendant une heure à 100 degrés avec son poids d'acide azotique à 27 degrés, étendu de 10 fois son poids d'eau, s'oxyde et se transforme en hydrure de benzoyle G'H'Cl-h2AzO'H = H^O-j-€'H''ô+HCl + Az'0\ Il se forme en même temps une notable quantité d'acide benzoïquc résultant de l'action de l'acide azotique et de l'acide chlorhydrique (eau régale) sur l'essence d'amandes amères. » Le rendement en hydrure de benzoyle est plus considérable lorsqu'on traite le chlorure de benzyle par l'azotate de plomb; dans cette opération, l'acide chlorhydrique qui prend naissance se fixe à l'état de chlorure de plomb. X En employant 10 grammes de chlorure debenzyle, i4 grammes d'azo- tate de plomb, 100 grammes d'eau, chauffant le tout pendant quatre heures à 100 degrés dans un ballon en communication avec un appareil à reflux de Liebig, nous avons recueilli 11 grammes de sulfite de benzoyi-sodium, correspondant à G^', i5 d'hydrure; le rendement théorique est de i5 gram- mes de sulfite, soit de S^',/t d'hydrure. Il est bon de faire circuler dans l'ap- pareil un courant d'acide carbonique, pour entraîner le bioxyde d'azote qui se produit dans la réaction et qui, se transformant en acide azotique, réa- girait sur l'hydrure. En opérant ainsi, on évite la formation de l'acide ben- zoïque. » Ces procédés donnent des rendements très-satisfaisants, et lorsque l'industrie voudra de l'essence d'amandes ameres et de l'acide benzoique, ils pourront être employés avec avantage. » L'acétate de benzyle r2H3AJ^ traité par l'acide azotique fournit éga- lement de l'essence d'amandes amères. » Le chlorure de benzyle, chauffé pendant deux heures à loo degrés avec 10 fois son poids d'eau et 3 fois son poids d'oxyde de plomb récem- ment précipité, se saponifie et donne naissance à l'alcool benzylique aG^H'Cl , ^, ô- = 2G'H'0 + PbCP » Ainsi, en partant du chlorin-e de benzyle, on obtient tous les termes de la série, l'aldéhyde, l'acide, l'alcool, les éthers. » Si l'on met en présence à 100 degrés, durant deux heures, une molé- cule dephénate de potassium et une molécule dechlorurede benzyle étendu ( 920 ) (l'alcool, il se dépose du cliloriue de potassium. On filire, on distille l'al- cool et il reste une huile épaisse qui finit par se solidifier. On lave à l'eau cette substance, ou la redissont dans l'alcool et on précipite par l'eau. Au bout de (juelques jours, il se dépose des cristaux de phénate de benzyle. )) Le phénate de benzyle <-,„„, ^ cristallise en petites écailles nacrées; il fond au-dessous de 4o degrés, et peut rester longtemjîs à la température ordinaire avant de se solidifier de nouveau. Il n'est pas volatil sans décom- position. Son odeur est agréable. » Nous avons de même préparé le valérale de benzyle, mais cet éther se décompose à la distillation. » Le chlorure de benzyle, chauffé pendant six heures à loo degrés en vase clos avec le chlorhydrate de rosauiline ou la rosaniline libre et de l'alcool, fournit un violet très-beau et très-pur; on n'obtient une belle nuance qu'en répétant l'action du chlorure de benzyle (i). » Ce chlorhydrate constitue une masse amorphe d'un brun doré; il est insoluble dans l'eau. La soude en sépare la base incolore, mais elle bleuit bientôt à l'air. » Dans la préparation du toluène monochloré, nous avons obtenu des produits plus riches en chlore ; en recueillant ce qui distille ver-s 200 degrés, nous avons eu un mélange qui renferme du inéthyl-phényle bichloré (chloro- benzol ) dans lequel les deux atomes de chlore sont substitués à l'hydrogène du méthyle €*H% €HCP. En effet, ce toluène bichloré, chauffé à ii5 de- grés en vase clos avec de l'oxyde de plomb en pâte, forirnit de l'hydrure de benzoyle. On s'explique ainsi comment M. lîeilslein avait conclu à l'identité du toluène bichloré et du chlorobenzol, identité qui n'existe pas entre le chlorobenzol et le toluène bichloré préparé à froid, ainsi que l'a vu M. Naquet. » CtllMlI". OUGANIQUl-:. — Action des composés acides clilorés, bromes, iodés et sulfurés sur les élhers élhjl et mélhylcyaiihydriqucs . Note tie M. Arma.m» Gautier, présentée par lAL lialard. « Dans une précédente Note (2), j'ai décrit deux combinaisons que dotuic (1) L'idée de l'intiodiiclioii des radicaux alcooliques dans les couleurs dérivées de l'ani- line appartient à MM. Ivopp et Cli. Lauth. M. I.aulli, dès iiSGi, a préparé des violets très- beaux en traitant la niethylaniline par les agents (|ui IransfoinienI l'aniline en fuelisine. (2) Comptes rendus de l' Aciidénue des Seiences, t. LXI, p. i^Bo, et Bulletin de lu Saeiètè Chimique, juillet iS65. ( 92 1 ) l'acide cyaiihydrique anhvdro, avec les acides l)ronihydriqne et iodhydriqiie. Dans le désir de contrôler les idées théoriques qne j'avais émises sur la con- stilution de ces composés, j'ai été amené à étudier les propriétés correspon- dantes des homologues; quoique inachevé, je m'empresse de publier ce travail, forcé que j'y suis par la Note de M. Gai sur les élhers (-y a niques insérée dans le dernier numéro des ComjHes rendus. n Action des liydrncides. — Quand on f'nit passer un courant d'acide chlorhydrique sec à travers l'éther éthylcyanhydrique pur, le gaz acide se dissout en boime quantité, mais sans contracter en appai-ence de combi- naison, même quand on chauffe la solution en tube scellé à loo degrés, auquel c;is elle s'altère partiellement. Mais la plus grande poition du liquide repasse à la distillation à 96",7 qui est, d'après mes expériences, le vrai point d'ébullition de l'éther éthylcyanhydrique pur ordinaire (i). » Toutefois, une petite portion du liquide reste sous forme sirupeuse au fond de la cornue. Ceci m'a fait songer à un commencement de combi- naison; et en effet, si l'on scelle un matras contenant la solution du gaz chlorhydrique dans l'éther cyanhydrique, on voit au bout d'un mois et plus (suivant les saisons) apparaître dans la liqueur des cristaux qui l'en- vahissent peu à peu et la font se prendre en masse blanche cristallirje. » Cette matière se purifie aisément, en la dissolvant dans l'alcool ou l'eau bouillante et laissant recrislalUser dans le vide. Voici le résultat de l'ana- lyse (les cristaux formés au sein de l'eau, et que je donne spécialement pour démontrer leur peu d'altérabilité comparée à celle des bromhydrate et iodhydrate d'acide cyanhydrique dans les mêmes conditions : Expérience. Tliéorie. G^H^N, HCl. G 38,74 G 3.9,34 H 6,95 H 6,55 N ij,83 N i5,3o Cl 38,65 Cl 38,77 » Les faibles différences de l'analyse tiennent à ce fju'au bout d'un assez long temps de contact avec l'eau (huit joins environ) il s'était formé un peu d'acide propioniqne et de clilorure annnonic[uc, suivant iéipiation : G'H^'iN HCI -+- aH^O = AzH*Cl+ €»H«0^ » Des traces de chlorure ammonique salissaient donc la matière ana- lysée. (i) C = i2; H = i; N =i4; 0= 16. C. R., iKfifi, ■J""' Scmej(;<'. (T. LXIII, N" 22.) I2U ( 922 ) « T.a combinaison observée correspond à volumes égaux d'acide chlorhy- (lric(ti(' et fl c'ther cyanliycbiqiie, comme dans le cas de l'acide cvanhvdrique, et a pour formule G»H']N +HC1 = €'H«NC1. » Les cristaux paraissent appartenir au système clino-rhombique; ils sont très-peu solubles dans l'étlier, mais très-soiubles dans l'eau, l'alcool e^ le chloroforme. T^a solution aqueuse s'altère moins sous l'influence de l'ébullition que sous celle du temps, et suivant l'équation ci-dessus. » Ces cristaux soumis à la chaleur fondent en lui liquide incolore et vis- queux, à la température de 121 degrés. Mais à gS degrés déjà ils se ramol- lissent, et l'action prolongée de cette faible température transforme la sub- statice en un liquide oléagineux ambré qui dégage une odeur étliérée suave, en même temps que la quantité d'azote augmente dans le résidu. » Si on les chauffe fortement, ils se décomposent et brûlent à l'air en laissant à peine une trace de charbon. Mais maintenus qupkjues minutes seulement à leur températiu-e de fusion, ils paraissent avoir été altéiés déjà, car ils ne recristallisent plus qu'en partie et au bout d'un long temps. » Celte substance est très-peu hygrométrique. On sait, par les travaux que M. Gai et moi nous avons publiés, que nous n'avons pu obtenir la com- binaison correspondante de l'acide cyanhydrique avec l'acide chlorhy- drique; mais j'espère que, connue pour la combinaison €'H"N. HCl, l'influence d'un très-long temps de contact des deux corps suffira pour en amener l'union. » Les acides bioxihydrique et iodhydrique anhydre se combinent instan- tanément aux éthers éthyl et méthylcyanhydriques refroidis. La combinai- son éthyliodhydriqiie se fait nu^me si puissanunent, que réchauffement peut altérer la matière ou la volatiliser si on ne s'y oppose pas. Dans tous les cas, la liqueur se prend en une masse cristalline blanche, mais brunis- sant rapidement à lair et douée d'une grande hygrométiicité. Je n'ai pas encore fait l'analyse conqjlèle de tous ces composés, mais toutefois leur étude m'a appris qiu' la réaction des acides bromhydriqne et iodhydrique paraît se passer moins simplement que celle de l'acide chlorhydricjue, et que, malgré la grande analogie de ces trois corps, il se forme ici des mé- langes de plusieurs bromhydrates ou iodhydrates. M Tous ces corps sont d'une altérabilité extrême, spécialement par la cha- leur. L'eau, l'alcool les dissolvent tiès-facilemeut et les décomposent ensuite peu à peu. L'élher les dissout eu faible proportion. Soiuuis à l'action de la chaleur, ces bromhydrates et iodhydrates s'altèrent, non sans qu'iuiepor- ( 9^3 ) tion du produit se volatilise et recristallise déjà au-dessous de loo degrés. En même temps le corps liquéfié jaiuiit ou brunit fortement par le brome ou l'iode mis en liberté. " Action de divers composés chlorés acides et anhydres. — Dans le but d'étudier la constitution des restes G^W et G^\¥ qui entrent dans les deux éthers inétiiyl et éthylcyanbydriques, j'ai essayé de combiner le chlorure de bore avec l'étlier éthylcyanhydrique, espérant obtenir ainsi le corps ^'H'N, BoCl% et le dédoubler par l'action d'une chaleur ménagée en BoN (azoture de bore) et G'H'CP, identique ou isomère de la triclilorhydrine, du chlorure de propylène chloré, et du trichlorured'allyle. La première partie de ces recherches est faite en ce moment. Le chlorure de bore se condjine en effet très-vivement à l'éther éthylcyanhydrique; il se produit ainsi des cris- taux blancs qui, d'après une expérience synthétique, correspondent à la for- mule G=H=i\,BoCP. » Celte substance cristallise en i)risme droit à base rhombe. Soumise à la chaleur, elle fond sans s'altérer sensiblement et peut même se volatiliser en grande partie. Il reste une faible portion de résidu fixe dû à un pou de substance décomposée. Si l'on pousse vivement la chaleur, il se dégage des vapeurs d'odeur acide et cyanogénée et la substance s'altère davantage. " Traitée par l'eau, cette substance se décompose instantanément suivant la formule e^'H^N, BoCPh-3H'0 = 3HC1-hBoH»G=+G'H=^N. » Une combinaison semblable s'obtient avec le bromure de bore. » Ces deux nouveaux composés sont tout à fait comparables à une com- binaison déjà connue et décrite G'H^N, PCl^ » Enfin, l'éther éthylcyanhydrique se condjine avec les compensés acides bronuue et chlorure d'acétyle. » Action de l'hjdroijène sulfuré. — Un courant d'hydrogène sulfuré bien sec ne paraît pas réagir d'abord sur ces corps, mais l'exemple du li Par nue combinaison optique identique à celle qui est employée dans le microscope binoculaire de Nachel et dans Tophthalmoscope binoculaire de Giraud-Teulon, les deux yeux cessent de recevoir des images différentes des objets extérieuis. Il en résulte que si, dans ces conditions, on vient à regar- der un tableau de grande dimension, les yeux conservent le même état de convergence, quelle que soit la partie de la toile sur laquelle ils vont se porter, et le spectateur n'ayant plus aucun moyen de s'assurer de la forme plane de la surface qu'il examine, la peinture prend un relief d'autant plus marqué qu'on la considère pendant pins longtem|)s. (i) L'instrument sort des ateliers de MM. Nachet et fils, 17, rue Saint-Séverin. ( 9^8 ) » La mêine combinaison de prismes à réflexion totale ou de miroirs à 45 degrés peut s'appliquer à nne lunette de Galilée. » Ponr regarder des portraits-cartes qui peuvent supporter nn crrtain grossissement, on peut njontei des veires convexes, grâce auxquels l'instru- ment fonctionne alors comme loupe binoculaire. » Par des motifs qu'il serait trop long d'indiquer ici (1), le relief obtenu est ini peu plus marqué que celui qui se produit en fermant ini œil, à l'imitation des amateurs de miniatures, et il est facile de comprendre que la vision binoculaire, débarrassée des inconvénients qu'elle présentait jus- qu'ici dans l'obseivation des peintures, est bien plus favorable pourl'exanien que la vision monoculaire à laquelle ou était obligé d'avoir recours. » ZOOLOGIE. — Sur l'opinion (/'Isidore Geoffroy Saiut-Hilaire, an snjet de l'origine des Cochons doiiiesliques. Note de M. A. S.4.\so\, présentée par IVI. E. Blanchard. (( Isidore Geoffroy Saiut-Hilaire a certainement formidé, dans ses derniers écrits, Tuie opinion sur l'origine de nos races de Codions domestiques qui diffère de celle que l'on trouve exprimée dans le Règne animal de Cuvier, et depuis dans les livres classiques. Dans son Tlémoire de iSSg, reproduit au tome ITI de V Histoire naturelle générale des rècfnes organiijnes, il 'arrive à cette conclusion : « Nos Sangliers d'Europe ne son! donc |)as les pères des » Cochons de l'Asie et de l'Egypte; et ce sont, au contraire, les Cochons » d'Europe cpii descendent des Sangliers de l'Asie. » (P. 84) Dans son ou- vrage intitulé : Acclimatation et domestication des animaux utiles, p. 210, il est encore plus explicite. « C'est tlonc, dit-il, manifestement des Sangliers » d'Orient, et non des nôtres, qu'il y a lieu de faire descendrele Cochon, ou » du moins la plupait de ses races. « El nn peu [)lusloin : « Il ne peut donc » exister aucune raison zoologique de rapporter les races porcines au Sus » srrofd jilutùt qu'au Sus inilicus et aux antres Sangliers orientaux. » « L'opinion d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, uniquement appuyée d'ail- leurs sur des considérations historiques, ne m'a point semblé de nature à prouver que le fait sur lequel je voulais appeler l'attention de l'Académie fût établi avant mes propres rexhercijes. Mon but n'a pas été seulement de démontrer que l'origine attribuée par les auteurs classiques à nos races de (1) K. Javal, De la nciitialisalioii dans l'adc du la vision, dans les .liitiiilcs il'iiculhtirjiie, l8G5, t. 1,IV, p. 5-16. ( 9^9 ) Cochons domestiques était contredite par la constitution fondamentale du squelette du Porc de l'Europe occidentale, comparée à celle du squelette du Sanglier de nos forêts; il a été surtout d'établir que ce Porc ne ])OU- vait pas tenir davantage du Sus indiens, suivant l'hypothèse historique sou- tenue par Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. C'est un argument positif de plus, que j'ai eu l'intention d'apporter à ra|)pui de mes propositions sur l'origine distincte de chacun des types de race et de sa permanence. » Qu'il me soit permis de lappeler, en effet, que le Sus indicus (^Cochon de Sidin, lidnois ou cochinchinois) n' A c\ue c[Uii{re vertèbres lombaires, au lieu de six comme le Porc, et qu'il est par conséquent plus difficile encore d'ad- mettre son opinion que celle réfutée par moi plus explicitement, en pro- duisant les faits contenus dans ma première Note. Sans invoquer les caractères typiques du crâne et de la face, qui diffèrent essentiellement entre les diverses races de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, ces faits suffisent pour écarter péremptoirement toute idée de parenté entre ces diverses races, à moins que l'hérédité des formes fondamentales du squelette ne soit cou- sidérée comme un vain mot. » Je me crois donc en droit de dire, après les explications qui précèdent, que l'opinion soutenue par Isidore Geoffroy Saint-IIdaire est tout à fait différente de celle que je cherche à faire prévaloir, en l'appuyant sur des preuves anafomiques et physiologiques. » PHYSIOLOGIE vliGÉTALE. — Recherches sur les qualités vilcdes de ht levure de bière. Note de M. Hermanx Hoffmaxx, présentée par M. Tulasue. « Dans une coumiunication antérieure [Comptes rendus, i865, t. LK, p. 633), j'ai essayé de démontrer que la levure n'est qu'une forme parti- culière du mjceliuin d'un Pénicillium et de plusieurs autres Champignons très-répandus. Maintenant j'ai l'honneur de signaler à l'Académie les résul- tats de mes recherches sur les propriétés vitales de la levure. » Si l'on introduit une petite quantité de levure dans de l'eau miellée faible et bouillie auparavant, le premier phénomène qu'on observe consiste dans le dégageuîent de nombreuses bulles d'acide carbonique, qui bientôt forment une écume épaisse. En observant sons le microscope, je n'ai ja- mais vu les bulles se dégager des cellules mêmes; elles naissent au sein de la liqueur lorsque celle-ci se trouve sursaturée du gaz. Cette première phase se termine au bout de quelques jours et avant que tout le sucre ait C. K., 1866, ■^n>e Semesuc. (T. LXllI, K" 22.) • 23 ( 9^0 ) disparu, parce que la réaction fortement acide qui se déclare dans la li- queiH- met un terme à la fermentation. La surface de la liqueur est alors (après disparition complète de l'écume; couverte d'une dèlicalc pellicide proligère, blanche, formée par de très-petites cellules de levure et des cel- lules bacilliformes, qui très-souvent représentent de petites chaînes com- posées de plusieurs membres. La majeure partie de la levure s'est dé|iosèe au fond du vase ; on ne remarque point en elle de nouvelles productions; ses cellules, dont le volinne dépasse toujours de beaucoup celui des cel- lules globuleuses de la pellicule, renferment plusieurs petites vacuoles ou quelquefois une seule plus grande, qui toutes, du reste, sont remplies d'un liquide aqueux et transparent. Quant à la pellicule proligère, elle fructifie enfin sous la forme de Penicilliiiin, lorsqu'elle reste à la surface de la li- queur. Si, au contraire, on la tient submergée dans un appareil appro|)rié avec de l'eau miellée, de manière à la garantir du contact de l'air, elle ne fructifie pas, mais elle produit un mouvement de fermentation avec déga- gement d'acide carbonique. » Pour le dépôt de levure, qui est resté inerte au fond du vase, ses qualités vitales ne sont pas encore éteintes; on peut, par exemple, eu dé- posant cette levure sur un fragment de ponune de terre (bouillie auparavant) et en la laissant exposée à l'air, parvenir à la faire fructifier sous forme de Pénicillium, de Macor ou autrement, toutefois ayant la précaution d'exclure la poussière suspendue dans l'air. Ce n'est qu'au bout de neuf mois environ qu'ayant perdu la faculté de déterminer la fermentation, d'engendrer une pellicule ou de fructifier, elle doit être considérée comme morte. » La manière d'être de la levure à des températures élevées est d'un in- térêt tout spécial. Vient-on à chauffer pendant quelque temps la liqueur entrée en fermentation de 60 a 7/1 degrés, la fermentation s'arrête pour re- commencer quelques jours après le chauffage, et cela dans un degré affai- bli. Ou remar(pie alors que les cellules de la levure ont été affectées par la chaleur; \euv pUmmi présente l'aspect d'une matière coagulée, qui cepen- dant repasse insensiblement à l'état normal ; des que les vacuoles ont re- paru, le dégagement du gaz commence de nouveau. Mais le mode de végé- tation d'un grand nombre de cellules de la levure est alors changé : au lieu des bourgeons globuleux normaux, elle produit des appendices bacillaires, scndjlables à ceux (pii se trouvent dans la j)ellicule mentionnée plus haut, mais de dimensions bcaucou|) plus fortes. Si l'on chauffe à une tempéra- ture encore un peu plus élevée, la levure perd la facidlé de déterminer la fermentation, tout en conservant celle de produire une pellicule. A ( 9^1 ) 84 degrés centigrades enfin, ses facultés vitales sont détruites complètement et sans retour. » Chauffée à l'état sec, par exemple, en couche mince sur du papier qu'on place dans un bain d'air, la levure résiste à une température bien plus éle- vée; si celle-ci n'a pas été supérieure à i5o degrés, la levure peut encore produire la fermentalion, quoique lentement et avec peu d'intensité; à 21 5 degrés, elle perd plus ou moins cette propriété; mais, ce qui est digne de remarque, après avoir subi l'action d'une si haute température, elle reste encore apte à engendrer la pellicide. » On remarque la mênïe succession de phénomènes lorsqu'on fait agir sur la levure la créosote, les vapeurs de chloroforme ou l'acide sulfureux. Suivant l'intensité de l'action, il y a asphyxie passagère, fermentation re- tardée, fermentation supprimée; enfin la pellicide proligère cesse de se for- mer, et la mort succède. » J'ai encore constaté le fait déjà connu, que l'accès de l'air n'est point nécessaire à la fermentation, et que celle-ci est, au contraire, plus com- plète et se prolonge davantage lorsque la liqueur est recouverte d'une cou- che d'huile. En ce cas, la quantité d'acide produit, aussi bien que celle du sucre non décomposé, est l)eaucoup moindre. » Les Bactéries et les filaments de Lcplotlirix, qu'on trouve souvent dans la levure de bière, ne jouent point de rôle essentiel dans la fermentation vineuse. De même la levure ne peut nullement être remplacée par les spores de tous les Champignons indistinctement. Ceux du Champignon ordinaire, par exemple, ne produisent aucune action. » M. Mène adresse la description d'un nouveau procédé de fabrication de la couperose (sulfate de fer) avec les scories des forges. Les scories siliceuses sont traitée» par l'acide sulfurique^ et la masse qui résulte de cette réaction est portée dans un four à i 5o degrés, pour éviter la présence de la sdice gélatineuse, qui ne permettrait pas aux liquides de se clarifier pour la cristallisation; il suffit de laver cette masse à l'eau chaude, et de faire cris- talliser. Le procédé donne, suivant l'auteur, de la couperose ayant les qualités qui sont estimées dans la teinture : un procédé analogue permet d'obtenir le chlorure et l'azotate de fer, à des prix bien inférieui's aux prix actuels. A 4 heiues trois quarts l'Académie se forme en comité secret. I 23.. ( 932 ) COMITÉ SECRET. La Section de Géogr.iphie et Navigation présente la liste suivante de can- didats pour une place de Correspondant vacante dans son sein par suite àw décès de M. l'Amiral Filz-Roy : En première li(j ne M. G. -H. Richards, à Londres. En deiixirnie lic/tie, ex aequo, et jiar ordre alphabétique. . M. A. CiALDi, à Rome. M. LivixGSTo.vE, à Londres. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures un quart. E. C. BULLETIN BIBLIOfiKAPHIQl'F.. L Académie a reçu, dans la séance du 19 novembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : ^Description des machines et procédés pour lesquels des hrevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844> •• LIV. Paris, 1866; iii-/|'\ (Publié par les ordres de M. i(^ Ministre de l'Agriculture, du C.onunerce et des Travaux publics.) Recherches sur l'anatomie du Troglodytes Aubryi, Chimpanzé d'une espèce nouvelle; par MM. L.-P. GlunOLliT et P.-H.-E. Alix. (Extrait du tome II des Nouvelles archives du Muséum.) i vol. in-4° avec planches. Les (/landes usiiies, éludes industrielles en France et à l'étranger; par M. Tuii- GAN, 6* partie. Paris, iHGG; i vol. grand in-8" avec figures. EEtrurie et les Etrusques, Souvenirs de voyage : Àrezzo , le val de Chiana et les ruines de Chiusi ; parM. L. SiMOMN. Paris, 1866; br. in-8". De la préparation et de l'amélioration des ûimiers et des engrais de ferme en général; par M. A. BauihumOiNT. Bordeaux, 1866; br. in-S". ( 933 ) Recherches expérimentales et observations sur le choléra épidéniiciue ; par M. A. Baudrimont. Paris, 1866; br. in-8°. Recherches sur la lonriitude de la cùle orientale de l'/lmérique du Sud, par M. E. Mouchez. Paris, [866; br. iii-S". (Présenté par M. l'Amiral Paris.) Etude nouvelle du choléra : làslorique, dynamique , jnophylaciique ; par M. P. -A. DiDiOT. Paris et Marseille; br. in-8". (Présenté par M. Cloquet.) (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) Choléra-morbus : son siège, sa nature cl son Iraileni'jiit- par M. SiiiniMPrON. Paris, 1866; br. in-8°. (Présenté par M. Cloquet.) (Renvoi à la Commis- sion (lu legs Bréant.) Description d'un appareil pour la projection mécanique des mouvements vi- bratoires; par M. A. Crova. Montpellier, 1866; br. in-4'' avec planche. De la cpiadrature du cercle; par M. C.-J. RtXOiujolN. Vevey, 1866; opus- cule in-8°. (Extrait du Journal de Vevey.) Comparaison des pouvoirs réfringents et calorifiques de certains gaz; par M. Ch. MONTIGNY. Bruxelles, 1866; br. in-8°. Préservatifs et remèdes du choléra,- par M. P. PoGGlOLi. Paris, 1866; bro- chure in-8". (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) Extrait des dernières publications de la Société Royale ^-J sironomique de Londres; par M. A. Gautieh. Sans lieu ni date; br. iii-8°. iMemoirs... Mémoires de la Société Royale Aslronomiipie de Londres, t. XXXIV. Londres, 1866; 1 vol. in-4" avec planches. The Report... Rapport de l'Association Britannique j>our l'avancement des sciences, session tenue à Birmingham en i865. Lon(h"es, 1866 ; in-8°. The Athenaum, mois de septembre et d'octobre 1866. Londres, 186G; 2 fascicules in-4°- Festchrift... Publication commémorative pour l'anniversaire séculaire de l'Académie rojcde des Mines de Freiberg, le 3o juillet 1866. Dresde, i86(_); I vol. grand in-8° cartonné. Beitrag... Recherches concernanl l'essai du lait de vache; par M. F. GOP- PELSROEDER. Bàle, i8(i6;in-i2. Communicazioni... Communications diverses relatives à la Chimie; par M. P. SctvOLETTO. Naples, 1866; br. in-8''. ( 9^4 ) L'Académie a reçu, clans la séance du 26 novembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Notice sur inpjHireil d'induction électrique de Ruhmkorff; par M. le Comte Th. DU MONCEL, 5® édition. Paris, 1867; i vol. in-8'avec figures. (Présenté par M. E. Becquerel.) Examen théorique et pratique de lu question relative à la contaqion et à la non-contagion du choléra; par M. CazalaS. Paris, 1866; br. in -8°. (Pré- senté par M. Cloquot.) Travaux sous-marins. Notice sur les opéi (liions de sauvetaqe du paquebot français la Seine, échoué sur les 7-ocliers de Brancaleone; par M. Eybeu. Mar- seille, 18G6; br. in-8°. Mémoire sur les contacts multiples d'ordre quelcoiïque des courbes fin deqré r, qui satisfont à des conditions données, avec une courbe fixe du degré m; suivi de quelques réjlexions sur la solution d'un grand nondire de questions concernant les propriétés projeclives des courbes et des surfaces algébriques ; par M. E. DE JoNQUiÈBES. Paris, 1866; br. in-4". [Exirait i\u Journal de iVIathématiques pures et appliquées.) Expériences sur une machine liydrauH(jue à tuhe oscillant, etc.; par RI. DE Caligny. Paris, 1866; br. in-4°. (Extrait du Journal de Mathématiques put^es et appliquées.) Etudes sur les maladies du pancréas; par M. E. Angelet. Paris; br. in-8". 2 exemplaires. Catalogue des livres imprimés et manuscrits de hi bibliothèque communale de Perpignan, dressé par M. A. FOURQUET. Perpignan, 1866; i vol. iu-8°. Topographie de tous les vignobles connus; par M. A. JuLLiEN. 5"^ édition, revue par M. C.-E. JULLIEN. Paris, 1866; i vol. in -8". Shipbuild.... ./architecture navale théorique et pratique, illustrée par une série de planches gravées d après les dessins fournis par cpielques-uns des plus éminents constructeurs anglais; par Is.WaïTS, ex-constructeur en chef de la marine royale...; Fred.K. BarneS; W. J. M. Rankine; J.Bob. Napieu. (Cor- respondant et éditeur général, W. J. Macquokn Ranklne.) Londres, 1866; format atlas. The... Transactions de l' y4cadérnie royale il' Irlande, t. XXIV. Science, 5*^ partie. Dublin, 1866; in-4°. ( 9"^5 ) Journal... Journal de la Société royale Géoloi/iciuc dlilamle, t. I, a*" par- tie, 1 865-1 866, st*" session. Londres et Dnblin, iS66; in-8" avec planches. Proceedings... Procès-verbaux de la Société littéraire et plaloiopliiijue de Manchester, t. III, sessions de i86'2-63, i 863-1 864; t- IV, session i 864-65. Manchester, 1864 et i865; a vol. in-8°. Memoirs... Mémoires de la Société littéraire et pliilosoj>liiqiic de Man- chester, 3^ série, t. II. Londres et Paris, i865; i vol. in-S" avec [)lanches. Saggio... Expériences de Météorologie applicjuée à la Botanique et à i .1 (pi- culture ; parM. G. Cantoni. Milan, 1866; in-8". ËRBA TUM. (Séance du 19 novembre 1866. Page 863, ligne 1?, suppiiiiiez le mot toujours COMPTE RENDl DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SEANCE DU LUNDI 5 DÉCEMBRE 1866. PKÉSIDENCE DE M. LAUGIER. MÉMOIRES ET COftOIUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE MOLÉCULAIRE. — Sur t'eiidosmose et la dialyse; par M. Thomas Grahadi. « Les opinions récemment énoncées joar M. Dubrunfaut dans les Comptes rendus (p. 838), sur les relations qui existent entre l'endosmose et la dia- lyse, et l'antériorité partielle qu'il réclame pour lui-même du principe de cette dernière, excuseront, j'espère, de ma part, quelques mots d'éclaircis- sement à ce sujet. Je remarquerai d'abord qu'il n'est guère exact de parler de » l'identité de l'endosmose et de la dialyse, » car les deux procédés dif- férent et par leur méthode et par leur objel. Dans l'expérience d'endos- mose, il suffit d'un seul corps soluble (soit du chlorure de sodium, du sucre, de l'alcool, de la gomme ou de l'albumine), qu'on place dans l'osmomètre. S'il arrive qu'on emploie deux substances, on en met une dans l'osmomètre et l'autre dans l'eau qui le baigne extérieurement, comme dans ces expériences de Dutrochet dans lesquelles l'osmose d'un sel était essayée comparativement à celle d'un autre. Dans la dialvse, au contraire, on a nécessairement deux substances ensemble en solution, mais non pas deux substances quelconques, car il faut que l'une soit cristalloïde et l'antre C. R., iS66, î">« Semestre. (T. LXIll, N» 25.) '^i ( 9'^« ) colloïdo. Quant au but des doux procédés, on peut dire que, clans l'endos- mose, c'est l'afldition de l'eau au sel rnii(|ue siu- lequel on opère, tandis que dans la dialyse, c'est la séparation des deux sels. M La force motrice de l'endosmose est l'attraction de la membrane pour l'ean, attraction modifiée par la présence d'un sel d'un côté seule- ment de la membrane. Cette inégalité de condition des deux surfaces de la membrane se maintient le mieux lorsque la substance en solution ne traverse pas celle-ci, ou seulement en quantité minime, comme la gomme, l'albumine (sujets de prédilections de Dutrochet), ou bien encore, et d'une manière extrêmement remarquable, comme l'acide tungstique sous sa forme colloïde soluble, qui paraît l'emporter sur tous les autres corps dans son pouvoir osmotique, ou la propriété qu'il possède d'accunniler l'eau. Il est vrai qu'on('mploie une membrane dans l'osmose et dans la dialyse, mais selon moi les méthodes et les objets des deux procédés sont d'ailleurs totalement différents. » Dès le mois d'avril (854 (dans un brevet d'invention, si je ne me trompe), M. Dubrunfaut se servit de la membrane de l'osmomètre pour enlever au sucre les sels de la betterave, et principalement les sels potas- siques, et l'aïuiée suivante il donna une description de son procédé dans les Comptes rendus. Dans cette dernière communication, M. Dubruufaul parle de sou pi océdé comme d'une anticipation de mon travail sur l'osmose du mois de juin 1864. Mais il ne s'est pas rappelé mon principal Mémoire, sur la diffusion des liquides, qui fut publié en 1849. Dans ce travail, toute une section est consacrée à la séparation des sels par la diffusion. La dit- fusibilité plus grande des nitrates et des chlorures potassiques, comparée à celle du sucre, y est snffisaumient indiquée. Toutefois ces diftusions ont été opérées par moi dans des vases ouvert;;. Si j'avais couvert d'inie mem- brane le petit vase renfermant le mélange des sels et placé dans un second vase plus grand contenant de l'eau, j'aurais eu exactement l'expérience de M. Dubrunfaut. Mais je ne l'ai pas fait, et pourquoi? J'en ai donné la raison dans mon Mémoire de i854, cité par M. Did^runlaut. .l'avais observé que, soit qu'on laissât ouverte rcmbouchiu'c du vase à diffusion contenant une solution de chlorure de sodium, soit qu'on la couvrît d'une mince mem- brane, la ditfiisiou du .sel était absolument la même. Bref, la membrane ne servait à rien dans la diffusion et la séparation des cristalloïdes; elle ne re- tardait ni ne hâtait leur mouvement. L'emploi d'une membrane eût donc été une conqjlicalion inutile; de plus il eût été mauvais en principe, puis- que la diffusion à vase ouvert faisait toute la besogne. ( 939 ) » La différence entre la manière de procéder de M. DiibrunTaut et la mienne à cette époque aurait été la suivante : j'aurais mis le sucre de bet- terave brut dans un vase ouvert et peu profond, et placé hii-même dans un vase plus grand rempli d'eau, et j'aurais laissé marcher la diffusion pendant quelque temps. J'aurais peut-être étendu un morceau d'étoffe de coton au- dessus de l'ouverture du vase intérieur, mais seulement pour empêcher l'agitation mécanique. M. Dnbrunfaut, s'il avait eu le même arrangement entre les mains, aurait couvert le vase intérieui' d'une membrane. Voilà toute la différence! Ce n'est pas une différence de principe, car dans les deux cas la séparation du sucre et des substances salines s'effectue simple- ment i)ar leur inégale diffusibilité dans l'eau. Je ne conteste pas que l'in- tervention d'une membrane (et surtout d'une membrane de papier parche- miné) ne fût d'une utilité pratique dans la séparation du sucre et des sels (tous corps cristalloïdes) par le moyen de la diffusion liquide; elle peut constituer toute la différence entre un procédé théorique et un bon procédé industriel (et tel est, je suis heureux de l'apprendre, celui dont M. Dnbrun- faut est l'auteur), mais on lui accordera tlifficilement la valeur d'un prin- cipe nouveau. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALU. — Expériences comparées sur la résistance vitale de certains emiiryons vécjélaux. Noie de 31. F. -A. Pouchet. « La ville d'Elbeuf, pour la confection de ses draps, reçoil du Brésil une grande quantité de toisons de moutons fort malpropres et tout enchevê- trées d'une abondance de fruits de diverses plantes. » Des personnes m'assuraient que, dans cette ville manufacturière, il était parfaitement avéré que les semences mêlées à ces toisons reprodui- saient des plantes, après avoir subi une ébullition de quatre heures, dînant les différentes opérations de la teinture. » Ce fait extraordinaire était tellement en opposition avec ce que pro- fessentles physiologistes les i)lus éminents de notre époque, que je n'y j)Oii- vais croire. En effet, tous sont d'accord aujourd'hui pour admettre que la température humide de loo degrés altère les tissus et anéantit la vie de tous les êtres organisés. » Déjà, dans ses oeuvres, .Spallanzani s'était expliqué très-nettement à cet égard : « Les semences des végétaux, dit-il, se détruisent lorsqu'elles sont » exposées à l'action de l'eau bouillante; et celles dont le tégument est le plus u dur tï y sont même pas épargnées. » (T. I, p. 5i.) ( 94o ) » Deux botanistes qui, étant adversaires de la génération spontanée, ne peuvent être soupçonnés de complaisance, Bulliard et H. Hoffmann, préten- dent même que quelques secondes seulement suffisent à l'eau bouillante pour détruire la faculté germinal ive des spores des Mucédinées. Nous avons été conduit au même résultat, et, de plus, nous avons démontré que cette épreuve désorganisait totalement ces mêmes spores. Récemment, le professeur!. Wymann, de Cambridge, est encore arrivé à des conclusions plus rigoureuses, et il a démontré, d'après ses expériences, que le seul contact de l'eau bouillante suffisait pour tuer toutes les spores des végétaux primaires. » Cependant le fait des semences bouillies qui germent aux environs d'Elbeuf m'étant assuré par des personnes fort instruites, je me décidai à expérimenter, afin de voir à quoi pouvait tenir ce que je prenais pour une erreur. Le fait était cependant parfaitement exact. Les fruits qui enclievè- trent ainsi les toisons du Brésil appartiennent presque tous à un Medicago américain, et ce fut sur eux que j'entrepris une série d'expériences pour débrouiller la vérité. » On mit un certain nombre de semences de ce Medicago dans un ballon à moitié rempli d'eau; ensuite on porta celle-ci à l'ébullilion, et l'on en- tretint celte ébullilion pendant quatre heures, sans discontinuer un seul instant. Après cette rude épreuve, on reconnut que la masse des semences avait beaucoup augmenté; l'eau était devenue glaireuse, et, au premier coup d'œil, toutes les graines semblaient profondément désorganisées. » Je semai cependant ces graines au laboratoire du Muséum de Rouen ; mais je n'espérais nullement en voir aucune germer. Le contraire arriva à mon grand étonnement. Après un nombre de jours qui varia de dix à vingt, je vis partout germer une portion des graines que j'avais semées dans des pots couverts chacun dune cloche en verre, et contenant inie terre expurgée de toute graine analogue (i). » L'expérience ayant été recommencée plus de vingt fois donna le même résultat. 11 ne pouvait y avoir le moindre doute. Les semences de ce Medi- cago du Brésil résistaient à une ébullition de quatre heures de durée. Où cela s'arrète-t-il? Je n'en sais rien, n'ayant pas expérimenlé au delà. » Mais par la suite, ayant étudié fort attentivement ce phénomène extra- (l) Ayant aussi confié un certain nombre de mes graines houillies ;\ M. Martin, l'habile chef de serres dn Jardin botanique, pour qu'il les soignât avec le plus d'art possible, il m'annonça, de son côté, avoir obtenu le même résultai. ( 94> ) ordinaire, voici ce qtie je reconnus. Lorsque les semences ont subi cette longue ébullition, presque tontes sont plus ou moins gonflées par l'eau et désorganisées. Leur tégument, qui est infdiré de cette eau, est désorganisé, déchiré et parfois totalement enlevé; les cotylédons et la planlule sont également gonflés et plus ou moins mis à nu. Par la dessiccation, ces mêmes semences deviennent noires et rugueuses. » Cependant, quand on regarde avec attention la masse qui vient d'être soumise à l'eau bouillante, on reconnaît, de place en place, et perdues au milieu de l'amas noir, quelques semences dont le volume, la forme et la couleur n'ont pas subi la moindre altération. Une disposition organique particulière les a absolument protégées contre l'intiltratioi) de l'eau; et ces semences sont restées parfuitement intactes en subissant, ce qui est déjà re- marquable, la rude température de loo degrés pendant quatre heures, mais nullement la température humide; l'eau ne les a aucunement pénétrées. » Pour bien m'assurer que c'étaient seulement les semences intactes qui germaient, et jamais les autres, on en fit deux lots. On a reconnu que les semences hydratées, noires et désorganisées, ne fournissaient jamais une seule plante ; et que ce sont seulement les semences non hydratées, intactes et jaunes, qui germent poiu' la plupart. » Ainsi, la loi émise par les physiologistes ne subit aucune exception. Si un certain nombre des semences germent après le contact de l'eau bouil- lante continué quatre heures, c'est que pendant ce laps de temps leur tégu- ment peut parfois rester imperméable au liquide et protéger l'embryon et les cotylédons contre son action. » Cette propriété extraordinaire étant désormais un fait établi, j'ai voulu voir si elle était commune à quelques autres semences. 11 est probable qiie d'autres en jouissent aussi; mais, jusqu'à ce moment, je n'en ai découvert aucune autre, tant s'en faut. » Des semences de blé et d'orge, mises dans de l'eau élevée lentement à la température de loo degrés, n'ont jamais germé après cinq minutes d'ébuilition. Des semences de Pitalaris anindiiuicea, de Miliiiin ilalicum, de Ciclioriiiin intybus, A' Avenu saliva, de Loliian lemiUenlum , de Bromits Sclnœderi, àeSinajjis alba, n'ont point germé non pins, après avoir séjourné seulement quinze minutes dans de l'eau en ébullition. » Ces expériences, comme on le voit, confirment celles que nous avons faites sur les Mucédinées, et dans lesquelles nous avons vu l'eau bouillante désorganiser tout à fait leurs spores et par conséquent rendre leurs gernu- nalions absolument impossibles. » ( 94-^ ) Sir David Brewster fait hommage à l'Académie de tiois Mémoires qu'il vient de publier dans les Timisactinns de la Société royale iC Edimbourq , el qui ont poiu' titres : i" « Influence de la double réfraction du spath c;dcaire sur la polarisa- tion, l'intensité et la couleur de la lumière qu'il réfléchit » ; 2° « Sur une nouvelle propriété de la rétine » ; 3° « Rapport sur le registre horaire météorologique tenu à Lcith dans les années iSaGet 1827 ». 31. Fremï [M'ésonte à l'Académie le premi(M- volume de V Histoire de la Chimie (seconde édition), par M. Hœfer, et s'exprime comme il suit : « Tous les chimistes connaissent le mérite de cet ouvrage, dont la pre- mière édition était épuisée depuis longtemps et qui était devenu d'une grande rareté. )) Une nouvelle édition de V Histoire de la Chimie, revue et augmentée comme celle que je présente, est donc une bonne fortune pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la science. » Du reste, pour prouver à l'Académie l'importance de la publication deM. Hœfer, il mesuffira delui rappeler que notresav.mtconfrère, M. Che- vreul, a consacré, dans le Jourmil des Sananls, quatorze articles à l'examen de la première édition de V Histoire de la Chimie. » En terminant l'analyse de l'ouvrage de M. Hœfer, M. Chevreul disait : « Les connaissances de l'auteur dans les sciences et dans les langues an- M cienneset modernes nous font regretter que M. Hœfer ne soit pas placé » dans une grande bibliothèque, où il rendrait d'incontestables services à » tous ceux qui s'occupent de l'histoire des sciences physiques. « » Ces paroles bienveillantes et justes étaient prononcées il y a quinze ans par l'illustre Doyen des chimistes. » Il est malheureux qu'elles n'aient pas été suivies d'un effet que nous désirions tous : j'ai cru devoir reproduire ici le vœu de M. Chevreul, en présentant à l'Académie la nouvelle édition de l'ouvrage important de M. Hœfer. » ( 9^ii ) rVOMINATlONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de feu M. l'Amiral Filz-Roy. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 42, M. G. -H. Richards obtient 33 suffrages. M. lavingstone 6 » M. Cialdi I » Il y a deux billets bhncs. M. G.-H. Ri<:ii.\Rus, ayant léuiii la majorité absolue des suffrages, est déchi are élu. MEVIOIRES LUS. CHIMIE. — Action de l'eau récjale sur l'aryent. Nouvelle pile. Note de M. RouLLioN. (Extrait.) (Commissaires : MM. Chevreul, Pelouze, Fremy.) « Thenard, après avoir parlé de tous les métaux que l'eau régale dissout, finit par dire, arrivant à l'argent : « Parmi tous les métaux sur lesquels son » action s'exerce, il n'en est qu'un seul qu'elle ne dissout point, c'est l'ar- » gent : elle donne lien à un chlorure qui se précipite en flocons blancs. » » Je crois pouvoir dire, après expérience faite, qu'il n'arrive rien de sem- blable, qu'il ne se précipite pas de flocons blancs quand on fait agir l'eau régale sur l'argent pur et sans alliage. Cela arrive tout au plus, et non sans restriction^ avec l'argent monétaire ou du commerce, mêlé de cuivre. » Une eau régale composée de | acide chlorhydrique, \ acide azotique, ou f acide chlorhydrique, | acide azotique, une telle eau régaie, qui dis- sout très-bien l'or et le platine, n'attaque pas à fond l'argent pur et sans alliage, et ne fait que le chlornrer à la surface. Ce chlorure superficiel, aus- sitôt qu'il est formé, devient pour le reste de l'argent une enveloppe pro- tectrice, et comme im vernis imperméable et inattaquable aux acides de l'eau régale; si bien que l'argent ainsi protégé peut rester impunément et ( 944 ) indéfiniment plongé dans l'eau régale, sans y être jamais attaqué, c'est-à- dire sans être chloruré pins loin que sa surface. M Pour que l'eau régale attaquât l'argent pur à tond, il faudrait qu'elle eût été faite avec beaucoup plus d'acide azotique que d'acide chlorliydrique, ce qui est le contraire des eaux régales usitées, où l'acide clilorhydrique est toujours en excès; pour préciser, une eau régale qui contient i seulement d'acide chlorliydrique contre | d'acide azotique n'attaque pas encore l'argent pur à fond; en d'autres termes, l'acide azoticjue, qui attaque si vivement l'argent, ne l'attaque plus à fond quand il est mêlé de | d'acide chlorhydrique. Il ne peut alors que le chlorurer à la surface. » Quant à l'argent avec alliage de cuivre, sa résistance à l'action de l'eau régale est nécessairement beaucoup moindre, proportionnelle à la quantité de cuivre allié à l'argent. Elle m'a paru d'ailleurs assez inégale, et Irés- différente quelquefois pour plusieurs pièces d'argent monétaire ayant sensiblement le même titre. Du reste, même pour l'argent avec alliage, l'action destructive de l'eau régale était loin d'être continue, et le chlorure répandu sur la surface, non pas en vernis dur cette fois, mais en boue molle et caséeuse, sendilail arrêter la destruction ; il fallait nettoyer souvent, et, pour chlorurer l'argent jusqu'au bout, le tremper de temps en temps dans l'ammoniaque ou dans tout autre dissolvant du chlorure. » ... Je dois dire que l'argent semblait mieux résister à l'eau régale en pleine lumière que dans l'obscurité.... » C'est pour affirmer cette résistance de l'argent à l'action de l'eau régale que j'ai eu l'idée de faire un essai de pile où l'argent pur, plongeant dans l'eau régale, remplaçait le platine ou le charbon baignant dans l'acide nitrique de la pile Grove-Bunsen. Or, la pile (argent, eau régale, zinc, acide sulfurique étendu à l'ordinaire) a très-bien fonctionné pendant plu- sieurs mois, et, employée à la galvanoplastie, m'a donné des médailles d'un cuivre très-dur, très-cohérent, et qui paraît de la meilleure qualité. » L'argent, après plusieurs mois de séjour dans l'eau régale, ne m'a pas paru avoir sensiblement diminué de volume, et je n'ai pas trouvé trace de chlorure d'argent dans le vase i)oreux qui avait contenu l'eau régale et l'ar- gent. Cette pile m'a paru moins turbulente que la pile Bunsen; peut-être est-elle moins forte, mais je la croir.iis plus constante. Elle mérite peut-être d'être essayée après tant d'autres. » M. Bk.4URi.\ lit un Mémoire relatif à la formation de l'univers et aux causes qui le régissent. (945) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Sur la résistance des poutres droites soumises à des charges en mouvement. Mémoire de M. Phillips, présenté par M. Combes. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Poncelet, Morin, Combes.) « Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, je me suis occupé de la détermination des flexions produites sur une poutre droite horizontale, comme celles qui forment les ponts des chemins de fer, les rails, etc., sous l'action d'un effort mobile, et dont le point d'application a un mouvement de translation horizontal et donné. Lorsque cet effort est dû à un poids mobile, sa valeur dépend des réactions moléculaires du sys- tème, et la solution, complète au point de vue mathématique, n'a pas pu être obtenue jusqu'à présent, en raison de la difficulté qu'on éprouve à tenir compte tout à la fois de l'inertie du mobile et de celle de la poutre. M. Stokes a publié ( Transactions of tlie Cambridge plnfosophical Society, vol. Vin, 1849) un travail irès-intéressant sur cette difficile matière, travail entrepris à propos des recherches expérimentales de la Commission offi- cielle anglaise, nommée pour s'occuper de la résistance du fer et de la fonte employés dans la construction des chemins de fer. Je rappellerai aussi un Mémoire que j'ai fait antérieurement ( Annales des Mines, 1 855 ) sur le même sujet, et dont les résultats principaux sont d'accord avec l'expérience. » Dans le travail que je présente aujourd'hui, j'ai entrepris de traiter le problème, non plus seulement d'un manière approchée, mais en tenant compte mathématiquement de toutes les conditions imposées. La question que je me pose d'une manière générale peut s'énoncer ainsi : « Une poutre horizontale est parcourue par un point mobile animé d'un » mouvement de translation uniforme dans le sens horizontal. Ce point » exerce à chaque instant siu' la poutre une force verticale déterminée et » fonction du temps, force qui peut être donnée à priori ou dépendre des » réactions moléculaires du système. Trouver la forme de la poutre à un » moment quelconque du passage du mobile, ainsi que la trajectoire de » celui-ci. )) » Divers cas particuliers intéressants sont examinés, notamment celui où G. R., 18G6, 2"n« Semeslre. (T. LXIIl , N» 25.) ' ^5 ( 946) le mobile aurait une vitesse infinie, et celui où celle-ci serait nulle. Dans le premier, la poutre reste sans être déformée; dans le second, elle prend à chaque instant la figure d'équilibre qui répond à la position et à la gran- deur de l'effort auquel elle est soumise. » L'équation générale de la trajectoire, lorsque la poutre est appuyée librement par ses extrémités, est donnée par la formule dans laquelle : » Y est l'ordonnée ; » X, l'abscisse ; » Z, la longueur de la poutre; 0 M, le mouvement d'élasticité de celle-ci; » V, la vitesse du mobile; » A- z= l/— ? w étant le poids du mètre courant de la poutre; " Q, la force fonction de t ou de X. » Enfin, la fonction cp [a, ï) est donnée par la relation ? («, ^) = i: [{hy «'" ^•«■"> ^-^i" (y) Y (^ - «)]• 1=1 i étant un nombre entier qui prend toutes les valeurs positives depuis i jusqu'à l'infini. » Pareillement, l'ordonnée d'un point quelconque de la poutre est donnée par la formule où jc est l'abscisse correspondante et où l'on a 1=1 » Dans le cours du Mémoire, on tient compte de la charge uniformé- ment répartie, comprenant le poids propre de la poutre, et l'on voit que, Q étant supposée la même dans les deux cas, cela revient à ajouter à Y et à j- les ordonnées qui correspondraient à l'équilibre de la poutre sous cette charge uniforme agissant seule. ( 947 ) » Ainsi se trouve résolu complètement le problème des mouvements vibratoires d'une poutre parcourue par un mobile qui exerce sur elle un effort constant ou variable, mais donné. » Le cas où cet effort est dû à un mobile pesant devait appeler tout par- ticidièrement l'attention, car c'est celui qui se présente continuellement dans la pratique des chemins de fer. » Je suppose d'abord que Q soit précisément le poids du corps, et alors la solution est donnée immédiatement et simplement par les formules pré- cédentes. Il est à remarquer que cette hypothèse paraît très-admissible au point de vue des applications, au moins pour les points métalliques, en raison de l'effet des ressorts qui supportent tous les véhicules. » Mathématiquement parlant, cela revient à tenir compte de l'inertie de la poutre, en négligeant celle du mobile, problème particulier qui n'était pas encore résolu. » Dans la réalité et à prendre la question en toute rigueur, comme elle a été posée en tète de ce Mémoire, l'action mutuelle entre la poutre et le mobile est la résultante du poids de celui-ci et de sa force d'inertie. Les formules précédentes s'appliquent encore à ce cas, et on peut, en faisant j = e, - = o et - = ç, et en appelant P le poids du mobile, les mettre sous la forme ou et ou ç, (o, s) = y' — — sïnine. sin in ê.sin [inY ^ (^ — ê) > _ 2VP X 'J'i (?> ê, s) - 2 -^, sin/nç.sinirtg.sin(m)- -^(s — §) • i = I » La fonction inconnue Y dépend ici, comme on le voit, de la résolution d'une équation dans laquelle elle est engagée sous un signe d'intégrale définie. Il n'existe, à ma connaissance, aucune méthode qui permette de la I 25.. ( 948 ) résoudre. Dans quelques problèmes où cette difficulté se présente, elle a été, il est vrai, vaincue (l'o/r notamment la Théorie nialliémalujue de (a cha- leur, par Fourier, et le Mémoire de M. Duhamel sur les phénomènes thermo- mécaniques, inséré dans le XXV* cahier du Journal de l'Ecole Poljlech- nique); mais les procédés imaginés par ces émineiits géomètres ne peuvent malheureusement pas s'apphquer dans le cas actuel. » Néanmoins, on peut tirer de ces formules des conséquences très-im- portantes pour les applications, et d'après lesquelles tout ce qui se rapporte à un système réellement existant peut être déduit Irès-simplement de ce que donnerait un autre système beaucoup plus petit et établi dans des condi- tions, quant aux dimensions, aux charges et aux vitesses, qui se prélent de la manière la plus commode aux expériences. Il y a là quelque chose d'ana- logue à ce principe si fécond de la similitude en mécanique, dont les con- ditions ont été fornuilées d'abord par Newton, puis, dans ces dernières années, reprises d'une manière différente et plus conforme aux méthodes modernes, par M. Bertrand. Néanmoins, il y a dans le cas actuel cette dif- férence, que les systèmes que l'on compare ne sont et ne restent pas néces- sairement semblables géométriquement, et que toutes les forces d'un des systèmes ne sont pas dans un même rapport avec celles de l'autre. » Après avoir établi les conditions de cette similitude d'une espèce par- ticulière, j'ai été à même de reconnaître que JM. Stokes les avait déjà obte- nues de son côté, par une méthode différente, pour le cas particulier d'un point mobile parcourant une poutre reposant librement sur deux appuis. » Ma méthode m'a permis d'obtenir les conditions relatives au cas le plus général possible, comprenant un nombre quelconque de mobiles, de poitls arbit.'^aires, et un nombre quelconque de points d'appui de la poutre. Elle renfermerait, par exemple, le cas d'un train complet de chemin de fer, circulant sur un pont à plusieurs tiavées. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Inclinaisons magnétiques observées sui les corvettes l'Astrolabe et la Zélée ; par M. Cocpvent des Bois. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) « Ces observations ont été faites avec une boussole de Gambey munie de trois aiguilles portant les n"' 1,2, 3. Pour cela on a eu recours aux deux méthodes géuéraleiuent suivies, et qui consistent : 1° à observer directe- ment l'inclinaison dans le plan du méridien magnétique; 2" à faire cette ( 949 ) observation en deux plans verticaux et rectangulaires, pour en déduire l'inclinaison par la formule descotangentes : la première de ces méthodes est directe et la seconde est indirecte ; et c'est ainsi qu'on les indiquera dans le tableau général. Inutile d'ajouter qne, pour chaque série d'observations, on a opéré le retournement des aiguilles sur leurs pivots, et le changement des pôles par des aimantations contraires. » Nos stations sont au nombre de 77, dont 4i sur terre et 36 en mer. A quelques exceptions près, les premières sont réparties dans la zone inter- tropicale et peuvent servir à déterminer l'équation magnétique ou d'incli- naison nulle. Les autres se trouvent presque toutes rangées sur les méri- diens de l'Amérique et de la Nouvelle-Hollande, depuis l'équateiu' jusque vers 65 degrés de latitude sud, et peuvent servir à déterminer le pôle ma- gnétique austral, ce que nous ferons ailleurs, » Des observations comparatives, sur terre et en rade, n'ont été faites qu'à Talcahuano, sur la côte du Chili : la différence des deux inclinaisons magnétiques y a été d'environ | de degré. Il est à regretter que de pareilles comparaisons n'aient pas été faites partout où elles pouvaient l'être; car il est à croire que, de même que pour la déclinaison, l'inclinaison magnéti- que doit varier plus régulièrement sur mer que sur terre. Le mont Wel- lington, près d'Hobart-Town, nous a donné l'énorme différence de 23 | de- grés sur l'inclinaison observée dans la ville même. ( 95o) STATION. DATE. LATITUDE. LONGITLDf.. l>CLINAIS0N nioyenue 1837. 0 / 0 1 ' 17 juillet. 48. 5o N. 0.00 Paris (Observatoire) 1 '9 24 août. 20 > G7?i8'i N. G2.42 Toulon (jardin de M. dX'rville) n 3.35 E. Il S'^-Croix-Tcneriffe (lerr'" duconsulatfranç.) 6 octobre. 28.28 I\. 18.58 0. 59.03 2 novembre. 9.10 s. 33.46 9.13 3 11.17 34.56 6.21 4 i3.oo 35 32 2.23 5 ■ 4. .7 36.04 0.01 N. G i5.25 3G. 10 1.10 S. 7 17.10 37.08 4.33 Océan Atlantique 8 i5 19.20 24.45 38. 40 46.32 8.01 18.06 18 29.09 49 5o 2J.26 . 25 38.15 5G.00 37.59 i^f décembre. 42.52 61 . 10 45 07 8 48.32 64.08 5i .54 10 5i.5o 67.40 55. -16 18 53.38 73.12 58. 3o Port-Famine (pointe San ta- Anna") < 20 24 1838. tt '* 58. 3o 13 janvier. 55.22 63.47 56. 04 20 62.03 49.56 59.28 Océan Glacial sud 4 février. .4 62.20 C2.00 39. iS 33.1.1 57.28 57.59 23 mars. 56.21 80. oS 57.32 Talcahuano (sur le riva(;e) 21 avril. 26 36.42 75.3, 42.53 Talcahuano (au mouillage) 19 mai. tt « 42.12 7 juin. 31.48 82 . 38 4 1.58 Océan Pacifique < 18 9 juillet. 24.46 26 o5 92.04 108.20 33.40 41.27 18 20 55 119.43 33.33 Manga-Reva (presliytèrc) (i) S aont. 1 1 23.08 137,21 38.59 Nouka-Hiva (duhafcadère) 28 8.54 142.27 147.06 i5i.49 1 74 . o5 18.39 24 . 00 30.26 <»rand Océan (i septembre. 1 1 14.04 17.29 i3.52 Matavai, Taiti (sur la plage) Apia, Samoa (rivage) ■n 28.26 Vavas (rivage) 8 octobre. 18 40 176.28 0. 35.06 Lerouka (îles Vili) 21 10 novembre. ,7.41 10.44 176.29 E. 162.29 36.37 28.06 Orand Océan (a) , (1) ManKa-Reva. — Les observations du 11 aoûtayan qui donne In moyenne 38" S9'. I élé Ini-tinjplèles, ne con ptCQt que pour m, celles du 8 p our deux, ce (2) Grand Océan — La première ubservalîon, qui es douteubC, a été comptée pour un, et l'ait Ire pour quatre ( 95r ) STATION. Iles Salomon (port Astrolabe). Tsis(iles Rouk ou Hojjoleu). .. DATE. Aniata (ile Giiani, palais du Gouverneur).) Mindanao (pointe sud) | Ternate (débarcadère) | Amboine (dans le fort) ! Banda ( plage) 1 Mer des Moluques | Ile de la baie Rafles (NouTelle-Hollande). . Wama (iles Arron).! Baie Triton (Nouvelle-Guinée) Baie Aaron ( rivage, ile Céran ) Macassar (fort Hollandais) . Pointe Salatan, Bornéo (plage) Batavia (basse ville) Singapore (près le débarcadère) Solo ( jjointe nord ) Samboangan, Mindanao(champ de bataille) Pulo-Lant ( Bornéo ) Samarang, Java (douane) Sumatra (pointe aux Cocos) Hobart-Town (cour de l'Hôpital) IMount-Wellington (près Hobart-Town). Grand Océan austral. Océan Glacial sud. Terre Adélie (sur glace flottante). Grand Océan austral Hobart-Town ( près le cimetière). Auckland Baie Otago (Nouvelle-Zélande). . . Baie Akaroa (Nouvelle-Zélande).. Baie des Iles ( Nouvelle-Zélande). . Ile Tondes (détroit deTorrès). . . . Coupang (ile Timor) Saint-Denis (île Bourbon ) 1838. '9 2^ décembre. 1839. 3 janvier. 4 2^ janvier. 3o 10 février. i3 11 8 mars. jcr avril. '7 =4 7 mai. 23 1 juin. II 28 23 juillet. 3i i4 septembre. 25 8 octobre. 20 décembre. 29 27 1840. 8 janvier. 12 i5 i6 '7 i8 '9 21 3i 5 février. 21 12 mars. 3i 9 avril. 29 7 juin- 21 23 juillet. 8.3i S. 7.1 S N. i3.i8 5.52 0.53 3.. ',2 S. tt 4.3o 8.09 5.45 3.47 3.24 5.08 4 09 e.07 1.18 N. 6 02 6.53 3.08 S. 6.59 5.54 42.54 47.44 53.43 59.15 60.21 62.05 63.48 65.40 66.29 65.19 59.09 42.54 5o.32 45.49 43.51 35. 16 9-47 10.08 20.52 lÛNClTlbE. INCLINAIS OS moyenne. 157.21 E. ..'19.28 142.20 ) 122.43 I 124.59 I 125.49 \ 127.35 I 134.08 1, i3o. I I j n ) 131.45 i3i.43 129-19 1 17.06 112.12 104.32 loi .37 118.45 "19-49 1 1 4 ■ o3 108.09 103.27 145.00 142.20 E. 70. 17 142. 10 78.11 140.59 82.11 141.11 81.46 139.59 83.07 i38.56 83.56 139.05 85.40 i3S.20 85.20 128.21 87.52 123.48 85.02 145.05 70.50 163.54 73.14 168.29 69.50 170.39 66.59 1 7 1 . ,10 59.38 140.45 3i.53 121 .09 33. 19 53.10 54.37 25.55 S. 3.37 N. i3.33 i.!fi 11.01 S. 20.49 22.43 29-17 35. i5 23.04 21 .35 20.26 23.27 21 .25 26.38 12.29 '-49 I .20 N. 20.35 S. 31.27 24.45 ' 70-49 47-29 (952 ) THERMODYNAMIQUE. — Sixième Mémoire sur ta théorie mécanique de la cha- leur; par ^l. Athaxase Dlpré. (Partie expérimentale en commun avec M. P. Dupré.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Regnault, Morin, Combes.) a Pour compléter ma théorie des phénomènes capillaires, fondée sur l'existence dans les liquides d'une force contractile F qui réside dans une couche superficielle égale au rayon r de la sphère d'attraction sensible, il est nécessaire de tenir compte delà dilatation éprouvée par un volume ayant pour base F millimètre carré et pour épaisseur £ lorsque, pris d'abord en pleine matière, il passe à la surface. Celte dilatation e' produit un travail externe, égal à l'excès de la force de réunion calculée sur la force de réu- nion expérimentale confondue jusqu'ici avec elle. Un travail interne cor- respondant s'opère dans le même volume £, dont la chaleur spécifique devient d'ailleurs plus grande, parce qu'à la surface il se dilate davantage lorsqu'on l'échauffé. L'application de la théorie mécanique de la chaleur à la matière contenue ainsi dans un volume s en pleine n)atière, ou e -\- î' à la surface à pression constante, m'a conduit au théorème suivant : « La somme du travail interne et du travail externe, exécutés pendant le » passage à la surface, égale le produit du binôme de dilatation (274 + 0 » pris négativement et de la dérivée de la force de réunion par rapport à la » température. » L'excès de la quantité de chaleur nécessaire pour élever de i degré la )) température à la surface, sur celle qui est nécessaire en pleine matière, » égale le produit du binôme de dilatation pris négativement et de la déri- » vée seconde de la force de réunion par rapport à la température. » » Au moyen des données physiques connues, j'obtiens deux valeurs de s', les valeurs du travail interne et du travail externe, ainsi que la valeur du coefficient de couipressibilité moyen, lorsque le volume s passe de la sur- face en pleine matière, et par conséquent de la pression atmosphérique à une pression de plusieurs milliers d'atmosphères que l'attraction en contact fait connaître. » J'examine aussi l'influence de la pression extérieure à température constante sur la force de contraction ou de réunion, et j'obtiens encore deux théorèmes en appliquant les deux principes fondamentaux. » Les bonnes expériences manquant, si ce n'est pour l'eau à diverses températiu'cs, j'ai seulement fait application de la première partie de cette ( 953) théorie à ce liquide. Les expériences très-bien faites de M. Wolf m'ont donné : F= '7,633o — 0,0 1 3697 < — 0,00003549^5 i^, -— ^ — 0,013697 — 0,000071 1, (/'F —r— = 0,00007 ' • J'ai obtenu en outre, en appliquant ma formule à la température 100 de- grés, £'= ) « = 706, e := 0,73. 9.0.000.01)0 / ' ' ' / » Ainsi, dans le passage de 7000 atmosphères à i sur la surface, le volume £ croît de 5 cent-millionièmes de millimètre cube. Cet accroisse- ment a été obtenu de deux manières, ce qui fournit une vérification. Elle est satisfaisante, quoique assez peu approchée, parce que les données numé- riques sont elles-mêmes peu approchées. La chaleur spécifique du volume £ croit de -^ lorsqu'il passe de pleine matière à la surface. » Ces déterminations, quoique encore très-imparfaites, montrent cepen- dant très-bien les ressources qu'on peut tirer de la théorie mécanique de la chaleur, pour l'étude de sujets qui, sans elle, seraient entièrement inabor- dables. " Plusieurs questions se sont présentées accessoirement dans ce Mémoire; en les traitant j'ai été conduit à rectifier «n théorème de Laplace qui, tel que l'a obtenu son illustre auteur, conduit au mouvement perpétuel. Je suis arrivé en outre aux lois qui régissent la vitesse des molécules liquides dans une lame qui se contracte après qu'on l'a crevée, et à celle que suivent les diamètres et les temps écoulés pendant qu'une bulle d'eau de savon se vide d'air par une ouverture en mince paroi. En voici les énoncés : il 1° La vitesse des particules d'une lame qui se contracte après qu'on « l'a crevée est indépendante de la forme et de l'étendue de la surface qui » a déjà disparu, et par suite constante. » 2" Elle est proportionnelle à la racine carrée de la force de réunion, » 3" Elle est proportionnelle à l'inverse de la racine carrép de l'épais- " seur. » 4° Elle est en raison inverse de la racine carrée de la densité. I) Pendant qu'une bulle se contracte en chassant l'air par un orifice en » mince paroi, si l'on mesure 3 diamètres et qu'on observe les temps des » passages du premier à chacun des deux autres, le rapport de ces temps C. R., 1866, 2"!'= SemesCre. (T. LXIII, No 23.) ' 26 (954) » est le même que celui qu'on obtient en formant les produits du cube de » chaque diamètre par sa racine carrée et divisant l'un par l'autre les excès » de la première de ces quantités sur la seconde et la troisième. » M Dans les expériences, une lame de liquide glycérique ayant pour force de réunion 4 et une densité peu différente de i peut être amenée à n'avoir plus que g^'577 de millimètre d'épaisseur, ce qu'on apprécie par les couleurs qu'elle montre; si, alors, on la crève, elle disparaît rapidement et ses molécules prennent, pendant la contraction, la vitesse de ?>'] mètres par seconde. » Quant à l'écoulement, par une ouverture eu mince paroi, de l'air con- tenu dans une bulle d'eau de savon, on trouve, pour le cas où la section à vitesse maximum dans la veine est i millimètre carré et la force de réu- nion 2,68, qu'il faut 1 14 secondes pour que le diamètre passe de 3o milli- mètres à 10, et 86 secondes pour qu'il passe de 3o à 20. » M. DE JoN'QCiÈREs adresse une nouvelle Lettre, en réponse à la Note de M. Chasies insérée au Compte rendu de la séance du 26 novembre. Cette Lettre sera renvoyée, avec toutes les communications relatives à ce sujet, à la Section de Géométrie. M. Savary adresse une Note, destinée à compléter diverses communica- tions faites par lui sur les machines électriques et les électromoteurs, et dont les titres ont été mentionnés aux Comptes rendus pendant les dernières années. (Commissaires précédemment nommés : MM. Pouillet, Edm. Becquerel.) M. Delenda adresse deux nouvelles comnuinicalions, l'une concernant l'éruption de la baie de Santorin, l'autre relative aux édifices anciens qui ont été découverts à Thérasie. (Renvoi à la (Commission précédemment nommée.) M. Jacquemin adresse luie Note relative à un ballon dirigeable. (Renvoi à la Commission des aérostats.) (955 CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de la Gcerke prévient l'Académie que, en exécution de l'article 3^ du Décret du 3o novembre i863, MM. Combes et Cliasles sont nommés Membres du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pour 1867, au titre de Membres de l'Académie des Sciences. M. LE Ministre de l'Agriccltpre, dd ComiMerce et des Travaux purlics adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, le numéro VIII du Catalogue des Brevets d'invention pris en 1866. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance : 1° Deux volumes publiés en anglais par l'Observatoire de Greenwich, et ayant pour titre : « Vérification et extension de l'arc du méridien de La Caille au cap de Bonne-Espérance » ; par M. S. -T. Maclear, astronome royal au Cap. 2° Deux brochures de M. Zantedesclii, imprimées en italien, et ayant pour titres : « Recherches sur les oscillations calorifiques et magnétiques », et « De l'utilité qu'on retire de l'étude de la météorologie ». 3° Trois brochures de M. Canestrini, imprimées en italien, et ayant pour titres : « Origine de l'homme », « Poissons d'eau douce de l'Italie », et « Restes organiques trouvés dans les terrains bas du Modenais «. M. LE Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, un ouvrage de M. Clausius, imprimé en alle- mand, et donne lecture des passages suivants de la Lettre d'envoi : « Dans ce livre qui a pour titre : « La fonction potentielle et le poten- ») tiel », je me suis proposé de donner une exposition, aussi simple que pos- sible, de la signification et des propriétés de la fonction que George Green a nommée \a jonction polentielle. De jjIus, j'y discute ime autre quantité qui en dérive par intégration, à savoir le potentiel, qui sert à expruuer le tra- vail mécanique fait par des forces naturelles, et qui joue lui si grand rôle dans la mécanique et la physique mathématique. » 126.. (956) GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. — Sttr les lieux géométriques relatifs à un oii plu- sieurs systèmes de jinrullèles tarujentes à une série de coniques homojocales; par M. P. "VoLPicELLi. [Troisième Note (i).J « Les ihéorèmes qui suivent sont les résultats auxquels je suis parvenu en terminant l'examen des lieux géométriques relatifs aux séries de coniques homofocales; je continuerai, dans i'énumératinn des théorèmes, la série des numéros d'ordre de mes précédentes Notes. » Et tout d'abord je dois avertir que j'appellerai podaire centrique la courbe qui passe par les pieds des perpendiculaires menées du centre, soit d'une ellipse, soit d'une hyperbole, sur les tangentes qui appartiennent aux coniques de la série. En outre, j'appelle point équiquotient, dans une série d'ellipses ou d'hyperboles, celui qui se trouve sur leur axe, de façon que le rapport entre sa distance au centre commun et le demi-axe soit constant. )) 24° Si l'on mène, à luie série de coniques homofocales, autant de systèmes de parallèles tangentes, le lieu géométrique des foyers des hy- perboles relatives, soit de tangence, soit d'intersection, sera une même lem- niscate. Quant aux axes de l'hyperbole équilatère, génératrice de cette lemniscate, ils coïncideront avec ceux qui sont communs à la série de coni- ques indiquées; l'excentricité de la même hyperbole sera double de celle qui est commune aux coniques. » 25° Si l'on mène à une série de coniques homofocales, autant de systèmes de tangentes parallèles entre elles, le lieu géométrique des som- mets (les hyperboles, soit de tangence, soit d'intersection, sera une lem- niscate ayant pour génératrice celle des hyperboles équilatères de tangence qui, entre toutes, aura la plus grande excentricité. Et celte excentricité sera, à celle qui est conuiuuie aux coniques indiquées, dans le rapport y/a", i. » 26° Le lieu géométrique des foyers de toutes les hyperboles équila- tères concentriques, qui passent par un point donné, sera une lemni- scate. De plus, la direction des axes appartenant à rhy|;erbole équilalère, génératrice de cette lemniscate, sera une droite qui passera par le centre commun et par le point donné; d'ailleurs, l'excentricité de cette hyperbole sera égale au double de la distance entre ces deux points. (i) Pour la prcmiùre et la tUnixième Note, voir Comptes rcnthts, t. LXII, p. i337, et t. LXIII, p. 652. ( 95? ) » 27° Le lieu géométrique des sommets de toutes les hyperboles équi- latères concentriques, qui passent par un point donné, est une lemniscate. La direction de l'axe transverse, appartenant à l'hyperbole équilatère, géné- ratrice de cette lemniscate, est une droite qui passe par le centre commun et par le point donné. L'excentricité de cette hyperbole est, à la distance entre ces deux points, dans le rapport \/2 '. i. » 28° Le lieu géométrique des sommets d'une série d'hyperboles con- centriques qui, outre qu'elles passent toutes par un point donné fixe, pos- sèdent un même demi-angle asymptotique, sera la podaire centrique d'une hyperbole qui aura le même centre que les premières, un de ses sommets coïncidant avec le point donné, et aussi un demi-angle asymptotique, com- plément de celui qui est commun aux hyperboles delà série donnée. » 29° l^e lieu géométrique d'un point équiquotient, relatif à une série d'hyperboles concentriques qui, passant par un point donné fixe, possèdent toutes le même angle asymptotique, est la podaire concentrique d'une hyperbole. Celle-ci est concentrique avec les hyperboles de la série; Taxe transverse de cette hyperbole passe par le point donné et possède un angle asymptotique, complément de celui qui est commun aux hyperboles de la série donnée. Enfin, on aura le demi-axe transverse de la même hyper- bole, en multipliant le rapport donné, relatif au point équiquotient, par la distance du point donné fixe au centre commun des hyperboles. » D'où résulte le corollaire suivant : » 3o" Le lieu géométrique des foyers d'une série d'hyperboles concen- triques, lesquelles, passant par un point donné fixe, possèdent le même angle asymptotique, sera la podaire centrique d'une hyperbole. Celle-ci sera concentrique avec celles qui forment la série, elle possédera un demi-angle asymptotique complément de celui qui est commun aux hyperboles don- nées, et aura son demi-axe transverse représenté par l'hypoténuse d'un triangle rectangle. Un côté de ce triangle sera la distance du centre comnuui au point fixe, et l'angle adjacent à ce côté sera égal au demi-angle asympto- tique des hyperboles données. » 3i° Le lieu géométrique des sommets d'une série d'ellipses, concen- triques entre elles et semblables, qui passent toutes par un point donné fixe, consiste dans les podaires centriques de deux ellipses, qui sont res- pectivement la plus grande et lapins petite de celles cpii constituent ladite série. En outre, la double distance entre le centre commun et le point donné exprime tant le grand axe de la plus petite que le petit axe de la plus grande de ces deux ellipses. ( 958 ) » 32° Le lieu géométrique d'un point équiquotient, qui appartient à une série d'ellipses concentriques entre elles et semblables, chacune desquelles passe par un point donné fixe, consiste dans les podaires centriques de deux ellipses semblables et semblablement placées par rapport à la plus grande et à la plus petite ellipse de la série. Les axes correspondants à ces ellipses s'obtiennent en multipliant respectivement ceux de la plus grande et de la plus petite, chacun par le rapport équiquotient. » De là dérive le corollaire suivant : » 33° Le lieu géométrique des foyers d'une série d'ellipses concentriques entre elles, semblables, et devant toutes passer par un point donné, consisie dans la podaire centriqne d'une ellipse, laquelle sera semblable et sembla- blement placée par rapport à la plus grande de la série donnée. » 34° Si par le point G, pris en dehors d'une parabole, on mène à celle-ci deux tangentes, et si l'on joint ce point au foyer B de cette même parabole, la droite GB devra la couper. Si, au point d'intersection, on mène une troisième tangente, celle-ci formera un angle droit avec la bissectrice de l'angle compris entre les deux premières tangentes; en d'autres termes, le triangle formé par les trois tangentes indiquées sera isocèle. » ASTRONOMIE. — Note Sur l'essaim d étoiles filantes observé à Londres dans la miit du i3-i4 novembre 1866; par i\I. Phipson. (Renvoi à la Commission des étoiles filantes.) « L'essaim d'étoiles filantes que l'on attendait pour le 1 1 au \l\ no- vembre 1866 s'est manifesté avec une splendeur extraordinaire. Le temps n'a pas permis d'observer le 12. Le i3, j'ai commencé mes observations de bonne heure, et à g'' 20™ j'ai vu im premier météore. Il monta directement de l'horizon, de la direction de la constellation du Lion, non encore levée, et parcourut un vaste arc passant au zénith et disparaissant de l'autre côté du ciel. Je n'ai pu le suivre que depuis l'horizon jusqu'au zénith, et je ne me rappelle pas d'avoir jamais vu une étoile filante si belle; c'était plutôt \i\\ bolide. Ce fnt sans auciui doute un avant-coureur de l'essaim de no- vembre qu ou attendait. Dans peu de temps, j'en vis plusieurs autres, quoique moins considérables. Avant de terminer mes observations, le nom- bre d'étoiles filantes dépassa considérablement aSoo par heure, et entre la"" 3o™ et i** 30" ce nombre fut si grand, que je n'ai pas pu compter les météores. Il fnt facile de s'apercevoir que ces milliers d'étoiles filantes émanaient toutes d'un point du ciel occupé par la constellation du Lion. Cinq seulement, de tout ce nombre, m'ont paru venir d'ailleurs. Pour les (959 ) astronomes, la nuit du i3-i/i novembre 1866 sera pour toujours une époque d'un intérêt extraordinaire, caries conjectures deHumboldtet d'autres, que la période de novembre atteint son inaxiinitin tous les trente-trois ans, sont maintenant confirmées. » Voici les observations que j'ai faites dans la nuit du i3-i4 novembre : De 9'' 20™ à lo*" 5™, je n'ai vu que 2 météores; de 10'' 5" à 11'' 5"", 3 mé- téores seulement. Alors j'ai commencé à observer méthodiquement, en no- tant le nombre d'étoiles filantes chaque quart d'heure ; b m h ni De 1 1 .00 à 1 1 . i5 j'ai compté i4 météores. De 1 1 . 1 5 à 1 1 . 3o " 1 3 » ) des De 1 1 . 3o à 1 1 .45 » i4 » (nuages. De 1 1 . 45 à 1 2 . 00 » 24 » De 1 2 . 00 à 1 2 . 1 5 " 58 » De 1 2 . 1 5 à 1 3 . 3o ■■> 1 20 I) De 1 2 • 3o À i'2,hS\ „ ,_ , 5 impossible de compter; 1000 peut-être. De 12.45 à i.oo I ' ' ' ' De i.oo à I . 10 (en dix minutes), j'ai compté. 4^^ " A 1 .40 le nombre j)arut diminuer. De 1.45 à 2. 00 (en dix minutes), j'ai compté. 198 " » Quelque temps après la période du maximum, les étoiles tombaient à raison de 255o par heure environ ; entre 12'' 30™ et i''3o™, le nombre peut être estimé appi^oximativement, pour le ciel entier, de 6000 à 7000 étoiles pour une heure. A i"^ 12™, M. le professeur Symons, qui observa dans une autre partie de Londres, calcula 100 météores par minute. » Tous les observateurs ici sont d'accord que la plus grande intensité de ce phénomène magnifique arriva assez promptement et diminua tout aussi rapidement. Les météores furent, pour la plupart, très-brillants, à tête rouge ou rouge-jaunâtre, et laissaient derrière eux une traînée de lumière ver- dâtre. Plusieurs des plus grands avaient des têtes à lumière blanche écla- tante qui paraissaient tout à fait globulaires. » Un peu avant et pendant cette splendide manifestation d'étoiles filantes, j'ai observé, à des intervalles irréguliers, des éclats subits de lu- mière pareils à ce que produirait un orage situé sous l'horizon nord. Mais il n'y a pas eu d'orage dans celte direction, car des observateurs situés à Coventry et à Northampton ont également remarqué ces éclats soudains de lumière rougeâtre ou jaunâtre, et les ont attribués aussi à des éclairs d'orage dans le nord. Je ne suis pas le seid qui ait reniarqué ce phénomène à Lon- dres; M. Hind et M. Symons ont aussi vu ces éclairs. ( 96o ) » Le premier éclair que j'ai vu eut lieu à 9''20™, précisément à l'instant du météore dont il est fait mention plus haut; deux autres à io''5", un quatrième à io''3o'", lui cinquième à io''4o'", un sixième à i heure. De son côté, M. Symons remarqua ticux éclairs à i2''j5'" environ, et M. Ilind en vit un très-brillant à 3''54'"; ce dernier fut aussi de couleur orangée. Le savant que je viens de nommer a remarqué luie lumière pâle, diffuse, à l'horizon, près de la constellaiion du Lion, et semblable à ce que l'on ob- serve fréquemment pendant la durée d'ime aurore boréale. J'ai vu précisément la même chose et l'ai attribuée aux rayonnements de la lumière de la Cité. On se rappelle que M. Quetelet et quelques autres savants ont déjà attiré l'attention sur certaines radiations électriques qui se sont montrées simul- tanément avec des essaims plus ou moins remarquables d'étoiles filantes. » De tout ceci je suis |îorté à croire que les essaims biillants il'éloiles filantes électrisent les régions supérieures de l'atmosphère eu produisant des phénomènes analogues à l'aurore boréale. Je regrette de ne pas avoir ob- servé l'aiguille aimantée pendant la durée du splendide phénomène dont il est question ici. » L'Académie comprendra avec cpiel intérêt je fus témoin des faits con- signés dans cette Note, lorsque je dirai que l'essaim du i3 novembre est arrivé au moment où je corrigeais les dernières épreuves d'un ouvrage consacré entièrement à ce sujet, qui m'occupe depuis plusieurs années^ et que j'aurai l'honneur de dédier à un savant Meudjre de l'Instilut, auquel nous devons, dans ces derniers temps, des recherches si remarquables sur les aérolithes. » Au moment d'expédier cette Note je reçois les nombres obtenus à l'Ob- servatoire de Greenwich par plusieurs observateurs exercés, et sous la direc- tion de M. James Glaisher; ce sont : Nombre d'étoiles. De () à lo heures lo De I o à 1 I >- 1 5 De 1 1 à 1 2 » 1 68 De 1 2 à I 1 ... 2o32 De là a >• /[S6o De 2 à 3 « 832 De 3 à 4 5i8 De 4 ^ 5 " 4^ " (96i ) ASTHONOMIE. — Sur ks étoiles filonles du i3 novembre 186G; Note de M. Edm. Guillemix, présentée par M. Combes. (Renvoi à la Commission des étoiles fdantes.) a I>e i3 novembre dernier, à 45 milles au nord-est de l'île de Flores, la plus septentrionale des Acores, et vers 10 heures du soir, nous fûmes té- moins, à bord du paquebçt l' Impératrice-Eugénie, de l'apparition des étoiles filantes périodiques qui se représentent chaque année à la même date, et qui, cette année comme en 1779 et i833, sillonnèrent la voûte céleste avec une remarquable intensité. » Le ciel était pur, une bande étroite de nuages couvrait le lourde Iho- rizon jusqu'à une hauteur de 10 degrés. Derrière ce voile et dans une direc- tion N. 59 degrés E. émergeaient d'un même point une série de traînées lumineuses qui parcouraient le ciel comme les fusées d'un feu d'artifice. Ces trajectoires parallèles figuraient en perspective les cercles méridiens d'une sphère ayant son pôle au point d'émergence. » Les étoiles qui suivaient les cercles voisins de l'horizon ressemblaient à celles qui, chaque nuit, parcourent l'espace, et leurs trajectoires étaient d'autant plus courtes qu'elles étaient plus rapprochées de l'horizon. L'éclat de celles (jui se mouvaient plus haut dans le ciel augmentait en intensité et en durée jusqu'à présenter, pour celles qui passaient au zénith^ l'apiiarition la pins merveilleuse. » L'étoile, dans ce cas, s'élevait perpendiculairement à l'horizon, attei- gnait au zénith, puis descendait à l'horizon opposé'en laissant derrière elle un immense arc phosphorescent. » Le temps moyen employé par ces apparitions pour se rendre d'un horizon à l'autre, en passant par le zénith, était de six secondes. Dans la moitié de ce trajet, à 45 degrés de part et d'autre du zénith, le noyau de l'étoile était parfaitement visihie : il paraissait sphérique, d'un ronge cerise sombre, accompagné en arrière d'un croissant d'un bleu phosphorescent très-lumineux, qui laissait après lui une traînée lumineuse de même cou- leur, restant visible à l'œil nu pendant plusieurs secondes ou même plu- sieurs minutes, et encore sensible à la lunette après un temps plus long. » De 10 à II heures, lesétoiles apparurent, soit isolées, soit groupées par deux ou trois, et marchant avec l.'i même vitesse à des intervalles variant de quatre à vingt secondes, et donnant pour terme moyen une apparition >:. W. iSiiG, 2""= Scmeslii. (T. LXlll, M" 25.) ' ^7 ( 9^2 ) simple toutes les sept ou huit secondes. Ce phénomène se ralentit à partir de 1 1 heures pour cesser vers 3''3o" du matin, le i4- » Le nombre tolal des apparitions de cette deuxième période peut égaler celui de la première. » Pendant les deux périodes apparurent dans diverses régions du ciel des étoiles sporadiqucs se mouvant dans des directions variées. » Pendant la nuit du 12 au i3, aucune observation n'avait pu être faite, par un ciel très-couvert, qui amena une grande pluie le r3 au matin. » ASTRONOMIE. — Obscrvrilioii (P étoiles filantes, pendant la nuit du i3 au r/j no- vembre I 866; /J«/' MM. J. SiLBEKMAXx e/ Amédée Gi'ii.lemin. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des étoiles filantes.) (( C'est dans la nuit du i3 au i4 novembre, de 1 1*" 30™ du soir à 4'' iS™ du matin que M. J. Silbermann a observé la partie du ciel comprise entre le nord-est et le nord-ouest. Dans la première heure, il a pu compter i4o apparitions d'étoiles filantes. Toutes rayonnaient du nord-est, d'un point voisin de l'horizon; la plupart avaient l'apparence de chandelles romaines d'un blanc jaunâtre ; cependant, la couleur de quelques-unes contrastait avec cette apparence générale. « Ainsi, il y en avait une dont » !a couleur bleue ressemblait à la flamme du soufre; une autre était d'un » vert d'émeraude; une troisième avait la teinte verdâtre qui caractérise » la flamme de cuivre; une autre enfin était rouge pourpré. » Une minute ou deux, à peine, séparaient les apparitions successives » des météores; alors on en voyait cinq ou six se succéder ou même deux » ou trois apparaître simultanément. Le phénomène dura ainsi jusqu'à » près de 4 heures du matin. « » M. J. Silbermann a constaté, comme tous les observateurs, que le point (le départ ou de rayonnement des météores lumineux était situé dans la constellation du Lion. Le plus grand nombre, ^5 pour 100 environ, avaient pour centre d'émission la région à gauche de l'étoile '/. » Cependant, quelques étoiles filantes semblaient, par leur direction différente de celle que nous venons de signaler, ne pas faire partie du même essaim; mais c'était la très-grande minorité. Satif ces exceptions, les mé- téores étaient d'autant plus brillants, d'autant plus nombreux, que leurs trajectoires partaient d'une région plus voisine du centre conunun d'émis- sion. Le rayonnement s'effectuait dans tous les sens, les unes montant vers le zénith, les autres descendant vers l'horizon, les autres enfin dans tous les antres points de la circonférence. ( 963 ) » Leur vitesse apparente était d'abord très-faible; puis elle croissait peu à peu; quelques-unes semblaient d'abord immobiles pendant un quart de seconde et même une demi-seconde, puis elles se mouvaient avec une vitesse rapidement croissante à mesure qu'elles se rapprochaient du zénith. » Les formes des trajectoires étaient en général rectilignes ou faiblement courbées; une d'elles présenta un point de rebroussement, une autre des sinuosités marquées; une troisième décrivit un crochet; mais ces formes exceptionnelles appartenaient à des étoiles filantes d'un faible éclat, qui ne paraissaient point faire partie du même groupe que les météores émanés du Lion. » Le diamètre apparent de la plupart d'entre elles, ou mieux leur éclat, n'était ni plus ni moins grand que celui de Vénus en quadrature. Le point lumineux était suivi d'une longue traînée, présentant cet aspect caracté- ristique que sa largeur dépassait de beaucoup la grosseur de l'étoile elle- même. Les traînées étaient presque toutes rougeâtres, offrant l'apparence non d'une lueur phosphorescente ou fluorescente, mais plutôt d'une traînée d'étincelles semblables à celles qu'on voit dans les fusées de feu d'artifice ou qui s'échappent de la meule du rémouleur. » M. Silbermann n'a point vu de météore de couleur violette. » Il a remarqué que les étoiles filantes qui ne divergeaient pas du Lion avaient avec les autres des différences caractéristiques : outre un éclat plus faible, elles possédaient une vitesse plus uniforme et n'étaient pas suivies de traînées lumineuses. » Vers minuit environ, apparut un bolide qui présentait le singulier aspect de deux boulets rames, progressant par oscillations, comme si un lien invisible eût attaché les deux parties du double météore. Je ne sache pas qu'aucune observation de ce genre ait encore été faite, sauf celle peut-êlre que M. le D"^ Schmidt a faite ces dernières années à Athènes, d'un double bolide suivi d'un grand nombre de corps plus petits se mouvant parallèlement dans l'espace. » Les étoiles filantes jumelles observées par M. J. Silbermann étaient toutes deux de la même couleur, d'un bleu pâle, mais ne présentaient ni l'une ni l'autre de traînées à leur suite. Parties de l'est-nord-est, elles se dirigèrent de concert vers l'oucst-sud-ouest, décrivirent un arc d'environ 60 degrés et passèrent très-près de £ de la Grande Ourse. Leur éclat était sensiblement moindre que celui de la majorité des autres étoiles filantes. » 127. ( 964 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Foils relatifs aux inaticres colorantes dérivées ih' la houille. Noie de MM. G. de Laire, Cu. Girard et P. Cuapotealt, pré- sentée par M. Pelouze. « Dans notre Note du i6 juillet dernier, nous avons décrit un nouveau procédé permettant d'effectuer la synthèse de la diphénylamine au moyen d'un sel de monophénylamine réagissant sur la monophénylamine elle- même : H Az+ H Az, HC1= C'MP Az+ H Az+HCl. H ) ( H ) ( H ) (h) , Cette méthode est très-générale et permet d'obtenir, étant donnée une monamiue primaire, ses monamines secondaires et même tertiaires. Nous citerons par exemple la production de la diéthylamine en partant de l'élhyl- amine; l'éthylaniline, la méthylaniline au moyen des chlorhjdrates d'élliyl- amine, de méthylamine et de l'aniline. » Du reste, on savait depuis longtemps déjà que dans la préparation do l'éthylamine par l'action de l'iodure d'éthyle sur l'anunoniaque, en même temps que la mouamine primaire, il se forme une certaine quantité des monamines secondaires et tertiaires correspondantes; mais la production de ces dernières avait été attribuée exclusivement à la continuation de l'action de l'iodure d'éthyle en excès sur la nionamine primaire formée. Maintenant on voit qu'à cette action il doit s'enjoindre une autre, celle de la monamine primaire formée réagissant sur son sel. M C'est dans le but d'étudier la loi qui régit la formation des matières colorantes dérivées de l'aniline et de la toluidine, que nous avons cherché à préparer la diphénylamine, la ditoluylamine, la phénylloluylamiiie, l'éthylaniline, la méthylaniline. M. Hofmann avait signalé, lorsqu'il dé- couvrit la diphénylamine, la propriété qu'a cette base de donner naissance à une matière colorante quand on la chauffe en présence d'un corps oxydant. w Nous avons remarqué que la phényltoluylamine, la ditoluylamine donnaient également, dans les mêmes conditions, des matières colorantes. La symétrie qui existe entre ces réactions et celle qui engendre la rosani- line, l'analogie de la matière bleue formée au moyen d'un mélange de diphénylamine et de ditoluylamine avec la rosaniline triphénylique, nous ont paru des faits dignes d'attention et pouvant jeter quelque lumière sur ( 965 ) la question encore obscure, en certains points, de la genèse des matières co- lorantes dérivées de la houille. » On sait que, dans la préparation industrielle de la rosaniline, on ob- tient un poids de celte substance qui n'est que le quart environ do celui du mélange d'aniline et de toluidine employé. A la vérité on recueille à la distillation environ /|0 pour loo d'aniline mélangée d'un peu de loluidine qui a échappé à la réaction ; mais, en tenant compte de cette quantité qui n'a donné naissance à aucun produit de transformation, la rosaniline obte- nue n'est jamais que la moitié au plus du poids de la toluidine et de l'ani- line transformées. )) A quels produits cette dernière moitié, restée sans emploi utile, a-t-elle donné naissance? A ces corps qu'on obtient toujours comme résidus de la préparation de la rosaniline et qui constituent une niasse, résineuse en ap- parence, mais en réalité douée de propriétés basiques, et dont la couleur, suivant les cas, varie entre le violet et le fauve. Il est facile de voir que cette masse n'est point une substance unique, mais un mélange de plusieurs; seulement elles sont toutes douées de propriétés si voisines, leurs caractères sont si peu distincts, qu'il semble presque impossible de les séparer lors- qu'elles ont été produites simultanément. » Pour les étudier nous avons donc cherché à les produire isolément; une fois produites, à les purifier et à opérer alors sur elles quelques réac- tions caractéristiques propres à nous fixer sur leiu- nature. L'analyse ne nous a servi qu'à contrôler les résultats ainsi obtenus, et il ne pouvait en être autrement, à cause du peu de différence entre les compositions centési- males de ces diverses matières. » En suivant cette marche, nous sommes arrivés à établir, au moyen d'un grand nombre d'expériences dont le détail ne pourrait trouver place ici : " i" Que 3 atomes de toluidine pure, soumis à l'action d'un agent déshy- drogénant quelconque, perdent 6 atomes d'hydrogène, se soudent et don- nent naissance à une base colorante jaune qui est à la toluidine ce que la rosaniline est à un mélange déterminé de toluidine et d'aniline. CHM /C'"HM rC'HM (C'*HM H AzH- H Az -f- ) n ' Az= Cni' Az'H- GH. H ) ( H ) ( H j (C"H') » 1° Que 3 atomes d'aniline pure, soumis à l'action d'un agent déshy- drogénant quelconque, perdent 6 atonies d'hydrogène, se soudent et don- (966 ) nent naissance à une base colorante violette, qui offre les mêmes relations avec son corps générateur que la rosaniUnc et la hase jaune jjrécitée avec les leurs. C'^HM (C'='HM (C'-H'i >C'-HM H Az+ h'az+ h 'Az= C' = H' Az + 6H. H ) ( H ) ( H ) [cr-iv) » 3° Que ces nouvelles bases, que nous proposerons d'appeler clvjso- toluidine et violaniline, sont susceptibles d'échanger 3 atomes d'hydrogène contre 3 atomes des radicaux toluyie, pliényle, éthyle, en doiuiant nais- sance à de nouveaux produits colorés, présentant avec elles les mêmes rap- ports que les produits de substitution éthylique, phénylique ou toluy- lique de la rosaniline avec la rosaniline. C'H'j /C'*H«C'*H', C'H' Az^+ 3C'nrAz= la'WCW'kz^ + 3AzH'. c I 4 H'j (C'*H«C'*H\^ » 4° Que lorsqu'on soumet les monamines secondaires diphénylique, ditoluvlique, méthylphénylique, éthylphénylique, phényltohiylique, raé- thyltoluylique, éthyltoluylique, à l'action d'un corps déshydrogénant, 3 molécules de ces monamines secondaires perdent 6 atomes d'hydrogène, se soudent et engendrent ainsi directement les triamines substituées de la rosaniline, de la chrysotoluidine et de la violaniline. C'^H'i |C'*H'j IC'H'i iC'''H°C'*HM C'*H' Az + C'^IF Az -t- C"H' Az = C'*H'>C''HM Az^ H ) ( H ^ ( TI ) (c'^H°C^^H') » Les expériences que nous avons exécutées forment trois séries de réactions parallèles, semblables chaciuie à chacune, soit par le résultat de la réaction, soit par la manière dont elle s'opère : » 1° Action d'un corps oxydant sur une monamine primaire; » 2" Action du même corps oxydant sur la monamine secondaire cor- respondante-, » 3" Action de l.i monamine primaire sur la triamine qui en dérive. » Comme il est facile de le voir, nous n'avons fait dans tout ce travail qu'étendre et généraliser les vues si nettes et si claires de M. Hofmann sur la rosaniline et la rosaniline triphénylique. » ( 967 ) MÉTALLURGIE. — Moyen de se servir de fourneaux à la JVdkinson pour allier^ à l'aide du wolfram réduit, le luncjstène et la fonte. Note de M. P. Le Guen, présentée par M. Pelouze. « J'ai riionneur de présenter à l'Académie des Sciences un procédé qui m'a réussi pour allier, dans un fourneau à la Wilkinson, le tungstène du wolfram réduit avec la fonte de fer. Le wolfram étant en poudre après sa réduction, il est difficile de le mettre en fusion avec un autre métal, si ce n'est dans un four à réverbère, où il se perd une grande quantité de tungs- tène, ou bien dans des creusets dont l'usage deviendrait fort dispendieux pour l'industrie. Sous ces divers rapports, le procédé que je propose me semble plus avantageux ; il consiste à former des agglomérés qui résistent suffisamment au feu sans empêcher la combinaison des métaux de s'effec- tuer. A cet effet, je fais broyer et réduu^e en poudre de la chaux vive qu'on a soin de garantir de l'humidité; je mêle avec le wolfram réduit une cer- taine quantité de cette poudre, 10 |)our 100 environ ; je fais fondre du brai ou-du goudron, soit minéral, soit végétal, et j'y verse le |)récédent mélange, en ayant soin de remuer la pâte qui en résulte de manière à répartir uni- formément les matières. Au besoin, celte pâte est remise sur le feu, et du brai ou du goudron ajouté pour l'amener à une consistance telle, qu'on puisse la diviser par fragments. Puis on soumet ces fragments à une com- pression pour les agglomérer en briquettes de la grosseur qu'on veut : je donnais aux miennes la grosseur du poing. Selon l'outillage et les moyens de compression dont on dispose, la quantité nécessaire de brai ou de gou- dron est plus ou moins grande. » Le chargement dans le fourneau se fait par des couches alternatives des matières à fondre ensemble. Après avoir, comme à l'ordinaire, mis du coke au fond du fourneau, on dispose par-dessus une couche de briquettes sur lesquelles on jette encore un peu de coke, afin de mieux préserver le tungs- tène contre l'oxydation, puis on place une couche de fonte et de la castine en quantité moitié moindre que d'habitude, à cause de la chaux existant déjà dans les briquettes, enfin une couche de coke. On continue ainsi à faire alterner les couches jusqu'à épuisement des matières ou chargement complet du four. )) Ce chargement peut aussi s'exécuter lorsque le four est chaud ; dans ce cas, il suffit de jeter les niatières par le gueulard en suivant l'ordre que je viens d'indiquer, et en ayant soin d'arrêter le venl |)endant que l'on charge. f 968 ) Quand on veut couler le niét;tl, on le reçoit dans des poches où on le brasse, pour qu'il soit plus liouiogène, avant de le verser dans les moules. C'est ainsi que j'ai opéré cette année à la fonderie du port militaire à Brest, où je me suis principalement servi de goudron minéral pour la préparation des briquettes. Le four a été chargé successivement à chaud et à froid, connue je l'ai indiqué. Le fourneau à la Wiikinson dont j'ai fait usage av:iit o"\'i() de largeur intérieure et a^.So de hauteur depuis la sole jusqu'au gueulard. Chaque couche de fonte était tie 100 kilogrammes. Les analyses faites à l'Ecole des Jlines, à Paris, ont prouvé que, par ces deux méthodes, j'étais parvenu à combiner la plus grande partie du tungstène. Les fontes prove- nant du chargement à chaud, [)our lequel j'avais mis la plus forte jjropor- tion de wolfram réduit, savoir, iV^'^'ij^ pour 100, contenaient en moyenne 8"''', 84 de tungstène pour 100. Ce moyen pourra donc être employé utile- ment lorsqu'on voudra introduire dans une fonte une forte proportion de tungstène. » CHlMli;. — Sur l'acide liypoiodeux et ses combinaisons directes avec les hydro- carbures. jN(jte de 31. E. Lippmann, présentée pai- j\L Balard. « I^a réaction de l'acide hypochloicux anhydre sur les corps organiques a été étudiée par AL Schùtzenberger. Eu examinant comment cet acide se comporte avec les autres acides anhydres, il a trouvé qu'il se formait, par double décomposition, des anhydrides mixtes, comme, par exemple, l'acé- tate de chlore. J'ai montré il y a peu de temps, en collaboration avec lui, que l'acétate de chlore se combine directement avec les hydrocarbures non saturés, par exemple l'éthylène, et forme le glycol acétochlorhydrique. » Il m'a semblé intéressant d'étudier l'action de l'acide hypochloreux anhydre sur leshydrocarbmes, et cela d'autant |)lus qu'on n'a pas encore observé de cas analogues. M. Carius dit, dans son travail sur l'acide hypo- chloreux hydraté, que les hydrocarbures sont vivement attaqués et carbo- nisés par l'acide hypochloreux anhydre. )) Le maniement dangereux de grandes quantités d'acide hypochlorcMix anhydre m'a déterminé à rechercher la formation de l'acide hypoiodeux. Je décrirai d'abord la formation tIe l'acide hydraté et son addition à l'amylene. L'iode ne réagit pas sur l'oxyde de mercure, en présence de l'eau; mais quand ou ajoute de l'amylen»;, il disparaît instantanément, si on agite le vase, en formant de l'iodure de mercure. 11 se produit en même temps de l'acide hypoiodeux cjui se coMd)iue directement avec l'amylene, pour former une ( 969 ) iodhydrine plus lourde que l'eau, et qui se dédouble par la distillation. En traitant cette iodhydrine par l'acétate d'argent, il se forme de l'acide acé- tique, de l'iodure d'argent et de l'oxyde d'amylènequi bout entre 95 et 100 degrés. Si l'on met l'iode, l'oxyde de mercure et l'amylène dans un milieu formé d'alcool absolu, l'iode disparait, avec formation d'iodure de mercure et d'un composé iodé qui se trouve en dissolution. Ce composé est, dans ce cas, un mélange de différentes iodhydrines, qui ne peuvent être di.s- tillécs que dans le vide. J'ai obtenu ainsi une iodhydrine dont l'analyse donne les nombres suivants : Théorie. G'H'" <^, I. 46, I 8, ,0 40, .7 5, , I Expérience. C 46,1 C 46,0 46,2 H 8,0 H 8,3 8,4 1 40.7 1 4'.o » Ô 5,1 & ). -> 99.9 » Une deuxième portion, qui n'a pas été distillée, a donné, avec l'acé- tate d'argent, un mélange des acétates et d'oxyde d'amylène que jai pu séparer par la distillation fractionnée. A 1 5o degrés, il distille un produit dont l'analyse donne les nombres suivants : Théorie. G'^H" ) ^ ' ( G'-W G^H'O. Expérience. C 68,8 C 68,4 H il, 4 H , 11,7 » A ï(')5 degrés, j'ai recueilli le produit principal, dont l'analyse donne les nombres suivants : Expérience. C 61,9 H 10,4 Théorie. C 1 Gni"> s G-H^O. ... 62,0 H 10,3 » Ce produit a été chauffé avec l'acide iodhydrique à i 5o degrés; il se produit de l'iodure d'éthyle et de l'iodure d'amyle, ce qui piouve que l'élhyle se trouve dans ce composé. c. R., 1866, •i""' Scmeslie. (T. I.VIIl, N" 25.) ' ^'^ ( 97° ) 1) Si l'iode est mis en présence de l'oxyde de mercure et de l'alcool, il se forme très-lentement de l'iodure et de l'iodate de mercure. Ce n'est que dans le cas où l'acide hypoiodeux peut être instantanément fixé qu'il ne se forme pas d'iodale. » Si l'on dissout l'iode dans le chloroforme en présence de l'oxyde de mercure et de l'amylène, il se forme un produit d'addition de l'acide hy- poiodeux avec ce dernier corps. Ce produit est une huile très-lourde, qui se dédouble entièrement avant loo degrés; traitée avec l'acétate d'argent, elle donne un acétate qui bout à i3o degrés et qui est probablement un dérivé de la glycérine aniylique ou dianiylique. Je m'occupe de purifier ce corps et je communiquerai prochainement les résultats obtenus ; je cher- cherai à prouver, en même temps, que cette méthode peut être employée pour former des iodhydrines d'autres hydrocarbures non saturés. » CHIMIE. — De l'action des corps, réducteurs sur V acide azotique et sur les azotates. Note de M. A. Terreil, présentée par M. Fremy. « On sait depuis longtemps qu'en faisant réagir, à l'aide de la chaleur, certains métaux sin- les azotates, on réduit ces sels en azotites; et dans ces derniers temps, M. Schœnbein a démontré que cette réduction se fait également sur les azotates en dissolution et à la température ordinaire. D'autre part, on admet que quelques corps réducteurs transforment les azo- tates et l'acide azotique en ammoniaque ou en sels ammoniacaux; comme exemple à l'appui de cette transformation, on cite la réaction de l'hydro- gène naissant sur l'acide azotique, ainsi que l'exprime l'équation suivante : AzO^ -1- 8H = 5HO -+- AzIP. » Cette réaction est exacte quant au résultat final de l'action de l'hydro- gène naissant sur l'acide azotique; mais elle n'est pas aussi simple qu'elle paraît au premier abord. » Je me suis assuré, en effet, que les corps réducteurs, comme l'hydro- gène naissant, l'hydrogène sulfuré, l'acide sulfureux ou les sulfites, com- mencent par transformer l'acide azotique ou les azotates en acide azoteux ou en azotites; la transformation en ammoniaque ou en sels ammoniacaux ne se fait qu'ensuite, avec une extrême lenteur, ce qui rend cette dernière réaction difficile à réaliser d'une manière complète. J'ai constaté, par exemple, qu'un centigramme d'azotate de potasse, ajouté dans de l'eau acidulée, réagissant sur du zinc, n'est pas encore complètement transformé ( 971 ) en sel ammoniacal après douze heures d'action; alors le liquide décolore encore quelques gouttes d'une dissolution étendue de permanganate de potasse. » Cette réaction m'a permis de faire les applications suivantes àl'analyse. » Lorsqu'on ajoute à de l'eau acidulée réagissant sur du zinc une trace d'un azotate ou une goutte d'acide azotique, et qu'après quelques minutes d'action on décante le liquide, on reconnaît que celui-ci possède la pro- priété de décolorer une grande quantité d'une dissolution de permanganate de potasse. Si l'on opère sur des cpiantités suffisantes de matière, on retrouve par l'analyse, dans le liquide décanté, de l'acide azoteux libre ou à l'état d'azotite. Ce phénomène ne se produit pas lorsqu'on n'ajoute ni acide azo- tique ni azotate. » Cette réaction démontre que l'on pourrait commettre les erreurs les plus graves clans le dosage du fer pnr la méthode du permanganate de po- tasse, sil'on ne détruisait pas toutes traces d'acide azotique avant de réduire le sel de peroxyde de fer au minimum d'oxydation, par le zinc ou par un sulfite. Je me suis assuré que de très-petites quantités d'acide azotique suf- fisent pour causer des erreurs très-grandes dans ce dosage. J'ai reconnu également cjue les chlorates ou l'acide chloricpie, employés dans les mêmes circonstances que les azotates ou l'acide azotique, ne produisent point le phénomène de la décoloration du permanganate : l'emploi de ces derniers composés oxydants doit donc être préféré dans le dosage du fer par la méthode de M. Margueritte. » Je propose la réaction que je viens de signaler, en raison de sa sensibi- lité, pour reconnaître la présence des azotates dans toute espèce de liquides. J'ai vérifié, en effet, que des eaux contenant des traces d'azotates dé- colorent le permanganate de potasse en dissolution étendue, lorsqu'après les avoir acidifiées par l'acide sulfurique pur, on les laisse en contact avec du zinc. Dans les mêmes circonstances, l'eau distillée pur.^ ne produit point le phénomène de décoloration. a Les études précédentes m'ont conduit à examiner l'action du perman- ganate de potasse sur les composés oxygénés de l'azote, et j'ai reconnu que ce réactif absorbe complètement le bioxyde d'azote; il se transforme en azotate de potasse et en bioxyde de manganèse. » Sous l'influence du permanganate de potasse^ l'acide azoteux et l'acide hypoazolique se changent également en acide azotique. Le protoxyde d'azote seul résiste à l'action oxydante du permanganate. H Les observations qui précèdent me conduisent donc aux conclusions 128.. ( 97'- ) suivantes : i" En |)résence de l'hydrogène naissant et des autres corps ré- ducteurs, les azotates et l'acide azotique se ti'ansfornient d'ahonl eu azotites ou eu acide azoteux, avant dépasser à l'élat d'aunnouiaque ou de sels am- moniacaux. 2° Les liqueurs qui résultent de cette réduction décolorent le permanganate de potasse, en raison de l'acide azoteux, libre ou combiné, quia pris naissance. 3° Dans le dosage du fer par la méthode du perman- ganate, la présence de l'acide azotique ou des azotates devient une cause d'erreur très-grande. Il n'en n'est point de même pour la présence des chlorates. 4° La réaction précédente constitue une mélhode très-sensible pour reconnaître l'acide azotique et les azotates. 5" Le permanganate de potasse absorbe complètement le bioxyde d'azote en le transformant en acide azotique; il suroxyde également les acides azoteux et hypoazotique, mais il est sans action sur le protoxyde d'azote. » TÉRATOLOGIE. — Considérations sur un veau anide; par HI. Lavocat. (Extrait par l'auteur.) » Les Anides, produits très-imparfaits, sans forme spécifique, ont été rangés dans les derniers degrés des anomalies simples. Ils sont rares et ont été peu étudiés. Geoffroy Saint-Hilaire n'en rai)porte que cjuatre cas : le premier a été observé par Ruysch; le deuxième par Bland, en 1781; et les deux derniers par Giirlt, en i833. L'Anide de Bland était de l'espèce hu- maine, les trois autres de res])èce bovine. » Vers le printemps dernier, j'ai eu l'occasion d'étudier un nouveau fait d'anidie. » Une jeune vache qui venait de donner le jour à un veau bien conformé mit bas une sorte de boule velue, tenant au placenta par un cordon ombi- lical peu prolongé. La masse anomale est ovoïde et grosse comme une tète d'agneau. La peau qui l'entoure est garnie de poils roux semblables à ceux dont les veaux sor.t communément recouverts. Le cordon ombilical, formé d'une artère et d'une veine, est inséré Aers le milieu de l'ovoïde. A l'une des extrémités de l'Anide, est une bouche dont le fond imperforé présente une langue rudimentaire et dont les bords sont garnis de cinq incisives, quatre d'un côté et ime seule de l'autre. » L'épaisseur de la masse est formée de tissu cellulo-adipeux que par- courent les divisions vasculaircs du cordon ombilical. Il n'y a ni cavités, ni viscères s|)lanchniques. Ou n'y rencontre que six pièces osseuses, plus ou moins imparfaites (représentées sur le dessin annexé au Mémoire). ( 973 ) « Les deux premières, situées en avant, sont les deux moitiés d'un maxillaire inférieur, portant à leur extrémité libre les incisives précédem- ment signalées. La troisième, placée en arrière, à droite et au-dessus des précédentes, est évidemment un squamosal droit, dont l'existence coïncide d'une manière remarquable avec le plus grand développement de la branche droite du maxillaire inférieur. Quant aux trois dernières pièces, elles sont petites, situées dans le plan médian à la suite l'une de l'autre, un peu dis- tantes et reliées par du tissu fibreux. Elles paraissent représenter le corps des deux sphénoïdes et l'occipital basilaire. » D'après ces caractères, on peut reconnaître que les Anides, classés entre les Mylacépbales et les Zoomyles, diffèrent beaucoup des premiers et présentent au contraire de grandes analogies avec les seconds. » Il est vrai qu'ils ressemblent aux uns et aux autres par leur forme sim- plement globuleuse, et aussi parce qu'ils proviennent presque toujours d'une double conception, dont l'un des produits est bien conformé, tandis que l'autre est arrêté dans son développement. » De même que les Acéphaliens mylacéphales, les Anides sont des Omphalosites, puisqu'ils ont un cordon ombilical; mais ils en diffèrent ra- dicalement par l'absence de cavités viscérales et d'organes essentiels à la vie. L'appareil digestif est le dernier qui persiste chez les Acéphaliens, et, par dégradations successives, il n'est plus représenté chez les Mylacéphales que par des vestiges de son tube terminal, c'est-à-dire du gros intestin. » Or, il n'y a rien de semblable chez les Anides. Au contraire, dans le fait que nous avons observé, la bouche rudimentaire et la présence de pièces osseuses, appartenant toutes à la tête, sont autant de caractères dis- tinctifs entre les Anides et les Acéphaliens. » Quant aux Môles, dont Geoffroy Saint-Hilaire a formé l'ordre des Monstres simples parasites, sous le titre de Zoomyles, leur organisation est essentiellement la même que celle des Anides. En général, Vlans inie masse graisseuse, on rencontre des os imparfaits et des dents plus ou moins déve- loppées. Il y a bien entre eux quelques dissemblances : ainsi, les Anides se développent toujours dans l'utérus, tandis que les Zoomyles peuvent être utérins, tubaires, ovariens et même abdominaux; en outre, le cordon ombilical, faisceau vasculaire plus ou moins court dans les Anides, est nul chez les Môles. Mais ce sont là, d'après nous, de simples variétés sans importance fondamentale, et nous croyons qu'il y a lieu d'assimiler les Môles aux Anides. » Les uns comme les autres sont des embryons avortés, des êtres simples ( 974 ) plus ou moins imparfaits, en raison d'nn arrêt presque général de leur développement. Tous sont des ébauches présentant, à divers degrés, les derniers termes de l'anomalie par défaut. .) En conséquence, il y aurait avantage, pour la classifîcation tératolo- gique, à réunir en une même famille les Anides et les Zoomvles, dans l'ordre des Omplialosites, et à supprimer l'ordre des Parasites, spécialement établi pour les Môles ou Zoomyles. » M. Mii.xE Edwards présente à l'Académie, au nom de l'auteur, M. Schneider, une « Monographie des Nématoïdes » : la première partie de ce traité est consacrée à la classification de ces vers intestinaux, la seconde à leur anatomie, la troisième à leur développement. Cet ouvrage, imprimé en allemand, sera soumis à l'examen de M. Milne Edwards, pour en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal. M. RiBoiTLOT adresse un Mémoire relatif à diverses questions d astro- nomie. (Renvoyé à l'examen de M. Faye.) La séance est levée à 4 heures et demie. É. D. B. ' BULLETI»! BIBLIOURAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 3 décembre i866, les ouvrages dont les titres suivent : Etude comparée du sternum et des pièces liomolypes chez les aiiimaux vet^lé- />res; /:)ar M. Lavocat. Toulouse, i865; br. in-8°. Navigation par arcs de grand cercle ou par le chemin le p/ns court d'un point à un autre. Carte dressée par M. Aug. Geoffroy. Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. Mémoires de la Section de Médecine, t. IV, 3" fascicule, année i865. Montpellier, i865; in-4". Des indications de l'emploi de la diète lactée da>is le traitement des diverses maladies, et spécialement dans celui des maladies du cœur, de ihydropisie et de la diarrhée; par M. PÉCiiOLiEK. Paris et Montpellier, i866; br. in-8°. ( 975 ) Sur les oxydes de niobium ; par M. Marc Delafontaine. Genève, 1866; opuscule in-8°. Observations critiques et s/nonymiques sur un album de plantes des Pyré- nées, préparées par M AIKCHA^D, faisant partie du Musée d'Histoire naturelle de la ville de Toulouse; par M. E. Timbal-Lagrave. Toulouse, sans date; br. in-8°. Recherches sur les variations que présentent quelques plantes communes de la Haute-Garonne au point de vue phylographicpie; par M. E. Timbal-Laghave. Toulouse, sans date; br. iu-8". (Ces deux derniers ouvrages sont extraits des Mémoires de l'académie impériale des Sciences, Jnsoiptioïis et Belles- Lettres de Toulouse.) Sur l'exposition internationale de produits et engins dépêche à Bergen, et sur la pisciculture en Norvège (août 1 865). Bapport à ta Société impériale d'Accli- matation; parM. J.-L. SOUBEIRAN. Paris, 1866; br. in-8". Histoire de la Chimie; par M. F. HOEFER, 2" édition, t. V\ Paris, 1866; I vol. in-8°. (Présenté par M. Fremy.) Monographie... Monographie des Nématoïdes; par M. A. Schneider. Ber- lin, 1866; in-8° relié, avec 28 planches et i5o gravures sur bois. (Présenté par M. Milne Edv^^ards. ) Lethœa Rossica ou Paléontologie de la Bussie, décrite et figurée par M. Ed. d'Eichwald, 9"= livraison, i"= section de la période moyenne. Stuttgart, 1 866; r vol. in-8° avec atlas. (Présenté par M. Milne Edwards.) Dociuiients... Documents de la Commission sanitaire de New-York^ t. I, n°' I à 60; t. II, n°' 61 à 95. New- York, 1866; 2 vol. in-8». United... États-Unis. Bulletin de la Société sanitaire de Neiv-Vork, i863- i865, trois volumes en un. New-York, 1866; in-8°. Ages... Ages des hommes de l'armée volontaire des Etats-Unis {Commission sanitaire et Bureau statistique). Rapport de M. B. A. BoULD. New-York, 1 866; br. in-8°. Astronomical... Observations astronomiques et météorologiques de l'Obser- vatoire naval des États-Unis, année i863. Washington, i865; i vol. iu-4'' cartonné. Annual... annuaire de l' Académie nationale des Sciences de Cambridge pour i865. Cambridge, 1866; in- 12. Proceedings... Comptes rendus de l'Académie des Sciences naturelles de (976) PliilndelpIiiCj année i8G5, jinivirr h décenibro. Philadelphie; .*) nnméros in-8°. Annals... Annales du Lycée d'Histoire naturelle de New-York, t. VIII, n°' 4 à 10. New-York, i865-i866; 3 brochures in-8". VeriHcation. . . Vérification et extension de inrc du méridien de Ln Caille au cap de Bonne-Espérance ; par M. S. T. Maclear, astronome royal an Cap, publié par les ordres des lordsCommissaires de l'Amirauté. 1866; 2 vol. in-4° cartonnés. The american... Epliémérides américaines et Almanacli nautique pour Cannée 1866, publié par ordre de l'Administration de la Marine. Washing- ton, i865; in-8°. On ceplialization... Sur la céphalisalion : explication tirée des faits produits par l'auteur de quelques objections; par M. J. Dana. [American Journal, t. XLI.) A word... Un mot sur l'origine de la vie; par M. J. Dana. {American Journal, t. XLI.) A brief. .. Esquisse de la théorie moderne des types chimiques; par M. C. M. Wetherill. On the... Sur la nature cristalline du verre; par M. C. M. Wetherill. Experimcnls... Expériences avec l'amidgame d'ammonium; par^ï. C. M. Wetherill. On the... Sur la cristallisation du soufre et sur la réaction entre le sulfite d'hydrocjène, l'ammoniaque et l'alcool ; j>arM. C. M. ^Vetherill. (Ces divers opuscules sont extraits de V American Journal.) Thonghts... Pensées sur l'infiuence de l'éther dans le système solaire, ses relations avec la lumière zodiacale, les comètes, les saisons et les étoiles filantes périodiques; paiM. A. WiLCOCliS. Philadelphie, i864; in-4°. A proof.. . Preuves que toute fonction a une racine ; jiar M. le prof. MORGAN. [The London Mathem. Soc., n° 6.) Sans lieu ni date; br. in-8". (Lrt suite du T'.iilleti!! au prochain numcro.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 DÉCEMBRE 1866. PIIÉSIDENCE DE M. LAUGIER. »IÉ»IOIRES ET C03mUNICATI0I\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président de l'Institut invite l'Académie des Sciences à désigner un de ses Membres pour la représenter, comme lecteur, dans la séance tri- mestrielle qui doit avoir lieu le mercredi 9 janvier 1867. ASTRONOMIE. — Réponse aux observntions critiques de M. Spœrer, relativemenl à la parallaxe de profondeur des taches solaires ; par M. Faye. (Première partie.) « M. le D'Sprerer, savant astronome allemand, dont j'ai eu l'honneur de signaler à l'Académie les intéressants travaux sur le Soleil, vient d'adresser aux Nouvelles astronomiques d'Altona cjuelques critiques, très-bienveillantes d'ailleurs, sur les observations anglaises de M. Carringfon, et sur les résul- tats que j'en ai tirés relativement à l'inégalité parallacticpie des taches solaires. Voici le début de M. Spœrer : « Après que Faye eut fait voir, par les observations de Carringlon, que » les longitudes héliocentriques des taches subissent au bord oriental un M très-notable accroissement, tandis qu'elles présentent une diminution » tout aussi forte au bord occidental, Seccbi appela l'aftenlion sur la C. R., 1866, 2>""' Semesiie. (T. LXUl, N" 24.) I 29 ( 978 ) u possibilité d'une erreur constante qui affecterait les mesures anglaises, » principalement dans le voisinage des bords. J'ai dû moi-même me ral- » lier à cette opinion, attendu que mes anciennes observations ne don- » naient pas pour ce phénomène une valeur aussi considérable que l'inéga- » lité indiquée parFaye. Quant aux observations récentes, on a vu que j'ai >) opposé à Faye ma belle série de mesures de la tache n" i 21. La tache \i6 » m'a donné les mêmes résultats; il est vrai que la tache i5 a montré dans » ses longitudes une petite inégalité marchant dans le sens de la théorie » de Faye. » » Tout bien considéré, le D'"-Spœrer déclare qu'il ne voit pas dans ces travaux de motifs suffisants pourcesser d'adhérer à la doctrine de M. Kirch- hoff, laquelle lui paraît répondre pleinement à la situation actuelle de la science physique. » Il faut, en effet, que cette doctrine ait exercé sur l'esprit du D"' Spœrer une bien grande influence, car elle l'entraîne à se contredire lui-même d'une manière dont j'ai été d'abord presque stupéfait. L'inégalité dont il s'agit, ce n'est pas moi qui l'ai découverte, c'est M. Carrington, c'est le P. Secchi, c'est le lY Spoerer lui-même. On peut dire qu'elle a sauté aux yeux de tous les observateurs. Mais il n'en a pas été de même de la foimule et de l'explication de cette inégalité; on y a vu tout d'abord un effet de la réfraction solaire, supposition qui ne contredisait les idées préconçues ne personne. Afin de montrer quelle était, quant à l'inégalité elle-même, la conviction de M. Spœrer, conviction basée sur ses propres mesures qui n'ont pas pu varier, elles, au gré des exigences d'une hypothèse, je tra- iluirai littéralement le passage niiivant d'une publication de M. Spœrer datée de l'an dernier (i), et antérieure de quelques jours à la publication de mes travaux sur la parallaxe des taches : (c Je rappelle à ce sujet la remarque que j'ai faite sur la nécessité d'ex- » dure les observations voisines des bords. En parlant ainsi j'avais en vue » d'abord la grande influence des erreurs d'observation dans ces régions, » ensuite l'influence de la réfraction solaire dont l'existence est indu- » bitable, Sur ce dernier point, Secchi vient de nouveau appeler notre » attention dans le n°i55'3 des NouVL'tles astronomiques. La belle tache >) n" 55 dont je viens de parler pourrait fort bien servir ici d'exemple. Si » l'on en détermine le mouvement diurne par mes mesures du 3o avril au (i) Nowelles astronomiques de M. Peters. Lettre de M. Spœrer, dans le n" !556, en date du 21 novembre i865. ( 979 ) » 2 mai, on trouve i3'^,498 : or, si l'on calcule, avec ce niouvemenl et la » moyenne des trois longitudes observées, le lieu de la tache pour le 3 mai, » on trouve que la longitude mesurée ce jour-là est de o", 56 trop faible, ce » qui est dans le sens de la réfraction. Quant à la tache que le P. Secchi » a observée jusqu'au bord occidental, du 17 au 21 juillet, en vue de la » réfraction, je l'ai suivie moi-même pendant toute la durée de la visibilité. » Les résultats de mes mesures et de mes calculs s'accordent bien avec les » nombres publiés par Secchi. Il y a plus, ce n'est pas seulement au bord » occidental du Soleil, mais aussi au bord oriental, cpie j'ai trouvé pour » cette tache un résultat favorable à l'existence d'une réfraction solaire, » puisque là les longitudes se sont trouvées trop fortes. « » M.Spœrer |)ubliait ces lignes décisives le 21 novembre i865, à l'époque où je terminais moi-même mon travail sur la parallaxe de profondeur (1). Je devais donc croire que le phénomène si remarquable qui m'avait sauté aux yeux dans les observations anglaises se retrouvait dans celles du D''Spœrer comme dans celles du P. Secchi, et c'est ce c{ue je n'ai pas manqué de faire remarquer dès les premières lignes de mon Mémoire, afin de ne pas paraître m'attribuer une découverte antérieure. Mais, si l'existence de cette uiégalité avait paru certaine à M. Spœrer lorsqu'il n'en connaissait pas la significa- tion, elle cessa d'avoir à ses yeux la même authenticité lorsqu'il vit, par mon Mémoire sur la parallaxe de profondeur, qu'elle était en opposition directe avec la doctrine de M. Rirchhoff. Il est revenu dès lors quelque peu sur ses affirmations antérieures; il fait remarquer aujourd'hui que ses observa- tions ne semblent pas assigner à cette inégalité une valeur aussi forte que celles de M. Carrington ; il ajoute que les observations anglaises pourraient bien être affectées de quelque erreur constante, quoique ses observations propres se soient prononcées dans le même sens, avant que j'eusse parlé; enfin il cite quelques taches récemment observées où l'inégalité antérieu- rement annoncée par lui-même et par le P. Secchi ne se manifeste plus. » Il y a là, évidemment, luie contradiction qiù ne s'explique que par la ferme adhésion que ce savant distingué a donnée à l'hypothèse de M. Kirch- hoff. Puisqu'il en est ainsi, pinsque des hypothèses exercent sur les opi- nions une telle influence, et semlilent conduire des savants distingués à mo- difier leur manière d'apprécier les faits suivant qu'ils se trouvent |)lus ou moins favorables à leur doctrine, je dois commencei' par exanùner la valeur de celte hypothèse, bien que je l'aie déjà combattue devant l'Académie dés (i) Comptes rendus, t. LXI, p. 1082, séance du r8 décembre i865. I2y . ( 9«o) l'époque de son apparition. Quant aux difficultés de détail que M. le D"' Spœrer m'o|)p()se avec l'autorité qui s'attache naturellement à ses tra- vaux spéciaux, je les regarde comme plus sérieuses, et je les discuterai dans la seconde partie de cette Note, » On sait que l'hypothèse de M. Rirchhoff, présentée comme un des co- rollaires de ses magnifiques travaux sur l'analyse s|ieclrale de la lumière du Soleil, consiste à expliquer les taches du Soleil par des nuages formés dans l'atmosphère do cet astre, au-dessus de sa surface brillante. C'est précisé- ment le contre-pied des idées qui ont cours dans le monde astronomique depuis un siècle, à peu près comme le système de Copernic était, sauf toute autre comparaison, le contre-pied de celui de Ptolémée. » Voici d'abord l'histoire succincte de l'hypothèse des nuages. Quelques années après l'éclipsé de i84'i, alors que l'impression première de stupé- faction s'était dissipée, les astronomes s'accordèrent généralement à expli- quer les protubérances rougeâtres qui apparaissent autour du Soleil éclipsé par des nuages formés dans l'atmosphère du Soleil. Il semblait dès lors assez naturel d'examiner si ces nuages ne seraient pas en relation avec les taches et ne pourraient pas rendre compte de celles-ci. On aurait dû re- marquer, il est vrai, que les protubérances lumineuses apparaissent in- différemment sur tout le tour du disque solaire, tandis que les taches ne s'écartent guère de l'équateur de plus d'une trentaine de degrés et ne se présentent jamais dans les régions polaires; on aurait dû comprendre que les taches et les protubérances sont, par cela seul^ deux phénomènes dis- tincts : on n'en chercha pas moins le lien supposé, mais, chose facile à pré- voir, on arriva tout simplement à constater par les éclipses suivantes qu'il n'y avait aucune correspondance entre les taches et les protubérances des éclipses. Il fallut donc renoncer à la petite révolution astronomique que ce premier aperçu avait fait pressentir à quelques esprits. » Les choses en étaient là quand vinrent les grands travaux de M. Rirchhoff sur l'analyse spectrale du Soleil. On crut d'abord, à première vue, que, pour expliquer les laies du spectre, il était indispensable que la photosphère fût solide ou liquide, dans le sens ordinaire de ces mots. Or, avec un Soleil encroûté, il n'y avait plus moyen de conserver l'idée que les taches sont des cavités plus ou moins profondes ; il lallail chercher ailleurs. C'est alors que l'idée des nuages, déjà évincée une première fois, revint à l'esprit de l'auteur de ces beaux travaux; voici la forme nouvelle qui fut donnée à cette vieille hypothèse. Supposez qu'une région circonscrite du vaste océan liquide de la photosphère vienne à se refroidir : les vapeurs ( 98' ) métalliques répandues dans l'atmosphère vont se condenser et formeront au-dessus de cette place un nuage plus ou moins lumineux par lui-même, mais à cou[) sur opaque et obscur relativement à la photosphère. Ce nuage à son tour, en formant écran pour les couches supérieures, y déter- minera une nouvelle condensation de vapeurs, un second nuage plus élevé et superposé au premier. Là où le rayon visuel traverse la double couche, on voit le fond noir de la tache ainsi produite; là où il traverse le piemier seulement, qui peut et doit même déborder l'autre, on a la pénombre. » Il restait une difficulté : les taches ne font pas fixes; l'observation nous apprend qu'elles se meuvent par rapport à la croûte liquide du globe solaire, car leur vitesse angulaire, au lieu d'être constante d'un parallèle à l'antre comme cela aurait lieu pour un point pris sur une sphère solide ou liquide, leur vitesse, dis-je, varie d'un parallèle à l'autre comme ferait celle de nos nuages observés du dehors. Pour éluder cette difficidté, il suffisait de mettre des vents dans cette atmosphère et de faire mouvoir ces nuages sous le souffle des ouragans solaires. C'est ce dernier point que M. Spœrer s'est attaclié à développer dans ses communications, où j'ai toujours, pour ma part, distingué soigneusement deux choses, d'abord de précieuses obser- vations, puis l'interprétation physique qui leur est donnée. Une tache va-t-elle plus vite que celle que M. Spœrer a prise pour type, c'est que cette tache-là est entrauiée par un vent d'est {Oslslurw). Va-t-elle plus lentement, c'est un vent d' ouest [PFeslstunn). Se présente-t-il des variations de vitesse, c'est un conflit entre des vents opposés {gleiclizeitige Slûrine), etc.... Les choses se passent exactement pour lui, sur le Soleil, comme elles se passe- raient sur la Terre pour un météorologiste extérieur qui observerait miiui- tieusement les nuages terrestres en vue d'étudier les vents régnant dans notre atmosphère. (Cette comparaison est de M. Spœrer.) Non-seidemeut le savant allemand indique la direction des ouragans solaires, mais encore il a soin d'en donner en toute occasion la vitesse en lieues, en défalquant de leur vitesse absolue celle du parallèle solide ou liquide au-dessus duquel ils viennent à souffler. » Voilà en effet la direction ou les astronomes auraient à s'engager s'ils prenaient pour guide l'hypothèse de M. Rirchhoff. Examinons-la donc eu elle-même, et poiu- cela plaçons-nous dans un ordre d'idées qu'aucun physicien ne repoussera, surtout depuis les brillantes découvertes de M. Kirchhoff. Je veux parler de l'identité de la matière solaire avec la ma- tière terrestre, et des lois physiques qui les régissent l'une et l'autre. La différence entre les deux mondes consiste seulement dans le degré de f 982 ) l'échelle ihermiqiie où ils se trouvenl, et la iiiiluie des vapeuis dissoutes ou répaudues dans les deux atmosphères : vapeurs métalliques, si l'ou veut, pour le Soleil, au-dessus d'uu océau de lave ou île métaux fondus; vapeur d'eau sur la Terre au-dessus d'un océan aqueux. » Je me trompe, il y a ici une autre dilféreuce capitale qu'il ne faut pas perdre de vue : c'est que nos nuages sont dus à une source extérieure de froid qui maintient la condensation partout où le nuage se trouve, tandis que les nuages solaires seraient dus à une cause interne toute locale, placée au-dessous du nuage lui-même, c'est-à-dire au refroidissement passa- ger d'un espace très-limité de la photosphère. Cela posé, je ferai remar- quer à M. Spœrer que, si un refroidissement local de la photosphère liquide, imperceptible pour nous, a pour effet de produire rajjidement au-dessus de lui une condensation de vapeurs, c'est-à-dire un nuage dans l'atmo- sphère, il suffit que ce nuage se déplace tant soit peu pour planer bientôt au-dessus d'une surface non refroidie dont l'énergique rayonnement aura bien vite dissipé cette condensation. Sans doute, on peut imaginer à la rigueur qu'un nuage terrestre arrive peu à peu sans se dissoudre du pôle à l'équaleur, pourvu que les vents qui le poussent le maintiennent à une certaine hauteur, parce que le froid extérieur le suit partout. Mais nous faudra-t-il donc admettre que partout où un nuage solaire se transporte, le relroidissement partiel et circonscrit de la surface solide ou liquide de la photosphère voyage avec lui, et le maintient pendant deux, trois, quatre et même six mois? Or une tache a bientôt fait de franchir sur le Soleil un espace supérieur à sa propre largeur. M. Spœrer sait bien, comme moi, comme tous les astronomes, qu'd n'est pas rare d'en voir parcourir 10, 20, 3o et 5o degrés de longitude, en sens contraire de la rotation des zones équatoriales , se développer démesurément, pendant leurs longs voyages, comme si elles étaient restées au-dessus du point refroidi qui leur aurait donné naissance, et aller s'évanouir quelques mois plus tard à 1 00000 lieues de là. Si nous en étions encore à penser que le Soleil est d'une autre essence que la Terre, ou que sa matière n'est pas régie par les mêmes forces physiques, il n'y aurait là nulle impossibilité; mais j'oserai demander à M. Rircldioff liù-mèmc s'il nous est aujourd'hui permis d'accepter une hypothèse qui conduit dès la première épreuve à de telles conséquences? » D'ailleurs comment admettre que de pareils courants horizontaux régnent dans une atmosphère reposant, comme la nôlix', sur une enveloppe liquide 011 solide? Ne faut-il pas pour les produire qu'il \ ail, en vertu ( 983 ) d'une cause quelconque, appel d'une partie de la masse alniosphérique soil vers les pôles, soit vers l'éciuateur, ce qui nous donne sur la Terre le s|;ec- lacle des vents alizés? Est-il possible de concevoir des venis horizontaux à direction i)ermanenle par rapport aux parallèles de la sphère tournante sans une telle condition? Mais alors ces nuages devront marcher constam- ment soit vers les pôles, soit vers l'équatenr. Or j'ai démonlré, et cela n'a jamais été contesté car la chose a été rendue évidente, que de pareils mou- vements n'existent pas sur le Soleil ([) : il n'y a, pour les taches, que de très- légères oscillations périodiques de jiart et d'autre d'im parallèle déterminé. Si la mécanique solaire suit d'autres lois que la nôtre, cette difficulté toudje d'elle-même; mais persoiuie aujourd'hui n'est disposé à invoquer un pareil argument. » Je ne m'arrêterai pas maintenant aux impossibilités de détail que tous les astronomes connaissent bien, mais dont les physiciens, moins familiers avec cette étude, seraient peu frappés. Il me faudrait demander comment il se fait qu'on n'ait jamais vu, même dans les éclipses, les nuages des taches en dehors et tout près du disque solaire; potu-quoi personne n'a vu sur la photosphère ces plages refroidies au-dessus desquelles les nuages viennent se condenser, bien que leur refioidissement dût être accompagné d'une diminution d'éclat; pourquoi les taches ont au contraire pour précurseurs de resplendissantes facules au sein ou auprès desquelles elles semblent se former; pourquoi la structure caractéristique des pénombres a tant d'ana- logie avec celle de la photosphère, tout en présentatit aussi des différences frappantes, tandis qu'un nuage ne devrait ressembler en rien à la surface liquide ou solide qu'il surplondje; comment il se fait que les deux nuages dont la superposition est nécessaire pour former une tache viennent sou- vent à se fendre simultanément dans toute leur largeur, de manière à laisser voir !a surface incandescente de la photosphère par ces deux étroites fis- sures superposées, quel que soit le changement respectif de place de l'ob- servateur et de l'objet et en dépit des lois les plus simples de la perspective. Mais j'insisterai en terminant sur un trait caractéristique de la nouvelle liypothèse : c'est cpi'elle n'a eu à l'origine d'autre raison d'être qu'iuie simple méprise; c'est qu'elle a été imaginée il y a quelques années, lors- qu'on a cru un instant que l'analyse spectrale de la lumière solaire exigeait que la photosphère fût solide ou du moins liquide. M. Spœrer parait s'éloigner aujourd'hui de cette opinion : « J'incline volontiers, dit- il (i) Com/Jles rendus, 1866, t. LXII, p. 1 i5. 1 984 ) » expressément, vers l'idée d'une photosphère pareille à celle que Faye et » les astronomes anglais nous décrivent, et qni an fond est identique avec » ce que Rirchhoif a nommé la couche de nébulosité incandescente; mais, » malgré l'autorité des savants qui, regardant les taches comme des cavités, » cherchent à concilier cette notion avec l'état actuel de la physique, et » quoiqueje tienne compte en particulier des recherches de Faye, je ne puis » voir aucune nécessité d'abandonner les idées de Kirchlioff. » Cette couche de nébulosité incandescente qu'admet aujourd'hui M. Spœrer n'est autre chose en effet que la photosphère de Wilson, d'Herschel, d'Arago, et, après eux, de nous tous. Mais, quand on l'admet, plus n'est besoin de nuages pour expliquer les taches, c'est-à-dire de sim|)les éclaircies locales dans la nébu- losité res|ilendissante et continue qui forme la photosphère. Alors dispa- raissent toutes les difficultés qu'accumule indéfiniment l'hypothèse des nuages; en suivant notre idée, féconde parce qu'elle est juste, on se sent dans le vrai, sur le chemin des découvertes (1); la nature solaire vous appa- raît dans tout son grandiose et n'a pas besoin d'emprunter à l'imagination ses traits les plus saillants, parce que la simple logique des faits bien inter- prétés, le simple calcul des observations vous les révèle. Dans une Note pro- chaine j'examinerai en détail les critiques qui intéressent les mesures de M. Carrington dont je me suis servi, et celles qui s'adressent plus particu- lièrement à mes travaux. La valeur de ceux de M. Spœn r m'imposerait, dans tous les cas, le devoir de présenter notre défense; mais comme il s'agit cette fois de mesures et de calculs tuunéiiques, j'ai cru bon de réserver cette discussion pour une Note séparée. » M. RicHAKDS, nommé Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation dans la séance du '6 décembre, adresse ses remercîments à l'Académie. (i) Il serait injuste, après ces mots, de ne pas rappeler ici (jne nous devons aux travaux de M. Spœrer, postérieurs à ceux de M. Carrington, mais pleinement originaux, la conlir- mation très- précieuse d'une des lois les plus générales du mouvement des taches. Seulement je me hâte d'ajouter (jue l'hypothèse des nuages n'y a été pour rien; c'est même dans ce grand fait si bien vu par M. Si)cerer que je viens de puiser mon premier argument contre cette hypothèse. ( 985 ! MÉMOIRES LUS. CHiRURGli:. — Des iiUo.xicdlioiis chirunjicnles ; par M. 3I.4iso.\.\euve. (Extrait par railleur. ) (Commissaires : MM. Velpeau, Cloquet, Longet, Pasteur.) « En voyant le peu de place qu'occupe dans les Traités de chirurgie l'étude des intoxications, on serait tenté de croire c[ue ces accidents n'ont, dans la statistique mortuaire, qu'une part insignifiante. » Aussi beaucoup de personnes seront-elles probablement surprises de cette proposition, établie néanmoins sur une statistique rigoureuse, que sur cttit malades qui succombent à la suite des opérations chirurgicales., qualre- vingt-cpiinze au moins meurent empoisoimés. » Si l'on défalque, en elfel, le très-petit nombre d'opérés qui meurent d'hémorragie, de tétanos, d'affections cérébrales et de suffocation, on voit que presque tous les autres s'jccombent à quelqu'un de ces accidents désignés sous le nom de ptilébile, d'angéioleucite, d'érésipèle, de phlegmon dijfus, de gangrène^ de fièvre traumatique, hectique, urétrale, péritonitique, puerpérale, etc. » Or, et c'est là précisément l'objet de ce travail, nous croyons pouvoir établir : i° que tous ces accidents divers ne sont en réalité c[ue des empoi- sonnements; 2° qu'il nous est dès à présent possible d'en spécifier le véri- table mécanisme; 3° enfin que dans l'état actuel de la science le chirurgien est suffisamment armé pour que, dans le plus grand nombre des cas, il puisse en prévenir le développement, soit en empêchant le poison de naître, soit en le neutralisant ou l'évacuant quand il existe, soit en produisant l'oc- clusion exacte des voies par lesquelles il pourrait pénétrer. » Exposé de la théorie des intoxications chirurgicales. — Celte théorie consiste à considérer tous les accidents fébriles, consécutifs aux lésions traumaticjues, comme le résultat d'un empoisonnement du à l'introduction dans le torrent circulatoire de sid)stances toxiques produites par l'orga- nisme lui-même. » Elle est fondée sur ces faits : » 1. Que le sang, la lymphe et autres liquides vivants, exposés à l'air libre ou en contact avec des corps délétères, perdent bientôt leur vitalité; C. U.,tS(;fi,2"'«.'"m<-i(;c. (T. LVUliNoa^.) ' •J'^ ( 986 ) » 2. Qu'une fois morts, ces liquides se putréfient connue le font toutes substances org.Tniques soumises aux conditions générales de putréfaction : air, chaleur, humidité; » 3. Que les produits de cette décomposition ont des qualités éminem- ment septiques; » 4. Qu'il en est de même de certains liquides excrémentitiels, tels que l'iuine, la bile, les liquides ou gaz intestinaux; " 5. Qu'en s'infdtraut dans les parties perméables avec lesquelles ils se trouvent en contact, telles surtout que le tissu cellulaire, les orifices des vaisseaux lymphatiques et veineux, ces substances toxiques produisent d'une part des inflammations locales désignées sous les noms de phlegmons sim- ples, dijfits ou gangiéneuXj d'érésipéles, à'angéioleucites^ de pliléhites: » 6. Que ces mêmes poisons putrides, seuls ou mélangés aux produits de l'inflaiiunation spéciale qu'ils ont provoquée, peuvent, en pénétrant dans le torrent circulatoire, altérer le sang lui-même, troubler ses fonctions im- portantes, puis, circulant avec lui dans tout l'organisme, porter leur action délétère sur les éléments les plus intimes de l'économie; » 7. Qu'après leur expulsion des voies circulatoires, ils peuvent encore, en séjournant dans les réseaux capillaires, les parenchymes, les cavités séreuses, cellulaires, etc., devenir la cause d'une infinité de désordres secon- daires, souvent aussi redoutables que les primitifs (accidents métastatiques) : érésipèles, anthrax, parotides, abcès, etc.; » 8. Que l'ensemble de ces perturbations produites par la présence d'agents délétères dans le torrent circulatoire constitue ce qu'on appelle \esjièvres chirurgicales ; » 9. Que ces fièvres présentent dans leurs symptômes et leur marche des caractères spéciaux qui varient suivant la nature de la substance toxique qui les produit, et permettent au praticien exercé d'en reconnaître l'origine: » 10. Que l'on peut arriver à prévenir ces accidents, soit en em|)échant le poison de naître, soit en le détruisant quand il existe, soit en lui fermant les voies par lesquelles il pourrait s'introduire; » 11. Que l'art est désormais en mesure de renqdir ces indications dans le plus grand nondjre des cas, en combinant d'une manière convenable les méthodes opératoires dont il dispose, telles, par exemple, que : i" la méthode sous-cutanée; 2° celle de la ligature extemporanée; 3° celle de la cautérisation en flèches; /[" celle de l'arrachement ou torsion; 5° celle de la compression élastique ou digitale; 6" celle des injections dans les cavités closes; 7" celle des pansements oblitérants, évacuants, antiputrides. ( 987 ) -> Toutes ces méthodes, en effet, possèdent l'une ou l'autre de ces pré- cieuses prérogatives : ou bien d'empêcher la putréfaction des Hquides ex- sudés, ou bien de clore efficacement les orifices par lesquels leurs éléments putrides pourraient pénétrer. » Aussi voyons-nous que les accidents traumatiques de toutes sortes ont diminué dans des proportions énormes dans les services hospitaliers dont les chefs ont adopté franchement les méthodes nouvelles. » M. DcRAND (de Gros) lit un Mémoire ayant pour titre : « Du zoonile dans l'organisation des animaux vertébrés » . (Renvoi à la Section de Zoologie.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOGRAPHIE. — Sur ta lonqilude de Rio-de-Janeiro. Note de M. Mouchez, en réponse à une Note précédente de iM. Liais. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) « On lit dans les Comptes rendus de V Académie des Sciences du 26 no- vembre une réponse de M. Liais, relative à la position géographique de Rio, où il déclare qu'il n'a pas fait l'observation de la latitude : elle serait de M. Mello; il dit également n'avoir pas été chargé de faire les observations de longitude pendant l'éclipsé de i858; enfin, il n'a pas fait non pins l'ob- servation de l'éclipsé de 1864, puisqu'il était alors en Europe. Il ne lecon- naît comme de lui que les observations de culminations, dont il n'a donné que les résultats; ce n'est que sur elles maintenant, et par conséquent sur une simple affirmation, que repose en réalité sa nouvelle longitude. La longue réponse de M. Liais ne contient d'ailleurs aucun argument sérieux contre les nombreux faits que j'ai exposés, mais seulement quelques asser- tions que je crois sans fondement et que je ne puis admettre. La seule réponse efficace qu'il pouvait faire, c'était de publier ses observations comme je l'ai fait dans mon Mémoire : dans une question de chiffres, toute autre manière de discuter ne peut produire de bons résultats. » Si j'ai attribué Teireur à ]\L Liais, c'est parce que la table des positions géographiques le cite comme l'ailteur de cette position, et que je ne pensais pas qu'il fût d'usage de n'introduire sous son nom, dans ces éphémérides, que les déterminations géographiques qu'on avait faites soi-même. i3o.. (9«« ) » H t'st probable que M. Liais aurait obtenu des résullals trés-clitférents s'il avait fait lui-incnie toutes les observations sur hscjuelles il a basé ses calculs. » Après la publication de mon Mémoire et de mes observations, je pense qu'il n'y aurait ni utilité, ni convenance, à prolonger cette discussion et à abuser plus longtemps de la bienveillante attention de l'Académie. )> MÉCANIQUE. — Sur (es forces molériilaires dans les liquides en mouvemenl, avec appiicaiion à l'It/drod/naiiiique. Mémoire de M. Kleitz, présenté ] • . '' («t ''l 'i* ) I ' ' 1 ■ 11 établissons pour les dérivées ~ ; un théorème analogue a celui de l'ellipsoïde d'élasticité, et nous arrivons à des relations identiques à celles qui existent entre les forces. Sans faire d'autre hypothèse, si ce n'est que les forces élastiques sont des fonctions des dérivées "' '' " qui expriment les vitesses relatives, nous en déduisons, pour les composantes des forces élastiques sur trois plans orthogonaux quelconques, les valeurs ci- après (chap. IV) : N, = -P + 29|, N, = -P + ayJ:, ^^ = -P + 2r/^, l^ans ces équations, 9 est une fonction de x, y, z, dont la valeur, en chaque point, est indépendante de l'orientation des axes coordonnés. )) Nous indiquons (chap. V) comment les plans priiici|)aux des force.i élastiques sont placés par rapport aux directions et aux courbures des tra- jectoires. » Nous définissons trois familles de surfaces orthogonales, dont la pre- mière comprend les sections perpendiculaires au faisceau des trajectoires, et dont les deux autres sont engendrées par des trajectoires qui s'appuient sur les lignes de courbure principales des sections. » Nous montrons la dépendance qui existe entre ces surfaces et les forces élastiques que nous exprunons (chap. VI) en fonction des variations de vitesse suivant les trajectoires, des rayons de courbure des sections et du rayon du cercle osculatcur de la trajectoire. ( 990 ) » Dans le chapitre VII, nous examinons les forces élastiques développées sur les parois. » Dans le chapitre VIII, nous donnons les valeurs des forces molécu- laires rapportées à I unité de masse. » Dans le clia|)itie IX, nous étudions le travail des forces élastiques, et nous montrons comment il peut être exactement exprimé au moy(Mi des forces élastiques. Nous distinguons le travail résultant des pressions moyennes, et celui des forces moléculaires dynamiques. Ce dernier se décompose en deux parties, dont l'une donne le travail des forces élas- tiques appliquées aux surfaces qui terminent la portion de liqn.ide dont on considère le mouvement, et dont l'autre donne celui des actions mutuelles des molécules liquides. » En désignant par ^ la fonction ci-après du dv dy tlx [idu\- M'\' ida'\' /du dt,-\- / dv dif\' 1 le travail des forces moléculaires a poiu' ex|)ression 2 P.Vcos7(j7 +2] (^" + ^'^ + Zïv) ^a - Ç Ç f.o.^.dxdydz. » En cherchant la nature de la fonction œ, nous montrons qu'elle doit être une fonction de celle connue se réduit à (-r-) • La dy dérivée -r- est prise normalement aux lignes d'égale vitesse, (f est aussi une fonction de (-^) seulement. >) En essayant de déduire cette fonction (p des expériences de M. Darcy sur l'écoulement dans les tuyaux cylindriques, nous montrons qu'on peut traduire ces expériences, d'une manière assez satisfaisante, en faisant dV dr ce qui donnerait, jjour la force de glissement, sur ru plan passent par la trajectoire et la tangente de la courbe d'égale vitesse, » Mais ces expériences sont loin d'être stifHsantes pour fournir le moyen ( 991 ) ) Entrant dans cette voie, je me suis proposé de prolonger indéfiniment les vibrations d'un diapason par les procédés de l'horlogerie. 1) L'appareil que j'ai construit se compose, comme une horloge ordi- naire, de deux parties, un rouage et un appareil à oscillations isochrones, se prêtant un secours réciproque par l'intermédiaire d'un échappement. Le diapason règle le débit du rouage; le rouage donne au diapason, à chaque vibration, une petite impulsion, nécessaire pour prolonger son mouvement oscillatoire. Le rouage, au moyen d'aiguilles portées par les axes et toiu-nanl devant des cadrans, permet de compter les vibrations du diapason. ( 992 ) » La méthode la plus précise qu'on puisse employer pour coiilrôler la n'-gularité de la marche d'un instrument de ce genre consiste dans la com- paraison du diapason régulateur avec un chapason lihre, par les procédés optiques de M. Lissajous. Elle m'a permis de constater la persistance de 1 accord une fois établi de ces deux diapasons, le diapason lihre étant mis en vibration à la main chaque fois qu'on veut renouveler la comparaison. L'accord est encore maintenu quand on double ou triple le poids moteur de l'appareil. )) Le diapason que j'ai employé d'abord faisait environ loo vibrations simples (5o doubles) par seconde; j'en ai essayé ensuite un autre faisant environ 200 vibrations simples par seconde, et l'appareil a fonctionné sans que j'aie rien eu à y changer. Je regarde comme certain qu'on poui la appli- quer à l'instrument des diapasons beaucoup plus aigus, en diminuant con- venablement la dimension de récliappement. » Ou comprend aisément qu'en plaçant sur les deux branches du dia- pason des masses égales et symétriques, on diminuera la rapidité des vibra- tions; et il est facile de concevoir des dispositions qui permettront de passer par toutes les vitesses entre deux limites extrêmes. » Je crois que le princqje de cet inslrunient pourra être utile dans les expériences chronoscopiques, c'est-à-dire dcsiinées à mesurer ou apprécier de très-petites fractions de temps. Il pourra également servir à donner un mouvement uniforme à différenls appareds d'enregistrement ou d'obsci- vation, qui sont employés dans les sciences. Il permettra enfin trobtenir le synchronisme de deux mouvements d'horlogei'ie rapides, ce qui n'a pas encore été réalisé, et qui est fréquemment recherché dans la télégraphie électrique et dans d'autres applications. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur les ptinri/jes toxiques qui peuvent exister dans les déjections des cholériques; par M. C. Ïhierscii. (Extrait d'iuie Lettre adressée à M. Chevreul.) (Renvoi à la Commission du legs Bréaut.) " Dans la séance de l'Académie du 1 i décembre i865, vous avez bien voulu apjieler l'allenlion de l'Académif sur mes expériences de i854, expé- riences qui avaient pour objit la propagation du choléra. )) Je m'étais posé la question suivante : se produit-i!, dans i:i décompo- sition spontanée des déjections cholériques, des combinaisons non volatiles cpii, introduites en (juantilé minime dans l'organisme animal sain, y (ont (993) naître la maladie? Mes recherches se dirigeaient donc sur les produits noti volatils; des expériences antérieures, faites avec des produits volatils n'ayant conduit à aucun résultat, je croyais devoir chercher la substance toxique, si elle existait, dans les substances albumineuses mêmes, altérées jiar la maladie. La cessation de l'épidémie, et ma nomination à la chaire de professeur de chirurgie de l'Université d'Erlangen, m'empêchèrent de don- ner à mes expériences l'étendue que j'aurais désiré. Je me suis cependant assuré que les déjections diarrhoïques d'une personne qui avait pris une dose d'infusion de séné ne produisaient sur mes animaux aucun effet. » Le résultat de mes expériences coïncide d'une manière remarquable avec les vues cjue vous avez développées dans votre Rapport du mois de mars i83g, et que je ne connaissais pas à l'époque de mes expériences. I es déjections ont été sans action nuisible sur les animaux, pendant les trois ou six premiers jours de la décomposition ; mais, dans les jours suivants de la décomposition, il s'est développé un principe toxique, attaché an résidu sec des déjections, dont une portion minime à produit dans les animaux une maladie présentant les symptômes caractéristiques du choléra. Ce principe toxique a disparu dans une période postérieure de la décomposition. La dé- composition se faisait à une température de +5 degrés à 9 degrés Réaumur. )) Ce résultat a contribué, je crois, à fixer l'opinion sur le mode de propagation du choléra. On admet depuis, au moins en Allemagne, que le choléra est une maladie indirectement contagieuse, et l'attention est spé- cialement dirigée sur la désinfection immédiate des évacuations et sur l'iso- lement des malades dans les hôpitaux. » L'auteur, obligé de rester dans la vifle d'Erlangen qui a été épargnée celte année par le choléra, n'a pu continuer ses expériences ; mais la Com- mission du legs Bréant s'étant réservé, dans le Rapport de l'an dernier, d'appeler l 'attention de l'Académie sur son travail dans le concours de i 866, il annonce l'envoi de son Mémoire de i85G, où les expériences faites en 1 854 sont exposées. M. PicHE adiesse une description imprimée, publiée le 12 août 1866, de l'éiectrophore à rotation dont \\ est l'inventeur, et qui a été précédemment décrit par M. de Parville, dans des observations relatives à l'éiectrophore contiiui de M. Bertsc/i. (Commissaires jnécédemment nommés : MM. Becquerel, Fizeau, Edm. Becquerel.) C. R., 1866, z"" Semesiie. (T. LXIII, N" 24.) l3l ( 99^ ) M. La\€ereacx adresse, comme complément au travail qu'il a présenté pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie, des dessins figurant les lésions décrites dans ce travail. (Renvoi à la Commission nommée.) M. Bourgogne adresse de Coudé (Nord) un opuscule relatif aux différents modes de contagion de la syphilis. Il exprime le désir que ce travail soit appelé à concourir pour l'un des prix Montyon. (Renvoi à la Commission nommée.) M. Bertrand est prié de vouloir bien s'adjoindre à la Commission dési- gnée dans la précédente séance, pour examiner le Mémoire de M. Phillips. CORRESPONDANCE. La Société de Géographie fait savoir à l'Académie qu'elle tiendra sa deuxième assemblée générale de 1866 le vendredi 1 4 décembre. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de deux articles du testament de M. F.-B.-S. Chaussier qui lègue à l'Académie une rente annuelle de aSoo francs, destinée à la fondation d'un prix de 10 000 francs. Ce prix devrait être décerné tous les quatre ans par l'Académie des Sciences « au meilleur livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la médecine, soit sur la médecine légale, soit sur la médecine pratique ». Cette pièce est renvoyée à la Section de Médecine et de Chirurgie, qui en fera l'objet d'une proposition à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. de Jnnquières ayant pour titre : <' Recherches sur les séries ou systèmes de courbes et de surfaces algé- briques d'ordre quelconque, suivies d'une réponse à quelques critiques de M. Chasles ». MÉCANIQUE MOLÉCULAIRE. — Obseivations sur la dialyse et r endosmose ; par M. DUHRUNFAUT. « Quand les questions de priorité n'intéressent que les personnes, la 8«ieiice contemporaine, qui fait souvent mal l'histoire, n'a pas à s'en préoc- ( 995 ) ciiper; mais il n'en est pas de même des faits scientifiques et de leur inter- prétation. A ce titre, nous croyons devoir relever quelques inexactitudes échappées à notre éminent contradicteur. » Nous avons affiimé d'une manière absolue l'identité de la force qui produit la diffusion et l'endosmose, et cette identité nous paraît résulter de tous les faits connus bien observés et des faits inédits que nous avons observés nous-mème. » Nous avons protesté contre les insinuations qui faisaient dériver de la dialyse la méthode d'analyse par endosmose, que nous avons fait connaître le i" avril i854, c'est-à-dire trois mois avant la lecture backerienne de M. Graham sur la force osmotique. Cette protestation est fondée sur luie antériorité évidente, puisque la dialyse n'est connue que depuis 1862; mais nous n'avons nullement affirmé, comme M. Graham le déclare, l'iden- tité de la dialyse et de l'endosmose, qui diffèrent en effet par des nuances tranchées, quoiqu'elles partent d'un même principe. M II nous serait facile de prouver, en citant les travaux de Dutrochet, que ces travaux nous ont fourni les bases de notre méthode d'analyse par endosmose telle que nous l'avons décrite en i854, et ce n'est qu'après avoir découvert cette méthode que nous avons connu le Mémoire publié par M. Graham en 1849 S"'' '•'^ diffusion des liquides, Mémoire que ce savant nous oppose comme primant notre travail de i854. L'illustre chimiste, en effet, a nettement indiqué, en 1849, la diffusibilité des liquides comme une propriété qui pouvait être utilisée dans l'analyse chimique ; mais cette mé- thode, expérimentée dans les conditions anciennement connues de la diffu- sion, c'est-à-dire avec superposition des fluides dans l'ordre de leurs densités, n'a jamais été appliquée, que je sache, ni dans les laboratoires ni dans l'in- dustrie, et cela tient évidemment à l'imperfection et à la lenteur des condi- tions expérimentales de la diffusion proprement dite. » En répétant notre expérience d'analyse endosmotique dans les condi- tions de la diffusion presciites par M. Graham, nous avons reconnu que l'analyse finale, à la perfection et à la rapidité près, donnait le même résultai, et ce fut là pour nous le premier indice de l'identité de la diffusion et de l'endosmose, à une époque où tous les savants, y compris M. Graham lui- même, admettaient et assignaient une cause et une force distinctes à la dif- fusion et à l'endosmose. » Cette distinction ayant disparu par le fait seul de nos études et de nos travaux, il est évident qu'on peut aujourd'hui avec un semblant de raison affirmer, connue le fait M. Graham avec une grande assurance, que notre i3i.. ( 996 ) procédé d'analyse endosmolique dérive de son travail de 1849 sur la diffii- sibililé des liquides. )) Ce serait jouer sur des mots que de discuter longuement une pareille prétention. Le fait est que M. Graham ne se doutait pas, en 1849, de l'ider;- tilé des laits de diffusion et d'endosmose; il assignait alors aux uns un carac- tère d'action de masses, quand il a reconnu aux autres un caractère purement moléculaire, et l'on ne pouvait pas logiquement, en présence de ces diffé- rences radicales, concliue avec certitude de la diffusion à l'endosmose. On ne pouvait donc savoir, avant nos expériences de i854, que la méthode d'analyse pratiquée en 1849 par diffusion pourrait s'appliquer dans les con- ditions d'endosmose, et s'y prêter avec une telle facilité et une telle per- fection, que la méthode serait susceptible de nombreuses applications, soit dans le laboratoire, soit dans l'industrie. » Si tel n'eût pas été l'état de la question en 1849, qu'^ût-il fallu à M. Graham pour s'assurer la priorité de l'analyse par endosmose? Énoncer tout simplement, dans son Mémoire, que toutes les analyses qu'il avait effectuées à l'aide de sa cellule de diffusion pouvaient s'exécuter dans les conditions de l'endosmose. C'est ce qu'il n'a pas fait, parce qu'il ne pouvait pas le faire, parce qu'il ne le savait pas, parce que la découverte de l'iden- tité des effets analytiques d'endosmose et de diffusion, qui nous appartient, pouvait seule le lui apprendre. » Ce qui vient péremptoirement à l'appui de notre affirmation, c'est qu'en i854 la lecture backerienne sur la force osmotique attiibne, avec une hy|)othèse de Dutrochet, une origine électrique à la force d'endosmose, et l'auteur place la cause de cette force dans l'altération incessante des mem- branes. Comment concilier ces faits avec les prétentions actuelles de M. Graham, qui n'avait qu'un mot à dire en 1849 ou en i854 pour étendre à l'osmose sa méthode d'analyse par diffusion? 11 y a plus : c'est que la der nière Note de M. Graham tend à établir qu'il ne croit pas encore aujour- d'hui à l'identité absolue de la force de diffusion et d'endosmose. » L'expérience que l'auteur nous oppose sur la passivité de la membrane, constatée par lui en i8,')4, n'a aucune valeur, parce qu'elle s'ajiplique à une expérience faite dans les conditions de la diffusion, et non pas à une véri- table expérience d'endosmose. Cette observation est d'ailleurs postérieiu-e à avril i 854- Enfin, nous pouvons affirmer, en toute certitude, que l'analyse par diffusion, même avec membrane superposée au liquide dense, comme l'a fait M. Graham, eût été un non-sens, puisqu'elle n'aurait ajouté qu'un ( 997 ) obstacle et une impossibilité de plus à la luillité pratique de l'analyse par diffusion publiée en 1849. » Sans la condition d'endosmose que nous avons découverte et déciite le premier, l'analyse, que nous pratiquons depuis plusieurs années sur une grande échelle, aurait été radicalement impraticable, et dans l'atelier, et dans le laboratoire. Cependant, si le ^lémoire de 1849 ^^^ véritablement, comme M. Graham paraît le croire, renfermé les éléments d'une méthode d'analyse acceptable, on ne comprendrait pas que la cellule de ililfusion n'eût pas ouvert la voie an dialyseur dans le laboiatoire. » Le dialyseur, nous ne saurions trop le répéter, n'est qu'une forme modifiée de rendosmomètre de Dutrochet. Ce dernier instrument réalise toutes les conditions économiques et parfaites d'analyse que com|i()rle la découverte du savant français, et; une de ses qualités importantes, dont M. Graham nous parait faire bon marché, c'est de permettre déplacer uti- lement le liquide dense à diffuser au-dessus du véhicule moins dense (l'eau par exemple), ce qui est une condition inverse des conditions obligatoires delà diffusion pioprement dite. Notre méthode d'analyse est fondée sur ce caractère et sur la propriété diffusible inégale des diverses substances chi- miques dans des conditions spécifiées, et il ne faut pas confondre la diffu- sibilité avec la solubilité. La condition fondamentale de l'analyse endos- motique est de s'appliquer, comme la diffusion, aux substances prises à l'état de dissolution, et il y a des précautions diverses à prendre pour tirer utilement |)arti de la diffusibilité, comme on l'a fait de la volatilité, de la cristallisation, de la solubilité et de toutes les autres propriétés phy- siques et chimiques ntdisées comme moyens d'analyse. » Dutrochet a observé l'existence de deux courants dans les faits d'en- dosmose des liquides, et c'est sui- des faits de même ordre observés dans l'endosmose des gaz que M. Graham a fondé sa loi des équivalents dilfusifs. Cependant ce savant, qui a appliqué habilement aux gaz les observations de Dutrochet à l'aide du diflusiomètre, lequel n'est que l'endosniométn! de Dutrochet renversé; ce savant, disons-nous, n'a nullement rapproché ses travaux de i833 de ceux qui venaient d'être exécutés par Dutroche sur les liquides. Il a fait plus, et, j)our une raison que nous ne pouvons concevoir, il a réfuté en iH54, à l'occasion de l'osmose, l'hypothèse* du double courant, qui est cependant la base fondamentale de sa loi des équivalents diffusifs des gaz. M Si l'on représente par X et Y les deux courants d'endosmose et par ]\ la résultante ou la différence cies deux mouvements antagonistes produits (998) par CCS courants, l'endosmose ou l'exosmose de Dutrochet se manifeste- ront toutes les fois que l'on n'aura pas réalisé ces conditions : X = Y, et par suite R = o. » Dutrochet a mesuré la force d'entlosmose en équilibrant R à l'aide d'une pression produite par une colonne de mercure. Il aurait pu déve- lopper cet artifice et arriver ainsi à annuler l'un ou l'autre des deux cou- rants ou même à intervertir l'endosmose. » La condition des colloïdes de M. Graham réaliserait l'une de ces con- ditions artificielles de l'endosmose de Dutrochet, si tant est qu'il existe de véritables colloïdes, c'est-à-dire des substances chimiques solubles privées complètement de la propriété diffusible. » Pour nous, nous avouons que, si l'on en excepte les liquides orga- niques en voie d'organisation comme la gomme et l'albumine, ou les organes en voie de désorganisation comme la gélatine et l'amidon soluble, nous ne connaissons pas de véritables colloïdes; la gomme elle-même, qui est fort peu diffusible, se diffuse très-bien dans son mélange avec le sucre. )) D'une autre part, nous pourrions citer des substances incristallisables, comme le sucre liquide, qui sont parfaitement diffusibles. » Que devient, en présence de ces faits, la légitimité scientifique de la division générale des corps en colloïdes et en cristalloïdes? » Au reste, nous nous réservons de publier prochainement un travail développé sur la diffusion et l'endosmose, et nous pourrons alors être plus explicite qu'il n'est possible de l'être dans les limites du Compte rendu. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les actions réciproques des carbures d'hydrogène. (Première partie.) Note de M. Berthelot, présentée par M. Balard. I. « Je me propose de développer aujourd'hui la théorie des déplacements réciproques qui peuvent être opérés, entre l'hydrogène, réthylène(ou lacé- tylene) et la ben/ine, dans les carbures tels que : La benzine C'^H*(H^), Le styrolène C -H' [C H= ( IV-)], La naphtaline C'»Il'[C'H'(C4Pn, Lcphi-nyle C'-H^[C'ni'(H^)], Le chrysène C'ni'[C' •&'(€" H')J, Kl .Minn l'anthracène C'ni'[C"H'(C'li-)], ( 999 ) carbures dont j'ai établi précédeniment la constitution par la méthode des synthèses pvrogénées. » J'ai déjà démontré le déplacement direct de l'hvdrogène libre par l'éthylène libre dans la benzine (formation du styrolène), et dans le styro- lène (formation de la naphtaline). Le déplacement de ce même hydrogène par la benzine libre dans la benzine elle-même, dans le phényle et dans le styrolène explique les formations correspondantes du phényle, du chrysène et de l'anthracène. Enfin le déplacement de l'éthylène, ou plutôt de l'acéty- lène, parla benzine dans la naphtaline donne lieu à la formation de l'anthra- cène; et celui de l'éthylène par l'hydrogène dans le styrolène reproduit la benzine. Tous ces déplacements, je le répète, s'opèrent directement, sur les corps libres, et par la seule influence de la chaleur. M Pour compléter le tableau de ces réactions, il reste à examiner l'action de l'éthylène sur le phényle, sur le chrysène et sur l'anthracène, et l'action de l'hydrogène libre sur le chrysène, sur la naphtaline et sur l'anthracène. » I. Les réactions de l'éthylène sont des plus remarquables, car elles donnent lieu à des déplacements directs de benzine. » 1. Éth)rlèneetpliényle:G'W +C'-}î''[a-W{W-)]. - Le mélange de ces deux carbures, dirigé à travers un tube rouge, produit d'une part de la benzine et du styrolène (déplacement de la benzine par l'éthylène) : C'2H'(C''H«) -t-C*H* = C'-H^(C^H^)-+-C'''H^ et d'autre part, en proportion également considérable, de l'anthracène et de l'hydrogène (déplacement de l'hydrogène par l'acétylène) : C' = H''[C'-H'(H=)] + C*H='(H^) = C'-H^[C'^H''(C^H-)] -+-2H-. Une portion du phényle demeure inattaquée, remarque qui s'applique à toutes les réactions qui vont suivre. ). 2. Ethyiène et chrysène : C'H' + C'-II' [C'-TP (C'-H')]. _ Il y a déplacement de benzine et formation d'anihracène, produit principal, C'^H*[C'"-H*(C' = H*)] + C^H^ = C'-H^[C'-H\C*H=)] + C'-H% et d'un peu de naphtaline C'^H*[C'-H*(C'^H*)] + 2CMi* = C' = H'[C*H-(C*H^)j + iV^W. » Cette dernière formation doit être regardée comme une conséquence de la première, comme il va être dit. » 3. Éthylène el anllmuène : C"H' + C'-H''[C'-H'(C*H-jJ. — Il y a ( lOOO ) déplacement de benzine et formation d'une grande quantité de naphtaline : C'-H*[C'^H'(C*H^)]+ C'H* = C' = H*[C*H-(C'H»)] +C'MI^ » II. Les réactions de l'hydrogène sont moins caractérisées pour la plu- part que celles de l'éthylène. J'ai montré, par exemple, que le phényle, en présence de l'hydrogène, se décompose en benzine et chrysène, sans que l'hydrogène intervienne. Mais il en est autrement, comme je l'ai déjà établi, avec le styrolène et, comme on va le voir, avec divers autres car- bures. >i 1. Hydrogène et clirjsène : H" + C'-H*[C'-H'i C'MI')]. — Il se pro- duit une grande quantité de benzine et une proportion notable de phényle. Le phényle résidte d'une substitution d'iiydrogène à la benzine (ou ])lutôt au résidu C*'H') : C' = H'[C'Mr(C'-H')l + 2H'- = C'ML''[C'MI\I1-)] + C'-H«; la benzine dérive en partie de cette même réaction, en partie de la décom- position secondaire du phényle en benzine et chrysène. Il est facile de concevoir que le résultat déhnitif de cet ensemble de réactions tend à être le même que celui de l'action inverse de la chaleur rouge sur la benzine, laquelle développe des carbures identiques. Dans un cas comme dans l'autre, un équdibre se produit entre la benzine, le phényle, le chrysène et l'hydrogène, équilibre en vertu duquel la benzine domine dans l.i sub- stance distillée, le phényle venant ensuite et le chrysène ét.uU le moins abondant. « 2. Hydrocjène et naphtaline : H'' + C'-IV{C*IV'[C'H-]). - L'hydro- gène ne réagit i^uère sur la naphtaline^ce carbure demeurant pirsque inal- téré; cependant on obtient un peu de benzine et d'acétylène : c'nv{ivn-\c'n-]) -+- h- = cm» + acw. » 3. Hydrofjèue et anllnacène : H- + C*m*(C'-H' [C'H']). - La réac- ion est encore plus difficde à réaliser que la précédente; mais on obtient encore des traces de benzine et d'acétylène : C'ni*(C'-H*[Cni-]) + 2Ti- = aC'-^ll" + C*T1-. » Les actions entie les carbures pyrogénés que j'étudie en ce moment, et qui sont les plus stables des carbures coiu)us, se réduisent à luie loi très- simple et qui permet de prévoir tous les phénomènes, à savoir : l'échange réciproque entre l'hydrogène, la benzine et l'éthylène, échange réglé par ( lOOI ) les masses relatives de ces trois corps. A l'étbylène, on peut d'ailleurs substituer l'acétylène libre dans la plupart des cas, toute réaction opérée par réthvlèiie libre avec séparation d'bydrogène pouvant être également, en principe, effectuée par l'acétylène; mais l'élhylène est d'un emploi plus commode. Les carbures intervenant dans cet échange se partagent en trois groupes, savoir : » 1° Le benzine et l'élhylène, dans lesquels l'hydrogène peut être échangé contre un volume égal de benzine : d'où résultent les carbures du second groupe dérivés de 2 molécules des carbures primitifs. I) 2° Le styrolène et le phényle, dans lesquels 1 volumes d'hydrogène s'échangent contre i voliniie d'élliylène ou de benzine, c'est-à-dire i vo- lume d'hydrogène contre i volume d'acétylène ou '\\\ résidu benzénique C'^H' correspondant: de là résultent les carbures du troisième groupe, dérivés de 3 molécules des carbures primitifs. » 3" Ce sont le chrysène, l'anîhracène et la naphtaline. » Tels sont les carbures que j'ai principalement étudiés. IMais, en réalité, les réactions ne s'arrêtent pas là. Au même titre que la benzine, dérivée de 3 molécules d'acétylène, fonctionne à son tour comme une molécule unique dans les échanges signalés ci-dessus, au même titre, dis-je, chacun des carbures secondaires et tertiaires que je viens d'énumérer peut être envisagé comme une molécule unique et donner lieu à de nouveaux car- bures plus complexes, mais toujours formés suivant une loi analogue à la précédente. A cette catégorie appartiennent, en effet, les derniers carbures obtenus par l'action de la chaleur sur la benzine, plusieiu-s de ceux qui se forment dans l'action de l'élhylène sur la benzine, etc. La naphtaline et l'anthracène spécialement, en raison de leur grande stabilité, paraissent propres à fournir de nouveaux points de départ, ou plutôt de nouveaux relais, à la condensation progressive des molécules hydrocarbonées. On prévoit ainsi tout un ordre de transformations, comparables à celles que j'expose en ce moment et produites en vertu des mêmes lois générales. » L'étude du rétène va fournir quelques faits à l'appui de ces idées. » in. Le rétène, beau carbure cristallisé qui se sépare dans les huiles lourdes du goudron de sapin, répond à la formule C'H", formule triple de celle de la benzine. Un carbure lamelleux analogue apparaît, comme je l'ai dit, parmi les |)rodiuts de la condensation de l'acétylène, volatils au- dessus de 36o degrés; il est mélangé avec de l'anthracène, et il est formé d'ailleurs en trop petite quantité pour que j'ose affirmer avec certitude son r,. p.., iSfiG. 1"'' Si;>,run: T. LXIIl, N" 'i^t.) ' ^2 ( looa ) identité avec le rétène. J'ai pensé que la constitution de ce dernier carbure pourrait être éclairée de quelque jour en le soumettant à l'action de la chaleur rouge, dans un courant d'hydrogène. » Dans ces conditions, le rétène se comporte comme un corps moins sta- ble que les carbures pyrogéués ordinaires: il se détruit avec formation d'une grande quantité d'anlhracène à peu près pur, de charbon, et d'une trace d'acétylène. » Cette formation d'anthracène s'explique aisément, si l'on compare les formules des deux carbures, lesquelles diffèrent par 4 C-IP, Rétène CW. Anthracène C-"H'". 1) Elle prouve tout d'abord que le rétène ne dérive pas uniquement de la benzine, comme sa formule aurait pu le faire supposer, mais à la fois de la benzine et d'un carbure, tel que l'éthylène ou le formène, capable de fournir comme résidu l'acétylène nécessaire à la constitution de l'anthra- cène: C'"-H* [C'^H^ (C*H=')]. » Bref, le rétène serait un homologue de l'anthracène. Je pense que le premier carbure pourra être obtenu soit par la fixation méthodique de 4 molécules forméniques sur l'anthracène, conformément aux procédés employés par M. Fittig à l'égard de la benzine, soit par l'élimination de 3 équivalents d'hydrogène aux dépens du cumolène, de la même manière que l'anthracène dérive du toluène, » L'anthracène paraît donc être, au même titre que la benzine, le géné- rateur d'une série de carbures homologues. J'ajouterai que les premiers termes de cette série, c'est-à-dire le méthylanthracène et ses homologues, me semblent exister réellement parmi les carbures solides qui cristallisent après la naphtaline dans les huiles lourdes du goudron de houille. En effet, la distillation fractionnée de ces carbures y démontre l'existence non-seu- lement ^de l'anthracène, mais aussi de carbures moins volatils que lui et extrêmement analogues. » IV. Les expériences précédentes m'ont conduit à essayer la réaction du formène sur la benzine, dans l'espoir d'obtenir les homologues de la ben- zine. Mais le formène se comporte autrement que l'éthylène. Ni au rouge vif, ni au rouge blanc, il n'exerce d'action sensible sur la benziiu', lacpielle se décompose comme si elle était isolée. C'est seulement au blanc éblouis- ( ioo3 ) sant (ramollissement de la porcelaine) que l'on observe un commencement d'action réciproque, avec formation de quelques centièmes d'anthracène et de quelques millièmes de naphtaline. Ces carbures dérivent de l'acétylène, produit aux dépens du formène à une haute température. L'anlhracène spécialement apparaît en quantité suffisante pour être attribué à la réaction directe ou indirecte du formène sur la benzine, réaction comparable à la formation de Tanthracèue aux dépens du toluène : 2C'-H'' + aC-H" = C'-H^(C'Mi*[C^H2])+5H^ » CHIMIE. — De quelques propriétés du chlorure de soufre. Note de M. Chevrier, présentée par M. Pasteur. « 1° Action du phosphore sur le sulfure de soufre. — En i855 (i), M. Wœhler indiqua un mode de formation du chlorosulfure de phosphore par l'action à chaud du phosphore sur le chlorure de soufre. D'après le savant chimiste allemand, la réaction donne lieu à un mélange de chloro- sulfure phosphorique PhCl'S(2) et de chloride phosphoreux PhCl'. Ce dernier corps provient évidemment de l'action du phosphore sur le chlo- rosulfure formé, car, comme l'a reconnu M. Wœhler lui-même, le phos- phore transforme, à la température d'ébuUition, le chlorosulfure PhCl'S en chloride et sulfide phosphoreux. « Si l'on prend quelques précautions, et surtout si l'on évite d'employer un excès de phosphore, on parvient à empêcher presque complètement la formation du chloride phosphoreux et à transformer à peu près tout le chlorure de soufre en chlorosulfure. De là un procédé simple et pratique de préparer un corps qui est peut-être appelé à jouer un rôle important dans les phénomènes chimiques. >) Dans un grand ballon de 7 à 8 litres, on verse 3 équivalents de chlo- rure de soufre SCI, qu'on chauffe jusqu'à ce que le liquide commence à bouillir. L'air du ballon est en partie chassé. On y projette alors, par petits fragments, i écjuivalent de phosphore. A chaque addition nouvel le le liquide entre en ébullition, mais la capacité du ballon empêche les vapeurs, qui sont très-lourdes, d'arriver jusqu'à l'extrémité du col, qu'on peut d'ailleurs fermer imparfaitement avec un entonnoir. On agite le liquide après chaque addition de phosphore, en imprimant un mouvement giratoire au ballon. (i) Annales de Chimie et de Physique, 3* série, l. XLIV, p. 56. (2)Pli = 3i; CI = 35,5; S == 32. i3a. f H)o4 ) Il faut se placer dans un lieu aéré, une cour par exemple. A la fin de l'opé- ration, il reste un liquide jaune qui est presque exclusivement du chloro- sulfare de phosphore tenant du soufre en dissolution. » On le soumet à la distillation eu mettant de côté la petite quantité qui passe d'abord au-dessous de laS degrés, point d'éhuUilion du chloro- sulfure de phosphore. » Malgré plusieurs transvasements du liquide, j'ai pu recueillir à tort peu près les deux tiers du soufre contenu dans le chlorure de soufre employé. » o^','jo5 de ce liquide, soumis à l'action de l'acide azotique fumant, puis traités par le chlorure de barytun, ont donné o^^gGi de sulfate de baryte contenant o6%i3i8 de soufre. La formule PhCl'S correspond à os",i33 de soufre. Cette réaction peut donc se formuler ainsi : Plu- 3 S Cl = PhCPS + a S . » En une journée j'ai pu préparer de cette manière ^ litre, c'esl-à-dire plus de 800 grammes de chlorosulfure de phosphore. » 2° Action de rarsenic sur le chlorure de soufre. — J'ai étudié ensuite l'action de l'arsenic sur le chlorure de soufre, curieux de voir si j'obtien- drais un chlorosulfure d'arsenic correspondant à celui du phosphore. J'ai opéré absolument de la même manière. La réaction , qui est également très-vive, se produit encore entre 3 équivalents de chlorure de soufre et I d'arsenic; aussi ne faut-il projeter dans le ballon l'arsenic pulvérisé qu'en très-petite quantité à la fois. » A la fin de l'opération, on a encore un liquide jaunâtre qui laisse dé- poser, par le refroidissement, de longues aiguilles prismatiques de soufre, au milieu desquelles on dislingue facilement des octaèdres d'un volume re- lativement considérable. Le soufre prismatique est opaque, les octaèdres sont, au contraire, très-brillants. Ils paraissent ne se former qu'à la fin du refroidissement. L'expérience est très-facile à répéter, et chaque fois elle donne la même cristallisation mixte. En 1848 (i), M. Pasteur observa un fait analogue en préparant du sulfure de carbone. a Soumis à la distillation, le liquide qui baigne les cristaux passe com- plètement à i3o degrés : c'est du chlorure d'arsenic, entièrement décompo- sable par l'eau en acides arsénieux et chlorhydrique. L'analyse a confirmé ce résultat. (i) Comptes rendus, t. XXVI, p. .\& ( I OO.") ) )) J'ai pesé le soufre ^pres l'avoir desséché jusqu'à fusion, et j'ai retrouvé tout celui que contenait le chlorure de soufre employé. La réaction se for- mule donc ainsi : As + 3S Cl = AsCf'-i-3S. » Si elle ne donne pas le chlorosulfnre d'arsenic analogue à celui du phos- phore, elle n'en constitue pas moins un procédé de préparation du chloride arsénieux beaucoup phis cxpéditif et tout aussi commode que la méthode directe. » OPTIQUE. — Sur In direction des vibrations dans la lumière polarisée. Note de M. Mascart, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « M. Stokes (i) a eu le premier l'idée d'utiliser le phénomène de la dif- fraction dans les réseaux, pour décider la question importante de la direc- tion des vibrations dans la lumière polarisée. Il a remarqué que, si le plan de polarisation de la lumière incidente est oblique aux traits du réseau, la lumière diffractée est polarisée dans un autre plan. En supposant les vibra- tions parallèles ou perpendiculaires au plan de polarisation, il a calculé quel devait être le déplacement du plan de polarisation de la lumière diffractée, et a cru pouvoir conclure de ses expériences que l'opinion de Fresnel était exacte, c'est-à-dire que les vibrations sont i^erpeiKliciilaiies au plan de polarisation. M. Holtzman (i) a remplacé les réseiux tracés sur verre au diamant, par un réseau à noir de fumée, et le résultat de ses expé- riences a été contraire à l'hypothèse de Fresnel. Enfin M. Eisenlohr (3) a envisagé la question à un autre point de vue, en tenant compte de l'influence des vibrations longitudinales qu'on avait négligées jusque-là. » Ayant entre les mains des réseaux sur verre d'une rare perfection, j'ai essayé de répéter ces expériences en comparant les inlensités de la lu- mière diffractée à une même distance par deux faisceaux incidents, rlont l'un est polarisé parallèlement, et l'autre perpendiculairement aux li-aitsdu réseau. On obtient ces deux faisceaux polarisés à angle droit, en plaçant devant la fente d'un collimateur deux morceaux d'une même tourmaline, dont les axes sont croisés, ou mieux un cristal de spath d'Islande, dont les (i) Transactions de la Société Philosophique de Cambridge, t. IX. ( •). ) PoggendorU's Annalcn, t. XCIX. (3) Poggendorff's Annalcn, t. CIV. ro/> l'analyse de ces difféienls travaux, par M. Verdet, Annales de Chimie et de Physique, t. LV, Z" série. ( ioo6 ) deux rayons réfractés ordinaire cl extraordinaire sont séparés à la sortie du cristal. Le réseau est placé normalement sur le trajet de la lumière incidente et les traits sont sur la deuxième face de la lame. I) En observant avec une lunette astronomique, on voit dans le champ deux spectres superposés, provenant des deux moitiés du faisceau incident. Tant que la déviation est faible, les intensités sont sensiblement égales; mais, à partir de 3o degrés, la différence devient bien appréciable et va en croissant d'une manière régulière; les spectres les plus faibles proviennent du faisceau polarisé parallèlement aux traits du réseau. La même épreuve ré- pétée sur les spectres diffractés par réflexion, en ayant soin cette fois que les traits fussent sur la première face, a donné le même résultat. » D'après l'explication de M. Stokes, en supposant que la réfraction a lieu avant la diffraction, le rapport des amplitudes des deux rayons diffrac- tés doit être égal au cosinus de la déviation ; pour déterminer ce rapport, il suffit de recevoir les deux faisceaux sur un prisme de Nicol, orienté de façon que les deux images deviennent égales. Voici les résultats d'une série de mesures faites avec la lumière Drummond, le réseau étant placé comme dans la première expérience. RAPPORT DES AMPLITUDES 1 calcule. observé. 7" 45 0'99 I ,01 9,o5 0'99 0,90 i6,35 0,96 0,84 16,45 0,96 0,81 23,45 o,9' 0,82 33,33 o,83 0,81 33, 5o 0,81 0,85 42,97 o>74 ".79 46,37 0,69 0,69 49,28 0,65 0,75 5o,57. o,63 0,69 63,07 0,45 0.49 64,02 0,44 0,52 69,55 0,34 0,48 w lAiccord n'est pas bien rigoureux; mais, si on tient compte des dif- ( ïoo? ) ficuUés qne comportent les mesures d'intensités, du peu d'éclat de la source employée et de l'affaiblissement delà lumière diffractée à une grande distance angulaire, on reconnaîtra que les différences sont de l'ordre des erreurs d'expérience. Toutefois, l'affaiblissement plus rapide du faisceau polarisé parallèlement aux traits semble contraire aux expériences de M. Holtzman et paraît confirmer les idées de M. SSokes. ;) Du reste, l'explication delà diffraction dans les réseaux se complique, en théorie, des vibrations longituduiales dont on ne connaît pas bien l'in- fluence, et, dans la pratique, des phénomènes de polarisation par interfé- rence que produisent les lames striées, comme l'a montré M. Fizeau (i). » Ces expériences, que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, ont été exécutées dans le laboratoire de l'École Normale ; j'espère les continuer avec la lumière solaire; j'attends pour cela une époque plus favorable. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sui- Vanalysedes principes soliibles de la terre végétale. Note de M. Th. Schlœsing, présentée par M. H. Sainte - Claire De- vdle (2). « Des recherches sur la culture du tabac, que je poursuis depuis iSSg, m'ont fourni l'occasion de faire, au sujet de l'analyse des terres, quelques expériences que je crois nouvelles et que je désire soumettre à l'Académie. Il s'agit de la détermination des principes solubles assimilables par les plantes. C'est une question à lacjuelle, on le sait bien, on se trouve souvent ramené, soit par des sujets d'étude purement physiologiques, soit par ceux qui ont en vue l'application immédiate à l'agriculture; elle se présente sous deux aspects, selon qu'on se propose de connaître la totalité des principes assimilables, c'est-à-dire la richesse absolue du sol, ou seulement de déter- miner les quantités de ces principes qui, chssoutes à un moment donné, composent la dissolution où puisent les racines; c'est à ce second point de vue que je l'ai considérée. » De la terre que l'on vient de prélever dans un champ est émiettée dans un cylindre vertical et arrosée lentement par une pluie artificielle d'eau pure; divisons-la par la pensée en couches horizontales très-minces, et supposons que la pluie descende par tranches parallèles. La couche supé- (i) Comptes rendw;, t. LII, p. 267 et 1221. (2) L'Académie a décidé que ce Mémoire, quoique dépassant les limites réglementaires, serait reproduit en entier au Compte rendu. ( iôo8 ) rieure, abreuvée d'eau, va céder à la suivante un premier mélange d'eau et de la dissolution contenue dans la terre; la seconde cédera à la troisième un mélange un peu plus riche, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'une certaine couche reçoive de la précédente une dissolution dont la composition sera infiniment voisine de celle de la dissolution préexistance. A partir de cette couche, la portion de dissolution contenue dans les couches soiis-jacentes sera simplement dé[)lacée et chnssée finalement hors du vase; recueillie à part, elle deviendra l'échantillon que l'on soumettra à l'analyse. » H faut à cette théorie des démonstrations expérimentales que je vais présenter. J'ai mouillé i'"',2 de sable lavé et séché avec 200 centimètres cubes d'une dissolution de sel marin contenant 10 milligramines de chlorure par centimètre cube; je l'ai introduit et tassé légèrement dans une allonge cylindrique; au-dessus j'ai étalé du coton mouillé, chargé de répartir éga- lement de l'eau pure que j'ai débitée à raison de l\o centimètres cubes par heure. Le liquide qui a été chassé hors de l'allonge a été recueilli par lots de 10 centimètres cubes; de trois en trois lots, on a dosé le chlore : 3« lot. G" 9' fi' i5'= iS<= ï'i' 2./ (Hilore . . 100,2 99)8 09, H 100 100 84 8 o » Ainsi, les trois quarts au moins de la dissolution ont été déplacés sans mélange. Cette expérience peut être modifiée de manière à rendre les faits sensibles à l'œil. J'ai humecté i kilogramme de sable avec 100 grammes d'eau, et, tout étant disposé comme précédemment, j'ai fait couler dans l'allonge de l'eau fortement carminée; le liquide ronge est descendu unifor- mément, et, avant d'atteindre l'orifice, il avait chassé devant lui 85 centi- mètres cubes sur 100 d'eau parfaitement incolore. » J'avoue avoii' bien souvent employé le mot déplacement sans connaître toute la justesse de cette expression. » Le sable est composé de petits grains sans pores; tout au contraire, la terre végétale est luie agglomération de particules de grosseur très-variable et plus ou moins poreuses; évidemment, elle doit olfrir plus de résistance que le sable au déplacement de la dissolution qu'elle renferme; c'était à l'expérience de montrer dans quelle mesure ce déplacement |)eul encore être opéré. M Dans une cloche à douille, j'ai mis 2 kilogrammes de ferre prélevée le i4 oc.tobre dans mon champ de tabac. Cette terre, la seide sur laquelle j'aie encore opéré, contient 6 de gravier, /|G de sable et l\'6 de terre fine compo- sée de 18 calcaire, 10 argile et 20 sable très-fin. La hauteur de la terre dans ( '009 ) la cloche était de i8 centimètres; son himiidité, i5 pour loo. Pour imiter la pluie, jai employé un bassin rond en cuivre, percé de trous de 7 à 8 mil- limètres, au fond duquel j'ai collé à chaud, au moyeu de résine, un disque de papier à fillre; de la sorte, les seules surfaces filtrantes sont celles qui correspondent aux trous; avec cet appareil, je produis une pluie très-uni- forme et j'en fais varier la quantité en élevant ou abaissant le niveau de l'eau dans le bassin, niveau entretenu air point voulu par un flacon de Ma- riotte. Si le déplacement plus ou moins partiel se produisait selon mes pré- visions, le liquide débité par la douille devait présenter pendant quelque temps une composition constante. C'est ce que j'ai voulu constater dans celte première expérience^ sans me jeter tout d'abord dans des analyses compliquées, mais simplement en pesant les résidus d'évaporation succes- sifs, et y dosant l'acide nitrique par le procédé que j'ai publié depuis long- temps et qui me permet de répondre des dixièmes de milligramme. Voici mes résultats : l«r lot Je 10". 2" 3"= 4e 5« fie 7e 8<î 9" 10» Poids des résidus. 29, 5 26,5 27,5 26 24 26,5 » 24,5 26 24 Acide nitrique .. . 4)9 4;^ 4)7 4>7 " " " " 4)7 4)*^ » A partir du onzième lot, les poids des résidus et les taux d'acide ni- trique diminuent lentement; il semble, d'après cela, que 100 centimètres cubes de dissolution sur les 3go que la terre contenait ont été vraiment déplacés et recueillis. » Pour rendre ces résultats plus nets, j'ai répété cette expérience sur 9 kilogrammes de terre prélevée le 16 novembre; ils occupaient une hau- teur de 28 centimètres dans une cloche; Thumidité était de i4?3 poiu' 100. Les lots étaient successivement de 5o centimètres cubes pour l'évaporation et 10 pour le dosage d'acide nitrique; dans les premiers résidus, j'ai dosé l'acide sidhuique et la totalité des alcalis à l'état de chlorures, i«rlot dc5o«. 2« i' 4" 5" 6* 7<^ 8« 9' to'^...>o'.. 'io' Résidu 228,5 228,5 227, ï 22G,â 224,5 221,5 2i(i 209 202, !> ii;6 ii3 65 Acide nitrique dans lo**. » 9,3 y, 4 9,2 " 4')'' 'l'^.^ " " i> » « du» Acide suU'urique 27 2(3,5 27 38,3 » » u » » n » n » On peut bien regarder les quatre premiers lots, c'est-à-dire quatre fois 60 centimètres cubes ou a4o centimètres cubes, comme ayant même com- position; maison voit que la dissolution se modifie assez promptement, et C. R., 18G6, 2'"" Semcslie. (T. LXIIl, N" 2-5.) I 33 ( lOIO ) que soiis ce rap])ort la ferre est loin de se laisser laver comme le sable. » J'ai voulu soumettre les résultats de ces dosages d'acide nitrique à une vérification. On sait que les terres n'absorbent point les acides ; ia tota- lité des nitrates devant donc se trouver en dissolution, je pouvais délermi- ner l'acide nitrique pour f kilogramme de ma terre, calculer d'après l'hu- midité le titre de la dissolution qu'elle contenait, et le comparer à mes icsultals. Terre da \\ octobre. Titre cJculc. Titre trouve. Huiniditi'. . . . i5 p. loo. Acide nitritjue clans i liil 5a 3,5 p. lo"' 4!? Terre du l(i novembre. Humidité.... i4,3 Acide nitrique dans i kil 97)5 6,78 9,3 )) On voit, non sans étoiuicment, que la dissolution recueillie est plus riche que la dissolution calculée. Sûr de mes analyses, j'ai attribué ce fait à une propriété des sols qu'on n'aurait i)as encore constatée, et j'ai pensé qu'ils pourraient, en raison de leur avidité pour l'eau, séparer une partie de l'eau d'humeclation rendue ainsi latente, et rejeter les nitrates dans le reste. J'ai pu facilement vérifier cette hypothèse. » J'ai dépouillé ma terre de toute trace d'acide nitrique; je l'ai séchée SIM' du chlorine de calcium à la température ordinaire et enfermée dans une allonge; je l'ai arrosée lentement d'une dissolution étendue de nitrate de chaux : si la terre pouvait opérer la séparation prévue, ma dissolution devait se concentrer en descendant, ce que l'analyse constaterait par le dosage de l'acide nitrique dans les lots recueillis successivement. Je pouvais même par cette expéi-ience déterminer dans ma terre ce pouvoir absorbant d'un nouveau genre; une fois satisfaite, elle laisserait couler la dissolution avec son titre primitif; à ce moment la détermination de l'acide dans le volume connu du liquide écoulé permettrait de calculer le volmue coiTCS- pondant de la dissolution première, et la différence entre ces deux volumes représenterait leau absorbée : l'expérience a confirmé ces prévisions. Terre sèclic, \'^,\~m). Titre île la dissolution, ^"'^'',38 AzO' dans 10''''. Lots successifs. 10'^'^ lo 10 10 10 10 10 10 10 3o i3o 200 Titre en AzO'. i4'"*'' 11,9 11,9 11, 3 10, ç) 10,6 10,4 10. 1 <),9 9,7 8,5 7,25 » ,\insi, après uSo cenlitnètres ctdies, le liqtiide recueilli présente la composition initiale. 'L'otal de l'acide, dans ces aSo centimètres cubes, 240 milligraiumes, correspondant à 3^6 centimètres cubes de la liqueur lilrée; différence des ileiix vohunes, c'est-à-dire eau absorbée |)ar la lerre, 3iG — 230 = ']'■') centimètres cubes, soit (3, G poiu' 100 du poids de la tenc ( '"" ) » J'aurai à étudier plus amplement la propriété que cette exjjérience met en évidence, en faisant \arier l'espèce des sels, leur quantité, la nature des sols. Je l'ai cherchée dans le sable pur, elle y est nulle; dans le calcaire elle est nulle encore; dans une argile je Vaï retrouvée, mais à un degré moindre que dans ma terre. Ainsi un mélange de 80 sable et 20 argile n'a retenu que 2 pour 100 d'eau. On conçoit du reste que les diverses argiles possèdent à des degrés très-différents une propriété qui doit dépendre de Jeurs caractères physiques et dont il faut ranger les effets parmi ceux qu'on attribue à l'affinité capillaire. » Je reviens à mes expériences sur le déplacement des dissolutions con- tenues dans lin sol. On a vu que les premiers produits recueillis ont une composition constante; la méthode comporte d'autres preuves : d'abord la hauteur de la terre dans les vases au delà d'une certaine limite de hauteur nécessaire pour donner un échantillon fidèle de la dissohition, doit être indifférente quant à la richesse des premiers produits de l'écoulement, et n'influer que sur la quantité de ceux à composition identique. J'ai donc employé comparativement deux allonges contenant, l'tuie 3 kilogrammes de terre sur 40 centimètres de hauteur, l'autre i kilogramme sur 20 centi- mètres ; le premier lot de 10 centimètres cubes de la grande allonge a donné 24 milligrammes de résidu, le premier lot de la petite a donné aS milli- grammes. Ensuite, si l'on tait varier l'humidité de la terre, la dissolution obtenue doit se concentrer ou s'étendre suivant que la terre perd ou gagne de l'eau; c'est ce que montrent bien les expériences suivantes : Terre tin i/^ nnvcnibre. I. II. III. Humidité... i4,3p. 100 1^,4 3 Résidu 23"^" 29 io3 » Ces expériences mettent en évidence un fait auquel on a peu songé : la proportion des principes fertilisants entraînés par les pluies dans le sous- sol dépend non-seulement de la quantité d'eau tombée, mais aussi de l'état d'humidité du sol avant la pluie. Par exemple, après une sécheresse, des pluies suffisantes pour détremper la terre et produire des infiltrations au delà du sol utile pourront causer plus de perte qu'une pluie plus intense tombant sur im sol déjà humide. 1) Il me reste à présenter une courte critique de mes propres expériences. Les recherches dont MM. Huxtable Thompson, Way, etc., ont montré la i33,. Terre du i6 octobre. I. II. Humidité 17 p. lOO .5 Résidu pour lo"^"^. . 22"'5'' 27 Acide nitrique. . . . 4,' 5/ { IOI2 ). voie, ont ajîpris que les sols ont un pouvoir absorbant, variable selon leiu- nature, à l'égard des alcalis; ce pouvoir est nul pour les acides cliiorli\dique, nitrique, sulfurique. J'ai donc toute confiance dans le déplacement tel que je le propose quand il s'agit d'estimer ces acides dans la dissolution qui alimente les végétaux; mais en ce qui concerne les alcalis, je crois que ma méthode ne donne qu'un minimum. En effet, qu'on mette en présence de poids égaux de terre des dissolutions de sels alcalins identiques de compo- sition, mais inégales en volume, le lot de terre mis en présence du plus grand volume absorbera plus d'alcali. Or, quand je déplace mes dissolu tions, j'accumule dans les couches inférieures des dissolutions de sels alca- lins; je permets donc à la terre de prendre plus d'alcali qu'elle n'en avait, et j'appauvris mes dissolutions; cela n'empêche pas qu'un nouvel équilibre ne s'établisse, d'où résulte la constance de composition des premiers liquides recueillis. De nouvelles expériences sont donc nécessaires pour déterminer la mesure de cet appauvrissement évidemment variable selon la nature des sols. » M. Chevreul, après avoir entendu, non la lecture de la Note de M. Th. Schloesing, mais la présentation qu'en a faite M. H. Sainte-Claire Deville, présente les remarques suivantes : « L'observation de l'auteur de la Note, relativement à la concentration d'une solution cCazolale de chaux par une terre argileuse, observation sur laquelle M. H. Sainte-Claire Deville a insisté comme signalant un résultat étonnant, ou du moins inattendu, est de l'ordre de ces nombreux phéno- mènes appartenant à V affinité nommée capillaire (par M. Chevreul); que l'on veuille bien se rappeler les faits exposés à l'Académie (i) et une méthode appliquée à reconnaître l'effet qu'une matière solide, insoluble dans un liquide tenant un corps en solution, est susceptible de produire sur cette solution, et l'on verra que la méthotle a signalé trois cas possibles : i° celui où la matière solide prend plus du dissolvant cjiie du corps dissous; il y a alors concentration de la solution; 2° le cas contraire; 3° enfin le cas moyen où la solution, après le contact, conserve son état. (Ces expé- riences ont été faites : i°siu' l'eau de chaux mise en contact avec le verre, du sable, la brique pilée et lavée, avec la pouzzolane artificielle et la pouz- zolane naturelle; 1° sur le coton, la soie et la laine mis en contact avec le chlorure de sodium, le bichlorure de mercure, l'acide sulfurique, l'acide (i) Voir le neuvième Mémoire des Recherches chimiques de M. Chevreul sur la teintiu-e, lu le 6 juin i853 à l'Académie. ( ioi3 ) chlorhydriqiie, l'eau de chaux, l'eau de baryte, l'alun, l'azotate de baryte, l'azotate de plomb, le cyanoferrite de cyanure de potassium.) » La laine et la soie, mises en contact avec de l'eau tenant i^'jiGaS d'acide chlorhydrique par lo centimètres cubes, ont absorbé plus d'acide que d'eau. Avec de l'eau tenant la moitié moins environ d'acide,. la laine n'a pas défait la solution, et la soie a absorbé proportionnellement plus d'eau; elle a donc concentré la solution, ainsi que le coton l'a fait avec les deux solutions. » Que la matière solide soit plongée dans la solution, ou que celle-ci passe sur la matière solide, les résultats appartiennent évidemment au même ordre d'action. » P. S. M. Chevreul, après avoir lu la Note même de M. Schlœsing, aurait d'autres observations à faire; mais comme elles n'ont pas été produites dans la séance, il attendra une occasion qui ne tardera point à se présenter, car dans huit jours d'une absence de Paris, il a pu commencer la rédaction d'un système de réflexions qui lui ont été suggérées par ce qu'il a lu d'une Chimie qualifiée de moderne. Il exposera d'abord l'ensemble de ses vues, non sur la théorie chimique, mais sur des généralités qu'il a formulées en tenant compte de ce (juil considère comme positif et de ce quil considère comme conjectural, en s'exprimant conformément au langage de sa distribution des sciences du ressort de la philosophie naturelle; il montrera comment il a appliqué à ses écrits les règles de la critique qui le guide dans l'étude des sciences. En outre, il s'occupera de la manière dont on a présenté l'histoire de la Chi- mie organique dans quelques ouvrages récents. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Note sur roxalale de chaux cristallisé; par M. Em. Moxier. « M. A. Payen, dans un travail sur les incrustations minérales dans les végétaux, a signalé la présence de l'oxalate de chaux cristallisé, substance si remarquable par son insolubilité. J'ai essayé de l'obtenir artificiellement par un procédé très-simple : il suffit de renverser avec précaulion un vase renfermant une solution diluée d'acide oxalique (2 ou 3 grauuiies dans 100 d'eau) sur un bain plus dense de sucrate de chaux. Par la différence de densité, l'acide oxalique se maintient, sans se mélanger, sur la solution alcaline, et se combine très-lentement à la chaux pour former un sel bien cristallisé. Les vases qui me servent pour ces expériences ont une ouverture de 8 à 10 centimètres; l'acide oxalique repose ainsi par une large surface sur la solution plus dense de sucrate de chaux; enfin, pour retenir les plus ( ioi4 ) gros cristaux, je place deux ou trois petits morceaux de bois à l'orifice du vase. » Le phosphate animoniaco-magnésieti, qui constitue souvent en grande partie les calculs uriuaires, peut s'obtenir par la même méthode eu très- beaux cristaux. » Les substances que j'ai ainsi obtenues viennent coufiimer les belles recherches de M. Fremy sur la cristallisation des substances insolubles; seu- lement, dans ma méthode, je ne me sers ni de vases poreux, ni de mem- branes : cette méthode est fondée sur une différence de densité eiitre la solu- tion supérieure et le liquide dont se compose le bain. » La séance est levée à 5 heures. E. C. BVIXETIN BIBLKtGRAPHIQlTE. L'Académie a reçu, dans la séance du 3 décembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : On the.... Sur la corrapoudance de deux points sur une courbe; par M. le prof. Cayley. [The London Matliem. Soc, n" 7.) Sans lieu ni date; br. in-8°. Proceedings... Comptes rendus des travaux de l'académie américaine des Sciences et Arts, fin thi tome VI, i''* partie du tome VII; in-8°. Proceedings. . . Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Chicago ; t . V^, séances du 10 octobre i865 au i3 mars 1866; in-8°. Proceedings... Comptes rendus de la Société d' Histoire naturelle de Boston, séances du 6 janvier 1864 au 7 février 1866; br. in-8''. Condition... Conditions et actes de la Société d'Histoire naturelle de Boston^ d'après le Rapport annuel du Custode, du Trésorier^ du Bihliolliécaire et des Curateurs. Boston, i865; br. in-8°. Proceedings... Comptes rendus delà i3* réunion antiuelle de t Association phatmaceulique américaine, tenue à Boston en septembie i865. Philadel- phie, i8G5; in-8". An investigation . . . Investigation de l'orbite de Neptune avec des tables géné- rales de ses mouvements; par M. S. NiiWCOMB. Washington, 1866; in-4". ( Smillisonian Contributions to Knowledge 199.) Cretaceous... lieptiles des terrains crétacés des Etats-Unis ; par M. J. LiiiDY. Philadelphie, i865; in-4° avec planches. [Smitlr^nnian Contributions to Knowledge 192-] ioi5 Aiiniuil... Rapport annuel du Bureau des régenls de l'Inslituiioii Sinilliso- nienne, donnant les ojét allons, les dépenses et In condition de l'institution en l'année 1864. Washington, i865; in-8° relié. Die... La dysécée îierveuse {dureté de l'ouïe) etso)i traitement par une nou- velle métliode; par M. P. H. WoLFF. Berlin, 1866; in- S'', Die... La fonction potentielle et le potentiel; par iM. R. Clausius. Leip- zig, 1867; r vol. grand in-8° relié. Origine... Origine de l'hoinnie; par l\î. G. Canestiuni. Milan, 1866; br. in- 12. Prospelto... aperçu criticpie sur les poissons d'eau douce d' Italie ; par M. le prof. G. Canestrini. Moclène, 1866; br. in- 8°. Sulle... Sur la force moléculaire; par M. G. Gallo. Turin, sans date; br. in-B". Ricerche. . . Recherches concernant tes oscillations calorifiques et marptéticjues; par le prof. Zantedeschi, Sans lieu ni date; br. in-8". Dell' utililà... De l'utilité qu'on retire de l'étude de la météorologie ; par le prof. Zantedeschi. Venise, 1866; in-4". L'Académie a reçu, dans la séance du 10 décembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Précis iconographique des maladies vénériennes; par M. A. (lULLF.BlER. Dessins d'après nature par M. Léveillé. Paris, 1866; t vol. in-r2, (Pré- senté par M. Velpeau.) Les Féeries de la Science; par M. S. -Henry BerthouD. Paris, sans date; I vol. grand in-8°, illustré par M. Yaii-Dargent. (Présenté par M. Blan- chard.) Fies des savants illustres du moyen âge ; par M. L. Figuier. Paris, 1867 ; 1 vol. grand in-8" illustré. (Présenté par M. Pelouze.) Les Merveilles de la Science; peu- M. Louis FiGUlER. 7"= série : Machine électrique. Paris, 1866; grand in-8° illustré. Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres, Arts, Agriculture et Commerce du dépaitement de la Somme. Amiens, 1866; 1 vol. in-S". Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, Section des Sciences. (Ex- trait des Procés-verbau.x des séances, année i865.) Montpellier, 186G; iii-4". r 1016 ) Rccheri lies chiniiijues sur la bellernve : wjlucnte de lu (jrnitie ; par IM. ConEN- wiNOiiU. Paris, 1866; br. in-S". Carte géologique de la Maurienne et de lii Turanlaisc [Savoie) ; ^nr I\liM. Ch. LORY et P. Vallet. Paris, 1866; br. in-8° a\cc planche. (lîxirail chi Bul- letin de ta Société Géologique de France.) Essai d\me nouvelle explication de F anomalie stratigrapliique de Petit-Cœur en Tarantaise ; j>ar ?1. Ch. Lory. Paris, i8G4; opuscule in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société Géologicpic de France.) Rapprocliement entre les dépôts siliceux de l Islande et les meulières propre- ment dites; par M. E. ROBERT. Clichy, sans date; opuscule in-8". Guérison du noir de i' olivier et de l'oranger par l'emploi du soufre sublimé; par I\l. E. Robert. Paris; opuscule in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société impériale et centrale d' AcjricuUure de Fiance.) Du choléra asiatique ; par M. Ph. Pacini, traduit de l'italien par M. Jans- SENS. Bruxelles, i8G5 ; br. in-8°. (Renvoyé au concours Bréant.) Delhi... De la nature du choléra asiatique; 'Mémoue par M. Ph. Pacim. Florence, 1866; br. in-8°. (Renvoyé au concours Bréant.) Recherches sur les séries ou s^^slèn^es de courbes et de sur/aces algébriques d'ordre quelconque, suivies cC une réponse à quelques crili(pies de M. Chasles ; par M. E. DE JoKQUiÈRES. Paris, 1866; br. in-4°. Considérations générales touchant les différents modes de contagion et de trans- mission accidentelles de In maladie vénérienne {syphilis); par M. BOURGOGNE père, de Condé (Nord). Bruxelles, 1866; br. iii-8". Revue semestrielle des travtnix d'exploitation des uiines de métallurgie et de construction; par M. \L. Grateau, i" semestre de i865. Paris et Eiéi^e, i8G5; br. in-8". Bihliorpaphie des ingénieurs^ des architecte?, des chefs (rusiucs industrielles; par M. E. Lacroix. 4'^ série, n"' 2 et 3. Paris, 1866; br. in-8". Report... Bapporl sur le l'cgislre horaire météorologique tenu à Leilli dans les années \ii-îG cl 18:27 ;/wr M. ^- BREWSTER. Edimbourg, 186G; in-4". On a .. Sm- une nouvelle j)ropriété de la réthie; par M. U. Brewster, Edimbourg, 18G6; in-4°. On llie... Jn/lueuce de la double réfraction du spath calcaire sur la polari- sation, r intensité et la (ouleur de la lumière qu'il refléchit; pur M. D. BRiEWSTER. Édiirdjourg, 1 86G; in-4". (Ces trois brochures sont extraites des Transactions de la Société Ro)'(de d'Edimbourg.) ( 'OI7 ) On the... Sur la latitude et la longitude de l'Observatoire naval des Etats- Unis à Washington, et déclinaison d'un certain nombre d'étoilts ciitompo- /aîVes; /jor M. S. Newcomb. Washington, 186/4; in-4°- Researches... Recherches de ph/sique solaire; por MM. WarreîS de L.v Rue, Ralfourt StiîWart, B. I.oewy, 2" série. Londres, 1866; in-4°. Traité élémentaire îles fonctions elliptiques; par M. O. J. Broch, 1"' f;isci- cule. Christiania, 1866; in-S". Recherches sur la syphilis, appuyées de tableaux de statistique tirés c/es archives des hôpitaux de Christiania; par M. W. BOECK. (Ouvrage pubUé aux frais du gouvernement.) Christiania, 1862; in-folio. Ciirte géologique de la Norvège méridionale ; par MM. T. Kjerulf et Tel- lef-Dahll , en douze feuilles, i858-i866, avec: opuscule in-8". Christia- nia, 1866. Untersucliungen... Recherches sur le magnétisme terrestre; par M. Ch. Hansteen, traduit par M. P. T. Hanson. 1" partie. Christiana, 1819; in-4° avec planches. Magnetischer... Atlas magnétique appartenant à i ouvrage précédent [Ma- gnétisme terrestre). Del... Université royale Frédérique de Norvège. Annuaire pour rannéc 1 86/1. Annuaire pour l'année i865, et Rudget de l'Université pour les années 1866- 1869. Christiania, i865-i866; 2 br. in-8'\ Meteorologische... Observations météorologiques faites à l'Observatoire de Christiania, t. l", i837-i863. Christiania, i865; in-4"' obiong. Forhandlinger... Mémoires de l'Académie des Sciences de Christiania pour l'année 1864. Christiania, i865; in-8". Beretning... Compte rendu du mouvement des prisons dans l'année i865. Christiania, 1866; br. in-8''. Meteorologiske... Journal météorologique de l'Observatoire de Christiania pour les années i8Gl[ et i865. Christiania, i865et 1866; 2 brochures in-4° oblong. Maerker. .. Traces d'une époque glaciaire dans les environs du fjord (golfe) de Hardan'^er ; par M. S. A. SeXE. Christiania, 1866; br. in-4° avec figures et carte. Index scholarutn in Universitate re(iia Fredericiana, centesimn sexto e/us se- mestri, anno MDCCCLXVI. Christiania, 1866; in-4". G. !l., 1SC6, i"'^ Semestre. (1. LXlll, ^•' 24.) • 34 ( ioi8 ) Ueber... Sur ronjaiiisatioji du huiiblun ; i>arM. J.-J. Fi.atau. 3*^0(1111011. Berlin, 1866; in-S". Sopra... Sinuii nouvel appareil pour délenniner les ])oiiils de fusion: par M. P. Scivoi.ETTO. Naples, 1866; br. iii-8". PUULICATIOXS PEKIODIQVES REÇUES PAR I. ACADEMIE PENDANT LE MOIS DE NOVEMBRE ItiOU. ^cU's de la Société d'Elluiographie ; 5* livraison, 1866; in-8". Annales (le Chimie et de Physique; pur MM. Chevreul, Dumas, FliLOUZE, BoussKNGAULT, ReGiNault ; avcc la collaboration de M. WuRTZ; mois (le novembre i866; in-8°. Annales de r Agriculture française; n" du 3o octobre 1866; in-S". Annales de la Propagation de la foi; n" aag; 186G; in- 12. Annuaire de la Société Météorologique de France; t. XIII, feuilles 23 à 20, 1866; in-8°. Bibliothèque universelle et Revue suisse. Genève, n" loG, 1866; in-8". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; 11°' 2 et 3, 1866; in-8". Bulletin de l' Académie royale de Médecine de Betgique;n° 8, 186G; in-8". Bulletin de la Société d'Agriculture^ Sciences et Arts de la Sarlhe, 3^ trimestre 186G; in-S". Bulletin de la Société ti Anthropologie de Paris ; mars à juin 18GG ; in-8°. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale; sep- tembre 18GG; in-4". Bulletin de la Société de Géographie; octobre 186G; in -8°. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; janvier à mars 18GG; in-8" avec allas in-f". Bulletin de la Société française de Photographie ; n" 10, 18GG; in-S". Bulletin de la Société Géologique de France; lenilles 4^ à 5f, 18GG; in-8". Bulletin de la Société impériale de Médecine, Chirurgie et Pharmacie de Toulouse; u°d>, 1866; in-8". Bulletin des séances de la Société impériale et centrale d Agriculture de France; n" 10, 18G6; in-8°. Bulletin général de Thérapeutique; n°' 8 et 9; 1866; iii-8". Catalogue des Brevets d'invention; \\° y, 18G6; in-8". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Acailémic des Sciences; 2* semestre 18G6, n"' 19 à 22; in-4". ( '"'9 ) Cosmos; n°' 18 à 21, 1866; in-8'*. Gazette des Hôpitaux ; ti°' 126 à iSy, 1866; 111-4°. Gazelle médicale de Paris; 11°' /|4 à 47, 1866; in-4°. Il Nuovo Cimento... Journal de Physique, de Chimie et d'Histoire naturelle; août, septembre et octobre 1866. Turin et Pise; in-8°. Journal d' agriculture pratique ; 11"' 21 et 22, 1866; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; novembre 1866; iii-8°. Journal de l' agriculture; n°* 8 et 9, 1866; in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d' Horticulture ; octobre 1866; 111-8°. Journal de l' éclairage au gaz; 11°^ i 5 et 16, 1866; iii-f". Journal de Médecine vétérinaire militaire; octobre 1866; in 8°. Journal de Pharmacie et de Chimie; novembre 1866; in-8°. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n°' 3o à 32, 1866; in-8°. Journal des fabricants de sucre; 11°' 29 à 82, 1866; ln-1". Ralserllche... Académie impériale des Sciences de Vienne; n"' 22 à 24, I feuille d'impression in-8°. L Abeille médicale; n°' 45 à 48, 1866; in-4"'. UJrt dentaire; n° 58, 1866; in-8°. LArt médical; novembre 1866; in-8°. La Science pittoresque ; n°' 44 ^ 47, 1866; \n-li". La Science pour tous; n"' liS à 5i, 1866; in-4°. Le Gaz; n° 9, 1866; in-4°. Le Moniteur de la Photographie ; n°' 16 et 17, 1866; in-4°. Les Mondes..., n°^9 à 12, 1866; in-8°. Magasin pittoresque; octobre et novembre 1866; in-4°. Montpellier médical... Journal mensuel de Médecine; n" 5, 1866; in-8°. Nouvelles Annales de i\lalhématiques ; novembre 1866; 111-8*^'. Presse scientifique des Deux Mondes; 11°' i4 à 17, 186G; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; 4 octobre 18G6; in-8°. Revue des Eaux et Forêts; n" i i , 1866; in-8°. Revue de Sériciculture comparée; n"^ 4^7) '866; in-8°. Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale ; n"' 21 et 22, i8(i6; in-H". Revue maritime et coloniale; novembre 1866; in-8°. Socielà reale di Napoli. Rendiconto dctl' Accademia délie Scienze fisiche e matemaaV?/iey Naples, octobre 1866; in-4°. ( 1020 ) Société (l Encourait iitenl (résumé des procès-verbaux), n° du 3i octobn 1866; iii-S». The Reader; n"' 201 a 2o4, îSÔG; in-/i°. Jhe Scienlific Review ; n'^ H, 1 S66 ; in-4°. EliRJTÂ. (Séance du 24 septembre 1866.) Mémoire de M AVeltzien sur l'hydrcite de peroxyde de cuivre, p. Siq. Page 59.1, ligne 3, au lieu de et de cuivre, lisez et d'argent. Page 521 , 'lu lieu de I molécule d'ioJo (=: I volume) lisez .1 molécule d'iode (^ 2 volumes) Page 522, ligne 5, dans la pninière équation, au lieu de 9HAgO'-f- 2H=0^-(-0S lisez 2HAgO= + aH'O -f- 0-. Page 522, ligne 6, dans la seconde équation, au lieu de H-0 -f-HAgO% lisez WO^ + 2HAgO'. (Séance du 3 décembre 1866.) Page 944) *" bas de la page, ajoutez Commissaires : MM. Le Verrier, Faye, Foucault. Page 945, ligne 3, au lieu de présenté par M. Combes, lisez présenté par M. Boussingault. COMPTE RENDU DES SÉAKCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 DÉCEMBRE 1866. PRÉSIDENCE DE M. LAUGIER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. Élie de Beaumont fait hommage à l' Académie d'un exemplaire tiré à part du travail qu'il lui a soumis l'été dernier, sous le titre de Ta- bleau des données numériques qui fixent, sur la surface de la France et des contrées limitrophes, les points oii se coupent mutuellement vingt-neuf cercles du réseau pentagonal, et il y joint un exemplaire du Tableau d'assemblage des six feuilles de la Carte géologique de la France^ sur lequel les cercles em- pruntés au réseau sont tracés d'après les chiffres du tableau numérique. M La figure entière a été exécutée à l'Imprimerie impériale par le report sur pierre, avec toute la précision que M. Derénémesnil a su donner à cet utile et ingénieux procédé. » Je me suis occupé depuis longues années, ajoute M. Élie de Beaumont, de deux séries de travaux distinctes : d'une part (avec mon si regrettable collèj;ue et ami M. Dufrénoy), du tracé de la Carte géologique de la France, et de l'aulre de la coordination des accidents siraligraphiques et orogra- piiiqnes de l'écorce terrestre en systèmes de montagnes d'âges différenis et de directions différentes. » Ces deux séries de travaux se résument en deux figures complètement indépendantes l'une de l'autre, la Carte géologique et le réseau pentagonal. C. p.., iS66, 2"" Semestre. (T. LXIll, N" 23. • ^^ ( I022 ) Pour être facilement comparées entre elles, ces deux figures avaient besoin d'être tracées à la même échelle et sur une même projection géographique. Réunies sur une seule et même carte, elles ont immédiatement laissé voir leur concordance intime. Elles se sont trouvées exactement supeiposables l'une à l'autre, et cette propriété s'est manifestée par le fait que les cercles du réseau pentagonal ont eu le privilège de tomber sur des files de positions caractérisées, alignées entre elles, dont chacune jalonnait à l'avance une direction déterminée. 1) Beaucoup d'autres circonstances contribuent encore à faire ressortir l'harmonie des deux figures. J'espère avoir, par la suite, plus d'une occa- sion d'appeler l'attention de l'Académie sur cet ordre de considérations, déjà indiqué assez au long dans ma Notice sur les systèmes de mon- tagnes (i852). » ASTRONOMIE. — Réponse aux observations critiques de M. le C Spœrer, re- lalivement à Vinéijalilé parallactique des taches du Soleil; par M. Fave. (Deuxième partie. ) (c Quand on laisse de côté l'hypothèse des nuages, la critique de M. Spœrer se réduit à quelques exceptions que le savant allemand oppose soit à la loi de Wilson sur la figure des taches, soit à l'inégalité correspon- dante qui existe dans leurs mouvements. » M. Spœrer ne nie pas absolument la loi de Wilson ; mais il la révoque en doute en insistant sur des cas anormaux. De même M. Spœrer ne nie pas absolument l'inégalité des taches en longitude, car il en a reconnu lui- même l'existence dans ses propres observations, tout comme M. Carrington et le P. Secchi; mais il l'atténue et cherche à la rendre douteuse en s'ap- puyant sur quelques exceptions qu'il vient de rencontrer. Voici donc ce qu'il me reste à examiner : Qu'est-ce qu'il y a de réel dans ces exceptions? Quelle en est la raison ? Sont-elles de nature à jeter du doute sur les lois relatives à la profondeur des taches ? » Wilson a reconnu, il y a près d'un siècle, la première manifestation de la parallaxe de profondeur, celle qui se produit, non dans les mouvements des taches, mais dans leur figure; il a constaté que le noyau paraît se rap- procher du bord de la pénombre le plus voisin du centre, à mesure que la tache se rapproche elle-même du bord apparent du Soleil. Mais en même temps il a signalé les exceptions et en a expliqué la cause. La figure des taches est souvent irrégulière; il s'en faut que le noyau soit toujours centré ( I023 ) sur l'orifice extérieur de la pénombre; tous deux éprouvent fréquemment des modifications rapides qui peuvent en certains cas élargir précisément le talus qu'on s'attendrait à voir diminuer par l'effet de la perspective. Néan- moins comme ces exceptions, peut-être trop négligées depuis Wilson, avaient fini par frapper des observateurs habiles (le P. Sestini, M. Spœrer, M. Gau- thier de Genève), on a jugé qu'il serait utile de reprendre cette élude sur des documents tout à fait impartiaux, je veux dire des documents où l'on ne saurait soupçonner l'influence instinctive d'une idée préconçue. Ces docu- ments consistent en 63i grandes photographies du Soleil représentant l'état de sa surface à 3o6 jours différents, depuis le ii mars 1 858 jus- qu'au 20 décembre 1864. Sur 53o taches de grandeur suffisante, et situées indifféremment à gauche où à droite du centre, à des distances très-variées, on en a trouvé 456 pour la loi de Wilson et 74 seulement contre (i). En outre l'effet constaté, et ceci est d'une importance décisive, s'est montré de plus en plus marqué à mesure que les taches considérées étaient plus voisines des bords. Qu'opposer à de tels témoignages quand le témoin, et c'est ici l'impartiale photographie, répond si pertinemment à des questions si nettement posées? Oui, il y a des exceptions; j'en ai noté moi-même autrefois sur le Soleil, tout comme le D'' Spœrer; je reconnais cju'elles peuvent augmenter les difficultés de cette étude; mais on s'en rend compte aisément, et elles ne prouvent rien, à mon avis, contre la masse des faits normaux. » Il en est précisément de même de l'inégalité parallactique en longi- tude : il y a là un phénomène général, reconnu par fous les observateurs, sur leurs propres observations, et, à côté de ce phénomène général, il y a des exceptions, bien plus rares que tout à l'heure, exceptions apparentes dues soit à l'emploi de documents incomplets, soit à des causes physiques qui peuvent altérer, en apparence, le mouvement normal d'une tache, tout comme elles en altèrent la configuration régulière. (i) Outre ces53o taclies à noyau excentrique, on en a noté 75 où la pénombre était égale de part et d'autre du noyau. La même recherche a été reprise par rapport aux taches situées au-dessus et au-dessous du centre ou plutôt de l'équateur. Sur 8q cas considérés, 72 se sont prononcés pour la loi de Wilson et 17 contre. Ces belles et décisives recherches, dues aux astronomes de Kew, MM. de la Rue, Balfour Stevrart et Lœvy, ont été faites précisément à l'époque où je m'occupais moi-iuéme à un autre point de vue, et sur des documents tout différents, de la parallaxe des taches. (Cf. Rcscarches on solar Physics, first séries. Lon- don, i865.) i35.. ( «024 ) » Écartons d'abord ce soupçon vague d'une erreur constante qu'on oj)- pose aux mesures de M. Carrington. Le D'' Spœrer trouve que l'inégalité se manifeste moins dans ses observations que dans les observations anglaises. Je crois qu'au fond il n'en est rien. Si le phénomène e.st moins frappant à pre- mière vue dans les observations allemandes, ce n'est pas que l'inégalité y soit moins présente, c'est que leur savant auteur s'est imposé la loi de ne pas ob- server loin du centre, tandis que M. Carrington s'était imposé la loi con- traire de tout observer sans exception ; or c'est précisément à des distances un peu considérables du centre que la parallaxe a un effet très-marqué. D'ailleurs, d'Angleterre à Rome et de Rome en Poméranie, ce n'est pas seu- lement l'observateur qui change, c'est l'instrument et surtout la méthode. On ne peut donc admettre qu'une inégalité qui se retrouve dans des me- sures si diverses provienne d'une cireur constante commise par le seul M. Carrington. D'ailleurs, sait-on à quelle erreur constante nous avuions affaire si nous voulions expliquer ainsi l'inégalité observée? La constante dont j'ai calculé la valeur moyenne est de o^jSS, c'est-à-dire 0,00925 en parties du rayon solaire. La seule manière possible de l'introduire dans les mesures à titre d'erreur constante serait de supposer que M. Carrington et ses adjoints eussent commis, pendant huit ans, sur le diamètre du Soleil, une erreur constante de 1920" X 0,00092.^ = 18". Telle est, en effet, la somme des deux causes réunies qui eussent dîi agir en sens inverse, l'une à gauche, l'autre à droite du disque solaire. » Évidemment une telle erreur est impossible (1). » Ce n'est donc pas non plus dans les erreurs d'observation qu'il faut cherclier la raison des exceptions qui se retrouveront, je crois, en petit nombre dans toutes les séries d'observations prolongées pendant plusieurs années. Ces exceptions dépendent très-certainement, comme on va le voir, d'une erreur sur le mouvement propre. )) Toute erreur sur lemouvemeut propre se reporte sur la parallaxe. Il suffit de jeter les yeux sur les coefficients de l'inégalité pour les voir varier à peu près comme les coefficients du mouvement propre, sauf près du bord (i) J'ai di'jà eu occasion de parler à rAcadéniic de la précision si reniarqnable des oliser- vations anglaises et de répondre à la supposition d'une erreur constante dans la méthode de M. Carrington. Je prie le lecteur de consulter à ce sujet une Note insérée dans les Complet rendus du i6 avril 1866, p. 863 : il y verra que cette méthode est parfaitement exempte de la cause d'erreur que le P. Sccchi a sijjnalée avec raison dans les images solaires obtenues par projection. ( I025 ) où les observations sont moins exactes, de telle sorte qu'il est tout à fait impossible de séparer les deux inconnues, parallaxe et mouvement propre d'iuie tache, quand on n'en a observé qu'une apparition. Tout ce que l'on peut faire alors, c'est d'exprimer l'un en fonction de l'autre. Voilà pourquoi les taches à une seule apparition ne peuveni même pas servir à déterminer le mouvement propre. » Choisissons, pour fixer les idées à ce sujet, un exemple remarquable, la tache n" 290 Carr. par 45° de latitude australe (je prends la seconde, car la seconde n'a que deux observations inscrites au catalogue). Elle donne les relations suivantes entre les trois inconnues de la question : const. 4- 1,663 m = 3i5,35 + o,4i p » + 2,678 =:: 3l3,87 -h 0,g0 » + ^,^2'] = 3io,i8 -+- 2,08 Impossible d'en tirer autre chose que la relation numérique m = — 1 12', 9 H- 37', 5 p, qui donnera m si p est connu. Si l'on adopte la valeur moyenne 0°, 53, que j'ai trouvée par les séries les plus longues et les plus sûres, on aura m = — 82', 5 au lieu de — ii2',9. La différence, quant à la durée de la rotation conclue, est de plus d'un jour. La formule provisoire donne pour m la valeur — 77'. » C'est en opérant ainsi que je compte déterminer passablement le mouvement diiu'ue poiu* les zones d'instabilité où jamais les taches ne reparaissent à deux rotations successives. 3Liis il est bien évident que cette recherche suppose une connaissance probable et précise de la parallaxe, et que jamais une apparition unique ne donnera ces deux éléments à la fois. 0 Si les taches n'étaient soumises à aucune inégalité physique, si elles étaient de figiu-e constante, deux apparitions suffiraient pour séparer ces deux inconnues et permettre de les déterminer exactement. Mais il n'en est pas ainsi. D'une part, elles ne restent pas sur le même parallèle; leur lati- tude change, et, par cela même, leur vitesse propre change aussi : lors- qu'elles s'éloignent de l'équateur, leur vitesse angulaire diminue; lors- qu'elles se rapprochent, leur vitesse angulaire augmente. Or j'ai fait voir que les taches présentent en latitude un mouvement oscillatoire à longue période des mieux caractérisés. Avec deux et même trois retours consécu- ( I026 ) tifs, il est impossible de réunir les éléments de la correction qui en résulte pour les longitudes; par suite, le mouvement propre est mal déterminé, et l'erreur se re[A)rle sur la parallaxe. » Ce n'est pas tout : les taches subissent à la longue, quelquefois même rapidement, des changements de figure qui modifient le pointé et inlrodiii- sent par conséquent dans les mesures des erreurs Irés-sensibles. Ces chan- gements ne paraissent suivi-e aucune loi simple: ils peuvent donc se compen- ser en grande partie, si les observations embrassent un très-grand intervalle de temps ; l'effet résidu étant d'ailleurs divisé par un grand nombre, l'erreur sur le mouvement se trouve très-diminuée ou même insensible; il est per- mis alors de procéder au calcul delà parallaxe, soit sur l'ensemble, soit pour chaque retour pris à part. Mais il n'en est plus ainsi quand le calcu- lateur ne dispose que de deux apparitions consécutives; alors cette nouvelle cause d'erreur peut produire son effet maximum. Si donc nous nous con- tentons de deux apparitions, attendons-nous à rencontrer, dans le calcul de la constante de la parallaxe, des écarts plus grands encore que les er- reurs d'observation qui déjà peuvent faire varier de o°,35 à o°,70 la valeur de la parallaxe. » Ce que je dis de deux apparitions compte encore jusqu'à un certain point pour trois ; mais, dans ce dernier cas, on a du moins trois points de la courbe des latitudes, et le temps considéré est deux fois plus grand. Avec quatre, cinq, six, huit retours, la courbe des latitudes se dessine parfaite- ment, les changements de figure se compensent en partie, l'erreur finale se trouve divisée par un grand nombre, le mouvement propre est bien déter- miné, et la parallaxe conclue de chaque apparition ne présente plus que les écarts dus aux erreurs inévitables de l'observation ou à des changements de figure; enfin, ces écarts s'éliminent en grande partie dans la moyenne. » Voyons maintenant comment M. Spœrer a procédé. » D'abord, les taches n"* 121 et 126 qu'il m'objecte [Comptes rendus^ p. 978) n'ont eu qu'une apparition : le problème de calculer à la fois, au moyen de ces deux taches, le mouvement propre et la parallaxe est donc indéterminé, et l'accord des observations avec les calculs de M. Spœrer, qui suppose la parallaxe nulle, ne prouve absolument rien contre l'exis- tence de la |>arallaxe. Tout ce cpi'il est permis d'en tirer, c'est une relation numérique entre ces deux éléments. Quant à la tache n" 43, la difficulté est plus sérieuse; car les calculs sont basés sur deux retours successifs, qui donnent naturellement le mouvement propre avec une certaine approxi- ( I027 ) mation. En examinant ici les choses de plus près, je trouve que M. Spœrer a supprimé la première apparition de cette tache; il est facile de voir, en effet, par les observations du P. Secchi sur la mérne tache [Compte rendu du 23 juillet dernier, p. i65), qu'elle a reparu sur le disque du Soleil à trois époques différentes. En second lieu, la latitude de cette tache a varié d'un degré et demi de la première à la deuxième apparition, et, quoiqu'elle repasse à la troisième par la même latitude qu'à la seconde, elle a dû nécessairement varier encore dans l'intervalle, ce dont M. Spœrer ne tient pas compte. Enfin cette tache a présenté dans le cours des observations des change- ments sensibles de figure. Ainsi ce cas exceptionnel nous offre l'accumula- tion de toutes les causes d'indétermination que je viens d'énumérer tout à Iheure : durée trop faible, variations de latitude, changements de figure, par suite erreur possible et même probable sur le mouvement propre. » Il en eût été autrement si, au lieu de choisir cette tache imparfaite- ment déterQiinée pour éprouver ma théorie, M. Spœrer eût pris dans sa propre collection quatre apparitions de la tache n" i5 que le P. Secchi a également observée et dont U a publié les observations dans les Comptes rendus du 23 juillet dernier, p. 169, sous les n"* /j-' a-iS-aS. Bien cjue ces documents présentent un grave défaut de continuité, parce que les mesures des deux premières séries ont été prises, par le P. Secchi, sur de simples dessins (i), tandis que les deux dernières résultent d'observations faites à l'ordinaire sur le Soleil en pointant sur le fond noir de la tache, je m'en servirai pour montrer à quel genre d'épreuves on devrait, à mon avis, soumettre les inégalités que j'ai reconnues dans le mouvement vrai ou apparent des taches. I) D'abord, les latitudes accusent nettement l'existence d'une oscillation périodique très-prononcée. Voici la formule déduite d'un simple tracé gra- phique : X = + S^o — i°,7 cos 2°, 68 [t — 6). » Les latitudes observées sont repi'ésentées comme il suit : (i) Je ne puis, ii mon ijrand regret, utiliser les excellentes mesures du D'' Spœrer à cause de la forme ([u'il donne à leur publication. Il faudrait, je crois, s'en tenir à celle que M. Carrington a si sagement adoptée dans son grand ouvrage. Il conviendrait surtout d'em- ployer les mêmes éléments de réduction (inclinaison et nœud) basés sur une masse impo- sante d'observations bien faites, et non des éléments déduits de la mesure d'une unique tache comme le fait M. le D'^ Spœrer. ( I028 ) Latitudes LatUudt^s observées. calcult^es. Cale. - Ob! 1866 janvier. . . i4,5 0 -t-6,3 + 6",5 0 + 0,2 19,5 + 6,8 + 6,6 — 0,2 35,0 + 7>7 + 1,^ — 0,1 44,0 ■4-8,1 -h8,3 + 0,2 63,0 -t-8,8 + 8,8 0 74,0 + 9'4 + 9'7 + 0,3 89,0 + 9'7 + 9'3 -0,3 100,0 + 8,0 + 8,6 + 0,6 » Cette variation périodique des latitudes donne à la longitude théo- rique la forme suivante : j^= const -+- m{t — 6)-h 1° sin 2°,G8 {t — 6). » En empruntant aux observations les seules valeurs de la constante et de m, on trouve const = 202°,2, m = + o",o6, et les quatre retours de cette tache seront représentés de la manière suivante (i) : Longitudes i observées, o 1866 janvier 16 202,5 40 206,0 67 206,8 93 206,0 » Le mouvement propre, qui semblait varier, d'une rotation à l'autre, de 3°, 5 à — o°,8, c'est-à-dire de + 9' à — 2' par jour, et différer considéra- blement dans les deux cas du mouvement normal + 4', 8 donné par la formvde provisoire m = i',6(X — 11°) sécX, devient + 0,06 x 60' = + 3', 6, lequel s'accorde assez bien avec le résul- tat déduit de lensemhle des observations anglaises. Quant à la parallaxe, il ne faut la chercher que dans les deux dernières apparitions, parce quece sont les seules qui aient été observées à la manière ordinaire, en pointant sur ie Lougitudea calculées. Cale — Obs. 0 2o3,2 + 0,7 2o5,4 — 0,6 206 , 2 — 0,6 206 , 6 + 0,6 (l) Les longitudes normales ponr ces quatre apparitions sont seulement approximatives. Je n'ai pas eu le temps d'en faiie le calcul rei;ulier, parce que le I'. Seiclii, pour abréger sa communication à l'Académie, a dû supprimer les éléments nécessaires au calcul de la parallaxe. ( '029 ) noyau; il suffit d'un coup d'œil sur les observations pour voir combien elle est sensible; et même elle est tout aussi prononcée dans la seconde apparition, à eu juger par les mesures du D' Spœrer auxquelles je regrette bien de ne pouvoir appliquer le calcul. " Revenons à nos exceptions. Après avoir utilisé dans les observations anglaises les séries les plus longues et les plus situes, j'applique maintenant le calcul , autant que faire se peut , aux observations moins complètes. J'ai rencontré aussi, de cette manière, quelques taches donnant une pa- laliaxe très-faible (je n'en ai point encore trouvé de négative); mais je ne regarde pas ces cas peu nombreux comme des exceptions. J'imagine seule- ment qu'ils doivent entrer dans la moyenne relative aux taches à faillie diu'ée, et qu'en employant un grand nombre de ces taches, je parviendrai à éliminer en partie, par voie de compensation, les influences plus ou moins périodiques que je n'ai pu déterminer d'une manière directe faute de docu- ments. Néanmoins la parallaxe ainsi conclue paraîtra toujours moins sûre que celle qid résulte de l'étuile approfondie des taches à longue durée et à retours multipliés. » Si je refuse de considérer les taches citées par le D'' Spœrer comme des exceptions embarrassantes, ce n'est jiasqueje prétende qu'il n'y en ait point. Je vais, au contraire, eu signaler qui ne s'accordent il'aucune façon avec ma théorie, et sur lesquelles mon ignorance absolue me force à rester muet : tel est le groupe n° ■yoS Carringtou, dont une des composantes marche d'une manière à peu près normale, tandis que l'autre francliit en cinq jours 5°, 5 de longitude. Pendant ce court espace de temps sa latitude a varié de -+-5°A-hi°. De même, dans le petit groupe n" ■^22 Carringtou, une des taches reste immobile par rapport au méridien solaire pris pour ori- gine, tandis que l'autre décrit en trois jours 2", 5 en sens contraire du mou- vement général de celte région. Y a-t-il là quelque méprise, quelque erreur d'observation? Non, il y a seideuient insuffisancv' dans nos théories actuelles. Mais cette insuffisance, vis-à-vis de cas évidemment exception- nels cette fois, ne nous condamne point à mettre en doute ce que nous savons déjà sur le gros du phénomène; autrement la science, qui procède par approximations successives en marchant du connu à l'inconnu, de- viendrait impossible. » Que l'on me permette d'indiquer, en terminant, un des services que la théorie de la parallaxe aura rendus à l'étmle de la rotation du Soleil. Ce que nous savons actuellement à ce sujet est renfermé dans la formule pro- C. U., iSGG, -2""= Semrsirn. (T. LXIIl, K" 2o.) '36 ( io3o ) visoire m = i',6 (). — 1 1°) séc X. » Avant la parallaxe, les discordances étaient si frappantes , si nom- breuses, qu'à peine pouvait-on se croire en droit de cherclicr à représenter ce chaos par une formule empirique. La correction parallactique fait dispa- raître la plupart de ces anomalies; elle en fait connaître la cause et nous apprend à considérer celte formule comme l'expression encore grossière, il est vrai, mais réelle, d'une loi mécanique relative à la rotation du Soleil, rotation entièrement différente, sous certains rapports, de celle des glo- bules de notre système, bien plus avancés que le globe central dans la voie du refroidissement. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les vari(ttiom périodiques de la température dans les mois de février, mai, août et novembre; par M. Ch. Sainte-Claire Deville. (Septième Note.) « Un incident, qui s'était produit dans une de nos séances, m'a engagé à traiter, plus tôt que je ne l'eusse fait d'après l'ordre logique de cette série de Notes, une question particulière : la périodicité de certaines époques de perturbations (bourrasques, ouragans, etc.), dans l'Europe occidentale. Et, dans ma sixième Note (i), j'ai naturellement rattaché à cette question celle qui lui était intimement liée : la périodicité correspondante des pres- sions barométriques. M Je reviens aujourd'hui, pour la compléter, sur la question générale que j'avais abordée dans ma cinquième Note (2), et qui peut se formuler ainsi : les variations périodiques de la température, que j'avais constatées sépa- rément dans chacune des quatre périodes de l\o jours environ qui com- mencent respectivement aux 21 janvier, 21 avril, 21 juillet et 21 octobre, sont-elles indépendantes l'une de l'autre, ou peut-on saisir entre elles une certaine solidarité? Je crois avoir démontré cette solidarité dans la Note précitée : » 1° En rapprochant {PL B) les températures moyennes de Paris pour 40 années (i8i6-i856), des jours portant la même date dans les quatre périodes dont il s'agit, et en les combinant dans une courbe moyenne ; (i) Séance du 18 juin 1866. (2) Séances des ?.8 mai et 4 juin i86fi. ( .o3i ) » 2" En rapprochant {PL C) les températures moyennes des jours de même date des quatre mois combinés de février, mai, août et novembre, pour 60 ans de Paris, 5o ans de Londres et 1 10 ans de Berlin; )) 3° Enfin, en combinant de la même manière {PL D et PL E) les quatre jours de même date de l'année 1864, pour trente-trois localités de l'Afrique et de 1 Europe occidentales. » Je faisais d'ailleurs remarquer que combiner quatre à quatre les jours de même date dans cette période revenait, à très-peu près, à combiner en- semble quatre jours placés sur l'orbite terrestre à des distances égales en temps. C'est ce dont on peut s'assurer en consultant la Connaissance des Temi)s, qui donne, pour chaque jour, la fraction de l'année qui s'est écou- lée depuis le 1" janvier. » La seule circonstance en quoi s'en écartât ma manière d'opérer consistait dans l'introduction d'un 3i avril hypothétique, que je calculais eu prenant la moyenne température du 3o avril et du i" mai : d'où résul- tait qu'à partir du 1 1^ jour quadruple, le mois de mai se trouvait en réalité retardé, sur les trois autres mois, d'un jour. » J'ai fait disparaître cette anomalie, et les trois dernières courbes de la PL R donnent, pour les 4o ans de Paris, les 5o ans de I^ondres et les iio ans de Berlin, les quatre jours combinés de manière que leur écart moyen en temps ne dépasse pas -finrô '^^ l'année. » En comparant respectivement ces trois courbes avec celles qui leur correspondent dans les PL B et C (i), on voit, pour les deux dernières sur- tout, quelques légères divergences (2); mais, comme on pouvait s'y (i) Je saisis cette occasion pour rectifier deux inexactitudes que j'ai laissé échapper dans la gravure de la PL C. La |)remière erreur consiste dans la dépression du 2- Aei januarida jiour les 5o ans de Londres (troisième courbe en remontant). Il y a, au «intiaire, comme on le voit PL K (deuxième courbe en remontant), une ligne presque droite du 1^ an 21) des janiiarides. L'autre inexactitude est plus grave; car elle affecte toute la courbe des 1 10 ans de Berlin, pour \t:s> fébrucirides. La cote portée au 2 est celle ([ui convient au i'"'; et, de proche en proche, toutes les cotes doivent être reportées d'un jouren avant, et enfin celle du ag, au 28; celle du i'^'' doit être supprimée : elle appartient au jour quadruple qui précède. Il en ré- sulte, par exemple, que le minimum absolu ne tombe pas, comme pour Londres et Paris, au i4, niais bien au i3 àof,féh rua rides, ce qui se lie avec la direction de l'onde qui semble transporter l'influence du phénomène du nord-est au sud-ouest. (2) Pour Berlin, en particulier, le minimum qui tombait au i3 des februarides tombe i36.. ( io32 ) attendre, l'allure générale des courbes est la même de part et d'autre : et la différence est à |)eiue sensible pour les 4o ans de Paris {PL B et R). Le mode de combiniiison par dates égales, quej'avais adopté, correspond donc, à trés-peti près, ^ un mode de combinaison qui reposerait sur des inter- valles égaux en temps. I) ]Mais. en lerniinaiit ma ciiiquième NoU\ je m'étais posé la question de savoir ce que deviendraient ces coïncidences dans l'allupe moyenne des températures, si, au lieu de cond^iuer les jours portant les mêmes dates dans les quatre mois opposés deux à deux, je combinais ensemble les quatre jours exactement placés à 90 degrés l'un de l'autre sur l'écliptique. » J'avais construit, dans la PL J, que je mets sous les yeux de l'Aca- démie, l'analogue de la PL B : c'est-à-dire que, traçant respectivement les quatre courbes de janvier-février, avril-mai, juillet-aoïàt, octobre-no- vembre, pour les 4o ans de Paris, mais de manière que le 7 février corres- pondit au 8 mai, au 10 août et 10 novembre, et ainsi de procbe en proche, en remontant comme en descendant, je traçais aussi la moyenne de chaque jour quadruple calculé suivant ce nouveau mode de coordination. w Or, le premier coup d'œil jeté sur la PL J montre, ainsi que je le fai- sais remarquer, que les quatre courbes disposées de cette façon ne pré- sentent phis, connue dans la PL B, le même parallélisme dans leiu's parties correspondantes : de telle sorte que la portion qui est à la fois la plus acci- dentée dans chacune des quatre courbes considérées à part est préci.sénient représentée, dans leur moyenne, par une ligne presque droite, qui court du jour quadru])le 3i janviei', i" mai, 3 août, 3 novemliie, au jour quadruple 8 février, 11 mai, i3 août, i3 novembre, et qui dissiunde entièrement les vives inflexions des courbes isolées. « Cet essai semble donc prouver, ajoulais-je, que le mode de coordina- sur le jour quatliiiple I?. février, 11 mai, \i août, i-?. novembre, celui du 16 tombe sur le jour (|uaclriiple i5 février, i4 mai, t 'î août, i5 novembre, et celui-ci devient le ceiiire (rune d/presslon, des deux cotés de laquelle la température se relève, avec des fluctuations tout à fait symétriques, vers les jours quadruples dont l'un correspond au 6 féviicr et l'autre au ai. ( ro33 ) « tion qui rend la plus fra|)pante la solidarité des perliirhalioiis pério- » diqiies des quatre mois est celui que j'ai adopté, et qui rapproche les » jours, non d'après les positions équidistantes du Soleil en longitude, » mais plutôt d'après l'égalité des temps écoulés. » n J'aïu'ais pu remarquer, dès lors, que cette résolution des plus grandes perturbations individuelles des quatre courbes eu une ligne droite n'était pas, néanmoins, une cii'constance indifférente; qu'elle impliquait, en eifet, luie opposilion presque absolue entre les maxima des unes et les minima des autres, et, comme ma moyenne représentait une période de quarante années, il suffisait, pour concevoir ce résultat, de remonter à ce que j'avais déjà exposé dans ma dnciuiènie Note, et qui se trouvait traduit graphique- ment par les quatre courbes de la PL A, comme par les six premières courbes de la PI. B. De plus, cette ligne presque droite donnait, pour les dix jours quadruples sur lesquels elle s'étend, un maximum tel, que la température de presque tous ses points se trouvait individuellement plus élevée que celle d'un point quelconque des trente autres jours quadruples de la série entière. » Cette double circonstance était de nature à ne pas me décourager dans la recherche d'un rapport entre les périodes observées et la position angulaire correspondante du Soleil sur l'éciiptique. Je dois ajouter que je fus confirmé dans cette pensée par quelques mots échangés sur ce sujet avec un des savants astronomes de l'Académie, M. Delaunay. » Je l'epris donc la question à ce nouveau jjoint île vue, et, comme dans ma première manière d'opérer, je considérai successivement la moyenne d'un grand nombre d'années et une année isolée, la même année 1864. » I^a première courbe de la PL R est calculée pour les 4o ans de Paris de manière que le i^"^ jour quadruple tombe aux 21 janvier, 22 avril, 25 juillet, 2.4 octobre, et le iS" jotu' aux 27 février, 29 mai, 3i août, 3o novembre. En comparant cette coin-be, dont j'ai déjJi parlé, d'un côté, à la cinquième de la même planche, de l'autre, à la coin-be moyenne de la PL J, on voit qu'elle diffère notamment de la courbe qui combine quatre à quatre les joiu's également distants en temps, et qu'elle diffère, au contraire, fort peu de celle clans laquelle je rapprochais les jours d'a|irès les positions angu- laires symétriques, mais en introduisant lui 3i avril hypothétique, en reçu- ( «o34 ) lant, par conséquont, chacun des jours de mai d'un rang à parlir du 1 1'' jour quadruple. » J'ai représenté dans la deuxième courbe de la PL R les mêmes 4o an- nées (i8i6-i856) de Londres, que j'ai calculées en soustrayant des 43 an- nées (1814-1857) doiuiées par M. J. Glaislicr les trois années i8i4, i8i5 et i856. Si l'on compare cette courbe à la courbe correspondante de Paris, malgré quelques divergences, qui portent surtout sur les huit derniers jours quadruples, on peut remarquer que les allures générales sont sem- blables, et l'on voit, |)ar exemple, des dépressions communes tomber aux 3'', Ç>^, 13"^, 17®, 23" et 27*^ jours quadruples. » Les deux courbes suivantes (Londres 5o ans, et Berlin i 10 ans) pré- sentent, surtout la première, des caractères assez différents : ce qui n'a rien d'extraordinaire, puisque le nombre d'années n'est plus le même, et que les différences entre ces nombres d'années sont probablement très-no- tables, relativement à la période totale qui ramène les variations corres- pondantes. Néanmoins, on peut s'assurer que les quatre courbes présentent quelque chose de très-concordant dans leiu-s allures générales. Pour le montrer, j'ai divisé chacune des quatre périodes de 38 jours en quatre par- ties inégales, mais correspondant aux grandes inflexions de la courbe Paris 40 ans, et j'ai calculé l'excès moyen de chacune de ces quatre parties sur la température moyenne des 38 jours quadruples. Voici les résultats de cette petite opération : (8 jours) du i" ax\ cf Jour (juaclruple. . . (l2 jours) du 9" au 21"^ jour quadruple.. , (5 jours) du ?,i°au 26" jour quadruple. . (i3 jours) du ■?.&' au 3()'" jour quadruple.. » Les iS premiers jours montrent manifestement cette surélévation de la température, du 9* au 21* jour quadruple, précédée et suivie d'iuie notable dépression (1). Paris, Londres, LonJres, Rerliii, !\o ans \o ans. 5o ans. 1 10 ans. -o,58 —0.09 — 0, 1 1 — o,o4 -1-0,35 -f-0,24 -<-0,20 -1-0, I 7 — o,36 — 0,34 — 0,29 — o,36 4-0, 18 — o,o3 — 0,01 — o,o3 (i) Cette analogie se décèle malgré la petite différence suivante dans le calcul : les deux preraières courbes (Paris 4» ans et Londres ^o ans) ont été calculées en partant du i'"'jour quadruple 21 janvier, 22 avril, aS juillet, ■.>.4 octobre, tandis que les di ux dernières sont calculées en partant du i" jour quadruple 21 janvier, 22 avril, 24 juillet, 24 octobre. ( io35 ) » Si l'on construit, soit la moyenne de Paris 4o ans et Londres l\o ans; soit la moyenne de Paris 4o ans, Londres 4o ans et Berlin no ans, de manière à combiner ensemble les jonrs quadruples correspondants, les deux courbes qui en résultent, et que je mets sous les yeux de l'Académie, trahissent cette oscillation d'une façon éclatante. Leur parallélisme presque complet montre la concordance générale, pour les trois stations, des mou- vements de la température coordonnés d'après les intervalles angulaires égaux entre les quatre jours combinés. » Ainsi, l'on peut affirmer que le mode de coordination qui consiste à rapprocher quatre à quatre les jours situés à 90 degrés l'un de l'autre sur l'écliplique, appliqué à de longues périodes, décèle une influence régida- trice évidente, qui se traduit par deux abaissements de la température, dont les centres tombent respectivement aux deux jours quadruples 23 janvier, aS avril, 27 juillet, 26 octobre, et 12 février, i4 mai, 16 août, i5 novembre, et qui sont séparés par un espace dont la température se maintient con- stamment bien au-dessus de la température moyenne. >. Soumettons maintenant ce mode de coordination à l'épreuve d'une année considérée isolément, et, par exemple, de l'année 1864, qui m'a déjà servi à comparer les jours rapprochés par dates égales. » J'ai recalculé de cette manière la température de vingt et une des trente- trois stations que j'avais examinées pour 1864, et, combinant ensemble les mêmes localités, j'ai tracé sur la PL L,"avec des signes semblables, sept des onze courbes que contenait la PL D. On peut s'assurer ainsi que, pour une année isolée, le rapprochement, quatre à quatre, des jours situés sur l'éclip- tique à 90 degrés l'un de l'autre, fournit des oscillations parfaitement mar- quées, et même comprises entre des limites plus éloignées que celles qui résultent du rapprochement des quatre dates égales (j). (i) Voici les écarts extrêmes: Laghouât Méditerranée. IMarseille, Perpignan, etc. Paris, Versailles, etc. . . . Danemark Genève, Saint-Bernard . . Nijné-Taguilsk Dates Intervalles égales. angulaires égaux 3,52 5,62 2,o5 3,56 4,75 5,4o 7'39 8,18 5,60 5,95 5,89 7»'9 .3,43 i3,6i ( io36 ) » Les points d'inflexion v;irient graduellement nvec la latitude de la zone considérée (et probablement aussi avec la longitude des stations). Ces variations devront, plus tard, être étudiées pour un certain nombre d'années isolées, de manière à en dégager la loi. Mais, en ce moment, où je ne fais qu'établir les bases sur lesquelles repose tout cet ordre de considérations, il me suffira d'appeler l'altenlion sur la quatrième courbe de la PI. ]M, qui donne, pour chacun des 38 jours quadruples, la moyenne des cinq zones dont les extrêmes sont les quatre stations de la Méditerranée et les trois stations danoises. Celle courbe moyeiuie présente clairement quatre maxima, qui tombent aux 4% i3% 27* et 38" joiu's quadruples, et qui sont séparés par trois minima tombant aux i i", 19" et 33'" jours quadruples. » J'ai isolé des cinq zones précédentes, à climat marin, les deux sta- tions de Laghouât et de Nijué-Taguilsli, qui appartiennent à des climats plus continentaux, à la limite des deux Saharas, africain et asiatique. Les deux premières courbes de la même planche (la première surtout, où j'ai tenu approximativement compte de l'influence des écarts extrêmes, fort diffé- rents de part et d'autre) montrent, en effet, que ces deux dernières stations se ressemblent beaucoup au point de vue des variations que nous étudions, et s'éloignent sensiblement des cinq autres (i). Et cependant l'examen de la troisième courbe, dans laquelle j'ai coml)iné la seconde et la quatrième, montre i)ieu que ces divergences (qui tiennent à des causes qu'on etitrevoit déjà et sur lesquelles je reviendrai dans des Notes subséquentes) sont d'un (1) On voit, par exemple, que l'osi illatioii, (jui se traduit par uti maximum vers le iS^jour quadruple, est tiés-accenluée dans les deux elimats extrêmes et à peine indiquée dans les cinq climats marins. Cette concordance générale de Laghouât avec les autres localités, comme aussi sa confor- mité particulière avec Nijné-Taguilsk, est d'autant plus remarquable que ce n'est pas exac- tement l'année i8t)4 qne j'ai utilisée, ici et dans ma cinquième Noie, pour cette localité : la seule année que nous possédions étant due au zèle de M. le médecin aide-major Bertelé, dont les observations sont comprises entre le i" août 1864 et le 8 novembre i865. Les quatre |(ériodes que j'en ai extraites et com|)arées avec les observations de 1864, pour les autres localités, sont en réalite les suivantes : Il janvier -aç) février i8B5, ■ -.'.i avril -3i mai t8fi5, p.i -3i juillet i8r>5, I •■■''-. il août i8f)4, 21 octobre - 3o novembie i8{J4. Elles se rapportent doue plus encore à l'année i8t)5 qu'à l'année i864- ( >o37 ) ordre secondaire, car l'allure de cette courbe moyenne s'harmonise parfai- tement avec celle de chacune des deux courbes extrêmes. » Le rapprochement des quatre jours séparés, sur l'éciiptique, de 90 degrés l'un de l'autre amène donc à des résultats précis, soit que l'on considère nue longue période d'années, soit que l'on étudie à part une année isolée. » Il y a, néanmoins, ici une cont.adiclion apparente qu'il faut faire dis- |)araîtie. » Si l'on compare la courbe des 4o a'is de Paris [PL K,Jig. i] avec la courbe de Paris, Versailles, etc., pour 1864 (PI. L, fuj. 4), ces deux courbes semblent presque opposées l'une à l'autre. Cela vient simplement de ce fait, que j'ai établi dés mes premières Notes, que les groupes d'années, en se succédant, présentent, au point de vue où nous sommes placés, des ca- ractères op|)osés, qiu doivent se combiner et se compenser dans une moyenne réunissant \\n nombre convenable d'années. » On peut, enfin, établir luie dernière comparaison entre les deux ordres de coordination, par dates égales (ou par intervalles de temps égaux), et par intervalles angulaires égaux. » En examinant simultanément les Pi. D et L, relatives à l'année 1864, on reconnaît, pour chaque zone, dans les deux systèmes, une allure géné- rale semblable. Et il en est de même pour les courbes moyennes représentées Pi. E et M. Néanmoins, les jours quadruples ne se correspondent pas exac- tement, puisque, par exeniple, le jour quadruple qui dotuie le minimum absolu de la période correspond, tlans l'im des systèmes de coordination, ' 10 février, 10 niiii (i), 10 août, 10 novembre, et, dans l'antre système, aux 8 février, lo mai, i :> août, 11 novembre, et, de même, les deux maxima correspondent, dans un syslème, aux ■25 janvier, 25 avril, 25 juillet, aS octobre, et aux 16 lévrier, 16 mai, 16 août, 16 novembre, tandis que, dans le système des intervalles angulaires égaux, ils tombent respectivement aux 24 janvier, 25 avril, 28 août, 27 octobre, (i) On, en coordonnant d'après les intervalles de temps égaux, aux 10 février, i i mai, 10 août, 10 novembre. C. R,, iSfi6, i"'<' Semestre. (T. LXUl, N» 23.) I ^"j ( io38 ) et aux 14 février, iG mai, 18 août, 17 novembre. » Le moile de coordination qui repose sur le nipprochement des jours situés, sur 1 écliptique, à 90 degrés l'un de l'autre, étant susceptible d'une définition ;istrononiique plus précise, il me semble que c'est ce système qii il faudra préférer comme base des comparaisons. Néanmoins, peut-être y aura-t-il encore quelque intérêt, au moins provisoirement, à construire aussi les courbes qui résultent du rapprochement des dates égales. » En terminant cette nouvelle étude, je veux répéter ce que je disais dans ma cinquième Note, à savoir : (|u'en introduisant dans la question celle con- sidération du rapprochement des quatre jours placés symétriquement dans l'année, mou but est uniquement de montrer que ces phénomènes de pério- dicité sont liés à des causes très-générales; mais que, si l'on veut bien ana- lyser et bien connaître le phénomène en lui-même, il sera nécessaire de construire à part la moyenne de chaque jour isolément, sauf à coudsiner ensemble, pour le même jour, un petit nombre de stations voisines et suffisamment comparables. n J'arrête ici ce que je veux dire, pour le moment, sur la méthode que j'ai suivie, et sur l'application que j'en ai faite aux variations de la tempéra- ture, Dans les Notes cjui suivront celle-ci, j'appliquerai successivement cette méthode aux autres éléments climatologiques. Mais les phénomènes de la pression atmosphérique [si l'on fait abstraction des considérations dynamiques cjue M. le Maréchal Vaillant a introduites dans la question (1)] étant uniquement liés à la température de l'air et à sa richesse en vapeur d'eau, il me j^araît nécessaire, avant de reprendre le sujet que j'ai effleuré dans ma sixième Noie, de rechercher d'abord l'influence de ces périodicités sur l'élat hygrométrique de l'atmosphère. » MINÉRALOGIE. — Sur 1(1 coiiiposilion des haches en jiierre Iranvces dans les monuments celli'jues cl chez les h-ihus snuviKjes; jinr M. A. Damour (u). [Suite [5].] « Dans un premier Mémoire [)résenté à l'Académie, j'ai exposé les principaux caractères et la comjjosition île phisicurs matières minérales (l) Arckioes de la Commission scientifique du Mexique, t. I, p. 891 . [■>.) L'Académie a décidé que ce Mémoire, (iiioitiue dépassant les limites réylcnuntaiics, serait reproduit en entier au Compte re/idu. (3) Voir Comptes rendus des ^i et .?8 août l865. ( loSg ) mises en œuvre par les peuples |iriinitifs pour façonner divers instruments à leur usage : je demande la permission d'apporter aujourd'hui une suite à ce travail que j'espère bientôt compléter. Les substances minérales dont il est question dans ce nouveau Mémoire sont au nombre de cinq, savoir : Y amphibolile , Vaplianite, le diorile, la saussiirite et la stauiolide. AMPBIBOLITES. » Les géologues ont donné ce nom à des masses minérales, composées d'une des espèces appartenant au groupe ntnphihole. C'est habituellement celle que l'on connaît sous le nom de hornblende qui constitue les amphi- bolites. » Cette substance minérale se reconnaît à sa couleur noire ou vert sombre très-foncé, à un éclat miroitant qu'elle doit à sa structure lamellaire, pré- sentant deux clivages faciles suivant les faces d'un prisme rhomboïdal oblique de iilfi r. » Réduite en lames minces, elle montre un peu de transparence, avec une teinte brune ou verdàtre. Sa poussière est grise ou brunâtre; elle raye faiblement le verr-e. Sa densité varie enire les nombres 3 et 3,4o. Certains échantillons font mouvoir le barreau aimanté, par suite d'un mélange accidentel d'oxydule de fer. » A la flamme du chalumeau, elle fond aisément en un verre noir ou vert foncé. Les acides nitrique, chlorhydrique et sulfurique ne l'attaquent pas, ou du moins d'inie manière fort incomplète. » Les éléments essentiels des espèces du groupe amphibole (trémolite, actinote, hornblende) sont : la silice, la chaux, la magnésie, l'oxyde ferreux, dans les proportions indiquées par la formule générale : r'Si", ainsi qu'il résulte de récentes analyses exécutées avec beaucoup de soin, à l'École Nor- male supérieure de Paris, par M. Lechartier (i). Cependant ces rapports précis ne s'observent guère sur la hornblende, et le désaccord peut être attribué à ce que cette espèce est altérée dans sa pureté par des mélanges en proportions variables, mais constantes, de minéraux accessoires que l'on ne parvient pas à dégager à l'aide des méthodes chimiques actuellement connues, satis amener en même temps la décomposition de la matière sou- mise à l'épreuve. Outre les éléments ci-dessus indiqués, l'analyse y constate la présence d une quantité notable d'alumine, ainsi que de la potasse et de (i) Tlifse à la Faculté des Sciences, 16 juillet 1864. .37.. ( io4o ) la soude. Ces trois éléments accessoires pourraient provenir d'un mélange intime de minéraux feldspathiques qui accompagnent habituellement les amphibolites. Analyses. Fîornblcntle de Norvège, Honiblentle de Brevig, par M. t.echartier. par M. Kammeisberi;. Silice 0,4094 . 0,4227 Cliaux o, i2o4 0,0968 Magnésie 0,1106 o,o362 Oxyde ferreux.... 0,0969 o.ai'ja Oxyde manganeux . 0,0826 o,oii3 Oxyde ferriqiie. .. . 0,098/ 0,0662 Alumine 0,0969 o,o63i Potasse 0,0195 0,0265 Soude 0,0146 o,o3i4 Matières volatiles. . 0,0067 0,0048 Acide tilanique. .. . » 0,0101 1,0047 0,9863 « L'analyse d'un fragment de Iiache en amphibolite, trouvé à Roben- haiisen en Suisse, m'a donné les nombres suivants : Silice 0,4620 Chaux ... o, iiBi Magnésie 0,1 385 Oxyde ferreux . . 0,060(1 Oxyde ferrique. 0,0760 Alumine 0,0984 Soude o,o3.83 Potasse o ,0096 Matières volatiles 0,0106 0,997 > » Gisement. — Cette roche forme des amas, des couches, des veines et des filons dans les terrains granitiques: on la rencontre aussi à l'état de galets et de blocs erratiques, dans certains dépôts d'alluvion; elle est assez abon- damment répandue dans les diverses contrées du globe. Par son association et ses mélanges ])lus ou moins intimes avec les feUIspaths, elle passe par nuances insensibles à une autre roche comme sons le nom dediorile et dont il sera question plus loin. » Les haches en amphibolite sont conununes en Suisse; on en rencontre beaucoup dans les anciennes habitations lacustres (Robenhausen, lacs de. ( io4i ) Constance, de Neuchâtcl, de Zurich, etc.); on en trouve également en France, en Angleterre, en Italie, etc. DIORITES ET APHANITES. 11 On a classé sons ces dénominations des roches essentiellement formées par l'association des substances minérales amphibole et feldspath. Lorsque ces éléments de la roche sont discernables à la simple vue, elle prend le nom de diorite ; lorsqu'on ne peut les reconnaître cpi'à l'aide du micro- scope ou des inductions fournies par l'analyse chimique, la roche est nommée aphanite. Cette distinction est généralement adoptée par les géologues, et notamment par M. d'Omalius d'Halloy, dans son ouvrage intitulé : abrégé de Géologie. » A ces deux substances minérales qui constituent les diorites et apha- nites, on voit fréquemment associés, en proportions diverses, d'autres miné- raux, tels que : chlorite, pyrite jaune, pyrite magnétique, quartz, fer oxydulé, etc. » C'est habituellement l'espèce d'amphibole connue sous le nom de hornblende qui entre dans les diorites; j'en ai décrit les principaux carac- tères dans le chapitre précédent. Quant aux diverses espèces de feldspath, qui font partie constituante de ces roches, conuiie il serait trop long de les décrire ici, je dois à cet égard renvoyer aux Traités de minéralogie, me bornant à rappeler les caractères essentiels qui sont communs à ces espèces. » Les feldspaths se distinguent de l'amphibole hornblende par leur couleur plus claire : soit blanche, grise, gris-verdcàtre on rougeâlre; leur structure est habituellement lamellaire, montrant des clivages plus ou moins nets; quelquefois aussi cette structure est compacte; ils rayent le verre, ils fondent à la flamme du chalumeau en émail blanc et huileux; leur densité est comprise entre les nombres 2,5o et 2,75. ■> Les éléments essentiels des feldspaths sont : la silice, l'alumine, la chaux, la potasse et la soude. Ceux des am|)hiboles étant : la silice, la chaux, la magnésie, l'oxyde de fer, on voit que les diorites et aphaniles doivent être composés de la réunion de ces divers élétiienls. » Mais comme les espèces feldspath el amphibole se montrent dans la nature associées et mélangées suivant des proportions qui peuvent varier ii l'infini, il en résulte que les rapports entre les principes constituants des matières minérales que je viens de désigner doivent varier de même, et c'est ainsi que les analyses de roches présentent de si nombreuses dissem- ( io4a ) blances. Suivant la juste expression d'Haiiy, « les roches sont les incommen- » surables du règne minéral. » » La coultMir des diorites varie sensiblement selon les proportions di- verses des deux espèces qui les constituent et des minéraux accessoires qui s'y trouvent mélangés. Cette roche est habituellement grise, ou gris-noi- râtre, gris-bleuàtre, gris-verdàtre, ou à marbrures noires et blanches. Sa structure est souvent cristalline, quelquefois aussi elle est compacte. » L'aphanite est habituellement gris cendré, gris-jaunâtre, brune ou verdâtre (Grûnstein) . Elle est souvent terreuse à la surface, par suite d'une décomposition superficielle du feldspath qu'elle contient. Cette altération se montre également sur certains échantillons de diorite. )' La densité des diorites et aphanites est comprise entre les nombres 2,70 et 3, lo; leur ténacité est très-forte, mais inférieure à celle desfibrolites et des jadéites. Elles rayent le verre et sont rayées par le quartz. Quelques échantillons font mouvoir le barreau aimanté. Cette propriété est due à un mélange accidentel de fer oxydulé ou de pyrite magnétique. Ces roches fondent aisément à la flamme du chalumeau en verres, dont la teinte est plus ou moins obscure; quelques-unes sont partiellement décomposables par l'action des acides. En l'absence de méthodes chimiques qui permet- tent de séparer exactement la hornblende du feldspath, l'analyse jusqu'à présent ne peut que déterminer les principes médiats qui constituent les roches en question. analyses. Diorite orbiculaire de Corse, Diorite de Hohue, Diorite du Canada, par I\I. Delesse. par M. Kiibel. par M. St. Hnnt. Silice 0,4855 o,5465 o,f>34o Alumine 0,8202 0,15^2 0,1270 Oxyde de chrome . . . o,ooo5 • > Cliaux 0,1 i52 0,0783 0,0750 Magnésie 0,0214 0,0591 0,0387 Oxyde ferreux 0,0221 0,0200 0,0428 Oxyde ferrique » 0,0626 » Soude 0,0286 6,0290 0,0795 Potasse 0,0097 0,0879 0,001 3 Matières volatiles. .. . • 0,0190 o,oo4o 0,9982 I ,0096 0,9968 » Un fragment de haclie celtique, trouvée aux environs de Saumur, en diorite de couleiu- marbrée noir et blanc, ayant une densité de 3,o/j3, m'a donné à l'analyse les résultats siiivants : ( io43 ) Silice Oi4992 Alumine o , 1 536 Chaux o, I I 13 Magnésie o , 06 1 ?, Oxyde ferreux o, 1 178 Oxytlc nianganenx o,oo56 Soude 0,0188 Potasse 0,0066 Malières volatiles 0,0164 Aphotiilo tU'S environs lie Chrisliania, |)!ir M. Kjerulf. Silice 0,5435 Alumine o,i63g Chaux o,o549 Magnésie 0,0282 Oxyde ferreux o, loSg Soude o , 0589 Potasse 0,02.00 Matières volatiles. . . . o,o3oi 1 ,oo54 0.997*3 0^99^7 » Une liache celtique, en aphaiiite gris cendié et terreuse à la stn-face, ayant une densité de 3,025, m'a donné à l'analyse les résultats suivants : Silice 0,4958 Alumine o, i4o8 Oxyde de clirouie traces Chaux o, 1093 Magnésie 0,061 3 Oxyde ferreux o, 1420 Oxyde manganeux o,oo3o Soude o,o3i7 Potasse 0,0039 Matières volatiles. 0,0196 • 1,0074 » Je dois cet échantillon à l'obligeance de M. le conile d'Andigné qui la recueilli dans un champ, près i'embouchiM-e de la Vilaine (Morbihan). On en voit un assez, grand nombre tout à fait semblables dans la riche collec- tion réunie à Vannes par la Société Polymathique du Morbihan. 0,9904 Aphanite de Liscns, Aphanilo de Silcsie, en Tyrol, |iar M. Riiih. par railleur. Densité = 3,io3. 0,4973 0,3qqi 0,l307 o,,448 0, 1024 0,1433 0,0677 0,0641 0, i535 0, 1612 o,o323 0 , 0 I 80 0 ,o()55 0,0072 0,0082 0,0610 ( io44 ) >■ On \oil par ces analyses combien varient les proportions relatives des éléineiils qui constiluent les diorites et aphanites. Sans recourir à une ana- lyse complele, mais en s'aidant des caraclères tirés de la dureté, de la den- sité, de la structure et de la lusibilifé, on parviendra aisément à distinguer ces matières des jades, jadéites, chloioniélanites et fibrolites, avec lesquels on pouriait les confondre de prime abord. {Voir les tableaux, p. io45 et io/,6.) » Les haches fabriquées avec ces matières se rencontrent assez commu- nément en Euro|je, et notamment en France, en Angleterre, en Suisse, et l'on en trouvera probablement dans beaucoup d'autres contrées. » Gisement. — Les roches de diorite et d'aplianite se trouvent répan- dues sur un grand nombre de |)oints du globe, parmi les terrains cristallins où elles forment des amas, des veines, des filons. Leur densité, leur diu'eté et leur résistance au choc ont dû naturellement les signaler à l'attenlion des peuplades primitives, comme éminemment propres aux usages auxquels elles furent employées. Il est assez difficile de déterminer avec quelque degré de certitude le gîte de la matière d une hache en diorite, à moins que cette matière ne présente des caractères extéiienrs bien tranchés. Telle est le diorite orbiculaire de l'île de Corse, remarquable par sa structure cristalline présentant un amas de noyaux sphéroïdaux dans lesquels le feldspath et la hornblende alternent par couches concentriques. Une hache en diorite trouvée à Plouharuel (Morbihan), de couleur gris-verdâ- Ire, contenant des aiguilles de liomblende et des cristaux roses de feld- spath, a [irésenté des caractères identiques à ceux d'une roche formée des mêmes éléments et dont le gîte se trouve aux environs de Guingamp (Côtes- du-Nord). Généralement, pour ce qui concerne les diorites et aphanites, il est à présumer que la malière brute a été recueillie à des distances peu éloignées du lieu où l'on rencontre les objets façonnés. SAUSSURITF. » Cette malière minérale, trouvée pour la première fois sur les bords du lac de Genève, a été dédiée par Saussure fils à son illustre père, qui l'avait déjà décrite sdïis le nom de jnde. Elle est classée dans les Traités de miné- ralogie sous les dénominations de feldspath tenace, jade de Saussure, albite compacte, fclsite, lémanite, etc. M Caracièies. — Couleur habituelle, gris-bleuâtre quelquefois teinté de vert. Éclat mat, un j)eu translucide, lorsqu'on regarde à tiavers de minces fragments. Poussière blanche, structure compacte, cassure esquilleuse. Dureté à peu près égale à celle du quariz. Résistant fortement au choc du ( «045 ) — O — ^^^ ^^ ^ -« 0 5? _^ X ^ "n ce _^ r^ 0) o T. ÇJ ■-3 "S rt CJ à 0 < „. = o ■CJ r-i S 11 3 0 sa A > ." 0 rt rt c; 2 - •:j Jd. La rie 3 - ■? < — < S s ^ ? 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C 0" n ri PI 0 ', '. 2 • 2 Cl' CD s : 2 : â r* S s â~ s~ 3 S S S g > c 5 ' i. 0- c ■^ ; :5 t^ n — : "? ). »: fS i "^ c B f- 0 f 5 u D D ^ *— 2 1 ■j "-H ? ?- 2 •î 3 1 6 5- ^ a- ~ Kl 0 :i- r 0 ce r 5 =s (Il < ( ] t^ 0 z 0 j — - 3 < r 0 d -^ = ; 3 C- C5 c; ï^' > 0 ? \ 3 r ï y î « fD r M 1- 1 D S. 0 â ï* F' » Q t 3 tn ç s- m *• ? f a CQ T] B m ? H B r ! - <3 * ^ 1 B r* a ^ rt - » ^ • : S P ^ ■y. _ ( ^âi ^^^ ^^ = =^= ^^ ^^ ^jj ^ ( 'o47 ) marteau. Densiré = 3, 20 à 3,42. Fusible au chalumeau, avec quelque diffi- culté, en un verre grisâtre demi-transparent. Cette matière, à l'état naturel, résiste à l'action des acides; mais elle s'y décompose plus ou moins complè- tement, selon son degré de pureté, après qu'elle a été fondue sons l'in- fluence d'une forte calcination. » Ces caractères se montrent sur les échantillons de saussurite dégagés autant que possible des autres minéraux qui s'y mélangent habituellement, tels que le quartz, le grenat, le feldspath, le mica, le talc, le diallage, la smaragdite, etc. Associée à ces diverses substances, la saussurite constitue une très-belle roche employée dans les arts d'ornement et qui porte les noms d'eiipliotide et de verde di Corsica. » Par suite de ce mélange habituel de divers minéraux qui altèrent la composition normale de la saussurite, les analyses que l'on connaît sur cette matière montrent quelques dissemblances, et c'est ce qui explique comment elle a été classée tantôt comme espèce à part, tantôt dans la famille des feldspatlis, des épidotes, des wernérites. Je vais exposer quel- ques-unes de ces analyses : Saussurite du mont Rose, Saussurite di: lac par M. Sierry Hunt. de Genève, — ^ — ^ par M. Klapriilli, (■'■'échantillon). (a"^ échantillon). Silice 0,4900 o,435g o,4Bio Alumine 0,2400 0,2772 o,2534 Oxyde ferrique o,o65o 0,0261 o,o33o Chaux o,io5o 0,1971 0,1260 Magnésie 0,0375 0,0298 0,0676 Soude o,o55o o,o3o8 o,o355 Matièies volatiles. .. . >■ o,oo35 0,0066 0,9925 I ,ooo4 I ,oo3i Densité = 3 ,365 Densité = 3,385 Saussurite .Saussurile de Bergen, du mont Genèvre, en Norvé(je, |)ar M. Boulanger. par MM. Irgens et Hjortdahl. Silice 0,4460 0,4291 Alumine o,3o4o 0,3198 Oxyde ferrique » o,ooiq Clianx o,i55o 0,2094 Magnésie o,o25o 0,0081 Soude 0,0750 0,0281 Potasse » o , 00 1 8 I ,oo5o 0,9932 i38.. ( io48 ) » De mon côté, j'ai obtenu les nombres suivants dans l'analyse d'une hache en saussurite tirée de la collection i\{^ M. le D"" Clément : Oxygène. Kapporls Silice o,5o6c) o,'2'jo3 4 Aliiniine 0,2565 o,iiq5) r> I r' • c V( 0,9.170 1 Oxyde lernqiie 0,0230 0,0070) Chaux o, 1061 o,o3o3 j Magnc'sie 0,0576 o,o2-.>7> o,o65o i Soude 0,0464 0,0120) Matières volaliles, .. o,oo3o 1 ,001 5 » Ces résidtats se rapprochent notablement de ceux de l'analyse de Riaproth exposée ci-dessus; ils présentent, entre les principes constituants de ces échantillons, le r.ipport approché de 1:2:4 exprimé par la formule M. Sterrv Ilunt, d'après ses analyses, adopte de préférence le rapport 1 :2:3 donnant la formule (jui rattache la saussurite au groupe des épidotes, rapprochement qui semble d'ailleurs justifié par la haute densité commune à ces matières. » C'est particulièrement en Suisse que l'on rencontre des haches en saus- surite; j'en indique, dans le tableau suivant, quelques-unes dont j'ai dé- terminé le poids ot la densité. 11 en existe un assez grand nombre dans les collections de M. le D'' Clément, à Saint-Aubin, près Neuchâtel, et dans les musées de Lausanne, de Zurich, etc. Haches en saussurite. _^^^___ COULEUR. STniCTi ur.. POIDS. DENSITÉ. PROVENANCE. NOMS DES COLLECTEIRS. OBSERVATIONS. 1. Grise 2. Grise avec pallies Compacle. Id. Id. Id. 3o,.'1j7 8,35.'| 33,, ,35 3,38', 3,3S(i 3,/,.', 3, ',07 Sl-Aubin (ISeuchtàel).. Id. Id. Moosseeilorl' (Suisse). M. le D"- Clément. Id. Id. M. o5, ) ZOOLOGIE. — Nouvelles remarques sur les Poissons Jluvialiles de l Algérie; par M. Paul Gervais. i( Dans un Mémoire qui remonte à l'année t853 (i), j'ai donné des détails descriptii'^s sur les Poissons que l'on avait alors recueillis en Algérie dans les différents cours d'eau et dans quelques lacs de cette région, et j'ai montré combien ils étaient peu variés en espèces. En y comj)renant le Copto- doii et le Tellia, l'un et l'autre différents par leur genre des Poissons euro- péens, le nombre ne s'en élevait qu'à sept, savoir : le Coptodus Zillii, espèce de Tilapie; le Tellia apoda^ de la famille des Cyprinodontes; une Ablette [Leuciscus callensis, Giiiclienot) ; trois Barbeaux, dont un reste même con- testable [Barbus cnlleiisis, y n\.; Barhiisseliviiueiisis, id.; Barbus loiujiceps?, id.); enfin, une Anguille à laquelle M. Guichenot a cru devoir aussi donner un nom spécifique [Jnguilla callensis). Cette liste s'est depuis lors accrue de deux espèces intéressantes : une Truite \^Salar inacroslicjma , Auguste Du- méril (2)], et un Cyprinotlon \Cyj>rinodon dolialus et cjaiiogaster, Guiche- not (3)]. Ce dernier genre existe aussi dans diverses localités de la légion méditerranéenne; chacun connaît la répartition géographique du précédent. » Ayant reçu plus récemment de M. Paul Mares, naturaliste dont l'Aca- démie apprécie les travaux relatifs à l'Algérie, quelques Poissons de cette contrée, avec prière de les examiner, j'ai été conduit à revoir les résultats de mon premier travail, et j'ai pu y faire quelques additions qui ne sont pas sans intérêt. Ce sont ces additions que j'ai aujourd'hui l'honneur de sou- mettre à l'Académie. » Les Poissons recueillis par M. P. Mares me permettent d'ajouter deux genres à la liste ci-dessus. Je saisirai l'occasion qu'ils me fournissent pour donner, au sujet des Cyprinodontes, quelques remarques nouvelles, et pour établir d'une manière plus exacte que je n'avais d'abord pu le faire la syno- nymie du Coptodon. » Le premier des genres nouveaux pour l'Algérie que je signalerai d'après les Poissons qui m'ont été remis par M. P. Mares est le genre GOBiE [Go- bius), dont les espèces sont pour la phij)art marines, mais qui eu fournit cependant quelques-unes aux eaux douces du midi de l'Europe. Bonelli et (i) Bulletin de hi Sociètc cl ' Agriculture de l'Hérault, t. XL, p. 76, PI. 4; Annales des Sciences naturelles, Z' sorie, t, XIX, p. 5. (a) Ri l'uc et Magasin de Zoologie, i858, p. 3q6, /■'/. lo (3) Revue et Magasin de Zoologie, lS5g, p. 377. ( io52 ) Cuvier en ont mentionné en Piémont et auprès de Bologne; il y en a aussi dans l'Europe orientale, particulièrement en Autriche et dans le midi de la Russie. Pallas en avait déjà indiqué une; d'autres ont été décrites par MM. Heckel et de Nordmann. Le Gobiits lacteus , INordmann, est du Dniester. » Les Gohies de l'Algérie ont été prises dans les ruisseaux des environs de Guelma; il ne m'a pas été possible de les comparer avec celles décrites précédemment, et je ne ])uis assurer, par conséquent, qu'elles en diffèrent spécifiquement. M Un second gein-e, ciu'on n'avait pas observé en Algérie, est celui des ÉPiNOCHES [Gastcroiteiis)^ bien connu par ses espèces européennes. Il vit aussi dans l'Amérique septentrionale; mais on ne l'avait encore indiqué dans aucune paitie de l'Afrique. Des exemplaires en ont été recueillis auprès d'Alger, dans les ruisseaux qui avoisinent la l\laison-Carrée. Ils appar- tiennent au groupe desEpinoches à trois aiguillons dorsaux, et leurs prin- cipaux caractères les rapjirochent de l'espèce ou variété commune aux en- virons de PariSj dont Cuvier a fait son Gaslerosteus leiurus; quelques diffé- rences secondaires permettent néanmoins de les en séparer, et ils semblent former luie espèce à part. » M. P. Mares m'a remis aussi quelques Cypiinodons. Ils viennent, comme les Gobics, des torrents des environs de Guelma, et ne paraissent pas de- voir être distingués spécificpiement des exemplaires que M. Guichenot a précédemment reçus de Biskra. Ils sont également fort semblables à ceux que M. le capitaine Zickel, cité par M, Desor dans sa Notice sur le Sahara algérien (i), a vus sortir avec les eaux du puits artésien foré par ses soins à Aïn-Tala. Enfin, il n'est pas moins difficile de les distinguer des Poissons du même genre que l'on trouve en Portugal, en Espagne, en Sardaigne, et même auprès de la mer Morte, ainsi que dans quelcjues autres localités circum- médilerranéennes. Il me paraîtrait utile de refaire une comparaison attentive des Cyprinodons de ces différentes localités, avant d'admettre qu'ils forment autant d'espèces distinctes que l'ont supposé les ichthyologistes. Toutefois, je ne comprendrai pas, dans cette synonymie, même génériquemeni, le Tellia, qui est bien de la même famille cpie les Cyprinodons, mais qui en diffère j)ar l'absence de nageoires ventrales. Le Tellia a la bouche sensi- blement différente de celle des Cyprinodons, à ouverture plus relevée, et c'est à tort que l'on attribuerait à l'usiu-e de ses ventrales, comme l'a (l) Bulletin (le lu Socit'tc (les Scirnces naturelles de Ncuc/idtel j l8b^. ( io53 ) supposé M. Desor(i), son caractère apode; puisqu'il manque non-seule- ment des rayons de ces nageoires, mais aussi des os pelviens qui les sup- portent dans les autres Poissons. C'est ce dont il est facile de s'assurer par l'examen des Tellia déposés par M. Guyon au Muséum de Paris, et c'est ce que M. Valenciennes avait déjà fait (2). )> Le nombre des genres de Poissons observés en Algérie se trouve ainsi porté à neuf, savoir : » Pour les Acanthoptérygiens, les genres Coptodus ou Tilapia, Gobius et Gasterosteus; » Pour les Malacoptérygiens abdominaux, les genres Cyprinodon, Tellia, Barbus, Leuciscus et Snbir ; » Pour les Malacoptérygiens apodes, le genre AiujuiHa. B Ces neuf genres ne fournissent encore que onze espèces, même en com- prenant le Barbus (ongiceps. On a supposé qu'il existait des Brochets en Algérie, et le lac Feizara a été signalé comme en nourrissant^ mais, jusqu'à ce jour. Cette assertion n'a pas été confirmée. » Des neuf genres constatés, un seul, celui des Tilopies, auquel j'ai donné de mon côté le nom de Coptodus, appartient à une famille étrangère aux eaux douces de l'Europe. ]'ai fait, à son sujet, quelques observations nou- velles qui méritent aussi d'être signalées. i> Ce Poisson a déjà été trouvé en Algérie sur plusieurs points de la ré- gion saharienne, à Biskra, à Tuggiu-th, à Tmacin et dans le lac de Farfar. J'en dois l'exemplaire que j'ai décrit autrefois à M. Zill, naturaliste très- distingué, qui me l'a remis lors de mon passage à Constantine en 1848; il l'avait rap|)orté de Tuggurtli quelques années auparavant. M. Guyon a aussi possédé des Coptodons qu'il a déposés au Muséum d'Histoire natu- relle. » Le Coptodon est un Poisson acanthoptérygien, comparable aux Per- coides, et en particulier à la Grémille, par quelques-inis de ses caractères particuliers; mais il est |)haryngognathe, ce qui doit le faire reporter dans un autre groupe, et ses dents maxdlairrs sont tranchantes et échancrées à la manière de celles des Glyphisodons que Cuvier range dans la famille des Sciénoïdes. De j)lus, ses écailles manquent sur leur bord libre des nom- breuses petites pointes qu'on remarque dans celles dites cténoïdes, et sous (1) Desor, /oc. cit. (2) Comptes rendus licbiloiiiadciii es, t. 1,VI, p. ^iS; i858. <:. (1, iS(i6, 1"" St-nirsirr. (1. LXIM, N" 2o.) I 3g ( io54 ) ce rapport ce serait un Poisson de la grande division des Cycloïdes de M. Agassiz, ce qui ne perniet pas de le placer dans le même genre que les Glyphisodons, comme INI. Valnnciennes avait proposé de le faire (i). Les écailles dti (loptodon ont leur bord d'insertion festonné, disposition qui n'a pas lieu chez tous les Cycloïdes, mais (pii se voit du z certains d'en're eux, parmi lesquels je citerai les Cyprinodontes. D'ailleurs le Coptodon n'est pas le seul Acanthoptérygien chez lequel on puisse signaler de sendjjables écailles. M. Agassiz avait déjà fait observer que certains genres du inéme ordre en présentent, et il a cité parmi eux différents Lahroïdes, au nombre desquels est le Bolti du Nil, que Cuvier associe dans son genre Chromis à di- verses espèces marines qui sont au contraire Clénoïdes. Le Coracin ou petit Castagneux représente dans la Méthterranée les Chromis marins, Poissons assez différents du Bolti et que l'on doit en effet placer dans un autre genre que lui, non-seulement à cause de la forme de leurs écailles, mais parce que leiu's dents sont en carde au lieu d'être tranchantes et incisées comme le sont celles des Bolti, du Coptodon et desGlyphisodontes. Quelques auteurs pensent même que les Chromis marins doivent être rejiorlés dans le même genre que les Héliases, geiu'e établi par Cuvier et associé par lui aux Scié- noïdes. C'est l'opinion qu'a adoptée Ch. Bonaparte dans son Catalogue des Poissons d'Europe, et je la crois très-soutenable. i> Le Bolti ou Chromis du Nil, que M. Peters a retrouvé en Mozambique, devient ainsi le type d'un petit groupe distinct, caractérisé par son habitat fliiviatile, par ses dents trancliantes et incisées, ainsi que par ses écailles cycloïdes. On retrouve en Afiique, c'est-à-dire dans le même continent que lui, des Poissons analogues. » Le D. Andrew Smith a découvert à peu de distance du fleuve Orange, dans de petits lacs qui l'estent à sec pendant la saison la plus chaude, un Acanthoptérygien fort semblable au Bolti, que M. Peters ainsi que J.INIuller regardent même comme n en différant pas spécifiquement ; c'est son Tilapin Spnrmanni (-i). Les indigènes croient que ce Poisson s'envase à la manière des Tortues, et qu'il attend ainsi que les excavations du sol dans lesquelles il se tient pendant la sécheresse soient inondées de nouveau. M. Smith n'a pu vérifier cette indication. » D'autres Poissons ayant les formes du Bolti vivent au Gabon et dans le Sénégal. \L A. Duméril (3) en a décrit, comme distinctes, neuf espèces, (i) Locn citato. (■2) Illustralioiis nf tlic Zoology of thr sniif/i Africo ; PiscPS, Pi. 5; iHjq. (3) Archives du Muséum de Paris, t. X, p. 9.5 1. ( io55 ) en les appelant des Tilapies, parce qne ce nom est devenu pour lui celui du genre dont le Bolti est la forme la plus aiicietmement connue. » C'est encore dans la même division rpi'il Faut raii^'er VHalujenes Tiis- tami de M. Guntlier (i), péché, comme les Coptodons de RI. Zill, à Tug- gurtli; et je ne vois entre ce Poisson et le Bolti ou Coplodon d'antre tliffé- rence que celle des dents pharyngiennes^ indiquées conime carditormes dans l'exemplaire rapporté |iar .^Î.Tristam, ce (jui ne peut s'appliquer à ces dents prises isolément dans le Bolti, mais redevient conforme à la réa- lité, si l'auteur a voulu, comme je le pense, parler de l'os qui supporte ces dents. » C'est M. Pelers qui a le premier constaté la rt^ssemblance qu'ont entre eux le Bolti, le Tilapie et le Cofitodon. Ayant eu récemment la facilité de comparer au Bolti du Nil leCoptodon deTuggurth quem'avait remis M. Zill, j'ai pu juger de l'exactitude de ce rapprochement, dont le savant natura- liste de Berlin m'a\ait fait part, et m'assurer à mou tour que ces Poissons sont très-certainement de la même espèce. La similitude de leurs caractères est parfaite; il n'est pas jusqu'à leurs dents pharyngiennes, tant supérieures qu'inférieures, qui ne présentent les mêmes détails de forme et de disposi- tion. Dans les deux cas, on retrouve une même répartition de ces dents, leurs mêmes inégalités de volume, leur apparence en cardes, et pour quel- ques-unes la division de leur sommet en deux ou trois petites pointes iné- gales, courtes, un peu recourbées et disposées en série linéaire. Il y a aussi un certain nombre d'entre elles qui ont le sonnnet teinté de rouge, à peu près dans la même nuance que les dents de qiielques Musaraignes. » On ne saurait en douter, l'Acanthopiérygien à écailles cycloïdes que l'on rencontre dans certaines sources, les ur.es douces^ les autres salines, du Sahara algérien, et que dans plusieurs lieux on a vu sortir avec les eaux de ces sources ou celles des puits artésiens, à la manière des Cyprinodons dont nous avons déjà parlé, est bien le même Poisson que le Bolti du Nil : il rentre donc avec ce dernier dans le genre Jilapin. Le Tilapia Sparmanni est lui-même un Bolti, et il n'est pas certain que les Poissons analogues qui ont été signalés dans le Gabon et dans le Sénégal sous d'antres noms en diffèrent tous spécifiquement. Ils doivent, dans tous les cas, lui être asso- ciés génériqucment, et V Haligenes Trislami |jaiait devoir l'être aussi. » Eu décrivant son Haligenes Trislami, M. Guulher a rap|)elé l'altention de:; naturalistes sur un Poisson de l.i ri-gion inédilcri-.niéi'uuf de l'Afrique, l} Procccd. Zool. Soc. London; i85g, ]). 45 1, Pt. 9, Aà'- B. ( io56 ) au sujet duquel la science ne possède encore que fort peu de détails; je veux parler du Spaiits Desfonliunii de Lacépède (i), cpie Cuvier el Valen- ciennes ont reporté parmi les Chromis sous le nom de Clvomis Desfonlainii. Il était d'autant plus intéressant de voir quels rapports ce prétendu Spare ou Chromis pouvait avoir avec le Bolli. que, comme ce dernier, il est étranger aux eaux marines. Lacépède [n) nous apprend, en effet, qu'il a été découvert par le botaniste célèbre dont il j)orte le nom dans les eaux chaudes (+ 3o degrés Réaumur) de la ville de Cafsa, en Tunisie; ces eaux sont potables lorsqu'on les a laissées refroidir. Lacépède ajoute que Desfon- taines a aussi rencontré des Poissons de cette espèce dans les ruisseaux d'eau froide et saumâtre qui arrosent les plantations de dattiers, à Tozzer, éga- lement dans la régence de Tunis. j) Le Muséum possède, sous le nom de Chromis Desfonlainii, des Poissons qui viennent précisément des eaux chaudes de Cafsa, et M. Duméril, avec sa complaisance habituelle, a bien voulu m'en faciliter l'examen, ainsi que celui de plusieurs autres espèces rares que j'avais besoin d'étudier pour assurer les conclusions de ce travail. » l.e Sparus Desfontainii n'est ni un Spare, ni un Tilapie, c'est-à-dire un Chromis du même genre que le Bolti. En effet, quoiqu'il ait les mâchoires garnies de dents à peu près de même forme (]ue ce dernier, ce qui le distingue des Spares, il s'en sépare nettement par la forme cténoïde de la |)lupart de ses écailles, et à cet égard il rentre dans la condition ordinaire aux Acanthoptérygiens. Ses dents et son écaillure le rapprochent donc des Glyphisodons plu^ (]uc d'aucun autre genre, et c'est avec les Pharyngo- gnafhes de ce genre qu'il faudra le classer, si' l'on ne préfère le regarder, surtout à cause de son habitat, comme devant constituer un genre à part; car les Glyphisodons sont des Poissons de mer. Je ne me considère pour- tant pas connue autorisé jjar les comparai.sons que j'ai pu faire jusqu'à ce jour à séparer le Spams Desfonlainii des Glyphisodons, et je ne doute pas que M. Valenciennes, qui voulait faire du Coptodon une espèce de ce genre (3), malgré ses écailles cycloïdes, n'eût professé la même opinion à l'égard du Poisson de Cafsa. » Indépendamment des données qu'elle pourra foiunir à la nomencla- ture déjà trop riche de l'ichlhyologie, cette petite discussion nous conduit (1) Histoire lies Poissons, t. IV, p. i6i et 162. (2) Histoire des Poissons, t. VI, p. 4- (3) Glyphisodon Zillii, Valenciennes, loco cit. ( io57 ) à la remarque, certainement digne d'être signalée, que les eaux continen- tales de la région méditerranéenne de l'Afrique nourrissent un Poisson, évidemment très-rapproché par ses principaux caractères des espèces ma- rines auxquelles on a donné le nom générique de Giyphisodons; et cepen- dant il n'y a pas de Giyphisodons dans la mer Méditerranée. Cette espèce devra être ultérieurement comparée avec les nombreux Pharyngo- gnathes, souvent pris pour des Chromis, que MM. Natlerer et de Castel- nau (i) ont rapportés des grands fleuves de l'Amérique intei tropicale; quoique l'on puisse déjà assurer, par la connaissance de ses dents maxil- laires et par la comparaison de ses dents pharyngiennes avec celles des espèces prises par M. Heckel (2) pour types de ses différents genres, que le Spare de Desfontaines a encore plus d'analogie avec les Giyphisodons qu avec les espèces américaines qui sont maintenant le mieux connues. » Dans les réflexions dont M. Tristam a acconi|)agné la description de l'espèce, probablement identique avec le Bolti, à laquelle M. Gunther a donné son nom, ce savant se demande si le Poisson qu'il a rapporté de Tuggurth ne doit pas être considéré comme un dernier vestige vivant de la faune qui a peuplé la mer saharienne durant l'époque tertiaire, « avant, » dit-il, que le relèvement du sol dans l'Afrique septentrionale ait versé » à la Méditerranée les eaux de cet Océan disparu. » Je ne sais si le Spare de Desfontaines, qui se rapproche encore plus des Poissons d'espèces marines que les Bolti, Tilapie, Coptodon ou Ilaligène, poun-a servir d'argument en faveur de cette manière de voir. Je voudiais, pour accorder quelque crédit à une semblable hypothèse, que la même espèce de Poisson eût été observée à l'état fossile dans les terrains marins qui se sont déposés pendant l'époque à laquelle cette supposition la ferait remonter, et c'est ce qui n'a pas eu lieu; mais en ce qui regarde VHaligenes Trislami et son compagnon d'ha- bitat, sans doute aussi son synonyme, le Coplodon Zillii, je ne puis me dis- penser de faire remarquer combien leur identification avec le Bolti ou Chromis du Nil et des autres eaux douces de l'Afrique est contraire à cette supposition. » Je ne crois pas qu'il faille accepter davantage l'expression dont on s'est servi quelquefois à propos de Cyprinodons, rejetés, comme les Coptodons, par les eaux artésiennes du Sahara, en disant qu'Us proviennent d'une mer s'étendant sous cette contrée, puisque, partout où on les connaît, les Cypri- (i) Animaux nouveaux ou rares de l'Amérique du Sud, Poissons. (2) Annales du Musée de Vienne, t. II. ( io58 ) nodons sont, comme les Boiti eux-mêmes, des Poissons étrangers à l;i mer, qu'ils auraient été pris en Algérie, en Portugal, en Espagne, en Syrie, en Egypte, en Abyssinie on même en Amérique. » Si I on voulait trouver tlans les temps géologiques un équivalent de la faune ichthyologiqiie de l'Algérie qui se relie aux faunes fluviatiles de i'Eiu'ope méridionale on du reste de l'Afrique par tous les geiu-es qu'on lui connaît, c'est dans les dépôts lacustres des époques tertiaires proïcène ot miocène qu'il faudrait le chercher. Indépendamment des Cyprinoïdes, cpii sont princi|)alement caractéristiques des eaux douces de notre hémisphère, on rencontre en effet, dans les couches gypseuses de Montmaitre, danr. les marnes de Puy-en-Velay, dans celles de la Limagne d'Auvergne, et ailleurs, des Cypriiiodons, genre qui a aussi reçu le nom de Lebias, et que nulle part on n'a encore observé dans des terr.tins d'origine [narine. » M. o'Abbadie fait hommage à l'Académie d'iui opuscule qu'il vient de faire paraître sous le titre de : « L'Arabie, ses habitants, leur état social et religieux..' ». (Foi/- au Bulkiin bibliocjiiipliiijue.) MEMOIRES LUS. l'HYSlQUli MATHliMATiQUli. — Théorie noiwelL: de In réflexion cristalline d'iijirès Ls idées de Fresu'A; par M. A. Cob\u. (Commissaires : MM. l'ouillet, Bahiiiet, Duhamel, Fizeau.) « J'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie que je suis jiarvenu à recon- stituer une théorie de la réflexion cristalline d'après les principes de Fres- nel. On sait queFresnel s'ét.dt borné au cas des milieux isotropes, et (pie la théorie complète de la réflexion de la luinierc polarisée à la surface des cristaux n'a été donnée par Mac Cullagh en Anglelen-e, et par M. Neuaiann en Allemagne, qu'en parlant de principes en contradiction avec ceux de Fresnel sur la constitution de l'éther et sur la direction de la vibration dans le rayon [lolarisé. » Celte lacune dans les travaux de Fre^nel et les dilïiciiltés (ju'oii a ren- contrées jusqu'ici, en essayant de la combler, avaient, aux yeux de (pie!- ques physiciens, jeté une sorte de défaveur sur les idées de Fresnel ; je pense ( loSg ) que la reconstitution de cette théorie dissipera les doutes qui auraient pu rester dans leur esprit. » Pour établir les équations fondamentales de la réflexion cristalline, il a fallu reprendre celles des milieux isotropes. On sait que dans les deux cas, le nombre de variables à déterminer est le même, c'esl-à-dire quatre; par suite, il est nécessaire de trouver quatre relations distinctes et compatibles. Fresnel,' qui créa cette théorie, fit appel au principe des forces vives et à un poslulalimt, à savoir : qu'il y a continuité entre les amplitudes vibratoires (les trois rayons parallèlement à la surface réfléchissante; il obtint ainsi trois équations seulement, car il rejeta la continuité des vibrations norma- lement à la surface réfléchissante qui le conduisait à une relation incom- patible avec les précédentes. An lieu de chercher à modifier cette dernière relation par une analyse plus intime du phénomène, de manière à com- pléter son système de quatre éiiuations, Fresnel tourna la difficulté : il pro- fita de la symétrie que présente le plan d'incidence dans les milieux iso- tropes, pour dédoubler l'équation des forces vives; il admit qu'il y a égalité non-seulement entre la force vive de la vibration incidente et celle des vibrations réfléchie et léfractée, mais que cette égalité a lieu séparément dans chacun des deux systèmes que forment leurs composantes parallèles ou normales au plan d'incidence. » Cette considération, suffisante pour résoudre le problème des milieux isotropes, n'était susceptible d'aucune généralisation immédiate; car, dans le cas général des milieux cristallisés, le plan d'incidence n'est plus un pian de symétrie. ). J'ai donc cherché à rétablir la quatrième relation, de manière à con- stituer la théorie des milieux isotropes, indépendamment de la symétrie du plan d'incidence. Je suis arrivé à conclure que le principe de continuité des vibrations équivaut an principe des quantités de mouvement, et coïncide rigoureusement avec lui dans la propagation par tranches parallèles à la surface de séparation des milieux; mais ces principes cessent d être équiva- lents pour les composantes normales à cette surface; il faut tenir compte des densités des milieux que néglige l'expression de la continuité géométrique. La quatrième équation, rejetée par Fresnel, redevient exacte si l'on multiplie chaque amplitude par la densité du milieu où elle s'exécute. Il 11 est inulile d'ajouter que le nouveau système d'équations coïncide avec celui de Fresnel, et que la symétrie du plan d'mcidence s'y retrouve comme conséquence immédiate. » Cette extension de l'équivalence des quantités de mouvement aux ( io6o ) composantes normales conduit au cas général des milieux cristallisés. Des difficultés nouvelles se présentent, car on sait que dans son admirable Mé- moire sur la double rétraction, Fresnel sépare, comme directions, la force élastique et la vibration lumineuse efficace. Aussi le principe de continuité doit-il recevoir encore une nouvelle généralisation; ici, la force élas- tique n'étant plus dirigée dans le sens du mouvement, doit-on admettre l'équivalence dans la cause ou dans l'effet fuial, l'équivalence des quan- tités de mouvement efficaces ou des impulsions initiales? En outre, cette continuité mécaniqne s'effectuera-t-elle de la même manière pour la trans- mission des composantes parallèles, et celle des composantes normales à la surface de séparation des milieux? » Voici les principes auxquels je me suis arrêté : » i°ll y a continuité ou équivalence eiUre les impulsions initiales poiu' les composantes des vibrations parallèles à la siirf;\cc de sé[)aratioi! des milieux. » 2° Il y a équivalence entre les quantités de mouvement pour les com- posantes normales à cette surface. » 3° Il v a équivalence entre les forces vives des vibrations, quelle que soit leur orientation. » On simplifie beaucoup les calculs en employant lui artifice dû à Mac Cullagh, c'est-à-dire en traitant séparément les deux cas où l'un des deux rayons réfractés s'éteint. » Alors, si l'on compare les équatif)iis de ceâ systèmes uniradiaux avec celles du Mémoire du géomètre anglais, on verra que les deux théories coïn- cident par un simj)le changement de variables, qu on interprète ainsi qu'il suit : » 1° Les vibrations des deux théories sont à angle droit dans leur plan d'onde, » 2° L'amplitude réfléchie est changée de signe, changement qui s'ex- plique géométri(iueuient. » 3" L'anqjlitude réfractée est affectée, dans la théorie de Fresnel, de la racine carrée du rapport dts tlensités des deux milieux : cette divergence apiJarente prouve au contraire que les iiiteusilés des rayons transmis sont identiques dans les deux théories. » Ces résultats me portent à conclure que les grandes questions relatives à la constitution de l'élher et à la direction des vibrations du rayon polarisé ne peuvent pas être tranchées par les formules des théories de la réflexion cristalline. J'ajouterai qu'il est même fort remarquable que les phénomènes ( io6i ) de réflexion et de réfraction piiissent s'expliquer indépendamment de ces principes. » Il n'on reste |)ns moins anx physiciens celte convirlion intime, que les vibialions sont normales an plan de polarisalion comme lannonraii [""resnel ; la supposition inverse conduirai! à conclure que «.hnis 1( s cristanx nniaxes la vibration n'est pas normale à l'axe opiiqne, ce qui choque évidemment leurs idées sur la syméirie crislallograpliiqiie. » Quanl aux preuves dnectes, aucune de celles qui ont été proposées jusqu'ici n'est à l'abri de toute discussion. » La belle expérience de ?.l. Fizeau sur l'entraînement de l'éther dans les corps en mouvement est la seule cjui tranche nettement entre les théories opposées : elle prouve que la ilensilé de l'élher est différente dans les divers milieux, et par suite que les vibrations sont norn^ales au plan de polarisalion. » Je m'(Stimerai très -heureux si celte théorie de la réflexion cristalline, d'après les idées de Fresnel, est aux yeux des physiciens une confirmation nouvelle de ces principes, » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Maréchal Vaillant présente, au nom de M. Metin, chef de bataillon du Génie, un travail manuscrit sur les logarithmes. (Commissaires : MM. Bertrand, Bonnet.) GÉOMÉTRIE. — Pieclierches sur les réseaux plans ; par I^î. Jordan. (Commissaires précédemment nommés : MM. Chasies. Bertrand, Serret.) " Nous appellerons réi~ertii/j/(7ii la figure formée par un système de poly- gones quelconques accolés les uns aux autres de manière k couvrir toute la surface d'un plan. » Un observateur situé sur le plan du réseau en un de ses sommets, et regardant dans la direction d'une des arêtes qui s'y croisent, verra les mailles, arêtes et sommets s'enchaîner suivant uti certain ordre que nous apjiellerons Vaspect du réseau relativement au sommet et à l'arête donnés. " En général, lorsque l'observateur changera de sommet ou d'arête de comparai.son, l'aspect du réseau changera; il peut cependant se faire qu'un réseau présente le même aspect, étant vu de diveises fiçons : ce qui C. R., 1H6G, aras ScmcsCre.{T. LXUI, >.<> 23.) '''l*^ ( Io65! ) constitue un genre de symétrie dépendant uniquement de l'ordre de succession des mailles du réseau et nullement de leurs dimensions. M L'élude de ce genre de symétrie peut se faire par les principes déjà employés dans mes Mémoires sur les aspects des polyèdres (i), sauf quel- ques légères différences résultant de ce que les mailles des réseaux (qui correspondent aux faces des polyèdres) sont en nombre infini. Cette étude donne les résultats suivants. » Définilion. — Deux réseaux sont pareils si leurs mailles sont respecti- vement des polygones d'un même nombre de côtés se succédant dans le même ordre. » Théorème I. — Si un réseau présente plusieurs aspects semblables entre eux, on pourra toujours déterminer un nouveau réseau pareil à celui-là, et exactement superposable à lui-même sous ces mêmes aspects. » Pour spécifier dans quel cas un réseau peut être superposable à lui- même dans diverses positions, il convient d'imaginer que. l'on ait deux réseaux superposés, l'un fixe, l'autre mobile, et qu'on déplace le réseau mobile de manière à le faire coïncider de toutes les manières possibles avec le réseau fixe. >i Théorème II. — Tout réseau superposable à lui-même dans diverses positions appartient à l'une des catégories énumérées ci-dessus. » 1° Réseaux sjniétriijues par rotation. — Ces réseaux sont superposables à eux-mêmes par rotation d'un angle — autour d'un point fixe O, fi étant un entier. » 2° Réseaux symétriques par translation. ~ Ces réseaux sont superpo- sables à eux-mêmes par translation d'une longueur donnée dans un sens déterminé. Si l'on fait coïncider le réseau mobile de toutes les manières pos- sibles avec le réseau fixe, un point P lié au réseau mobile prendra succes- sivement une infinité de positions P, P', P",..., équidistantes et situées en ligne droite. M 3° Réseaux symétriques par translation et lelourncment. — Ces réseaux, symétriques par translation, sont en outre superposables à eux-mêmes par rotation de i8o degrés autour d'un point P. Il sera dans ce cas superpo- sai/le à lui-même par rotation de i8o degrés autour de chacun des points homologues P, P', P",... et autour de chacun des points f/, 7',... milieux des lignes PP', P'P",.... » 4" Réseaux à symétrie parallélogranimique. — Ces réseaux sont superpo- (1) Comptes rendus de l'Académie des Sciences. ( io63 ) sables à eux-mêmes par translation dans deux sens différents. Un point lié au réseau mobile prendra une infinité de positions situées aux sommets d'un réseau auxiliaire dont les mailles seraient formées de parallélo- grammes égaux. » 5° Réseaux à s/métiie rhombiqiie. — Les parallélogrammes du réseau auxiliaire sont ici des rhombes ou des rectangles. Le réseau est superposable à lui-même, non-seulement par deux sortes de translation, mais encore par rotation de i8o degrés autour de chacun des sommets du réseau auxiliaire. Il l'est également par rotation de i8o degrés autour de chaque maille de ce réseau. « 6° Réseaux à symétrie carrée. — Les parallélogrammes du réseau auxi- liaire sont ici des carrés. Le réseau est superposable à lui-même : i° par deux translations; 2° par rotation de 90 degrés autour des sommets de ces carrés; 3° par rotation de 90 degrés autour de leurs centres; l\° par rota- tion de 180 degrés autour des milieux de leurs côtés. » 7"^ Réseaux à symétrie équilatère. — Le parallélogramme du réseau auxiliaire est ici un rhombe à angles de 60 et de 120 degrés. Le réseau est superposable à lui-même par deux translations et par rotation de 120 degrés autour des sommets de chaque rhombe. » 8° Réseaux à symétrie hexagonale. — Le parallélogramme du réseau auxiliaire est ici encore un rhombe à angles de 60 et 120 degrés. Le réseau est superposable à lui-même : 1° par deux translations; 2° par rotation de 60 degrés autour des sommets de chaque rhombe; 3" par rotation de 120 degrés autour des centres de gravité des deux triangles équilatéraux dans lesquels chaque rhombe peut être décomposé. » Remarque I. — Bravais, dont nous généralisons ici les résultats, a borné ses recherches aux réseaux à maille parallélogramme, et reconnu qu'ils appartiennent tous aux catégories 4, 5, 6 et 8 : les autres catégories et notanunent la 7^ sont donc nouvelles. « Remarque II. — Si un réseau est superposable à lui-même par rota- tion autour d'un point P, ce point est nécessairement un sommet du réseau, le centre d'une maille, ou le milieu d'une arête, ce dernier cas ne pouvant se présenter que si la rotation est de 180 degrés. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Note Sur les irrationnelles algébriques ; par 31. Jordan. « Dans un Mémoire présenté en i865 à l'Académie (Commentaire sur le 140.. ( io64 ) Rlémoire deGalois), j'ai indiqué la condition pour qu'une équation algé- briquo irréductil)le à coefllcients rationnels soit simple, c'est-à-dire pour qti il soit impossible de ramener sa résolution à celle d'autres équations dont le groupe contienne moins de substilutions que le sien. » On voit assez facdement que si une équation algébrique irréductible à coefficients ralionnols n'est i)as simple, sa résolution peut se ramener à celle de plusieurs équations successives telles, que chacune d'elles devienne simple par Vadjonclion des racines de la précédente, supposée résolue. » Il existera souvent un grand nombre de manières entièrement diffé- rentes d'opérer cette réduction; mais en les comparant entre elles, ou obtient le résultat suivant : » Théorème. — Soit V{x)^=o une équation algébrique irréductible à coefficients rationnels. Si l'on ramène sa résolution à celle d'une suite d'équations simples, le nombre p. des équations successives que l'on aura à résoudre sera constant, quel que soit le mode de procéder. » Ce théorème peut être utile pour la classification des irrationnelles algébriques, la valeur de la constante fJi permettant de définir très-nette- ment le degré d'irrationnali lé des racines de l'équation proposée. » GÉOLOGIE. — Notice sur les séléniiires provenant des mines de Cacheuta; par M. DoMEVKO. (Commissaires précédemment nommés : MM. Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée.) « Localité et terrain. — Il y a environ six ans qu'on a découvert dans la province de Mendoza, à 1 1 lieues au sud-ouest de la capitale de ce nom, à l'endroit nommé Cacheuta et à la partie basse des Andes, un gisement riche en séléniures. Les Andes de celte partie des Cordillères renferment le grand massif où se groupent les trois montagnes les plus élevées de ce continent, savoir : l'Aconcagua, le Tupungato et le volcan de San-José. C'est aussi à partir de ce massif que s'étend vers le sud la chaîne des volcans actifs et des volcans éteints du Chili. » Le terrain de Cacheuta est un terrain stratifié, antérieur à l'époque liassique, et composé : i° de schistes grisâtres d'un gris clair, structure trans- versale terreuse, portant quelques impressions de plantes et ne faisant pas effervescence avec les acides; 2° de quarziles blanchâtres, dtu-s, se divisant eu plaques de diverses grosseurs, âpres au toucher; 3" de schistes argileux noirs, pénétrés de matières charbonneuses et bitumineuses, renfermant de ( io65 ) nombreuses impressions de fenilles et de figes végétales; 4° de quelques assises de combustible de médiocre qualité. Toutes ces roches alterueut les unes avec les autres et reposent sur une masse syéniliqtie rougeâtre qui les a soulevées et à l'apparition de laquelle ou doit probablement rapporter les filons sélénif ères de Cacheuta. j> Cet endroit est ordinairement connu sous le nom de las Minas decarbon de Cacheula, à cause d'une couche de combustible qui affleure vers la partie basse de la montagne et qui avait été pendant quelque temps l'objet d'une exploitation productive. C'est à 200 ou 3oo mètres de distance de l'aftleu- rcment de cette couche et dans la partie un peu plus élevée de la même montagne, qu'affleurent les veines métallifères dont on a retiré les miné- raux qui forment l'objet de cette Note. Je dois ajouter qu'à peu de distance du même endroit on a découvert une source de pétrole. » Malgré qu'il y ait plusieurs filons qui apparaissent à la surface de la montagne de Cacheuta, il paraît qu'on n'a découvert jusqu'à présent de minerais séléniés que dans un seul filon, dont la direction est à peu près nord-sud et l'angle t!e l'inclinaison s'approche de go degrés. Il coupe le système de stratification à l'angle presque droit, et il n'a été reconnu jusqu'à présent que jusqu'à 12 à i4 mètres de profondeur. La masse de ce filon est argileuse, ocracée, et la partie métallifère y forme des veines très-irrégu- lières, n'ayant que i à 1 centimètres de puissance, accompagnées de matières silicatées, tantôt verdâtres, cuivreuses, tantôt ferrifères. Les veines qu'on a exploitées aux affleurements, ou près de la surface, ont été très-riches en argent, contenant 20 à 22 pour 100 de ce métal, et à mesure qu'on descen- dait en profondeur, le minerai devenait de plus en plus plombifère et plus abondant, de manière qu'à 10 ou 12 mètres au-dessous de la surface on ne trouve que du séléniure de plomb disséminé, ou en veine, ne donnant que o,ooo5 à 0,001 d'argent à l'essai; ce qui a fait ralentir et puis arrêter les travaux d'exploitation. » Description des minéraux. — Parmi le grand nombre d'échantillons que j'ai examinés et dont j'ai fait une dizaine d'analyses, je dois distinguer : A) des polyséléniures d'argent, de cuivre, de plomb, de fer et de cobalt qui contiennent 20 à 22 pour 100 d'argent; B) des polyséléniures analogues aux précédents, mais dans lesquels la proportion de l'argent diminue à mesure que celle du cuivre augmente; C) le séléniure de plomb ne conte- nant pas tle cuivre ni d'argent. » Toutes ces espèces, malgré la grande différence qu'elles présentent dans leur composition, sont d un gris de plomb bleuâtre, et il serait impos- sible de les distinguer à la simple vue, excepté peut-être quelques veines ( io66 ) tout à fait siiperticielles de séléniures très-argentifères et cuivreux qui sont d'iin gris plus foncé que les autres. Leur structure est aussi presque la même, grenue, ;i grains plus on moins lins; cepenchuit le séléniure de plomb pur se fait reconnaître souvent par sa structure lamellaire, saccha- roïde, luisante, tout à fait pareille à celle des galènes à petites lames. Les variétés riches en argent et cuivre n'ont jamais cette structure lamellaire des galènes, maison remarque dans leur intérieur une certaine porosité; les pores sont couverts intérieurement d'une matière argileuse ocracée. En général, tous ces séléniures sont tendres (dureté 2,5), se coupent facilement au couteau, à peu près comme la galène, et la densité de leurs fragments, qui ne laissent dans l'acide nitrique que 3à 4 pour loo de résidu argileux, varie de 6,3 à 6,8 pour les polyséléniures argentifères et de 7,1 à 7,2 pour le sélé- niure de plomb. Ils sont tous très-fusibles et dégagent au chalumeau l'odeur caractéristique de sélénium. Dans des tubes fermés, ils donnent un peu d'eau provenant de leurs gangues et des sublimés noirs et rouges de sélé- nium; quelquefois aussi un peu de sublimé jaune au-dessus du rouge, quand ils renferment quelques traces de pyrites. Essayés dans des tubes ouverts, ils produisent des proportions variables d'acide sélénieux mélangé de sublimé rosàtre, et quand on laisse ces tubes pendant quelque tea)ps exposés à l'action de l'humidité de l'air, il ne reste que du sublimé rouge. » L'acide nitrique attaque et dissout tous ces minéraux très-facilement. Lorsque l'action a lieu à froid, il se sépare d'abord une petite quantité de sélénium rouge qui disparaît ensuite par l'ébullition. L'acide muriatique pur et bouillant attaque aussi ces séléniures, avec dégagement d'une partie de sélénium à l'état d'hydrogène sélénié. Ainsi, quand on traite par cet acide le séléniure de plomb dans un appareil fermé et qu'on fait passer le gaz dans une dissolution étendue cuivieuse, il s'y forme du séléniure de cuivre, et la majeure partie de sélénium se sépare en poudre noire mélangée de chlorure de plomb. Si, après avoir dissous ce dernier dans beaucoup d'eau, on reprend le résidu qui contient encore du séléniure de plomb non attaqué par l'acide muriatique pur et concentré, l'acide se colore en rose et une nouvelle dose de séléniure de plomb s'attaque par l'ébullition prolongée. On remarque que dans ce cas un peu de sélénium se trouve emporté par la vapeur acide et colore en rose le tube abducteur. Il est cependant très-dilficile d'opérer complètement la décomposition du sélé- niure de plomb par l'acide chlorhydrique; ainsi, en opérant sur 3 grammes de séléniure de plomb et reprenant trois fois les résidus par l'acide pur cl bouillant, j'ai trouvé encore o'''',oo4i de plomb dans le dernier résidu à l'étal de séléniure non décomposé, et il s'est formé dans ces trois traite. ( '067 ) ments o^',f\23 de séléniure de cuivre, renfermant environ la moitié du sélénium qu'avait contenu le minéral. » Minévauoc associés. — J'ai eu l'occasion d'examiner des quantités con- sidérables de minerais provenant de Cacheuta, et je n'y ai trouvé la pré- sence d'aucune espèce minérale arséniée ou contenant de l'antimoine; on y remarque aussi l'absence presque complète de matières sulfurées. La gangue aussi, comme je viens de dire, est toujours argileuse, ocracée, et les veines de séléniures ne s'y trouvent accompagnées que d'un peu de silicate, de carbonate et d'oxyde noir de cuivre. Mais la substance la plus répandue et qui s'y trouve mélangée tantôt avec la partie métallique des séléniures, tantôt avec leur gangue argileuse, est du plomb carbonate terreux. Les fragments do séléniures, qui à la simple vue paraissent tout à fait purs, d'un gris métallique, presque compactes et homogènes, se trouvent souvent pé- nétrés de carbonate de plomb, que l'acide acétique pur enlève au moyen de la chaleur. La partie soluble dans cet acide varie de 10 à 16 pour 100 et arrive quelquefois à 20 pour 100 du poids de minéral. » Analyse, composilion. — J'ai essayé plusieurs méthodes pour analyser ces séléniures. Celle qui m'a donné la proportion de sélénium la plus exacte a été par le chlore sec. Il est seulement quelquefois très-difficile d'éviter la fusion du minéral pénétré d'oxyde de plomb avant que le sélénium soit en- tièrement volatilisé. On obtient la totalité de plomb et d'argent en dissol- vant ce minéral dans l'acide nitrique et versant (après avoir précipité l'ar- gent par l'acide chlorhydrique employé en très-petit excès) d'abord de l'acide sulfurique et ensuite de l'eau suffisamment alcoolisée. Quant au fer, comme il se dissout dans l'acide, outre le fer appartenant aux séléniures, une proportion notable d'hydrate faisant partie de la gangue, je ne consi- dère comme combiné avec du sélénium que le fer volatilisé par le chlore. » Voici maintenant la composition des divers échantillons que j'ai ana- lysés el que je range dans l'ordre suivant lequel ces minéraux se succèdent en profondeur : a b c i^r" (^ ("3) ^ w' (5) Ai-gent 1.1,0] 20,85 9'^ 1(2) ^''^ Cuivre 1,8)^" 12,91 io,'2)^ ' i3,8o » Fer ^'^if \ '^''° ''^(c ^'^^ "'^^ Cobalt O17) ''2() 2,8) 1,97 « Plomb 43)5 6,80 37,1 21, 3o 59,80 Sélénium 3o,o 22,40 3o,8 » 23, 60 Carbonate de plomb. . » / 0 /-o ,^ r i5,25 lo.qo ■ 32,68 6,5 , „'•' Gangue argileuse » * 7j40 3,5o 99,2 too,oo 98,4 98,6 ( io68 ) » I/CS deux échantillons (i) et (2) npparliennent aux affleurements: (i) d'un beau gris métallique bleuâtre, un peu poreux, accompagné de sili- cate de cuivre et carbonate de ploudi dont on a préalablement purifié le minéral avant de le soumettre à l'analyse. Sa densité est 6,8. (j.)II forme une veine irrégulière de 1 à 2 cenlinièlres de grosseur et dont les salbandes sont silicatées, tout à fait pareilles à celles des veines (reidiai.'ile du Cliili. la couleiu- du usinerai est beaucoup plus foncée que celle de l'échantillon (i), à cause d'une petite quantité d'oxyde noir de cuivre qui s'y trouve mé- langée. » Les polyséléniures (3) et (4) appartiennent déjà à la catégorie B des minéraux qui viennent après les précédents et dans lesquels l'argent est en partie remplacé |)ar le cuivre. L'échantillon (3) a la même couleur et la même dureté que le séléniiue (1) ; sa densité, 6,28 (c'est de celte espèce que j'envoie un fragment assez pur à l'École des Mines). Le séléniure (4) a les mêmes caractères extérieurs que le précédent (3) ; un accident survenu m'a empêché de doser le sélénium. » (5) est le séléniure de plomb pur; il vient d'une profondeur qui ne dépasse pas 10 à 12 mètres au-dessous des affleurements; sa densité, 7,6; structure grenue, saccharoïde. » Conclusions. — D'après les résultats des analyses précédentes, et d'a- près d'autres essais que j'ai faits des minéraux de Cacheuta, on est porté à croire qu'il existe dans ces minéraux trois séléniures mélangés ou combi- nés en diverses proportions, savoir : un séléniure analogue à l'eulvairite (Ag, Gu)Se, un autre (F, Co)Se, et le séléniure PbSe. Les deux premiers forment peut-être un polyséléniure dont la composition s'approche de la formule (F, Cu) Se 4- 2 ( Ag, €u) Se, et dans lequel le séléniure d'argent et le sous-séléniure de cuivre, cjui .sont isomorphes, s'y remplacent comme font le sulfure d'argent et le sous-sulfure de cuivre dans les sulfures doubles du ChUi. » Je dois aussi observer que ces polyséléniures cuivreux et argentifères passent en profondeur au séléniure de^plomb d'une manière tout à fait ana- logue à ce qu'on observe dans les filons de sulfures argentifères et de cuivres gris argentifères au Chili, filons dans lesquels on voit ordinairement ces sulfures et cuivres gris passer en profondeur aux galènes trè.s-pauvres en argent, et, une fois disparus, ils ne reparaissent jamais au-dessous des A l'envoi de M. Domeyko sont joints des échantillons de minéraux des- ( 1069 ) tinés aux collections de l'École impériale des Mines et quelques Notes additionnelles. Le tout est renvoyé à la Commission. GÉOLOGIE. — .S'ifr l'âge du sjstèine d'argiles rouges et de calcaire compacte, compris entre Bize et Saint-Cliinian. Note de M. A. Leysieuie, en réponse à des observations critiques de M. de Rouville sur le même sujet, et accompagnée de plusieurs coupes de terrain. (Extrait.) (Commissaires : MM. d'Archiac, Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée.) « Dans une Lettre insérée dans le Compte rendu de la séance du i5 octo- bre dernier, M. de Rouville a réclamé contre une partie de ma commu- nication sur l'étage garumnien [Compte rendu de la séance du 9 juillet j866) où j'avais cru pouvoir rapporter à ce nouveau type la montagne rutilante comprise entre Bize et Saint-Chinian. La Note que je soumets aujourd'hui à l'Académie a pour but de démontrer que les remarques critiques de mon honorable collègue et ami ne sont fondées que sur des illusions. » D'abord M. de Rouville a pu voir, comme M. Magnan et moi, dans l'exploration que nous avons faite ensemble sur les lieux où commence la montagne objet de notre différend , des argiles et poiidingues bigarrés passer sous le terrain à nummulites du Cayla, petit massif qui s'offre im- médiatement à l'observateur au nord de Bize, sur la rive droite de la Cesse. Si l'on franchit cette petite rivière, qui sépare le déparlement de l'Aude de celui de l'Hérault, on trouve des argiles avec poudingues recouvertes par un assise recourbée de calcaire conqiacte (i), qu'il est bien difficile de ne pas considérer comme faisant partie de l'assise de la rive droite dont elle représenterait la partie inférieure. C'est en ce point que la montagne objet de notre contestation prend naissance, pour se continuer ensuite sans in- terruption jusqu'à Saint-Chinian. 11 est vrai que cette montagne offre, dans presque toute sa longueur, des perturbations très-prononcées qui vont jus- qu'à des renversements très-susceptibles d'induire en erreur; mais malgré (i) Ce calcaire, dont l'âge a élc jusqu'ici très-douteux, est bien connu à cause des grottes ossifères qu'il renferme, et qui ont été explorées par un certain nombre de savants distin- gués, notamment par fil. Tournai. C. R., 1866, 2™» Semestre. ( T. LXIII, N» 2o. 14' ( 1070 ) ces irrégularités que j'ai eu l'occasion deconstaU-r avec M. de Rouville lui- même, je n'ai jamais pu douter que les couches rutilantes qui constituent la montagne dout il s'agit n'appartinssent, comme celles que j'ai ci-dessus signalées à Bize, à l'époque garumnienne qui est immédiatement antérieure à celle des milliolites et des nummulites. Autrement il aurait fallu supposer qu'un terrain nouveau, de même aspect et de même composition que celui des Corbières, se serait formé tout d'un coup postérieurement à l'époque numraulitique, exceptionnellement pour l'Hérault, sur la rive gauche de la Cesse, avec tout son développement, et que, en même temps, aurait disparu le garumnien qui existe ce|)endant à Bize même, sur la rive droite, dans sa position normale. » Une semblable hypothèse m'avait semblé inadmissible. Toutefois, j'ai voulu vérifier les faits. Me trouvant dans l'impossibilité de me rendre moi- même sur les lieux à cause des devoirs de ma profession, j'ai prié M. Magnan, notre compagnon de voyage, d'y aller pour moi. M. Magnan, qui connaît très-bien celte partie du Languedoc, et qui est très-exercé dans l'apprécia- tion des effets incroyables des dérangements dont le pays a été l'objet, a bien voulu rendre ce service à la science, et il a rapporté de son excursion des coupes soignées qui doivent faire rentrer dans la règle générale tous les faits signalés comme des anomalies par mon collègue de Montpellier; c'est- à-dire que le système d'argiles rouges, de poudingue ferrugineux et de cal- caire compacte, qui forme le trait le plus évident de la longue montagne qui relie Bize à Saint-Chinian el qui se continue au delà à travers l'Hérault jusque dans le Gard, est bien celui qui se compose des mêmes éléments et qui offre le même faciès dans les Pyrénées et les Corbières, et qu'il doit être regardé ici, de même que dans ces montagnes, comme étant antérieur au terrain à nummulites. » Les fausses superpositions et les autres dérangements qui se font re- marquer dans la montagne comprise entre Bize et Saint-Chinian, et qui ont pu induire en erreur M. de Rouville, se rangent sur une longue et étroite bande qui suit la direction d'une ligne brisée, courant en moyenne au au nord-est un peu nord, comme la montagne elle-même. Cette direction, qui d'ailleurs est très-distincle de celle des Pyrénées et de celle de la mon- tagne Noire, doit être regardée comme un trait remarquable de l'orogra- phie de cette partie du Languedoc. On la retrouve notamment dans la par- tie orientale des Corbières et dans le petit système de la Clape. Sur toute la bande qui vient d'être indiquée, on ilistingue particulièrement deux lignes de failles avec dislocations et renversements dont il faut tenir compte si ( lO?! ) l'on ne veut risquer de se tromper dans l'appréciation des véritables rap- [jorts géognostiques des terrains. « Pour citer un exemple de ces décevantes perturbations, je choisirai la protubérance qui supporte les ruines de Saint-Pierre, signalée par M. de Ronville comme offrant un des meilleurs appuis pour sa manière de voir. )) La coupe de cette petite montagne montre à l'ouest le terrain de tran- sition de la montagne Noire, sur lequel s'appuie, en discordance, une mince assise de garumnien surmontée par des couches à ntimmulites qui sup- portent à leur tour le calcaire à lignites. De ce côté tout est concordant et normal, avec une faible inclinaison à l'extérieur de la montagne Noire; mais au point où l'une des lignes de failles précédemment indiquées tra- verse le système, on voit brusquement réapparaître le terrain à nummulites, avec une très-forte inclinaison qui le porte jusqu'au sommet de la petite montagne. De plus ce terrain est là renversé. En effet, il est recouvert à l'est par un étage ruXWani plongenni évidemment sous le terrain jurassique, et qui, en conséquence, ne peut être que le garumnien. Celte position infra-juras- sique, au reste, est un fait général dans presque toute l'étendue de la mon- tagne. On le retrouve à Saint-Chinian même, où l'on remarque, en outre, lU) exemple intéressant du rôle continental que, en l'absence du terrain à nummulites, joue l'étage garumnien à l'égard de la molasse marine hori- zontale qui forme toute la plaine supérieure de Béziers. » J'ose donc espérer que bientôt il restera établi, au moins pour tous les géologues qui ont spécialement étudié le midi de la France : n 1° Qu'il existe dans cette partie de l'empire, entre le milieu des Pyrénées et la limite orientale de la Provence, une zone principalement formée par un terrain d'argiles habituellement rouges, de calcaire compacte et de pou- dingue ferrugineux, à l'égard duquel on a été partout et toujours embar- rassé et que l'on plaçait généralement, à cause de son origine presque con- stamment lacustre, à la base de la formation tertiaire, laute de mieux; » 2° Que ce terrain constitue un type nouveau et indépendant [garum- nien), antérieur au système nummulitique , incontestablement crétacé, puisque, dans la Haute-Garonne, il est recouvert par luie assise riche en oursins de cet âge géologique. » i4i.. ( 1072 ) PHYSIOLOGIE. — Sur la génération spontanée des animalcules infusoires. Lettre de M. \. DoxxÉ, lue par ]\I. Ch. Robin. (Commissaires : IMiNI. Coste, Longet, Pasteur, Robin.) « Vous avez bien voulu communiquer à l'Académie des Sciences mes expériences sur la génération spontanée des moisissures végétales et des animalcules infusoires; je pense que vous aurez la même complaisance pour une nouvelle série de recherches dans laquelle j'ai tâché de m'affr.uicliir de toutes les circonstances qui ont pu laisser quehjue doute dans les esprits; j'espère y avoir réussi. M On reprochait à mes premiers procédés de ne pas suffisamment ga- rantir les résultats contre l'accès de l'air et des germes qui y sont réjiandus. La ouate de coton pouvait, disait-on, laisser passer des germes infiniment petits, et moi-même, en maniant les œufs, je risquais d'y introduire des particules étrangères. » J'ai donc cherché un dispositif d'expériences dans lequel les œufs se- raient abandonnés à leur décomposition naturelle, loin de tout contact avec l'air extérieur, et sans aucune manipulation de ma part : voici com- ment j'ai réalisé ces conditions. Des œufs, ouverts à une de leurs extrémités et dont j'avais laissé écouler une petite portion île la matière intérieure pour fau-e un peu de vide, ont été placés debout au fond d'un vase grand comme un seau, bien calé par des fragments de marbre concassé; de l'eau bouil- lante a été versée par dessus jusqu'à ce que le vase fût rempli. Le vase a été soigneusement couvert, et le tout abandonné à la température de mon cabinet, qui peut varier de i5 à 20 degrés centigrades. » Voilà donc un appareil contenant de la matière animale représentée par la substance de l'œuf qui ne renferme aucun germe, ou dans laquelle l'eau bouillante aurait détruit ces germes si l'on supposait qu'il pouvait en exister. Il résulte, en effet, des expériences de M. Pasteur, qu'il suffit d'une température de 75 degrés au plus pour anéantir tout germe de nature vé- gétale ou animale. Ces œufs sont recouverts d'une couche d'eau de 20 centi- mètres purgée par une ébullition prolongée. Le vase est mis à l'abri des pous- sières par lui couvercle fermant exactement et préservéde toute agitation. » Au bout de dix jours, l'examen microscopique de gouttelettes prises en différents points de la surface de l'eau démontre cpi'il n'y existe aucune production vivante du règne végétal ou animal, ni moisissures, ni ani- malcules. ( I073 ) n An contraire, la matière recueillie dans l'intérieur des œufs présente une multitude de vibrions doués d'une grande agilité. D'où proviennent ces animalcules? » Ce n'est ni de la matière des œufs, qui n'en contient pas, ou dans la- quelle les germes auraient été détruits par Taction de la chaleur; ce n'est pas non plus de l'eau, qui a été, ainsi que je l'ai dit, purgée par l'ébuUi- tion. Ces germes ne sont pas venus de l'extérieur, puisque le vase est resté fermé, et d'ailleurs l'eau examinée au microscope n'a montré rien d'orga- nisé ni de viv,int. La matière des œufs seule, entrée en décomposition, ayant subi un commencement de putréfaction, comme l'indique l'odeur qu'elle répand, fourmille d'animalcules infusoires. M La conclusion me semble facile à tirer : elle s'impose d'elle-même. Il n'y a plus qu'un nouvel arrangement des molécules organiques, un arran- gement doué de la vie, une généralion spontanée en un mot, qui puisse rendre raison du fait. B La question arrivée à ce point, appuyée sur de telles expériences, me paraît digne de fixer l'attention de l'Académie et de faire l'objet d'un examen sérieux de la part d'une Commission. » Obseivations verbales présentées par M. P.\stecr après In lecture de la Note précédente. « L'Académie me permettra, et M. Donné également, de témoigner de la surprise que je viens d'éprouver en entendant la lecture de la IN oie du savant recteur de l'Académie de Montpellier. « Je me félicite assurément que M. Donné ait senti la nécessité d'écarter de ses premières expériences les causes d'erreur dont elles étaient si évidem- ment entachées. On se rappelle que M. Donné collait du coton à froid et au libre contact de l'air sur des œufs avant de percer leur coque, et qu'il con- cluait de la présence idtérieure de moisissures à l'endroit percé, cjue celles-ci étaient d origine spontanée. » Que fait aujourd'hui M. Donné? Sur des œufs ouverts dont il a laissé échapper une partie de leur contenu, il jette de l'eau bouillante, et, de la présence de vibrions là où ils ont été brisés, il conclut que la matière de l'œuf s'est organisée d'elle-même en vibrions agiles, par un simple jeu des molécules. » Pourquoi M. Donné verse-t-il de l'eau chaude sur ses œufs? C'est apparemment, et il le dit expressément, pour tuer les germes qu'il a pu ( I074 ) laisser s'introduire dans ses œufs en les brisant. Mais où donc, je le de- mande, M. Donné a-t-ii lu dans mes Mémoires que j'admettais qu'une température de 75 degrés tuait tous les germes? N'ai-je pas fait au contraire de nombreuses et précises expériences pour prouver le contraire? N'ai-je pas démontré que le lait offrait des vibrions après avoir été porté à 100 degrés? N'ai-je pas donné une méthode générale pour obtenir des liquides présentant exactement la propriété du lait? N'ai-je pas établi expéri- mentalement que |)our cette nature de liquides il fallait une température su- périeure à 100 degrés? Et comment M. Donné, s'il ignore celles de mes expériences qu'il prétend réfuter, ne connaît-il pas ces résultats, très-précis cette fois, et irréprochables, que M. Pouchet vient de communiquera FAca- demie, il y a quelques jours seidement? Je m'étonne que les partisans de la génération spontanée, parmi lesquels se range aujourd'hui M. Donné, n'aient pas prêté à ces expériences tonte l'attention qu'elles méritent. Elles démontrent, en effet : 1° qu'il y a des graines dont l'embryon perd toute vitalité lorsqu'on les chauffe à 100 degrés dans l'eau bouillante; 2° qu'il en est d'autres, au contraire, que l'on peut chauffer à 100 degrés dans l'eau bouillante durant quatre heures sans leur enlever la faculté de germer. En d'autres termes, il y a des espèces de graines qui ne perdent leur vitalité que lorsqu'on a porté leur température au delà de 100 degrés au sein de l'eau. B Que M. Donné reprenne donc ses expériences en éloignant les causes d'erreur qu'il y a de nouveau manifestement introduites. Les données an- térieures de la science proclament que, si un auteur désire rechercher ce qui se passe dans la matière des œufs exposés à l'air et y détruire les ger- mes des vibrions, bactériimis, etc., qu'elle en a reçus ou qu'elle a reçus des poussières des objets qu'elle a touchés, il faut, non pas se contenter de jeter sur cette matière de l'eau à ^5 degrés, mais la placer à 100 et quelques de- grés. Too degrés ne suffisent à l'ordinaire qu'autant que le liquide serait à réaction faiblement acide. Sil est neutre, et mieux encore un peu alcalin, comme il arrive pour la subst;iiice inférieure de l'œuf, il est indispensable de dépasser 100 degrés. Voilà ce qui résulte clairement de mes expé- riences, notamment de celles du §11 du chapitre V de mon Mémoire de 1862 sur les corpuscules qui existent en suspension dans l'atmosphère, et, je puis ajouter, des expériences nouvelles de M. Pouchet que je viens de mentionner. » C'est seulement après que M. Donné aura fait ces expériences qu'il pourra se croire autorisé, sur la foi de leurs résultats, à tirer des conclu- ( lo?^ ) sions favorables ou défavorables à la doctrine des générations dites spon- tanées. » Ces expériences, je les ai fiiites, en ce qui me concerne, et mille autres très- variées, et ce sont leurs résultats décisifs qui m'ont fait dire et répéter que, dans l'état actuel de la science, l'hétérogénie est une chimère. » M. Lecbe adresse d'Ulm une Note accompagnant une série de vingt- quatre préparations cryptogamiques annoncées comme représentant divers étals d'une seule et même espèce, le Mendias lacrymans. M. Leube re- marque que tous ces spécimens se sont développés, non sur le bois, mais sur la pierre; deux proviennent des murs intérieurs d'une salle dépendant d'une fabrique de papier; la pierre sur laquelle on les a trouvés est un grés appartenant à la formation du lias. Cette Note, qui est écrite en allemand, est renvoyée, ainsi que les pièces auxquelles elle se rapporte, à l'examen d'une Commission composée de MM. Decaisne, Tulasise, Gay, Duchartre. M. Paulin soumet au jugement de l'Académie le « projet raisonné d'un mors de bride pourari'êter un cheval emporté ». Dans la figure qui accompagne la description, l'appareil est indiqué comme une modification du mors prussien, modification assez simple et dont l'effet pourtant est puissant; c'est le même qu'obtient, non sans un (langer manifeste, l'homme qui se jetant au-devant de l'animal emporté, parvient à lui comprimer les naseaux et modère sa fougue en gênant sa res- piration. (Renvoyé, conformément à la demande de l'auteur, à la Commission du prix dit des Arts insalubres.) CORRESPONDAIVCE . M. Eue de Be.^umoxt présente un ouvrage posthume de Don J.-M. Rey j Heredia « sur la théorie transcendante des quantités imaginaires », et communique ini extrait de la Lettre d'envoi, écrite par un ami et collègue de l'auteur, M. ValUn y Busldlo, qui a surveillé l'impression de l'ouvrage publié aux frais du gouvernement espagnol. [Voir au Bulletin bibliogra- phique.) ( 1076 ) M. Ei.iE DE Beaumoxt présente encore, an nom des auteurs, les « Recher- ches géologiques et agronomiques dans le département de la Vienne », par M. A. Le Totizë de Loncjucmar, et une publication récente de M. L. Simcnin, ayant pour titre : c La vie souterraine ou les mines et les mineurs ». La Société Géoloc.iqce de Londres remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus (juin-novembre 1866). ASTRONOMIE. — Sur le calcul de l'orbilc de la planète Sylvia, au nio)en d'une mélhode parliculière. Extrait d'une Lettre de M. A. de Gasparis. a Naples, 1" décembre 1866. » On connaît si peu d'observations de la planète Sylvia, et ces observa- tions embrassent un si court intervalle de temps (sept jours), que l'orbite n'en a pas encore été calculée, et cela probablement à cause de la fâcheuse influence exercée, dans ces cas, par certains termes quand on suit les mé- thodes connues. Dans cette circonstance, j'ai en l'idée d'employer l'équa- tion de Laudjert, dont l'analogue pour la parabole joue un rôle si important dans le calcul des orbites cométaires. » Je me réserve l'honneur de communiquer directement mon travail à MM. les astronomes français, mais je demande permission d'indiquer dès aujourd'liui en peu de mots mon procédé. » On calcule /', , r^ , c,3 comme dans la méthode d'Olbers. Après cela, on trouve t'a — i', par ,m^-{v,-^,) = ^^ Le demi-paramètre p sera donné par s/-p = " lar^ l-2rl et le demi grand axe a par pr'jrl sin'(('3— i',) ~~ ?-î/-Jsin-'(f'3— «',) — r] {p — r,Y—r\{p~r,Y-ir ir,r,{p — r,) (/> — /-jjcos (c, — c,)' Posant ensuite la — r, — r, — c,, 'la — r, — t\-\- Cu m = — . 5 n = ) /■, /■, sin c. f ro77 ) si la flistanco raccourcie siipposéo p, est exacte, l'équation ^13 = rt2(arc cos/« — arc cos/z — siii arc cosw + sin arc cosr/) doit être satisfaite. » Je n'ai pas manqué dans mon travail d'en faire l'application numé- rique à la planète Sylvia. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur tes actions réciproques des i arbitres d'hydrogène. Note de i^î. Berthelot, présentée par M. Balard. (Deuxième partie.) « 1. Les réactions que j'expose en ce moment offrent un caractère extrêmement remarquable, celui de se Imiiter les imes les autres, en vertu d'une théorie analogue à la statique des réactions éthérées et à celle des dissociations. Jamais la décomposition des carbures primitifs n'est com- plète dans ces expériences, résultat qui s'explique par la possibilité de ré- générer lesdits carbures au moyen des produits directs or. médiats de leur décomjjosition. Plusieurs cas se présentent ici. » 2. Tantôt les deux réactions inverses sont cgaleuient possibles, à la même température, sous la seide couilition de modifier les proportions relatives des corps réagissants. Ainsi la réaction de l'élhylène libre sur la benzine forme de l'hydrogène et du styrolène; tandis que l'hydrogène et le styrolène reproduisent de l'élhylène el de la benzine. De même la benzine, en se substituant à l'hydrogène dans le phényle^ engendre le chi'ysèue; tan- dis que le clirysène, traité par l'hydrogène, reproduit le phényle et la ben- zine. De n)éme encore l'anthracène et l'hydrogène fournissent delà benzine et de l'acétylène, dont la réaction inverse reproduit l'anthracène. Dans ces trois couples de réactions, il y a réciprocilé exacte : par conséquent aucune d'elles ne pourra s'accomplir jusqu'au bout, se trouvant arrêtée à un cer- tain terme par la réaction inverse des produits auxquels elle donne nais- sance. » Un tel équilibi'e peut se développer en!re trois corps seulement : pai- exemple entre la benzine, l'acétylène et le styrolène, les deux premiers coi-ps formant par simple addition le styrolène, lequel se décompose d'autre part en benzine et acétylène; c'est là un phénomène analogue à la dissociation d'un composé binaire. Mais le plus souvent l'équilibre s'établit entre quatre corps dislincts, comme dans les réaclions opposées de l'hydrogène sur le C. R., iSfi6, 2"'8 SemcHre. (T. LXIII, N" Q3.) 14^ ( 1078 ) chrysène et du phényle sur la benzine : C''H^[C'-H'(C'-H*)] + 2H= = G'='H' [C'^H*(H=)] +C'^H*(H=), phénomène comparable à l'équilibre des réactions éthérées. » 3. Tels sont les cas les plus simples qui puissent se présenter. Mais l'équilibre des réactions pyrogénées est d'ordinaire plus compliqué : au lieu de se développer entre les substances primitives et les corps qu'elles engen- drent directement, l'équilibre exige souvent le concours des produits de la décomposition de ces derniers corps. Ceci mérite quelque attention, comme étant plus général : en effet, sur les neuf couples de réactions cpie l'on peut imaginer à priori et que ")'ai réalisés entre les carbures pyrogénés étu- diés dans cette Note, il en est six qui ne sont pas susceptibles de récipro- cité directe et qui cependant sont limités par des conditions statiques net- tement définies. Quelques exemples vont mettre ces conditions en lumière. » 4. La benzine engendie du phényle et de l'hydrogène, lesquels, étant mis en présence, n'ont pas donné lieu à une réaction inverse. Mais le phé- nyle, d'un côté, s'est décomposé en partie en benzine et chrysène, et le chrysène d'antre part, traité par l'hydrogène, a reproduit le phényle et 1 1 benzine. Or c'est l'ensemble de ces deux dernières réactions qui limite la transformation de la benzine en phényle et hydrogène. L'équilibre existe ici entre quatre corps, liés par un système de trois réactions. » 5. Autre exemple. La benzine, en réagissant sur le styrolène, engendre de l'anthracène et de l'hydrogène ; tandis que l'anthracène, traité par l'hy- drogène, ne reproduit guère que de la benzine et de l'acétylène. Cependant la première réaction est limitée, parce que la benzine et l'acétylène ont la propriété de s'unir en formant un peu de styrolène. L'équilibre existe ici entre cinq corps, liés par un système de trois réactions. » 6. Citons un dernier résultat. La benzine réagit sur la naphtaline, avec formation d'anthracène et d'Iiydrogène; taudis que l'anthracène, traité par l'hydrogène, reproduit surtout de la benzine et de l'acétylène. Il n'y a pas réciprocité entre les deux réactions. RLiis la nécessité d'une limite apparaît si l'on remarque que, d'après les faits observés dans la condensation de l'acétylène, la benzine et l'acétylène peuvent reproduire une certaine pro- portion do naphtaline. On peut encore faire intervenir l'éthylène, ce gaz se formant dans la réaction de l'acélvlène sur l'hydrogène, et ayant la pro- priété constatée d'engendrer la naphtaline ])ar sa réaction sur la benzine. On envisage ici lui équilibre développé entre six corps, liés par un système de quatre réactions. ( 1079 ) « Ainsi donc, dans toutes les combinaisons et décompositions de carbures pyrogénés que j'étudie en ce moment, il existe un cycle fermé de réactions observables , lesquelles établissent entre les phénomènes une réciprocité directe ou médiate, et par conséquent une limitation réciproque. » Pour mieux définir celte limitation, entrons dans quelques détails. » 7. Dans les conditions où les réactions se développent, on observe constamment une circonstance caractéristique, à savoir que chacun des carbures réagissants éprouverait, s'il était isolé, un commencement de dé- composition. Il y a plus : mi s observations relatives à la décomposition de l'hydrure d'éthylène, à celle du styrolène, etc., tendent à établir que les produits résultant de la décomposition d'un carbure, mis en présence à l'état isolé, possèdent une certaine tendance à se recombiner. Or, étant réalisée, cette circonstance d'une décomposition commençante et limitée par la tendance inverse des produits à se recombiner, il est facile de com- prendre comment l'introduction d'un nouveau corps, hydrogène ou car- bure, dans le système, change les conditions d'équilibre et détermine au sein du carbure primitif la substitution partielle du nouveau corps à quel- qu'un des produits qui résulteraient de la décomposition spontanée dudit carbure primitif. M 8. La liaison qui existe entre la décomposition spontanée d'un car- bure et les substitutions qu'il peut éprouver, sous l'action directe de l'hy- drogène ou dfs autres carbures, est surtout mise en évidence par la diver- sité des températures nécessaires pour provoquer les réactions. Par exemple, les réactions de l'éthylène sur la benzine, sur le styrolène, sur le phényle, ont lieu au rouge vif, parce que ces divers carbures à l'état isolé sont dé- composés en partie à cette température. Au contraire la réaction de la benzine sur la naphtaline, carbure plus stable que les précédents, ne s'est exercée qu'au rouge blanc dans mes expériences. Le formène, plus stable encore, n'a commencé à être attaqué par la benzine que vers la température du ramollissement de la porcelaine. » La naphtaline et l'anthracéne sont plus stables que les autres carbures envisagés dans cette Note, car ils peuvent être chauffés au rouge dans des tubes de verre scellés, sans éprouver d'altération sensible; tandis que le phényle, l'éthylène, le styrolène et même la benzine commencent à se décomposer dans cette condition. Aussi les déplacements qui donnent nais- sance à la naphtaline et à l'anthracéne, c'est-à-dire ceux de la benzine et de l'hydrogène par l'éthylène ou l'acétylène, sont-ils infiniment plus faciles que les déplacements inverses : circonstance qui me paraît expliquer la faible 142.. ( io8o ) proportion relative du styrolène dans les huiles du goudron de houille et les résultats négatifs auxquels je suis arrivé jusqu'ici, rolativemenl à la présence du phényle dans ce même goudron, et bien que la présence d'une certaine quantité de ce carbure y soit très vraisemblable. Les carbures les plus stables sont donc les types complets et mixtes, dérivés à la fois de la benzine et de l'éthylène. » 9. Cependant, le |)hényle et le styrolène, bien qu'ils commencent à se décomposer dès la température rouge, peuvent subsister et même prendre naissance soit au rouge blanc, soit au point du ramollissement de la porce- laine, et sans doute plus haut encore; mais c'est à la double condition de se trouver en présence d'un excès des produits qui résultent de leur décom- position et d'être entraînés à mesure dans une région plus froide. Ainsi l'action de la chaleur sur la benzine fournit également du phényle et du chrysène depuis le rouge naissant jusqu'au blanc éblouissant. Les propor- tions relatives des divers produits ne sont même guère modifiées par une variation aussi énorme de température, constance comparable à celle qui caractérise les réactions éthérées. » Ce qui change surtout dans le cas des carbures pyrogénés, c'est la quan- tité absolue des produits volatils, par suite de la résolution totale en char- bon et hydrogène d'une portion des carbures, portion qui va croissant avec la température. Les produits fournis par la benzine ne sont même que peu modifiés par la présence de la limaille de fer, de la vapeur d'eau, du lor- mène, de l'oxyde de carbone, de l'acide carbonique. » Il existe pointant des réactions dans lesquelles la proportion relative des produits varie beaucoup avec la température : j'en ai cité des exemples en parlant de la réaction de l'éthylène sur la benzine. Mais la nature même de ces produits ne change pas. )) Tous ces faits fournissent une preuve catégorique du caractère déterminé des relations qui existent entre les carbures pyrogénés et leurs générateurs. I) 10. Jusqu'ici, et pour plus de simplicité, j'ai envisagé les réactions pyrogénées, en les distribuant par couples réciproques; mais en réalité elles sont presque toujours plus compliquées, quoique soumises aux mêmes règles générales, parce qu'elles résultent de la superposition de plusieurs réactions simples. » Des que ces trois corps, hydrogène, acétylène et benzine, sont en présence, toutes leurs combinaisons tendent à prendre naissance: l'éfpiilibre réel se proiluit donc entre ces trois corps et les carbures dérivés, eihylène, phényle, styrolène, chrysène, naphtaline, anlhracène, intervenant chacun ( io8i ) avec un coefficient relatif à sa masse et qui dépend en outre de la tempé- rature et de la durée des réactions. » 11. Il y a plus : on peut concevoir loute cette statique d'une façon plus générale encore, et comme r;ipporlée au seid acétylène, générateur com- mun de tous les autres carbures. J'ai montré, en effet, que la simple et directe condensation de l'acétylène engendre la benzine, le styrolène, la naphtaline, l'anthracène : ce qui s'explique par suite du développement successif et simultané des réactions exposées dans ce Mémoire. En effet, l'acétylène condensé engendre la benzine; uni à la benzine, il produit le styrolène; uni au styrolène, la naphtaline; enfin, le styrolène et la benzine engendrent l'anthracène. Toutes les fois que l'acétylène prend naissance à une haute température, et l'on sait combien sa production est générale, tous les carbures précédents tendent donc à apparaître. S'il est plus clair d'en- visager séparément la formation graduelle de chacun des carbures pyro- génés et leurs actions réciproques, cependant il est utde de rappeler en terminant que l'acétylène est leur générateur universel, et qu'il reparaît dans toutes leurs décompositions, conformément aux principes généraux de réciprocité qui existent entre les méthodes d'analyse et les méthodes de synthèse. » CHiiMlE APl'LlQDÉE. — Sur [es graines des Nerpruns linclotiaux au point de vue chimique cl industriel. Deuxième partie d'un Mémoire de 'il. J. Lefort, présenté par M. Bussy. (Extrait par l'auteur.) « Dans la première partie de ce travail, nous avons signalé à l'attention de l'Académie les deux matières colorantes jaunes isomériques qui existent dans les graines de Nerpruns emidoyées dans la teinture, l'une à laquelle nous avons donné le nom do rlinmnécjine, l'autre le nom de rhatnninc, et ayant toutes deux la composition suivante C'=H«0^ + 2HO. »' Nous avons pour but, dans ce nouveau Mémoire, de faire connaître : 1° les diverses circonstances qui fout passer la rhamnégine à l'élat de rhamnine sans aucun dédoublement de la substance initiale; 2° de mon- trer le mode d'action de chacune fl'elles pendant l'impression sur les tissus; 3" d'indiquer le parti que l'industrie peut tirer de ces deux matières colo- rantes. ( 1082) » § I. F.a rhamnégine se convertit en rhamnine par le fait d'un simple changement moléculaire : » 1° Pendant la décoction avec de l'eau ordinaire de toutes les graines des Nerpruns tinctoriaux ; M 2" Par l'action des acides iiilrique, chlorhydriqiie et sulfurique tres- étendus sur la rhamnégine pure et cristallisée ou sur la rhamnégine con- tenue normalement dans les graines de Perse et d Avignon; » 3" f.orsqu'on ahandonne pendant quelque temps à l'abri du contact de l'air une décoction de graine de Perse ou de graine d'Avignon, il se déve- loppe des acides organiques qui ont pour effet, comme les acides ii:inéraux, d'opérer cette transfoiznation moléculaire. » Comme la rhamnine ne se convertit pas en rhamnégine, nous croyons pouvoir en tirer cette conséquence que, pendant la maturité de la graine, c'est toujours la rhamnégine qui précède la formation de la rhamnine. » § II. La rhamnégine donne avec les oxydes alcalins, terreux et métal- liques, tantôt des solutions, tantôt des précipités qui sont toujours d'iuie teinte jaune très-vive; l'alun et les carbonates alcalins ont aussi le privilège d'exalter la teinte de cette matière colorante. Cette dernière réaction in- dique suffisamment que, dans la teinture dite à la graine de Perse, c'est la rhamnégine qui se fixe sur les tissus et non la rhamnine, comme on pourrait le supposer à priori; d'une autre part, elle confirme une observation laite depuis longtemps par M. Persoz, à savoir qu'au lieu de mordancer les étoffes à l'alun, si on introduit dans la décoction de la graine de Perse de l'alun ou de l'acétate d'alumine, on obtient toujours une teinte jaune b(;au- coup plus franche. » La rhamnégine brute, obtenue à l'état d'extrait hydro-alcoolique de la graine de Perse ou de la graine d'Avignon, donne une matière très-soluble dans l'eau, très-facile à doser et qui lenferme tout le principe colorant de la graine. D L'emploi de l'extrait préparé avec la graine d'Avignon offrirait un nouveau débouché à un produit que notre sol fournit sans aucun frais de cul Une. En effet, l'examen comparatif que nous avons fait de la graine de Perse et de la graine d'Avignon, et le procédé que nous indiquons pour isoler leurs principes coloi-ants, nous ont montré que si le lîltariiiias infec- tai iiis qui fournit la graine dite d'Avignon était cultivé d'une manière spé- ciale, sa semence remplacerait la graine dite de Perse que l'Europe lait venir de l'Asie, et pour l'importation de laquelle la France, en particulier, paye un tribut relativement élevé. ( io83 ) » La rhamnine, si facile à séparer de tons les Nerpruns tinctoriaux, et qui n'a pas encore trouvé d'emploi, peut seivir pour obtenir des tons jaunes plus clairs que ceux que donne la rhaninégine; pour cela, il suffit de la dissoudre dans de l'eau ammoniacale et d'en former un bain dans lequel on fait séjourner les tissus; en passant ensuite ces derniers dans de l'eau aci- dulée par l'acide chlorhydrique, on y précipite la rliamnine qui jouit d'une grande fixité. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un hydrocarbure nouveau. Noie de MM. C. Friedel et A. Ladenburg, présentée par M. Balard. « S'il est un fait qui mette bien en évidence les progrès réalisés pendant les dix dernières années en Chimie organique, c'est la nécessité où se sont trouvés les chimistes de franchir les bornes que Gerhardt semblait avoir posées pour longtemps à leurs recherches, lorsqu'il énonça cette pensée c(ue les formules chimiques n'étaient que des formules de réactions, et que la véritable constitution des corps nous resterait toujours inconnue. La découverte de nombreux corps isomériques, différant souvent à peine l'un de l'autre par leurs propriétés chimiques, a naturellement poussé les esprits à exprimer ces isotnéries par des formules. D'ailleurs, les idées nouvelles sur l'atomicité ou saturation réciproque des atomes, introduites dans la science par MM. Cannizzaro et Kekuié, à la suite des belles recherches de M. Wurtz sur les radicaux polyatomiques, donnaient un moyen d'aborder un problème regardé jusque-là comme insoluble. Ce problème consiste à déterminer, non pas, comme on l'a dit, la situation géographique des atomes, leur position dans l'espace, mais bien leurs relations réciprocpies de satu- ration, relations qui exercent la plus grande influence sur les propriétés des corps. Nous ne nous dissimulons pas ce qu'il y a parfois d'hypothé- tique dans les formules déduites de ces considérations, ni condjien il est f;iciie de dépasser le but et d'en arriver à construire des édifices imaginaires dont la complication effrayante ne dit plus rien à l'esprit. Néanmoins, toutes les tentatives dans ce sens n'ont pas été infructueuses, loin de là, et la théorie remarquable donnée par M. Kekuié pour l'ensemble des corps connus sous le nom d'aromatiques est un exemple éclatant des services que peuvent rendre les formules de constitution. » Toutefois, la complication d'une partie des corps auxquels elle s'ap- plique, et par suite la quantité considérable d'isomères qu'elle fait prévoir, peuvent jeter du doute dans quelques esprits. Il nous a semblé que l'étude cni= , C= H= C^H' C-H= C^H» c-w ( io84 ) des hydrocarbures, en simplifiant le probltMTie, devrait permettre de le résoudre avec une certitude plus graiule. Ou y trouvera en méuie temps un ci'itérium de la justesse des idées nouvelles sur l'atomicité. » Ces considérations et l'existence d'un composé flans lequel quatre grou|)es hydrocarbures sont liés à un atome de siliciiun, et qui fouctioiuu^ connue un hvdrocarbure saturé, nous ont engagés à chercher s'il ne serait pas possible d'obtenir un hydrocarbure ayant une constitution analogue : Si » Ou voit en quoi nu pareil hydrocarbure différerait de ceux que nous étudions d'ordinaire : l'iui des atomes de carbone est saturé uniquement par du carbone. Dans les hydrocarbures ordinaires ou normaux, ainsi que cela découle immédiatement de la loi des hydrocarbines limites, chaque atome de carbone, sauf deux, est saturé par 2 atomes de carbone et 1 atomes d'hydrogène. Ces hydrocarbures sont constitués par nue sorte de chaîne continue de carbone, aux anneaux de laquelle s'attache l'hy- drogène : H H II H H HC-C-C- -C-CH H H II H H De ces hydrocarbures se dérivent les alcools normaux par substitution de OH à H, dans les molécules de méthyle que l'on peut considérer comme terminant la chaîne. Ces alcools ont été désignés par M. Kolbe parle nom â^alcools primaires. A côté de ceux-ci se rangent les alcools secondaires de M. Kolbe ou «o^/t 00/s^ dont l'alcool isopropylique, découvert par l'un de nous, est le type; ils se dérivent encore d'un hydrocarbure normal; mais OH, au lieu d'être substitué à H dans les extrémités de la chaîne, l'est au milieu : H H H HC — C-CIl H O H H M. Kolbe avait pré\u, et M. nutlciow a réalisé, l'existence d'uni; troisième (i) H = i, C — if., 0=16, 81 = 28. ( io85 ) classe d'alcools, les (ilcooh terludres, dans lesquels l'un des atomes de carbone, le même auquel se ratlaclie l'oxhydryle OH, est saturé par 3 atomes de carbone, par exemple : H lie H H I H HC-C-CH H O H H » On voit que cet alcool, l'alcool [)seudobutylique tertiaue, peut être regardé comme dérivé d'un hydrocarbure d'une constitution particulière. H HCH H I H HC-C-CH H H H » On peut encore, comme nous l'avons déjà dit plus haut, imaginer l'existence d'un autre hydrocarbure, dans lequel i atome de carbone sera saturé par 4 atomes de carbone : H H C H H I H HC-C-CH H I H HCH H De cet hydrocarbtn-e pourra se dériver un alcool d'une classe particulière, qu'on pourrait ap|)eler qualevitaire^ pour continuer la nomenclature de M. Kolbe, quoique ce savant n'ait admis l'existence que de trois classes d'alcools. » C'est un pareil hydrocarbure que nous pensons avoir obtenu, après une assez longue série d'essais infructueux. » Nous avons essayé d'abord, après MM. Bielstein et Rieth, et en prenant (le? précautions pai ticulières, de l'obtenir par l'action du zinc-éthyle sur le chlorure de carbone. Nous n'avons pas réussi davantage en employant le sulfure de carbone, l'iodure de méthyle et un alliage de zinc et de sodiian. » Il nous a semblé que l'expéiience réussirait mieux en étant complétée en deux fois, et comme on possède lui corps, le méthylchloracétol, dont c. K.,iS66,'i"" Semestre. (T. LXIU, N» 2B.) "'l-J ( !o86 ^ la coii.sliiniioii est, d'après tout ce que l'on sait sur l'acétone dont il est dérivé, cci- I CH% nous avons pensé que nous pourrions arriver au but en le faisant réagir sur le zinc-inéthyle ou sur le zinc-éthyle, plus facile à préparer. » Nos prévisions se sont réalisées, et, en opérant avec diverses pri'cau- tions qu'il serait trop long d'indiquer, nous avons obtenu une proportion notable d'un hydrocarbure C'ir% dont la constitution peut élre, avec une certaine probabilité, représentée par la formule C aCH' Le corps rectifié, après avoir été chauffé pendant plusieurs jouis à i35 de- grés avec du sodium pour lui eidever les dernières traces de chlore, bout à 86-87 degrés. Sa densité de vapeur est de 8,62, ce qui s'accorde avec la théorie qiu exige pour la formule C'ir«(3,46). » Sa densité à zéro est de 0,71 1 i; à 20", 5, de 0,6908. " Il diffère de tous les corps de même composition qui sont déjà con- nus : l'éthyle-amyle de M. Wiufz, le métliyle-hexyle, probablement iden- tique avec le précédent, l'hydrure d'heplyle de l'acide azétoïque, et l'hy- drure d'heptyle du pétrole, étudiés par M. Schurlemmer. » Nous nous proposons d'étudier les propriétés de ce nouvel hydrocar- bure, et nous poursuivons ce travail dans le laboratoire de M. Wurtz. » CHlMlli ORGANIQUE. — Sur quelques tiouveaux dérivés des acides gras. Note de SI. H. Gal, présentée par M. Fremy. . « L'acide glycolique se produit dans la léaction de la potasse sur l'acide monobrouiacétique. La formation de cette substance est expliquée au moyen de la formule C* H= Br O^ L,. ( K ( .... ( C* H» (110=) O'^ K.. i K , M r^ -^llli^ -1 H i^ +iHri- On voit donc qu'on peut considérer l'acide glycolique connne dérivant de l'acide acétique par la sid)stitulion du groupement IIQ- à l'éqdivalent 087 d'hydrogène. Ne pouvait-on espérer qu'en employant, au lieu de potasse, certains sels formés par cette base, on obtiendrait des acides plus com- plexes, qui ne différeraient de l'acide glycolique qu'en ce qu'un équivalent d'hydrogène serait remplacé par un équivalent d'éthyle, de méthyle, etc., ou par un équivalent d'acétyle, de butyrile, etc. >' C'est guidé par ces idées que j'ai pu préparer quelques éthers formés par de nouveaux acides. » Ether glycolique monoacélylé. — Ce composé s'obtient en chauffant dans des tubes scellés, et à la température de 100 degrés, une dissolution alcoolique d'éther monobromacétique et de l'acétate de potasse. Au bout de quelques heures, la réaction est complète, et, si l'on reprend par l'eau le contenu des tubes, il se sépare un liquide dont la densité est à peu près égaie à l'unité. Cette substance, lavée à l'eau distillée, puis desséchée sur le chlorure de calcium, bout à 180 degrés. L'analyse lui a assigné la formule » En effet, o,566 de matière, brûlés au moyen de l'oxyde de cuivre, ont fourni 0,^70 d'eau et 1,022 d'acide carbonique. Trouvé. Exige. c 49>2 c 49,3 H 7,3 H 7,5 » Ce composé est donc isomère avec l'éther succiniqne; mais ses pro- priétés sont bien différentes. » Si l'on chauffe ce corps sous pression avec une dissolution alcoolique de potasse, on obtient un mélange d'acétate et de glycolale de potasse. Si, au lieu d'opérer ainsi, on distille le nouvel éther sur des fragments de potasse caustique, il passe dans le récipient un liquide qui bout à 75 degrés, tandis qu'il reste dans la cornue un corps cristallin. » Ces cristaux sont Irès-solubles dans l'eau et fournissent par l'azotate d'acgent un précipité blanc qui, se dissolvant dans l'eau à 100 degrés, donne par le refroidissement naissance à de petites paillettes nacrées. » 0,280 de ce sel d'argent calcinés ont laissé 0,167 f' 'argent métallique, ce qui donne 09,5 pour 100 parties de ce produit ; la formule du glycolate d'argent exige 59,3. Quant au liquide distillé, ses propriétés et son ana- lyse montrent son identité avec l'éther acétique. D'après cela, l'action de la potasse caustique sur le composé que j'étudie peut être représentée par l'équation suivante : C'^H'oOs + RO, HO --rrCHM^' + KO. C' H' O^ 143.. ( io88 ) » Ce corps, traité par la potasse, ne se conduit donc pas comme les éthers ordinaires en produisant im sel unique et l'alcool; mais il se résout en un sel et mi éther plus simple ou en deux sels et en alcool. » J'ai voulu rechercher alors quelle serait l'action des hydracides sur cette nouvelle suhslance. J'en ai saturé quelques grammes avec de l'acide bromhydrique, et j'ai chauffé celte dissolution à la température de loo de- grés. Après plusieurs traitements dt ce gem-e, j'ai distillé au bain-marie le produit de la réaction et j'ai obtenu dans le récipient un liquide plus lourd que l'eau, d'une odeur sucrée et bouillant à 4o degrés. C'était du bromure d'éthyle. Le résidu de cette distillation était visqueux, et pour m'assurer si c'était un acide unique ou un mélange de deux acides, je l'ai traité par l'alcool : il s'est alors formé de l'acétate et du monobromacétate d'éthyle. La substance restée dans la cornue était donc un mélange d'acide acé- tique et d'acide monobromacétique. » La formide rendant compte de l'action de l'acide bromhydrique sur le composé C" H'" O' est donc la siii\anle : C<2 H'° 0* -1- '2H Br = C H^ Br + C* H' BrO' -t- C H* 0\ » D'après les diverses réactions que je viens d'énumérer, ce nouveau composé peut donc être considéré, soit comme de l'éther acétique dans lequel une molécule d'hydrogène serait remplacée par le grou|)e- ment C'H'O*; sa formule pourrait alors s'écrire C*H-(C^ H='0*)0- H O^; soit comme de l'éther glycolique dans lequel un équivalent d'acétyle aurait pris la place d'un équivalent d'hydrogène. Dans ce cas, ce corps devrait être représenté par la formule C*H^(C*H^O-)0^ H O » Ces deux formules rendent également bien compte des diverses réac- tions fournies par ce corps; mais l'indécision tenant à ce que cette sub- stance provient de l'action réciproque de deux corps dérivés d'un même acide, il suffira, |ioui' éloigner toute iiiceilitnde, de changer l'uTie des sub- stances léagissantes. Nous devrons alors obtenir ini composé dont la con- stitution nous sera indiciuée par son dédoublement. ( io89 ) » Action du hutjrnie de potasse sur itilter wonobromacclique. — Ces corps, placés clans les mêmes conditions que l'acétate de potasse et le monobrom- acétate d'éth\le, fournissent inie substance insoluble dans l'eau, d'une densité peu différente de celle de ce liquide, dont le point d'ébullition doit être fixé entre 2o5 et 207 degrés. Sa composition est représentée par la fornude C'^H'M)'. » En effet, o'^'j^io de matière ont donné, par l'oxyde de cuivre, o^',623 d'acide carbonique et o^', 220 d'eau. Calculé. Exigé. C 54,8 C 55,1 H 'j ,9 H. y,o » Cette substance, distillée sur des fragments de potasse humides, a fourni âo l'éther butyrique et du glycolate de potasse. La fornude suivante rend parfaitement compte de cette décomposition : C" H" O' + KO, HO = C H' 0% KO + C» H' O, C' H= O. » La composition de ce nouveau composé ne peut être représentée que par Tune des deux formules suivantes : C'H=(C*H'0=)0' i^„ CMi-(C'H2 0")0^ i^^ C TF I ^' °" C^ H^ ( ^ • La première me paraît plus admissible, car elle rend mieux compte de l'action que ce corps éprouve de la part de la potasse, etqni doit alors se traduire par l'équation C* H= (C« H' O^ ) O' 1 ., 1 K ) ^, i C^ H' O-^ ) ^^., 1 C* H^ OM ^, » Le composé que je viens de décrire peut donc être regardé comme de l'éther bnlyîlaclique monoacétylé. » J'ai encore préparé, en opérant d'iuie manière analogue, d'autres élhers dont je vais dire quelques mots. » Etiier buljUnctujue uionobutyiilé. — Ce corps s'obtient par l'action réciproque du butvrate de potasse et de l'éther monobromobulyrique. H bout à 21 5 degrés et se décompose par la polar.se en éther butyrique et en butyliactate alcalin. ( logo ) » Elher bulyllactiqiie monoacélylé. — Ce composé est isomère avec l'étlicr glycoliqiie monobutyrilé. Son point d'ébnllitioii doit être fixé à igS degrés. Traité par la potasse, il fournit de l'éther acétique et du butyllactate de cette base. » Le procédé qui vient de nie servir poin- préparer ces composés est d'une application générale, et les substances que l'on peut obtenir en l'employant sont très-nombreuses. On conçoit, en effet, qu'en faisant réagir des sels, non- seulement sur desélhers monobroniés, mais encore sur des éthersbibromés et tribromés, il se |iroduira des substances plus on moins com|)lexes et différentes de ces étliers, en ce cjue deux on trois molécules d'hydrogène seraient remplacées par le même nombre d'équivalents de radicaux oxy- génés. Je continue des recherches dans ce sens et j'espère avoir bientôt l'honneur d'en soumettre le résultat à l'Académie. » M. Gaube adresse une courte Note relative à l'observation qu'il a faite à Asnières, le iS de ce mois, vers 8'' So"" du matin, d'une pluie tombant par un temps serein. A 5 heures l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGIÎAPHIQUE, T/Académie a reçu, dans la séance du 17 décembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Tableau des données numériques ipii fixent sur lu surface de la France el des contrées limitrophes les points oit se coupent nuitm llement vinqt-ueuf cercles du réseau pentngonnl; pai M. Élikde Beaumont. Paris, 1866; br. in-4''. (Extrait des Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences.) Tableau d'assemblage des six feuilles de la Carte géologique de la France, exécutée sous la direction r/eM. Brochant de Villicrs^rrr MM. Dufrénoy et Eue de Beaumont, avec les cercles du réseau penlaqonal; jinr M. Elie DE Beau- MONT. 1866; carte en une feuille. Becherches géologiques et agronomiques dans le département de la Vienne; par M. A. Le ïouzÉ de Longuemar. Poitiers, 1866; br. in-8" avec cartes. ( IO()I ) Ln vit souterraine, ou les Mines et les mineurs; par M. L. SlMOKliN. Paris, 1867; ( vol. grand in-8" illustré. Leçons sui' la théorie mathématique du mouvement de translation el du mouvement de rotation des atomes; par M. Colnet-d'Huart. i'*^ partie : Dé- termination de la relation ijui existe entre la lumière et la chaleur de conduc- tion. Luxembourg, 186G; in- 8°. L'Arabie, ses habitants, leur étal social et religieux à propos de la relation du vnjarje de M. Palgrave; par M. Ant. d'Abbadie. Paris, 1 8GG ; hv. in-8''. Sur un système double de surfaces réglées résultant du mouvement d'une droite ; par M. l'abbé AouST. Paris, sans (laie; opuscule in-8''. De la perforation mécanicjue des loclies par le diamant; par M. O. Di; l^ACO- LONGE. Paris, sans date; opuscule in-S". ^■Association des médecins de la Savoie, assemblée générale annuelle tenue à Aix-les-Bains, le 3i mai 1866. Cliambéry, 1866; br. in-8°. Notice sur le traitement du choléra d> . , _ - \ y "^ ■ — • \ /t " \^ 1 1 ; 9-S , , 18[*.l86ll Londpo-s— 900 f 5o ans) lïUonvici- 2/rtvricD 1 ^ ' — ! N -~ / ^ ^ i , -- / \ / / ^ ! -^ / \ / ■~~, / ^ "iV ' \ / \ /■ \ ^ \ / '~KA. \ / 1 \ ; 1 1 1 1 \2i Juillcl 3OA0ÙI ■»»5 ' i 1 'il Orlol.rc30Sovenibrc Berlin 110 ans 9-0 i 1 ! 1 / ^' — K \ 1 — ^^ /^ , - — ' — 1 /■ \ / s ^ ' ■ 1 ^ 1 1 "^ ^ / "T ' \ \ 1 i i.» f io ajisl 10" - -~ 1 / K ■"- \ k y — NI j__ , / ' "N; ^ s J^ "\ U' r 1 i-" ■ / -- 1 1 1 1 i8Ji_i8i;(. Londres- (5oaDS) licrlin UO ans 10-0 9-5 9?5 9"0 ■ ' ! y 1^ ^ — \ \ — X ^ \ / ^ ■n y \, ^ ^ /• ^ 1 1 ~- -^- - s / / — ^ — ■~~ \ ^ y r \ s ^ — rr ^ — ^ / s N / •^ — ■^ ' 1, ' ! 1 ' ' , [ 1 1 ! i , ! 1 i 1 1 '. j)ii Irh.iid liîr T'uïuny-Iic (oiiifilt\f •ndiw l'/fti- Sèitnceir t/e f '.ictitMiiie t/v-f Sciencej' , Tome LXni p4n\-IiaB.CûUai,r Jaub 4S n- ■S S7 ftp ¥"0 rC ».: N hs ê-r3^ ■ '■^. '-' t H "i "- 'i t "^ % s K U S; H = T »! s '. 2 !? Tcmpcratnre \ ^i -^- -L ^ / ._ — — — -/ - — ■^■^^ \ >r- -y- .^^2p^_ IIM — - — — — — — : S^ ^^ ' - — — — — "^^ ■^ - — j^-k — — ^ S, -f -i — ,;-£::' ~ ■>- "i / •y ^ 1 _- — — ^ ~~ irri ..:v.f ^ 1 \ J ,,- ■'' ^.' .- 1 / 1 V 1 — — — zt: =^ „ H / n '- ■-. y A _^ î 1 - :::: — ■~ 1 i / — >l :■ ^ \ =» , — 1 — i — i~ j — — — T 1 — „ — — - "" ~ ,^-;^ _,. - — Z. / -A /\ 1 1 5- rïsf -- "^ Z^ -^ — — — "~ -^ ^ -A — — 1 — - — — — — — — — — rj / — j- — •' ^ — 7 /^ — — — 1 -y- -^ A- 1 l 1: z -f ^"' c =_j 1 ' — 1 < - - - rr/l ^ — — — 7-' '' ___./ AA / r^r-î-^- r^- ! ! — — ï^ — — — — — — — — t e=3 - — -^ " — £=- ^rT''^ ^.X- — — — — y \ - ? — ■ ~ ""' *s -- ""> y \ 1 \ 1 \ J , — — — — __ "" ~ " -- " / '-- .. — — r^ -^^ . 1 3 ' — — — ~ -^ — '^■^ / ■^^^ — \, . ^^r^ 1 l-. 1 — t — ' , Û;ëFï5 n r- ~~ "=■ p -^. ... \ v — — —, ,-_ ... \ — i— B^ — , f\n 1 5-: \ — — 1 — — ~ ■^ -- h— ^ — \ •-. --, :~s. 1 — U- !-• — — ' — ~~ ~ ~~ -- --. \ \ 1 ^ ,/, / -^ r _ _ I 1 _ r § — — — 1 — ■~^ -.. \ \ N ^ :^ \ [-U n F= ^ ' — — ' ' — ~^ ~" .-- '-' / N s ._v^ -^ — ^ P — — — — — — ■~" ' -- .--' / -' — ' L K , E [I 1 1 1 - — — — — — — — — — — — — — — - :.-. z !^ ~ ^ ^ -■' — — — _. ^ ^ y_ ~.^ yf — y^ — \ ^ — — — — — — — — — — — __ — — — — — i — ^ l V = = — < s — — ^ — — — — — — — :;j ■&—- \ ■4 -~ - — - — — — — — •p — — — — — ~" -*,. \ N ■■- '^^ t L _ 1 — — — __ — — — _ — — ^ ~i ^ :=r. — — r •^ V^ — — \ =^ \ - " — — — ^^ \--. ^ i - - — - t — - — - - -~ - - — — — - "~~ — - \ -,-; ^ y \ r — — — v: . — — \ i-:- ~:.y -- \ - — --- 1 1- i l - ~ "" ~ :- — _ _ 1 ' — I _ — — _ — — — — — — — — — — — 1- — ■^ r^ r=T — 1 i = -^ =^- — H: ■ - J— '— )^ -18(U- -^,l.aêhfiuâl.2tN!)np-Taguilsk Ii.iôbniiiil* Niint- Tiièiiilsk .Mdvinii'- ili's flnix c-niirbes Mîivsfillr,i'ri'piifïiaii,MmilpplIicr,l Tonlonw, IWvni* . i;«inPvi'.S' ll.-i-iiiU'l l'jwis ,Vn's:iiUf*,Vri iilôinr , Clirniuiil, iciiltviulicini . Danriiiiki-i-k Orave pu' trliw^.lî.'' "«g^ï Coniptcr ivndui- \' iiiaaJ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2i DÉCEMBRE 1866. PRÉSIDENCE DE M. LAUGIER. ME.^IOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. Mathieu présente à l'Académie, de la part du Bureau des Lon- gitudes, V Annuaire pour l'année 1867. On y trouve la Note de Laplace sur l'origine et la formation de notre système planétaire. Le Bureau des Lon- gitudes a cru devoir reproduire cette Note pour appeler l'attention des savants sur l'hypothèse cosmogonicpie de Laplace à l'époque où l'on s'oc- cupe de la constitution du Soleil et d'un grand nombre de phénomènes d'astronomie physique. Ce volume renferme encore beaucoup de détails sur les poids, les mesures et les monnaies, et sur les tentatives qui sont faites chaque jour pour arriver à l'établissement d'un système uniforme. « a M. LE Président annonce à l'Académie que la différence de longitude entre Terre-Neuve et Valentia (Irlande), c'est-à-dire entre les points de l'Amérique et de l'Europe où viennent aboutir les deux extrémités du câble transatlantique, a été déterminée par M. Gould, chargé de cette opé- ration par le Coasl Survey des Etats-Unis. » Un premier calcul a donné : Longitude de Terre-Neuve, station de Heart's Content, par raj)port à Valentia (Irlande) ai-Si^SôSS G. Durée du passage de réleclricitc à travers le cable o%32 G. R., 1S66, î""- Semestre. (T. LXIII, N" 20.) I 44 ( I094 ) » Ces résultats ne sont pas définitifs, mais ils n'auront sans doute à subir que de très-faibles corrections. » M. Airy, de son côté, vient de rattachera l'Observatoire de Greenwich la station choisie à Valentia par les astronomes américains; et la jonction de Terre-Neuve, Heart's Content, avec le continent américain, doit être terminée aujourd'hui. On connaîtra donc bientôt, à une fraction minime de seconde de temps, la longitude de la côte orientale de l'Amérique septen- trionale. » ASTRONOMIE. — Sur les caractères généraux du pliénomène des étoiles filantes; par M. Faye. « Le phénomène journalier des étoiles filantes présente certaines lois qui ont été reconnues plus ou moins distinctement par l'observation. Telles sont la variation horaire du nombre des étoiles visibles sur un horizon donné, l'inégale répartition de ces météores entre les deux semestres de l'année, le fait que les trajectoires des étoiles qui nous arrivent dans inie direction donnée sont rejetées pour la plupart de l'autre côté du zénith; cet autre fait, que 4e centre de gravité des milieux de ces dernières trajec- toires se meut en sens inverse du mouvement diurne, etc. M M. Bompas d'abord, puis M. Al. Herschel, et dernièrement M. Schia- parelli, ont cherché à expliquer les deux premières lois, en partant d'une certaine conception sur l'ensemble du phénomène. Leur hypothèse con- siste à considérer toutes les étoiles filantes comme des étoiles sporadiques; ils excluent expressément les apparitions d'août et de noveaibre, comme des exceptions qui viendraient altérer la régularité des nombres sur les- quels ils spéculent. Ils supposent, en d'autres termes, que ces météores viennent indifféremment de tous les points de l'espace, et qu'ils parcourent autour du Soleil des orbites de toute inclinaison, de toute excentricité, sans préférence aucune. Quel que soit le mérite très-réel et le vif intérêt de ces ingénieuses tentatives, on ne peut s'empêcher de trouver que l'hypo- thèse initiale n'est plus en harmonie avec l'état actuel de la science. Les étoiles sporadiques paraissaient être, il y a quelques années, le fonds du phénomène, et les flux réguliers d'août ou de novembre, l'exception. Au- jourd'hui c'est fout le contraire : les observations du D*^ Heis, de M, Al. Herschel lui-même, nous ont appris que les flux réguliers, caractérisés par des points radiants nombreux, espacés plus ou moins régulièrement sur tout le trajet annuel de la Terre, forment le fonds du phénomène, tandis ( logS j que les étoiles sporadiques tendent à devenir l'exception de plus en plus rare. » Je me demande maintenant s'il est bon de persister dans une hypo- thèse qui offre si peu d'accord avec les faits; mes doutes se renforcent en- core, quand je vois M. Schiaparelii en déduire, avec une fermeté de logique dont je suis d'ailleurs très-frappé, que la vitesse moyenne des étoiles filantes est précisément celle des comètes, au moment où celles-ci traversent une fois l'orbite terrestre, pour n'y jamais plus revenir (i). Voyons plutôt la réalité des choses et tâchons d'eu formuler nettement, non pas une expres- sion hypothétique, mais une fidèle traduction. Il me suffira pour cela de suivre les travaux tout récents de MM. Newton, Heis, Secchi, Al. Herschel, Greg, Behrmann, etc. » Considérons, pour fixer les idées, le milieu de novembre. A cette épo- que le ciel nous offre, plusieurs nuits de suite, une multitude de météores divergeant de cinq centres bien distincts, dont voici les noms et les positions, d'après M. Heis : Décl. = + 43 -+-62 4-56 -h 16 -+■ 22 près de 7 du Lion. » Il reste encore bon nombre d'étoiles sporadiques, ou présumées telles parce qu'on n'a pu les rattacher encore à des centres bien définis. Autre- fois, lorsqu'on ne connaissait que le point L, on eût considéré indistincte- ment comme sporadiques tous les météores qui n'émanent pas du point L dont l'émission annuelle est soumise d'ailleurs à une période si remar- quable de richesse et de pauvreté. 1) Ce que je dis du mois de novembre a lieu dans tous les mois de l'année; pour chaque quinzaine, on a formé un tableau analogue de points (i) M. Al. Herschel, dans son intéressant Mémoire de 1866, suppose que la vitesse moyenne des étoiles filantes est égale à i, c'est-à-dire à la vitesse de la Terre. Avec cette hypothèse, ses formules paraissent représenter assez bien l'inégalité annuelle. M. Schiaparelii, au contraire, considère comme une inconnue cette vitesse moyenne et cherche à la déter- miner en comparant ses formules aux observations. Il a obtenu ainsi V = i,447 "" 1'^" ''^ ' • Je ne puis ni'empécher de faire remarquer que la marche des nombres horaires adoptés par l'auteur comme résultant de l'observation n'est j)as bien représentée par la formule, et qu'il en est encore de même du rapport des nombres semestriels. i44.. A iR= 46 C i5 D 279 R 55 L i53 ( io9^ ) radiants qui oiigloljent nécessairement la plus grande partie de ce qu'on considérait naguère comme des météores sporadiques venant indiflérem- inent, à ce qu'on croyait, de tous les points de l'espace. » Prenons maintenant un de ces flux en particulier : la quantité d'étoiles qui atteindront pendant la nuit un horizon déterminé variera évidemment avec la hauteur du point radiant au-dessus de cet horizon, loi simple qui s'exprime aisément par une formule. Le maximum sera atteint au moment du passage de ce point au méridien supérieur. Comme le point L, par exemple, passe au méridien, le i/{ novembre, à G** [io™ du matin, le nombre des étoiles observées d'heure en heure ira en croissant depnis le lever du point L jusqu'à 6 heures du malin (i); et si do plus on se trouve à l'une de ces années mémorables où le point L devient d'une abondance excessive, ce sera lui qui réglera exclusivement la marche horaire du phé- nomène. Mais aussi, aux époques de pauvreté du point L, cette variation horaire de novembre dépendra de l'ensemble des points radiants qui se trouveront à un moment donné au-dessus de l'horizon, et le phénomène deviendra beaucoup plus complexe. Il y. a, il est vrai, une cause (2) qui groupe, à chaque époque, les points radianis correspondants dans un hémisphère céleste dont le pôle est le jioinl de mire de la Terre, suivant l'heureuse expression de M. Schiaparelli : et il en résulte une sorte de ten- dance des nombres horaires à suivre la marche de ce point de mire, c'est- à-dire à atteindre le maximum vers 6 heures du matin, parce que telle est l'heure du passage de ce point au méridien. Mais rien ne nous auto- rise à compter sur une coïncidence permanente, qui ne se réaliserait que dans l'hypothèse que je combats. En fait, les nombres horaires de M. Coul- vier-Gravier offrent un maximum à 3 heures et non pas à 6 heures du matin. Pour moi, je considère ces nombres comme un simple résumé sta- tistique très-intéressant, mais incapable de faire ressortir la loi complexe des phénomènes. Quand on envisagera ceux-ci dans leur ensemble, sans en (i) Pourvu que le flux de météores présente en cet endroit une largeur et une homogé- néité suffisante, ce qui ne paraît pas avoir eu lieu cette année. (2) Soient y. la position qu'aurait un point ladiant si la Terre était immobile, et Uf le jinint de mire de la Terre; V, c les vitesses du météore et de notre globe : le point radiant appa- rent a' tombera entre a et !p, et, sauf l'eflet de l'attraction terrostie, divisera l'arc ay en deux parties dont les sinus seront proportionnels à v et à V. Si c = V, ce qui nie paraît assez peu éloigné de la vérité, a' sera au milieu de l'arc a tp, et par suite a' « étant premier à e, la formule devient P — I ' (■-+-«') (A) a:~g - j) La possibilité exige que ne soit diviseur de /j — i. » Sous cette forme, on voit facilement à quels exposants appartiennent les racines, et l'on a ce théorème : » Théorème. — Si dans la congruence 3c"^a, mod. p, a appartient à l'exposant e, en posant n = e'm, e' ne contenant que des facteurs premiers diviseurs de e, et m étant premier à e, on verra que, pont tout diviseur M de m (i et m compris), la congruence aura e'9(M) racines appartenant à l'exposant M. Toutes les racines seront classées en vertu de la formule m = f{rii) -+-... + (f[m") -+- (f{in') 4- i, où r, m', in'\ . . . , in représentent tous les diviseurs de m. » J'omets la démonstration; il suffit de lire le n" 71 des Disquisiliones arithmeticœ pour pouvoir la développer. » 2. On peut donner une autre formule qui fasse voir plus simplement encore que la formule (A) à quel exposant appartient une racine d'une congruence binôme. Cette formule dépend d'une classification des nom- bres 1,2,...,/) — I. » On classe ces nombres ainsi qu'il suit, en les regardant comme les restes des puissances i, g-, g", . . . ,g', . . . , g''"' d'une racine primitive g. Soit généralement gi le reste de g' divisé par p, on emploie dans la théorie des résidus de puissance J''""\ pour le module p = ef -i- i,\a classification bien connue g/z, gfz+t ,•••■> 0/2+/- 1 • Chacune de ces formules contient e nombres en posant successivement z = o, I, 2, . . . , e — I. 1° Les nombres gf^ sont des résidus de puissance y"""; ils sont racines de la congruence x*E^i, mod. /j. 2" I^es formules g/z+i, "• ,g/z+r ■,-•■, //-+/_, forment f — i classes de non-résidus de puissance J ''"'", car ils ne sauraient être des résidus de puissance J'""". On peut réunir ces y classes en autant d'ordres que / a de diviseurs, en mettant dans un même ordre toutes les G. R., 1866, -.1°"^ Semestre. (T. LXllI, N» 2G.) l45 ( II02 ) classes dont les nombres élevés à une même puissance minimum 72 donnent un résidu de puissance f'"". Comme (g/h+r)" "e peut prendre la forme gy^ qu'en supposant nr multiple de f et le moindre multiple de r, on en conclut /• n = ' , en représentant par D(r, /) le p. g. c. d. de r et /; d'où l'on voit facilement que n est diviseur de f et que, pour un diviseur donné N de y, il y a

io4 ) CHIKURGIE. — De l'évidement sous-périosté des os; ])ar I5Î. C, Sédii.lot. « Depuis notre première communication sur ce sujet en i858, sous ce titre : De l'évidement des os comme moyen de conserver les membres et d'éviter (es amputations, nous n'avons pas laissé passer une seule année sans avoir l'honneur d'entretenir l'Académie de cette importante question. » Les travaux de M. Flourens, dont nous regrettons si vivement l'ab- sence, avaient pour la troisième fois inspiré les plus brillantes espérances sur la possibilité de refaire des os, et l'enthousiasme était bien naturel en faveur d'une méthode qui devait préserver nos héroïques soldats et les artisans de nos travaux industriels d'affreuses mutilations. Cet espoir était digne des plus hautes sollicitudes, et Sa Majesté l'Empereur avait daigné s'y associer. Malheureusement les hommes habitués aux travaux de la science et à la pratique de la chirurgie savaient que de telles révolutions sont presque impossibles dans un art que les génies les plus attentifs et les plus sagaces n'ont jamais cessé de cultiver. Les progrès ne s'accomplissent pas en géné- ral par des transitions si brusques. Tout est lenteur et succession dans notre art. On pouvait se rappeler les stériles efforts des chirurgiens pour appli- quer la célèbre formule de Duhamel : Le périoste fait les os. Plus tard, mêmes essais inutiles, après les belles expériences de Heine sur la régénération des os. )) La mémorable impulsion donnée par M. Flourens pouvait-elle être plus heureuse et réaliser l'espoir d'une nouvelle chirurgie? « Enlevez les » os en conservant le périoste, avait dit M. Flourens, et le périoste refera B les os. — Je ferai des os, ajoutait le célèbre expérimentateur, avec le pé- » rioste, et j'en produirai là où il n'y en avait pas. » Dans cette opinion, on s'imaginait que le périoste isolé et détaché des os, éloigné de ses points d'origine et transporté sur un autre point, aurait la puissance de créer des os; mais cette brillante conception ne devait pas avoir plus de succès que ses aînées. Il fut bientôt évident que le périoste isolé, enflammé et atteint de suppuration, perdait ses propriétés ostéogéniques ,et restait incapable sur l'homme de reproduire des os complets et utiles. On a épuisé dans cette voie toutes les ressources du talent; on s'est bercé d'illusions; on a domié à quelques faits exceptionnels la valeur de faits généraux ; mais la vérité n'a pas tardé à éclater, vérité irréfutable, et l'évidence a fait évanouir ces trompeuses espérances. Personne, aujourd'hui, n'est autorisé à soutenir qu'avec des lambeaux de périoste, détachés du tissu osseux subjacent. on ( iio5 .) reproduira des os, comme méthode d'application usuelle et efficace. Fal- lait-il donc désespérer de l'avenir et croire que tant de travaux, tant de connaissances accumulées, de si grands efforts et de si vives lumières por- tées sur l'histoire de l'ostéogénie resteraient à jamais [)erdus pour notre art? On a dit justement que le mot impossible devait être prononcé avec beaucoup de réserve dans les sciences. A côté de tenlatives nécessairement et fatalement infructueuses, nous avons élevé une méthode sortie de la tra- dition des siècles, fondée sur la science et confirmée par l'expérience. Cette méthode a donné la solution du problème, dans les limites où il pouvait être atteint, et résolu la question de la conservation des membres par la con- servation (lu périoste. « Ce n'est pas la première fois qu'une idée brillante, capable d'exciter l'enthousiasme^ mais impraticable, conduit à des résultats plus réalisables et plus précieux. L'espoir de faire de l'or a créé la Chimie, et cette grande science a produit plus de richesses dans les arts, les sciences et l'industrie que n'en auraient jamais donné la transformation des métaux et la réalisa- tion du grand œuvre. » Notre méthode de l'évidement sous-périosté des os a pour base un fait incontesté. Là où les os sont irrités, blessés, perforés, entamés, évidés, le périoste s'hyperplasie et développe des propriétés osléogéniques de la plus grande énergie. Troja avait montré qu'en sept jours, le périoste d'un os, dont le canal médullaire avait été traversé par un corps étranger, avait déjà produit une couche osseuse périphérique très-abondante. Les beaux tra- vaux de M. Serres et des célèbres histoiogistes qui l'ont suivi dans l'his- toire de l'ostéogénie, ont fourni l'explication des régénérations osseuses tranmatiques dans lesquelles les os se reproduisent directement sans passer par la forme cartilagineuse. Avec l'aide d'un de mes collègues, M. le pro- fesseur Morel, j'ai pu voir et faire figurer des os évidés en voie de reforma- tion. Les lamelles conservées s'entourent de couches osseuses nouvelles, sur leurs deux faces, s'y réunissent, s'y confondent, et y régénèrent l'os primitif intégralement, quel que soit l'âge du sujet. Mes expériences, et particulière- ment celles de M. le D"^ Marmy, de Lyon, dont le travail sur les régénéra- tions des os par le périoste vient de paraître dans les Mémoires de r Académie de Médecine, ne laissent aucun doute à ce sujet. Les résultats en sont si constants et si complets, qu'on a pu se borner à les répéter en très-petit nombre, toutes étant concordantes et sans variations. Dans plusieurs de mes communications à l'Académie sur les résections longitudinales avec évidement, sur le rétablissement des formes par les moules périostes, sur ( iio6 ) l'influence des fonctions sur la production des os, je crois avoir contribué à éclairer la plupart de ces questions et en avoir démontré toute l'importance. » C'est en 1860 que nous avons publié notre Traité de l'évidemenl, et notre savant collègue M. Litiré, dont l'érudition chirurgicale a jeté de si vives lumières sur toutes les questions de ce genre abordées dans sa belle traduction d'Hippocrate, a déclaré, dans le compte rendu qu'il a eu la bonté de faire de cet ouvrage, que notre méthode était nouvelle, con- forme à la tradition et à l'histoire , légitimement fondée sur l'expé- rience, et réalisait un véritable progrès dans le traitement des maladies du système osseux. Cette méthode n'a pas seulement été appliquée par nous. A tous les faits de membres conservés et d'amputations évitées, que nous avons fait connaître à l'Académie dès l'année i858, nous avons pu ajouter ceux de nos collègues MM. Rigaud, Herrgott, Bœckel, ceux de M. Marmy de Lyon, de M. le professeur Desgranges, de la même ville, de M. Erh- mann, chef médical de notre armée du Mexique. M M. le professeur Sarazin, dans un voyage fait dernièrement en Angle- terre, a vu notre méthode appliquée dans les hôpitaux, et M. le professeur Bœckel, dans un récent Mémoire envoyé à la Société de Chirurgie, en a préconisé les avantages et la supériorité. Rien ne manque donc à cette mé- thode. La tradition, les expériences sur les animaux, les épreuves cliniques, tout en a montré et établi la valeur. » Les seules objections qu'on lui adresse sont communes à tout ce qui est nouveau. On en conteste l'originalité, et l'on soutient que la démonstra- tion n'en est pas encore complète. j) L'évidement, comme fait empirique, ne saurait être nouveau, parce qu'aucun fait important ne peut aujourd hui se présenter en chirurgie avec un caractère de nouveauté absolue. » Celse avait donné le conseil d'enlever les os malades, comme Hippo- crate avait déclaré qu'en supprimant la cause des maladies on supprimait les maladies elles-mêmes; mais ce sont là des vérités primordiales entrevues dès l'origine des sciences, et il restait à en tirer les conséquences et les moyens d'efficacité. » Depuis le précepte de Celse, tous les chirurgiens se sont plus ou moins appliqués à enlever les portions malades des os; mais ce précepte est resté purement empirique. » Comment Celse et ceux qui l'ont suivi jusqu'à nos jours auraient-ils pu comprendre le rôle du périoste qu'ils ne connaissaient pas, et celui des régénérations osseuses dont l'idée et les ressources leur échappaient. On ( II07 ) possédait des faits épars, heureux ou malheureux, par conséquent contra- dictoires. Il fallait une notion plus claire et plus élevée des phénomènes, pour arriver à l'intelligence de leurs causes et en expliquer et en prévoir les effets. Tel est le rôle de l'idée, transformée en principe, en doctrine et en loi. Les faits en eux-mêmes ne sont que des matériaux plus ou moins bien recueilHs, mais ils n'acquièrent de valeur que par la signification qu'on leur attache; je puis en signaler un exemple personnel : » On citait, il y a peu de temps encore, une foule d'exemples de régé- nérations osseuses du périoste de la voûte palatine détaché et réuni dans l'opération d'ouranoplastie de M. le professeur Langenbeck. Il m'a suffi de prouver doctrinalement que le périoste exposé à l'air et transformé par la suppuration en tissu cicatriciel et en membrane d'enveloppe tégumen taire ne pouvait s'ossifier, pour qu'aussitôt toute nouvelle observation de régé- nération osseuse de la voûte palatine disparût, et si aujourd'hui on trouvait dans un palais reconstitué des plaques osseuses, on ne les expliquerait plus par l'ossification du périoste détaché, transporté et chargé de représen- ter le plancher nasal. M La méthode de l'évidement n'a plus besoin d'être démontrée; elle s'est affirmée dans les faits depuis i858; elle a été employée par des chirurgiens nombreux, à l'étranger, en France, et comme l'a dit M. Marmy dans le tra- vail dont l'Académie de Médecine a voté l'impression, cette méthode réa- lise le seul progrès actuel de tous les travaux modernes entrepris sur l'ostéogénie, et elle résout le problème formulé par l'Académie en ces termes : « De la conservation des membres par la conservation du périoste. » » Si nos soldats ne sont pas tous à l'abri de résections et d'amputations rendues indispensables par la gravité du traumatisme, beaucoup d'entre eux, du moins, devront à notre méthode la conservation de leurs membres, comme nous en avons déjà fourni de nombreux exemples. » ( iio8 ) MEMOIRES LUS. MÉCANIQUE. — Sur le choc longitudinal de deux barres élastiques de grosseuis et de matières semblables ou différentes, et sur la proportion de leur force vive qui est perdue pour leur translation ultérieure; et, plus généralement, sur le mouvement longitudinal d'un système de plusieurs prismes ; par M. de Saint- Venant. (Commissaires : MM. Poncelet, Lamé, Berhand, Bonnet.) « Coriolis, présumant avec raison qu'après s'être heurtés, deux corps parfaitement élastiques se quittent généralement avec des compressions et des mouvements vibratoires considérables, créés aux dépens de leur force vive primitive, avait prié Cauchy de calculer la proportion de cette force vive qui se trouve ain&i perdue pour la translation, contrairement à ce qui est ordinairement enseigné. M. Cauchy y répondit par une Note de deux pages déposée à l'Académie le ig février 1827 [Soc. Phil., 1826, p. 180), où il considère le choc de deux barres prismatiques de mêmes matière et gros- seur, avec des vitesses opposées et réciproques à leurs longueurs, et où, sans indiquer ses procédés de recherche, il donne le détail de ce qui doit se passer jusqu'à l'instant où l'ébranlement, ayant parcouru aller et retour la plus courte des deux barres, arrive à lui donner une vitesse qui tend à la séparer de l'autie, en sorte que le choc est alors terminé. Ses conclusions sont que la pe/7e de force vive est: 1° nulle lorsque les deux barres ont même longueur; 2° des trois quarts quand l'une e.'-t double de l'ai'.tre; 3" de moitié quand l'une est infiniment plus longue que l'autre. » Coriolis cite les deux premières conclusions, mais non la troisième, où il soupçonnait sans doute quelque erreur ou malentendu. M Poisson ayant, peu après, traité jjar une intégration en série trigono- métrique le même problème du choc longitudinal, trouva bien aussi qu'à l'instant signalé par Cauchy les deux barres se séparaient sans compression lorsque leurs longueurs étaient les mêmes; mais, pour tout autre cas, il nie qu'dies se séparent, en se fondant sur ce qu'alors l'une des deux conserve une compression auprès du point de contact; en sorte qu'elles resteraient indéfiniment unies comme deux corps dépourvus d'élasticité, » J'ai, par une intégration en termes finis des équations du problème, et ( i'09 ) par une sommation des séries de M. Poisson, reconnu que les deux grands géomètres s'accordaient compléteineiil, comme cela devait être, quant à leurs résultats analytiques. Ils ne diffèrent que dans les conclusions qu'ils en tirent. Celle de M. Poisson, qui présente une différence du tout au tout quand les deux barres sont parfaitement égales et quand elles ont entre elles la moindre inégalité, puisqu'elles se sépareraient dans le premier cas et s'accompagneraient indéfiniment dans le second, n'est évidemment point admissible dans la réalité des choses; et, en accordant même qu'il y ait une sorte d'indifférence temporaire à la juxtaposition et à la séparation, comme les circonstances physiques accessoires tendent à celle-ci, on doit conclure avec Caucby qu'elle s'opère, ou qu'il y a un rebond, ce qu'indiquent au reste tous les faits connus, bien que non spéciaux. >> On peut, dés lors, calculer les vitesses, après le choc, des centres de gravité individuels des barres, ou leurs vitesses translatoires résidues ; et, par suite, la perte de force vive éprouvée pour toutes les longueurs de barre et poiu' toutes les vitesses initiales. Je trouve que le ï'apport de cette perte à celle, bien connue, qui aurait lieu si les barres étaient sans élasticité, est mesurée par rt, étant la longueur de la plus courte, et a^ celle de l'autre. .) Si a, = ^21 on a l^ie" une perte zéro, et, si n^ = 2rt,, une perte des trois quarts comme l'a annoncé Cauchy. Mais, si a^ est infiniment plus grand que rt,, ou trouve i, ou perte totale dans le cas de vitesses qu'il suppose, et non pas |, résultat erroné qui tient sans aucun doute à ce que l'illustre analyste prenait pour la force vive restante celle qui est due aux vitesses effectives des tranches après le choc, tandis qu'il fallait prendre, suivant l'idée juste de Coriolis, les vitesses des centres de gravité, seules utiles à la translation ultérieure. » J'ai résolu le même problème pour le cas général de deux barres de grosseurs et de matières différentes; et même, lorsqu'elles sont soudées en- semble, j'obtiens pour un état initial donné quelconque les vitesses et les compressions à toute époque, de deux manières : i° par des séries de pro- duits de sinus dont les arcs sont affectés des racines en nombre infini d'une même équation transcendante ; 2° par des expressions en termes finis conte- nant quatre fonctions arbitraires, dont les formes ou les grandeurs ont de fréquents changements brusques. Ce sont les deux conditions de raccor- C. R., 18C6, î"'" Semestre. (T. LXIII , N° 26.) 1 4^ ( I I lO ) dément ou de jonction des deux barres qui fournissent les formules promo- trices conduisant de proche en proche à des valeurs des fonctions de plus en plus avancées quant aux valein-s positives ou négatives do leurs va- riables. On parvient à se reconnaître dans la délerniinalion délicate des scissions de phis en plus nombreuses à faire subir aux augmentations pério- diques de celles-ci, par un procédé graphique dont voici le type : «i+*«t- 0 I— /.•!/=— 0,'' N — 3rt, -o,-i'/.iT,^-".;; \ ■<;•■-. » OA , , A , As représentent les longueurs a, , a^ des deux barres ou parties de barre que l'ébranlement parcourt avec des vitesses A-, , /(^ en des temps ^' = v''-7-: » OT est une ligne des temps t pris pour abscisses; et les distances x des points des barres à l'extrémilé O sont comptées, comme ordonnées, paral- lèlement à C)X. 3 Les lignes pleines inclinées figurent la marche de rébranlemeni tant ( T..I ) direct que réflécin aux extrémités des barres, et réfracté en quelque sorte eu jjassant d'une barre dans l'autre; et les quatre systèmes de lignes ponc- tuées en zigzag, contenus chacun entre deux parallèles de même ponc- tuation, donnent, par leurs ordonnées, les valeurs des variables X -h k,t, X — A-, ^, X -f- /loif, X ~ ku ■I ^2)* des quatre fonctions. Ce sont les ordonnées cotées r?,, 3«,, «, + 2/1,1, — (7,, — 3n,, — a^ — aA, To,..., (7, + 2<7o, a^ + an, + 2 /.\t.,..., n^ — ^2k^■z^, a, — aa,,... des parties horizontales qui donnent les lunites de ces va- riables, et les ordonnées cotées a, — f<,t, Â\t — rt,, 'ia, — k,l . . ., n, -h k^f, n, ■+- -xn.^ — k^f, ■ ■ . des lignes pleines inclinées, qui donnent, pour les divers temps t, les limites des valeurs de .r en t, entie lesquelles chacune des quatre fonc- tions conserve la même grandeur. » On trouve, si yy,, p^ sont les poids de l'unité de longueur des deux barres élastiques, que le rapport de la perte de force vive translatoire à celle qui ain^ait lieu si elles étaient dépourvues d'élasticité est exprimé par I — » Cette perte est nulle si 7^ = -r^ ou si les deux barres, quelles que soient leurs grosseurs et leurs matières, sont parcourues d'un bout à l'autre par le son ou l'ébranlement dans le même temps. >) C'est seulement alors que les vitesses après le choc sont celles que donne la théorie onlinaire exposée dans tous les Traités de physique. » Dans tout autre cas, il y a perle plus ou moins considérable, et les vi- tesses après le choc sont données par deux formules que l'expression de la perte peut servir à construire en y joignant la condition de conservation de quantité de mouvement. » i/|6.. ( I I 12 ) ME^ÏOIRES PRESEXTES. OPTIQIJK. — Sur la reflexion et la réfraction de la lumière. Note de M. Ch. lînioT, présentée par M. Bertrand (i). (Commissaires : MM. Pouillel, Babinet, Duhamel, Bertrand, Fizeau.) a La méthode suivie par Fresnel, dans son Mémoire célèbre sur la ré- flexion et la réfraction de la lumière, a été l'objet de nombreuses contro- verses. Elle repose sur deux principes : le principe des forces vives et celui de contiiuiité. Le premier consiste en ce que la force vive on l'intensité de l'onde incidente est égale à la somme des intensités de l'onde réfléchie et de l'onde réfractée; poiu' l'appliquer, Fresnel suppose que la densité de l'éther qui pénètre les corps transparents est plus grande que la densité de l'éther libre, et que la vitesse de propagation de la lumière varie en raison inverse de la racine carrée de cette densité. Le principe de continuité signifie que l'état vibratoire de l'éther n'éprouve pas de changement brusque, quand on passe du premier milieu au second, et qu'à une dis- tance infiniment petite de part et d'antre de la surface de séparation, le mouvement vibratoire est le même dans les deux milieux. Toutefois Fresnel n'établit cette concordance des vibrations que pour la composante paral- lèle à la surface de séparation; cette condition, jointe à l'équation des forces vives, suffit pour déterminer complètement le rayon réfléchi et le rayon réfracté. Mais l'accord n'a pas lieu entre les composantes perpendi- culaires à la surface de séparation, et Fresnel est forcé d'admettre que cette composante varie brusquement d'un côté à l'autre de la surface. » C'est là une grave lacune dans la théorie de Fresnel. MM. Mac-Cullagh et Nenmann ont imaginé une autre méthode qui conduit aux mêmes for- mules et qui offre l'avantage d'établir lu concordance parfaite des vibra- tions, aussi bien pour la composante normale que pour la composante parallèle à la surface de séparation. Mais alors il faut admettre que la direction de la vibration dans la lumière polarisée est, non pas perpendi- culaire au plan de polarisation, comme le supposait Fresnel, mais située dans ce plan. Il faut admettre en outre que, dans les corps pondérables, la (i) L'Académie a décidé que ce Mémoire, quoique dépassant les limites réglementaires, serait reproduit en etitier au Compte rendu. ( 'i'3 ) densité de l'éther est la même que dans le vide. Otte dernière liypothèse est contredite par les expériences de M. Fizeau, qui démonlrent d'une ma- nière formelle que la densité de l'éther est |ilus grainle dans les corps pon- dérables que dans le vide, et que, lorsque le corps se meut, il emporte avec lui l'excès d'éther qu'il renferme. » Il faut donc revenir aux idées de Fresnel. Il m'a semblé que l'on pou- vait faire disparaître l'imperfection de sa méthode et établir la concordance parfaite des vibrations, en tenant compte de tous les mouvements vibra- toires qui peuvent exister dans l'éther, soit que ces mouvements se pro- pagent loin de la surface de séparation, soit qu'ils restent concentrés dans le voisinage de cette surface tle manière à devenir insensibles à une petite diïtauce. La méthode que j'emploie est fondée sur une extension du principe de continuité, dont la première idée se trouve dans les travaux de Cauchy. Voici en quoi consiste cette extension : sup|)osons que la surface de sépa- ration des deux milieux soit plane; prenons pour origine des coordonnées rectangulaires un point de ce plan, et une perpendiculaire au plan pour axe des jc; apjjelons JC,j, z les coordonnées d'une molécule d'éther dans l'état d'équilibre, jr + 0, j -l- y), z -f- Ç les coordonnées de celle même molécule en mouvement . Les équations du mouvement vibratoire de l'éther, quand on néglige la dispersion, sont des équations linéaires et homogènes, aux dérivées partielles du second ordre, des trois fonctions ^, yj, Ç des quatre variables indépendantes x, j, z, t. Ou peut, dans la question qui nous occupe, ramener tout à la considération de la seule variable jt; les équa- d^c d^Tt d^t. tious, étant du second ordre, donnent les valeurs de -H » -r- ' -r- • les coef- ax' dx' dx- ficients sont des quantités constantes dans un rnéme milieu; mais ils chan- gent rapidement, tout en conservant des valeurs finies, quand on passe d'un milieu à l'autre, c'est-à-dire quand x varie de — j:' et -i- x' , .r' étant une quantité très-petite. On en conclut que leurs intégrales ~i — ? — ' • " dx dv dx n'éprouvent que des variations très-petites, et à plus forte raison Ç, vî, Ç. Ainsi, il doit y avoir accord dans le plan de séparation, non-seulement entre les trois composantes £, yj, Ç du mouvement vibratoire dans l'un et l'autre milieu, mais encore entre leurs dérivées premières-^)—»—, par ' dx dx dx ^ rap|3ort à la coordonnée x perpendiculaire à ce plan, ce qui signifie géo- métriquement que les courbes raccordent. » Il en résulte six équations de condition qui suffisent pour traiter com- plètement le problème de la réflexion et de la réfraction à la surface de ( MI/, ) deux niilieiix quelconques, inonoréfringenis ou biréfringents. Je ne me suis pas servi tlu piincipe des (orces vives; l'application de ce principe conduit à des conséquences conformes à l'hypothèse de Fresnel concernant la den- sité de l'éther. )) Je donne ici les résultats auxquels conduit cette méthode, pour deux milieux isotropes. Il est aisé de voir que, dans ce cas, une onde incidente donne naissance à deux vibrations dans chaque milieu, lUie transversale et une longitudinale. Les vibrations transversales forment le rayon réfléchi et le ravon réfracté lumineux. Quant aux vibrations longitudinales, deux cas peuvent se présenter : ou elles se propagent loin de la surface de sépara- tion, de manière à former deux ondes nouvelles, non lumineuses, l'une réflécliie, l'autre réfractée; ou elles diminuent rapidement d'intensité à mesure qu'on s'éloigne de la surface de séparation. Ces vibrations, qui ont alors une forme elliptique, n'existent que dans le voisinage de la siuface ; elles se proj)agent avec une vitesse parallèle à la droite d'intersection du plan d'incidence et du plan de séparation, et égale à la vitesse avec laquelle l'onde incidente communique l'ébranlement à ce plan. )i II en est de même de la vibration transversale réfractée dans le cas de la réflexion totale; elle se change en une vibration elliptique, n'existant que dans le voisinage du plan de séparation, du côté du second milieu, et se propageant comme les précédentes. Une expérience bien connue de Fresnel a mis en évidence l'existence de ces vibrations. » Lorsque le rayon incident a sa vibration perpendiculaire au plan d'in- cidence, les vibrations longitudinales n'interviennent pas dans le phéno- mène, et l'on retrouve exacleiuent les formules de Fresnel qui donnent l'amplitude du rayon réfléchi et celle du rayon réfracté, . . sin(!z — a') 2sin«'cosa *■ ' «in f a -t- et' Sin I a. -\- a a étant l'angle d'incidence, a' l'angle de réfraction. )) Mais, lorsque le rayon incident a sa vibration située dans le |)lan d'in- cidence, il est nécessaire d'avoir égard à ces vibrations. Dans l'incertitude ou l'on est encore en ce qui concerne les vibrations longitudinales, j'ai dû examiner successivement les différents cas qui peuvent .se présenter. J'ai supposé d'abord que les vibrations longitudinales se propagent dans le milieu, ainsi que la vibration transversale réfractée; on obtient alors pour les deux rayons transversaux, l'un réfléchi, l'autre réfracté, les amplitudes sin i« — a') cos(a + a' -t- <:'., — «',) 2 sin a' cosa(:os(oi — a',) 2 - sin(a -+■ a') cos(a — a' — a, + a',) sin(a + a') cob(a — a' — a, -(- a',) ( i-i5 ) a, et a, désignant les angles des rayons longitudinaux avec la normale au plan. Si la vitesse de propagation des vibrations longitudinal'^s est à peu près la même dans les deux milieux, la différence «, — à^ étant petite, ces formules diffèrent peu de celles de Fresnel. Il n'y a pas de différence de pijase entre les rayons (i) et (2) polarisés rà angle droit, et par conséquent, si le rayon incident est |)olarisé en ligne droite dans un azimut quelconque, le rayon réHéclii et le rayon réfracté seront aussi polarisés en ligue droite, mais dans des azimuts différents. » J'examine ensuite le cas où les deux vibrations longitudinales n'exis- tent que dans le voisinage du plan de séparation. Si l'on pose \ • — "'-^-1 — V/ ' w'i^sin^ a. ^ ^^ — ' . , ' ., ~ : ' y \ w^sin'a/ \ w',-sin'a/ lang â — £ tang [a -+- a'), tang c?' = e tang (a — c/), w étant la vitesse de propagation des vibrations transversales dans le pre- mier milieu, m^ et w',- des quantités positives ou négatives telles que, si elles sont positives, elles désignent les carrés des vitesses de propagation des vibrations longitudinales dans les deux milieux, on trouve, pour le rayon réfléchi et le rayon réfracté, les amplitudes „ tang (a — a'jcosô' 2 sin x' cosa cos5' ^ ' tang(a H- a') cosiî sic (z -I- a' ) cos { a — a' ) avec une différence de phase égale ta â -h â' pour le premier, à â' pour le second. Il en résulte que, si le rayon incident est polarisé en ligne droite dans un azimut différent de zéro ou de 90 degrés, le rayon réfléchi et le rayon réfracté seront polarisés elliptiquement. Ces dernières formules s'ac- cordent avec celles qui ont été données par Cauchy {Nouveaux Exercices d' Analyse et de Physique malhémalique , t. 1) et vérifiées par M. Jamin pour des angles d'incidence voisins de l'angle de polarisation. Il résulte de ces expériences que le coefficient d'cllipticité s est très-petit, et par conséquent que les deux quantités (ù\ et u'/ ont à peu près la même valeur clans les deux milieux. M II semble que l'expérience puisse décider la question en ce qui con- cerne l'existence des vibrations longitudinales. x° Si ces vibrations ne peu- vent passe propager dans l'éther, il faudra prendre les formules (3), quel que soit l'angle d'incidence; un rayon incident polarisé en ligne droite dans un ( ui6 ) azimut différent de zéro et de 90 degrés donnerait toujours naissance à un rayon réfléchi et à un rayon rétracté polarisés elliptiquement. 2'' Si les vi- brations longitudinales peuvent se propager dans l'éllier, et que leur vitesse de propagation soit moindre que celle des vibrations transversales, on pren- dra les formules (2), quel que soit l'angle d'incidence; le rayon réfléchi et le rayon réfracté seront toujours polarisés en ligne droite, comme le rayon incident. 3° Enfin, si la vitesse de propagation des vibrations longitudinales est réelle et plus grande que celle des vibrations transversales, il faudra prendre les formules (a) ou les formules (3) suivant la grandeur de l'angle d'incidence. Tant que sin a sera inférieur à chacun des rapports —■, -^5 on prendra les formules (2). Mais quand sin a deviendra plus grand que ces rapports, on prendra les formules (3). Jusqu'à une certaine limite de l'an- gle d'incidence, on aura la polarisation rectiligne; au delà, la polarisation elliptique. » On peut appliquer la même méthode à une onde longitudinale inci- dente; cette onde donnerait naissance à deux ondes réfléchies, l'une longi- tudinale, l'autre transversale, et de même à deux ondes réfractées. Il en résulte cette conséquence remarquable : que, si réellement les vibrations longitudinales se propagent dans l'éther, il serait possible par la réflexion ou la réfraction de les transformer partiellen)enl en vibrations transver- sales et de les rendre ainsi lumineuses. » M. Breton (de Champ) adresse une Note ayant pour titre : « Sur de pré- tendus défauts qui affecteraient, suivant Poinsot, la théorie de la compo- sition des moments, donnée par Lagrange dans la Mécanique analytique ». Il pense que Poinsot s'est mépris sur la pensée de l'ilhistre géomètre; cette méprise se serait reproduite dans une des annotations jointes par M. Ber- trand à la troisième édition de cet ouvrage. L'auteur croit devoir appeler l'attention sur ce point, dans un moment où l'on s'occupe de publier une édition des OEuvres de Lagrange. (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. MoniN présente à l'Académie, au nom de M. Herremans, un Mémoire relatif il l'emploi d'une ce intiiie qui ( st destinée aux soldats, et qui renferme les objets nécessaiiTS à un premier pansement siu- le cliam|) de bataille. (Renvoi à la Section de Médecine et do Chiriugie.) ( "'7 ) M. Gérard adresse de Liège une Note accompagnée de figures explica- tives et ayant ponr titre : « Perfectioiniements apportés aux armes à feu : arme de guerre et transformation des armes anciennes ». (Commissaires : MM. Piobert, Morin, Combes.) 31. Malessard adresse une Note intitulée : « Sur la force de gravité, prise à la nature et appliquée connue force motrice ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. Baillet adresse, pour concourir à l'un des prix annuellement décer- nés par l'Académie, un exemplaire d'une « Histoire naturelle des T[el- minihes des principaux Mammifères domestiques » cpi'il vient de publier. L'auteur indique, dans une Lettre jointe à cet envoi, l'esprit dans lequel a été conçu et exécuté le travail qu'il .soumet h l'appréciation de l'Académie. [Renvoi à la Commission ilu prix de Physiologie expérimentale (fondation Montyon.)] M. Bidard adresse, pour le concours du prix de Physiologie expérimen- tale, un ouvrage imprimé ayant pour titre : « Du blé considéré au point de vue botanique », et signale les parties qu'il considère comme originales dans ce travail. [Renvoi à la Commission du prix de Physiologie expérimentale (fondation Montyon.)] M. Chuard adresse, pour le concours des prix des Arts insalubres, une Note relative à de nouvelles modifications apportées par lui à sa lampe de sûreté. (Renvoi à la Commission du prix fies Arts insalubres.) M. Ap.atovskï adresse une Note, accompagnée de documents à l'appui, et relative à im cas de chirurgie. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. J. Guérix adresse une Lettre relative à la découverte qu'd pense avoir faite, dès le mois d'avril i832, de la période prémonitoire du choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) C. !',. iSfiG, anie Semestre. (T. LXIII, N° 20.) ' 4 7 ( i"8) CORRESPONDANCE. M. LE MixisTUE DE l'Ixstrcctiox PUBLIQUE adrcssc à l'Académip une nou- velle Lettre, pour la prier de vouloir bien disposer d'iui exemplaire de ses Comptes ret^dus et de ses Mémoires, eu faveur de la bibliodièque de l'École Normale récemment instituée à Cluny. Cette Lettre sera soumise à la Commission administrative. CHIMIE. — Sur l'existence dit perchlonire de plomb. Note de M. J. Nicklès, présentée par M. Dumas. « En signalant, il y a quelques années, l'existence de sels quadruples (Comptes rendus, t. LVL p- SSg et 796), je reconnus que, en présence du chlore, le composé renfermant du chlorure de plomb et du chlorure de sodium donne lieu aux phénomènes qui ont conduit MM. Sobrero et Selmi (i) à conclure à l'existence d'un composé PbCP. Les Traités ont jusqu'ici hésité à accueillir ce corps ; mais ce qui suit fera, je l'espère, cesser toute hésitation. i> Ce composé prend naissance toutes les fois qu'on traite du proto- chlorure de plomb par du chlore, en présence d'un chlorure alcalin en dis- solution saturée. Le choix de ce dernier importe, eu ce qu'on obtient d'autant plus de perchlorure que le liquide contient plus de chlorure alcalin. Au chlorure de sodium, employé par MM. Sobrero et Selmi, je substitue donc une solution de chlorure de calcium, que je traite par du chlorure de plomb eu excès, puis par un courant de chlore, lavé avec des précau- tions convenables, à l'égard desquelles je renvoie au Mémoire. » Avec une solution de chlorure de calcium marquant /|0 degrés Baume, ou obtient un liquide contenant 28 pour 100 de Ca C.l et 5,3o pour 100 de PbCl^, ce qui correspond au rapport PbCl--t-i6CaCl. » Ce rapport se maintient quand on emploie du chlorure de calcium en excès; seulement ce dernier, étant moins soluble dans le nouveau liquide (i) Annuaire de Chimie, i85i, p. 96. ( '"9 ) qu'il ne l'est dans l'eau, se sépare peu à peu en cristaux et empâte dès lors la solution. Celle-ci contient 7 pour 100 de PbCl" et 37 pour 100 de chloro-base. » Avec le chlorure de potassium, on n'obtient que 1,80 pour 100 de perchlorure, et guère davantage avec le chlorure de sodium. » La combinaison calcique étant la plus riche, c'est sur elle surtout que j'ai opéré. Sans action sur Mn Cl à froid, elle occasionne à chaud une co- loration brune, due à du peroxyde de manganèse. A chaud aussi, elle noircit le sucre de canne et le carbonise. Le glucose, au contraire, s'y dissout sans se carboniser, et le liquide ne jaunit qu'après un traitement prolongé. Cette réaction peut être placée à côté de celle que ces deux espèces de sucre donnent avec le bichlorure de carbone [Comptes rendus, t. LXI, p. io53); elle s'explique par les mêmes raisons. » Elle se reproduit aussi avec Vimdine, mais non pas avec la mannite, pas plus qu'avec la dulcose, l'amidon ou la dextrine. )) Le nouveau liquide perchloré se comporte différemment aussi à l'égard des bases organiques, ainsi qu'il est établi plus loin, avec le composé éthéré. )) A l'instar des autres perchlorures [Comptes rendus, t. LXllI, p. 21), il dissout prompiement l'or en feuilles, en passant à un degré inférieur de chloruration. Ici le produit est du chlorure de plomb en petits cristaux. » Sans action sur l'azotate de bismuth, il donne avec l'acétate de plomb un précipité blanc, qui ne tarde pas à jaunir, et qui brunit quand on chauffe, en se transformant en PbO-. Pareil précipité se forme avec les carbonates alcalins; la réaction est sensible, au point de se produire en présence du bicarbonate de chaux que peut contenir une eau potable; elle jaunit l'eau, comme le font leschloro et les bromothallates alcalins, lesquels, dans cette circonstance, donnent lieu à du trioxyde de thallium qui est brun [Journal de Pharmacie, 4^ série, t. I", p. 28). » L'eau distillée peut aussi donner lieu à un précipité brun de PbO^, avec le perchlorure de plomb ; cela arrive quand on ne verse que quelques gouttes de ce réactif dans beaucoup d'eau : Pb œ -h 2HO -+- Aq = Pb 0= + 2 HCl + Aq. Dans ce cas, l'acide chlorhydrique formé est beaucoup trop dilué pour pouvoir dissoudre ou décomposer le peroxyde, tandis qu'en présence d'une proportion d'eau moindre, cet acide, ayant tout son effet, se com- 147.. ( M2() ) porto d'après i'équation PhO- + liCl = 2HO + PbCl + Cl, à moins que l'on n'admette qu'une simple dissociation PbCl= = PbCl + C1. » Les liquides perchlorurés ilont il vient d'être parlé, et quelques autres qui sont mentionnés dans mon Mémoire, se montrent fort indifférents à l'égard de l'éther et ne lui cèdent pas de ploml). Si, ainsi que je l'ai précé- demment établi, la tendance à s'unir à l'éther est une propriété caracté- ristique des composés « singuliers » en général, il doit être néanmoins pos- sible tVélliéiiJier le perchlorure de plomb. On réussit, en effet, en mettant celui-ci à l'état naissant. Pour cela, on le déplace au moyen d'un acide approprié, étendu d'étber. L'acide qui réussit le mieux est l'acide plios- j)horique, pris à l'état sirupeux. » En agitant avec le liquide perchlornré de l'acide phosphorique siru- peux, mêlé d'éther et bien refroidi, on obtient une masse onctueuse, blanche, que surnagent des gouttes huileuses jaunes, formées du composé éihéréen question. En ajoutant, s'il y a lieu, un peu d'eau pour liquéfier cette masse octueuse, on obtient trois couches liquides : les deux supérieures sont éthérécs et renferment du perchlorure de ])lomb; la plus loiu'de des deux est de consistance huileuse et se détache sur le reste par sa couleur jaune : c'est V élher perchloro-plombicjue proprement dit. Il occupe le milieu et sur- nage la couche aqueuse, chargée de chlorure de calcium, d'acide phospho- rique, de plomb et d'acide chlorhydrique. » Cet éther retient énergiquemenl de l'acide phosphorique et de l'eau; comme il salière facilement, ou n'a pas encore pu l'obtenir pur. Il peut contenir jusqu'à 8 pour 100 de perchlorure de plomb, toujours uni avec un certain nombre d'équivalents d'éther. » L'éther perchloro-plombique partage les propriétés générales des per- chlorurés élhérés; il se réduit facilement à l'état de perchlorure, et admet, connue eux, luie certaine quantité d'eau sans se décomposer. » Il est très-altérable, abandonne facilement du chlore et offre, par cela même, une grande aptitude à dissoudre l'or. L'or battu y disparaît à vue d'œil, ou ])lutôt s'y tiansforme visiblement en un squelette blanc de chlo- rure de i)lond), qui se précipite peu à peu. Sa cordeur est jaune, connue celle du chloroplombate, d'où il dérive; il paraît incolore à la flamme de l'alcool salé, à l'instar de beaucoup d'autres corps jaunes [Comptes rendus j { l'2I ) t. LXIT, p. ()3). Se comportent de même les belles colorations rouges que cet éther développe avec la morphine et la brucinc. » Avec l'aniline et ses homologues, le même perchlorure donne lieu à des produits colorés, rappelant la rosaniline et ses congénères. » En résumé : » 1° Il existe dans la série du chlore un composé correspondant au per- oxyde de plomb PbO", et dont la formule est, par conséquent, Pb Cl". » 2° Ce composé est un perchlorure, et offre dès lors tous les carac- tères des composés « singuliers « (^Annales de Cliunie el de Phfsiquej juin i865, p. i6i et suiv.). u 3° Les chlorures alcalins lui donnent de la stabilité; il est apte à s'unir à l'éther, et constitue un puissant agent de chloruration et d'oxy- dation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle classe d'ammoniaques composées; par M. Ad. Wlrtz. « J'ai décrit, dans une précédente communication, une urée isomérique avec l'amylurée, et qui est à celle-ci ce que l'alcool pseudoamylique est à l'alcool amylique. En poursuivant ces études, j'ai pu constater que l'iso- mérie qui existe entre ces deux derniers corps s'étend aux ammoniaques qui en dérivent. Le but de cette Noie est de faire connaître Visoam^- lamine. » Pour la préparer, on enferme la pseudoamylurée dans des matras en verre très-résistants, avec une solution concentrée de potasse à laquelle on ajoute des fragments de potasse caustique. On chauffe pendant plusieurs jours, à i5o degrés, au bain d'huile, jusqu'à ce que les cristaux de la pseudo-urée aient entièrement disparu et soient remplacés par un liquide léger. On décante celui-ci après le refroidissement, et on le distille sur de la baryte caustique. Il se dégage d'abord de l'ammoniaque, puis la nou- velle ammoniaque passe à la distillation. A 90 degrés, la baryte est sèche. On piu'ifie ce qui a passé par une nouvelle rectification. C'est l'isoamyla- mine. Pur, ce corps bout à 78^,5 (corrigé); sa densité à zéro est 0,755. )) Par ces propriétés, elle se distingue très-nettement de son isomère l'amylamine, qui bout vers 95 degrés, et dont la densité à zéro a été trouvée 0,81 5. » L'isoamylamine possède, comme l'amylamine, une odeur ammo- niacale très-prononcée. Elle se mêle à l'eau eu toutes proportions, en ( II22 ) produisant un dégagement très-sensible de chaleur. Cette solution précipite les sels métalliques. Elle redissout l'hydrate de cuivre. ') Lorsqu'on chauffe fortement la vapeur de l'isoamylanime au con- tact de la baryte caustique, celle-ci devient tout à coup incandescente. Je n'ai point remarqué cette incandescence en faisant passer rapidement la vapeur sur de la baryte fortement chauffée dans un tube de verre. Mais la base volatile s'est décomposée partiellement dans ces conditions, en déga- geant une petite quantité de gaz combustibles, et sans que j'aie pu constater la formation de l'amylène. » Il s'est produit en même temps une petite quantité de cyanure de baryum. » L'isoamylamine résiste parfaitement à l'action longtemps prolongée d'une température de 25o degrés. » Le brome décompose énergiquement une solution concentrée d'iso- amylamine dans l'eau. Lorsqu'on agite le tout, en présence d'un excès de la base, la température s'élève et le brome se convertit, sans dégagement de gaz, en un liquide jaune orangé. Ce dernier, distillé avec de l'eau, passe sous forme d'un liquide jaune foncé dense. Chauffé seul, il ne distille pas sans altération, mais se décompose en se boursouflant et en se charbonnant finalement. Il a donné à l'analyse des nombres qui s'accordent avec la formule C/R'-BvAz. » La liqueur alcaline dont il a été séparé renfermait en solution du bromhydrate d'isoamylamine. )) CIdorItydrale disoamj lamine.— On l'obtient en cristaux en dissolvant le sel parfaitement sec dans l'alcool absolu, et ajoutant de l'éther à la solution très-concentrée. Le chlorhydrate se précipite sous forme de paillettes cris- tallines. Lorsqu'on verse de l'éther sur une solution alcoolique concentrée, et qu'on laisse les deux couches superposées se mêler lentement, le sel se dépose en beaux octaèdres à base carrée. Ces cristaux sont très-brillants. Exposés à l'air, ils s'effleurissent. Le chlorhydrate d'isoamylamine est très- soluble dans l'eau et dans l'alcool. Sec, il renferme C^H'^ Az,HCl (i). )) Chiot ure double <£ isocimylammonium et de platine, 2(C'*H''Az, HCl), PtCl*. — Ce sel est très-soluble dans l'eau et dans l'alcool. Il se distingue par ces caractères du sel d'amylamine correspondant, lequel se précipite immédia- tement lorsqu'on ajoute du chlorure de platine à une solution moyennement concentrée de chlorhydrate d'amylamine. (i) C = i2j H:=i; 0 = i6; Pt= 197,4. ( II23 ) » Soumise à l'évaporation spontanée, une solution aqueuse concentrée laisse déposer le chlorure double d'isoamylammonium et de platine en beaux cristaux rouges , appartenant au type du prisme rhomboïdal oblique. » Chlorure double d'isoamjlnmmoniwn et dor, C^H'^Az,HCl, AuCP (i). — Il se dépose de sa solution aqueuse en cristaux jaunes volumineux, apparte- nant, comme les précédents, au type du prisme rhomboïdal oblique (3). » D'après ce qui précède, il ne saurait rester un doute sur l'isomérie qui existe entre l'isoamylamine et l'amylamine. 11 sera facile d'augmen- ter le nombre de ces isomères en transformant en urées et en ammo- niaques les iodhydrates de butylène, d'hexylène, de caprylène. Quant à l'interprétation de cette isomérie, elle ne présente point de difficultés : les relations qui existent entre l'isoamylamine et l'amylamine sont de même nature que celles que nous constatons entre l'hydrate d'amylène et l'alcool amylique. Ainsi que nous l'avons admis pour le pseudoalcool, le groupe amylène conserve dans l'isoammoniaque une certaine individua- lité, ce qu'on exprime par les formules suivantes : OH'MifOH) hydrate d'amylène. C*H'».H(AzH') isoamylamine. C'H"(OH) hydrate d'amyle. C*H"AzH= amylamine. » S'il en est ainsi, comment se fait-il que l'isoamylamine ne montre aucune tendance à se dédoubler en amylène et ammoniaque, alors que l'hydrate d'ainylène se décompose si facilement en amylène et en eau ? Cette circonstance est due à l'énergie avec laquelle le carbone retient l'azote. Ceci demande un mot d'explication. » Développons les formules précédentes : CH' CH=. H CH' CH^H CH' CH= CH^ CH^ CH^ CH' CH' CH^ CH' CH' CH= CH^ CH^I OH) CH' .OH CH'( AzH») CH^AzH»(3) HyJi -ate Hyd rate Amyl lamine. Isonmylamine d^am lyle. d'amylène. (i) Sel séché à 100 degrés. (a) M. Friedel a eu l'obligeance de déterminer tous ces cristau.x. Je coiiiiininiquerai ses mesures dans mon Mémoire. (3) On admet que l'amylène est (CH')\ Ceci est une hypothèse qui demanderait à être discutée. Mais l'explication de l'isomérie qui nous occupe est indépendante de cette hypo- thèse. ( II24 ) » Dans l'hydrate d'auiylène, l'oxydryle OH, plus faiblement enchaîné qne dans l'hydrate d'amyle, arrache facilement le troisième atome d'hy- drogène de CH^. H, lequel est moins fortement uni au carbone que le troi- sième atome d'hydrogène dans CH\ » Dans l'isoamylamine le groupe AzH-, bien que rivé plus faiblement au carbone, par l'azote, que dans l'amylamine, est incapable néanmoins d'arracher le troisième atome d'hydrogène de CH- . II, à cause de l'affi- nité prépondérante du carbone pour l'azote. Cette affinité se révèle dans le fait de la formation du cyanure de baryum par l'action de la baryte sur l'isoamylamine. » Si, comme je le pense, ces raisonnements sont exacts, ils démontrent, par un nouvel exemple, l'utilité de la théorie de l'atomicité dans l'interpré- tation des isoméries. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sw les changements inverses de volume consécutifs à la formation des sels ammoniacaux et des sels alcalins an sein de l'eau. Note 31. J. Uegnauld, présentée par M. H. Sainte-Claire^ Devilie (i). « La présente Note contient l'analyse de recherches sur l'origine des changements permanents de volume qu'éprouvent les dissolutions aqueuses des bases lors de leur combinaison avec les acides dilués. » Le tableau suivant résinne plusieiu's séries d'essais portant sur l'am- inoniaque, la potasse et la soude successivement mélangées à divers acides, de manière à produire des sels neutres. Toutes ces dissolutions, sous un même volume (loo centimètres cubes) et à une même température (+ i 5 de- grés), étaient chimiquement équivalentes; les quantités de bases employées à les préparer étant capables de neutraliser un même poids (i^^r^S) d'acide oxalique pur, séché à + loo degrés. Leur concentration nécessairement limitée par la solubilité du sel le moins soluble des trois groupes était telle, qu'un équivalent de base, d'acide ou de sel, se trouvait dissous à -l- i5 de- grés dans environ 36 équivalents d'eau. L'état liquide des éléments chi- miques mis en présence et des com|)Osés nouveaux qu'ils engendrent est une condition indispensable de ce genre d'étude. )) Toutes les déterminations expérimentales ont été faites à -f- i5 degrés; <:/ exprime la densité des solutions basiques, fl' celle des solutions acides (i) L'Académie .a dccidi- que re Mémoire, quoique dépassant les limites réglementaires, serait reproduit eu entier ,iu Compte rcrulii. ( II25 ) ^t^^^^ ^^■M ■■■ ^^ ■^^■B ^B^^H ^^ ■■ 1^ ^^ ^_ ^^.^^^ __ ^^_ t-"^ r^ - m ^^ m ^l-~ te ce co o o 1 o o 0 c c 0 0 00 o o ^Its O c o 0 0 0 0 0 00 QC Cï o o Of tn Cl Cï ^ »n ^ ci v^ ^ 10 GO '=> Ci o '^ c ^ C ô o o Ô c 0 c 0 0 CI 0 - O 0 0 0 0 C — -" — l-l « — — ■- - - „ ^ _ s " — — 1 — 1 -a 1 1 — H - '1 1 •^ ■^ 1 ver . •^ [^ fO fO 0 c^ in L.-3 c^ 00 Ci 1 H kn - -a H o o o 0 C c 1,0 I ,0 1,0 u " "* — " "• < H o c^ •^ - o o ^:t- Ci l^ Cï 6 0 0 H ... - ti TS -o :y;' ^ o — iT) — m u- 0 H !r 1 L-? n o o o 000 0 0 « 0 0 E 2 < " " - -' — _ - - " Fi ^ 1 - ^ -V 1 - ïï .il ji s *» 1 fi c Ci ■0 1) •0 r. ■r. ^ • K ■ > S 5 T) ■o c: •« si r u a r 1 1 B .5" 1 a = g -5 >5 z 'n ■yi ^ 0 ta o .'? H . ÛO O Ln C^ r^ o = OC' 0 i.D Cl [^ co -^ CO ti es 1-- 00 lO • ■0 c- ( 1 1 < 3- ate po que. . s a 0 o 2 1 1 1 1 1 ■3 s C! * i 1 » 0 1 ! 1, 0 1 II 1 1 n C} CJ lrate lorure claie r trate traie o ^ trate lorur date ? ^ 2 '/i -] f. 2 "^ 3. ^ lorur étate rira te Lrate 3 ^ t^ ^ < \ - O - ir. S 0 -< H 'J c/î Z 0 < H 0 1 c. R., j866, 2fne Sem^5ne.(T. LXIII, N^ fiG.) 148 ( II26 ) équivalentes, d" celle des mélanges à volume égal ou des sels résultants. La quatrième coloiuie contient les densités calculées des mélanges o" = En supposant V ^ j) le volume calculé de i gramme de l'un des mélanges et V^ -77,j son volume réel, on a, pour les contractions, et, poiu- les dilatations, V S — - I - jr,^ V' — V _ ^ _ V "■ 5^ ~ ' ' ces valeurs sont inscrites à la cinquième colonne (tableau I). » L'inspection de ce tableau montre que les solutions aqueuses d'ammo- niaque et des hydrates de potasse et de soude se comportent d'une façon inverse en présence des acides; la première subit luie contraction, tandis que les deux autres éprouvent une augmentation considérable de volume. Ainsi des phénomènes en apparence de même ordre, dérivant d'une aclion chimique qui se mesure par un puissant dégagement de chaleur (Favre et Silbermann), offrent entre eux, sous le rapport des changements de volume qui en sont la conséquence, une distinction fondamentale. )) Indépendamment de ce fait principal, l'examen de ces nombres met en évidence le rôle prépondérant de la base, puisque, dans les combinai- sons de l'une d'elles avec les acides les plus différents, le sens de la varia- tion est toujours identique. Il importe d'observer néanmoins que le nouvel état d'équUibre dépend partiellement de la nature de l'acide, car, pour une même base, les changemenls de volume, bien que constamment de même signe, ont des valeurs plus ou moins grandes, suivant l'acide qui concourt à la formation du sel. A un point de vue plus spécial, on constate que, pour I équivalent de potasse et de soude, les dilatations consécutives à la pro- duction des sels correspondants sont à peine différentes, ce qui est d'accord avec l'ensemble des caractères semblables que présentent ces deux hydrates métalliques. » Quant à la cause de ces phénomènes, elle paraît résider principalement dans la fonction remplie par l'eau dans la solution d'ammoniaque et dans les hydrates des métaux alcalins. L'ammoniaque AzIP, malgré sa grande solubilité dans l'eau, ne contracte pas de combinaison stable avec les élé- ments de cette dernière. Elle est dissoute conformément aux lois de solu- bilité des gaz, se dégage intégralement dans le vide pneumatique, par l'ap- ( JI27 ) plication de la chaleur, ou par simple tliffnsion dans l'atmosphère. Sans rien préjuger sur l'existence d'un hydrate d'oxyde d'ammonium, on peut dire que ce liquide se comporte de la même façon que si les éléments du gaz AzH* étaient condensés physiquement par l'eau comme ils le sont par le charbon; l'anhydride carbonique CO' en solution dans l'eau présente un cas semblable. La fixation intégrale de Az H' dans la molécule de l'hydrate acide se fait, au contraire, en vertu d'une action chimique rendue évidente par un dégagement de chaleur qui atteint presque celui que développent, dans les mêmes circonstances, les métaux les plus électroposilifs. La con- traction a donc lieu comme une conséquence normale de la génération des sels ammoniques au sein d'un liquide chimiquement inerte. » Dans le cas des hydrates de potassium et de sodium, les choses se pas- sent tout autrement; l'édifice nouveau ne se construit qu'aux dépens de matériaux déjà solidement unis. Ces hydrates sont assimilés depuis long- temps à des sels_, et leur production donne lieu à un dégagement de cha- leur et à une contraction. On peut même démontrer que, dans les hydrates définis, l'affinité de l'oxyde MO pour l'eau, est loin d'être épuisée. Elle se manifeste lors de leur mélange avec ce liquide, non-seulement par une élé- vation de température, mais encore par une contraction énergique; ce qui du reste s'observe également pour les hydrates acides. L'augmentation de volume qui suit la combinaison des alcalis et des acides dilués doit donc être attribuée à la double décomposition en vertu de laquelle l'eau cesse simultanément déjouer le rôle d'acide dans l'hydrate alcalin, et celui de base dans l'acide. Il suffit, pour que cet effet se produise, que la condensation subie par les éléments du nouveau sel soit moindre que la dilatation résul- tant de la mise en liberté de ceux de l'eau par le double échange. Lorsqu'on réfléchit à l'énergie avec laquelle les anhydrides se constituent à l'état d'hy- drates, cette interprétation prend une grande probabilité. La généralité de ces faits est mise en évidence dans le tableau IL » La faible solubilité de quelques-uns des composés employés, la diffi- culté extrême de préparer ou de purifier quelques autres, ne m'ont pas permis d'opérer sur des quantités équivalentes entre elles, comme dans les cas exposés plus haut, mais la condition de former des sels neutres étant satisfaite, le sens des phénomènes est parfaitement clair. Les deux premières expériences portant sur Vétltjlainine et sur la nicotine prouvent que les so- lutions aqueuses de ces bases diminuent de volume, comme l'ammoniaque, lors de leur combinaison avec les acides dilués. Je crois, d'après ces exem- i48.. ( II28 ) pies, que les ammoniaques composées, découvertes par M. Wurtz, appar- tiennent à ce premier groupe, lequel doit également comprendre tous les alcaloïdes dont les sels se forment sans élimination d'eau, c'est-à-dire, par une simple addition de leurs éléments à ceux de l'acide hydraté. » Les déterminations opérées au moyen de la litlùne, de la bnrjle, de la cliditx et du proloxyde de tliallinm, démontrent que les oxydes métalliques susceptibles de former des hydrates solubles doivent être rangés dans la série dont l'hydrate de potasse est le type. Enfin, à cette seconde classe se rattache une des bases les plus intéressantes de la Chimie organique, l'oxyde de tétréthylammonium, sur lequel j'ai pu expérimenter, grâce à l'obligeant concours de M. Wurtz. La production des sels de tétréthylam- moniiun s'accompagne d'iuie dilatation permanente. Ce caractère, joint à l'action de l'hydrate de tétréthylammonium sur les corps gras et sur l'éther oxalique, contribue à le distinguer de la solution du gaz AzH' et complète l'ensemble des analogies qui existent entre cette base organique et l'hydrate de potasse, analogies signalées dans le mémorable travail où M. Hofmann a fait connaître sa découverte. » Quelle que soit l'explication de ces faits, leur connaissance deviendra peut-être utile dans certaines études de thermochimie. On sait, par exem- ple, que MM. Hess et Andrews en Angleterre, Mi\L Favre et Silbermann en France, ont étudié les phénomènes calorifiques qui accompagnent la satu- ration des bases solubles par les acides, en se plaçant dans des conditions semblables à celles qui ont été réalisées dans les expériences précitées. La conclusion générale de leurs déterminations est que les quantités de cha- leur dégagées par une base quelconque se combinant à une acide quel- conque au sein d'une masse d'eau suffisante sont peu différentes, et sem- blent même converger vers l'égalité à mesure que la dilution s'accroît. Dans luie discussion rigoiu-euse de ces problèmes complexes, il me paraît indispensable de tenir compte des changements définitifs de volume qui accompagnent ces actions chimiques, et d'augmenter ou de dimimier les résultats calorimétriques du nombre d'unités de chaleur équivalant au travail nécessaire poiu* écarter ou rapprocher les molécules d'une laroii permanente. L'action calorilique de chaque base et de chaque acide aura ainsi sa véritable caractéristique, que la dilution doit dissimuler bien plutôt qu'anéantir. » ( II29 ) CHIMIE. — De l'absorption de l'hydrogène et de l'oxjde de carbone par le cuivre en fusion. Note de M. Caron, présentée par M. H. Sainte- Claire Deville. « Différents phénomènes que l'on observe pendant le raffinage du cuivre m'ont donné à penser que ce métal devait, pendant sa fusion, jouir de la faculté d'absorber certains gaz, et que ses propriétés pouvaient être modi- fiées par cette absorption. » Les expériences à exécuter pour m'assurer de ce fait étaient bien simples; elles consistaient à fondre successivement le cuivre dans plusieurs gaz, à surveiller les différentes phases de l'opération et à examiner les pro- priétés ainsi que les caractères du métal après son refroidissement. C'est le résultat de ces expériences que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » Mes premiers essais ont porté sur les gaz réducteurs. Un lingot de cuivre de bonne qualité, pesant i 5o à 200 grammes, et placé dans une na- celle de porcelaine vernie contenue dans un tube de même nature, est sou- mis à une température un peu supérieure à celle de la fusion du cuivre, au milieu d'un courant d'hydrogène bien purifié. A l'extrémité du lube par laquelle s'échappe le gaz est placée une boule en verre à deux larges tubu- lures, permettant d'observer très-facilement ce qui se passe dans l'intérieur de l'appareil. Tant que le métal reste solide, ou ne voit rien se produire; mais au moment où il commence à fondre, il gonfle, et à sa surfice vien- nent crever des bulles nombreuses, comme on en observe pendant la fusion d'un sel contenant de l'eau. On remarque à ce moment précis une forma- tion notable de vapeur d'eau qui vient se condenser dans la boule de verre. Tous les échantillons de cuivre sur lesquels j'ai opéré m'ont donné invaria- blement le même résultat ; aussi suis-je porté à croire que les cuivres du commerce contiennent généralement un peu d'oxyde. » Lorsque le cuivre est fondu et l'oxyde complètement réduit, la surface du métal en fusion est brillante et mobile comme celle du mercure; le moindre choc contre l'appareil fait vider cette surface, mais elle rentre bientôt dans une iminobUité complète qui fait supposer que l'action du gaz est déjà entièrement terminée, ou du moins qu'elle n'est plus apparente. On arrête alors le feu et on laisse refroidir lentement. Un peu avant la soli- dification du métal, ou voit la surface miroitante s'agiter, bouillonner, et le gaz qui s'échappe projeter une multitude de fines gouttelettes de cuivre qui retombent solidifiées en boules brillantes et vieinient tapisser les pa- ( ii3o ) rois de la nacelle et du tube de porcelaine. A la fin de cette espèce debul- lition , le métal semble gonfler, et la solidification se termine par une dernière éruption inachevée qui produit un ou plusieurs soulèvements à la surface du métal. » Lorsque tout est froid et qu'on examine le lingot, on aperçoit à sa par- tie inférieure des cavités larges et profondes qui le traversent quelquefois en entier. La jiartie supérieure est mate, sans apparence de cristallisation nette, et l'on y voit les excroissances dont j'ai parlé plus haut. La cassure du métal offre une foule de cavités intérieures dans lesquelles l'hydrogène a été emprisonné; enfin, si l'on prend la densité de ce cuivre, on obtient quelquefois 7,2 au lieu de 8,8 qu'il avait avant l'opération. » D'après cette expérience, il est bien clair que le cuivre en fusion absorbe du gaz hydrogène, et que ce gaz est expulsé au moment de la solidification du métal, mais pas assez rapidement pour qu'il n'en reste emprisonnée dans l'intérieur une notable partie donnant lieu à ces nombreuses soufflures dont la présence altère les propriétés du cuivre. » Si l'on remplace l'hydrogène par l'oxyde de carbone, on observe exactement les mêmes effets; seulement le bouillonnement qu'on voit éga- lement au moment de la fusion est dû à la formation d'acide carbonique. Le cuivre, après son refroidissement, a le même aspect spongieux, et la di- minution de sa densité est aussi sensible. Dans le gaz ammoniaque et l'hy- drogène carboné, il en est de même, mais le phénomène est plus complexe : j'y reviendrai plus tard. » Il est encore un fait qui mérite d'être signalé. J'ai dit plus haut qu'en fondant du cuivre dans l'hydrogène ou l'oxyde de carbone, et en opérant dans une nacelle de porcelaine vernie, on obtenait un lingot très-buUeux, et par suite d'une densité très-faible. Il n'en est plus ainsi lorsqu'on em- ploie une nacelle en chaux ; le gaz, qui cependant a dû être absorbé, ne se dégage plus au moment du refroidissement, on ne voit aucune ébullition, et finalement on obtient un cuivre sans soufflures dont la densité est légè- rement plus forte que celle du cuivre fondu ordinaire. Une nacelle en gra- phite de gaz donne un résultat semblable. » Il est aussi à remarquer que, si l'on substitue à la nacelle en porce- laine vernie ou non et très-cuite une nacelle également en porcelaine, mais très-poreuse et peu cuite (r), on obtient encore des lingots compactes comme (i) Pour obtenir ces nacelles poreuses, je prépare la p&te avec un mélange en volumes égaux de kaolin et de charbon de sucre; j'enlève ensuite le charbon en grillant la nacelle dans un moufle. { "3. ) avec la chaux et le graphite de gaz; cependant la densité du cuivre ainsi fondu n'atteint jamais le maximum que donne la fusion dans le graphite de gaz ou la chaux. » La différence des résultats obtenus avec une nacelle en porcelaine très- cuite et imperméable, et une nacelle de même matière, mais poreuse et peu cuite, pourrait faire supposer que la porosité de la substance, qu'elle soit chaux, graphite ou kaolin, joue ici le principal rôle; mais ces matières po- reuses ne se comportent j)as toujours de même à l'égard d'autres gaz. Ainsi, l'oxygène est absorbé par l'argent comme l'hydiogène par le cuivre ; l'argent comme le cuivre expulse son gaz au moment de la solidification, et cepen- dant l'argent roche tout aussi bien dans la chaux que dans la porcelaine vernie. Je me contenterai donc de garantir les faits que je viens de rappor- ter, sans chercher à en donner aujourd'hui l'explication. » Cette propriété que possède le cuivre, d'absorber l'hydrogène ou l'oxyde de carbone pendant sa fusion, n'est pas commune à tous les métaux. L'hy- drogène lait rocher l'antimoine comme le cuivre, mais ce gaz ne produit pas d'effet semblable avec l'argent et l'étain. Sa seule action sur ces derniers métaux consiste à augmenter légèrement leur densité (sans doute en leur enlevant la petite quantité d'oxygène qu'ils contiennent ordinairement), et à leur permettre de cristalliser d'une manière inaccoutumée sous le rapport de la grandeur des cristaux. X Dans une prochaine communication, je ferai connaître le résultat de mes expériences relatives à l'action des hydrogènes carbonés et du charbon sur le cuivre en fusion. « ZOOTECHNIE. — Sur la valeur comparée de la poule et de la cane comme pondeuses^ et sur la valeur comparée de l'œuf de poule et de l'œuf de cane comme aliments; par M. A. Commaille. « 1° Valeur comparée de la poule et de In cane comme pondeuses. — L'ex- périence a porté sur trois poules et sur trois canes de belles races, nées à la même époque, au mois de février. » Les six bétes vivaient en plein air et avaient une nourriture abondante et variée; elles jouissaient de l'approche du mâle. » Pendant l'automne qui suivit la naissance , les canes pondirent 225 œufs. La ponte recommença en février et se prolongea sans interruption jusqu'à la mi-aoùt. ( ll32 ) M Les canes lie tnanifestcront point le désir de couver; elles devinrent excessivement maigres, mais reprirent rapidement leur embonpoint. » Les trois poules ne pondirent point pendant l'automne; mais elles commencèrent dès janvier, pour s'arrêter aussi en août. Deux demandèrent à couver, sans toutefois qu'on les satisfit à cet égard. )) Voici la marche, mois par mois, de la ponte des six animaux : JANVIER. FÉVRIER. M.\RS. .\vr,iL. MAr. JLIN. JllLLET. AOUT. TOTAL. AUTOMNE préoédeiil TOTAL çéuéral. PAR TÊTE do volaille. Poules. . . Canes. . . . 37 2'l 39 63 fiS 39 S 2 33 7- 32 70 10 l3 25; 3g2 M 2-2J '-'■'7 G, 7 85, G 2o5,6 » 2° Valeur comparée de l'œuf de poule et de l'œuf de cane comme ali- ment. — Le poids des œuts sur lesquels j'ai opéré était à peu près le même. » L'œuf de poule pesait 6oS',4 et se décomposait en : coquille et mem- branes 7^', 2, contenu 53^'', 2; soit 88,07 pour 100. « L'œuf de cane pesait Sg^'iS, et se décomposait en : coquille et mem- branes 7^', 7, contenu Sa'^'', 1 ; soit 87,12 pour 100. » Voici la composition de 100 grammes de chacun de ces œufs débar- rassés de la coquille : Poule, Cane. Matériaux scellés à -H l lo degrés, pour loo d'œuf cru. . 26,01 28,98 Cendres i , o3 Matière grasse enlevée par le sulfure de carbone ' i (27 1 , 16 '4.49 » La matière grasse de l'œuf de cane, ime fois sèche, a l'odeur agréable du canard rôti ; celle de l'œuf de poule n'a qu'une faible odeur fade. » L'avantage reste constamment à la cane : fécondité infiniment plus grande, équivalence alimeni;iire plus considérable, et, dans mainles préj)a- rations culinaires et industrielles, l'œuf de cane peut remplacer avantageu- sement ccîlui de [)Oule. w ( Il 33 ) PHYSIOLOGIE. — Sur la force musculaire des Insectes; par M. Félix Plateau. [Deuxième Note (i)]. " Ce nouveau travail complète ma première Note sur la force musculaire (les Insectes. J y expose les résultats de mes expériences sur le saut des Ortho- ptères, résultats c[ui confirment la loi déduite de mes essais précédents sur la traction, la poussée et le vol, savoir : que, dans un même groupe d'In- sectes, les espèces les plus petites présentent, relativement à leurs poids, la force la plus grande. Je montre ensuite que cette loi se vérifie, même lorsque les espèces comparées offrent des poids et des tailles peu différents, pourvu que les moyennes aient été déduites d'un nombre suffisant d'expériences. Je montre, île plus, que la force relative varie encore en sens inverse du poids de l'animal, quand on se borne à ranger les Insectes suivant l'ordre des poids, sans avou' égard aux divisions zoologiques. » Je consacre la fin du travail à répondre à quelques objections soule- vées par ma Note précédente. Voici les deux qui me paraissent les plus im- portantes; elles concernent la comparaison que j'ai établie entre la force musculaire des Insectes et celle des Vertébrés. L'une d'elles, si je l'ai bien comprise, consiste à faire remarquer que, dans le premier effort de traction du cheval, les jambes de celui-ci font, dans un plan vertical, un angle con- sidérable avec la direction de la traction, de sorte que la force utile n'est qu'une fraction de la force réelle employée. Je réponds que chez les Insectes les pattes antérieures et les pattes postérieures font, dans un plan horizon- tal, des angles assez considérables avec la ligne de traction, et que j)ar conséquent il y a aussi une quantité notable de force perdue. » La seconde objection est que le cheval n'a que quatre jambes, tandis que les Insectes ont six pattes. Je réponds que, de ces six pattes, il n'y a que les deux antérieures et les deux postérieures qui agissent dans l'effort maximum de traction, les deux autres étant sensiblement perpendiculaires à la direction suivant laquelle cette traction s'exerce. » ZOOLOGIE. — Variabililé des métis ancjlo -normands, dits de race demi-sang; par M. A. Sanson. " Dans des Notes antérieures [Comptes rendus, t. LXI, p. 78 et 636), j'ai fait connaître des faits attestant, chez des groupes de Moutons formés par (1 ) f'oir, pour la première Note, Comptes rendus des séances de t'Aoïdéinie des Sciences, t. LXI, 26 décembre i865, p. ii55. <;. p.., iSf,6, a""» Semesne. (T. LXUl, M" 26.) I 49 ( ii34 ) le métissage et considérés à tort comme constitués en races nouvelles, le retour des métis à l'un ou à l'autre des types naturels qui en ont été (es souches primitives. Aujourd'hui, je mets sous les yeux de l'Académie de nouvelles gravures, montrant que la loi de variabilité des métis se vérifie de même dans l'espèce du Cheval. Ces gravures sont la copie exacte de croquis pris sur nature par M. Méguin. Elles représentent trois sujets donnant les types divers qui se montrent chez les Chevaux de la Normandie, généra- lement appelés Chevaux de demi-sang ou anglo-normands, et considérés, eux aussi, comme formant une nouvelle race. Les modèles appartiennent au régiment des dragons de l'impératrice, en garnison à Paris présentement. Je vais les désigner par les noms et les numéros sous lesquels ils sont imma- triculés, en indiquant leurs caractères typiques, afin que mes assertions |)uissent être contrôlées. » Le premier. Château, n° i'j/\, âgé de seize ans, et le deuxième, Crontc, n° 56o, âgé de douze ans, l'un et l'autre du deuxième escadron et provenant également du dépôt de remonte de Caen, ont les caractères suivants : crâne petit, dolichocéphale ; face longue, à chanfrein étroit et fortement busqué dans toute sa longueur; crêtes zygomatiques peu saillantes; maxillaire in- férieur à branches rapprochées et relevées à angle obtus ; ensemble de la tête arqué. » Le troisième. Chérubin, n" 821, âgé de six ans, de même du deuxième escadron et provenant aussi du dépôt de Caen, a au contraire le crâne grand et brachycéphale, la face longue, mais à chanfrein épais et droit, les crêtes zygomatiques très-saillantes, le maxillaire inférieur à branches écartées et relevées à angle droit, l'ensemble de la tète pyramidal, )) D'après ces caractères, il est évident que Château et Croate sont revenus complètement au type danois, qui a été la souche maternelle des chevaux actuels de la Normandie, sous le nom d'ancien normand; que Chérubin a fait retour au type anglais, leur souche paternelle, sauf la longueur de .sa face, qui accuse encore sa qualité de métis. Leurs âges respectifs montrent que le temps ne fait rien à la variabilité ; et ce qui me reste à dire le montre bien davantage encore. » J'ai voulu savoir, en effet, dans quelle proportion, sur un nombre déterminé de ces métis anglo-normands, le retour plus ou moins complet à l'un des types ascendants se fait observer. Sur 33 jeunes chevaux du régi- mont des dragons de l'impératrice, récemment arrivés des dépôts de remonte de la Normandie et non encore entrés à l'escadron, j'en ai trouvé 7 du type danois complet, comme Croate ut Château; 11 du type mixte, en voie de : ii35 ) relour, comme Chérubin ^ soit au danois, soit à l'anglais; enfin 17 plus près du type anglais que du type danois, ou tout à fait arrivés à celui-là. Les pro- portions de ces nombres peuvent s'expliquer par le mode de reproduction usité en Normandie, qui comporte l'alternance de reproducteurs mâles dits de demi-sang ou métis, et d'étalons anglais dits de pur sang. Les fils de ces derniers se rapprochent nécessairement plus du type de leur père. Les rap- ports ont été tout autres sur 26 chevaux d'escadron, observés sans choix, suivant l'ordre de leurs places dans une rangée d'écurie. Ici, nous en avons trouvé 1 1 du type danois complet; 8 du type mixte,-et 7 seulement du type anglais. « Il ne semble pas douteux, après ces faits (qui se présentent d'ailleurs semblables dans tous les groupes de chevaux normands), que loin de former une race, c'est-à-dire une agrégation uniforme de caractères capable de durer indéfiniment, les métis ainsi nommés sont en état de variabilité dés- ordonnée, selon les expressions appliquées par M. Naudin aux végétaux sur lesquels il a expérimenté II est permis, je crois, d'y voir une nouvelle preuve de la permanence du type naturel. C'est à ce dernier litre surtout que je les soumets à la bienveillante appréciation de l'Académie, encouragé par l'accueil favorable qu'y ont rencontré mes précédentes communications sur le même sujet. J'espère réussir à démontrer incontestablement, dans la série de mes recherches, que la loi de fixité des formes typiques n'a jamais encore subi aucune atteinte durable, dans les expériences si midtipliées et si variées cpie les éleveurs, sans qu'ils aient eu pour but immédiat de servir la science, se trouvent avoir réalisées à son profit. » M. Cloquet communique à l'Académie, au nom de M. Préterre, les résul- tats obtenus par lui dans l'emploi du protoxyde d'azote comme agent anes- ihésique. Une ou deux minutes suffisent, selon M. Préterre, poiu- obtenir un sommeil qui permet de pratiquer une opération de courte durée, telle que l'extraction d'une dent. Après le réveil, les nausées, l'abattement et la fatigue qui suivent d'ordinaire l'aneslhésie obtenue par le chloroforme ou l'éther ne se produisent jamais. Le protoxyde d'azote pur n'aurait d'ailleurs donné lieu, après des milliers d'opérations, à aucun accident. « M. Cbevrecl rappelle, à propos de cette communication, que deux des pliis illustres académiciens qui appartinrent à la Section de Chimie n'éprou- vèrent qu'nn grand malaise de la respiration du protoxyde d'azote. M. Proust en fit l'expérience à Madrid et M. Vanquelin au Muséum d'His- ( ii36 ) toire naturelle de Paris, dans le jardin de Fourcroy. M. Vaiiqiielin a plu- sieurs fois, devant M. Chevreul, raconté que, ne pouvant parler et souffrant beaucoup, il entendait cependant M. Uuderwood, ami de sir H. Davy, pré- sent à l'expérience, dire que lui (M. Vauquelin) é|)rouvait le bien-èlre que les savants anglais avaient annoncé avoir ressenti de la respiration du prot- oxyde d'azote. » (' M. UmiAs craint que l'innocuité du protoxyde d'azote ne soit trop sub- ordonnée à sa pureté, .et par conséquent aux conditions de sa préparation. Tous les chimistes connaissent les accidents produits par l'inspiration de ce gaz, il y a un demi-siècle. Aucun d'eux n'ignore qu'il est souvent accom- pagné de bioxyde d'azote, gaz redoutable à tous les titres. La pureté du prot- oxyde d'azote, difficile à maintenir pendant sa production, indispensable, cependant, pour éviter des accidents graves ou mortels, ne peut guère être garantie d'une manière certaine, puisque le gaz doit être préparé expressé- ment pour chaque opération dans la plupart des cas. » Sans doute, quand on peut disposer d'un réservoir et d'un appareil propres à la liquéfaction et à la conservation du protoxyde d'azote liquide, il est plus facile de s'assurer de sa pureté et de la garantir. Mais ces appa- reils sont rares, et, si le protoxyde d'azote était préféré comme anesthé- sique, son emploi se répandrait partout, d'autant plus qu'on le recom- mande surtout pour les opérations chirurgicales les plus fréquentes et les plus faciles à supporter. » Autant il est aisé d'avoir des liquides, tels que l'éther et le chloro- forme, purs, préparés sur une grande échelle et dignes de la confiance des consommateurs, autant il est difficile de trouver les mêmes garanties quand \\ s'agit d'un gaz que l'on produit au moment même du besoin, quelque- fois à la hâte et presque toujours avec des matériaux non éprouvés, soit pour la préparation, soit pour la purification. » Il est donc nécessaire de prémunir contre ces périls certains les per- sonnes qui seraient tentées de se livrer à l'étude des propriétés anesthé- siques du j)rotoxyde d'azote. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. E. C. COMP I E KENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 31 DÉCEMBRE 18«() PRESIDENCE DE M. LAUGIER. MÉMOUIES ET COamUNICATlOîVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE. — Sur la résistance vitale. Note de M. F. -A. Pouchkt, et) réponse aux observations faites récemment par M. Pasieur. « Lorsque j'eus l'honneur d'adresser à l'Académie le résultat de mes expériences sur l'extraordinaire résistance vitale des graines d'un Medi- cacjo d'Amérique, je pris le plus grand soin de ne citer aucun des pliysio- logisles de l'Institut qui o:it émis des doctrines que mes recherches sem- blaient infirmer, mais seulement en apparence. 1) En répondant à M. Donné, M. Pasteur, ayant cité tics expériences, qu'il interprète d'une manière inexacte, je j)rie l'Académie de me permettre une courte explication à ce sujet. » J'ai j)ris ex|)liLitement le soin de démontrt r que cette prodigieuse ré- sistance vitale t!e certaines semences à l'eau bouillante, taudis que d'au- tres se désorganisent subitement par sou sunple contact, vient confirmer absolument tout ce que j'ai vu se produire sur les spores des Proto[)hytes; on lit même ceci dans le Cumple rendu : c Ces expériences, comme on le » voit, confirment celles que nous avons faites ^ur les Mucédiuées, et dans C. K., i«G6. >"'" Scwcilre. ( I . LXIII, K L;7 ) I -><> ( ii38 ) » lesquelles nous ;ivoiis vu l'eau bouillante désorganiser leurs spores et » par conséquent rendre leurs germinations absolument inqjossibles. » » Du reste, les physiologistes (jui connaissent à fond la sérieuse ques- tion de l'hétérogénie ne discuteront jamais avec M. Pasteur au sujet de sa- voir si les spores ou les œufs résistant tant ou tant de minutes à l'action de l'eau bouillante. Dés qu'on sait que dans leurs expériences Ingenhouz, ?.Iantegazza, Joly, Musset, Schaufiausen, J. Wyman et W. Child ont vu apparaître des organismes là où il n'existait que de l'air chauffé au rouge blanc, comme il ne peut venir dans l'esprit de personne que les semences ou les œufs résistent à une telle épreuve^ il faut admettre que celte ancienne théorie de la panspeimie est tout à lait renversée. » D'un autre côté, beaucoup de ces spores sont parfaitement connues, et il faudrait rationnellement, et avant tout, (pie iM. Pasteur voulût bien les montrer aux hommes qui en ont fait une élude spéciale. Des savants tels que Ebrenberg, Biudach, de Baer, R. Wagner, R. Leukart, Mantegazza, Joly, Musset, Baudrimout, n'ont jamais pu en trouver là où il prétend qu'ils fourmillent. Comme l'écrivait naguère un illusire Membre de l'In- stitut, « la charge de faire la preuve dans la science pèse sur ceux qui » allèguent un fait. >• » Enfin, le savant adversaire de l'hétérogénie sait aussi, sans doute, qu'il n'est pas bien démontré, pour certains végétaux inférieurs, que la spore soit toujours un organe reproducteur. Nous avons reconnu que la levure se développait sous nos yeux dans les plus limpides infusions, et que cette levure, qui n'est qu'une semence spontanée, germait aussi dans le champ du microscope et donnait naissance à des végétaux dont les spores ne repro- duisaient jamais la plante. Les deux savants cjui, à Toulouse, expérimentent avec tant de précision, MM. Joly et Musset, faisaient de leur côté des obser- vations analogues. Les germes de M. Pasteur n'ont donc rien à faire à la chose, quand il les démontrerait dans l'atmosphère en notable quantité, ce qui jamais encore n'a eu lieu. » Du reste, il est un fait que nul géologue ne conteste aujourd'hui, c'est que chaque période du globe a eu ses races d'animaux et ses plantes; or, dans l'état actuel de la science, on ne peut donc admettre que deux hypothèses : Vliélcroiiéiiie ou la inulabililé. » Dire que l'hétérogénie est une chimère n'est pas le démontrer. Aujour- d'hui même, dans le sein de la Société Royale de Londres, ainsi que dans les Universités d'Allemagne^ de l'Ilalie et de l'Amérique, lorsque tant de savants célèbres se sont pionoucés contre les assertions du savant français. ( "39 ) il faut plus qu'une simple dénégation, et si même, comme il le dit, il n'y a là qu'une chimère, ou doit la traiter bien respectueusement quand on sait qu'elle fut admise par des hommes tels que Ruffon, Lamarck, Bur- dach, Treviranus, Tiedemann, S. Midler, etc. » Pour mon expérience, j'étais assuré à l'avance que M. Pasteur la trou- verait parfaite, et j'attendais cet instant pour lui exprimer que celles, par milliers, à l'aide desquelles j'ai combattu ces doctrines, ont été exécutées encore avec infiniment pins de rigueur, sachant à l'avance qu'elles devaient être vivement attaquées. » Observations de M. P.isteitjî rni sujet de In Note précédente. i< M. Pouchet paraît me reprocher d'avoir cité son non» et le dernier travail qu'il a communiqué à l'Académie, dans ma réponse à une Note de M. Donné, et il prend occasion de ce fait pour reproduire une de ses dis- sertations bien connues au sujet de sa thèse favorite. Voici la vérité : je me suis donné la satisfaction de mettre en présence- et d'opposer les résultats d'expériences que deux partisans de l'hétérogénic ont adressés à l'Académie à quelques jours d'intervalle, ceux de M. Donné faisant reposer la valeur de ses conclusions sur l'assertion qu'il suffit de porter tous les germes à 75 degrés pour les tuer, et ceux de M. Pouchet affirmant qu'on peut laisser certaines graines pendant quatre heures dans l'eau bouillante sans les priver de leur faculté germinative. Que MM. Pouchet et Donné se mettent d'accord! C'est affaire entre eux. C'est M. Pouchet, selon moi, qui est dans le vrai. N'avais-je pas le droit et même le devoir de le dire? Il est si rare que M. Pouchet et moi soj'ons de la même opinion ! Mais voilà que l'hono- rable Correspondant de l'Académie, dans la dernière phrase de sa Note, voudrait tirer profit de l'approbation que j'ai donnée à son expérience récente (expérience qui est encore bien plus, comme il nous l'a appris lui- même, l'expérience des ouvriers de Rouen que la sienne propre), pour faire croire que toutes ses expériences antérieures n'ont pas été moins exactes. C'est une manière de raisonner dont le lecteur a fait justice avant moi. » I 'JO. ( 'l4o ; .^iE,^i01KES PKESEATES. *l. Edm. Sf.<;nitz adresse deux Notes serxaiitdpconiplétiienls au Mt'moirc adressé pai' lui le 6 août 186G, sur le mouvement de l'eau dans un cas par- ticulier d'écouletneut. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) m. Edm. Langlois sommet au jugement de l'Académie un nouvel in- strument auquel il donne le nom d'éleclro-inveslifjateur cliinifjical, et qui est destiné à rechercher les projectiles dans les blessures. (Renvoi à la Section de Chirurgie, à laquelle sont priés de s'adjoindre MM. Becquerel, Pouillet et Combes.) M. Bassagkt adresse une Note ayant i)our tilre : « Anatomie exacte des systèmes ganglionnaires comparés entre eux ». (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. Durand (de Gros) adresse ime Note relative à une connexion péri- l)hérique entre les nerfs du mouvement et les nerfs de la sensation. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) COllRESPON 1) ANGE . CIIIMIF.. — Sur les liydrales arcjenieiix et nrgenliquei par M. C. Weltzien. « Lorsqu'on introduit une lame d'argent bien décapée dans une solution parfaitement neutre de peroxyde d'hydrogène, on la voit se couvrir de bulles d'oxygène. Eu même temps une partie de l'argent se dissout avec une valeur de substitution Ag- = 216 = II. Sur la lame d'argent il se forme un enduit d'un blanc grisâtre; il se dépose aussi une très-petite quantité d'un précipité gris-bleu. » i.a solution se colore à l'air en prenant une teinte ronge-brun très- ( 'i4r ) analogue à celle des solutions de sels cobalteux (i) et présente un léger trouble, dû à la séparation d'argent métallique très-divisé. » Lorsqu'on évapore la solution d'hydrate argenteux, on obtient une siibstaiice incolore qui se montre cristalline sous le microscope. Cette stdj- stance, traitée par l'eau, se dissout en laissant de l'argent. Ce dernier s'est séparé sons forme de cristaux qui paraissent rouges et transparents sous le microscope. » La liqueur filtrée renferme de l'hydrate argentique (Ag = io8 = H) et présente une faible réaction alcaline; avec l'acide chiorhydriqne, elle donne un précipité de chlorure d'argent. » L'hydrate argenleux en solution donne, avec l'hydrate de potasse, un précipité hrun-noir (oxyde argenteux?). Avec l'acide chiorhydriqne, il se forme, après un certain temps, un précipité de chlorure d'argent et d'ar- gent métallique qui demeure insoluble lorsqu'on ajoute de l'ammoniaque au mélange. j» Ces réactions peuvent être exprimées par les équations suivantes : aAg=+ H^O= = 2HAg=0 (2). Hydrate argenteux. 2HAg-0 = 2H AgO + Ag'^ (3). Hydrate argentique. 2HAg=0+ 2HCi = ^H-O-t- aAgCI ■+ Ag-(4). » La solution d'hydrate argenteux n'est pas précipitée par l'hydrogène sulfuré; à l'évaporation, il s'en sépare de l'argent métallique. (1) Co = 59 = H^ Weltzien, System. Uebcrsicht der Silicate. Giessen, 1864, p. XIV. (2) Formule en équivalents : Ag'-f- H0= = HAgO' = Ag=0, HO. Eau Hjdrale oxygénée, argenteux. (3) Formule en équivalents : HAg^O' = HAgO= + Ag = AgO, HO + Ag. Hydrate argentique. (4) Formule en é([uivalents : HAg'O' -+- HCl = 2HO + AgCl -+■ Ag. (iVo/fi de la Rcdiiction. ) ( ii4î ) » On sait que, lorsqu'on ajoute de l'oxyde d'argent à de l'eau oxygénée, l'oxyde est réduit avec un vif dégagement d'oxygène; en même temps il se forme de l'hydrate argenteux, par l'action du peroxyde d'hydrogène sur l'argent Irès-divisé. » J'ai fait remarquer plus haut que, dans l'aclinn de l'eau oxygénée sur l'argent métallique, ce dernier se recouvre d'un enduit gris-blanc et qu'il se forme un préci[)ité gris-bleu. Je m'occupe d'étudier d'une manière approfondie cette réaction et la nature du corps gris qui prend naissance. Mais ce travail exigera beaucoup de temps, à cause de la difficulté d'obtenir les produits en quantité suffisante. » C'est d'ailleuis la production du corps gris qui a été le point de départ de ce travail; j'avais pensé que ce pouvait être du peroxyde d'ar- gent formé par oxydation de l'hydrogène, du peroxyde d'hydrogène, par l'oxygène de l'air: 0= + 2fP0= + a Ag= ^ 2H-O + 2Ag=02 (i). » Ce serait là une réaction inverse de celle dans laquelle le peroxyde (l'argent est réduit par l'eau oxygénée. Elle nous fournirait en même temps un moyen de préparer du peroxyde d'argent pur; car celui que l'on obtient par l'air ozonisé renferme des oxydes d'azote, et celui qui se forme dans l'électrolyse de l'azotate d'argent ne peut pas être complètement séparé de ce sel . » EMBRYOGÉNIK. — Sur l'existence d'une matière fimyloulc diUis le jaune d'œiif. Note de M. Camille Dareste, présentée jiar M. Milne Edwards. « Il existe dans le jaune d'œuf une quantité très-considérable de granules microscopiques, qui se colorent en bien sous l'influence de l'iode et dont la forme et la structure rappellent très-exactement la forme et la structure de la fécule. » Leur volume est très-variable. Le plus ordinairement, ils sont excessi- vement petits; mais on eu rencontre qui atteignent le volume des grains les plus gros de l'amidon du blé. Ces grains volmnineux sont généralement (i) Formule en éqiiiv.Tleiits : 0^ + 2H0= + 2Ag = 2H0 -H ?.AyC)=, ou, ])lu.s simplcuicnt, 0 -f- HO^ -f- Ag = HO 4- AgO'. (iVo/c de la Rédaction.) ( '-43 ) réniformes : ils ont peu d'épaisseur, et présentent une face convexe et une face concave. A côté ties grains simples, j'ai rencontré des grains multiples, dont les formes étaient tout à fait comparables à celles cpie M. Trécul a dé- crites et figurées, pour plusieurs espèces végétales, dans sou travail sur la fécule. J'ai pu souvent constater sur les grains les plus volumineux l'existence des couches concentriques et celle du hile. » Ces grains amyloides forment une couche à peu près continue, qui se produit dans l'intérieur des globules du jaune. Cette couche, doiit la forme est sensiblement sphérique, est circonscrite à la gouttelette d'huile c]ui oc- cupe le centre du globule, et inscrite dans une enveloppe de matière azotée. » Cette situation de la couche qui produit les granules amyloïdes, dans l'intérieur des globules du jaune, rend son étude assez difficile ; car la matière azotée qui forme l'enveloppe du granule, la couche qui produit les grains amyloides et la gouttelette d'huile qui occupe l'intérieur du globule se colorent différemment sous l'influence de l'iode. La matière azotée se colore en jaune, les grains amyloides en bleu, l'huile en rouge. La colora- tion des globules est donc la résultante de ces trois colorations superposées. » Pour bien voir la couche qui porte les granules amyloïdes, il faut la faire sortir du globule, par une déchirure de l'enveloppe azotée extérieure. Ou obtient cette éuucléation par plr.sieurs procédés. Celui qui me réussit le mieux consiste à faire durcir l'oeuf dans l'eau bouillante, de manière à donner aux globules du jaune la foime polyédrique c[ui les caractérise, lorsque leur enveloppe extérieure s'est solidifiée. On les laisse se dessécher pendant quelques jours : puis, on les place sur le porte-objet, eu contact avec la solution alcoolique d'iode. On voit alors ces globules se rompre, et laisser échapper leur contenu. Cette ruptui'e des globules du jaune se fait d'ailleurs d'une manière très-inégale. Les uns, mais c'est le peut nombre, se rompent presque immédiatement. Pour la plupart, la rupture ne se pio- duit qu'au bout d'un contact prolongé pendant plusieurs heures. » Les globules du feuillet muqueux du blastoderme présentent, comme les globules du jaune, auxquels ils ressemblent d'une manière à peu près complète, une couche remplie de granules amyloïdes. Ces granules jouent évidemment un rôle important dans le développement de l'embryon, cai', à mesure que l'embryon se développe, on les voit disparaître dans toute la partie du feuillet muqueux qui lui est sous-jacente. C'est même la dispari- tion de cette matière amyloïde (|ui produit l'espace clair que les embryogé- nistes désignent sous le nom d'aire transparente. Mes observations me per- mettent aujourd'hui d'en comprendre la signification. .( ii44 ) » Ces grains amyloïdes du jaune d'œiif et du feuillet muqueux sont-ils exactement comparables à la fécule végétale? Je le pense; mais je ne pourrai l'affirmer que par la constatai iou de leurs propriétés chimiques. J'espère être bientôt en mesure de décider la question. Je pourrai faire ressortir alors les conséquences physiologiques de cette découverte, et l'analogie inat- tendue qu'elle établit entre l'œuf et la graine. » THERMODYNAMIQUE. — Expériences sur la délente de la vapeur d'eau stir- rliaufjée. Note de MM. G. -A. Hirn et A. Cazin, présentée par M. Le Veirier. '< Nous nous sommes proposé de traiter expérimentalement la question suivante: de la vapeur d'eau étant surchauffée, c'est-à-dire amenée à une certaine température, et aune pression inférieure à la tension maxima rela- tive à cette température, on lui fait subir une détente brusque pendant la- quelle elle n'éprouve ni perte ni gain de chaleur, elle reste surchauffée, et elle surmonte une pression extérieure égale à chaque instant à sa force élas- tique : déterminer, dans ces circonstances, la pression et la température finales. Voici le principe de noire méthode : » La vapeur étant renfermée dans un réservoir, sous une pression supé- rieure à celle de l'atmosphère, on ouvre un large orifice, par lequel un jet s'élance brusquement au dehors. On peut imaginer une certaine surface qui sépare la vapeur en deux |)arlies : l'une de ces parties est complètement expulsée j l'autre rempHt exactement le réservoir à la fin de l'écoulement, et sa force éla.stique n'a pas cessé, pendant la détente, de faire équilibre à la pression exercée extérieurement sur toute sa surface, de sorte que cette partie de la vapeur se trouve dans les conditions supposées. Il suffit donc de chercher la pression et la lesnpèrature finales de celte pariie. Lorsque l'écoulement cesse, la pression clicnhée est égale à celle de l'ilmosphére; il reste à déterminer la température. Pour cela, remarquons que trois cas peuvent se présenter; la vapeur restée dans le réservoir peut : i° être en- core surchauffée; 2° avoir atteint exactement l'état de saturation; 3*^ èlre sursaturée. Dans le premier cas, la pression finale est inférieure à la tension maxima relative à la température finale; dans le second, cette pression est égale à cette tension; dans le ti'oisième, la pression finale est la même; mais une |)artie de la vapeiu' h'est condensée en formant un brouillard vi- sible dans le réservoir, s'il est muni de glaces parallèles. Eu faisant varier soit la pression initiale, soit la température initiale, de telle sotte que le ( >i45 ) brouillard diniiiuio gradiielleraent, on arrivera à le faire disparaître, et on réalisera à cet instant la détente dans des conditions très-voisines de celles qui conviennent au second cas. En prenant la pression de l'atmosphère pour la tension maxiina de la vapeur, on cherchera dans les Tables de M. Regnault la températiu'e relative à cette tension, et on obtiendra la tem- pérature cherchée avec une certaine approximation. Ainsi, pas de thermo- mètre; la vapeur, en se détendant, nous révèle sa propre température lorsqu'elle se trouble, et nous n'avons qu'à observer dans quelles circon- stances ce trouble cesse de se produire. Cette méthode nouvelle est d'une sensibilité suffisante; elle nous a permis de résoudre la question proposée avec un succès inespéré. » Le réservoir à glaces parallèles est celui de l'Association Scientifique de France, que l'un de nous a fait construire pour une autre étude entreprise à l'Observatoire de Paris, sous les auspices de M. Le Verrier. Il se compose essentiellement d'un cylindre horizontal en cuivre, d'une capacité de 'j li- tres environ, portant les glaces à ses extrémités, et chauffé par lui bain d'huile. Nous avons adapté à ce cylindre un gros robinet de 4 centimètres carrés d'ouverture, pour l'échappement de la vapeur. La durée de l'écoule- ment était assez petite pour que l'on pût négliger l'action échauffante des parois pendant la détente. Nous avons joint à cet appareil une chaudière à vapeur d'une capacité de i8o litres, assez grande pour qu'il fût très-facile d'y maintenir une pression constante, et enfin un manomètre à air libre, disposé avec toutes les précautions nécessaires pour que les mesures fussent exactes. Les expériences ont été faites au mois de septembre dernier, dans l'usine de la maison Haussmann, Jordan, Hirn et C"^, au Logelbach, prés Colmar, laquelle nous offrait de précieuses ressources. » Le bain d'huile étant porté à une température donnée, et l'eau de la chaudière à une température inférieuie à la précédente, ou faisait passer à travers le cylindre une assez grande quantité de vapeur pour en chasser l'air. On fermait le robinet d'échappement; on maintenait la pression constante, et on chauffait le tuyau de communication de la chaudière avec le cylindre, afin que la vapeur de ce dernier fût bien sèche. On observait la pression et la température du bain d'huile. Interroiupant alors la communication, et ouvrant le gros robinet, ou observait à travers les glaces un écran de papier fortement éclairé, ou une glace réfléchissant la lumière du ciel. On répétait l'expérience à la même température, mais avec diverses pressions initiales. Supposons qu'on parte d'une pression assez forte; on observe un C. R.,i866,un'e Semesf/r. (T. LX1II,N»27.) ' T ' - ( >>4r. ) épais brouillard. Si l'on opère ensuite à des pressions décroissantes, le brouil- lard diminue, passe par nne série de teintes, et finit par ne plus apparaître; on a alors dépassé la limite cherchée. £n Taisant croître la pression, on retrouve le brouillard; et, en répétant les observations sons des pressions alternativement croissantes et décroissantes, on arrive à évaluer la pression initiale qui correspond à la limite cherchée avec une erreur absolue de ■^ d'atmosphère. » Nous rassemblons dans un tableau les résultats de dix séries d'observa- tions; le degré de température est celui du thermomètre à air. Pression Température Pression Température initiale. initiale. Hnalo. finale. atm 0 atm. ^, ' ,3q7 1 3i ,5 0,984 99,'^ 1,685 i5r,8 0,984 99'<' a , 1 1 5 174,0 0,981 99 >5 2,r>.i9 179,0 0,981 99,5 2.451 .89,2 0.979 99'4 2,528 192,2 0,981 99,5 2,636 197,8 0.975 99,3 3,23i 219,4 0,975 99' 3 3,743 239,0 0,967 99»' 4,275 354,7 0,9*^7 99.' » D'après nos expériences, la loi de la détente de la vapeur d'eau sur- chauffée ne peut être représentée parla formule connue de Laplace et Pois- son, à laquelle on est conduit lorsqu'on admet les lois de Mariotte et de Gay- Lnssac, et l'équivalence de la chaleur sensible disparue dans la détente et du travail externe seul. Mais si l'on admet que la chaleur est consommée, non-seulement par le travail externe, mais encore par un certain travail interne, on arrive à une solution théorique qui concorde très-bien avec les faits observés. 11 suffit de joindre, à l'équation qui exprime l'équivalence de la chaleur disparue et du travail total produit, une autre équation qui rem- place l'expression des lois de Mariotte et de Gay-Lussac, et dont celle-ci n'est qu'un cas particulier, par approximation. Cette formule générale, ap- jjlicahle à tous les corps, peut être démontrée rationnellement d'après les principes de la thermodynamique (G. -A. ITiRN, Exposition analytique et expérimentale de la théorie mécanique de la chaleur, 2* édit., p. 207). Non- seulement nos expériences prouvent l'existence du travail interne dans la détente de la vapeur, mais encore elles confirment l'une des conséquences de la nouvelle théorie, et donnent lui moyen de mesurer le travail interne. » ( -'47 ) PHYSIOLOGIE. ~ Extrait d'iine Lettre accompagnant renvoi d'un ojniscule iur la maladie des vers à soie; par M. BÉchamp. « Dans l'opuscule sur ta maladie des vers à soie que j'ai l'honneur d'of- frir à l'Acaclétiiie, se trouve un |nissage relatif aux feuilles du mûrier, au sujet duquel je crois nécessaire de donner ici quelques explications; c'est le suivant : « Les feuilles du mûrier étant cueillies, elles seront conservées dans une » chambre propre, aérée, non pas par terre, mais sur des claies élevées et M en couches minces, afin qu'elles ne s'échauffent point. On veillera à ce i> quelles ne soient point humectées. Je crois qu'il serait utile de les laisser » séjourner pendant quelques minutes dans les vapeurs de créosote, avant » de les donner à manger aux vers. C'est de la feuille ainsi préparée qu'il » conviendra de nourrir les vers dès leur naissance. » » Les précautions que je recou)mande sont suffisamment expliquées par mes précédentes communications, sauf une, celle qui est relative à l'humi- dité des feuilles. L'explication doit trouver sa place dans mon Mémoire, mais il me paraît nécessaire de la donner dès aujourd'hui. >' Dans le cours de mes études de cet été, j'ai remarqué qu'en soumet- tant des vers provenant de bonnes graines au régime de feuilles exposées dans un endroit sec, et de feuilles exposées dans un endroit humide ou mouillées, on n'obtenait pas des résultats identiques. Les feuilles humides ou mouillées étaient évidemment nuisibles; il y eut telle expérience où tous les vers moururent avant la montée, tandis que d'autres vers du même lot, nourris de feuilles fraîches bien séchées par une exposition dans une atmo- sphère non humide, arrivaient presque tous à faire un cocon. Les vers nourris de feuilles humides étaient évidemment plus corpusculeux; ils l'é- taient tous, tandis qu'un grand nombre de vers qui avaient été noui'ris de feuilles séchées ne l'étaient point, ou presque point. » Cette observation est confirmée par deux observateurs qui ne con- naissaient pas mes expériences sur ce point. » Vers le i5 juin 1866, (rente vers à soie, sains en apparence, furent l'e- mis à M. Le fiicque de Monchy qui, ne pouvant sans grandes difficultés se procurer journellement des feuilles fraîches tle mûrier, donnait à ces che- nilles des feuilles restées attachées aux branches, dont l'extrémité avait été plongée dans ini vase contenant de l'eau pour les conserver fraîches. I^es feuilles, toutefois, n'étaient pas mouillées. Les trente vers à soie moururent successivement. Le sang de trois chenilles seulement contenait des cor- I ") I . . ( ii48 ) puscules; sept vers en portaient sur la partie extérieure de leur corps. M. de Moiichy, ne voyant sur les vers à soie morts aucune trace des maladies l'é- gnantes, pensa que la cause de cette mortalité était la grande quantité d'eau dont les feuilles étaient imprégnées. » M. Casimir Maistre, de Viileneuvette (Hérault), a reconnu, par une expérience de plus de trente années, que les vers alimentés avec des feuilles trés-grasses, provenant de mûriers plantés dans des terrains bas et humides, sont plus exposés à être malades que les vers qui sont nourris avec des feuilles plus sèches, moins gorgées de sucs. » Ainsi des feuilles humides ou trop imprégnées, trop gorgées d'eau, soit artificiellement, soit naturellement, sont nuisibles par elles-mêmes, indé- pendamment de toute cause provocatrice de la pébrine. » M. DE RoiviLLE adresse une Note « sur le système d'argile des environs de Bize et de Saint-Chinian ». Cette Note sera soumise à l'examen de M. d'Archiac. A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart, E. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. li'Académie a reçu, dans la séance du ilx décembre 1866, les ouvrages dont les titres suivent : Bulletin de Slalistique municipale, publié par les ordres de M. le Baron HausSMANN. Mois d'août 1866. Paris, 1866; in-4°. Annuaire j)our inn 1867, publié par le Bureau DES LoKGlTUDES. Paris, I 8GG ; 1 vol. in-12. (Présenté par M. Mathieu.) De rinvolulioii plane. Propriétés du tétraèdre polaire; par ftl. POUDUA. Paris, 1866; br. in-8". (Présenté par M. Chasies.) Analyse spectrale des corps célestes; par M. W. IIuOGINS, traduit de l'an- glais par M. l'abbé MoiGNO. Paris, 1866; br. iu-12. (Présenté par M. Fayc.) Eludes hyniénoplero!o-.aYSE ji.\tiiém.vti(,h;e. — Sur les séries doubles ; Note de M. Laurent 29O — Sur une classe de résolvantes de l'équa- tion du cinquième degré; Note de M. Briosehi 685 et — Sur les substitutions de six lettres; Note M. Bctti — Sur les irrationnelles algébriques; Note de M. Jordiin Anatcmie. — Note de M. Bassaget ayant pour titre : « Anatomie exacte des systèmes ganglionnaires comparés entre eux » — Sur une connexion périphérique entre les nerfs moteurs et les nerfs sensitifs;Note de M. Durand, de Gros 1 1 4o Anesthésie. — Nouvelles recherches sur le choix à faire entre le chloroforme et l'éther rectihé pour la pratique de la médecine opératoire ; Mémoire de M. Pe- trcquin présenté par M. Velpeau 357 — Communication de M. Cloiiuet sur les résultats obtenus par Al. Préterre du protoxyde d'azote employé comme agent anesthésique ' i35 — M. Cluvreul rappelle à celte occasion les résultats défavorables constatés par Proust et par V,iu(iuelin qui ont expéri- menté sur eu.v-mèmos — M. DunuisUVi, remar(]uer qu'il serait in- dispen.sable de n'employer pour les in- halations que du protoxyde d'azote par- faitement pur, condition qu'il est im- possible de toujours réaliser dans la pratique A.xÉTiiOL. — Recherches de MM. i-sc/fwiH/-^' et Lcvcrhus sur la constitution de l'ané- thol A.N0NV.MES (Co.M.Mi;Nii:vrioNs) adressées pour des concours dont une des conditions est que les auteurs ne se fassent pas connaître avant que la Commission ait G89 6g I 8i3 1 135 II 31; 89 porté son jugement. — Complément à un Mémoire précédemment présenté au concours pour le prixBordin (détermi- nation des indices de réfraction des dif- férents verres ) 77^ AvniiiopoLoGiE. — M.Velpeau présente, au nom de M. Delendu, un Mémoire sur la déhnition du mot « homme > 600 — Sur la découverte d'ossements humains fossiles dans le lehm alpin- de la vallée du Rhin, à Eguisheim, près Colniar ; Note de M. Faudel — M. Chevreul, à celte occasion, indique la méthode à suivre pour déterminer la proportion de matière animale restant dans les os fossiles — M. ite Quuirefugcs fait hommage à l'Aca- démie d'un ouvrai;e intitulé : « Les Poly- nésiens et leurs migrations » ; Note ac- compagnant cette présentation Apatite. — Sur des cristaux d'apatite de Jumilla, pouvant servir à l'extraction du cérium, du lanthane et du didyme; Note de M. Fx.De Lunu Appaheils divers. — Machine ii évaporation fonctionnant dans une eau stagnante sans écoulement apparent de liquide ; com- munications do M. Duinds 4^ et — Note de M. Piniunt concernant son calo- ridore progressif et son calorifuge plas- tique ^- ■ • — Nouvelle machine fonctionnant sous l'ac- tion de la force d'un homme seul; plan de cette machine adressé par M. Grungé. ~ Sur un nouveau pulvérisateur par le gaz acide carbonique ; Mémoire de M. J. Le Play - Note de M. Gutibert concernant de nou- velles modiliciitions apportées à ses ap- pareils respiratoires M. Dupuis soumet au jugement de l'Aca- démie un appareil qu'il nomme « pompe pyro-hydrostatique » - Description d'une torpille magnétique ; par M. Morand - Modification du mors prussien (jui le rend propre à empêcher un cheval de s'em- porter ; Noie de M. Puulin - Note de M. Herremuns sur une ceinture destinée aux militaires et renfermant les objets nécessaires à un premier panse- ment sur le champ do bataille - Note de M. Cliuurd concernant des mo- dilications api)ortées à sa lampe de sû- reté • Argent. — Transparence de ce métal réduit en lame Ires-mince, application de cette [iropriélé pour allaiblir les rayons du 644 338 409 -|S4 76 8G9 75 i 1 iG ( II Pages. soleil au foyer des lunettes ; Note de M. Foucdult 4 1 3 — M. Chei'iTid adresse, à cette occasion, une question relative aux observations faites sur les lames d'or très-minces. . . 4 '3 — Réponse de M. Fonaiidl 4iG — Application du procédé d'argenture à un objectif de aS centimètres de diamètre ; Note de M. Le J'crricr 547 — Application du principe de la transparence des métaux ; Note de M. Melsens 552 — Action de l'eau régale sur l'argent ; Note de M. Roullion 943 — Sur les hydrates argenteux et argentique ; Note de J[. U 'cllzirn 1 1 4" — Action du nitrate d'argent et du protoni- trate de mercure sur le bichlornre de platine ; Note de M. CommaiUc 553 Arithmétique. — Mémoire sur les logarith- mes ; par M. Mclin i oG i Armes de guerre. — Note de M. Gàrard sur la transformation des armes an- ciennes et sur des améliorations propo- sées 1 1 1 7 Arts insalubres (Concours pour le prix DIT des). — Lettres de M. Larnaudès et de M. Gndlnrd concernant des travaux déjà présentés à ce concours 912 — Note de M. Churml concernant quelques nouvelles modifications apportées à sa lampe de sûreté 117 Astronomie. — Sur l'emploi des observa- tions azimutales ; Note de MM. Babiiwt et Liais 36 — Remarques sur les étoiles nouvelles et sur les étoiles variables ; Note de M. Fnre 19G et 229 — Occultation de Saturne parla Lune ; Note de M. Lmissedtit 35 1 55 ) Pages. — Sur l'éclipsé totale de Lune du 3o mars 1866 observée à Mexico ; Note de M. A. Poey 353 — Recherches sur les offuscations du Soleil ; parM. Roche 384 — Sur un moyen d'affaiblir les rayons du Soleil au foyer des lunettes en argentant l'objectif; Note de M. Foucault 41 3 — Application du procédé d'argenture pro- posé par M. Foucault à un objectif de 25 centimètres de diamètre ; Note de M. Le Verrier 547 — Note de M. Mathieu accompagnant la présentation faite au nom du Bureau des Longitudes de la «Connaissance des temps » poiir l'année 1868 GGi — Emploi d'une méthode particulière de cal- cul pour la détermination de l'orbite do la planète Sylvia ; Note de M. de Gasparix. \ o-G — Lettre de M. /E/m 1 .Ç/V/o/w.v, accompagnant l'envoi du IV volume des Œuvres astro- nomiques d'Alphonse X de Castille. . . . 339 — Sur la constitution physique et les mou- vements des astres ; Note de M. Soucier. 479 — Mémoire de M. Bihnu/ot concernant di- verses questions d'astronomie 974 Atmosphère. — Calcul direct de la hauteur de l'atmosphère ; Notes de M. Jof- fror 677 et 733 — Sur la constitution de l'atmosphère; Note do M. Buhni/ifauf 869 Attraction universelle. , — M. le Ministre lie r Instruction //uldique transmet un Mémoire de M. Kleher sur la gravitation et l'attraction universelle 5g9 — M. Kleher demande et obtient l'autorisa- tion de reprendre ce Mémoire et trans- met des additions à ses « Études sur la théorie de l'univers » 677 B Balistique. — Communication de M. Sé- guier concernant les armes à feu iGo — Observations de M. Regimidt relatives à cette communication 1G2 — M. Chen-eul rappelle à cette occasion quelques observations de Proust sur la combustion de la poudre dans les an- ciennes armes à feu 1G2 — Sur la demande de M. Séguier, on ouvre un paquet cacheté déposé par lui en 1 84o ft renfermant une Note sur l'emploi du caoutchouc vulcanisé pour amortir le recul des armes à feu i G3 — Influence de la rotation de la Terre sur la dérivation des projectiles lancés par les canons rayés; Note de M. Martin de Brettes ig 1 Benzine. — Action de la chaleur sur la ben- zine et sur les carbures analogues; Note de M. Berthelot T. 788 et 834 Benzyle. — Recherches sur le chlorure de benzyle; par MM. Lmith et Grimaux. . 918 Bolides. — Lettre de M. f'criot sur un bo- lide oliservé à Vichy dans la soirée du 21 août 18GG 407 — Sur un bolide aperçu à Dijon le j" no- vembre 18GG vers 7" 40™ du soir; Note de M. Perrey 8G4 132.. ( >> Pages. Botanique. — M. rie Cand'illr donne de \ive voix quelques détniU sur le Conç;rés in- ternational de Botanique qu'il a présidé à Londres eetle :ninée l'x — Sur la synonymie et la distribution jéo- grapliique tlu Jiissiwn rt-jx-ns de Linné: Note de M. Mnrthix Sg — M. Deraisue présente au nom de M. c/r CamliMc le tome XV du Prmlromiis qui contient le i,'roupe des Euphorbiacées, rédigé par M. ,1. Millier 448 56 •; Pages. - Note de M. l.cuho acrompap;nant l'envoi d'vme série de lùéees préparées oll'rant divers états d'une mrnie espèce de Cryp- tO!;anie, le Mrnilim liirrrninns' 1075 - Lettre deM. 7î/r/rt/v/accompaj;nant l'envoi d'un ouvrage intitulé : « Du blé cnnsi- I déré au point de vue botanique n 1117 BrU.ETINS BIllI.IOGllM'HIOl'KS. — 26, SG, io3, I i<)-A, 225. 279. 3[G, 358, 409, 4^6, 464, 5o8, 529, 578, 050,697, 742, 810, 840. I 895.932,974, 1014,1090 et 1148 c Cadmium. — Sur une combinaison nouvelle d'oxyde de cadmium et de potasse ; Note de M. Stnn. Meunier 33o Camphre. —Sur certains dérivés du camphre; Note de M. Bniibij^ny 221 Candid.wvres. — M. Cldiié prie l'Académie de vouloir bien le considérer comme candidat i)our l'une des places vacantes dans la Section de Géographie et Navi- gation — M. Pallii adresse à l'appui de sa candi- dature pour une des places vacantes dans la même Section, un exposé de ses tra- vaux et de ses services Caoutchouc. — Sur la porosité du caoutchouc relativement à la dialyse des gaz; Note de !\r. Pareil — Lettre adressée à ce sujet à M. Payen par M. LeRnu.v Capillaires (Attractions). — Sur les forces d'attraction et de cohésion capillaires du mercure ; Note de ISL Skrodzlxi — Note de M. Z/iliivski-Mihorshi «sur l'at- traction capillaire " Voir aussi ii l'article Affinité. Capsules électriques. — Nouvelles capsules employées pour obtenir l'explosion des mines sous-marines ; Note de M. Diiche- inin Carbo.ne. — Sur la production naturelle et artilicielle du diamant;_Note de M. rie Clirincoiirlois 22 — Sur la production naturelle et artificielle du carbone cristallisé; Note (1(> M. /.ion- net 2l3 — Oxyde de carbone; absorption de cet oxyde et de l'hydrogène par le cuivre en fusion; Note de M. Crirnn 1 129 — Sur les proi>riétés toxiques du sulfure tle carbone et sur l'emploi de ce liquide pour la destruction des rats; Note de M. Chez l85 26 045 533 917 677 823 279 — Sur l'action toxique de la vapeur de sul- fure de carbone; Note de M. Burin rhi Buisson 214 Carbures. — Polymères de l'acétylène; Notes de !\L Bertlwlot 479 et 5 1 5 — Sur les états isomériques du styrolène : par le même 5 1 8 — Action de la chaleur sur la benzine et sur les carbures analogues ; par le nwnie. '. 788 et 834 — Action du potassium sur les carbures d'In- drogène ; par le même 830 — Sur les actions réciproques des carbures d'hydrogène ; par le même 998 et 1077 — Sur un h)'droc,arbure nouveau ; Note de MM. Friedel et Ladenhurg io83 CÉsARiE>NK (Opération). —Sur la nécessité incombant au médecin de la pratiquer dans certains cas; NoledeM. Delenda. 214 Chaleur. — Note sur la conductibilité du mercure pour la chaleur; Noie de M. Gripon 5 1 — Étude sur les réactions chimiques à l'aide de la chaleur empruntée à la pile; Note de M. Frn're 3O9 — Théorie de la chaleur dans l'hypothèse des vibrations, et Noie sur la force vive moyenne d'un mobile oscillant sousl'em- pi^^l'une force proportionnelle à l'écart; par M. Brdiinet 58i et OOa — M. Chevreiil, à l'occasion d'une expression employée dans ce Mémoire, rappelle en quels termes Stalil a donné rexplicnli(>n de la combustion 588 — Sur l'emploi du rhéométre à deux fils dans les expériences de chaleur rayon- nante; Note de M. Desnins (;78 — Action de la chaleur sur la benzine cl sur les carbures analogues; Note d(? M. Ber- tlirlot 788 et 834 Charbon. — Sur la désagrégation du charbon ( I' Pages. niûtallique; Note de M. Ztiliwski-Mi- knrslii 98 Chemins de ker. — Nouveau frein destiné à prévenir les accidents de chemins de fer, proposé par M. Clément 184 — Sur un moyen supposé propre à prévenir complètement les accidents de cliemins de fer; Note de M. Heivy 0/^4 Chimie appliquer. — Addition à une précé- dente communication de M. Jiilticii, in- titulée : a Introduction à l'étude de la Chimie industrielle « 48 — Nouveau procédé de fabrication de la couperose ; Note de M. Mi'iir g3i — Sur l'analyse des principes solubles de la terre végétale ; Note de M. .SV-/(te«'«g-. 1007 — Observations de M. Chcvreul relatives à cette communication 1012 Chimiques (Réactions).— De l'étude de ces réactions au moyen de la chaleur em- pruntée à la pile; Note de M. Jùir/v. . . :S(i() Chirurgie. — De la résection coxo-fémorale ; Mémoire de M. Sédillnt Cric) — Mémoire sur j'évidement sous-périosté des os ; par le même 1 104 — Sur une nouvelle application du laryngo- scope ; Note de M. Mmira 822 — Sur un nouveau procédé pour l'extrac- tion directe de la cataracte; Note de M. Tm'ignnt 86S — Des intoxications chirurgicales; Note de M. Mdi^miiciive t)85 — Note de M. .-ipatovski iux un cas chirur- gical ,1,7 Chlorures. — Sur les combinaisons du gly- cide chlorliydrique avec les chlorures acides et les acides anhydres ; Note de M. Tnichnt .' 2^3 — Recherches sur le rhlorin-e de benzyle ; par MM. Lauth et Grimaiu- 918 — De ciuelques propriétés du chlorure de soufre ; Note M. Chemer i oo3 — Sur l'existence du perchlorure de plomb ; Note de M. Nichlès 1 1 1 g Choléra. — Réponse de M. de Pietra-Siuitn A une Lettre de M. Grimaud, de Caux ( question concernant l'épidémie de !Mar- seille) a,5 — Nouvelle Noie île M. Grimaud, de Caux, sur les cas de choléra qui se seraient produits à Marseille avant l'arrivée des pèlerins de la Mecque en i865 C40 — Réponse de M. Didint à ce qui le cnncerne dans la Note de M. Grimaud 7-4 — Note de M. Dilenie concernant une pré- cédente communication sur le traitement du choléra, et sur l'utililé du bicarbonate 57) de magnésie dans le traitement de cette maladie. Pages. 479 — Sur le mode de propagation du choléra ; Lettre de M. LetelUer 5 , ^ — Sur la cause du choléra et sur le traite- ment de cette maladie par l'électricilé; Note de M. /"ou-u-m// 55^ — Étude de l'ozone au point de vue du cho- léra et de la génération spontanée ; Note de M. HrrmnrY 045 — Lettres de M. C rémieux-Mirliet ri^Wwc» à la composition du médicament anti- cholérique de feu M. Daniel. . 645 et 678 — Une Note sur le choléra, déposée sous pli cacheté le i5 octobre 1866 par M.P«/- jnde, est ouverte sur sa demande le 12 du mois suivant 833 — Sur un fait de thérapeutique expérimen- tale dans un cas de choléra; Note do M. Lorain 85-^ — Sur les principes toxiques qui [leuvent exister dans les déjections des choléri- ques ; Note de M. Thiersch 992 — Sur la période prémonitoire du choléra ; Note de M. Giiérin , , , 7 Chronométriqves (Appareils). —Planist>hère chronométrique iirésenté par M. Monnt. G55 — Application du diapason à l'horlogerie; Note de M. Niaudet-Breguet ". ggi Combustion. — Expériences sur les phéno- mènes généraux de la combustion; Note de M. Boillot y 1 ^ — A l'occasion d'une communication sur la théorie de la chaleur par W. Babinet, M. Chevreid est conduit a rappeler les expressions employées par St^hl dan? son explication de la combustion 588 Commission des comptes. — M>L Mathieu et -fi7w/7o-/?/V/// sont nommés Membres de la Commission chargée de la révision des comptes de l'année i8G:"i g-- CoMMissioNs MODIFIÉES. — M. Morin esl ad- joint à la Commission nommée pour le moteur électro-magnétique de feu M. A', de Molin .' — (-, — M. Bertrand est adjoint à la Commission chargée de l'examen d'un Mémoire de M. Phillips sur les résistances des pou- tres droites soumises à des charges en mouvement „„/ ConiA.MyRTiNE, principe cristallisable véné- neux extrait du ^eAouMCnriaria nirni- fnlia). — Recherches de M. Rihan sur ce produit et ses dérivés 4-G et G80 Cosmogonie. — Mémoire de Jl. Baiirùi sur la formation d(^ runi\ers et les causes qui le régissent g,^ j Couleurs. — Sur la d\u-ée des sensations ( ii58 ) Pages. lumineuses produites par les diverses couleurs; Note de M. iMhe 677 CoiPEnosE. — Nouveau procédé de fabrica- tion de ce produit; Note de M. Mène. 931 Cristallisation. — Sur un mode général de cristallisation des composés insolubles; Note (le M. Frcmy 714 — M. JuUicn remarque que sa théorie de la trempe se trouve d'accord avec les ré- sultats obtenus par M. Kremy 810 Pages. I0l3 53 — Sur la formation arlificielle de cristaux d'oxalale de chaux ; Note de M. Mortier. CuivBE. — Analyse d'un minerai de cuivre de Corse ; par .M. Mriie — Sur l'hydrate do peroxyde de cuivre ; Note de M. ff'eltzirn .')I9 — De l'absorplion de l'hydrogène et de l'oxyde de carbone par le cuivre en fu- sion ; Note de M. Coron 1 1 2g D Dates. — Sur la manière de dater les jours en divers points du globe ; Note de M. BmiJlfc 3iG Décès dr Membres et de Correspondants. — M. le Secrétaire perpétuel annonce , séance du 27 août, la perte que vient de faire l'Académie dans la personne de M. Delezcnne , l'un de ses Correspon- dants pour la Section de Physi(|ue. . . . 378 Densité de vapeurs. — Recherches de M. Cahours sur les densités de vapeurs. 14 — Remarques de M. H. Sainte-Claire Dc- (■///c à l'occasion de cette communication. 18 DiALOSE, substance gélaliniforme fournie par le périsperme d'un Dinliitm apporté de la Chine où la pousse de cette Légu- mineuse est employée pour le savonage. — Note de M. Ptiyen sur la composi- tion de ces gousses et de celles d'une autre Légumineuse qui, dans le même pays, sont semblablement employées. . 465 Dialyse. — Sur l'absorption et la séparation dialytique des gaz au moyen de dia- phragmes collo'i'des ; Note de M. Grahani. 47' — Sur la porosité du caoutchouc relative- ment à la dialyse des gaz; Note de U.Paren ." 533 — Sur l'endosmose et la dialyse ; Note de M. T. Grnham 937 — Note de M. Duhranfaut sur la dialyse et l'endosmose 994 Voir aussi au mot Diffiisiim. Diamants. — Sur la production naturelle et artificielle du diamant ; Mémoire de M. de Chancniirtois 22 — Remarques adressées à l'occasion de cette communication ; par M. Rossi 408 — Sur la production naturelle et artificielle ducarbonecristallisé;NoledeM. Liomiet 2i3 Diffusion. — Note de M. Duhranfaut sur l'endosmose et la diffusion 838 Dissolvant (Pouvoir). — Note de M. Stan. Meunier SUT la propriété dissolvante des surfaces liquides 2G5 E Eau régale. — Action de l'eau régale sur l'argent ; Note de M. Roullion 943 Eaux minérales. — M. Garrignu demande et obtient l'autorisation de reprendre un Mémoire précédemment présenté sous le titre d' « Études géologiques sur les eaux sulfureuses d'Ax n 5o8 — Analyse des eaux de Vergèze, source des Bouillants cl source (iranier. — Micro- zyma et autres organismes contenus dans cette eau, étudiés au point de vue de leurs fonctions ; Note de M. Héduanp. 559 — Remarques de M. Clicvreul à l'occasion de cette communication 5G3 Eaux publioues. — fitat actuel des eaux pu- bliques de Paris considérées comme un des éléments fondamentaux du climat de la capitale ; Note de M. Cria/aud, de Caux 294 — Des observations pluviométriques et de leur importance pour procurer des eaux potables aux poi)ulalions agirlomérées ; Note de M. Cri/iuiud, de Caux 697 Écluses. — Modification au système d'éclu- ses de navigation applicable sur un bief très-court; Note et Lettre de M. de Caligny 488 et 91 1 Économie rurale. — Sur l'état des récoltes dans les départements de la Seine et de Seine-et-Oise ; Note de M. Trendilay.. 3i3 — Sur les ravages produits par certains in- sectes nuisibles à l'agriculture ; Note de M. Marchai 3i 3 — Sur la verse de blés et sur la silice ; Note ( ii59 Pages. 374 de M. Tsites. — Note sur les étoiles fi- lantes du i3 no\cmbre; par M. Edin. Guillcinin gti i Pages. — Observation des étoiles filantes du i3-i4 no\embre : par MM. Silbcrmarin etJm. Guillcinin gCa — Surlescaractèresgénérauxdu phénomène des étoiles filantes ; Note de M. Fmr. . iog4 Fer. — Moyen de se servir de lourneaux à la Wilkinson pour allier, à l'aide du wol- fram réduit , le tungstène et la fonte ; Note de M. Le Guen 967 Fermentatio.ns. — Du rôle de la craie dans les fermentations butyrique et lactique, et des organismes actuellement vivants qu'elle contient; Note de M. Bccluimp. 45 1 Fossiles (Restes organiques). — Note de M. Fischer sur un crâne de Ziplnus trouvé à Arcaclion 27 1 — M. D' Archidc met sous les yeux de IWca- démie plusieurs images photographiques du crâne de ce Cétacé 272 — M. 2)'-^/r/«Vi'(présente les restes d'unRep- tile fossile trouvé par M. /'/TO.va/v/ dans les schistes bitumineux de Muse, près Autun 340 — Note de M. Gaudry sur le Reptile décou- vert par M. Frossard 34 1 — Sur la découverte d'ossements humains fossiles dans le lehm alpin de la vallée du Rhin, à Eguisheim , prés Colmar ; Note de M. Faudcl (ISg — .M. IXArchiac, en présentaul la Note de M. Faudel,met sous les yeux de l'Aca- démie des plans et dessins relatifs à cette découverte Gli Gr.OBE tebresthe (Fi(;i;re du). — Mémoire de M. //«//'siirraplatissemenldelaTerre. 73o Glycides. — Sur les combinaisons du glycide chlorhydriciueavecleschloruresacidesel les acides anhydres : Note de M. Trnrltoi. .i;"! H lIÉLiocHROMiE. — Sixième Mémoire de M. Niepre de Saint-Victor sur cette branche de la jihotographie SCy — M. (7/(i7Y'»/ appelle, à l'occasion de cette communication, l'attention de l'Acadé- mie sur un résultat que les expériences de M. Niepce lui semblent mettre hors de doute SCg Histoire des scIE^•CES et des arts. — M. ChciTcid communique une Note sur l'âge de la pierre et y reproduit les ren- seignements qu'il a reçus sur le même sujet de M. Stnnixlas Julien 281 — Lettre de M. de Paraver concernant les propriétés médicinales reconnues par les anciens chez un certain nombre de plantes tioo — Lettre de M. Zuntedesclii accompagnant l'envoi d'une publication qu'il vient de faire, concernant le séjour de Galilée à Padoue et ses travaux pendant les dix- huit années (iSg'i-iGio) qu'il fut lecteur de mathématiques dans cette ville (').|6 — Lettre de M. le Secrétaire de la Société impériale minéralogique de Saint-Pé- tersbourg concernant la prochaine célé- bration, qui doit être faite par la Société, du So' anniversaire de sa fondation. . . . 733 — Note de M. l'rciny accompagnant la pré- sentation du premier volume de « l'His- toire de la Chimie » jiar M. Hcefer. . . . 942 Hydraulique. — Remarques de M. Ciiddik l'occasion de quelques passages du Rap- port fait sur son ouvrage concernant les ondes de la mer 21.') — Sur le mouvement de l'eau dans un cas particulier de l'écoulement ; .Mémoire de M. Segnitz auquel est jointe une Note sur l'écoulement des gaz. — Supplément au premier de ces Mémoires. . 2()5 et 1140 — ModiMcation au système d'écluses de na- vigation applicables sur un bief très- court ; Note (le M. di' Cali^ny 488 — Sur les moyens de diminuer la partie du déchet des compresseurs à colonnes li- quides qui provient de l'écliauffement de l'air pendant la compression ; par le même 828 Voir aussi l'article Hydrodynamique. Hydrauliques (Appareils). — Sur la théorie des roues hydrauliques : théorie de la turbine ; Note de M. de Pamlmur 334 — Sur le moteur hydraulique de M. Ca- l'anna ; Note de M. Muller 55 1 Hydrocarbures. — Note de M. Maumcné concernant un projet de nomenclature des hydrocarbures 911 — Sur l'acide hypoiodeu.K et ses combinai- sons directes avec les hydrocarbures ; Note de M. Lippmann gG8 Hydrodynamique. — Sur les forces molécu- laires dans les liquides en mouvement, avec application à l'hydrodynamique ; Note de M. Klcitz- 988 Hydrogène. — De l'absorption de l'hydro- gène et de l'oxyde de carbone par le cuivre en fusion : Note de M. Caron . . . 1 129 Hygiène. — Lettre de M. Lœrk concernant les principes qui doivent, d'après l'état actuel des sciences naturelles, régir di- verses questions d'hygiène 77G Hygiène publique. — Infection du sol dans les grandes villes ; nouvelles sources d'é- manations plombiques , Notede M.A/ar- inisic 2 1 5 — M. Larnaudès présente au concours pour le prix dit des Arts insalubres une No- tice sur son « eau anliuiéphilique »... G45 IIypsomètre. — Note sur cet instrument et ses usages; par M. A. Tf Aldiadie 28G — Réclamation (le priorité au sujet de cette communication adressée par .M. Crel- lois 407 — Réponse de M. D'Abbadic à celte récla- mation 473 ( ii63 ) I Parres. Incendies. — Sur l'aiiplication de l'an'ck' carboniqueendissoluliondans l'eau jiour éteindre les incendies; 'Sotodc^l. Liroiix. iNONnAïioNS. — Tremljlenients de terre, ou- ragan et inondation dans les déparle- ments du Cher et de la Nièvre ; Lettre de M. Texier — Des principales causes qui amènent rapi- dement les eaux pluviales dans les af- fluents des rivières et des llcuvos en temps d'inondations; Note de M. Bec- querel Institut. — Lettre de M. le Président de l'Institut concernant la première séance trimestrielle de 1867 fixée au 9 janvier. INSTRU.MENTS DE CIIIRUnGIE. — M. BUlIlcIlCt adresse le nouvel appareil destiné aux aveiiglesauxquels on pratique l'opération de l'hélioprothèse , opération dont il a parlé dans une précédente communica- tion — Note de M. Tavignot sur son kératotome fixateur pour l'extraction du cristallin opaque — Instrument de chirurgie présenté par M. Langlois comme propre à constater la présence d'un projectile au fond d'une plaie d'arme à feu, et désigné sous le nom A'étcctro-iiwcsligateur chinirgictil. Instrume.nts de physique. — Sur l'hypso- mètre et son usage ; Note de M. D'Ab- badie — Réclamation de priorité adressée à l'oc- 38(3 03o 977 i3 35; I i4o 28(i Pages. casion de cette communication; par M. Grellois 407 — Réponse de M. D' AbbacUc à cette récla- mation 4/3 — Note de M. Ballet concernant un baro- mètre différentiel 833 Instruments d'optique. — Sur un moyen d'affaiblir les rayons du Soleil au foyer des lunettes en argentant l'objectif; Note de M. Foiicnidl 4 ' 3 — Remarques de M. Chevreid k l'occasion de cette communication 4 '5 — Réponse de M. Fimemilt à une question posée par M. Cliei'reul 4i5 — Application du procédé d'argenture de M. Foucault à un objectif de 2") centi- mètres de diamètre; communication de M. Le Verrier 547 — Application du principe de la transparence des métaux ; Note de M. Melsens 55o — Sur de nouveaux instruments propres à l'observation des divers organes de la vue ; Note de M. Rondin 865 — Sur un instrument nommé;co«o,fco^e, des- tiné à donner du relief aux images planes examinées avec les deux yeux ; Note de M. J(iv(d 927 Irrespirables (Gaz). — Recherches sur la présence de l'azote dans les atmosphères irrespirables des cuves vinaires ; Note de M. Saintpierre 578 Isatine. — Recherches sur divers composés de l'isatine ; Note de M. Hugo Schiff. . . 600 Lait. — .\nalyse du lait de chatte; Note de M. Commaille Gyi Laitiers. — Note de M. Mène concernant l'analyse des divers laitiers bleus exempts de titane 608 — Remarques de IM. Chefreul concernant diverses colorations en bleu dues au fer. Cio — Lettre de M. Mène à M. Chevreul sur la coloration bleue des laitiers des hauts fourneaux 797 — Sur le bleuissement des verres et des laitiers; Note de M. Fournet 764 — Remarques de M. Jullien concernant la coloration bleue des laitiers . . 8Gy Legs Bréant. — Communications manuscrites ou imprimées relatives au choléra ou aux dartres, adressées comme pièces de con- cours pour le prix du legs Bréant par les auteurs dont les noms suivent: MM. Du- rant, deLaplagne, Poggioli , W"° de Bc- nlle, MM. Pascal, Nctter, Lebrun, Litaut, Gérez, Delerue, / inci, Arnoldi, If'olt/', Thiroux, Rubini, Daniel, Nelson Sirdt/i, Bidlauri, Maurin, Pascludis, HoJDinann, Letellicr, Mathieu, W" Marion C'Iiur- chill, MM. Pourchesol , Rochon, Cré- ndeux-Michel, Hennary, Viatrd,de Ritl- der, Barraciuto, Wagner. 4g, 184, ai5, 266, 313,339,422, 455, 450, 479, 5i4, 5g9, Goo, G45, 733 et Legs Ciiaussier. — M. le Président donne lecture de deux articles du testament 912 \'ù 3.. ( ii04 ) de M. C/inii.'^sier qm lègue à rAcadémio une rente de aSoo francs pour la fon- dation d'un prix de loooo francs à dé- cerner tous les quatre ans au meilleur Pages. Pages. ouvrage qui aura paru dans cet inter- valle de temps sur la médecine pratique ou la médecine légale 994 Logarithmes. — Mémoire de M. Mcti/i... loGi M Machines a calculer. — Lettre de M. Hiiss concernant un projet de machine de son invention annoncée comme propre à résoudre les équations d'un degré quelconque 552 Mag.nésivm. — Action du magnésium sur les sels métalliques en dissolution neutre; Note de M. Coninmillc 55G Mag.nétis.me terrestre. — Sur l'inclinaison de l'aiguille aimantée; Note de M. J. D'Jbbadie 2i3 — Lettre de M. Dubnis concernant son Mé- moire sur un compas de déviation ex- périmenté à bord du Magriitci vaS — Sur la variation séculaire de l'aiguille ai- mantée; Note de M. Rr/iou 26'.>. — Mémoires sur les observations de décli- naison et les observations d'inclinai- son de l'aiguille aimantée faites sur les corvettes l'Jstinlahc et la Zélce ; par M. Coupnnt des Bois 38 1 et 948 — Sur la varialion séculaire et diurne de l'aiguille aimantée ; Note de M. Goulicr. 408 — Inlluence de la lumière et des variations de l'air sur l'aiguille aimantée; Note de M. Jtiaibœus 733 — Sur la loi de variation annuelle de la dé- clinaison et de l'inclinaison de l'aiguille aimantée à Paris; Note de M. Peslin . . . 810 Marbres. — Analyse des principaux marbres du Jura ; Note de M. Mène 494 Mécanique. — Des moyens d'annuler les perturbations produites dans le mouve- ment des machines par les pièces de leur mécanisme ; Note de M. Anmax . . i83 — Api>licatiûn du diapason à l'horlogerie; Note de SL IXiatii/et -Ji/eguef ggi MÉCANIQUE analytique. — Sur une condition à laquelle doivent satisfaire les intégrales des équations du mouvement; Note de M. Lnure/it 7'.>4 — Formules relatives à la rotation des pro- jectiles oblongs; Note de M. Kesul . . . . 879 — Sur la résistance des poutres droites sou- mises à des charges en mouvement ; Mémoire do M. P/iillips 94') et 994 — Extrait d'une lettre de AL Claiisiiis accom- pagnant l'envoi de l'ouvrage qu'il vient de publier en allemand « sur la fonc- tion potentielle et le potentiel » g55 - Sur les forces moléculaires dans les li- quides en mouvement, avec application à l'hydrodynamique; Note de M. Klcitz. 988 ■ Sur le choc longitudinal de deux barres élastiques de grosseurs et de matières semblables ou différentes, et sur la pro- portion de leur force vive qui est perdue pour leur translation ultérieure, et plus généralement sur le mouvement longi- tudinal d'un système de plusieurs pris- mes ; Mémoire de M. de Saint-i'cmmt . . 1 108 MÉCANIQUE céleste. — Dc l'influcnce du re- tard de la marée sur le mouvement de la Terre; Note de M. JUcgret.. 26 et 102 — « Note sur la théorie de la Lune au sujet d'un Mémoire de Laplace de 1786 »; par M. Allcgret 635 — Observations relatives à la théorie don- née par M. Delaunay au sujet du retard de la rotation de la Terre ; Note de M. Bouvier- 26 — Emploi d'une méthode particulière de calcul pour la détermination de l'orbite de la planète Sylvia ; Note de M. de Gaspniis 1 076 Mentales (Affections). — De l'importance du délire des actes pour le diagnostic médico-légal de la folie raisonnée; Mé- moire de M. Biierrc de Boismont .... 634 Mercure. — Sur la conductibilité de ce métal pour la chaleur ; Note de M. Gri- poi! 5 1 — Action du nitrate d'argent et du proto- nitrate de mercure sur le bichlorurede platine; Note de M. Commuille 553 — Sur les forces d'attraction et de cohé- sion capillaires du mercure; Note de M. Skrodzhi 677 MÉTAUX (Transparence des). — Note de •M. Melsens sur l'application du principe de la transparence des métaux 55a Voir aussi les articles Argent et In- striiineiits tropli(iue. MÉTÉORES i.u.MiNi.ux. — Ualo solairo (jb- servé à Angers le 3o août 1866; Note de M . Decharme 507 ~ Observation d'une couronne anlisolaire au moment du lever du Soleil; Note de M. Moulin 740 Voir aussi l'article Étoiles filantes. ( ii65 ) Pages. Météorites. — M. le Maréchal l'aiUaiu an- nonce l'arrivée prochaine d'un aérolilhe trouvé au Mexique, pesant 780 kilogram- mes , et destiné au Muséum d'Histoire naturelle après avoir figuré à l'Exposi- tion universelle de 1S67 745 MÉTÉOROLOGIE. — SuT les dépressions baro- métriques extraordinaires observées en Italie dans lesmoisd'avril etde mai 18G6; Note de M. Matteticci 1 70 — Remarques de M. Ch. Sainte-Claire De- ('///e à l'occasion d'un Tableau représen- tant la mortalité et l'état météorologique de Paris en i863 243 — M. Le Verrier présente l'Atlas des orages de l'année i865, rédigé par l'Observa- toire impérial de Paris 317 — Notice sur les orages ; par M. Liandier. . 677 — Des principales causes qui amènent rapi- dement les eaux pluviales dans les af- fluents des rivières en temps d'inonda- tion ; Note de M. Becquerel 7.57 — Sur les variations périodiques de la tem- pérature dans les mois de février, août et novembre; septième Note sur cette ques- tion; par M. Ch. Sainte-Claire Dci'ille.. iojo — Généralités sur le climat de Mexico ; Note de M. A. Poey 353 — Sur la pluie en Alsace et dans les Vosges; Note de M. Grad 428 — Des observations pluviométriques et de leur importance pour procurer des eaux potables aux populations agglomérées; Note de M. Grimaud, de Caux 697 — Influence de la vapeur aqueuse visible dans l'atmosphère et de la pluie sur le spectre solaire ; Note de M. Zantedesrhi . 044 — Note sur diverses questions de physique et de météorologie , adressée de l'île de la Réunion par M. de Lanux et transmise par M. Marchai 911 — - Lettre de M. Gaudc concernant une ob- servation de pluie par un temps serein. 1090 Pages. MÉTHODE. — Note de M. Buluimcl accompa gnant la présentation d'un volume inti- titulé : « Des méthodes dans les sciences de raisonnement ; deuxième Partie ; ap- plication à la science des nombres et à la science de l'étendue » 701 Minéralogie. — Sur un spinelle noir de la Haute-Loire ; Note de M. Pisani iy — Analyse d'un minerai de cuivre de Corse; Note de M. Mène 53 — Sur la phosphorescence de la blende hexagonale ; Note de M. Edm. Becuuerel. i 4^ — Sur un gisement de phosphate de chaux découvert dans l'Estramadure; Note de M. De Lima 'ixo — Remarques de M. Chet'rcul concernant certains phosphates de chaux d'Espagne. 4"o — Remarques de M. £lie de Senumont sur les caractères qui distinguent des phos- phates en rognons, les phosphates de chaux de Logrosan 4"^ — Sur les propriétés do la blende hexago- nale ; Note de M. Sidot '. . 188 — Sur la composition des haches en pierre trouvées dans les monuments celtiques et chez les tribus sauvages; Mémoire de M. Damoiir io38 Moléculaire (Morphogéxie). — Harmonie de la molécule d'alun ammoniacal ; Note de M. Gandin G7 3 Moléculaires (Forces). — Note de M. B(tbi- net sur le rôle des forces moléculaires dans sa théorie de la chaleur 903 Moteurs. — Description d'un moteur électro- magnétique de l'invention de M. de Ma- lin ; Note de M, de Poligny 733 Musique. — Lettre de M. Francisque concer- nant son travail sur la musique, précé- demment présenté sous le titre de : « Le secret de Pythagore dévoilé n . . . . 55 — Lettre de M. deJozet relative à son « Ex- posé des principes de la musique mo- derne >) 3 1 3 N Navigation. — Sur un nouveau système de navigation intérieure ; Note de M. Beu- chot — Tables manuscrites pour la navigation par arcs de grands cercles; communications de M. Geoffroy.... 184, 387, 455 et — Modifications proposées pour les hélices des navires de guerre ; Note de M. Pal- mer — Manœuvre d'un navire surpris par un ty- 600 214 phon; Note de M. Rambo.s.son 83 1 Navigatio.n fluviale. — 'Voir à Écluses. Nerprun. — Mémoire sur les graines de Nerprun au point de vue chimique et industriel; par M. Lefort.... 840 et 1081 Nitrates. — Action du nitrate d'argent et du protonitrate de mercure sur le bi- chlorure de platine ; Note de M. Com- inaillc 553 Nitroglycérine. — Sur l'emploi de ce corps ( ii66 ) Pages, fulminant dans les carrières de grès vos- gien,|)rèsdeSavcrne; Note deU.Aopjj. 189 Nombres (Théorik des). — Formule géné- rale des nombres premiers; Note de M. Dormoy 1 78 et 846 — Sur la clas~ilication des racines des con- gruences binùmes : application a la con- struction du « Canon arithmcticus » de Jacobi ; Note de M. Le Besguc 1 100 Nominations. — M. Fnllitand est nommé Correspondant de l'Académie, Section de Chimie, en remplacement de M. ^û?A/p/-, élu .Xs.socié étranger — M. Ric/uird est nommé Correspondant de l'Académie pour la Section de Géographie et Navigation , en remplacement de feu iM. l'Amiral Fitz-Roy Page i3 m^ 0 Optique. — Recherches d'optique géométri- que ; par M. J. Lcristal — Sur la direction des vibrations dans la lu- mière (lolarisée; Note de M. Mascnrt.. — Théorie nouvelle de la réflexion cristal- line d'après les idées de Fresnel ; Mé- moire de M. Cnrnii — Sur la réfle.\ion et la réfraction de la lumière ; Note de M. Brht — Réfraction de rayons lumineux blancs dans le prisme, sans dispersion; Note de M. Kudvllut — Sur la concordance des rayons lumineux au foyer des lentilles; Note de M. Gil- bert — Influence de la vapeur aqueuse visible dans l'atmosphère et de la pluie sur le spectre solaire; Note de M. Zantcdeschi. — Sur les impressions persistantes de la lu- mière; Note do M. l'Abbé Laboj-dr. . . . — Sur la durée des sensations lumineuses produites par les diverses couleurs; Note de M. Lri/ce On. — Sur de nouveaux dissolvants de l'or; Note de M. Nie/dès ORGANOGR.iPiiiE VÉGÉTALE. — Des vaisscaux propres dans les Ombelliféres; Note de M. Trécul i54 et 458 ioo5 io58 1112 800 644 87 677 — Structure anormale dans quelques végé- taux, et en particulier dans les racines du Myrrhis odorata; Note de M. Trécul. 247 — Note sur les vaisseaux propres dans les Clusiacées; par le même 537 et 61 3 — Lacunes à gomme dans des Quiinées ; par le mcnie 717 Orthopédie. — Des actions musculaires ca- pables de déterminer l'extension latérale du rachis, et de leur application au re- dressement des déviations de la taille ; Note de M. Bouland 44 — Comnuinication de M. Verrier relative aux avantages de sa méthode de redres- sement de la colonne vertébrale 4^ Os (Maladies des). — Voir à l'article Chi- rurgie. Ossements fossiles. — Voir à l'article Fos- siles [Restes organif/ue.s) et à l'article Aiilltropologie. Oxalates. — Note sur l'oxalate de chaux cristallisé; par M. Mmder ioi3 Ozone. — Sur la production de l'ozone; Note de M. Plante 181 I — Élude de l'ozone au point de vue du cho- ! léraetde la génération spontanée; Note i de M. Hcrmary G45 Paléontologie. — Complément adressé par M. Hiisso/i ix sa Noie du 2G mai 186G sur l'ancienneté de l'homme loi — Nouvelles recherches dans les cavernes à ossements des cn\ irons de Toul ; par le même 89 1 — Sur la découverte de sépultures ancieimes dans l'iine des iles de la baie de Santo- rin ; Note do M. de Cigalla 64'.'. — Nouveaux détails sur les monuments an- ciens découverts dans cette ile; par le même 83 1 954 — Sur la décou\erte de constructions an- ciennes sous les couches supérieures des produits volcaniques de Santorin ; Notes de M. Delendn 732, 833 et — Sur des instruments de l'Age de pierre trouvés dans rAméri(]ue centrale; Note de M. Simnnin 894 — Sur la composition des haches en pierre trouvées dans les monuments celti(iues et chez les tribus sauvages; Mémoire de M. Dimioiir io38 Papier. — M. Caminadc adresse des spéci- ( II Pages, mens d'un papier fabriqué avec la ra- cine de luzerne 5o8 Paquets cAcnETÉs. — Sur la demande de M. Priijaile, on ouvre, séance du l'i no- vembre, un pli cacheté déposé par lui le i5 octobre, et qui contient une Note relative au clioléra 833 — Sur la demande de M. Mnninil, un paquet cacheté déposé par lui en 1 865 est ouvert dans la séance du 19 novembre 18GO, et renferme une Note relative à une « tor- pille magnétique » 869 — M. Méray demande et obtient l'autorisa- tion de reprendre un paquet cacheté pré- cédemment déposé par lui, et relatif à une question d'Algèbre 893 Pathologie. — Études sur le ramollissement cérébral ; par MM. Prévost et Coianl. . 266 — Cause et nature de la tuberculose; Mé- moire de M. T'illemin ySo — Des intoxications chirurgicales; Note de M. Mdisnimeuve g85 — Lettre de M. Bourgogne accompagnant l'envoi d'un opuscule « sur les modes de contagion de la syphilis » 994 — Dessins adressés par M. Lanccreaii.r , fi- gurant les lésions décrites dans un tra- vail précédemment présenté au concours pourlesprixde MédecineetdeChirurgic. 894 Pesanteur. — Note de M. Mnlessnrd ayant pour titre : « Sur la force de gravité prise à la nature et appliquée comme force motrice » 1 1 1 7 Phosphates. - - Sur un gisement de phosphate de chaux découvert dans l'Estramadure ; Note de M. R. De Lunn 220 Phosphore. — Sur la cristallisation du phos- phore ; Note de M. Blondlot 39-; Phospiioresce\ce. — Note sur la phospho- rescence de la blende hexagonale; par M. Edm. Becquerel 142 — Sur les propriétés de cette blende; Note de M. Sidot 188 Photographie. — Note de M. Couturier con- cernant la photographie dans l'intérieur des pâtes céramiques obtenues au moyen des sels solubles d'oxydes métalliques colorants 552 Physiologie. — Nature de la systole des ven- tricules du cœur considéré comme acte musculaire ; Note de M. Murer 41 — Des actions musculaires capables de déter- miner l'exlensiou latérale du rachis, et de leur application au redressement des déviations de la taille; Note deM. tïoh- laiid , 44 — Courtes réflexions sur l'aveugle de Che- seldeii ; Note de M. Détendu 48 67 ) Pages. — Sur les impressions persistantes de la lu- mière ; Note de M. l'Abbé Laborde 87 — Sur la durée des sensations lumineuses produites par diverses couleurs; Note de M. Lfike 677 — Lettre de M. Moura concernant son Mé- moire sur les phénomènes de la déglu- tition révélés par la laryngoscopie 2i5 — Expériences démontrant que la raie ex- tirpée sur de jeunes animaux et repla- cée dans la cavité abdominale peut s'y greffer, y vivre et s'y développer. — Conditiqns nécessaires pour la régénéra- tion des membres de la Salamandre aquatique; Notes de M. PMlipeau.x . . . 43i et 576 — De l'influence de l'eau et des aliments aqueux sur la production du lait; Mé- moire de M. Dancel 4-5 Physiologie co.mparée. — Sur la nutrition des jeunes Salmonidés au moyen de larves de certains Diptères tipulaires voisins des Simulies ; Note de M. de In Bonninière de Benuniont 48 — Sur la vision des Poissons et des Amphi- bies ; Note de M. /•'. Plateau 499 — Note sur la force musculaire des Insectes ; par le même 1 1 33 — Recherches sur les organes de sécrétion chez les insectes de l'ordre des Hémi- ptères ; Note de M. Kiinchel 433 Physiologie végétale. — Sur la croissance diurne et nocturne des hampes florales du Dasylijion gracile , du Phormium tenax et de X Agme americana ; Note de M. Ch. Martins 210 — Note sur la fécondation des Floridées; par MM. Bonwt et Tlniret 444 — Sur les fonctions des feuilles ; recherches de M. Boussingnult 706 et 748 — Note de M. Pierre accompagnant la pré- sentation d'un volume intitulé : a Re- cherches expéiimentales sur le dévelop- pement du blé et sur la répartition, dans les diverses parties de la plante, des prin- cipes constitutifs les plus importants ». 727 — Recherches pour servir à l'histoire physio- logique des arbres ; nouveau Mémoire de M. Gris- '. -37 — Note de M. Duchartre intitulée : « La décomposition de l'acide carbonique par les feuilles n'est pas en rapport direct avec les stomates » 854 ■— Remarques de M. Boussingault à l'occa- sion de cette communication 85() — Recherches sur les propriétés vitales de la levure de bière; par M. Hnfmnnn . . . 929 Pages. Physiologie VÉGÉTALE. — Expériences com- parées sur la résistance vitale de certains embryons végétaux; Note de .M. Pou- chet 939 — Nouvelle Note de M. Pomhct sur la ré- sistance vitale, en réponse à des remar- ques de JI. Pasteur i iS; — Observations de M. Pasteur- au sujet de la nouvelle Note de M. Pouchel 1 1 39 Physique i>i' globe. — Sur le développe- ment des glaces polaires et l'extension du gutf-sircam dans le Nord; Noie de M. Gi'ad 98 — Note sur le rapport qui existe entre le débit de l'ill et les eaux méléoriques tombées dans son bassin ; par le nwine 053 - Calcul direct de la hauteur de l'atmo- sphère ; Note de M. Joffroy 677 — Sur les courants électriques delà Terre ; troisième Mémoire de M. Matlcucci. . . 856 Voir aussi à l'article Méiénruh^ic . Phy'siqi'e GÉNÉH.iLE. — LottrB de M. Schuf- keiidiintz concernant certaines décou- vertes qu'il croit avoir laites et qui four- niraient l'explication de divers phéno- mènes physiques 48 — Études sur la constitution des corps; par M. Henry 3 1 3 — Note sur la gravitation terrestre et l'at- traction universelle considérées comme des actions différentes ; par M. Martin . . 338 — Mémoi re de M. Trénumx ayant pour titre : « Cause universelle du mouvement « . . 357 — M. TannitzmK' adresse deux Mémoires G8 ) concernant diverses questions de phy- sique Voir au^si l'article Magartiunc ter- res tri'. Planètes. — Communication de M. Le f'er- rier relative à la découverte faite à Mar- seille par M. Stéphan d'une SS' petite planète — Découverte d'une nouvelle planète de onzième grandeur désignée sous le nom d'Antiope, découverte le 1" octobre; Lettre de M. Luther — Sur la petite planète (gi) ; Note de M. Le / crrier Planisphère CHnoNOMÉTRiQiiE présenté par M. Monot Platine. — i\ction du nitrate d'argent et du prolonitrate de mercure sur le bi- chlorure de platine; Note de M. Com- iiuiille Plomb. — Sur l'existence du perchlorure do plomb ; Note de M. IS'ieklcs Potasse. — Sur une combinaison nouvelle d'oxyde de cadmium et de potasse ; Note de M. S. Meunier — .\ction du potassium sur les carbures d'hvdrogène; Note de M. Bertheht . . . PoLRBiTruE DES FRUITS. — Recherchcs de MM. Letellier et S/jéneux sur cette question — Remarques de M. Chevretil rappelant à cette occasion une expérience dont l'a rendu témoin M. Lciuaire — Recherches de M. Davaine sur ce sujet 271") et Pages.. 285 G55 7C4 G55 55G 1118 33o 83C) Cm Gi I 344 R RÉDUCTEURS (Corps). — De leur action sur l'acide azotique et les azotates ; Note de M. Teneil RÉSINES. — Recherches sur les résines : nouvelles propriétés qu'elles peuvent acquérir sous l'inlluenfe de la chaleur \ et de la pression; Mémoire de M. l'io- Ictte 461 et 776 70 RnsoBciNE. homologue de l'orcine, décrit sous ce nom par M.M. Illasivvetz et Barth; Note sur la synthèse de ce produit, i)ar !\I. Kiirner 564 Savov ( Succédané di! ) • — No.le de M. Payen sur les gousses do deux légumineuses employées en Chine pour nettoyer le linge Sections de l'Académie. — La ^Section de (ù-nf^ra/j/iie et Ntifigation présente comme candidats pour la [jlace de Cor- resiKindant vacante par suite du dé(t''> ili' M. l'Amiral Filz-Hor : i" M. Ui- 4G5 chards ; -j." MM. Cialdi, Livingstonc. . . , 93'2 Silice. — La verse des blés et la silice; Note de M. fsit/. Pierre 374 Soleil. — Sur la profondeur des taches et sur la réfraction de l'atmosphère du So- leil ; Note du P. Seeelii iG3 — Sur la réfraction solaire et sur la précé- dente communication du P.Sccchi; Noio lie M. l-'ine i()3 ( "6;) Pages. — Sur quelques objections relatives à la ronslitution physique du Soleil; par /f même 234 — Réponse à des observations critiques de M. Spœrer relativement à la parallaxe de profondeur des taches solaires ; par te iiu'mc 977 cl 1022 — Recherches sur les offuscalions du Soleil; par M. Rnchc 384 Soufre. — Do quelques propriétés du chlo- rure de soufre ; Note de M. Chevrier. . . ioo3 Spectrale (Analyse). — Sur le spectre de la vapeur d'eau ; Note de M. Jaiissen. . 289 -- Analyse spectrale de la lumière de quel- ques étoiles ; Note du P. &(■(■/;/. 3-24 Pt 364 — Nouvelles recherches sur l'analyse de la lumière spectrale des étoiles; par //■ même G2 1 — Influence de la vapeur aqueuse visible dans l'atmosphère, et de la pluie, sur le spectre solaire ; Note de M. ZaïitvJcsclii. 044 — Remarques sur quelques raies du spectre solaire; Note do M. Angstrœm G47 — Remarques de M. Jansscii à l'occasion de cette communication 72S Spontanées (Générations dites). — De la génération spontanée des moisissures végétales et des animalcules infusoires; Note de M. Donné 3oi — Remarques de M. Pasteur à l'occasion de cette communication 3o5 — M. RaiiiD/i de la Sagra envoie des œufs venus de Cuba qui, ayant été pondus de 1867 à 1860, ont encore la coquille intacte et lui paraissent pouvoir se prê- ter à des expériences sur les générations spontanées 307 — Étude de l'ozone au point de vue du cho- léra et de la génération spontanée ; Note de M. Hermary 045 — Sur la génération spontanée des animal- cules infusoires; Note de M. Donné . . . 1072 Pages. — Remarques de M. Pasteur à l'occasion de cette communication 1073 Statistique. — Lettre de M. Drmny con- cernant sa « Monographie des secours publics n, travail que l'iVcadéniie a ho- noré en 1845 du prix de Statistique. . . . 656 Styrolène. — Sur les étals isomériqucs de ce carbure; Note de M. Bertiu-lot 5i8 Sucres. — Sur quelques notions nouvelles concernant l'action des acides sur les jus sucrés et sur le parti qui en a été tiré en sucrerie ; Note de M. Kessler-Desvi- giies 8o3 Sulfures. — Sur les propriétés toxiques du sulfure de carbone et son application à la destruction des rats ; Note de M. Cloéz. 1 85 SliRFUSiON. — Note do M. Cernez sur les phénomènes dits de surfusion 217 Sursaturées (Solutions). — Notes de M. Lecoq (te Boisbaudran sur ces so- lutions. — Ouverture d'un paquet ca- cheté déposé par lui en juillet 18G6. g5 , a65 et 387 — Moyen d'utiliser les phénomènes de sur- saturation pour la purification de cer- tains sels ; Note de M. Jennnel 60G - Séparation des tartrates gauches et des tartrates droits à l'aide des solutions sursaturées; Note de M. Cernez 843 — Sur le dégagement des giiz de leurs so- lutions sursaturées ; par le même 883 — Remarques de M. Cherreul'à l'occasion de la Note de M.Gernez 886 — Remarques de M. H. Sainte-Claire De- ville à l'occasion de la même Note 887 — M. Fiolette demande et obtient l'autori- sation de reprendre un Mémoire sur la sursaturation qu'il avait précédemment présenté 529 Systè.mes du monde. — M. Kléher adresse un nouveau résumé de ses études sur la constitution de l'univers 733 Tantale. — Recherches sur les combinai- sons de ce métal ; par M. Marignae. . . 85 Tartrates. — Séparation des tartrates gau- ches et des tartrates droits à l'aide des solutions sursaturées; Note de M. Cer- nez 84 3 Teinture. — Sur un mordant de fer nommé vulgairement rouille, employé pour la teinture en noir des soies; Note de M. Mène 394 Télégraphie électrique. — Urgence d'em- C. K. , 18G6, 2™= Semenre. (T. LXIII.) ployer le table transatlantique à relier les longitudes d'.'\méri(juc à celles rie l'Europe et de l'ancien continent; Note de M. Babinet 209 — Sur un moyen d'utiliser pour la télégra- phie éleclricpie l'électricité de l'atmo- sphère et celle du sol; Note de M. Bern- heim C77 Tératologie. — Sur le mode de formation des monstres anencéphales ; Note de M. Dareste 448 i54 { •! Pages. TÉBATOLOGiE. — Monslfe ectromélicn unitho- racique diûit; observation recueillie sur un cheval par M. Goubaiix 733 — Sur un monstre de la famille des Cyclo- cépbaliens, genre Cyclocéphale, variété Anopse ; Note de 51. Kwadcc 8oG — M. Droiwt demande el obtient l'autorisa- tion de reprendre un Mémoire précé- demment présenté par liuel ayant [«ur titre : « Description d'un monstre cy- clocéphale du sexe féminin » 84O — Considérations sur un \eau anide; i)iii' M . Lamcat 97-* Terres végétai-es. — Sur l'anaKse des principes solubles de la terre véï;étflle ; Note de M. Schlœsing 1007 — Remarques présentées à cette occasion ; par M Chevrcul 1012 THÉR.4PEUTI0UE. — Effet du Dipsnciis sit- festiis contre la gangrène survenue à la suite de blessure; Note de ^\.Bcull(inl. 4o3 — Emploi avantageux, dans certaines atlec- tions caiarrludes des luonclies, d'un nouveau i)ulvérisateur mis en jeu [)ar l'acide carbonique; Mémoire de M. ./. Le PhiY 484 — Exposé d'un i;ou\ eau système d'appareils propres à réaliser l'occlusion jineuma- tique à la surface du corps liumain : Mémoire de M. Gucri/i 7G7 — Lettre de M. Ancclct accompagnant l'en- voi d'un travail imprimé sur les maladies du pancréas y 1 1 — Traitement des végétations et excrois- sances sans le secours de l'excision ; Note de M. Bassd^ct 911 TnERMODV.NA.MiyiE. - Notc sur la tendance d'un système matériel quelconque au re- pos absolu ou relatif; par M. Atlmnasc Diipré 548 — Nouveau Mémoire ayant pour titre : « Tia- vail et force moléculaire, » par MM. -/. et /'. Diiprà .iG8 — Sixième Mémoire sur la théorie mécani- que de la chaleur (partie expérim n- tale) ; par tes mcmcs 962 — Expériences sur la détente de la va|)eur d'eau surchauiVée; par MM. Hirii el Cdziii 1144 Tournesol (Papier de). — Remarques de 70 ") Pages. M. Cliarcul sur la difficulté que peut présenter le papier bleu de tournesol pour constater l'acidité, difficulté que ne présente pas le papier rouge employé à constater l'alcalinité 443 Toxicologie. — Sur les propriétés toxiques du sulfure de carbone, et sur l'emploi de ce liquide pour la destruction des rats et des animaux nuisibles qui se terrent; Notc de M. Cloi'z 1 85 — Sur l'action toxique de la vapeur de sul- fure de carbone; Note de M. Iliirin du Biiis.son 2 1 4 -- Deux sels sans action mutuelle et qui administrés successivement à un animal ne mettent [loint sa vie en danger, sont pour lui un poison si on les fait prendre simul tanément ; Note de M. Mehcnx 4o3 — Expériences sur les propriétés toxiques du « Boundou », poison d'épreuve des habitants du Gabon ; par MM. Pcclwticr et SiiiiitpiciTc 809 — Action dessels solubles de strychnine as- sociés au curare sur les gros Cétacés ; Note de M. Thiercelin 924 TRE.MBLE.MEXTS DE TERRE. — SuT le tremble- ment de terre du 14 septembre 18GG; Note deM. Rayet ou se trouvent coordon- nées et rapportées à la carte de France les diverses communications faites à l'Observatoire imjiérial de Paris J04 — M. le Secrétaire perpétuel signale les communications concernant le même phénomène qu'ont adressées directement à l'Académie MM. ('liau procédé typographique de son invention 741 Vaccine. — Des conditions ([ui président au développement de la vaccine dite priini- tivc ; Notc de M. Chrim'eau 573 \'ers a soie. — Nouvelles éludes sur la ma- ladie des vers à soie ; Mémoire de M . Pas- teur 126 ( 'I Pages. Remarques do M. Comhrs à l'oecasion de la communication de M. Pasteur \ii L'Académie, sur la proposition de Ts\. Da- mas, décide que des exemplaire du Mé- moire de M. Pasteur seront mis à la dis- position de l'auteur pour être distribués dans le Midi 142 Recherches sur la nature de la maladie actuelle des vers à soie ; Note de M. Bc- iliainp 3 1 1 Observations de M. Pasteur au sujet de cette Note 317 Sur la nature de la maladie actuelle des vers à soie et plus spécialement sur celle du corpuscule vibrant ; Note de M. Bé- cliaitiji 391 Réponse de M. Béchamp à des remarques faites à l'occasion d'une de ses précé- dentes communications par M. Pasteur. 4-*"> Observations de M. Pasteur au sujet de cette dernière communication 4'^7 Remarques de M. Jolv à l'occasion d'un récent Mémoire de M. Pasteur intitulé : « Nouvelles études sur la maladie des vers à soie n 462 Remarques de M. Joly à propos des idées émises par M. Béchamp au sujet de la maladie actuelle des vers à soie .î-j.G Observations de M. Béchamp relatives à la réponse de M. Pasteur au sujet de sa Note sur la maladie actuelle des vers à soie .5.")?, Sur le siège du parasite dans la maladie du ver à soie appelée/w'6W«f, et sur la théorie du traitement de cette maladie; Note de M. Béchamp en réponse à une Note précédente de M. Joly GgS Remarques de M. Joly à l'occasion d(> la Note de M. Béchamp 773 Nouvelles études expérimentales sur la maladie des vers à soie ; Mémoire de M. Pasteur 897 Nouvelle Note relative à la maladie des vers à soie ; par M. Béchamp 1 r 47 Lettres de M. 77g-r/ concernant la mrdadie actuelle des vers à soie 338 Recherches sur les corpuscules de la pé- brine et sur leur mode de propagation ; Note de M. Balbiani 388 Remarques de M. Pasteur à l'occasion de la Note de M. Balbiani 44 r Remarques faites par M. Chevrcid à l'oc- casion de celles de M. Pasteur 443 Note sur la maladie actuelle des vers à soie; par M. Guérin-Méncville 416 71 ) Pages. — Note de M. Cuérin-Ménci'ille concernant l'Allante et son Bombyx; indication de diverses localités où se développe la cul- ture de l'Ailanle 5oo — Note de ih Achard sur la maladie ac- tuelle des vers à soie ï'^S — Mémoire de M. Achard concernant l'état actuel de l'industrie séricicoleen France. 8G9 Vibratoires (Mouvf.me.nts). — Note de M. Bnurgct sur le mouvement vibratoire d'une corde formée de plusieurs parties de matières différentes '5a8 -- Sur les vibrations des plaques carrées ; Mémoire de M. Tcripicm 378 ■Vins. — M. Pasteur présente le texte déjà complet d'un ouvrage qu'il va prochaine- ment publier sur les maladies des vins. 281 — Note accompagnant la présentation faite par JL Pasteur de cet ouvrage dont la publication avait été relardée par la gravure des planches et qui a pour litre : « Études sur le vin; ses maladies; causes qui les provoquent ; procédés nouveaux pour le conserver et pour le vieillir ». . Sog — Recherches sur la présence de l'azote dans les atmosphères irrespirables des cuves vinaires ; Note de M. Saintpierrc. 678 VoLCA.\iQUES (PiiÉNOMiiNEs). — Quinzième Lettre de i^L Ch. Sainte-Claire Deville A M. Élie de Beaumont sur les phéno- mènes éruptifs de l'Italie méridionale. . 77 et i4''> — De la succession des phénomènes éruptifs danslecratcresupérieurdu Vésuve après l'éruption de décembre 1861; Note de M. Ch. Sainte-Claire Dcville 237 — Sur les phénomènes consécutifs de l'érup- tion de décembre iStii au Vésuve; Note de M. Maugct • 97 — Notes M. de Ci^alla sur les phénomènes éruptifs de la baie de Santorin. i3 et 47 — Appendice à un précédent Mémoire de M. Delenda sur les soulèvements : ap- plication à l'île de Santorin 48 — Û. Ch. Sainte-Claire Z)t'i7//e fait connaî- tre de nouvelles observations sur les phénomènes volcaniques de Santorin que lui a transmises M. Dclemla 43 1 — Sur les phénomènes éruptifs de Santorin pendant le mois d'août 186G; Note de ^L de Cigalla 61 1 et 83i — M. Chci-rcul communique les résultats de quelques analyses faites sur des matières volcaniques adressées par M. de Cigalla. 833 — Nouvelles Notes de M. Delenda concer- nant l'éruption volcanique de Santorin. 732, 833 et 954 i5/|.. ( 1172 ) Volume (Changements de). — Note de M. J . Rrgninilit sur les rh.ingemenls in- verses de volume ronséciilib à la for- Pages. Pages. mation des sels ammoniacaux et des sels alcalins au sein de l'eau w>'\ Wolfram. -- Moyen de se servir de four- neaux à la Wilkinson pour allier, au w moyen du wolfram réduit, le tungstène et la fonte ; Note de M. Le Gtun 9O7 Zoologie. — Note de M. de Ouatirfdgrs ac- compagnant la i>réscntalion d'un ouvrage intitulé : « Histoire naturelle des Anné- lides et des Gépliyriens « 74C — M. Chrcreul fait à cette occasion quel- ques remartjues relatives à la beauté et aux harmonies de couleur que présen- tent les planches de cet ouvrage 748 — Note de M. Guyon sur le I.emming qu'il avait présenté à l'Académie dans la séance du 7 septembre i8B3 819 — Note sur les animaux disparus de la Mar- tinique etde la Guadeloupe depuis notre établissement dans ces îles ; jiar If même 58(j — Sur les mœurs d'un jeune Gorille; Note de M. de Langlc 789 — Sur la caractéristique de la race. — Sur la prétendue transformation du Sanglier en Cochon domestique; Notes de M. Sansnn 4i8 et 843 — Remarques de M. Blanchard relatives à cette dernière communication 845 — Sur l'opinion d'Isidore Geoffroy Saint- Hilaire au sujet de l'origine des Cochons domestiques ; Lettre de M. Sanson à l'oc- casion des remarques de M. Blanchard. 9'.t8 Note sur la variabilité des métis anglo- normands dits de race demi-sang; par le iiie/iic 1 1 33 Nouvelles remarques sur les Poissons fluviatiles de l'Algérie; par M. Ge/vaix.. io5i Sur la nutrition des jeunes Salmonidés aux dépens des larves de certains in- sectes tipulaires voisins des Simulies; Note de M. de la Jioniiiière de Beaii- nm/it 48 Détails donnés par M. Milne Edwards en présentant au nom de M. Schneider vme monographie des Nématoides 974 Lettre de M. Baillet concernant son « Histoire naturelle des Helminthes des principaux Mammifères domestiques ».. 1117 Sur le tissu sarcodique de l'éponge; Note de M. Grave 54 ■ Note de M. 7'/-<'V«rt;(,r concernant le grou- pement des c'res en espèces 911 Mémoire de M. Durand, de Gros, ayant pour titre : » Du zoonite dans l'organisa- tion des animaux vertébrés « 987 I 1-]'^ TABLE DES AUTEURS. MM. ACADÉMIE DES SCIENCES DE BERLIN (L') adresse le volume de ses Mémoires pour l'année 1 864 1 85 ACHARD. — Note sur les maladies des veis à soie 528 — Mémoire concernant l'état actuel de l'in- dustrie séricicole en France 869 ALLÉGRET. — De l'inlluence du retard de la marée sur le mouvement de la Terre. 26 et 102 — Note sur la théorie de la Lune, au sujet d'un Mémoire de Laplace de l'année 1786. 635 ANCELET adresse quelques exemplaires imprimés, de son travail sur les maladies du pancréas, travail déjà présenté au con- MM. Pages, cours pour les prix de Médecine et de Chirurgie gi 1 ANGSTRCEM. — Remaniues sur quelques raies du spectre solaire C47 ANONYME. — Mémoire sur le choléra asia- tique 14 et 77G APOTOVSKY. — Note relative à un cas de chirurgie 1117 ARNOLDI. — Communication relative au choléra 3 1 3 ARNOUX. — Des moyens d'annuler les per- turbations produites dans le mouvement des machines par les pièces de leur mé- canisme 1 83 B B.4BÎNET. — Sur l'emploi des observations azimutales. (En commun avec M. Liais. ) 30 — Urgence d'employer le câble transatlan- tique à relier les longitudes d'.\mérique à celles de l'Europe et de l'ancien con- tinent 209 — Sur les solides de plus grand volume à surface égale, et de plus petite surface à volume égal 3(i i — Théorie de la chaleur dans l'hypothèse des vibrations, et Note sur la force vive moyenne d'un mobile oscillant sous l'em- pire d'une force proportionnelle à l'é- cart 58 I et 662 — Sur un dégagement de gaz dans une cir- constance remarquable 72G — Sur les forces moléculaires goS BAILLET, en adressant à l'Académie, pour un concours, une « Histoire naturelle des Helminthes des principaux Mammifères domestiques», fait connaître l'esprit dans lequel ce travail a été conçu 1 1 1 7 BALBIANI. — Recherches sur les corpuscules de la pébrine et sur leur mode de pro- pagation 388 BALLAURI. — Lettre relative au choléra. . . 4^5 BALLET. —Note relativeà un baromètre dif- férentiel 833 MM. Pages. BARR.\C.\NO. —Communication relali^e au choléra g 1 2 BASSAGET. — Note concernant un traite- ment proposé pour la guérison des vé- gétations et des excroissances, .sans au- cune opération ^. . gi , — Noteintitulée :« Anatomieexactedessysté- mesganglionnairescomparésentreeux y. 1 140 BAUBIGNV. — Sur certains dérivés du cam- phre .^._, ( B.\UFFE. — Sur la m'anière de dater les jours en divers points du globe 3i(; BE.4UBIN. — Sur la formation de l'univers et les causes qui le régissent 944 BEAUAIONT (de la Bo.mmère de). — Voir à jBoninière. BÉCHAMP. — Note relative à la maladie des vers à soie 114- - Observations relatives aux remarques faites, à l'occasion delà précédente Note, par M. Pasteur 55^ — Sur le siège du parasite dans la maladie du ver à soie appelée pébrine, ei sur la théorie du traitement do cette maladie; réponse à une Note de M. Jalr G93 — Recherches sur la nature de la maladie actuelle des vers à soie, et plus spécia- ( I' MM. lemont ?ur la natiiro du corpuscule vi /"'"" 3ii pl 391 BÉCIIAMP. — Réponse aux observations faites par M. Pnstcur au sujet d'une do ces Note» 425 — Analyse des eaux de Ver?;èze (soiirre des Boudlanls et source Granier). Micm- zvina et autres organismes de celle eau étudiés au point de vue de leur fonction . 559 — Du rôle de la craie dans les fermentations butyrique et Ijclique, et des organismes actuellement vivants qu'elle contient. . 4J1 BECQUEUEL. — Mémoire sur la formation, en vertu d'actions lentes, de divers com- posés, et notamment des silicates ter- reux 5 — Des principales causes qui amènent rapi- dement les eaux pluviales dans les af- fluents des rivières et des fleuves en temps d'inondation 75- BECQUEREL (Edm.). - Note sur la phos- phorescence de la blende hexagomde. . 14/ BERNIIEIM. —Note sur un moyen d'utiliser, pour la télégraphie électrique, l'électri- cité de l'atmosphère et celle du sol C77 BERTHELOT. — Les polymères de l'acéty- lène. V partie : synthèse de la benzine. 4/9 et 5i5 — Sur les états isomériques du styrolène. . 5i8 — Action de la chaleur sur la benzine et sur les carbures analogues 788 et 834 — Action du potassium sur les carbures d'hydrogène 836 — Sur les actions réciproques des carbures d'hydrogène 998 et 1077 BERTIN. — Sur la constitution de la glace glaciaire 346 BERTRAND est adjoint à la Commission nommée pour examiner un Mémoire de M. Phillii>s sur une question de méca- ni^q"" r 994 BERTSCH. — Sur un nouveau générateur électrique ou électrophore continu 771 — Réponse aux remarques de M. de Paivillr concernant l'analogie qu'offrirait un ap- pareil précédemment décrit avec l'élec- trophore continu gio BETTI. — Sur les substitutions de six lettres. 878 BEUCHOT. — Sur un nouveau système de navigation intérieure 107, BEULLARD. — Effets du Dipsacux sylvcstris contre la gangrène survenue à la suite de certaines plaies 4o3 Bfi VILLE (M"" de). — Communication re- lative au choléra 215 BIDARI) signale ce (|u'il considère comme neuf dans ufi ouvrage qu'il présente au 74 ) MM. Pages, concours pour le prix de Physiologie expérimentale, et qui a pour titre : « Du ■ blé considéré au point de vue bota- nique y 1 117 BL.4NCHARD (Emile). — Remarques à l'oc- casion d'une communication de M. Snn.mn sur la prétendue transformation du San- glier en Cochon domestique 845 BLANCHET. — Envoi du nouvel ap|)areil qu'il désigne sous le nom de plinsjihiin', et qui est destiné aux aveugles auxquels on a pratiqué l'opération de Xlwlhprn- tlièse 1 3 BLONDLOT. — Sur la cristallisation du phos- phore 397 BOILLOT. — Expériences sur les phénomènes généraux de la combustion 214 BONINIÈRE DE BEAUMUNT (de l.\). — Sur la nutrition des jeunes Snlnutnidcs; au moyen des larves de certains Diptères tipulaires voisins des Simulies 48 BORNET. — Note sur la fécondation des Floridées. (Eu commun avec M. Thuret.) 444 BOUDIN. — Nombre de personnes tuées par la foudre en France pendant l'année i865 ,92 BOUL.\ND. — Des actions musculaires ca- pables de déterminer l'extension laté- rale du rachis, et de leur application au redressement des déviations de la taille 44 BOURGET. — Sur le mouvement vibratoire d'une corde formée de plusieurs parties de matières différentes 328 BOURGOGNE. — Lettre accompagnant l'en- voi d'un opuscule sur les modes de contagion de la syphilis 994 BOUSSINGAULT. - Sur les fonctions des feuilles 706 et 748 - Remarques à l'occasion d une communi- cation de M. Diichnrtrc intitulée : « La décomposition de l'acide carbonique par les feuilles n'est pas en rapport direct avec les stomates » 80O BOUVIER. — Observations relatives à la théorie donnée par M. Delaunay au su- jet du retard de la rotation de la Terre. 2G — Note sur l'organisation physique et les mouvements des astres 47^ BRETON, DE CiiA.MP. — Sur de prétemlus défauts qui alfecteraient, suivant l'(jin- sot, la théorie de la composition des moments, donnée par Lagrange dans la Mi'cdiiiijiic (iiialyliipir i 1 1 G BREWSTER (Sin David) fait hommage à l'Académie de trois Mémoires qu'il vient de publier, et qui ont pour- titres : f MM. 1' 1° « Inniience de la double réfraction du spath calcaire sur la polarisation, l'intensité et la couleur de la lumière qu'il réfléchit n; 2° « Sur une nouvelle propriété de la rétine »; 3° a Rapport sur le rei;islre horaire météorologique tenu à Leith dans les années 182G et 1 827 » BRIERRE DE BOISMONT. — De l'importance du délire des actes pour l(! diagnostic médico-légal de la folie raisonnante. . .. BRIOSCHI. — Sur une classe de résolvantes 1 I 75 .\\',vs 'jr^ G34 MM. Pages. de rcqualion du cin(|uii-me degré 685 et 785 BRIClT. — Sur la rétk'Nion et la réfraction de la lumière 1 1 12 BRONGM.\RT est nommé Membre de la Commission pour la révision des comptes de l'année 1 8G5 87 BURIN DU BUISSON. — Sur l'action toxicpie de la vapeur de sulfure de carbone. . . . 21 4 BUSS. — Projet d'une machine propre à ré- soudre les équations d'un degré quel- con(jue 502 c CAHOURS. — Recherches sur les densités de vapeurs 1 4 CALIGNY (de). — Modification au système d'écluses de navigation applicable sur un bief très-court 488 — M. de Calignr exprime le désir que son système d'écluses soit admis au concours pour le prix de Mécanique, et envoie diverses pièces destinées à achever d'é- clairer la Commission sur la valeur de ce système 911 — Considérations nouvelles sur les mouve- ments des matières souterraines en fu- sion, étudiés dans leurs rapports avec le mouvement varié des fluides 5 12 — Réponse à l'une des objections faites contre l'hypothèse du feu central 55i — Recherches sur les moyens de diminuer la partie du déchet des compresseurs à colonnes liquides oscillantes qui pro- vient de réchauffement de l'air pendant la compression •. 828 CAMINADE adresse un certain nombre d'e.xem- plairesd'un travail imprimé sur du papier fabriqué avec la racine de luzerne 5o8 CAKDOLLE (ce) donne de vive voix (piel- ques détails sur le Congrès international de Botanique qu'il a présidé à Londres cette année, et met sous les yeux de l'Académie une bande de papier sur la- quelle ont été marquées les 1234 cou- ches annuelles que présentai t un Scquoia gigdiiiL'ii à six pieds au-dessus du sol. . 12 CANROBERT (le .Maréchal) adresse la cir- culaire du Comité central de la soujcriji- tion au profit des victimes de l'invasion des sauterelles en Algérie .'•iy C.\PANEM.\. — Sur la décomposition des roches du Brésil 307 C.4R0N.— De l'absorption de l'hydrogôneel de l'oxydedecarbonepar lecuivreenfusion. 1 i2(j C.4YLEY. — Sur les coniques déterminées par cimi conditions d'intersection avec une courbe donnée y — Note sur quelques formules de M. dr Jnmjuièies^ relatives aux courbes qui satisfont à des conditions données 6GG CAZIN. — Expériences sur la délente de la vapeur d'eau surchaufi'ée. (En commun avec M. Hirn . ) 1 1 44 CHANCOURTOIS (ne). - Sur la production naturelle et arlilicielle du diamant 22 CHAPOTEAUT, de Laire et Girard. — I Formation des monamines secondaires des séries pliénylique et toluylique 91 — Faits relatifs aux matières colorantes dé- rivées de la houille gG4 CHASLES. — Rapport sur trois Mémoires ! de M. de La Goiirneiie relatifs à de nouvelles surfaces réglées 264 i - Remarques à propos d'une communica- tion de M. Cmley sur les questions de j contact de courbes d'ordre quelconque j avec une courbe donnée dont les points ! se déterminent individuellement G;n I — Observations relatives à la théorie des ! systèmes de courbes 81G I — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. de Jonquii-rcs relative à la théorie des séiies ou systèmes de cour- bes 874 et 907 CHAUVEAU. — Des conditions qui prési- dent au développement de la vaccine dite priinitwe 073 CHEVREUL. — Extrait d'un Mémoire sur des phénomènes d'affinités ca|iillaires. . (Ji — Remarques au sujet d'une communication de M, Séguier sur les armes à feu 1G2 — Observations au sujet d'une Note de M. /«///(■// sur des phénomènes d'affinité capillaire 267 — Note liistori(|ue sur Vàgi- de pierre à la ( II MM. Pages. Chine, comprenant une Note de M. Sln- nistas Jiilirn sur le même sujet 281 CHEVRELL. — Kenuirques à l'occasion d'une communication de M. Foucault sur un moyen d'affaiblir les rayons du Soleil au foyer des lunettes 4i5 — Remarques faites à l'occasion d'une com- munication de M. r>(ilhiiini relative à la maladie des \ers à hw: sur la difficulté que peui piésenier le papier de tournesol bleu pour constater l'acidité 44^ — Remarques à l'occasion d'une Lettre de M. Jullicu concernant la question des affinités capillaires 400 et 402 — M. Clurirul demande l'insertion d'une Lettre dans laquelle M. Jullicti attaque sa manière de voir sur la question des affinités ca|)illaires, et jjrésente à cette occasion quelques lemaniues 437 — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Bcclutiiip sur l'analyse des eaux de Vergèze 563 A l'occasion d'une Note de M. Niepcc de 6'fl/«/-/^7(7o/sur l'Iiéliochromie, M. Chc- vreul appelle l'attention sur un résultat que lui semble mettre hors de doute les expériences de l'auteur 5Gg — Remarques à propos d'une communication de M. Babinct sur la tl\éorie de la chaleur dans l'hypothèse des vibra- tions, etc 588 — Observations relatives à une communica- tion de M. Mène sur les laitiers bleus. . Gio — A la suite d'une communication de IMM. Lflr//irrt'l Sprncu.r sur la pourri- ture des fruits, M. Clicfreul fait part à l'Académie du résultat d'une expérience relative au même sujet, et faite par M. Lcintiirc 611 A l'occasion d'une Note de M. Fnmlel, M. Chci'icul signale la méthode à em- ployer pour déterminer la proportion de matière organique que peuvent contenir les os fossiles Ogi — Observations relatives à une Note de M. de Quatrcfti^es accompagnant la présentation d'un ouvrage intitulé : c( Histoire naturelle des Annélides et des Géphyriens » 748 — M. Clwvreul communi(pie les résultats de quelques analyses faites sur les ma- tières volcaniques adressées de Santo- rin , par M. ih Cif;alttt 833 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. Gêniez sur le dégagement des gaz de leurs solutions sursaturées.. 88G — Observations relatives à une commun!- 76 ) MM. Pages. cation de M. Schlœsing sur l'analyse des principes solubles de la terre végé- tale 1012 — A propos d une communication faite par AL Cloquct au nom de JL Prétrrre sur l'emploi du protoxyde d'azote comme anesthésique, M. Cheficul rappelle les résultats défavorables constatés par Proust et Vauquelin, cpii ont expéri- menté sur eux-mêmes le protoxyde d'a- zote 1 1 35 — ^i.Chci'reul, [jrésidant la séance du 9 juil- let, annonce que le tome XXXV des Il Mémoires de l'Académie » est en dis- tribution au Secrétariat 2g — M. Clwvrrut donne lecture d'une Lettre jiar laquelle M. Élie de Beauiiinnt, qui ne i)eut assister à la séance, le prie de vouloir bien le suppléer dans les fonc- tions de Secrétaire perpétuel 4i3 - M. C//c'irc'H/, dans l'exercice des fonctions de Secrétaire perpétuel, signale parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance de diverses séances les ouvrages suivants ; — Un ouvrage de M. Gire/ct sur l'Allante et son Rombyx. — Un opuscule de M. Hugo intitulé : « Théorie des cristallo'ides élémentaires » 3i4 — Un ouvrage de M. Martiiis ayant jiour titre : « Du retrait et de l'ablation des glaciers de la vallée de Chamonix, con- statés dans l'automne de i865 ». — Un ouvrage de M. Surlngar intitulé : « La sarcine de l'estomac ». — Deux brochu- - res àe}\.Delesse ayant pour titre : « Re- cherches sur l'origine des roches » et « Recherches sur le granité » 422 — Diverses communications relatives au tremblement de terre du i4 septembre adressées par JIM. Dechurme, Millière, Chautnrd, Gudlcniin, Btrigny, Prou, Picrruguex, Tn'iiuui.r, et par un pro- priétaire de Nogent-sur-Marne .507 — Une brochure de M. de Jnnquwrex sur les problèmes de contact des courbes algébriques. — Un volume de M. M(u-- (]uor-)i 7{f/«///«' intitulé : « Architecture navale théorique et pratique ». — Une Note sur les opérations de sauvetage du paquebot français tu Seine 912 — Une brochure de M. de Jonquièrcs ayant pour titre : « Recherches sur les séries ou systèmes de courbes et de surfaces al- gébriques d'ordre quelconque, suivies d'une réponse à (pielquos critiques de M. Chastes » 994 ( I' MM. Pages. — M. Chevreul, faisant fonction de Secré- taire perpétuel, donne lecture d'un ar- ticle du testament de M. Clumssier qui lègue à l'Académie une rente annuelle, pour la fondation d'un prix de loooo francs à décerner tous les quatre ans. . 949 CHEYRIER. — De quelques propriétés du chlorure de soufre ioo3 CHUARD expose quelques nouvelles modifi- cations apportées à sa lampe de sûreté. 1117 CHURCHILL (M"" Marion). — Communica- tion relative au choléra 600 CLALDL — Note relative à un passage du Rapport verbal fait sur un de ses ou- vrages dans la séance du 11 juin 1866 (présentée par l'auteur du Rapport, M. de Tesson] aiS — M. Cinldi est présenté, par la Section de Géographie et Navigation , comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant gSa CIGALLA (de). — Note sur les phénomènes éruplifsdelabaiedeSantorin. i3, 47 et 611 — Note sur la découverte de monuments anciens dans l'une des îles de la baie de Santorin 642 et iJS i CLÉMENT. — Nouveau frein destiné à pré- venir les accidents de chemins de fer. . 184 — Nouveau Mémoire relatif à l'emploi de l'électricité comme force motrice appli- cable à l'industrie 644 CLOEZ. — Sur les propriétés toxiques du sulfure de carbone, et sur l'emploi de ce liquide pour la destruction des rats et des animaux nuisibles qui se terrent. .. i85 CLOQUET (J.) communique les résultats ob- tenu^ par M. Préterre de l'emploi du protoxyde d'azote comme anesthésique. 1 135 CLOUÉ prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candi- dats pour l'une des places vacantes dans la Section de Géographie et Navigation. . uC COMBES. — Remarques à l'occasion d'une communication de M. Pasteur sur la maladie des vers à soie 1 4'2 COMITÉ CENTRAL de la souscription au PROFIT DES VICTLMES DE l'iNVASION DES 77 MM ^ SAUTERELLES EN ALGÉRIE. — Lettre ac- cusant réception de la somme souscrite par MM. les Membres de l'Académie. . . 387 COMMAILLE. — De l'action du nitrate d'ar- gent et du protonitrate de mercure sur le bichlorure de platine 553 — De l'action du magnésium sur les sels métalliques en dissoUilion neutre 556 — Analyse du lait de chatte 692 — Sur la valeur comparée de la poule et de la cane comme pondeuses, et sur la valeur comparée de l'œuf de poule et de l'œuf de cane comme aliments ii3i CORNU. — Théorie nouvelle de la réflexion cristalline d'après les idées de Frcsnel. io58 COSTE, remplissant, eu l'absence deM. Flou- rens, les fonctions de Secrétaire perpé- tuel, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un opuscule de M. Joly intitulé ; « Coup d'oeil sur les origines de la pisciculture fluviale »... 266 COTARD. — Études physiologiques et pa- thologiques sur le ramollissement céré- bral. (En commun avec M. Prévost. ).. 266 COULVIER-GR.\VIER. — Observations des étoiles filantes de la première quinzaine d'août 1866 • 352 — Étoiles filantes observées dans la nuit du 1 3 au 14 novembre 1 866 860 COUPVENT DES BOIS. — Mémoire sur les observations de déclinaison de l'aiguille aimantée faites sur les corvettes l'As- trolabe et la Zélée 38 1 — Inclinaisons magnétiques observées sur les corvettes F Astrolabe et la Zélée . . . 948 COUTURIER. — Photographie dans l'inté- rieur des pâtes céramiques par les sels sûlublesdesoxydesmétalliquescolorants. 552 CRÉMIEUX-MICHEL. — Lettre relative au médicament anticholérique adressé pré- cédemment par M""' Daniel 645 — M. CrémieiLK-MivIwl fait connaître la composition de ce médicament 678 — Communication relative au choléra 912 CRIMOTEL. — Sur l'épreuve galvanique ou bioscopie électrique 88 D D'ABBADIE (A.). — Inclinaison de l'aiguille aimantée 2 1 3 — M. D'Abbadie présente à l'Académie une brochure qu'il vient de publier « sur le droit bilen » 254 — Sur l'hypsomètre et son usage 286 — Réponse à une réclamation de M. Grellois C. R., 1S66, a"'" Semt-slre. (T. LXIII.) soulevée à l'occasion de la précédente Note 473 — M. D'Abbadie fait hommage à l'.Académie d'un opuscule qu'il vient de publier sous le titre de : « L'Arabie, ses habitants, leur état social et religieux » io58 DAMAS (de) sollicite pour la bibliothèque i55 ( il MM. Pages, du Collège-Séminaire de Gazir, au mont Liban, l'envoi des publications de l'Aca- démie 833 D.AMOUR. — Sur la composition des haches en pierre trouvées dans les monuments celtiques et chez les tribus sauvages. .. io38 DANCEL. — De l'influence de l'eau et des aliments aqueux dans la production du lait 475 DANIEL. — Communication relative au cho- léra 4^2 D'ARCHIAC. — M. D'Archiac fait hommage à l'Académie d'un ouvrage qu'il vient de publier, et qui a pour titre : « Géologie et Paléontologie » 745 — M. D'Archiac présente à l'Académie, de la part de M . de Tcliihatcheff, un nouveau volume de « l'Asie Mineure » 821 — En communiquant une Note de M. Fis- c/iersuT un crâne de Ziphius trouvé à Arcachon (Gironde), M. D'Archiac met sous les yeux de l'Académie six photo- graphies qui représentent ce crâne sous divers aspects '272 — M. D'Archiac présente à l'Académie, de la part de M. Frosaard, les restes d'un Rep- tile fossile trouvé danslesschistesbitumi- neux de Musc, près d'Autun (Saône-et- Loire ) 340 DARESTE. — Sur le mode de formation des monstres anencéphales 448 — Recherches sur la dualité primitive du cœur et sur la formation de l'aire vascu- laire dans l'embryon de la pouls 6o3 — Sur l'existence d'une matière amyloïde dans le jaune d'oeuf 1142 D.WAINE. — Recherches sur la pourriture des fruits 27G — Recherches sur la pourriture des fruits et des autres parties des végétaux vivants. 344 DEC.\1SNE présente à l'Académie, au nom de M. A//)h. • MM. Pages. DUBRUNFAUT. - Note sur la diffusion et rendosmose 838 — Observations sur la dialyse etl'endosmose. 994 — Mémoire sur la constitution do l'atmo- sphère 869 DUCHARME. - Halo solaire observé à An- gers le 3o août 1866 5oi DUCHARTRE. — La décomposition de l'acide carbonique par les feuilles n'est pas en rapport direct avec les stomates 854 — M. Ditchnrtre présente à l'Académie, de la part de M. Martins, les «Éloges aca- démiques » qu'il vient de publier 87 DUCHEMIN. — Sur de nouvelles capsules électriques employées pour obtenir l'ex- plosion des mines sous-marines 2-;9 DUHAMEL. — Note accompagnant la présen- tation d'un volume intitulé : «Des mé- thodes dans les sciences de raisonnement; deuxième partie ; application à la science des nombres et à la science de l'éten- due » 701 DUMAS. — L'Académie, sur la demande de '^\. Dumas ^ décide que des exemplaires du Mémoire de M. Pasteur, concernant la maladie des vers à soie, seront mis à la disposition de l'auteur pour être distribués dans le Midi 1 4-s — M. Dumas, à propos d'une communication 79 ) MM. Pages, faite par M. Clnquet au nom de M. Pré- terre sur l'emploi du protoxyde d'azote comme anesthésique, fait remarquer qu'il serait indispensable de n'employer pour les inhalations que du protoxyde d'azote parfaitement pur, condition qu'il est d'ailleurs impossible de réaliser tou- jours dans la pratique 1 136 DUPRÉ (Athan.^se). — Note sur la tendance d'un système matériel quelconque au repos absolu ou relatif 548 Voir aussi l'article suivant. DUPRÉ (Ath. et p.). —Mémoire ayant pour titre : « Travail et force moléculaire » . 268 — Mémoire sur la théorie mécanique de la chaleur (partie expérimentale) gS'i DUPUIS. — Machine à évaporation fonction- nant dans une eau stagnante, sans écou- lement apparent du liquide. .. . 48 et 644 — M. Dupuis soumet au jugement de l'Aca- démie un appareil qu'il nomme « pompe pyro-hydrostatique n 776 DURAND ( DE Gros). — Mémoire ayant pour titre : « Du zoonite dans l'organisation des animaux vertébrés " 987 — Note relative à une connexion périphé- rique entre les nerfs moteurs et sensilifs. 1 1 4° DURANT. — Monographie du choléra. 49 et 266 E EDW4RDS (Milne) présente, au nom de l'auteur, M. Schneider, une « Monogra- phie des Nématoïdes », et indique en quelques mots le contenu de cet ouvrage. 974 ÉLIE DE BEAUMONT. — Explication du Ta- bleau des données numériques qui fixent, sur la surface de la France et des contrées limitrophes, les points où se coupent mutuellement, vingt-neuf cercles du réseau penlagonal (voirr.£'/-7-«/rt placé à la fin du volume) 29, 70 et io5 — A l'occasion de la mention faite par M. Chevreul d'un passage où Clouet parle des phosphates de chaux d'Espa- gne, M. Elie (le Bcaumont remarque la différence qu'il y a, au point de vue mi- néralogique et au pointde vue agricole, entre le phosphate de Logrosan, qui constitue des filons dans un terrain schisteux, et le phosphate répandu sous forme de nodules dans certains terrains sédimentaires 402 — M. Élie de Beaumont fait hommage à l'Académie d'un exemplaire du tirage à part de ses « Tableaux des données nu- mériques qui fixent sur la surface de la France et des contrées limitrophes les points où se coupent mutuellement les cercles du réseau pentagonal », et y joint un exemplaire du Tableau d'assem- blage des six feuilles de la Carte géolo- gique de la France sur lequel sont tracés les cercles du réseau pentagonal 1021 M. le Secrétaire perpétuel fait part à l'Académie de la perte qu'elle vient de faire dans la persoime de M. Delezenne, Correspondant de la Section de Physique. 378 M. le Secrétaire perpétuel ouvre, sur la demande de ^l.Séguier, un pli racheté déposé par lui en 1849; ce pli contient l'indication de l'emploi du caoutchouc vulcanisé pour amortir le recul desarmes à feu i63 M. le Secrétaire perpétuel annonce que le tome LXI des « Comptes rendus » est en distribution au Secrétariat 317 M. le Secrétaire perpétuel présente au nom des auteurs les ouvrages suivants : l55.. ( if8o ) MM. Pages. — Au nom de M. Zantedcschi ,\xr\e brochure écrite en italien et ayant pour litre : 0 Documents relatifs à la chaire deGalilée et à son buste au Musée de Padoue » (citation de quelques passages de la Lettre d'envoi ) 646 — Deux brochures de M. Baudrimont, l'une sur la préparation et l'amélioratinn des fumiers, l'autre contenant des recherches chimiques sur les produits morbides des cholériques; communication de quel- ques passages de la Lettre d'envoi. . . . 869 — Un ouvrage posthume de don J.-M. Rey y Heredid « sur la théorie transcen- dante des quantités imaginaires » 1075 — Au nom de M. Le Touzé de Longueniar, des « Recherches zoologiques et agro- nomiques dans le département de la Vienne ». — Et une publication récente de M. L. Simonin, ayant pour titre : « La vie souterraine, ou les mines et les mi- neurs n 1076 — M. le Secrétaire perpéliicl signa\e, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, les ouvrages suivants : une tra- duction du Rapport du général Sabine sur les travaux mathématiques de M. Chasles. — Une Note imprimée de M. Breton (de Champ) sur deux pré- tendues inadvertances dans lesquelles, suivant Poinsot, serait tombé Lagrange. — Un ouvrage de M. Pourinu, intitu- lé : «Manuel du chimiste agriculteur». 14 — Les « Extraits de Géologie » de MM. Delcssc et de Lnpparent. — Une brochure de M. Gallo sur la théorie mécanique de la chaleur 49 — Divers opuscules de M. IV.-H. Miller, relatifs à des questions de cristallogra- phie. — Un opuscule de M. J. Marcou sur le dyas 89 — Un opuscule do M. VanderMensbrugghe, avec lecture d'une partie de la Lettre d'envoi. — Deux opuscules : l'un de M. Leymerie, l'autre de M. Zantedeschi. 1 85 MM. Pages. — Un volume intitulé : « Matériaux pour la carte géologique de la Suisse, publiés par la Société helvétique des Sciences naturelles ». — De « Nouvelles recher- ches sur les poissons fossiles du mont Liban », par MM. Pictet et Aloïx Hum- bert 33g — Des « Leçons sur la Dynamique » de M. /«- ri^i/, publiées par M. C/fZ/vc/i. — Un Mé- moire sur les premières découvertes des propriétés de l'aimant, par M. Volpicclli. — Un Mémoire sur la dispersion de la lu- mière, par AL Em. Mathieu 887 — Un ouvrage ayant pour titre ; «Recher- ches sur l'anatomie du Troglodytes Au- brji n parMM. Graliolet et Alix, adressé à l'Académie par la veuvedeM.Graliolet et par M. Alix 86g — Une Notice de M. Moniig/iy, intitulée : « Comparaison des pouvoirs réfringents et calorifiques de certains gaz ». — La deuxième série des « Grandes Usines, études industrielles en France et à l'é- tranger »,parM. Turgan. ~\jn opuscule ayant pour titre: « l'Etrurie et les Étrus- ques » , par M. Simonin 870 — Deux volumes publiés par l'Observatoire de Greenwich, et ayant pour titre : «Vé- rification et extension del'arcdu méridien de la Caille au Cap de Ronne Espérance», par M. S. -T. Maclear, astronome royal au Cap. —Deux brochures de M. Zante- deschi, en italien et ayant pour titre : «Recherches sur les oscillations calori- fiques et magnétiques » et « De l'utilité qu'on relire de l'étude de la météoro- logie ». — Trois brochures de M. Ca- nestrini, en italien et ayant pour titre : « Origine de l'homme », « Poissons d'eau douce de l'Italie » et « Restes organiques trouvés dans les terrains du Modenais ». gSS — Un ouvrage de M. C/««.««.s', en allemand, avec lecture de quelques passages de la Lettre d'envoi gSâ FAUDEL. — Sur la découverte d'ossements humains 'fossiles dans le lehm alpin de la vallée du Rhin à Eguisheim, jirès Colmar 689 FAVRE. — Étude sur les réactions chimiques à l'aide de la chaleur empruntée à la pile 369 FAYE. — Réponse aux observations criti- ques de INI. Spœrcr relativement à l'iné- galité parallactique des taches du Soleil . 1022 — Sur les caractères généraux du phéno- mène des étoiles filantes 1094 — Sur la réfraction solaire et sur le dernier Mémoire du P. Secchi igS i8i ) MM. Pages. — Remarques sur les étoiles nouvelles et sur les étoiles variables 196 et aag — Sur quelques objections relatives à la constitution physique du Soleil 234 — Sur les étoiles filantes du 14 novembre. 849 — Réponse aux observations critiques de M. Spœrrr relativement à la parallaxe de profondeur des taches solaires 977 FISCHER demande et obtient l'aulorisation de retirer son Mémoire « sur les Bryo- zoaires perforants de la famille des Té- rébriporides « M — Note sur un crâne de Ziphius trouvé à Arcachon (Gironde) 27 1 FOUCAULT. — Sur un moyen d'affaiblir les rayons du Soleil au foyer des lunettes. 4' 3 — Réponse à une question posée, à l'oc- casion de cette communication, par M. Chevreul 4 '6 FOURNET. — Note sur le bleuissement des verres et des laitiers 764 FRANCISQUE. - Lettre concernant son MM. Pages. Mémoire intitulé : « le Secret de Py- tha.L^ore dévoilé » 55 FRANKLAND est élu Correspondant pour la Section de Chimie, en remplacement de M. U'œhlci élu Associé étranger i3 — M. Frn/d/rind aÛTi'Sse ses remerciments à l'Académie 41 FREMY. — Sur un mode général de cristal- lisation des composés insolubles 714 ~ M. Fremy présente à l'Académie le pre- mier volume de« l'Histoire de la Chimie ■> [1' édition), par M. Hœfer, et indique le caractère de cet ouvrage 942 FRIEDEL. — Sur un hydrocarbure nou- veau. (En commun avec M. Lnclen- burg. ] I o83 FROSSARD. — Découverte des restes fos- siles d'un reptile de l'époque du terrain houiller supérieur ; présentation de plu- sieurs des ossements de ce reptile, par M. D An-Mac; détermination de ses ca- ractères ostéologiques, par M. Gimdry . 340 et 341 GALLL.4RD, — Lettre concernant des tra- vaux déjà présentés au concours des Arts insalubres 912 GAL. — Recherches sur les éthers cyani- ques 888 — Sur quelques nouveaux dérivés des acides gras 1086 GALIBERT. — Note concernant de nou- veaux perfectionnements apportés à ses appareils respiratoires " 771 GARRIGOU demande et obtient l'autorisa- tion de retirer un Mémoire déposé par lui le 29 août 1864, et ayant pour titre; « Étude géologique sur les eaux sulfu- reuses d'Ax 11 5o8 GASPARIS (de). — Lettre concernant le calcul de l'orbite de la planète Sylvia, au moyen d'une méthode particulière. . 1076 GAUBE. — Note relative à une observation de pluie tombant par un temps serein... 1090 GAUDLN. — Note ayant pour titre : « Har- monie de la molécule d'alun ammonia- cal » 673 GAUDRY. — Sur un reptile découvert par M. Frossaril à la partie supérieure du terrain houiller de Muse, près d'Autun. 34i GAUTIER. — Action des composés acides chlorés, bromes, iodés et sulfurés sur les éthers éthyl et méthylcyanhydri- ques 920 GEOFFROY. — Tables manuscrites pour la navigation par arcs de grands cercles. . 184, 387, 455 et GÉRARD. — Note relative à des perfection- nements apportés aux armes de guerre et à la transformation des armes an- ciennes GEREZ. — Communication relative au cho- léra GERNEZ. — Sur les phénomènes dits de sur- fusion — Sur la séparation des tartrates gauches et des tartrates droits, à l'aide des so- lutions sursaturées — Sur le dégagement des gaz de leurs so- lutions sursaturées GERVAIS (Paul). — Nouvelles remarques sur les Poissons lluviatiles de l'Algérie . . GILBERT. — Sur la concordance des rayons lumineux au foyer des lentilles GIRARD, Chapoteaut et de Laibe. — For- mation des monamines secondaires des séries phénylique et toluylique — Faits relatifs aux matières colorantes dé- rivées de la houille GOUBAUX. — Monstre ectromélicn, unilho- racique à droite ; observation recueillie sur un cheval GOULIER. — Variation séculaire et diurne I de l'aiguille aimantée 600 266 217 843 883 io5i 800 9' 964 733 408 ( Il82 ) MM. Pages. GOULIER. — Observation faite à Metz de l'averse d'étoiles filantes de novembre. 862 GRAD. — Sur le développement des glaces polaires et l'extension du gulf-stream dans le Nord 98 — Sur la pluie en Alsace et dans les Vos- ges 4^8 — Note sur le rapport qui existe entre le débit de l'Ill et les eaux météoriques tombées dans son bassin 653 GRAHAM. — Sur l'absorption et la sépara- lion dialytique des gaz au moyen de diaphragmes collo'i'des 471 — Sur l'endosmose et la dialyse gS; GR.4NGÉ. — Machine nouvelle fonctionnant sous l'action de la force d'un seul homme 409 GRAVE. — Sur le tissu sarcodique de l'é- ponge 54 GRELLOIS. — Observation relative à une communication récente de M. D'Abba- rlie sur l'hypsomètre 4°? GRIMAL'D, DE Caux. — Étal actuel des eaux publiques de Paris considérées comme l'un des éléments fondamentaux du climat de la capitale 294 — Des observations pluviométriques et de leur importance pour procurer des eaux potables aux populations agglomérées. . 597 — Sur les cas de choléra qui se seraient produits à Marseille avant l'arrivée des pèlerins de la Mecque en i865 640 MM. Pages. GRIM.4UX. — Recherches sur le chlorure de benzyle. (En commun avec M. Lmith. ) 918 GRIPOX. — Sur la conductibilité du mer- cure pour la chaleur 5 1 GRIS. — Suite à ses recherches pour servir à l'histoire physiologique des arbres. . . 787 GUÉRIN (Jules). — Exposé d'un nouveau système d'appareils propres à réaliser l'occlusion pneumatique à la surface du corps humain 767 — Lettre relative à la période prémonitoire du choléra U17 GUÉRIN-MÉNEVILLE. — Sur les maladies des vers à soie 4 ' 6 — Indication des principales localités où commence à se développer la culture de l'Ailante 5oo — Sur le développement de petits Acariens dans les pommes de terre 570 GUILLEMIN (Am. ). — Observations d'étoiles filantes pendant la nuit du i3 au 14 no- vembre 186G. (En commun avec M. Sil- bermann. ] 962 GUILLEMIN (Edm ). — Note sur les étoiles filantes du i3 novembre 1866 961 GUV'ON. — Sur le Lemming présenté à l'A- cadémie dans sa séance du 7 septem- bre i863 319 — Des animaux disparus de la Martinique et de la Guadeloupe depuis notre éta- blissement dans ces îles SSg H HÉBERT. — De la craie dans le nord du bassin de Paris 3o8 HENHY. — Études sur la constitution des corps 3i3 HERM.\RV. — Étude de l'ozone au point de vue du choléra et des générations^pon- tanées 645 HERREMANS. — Mémoire relatif à l'emploi d'une ceinture renfermant les objets né- cessaires à un premier pansement sur le champ de bataille 1 1 16 HERVY. — Note intitulée : « Seul et unique moyen d'obvier radicalement aux acci- dents de chemins de fer » 644 HIRN. — Expériences sur la détente de la vapeur d'eau surchauflfée. (En commun avec M. Cazin.) 1 1 44 HOFF. — Mémoire sur l'aplatissement de la Terre /So HOFFMANN. — Lettre relative au traitement du choléra 479 HOFFMANN. — Recherches sur les qualités vitales de la levure de bière 929 HOOKER (Jos. Dalton), nommé Correspon- dant pour la Section de Botanique , adresse ses remerciments à l'Académie. i3 HOUDIN. — Sur de nouveaux instruments propres à l'observation des divers or- ganes de la vue 865 HUSSON. — Complément à une précédente Note sur l'ancienneté de l'homme 101 — Nouvelles recherches dans les cavernes à ossements des environs de Toul 891 I INGÉNIEURS CIVILS DE WESTmNSTER (L'Institution des) adresse les tomes XXIV et XXV de ses publications. 91a ( ii83 ) J MM. Pages. JACOB^US. — Influence de la lumière et des variationsde l'airsur l'aiguille aimantée. 733 JACQUEMIN. — Note sur un ballon diri- geable 954 JANSSEN. — Sur le spectrede la vapeur d'eau. 289 — Remarques sur une récente communica- tion de M. Jngstrœm relative à quelques faits d'analyse spectrale 728 JAVAL. — Sur un instrument nommé ico- noscopc , destiné à donner du relief au.\ images planes examinées avec les deux yeux 927 JEANNEL. — Moyen d'utiliser les phéno- mènes de sursaluration pour la purifi- cation de certains sels 606 JOFFROY. — Calcul direct de la hauteur de l'atmosphère 677 et 733 JOLY. — Remarques à propos d'un récent Mémoire de M. Pasteur, intitulé: « Nou- velles études sur la maladie des vers à soie )> 462 — Remarques à propos des idées émises par M. Béchnmp au sujet de la maladie ac- tuelle des vers à soie 526 et 773 JONQUIÈRES (de). — Nouvelle rédaction de son Mémoire sur une théorie générale de séries de courbes et de surfaces al- gébriques 214 et 386 — Détermination du nombre des courbes d'ordre r qui ont un contact d'ordre «[«<«(/•] avec une courbe donnée d'ordre /», et qui satisfont, en outre, à — — /; autres conditions quel- 2 conques 4^3 — Détermination du nombre des courbes du degré /qui ont deux contacts, l'un d'ordre «, l'autre d'ordre «'(// + «' S?mrj/,é-. (T. LXIII.) (l8j 1117 3i3 9" 41 8Ô vitation terrestre et l'attraction univer- selle considérées comme des actions dif- férentes .1 MARTIN DE BRETTES.' -' Note sur l'in- fluence de la rotation de la Terre sur la dérivation des projec tiles lancés par les canons rayés MARTINS (Ch. ). - Sur la croissance diurne et nocturne des hampes florales du Da- sylirion gracile, Zucc; du Phormium tenax, Forst. ; et de X Agave nmericann, L. - Sur la synonymie et ia distribution 'du Jiissiœa ?-epeiis de Linné MASCART. — Sur la direction des vibrations dans la lumière polarisée MATHIEU présente à l'Académie, de la part du Bureau des Longitudes, la Connais- sance lies Temps pour l'année 18G8 . . . - M. /)/«//(/6'« présente également, au nom du Bureau des Longitudes, VAnnnaire pour l'année 1 8G7 338 491 a 10 ioo5 Glu log3 MM. P^K^s- — M. Mathieu est nomm<^ Membre de la Commission pour la rovision des comptes de l'année 1 8G5 87 MATHIEU. —Noie sur le irailcment du cho- léia '«jg -MATTEUnCI. — Sur les dépressions baromé- trlipies extraordinaires observées en Ita- lie dans les mois d'avril el de mai 186G. 170 — Sur les courants électriques delà Terre. 85G MAUGET. — Sur les phénomènes consécu- tifs de l'éruption de décembre 1861 au Vésuve 97 MAUMENÉ. — Projet de nomenclature des hydrocarbures 9" MAURIN. — Mémoire intitulé : « Analyse et synthèse de l'épidémie cholérique "... 450 MELIN. — Travail sur les logarithmes 1061 MELSENS. — Deux sels sans action mu- tuelle et qui, donnés isolément, sont sans daniier pour la vie, deviennent un poison, donnés simultanément 4o3 — Application du principe de la transpa- rence des métaux , -Ai MENE. — Analyse d'un minerai de cuivre de Corse SS — Sur un mordant de fer nommé vulgaire- ment rouille, employé pour la teinture des soies en noir 394 — Analyse des principaux marbres du .lura . 494 — Note sur les laitiers bleus (Jo8 - Lettre à M. Clicvrctil sur la coloration bleue des hauts fourneaux 797 — Nouveau procédé de fabrication delà cou- perose (sulfate de fer) gSi MENEGAUX. — Mémoire sur l'emploi éco- nomique de la pile dans l'industrie 386 MERAY demande et obtient l'autorisation de retirer un .Mémoire adressé par lui le 3o octobre i865, et relatif à une ques- tion d'Algèbre SgS MEUNIER. — Sur la i)ropriélé dissolvante des surfaces liquides 265 — Sur une combinaison nouvelle d'oxyde de cadmium et de potasse 33o MINISTRE DE L'AGRICULTURE. DU COM- MERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS (M. LE) transmet une Lettre de M. Bnr- nirano pour solliciter de l'Académie une décision relative à son remède contre le choléra 456 — Et une nouvelle Lettre de M. IS'cIsiiri .S'/»///(, de Belfort, exposant les litres que M. U'idliirc croit a\(iir au prix Rréant. 479 — M . te Ministre ad resse la Table i^'énéra le des tomes XXI à XL des Brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de 1844 49 86 1 MM. P — Plusieurs numéros du Catalogue des Bre- vets d'invention pris en 18G6 266, 456, 5i4 et — Et le LUI' volume des Brevets d'inven- tion MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) annonce à l'Académie que. MM. Conihes et Chastes sont nommés Membres du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechni- que pour 1867, au titre de l'Académie des Sciences MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. le) transmet un Mémoire de M. Hi\i)' ■iwv l'aplatissement de la Terre. — M. le Ministre autorise l'Académie à pré- lever sur les reliquats des fonds Mon- tvon une somme destinée à la publication d'un deuxième volume de Tables do ses (jiin/ites renitiis M. /(■ Ministre transmet à l'Académie : 1" un Mémoire de M. Kletier sur la gra- vitation et l'attraction universelle ; 9.° une Note de M. Mathieu sur le trai- tement du choléra 599 et — M. le Ministre demande pour la biblio- thè(iue de l'École de Cluny un exem- plaire des Ccniptes renilus et des Mé moires de l'Académie G45 et MOLL. — Sur le tremblement de terre du 1 4 seplemlire i SGG MONIER. — Note sur l'oxalato de chaux cristallisé MONOT présente un planisphère chronomé- trique MONTHIERS. — Sur trois nouvelles piles hydro-électriques MORAND sollicite l'ouverture d'un paquet cacheté déposé par lui le 3o octobre 18G'). Ce pli contient la description d'une « torpille magnétique > MORIN. par suite d'une conununication de M. Fare sur les étoiles tihintes «lu 1 4 no- vembre, signale un procédé qui pour- rait être employé pour obtenir une représentation graphique du mouvement des aérolithes — M. Morin jjrésente, au nom de M. Herre- mans, un Mémoire relatif à l'emploi d'une ceinture renfermant les objets nécessaires à un premier pansement sur le champ de bataille — .M. Morin e>t adjoint à la Commission nommée pour le moteur électromagné- tique de l'eu M. de Molin MOUCHEZ. — Sur les longitudes de la côte orientale de l'Amérique du Sud — Sur la longitude de Rio-de-Janeiio, en réponse i"! une Note de M. Liais âges. 955 456 93a 730 33;) 600 1118 ■)7-2 ioi3 65.^) 332 8G9 85-2 iiiG 77G 987 ( 1187 MM. Pages. MOUCIIOTTE. — Cas sin|,'ulier oflcrt |i;ii' uik' combinaison d'engrenai^es 656 MOULIN. — Observation dune couronne an- tisolaire au moment du lever du Soleil. 740 MOURA. — Lettre concernant son Mémoire sur les phénomènes de la déglutition révélés par la laryngoscopie /i.i MM. Pages. — Notice sur une nou\clle application du laryngoscope 82-2 MOUTIER. — Recherches sur la théorie des phénomènes électrostatiques içjij MULLER. — Sur le moteur hydraulique de M. CavaniKi J5 1 N NETTER. — Communication relative au choléra 2i5 NIAUDET-BREGUET. - Application du dia- pason à l'horlogerie 991 NICKLÈS. — Sur de nouveaux dissolvants de For (suite) ' 1 — Sur l'existence du perchlorure de plomb. 1118 NIEPCE DE SAINT-VICTOR. — Mémoire sur l'héliochromie 367 PALLU adresse, à l'appui de sa candidature pour l'une des places vacantes dans la Section de Géographie et Navigation, une indication manuscrite de ses tra- vaux et de ses services 64;") P.\LMKR. — Modifications proposées pour les hélices des navires de guerre 214 PAMBOUR (de). — Sur la théorie des roues hydrauliques; théorie de la turbine... 334 l'AR.\VEY (de). — Note relative aux pro- priétés médicinales reconnues par les anciens chez un certain nombre de plantes 600 PARIS (le Vice- Amiral). — Remarques sur une communication de M. Mouchez in- titulée : « Longitude de la côte orientale de l'Amérique du Sud " 827 PARVILLE (de). — Remarques relatives au nouveau générateur électrique ou élec- trophore continu, récemment décrit par M. Berlsch 881 PASCAL. — Communication relative au choléra 2 1 5 P.4.SCHALIS. — Lettre relative à la décou- verte d'un prophi lactique du choléra. . . 479 PASTEUR. — Observations au sujet d'une Note de M. Pouclici sur la résistance vitale 1 1 39 — Nouvelles études sur la maladie des vers à soie 1 26 — M. Pasteur présente à l'Académie un exemplaire d'un ouvrage relatif aux ma- ladies des vins qu'il va publier prochai- nement 281 — Remarques relatives à une communica- tion de M. Donné sur la génération spontanée des moisissures végétales. . . . 3o") — Observations au sujet d'une Note de M. Béchamp relative à la nature de la maladie actuelle des vers à soie. 3 17 et 4'^7 — Observations au sujet d'une Note de M. Bulbiani relative à la maladie des vers à soie 4 1 1 .M. Pasteur l'ait hommage à l'Académie d'un ouvrage intitulé : « Etudes sur le vin, ses maladies : causes qui les pro- voquent. Procédés nouveaux pour le conserver et pour le vieillir » .iog — Nouvelles études expérimentales sur la maladie des vers à soie 897 — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Donné sur la génération spontanée des animalcules infusoires 1073 - M. Pasteur est choisi par l'Académie pour la représenter comme lecteur dans la séance publique annuelle des cinq Académies 229 PAULIN. — Modification du mors prussien pour empêcher un cheval de s'emporter. 1073 P.WEN. — Composition et usage économique fait en Chine de deux espèces de gousses; structure et composition des périsper- mes de certaines Légumineuses 463 — Sur la porosité du caoutchouc relative- ment à la dialyse des gaz 533 PÉCHOLIER. — Expériences sur les pro- priétés toxiques du Boundou , poison d'épreuve des indigènes du Gabon. (En commun avec M. Saintinerre. ) 809 PERREY. — Sur un bolide aperçu à nijoii le r'' novembre, vers 7'' 4o'" du soir. . 864 PESLIN. — Sur la loi de variation annuelle de la déclinaison et de l'inclinaison de l'aiguille aimanlée à Paris 810 PIIILIPEACX.— Expériences démontrant que la rat« extirpée et replacée dans la ca- i56.. ( ii88 ) MM. l'agcs. vile abdoiTiinalp peut s'y grettor, peut continuer à y vivre et à s'y dévelojjper. 43i l'HlLlPEAUX. — Expériences liéniuntraiit que les membres de la Salamandre aqua- tique (Triton rrislfi/iis, L.) ne se régé- nèrent qu'à la condition qu'on laisse au moins sur place la partie basilaire des membres 57O PHILLIPS. — Sur la résistance des poutres droites soumises à des charges en mou- vement g45 PHIPSON. - Note sur lessaim d'étoiles fi- lantes observé à Londres dans la nuit du i3-i4 novembre 18G6 i)58 PIC.\KD (éirit à tort Vicaud).— Commiuii- cation relative au choléra 733 PICHE adresse une description de son élec- trophore à rotation, déjà signalé à l'A- cadémie par M. (/f Purvillc dans des remarques relatives à l'électrophore de M. Bcrlsch çigS PIERRE (IsiD.). — Mémoire ayant pour titre: « La silice et la verse des blés >. 374 — Note accompagnant la présentation d'un volume intitulé ; « Ueclierches e.xpéri- mentales sur le développement du blé et sur la répartition, dans les diverses parties de la plante, des (irincipes con- stitutifs les plus importants » -,%- PIETR.\-SA.NTA (de). - Réponse à une Lettre de M. Griimuul, de Caux, concer- nant l'épidémie cholérique à Alarseille. aô PLMOîvT adresse trois Mémoires destinés à deux difTérents concours et relatifs, les uns à des questions d'hygiène, l'autre à la navigatioTi par la vapeur ■jGtJ — Communication relative à son cnluridorc progivssif eXà son idhrijiigr pitistiiiiir. 338 PISANl. — Sur un spiiielle de la Haute-Loire. 4y PLANTÉ. — Sur la production de l'ozone. .. 181 MM. Pages. PLATE.4U (F.). — Sur la vision des Pois- sons et des Amphibies 499 — Sur la force musculaire des Insectes. ... 1 1 33 POEY (André). — Généralités sur le climat de Mexico et sur l'éclipsé totale de Lune du 3o mars dernier 353 POGGIOLl. — Communication relative au choléra a 1 5 — Sur la cause du choléra et sur le traite- ment par l'électricité .55-2 POLIGNY (de) adresse la description d'un moteur électromagnétique imaginé par feu M. Moliii 733 POUCHET. — E.xpériences comparées sur la résistance vitale de certains embryons \ égétaux y3() — Sur la lésistance Nitale; remarques rela- tives à une citation inexacte qui a été l'aile des |)récédentes expériences 1 137 POUJADE sollicite l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui le i5 octobre 1866. Ce pli contient une Note relative au choléra. . POURCIIEROL. — Communication relatiM- au choléra PRÉSIDENT DE L'.\CADÉM1E (M. ie). - \'oir au nom de M. Laurier. PRÉSIDENT DE LINSTITLT (M. le). - Lettres concernant la .séance publique annuelle des cinci Académies qui doit avoir lieu au mois d'août io5 et 229 — Lettres concernant les séances trimes- trielles du 3 octobre 1866 et du 9 jan- vier 1 867 4*55 et 997 PRÉTERRE. — Ses essais sur l'emploi du protoxyde d'azote comme agent anes- thésique sont communiqués à l'.Acadé- mie par M. Cli>riuct 1 135 PRÉVOST. — Études physiolcgiques et pa- thologiques sur le ramollissement céré- bral. (En commun avec M. Cotant. ). . . 266 833 tioo QUATHEFAGES (de). - Note accompa- gnant la présentation d'un ouvrage inti- tulé : « Histoire naturelle des Annélides et des Géphyriens i' 74(j — Note accompagnant la présentation d'un ouvrage intitulé : « Les Polynésiens et leurs migrations » R RAMBUSSON. — Inlluence de l'alimentation sur l'état physique et moral de l'honnue. 823 — Note sur ce que doit être la manœuvre d'un navire surpris par un typhon 83 1 BAMON DE LA SAGRA adresse des œufs provenant de l'île de Cuba, pensant (lue ces œufs pondus de 1857 à 18G0 pour- raient servir à quelques expériences sur les générations spontanées ôo- RAYET. — Sur le tremblement de terre res- senti en divers points de la France, le 14 septembre 18G6, à 5'' 10°' du matin. . 5o4 ( ii89) MM. l'aces. REGNAULD(J.). — Sur le.s cliangements in- verses de volume consécutifs à la forma- tion des sels ammoniacaux et des sels alcalins au sein de l'eau 1 1'24 REGNAULT. — Observations relatives à une communication de M. Séi^uicr sur les armes à feu 'G? RENOU. — Variation séculaire de l'aiguille magnétique ■^'^•' RESAL. — Formules relatives à la rotation des projectiles oblongs 8;(j RIBAN. — Sur la conam\ rline et ses déri- vés 47*3 el 'JSo RIBOULOT. — Mémoire relatif à diverses questions d'astronomie 97.4 RICHARDS est présenté par la Section de Géographie et Navigation comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant gS'-t - M. Richards est élu Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation, en remplacementdefeuM.rAniirnl h'in- Rny <)4^ M. Kic/iiinls adresse ses reinerciments à l'Académie 984 MM. Pages. RICO V SINOBAS. — Lettre accompagnant l'envoi du IV volume des « Œuvres d'Alphonse X de Castille » 33'j RIDDER. — Communication relative au cho- léra 733 ROCHE. — Recherches sur les otïuscations du Soleil 384 ROCHON. — Communication rehiti\e au cho- léra tioo ROSSI. — Remarques relatives à une com- munication récente de ^l.de Chaïuoiir- tois sur la [iroduction naturelle et artificielle du diamant joS ROULLION. — Action de l'eau 1 égale sur l'argent. Nouvelle pile 94^ ROUVILLE (de).— Observations relatives à une Note de M. Lcymerie sur un nou- vel étage à introduire en géologie 18 î — Sur la constitution géologique des ter- rains situés aux environs de Saint-Chi- nian. (Lettre à M. Etie de Bnuiiivnt.). G37 — Note sur le système d'argile des environs 1 de Bize et de Saint-Chinian 1 1 48 I RUBINL — Communication relative au clio- 1 léra !\-ri. S SAINT-'VENANT. — Sur le choc longitudinal 1 de deux barres élastiques de grosseurs 1 et de matières semblables ou diflérentes, et sur la proportion de leur force vive (|ui est perdue pour leur translation ulté- rieure; et, plus généralement, sur le mouvement longitudinal d'un système de plusieurs prismes 1 108 SAINTE-CL.\IRE DEVILLE (Cn.). - Sur les variations périodiques de la température dans les mois de février, mai, août et novembre. (Septième Noie. ) io3o — Quinzième Lettre à M. Èlic de Bcinunoiu sur les phénomènes éruptifs de l'Italie méridionale 77 t^t ' 4*3 — De la succession des phénomènes érup- tifs dans le cratère supérieur du Vésuve, après l'éruption de décembre 18G1 .. . -237 — Remarques à la suite de la présentation. faite par lui, au nom de .^L fâcher, d'un « Tableau représentant la mortalité et l'état météorologique de Paris en i865 ». 243 — M. Ch. Siii/ile-C/aire Deii//c iail connaî- tre à l'Académie quelques observations relatives à l'éruption de Sanlorin, qui lui ont été transmises par M. Delcnda. 43i SAINTE-CL.\1RE DEVILLE (H.). - Remar- ques à l'occasion d'une communication do M. Cahours sur les densités des va- peurs 18 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. Cernez sur le dégagement des gaz de leurs solutions sursaturées.. 887 SAINTPIÉRRE. - Recherches sur la pré- sence de l'azote dans les atmosphères irrespirables des cuves vinaires 378 — Expériences sur les pro[)riétés toxiques du Boiiiidoii, poison d'épreuve des in- digènes du Gabon. (En comnnm avec M. PéchoUer. ] «09 SANSON (A.). — Sur la caractéristique de la race 418 — Sur la prétendue transformation du San- glier en Cochon domestique 843 — Sur l'opinion tX Isidore Ceaffror Scniil- Hitaire au sujet de l'origine des Cochons domestiques 97.8 — Variabilité des métis anglo-normands, dits de race demi-sang 1 133 S.\V.\RY. — Note sur un couple volta'i'que à sulfate de fer et chlorure do sodium, applicable dans l'industiio 044 — Note concernant un couple à sulfate de fer et à chlorure de sodium 833 — Complémentsàsescommunications précé- I dentés sur les machines électriques et j les clectromoteurs g54 ISCHEFFLEU. — Sur les lois de la vision. . 409 MM. SCHIFF (Hugo). — Kccherches sur l'isatine SCHLŒSING. — Sur l'analyse des principes solubles (ie la terre végétale SCHUr.KEND.4NTZ. — Lettre concerniiMl cr.r- taines découxertos qu'il rroit axciir faites et(]ui fourniraient l'explication de divers phénomènes physiques SECCHl ( LK P.). — Nouvelles recherches sur l'anahse spectrale de la lumière des étoiles — Knvoi d'un opuscule sur le climat de Rome — Sur la profondeur des taches et la réfrac- lion de ratnios|ihére du Soleil — Communication relative à l'analyse spec- trale de la lumière de quelques étoiles. — Analyse spectrale de la lumière de quel- ques étoiles, et nouvelles observations sur les taches solaires SECRÉTAIRES PERPÉTUELS (MM. les). — Voir au nom de M. EUE DE BEAU- MONT. Voir aussi aux noms de MM. COSTE et CHEVREUL qui . en l'absence do .M.M. les Secrétaires perpétuels, en ont exercé les fonctions. SÉDILLOT.— De la résection coxo-lémorale. — De l'évideraent sous-périoslé des os. . . . SEGNITZ. — Sur le mouvement de l'eau dans un cas particulier de l'écoulement. 265 et SÉGUIER. — Sur les armes à feu SIDOT. — Sur les propriétés de la blende hexagonale SILBERMANN. - Observation d'étoiles fi- Fages. 600 48 621 41 i63 324 364 G29 1 104 1 140 160 90 ) MM. Pages, lantes, pendant la nuit du i3 au 14 no- vembre 1866. ( En commun avec M. .-i/n. Giiillennii. ) 962 SIMONIN. — Note concernant des instru- ments de l'âge de pierre, trouvés dans l'Amérique centrale 8ij4 SKRODZKI. — Note sur les forces d'attrac- tion et de cohésion capillaires du mer- cure G77 SMITH (Nelson).— Lettre concernant les ti- tres que croit avoir i\I. ffa/lmc pour obtenir le prix du legs BréanI 422 SOCIÉTÉ BATAVE DE PHILOSOPHIE EX- PÉRIMENTALE DE ROTTERDAM (La) adresse à r.\cadémie les n'" 2 et 3 du tome XII de ses IS'ouvciiii.r Cnmptrs rendus 552 SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE (La). — Lettre d'invitation pour sa deuxième assemblée générale de 1 860 qui doit avoir lieu le vendredi 14 décembre 994 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE LONDRES ( La ) remercie l'Académie pour l'envoi d'une nou\elle série des Comptes ivndus ( juin-novembre 18C6) loyG SOCIÉTÉ IMPÉRIALE MINÉRALOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG. - Lettre an- nonçant que la Société se propose de tenir une séance solennelle et publique, le 7 janvier 1867, pour célébrer le cin- quantième anniversaire de sa fondation. 733 SOCIÉTÉ MATHÉMATIQUE DE LONDRES (La) adresse les livraisons I à VI de ses Transactions 4g SPÉNEUX. — Sur la pourriture des fruits. (En commun avec M. LctcUier.) 611 TAPONNIER. — Note sur un nouveau pro- cédé d'extraction de l'aluminium 810 TARANTZOW.— Mémoires intitulés: « Con- tinuation des expéiiences de Galilée », et « Moyen de communiquer à des régions chaudes la fraîcheur sullisante » 911 TA VIGNOT. — Description de son kératolomo fixateur pour l'extraction du cristallin opaque 357 — Nouveau procédé pour l'extraction directe de la cataracte 868 TERQUEM. — Mémoire sur les vibrations des plaques carrées 378 TERIIEIL. — De l'action des corps réduc- teurs sur l'acide a/.oti(|ue et sur les azo- tates 970 TEXIER. — Tremblement de terre, ouragan et inondation dans les départements du Cher et de la Nièvre 65o THIERCELIN. — Action des sels solubles de strychnine, associés au curare, sur les gros Cétacés 924 THIERSCH. — Sur les principes toxiques qui peuvent exister dans les déjections des cholériques 992 THIROUX. — Mémoire sur le choléra 339 THURET. — Note sur la fécondation des Floridées. (En commun avec M. Bornct.) 444 TIGRI. — Lettres concernant la maladie ac- tuelle des vers à soie 3 IS TRÉCUL. — Des vaisseaux propres dans les Ombellifères i54 et 201 — Structure anouuile dans quelques végé- taux, et en pniticulier dans les racines du Myrrhis oihrata 247 — Des vaisseaux (U'opres dans les (llusia- céos 537 et 61 3 — Lacunes à gomme dans dei Quiinées. ... 717 \ "9' Pages. I MM MM. TRÉMAUX. — Mémoire intitulé : « Cause universelle du mouvement >' 357 — M. Trénuuix adresse une Noie concernant le groupement des êtres en espèces. . . 911 TREMBLAY. — Sur l'état des récoltes dans le département de la Seine elle départe- Pages, ment de Seine-et-Oise 3i3 TRUCHOT. — Sur les combinaisons du gly- cide chlorhydrique avec les chlorures acides et les acides anhydres 273 ' — Oxydation des radicaux des alcools dia- I lomiques par le permanganate de potasse. ■A74 VAILL.\NT ( LE Maréchal ) annonce à l'Aca- démie l'arrivée prochaine d'un aérolilhe trouvé au Mexique et pesant 780 kilo- grammes. Cet aérolithe. après avoir ligure à l'Exposition universellede 1867, sera déposé au Muséum 745 — M. le Marécliiit J'ailltint présente, au nom de M. Mclin, (m travail manuscrit sur les logarithmes loGi VAN BENEDEN, nommé Correspondant pour la Section d'Anatomie et de Zoologie, adresse ses remercîments à l'iVcadémie. . i3 MÎLPEAU présente un Mémoire de M. Pé- trequin ayant pour titre : « Nouvelles recherches sur le choix à faire entre le chloroforme et l'élher rectifié pour la pratique de la médecine opératoire ». . 357 — M. f'elpeait présente à l'Académie, de la part de M. Dclemla, un Mémoire sur la définitinn du mot « homme » (ino VÉRIOT. — Sur un bolide observé à Vichy dans la soirée du 21 août 1866 407 VERRIER. — Communication relative aux avantages de sa méthode de redresse- ment de la colonne verlébrale 48 VICARU (écrit à tort pour Picard).— Voir à ce nom. VILLARCEAU (Yvon). — Nouvelle détermi- nation d'un azimut fondamental pour l'orientation générale de la Carte de France 770 VILLEMIN. — Cause et nature de la tuber- culose 730 VINCI. — Communication relative au cho- léra 3 1 3 VIOLETTE. — Sur les résines 'fi\ — M. Violette prie l'Académie de vouloir bien renvoyer ce Mémoire à l'examen d'une Commission 776 — M. Violette demande et obtient l'autori- sation de retirer un Mémoire déposé par lui le 24 avril i865 et relatif à la sursa- turation Sag VOLPICELLI. — Sur les lieux géométriques relatifs à un ou plusieurs systèmes de parallèles tangentes à une série de co- niques homofocales 052 et gSG w W.\GNER. — Communication relative au choléra 912 WELTZIEN. — Sur l'hydrate de peroxyde de cuivre 5 1 g — Sur les hydrates argenleux et argenti<|ue. 1140 WOLFF. — Communication relative au cho- léra 3i4 WURTZ. — Sur une nouvelle classe d'am- moniaques composées 1 121 z ZALm'SKI-MIKORSKI. ^ Désagrégation du charbon métallique 98 — Différence d'intluence du calorique sur l'électricité 3 1 3 — Note sur une pile à auge à deux liquides. 5i i — Sur l'attraction capillaire 823 ZANTEDESCHl. — Inlluence de la vapeur aqueuse visible dans l'atmosphère et de la pluie sur le spectre solaire 644 Lettre accompagnant l'envoi d'un opus- cule écrit en italien et ayant pour titre: u Documents relatifs à la chaire de Ga- lilée 64G ( "92 ) ERRATA. Tnhlemi des dnniirrs numériqurs, etc., par M. L. Élie de Beaumont. (Séance du 9 juillet 186G. - T. LXIII.) Page 33, ligne a3, tut lieu de L' — C'= longitude — i''.a9'.26,5i E.. lisez L'— C'= longitude = r.SQ'.^G.Si V.. f Séance du 16 juillet 1866.) Page 73, ligne ^5, nu lieu de 122 SyS'— laSoo' = 9876, lisez 1223-3'— lî'ioo' -= 9873'. Page 76, ligne i" du tableau, au lieu de 117,693'N., lisez 117,993'N. (Séance du aS jiiillet 1866.) Page 107, ligne 25, au lieu de TT/ièHécla, lisez TT hbc Hécla. Page 107, ligne 2g, au lieu de TT/;/;Hérla, lisez 11 hbe Hécla Page 107. liane 30, nu lieu de TT Ai Hécla, lisez TTW;r Hécla. Page 109, ligne 9, au lieu de TT/Vj Hécla, lisez T'Y bbe Hécla. Pages 124 et I25, remplacez les sept dernières lignes de la jiaoe 124 et les dix-neuf preniiàrrs de la page laS par les suivantes : Trapcznédriquc TTbbe, Hécla. Trapézoédrique TTbbe, Sancerrois. t Ces deux cercles, homologues l'un de l'autre, font partie d'une série de 60 cercles dont le poids est exprimé par TT+4T6 + 2Tc= 4 + 4.4 + 2.2 = 24. » I.e poids total dos CGo cercles qui composent ces 1 1 séries de 60 cercles est égal à Gû.( 10+ 12 + 12 + 4 + 4 + 2 + 30 + 44 + 28+ 10 + 24) = Cn.i 80= 10800. » On voit, en résumé, que les 24 cercles auxiliaires employés dans mon travail actuel sont de i5 es- jièces différentes, dont 4 apparliennont à des séries de 3o cercles et 11 à des séries de 60 cercles. Le nombre total des cercles auxiliaires composés au premier et au second degré qui sont compris dans ces i5 séries est de 120 + 660 --= 780, et leur poids total est de 4200 + 10800 = iSooo. » Le nombre des cercles composés au premier degré qui font partie de ces 1 5 séries de cercles auxi- liaires est de 1920, et le nombre dfs cercles simples rie i.'iooo, ai)parlenant les uns et les autres à i5 espèces différentes seulement, sur les 18 que comprend la masse dans laquelle nous les avons puisés. » En retranch.nnt <'es nombres de ceux i[ui ont été donnés jilus haut, on \oit ciu'il reste 6450 — 1920 = 453o cercles comiiosés au premier degré, et 41760 — i5ooo = 2G760 cercles simples, qui ne font partie ni des cercles principaux, ni d'aucune des séries dans lesquelles nous avons pris des cercles auxiliaires. En effet, ces derniers n'ont été choisis. . . . Arldition à VErraln du T. LXII. - (Séance du i i juin 18GG,) Tableini des données numériques, ete., par M. L. Im.ik ck Beaimont. Page 1260. liiznp ■>! du tableau, nu lieu de 122375, lisez 122373. Page 1261, ligne 3() du tableau, au lieu de o°.45',53",82E., lisez o".43'.53",83 E. Page 1263, ligne 23 du tableau, au lieu de 42''.34'.3",a3, lisez 4i°.34'.3",23. OAUIHIER VILLARS. i:.ll>RLMELH-l.inilAmE DES COMPTES RENDUS PES SÉA>'CES DE L'vr.AUiiMlE DES SCIENCES. Paris. — Itue de Seine-Saint-Germain, m. prés l'instili.t. im armli *l''1j'^^r^^ '^^M Date Due "M 474