■v?'-A: WHITNEY LIBRARY, HARVARD UNIVERSITY. THE GIFT OF J. ]). WHITNEY, Sturi/is Hoopev Prof essor l.N THK MUSEUM or COMPARATIVE ZOOLOGY («WrWW-^A'^fcl r^^K jtr^' \' \:^f^^; mW'"'''^ ^ ':^'^vi:^. mM:h ■'''"^1. -::i.f^h .m^^:^\ if/^i^^' COMPTES RENDUS IIEBDOMADAIIŒS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES PARfS. — ISlPUIMlilUE DE GAUTlilEll-VILLAUS, RUE DE S ElNE-SAIM'-GEUiMAl.N, lO, PUES LINSTITUI V é & COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PDBtIES, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE i; ACADÉMIE C-I1 vccXe, t)u i3 cJuiHe-t- ^835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS TOME SOIXANTE-DIXIÈME. JANVIER — JUm 1870. PARIS, GAUTHIER- VILLARS , IMPRliMEUR- LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE KALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55. "^ 1870 ÉTAT DE L'ACADEMIE DES SCIENCES AU l" JANVIER 1870. SCIENCES MATHEMATIQUES. Section I"^*^. — Géométrie. Messieurs : Lamé (Gabriel) (o. ^), CH.4SLES (jMichel) (C. ^). Bertrand (Joseph-Louis-Francois) (o. ®). Hermite (Charles) (O. ^). Serret (Joseph-Alfred) (o. ^). Bonnet (Pierre-Ossian) ®. Section II. — Mécnnicjne. I.e Baron Dupin (Charles) (g. o.^). PiORERT (Gniliaiime) (G. O. ^). MORlN (Arthur-Jules) (g. O.^). Combes (Charles-Pierre-Mathieu) (c. ^). DE Saint-Venant (Adhémar-Jean-Claude Barri?;) (o. €î). Phillips (Edouard) ^i. Section III. — astronomie. Mathieu (Claude-Louis) (c.^). LiouviLLE (Joseph) (o. ®). I^AUGIER (Paul-Auguste-Ernest) (o. ^). Le Verrier (Urbain-Jean-Joseph) (G. o.i§). Faye (Hervé-Augiiste-Élienne-Albans) (o.#). DELAUN.iY (Charles-Eugène) (o. ^). Section IV. — Géographie et Naviijnlion. De Tessan (Louis-Urbain Dortet) (o. ^). Le Contre-Amiral Paris (^François-Edmond) (g. O. ®). JuRiEN DE la Gravière (Jean-PieiTe-Edmond J (g. o. ®:). DuPUY DE LOME (Stanislas-Chailes-Henri-Laurenl) (g. o. ^) Abbadie (Antoine-Thomson d') ^. YvON ViLLARCEAU (Antoiiie-Joseph-François) ^. ÉTAT nii L ACADEMIE DES SCIENCES. Section V. — Phjsique c/énérale. Messieurs : Becquerel (Antoine-César) (c. ^). BabijSET (Jacques) ^. Duhamel (Jean-Marie-Constant) (c. ^). FiZEAU (Armand-Hippolyte-Louis) ^. Becquerel (Alexandre-Edmond) (o. ^). Jamin (Jiiles-Célestin) (o. ^). SCIENCES PHYSIQUES. Section YI. — Chimie. Chevreul (Michel-Eugène) (G. o.^). Regnault (Henri-Victor) (c^^). Balard (Antoine-Jérôme) (c. ^). Fremy (Edmond) (o. ^). Wurtz (Charles-Adolphe) (c. ®). Cahours (Augiiste-André-Thomas) (o. *). Section- VII. — Minéralocjie. Delafosse (Gabriel) (o. ®). Sainte-Claire Deville (Charles-Joseph) (o. §<). Daurrée (Gabriel-Auguste) (c. i^). Sainte-Claire Deville (Étienne-Henri) (c. ^). Pasteur (Louis) (c. ^). Des Cloizeaux (Alfred-Louis-Olivier Legrand) Section YIll. — Botanique. BrONGmart (Adolphe-Théodore) (c.®). TULASNE (Louis-René) ©. Gay (Claude) ^. Duchartre (Pierre-Élienne-Simon) (o. ®). Naudin (Charles-Victor) ^. Trécul (Auguste-Adolphe-Lucien) ^. ETAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. Section IX. — Economie rurale. Messieurs : BoussiNGAULT ( Jean-Baptiste-Joseph-Dieudonné) (c.^). Payen (Anselme) (c.^). Decaisne (Joseph) (o. ^). Peligot (Eugène-Melchior) (o. ^'). Le Baron Thenard ( Arnonld-Panl-Edmond ) ^. BOULEY (Henri-Marie) (o.^). Section X. — Ânnlomie et Zoologie. Edwakds (Henri-Milne) (c. ®). COSTE (Jean-Jacques-Marie-Cyprieu-Viclor) ^. De Quatrefages de Bréau ( Jean-Louis-Armand) (o. ^). LONGET (François-Achille) (c. ^). Blanchard (Charles-Emile) ^. Robin (Charles-Philippe) ^. Section XI. — Médecine et Chinmjie. Andral (Gabriel) (c. §'). Bernard (Claude) (c. ^). Le Baron Cloquet (Jules-Germain) (c.^). Nélaton (Auguste) (g. o. ^). Laugier (Stanislas) (o. ^). BouiLLAUD (Jean) (c. ^). SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. Élie DE BEAUMONT(Jean-Baptiste-Armand-Louis-Léoncc) ( G.o. ^), pour les Sciences Mathématiques. Dumas (Jean-Baptiste) (g.c.®), pour les Sciences Physiques. ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. ACADÉMICIEIVS LIBRES. Messieurs : Le Baron Skguier (Armand-Pierre) (o.^). BUSSY (Antoinc-Alexandre-Brutiis) (o.^î)- BiENAYMÉ (Irénée-Jules) (o. ^). Le Maréchnl Vaillant (Jean-Baptiste-Philibeit) (c.c.^). De Verneuil (Philippe-Edouard Poulletier) ^. Passy (Antoine-François) (c.^). Le Comte Jaubert (Hippolyte-François) (o. ®). RouLiN (François-Désiré) (o. ^). Le Baron Larrev (Félix-Hippolyte) (c. ©). DuMÉRiL ( Auguste-Henri-André) ^. ASSOCIÉS ÉTRANGERS. Herschel (Sir John WiUiam), à Londres, Angleterre. Owen (Richard) (O. ^), à Londres, Angleterre. Fhrenberg (Christian-Gotlfried), à Berhn, Prusse. Le Baron de Liebig (Justus)' (c. ^), à Munich, Bavière. WôiiLER (Frédéric) (o. ^), à Gottingue, Prusse. De la Rive (Auguste) ®, à Genève, Suisse. MUHCHISON (sir Rotlerick Impey) #, à Londres, Angleterre. RuMMEU (Ernest-Édouard), à Berhn, Prusse. CORRESPO^DAÎVTS. NinA Le règlement du 6 juin 1808 donne à chaque Section le nombre de CoiTebpondants suivanl. SCIENCES MATHEMATIQUES. Sfxtiox I'*. — Géométrie (6). Le BESGUt: ^, à Bordeaux, Gironde. TcHÉBYCHEF, à Saint-Pétersbourg, Bussie. Neumann, à Roenigsberg, Prusse. SvlveSTER (James-Josepli), à Woolwich, Angleterre. WeierstraSS (Charles), à Berhn, Prusse. Rronecker (Léopoldj, à herliu, Prui.se. ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. g Section II. — Mécunique (6). Messieurs ; BuRDlN (O. ^), à Clermont-Ferrand, Piiy-ilc-Dùnie. Seguin aîné (Marc) (O. #), à Montbard, Càie-d'Or. MoSELEY, à Londres, Jtujlelenr. Fairbairn (William)^, à Manchester, Jiu/lnieire. CLAUSirs (Jiilius-Eniii)aniiel-Rufloli'}, à Vv'iii fz!>()nrtî, Bnvièie. (JaLIGNY (x\natole-Fraiu;ois riiJE, Martjuis De)@, à Versailles, ^V;;/c'- et-Oise. Section m. — Jstianoinie (^i6 >. AïKY (Bidfiell)CS à Greenwich, JiujIcUnv. HAN8EN, à Golha, Saxe. Ducale. Santini, à Padoue, halle. Argelander, à Bonn, Prusse. HiKD, à Londres, Amjleleire. Pëters (C.-A.-F.), à Altona, Prusse. AUAMS (J.-C), à Cainljridge, Ju(/lelerre. LePereSECCHi {o.^), à Rotiie, Éim Pouùfual. Cayley (Arthur), à Londres, .-JuglcUrre. Mac-Lear (Thomas), au Caj) de lionne-Espérance, Colonie du Cap. Struve (Otto Wilhelai), à Puikowa, Piussie. Plantamour (Emile), à Genève, Suisse. N N N ^ N Section IV. — Géoijraphie el Navigation {S). Le Prince Anatole DeDÉMIDOFE, à Saint-Pétersbourg, liussie. L'Amiral deWuangell (Ferdiriand ), à Saint-Peiersboiu-g, Ilus.ie. L'Amiral Lùtke (Frédéric), à Saint-Pétersbourg, Russie. De TCHiiiATCHEF (Pierre-Alexandre) {c. ^) , à Sainl-Pétersboiug, Russie. Richards (le Capitaine Geo-ge-lleurv ), à Linulres, AmiUlerre. LlVINGSTO^E. GilAZALLON (Anî')ine-:Jarie-Rciui), à Dcsaignes. .-/nlèche. N C. 11., ]tl70, \" Semestre. (T. LXX, N" 1.) a lO ETAT DK L ACADEMIK DES SCIENCES. Section V. — Ph/sicjae ijéiiërdie [g). Messieurs : Hansteen, à Christiania, Norvège. WllEATSTONE ^, à Londres, Aiujlelene. Plateau (J.), à Gand, Belgique. Magnus (Henri-Gustave), à Berliiv, Prusse. Weber (Wilhelm-Ediiard), à Gotlingue, Prusse. HiKN (Gustave-Adolphe), au Logelbach, liaul-Bhin, N N N SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie (9). Bunsen (o. ^), à Heidelberg, Grand-Duché de Bade. Malaguti (o. ^), à Rennes, llle-el-ViUiine. HoFMAN]N,à Londres, Angleterre. Favke (Pierre-Antoine) ^, à Marseille, Bouches-du-Bhùiie. Marignag (Jean-Charles Galissahd de), à Genève, Suisse. Frankland (Edward), à Londres, /Angleterre. Dessaignes (Victor), à Vendôme, Loir-tl-Cher. N N Section VII. — Minërnlogie{8). Rose (Gustave), à Berlin, Prusse. D'Omalius d'Halloy (Jean-Paptiste-Julien), à Halloy, près de Ciuey, Belgique. Haidinger (Guillaume de), à Vienne, .Autriche. Sedgwick, à Cambridge, .higlelcrre. Lyell (Sir Charles), à Londres, Angleterre. Damour (Augustin-Alexis) (o.^), à Villemoisson, Seine-et-Oise. N N ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. I l Section VIII. — Botanique (lo). Messieurs : MOHL (Hugo), à Tubingiie, IVurtembercj . Lestiboudois (Gaspard -Thémistocle) C*, à Lille, Nord. Candolle (Alphonse de) CS à Genève, Suisse. SCHIMPER ^ , à Strasbourg, Bas-Rhin. Thuret, à Antibes, Far. , Lecoq (Henri) ^, à Clermont-Ferranfl, Puy-de-Dôme. Br-vun (Alexandre), à Berlin, Prusse. HOFMEISTER (Friedricli-Wilhelm) , à Heidelberg, Grand-Duché de Bade. HOOKER (Jos. Daltoii), à Kew, Angleterre. PringSHEIM (Nathanael), à Berlin, Prusse. Section IX. — Economie rurale [lo). GiRARDiN (o.S;), à Lille, Nord. IvUHLMANN (c.fî), à Lille, Nord. Pierre (Isidore)®, à Caeii, Calvados. Chevandier (o. ^), à Girey, Meurtlie. ReiseT (Jules) (o. C^), à Écorchebœuf, Seine-Inférieure. Martins (Gbarles-Frédéric) ^, à Mont|)ellier, Hérault. Le Marquis DE A^IBRAYE (Gnillaume-Marie-Paul-Louis Huraijlt), à Clieverny, Loir-et-Cher. Le Vicomte DE Vergnette-Lamotte (Gérard-Élisabeth-Alfred), à Beaune, Côte-cfOr. Mares (Henri-Pierre- Louis), à Moiilpellier, Hérault. CORNALIA (Émile-Baltliazar-Marie), à Milan, Italie. Section X. — Anatomie et Zoologie (lo). AgaSSIZ (o. i^), à Cambridge, Etats-Unis. Pouchet (o. ®), à Rouen, Seine-Inférieure. IOe Baer, à Saint-Pétersbourg, Russie. Gervais (François-Louis-Paul) ®, à Montpellier, Hérault. Van Beneden (Pierre-Joseph), à Louvain, Belgique. De Siebold (Ch;irles-Théo(lore-Ernest), à Munich, Bavière. PiCTET (François-Jules), à Genève, Suisse. N N N 2.. j2 |':TAT DF. L'ACAnKMIE DES SCIENCES. Section XI. — Médecine et Chiniiyie [i^) Mossieurs : SÉDlLLOT (c.#), à Strasbourg, Bas- Rhin. GuYON (c.®), à Alger, Alijéne. De VinCMOW (Rodol|)lie), à Berlin, l'rnsst. BOUISSON (Etienne-Frédéric) ^, à Montpellier, Hérault. Ehrmann (Cliarles-Henri) (o. ^), à Strasbourg, Bas-Rhin. GiNTRAC (Élie) (o. ^), à Bordeaux, Gironde. N N Commission pour alminisircr les propriétés et fonds purliculiers de l'Académie. Chasees, Dt'XAISiNE, Et les Membres composant le Bureau. Conservateur des Collections île C Académie des Sciences. Becquerel. Changements snrveiuis dans le cours de l'année 1869. (Voir à la page 16 de ce volume.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 JANVIER 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. RENOUVELLEMEÎVT ANiXUEL DU BUREAU ET DE LA. COMMISSION ADMINISTRATIVE. L'Ac.iflémie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'nn Vice- Président, qui doit être clioisi, cette aimée, dans les Sections des Sciences Physiques. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant l\i^, M. Coste obtient 27 suffrages. M. Balard 20 » M. de Quatrefages 1 » M. Coste, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé Vice-président pour l'année 1870. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres qui seront appelés à faire partie de la Commission centrale adminis- trative. Sur 49 votants : M. Chasles obtient 44 suffrages. M, Decaisne 4^ >> M. Chevreid 5 » M. Combes 3 » M. Mathieu i Tl y a trois billets blancs. I^IM. Chasles et Decaisne, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, sont déclarés élus. ( '4 ) Conformément an Règlement, le Président sortant de fonctions doit, avant de quitter le Bureau, faire connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie et les changements arrivés parmi les Membres et les Correspondants de l'Académie dans le cours de l'année. M. Claude Bernard donne à cet égard les renseignements suivants : État de r impression des Recueils de V Académie au \" janvier 1870. Volumes jjiihliés. « Comptes rendus de l' Académie. — Les tomes LXVI et LXVII (1*'' et a* semestre 1868) ont été mis en distribution avec leurs Tables. Volumes en cours île publication. » Mémoires de f Académie. — Le tome XXXYÏ a cent trois feuilles tirées. » Les feuilles i à 67, dont le lirage était déjà aclievé l'an dernier, con- tiennent : » 1° Un travail de M. Chevreul intitulé : « Mémoire sur des phénomènes » d'affinités capillaires »; » 2° Un Mémoire du même auteur portant pour litre : « Examen cri- » tique, au point de vue de l'iiistoire de la Chimie, d'un écrit alchimique M intitulé : Jrlefii clavis majoris sapientiœ » ; » 3" Quatre Mémoires de M. Becquerel père; — sur les zones d'oragesà grêle dans les départements d'Eure-et-Loir et Loir-et-Cher; — siu- la dis- tribution de la chaleur et de ses variations depuis le sol jusqu'à 36 mèirrs au-dessous;' — sur les pluies; — sur les effets chimiques produits dans les espaces capillaires; 1) 4" Un Mémoire de M. Ch. Robin siu* l'évolution de la notocorde des cavités des disques intervertébrau.\ et de leur contenu gélatineux ; » 5° Un Mémoire de M. Becquerel père sjir les effets chimiques. « Les feuilles 68 à 85 renferment les cinquième et sixième Mémoires de M. Becquerel sur Les phénomènes électro-capillaii-es. )) Un autre Mémoire du même auteur, sur la distribution de la ch.ileur au-dessous du sol, est contenu dans les feuilles 86 et 87. » Les feuilles 88 à gS sont réservées à un travail sur la température de l'air sous bois et hors des bois. » Un Mémoire sur les quantités d'eau tombées prés et loin des bois est ( '5 ) renfermé dans les feuilles 94 et ç)5; enfin un sei^tième Mémoire sur les phé- nomènes électro-capillaires absorbe les feuilles 96 à io3. )) L'imprimerie a encore en épreuves les feuilles io4 à ' 10. » Le tome XXXVIl (2" partie) contient la suite du Méinoiie de M. Re- gnault sur la vitesse de propagation des ondes. L'imprimerie a les bons à tirer des feuilles ^3 à 91 . » Les feuilles 92 à 112 sont en épreuves. » Le tome XXXVIII a quatorze feuilles tirées. » Les feuilles i à 3 contiennent un Mémoire de M. Phillips sur l'équilibre des corps solides élastiques semblables. » Les feuilles 4 à 12 sont réservées au Mémoire de M. le général Morin sur l'insalubrité des poêles en fonte ou en fer exposés à atteindre la tempé- rature rouge. )) Les feuilles i3 et i4 renferment un second travail de M. Phillips sur le mouvement des corps solides élastiques semblables. » L'imprimerie a épuisé sa copie. » Mémoires des Savants élramjers. — Le tome XX de ce Recueil a vingt- trois feuilles tirées. 1) Les feuilles i à 10 renferment le Mémoire de M. Maïuilicim siu- le déplacement d'une figure de forme invariable. » Les feuilles 11 à 23 contiennent le travail de M. Tresca sur l'écoule- ment des solides (suite). )) Le Mémoire de M. le général Didion sur le tracé des roues lijdrau- liques à aubes courbes de M. le général Poncelet suivi a les Mémoires de MM. Maimheim et Tresca, et formera les feuilles 24 à 35, qui sont à cor- riger. Cinq planches accompagnent ce travail. )) Le tome XXI est également en cours d'exécution. le Mémoire de M. Van Tieghein, intitulé : « Sur la strntture du pistil et du fruit », se trouve en tète du volume et formera environ trente-deux feuilles. » Vingt-neuf feuilles sont en épreuves. Les trois dernières feuilles sont en placards. M Seize planches accompagnent ce Mémoire. » Comptes rendus de i Académie. — Le tome LXVIII [\" semestre 18G9) paraîtra prochainement avec sa Table. » Les numéros ont paru, chaque semaine, avec leur exactitude habi- tuelle. ( 'G ) » Table (jénérale des Comptes niukis (tomes XXXII à LXl) ((3 janvier i85i à 3o décembre i865). — Cette Table a cent cinquante et une feuilles tirées, six feuilles eu bons à tiier et deux feuilles en composition. » Elle pourra être achevée et distribuée sous peu. » MM. les Membres de l'Acadénue ont reçu en avril un lirage provisoire de la « Table des Auteurs. » (^lumgcmci)ts arrivés parmi les Membres depuis le i"' ja/ix'ier 1869. Membres élus. » Sertion de Minémlcxjie : M. Dks Ct.oizicAi'x, le i5 novembre, en rem- |)lacemenl de M. d'Akciii.4C. )> Aradétniciem libres : M. A. Duméuil, le 4 janvier, eu remplacenieut de M. Fii. I>Ei,EssEiiT. Cliaiiyemeiits arrivés parmi les Corresponrlaiits depuis le i'^'' janvier 1869. Coricspondaiits décades. » Section de Chimie : M. BÉUAito, à .Montpellier, le 10 juin; M. T. (jii.i- iiAsi, à Londres, le iG septembre. » Section de Pliysi(iue cjénérale : M. Fobbics, à Edimbourg, le 3i dé- cembre 18G8. » Section de Minéralogie : M. Foukxet, à Lyon, le 8 jaiivier. » Set tion d'Analomie et Zoologie: M. Carus, à Dresde, eu 18G9; M. Qrov, à Brest, le 4 juillet ; M. Pi;bkinje, à Breslau, le 28 juillet. Cnircijxindiiiits élus . » Section de Mécaniijue : M. i,e M'" de Caligxï, à Versailles, le 3 mai, en remplacement de M. Berxakd^ décédé. I. Section (le Géogrojiliie et Nnvii^atimi : M. Livix«;stoxe, le i5 février, en remplacement de M. D. BAr.in:, décédé; M. Ciiazai.i.ox, à Desaignes. le 5 juillet, en remplacement de M. Givry, di'cédé- » Section de Chimie : M. Dessaigxes, à V^'iidôme, le y.fi juille!, eu rem- placement de M. SciitExisEix, décédé. ( >7 ) » Section de Botanùjue : M. Prixgsheim, à Berlin, le 12 novembre, en remplacement de M. de Martius, décédé. » Section d' Economie rurale : M. Cornalia, h INIilan, le 23 août, en remplacement de M. Lindley, décédé. Corresjjo/idants à remplacer. » Section d'Jstrononiie: M.. Encke, à Berlin, décédé en septembre i865; I^!. Smyth (Amiral), à Londres, décédé en septembre i865; M. Petit, à Toulouse, décédé le 27 novembre i865; M. Valz, à Marseille, décédé le 22 février 1867. » Section de Géographie et Navigation : M. d'Abbadie, élu Membre de l'Académie le 22 avril 18G7. ■' Section de Physique générale : M. Marianixi, à Modéne, décédé le 17 février 1867; M. Matteucci, à Pise, décédé le 20 juin 1868; M. Forbes, à Edimbourg, décédé le 3i décembre 1868. » Section de Chimie : M. Bérard, à Montpellier, décédé le to juin 18G9; M. T. Graham, à Londres, décédé le 16 septembre 1869. )) Section de Minértdogie : M. Merchison, élu Associé étranger, le aS mars 1868; M. Fourxet, à Lyon, décédé le 8 janvier 186g. » Section d' Jnalomie et Zoologie : M. Quoy, à Brest, décédé le 4 juillet 1869; M. Carus, à Dresde, décédé en 1869; M. Pitrki.\je, à Breslau, dé- cédé le 28 juillet 1869. » Section de Médecine et de Chirurgie : M. Panizza, à Pavie, décédé le 17 avril 1867; M. Lawrence, à Londres, décédé le 5 juillet 1867. MEMOIRES ET COMMIJIMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Sur la démonstration relative à la somme des angles d'un triangle; par M. Bertrand. « En exposant devant l'Académie, dans la séance du 20 décembre der- niei-, la démonstration proposée par M. Caiton, relative à la somme des angles d'un triangle, je disais, dès les premières lignes : C R., 1870, \" Semestre. (T. LXX, No 1.) 3 ( i8 ) a La prétention de faire reposer la science sur le raisonnement seul, » sans y laisser intervenir le sentiment intime relatif aux idées d'espace, » semble absolument chinjérique; l'évidence, quoi qu'on fasse, doit être » invoquée. » » Celui qui prétend démontrer le postulatum d'Euclide s'adresse natu- rellement aux esprits assez difficiles pour n'eu pas admettre l'évidence, et cherche à leur montrer, dans le cas où ils refuseraient de l'accepter, des conséquences tellement absurdes, qu'il soit impossible à personne de s'y arrêter. » Cette manière d'envisager la question est formellement contestée par plusieurs géomètres fort distingués, qui m'ont fait l'honneur de m'écrire à ce sujet. Voici, car ils sont tous d'accord, le terrain sur lequel ils entendent se placer, en refusant absolument d'en sortir. » On admet sur la ligne droite quatre principes : >i 1° On peut d'un point à un autre mener une ligne droite, et l'on n'en peut mener qu'une; i" une ligne droite peut être prolongée indéfini- ment dans les deux sens; 3" deux portions de ligne droite peuvent coïn- cider; 4° 1^ ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre. On suppose enfin qu'il existe une surface indéfinie nommée plan, et telle que toute ligne droite qui passe par deux de ses points y soit située tout entière. » Sur ces principes, on n'a pas d'explication à donner, ils sont la base delà science, il faut les accepter si l'on veut étudier la géométrie; mais cela fait, tout doit être démontré par des syllogismes dont les prémisses soient prises parmi les j)rincipes précédents, et toute phrase qui commence par : // est évident que... est absolument interdite, on n'en écoute pas la fin, et la démonstration où elle figiu'e est par cela même déclarée insuffisante. Rien nest évident, les principes énoncés ne le sont pas plus que le reste; on les admet : voilà tout, et l'on exerce sur eux sa logique. » On voit assez quelle déception attend auprès de tels juges ceux qui, comme M. Carton, s'efforcent de faire appel, sous inie forme dont l'évi- dence soit irrécusable, à ce sentiment intime relatif à la ligne droite, dont il est impossible d'affranchir le géomètre. » Le postulatum d'Euclide, dont, pour ma part, l'évidence me satisfait complètement, équivaut à cette idée, insé|)arable de celle de la ligne droite, qu'on peut exprimer en langage vulgaire, en disant que « la ligne » droite ne peut présenter aucune déviation, si légère qu'elle soit. » La démonstration de M. Carton suppose seidement que les lignes qui corn- ( 19 ) posent sa figure ne sont pas entièrement crochues : c'est ce que no veulent pas accepter les contradicteurs assez nombreux qui m'ont fait l'honneur de m'écrire. » Voici l'objection qu'on lui adresse : Si l'on veut bien se reporter à la figure de la page 126g, t. LXIX, on y voit la ligne C, C2...C„_, qui s'étend indéfiniment au-dessus de la droite ABB|...B„, sans s'en écarter à une distance plus grande que la hauteur du triangle ABC; la ligne droite KDD,...D„_, , perpendiculaire à la hauteur de ce triangle, est tout entière au-dessus de la précédente. On conteste la possibilité de réiniir ces deux lignes par une droite C„_| n„_2, partant du point €„_, et ne pénélrant pas au-dessous de la première. Qui sait, dit-on, si, pour aller trouver cette ligne, tout entière au-dessus de CC,.. . €„_, , il n'est pas nécessaire de s'enfoncer d'abord au-dessous pour remonter ensuite, en coupant deux fois la ligne ce,... C„_,, qui n'est pus droite? » L'objection, il faut en convenir, est autorisée par les règles du jeu, telles que les ont faites les auteurs de la géométrie imaginaire. L'assertion de M. Carton conserve une entière évidence; mais le parti est pris et an- noncé d'avance de ne pas examiner ce genre de preuves. » Si l'on s'attache à l'idée essentielle de la démonstration, on peut, au lieu de disposer en ligne droite les n triangles égaux qiji y figurent, les placer arbitrairement sur le plan, et les renfermer ensuite dans un quadri- latère arbitrairement choisi. La démonstration s'achève ensuite en toute rigueur, et c'est ainsi que je l'avais rédigée d'abord. Mais on conteste alors la possibilité de former sur un plan un quadrilatère aussi grand qu'on le voudra. Les partisans de la géométrie imaginaire n'admettent rien. Ils ne contestent pas davantage; on fait appel à l'évidence, cela leur suffit, ils ne se chargent plus d'apprécier. » Si l'on insiste cependant en recherchant les conséquences absurdes de la supposition qud faut faire, ils les admettent sans hésiter, en disant : Les choses sont ainsi en effet dans la géométrie imaginaire. Entrons dans le dé- tail. Pour prouver que l'on peut, dans un plan, former un quadrilatère aussi grand qu'on voudra en surface, prenons une droite AB, aussi longue qu'on le voudra, élevons à ses extrémités, et du même côté, deux perpen- diculaires AP et BQ, égales entre elles et, de même que AB, aussi longues qu'on le voudra. Joignons PQ, n'cst-il pas évident que le quadrilatère ABPQ peut croître sans limite? » Non, répond-on, et, sans se retrancher dans la réponse sommaire : Rien n'est évident, dont on manitient pourtant la légitimité, ce/n n'est pas vrai, 3.. ( 20 ) dit -on , dans In (jéométrie imaginaire , et nous le savons depuis loncjtemps. La ligne PQ, pour aller directement (en ligne droite) de P en Q, doit suivre le contour PABQ, en se rapprochant de plus en plus des trois côtés PA, AB, BQ, à mesure qu'ils deviennent plus longs, et Je rectangle que vous avez voulu construire se compose de trois bindes extrêmement étroites dont la surface totale ne peut croître sans limite. Les angles en P et 0 ten- dent vers zéro. M De tels exercices de logique sont fort intéressants, ils mettent en jeu de très-brillantes facultés intellectuelles, mais la science de l'étendue doit- elle s'en préoccuper? M Dnns cette affectation de pure logique, n'y a-t-il pas même une con- tradiction choquante? On admet que d'un point à un autre on ne peut mener qu'iuie seule ligne droite; cela ne se démontre ni ne peut se dé- montrer, cela est eï'iV/e»< (il faut bien se résigner à le dire), mais cela cesse de l'être dés que l'on admet les lignes droites contournées qu'exige la géo- métrie imaginaire. On répondra, je le sais, qu'il sagit d'une vérité de défi- nition, et qu'évidente ou non, on se borne à en suivre les conséquences; mais les autres principes sur la ligne droite sont aussi des vérités de défi- nition ; et n est-ce pas s'éc;irter de la saine logique que d'accumuler (l;ius une définition plus de conditions qu'il n'est nécessaire? » En résumé, les objections produites contre la démonstration de ]\L Carton ne m'empêchent pas de la trouver ingénieuse et exacte, mais il n'a pas satisfait, il faut en convenir, aux conditions posées depuis long- temps par les partisans de la géométrie imaginaire, d'après lesquels il ne s'agit pas, pour eux, d'établir l'entière certitude d'une vérité, mais de la rattacher à certaines autres arbitrairement choisies à l'avance. B Je dois ajouter qu'une lettre, reçue hier seulement, me signale dans les Annales de Terquem, pour l'année 1849, luie démonstration semblable à celle de M. Carton, publiée il y a vingt ans par un géomètre italien, Miiia- relli, et qui en effet repose identiquement sur les mêmes principes. » CHIMIE. — De réial naissant; par M. H. Sainte-Claire Deville. (( Il est absoliuiient indispensable de donner à chacune des expressions dont on se sert dans les sciences, une définition précise et invariable. Le mot étal, usité en chimie, a particulièreuient besoin de recevoir nue accep- tion qui ne permette plus de l'employer dans un sens vague et indécis, d'où résultent presque nécessairement des itlées toujours confuses et sou- ( 21 ) vent fausses. On doit entendre d'une manière générale par étal d'un corps l'ensemble de toutes les propriétés dont il est doué, y compris sa composi- tion, ou la propriété qu'il possède d'être réduit par l'analyse à un ou plusieurs corps déterminés. Aujourd'hui un très-grand nombre de sub- stances peuvent se présenter sous des états différents qu'il est encore bon de définir dans chaque cas particulier. Un corps simple n'est caractérisé que par les composés qu'il est susceptible de fournir, et non plus, comme autrefois, par certaines propriétés spécifiques et invariables. Les grandes découvertes de la science moderne, depuis Milscherlich, ont en effet prouvé qu'un corps simple peut présenter plusieurs états allotropiques, suivant l'expression de Berzélius : le nombre de ces états est illimité. Ainsi nous appelons p/i05p/iore un corps simple qui, en se combinant avec l'oxygène, donne de l'acide phosjihorique. Mais quand on étudie le phosphore lui- même, on voit qu'il possède divers états. Un certain nombre de propriétés constitue le phosphore rouge deSchrotter; un autre ensemble constitue le phosphore blanc. Si l'on prend le soufre dont les états si nombreux ont été observés avant les états du phosphore, on rencontre dans la multiplicité des propriétés si différentes des divers soufres, dont le plus intéressant a été découvert par mon frère, l'argument le plus puissant qu'on puisse fournir aux partisans de l'unité de composition de la matière. » Le mot état, quand il est appliqué aux diverses manifestations d'un corps composé, l'état isomérique par exemple, se définit, comme l'état allotropique, par l'ensemble des propriétés du corps composé que l'on con- sidère. M Maintenant, que peut signifier ce qu'on appelle Vélat tinissant d'un corps quelconque? Pouvons-nous donner à cette expression une définition précise, même en la détournant de ce sens vague qu'on lui prête aujour- d'hui? Je ne le crois pas : l'état naissant représenterait un ensemble de propriétés n'appartenant à un corps simple ou composé qu'au moment pré- cis où celui-ci se sépare d'une combinaison quelconque. Ne voit-on pas de suite que, ces propriétés étant nécessairement inconnues, celles que nous supposons exister introduisent dans nos explications un cercle vicieux ou l'intervention d'une cause occulte. » Un corps, au moment oii il sort d'une combinaison, est né ou n'est pas né. Il ne peut en même temps être combiné et non combiné, simple et composé; il ne peut être naissant. On ne suppose un état naissant que pour prêter à la matière un système de propriétés arbitrairement choisies afin d'expliquer des faits qui n'en sont pas plus clairs. Je vais essayer de ( " ) démontrer par des expériences et par quelques raisonnements que cette fiction est inutile, et par- suite nuisible à la science. » En général on fait intervenir l'état naissant pour expliquer des phéno- mènes qui se passent dans le sein de liquides, où des échanges d'éléments s'effectuent entre des matières dissoutes? Qui peut dire quel est l'état d'agré- gation de ces éléments dans de pareilles conditions? Qui sait, par exemple, dans un mélange d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique répandu dansune certaine quantité d'eau, quels sont les liens qui unissent ensemble les élé- ments : chlore, azote, hydrogène, oxygène? Dans un précédent travail (i), j'ai montré que des différences d'état physique du même ordre ne permet- taient pas plus de supposer l'existence de l'acide sulfurique et de la potasse, dans le sulfate de potasse dissous, qu'il n'est possible aujourd'hui d'iden- tifier le phosphore rouge et le phosphore blanc, le soufre octaédrique ou prismatique et le soufre insoluble. Les mêmes raisons, fondées surtout sur le dégagement de chaleur produit au contact de l'eau avec l'acide chlorhy- drique et l'acide nitrique et sur la chaleur de contraction de ces matières au moment de leur mélange, ne nous permettent guère de préjuger l'état de ces acides dans de pareilles dissolutions. Puisque cet état est inconnu, il n'est pas rationnel de supposer qu'il puisse changer au contact d'une (}ua- trième substance, jîour prendre pendant un temps indéfiniment court une forme également inconnue : l'état naissant. Je vais développer cette pensée et montrer que toutes ces hypothèses sont inutiles, en m'appuyant sur une série de phénomènes qu'on rapporte ordinairement à l'état naissant. J'étudierai donc l'action que le zinc exerce sur des dissolutions d'acide sulfurique, ou d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique, le résultat final étant la production du sulfate, du nitrate ou du chlorure de zinc, et la formation de l'ammoniaque. M On lit dans le Traité de Chimie de M. Regnault (t. I^ p. 1^3) les lignes suivantes, qui représentent bien, à mon sens, l'opinion actuelle sur les phénomènes que je viens de citer : Quand on dissout du zinc dans de l'acide azotique étendu d'eau, la liqueur se trouve renfermer une quantité notable d'azotate d'ammoniaque. Cette formation s'explique de la manière suivante : en disf.olvant du zinc dans de l'acide azotique Irès-étendu d'eau, il se dégage du gaz hydrogène, et il se forme de l'azotate d'oxyde de zinc; la réaction est la même que celle qui a lieu au contact du zinc et de l'acide sulfurique étendu d'eau. Si l'on traite, au contraire, le zinc par l'acide azotique concentré, le zinc s'oxyde aux dépens d'une portion (i) Sur C affinité : Lerniis de la Société cliiniiqne ; Hachette. ( 23 ) de l'acide azotique. Il se forme encore de l'azolatede zinc, et il se dc'gage de l'azote et des oxydes de l'azote. Enfin si l'on traite le zinc par l'acide azotique d'une concentration moyenne, les deux réactions ont lieu à la fois, le zinc s'o.xyde aux dépens de l'oxygène de l'eau et aux dépens de l'o.xygène d'une portion de l'acide azotique ; et il se sépare un mélange d'hydrogène et d'azote. Ces deux gaz, se rencontrant à l'état naissant dans la liqueur, se combinent alors et produisent de l'ammoniaque. Aussi trouve-t-on une grande quantité d'ammoniaque dans la liqueur. On obtient une quantité encore plus grande d'ammoniaque en dissolvant le zinc dans un mélange d'acide sulfurique et d'acide nitrique étendu d'eau. On verse d'abord la dissolution d'acide sulfurique sur le zinc, puis on ajoute, goutte à goutte, l'acide azotique jusqu'à ce ijiie le dégagement de gaz hydrogène cesse entièrement; le zinc continue à se dissoudre sans df gagement d'hydrogène, qui reste en entier dans la liqueur à l'état d'ammoniaque. Nous constaterons par la suite un grand nombre de faits semblables. Des gaz qui ne se combinent pas, lorsqu'on les mélang^e à l'état gazeux, se combinent souvent au moment où ils deviennent libres dans une dissolution. On dit alors qu'ils se combinent à l'état naissant. » i" Je commencerai par démontrer que jamais, dans aucune circon- stance de température ambiante ou de concentration, l'acide nitrique ne peut donner de l'hydrogène au contact du zinc et que la quantité d'ammo- niaque produite est absolument itulépcndante de l'état de concentration de l'acide. » Je prends de l'acide nitrique pur, contenant 48,3 poiu' loo d'acide anhydre, je le dissous dans de l'eau distillée, bouillie et refroidie dans de l'acide carbonique, de manière à chasser aussi complètement que possible l'air dissous dans la liqueur; j'y introduis du zinc, en ayant soin d'écarter entièrement l'action de l'air. » Le vase dans lequel je fais l'expérience étant absolument plein et fertile, la dissolution du zinc s'effectue sans qu'il y ait dégagement visible de gaz ; mais si je fais bouillir la liqueur dont j'ai s-^paré le zinc, ce gaz devient apparent : c'est du protoxyde d'azote sans bioxyde. Ainsi une dissolution contenant, pour 600 grammes d'eau, i^', 20 d'acide hydraté ou 08'', 58 d'acide anhydre (jjrr)» dissout le zinc avec production de aS cen- timètres cubes de protoxyde d'azote et formation d'une quantité notable d'ammoniaque. » Le protoxyde ainsi obtenu pouvait bien contenir un peu d'azote, mais ne renfermait pas trace d'hydrogène. En mettant en contact avec au zinc une liqueur contenant 20 grammes d'acide hydraté, ou 9^*^,66 d'acide an- hydre, mélangé avec 800 parties d'eau (-jV)» •' ^^ produit à l'ébullition, en outre de lazotate de zinc et de l'azotate d'ammoniaque, im gaz ayant un volume de 4^0 centimètre cubes et contenant les éléments suivants : ( 24 ) Bioxvde d'azote 58,8 Protoxyde d'azote 'j ,6 Azoti' 3o , 2 Oxygène (accidente) ) 3,4 ioo,o M Dans ces expériences et dans d'autres plus nonibreiises, que je réserve pour un Mémoire détaillé, je n'ai pu trouver aucune trace d'hydrogène. » Aucune expérience ne nous permet, aujourd'hui, de déterminer la cha- leur de combinaison de l'azote avec l'oxygène, correspondante à la forma- tion de I équivalent d'acide azotique étendu. Les expériences que je viens de décrire nous autorisent à conclure que celte quantité de chaleur est moindre que 34462 calories, chaleur de combinaison de i équivalent d'hy- drogène avec 1 équivalent d'oxygène. Les travaux de M. Favre nous ap- prennent que la chaleur nécessaire jjour transformer i équivalent d'acide nilrique étendu en bioxyde d'azote et oxygène est égale à 20 655 calories, nombre bien inférieur à 34 4^2 calories nécessaires |)our décomposer r équi- valent d'eau. Ceci explique comment l'oxydation du zinc s'effectue unique- ment aux dé[K'ns des éléments do l'acide azotique, dans ce cas particidier où le produit de la réaction est du bioxyde d'azote. » 2" Voyons maintenant quelles sont les circonstances qui accompagnent la foriuation de l'azotate d'ammoniaque dans la réaction du zinc sur l'acide nitrique. » Quand on tiaite du zinc par ini excès d'acide nitrique, on obtient dans la licpieur de l'acide nitreux ( \zO^) (1), du bioxyde d'azote en petite quan- tité (à cause de son insolubilité) du protoxyde d'azote en quantité souvent considérable [à cause de son coefficient élevé de solubilité (v,")], de l'azote en très-faible proportion et enfin de l'anunoniaque. Il est clair qu'il ne se dégage à l'état de gaz que les éléments insolubles dans la liquctu-, ou dont elle est saturée. » L'explication de tous ces phénomènes peut être donnée sans auciuie hypothèse et sans faire intervenir l'idée d'im état particulier ou naissant de l'hydrogène, lequel, on le sait maintenant, ne peut jamais être fourni par la réaction. » Le flégagpinent de l'azote dans la réaction du zinc sur l'acide nitrique (1) Je rappellerai que M. Terreil a coiislaté déjà la ])résence de l'acide nitrcnx dans la li(liieiii' acide et a fait à ce piopos des observations iiien inléiessanles, dont je i<;.'ieHc de ne pouNoir parler ici. ( 25 ) s'explique ordinairement par la formule suivaiiie : 5Zn + 6AzO= = 5 (ZnO, AzO'' j + Az. » Eu simplifiant, un seul équivalent d'acide nitrique supposé anhydre se décompose en présence de 5 équivalents de zinc, de sorle que, dans la liqueur, où l'acide nitrique peut être considéré comme bihydralé (AzO'j 2 HO), si l'on enlève à ce système 5 équivalents d'oxygène, il restera AzH^O- = |(AzO', AzH'O), c'est-à-dire de l'azotite d'ammoniaque. L'expérience prouve qu'une |)artie seulement de cet azote reste combinée avec les éléments de l'eau, l'autre se dégageant sous forine gazeuse, ce qui rend compte de la formation, dans la liqueur, de l'acide lùtreux, de l'azote et d'une |)artie de l'ammoniaque. » Le dégagement de protoxyde d'azote s'inlerpiéle par la formule 4Zn + 5AzO' = 4 (ZnO, AzO') + AzO. » En simplifiant, i équivalent d'acide nitrique supposé aniiyiire se dé- compose en présence de 4 écpiivalenls de zinc, de sorle que l'acide ni- trique pouvant être considéré dans la liqueur comme Irihyd raté (AzO', 2 HO), si l'on enlève à ce système 4 équivalents d'oxygène, il restera AzH='0' = |(AzO^ AzH% O), c'est-à-dire du nitrate d'ammoniaque. L'expérience prouve qu'une partie seulement du protoxyde d'azote (AzO, H'-O^) reste combinée avec les élé- ments de l'eau, l'autre se dégageant sous forme gazeuse ou restant dissoute, ce qui rend compte de la formation du protoxyde d'azo(e et d'iuie portion de l'ammoniaque. » Dans ce genre d'explications, qui n'exige l'hypothèse d'aucun état nou- veau et inconnu de la matière, l'ammoniaque proviendrait des éléments de l'acide nitrique bihydraté; le nitrite d'ammoniaque (AzO'H') et le nitrate d'ammoniaque (AzO' H") sont considérés conu)ie deux termes de désoxy- dation de l'acide nitrique à 1 équivalents d'eau (AzO'lP). i> L'azote et le protoxyde d'azote pourraient aussi provenir d'une dé- composition incomplète ou dissociation du' nitrite et du nilrale d'ammo- niaque, si instables de leur nature (i). J'ai eu occasion de faire voir comment SiiiioiU dans un courant de gaz. [loir les expériences de iM. Gcriiez.) C. K., itjo, l'f ^emcslre. (,1, LXX, ^o 1.) 4 ( .6 ) la diffusion des sels dans l'eau (i) pouvait en provoquer la dissociation. Les grands travaux de Graliam sur la diffusion et la dialyse en sont une preuve manifeste. Les dernières expériences de M. Marignac l'auiènent à la même cojiclusion. » Tous ces phénomènes rentrent donc dans la classe de ceux que nous connaissons, et que nous exi)l!quons sans hypothèses spéciales. M 11 me leste encore à montrer dans quelle proportion l'ammoniaque et le protoxyde d'azote, l'azote et l'acide azoteux se produisent dans une li- (pieur où la com[)Osition, la température et la tension des gaz dissous sont connues. J'ai fait un grand nombre de déterminations de ce genre, dont les résultats ne peuvent trouver place dans cet extrait, au moyen d'appareils assez compliqués qui seront déciils dans lui Mémoire détaillé. J'ai traité le zinc successivement par looo grammes d'eau contenant 2, ^,6,..., -îo grammes d'acide nitrique anhydre. Voici les tabieux de la première et de la dernière expérience, où je ramène les quantités de zinc dissous à l'équivalent 33, et dans lesquels je détermine les quantités de zinc que chacun ties éléments trouvés dans la liqueur a transformé en oxyde : Acldo anhydre ... 2 Acide anliydre. . . . 20 Eau - . , 1000 Acide Ean.. Quaiililcs Zinc 1000 Quantités Zinc Acide produites. oxydé. consommé. produites. osydé. coiisoninie, Ammoniaque . 0,825 12,81 2 ,62 0,826 12,83 2,63 Azote . 1,004 11,83 3,87 0 0 0 Protoxyde d'azote. . 0 0 0 1 ,888 11,33 4,63 Acide azoteux . 4,8i3 8,36 6,84 5,095 8,84 7,23 33,00 i3,33 33,00 . i4i49 » Mes expériences prouvent que la quantité d'anunoniaqtie, la quantité de zinc dont celle-ci, en se formant, a provoqué l'oxydation et la quantité d'acide nitrique aidiydre qui lui a fourni l'azote ne varient pas beaucoup quand la richesse en acide de la dissolution varie. La quantité d'azote décroît et la quantité de protoxyde d'azote croît lorsque la concentration de la li- quetu' augmente. » Dans tuic procliainc Comnninicatioii, je ferai conuaîli-e les résidtals d'ini trè-s-graiid nombre d'expériences et de déterminations numériques re- latives à l'action du zinc et des métaux siu- les mélanges de l'acide sulfu- rique et les acides hydrogénés. » (1) Voir Leçons devant la Société chimique (1866, Hachette', mr lu dissocialinn, pages 269 et suivantes. f 27 ) M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Lettre (|ui lui a été adressée p;ir le P. Secrhi, le 20 décembre dernier. Cette Lettre est relative aux idées émises par M. Gouid siu- la constitution de l'auréole solaire, et aux modifications t|ue présentent les si^ectres des gaz traversés par les cou- rants induits, quand on les observe dans des ttdjes consécutifs de différents diamètres. Cette Lettre, qui doit être accompagnée de planches dont la gravure exige un certain temps, ne pourra être insérée que dans l'un des prochains numéros des Comptes rciuliis. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination li'un Correspondant, pour la Section de Physique, en remplacemeiU de feu M. Marianini. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 44, M. Helmholtz oblient jj suffrages. M. Kirchhoff 3 » M. W. Thomson 2 » M. Angstrôm i » M. Mayer i » M. Helmholtz, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. MÉMOIRES PIIÉSENTÉS. MiicANiQfJE APPLIQUÉE. — Mémoire Sur le poinçonnage des mëlmix el des mcUières plaslupies; par M. Tresca. (Extrait par l'Auteur.) (Commission précédemment nommée : MM. Moriu, Combes, de Saint-Venant. ) « Dans le Méinoire que nous avons eu l'honneiu' de présenter à l'Aca- démie le 26 mai dernier, nous avons cherché à établir la théorie mathé- maticjue de la déformation des corps solities, amenés, par une compression suffisante, au delà de la limite d'élasticité, et nous avons fait n tn,a'C|uer que ces solides se comportaient alors comme si le travail de charpie iléfor- mation élémentaire était toujours proportionnel au déplacemeni corres- pondant. 4.. ( 28) » Nous avons en même temps (.lôinoiitié, par les résullals de noin- hreiises expériences de poinçonnage, faites sur le plomb, que le coefficient caractéristique de la pression par mètre carré, qui amené cet état de flui- dité, est précisément égal à la résistance au cisaillement, également rap- portée au mètre carré. Enlin, nous avons déduit de cette théorie qu'en désignant par R le rayon d'un bloc cylindricjue, par R, le rayon du poin- çon que l'on y f^'t pénétrer de paît en part, par L la longueur de la dé- bonchure expulsée, cette longueur doit satisfaire à la formule L = R, lo^i)- » Cette fonction géométrique ne contient pas de terme relatif à la hau- teur du bloc et, sous sa forme générale, elle ne suppose aucune hypothèse sur la nature delà matière soumise au poinçonnage. » Cette circonstance a appelé l'attention des Commissaires auxquels vous avez bien voulu renvoyer l'examen de notre Mémoire, et , avant de leur affirmer que la nature de la matière n'a aucune influence sur la lon- gueur de la débouchure, il est devenu indispensable de faire une série d'expériences sur diverses substances, afin de nous assurer si les lon- gueurs / des débouchures obtenues confirmeraient, dans tous les cas, la valeur numérique I^ tirée île la formule. » Nous avons ainsi été conduit à opérer sur la cire à modeler, les pâtes céramiques plus on moins sèches, le plomb, l'étain, le cuivre et le fer, et nous nous proposons, dans ce nouveau travail, de faire connaître les résultats de tous ces essais. » Les expériences nouvelles, faites spécialement dans le but de la véri- fication qui nous a été demandée, sont au nombre de vingt-six, mais nous avons pensé qu il ne fallait pas les isoler de toutes les expériences anté- rieures qui, au nombre de quinze, pouvaient nous fournir d'autres élé- ments de comparaison. Dans le tableau suivant nous mettons, en rei^ard les uns des autres, tous les éléments numériques de comparaison déduits de ces quarante et une expériences. 29 ) TABLEAU DES EXPÉRIENCES. K"» Hauteurs Rayons Rayons (les des dus des expér. blocs, H. blocs, R. poinçons R,. Lonf^ueurs Rapporta des Valeurs , de R (lebouchures, observées à R,. /. de/:R^. Cire a modeler. 1.... o,o5i 0,0255 0 ,oo5 5,1 0,012 2,2 2. . . . o,o49 0 ,o3oo o,oio 3,0 0,023 2,3 3. .. 0,070 o,o5o5 0,020 2 , 525 0,0345 1,725 /|.. . . o,o5o 0,025 o,oio 2,5 0,01 53.5 1,525 Rapporls Valeurs entre les calculées colonnes deL:R,. G et 7. 2,62g 0,913 2 , 098 I , 097 I ,926 0,895 I ,916 °»795 Pâtes céramiques. Terre h porcelaine. Moyenne o>925 5 • 0 . "49 0,029 0,010 2,9 0,023 2,3 2 , 064 T,..4 6. . . 0 , 06 1 o,o5o5 0,020 2,525 0,045 Moy 2,25 enne. . . 1,926 1 ,168 .,.4. Terre à ftiïence. 7 . . 0,070 o,o5o5 0,010 5,o5 0,029 5,9 2,619 1 ,107 8. .. . o,o48 0,028 0,010 2,8 0,024 ',4 2 , 029 1 ,o52 9. . . . 0,072 o,o5o5 0,020 2,525 o,o4i 2,o5 1,926 1 ,064 10. . . o,ot)5 0,040 0,020 2,0 0,042 Moy 2,10 enne. . . 1 ,693 1,2.40 1 ,116 Terre n brique. ï ^ 11. . 0,070 0 , o5o5 o,oi5 3,367 o,o35 2,333 2 , 2 1 3 I ,o54 12. . 0,070 o,o5o o,oi5 3,333 0,082 2 , 2o4 2 , 2o4 0,968 13. . o,o5i 0 ,026 0,010 2,6 0,0205 .,955 1,955 .,o48 14.. . 0,072 o,o5o5 0,020 2 , 525 o,o4o5 1,926 I ,926 I ,o52 15. o,o5o 0 , 025 0 , 0 r 0 2,5 0,0235 1,916 1,916 1 ,226 16. . 0 , 052 0,025 0,010 2,5 0 , 0 1 85 Moy 1,916 enne . . . 1,916 0,965 I ,o52 Plomb. 17... . o,o3o 0,060 o,oo5 12,0 o,oi5 3 ,0 3,485 0,861 18... 0,0295 o,o55 o,oo5 II ,0 o,ot5 3,0 3,398 o,883 19... o,o5o o,o5o o,oo5 10,0 o,oi5 3,0 3,3o3 0,909 20... . 0,073 0,060 0 ,010 6,0 o,o3o 3,0 2,792 1,074 21... o,o5o 0,060 0,010 6,0 0,028 2,8 2,792 I ,oo3 22.. . • 0,0277 o,o55 0,010 5,5 0,0235 2,35 2,704 0,868 23... 0 , o65 o,o5o 0,010 5,0 0,026 2,6 2 , 609 0-997 2i... 0,070 (),o5o 0,01 0 5,0 0 ,0259 2,59 2 ,609 0,993 25... . 0,070 0 , o5o 0,010 5,0 0,026 2,6 2,609 o>997 26. . . 0,060 o,o5o 0 , 0 1 5 3,33 0,034 2,27 2,2o4 1 ,02y ( 3o ) NOS. H li P, R:H, ' '"-K, L:n, Rappoiis. 27... m . 0,034 o,o3o 0,010 3,0 0,023 2,3 2,098 1 , 096 28... 0 , 060 o,o5o5 0 ,020 2,525 0,039 '.95 1,926 I ,012 29.. . 0,070 o,o5o 0,020 2,5 0,0399 '.995 1,916 1,041 30. . . 0 , 060 0 ,OÎjO 0 ,020 2,5 0,039 1 ,9^ 1,916 1,017 31... 0 , 060 o,o5o 0 , 020 2,5 o,o38 1,90 I ,916 0,992 32. . . o,o5o 0 ,025 0,010 2,5 0,020 2,0 1,916 1,043 33. . . o,o5i 0,ct)2 0,025 2,48 o,o46 .,84 1,908 0,964 34... . 0,070 o,o5o 0,025 2,0 0,042 1,68 I ,693 0,992 3o... 0,070 o,o4o 0 ,020 2,0 0,037 1,85 1,693 0,093 36. . . • 0,070 o,o5o o,oa5 2,0 0,042 1,68 1 ,693 o,99-'- 37... 0,100 o,o5o 0,025 2,0 0,043 1,72 . ,693 1 ,016 38... 0,023 o,oi85 0,010 1,85 0,016 1 ,60 ivcnnp . . . . 1,6,4 0,99' 0,994 Étain. 39.. . o,o5o 0,025 0,010 2,5 CuiVUE 0,0201 2,01 1,916 1 ,048 40... o,o5o 0,025 0,010 2,5 Fer. 0,022 2,2 1,916 i,'47 41... o,o385 o,o4o 0,0175 2,285 0 ,o325 Moyenne 1,856 générale . , 1,82,5 1,017 1 ,020 » Les nombres inscrits dans les différentes colonnes du tableau qui pré- cède s'expHquent suffisamment par eux-mêmes-, il nous suffira d'indiquer que les longueiu'S /, mesurées sur les débouchures, sont celles de la paroi cylindrique, abstraction faite de la convexité de la calotte. Lorsque celte hauteur n'était pas la même sur toutes les génératrices, par suite d'un dé- faut de symétrie, on a pris chaque fois la moyenne des hauteurs mesurées sui' plusieurs génératrices différentes. M Les résultats sont tous parfaitement probants au point de vue de la longueur théorique de la débouchure. » La cire à modeler nous a donné des débouchures un peu plus courtes que ne l'indique la formide, dans le rapport de 0,926 à 1,00. Les pcâles céra- miques ont presque toujours donné lieu à un coefficient de correction plus grand que l'unité » Les expériences sur le plomb sont toutes très-concordantes, et le coef- ficient moyen 0,996 vérifie la loi indiquée avec une précision que nous n'au- rions su prévoir. La moyenne des trois expériences faites sur l'élain, le cuivre et le fer donne 1 ,062 pour la valeur du rapport entre les longueurs observées ( 3. ) rt les longueurs calculées par la formule; le plus graïul écart a eu lieu pour le cuivre, qui n'a pu être poinçonné qu'on opérant plusieurs recuils. » Pour mieux faire ressortir encore les résultats de cette comparaison, nous avons représenté, sur une même figure, Ions les rapjiorls /". R,, en prenant pour abscisses les différentes valeurs de R : R , . La courbe théorique dont l'équation est est figurée à la même échelle, et l'on y voit, d'un seul cou|) d'œil, com- ment toutes les valeurs particulières du rapport ZlR, sont grou[)ée5 sur le l)arcours de cette courbe théorique. M Cette représentation de tous les résultats sans exception nous permet de formuler, comme conclusion, que, pour toutes les matières susce|)tibles d'élre poinçonnées, et lorsque la hauteur du bloc est suffisante pour que le poinçonnage ne consiste pas en un simple découpage, la longueur de la débouchure est réellement donnée par notre formule théorique, et la véri- fication à posteriori que nous venons d'en faire nous permet d'atfiriDer avec une nouvelle confiance toutes les bases de notre théorie de la déformation des corps solides. » La mesm-e des efforts exercés pour effectuer les divers poinçonnages nous a fourni facilement la valeur de la résistance au cisailleinent, pour les trois métaux qui terminent la série : cette résistance par mètre carré, cal- culée avec l'ensemble de tous les éléments, est la suivante : Ploml) I 830 000''" Étain pur . 2 090 000 Alliage de plomb it dClain. . . 3390000 Zinc .... 9 000 000 • Cuivre 18 980 000 Fer 3; Syo 000 GKOMiniîlK. — Sur le postulalum d'Euclide. Note de M. Lion.vet, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « La démonstration de M. Carton exposée par M. J. Bertrand, dans la séance du 20 décembre dernier, n'est que la reproduction de celle de M. C. Minarelli, laquelle avait été communiquée par M. A. Genocchi, de Turin, à M. Terquem, qui l'a fait insérer dans les Nouvelles Annales de Malhémolicjues^ l. VIII, p. 3i2. Mais une objection que j'ai insérée dans le même Recueil en janvier i85o, t. IX, p. ^7, est restée sans réponse. ( 32 ) » Peu de temps après, la même objection fut aussi communiquée a M. Terquem par M. Le Resgue, M. Breton (de Champ) et M. Finck. » M. Flf.ury adresse, de Marseille, une Note relative à la même démons- tration. Il pense avoir prouvé, dans son Mémoire siu" - La géométrie affranclne du postulahim d'Euclide », que ce jioshdalwti n'est pas démon- trable, même en accordant comme évidentes ou démontrées, non-seule- ment la proposition sur la somme des angles d'im triangle, mais toutes les vérités géométriques. Ces deux dernières ISotes sont renvoyées à l'examen de la Commission noiiuDée pour la cpiestion de la théorie des parallèles. CORRESPOM)Al\CE. M i,E Ministre nv. l'Instruction publique adresse l'amplialion de l'extrait d'un Décret impérial, rendu le 27 décembre 1869, par letpiel, entre autres dispositions, l'Académie est autorisée à accepter le legs qui lui a été fait par M. Laccize, pour la fondation de trois prix, de dix mille francs chacun, à décerner tous les trois ans. Ces trois prix devront être déternés, l'un à l'auteur de l'ouvrage qui aura le plus contribué aux progrès de la Physio- logie, l'autre à l'auteur du meilleur travail sur le Physique, le troisième à l'auteur du meilleiu' Ir.ivail sur la Chimie ; les étrangers élant admis à con- courir pour chacun d'eux. M. LE Ministre de l'Agriculture et du Commerce adresse, pour la Bi- bliothèque de l'Institut, un exemplaire des n"* 5, 6 et 7 du Catalogue des brevets d'invention |)ris en 1869, et le tome LXVIII de la Collection des brevets. M. le Ministre de la Guerre adresse, par l'intermétliaire de M. Lairey, un exemplaire du nouveau Formulaire pharmaceutique des hô|ilaux mili- taires, ouvra;:e rédigé, sous la direction du Conseil de santé des armée:-., ])ar une Commission de médecins et de pharmaciens militaires, et public aux frais de son département. M. Zastedeschi, dans une Lettre adressée à M. le Secrétaire perpétuel, donne «le nouviaux détails sur la manière dont il conçoit que les pulsa- tions du courant électrique transmises d'Européen Amérique par le Hl inté- rieur du câble lélégrapliique peuvent être ramenées en Europe par l'ainia- tnie métallique extérieure du même câble, et venir se répéter et s'écrire ( 33 ) au point de ilépart, comme elles le font au point d'arrivée. 11 ajoute que, dans une expérience de cabinet faite avec des fils immergés dans l'eau, sur 4 mètres de longueur, il est jjarvenu à rendre manifeste le synchro- nisme des pulsations électricjues et des Aeux appareils écrivants que les fils réunissaient. HYDRODYNAMIQUE. — Essfii suK (a théorie de l^ écoulement d'un liquide par un orifice en minre pnroi. Note de M. .1. Boussinesq, présentée par M. de Saint- Venant. B M. de Saint-Venant a obtenu [Comptes rendus, t. LXVIl, 20 et 27 juil- let 1868, et t. LXVIII, 1 et 8 février 1869) l'expression des vitesses cpie pren- nent les divers points d'un corps ductile contenu dans un vase rectangulaire ou cylindrique à fond horizontal, lorsque ce corps s'écoule, sous la pression d'un piston, par un orifice de forme pareille à celle du vase, ouvert au milieu du fond; et lorscju'on admet, outre l'hypothèse de la conservation des volumes, cpie les conqjosantes de ces vitesses suivant trois axes fixes de coordonnées rectangles x, y, s, sont égales aux dérivées en x, j, z d'une fonction », ou plus généralement à ces dérivées multi|iliées chacune par une constante arbitraire, et que la vitesse verticale en chaque point de l'ori- fice est connue à tout instant. Je me propose de trouver nue expression pa- reille des vitesses, mais en me boiiiant au cas d'un liquide pesant, et eu admettant que l'orifice, de forme cjuelcouque et pratiqué dans une mince jiaioi plane de direction également quelconque, à une distance assez grande des bords de celte paroi, ait ses dimensions très-petites par rap|)ort à celles du fluide contenu dans le vase. I/cxpérieiice prouve que la vitesse (le la veine est alors, à qnelc[ues centièmes près de sa valeur, donnée par la lègle de Torricelli, et que, par suite, les frottements ont assez peu d'in- fluence pour qu'on puisse admettre le principe de l'égalité dépression, et appliquer ce théorème, démontré par Lagrange el Canchy, que, si les vi- tesses initiales de la masse fluide ont été nulles on produites par tles pres- sions exercées à sa surface, les coiu])osantes u, v, w de la vitesse V seront à toute époque les dérivées eu x, j, z d'une fonction ?p. » Je prendrai pour origine le centre de gravité de l'orifice, et une per- pendiculaire à son plan, dirigée vers l'intérieur ùu vase, ppiir axe des z; de plus, j'appellerai, à l'époque t, /{x^.y) la valeur de — iv pour z=ro, valeur nulle, excepté aux points de l'orifice. La fonction (p devra : 1° véri- fier l'équalion de continuité ou d'incompressibilité A2! W?«^1 (0 ~^J J .„ v'~' + ï" + i" ~2"X ^""A s/^ En effet : i° le second membre de cette relation est analogue aux potentiels d'attraction et a son A, nul pour z positif; i" il est sensiblement égal à zéro, ainsi que ses dérivées, pour jc--{'j- + z'^ assez grand, c'est-à-dire à des distances de l'origine très-grandes pnr rapport aux valeurs de ^, •/; égales aux coordonnées dos divers points de rorilice, valeurs qui sont les seules pour lesquelles la fonction f ne s'annule pas; 3° différentions en z le der- nier membre de (i), et posons, dans le résultat, p = zp' : il viendra (a) J. ou «'= / do> /(jr+zp'cosw, j+r^o'sinw) (i+f/-) 'p'(ip', relation qui, pour z^= o, se réduit bien à i\'= — f{^^ j)- » Observons : i° que la vitesse au point (cr, j, z) est égale, en grandeur et en direction, à l'attraction exercée au même point, sur l'unité de masse, par une coucbe très-mince de matière, qui serait répandue sur Torifice, et V aurait en chaque point (.r, j) une densité superficielle proportioinielle à /(x,j>); a° que, si l'orifice, composé d'un nombre fini ou infini d'ouver- (*) .l'ai obtenu celte intégrale en partant de celle-ci, qu'indique immédiatement la formule de Fourier, ^ o=-\ f[l,r.)dldr, \ CCS g ( ^- - £ ) COS P ( J- — -/, ) dy. ,1^, et en effectuant dpux intégrations, rendues possibles par la substitution de coordonnées po- laires à a, p, considérées comme coordonnées rectangles. Ces intégrations se font an moyen des deux foiniulcs r z^-h b^ /: rfO I V Z' ( ^' + P' -I- 7' ) sin 9 — arc tang - c^-f (/jcos9 +<7sin9)= ^32(22+^2+ q') " [z' -h p') cosB -h /jq s\nd dont la première est connue et dont la seconde se vérifie aisément, bien (ju'il m'ait fillu d'assez longs calculs pour la trouver. ( 35 ) tares, est symétrique par rapport à certains plans, les vitesses le seront aussi, et que ces plans pourront devenir des parois, partout où ils sont en contact avec le liquide, sans que le mouvement soit modilié. Cette se- conde remarque permet d'étendre la solution (i) à des cas de vases non indéfinis latéralement, tels que ceux de vases rectangulaires, triangulaires réguliers, etc. ; seulement la vitesse ne sera plus alors, pour 2 = co , géné- ralement nulle, mais constante et parallèle à Taxe des z. » Les expressions de m, v s'obtiendront en différentiant, par rapport à x ou à j^, soit le dernier membre de (1), soit le second. Dans ce dernier cas, le résultat contiendra la fonction f et non ses dérivées. On pourra y intro- duire, comme dans (1), au lieu de ^, -rj, les variables ^', /:', et puis t) et u. Si alors on observe qu'intégrer par rapport à oj de tî à 271 levient à intégrer de o à ;:, en changeant de signe cosw et sinw, il viendra, pour il ou — par exemple, (3) u=z COS'or/ro/ ■'-^ ^- ^- ' -"-^ ' ~- ^ p-(/p. On en déduirait v par le simple changement de cos w^oj en sin w^A/j. Pourvu que les dérivées premières de J soient partout finies, ces expressions restent finies et déterminées pour 2 = 0, malgré le dénominateur p qui s'annule à la limite inférieure d'une intégrale; car le numérateur s'annule aussi, et la limite de son quotient par p s'aperçoit aisément. » Aux points situés sur les bords de l'orifice, la vitesse normale — u' ou f{x, j), doit être nulle, pour que u, t'n'y soient ])as infinis. En effet, x, Y étant les coordonnées d'un de ces points, x — ocosw, j — psinw et ■r + pcosu, ^ + ,osinw sont, pour p très-petit et des valeurs convenables de &), celles de deux points voisins, dont l'un est forcément dans l'orifice, l'autre au dehors. Comme la fonction/est nulle pour celui-ci, les intégrales considérées deviendront infinies, i-i elle ne l'est pas aussi pour l'autre point. » La fonctiony devra encore s'annuler, ou à très-peu près, vers le centre de l'orifice, car l'expérience prouve que la pression y est sensiblement la même que si tout le fiuide était en repos [Reclierclies hydrauliques de MM. Poncelet et Lesbros [Mémoires des Savants étrangers, t. III, 1 832, p. 4oi)] • Et en effet, à l'instant où l'on ouvre l'orifice, toutes les molécules qui lui sont adja- centes se trouvent à peu près soiunises, du côté de l'intérieur, à la même pression, et doivent s'échapper, suivant l'axe des z, avec la niènie vitesse; en même temps, les molécules intérieures acquerront des vitesses données par les relations précédentes, dans lesquelles on ferait/ = const. poiu' les 5.. ( -^6 ) poinls de roiiverture ety=: o pour les aiilres points du plan des xj. Ces vitesses seront très-grandes pi-ès des bords île l'orifiee, tandis qu'elles seront seulement finies près de l'axe des z. Donc, avant que le liquide qui se trouve sur cet axe soit arrivé à l'ouverlnre, les molécules parties des bords l'au- ront occupée et seront même sorties. A partir de ce moment, les vitesses iionnales les plus grandes se produisant assez près du contour de l'orifice, le fluide qui est sur Taxe des z sera incomparablement moins appelé que celui lies bords, et cet état de choses subsistera (*). » La fonction / vérifie une troisième condition, qui varie un peu suivant que le liquide contenu dans le vase est poussé par un piston animé d'une vitesse connue, ou se trouve soumis, dans sa partie supérieure, à une pres- sion donnée. Le premier cas, où cette pression est inconnue, se ramène au second ; car on peut raisonner comme si elle ne l'était pas, sauf a la déter- miner finalement de manière à obtenir la dépense effective, qui est alors donnée. Je ne m'occujierai donc, dans tout ce qui suit, que du second cas, et je supposerai, pour simplifier les formules, que la pression exercée à la partie supérieiu-e du vase soit la même que celle de l'atmosphère à l'orifice. Comme la hauteur h du liquide au-dessus de l'ouverture varie lentement, le mouvement permanent sera bientôt, à fort peu |irés, établi à loiil in- stant, et le principe de Daniel Bernoulli donnera, sur le contour de l'ori- fice, V,- = 2gh ou ir -\- ('■ = 2^h. » l'HYSlQUli. — /hlion du inngnélisme sur tes cjaz. Note de M. Trêve, présentée jiar M. Jamin. « On sait que si l'on soumet, à l'aii' libre, l'élincelle d'un courant d'in- duction A l'action des pôles d'un puissant électro-aimant, l'auréole est insufflée, se transforme en nappe de feu sillonnée par un grand nond)re de filets lumineux et offrant un certaui nombre de zones, alternativement obscures et lumineuses, concentriques et diversement nuancées. » J'ai étudié l'effet de ces réactions magnétiques sur l'oxygène, l'hydro- gène, l'azote, l'acide carbonique, etc., et constaté que chacun de ces gaz (*) Si l'orifice t'Sl, par exemple, un polygone reclangiilaire ou régulier, on verra de même que ses sommets sont, de tous les points de riiéniisphère qui a your base le cercle circonseril à ce polygone, ceux où la vitesse au moment où l'on ouvre l'orifire est très-grande el analyiiqiiemint inlinie. Par suite, l'appel le i>Uis grand du fluide et les grandis vitesses auront lieu aux angles ' Il était 3 heures lorsqu'iuie nouvelle secousse s'est fait sentir, en même temps qu'un autre panache de poussière se voyait à une centaine tie kilo- mètres au sud de Biskra et à l'ouest du villae;e d'Hebbai. Deux nonveiles secousses se sont encore fait sentir dans la matinée du 19 : la première à 3 heures, et la seconde, qui a été la plus forte, à 'j^ i3™. » Les secousses de tremblements de terre, à Biskra, se sont continuées jusqu'au 19 inclusivement. Elles ont été plus ou moins vivement ressenties dans les autres oasis des environs, telles que Seriana, Sidi-Okba, Giirta, Thouda, Droh, Mechonnech, Branis, Djemorah, Beni-Souk, Beui-Ferali. Dans les quatre dernières localités, luie nouvelle secousse s'était fait sentir le 18, à /(""So™ de l'après-midi. » Seriana, au sud -ouest de Biskra, a été des plus fortement secouée. A la deuxième secousse qu'elle a éprouvée, on a vu de Biskra, qui en est à peu de distance, un gros nuage de poussière s'élever au-dessus de ses décombres et fermer l'horizon de ce côté. Celles des maisons restées debout après les secousses étaient plus ou moins lézardées, conspromises. Une femme avait été tuée par un pan de mur. » Sidi-Okba, à 26 kilomètres sud-est de Biskra, n'a pas été moins mal- traitée que Seriana. Quarante-cinq maisons (1) ont été renversées et toutes les autres plus ou moins eudomm.igées. On comptait huit morts et trois blessés. » A Gurta, faible population; le tiers des maisons a été détruit, les magasins de céréales ont été ensevelis sous terre, cl on comptait deux tués et sept blessés. » A Thouda, très-minime population; trois maisons étaient tombées, et toutes les autres plus ou moins lézardées, compromises. » A Droh, aussi très-minime population; deux maisons avaient été ren- versées, et toutes les autres étaient plus ou moins compromises par des lé- zardes multipliées. » A Mechonnech, au nord de Thouda, quatre maisons s'étaient écrou- lées et quatre enfants avaient été tués. La route de ce point à Lahmar- (i) Une correspondance en porte le nombre à plus de quatre-vingts. ('.. R., 1870, l" Semesue. (T. I,XX, N " ^.) ( 5o ) Kaddoiir et cello du même point à Edista ont été interrompues par des ava- lanches de terre et de pierres détachées des montagnes voisines. » A Branis, Djemorah, Beni-Sonk et Beni-Ferah, aucun dégât n'a été constaté. Seulement, des montagnes escarpées qui dominent le village d'El-Hebbal, s'était opéré un éboulcment qui eût pu l'ensevelir tout entier, s'il n'avait pris une autre direction. De là, sans doute, ce panache ou nuage de poussière aperçu de Biskra, dans la journée du i6, à la deuxième secousse du tremblement de terre. » Du 19 novembre an 6 décembre inclusivement, aucune autre secoiisse de tremblement de terre ne s'est fait sentir ni à Biskra ni dans les environs. » En prenant Biskra comme centre de l'ébranlement général, dans le tremblement de terre dont nous parlons, cet ébranlement a paru suivre un quart de cercle, du nonl à l'est et au sud-est, sur ini rayon de 3o à 4o kilomètres, la corde sud-est de cet arc étant formée par la chaîne des Aurès. » A Biskra, une dépendance de l'hôpital était tombée. Les maisons avaient été plus ou moins ébranlées; une seule s'était écroulée. Au Vieux- Biskra, tout voisin du nouveau, et où l'ébranlement paraîtrait avoir été plus fort que dans le dernier, tontes les maisons étaient ou renversées, ou plus ou moins endommagées. » Nous ferons remarquer, à cette occasion, que les maisons et autres constructions des oasis, n'ont que peu de solidité, étant toutes bâties en pisé ou en briques séchées au soleil. )) Aucune victime n'a été à déplorer, ni dans le vieux, ni dans le nouveau Biskra. Ajoutons que, dès la première secousse du treznblement de terre, et par ordre supérieur, toutes les maisons avaient été évacuées et leurs ha- bitants obligés d'aller camper dans les environs. » Batna, à 126 kilomètres nord de Biskra, et qui avait éprouvé une se- cousse de tremblement de terre le i^'' septembre (i), n'est pas resté étran- ger à celles ressenties sur ce dernier point. Ainsi, le 16, deux secousses ver- ticales et sèches y ont été perçues : la première, à i''2o"' de l'après-midi; la seconde, à 8''3o™. A la première, quatre à cinq fois plus forte que la seconde, les malades du deuxième étage de l'hôpital, poussés par la frayeur, s'étaient échappés des salles pour courir aux escaliers. » Le 19, à '^''aS™ du matin, deux nouvelles secousses, plus fortes que les précédentes, se sont succédé à deux secondes d'intervalle. La première (i) Compti's rendus, séance du 2'j septembre. ( 5i ) a été de deux secondes, et la deuxième de quatre. Elles ont coïncidé avec celles qui ont été ressenties à Biskra vers la même heure (7''i^"). A leur suite, ont été constatées de légères lézardes dans diverses constructions, et des chutes de plâtre dans des maisons. » Ajoutons que, dans la journée du i6, un léger tremblement de terre a été perçu à Sétif (i), au nord-ouest de Biskra, dans le Tell. Nous rappel- lerons, en même temps, que Sétif, comme Batna, est élevé de plusieurs cen- taines de mètres au-dessus de la plaine sablonneuse où sont Biskra et les autres oasis qui l'entourent. » GÉOLOGIE. — Elude sur les blocs erraluiues et sur les déjièls diluviens de la Russie. Note de M. de Helmersen, présentée par M. Daubrée. « Le phénomène erratique qui a rayonné des régions septentrionales sur une partie considérable de la Russie, a tléjà été l'objet des études de plu- sieurs savants, notamment de MM. Bœthlingk, Durocher, Murchison, de Verneuil, et de Keyserling. I.e Rapport que M. Elle de Beaumont a fait sur un Mémoire de M. Durocher, en 1842 (2), a montré combien ce phénomène est remarquable. M. de Helmersen , dont les explorations ont éclairé la constitution géologique de diverses régions de la Russie d'Europe et d'Asie, a poursuivi l'étude de ces dépôts de transport et des principales circon- stances qui s'y- rattachent. » Dans le Mémoire que vient de publier l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, dit M. Daulirée, M^. de Helmersen pMsse successive- ment en revue : les roches qui ont fourni les matériaux erratiques dans leur position originelle; la grosseur et la forme ties blocs, ainsi que les diverses manières dont ils sont disposés; le gisement des cailloux et du gra- vier, et particulièrement les accumidations désignées depuis longtemps en Suède sous le nom de Osar; les hauteurs absolues et rehitives dans les- quelles se trouvent les blocs erratiques et les cailloux, par r;ipport aux roches dont ils ont été détachés; enfui les caractères des roches polies et striées et des phénomènes énergiques de friction c[ui se voient de toutes parts. De nombreuses figures, habilement faites, accompagnent le texte. H En recherchant parmi les jihénomènes de l'époque actuelle ceux qui peuvent expliquer les princi[)ales circonstances du phénomène, l'auteur (i) Moniteur de i' Algérie. {2) Séance du 17 janvier 1842. ( 5-2 ) iiipiilioniie h' singulier transport de blocs qui a eu lieu cette année même, nu mois de fcvi-ier, aux environs de Rêvai. » A côté de l'acliou des grandes niasses de glace, (jui, pendant la périodt; quaternaire, ont couvert des régions considérables, et dont les glaciers de la Scandinavie ne sont que les résidus, M. de Helmersen fait aussi la part de l'eau : l'auteur est amené à reconnaître que, dans la première pé- riode du pliénomène, le golfe de Finlande n'existait pas; qu'un affaisse- ment graduel du sol a ensuite donné accès à l'eau de la mer, sur une partie de pays antérieurement occupée par la glace; enfin que le pays s'est élevé de nouveau. Ces périodes successives de mouvements lents, en sens inverse, sont d'accord avec celles que j'avais signalées, en 1842, pour la .Scandi- navie (i). » ClliMii'; INDUSTRIELLE. — Sur In fabrication des glaces et miroirs j)lalinisés. Note de M. Joitclet. (Extrait.) n I^e .système employé à l'usine de Wailly (Aisne) est celui qui a été imaginé par M. Dodé. C'est le chlorure de platine qui forme la liase de l'opération. Après le nettoyage, la glace, posée verticalement, reçoit le liquide qui doit la métalliser. On l'étend d'aljord de bas en haut, puis de gauche à droite, puis de bas en haut, et enfin de droite à gauche : on égalise ainsi la couche huileuse qui, contenant une forte quantité d'es- sence de lavande, s'étend spontanément et sèche lentement, sans couluie. 1) La composition platinifère se prépare de la manière suivante. On prend 100 grammes de platine laminé très-mince; on le fait dissoudre dans l'eau régale; on évapore à sec, au bain de sable, en évitant de décomposer le chlorure de platine; on l'étalé alors sur une glace à broyer, et l'on y ver.se, par petites portions, de l'essence de lavande rectifiée. La réaction se fait sur la glace même; aussi faut-il éviter, par une trop rapide affnsion d'essence, une trop grande élévation de température, qui détruirait le com|)osé plalinifèi-e. Lorsque l'on a versé environ i4oo grammes d'essence de lavande, on place le mélange dans tnie capsule de porcelaine, et on l'aban- donne |)endant huit jours à un repos absolu. On décante et on filtre; ou dé- cante de nouveau, après six jours, le liquide filtré, qui doit marquer .'i de- grés au pèse-acide. Comme fondant, pour la quantité de platine indiquée ci-dessus, on prend aS grammes de litharge, aS grammes de boraie de (1) Du phriioiiirnc fitinitjue dans le iinrd de l'Europe et des mouvements réernts du sol sciindinnve. [Rapport de In Cominissitm scientijiiiue du Nord.) {, 53 ) plomb, qu'on broie jusqu'à porphyrisation coniplète, avec 8 à lo grammes (l'essence de lavande. On remue, et l'on mélange ce fondant avec le liquide platinifére; on emploie ce liquide comme il a élé dit plus haut. 1) Lorsque le verre qu'il s'agit de platiniser est couvert d'une couche de métal el qu'il est suffisamment sec, on le place dans des moufles d'une con- struction spéciale, où la décomposition de la résine platinifére et sa trans- formation en charbon se font sans fusion, sans ébullition, sans bonillon- nements, et le squelette spongieux d'abord, qui représente les cendres, se fixe et se transforme en un platinage parfait. » Les miroirs ainsi préparés sont fort brillants. Le platine s'applique en avant du verre : il en résulte luie notable économie. Les verres platinisés qui forment les miroirs sont transparents. Avec i franc de platine, on peut métalliseï' i mètre carré de glace. » Les échantillons adressés par M. Jouglet seront soumis à l'examen de M. Fizeau. M. Maumexé adresse une nouvelle Note concernant la nature du sucre interverti. Suivant M. Maumené, le sel considéré |iar M. Duhrunfaut comme un lévnlosate ne serait pas insoluble dans l'eau pure, et le poids de ce sel ne correspondrait jamais a la moitié du sucre interverti dans lequel on l'a formé. Le sucre interverti serait un mélange des plus variables, et, quelles que soient les précautions prise-; dans sa pré|)aration, jamais il n'olfrirait les caractères d'un ensemble pouvant être reproduit d'une manière identique. L'auteur signale enfin diverses erreurs qui auraient été commises par M. Dubrunfauf, et dont les lUies auraient déjà été indiquées, tandis que quelcpies autres seraient jusqu'ici passées inaperçues. M. G. Fleury adresse une Note « Sur deux produits de l'agaric blanc ». Le champignon du mélèze, pulvérisé, desséché, et traité par l'éther, donne une solution qui fournit, par l'évaporation, un résidu solide : ce résidu paraît formé presque luiiquement de deux substances, que l'auteur nomme résine d'agaric, et acide agnriciqiie. L'auteur donne à la résine d'a- garic la formule C"H''Ô'", et à l'acide agaricique la formule €'«H^'0'. M. P. GuYOT adresse, sur la valeur toxique de quelques rosolates, une Note qui se termine par les conclusions suivantes : ( 54 ) '> 1° Les rosolates de potasse, de soude et de baryte n'agissent aucune- ment sur la peau ; » a" Les selssodique et potassique ne sont pas vénéneux lorsqu'ils sont introduits dans l'économie animale; » 3" Le rosolate baryliqiie, introduit à forte dose dans l'économie; ani- male, est vénéneux: dans ce cas, il agit par sa base; » 4° Les rosolates peuvent être employés en teinture, soit pour le genre uni, soit pour la variété dite rayée. » M. JuNOD adresse luie Note relative à l'histoire des applications médi- cales de l'air comprimé. Cette Note sera transmise à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Section cle Physique, par l'organe de son doyen M. Bkcquerel, présente la liste suivante de candidats à la place de Correspondant, vacante par suite du décès de M. Malteucci : En première licjne M. J.-R. Mayer, à Heilbronn. 31. AxGSTROM, à LTpsal. M. Billet, à Dijon. M. DovE, à Berlin. M. Grove, à Londres. M. Hexry, à Philadelphie. „ , ,■ . , M. Jacobi, à Saint-Pélersbovu-er. Ln seconde linne et nar ordre u, -, . ,, ■ __i I , ,,• ( ■*!• Joule, a Manchester. M. KiRCHHOFF, à Heidelberg. M. Riess, à Berlin. M. Stockes, h Cambridge. M. W. Thomson, à Glascow. M. Tyndall, à Londres. \ M. VoLPicELLi, à Rome. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. E. D. B. nlphabélique ( s,'; ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUR. L'Académie a reçu, clans !a séance du 3 janvier 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Description des machines et procédés pour lescpiels des brevets d'invention ont été pris sons le réqi)ne de ta loi du r> juillet i 8445 publiée par les ordres de M. le Minislrede l' yéqriculture, du Commerceet des Truvaux publics, t. LXVIII. Paris, 1869; in-4° avec planches. Formulaire pharmaceutique des hôpitaux mllilaires de In France, rédigé par le Conseil de santé des armées et approuvé par le Ministre de ta Guerre. Paris, 1870; I vol. in-S". (Présenté par M. le Baron Larrey.) La mnsica... La musique: Science et art; par M. G. Privitera, fasci- cules 9 et 10. Sans lieu ni date, in-4°. Biographia... Biographie de Alphonse de Lamartine, lue à la cérémonie funèbre célébrée en Idionneur et à la mémoire de l'illustre poète, te 27 avril 1869; pa»- M. J. Nabuco de Aranjo. Rio-de-Janeiro, 1869; br. in-S". The... Athenœum, n°' 5oo à 5o2. Londres, 1869; 3 br. in-4°. Die... Les roclies porpli/riques de l' Autriche de V époque géologique moyenne; par M. G. Tschermak. Vienne, 1869; in-8''. Studien... Elude sur les blocs erratiques de la formation diluvienne de la Russie; par M. G. Helmersen. Saint-Pétersbourg, 1869; in-4''. (Présenté par M. Daubrée.) ERRATJ. (Séance du 27 décembre 1869.) Page i353, ligne 7, au lieu de F -^» /tsez F = -p- Page i355, ligne 6, nu lieu de pression conslante, lisez volume ronslant. Page i355, ligne -23, au lieu de — 1 lisez —• a j; ai COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 10 JANVIER 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAKTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur la constitution physique de la Lune; par 'M.. Delaunay. « Dans un Mémoire lu à la Société astronomique de Londres, le lo no- vembre 1854, et imprimé dans le tome XXIV des Mémoires de cette So- ciété, M. Hansen établit que le centre de gravilé de la Liuie ne coïncitle pas avec son centre de figure; il trouve que le centre de gravité est plus loin de nous que le centre de figure, et que la distance de ces deux points, proje- tée sur le rayon vecteur qui joint la Terre à la Lune, est d'environ 69 kilo- mètres. Cette importante proposition résulte de ce que les inégalités de la longitude de la L\me, calculées parla théorie de l'atlraclion, ne concordent comj)létemenl avec les indications fournies par les observations, qu'à la condition d'avoir été préalablement multipliées par un facteur plus grand que l'unité, que M. Hansen trouve égal à i,oooi544- » L'explication eu est très-simple. On sait que la Lune tourne toujours la même face vers la Terre, ce qui indique que les durées moyennes de la rotation de la Lune sur elle-même et de sa révolution autour de la Terre sont exactement les mêmes. Mais comme la rotation de la Lime s'effectue uniformément, tandis que son mouvement de révolution autour de la Terre présente des variations continuelles et périodiques de vitesse angulaire, ces C. R., 1870, i>'^ Semestre. (T. LXX, N» 2.) 8 ( 58 ) deux mouvements, (ont en concordant rigoureusement l'un avec l'autre en moyenne, présentent cependant des discordances de détail plus ou moins grandes, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre. I.e point de la surface de la Lune, qui nous paraît en général occuper le centre du disque de cet astre, se |iorle tantôt à l'est, tantôt à l'ouest du point central du disque, suivant que le mouvement angulaire périodiquement variable de la Liuie autour de la Terre est en avance ou en retard sur le mouvement de rotation de la Lune sur elle-même : c'est ce qui constitue la libration delà Lime en longitude. Quand on calcule, par la théorie de l'attraction, les inégalités du mouvement de la Lune autour de la Terre, c'est au mouve- ment du centre de gravité de notre satellite que ces inégalités se rap- portent; quand on observe la position de la Lune sur la voûte céleste, c'est son centre de figure que l'on considère et non son centre de gravité. Si ces deux points ne coïncident ])as lun avec l'autre, comme la rotation a lieu autour du centre de gravité, le centre de figure doit participer à la libration en longitude dont nous venons de parler: et comme la grandeur du dé- placement apparent dû à cette libration est à chaque instant proportion- nelle à la somme des inégalités périodiques de la Lune, il s'ensuit que, pour passer du centre de gravité, considéré par la théorie, au centre de figure auquel se rapportent les observations, il faut faire à l'expression théorique de la longitude du centre de gravité une correction proportionnelle à la somme des inégalités périodiques qu'elle renferme. Cela revient à nudti- plier la somme des inégalités périodiques par ini facteur différent un peu de l'unité, plus grand que i si le centre de giavité est plus loin de nous que le centre de figure, plus petit que i, au contraire, si c'est le centre do figure qui est le plus éloigné de la Terre. » Ces idées de M. Hansen et la conséquence à laquelle elles l'ont con- duit sont loin d'être restées inaperçues; elles ont vivement frappé tous ceux qui prennent intérêt aux progrès des sciences. Récemment elles ont été l'objet d'mi examen spécial de la part de M. Simon Newcomb, de Was- hington, qui se livre avec tant de succès aux recherches d'astronomie théorique; j'ai rhonneurde présenter en son nom, à l'Académie, un exem- plaire de la Note très-intéressante dans laquelle il a consigné le résultat de cet examen (voir au Biilleliii hibliocjraphique). M. Newcomb montre dans cette Note que la conclusion à laquelle M. Hansen est arrivé, relativement à la non-coïncidence du centre de gravité de la Lune avec son centre de figure, ne repose sur aucun fondement loijique. Voici les raisons qu'il en donne. i ( ^^^9) M Si le centre de gravité de la Liino est plus éloigné de nous que son centre de figure, le facteur plus grand que l'unité par lequel on doit mul- tiplier les inégalités de la longitude du centre de gravité pour en déduire les inégalités correspondantes du centre de figure, doit affecter aussi bien VécjHcilion du centie que les inégalités dues à l'action perturbatrice âw Soleil. Or l'équation du centre se détermine par l'observation du centre de figure de la Lune, et la valeur que l'on trouve ainsi doit être égale à celle que l'on trotiverait si l'on observait le centre de gravité, augmentée dans le rapport indiqué par le facteur dont il s'agit; l'excentricité conclue de celte valeur de l'équation du centre, dont la partie principale lui est propor- tionnelle, doit donc aussi être égale à l'excentricité relative au centre de gravité multipliée par le même facteur. Or la plus grande des inégalités liniaires dues à l'action perturbatrice du Soleil, ïévection, est aussi, du moins dans sa partie principale, proportionnelle à l'excentricité, et, si l'on en fait le calcul en partant de la valeur de cette excentricité telle que la donnent les observations, on trouve, non pas l'évection correspondant au centre de gravité de la Lune, mais bien l'évection corrigée déjà dans le rapport convenable pour devenir ce qu'elle doit être relativement au centre de figure; donc « l'évection théorique doit s'accorder avec celle que four- )) nit l'observation, lors même que les centres de gravité et de figure de la » Lune ne coïncideraient pas l'un avec l'autre. » Ce n'est, d'après cela, qu'en considérant les inégalités autres que l'évection, que l'on peut par- venir à décider si ces deux centres sont réellement éloignés l'un de l'autre d'une quantité appréciable pour nous. De ces autres inégalités, il n'y a que la variation qui éprouve un changement sensible quand on la nuiltiplie par le facteur i ,000 i 54 4 trouvé par M. Hansen, et encore le coefficient de cette inégalité ne se trouve-t-il modifié par là que d'enviren -^ de seconde; or la nécessité de l'application d'une pareille correction à la variation, pour faire concorder sa valeur théorique avec les indications de l'observation, n'est pas suffisamment établie pour qu'on |)uisse en faire le point de ilépart d'aucune conclusion sur les positions respectives des centres de gravité et de figure de la Lune. » Après avoir rappelé, comme je viens de le faire, la théorie établie par M. Hansen sur cette question, et indiqué l'objection capitale qui lui a été faite par M. Newcomb, j'ajouterai quelques réflexions que les idées de M. Hansen m'avaient suggérées ilepuis longtemps, et qui me portaient à n'admettre qu'avec une grande réserve les coiiso''quences auxquelles il avait été conduit. 8.. ( 6o) » Par siiile de la position fortement excentriqne qn'il attribnait an centre de gravité de la Lnne par rapport à son centre de figure, M. Hansen disait : « D'après cela on doit considérer les deux hémisphères de la Lune, » dont l'nn est visible et raulic invisible pour nous, comme essentielle- » ment diltérents par rapport aux couches de niveau, aux climats et à tout » ce qui en dé|)end. Comme les couches de niveau se règlent principale- « ment par rapport au centre de gravité, l'hémisphère de hi Liuie tourné » vers nous s'élève beaucoup plus au-dessus du niveau moyen que ne le » fait l'hémisphère opposé; et quoique celui-là se présente à nous comme » inie contrée stérile, exempte d'une atmosphère et de tout être vivant, » on ne peut plus conclure que l'autre hémisphère ne soit doué d'une at- » mosphère, et qu'il n'y ait de végétation et d'êtres vivants. Aux bords de » la Lune doit régner à peu près le niveau moyen, et, en effet, on ne peut » pas dire que là il ne se serait montré aucune trace d'une atmosphère (i).» » Certes nous ne pouvons pas dire à priori que les choses ne sont pas telles que M. Hansen les indique dans ce passage; et si des observations précises et irrécusables venaient établir que c'est bien ainsi que la Lune est constituée, noTis serions bien obligés de l'admettre. Mais nous ne pou- vons nous dissimuler que cela ne concorderait pas le moins du monde avec les idées auxquelles l'ensemble des phénomènes observés nous ont conduits relativement à la figure des corps célestes et aux circonstances qui doivent se présenter sur leurs surfaces. » Tout nous porte à regarder les planètes et leurs satellites, la Ltuie en particulier, comme ayant été fluides à une époque plus ou moins reculée, et comme ayant pris naturellement, par suite de leur fluidité, la forme arrondie et presque sphérique que nous leur voyons. Dans ces conditions, si les diverses parties matérielles d'un astre n'avaient été soumises qu'à leurs actions mutuelles, et si la masse entière n'avait pas été animée d'un mouvement de rotation sur elle-même, cette masse aurait pris exactement la figure d'une sphère. L'existence d'une rotation autour d'un axe, en développant des forces centrifuges perpendiculaires à cet axe, a dû pro- duire lui aplatissement plus ou moins prononcé, analogue à celui de notre globe ; et de plus, dans le cas de la Lune, dont le mouvement de rotation maintient toujours un même hén)isphère du côté de la Terre, l'attraction terrestre a dû produire un allongement du globe lunaire suivant le dia- mètre dirigé vers la Terre. Mais, dans tous les cas, la surface extérieure de (i) Cette citation est textuelle. Le Mémoire de M. Hansen est écrit en français. ( 6i ) cette masse fluide devait être une surface de niveau. En passant de l'état fluide à l'étal solide, par suite du refroidissement progressif qu'elle éprou- vait, la masse que nous considérons a dû conserver la forme qu'elle avait prise antérieurement; il a pu, tout au plus, en raison de l'inégale contrac- tion des diverses parties, se produire, dans la croîile solitie formée à la surface, des rides, des plissements, des dislocations, qui ont amené des dénivellations partielles; mais ces altérations de forme n'ont pas pu avoir, sur la figure de l'ensemble, une telle influence que les traits caractéristiques qu'elle présentait avant la solidification fussent complètement masqués. C'est ainsi que, sur la Terre, où de pareilles déformations de la croûte superficielle sont rendues évidentes par l'étude de la constitution des divers terrains, la forme générale de cette croûte solide présente tous les caractères d'une surface de niveau; en effet, les eaux de la mer, qui sont répandues dans les cavités de cette croûte, et qui, par leur ensemble, constituent, à proprement parler, un immense niveau, montrent que partout, sauf quel- ques exceptions peu étendues et toutes locales, la surface du globe s'éloigne fort peu de la surface de niveau que ces eaux déterminent. » Comment admettre, après cela, avec M. Hansen, que la surfiice de la Lune serait assez différente d'une surface de niveau, pour que l'atmosphère lunaire, s'il y en a une, se trouvât reportée tout entière sur l'Iiémisphère que nous ne voyons pas, tandis que l'hémisphère tourné vers nous eu serait complètement privé? Il me semble que cela n'est pas possible, tant que nous n'aurons pas des raisons puissantes pour croire que la Lune pré- sente, dans sa constitution, des conditions tout autres que celles du globe que nous habitons. » La base sur laquelle M. Hansen s'appuyait pour établir l'idée que je combats en ce moment venant d'être fortement ébranlée, sinon tout à fait anéantie, par M. Simon Newcomb, les considérations que je viens de pré- senter perdent certainement de leur importance; j'ai pensé cependant qu'il n'était pas inutile de les soumettre à l'Académie. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur l'acide azoteux; par M. E. Freny. « La chimie minérale, trop délaissée aujourd'hui, offre cependant encore aux chimistes des sujets de recherches nombreux et intéressants. Les ques- tions de chimie élémentaire, que l'on croit épuisées, peuvent presque tou- jours être reprises utilement, et le corps qui paraît le mieux étudié présente souvent de grandes lacunes dans sou histoire. ( 6-2 ) » Ces considérations s'appliquent à plusieurs acides minéraux, et parti- culièrement à l'acide azoteux, qui, par la mobilité de ses éléments, se prête, comme les substances organiques, aux réactions les plus variées. » Déjà, dans mes recherclies sur les acides sulfazotés, j'ai démontré le parti (pie l'on pouvait tirer de l'acide azoteux pour produire toute une classe nouvelle d'acides doubles. » Dans cette Communication, je me propose d'étudier de nouveau cet acide, qui intervient dans un grand nombre de phénomènes chimiques et qui joue un rôle si considérable ilans la fabrication, encore obscure, de l'acide sulfurique. » L'acide azoteux présente trois caractères qui le recommandent à l'at- tention des chimistes : » 1° L'eau le dédouble en acide azotique et en deutoxyde d'azote; » 2" Il agit comme réducteur ou comme oxydant dans plusieurs réac- tions; M 3" Il peut être lui-même décomposé sous l'influence des corps hydro- génés et se modifier par substitution. » C'est l'élude de ces trois phénomènes qui m'a particulièrement occupé dans ce travail; je parlerai d'abord de l'action de l'eau sur l'acide azoteux. » On admet généralement que cet acide se dédouble dès qu'il arrive au contact de l'eau; cette décomposition est représentée par la formule sui- vante : 3AzO'-l-HO = AzO»,IIO + 2AzO^ C'est elle qui, dans la théorie de la fabricalion de l'acide sulfurique, permet d'expliquer la régénération de l'acide azotique. » Pour étudier ce curieux dédoublement, je me suis placé dans deux conditions différentes. J'ai fait arriver, dans une première série d'essais, une petite quantité d'eau dans un grand excès d'acide azoteux; dans d'au- tres expériences, l'acide azoteux se rendait au contraire lentement dans un excès d'eau : les phénomènes ont varié avec les quantités d'eau que j'em- ployais. » Lorsqu'une faible proportion d'eau vient réagir sur un excès soit d'acide azoteux pur, soit d'acide hypoazolique, Az^O', soit d'acide azoto- sulfurique, 2S0% AzO',110, j'ai constaté qu'il se forme de l'acide azotique el qu'il ne se dégage que du deutoxyde d'azote. I^our vérifier ce fait, j'ai produit ainsi plus de 20 litres de deutoxyde d'azote qui a été absorbé par le sulfate de protoxyde de fer sans laisser de résidu; il était donc absolu- ment |)ur. ( 63 ) » Les phénomènes ne sont plus les mêmes lorsqu'on tait arriver clans un grand excès d'eau froide de l'acide azoteux pur, on les combinaisons de cet acide avec les acides azotique et sulfnrique. J'ai constaté alors un fait qui m'a surpris, parce qu'il est en contradiction avec ce que l'on pro- fesse d'habitude : c'est que l'acide azoteux, soit pur, soit eu combinaison avec d'autres acides, peut se dissoudre dans l'eau sans éprouver de décom- position. » Une pareille dissolution, qui, pour d'autres corps, n'aurait aucune importance, est au contraire très-intéressante lorsqu'il s'agit de l'acide azo- teux; on sait en effet combien il est difficile d'étudier cet acide à l'état de vapeur; sa dissolution dans l'eau m'a permis de constater sur ce corps pUi- sieurs propriétés nouvelles. )) La dissolution d'acide azoteux est beaucoup plus stable qu'on ne pour- rait le croire : elle se conserve pendant plusieurs jours à la température ordinaire; l'ébullition la décompose en produisant de l'acide azotique et du deutoxyde d'azote; même dans ces conditions, la décomposition de l'acide azoteux n'est pas instantanée. » L'eau froide dissout également, sans décomposition immédiate, les combinaisons de l'acide azoteux avec les acides sulfnrique et azotique. Ces liqueurs permettent même de faire toutes les expériences que l'on pourrait exécuter avec la dissolution d'acide azoteux, car elles sont beaucoup plus stables qu'elle. )) Les corps divisés agissent d'une manière remarquable suv la dissolu- tion d'acide azoteux. Lorsqu'on introduit dans ce liquide des substances pulvérulentes qui ne peuvent agir que |)ar leur présence, telles que du sable, du plâtre et surtout du charbon, l'acide azoteux se dédouble immé- diatement en dégageant du deutoxyde d'azote et en produisant de l'acide azotique. » J'ai dit que la seconde propriété intéressante de l'acide azoteux était son pouvoir réducteur; sous ce rapport, il peut être en quelque sorte assi- milé à l'acide sulfureux. » Dans mon Mémoire sur l'osmium, j'avais déjà employé avec avantage les azotites pour réduire les osmiates et produire, à l'état cristallisé, les nouveaux sels que j'ai décrits sous le nom iVosmites. » Cette puissance de réduction appartient aussi à l'acide azoteux ; la dissolution dans l'eau décompose à froid le permanganate de potasse et réduit inunédialeuient le chlorure d'or. » Une liqueur titrée de permanganate de potasse m'a servi souvent pour C 64 ) déterminer la quantité d'acide azoteux libre qui se trouve dans une liqueur, ou celle qui est engagée en combinaison avec l'acide sulfiiriquc dans l'acide azotosulfurique. M L'acide azoteux agit sur l'acide sulfliydrique comme l'acide sulfureux ; il le décompose immédiatement en précipitant du soufre. » Il déplace le brome et l'iode des bromures et des iodnrcs, en oxydant les métaux et en donnant d'abord à ces sels une réaction alcaline, comme M. Cloëz l'a prouvé : la dissolution trés-étendue d'acide azoteux exerce donc absolument la même réaction que l'ozone sur les papiers ozono- métriques. » De toutes les propriétés de l'acide azoteux, les plus intéressantes sont celles que l'on observe dans la réaction de l'acide sulfureux et de l'hydro- gène sur cet acide. » Lorsque l'acide sulfureux réagit à froid sur l'acide azoteux, il se forme d'abord quelques-uns de ces acides doubles que j'ai décrits dans mes recherches sur les sels sulfazotés. » Ces acides ne résistent pas à l'action de la chaleur ; aussi lorsqu'on fait agir, à chaud, l'acide sulfureux sur l'acide azoteux, obtient-on les produits de dédoubleir.ent des acides sulfazotés, c'est-à-dire de l'ammo- niaque, du deutoxyde d'azote et même du protoxyde d'azote. » Si l'on fait passer à froid de l'acide sulfureux dans de l'acide azoto- sulfurique, tel que celui qui se produit dans la colonne de Gay-Lussac, c'est du deutoxyde d'azote pur qui se dégage. » Mais lorsqu'on mélange deux dissolutions d'acide sulfureux et d'acide azoteux et qu'on chauffe légèrement la liqueur, on obtient alors du prot- oxyde d'azote. » En présence de ces deux faits importants, l'action de l'acide sulfureux qui décompose l'acide azotosulfureux et qui en dégage du deutoxyde d'azote, et la transformation de l'acide azoteux en protoxyde d'azote sous l'uiflueuce de l'acide sulfureux, il m'est impossible de ne pas faire ressortir ici tout l'intérêt que présentent ces observations au point de vue de la pro- duction industrielle de l'acide sulfurique. » On saitque, théoriquement, dans la fabrication de l'acide sulfurique, le composé nitreux agissant sur l'air et sur l'eau devrait se régénérer toujours. » Mais la pratique ne confirme pas les indications de la théorie ; on est loin de régénérer en grand tout l'acide azotique que l'on a employé, et c'est par des sommes considérables qu'il faut représenter les quantités de composés nitreux qui sont perdues. ( 65 ) » Les causes de celte perle sont à peu près inconnues : les réaclions de l'acide azoteux que je viens de signaler me paraissent de nature à les taire connaître et permettront peut-être de les éviter. » En m'appnyant sur les faits qui précèdent, je n'hésile pas à dire que c'est l'acide sulfureux en excès qui est la cause principale de la perle du composé niireux dans la fabrication de l'acide sulfurique ; c'est lui (jui, en traversant la colonne de Gay-Lussac, décompose l'acide azotosulfurique qui s'y trouve et en dégage du deutoxyde d'azote, qui est absolument perdu pour la fabrication; c'est encore lui qui décompose à cliaud le com|)osé nitreux et le change en protoxyde d'azote, qui ne peut plus être utilisé dans les chambres de plomb. » Il faut encore ajouter que l'acide azoteux n'est pas le seul composé nitreux qui soit transformé en protoxyde d'azote pai- l'action de l'acide sulfiueux : j'ai recoiuiu que l'acide azotique lui-même est ramené facile- ment à l'état de protoxyde d'azote, lorsqu'on le chauffe avec une quantité suffisante d'acide sulfureux. » En me résumant sur ce point, je dirai donc cjue l'excès d'acide sulfu- reux dans les chambres et réchauffement exagéré des gaz, sont les causes véritables de' la consommation inutile des composés nitreux dans la fabri- cation de l'acide sulfurique. » Les considérations théoriques que je viens de présenter sont du reste confirmées par les observations industrielles. Des fabricants attentifs ont souvent signalé la présence du protoxyde d'azote dans les chambres de plomb. » Si l'action de l'acide sulfureux sur l'acide azoteux m'a conduit à des conséquences qui intéressent la chimie industrielle, la décomposition de l'acide azoteux par l'hydrogène me permettra d'établir plusieurs faits qui me paraissent |)réseuter, au point de vue de la théorie, une importance incontestable. » Pour apprécier les proportions d'acide azoteux contenu dans une li- queur, j'ai souvent eu recours à la réduction de cet acide par l'hydrogène, que j'aurais appelé naissatit, avant le Mémoire si intéressant que notre sa- vant confrère M. H. Sainte-Claire Deville a lu dans la dernière séance île l'Académie. » J'oxyde l'acide azoteux par le permanganate de potasse, et ensuite je transforme par l'hydrogène l'acide azotique en ammoniaque, que je dose au moyen de l'acide sidfurique titré. C.K., 1870, i" Si-meHie.(T.L\X, N" 2.) 9 (66) » Pour arriver à des détermirlations exactes, j'ai dû examiner toutes les circonstances qui accompagnent celte rédnction. Dans le cours de cette étude, j'ai obsei'vé un fait que je crois iuiportant. » Lorsque l'acide azotique est soumis à l'action de l'hydrogène, il se transforme d'abord en acide azoteux, comme M. Terreil l'a constaté, puis en amtuoniaque. Mais ces deux corps ne sont pas les seuls qui se forment dans la réaction ; il s'en produit un troisième, que j'ai reconnu à l'influence qu'il exerce sur le permanganate de potasse. » Les azotites alcalins n'agissent pas sur ce réactif, tandis que le nou- veau corps décompose le permanganate de potasse, même en présence d'un grand excès d'alcali. » C'est ce caractère, en apparence peu important, qui m'a guidé cepen- dant dans les recherches difficiles dont je vais faire connaître les résultats. » J'ai pensé que le nouveau corps devait être produit par l'action des réducteurs sur l'acide azoteux ou sur les azotites; j'ai donc soumis ces deux composés à l'influence de tous les agents de réduction que nous con- naissons, tels que l'hydrogène, l'acide sulfureux, l'acide sullhydrique, les sulfures, les métaux alcalins, le zinc, l'aluminium, le magnésium, etc. Presque tous ces corps, en agissant sur l'acide azoteux ou sur les azotites, ont produit le composé que je cherchais, mais toujours en quantité trop faible pour en faire même une étude superficielle. » Après bien des essais infructueux, je suis arrivé enfin à trouver vuie réaction très-simple qui m'a permis de produire en quantité notable le corps que je n'avais fait qu'entrevoir jusqu'alors : je veux parler ici de la décomposition des azotites par l'amalgame de sodium. » Pour éviter toute influence des corps étrangers, je prépare d'abord l'azotite de potasse en calcinant du nitre dans une capsule de platine, je le fais dissoudre dans l'eau et je le soumets à i'action de l'amalgame de sodium : j'ai opéré également sur l'azotite de soude que l'on peut obtenir très-pur, car il cristallise avec luie grande facilité. » Dans ce cas, l'azotite est réduit, et j'obtiens alors facilement le corps que j'avais produit dans d'autres réactions et qui se reconnaît aux carac- tères suivants : » Il possède un pouvoir réactif très-énergique; il décompose immédia- tement et à froid les sels d'or, d'argent, de mercure et de cuivre; les trois |)remiers sels laissent précipiter les métaux purs; le sel de cuivre produit de l'hydrate de protoxyde; il décolore le permanganate de potasse, même en présence d'un excès d'alcali, ce que ne fait pas un azolite; il peut être ( fi? ) évaporé à sec dans le vide sans se décomposer, il résiste pendant longtemps à l'action de l'ean bouillante; l'acide acétique ne le détruit pas, mais il est décomposé par les acides énergiques; dés qu'on le chauffe avec un excès d'alcali, il dégage de l'aaunoniaque et perd immédiatement ses propriétés réductives : dans celte décomposition, il se dégage en même temps du ])rot- oxyde d'azote. » Quelle est la nature d'un pareil corps, qui se forme dans l'action de l'hydrogène sur les azotites et qui est un réducteur plus énergique que l'acide azoteux? » Doit-on le considérer comme une sorte de corps amidé, comme un acide azoteux hydrogéné, ou comme lui acide moins oxygéné que l'acide azoteux? » On comprend que je n'oserai me prononcer sur un fait aussi important que lorsqu'il me sera possible de produite le nouveau corps à l'état de pureté et en quantité suffisante pour en faire une étude complète. » Ce qui, du reste, augmente à mes yeux l'intérêt de la question que je traite devant l'Académie, c'est que l'acide azoteux n'est pas le seul acide qui puisse produire un composé réducteur par l'action de l'amalgame de sodium : cette propriété s'étend aux acides de la même classe. Je me trouve donc probablement en présence d'un nouveau groupe de composés chi- miques. » J'ai reconnu, en effet, qu'en soumettant l'acide arsénieux ou les arsé- nites à l'influence de l'amalgame de sodium, ou obtient un corps réducteur aussi actif que celui qui dérive de l'acide azoteux, mais qui est encore moins stable. » Il réduit à froid le permanganate de potasse, les sels d'or, d'argent, de mercure et de cuivre. Il se dissout dans l'eau; sa dissolution est incolore, mais elle se décompose spontanément en devenant d'abord brune et en laissant déposer de ihydrure d'arsenic. » Dès que l'hydrure arsenical s'est précipité, la liqueur a perdu tout pouvoir réductif, comme le composé azoté lorsqu'il a dégagé de l'ammo- niaque. « Ces deux composés azotés et arsenicaux me paraissent donc être abso- lument de même nature : le but principal de cette Communication était de faire connaître leur mode de prodticlion et leurs caractères. » Je présenterai prochainement à l'Académie la suite de ces études, dans lesquelles je suis aidé avec beaucoup de zèle et d'intelligence par un jeune chimiste, M. Maudet. » 9" ( 68) ÉLECTRO-CAPiLLAUiTÉ. — Huitième Mémoire sur les pliénonènes électro- capilldircs (deiixiènie Partie : de lu cause des courunls imis< ulaiies, nerveux, osseux cl (uiUes); par M. Becquerel. (Extrait.) « Galvaiii, Nol)ili, Matteucci, M. chi Bois-Reymond, et autres physiolo- gistes on physiciens éininents ont cherché à jeter les hases de l'électro-phy- siologie, en s'appnyant sur ce fait, que les muscles et les nerfs sont des électronioteurs, quand ils forment des circuits fermés, soit avec un ai'c métallicpie, soit en mettant en comininiication un nuiscle avec le nerf cor- respondant dégagé des tissus adjacents; mais cette propriété ne suffit pas pour démontrer que ces électromoteurs foiiclionnent comme tels dans les coi'ps vivants et interviennent dans les fonctions organiques, attendu qu'on ne trouve pas dans ces corps les conditions vouhies pour qu'il en soit ainsi. Jusqu'ici on n'y a reconnu que l'existence des courants électro-capillaires décrits dans la première Partie de ce Mémoire. » Je me suis attaché, dans la deuxième Partie, à prouver que les cou- rants dont il est question ont une origine chimique et nullement organique, en indiquant et mesurant les forces qui les produisent, et ne prenant pour base que l'expérience. Je ne parle de l'irritabilité des nerfs et de l'excita- bilité des muscles que sous le rapport de l'influence qu'exercent les cou- rants électriques sur ces propriétés. » Les muscles et les nerfs ne doivent donc pas être considérés, dans la théorie électrotonique, comme des piles composées d'éléments organiques, possédant une électiicité propre et qui interviennent dans Us fonctions musculaires et nerveuses. Matteucci et autres chimistes et j)hysioIogistes n'ont pas admis l'existence de ces piles; mais il faut dire aussi qu'ils n'ont rien substitué à la place. » Avant de parler des bases de la théorie électrotonique, j'ai cru conve- nable (le passer en revue les principales théories mises successivement en avant par Davy, Berzélius et Ampère, à l'aide desquelles ils ont cherché à prouver que les actions chimiques avaient une origine électrique, théories que j'ai combattues quand elles parurent. Les objections qu'elles soule- vèrent s'appliquent également à la constitution moléculaire électrique des coijjs organisés; c'est pour ce motif que je les ai exposées avec d'assez grands développecnents. » Davy, en partant de la théorie de contact, avait admis en principe que les substances qui se coudjuient chimiquement présentent des états élec- triques opposés : « En supposant, dit-il, une liberté parfaite, dans le mou- f 69 ) » veinent de lenrs particules, elles doivent s'attirer l'une et l'autre, en vertu )) de leurs pouvoirs électriques, et si ces pouvoirs sont assez exaltés pour » leur donner une force attractive supérieure au pouvoir de l'agrégation, » il se forme une combinaison, en même temps qu'il se dégage de la clia- » leur par la recomposition des deux électricités. » Cette théorie, qui repose sur les effets électriques de contact, a été abandonnée quand j'eus démontré que le contact de deux corps conducteurs qui n'est pas suivi d'une action mécanique, physique ou chimique, ne trouble pas l'équilibre des forces électriques. » Berzélius suivit une autre marche : il supposa que les atomes possé- daient une certaine polarité électrique et une différence d'intensité dans l'ac- tion de chaque pôle. Dans cette hypothèse, les corps étaient électro-positifs ou électro-négatifs, dans les combinaisons, selon que l'un ou l'autre pôle pré- dominait. Il assimilait, en un mot, les atomes des corps à des tourmalines qui deviennent électriques par échauffement ou par refroidissement. Cette assimilation n'était pas justifiée |)ar l'expérience, car les cristaux de tour- maline n'étant électriques que lorsque leur température s'élève ou s'abaisse, et cela encore jusqu'à i5o degrés environ, il devait s'ensuivre que les atomes hétérogènes n'exerçaient aucune action les uns sur les autres, lorsque leur température était constante et ne dépassait pas i5o degrés. Cette théorie ne fut donc pas acceptée. » Ami)ère essaya de lever cette difficulté en admettant que les atomes possèdent, chacun, suivant leur nature, une électricité propre, les uns étant positifs, les autres négatifs, et en outre une atmosphère d'électricité contraire, qui dissimule leur électricité propre. Une combinaison a-t-elle lieu, les atomes se débarrassent de leurs atmosphères, en produisant de la chaleur, et restent unis en vertu de l'attraction réciproque de leur élec- tricité désigne contraire. Dans la décomposition, les atomes reprennent leurs atmosphères. Celte théorie présentait de graves difficultés, elle n'ex- pliquait pas, par exemple, comment deux corps électo-positifs ou électro- négatifs pouvaient se combiner ensemble, comment deux atomes possé- dant une électricité contraire entourés de leurs atmosphères pouvaient réagir l'un sur l'autre, etc., etc. » Cette théorie, quoique très-ingénieuse, ne fut pas adoptée. Dans la théorie électrotonique, on considère les molécules organiques comme ayant une forme cylindrique dont les axes sont parallèles à l'axe du nuiscle; la surface des cylindres est éleclrisée positivement, les laces des bases tour- nées vers les sections transversales des muscles sont chargées d'électricité ( 7o) négative; tous les cylinrlres se trouvent dans un liquide conducteur indif- férent. D'après cette description, les électricités de même nom de deux surfaces tournées l'une vers l'autre, se détruisent réciproquement (i). Or, on ne peut admettre que les électricités de même nom de deux surfaces tournées l'une vers l'autre se détruisent; elles se repoussent seulement. D'un autre côté, cette pile jouirait de cette singulière propriété qu'en ia coupant en deux, les deux surfaces séparées posséderaient la même électri- cité, ce qui est contraire à la constitution de la pile voltaïque; d'autres objections peuvent être encore faites à cette théorie, qui ne peut être admise, comme je le démontre dans mon Mémoire. » Je parle ensuite des courants musculaires et nerveux. Il ne suffit pas d'avancer qu'il y a un courant électrique dans les êtres vivants, par cela même qu'on observe une production d'électricité lors de la réaction entre deux liquides différents, séparés par une membrane ou lui tissu cellulaire; il faut encore faire connaître le corps conducteur solide, à l'aide duquel se produit le courant électrique qui agit comme force physique et comme force chimique : cette condition est remplie en ce qui concerne les courants électro-capillaires auxquels je rapporte les phénomènes de nutrition des tissus, et nullement dans l'hypothèse dont il est question. » Je passe ensuite à l'état électrotonique. » Lorsqu'on fait passer un courant constant dans une certaine longueur de nerf, ce nerf éprouve un changement dans son irritabilité. M. du Bois- Reymond a appelé ce nouvel état élecliotonique. M. Pfluger, en analysant ce phénomène, a constaté que l'irritabilité du nerf, dans le voisinage de l'électrode négative est augmentée, et diminuée près de l'électrode positive, et que dans l'intervalle se trouve un point neutre. Dans ce mode d'expéri- mentation il y a des effets physiques et des effets chimiques produits; Fa- raday a appelé les |)remiers éleclro Ioniques, acception différente de celle que l'on a doiuiée à l'état du nerf |)arcouru par un courant; ces effets résul- tent de l'état de tension dans lequel se trouvent les molécules du nerf pendant le passage du courant dans un fil conducteur, lequel produit, quand il cesse, un courant d'induction dans le même sens que le courant initial; dans un métal, le retour des molécules à leur état naturel d'équilibre est inunédiat; mais on ignore s'il en est de même dans les corps médiocres conducteurs comme les nerfs. D'un autre côté, le courant électrique opère des transports de matières du pôle positif au pôle négatif, au travers des tissus. Quant à (i) Eléments de Physiologie du D'' Ermann, traduction du D'' Onimus, p. ■}.^i. ( V ) l'action électio-chiinique du courant, elle consiste en ce que le coiu'ant dépose, sons l'électrode négative, de l'alcali, et de l'acide sous l'électrode positive; l'acide coagule en même temps l'albumine, dans la zone acide; toutes ces causes doivent agir sur l'irritaLililé du nerf, notamment l'al- cali en l'augnienlant, comme on le sait, l'acide en la diminuant dans les zones où ils se trouvent; les effets produits sont donc complexes. Entre les deux zones, où \\ n'y a ni acide, ni alcali, l'irritabilité du nerf n'est pas changée. » Dans le courant propre de la grenouille, tel que l'ont mis en évidence d'abord Galvani, puis Nobili, la cessation de la contraction du muscle de la jambe, au bout de peu de temps, dépend non-seulement de 1 affaiblissement de l'irritabilité du nerf, mais encore d'une polarisation secondaire donnant lieu à \\n courant en sens inverse, dont on démontre l'existence. w II est à remarquer, toutefois, que l'expérience de Galvani ne réussit qu'autant que les nerfs lombaires sont isolés des tissus environnants, ce qui exclut déjà la possibilité de l'existence de semblables courants dans les êtres vivants. Des expériences rapportées dans mon Mémoire vieiuient à l'appui de cette conclusion. » r.e courant musculaire, découvert par Matteuci, et le courant nerveux par M. du Bois-Reymond, est celui que l'on obtient lorsqu'on met en com- munication métallique un point de la surface avec un autre d'une section transversale ou près de la svu'face, ou sans comnuuiicaliou métallique immé- diate, comme on le fait avec l'appareil de M. du Bois-Reymond ; ces courants allant de l'intérieur à l'extérieur du tissu, en suivant le conducteur, ont sans aucun doute une origine chimique, et on peut en constater l'existence pendant plusieurs semaines avec certaines précautions ; ce courant est dià à la réaction des liqnides intérieins, qui sont alcalins, sur les liquides extérieurs, qui le sont moins, ou à l'état neutre. Quand la pulréfitction est avancée, l'intérieur devenant plus fortement acide, le cornant a lieu quelquefois en sens inverse. » Les tendons, les artères, les veines, les intestins, les os et tous les tissus, comme on l'a vu dans mon précédent Mémoire, donnent des courants dans le même sens et dans les mêmes conditions. » Le courant osseux, qui ne diffère en rien du courant nuisculaire sous le rapport de sa formation, est remarquable par l'intensité de la force élec- tromotrice de l'électricité qui le produit et par sa durée: aussi en ai-je fait une étude spéciale. Voici la marche que j'ai suivie pour mettre en évidence ses propriétés. ( 72 ) » La première question à résoudre est la détermination de la force électromotrice des liquides qui humectent les tissus, et qui dépend de leur composition, force qui a une grande importance dans les phénomènes de la vie, abstraction faite de celle qui concerne le sang artériel et le sang veineux, dont on s'est déjà occupé, et sur laquelle j'ai l'intention de re- venir. >> J'ai commencé par chercher la force électromolrice des liquides du tissu osseux, qui est plus stal)le que celle des liquides des autres tissus. Le con|)le osseux d'un animal nouvellement tué est formé de deux lames de |ilatine dépolarisées, en rapport avec im galvanomètre, et d'eau dis- tillée; l'une est introduite dans la moelle, l'autre est appliquée sur la surface de l'os, qui est plongé ensuite dans un vase contenant de l'eau distillée. Ce couple donne naissance à un courant dirigé de l'intérieur à l'extérieur, comme celui du muscle, lequel polarise les lames aussitôt que le circuit est fermé; il fallait donc chercher un moyen de déterminer avec exactitude la force électromolrice au moyen de la déviation de l'aiguille aimantée par première impulsion ; ou y parvient à^ l'aide de la méthode connue, dite /^nr opposition, laquelle consiste à op|)oser, au courant qui produit celle déviation, un coiu'ant variable, provenant d'un certain nombre de couples possédant, chacun, la même force électromolrice; le nombre de couples nécessaire pour que l'aiguille garde le zéro donne la force électromotrice du courant par rapport à celle d'un couple pris pour unité. » Au lieu d'employer une pile thermo-électrique, j'ai fait usage d'une pile composée de couples hydro-électriques, d'un usage facile, et qui se trouve dans les conditions voulues pour résoudre la question. Cette pile a été étudiée, d'une manière toute spéciale, par M. Edm. Becquerel, et dont il fera connaître à l'Académie les résultais qu'il a trouvés dans les recherches qu'il a entreprises sur la force électromotrice produite au contact des liquides. » (2ette méthode est applicable également à la détermination des forces électromotrices des liquides dans les tissus des animaux vivants, sans y produire de lésions bien sensibles, forces qui donnent naissance aux cou- rants électro-capillaires auxquels je rapporte les phénomènes de nutrition dans les tissus. » Les uf)uduxMises expériences que j'ai faites sur la force électromolrice des liquides qui humectent la moelle des os et les parties contiguès ont montré que cette force est environ moitié de celle du couple à stdfaie de ( 7^ ) cuivre, force à laquelle on était loin de s'attendre. En accouplant deux de ces couples eu pile, on a une force éleclroniotrice double, ainsi de suite. Celte force, qui est constante pendant quelque temps, augmente ensuite peu à peu, à mesure que l'eau distillée dans laquelle plonge l'os se charge de matières organiques, qui, en se décomposant, rendent l'eau acide. Cette eau, en réagissant sur le liquide alcalin de la moelle, donne une force électromotrice d'autant plus grande, qu'elle contient plus d'acide, mais ne dépasse guère jusqu'ici les trois quarts de celle du couple à sulfate de cuivre très-légèrement. » L'explication que j'ai donnée du courant osseux reposant sur la struc- tiu-e de l'os, j'ai dû faire un exposé détaillé de cette structure et de ses relations avec les tissus adjacents. Il résulte de cet exposé que le courant osseux a une origine semblable à celle du muscle et du nerf, quand l'inté- rieur et l'extérieur sont mis en comnuuiication avec un arc métallique non oxydable. Or, la moelle se trouvant non-seulement dans le canal médullaire, mais encore dans toutes les cavités osseuses et les canicules, elle est ainsi répartie dans toutes les parties de l'os, excepté dans les nerfs, les vaisseaux et les parties solides des os; il en résulte que, partout où elle se trouve, il se déga^^e de l'électricité négative, par suite de sa réaction sur les liquides am- biants, qui prennent de l'électricité positive; il se manifeste des courants aussitôt que la communication métallique est établie. 1) Que se passe-t-il avec cette communication, non-seulement dans les os, mais encore dans les autres tissus ? Les effets doivent être les mêmes que dans les appareils à tubes fêlés ou à membranes poreuses, quand les deux liquides communic[uent ensemble au moyen d'un fil et de deux lames de platine; dans ce cas, la presque totalité de l'action électrochimique, au lieu d'avoir lieu dans les espaces capillaires, s'opère sur les lanips dont la con- ductibilité est meilleure que celle des parois de ces espaces. Vient-on à enlever les lames, les actions électro-capillaires recommencent aussitôt. On peut tirer de là la conséquence qu'avec l'os, la lame de platine placée dans la moelle s'empare de l'électricité négative devenue libre, dans toutes les parties où elle se trouve, tandis que l'autre lame, appliquée sur le périoste, prend l'électricité positive des liquides ambiants, et alors les actions capil- laires cessent à peu près partout; avec les muscles et les autres tissus, de pareils effets doivent être produits. » Si donc on avait un moyen de mettre en communication métallique la partie intérieure d'un muscle ou dun os avec sa surface, dans un corps vivant, on ferait cesser probablement les actions électro-capillaires, et, par C. R., 1870, !«■• Semestre. { T. LXX, N" 2.) ' '^' suite, les phénomènes s raiumal avec cet appareil. J'entre ensuite dans de nouveaux détails sur les changements qui s'o|iérent dans l'irritaliilité des nerfs par l'ac- tion d'un courant, et qui sont dus à une action physique et à une action chimique. )) J'ai examiné également le courant produit dans la contraction mus- culaire; mes expériences m'ont amené à conclure qu'il n'y a seulement (pi'une diminution dans l'intensité du courant résultant d'un changement instantané dans la composition du suc musculaire intérieur, qui devient un peu moins alcalin que lorsque le nuiscle est à l'élat de repos. En répé- tant un certain nonibre de fois la contraction, on finit par constater le fait : cette opinion est également celle de M. du Bois-Reymond. » En résiuné, les faits exposés dans ce Mémoire conduisent aux consé- quences suivantes : les courants musculaires nerveux, osseux et autres, que l'on observe dans les êtres vivants ou morts, lorsque les tissus forment . des circuits fermés, en mettant en communication l'inlériein- avec la surface, soit avec un fd de métal, soit avec un nerf isolé de tous les tissus adjacents, ont une origine chinnque et ne proviennent nullement d'une organisation électrique des muscles et des nerfs ; de sorte que l'on i\e peut faire dépendre les fonctions musculaires et nerveuses de cette organisation. « Les courants électro-capillaires jouent le principal rôle dans ces mêmes fondions; ce sont les seuls courants dont l'existence soit bien constatée jusqu'ici; dans les corps vivants, ils sont produits partout où il y a deux liquides différents séparés par une membrane cellidaire. La vie duninuaut, les cellules s'agrandissent, les liquides se mêlent, les courants électro- capdlaires cessent, et la putréfaction commence; la s'arrêtent les recher- ches du phy.sicien, car tout ce qui tient à l'excitation cérébrale transmise au système sensitil, qui réagit par une action réflexe sur les nerfs moteurs, ainsi qu'à l'action mécanique du cœur, dépend de la physiologie et non de la physique. » ÉLECTRO-CHIMIE. — Nolc sur In (lëtrntiiiintion fies fnncs ëlectroiiinliiccs failles; jiar M. Edm. Bfxqiierei.. « La déteruiii'.alion des forces éleclromotrices dues aux réactions chi- miques qui ont hci! dans les corps organisés, et dont mon père vient d'en- ( 75 ) tretenir l'Académie, est une question délicate, car il est souvent nécessaire, poiM- manifester la production des cotnants électriques, d'emjdoyer des électrofles en platine qui se polarisent proniptement; en outre, la grande résistance à la conductibilité des liquides et des corps de l'organisme, résis- tance trés-variable dn reste, est un obstacle à ce que l'intensité du coin-ant électrique dévelojipé puisse conduire à donner une mesure exacte de ces effets. » On peut obtenir cependant ce résultat à l'aide de la métliode par opposition, consistant, comme on le sait, à interposer dans le circuit par- couru par un courant, et renfermant uis galvanomètre très-sensible, une pile d'un certain nombre d'éléments avant tous la même force électr'omo- trice, de façon à détruire l'effet de ce courant; on prend alors le nombre des éléments de celle pile normale, qui est nécessaire j)Our atteindre ce point, comme mesure de la force électromotrice chercbée, ou plutôt comme l'expression de la tendance à la production du courant électrique dans le circuit que l'on considère, la résistance à la conductibilité du système n'entrant pas comme élément dans la question. )) Mais il est nécessaire de prendie des précautions sans lesquelles les déterminations ne sauraient être exactes : d'abord la pile normale doit avoir des éléments aussi identiques que possible, et la foice électromotrice de ces éléments ne doit être ni trop forte pour que les éléments à inter- poseï' dans le circuit ne soient pas en petit nombre, ni trop faible de sorte qu'il soit nécessaire d'un trop grand nombre de couples pour réduire à zéro l'intensité du courant. » J.es |)iles ihermo-éleciriques déjà utilisées dans ce but par M. J. Re- guaidt et |)ar M. Gaugain, sont très-propres à cette détermination; car, bien que de faibles quantités de matières étrangères donnent aux nu^- taux un pouvoir tbermo-électrique différent , cependant avec (pielques précautions on peut construire des couples qui ont à peu près la même force électromolrice. Mais si l'on veut mesurer des forces électromo- ti'i( es allant jusqu'à celle d'un couple à acide azotique, à moins d'em- ployer des éléments tliermo-électriqnes formés avec les alliages que j'ai tait coimaître (i), il faut employer un nombre d'éléments de la pile normale pouvant aller jusqu'à 25o ou 3oo et même au delà, et s'astreindre à main- tenir parfaitement constantes les températures des différentes jonctions de ces éléments thermo-électriques pendant toute la durée des expériences. (i) Annales de Chimie et (le P/iysii/ue, ^' sriic, t. ^ III, p. 38i.) ; 1866. 10. ( 76 ) Nénnnioins, quand la température est la même, ces piles ont toujours la même force éloctromolrice. )) On a bien employé également des piles électro-chimiques, mais doul les forces élecfromotrices étaient, en général, trop grandes, de sorte que l'erreur commise en s'arrètant à un petit nombre de couples, pour équili- brer à peu près l'action du courant que l'on étudie, peut être trop considé- rable. Les conditions d'une pile normale de comparaison, dans le cas dont il s'agit ici, peuvent être suffisamment remplies en utilisant la propriété que H. Davy a reconnue au zinc amalgamé de pouvoir former avec le zinc ordinaire lui couple voltaïque. La force électromotrice développée quand deux électrodes semblables aux précédentes sont plongées dans une disso- lution saturée de sulfate de zinc est très-variable et dépend non-seulement de l'état de la surface des lames, mais encore de l'acidité de la dissolution. Cependant elle peut être rendue à peu près constante pendant un temps assez long, même pendant plusieurs jours. C'est une des plus basses unités élec- tro-chimiques dont on puisse faire usage et qui est d'un emploi facile, mais avec cette précaution indispensable d'éviter la polarisation des lames et de comparer fréquemment la force électromotrice d'un certain nombre d'élé- ments, aussi semblables entre eux que possible, avec celle de couples con- nus, comme celui formé par le zinc amalgamé et le cadmium plongeant dans leurs sulfates respectifs, ainsi qu'avec le couple zinc amalgamé-cuivre, sul- fate de zinc-sulfate de cuivre, dont la force électromotrice est généralement prise pour unité. » Voici comment on peut disposer une pile électro-chimique normale de ce genre : chaque couple renferme deux électrodes en zinc laminé ordinaire, dont l'une seulement est amalgamée, et qui plongent dans une dissolution saturée à froid de sulfate de zinc piu-; cette dissolution est rendue la moins acide possible par une ébullition prolongée avec du carbonate de zinc. Afin que les lames ne se touchent pas, on les sépare dans chaque couple au moyen d'un diaphragme poreux en biscuit de porcelaine, comme dans les couples à deux liquides, mais de sorte que la même dissolution se trouve des deux côtés du diaphragme. Il n'est pas nécessaire que les couples aient de grandes dimensions : des diaphragmes de 2*^, 5 de diamètre sur 4 centimètres de hauteur suffisent; les vases extérieurs de chaque élément ont alors 3*^,5 de diamètre sur 5 centimètres de hauteur. Cependant, avec de plus grandes dimensions la composition du licpiide reste plus longtemps la même, et la force éleclromotrice des couples varie moins vite; on a donc avantage à se servir de plus grands couples, quand on veut maintenir pendant longtemps ( 77 ) la constance de la pile. On réunit les pôles opposés de chaque cou|)le par des fils de cuivre soudés aux hunes de zinc, lesquels fils plongent dans des tubes contenant du mercure, de sorte qu'à l'aide de ces derniers on peut aisément interposer dans un circuit un nombre variable de couples depuis l'unilé jusqu'à la somme totale des éléments de la pile. » Une pile de ce genre qui vient d'être montée n'a pas immédiatement toute son énergie; il faut plusieurs heures pour qu'elle offre une force élec- tromolrice à peu près constante, et qui se maintieiuie telle pendant quel- que temps. Avec une dissolution saturée de sulfate de zinc pur, rendue la plus neutre possible, et une pile de la dimension indiquée plus haut, j'ai reconnu que, pour compenser l'action exercée sur un galvanomètre par un couple zinc amalgamé-cadmium, sulfate de zinc-sulfate de cadmium, il a fallu un nombre d'éléments qui a été d'abord de 67, et qui s'est maintenu à peu près tel pendant quelque temps. Au bout de troisjours, la pile étant restée moulée, l'action avait changé, et le nombre d'éléments nécessaires pour cette compensation était devenu l\o. La force électromotrice de chaque couple de cette pile par rapport à celle du couple zinc-cadmium était donc d'abord -r-; et était arrivée à -y-- » Avec une autre dissolution, également saturée mais un peu moins neutre, une pile de 4o éléments, après vingt-quatre heures d'action, a donné pour chaque élément, par rapport à la même unité, le nombre -^tt'i puis ce nombre, s'abaissant très-lentement d'un jour à l'autre, est devenu = J 19,5 quatre jours après; ainsi pendant ces quatre jours, le nombre de couples équivalent au couple zinc-cadmium en force électromotrice n'a varié que de 18,5 à 19,5. En laissant fonctionner la pile, la force éleclromotrice de chaque élément est devenue — après six jours, et -^ dix jours après le commencement de l'action. Mais chaque jour, pendant plusieurs heures, la force électromotrice ne changeait pas d'une manière notable, de sorte que l'appareil pouvait servir aux comparaisons des forces électromotrices qu'on avait en vue d'étudier. » Une autre pile dont la dissolution de sulfate de zinc avait été légère- ment acidulée a donné d'abord, pour chaque élément, une force électromo- trice de —7 par rapporta la même unité; puis un nombre qui, deux jours après, a commencé à diminuer. En acidulant davantage la dissolution, la ■( 7» ) fraction représentanl la force électromotrice de chaque couple a de nou- veau augmenté de valeur. M Ainsi, en ayant soin de rapporter aux unités connues les forces élec- tromotrices des couples d'une pile seiublable aux précédentes dont la force électromotrice n'est pas toujours la même, avec loo éléments lorsque le sulfate de zinc n'est pas trop neutre, on peut faire la plupart des compa- raisons dont on a besoin dans les expériences physiologiques dont il s agit ici. Dans une des comparaisons ci-dessus, il a fallu entre i8 et 19 éléments, mais plus près de 19, de la pile de comparaison pour égaler en force électromotrice le couple zinc amalgamé-catlmium ; pour le couple zinc amalgamé-cuivre, sulfate de zinc-sulfate de cuivre, il a fallu uu uombn; d'éléments compris entre 58 et 59, très-près de Sg. D'après cela, le rapport des forces électro-motrices de ces deux couples serait ^^ 0,322; or, avec le magnétomètre et la balance électro-magnétique, j'avais trouvé antérieu- rement o, 324 pour le rapport des forces électromotrices de ces deux cou- ples, nombre qui diffère à peine du précédent. » Il y a des précautions à prendre, sans lesquelles les déterminations expérimentales ne donneraient pas des résidtats exacts : lorsqu'on com- pense l'action d'un couple électro-chimique par un nombre d'éléments d'iuie pile normale également électro-chimique, on n'établit qu'un équi- libr'e instable entre les deux courants opposés l'un à l'autre; si c'est le cou- lant de la pile normale (jui l'emporte pendant un instant, les lames du couple opposé se polarisent par dépôt électro-chimique, et sa force électro- motrice baisse aussitôt; alors le premier coiuant tend à l'emporter encore davantage. Si c'est celui du coiq^le qui prédomine,*toules les lames de zinc amalgamé devenant des électrodrs négatives dans les couples, se recouvrent de zinc par la décomposition électro-chimique du sidfate de zinc, et la force électromotrice de chaque élément tend à diminuer. On voit donc que, lorsque le courant l'emporte dans uu sens ou dans l'autre, l'effet s'accen- tue toujours de plus en plus dans le sens du courant le pins fort. Il faut donc opérer par essais successifs, et, après chacun des essais, fermer le circuit de chaque pile sur lui-même pendant plusieuis minutes au moins avant chaque opposition ; il faut ensuite laisser les circuits ouverts pendant |)lus ou moins de temps; de cette manière, on déiruit les effets inverses dus aux dépôts et à la polarisation des lames, et, lors des comparaisons, les choses se présentent toujours dans les mêmes conditions relatives. Quand il s'agit de la détermination de la force électromotrice, due à la ( 79 ) réaction chimique de deux dissolutions dans lesquelles plongent des lames de platine, le circuit formé par ce système doit rester préalablement ouvert pendant un temps suffisant pour flétruire toute polarisation. » Avec ces précautions et en ayant soin de maintenir le liquide an mènn^ niveau dans les couples, ces piles, malgré les changements dont il vient d'être question et les effets de polarisation cju'elles présentent, peuvent être employées utilement. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sui' la istitiition de ranréole solaire, et sur (fiiel- ques purliritlarilés offertes par les qnz raréfiés, lorsqu'ils sont rendus incnn- descenls par les courants électriques. Lettre du P. Secchi à M. le Secré- taire perpétuel (i). « Rome, re 20 décembre i86q. » Dans le Compte rendu de la séance du 6 décembre, M. Gould a exposé quelques idées particulières sur la constitution de l'auréole solaire qu'on a obtenue en photographie en Amérique, pondant l'éclipsé i]u 7 août 18G9. Selon ce savant, l'auréole photogra|jhiée ne serait |ias proprement la cou- ronne, mais cette couche qu'on appelle maintenant la rhromosplière. Celle interprétation touche à une question importante, pour la solution de la- quelle j'ai entrepris quelques recherches : bien qu'elles soient encore incomplètes, je demande pei'missifin de les communiquer à l'Académie. » Je ferai d'abord observer que ce n'est pas la première fois qu'on obtient en photographie l'auréole solaire. Nous l'avons obtenue en Espagne, en 1860, avec la Commission espagnole, en employant le système qu'on a adopté dernièrement en Américpie, c'est-à-dire en prenant l'image directe du Soleil au foyer de l'objectif, sans grossissement. Je donne ci-contr'e une reproduction de ces photographies. Dans le n° 3, qui a été obteiru par une exposition de tr-enle secondes, on observe cette auréole très-diffrrse, s'éten- dant en quelques points jusqrr'à un demi-rayon solaire, j^resque 7 minutes. Mais elle n'est pas régulière tout airtour, el l'on remarque que, dans toirte la région équatoriale, elle est beaucoup plus vive et plus haute qu'aux pôles; elle atteint son maximum dans les régions qui correspondent aux zones où l'activité salaire est le plirs pirissante, c'est-à-dire aux zones des taches et des facules. Dans la relation que j'ai donnée des observations de cette éclipse, et qui a été publiée à part et reproduite dans les IMémoir'es de i863, j'ai fait (i) Cette Letti'e est celle dont il avait été fait mention an Compte rendu du la séance du 3 janvier-. ( 8o ) remarquer ces détails; mais il paraît qu'on n'y a pas fait assez d'attention. Les observations nouvelles viennent donc prouver la prt^cision des nôtres. Photographies directes obtenues en Espagne, le 18 juillet 1860, (ivi-c lu lunette de Cauclioix, du Collège Romain. -1. ! Lqualeur solaire. Êi]iiatoiir solaiie. )) Cette structure, élevée et inégale, de la couche la plus voisine du Soleil, a été confirmée par les observations faites sur les raies do la ehromosphère, et par la grandeur des protubérances, que nous avons toujours trouvées plus élevées dans la zone des taches qu'aux pôles; elle vient d'être plus clairement établie encore par les dernières observations de M. Respighi sur la distribution des protubérances. L'auréole fixée sur nos photographies serait donc, en grande partie, la chromosphère. » Cette coïncidence cependant ne me paraît |ias infirmer l'opinion que la couronne visible soit aussi cette chromosphéie, et que les gloires, ou rayons, dépendent des protidiérances elles-mêmes, au moins en partie, tout en laissant à lillumination produite par eux, sur notre atuiosphcre, ( 8I ) une influence considérable. En effet, il est liors de doute que (ies observa- teurs qui ont fait alleution à cette coïncidence l'ont constatée, comme le P. Cappelletti au Cliili, dans Téclipse de i86S, et les jirofessenrs de Manila à Montarvaloa-Kekée, près de Célèbes, en 1868. » On voit donc l'importance qu'il y aurait à constater cette relation et ces circonstances dans les éclipses futiu'es. M L'étendue de cette atmosplière, qui serait, tant dans nos photographies que dans les dernières photographies américaines, (\e6 à 7 minutes, ne peut pas étonner, car il y a des protubérances qui ont quelquefois au moins 3 mi- nutes, et, an-dessus de celles-ci, des couches d'hydrogène encore plus éle- vées. C'est ce que l'on peut prouver facilement. Nous savons maintenant qu'il est facile de reconnaître l'existence des protubérances sur le disque même du Soleil, en observant les points où la raie noire C de l'hydi-ogène devient plus étroite; la disparition complète et le renversement s'observent dans les taches, mais, en plein disque, on ne réussit ordinairement à obtenir que le rétrécissement de cette raie. On peut donc conclure de là que, au- dessus de ces proéminences, qui, vues directement, donneraient ime raie luiiiineuse, il y a une couche qui absorbe leurs rayons et produit une raie obscure. D'ailleurs, il est certain cpie la limite des raies brillantes dans les proéminences rouges n'est pas, et ne peut pas être, la limite de l'atmosphère d hydrogène ou du mélange d'hydrogène et d'autres gaz. La hautein- des raies n'indique que la région à laquelle l'hydi'ogène a la température voulue pour produire ces raies : lorsqu'il est à une température plus basse, leffet est contraire, et l'on a une absorption. » Mais quelle est la température à laquelle le gaz cesse de donner des lignes brillantes? Cette température n'est pas encore connue: je n'ai pas pu réussir à la déterminer-, mais je vais exposer des recherches qui, peut-être, y pourront conduire. Les résultats obletuis pour quelques gaz nous prépa- reront pour l'intelligence de ce qui appartient à l'hydrogène. Je connnen- ceiai par les expériences sur l'azote. » Si l'on fait passer, au travers d'un tube contenant de l'azote raréfié et formé + ?? et la densité (poids du mètre cube) p. » Il y a, dans ce mouvement, perte de travail d'un côté et gain de l'autre. En égalant la perte au gain pendant l'instant dt, l'équation des magasins de travail donne en négligeant fo^, très-petit par hypothèse. » Faisons o = (/.;. -4- i)c?, â étant la densité du gaz sous la pression atmo- sphérique zs. » 1° Le gaz ayant conservé sa chaleur de compression, on aura (3) v=v/¥xv/^' » 2° Le gaz ayant perdu sa chaleur de compression, on aura (93 ) M 3° Le gaz sortant clans le vide, on aura (5) . V = \/-t- » D'après cette théorie, le ga/- franchit l'orifice avec tonte sa pression et se détend ensnite hitéralement en ref'ouhmt la pression atmosphériqne. La loi de la détente à l'air libre est donc la même que celle de la détente en vase clos. » Foice niolrice d'un courant Jhtide. — Si la vitesse de ce coin-ant est con- stante, la force dont il s'agit aura ponr expression, d'après l'équation (i) du n° 2, (6) t =.- = ,»'., en désignant par m! la masse qni s'écoule par seconde. » Double pression des fluides élastiques. — En remplaçant, dans la formule précédente, s'il s'agit d'un gaz, m' par '^> on obtient (7) F = »A'='^ = 2p. Cette loi est déjà établie pour les liquides. Je l'ai vérifiée par des expériences pour l'air comprimé [voir ma deuxième Communication aux Ingéniem-s civils, octobre i868). » Entrainement de l'air par l'air. — Un jet d'air comprimé, dont la force est /«y, étant lancé dans l'axe d'iui iube ouvert à ses deux bouts, il y aura entraînement de l'air par l'air. Soit M la masse qui sort du tube par seconde avec la vitesse U, la loi de la double pression donne MU (8) mM=~- )) Ventilation par l'air comprimé. — Il suffit de quelques transformations pour obtenir la valeur de la vitesse d'entraînement U, savoir : (9) u = y^^x^xV^., ^diamètre de l'ajutage, D diamètre dn tube, y coefficient de contraction de la veine aérienne, p. nombre d'atmosphères effectives de la pression de l'air moteur. )) 6. Sut! LA COMPRESSiBiLiTii DES GAZ PERMANEiNTS. — Un gaz perma- nent étant renfermé dans un cylindre vertical de longueur ) et de i mètre carré de section, si zs est la pression atmosphérique qui s'exerce à la ba^e (94 ) du cylindre et q le poids du gaz, il est clair que le gaz pourra porter le piston massif zû — q, au-dessus duquel le vide existera. Ce piston tû — q sera son jmlon ntniospliériqite. Si l'on comprime ce gaz par un poids p ajouté à ce piston, la loi théorique de Mariotte donnera {rs - q)l = ip -h^- q)[l — x,); soit (i) X — a-, = — • » Les gaz permanents sont donc inégalement compressibles. Ils se com- priment d'autant moins qu'ils sont plus légers. » Expériences de M. Rerjtiatilt sur la (ompressibilitë des qaz air, azote, acide carhoni(iHC et hydroqcne. — Les gaz éiMut comprimés par des colonnes mercuriclles, le pistou atmosphérique tz — Y, et pour l'hydrogène on avait toujours Y^ ■< Y,. » Ce qui explique ponrquoi les écarts observés marchent dans le même sens pour les trois premiers gaz, et dans le sens contraire pour l'hydrogène. » Du reste ces écarts peuvent se calculer, et j'en ai établi mécanique- ment la formule. En comparant ainsi les écarts donnés par les expériences à ceux que la théorie indique, on trouve des différences très-|)etiles et tout à fait négligeables pour les trois g;iz permanents air, azote et hydrogène. » Les belles expériences de M. Regnault sont donc une vérification écla- tante de la loi théorique de Mariotte. » 7. Mouvements vibratoires des corps élastiques. — La nouvelle méthode permet de déterminer très-simplement le nombre de vibrations N par seconde d'un corps élastique vibrant, quand son centre de gravité se déplace également de part et d'autre de la position d'équilibre. » Le corps étant disposé pour qne le magasin statique reste constant pendant le mouvement vibratoire, s'il s'agit d'un corps solide, le travail ne prendra que les deux formes dynamique et élastique. » Au moment où la vitesse est nulle, le corps est à son maximum de déformation , et possède le magasin élastique maximum E, » Dans une position quelconque, le corps possède : » i" Le magasin élastique E; » i" Le magasin dynamique D. i 95 ) » L'équation des magasins de travail est donc (1) D = E, -E. )) Soit maintenant ele déplacement dn cctilre de gravité dn corps vibrant ou de la portion de corps vibrant dont la niasse est m, j'am-ai d'abord E est évidemment fonction de e. Je puis donc poser (3) E=/(.) = /(o)+/'(o). + /"(o)|+/"'(o)^4-/-(o)^+.... >i Dans les conditions où le problème est posé, on a nécessairement f[o) = o, f'io)=o, /"'(o) = o,.... » On a donc simplement, en négligeant les puissances paires de e supé- rieures à la seconde. e' 2 (4) E = /"(o )) L'équation (i) devient alors (5) feT = -M«ï-^'). 2 \dt 1) J'en tire, pour le temps employé par le corps vibrant, à passer d'une position extrême à la position d'équilibre, (6) i=^l\/'. m 2Â' » Le nombre N de vibrations complètes par seconde étant égal à i-? j'obtiens finalement (7) N = fyf » Le coefficient se déterminera, dans chaque cas particulier, par la rela- tion (8) A = ^. )) Cette formule générale (7) va me permettre de déterminer le nombre de vibrations transversales et longitudinales des cordes flexibles et des verges élastiques, ainsi que la vitesse dn son dans les verges élastiques. En l'appliquant aux vibrations des colonnes gazeuses, elle me conduira, avec ( 96 ) le concours de la nouvelle lliéorie de la compression et de la délente des giiz, à la vérUable valeur de la vitesse théorique du son dans un g;iz per- manent. » CHIMIE. — Aclion du chlore sec sur l'azotale d'arcjenl desséclié. Note de MM. Odet et ViGxox, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Dans une Note sur une nouvelle méthode de préparation de l'acide azotique anhydre, que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie dans la séance du 29 novembre 1869, nous disions : « On pourrait peul- » être expliquer la préparation donnée par M. Henri Sainte-Claire Deville, )) pour obtenir l'acide azotique anhydre, en admettant deux phases dans » la réaction. Dans la première, il y aurait production de chlorure d'azo- « lyle avec dégagement d'oxygène, puis réaction du chlorure d'azotyle sur )) l'excès d'azotate d'argent. » » Les équations de ces réactions seraient : AzO^)^, Cl Cl ^ AzO< Aq j°^+Cl=Aq^°--^Cl Cl Cl Cl ~" 'Aq^ |0' Cl ^Aq eq AzO« AzO' ) ^ Cl AzO" ) 2° + '0'= -4- ' 0'. Cl Aq \ Aq ^ AzO^ ( » Nous soumettons aujourd'hui à l'Académie le résultat des expériences que nous avons entreprises, pour vérifier celle manière d'expliquer la mé- thode de préparation donnée par M. H. Sainte-Claire Deville. » Nous avons pu constater qu'il se formait du chlorure d'azotyle, par l'action du chlore sec sur l'azotate d'argent desséché. L'appareil que nous avons employé est celui que décrit JNL H. Sainte-Claire Deville dans son Mémoire [Jnnales de Chimie et de Physique^ ?>" série, t. XXVIII, p. 241). » Le tube à azolate d'argent contenait 80 grammes de ce sel; on le maintenait à une température coniprise entre g5 et 100 degrés. Le courant de chlore sec était réglé de telle manière, qu'il ne passait qu'un litre de gaz en deux heures. » Au bout de cinq heures, nous avons obtenu environ 2 centimètres cubes d'un liquide sans cristaux, condensé dans le petit réservoir. Nous avons détaché le tube à azotate d'argent du tube condenseur, en laissant ce drrnier plongé dans le mélange réfrigérant; puis, pour chasser l'excès de chlore, nous avons fait passer un courant d'acide carbonique sec, jusqu'à ce que les vapeurs entraînées ne décolorassent plus la teinture de tourne- sol. f 97 ) )) Le liquide restant présentait les caractères suivants : il était légère- ment coloré en jaunebriinàtre. Le contact de la main suffisait poui le faire bouillir. Traité par l'eau, il s'y dissolvait sans |iroduciion de vapeurs ruti- lantes. La solution acide donnait, i)ar l'azotate d'argent, un lièsabondaiit précipité blanc, caillebollé, de chlorure d'argent; elle contenait une forle proportion d'acide azotique. » Ces réactions, cpie présente aussi le chlorure d'azolyle, nous autoi iseni à dire que ce corps prend naissance dans l'action du chlore sec sur l'azotate d'argent desséché; elles viennent donc justifier ce (]ue nous avions avancé sur le mode de formation de l'acide azotique anhydre, dans la méthode de préparation de M. H. Sainte-Claire Deville. » Pour faciliter aux chimistes les moyens de reproduire la préparation de l'aride azotique anhydre, nous croyons utile d'indiquer ici une légère modification apportée au système d'ajustage que M. H. Sainte-Claire De- ville décrit dans son Mémoire (p. 241^). Ce système permet d'employer lin appareil formé de plusieurs pièces, en évitant les soudures, qui sont ton- jours fort difficiles, poin- les appareils d'une grande longueur. Voici en quoi il consiste. M Pour raccorder deux tubes, on fait au tube abducteur un renflement dont le diamètre extérieur soit à peu près égal au diamètre intérieur du second tube; au-dessus de ce renflement, on tasse, entre les deux tubes, 2 ou 3 centimètres d'amiante, puis on coule 3 centimètres de paraffine fondue. C'est ainsi que, dans notre appareil, le tube abductem- du chlore élail relié au tube à azotate d'argent, et que ce dernier était ajusté au tube condenseur. La paraffine a parfaitement résisté, durant tout le cours de l'expérience, et à l'action du chlore sec sous pression, et à l'action des vapeurs de chlorure d'azolyle. Nous avions aussi employé ce mode d'ajus- tage dans notre préparation de l'acide azotique aidiydre; la paraffine n'avait pas été attaquée. » Ce travail a été fait au laboratoire de la Faculté des Sciences de Lyon, sons la direction de notre professeur M. Loir. » CHIMIE. — Synlhèse de l'acide suifliydrKjue; par M. A. Boili.ot. « J'ai déjà eu occasion de signaler la combinaison directe de la vapeur de soufre avec l'hydrogène, à la tenq^éralure rouge. i> Aujourd'hui, je viens communiquer à l'Académie le résultat que C, R., 1870, I" Semestre. (T. LXX, N" 2.) '^ ( 98) j'ni obleim, en cherchant à effectuer la combinaison du soufre avec le ^az hytiroi^ène, an moyen de l'électricité. Dans un dé à coudre, rempli de fleur de soufre, j'ai f.iiî arriver deux fils de platine, dont les extrémités étaient distantes de 3 ou 4 millimètres. Ces fils métalliques étaient isolés en passant chacun dans un tube de verre rccoin-bé et fermé à ses deux extiéuiités avec de la cire à cacheter. Les deux tubes étaient fixés verticalement l'un contre l'autre et s'élevaient de i -i- décimètre environ, sur un vase d'eau dans lequel ils plongeaient de quelques centimètres. Les autres extrémités de ces tubes, recourbés en dehois, permettaient de mettre les fils de platine en communication directe avec les électrodes d'une bobine de Ruhtnkorff, produisant l'étincelle d'induction an moyen de /^ éléments ordinaires de la pile (le Bunsen. » Avant de produire l'étincelle, j'ai rempli avec de l'hydrogène, recueilli sur l'eau, une éprouvelte d'un peu plus d'un demi-litre de capacité. » J'ai ensuite recouvert l'ensemble des tubes verticaux portant le dé à leur sommet, avec cette épronvette, ayant eu soin, pendant cette opération, de laisser dégager de l'hydrogène dans l'épronvetle (renversée bien en- tendu), jusqu'à ce que les tubes fussent plongés dans son atmosphère. » L'éprouvette reposait ainsi sur l'eau, et j'eus la précaution, pendant quelque temps encore, de laisser dégager le gaz hydrogène dans son inté- rieur, afin de me mettre aussi complètement que possible à l'abri de l'ac- tion de l'air. » Les choses ainsi disposées, je fis jaillir l'étincelle pendant plus d'une demi-heure. Le soufre, en se volatilisant, communiquait à la lumière élec- trique une belle teinte bleue. L'eau monta de quelques centimètres dans l'éprouvette, et je pus constater la formation d'une très-notable quantité d'hydrogène sulfuré. « CHIMIE AGRICOLK. — /hial/se des eaux contenues (Itins les terres mrihics ; par 31. Th. Schlœsing. V Depuis que certains principes minéraux ont été reconnus nécessaires à la végétation, on s'est beaucoup occupé des conditions de leur assimila- tion. On a d'abord admis qii'ils ne pouvaient être absorbés qu'après avoir été (lissons dans l'eau du sol. Les mémorables expériences de MM. Hux- table et Thompson, et de M.Way sur la propriété absorbante des terres, ont modifié cette opinion, et plusieurs savants éminents, M. Liebig entre autres, ont attribué aux racines le jiouvoir d'assimiler directement les (99) alcalis et les phosphates précipités sur les particules de la terre arah'Ie. Un assez grand nombre d'expériences ont été instituées sur ce sujet, surtout en Allemagne : mais dans les documents venus à ma cotmaissaiice, je li'ai pas encore rencontré d'analyses des solutions contenues dans les sols cultivés, analyses qui semblent cependant essentielles dans la question débattue. Les eaux de drainage, dont la pauvreté a servi d'argument, recueillies après avoir filtré sur un mètre de terre, ne peuvent représenter fidèlement la dissolution qui imbibe la couche arable. Les lysimètres de M]\L Fraas et Zoeller, qui donnent l'eau de drainage de cette seule couche, fournissent des éléments de discussion plus utiles; toutefois les sols ne s'égouttent que sous certaines conditions indépendantes de l'observateur, et les lysimètres ne sauraient recueillir la solution existant à un moment donné, à une profondeur donnée, sous des conditions données de tempéra- ture, décomposition d'atmosphère confinée, d'humectation. » La méthode que j'ai fait connaître [Comptes rendus,\ 866) pour déplacer et obtenir leseaux contenues dans les sols est certainement plus propre à l'étude des corps dissous : elle permet d'opérer au laboratoire et dans les circonstances les plus variées. Depuis sa publication, je l'ai sensiblement améliorée : j'opère actuellement sur 3o à 35 kdogramnies de terre émiettée dans une grande cloche à douille, au moment même où elle est prélevée sur le champ. La pluie artificielle chargée de déplacer la solution est distribuée par un mécanisme dont le moteur est un petit tourniquet hydraulique. Je ne puis décrire ici l'appareil; je dirai seulement qu'il distribue la pluie aussi lentement qu'on le veut, par exemple un demi-liUe en vingt-quatre heures, et avec une telle uniformité que la ligne de démar- cation entre la nuance de la terre saturée d'e.iu et celle de la terre sim- plement humide se maintient constamment horizontale, pendant sa descente, qui peut durer trois, quatre et même huit jours. Je dirai encore que les dis|)ositions adoptées dans mes expériences pei mettent d'analyser l'air confiné dans la terre, d'y faire circulei" de l'air \:,uv ou chargé d'un taux voulu et constant d'acide carbonique;, que les liquides sont recueillis à l'abri de l'air, sous l'atmosphère même de la terre, précaution qui évite la déperdition de l'acide caibonique et le dépôt des matières que ce gaz retient en dissolution. » Je ne puis non plus m'étendre sur mes procédés d'analyse : je sais ce- pendant combien il est nécessaire d'indiquer les méthodes à côté des résul- tats; je renvoie sur ce sujet au Mémoire détaillé que je prépare. Qu'il me soit seulement permis d'appeler l'attention sur le dosage de l'acide carbo- i3.. i ( inn ) nique dans les eaux : on détermine cet acide en deux fois; une première ébidlition donne celui qui est libre ou engagé dans les bicarbonates; une seconde ébullition, après addition d'un acide, donne celui des carbonates neutres. Or j'ai constaté que, dans une liqueur bouillante, la silice dissoute décompose partiellement les carbonates de cbaux et de magnésie; de là une certitude jusqu'ici inévitable : la première opération donne un excès de gaz si elle est trop prolongée, ou une perte si elle ne l'est pas assez. On ne sera donc pas étonné si, dans mes analyses, il n'y a pas égalité absolue entre la somme des équivalents des bases et celle des équivalents des acides (non compris la silice et Tacide carbonique dégagé par la jiremière ébullition). » Je crois utile de fournir quelques renseignements sur les ferres qui m'ont servi : ( a Cii.ini|) (le Boulogne (Seine] cultivé, sans engrais, en tabac, depuis dix ans. ( b iMénie champ, même culture, engraissé avec nitrate de potasse, cendres, terreau. . n Champ à Issy ^Seine), récolte de iSGg: 89 hectolities de blé. ' h Même cliamii. c Mémo champ traversé, du 24 avril au 12 mai, par de l'air pur. tl Même champ traversé, du 24 avril au 6 mai, par de Pair conlenanl 24 jxn'r 100 CO^ C Champ à Neauphle-le-Château (Seine-et-Oise). \ a Autre champ à Neauphle, récolle 1869 : 28 hectolitres de blé. ( b Même champ. n Autre chani]) à Neauphle, récolte nSGc) : ■yS hectolitres d'avoine. b Même champ traversé, du 28 mars au t) avril, par de l'air contenant iSpour 100 f:0". a' C'est a qui, après un premier déplacement, a été traversé, du 9 au i4 avril, par de l'air contenant 25 pour 100 CO'. c Même champ. I a Autre cham|) à Neauphle, récolte : 34 hectolitres de blé. / b Même champ. , a Autre champ à INeauphle, récolte : 35 hectolitres de blé. 1 a' C'est a qui, après un premier déplacement, a été traversé, du i5 au 21 aviil, par un courant d'air contenant 23 pour 100 CO'. . b Même champ. Analyses incc(ini" '7»" 9'^ ^'4 3,8 3,7 Résida de la i Sable siliceux. =4,8 22, C) 39,4 44'' -~>4 21,8 22,9 décantation ( Sablecalcaire 20,2 21,4 o o o o o Sable fin.... 20,6 i i ,5 27,2 35,6 53,9 54i4 55,5 Calcaire 18, 4 19,7 indet. 2,4 0,37 0,63 0,28 Argile 9,3 18, 4 12,7 i5,8 18, 4 17,0 i5,7 I). bris organiques. ..... . » 2,3 2,6 -2,9 1,5 1,7 1 ,g Terre sèche . 99,4 100,1 98,9 100, 4 99.97 99j33 99-98 D \ Terre décantée. loi ) û ■x.- c^ ^n ™" r^ ^^ in ESD n* ce ■X) in ^n rr CO 55 a -/ t^ o co *-T co Cl Cl " co co cr. QO 00 00 0 co Oi 00 ^ 01 _ r^ „ ^_ ^_ -^^ CO i; Cl 0 c* _ Cl ^— ^— fi. t/ï •ù . in ts 00 — 1^ i^ — 0 f^ co CTï co Cl Cl co •; Cl PI •" ce <^ ■" 0 co " (Tl r^ Cl Cl Cl co - ^^ ^- r^ n- t^ 0 00 co Cl co i^ 0 0 co 0 C71 uO en CO u '^ co co •" ■^ in co CO Cl co co co z u — Cï ^ CT. >— m 0 i-n CO CO m rO u u ro Cl co «- Cl Cl co tO Cl co co Cl m in •W S W s ffl iJ s; P. " o" 5 0 0 0 t t uo 0 0 s 0 in 0 co 0 t Cl 0" 1 § i S a: lO CO Cl Cl co 0 m en m co ro r^ Cl co es u !^ 1 ■= r^ v,^ ^4: c^ f3 'Tl en J' to m -y-! ^, to co C-1 ^^ ■^ ~ ~ c-i co Cl in Cl ■ cl' 0 m m CI r.1 en 0 co en co in 10 Ci en iO Cl in rr* Cl co T. o m CO un in c/î u o ■g i • .n O - 00 fO eo co i^ 00 Cl c ■0 co Cl i'' C71 5 -^— r> r^ î; ï i-. co ^— _ ^— i-^ 0 d Cl UJ < o -^ ^^ co Ln m Cl ^^r co CO f^ co •* Z — o 3 a =: £ ^ £ en 0 0 = 0 0 £ = co 0 t CO_ cT ^ = t--; cr> CC' m r^ 0 ^_ t-' „ Cl r^ en S" ^1 V— 0 CJ co C-; i 1 " = co 0 ^ 0 Cl ■■yi co en i ; •" " "" "" co ^ co 5 1 -J- " ]■=„•- m iO v:i ^^ rr> l 1 ii co m 0 0 0 O) VS» m d CTi co Cl < ' =- Cl "" "• — m t^ CD !> •-rr 0 in in r>. Cl co en a ^ H o. o -^^ iM cT 0 co 0 £ Cl c CO 0 in Cl S: in 0 Cl 0 en Cl J. 'CsJ a ^ m in in D S H "1 Cl a Q S S a> =o M m m m J" 00 0 yi' co 3 in rr! m n> 3 e- 0 ^^^ « H :S S 'S d >• 0 é ej uî CJ S -* S .2= s es i2J s •^ 2 13 -d •^ 2 3 s S .Xs m t^ ^-r V.— 1^ ;.-: i~^ ■ - t-^ ._ J " Cl c: Cl S ^ -a c •^ ^ ■13 1 -a 5 -c ~^ï ^ 5 -a ï ~« Cj 0= — ^ -- ^^. - — — — — - — — — — . ^_^ H -^ sz 0 fi m L- 0 ( I02 ) •■' . Les quantités de calcaire île D, E, F, G sont calculées d a]o6 ) ANATOMIE COMPAliÉE. — L'intelligence des animaux est-elle en rapport avec le développement des centres nerveux? Note de M. P. Colin. (Extrait par l'Auteur.) « On a cherché depuis longtemps à mesurer l'inteUigence de l'homme et des animaux par le volume de l'encéphale; mais les documents recueillis dans ce but par Ilaller, Cuvier, Carus, Leuret, sont encore loin de donner des éléments suffisants à la solution du problème. En effet, d'une part, on s'est souvent contenté, surtout pour l'homme et les grandes espèces, de mettre en regard le poids des centres nerveux avec le poids du corps évalué par simple approximation ; d'autre part, on n'a pas fait assez de pesées, dans chaque espèce, pour obtenir une relation moyeime vraie, entre des organes dont la masse change peu et le corps qui éprouve des variations énormes. » C'est pour arrivei' à des déterminations plus exactes, que j'ai pesé tous les animaux sur lesquels ont porté mes recherches, et que j'ai pris, pour chaque espèce, un grand nombre d'individus d'âges, de races, de sexes dif- férents et à divers degrés de maigreur ou d'embonpoint. J'ai pesé successi- vement l'animal entier, le cerveau, le cervelet, le mésocéphale et le bulbe, la moelle épinière; puis j'ai établi les rapports de ces parties entre elles et avec le poids du corps. Mes résultats, qui ne portent, celle fois, que sur les animaux domestiques, sont résumés dans onze tableaux. » En les dépouillant, on peut voir : )) i" Que le rapport entre le poids des centres nerveux, pris en bloc, et celui du corps varie, dans de très-grandes limites, non-seulement d'espèce à espèce, mais encore dans une même espèce, surtout suivant l'âge des sujets, le degré de développement du système musculaire, l'état du système adipeux. » 2° Que la masse cérébrale ou encéphalique est, proportionnellement à la taille, beaucoup plus considérable dans les petits animaux que dans les grands. Aussi l'homme se trouve-t-il, quant au volume du cerveau, infé- rieur à plusieurs singes, à divers carnassiers tels que la belette, aux petits rongeurs et même à un grand nomdre d'oiseaux comme la mésange, le chardonneret, etc. » 3° Que dans la même espèce animale, le volume des centres nerveux est, relativement à la masse du corps, en raison inverse de l'âge; qu'ainsi les jeunes sujets peuvent avoir 2, 3, 4, G et jusqu'à 8 fois autant de cerveau que les adultes. ( to7 ) » 4° Que les animaux domestiques se trouvent classés, d'après le poids de leur eucéphale, dans l'ordre suivant, qui n'est pas exactement celui de leur intelligence : chat, chien, lapin, mouton, âne, porc, cheval et boeuf: le premier a environ six fois autant de cerveau que les deux derniers. » 5° Que, dans les espèces dont les races sont de statures très-différentes, les plus petites ont proportionnellement le plus grand cerveau, quel que soit leur degré relatif d'intelligence. » 6" La masse de la moelle épinière n'est constannuent en rapport ni avec le poids de l'encéphale, ni avec celui du corps, ni avec la puissance musculaire des animaux : elle peut être très-petite chez les animaux à grand cerveau on énorme dans le cas contraire; elle est souvent deux ou trois fois aussi considérable sur les petites espèces que sur les grandes. » En somme, il n'y a pas, chez les animaux, de relation exacte entre le volume de l'encéphale et le degré d'intelligence constaté par l'observation. Conséquemment les animaux seraient mal classés au point de vue psycho- logique, s'ils l'étaient d'après les poids de leurs centres nerveux. » M. P. Vekdeil adresse une Note ayant pour objet d'indiquer deux expériences à réaliser au moyen du pendule, expériences qui lui paraissent devoir faire connaître, si les observations sont faites avec une grande pré- cision, la loi suivant laquelle varie la résistance de l'air avec la vitesse. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Bertrand. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQCE. L'Académie a reçu, dans la séance du lo janvier 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Le Jardin fruitier du Muséum; parM. J. Decaisne, Membre de l'Institut; liv. io3. Paris, 1870; in-4'', texte et planches. Tableaux de population, de culture, de commerce et de navigation, formant, pour l'année 1867, la suite des tableaux insérés dans les Notices statistiques sur les colonies fançaises.Varis, 1869; in-8''. ( loS) Flore voqéso-rhénane, t. P', comprenant les plantes dicotyles pétalées; jjarM. F. Rikschlegeh. Paris, iSOg; in-12. (Présenté par M. Brongniart.) Des maladies simulées et des moyens de les reconnaître. Leçons professées an Val-de-GrâceparM. E. BOISSEAU, médecin-major. Paris, 1870; i vol. in-8" avec figures. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Des accidents de la foudre : autopsie ; par M. So^'RIER. Paris, 1869; br. in-S". (Présenté par M. le Baron Larre}'.) Mémoire sur l'aphasie on dysphasie traumatique ,• par M. A. MARTIN. Paris, 1869; br. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Mémoire sur quelques phénomènes nerveux sympathiques qui se produisent pendant l'iiijlammation aicjuë delà membrane du tympan^ etc.; par M. BONMA- FONT. Paris, 1869; br. in-8°. (Extrait du journal l'Union médicale.) [Pré- senté par M. le Baron Cloquet.] Les petites chroniques de la Science; par M. S. -H. -Henry Berthoud, 9* an- née. Paris, 1870; in-12. La campacjne d'Italie en 1869 au point de vue médico-chirurgical et admi- nistratif. Statistique médico-chirurgicale de la campagne d Italie; par M. J. Chenu. Paris, 1869; br. in-8°. On... Sur la théorie d'Hansen concernant la constitution physique de la Lune; par M. Newcomb. Washington, 1869; opuscule in-8°. (Présenté par M. Delaunay.) (La suite du Bullelin au prochain numéro.) ERRATA, (Séance du 27 décembre 1869.) Page i382, ligne 7, au lieu de non levé, lisez levé. (Séance du 3 janvier 1870.) Page 29, ligne 7, colonne 7, au lieu de 2,2, lisez 2,4- » 25, » ' 2,204, " 2,i33. » 26, » » I ,g55, >> 2,o5. .) 27, » » 1,926, » 2,025. „ 28, » " I )9it'> " 2,35. » 29, » >• 1,916, " 1,85. Page 3o, ligne 1 1 , colonne 9, nu lieu de o ,093, lisez i ,093. » 'i'j, au lieu de 0,996, lisez 0,994. I COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 JANVIER 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. DE Verneuil présente à l'Académie, de la part de M. de Moeller, olfi- cier des Mines de Rnssie, une carte géologique du versant occidental de l'Oural. «*Je ferai remarquer, dit M. de Verneuil, l'étendue considérable qu'oc- cupe, sur cette carte, le terrain perniien, y compris les grès et les marnes irisées qui le recouvrent. » A eux seuls, ils occupent la plus grande partie des vastes plaines si- tuées à l'ouest de l'Oural, et recouvrent, sur près de i5 degrés de latitude, une aréa plus grande que la France. Quand, en i84o et 1841, MM. Mur- chison, Keyserling et moi, nous fûmes chargés de faire une caite géolo- gique de la Russie d'Europe, y compris l'Oural, quelques grandes coupes à travers ces contrées nous avaient permis de reconnaître ce fait intéressant, et sous ce point de vue il règne un heureux accord entre la carte de M. de Moeller et la nôtre. » Comme nous aussi, ce géologue n'a pu découvrir aucun fossile déler- minable dans les marnes rouges et les grès qui surmontent le terrain per- niien, mais cependant il les rapporte au trias d'une manière plus explicite que nous ne l'avons fait. Cette absence de tout fossile caractéristique du trias C. R., it^^o, i" Semestre (T. LXX, IS° 5.) • 5 ( l'o ) rapprochée de ce fait, résnllaiU de nos recherches, que le has n'existe pas en Russie, nous avait portés à croire qu'il pouvait y avoir une lacune entre les dépôts paléozoïques et ceux du Jura moyen, et qu'à cette époque la Rnssie avait été placée au-dessus du niveau de la mer. » Selon M. de Moeller, le terrain perniien présente, sur le versant occi- dental de l'Oural, une double série, l'une composée de grès et de conglo- mérats argileux ou calcifères, de couleur bigarrée, souvent imprégnés de minerais de cuivre et contenant quelques traces de houille, l'autre carac- térisée par des calcaires blancs, gris ou jaunâtres, avec amas de gypse et de sel. Ces deux séries ne seraient pas superposées, mais passeraient latérale- ment de l'une à l'autre ; elles seraient contemporaines et ne formeraient qu'un seul terrain ayant deux faciès géographiques différents. Une ligne diagonale, qui traverse la légende, exprime cette idée, que nous n'arloptons pas sans réserve. » Comparée à la carie que nous avons publiée en i8/|5, après quelques mois seulement de voyages à travers ces immenses pays, la carte de M. de Moeller présente, outre de certains perfectionnements de détail, un chan- gement notable qui modifie beaucoup la disposition des couleurs. Il a co- lorié comme permienne une région assez étendue que nous avons rapportée au terrain houiller : c'est cellaVles grès d'Artinsk qui sont caractérisés par des Goniatites et des Nautiles, dont 1 analogie avec des espèces carbonifères nous avait paru frappante. La découverte, dans ces couches, du Prodiictus Cancrini et de quelques autres espèces permiennesa déterminé M. deMoeller à apporter ce changement à notre classification. M. Pander l'avait proposé avant lui. » J'hésite encore à me ranger de leur avis : il ne serait pas impossible, en effet, que certaines espèces permiennes eussent apparu pendant l'éjjoque houillère, et nous en avons un exemple à Nebraska, sur le haut Missouri, où MM. Hayden et Marcou ont observé dans les mêmes couches des espèces carbonifères et permiennes mélangées. » En résumé, je me plais à rendre justice à la carte de M. de Moeller, (pii lui a coûté sept années de travail, mais en même temps je suis heureux de constater que s'il a amélioré beaucoup la carte que nous avons publiée il y a vingt-cuiq ans, il n'en change pas cependant les grands et principaux contours. » 1 1 I RAPPORTS. ASTRONOMIE. — Rapport sur un travail de M. Pniseiix, nya»! pour titre: Mémoire sur l'accélération séculaire i3) science se féliciteront de ce que le donte qui pouvait rester sur ce point soit complètement dissipé. » Nous proposons à l'Académie de décider que le Mémoire de M. Pui- seux sera inséré dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Nole comparative des résultais obtenus et à obtenir, sur les chemins de fer, de la traction par laminage^ dite à rail central; jiar M. DUMÉRY. (Commissaires : MM. Morin, Combes, Phillips, Séguier.) « M. Duméry lit une Communication relative à la traction p;u- le rail central. Il divise cette Communication en deux parties : » Dans la première, il démontre : » 1° Que la traction par laminage dépasse de beaucoup, comme incli- naison, les limites du nécessaire, puisqu'elle a pu permettre de gravir des rampes de o'", o85 par mètre; » i" Que, toutes les fois qu'il s'agit d'une même altitude, elle permet, toutes choses égales d'ailleurs, de construire les chemins à plus de looooo francs de moins par kilomètre qu'avec la pesanteur pour cause d'adhérence; » 3° Que les frais d'exploitation y sont infiniment moindres; » 4° Qu'il n'est nullement nécessaire qu'il y ait pente exagérée, ni même que l'on ait dépassé les limites d'action des moyens ordinaires, pour que la supériorité du rail central se manifeste, et que les lignes, telles qu'elles sont autorisées aujourd'hui par les cahiers des charges en vigueur, auraient le plus grand intérêt à en faire l'application. » Dans la seconde partie, il fait ressortir que le principe du rail central n'est pas avantageux seulement alors qu'il y a pente abrupte, comme on l'a prétendu jusqu'à présent; mais qu'il y a un plus grand avantage encore à l'appliquer partout où il y a profil irrégulier : à la condition d'opérer la traction par des machines à deux vitesses, l'une grande sur les parties de la voie en palier; l'autre réduite pour le parcours des parties en rampe. » Le premier mérite de la deuxième vitesse consiste à pouvoir obtenir des machines légères un service aussi puissant cju'avec des uiachines deux fois plus lourdes adhérentes par la gravitation. ( ii4 1 » La résistance d'un convoi de 1860 tonnes, moteur compris, marchant à la vitesse de 18 kilomètres à l'heure sur palier, exige un effort de trac- lion de 7440 kilogrammes [expérience Peliel); alors (pi'il se présente une rampe de i5 millimètres, le même convoi exigerait, s'il marchait à la même vitesse, un effort de traction de 35 34o kilogrammes impossible à obtenir d'une machine dans lacpielle l'adhérence est due à la pesanteur. » Or, de deux choses l'une : » La machine pourrait, en palier, entraîner un convoi de 1860 tonnes; mais, comme sa vitesse n'est pas modifiable; comii;e, sur les rampes qu'elle a à franchir (rampes considérées aujourd'hui comme bien mo- destes), elle ne peut traîner que 409 tonnes, il arrive qu"or! ne peut lui confier que cette dernière charge miuima, et que les 78 pour 100 du par- cours en palier, qui devraient être les plus avantageux, s'effectuent dans des conditions telles, que les machines n'utilisent que 25 pour 100 de la puissance qu'elles pourraieni développer, tout eu écrasant inutilement les rails. » Si, au contraire, on avait pu modifier la vitesse au momclit où une rampe se présente, on eût opéré une conversion de vitesse en force, et l'on eût, avec la même machine, grâce au laminage, entraîné le maximum, soit 1860 tonnes. » Voici donc deux convois, ayant chacun à leur tète une machine de même puissance : l'une pouvant entraîner 1860 lonncs, l'autre seulement 409 tonnes, el cela uniquement parce que l'iuic est douée de deux vitesses avec laminage, et que l'autre n'a qu'une seule vitesse et une traction (hie à la pesanteur. )) Or, si la machine peut ne peser cpie 3o tonnes au lieu de 60, et pro- duire un même travail, il se présente une aulre série d'avanlages; il ;id- vient : » 1° Que . le poids mort en moins correspond sur im convoi de 388 tonnes à une économie de -^ ; » 2" Que ce dixième, fr.idiiit en argent, est supérieur à la dépense de combustible à faire en plus dans les rampes; » 3" Qu'il reste nu boni d'environ aS j^oiu' 100 de l'économie réalisée sur le poids niort des machines; » 4" Qu'enfin, on obtient de la sorle, sur des prodis accidentés, nue traction aussi économique que si les penles et rampes ne variaient que de 3 à 8 millimèlres par mètre. » Si l'on examine au prix de quel sacrifice sur la vitesse ces avaulages ( u5 ) sont réalisés, on reconnaît bien vite que, sur les parties de niveau, la vitesse ne varie pas ; que, sur les parties en pente, la dépense est nulle et la vitesse aussi grande qu'eu palier, et qu'enfin il n'y a que sin- les rampes elles- niêmes que le ralentissement peut peser. » Or si, sur un chemin de loo kilomètres, les pentes et rampes occu- |)ent y, il advient que l'usage de la deuxième vitesse n'a lieu que sur inie étendue de -j^, puisque, au retour, la rampe devient pente. » Dans ces conditions, sur une vitesse moyenne de f\o kilomètres à l'heure, on éprouve un retard de 5" 42' : retard que les meilleures condi- tions de légèreté, d'arimage, d'énergie relative permettent de compenser avec avantage. » Après avoir établi que les nouveaux chemins à rail central peuvent être construits à près de 5o pour 100 moins cher que les chemins ordinaires, tout en possédant même voie et même échantillon de rails, M. Duméry fait remarquer que le principe de M. le baron Séguiei', comme tous les vrais principes de mécanique, se prête aux applications les plus réduites sans altération par les résultats de l'exploitation. Aussi est-on autori^é à pro- clamer le principe de la traction par le laminage, conune réalisant dans l'industrie des chemins tie ter un progrés au point de vue technique et économique. » M. Maumené lit un Mémoire intitulé « Théorie générale de l'action chi- mique : nécessité de son emploi pour éviter l'erreur ». (Renvoi à la Section de Chimie.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE MATHI-IMATIQUE, — Sur la dispersion de la lumière. Deuxièuie Note de SI. Tii. RicoiiR, présentée par M. Bertrand. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires précédenuiient nommés: MM. Bertrand, Serret, Fizeau.) « Sur un prisme de quartz taillé parallèlement à l'axe, recevons, nor- malement à l'une des faces, un rayon lumineux, et ne considérons que les indices ordinaires. Le rayon s'étalera suivant \m spectre. Si nous désignons par y l'angle du prisme, par R l'indice de réfraction d'un layon sim|)ie, et par ù l'angle que forme le rayon émergent avec la normale, la loi connue ( ii6 ) fie la réfraction est exprimée |)ar la formule sine? =: R sin^. » En supposant l'angle (p très-petit, cette formule se réduit à » Nous raisonnerons dans celte hypothèse. » Soient â,^ et â^ les valeurs de â qui correspondent aux raies A et H, nous aurons (?A = 1,539029, (?„ = i,558i6(p, <^A — '9 ) desquels se condensent, en quelque sorte, les vibrations, d'une part dans le spectre visible, et d'autre part dans le spectre invisible. » Tout corps est composé de molécules physiques : toute molécule phy- sique est un assemblage de molécules chimiques : deux ordres de vibrations, de périodes très-différentes, correspondent à ces deux ordres de molécules; ce sont ces vibrations moléculaires qui, en communiquant une partie de leur puissance vive à l'éther, donnent naissance à deux ordres de mouve- ments ondidatoires, constituant le rayonnement de la lumière et de la cha- leur : les uns plus lents émanent des molécules physiques ; les autres plus rapides émanent des molécules chimiques. » La formule qui répond à ces vibrations explique à la fois la fusion des corps et la dispersion de la lumière. Les développements dans lesquels il serait nécessaire d'entrer feront l'objet d'une troisième Note. » , M. Baitdrimoxt, à propos des Communications faites récemment à l'Aca- démie sur des méthodes de préparation de pierres précieuses artificielles, fait remarquer qu'il a préparé autrefois des grenats artificiels à bases de magné- sie, de chaux, de strontiane, de baryte et d'oxyde de plomb. « Afin que l'Académie ne puisse avoir le moindre doute à cet égard, ajoute M. Baudrimont, et qu'elle puisse par elle-même apprécier les résul- tats que j'ai obtenus, j'ai l'honneur de lui adresser huit de ces pierres, qui ont été ladlées à Paris, il y a dix ans, ainsi que je pourrais le prouver par les factures du lapidaire. » Je me borne, pour le moment, à soumettre à l'Académie les échantil- lons que je lui envoie. Aussitôt que j'en aurai le temps, je lui ferai parvenir des détails sur la fusibilité et la dureté relatives de ces pierres, sur leur poids spécifique, leur indice de réfraction, sur l'action dispersive qu'elles exercent sur la lumière, ainsi que sur les difficultés considérables que j'ai dû surmonter pour les préparer. ■> (Commissaires précédemment nommés: MM. Chevreul, Dumas, Becquerel, Daubrée, Fizeau, H. Sainte-Claire Deville.) PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Notices sur quelques végétaux silicifiés des environs d'Autun; par M. B. Renault. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires : MM. Brongniart, Daubrée.) « Ces trois Notices que j'ai l'houneur de soumettre au jugement de l'Académie ont pour objet des échantillons de très-petites dimensions, ( I20 ) mnis d'un intérêt particulier, trouvés parmi les nombreux fragments de végétaux silicifiés qui ont rendu célèbres quelques localités des environs d'Aulun, et qui proviennent, connue on le sait, soit des parties supérieures du terrain hoiuller, soit des couches qui le recouvrent immédiatement. « Les échantillons, objets de ces recherches, se rapportent à des tiges de Fougères accompagnées de leurs pétioles, appartenant aux genres Zygojiterh et Anachoropteris de Corda, et à des tiges de Lycopodiacées. » 1° Éludes sur la tige et les espèces de Zygopteris. — Ce genre avait été fondé pour comprendre des pétioles de Fougères parcourus par un seul faisceau vasculaire d'une forme toute particulière, dont la section transver- sale présente une bande horizontale terminée par deux bandes perpendicu- laires à celles-ci, et rappelle la forme d'un H. On ne connaissait que deux espèces^de ce genre, trouvées en Allemagne, et la tige qui donnait naissance à ces pétioles était restée inconnue. » L'échantillon principal d'Autuu appartient à une espèce bien distincte, Zyrjopteris Brongniarlii, B. Ren.; mais il est surtout intéressant en ce qu'il montre une portion de la tige qu'accompagne un des pétioles. Cette tige diffère beaucoup de celle de la plupart des Fougères, mais elle se rattachera probablement à certaines formes de cette famille c|ui n'ont pas été suffisam- ment étudiées. Elle présente ini cercle vasculaire épais et continu entou- rant un tissu médullaire peu étendu. » L'examen d'autres échantillons de la même localité indique, d'après les pétioles seulement, l'existence de trois autres espèces nouvelles à joindre à la précédente; ce sont les Zygopteris elliptirn, Laratlii et hihractciisis. » 2° Étude sur la tige de /'Anachoropteris. — Le genre Anachoropteris de Corda comprend également des pétioles de Fougères caractérisés par un faisceau vasculaire unique, formant dans sa section tran.sversale un demi- cercle dont les extrémités se recourbent et s'enroulent à l'intérieur. « On ne signalait que deux espèces dans ce genre, et l'une d'elles, V Ana- clioropteiis pulclira, avait déjà été trouvée à Aulun dans un état de conser- vation qui avait permis d'en faire une élude très-complète. Mais, jusqu'à ce joiu-, la lige qui donne naissance à ces pétioles n'avait pas été observée. Un échantillon d'une espèce nouvelle, Anachoropteris Decaisnii, B. Ren., vient combler cette lacune. » Cette tige ressemble, à plusieurs égards, à celle du genre précédent; le système vasculaire forme également une zone continue autour d'une moelle peu étendue; mais la moelle et le systènie vasculaire qui l'entoure se prolongent à l'extérieur en cinq lames saillantes qui donnent sur la coupe ( 121 ) transversale k ces parties l'apparence d'une étoile à cinq branches, qui sont elles-mêmes bifnrquées à leur extrémité. La zone vasculaire, clans celte plante comme clans la précédente, parait entièrement formée de vaisseaux rayés ou scalariformes. » 3° Éludes de deux tiqes de Lycopodincces. — Parmi les tiges fossiles trouvées aux environscrAutnn, on compte, au nombre des plus fréquentes, diverses espèces de Psaromus ; mais on n'avait jamais observé, ni dans cette localité ni dntis celles qui renferment des fossiles analogues, des tiges qui, par leur volume et leur structure, pussent être assimilées à celles des Lycopodes ordinaires. » Deux petites tiges silicifiées, de 6 millimètres environ de diamètre, montrent dans la disposition des faisceaux vascnlaires qui sont dispersés dans ]eur*axe, et dans la nature des tissus qui l'environnent, la plus grande analogie avec ce qu'on observe dans les Lycopodes actuels. Dans l'une de ces espèces, les vaisseaux offrent une structure qu'on n'a pas signalée jus- qu'à ce jour, ni parmi les Lycopodes, ni parmi les Psnronius : leurs parois sont couvertes d'aréoles hexagonales, très-régulières, marcpiées d'un pore central lorsque cetle paroi correspond à celle d'un autre vaisseau. Dans l'autre espèce, on observe des vaisseaux analogues, mais dont les aréoles sont dépourvues de ces pores, et on trouve, en outre, des faisceaux de vaisseaux plus fins à parois rayées transversalement. » Par les caractères les plus importants de leur structure, ces tiges con- cordent avec celles des Lvcopodiacées, qui présentent tant de diversités non-seulement dans les différents genres de cette famille, mais d'une espèce à l'autre du grand genre Lycopodiwn. » Appartiennent-elles à des Lycopodiacées fierbacêes dont on a si peu d'exemples dans les terrains de celte époque, on à des tiges jeunes de Psa- ronius, dans la période de leur développement qui précède la formation de leur tige arborescente? Sans préjuger cette question, la première hypothèse nous paraissant la plus vraisemblable, nous désignons la première espèce sous le nom de Lycopodiwn punclalum; la seconde a reçu de M. Brougninrt le nom de Lycopodiiim Rennullii. Les dessins qui accompagnent ce' Mémoire font mieux apprécier la structure de ces végétaux que ne pourrait le faire une description plus détaillée. » M. Dei.aurif.r adresse un Mémoire jiorlant pour titre « Expériences sur l'éiectricilé : objections à la théorie électrochimique ". (Commissaires : MM. Becquerel, Edm. Becquerel, Fizeau.) ( 122 ) M. A. Marinier soumet à rexanien de l'Académie : i° un collyre, de composition végétale saline, contre les affections des paupières; 2° un in- jecteur-filtre. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) SÉRICICULTURE. — Dit miirier et du ver à soie, considérés en eux-mêmes et dans leurs rapports. Mémoire de M. Tigri. Ce Mémoire, que l'auteur, pour prendre date, a adressé au Ministère ita- lien d'Agriculture et du Commerce, et qui contient les résultats de ses obser- vations, est divisé en trois parties : La première, qui a pour titre : « Sur les êtres parasites du ver à soie, dans leurs diverses phases », cherche à établir, par des observations, que la mala- die désignée sous le nom de maladie des morts-Jlats [morti bianchT) est due essentiellement à un état de parasitisme que constituent desmicrozoaires du genre Bncterium. Cette maladie s'est manifestée en 1869, dans quelques par- ties, avec violence; en d'autres, elle s'est montrée plus bénigne, sur des vers nés de graines qui, dans quelques parties du même établissement, réussis- saient très-bien. L'auteur rappelle les symptômes que présentent les vers ma- lades et signale surtout l'accumulation, dans l'estomac, de matières alimen- taires et d'un liquide verdàtre dans lesquels le microscope fait découvrir une foule de Bactéries, nageant généralement dans luie position verticale. Dans la seconde partie, l'auteur s'occupe de la fumtu'e du mûrier adulte, considérée au point de vue des matières nutritives qu'il peut fournir au ver à soie. 11 rappelle qu'il a attribué depuis longtemps la cause de l'épidémie à la feuille du mûrier, laquelle, par défaut de culture ou autrement, ne four- nit pas à l'insecte, à l'état de larve, l'élément urique qui lui est indispen- sable pour sou développement normal et pour fournir la soie nécessaire à son cocon. Des expériences auxquelles il s'est livré, il résulte encore que les vers nourris avec de la feuille échauffée tombent infailliblement malades, à cause des microzoaires qui se forment par cette altération. La feuille four- nie par des miiriers exposés au nord, et contenant une trop grande quantité d'eau, produit les mêmes effets. L'addition d'un petite quantité d'eau à un magma de feuilles saines pilées et réduites en pâte suffit pour y développer, en quelques heures, une masse de Bactéries. Enfin, la troisième partie est consacrée aux recherches de l'auteur sur la contagion des Bactéries et la transmission de la maladie des morts-flats par ces microzoaires. (Renvoi à la Commission de Sériciculture.) ( 1^3 ) M. P. Levert adresse, pour le concours du legs Bréant, une Note concer- nant « l'action des amers, et du sulfate de quinine en particulier, sur l'économie, dans la guérison des fièvres de tous les degrés ». (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. GocLiER demande et obtient l'autorisation de retirer un Mémoire pré- senté par lui et ayant pour titre « Étude analytique sur les appareils propres à déterminer les distances » . CORRESPONDANCE. M. Helmholtz, nommé Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. LE SEcnÉTAiRE PERPETUEL sigualc, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un volume portant pour titre « Bibliothèque de l'École des Hautes-Études, publiée sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique (Section des Sciences naturelles); t. I ». M. LE Ministre de la Guerre informe l'Académie que M. Chasles et M. Combes sont nommés Membres du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pour 1870, au titre de Membres de l'Académie des .Sciences. M. Dumas communique à l'Académie la Lettre suivante de M. Gaijfe, relative au dépôt du nickel sur divers métaux. Il rappelle les travaux sur le même sujet de notre illustre confrère M. Becquerel. Leur application vient d'être amenée au plus haut degré de perfection à l'aide de précautions très-intéressantes pour la théorie de ce genre d'opérations. La méthode de M. Isaac Adams, dont il est question dans la Lettre qui suit, montre en effet combien les moindres impuretés peuvent influer sur l'état des métaux déposés. « J'ai l'honneur de vous prier de présenter à l'Académie divers objets nickélisés par les procédés de M. Isaac Adams, de Boston. Voici, en quelques mots, en quoi diffèrent ces procédés de ceux qui ont été indiqués jusqu'à ce jour. Lorsqu'on prépare un bain pour les dépôts galvaniques, tout en cher- ( «^4 ) chant à faire des produits purs, on s'occupe peu, et assez généralement sans inconvénient, des faibles quantités de soude ou de potasse qne les diverses opérations de sa fabrication y introduisent; on doit agir tout autrement pour les bains de nickel. M. Adams a remarqué que la moindre trace d'un métal alcalin ou alcaliiio-terreux est nuisible et détermine, non |)lus sim- plement un dépôt de nickel pur, mais en même temps, sur l'anode et sur le catode, du peroxyde du même métal, ce qui altère rapidement le bain. Les sels d'ammoniaque n'ayant pas le même inconvénient que ceux des autres bases, M. Adams a préparé des bains de chlorure et du sidfate double de nickel et d'ammoniaque parfaitement purs, et il en a oblerui d'excellents résultats. L'opération très-facde du nickelisage peut être aujourd'hui con- fiée à tout le monde. Le nickel se dépose en couches très-régulières; même quand il est arrivé à une foi'te épaisseur, sa sui'face est assez unie pour que la roue de Drap, chargée de rouge à polir, soit seule en)|jloyée tlar.s le polissage des pièces. » « M. Becquerel fait remarquer que, conjointement avec M. Edm. Bec- querel, il a publié, il y a huit ans environ, un procédé analogue à celui dont il vient d'être question pour déposer électrochimiquement le nickel, le cobalt, sur des surfaces conductrices de l'électricité. » Dans ces expériences, pour déposer le nickel et le cobalt, on a fait usage de doubles sulfates alcalins de ces métaux, mais principalement de doubles sulfates ammoniacaux. Des médailles et des cylindres de ces deux métaux ont été obtenus par ce procédé^ et présentés à l'Académie. » Voici quelques lignes de celte publication, qui se rapportent au" nickel (i) : « Nickel. On opère avec la dissolution de sulfate de nickel, à laquelle on ajoute de la potasse caustique, de la soude ou de l'ammoniaque, mais principalement ce dernier alcali, pour saturi-r l 'excès d'acide, comme on l'a fait pour le chlorure de col)alt » La dissolution ammoniacale de double sulfate de nickel et d'ammoniaque, et même celle qui n'est pas ammoniacale, donnent également le nickel métalliiiue : elle reste, à la vérité, toujours au maximum de concentration, en mettant au fond du vase une certaine quantité de double sulfate; mais l'acide sulfuriqiie devenant libie pendant l'action décomposante du courant, on le sature avec de l'ammoniaque. Dans ce dernier cas, la méthode employée est analogue à celle dont on fait iisaye habituellement ])our obtenir ini dépôt galvanique de fer métallique. >■ (i) Comptes rendus, t. LV, p. 19; 1862. ( 1=5 ) « M. DiTMAS, entièrement d'accord avec son excellent confrère sur ce poinl, qu'il a sii^nalé l'emploi des sels doubles de nickel et d'ammoniaque pour en obtenir des dépôts galvaniques, iait rem;uquer que l'intérêt de la nou- velle Communication repose tout entier sur le rôle fâcheux reconnu par M. Isaac Adams aux moindres traces de potasse, de soude ou d'un métal alcalino-terreux, circonstance qui était ignorée jusqu'à lui. » PHYSIQUE. — Sur les spectres des gaz simples. Note de M. A Wijliver, présentée par M. Faye. « Je viens de lire dans le Compte rendu du i3 décembre 1869 les re- marques de M. Dubrunfaut, relativement à mes recherches sur les spectres de quelques gaz enfermés dans des tubes de Geissier. M. Dubrunfaut pense que chaque gaz donne un seul spectre : l'azote, le spectre brillant décrit par Pliicker et par M. Morren ; l'hydrogène et l'oxygène, les specti-es à raies brillantes décrits par Pliicker. Il admet que les spectres nndtiples de gaz simples, qui ont été observés par Pliicker et pnr moi-même, sont dus à des impuretés des gaz, et en particulier les spectres de l'hydrogène et de l'oxygène à la présence de l'azote. » Je ne sais trop de quels s[jectres entend parier M. Dubrunfaut, lorsqu'il dit que les deux premiers spectres de t'hjdrogène observés pnr Pliicker peuvent élre à priori attribués à la présence de l'azote. Pliicker n'a décrit en tout que deux spectres de l'hydrogène, dont l'un se corn|iose des trois raies a, |3, y. Quant à mes observations personnelles, M. Dubrunfaut paraît n'avoir lu que l'extrait que M. Berlin m'a fait l'honneur de donner de mes Mémoires dans les Annales de Chimie et de Physique; s'il avait connu le détail de mes observations (i), il serait probablement arrivé à des conclusions différentes. En effet, la première observation qui m'a doinié le troisième spectre de l'hydrogène rend impossible l'explication de M. Duljrunfaut, qui invoque la présence de l'azote. » Cette observation, quej'ai publiée pour la première fois dans la séance du mois de mai 1866 de la Société bas-rhénane des sciences naturelles et médicales, m'avait beaucoup surpris. Pour mes recherches sur la relation qui existe entre les indices de réfraction et la densité des corps réfringents, je me servais des trois r.iies spectrales a, |3, 7 de l'hydrogène. Un jour, un (0 Annales de Poggendorff, t. CXXXV, 1868; t. CXXXVII, 1869. C. R., 1870, 1" Semestre. (T.I.XX, N"5.1 f I2G ) tube à hydrogène que j'employais depuis longtemps changea subitement d'aspect : la lumière, jusqu'alors d'un beau rouge, devint blanche; dans le spectre, la raie bleue y s'éteignit, et le spectre se montra continu. Il olirait, notamment dans le vert, des nuances très-riches. Je crus d'abord que le tube ne fermait plus herméliquement, et que des traces d'air y étaient eniréps; mais le spectre était tout diflérent de celui de l'azote, et pendant qup j'examinais ce spectre, en employant toujours la même bobine d'in- duction et la même pile, la lumière du tube changea aussi brusquement que la première fois : elle redevint rouge et ne donnait plus que les trois raies a, [i, y. Comment M. Dubrunfaut voudrait-il expliquer ce phénomène par la présence de l'azote? » Des observations analogues ont été faites par M. Bœrner, à Marbonrg; il les a consignées dans un Mémoire sur les indices de réfraction des dis- solutions salines. « On a fait, dit-il, sur plusieurs tubes des observations » fort singulières. Après avoir constaté longtemps une lumière blanche » tirant sur le violet et un spectre continu, on a vu la teinte de la lumière » vers le milieu de la partie capillaire du tube se changer en rouge, pendant » qu'elle restait blanche au-dessus et au-dessous. Au même moment, le )) spectre de cette partie rouge montrait les trois raies Ha, H|j, Ily. Cette » teuite rouge de la partie moyenne persista dans quelques-uns des tubes » peu de jours seulement, dans d'autres plusieurs semaines. J'ai vu souvent » le changement instantané de la lumière des tubes qui a été décrit par » M. Wûllner. » )> J'ajoute une autre observation, consignée à la page 5o2 de mou pre- miei' Mémoire; elle a été faite avec des tidjes à hydrogène qui montraient d'habitude la lumière blanche et le spectre continu. Ou pouvait réduire le spectre de ces tubes aux trois raies a, |5, 7 par la machine de Hoitz. Lors- qu'on faisait passer le courant de celte machine par les tubes, sans recourir au condensateur, la lumière était blanche et le spectre continu, surtout dans le vert; mais lorsqu'on ajoutait le condensateur, la lumière devenait sur-le-champ rouge et ne donnait que les raies a, |6, y. On obtenait le même résultat avec une petite bouteille de Leyde. Quand j'avais fait passer ces décharges par les tubes, ils donnaient eiicore pendant quelque temps la lu.mière rouge avec le simple courant d'une petite bobine de Ruhm- korff, laquelle servait pour toutes ces expériences. » M. Dubrunfaut a raison de dire que l'on peut découvrir par l'analyse spectrale les plus légères traces d'azote; mais pour admettre la présence de ce gaz, il faut au moins voir le spectre qui le caractérise. Les parties les plus ( J27 ) canictéristiqiies du spectre de l'azote ce sont les bandes bleues et violettes dessinées par Plûclver et par M. Morreii. J'ai constaté moi-même que ces parties du spectre deviennent toujoiu's visibles les premières lorsqu'on com- mence à le distinguer. Le spectre de l'hydrogène ne présente rien de sem- blable : il s'étend à peu près de lia jusqu'au milieu de l'espace compris entre H, 6 et Hy, mais il n'offre que les bandes cannelées du spectre de l'azote. » M. Dubrunfaut dit que les spectres multiples de l'oxygène et de l'azote ayant élé obtenus par les mêmes moyens que ceux de l'hydrogène, il est difficile de croire que ces moyens n'aient pas produit des causes d'erreur analogues. Celte remarque, je l'ai faite moi-même; elle a été pour moi une preuve que les spectres de l'oxygène ne sont pas dus à l'azote. En effet, le spectre à bandes de l'oxygène était tout différent de celui de l'hydrogène. Tandis que ce dernier était brillant depuis Ha jusque vers Hy, le spectre à bandes de l'oxvgène présentait siu'tout quatre bandes dans le vert et le bien, il était exempt de rouge et presque exempt de jaune. En opérant sur l'azote de la même manière que sur les autres gaz et avec les mêmes appa- reils, on n'avait qu'un spectre, celui de Plûcker et de M. Morren. Si donc M. Dubrunfaut veut soutenir que tovis ces spectres soient dus à l'azote, il lui faudra admettre que l'azote mêlé à l'hydrogène donne un autre spectre que s'il est mêlé à l'oxygène, et un autre lorsqu'il est pur. » Ees nouveaux spectres à raies brillantes de l'hydrogène et de l'oxygène s'expliqueraient, selon M. Dubrunfaut, par la vapeur du mercure que la pompe de S|)rengel introduirait dans les tubes. M. Dubrunfaut pouvait aisément vérifier cette hypothèse. En effet, Plûcker a donné les longueurs d'onde des raies principales du mercure; j'ai donné moi-même les dévia- tions minima des raies observées avec un prisme dont j'avais mesuré les indices pour Ha, HjS, H -y; on pouvait donc comparer les longueurs d'onde de mes raies avec celles des raies du mercure. Yoici ces longueurs d'onde, calculées par la formule de M. Christoffel, pour l'hydrogène aussi raréfié que possible; elles sont exprimées en cent-iuillionièmes de millimètre. Wiillner. Angstrom. 1. Groupe de trois raies, la raie moyenne 5646'^ 56479 2. V trois raies, la raie moyenne 54688 54%7 3. " deux raies, la deuxième raie 53343 53338 4. » deux raies, la première raie 5î2i4 52243 .'}. . " trois raies, li raie moyenne 5oi46 5oi4o 6. " plus lie six raies, la raie moyenne 49^95 49^95 17.. ( 128 ) » Pour les raies principales du specte de mercure Plûcker a donné les longueurs d'onde suivantes : l 5782 Hgp 546t Hgv 4359 )) La deuxième de mes raies diffère peudeRg^; néanmoins, je ne crois pas que ce soit une raie du mercure, car elle occupe le milieu d'un beau groupe de trois raies, tandis que Hg/3 est, d'après Plûcker, une raie isolée. Voici encore les longueurs d'onde des raies principales de l'oxygène, ce gaz étant aussi raréfié que possible : Wùllner. Angsliom. , „ , , , Ma première raie 546 1 3 54ô'3 1. Groupe lar^e de 0 . . \ , , .. rr n r/ o ■ " -' ( la dernière 54037 54oii / la première raie . . SaiSi 5ai55 2. Groupe large de 21'. I la moyenne, très-brillante. . SiSaS SiSaS ( la dernière 50901 SogoS . . 1 la première raie 4938o 49^86 3. Groupe de SIX raies. . ',,,., ,01 /o ' { la deuxième 4^932 4°922 k. Groupe large d'environ 5', la dernière raie ^QoSi 4^*^44 ( la première 4^519 4^5 11 5. Groupe de trois raies la deuxième 464^9 46432 ' la troisième l^èli-j?) 46372 6. Une raie violette 44'76 44'8o 7. Une raie violette 4261 1 42614 » Il est à remarquer que toutes ces raies se retrouvent dans le spectre so- laire, tel qu'il a été dessiné par M. Angsirôtn; j'ai toujours mis, en regard des longueurs d'onde calculées par moi, les longueurs d'onde des raies so- laires correspondatites d'après le physicien suédois. Les écnrts ne s'élèvent qu'une fois à 3 et trois fois à i dix-nnllionièiue de millimètre. » Si M. Dubrunfaiit veut comparer les nombres relatifs à l'oxygène avec ceux qui se rapportent au mercure et à 1 hydrogène, il reconnaîtra que les nouveaux spectres décrits par moi n'appartiennent ni au mercure ni à l'azote; il lui faudra donc chercher luie autre cause qui puisse, avec les mêmes appareils et le même mode d'expérimentation, donner lieu à des spectres différents, selon que les tubes renferment de l'hydrogène, de l'oxy- gène ou de l'azote, à moins qu'il n'admette que ces spectres sont ceux de ces trois gaz. » En terminant, je prierais M. Dubrunfaul de votiloir bien préciser les ( 129 ) causes d'erreur dont, suivant lui, seraient entachées mes expériences sur les gaz comprimés (p. 1248, noie). Mais il ferait bien, peut-éire, de les ré- péter d'abord, afin de vérifier les phénomènes que j'ai décrits; il lui suffira pour cela de conserver le mode d'expérimentation dont il a déjà fait usage, car c'est à très-peu près celui que j'ai employé moi-même et que j'ai décrit dans les Annales de Poggendorjf [décemhve 1868). » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de l'alcool propylique normal au moyen de l'alcool éllijlique. Note de M. A. Rossi, présentée par M. Wuriz. « La méthode dont je me suis servi pour passer de l'alcool élhylique à l'alcool propylique est celle qui m'avait permis autrefois à préparer l'alcool caproïque, et qui a fourni récemment à M. Lieben et moi l'alcool butyhque normal, inconnu jusqu'alors. J'ai commencé par transformer l'alcool élhylique successivement en cyanure d'éthyle et en acide propio- nique; ensuite, j'ai préparé l'aldéhyde propionique par la méthode de Piria et de M. Limpricht, en soumettant à la distillation sèche un mélange de propionate et de formiate de chaux, et j'ai obtenu enfin l'alcool pro[)ylique par l'action de l'hydrogène naissant sur l'aldéhyde. » Pour préparer le cyanure d'éthyle, on a chauffé du cyaniu-e de potas- sium en poudre avec du chlorure d'éthyle dissous dans trois fois son poids d'alcool à 85 degrés, en tubes scellés, à la température de 100 à io5 degrés. » Sans s'arrêter à purifier le cyanure d'éthyle, on a introduit de la po- tasse solide dans la solution alcoolique du cyanure d'élhyle, et on l'a fait bouillir jusqu'à ce qu'il ne se dégageât plus d'ammoniaque. Il est resté un résidu de propionate potassique, qu'on a séparé de l'alcool, et cpii a fourni de l'acide propionique par la distillation avec de l'acide sulfurique étendu. » Aldéhyde propionique. — Pour obtenir cette aldéhyde, on a soumis à la distillation sèclie, par petites jiorlions (10 à i5 grammes chaque fois), un mélange intime et sec de propionate et de formiate de chaux. Le produit distillé, desséché par le chlorure de calcium et soumis à la distillation frac- tionnée, a fourni trois cinquièmes de son poids en aldéhyde propionique pure, un peu d'aldéhyde butyrique et une substance bouillant entre 80 et 100 degrés, que je n'ai pas encore étudiée, mais qui parait ne pas être une aldéhyde. » L'aldéhyde propionique ainsi préparée est un liquide limpide, mobile, d'odeur suffocante, qui est soluble dans l'eau, mais cependant ne s'y dis- sout pas dans toutes les proportions. Sa composition, déduite de l'analyse. ( '30 ) répond à la formule C'H^O. Elle bout à 49", 5o sous la pression de 740 '^lil- limètres. Son poids spécifique est o,8o4 à 17 degrés. Elle s'oxyde facilement à l'air et réduit le nitrate d'argent ammoniacal en produisant un dépôt miroitant d'argent métallique. » Agitée avec une solution concentrée de bisulfite de soude, elle s'y dissout avec un dégagement notable de chaleur; la dissolution cependant ne dépose pas de cristaux, lors même qu'on la refroidit i)ar un mélange réfrigérant. L'aldéhyde propionique s'altère profondément, lorsqu'on la chauffe avec de la potasse : elle devient visqueuse, sans toutefois se rési- nifier. » Jtcool propylique.— J'ai préparé cet alcool par l'action de l'hydrogène naissant sur l'aldéhyde. La meilleure manière d'effectuer cette transforma- tion est celle que nous avons employée, M. Lieben et moi, pour transfor- mer l'aldéhyde butyrique en alcool butylique. J'ai donc dissous l'aldéhyde dans quinze à vingt fois son poids d'eau, et j'y ai introduit successivement et par petites portions l'amalgame de sodium en même temps avec des quantités équivalentes d'acide suifurique. Lorsque le liquide a perdu sa faculté de réduire le nitrate d'argent, la réaction est terminée, et l'on dis- tille, afin d'éliminer le sulfate alcalin. Le produit distillé est une solution aqueuse d'alcool propvlique, sur laquelle nagent quelcjues gouttes hui- leuses d'une substance insoluble dans l'eau, qu'on en sépare par filtra- tion. On peut d'ailleurs éviter en grande partie la formation de cette sub- stance hudeuse en ne traitant que de petites quantités d'aldéhyde à la fois par l'hydrogène naissant. » Ou extrait l'alcool propylique de sa solution dans l'eau au moyen de la distillation et du carbonate de potasse. » Eu opérant ainsi, la perle totale de produit ne dépasse pas un tiers de la quantité théorique d'alcool calculée eu jiarfant de l'aldéhyde. » L'alcool propylique ainsi préparé et desséché, d'abord parle carbonate de potasse fondu, ensuite par la distillation sur le sodium, est im liquide incolore, qui possède une forte odeur alcoolique, une saveui- brûlatite et qui se dissout dans l'eau dans toiUes les proportions. Il bout à 96 ou 97 de- grés, sous la pression de 743 millimètres. Sa densité est o,82o5 à zéro. L'a- nalyse a conduit à la fornuile C'H'O. » Oxydé par un mélange de bichromate de potasse et d'acide suifurique, cet alcool a fourni de l'acide propionique pur, dont on a analysé le sel d'argent. » Bromure de propjle. — J'ai préparé cette substance en saturant l'alcool ( .3. ) propylique par l'acide bromhydrique et en chauffant ensuite ce liquide avec un volume égal d'une soiuliou aqueuse concenlréc d'acide bromhydrique à loo on io5 degrés, dans des tidjes scellés. Le hiomure de propyle pur est un liquide incolore, doué d'iuie odeur semblable à celle du bromure d'étliyle, inaltérable à la lumière et très-peu soluhle dans l'eau. Il bout à 'ji degrés, sous la pression de ■749 millimètres. Son [)oids spécifique est 1,388 à zéro. Son analyse a donné des résultats correspondant exactement à la formule C IT fir. » lodiire de jirnpyle. — On a obtenu ce composé en chauffant légèrement lui mélange d'alcool propylique, d'iode et de phosphore rouge. I^e produit constitue, à l'élat pur, un liquide incolore, d'ime odeur ressemblant à celle de l'iodure d'éthyle, insoluble dans l'eau et se colorant peu à peu par l'ex- position à la liunière. Il bout à 102 degrés, sous la pression de -ySa milli- mètres. Son poids spécifique est 1,782 à zéro. Sa composition, déduite de l'analyse, correspond à C'H'I. » Aiélale de prcjyjle. — On prépare facilement ce corps en chaiiffant à 100 flegrés, dans des tubes scellés, un mélange d'iodure de propyle et d'acé- tate d'argent. C'est une substance liquide, d'une odeur agréable, qui bout à 102 degrés, sous la pression de 75o millimètres, et dont le poids spécifi- C'H'O ) que est 0,913 à zéro. Son analyse conduit à la formule 3 O. Chauffé avec une solution concentrée de potasse caustique à 100 degrés, en vase clos, l'acétate de propyle se dédouble en acétate de potasse et alcool propylique. » Cyanure de propyle. — J'ai obtenu cecomposépardoubledécomposition, en chauffant, eu tubes scellés, soit le bromure, soit l'iodure de propyle, avec une solution de cyanure potassique d'alcool, à 85 degrés. La quantité insuffisante de matière m'a enqiéché (Vf\^ étudier les propriétés. Toutefois, j'ai pu constater qu'en faisant bouillir le cyanure de propyle avec de la potasse, il se dégage de l'ammoniaque et il se forme de l'acide butyrique, qui paraît èlre identique en tout point avec l'acide de fermentation. En effet, non-seulement l'analyse d'un sel d'argent préparé au moyen de l'acide dérivant du cyanure de propyle a conduit à la formule du butyrate d'ar- gent, mais on a pu démontrer, en outre, que le sel de calcium du même acide se prend en niasse cristallint', lorsqu'on chauffe sa solution saturée à froid. Ce caractère, comme on sait, permet de distinguer l'acide butyrique de feruienfation de l'acide isobutyrique. » Les faits décrits dans cette Noie démontrent avec certitude qu'en sui- vant le procédé indiqué on peut remonter de l'alcool éthylique à l'alcool ( i30 propyliqiip normal. M. Sierscli a donc été dans l'erreur lorsqu'il a assuré qu'on ne peut pas obtenir l'aldéliyde propionique en distillant \tn mélange de propionate et de formiate de chaux, et qu'en général la méiliode fondée sur la transformation des acides gras en aldéhydes et des aldéhydes en alcools ne peut pas servir à la synthèse des alcools. Il y a, au contraire, tout lieu de croire que cette méthode est générale. M Ces recherches ont été faites au Laboratoire de l'Université de Turin. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur le passage des leucocytes au travers des parois des cajiUlaires. Note de M. V. Feltz, présentée par M. Robin. « Le travail de M. Fellz a trait au passage des leucocytes ou globules blancs du sang à travers les parois vasculaires. M. Feltz résume d'abord succinctement la théorie de Cohnheim, qui est elle-même basée sur des données anatomiques et histologiques principalement dues à Reckling- hausen. Cohnheim ne doute pas du passage des globules blancs par les stomates, dont il admet l'existence dans les parois vasculaires dans les cas d'inflammation, etc. M. Fellz combat la manière de voir de Cohnheim. )) i" Sur le terrain expérimental, il a étudié la circulation dans le mé- sentère et la langue de la grenouille et sur le mésentère de la souris. Il conclut à une coarclation primitive des vaisseaux suivie d'une ddatation due à la perte temporaire de la contractilité des parois vasculaires. Malgré de minutieuses et nombreuses observations, il n'a jamais pu (en conlraiiic- tion avec Cohnheim) voir des globules blancs s'insinuer dans des canali- cules, dont on a admis l'existence, au travers des parois. Il n'a vu que des accumulations de leucocytes le long des parois internes et externes; mais il lui est impossible, de |)ar l'observation directe, d'affirmer que les glo- bides extravasculaires soient de provenance hématique immédiate. » 2° L'auteur a démontré ensuite, par différents moyens (injections de substances colorées dans les systèmes sanguin et lymphatique, colorations des tissus artériels et veineux par le nitrate d'aigent, pi'éparations histo- logiques avec du papier photographique, etc.), que le passage des leuco- cytes est impossible, parce que les prétendus stomates épithéliaux et les prétendus canalicules conjonctifs n'existent pas ou du moins ne sont |)as démontiés par les agents employés par Cohnheim et pai' Reikhnghausen. » 3° M. Feltz ne nie pas qu'il y ait autoin- des vaisseaux, dans les tissus enflammés, un grand nombre d'éléments semblables aux leucocytes; mais ne les voyant pas sortir des vaisseaux ni se former dans des éléments { .33 ) préexistants, comme le voudrait la théorie de Virchow, il se demande si ces éléments ne se développeraient pas snr |jlace dans les liquides d'exsu- dation. Avant de se prononcer siu' la (picstion de la génération, il a entre- pris de nouvelles expériences, qu'il aura prochainement l'honneur de sou- mettre à l'Académie. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les motivcnieiils des grains de chlorophylle dam les cellules végétales, sous l'influence de la lumière. Note de M. E. Roze, présentée par M. Brongniart. « Dans une Note toute récente (i), M. Prillieux a exposé les résultats affirmalifs de ses propres observations relativement aux mouvements des grains de chlorophylle, sous l'influence de la lumière, dans les cellules du Funaria hygromelrica. J'ai cherché à vérifier moi-même ce phénomène, qui me paraissait d'autant plus curieux, que les observateurs cités par M. Pril- lieux, et M. Prillieux lui-même, n'en donnaient aucune explication. On pouvait se deuiander, en effet, si les grains de chlorophylle, en glissant len- tement sur la paroi cellulaire, se déplaçaient d'eux-mêmes ou s'ils obéis- saient à une impulsion étrangère. Je demande à l'Académie la permission de lui soumettre l'explication suivante. » En observant des feuilles de ce Funaria, et surtout des feuilles adultes, sous des grossissements d'environSooàGoodiamètres, avec une lumière assez vive, j'ai remarcjué qu'en outre des grains de chlorophylle tapissant les parois cellulaires, chaque cellule présente un plasma muqueux, transparent, en filaments très-ténus, dont les extrémités relient les uns aux autres tous les grains de chlorophylle. A l'aide de la clunubre claire, j'ai constaté très- facilement qu'au bout d'une demi-heure ces filaments plasmatiques éprou- vent déjà des déplacements sensibles, et qu'après une heure leur position est tout autre; enfin, que les grains de chlorojjhylle les accompagnent dans ce mouvement Irès-lent, de telle façon qu'ils semblent être une dépendance du plasma s'ils n'en sont ruie émanation directe. » Par suite, il est fort probable que les mouvements des grains de chlo- rophylle observés sur d'autres plantes, par MM. Boiun, Famintzin et Boro- dine n'ont pas non plus d'autre cause qu'iui mouvement plasmatiqup. On sait, eu effet, que le plasma est la partie essentiellement vitale cl animée de la cellule : il sera donc utile, dans les recherches qu'on pourra vouloir Comptes rendus, séance du 3 janvier 18'jo. C. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N" 3.) I^ ( >34 ) faire sur l'influence de la lumière, de constater à la fois son action sin- la chlorophylle et sur le plasma. » Du reste, dans son beau Mémoire sur la chlorophylle (i), M. Hugo Mohl ne disait-il pas déjà lui-même « que les grains de chlorophylle sont » constamment reliés au protoplasma qui se trouve dans la cellule ; cpi'ils » sont, dans la plupart des cas, enfoncés dans une matière mncilagineuse, » transparente, avec laquelle, dans quelques circonstances, par exemple » dans la Faltisneria et le Ceratophyllum deinersiuu, ils se meuvent en cou- » rants, mais d'un mouvement tellement lent qu'il les avait vus ne par- » courir en une seconde que -jtItô ^^ Ytûou ^^ ligne. » » Seulement, nous savons aujourd'hui que ce mouvement paraît être le résultat d'une excitation spéciale, car il ressort des observations plus récem- ment faites sur ce sujet que ce mouvement est dû, sinon uniquement, du moins en grande partie, à l'influence de la lumière. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Valeur toxique de quelques proiluits du groupe pliénique. Note de M. P. Guyot. (Extrait.) « Conclusions. — i° L'acide phénique agit sur la peau et produit des acci- dents caractérisés par l'inflammation et la tuméfaction; » 2° L'action du phénol est lente lorsque la température est basse, elle est d'autant plus vive que la température est plus élevée; » 3° L'acide rosolique et la coralline purs ne sont pas vénéneux et n'agissent pas sur l'épiderme ; dans le cas contraire, ils sont toxiques; » 4" L'acide rosolique peut agir sur la peau, soit par l'acide sulfurique, soit par le phénol qu'il renferme, suivant le mode de préparation ; » 5° La coralline préparée avec de l'acide rosolique impur et un excès d'ammoniaque est vénéneuse lorsqu'elle est introduite dans l'économie animale; elle agit alors par l'aniline qu'elle contient; elle n'agit auciuie- ment sur la peau ; I) 6" Préparée comme dans les deux autres cas mentionnés ci-dessus, la coralline agit sur la peau par le phénol qu'elle renferme ; » 7" L'acide rosolique actif peut être purifié au moyen de la benzine. » M. J. RouBv adresse la description et le dessin d'une « Source artificielle minérale ». (i) Botanlsclœ Zeiluiig, des 9 et 16 février i855 [Anri. tirs Sr. itat., 4" série, t. VI, p. 139). ( .35 ) M. H. Anez adresse, de Tarascon, une Note concernant le développement et les mœurs du Phylloxéra vaslatrix . Cette Note sera soumise à l'examen de M. MilneEdwards. « M. BuoNGNiART appelle l'attention de l'Académie sur le premier volume de la Flore Vogeso-Rliéncme^ par M. Kirschleger, professeur à l'École supé- rieure de Pharmacie de Strasbourg, que la mort a frappé avant que cet ouvrage fftt complètement publié. » Cette Flore peut être considérée comme une seconde édition de la Flore d'Alsace, du même savant, ouvrage qui s'est fait remarquer par de bonnes observations propres à l'auteur et par des études intéressantes sur la distribution géographique des plantes de cette région, que la nouvelle Flore Vocjeso-Rliénane reproduira sans doute. » M. CnEVREUL fait hommage à l'Académio, au nom de M. Reisel, d'un volume portant pour titre : « Milon, — Sa vie, ses travaux de chimie et ses éludes économiques et agricoles sur l'Algérie » . A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. i36 C0?1ÎÏTE SECRET. La Section de Physique, |iar l'organe de son doyen M. Becquerel, présente la liste suivante de candidats à la place de Correspondant, vacante par suite du décès de M. Forhes: En première ligne M. Kirchiioff, à Heidelberg. M. AxGSTROM, à Upsal. M. Billet, à Dijon. M. DovE, à Berlin. M. Grove, à Londres. M. Henry, à Philadelphie. £, / /■ , / 1 M. Jacobi, à Saint-Pétersbourg. h II seconde luine et par ordre I ° alphabétique M. Joule, à Manchester. M. Lloyd, à Dublin. M. RiESS, à Berlin. ~ M. Stockes, à Cambridge. M. W. Thomson, à Glascow. M. TïND.iLL, à Londres. I M. Volpicelli, à Rome. Les litres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. É. D. B. ERRATA. (Séance du lo janvier 1870.) Page 'j'j, ligne 16, nu lieu de était devenu l\o, lisez était devenu 5o. Page nn, ligne iS, au lira de -y—-> lisez -p- • Page 96, lignes i5 et 16, foinuiles 1° et 2", au lieu de Aq, lisez partout Ag. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉAiNCE DU LUNDI 24 JANVIER 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAiNTS DE L'ACADÉMIE. ÉLECTRO-CHlMiË. — Note relative au dépôt de inckel mr les métaux; par MM. Becquerel. « M. Gaiff'e, dans une Lettre adressée à l'Académie dans sa dernière séance, et relative au dépôt de nickel sur différents métaux, au moyen de la méthode de M. Isaac Adams, de Boston, a annoncé que de faibles quan- tités de soude ou de potasse dans le bain sont nuisibles au dépôt et déter- minent, non plus un dépôt de nickel pur, mais, sur la pièce qui représente l'électrode négative, du peroxyde de même métal, qui altère rapidement le bain. » 11 ajoute que des bains préparés avec des clilorures ou sidfates doubles de nickel et d'aiumoniaque parfiitcment purs donnent d'excelleuls ré- sultats. » MM. Becquerel ont fait remarquer, dans la dernière séance, que celle méthode était semblable à celle qu'ils avaient donnée (i), et que le double sulfate de nickel et d'ammoniaque avait été employé par eux pour le même usage, il y a huit ans, et qu'en outre, ils s'étaient servis avec succès des (l) Comptes rendus, t. LV, p. i8, et t. LXX, |). 124. O.ll., 1X70, 1" Semeilre. (T. LXX, «"4.) It) ( i38 ) doubles sels de nickel el de potassium ou de sodium additionnés d'ammo- niaque. » Ayant répété leurs expériences depuis la dernière séance, ils ont con- staté de nouveau que la présence de la potasse ne nuit nullement au dépôt de nickel, attendu que des bains doubles de sulfate de potasse, ou d'ammo- niaque et de nickel, additionnés d'ammoniaque afin de neutraliser l'acide sulturiqiie devenu libre lors de la décomposition du sulfate de nickel, dans le cas où l'on n'emploie pas d'électrode positive en nickel, donnent d'ex- cellents résultats, comme le prouvent les pièces qu'ils mettent sous les yeux de l'Académie. » NOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Physiqui', en remplacement de feu M. Fortes. Au premier lourde scrutin, le nombre des votants étant !\2, M. Rirchhoff obtient 4^ suffrages. M. Lloyd I » M. W. Thomson i » M. KiRCHHOFF, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur l'influence qu exerce la digue de Pinay sur les crues de la Loire à Roanne. Mémoire de M. Graeff, présenté par M. le général Morin. (Extrait par l'Auteur.) (Renvoi à la Coinmission du prix Ualmont.) « Il existe entre Feurs et Roanne, à 'j kilomètres environ en aval de Halbigny, sur la Loire, une digue de 17 mètres de hauteur en macoinierie, qui barre le fleuve et ne lui laisse qu'un étroit pertuis de ig"", '70 d'ouver- ture. Ce rétrécissement a pour effet de refouler les eaux lors des crues et de faire, de la plaine du Forez com|jrise entre le pont de Feurs et la digue, un vaste réservoir. Ce travail à été édifié, dans le siècle de Louis XIV, par un ingénieur du nom de Mathieu, ajin de retarder les crues de la Loire en aval., et d'en réduire les hauteurs. » M. Boulangé, ingénieur eu chef du département de la Loire, avait ( i39 ) publié, clans les Annales des Ponts et Chaussées de 1848, un article dans lequel il cherchait à établir tonte l'influence qu'avait eue la digne de Pinay sur l'atténuation de la grande crue de 1846, à Koanne. Cet article a été attaqué en i858 par M.Diipuit, insiircteur général des Ponts et Chaussées, dans une brochure dans laquelle il a cherché à démontrer que l'influence de la digue de Pinay sur les crues devait être à peu près insignifiante, et qu'elle devait être attribuée tout entière à l'étranglement naturel dans lequel est construite la digue. M. Graeff eut, comme ingénieiu- en chef du département de la Loire, l'occasion d'étudier aussi cette question, et le Mémoire qu'il présente aujourd'hui a pour but d'établir plus exactement l'action de la digue de Pinay, au pertuis de laquelle le système de calcul employé par M. Dupuit ne lui paraît pas applicable. M. Graeff a, pour calculer l'effet de la digue, appliqué les principes qu'il a déjà exposés dans un Mémoire sur la théorie des réservoirs à niveau variable, dont l'Académie a, dans sa séance du i4 décembre 1868, autorisé l'insertion au Recueil des Savants étrangers, et il est arrivé, en définitive, à ce résultat : que l'action de la digue de Pinay est d'abaisser de o™,6o la hauteur qu'au- rait prise à Roanne la crue dei866 sans l'existence de la digue, et d'au moins I mètre celle de la crue de 1846, la plus grande crue connue de cette partie de la Loire. M Les calculs du Mémoire ont été faits au moyen des courbes des débits de la Loire aux ponts de Feurs et de Roanne, et, dans une Noie jointe à son Mémoire, M. Graeff indique tout le parti que l'on peut tirer des courbes des déliits, dims la question du jaugeage des rivières, et il analyse les caractères généraux que présentent ces courbes et celles des vitesses, pour tous les cours d'eau. » Le Mémoire donne aussi quelques détails archéologiques sur la digue de Pinay, dont les deux branches sont fondées sur une culée et une pile en maçoiuierie d'un ancien pont romain en charpente, qui, pendant le moyen âge, a encore été l'une des principales communications dans cette région de la Loire. M. Graeff montre comment, emporté et l'econstruit plusieurs fois, ce pont a été supprimé au commencement du xviii* siècle par la construction du pertuis de Pinay. Ce pertuis lui-même a été réparé en 1869 sur un projet présenté par M. Graeff, pendant qu'il était ingé- nieur en chef du département de la Loire, et on y a rétabli, sur la demande des communes voisines, un tablier en charpente reconsliluant l'ancienne connu unication romaine. M AL Graeff a ajouté à son Méiioire des notes sur l'origine et le projet 19.. ( i4o ) de la digne de Pinav et une Notice biographique sur l'ingônieiir du siècle de Louis XIV qui a eu, le premier, l'idée pratique de réduire les crues des rivières par rétablissement de réservoirs. » M. LE GÉNÉRAI, MoRiN, en présentant à l'Académie le Mémoire qui pré- cède, ajoute les remarques suivantes : « Les études de M. Graeff et les documents historiques fort intéressants qu'il y a joints montrent que, déJH en 171 i, les ingénieurs liydrauliciens du règne de Louis XIV avaient reconnu et signalé l'imporlauce des grands réservoirs de retenue pour modérer les crues des fleuves, et celles de la Loire en particidier. » L'observation des faits et la logique naturelle les avaient conduits, dès cette époque^ à des conclusions plus exactes que celles que l'on imposait trop souvent, il y a encore peu d'années, à la solution des grandes questions de travaux publics, en se basant sur des raisonnements et sur des calculs en apparence fort savants, mais qui n'avaient pour fondements que des hypothèses peu d'accord avec la vérité des phénomènes. » Le travail de M. Graeff fournit un exemple remarquable du parti que les ingénieurs actuels, plus circonspects que quelques-uns de leurs devan- ciers, savent tirer du concours de l'observation et de la science du calcul. » MINÉRALOGIE. — Découverte du diamant à Dlnschkowilz [Bohême). Extrait d'une Lettre de M. A. Schafaritz à M. H. Sainie-Claire Deville. (Renvoi à la Section de Minéralogie.) n J'ai l'honneur de vous annoncer la découverte du diamant en Bohème, dans le sable pyropifùre de Dlaschkowitz, domaine de M. le comte de Schonborn, situé à 60 Ixilomètres nord-ouest de Prague, entre la rivière Eger et le massif basaltique du Miltelgebirge. Ces mines, exploitées depuis longtemps et décrites par M. le professeur A.-E. Renss, en 1840, dans le premier volume de ses Esquisses géologiques de la Bohême (p. 273-277), con- sistent en trois larges bassins plats (le plus grand a presque 10 kilomètres carrés), légèrement enfoncés dans les couches du calcaire crétacé (plâner- kalk), et contenant, sous une faible couche de sol arable et d argile, un lit épais (2 à 4 mètres) de gravier. Ce gravier est composé de débris forte- ment altérés de basalte, de gneiss, de psammite et de plànerkalk; il doit sou origine sans doute au soulèvement peut-être sous-marin des cônes pittores- ( >4. ) qiies Hu Mittelgebirge, au milieu des couches horizontales du lonaiu crétacé et des autres terrains cachés au-dessous de ce dernier. Le gravier coutieut une forte proporiion de gros sable quartzeux, riche en grains et cristaux roulés de diverses pierres précieuses, parmi lesquelles dominent le pyrope (grenat de Bohème, à base de chrome oxydulé, d'après M. Moberg) et le zircon ; en outre, on trouve du spinelle rose et noir, du corindon hyalin bleuâtre, des chrysolile, tourmaline, cyanite, pyroxène, amphibole, etc. Le sable est extrait pour en séparer le pyrope, par lavage et triage; les autres pierres sont négligées, comme trop petites et impures. Cependant M'"" la comtesse de Schonborn en fait conserver et tailler les meilleurs échantillons, pour en composer des bijoux dont elle se sert comme souve- nirs de Bohême pour des personnages distingués. Il y a quelques semaines que les ouvriers, parmi toutes ces pierres, en trouvèrent une qui, au heu d'être rodée par l'émeri, attaqua elle-même vivement la roue. Son lustre stJggéra l'idée que c'était peut-être du diamant. » Elle fut envoyée à Prague et confiée à mon collègue M. Rrejci, pro- fesseur de minéralogie à lEcole Polytechnique, qui, ne disposant pas de tous les instruments nécessaires, et trop absorbé par les graves tra- vaux de l'exploration scientifique de la Bohême, dont il est géologue en chef, me pria d'entreprendre moi-même cette recherche. Je m'empresse de le remercier pour cette offre généreuse. Avant de faire l'essai chimique de la pierre, je fis une étude de ses propriétés physiques, qui suffit pour rendre superflue l'analyse, et prouver que c'est du diamant. J'ai constaté ce fait le matin du i3 janvier; le soir du i4. j en ai fait l'annonce dans la Sec- tion des Sciences naturelles de notre Musée national. 1) Le premier diamant trouvé en Bohême est de forme irrégulière, appro- chant d'un cidie ou peut-être d'un dodécaèdre rhomboïdal tout à fait tron- qué; son diamètre est de 2™", 5 à 4 millimètres, suivant la direction; son poids, de 5^ milligrammes exactement. Dans l'eau il perd (en moyenne de deux pesées) 16^^,3 de son poids apparent, doii la densité = 3,52, exac- tement égale au chifire normal du diamant, d'après Mohs. La surface est ru- gueuse, mais miroitante; ime des faces porte un profond sillon, formé de deux plans inclinés l'un sur l'autre d'environ 90 degrés, ce qui porterait à croire que c'est une macle; une autre face porte plusieurs empreintes poly- gonales profondes, à faces planes miroitantes, provenant sans doute des cris- taux voisins de notre pierre pendant qu'elle se formait ; une de ces cavités, très-étroite et très-profonde, a une section rhomboïdale. J'ai trouvé les an- gles de ce rhomboïde, sous un fort microscope, de 71 et 109 degrés; c'est. ( i4a ) comme on voit, l'angle des arêtes de l'oclaédre et son complément. Sons un grossissement de loodiamètres, on voit les faces(surtoat la plus netle d'elles, qui rappelle beaucoup celle dudodécaèdre) recouvertes d'innombrables stries parallèles (arêtes des cristaux soudés ensemble en position parallèle), mêlées çà et là de cavités trigonales à faces échelonnées, et de facettes trigonales lé- gèrement saillantes, parfaitement tranchées et d'un lustre adamantin vraiment remarquable. Toutes ces facettes éparses, dont quelques-mies atteignent o™™, 2, sont disposées parallèlement. Je n'ai pu découvrir dans l'intérieur aucune de ces cavités ou parcelles étrangères si fréquentes, d'après fe\i sir David Brewster, quoique la matière de la pierre, d'un jaune pâle verdâtre, paraisse parfaitement limpide; mais la surface est trop inégale pour voir l'intérieur de la pierre à l'aide du microscope, même en la plongeant dans l'essence de térébenthine. Il est bien remarquable que, en frottant la pierre de Dlaschkowitz contre un beau dodécaèdre (couleur cannelle) de diamant indien, je n'ai pu observer d'usure sur aucune des deux pierres, pen- dant qu'un petit diamant du Brésil, très-aigu, par lequel j'essayais à toute force de rayer notre pierre, perdit complètement sa pointe, sans que le mi- croscope ait révélé la moindre égratignure sur la pierre de Bohême. M. Le- noir, à Vienne, m'a dit, il y a dix ans, en me vendant mon diamant, que les verriers se servent de préférence du diamant des Indes pour couper le verre, parce qu'il est réputé plus dur que celui du Brésil. J'ajoute que la pierre de Dlaschkowitz acquiert luie charge d'électricité positive assez forte par frot- tement contre une étoffe de laine; que, chauffée à i5o degrés dans l'obscu- rité,elle ne m'a pas donné de trace de phosphorescence, propriété qui a bien pu être détruite pendant qu'on mastiquait la pierre, à la cire d'Espagne brû- lante, pour la tailler; enfin, qu'entre des niçois croisés elle doiuie des cou- leurs franches, propriété anormale, qui fut cependant retrouvée dans la plupart des diamants examinés par sir D. Brewster, pendant l'étude du Rohinour. Un beau petit diamant vert du Brésil, soumis à la même épreuve, m'a donné au polariscope des couleurs bien plus vives que la pierre de Dlaschkowitz. » La découverte faite à Dlaschkowitz me paraît importante, non-seule- ment parce qu'elle est la première vraiment européenne (vu la position exceptionnelle des mines de l'Oural et vu les doutes sérieux qui s'attachent aux prétendues découvertes de diamant en Irlande et en Espagne), mais plutôt encore au point de vue géologique. Jusqu'à présent le diamant n'a été trouvé que dans des terrains presque identiques partout et caractéri- sés à la fois par leur horizon géologique, intermédiaire entre les plus ( i43 ) anciennes formations sédimentaires et les roches primitives, et par l'asso- ciation du diamant avec l'or et le platine. Ici rien de pareil, point d'or, point de platine, et le terrain d'nn côté phitonique, de l'autre côté sédimen- taire, relativement récent. Presque toutes les pierres qui accompagnent le pyropedeDlaschkowitz, Podsediilz et Triblitz se trouvent en divers endroits de Bohème dans leur gangue de basalte; mais je ne vois pas de raison à priori pour que le basalte ne puisse contenir du diamant. L'hypothèse de l'origine organique du diamant, appuyée sur la grande autorité de Brew- ster, Liebig et d'autres grands observateurs, m'a toujours paru offrir moins de difficultés que toute autre ; mais l'hypothèse n'est rien en face d'un fait. Du moins il n'est pas prouvé qu'à la fusion du basalte le diamant dût être brûlé. Du reste le champ de recherche est si limité dans le bassin de l'Eger, qu'une recherche rigoureuse pourra sans doute assigner posi- tivement l'origine de la pierre de Dlaschkowitz. D'après les récits que j'ai pu recueillir, nos sables pyropifères me paraissent offrir beaucoup d'ana- logie avec les sables zirconiféres d'Expailly, près du massif basaltique de l'Auvergne; il serait bien remarquable qu'on y trouvât du diamant parmi les zircons et les corindons du Velay. » Vu le scepticisme, bien légitime à vrai dire, de notre siècle, il n'y aura pas lieu de s'étonner, si des doutes sur la pierre de Dlaschkowitz viennent à être émis. Après le récit donné ci-dessus, j'espère qu'ils laisseront de côté la nature de la pierre, et qu'ils se contenteront d'attaquer sa pi ove- nance. A cet égard, je suis bien tranquille; on se souvient qu'aussitôt après la découverte des diamants dans l'Oural, M. de Humboldt n'étant même pas de retour, des bruits couraient que c'étaient des diamants du Brésil, taillés, qu'on aurait achetés à Moscou pour les mêler au sable. D'après un Rapport de M. Zerrenner, fait en i85i, l'on a extiait entre 1829 et 1847, en quatre divers endroits, soixante-quatre cristaux divers, et M. Parrot eu a vu, en i832, chez la comtesse Polier, une collection de vingt-neuf, pro- venant du seul ravin d'Âdolfskoye, dans sou domaine de Krestowzdwi- jensk. Les échantillons de notre sable pyropifére sont fort répandus dans nos collections; l'attention une fois éveillée, ils seront examinés par des yeux exercés, et tôt ou tard on découvrira d'autres spécimens : ils seront rares sans doute, autrement la découverte ne se serait pas fait attendre si longtemps. Pour moi, je n'ai rien trouvé dans mes échantillons. » ( 144 ) PHYSIQUE. — Sur II coiislilution des spectres lumineux; jiar M. Lecoq de Boisbaudran. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « 1. J'ai supposé que les molécules lumineuses possédaient des inégalités, causes premières de la formation des spec lies (i) ; cela n'implique pas que ces molécules soient des solides munis d'aspérités; on peut admettre qu'elles consistent en des systèmes dont les éléments sont mobiles et où les passages de ces éléments (atomes mécaniques constituants) par des directions déter- minée.s représentent les inégalités. » 2. I^es orbites inlra-nioléculaires des atomes peuvent élre supposées excentriques, au même litre que les orbites parcourues par l'ensemble delà molécule; d'où vitesses variables ties atomes et différences d'intensité entre les raies formées à l'aphélie ou au périhélie inîra-moléculaires (2). Ce ne serait plus le passage ù'iuie inégalité pai' une direction fixe qui produirait une onde, mais la coïncidence des vitesses dans les diverses orbites. •' 3. S'il y a coïncidence entre les vitesses d'un atome sur les orbites de divers ordres lorsque les périhélies de ces orbites sont voisins, l'onde émise sera la plus vive possible. La coïncidence des vitesses et la superposition des périhélies n'auront pas nécessairement lieu au périhélie principal même (3); il pourra arriver que, pour un des côtés de ce point, la coïncidence des vi- tesses ait lieu lorsque l'atome sera à son aphélie intra-moléculaire et non à son périhélie; il ne se formera dans cette légion que peu ou point de lu- mière. Si les phases ne sont pas distribuées symélriquemenl par rapport au périhélie principal, les groupes élémentaires ne se superposeront plus deux à deux. Ce double effet s'observe dans le spectre du rubidium, dont le groupe orangé se compose de quatre raies et paraît résulter de la juxtapo- sition de deux couples de raies. (1) Comptes rendus; août 1869, p. 44^- (2) On simplifierait la composition de la molécule lumineuse en s'jpposaut que les orbites intra-moléculaires, au lieu d'être parcourues simultanément par plusieurs atomes, le sont successivement par im seul, dont l'orbite subirait des déplacements périodiques et passerait jiar des positions dont l'ensemble re|iiésenterait ce que nous avions nommé molécule lumi- neuse. L'atome mécanicpie qui, au point de vue de laformalion de la lumière, agirait tomme un tout pourrait consister Ini-niénie en un système d'atomes tl'ordre inférieur, gravitant les uns autour des autics, mais ne ciinconranl pas individuellement à la production de la lu- mière. (3j Périhélie de l'orbite parcourue parle système (pie nous appelons /Ho/^c«/e lumineuse. ( '45 ) » 4.. L'analogie des spectres du riibidiiiin et du potassium rend probable une même origine mécanique pour leurs raies correspondantes; il devrait y avoir dans le groupe jaune du potassium quatre raies et non trois(i). En augmentant l'intensité de la source lumineuse et diminuant la longueur de la lente, j'ai dédoublé la raie58o,r en deux autres, dont lapins réfrangibie est de beaucoup la plus intense. L'écartement des deux raies est ù jieu piès 1 l^fois celui des deux raies du sodiiun. » 5. Le spectte du cœsium contient aussi un double groupe, que je con- sidère comme correspondant aux doubles groupes du lubidium et du potassium. » 6. Puisque les trois groupes de quatre raies paraissent se corres|)ondre exactement dans le [potassium, le rubidium et le cœsium, l'augmentation de longueur d'onde des centres des groupes correspondants est proporlionnelie à l'accroissement des poids atomiques. » En passant du potassium au rubidium, puis au cœsium, l'écarlement des raies de chaque couple et l'écartement des deux couples du groupe croissent rapidement; cette déformation exige que les comparaisons numé- riques soient faites entre les centres et non entre les raies homologues des groupes. » 7. J'avais précédemment remarqué entre les longueurs d'onde des raies des chlorures de strontium et de calcium l'existence d'un coefficient crois- sant assez régulièrement à mesure qu'on s'avançait vers le violet ; cela tient à ce que les spectres du chlorure de strontium et du chlorure de cal- cium offrent entre leurs raies correspondantes une différence de longueur d'onde dont la valeur ne s'éloigne pas beaucoup d'être constante. » La même différence sensiblement constante se retrouve entre quelques autres raies moins intenses. Il y a dans le chlorure de strontium (2) des raies (faibles en général) dont on ne retrouve pas les homologues dans le chlorure de calcium et vice versa; en variant les conditions expérimenlales, on réussira peut-être à les observer. » 8. On ne peut |)as comparer raie p;ir raie les spectres des cidorures di" baryum, de strontium et de calcium avec excès d'acide chiorhydrique, à cause des anomalies particulièresqu'oflre le speciredu chlorure de barytmi [Comptes rendus , se|)tembre 18G9, p. 663); mais si l'on met en regard les (i) M. Thalen ne note aussi que trois raica ilans le gioupi' jaune du polassinni. (3.) Surtout clans le sptLtre électrique. C. K. 1870, i" Semestre. (T. LXX, ti" 4.) 20 ( i46 ) centres de gravité des spectres, on trouve que, pour ces trois sels, l'aug- menfatioii de longueur d'onde, due au changement du métal, paraît donc être proportionnelle à l'accroissement des poids moléculaires. » PHYSIQUE. — De la congélation de l'eau et des solutions gazeuses saturées ou non saturées. Note de M. A. Barthélejiy. (Extrait.) (Commissaires : MM. Regnault, H. Sainte-Claire Deville.) « J'avais remarqué souvent que la glace couverte de paille présentait, lorsqu'on la découvrait, des bosses et des aspérités qui n'avaient point de causes apparentes. Pour suivre de plus près le phénomène, j'ai laissé de l'eau se congeler à la surface dans un tonneau dressé et dépourvu de sa base supérieure : j'ai recouvert ensuite la moitié de la siuface avec une planche épaisse. Au bout de quatre jours, pendant lesquels la température était restée constamment au-dessous de zéro, et était descendue pendant la nuit à — lo et à — 12 degrés, la planche était soulevée, et la glace présen- tait, au-dessous d'elle, une élévation de deux ou trois centimètres par rap- port au niveau de la moitié qui était restée à l'air libre. Enfin une certaine quantité de liquide s'était épanchée, en se congelant, le long des parois la- térales externes du tonneau. Ce fait s'explique, je crois, par un plus grand refroidissement de la partie libre : le noyau liquide avait été poussé par la congélation vers la région la plus abritée, sous la planche; là, ce noyau de plus en plus comprimé a dû soulever la glace, pour se faire enfin jour au dehors. Ces variations de surface, ces bosselleinents d'un niveau primiti- vement horizontal, sont mie preuve de la plasticité de la glace. » J'ai exposé au refroidissement extérieur trois flacons; le pre- mier contenait une solution saturée d'acide carbonique à la pression ordinaire, qui ne remplissait que les deux tiers du flacon; le second était plein d'eau ordinaire; le troisième était rempli d'eau distillée récemment bouillie. » Le premier s'est recouvert d'une glace poreuse stratifiée que j'ai déjà signalée; puis, lorsque le goulot a été rempli, le vase s'est brisé, avec pro- jection des morceaux : ici, la force expansivede la glace n'a joué qu'un rôle secondaire, puisque l'espace libre supérieur était de plus du tiers du vo- lume liquide. Le flacon plein d'eau ordinaire s'est brisé, en un point où la glace était pleine de bulles d'air. Enfin, dans le troisième, l'eau dis- tillée congelée n'avait point vaincu la résistance du vase. En général, les vases contenant de l'eau distillée ne se brisent que lorsqu'ils sont exacte- ( i47 ) meut pleins d'eau, ou lorsque le goulot est trop étroit pour permettre à la glace de remplir sa capacilé en vertu de sa plasticité. 1) Il semble d'ailleurs qu'il s'ét;iblit im équilibre instable ou une sursa- tnration avant le dégagement <\i\ gaz. Un flacon, rempli à moitié d'eau très-légèrement chargée d'acide carbonique, avait été bien bouché et sou- mis à la congélation : en débouchant le flacon pendant qu'il restait encore un noyau liquide, on a entendu d'abord une petite explosion, due au gaz dégagé au-dessus de la glace; puis, une seconde, plus forte, sest produite pendant que la surface de la glace se brisait, donnant issue au gaz dissous dans le noyau liquide qui se dégageait avec effervescence. » En résumé il résulte, je crois, de ces expériences, que la prétendue force explosive de la glace, peu d'accord avec sa plasticité, s'explique sur- tout par la tension du noyau liquide intérieur comprimé, tension qui s'aug- mente de la force élastique des gaz dissous dont ce noyau se sature de plus en plus. » CHIMIE. — Théorie r/énérale de l'action rhimiqtie; préparation de ioxy-aminoniaque. Note de M. E.-J. Maumené. (Renvoi à la Section de Chimie.) « Les faits intéressants dont M. H. Sainte-Claire Deville et M. Fremy viennent d'entretenir l'Académie, dans les séances du 3 et du lo janvier, m'engagent à publier quelques faits que j'ai observés depuis longtemps déjà, mais dont je réservais la publication, d'abord j)ar égard poiu- M. Los- sen, à qui nous devons la découverte si importante de l'oxy-ammoniaque, et ensuite pour achever une étude de plusieurs combinaisons de ce corps et de quelques composés qui s'y rattachent. « M. Lossen a obtenu l'oxy-ammoniaque en faisant agir l'éther azotique de l'esprit de bois sur l'hydrogène naissant formé par l'acide chlorhydrique (D = 1 ,19,) et l'étain. » Ma théorie permet de préciser d'une manière si nette l'état où se trouve réellement l'hydrogène quand un métal détermine son action sur im liquide (l'éther en question, par exemple), elle montre si claire ment que l'hydrogène agit sans sortir de Vétat liquide où il existe dans l'acide chlor- hydrique employé, et par conséquent comment son action diffère de celle de l'hydrogène gazeux, que j'ai pu calculer d'avance la formation de l'oxy- ammoniaque avec des azotates métalliques au lieu de l'éther azotate méthy- lique. 20.. ( i48 ) « On réussit parfaitement avec les azotates de potasse, de sonde, et surtout d'ammoniaque; la réduction de l'acide azotique a lieu par l'acide chlorhydrique et l'étain sous une influence très-analogue à celles dont M. H. Sainte-Claire Deville ou M. Fremy s'occupent, et on me permettra, je l'espère, de dire ce que j'ai observé. » aoo grammes d'azotate d'ammoniaque peuvent être employés dans une seule opération avec 2 1 70 grammes d'acide chlorhydrique (D = i,ia)et 552 grammes d'étain, qu'il est bon d'ajouter en plusieurs fois, trois ou quatre par exemple. H ne faut pas laisser élever la température, car on perdrait tout le produit cherché. Aussitôt que le liquide s'échauffe, on s'en rend maître dans un courant d'eau, jusqu'à ce que le premier quart du métal soit dissous. On ajoute ensuite les autres quarts; il se produit moins de chaleur; on peut, en général, ne plus refroidir, et on achève la préparation comme M. Lossen l'a indiqué pour le cas de l'éther (acide sulfhydrique, alcool, addition de quelques gouttes de chlorure de platine, etc.). » On obtient ainsi des cristaux prismatiques courts, très-aplatis, for- mant des « tables hexagonales irrégulières » (Lossen), et accolés souvent comme certaines cristallisations d'azotate de potasse. Ces cristaux, solnbles dans l'alcool absolu, ne donnent aucun précipité avec le chlorure de pla- tine, mais un sel cristallisé, un peu déliquescent. Ces cristaux ne sont pas des octaèdres, mais des prismes courts, clinorhombiques (?); ils con- tiennent 52,6 pour 100 d'acide chlorhydrique. Enfin, broyés avec de l'oxyde de cuivre, ils donnent un dégagement de bioxyde d'azote, comme l'a observé M. Lossen. Ma théorie montre que yCuO peuvent agir sur I H^AzO-,HCI. A froid, 4CuO seuls exercent leur action et donnent 4CuO + H'AzO%HCl = Cu^Cl + Cu^ H-4HO + AzO". » L'azotate est une combinaison très-difficile à obtenir cristallisée. Une solution de chlorhydrate pur, traitée par l'azotate d'argent, avec un man- quant léger de ce sel, filtrée, donne luie liqueur que l'évaporation con- centre en un sirop : ce sel est important, parce qu'il prend naissance, dans un grand nombre de cas, jusqu'ici peu connus, de la réduction des azotates. II fournit, à une température très-peu élevée, un peu plus de 110 degrés, comme l'a observé M. Lo.ssen, un dégagement de bioxyde d'azote, déga- gement qui a lieu, non pas d'après la formule AzO',H''AzO%HO = 4HO 4- 2 AzO= que donne l'auteur, mais d'après la formule de ma théorie 5 AzO%H' AzO%HO = 3âzO',H'AzHO + aAzO' (HO)' -+- 1 AzO^ ( '49 ) » La réduction des azot;ites peut offrir d'autres produits. Ainsi, dans un grand nombre de cas, ceux de la formation des azotites, on peut observer la production d'un corps voisin de l'oxy-ammoniaque, et c'est ce qui est arrivé très-probablement à M. Frcmy. I.a solution d'azolite de soude, trai- tée par l'amalgame de sodium, peut fournir un corps AzO^H- très-réduc- teur, comme on le comprend. Ce corps existe en abondance dans une liqueur formée de i partie d'azotite et 2 d'eau (D = 1,22) lorsqu'on la traite par l'amalgame loHg + Na. Une solution d'azotite très-étendue (D = 1,087), traitée par un amalgame plus riche, /jHg -1- Na, ne produit que H' Az. » Ma théorie m'a conduit à une découverte analogue, que j'ai faite depuis près de deux ans, et que j'aurais voulu compléter plus tôt. On peut obtenir H'Az et HAz, dans un grand nombre d'actions qui se rattachent à celles dont je parle. » H-Az est un corps qui s'unit aux acides et donne des sels bien plus stables qu'on ne le croirait. J'ai la conviction que ces sels ont été confon- dus souvent avec les sels ammoniacaux. Je puis affirmer que, ma théorie m'ayant indiqué l'action de l'eau broméesur l'ammoniaque étendue comme donnant HBr, H-Az, j'ai fait l'expérience suivante. De l'ammoniaque au dixième a été refroidie à zéro et mise en mouvement très-rapide; j'y ai fait tomber un filet d'eau bromée, pareillement refroidie : aucun dégagement d'azole na eu lieu. J'ai connnencé l'étude du sel contenu dans le liquide, et les résultats sont de nature à intéresser l'Académie; j'aurai l'honnetn- de les lui soumettre, je l'espère, assez prochainement. » M. A. MiG.NOT adresse, pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie, un travail sur la guérison d'une pseudarihrose du fémur parla marche et l'exercice du membre fracturé. L'auteur indique, dans une Note manusciite, les points sur lesquels il croit pouvoir attirer l'attention de la Commission. (Renvoi à la Commission.) CORRESPOINDANCE . M. J.-R. Mayer, nonuiié Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. LE DiKECTEUR génébal DES DouANES adresse, poiu- la bibliothèque de ( i5o ) l'Institut, le tableau général du commerce de la France avec ses colonies et avec les puissances étrangères pendant l'année 1868. M. LE Secrétaire perpétuel présente à l'Académie, au nom de M. le Ma- réchal Vaillant, une Note de M. Bellotli extraite des j4ctes de In Société italienne des Sciences naturelles et ayant pour titre « Applications de la méthode de M. Pasteur pour la reproduction des graines indigènes de versa soie ». M. le Secrétaire perpétuel donne leclnre du passage suivant de cette Note : '■ La niétliode suggérée, pour la première fois, par M. Pasteur, pour la reproduction de la semence saine de ver à soie, est la seule, parmi toutes celles qui ont été proposées jus- qu'à ce jour, qui puisse sauver notre précieuse race de cocons jaunes, et faire revenir la sériciculture en Europe an degré de prospérité qui la distinguait avant l'existence de la maladie actuelle. » M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la CorrpS|)ondance : « L'année scientifique et industrielle », de M. L. Figuier (i4* année,! 86g) ; « la Connaissance pratique du cheval », par M. Fiai; « Les oiseaux utiles et les oiseaux nuisibles », par il/, fi^e la Blanclière; Soient /la longueur de la verge, h sa flèche, p' son poids par mètre courant_, Q le poids qui la fléchit, H = K'I produit du coefficient d'élasti- cité A' par le moment d'inertie I de la section de la verge. Pour le premier cas, on Ironve _ Q/' _ /' _ Ql' . _ 384H ( i52 ) ce qui donne Pour le i" ras (5) N = .. , 71" / \ P Pour le 2^ cas (b) N=- i-— i/V^ Pour le 3" cas (7) N = -^i/^, Po"rle4ecas (8) N==My/^, Pour le 5« cas (9) N=— ?— — V/",' 2 i,'3 /"H Pour le 6= cas.... ... (10) ^ = -^\/^- ■Kl- \ p » 9. Sons harmoniques. — l-.a hauteur du son fondamental étant re- présentée par I, celle d'un harmonique quelconque, correspondant à la formalion de n nœuds, sera rejirésentée par h. » Si le son fondamental ne se produit pas en même temps que l'Iiarino- nique, h pourra être un nond)re quelconque entiei', fraclionnairc, ou même incommensurable. M Mais si l'harmonique coexisie avec le son fondamenlal, nous aurons les deux règles suivantes : » 1" h sera nécessairement lui nombre entier et impair : c'esl inie consé- quence du principe de la transformation du travail, (|ui passe ici de l'élal élastique à l'état dynamique, et réciproquement; » 2" S'il s'agit de vibrations transversales, chaque nœud île vibralinu devient mobile, et iloit être considéré connue section cncnsirec, atlendn qu'il exisie alors en ce point un moment cpielconque d'éiaslicilé, li ([Uil est l'équivalent d'un collier d'encastrement. » En appliquant les règles précédentes, nu oblicnl inunédiatemeni la hauteur ries harntoniqnes dans les cas suivants : » Corde }^il)mnt transversalement on lonijiliidiniiUnicnt. — On trouve pour ces deux modes ( I ) h = n + 1. » I^e ton fondamental correspond alors à // = o. » yer-, rapprochées de la proporlion infiniment petite d'ozone qui peut se produire au maxuiiUHi dans l'oxygène^ auraient donné une grande autorité et une grande vrai- semblance à l'hypothèse qui considérait l'ozone comme lui composé ni- treux, si l'on n'eiit écarté par ime fin de non-recevoir la question d'impureté des gaz. *» Si l'on admet avec nous, et comme déduction logique spéciale de nos analyses spectrales de l'oxygène préparé avec beaucoup de soins par toutes les méthodes connues, si l'on admet, disons-nous, qu'on ne peut obtenir l'oxygène pur, c'est-à-dire anhydre et exempt d'azote, l'hypothèse de l'oxy- gène allotropique perd sa base matérielle, et la nature de l'ozone consi- déré comme un composé d'azote reprend toute sa valeur et sollicite de nouvelles recherches. » Avons-nous besoin de faire remarquer que les derniers travaux de M. Fremy sur l'acide azoteux et la remarquable découverte que ce savant a faite d'un nouveau composé d'azote oxydant et réducteur donnent à l'hypothèse en question une valeur et une autorité nouvelles? En effet, si l'azote est l'un des éléments nécessaires à la production de l'ozone, le composé azoté doit être analogue à l'acide nitreux ou au produit nouveau de M. Fremy; il doit pouvoir se produire sous l'influence de l'éleciricilé dynamique ou statique, et se transformer sous l'influence des réactifs avides d'oxygène, pour se reproduire indéfiniment en présence de l'oxygène, conune cela a lieu dans les expériences de MM. Becquerel et Fremy et dans celles de MM. Andiew et Tait. » Rien dans les faits connus ne fait obstacle à une pareille interprétation, et nous dirons même que tous l'autorisent, avec un degré de vraisemblance et de certitude que ne comporte pas l'hypothèse tie l'oxygène allotropique. Comment comprendre, en effet, ime simple modification allotropique qui condenserait l'oxygène de manière à accroître sa densité au degré observé? Comment comprendre ce temps infini d'électrisation qui a été employé par MM. Becquerel et Fremy, poin- ozoniser coinplètement i centimètre cube d'oxygène en présence du réactif ioduré? Conunent admettre qu'une réac- tion aussi prompte que celle qui produit l'ozone soit aussi limitée dans sa puissance d'action, si elle n'était pas subordoiuiée à quelques conditions expérimentales inaperçues? « En attendant que nous puissions revenir avec d'autres éléments sur cette importante question, qui touche par plusieurs faces aux études di- C R., 1870, i<"- Semestre. (T. LXX, No 4.) 22 ( lf'2 ) verses et complexes qui nous occupent, nous demanderons la permission de terminer celle Note en rétablissant deux paragraphes supprimés de notre dernière Communication stu" l'analyse spectrale (i). M Après avoir signalé la présence inévitable de l'azote dans l'oxygène ré- puté pur, nous ajoutions : » Le spectrosoope, dans ces conditions, peut facilement déceler la présence de l'azote, et l'on observe souvent qu'avec des conditions de raréfaction convenables le sperlre de l'azote, qui ne devrait élre qu'accessoire et pour des traces dans le spectre collectif du mélange, se trouve en réalité être le spectre principal et dominant celui de l'oxygène, qui ne montre que quelques rares et timides raies. » Plus loin, à l'occasion des mêmes faits, nous écrivions les lignes sui- vantes, qui se rattachent directement à la présente Communication : » Ces faits ont probablement quelques relations intimes avec les faits mystérieux dont les gaz naissants et l'ozone sont les types. Ils couvrent certainement quelque grand secret des phénomènes chimiques, qui réclament de nouvelles études, et s'il nous est donné de pouvoir compléter l'ensenible de recherches que nous avons entreprises sur ces questions, nous pourrons peut-être fournir à la science quelques nouvelles et fécondes lumières. » Les explications développées dans cette Note établissent suffisamment que nous ne pouvons admettre l'explication que M. Hotizeau a proposée poiu" expliquer la présence de l'azote dans les gaz que nous avons exa- minés. Si cette explication était fondée, c'est-à-dire si nos tubes Geissier avaient péché par défitiit de purgation de l'air atmosphérique, on ne de- vrait trouver dans nos expériences nulle dilférence entre l'hydrogène et l'oxygène, quanta la présence de l'azote, ce qui n'est pas. La présence l'e- marquable et inévitable de l'azote en proportion notable dans l'oxygène est donc une particularité propre à ce gaz ou aux procédés de sa prépara- tion, et c'est là le point sur lequel nous appelons l'attention des savants. » ZOOLOGIE. — Recherches sur tes affinités natitrelles de rjEpyornis. Note de M. J.-J. BiANCoNi, présentée par M. Milne Edwards. (Extrait.) « L'Académie a. entendu, le ii octobre dernier, une Note qui lui a été lue par M. Alph. -Milne Edwards, sur les ossements à'jEproniis apportés dernièrement de Madagascar par M. A. Grandidier. Les observations de ce (i) Cette suppression a été faite en épreuves, pour conformer la publication aux règle- ments du Compte rendu. ( >63 ) savant l'ont confirnip dans l'opinion, commnnément acceptée, que le grand oiseau de Madagascar élaif du groupe des Brevipennes : il n'admet pas, dans son récent travail (i), l'opinion que j'avais émise, dés i863, après l'examen des os tarso-métatarsiens, que V Mpyornis était de la famille des Vulturidés, et plus précisément un Sarcoramphe [i). » L'o|)inion sur les os récemment découverts, formulée par M. A.-Milne Edwards, avait ébranlé ma confiance sur la valeur de l'opinion que j'avais soutenue. Mais l'étude que j'ai pu faire d'un fémur et d'iui tibia, sur des moules que je dois à l'extrême bonté de M. Milne Edwards même, m'ont fait juger moins défavorablement de l'opinion que j'avais piofessée : il m'a semblé trouver beaucoup de caractères qui rapprochent \\£pyornis des Sarcoramplies. » ZOOLOGIE HISTORIQUE. — Noie sur le cheval aux letnps du Nouvel empire égjptien ; par M. F. Lenormant. « L'accueil bienveillant que l'Académie a daigné faire à ma Communica- tion sur les faits relatifs à l'âne et au cheval dans les monuments égyptiens de l'Ancien empire et dans le livre de la Genèse, m'encourage à lui sou- mettre une nouvelle Note, qui est la suite de la pretiiière, au sujet des faits relatifs à l'histoiie tlu cheval comme animal domestique, fournis par les monuments de l'Egypte appartenant à la période qu'on a pris l'habitude de désigner sous le nom de Nouvel empire. » J'ai montré que le cheval avait été inconnu à l'Egypte pendant toute la durée des siècles reculés de l'Ancien empire, et qu'il n'avait été introduit dans la vallée du Nil que par l'invasion des Pasteurs. Une fois introduit, il s'y natiM'alisa rapidement, et son usage s'y généralisa avec une prompti- tude comparable à celle avec laquelle il se répandit dans toute l'Amérique une fois que les Espagnols l'y eurent apporté. Au temps du ministère de Joseph, c'est-à-dire sous un des derniers règnes de la dynastie des Pas- teurs, sous le règne même où les princes ihébains commencèrent In grande lutte de la délivrance nationale, la Genèse nous présenîe le cheval comme un animal qui était dès lors universellement répandu en Egypte et qu'on élevait dans le pays même (Genèse, XLVii, 17). (1) Nouvelles observations sur /es caractères zoologiques, etc., de V JEpyornis de Mada- gascar; par MM. Alphonse-lNliliie Edwards et Alf. Grandidier. (2) Comptes rendus, i863. St'ir/ii sut tarso- metalarso degli uccelli, in particolare su i/uelio dell' ,E/j/ornis ; Bologne, i863. * 22.. ( 164 ) » Aussi les graiiiles représentations historiques des exploits des conqué- rants de la XVIIP et de la XIX* dynastie, et les représentations civiles des tombeaux de Thebes, à partir de la même époque, sont remplies de figures de chevaux. Les chars de guerre, d'une construction légère et traînés par deux chevaux, formèrent depuis ce temps luie des forces principales de l'armée égyptienne; ils sont figurés dans tous les tableaux de bataille. Un de ces chars, découvert dans une sépultme thébaine, existe en original au Musée de Florence. Le.s rois d'Egypte, à côté des chars, n'avaient pas, dans leurs troupes, de cavalerie proprement dite : le témoignage des monu- ments est formel à cet égard. Cependant l'ait de l'équitation n'était pas absolument iticonini. M. Wilkinson a publié une curieuse hache de la collection Sait, dont le fer, découpé à jour, offre la représentation d'un Egyptien, bien reconnaissable à son type et à son costume, qui est monté sur un cheval (Wilkinson, Manners and cusloms of ancient Ecjyplians, t. I, p. ^06, ficj. 2). Mais comme cette représentation est unique dans toute la masse de monuments égyptiens que nous possédons, il faut en conclure que, si l'équitation n'était pas tout à fait inconnue, elle était du moins d'un usage très-rare et que les Égyptiens n'employaient guère le cheval que comme animal de trait. » I/élève du cheval était d'ailleurs en Egypte l'objet des soins les plus attentifs dès le temps de la XVllP et de la XIX*^ dynastie ; on attachait uu grand prix à la pureté de la r.tce et à la connaissance des généalogies de ces animaux. Aussi prend-on toujours le soin, dans les bas-reliefs histori- ques, d'indiquer les noms des chevaux qui traînent le char du roi. C'est de cette façon que nous savons que l'attelage favori de RamsèsII (Sésosiris) s'appelait Puissance en Théboùie et Repos dans la région su/iérieure. Ces deux chevaux étaient ceux qui avaient tiré Ramsès, encore fort jeune, d'iui très- niauvais pas, lorsqu'il était tondre presque seul dans une embuscade des Khélas ou Héthéens, devant la ville de Kadesch, sur l'Oronte ; aussi le poème de l'entaour, traduit par M. de Rongé et destiné à célébrer cet événement, raconle-t-il que Ramsès ordonna de traiter désormais son attelage avec des égards tout à fiit exceptionnels. L'attelage de guerre de Ramsès III (XX* dynastie) portait 1rs noms (V^mmon xtainqueur dans sa puissance et de L'aimé d' Amman. » Mais ce qui est le plus intéressant à étudier dans les grandes compo- sitions qui retracent les batailles des rois de la XVIII'" à la XX' dynastie, c est la distribution du clieval chez les différents peuples que comballirent les Egyptiens à celte éjjoque, qui s'étend du xvil*au XIV* siècle avant l'èie ( .65 ) chrétienne. Tons les peuples de la Syrie, les Chananéens de la Palestine [Kliali) et les Héthéens des bords de l'Oronte [Khela] sont figurés combat- tant sur des chars attelés de deux chevaux. La manière dont ils employaient le plus ordinairement cet animal était l'attelage, mais ils connaissaient aussi l'équitation et elle était même moins rare chez eux que chez les Égyptiens. Dans le bas-relief du temple souterrain d'Ibsamboul, où est figuré l'exploit de jeunesse de Raïusès II tievant Kadesch, nous voyons trois cavaliers dans les rangs des Héthéens (Champollion, Monuments de l'Eq^pte el de la Nubie, t. I, pi. XVII bis et XXII); l'un est armé d'un arc et un autre s'avance au combat au milieu d'un corps d'infanterie qu'il semble com- mander. La représentation du même combat siu' les pylônes de Louqsor contient la figure d'un guerrier héthéen à cheval (Champollion, t. IV, pi. CCCXXIX). A la salle hypostyle de Raruak, au milieu des Chananéens qui s'enfuient en toute hâte vers la ville d'Ascalon {/hqaluua), un person- nage, qui paraît un chef, est encore monté a cheval ( Lepsius, Denkm. aus Mcjypt. und jElliiop., abth. III, bl. i45). « Les Assyriens [Rolennu) font aussi habituellement usage du cheval et combattent sur des chars; à deux reprises, sous des rois de la XVIIP dy- nastie, sous Toutmès 111 (Wilkinson, t. I, pi. IV) et sous Toutanchamen (Lepsius, Denkm,, abth. III, bl. i i6), ils sont représentés apportant en tribut au Pharaon des chevaux de prix. Même visage du cheval et des chars de guerre chez les Arméniens (/(e/»e;ie/i on Jrmenen). On peut donc dire que d'après les monuments égyptiens, le cheval était universellement répandu dans tonte l'Asie antérieure à l'âge des grandes conquêtes pha- raoniques. » En Afrique, c'était tout le contraire. Là le cheval n'avait encore à cette époque pénétré que jusque dans l'Ethiopie de Napata, la Haute- Nubie de nos jours, avec tous les éléments de la civilisation de l'Egypte et même sa langue. Les nègres du Haut-Nil, contre lesquels les monuments nous font assister à tant de cond)ats ou plutôt à tant de razzias destinées à se procurer des esclaves, ne possédaient pas alors le cheval; les seules bêles de somme ou de trait que les représentations peintes ou sculptées montrent dans leur pays sont l'âne et le bœuf. Quant aux Libyens rie race blonde [Lebn et Maschuosch), qui, établis sur la côte septentrionale de l'Afrique, attaquaient la Basse-Egypte par l'ouest, ils combattaient exclu- sivement à pied, ils avaient des bœufs et des moutons, mais ils ne possé- daient pas le cheval. Ils n'avaient donc pas apporté cet animal avec eux dans la migration, très-récente alors, qui, du nord, les avait coneliiits /^ar ( i66 ) mer en Afrique. Mais ils l'enipninlèrent bientôt à l'Egypte, car Hérodote montre plus tard leurs descendants, les Libyens des bords du lac Triton, combattant habituellement sur des cliars à quatre chevaux (Hérodote, IV, i78)._ » Les Égyptiens, même à l'époque de leurs conquêtes les pins étendues, n'ont eu de rapports qu'avec peu de peuples de l'Europe. Sous le régne de Ranisès III, cependant, deux nations « des îles et des côtes de la mer- » du Nord », c'est-à-dire de la Méditerranée, les Fakkaro, qui paraissent être des Thraces, et les Philistins [Palnsla), venus de la Crète, tentèrent une invasion par mer sur les côtes de la Palestine. Dans les compositions qui retracent, à Médinet-Abou , la défaite de ces deux nations par les troupes égyptiennes, peu de temps après leur débarquement, elles se mon- trent à nous en possession du cheval; en effet, elles ont à la fois des chars légers attelés de deux chevaux, sur lesquels leurs guerriers combattent à la façon des héros d'Homère, et de lourds chariots, traînés par des bœufs, où sont transportées leurs familles. )) Tels sont les principaux renseignements que les monuments de la XVIil", de la XIX* et de la XX*^ dynastie fournissent sur l'emploi du cheval chez les Égyptiens et chez les différents peuples avec lesquels ils étaient alors en rapport. Plus tard, l'élève du cheval , à laquelle l'Egypte était éminemment propre, y prit encore de plus grands développements, et les chevaux d'Egypte devinrent célèbres en Asie. Au temps de Salomon, le roi d'Israël tirait d'Egypte tous les chevaux de son armée et de sa maison, et, de plus, il faisait un fructueux commerce en en exportant du même pays pour les revendre aux rois des Araméens et des Héthéens des bords de l'Oronte. (I Reg. X, 28 et 29; Il Chron. ix, 28.) » Les haras étaient alors en Egypte une chose loyale, à laquelle les sou- verains consacraient une grande attention. M. Mariette a découvert au Gebel-Barkal (l'ancienne Napata) une très-curieuse stèle qui raconte com- ment, vers ^/p av. J.-C, un roi éthiopien, du nom de Piaiikhi-Mériamen, conquit momentanément l'Egypte, alors divisée entre une mtdtitudede petits princes rivaux (Mariette, Fouilles en Egypte, pi. I-VI. Voy. un important Mémoire de M. de Rongé, dans la Revue archéolocjique d'août i863). Au milieu des nombreux traits caractéristiques de moeurs que contient le long récit de ce monument, une chose ressort avant tout, c'est que l'élève du cheval |)our l'exportation était alors un des principaux produits de l'Egypte. Chaque petit roi local a son haras; ce qu'il peut offrir de plus précieux au conquérant, c'est k les prémices de son haras, les meilleurs ( i67 ) chevaux de ses écuries. » Quant au roi éthiopien, à mesure qu'il s'empare d'un district, son premier soin est d'y inspecter lui-même les haras royaux. Dans lu) endroit, à Hermopolis de la Moyenne-Egypte, il trouve l'établisse- ment mal tenu, les chevaux en mauvais état; alors il entre dans une grande colère. « Par ma vie! dit-il, par l'amour du dieu Ra, qui renouvelle le » souffle à mes narines! il n'y a pas de plus grande faute à mes yeux que » de laisser affamer mes chevaux. » » Nous ne devons pas être surpris que, quatre-vingts ans après, quand un roi d'Assyrie, du nom d'Assourbanipal, prit et pilla Thebes d'Egypte, en 665, il ait avant tout mentionné dans les listes de son butin, inscrites sur un document cunéiforme que possède le Musée Britannique : « des grands chevaux «. Cette dernière épithète mérite d'être relevée, car elle se joint au témoignage des représentations sculptées dans les temples pour prouver qu'il s'était formé en Egypte une race de cheval particulière, plus haute et plus forte que celles de l'Arabie et de la Syrie. C'est la race qui s'est conservée intacte dans le Dongolah, et qu'on ne commence plus guère à rencontrer aujourd'hui qu'à partir d'Assouan. » PALÉO-ETHNOLOGIE. — Traces de l'atitliropopliac/ie dnns les temps antéliisto- riques, découvertes dans In qiotte de Montesquieu- Avantes [Ariège). Note de M. F. Garriooc, présentée par M. de Quatrefages. ■ « L'anthropophagie dans les temps antéhistoriques est admise aujour- d'hui parSpring, Dupont, Schaffausen, Broca, Cari Vogt, etc., comme un fait acquis à la science. Les découvertes relatives à cette question n'étant pas encore très-abondantes, je n'hésite pas à signaler les faits suivants. » La caverne de Montesquieu-Avantes (Ariége) a été examinée tour à tour par M. l'ahbé Pouech et par moi. Mais c'est surtout M. Pouech qui y avait fait, jusqu'ici, les fouilles les plus importantes. M. F. Reguauld, de Toulouse, vient d'explorer de nouveau cette caverne; il a bien voulu sou- mettre à mon examen les pièces qu'il a recueillies. » Ces pièces proviennent d'un foyer de la surface, recouvert de stalagmite, et situé assez profondément dans l'intérieur de la caverne. Au-dessous, dans des argiles, étaient des ossements d'animaux d'espèces éteintes, grand ours et autres. Vers l'entrée, M. Pouech avait mis à découvert un gisement appartenant à l'époque du renne. )) Les objets provenant des foyers de la surface consistent en ossements de ruminants et ossements hmnains, tous cassés exactement de la même ( i68) manière, portant cliMCiiTi les traces d'un instrument contondant, et des stries fines |)ro(lnites par un instrument tranchant; quelques-uns sont à moitié carbonisés. Les ossements humains consistent en fragments de crânes, de fénuirs, de tibias, (rhuuiérus, de radius, etc.; le canal médullaire est agrandi, comme si l'on avait voulu en extraire la moelle. Les ossements de ruminants sont, en cela, semblables aux ossements humains. Cet ensemble sii^nilie, d'après moi, que les hommes de l'âge de la pierre polie s'étaient livrés, dans la caverne de Montesquieu-Avantes, à des festins de cannibales. » Dans ces derniers temps, on a fait à l'opinion du cannibalisme anté- historique une objection qui me semble puérile : on a prétendu que les cassures produites sur les ossements humains ét.iient le résidtat de l'action exercée sur ces os par certains rongeurs. Il est incontestable qu'il y a des os fossiles entamés non-seidement par la dent des rongeurs, mais aussi par celle des carnassiers; j'en possède un grand nombre, et l'étude de ces os, faite compai'.itivement avec celle des os cassés de main d'homme, lève tous les doutes possibles sur cette question. » La dent des rongeurs laisse toujours une empreinte régulière, spéciale, se répétant jjar séries, et semblable à elle-même. On ne peut la confondre, à la rigueur, qu'avec des stries laissées par lui silex ou un instriunent de métal dentelés, mais, ici encore, un œil exercé ne peut commettre d'erreur: soit la série régulière des stries, soit leur ilisposition régulière, soit surtout leur longueur en rapport avec la largeur de la dent et avec l'écartement des mâchoires du rongeur, soit enfin les termes de comparaison directe, qui sont faciles à se procurer en faisant ronger des os par tels ou tels animaux, pourront donner des indications exactes. » Du reste, les ossements découverts par M.Regnauld ne présentent ab- solument aucune strie produite par les dents des rongeurs, sur les fractures multiples qu'ils portent. Bien au contraire, l'empreinte laissée par l'in- strument contondant qui a pioiluit la cassure existe sur le boid ilu point cas.sé. En un mot, ces ossements sont exactement seuîblables à ceux qui ont été admis au Congrès anthropologique international de 1867, comme étant les indices incontestables du cannibalisme. J'ai pu, moi-même, exa- miner plusieurs de ces spécimens en dehors du Congrès, et le doute ne me paraît pas possible. » Des quantités énormes (plusieurs centaines de milliers) d'ossements, cassés par la main de l'hounne, retirés deKjjoeken moddings de divers âges, et ayant appartenu soit à l'honnne, soit à d'autres animaux, sont passés dans mes mains. Je puis avancer que tous sont exactement semblables entre eux ( 1^9 ) quant au mode de cassure. Je ne crains pas d'ajouter actuellement, ainsi que je l'ai fait ailleurs (Bulletin de la Société (i zinthropolocjie de Paris, t. II, 2'^ série, p. 326; 1867), et aujourd'hui avec l'opinion de Stenstrup, for- mulée dans diverses circonstances, que, d'après le mode de cassure seul, on peut reconnaître si un os a été cassé ou non par la main de l'honune. )) En présence de spécimens aussi concluants que ceux de la grolle de Montesquieu, je ne crains pas de dire, d'accord en cela avec Spring, Dupont, Schaffausen, Broca, Cari Yogt, Stenstrup, etc., que l'homme primitif, sem- blable aux sauvages de notre époque, a été anthropophage. » M. ScouTETTE.\ adresse, de Metz, une nouvelle Note sur l'amélioration et la conservation des vins par l'électricité. De nouvelles expériences, effectuées avec la pile, avec la machine delloltz, avec la machine de la Compagnie l'Alliance, ou avec la machine de Laad, conduisent l'auteur à conclure que « l'électricité, sous quelque forme qu'elle agisse, soit par courant continu et direct, soit par courant d'in- duction, soit par étincelle, agit toujours sur les vins de la même manière : elle les modifie, les vieillit et les améliore. » Quant au mode d'action de l'électricité, il pense que « les substances salines tenues en dissolution dans le vin rendant le liquide conducteur, le bitartrate de potasse est décomposé : la potasse mise en liberté vient saturer l'acide du vin, et lui enlever ce que les vignerons appellent \a fierté : quant à l'acide lartriqne, il agit peut-être sur la matière grasse existant dans le vin, et favorise la formation des éthers qui lui donnent son bouquet. Enfin, une certaine quantité d'eau est évidemment tlécomposée, et donne au pôie négatif un dégagement d'hydrogène, et au pôle positif un dégagement d'oxy- gène: comme l'oxygène, à l'état naissant, est doué de propriétés énergiques, il doit produire immédiatement les nouveaux composés qui constituent les vins vieux, et qui, pour se produire, auraient exigé beaucoup de temps et de soins. » M. Ai.LÉGKET adresse, de Clermont, uneNote ayant pour titre « Remarques sur la représentation géométrique des fonctions elliptiques de première espèce, par lesquelles on démontre que les courbes remarquables étudiées par MM. J. LiouvillecX J.-J. Serret, dans divers Mémoires, sont les invrrses de certaines épicycloïdes planes «. Celte Noie sera soumise à l'examen de M. Serret. C. R., rt'7o, \"^ Semesue. (T. LXX, N» 4.) ^3 ( 170 ) 31. d'Avezac, de l'Académie des liiscriplions et Belles-Lettres, fait hoin- mageà l'Acaclémie d'une hrocliure portant ponr titre « Les navigations terre- neuviennes de Jean et Sébastien Cabot » . A 4 beures, l'Académie se forme en Comité secret. C03IITÉ SECRET. La Commission composée des trois Sections d'Astronomie, de Géométrie et de Navigation, présente, par l'organe de M. deTessan, la liste suivante de candidats pour la place devenue vacante au Bureau des Longitudes, |)nr suite du décès de I\l. Darondeaii, ingénieur liydrograpbe : En première ligne M. de La Roche PoxciÉ. En seconde ligne M. Gaussix. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la procbaine séance. La séance est levée à 5 heures. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du lo janvier 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Pi on ranime d'un nouveau mode (Censeignemcid de la géomclrie élémentaire; par M. Fuix. Amiens, 1867 ; br. in-S". Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, publié sous la rédaction de M. le D'' Renard, 1868, n"' 3 et 4- Moscou, 18G9; 2 vol. in-8". Le tiret la (liasse sous Napoléon III ; par M. A. L)l': LoutiMEL. Paris, 1870; ui-r 2. (En épreuves.) Jiniales academici CICICCCCLXIV-CICICCCCLXV. Lugduni-lialavo- rum, 18G9; in-4". The... Journal lie la Société de Chimie, avril à septembre 1869. Londres, 1869; in-8". ( >7' ) Annivei'saiy . .. Réunion anniuersaifc de la Sociale de Chimie du 3 mars 1 869. Londres 1869; br. \n-8°. On... Surin tlitorie ntomiquc; parM. A.-W. Wii.LlAMSON. Loiuli-es, 1869; br. in-8°. Elementi... Eléments de géométrie; par M. V. Safato. Lecce, 1869; br. iii-8°. L'Académie a reçu, dans la séance du 17 janvier 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Bibliothèque de V Ecole des llaules-Eludes, publiée sous les auspices du Mi- nistère de rjnstruclion publique. Section des Sciences naturelles, t. 1". Pittis, 1869; in-8° avec atlas in-folio. Carte géologique du versant occidental de l'Oural; par M. V. DE Môller ; 1869, collée sur toile, avec étui. (Présentée par M. de Verneuil.) Météorologie religieuse et mystique; par M. E. Giîellois. Metz, 1870; I vol. in-8". (Présenté par M. Cli. Sainte-Claire Deville.) E. Millon. — Sa vie, ses travaux de cbinne, et ses études économiques et agri- coles sur r Algérie. Paris, 1870; in-8° avec portrait, (l'résenté par M. Che- vreul.) Deuxième Mémoire sur les Foraminifères chi système oolithique : zone à Am- monites Parkiiisoni de la Moselle; par M. O. TerQUEM. Metz, 1869; in-8°. (Présenté par M. Milne Edwards. ) Lettre à MM. les Membres de C Académie des Sciences sur le Cliarles-et- Marie; parM. Charles DE Biuague. Paris, 1869; in-ia. Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, t. III, 2"= fascicule. Paris, 1869; in-8°. Commission hydrométrique et des orages de Lyon, 1867 et 18G8, 2/1" el aS*^ années. Lyon, 1869; 2 vol. in-8''. List... Liste des J)Iembres de la Société géologique de Londres, 1''' novembre 1869. Londres, 1869; in-S". Rivista... Revue scientifique el industrielle des piincipales découvertes et in- ventions faites jjendant l'année 1 8G9 ; par M. G. VlMERCATI, t. P'', 1869. Florence, 1869; in-18. Bullettino... Bulletin de Bibliograiihie et d'Histoire des Sciences mathéma- ( n-^ ) tiques el jjiiyiiijucs, iiuhlié par M. B. BONCOMPAGiNi, t. 11, juillel 1669. Rome, 1869; iii-4°. (Présenté par M. Chasles.) Annuario... Annuaire de l'Université de Coimbre, 1869-1870. Coitnbre, 1869; in- 18. Bijdrage... Matériaux pour servir à la connaissance des langues et dialectes dans les Iles de Luzon, Lesocncj, Panai, Honr/-Hong, Biilnnî-.rr]^-.. » Les dérivées de y en :; et en ^ seront, si l'on pose dans la première Y] — y = zq, et, dans la seconde, vj — j' = vj'. u' ou -r dz (5) _irfiz±i5idq, . on ;? = - 1 r f(:r~.')-fy^^') ^,, » Pour z = G, il vient bien tv = — fij)- Quant à l'expression de v, si j est plus grand que b, J\j-^ ri') y est nul, et l'on peut n'y faire aller y;' que de J- — h ^ j'-i- b, car /{j^ — >7') = o en dehors de ces limites; pour ^ compris entre zéio et h, il suffit de faire croître yj', d'abord de zéro à b — j', puis, en négligeant^ {j -+- vj'), de b — 7" à b -^ j. « Lt fonction f, étant paire et devant s'annuler pour ^ = 0 et y=b, est de la forme U est assez naturel d'admettre qu'on peut y faire nuls, à une première approximation, les coefficients c', c",..., pour ne garder que c. Alors v, cal- culé d'après (5) pour le bord de l'orifice, vaudra — ic divisé par 3?:, et, comme ce résultat doit être égal à — vay/', '1 viendra o /» h (t) c= — \/2^'/^ dépense=/ f{j)df^=^-ib\2gli=io,(!):î'6Z'><'2b\J2glï. » Ainsi le coefficient de dépense doit être sensiblement 0,628, lorsque ( 179 ) l'orifice est un rectangle, et que les mouvements se font dans des plans per- pendiculaires à ce rectangle et parallèles à une de ses dimensions. Et, en effet, M. Lesbros lui a trouvé une valeur comprise entre o,6i4 et o,63g, dans le cas d'un orifice vertical de o'",o5 de hauteur, c'est-à-dire assez large pour ne pas offrir beaucoup de prise aux frottements et à l'action capillaire, tout en étant très-étroit par rapport à la distance des bords du rectangle à la surface libre et au fond, conditions que suppose notre analyse. » Les vitesses données par les formules (4) et (6) sont symétriques par rapport au plan des zx et ne changeront pas si ce pian devient une paroi, c'est-à-dire si l'oriBce, rectangulaire el, par exemple, vertical, a son bord inférieur au niveau du fond horizontal du réservoir, fond qu'on suppose prolongé au dehors, et s'il est de base indéfinie, ou bien, si, ayant sa base finie, il est limité latéralement par des parois du réservoir perpendiculaires à cette base et prolongées également au dehors. Le coefficient de dépense sera donc encore 0,628 : ce cjui est bien, à très-peu près, conforme aux résultats des expériences de M. Lesbros. » Passons actuellement au cas d'un orifice circulaire de rayon R, et soient /• la droite, parallèle au plan des jcy, menée de l'axe des z à un point quelconque {x, > , z), d l'angle de cette droite avec l'axe des x. La fonc- tion^ sera, par raison de symétrie, de la iorme J (a:^ -h J'^) ou J{r'-), el, si, dans le dernier membre de(i), où x = rconQ, j":= rsinS, l'intégration par rapport à oj se fait, non pas de zéro à 27:, mais, ce qui revient au même, île d à ô + 271, on pourra remplacer co — 6 par 0/, et ^ ne dépendra que de /• et de z. La vitesse horizontale sera dirigée suivant le rayon /■; elle s'obtiendra en multipliant res|iecliven)ent l'expression (3) de u et l'expression pareille de t' par cos5, sin5, et ajoutant, ou, plus simplement, en faisant, dans (3), X =^ r, j ^=2 o. On aura ainsi /Q\ ^t ' r ^ r'^/(r-+p'—-2rpcosa)—f(r'-h-û'+2rûCOSo>) , , («) ^ = -r/ COSurfoW ^ C L _ e 1^ ^,-,/p_ » Pour r > B.,J{r- -\- p'^ -h 2rp cosw) est nul, et il suffit de faire varier p entre les limites i-cosw zp \JR- — r'- sm'- 0,, et oj entre les lunites zéro el arcsin — ; pour ;■< R, il faudra faire croître u de zéro a -, et p, pourchaqiie valeur de w, d'abord de zéro à — /cosw + v^R'' — /-^sin^w, puis, en iiégii- geant_/(/- + fy=4-2/|2cosw),decettederinerelimiteà rcosw-f-vR" — ''^sin- w. ( i8o ) Eli parliculier, la vitesse sur le contour de l'orilice sera » 2 /» 2R COS W J COSW (Iw l y (R^ + P^ — 2Rp COSW) 0 «-'0 " P » Les considérations employées pour établir la formule (6) donneront (.0) /(,.)=(. + .'i;+c"^+...)^(i-^)-, seulement, les actions qui rendent la vitesse très-petite vers le milieu de l'orifice auront plus d'effet que dans le cas de la formide (6), parce qu'elles s'exerceront tout autour de l'origine, et non plus dans le seul sens de l'axe des J-; donc le développement dej {r'^) devra commencer par une puissance de /supérieure à la seconde, et l'on aura une j)remière approximation en faisant nuls c, c",..., et ne gardant que c' . Alors la relation (9) donne c' égal à 3-5^77i\ 2gA divisé par 628 (*), et l'on trouve ensuite (11) dépense = 271 I J {r'^)rdr= —nii- = o,6566t:R^ \2gf1 . (*) En général, si l'on appelle s le quotient de p par R, et qu'on suppose nuls tous les coefficients c, c' , c",. . ., à l'exception de cl"~'\ la relation (cyi devient aisément c'"""" r^ />2cosej yag^/i = 1 A„cos'Mf/M, où A„ =r I [i -T- s- — 2s coso>]"ds. ''^ l'o Jo D'ailleurs, une intégration par pailles, suivie de quelques transformations faciles, donne la formule 2 cosu r . A„_,n A„ = \ \ -\- n sin'w 5 2« -I- I [_ cosw J d'où 1 on déduira A, , A:, A3, . . . à partir de Ao. On passerait sans difliculté de ce cas, pour le calcul du second membre de (9), à celui où l'on conserverait dans la relation (10) jjlusieurs coeflicitnts, dont l'expérience serait ensuite appelée à déterminer les rapjjorts. Mais je crois que ce calcul ne serait pas tiès-utile, si l'on continuait à néjjliger les frottements et les autres causes perturbatrices, telles, par exemple, dans le cas d'ouvertures très-|)etites, que l'épaisseur de la paroi où est percé l'orifice; car l'erreur que l'on commet sur la dépense en ne gardant que c' doit provenir surtout de ces causes. La preuve que leur influence est assez sensible se trouve dans les variations du coefficient effectif de la dépense avec la cliarye et le rayon de l'ouverture, tandis qu'au contraire les conditions données plus haut pour déleimincr ./(j^, ,> ) conduisent pour tous les orifices de même forme, ainsi qu'on le reconnaît sans avoir besoin d'intégrer, à deâ veines semblables, à des vitesses pareillement distribuées et proportionnelles à la racine carrée de la charge, et, par suite, à un coefficient de dé|)ense constant. ( <8. ) » L'expérience montre que le coefficient de dépense, au lieu d'être exactement o,6566, se trouve égal ou un peu supérieur à 0,62, quand le rayon n'est pas très-petit, tandis qu'il devient sensiblement plus grand pniu- des rayons inférieurs à o™,oi. » Observons que ce coefficient doit peu varier avec la forme de l'orifice, puisqu'il est presque le même dans les deux cas, les plus opposés possible, d'iui orifice circulaire et d'iui orifice rectiligne infiniment allongé. » ÉLECTRO-CHIMIE. — Remarques concernant te procédé employé par M. Adams pour produire les dépôts de nickel. Extrait d'une Lettre de M. Gaiffe à M. le Secrétaire perpétuel. «... Malgré les travaux de MM. Sniee, Beccjuerel, Jacobiet tant d'autres, malgré les qualités bien connues du nickel, la galvanoplastie de ce métal n'était pas sortie du laboratoire, et tontes les tentatives faites depuis vingt ans par l'industrie, poiu' en tirer parti, étaient demeiuées infructueuses. Il restait donc quelque chose à trouver. )) Sans doule, tous les procédés peuvent servir à déposer le nickel ; mais, jusqu'à présent, ceux qu'a indiqués M. Adams donnent seuls la marche sûre, régidiére et économique sans laquelle une exploitation est impos- sible. Sans doute, la présence de la potasse, de la soude, de la magnésie, etc., etc., n'est pas un obstacle absolu à la formation du dépôt; mais les chlorure et sulfate doubles et neutres de nickel et d'ammoniaque, qui ne contiennent pas trace d'alcali fixe, peuvent seuls, jusqu'à présent, fournir des bains qui s'cntreîiennent par un anode soluble, et n'ont jamais besoin d'être renouvelés. » Ce que j'avance ici me parait incontestable, puisque, cjuand partout ailleurs les résultais sont encore disculablcs, les Etats-Unis possèdent déjà dix usines qui livrent à la consommation des objets de toute nature cou- verts de nickel. » « 3I^Î. Bf.cquerf.i. se bornent, à propos de la Lettre précédente, à renvoyer aux réponses qu'ils ont faites dans les deux dernières séances fie l'Aca- démie (i). Ils font remarquer encore l'inexaclitiide des assertions énoncées antérieurement, savoir : que la présence de la potasse et de la soude nuit (i) Comptes rcnrliis, t. LXX, p, 12^ et 187. f;. R., l^■7o, i" Scm!-5ii-r. 'T. LXX, N" 5.) ( i82 ) au flepôt de nickel, puisqu'ils ont nionlré qne ce dépôt avait lieu avec des doubles combinaisons contctiant ces bases avec addition d'ammoniaque. Quant à la distinction que l'auteur de hi Lettre veut faire entre nn procédé de laboratoire et un procédé indnsti-iel, elle n'a pas raison ti'èlre, puisque les deux procédés sont semblables et qu'il suffit d'appliquer le premier pour qu'il devienne industriel. » CHIMIE. — Sur la ti\nisfonnatioii dit soufre octaédrique en soufre insoluble sous Ciii/luence delà lumière. Note de M. A. Lallemand. « Depuis les recherches de M. Schrœtter sur les états alloli'opiques du phosphore, on sait que la lumière agit sur ce corps pour le transformer en phosphore rouge. Cet agent se comporte de la même manière à l'égard du soufre, et voici dans quelles circonstances j'ai observé cette modification moléculaire du soufre soluble. Si l'on enferme dans un matras de verre, scellé à la lampe, une solution concentrée de soufre dans le sulfure de carbone et qu'on la soumette à l'action des rayons solaires concentrés par une lentille de quartz ou de verre, on voit se former en quelques secondes, au point où le faisceau lumineux pénètre dans la solution, une tache jaunâtre de soufre insoluble, dont l'épaisseur s'accroit ra- pidement ; en même temps, l'intensité de la lumière émergente s'affai- blit de plus en plus. Sur le trajet du faisceau et surtout dans le voisinage du point d'incidence, la solution se trouble, en se chargeant de particules extrêmement ténues de soufre insoluble. L'analyse prismati(|ue de la lu- mière émergente montre que le spectre lumineux manque de tous les rayons compris entre les raies G et H et que le spectre ultra- violet a disparu en entier; depuis la raie A jusqu'à la raie G, au contraire, le spectre lu- mineux est resté intact, et ne renferme pas d'autres raies que celles du spectre solaire. C'est donc la force vive correspondante aux rayons chi- miques qui a été absorbée par la solution, et employée au travail molé- culaire qu'exige la transformation du soufre soluble en soufre amorphe. » Le phosphore en dissolution dans le sulfiue de carbone donne lieu au même phénomène. On voit aussi se former, au point où pénètre le filet lu- mineux, une tache jaune de phosphore amorphe, qui devient ensuite d'un rouge brun; mais l'action est moins vive qu'avec le soufre, et exige plus de temps. On nïconnaît en effet que la lumière émergente renferme encore tous les rayons lumineux. Il n'y a d'affaiblissement sensible qne dans le voisinage de la raie H; au delà de cette raie, les substances phosphores- ( i83 ) ceiite révèlenl encore la présence des rayons chimiques les moins réfran- gibles; mais, après la raie N du spectre chimique, tons les rayons ont dis- paru ». PHYSIQUE. — Action diimacjnètisme sur les gaz raréfiés. Note fie M. L. Daniel, présentée par M. Cahours. « Plûcker et M. de la Rive ont étudié, à des points de vue différents, l'action du magnétisme sur les décharges électriques à travers les gaz raré- fiés (i), et, tout réccnunent, M. Trêve a publié stu' la même question un travail très-intéressant. » J'ai, de mon côté, fait, sur le même sujet, un grand nombre d'expé- riences, et je crois nécessaire de faire connaître Itjs principaux résultais auxquels je suis parvenu. » Les tubes dont je me suis servi n'ont pas la forme ordinaire des tubes de Geissler. Ils se composent tons d'un tube de verre, de 3 à 5 millimètres de diametie, contourné en anneau ; de deux points diamétralement opposés parlent deux tubes droits qui reçoivent les électrodes métalliques. Le dia- mètre intérieur de l'anneau est de o'",o5. Lu prenant, comme [lùles de l'électro-aimant de Faraday, deux cylindres de fer du même di;uuètre (o",o5), et en fixant le tube entre ces deux pôles aussi rapprochés que possible, j'arrive à utiliser toute la puissance de l'éleclro-aimanl. Aussi les phénomènes sont-ils très-nets, alors que l'électro-aimant n'est excité cpie par huit éléments de Bunsen. 11 La bobine dont j'ai f^iit usage est de grandeur moyenne, et le courant inducteur qui la met en activité est fourni par trois ou quatre éléments. w L Tube à cjaz hydrocjène. — Le diamètre sur lequel se trouvent les électrodes étant placé horizontalement, le courant passe tantôt par l.i iiarlie supérieure, tantôt par la partie inférieure de l'anneau, souvent des deux côtés en même temps; il devrait toujours se bifiu'quer, si les deux parties du tube étaient parfaitement symétriques. Sous l'influence du magnétisme, le courant ne passe cpie dans une des moitiés de l'atmeau, et il passe dans l'autre moitié dès qu'on change la direction : il va toujours dans le sens des courants de l'aimant. » Quand rahnant est inactif, la lumière a une teinte violacée, assez faible, occupant toute la section du tube. Le spectre qu'elle fournit est incomplet et sans éclat. (i) .annales de Chimie et de Physique, 3'-" série, t. LIV, p. 346 et 238. a5. . ( 184 ) » Avec l'aimant, la lumière devient très-vive; mais ce n'est plus qu'un trait de feu, rampant à la surface du tube, du côté de la couri)ure extérieure de l'anneau : le courant suit le chemin le plus long, et le tube cesse d'èlre lumineux du côté le plus voisin des pôles de l'aimant. Le spectre du gaz est alors dans tout son éclat. )) II. Tube renferinanl de llïjdrorjène très-rnréfié. — Ce tube a la même forme extérier.re que le précédent, mais il renferme, comme les tubes de Holtz, des cloisons en forme d'entonnoir, trois dans chaque moitié, sou- dées de telle sorte quf, si l'anneau était développé, les six pointes se trou- veraient dirigées vers la même extrénnté. » Ce tube fonctionne bien comme tube de Holtz, c'est-à-dire que le cou- rant va toujours de la pointe à la base des entonnoirs ; une moitié seule- ment de l'anneau s'illumine, tantôt l'une, tantôt l'autre, selon le sens du courant. )) Avant l'aimantation, les pointes des entonnoirs sont d'un beau rouge, et les espaces qui séparent ces entonnoirs sont remplis par une lumière par- faitement stratifiée. » Sous l'influence du magnétisme, sollicitant le courant dans le même sens que les pointes, les stratifications disparaissent; elles sont l'emplacces par luie lumière blanche, très-vive, en bande très-étroite, qui suit toujours le chemin le plus long. Les parties droites du tube s'illuminent très-fortement, mais d'un côté seulement, du côté (pii fait suite à la courbiu-e de l'anneau parcourue par le courant. Le spectre de l'hydrogène est alors très-complet et très-lumineux. )) Si les pointes n'agissent pas dans le même sens que le magnétisme, on voit, dans les intervalles qui séparent les entonnoirs, la lumière se porter vers la courbure intérieure de l'aïuieau : le pouvoir que possèdent les pointes de diriger le courant l'emporte alors sur raction du magnétisme. H.III. Plusieurs tidjes contenant de l'air, de l'oxygène, ou de l'azote, les uns cloisonnés, les autres sans cloisons, m'ont donné les mêmes lésul- tats généraux ; mais, sous l'influence du magnétisme, leur lumière faiblit, en chanqeant de teinte. « Si, dans les expériences précédentes, toute la matière que renferment les tidjes se trouve rejetée vers leur contour extérieur ou intérieur, de telle soile cpie tout se j)asse conuiie s'ils devenaient subitement capillaires, sous l'influence du magnétisme, la résistance de ces tubes doit augmenter. » Pour constater ce fait, j'adapte à la bobine un circuit secondaire miuii tl'un excitateiu', et j'écarte les deux boules polaires de cet excitateur, de ( '85 ) telle sorte qun la couche d'air interposée ait une résistance trts-peii supé- rieure à celle du tube. Avanl l'ainiaiiltition, le coiirnnt inusc ])ar le tube; après, il jxiise par l'excilateitr : le uuujnétinne atujincitle clone la résiiUiiice du cotiduclenr ijazeux que renferme le lube. » Si le i,'az est très-bon conducteur, comme l'hydiogène, il peut arriver que, malgré l'influence du magnétisme, le courant passe alternativement par le tube et p;ir l'excitateur, de préférence cepeiulant par l'excitateur. Mais, si à la bobine est annexé un conilensateur à armures mobiles, on peut, au moyen de ce condensateur, donner au courant une intensité pour laquelle l'expérience est toujours Irès-nette : avant raimantaticn le tube seul s'illumine; après, il reste obscur, et lUie vive étincelle jaillit dans l'air. » Afin que l'on ne puisse pas objecter que la résistance des Itdjes aug- mente à cause de réchauffement qu'ils éprouvent, je renverse l'ordre des phénomènes, en faisant agir tout d'abord l'électro-aimant sur le gaz raréfié. Le courant de la bobine se manifeste alors par une série d'étincelles qui jaillissent dans l'air : l'aimant supprimé, le courant passe par le tube. » De ces expériences je crois pouvoir conclure que les courants lumi- neux des tubes de Geissler se comportent, lelativement aux changements de lésistance qu'ils éprouvent, comme des conducteurs métalliques. Si les tubes présentent, à cause de la coiubictibilité du gaz, une résistance très- faible par rapport à celle du circuit tout entier, le magnétisme diminuant la section du conducteur gazeux qu'ils rcnternient, l'intensité de la lumière doit augmenter. Mais si la résistance du g;iz est considérable, et qu'elle s'accroisse outre mesure par l'action du magnétisme, l'intensité du coin-ant de la bobine diminue : la lumière doit alors faiblir et peut même s'éteindre. » On peut, dans ces expériences, remplacer la bobine par li machine de Iloitz. Les phénomènes généraux restent les mêmes. » CHlMlIi. — Sur la chnleiir de combinaison du bore avec le chlore et avec l'oxy- cjène Note de MM. L. ïuoost et P. Hal-tefeuille, présentée par M. H. Sainte-Claire Devi'le. « Le bore et le silicium n'ont été jusqu'ici l'objet d'aucune délermina- tion calorimétrique, rpioique les cliiinistes aient souvent signalé l'intérêt qui s'attache aux chaleurs de combustion de ces corps et en particidier à celle du silicium, qui fonctionne utilement comme combustible dans plu- sieurs opérations métallurgic]ues. C'est que les propriétés des produits de l'oxydation du bore et du silicium rendent impossible toute tlétermiuation directe de la chaleur de combustion de ces deux corps. Il faut nécessaire- ( '86 ) ment, pour obtenir ces constantes, prendre une voie détournée et passer par des combinaisons intermédiaires, ce cpii compUque le problème à résoudre. Ainsi, pour le silicium, inattaquable à froid par tous les corps simples et par les acides isolés, nous avons dû avoir recours à l'acide nitrofliiorhydrique, seul réactif ayant la propriété d'attaquer, à la température ordinaire, les diverses variétés du silicium. Cette réaction précieuse ne nous a permis elle- même que de déterminer la différence des clialeurs de combustion du sili- cium sous ses divers états. Pour avoir la chaleur de combustion de l'une de ces variétés, le silicium amorphe, nous avons dû disposer l'expérience de manière à rendre possible l'attaque du silicium amorphe parle chlore dans le moufle du calorimètre. C'est ce que nous avons réalisé en mêlant à ce sili- cium une petite quantité de bore amorphe. Le chlore, en arrivant sur ce mélange, dégageait par sa combinaison avec le bore assez de chaleur pour porter au rouge quelques points du silicium, et l'attaque une fois com- mencée pouvait se continuer et se compléter. Les chlorures de bore et de silicium formés étaient, dans le calorimètre même, mis en contact avec de l'eau, ail fur et à mesure de leur |iroduction. Pour déduire de cette expé- rience les résultats dus à l'attaque du silicium par le chlore et à la réaction du chlorure de silicium sur l'eau, il nous a fallu, dans une première série d'expériences, qui font le sujet de cette Note, déterminer la chaleur dégagée dans la combinaison du bore avec le chloie, et avec l'oxygène. Nous allons décrire successivement les différentes opérations que nous avons faites dans le calorimètre à plusieurs moufles de M. Favre. » L Chaleur dégagée dans la combinaison du chlore avec te bore.— En fai- sant arrivei' dans le moufle du calorimètre du chlore sec sur du bore amor- phe, nous avons déterminé la formation directe du chlorure de bore avec grand dégagement de chaleur. Mais ce produit étant trop volatil pour être condensabie à la température de l'appareil, nous avons dû le faite réagir au fur et à mesure de sa formation sur de l'eau placée au fond du même moufle. Pour obtenir ce résultat nous avons employé un tube eu verre deux fois replié sur lui-même de manière à présenter trois branches verticales. Dans la première branche, par laquelle arrivait le chlore, nous avons placé le bore après avoir garni intérieurement les parois du tube avec des feuilles minces de mica, pour éviter la ruj'ture au moment où la combinaison se produit avec chaleur et lumière (ij. Le chlorure de bore (i) Ccttt disposilion periiRt de nusurer la clialeur degayée par des combustions vives réalisées dans I appmeil dusiine aux ooiubuslions lentes. ( 1^7 ) formé sortait par l'extrémité inférieure de la troisième branche qni plongeait d'une Irès-pc'îile quantité dans l'eau. Les vapeurs qui échappaient à i'acliou de l'eau dans ce premier moufle étaient reçues dans une nouvelle quantité de ce liquide placée dans un second moufle du même calorimètre. Cette dernière portion de licpiide était à la fin de l'expérience refoulée dans le premier moufle, de manière à noyer le tube où s'était fiiile la combustion et à établir rapidement l'équilibre de température en tous les points. )) La chaleur dégagée et mesurée était donc la somme de la chaleur de la combinaison du bore avec le chlore et de celle de la combinaison du chloriM'e avec l'eau ou de leur décomposition mutuelle. Pour déduire de cette expérience la chaleur de combustion du bore dans le chlore, il faut d'abord connaître la chaleur que peut dégager le poids de chlorure de bore formé en réagissant sur la quantité d'eau placée dans le calorimètre. » Nous avons déterminé cette chaleur en faisant, dans une expérience spéciale, réagir un poids convenable de chlorure de bore préparé d'avance sur de l'eau placée dans le calorimètre, et en quantité telle, que le rapport de son poids à celui du chlorure de bore employé fût exactement le mémo que dans l'expérience précédente. Nous avons constaté ainsi que i équi- valent de chloriue de bore dégage, en réagissant sur i4o fois son poids d'eau, 79200 calories. )i En retranchant le nombre fourni parla seconde expérience du résultat obtenu par In première, nous avons obtenu comme moyenne de six expé- riences concordantes le nomhre io4 000 calories pour la chaleur que dégage I équivalent de bore en se combinant avec 3 équivalents de chlore. » IL Chaleur dégagée dans la combinaison du bore avec l'oxygène. — La première expérience décrite plus haut, c'est-à-dire la formation du chlorure de bore et sa réaction siu- l'eau, nous a donné comme produit définitif un liquide que l'on peut regarder comme formé d'acide borique et d'acide chlorhydrique en dissolution très-étendue. Pour en déduire la somme des quantités de chaleur dégagées dans la combinaison du bore avec l'oxygène et dans la combinaison de l'acide borique avec l'eau, il nous a sulfi d'emprtmter un des nombres déterminés par M. Favre. Ce savant a montré que chaque équivalent d'acide chlorhydricjue très -étendu, produit par l'action du chlore sur l'eau en présence d'un corps oxydable, s'accompagne d'un dégagement de 6800 calories. En retranchant du déga- gement total de chaleur fourni par la première expérience autant de fois 6800 calories qu'il s'y est formé d'équivalents d'acide chlorhydrique, nous supprimons le dégagement calorifique dû à l'intervention du chlore dans la ( i88 ) réaction, et lions obtenons la cfialeur produite par l.i formation fie l'acide horiqne en solntioii dans l'acide chlorhydrique étendn. » Ponr passer de cette qnantité de chaleur à celle que donnerait le bore en formant, non plus de l'acide borique dissous, mais de l'acide borique fondu, il nous a fallu en retrancher la chaleur que dégage «n poids d'acide borique anhydre égal à celui qui s'est produit dans l'expérience, en se dis- solvant dans un même poids d'acide chlorhydrique au même état de dilution. Cette dernière détermination a été obtenue par plusieurs expériences préli- minaires très-concordantes. » Le calcul de nos expériences donne ponr la chaleur de combustion de T équivalent de bore, passant à l'état d'acide borique anhydre, 1 58 620 calo- ries. L'ensemble des résultats nouveaux que nous avons obtenus est consigné dans le tableau suivant : Bore nmorpbe. Par cqniv.ilptit. P.ir gramme. Clialpiir dégagée dans la combinaison du bore avec l'oxygène 1 58 600 144^0 Clialeur dégagée dans la combinaison du l)ore avec le chlore io4 ooo g 455 Chaleur dégagée dans la réaclion du chlorure de bore sur i4o fois son poids d'eau ■jp 200 ■j aoo » Ces nombres ont été obtenus avec le bore amorphe préparé en traitant le borax fondu par le sodium. Le produit, bien épuisé par l'eau, a élé purifié successivement par les acides chlorhydrique, fluorhydrique et nitro- fluorhydrique, jjuis lavé de nouveau et enfin desséché dans le vide en pré- sence de l'acide sulfurique. Pendant tout le cours de la purification, on a évité toute élévation de température capable de faire perdre au bore la pro- priété de s'enflammer à la température ordinaire dans le chlore. Les nom- bres qui précèdent se rapportent fionc tous à la variété de bore amorphe la plus altérable. Nous nous occupons en ce moment de déterminer la cha- leur de combustion des autres variétés du bnre. » Dans notre prochaine Communication, nous ferons connaître la cha- leur de combustion du silicium et les applications qu'on en peut faire. » CillMlF, GÉNÉRALi;. — Pnrliige d'une riiinniilé limitée d'acide entre deux htises employées en excès. Note de M. Er. Laxdrix, présentée par M. H. Sainte- Claire Deville. )) Dans cette Note, je me propose d'étudier comment une quantité limi- tée d'acide se partage entre deux bases employées en excès. Mes premières recherches ont porté sur l'acide azotique. ( i'89 ) » Les deux h:ises que j';ii d'abord mises en contact avec cet acide sont j'oxyde de plomb (massicot) et l'oxyde de zinc. Voici comment éîaient faites les expériences : on mélangeait intimement lo grammes ou 5 grammes de chaque oxyde avec loo centimètres cube d'eau, et, dans le liquide en agita- tion, on laissait tomber goutte à goutte lo centimètres cubes d'une solution d'acide azotique, dont le litre était déterminé d'a\ance. On filtrait la liqueur, on lavait avec soin les oxydes non dissous et on dosait séparément dans la liqueur filtrée chacun des oxydes. J'ai ainsi obtenu les résultats suivants : Expéi-. rr° I. E\pi"r. n" 2. Expcr. 11" 3. Oxyde (le zinc (ZnO) a, 108 2,110 2,ii5 Oxyde Je plomb (PbO) i ,443 i ,44o i ,436 Acide azotique (AzO*) 3,49?. 3, 492 2,492 7,043 7,042 7,043 )) De la moyenne de ces résidtats, on déduit facilement, par le calcul, la composition en centièmes de la liqueiu- : Oxyde de zinc '-9,93 Oxyde de j>lonib ^o ,49 Acide azotique 49 > 58 100 ,00 )) Enfin, si l'on cherche comment s'est |iartagé l'acide azotique entre les deux bases, on trouve : ^> Acide azotique combiné à l'oxyde de zinc. . . 2,793 Acide azotique combiné à l'oxyde de ])lomb. . 0,699 nombres qui sont entre eux comme i est à 4- » Ainsi la composition pour lOO montre que la soiîime des poids d'oxyde de zinc et d'oxyde de plomb combinés est sensiblement égale au poids de l'acide azotique que l'on a fait réagir, et que les quantités d'oxyde sont entre elles comme 2 est à 3. De plus, le calcul montre que, pour 1 équivalent d'oxyde de plomb, il y a 4 équivalents d'oxyde de zinc dissous. » Ayant voidu répéter ces expériences avec d'autres oxydes, j'ai pn hici- lement me convaincre que souvent un seul oxyde était attaqué par l'acide azotique et que la préparation de la base employée influençait la réac- tion (1). J'ai alors agi sur des mélanges de carbonates au lieu d'employer (i) C'est ainsi (| ne l'acide azotique mis en présence d'un mélange d'oxyde de zinc et d'oxyde de cuivre n'atla(pu' pas l'oxyde de cuivre, tanilis (pi'il décon)pose à la fois le caibonale de zinc cl le carbonate de cuivre mélangés. C. 1;. ii<70, i" Semestre. (T. LXX, N° ».) 2() ( 190 ) des mélanges d'oxydes, et j'ai pu voir, eu me basant sur les expériences |3récéclentes, que la présence de l'acide carbonique ne changeait p:is le par- tage de l'acide. En effet, en faisant réagir l'acide azotique sur un mélange de carbonate de plomb et de carbonate de zinc, j'ai trouvé les résultats suivants : Expér. n° i . Expér. n» 2. Oxyde de plomb 1 ,44° ' ,55o Oxyde de zinc 2,472 2,520 Acide azotique 3, 972 4i°^9 n Composition en centièmes : Oxyde de plomb 18,26 '8,99 Oxyde de zinc 3 1 , 35 3o , 85 Acide carbonique 5o,39 5o, j6 100,00 100,00 » Ce qui conduit sensiblement aux mêmes nombres cjue ceux trouvés plus haut pour les proportions équivalentes d'oxyde de zinc et d'oxyde de plomb dissous. » Ceci posé, j'ai trouvé les lésnltats suivants, eu opérant sur divers mé- langes de carbonates : » \° Carbonates d'oxyde de zinc et de baryte : pour i équivalent d'oxyde de zinc, il y a 2 équivalents de barvie dissous; I) 2° Carbonates d'oxyde de zinc ei d'oxyde de cuivre : poin- i équiva- lent d'oxyde de cuivre, il y a 3 équivalents d'oxyde de zinc dissous; )> 3" Carbonates de chaux et d'oxyde de zinc : pour i équivalent d'oxyde de zinc, il y a i équivalent de chaux (li>sons; » 4" Carbonates d'oxyde de zinc el d'oxyde de plomb : pour i équi- valent d'oxyde de plomb, il y a 4 équivalents d'oxyde de zinc dissous; » 5° Carbonates d'oxyde de plomb et d'oxyde de cuivre : pour 3 équi- valents d'oxyde de plomb, il y a 4 équivalents d'oxyde de cuivre dissous. » Ces résultats semblent montrei', dans le cas particulier où nous nous plaçons, que les proportions équivalentes d'oxydes dissous sont entio elles comme des nombres très-simples : r est a 2, à 3, à '\; 3 est à 4> ^'Ç- 1^^ plus, il |)araîl exister nue certaine relation entre la formation plus ou moins grande du sel et sa solid^ilité dans l'eau. Il Dans une prochaine Communication, je me propose d'examiner si cette loi est générale et si elle s'applique atissi l)ien à d'autres acides, nolanuuent aux acides sidiurique et chlorhydrique. » ( '91 ) ÉLECTRO-CHIMIE. — Sur la cause de l' inégalité des pertes d'aride oxalique dans le voisinage despotes; nature de l\icide oxalique en dissolution dans l'enu. Note de M. E. Boprgoin, présentre par M. Biissy. « Lorsque le courant traverse de l'eau acidulée, bien que la quanlilé d'acide éleclrolysé soit la même pour chaque pôle, néanmoins les quan- tités d'acide que l'on retrouve à la fin de l'expérience dans cliaque cr)m- partiment sont très-variables. On peut distinguer les cas suivants : » Premier cas. — I^'acide se concentre régulièrement au pôle positif. A cette catégorie apparlieniient les acides snlfuricpie, pliosphorique, azotique, acétique, succinique, benzoïque, camphorique, etc. Tantôt l'acide se re- trouve en totalité à la fin de l'expérience, comme dans le cas de l'acide snlfnrique; tantôt une certaine quantité d'acide est détruite, soit par ré- duction, comme cela a lieu pour l'acide azotique, soit par oxydation, comme on le remarque pour les acides organiques en général., » Deuxième cas. — La perte est nulle an pôle positif. C'est ce qui a lieu poin- l'acide formitiue, par exemple, la moitié de l'acide électrolysé se régénéiaut dans le compartiment positif. » Troisième cas. — Les deux compaitiments s'appauvrissent en mènu^ temps. Exenijdes : acides lactique, citrique, lartrique, et en général tous les acides Irès-oxydables. » Lorsque l'on opère sur un de ces derniers acides, c'est ordinaiiement le compartiment négatif qui éprouve la perte la plus grande, sans doute par la raison qu'une partie de l'acide électrolysé se régénère au pôle positif. 11 y a cependant une exception à cette dernière règle, c'est celle qui a trait à l'acide oxalique : les deux compartiments s'ap|)auvrissent, mais la perle la plus grande a lieu dans le compartiment positif. La présente Note a pour objet de faire connaître la cause à laquelle il faut atiriliuer ce sin- gulier phénomène. » Plusieurs expériences concordantes ont été exécutées de la manière suivante : une solution aqueuse d'acide oxalique, divisée en deux par- ties égales, a été électrolysée de manière à lecueillir tout riiydrogéne qui se dégage; à la fin de chaque expérience, les liquides de chaque com|)arfi- inent ont été séparés, puis analysés. Voici le détail de l'uni' de ces opéra- tions : . ,, . ( Coiiiparliment positif. So''" Solution d iicidc oxaluiiip ■ ( " rifgiilif. 3o"' 26.. ( '92 ) » i" En considérant le gaz dégagé, on trouve : Gaz hydrogène rpcueilli i4o"''^,5 Température i o" Pression corrigée o"','j5ç) )) On a donc jiour le poids du gaz : „ ^ , _ I OjTSq— 0,OOQI P = o,oooo8q6x 140,5 -^7^ . — '—^ 5 ^ =0,012; I + (o,oo36bx 10) 0,76 » 2° Quant à l'acide, 0,494 (SlïO'), ayant exigé pour la saturation 388,5 div. de barvle, , , . . . . , I avant l'expérience. . . loni.o » Ja solution négative a exige ■, , ' { après » 993, o » » Comme il n'y a aucune complication dans le compartiment négatif, ainsi qu'on le verra plus loin, le nombre de divisions électrolysées est égal à 2(1071 — 993) = i56; d'où l'on déduit r^H^ns — 9° X 0,494 xi56 _ ^^^ - 98x388,5- - "''^^^• ^,^ 2x0,1824^ 90 » Il résulte de là que la quantité d'hydrogène contenue dans l'acide électrolysé est exactement trois fois plus faible que celle qui a été obtenue directement; d'où il suit que le groupement qui a subi l'action du courant n'est pas C*H'0% mais bien C^H-0*2H=0=: C'H20«2H='0^=(2C=0^+ 20=) + 3H= (i). pôle positif. Pôle négatif. » Comme il ne se dégage que de l'acide carbonique pur au pôle positif, pendant toute la durée de l'expérience, ou en conclut que l'oxygène mis en liberté brûle une quantité correspondante d'acide oxalique : 2(C*H=0*2H=0-)+ 20==4C=0'-h6lPO-. Ainsi s'explique l'appauvrissement plus rapide du compartiment positif. » D'après l'écpiation précédente, les quantités d'acide qui disparaissent sont entre elles dans le rapport de 3 à i. C'est une conséquence qui se vé- rifie par expérience avec une grande exactitude, comme le prouve l'exem- ple suivant : (1) 0 = 1;; C = 6; 0=8. ( >93) Acide i-ontenu dans chaque compartiment. .... 6, go \ Compartiment positif.. ... i ,qo Apres 1 expérience i , -r ^ ' ?- '^ ' ( .1 négatif 5,20 ,, ., i Compartiment positif. 6,qo — i,qor=5,oo 3 Perte d'acide ! ' . , ■ ,-c a k c m ( Compartiment ncgatit. D,go — ^5,2D=;i,D3 i I. D'après M. E. Royer (i), de l'acide formique prend naissance par suite de l'action 9« ) augmente jusqu'à l'âge adulte, et si, dans un même groupe naturel, le volume absolu du cerveau des grandes espèces surpasse celui des petites espèces, ce rapport ne peut pas, cependant, s'exprimer par une quantité constante, et varie par l'effet de causes mtdlipies. » En effet, la rapidité de l'accroissement du cerveau est beaucoup plus grande dans les premières périodes de la vie, et va toujours en diminuant juscpi'à l'âge adulte. D'où celte conséquence que, tandis que le volume absolu du cerveau augmente incessamment pendant toute la durée de l'ac- croissement, son volume relatif, c'est-à-dire le rapport du volume absolu au volume total du coi'ps, dimiruie incessamment pendant cette même durée. D'où cette autre conséquence que, d.ins un même groiqje naturel, le Nolume relatif (lu cerveau est plus considérable chez les jjetites espèces que chez les grandes. » Ces faits sont connus depuis longtemps. Maintenant, d faut y ajouter un fait nouveau : c'est que, tnême dans des animaux de même taille et appartenant à lui même groiq:)e naturel, le volume relatif du cerveau, à l'âge adulte, peut présenter de notables différences. Par conséquent, le développement des circonvolutions |)Ourra ne pas être le même dans des espèces voisines et de même taille, bien qu'il soit toujours déterminé par les lois générales qui régissent l'accroissement. Ainsi, c'est un résultat fort curieux des études paléontologiques, que beaucoup d'espèces de mammi- fères appartenant aux terrains tertiaires anciens avaient un cerveau plus jiclit que les animaux des mêmes groupes et de la mérne taille qui appar- tiennent à la faune vivante. Cuvier avait déjà monlié que le cerveau de VAiioplolherium coininiine, dont la taille était celle de l'âne, n'était pas plus volumineux que celui du chevreuil. M. Lartet a signalé récemment plusieurs faits de ce genre. Nous ignorons absolument quelle peut être la cause de ces faits, qui introduisent lui nouvel élément dans les discussions relatives aux questions que soulève l'élude anatomique et physiologique du cerveau. Mais, quoi qu'il en soit, il est évident c|ue tous les faits cnunus s'accordent pour prouver que le développement des circonvolutions est sous la dépen- dance du volume du cerveau el, par conséc|u»nt, du volume total du corps, c'est-à-dire de la taille. » ( '97 ) OVOLOGIE. — Réponse à quelques-unes des observnlions de M. Bnlbiani sur l'œuf des Sacculines. Note de M. E. Van Benedex, présentée pat- M. P. Gervais. « L'étude de la constitution et du mode de formation de l'œufchez les Sacculines lire son importance de ses connexions étroites avec la lliéorio générale de l'ovogénèse. C'est à cause de la portée du problème que je crois utile de faire encore quelques observations siu* deux points en litige. )) Dans mie Note insérée aux Comptes rendus du 20 décembre 1869, M. Bali)iani, rendant compte d'observations faites par lui sur la constitu- tion et le mode de formation de l'oeuf des Sacculines, confirme en tous points les conclusions que j'ai émises sur la même cpieslion dans une Com- munication faite antérieurement à l'Académie. Il résulte de mes recherciies que, chez les Sacculines, l'œuf ne se constitue pas, comme l'avait cru M. Gerbe, de deux cellules distinctes, dont l'une serait l'homologue de la cicatricule de l'œuf des oiseaux, l'autre le représentant du jaiuie ou du vrai vilellus. La cellule que M. Gerbe a considérée connue leprésenlant le corps qui produit le vitellus est en réalité l'œuf tout enliei-, et la cellule polaire n'est autre chose qu'un ovule rndimentaire qui se détache de l'œuf mûr, reste dans l'ovaire et sert à la formation de nouveaux œufs. » Après avoii' contirmé chacune de ces conclub,ions dans sa première Communication, M. Balbiaui révoque eu doute, dans sa seconde Note (27 décembre 1869), l'opinion que j'ai émise, que « la cellule polaire .se » détache de Tpeuf mûr, reste dans l'ovirire et se multiplie par division » pour donner naissance à deux cellules filles, dont l'une di^ieut à son » tour un œuf. » M. Balhiani trouve « cette explication peu vraisemblable » et de plus en contradiction formelle avec les faits. » )> A mon avis, la question n'est pas de savoir si cette explication est ou non vraisemblable; il faut examiner si elle ressort des faits bien constatés, et si elle n'est pas inconciliable avec d'autres faits bien établis. L'explication que j'ai donnée repose sur les faits suivants : i** Si l'on examine le contenu de l'ovaire peu de temps après la ponte, on observe, à côté îles œufs mûrs, débarrassés tle la cellule polaiie, de jeiuies ovides, que j'ai décrits dans ma première Note, et qui présenlei;t tous les caractères des cellules |)olaires des œufs moins avancés dans lem- développement. 2" Immédiatement après la ponte, on trouve dans l'ovaire les mêmes ovules (les œufs mûrs seuls ont été évacués); à côté de ceux-ci, qui ont conservé tous les caractère des C R., 1870, i"- Semestre. (T. LXX, N^' â.) '^'J ( 198 ) cellules polaires, on en voit à différentes phases de la multiplication par division, et on reconnaît distinctement que l'une des deux cellules filles grandit pour devenir lui œuf, tandis que l'autre reste stationnaire dans son développement et devient une nouvelle cellule polaire. 3° Quand on observe le contenu d'un ovaire, où les œnts ont atteint la moitié ou les deux tiers de leur développement, on ne trouve plus les cellules mères à l'état de liberté; mais tous les œufs portent à l'un de leurs pôles une petite éminence claire (ovule rudimenlaire, future cellule mère). If I.a compa- raison avec les phénomènes du développement de l'œuf tels qu'ds se pré- sentent chez d'autres Crustacés inférieurs, et spécialement chez les Ancho- relles[\), vient à l'appui des résultats de l'observation directe, faite chez les Sacculines. IVIa conclusion, loin d'être invraisemblable, est donc d'accord avec les observations faites chez d'antres animaux de la même classe, et elle ressort directement de faits qui, pour la plupart, ont été vérifiés par M.Bal- biani lui-même. » Je n'ai jatnais rien observé chez les Saccidines qui rappelle les obser- vations que M. Balhiani communique relativement à la formation d'œufs dans les follicules ovigéres; j'éprouve même quelque peine à me figurer ce qu'il faut entendre par ces mois: « Sur un point des lamificaiions de l'ovaire » une petite cellule naît par une sorte de bourgeonnement ». Mais, si réelle- ment, comme le dit M. Balbiani, il se forme chez les Sacculines des follicules ovigéres ayant pour point de départ une cellule née sous la couche épithé- liale de l'ovaire, ce fait ne viendrait aucunement renverser mes conclusions relativement au rôle et à la signification de la cellule polaire des œufs, mais il jetterait quelque jour sur l'origine primitive de ces cellules (cellules mères), point qui reste encore à élucider. » Il est à remarquer cependant que, chez to'is les Crustacés, les œufs se développent originairement aux dépens d'une masse piotoplasmatique à noyaux et que toujours ils se trouvent, dès leur début, à l'intérieur de la (i) C'est l'étude comparative de l'œuf el, de son mode de formation chez les Crustacés inféiieurs, et loiit particulièrement chez les Jncliorrlles, qui m'a fait comprendre la vraie valeur de la cellule polaire des Sacrulines. Chez ces derniers, charpie œuf porte à l'un de ses pôles un filament formé de cellules discoïdes; quand l'œuf a atteint sa maturité, il se détache du filament polaire, et c'est la cellule discoïde qui lui était immédiatement conliguë qui se développe pour devenir à son tour un œuf. Rien n'est ])lus aisé que de se piocurer des Anchorelles à toute époque de l'année, et je ne doute pas que, si M. Balbiani a l'occa- sion d'étudier la constitution de l'ovaire chez ces animaux, il reconnaîtra sans hésiter que la cellule polaire des Sacculines est l'homologue du filamenl polaire des Anchorelles. ( 199 ) cavité du tube ovarien et jamais sous la membrane épilhéliale de l'ovaire (i). Si les observations de M. Balbiani étaient confirmées, les Sacculines forme- raient, sous ce rapport, une exception unique dans la classe des Crustacés. » Je passe à un second point. » Il ressort clairement de mes observations qu'aucun rapprochement ne peut être établi entre le corps vitellin de l'œuf rie quelques Araignées et de certains Myriapodes, et les noyaux cellulaires du double œuf des Sacculines. Je suis heureux de voir M. Balbiani adopter ma manière de voir à cet l'gard, et ne pas hésitera repousser comme inacceptable l'opinion que M. Gerbe avait émise sur ce ])oint. Mais M. Balbiani a réussi, dit-il, à constater l'exis- tence, dans les celhdes que j'ai appelées cellules mères et cellules filles, d'iui élément qui aurait échappé à mon attention : il existerait, à côté de la vési- cule de Purkinje, un petit espace circulaire, ayant le même faible pouvoir réfringent que cette vésicule elle-même, et qui serait entouré d'une couche de petites granulations moléculaires. Ce corps serait l'analogue du corps vitellin des Araignées et des ?)lyriapodes : ce serait donc, d'après M. Bal- biani, un élément essentiel de l'œuf. » Quoique préoccupé de l'idée de retrouver dans l'œuf des Sacculines cet élément essentiel, qui, selon M. Balbiani, existe dans l'œuf de tous les animaux, je n'ai jamais trouvé à côté de la vésicule de Purkinje la mouidre trace ni d'une seconde vésicule, ni d'un espace ciiculaire clair entouré de granulations moléculaires. Les cellules mères et les cellules filles, qui résul- tent delà multiplication par division des premières, présentent les caractères suivants : elles sont formées d'un corps arrondi, constitué par un proto- plasme visqueux, parfaitement transparent, dépourvu de granulations mo- léculaires. Le protoplasme tient en suspension un grand noyau régulière- ment sphéroïdal, clair et transparent, et pourvu d'un nucléole unique très-réfringent et assez volumineux. Autour du noyau, on distingue quel- ques globules, réfractant fortement la lumière, dont les dimensions, tou- jours très-appréciables, varient de l'un à l'autre: tantôt ils sont irréguliè- rement disposés eu cercle autour du noyan, qui occupe presque toujours une position excentrique; tantôt ils sont tous réunis dans une moitié de la cellule, l'autre étant exclusivement constituée de la masse protoplasmalique (i) Edouard Van Beneden, Reclierclies sur la composition et la signification de l'œuf, basées sur l'ctuilc de son mode de formation et des premiers phénomènes embryonnaires. Mémoire couronne par l'Académie royale de Belgique, et qui paraîtra prochainement dans le tome XXXIV des Méraoiresde cette Académie. ( 200 ) claire et transparente. Jamais je n'ai pu découvrir à côté de la vésicule ecrminalive, ni dans les cellules observées soit dans lute solution d'albu- mine, soit dans l'eau pure ou salée, ni dans les cellules traitées par l'acide acétique dilué, un espace circulaire clair et entouré de granulations molé- culaires. » M. Balbiani admet d'une manière générale que des variations impor- tantes se présentent dans l'aspect extérieur du noyau vitelbn, d'après l'ac- tivité plus ou moins grande du travail ovogénique chez les différents indi- vidus d'une même espèce; il ajoute que ces modifications sont en rapport avec l'âge de l'animal, l'état de développement des œufs, les époques de l'année, et peut-être d'autrescirconstances encore. Il est possible que tous les individus (|ue j'ai observés se soient trouvés, pour différentes raisons, dans des conditions défavorables à la visibilité du corps qui nous occupe. IVIais un élément essentiel de l'œuf pourrait-il être soumis à toutes ces causes de variabdité, au point d'être visible pour les uns, invisible pour les autres? » TÉRATOLOGIE. — Sur une héinitérie de volume observée chez vue Carpe. Note de M. A.-L. Doxnadiec. « I.sidore Geoffroy Saint-Hilaire signale, dans sou Traité de Tératologie^ une anomalie de Carpe que, dans son tableau général des liémitéries, il place dans la classe I , celle des anomalies de volume proprement dites, consistant en une diminution partielle qui porte sur les régions. Cette diminution peut intéresser la petitesse, soit des membres, soit de l'une des mâchoires, etc. » C'est cette dernifre qui constitue la monstruosité observée chez les Carpes mopses [Mopskarpfen) ou Carpes à bec {Cyprinus rostratus): chez ces êtres, d'apparence toujours singulière, la mâchoire supérieure est très-courte, coupée carré, et se trouve soudée à la mâchoire inférieure qui la dépasse. C'est la variété la plus commune. » Mais il en existe une autre, que Geoffroy Sainl-Hilaire dit être beau- coup plus rare, ci qui ne serait représentée que par un échantillon appar- tenant à la colleclion ichthyologique du Muséum. Dans celte nouvelle anomalie, la mâchoire supérieure est plus grande que dans la précédente, et la mâchoire inférieure, qui est un peu raccourcie, est soudée avec elle et ne la dépasse pas : ce serait, toujours d'après le même auteur, un état inliMinédiaire entre l'état normal et les Carpes mopses. M Le u() septembre 1869, un pécheur m'apporta une Carpe qu'il venait ( 20f ) de prendre dans la rivière du I.ez, prés Montpellier (Hérault), et qui pré- sentait la dernière de ces anomalies. En effet, chez cet individu qui avait atteint l'état adulte et qui, n'ayant pas moins de ly centimètres de lon- gueur totale, pesait 65 grammes, on remarquait la brièveté du museau, le rapprochement des yeux vers la ligne médiane et l'ouvertiu-e buccale réduite à un orifice latéi'al mesurant à j)eine 3 millimètres de diamètie. En l'examinant avec soin, j'ai pu constater la structure suivante : » La partie supérieure du crâne se termine brusquement un peu au- dessus des yeux, et forme deux pointes qui laissent entre elles inie h'-gère échancrure. La mâchoire supérieure a subi le même arrêt de développe- ment que le crâne, et, se déviant uu peu à droite et en avant, va se souder avec l'inférieure dont la pointe est relevée en haut et à droite. Les yeux, placés sur la face antérieure et rapprochés vers la ligne médiane, sont sur une ligne oblique de haut en bas et de gauche à droite. L'ouverture buccale est légèrement circulaire, mesure 3 millimètres à peine de diamètre et est située sur le côté droit, sous l'œil placé du même côté. Toute la face est déviée vers le bas et à droite. L'opercule droit est seul déformé dans sa partie antérieure. Les narines et les barbillons manquent complètement. Les os du crâne sont très-minces, et laissent facilement apercevoir la cavité cérébrale et la graisse qui entoure le cerveau. Les arcs branchiaux offrent une déviation dans leur partie antérieure et inférieure. Le reste de l'orga- nisation ne présente rien de particulier. » La bouche étant extrêmement petite, et la masticatioii étant rendue très-difficile par l'organisation de la cavité buccale, cette Carpe, apparte- nant à une famille d'êtres plus carnassiers qu'herbivores, avait dû, proba- blement, être forcée de changer de régime et se .contenter, poiu- toute nourriture animale, de petits crustacés inférieurs, tels que Cypiis mono- cles, etc.; car je n'ai trouvé dans le tube digestif que des débris de végétaux, des carapaces de petits crustacés d'eau douce et un ass'ez grand nombre de diatomées. Mais ces dernières se trouvent dans beaucoup de poissons et surtout chez les poissons phytophages. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Causes de la déliiscence des anthères. Note de M. A. Chatin. « L On a admis, jusqu'à ces derniers temps, sur l'autorité de Pur- kinje, que la déhiscence des anthères avait pour cause unique le jeu des cellules fibreuses de la deuxième membrane {Vendollteciiim de Piirkinje, ( 202 ) véritable mesotliecium) . Mais, depuis qu'il a été établi par mes recherches, confirmées par celles île M. Targioiii-Tozetli, que les cellules fibreuses ou cellules à filels uianqueut dans un assez grand nombre d'anthères cependant déhiscentes, quelques-unes en long [Lycopersicon, des Orchidées, Asclépia- dées, Orobanchées, Aroïdées, etc.), un grand nombre par des pores (Mé- lastomc'es, Ericacées, etc.), rexplicatioii donnée par Purkinje ne suffit plus. » Il m'a paru, et cette opinion est aussi celle de MM. Duchartre et Tar- gioni-Tozelti, qu'une part doit être faite, dans la déhiscence, à la première membrane ou exotheciiim. Mais ce serait aller trop loin que de reportera la membrane épidermique le rôle exclusif qu'attribuait Turkinje à son endothecium, et je ne vois en elle que l'im des agents de la déhiscence, phénomène complexe, le plus souvent subordoiaié à plusieiu's causes, parmi lesquelles doivent être comptés, outre la membrane externe, la deuxième membrane ou endoîhecii;ni de Purkinje, la destruction des cloisons des logettes, le décollement et la destruction des bords suturaux des valves, plus accessoirement la troisième membrane, peut-être même h' connectif. » Il est certains états de la membrane épidermique dont les rapports de cause à effet avec la déhiscence son tauplus haut point probables. Quelle autre fonction que la déhiscence pourraient avoir, par exemple, les très-grandes cellules é|iidermiques qui, dans les JEvImien, Leucoium, Crocus, Lycopersicon , Biijiioitia , Aponocjelon, etc., sont placées près des sutures, là où elles peuvent agir le plus efficacement? Et pourquoi ces grandes cellides se déve- lopperaient-elles rapidement, brusquement vers le uioment de la matura- tion du pollen, si ce n'est pour aider à la déhiscence? » De ces cas où le rôle de l'exothecium s'impose de lui-même, surtout lorsque, comme dans le Lycopersicon, plusieurs Aroïdées, etc., les cellules fibreuses manquent, on passe aux cas oïdinaires, où ce rôle n'eut peut-être pas été tout d'abord soupçonné, bien qu'alors la membrane externe soit la seule qui, ayant conservé sa vitalité et étant d'ailleurs en rapport immédiat avec les agents extérieurs, semble devoir se prêter le plus aisément aux phénomènes alternatifs de tui'gescence et de retrait, dont la séparation des valves, et par suite la déhiscence, est la conséquence. » 1! est enfin des cas précis où l'action tie l'exothecium dans la déhis- cence ne saurait être contestée : c'est lorsque les valves de l'anthère, connue on l'observe chez les Chlorn, llalcsia, Eryllirœn, etc., ne se composent plus que de cette seule mendDrane, au moins dans la région suturale. )) Mais si aucun (huite ne jjeul étie élevé siu' le rôle actd de la première membrane quand elle reste seule au moment de la déhiscence, si une action f 203 ) importante doit lui être attribuée quand elle est fort développée ou inème relevée en poils dans la région sulurale, si une influence efficace ne semble pas contestable dans les cas nombreux où les utricules qui la forment ont un développement encore assez notable, il n'en est plus ainsi lorsque, comme dans les Dahlia, Cosmos, Calenditla, Helianllius, Merctirialis, cette membrane est réduite à inie tres-mince assise de cellules tabulaires. » Mais il y a plus : car il est un certain nombre d'anthères qui man- quent d'exothecium au moment de la déliiscence, et chez lesquelles, par conséquent, toute action doit èlre refusée à cette membrane; tel est le cas des Fitis, Cytinus, Juniperus, Piniis, etc. De ces plantes privées complète- ment de membrane épidermique, on peut rapprocher celles qui [Nepcnlhes, Àristolocliia, Cirmomoriitm (?), etc.) manquent de cette membrane sur la ligne suturale ou de déhisceuce. -» Enfin l'exothecium peut même être un obstacle à la déhiscence de quelques anthères, où il revêt la forme d'épaisses cellules pierreuses [Sipho- canipylos). » Concluons donc, quant à l'exothecium ou première membrane de l'anthère, que sou rôle dans les phénomènes de déhiscence, certain dans quelques cas, est probable dans le plus grand nombre, mais absolument nul dans quelques anthères. » M. Maurel-Hal'li\s adresse une Note relative à l'influence de la distri- bution du poids dans les wagons de chemin de {^v. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Phillips. M. Gkraud adresse, de Nancy, nue Note concernant la théorie de la vision. Celle Note sera soumise à l'examen de M. Jamin. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. ( ^o4 ) COilIITE SECRET. Les Section de Minéralogie, par l'organe de son doyen, M. Delafosse, présente la liste suivante de Candidats à la place de Correspondant, vacante par suite de la nomination de M. Murchison à une place d'Associé étranger : En première ligne : M. Carl Friedrich Nacmann, à Leipsick. M. Abich, à Tiflis (Géorgie). M. Gustave Bischof, à Bonu. M. A.MI BouÉ, à Vienne. M. Dana, à Newliaven (Etats-Unis). M. deDechex, à Bonn. M. D0.MEYK0, à Santiago (Cliili). M. Ja.iies Hall, à Albany (États-Unis). M. de Hai'er, à Vienne. 31. DE Helmersen, à Saiiit-Péter.sbonrg, M. Charles-T. Jackson, à Boston (Etats-Unis). M. K.!ERULr, à Christiania. M. DE KoKscHARow, à Saint-Pétersbourg. M. William LoGAN, à Montréal (Canada). ai AV. -H. Miller, à Cambridge (Angleterre). M. Ferdi.nand RoMtR, à Breslau. M. ScAccHi, à iSaples. M. Angelo SisMONDA, àTuriu. M. Stuber, à Berne. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. En seconde ligne, eipar ordre al- ptiabélique La séance est levée à 5 heures et demie. E. 1). B. ( 2o5 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 1/Académie a reçu, dans la séance du 24 janvier 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Connaissance pralique du cheval. Traité d'hippologie; par M. Â.~A. VlAL. Paris, 1870; I vol. grand in-8°. Les oiseaux utiles et les oiseaux nuisibles; par M. H. DE la BLANCHÈnE. Paris, 1870; in-i8 cartonné, avec figures. Dictionnaire vétérinaire; par M. L. FÉLIZET, avec une IntroduvHon par M. J.-A. Barral. Paris, 1870; in-18 cartonné. Guide pratique d'arcliilecture navale à l'usage des capitaines de la marine du commerce appelés à surveiller les constructions et réparations de leurs navires; par M. G. BOUSQUET. Paris, i86ij; i vol. in-12. Gisement, extraction et exploitation des mines de houille : Traité pratique; par M. Demanet. Paris, sans date; i vol. in-12. Projet (le construction d'un tunnel sous- marin pour l'établissement d'un che- min de fer devant relier la France à i Angleteri'e, système Ernest Martin et Gilbert le Guay. Piiris, 1869; in-/|° avec planches. Legaléga, nouveau fourrage , sa culture, son usage et son profit; parM. GlLLET- Damitte, a*" édition. Paris, 1869; in-18. De la mortalité des nouveau-nés et du galégn, nouvelle pUmte fourragère lac- tigène. Discours prononcé cm presbytère de Saint-Eloi par M. le D"^ Baron DE Langenhagen. Paris, sans date; opuscule in-8'^. (2 exemplaires.) Une étude statistiijue. Les architectes et Us entrepreneurs devant les récom- penses officielles; par M. Fleury-FlOBERT , 3* édition. Paris, 1869; in-32. (7 exemplaires.) Bulletin de la Société d' anthropologie de Paris, t. IV, 2" série, 2" fascicule, février à avril 1869. Paris, 1869; in-8''. Société d' Horticulture de la Gironde. Exposition des produits de l' horticulture du 2 au 5 juin 1870 à Bordeaux. Bordeaux, 1870; opuscule in-8". Sitzungsberichte... Comptes rendus de l'Acadénne impériale des Sciences de Fienne. Classe des sciences mathématiques et naturelles : Minéralogie, Botanique, Zoologie, etc., t. LVIII, 3% 4% 5*= parties; t. LIX, i" et 2* parties; t. LX, C. R., 1870, I" Semestre. (T. LXX, N» S.) 28 ( 206 ) 2* partie; ~ Mallténialiqiics, Physique, Chimie^ etc.; t. I.VIII, 2^,3^, 4*^, 5'' par- ties ; t. LIX, 2" et 3^' parties; t. LX, i'" et 2^ parties. Vienne, i3 brochures in-8°. Arcliiv... Archives (Vanulomic niicroiiopique , dirigées par M. Max- ScHULTZE, t. V, parties i à 4; l. VI, impartie. Bonn, 1869 et 1870; 5 bro- chures in-8°. IMittheihingen... Communication de rélnblissement orlhopédique-ciymnas- lique suédoii de Hanovre; par M. Friedrich Becker. Hanovre, iH6g; in-8". Das... L'appareil dentaire des limaçons considéré comme base d'une classifi- cation naturelle; par M. F.-H. Troschel, t. II, 3" livr. BerHn, 186g; in-4" avec planches. Archivio... Archives pour ta Zoologie^ l' Ànalomie et la Physiologie, publiées par les soins des professeurs S. RlCHlARDl et G. Canestrini, t. I, 2" série. Turin et Florence, 1869; in-8" avec planches. Catalogus codicum latinorum Bibliothecœ reqiœ Monacensis composiierunt Carolus Halm et Georgius Laubmann, t. I, p. i. Monachii, MDCCCLXVIII; in-8". L'Académie a reçu, dans la séance du 3i janvier 1870, les ouvrages dont les titres suivent •> Recueil de Mémoires de médecine^ de chirunjic et de pharmacie militaires, rédiqé sous la surveillance du Conseil de santé; publié par ordre du Ministre de la Guerre, 3" série, t. XXIII. Paris, 1869; in-8". Troisième Ripport sur l'étude et la conservation des blocs erratiques en Suisse, présenté par MM. A. Favre et E. SORET à In Société hebiélique des Sciences naturelles réunie à Soleure, le 23 août 1869. Sf>leure, 1869; br. in-8''. Annuaire de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1870, 36* année. Bruxelles, 1870; in-12. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de JSeuchàtel, t. VIII, 1^ cahier. Neuchâtel, 1869; in-8". Mémoires de l' Académie impériale des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Savoie, 2*^ série, t. XI. Chambéry, 1869; in-8". Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire- Inférieure, t. XL, 1869, i"'' semestre. Nantes, 1869; in-8°. Congrès archéologique de France, XX.XY^ session, séances générales tenues à f 207 ) Carcassonne, à Narboniie, à Perpcjinnn et à Béliers, en 1868, pnr la Société d' Archéolocjie pour la comervalion et la description des monuments. Paris, 1869; in -8". Des accidents causés par l'extraction c/es dents; pnr M. G. DeleSTIîE. Paris, 1870; iii-8°. (Présenté j)ar M. le Baron Cloquet.) Prothèse du pauvre. Le bras artificiel agricole ; nouvtl appareil prothétique de force inventé par M. A. Gripouilleau. Tours, 1870; in-8" avec figures. (Pré- senté par M. le Baron Larrey.) Rapport sur tin Mémoire de M. le Baron Larrey sur la trépanation du crâne dans les lésions traumatiques de la tcle; j)tn' M. L.\U1VIÈI\E. Bordeaux, sans date; hw iii-8°. (Extrait du Journal de Médecine de Bordeaux.) (Présenté par M. le Baron Larrey.) Recherches anatomiques et woloc/iquessur le c/cnre Trychodactyle;p(n'lA.kAj. DoNNADiEU. Sans lieu ni date; opuscide in-8° avec une planche. De la p)'ohémie oujièvre suppurativc; par M. P. -M. BiîAitnvoOD; traduc- tion par M. E. Alling, levue par l'auteur. Paris, 1870; in-S", avec planches chromolithographiées. (Présenté par M. Gh. Bobin pour le concours aux prix de Médecine et Ghirurgie, 1870.) Histoire clinique de la folie, cœec prédominance du délire des grandeurs, étu- diée spécialement au point de vue thérapeutique ; par M. F. LaGardelle. Sainl- Maixent, 1870; in-8°. (Deux exemplaires.) Note sur Vorujine et les progrès de la question relative cm type garumnien ; par M. Leymerie. Paris, sans date; br. iu-8". (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France. ) Nouvelles observations sur la non-existence de la houille dans les Pyrénées françaises^ entre les gites extrêmes de la lihune et des Corbières; par M. Ley- MERIE. Ti)ulouse, 1869; br. in-8''. Observation de fracture non consolidée du fémw; Irailement par la marche et l'exercice du membre: guérison; par M. MiGNOT. Paris, 1809; br. in-8". (Deux exemplaires.) Mémoires de M. A. PiÉTREMONT (deSaint-Gloud). Paris et Versailles, 1865; br. in-8°. Du chloral. Résumé de son histoire chimique et thérapeuliipie ; par M. le |)ro- fesseur .SCOUTETTEN. Paris, 1870; in- 18. Mémoire à S. M. le Roi d' L ta lie., avec le mémorandum à S. M. l'Empereur Napoléon lll, etc.; par M. G. Barhacano. Naples, i86q; br. in-8'\ 28.. ( 208 ) Nouvelle mclliode (le traitement du clioléra-morlnis; par M. G. Barracano. N.iples, i852; br. in-8°. Tlie... Le clioléra-morhus traité par une nouvelle un'ihode; par M. G. Bau- RACANO. Naples, i853; br. ii)-8°. Osservazioni . . . Observations sur le vholera-morhus asiatique; par M. G. Bar- RACANO. Naples, 18/19; br. in-8'>. Anuario... Jnnuaire de la Commission permanente des pêches pour i86q. Résumé des travaux de la Commission et Notes concernant l'industrie péchèrc; rédigé, par ordre supérieur, par M. C. Febnandez. Madrid, 1869; 10-8". Osservazioni. .. Observations sur le fémur et le tibia de /'iEpyornis maximns. Bologne, 1870; opuscule 111-8". (Extrait des Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Bologne.) (Présenté par M. A. Diiméril.) Rivista... Revue srientifujtte publiée par l'Académie royale de Fisiocritici [classe des Sciences pinsiques), i''' année, '.Y fascicule, novembre. Sienne. 1 869; br. in-8». Osservazioni, . . Ohseivalions des étoiles filantes (Leonidi)yrt»cs en Sicile en novembre 1869; par M. P. Tacchiini. Palerme, 1870; br. in-8". Sulla... Sur la correspondance entre les dimensions des Vilirio bacillns et le diamètre des éléments morphologiques dont ils dérivent; par MM. (i.-B. Crf- VELLI et L. Maggi. Milan, 1869; opuscule in-8°. Sjiecimina zoologica mosambicann, cura J. BlANCONi, fasc. XIX, XX, Bono- niœ, MDCCCLXVil; in-4°. (Présenté par M. A. Duméiil.j Proceedings... Comptes rendus de la Société royale de Géographie, t. XIII, n" 5. Londres, 1869; in-S". Tlie... Pression moyenne de l'atmosphère et vents prédominants sur la sur- face du globe par mois et par années, 2* partie; par M. A. BuciiAiN. Edim- bourg, 1869; in-4''. (Extrait des Transactions de la Société royale d'Edim- bourg.) The... Pression moyenne de V atmosphère sur le globe par mois et juir an- née, i" partie, janvier, juillet et l'année; par M. A. BuctiAN. Sans lieu ni date; opuscule in-8°. (Extrait des Procès-verhcuix de la Société royale d' Edim- bourg. ) Resnlts... Résultats déduits des observations météorologiques faites dans un certain nombre de stations dans la colonie du Cap de Bonne-Espérance pendant les années 1866 et 1867; publiés par une Commission nommée par le Guuver- nement. Blore, Secrétaire. Sans lieu ni date; in-folio. ( 209 ) An... Recherches sur quelques symptômes tétaniques jusqu'ici non décrits, qui sont produits par l'atropine sur les animaux à sang froid, avec tnie compa- raison sur les ejfets île cet agent chez les animaux à sang froid et chez les mam- mifères ; par M . T. Fra.ser. Edimbourg, 1869; in-4°. Die... La diphlhe'rite épidémique, et moyen rapide de la guérir d'après les obseivations cliniques faites par M. A. LUTZ. Wurlzbourg, 1870; bt'. in-8". Helios... Compte rendu de la Société pliotographiquc de Dresde, 1''^ année, n° I. Dresde, 1870; iii-8°. PUULICATIONS PÉKIODIQUES REÇUES PAR I.'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE JANVIER 1U70. Annales de Chimie et de Physique; décembre 1869 et janvier 1870; in-8°. Annales de V Aqriculture française; n"* 23 ef a/j, 1869; in-8°. Annales de la Propagation de la foi; janvier 1870; in-8°. Annales de la Société d' Hydrologie médicale de Paris; o." et 3* livraisons, 1870; in-8''. Annales de V Observatoire Météorologique de Bruxelles; u° 12, 1869; in-4°. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; octobre 1869; in-8°. Annales du Génie civil; décembre 1869; in-8°. Annales industrielles ; n"' i à 3, 1870; in-Zj". Bibliothèque universelle et Revue suisse; u° 145,1869; in-8°. Bulletin de t Académie impériale de Médecine; 11" 23, 1869; in-8". Bulletin de l'Académie rojcde de Médecine de Belgique, n°^ 9 et 10, 1869 ; in-8°. Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; n° 12, 1869; in-8°. Bulletin de la Société Botanique de France; {, XVI: Com[jles rendus, n" 4; Revue bibUographique E, 1869; in-S". Bulletin de la Société cP Encouragement pour l'Industrie nationale ; uovem- l)re 1869; in-4". Bulletin de la Société de Géographie; novembre et décembre 1869; in-8''. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; avril à juin 1869; in-8° avec atlas in -fol. Bulletin de la Société frcmçaise de Photographie; décembre 1869; in-8°. ( 2ro ) Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse.; novembre et décembre 1 869; in-8°. Bulletin de la Soi iété Philoniattiique; avril à août 1869; in-8°. Bulletin de Statistique municipale ; août et septembre 1869; iii-4°. Bulletin général de Thérapeutique; 3o décembre 1869 et i5 janvier i8;o; in-8°. Bulletin hebdomadaire du Journal de l' agriculture; n"* 1 à 5, iS'jo; in-8". Bullettino meteorologico dell' Osservatorio dcl B. Collegio Carlo Alberto; n" 10, 1869; iii-4''. Bullettino meteorologico dell' Osservatorio di Palermo; n°* 1 1 et 12, 1869; in -4°. Bullettino n)eteorologico del B. Osservatorio del Collegio Bomano ; n" 12, 1869; in-4''. Catalogue des Brevets d'invention; n°' 5 à 8, 1869; in-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; n°' I à 5, 1" semestre 1870; in-4°. Correspondance slave; n"^ 44 à 46, 1869; n"^' i à 7, 1870; iti-4". Cosntos; n°* des i, 8, i5, 22, 29 janvier 1870; in-8". Gazette des Hôpitaux; n°^ i à i3, 1870; in-4°. Gazette médicale de Paris; n"" i à 5, 1870; in-4°. Il Nnovo Cimente. . . Journal de Ph/sique, de Chimie et d'Histoire naturelle; novembre 1869; in-8". Journal d'Agriculture pratique; n"' i à 4) 1870; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; janvier 1 870; in-8°. Journal de V Agriculture; n"* 84 et 85, 1869; in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture ; novembre i 869; in-8''. Journal de l'Eclairage nu Gaz; n"' 19 et 20, 1869; in-4°. Journal de Mathématiques pures et appliquées; novembre 1869; in-4". Journal de Médecine vétérinaire militaire; décembre 1869; in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie; janvier 1870; in-8°. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; u° 36, 1869; n°' I et 2, 1870; in-8°. Journal des Fabricants de Sucre; n°* 38 à 42, 1869; in-fol. Kaiseriichc... Académie impériale des Sciences de Vienne; n"^ \~ e\ 18, 1869; in-8". La Santé publiie-là, n'a pas dtj être inférieure à 1™, 5o. Dans le fond du vallon de Collioure, dont lorientation est nord-est sud-ouest, et dans la ville elle-même, la hauteur de la neigea été, sur beau- coup de points, de i"", 5o à 2 mètres. Je crois qu'on peut, sans crainte d'exa- gération, porter au moins à o"", 80 l'épaisseur moyenne de la neige tombée s(u- la surface du pays. M Une chute de neige comme celle-ci est toujours désastreuse dans les contrées où les arbres constituent une partie notable de la culture produc- tive, et cela s'applique surtout à la région méditerranéenne, qui tire un de ses principaux revenus de la culture de l'olivier, arbre plus exposé que les arbres fruitiers ordinaires, à cause de la persistance de son feuillage, à se rompre sous le poids de la neige. Le dégât occasionné ici dans la plupart desolivettes est inimaginable; la mienne n'est plus qu'un pêle-mêle débran- ches abattues et de troncs lacérés ; c'est à peine si sur cent arbres, un seul est resté intact ; les moins maltraités sont courbés comme des saides pleu- reurs et ont leur tête enfouie dans la neige. Les orangers et les citronniers, 29.. ( 2l6 ) malgré la rigidité de leurs branches, sont mutilés de même, quoique à un n)oiii(lre degré. Il n'y a pas jusqu'aux arbres à feuilles caduques qui n'aient aussi beaucoup souffert; c'est le cas, pour n'en pas citer d'autres, des ormes et des platanes, dont beaucoup de grosses branches ont cédé sous le poids de la neige qui s'y était accumulée. » Je suis étonné de la force de résistance des palmiers aux intempéries. Ce que j'observe sur les miens est, je crois, encore sans exemple. Ils ont été littéralement aplatis par le poids de la neige, comme des plantes des- séchées dans un herbier; déplus, la neige, qu'ils isolaient du sol, par leurs feuilles étalées en rosette, s'était prise sur eux en un véritable glaçon dans lequel ils étaient emprisonnés; et ils ont passé les uns dix jours, les autres onze ou douze, dans cette situation. Eh bien, sauf ceux dont le cœur a été cassé, tous sont restés en parfait état de conservation; au dégel ils se sont redressés, et ils sont, en ce moment, tels qu'ils étaient avant la neige. Les géologues qui s'autorisent de la présence de quelques palmiers dans les terrains de l'époque miocène pour conclure à l'existence d'un climat tropical en Europe, à cette époque, pourraient n'avoir pas autant raison qu'ils le supposent. » Un phénomène n'est jamais isolé; il se rattache toujours à d'autres phénomènes qui, tous ensemble, sont régis par une loi commune, qu'il appartient à la science de découvrir. Dans l'état actuel de la météorologie, il serait téméraire de vouloir expliquer les excès climatériques qui se pré- sentent de temps à autre, et dont la cause peut être située fort loin des lieux où ils se font sentir. Accumuler les observations, en les étendant autant que possible à toute la surface du globe, les comparer entre elles et cher- cher à saisir leurs corrélations, c'est probablement tout ce qu'il y a à faire en ce moment. On peut néanmoins hasarder des rapprochements, sans tou- tefois leur donner plus de valeur qu'ils n'en comportent. Or, il est remar- quable que l'abondante chute de neige dont je viens de parler fait suite à six années d'une sécheres,se tout à fait exceptionnelle dans celte partie du midi de la France, et qui a été constatée par tous les cultivateurs du pays. Il y a unanimité sur ce point, comme aussi sur la prédominance des venis du nord et du nord-ouest en Ronssillon depuis le commencement de cette longue période de sécheresse. M. Martins, dans une Note présentée à l'In- stitut et insérée aux Comptes rendus (aS mars 1868, p. 585, 1" semestre), a déjà signalé aux météorologistes la concomitance de la sécheresse avec la longue diu'ée des vents du nord et du nord-ouest aux alentours de la Mé- diterranée. Cet état |)articulier de l'atmosphère se lierait-il avec la tempête de neige qui vient de sévir dans cetlo contrée? ( 217 ) » Dans la même Note, M. Martiiis fait observer, avec raison, que les causes de mort des végétaux en hiver sont plus complexes qu'on ne le croit généralement, et qu'il faut dorénavant renoncer à mettre, à côté de chaque arbre, le degré thermométrique qu'il ne peut supporter sans périr. Malgré le peu de temps que j'ai encore passé ici et le peu d'avancement des expé- priences que j'ai entreprises, tout me porte à croire cjue cette assertion est juste. Peut-être réussirons-nous à la longue, et par des recherches multi- pliées, à démêler les causes de la mort des plantes ou de leur résistance aux vicissitudes des climats: c'est ce qui fait, en partie, l'objet de mes tra- vaux actuels. » NOMINATIONS. L'Académie procède, pai- la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Mitr- cliiion^ nommé Associé étranger. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 44» M. Naumann obtient 27 suffrages. M. Miller 10 » M. Studer 5 » M. Domeyko a » M. C-F. NauiMann, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. RAPPORTS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport Sur un Ménioire de M. Maurice Levy, pré- senté le "i juin 1S67, reproduit le 21 juin 1869 (*) et intitulé : Essai sur une théorie rationnelle de l'équilibre des terres fraîchement remuées, et ses applications au calcul de la stabilité des miu's de soutènement. (Commissaires : MM. Combes, Serret, Bonnet, Phillips, de Saint- Venant rapporteur. ) « On connaît depuis longtemps la loi qu'observent les pressions dans les fluides pesants en équilibre. » On connaît aussi, depuis les mémorables travaux (i8ai à 1829) de Cowptea tendus, t. LXVIII, p. i456. ( ^'8 ) Navier, (janchy, Poisson, Lamé et Clapeyron, les lois que suivent les pres- sions on tiaclions dans les corps solides parfaitement élastiques, conime sont les métanx, etc., quand les déformations de leurs éléments restent fort petites. » Mais on n'a pas la même connaissance pour les forces du même genre qui se trouvent en jeu dans les masses solides inconsistantes, telles que la terre ou le sable. Aussi, pour calculer les poussées exercées pnr de pareilles niasses sur les murs de soutènement qu'elles tendent à renverser, on consi- dère seulement, avec Coulomb (*), ce qui s'y passerait lors d'un commen- cement de rupture de leiu' équilibre; et, comme lui, on a coutume de suppo- ser qu'à cet instant une partie du massif se divise, suivant des plans, en zones on couches qui glissent les unes contre les autres et produisent des frotte- ments dont les intensités suivent la loi du rapport constant avec les compo- santes normales des poids. Et les inclinaisons des plans hypothétiques de séparation sont déterminées par la condition d'avoir mi maximiun, soit pour la poussée contre le miu', soit (ce qui ne revient pas toujours au même) pour le moment résultant de cette poussée par rapport à la ligne inférieure autour de laquelle le mur tend à se renverser ("). On tient compte aussi du frottement des terres contre la maçonnerie, force que Prony et les autres premiers successeurs de Coulomb négligeaient, et que Poncelet a ré- tablie d'une manière simple et élégante ('** ). » Nous ne parlons pas de Vadliésion proportionnelle aux surfaces, que Coulomb faisait entrer aussi dans ses calculs, car les constructeurs regardent aujourd'hui comme prudent de ne pas en ajouter les effets à ceux des fiot- temenls; et, entre les plus expérimentés, M. le Maréchal Vaillant a très-bien fait voir (****), l)ar des exemples concluants et nombreux, que les terres dont une certaine proportion d'argile rend les parties adhérentes entre elles exercent, lorsque l'eau vient à les iiuprégner et à les dilater, un genre de poussée qui compense, et an delà, la propriété qu'elles ont de se soutenir à pic d'elles-mêmes, sur une certaine hauteur, à l'état sec. Il Aussi, nous commençons par dire que dans le Mémoire de M. Levy, (*) Essai sur iinr application des règlrs de nuiximis et minimis à qiirlijucs problèmes de statique relatifs à V agriculture. [Savants étrangers, l'j^S.) (**) Ainsi que l'a fait M. le capitaine du Génie Curie, dans un 31enioire présente le 21 dé- cembre 1868. (***) Mémorial du Génie, n° 13, 1840. (****) Rapport déposé le i5 septenibie 1862 sur une tentative de lliéorie nouvelle de la poussée des terres, présentée en iSSg. ( 219 ) dont MOUS avons à rendre compte, il n'est question que de terres sans cohérence, comme sont celles qui ont été fiaîchement remuées. » La ihéorie citée de Coulomb a été développée dans ses conséquences, de i8o4 à 1846, par de savants ingénieurs, bien que l'illustre physicien n'ait proposé qu'avec réserve et sans beaucoup de confiance son hypothèse de la séparation des massifs suivant des surfaces toujours planes. » Depuis, M. le docteur Hermann Scheffler, après avoir constaté le peu de valeur des raisons par lesquelles deux Géomètres ont essayé de justifier théoriquement la su[)position de ce mode exclusif de rupture, a tenté, le premier, une détermination mieux fondée des forces dont ces massifs sont le siège, lorsque leur équilibre est infiniment peu troublé (*). Bornant ses calculs au cas le plus simple, qui est celui d'un massif indéfini terminé en haut par une surface horizontale, M. Scheffler montre très-bien qu'à l'intérieur les faces verticales et les faces horizontales seules sont pressées normalement; puis, admettant à peu près à priori qu'en tout point, parmi les petites faces obliques, il s'en trouve au moins luie sur laquelle la direc- tion de la pression fait avec la normale à cette face un angle égal à celui de frottement de terre contre terre, il pose les équations de l'équilibre d'un élément prismatique à base trapèze; et, en invoquant, comme dans les autres parties de son livre, un certain principe, dit de moindre résislance, dont on lui a reproché l'obscurité et le défaut de généralité (**), le savant et ingénieux conseiller des travaux du Duché de Brunswick arrive à une détermination, qui peut être regardée comme juste, du rapport entre les pressions s'exerçant sur les faces verticales et sur les faces horizontales en chaque point; d'où il lire une solution exactement motivée, et du reste conforme, quant au résidtat, à celle de Coulomb, du problème de la pous- sée sur un mur vertical, pour le seul cas où l'on suppose lisse ou sans frottement la face de ce mur, » M. Levy est allé bien plus loin dans cette voie rationnelle; car, tout en n'y marchant qu'appuyé sur des principes clairs et dégagés d'hypo- thèses non justifiées, il est parvenu à poser en équation, d'une manière générale, le problème des pressions intérieures d'un massif quelconque sur le point de se désagréger dans toutes ses parties, ou à l'état d'équiiibre- limite soutenu par im mur lisse ou rugueux, sur lequel il exerce une pous- (*) Traité de la stabilité des constructioni, iSS^; traduit en 1864, par M. V. Fournie. (**) Article lie M. Cli. Leblanc, aux Annales des Ponts et Chaussées, janvier et lévrier 1867, P- '^g- ( 9.20 ) sée d'iiiie obliquité aussi quelconque; et il en a déduit des conséquences nombreuses et intéressantes au point de vue tant scientifique que pra- tique. » Son analyse se base en grande ])artie sur les théorèmes découverts par Caucliy, en i863, et aujourd'hui {i;énéralement admis et employés, qui résultent très-simplement de l'expression des conditions de l'équilibre de translation et de l'équilibre de rotation du tétraèdre et du |jarallélépipède élémentaire dans toute espèce de matière solide ou liquide, en repos ou en mouvement. Énonçons d'abord, et en langage ordinaire, ces trois im- portants théorèmes, (|ni, trop habituellement à notre avis, ne le sont qu'en un langage analytique faisant obstacle à leur diffusion et à leur enseigne- ment, qui devrait être général : » i" La pression sur (on à travers) une petite face à l'intérieur d'un corps est constamment résultante des pressions supportées par ses trois projections rectangulaires ou obliques sur trois plans quelconques passant par son centre. » 2° Lorsque deux petites faces planes de même superficie ont leur centre au même point, la })ression sur l'une, projetée sur une normale à l'antre, est égale à la pression sur la seconde, projetée sur une normale à la première. » 3" Si, pour un point quelconque, l'on prend les dérivées, par rapport à ses trois coordonnées rectangles, des pressions supportées par l'unité sujierficielle de trois petites faces qui leur sont respectivement perpendi- culaires, ces j)ressions étant décomposées suivant une même direction quel- conque, la somme des trois dérivées est égale ;i la composante, dans cette même direction, de la force qui sollicite l'unité de volume de matière au point considéré (*). (*) C*esl-à-dire que, si l'on jjrend, par exemple, x pour la direction de docom position, et si /Jji, /Jjt, pzi représentent les composantes des pressions sur l'unité superficielle des U'ois petites faces respectivement perpendiculaires aux x, aux ) , aux z se coupant au piiint [x, ) , z), l'on a dp., dpy^ dp,, _ dx dy dz X étant la force tant motrice que d'inertie animant l'unité de volume dans la direction x, et qui se réduit ordinairement, s'il v a équilibre, au poids de ce volume de matièie, estimé sui- vant les. r. Cette équation jointe à deux autres pareilles, où les sens de décomposition sont r et z, forment ce que Cauchy a|)pelle les relations entre les pressions et les forces accélératrices. Kn les ajoutant, après les avoir multipliées respectivement par les cosinus des angles formés ( 221 ) » M. Levy exprime ce qui résulte du troisième théorème par deux équa- tions difiérentielles à deux coordonnées, l'une horizontale, l'antre verticale, en abstrayant la troisième coordonnée, anssi horizontale, ainsi qu'on peut, toujours le faire quand on ne s'occupe, avec: tous les auteurs, que d'un massif ol d'un mur prismatiques à arêtes horizontales, dont il n'est besoin de considérer que l'iuiiti- de longueur mesurée dans le sens de ces arèles. » Les deux équations ainsi posées ne suffisent pas pour déterminer les deux composantes normales et la composante langentielle de pression sur des faces perpendiculaires aux coordonnées : composantes dont dépendent, d'après le premier théorème, toutes les grandeurs et directions des |)res- sions cjui ont lieu sur les diverses antres faces. Pour avoir entre ces trois incoimues une troisième équation, l'autour observe que, sur aucune face, la pression exercée ne saurait faire avec la normale à cette face un angle qui excède celui cp du fi-oitement de terre contre terre; car évidemment, si cet angle avec la normale devenait plus grand, l'équilibre se romprait par glissement, comme quand un corps posé sin- un plan solide se trouve sol- licité, parallèlement à celui-ci, par une force qui excède le produit de la pression normale par le coefficient tango dit du fmllenieul. Or, dans le cas de la cjuestion de stabilité ou d'équilibre-liuiile qui est ici à résoudre, on doit supposer que, pour la face ou cet angle rie la pression avec la normale est plus (jranil que pour les autres petites faces se croisant an même point, il atteint justement le maximum énoncé, ou cette valeur linnte (p qu'il prendrait quand le massif commencerait à s'ébouler ou à se désagréger. Il est clair, en effet, que, si le poids d'un mur soutenant ce massif est tant soit peu supérieur à ce qu'il faut pour faire équilibre à des forces ainsi constituées, et si l'on opère un commencement de renversement en ajoutant pour peu de durée une petite force à celles qui le poussent, le renversement ne continuera pas lorscpie cette force additionnelle et étrangère aura été soustraite ou aura cessé d'agir; d'où l'on peut parfaitement conclure que, si une pareille force n'est point ajoutée, le renversement ne commencera pas, et la stabilité du système est assurée. » Celte supposition d'une inclinaison constante de la pression sur l'une des faces intérieures qui se croisent en tons sens à chaque |5oint d'un massif peut éire regardée comme la traduction vraie de la pensée première et in- pai' les j-, r, 3 avec une droite prise arbitrairement, on a rex|)ression analytique du ihéo- rèiiie plus général énoncé, et qui est démontrable directement. C. K., i«7o, i" Semcsiie (T. LXX, N" G.) 3o 0 ( 222 ) tiiiie de Coulomb; elle n'entraîne nullement l'admission de la partie arbi- traire de son hypoilièse de 1773, à savoir: cette tendance à riiptin'e on à glissement suivant des surfaces constamment planes, à laquelle il ne croyait pas lui-même avec assurance, et que M. Levy montrera plus loin ne pou- voir exister que sous des conditions particulières. » Elle avait déjà été faite par INI. Sclieffler; mais M. Levy la motive d'iuie manière nette, et il lui fait porter toutes ses conséquences; car, en la com- binant avec les deux premiers théorèmes de Cauchy, ou avec ce qui résulte de l'équilibre d'élémenls prismatiques à base Iriangidaire ou à base carrée, il établit une équation nouvelle et générale qui équivaut à ce remarquable théorème sur l'état d'équilibre-limite : « Si l'on considère, dans le uiassif près de s'ébouler, deux petites faces » intérieures quelconques de même superficie, perpendiculaires entre elles » et parallèles à ses arêtes, le caiié de la demi-somme des composantes » normales des pressions qui s'y exercent, multiplié par le carré du sinus » de l'angle © du frottement de terre contre terre, est égal au carré de la » demi-ditférence, plus le carré de la composante tangentielle de ces pres- » sions dans ini sens perpendiculaire à l'intersection des deux faces. » » Comme cette composante tangentielle est nulle siu- les deux faces rectangulaires dites de pressions principales ou normales dont l'existence, en tous les points d'un corps quelconque est, comme on sait, une consé- quence des mêmes théorèmes de Cauchy, on voit que, dans l'intérieiu' du même massif sur le point de se désagréger : « Le quotient de la différence par la somme des deux pressions princi- » pales est constant et égal au sinus de l'angle de frottement; •> » Ou que : « Le rap|)ort do la plus petite à la plus grande des deux pressions prin- » cipales est égal au carré de la tangente ■ Il en résulte que, si l'on construit l'ellipse dont les axes, dirigés sui- vant les deux pressions principales, ou tangents aux deux courbes isostati- ques, ont des longueurs proportionnelles aux racines carrées des intensités de ces pressions, les tangentes aux lignes de glissement des deux systèmes sont dirigées suivant les deux diamètres conjugués égaux de cette ellipse, ou suivant les diagonales du rectangle circonscrit ayant les axes pour mé- dianes. » Après avoir ainsi donné des théorèmes conduisant à éclairer, par des images géométriques, cette matière nouvelle, l'auteur déduit, des trois équations trouvées entre les deux composantes normales et la com|)osante langentielle de pression sur les faces horizontales et verticales, une équa- tion aux dérivées partielles où se trouve uniquement engagée une inconnue auxiliaire. Le problème des poussées de l'état d'équilibre-limite sera résolu d'une manière générale, si l'on intègre cette équation différentielle indéfinie ou applicable à tous les points du massif supposé ébouieux dans toutes ses parties, en ayant égard aux conditions définies ou à son contour, savoir : » 1° Que les pressions soient nulles sur la surface supérieure (car il ne s'agit que des excès des pressions sur celle de l'atmosphère) ; » i" Que sur la face en contact avec un mur, et vu que celui-ci con- (*) On dirait sans doute plutôt « orthostatiques « si l'on était dans le cas de considérer [vojfz plus loin) les liyncs d'cgiilc pression, auxquelles le i)rcmier nom conviendrait mieux. 3o.. ( 224 ) stitiie un système se moiivanl tout d'une pièce en cas d'éboulement, la pression forme partout, avec la normale à ce innr, un angle égal à celui du frottement de la terre contre sa maçonnerie. » Mais comme cette équation aux dérivés partielles du second ordre est en même temps du second decjré, on n'en connaît pas d'intégrale rigoureuse. En attendant qu'on apprenne tout au moins à y suppléer par des méthodes d'approximation, M. Levy traite une suite de cas particuliers oh le massif est limité à sa partie supérieure par un plan d'ime inclinaison quelconque, et où il peut résoudre complètement cette équation, ou plutôt, directe- ment et sans inconnue auxiliaire, les trois autres équations dont elle est déduite. » Il commence par considérer un massif ainsi terminé en haut et indéfini dans les autres sens, mais en supposant abstractivement qu'il y a comme ci-dessus, et en tous ses points, une face où la pression fait l'angle constant tp avec sa normale, quoique cela ne soit possible, dans un pareil massif solli- cité seidement par son poids, que quand le plan supérieur fait ce même angle ç avec l'hoi-izon. Cette sorte d'hyiîothèse provisoire revient ;i abstraire d'abord la deuxième des conditions définies ou au contour, celle qui est rela- tive à la face en contact avec le mur, et à astreindre seulement les pressions inconnues à remplir la première de ces conditions, celle de leur nullité sur la surface supérieure. » Il trouve que : » 1° i.es lignes isostatiques, et, par suite, les lignes de glissement de chacun des deux systèmes sont toutes droites et parallèles entre elles. » 2° Les pressions s'exerçant aux divers points, sur des faces de même direction, sont |)roportionnellos aux distances de ces points au plan supé- rieur. » 3" La verticale et la coupe du talus supérieur du massif sont deux diamètres conjugués de l'eUipse ci-dessus, dont les axes, ayant pour rap- port mutuel la tangente du demi-complément de l'angle du frottement, ont leurs directions parallèles aux lignes isostatiques des deux svstèmes. » Il en résulte un moyen géométrique de déterminer ces deux lignes, et, par suite, les ligues de glissement qui, de |xu't et d'autre de l'une d'elles, font un angle égal à ce même demi-complément. » ]\lais ces lignes de glissement se déterminent plus promptement par un c:dcul trigonométrique siniple; car, en cherchant l'angle dont le cosinus a pour grandeur le quotient du sinus de l'angle m du talus supérieur avec l'horizon, par le sinus de l'iuigle (p i\u frottement, et en en retranchant ( 225 ) l'excès y — w du second sur le premier, l'on obtient le double de l'angle £ que font, avec h verticale, les lignes de glissement de l'un des deux sys- tèmes, celni qui coupe, sous le plus petit angle, la ligne montante du tains supérieur. » L'expression de cet angle £ serait, ainsi, imaginaire si l'on snp|)osait l'inclinaison du talus supérieur sur l'horizon plus grande que l'angle du frottement de terre contre terre. Cela est d'accord avec ce qu'on admet géné- ralement, à savoir que les terres ne se soutiennent que sous luie inclinaison moindre, quand on néglige leur cohésion. B On déduit de là, aussi, des expressions des deux pressions principales, et, par suite, de toutes celles qui s'exercent sur les laces diversement in- clinées. » Maintenant, si un côté du massif indéfini, que M. Levy a considéré ainsi absiractivement, est remplacé par un mur soutenant le leste, la ré- partition des forces intérieures, dans l'état considéré d'équilibre-limite ou de commencement de glissement, se trouve par cela seul changé en gé- néral; car la pression qui s'exerce contre le mur a une direction tout à fait déterminée faisant, avec la norsnaleà la face pressée, un angle égal à celui '/ du fioUemeut de la terre contre la maçonnerie. » Si la face du mur ainsi intervenu possède tout juste la direction pour laquelle les deux composantes tangentielle et normale de pression, dans le massif indéfini d'abord supposé, ont pour rapport mutuel la tangente de cet angle 9', rien ne sera changé dans les intensités ni dans les directions des diverses forces enjeu; les lignes isostatiques continueront de former deux systèmes de droites parallèles; il eu sera de même des lignes de glis- sement ou de tendance à rupture, et l'hypothèse de Coulomb se trouvera alors justifiée. » Mais il en sera autrement si la direction de la face postérieure du nuir est différente de celle qui, pour un talus supérieur donné, remplit la condition qu'on vient d'énoncer. Les forces auront d'autres directions et intensités; les lignes de glissement, comme les lignes isostatiques, ie/o//^ courbes., bien que la surface supérieure du massif soit toujours supposée être un plan ou horizontal ou incliné. A plus forte raison en sera-t-il ainsi, lorsque cette surface sera, ou courbe, ou polyédrique. >• Généralement il convient d'attribuer au frottement des terres contre la maçonnerie le même coefficient qu'au frottement de terre contre terre, cai- on |)eut toujours rendre la maçonnerie assez rugueuse pour que le frot- tement qui s'y exerce atteigne cette grandeur, qu'on ne doit jamais supposer (' 226 ) être dépassée, ptiisqu une couche de terre resterait adhérente au mur; et c'est contre celte couche que s'exercerait le frottement du reste du massif. )) Or, lorsqu'on fait égaux ces i]eux coefficients de frottement tang 9 el tangç' de terre contre terre et de terre contre le mur, il estclairquecelui-ci, pour remplir la condition énoncée de ne rien changer aux forces en jeu dans le massif en cas d'éboulemeni, doit avoir sa face postérieure dans la di- ret lion des liqnes de glissement d'un des deux systèmes, savoir : celui dont nous venons d'apprendre à calculer l'inclinaison s sur la verticale. » On trouve immédiatement ainsi, si l'on ado|)te /|5 degrés pour l'angle du frottement, ou l'unité pour son coefficient : que la face du mur doit faire avec la verticale un quart d'angle droit (t = 22°^) quand le terre-plein supérieur est horizontal; que quand celui-ci fait avec l'horizon 3o degrés, le mur en doit faire i5 avec la verticale; enfin la face (\v mur doit être ver- ticale (s = o) quand le terre-plein est en talus de terre coulante (w :=45°). » Alors (et quel que soit l'angle du frottement) M. Levy trouve par l'a- nalyse, et vérifie par un raisonnement simple et ingénieux, que la poussée sur l'unité superficielle d'un élément quelconque de la fiice du mur est égale au poids d'un prisme déterre de même base et d'une hauteur égale à la profondeur de ce point, mesurée sur lu même face, multiplié par le cosinus de la somme de l'angle e de cette face avec la verticale et de l'augleoi du talus supérieur avee r horizon. » On ne saurait désirer une expression plus simple de la poussée oblique exercée en chaqiie point du mur; expression qu'il suffit de multiplier suc- cessivement par le cosinus et par le sinus de l'angle f àc frotfcmrni pour en avoir les composantes normale et taugcnlielle à la face du mur. » L'auteur compare ce résultat avec celui que donne la théorie de Cou- louif). » On sait que, lorsque les terres s'élèvent, comme nous le supposons ici, en talus d'une inclinaison donnée quelconque derrière un mur de sou- tènement dont la face postérieure a une inclinaison aussi quelconque, et lorsqu'on tient compte du frottement sur cette face, le calcul fait par la théorie de Coulomb se présente avec une complication extrénje. Un seul auteur, M. Saint-Guilhelm, en a dégagé, par un élégant artifice, l'expression de la poussée (*). Or M. I^evy démontre que cette expression compliquée se réduit à la formule très-simple dont nous venons de parler lorsque les ( *) Voyez la Note sur une détermination ratiimncltc, ])nr iippro.riniation, de In po'issév, etc., à la suite du picsenl Rapport. ( ^-^7 ) inclinaisons oj et £ chi talus supérieur et de la face du tnur ont entre elles la , . r / N sin ojT 1- . I relation cos(2c + (p — o;) =: 7; — u que nous avons dit être nécessaire pour que les faces de glissement soient planes. )) On pouvait le présumer, car alors, mais seulement alors, l'hypothèse de Coulomb est légitime et ses formules sont exactes. Dans tout autre cas, sa théorie est réellement fautive. M. Levy le prouve d'une manière directe en nionlrant que, dans lui massif qui commence à glisser, les lignes de glis- sement ne jjeuvent être droites sans cire en même temps parallèles entre elles dans chacun de leurs deux systèmes ; que cela ne saurait avoir lieu qu'au- tant que la surface supérieure du terrain est plane, et que, s'il y a uu mur, son inclinaisçn se trouve avoir, avec celle de cette surface, la relation ci- dessus fixée (*). • » Les formules de poussée que M. I^evy a obtenues jusqu'à présent de sa théorie, et qui s'appliquent à la série de cas indiqués, donnent donc le même résultat que celles de la théorie de Coulomb appliquée aux mêmes cas. Mais il les obtient sous une forme excessivement simple, à laquelle on n'aurait jamais soupçonné que celles-ci pussent se réduire, ce qui déjà est un grand avantage. En outre, la théorie de Coulomb était impuissante à fournir les conditions de son exactitude, ou de la légitimité de la supposi- tion de séparation suivant des surfaces planes, tandis que la théorie de M. Levy, exempte d'hypothèses de ce genre, spécifie nettement les cas où les formules tirées jusqu'ici de ses équations différentielles sont applicables exactement. Ces cas (en nombre infini) sont ceux de la pratique ou en sont généralement assez rapprochés, cai' on donne ordinairement, aux faces pos- térieures des murs, des inclinaisons siu' la verticale comprises entre zéro et le demi-complément (soit 22°, 5) de l'angle du frottement des terres. » Et, dans des cas où le talus supérieur ne partirait pas du haut de cette face du mur, ainsi que dans ceux où les inclinaisons w et e du talus et de la face n'auraient pas entre elles la relation indiquée, il sera le plus souvent (*) Il prouve encore directement que si, dans un massif soutenu par un mur, on a des plans pour les surfaces sur lesquelles le rapport des composantes tangenîielles aux compo- santes normales de pression est le plus grand possible, ces surfaces, sur lesquelles le glisse- ment s'opérera au premier instant d'une rupture de l'équilibre, sont précisément celles qui détachent du massif les prismes exerçant sur le mur la jioussée maximum ou la butée mini- mum, vu que la dérivée de cette force, par rapport à l'angle d'inclinaison de la face du prisme, doit nécessairement être nulle; en sorte qu'une des deux hypothèses de Coulomb, celle du maxinunii, est une conséquence mathématique de l'autre. ( 228 ) possible de faire des comparaisons ou assimilations à des cas où ces cotidi- lions sont remplies, de manière à lirer des formules nouvelles des résultats approchés. » Il y a plus : l'étude du travail de M. Levy nous a suggéré la remarque qu'on pourrait avec avantage, comme approximation, emj)loyer pour toutes les valeurs des deux angles eu question (to et s) ses formules de poussée, établies en remplissant seulement les conditions définies relatives à la sur- face supérieure, formules qui ne sont, disons-nous, tout à fait exactes, ou ne remplissent en même temps la condition relative à la face du mur, que |)our une relation déteruiinée entre ces deux mêmes angles d'inclinaison du terre-plein et du mur. En effet, employer ainsi les lormules dont nous par- lons revient simplement à supposer cjue le coefficient du frottement de la terre contre le mur a une valeur variable* mais restant toujours conqn'ise entre zéro et sa valeur réelle. Or on sait, et il est du reste évident, que le frottement contre la maçonnerie diminue la tendance au lenversement, en sorte cjue, si on lui suppose un coefficient plus faible cpie le coefficient effectif, le résultat du calcul sera une poussée plus grande (pie la poussée réelle, et, par suite, pour le unu-, l'adoption de dimensions augmentant la stabilité. Les formules de la théorie nouvelle, dans ces cas où' elles ne sont cju'approximatives, offriront donc, outre la simplicité, un avantage de sé- curité que l'on n'est mdlement certain d'obtenir par la théorie de Coulomb employée, dans les mêmes cas, aussi comme extension et approxima- tion (*^. )> La théorie nouvelle, au point où elle a déjà été amenée, offre donc des avantages pratiques réels, outre l'établissement de formules et de théorèmes remarquables sur l'élat [larticulier d'équilibre dont elle s'occupe. » On a vu d'ailleurs que son auteur a posé le problème en équation d'inie manière générale; en sorte qu'on j)eut entrevoir poiu- l'avenir beaucoui) d'autres résultats utiles. » Nous pensons donc qu'à tous égards le Mémoire de ]\[. Levy est digne de la haute approbation de l'Académie, et nous en proposons l'inseriioii au Recueil des Snvauts étiangeis. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. Friyez encore la >'ote à la suite du Rapport. ( 229 ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur Une détermination rationnelle, par approxima- tion, de la poussée cpi' exercent des terres dépourvues de cohésion, contre un mur ayant une inclinaison quelconque; par M. de Saint -Venant. « 1 . Le Mémoire Sur une théorie rationnelle de i équilibre des terres sans consistance, que l'Académie vient d'approuver, et dont l'auteur est M. Tin- génieur des Ponts et Chaussées Maurice Levy, donne, pour cet équilibre supposé près de se rompre, des équations générales, et des formides simples qui les résolvent exactement dans une série indéfinie de cas particuliers, où il y a une certaine relation entre l'inclinaison de la face postérieure du mur soutenant les terres, et l'inclinaison du plan que leur surface supérieure est supposée affecter à partir du haut de cette même face du mur. )) Je me propose principalement, dans la présente Note, de montrer, plus explicitement qu'il n'a pu être fait à la fin du Rapport sur ce iMémoire, que les formules simples tirées jusqu'à présent de sa nouvelle théorie par l'au- teur, peuvent être employées comme approximation et avec sécurité dans tous les autres cas, c'est-à-dire lorsque la relation en question n'est point satisfaite, et qu'ainsi la face du mur et le talus d'en haut des terres sont des plans ayant des inclinaisons quelconques. » 2. La propriété qu'ont les liquides pesants en repos d'avoir leur sur- face supérieure constamment perpendiculaire à la direction de la gravité suffit pour montrer que, dans l'état d'équilibre, leurs pressions, même inté- rieures, sont partout normales aux faces pressées, et pour qu'on puisse éva- luer exactement leurs intensités et leurs directions à toutes les profondeurs. » Pour les masses inconsistantes dites demi-fluides, telles que la terre sablonneuse, on n'a qu'une notion bien moins complète de ce qui se passe, car leur surface supérieure peut se tenir sous une inclinaison susceptible de grandeurs diverses; on sait seulement, et c'est là leur propriété caractéris- tique, que cette inclinaison sur l'horizon ne dépasse jamais un certain angle, qui, pour chaque espèce, est dit de terre coulante, ou de frottement de terre contre terre. » Or on peut tirer, de cela seul, des conditions pour cet état d'équilibre- limite, ou sur le point d'être rompu, qu'il faut toujours siqiposer dans un système lorsqu'on veut, comme dans la question qui nous occiq^e, établir les conditions de sa stabilité et calculer sa résistance. » 3. Soit en effet ? l'angU' en question, qui, ainsi, est le plus grand de ceux que la direction C. R., 1870, I«f Semestte. ( T. LXX, N " C. ! il { 23o ) d'une pression intérieure puisse faire avec la normale à la face à travers laquelle elle agit; c'est-à-dire soit tangy le j)lus grand rapport de la composante langentielle à la composante nor- male de la pression exercée sur celte face. » Et soient encore, si NMQ et ABMN représentent les coupes transversales du massif considéré de terre sans cohésion et d'un mur qui le soutient, l'ini et l'autre de forme prismatique à arêtes horizontales perpendiculaires au plan de coupe : » jf et j" les coordonnées M^, qm tracées dans ce niéme plan vertical , d'un île ses points, m; » 0 l'angle que nous supposerons d'abortl fait avec la verticale par la coordonnée j; n N,, INj les composantes normales, ou res- pectivement parallèles aux .r , aux )', des pressions ou poussées que supportent, par unité superficielle, deux très-petites faces inm\ tnm" passant par ce point, et perpendiculaires aux mémos coor- données; » T la composante tangenlielle des deux mêmes pressions, perpendiculai- rement à l'intersection commune m des deux faces; composante qui doit, comme ou sait, être la même sur toutes deux poin- satisfaire à l'équilibre de rotation d'un élément rectangle dont la coupe est unn' m" m" ; » n le poids de l'unité de volume de la terre; » L'on a, entre N,. Nj, T les trois éi^uations - n sin e, (2) (3) 4T^+(N, dx dr dT dN d.r "^ dr — n,Y - = n COS0, ;Nn 4- N.j'-'siu'f = o, dont les deux premières signifient simplement qu'il y a équilibre de trans- lation du même élément rectangle dans les sens ,r et j, et dont la troisième, due à M. Lev}', exprime que parmi les petites faces obliques qui ont pour intersection commune l'arête m de l'élément, il y en a une ou deux où Fin- ( 23r ) clinaison de la |iression sur sa normale atteint l'angle maxiinnm cp : ce qni est la condition ponr que le nsassif, on an moins la partie du massif où se trouve le point m, soit près de s'ébonler, ou se trouve dans l'état particulier d'équilibre que nous devons ici supposer. » Nous disons ou la partie du massif, parce que rien ne nous dit encore qu'il n'y ait pas quelques antres parties qui, lors de la chute du mur, resteraient immobiles, et d'autres qui se mouvraient en bloc à la manière des solides cohérents, ou sans les glissements relatifs intérieurs qui constituent l'état ébouleux. » De plus si, mn étant une quelconque de ces petites faces obliques inté- rieures qui se coupent suivant l'arête m. Ton appelle, pour cette face, et de même pour une petite portion mn de celle MN du mur, » e, l'angle qu'elle fait avec les j-, » 3L, E les composantes normale et langentielle de la pression sur cette même petite face par unité superficielle; » Çi l'angle aigu de cette pression avec la normale à la face; 1) (p' l'angle du frottement qu'exerceront les terres sur la maçonnerie du mur en glissant sur elle s'il y a ébonlement, ou l'inclinaison limite, sur la normale au unir, de la pression ou poussée de la terre contre le mur; » Il résulte de l'équilibre de translation du tétraèdre élémentaire de Canchy, remplacé ici par un élément prismatique à base triangulaire mm'n, qu'on a 3X,^ cosae, — 1 sm2£,, 2 1 , ,K I Ni — N, . (4) { ^ ^ SU12£| + l COS2£|, , tangç, = - n. » Il faut doue, poin- ]e juste équilibre supposé, outre les équations (i), (*) C'est mùine île la troisième de ces équations, écrite ainsi : (4 bis) 2Tcos(i — 2s,) -+- (N, — Ni)sin((pi — îs,) = (N, + ]N,) sin^i, que M. Levy déduit celle (3); car, en la dilîérentiant |)ar rapport à e,, et faisant -~ = o, il tire pour la tangente, et par suite pour le cosinus et le sinus de y, — as,, répondant au maximum de y,, des valeurs qui, substituées dans (4 bis), donnent pour le sinus de ce plus grand angle f, d'inclinaison do la pression sur la normale à la face, une expression où l'on n'a qu'à remplacer if, par y poui' avoii' la condition (3 ) de l'équilibre-limite en m. 3i.. ( 232 ) (a), (3), indéfinies ou applicables aux divers points ni du massif, qu'on ail la condition suivante déjinie ou particulière à quelques points : (5) - — = tangçi', c'est-à-dire m,=(p' à ceux qui touchent le mur; et, encore, les deux qui suivent, si l'on suppose que la partie ébouleuse, ou qui ne se meut qu'en se désagrégeant, doive s'étendre jusqu'en haut : (6) N, = O, T = 0 [entraînant, vu (3), N, = o] aux jMjints de la surface supérieure MQ (*). » La solution, si elle est possible, des équations (i), (2), (3) sous les conditions (5) sur la partie MN du contour et (6) sur la partie MQ, foiu-- nira, après substitution dans les expressions (4), la solution complète du problème de la poussée des terres contre le mur, dont on doit déterminer les dimensions et le mode de fondation de manière à y résister. )) M. Levy, prenant les coordonnées jc, y horizontale et verticale, ou 6 = 0, ramène les équations indéfinies (1), (2), (3), qu'il faut résoudre, à une seule, en posant, au moyen d'une inconnue auxiliaire 1, (7) T = - d-\ dx dy ce qui satisfait à (i) et à (2), et donne, par substitution dans (3), une équa- tion en ij; aux dérivées partielles du second ordre. » Comme cette équation est aussi du se- cond degré, on ne peut guère es|)érer en trouver l'intégrale générale et exacte. » 4. Mais elle s'intègre d'elle-même, ou plutôt on résout directement et exactement les équations indéfinies (1), (2), (3) dont elle provient, de manière à satisfaire aux condi- tions définies (5), et aussi (6), en justifiant complètement celles-ci, dans un cas fort étendu, ou le massif est terminé en haut par un plan passant par l'arête postériein-e M du mur. (') On n'a pas besoin de tenir compte de la pression de l'atmosphère si N,, Nj, dX, ne représenlcnt (jue les excès, sur celle-ci, des pressions normales effectives. ( 233 ) » Soient, en effet ; Cl) l'angle que fait ce pian supérieur avec l'horizon, p la j)erpendiculaire qui y est abaisssée par le point /?«; » Si, pour un instant, nous prenons les coordonnées jr, j parallèles et perpendiculaires à ce même plan^, ou (8) p=j, 6 = o>, et si nous désignons par des accents les composantes de pression qui s'y rapportent, nous satisferons à (i), (2), ainsi qu'à (6) p;u" les deux premières des expressions suivantes, dont la troisième, fournie en tirant N, de celle (3), satisfait éealement aux autres : -& ( N'2 = n/;cos«, T'= — IT/Jsinoj, ^9^ iK — l la \ cosw , /cos^w ,^, Ut) COSW en faisant g = — \/ I ( ). ' \COS(p / COS^ V COS'fp ^ ' B D'où l'on déduit facilement, par les formules (4) de changement de face pressée, en y faisant e, = oi, les pressions qui suivent, relatives à 5 = o, ou à des coordonnées horizontales et verticales, 'î (10) N( = ri/JO-- cosw, No =11/) ^5 T= — ripe' sinw. » 5. Or ces expressions (10), établies par M. Levy de manière à satis- faire d'abord aux conditions (6) relatives à la surface supérieure, résou- dront évidemment le problème d'une manière complète si les données ij, et £, sont telles que ces expressions satisfassent aussi à la condition (5) rela- tive à la face du mur (**), c'est-à-dire si les angles w et £, ont entre eux (*) Si le massif était un corps élastique unique et indéfini, on aurait toujours pour N'j et T' les deux premières expressions (9); mais, au lieu de la troisième, il faudrait prendre K'i r= ICN', = Kn/JC05w, K. étant un certain nombre fractionnaire indé])endant de w, et auquel le calcul des forc<'S moléculaires attribue la valeur j. Tout serait déternu'né sans considéier spécialement l'état d'équilibre près de se rompie. Mais, en déduisant de là les pressions sur d'autres faces, on a])erçoit facilement que cette assimilation à un corps unique, d'un amas de petits corps solides juxtaposés, conduirait à des pressions négatives ou trac- tions et à d'autres conséquences qui ne sauraient convenir au massif incohérent ainsi com- posé. (**) Nous ne parlons pas du cnsd'un massif indéfini en deux sens ou sans mur qui le sou- tienne; car il n'est à l'état d'équilibre limite, et les expressions (10) ne lui sont applicables que si l'on a « = ?, ou si la surface supérieure a le talus de terre coulante. Pour toute valeur de w>-f, l'éqiii- { 234 ) la relation qui résulte de la substitution, clans -^ = tang(p', des expres- sions (4) de oîi, f?, où l'on ain-a mis celles (lo) pour N,, N2, T. Cette re- lation est || = langy„ I f (p, = çp', et en faisant ( 2 cosw H/; [sin2£, -4- i7''sin(2w — ae,)], f 3Î, := 2Sm-£, 4- 20- COS- U — £, . 1 2 CO?W ■- \ '/J » Elle devient fort simple et d'un calcul facile lorsque l'on prend, comme il convient toujours de le faire, (12) ?'=?; car, alors, elle se réduit, comme l'a trouvé M. Levy, à £, =£, ^ ' Je étant tiré de cos(2£ 4-0 — &)) = !l!i^. )) Dans ce cas fort étendu, ou cette suite de cas, où la surface supérieure est plane et où la valein- de £, est celle qtie l'on tire en w de (i i) ou de (i3), l'on a f/t's ]ûans pour les surfaces de glissement des deux systèmes, formés par la double suite des petites faces sur lesquelles la pression fait, avec leur normale, l'angle cp et l'angle —f, surfaces dont les premières sont paral- lèles au mur si 9'= 9. » Aussi alors, mais seulement alors, la théorie de Coulomb, fondée sur l'hypothèse de cette séparation des massifs par surfaces toiijoiu's planes, donne des formules s'accordant avec la théorie nouvelle. Mais celle-ci ap- prend qu'elles se simplifient considérablement ; car en appelant en général ; Si la poussée résultante = — — = ; — par unilé superficielle de l'élé- » coSfi sin y, • ' ment du mur en m, L la profondeur Mm = — ; r du point w, mesurée sur la face même » COS(w — £,) '■ du mur, libre ne saurait avoir lieu mémo quand il y a un mur, et N', deviout iiiiaL,inairc. Et, pour toute valeur de w <^ if, lo rapport — n'atl«'inl sa limite tauy'jj mille |)art. ( 235 ) M. Levy a reconnu analytiqueinent, et vérifié géoinélriquement, qu'on a (i4) .*R.= nLcos(9 + e). » On doit remarquer aussi que toutes ces formules, établies pour une étendue indéfinie des plans MQ de la terre et MN du mur, seraient égale- ment applicables si le massif n'était qu'un coin ou prisme triangulaire con- tenu inférieurement entre deux murs dont les faces, pour lesquelles on sup- pose ai' == ent aucune. Or cette seconde action ne peut, d'aucune manière, être envisagée comme une substitution simple, directe et incontestable. C*H*CP n'est plus du même type que C*H^I. » L'exemple qu'on prétendait opposer à mes vues théoriques n'a pas du tout la valeur qu'on lui attribuait. Il en est de lui comme de tous ceux dont les partisans des substitutions ont cru pouvoir s'appuyer pour soute- nir leurs hypothèses : il est contraire à leur pensée, dans ce qu'elle a de plus essentiel. Il prouve que l'édifice chimique, le type s'écroule plus ou moins complètement dans toutes les actions chimiques. C'est dans les dé- bris de cet écroulement qu'on trouve des morceaux dont la composition peut être représentée par une substitution, mais n'est pas due à ce phéno- mène, qui ne saurait être réglé par aucun principe et n'a jamais été observé dans les conditions indiquées par cette hypothèse. » M. Tresca présente, comme complément à son Mémoire du 2';/^noveml)re 1864 sur l'écoulement des corps solides, toutes les figures qui reproduisent l'ensemble de ses premières expériences sur cette question. (Commissaires précédemment nommés : MM. Morin, Combes, de Saint-Venant.) 31. Delaurier adresse des « Recherches sur la thermo-électricité ». (Commissaires précédemment nommés : MM. Becquerel, Edm. Becquerel, Fizeau.) M. DE Plagniol adresse quelques explications concernant les idées émises dans sa Note précédente sur la maladie des inorls-Jlals. (Renvoi à la Conunission de Sériciculture.) M. Galdin adresse une Lettre concernant son procédé de fabrication des pierres précieuses arlificielles. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( 239) M. CoRDiER prie l'Académie de vouloir bien comprendre son ouvrage sur « les Champignons alimentaires et vénéneux de la France » parmi les pièces qui premlront put au Concours pour le prix Desmazières. (Renvoi à la Commission du prix Desmazières.) CORRESPONDANCE . M. KiRciïHOFF, nommé Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. i.E Secrétaire dp Bureau des Longitudes adresse à l'Académie les remercîments de ce corps savant, pour l'envoi qui lui a été fait de la col- lection des photographies de l'éclipsé de Soleil, du 7 août 1869, recueillies à Burlinglon-Jowa (États-Unis), par M. Jlf. Moyer. M. R0SELL1-M0LI-ET informe l'Académie qu'il se propose de traduire en français les Harmonices muncii de Kepler : il désirerait avoir l'opinion de l'Académie sur l'opportunité «le cette publication, et lui soumettre son ma- nuscrit avant de le livrer à l'impression. Cette Lettre sera soumise à une Commission composée de MM. Chasles, Cl. Bernard, Bertrand. 31. LE Secrétaire perpétuel donne lecture des passages suivants d'une Lettre adressée à M. le Président par M. Bontemps : « Le nom de Charles se rattache d'une manière indissoluble à l'aé- rostaticpie |iar l'emploi qu'il fit le premier du giiz hydrogène, substitué à l'air dilaté de Montgolfier, et an moyen duquel il fit cette première ascen- sion, demeurée célèbre, du i" décembre 1783. " L'énumération des travaux de Charles est comprise daiis une Notice imprimée, qui fait partie delà collection des Mémoires de l'Académie; mais Charles a laissé en outre, en manuscrit, sesleçons de physique expérimen- tale, plus deux discours d'introduction à ce cours, et un discours qui est l'historique de son ascension du i" décembre 1783: ces trois discours, re- marquables d'ailleurs au point de vue littéraire, sont autographes. » Je tiens ces manuscrits de mou père, élève, ami el exécuteur testa- mentaire de J\I. Charles, et je viens les offrir à l'Acadéuiie, qui jugera, je le 32.. ( 9,/io ) peDse, qu'ils peuvent figurer honorablement dans la bibliothèque de l'In- stilut. )) M. LE Sfxrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" une brochure de M. Ramoii de la Sagrn, intitulée « Des- crintion et culture de l'ortie de la Chine » ; 2° l'Annuaire scientifique (neuvième année, 1870) de M. Dehérnin. ASTRONOMIE. — Sur Ifs applications utiles de la méthode cjraphique à la prédiction des éclipses de Soleil. Note de M. A. Laiîsseoat, présentée par M. Faye. « l.a méthode des projections a été employée pendant longtem|)s pour prédire les éclipses de Soleil tant dans im lieu déterminé cjue pour la Terre en général. Kepler avait montré le premier comment on pouvait, en consi- dérant les éclipses de Soleil comme des éclipses de Terre, évaluer l'étendue de la surface de notre globe c[ui pénétrait dans la pénombre de la I.une, de la même manière qu'on avait été natin-ellement conduit à calculer les phases des éclipses de Lune et les autres circonstances de ces phénomènes produits par le passage de notre satellite dans l'ombre de la Terre (i). En développant cette idée ingénieuse, Wien et Cassini paraissent être arrivés à peu près en même temps à la construction connue au moyen de lacpielle on peut prédire les circonstances d'une éclipse? de Soleil pour im lieu déler- miné. Les géomètres et les astronomes du siècle dernier se sont be^iucoup occupés de cette question^ qui a donné lieu aux plus iiUéressantes appli- cations de la géométrie à l'astronomie. L'illustre Lagrange lui-même n'a pas dédaigné d'en faiie l'objet de ses méditations et de chercher à donner plus de précision aux opérations graphiques en tenant compte de la varia- tion du diamètre apparent de la Lune qu'on négligeait ordinairement et même de l'aplatissement du globe terrestre (2). » Toutefois, les perfectionnements apportés aux théories delà Lune et du Soleil peni'.etîant de déterminer désormais avec une grande approxi- mation les instants des ddférentes phases du phénomène pour un lieu quelconque delà Terre, on a généralement substitué l'emploi des foriiinles analvtiques à relie du dessin. Ces formules, d'ailleurs, oui élé poilées |>ai- (i) Epitonif'S nstronnmiœ cnpernicanœ, liber VI, part. V, cap. VII et VIII. (9.) Aiidilions h In Connnisiance des Tcm/i.t pour i8i<). ( 24> ) Bessel à un haut tiegrô d'élégance et de précision ; puis, simplifiées pnr divers ajitronoines |iour les usages ordinaires de la pratique, elles sont devenues assez faciles à employer. » Les avantages qu'olf'ic le calcid sont trop évidenis et tiop iuipori.mls dans certaines circonstances pour qn'd puisse être question de lui prétérei' les constructions géométriques, dont le degré rrexactitude est nécessaire- ment plus limité; ce|)endant ces constructions ne flevraient pas être entiè- rement négligées, en premier lieu parce qu'elles ont l'incontestable privi- lège de parler aux yeux, et ensuite |)arce que la soie du calcul est, eu défi- nitive, toujoins très-laborieuse et qu'il peut être inutile de la suivre dans bien des cas où les procédés graphiques expéditit's suffiraient ass(u-éaieiif. Enfin, je suis disposé à croire que ces procédés, bien dirigés, pourraient venir en aide aux calculateurs eux-mêmes, en leur |)rocurant rapidement les éléments d'une approximation déjà assez grande. » C'est ainsi, par exemple, que l'on pourrait se contenter des indications de la projection pour construire les cartes sur lesqiielleson trace la marclie de l'ombre, s'il y a lieu, et de la pénonibre de la Lune sur la siufaci; de la Terre. Ces cartes sont très-instructives et semblent appelées à rendre d'inqjortants services à la Géographie et mên)e à l'Astronomie par les ren- seignements qu'elles fournissent immédiatement aux voyageurs, rensei- gnements dont on pourrait accroître encore l'intérêt, conune j'ai essavéde le démontrer dans l'exemple que j'ai c\)i)k\. LciCoiiiiaissanre des /"ez/i/'i publie déjà les cartes relatives aux éclipses les plus remaitpiables, mais il ne serait peut-être pas inutile de donner celles de toutes les (clipsesqni peuvent êtie observées soit en mer, soit dans les voyages d'exploration scientifique à l'intérieur des continents. Or il n'est pas nécessaire, pour dresser ces carte.', d'entreprendre de longs calculs, et la méthode ties projections est ici par- faitement suffisante. » Je crois en fournir la preuve en mettant sous les yeux de l'Académie une carte de l'éclipsé totale de Soleil du 21-22 décemlne prochain, con- struite en suivant une méthode purement graphique et en la lajjprochant de celle qui a été publiée tians la Connaissance des Temps, laquelle a été rétiigée d'après les résultatsque M. Langiera obtenus par le calcul. Les frè.s-légeres diHérences que l'on constate en comparant les courbes qui sont conununes aux deux dessins ne me paraissent pas devoii- être attribuées aux erreurs commises en prenant les mesures sur l'épure, mais plutôt aux conventions différentes qui ont pu être faites dans le calcul ou dans la construction graphique, relativement a la fornie de la Terre, aux effets de la réfrac- tion, etc. ( 242) » La méthode que j'emploie est une modification de celle qui est décrite dans les anciens Traités d'Astronomie. Je l'ai étudiée avant de savoir qu'elle avait été imaginée, il y a environ un siècle, par le célèbre géomètre Lambert, de Mulhouse, à qui je m'empresse d'ailleurs d'en restituer le principe. Lalande, ordinairement si bien informé, n'en parle pas, et La- grange, tout en la mentionnant, ne s'en tient pas moins à la projection ordinaire, à laquelle il applique seulement les corrections qu'il avait en vue. Je ne crois pas me tromper en supposant que, la construction des cartes étant autrefois réservée à peu prés exclusivement aux cas assez rares des éclipses totales ou annulaires visibles en Ein'ope, on se préoccupait surtout de la prédiction des circonstances du phénomène pour un lieu donné. Dès lors on s'inquiétait assez peu des inexactitudes inévitables qui résultaient du mode de projection en usage quand on voulait l'appliquera la prédiction de l'éclipsé pour la Terre en général. On s'expliquerait difficilement d'une autre manière la préférence accordée par Lagrange à l'ancienne projection, car les corrections qn'il proposait d'introduire ont certainement moins d'importance que les erreurs graphiques auxquelles je fais allusion en ce moment. )) Quoi qu'il en soit, les essais que j'ai faits en employant comparative- ment les deux méthodes m'ont convaincu des avantages de celle de Lam- liert, dont je me suis attaché à tirer toutes les conséquences, et qui |)oin'rait être, selon moi, utilement introduite dans l'enseignement et même dans la pratique de l'Astronomie. » Le principe de cette méthode consiste dans la substitution ou, pour mieux dire, dans l'adjonction de la projection siéréographique du globe terrestre à la projection orthographique, qu'on se contentait d'emplover ordinairement. Avec cette dernière, on était obligé de représenter les méri- diens et les parallèles par des ellipses, dont le tracé est toujours long et délicat, et l'exactitude que l'on obtenait pour les résultats au centre de la projection s'altérait rapidement quand on approchait des bords. Ce double inconvénient se trouve évité sur la projection stéréographiqne, où tous les cercles de la sphère sont encore des cercles, et qui donne autant sinon plus de précision sur les bords qu'au centre. I^es mesures et les constructions sont des plus faciles pour un dessinateur tant soit peu exercé, et l'on peut encore sinq)Hfier l'opération graphique préliminaire à l'aide de Tables qui donnent les positions des centres et les grandeurs des rayons des méridiens et des parallèles. » Les résultats qui sont consignés dans les tableaux numériques et sur ( 243 ) la carte qui accompagnent cette Note, ont été relevés directement sur l'épure adjointe à la carte. Sur cette épure, la projection stéréograpliique du globe terrestre est renfermée dans un cercle de o'",io de rayon; les j)arallèles ont élé tracés de lo degrés en lo degrés seulement, et les méri- diens de i5 degrés en i5 degrés, ou d'heure en heure. » La marche systématique, et d'ailleurs tout à fait naturelle, que l'on a suivie pour faire ces relevés a permis de tracer, en outre des courbes de l'éclipsé centrale, de simple contact et d'illumination, les lignes qui indi- quent pour des lieux différents la phase maxima de l'éclipsé (nombre de doigts) et celles qui dorment l'heure de cette |5hase, les unes et les autres à des distances assez rapprochées pour qu'il soit ai.sé de déterminer à vue par interpolation ces deux circonstances importantes pour un lieu quelconque atteint par la pénombre de la Lune. » La projection que j'ai adoptée est faite sur le plan du cercle d'illuuii- nation, tout comme la projection orthographique ordinaire, d'où elle se déduit naturellement. Lambert en indique plusieiu's autres qui seraient exécutées sur le plan de l'équateur, sur celui de l'écliptique, ou encore sur celui de l'orbite lunaire. La projection sur le plan de l'équateur ou projec- tion polaire serait la plus simple de toutes à employer, et je me propose d'en faire l'essai parce qu'il est fort probable qu'elle permettrait d'opérer à une assez grande échelle, ce qu'on ne peut faire sans quelque difficulté, en conservant le cercle d'illumination pour plan du tableau, à cause de la grandeur qu'atteignent les rayons des méridiens du centre de la projection et ceux de quelques-uns des parallèles. » ASTRONOMIE. — La lumière zodiacale observée à Munster, en fVestphalie, Note de M. Heis, présentée par M. Faye. « La lumière zodiacale n'a pas été observée cette année avant le aS jan- vier, à cause du mauvais temps. » 2S janvier. -• Les bords de la lumière zodiacale étaient, à 7 heures du soir, par ascension droite et déclinaison : » Au nord : 34o" -t- 17°, 35o"+ 17", 0'^+ 18", 10" + 18'^,, 20"+ 19°, 30"+ 19'^, 40° + 20°. » Sonnnet : 43° -t- 20°. » Au sud : 40° + i3°, So" -H 6°, 20° — 5", 10° — 12°, 0° — 16", 350° — -lo". .11 3o janvier. — I^es bords étaient, à 7 heures du soir : ( 244 ) » Au nord : 3io"+ 12", 3sio°+ i3°, 33o«+ i4°, 34o"+ 16", 35o°+ i6",5, o«+ 18", io°+ 20°, 20°+ 20", 30"+ 30°, 40° + 20°. .. Sommet : 4?"+ 19"- ). An sud : 4o°-i- 10°, 3o°+ 5", 20"+ 0°, 10"— 3", o" - 8°, 35o°- i3°. )) Vers minuit, le 3o janvier, j'observai la lueur de la lumière zodiacale, qui est opposée à la lumière zodiacale ordinaire el qui est très-faible. Cette lueur avait la forme d'une ellipse, dont le grand axe se trouvait entre Prœ- sepe du Cancer et y; du I.iou, d'une dimension de 20 degrés, et dont le petit axe avait 8 degrés. Le centre de l'ellipse avait pour longitude i34 degrés et pour latitude + 4 degrés. La longitude du Soleil était 3i i degrés; la dis- tance entre le centre de la lueur de cette lumière zodiacale et le centre du Soleil était 1^7 degrés. » MlixiiOlïOLOGlii. — Aurores boréales observées à Mititster, en TVeslphrtlie, le 3o janvier cl le t" février. Note de M. Heis, présentée par M. Faye. « IjC nombre des aurores boréalesa été très-considérable dans l'hiver pré- sent. Le mois de janvier nous fit voir deux fois ce phénomène, le 6 et le 20. Au soir du 3o janvier, vers les g''3o'", on aperçut à l'horizon nord- ouest une faible clarté, dont le fond était obscur et qui augmentait successivement eu intensité et en extension. A io''5™, tout le ciel nord- ouest rayonnait en pleine lumière, de Pégase jusqu'au Cygne; dès lors la lumière s'affaiblit. A io''44"') '''O's rayons blancs sortirent tout à coup de la clarté, l'un vers le nord par 0* du Cygne, l'autre vers nord-nord-ouest par a du Cygne, et le troisième par p du Cygne. Après cela, l'aurore deve- nait de nouveau tranquille, la clarté générale resta, mais bien distincte de la splendeur de la voie lactée et de la lumière zodiacale. Le développement le plus beau de l'aurore boréale se fil à 11'' aS'", où (rois aigrettes lumi- neuses et rouges s'élevèrent entre le Cygne et Andromède. Jusqu'à miinnt le ciel n'était éclairé que faiblement. » Deux jours après l'apparition de l'auiore boréale du 3o janvier, luie autre superbe aurore boréale se développait le ]"■ février, au soir-, de bonn(î heure. On nous informe qu'on a observé ce phénomène à Stockholm, Pé- tersbourg, Koslin, Kouigsberg et en Angleterre. L'après-midi du i*" février, le ciel s'éclairait, et l'on a|)ercevait beaucoup de nuages de cirrus. A 7'' i5'" déjà, l'aurore boréale apjiarut, mais je ne l'observai qu'à 7'' 45"', après sa complète formation. Vers le nord et le nord-ouest, tnie clarté se versait sur un lond obsciu-, en ioinie d'un segment, semblable à la lumière de cré- puscule que la pleine lune répand au ciel peu avant son lever. Au-dessus de ( 245 ) ce segment, mie arclie superbe, rayonnante et brillante, se voûtait de a = 3io degrés, c? = -<- Sy degrés, par y; et 5 du Dragon, à a = 3iodegrés, comme dans le cas d'une verge solide. Il Mais l'observation indique que la densité n'est \ariable qu'aux envi- rons du nœud et qu'elle reste constante aux environs du ventre. La répar- tition de la matière n'est donc pas uniforme, et par conséquent celle de la chaleur ne doit pas l'être non plus, attendu que la pression totale zs ^ p -\- q doit rester constante dans toutes les tranches de In partie condensée et dans toutes celles de la partie dilatée. )) Soient, pour la partie condensée, a la longueur, niesméo à partir du nœud, sur laquelle l'excédant de uiafière de la tranche x, s'est réparti, et X — .r, — n la longueur sur laquelle s'est répartie la chaleur de la compres- sion. La condition relative à la pression totale donne l'équation suivante : CJ x, on en tire (6) a = A=^'- M On obtient de même, en désignant par a' la longueur sur laquelle se manifeste la diminution de densité dans la partie dilatée, ( ) ^, _(). +j,;' ^ ' ' 2/ + .r, » Le déplacement e, du centre de gravité est alors donné par l'équation (8) ale,=^x,(2l-"^"" On en déduit, en remplaçant n et a' par leurs valeurs et en négligeant le carre de y? , > 3V-X] / I \ 3 (9) ^< = ^<4in-;;=^^'('-^37TJ=4-^<- { 2/,9 ) » L<1 valeur du coefficient A est donc , > , . E, Q.t3x' l6 32CT ce qui donne finalement, pour la valeur cherchée Y, (11) V = -i/^^^ = — t/^^- C'est la vitesse théorique du son dans un gaz permanent. » Pour appliquer la formule (ii) à l'air atmosphérique à la lem[)i''ra- ture o et sons la pression barométrique o™,76, il faut y faire 57 = io33o''*'' et â = i^^,2Ç)'i2; on obtient alors, poiu- la vitesse théorique du son dans l'atmosphère, et en nombre rond, (12) V=:336°'. » La vitesse théorique dépasserait donc d'un centième environ la vitesse expérimentale. » Ce résultat ne doit pas surprendre, attendu que la vitesse théorique est un maximum qu'il est, pour ainsi dire, impossible d'atteindre dans une expérience faite à la surface du sol, et qui comporte nécessairement des pertes de calorique par radiation. » PHYSIQUE. — Simplification de la machine électrique de Hoitz et procédé d'évn- luation du rapport existant entre le travail dj^namiquc dépensé et l'électricité produite. Note de M. Em. Bouchotte, présentée par M. Edm. Becquerel. ic M. Poggendorff (i), en étudiant les effets de la machine électrique de Hollz, a reconnu qu'il était possible de fermer hermétiquement les fenêtres du plateau fixe de cet appareil; dans ce cas il laissait les dents des arma- tures du côté du disque tournant, tandis que le corps de ces organes res- tait dans les conditions habituelles. En s'appuyant sur ces données il a remplacé, avec succès, les fenêtres du plateau fixe par de petits trous, de 18 millimètres de diamètre, qu'il obstruait avec du liège. En fixant la dent de papier sur cette substance, du côté du disque toinnant, et eu col- (1) Bulletin de l'Académie des Sciences de Berlin, avril 1867. ( 25o ) lant le corps du condensateur de l'autre, il obtenait un excellent fonction- nement des appareils. » Ces dispositions .ipporfaienl déjà une grande simplification dans la conslrnction des appareils, car la perforation de petils trous circulaues, sidsslitués dans les plateaux fixes aux fenêtres, diminue les difficultés de construction; mais on peut aller encore plus loin dans cette voie. .. En effet, le rôle des bouchons de liège, qui est un conducteur pour l'électricité du riîême ordre que le papier, le bois, etc., sert à relier les deux parties de l'armature, le corps et le peigne. Dès lors on peut atteindre le même résultat en collant siu- le plateau une bandelette de i)apier d'étain de 5 millimètres de largeur, qui va, en contournant le verre, du corps du condensateur à ses dents, situées du côté du disque tournant, et placées comme d'habitude vis-à-vis du peigne. On peut également substituer, à cette bandelette de feuille d'étain, une autre bandelette obtenue au moyen de rétamage du verre ; celle-ci adhère beaucoup mieux au plateau. » Ainsi, comme on le voit, il est permis de renoncer complètement aux ouvertures pratiquées dans le plateau. Cette disposition, tout en facilitant la construction de la machine de Holtz, permet de créer un grand nombre de pôles sur le plateau fixe, et d'obtenir ainsi de notables quantités d'électricité; on se rapproche, en un mot, des effets dus aux batteries voltaïques. )) Il suffit d'avoir fait tourner pendant quelques instants un appareil, pour s';ipercevoir d'une différence sensible dans le travail de la mani- velle motrice, suivant que le courant électrique se produit ou qu'il n'existe pas. Cette expérience saisissante est un des moyens les plus favo- rables à la vulgarisation du principe de la transformation du travail mé- canique en électricité. .) En outre, cette machine m'a paru se prêter facilement à iiup étude de la corrélation qui existe entre le travail mécanique et l'électricité qu'il pro- duit. Ici, de même que dans le cas des appareils magnéto-électriques, il n'iiitrrvient point de cause de frottement entre les organes mis en œuvre; et même la machine de Holtz présente un avantage sur ceux-ci, c'est qu'elle est le siège d'un courant de même sens, sans l'eniploi d'un commutateur. « On pourrait arriver à évaluer la quantité de travail utile qui met en mouvement le fluide électrique, en appliquant un frein sur l'axe du disque tournant: iiiais les observations par cette méthode devraient comprendre une estimation des résistances passives et variables, issues du frottement des tourillons, de la raideur de la corde, etc. ( 25l ) » J'ai préféré arriver au but que je pouisuivais, en observant ce qui se passe sur le plateau fixe. Ce plateau se trouve éviciemment soumis à un système de forces égales et de signes contraires à celles qui agissent sur le disque. Ces forces peuvent se décomposer en deux autres, dont l'une agit normalement à la surface du plateau et l'autre dans son plan, jiour tendre à imprimer à la glace uti mouvement de rotation dans le sens de celui du disque, si l'on supprime les appuis. En mesurant cette dernière force, j'ar- riverai à en déduire le travail résistant que développe le disque tournant, quand l'électricité est mise en jeu. » L'appareil suivant permet d'obtenir le résultat que je viens d'indi- quer : un cliâssis rectangulaire entoure la machine; le côté horizontal du haut consiste en un tube de verre, enduit de vernis à la gomme laque, lequel tube porte le plateau qui lui est relié au moyen de fortes viroles en bronze. T^es deux côtés du châssis, qui sont verticaux, portent des cou- teaux de balance qui reposent sur deux platines eu acier; ces platines sont assujetties des deux côtés du bâti de la machine de manière à se trouver dans l'axe de rotation du système. » A l'aide de ces dispositions, on comprend que le plateau tend à prendre un mouvement de gyration autoin- de l'axe du disque; il ne reste donc qu'à pouvoir calcider quel est le moment de la force ou du poids qui est ca- pable de le maintenir eu équilibre. Pour atteindre ce but, il suffit de visser, contre l'un des côtés verticaux du châssis, un fléau de balance muni de plateaux ordinaires. , » Le système qui vient d'être décrit a été construit par M. Bellieni et peut trébucher sous l'action du poids de |^ gramme introduit dans la balance. Or, dans les expériences préliminaires que je viens seulement de terminer, il a fallu 70 grammes pour tenir le plateau fixe de l'appareil de Holtz en équilibre. Les observations idiérieures ne comporteront ainsi qu'une erreur de j^ ou de ,Vô'^. » Très-prochainement j'aurai l'honneur de transmettre à l'Académie le résultat des expériences réalisées au moyen de cette disposition. Mais, en terminant, je dois dire que, dans ces recherches, j'emploie une machir.e de Holtz, enfermée dans une cage en verre, d'après les indications de M. Demoget. » La machine, ainsi disposée, est indépendante de l'état hygrométrique. En outre, le mouvement est emprunté à un moteur liydraidique cjui marche avec une grande régularité. C'est ainsi que j'ai pu constater, au moyen d'un galvanomètre à longue résistance, des courants de 3o degrés, soumis à des variations insignifiantes. » ( 252 ) CHIMIE. ~ Chaleur de combinaison du silicium avec le chlore et avec l'oxygène. Note (le31M. L. Tkoost et P. Hautefecille, présentée par M. H. Sainte- Claire Deville. n Les résultats contenus dans la Noie que nons avons présentée à l'Aca- démie, dans sa dernière séance, nons permettent d'aborder aujourd'hui la détermination de la chaleur de combinaison du silicium amorphe avec le chlore et avec l'oxygène. Nons donnons également la chaleur de transfor- mation isomérique du silicium amorphe en silicium cristallisé et en silicium fondu. » I. Chaleur dégagée dans la combinaison du silicium amorphe avec le chlore. — Pour déterminer l'attaque du silicium amorphe par le chlore dans le moufle du calorimètre, nous avons mêlé au silicium -^ de son poids de bore amorphe. La disposition adoptée est exactement la même que lors- qu'il s'agiss.iit du bore. La chaleur dégagée dans l'expérience et mesurée par le calorimètre est due : d'abord à la chaleur produitt: par la combi- naison du bore asec le chlore et à la réaction sur l'eau du chlorure de bore formé; ensuite h la chaleur dégagée dans la combinaison du silicium avec le chlore, et à la réaction sur l'eau du chlorure de silicium produit. On élimine la quantité de chaleur due à l'intervention du bore en reIran- chant (lu résultat total le nombre de calories qu'aurait dégagé l'attaque du bore seul, nombre que l'on peut déduire des chiffres inscrits dans le ta- bleau delà Note citée pluihaut. Il faut ensuite, pour isoler la chaleur due à la seule combinaison du chlore avec le silicium, retrancher de ce même résultat total la chaleur dégagée dans la réaction du chlorure de silicium sur l'eau. Nous avons tiéterminé la valeur de cette dernière correction en faisant réagir des poids de chlorure de silicium et d'eau égaux à ceux qui s'étaient trouvés en présence dans l'opération précédente. Nous avons constaté que i équivalent de chlorure de silicium, réagissant sur i/jo fois sou poids d'eau, dégage /[oSaS calories. Le calcul de nos résultats nous a donné, comme moyenne de plusieurs déterminations concordantes, le nombre 563o calories ])oiu- la chaleur que dégage i gramme de sihcium amorphe en se combinant au chlore pour former le chlorure de silicium. )) IL Chaleur dégagée dans la combinaison du silicium amorphe avec Voxy- géne. — L'attaque du silicium amorphe par le chlore et la réaction sur l'eau du chlorure formé nous ont donné, comme produits, de l'acide chlor- hydrique très-étendu et de la silice. En retranchant de la quantité de cha- leur dua à cette double réaction, et déduite de la première expérience faite ( 253 ) plus haut, la chaleur de ia production de l'acide chlorhydrique eu solution étendue cotnme nous l'avons fait dans le cas du bore, nous supprimons lu dégagement calorifique dû à l'intervention du chlore dans ia réaction, et nous obtenons la quantité de chaleur dégagée dans la formation de la silice hydratée. Pour passer de cette quantité de chaleur à celle qu'aurait donnée le silicium en brûlant et donnant de la silice anhydre, nous avons déter- miné la quantité de chaleur qu'il faut enlever à la silice hydratée pour l'amener à l'état de silice calciné;e. La valeur de cette correction a été fixée en formant successivement avec ces deux variétés de silice une même com- binaison, l'acide hydrofluosilicique, et comparant les quantités de chaleur qui accompagnent ces réactions. » Le calcul de nos expériences nous donne, pour la chaleur de combus- tion de I gramme de silicium passant à l'étal de silice calcinée, 7880 ca- lories. » IlL Chaleur (le Iransformation isnniériqiie du silicium amorjihe en silicium crislallisé ou en silicium fondu. — Cette chaleur de transformation isomé- rique s'obtient en dissolvant les différentes variétés du silicium dans l'acide nitrofluorhydrique. Des expériences successives exécutées sur d'égales quan- tités du même acide, agissant sur des poids égaux de siliciiun amorphe et de silicium cristallisé, "nous ont permis de calculer la différence des effets calorifiques dus à l'attaque de ces deux corps, par l'acide nitrofluorhy- drique, et, par suite, la différence des quantités de chaleur dégagées par leur oxydation. Nous avons ainsi reconnu que le silicium amorphe, eu se transformant en silicium cristallisé, dégage 290 calorit-s par gramme. » Quant au silicium fondu, il dégage, lorsqu'on le traite par l'acide nitro- fluorhydrique, la même quantité de chaleur que le silicium cristallisé. Cette égalité dans le pouvoir calorifique ne nous a plus étonnés lorsque nous avons eu constaté par l'expérience que, sous ces deux états, le silicium con- serve la même densité. MM. H. Sainte-Claire Deville et Wôhler ont d'ail- leurs établi (jue le silicium fondu cristallise eu se solidifiant, et que ces cristaux ont exactement la même forme que le silicium cristallisé par disso- lution dans l'aluminium. » L'ensemble des résultats nouveaux que nous avons obtenus est consi- gné dans le tableau suivant : G. K. 1870, I" Semestre. (T. LXX, «"6.) 3/| ( 254 ) Par équivalent. Silicium omorphe. Parfjramme. -^i^-^ .^ ^ Si =: ij- Si = 11 Chaleur déijagée dans la combinaison avec l'oxygène. 7880 loqôso i6443o » »■ le chlore. . 563o 78820 ii823o » réaction du chlorure de sili- cium sur i4o fois son poids d'eau 2gi5 40820 61220 Chaleur dégagée dans la transformation isomérique du silicium amorphe en silicium cristallisé 290 4 060 6090 )) Des nombres inscrits an tableau qui précède et au tableau de notre dernier Mémoire, il résulte qu'à poids égal le potivoir calorifique diminue du bureau carbone et du carbone au silicium, dans le cas oii l'oxydation du carbone est maximum. Si au lieu de comparer des poids égaux nous comparons les poids équivalents, nous constatons qu'un équivalent de silicium dégage plus de deux fois autant de chaleur qu'un équivalent de carbone en s'unissantà la même quantité d'oxygène. Lorsque le carbone passe seulement à l'état d'oxyde de carbone, comme cela a lieu dans beau- coup de foyers métallurgiques, il dégage environ trois fois moins de cha- leur que le même poids de silicium passant à l'état de silice. » Ces résultats peuvent nous fournir des indications utiles pour l'expli- cation de quelques phénomènes observés dans les opérations métallurgiques où l'on emploie des fontes siliceuses. Le silicium, regardé souvent comme une impureté de la fonte, a pris rang parmi les élétnents intlispensables des fontes destinées à l'affinage rapide (affinage Bessemer) pour acier fondu. Les métallurgistes donnent à ces fontes siliceuses le nom àe fontes ( haudes, nom d'autant plus caractéristique qu'il ne résulte d'aucune idée pré- conçue. L'allure plus chaude du convertisseur, l'élévation plus grande de la températiu'e y paraît liée à l'introduction d'iuie plus forte pro|:)ortion de l'une des matières combustibles de la fonte. Le silicium, en brûlant dans le convertisseur, y développe trois fois plus de chaletu- que le même poids de charbot) se transformant en oxyde de carbone. Laug- mentation du pouvoir calorifique se traduit par lui accroissement de tenipérature d'autant plus que la combustion du silicitim donne de la silice, corps fixe qui reste dans l'appareil, tandis que celle du charbon donne un produit gazeux qui, en se dégageant, entraîne hors du fourneau une portion de la chaleur développée. Mais la véritable justification du nom de fontes chaudes se trouve plutôt encore dans les propriétés remar- quables (les fontes riches en siliciiun : ces fontes peuvent être maintenues longtemps, pendant l'affinage, à une température plus élevée que les fontes ordinaires. ( 255 ) » Nous avons pu, par l'éléganle niéthoHe d'affinage au gaz oxygène que M. H. Sainte-Claire Deville pratique depuis longtemps dans ses cours, constater que les fontes très-siliceuses se comportent à hante tempéra- ture, en présence des gaz oxydants ou réducteurs, identiques à ceux qui se trouvent dans le convertisseur Bessemer, d'iuie manière toute différente de celle des fontes ordinaires (i). La fonte siliceuse amenée à l'état de fusion dans un creuset de t baux vive, sous le dard du chalumeau alimenté par du gaz de l'éclairage et de l'oxygène, forme un bain qui s'oxyde tranquillement, même en présence d'un excès consi(léral)k' d'oxy- gène. Le métal, maintenu constamment en mouvement par le courant gazeux, se recouvre d'une pellicide irisée qui gagne les bords du bain en fusion et se renouvelle constamment comme dans une coupeilation d'ar- gent. On peut, sans changer l'allure du [)hénomène, chauffer beaucoup au-dessus de la température de fusion. Ces phénomènes différencient com- plètement l'aftinage des fontes très-siliceuses de celui des fontes carburées, qui, chauffées dans les mêmes conditions, ne s'affinent qu'avec production de vives et brillantes étincelles, et qu'on ne peut chauffer aussi fortement sans amener une combustion rapide du fer et des projections de globules incandescents. La production des étincelles est liée, comme l'explique tous les ans M. H. Sainte-Claire Deville dans ses cours, à la dissolution du gaz oxyde de carbone dans le bain de fonte en fusion : cet oxyrle, qui se dissout dans les paities où la température est la plus élevée, délerniine, dans les parties moins chaudes, un véritable rochage avec projection. Or, tandis que les fontes très-carburées dissolvent en grande quantité l'oxyde de carbone, les fontes très-siliceuses ne peuvent le dissoudre, ce gaz étant décomposé par le silicium, comme l'a montré le commandant Caron. Cette circonstance explique la différence que nous signalons dans l'affinage des fontes carburées et des fontes riches en silicium. Nous avons pu, après avoir tenu longtemps la fonte siliceuse en fusion tranquille à une tempé- rature très-élevée, y déterminer la production de vives étincelles, par l'in- troduction d'une quantité convenable de fonte riche en manganèse, qui élimine le silicium. Nous reproduisons ainsi Fini des phénomènes les pkis, brillants de l'affinage par le procédé Bessemer. » (i) Nous avons employé successivement diverses fontes siliceuses piépaiées par nous, et une fonte siliceuse contenant 768 pour 100 de silicium que nous devions à rubligeance de M. Jordan. 34.. ( 256 ) M. H. Saiste-Claibe Deville, après avoir analysé la Note précédente de MM. Troost et Haulefeuille, ajoute les remarques suivantes : « En chauffant au chalumeau, alimenté [)ar l'oxygène et lo gaz de l'éclai- rage, la fonte ordinaire dans un creuset de chaux, M. H. Sainte-Claire Deville produit à volonté l'affinage avec un petit nombre d'étincelles ou avec un véritable bouquet d'artifice. Il lui suffit de rendre les gaz du cha- lumeau très-oxydants ou très-réducteius. Dans ce dernier cas, les étincelles sont très-nombreuses pendant l'affinage, et le métal roche en dégageant de l'oxyde de carbone pendant le refroidissement. M M. H. Sainte-Claire Deville explique ces deux phénomènes, rochage et production de vives étincelles, par une même cause : la dissolution de l'oxyde de carbone (i) dans le métal en fusion. Ce gaz produit par l'oxyda- tion du carbone de la fonte pendant l'affinage s'y dissout en quantité de plus en plus grande dans les parties les plus chaudes; il se dégage dans celles où la température est moins élevée et projette des gouttelettes de métal incandescent (ce phénomène rappelle exactement celui que présente l'acide carbonique en se dégageant de l'eau de Sellz). Ces gouttelettes, s'oxydant dans l'atmosphère, dissolvent de nouvel oxyde de carbone et, rochant en- core, se divisent en parcelles plus petites. Celles-ci s'oxydent de nouveau, se chargent par suite d'oxyde de carbone, et, au moment où elles se refroi- dissent, donnent naissance à un nouveau rochage; de là les sillons lumineux, les étincelles multiples et la crépitation qui accompagnent ces étincelles. » Les étincelles que lance le platine en fusion s'expliquent d'une manière analogue, par l'hydrogène que ce métal dissout. M Enfin, cette explication de M. H. Sainte-Claire Deville s'applique également bien aux phénomènes présentés par le charbon, qui ne pétille au moment où on l'allume que s'il était préalablement humide. La vapeur d'eau contenue dans les pores joue ici le même rôle que l'oxyde de carbone dissous dans les métaux eu fusion. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle niélliocle jjuiir la S) titlièse des iicUlcs onj(ini(itics; par M. Berthelot. (( 1. Entre la formule de l'acétylène et celle de l'acide acétique il existe une relation très-simple : il suffit en effet d'ajouter à la première 2 équiva- (i) Ceci esl diMiioiitie éLialeiiicnt jxnir l'IiviliDgène par les rxpéricnces reniarc|uables et les analyses de M. Cailietel. ( 257 ) lents d'oxygène et i équivalents d'eau pour obtenir la seconde : C/H^ + O' + H=0= = C'H'O*. » De même l'allylène comparé à l'acide propionique: C»H' + 0= + H=0^ = C»H^O% comparaison qu'il est facile de généraliser. C'est cette relation de formule que j'ai réalisée par expérience. » 2. J'ai opéré d'abord avec l'oxygène libre, i volume d'acétylène et 20 volumes d'air ont été mélangés et abandonnés, à la lumière diffuse et à la tempéralure ordinaire, en présence d'une solution étendue de potasse. Au bout de six mois, l'acétylène avait en grande partie disparu, ainsi qu'un volume d'oxygène voisin de la moitié de celui de l'acétylène. La moitié de ces corps, et même un peu plus, s'était changée en acide acétique, que j'ai isolé et caractérisé : C'H^ + O^ -h KO,HO = C'H'KOV » Une autre portion, un peu moindre, avait engendré, en se condensant, une matière bitumineuse formée de carbone, d'hydrogène et d'oxygène; la production immédiate de cette matière, au moyen de l'oxygène libre et d'un carbure d'hydrogène, semblera peut-être de nature à jeter quelque jour sur l'origine de certains bitumes naturels. » 3. L'acétylène peut être changé en acide acétique d'une manière plus complète, au moyen de l'acide chromique pur. L'action varie avec la con- centration du réactif. Opère-t-on sur le gaz, en présence d'ime petite quan- tité d'eau : l'action est brusque, violente, accompagnée par un grand déga- gement de chaleur; elle engendre alors les acides carbonique et formique, ainsi qu'une quantité variable d'acide acétique. )) Pour obtenir ce dernier à l'état de pureté, il convient de modérer la réaction et d'opérer sur une solution aqueuse d'acétylène. Ou y ajoute l'acide chromique et l'on abandonne le tout à la température ordinaire. Peu à peu la liqueur brunit : au bout de quelques jours l'acétylène a disparu. On distille alors et ou sature la liqueur distillée par le carbonate de baryte. J'ai ainsi obtenu l'acétate de baryte cristallisé et parfaitement pur (Ba = 53,6; théorie : 53,7). » 4. Le réactif employé dans ces expériences mérite quelque attention. Il ne doit pas être confondu avec le mélange ordinaire d'acide stdfurique et de bichromate de potasse. L'acide chromique pur et exempt d'acide sul- ( 258 ) furique agit tout iiiitrement, et avec beaucoup plus de modération, malgré l'énergie apparente de sa première attaque. C'est ainsi qu'il change simple- ment l'éthyléne en aldéhydt^ le propylène en acétone, le camphène en camphre, toutes réactions que le mélange de bichromate de potasse et d'acide sulfinique ne produit pas, parce qu'il dépasse le but. Celte diver- sité d'effets répond à celle des proihiits fournis par la réduction de l'acide chromique. En effet, le dernier mélange fournit de l'alun de chrome, avec perte de la moilié de l'oxygène de l'acide chromique : 2CrO% KO + 4 (S0% HO) = (KO, SO' + Cr= 0% 3 SO' ) + 4 ÏIO + O'; tandis que l'acide chromique pur cède aux carbures le cinquième de son oxygène, en produisant un chroniate chromique, sel très-soluble analogue au sulfate ferrique : 5CrO' = G-O', 3CrO= + O'. » L'acide chromique pur agit sur les carbures dès la température ordi- naire, et son action peut être accélérée par la chaleur, ou ralentie par la dilution des liqueurs. En brusquant les réactions on obtient surtout les composés neutres (aldéhydes, acétones, camphre, etc.); en les ralentissant, on forme de préférence les acides et surtout ceux qui renferment la même proportion de carbone que le carbure mis en expérience. » 5. J'ai répété les mêmes essais sur l'allylene, et j'ai obtenu lacide pro- pionique : C''H* + 0-+H=0==:C«H«0\ » Cet acide a été isolé et caractérisé; j'ai analysé le propionate de ba- ryte cristallisé (Ba = 48,7; théorie: 48,4)- Mais la formation de l'acide propioiiique est accompagnée par celle de quantités variables d'acide acé- tique et forinique, produits d'ur.e oxydation plus avancée. Les expériences ont été répétées avec l'aHylene de deux origines |du bromtu-e de propylène, dérivé de l'éther allyliodhydrique; et de l'acétone nionochlorhydrique (i), C°H^C1]. » 6. Le propylène, C®H°, traité de la même façon, a produit aussi une quantité notable d'acide propionique (outre l'acétone et l'acide acétique). Mais cet acide propionique ne semble pas un produit direct d'oxydation. Il ne dérive pas d'ailleuis de l'acétone formé simultanément; car l'acé- (i) Avec ce dernier, on a obtenu notablement ])lus d'acide acétique, sans doute à cause de quelque difl'erence dans les conditions d'oxydation. ( 259 ) tone (des acétates), attaqué par l'acide chromique pur, m'a fourni un seul acide volatil, l'acide. acétique, conformément aux faits déjà connus. Il est probable que l'acide propionique dérive ici d'im peu d'aldéhyde propio- nique, formé d'abord aux dépens du propylène, et en même temps que l'acétone, avec lequel cet aldéhyde est isomérique. » 7. L'acide chromique attaque le carbone lui-même, et il l'attaque à froid. Eu opérant sur du carbone pur (charbon de fusain chauffé au rouge- blanc datis lui courant de chlore sec), j'ai constaté la formation d'une petite quantité d'acide oxalique, lequel se trouve engendré par synthèse totale : 2C=+ 30='+H-0==C'H'0«. )i 8. Mais revenons à l'oxydation de l'allylène. Cette oxydation, nous l'avons vu, engendre l'acide propionique: » Je me suis demandé si elle n'avait pas lieu en deux temps, correspon- dants l'un à une addition d'oxygène, l'autre à une addition d'eau : C'H^ + O- = C^H'O-, C«H'0= + H^O- = C''H<'0\ La production d'un composé C*H*0^ serait conforme aux analogies, puis- que l'éthylène fournit d'abord de l'aldéhyde, CHI*0"; et le propylène, C°H°, de l'acétone, C H" O- (et probablement de l'aldéhyde propionique). Le composé C^H'O^ doit pouvoir aussi être obtenu avec l'hydrate d'ally- lène, C'H', H^O'"' (i). On doit aussi le préparer en déshydratant l'acide propionique (réaction que j'étudie en ce moment) : C6H6o>_H=0== C^H^O-, et il doit régénérer cet acide sous l'influence des alcalis. Ce serait un homo- logue de l'oxyde de carbone et le type d'une nouvelle classe de composés oxygénés, analogues aux acétones et surtout au camphre, lequel peut de même être changé en un acide monobasique, par hydratation, et en un acide bibasique, par oxydation : C2«H'«0-+ 0« =C-"H'«0^ C«H"0'+ H-0-:=C''H"0\ CH^O^-f- O" =C"H'0». (i) J'ai préparé récemment cet alcool au moyen de l'allylène et de l'acide siilfiirique monohydralé, etc. C'est un liquide moins volatil que l'acétone, comparable à l'hydrate de propylène, doué d'une odeur semblable, mais plus poivrée, très-soluble dans l'eau, précipi- table par le carbonate de potasse, etc. ( 26o ) M J'ai en effet observé, en brusquant la réaction de l'acide chromique sur l'aHylène, la formation d'un liquide neutre, très-analogue à l'acétone, dont il est cependant distinct ainsi que de l'acroléine. D'après mes pre- miers essais, les propriétés de ce corps seraient conformes à la théorie pré- cédente. Mais je me réserve de revenir prochainement sur ce composé et sur ses homologues. » 9. Résumons en peu de mots ces expériences sur l'oxydation directe des carbures d'hydrogène éthyléniques et acétyléniques : ■» 1° Une première oxydation fixe de l'oxygène sur le carbure libre par simple addition, avec formation d'aldéhydes et d'acétones: C*H*+0- = C*H*0' (aldéhyde), C'H" + O- = CH^O^ (acétone et aldéhyde propionique), CH'+O^^C'H^O^ (?); » 2° Une réaction ultérieure, toujotu's opérée sur le carbm-e libre, en- gendre les acides monohasiqiies : C*H= + 0^+H-0== C*H*0\ C'H*+0-+ F1H)== C^H'O*, » 3° Enfin j'ai établi précédemment que les mêmes carbures libres, sous l'influence du permanganate de potasse alcalin, donnent naissance aux acides bibasiqiies : * C''H*+2 0*=C''H'0% » On voit que l'oxydation directe et régulière des carbures d'hydrogène engendre successivement les aldéhydes, les acides nionobasiques et les acides bibasiques. » CHIMIE ORGAKIQUE. — Sur la formation simultanée d'isomères en proportions définies; par M. A. Ro.sexstiehl. « En étudiant l'action de l'acide nitrique sur le toluène du goudron de houille, je suis arrivé à ces conclusions remarquables : i*^ qu'il se produit simultanément deux uitrotoluènes isomères, et qu'il est impossible, dans ( 26l ) cette réaction, de n'en obtenir qu'un; 2° que les proporlions de cts deux nitrotoluènes varient avec les conditions de l'expérience, mais que ces va- riations n'ont licu qu'entie des limites définies. Ces limites sont atteintes quand on a obtenu : a parties de nitrotoluène a (isomère cristallisé) |>our I partie de nitrotoluène (î (isomère liquide), on inversement {Comptes rendus, t. LXVlIl, p. 6o5). Ces réstdtats ont été publiés il y ^ nn an. J'ai cité, à cette époque, ces chiffres sans en tirer de conséquences; je n'en avais pas compris la signification. Depuis, en étudiant mes Notes, dans le but de les réiniir en lui seid Mémoire, j'ai été amené à rapprocher di- verses observations qui avaient été notées, mais auxquelles je n'avais pas attaché l'importnnce qu'elles méritent en réalité. J'ai l'intention de montrer aujourd'hui que l'existence de limites définies dans les proportions tles isomères, qui se forment simultanément^ est en liaison intime avec le nom- bre de molécules qui entrent en réaction. Voici les faits auxquels je viens de faire allusion. )) Si l'on analyse les produits de l'action de l'acide nitrique sur le toluène, on remarque que la proportion de nitrotoluène a est d'aiitnnt plus forte- que l'acide nitrique employé se rapproclie plus de la composition NO'H. J_,e chiffre le plus élevé que l'on ait pu obtenir est de 64» 8 pour 100 du poids total de nitrotoluène produit. La limite de 66,7 n'a donc pas été exacte- ment atteinte : il n'est pas facile d'y arriver, car, dnns les conditions de tempérnture ou de concentration où il faudrait se placer, la formation de binitrotoluène est imminente. » En opérant dans des conditions où l'action chitnique est moins éner- gique, on voit la proportion de nitrotoluène a diminuer, celle de l'isomère |3 augmenter graduellement, jusqu'au moment où l'îicide nitrique, affaibli de plus en plus, refuse d'agir. Dans ce moment, où l'action chimique cesse faute d'aliment, ou a atteint une nouvelle hmite. I^e mélange d'hydrocnr- biu-es tùtrés, obtenu dans ces conditions, contient exactement 33,3 pour 100 de nitrotohiène a et 66,7 de nitrotoluène |3. I/acide nitrique résultant de cette réaction présente la composition (NOHI)-.3H^O. Cet acide n'agit plus sur le toluène. On représente généralement l'action chimique qui doiuie naissance aux dérivés niirés, par exemple au nitrotoluène, par l'équîition suivante (i) C'H« + NOMl = C'H'(]SO^) +TFO. C. R., 1S70, <"' Semestre. (T. LXX, N" fi.) 35 ( 262 ) » Cette équation n'est qu'approximative. » D'après ce qui vient d'être dit, l'action du toluène sur l'acide nitrique est épuisée, quand l'acide est arrivé à la composition (NO'H)^. 3H^O. » L'équation qui représente la formation du nitrotoluène est la suivante, si l'on ne tient pas compte de l'isomérie : (2) 3C'H» + 5NO'H = 3C'H^(NO=) + (NO'H)^3H»0. » La substitution de (NO") à H se fait donc simultanément dans 3 molé- cules de toluène. Or dans les conditions auxquelles correspond l'équation cl- dessns, il s'est formé 2 parties, en poids, de nitrotoluène |3, et i partie de son isomère «. Comme les molécules isomères ont même poids, le rapport de ces derniers représente aussi le rapport de molécules; en introduisant cette condition dans l'équation (2), on a (3) C'H* + 5NO'H = C'H'(NO»)«+2C'H'(NO^)fi + (NO'H)-.3H=0. Cette équation représente exactement les faits, dans les conditions qui cor- respondent à la deuxième limite. S'applique-t-elle aussi à la première li- mite, qui correspond au maximum de nitrotoluène a? Je crois qu'on ne peut avoir de doutes à cet égard; car, si l'on ne peut constater la forma- tion de (NO'H)-.3H^O, à cause de l'excès de NO' H, dont la présence est nécessaire, du moins a-t-on constaté l'existence de la limite, qui est une preuve convaincante que, dans ce cas aussi, la substitution se fait en même temps dans 3 molécules de toluène. On peut donc reproduire l'action chi- mique, dans ce moment, par l'équation (4) 3C'^'*+5NO'H=2C'H'(NO^)a + C'H'(NO=)P^-(NO'H)^3H=0, qui est la symétrique de la précédente. » Les équations (3) et (4) représentent les cas limites où la formation sinuiltanée des isomères a lieu suivant des proportions définies. Il est fort probable que l'existence de limites semblables à celles que je viens de mon- trer seront observées encore dans d'autres cas. La détermination de ces li- mites ne sera possible, toutefois, que si l'on possède une méthode analy- tique qui permette le dosage des isomères. Cette condition sera souvent un obstacle. » Si l'on discute les équations (3) et (4), on voit que les limites dépendent ; 1" du nombre m de molécules qui prennent part, à la fois, à la réaction; 2" du nombre " d'atomes d'hydrogène qui se prélent à la substitution simul- tanée. (J'entends dire, par l'expression « sul)Stilutiou simultanée », que cette ( 263 ) sul)stitiition se fait à i seul atome d'hydrogène dans une molécule, mais à des atomes occupant des places différentes dans des molécules différentes.) La formnle générale qui représente les limites dans lesquelles peuvent va- rier les proportions d'isomères qui se forment en même temps est (;n — «) + I : I : I..., à la condition que m et n soient des nombres entiers tels que m ne soit ja- mais pins petit que i et n pas plus petit que 2. )) Examinons ce cas, qui est le plus simple. L'équation devient alors o: I, ce qui veut dire que, si la réaction ne se fait que sur i molécule, les pro- portions des isomeiesqui prennent naissance simultanément sont indéter- minées. » L'action du brome sur le toluène me paraît être une réaction qui réalise ce cas C H* + Br^ = C H' Br + H Br . » L'acide bromhydrique qui se forme ne contient que 1 seid atome d'hydrogène; la réaction ne se fait donc que sur i seide molécule; s'il se forme deux isomères, au moins les réactions qui les produisent sont entiè- rement indé|)endantes. » En étudiant le bromure de toluène, nous n'avons obtenu, M. Ndiiforoff et moi, que fort peu de bromotoluène /3. Dans un produit, dont nous avions séparé par cristallisation la plus grande partie de bromotoluène a, nous n'avons trouvé que 23,8 pour 100 de son isomère, qui a été dosé indirec- tement à l'état de toluidine [Comptes rendus^ t. LXIX, p. 4%)- M^L Hueb- ner et Wallach, en étudiant le même corps, ont trouvé qu'il ne pouvait contenir que des quantités très-petites d'un isomère liquide, et que la ma- jeure partie était du bromotoluène cristallisable (a) [Zeitschrift fitr Chemie, t. V, p. 5oo]. Enfin, M. Koerner, dans un travail publié à Palerme [Deler- minazione del luoco rhimico, p. 43), admet que le bromotoluène qu'il a pré- paré contient environ aS pour 100 de produit p. " En faisant, dans la formule citée plus haut, n =^ 1 et m = 3, elle de- vient a ; I... et lia. C est le cas de l'action de l'acide nitrique sur le toluène; enfin, en posant m = «, on a le rapport 1:1:1..., 35.. ( 264 ) c'est-à-dire qu'il n'y a plus ni maximum ni minimum; tous les isomères qui prennent naissance simultanément seront contenus dans le produit, par parties égales. Je vais uliliser ce cas extrêmement intéressant pour résoudre une question importante. M Peut-il exister trois toluidines isomères? » M. Keknlé et les chimistes qui admettent sa théorie sur la constitution de la benzine disposent d'arguments d'une valeur incontestable pour ré- pondre à cette question par l'affirmation. L'espace me manque pour repro- duire ces arguments, Irèsconnus du reste. La question n'est pas résolue par l'expérience, la troisième toluidiiie reste à découvrir. » Quel que soit le procédé par lequel on puisse arriver à obtenir ce troisième isomère, i\ me paraît certain que ce n'est pas par l'action de l'acide nitrique sur le toluène. En effet, admettons qu'il puisse se former simulta- nément trois nitrotoluenes isomères, nous aurons m =; 3 et n = 3, et la fornude devient ) : I : I, c'est-à-dire que les trois isomères devraient se produire en quantités égales : ceci est contraire aux faits. On ne peut pas m'objecter que peut-être ce troi- sième nitrotoluène m'a échappé. Ainsi qu'il vient d'être dit, il ne devrait pas s'en former des traces, mais exactement -^ de la masse totale. Comme j'ai obtenu tantôl 2 parties de nitrotoluène a et i partie de nitrotoluène /3, et tantôt les proportions inverses, j'aurais dû confondre le troisième isomère tantôt avec le j)roduit Au-dessus et en arrière dti pierl, on rencontre tme sorte de capnchon formé par deux lames, entre lesquelles, sur la ligne médiane, s'ouvre la bouche, et qui, en descendant sur les côtés et devenant presque libres, for- ment des palpes labiales. » A cette description^ même incomplète, de l'extérieur de l'animal, on peut reconnaître déjà l'Acéphale lameilibranche. Mais en pénétrant dans l'organisation, la similitude devient complète. » Le système nerveux, d'une régularité remarquable, se compose de trois groupes de ganglions bien développés; la paire sus-œsophagienne oc- cupe les côtés de la bouche, une longue commissure relie ses deux moitiés. La paire branchiale est placée très-bas, au-dessous de la masse viscérale, cachée par les branchies qu'elle innerve; enfin les ganglions pédieiix peu développés se voient à la base de cet organe rudimentaire. » Commissui-es, connectifs, nerfs et ganglions, tout ici rappelle absolu- ment, aux difféieuces secondaires près, ce qu'on observe dans un Cnrdium, lui Fecten, un Solen, i\n Anodonte,ou tout autre Lameilibranche, et, si l'on représentait le système nerveux de l'Arrosoir sans l'enlourer du galbe de l'animal, lui! doute qsi'on ne le prit poui- le système iiei-veus d'un Lameili- branche normalement développé, et dévelojjpé plus régulièrement qu'iuie Huître, qu'une Anoaiie, etc. » Dans un travail déjà ancien, j'ai montré que les orifices des organes de la reproduction et du corps de Bojanus se trouvaient, chez les animaux qui nous occupent, toujours dans le voisinage du point où le counectif, qui re- monte du ganglion branchial an ganglion sus-œsophagien, plonge dans la masse viscérale. D'après les analogies que je trouvais en coniiijençant ce travail, j'ai suivi le connectif né du ganglion branchial, et, avec une con- fiance et une précision extrême, je suis arrivé sans tâtonnement sur les orifices. » Dans ce fait, que je prendrai seul entre tant d'autres, on verra une preuve snffisanle de l'utilité des connaissances morphologiques basées sur la fixité fie quelques connexions, et de la ressemblance de l'Arrosoir avec les autres Lamellibranches. )) Les rapports du tube digestif et des muscles adducteurs des valves de coquille offrent un intérêt tout particulier. Dans im ])réci'dent Mémoire, j'ai dén>ontré qu'en avant, dans la concavité de la courbe qui résume schématiquement la marche du tube digestif, il n'y a et ne peut y avoir qu'un seul muscle adducteur des valves, le muscle inférieur. C. R., 1S70, i" Sf-mestre. (T. LXX, N^ G.) 36 ( 270 ) » Dntis l'Arrosoir, il n'y a point de muscle en avant de l'intestin; donc on est forcé d'admettre que le muscle adducteur iriférienr est avorté, et ce devait être. Le tube calcaire n'est point la vraie coquille, c'est une enve- loppe adventice, nouvelle, anormale, analogue à celle que le Taret sécrète et abandonne dans les galeries, mais qui reste ici soudée à la petite coquille pour protéger le corps de l'animal. S'il eût existé, le muscle adducteur in- férieur aurait dû, passant en sautoir au devant fie l'intestin, aller d'une valve à l'autre. C'est ce qu'on ne voit pas, c'est ce qui ne pouvait être. Sa disparition conduit à tai rapport nouveau, qui, loin d'infirmer la loi des connexions, la confirme encore mieux. Les ganglions branchiaux, séparés ordinairement du rectum, sont ici accolés à la face antéiieure de cette partie du tube digestif; c'est une conséquence forcée de la disparition des fibres musculaires. » On doit donc considérer les fibres postérieures aux organes de la di- gestion qui uuissput le corps à l'enveloppe calcaire, dans le voisinage des petites valves, conune représentant le muscle supérieur, profondément modifié par suite de l'arrêt de développement de la véritable coquille et de sou immobilité. » Le manteau n'adhère point au tube ; il est, pour ainsi dire, libre, car ce corps n'est fixé qu'en haut et en arrière, dans une étendue relativement peu considérable. Il est recouvert d'une pellicule cuticuiaire jaune-bru- nâtre, analogue à celle des Myes, des Lutraires, etc. Ses deux lobes sont entièrement soudés sur la ligne médiane, et on ne trouve que les deux petites boutonnières comme preuve de la séparation primitive de ses deux moitiés. » Ces recherches, quoique faites sur des animaux conservés dans l'acool, ont conduit à une observation fort intéressante. Les injeclions [loussées dans le péricarde, avec toutes les précautions possibles, et poin- ainsi dire sans effort et sans force, pour recoimaître la couiunuiication avec le corps de Bojanus, ont pénétré toujours avec la plus grande facilité dans le réseau veineux de la partie postérieure de la masse viscérale, et prouvé sur un type bien éloigné, bien différent, ce que M. Langer avait démontré pour l'Auodonte, la communication de l'appareil de la circulation avec l'exté- rieur, |iar l'inteimédiaire du péricarde et du sac de Bojanus. » Des faits qui précèdent, d résulte que l'Arrosoir n'a de particulier que sa forme spéciale, due à la production d'un tube, vraie coquille adventice, et (pie uiorphologiquement il faut le considérer comme un Lain.ellibranche parlaileuieut symétrique. ( 271 ) " Les recherches rehitives au travail que j'ai rhonnetu' de présenter ;ui- jourd'hui à l'Académie ont été faites en 1867, lorsque, dans mon cours du Muséum, j'exposais les principes généraux de la morphologie des Mol- lusques; la rareté des Arrosoirs bien conservés me faisait un devoir de ne soumettre à la dissection qu'un très-petit nombre des individus d<'s doubles de la collection confiée à mes soins, en qualité de pioi'e.ssecr ailniuiisliaieur. Aussi n'indiquerai-je relativement à l'embryogénie 1 car il m'eût fil lu ou- vrir un plus grand nombre d'échantillons pour avoir plu^ au, comme l'Huître, le Taret et quelques autres espèces. » PALÉONTOLOGIE. — Sur le i/enre Asterostoma, de la fainilledes Ecliinocoiydées. Note de M. G. Cotteau, présentée par M. de Verneuil. « Parmi les fossiles très-intéressants, provenant de l'ile de Cuba, envoyés à Paris, à l'Exposition universelle de 1867, par MM. Fernandez de Castro et Jimeno Francisco, de Matanzas, se trouvaient deux espèces d Echiiiides du genre Asterostoma, Agassiz. Ces Échinides, très-reaiarc|uables par leur taille et l'ensemble de leurs caractères, grâce à l'obligeance de M. Jimeno, auquel ds appartenaient, fout aujourd'hui partie de ma colK clion, et j'ai pu, en les étudiant à loisir, compléter la diagnose du genre et fixer la place que ce type curieux doit occuper clans la série. » Avant l'Exposition universelle de 1867, un seul écliantilloii iVJsteto- stotnfi, de la collection Lamarck, et classé dans la galerie zof)logique du Muséum, était connu. Eu 1847, MM. Agassiz et Desor, dans ]e Catnloque raisonné des Échinides, avaient fait tle cet exemplaire unique le type du genre Asterostoma, et donné à l'espèce le nom A^excentrimm. Tout en reconnais- sant que ce genre se rapproche des Ecliinocorys [Anamliylcs, Lauiarck), et que l'aire ambidacraire antérieure est formée de pores plus petits que les aires ainbulacraires paires^ MM. Agassiz et Uesor placent le genre Astero- stoma à la fin de la famille des Cassidulidées, non loin des Couoclypeus. Eu i855, d'Orbigny décrivit le genre Asterostoma et la seule espèce qu'il renfermait alors. Se fondant sm- ce que l'aire ambulacraire antérieure dif- férait des autres, non-seulement par sa forme, mais aussi par la structure de ses pores, et considérant avec raison ce caractère organique comme très- important, l'auteur de l.i Paléontologie française crut devoir reporter ce genre parmi les Spatangidées, chez lesquels, comme on le sait, l'aire ambu- lacraire antérieure n'est jamais semblable aux autres. 66.. ( 272 ) « Quelques années plus tard, M. Desor, dans le Syndpsis des Echinides fossiles, eut de nouveau à s'occuper des Jsleiostoma. L'éminent natuialiste discute et combat l'opinion de d'Orbigny : la position du péristome qui est presque central dans V Ast. excentrkum, les sillons très-prononcés qui l'entourent et dont aucune trace n'existe chez les véritables Spatangoïdes, la structure de l'appareil apical qui, d'après l'empreinte laissée au sommet des aires ambulacraires, paraissait affecter une forme allongée, engagent M. Desor à éloigner le genre ^iteros/oma des Spalangidées, et il lui semble beaucoup plus naturel de le réunir aux Galéritidées, près des Desovella et du Pachyclypeus, qui, eux aussi, dit-il, joignent, à un péristome central et anguleux, un appareil apical allongé. » Les deux nouvelles espèces à' Asterostoma que je viens d'étudier, la belle conservation de quelques-uns de leiu's organes essentiels, des aires ambulucraires paires et antérieures, du péristome, de l'appareil apical, etc., en me permettant de compléter la diagnose du genre, ne me laissent aucun doute siu- la place qui lui revient, et je n'hésite pas à le ranger dans la famille desÉchinocorydées, entre les Stenonia et les Holasler. Ce caractère important, sur lequel d'Orbiguy avait insisté, c'est-à-dire la différence de structure entre l'aire ambulacraire antérieiu'e et les autres aires est plus apparente encore et plus iirouoncée dans nos deux nouvelles espèces. Ce ne sont pas seulement les pores ambulucraires qui sont plus petits et autre- ment disposés dans l'aire ambulucraire antérieure, les plaques porifères elles-mêmes sont plus hautes et par conséquent beaucoup moins nom- breuses, et cette différence nettement tranchée donne à la face supérieure une physionomie qui n'est certainement pas celle des Échinobrissidées et des Écbinoconidées. M. Desor, pour appuyer son o|)iniou, invoquait sur- tout la position j)resque centrale du péristome et les sillons profonds qui viennent y converger. Chez les nouveaux Asterostoma de Cuba, le jn-ristome est beaucoup j)lus excentrique en avant, les sillons ambulacraires qui l'en- tourent, bien qu'ils existent encore, sont moins ap|)arents et se prolongent moins loin, et la face inférieure, dans sou aspect général, présente beau- coup de ressemblance avec celle des Holnster et des Echinocorys. L'appareil apical est parfaileuient conservé dans une de nos espèces [A. Cubensis) : il n'est pas allongé, comme le présumait I\L Desor, mais compacte et sub- circulaire. » En résumé, le genre Asterostoma, par l'ensemble de ses caractères, aire ambidacraire antérieure différente des autres, aires ambulacraires paires sul)-|)élaloïdes, péristouie Iransverse et le [)lus souvent très-excentrique en ( ^73 ) avant, périprocte arrondi, situé à la face postérieure, au-dessus de l'anibitus, se range dans la famille des Echinocorydées : son appareil apical com- pacte, et muni eii arrière d'une plaque complémentaire angideuse qui pénètre au centre de rajjpareii, semble le rapprocher des véritables Spa- tangidées; mais il ne faut pas oublier que si les Echinocorys, les Holasler eX \e.& Cardiasler ou\. \\\\ appareil apical allongé, il existe aussi, parmi les Echinocorydées, le genre Stenonia, Desor, qui pour être très-voisin des Echinocor/s, n'en a pas moins un appareil apical compacte et sub-circu- laiie. I) Le genre Aslerostoma renferme trois espèces, qui tout en ayant entre elles de nombreux points de ressemblance, sont cependant parfaitement distinctes (i) : » AsTEROSTOMA exccnlriium, Agassiz. » Jiiuenoi, C-l^ ) Au milieu de ces débris de ponce sont projetées quelques pierres assez volumineuses, et, dans plusieurs de mes ascensions au sommet du cône, c'est avec peine que je les ai évitées. Tja vapeur d'eau est accompagnée d'une faible quantité d'acide sulfureux, au moins autant que j'ai pu en juger lorsque, surpris par une éruption, j'ai été enveloppé par cette vapeur. » Pendant le jour on n'aperçoit aucune flamme; mais, la nuit, au sommet du cône, se montre une légère lueur; au moment d'ime éruption, quelques flammes paraissent encore s'échapper du cratère, et les pierres qui le re- couvrent deviennent incandescentes. » Toutes les îles qui s'étaient montrées, au début de l'éi'uplion, autour du cratère, sont maintenant réunies à la Néa-Raméni, produite par l'érup- tion de I ']0'j. » Le cône actuel s'élève à une hauteur de i9.3 mètres au-dessus du niveau de la mer; d'après le calcul approximatif que j'ai fait ici, sa pente est assez douce du côté sud-est, et, lorsqu'on a franchi les falaises de lave qui bordent l'ile, on arrive sur un champ assez large couvert de cendres, on la température s'élève presque partout à loo degrés à une profondeur de quelques centimètres; de là il est facile d'arriver jusqu'au sommet tin cône. Ce sommet est recouvert par un amas de pierres blanchâtres à l'ex- térieur, qui forment une espèce de dôme au-dessus du cône, dôme dont la hauteur augmente chaque jour. C'est à travers ces pierres que passent en sifflant la vapeur et les cendres, s'échappant d'ouvertures situées surtout sur la partie sud-est. Je serais très-heureux de voir disparaître ces pierres, soit par effondrement, soit par projection : il me serait possible d'examiner le cratère. C'est à peine si l'on voit quelques fumées sur les parois du cône, de rares fumerolles se montrent çà et là sur la lave. Toutes sont aqueuses, renferment de l'acide carbonique avec des petites quantités d'acides sulfu- reux et chlorhydrique; ces gaz, qui, à mon ascension au Vésuve, en ren- daient l'examen assez incommode, sont ici à peine sensibles à l'odorat. 1) Tj'activiié du volcan n'a pas cessé de se faire sentir tout autour du cratère; la pointe sud-est de l'île continue à s'avancer, la température de la mer en ce |)oint est trop élevée pour permettre aux barques d'y arriver. )) Le fond de la mer, à l'est, se soulève, et la partie située à quelque distance où les navires pouvaient jeter l'ancre devient de plus en plus con- sidérable, et forme un mouillage assez étendu. Dans le canal qui sépare Néa-Kaméni de Micra-Raméiii, le sol paraît an contraire s'abaisser : j'ai pu y passer facilement en barque. ( 3?^ ) » Autour des maisons qui avaient été construites en ce point, et qui sont mainten;int en p.irtie inondées, se trouvent deux sources d'eau chaude fer- rugineuse, accompagnées de dégagement gazeux. La composition des gaz ne m'a pas paru varier dans les divers essais que j'ai faits à plusieurs jours d'intervalle. La température d'un des dégagements est de 21 degrés; la composition du gaz est : Acide carbonique 86, i Oxygène 0,8 Résidu non combustible i3, 1 Deuxième soiu'ce, tem|)éralure = 5o degrés. Acide carbonique 89»" Oxygène o,g Résidu non combustible 10,4 » Au sud, dans ime anse connue sous le nom de Port Saint- Georges, se trouvent des sources d'eau chaude légèrement sulfurées. Des quantités considérables d'acide carbonique s'en échappent de tous côtés. Ce dernier dégagement gazeux n'existait pas, je crois, lors du voyage de M. Fouqué à Santorin. » Dès que j'aurai pu faire à Athènes les analyses de tous les gaz que jai recueillis, je me permettrai de vous en envoyer le résultat. » zooLOGlti HISTORIQUE. — Note sur l'âne et le cheval dans les antiquités des peuples Aryens; par^I. Fb. Le.\or.mant. « Après avoir entretenu deux fois l'Académie du même sujet, je crains de fatiguer sa bienveillante attention en y revenant une troisième fois. Ces questions relatives à l'origine et à l'histoire des animaux domestiques ont pourtant une réelle importance, et la science des antiquités peut y fournir à la zoologie des renseignements précis, qu'elle a tiop souvent négligé de donm^r. Telles sont les considérations qui m'engagent à rcnenir encore dans un(> dernière Note sur l'histoire de l'âne et du cheval, pour suivre ces deux espèces, non plus en Egypte et chez les nations sémitiques de l'Asie antérieure, mais dans les antiquités des peuples Aryens. » Ici nous n'avons plus pour nous guider de représentations monumen- tales ni d'inscriptions ou de textes formels. Notre seul moyen d'investiga- tion consiste dans les procédés de la |)hilologie comparative. Les âges primitifs des populations aryennes n'ont pas laissé d'autres monuments que les mots de la langue; mais la science moderne, parlant de l'étude de ( 277 ) ces mois conchiile d'après des méthodes d'une admirable certitude, recon- stitue en grande partie le tableau de l'état social où étaient parvenues avant leur dispersion les tribus dont descendent à la fois les populations européennes, les Persans et les Indiens. C'est là ce que M. Piclet, de Genève, a nommé, par une expression très-heureuse, la « paléontologie linguistique». Le point de départ des recherches de cet ordre a été la remarque ingénieuse et certaine que les mots qui se retrouvent à la fois dans le sanscrit, langue sacrée de l'Inde, dans le zend, antique idiome des Iramiens, et dans les langues de l'Europe, sans avoir sensiblement changé de forme et de signification, donnent la mesure du degré de civilisation qu'avaient atteint les diveises tribus des Aryas occidentaux et orientaux, lorsqu'elles vivaient encore côte à côte dans la Bactriane et qu'elles n'avaient pas quitté leur |)atrie commune pour se diriger vers les différents pays qu'elles habitèrent plus tard. Par contre, toutes les choses que des mots différents désignent dans les diverses langues de la famille aryenne, doivent être considérées comme n'ayant été connues par les peuples sortis de cette souche commune qu'après leur séparation et leur dispersion, par suite du contact avec d'autres races, et n'ayant pas fait partie du premier fonds de civilisation propre aux Aryas. » Appliquons ces principes et ces procédés de la paléontologie linguis- tique à l'histoire de l'âne et du cheval. » Nous reconnaîtrons tout d'abord que le cheval est une des espèces domestiques que les Aryas possédèrent le plus anciennement et que l'usage en était général parnn leurs tribus avant qu'elles se fussent divisées pour se répandre les unes dans l'Europe, les autres dans la Perse et dans l'Inde. Le nom du cheval est en effet le même dans tous les idiomes aryens. C'est le sanscrit açva, le zend açpa, le persan asp, l'arménien asb, le lithuanien aszivà, le latin equus, le grec 'Itttto;, dérivé d'un primitif /zfîç et 'Izzoc, qui ne s'était conservé que chez les Éoliens, le gaulois epos, le gothique aihvus, l'ancien allemand ehu. Ce nom signifiait originairement » l'animal rapide ». Au reste, le cheval était exclusivement chez les Aryas primitifs un animai de trait, qu'on attelait à des chars. Dans les Védas l'équitation est encore inconnue; chez les populations helléniques, l'origine de cet art est placée en Thessalie, et la fable des centaures s'y rapporte. » Pour ce qui est de l'âne, au contraire, il n'était ni connu ni employé des Aryas avant leur séparation et dans leur patrie primitive, car il n'a pas de nom commun chez les peuples divers qui en descendent. Ses noms san- G.K., 1870, i"S^me5(rf. (T. LXX, N" 6.) ^'] ( -^78 ) scritssont pour la plupart purcMiient iiuliens; un seul se trouve aussi dans les langues iraniennes. Mais ce nom, kluira, comme l'a montré M. Piclet, n'est pas il'origine aryeiuie; il est directement emprunté à la source semi- tique, hébreu ''air, arabe "n/r. Il révèle donc la voie par laquelle les Ira- niens d'abord, puis les Indiens, reçurent l'âne domestique. » Dans les langues celtiques, germaniques et slaves, les noms de l'âne, suivant l'ingénieuse remarque de Diefenbach, appartiennent tous à deux types qui sont manifestement dérivés des deux foimes latines asinus et asellus : « i" Dérivés tVasinus : cymrique, asyn; comique, nsen; armoricain, azen; anglo-saxon, assené; Scandinave, anii; danois, asen; » 2° Dérivés ù' asellus : gothique, asilus; anglo-saxon, asal, esol; ancien allemand, cs'd; slavon, osihi; russe, oseli ; polonais, osiel; illyrien , osai; lithuanien, asilas; irlandais-erse, asail, asal. » Le nom grec du même animal a été l'objet d'études spéciales do la part de M. Benfey. Cet éminent philologue a prouvé qu'il avait jjassé par trois formes successives, ori/o;, oai'oç et ovoç. De la seconde dérive le latin (tsiints. Quant à la forme primitive, orvoi, M. Benfey a établi qu'elle était d'origine sémitique, qu'elle sortait d'un des noms de l'âne dans cette famille de langues : l'hébreu dlôn, pluriel atnôt; l'araméen aidnà; l'arabe alan, pluriel uln. Ce nom dérive du radical atana, « marcher lentement », et s'applique parfaitement à la démarche flegmatique de l'âne. » Les conclusions sont faciles à tirer de ces faits linguistiques. » Le cheval a été employé par les Aryas comme animal domestique dès l'époque la plus ancienne où nous puissions remonter dans leur histoire, dès avant la séparation de leurs tribus occidentales et orientales, c'est- à-dire dans un temps où il n'avait pas encore pénétré en Egypte. « L'âne, au contraire, était à la même époque totalement inconnu des Aryas; les diverses nations aryennes de l'Europe et de l'Asie ne l'ont reçu que séparément, beaucoup plus taril, et dans les pays où les avait conduits leur grande migration. » Cet animal a été communiqué aux Iraniens de la Perse par les Sémites de la Mésopotamie; c'est de là qu'il a passé dans l'Inde, en conservant tou- jours un nom séinilique, indice certain de sa provenance. » Chez les Grecs, l'âne a été introduit par des peuples parlant une langue sémitique, probablement les Phéniciens; il était, du reste, entièrement na- turalisé chez eux au temps où furent com[)osés les poèmes homériques {liad.. A, V. 558). ( ^79 ) » C'est des Grecs que le reçurent les Lntiiis, et à leur tour ce furent eux qui le répandirent chez tous les peuples du nord et de l'occident de l'Eu- rope, Celtes du continent ou de i;i Bretagne, Germains et Scandinaves, et même Slaves. Dn temps d'Aristote encore, il n'y avait d'ânes ni dans la Scythie, ni dans les pays voisins, ni même dans la Gatde (Aristote, De gêner, anim., II, 8). » Ces faits révélés par la philologie se joignent à ceux que nous avons cru pouvoir tirer des représentations monumentales de l'ancienne Egypte et des textes de la Bible, pour confirmer l'opinion qui regarde le cheval et l'âne comme originaires de deux patries absolument opposées. Le cheval a été réduit à l'état domestique sur les plateaux de la haute Asie, et les mi- grations aryennes ont été le véhicule le plus puissant de sa diffusion dans le monde; il n'a été adopté que tard par les Sémites et n'a fait son appari- tion en Egypte que deux mille cinq cents ans environ avant l'èie chié- tienne. L'âne est une espèce africaine, cjui a âù être primitivement domes- tiquée sur les rives dil Nil; d'Egypte elle a passé de très-bonne heiu-e chez les Sémites, qui l'ont transmise plus fard aux tribus aryennes, d'un côté dans la Grèce et de l'autre dans la Perse. Et cet animal, dans sa diffusion qui a fini par devenir univeiselle, a suivi la marche précisément contraire à celle que suivait le cheval. C'est ainsi que, partis des deux points oppo- sés, ils ont fini j)ar se lejoindre et être partout simultanément en usage. » M. H. DE KÉRici'FF adresse une Note relative à la détermination de la pa- rallaxe de Vénus en dehors des passages sur le Soleil. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 lieures et demie. 1). BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 7 février 1870, les ouvrages ilont les titres suivent : Le Jardin fruitier du Muséum; par M. J. Decaisne, Membre de l'Institut, lo/f" liv. Paris, 1870; in-4° texte et planches. ( 28o ) Programme du cours d'Histologie professé à la Fanillé de Médecine de Paris par M. Ch. Robin, Membre de l'Institut, a"' édition. Paris, 1870; in-8°. Paléontologie française, ou Description des animaux invertébrés fossiles de la France. Terrain jurassique, liv. 19 : Ectdnodermes; par M. G. COTTEAU, texte, feuilles i3 et i4; atlas, planches 49 à 60. Paris, 1870; in-S" (Pré- senté par M. de Verneuil). L'agriculture du nord de la France; par M. J.-A. Barral., t. II. Paris, 1870; I vol. in-S". (Présenté par M. Boussingàult. ) Les progrès des sciences en 1869. Annuaire scientifique publié par M. P. -P. Dehérain, 9" année, 1870. Paris, 1870; i vol. in-12. Description et culture de l'ortie de lu Ctnne, précédées d'une Notice sur les diverses plantes qui portent ce nom, leurs usages et leur introduction en Europe; par M. Ramon de la Sagra. Paris, sans date; in-12. Projet d'acclimatation du LIama et de l'Jlpaca (bi Pérou dans les Pyrénées françaises; par M. N. JOLY. Toulouse, 1869; hr. in-8°. (Extrait du Journal d' Agriculture pratique et d'Economie rurale) Mémoire sur u)i agneau monstrueux constituant un nouveau genre (G. Déro- nièle) dans la famille des monstres doubles polyméiiens; par M. N. JOLY. Tou- louse, 1868; br. in-8". (Extrait des Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Toulouse.) Cours élémentaire de botanique appliqué à l'agriculture; par M. C. Cave. Paris et Dijon, sans date; i vol. in-8". (Présenté par M. Ducharire.) Eierslock... L'ovaire et l'œuf. Ileclterc/ies pour servii- à i(Uialomie et l'his- toire du développement de l'organe sexuel; par M. W. WaedeyeR. Leipzig, 1870; in-8''. (Présenté par M. Cli. Robin pour le concours an prix de Phy- siologie ex|)érinientale, 1870.) {La stiilc du Bulletin an prochain numéro.) ERRATUM. (Séance du 24 janvier 1870.) Page 145, ligne 4> "" '"'" '^'^ *"' diminuant la longiuiir, //srz el liiniimiant la largeur. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 14 FÉVRIER 1870. PRÉSIDENCE DE M. I.IOUVILLE. l»IE.UOmES ET C.OlîaîîJIMCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Bertkand fail hommage à l'Académie du second volume de sou « Traité de Calcul différentiel et de Calcul intégral », MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur une (létenninntion raiioniielle, par npjjroxima- tion^ di; la pousiée (ju exercent lies terres dépourvues de cohésion, contre un mur ayant une inclinaison quelconque; par M. i>e Saixt-Ve\ant [detixicme Partie (*)]. « 6. Maintenant que fera-t-on, faute de |)Oiivoir intégrer l'équatloîi diC- férentielle en ij>, lorsque, le talus supérieur w étant donné, l'inclinaison s, aussi donnée, de la face du mur, ne sera pas égale à £ tiré de (i3), c'est- à-dire lorsque les angles u et e, n'auront pas entre eux la relation néces- saire pour que les expressions (lo) satisfassent exactement à la condilion qui fixe l'inclinaison de la pression du massif sur la face du mur dans l'état d'éqriilibre-limite ? n Fandra-t-il, pour obtenir toujours une approximation, revenir à la théorie de 177^, bien qu'on sache qu'alors les surfaces de glissement, ou de tendance à rupture, ne sont pas planes comme Coulomb le supposait faute de mieux? Voir Comptes rendus, ^ février, t. LXX, p. 229. C. R., 1870, \<" Semestre. (T. LXX, N" 7.) SS ( 282 ) I » L'étude de la tliéorie nouvelle m'a convaincu qu'elle offrait j)our cela un expédient plus facile et plus sîir. » Il consiste à se servir des expressions (lo) de N,, No, ï et de celles (i i) de 3t=, g qu'on en déduit par substitution, comme si elles étaient exactes quel que soit l'angle s, du mur qui soutient le massif. » Cela, en effet, revient simplement à siq)poser que l'angle du frotte- ment sur la face du niin-, au lieu d'être (o, est l'angle toujours moindre y, = arc tang— qui résulte de ces expressions (i i) de X, G. » Or (ainsi cju'd a été observé au Rapport), le frottement des terres contre les murs les rend plus stables et diminue leur chance d'être ren- versés ou poussés en avant. En supposant ce frottement, non pas nul, sans doute (comme font encore quelques ingénieurs par une prudence exagérée), mais moindre qu'il n'est effeclivemenl, cela conduira suiipleinent à adopter, pour les murs, des dimensions un peu plus fortes qu'il n'est nécessaire, L'emploi que je propose i,ci des valeurs (i i) de T et N, connue approxima- tion Liaus les cas où la solution rigoiu'euse ne peut être obtenue, est donc favorable à la stabilité et à la sécurité. » Rien ne prouve qu'il en soit de même des formules déduites de la théorie de Coulomb : on n'a aucune raison de conjecturer qu'elles donnent des résultats au-dessus plutôt qu'au-dessous de la réalité. Elles sont donc moins sûres. D Or, M. Levy, à qui j'ai parlé de ce moyen de tirer de sa théorie un parti plus étendu, a aussitôt cherché à simplifier et à rendre calculables par logarithmes les expressions (i3) de ï etN. Il y est heureusement parveiui, et m'a communiqué les résultats suivants, non mentionnés à son Mémoire : ;r5) sm(2a tang((p, -+- £, SlDcp [pour calculer un angle auxiliaire a). tang ( «) e = 3Z = tang^l^^-- Upainif cosa sin(2a -+- 2E| cos ( a -+- » ) tang(f, (pour (iLiermiiicr l'angle œ,], C'est de ces formules (où « représenté l'angle fait avec l'horizon par l'une des deux directions rectangulaires de juessions principales , nor- ( a83 ) iiiales aux faces pressées), qui se réduisent à ce que donue (i4) quand e, = £ =z y — -^ — tx, que l'on poiu'ra tirer la valeur [quand elle ne sera pas exacte ou conforme à (i4)] an moins a])proximative des poussées exercées sur un iniu- d'inclinaison quelconque £, avec la verticale, par un massif de terre s'élevant derrière le haut du mnr sous un angle u fait avec l'horizon. Elles sont plus simples, en même temps que plus sûres, disons- nous, que celles qui résultent de la théorie de Coulomb (*). » 7. On peut se demander, en partant des formules (lo) et (ii) regar- dées comme donnant une première approximation, s'il y a possibiHté de s'élever analyliquement à une approximation plus grande. I) Egalons, pour cela, N,, N2, T à leurs expressions (10) augmentées res- pectivement de trois inconnues nouvelles, n,, n^, t supposées assez petites pour qu'on puisse négliger leurs carrés et produits, et reinplaçons-les, après substitution dans (r), (2), (3), par les trois dérivées secondes rP-^' d'Y d'Y f/j' dx'' d.c dy multipliées par II, d'une inconnue auxiliaire miique f\i'. Les deux premières équations seront satisfaites, et la troisième se changera en une équation aux dérivées partielles du second ordre (incaire, dont l'intégrale générale est facile à poser, soit sous forme finie, soit en série transcendante trans- formable en intégrale double prise de zéro à l'infini comme dans la for- nnile de Fourier. Mais les fonctions arbitraires, ou les coefficients et para- mètres, seraient à déterminer de manière à satisfaire aux conditions définies (*) Celle-ci fournit, par une analyse coni))li<|uée dont M. l'ingénieur en chef Saint- Guilhelm csl parvenu à dégager la valeur de la poussée résultante A, y' étant l'angle quel- conque du frottement contre la maçonnerie : f,6) 3^ __ ±5_ ^^cos'(m— 6|)cos(([>'-4-ei)r _ /sin(y-l- jp') sin((p — w)T_ coscj/' sintp' cos=(!p + (y' 4- 6, — m)L y cos(m — e, )cos(y'+£|)J " et si l'on veut avoir la valciu- de l'angle V déterminant l'inclinaison, sur la verticale, de la ligne de rupture ou de glissement, ce qui est utile ([uand la forme du profil est un peu différente de celle que la formule (16) suppose, il faut la tirer de l'expression suivante, où le radical est le même que dans celle-ci : (i -t- y/ )cot((p -4- s,) (17.1 cot(V-t-7J = . cot((j) -H Si)cot(tp H- u)\J L'expression (16) donne, pour la composante normale -X-. qui tend au renversement 38.. ( 284 ) (5) et (6) relatives aux deux parties, de longueur infinie en vni seul sens, MN, MQ du contour discontinu du massif; ou bien (conformément à l'oliservalion de la fin du n° 5) aux conditions (6) à la surface MQ réduite à une loiie;ueur limitée, et à deux conditions telles que (5) relatives l'une au nnir se terminant eu N, l'autre à un plan de terre NQ fermant le triangle de base du massif ébouleux. des valeurs un peu plus faibles, et, pour la composante E qui tend à la stabilité, des valeurs sensiblement plus fortes que les formules (i5) de la lliéorie nouvelle, comme on peut le voir par le tableau suivant, qui suppose ç'= o = 45 degrés. Pour i X (Levy Pour I -— . = ' , , ' IIL ( Coulomb. . = ,= 00 I f J_ ^ ( Levy \ n L ~ ( Coulomb . . 'fi = , 3b _ ( Levy "' I nL~" (Coulomb.. , = io° 1 S _ ( Levy nL~ i Coulomb.. Pour r. = i5<' nL" il Levy ( Coulomb. . . 5 _ j Levy nL 1 Coulomb. . . 0° o 0,1716 o,i36i o 0, i36i 10' 0,1738 0,1874 o,o3o6 0,137', 35» .'16' 58" 0, 193G o,i832 0,1 3p5 o,i832 /,aOj2' /," 0,2193 . 0,2172 0,1390 0,2172 39''i/|'24" 0,2126 0,2068 0,1736 0 , 2068 /|3°/15''9" o,2.'i77 0,2.168 0,2371 o,2.'|68 20° 20 0,1818 0,1 5.^7 0,0662 o,i5.'i7 4 1054' 20" 0,2408 0,2378 0,2161 0,2378 44" 38' 25" 0,2876 0,2874 0,2840 0,2874 30° 3o 0,2010 o,i836 0 , 1 I 60 o,i836 43" 56' 48" 0,289'! 0,2886 0,2790 0,2886 45° 0' o" 0,3536 0,3536 0,3536 0,3536 40" 40 0,2608 0,2547 0,2188 0,2547 440 59' 56" 0,4109 0,4109 0,3833 0,4109 44"ia'23'' o,5i II 0,5 125 0,4972 o , 5 1 25 45° = 4',<'45'4o" ! 4'i''59'4o" 44<'52'27" 44<'i5'3o" , 42"2o'36" 36053'4i" o,5ooo o,5ooo o,5ooo o,5ooo 42025'37" 0,8123 0,8272 Owi^'i 0,8272 39° 53' 46" 1 ,0006 1 , 0607 0,8365 1 , 0607 Ce tiibleau comparatif ne donnj les poussccs que pour £, = 0, =, = 10 degrés ot G . s = i5 de-rés. Mais on voit, par les valeurs de l'angle o, = arc tang — qui sont relatées, nue qu:ind e, atteint 20 degrés, cel angle o, du frollenient fictif de la terre contre la niaçon- neiie, pour des talus w de o i 4° «legrés, se rapproche tellement.de l'angle du frottement réel supposé ici 45 degrés, qu'il est inutile alors de comparer les résultats de la formule Coulomti et de la formule I.evy ])our achever de se convaincre (jue celle-ci donne ttne suffi- sante approximation avec une sécurité j)liis grande. ( 285 ) » 8. Une pareille {Ictermiiiatioii nous mènerait Iro]) loin ]K)nr anjour • d'hui, et paraît d'ailleurs affectée de difficullés d'un génie nouveau. » Aussi, en me bornant à exprimer le vœu que quelqu'un l'entreprenne, ou fasse dans le même but quelque tentative meilleure, je terminerai par une remarque propre à donner quelque idée du degré d'approximation que les formules pratiques ( i5j, établies par M. Levy à n)a demande, sont susceptibles de donner. » Imaginons que l'on construise deux stnfaces ayant des abscisses ho- rizontales proportionnelles aux angles w du talus supérieur des terres et aux angles £ d'inclinaison de la face du mur dtsliné à les soutenii' (ces ab- scisses étant portées sur deux axes rec- tangulaires iiorizoutaiix ()w. Os); et des ordonnées verticales 3b qui soient : 1° pour l'une des surfaces, ce que fournirait une détermination exacte des j)oussées normales inconnues, qui s'exercent par unité superficielle sur un élément déterminé de celte face de mur; 2° pour l'autre surface, les valeurs plus ou moins approchées que donnent de ces mêmes poussées normales dZ les formules (i5). » Ces deux sinfaces de poussées normales vraies et approchées se cou|je- ront ou se loucheront suivant une courbe à double courbure avant pour projection, sur le plan ojOe, des abscisses, la courbe plane acUi, dont l'équation en u el s, est (i 3), ou p.our © = 4^°? 0> = = u (0 : 1) 30 w =45° E,= :0 i a u> 1 1 ^= 10 = 15° ^^ c -^ ^ â e 6 ^1 COS 26, CJ ■ 45) = sin45 car loisque les angles w et s, ont entre eux celle relation, nous avons vu que les solutions données par les formules (i5) étaient exactes. » La même chose serait dite de deux surfaces dont les ordonnées verti- cales seraient les G au lieu des X. » Or, la ligne cde représenle, sur la même figure, jusqu'à ini talus w tenu un peu au-dessous de sa limite, l'enseuible des projections horizontales des points de ces surfaces qui repondent à e, = iS", c'est-à-dire à un fruil : tangê. 0,2679, ou d'enviion le quart de la hauteur, qui est celui que l'on donne le plus ordinairement à la face postérieure des nuu's de soutènement (généralement ( 286 ) par gradins avec ferre comblant leurs redans). Le peu d'éloignement où sont les points de cette droite cde de ceux de la courbe adb montre que les formules ( i5) donneront babituellement des résultats :x. ou F suffisam- ment approchés des résidtats exacts. M Le plus grand écart, ou la plus grande différence, entre les ordonnées, soit %, soif E, des deux surfaces, aura lieu pour les points qui se projettent sur l'origine O, c'est-à-dire pour les valeurs £■ = o. relatives à un terre-plein horizontal et à une face de mur verticale. Or l'adoption, dans ce cas extrême, des formules (i 5), revient à supposer (comme l'a fait Prony, cjui a considéré ce seul cas) que le mur est lisse ou sans frottement. L'erreur est favorable à la stabilité. Elle est d'ailleurs moindre, quand e, n'est point nul, que celle de la formule de Français, qui négligeait encore alors le frottement sur la face du mur, tandis que nous attribuons à son coefficient la valeur que fom-nit pour tango, la deuxième expression (i5), valeur qui, comme on voit par le tablea\i ci-dessus, se rapproche beaucoup de sa vraie valew\ supposée = tang45°= i pour peu que E, s'élève à lo degrés, et y est sensiblement égale de w= o à o) = l\o" quand e, = i5 degrés. » Les formules (i5) de poussée contre un mur soutenant une terre en talus, plus faciles à calculer et surtout offrant une sécurité plus grande que celles (i6) qui résultent de la théorie de Coulomb, me paraissent donc mériter la préférence dans les cas où il n'y a pas, entre les inclinai- sons M et e, du terre-plein et du mur, la relation (i i)ou (i3) qui rend tout à fait exacts les résultats fournis par les deux théories alors concordantes. » PHYSIQUE. — Observations relatives à quelcpies Comininii) La question qu'il traite dans ce Mémoire passe donc du domaine de la géométrie dans celui de la mécanique. » Les effets qu'il y étudie, plus spécialement, sont ceux que présentent le poinçonnage et l'étampage des métaux; opérations à l'aide desquelles l'industrie parvient à déformer, à modeler, à faire couler à froid les mé- taux et les matières ductiles, dont les produits présentent en réalité, comme l'Académie a pu le voir par les nondjreux spécimens mis sous ses yeux, l'analogie, l'identité les |)lus frappantes avec les phénomènes de l'écoule- ment des corps liquides ou mous. » L'auteur considère un poinçon cylindrique qui pénètre dans un prisme ou dans un cylindre de métal, dans la direction de l'axe de ce corps, en chassant devant lui les molécules qui s'opposent à son passage. Il y reconnaît et il y montre les déplacements latéraux, les remous qui se manifestent dans les liquides, et il y reproduit jusqu'à la formation de cette proue fluide, dont l'existence a été signalée pour la première fois, en ce qui concerne l'eau et l'air (i), par Dubuat, dans ses belles expériences sur la (1) Prhiti/jes d'/i/c/raulif/ue, par Dubuat; 2 vol., p. 33i et SyS. C. K., 1870, 1" Stnuilre. (T. LXX, ^" 7.) ^9 ( 290 ) résistance des fluides sans qu'il ait été possible à cet illustre physicien d'en déterminer la forme fugitive, tandis que M. Tresca, opérant sur des solides, a pu la réaliser matériellement. » Il n'est pas iuulile de faire remarquer, dès à présent, que ces expé- riences et ces recherches scientifiques sur les effets de pénétration, de déplacement des molécules, de transmission et de répartition des pressions, ont une a[)plication directe et peuvent conduire à des conséquences immé- diatement utiles pour des questions d'une haute importance dans certains services publics, quoique d'une nature eu apparence très-différente. » Ainsi, par exemr'ie, la pénétration des projectiles dans les milieux résistants solides, leiu' passage à travers les cuirasses des navires, questions si fort à l'ordre du jour pour les sciences lïiilitaires, se rattachent directe- ment à des effets du même ordre et suivent les mêmes lois, comme nous le ferons voir plus loui. )) Le Mémoire dont nous rendons compte aujourd'hui à l'Académie est partagé en plusieurs Chapitres qui traitent séparément : » 1° De hi description des faits observés ; » 1" D'une théorie géométrique de ces effets; » 3° De la comparaison des résultats de l'expérience avec ceux de cette théorie ; » 4° De la loi de variation des pressions que détermine le poinçonnage aux diverses périodes d'enfoncement du poinçon; » 5° De la théorie mécanique de la déformation des corps solides, dont les résultats sont comparés à ceux des expériences. » 11 nous serait difficile, pour ne pas dire impossible, sans fatiguer inu- tilement l'attention de l'Académie, d'analyser même succinctement la des- cription détaillée, accompagnée de tous les dessins originaux et de gran- deur naturelle, des résultats et des spécimens des expériences si variées contenus dans ce Mémoire, au texte et aux dessins duquel nous sommes obligés de renvoyer. » Nous nous borneroiis à dire tpie les précautions les plus minutieuses avaient été ])rises pour diriger avec |)récision les [)oinçons, pour mesurer avec exactitude, non-seulement les dimensions de ces outils, celles des blocs ou des plaques dont ceux-ci se composaient, mais encore les péné- trations de ces poinçons, ainsi que les pressions correspondantes qui les produisaient et qui étaient indiquées par un manomètre parfaitement taré dans des expériences spéciales juscpi a des pressions de 3oooo kilo- grammes. ( 291 ) » Les expériences ont été exécutées, soit en faisant pénétrer le |)oinçon dans des masses solides d'une seule pièce, soit en formant les blocs de pla- ques superposées. » Ces m.isses reposaient, tantôt sur une placpie pleine, tantôt sur une plaque percée d'un trou d'tiii diamètre précisément égal à celui du poinçon. Dans le premier cas, la pression produisait, en Ions sens, ini refoulement delà matière analogue à tui étampage; dans le second, elle déterminait, en outre, l'expulsion d'tui noyau de forme cylindrique, qu'on nomme débouchure, et dont la bauleiu-, vaiiable avec son diamètre et avec celui du poinçon, présente une grande importance pour l'étude des phéno- mènes. » Dans une partie des expériences, le bloc était solidement maintenu entre deux plaques de fer bien parallèles; dans d'autres, la surface supé- rieure était entièrement libre. » Enfin, dans certains cas, le bloc solide plein était contenu dans une enveloppe cylindrique d'un diamètre supérieur à celui du poinçon, dont l'action produisait cet effet qu'on désigne dans l'industrie sous le nom à^emboulissacje. » La conséquence générale et frappante de tous les faits d'observation, c'est que, daiis le poinçonnage, les pressions exercées sur le poinçon, et transmises par lui, se propagent dans tous les sens, et que, sous leur action, les molécules solides fuient, à la manière de celles des corps mous et des liquides, dans toutes les directions où elles ne rencontrent pas d'obstacle extérieur solide. M Ainsi, lorsqu'un bloc cylindrique plein traversé par un poinçon de même forme est maintenu, au moyen d'armatin-es résistantes, par ses faces inférieure et supérieure, tandis que le reste de sa surface est libre, l'écou- lement des molécules se fait dans le sens parallèle à ces faces, au fur et à mesure de l'avancement du j-ioinçon ; le solide se renfle à sa*surface exté- rieure, et le maximum d'augmentation de ses diamètres correspond à la hauteur à laquelle le poinçon est parvenu. » Lorsqu'au lieu d'être d'une seule pièce, le bloc cylindrique est formé de plaques minces superposées, ces effets de déplacement sont rendus mandestes, et la circonférence extérieure de chacune d'elles s'accroît pour permettre l'introduction des molécules refoulées parle poinçon. » Dans ce cas, l'on reconnaît, d'une manière évidente, que la Iransmis- sion de la pression verticale ne s'élend pas, au-dessous du poinçon, au delà d'une certaine distance, que l'on peut regarder comme une limite de cette 39.. ( 292 ) Iraiisiiiission dans ce sens, variable avec le degré d'avancement de l'onlil. » Les plaques comprises entre cette limite et le dessous du poinçon se relèvent de bas en haut vers leurs bords extérieurs par l'action des molé- cules qui fuient sous le poinçon. » Lorsque, au contraire, le bloc plein ou comiDosé de plaques superpo- sées est libre en tous sens et simplement posé sur une surface plane per|)en- (liculaire à la direction du poinçon, les déplacements moléculaires ont licMi dans toutes les directions. La surface supérieure se relève ]3ar ses bords et la surface extériein-e se chlate. » Le premier effet est tout à fait analogue à ce qui se produirait sur un liquide ou un corps mou à la surface horizontale duquel pénétrerait un corps toudiant verticalement. » Ces expériences, et les études si bien dirigées de M. Tresca, nous ren- dent compte des effets remarquables qu'il y a longues années, déjà, l'un de nous avait signalés et constatés de l.i pénétration des projectiles dans le plomb, et montrent qu'ils étaient dus à cette transmission des pressions dans les corps solides, dont il recherche les lois. i> Si, enfin, un bloc cylindrique est maintenu à la fois par sa base infé- rieure et par sa surface extérieure dans une enveloppe solide, et si le poinçon a un diamètre très-peu différent de celui de cette enveloppe, la matière comprimée ne pouvant plus s'échapper que par l'intervalle annu- laire qui règne entre le poinçon et l'enveloppe, sort sous la forme d'un tube parfaitement calibré, dont la longueur a parfois atteint o"", 25 à o'",3o avec un diamètre de o'",o5 et une épaisseur de moins d'un cinquième de millimètre. » Il est difficile de se refuser à reconnaître encore ici lanalogie frappante de ces résultats avec ceux que l'on obtient dans certaines industries où l'on opère sur des matières molles et plasticpies, telles que les pâtes alimen- taires, les lei'r?s glaises; ou sur des métaux fusibles, comme le plond.) amené à l'état pâteux pour la fabrication des tuyaux; et bien d'autres que nous |)ourrions citer. » Quand la plaque sur laquelle repose le bloc que doit traverser un poinçon, au lieu d'être pleine, est percée d'un trou d'un diamètre exacte- ment le même que celui de cet outil, et parfaitement concentrique à son axe, les effets de la pression, après s'être fait sentir à la partie supérieure du bloc, et avoir produit à peu près toutes les circousiances signalées plus haut, se propagent dans celle qui avoisine l'orifice et y déterminent l'ex- j)ulsion d'une partie du métal sous forme d'une débouchure cylindrique. ( ^93 ) La propagation graduelle et à distance limitée dans rinlérieur de la masse et dans tous les sens des pressions exercées par le poinçon est encore par- faitement manifestée dans les expériences très-nombreuses et Irès-variées que M. Tresca a exécutées surce cas imporiniil, |,arles pro|)ortionsvariables de la hauteur de la débouchure obtenue, 1) En exécutant quelques expériences s[)éciales avec un jjoinçon à tète hémisphérique, l'auteiu" a constaté que, dans sa pénétration à travers nu bloc de plomb, cette forme de la partie antérieuie facilitait le déplacement latéral des molécules solides et diminuait la résistance, de même qu'on l'a observé dans les expériences sur la résistance des fluides au mouvement des corps cylindricpies terminés par des proues de divers profils. )) Après avoir étudié sous des formes et dans des conditions variées les effets du poinçonnage du plomb, l'auteur a étendu ses expériences à des alliages plus ou moins ductiles et à d'autres métaux. ') L'alliage de plomb et d'étain par parties égales, entre autres par sa ductilité et son homogénéité, jointes à une pins grande dureté, lui a fourni des résultats complètement d'accord avec ceux du plomb. « Mais c'est surtout dans les opérations industrielles exécutées en grand, pour étamper, percer et mouler en même temps à froid ou à chaud des plaques, des écrous, des rondelles en fer, qu'il a trouvé des spécimens re- marquables de la généralité de la marche des déformations qu'éprouvent les corps solides sous l'action d'efforts énergiques. » Les produits des grands ateliers de construction de France et d'Angle- terre ont été mis par lui à contribution, et dans tous les échantillons qu'il a recueillis, et dont il a réuni les dessins de grandeur natin-elle dans son Mémoire, on retrouve des effets du même ordre. » Parmi les plus curieux, nous devons citer les spécimens d'une fabrica- tion par ètaïupage et par découpage d'écrous en fer formés avec des ron- delles d'abord cylindriques, chauffées au rouge blanc, puis étampéesdans une matrice hexagonale et poinçonnées simultanément au centre de haut en bas et de bas en haut, et qui fournissent ainsi, d'un seul coup, des écrous hexagonaux, ébauchés et percés, prêts à être terminés par les machines à fraiser et à tarauder; an nombre de ces exem|)les, on remarque un écrou de 95 millimètres de diamètre sur 60 de hauteur, dont la coupe montre com- ment, obéissant aux pressions considérables qu'elle a subies, la matière re- foulée du centre à la périphérie, s'est écoulée et moulée, en laissant voir les traces irrécusables des monveiiicuts intestins des éléments des couches dont le métal avait été formé. ( 294 ) » Enfin M. Tresca reproduit des résultats de découpages opérés à l'aide de presses hydrauliques à quatre cylindres de MiM. Hick et fils, de Bolton, présentées en i85i à l'Exiiosition de Londres et de l;i force de 200 000 ki- logrammes. A l'aide de ces puissants engins, l'on a pu découper des ron- delles de 76 millimètres de diamètre dans des plaques o",o38, o^jOai, o™,o63, o'°,076 et o",o84 d'épaisseur. En comparant les pressions exer- cées, évaluées il est vrai par les constructeurs à l'aide des procédés ordi- naires et assez peu précis de l'industrie, on trouve que, tant que l'épaisseur ne dépasse pas le diamètre du poinçon, la résistance parait rester propor- tionnelle à l'épaisseur des plaques ; ce qui est d'accord avec d'autres résul- tats d'expériences en grand, et avec certains résultats obtenus par M. Tresca sur le plomb, comme nous l'indiquons plus loin. » La série si complète d'observations sur le poinçonnage des corps solides que nous venons d'analyser se termine par quelques expériences sur les effets analogues qui se produisent, quand on comprime des matières pulvérulentes, telles que du sable fin très-sec. Ces essais ne sont que le pré- lude de recherches plus étendues que M. Tresca a entreprises, et dont il fera connaître plus tard les résultats. Il s'est borné, dans le Mémoire que nous analysons, à faire voir par une expérience exécutée avec un poinçon de o^jiSo de diamètre, sous des pressions qui se sont élevées jusqu'à 17 5io kilogrammes, et dont il a joint à son travail les résultats originaux automatiquement manifestés sur le papier, que les matières pulvérulentes transmettent les pressions, de même que les liquides et les solides, mais avec une perte relativement très-grande d'un point à un autre, et qu'elles subissent les mêmes déformations générales que les matières solides ame- nées à l'état de fluidité, en montrant le même mode de déplacement et les mêmes proues. » Après avoir disenté et analysé les effets apparents de la pénétration des poinçons de diverses formes dans les corps solides, M. Tresca s'est occupé de rechercher les lois mathématiques de ces phénomènes si cinùeux, en partant d'hypothèses basées sur l'observation des faits eux-mêmes, et dont les conséquences pouvaient d'ailleurs se prêter à des vérifications directes. » On sait que, dès les premières expériences, cet observateur avait constaté que, dans le phénomène de l'écoulement des solides, sous des pressions énergiques, phénomène qui, comme nous l'avons dit plus haut, succède à celui de la compression plus ou moins élastique, la densité des solides ne varie pas. Il a donc pu considérer ce premier point comme acquis à la science. ( 295 ) » Les expériences directes et nombreuses exécutées sur le poinçonnage de blocs de matières diverses, formés à dessein de couches ou de plaques d'épaisseurs égales, ayant montré que les effets des pressions, qui détermi- naient l'écoulement latéral de la matière et l'amincissement de la partie de ces plaques comprise sous le poinçon, ne s'étendaient, dans le sens où ils s'exerçaient, que jusqu'à une certaine distance, qu'il a nommée leur zone d'activité et au delà de laquelle les plaques conservaient leur épaisseur pri- mitive, M. Tresca s'est cru autorisé à prendre ce second fait d'observation pour l'une des bases de la théorie qu'il se proposait d'établir; sauf, bien entendu, à comparer ensuite les conséquences auxquelles il pouvait être conduit avec les déformations effectivement subies par les corps. » Telles sont les deux hypothèses fondamentales, vérifiées, on pourrait le dire à priori, par les faits, que cet observateur a employées. Il y a joint, comme dans son Mémoire de 1864, la supposition, justifiée d'ailleurs approximativement par quelques autres faits, que les lignes matérielles verticales restent constamment verticales, que les lignes matérielles hori- zontales restent horizontales, aussi longtemps qu'elles ne sortent pas cha- cune des trois parties dans lesquelles il divise le bloc, savoir : le cylindre plein central et les portions du cylindre évidé ou annulaire qui l'enveloppe. » Avec l'aide de ces hypothèses il soumet au calcul d'abord la loi de variation des couches dont les blocs poinçonnés peuvent être considérés comme composés, et ensuite les déformations extérieiu-es éprouvées par des blocs cylindriques traversés à divers degrés par des poinçons de différents diamètres. » La première recherche dans laquelle il a successivement étudié les effets de la pénétration de poinçons cylindriques à tète plane dans des blocs de même forme, d'épaisseurs diverses par rapport à l'étendue de la zone verticale d'activité des pressions, l'a conduit, quant à la loi de la variation des épaisseurs des plaques en deçà de cette limite et à leur constance au delà, à des conséquences très-approximativement d'accord avec tous les faits observés, à savoir : que, dans J^ étendue de celte zone, les épaisseurs, écjales entre elles à l'oricpnc, le sont encore à un instant quelconque et varient suivant une loi logarithmique, taudis quau delà de celte zone elles restent invariables. » Il a étudié ensuite les déformations successives de la forme extérieure qu'éprouvent des blocs cylindriques soumis au poinçonnage, selon que leur hauteur est inférieure, égale ou supérieure à l'élendue de la zone d'activité de transmission des pressions, et il en a déterminé les équations d'après le degré d'avancement ou de pénétration du poinçon. (^96) » La courljc du profil extérieur des blocs varie avec ces donuées, el est tantôt celle d'une parabole, celle d'une ligue droite et devient celle d'une logarithmique, qui a potu- asyni|)tote la base luènie dii bloc, quand le poinçon pénètre jusqu'à cette base. » L'examen de ceux des blocs formés de plaques indéjjcndantes et d'égale épaisseur que M. Tresca a mis sous les yeux de l'Académie montre que les courbes théoriques représentent assez bien l'ensemble des déforma- tions produites, et il en est de même des blocs pleins, dans lesquels le poin- çon n'avait pénétré que sur inie partie de leur hauteur. » Au sujet de la forme cylindrique que conserve en s'élargissant le bloc poinçonné, à partir du moment où la résistance éprouvée par le poinçon a atteint sa valeur constante, nous ferons remarquer qu'elle indique évi- demment que la pression transmise à cette surface extérieure est égale sur toute son étendue. 1) Or, connue celle qui est dévelo|)pée à l'intérieur sur la surface du cylindre central correspondant au poinçon dans la hauteur de la zone d'activiié est aussi égale sur tous les points de cette surface, il s'ensuit qu'en décroissant, de proche en proche, du centre à la circonférence, les pressions transmises sur toutes les surfaces des cylindres concentriques qui constituent le bloc sont uniformément et également répaities comme dans les liquides. C'est d'ailleurs ce que l'auteur démontre plus loin, par des considérations directes. )) Mais nous lui avons demandé de faire une expérience plus décisive, en opéiant sur un bloc cyhndri<|ue [)lein, d'une hauteur supérieure au double de l'étendue de la zone d'activité, et eu y faisant pénétrer le poinçon jusqu'à la base de ce bloc, afin de reproduire sur un même échantillon toutes les phases des phénomènes qu'il a étudiés et discutés en détail. » Le poinçonnage d'un bloc de cuivre qu'il a récemment exécuté répond très-bien à la forme annoncée, et doit être cité en particulier, i)arce que ce métal présente des contours plus nets et plus faciles à mesurer en tous leurs points. » Les considérations à l'aide desquelles on détermine d'une manière suffisamment approchée les transformations des génératrices extérieines du bloc, s'appliquant évidemment aux génératrices du cylindre central et de toutes les autres couches cylindriques, concentriques intérieures, l'au- teur en a facilement déduit les équations de ces transformées. » En même temps qu'une partie des molécules solides déplacées par le poinçon s'écartent de l'axe du bloc dans le sens perpendiculaire à cet axe, ( ^97 ) d'anties se rapprochent de la base de ce bloc, et, cjuand le inétal est ductile, les unes et les autres sont reliées par des surfoces de raccorde- ment très-continues, en forme de dés, dont les expériences manifestent l'existence. » L'auteur a déterminé la loi de génération de ces surfaces, en s'ap- puyant toujours sur la condition fondamentale de l'invariabilité du volume du bloc, et sur les lois trouvées précédemment de la transformation des génératrices du cylindre central et de la variation d'épaisseur des couches horizontales sous le poinçon. 1) Nous ferons remarquer à ce sujet que l'existence de ces surfaces de raccordement, qui se déchirent à luesure tpie la débouchiue sort, explique très-bien comment, dans cette période de poinçonnage, la lésislauce doit être proj^orlionnelle à l'épaisseur de la partie cisaillée, et varier avec elle, ainsi que nous aurons plus loin l'occasion de le vérifier. )) Pour comparer les résultais des formules théoricpies à l'aide desquell(>s il a cherché à représenter la loi de la variation d'épaisseur ou de réparti- tion après le poinçonnage des couches situées sous le poinçon et qui étaient primitivement équidistantes, M. Tresca a (>u recours aux résultais des expériences qu'il a exécutées sur des blocs com|)osés de plaques d'égale épaisseur, superposées les unes aux autres. En déterminant, d'abord par les formules qu'il a établies, puis sur les échantillons mêmes cpi'il a mis sous les yeux de l'Académie, les ("apports observés entre les distances primitives de chacune de ces couches à la base du bloc et la limite de la zone d'activité donnés par la longueur des débouchures et ceux des dis- tances des mêmes couches, au moment où la débonchine apparait à la même limite, il a pu construire des courbes dont l'une représente la rela- tion théorique, et les autres la relation expérimentale de ces rapports. » La courbe théoi-ic[ue, qui est une logarithmicpie pour les couches situées à une distance de la base du bloc plus grande que la limite d'acti- vité, devient une ligne droite pour celles qui sont plus rapprochées de cette base. » Dans un cas comme dans l'autre, les tiacés faits à une grande échelle montrent que les valeurs des rapports calcidés et de ceux qui ont été déter- minés par les mesures directes suivent une marche cotnmiuie, dont la courbe théorique j^araîl représenter l'ensemble d'tuie manière satisfaisante. L'erreur relative de ces valeurs ne s'élève en moyenne qu'à o,o53, toutes les fois que l'épaisseur totale du bloc ne dépasse pas 2,5 fois le diamètre C. R., i?70, i"f S.-mesire. (T. LXX, N" 7.) 4» f 298 1 (lu poinçon, et file n'atteint 0,10 que quand cette l'paisseur dépassant liois fois le diamètre du poinçon^ le frottement de la tige acquiert alors une influence de plus en |)lus grande, dont il n'a pas été possible de tenir compte jusqu'ici. » En appliquant les mêmes considérations aux déplacements que pro- duit un poinçon iulroduit dans lui bloc maintenu par une enveloppe cylin- drique, M. Tresca trouve les équations des transformées, des génératrices parallèles à l'axe et celles des couches horizontales, ainsi que la trajectoire d'uîi point donné de la masse, en faisant toutefois remarquer que les dé- placements étudiés sont considérés simplement au point de vue cinéma- tique, et en supposant qu'ils ont lieu sans vitesse appréciable. » Mesure da, /irefsions qui délennincul le poinçonnage. — Nous avons dit plus haut qu'à l'aide d'un manomètre directement taré l'auteur avait pu mesurer avec précision les pressions exercées par le poinçon à chaque instant de sa pénétration, et qu'en représentant graphiquement les résultats de ces observations, il avait rendu visible la loi de variation de ces pres- sions. » Ces observations des pressions ont été faites avec le plus grand soin à mesure que la pénéhation du j)oinçon croissait de millimètre en millimètre, sur du plomb, sur un alliage de plomb et d'élain, sur du zinc, siu' du cuivre et sur du fer. » Les formes de toutes les courbes ainsi obtenues montrent cpie ces efforts croissent d'abord très-rapidement, et qu'ils arrivent promptement à un maximum auquel ils se maintiennent d'autant plus longtemps que la zone d'activité est plus petite par rapport à la hauteur du bloc ; dans le cas où il existe ur)e contre-matrice, cette constance se manifeslejusqu'au moment où la débouchure commence à paraître, et la hauteur de celle-ci fournit une mesure directe de la zone d'activité, qui dépend d'ailleurs aussi du dia- mètre du poinçon et de celui du bloc, connue l'auteur le montre plus loin, par les considérations théoriques sur lesquelles nous reviendions tout à l'heure. » Celle constance de la pression (pie le poinçon exerce pendant qu'il pénètre dans l'intérieur du solide étant ainsi bien constatée pour tous les cas où la hauteur de celui-ci dépasse une certaine limite, M. Tresca a [mi légitimement l'admettre, comme l'une des bases des considérations à l'aide desquelles il a cherché à établir la théorie mécanique des effets qu'il étu- (liail. )i D;uis la ciainle de donner h ce R:ipj)ort, déjà fort long, un (lé\eloppe- ( 299 ) ment trop étendu, nous nous bornerons à ce qui précède, relativement h la mesure des pressions, et nous renverrons au Mémoire de l'auteur pour tout ce qui concerne les faits Irès-curieiix et très-importants qu'il a observés dans le poinçonnage des blocs pleins ou des blocs formés de plaques super- posées, rentei'més ou non dans des enveloppes c}^^lindriques. » Théorie mécanique de la déformation des corps solides. — Après avoir décrit avec soin les effets de déformation, qui se manifestent dans le poin- çonnage des corps solides, soit quand le poinçon n'y détermine qu'ime compression sans découpage, soit quand il y produit l'écoideinerit d'un jet ou d'une déboucliure par l'orifice d'une contre-matrice, soit eniin quand le solide est renfermé dans une enveloppe résistante qui ne permet l'écoule- ment que par un intervalle annulaire supérieur et après avoir étudié les lois géométriques des déformations produites par des actions lentes qui ne coumniniquent pas aux molécules des vitesses appréciables, M. Tresca aborde l'importante et délicate question de la consommation du travail mécanique nécessitée par ces défoi'mations. » Il rappelle d'abord, comme nous l'avons déjà dit en commençant, que les effets qu'il se ))ropose d'étudier sont consécutifs aux périodes d'élas- ticités parfaite ou imparfaite, dans lesquelles les corps souuun a des efforts de compression ou d'extension sont encore susceptibles, quand l'action motrice cesse d'agir, de revenir jdus ou moins coiuplélemeut à leur forme primitive. Dans la première de ces deux périodes, qui fait l'objet principal des recherches des ingénieurs sur la résistance des matériaux, la défor- mation par compression on par extension est proportionnelle à l'action motrice, conformément à l'expression de Hooke [ni lemiosic vis), ([ui le pre- mier, croyons-nous, a posé ce principe. » Dans la seconde, les déplacements nîolécnlaires croissent plus rapide- ment que la force qui It-s produit. Pendant l'une et l'autre de ces périodes, les distances des molécules varient, ainsi que les volumes des corps et les efforts qui produisent ces variation.s sont des fonctions des distances des éléments matériels. » Au contraire, dans les effets que l'auteur a étudiés, l'expérience montre que les volumes restent constants, quelles que soient les déformations, tant que la désagrégation ou la rupture n'apparaissent pas, et pour les matières ductiles, telles que le plomb, rétain, qui se déformeiit presque indéfiniment sous l'action de certaines pressions, il parait naturel d'ad- mettre que la résistance qu'ils opposent reste la même par mètre carré pour toute extension et tome compression ultérieure. 4o.. ( 3oo ) » C'est en pnrtant de celte hypothèse et en se basant aussi sur l'inva- riabilité (lu volume, constatée par l'expérience, que l'auteur, en se bor- nant aux cas où les déplacements ont lieu sans vitesses appréciables, a cherché à établir des formules qui expriment, en fonction (\'\)n coefficient constant de résistance par mètre carré a la fluidité, les quantités de travail qu'exigent les déformations dont il a fourni des exemples, et qu'en intro- duisant ensuite dans ces mêmes foniniles les données numériques des expériences, il est parvenu à obtenir des valeurs approximatives de ce coefficient de résistance à la fluidité pour le plomb, pour l'étain, pour le fer et pour quelques autres matières. » En appliquant en premier lieu ces considérations à la recherche de la quantité de travail nécessaire pour déformer dans tous les sens un parallé- lépipède dont la surface extérieure est libre, M. Tresca établit d'abord ce théorème important que : » Le U-avail total de défovinnlion est mesuré par le double du travail développé dans In seule direction pour lacpielle le rhanrjemeni de dimension est de signe con- traire aux lieux autres. » Il montre ensuite comment l'effort nécessaire poui' produire, par exemple, une déformation longitudinale pourra se calculer facilement, quand on connaîtra le coefficient de résistance à la fluidité de la matière cpie l'on considère. >i II parvient aux mêmes conséquences en examinant les diverses cir- constances de déformation auxquelles peut être soumis \m cylindre dans le sens de son axe et dans celui de ses rayons, et il établit le théorème sui- vant, auquel il a soin cependant d'indiquer que certaines déformations peuvent faire exception : » Un c/lindre homogène, à base circulaire, constitue un solide qui jouit de la propriété de j>ermettre à toutes les fies de molécules qui le composent de se déformer absolument comme si elles étaient isolées, et le travail de déformation s obtient en multipliant, par le coefficient constant R de résistance ù la fluidité, la somme du volume abandonné et du volume envahi par le cylindre. ). On comprend de suite qu'à l'inverse, l'examen et la mesure des dé- formations produites dans des cylindres par des pressions connues, exacte- ment mesurées, à l'aide de manomètres bien tarés, peuvent permettre de reconnaître si le coefficient K de la résistance est effectivement constant ou H peu près poin- un même corps, ce qui justifierait les bases de la théorie proposée. » Delà transmission des pressions à l'extérieur des solides renfermés dans des ( 3oi ) enveloppes. — Pour le cas où il s'ngit d'un solide tel qu'un cylindre com- primé par une pression exercée sur sa base, et qui, au lieu d'èlre libre, est renfermé dans une enveloppe résistante, l'auteur parvient à celte consé- quence remarquable que : déduction faite des résistnnces provenant de la lésis- tanre propre de la matière à la déformation par fluidité, les pressions extérieures se transmettraient, dans ce cas particulier, sur toute retendue des parois laté- rales de l'enveloppe avec In même intensité par mètre carré, ainsi que cela a lieu pour les liquides, dont la rébistance de fluidité peut eue reg.irdée comme; nulle. » Quoicjue cette conclusion, établie |)lus liant comme conséquence de la forme cylindrique conservée par les blocs, soit d'accord avec les phéno- mènes déjà observés, et vérifiée par la constance souvent très-remarquable du coefficient R de résistance introduit par l'auteur dans sa formuie, on comprend de quelle inq)ortance serait sa vérification expérimenlale di- recte. Nous ne la croyons pas impossible, même pour des pressions as^sez limitées. » Si, par exemple, l'enveloppe était formée par un cylindre mince en acier solidement cerclé à ses bases supérieure et inférieure, et si, par des expériences préalables, on avait déterminé les formes qu'il pieiidrait sous l'action de pressions connues, exercées sur un liquide qui y serait con- tenu, cet ajipareil constituerait une sorte tie dynamomètre tubulaire, dont les gonflements extérieurs, exactement relevés, pourraient ensuite servir à déterminer les pressions transmises par la surface extérieure des solides, que l'on y comj)rimerait, au delà de la limite de résistance à la fluidité. » On remarquera que la pression motrice extérieure pouvant être, à volonté, très-peu supérieure à celle qui correspond à cette limite, les efforts exercés intérieurement seraient alors assez faibles [loiu" que l'appareil eût la sensibilité désirable. » Nous espérons que l'auteur pourra paivenir à réaliser cette expérience, qui nous semble propre à justifler directement la théorie ingénieuse et très-acceptable qu'il a établie à l'aide d'hypothèses basées d'ailleurs sur l'observation des faits. " Travail de déformation d'un anneau cylindrique lihie dont le rayon exté- rieur est constant. — Dans ce cas, où l'anneau ne peut être déformé que par l'action d'une pression longitudinale ou |iar celle d'une pression intérieure, l'auteur arrive à cette conséquence que : pour produire ime même défornui- lion, les pressions à exercer par unité de surface doivent être les mêmes dans les deux sens. ( 302 ) » Il parvient à la même conclusion lorsque, dans le même cas, il y a lieu (le tenir compte d'une résistance extérieure. » Travail d'extension (l'un anneau cylindrique dont lu liauleur est assujettie à rester constante. — En considérant ce cas particulier, qui est relatif aux cylindres soumis à l'action de pressions intérieures, et en cherchant à dé- terminer la loi de variation des pressions transmises dans l'épaisseur de l'anneau, M. Tresca arrive à cette conséquence que: la pression va dans ce cas en auqn\enlant depuis ta circonférence extérieure, oii elle est nulle, jusqu'à la circonférence intérieure oit elle atteint son maximum, en suivant une loi locja- rilhmique dont il donne l'expression. M Les considérations iViéoriques dont on vient d'indiquer les conséquences sont relatives à des cas de poinçonnage sur lesquels l'auteur a piécisément recueilli un assez grand nombre de faits d'observation pour lui permettre d'établir la comparaison des résultats des formules avec ceux de l'expé- rience. » En effet, dans l'action du poinçonnage avec enveloppe cylindrique, on a produit simplement la déformation d'un cylindre dont le rayon exié- rieur reste constant; et, dans le cas du poinçonnage d'un bloc contenu entre deux plaques perpendiculaires au poinçon et sans enveloppe avec ou sans contre-matrice, on a réalisé, en outre, le cas d'un anneau cylindrique dont la hauteur est assujettie à rester constante, tandis que la surface exté- rieure s'étend. >) En introduisant, dans les formules qui expriment la pression exercée eu foiiciion des dimensions, du bloc, du poinçon et du coefficient K de ré- sistance de la matière à la fluidité, les données de rex|)érience, l'auleiu- a donc pu reconnaître si les valeurs qu'il en déduisait |)our ce coefficient étaient, en effet, constantes ou à pou près. » L'on ne saurait dans de pareilles recherches, sur un sujet aussi neuf, s'attendre à des résultats d'une concordance jjarfaite, et c'est sans doute déjà avoir fait faire à la question des progrès très-considérables que d'avoir établi de ces effets une théorie qui représente avec une certaine exactitude (l'ensemble les faits de l'observation. » Les résultats de cette compai-aison pour les poinçonnages faits dans des blocs de plomb pleins, avec ou sans enveloppe, les seuls qui soient sus- ceptible^ de fournir des élémeuls assez nombreux li'apprécialion , sont réunis dans le lableau suivant: ( 3o3 ) IIIAMI.ir.L DIAMF.TRE \ ALI. VU des blocs du poinçon 'R, du coenlcicnt K parcentitnèlro carré. MOYENNE. Cylindre avec enveloppe 0,0370 0,0370 0,0370 0,010 0,020 o,o3o l5.', 160 ,S/| / Sans contre- matrice. . . . 1 o,o5i OjOGf) o,ofio 0,010 0j020 0,0.'|0 20,', i83 20/, liloc de -io plaques. Bloc do 8 plaques liloc plein. Cylindre | ti - • u '' ) Pomçonsanase sans / , \ plane enveloppe. j 1 ( 0,002 \ 0;0(i0 1 0,010 0,020 202 202 202 1 Poinçons avec j 0,100 o,o3o 23 I \ 1 proues sphé- 1 0 , T 00 0,0^0 igS 21.. \ riques ( 0 , 1 00 1 0,OD0 ifiS \ MOYENN E (lENÊUALi:. . . 20 1 )) On voit par ces résultats que, uialgié des différences parfois assez no- tables dans les valeurs oblenues dans cliacnue des séries d'expériences, les valeurs moyennes du coefficient de résistance du plomb à la fluidité s'écar- tent peu de 201 kilogrammes par centimètre carré, ou d'environ 2t)0 atmo- sphères. » Des applications semblables ont donné, pour l'alliage de plomb et d'étain, K =-- 352 kilogrammes, ou environ 35o atmosphères. » Tj'applicatioii des considérations analogues aux phénomènes d'écoule- lemciit d'un bloc cylindrique en plomb composé de plaques minces par un orifice concentrique à son axe conduit aux résultats suivants : Valeur Diamètre Diamètre du coelïicien tK d.i dn par ccnlimèl re bloc. poinçon. carre. Moyenne 0,100 0 ,020 iSS"» ) 0, 100 o,o3o 14, .44H 0, 100 o,o4o i35 ) Blocs composés de es minces. ) plaqii » La division du ploinli en plaques minces et nombreuses a di'i évidem- ment, dans ce cas, diminuer la résistance à l'écoulement et ex|)lique l'infé- riorité de sa valeur. ( M ) » Lorsque la piessioii, au lieu de produire nu écoulemeul par mu orifice, détermine simplement l'écraseuient du bloc et le gonflement de sa surface extérieure, il est facile de voir que l'effoit à exercei' sur sa base supérieure varie eu laison inverse des hauteurs successives auxquelles il est i-cduit, et, en appliquant aux résultats des expériences la formule fort simple à laquelle il est parvenu, M. Tresca trouve pour ce cas et pour des blocs de plomb les valeurs suivantes du coefficient R : Valeur Oiainètre Dianiéhe HanltMir Hauteur du cooflicienl K priniilil' final priniilivc /hiale pa r cciitiriièrre du liîoc. lin bloc. dn bloc. du bloc. carré. UI 0,0695 Il) 0,0780 tu 0,0545 m 0,0890 I 18,00 1 0,0600 0,0760 0 ,0600 o,o38o I 16,00 0,0600 0,0712 i o,ogoo 1 0 , 0600 . o,o45o o,o3oo 1 29,00 1 1^,50 1 i I3I0CS pleins 0 ,0600 0 , 1 o3o 0 , 0600 0, o3oo i48,5o 1 0,0600 o,o885 <1 ,0600 o,o3io i5o,oo 6 plaques. 0 , 0600 0,1 ICO (),o63o Moyenne générale. . o,oi85 127,50 20 plaques. i3o,5o » I^e plomb offrirait donc à récrasemenl des blocs pleins ou composés de plaques, une résistance de fluidité de i3o''b,5o ou \'5o atmosphères en- viron pa4' centimètre carré, très-inférieure, par conséquent, à celle sous la- quelle les pierres ordinaires employées dans les constructions commencent à s'écraser, ce qui justifie l'usage où l'on est dans les expériences sur la ré- sistance de ces derniers matériaux, d'en garnir les surfaces supérieure et inférieure des lames de plomb, pour assurer la répartition ties pressions d'épreuve. » Les expériences sur l'étain ont fourni, dans les méines conditions, pour le coefficient K la valeur K — 273 kilogrammes par centimètre carré. » En récapitulant toutes les valeurs moyennes obtenues pour le plomb dans les différentes séries d'expériences exécutées de i863à 1869, pour le coefficient constant K de résistance à la fluidité, M. Tresca en forme le ta- bleau suivant : Valeur du coelliccul K de rcsislance à la (luidilé, Mode de dcforination. [lar cciilinictrc carré. Écrasement des cylindres i3o,5o Écoulement jiar un orifice concentrique. . . i44iOo Poinçonnage avec eiivclojipe cylindriqtie. . 184,00 Poinçonnage avec contre-inatrice 202,00 Poinçonnage sans contre-matrice 2o4,oo ( 3o5 ) » Toutes les expériences dont on vient de résinner les résultats ont oc- cupé l'auteur pendant près de six années, et les faits si variés et si nouveaux qu'elles ont manifestés, en se présentant successivement, l'ont conduit à en- visager la question d'abord sous des points de vue très-différents. Ce n'est que dans les derniers temps qu'en chercliant à les étudier à celui de la lliéorie mécanic[ue des effets, il a été amené à les lier par les formules dont on vient de faire connaître les coiîséquences et l'accord général avec l'ob- servation. « Peu satisfait cependant de cet accord d'ensemble, M. Tresca a voulu, par des expériences spéciales, faites en vue de vérifier l'exactitude des con- sidérations théoriques qui l'avaient guidé, s'assurer avec plus de sîu'eté de leur concordance avec les faits. » Il a, en conséquence, répété des expériences analogues, dans des con- ditions plus uniformes, en opérant sur des blocs de plomb pleins dont voici les dimensions : Blocs. Diamètre. Hauteur. Poinçons. Orifice. m m Dl m 0,087 0,028 0,020 0,0125 0, 100 0, 100 o,o5o o,o5o. >) Le tableau suivant contient les résultats de l'introduction de ces don- nées dans les formules: Valeurs du coedicierit K. 18G9. Résultais moyens Blocsdeû™,o3'j Blocsdeo'",ioo antérieurs Modede déformation. de diamètre. de diamètre. à 1869. ks lis kg Éfoiilement concentrique 198 201 i44 Poinçonnage avec enveloppe cylin(lrique.. 176 221 184 Poinçonnage avec contre-malrice igo 21 1 202 Poinçonnage sans contre-malrice igo 21 1 2o4 Moyennes 188, 5 211,0 i83 200 ''B. , » L'accord des résidtats fournis par les quatre séries d'expériences de vérification exécutées en 1869 *^nlre eux, et même avec ceux des séries antérieures, montre qu'en définitive les hypothèses et les faits d'observation qui ont servi de base à l'auteur pour établir la théorie mécanique de la déformation des corps solides, [larvenus à l'état de fluidité sous l'action de pressions suffisantes, sont au moins tellement voisines de la vérité, que les lois qu'il en a déduites peuvent être regardées comme représentant l'eii- C. R., 1S70, 1" Semcslrc. (T. LXX, ^<' 7.) 4' ( 3o6 ) semble des phénomènes remarquables sur lesquels il a le premier appelé l'attention des mécaniciens et des physiciens. » Résullals des observations sur le cisaillement produit par les poinçons. — Ces vérifications des considérations qui ont guidé l'auteur dans la théorie précédente ne sont pas les seules que les expériences de poinçonnage lui aient fournies. » Les circonstances que présente le cisaillement qui se produit, quand le poinçon commence à expulser la débouchiu-e, l'ont conduit à des résul- tats non moins remarquables. « Si l'on se reporte à ce qui a été dit précédemment de la marche des effets produits par un poinçon qui pénètre dans un solide posé sur une plaque percée d'une contre-matrice, on se rappellera que le mouvement peut être partagé en deux périodes très-distinctes. » Dans la première, la résistance opposée par la matière pénétrée croît d'abord très-rapidement et atteint bientôt une valeur constante : c'est ce que manifestent les courbes qui représentent les pressions observées. Sous l'action du poinçon, les molécules déplacées s'écartent latéralement, les dimensions transversales du solide s'accroissent seules, et, pendant toute la première période, la débouchure n'apparaît pas encore à l'orifice de la contre-matrice. » La seconde période commence à l'instant même où la débouchure se manifeste à cet orifice par une légère protubérance. A partir de ce moment, l'effet du poinçon, au lieu de consister dans un refoulement latéral de la matière, devient un cisaillement, et la résistance qu'éprouve le poinçon à l'origine de ce découpage doit être évidemment égale à la valeur constante de celle qui s'opposait à sa marche dans la première période. » Il est d'ailleurs évident aussi qu'à rtiesure que la débouchure sort, la résistance au cisaillement diminue graduellement. » Il est alors très-logique d'admettre qu'au moment où le cisaillement commence, l'effort que le poinçon exerce est proportionnel à la surface annulaire de séparation et à un certain coefficient constant exprimant la résistance au cisaillement par mètre carré. » Or, l'observation des pressions exercées cà chaque position du poinçon donnant la valeur de la résistance totale, il a été facile à l'auteur de déiinire de ses expériences la valeur de ce nouveau coeflicient constant de résistance, et de faire voir qu'il est précisément égal à celui de fluidité, dont il retrouve ainsi la valeur par l'observation des débouchures produites par le poinçon- nage; ce qui lui fournit une nouvelle vérification des considérations théo- riques qu'il a exposées dans sou Mémoire. ( 3o7) » Enfin, celte égalité constatée tles deux résistances à l'instant où la débouchure apparaît hii permet d'éliminer de la relation qui l'exprime les deux coefficients constants, et d'obtenir de la longueur L de la débouchure une expression logarithmique, qui ne renferme que les rayons R du bloc et R, du poinçon, et qui est L = R.(, + log|-), laquelle est indépendante de la hauteur du bloc et de la nature de la ma- tière dont il est composé. » Dès l'époque de la présentation de son Mémoire, l'auteur avait déjà fourni une vérification expérimentale de la première de ces conséquences par des observations spéciales faites sur des blocs cylindriques en plomb, de o'",023 et de o",ioo de hauteur, percés respectivement par des poin- çons de o",020 et de o^joSo de diamètre. » Mais la seconde conséquence, relative à la nature de la matière, nous a paru tellement importante et remarquable que nous l'avons prié d'étendre les observations à des matières solides très- diverses pour la justifier. C'est ce qu'il s'est empressé de faire, et les résultats de plus de quarante expé- riences exécutées surde la cire à modeler, sur des pâtes céramiquesà divers états de mollesse, sur du plomb, sur de l'étain, sur du cuivre et sur du fer, l'ont conduit à la vérification complète de la loi qu'indique la théorie qu'il a établie. » En comparant les longueurs des débouchures observées à celles que le calcul fournissait, il a trouvé pour valeur moyenne dece rapport 1,020. » La cire à modeler a fourni celle de 0,923, le plomb 0,994, l'étain 1,048, le cuivre 1,1/17, le fer 1,017. » La représentation graphique des résultats de la formule et de ceux des expériences montre également avec évidence l'accord de la théorie et de l'observation. » I/ensemble de ces recherches a en même temps conduit ]\L Tresca aux valeurs suivantes du coefficient de fluidité, qui est aussi celui de résistance au cisaillement par mètre carré. » Ces valeurs sont pour : Le plomb i 820OOo''8 L'étain pur 2090000 L'alliage de plomb et d'étain 0890000 Le zinc goooooo Le cuivre 18930000 Le fer 87 670000 4t.. - ( 3o8 ) » An sujft (le ce chiffre de la résistance du fer à la fluidité et au cisail- lement à faible vitesse, nous croyons devoir faire observer qu'd s'accorde d'une manière remarquable avec la valeur trouvée pour le cisaillement par M. Fairbairn, et qui est pour les tôles SSogoooo kilogr.immes. 1) Enfin nous ne terminerons pas l'examen de ces considérations relatives au cisaillement des blocs de plomb par des poinçons cylindriques, sans ajouter que la loi de résistance vérifiée par les expériences de M. Tresca est parfaitement d'accord avec celle que l'un de nous avait admise pour la résistance des plaques de blindai^e des bâtiments cuirassés à la pénéiralion par les projectiles de tous les calibres, animés des plus grandes vitesses, et qui a été vérifiée par les nombreuses expériences de tir exécutées à Schœ- buryness, par l'artillerie anglaise. M Tant il est vrai que les lois qui régissent les phénomènes physiques ou mécaniques sont uniformes et générales. » Le Mémoire que nous avons été chargés d'examiner se termine par des conclusions qui résument d'une manière très-claire les conséquences que l'on peut tirer, laut des faits observés, que des considérations théoriques qui y sont exposées. » En ce qui concerne les effets apparents, ces conséquences, rendues évi- dentes par l'examen des nombreux échantillons d'expériences présentés à l'appui, jettent un grand jour sur le mode du déplacement des molécules des corps solides soumis à l'action d'efforts énergiques transmis par un poinçon ou par tout autre organe analogue qui y pénètre. » Quant à l'accord des résultats d'observations et de mesures fournies par les expériences elles-mêmes avec ceux des considérations théoriques développées dans ce Mémoire, il est assez satisfaisant pour qu'd soit permis de considérer, dès à présent, les études de l'auteur, sinon comme une solu- tion complète qu'il ne se flatte pas encore d'avoir trouvée, au moins comme un progrés capital fiitdans la connaissance, encore si imparfaite, du mode de transmission des efforts, des pressions et du travail dans les corps solides. » Conclusions. — En conséquence, vos Commissaires, appréciant toute l'importance que peuvent avoir, pour les progrès de la théorie mécanique et physique des actions moléculaires, les persévérantes recherches de M. Tresca, vous proposent d'ordonner l'impression de son Mémoire dans le Recueil des Savanls clrangers. » Ees conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 3o9 ) MIÎCANIQUE APPLIQUÉE. — Preuve théorique de l'écjnlité des deux coefficients de résistance au lisaillenient et à l'extension ou à la compression dans le mouvement continu de déformation des solides ductiles au delà des limites de leur élasticité; pur M. de Saint- Venant. « M. Tresca, dans son Mémoire sur le poinçonnage des métaux et sur la théorie mécanique de la déformation permanente des solides doués de duc- tilité, que l'Académie vient d'approuver, me semble avoir très-heureuse- ment posé les bases de cette théorie toute nouvelle, quoiqu'il n'eût à sa disposition, pour en confirmer l'établissement, que des expériences qu'il reconnaît n'être pas encore assez spéciales pour ce but, et une analyse ciné- matique des déplacements moléculaires ne pouvant fournir qu'une approxi- mation dont les limites sont inconnues. H II m'a donc semblé utile de montrer que le pins remarquable peul-élre des résultats de ses recherches, savoir : l'égalité (K'= K.) du coefficient de la résistance au cisaillement ou glissement transversal au coefficient de la résistance à l'extension ou à la compression permanente, était susceptible d'une vérification co;nplétement théorique. » Soit, en effet, un parallélépipède rectangle de matière ductile, de lon- gueur a, d'épaisseur h (dimensions l'une et l'autre horizontales pour fixer les idées) et de hauteur c. Supposons que sur ses bases inférieure et supé- rieure ab l'on exerce, en sens opposés, des frottements énergiques pour les faire glisser l'une devant l'autre^ dans la direction de la longueur n, d'une quantité linéaire en sorte que g représente leur glissement relatif rapporté à l'unité de la dis- lance mutuelle de ces deux bases, ou la tangente du petit angle dont on fait incliner ainsi les arêtes verticales c du prisme. Supposons aussi que la matière soit arrivée (comme le plomb, le enivre, etc., des expériences tant cV écoulement que de poinçonnage de M. Tre.sca) à cet état où l'élasticité est, comme on dit, dépassée, en sorte que l'effort est devenu constant ou ne croît plus avec les déplacements. Si K' est l'effort on frottement longitudinal exercé par unité de surface sur les bases ab, son travail, pour le glissement relatif produit g, aura été eu tout aK'ah.g,'- — K'.abc.Q, ou, par unité de volume, (0 K'g. (3io) » Or il est facile, de voir que, dans le solide, chaque carré matériel dont les côtés sont respectivement parallèles à a et à c, aura l'une de ses deux diagonales allongée, et l'auire accourcie, dans la proportion ig-' c'est-à-dire (comme il a été dit ailleurs depuis longtemps) qu'un glissement dans une direction déterminée quelconque équivaut à une dilatation et à une contraction simultanées et moitié moindres dans deux directions rec- tangulaires, inclinées de 45 degrés sur celle-ci. » Supposons donc que, dans le parallélépi|)ède donné cihc, l'on en taille un pins petit, de même épaisseur è, mais de longueur a' et de hauteur c', faisant 45 degrés avec a et c, et a^ant ses faces latérales a'c' dans les plans de celles ac. Pour augmenter sa longueur a' et diminuer sa hauteur c',il faudra, si R représente le coefficient constant de résistance à l'extension ou à la compression pour la matière supposée arrivée à cet état d'annulation de l'élasticité que M. Tresca compare à la fluidité, il faudra, dis-je, appliquer sur ses bases bc\ en sens opposés, des tractions et, sur ses bases ha', des pressions Y^.ba', qui, si la proportion de l'extension et celle de la compression sont, comme on vient de dire, produiront des quantités de travail K.èc'. ^g«' et K.èrt'.^gc', ou, au total, par unité du volume a'hc' du petit prisme, un travail (2) Kg. » Cette quantité (2) doit être égale à celle (i) K'g : car, en décomposant le prisme entier abc en prismes a'bc\ le travail total, pour une même déformation opérée, doit être d'égale grandeur pour ceux-ci ensemble et pour celui-là. Donc on doit avoir (3) K' = K, ou l'égalité, expérimentalement découverte par M. Tresca , du coefficient ( 3ii ) de résistance an glissement ou cisaillement, et du coefficient de résistance à la déformation permanente par extension ou compression. 1) Ce raisonnement me paraît, aussi, justilier l'iiypollièse, hardie au pre- mier aperçu, mais, en y réfléchissant, très-rationnelle, de l'égalité des résis- tances à l'extension et a la compression permanente, par unité superficielle des bases des prismes qu'on y soumet; bien entendu, sous la condition gé- nérale, que tout ceci su|)pose remplie, de mouvements excessivement lents, ou tels que leur vitesse n'entre pour rien dans les résistances aux défor- mations qu'ils produisent (*). » MÉCANIQUE ET ANALYSE. — Rapport sur cinq Mémoires de M. Félix Lucas inli- tiilés : Recherches concernant la Mécanique des atomes, présentés les 20 juillet^ 5 octobre^ 16 et 2^ novembre et i'^^ décembre 1868. (Commissaires : MM. O. Bonnet, Phillips, de Saint- Venant rapporteur.) « M. Lucas, ingénieur des Ponts et Chaussées, déjà connu par un livre de Géométrie générale ou supérieure sur les courbes planes, et par un ou- (*) Qu'il me soit permis d'exprimer ici, comme j'ai déjà fait en 1868 [Comptes rendus, t. LXVI, p. i3lo), le vœu que, dans les expériences ultérieures promises par M. Tresca, il prenne les dispositions nécessaires pour obtenir, dans son détail, à l'intérieur des blocs, la cinématique véritable des déplacements opérés, de manière à n'avoir pas à y suppléer par une cinématique eu partie fictive, bien que celle-ci, heureusement, puisse avoir donné en général des approximations suffisantes pour son calcul des quantités de travail. Il a renoncé à cette division par rondelles superposées, qui était bonne pour obtenir quelques premières indications, mais qui altère considérablement l'intensité des efforts à faire, et même sensible- ment la loi des déplacements. Ne serait-il pas possible, en évitant cet inconvénient, d'ob- tenir bien plus que les plaques ne peuvent donner? Que, par exemiile, on plonge, dans le bain d'un métal en fusion, un réseau ou treillis (à trois dimensions) de fil fin d'un métal un peu moins fusible et d'une dureté peu différente, tel que du Cl de plomb légèrement oxydé dans un bain d'étain ou d'alliage de plomb et de bismuth, etc.; il n'est guère douteux qu'une fois la solidification opérée, le sciage méridien du bloc ne fasse retrouver l'emplace- ment de tous les fils traversant le plan de coupe. Or, le treillis plongé peut être d'une forme connue et régulière, composé par exemple de circonférences horizontales, concentriques et équidistantes, formant une suite de plans superposés, maintenus aussi équidistants par quel- ques fils verticaux. Le sciage, fait après l'écoulement ou le poinçonnage, fournirait les coor- données finales d'un grand nombre de points dont on connaît les coordonnées primitives. Et si l'on soiuneltait à la déformation une série de blocs tous pareils, en arrêtant l'opération à dilférents degrés d'enfoncement du poinçon ou de sortie du jet, on aurait, par le rappro- chement des résultats, les trajectoires et les tiunsformèes, ces courbes donnant toute la ciné- matique du phénomène, et dont jusqu'ici il n'a pas été fait d'épurés, même d'après les for- mules supposées les représenter. ( 3.2 ) vrage philosophique dénotant des connaissances variées dans les diverses branches des sciences physiques et naturelles, a présenté en 1868, à l'A- cadémie, une suite de Mémoires dont nous nous proposons de rendre compte, et où son esprit spéculatif s'est occupé de b recherche théorique des conditions diverses de l'existence stable d'un système d'atomes agis- sant suivant diverses lois de répulsion ou d'attraction, fonctions de leurs distances mutuelles (i). » Pour procéder du simple au composé, il commence par examiner l'effet, sur un point mobile unique, d'un nombre quelconque de points fixes disséminés sur un plan, et agissant suivant une loi qui n'existe pas dans la nature, mais dont la considération conduit à des résultats analy- tiques curieux, propres à éclairer la détermination de ceux qui résulteront d'autres lois moins simples et plus approchées de la réalité. » Cette première loi hypothétique est celle d'une action eu raison inverse de la simple distance des points fixes au point mobile. » Lorsque cette loi est supposée, il y a un grand avantage, pour déter- miner la résultante des actions, à se servir de ces coordonnées symboliques dites affixes, employées par Cauchy et par ses disciples, et où une seule lettre z, équivalant analytiquement à JC-{-js/— i, détermine la position du point dont les coordonnées rectangles ordinaires seraient or et j. » Si, du point mobile, on porte sur les prolongements de ses lignes de jonction avec les points fixes dont le nombre est appelé />, des longueurs proportionnelles aux répulsions qu'il en éprouve, les extrémités forment tuî ensemble de points fictifs tels, que le produit des distances du point mobile à chacun d'eux et au point fixe réel correspondant, donne, en divisant par la masse de celui-ci, une quantité constante. Un point fictif analogue peut être assigné pour la résultante. M. Lucas donne, pour avoir sa situa- tion, une formule remarquable que nous croyons devoir rapporter. Si p représente la coordonnée symbolique de ce point, s'celle du point mobile, z„ celle de celui des /; points fixes réels z,, Z2, Z3,... dont la masse est /«„, enfin 2 une somme relative à tous les. points fixes, il trouve n-f) I .ri m„ flz) z= y . ou = ■p *—: — z„ /(s) n = i si J\z) est le produit des p binômes ; — r„ et si (p(2) est une certaine fonc- (1) Il a présenté de|uiis, dans la séance du 7 juin i8(3(i, une Note insérée aux Comptes rendus (t. I.XVIII, p. i3i3), où il envisage le sujet à un autre |ioint de vue, et dont nous n'avons pas à nous occuper aujourd'iiui. ( ^>3) tion du degré p — i contenant à la fois les coordonnées et les masses des points fixes. Il appelle pour cette raison y(r) la fonction des masses, tandis quey (z) = [z — z,) [z — Z2) . . . {z — z,,) est dite la fonction des points. » La fonction ç(z) des niasses, en vertu d'un théorème d'algèbre connu, est égale à la dérivéey(z) de la fonction des points, si toutes les masses sont égales à l'unité. » Pour l'équilibre du point mobile il faut que p soit infini, c'est-à-dire que la fonction (f{z) soit nulle. On en conclut qu'il y ap — i positions d'équilibre, déterminées par les racines tant réelles qu'imaginaires de l'é- quation çi(z) = o; résultat curieux auquel il n'aurait guère été possible d'arriver sans celle analyse symbolique. » Maintenant l'auteur prend pour origine des coordonnées l'une de ces situations d'équilibre du point mobile, et il le suppose transporté de là dans une situation infiniment voisine. Si s représente alors sa coordonnée sym- bolique infiniment petite, ou le déplacement qu'il a éprouvé en grandeur et eu direction, l'équation qu'on a donnée tout à l'heure devient, la fonc- tion ç étant d'abord supposée n'avoir pas sa dérivée première nulle pour la valeur zéro de sa variable, i — _ £ iS^ ? /(o)' expression donnant toujours pour p la coordonnée symbolique du point fictif, d'une masse égale à l'unité, dont l'action remplacerait celle de tout le système. » Si ce point fictif se trouve, avec l'origine actuelle des coordonnées et avec le point mobile déplacé, sur une même ligne droite, le point mobile abandonné à lui-même reviendra dans la situation d'équilibre ou s'en écartera, selon que le point mobile et le point fictif auront été d'un même côté de l'origine ou de part et d'autre de celle-ci. Il existe toujours deux droites rectangulaires satisfaisant, l'une à la première de ces deux condi- tions, l'aiitre à la seconde. C'est ce que l'auteur appelle l'axe de stabilité et Va.xe d'instabilité. » Si le point mobile infiniment peu écarté de l'origine, c'est-à-dire de la situation d'équilibre, l'a été dans toute autre direction que celle des deux axes, le mouvement qu'il prend est composé de deux autres : l'un pério- dique, représenté par une fonction circulaire, l'autre d'écart indéfini re- présenté par une fonction exponentielle réelle. Il décrit donc une sorte de sinusoïde dont les spires sont infiniment petites, mais sans cesse croissantes à partir du point de départ. (.. U., ii<70, I" Semestre. (T.LXX, N"?.) 4^ ( 3i4 ) » D'où il suit que l'équilibre n'est stable qu'autant qii'un petit écart a lieu rigoureusement dans la ligne dite axe de slabilité. Cela revient à dire qu'un équilibre stable n'a qu'une probabilité nulle, ou est impossible, dans le système où la répulsion (et de même l'attraction si l'on en avait une) suit la loi supposée, et où la dérivée première ç/'(o) de la fonction dite des masses n'est point nulle. » Telle est la conclusion assez remarquable du premier Mémoire. » Le deuxième Mémoire considère des cas d'équilibre fort curieux, savoir : ceux dans lesquels une ou plusieurs des dérivées successives de la fonction y(z) des masses s'annulent en même temps que f{z), c'est-à-dire pour une valeur particulière de z qui soit une des valeurs donnant une position d'équilibre. » Alors, si n — 1 dérivées s'annulent, on a ce que l'auteur appelle un équilibre de n'""" ordre; et l'équation ci-dessus, en faisant toujours pour plus de simplicité z=o, ou en prenant la situation d'équilibre pour origine, est remplacée par p /( O ) 1 . 2 . 3 . . . rt » L'auteur montre qu'il y a, passant par l'origine, n + i directions de stabilité, divisant le plan en n -t- i angles égaux, et «4- i directions d'insta- bilité bissectrices de ces angles. Ces dernières directions ne sont autre chose que les prolongeineiils des premières lorsque n est pair. » Comme exemple de cet équilibre de l'oidre n, on peut citer le c;.s où les poinis fixes, de masses toutes égales, occupent les sommets d'un polygone régidier de n eûtes. Alors l'équ.itinn o[z) = o doniuuit les situations d'équi- libre a ses Ji racines toutes égales, en sorte que la situation d'équilibre est luiique et se trouve au centre du |)olyg(Uie. Les directions de stalulilé sont suivant les rayons du jjolygone, et celles d'instabilité suivant les apothèmes. » L'analyse pure donne, comme on sait, des résultats analogues dans un certain nombre de questions, i)ar exemple dans celle des formes courbes représentées en coordonnées polaires p et 0 par l'équation çi" co?,uB —a", où a est une constante et n un nombre entier positif ou négatif. » Dans le cas singulier que nous considérons, il est remarquable que si le mobile est infiniment peu écarté de sa situation d'équilibre dans une direction qui ne soit pas une des 2« -+- a principales dont on vient de parler, puis abandonné à lui-même, il décrira une trajectoire n'ayant pas de branche infinie, en sorte que le rayon vecteur infiniment petit de celle-ci a ( 3.5) un maximum, on varie entre certaines limites; ce qui est bien différent, comme on voit, de ce qui a lieu dans le cas du premier Mémoire, où 9'(o) n'est point nul. » Mais alors, l'action résultante du système, pour un déplacement infi- niment peiit £ d'un point hors de la situation d'équilibre, n'a qu'une intensité proportionnelle à la n"""^ puissance de cette quantité infiniment petite; en sorte que les mouvements ont, pour ainsi parirr, une lentciu- d'ordre siqiôrieiii' ; ce (pii revient à du'e qu(; l'éi|iuUl)re est nidilf rent Et l'indiftérerice augmente xvec le nombre /2, rpn sera, pir e^empl»^, celui des sonunels de polygone régulier supposés occupés par les ponits fixes repidsifs. >i Telle est la conclusion principale effort cuiieiise du second Mémoire, dont les résuliats, poru- être obtenus, ont exigé une analyse délicate et d'un genre paraissant souvent nouveau. M Le troisième Mémoire contient des choses non moins singidières. » L'auteur y range ses points fixes suivant un des réseaux de Bi'avais, à savoir : aux intersections de deux sys"tèmes de droites parallèles éqiiidis- tantes; a|ipelées par lui, pour les distinguer, rangées cl files, qui divisent le plan en mailles parallélogrammiqnes égales, et il suppose à tous ces points la même masse. » Si z = .r +j' y/— I est toujours la coordonnée symbolique d'un point quelconque du plan par rapport à deux axes rectangidaires des x et des j- ayant leur origine à l'un des nœuds du réseau, et si w est, pour la rangée passant par cette origine, la différence des coordonnées symboliques z de deux jjoints consécutifs, les situations de tous les points de celte rangée sont représentées évidemment par l'équation ou, ces situations ont pour leurs z toutes ses racines positives et négatives. )) Si a est, de même, la différence des coordonnées consécutives z d'une file, l'équation donnant tous les nœuds de la rangée cjui passe par le point dont la coordonnée est noc sw la file tirée de l'origine sera . Trfj -(- «a) SU!— ^ ■ = O. Tous les noeuds du réseau plan indéfiniment étendu dans le sens des ran- gées, mais avec des files dont la longueur est limitée entre 7/ = — N et « = N 42.. ( 3i6 ) (en sorte qu'il n'y ait que aN •+- i rangées indéfinies, et un nombre infini de fdes d'une longueur lunitée), seront donnés par une équation produit des équations semblables relatives à toutes les valeurs du nombre entier n, ainsi bornées. Ces équations peuvent être, avant leur multiplication, divi- sées chacune par un dénominateur constant arbitraire, propre à rendre le produit convergent. L'auteur prend sin ^ pour ce diviseur, ce qui lui donne, TT désignant un produit de facteurs de même nom, l'équation sui- vante pour celle dont les racines z fixent les positions des nœuds du réseau (on a dû mettre hors du signe le facteur répondant à /2 = o) : . ■nlz + na) . itiz — na " = N sin-^ s\n— : ■nz ^"Vll = O. n-ra. . nn'j. sin sin Elle est facilement transformable en n = F(z) = o, si l'on fait sin— Jjl ■KZ sin- — «7ra sin= » Or, lorsque le nombre N (moitié de celui des rangées moins une) est supposé infini, F(z) est une fonction dont les propriétés ont été étudiées par Abel et par Jacobi (*). Comme elle donne, égalée à zéro, une équation dont les racines fournissent les situations de tous les points fixes supposés répulsifs tl'uii point mobile choisi quelconque, cette fonction F(z) n'est autre chose, pour la question présente, que la fonction de points f{z) ci- dessus du premier Mémoire, en sorte qu'on a, vu que toutes les masses sont égales, p étant toujours la coordonnée symbolique d'un point fictif de masse — i exerçant à lui seul l'action résultante de tous les points fixés sur un point mobile dont z est la coordonnée symbolique, -i- = 0(z), si l'on fait 1^ = 0 (z). » Mais, d'après les propriétés connues de F^-), dont on déduit facile- ment celles de F'(z), il est aisé de reconnaître, à leur quotient Q[z), les (*) On peut consulter le lumineux Traité de MM.' Briot et lîduijuet sur les fonctions dou- blement périodiques, n" 131, p. i48 et suivantes. ( 3j7 ) propriétés analogues suivanles : Qf— r) = — 0 (:■) c'est-à-dire que 0 est impair; Q(z -h 0)) = 0(z), c'est-ù dire que 0 est fiériodique à période oj ; 0C2 -^- a^ = 0(s) ^— ^ 5 en sorte qu'il n'est pas périodique à période a. » La résiiltanle, tloiU la grandeur et la direction sont données par p, des actions des points fixes du système sur le point mobile, redevient, d'après la deuxième propriété de 0, périodiquement la même quand le point mobile avance ou recule parallèlement aux rangées de manière à oc- cuper les mêmes situations dans les mailles du réseau; et il n'en est pas de même, d'après la troisième propriété, si l'on fait cheminer le point mo- bile parallèlement u\t% files. » Or si Ton avait pris les files pour les rangées, et réciproquement, ce dont on était le maître, la périodicité eût eu lieu en a et non pas en oj, c'est-à-dire en faisant éprouver au point mobile le cheminement indiqué le second tout à l'heure, et non celui qui a été indiqué le premier, « Mais là ne se borne pas la contradiction ou l'impossibilité. » Bravais a démontré, et il est on ne peut plus facile de voir, que tout système de points comme celui que nous considérons apparlicnl à une infi- nilé de réseaux, dont les rangées ou les files sont les diagonales, soit des parallélogranunes élémentaires du premier, soit de parallélogrammes com- posés de deux, trois, quatre, cinq, etc., de ceux-ci considérés bout à bout. Ces rangées ou ces files ont à peu près toutes les directions possibles, sans qu'aucun nœud soit délaissé, ni auciui nouveau nœud introduit, en sorte qu'ils restent en pareil nombre, et sans même que les aires des mailles soient changées. )) Il en résulterait que la fonction 0(z) ne serait pas périodique en w seul, elle serait périodique aune infinité de périodes, et non périodique à d'autres périodes, par rapport auxquelles on la fait devenir périodique rien qu'en la composant par un calcul inverse, ou en permutant les files et les rangées. » Ces absurdités ou ces contradictions sont des conséquences inévita- bles de ce qu'on a supposé infini le nondjre N des rangées couime celui des files, ou, ce qui revient au même, tie ce qu'on a siq^posé les files infini- ment longues, comme les rangées. » Quelque chose de semblable se présente, comme on sait, dans la théo- rie des intégrales doubles à limites infinies, et dans celle des fonctions ( 3i8 ) doublement périodiques. I^'infini en deux sens attribue à une foule de for- mules, quand on l'y introduit, des valeurs diffe-rentes suivant la manière dont on fait varier les quantités qui sont portées à des valeurs infinies, en sorte que l'infini supposé en deux sens amène l'inflélermination. 1) On voit qu'avec un réseau de points ou de centres répulsifs ou atlrac- lifs, infini dans deux sens, la répulsion on attraction résultante sur un point mobile est quelque chose d'indéterminé, qu'on ne peut exprimer an;ilyti- qucmtnt sans être conduit à ties résultais qui se contiedisent. » Sans analyse, ou à priori, l'on peut s'en rendre compte Jusqu'à un cer- tain point. Eu effet, dans un réseau tel que nous le considérons, il y a au- tant de sommets de mailles, et aussi de centres de mailles, qu'il y a de madies. Mais quant à des milieux de côtés des uiailles, il v en a deux fois plus. Or chaque centre de maille est un centre de figure de tout le réseau, et est par conséquent une situation d'équilibre du point mobile attiré ou repoussé par les sommets. Il en est de même de chaque milieu de côté. L'on voit ainsi qu'il y aurait trois fois plus de situations d'équilibre qu'il y a de points fixes répulsifs ou attractifs; ce qui est en contradiction avec ce qui a été démontré au premier Mémoire, à savoir que : pourp points fixes, il n'y a que p— i situations d'équilibre du point mobile, lorsque I.i loi d'action est bien ce que nous supj)osoiis ici. » Un nombre de points infini en deux sens, sur nu plan, est donc une sorte d'impossibilité tout au moins physique, c'est-à-dire en tant que l'on doue les points de cette existence qui a pour caractère les actions exercées. M Ce n'est pas le seul cas où l'admission d'une infinité de choses ayant une réalité objective, dans un es|)ace même fini, mène à des résultats con- traires à tout ce que la nature nous montre, ou incompatibles avec la grande loi explicative des faits, savoir : celle des actions mutuelles fonctions des distances. Ainsi, Poisson et Cauchy ont montré, dans leurs premières recherches de mécanique moléculaire (1828), que si ces sommes de com- posantes d'actions mutuelles de points matériels qu'on appelle des /^ress/o/is ou foires élastiques s'exei'çant à travers une petite fnce, sont converties en intégrales, l'on a des pressions dont les composantes normales ne varient que conune les carrés des densités des corps comprimés ou dilatés, et tlont les composantes taugentielles sont toutes nulles; conséquemment plus de solidité, rien cpie des fluides, et des fluides sans frottement, sans action la- térale, plus subtils par conséquent que les gaz et que l'éther lui-même, car ils ne pourraient transmettre les vibrations transversales qui produisent la f3,9) lumière. Leurs petits amas s'étendraient même indéfiniment comme des_ espèces d'atmosphères {'). » Dans le quatrième Mémoire, M. Lucas abandonnant toute hypothèse particulière sur la relation entre l'action atomique et la distance, admet qu'elle est représentée par une fonction continue quelconque de celle-ci. Il considère toujours, sur un plan, des points fixes en nombre fini agissant sur un point mobile unique. Il les rapporte à des coordonnées rectangles ordinaires. » Après avoir déterminé les conditions d'équilibre du point mobile, et transporté l'origine dans une de ses positions d'équilibre, il l'en écarte in- finiment peu et cherche la trajectoire qu'il décrira si ensuite on l'abandonne à l'action des points fixes. Il y a deux axes principaux, rectangulaires, suivant lesquels l'écart donne lieu à un mouvement suivant ces axes mêmes. Ce mouvement le ramènera à sa situation d'équilibre ou l'en écartera sui- vant le signe de deux certaines quantités P, Q qui reviennent aux dérivées partielles, par rapport aux deux coordonnées, des sommes de composantes des actions, suivant leurs directions respectives. Si ces deux quantités sont égales et de signe contraire, on a le mouvement considéré dans le premier Mémoire, car alors l'action doit être en raison inverse de la simple distance. Si elles sont toutes deux négatives, les mouvements déterminés^ par lui petit écart quelconque sont, en projection sur les deux axes, périodiques l'un et l'autre; mais le mouvement composé n'est j)as pour cela vUjralou-e; on ne fait pas repasser le mobile par les mêmes j^oints si i /^ est incom- mensurable, car alors la trajectoire a une infinité de spires non superpo- siibles, renfermées dans un petit rectangle. Il devient vibratoire évidemment si P = Q, ou si les périodes dans les deux sens sont égales; mais cela ne répond qu'au cas idéal où l'action serait en raison directe de ia simple dislance. » Enfin, au cinquième Mémoire, l'auteur, quittant la distribution sur un seul plan, considère un système quelconque d'atomes fixés dans l'espace, agissant sur un atome mobile unique suivant une loi quelconque de relation avec ia distance. (*) On peut voir un Mt-moire sur la question de savoir s'il existe des masses continues, et sur la nature probable des ilernirres particules des corps, au Bulletin de la Sociiitè Philo- mathiquc pour i844' ( 320 ) » En composanl le potentiel de toutes les actions exercées, ses dérivées par rapport aux trois coordonnées rectangles donnent les sommes de ces actions dans les sens respectifs de ces coordonnées. Supposons qu'en plaçant le mohile dans une des situations où il y a nullité de ces trois dérivées, c'est-à-dire équilibre, on l'en écarte ensuite infiniment peu, et puis qu'on l'abandonne à hii-méme ou plutôt à l'action qu'exercent sur lui les points fixes du système. Les trois composantes de cette action totale sont égales aux sommes ). Je me suis abstenu pendant long- temps de les continuer, parce que le phénomène des couleurs acciden- telles correspondantes à des objets blancs est assez complexe pour faire craindre l'influence des ilispositions persoiuielles sur Us lésuhats de l'ob- servalion, et que l'accord de plusieurs observateurs est indispensable poiu' faire loi en ces matières. J'ai trouvé la |ireuve de cet accord, et par suite un motif de confiance, dans le Traité d'optique physiologique de M. flelm- holtz, où mes premières expériences sont citées comme exactes et comme confoimes à celles de l'auteur et à celles de M. Fechner. » La théorie des images accidentelles est encore hypothétique. M. Hebii- holtz l'établit, avec l'autorité incomparable qui lui appartient, sur ces deux considérations, que la rétine se fatigue comme les autres nerfs, et qu'une même couleur est capable d'ébraider des nerts de plusieurs sortes. Celte théorie ne s'applique pas sans difficulté aux phases colorées qui caracté- risent les images accdentelles des objets blancs; et je pense qu'il convien- drait d'y joindre l'idée d'une différence marquée entre les mouvements qui produisent soit la vision directe, soit l'image positive, et ceux d'où pro- vient l'image négative. Quelle que soit la valeiu- de cette idée, j'ai fait, en la suivant, une nouvelle analyse des phénomènes de coloration subjective, provoqués par les objets blancs. » Les phases de l'image positive sont les suivantes : Vert-jaune , bleu , rouge-violet Cette série comprend le jainie de plus que la série indiquée par le Traité d'optique pliystologùiue. ( 323 ) » Pour l'image négative, on n'a cité qu'un nombre restieini de phases, avec des divergences dans la dénomination des couleurs. C'est que le phé- nomène n'a pas dans toutes les expériences son entier développement, et que ses premières phases se confondent souvent avec les dernières de l'image positive. Dans des conditions favorables, les phases se montrent nombreuses, nettement accusées et très-persistantes. J'en distingue deux groupes où les couleurs se succèdent dans le même ordre, savoir : \" groupe Rouge-violet, bleu, vert, jaune; 2' groupe Rouge, violet, bleu , vert, jaune. Je laisse jointes par un trait-d'union les couleurs qui ne se séparent pas fran- chement, et dont l'ordre de succession peut sembler douteux. Mais à l'as- pect du second groupe, qui est très-net, le doute cesse tant pour le pre- mier groupe négatif que pour les phases positives qui sont, deux à deux, complémentaires des phases négatives. L'orangé fait défaut, se confondant peut-être avec le bleu, qui parait souvent lavé de blauc ou grisâtre. » J'ai fait des observations nombreuses sur les niodiiic;itions que les images éprouvent quand ou les projette sur des surhices blanches plus ou moins éclairées. Par la s'explique la coioralion singulière des objets blancs qu'on regarde longtemps avec fixité. La série des coideui's est celle-ci : Jaune-vert, bleu, violet-rouge. Grâce à la couleur verte, que M. Fechner n'a pas observée et que j'ai notée plusieurs fois, celte série offre en setis inverse les couleurs complémeulaires des phases positives. » Comme, dans toutes ces phases, l'ordre de succession paraît dépendre de l'inleusilé huniuetise des coideiu-s, j'ai essayé de coulroler les résultais précédents par ceux qu'on obtient en observant l'iqiparition el la dispari- tion des images accidentelles, tant positives (pie uigalives, des différentes régions du spectre. M. Hehnholiz a fait des expériences sur ce sujet. Les miennes sont incomplètes; mais les indications déduites des luies et des autres confirment, en plusieurs points, les recherches relatives aux images accidentelles des objets blancs. » M. CHAMPomLi.oN adresse à l'Académie, par l'inferinédiaire de M. Larrey, un Mémoire portant pour titre « De la statistique officielle relative aux pro- priétés thérapeutiques des eaux minérales de Baréges, d'Amélie-les-Bains, de Vichy et de Bourbonne. » « Dans ce Mémoire, l'auteur éniuuère les difficultés qui empêchent 43.. ( 3.4 ) MM. les médecins inspecteurs des établissements therm;uix de fournir des données statistiques exactes el complètes sur les résultats définitifs tie l'action des eaux minérales. Il montre ensuite comment, au moyen des nombreuses formalités auxquelles sont assujettis tous les nulitaires des- tinés à suivre un traitement hydrominéral, il est possible, au contraire, de recueillir des renseignements précis sur les etf(!ts immédiats et sur les effets consécutifs des eaux. » Ces renseignements, en ce qui concerne Baréges, Amélie-les-Bains, Vichy et Bourhonne, ont été mis en ordre par M. Champouillon, et consi- gnés dans une série de tableaux qui font l'objet principal de cette Note. » (Commissaires : MM. Aiidral, Ch. Sainte-Claire Deville, Larrey.) M. E. CoMBEscuRE adresse, par l'intermédiaire de M. Bertrand, nn Mé- moire intitulé : « Sur quelques (p'.estions que l'on peut rattachei- à la théo- rie des lignes isothermes permanentes ». (Commissaires : MM. Bertrand, Serret.) M. Laavson Tait adresse deux Notes, écrites eu anglais et relatives, l'une à la staphyloraphie, l'.iutre à l'action de l'hyiirate de chloral. (Commissaires : MM. Milne Edwards, Cl. Bernard, St. Langier.) M. G. LiAMBEUT exprime le désir de soumettre à l'appréciation de l'A- cadémie ses idées sur les opérations qu'il conviendrait d'effectuer, pour ai river à une détermination expérimentale de la forme de la Terre. La Lettre ne contmiaut que des indications générales ei l'énutnération des opérations en question, l'Académie attendra que l'auteur lui ail fait pai'venir des détails sur la nature de ces opérations elles-mêmes, pour nom- mer luie Commission chargée d'en faire l'examen. CORRESPONDANCE. M. Naumanx, nommé Correspondant pour la Section de Minéralogie et Géologie, adresse ses remercîiiient.s à l'Académie. M. LE Mi.MSTRE DE l'Instrucïio.v PUBLIQUE autorisc l'Académie à pré- lever une nouvelle .somme sur les reliquats disponibles des fonds Montyon, ( 325 ) pour l'affectei' an concours du grand ])iix lelalif à l^ipplicalion de l'élec- IricKé à la ihérapeutique. M. i,E Président de la Société de géouraphie informe l'Académie qne cette Société liendra sa deuxième assemblée générale de 1869, le vendredi 18 février, et adresse pour cetle séance un cerlain nombre d'invilations. M. i.E Se«:rétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, nn onvrage de feu M . J . Civiale, adressé à l'Académie par son fils M. Aimé Civiale et ayant poiu" titre : « la Lilholrilie et la taille ». La publication! de cetle édition a été surveillée par M. Guanlia, conformé- ment au vœu expi-inié par M. Civiale lui-même. « M. le Seckétaire perpétuel signale à l'attention dj l'Acatlémie, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la « Carte géologique-agrono- mique du département de la HanleVieiuie », par M. Mnllard^ ingénieur des Mines, professcin- de Céologie à l'Ecole des Mineius de Sainl-Etieinie. Cette Carte, où les dilférents terrains sont inditjnés par des teintes appliquées dans les ateliers chromo-Iilhographiques de MM. Auril frères, se compose de quati-e feuilles ayant pour base un report sur pinrre, exécuté par M. f-e- mercier, des paities correspondantes de la Carte tojjographique ch; la France, au 80000*^, levée par les officiers d'Etat-Major et gravée au Dépôt général de la Guerre. Elle a été publiée en 1869, en vertu tle l'autorisation du Conseil géuér.d de la Haute-Vienne, sous l'administralion de M. A. Dé- manche, préfet i\u département. » M. Mallard a di>tingué, dans la Hanle-Vienne, vingt-deux espèces différentes de masses minérales, dont les rapports de gisement sont exprimés par huit coupes figuratives qui traversent le département en sens divers. La plupart de ces masses minérales appartiennent aux leiiains anciens et un grand nond)re d'entre elles sont d'origine éruptive. Les roches, de la fa- mille du granit, dont l'auteur distingue sept variétés, y jouent un rôle prin- cipal. Les micaschistes et les gneiss, que i\L IVIallard classe parmi les roches sédiinentaires primitives, occupent aussi de grands espaces. Des masses ou des filons de porphyre, de diorile, de serpentip.e pénètrent les roches pré- cédentes. Des filons quartzeux , remarquables par leur puissance et leur étendue, traversent les le|)tynites, les gneiss, les schistes. Ces masses mi- nérales si variées, dont l'auteui' a tracé les contouis avec le plus grand soin, paraissent, au premier abord, (ornier une agglomération assez confuse; ( 326 ) mais en considérant avec attention la carte de M. Mallard, on voit s'y des- siner plusieurs directions très-distinctes. » Cet habile ingénieur a donné une attention spéciale aux gisements dfs minerais métalliques et de toutes les substances exploitables. On voit avec intérêt, sur sa Carte, les gîtes stannifères de Vaulry et de Cieux placés sur le contour d'une grande masse de granit à mica blanc, et les gîtes de kaolin, encaissés aux environs de Saint-Yrieix et de Coussac dans une bande de micaschiste comprise entre deux grandes masses de leptynite. » M. Mallard a justifié le titre d'agronomique que porte sa Carte en con- sacrant une colonne spéciale de la légende à la nature agronomique du ter- rain qui recouvre habituellement chaque espèce de roche. Cette légende, qui est fort étendue, présente uu tableau très-détaillé de la pétrographie de la Haute-Yienne, et l'auteur n'aïua qu'à la développer pour donner une description géologique complète du département à l'étude duquel il a con- sacré si utilement plusieurss années de travail. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une nouvelle conibinriison des l'j droites d'une surface du troisième ordre; /KirM. C Jorda\. « Dans une précédente Communication (Com/);« re/H/i/i, 12 avril 1869), nous avons montré que l'équation X, dont dépend la trisection des pé- riodes dans les fonctions abéliennes à quatre périodes, a deux réduites Y et Z respectivement analogues à l'équation aux 45 triangles et à celle aux 27 droites des surfaces nu troisième ordre. Pour faciliter la comparaison ultérieure de ces deux problèmes, eu apparence si différents, il peut étte utile de rechercher réciproquement quelle est la combinaison des 27 droites (ou des 45 triangles) qui, prise pour inconnue, dépendra d'une équation analogue à celle qui donne la division d'une fonction abélienne. j> Soient, comme à l'endroit cité, [xj ^iXi) ^^^ racines de X, et soit /" une fonction symétrique des deux racines (1000), (2000). Elle dépend, comme on sait, d'une équation du quarantième degré, après laquelle on u'aïua plus à résoudre qu'une équation du second degré pour obtenir les racines de X. Les sid^stitutions du groupe de X qui laissent^ invariable se réduisent aux suivantes : (A) .r, j a.x -h cy -h n'jc, -+- c'f, , ((y formant le quarantième du nombre total, et, transformant les unes dans les ( :^27 ) autres les substitutions de la forme (B) I ^< J'i ^n J I ^ ~^ (^Xi J^t -^n J I !• » Elles permuteront donc exclusivement entre elles les neuf fonctions i, 2, 3, lo, I I, i8, 19, 26, 27, que les substitutions (B) n'altèrent pas. Soit donc (f une fonction symétrique des neuf fonctions ci-dessus; elle sera une fonction rationnelle dey! Réciproquement f sera une fonction rationnelle de (p; car s'il en était autrement, le groupe (C), formé par celles des substi- tutions du groupe de X qui n'allèrent pas (p, étant plus général que (A), aurait pour ordre un multiple de celui de (A), et, par siiite, le degré de l'équation dont dépend f se réduirait à tni diviseur de 4o, résultat absurde, les équations Y et Z n'ayant aucune réduite de degré inférieur à 27. Donc f sera elle-même une fonction symétrique de 1, 2, 3, 10, 11, 18, 19, ■i6, 27. •' Cela posé, désignons par i, 2, 3,..., 45 les triangles d'une surface du troisième ordre; par (apyôe) la droite qui figure dans les cinq triangles a, ]3, y, à, £; soient, comme à l'endroit cité, (i, 37, 34, 4i, 45),..., (m, 38, '23, 29, 6) les 27 droites On vérifiera aisément que Veniiéaèdre formé |)ar les triangles 1,2, 3, 10, II, 18, 19, 26, 27 jouit des propriétés suivantes : » 1° Ces triangles n'ont aucune droite commune; » 2° Soient a, h deux quelconques d'entre eux; le triangle c qui, com- biné avec a et b, forme un Irièdre (défini à la façon de Sleiiier), fera lui- même partie de l'ennéaédre. )) Il résulte évidemment de ces propriétés que, l'ennéaédre étant supposé connu, les neuf triangles dans lesquels il se décompose ne dépendront plus que d'une équation hessienne (on verra aisément qu'il faudra encore ré- soudre une équation du troisième degré, à discriminant carré, pour obtenir les 27 droites). » On peut s'assurer comme il suit que ces propriétés suffisent à caracté- - riser complètement nos ennéaèdres. » Soient T,, T, deux triangles quelconques n'nyant . ucune droite com- mune, T3 celui qui forme un trièdre avec les deux-là, T^ un triangle cpii n'ai! aucune droite commune avec les trois précédents, T5 celui qui com- plète le trièdre T,, T<. Il existera quatre triangles seulement, T^, T,, Tj, T9 n'ayant aucur'.e droite commune avec les précédents. Le nombre des sys- tèmes de 9 triangles tels que T,,..., T, est égal à 45. 32. 12, car on peut ( 328 ) choisir T, de 45 iiiimièrfs, puis 1\ de 32 manières, et enfin T^ de 12 ma- nières, » Or loat ennéaèdre jouissant des deux propriétés ci-dessus énoncées se trouvera 9.8.6 fois l'épété dans la suite des systèmes ainsi obtenus : car on l'obtiendra en prenant pour T, l'un quelconque des 9 Iriaugies de l'en- néaèdre, pour To l'un des 8 triangles restants, et enfin pour T^ l'un des 6 triangles restants qui ne font pas un trièdre avec T, et Tj. Le nombre total des ennéaèdres jouissant des propriétés voulues ne peut donc dépasser 45. Sa. la , » La réduite du quarantième degré qui a pour racines nos ennéaèdres ne doit point être confondue avec l'équation du même degré qui a pour racines les termes de doubles trièdres deSteiner; ces (\eux équations nont pas le même groupe. Elles ont cependant entre elles une affinité assez étroite : cnr en supposant respectivement une de leurs racines connue, les autres sont déterminées par deux équations du trente-neuvième degré, les- quelles aui-onl le même groupe (*). » .•iNALYSK MATIIliMATIQUlL. — Sur l'es foiuiions irrdductiliLs siiivaiU im module premier el une Jonction modulaire. Note de M. Peu.et, présentée par M. Serre t. « Soit i mie racine d'une congruence irréductible de degré v et à coef- ficients ralionnels. » 1. Le nombre des polynômes entiers, à coefficients fonctions ration- nelles de /, irréductibles el de degré v,, est p étant le module premier et y,, /y.,, r/^.. . ., (y,„ les facteurs premiers de v,. Parmi elles, il y en a qui appartiennent à l'exposiuil n, iliviseiu- propre de (//'j ' — i . ') 2. Tout |)olynôme, à coefficienls réels, irréductible (module pj et de degré p., se décompose en un produit de â facteurs irréductibles, à coef- {*) Colti- Note était déjà remifp lor.sqne M. Creniona nous a coiDiminiqué les ré.siiltat^ auxqnils il tsi |iai\(nii de son loU-, et (|Mi (■odcokIciU |kii l',iil( ment avec les piérédcnls, et avec cciiv de 1\1 . Clel)r,cli. ( 329 ) fîcients fonctions rationnelles de i, tous do degré ^» c? étant le plus grand commun diviseur de p. et de v. Et si .x*+A,x* '4-A., .r* '+... désigne l'un fleux, les antres seront ''- - ^- «-. » 3. Si, dans ime fonction irréductible, à coefficients fonctions ration- nelles de/, de degré V| et d'exposant n, on remplace x par .r^jX ne renfermant que des facteurs premiers contenus dnns w, le polynôme obtenu sera dé- composable en • lonctions irrenuctibles, d exjiosant /« fie degré t^^<_i' D étant le plus grand commun diviseur des nombres lu e! p'"' — 1, et 2'"' la plus haute puissance de 2 qui divise à la fois les numérateurs des frnclious ^-^ et —-5 réduites à leur plus simple expression. 2 2 D ' ' ' » 4. Soit ^ luie fonction rationnelle de /, et m le nombre des valeurs distinctes comprises dans la suite 6' O ' O ' 1) Si aucun des deux nombres i' -\- 2'' + . . . -\- g'''"' , et — n'est congru m à o (moflule p), la fonction a:'' — jc — g est irréductible; dans le cas contraire, elle se décompose en facteurs «lu premier degré. » 5. De ce dernier théorème, il résulte que, si l'on remplacer par x^ — x dans un polynôme à coefficients rationnels, irréductible (module o) et de degré quelconque u., on obtient une nouvelle fonction irréductible, pourvu que le terme de degré f;. — r ne soit pas congru à o, dans le polynôme pri- mitif; qu'en particulier, -- — — — ^— — est irréductible (modide p) et à for- tiori algébriquement, si p est racine primitive de //, n étnnt premier. ). 6. 11 y a [p' + i) [p' — i) p' fondions linéaires, à coefficients fonctions rntioiuielles de /; et parmi elles [p' -\- i)(/^' ~ ') d'ord'-e^; — ^— (f(ix) C. R., 1870, l^SemeilrP. (T. LXX, N» 7.) • [\l^ ( 33o ) (l'ordre «, diviseur de ^''— i, aufre que i; et -^ —(^{n) d'ordre n, fliviseiir de p' ^ '> antre que i et 2. » OÉOMÉTRIE. — Sur la déformation ries surfaces. Note de M. A. Ribaccour, présentée par M. Serret. « Lorsqu'un corps invariable de forme est assujetti à quatre conditions, M. Mannhein a fait voir que, généralement, ses points décrivent des sur- faces, et qu'à un instant déterminé, les normales à ces surfaces s'appuient toutes sur deux droites. Dans le cas particulier où ces deux droites se ren- contrent toujours, <( les lieux de leurs points de rencontre , dans l'espace » et dans le corps, sont deux surfaces applicables l'une sur l'autre ». » 11 résulte de là que, dans l'espace, l'étude de la déformation des siu-- faces est analogue à l'étude dans le plan du mouvement le plus général d'une figure, et que l'on peut trouver des propriétés de la déformation comme on trouve des propriétés relatives au roulement de la roulette sur la base. En cherchant dans cette voie, j'ai rencontré plusieurs propo- sitions que je réunirai dans un prochain Mémoire. Je demande à l'Aca- démie la permission d'en citer ici quelques-unes : » J'ai fait voir, dans luieComnuuiicationà la Société Philomalhique, que : « Si des cercles ayant leurs centres sur mie courbe (A) sont entraînés » avec leurs centres dans une déformation sans extension de (A), la sonune » algébrique des arcs correspondants des deux courbes-enveloppes de ces » cercles est constante ». )i Ce théorème s'étendra à l'espace par les propositions suivantes : Cl Si des sphères ayant leurs centres siu- une courbe à double cour- » bure (A) sont entrauiées avec leurs centres dans une déformation sans H extension de (A), l'aire de la surface-enveloppe reste constante. i> Des sphères ayant leurs centrer sur une surface quelconque (A), si >. l'on suppose qu'elles soient entraînées avec leurs centres dans une défor- » ination de (A ) : )i 1° F^a somme algébrique des aii'es correspondantes des deux nappes 0 de la surface-enveloppe de ces sphères est constante, quelle que soit la .' déformation de (A); » 2° J^a sonune algébrif]iu' des valeurs sphériques de ces aires corres- » pouilantes est aussi indépentlaute de la loiiin- de (A) ». » Ces deux derniers théorèmes sont, comme on le voit, une extension du célèbre tliéorènu- de Gauss; en voici une seconde : ( 33i ) » Dans chaque plan tangent d'une surface (A), marquons im point M qui sera déterminé par les coordonnées du point A où le plan tangent touche (A). Par le point M, menons une parallèle à la normale en A à (A). Tontes ces droites rem|)lissant l'espace sont tangentes à deux surfaces (B) et (Cj, la droite issue de M les touchant en B et C. » Si l'on suppose que ces droites sont entraînées en même temps que les plans tangents de (A) dans une déformation de cette surface, le produit de MB par MC reste invariable. )i On peut, de ce théorème, déduire celui sur les enveloppes de sphères à l'aide de la théorie des pinceaux de droites inaugurée par Kummer. » Je m'étendrai plus longuement siu- une dernière proposition générale : « Des courbes sont tracées dans les plans tangents d'une surface (A). 11 Si elles sont normales à une famille de surfaces, elles jouissent toujours )) (le cette propriété, quelle que soit la forme de (A) ». )> Supposons que ces courbes soient des cercles. J'ai énoncé à la Société Philomathique cet autre théorème : « Si des cercles sont normaux à trois surfaces, ils le sont à une famille » de surfaces faisant partie d'un système triplement orthogonal ». » Il en résulte une classe de systèmes triples orthogonaux que je pro- poserai d'appeler systèmes cycliques, intimement liée a la déform.ilion des surfaces. M Étant donnée une surface (A), on peut se proposer de chercher tous les systèmes cycliques qui en dérivent; le ds- de cette surface étant mis sous la forme ds'^ =: X^ .dx dy, on est conduit a l'équation du secoml ordre (■) {^-^-mm-m^[v;-^ = o, (Ix d) où /;, q, S sonl les dérivées de Z par rapport à j: el r ; Z étant d'ailleurs une fonction qui suffit à déterminer le cercle relatif à chaque plan tangent de (A). » Il résulte de ceci que l'intégrale générale des i/sièmes cycliques cori'es- pondant à une surface (A) contient quatre fonctions arbitraires : deux ré- sultant de l'équation (j), et deux relatives à la forme de (A). L'équation (i) s'intègre immédiatement lorsque (A) est développable. .Te mentionnerai, paiiiù les iystèines cycli(iues, celui qui correspond à des cercles de ravon constant. Dans ce cas, " les surfaces ir.ijecloires de ces cercles sont toutes 44-- ( 332 ) » applicables sur la surface (A), qui, elle-inème, est applicable sur la surface » de révolution qui a pour méridienne la (ractrice. Le rayon des cercles » est égal à la courbure de (A) ». » Si l'on considère le Z de l'équation (i) comme le carré du rayon d'une sphère ayant son cenire au point .ly, réqualiou (i) exprime que la somme alcjébrique des aires correspondantes des deux nappes de l'enveloppe de ces sphères est toujours nulle. » Les ligues qui, sur la surface (A), correspondent aux lignes de cour- bure des surfaces trajectoires des cercles forment un réseau conjugué; dans le cas où les rayons sont constants, ce réseau n'est autre que celui des lignes de courbure de (A). » Comme on ne sait pas généralement intégrer l'équation (i), la re- cherche des systèmes cycliques paraît très-compliquée, mais on peut l'abor- der autrement. J'ai trouvé, en elfet, que ; « Si des sphères ont leurs cordes de contact normales à des surfaces, » les cercles passant par les centres de ces sphères et leurs points de con- » tact avec leurs surfaces enveloppes sont normaux à une infinité de snr- » faces faisant partie d'un système cyclique ». » Mais comme l'on peut ajouter une constante au carré des rayons des sphères enveloppées sans que les cordes de contact changent, il en résulte que l'on a un système cyclique contenant une constante arbitraire. Je cite- rai encore ce théorème : « Si des surfaces font partie d'un système orthogonal, les cercles oscula- » teurs de leurs trajectoires orthogonales correspondant à tous les points » d'une de ces surfaces sont normaux à une famille de surfaces apparte- » nant à un système cyclique ». » Il résulte d'une Communication que j'ai faite antérieurement à l'Aca- ilémie que, pour trouver tous les systèmes cycliques dont une surface (A) fait partie, il faut savon- intégrer sur cette surface l'équation linéaire d'Z _ dZ I (tH r/Z I (/H, r/pc/p, f/p H dp, dp, H| dp le cls'- rapporté aux lignes de courbure étant de la forme ds-^H-dfj--hBldp;. Si les lignes de courbure de (A) sont des cercles géodésiques, cette équa- tion s'intégre immédiatement. » Je signalerai le cas sinqjle où (A) est un plan, cas qui conduit à une transformation générale des surfaces avec correspondance des lignes de ( 333 ) coiiibiire et d'où l'on déduit ce corollaire : « Les lignes de courbure d'une » surface (A) correspondent d'une infinité hique ug sera pas iiUerrom|nie, et, de plus, malgré les variations inégales qui se présenteront dans les di- mensions tiu papier, le temps y restera exactement enregistré. » 8" Le papier est préparé avec qu;itre bains : le premier se compose d'azotate d'argent et d'eau; le second d'iodure de potassium et d'eau; le troisième de cire, d'iode et d'essence de térébenthine; le quatrième d'azo- tate d'argent, d'acide acétique et d'eau. » çf Le développement de l'épreuve négative est f;iit avec un cinquième bain, composé d'acide gallique, d'acide acétique et d'azotate d'argent. ') lo" Ou fixe la photographie avec un sixième bain d'hyposulfite de soude. Je ne sais pas si ce procédé chimique, qui produit un tres-bon effet, coïncide entièrement avec d'autres déj;i pratiqués. » II" En faisant glisser sur l'épreuve négative, ainsi obtenue, lui vernier (i) Cosinns, 3'" st.rie, t. IV, p. 485; ann<-e 1869. ( 336 ) muni d'un microscope, les divisions sont beaucoup agrandies, et l'on peut ainsi apprécier même les dixièmes de millimètre, paice que les divisions sur le papier sont photographiées avec une exactitude qui ne laisse rien à désirer. )) Les mélliodes pour compenser automatiquement les effets de la tem- pérature ambiante dans les baromètres photographiques, applicables aussi aux baromètres communs, sont nombreuses; il est nécessaire d'en assigner algébriquement les conditions, et je communiquerai bientôt les formules relalives à celte partie de la question, qui me semblent n'avoir pas encore été calculées. » P. S. Je demande la permission d'ajouter ici quelques autres détails historiques à ceux que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, relativement au rajonnement calorifique de la Liuip (i), afin de montrer que c'est Melioui, el non j)as un autre, qui a le premier démontré expéri- mentalement l'existence de la chaleur dans ce rayonnement. » Plusieurs poètes, tels que Virgile, Dante, le Tasse, Marini, Guarini et d'autres, nièrent la chaleur dans les rayons lunaires. Plusieurs philosophes, sans le démontrer, admii'ent avec raison la puissance calorifique dans ces rayons. Aristote dit : Norles in plcnilunln sinit lepidiores; et saint Thomas d'Aquin écrit : Lux qiianlum est de se seinper est ejfecthm coloris^ etinm lux Lunœ. Pic de la Mirandole et Jérôme Cardan admirent tous deux la chaleur dans le rayonnement lunaire. Mais on n'avait pas alors de thermomèlres avec lesquels on pût faire des expériences sur ce sujet. J^e physicien anglais Hooke expliqua la faiblesse sur la Terre de l'effet calorifique direcl de notre satellite. Géminien Montanori, né à Modéne (i632) et mort à Padoue (1687), dans son ouvrjige intitulé : L' Astroloqin cnnvinta difidsità (Venezia, i685, p. 5), raconte qu'au moyen d'un thermomètre à air et d'un grand miroir on vit le rayonnement de la Lune produire luie élévation de tempéra- ture de /j/«5iei//s degrés. Mais comme Montanori ne dit pas par qui cette expé- rience avait été faite, comme le thermomètre était alors très-im(>arfait,eteiifin comme on ne peut pas admettre un effet calorifique de plusieurs degrés, produit par le rayonnement lunaire sur noire globe, celte asseriion ne mérite évidemment aucune confiance. » Quant aux expériences dont parle Paul Frisi, dans ses Opuscoli filoso- fici [W\\ax\^ 1781, p. 9), en les lisant bien, chacun verr.i que cet auteur (i) Comptes rendus, t. LXIX, p. 920; année 1869. (337) considère comme vains tous les efforts faits de son temps par les physi- ciens, pour démontrer expérimentalement l'existence de la chaleur dans les rayons réfléchis par notre satellite. Dés lors, je puis affirmer de nou- veau, malgré l'opinion contraire de M. l'abbé Zantedeschi (i), que le pre- mier physicien ayant donné une démonstration expérimentale et incontes- table de la chaleur des rayons lunaires, fut Tltalien Melloni, le aS mars 1846(2). » Des expériences modernes plus précises, on doit conclure que le thermoiriètre le plus sensible, soit à air, soit à liquide, placé au foyer d'un miroir ou d'une lunette, ne peut i)as i-endre sensible l'existence de la cha- leur dans le rayonnement Imiaire. Cette conclusion avait déjà été regardée comme très-probable par M. Prévost (3). » Enfin, pour démontrer que la Lune possède de la chaleur en elle, à cause de son récliauffement ])ar le Soleil, il suffirait de démontrer par l'expérience que la températiu-e du rayonnement calorifique de notre satellite croît plus rapidement que sa surface éclairée, c'est-à-dire que sa phase croissante, et non pas proportionnellement à cette surface; el que le contraire arrive lorstjue la phase lunaire décroît : de manière que la nouvelle Lune devrait encore réchauffer. Cela pourrait faiie partie de l'ensemble des recherches intéressantes cpie M. Marié-Davy s'est proposé d'effectuer (4)- » PHYSlQUlî. — Les cristaux doubles de ta neige; par M. J. Girard. « Lorsque l'on examine les aiguilles prismatiques de la glace qui se produisent sur une vitre humide exposée à un froid assez intense, il est facile de remarquer qu'elles affectent, dans leur rapide formation, une grande irrégularité dans le caractère du système cristallin; les causes mul- tiples qui entrent coiicurrennnent dans la solidification de l'eau intei-ver- tissenî la voie natmelle du phénomène. Mais elles sont détruites en partie quand une gouttelette d'eau, émanant des régions supérieures de l'atmo- sphère, jjasse successivement à travers des couches d'air dont la tempéra- ture est inférieiu'e au zéro du thermomètre. Celte gouttelette isolée, serap- (i) Commîtes rendus, t. LXIX, p. 1070; année i86q. (2) Comptes rendus, t. XXII, p. 54' ; année 1846. (3) Ribliothètjue universelle de Genève, t. XIX, p. 35; année 1822. (4) Comptes rendus, t. LXIX, p. Ii54; année 1869. C. K., iS^o, i"' Semeure (T. LXX, M" 7.) 45 ( 338 ) prochaut de la forme sphérique, est plongée dans un air ambiant uni- forme. Dans sa chute elle cristallise en neige, suivant le système hexagonal, caractère invariable dans ses principaux éléments constitutifs. )) La cristallisation commence à s'effectuer à la périphérie suivant six branches équidistantes. La variété qui existe dans ces ramitications adhé- rentes au noyau central est motivée [)ar les écarts dans les différences de volume des gouttelettes passant à travers des couches de l'atmosphère dont la température n'est pas uniformément semblable; quelques fractions de degré déterminent ces aspects multiples des fleurs de neige. Leurs di- mensions variant en outre de i à 'y millimètres environ, il s'ensuit que les cristaux sont modifiés suivant les quantités de liquide qui sont entrées dans leur précipitation. Si les unes sont insuffisantes à leur complet achèvement, les autres sont trop importantes proportionnellement au volume moyen, dont les limites ne peuvent être dépassées. Ce dernier cas iloune naissance à un dédoublement symétrique, sans séparation, de la gouttelette, qui se so- lidifie ainsi en deux parties. Dans cette subdivision, la réunion de chaque système cristallin s'opère an moyen d'un petit étai à section prismatique hexagonale ayant chacune de ses arêtes correspondant exactement à la nais- sance de chacune des six branches régulières des formations cristallines qu'il réunit. Le plus fréquemment il est plein, mais quelquefois aussi il est creux, étant plus épais, conservant malgré cela sa même section géomé- trique. Les cristaux doubles paraissent être un cas particulier de la neige, dans lequel ils ne s'écartent pas des caractères génériques. )) La température de — 3 degrés à la surface du sol est celle qui semble être le plus favorable aux observations; il est nécessaire que les flocons vol- tigent dans un air assez froid pour pouvoir être recueillis, tels qu'ils ont été précipités des régions alnjosphériques, sur lui drap noir que l'on soinnet au microscope. (Observation du 19 janvier 1870.) » PHYSlOLOGiic. — Injlitencc de la Iniiiiére vcrle sur lu sensilive. Note de M. P. Bert, présentée par M. Claude Bernard. « En poursuivant sur la sensitive les recherches dont j'ai déjà eu l'hon- neur d'entretenir l'Académie [Comptes rendus, t. LXV, p. 177, et t. LXIX, T p. 875), j'ai été ametié à étudier l'influence de l'obscurité et de la lumière blanche ou diversement colorée. Je demande la permission d'inditpu'r aujourd'hui le résultat que m'a présenté la lumière coloiée en vert. » La méthode employée a consisté à placer les plantes dans des espèces ( 339 ) de lanternes à vitres colorées. 11 y en avait une à verres noirs, une à verres blancs, les autres étaient violette, bleue, verte, jaune et rouge J'ai déter- miné, à l'aide du prisme, la véritable valeur de ces verres colorés; il est in- dispensable que je l'indique d'abord. Le verre violet se laissait traverser par le spectre entier, à l'exception de la région vert-jaune; à travers le verre bleu, la région vert-jaune était seulement affaiblie ; le verre vert était sen- siblement monocbromatique, ne laissant passer, en outre du vert, qu'un peu de bleu et de jaune; le verre jaune était perméable aux rayons verts, jaunes, orangés, rouges; enfin, le verre rouge était véritablement rouge. )) La meilleure manière de mettre en évidence l'influence de ces diverses couleurs me paraît être de raconter succinctement une de mes expériences. J'appellerai blanche, par abrévafion, la plante placée dans la lanterne à verres blancs, etc. » Le 12 octobre 18G9, je place dans chaque lanterne cinq jeunes sen- sitives; ces plantes |)roviennent d'un même semis, et sont sensiblement de même taille. Ces lanternes sont placées dans la serre chaude de la Faculté de Médecine. Déjà, quelques heures après, ces sensitives n'ont plus toutes le même aspect; les vertes, jaunes et rouges ont leurs pétioles dressés, leurs folioles relevées; les bleues et violettes, au contraire, ont les pétioles presque à l'horizo.itale, et les folioles étalées. Je n'insiste pas sur ces faits, qui feront le sujet d'une Communication ultérieure. » Le 19, les sensitives noires sont déjà peu sensibles; le 24, elles sont mourantes ou mortes. Dés le 24, les sensitives vertes sont complètement insensibles; le 28, elles sont mortes. A ce moment, les plantes des autres lanternes sont parfaitement vivantes et sensibles; mais il est facile de re- marquer entre elles une grande inégalité de développement. Les blanches ont beaucou[) poussé; les rouges moins, les jaunes un peu moins encore; les violettes et les bleues ne semblent pas avoir grandi du tout. » Le 28 octobre, on transporte dans la lanterne verte les sensitives vigom-euses de la lanteine blanche. Le 5 novendsre, elles sont très-peu sensibles; le g, la sensibilité a presqn(! complètement disparu; le i4, toutes ces plantes sont mortes. » Les sensitives des lanternes violette, bleue, jaune et rouge paraissent en parfait état de santé : eiles sont, du moins, très-sensibles. » Les choses restent dans cette situation jusqu'au conunencement de janvier. A ce moment, toutes les plantes sont encoie vivantes; les sensitives jaunes et rouges ont plus du double de la taille des Sensitives violettes et bleues, qui n'ont presque pas grandi, sans s'être pour cela étiolées. Les 45.. ( 34o ) sensitives violettes paraissent déjà un peu malades. Le i4 janvier, elles sont mortes, mais les antres sont hien vivantes et sensibles. Malheureuse- ment, dans les derniers jours de janvier, im accident met fin à l'expérience. » Le point sur lequel je veux insister est celui-ci : les sensilives placées dans la lanterne verte ont perdu leur sensibilité, et sont mortes en un temps très-rapide, presque aussi vite que celles qui élaieuf placées dans l'obscu- rilé. En tenant compte fie la petite quantité de liunière jaune que laissait passer le verre vert, il semble permis de dire que le rayon vert agi! comme l'obscurité. » Il est infiniment probable que la sensitive ne fait que manifester, avec une rapidité et une intensité particulières, une propriété qui appartient à toutes les plantes colorées en vert. Je répéterai cppendant ces expériences sur d'antres végétaux verts phanérogames et cryptogames, en opérant pen- dant un temps suffisamment long. J'étudierai également la manière dont se comportent, sous l'influence de la lumière rouge, les végétaux colorés en rouge et qui n'ont point de chlorophylle. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur (U'iix tnrhes solaires actuellement visibles à l'œil nu. Noie de M. Tremesciiixi. « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie l'indication des dimensions de deux taches solaires, aujourd'hui visibles à l'œil nu, et dont les pénondjres ne pré'-eutcnt auciuie solution de continuité. Première pénombre, renfermant plnsieurs noyau.x, observée vendredi matin 1 1 février, à 9 beures. Plus grand diamètre ')" 3' 45" Seconde pénombre, renfermant phisienrs noyaux, dont un noyau ayant des proportions considérables; observée ce matin lundi i4 féviier, à 10 heures. Plus grand diamètre o . 4 • 5o Plus grand diamètre du noyau n formant partie de la seconde tache 0.0.45, 1 1 » La seconde tache présente à l'œil nu l'apparence d'tnie tache ju- melle, » ( 34. ) ZOOLOfiiE. — Note sur quelques Mnmmifères du Tliihel oriental ; pnr M. Alpii.-Mii-ne Edwards « Deux Singes habitent les forêts les plus froitk's et les moins accessibles du Thibel oriei)tal. L'un appartient au genre Macaque, et doit se placer à côté du M. speciosus, du M. Tcheliensis et des autres espèces à queue très- courte. Son pelage est d'un brun grisâtre foncé; les poils, très-longs et très-épais, ne présentent pas de bandes diversement colorées; ils sont uni- formément teintés de leur base à leur pointe; les parties inférieures du corps sont d'un gris beaucoup plus clair : la face et les mains sont couleur de chair. J'ai désigné ce Macaque sous le nom de M. Thibetanus. » La seconde espèce doit prendre place dans le genre Semnopitlièque: je l'ai nommée 5. Roxellnna. Elle se dislingue de tous les autres représen- tants connus de ce groupe par son pelage extrêmement long et fourni, res- semblant à une toison de chèvre; les poils de la tête et du dos sont gris à leur base et d'un jaune argenté vers leur pointe; cette couleur domine sur les membres, sui' le ventre et sur les côtés de la face; elle se mélange à une teinte rousse très-brillante sur la région frontale. La face est d'iui vert jaune couleur turquoise, la paume des mains est brune. Le bord supérieur des narines est très-développé, de façon à constituer un véritable nez, très- court, il est vrai, mais fortement retroussé. » J'ai remarqué égalen)ent, parmi les animaux envoyés au Muséum par M. l'abbé A. David, plusieurs insectivores très-intéressants el qui doivent constituer deux genres nouveaux. L'un, que j'ai appelé le Nectocjale elegans, semble établir un passage entre les Desmans et les Musaraignes ; de même que les premiers, il a des pattes postérieures élargies en palettes natatoires; sa queue est longue et comprimée latéralement, mais son museau est coiut et ses dents ressemblent beaucoup à celles des Sorex; il n'y en a que vingt- huit ainsi réparties : seize à la mâchoire supérieure et douze à l'inférieure. Le second genre portera le nom A' Anourosorex; ainsi que ce nom l'indique, il se rapproche des Musaraignes, mais se distingue nettement par sa queue tellement courte, qu'elle disparaît sous les poils, et par ses pattes écailleuses ; ses dents sont moins nombreuses que celles des Sorex : on n'en compte que vingt-quatre, douze en haut et douze en bas. » Une Taupe, Tnlpa longirostris, parait aussi constituer une espèce nou- velle; elle est caractérisée par son museau très-allongé, qui lui donne une certaine ressemblance avec la T. Moocjura du Japon. Mais chez cette dernière ( 342 ) il li'y ;i que six incisives inférieures^ tandis que chez notre espèce il en existe huit comme d'ordinaire. » L'jiniinal qui, sans contredit, présente le plus d'iiilérét, est celui que ]\I. l'abbé David nous avait signalé sous le nom (VUrsiis melnnolcucas. Par sa forme extérieure il ressemble en effet beaucoup à un ours, mais les ca- ractères ostéologiques et le système dentaire l'en distinguent nettement et le rapprochent des Pandas etdes Ratons. 11 doit constituer un genre nouveau que j'ai appelé Jiluropoda. » Il y a encore parmi les Mammifères envoyés de Moupin par M. l'abbé A. David plusieurs autres espèces qui me paraissent nouvelles, mais dont l'étude préseule certaines difficultés qui m'em|)écbeut de les décrire avant de les avoir comparées avec certains types que le Muséum de Paris ne pos- sède pas. Cependant je citerai un ÉciuTuil volant de très-grande taille et remarquable par son pelage, d'un roux brillant mélangé de blanc sur la tète et sur la poitrine. Je l'ai inscrit dans les Catalogues du Muséum sous le nom de Pteioinj s alborufïis. » « M. MiLXE Edwards rend brièvement compte d'une collection zoolo- gique très-intéressante formée dans le Thibet oriental |)ar M. l'abbéArmand David, et adressée au Muséum d'Histoire naturelle. Il dépose sur le bu- reau lin Mémoire manuscrit de M. Alpliouse-Milne Edward.s sur quelques espèces nouvelles de Mammifères faisant partie de cette collection, et une Note imprimée de M. Verreaux sur le Lopliopliorus obscurus, el sur plusieurs autres oiseaux qui paraissent être également nouveaux poui- la science. » M- Lerique de Mouchy adresse une Note concerninit « La cause dn mou- vement oscillatoire des granulations moléculaires ». M. Vernier adresse à l'Académie une Note concernant une « Accumula- tion de chaleur, par la concentration de la chaleur rayonnante au travers de lentilles biconvexes de sel gemme, et l'application de celte chaleur à la production d'un courant d'air donnant lieU à lui mouvement continu ». M. Delaiirier adresse une Note relative à la « Produclion de la lumière électrique par les bobines d'induction ». M. G. Caruso adresse à l'Académie devw ouvrages, imprimés en italien, el intitulés : " Eludes siu- l'industrie des céréales en Sicile » et « Traité de ( 343 ) la viticiilliire et de la vinification, 0!i le piésent et l'avenir de l'œnologie dans rilalie méridionale ». Ces ouvrages seront soumis à l'examen de M. Peligot, [jour en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal à l'Acadéiine. M. L. Vegoia adresse, de Bologne, une étude S(U' la trisection de l'angle. Eu vertu d'une décision déjà ancienne, ks Comnuuiications sur ce sujet sont considérées comme non avenues. « M. CiiASLES présente à l'Académie, de ia part de M. le prince Boncoin- jiagni, le ninnéro d'août 1H69 ^^^^ Bidlellino délie Scienze mnleinaliche et fi- siche, où se trouve un article de M L.-Am. Sédillot intitulé : Les piofcsseitis (le Mttlhémaliqnes et de Physique générale au Collège de France. C'est la pi'emiere partie d'une Notice qui s'étendra jusqu'à l'époque acinellc, et (pii pomra avoir d'autant plus d'intérêt que l'ouvrage de l'abbé Goujet sur le Collège de France, cpii s'arrête en 1758, renferme bien des lacunes et des erreurs. Nous remarquerons simplement dans ce moment que, dés les piemiers temps de la fondation du Collège de France, les Matbématiques ont été représentées par trois chaires, dont les titulaires étaient Poblacion, Oronce Fine et Guillaume Poslel; et la Physique |ja!' une chaire, sous le tilre de Philosophie grecque et latine, confiée à François Vimercati, de Mdan (il s'agissait de la Physique d'Aristole). » A 5 heures un quart, l'Acadénue se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 hfiu'es trois quarts. E. 1). B. BULLETIN BlBLIOtiRAPIIIQUE. T/Académie a reçu, dans la séance du 7 février 1870, les ouvrages tlont les titres suivent : Bajiport sur deux jielites édurutions de l'crs à soie jnjionah, suivi de (juehiues réflexions sur l'emidoi du nuerosi ope appliipic à lu séricit ullure ; par M. N. JOLY. Toulouse, 1869; br. iu-8". (Extrait du Journal d' Agriculture pratique et d'E( onomie rurale.) ( 344 ) Snr deux cas très-rares rie mélomélie observés chez le mouton; j/ar M. N. JOLY. Toulouse, sans date ; br. iii-8°. ( Extrait des Mémoires de l' Académie impériale des Sciences, Inscriptions el Belles-Lettres de Toulouse.) Rapport du Jury chargé de juger la guatrième période du concours quinquen- nal des Sciences mathénwliques et jihysiques (i 864-1 868); par IM. E. Cata- lan. Bruxelles, 1869; br. in-8°. Notice sur l'épidémie des fièvres typhoïdes qui a sévi pendant Iduloinne de 1869 a Rive-de-Gier ; par M. KosciAKiEWicz. Lyon, 1870; in-8". Le Baniié, nouvelle fihre textile; par M. F. Dennet, des États-Unis. Bou- logne, s.uis date; i page in-4°. Transactions... Transactions de la Société philosophique de Cambridge, t. XI, 2^ partie. Cambridge, 1869; 1 vol. ii)-4°. Proceedings... Procès-verbaux de la Société pliilosopbique de Cnmbiidge, bv. 3 à 6. Cambridge, 1866-1867; in-8°. Paris... Exposition universelle de Paris de i86'7. Ilnpport des Commis'-jr.ircs des Etats-Unis. Examen des appnreils télégraphiques et des procédés de télégra- phie ; parM. S.-F.-B. MORSE. Wasliingtoii, 1869; in-8". Ueber... Sur lu siqnificaùon physiologique de l'arcade du labyrinlhe dans l'organe de rouie; par M. F. GoLTZ. S:ins Iteu ni date; br. in-6°. ERRATA. (Séance du 7 février 1870. Page 220, ligne 5, nu lieu de i8G3, liiez 1823. Page 223, ligne 4, «« Heu de on fait, lisez ou fait. COMPTE RENDU DES SEANCES DE i;académie des sciences. SEANCE DU LUNDI 21 FEVRIER i870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. WEMOmES ET COMMUlMCATlONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAMTS DE L'ACADÉMIE. ÉLECTiiO-ciliMiE. — Mémoire sur la j)ro(iucùon ' 1 même qu'avec Os fossiles 2,81 i le H-ath dls- l lande. Os d'élé|)liant du diliivium des environs de Paris. . . 2,55 Métatarsien de rhinocéros de Sansan (Gers) 2,26 » On voit, par les nombres qui se trouvent dans la seconde colonne, qu'au bout de vingl-quatre heures les forces électromotrices approchent d'être égales, et que, plus de dix joins après, l'égalité était prestpie la même. Je dois ajouter cependant c]u':iu bout de quelque tenqjs, avec le spath d'Islande, le cpiartz, le mica, les liquides n'étant pas renouvelés, l'al- calénéité finit par être la même à riiiférieiir et à l'extérieur du tube fèié par suite de letu- mélange; il n'en est pas ainsi à l'égard des poussières d'origine organique qui éprouvent luie décomposition lente. » Les substances réduites en poussières très-fines sont celles qui paraissent se charger le plus promptement d'alcali, dans leur contact avec le verre et l'eau distillée. D'aj)rés ce qui précède, ou voit combien il y a de précau- tions à prendre, quand il s'agit de trouver les forces électromotrices pro- duites au contact des liquides et des corps solides, en employant des verres ordinaires, où l'alcali peut être cédé facilement à ces corps. De semblables effets peuvent être produits dans les êtres vivants, dans des cas morbides où il se forme des tlépôls en très-petits grains, qui tendent à enlever île l'alcali aux tissus voisins. Il peut en résulter alors des effets graves, si les liquides ambiants sont renouvelés. » On n'a pas à craindre des effets de ce genre, dans l'emploi des tubes fêlés, |)oiir la réduction des métaux, attendu que la dissolution métallique, qui est acide, se trouve dans le tube ft^lé et le sulfure alcalin à l'extèrienr; ce qui le prouve bien, c'est qu'on obtient également la réduction métal- lique en opérant avec des piatpies de quartz jointives convenablement disposées. » Les résultats consignés dans le tableau précédent mettent en évidence une propriété qui n'est pas sans intérêt. Les poussières de substances ( 349 ) inertes, non attaquables par l'eau, quelle que soit leur nature, eu contact avec le verre et l'eau, s'emparent de l'alcali p;ir l'effet de cette affiuilé, mais elles ne s'en emparent pas indéfiniment, il paraît y avoir, de leur part, un degré de saturation, de même que dans les combinaisons chimiques, puisque les forces électromotrices sont sensiblement les mêmes au bout d'un certain temps, ce qui ne peut avoir lieu, d'après ce qui a élé dii pré- cédemment, qu'autant que les quantités d'alcali fixées sont à peu |)res les mêmes. » Le dernier Chapitre du Mémoire est consacré aux courants éleclro- capillaires dans le tissu nerveux, notamment dans l'encéphale. Je reviens d'abord sur les courants du tissu nerveux dont j'ai parié ihuis mon jirécé- dent Mémoire. » L'intervention des forces physico-chimiques dans les fonctions de cet organe est une des causes qui y concourent. >> Berzélius, dans son Traité de chimie, (t. VII, i834), s'est exprimé en ces termes, en parlant des forces |)liysico-chimiques dans rorganisuie : « Le secret de la vie se trouve caclié dans ce syslème et, quoiqu'il paraisse à noire portée, cependant nous ne pouvons le pcnétrei-. La chimie et la ])!ivsiquc ne sont point encore arrivées et n'arriveront |)eut-ctre jamais au point de pouvoir (xpli(|uer une partie essentielle des lonctions du cerveau et des nerfs. Nous admirons les auteurs des chefs- d'œuvre de l'industi'ie humaine, et il s'a{,'it, ici, de la plus sublime des œuvres du eicateur de l'univers. » » Je partage entièrement cette opinion ; je me borne donc à n'obseï ver dans les nerfs et le cerveau que la nature des forces physico-chimiques qui concourent à l'entretien de la vieetdont l'existence est bien constatée, en me bornant seulement à indiquer les effets physiques et chimiques qu'elles peuvent produire. Je rappelle, à celte occasion, que M. Chevreul,dcs 1824, avait montré que les forces de la nature inorganique agissaient efficact-iiienl dans la natiu-e vivante; car s'il en était autrement, disait-il, comment un être organisé après la ttiort conserverait-il la forme de l'être vivant, si les molécules n'obéissaient pas aux forces de la natuie inorgainque (l'affinilé et la cohésion), auxquelles nous attribuons l'iMiioii des molécules? » Eu 1837, il est revenu sur ce sujet, et montra que ce n'était pas par la distinction de forces inorganiques et de forces vitales qii'd fallait distiti- guer les êtres vivants des êtres inorganiques, mais par la coordination des forces. On trouvera dans le Ménioire le résumé de cetle métaphysiqtie. » Après avoir donné quelques délails anatomiques sur la constitution de l'encéphale, pour l'intelligence de mon sujet, et avoir fait remarquer que la masse cérébrale est traversée de toutes parts par des vaisseaux sanguins ( 35o ) et leurs capillaires, et par des nerfs el leurs ramifications, donnant lieu à nn grand nombre de courants éleclriques, qui sont la source d'autant d'actions physiques et cliiniiques, courants dont la direction est telle, que la paroi intérieure des vaisseaux et des nerfs est le lieu d'effets de réduction, et la paroi extérieure d'effets d'oxydation, je me suis attaché p;n ticulièrement à la substance grise et à la substance blanche : la première forme le côté externe de la masse cérébrale, jusqu'à une certaine profondeur dont elle est en quelque sorte l'écorce, el se retrouve dans tous les replis; la seconde occupe la partie intérieure. Ces deux substances, par leurcontact mutuel, donnent naissance à des courants électriques, ayant pour ori- gine une force électromotrice égaie au -^ environ de celle du couple à acide nitrique. Ces courants, d'après leur direction, agissent de telle sorte qu'il V a oxydation dans les parties de la substance grise près du contact, et réduction dans les parties de la substance blanche près de ce même contact. » Le but que je me suis proposé, dans ce Mémoire, était de compléter la théorie du cornant osseux et d'indiquer l'existence des forces physico- chimiques dans l'encéphale et le système nerveux, ainsi que leur mode d'action, sans indiquer les produits formés qui ne peuvent être appréciés jusqu'ici. » De nouvelles recherches permettront peut-être de préciser mieux que je ne l'ai fait jusqu'ici leur mode d'action. La question est tellement com- plexe, cpi'il est nécessaire de l'analyser, d'en étudier séparément toutes les parties, pour juger de l'erisemble. Je me borne donc à poser des jalons auxquels se rattacheront les obs( rvations qui pourront être faites ultérieu- remi'ut. » CHIMIE ORGANIQUE. — S/ntltèses d'acides aromatiques; par 31. Ad. Wurtz. « Lorsqu'on chauffe un mélange de toluène brome et d'éther chloroxy- carbonique avec de l'amalgame de sodium, il se forme, comme je l'ai montré récemment (r), lui éther toluique dont j'ai retiré un acide aroma- tique volatil, fusible à i 53 degrés. Ce produit, traité à plusieurs reprises par nue quantité d'eau bouillante insuffisante pour le dissoudre, a d'abord cédé à l'eau un acide plus fusible que l'acide toluique, lequel s'est concenlré dans le résidu et s'est déposé à l'état de pureté des dernières solutions. Il présentait le point de fusion 176 à 177 degrés. L'acide plus (i) Comptes reriiliis, l. LXVIII, p. I9.y8. ( 35. ) fusible a été retiré des premières eaux mères, et purifié par plusieurs cris- taliisalious dans l'eau bouillante. On l'a obtenu finalement avec le point de fusion 90 degrés. C'est celui de l'acide isotoluicpie. L'identité de cet acide avec l'acide isotoluique de M. Ahrens a été vérifiée d'ailleurs par l'analyse du sel de calcium. » Ce dernier cristallise avec 2 molécules d'eau (1), tandis que le loluale en renferme 3. » Il résulte de ce qui précède que, par l'action du sodium sur un mélange d'éther chloroxycarbonique et de toluène brome, il se forme deux acides toluiques isomériques l'un avec l'autre, fait qui trouve une expiicalion très-simple dans l'existence de deux ison)èies du loluene brome. MM. Ilûbner et Wallach ont démontré, en effet, que le toluène brome est un mélange de deux bromures isomériques, un solide et un liquide. » L'action du sodium sur un mélange de chlorure de benzyle et d'éther chloroxycarbonique n'est pas aussi simple que l'analogie permettait de le prévoir. Isoméi-ique avec le toluène cldoié, le chlorure xprime la formation de cet acide : 2(C'irCl)+C0i J;' ,,^„^ + 3Na = 3lNaCl + H+ C ■'H''^-CO^C-H\ 1 U . Cl ri Chlorure Eiher EiIut de benzj'lr. chloroNVCirbonique. ilibc-ii7; lcarli(ixylii|uc. » On voit que 2 molécules de chlorure de beiizvle ('/' H\ tlH'Cl s'unissent (probablement en |)erdanl HCl) sous riuOuence du sodium, et que le di- benzyle chloré ainsi formé C«H=.CH% I c'=Il^cH(;l, se convertit sous l'inHuence du sodium et de l'éther chloioxycarbonique (1) An;il)'se : Expéric 1. lices H. 79' '7 79 '74 G, 49 Tliéorio C"H"0'. t::"l)oni> 79,17 79'74 79'64 llydrogùne (i,"o *^'i49 'jj'P ( 353 ) en étlier dibenzylcarboxyliqiie CH'.CIP, C'H=.CH.CO-(C=H'). » L'.icide dihenzvlcarboxyliqiie résulte, en effef, du dibenzyle par la sub- slittilinn de CO^H à H: C'^H'*, CH'^CO^H. Dibenzyle. Acide ciibenzylcarboxylique. » I/interprétalion de la réaction dont il s'agit repose, comme on voit, sur la transformation du cldorin-e de benzyic, dans les conditions indi- quées, eu (libetizyle cbloré. Celte transformation n'a pasélé réalisée direc- tement; maison s'est assuré que lorsqu'on chauffe le chlorure de beiizyle, à une température élevée il perd df' l'acide chlorhydriqne. J'ajonle que le diheuzyle lui-uiéme a été observé parmi les produits de la réaction du so- dium sur l'éther chloroxycarhonirpic et le cidoruie de benzyle. )) Les sels de l'acide dibenzylcarboxylique ne montrent qu'une faible tendance à cristalliser. Celui de calcium est solnble et se couvre pendant l'évaporalion de pellicules. Il renferme à l'état sec (C'MI'^O-)-Ca (i). Le sel de plomb (2), (C''H'^0-)^Pb, est insoluble et s'obtient par double dé- conq)osition sous forme d'tm précipité blanc épais. Il fond à 14G degrés. Le sel d'argent (3), (C'Mi"O^Ag), s'obtient de même par doidole décom- position sous forme d'un précipité blanc. >) Lorsqu'on distille le ddieuzylcarboxylate de calcium avec son poids de chaux vive, il j)asse dans le récipient une masse cristalline, mélange de dibenzyle et de slilbéne, que l'on peut séparer par des cristallisations dans l'alcool. Le slilbéne, de beaucoup \v. moins solnble, se dépose le premier sons forme de lamelles rhondjoidales. Son point de fusion est compris entre 1 15 et 118 detrrés. Analyses : Expérience. Théorie. (i) Sel (le calcium. Calcium 8,01 8,16 (2) Sel de plomb. Plomb 3i,38 3i,48 / Carbone 54,67 54, o5 (3) Sel d'argent. < Hydrogène 4''''- 3, go ' Argent 3?. ,20 32,43 C. lî. 1R70, I" S,-m,-str<^. (T.LXX, y a.) /|7 ( 354 ) » L'identité de ce corps avec le stilbène, C'*H", de lifmrent, a été dé- montrée non-seulement |)ar la coïndence des points de fusion, inriis encore par l'analyse (i) et par l'action du réactif de Fritzsche, qui donne avec le stilbène des lamelles allongées, très-faciles à reconnaître au microscope à leur forme et leur couleur orangée. » Le dibenzyle (2) a été obtenu sous forme de lamelles cristallines fu- sibles de 02°, 5 à 53", 5. Ce point de fusion est plus élevé d'un degré que celui du dibenzyle pur, circonstance due au mélange d'une trace de stilbène qui y a été découvert à l'aide du réactif de Fritzsche. » La formation fie ces deux carbiu'es d'hydrogène par la distillation sèche du dibenzylcarboxylate de calcium est facile à expliquer. En effet, Acide Dibenzyle. dibenzylcarboxylique. » De plus la distillation du sel de calcium parfaitement sec pourrait se concevoir ainsi : (C''^H''0^)*Ca = GO'Ca -+- CO + C'H'- -hC'*IV''. .. Stilbène. Dibenzyle. CHIMIE ORGANIQUE. — Faits velalifs à la slalnlilé, comme espèces chimiques, des alcools propylique, butyiupte et amylique normaux; par i\lM. Is. Pierke et Ed. PiciioT. « Dans une assez longue série de recherches, dont nous avons présenté à l'Académie les principaux résultats dans le cours des années 1868 et i86g, nous étions parvenus à séparer, en assez grande quantité, des produits de la distillation des betteraves, les alcools propylique, butiiique et amylique normaux, et nous en avions j)rofité pour préparer un certain nombre de leurs dérivés acides, salins ou éthérés. )) Dans le travail que nous avons l'honneur de présenter aujourd'hui. Analyses : Espéiiences •^ ^^^—^ -__»—_ Théorie I II. C"H". l Cailione 0^)72 02,80 q3,33 (,) Siilhènc. „ , , -^ ' ■' ' ^,, Va ^ ' ( Hyorogene 7,1? 7 > 'O 0,00 C'H". i Carl)one ,. qi,77 » û2,3l (2) Dibenzyle. „ , , •' ^ ' ^ V ^ ' ■ ( Hydrogène 7 ,92 » 7 j"9 ( 355 ) • nous nous sommes proposé de compléter l'étude de quelques-unes des pro- priétés de ces alcools, en vue d'en conclure un ensemble de caractères propres à donner une idée de leur stabilité comme espèces chimiques. » Chacun de ces alcools a été étudié dans trois conditions bien dis- tinctes : » 1° Dans l'état où l'on peut l'isoler des produits qui l'accompagnent à l'état brut, en s'attachant avec le plus grand soin à ne lui faire subir d'au- tres influences que celle des agents déshydratants et celles de rectification successives, avec ou sans rétrogradation, pour l'obtenir dans l'état de plus grande pureté possible ; » a° Dans l'état où il peut être isolé des produits qui l'accompagnent, lorsqu'il a été soumis à l'action oxydante d'un mélange de bichromate de potasse et d'acide sulfurique étendu, de manière à en transformer la ma- jeure partie en d'autres produits dérivés; » 3° Enfin dans l'état où il peut être isolé, lorsqu'après l'avoir éthérifié par oxydation, ou le régénère en décomposant l'éther par un alcali hvdralé. » Il est à peine besoin d'ajouter que lalcool non .ittaqué dans le deuxième cas, et l'alcool régénéré dans le troisième , n'étaient soumis ensuite à d'autres influences qu'à celle d'un agent déshydratant et à des rectifications successives, convenablement ménagées et répétées, connue lorsqu'il s'agissait de l'alcool primitif. » Qu'il nous soit permis, avant l'exposé des résultats obtenus, de nous arrêter ini instant sur quelques-unes des conséquences possibles de l'oxy- dation partielle ou de l'éthérification de chacun de nos trois alcools. » Il était, jusqu'à un certain point, permis de penser que, si lalcool pri- mitif obtenu par des rectifications successives, diversement conduites, n'était pas rigoureusement pur, ou s'il résultait du mélange ou de l'union plus ou moins intime de composés divers, isomères entre eux ou complémentaires, l'oxydation pouriait agir différemment stu' chacun des composants, et qu'alors le produit résidu non altéré pourrait différer, par quelques-uns de ses caractères, du produit primitif. » Le produit biut de l'oxydation de chacun des alcools, dans nos expé- riences, se composait de (rois parties principales. En représentant, d'une manière générale, par 0'"Ti-"+^O- l'alcool soumis à l'épreuve, nous obte- nions : » 1° Une certaine quantité de l'aldéhyde correspondante C'-"II^"0-; » a" L'éther composé correspondant C-"H="+'0% C-"H'-"+'0, qui con- stituait la partie la plus considrrable du mélange; 47- ( 356 ) » 3" De l'alcool non transformé |)ar oxydation, constituant le second état sous lequel nous nous proposions de l'étudier dans le présent travail. M II conviendrait d'ajouter encore à ces trois produits une quantité va- riable de l'aciile correspondant C-"H-""^' O^ resté libre en dissolution dans le liquide brut après rojjération. » Si la partie acidifiée de l'alcool primitif ou la partie éthérifiée par com- binaison avec l'acide dérivé différait, à quelques égards, soit de l'alcool primitif lui-même, soit du résidu non oxydé ni éthérifié, en décomposant l'élher C="H"'-' 0% C'-"Ii-"-^'0 par un alcali convenablement bydraté, l'alcool régénéré ainsi obtenu devrait conserver des traces de cette diffé- rence, après avoir été déshydraté soigneusement et purifié. » Celles des propriétés sur lesquelles ont plus particulièrement porté nos études sont : » i" La température d'ébullition ; » 2" La densité à zéro et à diverses températures; » 3" L'indice de réfraction à une même température; » /|° Enfin l'action sur la lumière polarisée. I. — Alcool amyuque. 1. Température d'ébullition. Alcool aniyliijuf n° 1 obtenu direclement des produits bruts do la fer- mentation des jus de betteraves, par des rectifications successives, après déshydratation. Température d'ébullition sous la pression normale.. . . i3o" à i3o°,a Alcool amylique n°2, résidu de l'oxydation partielle de l'alcool n" 1 . . . i3o° à iSo", 5 Alcool amylique n° 3, obtenu des éthers par révivification i3o'^ à i3o'',4 2. Densité. Tempcralures obaernies. IS" 1. N" 2. N° 3. o° 0,826 0,826 0,8268 5i , I 0,^88 '• » 53,6 >. 0,786 » 99,6 0,746 0,746 100,3 » » 0,7465 131 0,725 121 ,6 « » 0,725 123 0,722 » » Si, au moyen d uu calcul d'interpolation fort simple, on détermine les densités à un certain nombre de températures communes, de 25 en 25 degrés par exemple, on trouve : ( 357 ) Tenipéralurcs. W 1. IS" 2. N° 3. o" 0,826 0,826 0,8268 25 0,808 0,808 0,809 5o 0)7^9 OjySi) 0'79o 75 0,768 0,768 0,769 100 0,746 0,746 0,747 •25 0,720 0,720 0,721 3. Tiidice de réfraction, à la tenipcrature de 9 degrés, rapporté au milieu de l'orange. Angle du prisme emj)loyé Sa" 22' N" 1. N" ?. N" 3. Déviation ininima 24°37'3o" 24''38' 24°39' Indice de réfiaclion ')4'' 'i4'' i.4'' h. action sur la lumière i>olariséc. Les liquides ont été observés dans un tube de 20 centimèircs de longueur, au moyen de l'appareil Soleil-Dubosq. Déviation observée en sens inverse de celle que produisait le sucre cristallisé : IV" 1. N" 2. NO 3. 8 divisions. 9 divisions. 8,5 divisions. c'est-à-dire que, s'il existe entre ces trois cchantilbjns d'alcool aniyli(|ue *.f f//^6-'/rffcp.f spécifiques, ces différences ne sont accusées ni parleur température d'ébullition, ni par leur densité, ni par la marche de leur dilatation, ni par leur indice de réfraction, ni par l'action qu'ils exercent sur la lumière polarisée. II. — Alcool buttlique. En soumettant à la même série d'épreuves les trois états correspondants de l'alcool huty- lique, nous avons suecessivement trouvé pour résultat : 1. Température d'ébullition. Alcool butylique n" 1, obtenu directement des produits bruts de la distillation de la betterave, par des rectifications successives après déshydratation. Tempéra- ture d'ébullition, sous la pression normale 180" Alcool bulylicpie n" 2, résidu de l'oxydation partielle de l'alcool n" 1 loo'' Alcool butyli(pie n" 3, obtenu des étiiers par révivification 108", i 2. Densité. Températures. N" 1. K° 1. N» 3. o" Oj8i7 0,018 O1817 I I O ,8oi) 11 a 5i » 0,779 54,7 « » 0,773 55 0,774 ., « 100 0,732 0,782 0,781 ( 358 ) D'où l'on peut déduire, par des interpolations faciles Tempéialiire. ^° 1. N"2. K<>3. 0° 0,817 0,817 0,817 25 o>799 0,800 0.798 5o 0'799 0,780 0,778 75 0,757 0*759 0,756 100 0,732 0,732 o,73i 108 0,72.4 0,724 0,723 3. Indire de réfraction h la leinitèraturc de Ç) degrés, rapportée au milieu de l'orangé. Angle du prisme employé 52" 22' NO I. ^<>2. No 3. Déviation minima 23°59'3o" 24° 24°2'45" Indice de réfraction ... ' ,4°' • )4o' ' )4o2 l. Action sur la lumière polarisée. Inappréciable sur les trois écliantillions, c'est-à-dire que la température d'ébullition, la densité à diverses températures et l'indice de réfraction ne nous ont permis de constater aucune différence spécifique sensible entre ces trois échantillons d'alcool butylique, et que la lumière polarisée n'a subi de modification appréciable sous l'influence d'auciin d'eux. III. — Alcool propylique. Nous avons encore soumis à la même série d'essais, les trois états correspondants de l'al- cool propylique; nous avons obtenu, de cette quadruple épreuve, les résultats suivants : 1. Température d'ébullition. Alcool propylique, n" 1, obtenu directement des produits bruts de la distillation de la betterave par des rectifications successives après déshydratation ; température d'ébullition sous la pression normale. . . 9805 Alcool propylique, n" 2, résidu de l'oxydation partielle de l'alcool n" 1. gS'S Alcool propylique, n" 3, obtenu des élliers par révivification c)8o2 2. Densité. N» 2. Ko 3. o,83i 0,827 TempciMtiire. INo 1. 0° 0,820 9'6 0,812 5o, I o>779 5i M 5i,3 U 81,6 » 82,8 y> 84 0.749 0,7s» 0,760 0,785 » 0,756 f 359) D'ofi l'on peut déduire, par de faciles interpolations: iprraliiio. N" 1. !S"1. N0 3. G" 0,820 ( l) o,83i 0,827 25 0,800 0,810 0,807 5o o>779 0,788 0,785 75 0,758 0,766 0,763 98 0,736 0.744 0,741 3. Indice de rcfraclinn pris dans les inêines ronditions que précédemment. N" I. ^<>î. N° 3. Déviation minima 23" i3' 23" 17' 23^19' Indice de réfraction ... i ,389 i ,390 i ,390 4. Action sur la lumière polarisée. Inappréciable sur les trois échantillons, c'est-à-dire qu'à part quelques petits écarts insi- gnifiants dans les densités (2), les trois échantillons d'alcool propyliipie, soumis aux diverses épreuves que nons venons de résumer, se sont conduits de l.i même manière, sans présenter de différences spécifiques réellement appréciabks. » En présence de ces lésultats, nous nous croyons autorisés à conclure : » 1° Que, dans les trois conditions bien distinctes dans lesquelles nous l'avons examiné, chacun de nos alcools s'est comporté comme une seide et même espèce chimique; » 2° Que cette identité de propriétés physiques fondamentales, dans des conditions si diverses, peut être considérée, en outre, comme un indice de pureté pour chacun d'eux; » 3" Que, sur ces trois alcools, nn seul, l'alcool amylique, exerce luie action sensible sur la lumière polarisée. » (i) Une nouvelle détermination de la densité du n° 1, faite sur un autre flacon, a donné un résultat identique avec celui-ci. (2) Ces petits écarts peuvent èin .ittribués à des traces de propionate propylique, que la quantité limitée de produit n'aura pas permis de séparer avec une entière ligueur. ( 36o ) RAPPORTS. PHYSIQUK MATHÉMATIQUE. — Rapport suv un mémoire de M. Boiissiiiesq, présenlé le 19 avril 1869, avec nddilions du 19 novembre, el relnlif à In théorie des ondes licpiides périodiques. (Coiiunissaires : MM. Delaunay, Bonnet, Jainin, de Saiiit-Vt-naiit rapporteur.) (( La formalion et la propagation de.s ondes à la surface des eaux, ainsi que dans l'intérieur de leurs masses, ont occupé de tous temps les physi- ciens et les géomètres. » Et, depuis que d'Alembert el Euler ont donné des équations différen- tielles exprimant d'une manière générale les mouvements des fluides, au moins quand on néglige les frottements qui se développent entre leurs cou- ches et contre les parois qui les contiennent, les plus illustres de leurs suc- cesseiu's ont cherché à déterminer par l'analyse les lois de ce phénomène intéressant. On .sait qu'en se bornant à considérer des oscillations trè.s-petites, ce qui est à peu près nécessaire pour pouvoir arriver à des résultats dignes de remarque, Laplace est parvenu, il y a bientôt im siècle (i), à exprimer ce que devient successivement un liquide pesani dont la surface, sans recevoir aucune impulsion, aurait été amenée initialement à |)rendre la forme de la courbe serpentante dont les ordonnées sont les cosinus d'arcs proportion- nels aux abscisses; que Lagrange (2) a trouvé, lorsque l'eau est conlenue dans un canal prismatique rectangulaire très-peu profond, une expression simple (y/^/i, ou la vitesse qu'acquiert librement un corps pesant tombant de la moitié de la profondeur li) pour la vitesse de propagation de cette in- tumescence aujourd'hui appelée onde solitaire, et qui est [irovoqnéc par un petit ébranlement longitudinal supposé s'étendre à toule la hauteur d'une section transversale ; formule qui a été confirmée, depuis, par diverses expé- riences (3), et qui pourrait être démontrée élémcntairement dans les cours (i) A l'article XXXVII et dernier de ses Rec/ierc/irs sur plitsirun pointa du systcnir ilti inonde (^Mémoires de V Académie des Sciences pour l'année 177(1, p- 542). (2) Académie de Ecrlin, 176(1 ; et ensuite, Mécanique anal\ tique, 2' Partie, Section XI, art. 35 et suivants. (3) Entre autres celles de Scott Russcl [Annales 5" Que cette influence des grandes commotions atmosphériques sur la proiluction ou le transport de l'ozone s'étend parfois à de très-grandes distances, et souvent même dans des régions où l'existence de ce principe n'est établie que par la coloration du papier de tournesol vineux mi-ioduré: ce qui prouve que les trondjes, les ouragans, les tempêtes, qui, le |)lus souvent, traînent à leur suite la dévastation et la ruine au point île vue des intérêts matériels de l'homme, remplissent néanmoins un rôle important dans l'économie de la nature, puisqu'ils doivent être envisagés comme de puissants modificateurs de l'atmosphère. 0, P,., 1S70, I" Semesire. {T. LXX, N" 8.) 5o ( 378) )) La manière dont l'auteur fait usage de son pa|)ier pour les observations dites ozonoinétriques, est des plus simples; elle consiste à exposer chaque jour à l'air un nouveau papier, soustrait à l'influence du soleil ou de la pluie par un entonnoir en carton renversé, et à noter chaque jour si le papier a ou n'a pas bleui. n Dans ses conclusions, l'auteur n'a tenu aucun compte de l'intensité de la couleur développée par l'ozone, de sorte que les chiffres qu'il donne se rapportent au nombre de jours où l'ozone s'est manifesté et non à la pro- portion de ce principe. Cest ainsi, par exemple, qu'en 1861 la saison très- active (printemps et été) est représentée par cent quatre jours à ozone, tandis que la saison peu active (automne et hiver) l'est par quarante-deux jours seulement. » L'auteur ne prétend pas pour cela que l'air, pendant les jours qui se sont montrés négatifs à l'égard de son papier, ne contenait pas d'ozone, n)ais qu'il eu renfermait seulement une dose inappréciable à ce réactif. » Indépendamment d'un certain nombre de points importants, relative- ment à la nature de l'ozone, que l'auteur a élucidés, il a fait connaître les faits suivants : )) 1° Un procédé chimique pour préparer l'ozone : action réciproque de l'acide sulfurique et du bioxyde de baryum à froid ; » 2° La nitrihcation instantanée de l'ammoniaque par l'ozone; » 3" Une méthode exacte du dosage de ce principe; » 4° Un papier réactif (papier de tournesol vineux mi-ioduré) pour reconnaître l'ozone plus sûrement que le papier ioduro-amidonné; » 5° Une méthode exacte pour doser l'eau oxygénée et un moyen très- sensible pour apprécier des traces de cette substance; M 6° La démonstration expérimentale de la présence de l'ozone dans l'atmosphère; )) 'j" Enfin, l'influence que les saisons et les localités exercent sur les propriétés chimiques de l'air dues à l'ozone. » On peut, en résumé, faire deux parts des travaux de AL Houzeau : les premiers se rapportent à la production de l'ozone par l'action réciproque de l'acide sulfurique et du bioxyde de baryum; les seconds sont relatifs à la recherche de l'ozone atmosphérique. » Si la transformation partielle de l'oxygène en ozone au moment où ce gaz se sépare de ses combinaisons est un fait que les recherches de l'auteur ont mis hors de doute, peut-on dire qu'ilait résolu d'une manière incon- testable la question relative à l'ozone atmosphérique? Nous ne saurions ( 379) être aussi affirmatifs, les corps les plus divers pouvant modifier les papiers réactifs dont il fait usage à la manière de l'ozone. » C'est ainsi que, dans la nitrification, il se produit des phénomènes qui peuvent simuler l'action de l'ozone, en rendant alcalin l'iodure de potas- sium. Or il nous parait bien difficile d'admeltre que l'ozone puisse prendre naissance dans l'air sans que sa formation soit accompagnée de celle des produits nitreux , qui, à très-faible dose, d'après les expériences de M. Cloèz, doivent influencer les papiers réactifs comme l'ozone même. Il est vrai que M. Houzeau, par des expériences comparatives, a démontré le bleuissement de son papier de tournesol mi-ioduré, alors qu'il constatait, à l'aide de mouchoirs imprégnés de potasse, l'absence de nitrate et de nilrite. )> Nous avons examiné avec un intérêt tout particulier les essais qu'a faits M. Houzeau dans le but de prouver que les indications fournies par son papier ozonométrique exposé à l'air n'étaient pas dues à de la vapeur d'eau oxygénée. » Ici encore, bien que la démonstration repose sur des expériences très-précises et exécutées avec beaucoup de soin, il nous paraît néanmoins prudent de faire quelques réserves, les appareils employés poin- o|)érer la condensation de cette substance ayant pu en amener la décomposition. » En un mot, il pourrait exister dans l'air quelque produit dont nous ne pourrions retrouver la trace, soit qu'il se fût décomposé après avoir exercé son action, soit qu'il s'y trouvât en quantités trop faibles pour que son existence puisse être constatée par les méthodes ordinaires. » Tant qu'on n'aura pas établi la présence de l'ozone dans l'air normal par un caractès'e direct, n'appartenant qu'à ce corps, tel que l'oxydation à froid de l'argent hun)ide, il sera permis de conserver des doutes sur l'existence de l'ozone dans l'air atmosphérique. » Nous sommes loin de nier que l'ozone puisse se former dans l'air, son existence nous paraît même très-probable et les expériences si précises de l'auteur tendent à l'établir-, mais nous ne saurions l'affirmer d'une manière aussi certaine qu'il croit pouvoir le faire fl'après l'ensemble de ses expé- riences, et, pour l'admettre définitivement, nous attendons une démons- tration sans réplique de ce fait important. » Néanmoins, dans l'espoir que M. Houzeau ne tardera pas à donner cette preuve que la science est en droit d'exiger, et aussi pour reconnaître les difficultés considérables qu'il a déjà surmontées dans ses importantes recherches sur l'ozonométrie, nous n'hésitons pas à proposer à l'Académie 5o.. ( 38o ) 1 insertion îles travaux de M. Hoiizeau sur cette matière, tlaiis le Reriiril des Saunnls étrangers. » T.es conclusions rie ce Rapport sont adoptées. MÉ:\IOIRES PRÉSENTÉS. GÉOMÉTRIE. — Mémoire sur les courbes gauches al(jébriques. Mémoire q étant un entier quelconque vai iant de p au plus grand entier contenu » dans 5 et il n'en existe pas d'autres. Ces courbes sont sur des sur- » faces de degré q. » » Le nombre minimum compris dans l'expression ^^^^ ~ ([{p — 7). qui est le plus grand entier contenu dans y- ) > est le nombre niini- nium des points doubles apparents des coiu'bes gauches de degré p. » Soit s le nombre des points doubles apparents d'une courbe de degré p. Tant que s est inférieur au plus granil entier contenu dans ^ ~ -, il n'y correspond que des courbes tracées sur des surfaces du second ordre. » Si s a inie des valeurs quelconques comprises entre le plus grand en- 1 [p — 0 f p — 2) /'(/-' — i) -1 1 ■ 1 tier contenu dans -^ '-^ et ^^ > u y correspond toujours des courbes de degré/;, dont les dernières sont composées; et, parmi toutes ces lignes, il y en a, pour chaque valeur de J, une située sur une siu-face lin troisième degré. rr, . .. • f • . 30 (u 4) 3(/;> I ) f » 3) 3(«- » Tant que s est ultérieur a ' ' — —■, -^ i^ -, ou —i— « ' 8 ' "" 8 ' suivant que/) est congru à o, ± i,ou 2 (mod. 4)1 il n'y a pas d'autres courbes que celles qui sont situées sur des surfaces du second ou du troisième ordre. Là commencent les courbes tracées sur les surfaces du quatrième degré. » Tant que s ost intérieur a '—i- '~J- -', n étant un entier 2 n inférieur ;i y'/^, et ;■ le reste de la division de /; par ii, il n'y a pas de courbes qui ne soient situées sur des surfaces de degré (« — 1), ou de degré moindre. Là commencent les courbes tracées sur les surfaces du /f'""'' ordi-e. ( 382 ) » Parmi les courbes gauches de degré p, celles dont le nombre des 111 1 .- 1 (/' — ^]{p — 3) , pip — i) points doubles apparents est un des entiers de^^^ +i a r 1 1 • {P — ' ) (P — 2 1 P{P — ^) t [quand ce nombre est compris entre — -^ '- -f- i et —^ » la courbe est composée] sont particulièrement remarquables par celte pro- priété que, s étant le nombre des points doubles apparents de l'une d'elles, s;< perspective est une courbe de degré p, quelconque, ayant s points ilou- bles, ce qui n'arrive pas pour les autres courbes gauches. J'ai démontré que ces courbes sont déterminées par ip points. M Les cas particuliers déjà connus de ce théorème sont les suivants : /; droites sont déterminées par 2/j points; les deux courbes gauches du quatrième degré sont déterminées par 8 points, la courbe gauche fin troi- sième degré est déterminée par 6 points. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Reclierclies sur la dicjeslion artificielle des féculents par la maltine. Mémoire de M. L. Coctaret. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Chimie.) « La maltine ou diastase végétale, retirée d'une macération tiède d'orge germé, permet d'établir des digestions artificielles fort curieuses sui- toutes les substances féculentes cuites employées dans les ménages. Ces digestions artificielles aboutissent, en moins d'une heure, à un liquide laiteux, com- posé de fécule non digérée, de dextrine et de glucose, et il est facile de démontier la puissante production de ce dernier corps par ses réactifs ordinaires. » Voici un résumé succinct des principaux faits observés dans ces diges- tions artificielles : M i" Une coction préalable complète est indispensable. » 2° La maltine agit d'autant mieux qu'elle est plus rapprochée de son état primitif dt' végétation. » 3° L'eau est ab.solument nécessaire pour ces digestions artificielles, et il faut étendic en inovenne de dix fois leur poids d'eau les féculents cuits pour obtenir une saccharification normale. » 4° T^'i maltine exerce sur les féculents \\m action dissolvante variable suivant les espèces : i gramme de maltine digère à peu près i8oo grammes à 2 kilogrammes de fécule cuite. Mais il est nécessaire de faire intervenir, pour chaque espèce, une quantité variable d'eau, et de prolonger, pendant ( 383 ) plus ou moins de temps, la durée de la réaction, pour arriver à un résultat semblable chez tous. » 5" La température de 35 à l\o degrés centigrades est celle qui con- vient le mieux aux digestions artificielles. » 6° Cette action saccharifiante de la malline sur les fécules est absolu- ment identique à celle de la diastase salivaire sur les mêmes substances alimentaires. Bien plus, ces deux diastases, végétale et animale, se confon- dent entièrement au point de vue de leius propriétés physiques, chimiques et physiologiques. Elles possèdent aux mêmes doses la même puissance dissolvante sur les féculents cuits. Il n'existe donc, à proprement parler, pour le règne végétal et animal, qu'une seule diastase, et on peut alfirmer sans hésitation que la maltine est une véritable salive artificielle, une ptya- line végétale. » On devine par là toute l'importance que peut acquérir la maltine dans le traitement des dyspepsies. Les féculents forment la base de l'alimentation humaine. Dans la majeure partie des cas de dyspepsie, ce sont les féculents qui, se digérant mal, amènent les troubles dyspeptiques_, et l'on constate alors qu'il y a absence, diminution ou altération de la salive. La maltine rend d'immenses services dans ces cas si communs et si rebelles; ce médi- cament rétablit la normalité des fonctions, en suppléant directement à l'absence, au défaut ou au vice de la sécrétion salivaire. » Depuis bientôt six ans, je l'emploie chaque jour dans ma pratique médicale; j'en ai obtenu des effets surprenants. Après le régime et les eaux alcalines, je ne connais pas de médicament possédant, dans les mêmes con- ditions, autant d'innocuité et d'efficacité curative. » M. GoLDENBERG adressc, par l'intermédiaire de M. le général Morin, un « Mémoire descriptif du système de ventilation appliqué aux meules et aux polissoirs des usines du Zornhoff, près Saverne ». En présentant ce Mémoire à l'Académie, M. le général Morin s'exprime comme il suit : « L'Académie a déjà encouragé, en 18/17, ^^^ améliorations introduites ])ar MM. Peugeot, grands fabricants de quincaillerie, dans leurs usines d'Hérimoncourt, département du Doubs, poin- soustraire les ouvriers ai- guiseurs à l'action dangereuse de la poussière des meules de grès. Cette question importante n'a pas cessé, depuis i84', d'éveiller aussi la sollici- tude des officiei's d'artillerie attachés anx manufactures d'armes, et des ( 384 ) améliorations notables ont été, sons ce rapport, récemment encore appor- tées aux manufiictnres de Chatellorault et de Saint-Elieiine. » Le moyen généralement en usage consisle à déterminer l'évacualion à l'exférienr de la poussière développée par les meules, soit pendani le travail, si l'on aiguise à sec, soit pendant le tournage ou riflage des meules dont on régularise la forme. On emploie, à cet effet, un ventilateur aspirant, dont l'action oblige celte poussière à passer dans des canaux disposés sous les meules, et de là au dehors. )) Non coulent de suivre l'exemple de ses prédécesseurs et d'imiler en partie les dispositions qu'ils avaient adoptées pour atteindre im but si dési- rable, M. Alfred Coldenberg, directeur des importantes usines du Zornhoff, |)rès de Saverne, s'est attaché à les perfectionner sous divers lappoils et à eu étendre l'usage aux polissoirs eu bois, sur lesquels on achève l'aiguisage à l'aide de poussière d'émeri. )) Il présente aujourd'hui à l'Académie, au concours au prix pour les Arts insalubres, un Mémoire et des dessins complets qui font connaître les améliorations qu'il a introduites et les résultais satisfaisants qu'il a ob- teiuis. » A|)rès avoir écarté les difficultés matérielles, souhaitons-lui de pouvoir maintenir des règles de service assez fermes pour vaincre la déplorable insou- ciance que les ouvriers apportent, malheureusement troj) souvent, à se pré- server eux-mêmes du danger permanent cpii les menace et qui limite d'une manière si fatale la diu'ée de leiu- existence. » (Renvoi à la Conunission des Arts insalubres.) M. Dei.ackier adresse un Mémoire portant pour titre : « Nouvelle théorie générale de la production de l'électricité statique et dynamicjue, dite : théorie élecliotlier?iiique, donnant la cause générale de la produc- tion de l'électricité par le frottement, par la chaleur, par les actions chi- miques, etc. ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. J. DE Ztcki adresse, de Vilna, un Mémoire écrit en latin, sur « La pathologie et la thérapeutique du choléra ». (Renvoi à la Ccmnnission du legs Bréant.) ( 385 ) M. G. Adeline adresse une Note relative à sa précédente Coinmiinica- lioii sur « rinfluence du cuivre, comme préservatif du clioléra ». (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Jperçu (iuue mélliode directe et ficile pour effectuer le dévelopjienient de In fonction perturbatrice et de ses coejficieuts diffé- rentiels. Mémoire tie M. S. Newcosib, présenté par i\I. Delaïuiay. « Dans les méthodes employées jusqu'ici poui' obtenir le développement analyticpie de la fonction perturbatrice, les coordonnées des corps sont d'abord développées en fonction du temps; ces valeurs des coordonnées sont alors introduites tout entières dans l'expression qui donne la valeur deR; enfin les dérivées de R se déterminent en différentiant l'expression ainsi obteruie. Comme, par cette différentialion, les puissances des excen- tricités sont abaissées tl'tine ou plusieurs unités, il est nécessaire de pousser le dévelo[)pement jusqu'à des termes tl'tui ordre plus élevé que celui qu'on veut conserver dans les perturbations. » Cette opération est longue et pénible, et nous n'avons eu, jusqu'à présent, aucun moyen de contrôler l'exactitude des résultats, si ce n'est de faire les mêmes calculs une seconde fois. On peut obtenir le développement, à l'aide du ibéorenie de Maclaurin, par un moyen (pii me pai'aît plus simple et plus élégant, et qui n'exige pas qu'on aille jusepi'à îles puissances de l'excentricité supérieures à celles qu'on veut conserver dans les pertur- bations. M Soient V, v' les distances angulaires vraies des cor|)s au nœud comnuui de leiu's orbites; X, À' les valeurs moyennes de v, v'; p, p' les logarithmes de leurs r.iyons vecteurs; a, c/.' les logarithmes de leurs moyennes distances; g, i^' les anomalies inoyeniies; c le r^inus de la demi-inclinaison mutuelle des orbites. » J'emploie les logarithmes des rayons vecteurs au lieu des rayons vec- teurs eux-mêmes, parce que d'importantes simplifications sont introduites L. R., lh;0, l" Semestre. (T.LXX, f» ' 8.) 5l ( 386 ) dans le développement lorsqu'on substitue les dérivées relatives à p et a à celles qui se rapportent à /■ et a. Mais, en écrivant les expressions, nous pouvons conserver /■ et a sans inconvénient. -1 R est rigoureusement une fonction des cinq quantités v, v', p, p', a. Mais, comme la présente méthode s'applique seulement au développement suivant les puissances des excentricités, nous supposerons que le dévelop- pement relatif à c a été tout d'abord effectué par la méthode ordinaire; et nous regarderons R comme une fonction des quatre variables v, v', o, p'. Nous aurcjns donc j R=/(v,v',p,p'), (i) D,R= D,R.D,v -l-DpR.D^p, ( D,.R = D,/R.D,,v'+Dp-R.D,.p'. .l'emploie la notation de Cauchy D" pour exprimer la n"'""' dérivée d'une fonction par rapport à oc. Par ces expressions, nous pouvons obtenir D, R et De' R au même degré d'approximation que nous avons obtenu R. » Différentions la seconde des équations (i) n fois successivement; nous trouverons D,"^'R = D:D,R.D,v + nDr'D,R.D> + ^^^^ Dr'D,R. D> + ... D;DpR. D,p + »Dr'DpR.D;p + "'""'' Dr DpR.D;p + .... Pour former les dérivées partielles qui entrent dans cette expression, nous remarquerons que les valeurs de v et p, que nous devons substituer dans R, sont v = X+ (2e— js^ + V — X n'étant autre chose que l'équation du centre, et p — x la partie cor respondante de log/-. v, v', p, p' étant de la forme v = X + 9(e, ^i(), v'=X'+o(e',g'), il est facile de voir que nous aurons en général Dr d;;'' d" d"; r = Dr d;;/' d: d:: r, •) sing-t- (î- — ...) sina S 3 » -e+ge» — . . ■) cosg COS2g + . • • » ( 387 ) pourvu que, dans le second membre de cette équation, H soit exprimé en fonction de X, X', g, g", oc, a', e, e'. Si donc nous remarquons que d:;d,r = d:;DxR = d>d:r, et que D^v ne contient pas X, l'('Xj)ression (2) devient d;+'R = Dx(d;:r.d^v + 72Dr'R.D;v + ...) + D^(D:;R.Dep-+-7^D:;-R.D,!p + . ..)• » A l'aide de celle expression, nous pouvons former les dérivées succes- sives par rapport h e; en les déduisant de celles qui les précèdent. Pour obtenir les vaieiu's des dérivées pour e = o, nous remarquerons que, puisque la differentiation relative à X u'affecle pas les exposants de e, et que D"v et D"p sont tous deux indépendants de X, nous pouvons supposer e = o, avant de différentier par rapport à X. Nous atu'ons donc : ( Dr'Ro = DxfD^R,, .D,Vo + «DrR„.D,:vo+ .. .) ^ ^ ) + d,(d:,r„ . D, o„ + /; d;;- k„ . d; p„ + . . . ). Dans cette expression, nous avons D^Vj, = 2sing, D,p„ = — cosg, 5 I 3 D:Vo=-sin2^, D:o„ =-- -co,2g, D>o = - ;S'n^+ — s"i'^ë> D,p„ =:-cosg - ^cosjg-, (4) » Pour trouver les dérivées relatives à e' , nous remarquerons que D" R est une fonction de v' et p', et ne contient e' qu'en raison de ce que cette dernière quantité est contenue dans v' et p'. Si donc nous posons D"R = R'"', nous aurons D::?n:Ro = Dy[Dr'R[,"'.D^v; + (m - i)Dr"R("'.D:,Vo + . . .] + D„,[Dr'Rl"'.D^p; + [m - i)Dr^Ri"'.D:,p„ +...], l'expression se continuant sous la même forme que (3). » Ayant poussé le développement aussi loin que nous le désirons, nous avons une preuve comolète de son exactitude en montrant qu'il satisfait aux équations (2), qui sont équivalentes à D), R . D^ V + D^, R . D, p == D, R, D)/R . D,-v' + D,,' R . D,.p' = U^ R. ( 388 ) « De pins, nous pouvons ainsi porter l'approximation à une puissance pltis élevée de e par la Formule R = Ro+/D,R.f/r'. )> Pour montrer l'application rie nos formules, considérons le cas des planètes. Nous avons Ro = 2è<'')cos(/>.' - i\) + 2^/,"cos[(i + 9.)).' - /•).] + . . . , /;'", b'p, . . . , étant des fonctions bien connues de a, a' et c. Nous arrêterons noire alleniion sur le premier terme. Si nous posons L = /' — À, el que nous conservions seulement ce terme, nous aurons D),Ro= 2/é("siii/L, D<,.R„= 2D<,è'"cos/L. Multipliant la première de ces valeurs par asiug, la seconde par — cosg-, puis ajoutant et remarquant que />''' = /;'~", nous trouverons D,R„ = — 2(a/(^(') + D„/."))cos(g- + /L). DifférentianI cette expression par rapport à X et a, nous aurons DxD,R„ = - 2 (a /'^ A") + /D^/r") sin(g + /L), D„D,R„ = - 2 (2/D,//'' + /D.V;«) cos(g + /F.). Calculant la somme 2 sing.D)DgR„ — cosg.D^DeRo + - sina^t; . D> Ro -t- (^ — -cosagj -D^Ro, nous aurons D; Ro = y, (2'' '''"■' + Da/;"' + \ DV/'A cos/L + "V [ (2/= - l i\ A"' + (2/ - ^)dJ>"' + '- D;//') I cos(:>g + /L). La manière de continuel' ce procédé est évidente. » La métliofle s'appli(|ue tout aussi facilement au cas de la Lune trou- blée par le Soleil. « ( 389 ) OPTIQUE. — Sur In méthode suivie pir L. Foucault, jL?oi(r lecoiuinître si In sur- face d'un miroir est rigoureusement pnrabolicjue. Note de M. Ad. Martin, présentée par M. H. Sninle-(^laire Deville. " Dans le Mémoire sur la constnicfion des télescopes en veri'e argenté, inséré dans le cinquième volume des Annales de C Observatoire impérial, L. Foucault a exposé la méthode qu'il suivait alors pour transformer en parnboloïdc la surface du miroir qu'il avait amenée à la figure d'un ellip- soïde de révolution. Ses travaux ultérieurs l'ayant conduit à la modifier, je crois utile de publier celle qu'il lui a substituée et de donner quelcjues indications théoriques sans lesquelles elle ne pourrait être comprise. Je dois d'ailleurs supposer que le lecteur a sous les yeux lo Mémoire cité. » Si, devant un miroir rigoureusement parabolique, on place un point lumineux au voisinage du centre de courbure correspondant au sommet, les rayons qui eu émanent vieiment, après leui" réflexion à la surface, se couper en des points successifs dont l'ensemble constitue unecaustique ana- logue à celle représentée dans la ficj. i idu Mémoire cité, et qui, |)our une position du point lumineux très-voisine du centre de conrhiu-e, devient fa- cile à construire à l'aide de la développée de la parabole. En plaç;iiil l'œil dans des conditions telles qu'il reçoive le faisceau réfléchi entier sur la pi!- pille, cequi faitparaîtrele miroir uniformément éclairé(p. 7, 1^ paragra|)he) et faisant mouvoir un écran à bords rectilignes transversalement au faisceau réfléchi, de droite à gauche par exemple, et en avant du sommet de la caus- tique, on intercepte successivement les rayons qui viennent des bords de droite du miroir, tandis que si l'écran est en arrière du sommet de la caus- tique vers l'oliservateur, les rayons interceptés seront ceux qui viennent des bords de gauche. » On voit donc que la concordance entre la marche de l'écran et celle de l'extinction annonce que les rayons éteints n'étaient pas encore arrivés à converger avec ceux qui les avoisinent, et que la marche inverse de l'é- cran et de l'extinction qu'il produit indique que la convergence est dépassée et que ces rayons divergent. ,Ap[)liquons ceci à l'effet produit par l'écran marchant transversalement de droite à gauche, d'abord au sommet de la caustique, puis successivement dans des plans qui s'éloignent de plus en plus du mirf)ir. » Au sommet de la caustique, l'écran rencontre d'abord les rayons (pii, venant du bord de droite du miroir dont le rayon «le courbure est un peu plus grand que celui du cenwe, convergent tardivement; il les arrête; la ( 3oo ) surface s'assombrit donc vers la flroife, et, comme au voisinage du sommet, les rayons qui vieuneni du centre sont en concordance à peu prés parfaite, on verra au centre du faisceau une étendue paraissant à peu près unifor- mément éclairée, et qui, ainsi que cela a été expliqué dans ce cas (p. 8, ligne 2), s'assombrira d'une manière égale en tous ses points avant de subir l'extinction con)plète. L'aspect qui se produira à l'œil en ce moment, sera donc celui d'un plateau à bords renversés, dont la section s'obtient par la construction ordinaire du solide que Foucault a a\)pp\é solide différentiel, et qui, dans ce cas, est donné par la différence entre les ordonnées de la sur- face parabolique en observation et celle de l'ellipsoïde osculateur au som- met, dont les foyers sont : l'im le point lumineux et l'autre le point de l'axe coupé par l'écran. .) La production de l'apparence du plateau donne donc la position du foverdes rayons réflécbis par la partie centrale du miroir. » Si maintenant on dispose l'écran dans un plan plus reculé vers l'obser- vateur, il donne d'abord l'apparence représentée dans la Jlg. i/\ du Mé- moire cilé; puis, dans une station plus éloi- jj- ' gnée en s" par exemple, au delà du point s' où il cesse de rencontrer des rayons qui n'ont pas encore convergé, il coupe d'abord 1.1 caustique dans la région de droite et ar- rête par conséquent les rayons qui viennent de la gauche du miroir au point de celui-ci, on se réflécbisseui les rayons rjui viennent se couper en a. L'écran, conliiiuant à se mouvoir dans le même plan i", éteindra successivement tous li's ravons, et lorsqu'il arrivera en a', il ne laissera plus passer que quelques rayons qui formeront l'apiiarence d'une lâche blanche sur la ( 39' ) droite du miroir. Ces rayons ont subi la réflexion au lieu uième où se pro- duit la tache blanclie. » L. Foucault cherchait la jiosition s" de l'écran qui produit l'extinction dernière, sur les bords mêmes du miroir. Cetle distance, qui est liée à la différence des rayons de courbure aux bords et au centre L. Foucault ne s'est pas borné à l'observation précédente, faite au centre de coiu'bure, il a aussi déterminé la mesiu'e de jjarabolicité relative à d'autres stations du point lumineux. Un miroir qui, étudié sur les éloiles, avait justifié de la perfection de sa surface, lui servait alors à trouver les valeurs numériques de la parabolicité par l'emploi de l'écran à bords rec- tilignes. » La reciierclie à l'aide du microscope de la distance ^i'" se fait ici très- facilement, en considérant que, au point où se perce l'image du point liuiiineux, ou est au foyer annidaire des bords, et que, pour trouver cette position, il suffit de résoudre le problème suivant : La posilio)t de lu jiarii- bole et du poinl lumineux L situé iur son axe restant fixes, elienher les foyers conjugués W des ellipses successii'es qui, ayant le même axe que la parabole, sont tangentes à celle ci en des points qui, partant du sommet, s'éloignent de plus en plus de lui. » Celui de ces points L' pour lequel l'image se perce est celui pour lequel le contact de l'ellipse et de la parabole a lieu sur le bord même tlu miroir. >) Les rt'sultats que ilonne le calcul dans la résolution du problème précédent sont parfaitement d'accord avec les nombres que fournissent des miroirs qui, étudiés sur le ciel ou par collimation avec d'autres miroirs identiques, amenés à la même mesure de parabolicité étudiée au centre de coiu'bui'e, donnent les meilleiu's signes de perfection. » Il y a lieu de remarquer que celte recherche de la parabolicité est plu- tôt un guide à consulter qu'un but à atteindre effectivement, l'influence des oculaires se faisant toujoiu's sentir dans l'image définitive. Quand on a obtenu une surface cpii approche de cette forme théorique, il y a encore lieu d'associer le miroir à l'ocidaire comme Foucault l'a indiqué et con- stamment mis en pratique. » Enfin il a imaginé une méthode à laquelle il a donné le nom (Wjutocot- limalion, et qui lui permettait de s'assurer de la perfection d'une hniette destinée aux observations astronomiques : je la décrirai rapidement, et je donnerai les modifications que j'ai dû lui faire subir pour l'appliquer à l'étude des miroirs paraboliques. M Ce sera l'objet d'iuie prochaine Communication. » ( 393 ) CHIMIE. — Sur iiiie nouvelle espèce de thermomètres. Note de M. A. Lamy, présentée par M. II. Sainte-Claire Deville. « Il y a environ six mois, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie une Note concernant un nouveau pyromètre fondé sur les phénomènes de dissociation (i). Je terminais cette Note, en disant que je serais naturelle- ment conduit à « généraliser l'emploi du nouvel instrument, par le choix » de suhstances diverses, dont les conditions de dissociation permettraient » d'embrasser l'échelle à peu près complète des températures. » » Cette extension du principe de la dissociation à la construction des thermomètres en général m'aurait permis, sans doute, de donner à ma Communication le titre de: «Note sur une nouvelle espèce de thermo- mètres ». » Mais alors mon but était d'appeler tout particulièrement l'attention de l'Académie sur l'importance que j'attache au nouveau pyromètre. Aujour- d'hui, pour montrer mieux encore tout le parti qu'on peut tirer des ther- momètres fondés sur le même principe, je viens soumettre au jugement de l'Académie un instrument de cette nature, destiné simplement à l'évalua- tion des températures ordinaires. » Au premier abord, il peut paraître superflu de chercher de nouveaux instruments pour mesurer les températures inférieures à 3oo degrés, puis- qu'on possède, pour cet objet, les thermomètres à air et à mercure qui offrent toute la précision désirable. » Mais s'agit-il d'apprécier les variations de la température dans un puits, im trou de sonde, ou plus généralement dans une couche plus ou moins profonde du sol , de l'Océan ou de l'atmosphère, les thermomètres fondés sur la dissociation auront une incontestable supériorité sur tous les autres, en ce qu'ils permettront de suivre ces variations, à une distance pour ainsi dire quelconque, de la façon la plus sûre et la plus commode, dans le cabinet même de l'observateur, et chaque fois qu'il poiu-ra plaire à celui-ci de jeter les yeux sur le manomètre uidicateur. » On n'a pas oublié, en effet, que la tension d'un gaz abandonné par un corps partiellement décomposé sous l'influence de la chaleur ne dépend pas du voUuiie de ce gaz, ou, ce qui est la même chose, de la capacité du récipient qui le renferme, mais seulement de la tem|)érature du corps ; de (r) Séance du 2 août i86g. C K., 1870, \" Semeitre. (T. LXX, N" 8.) ( 394 ) sorte que celle-ci restant constante, la tension de dissociation reste aussi constante. C'est, en un mot, une tension maxima, comme celle de la vapeur d'eau à saturation. » Pour faire choix de la substance la plus propre à remplir le but parti- culier que je me proposais, il m'a suffi de recourir à un Mémoire remar- quable publié par M. Isambert sur la dissociation de certains chlorures am- moniacaux (i). Les nombreuses expériences, qui sont consignées dans ce travail, peuvent être considérées comme les plus importantes parmi celles qui ont contribué à établir la loi de dissociation découverte par M. Henri Sainte-Claire Deville, parce qu'ayant été faites à des températures infé- rieures à aoo degrés, faciles à produire et à évaluer, elles ont permis de mesurer exactement les tensions maxima de dissociation correspondant à ces températures. )) Or, si l'on examine la table des tensions relatives au composé de chlo- rure de calcium et d'ammoniaque, représenté par la formule CaCl, 4 AzH*, on reconnait qu'entre zéro et ^6", 2, les tensions du gaz ammoniac varient depuis 120 millimètres jusqu'à i55i millimètres, c'est-à-dire compren- nent une course de la colonne mercurielle du manomètre, d'un diamètre d'ailleurs arbitraire, égale à i"", 43 1! Ce composé est donc éminemment propre à la construction d'un thermomètre des plus sensibles, pour l'éva- luation des températures comprises entre zéro et 46 degrés centigrades. » Je n'ai pas besoin d'ajouter que, pour une partie différente de l'échelle thermométrique, il faudrait faire choix d'un autre composé, parmi ceux que présente le Mémoire de M. Isambert. » Le chlorure de calcium ammoniacal étant une poudre très-légère, qui ne peut que conduire mal la chaleur, j'ai renoncé au verre, d'ailleurs trop fragile, pour matière de l'enveloppe du nouveau thermomètre. L'enve- loppe que j'ai choisie est en cuivre étamé; elle est formée d'une petite boîte ronde aplatie, qui constitue le réservoir, de la largeur d'une pièce de cinq francs à peu près, sur une hauteur de 7 à 8 millimètres, et d'une tige creuse, fixée en sou milieu, de 4 à 5 nnllimètres de diamètre, et de i5 cen- timètres de longueur. Par l'extrémité libre de la tige, on a introduit dans la boîte 3 à 4 centimètres cubes, ou un gramme au plus, du chlorure CaC\, LiKzW, bien sec; puis celle extrémité a été soudée à un tube en plou>b de i'"'°,5i envu'on de diamètre intérieur, et d'une longueur suf- fisante pour aller, du milieu où doit être placé le réservoir, au mano- (i) Thèse présentée à la Faculté des Sciences de Paris en juillet 1868. ( 39''> ) mèfre qui doit marquer les lensions (i). Ce m.'inomètre n'est aiUte chose qu'un tube de verre à denx branches contenant chi niercnre, le Ion» du- quel est disposée une échelle divisée en millimètres. ~ Un simple tube droit, de 80 centimètres de longueur, plongeant dans ime cuvetle h mer- cure, suffirait dans le cas, où l'on ne devrait pas eslimer de (em])éralures au-dessus de Sodegrés. — L'air de tout l'appareil a été aspiré, au moyen d'une petite pompe, |)ar l'extrémité delà branche ouverte du manomètre, et remplacé par du gaz ammoniac sec et pur. Enfin, on a chassé l'excès de ce gaz, en chauffant avec précaution le réservoir à chlorure ammoniacal, de manière qu'à la glace fondante la tension, devenue constante, fûl celle de la table dressée par IVI. Isambert, ou 120 millimèlres. » Ainsi construit, le thermomètre est en même temps gradué, puisque la table en question donne le degré correspondant à la tension observée, rapportée, bien entendu, à la pression barométrique, au moment de l'ob- servation (2). On peut, d'ailleurs^ s'affranchir de l'obligation de consulter le baromètre, en fermant herméliqueinent la branche du manomètre, après y avoir fait le vide. » Un pareil instrument n'est ni coûteux, ni fragile, ni d'im maniement délicat. Sa sensibilité, sons le double rapport de l'étendue des indications et de la rapidité de leur transmission, est des plus remarquables. En outre, comme dans tous les appareils fondés sur le mêmeprincij)e, cette sensibilité devient d'autant plus grande que la température s'élève davantage. Mais son principal mérite, celui par lequel il se distingue de tous les autres thermomè- tres connus, le thermo-électrique de M. Becquerel excepté, c'est qu'avec celte grandeiu" d'indications des plus apparentes, et par in)e simple lecture, il fait connaîlre, à chaque instant, la température exacte du milieu plus (i) Dans le dernier de ces instriinients que j'ai construits, le tube de communication entre le réservoir et le manomètre a 20 mètres de longueur. (2) Le réservoir du thermomètre peut être encore ])lus petit que celui dont j'ai donné les dimensions. Pour des recheiclies délicates, de variations très-faibles de température, il pour- rait avoir à peine la largeur d'une pièce de dix centimes sur une hauteur de 4 à 5 milli- mètres. En effet, i gramme du chlorure^ CaCI,4AzH% ne contenant pas mois de ^58 cen- timètres cubes de gaz ammoniac, o*', 2 de ce composé en renfermeraient encore bien assez pour sullireà l'accroissement de volume résultant de la dépression du niercnre dans le ma- nomètre (diamètre : 5 à 6 millimètres), sans que la tension de a réaction se fait facilement a loo degrés, et nous avons ob- ( /io5 ) tenu, après la distillation de l'éther, nu liquide sirupeux qui se solidifie eu l'abaudonuanf dans une atmosphi^re sèche. » La niasse solide comprimée entre des feuilles de papier buv:u'd et re- cristallisée dans l'éther, a fourni à l'analyse des chiffres corres|)oi)dant à la formule I CAz Ph C-W (h » Le nouveau corps, qui est la cyanéthylphosphide, cristallise en tables rhombiques, fondant de 49 à 5o degrés, volatiles sans décomposition. Il est facilement solublc dans l'eau, l'alcool et l'éther. » La réaction se fait donc comme nous l'avions supposé, avec cette dif- férence qu'une uiolécule d'éther y prend part, comme l'indique l'équation suivante : CAzCI + PhH' + (C-H'>)-0 = CAzPhH(C=}P) + HCI + C•-H^OH. » La cyanéthylphosphide ne se forme qu'en petite quantité, ce qui nous a empêchés de donner une preuve directe de la présence de l'éthyle. Cepen- dant, en la traitant par un mélange oxydant, nous avons constaté l'odeur de l'aldéhyde ou de l'acide acétique. » INous avons, eu outre, commencé à étudier l'action de l'hydrogène phosphore sur le gaz chloroxycarbonique, sur l'éthei- acétique et quelques chloriu'es acides ; nous espérons pouvoir présenter bientôt les résultats de ces expériences à l'Académie. " Ce travail a été lait dans le laboratoire de M. Wnrtz. » PHYSIOLOGJE viiGlîTALE. — Siii- lu fannnlion de (iluçoiu à l' intérieur des plantes. Mémoire de M. Pkii.liuux, présenté par M. Diichartre. (Extrait par l'Auteur.) « Quand on examine les parties encore tendres et sut ententes des plantes, telles que les pétioles des fleurs, les jeunes pousses et les tiges herbacées qui sont restées exposées à un froid d'au moins 2 ou 3 degrés au-dessous de zéro, on y reconnaît facilement la présence de gros glaçons situés au milieu du tissu cellulaire, le plus souvent près de la surface, parfois plus profondément dans le parenchyme cortical, très-souvent aussi dans la moelle. Les pétioles des feuilles fournissent de ce fait des exemples très- frappants et faciles à observer. Si l'on examine par la gelée un pétiole de violette, de cousoude ou de chélidoine, par exemple, on voit qu'il est ( 4o6 ) gonflé d'une façon inaccoiitiiniée; si l'on enlève l'épiderme , ou si l'on fait une coupe transversale, on voit qu'aux gonflements correspondent de grandes masses de glaces, et que ce sont elles qui font saillie en soulevant l'épiderme. Dans ces plantes, et c'est le cas le plus fréquent, on trouve dans les pétioles trois de ces grands glaçons situés près de la surface, l'un à la face supérieure, les deux autres symétriquement disposés à droite et à gauche de la médiane à la face inférieure; dans d'autres pétioles, ceux de la rose trémière, par exemple, il n'y a qu'un seul glaçon qui forme un cy- lindre complet de glace. Ces glaçons ne sont pas constitués par une masse homogène de glace, mais sont composés d'aiguilles de glace juxtaposées et toutes à peu prés parallèles les unes aux autres. Elles sont disposées per- pendiculairement à la surface, et aussi par conséquent perpendiculairement à l'étendue des glaçons. Leur forme n'est pas bien nettement ari'ètée; elle rappelle assez bien celle de colonnes de basalte, et sont ainsi pressées les unes contre les autres. Dans leur intérieur, on voit de petites brilles d'air, qui se sont dégagées quand le liquide où cet air était dissous s'est congelé. Ces aiguilles de glace, formées à l'intérieur des tissus vivants, sont tout à fait pareilles à celles qui composent la croûte de glace qui se produit à la surface d'une tranche d'un tissu succulent, d'une tranche de betterave, par exemple, que l'on expose à la gelée en ayant soin de l'abriter contre uue trop rapide évaporation.On trouve de grands glaçons, composés d'aiguilles de glace juxtaposées près de la surface, dans les tiges comme dans les pé- tioles. Tantôt ils sont isolés, tantôt ils sont unis en un cylindre de glace; tan- tôt ils sont très-voisins de l'épiderme, tantôt ils sont plus ou moins profon- dément situés dans le parenchyme cortical. La moelle en contient aussi le plus souvent un grand nombre. J'ai indiqué de nombreux exemples de ces diverses dispositions dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie; ils sufHsent, je pense, pour établir que la formation de glaçons dans les tissus vivants des plantes sous l'action de la gelée est un fait normal. » Parfois les glaçons prennent un tel développement, qu'ils rompent les tissus qui les entourent. Cela est siu'tout frappant pour les grandes niasses de glace superficielles qui, à force de grandir, déchirent les tis- sus qui les recouvrent et se montrent au dehors, à travers les lambeaux de l'écorce. Je l'ai observé en particulier au commencement de cet hiver, sur des tiges d'hortensia, saisies par le froid en pleine végétation. Des faits ana- logues et plus frappants encore ont été plusieurs fois signalés; on a vu des plantes présenter des lames rayonnantes de glace striée, de plus d'un pouce ( 4o7 ) de largeur. Ces lames occupent la position fies glnçons, qui se fornieiit d'ordinaire dans les tiges et ont la nièiiie striictnre; seulement, elles ont, dans fies conditions particulières, pris un développement excessif. » Les lacunes où les masses de glace se forment sont limitées par des cellules intactes. Les cellules du parenchyme dans lequel se produisent les lacunes sont décollées, séparées les unes des autres, mais non déchi- rées. Le fait est facile à constater sur les tissus gelés, même après le dégel. Il faut bien admettre, en conséquence, que la glace n'a pas rompu le-, pa- rois des celhdes, et qu'elle a réellement pris naissance en dehors d'elles, et aussi que les matières qui ont produit les glaçons sont sorties des tissus voisins à l'état liquide. » Il résulte encore du fait constaté, de la formation déglaçons dans des lacunes entourées de cellules entières et non déchirées, que la sortie des liquides des cellules et leur accumulation dans les espaces iiitercellulaires sont antérieures et non postérieures à la congélation; et par conséquent, il n'est pas nécessaire, pour expliquer les phénomènes que présentent les organes gelés au moment du dégel, tels que la molesse des tissus, la fanai- son des feuilles, la présence des liquides dans les espaces intercelltdaires et la facilité avec laquelle la moindre pression les fait couler au-dehors, de supposer que les membranes des cellules altérées par la gelée laissent fil- trer, après le dégel, les liquides qu'elles contiennent, juiisque le îiv^uide sort des cellules avant la formation des glaçons et nou après le dégel. » La formation, au milieu des tissus vivants, de lacunes où se dé- posent les amas de glace ne cause pas d'ordinaire de dommages notables aux plantes; on trouve fies lacunes très-grandes et très-nombreuses dans des espèces qui ne souffrent pas de la gelée. » « M. Trécul, voyageant au commencement de l'hiver de i8/|8 à 1849 sur les bords de l'Arkansas, eut l'occasion d'observer à la base de tiges herbacées desséchées, privées de leurs feuilles, hautes de i",5o environ, plu- sieurs rayons de glace tels cpie ceux qui viennent fl'ètre décrits, mais beau- coup plus considérables, puisqu'ils avaient environ i docimèlie de hau- teur et 6 à 8 centimètres de largeui'. Ces glaçons rayonnants posaient sur le sol par leur partie inférieure. La tige n'ayant que la grosseiu- du petit doigt, il était impossible que l'eau de ces glaçons fût fournie seulement parla partie de la tige sur laquelle ils étaient placés. D'où venait-elle? Il semble probable que l'eau montait îles racines, et qu'arrivée au-dessus du sol, elle était rejetée hors de la plante sous la forcne rayonnante qui vient d'être signalée. » ( 4o8 ) CHIMIE MINriRALE. — Recherches cliimi(iues Cl thérapeutiques sur Tenu thermo- mincrale ilc In solfatare (h: Poiizzotes ; par M. S. «e Luca. « Diiiis ma précédenleComniiiiiicatioii, faite à l'Acaciémie le i iif)venibre 1868, j'ai fait srivoic que mes études m'avaient permis de soupçonner, dans l'eau (le la solfatare de Ponzznles, la présence de quelques corps ayant échappé jusqu'alors à l'analyse -chimique, et qui |)onrraient jouer le prin- cipal rôle dans l'action tliérapeutirpie de celte eau. J'ai l'honneur au- jourd'hui de soumeîti'e au jugement de l'Académie les résultats de la suite de mes recherches : ils di-mouti-enl l'exislcuce de l'arsenic dans cette même e.iu. » Ponr cette recherche, j'ai opéré sur une très-grande quantité x]'ean, évaporée au dixième dt; son volinne, et j'y ai constaté l'arsenic, an moyen de l'appareil de Marsh. I.e gaz dégagé brûlait avec mie flamme légèrement pâle et blanchâtre; cette flanune déposait sur la porcelaine des taclies brunes et miroitantes, qni étaient solublesdans l'acide nitrique et fournis- saient ensuite de l'arséiiiale d'argent, couleur rouge biique, par l'addition de l'atiunoniaque et dq l'azotate d'aigenl. Ce gaz réduisait aussi la solution d'azotate d'argent, avec formation d'acide ai'sénieux. Lorsqu'on le chauffait sur son passage dans un tube étroit d'un verre vert, il se formait vn an- neau brini, à écbit métallique, volatil, et transformable eu acide arsénieux blanc par l'action de la chaleur et de l'oxygène. )) La présence de l'arsenic a été aussi constatée au moyen du |]rocédé em- ployé parTIienard, dans son lemarquaLle travail sur les eaux du mont Dore. Ce procédé consiste à introduire, dans le tid)e étroit de verre vert dont l'appareil de Marsh est muni, un fil de cuivre ronge, qui, après avoir été bien décapé, puis contoiu'iié en spirale, est enfin chauffé et refroidi dans nu courant d'iiydrogène |)ur et desséché par de la potasse caustique. L'arsenic se fixe sur le cuivre ainsi pié])ai'é, et la pailie où le métalloïde est retenu devient d'un gris blanc, taudis cpie If r( sie de la spu aie conserve son éclat et sa couleur naturelle. )i ,7 priori, on pouvait supposer la présence de ^ar^(■nic dans l'eau de la solfatare de Pouzzoles. Cette s\d«tance, eu effet, existe à l'état de sulfure dans les terres de l'ancien cratère, et |)articulièremeut aux endroits où la température est élevée et où le dégagement des matières gazeuses est consiflérable, coiulitions qui se trouvent toutes deux continuellement réu- nies dans la grande iumoiolle qui sort de ce qu'on api^elle la bouche de la solfatare. On produit d'ailleiu-s, pour ainsi dire à volonté, le sulfure d'ar- ■( 4o9 ) senic d'un ronge éclatant : il suffit d'introduire, dans la bouche, des corps solides, tels que pierres, briques, charbons, porcelaine, terre cuite, tubes de verre, fragments de bois et même du papier, qui tous se recouvrent de petits cristaux du même sulfure arsenical : ces cristaux se déposent sur le bois et sur le papier après leur carbonisation. » L'expérience a démontré, ce que l'on pouvait également soupçonner, que l'eau thermale qui se trouve à la profondeur de dix à douze mètres au- dessous du sol dans le vaste cratère de la solfatare, et qui est le résultat de la condensation des vapeurs des nombreuses fumerolles et des infiltrations des eaux de pluie, à travers ces terrains volcaniques, contient, c{uoique en petite quantité, de l'arsenic. » Je donne les poids des matières dosées dans un litre d'eau de la solfa- tare de Pouzzoles. Les voici : Acide siilfiiriqiie (calculé anhydre) i ,^^3 Chlore o ,oo85 Protoxyde de fer o 1 1 o 5 Chaux o,ioi Magnésie 0,0226 Potasse 0,017 Ammoniaque o,oi35 Alumine o,335 Silice o,3i5 Soude, manganèse, arsenic, matières organiques azotées, etc. traces. Eau 997, 6o3 Total 1000,000 M D'où il résidte que, dans l'eau de la solf.itnre de Pouzzoles, il existe de l'acide sulfurique libre ; car la quantité de cet acide, dosée dans nn litre d'eau, dépasse de beaucoup celle (|ui serait nécessaire pour saturer les bases, même en les supposant à l'état de bisulfates de ]Motoxydes. Par con- séquent, le poids de 997S'-,6o?i d'eau représente, non-seulement le liquide qui sert de dissolvant des matières dosées, mais aussi l'eau basique de 1' cide sulfurique libre, et celle de constitution du composé ammoniacal et d l'alun complexe contenus dans ladite eau minérale. » Il n'est pas inutile de remarquer que, par l'évaporalion et la concentra- tion de cette eau thermale, on a tui alun parfaitement crislallisé, dan quel, outre l'alumine, l'acide sulfurique et la potasse, on constate de l'a moniaque, du protoxyde île fer, de la chaux et de la magnésie, formant C. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N» 8.) 54 a- e S le- m- ( /iio ) ainsi un alun complexe par des moyens naturel.'.. Dans les environs de Pouzzoles, se trouvent plusieurs sources d'eaux thermo-minérales, mais auciuie d'elles n'est chargée d'acide sidfurique à l'état libre. )) L'eau de la solfatare fie Pouzzoles pourra acquérir un jour une impor- tance industrielle. L'analyse que je donne montre qu'il est possible de l'uti- liser pour la fabrication des aluns et poiu' la préparation du bleu de Prusse. Mais, dès à présent, son action thérapeutique a été constatée par des ex- périences nombreuses : elle a un très-grand effet sur l'économie animale. On l'emploie à Naples, avec beaucoup de succès, sous forme d'application externe (lavages, bains entiers, douches, etc.) dans les maladies cutanées et les affections scrofuleuses; elle a même pu être donnée en boisson à la dose de i5 à 45 grammes. On l'a appliquée aussi, par de simples lavages, à la guérison des plaies anciennes et gangreneuses presque incurables, d'écoulements invétérés qui avaient résisté aux traitements ordinaires. » Les résultats de l'analyse quantitative de l'alun complexe qu'on ob- tient par la concentration de l'eau de la solfatare de Pouzzoles, et ceux du dosage des matières dont on n'avait signalé jusqu'ici que des traces, seront l'objet d'une prochaine Communication à l'Académie. » PHYSIQUE VÉGÉTALE. — Causes de la dé.hiscenre des anthères (suite). Rôle de la deuxième mend)rane. Note de M. Ad. Chatin. « IL Mirbel, Purkinje, et tous les botanistes avec eux, ont admis sans conteste, jusqu'à l'époque de mes premières recherches sur les anthères, que la déliiscence de celles-ci était sous la dépendance exclusive, absolue, de la deuxième membrane, qu'on croyait être toujours composée de ces cellules dites cellules découjiées par l'anatomiste français, cellules fibreuses par le savant allemand, cellules et filets par M. Alphonse de Candolle. L hy- groscopicilé des filets de ces cellules, les mouvements dont ils pouvaient être le siège, sous l'influence alternative de la sécheresse et de l'hiuuidilé, paraissaient donner, de la déhiscence, même en dehors de toutes preuves expérimentales, une explication aussi satisfaisatite que générale. » Mais, du moment que je reconnus que les cellules âhcsfihreusrs man- quent dans les anthères d'un grand nombre de plantes, telles que les Uaduln, Cnssin, Diospyros, Ljcopersicon , beaucoup d'Orchiilées, d'Asclépiadées, d'Orobanchées, d'Aroidées, et chez les familles entières des Ericacées, Py- rolacées, Monotropées, Épacridées (?), Mélastomées, on dut chercher ailleurs que dans le jeu des celhdes fibreuses l'explication de la déhiscence. ( 4-1 ) " Une fois assuré que les cellules à filefs n'étaient pour rien dans la cléhiscence des anthères qui en manquent, on se demanda si, dans le cas commun de l'existence de ces cellules, celles-ci ont réellement un rôle actif. La croyance à l'action de la membrane fibreuse avait été générale, la réaction contre l'hypothèse ancienne fut vive, presque absolue. La mem- brane épidermique parut appelée à hériter du grand rôle d'abord allribué à Yendulliecium de Purkinje. » Or j'ai indiqué, dans une précédente Communication, qu'il est impos- sible, en considérant dans son ensemble la structure de l'anlhere, d'expli- quer dans toutes les piaules la déhiscence |)ar l'action seule de la mem- brane épi(lerM)ique ; je dois maintenant faire connaître des faits qui s'op- posent à ce que la mendjrane fibreuse soit dépossédée de tout rôle dans le phénomène de la déhiscence. » Et, d'abord, pourquoi cette existence si générale, qu'on la crut abso- lument constante, des cellules fibreuses, si ces cellules n'ont à rein|)lir qu'un rôle passif? » Pourquoi ces cellules ne revétent-elles ordinairement leur caractère propre qu'au moment de la déhiscence, si vraiment elles sont étrangères à celle-ci? » Serait-on bien fondé à refuser toute action à la membrane fibreuse, quand avec elle coexiste seulement une membrane épidermique, réduite presque à un plan, comme dans le Dahlia, etc.? » Si d'ailleurs on pouvait conserver quelques doutes sur le rôle efficace que peut remplir dans la déhiscence la membrane fibreuse, ces doutes ne sauraient tenir devant ce fait, que, dans bon nombre de cas [Phyle- leplias, Piinis^ Vilis, ydllhœa), cette membrane forme seule les valves de l'anthère. w Eu o|>position à ce cas, dans lequel le rôle actif de la membrane fibreuse s'impose, je |)résenterai celui où, par suite d'une organisation spéciale des cellule.s, devenues scléreuses, la deuxième membrane paraît être un obstacle à la déhiscence [Cassia, à déhiscence poricide; Zamin, à fente plutôt en- tr'ouverte qu'ouverte). » L'étude histologique de la membrane fibreuse conduit d'ailleurs, comme les données de l'anatoinie générale, à attribuer à cette membrane un rôle actif dans la déhiscence. Dans le cas le plus comn)un, les cellules à filets, plus longues que larges, étendent leur ellipse dans une direction per- pendiculaire à la ligne de déhiscence, disposition la plus favorable à une traction, sur la ligne suturale, toujours amincie, des valves solidement ap- 54.. ( 4>2 ) piiyées au connectif par mie base élargie ou renforcée. Les cellules à griffes, avec une tlispositioii îles filets irès-différeute de celle qui existe d:ius les cel- lules spiralées, ne senibieut pas uioiiis bleu organisées pour que la sonime de leurs effets produise la ru|)tiu'e des valves; c'est aux cellules fibreuses à griffes que devrait être rapportée la déliisceiice île l'autliére des Mnlaxis, Leucoiiini, Tlwsiitm, Dnphne, Poly\jaUi, Diosera, Pynis, Scabiosa, Valeriana, Stylidium^ Plilox, PulnioïKiria, Neiiuin, Genliaiia, etc. » Les cellules fibreuses peuvent agii- dans le même sens que les utricides de la membrane externe; mais, que le jeu de ces cellules vienne à s'opposer à celui de ces dernières, sollicitant les valves à se renverser en sens con- traire, l'incurvation de celles-ci ou leur renversement correspondra à la résultante des efforts, et il pourra se présenter ce cas rare, qu'on observe dans le Rosa, où, l'action des deux membranes se faisant équilibre, les valves restent parfaitement droites et parallèles. )) M. Ducliartre a très-justement conqjaré au thermomètre de Bréguet, formé de deux métaux inégalement dilatables, les valves de l'anthère que composeraient deux membranes inégalement extensibles. » Je suis d'ailleurs conduit à admettre, entre l'action de la membrane externe et celle de la membrane fibreuse, cette différence que, dans la pre- mière, non désorganisée, l'action serait plus ou moins vitale, tandis que dans la seconde, réduite à des filets hygroscopicpies, elle serait purement physique. L'Académie se rappelle peut-être que j'ai expliqué l'enroulement du rallisneria par le développement inégal des deux faisceaux fibrovascu- laires, dont l'un axile et l'autre latéral, qui forment la charpente de son pédicelle. » Si, d'ailleurs, la mise en jeu, |)ar leurs qualités hygroscopiqucs, des ^ cellules fibreuses de l'anthère pouvait laisser des doutes, que je comprends tout le premier, malgré les observations faites sur les cellules histologi- c[uement analogues des Equiselum^ des Hépatiques, des Sphaignes et des racines de beaucoup d'Orchidées épidendres, les expériences suivantes sont de nature à inspirer toute certitude. » Afin de dégager les résultats de toute cause perturbatrice, j'ai lait choix, pour la mise eu expérience, d'anthères à valves constituées unique- ment par des cellules fibreuses : telles sont les anthères de la Vigne [Filis), de la Guimauve {Allhœa), du Cytinet {Cytinus\ » Que l'on prenne les anthères de ces plantes, ou mieux leurs fleius, à un moment très-rapproché de celui de la déhiscence des anthères, et qu'on en fasse deux lois, dont Itui restera exposé à l'air, taudis que l'autre sera (4i3 ) plongé dans l'eau, et l'on verra bientôt les anthères tlii premier lot s'ouvrir, tautlis que celles du second lot se niainticnilrout closes. M Que, d'autre part, on détache de ces |)lanfes des anthères venant de s'ouvrir (les résultais sont moins accusés avec des anthères ouvertes depuis longtemps), et qu'on les place dans l'eau; voici ce qu'on observera. Les valves de l'anthère du Fitis, qui s'étaient infléchies et comme enroulées, se reflresseronl; celles du Cjlinus, qui étaient redressées, se courberont en dedans, et enfin celles de Y Jllhœa, qui s'étaient éloignées de la cloison persistante, tendront à se rapprocher de celle-ci comme pour s'y appuyer de nouveau. » Concluons donc que, si la membrane fibreuse ne peut plus être re- gardée comme déterminant seule la déhiscence des anthères; que s'il est hors de doute qu'elle y est étrangère dans les cas uond)reux où elle manque ; que si même elle est quelquefois, par sa structure pierreuse, un obstacle à cette déhiscence, elle a dans celle-ci un rôle probable chez la généralité des plantes; un rôle certain, exclusif, chez les espèces où elle est seule à constituer les valves des anthères. » ZOOLOGIE HISTORIQUE. — Sur la domesticntion de quelques espèces d'antilopes au temps de r ancien Empire éq^ptien; par M. Fr. Lesormast. « Les tombeaux égyptiens de toutes les époques nous offrent la figure d'un grand nombre d'espèces d'antilopes. C'est surtout dans les scènes de chasse que les artistes ont représenté la variété de ces espèces qui |)ullu- laient dans les déserts autour de l'Egypte. On peut y relever la liste d'une quinzaine au moins d'antilopes différentes, et toujours parfaitement ca- ractérisées, tantôt percées par les flèches du chasseur, tantôt poursuivies par les grands lévriers que l'on employait à cette vénerie, tantôt enfin ra- menées vivantes par les valets de chasse. » iVlais à côlé de ces nombreuses espèces que tout indique couiiiie étant à l'état purement sauvage, il en est trois qui figinent d'une tout autre manière, et presque constamment, dans les sculptures des tombes de l'Ancien -Empire, particulièrement de la IV* et de la V* dynastie. Ce sont l'algazelle [Antilope leucorjx, Pall. Licht.), appelée en égyptien moût; la gazelle [Antilope dorcas, Pall.), appelée liches^ et le defassa [Antilope ellipsiprpnna, Gray), appelé noutou. I^'étude des représentations où l'on voit ces espèces ne permet pas de douter que les Égyptiens de l'Ancien- Empire ne les eussent réduites à l'état domestique pour en faire des ani- maux de boucherie. ( 4>4 ) » Dans presque toutes les tombes, en effet, elles figurent en compagnie du bœuf, du mouton et de la chèvre parmi les animaux domestiques que les pâtres amènent pour la provision de la maison du défunt. D'autres fois elles sont représentées, toujours à côté du bœuf, du mouton et de la chèvre, comme formant des troupeaux^ que comptent et enregistrent les scribes chargés de la comptabilité du bétail. Ces troupeaux étaient souvent très-nombreux, et les chiffres inscrits dans quelques sépultures montrent le développement qu'avait pris l'élève des antilopes à l'état doniestique. Le tombeau encore inédit de Saboit, découvert à Saqqarah, par M. Mariette et exécuté au counnencement de la VP dynastie , énumére comme se trouvant sur les propriétés du mort quatre cent cinq bœufs d'une race dont la représentation est assez rare, mille deux cent trente-cinq bœufs et mille deux cent vingt veaux de la race bovine à longues cornes qu'on voit habituellement sur les monuments de l'Ancien-Empire, mille trois cent soixante bœufs et mille cent trente-huit veaux de l'espèce à cornes courtes figurée aussi fréquemment sur les monuments du même âge, mille trois cent huit algazelles, mille cent trente-cinq gazelles et mille deux cent quarante-quatre défaussas. » Aux trois espèces que je viens d<; nommer est joint très-habituellement sur les monuments, et dans les mêmes conditions, le bouquetin bedden [Capra sinaïtica, Hempr. et Ehrenb.), si fréquent encore aujourd'hui dans les montagnes entrelc Ndet la mer Rouge, à la hauteur de l'Egypte moyenne, et clans le massif du Sinaï. Les Égyptiens de l'Ancien-F.nqjire en avaient aussi de nombreux troupeaux à l'état domestique; ils l'appelaient naâ. Une seule fois, dans le tombeau de Ma-ncfer, à Saqqarah, lequel date de la V^ dynastie, un bas-relief (Lepsius, Denkmœler, abth. II, bl. 69 et 70) nous montre les pâtres amenant aux scribes, qui les enregistrent avec les algazelles, les gazelles, les defassas et les beddens, inie quatrième esj:)èce d'antilope, qu'à ses cornes en lyre on reconnaît pour la Damalis seiiegnlensis, H. Smith. Cette espèce s'étend encore aujourd'hui jusqu'au Sennâr; les anciens Égyptiens l'appelaient sclirlies. On la retrouve plusieurs fois figurée dans les scènes de chasse, mais aucun autre monument ne la montre élevée dans les trou- peaux. » Les algazelles, les gazelles et les defassas, élevés en tioupeaux sur les propriétés des riches Egyptiens de l'Ancien-Empire et menés aux champs par des pasteurs, tout comme les bœufs, les moutons et les chèvres, étaient alors dans un état de domestication complet. Us se reproduisaient dans cet état. Nous en avons la preuve par le curieux bas-relief du tombeau de J\ou6-/io/ey;, ( 4>5 ) à Gizeh (IV^ dynastie), où l'on voit au milieu du troupeau une gazelle allaitant son petit (Lepsins, Denkmœler, abih. II, bl. 12), et par le grand nombre de monuments oii les pâtres apportent dans leurs bras ou sur leurs épaules des faons d'antilopes, comme de petits veaux, des chevreaux et des agneaux. » Un bas-relief du tombeau de I-t'éfn, à Saqqarah (V dynastie) repré- sente, ainsi qu'il est facile de le reconnaître et que l'explique une inscrip- tion placée à côté, l'engraissement de l'algazelle, du defassa et du bœuf, au moyen d'une pâtée qu'un valet de ferme introduit à la main dans la itouclie de l'animal. M Dans les tombeaux du Moyen-Empire nous ne trouvons déjà plus trace de l'élève de la gazelle et du defassa à l'état domestique. Ces espèces ne figurent plus dès lors que comme gibier. Mais l'algazelle est encore élevée Irès-habiluellement. Les célèbres tombeaux de Beni-Hassan-el-Qadim (XIP dynastie) nous montrent les troupeaux de cette antilope conduits par leurs bergers à côté des troupeaux de boeufs, de moutons et de chèvres (Lepsius, Denkmœle.i\ abth. 11, bl. 129). Dans celui de Nouin-hotep, le plus beau de tous, l'artiste a encore reproduit la scène de l'engraissement des algazeiles avec la pâtée donnée à la main, en même temps que celles de l'engraissement du bœuf, de la chèvre et de l'oie d'Egypte par les mêmes procédés (Lepsius, Daukinœler, abth. II, bl. i^a). Les traditions de l'An- cien-Empire se maintenaient, au moins poiu' cette espèce. M Par contre, les peintures des tombeaux de Gournah, qui nous font connaître tous les animaux domestiques de l'Egypte pendant la période historique du Nouvel-Empire, après l'invasion des Pasteurs et l'avènement de la XVIIP dynastie, ne font jamais figurer dans ce nombre aucune anti- lope. Toutes, même l'algazelle, sont représentées alors comme des espèces exclusivement sauvages. On avait alors con)plétement cessé d'en élever, et le secret de leur domestication s'était perdu dans l'interruption violente de la civilisation égyptienne, pruduite par l'invasion des barbares venus de l'Asie, invasion qui avait, du reste, apporié eu Egypte la connaissance de nouvelles espèces, ignorées de l'Ancien-Empire, connue le cheval et le porc. » Ainsi les Egyptiens des dynasties primitives étaient parvenus à réduire à l'état domestique trois espèces d'antilopes et un bouquetin, tous quatre originaires des contrées qui entouraient immédiatement leur vallée et qu'on ne trouve avoir été domestiqués par aucun autre peuple. Ces animaux for- maient des troupeaux très-nombreux sur les domaines des grands proprié- ( 4.0 ) taires an temps de la IV*, de la V« et de la VP dynastie, de 4ooo à 35oo ans environ ,;vant notre ère. Sons le Moyen-Empire, vers 3ooo ans avant Jésus- Christ, les inonntncnts ne nons offrent j)lns qii'ime seule de ces es])èces conservée en doniesticilé; c'était sans doute celle qui s'y était le mieux prêtée. Mais plus tard, dans la longue et terrible crise que marque l'invasion des Pasteurs, cette dernière espèce disparaît de la faune domestique, et l'élève des antilopes cesse absolument sous le Nouvel-Empire, lequel coiii- inence environ 1800 ans avant notre ère, » Les faits de ce genre méritent d'être soigneusement notés. Je pourrai, un peu plus tard, en signaler quelq^ues autres. Ce sont ces faits qui donnent une physionomie si profondément originale à la faune domestique de rÉgyp!e dans la période reculée de l' Ancien-Empire. » M. Allegret adresse une Note portant pour titre « Suite de mes re- marques sur la représentation géométrique de la fonction elliptique de première es|:)cce à module arbitraire, d'où il résulte qu'un cône à base épicycloïtle plane quelconque coupe ime sphère menée, par le sommet du cône, suivant une courbe dont l'arc peut servir à exprimer cette fonction d'une infinité de manières différentes ». Cette Note sera soumise, ainsi que la précédente, à l'examen de M. Her- mite. M. Marie adresse une Note relative à la théorie des carrés magiques. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Serret. M. Jaksox Davis adresse une T^ettre, écrite en anglais, concernant la for- mation de la glace; et transmet, en outre, une Communication qui lui est adressée par l'un de ses correspondants, sur un cas singulier de cata- lepsie. Cette dernière ConuDunication sera soumise à l'examen de la Section de Médecine. M. Bai'dix demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat un inslriunent qui a été déposé par lui, et auquel il donne le nom de tlicr- mocliliiloiiiètre. A 5 liL'ui'es un cpiart, l'Acadi'iiiic se foriuc en tlomité secrel. 4'7 ) COMITE SECllET. En becoiuie liijiic, et par ordre al- pitahétiqiie La Seclioii dr Minéralogie, par l'organe de son doyen, M. Dixaiossic, présenle la lisle snivante de Candidats à la place de Correspondant, vacante par snite du décès de M. Fournel : En ptcnùère lujne : M. W.-H. Miller, à Cambridge (Angleterre). M. Abich, à Tiflis (Géorgie). M. Gustave Bischof, à Bonn. M. Ami Bodé, à Vienne. M. Daxa, à Newliaven (États-Unis). M. deDechen, à Bonn. M. DoMEYKo, à Santiago (Chili). M. Jasies Hall, à ^Vlbany (États-Unis). M. DE Halek, à Vienne. 31. DE Helaiersen, à Saint-Pétersbonrg. M. Charles-T. Jackson, à Boston (Etats-Unis). M. Kjeritlf, à Christiania. M. de Kokscharow, à Saint-Pétersbourg. 31. William LoGAN, à Montréal (Canada). 31. Ferdinand Rumer, à Breslau. 31. ScAccHi, à Naples. ; 31. Angelo Sismonda, àïurin. 31. Studer, à Berne. Les litres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. bulletin BIBLIOfiRAl'HlQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du \l\ février 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Ln lilltotrilie cl la taille. Guide pratique pour le traitement de la piene; pur M. le D' J. Civi.vLii, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine. Paris, 1870; 1 vol. in-8" avec figures. C. F.., iSfîg, ["• Semesiie. (T. LXX, N» 8.) j5 ( 4'8 ) Traité de Calcul différentiel et de Calcul intégral. Calcul intégral : inté- grales définies et indéfinies; par M. J. Bertrand, Membre de l'InstitiU; t. II. Paris, 1870; I vol. in-4°. Précis analyligue des travaux de r Académie impériale des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Rouen peu'tant l'année 18GS-18G9. Rouen, i86y; 1 vol. in-8°. Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de liilgirpie. Claise des Sciences. Programme de concours pour 1871. Bruxelles, 1870; 2 jiages in-/|°. Réponse à rpielcpies-unes des observations de M. Balbiani sur l'œuf des Sarcu- lines; par M. E. vAN Beneden. Paris, 1870; opuscule in-4°. Esquisse historique de la théorie dynamique de la chaleur; par M. Peter- (;atlirieTAlT, traduite par M. l'abbé MoiGNO et M. A. Le Cybe. Paris, 1870; ui-12. (Présenté par M. Combes.) Hygiène des animaux domestiques; jj'ir ^\. A. SansOîN. Paris, 1870; i vol. in-8''. (Présenté par M. Bouley.) Flore fourragère de la France, reproduite par la méthode de compression dite phytoxygrapliique; par M. Edme AnsbeRQUE. Lyon, 1866; i vol. in-folio cartonné. (Présenté par M. Bouley.) Traité clinique des maladies de la poitrine; par M. Walter-H. Walshe, t)aduit sur la troisième édition et annoté par M. J.-B. FonssaGRIVES. Paris, 1869; I vol. in-8''. (Présenté par AL Longet.) Nouvelles études sur les raisins, leurs produits et la vinification ; par M. L.-R. LeCanu. Paris, 1870; br. in-8°. (Présenté par M. Wuriz.) De /'utilité de l'histoire de la'Médecine. Discours prononcé à la séance solen- nelle d'ouverture de l'Ecole médicn- chirurgicale de Lisbonne, te 5 octobre 1 86g ; par M. P. -F. DA COSTA Alvarenga; traduit du portugais par M. \.\^ DEN CoHPLiT. Anvers, tHÔQ; br. in-8". (2 exemplaires.) Deux observations de botanique cynégétique; par M. A. LaGRÈZE-FosSAT. Moissac, i8Gr); br. in-8". (Extrait ào Recueil de In Soi iélé des Sciences., Belles- Letire.i et A ris de Tarn- cl- Garonne .) Notes sur quelques oiseaux considérés conune nouveaux, provenant du vuyaxenip!airc's ) ( 420 ) Bulletin de ta Société industrielle de Reims, I. Vil, n" 34, seplenibre-octobre 1869. Reims et Paris, 1869; in-8°. Constitution de la matière et ses mouvements, nature et cause de la pesanteur; par le P. Lekay, avec une Préface par M. l'abl)éMoiGNO. Paris, 1869; in-12. (Présenté par M. Paye.) L'arachide, son fruit, l' huile et le tourteau (pCon en )ctire; piir M. B. C'-OUEM- WINDER. Lille, 1869; br. in-8°. (Extrait des ^rcAifes du Comice agricole di l arrondissement de Lille.) I\'ote SU) le calcul infmitésimal ; par M. MÉdAY. Paris, 1 870 ; opuscule grand in-S". (Extrait du Mo7iiteur scienlificjue Quesneville.) Institut des provinces de France. Congrès scientifique de Fr(nue. Ouverture U i^^ août 1870, 37'' session, à Moulins. Moulins, 1870; in-4°. ERRy4TJ. (Séance du 7 février 1870.) Page 382, Imne ifa, au lien de K. = —-^1 lisez !!\,zzz{\j -+- -—• ° " dx' (i.T- Page ?.33, ligne \i\, nii lieu de c, := <.■, li.sez î, = — (.> et •,-:= h m. (Séance du i4 février 1870.) Page ab3, lignes 2 et 3, en rcinonlant, au lieu de cot(y-t-j,), Usez (:ot(o'4-ei). Page 33o, ligne 6, an lieu de M. Mannhein, lisez M. Mannlieini. Page 342, ligne 24, nu lieu de M. Lebique de Mouchy, lisez M. I.ericque de RIoncht. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEINCES. SÉANCE DU LUNDI 28 FÉVRIER 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANATOMIE VÉGÉTALE. — Remarques sur la i>osilion des trachées dans les Fougères (troisième Partie); par M. A. Trécul (i). « A un travail dans lequel il est dit [ComjAes rendus, t. LXVIII, p. i5i et suiv.) que la structure, l'orientation et la sjmétrie des faisceaux est la même dans tous les végétaux acrogènes, ayant eu l'occasion d'opposer, entre autres objections, quelques remarques laites sur desPoiigères [Comptes rent/t/s, t. LXVIII, p. 52 1 ), je crus le moment venu de poursuivre des recher- ches que mes autres occupations m'avaienl jusque-là en)|ièché île continuer. Je choisis alors parmi les pétioles de ces plantes des lypes de constitution Irès- divers, et le 21 juin 1869 je fis part de mes résultats à l'Académie [Comptes rendus, t. I.XVIII, p. i437)- l'uis, le 26 juillet, je décrivis l'organisation si coin|)ioxe du Pteris aqudina. Aujourd'hui j'ai pour but principal lélude des tiges de bon nombre des plantes que j'ai nommées dans ma Conuuuni- cation du 21 juin, et de plusieurs autres espèces appartenant aux mêmes genres ou aux mêmes types de structure. (i) L'Acailéinic a ilécidé que celle Cummiinication, l)ii'n que dépassant en étendue les limiles réglementaires, serait insérée en entier au Compte rendu. C. R., itijo, I" Semestre. (T. LXX, N" 9.) ^*J ( 42a ) » Déjà, en i854, M. Lestiboudois avait signalé les trachées dans la tige des Fougères, et il croyait la constitution des faisceaux de ces plantes identique à celle qu'ils ont dans les Monocotylédoues et les Dicotylédones, n'ayant pas reconnu la position de ces vaisseaux spiiaux [Comptes rendus, t. XXXIX, p. 880, 987 et suiv.). D'autre part, M. Bert parlant, en 1809, de la présence des trachées dans les jeunes frondes, dit qu'elles lui ont semblé occuper le plus souvent les parties centrales des faisceaux. De son côté, M. G. Mettenius avait observé des cellules spiralées à la surface du corps vasculaire de la tige des Hyménophyllacécs. » Dans mes Communications précédentes, j'ai montré que, si les trachées et les vaisseaux annelés existent assez souvent sur le milieu de la face interne des faisceaux dorsaux des pétioles de diverses espèces, elles se ren- contrent aussi très-fréquemment sur les côtés des faisceaux, soit à la sur- face même de ceux-ci, soit enfermées dans des crocliets particuliers com- posés de vaisseaux rayés, ponctués ou autres, ordinairement plus petits que tous les autres vaisseaux. Dans certains cas, le système vasculaire affecte, sur la coupe transversale, la forme d'un X ou d'un T, dont toutes les branches ont des vaisseaux annelés et des trachées à leurs extrémités. J'ai dit aussi que, se trouvant parfois dans de petits enfoncements épars à la sur- face de lames vasculaires plus ou moins larges, les vaisseaux trachéens et annelés peuvent être rejetés vers l'extérieur par les vaisseaux qui bordent l'anse, et qui, en se rapprochant, obstruent l'ouverture de celle-ci sur la face interne de la lame. J'ai dit encore que si, dans le pétiole du Pteris aqniliua, les vaisseaux spiraux et annelés sont situés vers les extrémités latérales des faisceaux, ils sont, au contraire, à l'intérieur de la tige, dans la région cen- trale des faisceaux. Enfin, j'ai annoncé qu'il n'existe pas de trachées dans le rhizome du Poly podium aureum [Comptes rendus, t. LXIX, p. aSo). Toutes les plantes que j'ai nommées et toutes celles que je vais citer, prouvent qu'il n'y a point unité de constitution, d'orientation et de symétrie dans les végétaux vasculaires (i). » Aux personnes qui voudraient prétendre que ce ne sont pas des tra- chées qui existent dans les Fougères, mais seuKment des vaisseaux annelés et des vaisseaux spiraux pourvus d'une membrane, comme ces organes sont très-souvent altérés dans la plante adulte, je répondrais en les ren- voyant à l'étude des pétioles du Blechnum brasiliense et de V Aspidium falca- ■ (i) Voir aussi, ù l'appui de cette conclusion, ma Communication du i"' mars 1869. ( 4^3 ) tum, etc., où les plus belles trachées existent toujours en très-grand nombre. Et d'ailleurs, pour soutenir qu'il n'y a pas unité de disposition, d'orientation et de symétrie des faisceaux, je n'ai besoin que du groupe fies spiro-annelés proprement dits. Ces petits vaisseaux, comme le savent les phytotomistes expérimentés, existent sur la face interne du groupe tra- chéen, dont ils ne sont pour ainsi dire que la partie la plus interjie, chez les nombreux Phanérogames dans lesquels ils ont été observés; tandis que dans les Fougères ils occupent, ainsi que les trachées, les diverses positions que j'ai mentionnées, et souvent on n'en trouve pas de trace dans les rhi- zomes. » Les plantes dont je veux parler dans cette Communication et dans la prochaine se divisent en deux catégories principales. Dans la première chaque maille du système vasculaire de la lige porte une feuille, taurlis que dans la seconde les feuilles ne se développent qu'à des places particulières. Voyons d'abord les plantes du premier type. Je les rangerai suivant le nombre et la disposition des faisceaux du pétiole. » Dans V/llItyrittin Filix-fentinci, il n'émane de chaque maille du système vasculaire du rhizome, qui est dépourvu de vaisseaux spiraux et annelés, qu'iui seul faisceau pétiolaire, et il est inséré à la base même de la maille. Un faisceau radiculaii'e est placé un peu au-dessous de lui sur le gros fais- ceau qui termine inférieurement la maille. Cet unique faisceau pétiolaire, légèrement canaliculé en dessus, et qui, presque dès sa base, enserre des vaisseaux spiraux et annelés dans sa région moyenne, se bifurque vers son entrée dans le pétiole, et là chaque branche s'élargit; puis, par un écarte- ment de ses vaisseaux latéraux sur la face interne, s'ouvre en crochet (l'abord au côté dorsal, ensuite au côté supérieur. Ce sont ces crochets qui, dans la partie inférieure du pétiole, recouvrent les vaisseaux spiraux et annelés. Mais plus haut les deux faisceaux pétiolaires s'unissant en gout- tière par leurs crochets dorsaux, les vaisseaux spiraux et annelés, corres- pondant à ces derniers crochets, se trouvent dans de petits enfoncements de la face interne. La gouttière s'affaiblit ensuite graduellement de bas en haut, comme il a été dit antérieurement. >> Dans les Aspidhim Serra, païens, molle, violnsrens, uliginosum, Cxin- ningliami, decursive-pinnalifidum, Tlielypleris; Asplenium strinliim, Lasiop- teris; Sirulliiopteris germanica, etc., il naît de chaque maille deux faisceaux pétiolaires, lui de chaque côté, insérés vers le tiers, la moitié ou les trois quarts de la hauteur des mailles, suivant les espèces. 56.. ( 4^4 ) » Dans toutes ces plantes, ces faisceaux ont des crochets sur les deux côtés, et ils s'unissent, à une liauleur variable, par les crochets dorsaux, en gouttière qui se comporte comme je viens de le rappeler (i). » Dans quelques espèces [Jspidium Serra et patens, par exemple), outre le groupe trachéen ou spiro-annelé des deux crochets, il y a un autre groupe semblable (quelquefois deux dans V Aspidium Serra) dans un petit enfon- cement placé à quelque distance au -dessus de l'anse ou crochet dorsal. Dans ï Aspidium Serra, chaque faisceau est géniculé en cet endroit, et cet enfoncement ou anse moyenne est fermé graduellement de bas en haut vers l'intérieur par le rapprochement des gros vaisseaux rayés qui le bor- dent, de façon que le groupe spiro-annelé est rejeté vers l'extérieur du faisceau, où il disparaît plus haut, comme j'en ai déjà cité un exemple en parlant du Pleris loncjifolia. Dans V Aspidium patens l'anse de la région moyenne du faisceau se rapproche peu à peu du crochet dorsal et finit par se confondre avec lui. » Parmi les plantes que je viens de nommer, V Aspidium decursive-pimw- tifidum, VAfpleuium strialum et \ Adianlum teiierum ne possèdent pas de vais- seaux trachéens ni de spiro-annelés dans les faisceaux de la tige. Au con- traire, dans les autres espèces il en existe sur les lamelles minces qui forment des décurrences diminuant graduellement de largeur à partir des faisceaux pétiolaires qu'elles prolongent plus ou moins par en bas sur les côtés des faisceaux de la tige. Alors ces faisceaux sont souvent bordés d'un com- mencement de crochet vascnlaire comme ceux du pétiole, mais d'autant plus réduit qu'il est observé plus bas. » Dans \' Aspidium uliginosum ces lames décurreutes s'arrêtent vers le mi- lieu de l'espace qui sépare de la base de la maille l'insertion des faisceaux pétiolaires, et les vaisseaux spiraux et annelés cessent avec elles. » Dans les Aspidium Thelypieris, CunniiK/liaiid, violascens, molle, Struthiop- teris (jcrmonica, Asplenium Lasiopteris, etc., le groupe des vaisseaux spiraux (i) Dans V Adianlum teneritii), les deux faisceaux du pétiole n'ont que de très-faibles cro- chets latéraux. Après (juc ces deux faisceaux se sont unis en V très-ouveit par leurs crochets dorsaux, les gros vaisseaux rayés des deux branches du V, se rapprochant en avant du groupe trachéen qui occupe le fond de ce V, l'enferment, et il est alors au coté dorsal du système vascnlaire principal , n'étant séparé de la l'ace externe que par la rangi'e des tout petits vaisseaux rayés qui le recouvrent de ce côté; mais ici la clôture interne défi- nitive est moins constante, dans les parties inférieures du pétiole, que dans les exemples analogurs i\\u' j'ai signalés antérieurement. ( 425 ) et annelés se prolonge jusqu'au bas de chaque maille. Dans V./sptenium Lasiopteris ou le suit jusqu'au-dessous du faisceau radiculaire inséré à I ou 2 millimètres plus bas. M Dans VJspidium Thelypleris, la décurrence est faible sur les faisceaux de la tige, mais fort remarquable parla disposition du petit groupe vasculaire qui la constitue et qui s'ouvre souvent en crochet. Ce groupe contient des vaisseaux spiraux et annelés fort grêles, et est placé sur les côtés des fais- ceaux de la lige le plus loin possible de la face interne, à la limite de leur face externe. C'est ce qui fait qu'au bas de chaque maille, où les deux fais- ceaux qui bordent celle-ci se rencontrent et se fusionnent, les deux petits groupes à vaisseaux spiraux et aiuielés décurrents, après s'être assemblés les premiers, se trouvent réunis en un seul, qui fait même d'abord saillie au milieu de la face externe du gros faisceau basilaire ainsi doublé. Il s'efface un peu plus bas. Ici, comme ailleurs, les vaisseaux spiraux et annelés ne sont pas tout à fait siq^erficiels : comme dans les crochets, et dans la plupart des anses dont il est ici souvent question, ils sont limités extérieurement par une rangée de petits vaisseaux rayés ou ponctués (i). » Cette dernière disposition de ces petits vaisseaux à la face externe du gros faisceau basilaire des mailles est ordinaire dans les cas de cette na- ture. J'en citerai d'autres exemples; mais dans cette plante et dans le rhizome grêle du Slriilhiopteris cjermanica^ elle est particulièrement digne d'attention. « Quand les lames décurrentes sont larges, elles peuvent être parcourues sur leur face interne par deux, trois ou même quatre lignes de vaisseaux spiraux et annelés, placées dans de petits enfoncements. J'en ai observé deux dans VJspidium ulujinosum, trois dans VA. violascens, jusqu'à quatre dans les J. Serra et païens. n Dans les autres parties des faisceaux de la tige, par exemple au-dessus de l'insertion des faisceaux pétiolaires, il n'existe ni trachées ni spiro-anne- lés; et quand un tronçon de faisceau commun à deux mailles correspond d'un côté à la base d'une des mailles, et de l'autre côté à la partie supé- rieure de l'autre maille, il n'y a pas de vaisseaux spiraux et annelés siu' ce dernier côté, tandis qu'il eu existe sur l'autre, qui limite la base d'iuie maille. (i) J'ai toujours trouvé l'insertion des racines adventives de cette plante directement op- posée à un groupe de ces petits vaisseaux spiraux et annelés, que ce groupe soit placé au côté d'un faisceau, ou qu'il occupe le milieu de la face dorsale d'un des gros faisceaux. ( 426 ) » I^es Jspleniinn AdinnUtm-niqrum, Serra, Belangeri^fœniciilareum [Cœnop- ieris), Scolojiendrium ofjiciiinle, Celeracli officinaium, ont aussi deux fais- ceaux pétiolairi'S émauant de chaque maille, mais au lieu de s'unir en gout- tière, comme dans les plantes pi'écédentes, ces deux faisceaux s'assemblent par la partie moyenne de leur face interne, qui est convexe, de manière à simuler \ui H (i), au moins an début de l'union [Aspl. Strrn, Lascrpitiifo- liitrn, Belaiigen), ou un X plus ou moins imparfait, comme celui déjà vu par M. Lesliboudois dans la Scolopendre. On a donc alors une figure à quatre branches, toutes pourvues de vaisseaux spiraux et aiinelés vers leurs extrémités, ainsi que je l'ai annoncé aux pages 5^2 et 144^ <'" tome LXVIII. Je me bornerai ici à dire qu'aux branches dorsales de VJspl. Serra le cro- chet est aussi beau que dans VJspl. Laserpitiifùlium, décrit par moi anté- rieurement, et que, flans les autres espèces citées, il n'y a qu'une courbe plus faible, et dans quelques cas presque nulle. J'ajouterai aussi que le T, auquel l'X donne lieu plus haut en se dégradant dans le rachis, s'efface peu à peu comme d'habitude, et que j'ai remarqué plusieurs fois que le groupe trachéen ou spiro-annelé qui termine l'extrémité dorsale de la tige de ce T, persistait encore après que les gros vaisseaux rayés qui constituent la partie principale de cette tige du T ont disparu. Cela se présente parfois de telle façon que ce petit groupe spiro-annelé reste isolé et loin en arrière des deux branches supérieures du T persistantes, du tissu cellulaire ayant pris la place des vaisseaux rayés intermédiaires qui sont effacés, comme dans la figure suivante T [Asplenium Seira, Belangeri, etc.). » Je ferai observer, à cette occasion, que dans les faisceaux qui possèdent ainsi à leurs extrémités latérales, soit des vaisseaux spiraux et annelés, soit simplement de très-petits vaisseaux rayés, comme ceux que j'ai signalés dans la tige des Polypodium aureum et Phpnatodes, etc., ce sont ces petits vaisseaux qui sont achevés les premiers, ainsi que cela arrive pour les petits vaisseaux externes des faisceaux primaii-es ou centripètes des racines, et, en général, pour les vaisseaux trachéens de toutes les plantes. )' Dans V Aspleniuiti Serra, les faisceaux pétiolaires sont insérés sur ceux de la tige vers la moitié de la hauteur des mailles; ils le sont vers le tiers dans les Aspleninm Adianlum-nicjrum , Belangeri, strinliini, la Scolopendre, etc. Dans la Cétérach ces deux faisceaux sont attachés tout au bas des mailles. (i) Cet H ne ressemble pas du tout à celui des pétioles de la plante fossile qui a été fi!;urée par Cotta dans son Die Deiidrolithcn, et qui a été retrouvé plus tard par Corda, et dernièrement par iM. B. Renault (Comptes n-m/m, t. LXX, p. lao). ( 427 ) et sont à peu près coutigiis entre eux et avec le faisceau radiculaire placé derrière. Si l'on supposait ces deux faisceaux pétiolaires lusioiinés en un seul, ou aurait la représentation de celui qui part du fond de la maille de V Àlhjrium Filix-feminn. De plus, comme cet Alhyvium possède lui faisceau radiculaire inséré derrière la base de ce faisceau foliaire, il y a là un trait d'union de plus entre celte plante et les Aspleniiini que je viens de nommer; car les racines cjui sortent de la base de leur pétiole naissent d'un fais- ceau cylindroïde ou elliptique [Jspl. Adianlain-niijvuin, Belnniji^ii, sliiutuin)^ OU en gouttière (.7. caudalum, Serra), |)arti du bas de la maille. Dans Wh- plenium Serra la gouttière se change, à 3 millimètres au-dessus de son inser- tion, en un tube cylindrique du sommet duquel émanent une vingtaine de racines (i). » UJspleniumfœniculareiim présente une modification à cette insertion. Le faisceau radiculaire n'est pas toujours attaché au fond de la maille. H l'est assez souvent un peu plus haut sur l'un des faisceaux de la tige. Dans ce cas, l'un des faisceaux pètiolaiies repose à la même hauteur que la racine sur l'autre côté de la maille, tandis cpie le second faisceau péliolaiie est inséré de l'autre côté, à quelque distance au-dessus du faisceau radiculaire. Il y a donc ici défaut de symétrie; mais dans quelques mailles /or< rares, la symétrie est rétablie, en ce sens qu'il y a deux paires d'organes insérés l'une au-dessus de l'autre. Toulelois les faisceaux pétiolaires et les radicu- laircs sont disposés inversement sur les deux bords de la maille. On a, d'un côté, un faisceau radiculaire en bas et un faisceau pétiolaire en haut, et (le l'autre côté un faisceau pétiolaire en bas et un (aisceau radiculaire en haut. » \^' Jsj)leniitm Lasiopleris manifeste une autre déviation. Il y a bien un faisceau radiculaire à i V ou 2 millimètres au-dessous de chaque maUle, mais il y en a ailleurs. Il en existe souvent un à quelque distance au-des- sous de l'insertion de chaque faisceau foliaire. Un autre est quelquefois derrière cette insertion même, ou un peu plus haut. Seulement rarement une racine est placée au-dessus du sommet même des mailles. De celle façon les faisceaux radiculaires de cette plante paraissent épars le long de la face externe des faisceaux du rhizome, ce qui lui conununique de la ressemblance avec celui des Aspiduini violascens, ulicjiiioiuin, .Serra, pa- (i) J'ai vu l'extrémité de ce tube radicigèiie s'allonger en un rameau parlant des feuilles. Dans la prochaine séance je décrirai, d'après VJspidium Goldianuiii et le Bltdinniii occi- dentale, d'autres faisceaux à insertion radicifurme (jui reproduisent le rliizome. ( 4^8 ) (ens, Ole, (iont les racines sont dispersées aussi ou en séries sur les côtés de ces (aisccuix. L'insertion des racines de VÀspleuiiim Lasiopteris ressemble par- licnlièreinent à celle des mêmes organes dans V xlspidiitni Cunningliami, qui a une racine au-dessous des mailles, inie au-dessus, et quelquefois une der- rière les faisceaux pétiolaires. Au reste, ce n'est pas là le seul liait d'annlo- gie. Comme dans les Aspidium cités, les deux faisceaux pétiolaires s'unis- sent en gouttière, ce tpie j'ai déjà indiqué à la page \ t\[\o du t. LXVllI pour V Asplenium [Diplaziiiiit) slriatitm ; tandis que d'autres espèces ont les faisceaux réunis en X, comme on l'a vu plus haut. Ces disjjositions des faisceaux pélioiaii'es en U et eu X constituent donc deux types dans les Asplenium étudiés ici (i). » D;uis ces plantes je n'ai trouvé de vaisseaux spiraux sur les fais- ceaux de la tige, que dans V Asplenium Lnsiopleris, où ils occupent la posi- tion indiquée ci-dessus, et ilaus V Asplenium [Diplazium] proliferum {2), cpii s'ajoute au type en U, avec une modification toutefois. En effet, celle dernière espèce diffère de ses congénères citées en ce qu'elle émet de chaque maille du réseau vasculaire, non deux faisceaux, mais quatre : deux grêles et deux larges. Les deux grêles sont insérés vers la base de la maille; les deux larges immédiatement au-dessus de ces derniers, et leur bord supérieur libre atteint environ les trois quarts de la hauteur de ces mailles. » Les faisceaux grêles ou dorsaux ont les vaisseaux spiraux sur leur face (1) On trouve là une raison de plus contre l'acceptation du genre ZJ/y^/^z»//;;. A peine doit-il être conservé comme sous-genre, car on observe des sores accolés dos à dos dans les deux types de structure caractérisés par l'X ou par l'U vasculaire. Les Asplenium fœnicula- ceuin et Bilan geri {au type X) en oflrent assez souvent dans le lobe inférieur da côté de l'aisselle de quelques segments de la feuille; dans \ Asplenium [Diplazium) striatuin (du type tl) les sores binaires sont fréi]ueiumcnt les moins nombreux, et VÀsplcnium Lasiopteris (du type U aussi) n'oflrait que des sores simples dans la plante que j'ai eue à ma ilisposition. Dans ce genre comme ailleurs les cellules épaissies en noir ne peuvent servir à caractériser que les espèces. (2) Dans Y Asplenium Serra le côté dorsal du faisceau pétiolaire, terminé par un beau crochet, se ])i-olonge sur les faisceaux pétiolaires, sous la forme d'une lame décurreule (]ui diminue graduellement de largeur, jusqu'à la base des mailles. Une circonstance fortuite ni'ayant privé de la seule tige que je possédasse, m'a empêché d'y rechercher les vaisseaux spiraux et annelés, qui pourraient bien s'y rencontrer, ainsi ipie dans V Asplenium Laserpi- tiifiilium, dont le crochet est non moins beau, et dont je n'ai pu examiner de rhizome. Il n'existe ni vaisseaux spiraux, ni vaisseaux anneles dans les faisceaux de lu tige de la Scolo- pendre et de la Cétéracli. ( 4^9 ) interne; les denx fnisceaux supérieurs les ont dans un crocheta leur côté dorsal. Le crochet n)nnque à l'autre côté, mais seulement vers la base du pétiole. Là, tout près du hord supérieur, il y a un tout petit enfoncement, souvent même tout à fait clos, qui contient quelques vaisseaux spiraux ; mais à quelque distance de ce bord, dans lui léger coude, est une fort belle anse presque fermée, qui enserre des vaisseaux spiraux plus nom- breux. Plus haut dans le pétiole, ce coude s'infléchit de plus en plus, et finit par former un crochet très-profond, qui recouvre quatre ou cinq groupes trachéens. » Les quatre faisceaux que le pétiole possède à sa hase ne restent pas libres dans tonte la longueur de celui-ci. A i ou 2 centimètres de leur inser- tion sur ceux de la tige, les faisceaux dorsaux s'unissent cliaciui au côté du supérieur voisin, et vers le milieu du pétiole les deux faisceaux qui eu ré- sultent, s'accolent par leur côté dorsal, et forment une gouttière profonde, dans laquelle les gioupes trachéens conservent leur position respective, jusqu'à ce que les groupes dorsaux disparaissent successivement par l'affai- blissement de bas en haut de ce système vasculaire, selon le mode ordinaire à ce type; c'est-à-dire que, quand il y a comme ici quatre groupes trachéens au fond de la gouttière : deux vers la région moyenne et un de chaque côté de ce fontl, c'est un des moyens qui disparaît d'abord, puis l'autre moyen devient tout à fait médian, et s'efface pins haut à son tour. Les deux laté- raux s'approchent alors de la ligne médiane de la gouttière, et tiisparaissent de la même maniètc, à mesure que la gouttière décroît. » En suivant par en bas les groupes des vaisseaux spiraux, on les voit passer de la base des faisceaux pétiolaires dans les faisceaux de la tigp. Là ils occupent une position remarquable. Les faisceaux de la tige sont compo- sés, en cet endroit, de deux couclies de vaisseaux rayés, qui ont des direc- tions différentes. Les vaisseaux de la couche externe ont la direction du fais- ceau de la tige; ceux de la couche interne ont la direction des vaisseaux rayés qui se prolongent dans les faisceaux du pétiole, de sorte qu'il y a un entre- croisement des éléments vasculaires des deux couches. A cause de cela, celles-ci peuvent être aisément séparées par le scalpel. C'est à la limite de ces deux couches que se trouvent les vaisseaux spiraux cjiii prolongent les groupes trachéens du pétiole, mais ces vaisseaux spiraux sont plus gros que ceux de cet organe, et il n'y a pas de vaisseaux anuelés entre les deux couches de vaisseaux rayés. » Bien que le rhizome des Gymnogramme chrysophjUa et Calomclaitos soit privé de vaisseaux spiraux, la disposition de leur système vasculaire C. R., 1870. i" Semestre. {T. LXX,ti°d.) ^"J ( 43o ) arcnse plus d'une nnalogie avec celle qui existe dans la plante précédente. Dans la tige de V Asplcnium proliferum, les faisceaux sont larges et plats, et laissent entre eux des mailles assez courtes, dont les faisceaux péliolaires occupent à peu près les trois quarts de la hauteur. Dans les Gymnogramme qui viennent d'être nommés, le système vasculaire forme une couche on sorte de gaîne épaisse, pourvue de petites ouvertures, au bord desquelles sont insérés les faisceaux pétiolaires (i). M Dans le Gymnogramme chrysophylla, il y a un faisceau lamellaire de chaque côté de l'ouvertui-e, et il occupe la moitié ou les trois quarts de la hauteur de celle-ci, et quelquefois les deux faisceaux sont unis par leiu' base dorsale. Dans le Gymnogramme Cnlomelanos il y a aussi deux faisceaux pé- tiolaires, mais ils revêtent entièrement les deux côtés de l'ouverture (au moins dans une forte tige que j'ai sous les yeux). Ils sont ordinairement unis par leur base dorsale, et beaucoup plus rarement par leur base aussi du côté supérieur. Un peu au-dessus, mais tout près de cette base, les deux faisceaux sont séparés, et bientôt cliacun d'eux émet un petit faisceau par son côté dorsal. Il y a alors quatre faisceaux à la partie inféiieiu'e du pétiole, comme dans V Aspleniwn prolifenmi (à l'insertion près). Les deux faisceaux larges ou supérieurs ont de chaque côté un crochet avec vais- seaux spiraux et annelés. Les deux étroits ont les mêmes vaisseaux sur leur face interne. Ces quatre faisceaux s'assemblent plus haut aussi comme dans cette dernière plante, et comme je l'ai dit à la page 1/440 du tome LXMIL Chaque petit dorsal s'unissant au supérieur voisin, et les deux faisceaux douilles ainsi produits s'alliant ensuite par leur côté postérieur, la gouttière vascidaire ordinaire est consliluée. » Je terminerai cette Communication en signalant l'insertion des racines de ces plantes, et luie particularité c[ui me fut offerte par la tige du Gymno- gramme chrysophylla. » Cette particularité consiste dansl'existence de noyaux vasculaires ellip- tiques ou allongés, tout à fait libres au milieu de la moelle. Ces noyaux, qui ont la même structure que la gaine v;isculaire qui ^ient d'être signalée, ne m'ont laissé voir au( une conununicalion avec elle. L'un des plus petits noyaux avait 1 nuliimelre sur o'""','y5 ; les înoycns 2 millimètres sur i mil- limètre; le plus long, qui scmldnil composé de trois, à cause dedeux étran- (i) Les planlesàsyslèiiie vasculaire de la tige en zone circulaire continue ne paraissent pas très-rares dans les Fougères. Les Clicilnnthes micrnphylla, Pteria falcata, etc., dont voici les planches, en donnent des exemples. ( 43i ) gliiiienls qu'il prisoutnil, ;ivai! la niilîimelrfS de longueur, et il ét;iit in- complet, ay:inl été coiipt' iransversaUment. )) Laiia'ogie de slriiclure que j'ai iiuliqui'e a\pc W-hpltuiuiu proUfcruin se [joiirsiiil encoie daiis iiiiserlioi) des ratines. Dans l'un el l'aiitii' cas, plusieurs de ces organes parteiit de la base des feuilles. Cependani, il y a une légère différence : dans V Aspleniuin en tjueslion, quatre à cinq laisceaux radiculaires, qui produisent un plus grarid nombre de racines, émanent ordinaiicmcnt du fond même de chaque maille, tandis (jue dans les Gytn- nocjrantmeuw groupe de quinze à vingt racines (de cinq à six dans les jeunes tiges) sortent de la surface externe un peu renflée de la gaîne vasculaire, derrièie la Ijase de chaciue ouverture ou insertion de feuille ». &FECTROSCOP1E. — Sur les modifications appariées par le inagnéii^^me dans la lumière émise par les (jaz raréfiés. Lettre du P. Secchi à M. le Secrétaire perpétuel. „ Ro,,,^^ ^e 20 février 1870. » Les phénomènes observés par M. Trêve et par INL Daniel, concernant l'influence du magnétisme sur les gaz raréfiés (i), sont très-intéressants: j'ai répété leurs expériences, et je vais exposer les résultats qui me paraissent nouveaux et de quelque im|)oi'tance, sous le lapport spectroscopique ou pour la théorie. Je dois à l'obligeance du R. 1*. Provenzaii, professeur de Physique au Collège romain, d'avoir |)u employer un puissant électro- aimant de Faraday : il a bien voulu prendre part lui-même aux expériences, et les faits que je vais exposer ont été également constatés par lui. La pile était une pile de Bunsen à grandes dimensions : 12 éléments servaient pour rélectro-aimant;et 12 pour la bobine d'inductioTi,(jui donnait des étincelles de 8 centimètres. Les tubes étaient de formes diverses et de sections va- riables : c'étaient ceux que j'ai employés dans d'autres recherare de la même manière. L'aldéhyde butylique est un liquide limpide, incolore, doué de celte odeur suffocante qui paraît être ini caractère de famille dans les aldéhydes douées d'un certain degré de volatilité; cependant cette odeur est moins vive que celle des aldéhydes vinique et propylique. » C'est un liquide facilement acidifiable au contact de l'air, et qui ])io- duil alors de l'acide butylique; l'acidification est rendue plus active par la présence de la mousse de platine. L'aldéhyde butylique réduit les sels ( 436 ) d'argent, etc. Température d'ébullil ion sous la pression normale : 62 degrés. Poids spécifique. . . à o°. . . 0,8226; Îi2']°,r5... o,'jgi9; à5o",4..- 0,7638. » Do ces nombres, on déduit facilement, par interpolation : Tempèrattircs. Den«;ités. Volumes (**„= i). Voinmps (('^5 = 1). o" 0,823.6 1,000 0,9094 5 o,8['j4 1,0064 o,gi52 10 0,8121 i,oi3 0,9212 13 iK .... 0,8066 I ,020 0,9575 20 0,8010 1,027 "5934 25 0,7952 1,0345 0,9408 3o 0,7893 1,042 0,9478 35 0,7833 I ,o5o 0,955 40 0,777) i,o585 0,9627 45 0,7708 '1067 0,9705 5o 0,7643 I ,076 0,9788 55 0,7577 I ,o856 0,9873 62 0,7481 1,0996 1,000 » /Hdéhyde amylique. — Nous avons obtenu l'aldéhyde amylique en suivant la même marche que pour les précédentes, c'est-à-dire, en la sépa- rant, j)ar une série de rectifications successives, des produits bruts déshy- dalés, de l'oxydation de l'alcool amylique préalablement purifié. Sou odeur, suffocante comme celle des deux précédentes, l'est cependant à un moindre degré, sans doute à cause de sa moindre volatilité. » L'aldéhyde amylique, qui bout régulièrement à 92", 5 sous la pression normale, se transforme assez facilement en acide valérianiquo au contact de l'air, surtout en présence de la mousse de platine : nous avons infecté d'a- cide valérianique une armoire dans laquelle se trouvaient plusieurs flacons mal bouchés d'aldéhyde amylique brute. Densité à o". , . 0,822; à43",4--- 0)779; ^ 7i°,9... 0,749; )> Ou peut déduire de ces nombres, par un calcul d'interpolation facile, les densités et les volumes à diverses températures : Tenipfraliires. Densités. Volumes (i'„= i). Volumes (i'j,,:= i). o" 0,822 1,000 0,882 n o .... 0,8172 1,006 0,8873 10 0,8124 1,012 0,8925 r5 0,8075 r,oi8 0,898 20 0,8026 I ,02.4 0,9034 25 o»7977 I ,o3o5 0,909 ( 437 ) Tempcratures. Densités. Volumes (i'|,= i). Volumes (i'„ 5= i). .3o ....... . 0,7926 ' ;o37 0,9148 35........ 0,7876 1,0437 0,9206 4o 0,7825 I ,o5o5 0,9266 45 0.7774 ï,o574 o>9327 5o 0,7722 1,0645 o,g3g 55 0,7669 1,0719 0,9455 60 0,7617 I ,0792 0,952 65 0,7563 1,0869 0,9587 o .... 0,751 1,0945 o,g655 75 0,7457 1,1023 0,9724 80 0,7401 1,1107 0,9797 85 0,7343 1,1194 0,9875 92,5 0,7251 1,1337 1,000 » Remarques cjénémk's sur les trois fildchydes piécédeiUes. — T^es noinlires que nous donnons ici, comme expressions de ceux des caractères physiques de ces trois substances qui peuvent être formulés numériquement, dif- fèrent notablement de ceux qu'on a déjà donnés dans divers recueils scien- tifiques, ce qui nous engage à présenter une revue sommaire des nombres trouvés par les divers expérimentateurs qui se sont occupés de ce genre d'études. » Ainsi, M. Guckelberger attribue à l'aldéhyde propylique une tem[)é- rature d'ébullition comprise entre 55 et 65 degrés; et une densité égale à 0,79, à la température de i5 degrés. » M. Chancel indique 61 à 62 degrés, en ajoutant qu'elle n'a pas d'odeur suffocante. M M. Rossi donne, pour la densité à 17 degrés, 0,80/1; et pour la tem- pérature d'ébuilition, sous la pression de ']l\o millimètres, 49", 5, ce qui corres|)ond à plus de 5o degrés sous la pression normale de 760 millimètres. » Pour rendre plus facile la comparaison de ces résultats divers, nous allons les rassembler sous forme de tableaux relatifs à chacune des trois aldéhydes que nous venons d'étudier : Noms des observateurs. Températures d'ébuilition. Densités. Aldéliydc propylique. Guckelberger 55 à 65° 0,79 à i5° Chancel 61 ;i 62° Rossi 5o° 0,804 ;> 17" Pierre et Piichot 4^" o,Si3 à 75° C. R., 1870, !«"• Semeitre. ( T. LXX, IN» 9.) 58 ( 438 ) Noms des observateurs. Tempcralnres d'ébuUition. Densités. Aldéhyde butyliqiie. Cliancel c)5'' 0,821 à 22" Guckelbergcr 68 à •jS" » Pierre et Puchot 62" 0,801 à ?o" Aldéli) de nmrlique, Malagiiti iio" 0,820 à iS" Pierre et Piichol g?.°,5 0,8075 à i5° » Pour plusieurs de ces nombres, il existe, entre nos résultats et ceux qu'ont donnés les autres observateurs, d'assez grandes différences. Nous attribuons la principale cause de ces écarts à la différence de pureté des .substances désignées ici sous le même nom, en nous fondant sur la diffi- culté d'obtenir des produits irrépiochables, lorsqu'on n'opère que sur de petites quantités de matière à la fois. » Nous pourrions peut-être y ajouter encore les réactions secondaires qui peuvent avoir lieu, lorsqu'un produit facilement acidifiable au contact de l'air, comme l'une quelconque de ces aldéhydes, se trouve mélangé avec une certaine quantité d'alcool correspondant, ce qui est le cas le plus ordinaire pendant la purification. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'iui Cor- respondant, pour la Section de Minéralogie, eu remplacement de feu M. Fournet. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 49, M. Miller obtient . . , 27 suffrages. M. Domeyko 18 » M. Dana 2 » M. Leymerie i » M. T^ory 1 « M. Mii.i.Eii, ayant réuni la m;ijorité absolue dos suffrages, est proclamé élu. ( 4^9 ) MÉMOIRES LUS. GÉODÉSIE. — Détenninnlion expérimentale de la forme de la Terre. Mémoire de M. Gustave Lambekt. (Extrait |)ar l'Auteur.) (Coir.inissaires : MM. Boussingault, Regnaulf, Morin, Laiigier, Delaunay.) « La détermination expérimentale de la forme de la Terre est luie ques- tion d'autant plus considérable que les conséquences qui résulteraient d une connaisî^ancc exacte de celte forme seraient de nature à influer sur toutes les hypothèses courues poiu- expliquer l'origine de notre globe. » L'ancienne Académie des Sciences, au siècle dernier, s'est ilhislrée pour avoir provoqué et réalisé des mesures d'arcs de méridiens, sur trois points de la Terre. Le caractère dispendieux de ces opérations est la principale cause qui entrave leur multiplication sur tous les points accessibles. » Si l'on pouvait employer des moyens simples, pratiques, peu coûteux, pour déterminer la dislance de nombreux points de la surface de la Terre à son centre, la géodésie générale pourrait alors être vraiment fondée. » Nous soumettons à l'appréciation de l'Académie les deux moyens sui- vants, que nous conqjtous utiliser dans notre expédition an pôle nord, si le jugement de l'Académie leur est favorable. » L Observations pendulaires. — Si l'on prend une barre de métal et qu'on la mette en oscillation, à Paris, à l'Observatoire, pendant un temps moyen J\I, à la température/, a étant le coefficient du métal, on trouvera un nombic N d'oscillations. Cette barre pendulaire sera alors caractérisée par la lettre N / i q = — i/ 5 à Paris, pour une distance R au centre de la Terre. » Si l'on transporte ladite barre dans un autre lieu dont la distance au centre de la Terre soit R + (2, p désignaiil la différence des niveaux des deux lieux par rapport au centre, on trouvera alors un nouveau nombre N, / I » En premier lieu on voit que la longueur / du pendule simple, qui cor- respond au pendule conqjosé que forme la barre, disparaît du calcul |.)Our ne plus être rqjrésenlée que par le lapport ~ des températures d'ob- servation dans les deux lieux. 58.. ( 44o ) » Si l'on peut utiliser des pendules en bois de longueur rigoureusement invariable, c'est-à-dire n'étant plus influencée par les variations atmosplié- ricpies, le facteur spécial à la température devient un. » En désignant par p. la force d'attraction à Paris, par X et )., les latitudes de Paris et du lieu, par la lettre p le terme \jt^ — ) R, terme qui est à peu près 0,0337..., on trouve la fonction suivante, comme le résultat d'une première approximation pour relier entre elles toutes les variables inter- venant dans le phénomène : p P Ul] — t) — p {l\ cos)>i — r/^ros)i) R Ifj.q'' -\- p['è)q] v:0i\t — 29^ COSX) » Pour préciser le sens de celte formule, nous faisons remarquer cpi'un pendule de 75 centimètres de longueur, au bout de dix jo\n's d'observa- tion, accuserait une différence de un sur le nombre |des oscillations, pour une différence de niveau de G'", 36, ou 6 mètres environ. » Si l'Académie juge que celle formule est exacte, c'est elle que nous emploierons dans notre exploration polaire; sinon, il faudra rechercher la bonne formule, sans que le vice de cette fonction mathématique puisse faire condamner cette méthode d'observation. » Au point de vue de la pratique des observations, on voit tout d'abord que, si l'on pouvait installer des pendules en bois de longueur invariable, munis d'un compteur, et permettant de continuer indéfiniment, sans arrêt, les oscillations, on aurait un moyen d'une puissance réellement illimitée pour mesurer les plus petites différences de niveau, puisque le calcul de ces différences de niveau serait ramené à la mesure d'un intervalle de lenijis |)lus ou moins long, et que l'on pourrait allonger à son gré. )) Si la pratique de l'horlogerie est insuffisante actuellement à réaliser ce besoin théorique, on ne pourra réaliser que des différences de niveau ayant un caractère géodésique, c'est-à-dire d'une dimension d'inie quaran- taine de mètres. » On poiu'ra, comme nous l'indiquons, utiliser la j:)hotograpliie pour enregistrer le nombre des oscillations, en évitant ainsi l'opération pénible de les compter une à une, ce qui serait d'ailleurs une cause d'erreurs. » Si l'Académie rendait un jugement favorable à cette méthode, il lui serait peut-être facile d'obtenir la très-j)etite somme nécessaire ])our faire fabricpier une centaine de [lendules de ce genre, dont ou déterminerait sé- parément la tare, ou le caraclère spécifique q, siu' l'Observatoire de Paris. ( /i4. ) Alors ces pendules, mis en observation sur tons les points du globe, soit par (les savants volontaires, soit par les marins militaires, donneraient des renseignements des plus importants relativement à la connaissance de la forme exacte de la Terre. H II. Mesure rapide d'une base. — On sait que la mesiu'e d'un arc de méridien nécessite snr le terrain quatre opérations pratiques distinctes, dont la première, la mesure d'une hase, est très-longue, très-difficultueuse, et surtout très-dispendieuse. » Voici un procédé très-simple et très peu coûteux, que je soiunets à la sanction de l'Académie : )) Un banc de bois ou de métal, dit banc d'épreuve, d'environ 2 mètres de longueur, porte vers ses extrémités deux petits cylindres, devant servir de supports à des cercles gradués munis de lunettes. « Sur la terrasse de l'Observatoire de PMris, par exemple, on mesurera environ 20 mètres, en observant, avec les cercles du banc d'épreuve, cette longueur; on en conclura la distance exacte des centres des ileux cercles gradués, par un calcid ren\ersé de distance de deux points inaccessibles; et l'on gravera sur le banc la longueur exacte ainsi déterminée. » Sur le terrain, dans une direction à peu près plane, on vise la lunette d'un théodolite. M De 20 mètres en 20 mètres environ, en face de la lunette, on place des tréteaux dont la barre supérieure est munie d'une vis de rappel. Au bout de celte vis est un (il à plomb. On aligne tous les fils à plomb dans le plan déterminé par la direction de l'axe optique de la lunette du théo- dolite. » On transporte le banc d'épreuve en face de chaque série de fils; et, par uii calcul de distance des deux points inaccessibles, on conclu! la distance qui sépare chaque fil. La somme totale de ces distances donne la lon- gueur de la base à mesurer. Les autres opérations se conlinuent comme à l'ordinaire. " Si l'Académie juge favorablement ce mode de procéder, que nous indiquons seulement par ses points essentiels, c'est lui que nous emploie- rons pour mesurer un ai'c de méridien, au pôle nord même, sur une liaii- quise fixée, ce (pii est un excellent terrain, ou encore sur les cotes des terres (pii limitent le bassin polaire arctique. » ( 442 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. DE TiLLY soumet au jugement de l'Académie une « Note sur la théorie des parallèles. » A celte Noie est joint un Mémoire imprimé, intitulé « Études de Mécanique abstraite », dont quelques |)assages sont néces- saires à l'intelligence de la Note elle-même. Celle Note est renvoyée à la Commission nommée pour les travaux relatifs à la théorie des parallèles. M. H. Meyeu adresse, de Charlesloii, de nouvelles séries de solution des problèmes d'analyse indéfermiiiée. (Renvoi à la Section de Géométiie.) Un auteur dont le nom est contenu dans un pli cacheté soinuel au jugement de l'Académie un Mémoire écrit en allemand « Siu- la consta- tation de la mort par une voie scienlifique ». (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. A. Després adresse, pour le concours des prix de Physiologie expé- rimentale, une « Étude sur l'anatomie et la physiologie du eol de l'utérus " . (Renvoi à la Commission.) Un auleurdont le nom est contenu dans un pli cacheté adresse, pour le concours du legs Bréant, un Mémoire écrit en allemand el intitulé « !,a gnérison du choléra ». (Rernoi à la Commission du legs Bréanl.) CORRESPOINDANCE. MÉTÉOliOLOGlE. — Ohseivalinn iTu)/ holiite ^ faite à l'Oliscrtmioife de Polis, par MM. WoLF, Andiié el (]ai>it.\.\i;.4xo, présentée par M. Delannay. « Terrasse; de robservaloiro. » ('e soir, 26 février, à q''')")'"2o* (la seconde approchée) de temps moyen, magnifique bolide, pai laiit du P(!lit Chien, entre a et fi^ sous l'oi-nic d'une traînée jaune, d'abord peu bi'diaiile; puis, passant entre Sirius el ^ Giand ( 4-^.3 ) Chien, il prend la forme d'une boule extrèmemenl brillante, blanc bleuâtre, d'un diamètre d'environ 5 minutes, suivie d'une large queue jaunâtre ; et immédiatement après, vers v Grand Chien, il éclate en plusieurs morceaux et disparaît immédiatement. » La durée du phénomène a été d'environ 3 secondes. » Nous avons attendu en vain le bi uit de l'explosion ; les bruits du che- min de fer et des voitures nous ont peut-être empêchés de l'entendie. » PHYSIQUE MATHlîMATIQUE. — Nole relative à l'étal physique des corps; par M. F. Lucas. » Considérons un système de points matériels, disposés n'importe com- ment dans l'espace, doués de masses quelconques et exerrant les uns sin- les autres, suivant leurs droites de jonction, des actions à distance, sur la nature desquelles nous ne ferons aucune hypothèse. Assujettissons tous ces points à une fixité absolue. )) L'action totale exercée sur l'un d'euK {m j)ar exemple, de masse g), par tous les autres, peut être neutralisée par l'application d'une force exté- rieure égale et contraire. Si l'on détruit alors la fixité du point m, sans lui imprimer aucune vitesse, il se trouvera en équilibre et en lepos absolu. ') A chaque déplacement infinitésimal de ce point matériel, correspondra une variation de l'action totale, soit, plus brièvement, un effort. J'ai dé- montré précédemment (i) qu'à la condition de rapporter la figure à un sys- tème déterminé d'axes rectangulaires (que j'ai appelés principaux), les pro- jections [u., t', w) de l'effort sont liées à celles [x, j, z) du déplacement par les relations très-simples - = — Hx, g • g -^ - = — Lz, S H, K., L étant des coefficients constants. » La considération de ces paramètres peut, je crois, éclaii'er d'un jour nouveau plusieurs phénomènes physiques, bien connus dans leurs effets, mais peu connus dans leurs causes. C'est ce que je vais essayer d'établir. (i) Comptes rendus, 1'='' tK'temiiie 1868. ( 444 ) » Si H, R, L sont tous les trois positifs^ la position primitive du point m semble le solliciter comme un foyer d'attraction. Ce point est en équilibre stable. Sa situation rappelle à l'esprit celle d'une molécule d'un corps solide. » Si H, K, L étaient nuls, réquiiii)re serait indifférent; le point m pour- rait figurer la molécide idéale il'un liar une voie rigoureusement géoméli'ique, à cette (i) OEuvres (le Gauss, t. III, p. 87. C. K., if70, \" Scmcslic. (T. LiX, N"».) 5(j ( 446 ) circonstance près que sa méthode ne met pas en évidence ce théorème singulier : « Que les racines calculables des équations trinômes insolubles par d'autres voies sont toujours comprises dans une cubo-cyctoule, dont le demi-axe est un facteur commun au dernier terme et au coefficient du précédent. » Snbsidiairement, je puis ajouter que ma méthode, outre qu'elle foin-- nit à la fois la solution arithmétique et la construction graphique, offre aussi le premier exemple de la solution partielle des équations au moyen d'une courbe transcendante. » OPTIQUE. — Méthode d'aulocollimation de L. Foucault; son application à l'élude des miroirs paraboliques. Note de M. Ad. Martin, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Les procédés d'examen décrits dans la précédente Communication permettent de reconnaître la position du foyer qui serait donné par chacun des éléments de la surface d'un miroir dans les conditions indi([uées, d'en déduire la courbure en chaque point, et, par suite, de s'assurer si un mi- roir a atteint la forme parabolique; mais ils ne peuvent aisément être mis en pratique que par des observateurs assez habitués aux travaux de cette na- ture pour pouvoir tirer des déductions certaines des apparences qui se présentent à eux. Il y avait lieu de chercher un procédé d'observation plus direct. Il se présentait dans l'emploi d'un collimateur parfait ou mieux en- core dans l'application de la méthode que Foucault a nommée méthode d'autocollimaiion et à laquelle il fait allusion dans la dernière phrase de sa Note sur le plan optique. Il l'avait imaginée pour se guider dans la construc- tion ties limettes astronomiques sans recourir à l'observation sin- le ciel que les circonstances atmosphériques rendent si rarement praticables. Elle lui offrait, toujours à sa portée, un |)oint lumineux qui lui envoyait des rayons parallèles comme s'il eût été réellement situé à l'infini. On sait d'ailleurs que cette méthode lui a permis d'obtenir des résultats d'une rare perfection. » La disposition employée est semblable à celle qui sert à la détermina- tion du nadir à l'aide du bain de mercure. Un point lumineux est placé au foyer principal de l'objectif qu'on se propose d'étudier et près de son axe, le faisceau de rayons parallèles auquel son action donne naissance est reçu presque normalement par un miroir argenté aussi parfaitement plan qu'il est possible de l'obtenir; les rayons reviennent donc sensiblement sur ( 447 ) eux-mêmes et, réfractés de nouveau par l'objectif, convergent vers un point très-voisin de la source lumineuse dont ils donnent l'image. Si l'ob- jectif est parfait, les rayons qu'il a rendus rigoureusement parallèles sans aberration par sa première action, revenus vers lui dans les mêmes condi- tions et subissant de nouveau son aciion, donnent un point unique de con- vergence. L'en)ploi des procédés d'analyse du faisceau lumineux par le microscope et le bord d'un petit écran conslafe cet état de perfection que nous avons admis. Mais si l'objectif est entaché d'aberration de sphéricité, par exemple, les rayons deux fois réfractés engendrent une caustique dont l'étude permet de reconnaître les régions de l'objectif sur lesquelles doit porter le travail des retouches qu'il y a lien d'exécuter. » Il faut remarquer que chaque petit pinceau élémentaire rencontre la surface de ïohiciif presque exactement au même point à r aller et au retour, de telle sorte que la caustique définitive est engendrée par l'action deux fois n'pélée de la même portion de surface sur les mêuies rayons, ce qui augmente la seiisibdité et la sûreté de la méthode. )) J'ai pu appliquer avec les mêmes avantages l'autocollimation à l'étude des miroirs de télescopes pour m'assurer, d'une manière dnerle, de la pei- fection de l'état de parabolicité de leur surface. Four cela, un point lumi- neux étant placé au foyer principal de ce miroir, je dispose un plan argenté et percé d'une ouverture centrale dans une position telle, que les rayons qui émanent de la source, passant à travers l'ouverture de ce plan, puissent librement atteindre tous les points de la surface du miroir à étudier. Ij'.ic- tion de celui-ci les rend |)ar.illèles, et, réfléchis presque normalement par le plan, ils reviennent subir de nouveau la réflexion sur le miroir cpii les fait converger en un point voisin de la source ; l'analyse du faisceau réfléchi se fait alors avec facilité. La réalisation de cette expérience demande quel- que soin pour le centrage des surfaces d'abord, et ensuite pour la détermi- nation de la distance à laquelle il convient de placer le miroirplan, afin cpie le f.iisceau ne soit, en aucune manière, entamé par lui, soit à l'aller, soit au retour. S'il en était autrement, la surface ne pouriait être étudiée dans toute son étendue, et le faisceau qui subit deux fois la réflexion presque normale sur le verre non argenté du miroir à étudier, serait trop [jeu lumineux pour permettre un examen sérieux. » Lorsqu'on a égard aux conditions qui piécèdent, on se trouve en présence d'un faisceau lumineux qui doit avoir un sommet unique, la caustique doit être réduite à lui point, ce que l'examen à l'aide du micro- scope ou de l'écran permet de constater; et si le résultat n'a pas été com- 59.. ( 448 ) plélenient obtenu, les mêmes moyens permettent de reconnaître la nature (in travail à effecivier pour amener les apparences à être celles qui con- viennent à une surface parabolique parfaite. » SPECTROSCOPIE. — Sur les spectres de divers ordres des corps simples; par M. DuBKUXFAtT. « Nos expériences et nos observations nous ont autorisé à mettre en clout^ Sesquioxydc 93,094 9^)900 Protoxyde (le fer 5,8 10 6,177 Carbonalc lie ])rotoxyile de fer. . . 0,900 0,617 Silice 0)>9fi 0,121 Ammoniaque trace trace Carbonate de chaux.. » o,2g5 100 ,000 100 , ion C. R. 1870, i" Semeslre. (T. LXX, N» 9.) 60 ( 45/, ) » Cette composition m'a conduit à rlésirer connaître lerpiel ries éléments coii)|)osant ralinos|)lière était la cause déterminante de l'oxydalion dn fer. Est-ce l'oxj'gèiie, la vapeur d'eau ou l'acide carboinque? Pour éclairer ce point, j'ai fait les expériences suivantes : » Des lames de fer et d'acier parfaitement décapées furent iiitrodniles dans des tubes contenant du mercure pur, et renversés sur une cuve de même métal ; j'introduisis alors dans ces tubes, respectivement, de l'oxy- gène parfaitement pur, de l'oxygène humide, et enfin les mêmes gaz mêlés à quelques millièmes d'acide carbonique. Pour éviter le contact des lames métalliques avec le mercure, chaque lame avait à son extrémité infériein-e un bouton en gulta-percha. )) Ayant, après quelques jours, observé que l'oxydation avait lieu d'une manière très-irrégulière, j'examinai au moyen de la loupe, et je découvris que chaque centre d'action était dû à ini globule de mercure. Pour éviter cette cause d'erreur, je plaçai dans des tubes d'expérience les lames de fer et d'acier, et je remplaç.ii l'air atmosphérique par un courant gazeux, main- tenu durant plusieurs heures. Les résultats obtenus furent les suivants : Lames dans l'oxygène sec : pas d'oxydation. Lames dans l'oxyyène humide : du trois expé- riences, une seule a présenté une légère oxydation. Lames dans l'acide carbDniijiie sec : pas d'oxydation. Lames dans l'acide carbonique humide: légère incrustation, d'une cmileiir blancliàlre; de six expériences, deux n'ont pas donné ce résultat. Lames dans l'acide carbonique humide et oxygène: oxydation très-rapide. Lames dans l'oxygène sec et ammoniaque : pas (l'oxydalion. » Ces faits m'ont conduit à conchire que la présence de l'acide carbo- nique dans l'atmosphère, et non l'oxygène ou la vapeur d'eau, détermine l'oxydation du fer. » J'ai aussi exatuiné l'action de l'oxygène sec, de l'oxy^jène hiunide, de l'acide carbonique seul et mélangé sur les lames de fer et d'acier, dont une moitié était dans tuie atmosphère gazeuse, tandis c[ue l'autre plongeait dans de l'eati distillée. » Voici les résultats obtentis : Lames de ter et d'acier, apiès un mois de contact avec l'oxvgène pur : à peine oxydé<'s, nuis la partie plongée dans l'eau était couverte d'un dépôt abondant (l'iivdrate de peioxyde de fei', qui, Comme je m'en suis assuré en constatant la ])i'esence de riivdiogèiie dans la partie su|)éi'ieiiie du vase, était dû à la décom|)osition de l'eau. Lames en contact avec un mélange d'oxygène et d'aeide cai'boiiii|ue : les lames plongées dans le mélange gazeux se sont couvertes, en quelques heures, d'une couche d'un brun ver- ( 455 ) daire, due ;'i la formation d'un mélange de jirotoxyde de fer et d'oxyde Siilin; la partie de la lame plongée dans le liquide est restée brillante pendant près d'un mois, ce qui tient à ce que le carbonate de protoxyde produit se dissolvait dans l'excès d'acide carbonique, cf, comme preuve de ce fait, le liquide peu à peu est devenu trouble, eu raison d'hydrale de peroxyde de fer qui se séparait d'une couche d'un brnu verdàtre qui s'était formée à la sur- face du liquide, et que l'analyse a montré être un mélange de carbonate de protoxyde de fer, d'oxyde salin et d'hydrate de peroxyde. 1) Ainsi ces expériences démontrent également riiiflucnce de l'acide carbonique sur l'oxydation du fer, puisque les lames se sont trouvées atta- quées quelques heures après leur inmieision dans le mélange gazeux. Lames de for et acide carbonique: la lame, dans la |)artie gazeuse a été attaquée après quelques jours et s'est couverte d'un dépôt brun verdàtre ; la partie plongée dans l'eau est restée brillante, et il s'est produit une U)assc blanche à la jonction de l'eau et di.' la partie gazeuse; cette masse était du carb(mate de piotoxyde de fer. » Aclion de reçut sur le fer. — Des lames de fer ou d'acier plongées dans de l'eau distillée, purgée autant qit'il est possible de mélanges gazeux, sont restées brillantes j)endant plusieurs semaines; n)ais peu à peu, çà et là, des points d'oxydation se sont montrés : je crois qu'ils étaient dus à des imptiretés contenues dans le fer, lesquelles ont déterminé des courants galvaniques et par là causé l'oxydation du fer, de même qtie l'on petit re- tarder ou accélérer l'oxydation de ce tnétal en couvrant tm centième de sa surface avec une ligattire de zinc ou de platine. Je suis porté à croire ?., 0; - 23, 0; - 24, 0; - 2.5, 0; - 26, 0; - 27, 0; - 28, 0; - 29, 0; - 3o, /; - 3i, /. 186'J. Janvier. — i", /; — 2, f ; — 3, 0; — 4, 0; — 5, 0; — fi, 0; — 7, 0; - 8, 0; — 9, ,/'; — 10, /; — ii, F; — 12, F; — i3, ./'; — i4, F; - i5, F; — iG, F: - 17,/; - 18,/; - ig, 0; - 20, 0; - 21, 0; - 22,0; - -3, 0; - 2.4, 0; — 25, 0; - 26, 0; - 27, 0; - 28, F; - 29, TF; - 3o, F; - 3i, /. /.>■„„■«•. - 1", /; - 2, F; - 3, F; - 4, /; - 5, /; - 6, /; - 7, F; - 8, TF; - 9, F; - 10, F; - 11, TF; - 12, TF; - i3, F; — i4, /; - i5, 0; ( 465 ) _ ,6, /; — 17, F; — t8, F; — 19, F; — 20, /; — 21, /; — 22, 0; — 2i, 0; - 2,4, /; - 25, F; - 26, F; - 27, F; - 28, F. Mars. — i", F; — 2, F; — 3, /; — 4,/. Observations suspendues jusqu'au i5. 16, /; — 17, ./■; - 1^. 0; — 19, 0; - 20, /; — 21, /; — 22, 0; — 23, 0; - 24, /; - 25, /; - 26, 0; - 27, 0; - 28, F; - 29, F; - 3o, F. Ji'nl. - I", F; - 2, F; - 3, TF; - 4, TF; - 5, TF; - 6, /; - 7, TF (cristaux en mouvement); — 8, TF; — 9, TF (cristaux en mouvement); — 10,/; — ,,, /; _ ,2, F; - i3. F; - i4, F; - i5, TF; - 16, TF; - 17, F; - 18, F; _ ,g^ /; — 20, F; — 21, TF; — 22, TF; — 23, TF (cristaux en mouvement); — 24, TF; — 25, TF (cristaux en mouvement); — 26, nu mntin, très-faible; /c soir, TV; - 27, TF; - 28, F; - 29, F; - 3o, TF. Mai. — i*^'', TF (cristaux en mouvement); — 2, TF; — 3, TF; — ^, J; — 5, J. Observations interrompues par mon départ, reprises à mon retour en noven)bie. Novembre. — i", /; — 2, F; — 3, F; — 4, /; — 5,/; — 6,/; - 7, F; — 8, 0; - 9, 0; — 10, /; — II, F; - 12,/; - i3, 0; — i4, F; - i5, TF; - 16, F; - 17, F; - 18, /; - 19, /; - 20, 0; - 2., 0; - 22, 0; - 23, 0; - 24, 0; — 25, F; — 26, F; — 37, TF; — 28, TF ( tremblement de terre en Calabre); - 29, TF; - 3o, TF. Décembre. — 1", F; — 2, F; — 3, /; — 4. /"• — 5, F; — 6, F; — 7, /; — 8, TF; — 9, TF (tremblement de terre en Calabre); — 10, TF; — ii,TFi — 1 2, TF; - i3, TF; — 14, TF (tremblement de terre à Bologne, Parme, Venise, jusqu'.'i Gènes); - i5, F; - 16, F; - 17, F; - 18,/; - 19,/; — 20, 0; - 21, 0; - 22, 0; - 23,/; - 24, /; - 25, F; - 26, F; - 27, /; - 28, F; - 29, TF; - 3o, F; - 3. /. MÉTÉOROLOGIE. — Aurore boréale el autres phénomènes méléoroloçjiques ob- servés dans le Piémont, le '5 janvier 1870; par le P. Denza. Nore présetitée pat' M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Moncalieri, 18 fèviier 1870. » L'aurore boréale du 3 janvier 1870, observée en plusieurs endroits de la France, fut également vue en Italie. Les observations se firent dans le Piémont, à Volpeglino (près Tortoiie), dont la position géographique est: latitude 44°53'25", longititde o^'26'"2f E. de Paris. Toutes les circon- stances furent notées avec le plus grand soin ; voici les plus importantes : » A 7'' I 5™ (temps moyen de Turin), on observa, vers le nord de la vorite céleste, qui, pour lors, était très-sereine, une lumière inaccoulumée qui éclairait cette région sur une étendue de 4o degrés vers l'est, et 3o degrés vers l'ouest, précisément autant qui sont compris entre rj de la Grande Ourse et a de la Lyre. La lumière était d'un rouge très-clair, semblable à ( 46G ) celle qui précède le lever de la pleine lune, quand le ciel est bien serein; elle s'éleva à enviion 3o degrés au-dessus de l'horizon. Presque au milieu de cetle zone Itiiinneuse, on voyait comme une pyramide d'un rouge plus vif, laquelle surpassait bien de 5 degrés le bord supérieur de cette zone. Vers 8 heures, saut luie teinte peu claire qui se laissait encore remarquer en cet endroit, le j)hénomène parut arrivé à son ternie. Mais, environ dix mi- nutes après, voilà que s'élevèrent, en guise de vapeurs, sur une étendue de 20 degrés de longueur et 25 degrés de hauteur, diverses colonnes lumi- neuses d'un rouge enflammé, dont deux, bien visibles, étaient d'une cou- leur cendrée; elles s'unirent ensemble comme poussées par un vent impé- tueux, et se transportèrent vers l'est jusqu'à 2o5 degrés d'ascension droite. Cette lumière insolite dura jusqu'à 8''3o"; ensuite, elle s'évanouit, pour reparaître encore plus vive qu'auparavant, semblable à la lumière que ré- pand un incendie dans le lointain; elle se transporta avec la même vitesse vers l'ouest jusqu'à 3io degrés d'ascension droite. A 9 heures, cette région céleste retourna à sa couleur naturelle, et resta ainsi jusqu'à environ 10 heures. Puis, elle reparut teinte d'un rouge pâle, qui s'effaça lentement jusque vers 1 1 heures, et pour ne plus se montrer. » Il importe grandement de remarquer que le même jour, 3 janvier, on observa dans ces mêmes contrées d'autres phénomènes singuliers, qui ont une étroite liaison a\ec l'aurore mentioimée ci-dessus. » En effet, un brillant halo solaire avec parhélie fut vu à peu de dislance de Volpeglino, à Loauo, près Albenga, dont la position géographique est: latitude 44^7' 3o", longitude o''23'°38* E. de Paris. » A i''5'" (temps moyen de Turin), tandis que des groupes de vapeurs répandues voilaient le ciel du côté du midi et du levant, quelques-uns d'entre eux devinrent peu à peu plus lumineux. Alors apparut un beau parhélie qui s'unissait au soleil, moyennant un rayon de lunjière horizontal. Le parhélie avait des contours nuancés, il jetait un éclat superbe et égal en intensité à celui delà pleuie lune; île lui parlait le halo, qui cependant était incomplet, et n'arrivait pas jusqu'au zénith. î) Le plus beau de l'apparition fut un arc magnifique, peint des couleurs de l'arc-en-ciel. Il apparut aussitôt après vers le zénith, ayant sa partie convexe tournée vers le soleil. Son rayon était d'environ 23 degrés, et s'éten- dait tout autour jusqu'à 90 degrés. La teinte violette se trouvait dans la partie concave, le rouge vers la partie convexe. Quelque temps après, et plus près du soleil, apparut un second arc plus pâle que le premier, mais disposé comme lui, et portant ses couleurs d.ms le sens inverse. Sa distance de ( 467 ) l'astre central était égale à celle du |)arliélie,de manière qu'il serait resté tan- gent à la coiu-niine du lialo, si cehii-ci se fût prolongé jusqu'à ce point. » Le maximum d'intensilé arriva à i''ii™. A i''i7'", Tare secondaire commença à s'effacer, et à i''24°' l'arc jirincipal; et enfin, à i''2G'", le parhélie, qui avait duré environ vingt-deux minnies. » Le méléore s'évanouissant, disparurent également les nébulosités qui encombraient le ciel du côté de l'apparition. » A peu près à la même heure, c'est-à-dire à i heure après midi, à Mon- calieri, qui se trouve au nord-ouest de Loano, le ciel se montra couvert, en graiule partie, de cirrus filiformes blancs et très-subtils, qui s'élevaient jns- qu'au delà du zénith, comme s'ils avaient été aspirés par les hautes régions de l'atmosphère. Ces rayons partaient d'iui arc qui avait i5 degrés de corde et qui était placé au sud-est, dans la direlion de la ville d'Albenga. » Tous ces faits sont d'un grand intérêt pour la scieiice; car ils con- firment les vues théoriques exposées par M. Silbermann, dans les Comptes rendus. Ils démontrent, en effet, que l'aurore polaire, observée le soir en ces régions, s'est produite dans les mêmes circonstances où se foriuèrent, et le halo de Loano et les nombreux cirrus de Moncalieri; que, par consé- quent, elle dut dériver de la même canse, savoir: de la présence des glaçons qui, ce jour-là, devaient se trouver en grande quantité dans notre atmo- sphère. Il demeure constaté par l'observation que, précisément à l'heure où commencèrent ces phénomènes (entre midi et '5 heures du soir), le vent su- périeur, qui, jusqu'à ce moment, avait été du sud, changea de direction, et se porta vers le nord. Le refroidissement causé par ce courant polaire dut congeler une grande quantité des vapeurs amenées par les vents humides du sud. » L'électricité qui se trouvait le même jour dans l'atmosphère était très- copieuse; car, à Moncalieri et à Alexandrie, l'électromètre donna tout le jour de très-fortes tensions; ce qu'il n'avait jamais fait les jours précédents, et ne fit pas non plus les jours suivants. » Les courbes magnétiques qui me furent envoyées par les observateurs de Florence et de Rome l'ont voir que, le soir du 3, les instruments magné- tiques furent tous troublés en ces stations. A Pérouse, même, le déclino- mètre fut sujet à des perturbations, qui furent moins intenses à Mdan et à Naples.Ces perturbations s'accordent avec cellesqui fiu-ent signalées le même soir à Paris et à Greenwich. I. Enfin je fais remarquer que l'aurore polaire du 3 fut accompagnée des phénomènes météorologiques qui, d'ordinaire, s'attachent à de pareilles ( 468 ) apparilions. En effet, le i" janvier, presqne toute l'Europe se trouvait in- vestie de la bourrasque qui, de la mer du Nord, s'avançait vers le sud. La pluie était générale sur toute la France, en Belgique, dans les Pays-Bas; le ciel demeurait couvert et menaçant dans la Scandinavie, en Russie, dans les îles Britanniques, dans la Germanie et la Suisse. Ce mauvais, temps ga- gna, le jour suivant, uns contrées ainsi que tout le nord de la Péninsule; la pluie et la neige tombèrent en grande quantité; la Méditerranée commença à s'agiter en même temps qu'une autre bourrasque, venue de l'Allanlique, s'avançait sur les côtes occidentales de la France. » Les régions méridionales ne furent atteintes par la bourrasque qu'un jour après; à Palerme, la pluie et le vent ne se déclarèrent que le 3. » La lumière zodiacale s'observa à Moncalieri les soirs du 23 au 3o. Elle était très-éclatante; le 22 janvier, son sommet arrivait jusqu'à p du Bélier, à ]ieu près. A 7 heures du soir, la base était comprise entre 3^0 et qS degrés d'ascension droite. Le sommet arrivait jusqu'au point céleste qui a pour coordonnées A.R.=:27°, Déclin. = H- 19". M M. Rir.ouR annonce à l'Académie qu'il vient de développer, dans une brochure dont il lui adresse un exemplaire, les arguments qu'il avait fait valoir dans sa Note insérée an Compte rendu du 19 juillet 1869, au sujet de la marche des machines locomotives à contre-vapeur. M. C. Geisk adresse, de Homberg (Prusse), une Note concernant la quadratiuc du cercle. En vertu d'une décision déjà ancienne, toutes les Communications sur ce sujet sont considérées comme non avenues. M. Perkeul adresse, de Moulins, une Note concernant « L'utilisation d'imc nouvelle force motrice ». A 5 heures ini quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. É. D. B. ( 469 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, clans la séance du 28 février 1870, les ouvrages dont les titres suivent : .Société imjiéridle el centrale d'horticulture de France. Exposition qénéralc des produits de l'horticulture, du 27 mai au {"'juin 1870, et exposition pei- manente des objets d'art et d'industrie employés dans le jardinage ou servant à la décoration des parcs el jardins. Paris, 1870; br. in-8°. Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des Conseils {l'ar- rondissement du département du Nord pendant l'année 1868, présenté à M. le conseiller d'Etal par M. PlLAT, secrétaire général, n" 27. LUIe, 1869; in-8". Mémoires de l' Académie impériale des Sciences, Lettres et ^rls d'.Irras., 2* série, t. III. Arras, 1869; in-8''. .lournal de la Société impériale et centrale d' horticulture de France, annuaire publié en janvier 1870. Paris, 1870; in-8". Le tir cl la chasse des .athéniens du jour; par M. A . DE LOURMEL. Paris, i 870; in-i 2. Note sur une grotte renfermant des restes humains de l'époque paléolithiijuc découverte à Bognéres-de-Bigorre le 4 moi i86g; par MM. E. et C.-L. FttO.S- SARU. Bagnères, 1869; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société Ba- mond. ) Oiseaux nouveaux de l'/ifricjue occidentale; par M. .I.-V. Barboza DU Bocage; 2 pages in-8° avec une planclie, (Extrait des Procès-verbaux de la Société zoologique de Londres.) Aves... Oiseaux des possessions portugaises de l'Afrique occidentale qui existent au Musée de Lisbonne ; par M. J.-V. Barboza DU BoCAGE. Lisbonne, 1870; in-8". (Extrait du Journal des Sciences mathématiques, physiques et naturelles, n° 8.) Giornale... Journal des Sciences nnlurelles et économiques^ public par le Conseil de perfectionnement de l'Institut royal technique de Païenne, 1869, t. V, fascicules 3 et 4; i" partie: Sciences naturelles. Palernie, 1869; in-4°. C. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N" !). 62 ( 470 ) PUBI.ICATIOXS PÉKIODIQUES REÇCES PAU l'aCADÉM lE PENDANT I.E 5IOIS DE FEVRIER I»Ï0. Annales de Chimie cl de Physique; février 1870; in-8°. Annales de C Acjricullure française; 11°' 1 et 2, 1870; in-S". Annales de la Société d'Hydrologie médicale de Paris; 4" el 5*^ livraisons, 1870; in-8". Annales des Conducteurs des Ponts cl Chaussées; janvier 1870; in-8''. Annales du Génie civil; janvier et février 1870; in-S**. Annales médico-psychologiques ; janxier 1870; in-S". Alli deir inip.reg. Istiluto Feneto diScienzc, Lellere ed Arti.Yenhe, t. XIV, 2' cahier, 1869; in-4°. Annales industrielles, n"' 4 à G, 1870; in-4°. Bibliothèque universelle et Revue suisse; n" 146,1870; in-8''. Bulletin de l" Académie impériale de Médecine; n"' des 3i décembre 1869, i5 et !'Ji janvier, et i5 février 1870; in-8". Bulletin de l'Académie rojale de Médecine de Belgique, n" 1 i , 1870; in 8". Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres cl des Beaux-Arts de Belgique; n° I, 1870; in-8". Bulletin de ta Société d'Anthropologie de Paris; avril et mai 1869; in-8". Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale ; déceni- l)ie 1869; in-4°. Bulletin de la Société française de Photographie ; janvier et février 1870 ; in-8°. Bulletin île ta Société Géologique de France; feuilles 35 à 4^, 1870; in-8''. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; janvier 1 870 ; in-8". Bulletin général de TItérapeulique; 3o janvier et i5 février 1870; in-8". Bulletin hebdomadaire du Journal de l'Agricutture; n"' 6 à 9, i 870 ; in-8". Bulletin international de l'Observatoire impérial de Paris, du !*■' déceni- ï)V(i 1869 au 12 février 1870; in-4°- Bnlletlino meteorologico dcl B. Osserualorio del Collegio Bomnno ; t. IX, 11" i"', 1870; in-4". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie des Scnn(es; n"' G à 9, i" semestre 1870; in-4°. Correspondance slave; i\^^ c) ii 11, i3à i5, 1870; in-4". ( 47' ) Cosmos; n°' des 5, 12, 19, 16 février 1870; in-S". Gazette des Hàintaux; 11°' \!\ à 24, 1870; in-4°. Gazette médicale de Paris; xi°' 6 à 9, 1870; in-4*'. Il Niiovo Cimento... Journal de Physique, de Chimie et d'Histoire naturelle; décembre 1869; in-8°. Journal d' agriculture pratique; ii°* 5 à 8, 1870; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; février 1870; 111-8". Journal de r Agriculture; 11°^ i^6 et 87, 1870; in-8'^. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture, décembre 1869; in -8". Journal de l'Éclairage au Gaz; n°^ 21 et 22, 1870; iii-/j°. Journal de Médecine de l'Ouest; 1 2* livraison 1 869 ; in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie: février 1870; in-8°. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; 11" 3 à 5, 1870; in-8°. Journal des Fabricants de Sucre; n°* l\3 à 46, 1870; in-fol. Kaiserliche. . . Académie impériale des Sciences de ï^icnne ; n"^' 1 et 5, 1 870 ; in-S". La Santé publique; 11" 55 à 58, 1870; in-4''. L'Abeille médicale; 11°' 6 à 8, 1870; iii-4''- L'Aéronaute; janvier 1870; iii-8''. L'Art médical; février 1870; in-8°. Le Gaz; 11° I, 1870; in-4"- Le Moniteur de la Pliotogropliie; n"' 22 et 23, 1869; in-4". Les Mondes; n"* des 3, 10, 17^, 24 février 1870; in-8". L Lnprimerie ; \\° 'j3, 1870; iii-4". Le Mouvement médical; n"' 6 à 9, 1870; in-4°. Matériaux pour l'histoire positive et philosophique de l' homme; janvier 1 870 ; in-8". Monatsbericht... Compte rendu inensucl des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse; novembre et déceml)re 1869; in-B". Monthly... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres; n" 3, 1870; in-S". Nouvelles Annales de Mathématicptes ; février et mars 1870; ui-8". Nouvelles météorologiques, publiées pai' la Société météorologique; i''' fé- vrier 1870; in-8°. ( 472 ) Observatoire mélt(>rolo(jiquc de Monliourii ; février, n"^ i à 26, 1870; in-4°. Ré/jerloire de Fliannocie j ian\iev 1870; in-S". Revue des Cours scierilifujues; n°* i i à i3, 1870; in-4". Revue des Eoux et Forêts; n" 2, 1870; in-8'^'. Revue de TItérnpeulique médico-chirurgicale ; n"* 3 et 4, '870; m-8". Revue liebdnmadaire de Cliimie scientifique et iriduslriellc; n°' i5et 16, 1870; m-S". Revue maritime et coloniale; îéviiei' 1870; in-S". Revue médicale de Toulouse; février 1870; iii-S". Tlie Academy; n" S, t87o; in-4". The Scientific Review ; 11'' 2, 1870; in-4°. ERRA TA. (Séance du 21 février 1870.) Paye 394, avant-dernière ligne, au lieu de i""",5i, liiez i""",5. Page 395, ligne 5, au lieu de suffirait dans le cas, où l'on ne, lisez suffirait dans le cas où l'on ne. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 7 MARS 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. l>IEMOmES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. 31. LE Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome IjXVIII de ses Comptes rendus est en distribution au Secrétariat. DYNAMIQUE. — Sur V établisseinenl îles équations des mouvements intérieurs opérés dans les corps solides ductiles nu delà des limites oii V élasticité pourrait les ramènera leur premier étal ; par M. de Saint- Ve.\ant. « 1. L'attention.a été appelée d'une manière particulière sur ces sortes de mouvements, comprenant le pétrissage, le laminage, l'emboutissage, etc., par les expériences de M. Tresca, décrites dans des Mémoires (i864à 1870) que l'Académie a approuvés (*). On a dû naturellement se demander quelles lois pouvaient suivre les déplacements relatifs des points des corps ainsi déformés, sans disjonction, d'une manière permanente, et quellesforces intérieures s'y trouvaient en jeu. (*) Mémoires des 7 novembre 1864, 22 avril et 3 jiiin 1867, sur l'écoulement des corps solides; et aq mai i86g, 3 janvier 1870, sur leur poinçonnage. Leur impression aux Srim/its étrangers a. été votée les 12 juin i865, 10 février i8t)8, i4 et 2t février 1870. C. R., 1^70, i"'' Semestre. (T. LX\, N" 10.) 6^ ( 474 .) )> Déjà Ciuichy s'était occupé, en passant, d'un pareil sujet, car il pro- posait en i8a8, pour le mouvement des corps mous on dénués d'élasticité, des formules de pression intérieure, et des équations différentielles où se trouvaient engagées les dérivées des vitesses de leurs molécules (*). Mais comme les composantes de pression, dans un sens tangentiel aux faces, n'y sont affectées que des vitesses du glissement relatif des couches que celles-ci séparent, ces formules supposent tacitement que la matière est en même temps dénuée de cohésion, et ne conviennent ainsi qu'aux li- quides, même sans viscosité, comme les formules toutes pareilles dressées pour ces derniers corps par Poisson vers le même temps, et par Navier dès 1822. » Aussi, dans un Rapport fait le 29 juin 1868, sur deux Communications théoriques de M. Tresca, qui, alors, essayait d'interpréter les faits de dé- formation des solides par les formules ordinaires et plus anciennes des fluides (**), la Commission signalait la nécessité, si l'on voulait un jour se servir de formules plus complètes, telles que celles de Cauchy et Navier, d'ajouter aux expressions des composantes tangentielles une partie consi- dérahle ne dépendant pas des vitesses, qui sont d'ailleurs ordinairement faibles dans les mouvements ou écoidements dont il était question (***). )) Soit que cette simple remarque ait pu suggérer à M. Tresca de substi- tuer un principe dynamique nouveau à celui dont il avait hasardé l'emploi, soit, ce qui est aussi probable, que l'idée lui en ait été fournie entièrement par ses propres réflexions et ses nombreuses observations, ce savant auteur a terminé son remarquable Mémoire de 1869 siu' le poinçonnage (****) par une Théorie mécanique de la déformation des solides, paraissant très-ration- nelle, où il propose d'une manière nette (cette déformation étant censée s'opérer avec des vitesses infiniment petites) de regarder comme constantis, ou indépendantes des dilatations, compressions et glissements déjà opérés, les intensités des forces qui continuent d'en produire, lorsque la matière solide est parvenue à cet état qu'il compare à Vd fluidité parce que l'élasticité y a disparu ou ne produit plus que des réactions relativement négligeables. Et il a, en comparant le travail des fortes pressions extérieurement exercées pour déformer les solides mis eu expérience avec celui des forces intérieures (*) E-xercices (Ir iiuilhémaliques, ?>' année, p. i85. (*') Comptes rendus, aS mai et 22 juin 1868. (***) Comptes tendus, 29 juin; t. LXVI, p. i 3o8 (**'*) Piésenlc le 24 mai 1869, Comptes rendus, t. I,XVI]1, p f /I75 ) supposées réagir suivant cette loi fort simple, confirmé d'une manière va- riée son hypothèse, en déterminant pour chaque matière les intensités con- stantes à attribuer ainsi à ces dernières forces, par unité superficielle des faces où elles agissent. » Ces intensités, comme il l'a reconnu expérimentalement, sont d'égales grandeurs pour les résistances au cisaillement qui agissent dans la direclion du glissement maximum, et pour les résistances, soit à la compression, soit à l'extension exercée sur les faces où il n'y a pas de glissement ; égalité que vérifie facilement un raisonnement à priori fondé sur la remarque, que quand la densité ne change pas, toute compression ou dilatation dans lui sens est nécessairement accompagnée de glissements en des sens obliques sur celui-ci, et réciproquement (*). » 2. Pour déterminer les mouvements que preinient les divers points des masses ductiles ainsi déformées, il n'a été fait encore que des tentatives de pure cinématique^ fondées à la fois sur le fait de la conservation des \olumes et (les densités, et sur diverses hypothèses. Celles de M. Tresca consistent à diviser le bloc dont on produit V écoulement ou le poinçonnage en plusieurs parties (cylindre central, cylindre annulaire latéral ou enveloppe, et jcl plein ou annulaire), et à su|)[)oser que, dans chacune, toute ligue maté- rielle verticale reste verticale et toute ligne horizontale reste horizontale, sauf à s'incliner et à se courber en p;issant d'une pai'tie tiaiis la suivante, après s'être brisée ou brusquement indéclùe au passage. J'y ai substitué une hypothèse beaucoup j)lus large, qui dispense de ces divisions mentales et qui n'entraîne pas de pareilles discontinuités : elle consiste à supposer (jue les composantes des vitesses suivant les coordonnées sont les trois dérivées d'une même fonction par rapport à chacune, multipliées respecti- vement par trois constantes dont on peut faire varier à volonté, et jusqu'à l'infini, les deux rapports mutuels; et on pourrait l'appliquer lacilement aux poinçonnages, comme je l'ai fait aux écoulemcnls (**). )) 3. Mais le problème est plus que cinématique ; il est mécanique, et ou ne peut espérer en donner une solution vraie qu'autant qu'on aura des équa- tions où figurent les forces agissantes, et qui soier.t |)iopies à celte hydro- dynamique de nouvelle espèce. Il s'agit de savoir comment on y fera entrer ces actions intérieiu'es iVintensilé restant constante, dont l'existence est dé- montrée par un raisoiuiemeiit siM)ple, appuyé de nombreuses expériences; (*) Note an Compte rendu, 1^ février 1870; t. LXX, p. 3oq. (**) Surtout à la Note des 1"'' et 8 février 1869, t. LXVIII, p. 2?i et 7.90. 63.. f 476 ) forces pouvant être ramenées, d'après ce qu'on vient de dire, à la seule résistance au (jlissemenl. )) Rappelons d'abord que |)Our les liquides, qnand on pent y négliger celte sorte de résistances, que des vitesses d'une certaine grandeur peuvent aussi eiigentirer, si, pour wu point quelconque d'espace, dont les coor- données sont .r, j-, z, l'on appelle n, v, îv les composantes, suivant leurs directions, de la vitesse du point matériel qui y passe à l'époque désignée par le temps t, et si X, Y, Z sont les composantes, dans les mêmes directions, de la force animant l'unité de volume, l'on a, p représentant la densité constante, et /; la pression supposée égale en tous sens autour de chaque point, les quatre équations dilférentielles ,//> l (lu du du du \ dp , ,, dn ^ ' d.r ^\ dt d.r df dz 1 dy '^^ ' dz "^ ^ du dv rliv ^ ' d.r dr dz fourniraient pour toute époque, si l'on savait les intégrer poin- les condi- tions particulières tant initiales qu'aux limites, les grandeurs des quatre inconnues j/, c, iv, p, en tous les points d'une masse liquide; par exemple de celle qui serait (comme les masses solides mises en expérience par M. Tresca) poussée hors d'un vase cylindrique, soit en bas par wn piston de même diamètre, soit en haut et annulairement par un poinçon de dia- mètre un peu moindre. » Dans les équations que nous avons à établir pour la déformation des solides avec des vitesses en quelque sorte infiniment petites, ces vitesses u, V, u' devront-elles entrer aussi ? Cela n'est mdlement douteux ; car si, d'une part, elles sont supposées, à cause de leur petitesse, sans influence sur les intensités des résistances en jeu, elles sont, de l'autre, le résultat de l'action des forces, qui ont toujours pour caractère de produire des accélérations on d'engendrer des vitesses (*). » Il y a donc lieu, pour les solides ductiles dont nous nous occupons, déposer non-seulement l'équalion (2) de conservation des vohunes, mais encore trois équations d'équilibre des forces motrices et d'inertie ayant les mêmes seconds membres que (i), en sidjstituant toutefois à leiu-s premiers membres, comme pour tout coips solide ou fluitie où les pressions ne sont (*) Ceci est pour rc'pondre à une objection qui, à l'occasion d'un Rapport de 1868 (2g juin , m'avait été faite par un savant distintîné, et rpii poiiirait se présenter à d'autres < s|)rits. «'/^-t ''l'yi 'IP't dp,^ 1 'h'n 1 '^P--y dp,: dp,, dp,-_ d.r dr ' dz dx dy dz d.r dy dz ( 477 ) pas uniquement normales et égales en fous sens, tiois trinômes (3) où lesp avec deux sous-lettres, les unes pareilles, les autres différentes, dé- signent respeclivement, suivant une notation de Coriolis, les composantes normales et les composantes tangentielles des pressioiîs sur l'unité de trois petites faces rectangulaires, dont les premières sous-lettres désignent la coor- donnée normale, tandis que les secondes indiquent les sens de décom- position. » 4. Maintenant, pour caractériser l'état particulier des solides dont il est question, et pour rendre le nombre des équations égal à celui des in- connues, bornons-nous ici au cas le plus sinqde, où l'on n'a besoin île con- sidérer que deux coordonnées ^, z en abstrayant j. Ce cas serait celui de V écoulement, hors d'un vase rectangulaire, d'un solide ductile par ini ori- fice inférieur aussi rectangulaire, ayant une même longueur égale à l'unité et qu'on peut abstraire, ou du poinçonnage d'un bloc parallélépipède rec- tangle par lui outil de même forme, à côtés parallèles aux siens, et de même longueur dans le sens dej" cpion abstrait. » Alors la deuxième des équations (i) n'existe pas, et les premiers mem- bres (3) des deux autres se réduisent à des binômes, car les dérivées par rapjjort à j- sont zéro ainsi cpie tous les termes où entre c. » Or il s'agit d'exprimei" : 1) i" Que siu- la face, perpendiculaire au plan jcz, mais généralement oblique aux .r et aux z, où la composante taugenlielle de pression est la plus grande, elle a pour intensité celle de cette résistance constante au glissement maximum ou ou cisaillement, qui a été appelée K par M. Tresca, et dont il a mesuré les valetus pour les diverses n)atières ; » 2° Que cette face, où la résistance au glissement est la plus grande, est aussi celle sur laquelle la vitesse de glissement relatif est un maxinuun. » Appelons, pour poser cette double expression, ce', z' deux axes faisant l'angle a avec x, z. On aura, eu vertu de ré(|iulibre du tétraèdre élémen- taire de Caucby, remplacé ici par un prisme triangulaire ayant ses faces perpendiculaires aux jc, z, ce'; ou aura, dis-je, pour la composante, sui- vant z' , de la pression sur la face perpendiculaire à oc', (/^) j),., = — p„.sinacosa -+- /j.-sinacosa -l- /;., (cos^a — sin^a) = <— — - — SU) 2 a + «,,.cos2a. ( 47» ) » Mainleiiant : i" Son maximum a lieu pour (5) langaa=^^, et a pour intensité Égalant celte ex|)ression à la quantité connue R, l'on a (6) /.!,+ (^^^^)'-KM*) pour la quatrième équation entre les inco'inues tin problème. M 2° Les vitesses de dilatation, par unité de longueur, dans les sens respectifs .r, z, sont (lu. lilV dx dz et la vitesse de glissement, sur la face normale à x\ dans la direction z', est dw' du c'est-à-dire qu'un petit carré matériel, ayant ses côtés parallèles aux :v', aux z', aura, au bout du temps dt, deux angles aigus dont le cosinus est le produit de ce binôme par dt, ou que ses côtés opposés auront glissé l'un devant l'autre d'une quantité qui, rapportée à l'unité de leur distance, se trouve mesurée par ce même produit. Et l'on trouve facilement , , dw' du' l dw du \ . i dw du \ dont le maximum a lieu pour (8) tangaa = dw du dz dx dw du dx dz » Égalant cette expression à celle (5), pour obtenir la coïncidence ries dirt'clions de plus grand glissement et de plus gr;iude résislance ati glisse- ment, l'on a la cinquième équation du problème. (*) Cette é<|iiali()n est an.ilogue à celle que M. I,evv a en l'idce il'etablir entre les incon- nue? du prolilème de la poussée des terres (Comptes rendus, ■; février, t. LXX, p. y3o, équ.ition (3). ( 479 ) » On obtiendrait évidemment cette équation tonte pareille, en exprimant qne les deux faces de glissement nul sont les uiémes que celles de résistance nulle au glissement, c'est-à-dire que (4) /?^,,j, s'annule pour le même angle 2«, ou pour les mêmes deux angles a (^différant d'un angle droit), , , dtv' du' » Observons encore qu'il y a aussi deux faces, faisant avec celles ci 45 degrés, de glissements, l'un maximum, l'autre minimum, égaux entre eux au signe près; que, sur ces deux faces rectangulaires, les composantes normales de pression /Vx'» Pzz' sont égales entre elles et à D'où il suit que dans le corps, à l'état où nous le supposons, les pressions intérieures peuvent être réduites à une pression normale p =^^ — ^, égale en tous sens, et à une pression tangentielle K, s'exerçant sur une face déterminée, et engendrant par décomposition, sur les autres faces, des composantes tant tangeutielles que normales de diverses intensités. )) 5. Au résumé, et en écrivant, pour nous rapprocher de la notation de M. Lamé, plus connue que celle de Coriolis, N^, N,, T au lieu de p^^^ ;;„, /j^,. nous avons d^, f/T (^ du d. + ./. =P\^ dt du ~''Tx- du d1 dN, /,, dtv dx dz ' \ dt dtv — u- dr dtv W-r- dz (9) < du dtv d.-^lTz^''^ div du 2T ~ dtv du ' m ^ Th. pour les cinq équations d'hydrostéréodynamique destinées à déterminer les cinq inconnues u, tv, N,„ N„ T. » Si les équations [i),{i) des fluides supposés sans frottement ni viscosité ( 48o ) ne peuvent qne rarement être intégrées, il en sera de même, à plus forte raison, de celles (9) des solides plastiques ou rendus tels par de fortes pres- sions. Nous ne chercherons donc pas ici à poser les équations bien plus compliquées relatives au cas général, où il faudrait considérer les trois di- mensions et employer trois cooi'données. )) Mais il doit être possible d'en poser qui soient encore assez simples, à deux coordonnées semi-polaires, /• (le rayon vecteur) et z, applicables aux corps cylindriques placés dans des circonstances où tout reste symé- trique autour (l'un même axe. Je me borne à appeler l'attention et les recherches des savants sur ce cas intéressant, qui est celui de la plupart des expériences de M. ïresca. » J'ajouterai seulement une dernière remarque : c'est que si, aux pre- miers membres des équations (i) des fluides sans flottement sensible ni viscosité, remplacés par les trinômes (3) relatifs aux solides, l'on ajoute des termes , '[TL^^^-^vr.')' ^i.-z7^ + ---j' '[lï?-^-- qui sont ceux que Navier et ensuite Poisson, Cauchy, M. Stokes, etc., ont introduits dans les équations de l'hydrodynamique pour tenir compte des frolleiuents dus aux vitesses de c/tisseineitl relalij des couches, les équations des solides, ainsi complétées, s'étendront au cas où les vitesses avec lesquelles la déformation s'opère, sans être considérables, ne seraient plus excessi- vement petites. Elles deviendraient ainsi propres, je pense, à exprimer les mouvements réguliers (c'est-à-dire pas assez prompts pour devenir tour- noyants et tumultueux) desjluides l'isqueux, où il doit y avoir des conqio- santes tangenlielles de deux sortes, les unes variables avec les vitesses n, i', i\\ et exprimées par celles de glissement uudtipliées par e, les autres indépendantes des graudeius des vitesses, ou les nièiues quelle que soit la lenteur du mouvement, et attrihuables à la viscosité dont R repré.-enlerail alors le coefficient spécifique. » KLEGTHO-CiliMlE. — Forces ëlcclroinotrices de diverses substances , telles que le carbone pur, l'or, te platine, etc., en présence de remi et de divers liquides ; par M. Becquerel. (Extrait.) « Les recherches électro-capillaires dont je m'occupe, dans les corps organisés et ceux qui ne le sont pas, exigent (juc l'on prenne en considé- ( 48i ) ration, non-seulement les effets électriques produits au contact de deux liquides qui n'ont pas la même composition, mais encore ceux (jui se manifestent au contact des mêmes liquides et des fils ou lames de platine, d'or, etc., employés à les mettre en évidence, effets qui sont les mêmes que ceux qui constituent les courants électro-capillaires, causes des phéno- mènes de nutrition; ces fils ou lames sont considérés, jusqu'ici, comme inoxydables au contact de l'eau. » Les métaux que j'ai successivement soumis à l'expérience sont : l'or, le platine, le palladium, l'iridium, et leurs alliages, puis le graphite et le charbon chimiquement pur, préparé avec le sucre candi et soumis ensuite, à la température rouge, à un courant de chlore qui détruit les cyanures et les matières hydrogénées. » L'eau distillée doit être conservée dans des vases autres que le verre, qui lui donne de la soude. » Les lames de platine ne doivent pas être chauffées au rouge pour les dépolariser, dans la crainte qu'il no se dépose, sur leur surface, des produits de la combustion. H vaut mieux frotter les surfaces avec du papier de verre et laver à grande eau distillée. Voici quelques-uns des résultats de nom- breuses expériences qui ont été faites. » 1° La force électromotrice obteiuie au contact d'une dissolution de sulfate de potasse et d'une autre de nitrate de la même base, l'une et l'autre neutres et saturées, et obtenue successivement au moyen de deux lames de platine et de deux lames d'or, a été de 3,4 avec les lames île platine et de 2 avec celles d'or, la force électromotrice du couple à acide nitrique ou de Grove étant loo, et la détermination ayant lieu connue je l'ai dit anté- rieurement. Ces résultats indiquaient déjà que le platine et l'or n'éprou- vaient pas la même action de la part des deux dissolutions. » 3° Des couples formés avec des lames d'or parfaiteuunit |>ur, que je dois à l'obligeance de M. E. Dumas, et des lames d'or allié au -—j, aux -f- et aux Yj; de cuivre ont donné, avec l'eau distillée, des forces électro- motrices égaies à 5,5; 7,5; 1 1,2. La force électromotrice a donc augmenté avec la quantité d'alliage. L'or piu-, étant positif, a été donc moins attaqué que les alliages (i) . » 3° L'or pur et les mêmes alliages associés au platine ont été constam- (1) n]ctli. S.jS). C U., 187U, 1" Semeitrc. (T. LXX, IN" 10.) ^4 (48:^ ) ment né£;atifs à l'égard de ce dernier; les forces électromotrices ont été 2,8 ; /|,5; G, 8; 7,5, c'est-à-dire qu'elles croissent avec le titre de l'alliage. Le nlaline sur lequel j'ai expérimenté, et qui renferme peut-être quelque alliage, avait été préalablement traité par l'acide nitrique bouillant, lavé, chauffé au rouge, puis frotté avec le papier de verre et conservé ensuite? dans l'eau distillée. » 4° L'or et ses alliages associés au graphite, considéré comme pur par les minéralogistes, mais ayant donné à l'analyse de petites quantités de fer, sont devenus négatifs également, et se sont comportés comme des corps plus attaqués par l'eau que le graphite; les forces électromotrices ont été 5,6; 8,7; la et i4. On voit encore ici l'influence du titre de l'alliage. » 5" Le platine est positif par rapport au palladium et à l'iridium, comme s'il éprouvait de la part de l'eau une action chimique moindre que ces derniers. » 6° Le graphite qui contient des traces de fer associé au charbon pur, préparé comme il a été dit précédemment, devient négatif, par suite de l'action du fer qu'il contient. Il en est de même de l'or et de ses alliages. l^e charbon chimiquement pur est donc jusqu'ici le corps sur lequel l'eau paraît exercer l'action la plus faible, sinon nulle. » Les faits exposés dans le Mémoire ne sauraient infirmer les expériences que j'ai faites sur les phénomènes électro-capillaires dans l'organisme, attendu, d'une part, que les effets, présentés par deux lames identiques sont faibles relativement à l'action totale; et, d'un autre côté, que j'ai ob- servé les mêmes résultats, en laissant, les lames plongées dans les mêmes liquides, comme dans l'appareil à lames de zinc et avec la dissolution de sulfate de ce métal. Au surplus, je reviendrai, dans ma prochaine Commu- nication, sur ce sujet, en indiquant les résultats obtenus avec des cylindi'es eflilés en charbon très-pur. » L'or pur, éprouvant, de la part de l'eau, une action chimicpie non encore définie, ne renfermerait-il pas encore de l'alliage ou une autre substance qui n'a pu être retirée encore? Ce n'ei.t là toutefois qu'une sup- position. Ne pourrait-il pas se faire aussi que l'action très-lente exercée par l'eau amenât la désagrégation de l'or et fût la cause de l'état de division très-grand dans lequel se trouve souvent ce métal dans les sables aurifères? u On ne doit pas être étonné des résidtats précédents, quand on sait, comme je l'ai montré dans mon précédent Mémoire, que des réactions chi- miques qui ne peuvent être constatées par les procédés ordinaires de la Chimie le sont au moyen des effets électriques concomitants. » ( 483 ) ANATOMlE VÉGÉTALE. — Remarcjites sur In position des liatliées dans les FoiKjèrcs (qii.'itrième Partie); r/uiiificalioii et j:rop'i(jnlcs du lidzoïne de qutl(iiies-iines de ces plantes; par M. A. TkÉcul (i). (i Dans ma Communication précédente, j'ai décrit des Fougères ayant deux faisceimx pétiolaires se réunissant en U ou en X, qui s'atténuent et se modifient dans les parties supérieures du rachis. Aujourd'hui je vais m'oc- cuper d'espèces qui offrent des faisceaux pétiolaires répartis stu" lui seg- ment de circonférence, et dont ceux qui terminent l'arc, ouvert au côté supérieur du pétiole, sont de beaucoup les plus forts, et s'accolent, à une hauteur très-variable, par leur convexité qui est interne, pendant que les dorsaux, anastomosés de distance en distance entre eux et avec les deux principaux, disparaissent successivement de bas en haut. » Dans la plupart de ces plantes les deux faisceaux supérieurs seuls sont pourvus d'un crochet unique presque toujours, qui est placé sur le côté antérieur de ces faisceaux, et qui s'ouvre vers la face interne de ceux-ci; mais il est d'autres Fougères dont ces faisceaux supérieurs sont tout à fait prtvés de crochet. Dans le premier cas les vaisseaux trachéens et annelés sont placés sous le crochet des faisceaux supérieurs [Aspidium falcaliini. coriaceum, Filix-mas, cristatnniSw.; quimpiancjulare, denlicnldttim, Lonchitis, Goldianuw; Blechnum occidentale, brasiliense, etc.). Dans le second cas, c'est-à- dire quand les faisceaux supérieurs sont dépourvus de crochet, les trachées et les vaisseaux annelés sont situés à la surface du côté antérieur, composé de vaisseaux plus petits que les autres et incliné vers le côté correspondant du pétiole. A ce type appartiennent les Neplirolepis, que j'ai déjà décrits à la page i443 du tome LXVllI, et les Polypodium vulijare, aitieiini et Plif- matodes. n Quelques plantes de ces deux types offrent en outre des vaisseaux spi- raux et annelés sur l'extrémité interne du côté dorsal de leurs faisceaux supérieurs. Ce sont les Nephrolepis, les Blechnum brasiliense , occidentale (déjà cités le 21 juin 1869 à la page 1439 du tome LXYIII), et Y Aspidium Goldiamtm, dans lequel ils sont aisément aperçus par des coupes longitu- dinales. » Tous les faisceaux pétiolaires dorsaux de ces plantes contiennent aussi des vaisseaux trachéens et des vaisseaux ainielés, mais ils sont .sur la face interne. J'ai déjà dit que, dans le gros dorsal du Nephrolepis i>lal}olis, ils (i) L'Académie a décidé que cette Conimunicalion, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier au Compte rendu. 64.. ( 484 ) sont rejetés avec les plus petils viiisseaux rayés sur les côtés, où ils occu- pent toutefois la face interne du groupe des plus petits vaisseaux. Le même fait est plus favorablement exposé encore dans les pétioles du Polypodium aurewn; car, dans les j^ius puissantes de ses feuilles, tous les faisceaux dorsaux indistinctement avaient leurs vaisseaux spiraux et annelés dans cette position latérale. « Le nombre des faisceaux péîiolaires varie uon-seuleinent d'une espèce à une autre, mais aussi dans différents pétioles dune seule espèce et même d'un individu donné, suivant la dunension des feuilles. Il y en avait trois dans le Nepinolepis exallnla, cinq à sept dans le N. plalyolh; trois, quatre ou cinq dans VJspidhim falcaUim, quatre dans VJ. denlindalum ; deux trois, quatre ou cinq dans le Polypoilium vulgnre, trois à six dans le Phy- matoiles, cinq dans VJspiiliiiin qainquangnlare, cinq à sept dans VJ. cmla- tuin Sw. ; trois, cinq, sept ou neuf dans W'L Filix-nuts, huit ou neut dans ÏJ. Goldiamim, iuaqnk quinze dans le Pol/podiiiin aiireum, de sept à dix- sept dans le Bleclmum brasiliense. » Mais tous ces faisceaux du pétiole ne naissent pas directement des tais- ceaux de la tige. Quelques-uns ne sont parfois que des ramifications de ceux qui en sont sortis. En voici quelques exemples. » Dans le Bleclmum occidenlale , deux faisceaux émanent de chaque maille, un de chaque côté, vers le tiers de la hauteur de celle-ci ; mais un peu plus haut, dans le tissu même de la tige, chacun d'eux produit une petite branche, et un peu plus haut encore ces deux branches s'unissent pour former le faisceau dorsal du pétiole, qui a trois faisceaux. >) Dans VAspidium Loncliilis il y avait d'ordinaire quatre faisceaux : deux principaux ou supérieurs et deux dorsaux. Ces faisceaux ont une insertion variable. Il pai't du tiers environ de la hauteur des mailles un faisceau pé- tiolaire de chaque côté. Ces faisceaux émettant chacun une petite branche dorsale, il y a alors quatre faisceaux dans le pétiole. Parfois, un seul des deux faisceaux pétiolaires nés de la maille se bifurque, et de cette bifurca- tion résultent les deux faisceaux dorsaux. Dans d'autres feuilles, comme dans le dernier cas, un seul des deux faisceaux pétiolaires primitifs se bi- furque d'abord; un peu plus haut la branche dorsale qu'il produit est reliée à l'autre faisceau péliolaire par un faisceau horizontal, après quoi celte branche dorsale revient s'opposer au faisceau péliolaire qui lui a donné naissance; enlin, le faisceau péliolaire qui ne s'était pas bifurque à la même hauteur que l'autre émet à son tour une branche dorsale, qui se dispose symétriquement avec la première. ). Dans le pétiole de VAspidium fa Icakiin, il y a trois, quatre ou cinq fais- ( 485 ) ceaux, iniiis trois seulement s'insèrent directement sur chaque maille du réseau do la tige : le faisceau pétiolaire dorsal repose sur le milieu de la base de cette maille; les deux autres, qui sont les principaux ou supérieurs, s'insèrent sur les côtés de cette base; lequatiième et le cinquième émanent du côté dorsal de ces deux supérieurs. » S'il arrive, comme dans les exemples précédents, c[ue les faisceaux sont plus nombieux dans la base du pétiole cpi'à leiu' insertion sur ceux de la tige, il arrive aussi que les faisceaux pétiolaires sont moins nombreux qu'à leur point de départ dans la tige. Les Polypod'nim vulgare et Phymalodcs en donnent quelquefois des exemples. Dans ces espèces et dans le Polypodium aureum, les mailles dont naissent les divers faisceaux pétiolaires sont assez mal définies par en bas, surtout dans les Polyjiodium aureitin et vulgare^parce que les mailles formées par les faisceaux qui émanent de ceux de la tige sont égales à celles de la face supérieure du réseau vasculaire de cette tige. Je dis « de la face supérieure, » parce que, dans le Polypodium vulgare au moins, les mailles de la face inférieure sont environ de longueiu' double de celles du côté opposé (i). » Dans une jeune tige de Bleclinum htrisiliense, dont les |)étioles avaient ordinairement sept faisceaux, ceux-ci offraient à peu près l'insertion sui- vante. Les deux supérieurs étaient insérés un peu au-dessus de la moitié des mailles; un peu plus bas, quelquefois confluents avec eux, était un |j1us petit faisceau; plus bas encore il y avait, à une hauteur variable, d'un côté deux faisceaux accolés par leur base, et de l'autre côté un faisceau unique; enfin un faisceau radicidaire, qui se bifurquait à quelque distance de son insertion, émanait du fôntl de chaque maille. » Les faisceaux pétiolaires, ai-je dit déjà, s unissent entre eux dans l'in- térieiu' du pétiole. Leur union est |)articulièrement remarquable à la surfice des mailles de la tige ilu Nepluoltpis plulyotis, où les divers faisceaux, insé- rés depuis le fond des mailles jusqu'aux deux tiers ou aux trois quarts dé la hauteur de celles-ci, forment, à la surface de ces dernières, d'autres mailles (i) Les Polypodium vulgare-, auieum et Phymatodcs appartiennent à la catégorie des Fou- gères dont toutes les mailles du réseau vasculaire ne portent pas de feuilles. Celles-ci ne naissent iju'à la face supérieure du rhizome. Dans le Polypoduim vulgare en particulier, elles sont allenies sur deux lignes vers les cotés de celte face supérieure. Les rameaux ne sont pas dans l'aisselle des feuilles; ils sont rangés sur chaque côté du ihizome, suivant une ligne ou série dans laquelle ils alternent avec les feuilles de la série voisine. Les racines adveniives i)artent très-ineguliérenieut des faisceaux de la face inférieuie du réseau, tantôt du point de ren- conlie de deux faisceaux, tantôt d'un point quelconque de la face externe d'un faisceau in A et C se sont élargis, puis B s'est uni à A, ce qui donna D "; ensuite Ab et C se sont divisés en A', A"b et C', C; D„, s'en allèrent dans une branche du rhizome, et A " R dans l'autre branche; A", d'abord uni à B, s'en séparait un peu plus haut^ et l'on avait alors trois faisceaux dans chaque liranche du rhizome. » Un autre tronçon de tige avait cinq faisceaux Irès-inégaux aussi, dis- posés connue ci-conire : ^ (. ; R et D se sont élargis, puis divisés. On eut alors dans une branche p f?, ' et dans l'autre branche , • » Dans une troisième portion de rhizome, qui avait six faisceaux e ê, B ainsi ordoimés au-dessous de la ramificalion, A et C, tres-larges, se sont r \' A ''' R partagés; e ç, s'en allèrent dans luie branche du rhizome, et p„ dans l'autre branche. c. R., iHfig, I" Sfmeiire. \ T. LX\, N" 10.) 65 (490) » J'ai négligé ici les faisceaux qui vont aux feuilles pour simplifier la description. » 3" Dans les Pol/podiiim vulgare, aureum et Phymaiodes, les rameaux reçoivent plusieurs faisceaux île la tige, à peu près comme les pétioles, c'est-à-dire du pourtour d'une sorte de maille mal définie. » If \J Aspidium coriaceitm présente une ramification aussi curieuse que sa structure. Le rhizome n'a que deux faisceaux accompagnés de cellules noires sur leur pourtour. L'un de ces faisceaux est à la face inférieure. Il est très-large et sous la forme d'une lame épaisse. C'est de lui que naissent les racines adventives. L'autre faisceau, beaucoup moins fort et cylindroïde, est à la face supérieure. Ces deux faisceaux sont çà et là unis, de chaque côté, par des branches anastomosantes qui limitent les mailles à leurs extrémités. Il y a, par conséquent, deux séries de mailles, une de chaque côté. Les feuilles naissant sur ces mailles sont aussi distiques, et elles reçoivent leurs faisceaux de ceux qui constituent ces mailles. Ces faisceaux péliolaires, in- sérés à des hauteurs diverses sur les côtés des mailles, s'anastomosent entre eux. Ce sont ceux qui complètent, de chaque côté des deux faisceaux de la lige, l'ellipse des faisceaux vus sur les coupes transversales. Les rameaux se développent soit dans la partie jeune de la tige avant l'apparition des feuilles, soit un peu au-dessus des feuilles, au contact du faisceau d'anasto- mose ou trausverse qui clôt la maille au-dessus de chaque feuille. Quand la feuille n'existe pas, la jeune pousse occupe la même position sur les fais- ceaux indiqués. Je l'ai trouvée sur l'angle aigu que fait à la base d'une maille, avec le faisceau inférieur, le court faisceau transveise qui unit les deux faisceaux de la tige : le supérieur et l'uiférieur. Le systèuie vasculaire du jeune rameau repose, sous la forme d'un arc ou d'un demi-cercle, dans cet angle aigu, à la fois sur le faisceau transverse et sur le faisceau inférieur. Un peu plus haut dans ce rameau, l'arc, ou, si l'on veut, la gouttière vas- culaire, d'abord ouverte sur la face supérieure, se ferme circulairement à un point où elle reçoit un tout petit fascicule venu du faisceau supérieur, et à une très-petite distance au dessus elle s'ouvre de nouveau, mais lui peu de côté_, et reprend sur la cioupe transversale la forme d'un arc qiu s'ouvre de plus en plus. Du bord le plus élevé de la gouttière vasculaire, vers l'endroit où elle commence à s'ouvrir de nouveau, se détache un petit faisceau qui reste à la face siijjérieure du jeune rameau, tandis que le grand faisceau arqué se déprime toujours davantage. On a alors les deux faisceaux de la tige nouvelle, le su|)érieur grêle et l'infériiMU- lamellaire et épais, sur lequel naissent de bonne heure des racines adveiiti\es. ( 49- ) « A la page i444 du tome LXVIII des Comptes rendus, j'ai décrit les stolons radiciformes des Neplirolepis. Ces stolons sont de véritables racines, dont ils ont la stucture et l'insertion sur la face externe des faisceaux de la tige. Quand ces racines, étendues à la surface du sol, produisent des bourgeons adventifs, elles envoient dans la terre des radicelles latérales, et elles ont alors l'aspect de tiges traçantes. » 6° J'ai dit dans uia dernière Coiïinumicalion (p. 427 de ce vol.) que, dans ÏJsplenium Serra, il sort de la base de chaque maille du rhizome un faisceau eu gouttière, qui bientôt se ferme en tube portant ordinairement des racines à son extrémité, mais que celte extrémité peut se prolonger en rameau véritable portant des feuilles. » 7" De la face externe des faisceaux de la tige de V Aspidiam Goldiamim partent des faisceaux qui ont, près de leur insertion, tout à fait l'aspect et la disposition des faisceaux radiculaires des Aspidiurii que j'ai nommés dans ce travail, mais qui, vers la surface de la tige, se renflent et produisent un bourgeon au côté duquel peuvent être insérées des racines adveniives. » 8" Enfin, de la base de chaque maille du réseau vasculaire de la lige ou rhizome du Bleclimim occidentale part normalement un faisceau radiculaire, qui se termine dans la partie inférieure du pétiole en deux ou trois racines. Il arrive fréquemment que ce faisceau, ordinairement radicigène, se renfle peu à peu après sa sortie de la base du pétiole, et devient un véritable rhizome. Ma Communication dépassant déjà les limites réglementaires, je remettrai sa description à la prochaine séance. » ZOOLOGIE. — Sur In présence, chez les Raies du genre Céplialnptère, d'organes particuliers de l'appareil branchial; par M. Aug. Duméril. « Ayant constaté chez une grande espèce [Cephalopt. Kntdii) de la mer des Indes, qui manque au Musée napolitain, la présence des appendices prébranchiaux que M, le professeur P. Panceri, de Naples, a vus, le pre- mier, chezl'une des espèces de la Méditerranée [Ceplialopt. Giorna), j'appelle l'attention sur cette particularité anafomique dont il a doiuié une descrip- tion détaillée dans un Mémoire publié eu commun avec M. L. de Sanctis. Il est relatif à la structure de ce poisson [Sopra alcuni organi dellu Cephalopt. Giorna, 1869, 2 pi.), et j'ai été prié d'en faire hommage à l'Académie. » Quand on examine, dans le fond de la bouche, les ouvertures pharyn- giennes des chambres branchiales, ou quand on écarte les parois de leurs orifices extérieurs, ou voit, au devant de chacune des surfaces respiratoires, 65.. ( 492 ) une série Irès-régulière d'organes qui ne se rencontrent dans aucun autre poisson, soit osseux, soit cartilagineux. Je me suis assuré qu'ils manquent dans deux espèces appartenant à des genres assez voisins des Céphaloptères [RInnoplera maiyinalis et Aelobatis narinari). Aussi, leur présence me paraît- elle, comme à M. Panceri, constituer un des caractères essentiels du genre Céphaloptère. » Ce sont des lamelles allongées dont l'aspect rappelle un peu ceini des liges de Fougères, mais à folioles tournées en arrière, du côté des branchies. Formées chacnne par un repli de la membrane muqueuse que soutient un cartilage, ces lamelles sont fixées à la face antérieure des arcs branchiaux, en avant des replis membraneux et vascnlaires des organes respiratoires, et c'est leur position qui motive le nom d'appendices prébranchiaux par le- quel l'anatomiste italien les désigne. » Ils ne servent point à la respiration. Par des injections, M. Panceri s'est assuré qu'ils reçoivent des vaisseaux artériels comme les autres organes, et non des rameaux de l'artère branchiale. Snivant lui, ils seraient destinés, en raison de la remarquable amplitude des ouvertures des chambres bran- chiales dont les orifices sont beaucoup moins grands chez les autres Raies, à retenir pins longtemps l'eau, et à l'empêcher de parcourir ces cavités avec une rapidité qui serait nuisible à l'accomplissement parfait de l'acte de l'hématose. » ZOOLOGIE — Tianajorination des nids de l'hirondelle de fenêtre (Hirundo urbica Lin.); par M. A. Pouchet. « Il est évident que le genre de vie de certains animaux, loin d'être stable, s'est, au contraire, transformé avec les diverses phases de la terre, et que les mœurs de beaucoup d'entre eux ne sont pas aujourd'hui ce qu'elles étaient il y a quelques siècles; il en est qui, en ce moment, sont en voie de faire subir de notables modifications à leurs constructions. « La configuration et la structure des nids des oiseaux sont une partie » intéressante de leur histoire, dit Spallanzani dans l'nn de ses remarqua- » blés Mémoires sur les hirondelles; chaque espèce construit le sien sur » un modèle qui lui est propre, qui ne change jamais, et se perpétue de » siècle en siècle. » » Celte opinion, quoique partagée par beaucoup de naturalistes, n'en est pas moins une erreur manileste, que l'observation attentive sapera suc- cessivement avec le temps. On ne verra pas, il est vrai, changeant des ha- (493) bitiides liées à leur biologie, les es|)èces qui, cherchant l'ombre et la soli- tude, se creusent une demeure souterraine, transporter leur famille à la cime des arbres, ou dans nos habitations, mais on reconnaîtra qu'avec les années chacune d'elles apprend à perfectionner sa résidence, selon les cir- constances. » Certains oiseaux, qui ne travaillent maintenant qu'avec les produits de nos usines, employaient nécessairement d'autres matériaux avant que celles-ci fussent montées. Actuellement, ainsi qu'on peut le vérifier au Mu- séum de Rouen, c'est avec des bouts de fd ou avec de la ficelle que le loriot d'Europe coud son nid sous les branches des arbres. Il suivait nécessaiie- ment un autre procédé avant que l'industrie de l'honnue lui eût offert ses produits. » Depuis plusieurs siècles, nous savons que les hirondelles de fenêtre se plaisent au milieu de nos populeuses cités; c'est parmi les dentelles de nos ogives gothiques, ou à la corniche de nos palais ou de nos habitations, qu'elles viennent presque constamment maçotnier leiu's nids : elles con- struisent leurs demeures sur les nôtres. L'hirondelle de cheminée, encore plus familière et plus audacieuse, s'installe souvent à leur intérieur, et même dans nos usines, sans s'effrayer ni du bruit des machines, ni des feux des fourneaux, ni du mouvement des ouvriers. Assurément les mœurs de ces oiseaux sont absolument différentes aujourd'hui de ce qu'elli's étaient lors des longs siècles d'abrutissement qui précédèrent l'éclat de la civilisation actuelle. Durant les époques préhistoriques, lorsque nous me- nions une existence sauvage, errant sans vêtements au milieu des forêts, et n'ayant aucune habitation pour nous abriter, il fallait bien que les hiron- delles nidifiassent toutes dans d'autres lieux qu'à présent. Et plus tard, elles ne s'installèrent pas, ni dans nos villages lacustres, ni dans nus monu- ments mégalithiques, de telles demeures ne leur offrant aucune sécurité, aucun abri convenable : toutes bâtissaient alors dans les rochers, ce qu'une partie seuleinenl fait encore aujourd'hui. » On peut en dire autant des cigognes, nidifiant familièrement aujour- d'hui au milieu des cités les plus populeuses, sur les toits, sur les chemi- nées, dans des abris que leur prépare la sympathie des habitants, et où elles s'installent avec confiance. Ces oiseaux ne sont donc pas restés iuuno- biles; ils ont avancé en même temps que la civilisation. A leurs primitives demeures, moins commodes, ils ont préféré celles que leiu' offrait l'homme. » Ces changements, dans l'iiiduslrie ou les mœurs des oiseaux, sont peut- être même beaucou|) plus rapides qu'on ne le suppose généralement. Des ( 494 ) observations sur la nidification de l'hirondelle de fenêtre m'ont révélé que, durant la première moitié du hiècle actuel, celles-ci y ont introduit de no- tables perfectionnements. )) M'étanl fait a|)porter des nids de cette hirondelle pour les dessiner, je fus tout étonné de voir qu'ils ne ressemblaient nullement à ceux que j'avais autrefois collectés. C'était à peine si je pouvais y croire; je n'y ai cru qu'en en ayant des preuves matérielles sous les yeux, et en comparant entre eux des nids anciennement enlevés par moi sur nos vieux monuments, et con- servés depuis environ quarante ans au Muséum de Rouen, et des nids tout récemment construits dans les nouveaux quartiers de cette ville; puis en comparant enfin les derniers aux figures etaux descriptions que l'on trouve dans les œuvres des naturalistes. » Ainsi, je pus constater que les architectes d'aujourd'hui avaient nota- blement changé le mode de construction de leurs i)ères, et qu'en ce mo- ment il se produisait une grande révolution architectoniquedans les travaux de cette espèce, un véritable perfectionnement. » Bien que cette comparaison des nids anciennement déposés au Mu- séum avec les nids récemment dénichés me parût établir péremptoirement ce que j'avance, je me mis à visiter nos monuments et nos rochers, une lunette à la main, pour apprécier jusqu'à quel point cette révolution s'étendait. Sur les nids qui peuplent les arceaux du portail de nos églises, je vis que beaucoup d'entre eux offraient encore l'ancienne structure, soit qu'ils ne fussent que de vieilles constructions réparées par leurs habitants, soit qu'ils se trouvassent récemment édifiés par des architectes arriérés, ce qui était diflicile à débrouiller; puis, de place en place, on trouvait des nids de forme nouvelle, mêlés à ceux de l'ancienne construction. )) Au contraire, dans les rues toutes nouvelles percées à Rouen, les hirondelles ont partout bâti sur leur nouveau modèle. » C'est cette double observation qui me fait seulement dire que les hirondelles sont en voie de transformer l'arcliiteclure de leurs habitations, car, dans l'état de la question, on ne |)eut pas assurer que toutes con- struisent sur le nouveau modèle, et qu'il n'existe plus de retardataires qui suivent encore les vieux errements. » Quoique celte comparaison des nids recueillis il y a quarante ans avec ceux qui sont récoltés nouvellement soit jjérenqitoire pour compléter la preuve du fait que j'avance, j'ai eu recours aux descriptions ou aux figures que les auteurs donnent du nid de l'hirondelle de fenêtre. Toutes se rapportent à l'ancienne construction; aucune d'elles u'inilique la forme ( %^ ) nouvelle. Tous les naturalistes, et en particulier Vieillot, Montbeillard, Rennie, Deglancl, etc., disent, en effet, que le nid de riiirondelie de fenêtre est globuleux ou présente un segment de sphéroïde, avec une très- petite ouverture arrondie, donnant à peine passage au couple qui l'habite. Les figures données par les ornithologistes ne se rapportent aussi qu'à la forme ancienne, et presque toutes ne représentent que des nids ina- chevés. Celle de Gould, parmi les plus remarquables, quoique n'offrant qu'un nid incomplet, se rapporte évidemment à l'ancienne forme sphé- roïdale et non à la disposition en coupe qu'offre la nouvelle construc- tion. » Rennie, dans son architecture des oiseaux, a aussi représenté ini nid d'hirondelle de fenêtre; mais celui-ci est encore inachevé; car le caractère particulier du nid de cette espèce est d'être sondé à la muraille ou au pan dérocher situé au-dessus de lui, et qui en forme la voûte; et dans la figure du savant anglais, le bortl de ce nid en est encore fort loin. » Parmi les ornithologistes qui ont décrit avec soin les nids de l'hiron- delle de fenêtre, Montbeillard et Vieillot sont ceux qui donnent la plus ri- goureuse image de leur ancienne configuration. Ce sont, disent-ils, des quarts de demi-sphères creuses, appliquées par leurs sections aux embra- sures des fenêtres ou aux monuments, et ayant une ouverture très-petite et circulaire. Pour être exact, il eût fallu dire que ces nids, dans leur largeur, représentent les deux tiers de celte section de sphère, et qu'ils offrent une entrée située vers le haut, qui n'est qu'un petit tiou airondi, de 2 à 3 cen- timètres de diamètre, et qui, ainsi que le dit textuellement S|)allanzani, n'excède pas le volume du corps de l'oiseau. « Les nouveaux nids, au contraire, au lieu de se rapprocher de la forme globuleuse, représentent le quart d'un demi-ovoïde creux, ayant les pôles fort allongés et dont les trois sections adhèrent totalement aux murailles des édifices, à l'exception de celle d'en haut, où se trouve pratiquée l'entrée. Cette entrée des nouveaux nids, au lieu d'être lui simple trou arrondi, comme dans l'ancienne construction, est une très-longue fente Iransvenale, formée en bas par une échancrure du bord de la section, et en haut par l'édifice auquel adhère le nid; cette ouverlure, dont les extrémités sont arrondies, offre une longueur de g à 10 centimètres sur une hauteur de 2 seulement. » Cl s nids, étant fort déprimés, ressemblent exactement à une section de coupe ai:tique qu'on aurait applicpiée contre une paroi de muraille, et dont on aurait simplement é( hancré le bord |jour en pratiquer l'entrée. ( 496) » Il y a donc, enti'e ces deux sortes de nids, une différence fondamentale dans leur forme générale et surtout dans la disposition de l'entrée. » Assurément, le nouveau système de construction qu'affectent les hiron- delles est un progrès sur l'ancien. Le plancher qu'il offre à la famille pos- sède plus d'étendue pour ses ébats, et les petits s'y trouvent moins tassés les uns sur les antres. Cette longue ouverture permet aussi aux jeunes hiron- rleiles de mettre leurs tètes dehors, pour respirer l'air pur ou se familiariser avec le monde extérieur; c'est pour eux un véritable balcon, dont l'am- pleur est telle, qu'on y voit souvent deux petits en même temps, sans que leui- présence gêne les allées et venues de leurs parents, qui entrent et sortent sans les déranger; ce qui ne pouvait avoir lieu lorsque l'entrée du nid ne consistait qu'en un simple trou. Le père et la mère ne se sont réservé ciue la plus étroite entrée possible. En effet, on voit qu'en arrivant à leur demeure, souvent ils commencent par s'accrocher à ses parois, et qu'ils ne se fourrent qu'avec diffictdté dans son intérieiu-; ainfi, le nid est mieux protégé contre la pluie, le froid et les ennemis du dehors. » MÉMOIRES LUS. PATHOLOGIE. — Des amjines niguées ou qmves cl des caractères différenliels de la conlac/ion el de tinfection. Mémoire de 31. Moura. (Extrait par l'Auteur.) (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) » Dans la première Partie de mou Mémoire, je crois avoir établi : ), 1° Que les angines aiguës ou graves, autrement dites malignes (maux de gorge, amygdalites simples ou doubles, angines phlegmoneuse, couen- neuse, pultacée, gangreneuse, etc.), ont leur origine dans les produits de sécrétion des glandes, soit des amygdales, soit de la base de la langue, soit de l'isthme du gosier; » 2° Que les angines aiguës ou graves sont des inflammations détermi- nées par le séjour trop ])rolongé, et par l'altération de ces produits dans les cavités ou follicules glandulaires; » 3° Que les meilleurs moyens de guérir et de prévenir les angines ai- guës ou graves sont ceux qui provoquent l'expulsion de ces produits. Tels sont le massage ou compression des glandes et follicules, les émétiques, les irrigations antiseptiques, l'excision des amygdales. u Dans la seconde Partie de mon Mémoire sur les angines, j'ai cherché ( 497 ) à donner d'abord aux mots contagion et infeclion leur véritable sens, donl on n'am-Mit pas dû les détourner. Je définis ensuite ce qu'il tant entendre ijar aijcnls ou juincipes contagieux, agents on jrincijics infectieux, épidémies. » Les agents on principes contagieux, à mon sens, ne son! autres que les » qualités idiosyncrasiques inhérentes aux produits liquides et solides de » lorganisme individuel. C'est en vain, par conséquent, que l'on s'évertue à » découvrir l'altération imaginaire à laquelle on attribue leur vertu conta- » minante. L'individu seul fournit cette vertu par suite de son organisation » ]>ropre. » M Voici comment j'établis les caractères différentiels de la contagion et de l'infection : M 1° Les agents de l'infection, qui sont aussi ceux des épidémies, existent sous forme volatile ou gazeuse, tandis que ceux de la contagion sont à l'état solide ou liquide ; » 2" La surface pulmonaire est la seule voie à travers laquelle les agents infectieux s'introduisent dans l'économie, l'absorption gazeuse par la peau étant nulle ou insignifiante; les agents contagieux ne pénètrent dans l'éco- nomie qu'après leur application sur la peau ou sur la muqueuse, intactes ou dénudées, jamais par l'acte respiratoire; » 3° L'action des agents de l'infection sur l'économie est générale; celle des agents de la contagion est ordinairement locale avant de devenir générale; » 4° I-'CS agents infectieux ou épidémiques sont accessibles à nos moyens d'action directe ou d'analyse; ceux de la contagion, au contraire, sont, par leur origine idiosjncrasicjiie , inaccessibles à l'action de ces mêmes moyens; » 5" Les mêmes agents infectieux ou épidémiques peuvent donner nais- sance à des maladies différentes suivant le lieu, le temps, les indivitius; le principe contagieux, au contraire, détermine toujours une seule et même maladie, quels que soient le lieu, le temps, l'individu; » 6° Les maladies infectieuses et les maladies contagieuses constituent deux classes totalement différentes; » 7° L'isolement des malades et l.i purification de l'air sont les deux con- ditions premières et absolues pour prévenir les maladies infectieuses et ar- rêter leurs progrès; l'isolement seul sidTit pour prévenir et arrêter la trans- mission des maladies contagieuses; » 8° Il faut, par tous les moyens, réagir contre cette tendance des gou- C. R., 1870, 1" Semeslre. (T. LXX, N" JO.) t>^ (498 ) veriienients et des municipalités à faire élever au centre des villes ces grands élablisseiiients militaires et nosocomiaux c|ui, tôt on tard, deviendront des foyers permanents d'infection ou d'épidémies pour les malades et pour les habitants. » Faisant enfin application de ces |)rincipes aux angines, js' crois avoir démontré: i" que les angines sont des m;dadies infectieuses et non conta- gieuses; 2° qu'elles sont essentiellement locales, c'est-à-dire qu'elles ne dé- pendent point d'une diatbèse à laquelle on a donné le nom de dijjlitliérie. « ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Note sw la coexistence d' altérations anévr/smales dans la Rétine avec des anévrysmes des petites artères dans l' Encéphale; par M. HeXRY LlOCVlLLE. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) « La connaissance de la généralisation des anévrysmes des petites artères (A. miliaires), se rencontrant dans quelques cas, et comme d'une façon diathésique, à la fois dans le cerveau et dans différents points du corps (i), devait offrir assurément d'autre intérêt que celui d'une donnée plus ra- tionnelle fournie à la pathologie générale. » Et, en effet, si les observations que nous avons, en 1868, relatées, pour développer ce point, semblèrent dès ce moment offrir (2) « cette impor- » tance, qu'elles tendent à établir que les altérations anévrysmatiques se » rattachent beaucoup plus à une altération du système artériel tout entier, » qu'à une lésion localisée dans tel ou tel point de ce système, » elles pu- rent, dès lors aussi, faire ressortir cette notion, que ces anévrysmes, déve- loppés sons une influence générale, peuvent ainsi se rencontrer dans des points accessibles, cette fois, à nos moyens d'investigations. » Sans exagérer les services que l'ophthalmoscopie peut rendre dans le diagnostic de quelques affections cérébrales, on pouvait penser cpi'il y aurait peut-être une certaine utilité pratique à continuer les tentatives que dif- férents médecins ont, dans ce sens, récemment commencées. La rétine sem- blait, en effet, un des organes qu'il était facile et important d'interroger à cet égard, et il était permis d'espérer que, soit pendant la vie, soit après la mort, son examen révélerait d'intéressantes particularités. (1) De la coe.ristcncc des anévrysmes miliaires du cerveau, avec des altérations vnsculaires analogues généralisées (Th. Dort.; Paris, 1870. tl. Liouvitlc). (2) BÉHiER et Hardy, Traité de Pathologie interne; 2" édition, Paris, i8Gg. ( 499 ) » L'objet de cette Note est de démontrer, par quelques points d'anatomie patholor;iqiie et de clinique, f|u'il en a été ainsi : » En 1 868, à la SMlpètrière, dans le service de M. Viil|)ian, avant, d'après les travaux de MM. Bouchard et Cliarcot (i), été conduit par différentes autopsies à constater une altération généralisée du système artériel, existant dans des cas où il y avait, avec des héniorrhagies encéphaliques, un nombre considérable de petits anévrysmes sur les vaisseaux du cerveau, du cervelet ou des méninges, nous examinâmes la rétine, dont la circulation a des rap- ports si connexes avec celle de l'encéphale. Bientôt nous eûmes l'occasion de signaler anatomiqnement, d'une façon certaine, l'existence de lésions nné- vrysmnles rétiniennes se rencontrant simullanéinenl avec {\e& anévrysmes eiicé- ]ilie probable des hémorrhagies encéphaliques, et de la placer dans une altération généra- lisée du système artériel, se traduisant par des modifications anévrysmales, presque partout analogues et également disséminées dans différents points du corps. » C'est là, du reste, la conclusion pratique que nous voudrions avoir le droit de tirer des quelques faits précédents, cjui démontrent manifeste- ment et, à la fois, la coexistence et la relation d'altérations anévrysmales dans la rétine, avec des modifications pathologiques analogues sur les petits vaisseaux de l'encéphale. » CORRESPONDANCE . M. LE Secuétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers opuscules de M. Marlin de Bielles, sur le tir des canons contre les blindages des navires, et un allas de photographies accompagnant ces opuscules. M. LE Mlnlstre de lTxstkl'ctiox puisLiQLE trausmct à l'Académie les deux documents suivants, adressés à M. le Ministre des Affaires étrangères, et relatifs à des secousses de tremblements de terre cpii ont été ressenties, les unes au Pérou dans le mois de décembre 1869, les autres à Ancône le 8 février 1870. ( 502 ) Exlniit tiiuw Lettre de ]\I. Gaiilorée-Boilleau à M. le Ministre des Affaires étrangères. u Lima, le 12 janvier 18-0. » Si je n'ai pas, depuis longtemps, suivi dans ma correspondance consulaire la question des phénomènes souterrains que j'ai entrepris d'élu- dier, c'est que nous n'avons en à Lima que des secousses insignifiantes. Les deux plus fortes ont eu lieu le mois dernier, l'une et l'autre au milieu de la nuit. La première a excité quelques appréhensions; quant à la seconde, le 10 décembre, elle était à peine sensible. » Les tremblements de terre avaient aussi cessé presque entièrement dans le sud du Pérou; mais, de|)uis six semaines, on en signale de nou- veaux. Il y en a eu trois à Tacna, le 7 décembre, à 7 heures du matin et à 7''i5™ du soir. La ville d'Aréqnipa a ressenti également, dans la nuit du 17 décembre, une succession de secousses qui ont vivement effrayé la po- pulation : elles étaient accompagnées de bruits souterrains et se sont pro- longées jusqu'au 19 du mois dernier. D'antres oscillations se sont produites les 27 et 28 décembre. » Extrait d'une Lettre de M. Boulard à M. le Ministre des Affaires étrangères. « Ancone, le 9 lévrier 1870. » Hier, 8 février, à 5''2o'" du soir, la ville d'Ancône a ressenti un trem- blement de terre d'une violence et d'une durée telles, que l'on n'a pas mé- moire qu'elle en ait jamais éprouvé un semblable. » Le matin, en s'éveillant, la population de cette ville avait été frappée d'un spectacle insolite et presque inconnu pour elle : une couche de neige de plus de 25 centimètres d'épaisseur couvrait les rues, les toits des mai- sons et les collines environnantes. La neige tombait et continua de tomber tout le jour, soulevée et chassée en toiu'billons par un vent froid et violent du nord. Il cessa de neiger vers 4 heures du soir, mais le ciel resta sombre, surtout dans l'est. Le vent était passé du nord au sud-ouest, et sa violence avait légèrement diminué. » A 6''2o'", un grondement profond et i)rolougé, paraissant venir de l'atmosphère et semblable au bruit du tonnerre, précéda une violente secousse de tremblement de terre, qui agit d'abord par soidjresauts, et se transforma ensuite en un mouvement d'oscillation de l'ouest à l'est, qui dura environ dix secondes; la pente ou inclinaison majeure du sol se j)ro- longea toutefois au couchant. ( 5o3 ) » Des pendilles, des glaces, des meubles, nièitie de grande dimension, ont été déplacés et projetés d'enviion 6 centimèlres dans cette direction. « Ce tremblement de terre, tout violent qu'il ait été, a produit heureu- sement plus d'épouvante que de mal dans la ville. Quelques maisons lézar- dées, quelques cheminées abattues, quelcjues clochers ébranlés sont tout le dégât qu'il a causé; il n'a fait, du reste, aucune victime; s'il eût agi dans une direction inverse, il est probable qu'il en eût été autrement. » Ce tremblement de terre s'est fait également sentir dans les environs d'Ancùne, et même avec plus de violence que dans celte ville, mais sans y causer de dommages plus sérieux. Son action semble avoir été des plus restreintes et ne pas avoir dépassé, au sud, Lorette et Macerata, au nord Sinigalia et lesi; au delà de ces villes, on n'aurait éprouvé que de faibles et presque imperceptibles secousses. Ancône, par suite, semble pouvoir être considérée comme le centre de la zone qu'il a ébranlée (i). » M. B01T.SSIXGACLT, à propos des secousses ressenties à Lima, ajoute : <( L'éruption du volcan de Purace, qui a lancé des blocs de trachytes incandescents dans la vallée de Popayan, a eu lieu le 4 octobre i86g. Cette éruption est, par conséquent, antérieure au tremblement de terre ressenti à Lima. » M. DiTPKis adresse, de Mulhouse, quelques observations relativesà laNote qui a été insérée au Compte rendu de la séance du 7 février, p. aSg, concernant le physicien Charles, dont les Manuscrits ont été offerts à l'.^cadémic par M. Bonlewps. M. Dupuis se demande si l'on n'a pas confondu, dans l'énu- mération des divers titres qui sont attribués au célèbre physicien, deux sa- vants différents, savoir : Jacques-Alexaudre-César Charles, physicien et aéronaute, et Jacques Charles, géomètre. La Note de J\L Bontemps ne contient aucune erreui-; elle e.^t rigoureuse- ment exacte; mais, la confusion dont parle M. Dupuis ayant été commise par un grand nombre de biographes et de bibliographes, il ne sera pas inu- tile d'indiquer ici succinctement cjuelques-uns des points par lesquels on peut distinguer l'un de l'autre ces deux savants. (i) Lundi 'j février. — Le baromètre niaïquait avant midi: 768""", 7. Il coiiiiiienca .î descendre dans rapiùs-niidi, accomplissant une variation de 4 millimètres. Mardi % février. — Le baromètre est descendu dans la journée de 3 millimètres. ( 5o4 ) Charles (Jacques), né à Cliiny, a adressé à l'Académie une dizaine de Mémoires de géométrie, du 26 mars 1770311 11 mai 17S5; l'Académie a ordonné rimpression de ces Mémoires au Recueil des Savants clrangers. Il a été nommé Jsiocié-géonièlre de l'ancienne Académie le 11 mai 1785; sa si- gnature se trouve aux feuilles de présence de l'Académie jusqu'au 27 juil- let 1791; il est mort le 22 août suivant. Charles (Jacques-Alexandre-César), né à Baugency le 12 novembre 17/(6, a été nommé Membre de l'Institut, dans la Section de Physique gé- nérale, par décret de la Convention. C'est le physicien dont le nom est devenu célèbre, par l'ascension qu'il fit au moyen d'un ballon gonflé avec l'hydrogène, par l'invention du mégascope, etc.; c'est celui dont les travaux ont été énumérés dans une Notice imprimée qui fait partie de la collection des Mémoires de i Académie , et dont l'éloge historique a été prononcé par Fourier, le 16 juin 1828. Il était, en outre, bibliothécaire de l'Institut. Il est mort en i823, et a eu, comme successeur dans la Section de Physique, Augustin Fresnel (i). ANALYSE. — Sur la bisseclion des fonction? hyperellipliques. Note de M. F. Brioschi, présentée par M. Hermite. « Soient P [x] = (x - a,) {.r — a.)...{x — a^), ^{x) = \IV{x)Çl{cc), Q{x) = A{x — ap^,){x - ap^.)...{x — a.,p^,), en posant et ««i + t-i^o, nu.,-\- v^^o,...^ tiUp-^Vp^o. On sait que l'équation qui donne la valeur des x, ou l'équation de la divi- sion, est du degré n'-''. Je vais démontrer que, dcnis le cas de la bissection, on Tidurn effeclivemenl à résoudre qu'une é /(.r.) ^Y /(°r) Q(r,) Z.rr,-«OQ'(".)' P(j.i Z/-(r,-".)P'('^i' savoir : C. R., i.S;o, i" Scmesiie ^T. L> X, iN" 10. J 67 ( 5o6 ) Elles nous donnent F _ û^ = V ^(^') V ^iZiJ . par conséquent, si l'on pose on aura, à cause des équations (G), les deux suivantes : Enfin, en substituant dans la seconde de ces dernières la valeur de S,- don- née par ia secontie des équations (5), on obtient (7) ayant posé flrc = a, — cir L'équation (7) donne évidemment p relations Hnéaires entre 6f,^,, 5,;_^,,..., Ôf H-,'» si l'on y joint la relation nous eu déduirons, par l'élimination, l'équation (]u degré /^ ^i.p+i a l.l>+-2 I , 2p+ I «2,,)+l «2,,, + 2 • • a-irip+i I I ■ ■ ^p.2p+l I ^,,+: •r — a,,,^ — o, dont les racines sont a\, .x^,..., Xp, et les coefficients des fondions irra- tionnelles du second ordre des quantités 7,, jo,..., 1,,. .) Ce résultat vient à confirmer et à préciser le caractère exceptionnel des équations de la bisseclion que M. Jordan a mis en évidence, au 11° 491 , de son excellent Traité dn SiibitiUilioits et des ciinatioits (tl(jébiires entiers et positifs cer- taines équations du premier degré fort simples, de la forme JC -h }' -h z -h . . . -h n —. a. La régularité et la simplicité des opérations sont telles, que les erreurs de- viennent à peu près impossdiles. (i) Comptes rendus, t, XI. (?) Comptes rcfiiUi^, mars et juillet iS'ili. (3) Journal dr Miilhiuiatiqucs df Liouvillc, 1860. (4) Jnunuil d< Mathcinatiqucs de Liouvilte. 1861. (5) annules de rOltscn'iitnirr, t. Vil. ( 5o9 ) » Les Iranscendaiites h['^ de f>;iplace n'Mppni'aissent pas dans celle fonne de développement ; mais, au fond, le calcul de ces transcenda nies s'y i-e trouve, puisque cliacun des coefficients A^'„ renferme une série indéfinie de leruies ordonnés suivant les puissances du rapport — qui est la variable des déve- loppements propres à l'évaluation des b[!\ » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Calcul des pnramt'hes pJ/}siqiies et des axes principaux eu un pninl quelconcjue d'un syslctne nlnni'upie. Noie de M. F. Ll'cas, présentée |)ar M. de Saint-Venant. « Considérons un système atomique quelcorupie dont tons les points sont supposés fixes, et désignons par $ le potcnlicl relalif au point ;//, de masse g. « R:i)>porlatit la figure à Irois axes reclangnlan-es, pris connue on voudra, désignons par (X, Y, Z) les coordonnées du point ni, et par (U, V, W) les trois projections île l'action totale exercée sin- cel atome par tous les autres. Si le point m éprouvait \\\\ déplacement infinitésimal (.r, )-, z), les compo- santes de l'action totale éprouveraient les variations [u, e, w) déterminées par les formules I — '- — A.T + Pj + Rz, ,-, — - = Pa- -f- Bjr + Qz, _^' = Rx-t-Qjr+Cz. « Nous an irons (•) » Posons (V-\ (P<\< (.^) dXdx ~ (CidX 1 d"* «f^* i dX d7. ~ dZ dX [ rf'., p., v entre les équations (4) et (5), on trouve A - .y P R (6) P n-.y Q = o, R R C~s équation du troisième degré en s. Comme le premier membre est un dé- terminant symétrique^ les trois racines sont réelles. Ces racines sont 1rs paramètres physiques H, K, L relatifs an point m. » Par suite des relations qui existent entre les coefficients et les racines de l'équation (6), on trouve (7) A + B-4- C = TI +K + L, (8) AB + BC + CA - (P-H- Q- + R=) = IIR + KL + l.H, I A P R (9) ! P B Q = HKL. R Q C » I.,es fonctions de (X, Y, Z) qui composent les premiers membres de ces trois égalités sont donc indépendantes de la direction des axes de coor- données rectangulaires. De là trois propriétés remarquables des dérivées secondes du potentiel $. (*) Ciimjnr\ I inclus (iii i"' (l(!rt'inl)ie t8()8. (**) ('oiii//fts rcniliis du -îH février 18-0. ( 5.1 ) " On peut remplacer l'égalilé (8) par la suivante, qu'on obtient en com- binant (7) et (8) : 10) A"+ B2+C^+2(P= + Q=4-R') = H^+K-+L-. » Proposons-nous maintenant de déterminer la direction de l'axe prin- cipal OS, qui correspond à une des racines de l'équation (8). Posons à cet effet i , (^^"' (") < L'axe OS sera parallèle à la droite représentée par les équations dans lesquelles ^, v;, 'Ç représentent des coordonnées courantes. » Il s'agira donc de déterminer rt et b. Or les équations (5) donnent I [A -s)a+¥b -h R — o, (i3) ', Pa-h[B~ s)b -f-Q==o, ( Rrt-i-Qè+ [C-s] = 0, système surabondant, duquel on déduit / P(C — /) — RQ (•4) ] Q(A — ij— RP / „ _P{C-s)-m \ R(B — s)— PQ » Les trois paroinùlres iilo'siques relatifs au point m et les directions des axes principaux peuvent donc se calculer très-aisément au moyen des trois dérivées secondes du potentiel . » ANALYSE SPECTRALE. — Remarques sur les couleurs des gaz raréfies soumis à l'aiialyse speiliale, etc.; par M. Dcbrunfaut. « Les colorations produites dans les gaz incandescents par diverses sub- stances chimiques sont utilisées connue caractères cliimicpies de ces sub- stances. Ces propriétés se reproduisent dans la pratique de l'analyse spec- trale effectuée avec le brûleur de Bunsen, et ce mode d'analyse enseigne à ( 5.2 ) cerner avec une grande facilité les substances qni donnent à la flamme une même coloration apparente. Dans l'analyse spectrale appliquée aux gaz confinés dans les lubes deGeissler à divers degrés de raréfaclion, ou observe encoie des vaiiations de coloration qui, dans des ctJndilions déterminées, |)cuvenl fournir des indices sur la natiu'e tles gaz, même avant l'observation spectrale. » Ainsi riiydrogène livrant passage au courant électric|ue à la limite de pression maxima donne un lilel lumineux blafard, peu observable au s[)ec- troscope, ainsi que l'a fait remarquer M. Wi'illner; quand le courant passe mieux, sous luie pression moindre, le filet devient rose, et c'est dans ces conditions que se montre, selon nous, le spectre naissant de l'azote, en l'ab- sence complète des raies H, Plus tard, le spectre H se montre partiellement, et, quand le vide a atteint sa dernière limite expérimentale, ce spectre est coitqilet, et en même temps le filet lumineux est d'un rouge d'autant plus intense que la |)artie étranglée du tube île Geissier est plus capillaire; dans ce dernier cas encore, le tid)c; capillaire est échauffé au maximum, tantlis qu'il l'est au minimum quand la liunière est blafarde. Que conclure rigoureu- sement de ces faits, sinon que la coloration rouge de sang est propre à 1 hy- drogène pur, raréfié au maxinuim et porté ]:)ar le courant d'induction à une haute tenijjérature? Armé à ce point d'illumination, l'hydrogène donne le seul s|)ectre caractéristique qui lui soit propre, avec des traces parfois sen- sibles de sa quatrième raie; il offre, en outre, luie particidarité que nous n'avons vue signalée par aucun observateur : il illumine l'air ou le gaz quelconque qui l'entoure, sous la forme d'une aiu'éole rouge qui donne au spectrosco|)e le spectre complet de l'hydrogène, alors même qu'on l'observe à une grande distance du tube. I\ieu de pareil ne se produit avec les filets lumineux des autres gaz. » Ces observations autorisent-elles sans réserves l'interprétation que l'on donne aux manifestations spectrales fies protubérances solaires? » Les observations faites sur l'aspect de l'hydrogène renfermé dans les tubes de Holtz s'expliquent mal ; on sait, en effet, que les organes capillaires de ces tubes, traversés par le courant d induction, prennent une couleurdif- féreule suivant la direction de ce courant, par rapport aux tubes, qui sont de véritables entoiniou's à douilles capillaiies. Le maximum de coloration rouge se produit toujours quand le courant marche de la douille vers l'eii- loiuioii-, et l'icc vtrsà. En attribuant ces différences il'aspect à des influences de températures analogues à celles qu'on observe si nettement dans les con- ditions |)récédemment spécifiées, il laut nécessairement admettre que le ( 5i3 ) conrnnf qui donne le filet le plus rouge est celui qui profluit l;i tempéta- ture la plus élevée, et réciproquement. Dans cet ordre d'idées, la teiiipér.i- tiM'e la plus élevée serait réalisée quand le courant rencontre la plus grande résistance dans son passage à travers les tidaes capillaires, et cette hypo- thèse serait d'accord avec tous les faits connus siu' les transformations possibles du travail mécanique en chaleiu", et par suite en liunière. » Il est facile de vérifier ces interprétations, ainsi que nous l'avons fait, à raided'iui tube de Geissler chargé d'hydrogène, etdisposé de telle soite que les boules contenant les électrodes soient séparées par une série de tubes de calibres qui diffèrent depuis la capillarité des tubes à thermomètres, jusqu'au calibre des tubes à baromètres. Le même courant, traversant si- multanément ces divers tidies, donne des effets lumineux qui varient avec les calibres, et dans ces conditions eiicoi'e, ainsi qu'on pouvait le prévoir, c'est le tube le plus gros qui est le moins lumineux, en même temps que le maximum de liuiiière rouge se retrouve ilans le tube le plus capillaire. L'ordre d'échauffement des lid>es est le même que celui des aspects lumi- neux, et il va sans dire que l'intensité des spectres suit aussi le même ordre. » Des traces de vapeur d'eau se révèlent par la couleur légèrement rosée des tubes, quand les gaz expérimentés n'ont pas par eux-mêmes une colo- ration bien dominante. Tels sont l'oxygène et les composés oxygénés du carbone. Le spectre apparent de la vapeur d'eau est bien celui de ce com- posé, sans avoir besoin d'en admettre la dissociation. » L'azote le plus pur qu'on puisse préparer, introduit dans lui tub(> de Plûcker à filet capillaire, offre une couleur bien caractéristique, qui varie entre le jaune fauve et le jaune clair, et dans ces conditions les spectres observables, soit sur le filet, soit sur les électrodes, n'offrent jamais que le spectre seul et complet de l'azote. » Lorsque le gaz azote renferme de la vapeur d'eau, l'aspect du tube est différent; l'électrode négative est bleue et l'électrode positive est rose, en même temps que le filet prend un aspect bleuâtre ou rose. I^e spectre de l'hydrogène apparaît alors, d'une manière très-nette, dans le filet et au pôle négatif, et il ne se montre pas au pôle positif. » Lorsque le tube en question a été préparé avec i?ne machine à mer- cure, on y retrouve le plus souvent une ou plusieurs raies caractéristiques du mercure, qui se montrent tout à la fois aux deux pôles et dans le filet. B Un baromètre, surmonté d'un tube de Piiicker à électrodes de platine et pur^^é avec soin |jar l'ébullition du mercure, offre une chambre qui est très-lumineuse et blanche sous l'influence du courant d'uiduclion, et l'on C. R., 1870, I" Semestre. (T.LXX, N" 10.) 68 (5i4) y observe distinctement les spectres de l'hydrogène et de l'azote, superposés au spectre du mercure. » Celle apparition de spectres divers dans le vide de Toricelli prouve l'impuissance où se trouve la science de produire un vide exempt de matière cosmique, c'est-à-dire privé de vapeurs muettes et insaisissables au speclro- scope. Elle s'explique par la présence constante d'un globule plus ou moins perceptible de fluide élastique dans les baromètres les mieux purgés, c'est- à-dire dans ceux-là mêmes qui offrent le phénomène de la suspension anor- male de la colonne mercurielle. Dans les conditions que nous venons de spécifier, les électrodes de platine platinisent avec une grande énergie le verre du baromètre, comme s'il se formait un amalgame. Nous ferons remarquer que le même phénomène s'observe dans les tubes de Plùcker chargés d'hy- drogène, el qu'il est presque nul avec les autres gaz : l'hydrogène aurait-il dans ce cas une de ces propriétés métalliques, qui, dans ces derniers temps, ont fixé l'attention des savants, et le platine volatilisé exceptionnellement sous son influence serait-il un amalgame ou un alliage? Il est remarquable que le palladium, l'or et l'argent offrent une propriété de même ordre, à l'exclusion des autres métaux. » Quoique nous n'ayons pu comprendre dans nos recherches expéri- mentales les faits importants sur lesquels MM. de la Rive, Trêve, Daniel et le P. Secchi ont appelé récemment l'attention de l'Académie, nous ne pouvons résister au besoin de rattacher au sujet principal de cette Note les phénomènes de coloration observés et étudiés par ces savants dans les gaz raréfiés, qu'ils ont soumis à l'influence magnétique découverte par Faraday. Ainsi l'hydrogène, selon M. Trêve, affecterait, en présence de l'électro- aimant, les deux colorations distinctes qu'il manifeste, dans d'autres con- ditions, sous l'influence de températures différentes. En admettant l'ex- plication si nette et si logique qu'ont donnée de ces phénomènes MM. de la Rive et Daniel, il est impossible de ne pas les considérer comme étant sub- ordonnés à luie seule et même cause : la variation de température; tous les faits observés s'accordent avec cette interprétation. Maintenant, s'il est vrai, comme nous l'avons affirmé, que nulle expérience faite sur des tubes Geissler-Plûckcr, quelle que soit leur origine, n'a pu s'appliquer à des gaz parfaitement purs; s'il est vrai encore, comme nous croyons l'avoir établi à posteriori, que ces impuretés peuvent prcnluire et justifier les observations que l'on a iuqnitées aux seules variations de température el de pression, ne sommes-nous pas autorisé à affirmer que les i)hénomènes de colorations diverses, signalés dans les gaz réputés simples, sous l'influence des courants ( 5.5 ) d'induction et des électro-aimants, peuvent avoir ponr cause les mélanges impms de ces g;iz? » Ainsi le P. Secchi a fait connaître la coloration jaune d'un tube à hydrogène dans une condition où cette coloration pourrait être due à la présence de l'azote, qui, selon nous, est le satellite presque inséparable de l'hydrogène de nos laboratoires. Si l'on admet, en outre, avec nous, que la couleur jaune des tubes de Geissler est caractéristique de l'azote, on recon- naîtra que l'observation du savant astronome justifie, au lieu de les ren- verser, les bases expérimentales qui nous ont servi à mettre eu doute les spectres de divers ordres des corps simples (i). PHYSIQUE. — Sur les forces ëlectromotrices que le platine développe lorsqu'il est mis en cotitact avec divers liquides (suite). Note de M. J.-M. Gaugain, présentée par M. Edm. Becquerel. « Dans une précédente Note (2), j'ai cité différentes expériences qui me paraissent démontrer que le platnie qui séjourne dans une liqueur acide ou alcaline s'y modifie graduellement en formant des combinaisons super- ficielles instables. Comme des expériences analogues aux miennes ont reçu des interprétations différentes, je crois nécessaire d'exposer les raisons qui m'ont empêché d'adopter ces interprétations. M M. Becquerel a fait connaître, depuis longtemps, le fait suivant (3). Lorsque deux lames de platine ont séjourné pendant quelque temps dans l'eau distillée, et qu'on s'est assuré qu'elles ne donnent pas de courant quand on fait entrer le couple dans le circuit d'un galvanomètre, il suffit de retirer IMuie des lames de l'eau et de l'y replonger quelques instants après, pour obtenir un courant dont la direction fait voir que cette lame est devenue négative. Celte expérience a de l'analogie avec la première de celles que j'ai citées dans ma précédente Note, et M Becquerel ayant attribué le courant qu'il a obtenu à l'action de l'air qui s'attache à la lame retirée de l'eau, j'ai pensé d'abord que cette action de l'air pourrait expli- (i) Cette coloration pourrait encore être expliquée par la présence dn sodium, dont la raie s'est montrée d'une manière non équivoque dans les expériences en (|uesti()n. H. Wiiilner, dans des conditions analogues, a reconnu non-sciilcnient la raie du sodium, mais même son renversement. Ces faits prouvent l'abus et le danger de l'emploi de forces électriques trop puissantes, quand on tient à ne |)as altérer la pureté des gaz expérimentés. (2) Comptes rendus, 20 décembre 1869, t. LXIX, p. i 3oo. (3) Traité e.rpérimental de V Électrkilé et du Magnétisme, t. V, 2' Partie, |). 16. 68.. ( 5>6 ) quer ;nis^i le courant de même sens qui se produit dans mon expérience. Mais cette explicalit)ii m'a paru incompatible avec rensemhio des résultats obtenus. » Dans une série d'expériences j'ai trouvé : » 1° Qu'en opérant comme je l'ai indiqué, c'est-à-dire en lavant dans l'eau distillée et en essuyant ensuite, avec du papier josepli, l'une des lames, la force électromotiice, mesiu'ée au moment de l'uiunersion de cette , , . , , , o . , (Bi — Cil) lame, elait égale a envu'on ai unîtes -\ ~ o" — 100° » 2° Que cette foice électroniotrice était un peu plus petite lorsque l'on se bornait à laver l'une des lames dans l'eau ilislillée, et qu'a|)rés l'avoir laissée séjourner dans ce liquide ou la lrans|)Oilait, sans iessuyei', dans l'eau acidulée ; » 3° Que la force électromotrice se trouvait réduite à 2 ou 3 unités lors- , qu'on relirait simplement l'une des lames de l'eau acidulée et qu'on l'y replongeait quelques instants après, sans la laver tians l'eau distillée ni l'essuyer. « Dans l'expérience (2°), la lame lavée se trouve bien exposée à l'air pendant x^ne ou deux secondes, lorsqu'on la transporte de l'eau distillée dans l'eau acidulée; mais, connue il résulte de rexp(''rience (3") que cette action de l'air ne [leut donner naissance qu'à une force tout au |)lus égale à 2 ou 3 unités, et que, dans les expériences (1°) et (a"), celte force dépasse 20 unités, il nie paraît impossible de ne [)as l'econnaitre que, dans ces expé- riences, le courant obtetni doit être attribué principalement, sinon exclu- sivement, à l'action de l'eau distillée. » Maintenant je ne vois que deux manières d'envisager celte action. On peut dire d'abord que le platine qui séjourne longtemps dans l'eau dis- tillée s'iii)|)règue graduellement de ce liquiile; qu'd le i-etient, même après avoir élé frotté a\ec (\i\ jiapier josepli; et (]ue c'est à l'action de l'eau aci- dulée sur l'eau pure, ain^i ab.sorbée par le platine, qu'il faut attribuer le courant observé. D'un autre côté, on peut supposer que le platine qui est plongé dans l'acide sulfuriqtie étendu forme, dans celte liqueur, une com- binaison superficielle plus positive que le platine, et que l'action de l'eau distillée consiste uniquement à détruire cette combinaison. C'est celte der- nière ex|)lication qui me paraît, comme je l'ai dit, la plus vraisemblable, mais je ne saurais pourtant affirmer que l'eau distillée n'est pas elle-même absorbée par le platine. Il est possible encore que ce liquide ait les deux modes d'action que je Mens (l'indiquer. (5i7) •' Dans l'expérience (1°) que j'ai citée plus haut, la lame de platine qui a séjourné dans l'eau distillée est ensuite desséchée mécaniquement au moyen de feuilles de papier Joseph; j'ai fait un grand nombre d'autres expériences, dans lesquelles la lame retirée de l'eau distdiée a été desséchée dans une éluve. En opérant ainsi, j'ai obtenu des résultats très-différenis suivant la température de l'étuve. Lorsque cette température ne dépasse pas i5o degrés, les choses se passent comme dans l'expérience (1"), c'est-à- dire que la lame de ])latine qui a été chauffée reste négative au moment de son iuunc'ision par rapport à l'électrode qui n'a pas tpiilté leau acidulée; seuleineni, la valeur numérique de la force éieciromotrice du couple devient beaucoup plus grande quand on fait intervenir l'action de la cha- leur : elle peut s'élever à 5o unités. » Quand, au contraire, la lame qui a séjotn^né dans l'eau distillée est portée à la chaleur rouge, et qu'on la plonge dans l'eau acidulée après l'avoir laissée refroidir, elle est, an moment de son immersion, positive par rapport à l'autre électrode restée dans l'eau acidulée, et la force éleclio- motru'e du coujjle dépasse souvent 20 unités. Dans ce dernier cas, le cou- rant obtenu me paraît dû à une cause toute différente de celle à laquelle j'attribue les résultats des expériences précédentes. Je sup[)Ose que le pla- tine porté à luie haute température forme avec l'oxygène une combinaison qui est |)ositive, même par rapport au platine déjà modifié par l'eau acidulée, et que cette cond)inaisou se détruit sous l'influence de l'acide ; j'ai reconnu qu'elle peut se détrniie spontanément, même lorsque la lame chauffée reste exposée à l'air; mais, dans ce cas, elle se détruit beaucoup plus lente- ment que lorsque la lame est plongée dans l'eau acidulée, et je crois même qu'elle ne se détruit jamais complètement. » Enfin, lorsque la lame de platine \,\\ée à l'eau distillée est chauffée à une température voisine de 3oo degrés, les deux causes antagonistes dont je viens de parler agissent en même temps, et voici ce qui arrive : au monieul de l'immersion, la lame chauffée est négative, mais la force électromotrice du couple devient mille en quelques minutes, change de signe, preiul des valeurs positives croissantes, atteint un maxinuun, puis revient lentement à zéro. )) Quelle que soit la véritable explication des faits que je viens d'exposer, ils me [)araissent démontrer t]t:e le |)latine peut développei' ties forets élec- tromotiices tres-notables au contact de la plupart des liquides, et que, par conséquent, il y a lieu de regarder connue douteuses les conséquences qui reposent sur cette supposition que le platine ne peut donner naissance à auciuie force éleclromoliice. » ( 5i8 ) PHYSIQUE. — Formation des fjlaçons. Note de M. Lecoq de Boisbaudkan. « A l'occasion de la Note de M. Prillieiix(i) sur les lames de glace qui se forment le long des tiges végétales, j'ai l'honneur d'adresser à l'Aca- démie le dessin (2) de quelques glaçons assez singuliers, observés dans l'hiver 1867-1868. Ces glaçons étaient implantés sur un ciment rugueux et poreux un peu au-dessus de la sinface de l'eau d'un bassin de pierre. Glace obsviyéc dans t'Itiver i86'y-i868, à Cognac [Charente). .*r1 -^ M L'air était très-fioid, tandis que les parois du bassin et l'eau étaient encore au-dessus de zéro. Les glaçons présentaient presque tous un aspect strié, comme s'ils avaient passé pai" une filière; ils me paraissent avoir eu la même origine que les lames striées de M. Prillieux. I^'eau liquide montait évidemment par capillarité dans le ciment et se gelait au contact de l'air (i) Ci)mptc iciulii , 21 fivricr 18'jo. (2) Légèrement plus yiiiiul que nature. ( 5.9 ) froid, en repoussant vers l'extérieur la partie déjà formée du glaçon; ce qui s'accorde avec l'explication donnée, par M. Trécul, pour la formation des rayons de glace des plantes, lesquelles agiraient comme corps poreux moins froids que l'air ambiant. » PHYSIQUE. — Sur rHliimination des corps transparents. Extrait d'inie Lcllre de M. SoiiET à M. le Secrétaire perpétuel. « ... Le Mémoire que je viens de publier dans les archives des Sciences physiques et naturelles [Bibliothèque universelle, février iS'yo) contient quel- ques nouveaux développements, sur les recherches dont j'ai donné un Ex- trait dans une Note présentée à l'Académie le 6 décembre 18G9. » J'y indique, en particulier, une observation qui me paraît présenter quelque intérêt; c'est le fait que, lorsqu'on délermitie dans de l'eau bien claire un très-léger précipité, à l'aide de réactifs convenables (azotale d'ar- gent, acétate de plomb, encre de Chine, etc.), on reconnaît que le pouvoir d'illuminalion de l'eau augmente considérablement, tout en conservant les caractères de polarisation attiibués par M. Lailemand à une propagation latérale du mouvement de l'éther. » A côlé de cette nouvelle preuve expérimentale du rôle prépondérant que la présence de particules en suspension joue dans ces phénomènes, j'expose quelques idées théoriques qui me paraissent |)ouvoir servir à leui" explication. Enfin je réponds aux objections que M. Lailemand a élevées contre ma manière de voir. ...» CHIMIE. — Sur l'absence de l'eau oxycjénée dans la ncicfe tombée à Rouen; par M. AiTG. Houzeau. « Bien que mes recherches antérieures sur la présence de l'eau oxygénée dans la rosée naturelle ou dans celle qui provenait de la condensation, par un mélange frigorifique, de l'humidité de l'air, ne m'aient toujours donné que des résultats négatifs, j'ai cru devoir reprendre cette question à la suite des résultais contraires obtenus sur l'eau de neige par M. Striive. Ce savant ayant employé dans ses recherches un autre procédé que le mien, il me paraissait intéressant '' série, r. X. ( 5a5 ) partie active de la zone génératrice est-elle en dehors de la couche torrnée par les trachées? li'organe est une tige. Voyons-nous, au contraire, les parties nouvelles se former au dedans de la couche Irachéenne? Nous avons sous les yeux une feuille normale oa modifiée. » Il resterait à savoir en (juel endroit s'étalilit le passage entre ces deux dispositions, quand une feuille naît sur une tige. C'est ce que je me propose d'examiner bientôt. J'aurai l'honneur de soumettre le résultat de mes recherches au jugement de l'Académie. » ANATOMIE COMPARÉK. — Sur In lexliire et les caractères différenliels du pomnou chez les Oiseaux. Deuxième Note de M. Caripa.xa, présentée par M. Cl. Bernard. t( La précédente Communication a fait coimaîire suivant quel type spé- cial étaient disposées les grosses bronches des Oiseaux : j'ai dit qu'elles for- maient divers groupes de spires, toutes eu communication, par les extré- mités, avec la bronche primaire. Pour donner une notion complète de la constitution du poumon, je parlerai sommairement aujourd'hui ; i" de l'ensemble des comnuuiications interbronchiques; a" de l'insertion des ré- ceptacles pneumatiques sur le poumon; I^" de la structure du parenchyme. » Il y a quatre moyens de communication inlerbronchique. Le plus géné- ral de tous est réalisé par la bronche primaire, puisqu'elle est le point de départ et l'aboutissant de toutes les spires. Le deuxième consiste eu un (ni réseau de tertiaires, superficiellement placé vers le centre de la face costale du poumon : par la périphérie, il s'(Uivre dans les trois groupes du système des secondaires dorsales; par le centre et la face profonde, il communique de nouveau avec les secondaires dorsales, et, de plus, avec la bronche |)ri- maire; contre toute attente, ou ne trouve aucune anastomose directe entre les secondaires, ni entre celles-ci et la primau-e. Le troisième moyeu de communication concerne les tertiaires de chaque groupe de circuits, les- quelles sont reliées ensemble |)ar la communauté de leurs deux secondaires, ventrale et dorsale. Enfin le quatrième moyen, le seid dont on se fût préoc- cupé jusqu'à présent, est destiné à raccorder la totalité des tertiaires; nous avons affaire ici à de véritables bronches auastomotiques, fort courtes, al- lant transversalement d'une tertiaire à l'autre, et présentant très-exactement elles-mêmes le calibre et la structure des tertiaires qu'elles unissent. L'en- semble des tertiaires proprement dites et anastomotiques affecte une dis- position très-comparable à celle d'un réseau capillaire sanguin, avec cette ( 5 26 ) restriction que les canaux bronchiques ont environ i millimèlre c\c diamètre, et qu'étant très-rapprochés les uns des autres, ils forment des mailles d'une remarquable étroitesse. Je ne ])iiis pas entrer dans les délails de ces réseaux bronchiques; néanmoins, on nie permettia rie signaler que généralement les t<'rliaires anastoniotiques se suivent l'une l'autre, parallèlement à la circon- férence du poumon, et que, envisagées dans leur suite, elles figurent des courbes régidières, qui joignent, comme par un lien continu, un plus ou moins grand nombre de tertiaires proprement dites. J'ajouterai que les deux réceptacles pneumatiques les plus élevés, étant impairs et médians, établissent une communication d'un ordre à part entre les deux poumons. » Les sacs membraneux, remplis d'air, que l'on observe chez les Oiseaux, s'insèrent au j:)oumon par une extrémité rétrécie en irifiiiulihiiliim. Sur le poulet, par exemple, chaque poumon porte sept n(/!/)u7(6((/rt. Il y en.a un pour chaque département pulmonaire, et il s'implante lour à lour sur les trois parties de la spire bronchique. Ainsi deux infiindihida aiipartiennent an .système des secondaires ventrales et à l'ensemble des circuits situés an côlé interne de l'organe : ils s'insèrent tout prés du bile, c'est-à-dire du point d'accès et d'issue de l'air. Deux autres de ces infimdibiiln desservent les secondaires dorsales du côté externe et les circuits correspondants; ils reçoivent aussi la terminaison de la bronche primaire. Enfin les trois der- niers sont insérés sur les bronches tertiaires et sont particulièrement des- tinés aux circuits supérieurs-externes et inférieurs-externes. » J'arrive maintenant à la structuj'e iiUime du poumon, et, pour plus de brièveté, je me borne à l'examen des voies ultimes suivies par l'air au sein (lu |iarenchyme. Néanmoins je dois dire que, par sa constitution his- tologique, la bronche primaire ajiparait connue très-dislincte de toutes les autres voies bronchi(|nes; celles-ci, que j'ai distinguées en secondaires et tertiaires, ne sont, à rigoureusement parler, qu'une seule et même ca- tégorie de tubes, rétrécis chacun dans sa partie moyenne. Le siège du parenchynie est précisément la porlion rétréci(î de ces tubes; le tissu l'es- |)irateur est disposé, comme un manchon, autour de chaque tertiaire, et, parvenu au contact des secondaires, il s'atténue et s'épuise promplement. Tout le monde connaît l'aspect si élégant de la surface interne des tertiaires; mais à quelles particularités de structure est-il du? En US49, dans un tra- vail de beaucoup de méiiîe, et qui a suscité bien des recherches siu' la struc- ture fine du poumon, Rainey a expliqué l'existence du ré.seau à mailles hexagonales qui semble constituer l'entière jiaroi des tertiaires, en disant que chaque maille correspond à une perforation véritable de la paroi; il ( 5-27 ) souleiiaitexplicitemeiU que l'air, en dépassant les rertiaiies, pénétrait dans des voies dépourvues de tonte membrane propre et circonscrites par les réseaux capillaires sanguins. Une étude suffisante de l'organe m'a démontré l'erreur de celte doctrine, doctrine plusieiu's fois contesiée, mais non ré- futée jusqu'à présent. Les mailles, ou |)lutôt les aréoles, qui se voient à la face interne des tertiaires, et qui, en se dégradant, parviennent plus ou moins loin jusque dans les secondaires, résultent d'un véritable réseau fibro- muscnlaire, distinct de la véritable paroi bronchicpie, qu'il se borne à en- tourer; celle-ci est imperforée, à piendrece mot dans le sens que lui dorme Rainey, mais elle se déprime en luie aréole au niveau de chaque maille du réseau musculaire extérieurement placé par rapport à elle. Au fond de l'aréole, on découvre, an moyen d'une sim|)le loupe, un grou|)e de trois à quatre pertuis, mesurant chacun -~^ t'e millimètre environ, véritables ori- fices d'entrée des bronches parenchymateuses, ou, si l'on veut, quater- naires. Elles sont en conlinuité (.le paroi avec les tertiaires, et, par suite, ne méritent aucunement le nom de jxisscujes mlercellulmres que leur avait donné l'observateur anglais, dans la persuasion qu'elles étaient de purs espaces creusés au sein d'un tissu étranger aux bronches. » Il est connu Cjue, chez les Mammifères, les parois adossées de deux cellules pulmonaires renferment entre elles plusieurs mailles de capillaires sanguins. Chez les Oiseaux, au contraire, il a été très-bien vu, par Rainey, que chaque maille vasculaire demeure découverte, perméable, et que s'il existe une cellule terminale, elle doit être circonscrite par celle maille. Mais je me suis convaincu de la non-existence des cellides pulmonaires cliez les Oiseaux. Le parenchyme est exclusivement composé de (;a/Jt'//'//>e56/'o/u7((V/i(ei très-fins, qui affectent exactement la disposition d'un ré.seau capillaire san- guin. Les bronches quaternaires, parallèles, reclilignes, ntirmalement im- plantées sur la tertiaire, connue les filaments du velours, représeiUent les gros capillaires afférents et efférents; entre chaque paire d'entre eux, s éten- dent quelques capillaires moyens, et surtout les capillaires ultimes qui s'anas- tomosent entre eux de manière à produire de trois à cinq rangées de mailles. Les bronches ultimes ne mesurent que 0,012 de millimètre, et ce chiffre, obtenu par moi, s'est trouvé concorder avec celui queSchrœdervanderKolk assigne aux plus fines mailles |)ulinonaii'es. Si Rainey indicpie pour ses pré- tenflues cellules pidmonaires une dimension cinq fois plus petite, l'crreiu' s'explique par la nature des préparations sur lesquelles la mensuraiion a été faite, et qui provenaient, je n'en doute pas, de pièces dont le syslènie sanguin avait seul été injecté : j'ai vérifié que, dans ce cas, le diamètre des ( 528 ) broiiclies ultimes se lécliiit exactement à la grandeur indiquée par l'analo- nnsle anglais. » Cliez les Oiseaux, tout à t'ait de même que chez les Mammifères, l'air parvenu dans le parenchyme se trouve séparé de la paroi des capillaires sanguins par une membrane distincte, visible malgré sa ténuité, latpielle se continue sans interruption avec les grosses bronches; sur de bonnes coupes, on i)eut constater que la maille vasculaire est limitée, à l'intérieur, par un contour anguleux, par une ligne polygonale; tandis que la bronche ultime qui s'y trouve contenue forme inie circonférence parfaite, toujours de même diamètre, et résidlant de la section d'une membrane plus épaisse et plus réfringente que celle des capillaires sanguins. La paroi de la bronche ultime est formée d'une seide couche de tissu, elle n'a pas de revêtement épithélial; la cavité est tellement exiguë, qu'elle ne saurait contenir, non pas deux cellules épiihéliales de front, mais pas même deux noyaux des cel- lules vibratiles delà trachée. Le caractère spécifique de la bronche ultime, chez les Oiseaux, est le défaut de terminaison, et la continuité en un réseau qui est la contre-épreuve exacte du réseau capillaire sanguin, tout capillaire pneumatique traversant une maille de capillaires sanguins, et récipro- quement. » De l'ensemble des faits consignés dans cette Communication et la pré- cédente, se dégage nettement l'idée que la texture du poumon tle l'Oiseau est iiréditclilite à celle du poumon des Mammifères et des Reptiles. Mais c'est là nue proposition dont les conséquences sont trop importantes pour qu'il soit possible de l'admettre sans aucune réserve dès aujourd'hui. Pour être absolue, cette irréductibilité, que je crois incontestable pour l'âge adulte, devra se relrouvcr ilans l'œje eiiilnyounairc. .l'accepte cette condilion, qui est conforme au véritable esprit des doctrines d'E. Geoffroy Saint-Ililaue, et j'espère que par mes projjres recherches, ou par celles d'autres embryo- logistes, l'Académie recevra de promptes informations à ce sujet, qui inté- resse directement la doctrine des transformistes et le principe iV unité de cornjiosilion. Je ferai encore remarquer, en terminant, que la marche de l'air ne saurait être la même dans le poumon des Mammifères et dans celui des Oiseaux: la nécessité d'un mouvement exclusif de y/ia et de reflux de l'air n'existe jias pour le dernier; il réunit, au contraire, toutes les disposi- tions anatomiques propres à rétablissement de certains mouvements de locomotion spéciale de l'air, surtout lorsqu'on envisage les réceptacles pneumatiques comme |)artie intégrante de l'appareil respiratoire; d'où l'on présume la faculté, pour l'Oiseau, de n'admettre dans ses bronches, la pri- ( 5^9 ) maire et quelques secondaires exceptées, que de l'iiir pur, on mélangé seu- lemenl, dans des proportions convenables et variabif s à volonté, d'air déjà respiré. » PATHOLOGIE. — Sur la palhogénie de la sténtose viscérale dans riiito.riralioit pliosphorée. Note de MM. .1. Parrot et L. Dusakt, présentée par M. Stan. Langier. n Dans le cours d'expériences sur l'infiltration graisseuse des éléments actifs des viscères, tant à l'état pliysiologiqne que dans les maladies, nous avons été amenés à étudier l'action du phospbore sur la production de ce phénomène. Les résultats auxquels nous sommes arrivés et les consé- quences pathogéniques qui en découlent s'éloignent tellement des idées émises par les expérimentateurs qui ont étudié le plus récenunent cette question, que nous demandons à l'Académie la permission de lui présenter une analyse succincte de cette partie de notie travail. » Les propriétés chimiques du phosphore, sa puissante affinité pour l'oxygène ont naturellement servi de point de départ, lorsqu'on a cherché à interpréter son action sur l'économie animale. C'est ainsi qu'on l'a accusé toiu'à tour d'enlever leur oxygène aux globules du sang, de détruire chi- miquement certains tissus, enfin il'allérer les li(|uide> les plus essentiels de l'économie par un produit de son oxydation, l'acide phosphorique. » Nous rejetons ces diverses explications, parce qu'elles sont en désac- cord avec ce que nous ont appris nos expériences. Celles-ci montrent, en effet, que la dose toxique de phosphore peut èlre réduite à une quantité S! faible, qu'il est impossible d'attribuer les troubles considérables subis par l'organisme à la soustraction de l'oxygène des globules ou à la genèse d'une certaine quantité d'acide phosphorique. » Le fait suivant, pris entre beaucoup d'autres, ne laisse aucun rloute à cet égard. Un lapin, du poids de 2''^, 5oo, reçoit, le 19 novembre 18G8, à 3 hein-es, une pilule contenant oS'',oi,') de phosphore, préalablement dissous dans du sulfure de carbone, et aggloméré par ime poudre inerte. IjC 20, il prend peu de nourriture et reste immobile, sans que sa tempé- rature soit modifiée. Le 21, il ne mange |)lus. I^e 22, il a sa températtue initiale et rend ime petite quantité d'urines Irès-acides. Il meurt le 23, à 8 heures du matin, ayant perdu aSo grammes. L'autopsie ne révèle au- cune lésion viscérale. » En admettant que les i5 milligrammes de phosphore qui ont tué ce C. R., 1870, i«f Semeslre. (T. LXX, N" 10.) 7O ( 53o ) lapin se soient transformés en acide phosphorique, ils ont dû absorber i8 milligrammes doxygène, qui, en volume, représentent 12 centimètres cubes, quantité excessivement faible par rapport à celle que l'animal a ab- sorbée pendant les vingt-neuf heures qu'il a survécu à l'ingestion du poison, et représentant environ celle qui est introduite pendant une minute par le jeu normal de la respiration. Ajoutons que l'acide phosphorique ainsi formé suffirait à peine à modifier sensiblement l'acidité du suc gastrique. » Pour se rendre compte de l'action toxique du phosphore, il faut dis- tinguer le cas où la mort survient rapidement, de celui où l'empoisonne- ment se produit d'une manière lente. o Dans le premier, ce sont les troubles gastriques et respiratoires qui dominent. Les animaux ne digèrent pas les aliments ingérés, ou vomissent abondamment et succombent en proie à ime dyspnée excessive. L'absence de toute lésion fait alors naturellement songer à l'intervention du narf vague, et à une action puissante du poison sur les centres nerveux. » Lorsque la mort survient lentement, qu'il s'jigisse de l'hotnme ou d'aniinauic mis en expérience, l'examen des viscères y révèle le plus sou- vent une infiltraiion graisseuse de leurs éléments aciifs. Celle sléatose ne doit pas étrt" confondue, comme on le fait généralement aujourd'hui, à tort, suiviiit nous, avec la ré /ression grnisseitse. « Le premier de ces deux termes, en effet, doit désigner l'état des or- ganes (liins lequel leurs éléments, en plus nu moins grand nombre, s'ap- projirient, sous forme de granul.itions, la graisse que charrie le SMHg, et cela tout aussi liien à l't'tat pliysinlogique (pie sous rinflueiice d'une ni.iladie: lamiis que la rgiession graisseuse est caractérisée par la traus- foruiation sur place des tissus, tranfonnaiiou que l'on ne peut expliquer, dans l'état actuel de la science, (pie par une comliu-tion incoiiiplete des éléments qui les cotisiituent. 11 se fait là une véritable nécrobiose, nu tra- vail à év(iliitioi) leiile, par lequel la presque toialité de la partie affectée flis|)aiait, en ne laissant, comme expression dernière, qu'une faible quantité de maiiére grasse. Cette métamorphose est d'une nature identique à celle qui a été invoquée par Fourcroy, pour expliquer la formation du gras de cadavre qu'il observait an cimetière des Innocents. » Ceci posé, il est aisé de prouver que les lésions produites par le phos- phore doivent être rapportées à la sféatose et non à la régression grais- seuse. Et d'abord, la graisse apparaît parfois avec une rapidité telle, qu'il est inq)Ossible de l'attribuer à une oxydation molécidaire des tissus. De plus, et c'est là un point bien digne d'allenlion, ce travail ré- ( 53i ) gressif nmoinclrit considérablement Id partie qui en e>t Ir.ippée, puisque loo parties de muscle, par exemple, ne donnent que 4 ti '' partie- de nia- lière tarasse; or, les nécrops fs liumaiiies nu expérimentales ap])ri uuent que, dans l'imMieiise majonié fies ca-^, le f .ie, (pu de tous les viscères e>l \r plus fiéqiiennneni et le plus profnniléiuent alleint, pri'sente un vnluMie qiu tl''pas>e nolahleuu'ul la iiioveniie pli\ violonique. Se-; cellules, dis eu- dues pir des guitles linilcuses, sont |)arfois d'^fbrniées à c<' point, qudn ni' disluigue plus leurs paroi-. Et ce cpii vit nt creii't- tiil du foie est é;.';ilc- uii'iil vrai pour les rt^ius et le cœui' lui ircme. De nombreux ex.uuens no;:s ont ap|)ris, eu > ft. t. q^e les lubiilo doui ré|)iiliélaun est iufiitr'é de grai-se, et que les faisreiuix |)iiiuitiis granulo-gr;iisseiix -ont plus \ dIuiuiuciix 'jUi- ceux qui sont restés sains. » Puisque, dans l'iiiloxicalion pliospliorée, la graisse n't st pas piodiute sur place, d'où vient-elle? » r.es aliments, dont la quantité est lonjoius con^i rien dis- ( 537 ) tiiiguer à quelques pas. Ces vents, secs dans le début, s'imbihent de vapeurs aqueuses sur les mers qu'ils traversent; arrivés sur le continent, ils dé- posent le tout, sous foruie de pluie ou de neige, dans les vallées et sur les montagnes. Lorsqu'ils sont plus impétueux que de coutume, ils emportent avec eux les sables qu'ils ont enlevés, tous les animalcules qu'ils rencon- trent en l'air ou qui se développent en chemin. C'est probablement à cette cause que l'on doit attribuer les infusoires trouvés dans la pluie de sable de l'an passé, et les substances animales découvertes cette année-ci. Les traces de chlorure de sodium découvertes dans ces mêmes sables ne sont peut-être que des parcelles de ce sel enlevées avec l'écume que ces vents furibonds arrachent aux vagues de la mer. » GÉOLOGIE. — Sur le terrain de craie des Pyrénées françaises et des CorbièreSj et notamment sur la partie inférieure de celte formation [néocomien, aptien, albien). Deuxième Note de M. H. Mac.nax, présentée par M. Daubrée. (Extrait.) « J'ai lait voir en 1868 (i) que le terrain de craie du versant nord d(^ la chaîne pyrénéenne se divisait en deux grands groupes bien distincts, discor- dants l'un par rapport à l'autre : le grou[ie de la craie inférieure (néocomien, aptien, albien); le groupe de la cra/e »io^eHne et 5»/jen'ei(re (cénomanien, turonien, sénonien, garumnien ou danien). J'ai surtout montré qu'on pou- vait différencier chacun des étages du groupe inférieur, quoiqu'ils eussent quelques fossiles communs. » Deux coupes que j'ai relevées tout récemment, en venant corroborer mon opinion, m'ont fixé sur le véritable plan de séparation des terrains ap- tien et albien, et sur l'énorme puissance de ce dernier étage. Une troisième montre à quel point, dans la Haute-Garonne, les couches de la craie infé- rieure sont disloquées et faillées.... » La conclusion qu'il est permis de tirer de ces coupes et de celles que j'ai antérieurement publiées sur les Pyrénées est celle-ci : » Les étages néocomien, aptien et albien ont chacun une lithologie et une faune particulière, quoique possédant quelques fossiles comnuuis; ils sont recouverts en discordance par le cénomanien. Il devient donc impos- sible de réunir ces divers terrains dans un même groupe. » (i) Comptes rendus, t. LXVI, p. 1209. — Bullcliit de la Sociélé Géologique de France, 1' série, I. XXV, p. 709. G. R., 1S70, I" Semeslre. (T. LXX, N» 10.) 7I ( 338 ) M. MiLXE Edwards communique l'extrait suivant (l'u?ie Lettre, en date (lu i8 décembre, qui lui a été adressée de Sse-Tchaan , par M. l'abbé Irmand David, correspondant du Muséum d'histoire naturelle : K J'ai découvert récemment une nouvelle espèce de Crossoptilon, qui me paraît très-remarquable et qui pourra recevoir le nom de Crossoptilon cœru- lescens. Voici la diagnose de celte espèce : » Rlémes dimensions et formes que le Crossopt. aurititm ; pieds ronges; bec ronge clair, mar((.tié de brun vers le bout; iris noisette-roux; lète semblable à celle de l'espèce péki- noise, avec les pbimes allongées des oreilles un peu plus développées; couleur générale du plumage d'un ardnisé-fnncé-hlcuntre, uniforme et fort beau ; seulement le bout des grandes pennes de la quene est noir et brillant, à reflets verts et violets; les trois ou quatre petites ])enncs latérales sont blanches dans leur première partie ou en entier, selon l'âge ; les grandes ])ennes des ailes sont aussi olivâtres ; et les plumes noires et veloutées du sommet de la tète sont séparées des plumes ardoisées du cou par une petite raie blanche. « GÉOLOGIE. — Noie sur des stries observées sur des blocs de grès de Fontaine- bleau^ de meulière de la Brie, de silex et de calcaire grossier engagés dans les diluviums des environs de Paris; par M3I. A. Rodjod et P. -A. Julien. MM. Roujou et Julien demandent l'ouverture d'un pli cacheté qui a été déposé par eux, et accepté par l'Académie le 20 septembre 1869. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient la Note suivante : « Notis avons conslaté, dans le courant du mois d'aotit 1869, sur des blocs de grès de Fontainebleau, de meulière de la Brie, de calcaire gros- sier, etc., des stries sotivcnt fort nettes, et dont nous ne pouvons encore expliquer l'origine d'une manière positive. >) Notis avons rencontré ces blocs dans des sablières de la rotite de la Révolte, de l'avenue de Clichy et de la porte de IMontreuil, près de Paris, et aussi dans les environs de Choisy-le-Roi et de Villenetive-Saint-Georges. » Les formations des localités qui viennent d'être citées, Montreuil ex- cej)té, appartiennent à la seconde phase de l'époque glaciaire: le dépôt de Montreuil est plus ancien et très-probablement interglaciaire. » Parmi les stries, les unes sont parallèles, les autres affectent des direc- tions différentes; leur profondeur et leur netteté paraissent varier avec la roche sur laquelle elles sont tracées. Sur les grès, 011 elles se montrent le plus souvent, elles paraissent plus larges et plus profondes que sur les autres substances; sur les meulières de la lirie, elles sorit pltis fines et plus ( 539 ) légères. Ces roches striées portent souvent des traces manifestes d'un frotte- ment énertçique, et leurs angles sont émoussés; d'autres fois, leurs contours anguleux et leur volume considérable excluent toute idée déroulement, et font immédiatement penser à un transport par les glaces. » En résumé, sans vouloir encore nous prononcer d'une manière défi- nitive sur ces stries, qui n'avaient pas été signalées dans les environs de Paris jusqu'à ce jour, nous ne serions pas éloignés de leur attribuer une origine glaciaire, et nous nous proposons de faire de nouvelles recherclies pour vérifier cette hypothèse. » a M. Élie de Beaumont dit, à cette occasion, qu'il serait heureux de voir cju'on ait fini par observer des sillons et des stries sur les roches des environs de Paris. Il en a cherché lui-même plus d'une fois, mais sans jamais en trouver dont les caractères lui aient paru incontestables. De leur présence bien constatée, il aurait cru pouvoir déduire un moyen de réduc- tion à l'abmrde applicable à la supposition que les sillons et les stries se- raient TOUJOURS l'ouvrage des glaciers et un témoignage de leur ancienne existence. » M. Thudichum adresse une Note, écrite en anglais, sur un acide qui existerait normalement dans l'urine, et qu'il nomme acide krjplophanique. Après avoir décrit les moyens cpi'il a mis en usage pour isoler l'acide kryptophanique, soit du résidu de l'évaporation de l'urine par la chaleur, soit de l'urine fraiche, l'auteur indique les propriétés chimiques de cet acide. Il est transparent, amorphe, gommeux, soluble dans l'eau, moins soluble dans l'alcool et moins encore dans l'éther. Il donne, avec un grand nombre de sels, des précipités qu'on obtient facilement des sels neutres métalliques. Il se combine avec un grand nombre de bases pour former des kryptophanates, que l'auteur passe en revue et dont il donne les formules. M. JoDGLET adresse une Note concernant « l'action de l'ozone sur la nitroglycérine, la dynamite, et différents autres composés explosifs. » D'après les expériences exécutées par l'auteur, la nitroglycérine ferait explosion dans un vase contenant de l'ozone; il en serait de même pour la dynamite, l'iodure d'azote, le chlorure d'azote, et cpielques autres com- posés analogues. Les poudres au picrate de potasse se décomposeraient leu- ( 54o ) tement cl.iiis les mêmes conditions; enfin la poiulre ordinaire s'altérerait no- tablement au bout de six semaines. M, Sacc adresse une Note concernant la distillation de l'acide taitrique. A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du j mars 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Le Jardin fruitier du Muséum; par M. J. Decaisne, Membre de l'Listitut, loS*' iiv. Paris, 1870; in-4° texte et planches. Mémoire pour servir de base à une nouvelle méthode de traitement de la goutte; par M. FONTAIKE. Paris, 1869; in-8°. Zfmélologie patlioloijiipie. Le charbon, ou fermentation bactéridienne chez l'homme. Physiologie pathologique et tliérapeutiijue rationnelle; par M. Bré- BANT. Paris, 1870. (2 exemplaires.) Bulletin mensuel du Comice agricole de r arrondissement de Reims, 5* année, n°' 8 et 9. Reims, 1869; in-S". (2 exemplaires.) (Ces deux derniers ouvrages sont adressés par M. le D'Brébant au con- cours des prix Montyon, Médecine et Cliirurgie, 1870.) Traité des fièvres intermittentes; par M. L. CoLiN. Paris, 1870; in-8". (Pré- senté par M. le Baron Larrey pour le concours des Prix de Médecine et Chirurgie, 1870.) (La suite du BuIIeliii au prochain numéro.) ERRAT J. (Séance du 21 février 1870.) Page 36o, ligne 3, ou l:eu de ig novembre, Usez 2g novembre. Page 366, ligne 1, au lieu de cercles circulaires, lisez cylindres circulaires. Page 366, ligne 18, au lieu de la forme, lisez la somn>e. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 MARS 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. ME^IOmES ET C03IMUNICATI0NS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur l' observation iiliolograpitùjue des passnnes de Frémis et sur un cijipareil de M. Laiissedat ; par M. Faye. « Ali moment de partir pour un voyage de pliisieiiis mois qui ne me permettra pas de coopérer avec mes collègues aux préparatifs de l'obser- vation du |)rochain passage de Vénus, je tiens à compléter les recherches que j'ai iléjà publiées à ce sujet (i), et à soumettre à tous les astronomes l'opinion à laquelle je me suis arrêté sur l'emploi de la photographie que j'avais déjà proposé, il y a vingt ans, de substituera la méthode de Haljey. Je désire vivement que la Commission du passage de Vénus veuille bien accorder quelque attention à ces idées, lorsqu'elle aura à s'occuper des méthodes d'observation. Je donnerai aussi lecture d'une Lettre que M. le commandant Laussedat, dont l'Académie connaît la compétence en fait d'expéditions photographiques, a bien voulu m'adresser sur ce sujet. » L'Académie se souviendra peut-être qu'après avoir discuté devant elle, l'an dernier, les observations originales du passage de 176g par la méthode de Halley, j'ai été conduit à indiquer quelques moyens propres à atténuer (l) Sur les passages de Vénus (Comptes rendus, t. LXVIII, p. [\i et 6q). — Examen critique des idées et îles observations du P. Hell sur le passage de l'énus en 1769 (iiiome vol., p. 282)- C. H. !:-7o, i" Semeurc. (T. LXX, Pi» 11.) '] 2 ( 5/i3 ) les causes d'insuccès. D'un autre coté, deux astronomes de l'Observa- toire ont présenté sur le même sujet d'excellentes suggestions. Les diffi- cultés inhérentes à cette méthode n'ont pas préoccupé moins vivement les astronomes anglais et allemands. Toutes ces discussions, d'un intérêt actuel, ont naturellement été rendues publiques. » Il est résulté pour moi, de ce débat européen, la crainte très-sériense que l'ancien niorle d'observation proposé par Halley, et pratiqué en 1761 et 1769, ne soit pas aussi parfait en pratique qu'il paraissait l'être en tliéo- rie, et qu'il ne nous condnise pas au but en 1874, même en y employant des télescopes d'une grande perfection optique. En effet, dans ce mode qui réduit l'observation à celle des contacts internes des disques de Vénus et du Soleil, tout dépend de la possibilité de saisir, à l'entrée, l'instant de la formation d'un très-mince filet de lumière entre les deux contours, ou celui de sa rupture à l.i sortie. Or les ondulations de l'atmosphère affectent trop le bord du Soleil, lorsqu'il n'est pas très-élevé, pour laisser au phénomène sa netteté géométrique. M. Arago pensait qu'elles avaient pour effet de supprimer par moments des parties d'une étendue sensible sur le bord du disque solaire. On le voit du moins parcouru par un continuel mouvement vermiculaire, qui lui donne parfois, près de l'horizon, l'aspect dentelé d'une scie. On sent combien la moindre agitation peut relarder la percep- tion d'un mince filet de lumière sur les bords; car ici on ne saurait compter, comme pour les détails permanents d'une figure, sur ces instants fugitifs de calme que les astronomes anglais appellent a cjlimpse, et que l'observateur attend avec patience dans les cas habituels. D'autre part, la fatigue de l'œil et i'éblouissement causé par la contemplation prolongée d'une grande surface très-lumineuse, la dilatation factice du disque solaire inhérente à toute image optique d'un vif éclat, les petits défauts de la lunette, de la mise au point, etc., se joignent à la cause précédente et achèvent de rendre le succès bien douteux. Les deux mémorables expériences faites en 1761 et 1769, et celles que nous devons à tous les passages de Mercure, justifient trop ces appréhensions pour qti'il soit permis de les négliger. » Telles sont aussi, sans aucini doute, les raisons (jui auront décidé les astronomes allemands à reléguer au second jilau la méthode des contacts, pour mettre au pretnier un procédé plus sûr à leurs yeux. Une Commission comi)osée de MM. Hansen, Argelander, Paschen, Bruhns, Forsfer, Auwers et Winnecke, à laquelle M.deStriive a été adjoint comme expert, a été con- voquée l'an dernier, à Berlin, par la Chancellerie de la Confédération de ( 543 ) l'Allemagne du Nord, à l'effet d'aviser aux préparatifs des expéditions pro- jetées pour le prochain passage de Vénus. Elle s'est prononcée à l'unani- mité, dès sa première séance, pour un système de mesure bien connu et déjà pratiqué d'ailleurs, depuis longtemps, dans les passages de Mercure, lequel consiste à déterminer, à l'aide de l'héliomètre, non pas au bord du Soleil, mais sur le disque même de cet astre, les coordonnées relatives de Vénus, c'est-à-dire sa distance au centre du Soleil et son angle de position. » Ne pouvant partager, je l'avoue, la grande confiance de nos collègues d'oiitre-Rhin dans cet emploi spécial de l'héliomètre de Fraimhofer, et per- suadé aussi que l'usage des micromètres ordinaires serait encore plus pénible et moins sûr, j'estime que le seul mode qui présente des garanties complètes, c'est l'observation photographique, dont j'ai poursuivi depuis si longtemps l'introduction dans les mesures astronomiques. Ce genre d'observalio?i supprime l'observateur, et avec lui l'anxiété, la fatigue, l'éblouisscment, la |)récipitation, les erreurs de nos sens, en un mot Tintervention toujours siïspecte de notre système nerveux. Il ne supprime pas les petits troubles d'origine atmosphérique, mais en permettant de multiplier indéfiniment les épreuves, il promet une compensation parfaite des écarts dus à cette cause. Il ne supprime pas les défauts de l'appareil optique, mais en ramenant les mesures géométriques à la détermination des centres des disques au moyen du contour entier de leurs circonférences, il fait disparaître la difficulté propre à la méthode de Halley, où fout dépend d'un imperceptible élément de contact entre ces bords, si différents par leurs modes propres de visi- bilité. » Ainsi, avec la Commission de Berlin, je voudrais reléguer l'ancien pro- cédé au second plan, mais, au lieu de le remplacer comme elle par les mesures héliométriques, où j'entrevois bien des difficultés, je propose de mettre au premier rang l'observation photographique de Vénus sur le Soleil (i), combinée avec l'enregistrement électrique de l'instant de la pro- duction des images, et avec la détermination de l'heure par l'observalion photographique du Soleil au méridien (2). Ce serait la suppression complète de l'observateur. )) Heiu-eusement tout le monde s'accorde enfin sur ce point, qu'il faut l'aire figurer la photographie parmi les procédés d'observation : mais chaque (i) Y compris les contacts qui ])ourraient être pliotographiés à part. (2) Voir ma Note sur l'état de la photographie astronomique en France [Cniiiplcs rencliis, t. L, p. 965; 1860). 72.. ( 544 ) nation agira suivant son génie particnlier dans la direction qu'il lui faudra imprimer à l'ensemble de ses entreprises. I.a visée principale des Anglais, c'est, je crois, de friire réussir une bonne fois la niélhodc des contacts, proposée par un de leurs plus célèbres compatriotes; celle des Allemands, c'est l'applicalion de l'héliomèlre de Fraunlicilcr, consacré, chez eux, par le souvenir des belles mesures de Bessel; la nôtre, à mon avis, flevrait être l'application intégrale des méthodes originairement dues aux décou- vertes de Daguerre, d'Arago et d'Ampère. Nous verrons à quelle nation reviendra l'honneur d'avoir le mieux servi la science dans celte bitte généreuse. » En dehors de toute préoccupation patriotique, ma confiance est fondée sur l'expérience que j'ai acquise il y a bien longtemps, dans les ateliers de M. Porro, en mesurant les magnifiques épreuves que nous avions obtenues (avec M. Quinet, pour la photographie, et MM. Baudoin et Digney frères, pour l'enregistrement électrique du temps), par l'emploi du collodion sec et au moyeu d'une gigantesque huietle de i5 mètres de longueur focale. Les épreuves de l'éclipsé de i858, que j'ai eu l'hoiuieur de présenter le jour même de l'éclipsé à l'Académie, laissaient bien loin en arriére, malgré quelques défauts uniquement dus à l'exiguïlé de nos moyens pécuniaires, tout ce qu'on m'a montré depuis en ce genre. Sur les clichés ainsi obtenus directement au foyer, sans agrandissement ullérieiir, le diamètre du Soleil était de i5 centimètres et la seconde d'arc v;dait -p^j de millimètre; par suite, l'effet total dû à la parallaxe relative de Vénus eu i 874 (au n!oins4o") répondrait à un déplacement de 3 millimètres sur des épreuves pareilles obtenues eu deux lieux bien choisis. Or quand bien même cette grandeur considérable serait mesurée grossièrement à l'aide d'une simple règle divisée, un double décimètre par exemple, et par simple estime à -^ de millimètre près, ou à 3^ du tout, pour en déduire la parallaxe du Soleil, il faudrait encore diviser ces résultats par 5, et on voit qu'on obtiendrait finalement cette parallaxe à -~, près. Mais en réalité on appliquera à ces épreuves des appareils micrométriques pareils à celui que M. Porro avait disposé pour moi, et l'on poussera beaucoup plus loin rexacliltide. Les épreuves elles-mêmes gagneront en précision si on les obtient à l'aide d'ob- jectifs convenablement achromatisés par des procédés semblables à ceux de M. Rutherford, et parfaitement étudiés d'avance. Enfin on pourra mul- tiplier presque indéfiniment ces épreuves et ces mesures pendant la longue durée du passage. J'ai voulu seulement montrer, par l'exemple de résultais acquis et d'expériences couronnées de succès, que la méthode photogra- ( 545 ) phiqiie conduit aisément au but, au n)03'en de deux stations convenabip- nient clioisies, et ne le cède en aucune manière aux espérances qu'avait fait concevoir autrefois la méthode de Halley. » Il y a plus, la méthode photographique n'exige nullement dans la pra- tique, comme celle de Halley, la combinaison de deux stations. J'ai remar- qué qu'il suffirait de se placer, avec un héliométre ou mieux avec un appareil photographique, en un quelconque des points du globe terrestre qui voient le Soleil culminer au zénith pendant un passage de Vénus, pour détermi- ner complètement la parallaxe relative de cet astre, au moyen de mesures obtenues dans cette seule station. En iSy/ji cette région est très-voisine du tropique du Capricorne et traverse tout le continent australien. Le point le plus avantageux se trouverait au nord de la baie des Chiens marins. L'effet parallactique, il est vrai, serait deux fois moindre que dans le cas de deux stations combinées; mais je le crois bien sulfisant, et il est en tout cas digne de remarque qu'un photographe convenablement outillé obtien- drait ainsi, à lui seul, un îésultat suj^érieurà celui qu'on acceptait encore avec tant de confiance il y a dix ans; il déterminerait à lui seid, je le répète, la distance de la Terre au Soleil avec plus de cerlitucle que tous les savants du monde entier en 1769. L'épreuve mériterait assurément d'être tentée par les observatoires australiens. » Voici le moment de signaler aux observateurs l'ajjpareil ingénieux que M. Laussedat a em|)!oyé, à deux reprises, en Algérie (avec le concours de M. Girard, pour la photographie) et en Italie, clans le but d'observer photographiquement le passage de la Lune sur le Soleil. AL Laussedat a eu l'idée de rendre fixe la lunette photographique dans une direction ho- rizontale et de renvoyer vers celte lunette la lumière du Soleil au moyen d'un héliostat. Pour être en état, et c'est ici le point capital, de soumettre les épreuves ainsi obtenues à des mesures précises, M. Laussedat a par- faitement reconnu qu'il fallait déterminer avec exactitude l'orientation de l'axe de celte lunette. Il y est parvenu en plaçant cette limette dans la direction même de sa Lunette méridienne, et en assurant, à l'aide d'un bon niveau, l'horizontalité d'un des bords de la plaque sensible. On obtient ensuite par le calcul les éléments nécessaires pour transformer les coor- données mesurées sur les clichés en coordonnées célestes rH|)porlées aux cercles usités en astronomie. M. Laussedat me paraît donc fondé à s'ex- primer sur ce sujet comme il le fiit dans la Lettre suivante, c[u'il a bien voulu m'adresser le 20 février dernier : ( 546 ) « Voulez- vous me permettre de vous entretenir d'un autre sujet dont les astronomes s'oc- cupent beaucoup depuis quelque temps. Je veux parier du prochain passage de Vénus sur le disque solaire. » On a cherché, avec le plus grand soin, les localités où l'observation pourra se faire dans les meilleures conditions sous tous les ra|qîorts; on s'est attaché à prévoir les différentes causes d'erreur, les illusions d'o|)tique, etc., qui pourraient infirmer des résidlats accpiis à grands frais et avec beaucoup de fatigue. >i Au nombre des méthodes recommandées, principalement en Angleterre (et je sais com- bien vous en êtes vous-mèine jiartisan), se trouve celle des épreuves photographiques. Les Montlily Notices renferment, à ce sujet, des notes extrêmement importantes de M. "'Varren de la Rue, de M. le major Tennant et de M. Proctor, qui ne vous ont certainement pas échappé. » Une des causes d'erreur dont il semble le plus difficile de se garantir est celle qui dépend de la manière dont les épreuves sont repérées ( dont les angles de position sont déterminés) pour permettre la comparaison de celles qui ont été obtenues dans des stations différentes. » Dans le dernier numéro des Montlily Notices, M. Proctor inditiuc comment il convient de choisir les stations pour que les effets de cette erreur aient la moindre influence possible sur l'exactitude du résultat. M. Warren de la Rue, de son côté, a montré que la détermina- tion de l'angle de position pouvait se faire avec une grande précision, en répondant aux appréhensions du major Tennant qui ont provoqué les recherches de JI. Proctor. Il est cer- tain que l'on devra |)réferer les stations indiquées par cet astronome poui' y prendre des épreuves photographiques; mais, comme elles ne sont pas très-nombreuses, et qu'il me sem- blerait regrettable de renoncer partout ailleurs à la photographie, je crois devoir vous pré- senter les réflexions suivantes. » L'inconvénient le plus grave, très-probablement, que l'on rencontre quand on cherche l'angle de position sur une épreuve photographique (et j'entends par là l'angle d'une ligne de repère tracée sur l'épreuve avec le diamètre N. -S. du Soleil), provient des irrégularités de position de la lunette conduite par un mouvement d'horlogerie; c'est, du moins, ce que je suppose. Or cet inconvénient se trouve évité dans la disposition que j'avais adoptée en Algérie, lors de l'observation do l'éclipsé totale de Soleil du 18 juillet 1860. » Cette dis|)osition est celle-là même que Foucault a imaginée plus tard pour entri'- ])ren(lre des études variées d'astronomie physique, et qu'il se proposait de léaliser dans un instrument désigné par lui sous le nom de Siclérostat. Il seiait inutile de vo^is faire la descrip- tion d'un appareil que vous connaissez parfaitement, depuis l'époque où vous avez rendu compte à l'Académie des observations faites à Batna. D'ailleurs l'inslniment analogue de Foucault vient d'être réalisé avec un très-grand soin. Je me bornerai donc à émettre le désir de voir appliquer le princiiie sur lequel il est fondé à la solution de la difficulté signalée ])ar les astronomes anglais. Il est très-aisé de voir, en effet, que, la luucltc qui porterait l'ajipareil photographique étant disposée invariablement dans une direction déterminée astrononii- quenic nt et repérée à l'aide d'une mire et d'un collimateur, les irrégularités accidentelles du mouvement du miroir qui projette l'image du Soleil dans l'axe de cette lunette seraient sans danger. On pourrait, dans tous les cas, à l'aide de mouvements de rappel, ramener l'image au centre de la plaque dépolie à laciuelle on substitue les |>laques sensibles; et ipiaïul bien ( 547 ) nuMiie l'image s'écarterait de celte position normale, on l'y ramènerait sans peine par le calcul. » Je ne veux pas, dans cette Lettre, entrer dans des détails que vous pressentirez sans aucun doute, mais l'expérience que j'ai faite en i8(jo, et que j'ai répétée en 1S67, en Italie, sur des épreuves du Soleil (l'éclipsé n'ayant pas pu être observée à cause des nuages), m'a convaincu de l'extrême ])récision dont la méthode est susceptible. • Ne vous semblerait-il pas prudent, si les astronomes français veulent prendre part aux expéditions qui auront pour but la détermination nouvelle de la parallaxe du Soleil en 1 874. de faire, dès à présent, des essais multipliés de photographie et d'étudier les appareils et les procédés, afin d'éviter les mécomptes? >• » Grâce aux procédés de M. Foucault, si bien appliqués par JM. Martin, il est possible aujourd'hui d'obtenir des miroirs parfaitement jjlans : cela achève de rendre l'ingénieux appareil de M. Laussedat tout à fait appli- cable à robservalioii du passage de Vénus. Je n'ai pour ma part qu'une modification à proposer, mais elle me paraît essentielle. Les expériences que j'ai faites en i858 avec nne longue lunette de i5 mètres établissent à mes yeux la supériorité des épreuves de grandes dimensions, quand il s'agit de mesures. Celles qu'on a obtenues depuis sont trop petites; il fau- drait au préalable les agrandir oti y appliquer de forts grossissements; or on grossit en même temps les défauts inévitables du cliché primitif qu'il serait superflu d'énumérer ici. Je parle, bien entendu, des défauts photo- graphiques et non des défauts inhérents à toute image optique des astres, tels qtie les effets de la réfraction accidenlelle et de la dispersion atmo- sphérique. Avec des objectifs de 16 ou 20 mètres de distance focale, par exemple, on obtiendrait du premier coup des images sur lesquelles le dé- placement parallactique de Vénus serait représenté, comme je l'ai fait voir tout à l'heure, par une grandeur linéaire qui rendrait absolument impossible toute erreur pareille à celle de l'ancienne évaluaiion de la pa- rallaxe du Soleil. Sans doute il serait bien difficile d'installer au loin utie pareille lunette quand elle doit prendre tine direction quelconque; mais rien n'est plus aisé dans le système de M. Laussedat, car il suffit de séparer entièrement l'objectif de l'appareil oculaire ou photogra|)hique, et de les installer sur des piliers séparés, entre lesquels le tuyau ordinaire serait supprimé et remplacé par un simple abii en toile. Quant aux très-itilé- ressantes suggestions de M. Proctor [Monlld)- Notices) sur les moyens d'éviter, par un choix convenable des stations photographiques, l'influence des erreurs relatives à la direction des lignes de repère, je (hrai que ces lignes ont toujours sur les épreuves, quand elles y sont projetées, une netteté admirable, bien supérieure à celle des bords mêmes du Soleil, et ( 548 ) que les moyens déjà employés par M. Laussedat pour y rapporter par le calcul les lignes de repère célestes mettront les astronomes en état d'utiliser toutes les observations photographiques obtenues dans des stations quel- conques. Restent les essais préalables que M. Laussedat recommande avec tant de raison : il n'est pas besoin de dire qu'ils sont déjà compris dans le programme des prévisions actuelles de la Commission. » THÉORIE MÉCANIQUE DE LA CHALEUR. — Note sur les changcnienls d'étal d'un rnélaïuje d'une vapeur saturée et de son liquide, suivant une liyne udia- halique; par M. Phillips. « On admet généralement que, quand un mélange d'une vapeiu* saturée et du liquide générateur change d'élat suivant une ligne adiabalique, toute augmentation du volume est accompagnée d'un abaisseuient de température, et toute diminution du volume, d'une élévation de température. Ce fait, en raison de sa généralité et des conséquences qu'on en tire, m'a paru mériter d'être l'objet d'une démonstration directe qui forme le sujet de cette Note. » Considérons l'unité de poids (i kilogramme) d'tui mélange compre- nant un poids m de vapeur et un poids i — m du liquide. » Soient / la températiu'e actuelle, a -\- t la température absolue, p la pression correspondante, c la chaleur spécifique du liquide à la température t et sous la pression p^ / la chaleur de vaporisation, u l'excès du volume de i kilogramme de vapeur saturée sur celui de i ki- logramme du liquide dans les iiiémes coudilious de températiiie et de piession, dl] l'accroissement infiniment petit de la chaleur uilcrue du mélange après un changement d'élat infininient petit, <^Q la quantité infiniment petite de chaleur reçue ou émise par le mé- lange peuilaiit ce changeiueut d'élat, A l'équivalent calorifique du travail. Ou a, comme ou sait, dq = d{] +\pd[,>ui), ou, comme r/Q = o, puisque le changement d'étal a lieu suivant une ligne adiabali(]iu', il vient (i) dl] = -Apd{mu). ( 549 ) » Remplaçant u par sa valeur tirée de l'équalioii comme de on a dU= - fh OH, en développant, » L'équation de M. Clausius devient, dans le cas actuel, cdt a -\- t + r/ -^^. =o. ,. Tirant de celte formule la valeur de r/ ( ^^^^J et la substituant dans (2), on a définitivement M) " = 7*v^-(' dp d'p -4- + mr -r dt dt lit » Or les Tables construites en prenant pour bases les expériences de M. Regnault {}>oiv la dernière édition du Trailé du D'' Zeuner, i86g) indi- quent pour toutes les vapeurs saturées : 1° que — est toujours positit; di) . • 1 . • d'' p 2" que — croit toujours avec la température et, par suite, que — • est aussi positif. C'est ce qu'on peut constater, d'après ces Tables : 1° pour la va- peur d'eau, de zéro à -iOG degrés; 2° pour celle d'éther, de zéro à 120 de- grés; 3" pour celle d'alcool, de zéro à i5o degrés; 4°pour celle d'acétone, de zéro à r4o degrés; 5° pour celle de chloroforiue, de zéro à 160 degrés; 6° pour celle de chlorure de carbone, de zéro à 160 degrés; 7" pour celle de sulfure de carbone, de zéro à i5o degrés; 8" pour celle de mercure, de I 4o à 520 degrés; 9° pour celle d'acide carbonique, de — aS à 45 degrés. Dans ces Tables, les pressions sont données de 5 en 5 degrés pour la va- peur d'eau et pour la vapeur d'acide carbonique; de 20 en 20 degrés pour celle de mercure, et de 10 eu 10 degrés |)our toutes les autres vapeurs. M L équation (4) lait voir en conséquence que — est toujours positif, et, c. K., 1870, i" Semestre . (T. LXX, N" H.) 7^ ( 55o ) par suite, que la chaleur interne du mélange varie constamment dans le même sens que la température. Or, à cause du travail extérieur, la chaleur interne varie en sens inverse du volume du mélange. Il arrive donc néces- sairement que toute augmentation de ce volume est accompagnée d'un abaissement, et toute diminution de ce volume, d'une élévation de la tem- pérature. » CHIMIE. — De l'étnt Daissanl (deuxième Mémoire); par M. H. Sainte-Claike Devili.e. » Dans luie précédente Communication {voir p. 20 de ce volume), j'ai fait voir qu'il est inutile, pour expliquer la formation de l'annuoniaque par le contact du zinc et de l'acide nitrique, d'avoir recours à l'hypothèse d'un état particulier des corps, l'état naissant. J'étudierai aujourd'hui ce qui se passe lorsque le zinc est eu contact avec un mélange d'acide sulfu- rique ou chlorhydrique et d'acide nitrique. » L'appareil dont je me suis servi, et qui a également été employé dans les recherches expérimentales de ma dernière Note, était ainsi conçu. Un flacon à trois tubulures, d'un peu plus d'un litre de capacité, conte- nait les matières réagissantes, c'est-à-dire : M De l'eau bouillie et refroidie dans une atmosphère d'acide carbonique pur; » Des barreaux cylindriques de zinc distillé, terminés à leur |)artie supé- rieure jiar des fils de platine recoiubés et soudés dans leur intérieur pen- dant le moulage de ces barreaux : ces barreaux étaient pesés avant et après l'expérience, pour déterminer la quantité de zinc dissous, le fd de platine servant à iulroduiie dans le flacon et à extraire les barreaux de zinc; » Les acides sulfurique, chlorhydrique et nitrique que l'on versait en quantités et volumes déterminés à l'avance par des mesures et des titrages risoureusement exécutés. » Le flacon et toutes les parties de l'appareil décrit plus loin étaient con- stamment traversés par un courant d'acide carbonique provenant d'iui de ces générateurs à dégagement continu que j'ai fait connaître depuis long- temps (i). On introduisait les acides et le zinc dans le flacon, de manière qu'il ne pût y rentrer aucune trace d'air. (i) Ces appareils, de tlimension moyenne, avaient, avant d'être employés, fourni plus de I nièlrc cube d'acide carbonique, et le gaz (|ui en sortait était absorl)a!)le, sans résidu visible, par de l'eau distillée et bouillie. ( 55i ) » Les gaz jsrovenaiit de la réaction des acides sur le zinc traversaient un lube en U contenant des cristaux de bicarbonate de sonde, pour arrêter l'acide nitreiix^ et du cbiornre de calcium fondu pour les dessécher. )) De là ils passaient dans un tube de verre de Boiièrne, coïilonant d'abord de l'oxyde de cuivre, puis du cuivre métallique, où l'hydrogène se transformait en eau et les gaz composés oxygénés de l'azote perdaient leur oxygène. Ce tube, chauffé au gaz dans un manchon de terre cuite et à une température peu élevée, était pesé avant et après l'expérience, plein d'acide carbonique. » La vapetu' d'eau, l'azote et l'acide carbonique qui balaye constamment l'appareil traversaient un tube en U, contenant dans son intérieur d'abord un petit réservoir pour recevoir l'eau condensée, ensuite du chlorure de calcium fondu pour arrêter la vapeur d'eau. » Enfin le mélange d'acide carbonique et d'azote était reçu sur une petite cuve, dont le liquide était de la potasse étendue, et dans des tubes gradués remplis avec ce même liquide. En portant ce tube gradué sur la cuve à eau, on mesurait l'azote sorti de l'appareil. Lorsque la quantité de zinc dissous était jugée suffisante, on faisait sortir les barreaux au moyen d'ini large tube plongeant dans la liqueur^ et au centre duquel se réunissaient les fils de platine recourbés et attachés à ces barreaux. On les lavait, on les séchait et on les pesait pour déterminer la perte de poids qu'ils avaient subie. )) La liqueur restant dans le flacon était alors traversée par un covnant assez rapide d'acide carbonique, qu'on continuait jusqu'à ce que tous les gaz dissous dans l'eau fussent déplacés, ce qu'on reconnaissait à ce que les bulles arrivant dans le tube gradué plein de potasse étaient absorbées d'une manière à peu près absolue. (Chaque opération durait de douze à quinze heures.) Alors on prenait lo centimètres cubes de la liqueiu- zinci- fére, et on y versait du permanganate titré, pour y déterminer la c[uantité d'acide nitreux qui s'y était formé. » Puis on prenait 5oo centimètres cubes de cette même liqueur, on la distillait avec un alcali pour chasser l'ammoniaque, qu'on dosait au moyen d'un acide titré. Connaissant le volume total de la liqueur, on calculait l'acide nitreux et l'ammoniaque qui s'y étaient formés. » On avait, par ces diverses pesées ou titrages : i° la quantité de zinc dissous; 2" la quantité d'oxygène enlevé à l'oxyde de cuivre ou fixé sur le cuivre; '6° la quantité d'eau formée; 4° 'a quantité d'azote dégagé; 5° la 73.. ( 55a ) quantité d'ammoniaque; 6° enfin la quantité d'acide nitreux contenu dans la liqueur. Ce dernier nombre n'était considéré que comme ime approxi- mation, surtout à cause de l'incerlitude qui se rattache à sa détermination, incertitude déjà signalée par M. ïerreil et par M. Fremy. Je le calculai par différence, en cherchant la quantité de zinc manquant, et par suite oxydé sous l'influence de la production de l'acide nitreux. » Avec l'eau produite, on calcule les quantités d'hydrogène dégagé par le zinc et d'oxygène enlevé à l'oxyde de cuivre. Avec le dernier nombre et la variation du poids du tube à cuivre et à cuivre oxydé, on calcule l'oxv- gène fixé sur le cuivre ou enlevé à l'oxyde. On obtient ainsi l'oxvgène pro- venant de la désoxydation des composés nitreux. Enfin, le volume de l'azote étant connu, on en déduit le poids. )) Les poids d'azote et d'oxygène ainsi fixés, on cherche si la quantité d'oxygène est supérieure aux * de l'azote. Dans ce cas, on admet qu'on a un mélange de protoxyde d'azote (x) et de bioxyde ( r), et on calcule ces quantités par les formules suivantes, dans lesquelles a représente le poids de l'azote et o le poids de l'oxygène : \i 4 n En admettant cjue, dans ce cas, il n'y a dans les gaz que du protoxyde et du bioxyde d'azote, on fait une hypothèse qui n'est peut-être pas bien fondée; mais la fornude ci-dessus n'avertira pas de l'erreur, car un mé- lange d'azote et de bioxyde d'azote à équivalents égaux a la même compo- sition que le protoxyde d'azote (aAzO = Az + AzQ-). » Si l'oxygène est insuffisant pour que l'azole soit transformé en protoxyde, on calculera facilement la quantité il'azote libre par les formules connues. » Dans les tableaux qui vont suivre, on trouvera : )i i'' Les quantités d'acides supposés anliydres mis en contact avec le zinc exprimées en grammes. » 2" Les produits de la réaction calcidés dans Ihypothèie où il se serait dissous I équivalent de zinc dans la réaction, c'est-à-dire les nombres bruts multipliés parla fraction ^j b étant la quantité tle zinc réellement dissous et Zn étant égal à 33. » 3° Les quantités de zinc dissous par suite de la formation des divers ( 553 ) produits, ammoniaque, hydrogène, azote, etc., i équivalent d^aiiunoniaque exigeant l'oxydation de 8 équivalents de zinc, etc. » 4^ La quantité d'acide nitrique anhydre consommé soit pour l'oxyda- tion du zinc, soit pour la formation des produits de la réaction : ainsi I équivalent d'ammoniaque, d'azote, etc., exige, pour se produire, la dé- composition de I équivalent d'acide nitrique anhydre. » 5° Je rappelle que les acides employés sont loujoiu's mélangés à une quantité d'eau telle, que le volume total fasse exactement i litre. 1. Acide nitrique et zinc. Acide nitrique.. . . Ammoniaque Azote Protoxyde d'azote. Acide nîtreux . . . . MATIERES employées ou produites. Acide nitrique,. . . Ammoniaque Azote Protoxyde d'azote . Acide nitreux Acide nitrique.. . . Ammoniaque Azote Protoxyde d';izole. Acide nitreux Acide nitrique. .. , Ammoniaque Azote Protoxyde d'azote Acide nitreux . . . . 0,825 4,8i3 0,916 0,916 o,3i9 3,5iî >4 0,942 0,241 1,538 3,598 20 0,826 5,095 ZINC oxydé. ACIOE I Dilrique I con- I sommé. 12,81 11,83 II 8,36 33,00 14,21 10,78 6,10 14,62 2,84 9,29 6,25 33,00 12,83 II 11,33 8,84 33,00 33,00 2,62 3,87 n 6,84 i3,33 2,9' 3,53 0,78 4,99 3,00 0,93 2,19 5,11 ri ,23 2,63 II 4,63 7.23 i4,4n MATIÈRES employées ZINC ou produites. oxydé. 4 0,790 12,26 0,934 1 1 ,01 // II 5,620 9,7Î 33,00 1 10 0,712 0,701 0,275 6,927 16 0,969 0,326 1,378 3,362 11,06 8,26 1,65 12, o3 33,00 ACIDE nitrique con- sommé. 2,5l 3,60 tt 7,97 i4,o8 2,26 2,70 0,78 9,84 i5,58 i5 o5 3 84 8 27 5 84 33 00 3,08 l ,26 3,38 4,78 i2,5o MATIERCS employées prodailes. 6 0,836 I ,000 0,412 3,3i5 o,7'9 0,730 0,210 6,892 0,724 0,024 1 ,555 6,920 j ACIDE ZINC j nitrique oxydé. I i^^on- souimé. ",79 2,47 5,76 33,00 11,17 S, 60 1 ,26 i',97 33,00 33,00 2,66 3,86 1,01 4,72 I '.^j-iS 2,28 2,82 0,52 9,79 i5,4i 2,3o 0,09 3,82 9,83 16,04 ( 554 ) 2. Acide/: suI/uririHc et nitrique et zinc. Acide siilfnrique. Aci Je nitrique. . . . Hydrogène Ammoniaque Azote Proto.vyde d'azote Acide nitreux.. . . Acide sulfurique, . Acide nitrique. . . Hydrogène Ammoniaque Azote Protoxyile d'azote. Acide nitreux Acide sulfurique. . Acide nitrique Hydrogène Ammoniaque Azote Protoxyde d'azote. Acide nitreux Acide sulfurique . . Acide nitrique. . . . Hydrogène Ammoniaque Azote l'rotoxyde d'azote Acide nitreux 36 8 o,o33 i,'i7" 0,019 1,408 O1795 3o i5 o,83i 0,622 ')779 1,209 MATIÈRES ACIDE employées ZINC nitrique ou oxydé. con- produites. somme. /|6 If 0;997 32,92 H // o,oo5 0,06' II ti 0,02' 33,00 kl 2 0,660 21,78 Il o,56i 8,7. .,78 0,062 0,37 0,24 tt II II 1,232 2,14 ,,7,5 33,00 3,77 0,11 // 22,84 5,67 0,22 0,07 8,45 3,46 1,38 .,.3 33,00 10,33 12,90 7,33 10,67 2,10 33,00 2,64 2,40 4,37 2,98 12,39 MATlEr.ES emplojées ou produites. 45 0,5 0,9008 0, 121 0,012 0,027' 0,627 40 l\ o,36i >)'79 0, io5 1,238 34 10 0,022 l,l52 o,o6â 1,900 1,660 '7>i n I ,210 0,079 1,609 2,084 ZINC Oxydé. 29,73 1,88 0,14 0, 16 ',09 33,00 ",91 18, 3i 0,63 II 2,l5 33,00 0,07 '7,89 0,77 11,40 2,87 33,00 18,80 0,93 9,65 3,62 33,00 ACIDE nitrique con- sommé. 0,38 o,o5 0,07 0,89 1,39 3,75 0,4' w 1,76 5,92 3,66 0,25 4,66 2,35 10,92 3,85 3,o5 3,95 2,98 i3,8i MATIEHES employées ZINC ou ^ oxydé, produites. 0,8443 0,290 0,010 o,o44' 0,1 5o 38 6 o,o555 0,226 1,059 32 12,5 [I i,o56 0,205 2,011 l,2l5 24 21 0,746 0,076 1,520 5,930 27,86 4,5o 0, 12 0,26 0,26 33,00 1,83 27,97 II 1,36 1,84 33,00 33,00 11,58 0,90 9,12 10, 3o 33,00 ACIDE nitrique con- sommé. 0,92 0,04 1,28 5,72 it 0,56 1,5. 8,79 3,36 0,79 4,9< 1,73 10,79 2,37 0,29 3,73 8,43 14,82 !') Azote de l'air accidentel ou de l'acide sulfurique. (') Perte dans l'analyse. C) Ces petites quantités de protoxyde d'azote indiquent une cause d'erreur. Les quantités d'acide nitrique employées étant estrémement faibles, la moindre quantité d'oxygène ou d'air contenu dans les appareils ou dans l'acide carbonique devient très-grande par rapport à l'azote dégage. ( 555 ) 3. Acides chlorhydrique et nitrique et zinc Acide chlorhydrique. Acide nitrique Hydrogène Ammoniaque Azole ProLoxyde d'azote. . . Bioxyde d'azote Acide nitieux MATIÈnES ACIDE employées ZINC Dirriquo ou produiles. oxydé. con- sommé. .6,/i3' 2,70 0,195 G,/,3 i,6iS 25, i3 5,i3 0, 108 1,27 0,42 " If it n II II 0,092 0,17 0, i3 33,00 :-i,68 Acide chlorliydrique. 10,96 Acide nitrique ' 10, So Hydrogène , // Ammoniaque 'i47^ Azote ! I ,i53 Protoxydc d'azote. .. I 1,226 liioxyde d'azote n Acide iiitrcux ' 0,576 ' 1 11 .85 ' ,79 7 ,36 / 1 ,00 33 ,00 Acide chlorhydrique. .\cide nitrique Hydrogène Ammoniaque Azote Protcxyde d'azote. . . Bioxyde d'azote 1 // Acide nitreux j 2,095 5,47 18,70 w I ,205 o,oSi 1,642 18,69 0,95 9,85 3,5i 33,00 4,68 0,59 3,01 n 0,82 9,10 3,82 0,29 4,o3 n 2,87 MATIÈRES employées ZINC ou oxydé. produites. 14,61 5,40 0,0177 0,37 ■,459 22,65 0,497 5,85 ir tf ti II 2,378 4,i3 33,00 9, '4 i3,5o n 1,244 0,548 0,715 4,628 3,65 21 ,60 II 1,117 II 1 , 3o4 0,462 3,627 19,32 If 3,29 2,36 8,o3 33,00 17,35 If 7,82 1,53 6,30 33,00 ACIDE nitrique con- sommé 5,62 ',92 3,38 10,92 3,95 II 1,35 '.29 6,57 i3,iG 3,55 II 3,20 0,83 4,09 .,67 MAT 1 LUES employées ZINC ou oxydé. produiles. 12,78 8,10 o,oo65 0,22 ' 1,539 23,74 0,092 i,oS 1 , 116 6,70 j M " \ 0,725 1,26 1 33,00 7,39 16,20 II 1,224 0,026 1,672 2,095 1,82 24, 3o n 0,924 n 2,289 o,2n 3,4oi ACIDE nilrique con- sommé. 19,02 o,3i 10, o3 If 3,64 33,00 ■ 4,35 II i3,74 0.74 4, "7 4,86 0,35 2,74 II I ,o3 8,88 3,89 0,10 4,10 II 2,98 33. 1 1 , 1,7 2,93 tt 5,62 o,38 3,/|i 12,24 (') Les quantités d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique sont telles que l'acide chlorliydri(iue va décroissant depuis — d'équivalent jusqu'à — , et l'acide nitrique va croissant donuis — iusciu'à 20 20 1 ■x^i ■• ' ^- d'équivalent, la somme de ces rapports clanl toujours -• Ainsi, dans cette première expérience, iC,4 = 36,5 X -^, et 2,70 d'acide nitrique = 54 X — > et — H = -. 20 20 2u 20 2 » Le premier de ces tableaux conlieiil les produits de l'atlaque du zinc par l'acide uilrique. Les résultats en ont été discutés dans ma Commiuii- cation précédente (page 20 de ce volume), à laquelle je renvoie. ( 556 ) » Le second de ces tableaux contient les produits de l'attaque du zinc par un mélange d'acide sulfurique et d'acide nitrique, les proportions de celui-ci par rapport à l'acide sulfurique allant en croissant régulière- ment depuis la première jusqu'à la dernière expérience. » On y voit que la quantité d'hydrogène décroît régulièrement au fur et à mesure que la quantité d'acide nitrique augmente : à un certain moment l'hydrogène s'annule complètement. On en conclut que les deux acides sulfurique et nitrique agissent sur le zinc comme s'ils étaient isolés. Seu- lement, quand le dernier devient prédominant, il se fait autour des bar- reaux de zinc ime couche liquide de sels dans lesquels le nitrate de zinc est en forte proportion. Autour de celte couche, l'acide sidfurique décompose rapidement le nitrate, s'empare de l'oxyde de zinc et régénère l'acide ni- trique, qui dissout de nouveau du zinc, et ainsi de suite, sans que l'acide sulfurique puisse jamais arriver au contact du métal. C'est ce qui explique la disparition complète de l'hydrogène, et, à ce moment, le dégagement de gaz cesse presque complètement. » Le troisième tableau fait voir que le mélange d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique agit sur le zinc comme si les deux acides étaient isolés, et non pas comme s'ils formaient préalablement de l'eau régale, laquelle détruirait l'ammoniaque. En outre, l'acide sulfurique dissout le zinc moins rapidement que l'acide chlorhydrique, si bien que, pour annuler complè- tement l'action de i équivalent d'acide sulfurique, il suffit tie 0,29 équiva- lent d'acide nitrique, tandis que, pour neiUraliscr l'action de i équivalent d'acide chlorhydrique, il faut 0,67 équivalent d'acide nitrique, c'est-à-dire plus du double. » Enfin l'acide sulfurique déplace avec une facilité très-grande l'acide nitri(|ue du nitrate de zinc, tandis que, pour transformer du nitrate de zinc en chlorure, il faut employer un grand excès d'acide chlorhydrique et faire bouillir la liqueur pendant un temps très-long. D'après cela, si l'on suppose formée autour du zinc une couche de nitrate, l'acide chlorhydrique contenu dans la liqueur pourra pénétrer plus facilement sans décomposer la couche de nitrate, arriver jusqu'au zinc et développer de l'hydrogène. » Ainsi tout se trouve rapporté à de simples effets mécaniques, qu'on peut comparer aux phénomènes de polarisation, soit des électrodes, soit des éléments d'une pile où une couche de gaz, empêchant le contact entre le métal et son dissolvant, arrête l'action chimique. Il n'y a donc pas lieu de faire intervenir ici l'hypothèse d'un état naissant des corps : il suffit de rapprocher ces faits d'autres faits bien connus et bien analysé>, jjour que ( .'Ï57 ) leurs analon;ies saulent aux yeux et qu'ils se trouvent ainsi expliqués, car une explication ou théorie dans les sciences physiques et naturelles ne doit être qu'un système d'analogies liées entre elles par le raisonnement ou l'évidence. » MÉMOIRES LUS. ZOOLOGIE. — Observations sur In faune ornithologique du Bourbonnais pen- dant la période tertiaire moyenne. Note de M. Alph.-Milne Edwards. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires : MM. de Quatrefages, Daubrée, Blanchard.) « Lorsque j'ai commencé l'étude paléontologique des terrains tertiaires du B^mrbonnais, j'étais loin de penser que les Oiseaux dont les débris sont enfouis dans ces dépôts fourniraient, sur le caractère général de la f.iune miocène de cette partie de la France, des indications plus nettes et |)lus précises que les Mammifères et les Reptiles fossiles de la même région. En effet, les Oiseaux, doués de puissants moyens de locomotion, se cantonnent d'ordinaire moins que les espèces appartenant à la classe des Mammifères ou à celle des Reptiles. » A l'époque où j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie mon travail siH' les Oiseaux fossiles de la France, rien ne m'autorisait à émettre une opinion de cette nature; mais en poursuivant mes recherches sur ce sujet, je suis arrivé à des résultats nouveaux qui me semblent d'une grande impor- tance et de nature à nous éclairer sur le caractère de cette faune tertiaire mieux que ne pourrait le faire, dans l'état actuel de nos connaissances, l'his- toire paléontologique des autres animaux vertébrés du bassin de l'Allier. » Parmi les Oiseaux fossiles dont j'ai constaté récemment la présence dans les dépôts tertiaires de Saint-Gérand-le-Pny et de Langy, il en est plusieurs qui donnent à cette faune ancienne un caractère presque intertropical et plus particulièrement africain. Tels sont des Perroquets, des Couroucous, des Salanganes, des Gangas, des Marabous, et enfin des Secrétaires ou Serpentaires. » Les Perroquets constituent une famille parfaitement naturelle, bien délimitée et facile à caractériser par la conformation de ses os, aussi bien que par ses formes extérieures. Elle occupe dans les deux mondes les ré- giotis les plus chaudes et ne compte aujourd'hui aucun représentant ni en C. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N" H.) 7^ ( 558 ) Europe ni dans l'Asie extra-tropicale, ni clans la partie de l'Amérique située au nord du golfe du Mexique. » A l'époque tertiaire il existait eu France un Perroquet qui, par ses ca- ractères ostéologiques, s'éloigne notablement des types australiens, ainsi que des Ar;is et des autres genres américains, et présente beaucoup d'ana- logie avec certaines espèces africaines, particulièrement avec le Psiltacus crylhnius du Sf'uégal et de l'Afrique australe. Ce Perroquet tertiaire, que j'ai désigné sous le nom de Psiltacus Ferrauxii, et que je décrirai dans une des prochaines livraisons de mon ouvrage sur les Oiseaux fossiles, est l'unique exemple d'un Psittacieu ayant vécu aux époques géologiques, et il établit un premier trait de ressemblance entre la faune ornithologiqtie miocène de l'Allier et la faune actuelle de l'Afrique. » Les Couroucous ou Trogons, dont le plumage est non moins éclatant que celui des Perroquets, habitent aujourd'hui les parties les plus chaudes du globe; on les trouve en Amérique, en Asie et en Afrique, mais seule- ment dans la zone torride; or j'ai recueilli, dans les dépôts de Saint-Gt'rand- le-Puy, des os qui appartiennent indubitablement à im Couroucou. Ces Oiseaux habitent d'ordinaire les lieux très-boisés, où ils se nourrissent d'insectes : aussi la présence du Trocjon gallicus dans le Bourbonnais tend à prouver qu'il existait, au voisinage des lacs de cette partie de la France, des forêts considérables. » Les Gaugas vivent aujourd'hui eu Afrique, ainsi que dans les régions chaudes de l'Asie ; ils ne sont que de passage dans le sud de l'Europe, mais ils se trouvent représentés dans la faune ancienne de l'Allier par une espèce particulière, à laquelle j'ai donné le nom de Pteiocles sppititiis. n Les Salanganes, qui ont été confondues avec les Ihrondelles, par la plupart des ornithologistes, mais qui s'en éloignent beaucoup par leur mode d'organisation et appartiennent à la famille des Martinets ou Cypse- lides, n'hahitent maintenant que l'Inde, la Cochinchine, quelques îles de la Polynésie et les îles Mascareignes. Une espèce de la même famille, et très-voisine des Salanganes actuelles, a laissé des débris dans les terrains tertiaires du Bourbonnais. » Un grand Oiseau de la famille des Cigognes semble repré.senter, dans la fiuuic miocène de cette même région, les Marabous, qui, aujourd'hui, se rencontrent depuis le Sénégal jusqu'en Cochinchine. >) La découverte d'un Secrétaire au milieu de cette po|)ulalion .incienne me paraît très-intéressante au point de vue des indications biologiques que l'on peut en déduire et au point de vue zoologique. Le Serpentaiiiis ou ( 559) Gypocjeranus reptiliuorus, qui se trouve en Afrique, depuis l'Abyssiriie jusque clans le voisinage du Cap de Bonne-Espérance, est aujourd'hui l'unique représentant d'une famille particulière d'Oiseaux de proie organisés pour la course plutôt que pour le vol •, or, ainsi que je l'ai montré poin- les Fla- mants, les groupes zoologiques qui, à l'époque actuelle, ne sont repré- sentés que par une seule ou un très-petit nombre d'espèces avaient proba- blement, à une époque ancienne, une importance numérique non moins grande que les autres groupes natuiels de même valeur. L'existence d'un second membre de la famille des Serpentarides à l'époque miocène me paraît donc être un fait important pour la zoologie, et la présence de ces grands Oiseaux de proie en France et en Afrique à des périodes différentes constitue un nouveau trait de ressendilance entre la faune miocène du Bourbonnais et la faune actuelle du continent africain. Je n'ai encore trouvé qu'un seul os du pied de ce Secrétaire fossile, mais les caractères organiques de celte partie du scpielelte sont si nets, qu'il ne peut y avoir aucune incertitude quant à la détermination du type auquel appartient l'Oiseau dont cette pièce provient. » Dans mon premier travail, sur les Oiseaux fossiles, soumis au juge- ment de l'Académie en i865, j'avais montré qu'à l'époque miocène des Flamants, des Ibis et des Pélicans habitaient les bords des lacs du Bour- bonnais, mais j'avais dû mettre beaucoup de réserves dans les conclusions que l'on pouvait tirer de ces faits relativement au climat de la France pen- dant cette période ou au caractère général de la population ornitholo- gique (i). Les découvertes nouvelles que je viens de faire connaître confir- ment pleinement les conjectures que j'avais formées à ce sujet et me por- tent à penser qu'à l'époque où se déposaient les terrains miocènes infé- rieurs de l'Allier, les conditions biologiques devaient être, dans cette partie de la France, à peu près les mêmes que celles qui existent, de nos jours, dans certaines régions tropicales. » M. E.-J, Maumexé donne lecture d'un Mémoire portant pour titre « Théorie générale de l'action chimique. Deuxième preuve de la nécessité de son emploi pour éviter l'erreur ». (Renvoi à la Section de Chimie.) (i) Recherches sur les Oiseaux fossiles, t. I, p. i3. ( 56o ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. HYGIÈNE PUBLIQUE. — Des moyens île détruire les miasmes contagieux des hôpitaux, tant dons l air des salles, que dans celui qui est expulsé sur les villes par les différents sj sternes de ventilation en usage; par M. C. Wœstyn. (Commissaires : MM. Dumas, Morin, Antlral, H. Sainte-Claire Deville, Boiiilhiiid.) « La mortalité considérable constatée dans les hôpitaux, l'impossibilité d'y faire cei'taines o|)érations cbirurgicales qui réussissent babiluellement dans d'autres locaux, l'influence fatale de cesétablissements sur lesquartiers voisins sont des vérités acceptées par toutes les personnes compétentes; l'importance du sujet que je vais traiter n'a donc pas besoin d'être dé- montrée, j'entrerai immédiatement en matière. » Tous les systèmes de ventilation en usage consistent dans l'introduction d'une proportion d'air frais dans les salles et dans l'évacuation d'une |iartie d'air vicié; les miasmes délétères et contagieux ne sont donc jamais détruits, mais simplement rejetés en partie sur la ville, où, dans les temps d'épidémie, ils produisent de véritables lavages. » MM. Pasteur et John Tyndall, dans leurs expériences sur la nature organique de la poussière atmosphérique, ont moniréque l'air des grandes villes en était chargé et que celui des campagnes n'en était pas exem()t ; ces pailicules flottantes sont extrêmement ténues et ne peuvent être rendues visibles que sous l'influence d'un faisceau lumineux intense. » Scliwann, de Berlin, et Helmholtz ont signalé qu'en élevant la tempé- rature de l'air on paralysait l'action de ces particules organiques, qu'une décoction de viande, par exemple, placée dans de l'air élevé d'abord à une haute température, n'est jamais envahie par la putréfaction. » Suivant moi, les appareils de chauffage et de ventilation dans les hô- pitaux devraient être absolument installés avec cette comlition fondamen- tale, de brûler (es germes organiques contenus dans l'air; je ferai observer que, dans les procéilés modei'iies, ce but im|)ortant a été complètement né- gligé, que généralement même l'air brûlé dans ces appareils de chauffage est pris au dehors. Les anciens systèmes de nos pères, où l'on chaulfait chaque salle par un poêle ou nue cheminée, avaient au moins l'avantage de détruire une pariie des germes nuisibles. » Il conviendrait donc de brûler les éléments organiques conteinis dans ( 56i ) l'air des hôpitaux, soit à la sortie des salles, soit à l'issue générale dai)s la cheminée d'appel. Vu la ténuité de ces corpuscules, un rapide passage près d'une flamme fournira facilement ce résultat ; pour que tout l'air em|)esté soit bien régulièrement grillé, il fdUt le faire filtrer à travers une section enflammée. » Ou devrait, en conséquence, donner à l'appareil de combustion la forme d'une grille à anneaux concentriques percés de trous latéralement et suffisamment écartés, pour que les flammes de deux cercles voisins puissent se rejoindre. I^'air, dans son passage, même rapide, à travers une pareille section enflammée, perd toutes ses propriétés délétères. On peut vérifier ce fait parles moyens optiques dont M. Tyndall fit usage, ou bien encore par l'expérience suivante, très-simple et très-démonstralive : si l'on remplit un flacon de l'air qui a passé à travers une pareille grille enflammée, et qu'a- près y avoir introduit un morceau de viande on le bouche hermétiquement, on constate que cette dernière y peut demeurer |)lusieurs mois sans allé- ration ; tandis qu'en répétant la même expérience avec de l'air pris sim- plement dans une chambre, la putréfaction se manifeste après quelques jours seulement. » On pourrait mettre nu semblable appareil dans la cheminée générale d'appel, mais je conseillerais plutôt de disposer des poêles munis de ces grilles dans les différentes salles. » Ces poêles auraient la forme cylindrique, la grille devrait pouvoir à volonté se mettre au milieu ou à la partie supérieure du cylindre, suivant qu'on aurait besoin ou non de chauffer le poêle; des glaces, disposées devant ces grilles, permettraient que cet appareil de chauffage fût en même temps un système d'éclairage. J'ajouterai que l'iiistallation de ce procédé serait peu coûteuse, que dans les grandes salles il serait profitable de multiplier ces appareils pour avoir une expulsion bien régulière de l'air vicié, que dans les lieux où se traitent les maladies les plus contagieuses on pourrait avoir une proportion plus grande d'appareils. » Les Compagnies d'éclairage des villes devraient posséder de semblables grilles qui se pussent adapter aux appareils de chauffage des maisons des particuliers, pour activer la ventilation de la chambre des malades atteints d'affections contagieuses, et protéger amsi les autres habitants de l'appar- tement. On comprend également qu'avec un changement facile dans la forme des becs d'éclairage, on puisse faire concourir ce dernier agent à la destruction des miasmes qui, dans les temps d'épidémie, viennent décimer les familles. L'appareil d'éclairage, s'il était placé en dehors de rapi)arte- ( 562 ) ment à purifier, devrait avoir sa prise d'air ménagée dans la pièce; si, au contraire, il était à l'intérieur, il devrait être muni d'une cheminée commu- niquant au dehors. » Les considérations qui précèdent jusiifient la vieille coutume d'allu- mer de nombreux feux, que nous avons vu remettre eu usage il y a quelques années à Marseille, lorsque le choiera y sévissait d'une façon terrible; une pareille croyance restée dans le souvenir d'une population si souvent éprouvée par les épidémies de l'Orient démontre l'efficacité au moins par- tielle du moyen ; on comprend que, dans ce cas, l'air chargé de miasmes, appelé de toutes parts vers les feux, vienne se purifier au contact des flammes. M Je me permettrai, à propos des épidémies si souvent provoquées par les navires, d'émettre le vœu suivant : L'administration devrait fournir aux navires suspects au point de vue sanitaire des a|)pareils basés sur les prin- cipes que je viens de développer (au besoin même des petits poêles porta- tifs dont la grille serait recouverte de charbons incandescents), poiu' piu-ifier en quelques heures l'air des cales et des chambres du bâtiment avant son arrivée dans le port. » « M. Dumas fait remarquer, à l'occasion de cette Communication, que, dans les cas d'épidémie, l'administration de l'Assistance publique, obser- vant les prescriptions de la Commission du choléra, soumet à une désin- fection énergique l'air venant des salles de malades, réuni dans la chambre d'émission, au souuiiet du bâtiment. Cet air arrive donc, dans l'atmosphère, purilié des miasmes ou germes nuisdiles. » •» HYGIÈNE PUBLlQUIî. — Quelques remarques au sujet de la Noie précédente de M. Wœstyn ; par M. Bouillaud. « Le travail de M. Wœstyn ne pouvait manquer de fixer l'attention de l'Académie, siuMout après la savante analyse et les brillants commentaires dont d a été l'objet de la part de M. le Secrétaire ijei|)étuel. Comme cet important travail se rattache particulièrement aux matières dont s'occupe la Section de l'Académie à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir, qu'il me soit permis d'en faire le sujet de quelques rapides considérations. » Les maladies qui doivent leur naissance à l'espèce d'agents dont s'est oc- cupé M. Wœstyn, et sur lesquelles M. le Secrétaire perpétuel Dimias a pré- senté des remarques d'une haute importance, n'ont jamais été étudiées avec ( 563 ) autant de soin et de précision que dans ces derniers temps. Elles comptent parmi celles qui sévissent le plus grièvement sur l'espèce humaine. Ou ne saurait donc trop rechercher et les moyens de les guérir et surtout ceux de les prévenir; car, une fois dévelopj)ées avec un certain degré d'intensité, quels que soient les efforts les plus éclairés de la médecine, elles comptent toujours un grand nombre de victimes. Or, pour les prévenir, il laut em- pêcher le développement de leurs causes génératrices, et, si l'on ne peut y parvenir, on ne doit rien négliger pour trouver des moyens capables de détruire ces causes elles-mêmes. Malheureusement, ce n'est pas toujours chose facile que de saisir en quelque sorte ainsi le corps du délit, c'est-à-dire de la maladie, et de le détruire, soit sur place, soit dans les lieux où il s'est réfugié et comme caché. Le moyen que propose M. Wœstyn, l'action du feu, bien qu'il ne soit pas nouveau, ainsi que l'a fait remarquer M. le Secrétaire perpétuel (i), et qu'il n'ait pas été jusqu'ici couronné de grands succès dans le genre de cas dont il s'agit (2), n'a pas encore dit son dernier mot, et mérite par conséquent d'être pris en considération. Peut-être, en effet, que, mis en pratique par de meilleurs procédés que ceux déjà em- ployés, il obtiendrait des succès qui ont été refusés aux anciens procédés. » Mais il est une très-grave cjuestiou qu'il serait important de résoudre, comme condition préliminaire de rem|)loi rationnel des moyens, soit pro- philactiques ou préservatifs des maladies qui nous occupent, soit des moyens destructeurs des agents dont elles sont nées : c'est la question de savoir par quel mode, par quelle voie, et, si je puis le dire, par quel mé- canisme ces maladies, une fois nées, se propagent, se comnnniiquent des personnes affectées à celles qui ne le sont pas. Or, il n'existe pas encore d'unité de doctrine à cet égard, et l'on peut dire : adluic siib jiulice lis est. » Particularisons pour un moment le problème, et prenons pour objet de notre particularisation cette fièvre puerpérale dont il a été cpiestion ici dans la dernière séance, et sur laquelle M. Dumas, notre émineiit Secré- taire perpétuel, a fourni des documents bien précieux. Eh bien, selon les uns, elle constituerait une enij/tf morbide essentiellement distincte de toute (i) On pounait même dire de ce moyen ce qu'on a dit de tant d'autres choses, qu'il est renouvelé des Grecs, car, si ma mémoire ne me trompe pas, il en est question dans la des- cription si justement célèbre que Tliucvdide a tracée de la peste d'Athènes. (2) Ces cas ne doivent pas être confondus avec ceux dans lesquels la cautérisation par le feu détruit certains principes contagieux, lormés ou simplement déposés dans des organes accessililes à nos instruiuenls de cautérisation. ( 564 ) antre, et reconnsîtrait pour cause un contagium siii generis dont on ignore l'origine, et qui, jusqu'à présent, s'est dérobé à toutes les recherches phy- siques et chimiques. C'est à la faveur de ce mystérieux contagium que la maladie se communiquerait à un nombre plus ou moins considérable de femmes en couche (i). » Voici maintenant ime autre doctrine sur la pathogénie on la genèse de la fièvre puerpérale. Elle consiste à considérer cette maladie connue ayant pour cause génératrice lui principe d'infection ou d'intoxication miasmatique, provenant soit de certaines maladies dont le travail de Tac- coucheinent est trop souvent suivi (2), soit des lieux dans lesquels l'accou- chement s'est accompli. Dans le premier cas, les accotichées s'infectent, s'empoisonnent en quelque sorte elles-mêmes, par la voie de foyers qui se sont formés dans leur propre sein. Dans le second cas, elles reçoivent le principe d'infection non d'elles-mêmes, mais des lieux dans lesquels elles sont accouchées. N'oublions pas d'ajouter que, réiniics en grand nombre, comme il arrive dans les maternités (hôpitaux d'accouchements), les accou- chées, et tout particulièrement celles qui se sont infectées elles-mêmes, con- stituent une des principales sources de l'infection des lieux qu'elles habitent. » On ne peut mieux comparer ce qui se passe alors chez les femmes accouchées et dans les établissements qu'elles occupent, qu'à ce que l'on observe parfois chez des blessés, réunis en grand nombre dans des salles d'hôpitaux, et dont les blessures, les plaies, sont frappées de cet état si connu sous le nom de poiirriliire d'hôpital. Cet état, le plus souvent, est accompagné d'iuie fièvre qui diffère, par la forme et les circonstances, mais non par \e fond, de la fièvre dite piierpérnle. Qu'est-ce, en effet, en y réflé- chissant bien, qu'est-ce que l'état intérieur de l'ulérus, après la délivrance, sinon lui véritable état de traumatisme? et pourquoi ce Iraïunalisnie utérin, pour le moins aussi sujet cpie le trainnatisme de tant d'autres parties à se compliquer de gangrène ou de pourriture d'Iiôpitnl, de suppuration avec (i ) Quelques auteurs pensent même que la contagion, dans certains cas, pourrait être le fait (i'nn accoucheur, qui aurait été porteur du contagium, après avoir accouclié une feiuiue atteinte de fièvre ])u<'rpérale. (2] Ces maladies, consécutives au travail de l'accouchemenl, comprennent assurément des maladies inflammatoires de sièges divers. Tnutcfois, il ne faut pas con{onA\e\e processus o\\ élément inflammatoire avec le processus infectieux lui-même : ce serait un vrai conli'e-scns nosologique. Mais une plilegmasie terminée par gangrène ou par suppuration, et occupant une partie plus ou moins en contact avec l'air, peut devenir ainsi un foyer d'infection et d'intoxication. ( 565 ) décomposition putride du jins, etc., ne deviendrait-il pas la source de celle infection putride générale, qui constitue l'élément le plus essentiel de la maladie décrite sous le nom de fièvre puerpérale i* )> Au reste, ce serait véritablement nier le soleil que de nier la fièvre puerpérale engendrée ainsi, c'est-à-dire soit par un foyer d'infection déve- loppé au sein des accouchées elles-mêmes, soit par un foyer d'infection résidant dans les lieux où s'est opéré l'accouchement, soit enfin par ces deux causes réunies. » Mais en est-il de même de la fièvre puerpérale considérée comme une entité morbide, indépendante de tout foyer d'infection du genre de ceux dont nous venons de parler, et produite, en lui mot, par un contagium qui ne doit être confondu avec aucun autre? J'avouerai que les faits rapportés à l'appui de ce système ne m'ont jamais p^iru convaincants. J'attendrai donc, pour ma part, des observations plus démonstratives, avant d'adopter le système dont il s'agit. Ses partisans devront, en tout cas, reconnaître qu'autant sont nombreux les exemples du premier système de généralion de l'affection désignée sous le nom de fièvre puerpérale, autant sont rares, au contraire, ceux de l'autre système. » Tout le monde comprendra combien il importe, d'ailleurs, non-seu- lement sous le point de vue purement scientifique, mais aussi sous le point de vue administratif, de résoudre le problème que nous venons d'examiner. Je me permettrai donc de le recommander à toute l'attention de M. Dumas, qui, par la haute position qu'il occu|)e dans l'Administration de l'Assistance publique, connue sous tous les autres rap|)orts, est en état, plus que per- sonne, de proposer les mestn-es et les recherches au moyen desquelles on peut en obtenir la solution. » Quelques mots encore sur l'article des odeurs, d'origine miasmatique, au sujet desquelles M. H. Sainte-Claire Deville a recueilli des observations très-intéressantes, notamment dans les cas de choléra. Dans un grand nombre d'autres maladies, le sens de l'odorat, préparé par un exercice, ou, pour me servir d'une heureuse expression fie Corvisart, par une édu- cation convenable, fournit au diagnostic des signes d'une précision, d'une certitude vraiment atlmirable. Quel médecin, doué d'un odorat ainsi pré- paré, n'a, par exemple, maintes fois reconnu, au moyen des odeurs qu'exha- lent les malades, les affections diarrhéiques et dysentériques, les affec- tions gangreneuses diverses (la gangrène pulmonaire en particulier, qui donne à l'haleine une féhdhé pallioiinoiiioniipie), le typhus enfin et la fièvre C. R., 1869, 1" Semestre. (T. LXX, N» H.) 7^ ( 566 ) typhoïde, qui impriment aussi à l'haleine une autre espèce de fétidité, telle- ment inhérente à ces maladies, que, pour mon compte, j'ai cru pouvoir la désigner sous le nom d'haleine typhique ou Ijplioïde:' » M. Zamwski adresse une Note relative au choix des corps qu'il convient de mettre en contact avec le charbon pris comme pôle positif dans les ])iles. Ces corps doivent, en général, être oxydants; et, parmi les corps oxydants, les substances impressionnables à la lumière paraissent les plus eftlcaces. L'acide nitrique, les manganates de potasse, donnent de bons résultats. Enfin l'auteur décrit une pile dont le charbon est préalablement imprégné d'une solution ammoniacale de chloriu-e d'argent; ce charbon est ensuite séché et traité par l'acide nitrique pour achever d'enlever l'excès d'am- moniaque : la pile, construite avec de l'eau |)ure, présente, d'après ses observations, inie intensité lemarquable. (Renvoi à la Section de Physique.) M. BiLi-ANT adresse une Note relative aux expériences faites récemment par M. Huggins, pour constater la chahur émise par les corps célestes. Cette Note est consacrée à l'indication des difticultés expérimentales qui ont paru "a l'auteur devoir rendre le résultat incertain, et des lacunes que lui semblent offrir les indications données par le savant anglais sur la con- struction de ses instruments. (Renvoi à la Section de Physique.) M. Mégnin adresse, de Saint-Mihiel, une Note relative au rôle qui a été attribué aux mouches dans la production de la m;ilatlie du charbon chez l'homme et les animaux domestiques. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. E. Decais.ne souinei au jugement de l'Académie une Note concernant « la valeur respective de la vac;ciue humaine et tle la vaccine animale >•. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie ) M. A. Leveillé adresse une Note relative à la découverte de restes de l'honuîie quaternaire dans les ateliers de pierre Taillée et polie du Gr.uid- Pressigny (Indre-et-Loire). (Commissaires : MM. Milne Edwards, Daubrée.) ( 567 ) M. Chamard adresse une Note contenant l'iiulication de quelques modi- fications à ses Notes précédentes snr la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE . L'Amirauté anglaise adresse à l'Académie un exemplaire des Cartes pu- bliées par le Bureau hydrographique, depuis le mois d'avril 1869 jusqu'au mois de février 1870. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. A. Leymttrie portant pour titre n Récit d'une ex|)loration géologique dans la vallée de la Segre ». M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Lettre qui lui est adressée par M. R. fr')lf, de Zurich, en même temps qu'une brochuie intitulée « Matériaux pour l'histoir'e des Mathématiques ». L'auleur étahlit, dans Cf Ite brochure, que l'invention du niveau à bulle d'air doit être rap- portée au Français Clinjjolol : il expriuie le désir que l'on puisse Irouver en France quelques nouveaux documcnls se rapportant à ce sujet, et à quelques autres dont il donne l'indication. Ce document sera transmis à l'examen de M. Jamin. M. Chasles, en présentant à l'Académie un volume de la « Bibliothèque des Hautes Éludes, publiée sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique », ayant pour titre : Bulletin dts Sciences mat/iémnliques et astrono- miques, s'exprime comme il suit : « L'École des Hantes Études, créée en 1868 par le Minisire de l'Instruc- tion publique, M. Duruy, comprend cinq Sections, dont une des Hautes Etudes mathématiques. » Les Sections des Sciences naturelles possèdent des laboratoires de re- cherches. La Section des Maihétnatiques n'avait point à demander de labo- ratoires, mais elle a ()ensé que, comme élémenis de recherches et de tra- vaux, il serait fort utile de créer \\u Bulletin des Sciences mathématiques sem- blable à celui que M. le baron de Férussac avait fondé en 1824, et qu'il a publie avec un grand succès, pendant huit années, secondé par des colla- 75.. ( 568 ) borateiirs d'un grand mérite, tels que Sturm et M. Conrnot. Malheiirense- ineiit il avait trop embrassé en faisant paraître lotit à la fois huit Bulletins différents sur des matières très diverses, Sciences |)hilologiques, géogra- piiiques, militaires, etc. Et cette entreprise, aussi honorable qu'utile, a dû expirer après quelques années d'existence rf'guliere. Les géomètres regret- taient vivement d'être privés de ce Bulletin, qui faisait connaître, par des analyses ou de simples mentions, tout ce que renfermaient les Recueils des Sociétés savantes, les journaux mathématiques, etc., de tous les pays. )) Aussi la Section mathématique de l'École des Hautes Etudes a sol- licité de M. le Ministre la publication d'un pareil Bidietin; et ses vœux ont été accueillis. I.a Section a confié à un jeune géomètre, M. Darboux, la rédaction de ce Bulletin, qui exige des connaissances approfondies et variées. Deux savants bien connus de l'Académie, comme M. Darboux lui- même, M.Hoiiel, professeur à la Faculté de Bordeaux, et M. Lœwy, astro- nome de l'Observatoire de Paris, veulent bien prêter à M. Darboux leur collaboration. Enfin l'éditeur de ce Bulletin, agréé par M. le Ministre, est M. Gaulhier-^'illars, dont le zèle et l'intelligence sont aussi un gage de succès. » Le Bulletin sera mensuel; le premier numéro vient de paraître; j'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie de cet Opuscule, au nom de mes Collègues delà Section mathématique de l'Ecole des Hautes Études, MM. Bertrand, Delaunay, Puiseux et Serret. » FfiYSlQUR. — Expériences sur la vitesse de propagation du son dans l'eau d'une conduite en fonte de o'",8o de diamètre. Note de M. Fr. André, pré.-entée par M. de Saint- Venant. « Étant envoyé en mission par l'École des Ponts et Chaussées, poursui- vre les ti-avanx d'alimentation du canal de l'Aisne à la Marne, j'eus l'occa- sion d'assister à l'établissement d'une conduite tubulaii-e, destinée à amener les eaux du bâtiment des machines élévatoires à la tête de la ligole d'ali- mentation. Cette conduite, composée de tuyaux en fonte de o",8o de ilia- niétre intérieur et de o'°,02 d'épaisseur, réunis entre eux par des joints à emboîtement et cordon, se développe sur un alignement droit d'environ 600 mètres. La différence de niveau entre les deux extrémités de la con- duite est (le I '7™, 23, M Pour faire l'essai des joints qui unissaient les tuyaux entre eux, on devait remplir d'eau la capacité intérieure de la conduite et comprimer le ( 569 ) liquide jusqu'à la pression de 8 atmosphères. Je pensai que l'on pouvait utilement profiter de cette expérience pour faire des mesures nouvelles de la vitesse de la propagation du son dans l'eau. Les conditioii.s dans lesquelles j'ai opéré étaient les suivantes. » Pour traduire les mouvements du liquide, au lieu d'employer des en- registreurs électriques dont l'établissement est toujours assez difficile et assez coûteux, je me suis servi d'un enregistreur pneumatique^ dont les physiologistes, et en particidier M. Marey, ont fait, dans ces derniers temps, lui fréquent usage, f/ébranlement se communiquait à l'air emprisonné dans un petit tube en caoutchouc et de là à une membrane en baudruche. Un levier très-délicat, collé sur cette membrane, indiquait par ses oscdiations les plus faibles mouvements du liquide. » La mesure du temps était faite au moyen d'un diapason inscrivant ses vibrations sur la feuille noircie d'un cylindre enregistreur. Ce diapason, vérifié plusieurs fois, donnait, à la température de 20 degrés, 256 vibra- tions par seconde. » Avant d'opérer sur la conduite pleine d'eau, j'ai exécuté, pour me rendre compte du degré d'exactitude que comportait cette niéthode, une série d'expériences sur la vitesse de propagation du son dans l'air. L'appa- reil, à part quelques luodilîcalions de détail, restait le même. L'ébraide- ment sonore était produit à l'aide d'un pistolet chargé d'un gramme de poudre environ. Le cfioc communiqué à l'air de la conduite se propageait dans toute la longueur des tuyaux, puis revenait sur lui-même après ré- flexion. Au départ et à chaque retour successif, le petit style de la mem- brane eu baudruche donnait sur le cylindre enregistreur des indications très-nettes. Comme on observait l'ébranlement initial et les ébranlements réfléchis, on éliminait ainsi les causes d'erreur dues à l'inertie de l'eniegis- treur. » La plus grande difficulté consistait dans la détermination de la tempé- rature de l'air enfermé dans la conduite. Les tuyaux reposaient dans une tranchée à ciel ouvert, et, tandis que leur partie supérieure, échauffée par les rayons du soleil, était à 4o degrés, la partie eu contact avec le sol n'at- teignait que 20 degrés. » En prenant ces deux nombres comme limites extrêmes de la tempéra- ture à laquelle devait être l'air emprisoinié dans la conduite, j'ai trouvé, pour la vitesse du son réduite à zéro, "Vo = 326", 60 (en supposant la température de [\o degrés), V„ = 337'", 5o (en supposant la température de 20 dégrés). (570) Il est certain qne le premier nombre doit être pins près de la vérité que le second, car la |iartie des tuyaux exposée au soleil était bien plus considé- rable que la partie en contact avec le sol. M J'arrive maintenant aux expériences que j'ai faites sur la vitesse du son dans l'eau qui remplissait la conduite. Après m'étre assuré que la ca- pacité intérieure était absoltuuent privée d'air (ce qu'il était facile de con- stater en inspectant les siiinteuienls des joints), je fis disposer à la partie supérieure de la conduite une pompe de presse hydraulique. Le choc était déterminé dans le liquide en enfonçant brusquement le piston de cette pompe. Quelle que fût la rapidité avec laquelle on abaissait le levier de la pom|ie, on ne produisait pas à proprement parler un choc, mais une com- pression graduille; aussi l'indication du style sur l'enregistreur, au lieu de présenter un zigzag bien accentué, comme dans le cas de l'air, traçait une courbe allongée, dont le point de raccordement avec la spire inscrite par le style au repos était difficile à déterminer. Cependant, quatre expériences faites successivement m'ont donné une moyeiuie de 345 vibrations du dia- pason, comprises entre le choc initial et le choc de retour. La longueiu- de la contlnite, entre les deux plaques pleines qui la fermaient normalement à chaque extrémité, était de GoS*", aS; le chemin parcouru par la compression était donc, entre le départ et le retour, de i2o6™,5o. La tenipéralure de l'iMU était (le 20 degrés au sommet de la conduite, et de i3 degrés à la partie la plus basse. La température de l'air andjiant était de 18 degrés. Dans ces conditions, la vitesse de propagation de la compression a été trouvée de 897™, 80 par seconde. » Le second et le troisième choc de retour arrivaient trop affaiblis pour qu'on pût, de leur position relative, déduire une mesure qui offrît quelque précision. » Weriheim déduisit du son rendu par des tuyaux d'orgue en laiton, j)longeant dans l'eau, le noiidire i i 7^ mètres pour la vitesse de propagation du sou dans l'eau. Ce nombre est bien inférieur à la vitesse lie i435 mètres par seconde, trouvée par MM. Colladon et Sturm dans des expériences directes faites siu- le lac de Genève. » La valeur que je trouve est encore plus éloignée du nombre observé dans une masse d'eau indéfinie. Malgré cette divergence, que je ne prétends pas expliquer, je crois utile de citer mes résultats, que des travaux ultérieurs peuvent senir confirmer. » Je me borne à a]ipeler l'attention des physiciens el des géomètres sur rinducnce (pie peuvent avoir, sur la propagation duii ébranlement au sein (571 ) d'un fluide presque incompressible, l'élnsticité et le frollenient des parois qui le renfeiHient. C'est probablement à cette circonstance que lient la différence entre la propagation d'un ébranlement dans un milieu indéfini el celle que nous avons observée dans nue conduite cylindrique en fonte. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sitr les propriétés mécaniques des aciers pliosplioiés. Note de M. L. Grcner, présentée par M. Combes. « Dans le Mémoire j>ublié sur le procédé Heaton en 1869, j'ai montré que 2 à 3 millièmes de phosphore ne nuisaient pas au liavail de l'acier à chaud; que la résistance à la rupture, fixée par voie de traction fjratluéc , en était mênie légèrement augmentée, mais que le phosphore accroissait en même temps V aigreur du métal, en sorte que l'acier phosphore avait moins de corps que l'acier pur. » Depuis lors, en comparant l'acier Heaton aux aciers ordinaires, M. W. Fairbairn, de Manchester, est arrivé à des conclusions beaucoup plus favorables. Le savant ingénieur avait communiqué en 1867, à l'Asso- ciation Britannique dans sa trenfe-se|)tiénie session, les résultats de nom- breuses expériences sur les propriétés mécaniques de l'acier. Il avait soumis à la triple épreuve de la flexion, de la traction et de la compression quirante- cinq barres d'acier, provenant des principaux fabricants de Slieifieid. Or, l'année dernière, M. Fairbairn a exposé devant la même Association, dans sa trente-neuvième session, les résultats d'expériences identiques, faites sur six barres d'acier Heaton de l'usine de Langley-Mill et en a conclu la supé- riorité relative de ce dernier acier. » Voici la traduction textuelle des conclusions de M. Fairbairn : o L'acier Heaton montre dans la résistance à la tlexion transversale une su|)ériorilé très-niarquce sur tous les aciers prccédeniiiient essayes. Elle est représentée, en moyenne, par le rapport de i ,3 à i . » La rcsislaiice vive claslique de ces barres est morne une fois et trois qnails plus consi- dérable que celle de la moyenne des autres aciers, ce i]ui montre, ajoute M. Fairbairn, (|ue l'acier Heaton est spécialement propre à résister à la fatigue produite par le cAoc [force of impact) et à de puissants efforts transversaux. » La flexibilité et le coefllcient d'élasticité de cet acier sont cependant un peu faibles, mais très-peu au-dessous de la moyenne générale. » La charge moyenne de rupture des six baires Heaton est plus élevée rpie la moyenne générale; et comme, en même temps, l'allongement de ces barres est considérable, il en résulte une grande résistance vire de rupture. » Enfin la résistance à la compression est également forte. ( 57^ ) » En résumé, dit M. Fairbairn, l'acier Heaton peut être comparé avec avantage aux aciers des ac.tres fabricants, et comme cet acier provient d'une fonte très-inférieure, on peut certainement envisager ce mode de fabrication comme un perfectionnement considé- rable du travail de l'acier, au |)oint de vue de son prix de revient et de l'importance de sa production. » Il Ces résultats, rapprochés de ceux que m'avaient donnés les fontes de la Moselle, me surprirent au plus haut degré. L'épuration avait-elle été plus complète que lors des expériences dont j'ai rendu compte? ou bien le mode d'épreuves adopté par M. Fairbairn ne permet-il pas d'apprécier à tous les points de vue les défauts et les qualités mécaniques d'une barre d'acier? » Il fallait constater avant tout le degré d'épuration que laffinage au nitie avait réalisé. Je priai, en conséquence, M. Fairbairn de in'adresser des fragments des diverses barres qu'il avait essayées; et, en même temps, je fis venir de l'usine de M. Heaton un échantillon de la foute avec laquelle les barres eu question avaient été préparées. C'est une foute peu graphiteuse, d'i;n gris clair qui m'a fourni à l'analyse : Silicium 0,0210 Phosphore o , o 1 06 Soufre 0,0019 )) On n'a pas dosé les autres éléments. o Cette fonte a été affinée dans l'appareil Heaton avec 12,4 pour 100 de nitrate de soude dti Pérou et 1,2 pour 100 de sable quartzeux. Le calcul montre, en jjartant des données de mon prenuer IMémoue, que cette pro- portion de nitre est insuffisante et que le métal affiné doit encore retenir des substances étrangères. M L'analyse des six barres d'acier m'a donné, en effet : IVuméros «tes barres Matières. — — ^ n" 1. Carbone o,oo.|9 Silicium 0,0010 Phosphore .... o ,oo3o Soufre pas trace » On voit que les six échantillons se ressemblent beaiicoiq), ce qiu s'ac- corde avec letu- origine coumiune. Ce sont des aciers peu durs, se limant facilement, ne contenant que o,oo5 à 0,006 de carbone, mais retenant encore o,oo23 à o,oo3o de pliospliore. ( 573 ) » Il résulterait de là, en admettant les conclusions de M. Fairbairn, que, contrairement à l'opinion générale, 2 à 3 millièmes de phos|)hore, loin de nuire à la qualité de l'acier, tendraient plutôt à en rehausser la résistance vive élastique et la résistance vive de riijilure. » Ces conséquences sont, eu effet, inévitables; seulement on ne doit pas en inférer, comme le fait M. Fairbairn, que ces aciers à haute résistance vive élastique sont, par cela même, propres à supporter les effets vibra- toires d'un choc. Ces aciers se brisent dès que la pression s'exerce d'une façon quelque peu brusque. On peut montrer, à l'aide des tableaux mêmes de M. Fairbairn, que les six barres d'acier Heaton, dont je m'occupe, sont positivement aigres et maiicjuenl de corps. Le phosphore, tout en accrois- sant la résistance d'un acier aux efforts résultants de tractions et de flexions graduées, en augmente Vaigreur et le rend peu propre à supporter des ébranlements moléculaires. » Observons d'abord, au sujet de ces tableaux d'épreuves, que la tension maximum élasticiue déduite des essais de flexion, doit nécessairement être toujours moindre que la charge de rujiture du même acier, obtenue par voie de traction directe; qu'il peut arriver néanmoins, lors de cette épreuve par traction, qu'une barre se rompe, par suite de quelque légère secousse, avant même qu'elle se soit trouvée chargée jusqu'au maximum de sa tension élastique. Mais alors cela ne peut provenir, — lorsque les aciers sont d'ailleurs homogènes, comme le sont en général les aciers fondus, — que d'une certaine nî(jf7'e!/r, qui elle-même est due, soit à l'excès de dureté tlu métal, soit à un véritable manque de corps. Or, lorsqu'on parcourt le tableau des premières expériences de M. Fairbairn, on voit que, sur les quarante- cinq barres d'origine diverse, trois seulement présentent cette anomalie d'une tension élastique supérieure à la charge de rupture; ce sont les nu- méros 1, 37 et 39 qui ont donné, dans le cas : ton (on Du n" 1 pour la tension élastique maximum 87 ,96 et pour la cliarge de rupture 3o,53 n-a? » 39,75 » 39,08 noSQ .. 38,02 . 35,02 » Mais cette anomalie, due à l'aigreur, n'a rien d'extraordinaire, car, dans les trois cas, ce sont des aciers ptjiu' outils de tours dont l'exlréme du- reté ressort claitement de la faible contraction de la section de rupture et du faible allongement de la barre. Le tableau donne : C R., 1870, 1" Semeitre. (T. LXX, Pi» 11.) '](i ( 574) Allon(>nment A!l on gem'-nt porm;int'iit C( onlraelion élastique. dû 1 à la rupture. Pour le n° 1 o,oo o,oo6 OjOoaS Pour le n° 37 0,02 o,oio6 o,oio6 Pour le n" 39 o,oi 0,002 0,00I2 tandis qtie la coDiraclion des aciers doux drpassesoiiven! o,5o; leurallon- gemenl él;isli(|iie o, lo à o, i 5, et l'allongement pennanenl o,i5 à 0,20. » Si niaiiilenaiit nous passons aux essais plus récents des six barres Healon, nous trouverons des résultats tout à fait différents. Sur les six barres, denx se sont rompues avant d'avoir atteint la tension élastique maximum. ton toa Le n" 2 a donné pour tension maximum 47>27 contre une charge de rupture de 4' '7° et le n° 4 » 4^.56 » ^6,82 » Il y a donc là atissi aigreur manifeste, et cette aigreur ressort encore de cet autre fait, que, stu- les six barres, (juatre se sont rompues brusque- ment sans la moindre contraction, tout eu éprouvant, avant de se décliirer, de forts allongenients qui varient de o,o3i à o,og^(. Mais l'aigreur ne résulte pas ici d'iMi excès de dureté. Les barres se sont rompues par suite d'un manque de corjis. » L'absence de dureté résulte non-seidement du fait que les barres ren- ferment peu de carbone et se liment sans peine, niais encore desforis allon- gements que je viens de signaler et iie le Mémoire sur les carrés magiques au sujet (iuquol il avait tlouiié précédemment quelques indications. Ce Mémoire sera soumis à l'exaiuen de M. Serret. M. Lacroix adresse deux Mémoires relatifs à diverses questions d'hy- oicne. Ces Mémoires seront soumis à l'exanieu de M. Aiidral. 31. Emoxet éci it, de la Martinique, pour appeler ralleuliou de l'Académie sur les résultats obtenus par M. E . Laijiaïuje ilans la réalisation de systèmes moteiu's électro-maguélicpies. Î^Académie, n'ayant reçu juscju'ici aucun document cpii lui permette d'apprécier la valeiu' de ces lésultats, devra attendre, |)our émettre une oj)i- nion, que ces dociuneuts lui soient parvenus. M. ]\oiKET écrit, de Rouen, j)Oih- signaler à l'Académie un « Essai de lypolf)gie irançaise » dont il est l'auteur, L'Académie attendra cpie ce travail ait été porlé à sa connaissance, ])our jugei- si les matières qui ) sont traitées se lapportent à la nature spéciale de ses lra\aux. 31. 3Iaxsion adresse une nouvelle Note concernant une solution, qu'il croit avoir trouvée, du problème de la quadrature du cercle. Ou fera de nouveau savoir à l'auteiu- que, eu vertu d'iuu' décision an- cienne, l'Académie considère comme non avenues toutes les Communica- tions relatives à cette question. A 5 heures et demie, l'Académie se forme eu Comité secret. La séance est Usée à G heures et demie. E. ]). B. ( 579 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. I/Académie a reçu, dans la séance du 7 mars 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Tube d'inversion. Critique scieiitificjue cl historique; pnr M. RicoUK. Paris, 1870; br. in-8°. Études de Mécanique abstraite; pnr M. J.-M. de Tii ly. Bruxelles, 1870; br. in-S". (Extrait des Mémoires jnibliés jiar l' Jr tdéinie royale de Bel- gique. ) Cryptoqamie illustrée, ou Histoire des familles naturelles des plantes acotylé- dones d'Europe. Fnniilte des Champignons; par M. C. RoCMEGUÈRIi. Paris, 1870; in-4" cartonné, avec |)laiiLbes. Histoire des sciences nié.t --22 décembre 1870. Londres, 1870; hr. in-8". Alciini... Quelcpies résultats préliminaires déduits des observations d' étoiles filantes publiées dans les épliémérides des années 1868, 1869, 1 87n;/7i//M.G.-V. SCHIAPARELLI. Sans lien ni date; br. in-8". Gli organi... De la sécrétion de l'aride sulftirique chez les ijnstéropodes, et des orqnnes sécréteurs, avec un appendice relatif à d'autres glandes; par M. P. Panceri. Naples, 1869; in-4°. Sopra... Sur quelques parties de l'on/anisation du Céphnloptère Giorna ; Mé- moire de MM. P. Panckri e? L. de Sanctis. Naples, 1869; in-4". Discorso... Dis< ours prononcé au Couijrès agricole tenu à Fogijia au mois de septembre 1^68, par M. A.-M. Lombardi. Foggia, 1869; iM-4°. (2 exem- plaires.) Abhandlniigen... Mémoires publiés par la Société Senckenhergienne o 4,4 4.5 0,5 97.7 14. 3,9 5,4 3i,9 4-, 8 8,3 3,4 3,0 1,0 98.7 17. •^".7 2,3 47 'O 40,3 3,7 3.7 0,5 traces 99.2 18. 2,9 7>2 39,2 39,0 3,8 2,0 4,1 1,0 99.2 23. 3,4 23,5 3o,o 24,7 5,2 2,5 9.5 1,6 100,4 24. 4,2 3,9 46,2 38,4 4,5 3,4 traces traces 100,6 (() Ces numéros, donnés par l'ingénitur de la Compagnie de l'Est, sont en rapport avec la distance des gisements comptée à partir de Sainte-Ménehoiild. iN° 1. Tranchée de la route de Vitry-le-Français au piquet 44o, pris au milieu de la tran- chée : bancs variant de 5o à 60 centimètres d'épaisseur, gélive et employée aux remplis- sages. N" 2. Tranchée de la gare de Sainte-Ménehould au jiiquet 449 • gaize tendre et gélive. N" 4. Tranchée de l'ancienne route impériale près de Crèvecoeur : un peu plus dure que len" 1. 1N° 5. Carrière de la Cote-Billon, en face du piquet 461 '• gélive et employée aux rem- plissages. N" 9. Carrière du plateau de la Grange-aux-Bois : bancs compactes, durs, résiste en élévation aux intempéries, employée aux constructions. N° 12. Tète Reims du souterrain, au niveau du i.iil : gaize noire, très-dure, se délitant à l'air. N" 14. Sur le chemin, au-dessus de la tète : grise, assez dure, se dilitant à l'air. ]N° 17. Carrière du haut de la côte de Biesme : employée aux constructions, résiste aux intempéries. N" 18. Intérieur du souterrain : gaize noire et compacte, se désagrège à l'air. K" 23. Tranchée de la butte aux Canons, piquet 5i4; prise à 3 mètres au-dessus de l'argile noire : gaize très-tendre. IS" 24. A moitié du talus de droite : gaize peu dure, compacte et se délitant à l'air. ( 585 ) » Ce tableau nous montre que certains échantillons peuvent être con- sidérés comme de la s-ilice pure ou à peu prés pure. Or les emplois de la silice sont aujourd'liui fort nombreux. On s'en sert pour la verrerie, poiu- la fabrication du silicate ou verre de soude, ou de potasse solnble, pour la fabrication de briques aujourd'hui fort estimées et dont la matière première est constituée par du silex broyé. » La gaize se travaille avec la plus gi'ande facilité au pic et au ciseau. Rien n'est plus simple que d'en composer des blocs qu'on équarrit sans peine. De là l'idée nous est venue d'éludier les effets de la cuisson forte ou modérée sur cette roche, dans l'espoir qu'on pourrait obtenir ainsi facile- ment et à bas prix des pièces de four ou de hauts fourneaux en une matière presque aussi réfractaire que la silice pure. » La gaize brute a pour densité apparente 1,48, ce qui en fait une pierre très-légère. Chauffée au rouge vif, cette densité devient égale à i,44; nous avons déterminé le l'etrait cubique qui est très-faible et égal à 0,022 du vo- lume primitif. Le retrait linéaire, trois fois plus petit, est donc négligeable. » Un creuset, pris dans luie masse de gaize et travaillé au tour, a siq^- porté la température de fusion du fer sans se fendre et sans se déformer, et sans donner des traces bien apparentes de fusion. Il avait été rempli de fragments de fonte de fer. » Il faut conclure de là que lien ne serait plus facile que de tailler clans cette matière molle, avant sa cuisson, des briques, des pièces de four et de hauts fourneaux, même des creusets, de les cuire à une basse température, ce qui leur donne une très-grande dureté et une très-grande résistance à l'écra- sement et au choc, pour s'en servir dans les oj^érations de l'industrie des métaux, peut-être même dans les constructions. Nous appelons l'attention des industriels sur cette matière. » 11 est bien évident qu'il faudra choisir de préférence les portions de la roche qui contiennent le moins de fer et le moins de chaux, ce cpi'indi- quent nos analyses. Les creusets fabriqués au tour dans des blocs de gaize ne peuvent pas être comparés aux creusets de pâle homogène faits avec de l'argile convenablement pétrie et travaillée. L'oxyde de fer n'y est pas ré- pandu uniformément. Aussi les creusets très-fortement chauffés que nous montrons à l'Académie présentent à leur surface, et dessinées en noir, les stries plus ou moins fines et colorées en rose qu'on trouve sur la roclie à l'état brut. Mais la pâte elle-même se comporte comme de la silice à ])eu près pure, c'est-à-dire qu'elle est réfractaire quand elle provient d'une gaize convenablement choisie. ( 586 ) » Au lieu (le la silice hydratée de l'est de la France ou delà gaize, on rencontre eu grandes niasses dans le n)idi de la France de l'alumine égale- ment hydratée ou bauxite. Celte matière, sur laquelle l'un de nous (voyez Annaks de Chimie et de Physique, t. LXI, p. Sog) a publié un Mémoire descriptif et analytique, est aujourd'hui, grâce aux travaux de M. Le Cha- telier, employée comme matière réfVactaire : elle est destinée, sans doute, à rendre de grands services. En outre, dans la grande usine de M. Merle, à Alais, on emploie la bauxite pour fabriquer l'aluminium, l'alumine, l'alu- minatede soude et du sulfate d'alumine absolument exempt de fer. 11 est probable que la gaize est destinée à prendre aussi sa place parmi les ma- tières premières que l'industrie peut utiliser, et que cette matièiesi inté- ressante, dont le savant directeur des Chemins de fer de l'Est a depuis plus de trente ans découvert la composition et la situation géologique, trouvera enfin il'utiles applications. C'est pour les provoquer que nous avons publié cette Note. » M. Eue de Beausioxt fait observer que la présence de la silice gélati- neuse dans la gnize de l'est de la France et la manière particulière dont cette roche se conduit sous l'action de la chaleur, d'après les remarquables expériences de IMM. Henri Sainte-Claire Deville et Desnoyers, acquièrent un nouveau degré d'intérêt par le rapprochement qu'on peut en faire avec certains faits observés dans d'autres contrées. « Depuis que les analyses de M. Sauvage, dit M. Élie de Beaumont, m'ont lait connaître la présence de la silice gélatineuse dans la gaize de l'ArgoiHie, il m'a paru très-j^robable que la craie luffeau des bords de la Loire (liourée, environs de Tours, de Saumur, etc.), qui fournit aux dépar- tements de l'Ouest de si belles pierres de taille, doit à la présence de la silice gélalmeuse la propriété qu'elle possède de se couper très-facilement dans la carrière et de durcir fortement par l'exposition à l'air. Je crois qu'on doit attribuera la même cause les propriétés de la craie tuffeau de Reigate, dans le comté de Surrey, en Angleterre {Reiyate Jire slone), |iro- priélés qui la font rechercher pour la construction des fours, et qui lui ont fait donner le nom de pieire à feu. » Ces roches appartiennent au même horizon géologique que la gaize de l'Argonne, et elles ont en commun avec la gaize un faciès particuliei- dont le caractère le moins difficile à définir est une escpullosité sui generis. Ce faciès se retrouve dans certaines couches du U^rrain créticé intei ieur situées au même niveau géologique dans d'autres légions, uolamment dans le ( 587 ) Jura, clans les montagnes dn clépartemeiit de l'Isère ( Villard-de-Lans), de liollène (Vauchise), etc. Cela pourrait conduire à penser que la propriété de déposer de la silice gélatineuse, de même que celle de déposer des grains verts de silicate de proloxyde de fer (glauconie) et des nodules de phos- phate de chaux, a été, à un moment domié, le caractère des mers de la période crétacée, dans une partie de l'Europe. » CRISTALLOGRAPHIB;. — Note sur quelques dérivés crislalUsés des hydrocarbures de la houille; par M. Des Cloizeacx (i). (1 Les produits obtenus par M. Rommier au moyen de l'action de l'acide nitrique sur les hydrocarbures de la houille, soiubles ou insolubles dans l'acide siiifurique, dounent la plupart, dans l'alcool, des cristaux bien déterminables. L'exameu de ces cristaux m'a conduit à reconnaître et à séparer : » I. Dans les produits des hydrocarbures insolubles dans l'acide sul- fmique : » i" Le binitroxylèiie fusible à 92 degrés, déjà signalé par Fitlig. Il ap- partient au système clinorhombique, et il oflre des prismes rhomboïdaux obliques de g8"4o') dont la base fait, avec les faces latérales, un angle de i2o"3o', et dont la diagonale horizontale de la base, sa diagonale inclinée et la hauteur du prisme sont entre elles comme les nombres Ti'.d: h:: 654,21 3 ; 756,810 : 418,993. » 2° Le binitromésitylène, fusible à 86 degrés, qui se présente en aiguilles d'aspect soyeux, terminées par un biseau, et paraissant orthorhombiques, comme l'a annoncé Hoffmann. Les cristaux peuvent être rapportés à un prisme rhomboïdal droit, dans lequel les deux diagonales de la base et la hauteur ofirent le rapport T):d:h :: 769,21/4:638,991 : 191,909. » II. Dans les produits des hydrocarbures soiubles dans l'acide sul- furique : » i" Binitroxylène a, cristallisant sous forme de lames minces, transpa- rentes et éclatantes. Ces lames appartiennent au système clinorhombique; elles peuvent être dérivées d'un prisme rhomboïdal oblique de 85"3o', dans lequel l'inclinaison de la base sur le plan h' est de ii9°2o', et le rapport (i) P'oirh Note de RI. Rommier, p. 64 1- ( 588 ) entre la diagonale horizontale de la base, sa diagonale inclinée et la hauteur du prisme est celui des nombres D'.d. h;: 427,235 : 53o,i8i : 904, i/|o. » A travers la face h\ qui est toujours prédominante, et suivant laquelle a lieu l'aplatissement des cristaux, on voit, dans l'huile, à l'aide du micro- scope polarisant, deux systèmes d'anneaux orientés dans un plan normal à l'arête d'intersection ^) et dont la forme et les couleurs annoncent une h' belle dispersion des axes optiques et une très-forte dispersion inclinée. » 2° Binitroxylène [î, plus soluble dans l'alcool que le précédent, et se déposant, en partie avec lui, en partie après lui, dans la dissolution alcoolique qui les renferme tous deux. Les cristaux de ce corps sont très- fragiles, faiblement translucides, et ils appartiennent au système tricliiiiqne. Leur forme est celle d'un parallélépipède obliquangle de 109 degrés, dont la hase fait, avec les faces latérales ni et t, des angles de 96° 42' et gS degrés, et qui porte, sur trois angles solides de sa base, les modifications a' , e', /'. Les deux côtés de la base sont à la hauteur dans le rapport h \c :h\'. 1000 ; 1 213,926 : 65o, 3i4- )) 3° Le binitrocumène a, qui ne s'est encore présenté qu'en petites lames lenticulaires, groupées en roses, et de forme indéterminable. » 4° ^-'6 binitrocumène /3, fusible à 80 degrés, qui n'a encore fourni que de fines aiguilles à éclat soyeux, à peu près opaques, dont les faces sont trop .iirondies pour pouvoir se i)rèter à des mesures précises. M Ces déterminations, quoique incomplètes pour les deux cumènes, prouvent que les produits dérivés des huiles de houille sont encore plus nombreux qu'on ne l'avait cru jusqu'ici, et qu'ils exigent de nouvelles in- vestigations. Elles montrent aussi une fois de plus, par l'exemple des deux variétés de binitroxylène, dont les cristaux incompatibles ont une grande tendance à se former ensemble, avec quelle prudence on doit se prononcer sur certaines propriétés, et notamment stu- le point de fusion, de corps iso- mères qu'il est souvent si difficile de séparer complètement les uns des antres. » ( 5Sç) ) ANATOMIF, VRGÉTALE. — Remarques sur la pnsilinn r/cs- trachées dans les Fougère'' (cinquième Parlirj; propaquies du rhizome du Dlechmiin occi- (lenlaie; par'M. A. Tkécci,. (( D.ins l'avaut-ili'rniére séaiice, j'ai dit que, dans le rliizoïite du flleeh- num occidentale, arrivé à son plus complet développement, il n'existe !ii vaisseaux annelés, ni vaisseaux spiraux dans la partie inféi'ieure et dans la partie supérieure des mailles du réseau vasculaire, et que l'on ne trouve quelques vaisseaux annelés et des traces de petits vaisseaux spiraux que tout ]>rès de l'insertion des faisceaux pétiolaires. Des vaisseaux spiraux et annelés étant observés dans loute la longueur des très-jeunes rhizomes qui sont produits par la modification de l'extrémité d'un faisceau ordinaire- ment radiciçène, inséré à la base de cluKpie maille du système vascidaire de la tis;e, je vais décrire succinctement la structure de ces propagulcs du rhizome (i). » Sur deux jilantes contenues dans un petit |)ot d'environ 8 cenlimèlrcs de diamètre, ce mode de |3ropagation était renouvelé flix fois. t,e faisceau par lequel chaque propagule s'insère sur la plante mère ne diffère en rien, par sa structure et par sa dimension, du faisceau qui doiuie ortlinaiienîent des racines à la même place. Il est rénitorme à son point d'attache au bas de la maille, et, un [)cu au-dessus, ses plus petits vaisseaux sont à la péri- phérie, et principalement ou seulement aux deux extrémités du grantl dia- mètre, qui est horizontal, absolument comme dans les faisceaux radicigènes de même origine. Quelquefois le groupe vasculaire est canaliculé sin- sa face antériein-e, et parîois il l'est aussi sur sa face intérieure, comme pour attester sa constitution binaire. Près de sa sortie de la tige ou plnlùt de la base du pétiole, {'e groupe vasculaire devient d'ordinaire cylindrique, jilus rarement il reste un peu canaliculé au coté supérieur. Là, près de l'insertion exté- rieure, il forme, avec l'écorce qui l'enveloppe, un cylindre de i millimèlre à i""°,5 de diamètre, qui grossi! graduellement en s'alîongeant. Le corps vasculaire central s'épaissit dans la même proportion; mais ijientôt les vais- seaux disparaissent de son centre, où ils sont remj)lacés jiardes cellules pins étroites qu'eux et à parois minces. Les plus petits vaisseaux sont réjjartis à la circonférence, et les gros sont inégalement distribués a cellulaire nouvellement formé. (i) Les vaisseaux spiraux ilo ces jciint's rlii/.omcs onl (li'jà i:lr signalés à la iiayc 487 de co volume. 1;. R., i!-70, i''' Scmcstic. (T. LXX, M'' 112.; ']"> ( Sgo ) » Autour de ce corps vasculaire, est une zone d'utricules étroites repré- sentant le tissu dit du système cribrcux et deux ou trois rangées de cellules un peu plus larges à l'extérieur de celui-ci. Cette zone est recouverte d'une écorce dont les cellules internes sont brun-jaunâtre, à parois épaissies, et le parenchyme moyen à peu près incolore dans lesjemies organes, tandis qu'à la surface de cette écorce est une strate épaisse de quatre à cinq cellules étroites et brun-jaunâtre comme les cellules internes. Dans les propagules plus âgés, toutes les cellules corticales de cette partie inférieure de l'organe peuvent avoir les parois noirâtres. » Dans la partie vasculaire fubideuse, les vaisseaux, d'abord inégalement répartis, se disposent avec plus de régularité autour de la région centrale purement cellulaire, et un peu plus haut une scission s'effectue à la face supérieure de ce tube. Le corps vasculaire tubuleux s'ouvre donc longitu- clinalement de ce côté, simulant alors sur la section transversale une sorte de fer à cheval. Cette fente s'élargissant de bas en haut du |)ropagule, le tissu brun périphérique y pénètre, refoule sur les côtés les cellules centrales étroites et incolores, qui vont constituer le tissu cribreux de la face interne du système vasculaire. » Les extrémités du fer à cheval, ou mieux les bords de la gouttière, d'abord obtus et d'épaisseur égale aux autres parties de la figure, s'atté- nuent un peu. Chacun de ces bords contient un petit groupe de vaisseaux spiraux et annelés(i). C'est la première indication des faisceaux foliaires. » Vers la même hauteur, sur le côté opposé du système vasculaire, il se manifeste au fond de la gouttière une éminence à laquelle correspond un peu plus haut l'insertion de la première racine adventive. Immédiate- ment au-dessus de l'insertion de ce faisceau radiculaire, le fond de la gout- tière s'ouvre, et l'on a alors deux faisceaux à section transversale oblongue, convexe extérieurement, un peu concave sur la face interne. Chaque nouveau bord de ces faisceaux est pourvu aussi d'un groupe de vaisseaux s|)iraux et annelés. Là, près de leur séparation, au-dessus de l'insertion de la racine, les deux faisceaux sont rapprochés. Ils sont plus divergents sur l'autre côté, où la scission du tube a commencé. Sur ces deux bords plus anciens des faisceaux ligellaires, les deux premiers faisceaux foliaires s'accusent de plus en plus, et bientôt ils s'isolent de ceux de la tige. (i) Les vaisseaux spiio-;innclps sont pourvus ci'uuc liue membrane quand les anneaux on les tours de si)ire sont écartés, taudis que des vaisseaux à 5|)iricules serrées mais déroii- iablcSj ne laissent pas a|)eieevoir de meudjrane. ( 591 ) » Ces deux faisceaux foliaires grêles et cylindroïdes, qui ont leurs vais- seaux spiraux et aunelés sur leur côté dorsal, s'écartent de plus en plus de ceux dont ils émanent, tandis que, de l'autre côté des deux faisceaux de la tige, deux autres faisceaux foliaires se séparent de la même manière. » En même temps l'un des deux faisceaux de la tige tend à se diviser. A quelque distance au-dessous du point où il doit le faire, on peut remar- quer déjà sur sa face externe un groupe de petits vaisseaux parmi lesquels sont des vaisseaux spiraux et annelés. Un nouveau faisceau radiculaire eu émerge un peu plus haut, puis la bifurcation s'effectue. Cette nouvelle bifurcation constitue la troisième maille du jeune rhizome. Des bords tie cette maille sort à une certaine hauteur une autre paire de fjisceaux fo- liaires. Une quatrième maille survient bientôt par la division du second faisceau primaire. Avec elle apparaît lui nouveau faisceau radiculaire et une quatrième paire de faisceaux foliaires. » Des quatre faisceaux delà tige qui existent alors, les deux qui bordent la maille la plus ancienne se rapprochent, et en se fusionnant ils ferment cette maille à la partie supérieure. Un peu plus haut les deux autres fais- ceaux, qui limitent la deuxième maille apparue, ferment celle-ci de la même manière. On peut n'avoir plus alors que deux faisceaux tigellaires, mais plus loin ils se divisent de nouveau pour produire des mailles nou- velles. Je n'ai point vu luie telle division donner au rhizome plus de cinq faisceaux à la fois, » Voyons maintenant ce que deviennent les faisceaux foliaires qui ont été mentionnés. Toute cette partie inférieure du jeune rhizome ne porte pas de feuilles. Il n'existe à la surface de la tige, ordinairement près du côté gauche de chaque racine adventive ou un peu plus haut,qu'unepetitepro- tubérance quelquefois à peine sensible dans le bas du rhizome, mais qui s'élève davantage à mesure qu'elle naît plus haut sur la tige. C'est dans chacune de ces protubérances que va se terminer chaque paire de fais- ceaux foliaires. Les deux faisceaux de la même paire semblent s'y accoler à la façon des deux dorsaux du pétiole des feuilles adultes; ce qui parait indiquer que, dans cette plante, ce sont les faisceaux supéiieurs, quoique plus forts, qui naissent des dorsaux, et non ces derniers des supérieiu-s. » Vers l'époque à lacjuelle le rhizome possède ses cinq faisceaux tigel- laires, les feuilles parfaites apparaissent. Toutes celles que j'ai observées possédaient les deux faisceaux principaux ou supérieurs et les deux dorsaux insérés sur le côté externe de ceux-ci, et ces dorsaux se réunissaient en un seul un peu au-dessus de la base du pétiole. 78.. ' '^9^^ ) » De |)liis, la zone des cellules hiiiiies tjui eiilf)iire les faisceaux dans la partie luférieui'e du jeune rhizome dégénère dans les paities plus élevées en t;roupes de cellules iioiies placées sur les deux laces dt!s faisceaux. De ces collions noirs, contigus aux faisceaux de I:i lige, s'en détachent il'aulres qui accouipaguent les'fiisceaux du pétiole. Ia's deux, faisceaux supérieurs en ont un plus gros sur la face niterut;, un plus petit sur la i'ace externe. J.es deux faisceaux dorsaux n'en ont qu'un seul chacun sur la face interne, et ils se réunissent |)endant laiusiou dt^s deux groupes vasculaires. w Tels sont les |)ruicipaux traits de l'organisation et du singulier mode de propagalioi! des rhizomes tlu Blcchiniiii occldciilnlc. » l'UYSlQUE. — Notice sur Id ixiiialioit^ de la (■apdvUé cdloii/iauc de Veau vers le ina.xiimim de densité; jtur^l. IIiiii\ (i). « MM. Pfauudlei- et Platler ont publii- récenuiient les résultais d'une série d'expériences qui ont eu poiu' objet de délerniintr la capacité caloii- lique de l'eau à des teiujiératiues tres-rapprochées de son luaxiuiuui de densité. Ces expériences tendraient à prouver que, bien loin d'être à peu près constante l't égale <à i, comme on l'admet, cette capacité v.uieiait au contraire très-notablement. » C'est ce que montre le tableau que ces physiciens ont calculé a l'aide d'une fofuuile qui traduit leuis ex|)éiience.>î dans le.-> lunites de teisq^éra- lure où elles ont lité exécutées, tableau ilont je do:, ne ici un exli'ait : ^)uaiilili; de cliûliur Tt'nijteraliiro * 'ai>.TciU' caioriliqiie. |tur jjiuinnic d'eitii. 0,00 I ,0000000 0,0000000 u ,5o 0 ,9647665 0 , 490 1 83 I 1 ,00 0,9512754 0,9683880 i.5o 0,9548597 1 ,4443022 a, 00 0,97 i258o I ,9253810 2 , 5o 0,99661 Sa a, 4170511 3,00 I ,0274821 2,9228712 3,5o I ,o6oSi54 3,4:149419 • ^,^)o 1 ,0939781 3,9836931 4.5o 1,1247888 4,5385174 5,00 I , 1512736 5 , 1077287 5,5.) 1 , 1 7 2 1 60 1 5,6888467 (i) L'Ai'.idciiiie a ili'cidt; (|iit ctllc ('.>iinii)iinicalii)n, liiiii (nie tlcjiass.uil tii rlciidiio lis liiiiilcs ii/g ciiii'iilairc?., st-rail inscrfu cm ciaicrau ('ninj/tc r;iiilii. 6 , OO ti. ,5o 7 , uo •;. ,5o 8 ,oo »: ,5o 9 ,oo 9 ,5o lo |(iO ( 593 ) Tt'inpéiJitvii-p. *'npaciLé calorlliqno. j>ar i^raniiiio tiVau. 1,1863882 6,2787546 1,1933497 6,8740215 1,1928436 7,4078372 I, 1850746 8,o656524 1,1706537 8,6647692 1,1505976 9,2353647 1,1263292 9,8o56i56 1 ,0996774 10,3612944 1,0728772 10,9042000 )) On voit que Us ca|)acifés a j",25 et 6", yS cliflèioiit eiilre elles do près de 20 |)oiir loo. Une telle variabilité, supposée réelle, est de nature à frapper tous les physiciens; elle constituerait une singularité de plus à ajouter à celle que ])résente l'eau vers 4 degi'és; elle condamnerait les résul- tais d'un grand nombre d'expériences qui ont été faites jiar divers pli\si- ciens, et à l'aide d'eau prise entre zéro et 12 degii's, sur la ca|)acité calori- fique d'autres corps, sur les clialeurs de combinaison, etc., etc. » Ces considérations, dont chacun sentira l'importance, et que MM. Pfaundier et Plalter ont d'ailleurs eux-mêmes fait ressortir, m'ont engagé à vérifier le fait par une méthode radicalemenl différente. MM. Pfaundier et Plalter ont eu lecours à la méthode bien connue des mélanges : deux masses d'eau exactement pesées, et prises à des tem|>«''- ratures ddférentes exactement niesuiées aussi, étaient mêlées rapidement, puis on jirenait la lem[!éralure du mélange. On comprend aisément com- ment, à l'aide tl'un nombre suffisant d'expériences de ce genre faites dans des conditions vaiiées de |)oidset de températures, on aiiive à résoudre le problème |)osé. » Voici le principe sur lequel repose la méthode que j'ai substituée à la précédente : » Ajouter successivement à une niéine masse d'eau des (juaii- )) tités, égales entre elles, de chaleur, et mesurer l'accroi.ssemt'ut de tempé- » rature produit jiar chacune de ces additicjus. » » Pour obtenir ces additions égales de chaleui-, j'ai eu recours à im véritable thermomètre à eau, de très-grandes dunensions, que j'échaulfais toujours à une même température, que je plongeais dans la masse d'ean soumise à l'expérience, et c[ue j'y laissais toujours retlesceudie à une même ten)pérature. Le réservoir de ce thermomèlre était eu ferdjianc, de forme cylindrique (o"", o4 de diamètre sur o"*, i 5 de hauteur), et contenait envi- ron 200 grammes d'eau; il était muni d'ini tube nnnce en verre, portant ( 594 ) deux traits (!e repère, dont la distance pouvait être changée à volonté. Je chauffais le réservoir sur inie lampe à esprit-de-vin, jusqu'à ce que la colonne d'eau dépassât ^'un centimètre ou deux le repère supérieur; j'attendais que, par suite du refroitlissement, elle affleurât de nouveau le trait, puis je plongeais dans l'eau du calorimètre que j'agitais fortement ; au moment où la colonne thermométrique affleurait le trait inférieur, je reti- rais le thermomètre. » Ou voit que ce mode d'expérimentation est eu quelque sorte l'inverse de celui qu'ont employé d'une façon si originale MM. Favre et Silhermann : tandis que ces habiles physiciens ont transformé le thermomètre en calori- mètre, je l'ai, de mon côté, transformé en calorifère. Les deux tempéra- tures, supérieure et inférieure, de mon thermomètre, et par conséquent la quantité de chaleur abandonnée par lui dépendaient uniquement de la distance des repères; il m'eût été très-facile de les évaluer, et de connaître ainsi la quantité absolue de chaleui- cédée; mais cela était complétemeiit inutile pour le but que je me proposais. Je ferai à la fin de ce Mémoire l'examen critique des fautes que peut donner cet instrument. » L'eau soumise à l'expérience était contenue dans un vase cylindrique en laiton très-mince, de o™,2 de diamètre sur o", 38 de hauteur, porté sur quatre petits pieds et placé dans une boîte cylindrique en carton, dou- blée de drap intérieurement, de o™, 28 de diamètre sur o'",/i4 de hauteur. Il existait ainsi entre les parois de ces deux cylindres une couche d'air de 0™, o4 d'épaisseur. Un couvercle en bois s'engageait exactement dans la boîte en carton et posait sur le calorimètre de manière à mettre l'eau à l'abri de l'air externe. Ce couvercle était pourvu d'ouvertures donnant passage aux divers thermomètres, etc., elc. I.e poids de cette eau s'élevait à 9700 grammes ; celui du calorimètre était de 67a grammes; ce qui repré- sente 63 grammes d'eau environ ; j'évalue à 20 grammes au plus le poids d'eau que représentaient l'agitateur et les thermomètres dont je vais parler : ce poids total de 83 grammes n'est, comme on voit, qu'une fraction négli- geable du poids de l'eau elle-même. L'appareil était placé dans un appai- temeut dont, grâce à la saison, j'ai pu facilement régler la température entre zéro et 20 degrés, de façon à la tenir toujours presque semblable à celle de l'eau. » Ainsi qu'on le verra, il est résulté de l'ensemble de ces dispositions que la température du calorimètre était d'une st.ibilité remarquable d'une expérience à l'autre • en un quart d'heure les plus fortes variations ne s'élevaient qu'à 0°, i ; et comme l'expérience proprement dite ne durait pas ( 595 ) deux miiiu'es, il n'y avait pas à s'occuper de cette variation en plus ou en moins. Mon but ici, comme dans tons mes travaux antérieurs, a été d'an- nuler les perturbations accessoires au phénomène à étudier, et d'éluder les corrections; et j'ai complètement réussi en ce sens. » La difficulté principale à vaincre était la mesure exacte des accroisse- ments de température produits dans l'eau par chaque addition de calorique. Ces accroissements, en effet, étaient petits : ils variaient entre i degré et i°,6, selon la distance des repères du thermomètre-calorifère ; il fallait les évaluer à coup sûr à un centième près, i" Pour reconnaître approximolive- ment la température centigrade, j'ai eu recours à un thermomètre à mer- cure, à échelle arbitraire, sur lacjuelle l'intervalle de zéro à loo degrés était divisé en iio2,5 parties; on verra bientôt que ce thermou-.ètre, con- struit par M. Salleron, était trè.s-bien exécuté. 2" Pour mesurer les diffé- rences de température, je me suis servi d'un thermomètre à air, que je vais décrire avec quelques détails. Le réservoir de ce thermomètre était un ballon de verre ordinaire, de o'",55 de capacité, au col duquel étaient scellés deux tubes : l'un en verre épais, d'un faible diamètre intérieur ; l'autre capillaire et filiforme, en cuivre; ces deux tubes traversaient le cou- vercle en bois du calorimètre. Le premier était solidement scellé dans ce couvercle, qui servait ainsi de support au réservoir et le maintenait sous l'eau. A l'aide d'une soupape pressant sur l'extrémité de ce tube de verre, je j)ouvais à volonté ouvrir à l'air libre, ou fermer hermétiquement le ther- momètre. L'extrémité libre du tube en cuivre était mastiquée dans l'extré- mité supérieure d'un tube vertical en cristal de i mètre de longueur, divisé en demi-millimètres. Le bas de ce tube était, à l'aide d'un autre tube paral- lèle, mis en communication avec un réservoir cylindrique en fer-blanc, placé de telle sorte que, quand il était rempli du liquide indicateur, la colonne de ce liquide s'élevait dans le tube divisé jusqu'au zéro de l'échelle métrique. La section du réservoir en fer-blanc était [)rès de onze cents fois plus grande que celle du tube divisé : le niveau du liquide de ce réservoir restait donc sensiblement à la même hauteur relative, quelle que fût la dépression dans le tube. » Le liquide indicateur auquel j'ai eu recours était d'abord une huile de schiste très-fluide, bouillant à 180 degrés, d'une densité de 0,9016 à zéro, dont le coefficient de dilatation entre zéro et i5 degrés était 0,0008159. J'ai ensuite substitué à cette huile de l'alcool d'une densité de 0,83359 et dont le coefficient de dilatation entre zéro et i5 degrés était 0,0010723. Un tlieruiomètre attaché au tube métriciue donnait la tempéia- ture du liquide et permettait de ramener la densité à zéro par le calcul. f ^if ) .Vai en soin d iiitiociuire liaris U; oailoii dt- verre i ou 2 graïuiiies d'acide siilfuriqne niniiohvdratr , pour sécher CDiitimielleiiicnt l'air et absorber les traces inliiiilésiiiiales de vape'.ir d'iiuilc on d'alcool qui aiiraicn! pu ren- trer |iar le tube capillaire en cuivre. » [, emploi de ce thermomètre est très-commode et des |)his faciles. )) Le calorimèlr.' étant rempli d'eau à une température très-voisine tle zéro, et le couvercle étant en place avec les deux thermomètres, je notais la hauteur barométrique et la température de l'eau indiquée par le ther- nion)ètre à mercure; puis je fermais la soupape en caoutchouc et j'échauf- fais l'eau, comme je l'ai dit plus haut, à l'aide du ihermomèlre-calorifcie. La colonne d'huile ou d'alcool s'abaissait alors dans le tube divisé, et cinaud die était deveinie stationnaire, je notais sa flé|)ression, et, accessoi- rement, la température donnée par le thermomètre à mercure. » Soient maintenant V le volume du ballon, s la section du tube mé- trique, A la densité du mercure, è celle de l'huile ou de l'alcool à zéro, ^j le coefficient de dilatation du liquide, X le coefficient de dilatation cubique du verre du l»allon, o. le coefficient de dilatation de l'aii", h„ la dépiession du liquide iiulicateur, B la hauteur i\\\ baromètre au moment d? la feiine- ture de la soupape, B' la hauteur au moment où l'on observe A„. Ou a évi- denHi;ent A „, //,, A /■ BV S I -1- prt 0 \V -f- .v//„ / \\-\--j.i J \ I -I- pf j i étant la température initiale de l'eau, t sa température finale, n la tempé- rature du liquide iiulicateur. Il n'y a pas lieu de faire de correction pour l'air, en quaiUilé tres-faible, contenu dans le tid)e capillaire, ni de ramener à la température / T. ni' poussé du ballon dans le tube indicateur et ayant poin- volume //„ s. )) Nous avons aii cas iiarlicidier -=i5,o6-/| pour l'huile, et -= i6,3i02ii pour l'alcool. La section du iuiie métrique étant o""', 0000087 18/4 , 1(' voliune du ballon étaii 0'"% ooo55. .l'ai admis c< = o,oo36't'> et X = o.ooooa.T. Il vient ain'~i. loulc ri'ilucliou faite : avec l'huile : P ^ . , / 23.53,45 \ /H- o,oooo?.5/\ /i -)- o,oo3ti65(\ I b,ob74 1, + /?„ _ ^^-^—g^^--^ j \n-o,oo36657J \ 7+ 0,000025 «j ' avec l'alcool : ^„ iw / /' 2:l3q,323 \ /n- o,.ooooa5î\ /'!+ o.oo3665?\ 16,3 I O). I I B'+ //„ = , -'-;,,- ,. r>rut: -"^i F, ' ' \ 1 4') > 558 -)-/'„/ M -h o , oo3bb5 ' / \J-h o ,oooo?5 1 / //'„ étani l.i dépression observée, et //„ la dépression ramenée à zéro. ( 597 ^ » Oïl peut opérer de trois fiiçons distinctes avec ce thermomètre : )> 1° Rouvrir la soupape avant chaque addition de chaleur, de sorte (pie la pression initiale de i'.iir du ballon soit toujours B. En raison du peu de durée des expériences, on a alors, du moins par un temps calme, B'=; B, et l'équaliou précédente, résolue par rapport à t, donne correctement l'nc- croissement [t — i) de température. >! 2" Laisser la soupape de caoutchouc fermée d'un bout à l'autre des expériences. Il vient alors A, -//„= (.-253.45 ou 2439,3,,) (j-^-^^^°gg) r (1 + 0.003665/) (i+o,oo36650 1 "^ [(i-f- 0,000025/) (149, 558/4- A.) (1 + 0,000025?) 1 149,558 + /(',)j' /?, et //„ désignant deux dépressions successives avant et après l'addilion de chaleur, / la température répondant à /?„ donnée par le thermomètre à mercure, et f la température finale cherchée. L'accroissement correct de température dû à l'addition de chaleur est ici encore (f — t). )) 3" Enfin laisser la soupape fermée aussi, et supposer B invarinble; puis calculer alors, à l'aide du thermomètre à air seul, toutes les tempéra- tures du calorimètre. >> Il est visible qu'avec ces trois modes de calcul, les accroissements de température trouvés sont toujours sensiblement corrects, et qu'il n'y a que les températures initiales successives, données soit par le thermomètre à mercure, soit par le thermomètre à air, qui puissent différer de la réalité. L'erreur sur celles-ci dépend naturellement du plus ou moins d'exactitude du thermomètre à mercure ou de la stabilité de la pression barométrique. Je ne sais si l'espèce de thermomètre à air que je viens de décrire a déjà été employée. Par sa simplicité, son bon marché et sou exactitude, il se recom- mande aux physiciens qui ne disposent point de caihétomètres, qui tra- vaillent sans aide, et qui, pai- suite de leur is(jlement, sont condanuiés à construire eux-mêmes tous leur.> appareils. L'instrinnent constitue de fait un thermomètre (hfférentiel donnant les accroissements de température avec exactitude et à o°,or près, lorsqu'on s'en sert dans des conditions convenables. Ces conrlitions reposent lutiquement sur l'état de l'atmo- sphère. Il arrive (rarement, il est vrai) que la pression haroiiiétrique varie de minute en minute, et cpie l'on ne peut plus, jjour une même expérience, iioser B'=B; il est clair qu'alors l'exactitude de la mesure de (/ — /) dé- pend d'une double obseivation baiométrique, et que remjdoi d'un liquide seize fois moins dense que le mercure ne présente plus aucun avantage. O.K. ,1870, 1" Semestre. (,T.LX\, N» 12.) 79 ( 598 ) » Tonte une suite d'expériences que j'ai cxécutéfs dans l'après-midi du 17 février a été faussée par de pareilles variations de pression aluiosphr- rique, bien qu'en apparence le temps (ût très-calme. Dans deux autres cas (les matinées des 17 et 18 février), la pression barométrique est restée si stable, pendant cinq heures de suite, que j'ai pu, sans aucune crainte d'erreur, appliquer le troisième mode de calcul à l'évalualion des tempé- ratures. » Le tableau ci-contre contient les résultats de trois séries d'expériences que j'ai faites dans des conditions favorables et variées. » L'ensemble de ces nombres et leurs variations relatives ne concordent pas avec ceux que donnerait la table de MM. Pfaundler et Flatter. Il est clair que les différences de température produites par des additions de quantités toujours identiques et très- petites de cbalcur procèdent préci- sément en raison inverse de la capacité calorifique : elles croissent ou diminuent quand celle-ci diminue ou croît. Au cas particulier, et si la loi de MM. Pfaundler et Flatter était correcte, les différences que j'obtenais devraient donc être plus grandes entre o°,5 et 2 degrés qu'entre 5 et 8 degrés, et puis grandir de nouveau un peu de 8 à 12 degrés. Il est même, comme je vais le montrer, facile de voir à combien s'élève la dis- cordance de mes nombres avec ceux que donne la loi de ces physiciens. Dès que je me suis aperçu d'une discordance, j'ai redoublé d'attention et de soins. » Le travail avec lequel mes expériences se trouvent en désaccord a été exécuté évidemment par des mains habiles, et à l'aide d'une méthode des plus simjdes; il est impossible de voir où se trouve l'origine d'une erreur. C'est donc de mon côté que j'ai fout d'abord cherché celles-ci. » Bien que la marche de mes deux thermomètres concorde très-toléra- blement, comme le montrent les tableaux précédents, j'ai commencé par soupçonner un défaut caché dans le tliermomèlre à air, et je l'ai remplacé provisoirement par im thermomètre différentiel à alcool, que je dois a l'obligeance de M. Walferdin, et qui divise le degré centigrade en soixante- quinze parties de zéro à 5 degrés. Voici les résultats que j'ai obtenus : Tempéralure iniUale. Température finale. UifTcronce. 0 0 0 I ,oi5 0 I ,oi5 I ,oi3 2,004 o>99' ' '!^)".) 2,993 I ,oo3 2,987 3,987 1 ,000 3,97fi 4,98 1 ,004 4,97' 5,96 0,989 5,957 6,94 0,983 ( -''W m" to ^ •a- o . fD o ro v^ r^ « fS> « (N r- co ■^r -D ■'^ on o o CO es O ••si . r^ lTÎ CO Cl in Ci m r^ O CO ~ co . CD r^ es es iO r^ C^ r~ cr> o r^ *« o '~ in en fO CO . Ci 'O QO CO CO co ^^■ uO r^ CO Ol ^ « ro LO CO r^ (">• Oi vO es es v:i Ci CN p^ CLO en tn CO l-^ ro lO QO CO ----r es U-) es .^« °o- !>• - r* a irj p^ m o CO - c^ ^^ .ri r* «D Ci _ ^ CO m CO o 00 •a^ Cl ce o îO in CO _ •^3- m „ es r^ CO CO CO o "^ -^ -^ -^ " - - - -^ - - " " CO vn Cl „ m CO o rr. -.3- CD ir- 00 o m Cl uo S-. es -n" o o 3 " in Cl PI Ci CO o PO o CO co_ Ci OO CO Ci Cl Cl o s pï PI «^^ m w o s I s CO CO CO CO m m m ] m „ ^ ^ es „ es O m Ci CO ^ in CN CO eo CO !>• CO o - CO ^•^ m CO „ Cl „ PO 's au caloiiinetre varient entre elles au lieu d'être constantes. C'est, je pense, à cette cause d'crrotu" qu'il faut exclusivement ra[)porter l'irrégularité de mes nombres différen- tiels. Mais, somme toute, les écarts de ces nombres sont très-petits et montrent que les erreurs commises sont renfermées dans des liiniles très- resserrées. Ces petites erreurs ne masquent en aucune façon la loi suivant laquelle marchent les différences de température dues à chaque addition (1) Ce II»; irrogiilarité tient à l'impt-rferlion de ce genre de ihermomètre, dont l'index indicalL-ui' ne revient janiuis à sa position après deux oscillations égales et contraires de tern|)rratiirc. ( 6oi ) de chaleur : ils vont en dimiiniynt lentement ;i paitir de zéro jusqu'aux températures où s'arrêtent mes expériences. » J'ajoute, du reste, qu'au début, j'avais rempli d'alcool, au lieu d'eau, le réservoir du calorifère; ce liquide mouillait toujours parfaitement les parois du tube de verre, et la quantité de liquide restant atlachéc à ces |jarois ne pouvait varier d'une expérience à l'autre. Et cependant les diilé- rences de température obtenues par chaque addition de chaleur procé- daient de la même manière qu'avec le calorifère plein d'eau. » La colonne (p) des tableaux I, II, III, dont je vais iiuliquer la construc- tion, nous montre d'ailleurs que la discordance de mes résultats avec ceux de MM. l'fauudler et Flatter dépasse de beaucoup l'étendue des erreurs possibles de mes expériences. Ainsi que je l'ai dit, ces physiciens ont exprimé la marche de leurs noudjres à l'aide d'iuie équation empirique, dont la forme est cj = f -\- a (- ■+- ftii^ + 7/'' + or'; (j est ici la quantité de chaleur nécessaire pour porter de zéro à t la leu)- pérature de i kiiogranuue d'eati. M En désignant par M la masse d'eau de mon calorinu-Ire, on aura donc Q = M (t + ai- -h f-ùi' -+- "II" + ot') pour la quantité de chaleur fournie à chaque fois par le thermouu'tre-La'.o- rifére et nécessaire pour échauffer l'eau de zéro à t. Comme cette ciuantilé est une constante, on devrait trouver pour Q des valeurs égales entre elles, en introduisant dans l'équation, supposée juste, n'im])orle lequel des ac- croissements successifs (/„ — /„), (/, — /,), — » Si donc les valeurs successives ainsi trouvées pour Q ne sont pas sem- blables, nous serons obligés d'en conclure : 1° on cpie les quantités de chaleur foiu-nies par le thermomètre à eau ne l'étaient pas non plus; 2" ou que l'équation ci-dessus ne répond jjas aux faits. En prenant |)oin' unité l'une quelconque de ces valein-s de Q, et en divisant successivement toutes les autres par elle, les rapports 0.' Q.' Q"' nous indiquerons la grandeur relative des fautes de l'un ou l'autie geiu'e. Ce sont ces rapports qui figurent dans la colonne fj. On voit (jue l'une des valeurs, celle qui lépond à raccioissement de 5", aSi à 6°,4 ' 5 ^11), dépasse de près d'un cinquième la première, prise pour unité, ce qui ferait cioire que mon calorifère a fourni un cinquième de chaleur de moins dans cette ( 603 ) expérience que d;uis la première. Je ii'liésite pas à dire cpi'une pareille dif- férence est ;ibsoltinient inadmissible. Dans la série d'expériences que donne le tableau (III), les traits de repère du tube ihennométrique étaient écartés de o™,5; il faudrait donc que leaii restée en arrière dans le tid)e eût été équivalente à o"", i de hauteur de plus dans un cas que dans l'autre, ce qui est im|)0ssible. Il est d'ailleurs visible que les valeurs de p ne procèdent point au hasard : elles cioissent jusque vers la température où se trouverait, d'après MM. Pfaundler et Platler, la capacité maximum, et puis elles dé- croissent de nouveau. Les trois valeurs île p cjue j'ai calculées sur les ta- bleaux (III) et (I) sont dans le même cas. Il découle de toutes ces considé- rations, que la capacité calorifique de l'eau aux environs du maximum de densité ne varie pas à beaucoup près de la manière indiquée par le tableau de MM. Pfaundler et Platter. » Mes expériences, je n'hésite pas non plus à le dire maintenant, ne sont pas encore assez rigoureuses, les nombres qu'elles foiu'nissent pour ât ne marchent pas assez régulièrement, pour qu'il m'ait send)lé utile d'en tirer ne fût-ce qu'une équation empirique. )) Mais ce qui découle pourtant avec évidence de mes nombres, c'est que leurs différences vont en diminuant lentement de zéro jusqu'aux tempéra- tures où je me suis arrêté, et que, par conséquent, la capacité caloiihque de l'eau va en croissant lentement aussi entre ces limites. M Je dis lentement: il est toutefois facile de s'assurer que cet accroissement est plus rapide que ne l'indiquerait la loi fj ^ t -\- o, ooo 02 i- + o, ooo ooo 3 i^ , (I ou '-J- = C =1+ o, 00004 f -+- 0,0000009/-, trouvée par M. Regnault pour les hautes températures. » Eu effet, ici aussi nous devons avoir, pour deux expériences différentes, 'Il — 7o — {f> — ^0) •+• o,oooo2(i;J — tl)-h o,oooooo3(/J — il), a 3> 7:i — ie des couches de ces matières, suffisamment épaisses pour atteindre le but, créeraient au mouvement de l'air un obstacle tel, que la puissance motrice déterminée soit par un appel, soit par un ap|)areil mécanique et qui serait capable de produire par heure , dans un pavillon d'hôjîital de cent lits, l'évacuation de 6000 à 9000 mètres d'air, reconinis nécessaires pour son assainissement, devrait èlre accrue dans une proportion énorme. » L'expérience prouve, en effet, que la présence de simples toiles d'arai- gnées, dans les conduits d'air des poêles à eau chaude et dans les gaines d'évacuation de l'hôpital f>ariboisière, suffit pour y arrêter le passage de l'air, même quand il y serait, sans ces obstacles, animé de vitesses deo"\8o et pins en une seconde. » I^a Chimie a d'autres moyens phis simples, et, je crois, plus efficaces, d'atteindre le but pro|)osé, et M. le Secrétaire perpétuel en a indiqué plu- sieurs. (6.0 ) » N'y a-t-il pas lien d'ailleurs de fnire remarquer que le déversement, dans l'iitmosplière d'une ville de deux millions d'habitants, de l'air vicié sortant d'hôpitaux de six cents lits, et dont le volume s'élève au maximuui à 45ooo ou 5oooo mètres cubes par heure, ne peut exercer sur la salu- brité générale de la cité qu'une influence insensible, et, en tous cas^ bien inférieure à celle de fous les gaz, de toutes les exhalaisons ou émanations produites par l'habitation, par les ateliers, etc. Le résultat serait donc hors de proportion avec les moyens employés. » Mais la purification de cet air fùt-elle même obtenue, quels moyens aurait-on de constater son efficacité bienfaisante sur l'état sanitaire de la ville? Aucun, évidemment; car c'est à peine si, aujourd'hui, après plus de vingt ou trente ans d'applications, l'administration de l'Assistance, malgré ses soins incessants, a pu établir d'une manière incontestable que le renou- vellement abondant et i-égulier de l'air dans l'intérieur des salles des hôpitaux produit, pour le rétablissement des malades et pour la dimi- niiliou de la propagation des affections contagieuses, des effets sensibles, quoique cela paraisse tellement évident, que personne n'ose les contester. u Ce n'est donc pas dans cette direction que les tentatives d'assainisse- ment des hôpitaux et de leur influence sur la santé publique me paraissent devoir être dirigées. » En rappelant les expériences de Faraday, qui ont conduit à faire tra- verser des toiles à tissu lâche et mouillées par l'air nouveau introduit dans les salles du Parlement d'Angleterre, M. le Secrétaire perpétuel n'a indiqué que la solution du problème inverse de celui qui a préoccupé l'honorable M, Wœstyn, savoir : ne laisser entrer que de l'air pur dans un lieu qu'on veut maintenir salubre. » J'ai soumis à M. Wœstyn lui-même les observations précédentes, quand il est venu causer avec moi des procédés qu'il proposait, et, tout en reconnaissant l'exactitude des données d'expériences qui lui axaient servi de point de départ, j'ai dû insister auprès de lui, comme je le fais ici, sur les difficultés et sur le peu d'utilité de l'applicalion qu'd en voulait faire. » Il n'est pas dans mes habitudes, ni dans mon caractère, de décourager des tentatives inspirées par des seuliments généreux, mais mon devoir, comme celui de tout Membre de l'Académie, est d'éclairer, autant es composantes normales à l.i paroi provenant de l'action du liqnide sur la molécule m ont pour résultante N = I / sin oj i De même, un corps qui se dissout dans un liquide absorbe, |)our accomplir ce travail, ime quantité de chaleur qui augmente avec la dilu- tion (Person, Annales de Chim. et de Phys., t. XXVII, p. 25o, et 1. XXXIII, p. 437). Cette quantité de chaleur qui est absorbée ne s'exj)lique pas par les variations survenues dans la chaleiu' spécifique ou dans la densité du (i) D'après une Comnumication verbale de M. W. Grosseteste, cette comparaison serait due à Araij'o. Je n'ai pas pu découvrir la souice bibliographique. Quoi qu'il en soit, c'est elle qui m'a servi de point de départ, et je me plais à reconnaître que la discussion t|iie j'ai eue avec lui sur ce sujet, a eu une influence puissante sur le développement des idées énoncées dans cette Note, qui n'est d'ailleurs qu'im résume d'un travail plus étendu. ( Gi8 ) mélange (BUSSY el BuiGNF.T, Corn] des rendus, t. LXIY, p. 33o). L'absorption de chaleur par le mélange des liquides a aussi été constatée par M. H. Sainte- Claire Deville [Leçons de Chimie, 1 864-1 865, p. ^67). » Les chaleurs spécifiques des gaz et des vapeurs sont moindres que celles des mêmes corps à l'état solide ou à l'état liquide; elles satisfont à la loi de Didong et Petit. » D'après Person (loc. cit.), la chaleur spécifique des solutions dimi- nue à mesure que la dilution augmente, et elle est toujours moindre que la chaleur spécifique moyenne calculée. Plus récemment, ces résultats ont été confirmés par Schiiller (./«/ia/e* de Pogcjendorff, t. CXXXVI, p. 70; 1869). » Si, d'après ces données, on calcule la chaleur spécifique du corps à l'état de dissolution, on arrive à des chiffres qui se rapprochent des chaleurs spécifiques des gaz, et qui satisfont aussi bien qu'eux à la loi de Dulong et Petit. » Des rapprochements qui précèdent, je tire ces conchisions. Qnand lui corps se dissout ou qnand il se réiluit en vapeur, il y a : 1° accroissement de volume; 2° absorption de chaleur. La différence porte sur le milieu dans lequel s'accomplissent ces phénomènes : l'évaporation s'accomplit dans un milieu liquide. On voit que l'action du dissolvant sur une substance soluble est comparable à celle du vide ou du milieu gazeux sur une substance vola- tile; les molécules de la matière tendent à se répandre uniformément dans l'espace occupé par le milieu : elles se repoussent; cette propriété, on le sait, caractérise les fluides élastiques. » Il est impossible de prévoir dès maintenant toutes les conséquences que l'on pourra tirer de cette manière d'envisager le phénomène de la dis- solution. M. H. Sainte-Claire Deville [loc. cit.), interprétant les expériences de Graham sur la diffusion et les siennes propres, a montré que celte répul- sion peut aller jusqu'à la dissociation chimique. » Si la force répulsive qui sollicite les molécules dissoutes est l'analogue de la force élastique des gaz, on doit pouvoir la mesurer. Je vois deux moyens qui peuvent conduire à ce résultat : l'un est fondé sur la mesure de la quantité de chaleur qui est absorbée par l'accroissement du volume du corps dissous et du dissolvant; l'autre sur la mesure du travail mécanique accompli par la force répulsive. jNIM. BussyetBuiguct ont montré que le uié- lan<»ededeux liquides produit deux phénomènes calorifiques simultanés et de signe coiitiaire, dont on n'observe que la différence. En éliminant la cause qui produit la chaleur (l'action chimique), l'effet observé ne se r,ij)i)orterait qu'à l'accroissement de volume du corps dissous et do son dissolvant. On se (6i9) riinproclierait certainemenl de ces conditions en opérant sur des liquides isomères on sur des homologues consécutifs. On aurait alors, entre la quan- tité de chaleur absorbée Q, l'accroissement de volume V du corps dissons et la force élastique/;, la relation suivante déduite de la théorie mécanique de la chaleur Q = -^', foriinde dans laquelle on a négligé l'accroissement de volume du dissolvant, qui, dans la pratique, pourra élre aussi petite que l'on voudra. Pour mesurer le travail mécanique accompli par /;, je propose le moyen suivant : M .Soit une envelop|)e extensible et perméable, contenant un corps à l'état de dissolution, que l'on plonge entièrement dans un certain voliune de dissolvant. Le dissolvant agissant, soit comme le vide, soit comme une di- minution de pression, le corps dissous sei'a dans le même cas qu'un gaz con- tenu dans une vessie non gonflée, autour de laquelle on ferait le vide. Le gaz, obéissant à la force répulsive, gonflerait instantanément la vessie; de même, la substance dissoute, cherchant à se répandre dans toute la niasse du dissolvant, exerce une pression sur les parois de l'enveloppe qui le contient. Celle-ci ne peut pas se gonfler instantanément, parce que son contenu liquide n'est pas élastique. Mais la pression sur la membrane constituant l'enveloppe n'en existera pas moins; comme cette dernière est perméable, les molécules de la matière dissoute, obéissant à la répulsion, se répandront an dehors dans le dissolvant, et celui-ci tendra à entrer; de là deux coiu-ants en sens inverse, dont la différence pourra être mesurée. » Dans ce moment, interviennent deux nouveaux facteurs: la résistance r que la membrane oppose au passage du corps dissous, et la résistance /' qu'elle oppose au dissolvant; le volume de l'enveloppe éprouvera alors des variations, dont le sens dépend de la valeur relative de r et de /'; la force motrice qui produira ce phénomène visible, c'est p, et l'on pourra écriie que la variation de volume de l'enveloppe est, pour une même substance et dans l'unilé de temps, foiiclion de /), de r, de / '. » Le uiouvement que je viens de déduire de l'existence d'une force ré- pulsive, qui sollicite les molécules des substances en dissolution, a été dé- couvert par Dntrochet; il a reçu les noms d'endosmose et d'exosmose, et a été attribué par lui à une force motrice mystérieuse, la force osmotiqiie. » Il a reconnu que cette force, toutes choses égales d'ailleurs, croît avec la température [Annales de Cliim. et de Plijrs., t. XXXVIl, p. 191), ce qui est une analogie de plus à citer entre la force élastique des corps en dissolu- tion et celle des vapeurs. Il est ii remarquer que celte force est assez éner- ( 620 ) gique, puisqu'elle soulève dans rendosmomètre des colonnes liquides à des hauteurs souvent considérables. L'endosmomètre ne diffère que par sa con- struclion de l'enveloppe perméable et extensible que j'ai choisie poiu' ma (lémonslration; dans l'endosmomelre , les parois sont de trois espèces : i" celles qui forment le vase qui constitue l'instrument ; 2" la membrane perméable qui sépare la solution du dissolvant; 3" la siuface en contact avec l'atmosphère, à laquelle revient la propriété d'être indéfiniment exten- sible. » Si l'on admet que les molécules en dissolution se repoussent, il faut en tirer cette conséquence logique, que la force osmotique est l'analogue tie la force élastique des vapeurs : entre la colonne liquide soulevée dans l'en- dosmomètre et le piston soulevé par la force élastique d'une vapeur, il n'y a que la différence du milieu où se produit le travail ; il y a cette puissante analogie : dans les deux cas, une matière élastique se détend, et une quantité piopoitioiinelle de chaleur est transformée en travail mécanique. » CHIMIE MINÉRALE. — Nouveau pro(édé de préparation de T acide brouihydrique. Note de MM. Champion et Pellet. « Le procédé qui suit, et cpii est fondé sur l'action réciproque du brome et delà paraffine, soumis à une température convenable, permet d'obtenir rapidement et sans danger l'acide bromhydrique en solution saturée. » L'appareil que nous avons employé à cet effet se compose de deux cornues tubulées, dont l'une renferme le brome et l'autre la paraffine. La première est chauffée à 65 degrés environ, et l'autre est maintenue à la lem- pératiue de 'i85 degrés, au moyen d'un bain d'huile ou de sable. Ces deux cornues communiquent entre elles par un tube destiné à amener le brome, et plongeant au-dessous du niveau de la paraffine. Un tidie en U, rempli de fragments de verre humectés et de phosphore, transforme en acide bromhydrique les dernières traces de brome qui auraient échappé à la réaction. M Dans ces conditions, Taction du brome sur la paraffine est la suivante. Une portion du brome se substitue à l'hydrogène de la paraffine, tandis qu'iuie autre portion s'échappe sous forme d'acide bromhydrique. Après lui certain temps, qui dépend du poids de paraffine employé, il est inutile de continuer le dégagement du brome, le produit résultant de son action sur la paraffine se décomposant vers 180 degrés, et dégageant so;is forme d'acide bromhydrique la plus grande partie du brome combiné. ( 62. ) » En épuisant complètement l'action du brome sur la paraffine et celle (le la chaleur sur la paraliine bromée, on obtient un résidu ciiarbonneux qui, lavé à l'éther, à l'alcool et au sulfure de caibone bouillants, contenait encore du brome et de l'hydrogène. L'analyse a donné, pour ce résidu, la composition suivante: Carbone 63 ,o Hydrogène 5,3 Brome 3i ,6 99 '9 )) La solution d'acide bromhydriqiuî ainsi obtenue, saturée à zéro, a pour densité 1,78. Elle correspond à la fornude BrH, 2HO. Elle est lelie, que I centimètre cube contient i^', 4^ d'acide bromhydrique. Chauffée, elle perd du gaz, et donne un hydrate qui distille régulièrement à 126 degrés, hydrate qu'on avait obtenu déjà en distillant nue solution faible d'acide bronihydrique. Tl correspotul à la formule BrH, 10 HO, et a |)oiu- densité 1,48. ' » La paraffine employée par nous fondait à 55 degrés. » D'autres carbures d'hydrogène peuvent servir à cette préparation : nous avons choisi de préférence la paraffine, qui est dénuée d'odeur, qui ne distille qu'à une liante température, et sur laquelle l'action du brome est plus régulière. » CHIMIE MINÉRALE. — Des propriétés de l'acide iodique. Note de M. Ai.f. DiTTE, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « J'extrais d'im travail complet sur l'acide iodique et ses composés quelques réactions qui m'ont paru nouvelles et intéressantes. 1. L ^cide iodique anhydre. — L'acide iodique anhydre est luie |)oudie blanche, Irès-soluble dans l'eau, insoluble dans l'éther, le chloroforme, le sulfure de carbone et les essences hydrocarbonées; sa densité à zéro est 4,487, son coefficient de dilatation entre zéro et 5i degrés est 0,000066. C'est une matière dont les propriétés oxydantes sont très-énergiques. » T/hydrogène n'agit pas sur l'acide iodique à la pression ordinaire, même à 3oo degrés, température à laquelle il se décompose. En opérant à afio degrés, dans un tube scellé, la pression de l'hydrogène atteuil !*"",() environ ; il se forme de l'eau, de l'iode, et l'hydrogène disparaît. I.a réac- tion se produit à la pression ordinaire en présence île la mousse de platine C. R. 1870, l" Semestre. (T. LXX, ^<> 12.) 82 ( 6^2 ) dont le rôle est ici d'augmenter la pression du gaz en le condensant à son intérieur. » L'oxyde de carbone est sans action à froid, mais quand on échauffe avec une lampe un des points de l'acide iodique, sa réduction commence avec production d'iode et d'acide carbonique. La chaleur dégagée suffit, quand le courant gazeux n'est pas très-lent, pour que la réaction continue d'elle même, mais sans incandescence, et que l'acide iodique soit entière- ment décomposé. » L'acide sulfureux passant sur de l'acide iodique légèrement chauffé le réduit avec production de vapeurs d'iode et d'acide sulfurique anhydre. L'acide iodique non encore attaqué se colore en jaune citron et retient alors un peu d'iode et d'acide sulfurique anhydre; n)ais cette matière jaune, abandonnée dans un vase fermé, redevient blanche, tandis que l'iode qu'elle renferme se sépare en cristaux. Sa composition, variable avec la température à laquelle on a porté la masse, ne correspond pas à la for- mule 5lO% SO^ de Rânnerer (i), et quand on maintient assez longtemps le courant de gaz sulfureux, on n'obtient que de l'iode et de l'acide sulfu- rique anhydre. » L'action de l'hydrogène sulfuré est très-énergique, elle a lieu à froid et s'accompagne d'ini dégagement considérable de chaleur, quehpiefois de lumière. Dès la première airivée du gaz l'acide iodique se colore fortement, et les produits de la réaction sont de l'iode, du soufre, de l'acide iodhy- drique et de l'eau. » L'acide chlorhydrique gazeux décompose également à froid l'acide iodique anhydre avec production de chaleur; on obtient de l'eau et du trichlorure d'iode. Quand l'acide iodique est en excès, il retient l'eau for- mée, et le cldorure d'iode se condense en cristaux orangés dans les parties froides de l'appareil. )) L'action du gaz ammoniac enfin, nulle à la température ordinaire, devient très-vive quand on chauffe légèrement l'acide iodique et dégage assez de chaleur pour se continuer d'elle-même; la réduction est complète et donne naissance à de l'eau, tandis que de l'azote et de l'iode se séparent. )) IL Jcide iodique hydraté. — I/acide iodique monohydraté est tni corps solide, incolore, transparent, dont les cristaux, étudiés par MM. Schabiis, Raminelsberg etMarignac (2), dérivent d'un prisme rhomboïdal droit. On a (l) Rrpertnirc fie Chimie juin-, t. IV, p. 56 1. (9.) Jahreshericht, i853, p. 33o; l854, p- 124 <^' ^lo. ( 623 ) décrit deux hydrates de l'acide iodi(|iie lO', .ylIO et l()',HO. En étudiant la tension de la vapeur d'eau que dégage l'acide iodique à une température donnée, par la méthode qu'ont suivie M. Debray, dans l'étude de la disso- cialion du carbonate de chaux et des sels hydratés, et M. Isambert, dans celle des chlorures ammoniacaux, j'ai constaté que quelle que soit la quan- tité d'acide anhydre que l'on mélange à l'acide monohydraté, la tension de l'eau est toujours la même à une températiue déterminée; celle tension est donc indépendante de la quantité d'acide iodique anhydre, elle est d'ailleiu's la même qu'avec l'acide monohydraté; par conséquent, l'acide 10%|H0 n'existe pas, et l'hydrale [0%H0 est la seule combinaison de l'acide iodique anhydre avec l'eau. » L'acide iodique monohydraté a pour densité 4/^29 à zéro; son coef- ficient de dilatation entre zéro et 5i degrés est égal à 0,000237. ï' est faci- lement soluble dans l'eau, sans variation sensible de température, en don- nant un liquide limpide et lourd qui bout à io4 degrés sous la pression de 760 milliaiètres et dont la densité à 12", 5 est 2,842. » Les métalloïdes décomposent, pour la plupart, la solution aqueuse, en s'emparant de l'oxygène et mettant l'iode en liberté. » Lorsque l'on plonge un morceau de phosjihore dans une dissolution concentrée d'acide iodique, il devient immédiatement brun à la surface, la liqueur se colore, la température s'élève, le phosphore fond, et bientôt; réchauffement de la niasse devenant très-considérable, d'abondantes va- peurs d'iode se dégagent, le phosphore disparaît en entier, et l'on trouve, dans la liqueur refroidie et limpide, des cristaux d'iode et de l'acide phos- phorique en dissolution. )) La réaction est la même, quoique moins vive, avec une liqueur étendue, mais si diluée qu'elle soit, le phosphore la décompose; il donne alors des acides phosphorique et iodhydrique, et l'acide iodique est réduit entière- ment. » Le phosphore rouge agit également à froid sur l'acide iodique con- centré, la liqueur qui s'échauffe beaucoup dégage des quantités considé- rables de vapeur d'iode, et retient de l'acide phosphorique dissous. La décomposition, d'autant moins énergique que la liqueur est plus étendue, s'accomplit toujours avec formation d'acide phosi^horique, tandis que l'iode est mis en liberté. » Quand on met une solution concentrée d'acide iodique en contact avec de l'arsenic en poudre, la réaction est instantanée, une élévation considérable de tempéralure se m luifeste , et de l'iode se dégage pen- 82.. ( (Î34 ) tiaiil que l'arsenic se traiistoriiie entièrement en acide arséniqne. La li- queur, nièiiie ires-élendue, est toujours attaquée à froid, comme le prouve sa coloration pai' suite de l'iode mis eu liberté. Si l'arsenic est eu gros fragments, et eu excès par rapport à l'acide iodique, l'action ne commence que vers 3o degrés et une portion de l'arsenic passe à l'élat d'acide ar- sénieux. » Ces réactions du phosphore et de l'arsenic s'effectuent fiicilemeut en donnant des produits simples : je compte en profiler pour déterminer la chaleur de combustion de l'iode. » Le charbon n'agit pas sur l'acide iodique concentré et bouillant, mais quand on chauffe dans un tube scellé un mélange d'acide iodique et de charbon en poudre, ce dernier peut être oxydé entièrement. J'ai 0|)éré sur les diverses variétés du carbone; elles m'ont donné les résultais qui suivent : » Le charbon de bois purifié, en le soumettant à l'action du chlore et le lavant longtemps, puis chauffé à i6o degrés, se transforme tout entier en acide carbonique; il reste de l'iode sous forme d'un culot fondu. » Le charbon de sucre disparaît entre lyS et 180 degrés, en donnant de l'iode et de l'acide carbonique. Il en est de même du noir de fumée calciné. 1) Le charbon compacte des cornues à gaz donne à 180 degrés de l'acide carbonique, de l'iode et des traces d'une matière blanche insoluble dans l'alcool. » Le coke du commerce donne le même résultat avec un résidu plus considérable; cette matière blanche, d'autant plus abondante que le char- bon est plus impur, |irovieut de l'action de l'acide iodique sur les cendres; elle contient de l'acide iodique, de l'alucnine, de la chaux avec un peu de magnésie, de la sdice et de l'oxyde de fer. » La houille à 180 degrés produit île l'acide carbonique et dégage de l'iode; la liqueur reste colorée eu brun. » L'anthracite se dissout vers 210 degrés, avec production d'acide car- bonique et du résidu provenant des cendres. » Le graphite pur n'est attaqué que lentement et vers 240 degrés, en donnant de l'iode et de l'acide carbonique. 11 faut un grand excès d'acide iodique, et |)rolouger longtemps son action pour- que le graphite dispa- raisse en entier. » Enfin, le diamant résiste absolument, même à 260 degrés. » En résumé, toutes les variétés de carbone, sauf le diamant, décoai- ( 625 ) posent l'acide iodique au-dessous de 260 degrés, en passant à l'état d'acide carbonique et mettant l'iode en liberté. » Le bore amorphe, mis en contact avec l'acide iodique, le décompose à 40 degrés environ, en donnant de l'acide borique et de l'iode. Celle réac- tion est remarquable, les autres acides, même l'acide nitrofluorhydriqtie, n'agissant pas sin- le bore dans ces circonstances. Le bore cristallisé dispa- raît totalement quand on le chauffe à 200 degrés avec l'acide iodique; il se transforme en acide borique, tandis que l'iode est séparé. » Le silicium amorphe est difficilement attaqué; à aSo degrés seulement il passe à l'état de silice en dégageant de l'iode. L'aclion est la même, mais beaucoup plus lente, quand le silicium est cristallisé. « Les carbures d'hydrogène peuvent s'oxyder sous l'uifluence d'j l'acide iodique. N'ayant pas terminé l'élude de leui- action, je dirai seulement quelques mots de ces composés. 1) L'acétylène n'est pas attaqué à froid ; on ne constate du moins aucune action en l'espace de quelques jours, mais lorsqu'on chauffe vers 220 de- grés dans un tube plein de gaz acétylène un mélange de deux dissolutions d'acétylène et d'acide iodique, ce gaz est oxydé, donne de l'acide carbo- nique, et l'on trouve parfois un peu d'acide acétique dans la liqueur. Ce dernier se transforme d'ailleurs en acide carbonique sous l'inflnence de l'acide iodique en excès. 1) La benzine n'est pas attaquée à 100 degrés par l'acide iodique anhydre ; à 220 degrés elle donne de l'acide carbonique et de l'eau. » CHIMIE. — Noie sur les dérivés hydrogénés du sulfure de carbone; par M. Aimé Girako. « J'ai démontré, il y a plusieurs années, que le sulfure de carbone, sou- mis, dans desconditions déterminées, à l'action de l'hydrogène, abandonne à l'état d'hydrogène sulfiu'é la moitié du soufre qu'il contient et se trans- forme en un composé ternaire formé d'équivalents égaux de carbone, d'hy- drogène et de soufre. » Le composé (CHS)" que j'ai ainsi obtenu, et dont j'ai fait connaître les propriétés principales, a, depuis, été re|)roduit dans diverses circonstances. En 1864, M. Husemann l'a préparé en faisant réagir le sulfure de sodium sur l'iodure de méthylène de M. Bouttlerow; M. Hofmann, de son côté, l'a obtenu en soumettant les sidfocyanures alcalins à l'action de l'hydrogène, et plus récemment, en traitant par l'hydrogène sulfuré le produit qu'il avait ( 626 ) considéré d'abord comme Taldéhyde méihylique normale, et dont il a. plus tard, reconnu la transformation en dioxvméthylène. » Dans la Note adressée par moi à l'Académie des Sciences lors de la découverte de ce corps, j'avais annoncé que j'espérais déterminer sa formule rationnelle en étudiant les combinaisons cristallisées qu'il forme avec les sels de quelques métaux, et notamment avec le bichlorure de mercure^ le nitrate d'argent et le bichlorure de platine. M M. W. Hofmann, dans son dernier Mémoire sur l'aldéhyde méthylique, a étudié trois de ces combinaisons, mais les résultats annoncés par ce sa- vant diffèrent, en quelques points, de ceux que j'ai obtenus, et que je me propose d'indiquer brièvement dans cette Note. » La première combinaison que je ferai connaître, est celle que forme le composé (CHS)" avec le bichlorure de mercure. Si, dans une solution alcoolique chaude de ce composé fil est peu soluble), on vei'se une solution de bichlorure de merciue, les liqueurs mélangées laissent déposer des ai- guilles soyeuses, insolubles dans l'eau et faiblement solubles dans l'alcool. Cette combinaison, quel que soit celui des deux corps qu'on ait employé en excès, présente une composition constante; elle est anhydre, et l'analyse lui assigne la formule brute (CHS)^HgCl. Calculé. Carbone 8,3 y,o 8,3 » 8,8 Hydrogène.... i ,5 i ,i) 1,7 » 1 ,4 Soufre 23,8 23,6 23,2 » 23,5 Mercure 48,8 48,6 48,3 48,5 48,9 Chlore 17,3 17,5 17,4 17,4 17,3 » La formule de ce corpsdoit, suivant moi et dans l'état actuel des choses, s'écrire : C' = H'^S'-,4HgCl = 3(C'H^S^)4HgCl. M Le nitrate d'argent se combine avec le composé (CHS)" en deux pro- portions différentes. Si, dans une solution alcoolique froide de ce composé, on verse une solution de nitrate d'argent, un précipité blanc, caséeux se forme immédiatement; ce précipité renferme des proportions d'argent va- riables, et paraît n'être qu'un mélange. Lavé à l'alcool, puis repris par l'eau chaude, il se redissout, et la liqueur laisse cristalliser de grosses lames rhomboïdales qui, desséchées à 100 degrés, avec précaution, donnent à l'analyse des nombres conduisant à la formule C«H°S% AgOAzO% ( 627 ) on siiiviint moi : C''H'=S' = ',2AgOA2 ;0= = 3(C^H'S' ') ■iAgOA zO\ Calculé Carbone . .1,6 11,2 1 1 ,6 » j.,6 Hydrogène. . . Soufre 2,0 . 3o,5 2,0 3o,6 2,3 3. ,2 i> ■ >9 3i,. Argent Azote . 34,4 34,7 4,' 35,0 » 34,8 0 35,0 4,5 » Ce sel a été obtenu par M. Hofmann, qui lui a reconnu exactement la même composition. J'ajouterai seulement que les grosses lames rhomboï- dales dont je viens de parler renferment 5, 5 pour 100 d'eau, et constituent l'hydrate: 3(C"H'S')2 AgOAzO'.4HO. M Le précipité argenlique peut être également redissous dans l'eau chaude renfermant un excès d'azotate d'argent; dans ce cas, une nouvelle combi- naison se produit qui se dépose sous forme d'aiguilles blanches. M. W. Hofmann, en se plaçant dans ces conditions, a obtenu une combinaison à laquelle il assigne la formide C''H''S^3AgOAzO==3(C=H-S^ÂgOAzO^). )) Je n'ai pas réussi, même en plaçant le précipité argentiqueen présence d'un excès décuple d'azotate d'argent, à obtenir une combinaison répon- dant à celte formule. Les analyses que j'ai faites de la combinaison que j'ai préparée me conduisent à un résultat différent, qu'exprime la formule C'^H' = S'%4AgOAzO= = 3(Cni^S')4AgOAzO' que justifient les nombres suivants obtenus sur des échantillons différents, soigneusement débarrassés, par itn lavage à l'alcool, de l'eau mère argen- tiqiie au sein de laquelle ils s'étaient déposés : C.ilculc. Carbone 7,61 7>74 " " 7,53 Hydrogène i , 36 i,57 » » i ,25 Soufre 19,80 20,00 » » 20,08 Argent 44 ,4o 44,70 45,2 44,8 45, 18 » Celle combinaison est d'ailleurs hydratée; à 100 degrés, elle perd 2,7 pour joo d'eau, et correspond, par conséquent, à la formule 3(C*H*S*)4 AgOAzO^ 3HO. » Le bichlorure de platine, mélangé aux solutions alcooliques du com- ( 628 ) posé (CHS)", y détermine un précipité jaune, cristallin, qui, si l'on opère dans des conditions convenables, est remplacé par des aigudles biillantes, d'un jaune d'or. M. W. Hofmann a obtenu ce précipité, et il lui a donné la formule C*H°S°.PtCl-, formule qui se présente tout naturellement à l'es- ijrit lorsqu'on se borne, ainsi que M. Hofmann annonce l'avoir fait, à y doser le carbone et le platine; mais si l'on fait l'analyse complète de ce composé, on reconnaît que les proportions de chlore y sont inférieures de près de 3 pour loo à celles qu'exigerait la présence du bichlorure de pla- tine. La formation de ce composé est, en effet, accompagnée d'une réduc- tion partielle qui porte, avec régularité, sur le tiers du bichlorure de |)la- tine. J"ai longtemps cru que le corps jaune ainsi formé n'était qu'un mé- lange; mais, après avoir préparé, dans des conditions variées, plus de dix échantillons, j'ai dû admettre que sa composition était constante, pourvu qu'il eût été piéparé à froid, ou à une température peu élevée. M Sa composition correspond à la formule compliquée C'*H'*S'*, Pt^CP, qu'on peut écrire ^ ' C'-H'-S'^2PlCl + ■2(C'Ml'^S'=)4PtCI = = 3(C^ H' S*) 2PtCl -+- G(C/ H* S* )4PtCP; les nombres suivants justifient cette formule Carbone > ' >93 Hydrogène. ... 2,12 Soiifie. 3.3,10 Platine. ..... 33,70 Clilore 20,00 » I^es combinaisons dont je viens d'indiquer la composition centésimale laissent, malgré leur netteté, le chimiste hésitant entre plusieurs formules rationnelles pour le composé (CHS)", et c'est en étudiant les transformations de ce cor|)S qu'il faut chercher à déterminer sa constitution moléculaiic. Les expériences de M. Husemann, qui a ol)tenu ce corps à l'aide de l'iodiire de méthylène, celles de M. W. Hofmann, qui la préparé en faisant agir l'hydrogène sulfuré sur le dioxyméthylène, indiquaient déjà des n^lalions étroites entre le dérivé hydrogéné du sulfure de carbone et les remarquables composés découverts par M. lîoutllerow. Ces relations me paraissent au- jourd'hui définitivement démontrées par la transformation que j'ai réalisée de ce dérivé en dioxymélhylèiie. » Cette transformation s'exécute aisément lorsqu'on chauffe, en vase clos, à 170 degrés le corps (CHS)" avec un mélange de sulfiite ou de borate d'ar- Calculr, 12,0 12,1 ,.,4 ,1,8 12,2 2,2 2,5 2,0 2,1 2,0 33.4 .. » .. 32,5 33,0 32,7 32,6 33,3 33,3 20,0 20,5 19,3 20,5 20,0 ( 629 ) gent et de chaux vive. Dans cette expérience, on obtient, d'une part, du sulfure d'argent, d'une autre, un corps blanc, à odein' vive, volatil, inso- luble, dont j'ai constaté l'identité avec le dioxyméthylène tant par sou ana- lyse que par sa transformation en hexaméthylénamine C'^H'^Az^ » De l'expérience que je viens de rapporter il résulte, à mon sens, que le composé ternaire que j'ai découvert en faisant agir l'hydrogène sur le sulfure de carbone, n'est autre que le disulfométhylène G*H*S', et c'est par suite de cette manière de voir que j'ai interprété comme je l'ai fait plus haut la formule des combinaisons du disulfométhylène avec certains sels métalliques. Je ne prétends pas, cependant, considérer la formule C'H^S* comme exprimant d'une manière défuiitive la constitution molé- culaire du disulfométhylène; j'entends seulement indiquer par là les rap- ports étroits qui rapprochent ce corps du dioxyméthylène, pour lequel les chimistes ont généralement adopté la formule C^H'O^ 1) La constitution réelle des corps de cette série singulière ne pourra être fixée que par des recherches nouvelles, et l'étude que j'achève en ce moment de deux antres composés sulfurés, qui naissent, en même temps que le disulfométhylène, de l'action de l'hydrogène sur le suihu-e de car- bone, contribuera, je l'espère, à élucider cette queslion. )) Mais, quoi qu'd résulte de ces recherches, il est établi, des à présent, que le sulfure de carbone, formé par l'union directe du soufre et du charbon, peut être transformé, par l'action successive de l'hydrogène et de l'oxygène, en une substance ternaire, de nature organique et susceptible de se charbonner au contact de l'acide sulfurique concentré. » CHlMlli I^HYSlOLOGIQUE. — Noie sur la vUalilé de la levtiie de bière ; jiar M. Melsens. » 1. Tous les faits connus sur la fermentation alcoolique ont définitive- ment établi que ce phénomène est corrélatif de manifestations vitales el confirment Us opinions émises par Cagniard-Lalour, M. S.hwann et M. Pas- teur. .J'ai étudié quelques circonstances de nature à influer sur la conserva- tion, l'énergie de la vitalité du ferment alcoolique, ou sur sa destruction, en rapprochant mes observations des ex[)ériences faites sur la vitalité de graines ou d'animaux. (1 2. Fenneidalion à la lemjtéralurc de zéro. — On sait, tl'après Edwai'ds et d'après llolin, que les graines ne germent j)a>3 a zéro. J'ai constaté que, O.K., iS(9, i"" Scmcjlre. (T. LXX,N^ i'I.) ^^ ( 63o ) contrairement à l'opinion généralement admise, les moûts fermentent à zéro; la fermentation est très-lente, à la vérité, mais continue; les quan- tités d'acide carbonique et d'alcool produites sont relativement très- faibles. J'ai congelé de la levure en suspension dans l'eau, en la mainte- nant pendant quelques heures entre i5 et 20 degrés. D'autre part, j'ai congelé luie solution de sucre, puis fait un mélange convenable des masses refroidies, que j'ai introduites dans des flacons également refroidis; cenx-ci étaient uuniis de longs tubes abducteurs et enfouis au centre d'une masse de neige fondante. » 3. Congélation de la levure sous pression. — J'ai fait une série d'expé- riences pour étudier l'influence de la pression, en congelant de la leviàre humide ou immergée dans l'eau, en opérant dans des tubes métalliques très- résistants. J'ai beaucoup varié les conditions de ces expériences et j'en ai répété (|uelques-unes eu employant des bombes capables de résister à plus de 8000 atmosphères de pression (celle-ci étant calculée d'après la formule donnée par JM. le général Piobert). Ces bombes, lemplies d'eau et de levure, refroidies à 4°,i, hermétiquement fermées ensuite, ont été plongées dans un mélange réfrigérant et ont éclaté au bout de quelque temps. Le ferment qui avait subi cet effort a pu Jélerniiner la fermentation du sucre; mais il faut cependant remarquer que l'on constate, dans la plu- part des cas, que la fermentation, provoquée par une levure pareille, subit un arrêt, et qu'elle ne se produit, ni aussi rapidement, ni aussi complète- ment qu'en opérant avec la même levure employée telle que le commerce la livre. » 4. Congélation de la levure ou d'un moût dans la pâte d' éther et d'acide carbonique solide dans le vide. — Les expériences d'Edwards et de Colin, de Cagniard-Latour et de M. Boussingault, soit sur la levure sèche, soit sur les graines, sont assez connues. Il en est de même de celles de Spallanzani et de Doyère sur les rotifères. Je ferai observer à ce sujet que l'aUnimine ne se coagule pas par les froids les plus intenses; une dissolution d'albumine congelée par l'acide carbonique solide se dégèle sans présenter le phéno- mène de la coagulation ou les apparences que l'on observe lors de la congélation de la solution de fécule. » Voici succinctement quelques-unes de mes expériences. A différentes reprises j'ai enfoui de la levure du commerce [Preszhefe) dans l'acide car- bonique solide que je laissais évaporer à l'air libre; parfois je faisais un bourrelet de levure autour du réservoir d'un thermomètre à miiiima ver- tical, construit par M. Baudin. J'enfermais le tout dans un tube scellé à la ( 63i ) lampe; ce tube, entouré de pâte d'éther et d'acide carbonique solide, était niaiiitenu pendant pkisieurs heures dans le vide. Des levures ainsi traitées, puis réchauffées lentement, produisent encore la fermentation, mais celle-ci ne se manifeste qu'après un temps pins ou moins long; la levure a perdu de son énergie; son aspect physique a changé. J'ai opéré sur un moût afin de lever les objections que l'on peut faire aux expériences qui précèdent, d'après les opinions de M. Schwann et de M. Pasteur relatives à l'introduc- tion de germes par l'air non calciné, l'eau, etc. Un moût a été divisé en trois parties : la première a servi de terme de comparaison ; dans la deuxième on a liié le ferment par ime exposition au bain-marie, après l'avoir mis dans un tube scellé à la lampe. On constate, dans ce cas, que la fermentation est indéfiniment arrêtée. La troisième partie du moût a été congelée d'abord, puis introduite avec un thermomètre à minima dans un matras d'essayeur que l'on a scellé à la lampe. Ce matras a été introduit dans la pâte d'éther et d'acide carbonique solide et porté, après un refroidissement prolongé à l'air libre, sous le récipient de la machine pneumatique; la température indiquée par le thermomètre était de — gi degrés. A sa sortie du vide, le matras, entouré d'une grande quantité d'acide carbonique solide et placé dans un vase en verre, a été enveloppé d'une grande quantité de linge et abandonné pendant la nuit. » Le lendemain, j'ai ajusté à la pointe du matras un tube en caoutchouc et un tube abducteur en verre lavés à l'eau bouillante; puis j'ai cassé la pointe, préalablement lavée à l'eau bouillante, à travers le caoutchouc. J'ai constaté d'abord une pression du dedans en dehors, et cinq ou six heures après, l'appareil étant placé dans un milieu à 20 degrés environ, la fer- mentation a été très-manifeste; elle a continué pendant plusieurs jours. » 5. Résistance de la levure f/ans les moûls à lempéralure élevée. — La dé- termination de la limite supérieure exacte de température, passé laquelle la fermentation cesse dans les moûts, offre des difficultés réelles. D'après M. Pasteur, dont l'opinion est partagée par M. Mares, la température la plus élevée à laquelle puisse parvenir spontanément une fermentation al- coolique, dans les grands vases de l'industrie, ne dépasse pas /jo degrés. » J'arrive à affirmer, contrairement à l'opinion émise par quelques chi- mistes, que la fermentation industrielle de la mélasse, par exemple, est im- possible à la température de 45 degrés, surtout en Belgique où les fer- mentations ne durent que vingt-quatre heures environ. » Voici le résultat de mes observations. L'élévation de température pa- raît activer et favoriser la fermentation jusque vers 87 à 4o degrés; lors- 83.. ( 632 ) qu'on dépasse ce terme, la fermentation ne tarde pas à se ralentir. En ni:iiiitenant la température entre 44 et 45 degrés, il arrive presque toujours que tout dégagement d'acide carbonique cesse après cinq ou six heures. Le ferment n'est cependant pas absolument tué; la fermentation peut renaître spontanément après douze ou vingt-quatre heures, parfois |)lus. » M. Dubrunfaut, d'après des observations inédites, a constaté que la fer- mentation dans les moûts chauffés était d'autant plus retardée que la tem- pérature avait été plus élevée. Il résulte de quelques-unes de mes expé- riences que la température de 70 à 76 degrés suffit pour tuer définitivement la levure. >. 6. La vitalité de la levure est détruite, lorsque la fermentation, produite en vase clos, élève la pression jusqu'à aS atmosphères etwiron. — J'ai introduit un moût additionné d'un excès de levijre, dans l'appareil de MM. Mareska et Dony, maintenu à :3o degrés environ; après vingt-quatre ou trente-six heures de fermentation, la pression s'est élevée à aS atmosphères, et n'a plus augmenté. » Après un mois, on a examiné le liquide et constaté la présence de beaucoup de sucre. A l'air libre, la levure morte se dépose au fond du liquide sucré, et celui-ci, après filtratiou, fermente parfaitement par i'adch- tion de levure fraîche. Cette expérience, qui touche à l'industrie des vins mousseux, comporte des détails qui ne peuvent prendre place dans cet extrait. » Coiiclusions. — D'après mes expériences : 1° la fermentation est pos- sible au sein de la glace fondante, température à laquelle les graines ne crerment pas; 2° la levure résiste à la congélation au sein de l'eau et à l'effort de dilatation qui brise des vases capables de supporter plus de 8000 atmosphères de pression ; 3° l'énergie du ferment est diminuée, mais sa vie n'est pas détruite par les froids les plus intenses que l'on puisse produire (environ 100 degrés au-dessous de zéro); 4" '» fermentation alcoolique est au moins suspendue lorsque la température est maintenue à 45 degrés pendant quelque temps; 5° la fermentation alcoolique est arrêtée lorsqu'on opère en vase clos, quand l'acide carbonique prodiut exerce ime pression d'environ iS atmosphères, et, dans ce cas, la levure est tuée. » M. BocssiXGAULT, à l'occasiou de celte Connuunicatiou, s'exprime couune il suit : « Ce qui me surprend dans les intéressantes observations de M. Melsens, ce n'est pas qu'un globule de levure ait supporté impunément une tempe- ( 633 ) rai me extrêmement basse, ayant pu moi-même soiintettre différentes graines au froid résultant de la volatilisation de l'acide carbonique solide sans qu'aiiciuie de ces semences ail perdu sa faculté germinalive. Ce qui iii'étoime, c'est ce fait curieux, que j'accepte comme vrai, puisqu'il a été constaté par un observateur aussi habile que M. Melsens, que des globules de levure de bière, fonctionnant dans un milieu sucré, ne soient pas dé- truits par lui froid intense; cpie leur vitalité soit seulement suspendue pour se manifester de nouveau au retour d'iuie température favorable à leur dé- veloppement. C'est que je crois, en fondant ma conviction sur une pra- tique adoptée dans les vignobles de la Bourgogne, dont M. de Vergnetle- Lamotte a fait ime étude très-approfondie, que les vins, après avoir subi la congélation, n'éprouvent plus de fermentation secondaire et sont d'une conseivation indéfinie (i). M. Pasteur, dont personne ne récusera la com- pétence en pareille matière, a dit d'adieurs devant l'Académie que M. de Yergnette-Lamotie avait, avec beaucoup de succès, employé le froid et la congélation à l'amélioration des vins (2). )) En décembre i8/j8, ayant exposé à une température de — 6à — iode- grés du vin blanc du Liebfrauenberg, récolté en 1846, dont la teneur en alcool était de i2,5 pour 100, j'ai été à même de reconnaître la parfaite exactitude des faits observés par M. de Vergnelte-Lamotte : du bitartrate de potasse, des matières azotées se sont |)récipités à mesure que le vin refroi- dissait, et je me suis assiné que les glaçons donnaient, après leiu' fusion, lui liquide notablement alcoolique, et que, par conséquent, ces glaçons ne sont pas, comme on le croit encore assez généralement, de l'eau congelée à peu près pure. « Dans cet ordre d'idées que le froid, comme la chaleur, devait tuer les sporides, les ferments, en un mot les germes de toute nature, j'ai maintenu, dans des mélanges réfrigérants différents liquides d'origine organique. (i) « Le vin congelé devient plus riche en alcool, et la séparation des substances azotées paraît complète... L'excédant de richesse alcoolitiiie ne correspond pas au déchet qui ré- sulte de la congélation. Ainsi, de vins rouges de i84i , premiers crus, contenant 12,27 P"'"" 100 d'alcool, on n'a obtenu qu'une richesse alcoolicpie de 12,61 pour 100, après les avoir concentrés à la gelée avec nn déchet de 7 pour 100. « Comme conclusion de son travail, M. de Vergneltc-Laniotte admet « que le mérite des vins congelés consiste à n'être |)lus sujets à subir de fermentation secondaire, et à peu former des dépôts dans les fùls ou dans les bouteilles, et qu'ils sont, en outre, d'une durée indéfinie. [Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. XXIII, p. 353.) (2) Comptes rendus de l'Académie, séance du \" mai i865, t LX, p. 901. ( 634 ) jusqu'à ce que les vases dans lesquels ils étaient enfermés eussent acquis une température de — 12 à — i5 degrés. Ces préparations remontent à une dizaine d'années, et, si l'Académie le désirait, je pourrais lui monirer : Du suc de canne à sucre, Du bouillon, Du lait, De l'urine, conservés par ce moyen, et dans un état aussi parfait que si la conserva- tion eût été assurée en appliquant à ces liquides le i)rocédé d'Appert. » Ce résultat était facile à |irévoir, d'après les principes aujourd'liui ad- mis dans la science, et je me serais dispensé de le porter à la connaissance de l'Académie, sans la circonstance qui m'a fait prendre la parole, m CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les conditions chimiques de la vie des organismes inférieurs. Note de M. J. Raulin. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Mémoire ayant pour titre Éludes chimiques sur la végétation. » Dans la première Partie, je passe rapidement en revue les découvertes essentielles acquises à la Chimie des végétaux. Ces découvertes, qu'elles se rapportent aux végétaux supérieurs ou aux petits organismes, je les rattache à trois méthodes qui ont des caractères distincts, et qui peuvent prétendre à résoudre chaque question de Chimie physiologique, mais avec des degrés de perfection divers. » Dans la seconde Partie, j'étudie les lois chimiques de la production d'une Mucédinée, VJsijergillus niger, dans un milieu artificiel formé de substances de composition définie. Voici les principaux résultats de ce travail : » Des spores iV /ispergillus, semées dans un milieu artificiel déterminé, dans des circonstances convenables, donnent des récolles, constantes à -r^ près de leur valeur, et plus abondantes que celles qu'on obtient dans les milieux naturels les mieux appro|M'iés. » Ce milieu est formé des composés suivants en proportions convenables : sucre, oxygène, eau, acide tartriqne, ammoniaque, acide phospliorique, potasse, magnésie, acide sulfurique, oxyde de zinc, oxyde de fer, silice. » Le concours simultané de tous ces éléments est essentiel, car la sup- pression de l'tui cpielcouque d'entre eux abaisse le poitls des récoltes dans un rapport assez grand, souvent même considérable. ( 635 ) >) Chacun des corps simples de ce milieu exerce sur le développement du végétal une influence propre; ils ne paraissent pas pouvoir être remplacés par d'autres corps simples, et ils sont astreints à des formes de composés spéciales : ainsi l'azote est assimilable sous forme de nitrate ou de sel d'am- moniaque, et non sous celle de nitrite ou de cyanure. » L'intervention de ces corps simples dans la formation du végétai paraît s'effectuer suivant des lois numériques, aussi précises peut-être que celles qui règlent la formation des êtres inorganisés; il est remarquable que les proportions des éléments simples qui concourent à former un même poids de végétal soient de divers ordres de grandeur, depuis des poids compara- bles à celui du végétal, jusqu'à des quantités dont nous ne pouvons actuel- lement fixer le degré de petitesse. » A côté des composés utiles de V Jspergillus, on en trouve d'autres qui lui nuisent, quelquefois en proportions extrêmement petites. » J'ai indiqué les relations qui rattachent ces résultats aux lois générales de la physiologie, eu particulier à celles de la vie des grands végétaux. » Ces recherches ne sont que le développement d'expériences fondamen- tales de M. Pasteur sur la vie des êtres inférieurs; elles réalisent certaines vues qu'il a émises de 1860 à 1861. Voilà ce que je tiens d'autant plus à affirmer, qu'un éniinent chimiste, examinant à nouveau le problème des fermentations, paraît remettre en question les lois chimiques du développe- ment des petits organismes, découvertes par M. Pasteur, et sur lesquelles reposent mes études : aussi, sans entrer dans le détail des faits accumulés dans le iNTémoire de M. Liebig, qui exigeraient un sérieux examen, je vais discuter les points les plus importants de ce Mémoire. » M. Pasteur a établi que le dédoublement du sucre dans la fermentation alcoolique est corrélatif du développement d'un être organisé spécial, la levure de bière. )) Il eut grand soin de distinguer de cette loi, démontrée expérimeniale- ment, toute conjecture sur la cause intime du phénomène : ce n'est qu'avec la plus grande réserve qu'il émit sur ce point une hypothèse ingénieuse propre à rattacher entre eux des faits intéressants. » Eu suivant cette rigoureuse méthode, il a accompli un progrès consi- dérable que méconnaît M. Liebig, lorsqu'il affirme que M. Pasteur a enri- chi la science de faits intéressanis, sans faire avancer la théorie des fermen- tations; lorsqu'il voit dans cette expression ; corrélation de l'acte vital et du pliénor)iène chimique, un sens mystérieux qu'elle ne comporte pas; loisque enfin lui-même confond sans cesse le tait de la décomposition des matières ( 636 ) albuiniiioïdescoriélatives de la décomposition du sucre, et l'idée du niou- vetnent moléculaire communiqué : aussi je vais écarter du Mémoire de M. Liebig cette hypothèse de communicnlion du iiioiivement qui échappe à l'expérience, qui obscurcit les faits sans y rien ajouter, afin de mieux mettre en évidence les lois expérimentales. )) Ces lois peuvent se résumer dans les trois propositions suivantes : » 1° La décomposition du sucre en alcool et en acide carbonique paraît corrélative de la présence de la levure de bière, qui est un être organisé (p. 3i, Annnlen (1er Chemie uiid Pliarnidcie, janvier 1870). » 2° La levure de bière produit une substance chimique qui, en se transformant ou en se décomposant, dédouble le sucre (p. 6, 8, 20). » 3° Le dévelop[)ement de la levure n'est pas en corrélation nécessaire avec la fermentation du sucre (p. 22 et suiv.). » 1" La première proposition, d'accord avec les découvertes de M. Fas- tein-, renverse l'ancienne théorie de M. Liebig, qui admettait que des ma- tières albuminoïdes suffisent à exciter la fermentation du sucre. » 2" Si l'on parvenait à démontrer que la levure produit une substance qui transforme le sucre en alcool et en acide carbonique, il n'y aurait là aucune contradiction avec les expériences de M. Toasteur, pourvu (jue l'ac- tion de cette substance fût coi relative du développement de la levure; mais l'expérience directe pourrait seule accomplir ce progrès, or le savant chi- miste allemand ne fonde son hypothèse que sur des analogies vagues ou des observations incomplètes; il n'avance donc pas la question de ce côté. » 3" Quant au dévelop|)ement de la levure parallèlement au dédouble- ment du sucre, M. Liebig constate que ce végétal se multiplie dans le cas de la fenneiilalion ilii sucre avec eau de levure el une Irace de levure fraîche. Mais il contredit l'assertion de AL Pasteur sur la uuiltiplication des globules, dans le cas des mélanijes d'eau sucrée et d'une nolnhle ijunnlilé de levure fraîche. » A l'appui de celte affirmation, M. Liebig n'apporte aucun f.ut nou- veau. D'une part, il avoue ne |)as comprendre que la levure puisse vivre et se développer dans de piue eau sucrée j)rivée d'éléments essentiels à sa nu- trition; et pourtant ailleurs il explique admirablement comment de nou- veaux globules peuvent se former au moyen des matières albuminoïdes qui imprègnent la masse de la levure et du sucre ajouté à cette levure (p. 27 ). D'autre part, il riiscute les expériences de M. Pasteur sur la fermentation comparée du hucre, soit avec de la levure fraîche, soit avec de l'eau de l(>\ùrc, et il conclut que les résultats n'en sont pas probants au pouit île vue de la uuiltiplication des globules de levure. Or M. Pasteur a établi jjar ( ^37 ) ces exi^ériences qu'il n'y a pas, t^itre la fermentation avec levure fraîche et la fermentation avec liquide albuminoïde, la différence qu'on avait pré- fendu y voir jusque-là, puisque tous les produits de la fermenlation sont semblables de part et d'autre. Quant à la réalité de la multiplication des globides, il suffit, pour s'en convaincre, de rajjprocher de ces expériences le fait de l'accroissement de la cellulose de la levure pendant la feniien- tatioii; mais ce fait, constaté par M. Pasteur, n'a pas fixé l'attention de son savant contradicteiu\ » J'arrive aux importantes expériences de M. Pasteur, sur la fermentation alcoolique dans les milieux artificiels. » M. Liebig leur oppose une expérience incomplète, dans laquelle il a eu affaire à une fermentation lactique accidentelle, piiénoméne que M. Pas- teur a décrit avec soin, et qui est pleinement d'accord avec ses idées géné- rales. » D'autre part, il s'unagine que M. Pasteur s'est contenté, dans ces expériences, de constater la disparition de l'ammoniaque sans s'assurer que de l'alcool s'était produit et que le dépôt formé élait bien de la levrire de bière; il pense donc que ce n'est pas une fermentation alcoolique avec de la levure de bière, mais bien une fermentation lactique avec de la levure lactique, que M. Pasteur a obtenue. Il ne s'aperçoit pas qu'il attribue ainsi à la fermentation lactique les propriétés mêmes qu'il refuse à la fermentation alcoolique. En outre, non-seulement M. Pasieur a dosé l'anuiioniaque dis- parue, mais il a reconnu le dégagement de l'acide carbonique, la production de l'alcool eu quantité notable, la nature de la levure formée, et jusqu'à la l)résence non douteuse de la glycérine et de l'acide sncciniqne; qu'enfin, pour corroborer ces résultats de l'analyse par synthèse, il a constaté l'in- fluence sur l'activité de la fermentation delà suppression du sucre, ou de l'ammoniaque, ou des phosphates. » D'ailleurs les doutes de M. Liebig sur l'expérience de M. Pasteur ont une origine plus élevée : le sucre, l'ammoniaque, les sulfates, produisant des matières albuminoïdes à l'aide des champignons en dehors de l'inHuence de la lumière, voila un fait qui ne lui paraît se rattacher à aucun des phé- nomènes connus de la physiologie. » Il est bien vrai, comme l'a reconnu M. Pasteur, que la levure al- coolique^ en vertu de sa nature propre, se développe faiblement dans les milieux artificiels; mais ces milieux sont mieux appropriés à d'autres es- pèces de chani|Mgnons, les Mucédinées, dont les récoltes |î1us abondantes ont fourni à M. Pasteur une vérification complète de ses premiers résultats. C. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N" 12.) ^4 ( 638 ) » C'est à M. Pasteur qu'appartient, sans contredit, la démonstration gé- nérale du fait important que M. Liebig met en doute. Pour achever de le convaincre, il me suffirait, je pense, de lui citer les poids de récoltes de Miicédinées que j'ai obtenus dans un milieu formé de sucre, d'ammoniaque, et d'éléments minéraux, de sulfates en particidier, ainsi que les nombres qui mcsiu'ent l'influence remarquable de chacun de ces éléments. >> A mon avis, les découvertes de M. Pasteur sur la génération des petits organismes sont tellement nombreuses, elles présentent un si parfaitaccord, elles ont été suivies de conséquences pratiques si importantes, qu'elles me paraissent inattaquables : aussi les objections du Mémoire de M. Liebig re- posent, non sur les résultais d'expériences suivies, mais sur des analogies incomplètes ou sur des interprétations inexactes des vues et des expériences de M. Pasteur; il me semble que la ihéorie moderne des fermentations, loin d'être atteinte par ces objections, se trouve heureusement confirmée par les recherches du savant dont le nom fait, à juste titre, autorité en pa- reille matière. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur In tribromliydrine. Note de l^î. L. IIexry, présentée par RI. Wurtz. « On admet généralement, d'après les expériences de ]\î. Berthelot, que le liquide, bouillant à 1 80 degrés, formé par l'action du pentabromure de phosphore sur la dibromhydrine ou sur l'épibromhydrine est la tii- bromhydrine, et que ce corps est isomérique avec le tribromure d'allyle, composé solirle au-dessous de 16 degrés, bouillant entre aiy et 218 degrés, et que M. Wurtz a obtenu en traitant l'iodiu'e d'allyle par le brome. Di- verses raisons théoriques, qtie je menlioiuie dans mon Mémoire, et parmi lesquelles je me borne à signaler ici l'identilé de la trichlorhydrine et du trichlorure d'allyle (Oppenheim), m'ont ]iorté à douter de l'isomérie dont il s'agit. » I/expérience a justifié mes doutes et pleinement confirmé mes prévi- sions concernant l'identité du tribromure d'allyle et de la tribrom- hydrine. « J'ai préparé la tribrondiydrine à l'aide du pentabromure de phos- phore et de la dibromhydrine bien pure [i). (1) Ces deux corps ont été employés on quantités proportionnelles à leurs poids molécu- laires; on laisse tomber youtte à goutte la dibromliydiine sur le pentabromure. La dil)i()ndivdriiie a été obtenue, d'après le |)rocéilé de M. Berthelot, |)ar l'aclion du Iri- (639) >) Il est inufile de nous arrêter aux détails de la réaction. L'oxybromure de phosphore a été décomposé par l'eau et le produit brut a élé ensuite agité avec une solution de carbonate sodique pour le débarrasser de l'acide bromhydrique. Il reste, à la suite de ce traitement, un liquide huileux, fortement coloré en rouge brun, très-dense, au-dessus duquel surnage le chlorure de calcium. Après dessiccation, ce produit a été distillé. » Sous l'action de la chaleur, il commence par noircir; pendant toute la durée de la distillation, il se dégage abondamment de l'acide bromhy- drique(i), le thermomètre monte rapidement à 200-210 degrés, point où le liquide commence à passer pour demeurer fixe pendant toute la diuée de l'opération entre 218 et 221 degrés; à la fin, la température indiquée par le thermomètre s'élève notablement; il reste dans la cornue un résidu charbonneux assez peu considérable. » Le liquide distillé, fortement chargé d'acide bromhydrique, est presque incolore ; après l'avoir de nouveau débarrassé de cet acide par le carbonate sodique, puis desséché soigneusement, il a été soumis à une nouvelle recti- fication ; il a passé alors sans décomposition à 219-221 degrés. » L'analyse de ce produit, faite par. notre préparateur M. le D"^ B. Rad- ziszewski, a donné les résultats suivants : » L o^S 3448 de substance ont fourni o''', 6900 de bromure d'argent. B IL o^', 338o ont donné o^'',6'y58 de bromure argentique. bromure de phosphore sur de la glycérine sirupeuse; on fait arriver peiit à petit le tribro- niiire dans la glycérine, légèrement chauffée au conimencemcnt de l'opération. De 1600 grammes environ de tribromure que j'ai fait réagir sur i5oo grammes de gly- cérine en trois opérations, j'ai retiré au delà de 800 grammes de dibromliydrine brute. A la suite des rectifications nécessaires pour obtenir la dibromhydrine à l'état de pureté, j'ai retiré de ce [)roduit brut, une certaine quantité d'un bijuide plus dense que l'eau, bouillant au-dessous de 100 degrés. Celte portion est en majeure partie du bromure d'allyle C H' Br. ; après un traitement par la potasse caustique pour détruire l'acroléine, j'ai pu retirer environ 3o grammes de bromure, bouillant vers 70 degrés; on voit que sans être notable, la quantité de ce produit qui se forme est très-appréciable. La formation du bromure d'allyle, dans ces circonstances, est due sans doute, comme celle de l'iodure d'allyle dans l'action des iodures de phosphore sur la glycérine, à la des- truction par la chaleur, vers la fin de la première distillationj d'une petite quantité de Iri- bromhydrine qui se formerait comme produit accesboire. (i) Cet acide bromhydrique est dû sans doute à la décomposition, par la chaleur, des éthers bromophosphori<]ues de la glycérine, éthers formés par suite de la réaction de l'oxy- bromure de phosphore sur la dibromhydrine. 84.. ( 64o ) Calculé. Trouvé. H. C' 36 12,81 H' Br' 5 240 ,,78 85, 4o 281 IOO,00 85, 16 85, i3 « Ainsi préparée, la tribromhydrine présente des propriétés identiques à celles du tribromure d'allyle. » Elle constitue, à la température ordinaire, nn liquide neutre, d'une odeur faible éthérée, non désagréable, incolore, d'une densité de 2,407 à +10 déférés, insoluble dans l'eau, bouillant à 219-220 degrés. » Ce corps se prend par le froid en cristaux fins prismatiques allongés, fusibles entre 16 et 17 degrés (i). La potasse caustique l'attaque dans les mèuies conditions que le tribromure d'allyle, et donne les mêmes produits que l'on obtient avec celui-ci. » Je les ai chauffés l'un et l'autre avec de la potasse caustique en frag- ments, dans une cornue plongée dans un bain d'huile; une réaction très- vive se manifeste vers i4o-i5o degrés, le produit distillé se compose d'une couche aqueuse et d'une couche plus dense d'un liquide huileux; celui-ci bout, en majeure partie, vers )45 degrés, et parait être un mélange d'épi- bromhydrine (C'H'^)BrO, bouillant à i38-i4o degrés, et d'épidibromhy- drine C'H'Br^, bouillant à i5o-i52 degrés (2). » Je me propose de revenir plus tard sur cette réaction; mais je constate, dés à présent, que la tribromhydrine et le tribromure d'allyle se compor- tent de la même manière sous l'action de la potasse caustique. » Je ferai remarquer, en finissant, que M. Berihelot mentionne, dans son Mémoire, parmi les produits de l'action du pentabromure de phosphore sur ( I ) De même que le tribromure d'allyle, la Iribromhyilrine présente à un haut degré le phénomène de la surfusion; elle peul rester longlem|)S liquide au-dessous de 16 degrés, mais elle se prend en une masse solide lorsque l'on y projette une parcelle d'un cristal déjà formé de la même substance ou même de tribromure d'allyle : cette particalarile montre bien l'idenlilé de ces deux corps. (2) Un dosage du brome dans la portion bouillant vers i45 degrés nous a donné 71,40 pour 100 de brome : c'est à peu piès la moyenne entre l'épibromhydrine et IVpidibromhy- drine : C'H'BrO Br=: 58,89 pour 100 Ébullition i38-i4o° C'H'Br' Br = 8o,oopour 100 Ébullition i58-i52 Moyenne... '59)'9 '4^ ( 64i ) la dibromhyclrine, à côté de sa tribromhydrine (bouillant vers 180 degrés), un produit boudlant vers 210 degrés, et qu'il regarde comme un hydrate de celle-ci. Voici comment il s'exprime : « Il passe, vers 210 degrés, un composé particulier C'H'BrH)% lequel peut » être regardé, soit comme un hydrale de tribromhydrine C'H'^Br^ + 2HO, » soit comme un broiiihydrate de ddaromliydrine C'ir'Br-O- 4- HBr. » L'hydrate de tribromhydrine, volatil vers 210 degrés, est de même dé- » composé par l'oxyde d'argent, humide à 100 degrés, avec régénération » de glycérine. » Il renferme C '2,3 H 2,7 Br 79'0 .) La formule G^H^Br^ + 2 HO exige C 12,0 H 2,3 Br 80,0 >> Je crois qu'il ne j.eut y avoir de doute sur la nature de ce produit. C'est la tribromhydrine elle-même, non encore parfaitement pure. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des xylènes et cumènes isomères dans les huiles de houille. Note de M. Rommier, présentée par M. P. Thenard. i( Dans une Noie précédente, nous avons annoncé que, quand on agite fortement, avec un excès d'acide sulfurique chaud, les huiles de houille volatiles de 160 à 220 degrés, on arrive à les débarrasser de la naphtaline qui, jusqu'ici, rendait impossible leur étude rigoureuse. Nous avons alors démontré qu'elles sont composées de cumène, de cymène et d'hydrures forméniques qui s'accompagnent dans les distillations fractionnées. Pour en opérer la séparation, nous avons attaqué ces produits rectifiés par l'acide nitrique fumant, ce qui nous a permis de séparer les hydrures formé- niques du cumène et du cymène qui sont alors ressortis sous forme de binitrocumène et de binitrocymène, corps remarquables par la facilité et la netteté de leurs cristallisations au sein de l'alcool. » Mais dans l'action de l'acide sulfurique sur les huiles, il disparait une grande part de celles-ci, et nous avons dû nous demander si avec la naph- ( 642 ) taline, il ne disparaissait pas simultaiUMiient des huiles spéciales. C'est ce qui a lieu, en effet, et dans ce nouveau travail nous nous proposons l'élude de ces huiles solubles dans l'acide sulfurique. » Avant de commencer cet examen, nous devons dire que déjà M. Beil- steiii avait traité des pétroles par de l'acide sulfurique, mais c'était de l'acide fumant et non de l'acide à i équivalent d'eau, ce qui est fort différent, car dans un cas on dissout tous les homologues de la benzine, tandis que, dans l'autre, c'est-à-dire dans celui où nous nous sommes placé, on opère dans une certaine mesure la séparation des isomères, comme nous allons le démontrer. » Quand, aj)rès avoir saturé en partie par la souile la dissolution sulfu- rique d'huile bouillant entre i3o et 220 degrés, on distille le tout, la masse se charbonne petit à petit, se boursoufle, et il passe à la distillation deux liquides insolubles l'un dans l'autre et des torrents de gaz acide sul- fureux. » Le liquide qui occupe la couche inférieure n'est guère que de l'eau acide, celui qui surnage est au contraire une combinaison à équivalents sensiblement égaux d'acide sulfureux avec diverses huiles du genre ben- zine. Cette combinaison se détruit avec la plus grande facilité par un lavage à la soude. » L'huile que l'on obtient ainsi bout de i3o à 200 degrés, c'est-à-dire que toute la partie première volatile de 200 à 220 degrés disparaît, carbo- nisée sans doute par l'acide sulfurique; aussi n'y rencontre-t-on que des traces de naphtaline. » En opérant sur 12 litres d'huile du gaz de Paris, l'acide fulfurique en dissout j)res de 10 litres, qui, à la distillation, nous ont rendu 2''', 700 des huiles que nous allons examiner. » Cinq séries de distillations fractionnées dans l'appareil de M.WurIz ont donné, outre les intermédiaires : 1° 35o centimètres cubes d'une huile bouillant de l'iç) k i4o degrés, c'est-à-dire au point d'ébullition du xylène; 2" i5o centimètres cubes bouillant de iG5à 167 degrés, point d'ébullition du cumène; 3° et seulement 200 centimètres cubes volatils de 170 a 200 de- grés. En raison de sa faible quantité et parce qu'elleest souillée d'un peu de naphtaline, nous avons négligé cette dernière partie, qui serait cependant intéressante au point de vue de l'étude du cymène; nous nous pioposons d'y revenir plus taid. I) L'analyse des produits bouillant de 1 39 à 1 4o degrés nous a donné avec ( 643 ) la plus grande exactitiule la fornnile du xylène, et celle des produitsbouil- lant de i65 à 167 degrés la formule du cuniène (i). » A ne consulter que la similitude des points d'rbuUitioii des xylènes et cuniènes soluhles et insolubles dans l'acide suHuiiqiic, et ridentilé de com- position, nous devions nousatlendre qu'en traitantces inèrnesliydrocarbures par l'acide nitrique fumant, nous aurions à la fois et les mêmes réactions et les mêmes produits; mais il n'en est rien, et c'est la le point capital de notre travail. » En effet, les deux xylènes binitrés diffèrent entre eux par feurs formes cristallines, sur lesquelles nous reviendrons, et par leurs points de fusion. Celui qui provient de l'acide xylène-sulfureux tond à, 61 degrés, tandis que l'autre, binitré, fond à 92. Ce dernier correspond probablement au biniUo- xylène de M. Fittig. » Les deux cumènes binitrés fondent à la même lem|)érature^ 86 degrés, mais ils n'ont pas la même cristallisation, et on remarque aussi une grande différence dans leur préparation : en effet, tandis que le cumèue ordinaire ou mésitylèiie n'exige que quatre à cinq fois son poids d'acide pour devenir binitré, le cumène qui dérive de l'acide cumène-sulfureux n'est transformé qu'incomplètement en binitrociunène par vingt fois son poids d'acide fu- mant, et toujours dans cette réaction il se produit une quantité notable de corps liquides sans doute mononitrés. » N'ayant pas l'habitude des formes cristallines, nous nous sommes adressé à M. Des Cloizeaux, qui, avec sa bienveillance ordinaire, a bien voulu se charger de déterminer nos cristaux. Ce travail de JI. Des Cloizeaux lui est tout personnel (2); cejîendant, il nous autorise à dire que les formes des deux xylènes et des deux cumènes binitiés diffèi'ent essentielle- ment. Il n'a reconnu qu'une seule nature de cristaux dans ceux qui pro- viennent du xylène et du cumèue insolubles dans l'acide sulfurique, mais (l) Analyse du xylène : Trouve^. Calculé. C =90,41 C"^ =90,56 H= 9,59 H'»= 9,43 Analyse ihi cumène : 100,00 99>99 C =89,75 C":=90,00 H= 10,25 H"=: 10,00 100,00 (2) T'oir la Noie de M. Des Cloizeaux, |). 587. ( 644 ) ceux qui dérivent du xyléiie et du cuinène soluble dans l'acide, présen- taient l'uu et l'aulre deux formes de cristaux incompatibles; d'où il faut conclure ce tpii n'était encore que soupçonné, que, dans les huiles de houille, il y a certainement au moins deux xylènes et deux cumèues, et, d'après l'étude cristallographique de INI. Des Cloizeaux, prol)al)lement davantage; c'est sur ce dernier point que nous porterons nos investiga- tions. Analyse du bi/iitroj-ylé/ie. t Soluble dans Pacide sulfurique. Insoluble. Calculé. C 48, 20 48,00 C'= 48,98 H 4,40 3,98 H" 4,08 Az. i5,6o 16,66 Az^ i4,20 0 3i,8o 3i,36 O" 32,74 100,00 C. . . H. .. Az.. O. . . 48,20 48,00 •4,40 3,98 i5,6o 16,66 3i ,80 3i,36 iGO ,00 100,00 Analyse du hinitrocumène. Soluble duiis l'acide sull'urique. Insoluble. 5i ,00 5i,79 4,80 4-7« i5,oo .4,18 29,20 29,25 100,00 100,00 Calcule. C" 5i,43 H". ... 4.76 Az' i3,33 O" 3o,47 99.99 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Des causes de la dcltisceiwc des r»;//ièreA (suite et fin). Rôle de la troisième membrane, de la cloison et du conneclif. Expéncnres sur l'action de l'eau. Note de M. Ad. Chatin. « III. — La troisième membrane ou vrai eridolhecinm, se détruisant gé- néralement un peu avant la déhiscence, prépare celle-ci par sa disparition même, qui a pour résultat d'affaiblir l'épaisseur des valves. » Pai fois cependant, elle persiste, et alors deux cas se présentent. Tantôt, comme dans les Cassia, Pyrola et Rhododendron, l'épaisseur de ses ntricules est telle qu'elle doit être un obstacle à la déhiscence, laquelle, dans ces plantes, ne s'opère, en effet, que par un pore ou une ires-courtc lente; tantôt elle se compose d'utricules d'une consistance délicate et en harmonie, comme celles de l'exolhecium, avec un rôle actif. Tout indique d'adieurs que l'action de rendothecium doit èlie alors inveise de celle de l'exothe- cium, celle-là portant à l'incurvation des valves, tandis que cette dernière poussera à leui' renversement. ( 645 ) » Comme la troisième membrane, c'est indirectement par sa cleslriictioii, quelquefois par son retrait, que la cloison des logeltes aide à la déhiscence. C'est en effet sur la cloison c[ue s'a[)puient, par leur bord suturai, les valves de l'anthère, exactement connue s'appuient, sm- une cloison ou miu- com- nuui de séparation, les planchers de deux chaudires contigués. Or, de même que, ce mur abattu^ les deux planchers privés de point d'appui, écarte- raient, par un mouvement de bascule leurs bords d'abord contigus, ainsi les valves de Fanlbère, par le fait seul du porte-à-faux que détermine la des- truction de la cloison de séparation des logettes, tendent à se dissocier sur la ligne suturale, commençant ainsi le plus souvent la fléhiscence qu'achè- vera l'attioii des valves. La destruction de la cloison n'est pas d'ailleurs nécessaire pour déterminer le porte-à-f.uix des valves; il suffira d'une simple rétraction de ces organes, rétraction que facilite cliez un certain noud^rede plantes {Mrtlva, Allliœa^ Lonicera, Liniim Iriginum, etc.) la natin-e fibreuse des ufricides. » Il est enfin quelques anthères dans la déhiscence desquelles aucune part ne peut être faite à la cloison, soit parce que celle-ci est fausse ou for- mée par le seul repli des valves [Nuplinr], soit parce qu'elle fait défaut absolu [Njinpliœa). » Consécutivement à la destruction ou au retrait de la cloison, excep- tionnellement avant, la déhiscence commence, tantôt |)ar le simple décol- lement des bords sutiu-aux des valves {/ftlium, Leucoïum, Smilax, Bilbercjia^ Crocuii^ Iris, Rlteitm, Rumex, Helleborui, Fœnirtiltini, Cascarilla, Chichoiia^ Neriuin, Jasininum, Syringa, etc.), assez souvent par la destruction des su- tures [Hydnora , Ombrophylitm , liierochloa, Eiioplioniin , Luzula , Acjave, Scilla, Tniiiiis, Ceplialantlit-ra, Epidendriim, Malnxis. NeoUia, Unciiliuin, Dicly- Ira, Viola, Fragaria, Crassida, fVeifjcUa, Cosniilmenn , Cninpaïuiln, P lumbago, Veronica, Lainiuin^ etc.). I-e plus souvent la destruction des cellules porte à la fois sur les bords des deux valves; cependant il peut arriver que l'inie seide des valves, ordinairement l'inférieure, perde ses utricules marginales [Cerasus, Pyrus, V(deriana). » La déhiscence, qui commence toujours par la dissociation des bords suturaux, s'arrête parfois, surtout dans les anthères à valves non ou incom- plètement fibreuses, à ce premier phénomène, les valves restant |)lus ou moins passives [NeoUia, Orcins, Lycopenicojt, Eijtltrœa, etc.). Mais le cas commun est c|ue la déhiscence, commencée par le décollement ou par la destruction des bords suturaux, se complète par le renversement ou par l'incurvalion des valves. C. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N" 12.) 85 ( 646 ) u Les boMnistPs s'accordent, an moins tacitement, à refuser tout rôle an connectiFdaii.s la dél-isrence. Mn-hcl av.nt bien dit, en 1808, que le renver- sement des valves élai! dû an connectii'; mais il partit avoir abandonné cette opinion, que ne reprirent ni Purkinje, ni les botanistes modernes, et à la- quelle me ramènent, dans une certaine mesure, mes études anatoiiiiques sur ranthère. » Il est d'abord évident que le connectif aide positivement à la déhis- cence, en servant de point d'apiîui aux valves de l'anthère. L'organisation même de ces valves, généralement beaucoup plus épaisses à leur base ou attache que vers l'extrémité snturale, montre assez que c'est sur le connectif que s'appuient efficacement les leviers qvi'elles représentent. C'est surtout dans les plantes (Cereui, Bulomus, Lilium Mnrlagon) où les valves se présen- tent, par leur renversement complet, adossées deux à deux et relevées ver- ticalement sur les faces postérieure et antérieure du connectif, que le concours prêté par celui-ci à la déhiscence, passivement au moins, se montre clairement. » Mais il y a plus : la structure spéciale du connectif dans un certain nombre de plantes indique que cet organe peut concourir activement à la déhiscence. Deux cas se présentent d'ailleurs ici. » Quand le coimectif est composé de cellules fibreuses, comme dans VAcjoDe, le Bulomus, V Hemerocallis fulvn , le Pillosporum, le Crassula, le fFei- getia, le Ruln, il se continue insensiblement avec les valves, dont la base se confond avec lui, et il est bien difficile alors de ne pas admettre qu'il par- ticipe à l'action de celles-ci. On peut, à l'appui de cette hypothèse, faire remarquer que ce sont, en général, les anthères à connectif fibreux qui renversent le plus leurs valves; l'exception que présentent, à cet égard, les Muscari, Pachjsandra, Citrus, Grewia, Loranlhus, etc., s'ex[)liquant par la présence, dans les valves, de cellules fibreuses à griffes ayant une structure et, par suite, une action différentes de celles des cellules spiralées du con- nectif. » Tout autre serait la cause de l'intervention active du connectif dans les Agave, Iris, Spargnnium, Jrdisia, Rosa, plantes chez lesqnelles existent de grandes cellules épidermiques qui ajouteraient leurs effets à ceux delà membrane externe des valves, dont elles ne sont que le prolongement. On ne comprendrait pas que la membrane épidermique, si développée sur le connectif de ces plantes au moment de la maturation de leurs anthères, fût déshéritée de tout rôle dans les phénomènes de déhiscence, en présence de l'action concédée à la membrane épidermique des valves. ( 647 ) » Étant donnés les faits d'organisation qui président à la déhiscence, il faut encore, [jour que l'action des organes s'exerce, que ces derniers se trouvent portés à un certain état de sécheresse par l'acte de la végétation et par l'état du milieu ambiant. Les modifications qu'amène dans les tissus la maturation de l'anthère s'étant produites, l'expérimentation donne des résultats décisifs, et l'on voit bien alors que la perte de leur excès d'humidité |)ar les tissus est la condition essentielle de la déhiscence. » J'en ai donné la preuve expérimentale pour ce qui concerne isolément la membrane fibreuse, dans les cas où elle persiste seule [Fitis, Allhœa). Moins favorisé pour une démonstration de même ordre quant à la mem- brane épidermique, qui n'existe jamais (?) seule, on peut cependant rap- porter à celle-ci, du moins pour la part principale, la déhiscence des anthères privées de cellules fibreuses ou n'en ayant que d'imparfaites. « Rien n'est d'ailleurs plus facile que d'établir par l'expérience l'in- fluence de l'humidité, loisque, ce qui est le cas ordinaire, les valves se couqjoseiit, avec l'exothèqne, d'une mésolhèque fibreuse. Que l'on fasse choix de deux fleurs d'Jloè, de Liliitm, de Rosn, de Ceieus, etc., et que l'une des deux fleurs soit placée sous l'eau, tandis que l'autre émerge, son pédoncule trempant seul dans Teau, on verra constamment les anthères des premières fleurs rester closes, tandis que celles des fleurs non immer- gées ne tarderont pas à s'ouvrir. Que maintenant les fleurs dont les an- thères se sont ouvertes soient placées dans l'eau, ou que seulement letn-s anthères soient mouillées pendant quelques instants, et l'on verra les bords des valves quitter leur position écartée pour reprendre la position qu'elles avaient avant la déhiscence, ou du moins au commencement de celle-ci. » Les changements de position des valves sous l'influeiue de l'eau sont remarquables entre tous cjuand, comme cela a lieu dans le Lis Martagon, \e Paris, ]e Butornus, le Cat tus elle Cereits, les valves sont fortement ren- versées après la déhiscence. » L'expérience peut être rendue plus saisissante sous les formes sui- vantes : » On prend une calathide, celle du grand Soleil {Helinnlhus annmis) par exemple, ou mieux celle de la Scabieuse, plante dont les anthères libres sont d'une observation plus facile, et l'on dispose cette calathide de telle sorte qu'une moitié seulement plonge clans l'eau. Au bout de quelque temps, la moitié de la calathide laissée dans Tair aura ses anthères ou- vertes, celles de la moitié submergée restant, au con'raue, closes. » Si les fleurs sont assez grandes, comme celles du Lis blanc ou du \As 85.. ( 648 ) Marlagoii, on la couchera sur l'eau, de façon à en immerger seulement la moitié, et l'on constatera que cette moi lié immergée sera seule à ne pas ouvrir ses anthères. M On peut même, en faisant choix de grosses anflières et opérant avec précaution, ramener vers la position rprelie occupait avant la déhiscence, ime seule des deux valves, en la louchant avec un peu d'eau, la valve op- posée gardant la position écartée qu'elle avait prise. » Au résumé, des faits d'organisation préparent la déhiscence des an- thères, des causes extérieiues la déterminent. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations (les orages en Norvège, pendant l'année 1869. Lettre de M. BIohn à M. Le Verrier. « Chrisliania, 12 mars 1870. » J'ai l'honneur de vous transmettre les résultats de mes recherches siw les orages en Norvège, pendant l'aiiMée 1869, Les orages ont été observés et discutés de la même manière qu'en 1868. Je peux donc renvoyer au Mémoire in^éré à l'Atlas météorologique ])our 1868, D, p. i5. )) J'arrive aux conclusions suivantes : » r,e nombre d'orages en «869 est très-faible. n C'est le mois de juillet qui a eu le plus grand nombre d'orages. Les orages d'hiver ont été très-fréquents sur la côte ouest, dans les mois de jan- vier et de février, depuis le 58" jusqu'au 69'' degré de latitude. Entre ces deux maxima,on trouve des minima, en mars qui est tout à fait sans orages, et en décembre. I) l.a plupart des orages ont éclaté sur la côte, sauf dans la parije orien- tale du pays, où l'intérieiu- en présente un plus grand nondjre que la côte. » Sur la partie orientale du pays, où les orages sont des or,iges d'été, cette saison a été froide et la quantité de vapeur d'eau faible. Le mois de juillet fait cependant exception, et ce mois présente aussi un nombre d'orages (pii dépasse de beaucoup celui pour les mois de juin et d'août. Les vents du sud ont été relativement rares en juin et en août, |)endant qu'en juillet ils ont soufflé avec une fréquence plus grande qu'en moyeinie. » Sur la côte ouest, où les orages ont généralement leur plus grande fré- quence dans la Norvège, l'été était froid, la quantité de vapeur faible, et les vents du sud relativement rares, pendant que les venls du nord-ouest se trouvaient développés de manière à souffler presque coa)me des alizés. ( 649 ) Juillet f.iit exception : il présente une plus grande fréquence de vents du sud et un nombre d'orages plus considérable que les mois voisins. » Sur les côtes de Romsdal, l'été a été froid et sec, à l'exceplion du mois de juillet, qui présente plusieurs orages. » Parmi les mois d'hiver, décembre est froid et presque sans oiage; au contraire, les moisde janvieret de févriersoiit relativement chauds, humides et tempétueux; un nombre relativement très-grand d'orages éclatent pen- dant ces deux mois. » Le mois de mars est froid et sec, les vents du sud font défaut, et le nombre des orages se trouve réduit à zéro. » L'année 1869 doit ainsi la quantité très-faible d'orages qu'elle pré- sente aux vents froids et secs, soufflant dans les niois de juin et d'août sur les parties du pays ordinairement les plus riches en orages. La richesse de l'hiver en orages ne peut nullement compenser la stérilil('' de l'été. )) Les observations des orages seront continuées en Norvège, surtout pour former la base d'une statistique de la fréquence des orages dans les divers mois et ilans les diverses régions du pays. » ASTRONOMIE. — Cliiile d' un aéroUllie à Mnwzoïtk (Uaibarie) , le aS décembre [869. Lettre de M. Coitmb.\ry à M. Le Verrier. n Constantinople, le t) mars 1870. » M. {jurabella, directein- des Affaires étrangères du Vilavet de Tripoli, de Barbarie, nous comnumique ce qui suit : <ï Tripoli, 2 février 1S70. » Le Moutessarif de Moiirzouk (Fezzan), latitude ?6 degrés nord et longitude i?, degrés est (méridien de Paris), nous fait savoir que, vers le 3.5 décimbre, il est tombé à IVst de la ville, sur le soir, un immense globe de feu, mesurant i mètre à peu prés de diamètre et qu'au moment où il a touché terre, il s'en est delaehé de fortes étincelles, qui, eu se produi- sant, claquaient comme des coups de pistolet et exhalaient une odeur que l'on n'a pas spé- cifiée. Cet aérolithe est tombé à peu de distance d'un groupe de plusieurs Arabes, parmi les- quels se trouvait le Cheih-Elbeled de ;\lourzouk. Ceux-ci en ont été tellement effiayés qu'ils ont imniédiateuient décharge tous leurs fusils sur ce » monstre ineon)prehensible. u a S. Exe. .^li-Riza-Pacha a écrit à Mourzouk pour faire transporter ici l'aérolilhe ; au cas probable où il serait trop pesant, on le mettra en pièces; nous vous enverrons tout cela. Il y a un mois de voyage d'ici à Mourzouk; ce n'est donc que tians deux mois à jieu prés que nous pourrons vous faire cette expédition. « S'il peut v d'études sur la constitution géologique du sol, la quantité et la qualité de l'eau infiltrée dans le sol, la qualité et les propriétés ])hysico-chimiques de l'eau potable, les puils par rapport à leur profondeur, leur construttion, les causes de leur endonimagement et surtout de leur mélange aven les produits de décomposition du sol et des matières d'excrétion humaine. Ces études, du reste, doivent servir de base |>our pro- poser à la municipalité des améliorations nécessaires. » 2° Le sol de Breslau est constitué, dans ses couches supérieures, par un terrain d'alluvion humide, en partie sablonneux, en partie argileux et assez marécageux. Vient ensuite un diluvium riche en éléments erratiques du Nord (granités de la Scandinavie). Le terrain d'alluvion offre, dans une grande partie de la ville, à une profondeur qui varie entre loetjo pieds en moyenne, une couche argileuse presque impénétrable et qui empêche l'eau du sol de s'introduire dans les couches plus profondes. L'épaisseur du terrain diluvien, y compris l'alluvium, est d'environ loo pieds. Cependant, par places, le terrain tertiaire est beaucoup jjlus superliciel, offrant des lignites déjà dans ceita;nes caves. La couche tertiaire est ligniteuse et appartient au terrain oligocène moyen ; elle a pour base le granité, qui, d'après nos notions sur les environs de Breslau, doit se trouver à une profondeur de 5oo à looo pieds. i> 3" La couche argileuse, peu profonde et presque imperméable, favorise l'accumulation ou la dispersion de l'eau du sol à une profondeur peu considérable. L'ensablement dune partie de l'ancien lit de l'Oder, dû en partie au déboisement des contrées des rivières affluentes, a pour conséquence des inondations fréquentes, et l'accumulation plus fréquente encore d'une quantité considérable d'eau dans le sol. Beaucoup de cimetières anciens, ou encore en usage, dans h( ville et ses environs, se trouvent sur le chemin des courants d'eau souterrains. » 4° Le sol, toujours très-humide, donne donc naissance, pendant les crues de l'eau, à une exubérance de vie organique, et, pendant sa diminution parfois rapide par la chaleur sèche ou la sécheresse dans d'autres saisons que l'été, à la destruction, à la putréfaction, avec ses fermentations, de tous ces organismes inférieurs. C'est ainsi que des émanations nuisibles pénétrent dans l'air des rues et des maisons. Si l'on ajoute à cela la position super- ficielle des puits, en moyenne de i6 à 3o pieds de profondeur, leur construction souvent peu solide, leur endommagement facile et fréquent, leur proximité presque habituelle de fossi'S d'aisance mal fermées en bas et de canaux d'écoulemeni, on a des sources plus que suffisantes pour la viciation profonde du contenu de beaucoup de puits. » 5° L'eau potable de Breslau est, à un certain nombre d'exceptions près, généralement mauvaise. De nombreuses analyses chimiques, léunies et comparées, montrent une assez forte proportion de nitrate d'ammoniaque, de chlorures et de sulfates de chaux, de soude ou de magnésie (malgré la rareté du gypse dans le sol) et de substance organique chimicpie- ment indéterminable. Le microscope montre, dans les très-nombreuses eaux examinées (surtout par M. le professeur Cohn et eu partie aussi par moi), une (piantité considérable, parfois immense, d'organismes inférieurs du règne animal et végéial, parmi lesquels dominent souvent ceux qui sont pro()res à la fermentation et à la puirélaclion. Le mélange avec des matières fécales se moulie parfois même d une manière plus indubitable encore. » 6° Les faits signalés doivent non-seulement influer sur l'intensité des épidémies, mais ( 653 ) aussi sur la santé habituelle, < I, si l'on ajoute les misères inhérentes à la vie des classes pauvres dans les grandes villes, on coniprendia (jiie j'insiste sur la nrccssité d'une uniélio- ralion fondamentale de ceux des cléments antihygiéniques que l'on peut chantier. Aussi ai-je pris |)our devise de mon travail que, de tout temps, ces éléments nuisibles avaient coûte la vie à un plus yrand nombre d'hommes que les guerres les plus sanglantes. ...» (Les développements donnés par l'auteur au résumé de son travail n'ont pu en permettre l'insertion dans les Comptes rendus.) A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. I/Académie a reçu, dans la séance du i4 tnars 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Direction générale des Douanes. Tableau décennal du Commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères, iSS-j à 1866, 2^ partie. Paris, 1869; grand in-4". H. -B. de Saussure et les Alpes ; parM. Al. Favrk. Laitsanne, 1870; hr. in-8°. (Extrait de la Bibliothécpie universelle. ) De l'existence de l'homme à l'époque tertiaire; par M. Al. Favue. Lau- sanne, 1870; br. in-8°. (Tiré des Archives des Sciences delà Bibliothécpie uni- verselle.) Nouveau Dictionnaire de Médecine et de Chirinrjie pralicpies., publié sous la direction de M. Jaccoud, t. XII : DYSM-ÉM. Paris, 1870; in-8° avec figures. De l'augmentation progressive du chiffre des aliénés et de ses causes; pat M. L. LuA'iER. Premier Méttioire, Paris, 1870; br. in-8°. (Présenté par M. Bouillaud.) Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques, rédigé par M. Daii- BOUX, avec bi collaboration de MM. Houel et LoEWY, sous la direction de la Commission des Hautes Etudes., t. I, janvier 1870, Paris, 1870; iti-8°. (Pré- senlé par M. Chasles.) Récit il une exploration géologique de la vallée de la Segrc; par M. A. LtY- C. R., lijo, i" Semestre. (T. LXX, Ko 12.) 86 ( 654 ) MEPiiE. Paris, i8(k); in-S". (Extrait àii Bttlleliii de la Société géologique de France. ) Sur V illuminalion des corps Iransparents; par "SI. J.-L. SORET. Lausanne, 1870; br. in-8°. (Tiré des Archives des Sciences de In Bibliolliùque uni- verselle. ) jL'Eucalyptiis globiiliis; son importance en aqricultiirc, en hygiène et en médecine; par M. GiMBERT (de Cannes), i''^ partie. Paris et Cannes, 1870; l)r. in-8°. (Présenté par M. Cli. Robin.) ^inminire des cinq départements de lu Normandie., publié par l'Association normande., 36" année, 1870. Caen et Paris, 1870; in-8". Matériau.x divers pour l'histoire des mathématiques ., recueillis par M. Ro- dolphe WoLF. Rome, 1869; in-Zi". (Exliaif du BulleUino di bibliocp^afia e di storia délie Scicnze malemaliche e fisiche, t. II, juillet 1869. (Présenté par M. Cliasles.) Ruilettino... Bulletin de bibliographie et d'histoire des Sciences mathéma- tiques et physiques, publié par M. R. RoNCOMPAGMi, t. II, septembre 1869. Rome, 18G9; iii-4". (Présenté par M. Chasles.) Sull' ozone. . Sur l'ozone^ notes et réflexions; par M. G. RellucCI. Prato, 1869; in-i2. (Présenté par M. Ch. Sainte-Claire Deville.) Catalogue... Catalogue de Mémoires scientifiques, i8oo-i863, compilé et et publié par In Société royale de Londres, 1. III. Londres, 1869; in-4" relié. Aslrononiical... Observations astronomupies , magnétitjues et météorolo- ijiques faites à l'Observatoire royal de Greenwich pendant l'année 1867, pu- bhées sous la direction de M. G. Riddell Airy. Londres, 1869; in-4° relié. Tlie... Le Pilote de la Manche, V partie : Côtes du sud-ouest et du sud en Angleterre, '5" édition. Londres, 1869; in-8" relié. North... Le Pilote de la mer du Notrl, '5^ partie : Côtes orientales de l'An- gleterre, 2" édition. Londres, i8G9;in-8° relié. Sailing... Guide nauliijue pour le canrd de Bristul, publié purM. E.-J. Red- FORD. Londroi, 18G9; in-8" relié. Tide... Tables des marées pour les ports britanniques et irlandais pour l' an- née 1870, publiées par M. S. RuRDWOOD. Londi'es, 1869; in-8". Charts... Cartes publiées par le Bureau Indro/iraphiijue de l' Amirauté, de- puis avril \S6gjusfpi'à février 1870. The admirally... Liste des phares: 1" de l'Afrique méridionale, des Lides r 655 ) Oiicnlales, de la Chine, du Jfipon, de l'Australie, In Tasmanie et In Nouvelle- Zélande; 2° de i Amérique inéiidionale et de la cote occidentale de C Amé- rique du Nord; 3° des côtes occidentales sud et sud-est de l'Afrique; li° des Indes occidentales et des eûtes adjacentes; 5" des côtes et lacs de l'Amérique lirilannique du Nonl; G" des Etats-Unis d'Amérique; 7° de la Méditerranée, de la mer Noire et de la mer d'Azof; 8° des côtes septentrionales et occidentales de France, Espaqne et Portugal; g° des Iles-Britanniques; 10° de la mer du Nord, de la Baltique et de la mer Blanche, corriqées jusqu'en janvier 1870 et publiées, par les ordres du Burenu hydrographique de l'Amirauté, par M. le Coinm. Ed. DuNSTERViLLE. Loiidres, 1870; 10 broch. in- 8'^'. Jorna!,.. Journal des Sciences mathématiques, physiques et naturelles, publié sous les auspices de l'Académie des Sciences de Lisbonne, 11° VIII, décembre 1 86g. Lisbonne, 1870; in-8". li' Académie a reçu, dans la séance du 21 mars 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Recherches d'anatoinie comparée; jiar M.. Baudlilot. Strasbourg, 1869; br. in-8°. (Extrait au Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Stras- liourq, 1870.) (Présenté par M. Blanchard.) Notes sur le genre HEeuioiiia, et spécialement sur l'espèce qu'on trouve dans les eaux de In Moselle ; par tA. LiiPRlliUR. Coiiiiar, 1870; br. in-8". (Extrait du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar.) (Présenté par M. niaiichard.) Table alphabétique et analeptique des matières contenues dans les vinijt-quatre volumes de la Revue coloniale et maiitime de 1861 ci 1868, et dans les trois volumes de la Revue algérienne et coloniale. iSSg et 1860. Paris, 1870; br. in- 8"^. Sur la valeur toxique de quelques produits du qroupe phénique; par M. P. GUYOT. Nancy, 1870; o])uscule in-8". Perfectionnement au paratonnerre; Lettre de M. G.vvai'.het, professeur de physlifue à la Faculté de Médecine de Paris, officier de la Léi/ion d'honneur, ù M. Perrot^ ingénieur civil, i'.iris, 1870; in-/[". Nouvelles Annales de la Société d' lloilienilure de In Gironde, année i86q, n°' 2 et 3. Bordeaux, 1870; in-8". ( 656 ) Les origines du clieval domestique d'opris la j)aléonloh(jie, la zoologie, l his- toire et la pitilotogie. Paris, 1870; I vol. in-8°. (Présenté par M. Bouley.) Institut météorologique de Norvège. Température de la nier entre l'Llande, l'Ecosse et la Norvège; par M. H. MoHN. Christiania, 1870-, br. in-8° avec 5 cartes. Sopra..., Sur quelques minéraux de rtL' d'Elbe; observations par M. d'Achiardi. Pise, 1870; br. in-8°. Sullo. . . Sur le développement et la durée des courants d induction cl cl(S cou- rants extérieurs: i*^' Mémoire; par M. le prof. P. Blasekîna. Palerme, 1870; in-4°. (Présenté par M. Regnault.) Sulla... Sur la scintillation des étoiles; par M. le prof. T.. Respighi. Sans lien ni date; in-/i°. (2 exemplaires.) (Extrait de la session V du 10 mai 18G8 de V Àccadeniia pontifuia de' Nuovi Lincei.) Sulle... Sur les observations spectroscopiques des Lords et des protubérances solaires faites à l'Université de Rome: i'" Note; par ^I. le |)rof. I>. Rkspigiii. Rome, 1870; in-4". Report... Rapport au Chirurgien général de l'armée des Etats-Unis sur l'em- ploi de la lumière du magnésium cl de la htmière électrique apjdiquées à la photo- micrographie; par M. J.-J. WOODWAUD. Washington, 1870; in-4° avec II planches photographiées. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 28 MARS 1870. PRÉSIDENCE DE M. CHEVREUL. MÉaiOmES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Sur l'emploi du courant électrique dans la calorimétrie ; par M. J. Jamin. « La loi de Joule fait connaître la chalem- qui se développe dans les conducteurs traversés par les courants. Un fil métallique peut être con- sidéré comme un foyer. On peut lui donner toutes les formes possibles et le placer où l'on voudra, au milieu de corps liquides ou gazeux; il y versera une quantité de chaleur proportionnelle au temps, à sa résistance et au carré de l'intensité du courant; il échauffera ces corps d'une quantité qu'on peut mesurer et qui est inversement proportionnelle à leur masse et à leur chaleur spécifique. De là résulte un nouveau procédé pour déter- miner cette chaleur spécifique. Après de nombreux essais, je me suis arrêté aux dispositions suivantes*. » I. Cas des solides et des liquides. — Quand il s'agit d'un solide ou d'un liquide, j'emploie pour caloriuiètre un vase cylindrique allongé, en cuivre mince, sur lequel j'enroule environ 8 mètres d'un fil de maillechort recou- vert de soie, dont le diamètre est égal à o™"", 2. Cette spirale commence au fond du vase et s'élève jusqu'au tiers de sa hauteur; elle est reliée au cir- cuit par des fils de cuivre de grande section; s;i résistance est mesurée à C. R., 1870, l" Semestre. (T. LXX, ^o 13.) 87 ( 658 ) toutes les températures de l'expérience. Je l'enveloppe d'un léger ruban de soie pour la fixer, de duvet de cygne pour l'isoler, et j'enferme le tout dans une enveloppe extérieure de cuivre mince poli. Quand le calorimètre contiendra un liquide et qu'on fera passer un courant dans la spire, la chaleur presque tout entière se transmettra à la paroi, puis au liquide; une portion à peine sensible sera transmise au duvet. » Pour qu'il en soit ainsi, il faut que le liquide en contact avec la paroi soit à chaque instant renouvelé par une agitalion méthodique. A cet effet, je plonge dans le calorimètre une corbeille en toile métallique formée par deux tubes concentriques. Une petite machine à colonne d'eau la soulève et l'abaisse alternativement à intervalles égaux; un thermomètre marquant le centième de degré plonge dans le tube central; il est immobile, et on l'observe avec une lunette. Lorsqu'on veut mesurer la chaleur spécifique des solides, on les place dans la corbeille au milieu de l'eau. » Cela constitue l'appareil tout entier. Quant à l'opération, elle est d'une extrême simplicité. Après avoir versé dans le calorimètre le poids du liquide qu'on veut étudier et l'avoir agité quelque temps, on observe pen- dant cinq minutes la marche du thermomètre. Généralement il est immo- bile. On fait ensuite passer un courant d'iniensité mesurée pendant une, deux,. .. minutes, jusqu'à produire une élévation de 3 ou 4 degrés; on la note, après quoi l'on suit pendant cinq minutes le refroidissement du thermomètre. On connaît la quantité de chaleur versée; ou a mesuré l'elfet qu'elle a produit, et les formules connues de la calorimétrie en déduisent la capacité cherchée (i). B En résumé, l'ancienne méthode exigeait deux opérations qui consis- taient : la première à échauffer dans une étuve pendant longtemps le corps étudié, et à le verser avec des précautions minutieuses dans le calorimètre; la deuxième à observer le thermomètre plongé dans ce calorimètre. La méthode que je propose supprime la première opération, et se contente de la seconde qui subsiste telle qu'elle était. Les corrections restent les mêmes, mais elles se simj)litient. » Elles se simplifient parce qu'on peut se contenter d'une moindre (i) Supposons qu'on ait fait deux expériences avec le même courant pendant le même temps, avec des poids P et P' d'eau et du liquide ;i étudier. Les quantités de chaleur sont les mêmes, elles ont échauffé les liquides de 6 et 9' degrés. On a, en désignant par tt le poids du calorimètre réduit en eau, et par x la capacité cherchée, (p-f-7r)e = (P'.r + ^)e'. ( 659 ) élévntion de température, et parce que, la chaleur versée étant proportion- nelle au temps, la méthode dite de Ritmford est applicable. On peut même annuler toute correction, comme je vais le montrer. » Je garnis l'enveloppe extérieure de l'aiipareil avec une spirale vingt fois plus longue que la première, et je plonge le tout dans un v;ise conte- nant vingt fois plus de liquide que le calorimètre, et qui forme une en- ceinte où celui-ci est plongé. Le courant passe à la fois dans les (.\e\\\ spirales; il y détermine des chaleurs proportionnelles aux quantités de liquide, et, par suite, des échauffements ép,aux. A tout moment le calori- mètre et l'enceinte sont en équilibre de températiu'e, et le premier, ne ga- gnant et ne perdant rien par rayonnement, n'est soumis qu'à l'action du courant. Il est impossible que cet équilibre soit rigoureusement maintenu ])en(iant toute la durée des expériences si on les prolonge; mais il est très- facile de l'établir à quelques dixièmes près, et cela suffit pour annuler toute nécessité de correction. C'est ainsi que l'on peut, de degré en degré, me- surer la chaleur spécifique d'un liquide, de 1 eau ou de l'alcool par exemple, depuis les températures les plus basses jusqu'à leur ébullition. )) J'ai vérifié cette méthode en mesurant les cnpacités du fer et du enivre, qui sont les plus difficiles à obtenir exactement, parce qu'elles sont très-pe- tites. J'ai trouvé 0,098, 0,093. M. Regnault a obtenu les nombres 0,1 13, 0,095, qui sont un peu plus forts; mais il opérait à une température plus élevée. M II. Cas des cjaz et des vapeurs. — Les avantages de cette méthode ap- paraissent surtout quand il s'agit des fluides aériformes. Un courant gazeux arrive par un tube de verre jusqu'au milieu d'un bouchon peu conducteur: là, un thermomètre mesure sa température. Tout aussitôt, il entre dans un second tube à travers les plis d'une spirale métallique ou d'un f.iisceau de fils repliés tiaversé par l'électricité, c'est-à-dire à travers un foyer; il s'échauffe et rencontre un second thermomètre qui mesure son élévation de température. Avant de sortir, le gaz est ramené autour du tube primitif pour empêcher toute déperdition par rayonnement et par conductibilité, et quand la température est devenue stalionnaire, on peut dire que tonte la chaleur du foyer, laquelle est coiuiue, est emportée par le gaz, dont elle élève la température d'une quantité qu'on mesure : de là on conclut la cha- leur spécifique. » Il y a deux avantages à cette méthode : le premier est de supprimer la plus grande cause d'erreur qu'aient rencontrée Delaroche et Bérard, et ensuite M, Regnault. Dans leurs expériences, le gaz arrivait à 100 degrés 87.. ( 66o ) dans lin calorimèfre à lo degrés, et l'on éprouvait la |)liis grande diffi- culté à apprécier la chaleur qui passe par conductibilité du conduit chaud au calorimètre froid. Dans ma métliode, le gaz arrive à la température ordi- naire, soit lo degrés; il sort delà spirale à 20 degrés environ; la différence est de 10 degrés, elle était précédemment de 90 : Terreur est au moins neuf fois moindre. » Voici la seconde amélioration. Mon appareil tout entier est gros comme le doigt, il est en verre mince; il pourrait être en mica, même en baudruche; il ne pèse pas plus qu'un lilre de gaz, et ne dépense pas plus de chaleur pour arriver à la température finale. 10 litres du gaz étudié suffi- sent pour faire une mesure; dès lors les difficultés qu'on avait à vaincre pour obtenir pendant longtemps un courant luiiforme disparaissent, les gazomètres ordinaires suffisent, et la méthode est applicable même aux vapeurs. Une première détermination m'a donné pour l'air le nombre 0,242 au lieu de 0,2^7 qu'a trouvé M. Regnault. » On peut encore se dispenser des thermomètres et mesm'er la tempéra- ture par les augmentations de résistance du faisceau des fils. Ou sait, en effet, qu'une résistance /• à zéro devient /(i + aA) à t degrés. Cela étant, préparons deux faisceaux de fils égaux entre eux, plaçons-les à la suite l'un de l'autre dans un tube; puis, ayant décomposé le circuit total en deux circuits dérivés égaux, faisons passer chacun d'eux, d'abord à tra- vers lui des deux faisceaux de fils, puis dans un galvanomètre différentiel : celui-ci reste à zéro. Mais, si l'on dirige à travers ce tube un courant de gaz à t degrés, il passe à i -H 5 dans la première spirale, à i -h aô dans la se- conde : elles prennent une différence de température 0, une résistance différente, et le galvanomètre est dévié. On le ramène à zéro en introdui- sant, an moyen d'un rhéostat particulier, un fil de platine dans l'un des circuits. La longueur de ce fil est proportionnelle à l'augmentation de tem- pérature Q ; elle permet de la mesurer. )) Le même appareil s'applique aux vapeurs. On distille aussi régulière- ment qu'on le peut le liquide qu'on veut examiner; le courant de vapeur est d'abord surchauffé par le premier faisceau de fils, ce qui lui enlève les globules de liquide qu'il pouvait renfermer; il traverse ensuite le second, s'échauffe d'une quantité 5, qu'on mesure comme précédemment, et on condense la vapeur, qu'on pèse ensuite. Il convient d'observer de minute en minute pour tenir compte des irrégularités de la distillai ion. » 111. La clidleiir latente. — Pour mesurer les chaleurs latentes, on em- ploie un double alambic, dont l'un est extérieur; on y fait bouilhr le liquide, ( 66i ) et l'on y rnniène la vapeur après l'avoir condensée par un réfrigérant: cette partie a simplement pour efiet de porter à la température de l'élnillilion l'alambic intérieur qui renferme le même liquide, et dans lequel est |,lon- gée la spirale calorifère, dont la résistance est connue à toute température. On recueille pendant dix minutes la vapeur qui se produit dans ce second appareil avant le passage du courant : il ne s'en fait presque pas; puis on ferme le circuit, ce qui détermine une ébullition rapide. On connaît la cha- leur fournie, on pèse ensuite la vapeur qu'elle a formée sans changement de température, et l'on conclut la chaleur latente. » IV. Les deux chaleurs spécifiques. — On peut faire une troisième appli- cation du même principe. Dans une grande cloche remplie d'air, on a tendu un fil métallique; on y fait passer pendant peu de temps un courant intense qui y développe une quantité déterminée de chaleur; une fraction de celle- ci disparaît par le rayonnement ; le reste, qui est constant, donne au gaz un échauffement qu'on peut mesurer de deux façons, soit par l'augmentation du voliune à pression constante, soit par l'augmentation de pression à vo- lume constant. De ces deux effets, on conclut aisément le rapport des deux chaleurs spécifiques, et le nombre trouvé oscille autour de 1,42, nombre indiqué par la vitesse du son. » Ces expériences sont aujourd'hui complètement installées. J'ai voulu, par cette Communication, prendre possession de la méthode générale qui s'appliquera à toutes les questions de la calorimétrie. Je me suis associé pour l'exécution quatre élèves distingués du Laboratoire de recherches de la Sorbonne, MM. Richard, Amaury, Champagneur et A. Thenard. Nous pu- blierons prochainement les résultats de notre collaboration. » PHYSIQUE. — Sur la chaleur spécifique de l'eau entre zéro ei 100 degrés; par MM. Jamin et Amaury. « Les recherches publiées par M. Hirn dans le dernier numéro des Comptes rendus nous engagent à extraire du travail que nous exécutons sur la chaleur spécifique des liquides les résultats qui se rapportent à l'eau. » Dans les premières expériences, on faisait circuler un même courant dans deux bobines : l'une de i mètre, qui enveloppait le calorimètre et échauffait 100 grammes d'eau; l'autre de 20 mètres, plongée dans a kilo- graunnes d'eau qui entourait l'enceinte. Le calorimètre et l'enceinte, pri- mitivement à zéro, se sont échauffés de quantités très-sensiblement égales, de sorte que le premier n'éprouvait ni perte, ni gain par rayonnement. Les ( 662 ) variations de température étaient exclusivement dues à la chaleur versée par le couiaiit; elles ont été observées de six minutes en six minutes. On verra, par les tableaux suivants, qui contiennent deux séries d'expéi ienees dis- tinctes, qu'elles sont sensiblement égales, et qu'il n'y a aucune circonstance particulière au voisinage de 4 degrés : Temps. Températures. Différences, o ... 0,78 o. 6. 12. 18. 24. 3o. 36. 42. 48. 1 ,5o 2,21 2,92 3,63 3,33 5,02 5,71 6,4. 0,72 0,71 0,71 0,71 0,70 0,69 0,69 0,70 Temps. o. 6. 12. 18. 24. 3o. 36. 42. II. Températures. .. 5°,47 6, 10 .. 6,72 .. 7,34 .. 8,60 .. 9,23 .. 9,86 Différences. s o 0,63 0,62 0,62 o,63 o,63 0,63. o,63 » Si, comme le prétendent MM. Pfaundler et Flatter, la chaleur spéci- fique de l'eau augmentait de zéro à 7 degrés pour diminuer ensuite, les nombres des tableanx précédents diminueraient jusqu'à 7 degrés pour dé- croître jusqu'à 10. Il n'en est rien; nous pensons que les mesures de ces physiciens sont erronées. » Nos résultats s'accordent, au contraire, avec ceux de M. Hirn. En effet, l'intensité du courant demeurait sensiblement constante pendant la durée d'une expérience; mais la résistance de la bobine augmentait avec la température t et devenait r(i + a/), et la chaleur fournie à l'eau était pro- portionnelle à cette quantité. Or, puisque les variations de températures sont égales, il faut que la capacité calorifique soit 1 + al; a a été trouvé égal à 0,0012; on a donc approximativement AQ -— = I + O,O0I2Ï. » Nous conservions quelque doute sur ces résultats, jfarce que la quan- tité d'eau soumise à l'épreuve était très-petite. Nous avons recommencé avec un appareil beaucoup plus grand et dans des conditions différentes. Le calorimètre avec ses agrès équivalait à 9 grammes d'eau ; il en contenait 35o, ce qui faisait 55g. La capacité du vase extérieur était de 10 litres. On le chauffait non par l'électricité, mais par un fourneau à gaz, et, avant chaque expérience, on le portait à la température du calorimètre. Deux ( 663 ) agitateurs, animés d'un même mouvement, brassaient l'eau des deux vases. Le courant |i;issait pendant cinq minutes; son iiilensilé étnit doiuiée par la déviation â d'une boussole de tangentes; on mesurait l'augmentation de tempérture 5A^, que l'on corrigeait en observant la marche des tempéra- tures pendant cinq minutes avant, et pendant cinq minutes après l'expé- rience. Soient t la température moyenne, SogAQ la chaleur versée en une minute, nous avons 359AQ = Kr(i + af)tang^t?= SSgCAif, AQ _ K/-(i + aOtang'^ _ IF ~ 359 Af ~ ■ » On prend pour unité la valeur de C à zéro, ce qui détermine le coeffi- cient K, qui fut trouvé égal à 10,90 pour notre boussole. Ou a fait huit séries d'expériences dans les conditions les plus diverses; elles ont été très- concordantes ; voici l'une d'elles : Température (. Déviation o". \t. observé. calculé. 8>97 23,36 0,840 I ,0022 1,0099 i3,3g 23,29 o,83o I ,0101 I , 0 1 69 17,35 23,23 0,822 I ,0186 1,0194 20, 8 1 23, iS 0,818 1,0184 1,0234 23,77 23, i4 0,810 I ,0263 T ,0268 26,37 23,9 o,8o5 I ,0287 I ,0299 27.69 23,7 0,802 i,o3i4 1 ,o3i4 33,55 22,57 0,791 1,0377 i,o383 40,76 22,45 0,778 1,0455 1,0^69 47, o5 22,36 0,765 1 , 0569 1 ,0546 52, 5o 22,24 0,755 I ,o585 I , 06 1 3 57.69 22,18 0,742 1,0740 1,0677 62,76 22,6 0,730 1 ,0782 1,0741 67,35 22,0 0,720 i,o833 1 ,0800 71,42 21,54 0,712 I ,0965 i,o853 75,80 21,42 0,705 1 ,ogi6 1 ,0910 » On voit que la chaleur spécifique de l'eau augmente progressivement avec t,; dans les limites de nos expériences, elle lui est proportionnelle, et ses variations sont plus considérables qu'au delà de 100 degrés. Elle satis- fait sensiblement à la formule aQ 1 ou û/ 10,001 1 Qt AQ = I-(-O,0OI10f-(-O,O0O0012<'. ( 664 ) » En résumé, il n'y a rien de particulier vers 4 degrés. On me permettra de rappeler qu'ayant mesuré autrefois l'indice du même liquide , je l'ai trouvé décroissant d'une manière uniforme. Le maximum de densité n'en- traîne donc aucune modification dans les propriétés fondamentales de l'eau. L'accord de nos résultais avec ceux de M. Hirn, la différence des deux mé- thodes, la complète indépendance des expérimenlateurs nous paraissent de nature à inspirer toute confiance. » M. Regnault fait les observations suivantes : a Dans les nombreuses expériences que j'ai faites sur la chaleur spéci- fique des corps à l'aide du calorimètre à eau, j'ai dû me préoccuper des variations que la capacité calorifique de l'eau doit subir avec la tempéra- ture. J'ai trouvé dans bien des expériences, faites à diverses époques, que cette variation, entre les températures 4- 2 degrés et + 20 degrés que l'eau prend dans nos calorimètres, est si petite qu'il faut apporter les plus grands soins pour la constater avec certitude. » La capacité calorifique de l'eau, comme celle de tous les liquides, augmente avec la température, mais cette augmentation est moins rapide que pour les autres liquides que j'ai étudiés. Entre les limites de tempéra- ture que l'eau prend dans mes calorimètres, c'est-à-dire entre + 5 degrés et -f- 25 degrés, l'accroissement de la chaleur spécifique de l'eau est à peu près proportionnel à l'accroissement que subit le volume d'un même poids d'eau, de sorte que, si l'on place toujours dans le calorimètre le même volume d'eau, on peut admettre, sans que l'erreur soit sensible dans la plupart des expériences, que le même volume d'eau conserve la même capacité calorifique aux diverses températures. C'est la règle que j'ai énoncée dans mes Mémoires. » Néanmoins, comme j'étais persuadé que l'eau devait subir entre zéro et -I- 8 degrés des variations de capacité calorifique en rapport avec les dilatations anormales qu'elle éprouve entre ces températures, j'ai fait, à plusieurs reprises, des expériences spéciales dans l'espoir de les reconnaître, quelque petites qti'elles fussent. Mais les variations que j'ai constatées ont toujours été si petites, que je ne les ai pas regardées comme certaines, et j'ai négligé de les publier. J'indiquerai brièvement les deux méthodes que j'ai employées. » Un gros cylindre annulaire en plomb était chauffé dans l'étuve de la fig. I, PL I [Annales de Chimie el de Physique, t. LXIII), le réservoir du thermomètre occupant le vide intérieur du cylindre. Le calorimètre rece- ( 66.5 ) vait toujours exacleinent le même volume H'eau (qui pesait i5o8^', 2h 5°, 3). La masse de plomb élevait de 2 degrés environ la température de l'eau de la cuve. Le thermomètre du calorimètre était très-sensible ; un degré centi- grade occupait quarante divisions de son échelle arbitraire. » L'eau mise dans le calorimètre avait une température initiale de 1 degrés pour la première expérience, 3 degrés pour la seconde, 4 degrés pour la troisième, lo degrés pour la neuvième. M L'expérience était conduite comme à l'ordinaire. D'après les données de chaque expérience, on calculait la capacité calorifique du plomb, en admettant constante la capacité calorifique du calorimètre. » Ces neuf expériences m'ont donné sensiblement la uième valeur pour la capacité calorifique du cylindre de plomb. Les variations ont été très- petites, et ne présentaient pas assez de régularité pour qu'il fût permis de les attribuer sûrement à une autre cause qu'aux |)eliles erreurs qu'il es-t impossible d'éviter dans les expériences failes avec le plus de soin. )) J'espérais obtenir plus de certitude en opérant par la méthode i\\\ refroidissement. Je me suis servi d'un petit appareil, auquel je doiuie le nom de therinoialorimèlre et que j'ai utilisé pour déterminer les chaleurs spécifiques de quelques substances qu'on ne peut se procurer qu'en liès- petites quantités. Il est difficile de le faire bien comprendre dans une des- cription rapide et sans figure. Je dirai seidement qu'il se compose d'un thermomèlre à alcool très-sensible, dont le réservoir consiste en l'espace annulaire étroit qui existe entre l'enveloppe extérieure en verre mince de ce réservoir, et un tube intérieur soudé à la lampe. L'eau remplit ce tube intérieur, de sorte qu'elle est entourée, de toute part, d'une paroi qui fonctionne comme thermomètre indiquant sa température moyenne. » Le thermocalorimètre, chauffé à 3o degrés, était placé dans une enceinte maintenue à zéro, et l'on suivait son refroidissement à l'aide d'un compteur à secondes. D'a|)rés ces observations, on construisait la courbe représentant les excès de température en fonction du temps. Cette courbe graphique, construite avec un grand nombre de points donnés |>ar l'expé- rience, est dune régularité parfaite quand la capacité calorifique du liquide suit une variation régulière. Mais s'd survient une variation anormale, on le reconnaît à la forme de la courbe, qui subit une inflexion sensible. C K., 1870, I" Semestre. (T. LXX, N" 13.) 88 ( 666 ) » Dans plusieurs expériences ainsi faites, jai cru reconnaître, en effet, une très-légère inflexion aux environs de 4 degrés, mais cette inflexion était si faible, qu'il était difficile de la préciser. Mon intention érait de reprendre ces expériences en mettant l'enceinte à une température infé- rieure à zéro pour obtenir un refroidissement plus rapide dans les environs de 4 degrés, ou d'opérer avec un réservoir thermométrique d'un diamètre encore plus petit, mais je n'ai pas donné suite à ces recherches. » En résumé, les expériences que je viens de citer ont conduit à la même conclusion que celles qui sont décrites par M. Hirn et par M. Jamin. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Remarques sur la jjosition des trachées dans les Fou- gères (sixième Partie); ramification des pétioles dans diverses plantes de cette famille; par M. A. Trécul. « J'ai signalé l'an dernier six modes de formation, ou, si l'on veut, d'in- sertion des rameaux du pétiole observés dans des Fougères [Comptes rendus, t. LXIX, p. 258 et aSg). Je donnerai aujourd'hui un aperçu des formes que peut affecter le système vasculaire dans les nervures ou dans les pé- tioles secondaires de quelques-uns de ces végétaux. Il va de soi que la con- stitution du pétiole influe sur celle des ramifications de ce dernier; cepen- dant, toutes les plantes d'un type donné ne se comportent pas identique- ment de la même manière. Ainsi, dans les Jsplenium, dont les pétioles ont offerl deux modes d'agencement des faisceaux, un type en Xet un type en U [voir page 428 de ce volume), la structure des pétioles secondaires du type en X présente deux modifications, bien que la formation ou l'insertion de ces pétioles secondaires ait lieu de la même façon, c'est-à-dire d'après le premier mode décrit à la page a58 du tome LXIX. Les branches supérieures de rx, qui ne sont pas terminées en crochet, s'allongent, ou, si l'on aime mieux, ces faisceaux s'élargissent, puis ils se bifurquent. Ils semblent se couper quand on examine des sections transversales faites de bas en haut. La petite branche émise ainsi latéralement se prolonge dans le pétiole se- condaire. Dans les Asplcnium fœnicnlaceum et Belangeri, elle y prend seule- ment un peu plus delargeur, donne lieu à une bandelette vasculaire dis- posée parallèlement au plan de la feuille elle-même, et dont les bords sont un |)eu inclinés vers la face inférieure dans la base du pétiole secondaire; mais la bandelette redresse ses bords, redevient plane un peu plus haut, it finit même par présenter une très-légère saillie d'un ou de deux vaisseaux à la face dorsale. Le faisceau des péliolules ou lobes tertiaires se sépare des côtés de cette bandelette d'une façon analogue. ( 667 ) » Dans V Jsplenhim raiidalum, les pétioles seconrlaires se forment aussi d'après ce premier mode. Une bandelette vasculaire s'isole d'une des branches supérieures de l'X, comme dans les espèces précédentes, elle se prolonge de même dans le pétiolule; mais dans la nervure médiane des folioles il survient un changement remarquable. Vers la pointe inférieure de la lame foliaire il apparaît, près de la surface dorsale du tissu dit cn'6reHX, un tout petit groupe vasculaire entièrement isolé en cet endroit entre les cellules de ce tissu. Il renferme des vaisseaux spiraux et aiuielés. O petit groupe de vaisseaux, grossissant un peu, avance vers la face inférieure de la bandelette placée au-dessus, (pii, de son côté, envoie vers lui un appen- dice dorsal dont l'union avec ce pelit groupe produit la figure du T. L'ex- trémité de ce T est très-brièvement bifurquée, et chaque courte branche contient également des vaisseaux spiraux et aiuielés. » Dans V Aspienium Serra, qui aj^parlient aussi au type X, une bandelette vasculaire est produite de même par l'une des branches supérieures de l'X ; mais l'appendice dorsal qui vient d'être décrit apparaît beaucoup pins bas. Pour les folioles inférieures, le petit groupe vasculaire dorsal initial naît derrière la bandelette encore engagée dans le tissu du pétiole primaire; pour des folioles |)lus élevées sur le rachis, ce groupe dorsal ne se montre que dans le pétiole secondaire. Dans la nervure médiane de la lame, le groupe dorsal se divise en deux fascicides, cjui s'inendent isolément dans une certaine longueur, et sur un plan parallèle à celui de la bandelette placée au-dessus. Plus haut, dans cette nervure, un appendice dorsal naît à la face inférieure de cette bandelette; il grandit en montant dans la foliole, se bi- furque sur son côt? libre, et ses deux bi-anches vont s'unir aux deux petits groupes ou fascicules dorsaux, qui contiennent des vaisseaux trachéens à spires serrées ou flilatées, et des vaisseaux annelés, semblables à ceux qui existent à la face supérieure de la bandelette. On a donc alors une ten- dance à la reproduction de l'X du pétiole primaire ; mais dans les folioles les branches dorsales sont beaucoup plus laibles que les supéi'ieures. Au reste, cette figure s'affaiblit de bas en haut, comme dans le pétiole primaire. « l^ans les Jspleiiiuni du type |)étiolaire en U ( J. slrinliiin, Ldsioplcris, proliferum), les pétioles secondaires naissent suivant le quatrième des modes que j"ai signalés [Comptes rendus, t. LXIX, p. aSg). Chaque branche de l'U, ternnnée par un ciochet, allonge le fond tle celui-ci; une cloison vasculaire se forme ensuite eu travers de ce crochet; elle le divise en deux parties, dont l'iuie sera le nouveau crochet du pétiole primaire, 88.. ( 668 ) tandis que l'autre (le fond de l'ancien crocliet) se sépare sous la forme d'un anneau vasoulaire complété par le dédoublement de la cloison. Cet anneau ou tidîe vascidaire s'ouvre sur la face supérieure en montant vers le pétiole second.iire, et |)lus haut encore il se dispose on crochet sur chaciHi de ses bords, c'est-à-rlire sur les bords de la gouttière ainsi pro- duite, ce qui donne lieu, sur la coupe transversale, à une image affaiblie de ru du pétiole primaire, terminé par les crochets ordinaires. » Il en est de même dans les Aspidium Cinmiiu/linini , païens, Serra, vio- lascens, qui, nous l'avons vu aux pages /|23 et 4^4 de ce volume, appar- tiennent au même type de structure. » Dans les Aspidium cristalum Sw. et Goldiamim, qui ont une autre con- stitution, puisque, outre leurs deux faisceaux supérieurs à crochets, ils ont des faisceaux dorsaux {voyez p. 483), les deux faisceaux à crochets prennent seuls part à la formation des pétioles secondaires, liien qu'an sommet du pétiole commun il existe encore un faisceau dorsal ou deux. La ramifi- cation du pétiole s'effectue aussi par le fond du crochet (c'est-à-dire sui- vant le quatrième mode). Le crochet s'allonge, se divise transversalement par une cloison, qui, en se dédoublant, refait d'iuie part le fond du nou- veau crochet, d'autre ])art complète raiineaii ou tid>e vascidaire qui se sépare du pétiole primaire pour aller dans le pétiole secondaire. Cet anneau ou tube vascidaire, très-épais du côté du dos comme le faisceau qui lui a donné naissance, s'ouvre d'aboicl sur la face antérieiu'e qui est beaucoup plus mince; et plus haut, se fendant également sur la face dorsale, le tube vas- culaire est transformé en deux faisceaux, épais vers le dos, et façonnés en crochet sur le côté supérieui- mince dès l'origine, comme nous venons de le voir. Les ramifications du pétiole les plus fortes, qui sont ainsi produites, possèdent donc deux faisceaux ayant chacun son crochet particulier. » Dans r^s/./(ii!/»/) (o;7«teu;/i, etc., dont les pétioles ont encore des fais- ceaux dorsaux an sommet, souvent sept à huit en outre de leurs deux fais- ceaux supérieurs, le phénomène n'est pas aussi simple, en ce que les fais- ceaux dorsaux concourent avec les supérieurs à la formation des pétioles secondaires. Pendant que le fond du crochet des faisceaux supérieurs émet, comme dans les cas précédents, un faisceau annulaire ou tubideux à ilos épaissi, qui s'ouvre d'abord sur la face supérieure, et plus haut sm- la face dorsale, de manière à produire deux faisceaux qui deviennent les faisceaux supéi'ieurs du pétiole secondaire, les faisceaux liorsaux voisins du côté sur lequel la ramification a lieu, après s'être anastomosés entre eux, avec le faisceau supérieur du même côté, et avec le faisceau d'abord tubuleux que ( 669 ") celui-ci a donné latéralement, profliiisenf trois fascicules f|iii vont consti- tuer les trois faisceaux dorsaux du pétiole secondaire. » C'est là une modification du sixième type que j'ai décrit en 1869. d'aiirès le Pleris aquilina, et qui est fondé sur l'emprunt que le pétiole se- condaire fait à la fois au faisceau supérieur et aux faisceaux dorsaux du même côté du pétiole piiniaire {^voj'ez t. LXIX, p. a'ïg). » Ij'Àipidium quinquangulare offre une autre modifîcalion de ce sixième type. Au-dessous des ramifications inférieures du pétiole, les cinq faisceaux de celui-ci, dont trois dorsaux, s'unissent par des anastomoses de la manière suivante : les deux faisceaux dorsaux latéraux s'allient au dorsal médian, puis s'en étant séparés, ils se bifurquent; une branche les met eu relation chacun avec le supérieur voisin, tandis que l'autre branche, soit directe- ment, soit après s'être anastomosée aussi avec le supérieur, va se placer à quelque distance derrière le crochet de ce faisceau supérieur. Alors la base du crochet, ou, si l'on veut, le manche de ce crochet, s'allonge, puis, sur le milieu de la partie allongée, des vaisseaux se disposent en une émi- nence qui grandit en montant dans le |)étiole, et reconstiiue un aulre cro- chet. Le crochet primitif s'écarte de ce derniei- sous la forme d'un croissant, dont chaque corne, après la division de ce croissant en deux faisceaux, constitue le crochet de ces faisceaux nouveaux, cpii sont les supérieurs du pétiole secondaire ; tandis que le faisceau d'origine dorsale, que nous avons vu plus bas se placer derrière le crochet du faisceau supérieur du pétiole primaire, forme le faisceau dorsal du pétiole secondaire (1). » (jC mode de ramification du pétiole de V A.Sjjidiuin qiiinqiianc/ulare est analogue au précédent quant à la séparation du faisceau dorsal, qui est unique ici, mais il en diffère en ce que c'est le crochet primitif tout entier qui s'isole (d'après le type 2 décrit à la page 269 du tome LXIX), et non le fond seul du crochet, pour produire les faisceaux supérieurs du pétiole secondaire. » Mais il est des cas dans lesquels un petit faisceau dorsal unique est fourni, non plus par les faisceaux dorsaux du pétiole primaire, mais [)ar l'un des faisceaux du pétiole secondaire lui-même, s'il y en a deux, ou, si ces faisceaux sont fusionnés, par la face dorsale du groupe vasculaire unique qui en résulte. Voici un exemple de chacun de ces deux cas. (i) Je n'ai pas besoin de dire que quand des nervures ou pétioles secondaires ont ainsi plusieurs faisceaux, ceux-ci diqiaraissent successivement vers le sommet, en s'unissant de la même manière que dans le rachis ou la nervure médiane primaire. ( 670 ) » Dausï y^spidhim falcilum , le crochet des faisceaux supérieurs du pétiole primaire, très-épaissi à sa face dorsale, s'allonge, comme il a été dit, se coupe en émettant l'anneau ou tube vasculaire déj;i décrit, qui se fend d'a- bord sur la fice aufériein-e pins mince, puis sur la face dorsale à son en- trée dans le péiiolule. Il y a donc deux faisceatjx dans ce pétiole secondaire. Dans quelques folioles, mais non dans toutes, l'un des deux faisceaux, tan- tôt celui de gauche, tantôt celui de droite, produit à son côté dorsal, soit près de la pointe inférieure de la lame foliaire, soit v\n peu plus haut, une petite branche qui va se placer sur un plan postérieur à celui des deux faisceaux précédents; mais vers le tiers de la lame, ce fascicule dorsal va s'unir à l'autre faisceau supérieur pour ne plus s'en séparer; quelquefois encore il revient à celui dont il est parti, sans être allé à l'autre. » Assez souvent aussi ce faisceau dorsal a luie autre origine; il est tout à fait indépendant des deux faisceaux du péùoluk. Il commence dans le paren- chyme qui sépare les deux faisceaux, par un petit groupe de deux ou trois cellides à parois noires, qui forme la partie inférieure d'une gaîne de celle couleur qui entoure la base du petit faisceau. Celui-ci, en s'élevant dans la nervure médiane, va se placer, comme dans le cas précédent, sur un plan postérieur à celui des deux faisceaux principaux, mais il disparaît plus haut sans s'être allié ni à l'un ni à l'autre de ces derniers. C'est assurément là un fait bien remarquable. D'autres fois même ce fascicule dorsal n'était pas continu, il était interrompu en un ou deux endroits, et quelquefois il se rap[)rochait un peu de l'iui ou de l'autre des deux faisceaux supérieurs sans s'unir avec lui (i). » Le Polypodiuni aureum offre une autre disposition du petit dorsal suj)- plémentaire. >> Dans les Polypodiuni vulgorc, aurcnm et Phymalodes, les nervures se- condaires sont formées d'après le premier mode, c'est-à-dire par les fais- (i) Le rachis ])riinaire de W-lspidiiini quinquangularc m'a offert quelque cliose d'ana- tof^iie. Le dernier dorsal, qui subsiste ordinairement seul à la hauteur des branches infé- rieures du rachis, va souvent s'unir, avant de disparaître, à l'un des faisceaux supérieurs, dont il se sépare pour aller s'allier plus loin à l'autre supérieur. Il s'en isole encore pour aller contracter une nouvelle union de l'auh-e côté, etc. Plus haut dans le rachis, il existe parfois \\\\ fascicule dorsal opposé à l'un des faisceaux supérieurs. Je crus d'abord qtie c'était la prolongation dn dorsal primilif, mais, en quelques endroits les coupes transver- sales présentant deux fascicules semblables en opposition avec les deux faisceaux supérieurs, et cela même, dans quelques cas, quand le dorsal sui)sistc encore, je voulus les suivre dans toute leur longueur, et je r.i'aperçus que par en bas ils finissaient dans le tissu cellulaire ( 671 ) ceaiix supérieurs seuls-, qui, étant dépourvus de crochet, s'élargissent, émettent une petite branche latérale, qui va former le faisceau de la nervure secondaire. Cette nervure, dans le Polypodium aitreiiin, prend jieu à peu la forme d'tm T assez mal conformé, à lige dorsale épaisse (jui tend à se dé- doubler, comme si deux faisceaux collatéraux allaient être produits, mais qui ne se dédouble pas complètement. De la base de ce T, et si elle est en partie dédoublée ou bifurquée, de l'une des deux branches très-allongée, se détache un petit faisceau, qui, eu s'isolant, devient un dorsal opposé à la tige du T. Cà el là, le long de la nervure secondaire, ce fascicule dorsal se rapproche du supérieur, et va s'unir alternativement au côté gauche et au côté droit de l'extrémité de la tige du T dédoublée, bifnrquèe ou seu- lement élargie. J'ai vu ainsi jusqu'à quatre séparations et réunions succes- sives. A la dernière fois, la séparation était incomplète, le petit groupe vasculaire seul était isolé de l'extrémité vasculaire du T, mais il restait en- gagé dans le tissu superficiel ou cribreux commun aux deux faisceaux, puis il finissait par se réunir au ï vasculaire pour ne plus s'en séparer. Ce fascicule ne contenait ni vaisseaux spiraux ni vaisseaux annelés. » Les nervures secondaires du Pol/podium Pli^matodes donnenl aussi lieu à la formation du T, de même que la nervure médiane, ainsi qu'il a été dit à la page 486 de ce volume; mais il est mieux conformé que dans le Po//- podiwn aureiim. De plus, dans le P. Phjmalodes la nervure secondaire m'a offert quelquefois un petit groupe de vaisseaux spiraux et annelés à l'exlré- mité dorsale de la tige du T, mais dans In nervure inférieure seule de chaque côté de la lame, et, ce qui est fort singulier, cela ne s'est pas rencontré dans toutes les feuilles que j'ai eues à tua disposition. Les autres nervures secondaires et les nervures tertiaires, qui prennent aussi la figure d'un T assez bien dessiné, ne possédaient pas ce petit groupe de vaisseaux spiraux et annelés (i). sans émaner des faisceaux supérieurs. Là, ils commençaient par un léger épaississemt-nt noir enlre troisou quatre cellules contiguës. Un peu plus haut, les parois noires circonscrivaient un espace à trois, quatre ou cinq pans, ressemblant à un méat plein d'une matière trouble, dont je n'ai pu voir autrement la nature; plus liant encore, cette malière s'accusait mani- festement comme un fascicule cellulo-vasculaire, qui, au-dessus, allait plus ou moins loin s'unir à l'un des faisceaux supérieurs. Ce |)liénomène, se renouvelant plusieurs fois, donnait lieu à une disparition et à une réapparition de faisceaux fort singulières. (i) Il est à peine nécessaire d'ajouter qu'outre ce petit groupe dorsal de vaisseaux spiraux et annelés, il existe d'autres vaisseaux de même nature aux places ordinaires, piès de l'ex- tremile des branches transversales du T. ( 672 ) » Dans le Polypodium vulgare, le faisceau séparé du pétiole primaire reste lamellaire dans les nervures secoudaires, sans donner d'appendice dorsal. Erkata. » Page 487 rie ce volume. A la dernière ligne de la noie qui est au bas de la page, hsez faisceaux au lieu de vaisseaux. — J'ai voulu dire que, dans bon nombre des Fougères que j'ai citées jusqu'à présent, les vaisseaux sont plus larges vers le milieu de la face interne des faisceaux de la tige que sin- les cotés et sur la face externe des mêmes faisceaux. » Page 58c). A la ligne 24, lisez sur la face inférieure au lieu de sur la face intérieure. — Voici la phrase : « Quelquefois le groupe vasculaire est cana- » liculé sur la face antérieure, et parfois il l'est aussi sur sa face inférieure, » comme ])our attester sa constitution binaire. » — Cette constitution bi- naire est nettement accusée par l'ordre de développement des vaisseaux. Les plus petits, qui sont sur les côtés, à droite et à gauche, et leurs voisins sont les premiers formés. Les plus gros, qui occupent la région moyenne, sont évidemment les derniers achevés, et c'est vraisemblablement pour cela que, dans de jeunes organes, le groupe vasculaire paraît quelquefois canali- culé à sa face inférieure et à sa face supérieure ou antérieure. » Page 5f)o. Je dis là que " Dans la partie vasculaire tubuleuse... (qui M existe vers la base du propagule)... une scission s'effectue à lu Jace supérieure » de ce tube » vasculaire. — 11 aurait fallu dire que c'est tantôt à la face supérieure, tantôt à la face inférieure, et tantôt au côté gauche ou au côté droit que la scission ou l'ouverture de ia gouttière vasculaire s'accomplit, vers lim des points où sont placés des petiis vaisseaux. J'ajouterai ici que la longueiu' de la partie vasculaire tubuleuse est variable. Tantôt elle peut avoir 1 centimètre de longueur, tantôt elle n'a que 1 ou 2 millimètres. Elle est même quelquefois tout à fait nulle, quand le groupe vasculaire s'ouvre en goulliére sans avoir pris la forme tubuleuse. Dans un propagide dont le groupe vasculaire basilaire s'était ouvert en gouttière à sa face supérieure, après sa sortie de la tige, le fond de la tubulure que surmontait la gouttière, se rétrécissant peu à peu par en bas, et se rapprochant graduellement du bord supérieur du corps vasculaire, finissait par s'y ouvrir. Cette ouverture, en donnant lien à un canalicule qui existait en cet endroit sur un court esjjace, mettait en couununication avec le tissu dit cribreux et superficiel du faisceau les cellules éti-oites qui occupaient la cavité de la tubuliue. Il sem- blait (jue la gouttière avait d'abord existé dans toute la longueur de cette tubulure, et que celle-ci avait été produite par le rapprochement des bords ( 673 ) de la i^oiittiére vasciil.iire. C'est ce qui a dû avoii- lien, car c'est précisément en cette région que se forment les derniers vaisseaux. » Tome IjXIX, pocje aSy. — La figure entre parenthèse f[iii coinmeiice 1,1 ligne 28, ne représentant pas nn .v renversé, est nulle. •• MÉMOIRES LUS. M. A. BoissiKR donne lectine d'mi Mémoire intitulé « Du pyrogène ou (le l'esprit du feu ». (Renvoi à la Section de Pljysi([ue.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. C. Wœstïn adresse une Note relative à une disposition qu'il propose d'introduire dans les salles d'hôpitaux, pour concourir à rendre parfaits les systèmes de ventilation employés. « Ce procédé consiste essentiellement dans la transformation des grands courants habituels de ventilalion en une infinité de |ietits courants, emjjras- sant tonte l'étendue de la salle et s'opjjosant à toute stagnation de l'air. » Il rend compte des différences si considérables des chiffres qui ont été donnés sur les quantités d'air à fournir aux malades, et conduit enfin ii penser qu'avec une dépense d'air beaucoup iiioindie tpie la dépense ac- tuelle, on pourrait obtenir une ventilation parfaite. » (Commiss;ures précédemment nonmiés : MM. Dumas, Morin, Andral, H. Sainte-Claire Deville, Boiullaud.) Mi Zaliw.ski adresse une Note relative au rôle du charbon clans les jiihs électriques. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. ScouTETTEN adi'esse, de Metz, pour le concoures du legs Béanl, ini ouvrage ayant pour litre « Histoire chronologique, topographique et éty ■ mologique du choléra, depuis l'autiquitc jusqu'à son invasion en Franc 1 en i832 ». L'auteur joint à cet envoi une Note manuscrite, indiquant le- pouits principaux sur lesquels il désire attirer l'attention de la Commis- sion. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) c. R., 1869, !"■ Semettre. ( T. LXX, N" 15. 89 (674 ) CORRESPOIVD ANGE . M. H.-W. Miller, nommé Correspondant pour la Section de Minéra- logie, adresse ses remercîments à l'Académie. a ' M. LE Directeur de l'Institut royal météorologique des Pays-Bas adresse à l'Académie un exemplaire de l'Annuaire météorologique des Pays-Bas pour l'année 1869 (i" parlie). M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Eiuj. Desloncjcliamps, intitulée « Notes paléontologiques. Huilième article, contenant la suite du prodrome des Téléosauriens du Calvados ». M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Lettre qui accompagne l'envoi fait par M. R. fFolf, de Zurich, de la seconde livraison de son « Manuel de Mathématiques et d'Astronomie ». « Cet ouvrage, imprimé en allemand, n'est pas un Traité ordinaire, mais un aperçu enrichi d'une foule de Notices historiques et bibliographiques, qui ne seront pas sans intérêt même pour les savants. » MliTÉRÉOLOGlE. — M. Élie de Beaumo.nt fait hommage à l'Académie, au nom (le M. Zantedeschi, d'un ouvrage de Météorologie, imprimé en italien et intitulé « Àimo quarto délie oscillazioni calorifiche orarie, diurne^ niensdi al anime del [867 (quatrième année des oscillations calorifiques horaires, diurnes, mensuelles et annuelles, 1867) » et lit le passage suivant de la Lettre d'envoi : « Padoue, le i4 mars 1870. » Dans ce Mémoire, j'ai confirmé la détermination des constantes et des variables des températures, ainsi que la connexion des météores avec les perturbations de l'aiguille aimantée. D'après mes observations, il paraît manifeste que le baromètre peut prévenir, quatre heures environ à l'avance, de l'arrivée d'une bourrasque, et que les perturbations magnétiques peu- vent prévenir, un ou même deux jours à l'avance, de l'arrivée d'un orage de terre ou de mer. Tous les navires devraient être pourvus de baro- ( 675 ) mètres qui les avertiraient d'une tempête ou d'une bourrasque prochaine poiu- qu'ils se mettent en garde, et les principaux ports devraient être munis d'excellents appareils magnétiques, comme du bifilaire vertical et déclinomètre, qui, par leius perturbations, indiqueraient au moins un jour à l'avance une future bourrasque de mer. Cela tendrait à diminuer le nombre des sinistres maritimes. » ANALYSE. — Sur tes équations aux dérivées partielles du second ordre. Note de M. G. Dauboux, présentée par M. Bertrand. I. « On connaît, dans l'état actuel de la science, peu de chose sur les équa- tions aux dérivées partielles du second ordre. A p;irt une remarque très-in- génieuse de Bour (/o(/ni«/ (/f l'École Polytechnique, 39' cahier), rien d'essen- tiel n'a été ajouté à la théorie importante et lumineuse exposée par Ampère dans les tomes XI et XII du Journal de l'Ecole Polytechnique. Je me pro- pose, dans cette Note, d'exposer une nouvelle méthode qui, sans donner la solution complète du problème, me paraît constituer un progrès dans la théorie des équations aux dérivées partielles. Cette méthode s'étend aux équations de tous les ordres à un nombre quelconque de variables et même aux équations simultanées; mais, pour obtenir plus de netteté dans ce rapide exposé, je ne parlerai que des équations aux dérivées partielles du second ordre à deux variables. » Soit (1) f{x, j,z,p,q, r,s,t) = o l'équation proposée, et soit (2) X^x + Ydy + Zdz + Pdp -h Qdq -hHdr -+- Sds -hTdi = o sa diflérentielle totale; adoptons, pour résoudre la question, la méthode du changement de variables employée avec tant de succès par Ampère et Cauchy. Pour cela, nous remplacerons x et j- par les variables jc, }■„, y„ étant une fonction de x et de j. On obtient d'abord les relations identiques et bien connues ■ ' dy„ I (/y, ' f{)„ dj, ' dx„ (If, ' , , , dz dy dp dr dq dr 89.. ( 676 ) » De plus, les conditions d'intégrabilité prendront la forme ,(5) dp dq dy dq dy dy„ dr d.i d}\, dx dr„ dx dy-Q dx f/jKo dy. de dx dr ds dy ~ dx dy. dr. dr dt dr _ 'Il dl » On a d'ailleurs, en prenant la dérivée de l'équation (i) par rapport h y yJ:+Z;^+pJ^ + q^ + r^ + s .^ + T^ = o. (iyo dy^ dy, ^ dy„ dy, dy, dy, » Servons-nous des équations (3), (4), (5) pour éliminer de l'équation , , . . 1 . ■ - - , dr dt . précédente toutes les dérivées par rapport a jo, excepte ^■> -^■> "o^s ob- tiendrons la nouvelle équation {") i(Y + Z,+ P..Q,-.R^>sè-Rl:|)| [4. -«(!)■ -11.=- )) Or on peut supposer, d'après des principes bien connus et qu'il est inutile de rappeler, que 70 a été choisi de manière que réquation suivante (6) R(S)-SÈ+T=o soit satisfaite » L'équation (a) se réduit alors, et devient ^ ds „ dt _ dt dy ce qu'on peut encore écrire, en tenant compte de l'équation (6), dt (^) y + Z9 + p. + q/ + r;^+t| = o. dx » ISous avons donc, en résumé, à délermier les sept inconnues jr, z, p, q, r, s, t, fonctions de oc el <.\(^ J„, et satisfaisant aux équations (1), (3), (4), (6), (7). On peut même remplacer l'équalion proposée par sa dérivée, prise par rapport à x, (pii, en tenant compte de l'équation (7), prend la forme ( 677 ) suivante : , (8) X-hZp-^?r-i-qs-h'R-£-hS'^ = o. .1 Or, parmi les équations (3), (4), (6), (7), (8), six ne contiennent pas la variable j^^i mais comme il y a sept inconnues, le changemeni de va- riables proposé par Ampère n'a plus la même utilité que dans le cas du pre- mier ordre : il ne peut donner la solution complète du problème. » La méthode précédente est susceptible d'une grandi; simplification, dans le cas où l'équation proposée est de la forme (9) Hr+ aRj + L/ + M -+-N(r< — ^^) = o, et elle conduit sans difficulté aux équations de Monge et d'Ampère. Quoi- qu'elle ne contienne rien d'absolument nouveau, je l'ai exposée dans l'in- térêt de la clarté pour ce qui va suivre. » Puisque, dans le cas où l'on se borne aux inconnues r, s, t, z, y^ on a une équation de moins qu'il ne faudrait pour la solution clierchée du problème, il est naturel de se demander si, en adjoignant aux inconnues précédentes les quatre dérivées partielles du troisième ordre que nous appel- lerons a, S, 7, $1 et en profitant des relations différentielles, on ne parvien- drait pas à un nombre suffisant d'équations pour déterminer connue fonc- tions de a-, non-seulement les inconnues primitives, mais aussi «, /S, y, 0. Il se présente ici un fait im()ortant et qui, je crois, n'a pas encore été re- marqué. Le nombre des équations ne conlennnl pas }„ est encore inférieur d'une unité au nombre des fonctions inconnues. Ces équations ne suffisent donc pas à déterminer les inconnues considérées comme fonctions de la seule variable x, mais la différence entre le nombre des équations et celui des inconnues ne croît pas, comme on pouvait s'y atteuflre ; cettedifférence reste toujours égale à l'unité, quel que soit le nombre des dérivées qu'on introduit successivement comme inconnues auxiliaires. » Les résultats précédents établissent une différence essentielle entre les équations auxdérivées partielles du premier ordre et celles des ordres supé- rieurs. Pour les équations du premier ordre, le nombre des équations con- tenant seulement les dérivés par rapport à x est toujours égal au nombre des fonctions inconnues. Il n'en est plus de même pour les équations d'ordie supérieur. Pour l'équation de Monge, par exemple, on n'a que trois rela- tions pour déterminer z, p, q, j, considérées comme fonctions de x. Ou sait tout le parti qu'on tire d'ailleurs de ces relations différenliellcs : toutes les fois qu'elles offrent deiix combinaisons intégrables, on peut résoudre ( 678 ) l'équation différentielle, ou du moins la ramener à une équation du premier ordre. » Cela posé, nous serons conduits à la méthode de résolution suivante : )) Ou essayera de trouver trois combinaisons intégrables des équations en y, z, p, ( 679 ) groupe de formules résolvant la question : (b) [Z(i + x)]"=yAi'"x"+' {a') r.-'ff. . ■jf{a:)dœ" -^Ar!/'- (b') [1{i-+-x)]-"=Sa^-''\v-"^'. » Dans ces formules, et clans celles qui suivent, le signe 1 porte sur la lettre /, qui reçoit les valeurs entières, à partir de zéro y compris. Dans la formule [a), x est un des arguments x,, +pw, A^"' est un coefficient nu- mérique défini par l'équation [b). Dans la formule (rt'), les intégrales s'étendent entre les deux arguments Xq et j?, et A[~"* est un coefficient nu- mérique défini par l'équation (//). On voit qu'on passe des deux premières formules aux deux autres, en changeant n en — n, et convenant de rem- placer la dérivée n""""' par l'intégrale n""'"^. » Une conséquence immédiate de la formule {b') est la relation _ nAl""^" = {i - n) A;-"> + (f - « - I ) Alzl", qui permettra de calculer de proche en proche les coefficients numériques qui figurent dans les expressions des intégrales 2'"'"^, S'"'"", » Voici un second groupe de formules employées plus souvent; x est encore un des arguments, et les limites des intégrales sont les mêmes que précédemment : (c) ,"^==^Bi:"/''-'(x), (d) ' (arr.sin.r)'''^' ^V (- i)'2=' Bi;"-^"jt^"-^'+=', y/l — x' ^ (e) (arcsina?)^" ^S^" lY-x^'B^^^^x"""-^'', {d') ^ ' (arcsinx)-'"-' =y(- i)'2^'Bi-"'->x-=«-'+-', y' I — .v^ Aj (e') (arc sinx)-=" = Vl" i)'2-'B<-"".r-=''-^=', » On voit que la détermination de B'"' et B'j"' exige des formules diffé- ( 68o ) rentes suivant que n est pair ou impair; elle se fait par les formules [d) et {d' ) si n est impair, par les formules (e) et [e') quand n est pair; les trois dernières formules se déduisent encore des trois premières, en chaii- i^eant 3?* en — 211, ou 2« + i en — (an -t- i). » Une conséquence immédiate des formules (<•/') et [e') est la relation anBlr"-^ = (an - 2/) Bip"', qui pei luetlra ile déduire les coefficients numériques de l'intégrale 3"''"'' de ceux de l'intégrale a'^'"", ceux de l'intégrale 5'""^ de l'intégrale /V^"", etc. » On forme aisément des relations analogues entre les coefficients des dérivées. On peut eniin chercher les valeurs des dérivées pour une valtnu' jc-\--t movenne entre deux arguments consécutifs, et se proposer de prendie aussi x ■+- - comme limite supérieure des intégrales. On a alors les formides suivantes : [g) (arcsincr/"^' =y(— i)'2-'0,:"*'>.t-"-^'-*-'', [h) ' (arcsinx)=" =S{- i)'2^'C:.rx= (è'') (arc si n or )-■■"'-' =y(- i)'"2='C;7"'->.r-="'-'+^', (h) ' larc shia;)-*" = S{- i)'a='Cr"'^""'^"- « On a encore des formides différentes suivant que n est pair ou impair; mais les formules [)'), (g'), [h') se déduisent encore des foruudes [J), (g), [11] en changeant 2?t en — a/i, ou 2ti -H 1 eu — (a« +1), et rempla- çant la dérivée n"""^ par l'intégrale «""'"''. « On trouverait, comme précédemment, des relations entre les disers coeflicients munériques (pii figurent dans les tiernières expressions. » ^in+'ii f 68r ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la hichlorhydrineel ses isomères. Mémoire de M. Beuthelot, présenté par m. Balard. « 1. Entre les problèmes d'isomérie, si nombreux en chimie organique, il n'en est guère de plus intéressants que ceux qui concernent la trichlor- hydnne. Ce composé a élé préparé par la réaction mélliodi([ne de l'acide chlorhydriqne sur la glycérine (r) : 1° C«H'CP = CH'O" + 3HC1 - 3HM)^ 1) Mais la même formule appartient à des corps obtenus par des voies bien dilférenles, telles que l'action du chlore sur : i° i'hydrure de propy- lène (2); 3" le chlorure de propylene (3); 4" l'acétone nionochlorhydrique, CH^CI (4); 5° l'éther isopropyliôdhydricpie (5) ; 6" l'éther allylio.dliy- drique (6); 7° l'action du perchlorure de phosphore sur l'acroléuie (7J, etc. » Quelle qu'en soit l'origine, le composé C°H° Cl' a élé déclaré identique avec la trichlorhydrine (8). Cette identité entre des substances d'origine si diverse semble ouvrir des voies multipliées pour la synthèse totale de la glycérine; elle serait en outre d'une extrême importance pour les théories relatives à la constitiUion des corps qui renferment G écpiivalenls de car- bone. Telles sont les raisons qui m'ont engagé à reprendre l'étude com- parée de la trichlorhydrine et des isomères, en m'altachant surtout à ceux qui peuvent être préparés sans |)ar(ir de la glycérine. » 2. J'ai d'abord cherché à reproduire la glycérine au moyen de la tri- chloihvdrine, conformémeiit à ce principe général de mélhode, d'après lequel la constitution d'un corps n'est réellement établie cpie par la concor- dance des épreuves analytiques et îles épreuves synthétiques. Comme il arrive il'ordinaire poiu' les élhers chlorhydri(|nes, celte reproduction est plus difticde poui- la trichlorhydrine que pcjui- les Iriacétine, tristéarine, etc. Les alcalis proprement dits n'y réussissent guère, et l'oxvde d'aigeni humule fournit (les résidtats peu réguliers. . . . (i) Bf.rthflot et DE LucA, Aiiiiolcs de Chiiiiii: et de Physique, "i" st-iie, t. I.tl, p. ^'ir . (2) ScHORLUjMEii, Aniialen lier Clieniie, t. CLII, |>. r5(). (3) Cahours, Ctiiiiptes rendus, t. XXXI, |i. 2g2. (4) LiNNEMANN, Annalen der Clieiiiie, t. CXXXIX, p. l'y. (5) LiNNEMANN, Liicine Rftuieil, t. CXXXVI, |). 4^- (6) Oppenheiji, iiiènic Ueciifil, t, CXXXIII, p. 383. (ij) Geutheb, Suppleinenllia/iil zu Ginelin's Hiiiidbucli, etc., p. ^i3. (8) f'oir l'ouvrage pix-cedeiit et les Meiiioires de RIM. Linntniann, Schorli iiinier, ete. G. R., 1870, \" Semestre. (T. LXX, N" 13.) 90 ( 682 ) » Tandis que je poursuivais ces essais pénibles et peu fructueux, j'ai pensé que les actions secondaires qui venaient les compliquer pourraient être évitées eu opérant la sapoiiificalion de la trichlorhvdiine par l'agent qui décompose les éthers de la façon la ])lus simple, je veux dire par l'eau pure. En effet, il suffit de chauffer la Irichlorhyilrine pure avec vingt fois son poids d'eau vers 160 degrés, pendant vingt-cii)q à trente heures, pour reproduire une proportion considérable de glycérine. Dans ces essais, la tri- chlorbydrine ne se dissout jamais eu tofalilé dans l'eau, une portion pins ou moins not;ible se changeant en chlorhydrines polyglycériques. C'est la formation de ces composés condensés, jointe à la tendance des corps chlorés à se changer en acides par la sidDsfitution de l'oxygène au chlore, qui rend si délicate la régénération de la glycérine. )).3. Une fois maître de ce procédé, je l'ai appliqué à l'étude des corps isomères, en le combinant avec les propriétés suivantes de la trichlorhy- drine. Ce corps bout à i55 degrés; la potasse le change en épidichlorhy- drineC°H*CP, liquide bouillant à 101 degrés, et transformable à son tour en un chlorure C*H*CI'', liquide et bouillant à 164 degrés. » 4. J'ai préparé d'abord l'acétone monochlorhydrique C^^H^CI (i), et je l'ai traité par le chlore sec à zéro. Le produit s'est résolu en deux liquides: l'un trichloréCH^Cl', volatil entre i4o et i45 degrés; l'autre C H' Cl" (2), qui bout entre 161 et 166 degrés. Aucun de ces corps, traités par l'eau à 160 degrés, n'a fourni trace de glycérine. Je n'eu ai pas obtenu davantage avec le bromure CH'^ClBr-, boudlant à 170 degrés. » Ainsi les dérivés chlorés de l'acétone ne sont pas identiques avec ceux de la glycérine. Ils ne le sont pas avec ceux du propjlène. En effet : I Le chlorure de propylène C'H' Cl' bout h io4° (Cahours); j L'acétone diclilorhydi'ique, isomère bout à 'jO° (Friedel ); ( Le chlorure de propylène chloré C'H'Cl^ bout vers 170°; ( L'e chlorure d'acétone monochlorhydrique bout vers 140°; ( Le chlorure de propylène bichloré C°H*C1' bout vers ig5°-200"; / Le chlorure d'acétone monochlorhydrique chloré, bout vers i65°. ■» En moyenne, le point d'ébnllition des corps isomères des deux séries diffère de 3o à 35 degrés. Ceux des deux composés C'HH'il sont, chose sin- gidière, bien plus voisins, rapprochement (|ui s'observe aussi, d'après les nombres des autours, entre les divers corps C'H* Cl'- et C°H*CI^Br^. ( I ) Friedel, Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XVF, p. 343. \i) M. Linnemann a trouvé dans un liquide pareil : Cl = 78,6. ( 683 ) » 5. Venons aux dérivés de l'élher isopropyliodliydrique. J'ai pré|)aré l'alcool isopropylique an moyen de l'acétone; j'ai fait a^ir le chlore sur son éllier iodhydrique. J'ai obtenu ainsi l'éther isopropylchlorhydriqiie C'H'CI, que j'ai fait n'agir sur le chlore gazeux. J'ai obtenu i\cux produits principaux : un corps trichloré C" H*Cl% bouillant entre j 5o et i6o degrés, et un corps C'H'Ci*, bouillant entre 180 et 190 degrés, ciistallisé, d'appa- rence camphrée, fusible vers i45 degrés, d'une densité voisine de i,55. Le résidu (C«H'CI*?) était liqui^le. )) Le corps trichloré, traité par l'eau à 170 degrés,- n'a pas fourni trace de glycérine. Ce n'était donc pas de la trichlorhydrine, mais lui isomère. Le composé C^H^'CI' était également isomère avec les chlorures de l'épidi- chlorhydriiie (liquide, bout à 1G4 degrés); de l'acétone monochlorliyd.- ique chloré (i65 degrés) ; du propyièue bichloré (liquide, igS-aoo); ainsi qu'avec l'hydrure de propylène tétrachloré, corps cristallisé cjui bout vers 200-2o5 (Schorlemiiier) ; et probablement aussi avec le tétrachlorure d'allylène. » 6. Enfin j'ai étudié les dérivés de l'hydrure de propylène. Après avoir préparé ce carbure au moyen de l'éther cyanhydrique et de l'acide iodhy- drique à 280 degrés, je l'ai attaqué par le chlore, en suivant les prescriptions de M. Schorlemmer. J'ai obtenu en effet deux corps chlorés, CH'^Cl^ bouil- lant vers 100 degrés, et C'Il'Cl' vers i 5o-i6o degrés. Le premier a été chlo- ruré de nouveau, et j'ai traité séparément par l'eau à 170 degrés le produit de cette réaction, ainsi que le composé C^H'CI^ préparé d'aborti. Je n'ai pas obtenu de glycérine en proportion sensible. Cependant je dois faire ici xnie réserve, n'ayant pas opéré sur de grandes quantités de matière. » Il résulte de ces faits que la trichlorhydrine n'a pas été reproduite jus- qu'ici avec des substances ne tirant pas leiu' origine de la glycérine. Il en résulte encore qu'il existe au moins cinq séries isomériques, savoir : » 1° Les dérivés chlorés de l'hydriu-e de propylène, C°H% lesquels com- prennent probablement ceux de l'éther propylchlorhydrique normal; » a" Les dérivés du chlorhydrate de propylène, C*H''.HGI, ou éther isopropylchlorhydrique ; )) 3" Les dérivés du chlorure de propylène normal, CH^.Cl'-, correspon- dant au chlorure d'éthylene et à l'alcool dialomique; » /j" Les dérivés de l'acétone dichlorhydrique; » 5*^ Les dérivés de la trichlorhydrine, C°H'.CI', correspondant à la glycérine, c'est-à-dire à l'alcool triatomique normal. » Pour compléter cette revue, il conviendrait de couqiarer encore la série des dérivés de l'éther allylchlorhydrique; celle des deux acroléines 90.. ( 68/, ) clilorhyHriques; celle des deux chlorhydrates d'allylèiie, C'H'.HCl, CH'.aTICl; celle des deux chlorures d'allylène, C'H*CI= etC«H"Cl\ etc.; car les difïérenres d'origine eiitnuneiU souvent la métnmérie des dérivés. » C'est une tuétamérie de celte natme qui distingue la Iribronihyilrnic, obtenue par M. de Lnca et par moi au moyen de la glycérine, et l'isolri- bromhydrine, obtenue au moyen de l'élher allyliodhydrique. Mais il ne faut pas oublier que ces métaméries disparaissent parfois sous l'influence de légers changemenls dans les conditions des préparations. C'est ce que mon- trent mes ancieimes expériences sur les chlorhydrates de lérébenlhène. les tiavaux de MjM. Beilstein et Limprichl sur les toluènes chlorés, ainsi que ceux de MM. Lauth et Grimaux sur les.loluènes bromes, enfin les récentes découvertes de M. Reboul sur les réactions entre l'acide bromhydriqiie et les carbures bronsés, etc. Dans une Note publiée la semaine dernière, M. Henry croit cependant devoir nier l'isomérie des deux tribi'omliydriues. Sans connaître les raisons théoriques qui guident M. Henry, probablement analogues à celles qui avaient conduit à identifier les divers composés CH'Cl', je maintiens l'exactitude de notre propre expérience. Nous avons lait l'analyse complète de la tribromhydrine, qui bout à i8o degrés; c'est uii corps peu stable, que l'eau altère déjà, et qui ne saurait être confondu avec l'isotribromhydrine, bouillant à 218 degrés, et beaucoup plus stable. Si M. Henry n'a pas observé notre tribronihydrine, c'est (]u'elle ne se pro- duit pas ou qu'elle est détruite dans les conditions où il s'est placé. En cflet, son liquide commençait à bouillir vers 200-210 degrés, c'est-à-dire qu'il ne renfermait aucune substance volatile vers 180 degrés, température à laquelle passait notre produit principal. Vers 218 degrés, il obtient un corps exempt d'oxygène; tandis que, vers 210 degrés, nous avons obtenu seulement des composés oxygénés (combinaison ou dissolution d'acide bromhydi'ique et de dibromhydrine?). Celte diversité entre des fails dont la constatation est troj) sinqile poiu" donner lieu à quelque méprise suffit pour établir qu'il n'a i)as o])eré sur les mêmes pioduits cjue nous. » l'UYSlQUlv — Sur lu ^ursatiiration du chlorure de calcium. Note de M. E. Lefeiivre, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « 1" Une solution très-concentrée de chlorm-e de calcium peut |)ré- senter des |)hénon)ènes de sursaluiation analogues à ceux (]ui ont été con- statés sur le sulfate de soude et si bien étudiés en dernier lieu par ( 685 ) M. Gernez : mais, comme le chloniro de calcium est éminemment déli- quescent, ses cristaux ne sauraient exister dans l'atmosphère, et une so- lution sursaturée de ce S(>I se conserve même à l'air sans cristalliser. J'ajouterai que cette circonstance rend très-facile la préparation de ces soliilions pour les expériences de cours; il suffit en effet de dissoudre dans 5o centimètres cubes d'eau 35o à 4oo grammes de chlorure de cal- cium cristallisé (ou bien 200 de chlorure anhydre dans 25o d'eau), de chauffer le liquide à 4° ou 5o degrés et de l'abandonner à lui-même après l'avoir filtré. Vient-on à projeter dans le liquide froid un petit crislal de chlorure de calcium, on voit apparaître aussitôt une magnifique cristalli- sation, qui se propage dans la masse assez lentemeni poiu- qu'on pui.sse en suivre dans ses détails le développement au milieu du liquider [-.a solu- tion refroidie peut d'aillciu's être agitée soit seule, soit avec des tragmenls de verre sans qu'd y ait cristallisation. » 2° La siu'saliu'alion du chlorure de calcium se produit entre des li- mites déterminées de température. La limite supérieure est comprise entre 28 et 29 degrés. C'est la température à laquelle le sel hydraté (CaCl,6H0) se dissout dans son eau de cristallisation : c'est également à ce point que remonte lui thermomètre plongé dans une solution sur- saturée à l'instant où elle cristallise. Si l'on place dans une chambre suffisamment froide, le ballon qui contient la solution sursaturée, on voit à un certain moment jaillir de la paroi des aiguilles cristallines, qui en un instant envahissent tout le liquide : celui-ci se prend alors en une masse de très-petits cristaux, d'un aspect tout différent de ceux qui se produisent quand la sursaturation a cessé par l'addition d'une trace de cristal. Pour déterminer exactement la température du liquide qui touche la paroi, à l'instant où cette cristallisation se produit, je prends un tidje fermé, lui peu large, de 25 centimètres de longueur environ : je place au fond une couche de mercure de 10 centimètres à peu près, puis la solution sursatu- rée, et je dispose un thermomètre dont le réservoir plonge dans 1 1 partie supérieuie du mercure; je refroidis alors l'extrémité inférieure du lube avec de l'eau et de la glace, et j'observe le thermoinèlre à l'instant où les cristaux jaillissent de la surface du mercure. Cet effet se produit à la température constante de 5°, 8. Les limites de la snrsaturation sont donc 5", 8 et 9.8", 5. » 3° Une solution sursaturée de chlorure de calcium peut, connue le sulfate de soude, donner spontanément naissance à des cristaux moins hydratés que CaCl,6HO, sans que la sursaturation cesse pour cela. Si l'on prend une solution de chlorure de calcium contenant environ 55 ( 686 ) pour loo de sel anhydre et 45 pour loo d'eau (proporlion d'eau moindre que celle qui entre dans les cristaux CaCl,6HO), on voit, lorsque la solution arrive à i5 degrés environ, s'y produire peu à peu de grandes lames cristallines transparentes, toutes différentes par leur aspect des cris- taux prismatiques de chlorure de calcium , CaCl,6HO. La portion restée liquide peut être agitée sans qu'il s'y produise de cristallisation : mais celle-ci se manifeste aussitôt qu'on y jette uu petit cristal de chlorure à 6 atomes d'eau. Elle se propage rapidement dans le liquide et dans l'eau mère qui pénètre les cristaux primitivement formés : et l'on voit ceux-ci perdre successivement leur transparence. Le développement progressif de cette opacité, qui accompagne la formation des cristaux à G équivalents d'eau, montre d'une manière évidente que la cause de la perle de transpa- rence est bien celle qui a été indiquée par M. Gernez pour le sulfate de soude (NaO,SO%7HO ou NaO,SO',8HO.) Ayant isolé avec soin quclques- ims de ces cristaux de l'eau mère siusaturée, j'y ai ti'ouvé de /jo à/j i pour loo d'eau, proportion qui correspond à la formule Ca Cl, 4H0 (39,5 pour loo). » /|° J'ai essayé sur des solutions sursaturés de chlorure de calcium un grand nombre de sels, dans le but de provoquer la cristallisation. Les suivants n'ont rien produit : KCl; KBr;RI; NaCl; AzH^CI; CaCl,4HO; ZuCi cristallisé; Cu Cl cristallisé; HgH;l ; HgCI; KO,AzO=; KO, CIO'; NaO,AzO=; BaO,AzO'; StO,AzO%5HO; AzirO,AzO'; CuO,Az0^4HO; ZnO,AzOS6HO; aNaO, AsO% aoHO; BaO,SO'; acétates de plondj et de soude cristallisés. Une goutte d'acide sulfurique a donné un précipité de sulfate de chaux, mais n'a pas provoqué la cristallisation; il en a été de même des sulfates solubles, introduits solides ou en dissolution, et des car- bonates alcalins en dissolution. La cristallisation a été produite par le chlo- rure de strontium cristallisé, le chlorure de baryum cristallisé ou anhydre, le chlorate de baryte, l'acétate de baryte. L'action du chlorure de stron- liiun StCl,6riO, isomorphe du chlorure de calcium, n'a rien d'étonnant. Le chlorure de baryum anhydre ne produit la cristallisation qu'au bout de quelques instants : le chlorure de baryum cristallisé la provoque presque inunédialemenl. Étonné de ce fait, j'ai répété l'expérience avec plus de dix échantillons différents de chloriue tle baryum pur et dans lesquels j'ai recherché, par les procédés les plus sensibles, la présence de la strontiane ou de la chaux; j'ai employé le chlorure de baryum chauffé pendant plu- sieurs heures à 6o degrés et introduit chaud dans leliquide; enfin j'ai cher- ché s'il n'existait pas, dans le chlorure de baryum cristallisé, des traces de cristaux à (i atomes d'c.iu, isomorphes deCaCl,6H0, et pour cela j'ai fait (687 ) cristalliser le chlorure de baryum à — 20 degrés: il ne contient toujours que 2 atomes d'enii. I^e chlorate de baryte et l'acétate de baryte, soit solide, soit en solution très-concentrée, ont toujours produit la cristallisation, mais en donnant d'abord naissance par double décomposition avec le chlorure de calcium à un précipité de chlorure de baryum : c'est donc dans ce cas ce dernier sel qui agit seul. Il est donc certain que le chlorure de stron- tium StCl,6HO et le chlorure de baryum BaCl,2H0 peuvent faire cristal- liser les solutions sursaturées de chlorure de calcium. » 5° Le phénomène de la sursaluration permet d'observer très-aisé- ment la variation de volume qui se produit pendant la cristallisation d'iui sel. Je prends un ballon de 5oo centimètres cubes, dont le col est divisé en dixièmes de centimètre cube: je place dans le ballon aSo à 3oo centimètres cubes de solution sursaturée, et j'ajoute du pétrole de manière que le niveau du liquide affleure dans le col du ballon. L'appareil étant plongé dans un bain à i degrés, jobserve la division d'affleurement; je provoque la cristallisation, je laisse revenir à la température / degrés, et je constate ainsi la variation de volume occasionnée par le passage du sel de l'état liquide à l'état solide dans les mêmes conditions de température. Le chlorure de calcium, en passant de l'état liquide à l'étal solide (temp. = n"), se contracte des o,o832 de son volume à l'état solide. Cette conîraction de près d'un di.\ième est d'autant plus étonnante que le sel contient moitié de son poids d'eau de cristallisation, et que ce liquide, par la solidification, se ddate à peu près de -pj-. Le sulfate de soude à 8 degrés se dilate, en se soli- difiant, des 0,0247 *^'^ '"''" volume à l'état solitle, quand la solution con- tient 2 parties de sel pour i d'eau; des 0,0272 pour une solution de 3 de sel et 2 d'eau; enfin des o,o365 pour inie solution de i de sel et i d'eau. Cette dilatation est donc d'autant plus grande que la solution d'où se dépose le sel est plus étendue. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Elude cliimique de VeucalyptoL Note de M. S. Cloëz, présentée par M. Regnault. « 'iJ Eucalyptus globulus est un très-bel arbre, originaire de la Tasmanie, où il a été remarqué, pour la première fois, par Labdiardière en 1792. Ce végétal acquiert un développement extraordinaire, il peut s'élever, comme quelques-unes des espèces du même genre, à savoir les Eucalyp. cjicjanlea, obliqua, soliiîjolia, etc., à ime hauteui- de 80 à 100 mètres. » L'acclimatation de V Eucalyptus ç/lobulus dans le bassin* de la Méditer- ( 688 ) ranée est niijoiinl'hiii un fait assuré, eî c'est siu'tout à M. Ramel que re- vient l'honneur de ce résultat. Guidé par l'idée philanllu'opic|ue qtie la salubrité bien connue du climat de l'Australie est due aux éiuauatious de cet arbre, dont les feuilles sont parsemées de nombreuses cellules rem- plies d'une huile volatile aromatique, M. Ramel consacre, depuis quinze ans, toute son activité à la propagation de l'Eucalypte, son arbre de prédi- lection. Il existe aujourd'hui de nombreux spécimens de cet arbre en Pro- vence, en Espagne, en Italie, dans les îles île la Méditerranée et en Algérie. » Des semis faits à Paris en 1860, dans les jardins de la ville, ont jjar- faitement réussi, mais les jeunes arbres n'ont pas résisté à la gelée, et c'est grâce à cette circonstance jirévue que j'ai été amené à examiner chimique- ment l'essence d'Eucalypte. » Voyons d'abord la |)roportion d'essence que l'on peut extraire de cette plante : » 10 kilograunnes de feuilles fraîches, enlevées à des tiges atteintes pai- le froid, à Paris, à la tin de l'atuiée 1867, onlfourni, par la distillation avec de l'eau, 275 graunnes d'essence; soit 2,75 pour 100. » Dans uiui autre expérience, 8 kilograuuues de feuilles sèches, récoltées depuis un mois à Hyères, ont produit 4^^9 grammes d'e.ssence, ou i\n peu plus de 6 pour 100. » Ce résultat, assez remarquable, prouve que l'essence enq)risonnée dans les cellules des feuilles ne se volatilise que très-lentement. » En prenant des feuilles tout à fait sèches, rapportées de Melboiu'ne et conservées depuis cinq années, on a obtenu un peu plus de i,5poiu' 100 d'essence. )- L'huile essentielle recueillie dans ces diverses circonstances est tou- jours la même: c'est un liquide très-fluide, à peine coloré, doué d'une odeur aromatique analogue à celle du camphre. Ce liquide, chaidfé dans un a|)pareil dislillatoire, commence à bouillir vers 170 degiés; fe thermo- mètre monte rapidement à 176 degrés, où il reste statioiuiaire jusiju'à ce que la moitié environ du produit ait passé à la distillation ; une aulie |)or- tiun de l'essence passe entre 188 et 190 degrés, c'est un mélaiige de plu- sieurs produits; eiihn, en continuant à chauffer, ou obtient une petite quan- tité de liquide volatil à une tem|>érature supérieure à 200 degrés. » Le liquide distillé en premier lieu, entre 170 et 178 degrés, n'est pas un produit chimiquement pur ; il est nécessaire, pour le ])urifier, de le mettre en contact d'abord avec de la |)OlasSi' en morceaux, |)uis avec du chlorure tie calcium fondu; eu le distillant de nouveau, ou obtient un ( 689 ) liquide très-fluide, incolore, bouillant régulièrement à 176 degrés; ce pro- duit peut être considéré comme un principe immédiat pur, distinct par ses propriétés et par sa composition des espèces chimiques connues. Je le désigne sous le nom (.Vexicalyjilol. » C'est un liquide plus léger que l'eau ; sa densité à 8 degrés est égale à o,go5 ; il dévie à droite le plan de polarisation de la lumière; son pou- voir rotatoire molécidaire [a] =: -f- 10°, 42 pour une longueur de 100 mil- limètres. L'eucalyplol reste liquide après une exposition de trois heures à un froid de 18 degrés, obtenu par lui mélange de neige et 'de sel. Aspiré par la bouche à l'élat de vapeur en mélange avec de l'air, l'eiicalyptoi a une saveur fraîche, agréable; ou l'a déjà employé avec succès en thérapeutique sous cette forme; il est peu soluble dans l'eau, mais il se dissout complè- tement dans l'alcool; cette solution, très-dihiée, possède une odeur- ana- logue à celle de la rose. » La composition de reucaly|)tol est représentée par laformuleC^^H-^O^, déduite de l'analyse concordante de divers échantillons de provenances dif- férentes, et contrôlée par la détermination de la densité île vapeur trouvée égale à 5,92; la densité théorique pour la formule ^ — -^ — est 6,22. » L'acide azotique ordinaire attaque lentement l'eucalyplol ; on trouve parmi les produits de la réaction un acide cristallisable, non azoté, obtenu en trop petite quantité pour en faire une étude complète; c'est probablement im conqiosé analogue à l'acide camphorique. )) Avec l'acide sulfiuique concentré, l'essence d'Eucalypte se colore en noir; le mélange abandonné à lui-même, puis traité par l'eau, laisse dé- poser une matière de consistance goudronneuse, d'où l'on sépare un hydro- carbure volatil par distillation. » En mettant en contact, dans une cornue lubulée munie d'un récipient, des poids égaux d'eucalyptol et d'acide phosphorique anhydre, il n'y a pas d'action immédiate; mais, au bout de cinq minutes, le mélange s'échauffe, une portion du liquide distille, l'acide phosphorique se coloie en brun, et se change en une masse poisseuse, en même temps que la portion non dis- tillée vient surnager. En réunissant les liquides et les chauffant en présence de l'excès d'acide phosphorique contenu dans la cornue, on obtient un composé fluide, incolore, bouillant régidièrement à i65 degiés; c'est un hydrogène carboné d'iuie densité o,836, à i 2 degrés. Sa composition diffère de celle de l'eiicalyptol par 2 équivalents d'eau en moins; il a pour formule C. R., iK^o, 1" Spmcjdc (T. LXX, N" 15.) QI ( 690 ) C^*H"; la densité de sa vapeur a été trouvée égale à 5,3. Je désigne ce produit sous le nom à'eucalyplèue; il correspotid au cyniéue. » L'attioi) de l'acide |)l)ospliorique anliydie donne, en outre, un liquide bouillant à une température supérieuie à 3oo degrés, et dont la compobilion centésimale est exactement la même que celle de l'eucalyptene. J'ai essayé de prendre la densité de vapeur de ce produit à la température de 445 degrés dans la vapeur de soufre; mais il y a un commencement de décomposition, et il m'est impossible d'établir avec certitude l'équivalent de ce nouvel hydrocarbiue condensé. Je propose do le désigner sous le nom à'euLotj'jtto- lène, pour le distinguer du précédent. » En faisant arriver, dans l'eucalyptol, refroidi à zéro, de l'acide chlorhy- drique gazeux et sec, le gaz est absorbé en grande quantité; le produit finit par se prendre en une masse cristalline, empâtée dans une portion du li- quide, quia pris une couleur bleue-violacée très-belle; mais celte apjjaronce change bientôt. Le mélange laisse dégager d'abondantes vapeurs acides; les cristaux se fluidifienl, le liquide bleu devient brun, puis jjeu à peu il se dé- colore, et il s'en sépare de petites gouttelettes d'eau, contenant la presque totalité de l'acide cidorhydrique absorbé. Le résidtat final de la réaction est encore un hydrocarbure, bouillant vers 168 degrés et paraissant iden- tique avec l'eucalyptene. » Eu résumé, d'après la composition et les propriétés chimiques de l'eu- calyptol, on devrait le placera côté du camphre, dont il est un homologue. Ses dérivés peuvent être aussi comparés à ceux du camphre ; mais si l'on considère les propriétés physiques des termes correspondants dans les deux séries, on trouve une anomalie qui n'existe pas pour les composés réellement homologues. )i Théori(]uement, l'eucalyptol placé à deux échelons au-dessus du camphre, devrait avoir i\n point d'ébullilion plus élevé, de 38 degrés envi- ron : c'est le contraire qu'on observe. En effet, le camphre, solide au-dessous de l'yS degrés, bout régtdièrement à 204 degrés; en admettant l'homologie, le point d'ébullition de l'eucalyptol devrait être égal à 2^2 degrés : nous avons vu qu'il est inférieur de G7 degrés à celte températiu'e. Il y a là, à notre avis, ua point intéressant à étudier; la science possède déjà, il est vrai, des anomalies semblables, dans un grand nombre de cas d'isomérie, mais la dilficullé n'eu subsiste pas moins; il appartient aux chimistes de la surmonter. » (69' ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Orcjaiics el phénomènes de la fécondation dans le cjenre Lemanea. Noie de M. Sirodot. « Les algologues sont d'accord pour distinguer, parmi les véritables spores (spores immobiles, oospores), toute une catégorie de corps repro- ducteurs, doués de la faculté de germer sans fécondation. » Les spores des Lemanea seraient dans ce cas. Comme les Lemnnea représentent, dans le groupe des Algues d'eau douce, les espèces les plus élevées en organisation, elles ont été sérieusement étudiées; aussi M. Raben- horst [Flora Europœa algnnim aqnœ dulcis el sitbmaiinœ, 1868, p. 4 10), résumant les opinions de ses devanciers et de ses contemporains, ne paraît pas hésiter pour caractériser les corps reproducteurs de ces algues par les expressions : sporœ sine Jecondalione (jerminanles. » Or ce sont les organes de la fécondation dans le genre Lemanea qui font l'objet de cette Note. Pour n)e faire comprendre sans trop de difficulté, il est indispensable de résumer en quelque mots les principau.x traits de la structure connue des espèces du genre. » Les filaments simples ou rameux constituant les Lemanea sont creusés intérieurement d'un canal continu, dont la partie centrale est occupée par un axe formé d'ini filament simple articulé, relié de distance en distance à la paroi intérieure par quatre cellules cylindriques, disposées en croix. Dans l'épaisseur des parois limitant le canal intérieur, entrent au moins trois couches de cellules de dimensions fort différentes; les extérieures sont petites et serrées, les intérieures très-grandes et lâchement unies, les moyennes intermédiaires pour la forme et l'arrangement. MM. Cronars frères, de Brest, qui ont figuré [Florale du Finistère) l'axe central articulé et la cellule en croix le rattachant à la paroi, représentent les quatre cel- lules en croix articulées avec la grande cellule de la couche intérieure. C'est également sur ces grandes cellules que l'on représente aussi fixés les faisceaux de filaments sporifères remplissant à la maturité le canal intérieur. C'est à ce point que je reprends la structure du Lemanea. » Il est nécessaire de grouper les espèces réunies dans le genre autour de deux types, le Lemanea Jliwialilis et le Lemanea calenata. La slructure des Lemanea catenata est incontestablement plus compliquée que celle des Lemanea Jtuviatilis, mais l'observation des organes de la fécondation étant beaucoup plus facile sur cette espèce, je m'y arrêterai tout d'abord. » Les filaments du Lemanea catenata sont simples, variqueux, avec des renflements réguliers et régulièrement espacés. L'un de ces filaments a-t-il 91.. ( 692 ) élé ouvert dans sa longueur, on doit remarquer : i° que le tube central simple lie larde pas à être enveloppé d'un faisceau de filaments rameux articulés le contournant fréquem'iient en spirale et prenant naissance soit sur les cellules cylindriques en croix, soit sur des points variables de la paroi intérieure du canal ; 2° que les extrémités périphériques des quatre cellules eu croix soutenant l'axe central ne s'articulent point avec les grandes cellules de la couche interne, mais sont supportées chacune par quatre tubes dont il iniporte de faire connaître la disposition. >i La plante régulièrement variqueuse peut être considérée comine formée de tronçons placés bout à bout, s'étendant du milieu d'un renflement au milieu du renflement suivant. Dans chacun de cestronçrjns la strucliu-e est identique. » Dans chacun d'eux, en effet, la croix occupe exactement la partie moyenne; et, des quatre tubes articulés soutenant l'extrémité périphérique d'un bras de la croix, deux se dirigent en haut et deux en bas, en se rap- prochant de la paroi intérieure pour se terminer aux deux bouts de chaque tronçon considéré. Ces tubes articulés ne sont pas appliqués immédiate- ment contre la paroi intérieure, mais sont siq^portés par des paires de grandes cellules, s'allongeaiit en arcboutant. Donc, dans chaque tronçon, se trouvent, dans !e voisinage de la paroi intérieure, au-dessus et au-dessous de la croix, huit tidjes articulés, dont les seize extrémités médianes se rap- prochent quatre par quatre, pour servir de support à l'extrémité périphé- rique de chacun des bras de la croix. ). Ces tubes intérieurs et latéraux forment un appareil sporifére, sur lequel se développent les organes femelles. Sur le côté extérieur de chacun d'eux apparaît, de distance en distance, un renflement qui sera bientôt la première cellule d'un filament articulé à cellules ovoïdes, se dirigeant vers la paroi, dans laquelle il ne tarde pas à pénétrer en écartant les cellules de la courbe la plus intérieure. Alors la cellule terminale transparente s'al- longe considérablement, traverse les deux autres couches de cellules et vient faire saillie à l'extérieur, en même temps qu'elle émet deux ou trois l)rolongemenls, dont la parfaite transparence rappelle immédiatement un tricho'iyne ramifié d'un Batrachosperme. )) Voilà l'organe femelle destiné à être fécondé par les anthéridies. Ces anthéridies, représentées par des cellules oblongues, cylindriques, pâles et finement granulées, sont sessiles sur des cellules arrondies, groupées exté- rieurement sur la région moyenne des renflements. Ces anthéridies déta- chées se fixent sur les trichogynes, et, par résorption des parois, leur ( 693 ) contenu pénétre dans l'organe femelle, qui prend alors une apparence granulée. » La fécondation opérée, le trichogyne ne tarde pas à disparaître, et de sa base, située dans l'épaisseur mémo de la paroi, naissent par bourgeon- nement des filaments articulés, se dirigeant vers l'intérieur du tube pour y former plus tard les faisceaux de filaments sporiféres. Le Lemnnea nodosa (Kutz) offrirait à l'observation des faits identiques. « Maintenant quelques mots suffiront pour caractériser les différences par lesquelles le Lemnnea fiuvialilis f>'i-\o\^v\fi dn Lemanet cnlenala. » Les filaments simples et peu ramifiés du Lemnnea Jlavialilis sont à peu prés cylindriques, mais présentent, régulièrement espacés, des verticilles d'élévations ou de nœuds, correspondant exactement aux renflements du Lemanea calennla. » L'axe occupant le centre de la cavité intérieure est toujours uni; il naît bien sur les parois intérieures des filaments articulés accessoires, mais ils ne se développent jamais assez pour atteindre l'axe central et s'y accoler. )) Le filament général peut encoi'e être considéré comme formé de tron- çons limités par des sections horizontales passant par les verticilles des nœuds. I-a croix reliant l'axe central aux parois occupe toujours exactement le milieu de chacun de ces tronçons, c'est-à-dire la région médiane com- prise entre les deux verticilles des nœuds. Les extrémités périphériques des branches de la croix ne sont plus soutenues par quatre tubes distincts, mais articulées chacune sur ini filament articidé, étroitement appliqué contre les grandes cellules de la couche interne. Il en résulte, pour la région moyenne du tronçon ou de l'entre-nœuds, quatre filaments étroitement appliqués contre la paroi interne. Toutefois il n'en est ainsi que dans la région moyenne, car, à une certaine distance, deux filaments se bifurquent et portent a six le nombre des tubes de l'appareil sponfére, s'arrélant aux deux extrémités du tronçon. » Sur ces filaments artictdés latéraux naîtront, comme chez le Lemanea calenata, les organes femelles; mais il faut des coupes longitudinales heu- reuses pour mettre le fait en évidence. La saillie de la partie extérieure du trichogyne est peu accentuée, aussi n'est-ce pas sans chercher qu'on arrive à en bien compreudre la disposition et la forme. On a déciit les nœuds d'un verticdie comme couronnés de papilles; ces papilles ne sont pas aulre chose que les anthéridies sessiles sur des cellules spéciales, formant un tissu serré. Les anthéridies, plus longues que chez le Lemanea calenata, sont assez nettement amincies vers la base. ( 694 ) » Lorsque, après la fécondation, les filaments sporifères se rléveloppent par bourgeonnement à la base du trychogyne, ils contournent fréquem- ment les grandes cellules de la couche inférieure de la paroi, et vont sortir, entre ces grandes cellules, à une certaine distance du point sur lequel l'ap- pareil femelle a pris naissance. Celte circonstance explique comment il se fait que les algologues ont été amenés à considérer les faisceaux, filaments sporifères, comme naissant sur les grandes cellules internes. » Dans le Lemnnea mamillosn, et ses variétés/uc/na, iorutosa, la structure est identique avec celle que je viens de décrire chez le Lemanea finviatilis. » r^es différences signalées dans la structure du Lemanea calennla et Lemanea Jluviatilis nécessitent le dédoublement du genre Lemanea en deux genres distincts. » GÉOLOGIE. — Observations SU)' les conclusions formulées récemment par M. Ma- gnan, sur le terrain crétacé inférieur des Pyrénées. Lettre de 31. Ley.merie à M. Éiie de Beaumont. « Je viens de lire les conclusions prises par M. Magnan à l'égard de la question du terrain crétacé inférieur des Pyrénées [Comptes rendus, p. SSy de ce vol.). Ces conclusions étant tout à fait opposées à celles que j'ai cru pouvoir tirer de l'ensemble de mes observations, dans un Mémoire que j'ai soiunis à l'Académie il y a |)eu de temps, veuillez me permettre de faire ici une courte réplique. » Je ne reviendrai pas sur les considérations qui se trouvent largement développées dans mon travail; je me bornerai à faire remarquer qu'il ne suffit pas, j)<)iu' établir l'exislence d'un terrain dans une région, de signaler, en quelques points, la présence de fossiles plus ou moins caractéristiques. Il faut que ce terrain ait un corps^ c'est-à-dire qu'il puisse être distingué physiquement par des caractères qui permettent de le suivre dans une étendue suffisante et d'en tracer les limites sur une carte. Or, je ne pense pas que ces conditions soient remplies notanmient pour l'étage r//^/e/f que M. Magnan voudrait introduire dans notre chaîne. L'époque albienne peut s'y trouver; mais le terrain n'y est jias. » Je ferai la même objection contre l'admission du muschell,alh dima les zerlislein dans le Tarn et l'Aveyron. L'exislence de ces étages n'a été établie par M. ]Magn;iu (pie sur la présence toute locale de quehjues couches ou au)antles calcaiies ou dolomiliqucs, qui ne sont pour moi qu'un accident du grès rouge. Je ferai remarquer, à cet égard, que le grès rouge pyrénéen ( 695 ) est tellement identique à celui qui forme bordure vers le sud du plateau central, qu'il semble évident qu'ils ont été déposés à la même époque et dans le même bassin. Or ce qui serait musclieikalk dans l'un ne potuiait être zeclisteiu dans l'autre. » GÉOLOGIE. — Noie sur l'état fragmenlaire des hautes cimes des Pyrénées; par M. A. Leymerie. « Lorsque l'on voit de loin les cimes des montagnes, des montagnes granitiques surtout, dont les formes paraissent fréquemment terminées d'une manière nette et par des aréles aiguës, on est porté à croire qu'elles sont composées d'inie roche vive entaillée sur place; mais si l'on vient à gravir les crêtes et à atteitidre ces sommets élevés, ou est surpris de n'y trouver que fies amas de débris et des accunudations de blocs angideux. » Il en est ainsi particulièrement pour tous les pics granitiques des Py- rénées de la Haute-Garonne, comme le pic de Maupas, celui de Quairat. Le pic de Nélhou lui-même, qui paraît si nettement aigu vu du port de Ve- nasque, consiste réelleiuent en luie petite plate-forme composée et jonchée de blocs granitiques. Cet état fragmentaire se prolonge même dans l'arête qui précède immédiatement le somaiet [Poiil-de-t\Iahoniet), arêle dont la largeur ne dépasse guère i mètre et qu'on ne peut franchir qu'en rampant avec précaution, ayant d'iui côté un rapide glacier et de l'autre un affreux précipice. Les pics granitiques ne sont pas les seids qui se trouvent dans ces conditions, que partagent généralement les sommets ou crêtes formés par des roches compactes ou massives comme le calcaire. J'ai eu l'occasion, en 1 849, de vérifier le fait pour le Mont-Perdu, dont le sommet consiste en une calotte arrondie, formée par des fragments de calcaire amoncelés qui cachent entièrement la roche en place. » Cet état de chose, au reste, est général pour toute la chaîne des Py- rénées et j'aurai à étayer cette assertion du solide témoignage de M. le comte Russell-Killough, l'auteur de l'itinéraire des grandes ascensions pyré- néennes, l'intrépide touriste pour lequel aucune cime n'est inaccessible. Ce témoignage se trouve exprimé de la manière la plus nette et la plus explicite dans cette phrase que j'extrais de la réponse qu'il a bien voulu faire à une lettre que je lui avais adressée à ce sujet. « Ln grande majorité des pics py- » rénéens sont des monceaux de ruines et des chaos de blocs; la roche vive » en place est une rare exception. » » Comment expliquer la présence de ces amas de blocs anguleux, de ces ( 696 ) chaos, au sommet des pics les plus élevés fi)? Ou ne peut ici avoir recours aux ébouleinents, aux glaciers, aux cours d'cnu extraordinaires. En \in mot, la cause d'un pareil phénomène ne peut venir d'en haut. Il faut donc la chercher en bas, et alors od la trouvera naturellement dans les violentes secousses qui ont dû préluder au soulèvement des montagnes. » La même explication peut aussi s'appliquer à certains champs ou chaos de blocs qui se trouvent en des lieux relativement bas, et tloul il serait dif- ficile de se rendre compte au!remenl. C'est ainsi que j'ai explu|ué, d y a longtemps, l'accunudatiou extraordinaiie de blocs immenses de granité (jusqu'à 20 mètres de longueur), qui couvre une surface étendue dans le déparlement du Tarn, entre Castres et Brassac, où l'on voit à |)eine la roche en place sous les blocs superposés dans les positions les plus singulières. M L'état fragmentaire et ruiné des hautes cimes doit être un fait assez général, et si l'explication que je viens de doiuier est la véritable, il s'en suivra que les blocs accumules sur les sommets doivent dater au moins de l'époque du dernier soulèvement d'une chaîne donnée, et comme l'épais- seur de ces parties fragmentées* n'est pas généralement très-considérable, il serait permis de conclure que ces cimes ne doivent pas avoir beaucoup |)erdu de leur hauteur primitive tiepuis cette époque très-reculée. Cette conséquence serait opposée à l'idée que les montagnes sont dans un état continuel d'ablation. » a M. Eue de Beaitmont rappelle, à cette occasion, que de simples ouvrages en terre recouverts de gazon, tels que les tumiilus de la période gallo-romaine et ceux que des colonies grecques avaient érigés près du Bos- phore cimmérien et de la mer d'Azof (/îou/'^aHes), ont traversé les siècles, en conservant leurs formes premières et sans qu'une partie notable de leurs éléments ait été entraînée et répandue sur la plaine environnante (2). » M. Di'CHARTRE dépose sur le bureau de l'Académie deux articles i)ubliés par M. Koressios, sur la maladie actuelle de la vigne, dans le journal grec « M. N.-H. Koressios, qiu a déjà présenté, en i8j4, à l'Académie des Sciences un Mémoire sur la maladie de la vigne causée par l'oïdiiun, pense (il Peut-être pouirait-on y joindre la montagne tie Pierre sur- Autre, dans le Forez? E. D. B. (a) Leçons de Géologie pratuiue, par M. Elle de Beaumont, t. I, p. i55-i5g. ( 697 ) que la maladie actuelle du même végétal en France est celle que Strabon (livre VII, Ill/ris, § 9) désigne sous la dénomination de Phtiriasis {(p^nçîaTit;) maladie pédiculaire, ou des racines^ et non le (puAXo^ipa. ou ÇjAAoSpc»^, ma- ladie qui dessèche ou ronge les feuilles, Phylloxéra. » M. Roressios recommande de déraciner les vignes sérieusement at- teintes; de laisser la première année la terre en friche, de la creuser pro- fondément, et, au lieu d'engrais, de jeter dans le sillon, ou creux, de la chaux [a.aëê'JToç) en poudre, etc.; de creuser profondément autour des vignes saines, et d'y jeter un peu de poudre de chaux sèche, au commen- cement du printemps; d'enduire le tronc, autant que possible près des racines, et les gros ceps, avec un enduit composé de soufre en poudre, d'huile ou de marc d'olives, et d'une petite quantité de naphte. » Malheureusement, fait observer M. Duchartre, l'expérience n'a pas encore prononcé sur l'efficacité du procédé indiqué par M.N.-Ii. Kores- sios. » ■ A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 28 mars 1870, les oiivrages dont les titres suivent : Le Jardin fruitier du Muséum; par M. J. Decaisne, Membre de l'Institut, 106^ liv. Paris, 1870; in-4° texte et planches. Histoire chronologique topographicjue et étymologique du choléra depuis la haute antiquité jusqu'à son invasion en France en 18^2 ; par M. II. SCOUTI'.TTEN. Paris, 1870; in-S". (Présenté par M. le Baron Larrey pour le concours Bréant, 1870.) Pékin et ses habitants. Étude d'hygiène; par M. G. MORACHE. Paris, 1869 ; in-8°. (Présenté .par M. le Baron Larrey. ) Rapport sur deux ouvrages de chinnyie adressés à l'Académie par le Baron C. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N» 15.) 92 ( (^98 ) H. LâRREY, Correspondant ; par le D"' BasSKT. Toulouse, 1870; in-8°. (Extrait des Mémoires de r Académie impériale des Sciences de Toulouse.) Noies paléonlologiques ; par M. Eiig. DeslongCHAMPS. 8* article, conte- nant In suite du prodrome des Téléosnuricns du Calvados, feuilles iG à 20, planches i/j, i5, 20, sr. Paris, 1869; iii-S". Mémoires de la Société d'Jcp-iculture, Commerce, Sciences et Arts du dépar- tement de la Marne, année 1869. Châlons-sur-Marne, iS'yo-, in-8". De la sériculture [bomhy culture, sérothroptiie, industrie séricole, etc.), allu- sivement nommée SÉRICI-CVLTVRE; par M. P. -G. deDumast. Nancy, 1870; in-8°. Description d'une nouvelle espèce africaine du genre Varan (Varanus); par M. A. Preudhomme DE BoRRE. Bruxelles, 1870; iu-B". (Extrait des /i«//e^'»s de i Académie royale de BeUjujuc. ) Atti... Actes de V Académie royale des Sciences de Turin, t. W , livr. i à 7, novembre 1868 à juin 1869. Turin, 1869; 7 broch. in-8". Atti... Actes de la Société italienne des Sciences naturelles, t. XII, 1" fasci- cule, feuilles 16 à 26. Milan, 1869; in-8". Bollettino.. . Bulletin météorologique et astronomique de l'Observatoire royal de l'Université de Turin, 3^ année, 1868. Turin^ 1869; in-4" oblong. Anno quarto... Quatrième année. Des oscillations calorifiques horaires, diurnes, mensuelles et annuelles de 1867; par M. le professeur Zantedeschi. Venise, 1870; in-8°. Intorno... Note relative à deux nouveaux Polypes, Cladactis costa et Hal- campa Claparedii; par M. P. Paisceri. Naples, 1869; in-4". Intorno... Sur une forme non encore connue des zoïdes des pennatules; Note par M. P. PanCERI, lue ù la réunion du 12 février 1870. Sans lieu ni date ; in-4''. Proceedings... Procès-verbaux de la Société royale d'Edimbourg, I. VI, novembre 1866 ù mai 1869. Edimbourg, 1869; in-8". Transactions... Transactions de la Société royale d'Edimbourg, t. XXV, 2^ partie, session 1868-1869. Edimbourg, 1870; in-4« avec planches. A Trealise. . . Traité du choléra asiatique; par M. G. MaCNAMARA. Londres, 1870; in-8" relié. Journal. . . Journal de la Société royale Géologique d'Irlande, t. XII, 2*= par- tie; t. 11. 2"^ partie, nouvelle série, 1868-1869. Londres, Dublin et Édim- bour, 1869. ('-) exemplaires.) ( %9) The... Journal de ia Société Chimique, ï\o\'en\hve, décembre 1869 et jan- vier 1870. Londres, 1869 et 1870; 3 broch. 111-8°. Nederlandscli... Annuaire météorologique des Pays-Bas pour 1869, publié par l'Institut météorologique néerlandais, i'" partie : Observations dans les Pays-Bas. Utrecht, 1869; in-4° oblong. Programma certaminis poetici ab Academia regia disciplinarum nederlandica ex legato HoEUFFTlANO indicti, anno CIOIDCCCLXX: in-lf. ERRATA. (Séance du i4 mars 1870.) Page 574 > lignes i et 6, au lieu de allongement élastique, lisez allongement sous charye. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 4 AVRIL 1870. PRÉSIDENCE DE M. DELàUNAY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYGIÈNE PUBLIQUE. — Cninmiiiiicnlion relative aux cas de rac/e conslalés en France dans la période de i863 à 1868, d'après l'enquête instituée par le Ministère de l' Açirivulture ; /r/r M. Boui,ey (i). « Une enquête a été instituée, il y a près de vingt ans, par les soins et sous les inspirations de M. Dumas, lorsqu'il était Ministre de l'Agriculture, pour recueillir annuellement tous les faits relatifs à la rage de l'homme et des animaux qui se produisent en France. » L'Académie, qui a toujours attaché une grande importance aux Com- munications que mon honorable prédécesseur, M. Renault, lui a faites sur la rage, entendra peul-ètre avec quelque intérêt les résultats que cette enquête a donnés pendant la dernière période des six années de i863 à 1868, dont le Comité consultatif d'hygiène pul)Iique m'a chargé de dé- pouiller et d'analyser le dossier. )) Je lui demande la permission d'exposer devant elle ces résultais d'une manière liès-sommaire. (i) L'Académie a décidé que cette Communication, bien que dépassant en étendue les limites régiementaiii'^, serait insérée en entier au Cnniplc nridii. C. R., !.'-70, i--' Si-mesuc. { T. LXX, IN " Ki.) 9^ ( 702 ) » Les noms de «Si départements sont inscrits dans ce dossier : » 49 départements, dans la période des six années que l'enquête em- brasse, ont envoyé 108 réponses affirmatives de la manifestation d'acci- dents rabiqnes dans leurs circonscriptions respectives, et 77 réponses néga- tives, loq fois ils se sont abstenus de toute réponse. » 32 déparlements ont déclaré, par r i5 Rapports, être restés exempts de la rage, et 77 fois ils se sont abstenus de toute réponse. » Enfin 8 départements se sont signalés par une abstention complète. » Ces premiers résultats indiquent que les documents relatifs à la rage ne sont pas recueillis avec une grande régularité et avec tout le soin qu'exi- gent et que devraient inspirer la gravité et Timporlance de la grave ques- tion que l'Administration de l'Agriculture s'est proposée d'éclairer lors- qu'elle a institué une enquête annuelle sur la rage. » De fait, dans cette période de six années, sur les 81 départements qui ont répondu aux questions de l'enquête, il n'y eu a que g qui aient envoyé des Rapports aiuiuels. Tous les autres, c'est-à-dire 72, ne se sont pas mon- trés très-réguliers dans l'envoi de leurs réponses, puisque le chiffre de leurs abstentions ne s'élève pas à moins de 186, c'est-à-dire qu'en moyenne 2 -\ fois sur 6 leurs réjionses font défaut. H Mais ces abstentions ne se répartissent pas avec la régularité que repré- sente une moyenne. V 11 résulte du dépouillement du dossier de l'enquête que 10 départe- nienls n'ont envoyé, respectivement, que i seul Rapport; 9 n'en ontenvoyé que 2, et 1 1 que 3. )> Quant aux 4^ autres départements, 24 se sont absleiuis 2 fois sur 6 de répoudre, et 18 une fois. Or, parmi ceux dont les Rapports manquent au dossier, U s'en trouve qui, de notoriété publique, sont Ires-féconds en accidents rabicjues, comme, par exemple, la Seine, le Rliône et Seine-et- Oise. » D'où il résulte qu'il n'est pas possible d'arriver, je ne dirai pas à une conclusion légitime, mais même à une simple induction tant soit peu auto- lisée, relativement à rinfluence que peuvent exercer, sur les manifestations de la rage, la situation géographicpte ties régions où on la signale et les cii'- constances locales qui peuvent y dominer, car il faut l)ien reconnaître que les reiiseigneuients réunis par reuquèt(^ paraissent être l'expression, bien moins de la réalité de loiis les faits de r.ige qui ont pu se produire, que des soins nue les autorités loc.des ont mis à les recueillir et à les transmettre à l'autorité centrale. ( 7o3) » Il n'y a donc pas lieu d'attacher aux déclarations fournies par l'en- quête une trop grande créance au point de vue du plus ou moins de fré- quence de la rage dans les départements dont elles émanent. » La déclaration d'immunité absolue ne veut probablement dire qu'une seule chose : c'est que l'autorité du département n'a reçu, dans l'atmée à laquelle cette déclaration correspond, aucune comuuinication sur la mani- festation de la rage dans sa circonscription. Mais on n'est pas autorisé à en conclure que cette manifestation n'a pas eu lieu, attenriu que les faits de cette nature peuvent échapper, et échappent en effet facilement à une enquête administrative, poursuivie souvent avec mollesse et indifférence par des agents qui, ne comprenant pas l'importance de la mission qui leur est confiée, ne savent pas mettre à son accomplissement tout le zèle qu'elle exige. » Il y a donc autre chose à faire que ce qui se fait actuellement pour que l'enquête sur la rage puisse produire tout ce qu'elle peut donner d'utile à tous les points du vue. » Toutefois l'enquête dont j'analyse aujourd'hui les documents ne laisse pas, malgré ce qu'elle a d'imparfait et il'insuffisant, que de fournir encore des résultats très-intéressants. » Les voici en substance : » 1° Dans les ^9 départements où la rage a été dénoncée par ro8 Rap- ports, 320 personnes ont été mordues par des animaux enragés. » 1° Sur ces Sao personnes, les morsures ont donné lieu, dans i2q cas, à des accidents rabiques, ou autrement dit mortels, car c'est tout un, ce qui constitue une mortalité de 4o,3i pour loo. » 3" Sur les 3^0 personnes mordues, les morsures n'ont pas été suivies d'accidents rabiques dans I2t3 cas connus et spécifiés par les dociuiients de l'enquête. » L'innocuité constatée de ces morsures a donc été de 38 pour ino enviion. « Mais il faut considérer qu'd y a 68 cas dont les terminaisons ne pa- raissent pas avoir été connues, puisqu'il n'en est rien dit dans les docu- ments de l'enquête, ce qui permet de supi)oser que, |)oui- le plus grand nondjre des |)ersonnes dont il s'agit dans ces 68 cas, les morsures qu'elles ont subies n'ont pas eu des résidtals funesles, car une terminaison mortelle d'une morsure rabique a toujours plus de retentissement que ne peut l'avoir un accident de cette nature suivi d'iuie complèle immunité. » D'où il résulterait qu'on pourrait considérer comme acquis à l'im- 93.. ( lok ) munilé 1a plupart fies cas de morsures spécifiées dans l'enquête, desquelles il n'est pas dit que la uiort s'en est suivie. 1) 4" Sur les 320 personnes mordues, 206 appartiennent ausexe inasculiu et 81 au sexe féminin. Pour 33 le sexe n'est pas indiqué. » Ce résultat est parfaitement concor(l,!:iî avec ceux qu'ont donnés les enquêtes précédentes; toujours le nombre des femmes mordues est de beaucoup inférieur à celui des hommes, ce qui ne peut s'expliquer évidem- ment que par les chances moindres que courent les femmes, en raison de leurs habitudes et de leurs travaux, d'être rencontrées par des chiens enragés et de subir leurs atteintes. Peut-être aussi que l'ampleur plus grande de leurs vêtements est pour elles une condition de préservation, l'animal enragé assouvissant sa fureur sur ce qui se trouve immédiatement sous sa dent. » 5" Les accidents mortels ne se sont pas répartis d'une manière égale entre les deux sexes : sur les 206 personnes mordues du sexe masculin, la mortalité a été de 100, c'est-à-dire d'un peu moins de la moitié, et, sui' 81 persoiuies du sexe féminin, elle n'a été que de 29, un peu plus du tiers : 48 pour 100 dans le premier cas et 36 pour 100 dans le second. » Ce privilège d'imuuuiité relative, que les documents de l'enquête actuelle donnent au sexe féminin, n'est probablement qu'un accident de statistique portant sur de trop petits nombres pour qu'il soit possible d'en rien conclure. » Aussi n'y a-t-il qu'à enregistrer ce fait sans commentaires. » 6" L'âge des personnes mordues est indiqué dans 274 cas, dont la répartition par séries décimales met en relief ce lait intéressant, que le plus grand nombre des accidents de morsures (97 sur 274) correspond à la série de 5 à i5 ans, c'est-à-dire à l'âge de l'imprévoyance^ de l'impru- dence, de la faiblesse, et surtout à l'âge des jeux et de la taquinerie. Bien des chiens, sous le coup de la rage, épargneraient les enfants auxquels ils sont familiers, s'ils n'étaient poussés à bout par des harcellements continuels, que les enfants répètent d'autant plus volontiers que, ne reconnaissant pas dans le chien avec lequel ils veulent jouer, son humeur habituelle^ au moment des premières manifestations de la rage, ils se trouvent déler- minés, par là, à l'exciter davantage. » D'un autre côté, cette si grande |)ro|)ortion d'enfants mordus s'explique par le nombre plus grand des chances qu'ils courent d'être atteints |)ar des chiens errants, dans les rues des villes ou des villages où ces entants se trouvent si communément réunis en groupes pour se livrer à leurs jeux. ( 7o5 ) » 7° Un antre fait très-intéressant ressort des docninenls de celte en- qnête, c'est que la série on le chiffre de la mortalité est le jjIus faible est justement celle on le nombre des accidents de morsnres est le pins élevé; les 97 cas de morsnres constatées snr des enfants de 5 à i5 ans, n'ont éié snivis d'accidents mortels que a6 fois, tandis qne, dans les séries snivantes, la mortalité est de 12 snr i5, de 21 snr 34, de 17 sur a8; on, en chiffres pins comparables, tandis qne la mortalité est de a6, 77 ponr 100 dans la série de 5 à i5 ans, elle s'élève à 48, à 61, à 60 pour 100, etc., etc., dans les séries snivantes. >) D'où cette concinsion, que si les enfants sont plus exposés anx mor- snres rabiqnes, il se pourrait qn'ils fnssent moins prédisposés à contracter la rage, pent-ètre par le privilège de lenr insonciance nainrelle et consé- qnemment de lenr parfaite qniétnde morale. » 8° Les morsnres rabiqnes ont été infligées, dans le pins grand nombre des cas, par des chiens et surtout par des chiens mâles : » Snr les Sao cas de morsnres, dont il est question dans l'enquête, 284 ont été faites par des chiens mâles, 26 par des chiennes; 5 par des chais on chattes et 5 par des lonps ou louves. » Il n'est parlé, dans ces docmnents, tl'aucinie morsure faite à l'honune par des herbivores. » 9° Au point de vue des saisons, la statistique fournie par tontes les périodes de l'enquête donne les résultats suivants : u Pour les trois mois du printemps : mars, avril, mai, 89 cas; ponr les trois mois de Vêlé : juin, juillet, août, 74 ois ; ponr les trois mois de Vait- tomiie : septembie, octobre, novembre, 64 cas; et pour les trois d'/iiuer: décembre, janvier, février, 70 cas. « D'où il ressort : a. Qu'il n'y a pas en une très-grande différence entre les saisons sons le rapport tles chiffres des cas de rage ; » b. Que la saison d'hiver est, à une unité près, équivalente, au point de vue du nombre des accidents rabiqnes, à la saison îles grandes cha- leurs; » c. Qne c'est au printemps que ces accidents ont été les pins nom- breux et en automne le moins ; » d. Et, en résultat dernier, fpi(i l'opinion qui anuiistie l'hiver à l'en- droit de la rage et incrimine l'été de préférence à toute autre saison n'est pas l'expression véritable des faits. » Ce qui conduit à cette conclusion d'une importance supérieure, au point de vue de la police sanitaire et de la préservation individuelle, qu'en ( 10& ) tout temps et dans toutes les saisons, il faut se méfier de la rage et prendre, à l'égard du cliieii, îles mesnr(!s de précaution identif|n(\s. » Il faut, toutefois, faire observer que si la stalistique actuelle fournit des chiffres presque égaux d'accidents rabiques pour les saisons des grandes chalems et pour celles des grands froids, il se poiu'rait que cette équivalence eiJt sa cause dans la pUis grande rigueur avec laquelle les prescri|)lions de la police sanitaire sont observées en élé, à l'égard des chiens, tandis qu'en hiver, elles sont à peu près lettre moite. Mais, quoi qu'il en puisse être de la valeur de cette interprétation, il demeure certain que la rage canieie est une maladie de toutes les saisons et que, conséquemment, il faut toujours se tenir en garde contre ses atteintes possibles. » lo" A l'égard de la durée de la période d'incubation, l'enquête donne des résultats d'une grande importance par eux-mêmes et par leur concor- dance avec ceux que les enquêtes antérieures ont déjà fait connaître. » Sur les 129 cas où les morsures rabiques ont été suivies d'accidents mortels, la durée de la période d'incubation a été constatée 106 fois, et il ressort des faits que c'est pendant les soixante premiers joiirs consécutifs à la morsuri; que les manifestations de la rage ont été le plus nombreuses : 73 cas, sur les 106 où la période d'incubation a été constatée. » Les 33 autres cas se dispersent sur les jours suivants : jusqu'au deux cent quarantième, c'est-à-dire embrassant une période de six mois exacte- ment; mais ils deviennent graduellement de moins en moins nombreux, de telle sorte qu'au delà du centième jour les accidents rabiques ne se comp- tent plus que par les chiffres i et 2. Au sixième mois, il n'y en a plus qu'un cas. 1) D'où cette conclusiou, qu'après une morsure subie, les chances de ne pas contractei- la rage augmentent considérablement, lorsque deux mois se sont écoulés sans qu'aucune manifestation rabique se soit produite, et qu'au delà du quatre-vingt-dixième joui-, la grande somme des probabilités est en faveur de l'immunité complète. )) Sans doute que, passé cette époque, les menaces de la rage n'ont pas encore complètement disparu, et qu'il n'y a pas lieu d'être tout à fail ras- suré pour les personnes qui ont subi des moi sures virulentes; mais les per- spectives de l'avenir deviennent de moins en moins sombres, et de plus grandes espérances sont permises aux viclimes de ces morsures cl aux personnes auxquelles elles sont chères. » Dans les enquêtes antérieures, il a élé établi que la durée de la période ( 707 ) irmcubation était d'autant plus courte que les sujets atteints par des mor- sures rabiqtips étaient moins avancés en âge. M Les résultats fournis par l'enquête actuelle sont confirmatifs de cimix que les enquêtes précédentes ont déjà donnés. Eu comparant l'une à l'autre, les séries des périodes d'incubation, de 3 à 20 ans d'une part, et de 20 à 72 ans de l'autre, on trouve, pour la première, une période moycinie de 44 jours, et, pour la seconde, une période moyenne de 70 jours, différence sensible, et qui présente un grand intérêt au point de vue du pronostic des suites possibles des morsures rabiques dans la première période de la vie. » 11° La diM'ée de la maladie a été constatée dans 90 cas, de l'examen descpiels il résidle que la mort est arrivée 74 ^ois dans le délai des quatre premiers jours, les plus gros chiffres de mortalité correspondant au deuxième et au troisième, et cpie la vie ne s'est prolongée que 16 fois au delà du quatrième jour. » Celte fois, comme toujours, l'enquête établit que la mort a été la ter- minaison inévitée des accidents rabicpies, et que les malheureux qui en ont été les victimes ont passé par d'épouvantables tortures morales el phys'cpies, qui expliquent et justifient les terreurs que l'idée seule de la rage inspire partout aux populations dans tous les rangs de la société. » 12° Les documents de l'enquête fournissent des indications pleines d'intérêt ssu- le plus ou moins de nocuité des morsures rabiques, suivant les régions où elles ont été faites. M Si l'on compare entre elles les morsures, occupant le même sié/e, dont les unes ont eu des suites mortelles, tandis que les autres sont restées inof- fensives au point de vue de la rage, on trouve que, sur les '62 cas où les blessures ont été faites an visage, elles ont été suivies d'accidents mortels 29 fois, et ne sont restées inoffensives que 3 fois seulement, ce qui, pour ces sortes de blessiues, donne, d'après la statistique actuelle, une mortalité de 90 pour 100, tandis que leur innocuité ne serait que de 9 environ. )) Dans les 70 cas où les blessures virulentes ont été constatées sur les mains^ la statistique démontre qu'elles ont été mortelles 4^ fois et qu'elles sont restées inoffensives 27 fois : soit une mortalité de 63 pour 100 et une iiuiocuité de 36 pour 100. » Poiu' les blessures des nieudjres supérieurs et inférieins, comparées à celles du visage et des mains, les rapports sont inverses : les 28 blessures rabicpies constatées aux membres siqjérieurs, les mains exceptées, ont été suivies d'accidents mortels 8 fois et sont restées inoflènsives 20 fois; les 24 blessures constatées aux membres iniériems ont été suivies d'accidents ( 7o« ) mortels 7 (ois et sont resiées inotlensives 17 fois : soil une moitalité de 28 et de 29 pour joo. et une iruiocuité de 70 et de 71 pour 100. » Enfin, pour les blessures tlu corps, généraleaitMit iiniltiples, c'est le cliifiVe de la mortalité qui prédomine de nouveau : sur 19 blessures du corps, 120111 été mortelles et 7 sont restées inoff'ensives. » Ces faits, qui sont confirmatif's de ceux que les enquêtes aniérieures oui déjà fournis, donnent de nouveau la démonstration que les blessures rabiques faites sur des parties découvertes, comme ie visage et les mains, ouvrent à la contagion une voie plus sûre que celles qui ont leur siège sur les bras et sur les jambes, que, d'ordinaire, la dent de l'animal enragé ne peut atteindre qu'après avoir traversé un vêtement qui l'essuie et la dé- pouille de son luimidité virulente. )) Il est vrai que les conséquences des morsures faites sur le corps sem- blent contredire celte proposition, mais il faut faire observer à cet égard que, généralement, ces blessures sont multiples, ce qui augmente les chances de l'inoculation ; que, parmi ces blessures, il en est qui ont leur siège sur des parties dénudées, comme le cou et la poitrine, et qu'enfin la plupart du temps, quand un homme est attaqué par un animal enragé, s'il est mordu sur le corps, il l'est aussi sur les mains, qui sont ses instru- ments natuiels de défense. )) i3" Un grand intérêt se rattache aux renseignements que fournit l'en- quête actuelle sur les moyens à r;iide desquels il est possible, je ne dirai pas de guérir la rage — ceux-là appartiennent encore au domaine de l'in- connu — mais bien de prévenir les terribles effets des inoculations ra- biques. )) Il résulte des documents dont je présente l'analyse à l'Académie, qu'en définitive, c'est la cautérisation des morsures, et surtout la cautérisation au fer rouge, faite avec le plus d'énergie et dans le plus court délai possibles, après l'inoculation, qui s'est montrée, cette fois-ci comme toujours, la plus fidèle des ressources prophylactiques. » Si l'on compare entre elles, au point de vue de leurs suites, les bles- sures rabiques qui ont été cautérisées et celles qui ne l'ont pas été, on constate, d'après les données de l'enquête actuelle, une différence consi- dérable entre les unes et les autres, à l'égard de l'innocuité consécutive. De fait, sur i'34 blessures cautérisées, liniiocuité se mesure par le chiffre 92, et la mortalité par le chiffre 4^; c'est-à-dire par 68 pour 100 dans le pre- mier cas et par 3i pour 100 dans le second. » Pour les blessures non caulérisées, le résultat est inverse et bien plus ( 7"9 ) accusé. Sur 66 de ces blessures, la mortalité se mesure par le chiffre 56, ou 84 pour loo, et l'inuocuité par le (.liiffrc lo seulement, ou iSpoiir loo. » Maintenant, il faut faire observer, à l'égard des blessures cautérisées, qu'il n'a pas été possible, faute de renseignements suffisants, d'établir entre elles une distinction d'après le degré de la caulérisalion et le moment où elle leur a été appliquée : deux conditions desquelles dépend l'efficacilé certaine ou l'inanité complète de ce moyeu de préservation. » Si ce départ eût pu être fait, il est permis d'affirmer que le chiffre des blessures cautérisées restées inoffensives aurait grossi considérablement, caria destruction par le feu des tissus souillés et même imprégnés de sa- live vindente prévient, on peut dire à coup sûr, les accidents rabiques, lorsqu'elle est faite à temps, c'est-à-dire avant l'absorption du licpiide dé- posé dans la plaie. » A ce dernier égard, il serait téméraire aujourd'hui de vouloir indiquer, avec nue précision rigoureuse, dans quelles limites de lemps cette absorp- tion s'effectue; les données de l'expérimentation ne sont pas encore suffi- santes pour qu'il soit possible de se prononcer en ces matières avec une connaissance complète de cause. Mais on peut dire, sans crainte de se tromper, ciu'élant donnée une morsure virulente, on n'a jamais recours trop tôt à la cautérisation, par le fer rouge de préférence à tout autre, et qu'd vaut mieux s'en servir avec excès que d'une manière timorée. » Mais si le feu est le meilleur des agents destructeurs des tissus sur lesquels a porté une dent virulente, cela ne veut pas dire qu'il faille l'em- ployer à l'exclusion absolue des autres agents de cautérisation et qu'en dehors de lui il n'y ait pas de salut. Le but à atteindre est la destruction la plus rapide possible des tissus touchés ou déjà imprégnés par une salive virulente. Si, à défaut de feu, qu'on ne trouve |)as toujours partout et im- médiatement, de manière à |)oiivoir l'appliquer suivant le mode chirur- gical, on avait sous la main un agent caustique, il faudrait l'employer sans délai et avec toute l'énergie que permet l'organisation des parties où la morsure a son siège, sauf à recourir ultérieurement au feu, lorsque le moment de pouvoir s'en servir serait venu. « On ne saurait trop rappeler ces préceptes de prophylaxie, car les do- cuments de l'enquête actuelle portent un trop grand nombre de témoi- gnages des pratiques insuffisantes auxquelles bien souvent on se contente de recourir. » Bien des fois, eu effet, il est indiqué, dans les documents que j'analyse, C. R., 1R70, i" Semestre. (T. LXX, N" ii.) 9^ ( 7'o ) qu'on n';i fait usage, pour le trailement d'une morsure rabique, que de l'ammoniaque ou de l'alcool, ou du nilrate d'argent, ou sinqilement même d'un vinaigre quelconque, et que, cela fait, on s'est abstenu de toute autre application locale, les moyens employés étant considérés comme suffisants. » Dans bon nombre de cas encore, il est établi que, faute de substances quelconques à appliquer sur une blessure faite par un animal enragé, on s'est absteiui de toute intervention immédiate jusqu'à ce que le cautère ou les agents caustiques aient pu être employés. Mais trop souvent, en pareil cas, un trop long délai s'est écoulé entre le moment de la morsuie et celui de l'application du trailement qui reste inefficace pour avoir été trop tardif. » Qu'y a-t-il donc à faire en pareille circonstance, c'est-à-dire lorsqu'on est loin de tous les secours et qu'on n'a sous la main aucini agent propre à détruire le liquide virulent qui peut avoir été introduit dans la plaie d'une morsure ? » Dans ce cas encore il ne faut pas rester inactif, et l'on peut, par l'em- ploi de pratiques spéciales, parvenir soit à empécber l'absorplion du virus, soit tout au moins à la retarder. » I.e premier de ces moyens, qui peuvent être préservateurs si l'on sait y recourir à temps, est la succion immédiate de la plaie, que le blessé devrait toujours s'empresser de pratiquer lui-même, toutes les fois que cela lui serait possible, c'est-à-dire que la Idessure aurait sou siège dans une région à portée de sa bouche. Le sang qui s'écoule sous l'aspiration des lèvres, entraînant avec lui le liquide virulent qui déjà peut avoir pénétré dans les capillaires de la |iartie l>lessée, les chances de l'absorption de ce liquide se liouvent ainsi ou annidées, ou considérablement réduites. Sans doute que l'on peut objecter à celle pratique que l'absorption qui ne se f^it pas dans la plaie peut s'effectuer dans la bouche, grâce à l'extrême finesse de la membrane qui la tapisse; mais ce danger peut être évité si, après chaque succion, le liquide aspiré est immédiatement rejeté. Du reste, il ne semble pas qu'en une telle occuriTuce, il y ait poui' le l)lessé motif à aucune hésitation à l'égard du parti qu'il doit prendre, puisque, à coup sûr, les chances sont bien plus grandes de l'absorption d'un virus par la surface d'une j)laie (|ue par celle d'une muqueuse intacte. » Mais si les chances sont bien faibles, dans les conditions qui viennent d'être spécifiées, de l'absorptiou par la bouche (\u virus rabique, je n'ose- rais dire cependaiU qu'elles sont tout à fait nulles, et, conséquemmeiit, recommander la succion comme une pratique dont on peut affirmer l'in- ( 7" ) nocuité absolue. Je me borne floiic à la signaler ici comme une ressource dont on peut toujours disposer, alors que toiU autre fait actucUeiuen! défaut; comme uu moyen possible d'éviter aux victimes des morsures ra- biques les terribles dangers dont elles sont menacées, en laissant la respon- sabilité de leur dévouement à tous ceux qui, sous les inspirations de leurs passions affectueuses, croiront devoir recourir à la pratique de la succion pour le salut de l'un des leurs. » Pour prévenir les reiloutables effets des morsures rabiques, on peut aussi et il faut toujotu's recourir à l'expression des plaies, afin de les faire saigner le plus possible, et d'entraîner avec le sang la salive virulente qu'elles peuvent contenir. Si en même lenq« cju'on exprime les plaies, il est possible de les soumetire à vm lavage continu, avec uu lit|U!de (piel qu'il soit, ne fût-ce que de l'urine, il ne faut pas négliger l'emploi tie ce moyen, qui peut être Irès-efficace. L'eau de Javel, si employée pour les usages domestiques, peut être en |)areil cas d'un très-utile secours. » Il sera bon aussi, eu attendant cpi'on puisse faire usage des agents destructeurs, feu ou caustiques, de soumettre les lèvrts des plaies à une pression continue^ de manière à effacer le calibre de leurs petits vaisseaux et. à suspendre dans leurs tissus le courant sanguin, condilioii nécessaire de l'absorption. » Toutes les fois que la disposition de la région permettra de l'étreiudre par une ligature cu'culaire, on ne devra pas négliger d'employer ce moyen propre à sus|3endre la circulation locale, et à ralentir, si ce n'est même à empêcher, l'absorption dans les iissus blessés. Cette ligntiire ne devra être levée qu'après l'application des causticjues, et il sera méiue toujours d'une honne précaution de la maintenir jusqu'à ce que, par l'emjîloi des ventouses scarifiées multiples, on ait pu faire évacuer la plus grande quantité pos- sible du sang dont elle avait suspendu le cours dans les pailies soumises à son étreinle. » Tel est l'enseniltle des mesures qu'il est nécessaire ou, tout au moins, très-utile d employer pour prévenir ou duniiuu;r les dai7gerscpie font courir les morsures virulentes aux personnes qui les ont subies. » Maintenant, il est question dans l'enquête d'une foule de receltes, de remèdes secrets, de pratiques de différents ordres auxquels nombre de personnes ont eu recoiu's pour se mettre à l'abri des menaces de la rage. » Il e>l certain qii'aucim de ces moyens, ])kis vantés les uns cjue les autres, dans les localiiés respectives où la tradition les a conservés, n'a fait la preuve de son efficacité tliérapeulique; mais y a-l-il lieu de les [proscrire 94- ( 7'2 ) d'une, manière absohie, et y a-t-il vraiment avantage à le faire ? On s'éton- nera, sans doute, d'entendre poser cette question dans l'enceinte de l'Aca- «iéiiiie (les Sciences ; cependant elle mérite d'être examinée, et je demande à l'Académie la permission de la discuter un instant devant elle. » La rage est une maladie incurable, jusqu'à présent tout au moins; luie fois passée la période trop courte où l'on peut en détruire le germe sur place, dans la blessure où il a été introduit par la dent deraniiiial enragé, la médecine resie impuissante; elle ne sait rien, elle ne peut rien pour con- jurer le danger. Le malheureux qui se trouve eu présence des menaces de la rage passe, pendant une longu'e période de jours et même de mois, par toutes les perplexités, par toutes les angoisses, par toutes les tortures morales du condamné à mort. Il a sans cesse devant les yeux comme uu spectre implacable, fantôme encore aujourd'hui, mais demain réalité pos- sible. w Dans de pareilles conditions de son esprit, quel inconvénient y a-t-il à ce qu'il aille chercher, n'importe où, quelques motifs de ne pas tant désespérer, (]uelques moyens de retrouver un peu de calme et de repos? Qui peut dire que le rassérénement de son esprit, que sa confiance ou que sa foi ne seront pas pour lui, dans une certaine mesure, des moyens de salut? La statistique de cette enquête ne démontre-t-elle pas qu'à nombre égal de sujets, enfants et adultes, exposés à la rage par suite de morsures virulentes, cette maladie fait bien moins de victimes sur ceux-là que sur ceux-ci? Et ce résultat ne donne-t-il pas à penser que le moral pointait bien avoir quelque influence sur les manifestations de cette maladie étrange? » Et quand il n'en serait pas ainsi, n'est-ce donc rien que de donner quelque quiétude à ceux qui sont sous le coup de la rage, et de leur per- mettre de passer les jours qui leiu- sont comptés à l'abri des terribles soucis auxquels les |)erspeclives de letu- sombre avenir les livrent en proie? Il m'est arrivé quelquefois tic faire prendre à des malheureux qui étaient victimes des terreurs de la rage, des breuvages innocents à titre de spéci- fiques infaillibles, et le souvenir que j'ai conservé de leur inuncnse con- tentement m'a toujours affermi dans l'idée qu'en pareille matière, il n'était pas bon de détruire les illusions et les croyances : mieux vaudrait, au cou-, traire, les faire naître. Mais il ne faut pas que ces moyens, qui constituent ce qu'on peut appeler le traitement moral de la rage, prennent jamais le pas sur ceux dont l'aclion matérielle est certainement efficace, lorsqu'on les emploie dans le tem|)s convenable et qu'on sait s'en servir. Il ne f.uit ( 7>3 ) pas surtout que jamais les premiers se substituent à ceux-ci : là est le dan- ger contre lecpiel il faut mettre en garde les populations. Mais une fois que la médecine a rempli son rôle, si les malades cherchent en dehors d'elle des ressources et des espérances qu'elle avoue être impuissante à leur don- ner, pourquoi les détromper? Pour ceux qui sont condamnés à périr du mal dont ils ont reçu le germe, est-ce que la désillusion ne viendra pas toujoiu's assez tôt? » La rage une fois déclarée, la mort est fatale, et quand on réfléchit aux terribles souffrances qui la précédent, on ne peut s'empécliei- d'exprimer le regret que la marche de la maladie ne soit pas plus rapide encoie. » Aucun remède n'étant connu, le mieux qu'il y ait à faire est de tâcher de diminuer les souffrances des malades et de les soustraire à leurs tortures moiales par l'emploi continué des anesihésiques, sous toutes les formes et par toutes les voies. Puisqu'ils sont condamnés à mourir, c'est leur rendre le plus grand îles services que de leur donner tout à la fois l'inconscience de leur état et l'insensibilité pour leurs souffrances. » Il ne nous reste plus que quelques mots à dire sur les aiiiniaux tpii ont été mordus par des chiens ou des loups enragés, pentlant la ])éiiode des six années de l'enquête. )) Ils appartiennent à toutes les espèces domestiqi'.es, et géncialement on a fait abattre, immédiatement après la morsure reçue, tous ceux de ces ani- maux dont on pouvait réaliser la valeur actuelle, en livrant leurs chairs à la consommation alimentaire. » Restent les chiens, desquels il est important surtout de s'occuper, car c'est par leur intermédiaire presque exclusivement que la rage s'entretient et se propage. » Le chiffre des chiens mordus dont il est question dans l'eiiquèle s'élève à y85 ; sur ce nombre, il est constaté que 52- ont été abattus. )) Des 258 qui restent, on ne connaît le sort que de aS seulement, qui ont été séquestrés et flont i3 ont contracté la rage. » Ces chiffres sont bien loin de tlonner la mesure exacte des animaux de l'espèce canine qui ont reçu ries morsures viridentes. Ils expriment seu- lement le nombre des sujets de cette espèce sur lesquels les aulorilés locales ont reçu et donné des l'enseignements. » Tels qu'ils sont cependant, ils ont une signification qu'd est important de fiire ressortir. » Établissons ce premier fait que, sur le nombre des chiens qnr l'on a constaté avoir été contaminés par une morsure rabique, il y eu a près d'un ( 7-4 ) fiers, 29 pour roo, qui paraissent avoir échappé aux mesures sanitaires de la séqtiestralion et de l'abatage, par suite de l'incurie probalile, de l'ignorance on de la trop grande complaisance des autorités chargées de faire a|)pliL]iier ces mesiu-es; par suite aussi de l'indifférence des popula- tions menacées, qui devraient être les premièies toujours, si elles compre- naient bien leurs intérêts, à réclamt-r l'api^lication de ces mesin-es qu'on peut dire de salut public. " Leur nécessité, trop mal comprise, se trouve démontrée par les faits qui viciineni d'être rapportés. Sui' les u5 chiens dont la séquestration a été constatée et l'histoire suivie, la moitié a contracté la i-age. Admet- tons que le même fait se soit produit dans le groupe des 233 chiens restés libres malgré letu' contamination : 116 ont donc dû devenir à leiu- tour les propagateurs de celte terrible maladie, et il n'y a rien d'exa- géré à admettre que chacun d'eux a jiu faire, dans son espèce, nue dizaine (le victimes, destinées à fournir, elles aussi, d'après les données pré- cédentes, une nouvelle légion d'agents propagateurs; et successivement ainsi. En sorte que la rage de res|)èce canine s'entretient surtout par elle- même, et que son chiffre va croissant suivant une progression redoutable; tandis que si les autorités étaient vigilantes, si suitout les populations étaient plus soucieuses de leur propre conservation et savaient se protéger elles- mêmes, on pourrait arriver, sans de bien grandes difficultés, à réduire à des jjroportions relati\emenl bien minimes les désastres causés par cette mala- die et les irréparables malheurs qu'elle entraine trop souvent lorsqu'elle s'attaque à l'homme. >' On ne saurait donc réclamer lro() énergiquemeut l'application rigou- reuse des mesures de police sanitaire contre les animaux de l'espèce canine contaminés par une morsure rabique ou seulement suspects île l'avoir i-eçue. » Eu résumé, de toutes les données dont il vient d'être question dans cet exposé, deux surtout doivent être mises en relief, car elles expriment ce (pie les populations ont le |)lus d'intérêt à connaître, et ce dont il fau- drait (pi'elles lussent profondément pénétrées, à savoir : » 1. Qu'il est possible de prévenir les funestes conséquencts des mor- sures rabiques, en ayant rccouis à la caulérisalioii par le feu dans le délai le plus court possible, après qu'elles ont été faites, et, à défaut de l'applica- tion immédiate An feu, en suivant les autres presciiptions préventives cpii viennent d'être formulées; » H. Ou'd est possible de (liininiier, d.uis une très-grande mesiu-e, les désasti-es et les uiallieurs causés par les morsures rabiques, en appliquant ( 7'5 ) avec une extrême rigueur contre les chiens reconnus contaminés, ou seule- ment suspects de l'être, la mesure sanitaire de la séquestration, prolongée pendant huit mois au moins, et de préférence celle de l'occision immé- diate et sans merci. » PHYSIQUE. — Sur la chaleur latente de la (/lace. Note de M. Jamin. « J'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie, dans sa dernière séance, les expériences exécutées par M. Amaury et moi sur la chaleur spéciticpie de l'eau; elles prouvent que cette chaleur spécifique augmente avec la température, suivant une loi de progression assez r:ipide, exprimée par 1-1 formule fi) — = =: I + 0,001 lo^ + (o,ooi loZl*, ^ ^ sr i — Ojooiiof de sorte cpie la quantité totale de chaleur Q nécessaire pour élever un kilo- gramme d'eau de zéro à t degrés est , , ^ r 0,00110^ (0,001 io«)*"] Q augmente donc plus rapidement que t, et assez rapidement poiu^ qu'il ne soit pas permis de négliger la quantité contenue dans la parenthèse. » Depuis cette Communication, M. Fizeau voulut bien me faire remar- quer que les mesures calorimétriques anciennes sont rapportées à l'eau dont elles supposent la capacité constante; comme elle est variable, ces mesures doivent subir une correction. 11 m'engagea en particulier à recti- fier, suivant la formule précédente, les expériences que Laplace et Lavoi- sier ont autrefois exécutées sur la chaleur latente de la glace. M. Fizeau espérait que les nombres corrigés de ces savants célèbres concorderiient avec ceux de MM. de la Provostaye et Desains et avec ceux de M. Regnault. Cette prévision était en effet fondée, comme on va le voir. » On sait connnent opérait Lavoisier : il pienait un poids P deau bouil- lante ou presque bouillante; soit T sa température. Il la versait dans son calorimètre à glace ; elle y était ramenée à zéro, et, si l'on suppose que sa capacité soit constante et égale à l'imité, elle perdait PT. D'autre part elle fondait P' de glace qui gagnait P'X, et l'on avait (3) |t = X. » Lavoisier fit plusieurs expériences qu'il décrit à la page 3o3 du ( 7i6) deuxième volunif (édition de jM. Diiiuas^ et il njoute : « C'est en prenant » un milieu entre ces résidtals et quelques autres semblables, que nous » avons fixé à 60 le nombre des degrés de chaleur que la glace absorbe » pour se réi. Il s'agit ici de degrés Réaumur, et 60 R. équi- vaut à 75 degrés C. Cela veut dire, eu résumé, que, dans la foruude ( i), où p T est égal à 100 degrés, le nombre calculé ^ T s'est trouvé égal à 70. On prit le nombre 73 comme exprimant la chaleur latente de la glace. » Ce résultat fut admis sans contestation par tous les physiciens qui s'en servirent |)Our déterminei- par le calorimètre à glace la chaleur spéci- fique d'un grand nombre de corps. Aussi, en i843, MM. de la Provostaye et Desains excitèrent une certaine émotion en annonçant que le noml)i'e j5 est inexact et doit être remplacé par 79,25. M. Regnault prit la peine de vérifier les mesures de ces physiciens. On adopta 79, 25, on renonça à la méthode de fusion de la glace, et on accusa d'inexactitude Laplace et La- voisier. » Ce jugement n'est point fondé. Les expériences de Laplace et Lavoi- sier sont exactes, c'est l'interprétation qu'ils en ont donnée qui est à reprendre. Ils avaient admis que la chaleur spécifique est constante et égale à l'unité, tandis qu'elle augmente avec la température; ils avaient supposé qu'en se refroidissant de T à zéro un poids P d'eau perd PT. Nous savons maintenant, par la formule (2), qu'il perd r o,"oi loT (o.ooiioT)'"! )i C'est cette quantité qui fond un poids P' de glace, qui est égale à P'X. et qu'il faut mettre dans la formule (3), à la place de P/; on a PT o,ooiioT (o,ooiioT • ] = P'>-, PT et comme, d'après l'expérience, -57 était égal à 73, _r o,ooiioT (o,ooiioT)n On voit que X doit être augmenté, et en faisant le calcul on trouve X=79,4. » Aiiisi corrigée, la valeiu- de X est très-voisine de celle qu'ont obteiuie les physiciens que j'ai cités. Même elle est un peu plus grande; cela tient à ( 7'7 ) ce que les dernières expériences elles-mêmes ont à subir une correction annlogue, lienrensement moins grave. Voici comment elles ont été faites. » On mettait clans un calorimètre un poids P d'eau à t, entre 20 et 3o de- grés; on y laissait tomber un poids P' de glace, l'eau baissait jusqu'à t'. La chaleur nécessaire pour élever celte eau, depuis zéro jusqu'à t ou t' , est Q ou Q'. Suivant la formule, on a o, 001 10^ (o, 001 \otY~\ Q = P/[ 1 + 2 Q' _ p ^' r j , ",001 'o<' (0,001 10?' )n La différence représente la chaleur cédée à la glace. Or celle-ci s'est fondue; elle a absorbé P'X, puis elle s'est échauffée jusqu'à t'; elle a gagné en tout Q"= P'X + Vf et en égalant la perte au gain G, 001 10 <' I + — (0,001 lot' )2"1 3 J- 0 1 ,001 lot + + (0,001 10/ 0 ,001 10/' p 2 001 loty 2 3 La fornnde cjui a servi jusqu'à présent pour trouver X supposait que les termes entre les parenthèses sont nuls; elle était Mais comme t et t' sont très-peu différents, les termes de correction sont peu considérables. J'ai tait le caictd pour la sixième expérience de M. Re- gnault [Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. VIII, p. 27). Cette expé- rience donnait pour X la valein- 79,06; après correction X devient 79,37. C'est absolument la valeur de Lavoisier. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Recherche d'une deuxième approximation dans le calcul rationnel de la poussée exercée, contre un mur dont la face postérieure a une incluinison quelconque, j>ar des terres non cohérentes dont la surjnce supérieure s élève en un talus plan quehonqiie à partir du haut de celle face du mur: par M. de Saint-Vuxant. « On trouve, au Compte rendu de ce jour (1), tui article de M. Boussinesq contenaiit le résultat d'une intégration d'équalion linéaire aux différences (1) VoirA la Cnrrcsponrlancc, p. ^5l. r,.K..i870, i" S<-meî(re. (T. LXX, NoI'l.) <);") ( 7'« ) partielles du second oidre, faite pour certaines conditions définies d'un genre nouveau, afin de répondre à un appel que j'ai cru utile d'adresser aux lecteurs du même Recueil dans une Note du 7-14 février (*). Mon but était, en provoquant ainsi leurs recherches, d'étendre beaucouji l'ap- plication (le la théorie rationnelle de l'équilibre-limite ainsi que de la poussée des niasses de ferre, due à l'hem-euse initiative de M. l'in- génieur Levy, qui, dans un Mémoire ap- prouvé par l'Académie (**), a donné pour le problème général de cet équilibre une équation aux différences partielles du se- cond ordre non linéaire, intégrable exac- tement dans les seuls cas d'un massif N,MQ terminé en haut par un plan MQ dont l'in- clinaison 00 sur l'horizontale Mx ait une relation déterminée avec celle c, , sui- la verticale Mj, de la face MN, du mur ABMN, destiné à soutenir ce massif d'une terre dont ç, plus grand que w, est l'angle de talus naturel ou de terre coulante. » Je conseillais, pour les cas où cette relation [\{b') ci-dessous] n'a pas lieu, d'employer toujours, comme approximation, des formules fournies par la théorie nouvelle; mais de rechercher une approximation plus grande au moyen de lacKlition d'inconnues auxiliaires dont on négligerait les termes du second degré; ce qui revient à substituer dans l'équation de condition d'équilibre-limite de M. Levy [(3) du 7 février] 4'P + (N, - N,)- - (N, + N,)- sin-'. = o, aux composantes normales N,, N, et à la composante tangentielle T de pression sur l'unité superficielle de faces intérieures perpendiculaires aux j: et aux y, les expressions N, = n 07- cosw H -~], N, =: n /J — H- -r^ \' d) ■ j ' \' cos w dx^ iu') T=-n(;,.= sin.-f £|), cos M /( a'sm w 4- 1' cosw, (7 = V/ cos y V ' (*) T. LXX, p. 2?,9 et siirloiit 9.85. (") T. LXX, p. 217, 7 lévrier 1870. ( 7'9 ) el à effacer les carvés et produits des trois dérivées secondes de l' incon- nue ^\i', ce qui fournit l'équation du second ordre linéaire {a) de la Note de M. Boussinesq; équation dont il vient de donner la solution de manière à remplir les conditions imposées, qui sont que ces trois dérivées s"an- ludent aux points de MQ et que, sur ceux de MN,, on ait — tangy pour le rapport de la composante tangentielle c à la composante normale X de la pression sur cette face du mur. » Voici ce qui résulte de l'analyse du savant professeur, ainsi que de la discussion aussi rigoureuse que délicate à laquelle il s'est livré et qui permet de s'en tenir à l'intégrale sous forme finie sans reeourir aux ior- niules transcendantes de fonctions discontinues : j. 1° Ij'on a i|>' = o quand l'angle e, = jMN, de la face MN, du mur est jiisteiuent égal à s = jMN' supposé satisfaire à // COS(2£-h 0 — w) = -. ' tlou Sm 2£4-'f — U) = : i ce qu'on savnil déjà, car les expressions («') sans les ternies en ■\' doiuieiit, alors, d'après le Mémoire de M. Levy et la Note du 7-14 février, la solu- tion rigoureuse du problème. Ce sont elles, aussi, qui fournissent ce que la même Note présente comme une première approximation de la solution quand la condition £, = s n'est point remplie. » 2° Lorsque s, > £, c'est-à-dire lorsque la face postérieure MN, du nuu- tombe à droite de MN' ou est comprise dans l'angle QMN', le problème de la détermination de <])', dont dépend la seconde cipproximalion cherchée, n'a pas de solution, en sorte que, quelque petit que soit l'excès de £, sur £, les composantes de pression N,, No, T ne sont pas susceptibles d'être repré- sentées par des expressions telles que(rt') : ce qui prouverait qu'alors le massif, quand l'équilibre serait dans le cas de se rompre par un com- mencement de renversement du mur, ne se désagrégerait pas à la fois dans toutes ses parties, ou que quelque portion vers le haut se mouvrait d'abord en bloc. Alors on est obligé de s'en tenir aux expressions («') sans les termes en ij;', c'est-à-dire à la première approximation [voir la Note du i4 février). » 3° Lorsque £, ■< £, c'est-à-dire que, conmie sur la figure, la face MN, du mur fait avec la verticale M/ un angle moindre que celui £ = | NM' que détermine la relation (//) entre £ et w, l'intégration donne (c') ,i;'=/(.r-jtang£)+/, [^JT _ j tang (p + £ - ") J, 95.. ( 720 ) y etj, étant deux fonctions dont la seconde, /,, a sa dérivée seconde^" nulle pour tous les points du massif, en sorte que, quelque valeur que du reste on lui attribue, elle ne donne rien dans les trois dérivées secondes de (]>' figui'aut aux expi'essions (a') des inconnues; et dont la première, y, est telle, qu'on ait pour sa dérivée du second ordre 10 [lour 3C — J' tangc ^ O, c'est-à-dire pour les points situés dans l'angle ÎJ'MQ; ^ ' J |A(j: — J' tangê) pour X — Jtang£<^0, c'est-à-dire pour les points situés dans le petit angle N'MN,; où A est déterminé par l'expression , ,, . 2 sino cos'e cosfw — s,) sinm cos'e cosfw — e,^ ... (e ) A = —, ^T = 2(7 — - — -, i r^ {*\. COs() COStp COS((J> — E-l- £,) ^ ' » Il y a, comme on voit, discontinuité; non pas quey" change aucune- ment de grandeur quand on passe d'un côté à l'autre de la droite MN', mais parce que sa loi change. Ou pourrait, par la formule de Fourier, en (*) M. Boussinesq est arrivé aux expressions [h'), ou (/() de sa Note, en tirant a- de l'équation cosa; — sin^fj) = it-[cos2 i s — m) -(- sin-tp] qui vient de la substitution de f(x — y tangî'i à >]/' dans l'équation différentielle indéfinie 1 a\ , et en en déduisant le rap- port ; qu'il faut égaler à y'cos'w — cos''f; ce qui donne d'abord cos(2c — w) I — t— c cos W d'où sin(2e — m) , et, par suite, cos (2 s -+- tp ^ w). C'est par un artifice semblable qu'on évite d'interminables calculs, lorsqu'on truite l'équa- tion de condition définie (c) de sa Note, relative aux points du mur. En substituant, aux trois dérivées secondes de ^' , respectivement/", tang-e./", — tangs y", avec .„ . , > . sin(£ — S| j y"=A(..-,-tang£)=-A^^A__V. on a d'abord cosltp — 6 -I- £,)cosMsin'(6 — s,) . / , v , ■ x • A — ■ ■ ■ = sm£ cos(^ + £1) — a- coSi w — £,) sm ? COS^È COS((0 — £| ) d'où l'on tire, pour = ■ \/cos w — cos-y, une expression qui se simplifie en \ -\- r:' COSw remplaçant le cosinus et le sinus de as, -H ? — w par ceux de la différence de as -h y — w et s — £,; car ceux de 2£ -f- y — w sont connus par (è'). D'où l'on déduit, sans avoir be- soin de négliger aucun terme de l'ordre de i — £, ou de son carré, rcx])ression (e' de la constante A C'est encore en dégageant le rapport de i — d' à i -h a- et en faisant des réductions, à un ( 7'^' ) construire une expression applicable à tout le massif, mais cela serait inu- tile. » On voit aussi qu'alors, s, étant supposé, du reste, toujours différer ppu de £, l'on a pour N,, No, T les expressions (/>') sans les termes correclifs en ^', ou celles (lo) de la Note du i/| février, dans toute la partie N'MQ du massif, c'est-à-dire qu'on y a les mêmes pressions intérieures que si la face du mur était sur la ligne MN', ou que i-i la petite partie N'MN, était de la maçonnerie. I) Et, aux ])oints du massif de terre qui occupe cette petite partie N'iMN,, l'on a !N| =: U[p 17- COU',) — A(^ tange — jc) tangos], N^=n[pi:t^_A(jtangs-x)], T = — U[pa^s\T\(,i 4- Â(j-tangs — .r)tang£]; c'est-à-dire les mêmes expressions de N,, No, T dont nous venons de parler, pour même distance normale p à la ligne de talus siqîérieur, moins trois quantités proportionnelles aux distancrs horizontales j tanga — x de ces mêmes points à la ligne MN', dont l'angle avec la verticale est £ déterminé par {b'). » On a les composantes N,, No, T relatives aux points de la face MN, du mur, en y faisant x =jtang£,, d'où, en appelant ^° ' COS£| la profondeur MN,, mesurée sur le mur, à laquelle est placé un point N, de sa face, L sin (e — s, 1 r lange — x = '-■, [h') \ ■ ^ p =: X sin oj + j- cos w = L cos( w — s,) ; seul terme, de sommes et de différences de sinus, que l'on démontre simplement les mêmes relations ( //) envisagées comme condition que le rapport de — G à ,K- soit tangy, ou que MN' soit une face de glissement; et, aussi, <]u'on arrive facilement à prouvei- que la • • ■ COS((p -f- s) pression résultante tK sur cette face est exprimée par rtna; et iiuis que u =: ■ -, ' 1 1 < 1 » cos{m — s) ce qui fournit l'expression (i4) JV =: nL ros('^ -I- ï) de la Note du 7 février, obtenue d'abord par M. Levy, à la suite d'une longue analyse. Les calculs seraient encore plus simples, en prenant, comme on a fait d'abord à la Note du 7 février, des coordonnées .',', r' respeitivenient parallèles et per|)endiculaires au talus supérieur MQ. ( 722 ) 1 on oblient = COS(w — £,) '- \, , ..s ' Nî — N, nL r I — «r'cos2(.> , , Asinfs — e,l 1 (l') \ = COS(w— £,) !— ^COS23U T= — — — -cosfo) — £,)-1 ^ usinas • \ 2 L cosw ^ ' cos'e J )) Substituant dans les formules de changement de plan de pression [(4) du 7 février] Nî + N, N, — N, 2 2 cos2£| — Tsin2£,, sin2c| + Tcos2ci, on a, pour la composante normale et pour la composante tangentielle, que nous appellerons respectivement x" et è ", de la poussée exercée au point N, sur l'unité superficielle de la face MN, du mur, en mettant pour A sa valeur le') : I t, nL(cos(M — •' 3b = — 2 / COSW ^.) [asin^s, + 2o--cos°(m — £,)] ~ 4iit fort sérieux, fort intlépen- danl ; toutefois il n'avait pas rompu extérieurement, olfîcielleinent, avec les traditions de la scolastique. Sa Compagnie avait adopté les doctrines de Suarez, tacticien manœuvrant habilement dans l'intérêt de son ordre : Granddionius ne s'y était pas enchaîné; il demeure étranger à cette pré- occupation constante de Suarez, qui cherche à marier le thomisme et le scotÎMue. Suarez, en effet, eu présence du flot montant de la révolu- tion intellectuelle qu'inaugura la Renaissance, avait entrepris de lui oppo- ser la digue factice d'une sorte de fusion entre les deux écoles rivales du thounsme et du scotisme. Ce|)endant Granddionius a, comme tous les hommes de sa Compagnie, un tempérament éclectique : on recoiniaîl un thomiste qui incline au système d'Ockam. Peut-être quelques théories de Descartes sont-elles explicables par cette particularité. » l.e manuscrit de Grandillonius est très-curieux ; il serait désirable qu'on le publiât, et qu'en même temps on recherchât s'd n'existe pas d'autres ouvrages du même philosophe. Jusqu'ici, on ne connaissait pas le nom du maître de philosophie de Descartes; désormais, je crois qu'on peut, avec une grande probabilité, attribuer à Grandillomus l'horuieui- d'avoir formé le plus illustre des penseurs. » On n'a pas encore déterminé exactement l'année où Descartes qintta l'établissement de la Flèche; d'après les uns, cetttï sortie reiiionte à l'an- ( 7'-9 ) née 1612, fl'niitres la fixent à 1616; la première date est moins probable que la seconde, car en 1612 Descartes n'avait guère plus de quinze ans. » CHtMlE. — Existence du sélénium dans le cuivre Hu commerce; par M. Ch. Viollette. (Renvoi à la Section de Cbiiuie.) « r.a Miétiiode que j'emploie pour séparer le séléniinii qui peut exister dans le cuivre du coiiMuerce consiste à oxyder d'abord le métal dans un four à moufle, puis à chauffer au rouge, pendant plusieurs heures, l'oxyde formé dans un courant d'air sec et pur. Pour peu que le cuivre contienne de sélénium, on voit, au bout de quelque temps, se former un anntMu blanc à la sortie du tidie, près de la grille; cet anneau offre les caraclères suivants : » Il est volalil, cristallin, formé (Vin\ amas il(! cristaux Iransparenis, allongés, homogènes. Ces crislaux sont très-hygrométriques, ils se liqué- fient rapidement à l'air et sout entièrement solubles djuis l'eau. Leur solution ne bleuit point par l'ammoniaque, ce qui exclut de leur consti- tution tout composé du cuivre; elle précipite aboudamment |)ar le nilr.ite d'argent, mais le précipité, très-peu soluble dans l'eau, se dissout er)tière- ment dans l'acide nitricjue en excès, en donnant une solution parfaitement limpide. » Avec les agents réducteurs, tels cpie l'hydrogène à chaud, ou l'acide sulfureux gazeux, huuude, à la températiu'e orchnaire, l'aimeau blanc se transforme en un anneau rouge, volatil sans lésidu, et entièrement soluble dans l'acide sulfurique fumant, qu'il colore en vert. L'eau précipite eu rouge cette solution. Avec l'hvdrogene sulfuré, on obtient un anueau brun-rouse. entièrement volatil, et dounaul un anneau présentant des nuances orangé- rouge du plus vif éclat. » Cette matière rouge offre donc tous les caractères ilu sélénium, et l'an- neau blanc ceux de l'acide sélénieux. » Cette méthode permet de déceler et de doser le séléniinu dans les cuivres du commerce, et, par suite, de déteriuiner les gisements de cet élé- ment si rare. Peut-être pourrat-elle s'appliquer à la recherche du sélénium dans les métaux que l'uidustrie extrait de leurs sulfures. C'est ce que je me propose d'examiner. » Le métal sur lequel j'ai opéré était originaire du Chili, suivant toute.î probabilités. Je me propose de soumettre a la même épreuve les cuivres de ( 73o ) diverses provenances, lorsque j'aurai |iii me |)rocurer des érhanrillons d'ori- gine certaine. Aussi, comme c'est là une question qui intéresse la minéra- logie, je demanderai à l'Académie la permission de profiter de la publicité de ses Comptes rendus pour prier les directeurs des principales usines de cuivre de m'adresser, à la Faculté des Sciences de T.ille, des échantillons de provenance certaine, dans le but de rechercher s'ils renferment du sélé- nium. » CHIMIE. — Cause de r acidité de l'eau des analyses organiques; par 'M. Ch. Viollette. (Renvoi à la Section de Chimie.) « Les chimistes savent que l'eau qui se produit dans les analyses orga- niques, pour lesquelles on emploie l'oxyde de cuivre comme agent com- binant, présente fréquemment, si ce n'est toujours, une réaction acide. La cause de cette acidité, inexpliquée jusqu'ici, jieut être due à de l'acide sélé- nienx qui existerait dans le cuivre servant aux analyses; l'acide sidénieux serait entraîné par le courant d'air ou d'oxygène que l'on fait passer sur la colonne d'oxyde de cuivre, à la fin de l'opération. J'ai constaté le fait pour l'oxyde de cuivre dont je me sers, préparé avec du cuivre originaire du Chili, soustrait, pendant sa préparation, à toutes les vapeurs acides qui se dégagent fréquemment dans les laboratoires. » M. H. Sainte-Claire Deville m'ayant fait remarquer qu'on attribuait généralement l'acidité de l'eau des analyses à l'acide chlorhytlriqtie prove- nant du chlore que l'oxyde de cuivre des laboratoires contient toujours, je repris mes essais avec l'oxyde du métal du Chili, préparé comme d'ordi- naire, sans recourir aux précautions que j'avais primitivement employées. » J'ai constaté qu'effectivement l'eau de réduction de cet oxyde con- tenait à la fois de l'acide chlorhydriqne et do l'acide sélénieux. L'acide sélénieux vient, comme on le sait, du sélénium que contenait le cuivre employé ; quant à l'acide chlorhydricjue, j'attrdjuesn présence aux vapeurs de cet acide qui existent fréquemment dans les atmosphères de nos labo- ratoires, et qui viennent se fixer sur l'oxyde de cuivre, pendant les opéra- tions si longues de sa préparation ])ar grillage. I) Si la cause de Vacidilé de l'eau des analyses organiques était celle que j'indique, il en résulterait que le sélénium serait plus répandu qu'on n'aurait pu le supposer jusqu'ici dans les divers gisements du cuivre. » (73- ) ÉLECTRO-CHTMlE. — Réduction de l'acide carbonique en acide formique ; par M. E. Royer. (Renvoi à la Section de Chimie.) « Dans une Note présentée à l'Académie le 27 décembre 1869, j'an- nonçais la réduction, par le courant intra-pilaire et l'hydrogène, de l'acide oxnlique en acide formique. Par suite des idées qui président au travail que j'ai entrepris sur la génération par réduction des acides organiques, il était nécessaire de rechercher si l'acide carbonique lui-même ne pourrait pas, sous l'influence de la pile, se prêter à une réduction analogue à celle qu'éprouve l'acide oxalique. » J'ai opéré en faisant passer dans de l'eau pure, placée dans le vase poreux de la pile de Grove ou de Bunsen, un courant continu d'acide car- bonique gazeux, le zinc étant ou non amalgamé, » Dans toutes les expériences que j'ai faites, expériences dont la durée a varié, pour chaque élément de pile, de cinq à vingt jours, j'ai constamment trouvé de l'acide formique dans le vase poreux et dans le compartiment extérieur. Les quantités de cet acide, produites dans chaque pile de di- mensions moyennes, mais variées, ont été assez grandes pour permettre de le caractériser par la réduction de ses sels d'argent et de mercure, par la décomposition (deux expériences) de ses sels alcalins en oxyde de carbone pur, et d'en obtenir, à l'état de liberté et de concentration suffisante, des échantillons dont les poids varient suivant la grandeur de la pile et surtout suivant la durée de l'expérience. » Bien que, sous l'influence du courant intra-pilaire l'acide oxalique se transforme, comme je l'ai annoncé, en acide formique, j'avais tout d'abord pensé que la réduction de l'acide carbonique s'arrêterait à l'acide formique, par une simple addition d'hydrogène. Mais la chose ne paraît pas se |)asser ainsi. A quelque moment que j'aie essayé les Hqueurs soumises à l'électro- lyte, je n'y ai jamais trouvé d'acide oxalique. La réduction de l'acide car- bonique en acide formique s'est donc produite d'emblée, sans passer, au moins d'une manière apparente, par la réduction intermédiaire de l'acide carbonique en acide oxalique. Cependant, pour se prononcer avec plus de probabilité sur la manière dont s'accomplit la réduction, il faudrait analyser les gaz qui se dégagent du vase poreux. C'est ce que je me propose de faire. » Quoi qu'il en soit, ce qui ressort nettement des six expériences qi:e j'ai faites, c'est que, sous l'influence du courant intra-pilaire et de l'hydro- ( 732 ) gène, l'acide caiboiiique gazeux se réduit en acide formiqiie. U y a donc cii'ation d'une matière organique (i) an moyen d'une substance essentiel- lement minérale. » J'ajoute, ce (|u'il était facile de prévoir, que les quantités d'acide for- niique produites dans un temps donné sont, toutes choses égales d'ailleurs, plus considéiables avec du zinc non amalgamé qu'avec du zinc amalgamé, pourvu qu'on ait soin de raviver de temps en temps la pile, en versant un peu d'acide sulfurique étendu dans le compartiment extérieur. » 11 y a tout lieu de croire qu'on obtient les mêmes résultats en rem- plaçant la sohition carbonique du vase ijoreux par du bicarbonate de sonde ou de potasse; mais pour l'affirmer, il est indispensable de faire des expé- riences plus nombreuses. » BALISTIQUE. — Appareil de déinonblralion des phénomènes du lir des projectiles ohlongs Inncés par les canons rayés. Mémoire de M. 3Iarti.\ dk Brkttes, présenté par M. Phillips. (Extrait |)ar l'Auteur. ) (Commissaires : MM. Morin, Delaunay, Phillips.) » J'ai montré, dans un Mémoire adressé à l'Académie des Sciences et au Comité d'Artillerie, en 1861, puis en 1866, dans lui ouvrage que j'ai publié sous le litre : Théorie générale des mouvements relatifs des axes de figure et de rotation des projectiles oblongs Inncés par les canons rayés, et de leur dérivation dans l'air, ouvrage dont j'ai eu l'honneur de faire hommage à l'Académie, que les projectiles oblongs, lancés par les canons rayés en hélice, prennent toujours deux mouvements particuliers et corrélatifs, savoir : » i" Un monvemeiit relatif, parfaitement déterminé, autour de leur centre de gravité ; » 2" Un mouvement de dérivation latérale, dont le ^ens est celui du mouvement relatif des axes de figure. (1) Il convient, sans alfaiblir le mérite de l'observation de M. Rover, de rappeler toule- fois que le mot organique est aj)pli(|ué dans deux sens absolument dilTerents, lorsqu'il s'agit ec l'appareil. » 1 . Démointration du mouvement relatif du projeclile. — On donne au projectile un mouvement de rotation très-rapide autour de son axe de figure, puis on le dirige de manière que cet axe soit incliné de quelques degrés au-dessus de l'horizon, et situé dans un plan vertical perpemliculaire à celui de l'oscillation du pendule. » On fixe ce dernier pour que le centre de gravité du projectile soit im- mobile, et l'on dirige le courant d'air de manière qu'il tende à augmenter l'angle de l'axe de figure avec l'horizontale qui passe par le centre de gra- vité et est perpendiculaire au plan d'oscillation. » On voit alors l'axe du projectile prendre un mouvement relatif autour du centre de gravité, et décrire, dans le sens delà rotation initiale, un cône sensiblement circulaire autour de l'horizontale précédente. » Si l'on faisait agir le courant d'air de manière à réduire l'angle de l'axe du i^rojectile avec cette horizontale, ce qui aurait lieu s'il agissait en arrière du centre de gravité du projectile, le mouvement relatif de ce der- nier serait alors de sens contraire à celui de la rotation initiale. » Ces phénomènes sont conformes à la théorie et à l'observation des cii- constances du tir. » 2. Démonslration du mouvement de dérivation. — Le projectile étant disposé comme pour les expériences précédentes, si l'on donne au pendule la liberté d'oscUler ou de prendre un mouvement perpendiculaire au plan de tir, et si le coinçant d'air agit en avant du centre de gravité, l'observa- teur voit : « 1° L'axe du projectile prendre un mouvement relatif clans le même sens que la rotation initiale; )) 2" Le projectile dériver du côté du plan de tir où se trouve la première demi-nappe du cône relatif décrit par l'axe de figure; » 3° Le projectile s'arrêter un peu après la génération de celle demi- nappe, puis rétrograder, pendant que l'axe de figure décrit la seconde moitié, mais sans revenir dans le plan de tir. ( 735 ) » Ces phénomènes sont conformes à la théorie et à l'ohseivalion des faits, car la dérivation n'est jamais ludle. » Si l'air agissait en arrière du centre de gravité, la dérivation aurait encore lieu du côté du plan de tir où se trouve la première demi-nappe du cône relatif; mais le sens serait contraire ;i celui de la rotation initiale au- tour de l'Mxe de figure. » Dans le tir sous les très-grands angles, de 80 degrés par exemple, la dérivation des projectiles est de sens contraire à celle qui n lieu sons les petits angles. Ce résultat de l'expérience a été considéré comme une ano- malie inexplicable. Mais la théorie, l'observation des circonstances du tir, et les expériences avec l'appareil de démonstration, montrent que cette anomalie n'est qu'apparente, et que l'explication de ce phénomène ne pré- sente aucune difficulté. » HYGIÈNE I^UBLIQUE. — Note sur la venlilalioii par l'air comprimé ,• purification et rafrakltisscmenl de l'air nouveau; désinfection de l'air vicié. Note de M. PrvKKOX DK MoNTOiisiR , présentée par .M. H. Sainte-Claire Deville. (Commissaires précédemment nomniés : MM. Diunas, Morin, Andral, n. Sainte-Claire Deville, Brouillauil.) Id. i+(.,7i5)'= 3,940 6,049 1 + (i ,7i5)' = 6,044 ^0,001 9,623 i+(i,7i5)'=: 9,65i -f-o,oo3 i5,35o I + (i,7i5)==: i5,836 +o,o32 26,998 I -4-(i,7i5)'> = 26,444 —0,020 absent i + (1 .-iS)' = 44,636 » Les quatre satellites sont compris dans la formule en faisant successi- vement Il = 3, 4, 5, 6; les erreurs en élongation ne dépassent pas o,o32. ( 7^0 ) Satellites de Saturne. Distance obseï vee l'a près d'après Arago. rAnnuairc. Formule absent 0,41797 +0,6966(1 Id. 0,41797 +0,6969(1 Id. o,4«797 +0,6966(1 Id. 0,41797 4- 0,6966(1 3,36 3,35 o,4'797 + 0.6969(1 4,3. 4,3o o,4'797 +0,6966(1 5,34 5,a8 0,41797 + 0,6966(1 6,84 6,82 o.i'797 +0,6966(1 9-55 9.52 0,41797 + 0,6966(1 absent 0.41797 + 0,6966(1 Id. 0,41797 +0,6966(1 9,2, i4 22,08 0,41797 + 0,6966(1 3.8,00 26,78 0,41797 + 0,6966(1 absent 0,41797 +0,6966(1 Id. 0,41797 +0,6966(1 64,36 64,36 o,4'797-'- 0.6966(1 0,41797+0.6966(1 Erreur d'après Arago. d'après l'Annuaire. Distance calculée. ,3263)'= 1,14 ,3263)== 1,64 ,3263)^^ 2,04 ,3263)' = 2,67 ,3263)^= 3,28 ,3263)"= 4.2' ,3263)'= 5,45 ,3263)'= 7,09 ,3203)'= 9,27 ,3263)'»= 12, i5 ,3263)"= 15,98 ,3263)'== 21, 06 ,3263)"= 27,79 ,3263)"= 36,71 ,3263)'^= 48,57 ,3263)'== 64,28 ,3263)"= 85, 12 » Les huit satellites de Saturne sont compris dans la formule, en faisant successivement « = 5, 6, 7, 8, 9, 12, i3, 16; les erreurs en élongalion ne dépassent pas o,o48, d'après Arago, et 0,0/46, d'après l'Annuaire. — 0,023 — 0,022 — 0,023 — 0,021 + 0,021 + o,o3i + o,o36 + 0,039 — o,o3o — 0,027 11 l> 9 » — 0,048 — 0 , ©46 • — 0,007 + 0,087 Satellites d'Uranus. Distance Distance observée. Formule. calculée. Erreurs. 7.44 -49. 25 + 59(1 ,o4)° = 9,750 + 0 32. Existence douleuse. 10,37 -49. 25 + 59(1 ,o4)' := 12,110 + 0 ,75 Exislence douleuse. i3, 12 -49. 25 + 59(1 ,o4)' = .4,554 + 0 . .0 Aperçu pardetis oslronomes. 17,01 — 49. 25 + 59(1 ,o4)^ =17,117 + 0 006 19,85 -49. 25 + 59(1 .o4)' = '9.77' + 0 004 32,75 — 49. 25 + 59(1 .o4r = 22,532 — 0 009 absent — 49,25 + 59(1 ,o4)" = 25,4o4 t Id. -49. 25 + 59(1 .04)' = 28,390 Id. -49. 25 + 59(1 ,o4)' = 31,495 » Id. — 49>25 + 59(i ,o4)' = 34,725 Id. — 49' 25 + 59(1 ,o4)'° = 38, 084 i Id. -49 25 + 59(1 .o4)' = 41,578 » 45,5. -49 25 + 59(1 ,04 )' = 45,211 — 0 ,006 absent -49 25 + 59(1 ,o4)'= = 48,985 j» ( 74' ) Dislance ' Dislaiice observée. Formule. calculée. Erreurs. absent — 49)25 -(- 59(1 ,o4V'=: 52, gig » Id. — 49'25 -(- 5g(i ,o4)"^ 57 ,006 " Id. — 49»^5 -H 5g(i ,o4)'*= 61 ,253 » Id. — 49) ■^S + 59(1 ,o4)''= 65,676 Id. — 49)25 + 5g(i ,o4)"=: 70,278 Id. ^ 49.25 -I- 59(1,04)"= 75,054 Id. — 49.25 + 59(1 ,04)'°= 80,026 » Id. —49,25-1- 59(1,04)"= 85, 197 91,01 — 49)25 -H 59(1 ,o4)^^= 90,575 — 0,004 absent — 49)25 -I- 59(1 ,o4)"= 96, 168 )) Les tlislances des deux premiers s;itelliles sont compléleineiit en tléfaiit, mais peut-on raisonnablement admettre l'existence de ces satellites, et en l'admettant, ne peut-il pas y avoir erreur dans les mesures observées; le troisième satellite |iaraît bien exister, et c'est pour ce satellite, entrevu [lar MM. Lessell et Otto Struve, que l'on trouve l'erreur la plus grande. » Quant aux autres satellites, il est remarquable de voir comment les distances observées correspondent avec les distances calculées; on peut seulement remarquer l'absence de six satellites entre le sixième et le septième, et celle de neuf satellites entre le septième et le huitième. » Nous ignorons la cause qui a tait disparaître de V Annuaire des lonqi- tudes pour 1867 les troisième, cinquième, septième et huitième satellites, notre formule semblerait an contraire être une [)robabilité poiu' leur exis- tence. » ASTRONOMIE. — Eludes sur la fréquence des taches du Soleil el sa relation avec In variation de la déclinaison magnétique. Note de M. Rod. Wolf, pré- sentée par M. Delaunay. Il En désignant par rie noiidjre relatif introiluil par moi en i85o pour la fréquence des taches, par f le uondjre des jours sans taclus et par /; le nombre des jours tl'observation , j'ai reçu, pour les aniiTs 18G4 à iHGq, U- tableau suivant : C. R., iSno, I" .Se/»cs(/6- (T. LXX, K" 14.) q8 ( 742 ) 1864. 1865. 1866. • 1867. 1868. 1869. r /:i r J:h r f.b r f.h r f:h r f -.h Janvier 5-, 5 o:3i 48,3 o:3o 33,3 o:3i o,o 29:29 12,2 i3:25 72, 'j 0:27 Février 47, 2 oisç) 4i,8 0:27 39,4 1:28 0,8 26:28 16,4 5:28 72,4 1:24 Mars 67.3 o:3i 40,7 2:98 27,2 0:29 10,8 ii:3i 28,7 3:3o 65,3 0:28 Avril 3o,o 2:29 33,5 i:3o 18,9 2r3o 5,8 2o:3o 39,4 o:3o t^,h i:3o Mai 40,9 o:3i 37,5 2:3i i5,o 6:3i 3,3 24:3i 3o,3 3:3i ii5,8 o:3o Juin 58,3 o;3o 3(i,3 2:3o 18, 3 3:3o 1,6 26:3o 34,7 a:3o 120,4 o:^" Juillet 57,2 o:3i 29,7 2:3i 10,2 9:31 5,3 i8:3i 32,2 io:3i 65, i i:3i Août 57,9 2:3i !^a,'^ o:3i 14,0 5:3i 5,9 i9:3i 38, (i o:3i 93,2 o:3o Septembre.. 3o,5 i:3o 22,9 7;3o 8,0 i3:3o 10,6 i5:3o 52,6 i:3o 88,5 o:3o Octobre... 35,5 o:3i 18, 5 io:3i 14,6 5:3i 14,2 i5:3i 60, 5 0:29 63,4 o:3o Novenibre.. Sg,! 0:28 24>7 4*27 9,3 i6:3o 10, 3 9:3o 67,9 0:21 85,7 »— 4 Décembre.. q4,i 1:2^ i3,3 9:28 1,6 26;3o 27,5 6:24 68,4 0:29 122,1 o;25 Année... 47,1 C:35G 32,5 39:354 17,5 86:362 8,0 2i6:356 40,2 37:245 8^,1 3:339 1) On y voit, au premier coup d'oeil, le minimum de 1867 conforme à ma période de i f | ans et la marche ascendante du phénomène depuis celte époque. Des formules empiriques que j'ai établies depuis iSSg pour plusieurs observations magnétiques pour calculer la variation v de la décli- naison magnétique du nombre r, je n'ajoute que celle reçue pour Chris- tiania des observations de iSSa à 1861, savoir : V = o',o4i3.7' + 4'>92i- » Il en résidte le tableau suivant, où v désigne les valeurs calculées d'après cette formule, et f' les valeurs observées à Christiania, communi- quées à moi par MM. Mohn et Fearnley : 1864. 1865. 1866. 1867. 1868. 1869. V 6',87 6', 26 5' ,64 5',25 6',58 8',39 ,.' 6,00 Sj'ja 5,70 5,6g 6,65 7,82 •> J'ajoute qu'il serait facile de chanj^er un peu cette formide pour repré- senter toute la série de Christiania avec plus d'exactitude encore; mais je préfère, pour le moment, de la conserver. » GÉOMÉTRIE. — Sur les jioinls fondnmenlaux de deux surjnces {/oui les iioints se correspondent un à un. Note de M. H. -G. Zeuthen, présentée par M. Chasles. « Deux théorèmes très-importants de feu M. Riemann et de M. Clebsch(i) énoncent qu'une certaine fonction des singularités d'une courbe ou d'une fi) Journal de Crelle, t. LIV et LXIII. — Comptes rendus, t. LXVII, p. 1238. ( 743 ) surface géométrique ne sera p.is allérée par une transformation biration- iielle, c'esl-à-clire une transformation qui donne, poiu- chaque point de la courbe ou de la surface donnée, un seul point de la courbe ou surface transformée, et réciproquement. Un essai de démontrer, par la Géométrie piu'e (2), ces deux théorèmes m'a conduit en même temps à une expres- sion du nombre des points fondamentaux de deux surfaces qui se corres- pondent delà façon indiquée, c'est-à-dire des points exceptionnels auxquels correspondent, au lieu d'un seul point, tous les points d'une courbe. De cette cause, je me permets d'exposer ici brièvement les principes de mes recherches à cet égard. » 1. Courbes planes. — Supposons que les deux courbes [h,) et [b.,], qui se correspondent point à point , soient dans un même plan. Désignons par P, et P, deux points homologues de ces courbes, et par A, et A^ deux points fixes du même plan. Alors, si nous désignons par n,, r,, fi,,..-, «2? ''21 p,,-- les ordres, les classes, les nombres des points de rebroussement des deux courbes, on voit sans difficulté que le lieu des points d'intersection des droites A, P,, et A2P2 sera une courbe (D) de l'ordre «, -+- n^, douée d'un point /z^— tuple à A , et d'un point Ji, — tuple à A.,. A deux points con- sécutifsde [b,) correspondent deux points consécutifs de (63) ; on verra donc que les tangentes menées de A, à {b,), et les droites qui joignent A, aux points de rebroussement de [b,) joueront l'un ou l'autre des deux mêmes rôles par rapport à (D). On trouve donc, pour la somme de la classe et du nombre des rebroussements de (D) l'expression suivante : n + Pi -*- 2«2, ou bien, en appliquant les mêmes considérations au point A,, i\ 4- jSj 4- in,. 11 Par conséquent /', + j3, — 2/1, = l\ -t- P2 — ^Mo. Cetle équation est identique à celle de Riemann. » On sait que le même théorème peut être étendu à des courbes gauches. » 2, Surfaces. — Je suppose que les siu'faces, quej'appellerai (S|)et(Sn), ne sont douées que de singularités ordinaires, c'est-à-dire celles qui exis- tent en général, ou pour une surface donnée ou pour sa réciproque, et j'y (1) On a déjà une domonstration géoinélriqiie du ttiéorènjt' sur les courbes, due à M. Crciiiona [Tcoria délie superficie). 98,. { Ikk ) applique les uolalions de MM. Saliiion et Cayley (i). Je désigne encore par s l'ordre, évidetnineiit commun, des courbes qui sur chacune des deux siU'faces correspondent à des sections planes de l'autre, et par }\ , ]S, ,..., et i\^, ]3, ,... le rrtH(/, le nombre des points de rebroussement, etc., de celles de ces courbes qui sont sur (S,) et sur (S^), respectivement; enfin par p., et [i..^ les nombres des points fondamentaux des deux surfaces. >> Soient maintenant P, et Po deux points correspondants des deux sur- faces ; A,, A^ et B trois points fixes. Alors, la surface (T,), lieu des' points d'inleisection de la droite A, P, et du plan AjBPj, sera de l'ordre s + a/,, et douée d'iui point s — tu pie (2) à A,, et d'une droite n^ — tu pie à AjB, et la surface (To), lieu des inlersections de k-^ Pj et de A, BPj, de l'ordre s -\- n.,^ e( douée d'un point s — tuple à A.,, et d'iuie droite «, — Inple à A.B. » Si l'on regarde comme faisant partie d'un cône circonscrit à une sur- face, celui qui a sa courbe cuspidale pour directrice, les deux surface (T,) et (T2) que nous venons de construite, seront inscrites dans un même cône au sommet B. Si nous en désignons la classe par N', celle d'un autre cône circonscrit à (T,), mais dont le sommet est à un point quelconque C, sera N' -t- .y; car au nombre des plans tangents menés de la droite CB à ce der- nier cône, on doit compter les s plans coïncidents dont les points de con- tact sont sur la droite multiple BAo. Or, on peut encore trouver une autre expression de la classe de ce même cône, en comptant les plans tangents menés de la droite CA, à la surface (T,). Ceux-ci seront : » 1" Deux fois les r^ -t- /3j plans qui sont tangents au point A, lui- même; » 2" Les n\ + r, jjlans tangents à (S,) et à sa courbe cuspidale; » 3° Les plans qui conlieiment les n.,-\-s-\-iJL, droites de la surface (T,) qui partent de A,. On voit sans difficulté que cliacim de ces plans n'a qu'un seul contact (3). (i) Salmon, Geom. nf three Dimensions, p. 85o; Caylev, Phil. Transactions, yjtfw'xer, i86(). — Les seules notations que j'einpiiinti*, pour le moment, ii ces savants sont : n pour l'ordre d'une surface, n pour la classe d'une section |)lane, < |)our l'ordre, et /■ poui- la classe de sa courbe cuspidale (courbe de rebroussement), et des lettres accentuées //, a' (= a), . . . , pour les nombres des singularités réciproques. .le n'ai pas égard a toutes les singularités énumérées par M. Caylev à l'endroit cité. Toutefois, je dois remarquer que mon résultat ne sera pas altéré, si l'on attribue aux surfaces les singularités importantes y ety'. (2) Le cône langent à ce point sera de l'ordre s, de la classe i-,^, et il aura fi^^ arêtes de re- broussement. (3) Quand même il y aurait des dioites multiples au nombre des pi, cpii joignent A, au.\ points fondamentaux de (S,). ( 745 ) » On trouve donc W-i- s = -21;^+ 2 /3^^ 4- n\ + r,-\- ru-{- s + ij., . » Or on a, suivant le théorème déjà prouvé sur la correspondance de deux courbes, que ''s, + |3f, = 2 J + rto + Ci — 2«2. Par conséquent, N'= 4'^ + af^i + 2C2 — 3«2 -+- n\ + r\ -+- p.,. » On trouve de même " En égalant ces deux expressions, on parvient au résultat suivant ( i ) : IJ..2 — fA, = n\ — 2a, -+- r, — 2C, -+- 6n, -- [n„ — aa, + i\ — 2t\ -+- 3«o). )) T/identité des deux expressions qu'on peut trouver pour l'ordre du cône circonscrit commun aux deux surfaces (T,) et (T^) ne donne aucmi nouveau résultat, et l'identité de celles qu'on peut trouver pour le nombre des plans tangents d'inflexion de ce cône conduit à une équation qui peut être transformée en celle de M, Clebsch. » Les différentes surfaces unicursales (surfaces représenlables sur un plan), qui sont discutées par les géomètres, fournissent de nombreux exemples (2) de l'application de l'expression que nous avons trouvée pour |u.o — ;ji|. Elle donne, pour la plupart de ces surfaces, un nouveau moyen de déterminer les nombres de droites qui s'y trouvent. » Dans le cas où la surface (Sj) est la réciproque de (S,), et où celle-ci n'a que les singularités que nous avons déjà supposées, il n'y aura pas de points fondamentaux. On trouve, par conséquent, r — 2C -h "itl = r' — 26'-+- 27l'. » (i) Si les deux surfaces sont planes, on aura jit,=ifi.| (Cremona, Tras/oniiazioni geome- triclic (lelle Jigure piane ; Accademia di Bologna, série 2, tomo V). (2) T'oir, par exemple, Clebsch, Intorno alla rappresentazionc di superficie algchriche sopra un piano. Reale Istitulo Lombardo, 1868. — Déjà la projection stéréo{;ra|)hic|ue, étendue depuis longtemps par M. Cliasles à une quadrique quelconipie, en donne un exemple. ( 746) ANALYSE. — Sur la théorie des équations aux dérivées partielles. Note de M. G. Dakkoitx, présentée par M. J. Bertrand. IL « La remarque énoncée dans ma Communication précédente me paraît conduire à une méthode plus générale que celles qui sont habituellement employées. On peut, du lesle, présenter cette méthode sous un autre point de vue, qui nous permettra d'obtenir plus facilement les systèmes à inté- grer partiellement. » Supposons que l'un quelconque de nos systèmes conduise à deux com- binaisons intégrables f[x,j, z, p, 7,...) = const., J\{jc\ f,z,p, _r + 6=jJ et pour la valeur de Vintégrale ff{P,„„Ydxdj, 271- [2m -^ /; + 2) (2/» H- « + 3). ■ .(2m + 7n + i) 1.3.5. . .(2W + 2W+ 1) 2w 4- I 1.2.3. . .«.2""+=" 2.4.6. . .(2m +2« + 2) )) C'est par l'élude des fonctions U et V de M. Hermite que j'ai été con- duit à ces polynômes P,„.„. » Les propriétés précédentes permettront d'effectuer le développement d'une fonction quelconque f{x,)') de deux variables, en une série ordon- née suivant les polynômes P,„,„. » Si l'on pose, en effet, J ["^^ 7 ] ^~^ ^"-m.n "m, m on déterminera Am,„ en multipliant les deux membres de l'égalité précé- dente par V,„,„dxdx, et eu les intégrant dans l'ultérieur du cercle x'^ -hj^ = I . On obtiendra ainsi c'est-à-dire _ 2W-HI I -a- • .'».2'"'+"' A„, „ — 27r (2W +/*-)- 2). . .(2/« + 2« -t- l) ^ I.375...(2,« + 2«-M)-^-^^^'^'-^J''"'" -^ ,) Je reviens maintenant à la question énoncée au commencement de ( 1^^ ) celle Noie. Dans la reclierclie du !>îit)imiini c!e l'intégi-ale je puis supposer que le polynôme ff{x,j-) de degré p. est mis sous la forme ■2B,„,„ P„,_„, tn-\-n ne devant pas surpasser fx, et il s'agit de trouver les coefficients B,„ „. » En égnlant à zéro la dérivée de l'intégrale par rapport à B,„_„, on obtient fffi-^'l) - ?{^-0') P«.« ^'^ dy = o, c'est-à-dire ff/i^, J) Pm.„ dx dj = B,„,,J/(P,„.„)= 'Ixcij; donc R — A et, par conséquent, le polynôme (p(x, y) cherché est la portion du dévelop- pement de la fonction f(x,j) suivant les polynômes P,„,„, que l'on ob- tient en négligeant tous les termes en P,„_„ dans lesquels m -h n est supé- rieur à p.. » On peut généraliser ceci pour un nombre quelconque de variables, et, par exemple, pour le cas de trois variables, la série des polynômes Pm,«,,, q"e l'on devra employer sera définie de la manière suivante : p _ ^ I rfP(3= — l )'"+"+/' + ' I ({"{y-- -^- z' — l)"*"*^ d'" {.V' -^ y^ -^ z' — l)" X ;,.> + 2^_,pT dy rfx"' K-m.n.p étant une constante. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Inlécjrrtlion de l'équation différentielle qui peut donner une deuxième fipjiroximntion, dans le calcul rationnel de la poussée exercée contre un mur par des terres dépourvues de cohésion. Note de M. J. BoussiNF.SQ, présentée par M. de Saint -Venant. « Dans une Note des 7 et i4 février, mise à la suite du Rapport approbafif du lemarquable Mémoire de M. I^evy sur une Théorie rationnelle de l'équi- libre des terres, M. de Saint- Venant a proposé d'employer comme approxi- mation, pour le cas où l'inclinaison s, du mur de soutènement est quel- conque, des formules que la nouvelle théorie donne comme exactes dans le cas où celte inclinaison sur la verticale a ime valeur particulière £; il y 99' ( 75^ ) exprime aussi le vœu que quelqu'un entreprenne de s'élever de là à une approximation plus grande, en ajoutant, par exemple, aux valeurs appro- chées des inconnues N,, N^, T du problème, trois inconnues auxiliaires très-petites, qui auront leurs carrés et leurs produits négligeables quand s, différera peu de s, et que les équations (i) et (2) de M. I-evy, rapportées à la Note citée, obligent de prendre respectivement de la forme II-—-? dx^ dx dj » Je me propose de répondre àcet appel, et d'intégrer le système suivant d'équations : [a) ■d'-y d-y\ „ . d-y — ( I — 0-- cos 2 w ) I -T' r-^ ] — 2o et -j=;rtangw)-p^ = o, -~=o, d où aussi — =0, (pour j">o et ^7 = ;>'• tangs,), [sine, cos (9 + £,) — 17- cos(o) — £,)sin(E| 4-'f — co)] r; 2cos^M — e, ; COSW COS£i CI est un angle positif, inférieur à 90 degrés ou ": w un autre angle com- pris entre — 9 et '^ ; g la racine positive, inférieure à l'unité, de l'équation cos' If cos-w » 1. L'intégrale générale de {a) est de la forme (e) f=/(^ -y t'i'ig^') +/('^ -y «aiigj")' oùy et j\ sont deux fonctions arbitraires, et s', s" les deux racines de l'équa- tion en £ qui résulte de la substiHilion dans («), à i^' , de l'expression y(jK-— jtangs). Si l'on tire de cette équation (7-, puis le quotient de i — o-* jiar I + 7-, et qu'on l'égale au second membre de {d), il vient (f) cos ( 2 c — oj ) v'cos- w — cos* ç) = sin* 9 -K sin r.j sin ( 2 £ — oj ), relation qui donne successivement, en l'élevant d'.ibord au carré et résol- ( 753 ) vaut par rapport à sin(2£ — co) : l sii'.y sin(22 — w) =— sin w siiiçj ± cos

o et < 29, les équa- tions (h) donneront {h bis) ^,^p-(y-»,.^ ^„_.,_ En faisant varier oj et exprimant en fonction de w et çs les dérivées corres- pondantes de s', s", on trouve aisément cpie =', e" décroissent quand w grau- dit. Concevons menées, à paitir de l'origine M, les trois droites WQ, MN', MN", qui font respectivement, la première avec l'axe des x et les deux autres avec celui des j", les angles w, s', s", et qui ont pour équations, ainsi que leiu's prolongeinents, j"+vT tang co ^ o, X — _jtang£'=o, Jc — ^tang£":=o; "pendant que MQ tournera autour de l'origine, en faisant avec l'axe des j- un angle 90"-!- w croissant de 90" — o à 90"+ y, la droite iMN', d'abord en coïncidence avec MQ, tournera en sens '^'^ inverse, précédée de l'autre droite MN", B JSLjrr^^T^ 'iij—. qui sera constamment inclinée sur elle d'un angle complément de o, et dont le prolon- gement finira par se confondre avec MQ pour w = 'f. » 2. Il suit de là que MQ est constam- ment dans l'angle formé par MN' et par le prolongement de MN", et que les deux ex- pressions .r — j-tangs', ,r — j- langs" sont positives aux divers points de MQ et y varient de zéro à l'infini. Or, à cause de l'inégalité de tange' et de tangs", les relations [h) obligent de poser séparé- ment, en tous ces points, y "= o,J'\ = o. Par suite, les dérivées seioiidcs de t|/' sont nulles dans loule la /jarlie du massif cnmpriie entre MÇ^ el MN'. I -£-7 ->!<-- — 1 f' 1 1 / 1 ' 1 \ ■ ■tN \y \ \ i 754 ) » 3. Il reste à siilisfaire à la condition (c). Si d'abord la face MN, du mur de soutènement se confond avecMN', ou que s, prenne la valeur par- ticidière £', appelée s par M. Levy, cette relation est vérifiée en y faisant d;'=o. Or je me suis proposé d'examiner les cas voisins de celui-là, c'est-a- dire ceux où l'angle £, est égal à s' diminué d'une petite quantité, s, positive ou négative. « Si d'abord Ç est o, ou si £,<£, la dérivée /", sera encore nulle dans tout le massif; mais/" pourra ne pas Tétre dans l'angle N,M1S' com- pris entre MN' et le mur; et, en déterminant sa valeur de manière à véri- fier l'équation (c), l'on voit d'abord que cette fonction/" sera du premier fleuré par rapport à sa variable, parce que le second membre de (c) est linéaire en j. Si on la désigne en conséquence par Af JC — j' tangs'), et si, après avoir remplacé, dans les crochets du second membre de (c), les pro- duits de sinus ou cosinus par des t-ommes d'autres siiuis, on traite cette équation {c) comme j'ai traité l'équation [n], c'est-à-dire en y mettant cette valeur pour /"qui entre dans les trois dérivées de <{/', puis tirant a- et en portant son expression dans (/^), il viendra exactement (0 A asinç cos'e'rosi 6) cos(ai -I- £, — s') (cosu + y'cos^w — cos'œ) l O, pour ,r — /tang£'>o, (/) ropriétés phy- siques et chimiques des gaz mis en expérience. » I, es résultats déjà obtenus d'un mode d'expérimentation nouveau, qui nous occupe en ce moment, nous autorisent à affirmei' que l'air atmosphé- rique réputé sec ne contient pas moins de 5 dix-millièmes de gramme d'eau par litre, et que l'hydrogène n'en contient pas une proportion moindre. On peut juger par là du rôle qu'a dû jouer la vapeiu' d'eau d^ns les con- séquences d'un grand nombre d'expéiiences qui ont eu pour but ou pour moyens les propriétés des gaz. ■■ PHYSIOUE. — 0!>jectif à prismes jioiir l'usage d'un opiuhalmosiope démonstratif. Note de MM. Wecker et G. R<»ttER, présentée par \]. Jamin. « Depuis quelques années, on est à la recherche d'un ophlhalmoscope qui, dans l'intérêt de l'enseignement et de la clientèle consultative, per- mette à deux observateurs d'explorer à la fois le fond de l'œil. C. R., 1870, i" Semestre. ( T. LXX, N» 14.) I OO ( 758) » Le premier qui, après la découverte de Helmholtz, ait fait un essai de ce genre est M. Zacharias Laurence, de Londres. Cet observateur conseil- lait de recevoir l'image réelle qu'on obtient dans le procédé d'exploration dit à rimncje renversée, au voisinage du foyer ou au foyer même de l'ob- jectif, sur une plaque de verre mince, pour la faire voir par réflexion à ini second observateur. Cette plaque, par son interposition, n'opposant pas d'obstacle à l'observateur direct, lui permet d'éclairer le fond de l'œil et de recevoir de son côté une image nette. Malheureusement, tout en mo- difiant le procédé de Laurence, en étamant, par exemple, avec une faible couche d'argent, la plaque de verre (suivant le procédé de Foucault et Martin), l'image reste insuffisamment éclairée et laisse beaucoup à désirer comme netteté, lorsque, par des altérations morbides du fond de l'œil, celui-ci a sensiblement perdu de son éclat. » Nous avons pensé pouvoir résoudre le problème de donner à deux observateurs à la fois une image d'éclairage et de netteté suffisantes en nous servant de la réflexion totale qu'on obtient sur la face hypoténuse d'un prisme rectangle interposé dans le trajet des rayons lumineux. » Pour l'observateur direct, on obvie aux inconvénients du prisme (dé- composition de la lumière et déviation des rayons) en adossant à ce pre- mier prisme un second semblable, de façon à former un parallélépipède. Cet ensemble de prismes revient à une plaque très-épaisse de verre mise dans le trajet de la lumière. Comme ce système n'a d'antre influence sur la marche des rayons qu'une faible déviation latérale, on peut réunir l'objectif ordi- naire à cette plaque et eu former un seul appareil. » L'objectif à prismes se compose donc d'une lentille plan convexe (que l'on peut changer à volonté) et de deux prismes rectangles dont les hypo- ténuses sont adossées l'une contre l'autre. En employant comme matière le crown, les angles de ces prismes ont été pris de 42 et 48 degrés. » On peut se servir de cet objectif de trois manières différentes : » 1" Un premier observateur éclaire le fond de l'œil de la façon habi- tuelle en envoyant avec le miroir la lumière à tr;ivers l'objectif, il voit, lui, par le trou du miroir; le second observateur, placé latéralement, regarde sur la face hypoténuse des prismes. » 2° Le premier observateur se place avec son miroir latéralement de façon à envoyer la lumière sur les hypoténuses, il éclaire ainsi le fond de l'œil qu'il voit par le trou de son miroir; le second observateur se place en face du malade et regarde à travers l'objectif. » 3° Les deux observateurs éclairent ensemble le fond de l'œil, munis ( 759) chacun d'un miroir, réalisant ainsi simultanément les deux premiers pro- cédés. Ils regardent par le trou du miroir et bénéficient ainsi d'un double éclairage. » L'emploi de cet objectif n'est pas limité à l'exploration seule du fond de l'œil, on peut toujoms le placer sur le trajet des rayons lumineux dans les appareils qui servent à explorer les différentes cavités du corps, et per- mettre ainsi l'observalion à deux personnes à la fois. Pour ce qui regarde l'exploration de l'œil, cet objectif a été expérimenté, eu présence de M. Jamin, au Laboratoire des recherches physiques à la Sorbonue. " HYGIÈNE PUBLIQUE. — Résultats des expériences ejfectuées ponj- rutilisalion des eaux d'égout déversées dans la Seine. Mémoire de MM. Mille et Durand Claye. (Extrait.) « Dans le cours de l'année 1869, l'étude des collecteurs nous a montré deux grands exutoires, venant verser chaque jour, à Clichy et à Saint- Denis, 260000 mètres cubes d'eaux sales, recueillies sur la voie publique de la capitale, sorties des maisons particulières et des usines ou même de la voirie de Bondy. Ce flot vaseux produit un double effet : un effet physicjue en encombrant, chaque année, le fleuve de 120000 tonnes de dépôt solide; un effet chimique en polluant les eaux qu'avait rendues claires le vaste réseau des égouts de la capitale. L'origine et la nature même de cette pollution montrent cepcmlant que le mal peut se transfor- mer en bien, que toutes les matières organiques qui aujourd'hui viennent infecter le fleuve, pour aller finalement se perdre à la mer, représentent une somme d'engrais considérable et équivalent, par au, à i 5ooooo tonnes de fumier; les chaleurs du soleil d'été doivent permettre de pratiquer les arrosages, et les colmatages doivent pouvoir s'effectuer pendant l'hiver sans discontinuité, grâce au réchauffement qu'apportent avec elles les eaux d'égout. » A côté de cette première partie, en quelque sorte théorique, nous avons d'écrit le système simple à l'aide duquel 5ooo à 6000 mètres cubes d'eau du collecteur de Clichy sont élevés journellement et envoyés à l'origine de la plaine de Gennevilliers. Nous avons montré comment l'eau offerte librement à la culture trouvait, avant de retourner en Seine, les bassins d'épuration qui étaient comme la sauvegarde de la salubrité et donnaient toute indépendance respective à l'agriculture comme à l'administration. Puis, ou a vu le service s'ouvrir en juin, se concentrer, tout d'abord, au 100.. ( 7^o ) point de vue agricole sur quelques hectares appartenant à l'Administration, s'étendre peu à peu, et comprendre enfin près de !\o hectares, qui absorbent aujoiu'd'hui, sans discontinuité, foule l'eau qui leur est offerte, et qui pré- sentent une perméabilité dépassant totil ce que nous avions pu prévoir. De leur côté, les bassins ont servi constamment de complément à l'emploi direct après avoir épuré pendant les premiers mois les deux tiers de l'eau montée, ils sont fermés depuis le i*"^ octobre, mais sont toujours prêts à assurer l'assainissement, en se passant à la grande rigiieiu- du concours de la cul- ture. » Quelle conclusion devons nous tirer de ces faits? Notre conclusion, c'est qu'il est temps d'aborder la solution définitive, en enlevant au fleuve la totalité des eaux d'égout, en leur faisant traverser la |)resqu'île de Gen- nevilliers, en les offrant à dépenser autant que possible en route au sol ex- traordinairement perméable de la plaine, en les épurant à la rigueur avant de les rejeter en Seine. L'expérience de l'année 1869 montre, jusqu'à l'évidence, que quelques centaines d'hectares suffiraient, par l'arrosage ou le colmatage, à dévorer les 260000 mètres cubes concentrés chaque jour par les collecteurs à Ciichy et à Saint-Denis, et que d'autre'part l'épuration peut s'étendre à ce même cube sans inconvénient. Quelle raison subsiste donc pour arrêter plus longtemps une amélioration réclamée énergique- ment par les populations? Restreint à la plaine de Gennevilliers, le système coûtera environ 10 millions de francs, comme frais de première installation ; l'exploitation grèvera la ville d'une dépense annuelle comprise entre 5ooooo et I Sooooo francs, suivant que le cube épuré sera nul ou s'étendra au con- traire à la totalité des eaux d'égout. Est-ce là une dépense hors de propor- tion avec le résultat à obtenir? Non; car, sans arriver encore au bénéfice financier possible, le fleuve présente incontestablement sur sa rive droite depuis Asnières un état déplorable; cet état cessera, et cette transformation sanitaire vaut déjà quelque chose. De plus, la plaine de Gennevilliers n'est i)as riche, et plus de 2000 hectares situés à la porte de Paris rapportent de maigres récoltes de seigle, de pommes de terre, d'avoine, erc. La plaine aura sous la main un élément nouveau de fertilité et de richesse; elle peut deve- nir un grand centre tie production pour les légumes, pour les plantes à racines, pour l'herbe. Laissons aux cultivateurs toute liberté; offrons-leur d'abord graluitemeut nos eaux et nos dépôts; si les résultats sont bons, et ils le seront, la concurrence se créera; la demande se metlrd en facedel'Ojf/re, et nous ariiverons peu à peu à des tarifs d'abonnements, qui, par l'intermé- diaire des régies intéressées, po(uront venir chaque année compenser, en ( 76i ) partie, les sacrifices de l:i ville. Enfin (hiiis l'intérieur nièiiie de Paris, une voie nouvelle sera ouverte à rassaiuisseriient : aujourd'hui les galeries d'égoiit ne font qu'une partie du service qui leur incombe; les vidanges sont détoiu'nées de l'égout, ainsi que les ordures ménagères. Chaque nuit, chaque matin, des tonneaux et des tombereau.x vont, à grands trais, trans- porter les déjections dans une banlieue qu'elles infectent; l'eau est chassée comme une ennemie des maisons d'ouvriers, parce qu'elle encombrerait les fosses. Les propiiétaires payent des millions chaque année pour frais de vidange, et cependant la ville ne tire des vidanges tr.iitées à Hondy qu'un revenu insignifiant (53oooo francs de recette, non compris les systèmes diviseurs, contre 466000 francs de frais; produit net : 64000 francs). L'exé- cution du projet que nous étudions enlèvera de la Seine la totalité des eaux d'égout, et rendra dès lors possible une réforme générale dans le service de l'assainissement, réforme absolument impraticable dans la situation actuelle. Aucune raison ne subsistera pour ne pas verser aux égouts la lota- lité des détritusde la capitale; le propriétaire, tout en gagnant sous le rap- port de la salubrité, ne sera plus soumis qu'à une taxe modérée poiu- écou- lement à l'égout, taxe bien inférieure à l'impôt actuel payé aux compagnies de vidanges, et qui cependant sera plus que suffisante pour rembour.ser à la ville ses frais d'épuration ou d'utilisation des eaux. Sans forcer personne, par le simple intérêt de salubrité ou d'argent, la transformation s'opérera sans secousses et sans ruines, marchant plus ou moins vite suivant les quartiers, suivant les ressources de la distribution d'eau, passant par les intermédiaires nécessaires, parlant de la fosse fixe, pour arriver d'abord, s'il le faut, à la tinette, puis enfin à l'écoulement total direct, n'étant sou- mise qu'à une seule loi, la salubrité. » En un mot, au point de vue technique, exécution d'ini canal traver- sant la plaine de Gennevilliers avec service agricole Jacidtal if en route et épuration jorcée à l'exlrémité; au point de vue général de restitution et d'assainissement, liberté pour le cidtivateur dans la plaine, liberté pour le propriétaire dans Paris, tels sont les principes sur lesquels il nous semble utile de s'appuyer, tels sont les principes que la pratique journalière a fixés dans notre esprit. >> TÉlUTOLOGiE. — Nouvelles recherches sur ii production artificielle île l'in- version des viscères. Noie de 31. C. Dareste, présentée par M. de Quatrefages. « J'ai lu devant l'Académie, dans sa séance du 24 août 1868, un travail sur l'inversion des viscères et sur la possibilité de sa production artificielle, ( 762 ) travail dont j'énonçais ainsi la conclusion : « Je puis considérer comme un » fait acquis la possibilité de produire l'inversion des viscères en combi- » nant réchauffement de l'œuf, par un point déterminé de sa surface, avec » l'action d'une température ambiante relativement basse. » Mais je n'avais pu alors déterminer cette température qui concourt à la production de l'inversion. » Des expériences toules récentes m'ont permis de déterminer cet élément du problème. J'ai constaté, en effet, l'existence d'un très-grand nombre d'embryons inverses dans deux séries d'œufs que j'avais soumis à l'incu- bation, d'après le mode indiqué dans mon Mémoire, la température du point de chauffe étant maintenue entre 4 1 et 42 degrés, et celle de la pièce où se faisait l'incubation subissant une oscillation de t2 à 16 degrés. » Celte expérience m'a d'ailleurs fait connaître une condition nouvelle pour que l'inversion se produise : c'est que la température du poiiil de chaufiè ne doit pas dépasser un certain degré. J'ai voulu voir, en etfet, si j'obtiendrais de semblables résultats en portant à 45 degrés la température des tuyaux de chauffe ; mais, en agissant ainsi, je n'ai provoqué aucune inversion. Donc la température des tuyaux de chauffe ne doit pas dépasser 42 degrés, et j'ai même lieu de penser qu'à la température de 89 ou 4° de- grés les effets seraient encore aussi marqués. » J'ai prolongé cette expérience pendant plusieurs jours, pour savoir ce que deviendraient ces embryons inverses. Tous ont été frappés d'iiydropisie, par l'effet d'un arrêt de développement de l'aire vasculaire, qui, ainsi que je l'ai déjà montré dans une Comiiuniication faite à l'Académie le 10 sep- tembre 1866, empêche le plus grand nombre des globules de se mêler au sang. J'ai constaté sur ces embryons toutes les conséquences de celte alté- ration du sang, comme l'hydropisie de l'amnios, l'œdème général qui rend tous les tissus transparents conmie de l'eau, l'hydropisie des vésicules céré- brales et médullaires. J'ai pu constater, de plus, lui fait qui m'avait échappé dans mon travail sur l'anencéphalic et les hydropiï-ies embryonnaires : c'est l'hypertrophie du cœur, qui prend alors un volume énorme : dans un de mes embryons inverses, le volume du cœur était beaucoup plus consi- dérable que celui de la tête tout entière. D'ailleurs ces embryons étaient frappés d'un arrêt de développement, qui les avait mainteivis tous à cette époque qui suit le retournement sur le jaune et qui précède l'apparition de l'allenloïde. » Ainsi donc les mêmes conditions qui, dans mes expériences, ont pro- duit l'inversion des viscères, produisent également une maladie qui paraît être un obstacle à peu près absolu à la prolongation de la vie de l'embryon ( 763 ) dans l'œuf. Il semble donc tout à fait impossible d'arriver à faire éclore des poulels frappés d'inversion. Toutefois, j'ai lieu de croire que les deux effets n'agissent pas sur l'embryon pendant la même période de la vie em- bryonnaire, et que, par conséquent, ils peuvent la dissocier. J'espère que l'expérience me l'apprendra bientôt. » Ainsi donc, la production artificielle de l'inversion des viscères peut être déterminée dans les œufs de poide d'une manière certaine. J'ai déjà signalé de semblables faits, d'anomalies déterminées d'une manière certaine pour le blastoderme et l'aire vasculaire. Les expériences dont je viens d'indiquer les résultats prouvent qu'il en peut être de même pour l'em- bryon, et que, par conséquent, les causes des anomalies qui le frappent ne sont pas seulement des causes perturbatrices, comme celles que je signalais l'année dernière, mais qu'elles sont aussi des causes détermi- nantes. » MÉTÉOROLOGIE. — Recherches sur les centres de moyenne position des étoiles filantes; par M. Chapelas. (Extrait.) » Quelle que soit l'époque de l'année, si l'on trace sur un même plani- sphère les positions et les directions des étoiles fdantes par rapport à l'ho- rizon et à la verticale, un premier examen de cette carte montre qu'd s'en présente sur tous les points du ciel et dans des directions très-variées. Mais, en poussant cet examen plus avant, on ne farde pas à recoiuiaître que les météores qui ont la même direction azimutale sont tous rejetés, ou à peu près, dans la partie du ciel diamétralement opposée à cette direction; ce qui peut s'énoncer en disant : « Généralement, une étoile fdante descend » vers l'horizon, et ne remonte pas la verticale. » Telle est la loi importante découverte par M. Coulvier-Gravier en iS/JS : elle indiquait évidemment aux observateurs la manière de se placer par rapport à l'horizon, selon la direction des étoiles filantes qu'ils voulaient observer. » Actuellement, si l'on examine avec soin les nombreux graphiques con- struits pour la démonstration pratique de cette loi, on est .uissitôt frappé de ce fait très-curieux : que non-sei.ilcinent tous les météores d'une même direction apparaissent dans la pai lit' du ciel opposée à la direction qu'ils suivent, mais encore qu'ils semblent comme agglomérés en un certain point de cette partie du ciel, formant ainsi un véritable groupe. » Or, le même fait se produisant pour les météores de chacune des seize directions azinuitales, on arrive ainsi à distinguer seize groupes principaux ( 764 ) d'étoiles filante!» : points singuliers que nous rlésignerons sous le nom de rentres de moyenne position des étoiles filantes, et dont il nous a paru intéres- sant de déterminer la position exacte. » Pour cela, considérant douze années riches en météores, el discutant ainsi une série de vingt mille cinq cent vingt-cinq ohservaiions, nous avons basé nos opérations sur le raisonnement suivant, appliqué jadis à tui essai de ce genre, lequel n'avait fourni alors qu'nn résultat incomplet (le réstdtat ne portant que sur luie année) : )i Si, pour chacune des seize directions étudiées séparément et successi- vement, on suppose les étoiles filantes observées placées à la surface d'une même sphère idéale, dont le centre est l'œil de l'observateur, et que, par le milieu du chemin apparent de chaque météore, on mène une droite au centre de cette «"phère, on obtient ainsi un certain nombre de droites on rayons, que l'on peut considérer comme autant de forces égales, rloiuiées de position par la connaissance de l'azimut et de l'angle zénithal de chaque étoile. Si l'on cherchait alors la résultante de toutes ces forces, le point où cette résultante vient percer la surface de la sphère idéale est ce que nous nommerons justement le centre de moyenne position des étoiles filantes prises en considération. » Ce travail, qui n'a pas demandé moins de deux années d'études, nous a conduit aux résultats curieux que je vais analyser le plus brièvement possible. » 1. En traçant la combe polaire obtenue par l'azimut et la distance zénithale de chacun de ces seize centres ainsi calculés, on voit que, à part quelques petites irrégularités, tous ces groupes se trouvent répartis autour du zénith de l'observateiu-, suivant une ellipse très-régidière, dont les élé- ments sont très-variables suivant l'époque de l'année que l'on envisage, ainsi qu'on peut le voir par le tableau suivant : Mois. Janvier. . . rùvrier. . , Mars .... Avril Mai Juin Exccnlricîtés. , 19° 53' • '9 53 • '2- 9 10.57 f 7 . I a 8. 3 Incliniiisons, S.-S.-O., N.-N.-E. S., N. S.-S.-O., N.-N.-E. S.-S.-E., N.-N.-O. S. S.-E., N.-N.-O. E., O. Mois. Juillet. . . . Août Soptenilirc Octobre . . INovemljre. Décembre. Excentricités. 3° 38' 95.47 5.26 3.37 3.4ti . 6. 1 Inclinaisuns. E.-S.-E , O.-N.-O. S.-E , N.-O. S. E., N.-O. S., N. S.-S.-O., N.-N.-E. S.,N. )) Ceci posé, on se souvient que nos nombreuses observations ont tait ressortir celle loi iaqiorlanle de la variation mensuelle des étoiles filantes, par laquelle on sait que le nombre horaire moyen des étoiles filantes est ( 765 ) beancou|) plus considérable du solstice d'<-té au solstice d'hiver, c'est-à-dire lorsque la Terre va de l'aiihélie au périliélie, ou se rapproche du Soleil; que du solstice d'hiver au solstice d'été, quand la Terie, s'éloignaut du Soleil, va du périhélie h l'aphélie. » Or, |)ar la nature des calculs auxquels nous nous sommes livré dans ce travail, la distance zénithale de ces différents groupes étant évidenunent en raison inverse du nombre des météores observés, il s'ensuit que l'ex- centricité de ces ellipses devait être |)lus grande dans la seconde période, c'est-à-dire de janvier à juin, que dans la première, de juin à janvier. En effet, l'excentricité moyenne des ellipses obtenues dans la seconde période est égale à i4°4i') tandis que celle des coiu'bes obtenues pendant la pre- mière période n'est que de 8° 3'. » 2. Nos observations ont fait voir également que la duection moyeiuie des étoiles filantes subit une oscillation très-régulière; c'est ainsi que, de janvier en avril, cette résultante, étant au S.,S.-S.-0., remonte vers l'E., de mai à septembre, pour redescendre encore vers le sud, de septendire à décembre. » Si maintenant on examine les diverses inclinaisons affectées par ces ellipses, on voit clairement qu'elles sont en parfaite concordance avec les oscillations constatées pour la direction moyenne des étoiles iilantes du- rant le cours de l'année. I,es éléments de ces courbes dépendent donc uni- quement du nombre et de la direction des météores observés. Par consé- quent, on comprend de suite la nécessité de baser ces recherches sur une aussi grande masse de données, pour pouvoir arriver à un résultat satis- faisant. M 3. Si, pour toute l'année, on calcule la distance zénithale snoyenne de ces seizegroupes d'étoiles filantes, on tiouve pour valeur de l'angle zéni- thal i4°8'3o". Le [jhénomène, dans son ensemble, décrit donc autour du zénith de l'observateur, une circoiifcrence d'un rayon égal a i4"H'3o", et parallèle au plan de l'horizon. » Cette donnée est évidemment delà plus haute importance, car, con- naissant la hauteur moyenne de la couche atmosphérique dans laquelle se passe le phénomène, elle permettrait de connaître, c'est-à-dire de pouvoir limiter avec une appioximation suffisante, .l'horizon visible des éloiles fi- lantes pour chaque observateur. Eu d'autres termes, deux observateurs connaîtraient la distance à laquelle ils devraient se placer l'un de l'autre, pour jouir chacun d'un phénomène particulier, en tenant compte, bien en- C. R., 1870, ," Semestre. (T. LXX, N" 14.) lOI ( 766) tendu, de la longueur moyenne des trajectoires, que nous avons estimée ài3°,8. )) 4. Aciuellement, considérant pour chaque mois de l'année, ces seize groupes déterminés, et leur appliquant le raisonnement qui a servi de base à nos calculs ; c'est-à-dire, joignant ces seize groupes au centre delà sphère idéale im;iginée, si nous calculons la résultnnte de ces seize forces connues de position, le point où celte résultante viendra percer la surface de cette sphère nous fournira un centre nouveau, qui ne sei'a autre chose que le centre de gravité de ce système, et que nous pourrons regarder comme le centre de moyenne position du phénomène considéré dans son ensemble, ou mieux du phénomène condensé en lui seul point. )) La position moyenne de ce groupe principal donne en azimut : 27''3o'-l- N(N — NE); et en dislance zénithale S°'io'. » Or, si l'on fait attention que la direction générale moyenne des étoiles filantes, pour l'année entière, avoisine le sud, il est évident, d'après la loi que nous avons signalée au commencement de ce travail, que le lieu d'ap- parition général du phénomène doit se trouver rejeté dans la partie bo- réale du ciel, et d'autant plus rapproché du zénith que l'intensité de cette direction moyenne sera considérable : résultats qui se trouvent vérifiés, comme on peut le voir par les nombreuses planches annexées à ce travail. » Enfin, en jetant les yeux sur ces figures, on peut voir également que, à aucune époque de l'année, ce centre de gravité ou groupe principal ne se trouve au centre même des ellipses obtenues, comme cela avait été indiqué en 1845 ; ce qui, du reste, serait tout à fait contraire à l'observation. » Ces quelques résultats complètent ceux qui ont été acquis antérieu- rement; ils font ressortir la nécessité d'amasser avec persévérance des maté- riaux, sans lesquels on ne peut fournir que des particularités tout à fait accidentelles, qui s'anéantissent devant des observations nombreuses et faites avec soin. » M. J. Girard adresse une Note intitulée « Application de la lumière polarisée à la photographie des cristaux microscopiques de certains sels ». Cette Note est accompagnée d'épreuves |)hotographiques, obtenues par l'auteur sur quelques sels polarisants. M. Trémaux adresse, à propos de la Comnuinication récente de /!/. Ro- senslhiel sur la nature de la force motrice qui produit les phénomènes d'en- dosmose, une Note ayant pour but d'établir que les |)rincipes admis par ( 767 ) l'auteur, et par quelques autres savants qui ont traité des sujets semblables, sont des cas particuliers de ceux qu'il a énoncés dans son ouvrage sur le « Principe universel de la vie, de tout mouvement, et de l'état de la matière », dont il adresse à l'Académie un exemplaire renfermant des additions. « M. MiLNE Edwards présente, de la part de son fils, M. Alphonse- Milne Edwards, la So" livraison de l'ouvrage sw les Oiseaux jossiles, et rend brièvement compte du contenu de ce lascicule. » A 5 heures un quart, l'Académie se forme eu Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. li'Académie a reçu, dans la séance du l\ avril 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Observatoire météorologique central de Montsouris. Bulletin du i"' au 3i mars 1870. Paris, 1870; in-4°- (Présenté par M. Ch. Sainte-Claire De- ville.) Elude sur la betterave à sucre; jjar M. Méhay, i^', a'', 3'^ et 4" Mémoires. Valenciennes et Compiègne; 4 br. in-8°. (2 exemplaires.) De la mortalité dans l'armée et des moyens d'économiser lu vie humaine ; jiar M. J.-C. Chenu. Paris, 1870; i vol. in-12. Causeries scientifiques. Découvertes et inventions, progrès de la science et de l'industrie; par M. H. de Parville, g*' année (1869). Paris, 1870; i vol. in-i 2 avec figures. Traité d'assainissement industriel comprenant la description des principaux procédés employés dans les centres manufacturiers de l Europe occidentale, etc. ; par M. Ch. DE Freycinet, publié par ordre de S. Exe. M. le Minisire de l'Agriculture et du Commerce. Paris, 1870-, i vol. in-8", avec atlas grand in-8°. (Adressé par l'auteur pour le concours du prix des Arts insalubres.) Mémoire sur les Jscnbolés ; parM. K. BOUDIER. Paris, 1869; in-8'\ (Extrait des Ànnides des Sciences naturelles. ) 101 .. ( l^'^ ) De r influence de In Icmpéiriture sur la morlnlilc de la ville de Montpellier; parM. A. Castan. Montpellier, 1870; iii-8°. (Présenté par M. St. Laugier ponr le concoiiis du piix de Statistique, 1870.) Causes de rabdndnn et de la morlnlilë des nouveau-nés, et des moyens de les restreindre; par M. RÉZARD DE WouvES. Paris, 1869; br. in-S". Observations critiques sur les expériences faites à Lyon à l'effet de s'assurer si les virus vaccins et varioliques sont un seul et même virus; par M. CasteL. Nancy, i865; br. in-8°. Quelques considérations sur la vaccine el sur certaines expériences à tenter ponr la rèjénércr. Nancv, i863; br. in-8". (Extrait des Annales de la Société d'Emulation des Vos/jes. ) Etuile sur le suicide et lea maladies mentales dans le département de Seine-et- Marne, avec points de comparaison pris en France < t à l'étranijer ; par M. E. Le Roy. Paris, 1870; in-8'\ (Adressé par l'auteur an concours du jirix de Statistique, 1870.) Salubrité publique. La question des écjouts à Reims; par INI. le D'' Brébaint. ]{eiins, sans date; br. in-B"; l'rincipe universel de la vie, du mouvement et de l'état de la matière; par M. P. TliÉMAUX. Ba^e expérimentale et appliralion. F:\r\s, 1869; 1 vol in- 12. Recherclies anatomiques et p(déontotoqiques pour servir à l 'histoire des Oi- seaux fossiles de la Fiance; par M. Aiph.-Milne Edwahds, liv. 26 a 3o. Paris, 1870; in-4°, texte et planches. Calcul élémentaire des triancjles; par M. Zaliwsri. Paris, 1870; opuscule in-4°. Observations sur les < ouclus inférieures de / inti'a-lias du midi de la France ; par M. Hébert. Paris, sans date; opuscule in-8°. Sur les couclies comprises dans le midi de la France, entre les calcaires oxfor- diens et le néocomien marneux à Belemnites dilatalus, en réponse à M. Co- qnand; par M. HÉBERT. Paris, sans date; opuscule in-8". Observation sur les caractères de la faune des calcaires de Siramherg [Moravie), et en général sur l'âge des couches comprises sous la désignation (/'étage titho- iiiqne; par M. HÉBERT. Paris, sans date; opuscide in-8. Bapport sur un projet d'acclimatation du Llama péruvien dans les Pyrénées françaises; par M. N. JoLY. Toulouse, 1870; br. in-S". HomnKKje à la mémoire de M. Delezenne. Examen analytique de ses pré- cieuses expériences d'acoustique musicale; par M. Cli. Meerens. Paris, Bruxelles et Londres, 1869; br. iu-8°. Archives nécrhindaises des Sciences exactes et naturelles publiées par la Société ( 769 ) holUmdnise des Sciences à Harlem, et re'digées par M. E.-H. von Baumhauer, t. IV. I.aHaye, 18(59; i'i-8°- Observations de Poulkovn, publiées par M. Otto Struve. O'iscrvntinns faites à la lunette méridienne. Siiint-Pétersboiirg. 1869; 2 vol. eiand \n-/\°, car- tonnés. Bulletin de l\icadémie impériale des Sciences de Saint-Pétersbounj , t. XIV, II"' r à 3; in -4°. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, ■j^ série, t. XII, n"4; t. XIII, n°8 et (Jernier; t. XIV, w"' i à 7. Saint-Pétersbourg, 1869; 9 numéros iii-4°. Bulletin météorologique mensuel de l'Observatoire ilc rVniversiti: d'Vpsnl, n" I, décembre 1868, t. l<" ; n" i, décembre 1869, t. 11 : iii-4''. Denkschriften. .. Mémoires de l' Jcadémie impériale des Sciences de Fienne : classe des Sciences mathématiques et naturelles, t. XXIX, Vienne, 1869 ; in-4" avec planches. Handbuch... Manuel de Mathématiques, Physique, Géodésie et /hironomie ; par m. R. WOLF, t. I, 2" liv. Zurich, 1870; in-8°. Vierteljarsschrift... Journal trimestriel de la Société nsfronomique de Leipzig, 8* année, i"^^ partie. Leipzig, 1870; in-8''. Schweizevische... ObbervaCfom météorologiques faites en Suisse, à l'Obser- vatoire de Berne, mars, avril, mai 1869. Sans lieu ni date; in-4''. On the... Sur les moyens mécaniques par lesquels le vol est réalisé dans le règne animal;par M. James Bixl-Pettigrew. Londres, 1868; in-4''. Notes. . . Notes sur la comj)araison des granits de Comouailles et du Devonshire avec ceux de Leinsler et de Mourne; par M. S. H.aughton. (Extrait des Pro- ceedings of the royal Society.) (3 exemplaires.) On somc... Sui quelques principes élémentaires de la mécanique animale; par M. S. HAUGflTON. (Extrait des Proceedings ofthe rojal Society.) (3 exem- plaires. ) Intorno... Note sur le mode de formation du pus; j)ar M. le prof. TlGlU. Sienne, 1870; br. in-8°. (Présenté jiar M. le Baron Lairey.) Biblioteca... Bibliothèque malacologique. Malacologie de hi n^cr Rouge ; par AI. .\rtlHir IsSEL. Pise, 18(39; i vol. in-8" avec planches. (Adressé par l'au- teur au concours Savigny, 1870.) Studi... Etiules sur la régénération des vers à soie; par M. L. Crivelli. Milan, 1870; br. in-12. (Présentée par M. le Maréchal Vaillant.) ( 770 ) PDULICATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE MARS 1«70. Annales de Chimie et de Physique; mars 1870; in-8°. Annales de t agriculture française; n<" 3 et 4? 1870; in-8°. Annales de la Propagation de la foi; mars 1870; in-8°. Annales de la Société d' Hydrologie médicale de Paris; 6' livraison, 1870; in-S". Annales de l' Observatoire Météorologique de Bruxelles; 11° i, 1870; iii-4°. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; février 1870; ii)-8°. Annales du Génie civil; mars 1870; in-8°. Annales industrielles; n°* 7 à g, 1870; in-4°. Annales médico-ps) chologiques ; mars 1870; in-8°. Annuaire de la Société Météorologique de France; feuilles i à 7, 18^0; in-8°. Atù del reale Istiluto ' onïhardo di Scienze, Lettere ed Arti; t. XV, i^'' cahier. Milan, 1870; iii-8''. Bibliothèque universelle cl Revue suisse; n° 147,1870; in-8'*. Bulletin de l'Académie im/iériale de Médecine; n°' des 28 février et i5 mars 1870; in-H". Bulletin de l'Acndénne royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; n° 2, 1870; in-8°. Bulletin de la Société académique d'Agriculture, Belles-Lettres, Sciences et Arts de Poitiers; n° \[\2 et i43, 1870; in-8°. Bulletin de la Société d' Agriculture, Sciences et Arts de laSarlhe; l^" tri- mestre, 1869; in-8°. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale; janvier et février 1870; in-4°. Bulletin de la Société de Géogra/ihie; janvier et février 1870; in-8°. Bulletin île la Société française de Photographie; mars 1870; in-8". Bulletin de lu Société Géologique de France; feuilles 47 à 56, 1870; in-8". Bulletin de In Société industrielle de Mulhouse; février et mars 1870; in-8°. Bulletin de la Société Philomnllnque; octobre à décembre 1869; in-8°. Bulletin des séances de la Société impériale cl centrale d'Agri( ulliue de France; n" I, 1870; iii-8". ( 771 ) Bulletin de Statistique municipale ; octobre, novembre et décembre i86q; in-4". Bulletin cjénérnl de Thérapeutique; 28 février, i5 et 3i mars 1870; in-8". Bulletin hebdomadaire du Journal de l' Aqriculture ; n"^ 10 \\ i4, iS'yO; in-8" Bullettino meteorolor/ico delF Osservatorio dcl R. Colleqio Carlo Alhcrln; n" II, 1870; in-4°. Bullettino meteorolocjico dcl R. Osscruatorio del Coller/io Romnno; n" y, 1870; in-4". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'y/cadémie des Sciences; n*" 10 à i3, i" semestre 1870; in-4°. Correspondance slave ; li^' 16 à 26, 1870; in-4°. Cosmos; n°' des 5, 12, 19, 26 mars 1870; in-S". Gazette des Hôpitaux; n°' aS à 4o, 1870; in-4°. Gazette médicale de Paris; u°^ 9 à i4, 1870; in-4°. Il Nuovo Cimento.., Journal de Physique, de Chimie etcVHistoire naturelle; janvier 1870; in-S". Journal d'Jgriculture pratique; 11" 9 à i3, (870; in-8". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; mars 18-îo; in-8". Journal de V Agriculture; n"' 88 à 90, 1870; in-8". Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture; janvier et février 1870; in-8°. Journal de l'Eclairage au Gaz; n°' aS à 25, 1870; in-4°. Journal de Mathématiques pures et appliquées; décembre 1 86q et jan- vier 1870; in-4°. Journal de Médecine de l'Ouest; 3i janvier 1870; in-8°. Journal (le Médecine vétérinaire militaire; janvier 1870; in-8". Journal de Pharmacie et de Chimie; mars 1870; in-8". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n" 6 à q, i8'-o; in-8". Journal des Fabricants de Sucre; n"' 47 à 5r, 1870; in -fol. Kaiserliche... Académie impériale des Sciences de Vienne ; n"^ 6 ri 7, 1870; in-8". U Abeille médicale ; n"" 9 à i4, 1870; in-4". L' Aéronaute ; février 1870; in-8". VArt dentaire; février et mars 1870; in-8". L'Art médical; mars 1870; in-8". Ln Santé pahlique; n"* 5ç) à G3, 1870; in-4°. ( 77- ) Le Gaz; n° 2, 1870; in-4°. Le Moniteur de la Plioloçjntplne; \\" "îl^, 1869; n" i*', 1870; in-/»". Le Mouvement médical; n"' 10 à i4, 1870; in-4°. LesMondes; 11"' des 3, 10, 17, 24, 3i mars 1870; in-S". L Imprimerie ; \\° 74, 1870; \x\-f\°. Maijasin pilloresque ; février 1870; in-4". Marseille médical, n° 3, 1870; in-8". Mdiilhly ... Notices mensuelles de la Société royale d' Astronomie de Londres; \\° 4, 1870; iii-8". Montpellier médical Jourtud mensuel île médecine; mars 1870; in-S". Nouvelles météoroloipques^ ])iibliées par la Société météorologique; ■''"'mars et 1"'' avi'il 1870; iij-8". Observatoire méléoroloijicpte de Monisouris ; 2'] février au 3i mars 1870; in-4°. Pharmaceutical Journal and Transactions ; 11°^ 7 à 9, t. XI, 1870 ; iii-8°. Répertoire (le Pharmacie ; février et mars 1870; iii-8°. Revue des (Jours scientifujues; n"' i4 à 18, 1870; in-4''. Revue des Eaux et Forêts; i>" 3, 1870; in-8". Revue de Thérapeutique inédico-chiruit/K (de; i\^'^ 5 à 7, 11^70; iii-8". Revue hebdomadaire lie Cltiune scientifique et industrielle; n"' 17 à -21, 1870; 111-8". Revue maritime et coloniale; mais et avril 1870; iii-8". Revue médic(de de Toulouse; mars 1870; in-8". Societci reale di Napoli. Rendiconto dtll' Jccademia délie Scienze fisiche e matematiclie ; hiic\cn\e6 11 et 12, 1870; in-4°. The Academy; n" 6, 1870; in-4°. The Scientific Review; n°^ 3 et 4, 1870; in-4*'. ERRATUM. (Séance du 21 uiars 1870.) P;ige 612, ligne i, fin lien de !M. Castfi. adrrssc, de Rmieii , lisez M. Castf.i. adresse, de Nancy. lB>&OOffiBr- COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 AVRIL 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MEMOIRES ET COMMUNIC AXIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. Dumas présente à l'Académie, au nom de M. Pasteur, actuelle- ment en Italie, l'ouvrage inlitiilé : Eludes sur la uialndie des vers à soie, mo)^eii praiirjue assuré de la coinbaUre et d'en prévenir le retour, qu'il vient de publier, comme résumé des travaux qu'il a accomplis pendant les missions que le Gouvern^rment lui a confiées. » Cet ouvrage se compose de deux volumes. Le premier contient l'ex- posé des recherches propres à l'auteur sin- les maladies des vers à soie, et les conclusions qu'il en tire; le second est consacré aux Documents et aux pièces justificatives. » Des planches en couleur, nombreuses, d'une belle exéculiou, repro- duisent avec fidélité les divers aspects du ver à soie sain aux âges caracté- ristiques de son existence, et ceux du ver à soie malade. L'état des tissus du ver sain ou malade, et leur apparence sous le microscope, ain^i que les signes microscopiques caractéristiques des maladies régnantes, ont foinnii à l'auteur le sujet d un certain nombre de figures qui ornent son ouvrage. » Un rapide historique fait connaître la nature et la marche des mala- dies principales dont le ver à soie a été atteint, soit en France, soit dans les autres pays. M. Pasteur en distingue trois principales : la muscardine, la pébrine et la flaclierie. G K., iS-jo, i" Semestre. (T. LW.ti" iS.) I 02 ( 774 ) » La muscardiiie produite par le Bolrytis Bassiana, qui semé sur le ver à soie envahit peu à peu tous ses tissus et le tue, a été peu à peu surmontée par l'emploi des lavages au sulfate de cuivre, appliqués aux magnaneries et à leur outillage. On peut la considérer comme ramenée aujourd'luii à un état purement accidentel, et sans portée industrielle. » Il n'en est pas de même de la pébrine, qui a fait l'objet de l'ouvrage publié par notre confrère M. de Quatref;iges, sous les auspices de l'Aca- démie.C'est elle qui depuis vingt ans ravage les magnaneries de l'Europe, et même de l'Orient. M. Pasteur démontre que celte désastreuse épidémie doit être attribuée à l'envahissement du ver à soie par les corpuscules. » Les corpuscules peuvent se montrer dans le ver à soie à toutes les épo- ques, depuis la graine jusqu'au papillon. Leur nombre s'accroît cependant à mesure que la vie de l'insecte se prolonge, et il arrive à son maximum dans le papillon, lorsque l'animal n'a pas été victime de leur présence avant d'avoir atteint le dernier terme de son existence. M Les corpuscules se rencontrent dans tous les tissus, dans tous les li- quides, dans la matière même de la soie, et dans les déjections du ver. » Ils se reproduisent et se multiplient au moyen de geraies qui s'en séparent. » Les corpuscules qui se rencontrent en quantités innombrables dans la poussière des magnaneries, ceux qui existent dans les cocons, les papillons, les chrysalides, à la surface des œufs, dans les débris de vers ou leurs déjec- tions desséchés et conservés d'une année à l'autre, sont heureusement in- capables d'engendrer la maladie. Ils sont privés de vie et n'ont pas la fa- culté de se reproduire. » Il n'en est pas de même des corpuscules ou de leurs germes existants dans les œufs. Ceux-ci sont vivants comme les œufs et, après avoir traversé l'hiver à l'état latent, se développent avec eux, se multiplient dans les vers en éducation et en altèrent plus ou moins les conditions d'existence. » La maladie des corpuscules se transmet par l'hérédité, par l'inocula- tion et par les aliments. » Noire éminent confrère démontre par des expériences décisives et par une pratique étendue que pour se mettre à l'abri de la maladie des corpus- cules, il faut préparer une graine qui en soit exempte, ce dont on est tou- jours certain quand elle provient de papillons qui n'en contiennent pas. » Il démontre, en outre, que la maladie des corpuscules a toujoiu-s existé et qu'elle se manifeste partout. Si l'on exagère la production des graines, sans surveillance, on multiplie les vers corpusculeux à tel point, que toute éducation en devient impossible. ( 775 ) » Cependant, tout n'est pas perdu, car si l'on isole les vers pendant toute leur existence, la graine la plus malade fournira toujours queicpies individus sains, capables de servir de point de départ à la régénération d'une race exempte de corpuscules. M Ces circonstances expliquent comment tout pays producteur de graines peut commencer partournir d'excellents produits et finir par des désastres, et surtout comment on ne peut compter pour l'alimentation permanente des contrées séricoles sur aucun pays producteur de graines, puisque les demandes qu'il cherche à satisfaire sont pour lui une cause certaine d'avi- lissement de la qualité. » Notre confrère étudie ensuite la flacherie, qui a pour cause l'apparition et le développement d'un ferment en chapelets de grains. Il constate que cette maladie peut se présenter sous forme héréditaire, qu'elle se transmet par l'inoculation et par les aliments. I! en voit l'origine en certaines fer- mentations de la feuille de nuu'ier qui, se manifestant dans l'estomac des vers, produisent la flacherie provoquée ou accidentelle. » L'ne graine saine garantit toujours contre la maladie des corpuscules et même contre la flacherie héréditaire. Mais, pour se mettre à l'abri de la flacherie acciiJentelle, il faut rendre les éducations précoces, piéférer la feuille des nu'uiers non taillés, éviter l'emploi de feuilles de mûrier fer- mentées ou mouillées, modérer les repas, et donner aux vers un espace et une aération suffisants, surtout vers la fin de l'éducation, où les ra- vages de la flacherie sont plus à redouter. Il faut enfin des magnane- ries bien tenues, car le ferment de la flacherie résiste pendant plusieurs années. 11 Pour reconnaître si les vers sont corpusculeux, l'emploi du microscope est indispensable; poiu' s;ivoir s'ils sont atteints de flacherie, il suffit de jeter un coup d'œil sur les tables. On ne doit donc être jamais trompé sous ce dernier rapport, s'il s'agit de faire grainer. Toute éducation envahie par la flacherie peut être condanuiée au simple aspect par le magnanier. » Notre confrère prouve, par de nombreux exemjjles, que le procédé de sélection qu'il conseille et qui consiste à isoler les couples et à ne con- sidérer comme bonnes que les graines provenant de parents reconnus sains, a Ibiu'ui en moyeiuie environ l\o kilogrammes de cocons pai- once de 25 grammes et même, dans certaines éducations bien conduites, jusqu'à 64 kilogrammes par once de a5 grammes. » Les soins que l'Académie a donnés à l'étude de la maladie des vers à soie depuis plusieurs années par divers de ses Membres ont donc été con- 102.. ( 776) (hiits à leur terme par les Iravaiix auxquels M. Pasteur, a» détriment de sa santé, se consacre depuis cinq années avec tant d'activité, et qui lui ont mérité la reconnaissance de tons les hommes éclairés du midi de la France et le respect des séricultenrs de tous les |)ays. » Sans doute, pour mener à bien une éducation de vers à soie, il faut encore des soins, de l'intelligence, de la prévoyance, une pratique exercée. M. Pasteur n'a pas cherché et n'a pas trouvé luie recette qui dispense de toutes ces conditions. Il n'a pas appris non plus à faire des cocons beaux et abondants avec une graine infectée, mais il a appris à faire partout, et à coup sûr, une bonne graine et à l.i reproduire à volonté exempte de toute maladie héréditaire. » Que les éducateurs suivent ses préceptes, et non-seulement ils verront reparaître l'anciernie prospérité de leur industrie, mais encore, on a lien de le penser, elle prendra un essor inconnu des anciens séricnlteiu's. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE.— Observations sur le relournement des Chainpujnons ; par M. P. Dt'CH.4RTKE. « Les études expérimentales et anatomiques des botanistes contempo- rains ont f.iit connaître, jusque dans Iclm-s détails intimes, les phénomènes divers de la vie des plantes; elles en ont aussi, dans beaucoup de cas, fourni ou tout au inoins préparé l'explication. Toutefois, il est certains faits qui, aujourd'hui encore, restent pour nous enveloppés d'une obscurité presque complète, non quant à leur manifestation qui frappe journellement nos regards, mais quant à la cause première dont ils sont l'effet appréciable à nos sens. Tels sont notamment les phénomènes de direction, les tendances eu vertu desquelles nous voyous certains organes se porter constamment dans uu sens déterminé on, s'ils ont des surfaces étendues et bien distinctes, les maintenir dans une position tixe et invariable. Je me bornerai à rap- peler, sous ce dernier rapport, l'exemple des feuilles ordinaires dont les deux faces sont dirigées régulièrement l'une vers le haut, l'autre, par con- séquent vers le bas, et qui, dérangées à dessein de cette direction nor- male, soit une fois, soit plusieurs fois de suite, y retournent toujours, comme l'a démontré Bonnet, avec une insurmontable énergie, en effectuant une torsion sur leur partie basilaire. » Pour rendre compte de ces curieux phénomènes, ou a proposé des hypothèses dont certaines jouissent en ce moment d'une grande faveur, surtout de l'antre côté du Rhin : la pesanteur, l'inégalité de croissance, amenant une inégalité de tension dans les différents tissus, ont été particu- ( 777 ) lièrPiTient invoquées comme les causes premières de ces faits, dont la pro- duction a semblé, par suite, avoir un caractère purement mécanique. Mais je crains qu'on ne se; soit un peu trop liàté de généraliser à cet égard; qu'on n'ait attaché parfois une importance beaucoup tro|) grande à des particularités eu réalité peu (significatives; que, dans certains cas, on n'ait attribué à de simples vues de l'esprit la valeur de faits démonstratifs; enfin que, dans d'autres circonstances, on ne se soit borné à reculer la difficidté en prenant des mots pour des explications. J'essayerai ailleurs et nu peu phis tard de montrer sur quoi sont basées mes craintes à ce sujet. En atten- dant, je crois devoir communiquer aujourd'hui à l'Académie des observa- tions qui me paraissent avoir quelque intérêt, et qui prouvent cpie les Crypto- games ressemblent aux Phanérogames pour la faculté de ramener certains de leurs organes à luie direction déterminée, quand ils en ont été détournés artificiellement ou par accident. Voici comment et dans quelles circonstances ces observations ont eu lieu. " Dafis un jardin situé à Meudon (Seine-et-Oise), on avait disposé d'une manière particidière un toiuieau destiné à servir de l'éservoir pour l'eau des arrosements. C'était un fût de 2^5 litres environ, dont le fond était revêtu d'une épaisse couche de plâtre. Il était placé debout, et sa partie inférieure était enfoncée d'environ 2S centimètres, au-dessous du niveau du sol, logée dans une sorte de cuvette de bois, assez large pour laisser entre les deux un espace annulaire ouvert par le haut et large fie 6 ou 7 centimètres. Le fond plâtré de ce tonneau étant dépassé, sur tout sou pourtour, parmi rebord liant de 8 centimètres, il en résultait sous lui un vide de la même hauteur. Je ne dois pas négliger d'ajouter que ce réservoir était maintenu toujours plein d'eau, et qu'il se trouvait à découvert, en plein midi, devant un mur. Il était donc fortement réchauffé par le soleil pendant les longues journées de l'été, et l'atmosphère confinée que renfermait l'espace vide situé sous lui était, par suite, à la fois chaude, humide et obscure. » Dans ces conditions, la couche de plâtre qui formait le plafond de ce vide inférieur s'est comportée comme un sol favorisé à certains égards. Ayant eu occasion de l'examiner, à la fin du mois de septembre i86g, je l'ai trouvée chargée de plus de cent cuiquante individus d'un petit Agaric- Coprin, arrivés alors à divers degrés de développement. Près de la moitié étaient déjà parvenus à l'état adulte; ils avaient de 3 à 4 centimètres de hauteur; leur pied ou stipe était grêle, cylindrique, et supportait un cha- peau médiocrement convexe, mince, dont le diamètre variait de 12 a i5 mil- limètres. La couleur générale de ces petits Champignons était pâle, légère- ment fauve, tandis que les lamelles ou feuillets qui garnissaient la face ( 778 ) inférieure de leur chapeau étaient d'une teinte violacée-brunâtre. Malheu- reusement diverses circonstances me mirent dans l'impossibilité de déter- miner immédiatement l'espèce à laquelle ils appartenaient, et, dès le len- demain, il n'en restait plus que de faibles vestiges informes. C'est donc avec doute que je les rapporterai, de souvenir, et d'après une indication de notre savant confrère M. L.-R. Tidasne, à Y Acjaricus (Coprinus) radians Desmaz,, bien que leur chapeau n'eût pas la largeur qu'on assigne à celui de cette espèce. )) Voici maintenant les particidarités remarquables qu'ont présentées la production et le développement de ces Champignons. » Leur groupe entier était cantonné sui' un quart environ de la couche circulaire de plâtre et dans sa partie méridionale; les trois autres qua?ts n'en portaient pas un seul. Naissant du plafond de la cavité située sous le tonneau, ils s'étaient développés du haut en bas, par conséquent dans luie direction inverse de celle qui leur est naturelle; seulement leur stipe s'était écarté de la verticale, au point de faire avec elle un angle d'ati moins 3o degrés, en se dirigeant vers le nord. » Cette première observation peut donner lieu à quelques remarques. » Et d'abord, en s'écartant nettement de la verticale, tandis que leur développement s'opérait de haut en bas, le pied de ces petits Agarics a évidemment contrarié l'action de la pesanteur. Or, on sait qu'à l'exemple de M. Hofmeisler et de M. J. Sachs, les physiologistes allemands font en général jouer un rôle majeur à cette force, dans la direction suivie par les organes des plantes : M. J. Sachs, en particulier, applique cette idée aux Champignons eux-mêmes. Après avoir énuméré les divers organes des Phané- rogames qu'il regarde comme dirigés par la pesanteur, il ajoute relativement à ces Cryptogames : « Les papilles de l'hyménium des Hyduum imhricalum » et repnndum, les tidaes de celui des Boletus et les lamelles des Agarics » ont une tendance analogue à céder à la pesanteur. » (J. Sachs, Phjsiol. vécjél., p. io4 de la traduction par M. Marc Micheli.) Pour se conformer à cette théorie (appliquée, il est vrai, spécialement aux lamelles), mes petits Agarics n'avaient qu'à suivre la verticale, et tous s'en sont écartés. H En second lieu, il me semble fort difficile de deviner la cause de cetle déviation vers le nord. Il a été reconnu que les Champignons en général tendent à se porter vers la lumière, de même que les Phanérogames. « Les 1) Champignons, a écrit Léveillé, dans son article Mycologie du Diclionnairc » universel d'Histoire naturelle (t.VlH, p. 46.5, 1846), comme tous les autres » végétaux, sont parfaitement inlluencés j)ar la lumière; ils la recherchent » également. » Cet énoncé n'est que la déduction logique do faits observés ( 779 ) par plusieurs botanistes. S'il avait besoin d'une confirmation précise, je dirais que moi-même, ayant placé dernièrement, dans mon laboratoire, près d'une fenêtre ouverte à peu près au midi, un vase où se trouvaient plusieurs ergots de Froment cliargés de leurs Claviceps, j'ai vu tous ces petits Cliani|jignons incliner à 45 degrés environ la partie supérieure de leur stipe pour porter leur tête vers le jour. Afin de prendre cette direction, ils avaient courbé leur pied, dans sa portion moyenne, en forme d'arc large- ment ouvert, au-dessous et au-dessus duquel il était resté rectiligne. Le pot a été alors retourné deux fois successivement, de telle sorte que la tête des Claviceps regardât le fond peu éclairé de la pièce Dans l'un et l'autre cas, ils ont effectué un nouveau changement de direction et ils ont reporté leiu- télé du côté du jour. Pour cela, leur pied a formé un nouvel arc, sur un autre point de sa longueur, sans effacer sa courbure antérieure et de ma- nière à être finalement tout sinueux. La tendance des Champignons à se diriger vers la lumière est donc incontestable, du moins pour les exemples observés jusqu'à ce jour. M Mais ce ne peut être pour ce motif que mes Coprins ont dévié de la verticale dans laquelle aurait du les maintenir la pesanteur. L'espace dans lequel ils étaient ne lecevait du jour par aucun point; d'ailleuis, ils se sont éloignés du midi, côté du soleil, pour se diriger vers le nord, côté de l'ombre. Au total, je ne soupçonne nullement quelle a pu être la cause de leur inclinaison. » J'ajouterai qu'en s'écartant ainsi de la verticale, leur stipe est resté rectiligne sur toute sa longueur, et que, dès lors, son inclinaison a été uni- forme ; or je viens de dire que, pour les Claviceps qui se sont portés, à trois reprises successives, vers la lumière, les choses se sont passées tout autre- ment, à ce point que le stipe en est devenu très-sinueux. » Outre cette inclinaison dont j'ignore la cause, mes petits Co[)rins m'ont offert une autre particularité bien plus digne encore d'être signalée. » Par une conséquence nécessaire de la situation exceptionnelle dans laquelle ils s'étaient produits et développés, ces Champignons se trouvaient dans une direction opposée à celle qui leur est natinelle; en d'autres termes, leur chapeau avait sa face libre et nue, qui est habituellement supérieure, dirigée cette fois vers la terre, tandis que sa face hyménialeou chargée de lamelles, qui regarde constamment en bas, se trouvait cette fois, par exception, tournée vers le ciel. Cette situation renversée s'est maintenue pendant la jeunesse du végétal, tant que son chapeau, jusqu'alors forte- ment concave et conformé à peu près en dé à coudre, a dû appliquer ses lamelles hyméniales contre le haut du stipe ; mais, dès que le développe- ( 78o ) ment étant plus avancé, ce même chapeau a commencé de. s'ouvrir, de s'étaler, et que dès lors ses lamelles se sont écartées du pied, celui-ci s'est coudé sur lui-même, à 5 millimètres environ au-dessous de son extré- mité, pour rétablir les choses dans leur état normal, c'est-à-dire pour redresser le chapeau et diriger les lamelles vers le bas. Ce n'est pas une arcure graduelle qui s'est formée alors pour déterminer ce letour à la position naturelle; c'est un vrai coude, un angle très-prononcé, droit ou même un peu aigu, dont les côtés étaient formés par les deux portions du pied fort inégales en longueur, rectilignes l'une et l'autre, et dont l'une, allant de sa base à son coude, était quatre ou cinq fois plus longue que l'autre qui s'étendait de ce même coude à l'attache du chapeaii. » Cet étrange retournement s'est opéré, comtne un fait général et sans exception, sur tous les individus, au nombre de plus d'une cinquantaine, qui arrivaient à l'état adulte. Il ne me semble guère possible d'en donner nue explication tant soit peu satisfaisante. En effet, la structure anato- mique du pied des Champignons résulte^ comme on le sait, de la réunion d'un plus ou moins grand nombre de filaments cellulaires, semblables entre eux et analogues aussi à ceux qui restent isolés dans les petites formes filamenteuses ou dans les Hyphomycètes, et qui, chez ceux-ci, portent la fructification. On ne peut donc voir, sur un point quelconque de ce pied, une couche particulière de cellules, différente de l'ensemble, dans laquelle ou soit autorisé à supposer l'existence d'une tendance à s'infléchir, s'arquer ou se couder. On ne jient pas davantage, ce me semble, faire intervenir, dans le cas présent, l'action de la pesanteiu', car le fait observé consiste en ce que le chapeau, qui était d'abord dirigé vers le bas, a été relevé en sens inverse de l'action de cette force. » Il est évident que le redressement du haut du stipe, qui a retourné le chapeau, a dû être produit parce tpie le tissu cellulaire dont est composé ce slipe s'est brusquement allongé, sur un côté, beaucoup plus que celui qui se trouvait du côlé opposé, siu- un même plan hoiizontal; c'est le fait réel et brut, si je puis m'exprinier ainsi, mais nullement son explication. Dirons-nous, pour employer u\\ mot aujourd'hui fort en vogue, que la por- tion de tissu, qui a été active dans ce redressement, a pris, au moment convenable, une tension supérieure à celle du tissu qui occupait le côté op- posé? Mais nous ne ferons ainsi pas autre chose que subslifuer un mot ayant l'apparence scientifique à des expressions de la langue usuelle, sans ajouter ni une idée, ni, à plus forte raison, une démonstration; il res- tera toujours .1 expliquer comment et par quelle cause cet excès d'al- longement unilatéral, ou cette tension locale, a pu survenir dans un organe ( 7»' ) où rien n'y était prédisposé, et j)ar cela seul qu'une situation exceptionnelle du Cliampignon avait renversé la direction naturelle de ses organes. » Au reste, la tendance des Champignons ;i reporter vers le liant leur chapeau ou leur tète fructifère, lorsqu'une circonstance quelconque eu a renversé la direction normale, ne paraît pas êlie un fait isolé ou accidentel; c'est ce que montre rexpérience suivante. M Profitant de ce que j'avais sous la main, au mois de février dernier, des ergots (de Froment) chargés chacun de plusieurs Claviceps, j'en ai enlevé un avec une petite partie du sable fin sur lequel il avait été semé, et j'ai disposé le tout renversé sur un tube de verre, de telle sorte que les sept petits Champignons que comprenait le groupe fussent dirigés de haut en bas. Ce sable a été maintenu constamment humide, et le tube a été recou- vert d'une petite cloche reposant sur un vase de verre dont le fond était occupé par une couche d'eau. Grâce à cette humidité constante, les Clavi- ceps sont restés en parfait état jusqu'à la fin du mois de mars, époque à laquelle j'ai terminé l'expérience, parce qu'elle m'avait donné tout ce cjue je pouvais en attendre. Dans cet espace de temps, ils ont tous recourbé la j)arlie supérieure (devenue inférieure, par suite de la disposition adoptée) de leur stipe, pour redresser leur tète et la diriger vers le ciel. Pour cela, ils ont formé, non pas un coude brusque, comme les Coprins de ma pre- mière observation, mais bien un arc à peu près régulier, de 3 à 5 millimètres de rayon. Cette courbure a été plus ou moins forte dans les différents su- jets; l'un d'eux a fini par dessiner un cercle presque entier, tandis que les autres n'ont guère décrit qu'une demi-circonférence, ou, redressant verti- calement leur portion supérieure à la courbe, ont pris la configuration d'un U à deux branches inégales. « Le résultai de cette expérience sur le Clnvice.ps purpurea^ rapproché des faits que m'avaient offerts les Coprins, me semble rendre pitis dif- ficile encore l'application de l'idée d'après laquelle la direction normale de la portion fructifère des Champignons devrait être attribuée à l'influence de la pesanteur. D'abord, pour que, dans le cha[)eau d'un Agaric, la por- tion hyméniale (les lamelles) fût maintenue constamment en bas par cette cause, il faudrait, si je ne me trompe, que la gravité agît plus éuergiquement sur elle que sur la partie supérieure du même organe; en d'autres termes, il faudrait que ces lamelles, cpie séparent de profondes et souvent larges fis- sures, formassent lui ensemble plus dense que la masse continue, pleine et sans interruption au-dessous de laquelle elles s'attachent; or je crois qu'il serait peu facile de montrer c[u'il en soit ainsi. En outre, en adnjet- C. R., 1870, i" Semeslre. (T. LXX, N» IS.) I o3 ( 7«2 ) tant que telle pût être la réalité des faits pour un Agaric, comment étendre une semblable interprétation au redressement des Claviceps? En effet, comme on peut le voir dans le texte et sin- les figures du beau Mémoire de M. L.-R. Tulasne, la tête globuleuse ou très-faiblement déprimée de ceux- ci est homogène et symétrique sur tout sou pourtour; dans toute l'étendue de sa zone externe sont creusés des conceplacles égaux entre eux et répartis également. Il n'existe donc point, dans ce corps symétrique, de portion sur laquelle la pesanteur puisse agir avec plus d'énergie que sur les autres. Dès lors aussi je ne crois pas que rien autorise à faire intervenir, dans ce cas, i'hypolhése basée sur une ;iction inégale de la pesanteur. » Quoi qu'il en soit à cet égard, les faits que je viens de rapporter, tout en restant uiexpliqués, n'eu méritent pas moins, ce me semble, d'attirer l'attention des physiologistes : c'est la considération qui m'a déterminé à les communiquer aujourd'hui à l'Académie. » zoOLOGlli. — Créalion d'une race blanche d'Jxololls à la Ménagerie des Reptiles du Muséum d'histoire naturelle, et remarques sur la transformation de ces Batraciens ; par M.. Aug. Dcmékil. « A la fin de novembre 1868, la Ménagerie a reçu, de M. Méhédin, un Axolotl complètement blanc, à l'exception d'ini point du dos qui porte une tache noire grande comme une lentdie. 1! est très analogue aux Axo- lotls d'un vert noirâtre que le Jardin d'acclimatation a donnés au Muséum en janvier 1864, et sur lesquels j'ai appelé l'attention de l'Académie à plu- sieurs reprises, mais particulièrement en novembre i865 {Comptes rendus, t. LXI, p. 775) à cause des transformations qu'ils ont subies. Ce sujet très- remarquable, qui est un mâle, semble constituer simplement une variété albine. » Désireux de savoir s'il poiurait, avec des femelles de coloration habi- tuelle, créer une race blanche, je lui fis consacrer un aquarium particulier, où furent placées, en même temps, quelques-unes de ces femelles. Dans le courant des années 1867 et 186H, plusieurs fécondations eurent lieu, et un assez grand nombre de nouveau-nés se montrèrent, dès les premiers in- stants qui suivirent l'éclosion, revêtus d'une robe beaucoup moins sombre qu'à l'ordinaire. Celte modification des couleurs persista, chez la plupart, d'une façon très-notable. Aussi, pour continuer l'expérience, les femelles j)rovenant de cette première génération, et dont les teintes étaient les plus ])âles, furent-elles introduites, quand elles devinrent aptes à se reproduire, 1 ( 783 ) . dans raquariuin où leur père, resré seul après les pontes dont je viens de parler, ne tarda pas à féconder les œufs abandonnés par les nouvelles venues. » Les embryons étaient encore enfermés dans leurs enveloppes, que, déjà, sur beaucoup, l'albinisme commençait à se manifester. 11 s'esl pro- noncé de plus en plus, à mesure que le développement s'est effectué, et il est presque complet aujourd'hui. On lU' peut donc pas douter que les jeunes (jui proviendront des femelles de celle seconde génération dont les œufs seront fécondés par le sujet blanc d'origine mexicaine, ne soient par- faitement semblables à ce dernier. Dans (juelques mois seulement, les albi- nos auront atteint l'époque où la reproduction peut s'accomplir, mais il est facile de prévoir, dès maintenant, qu'une abondanic population blanche garnira les bassins de la Ménagerie en 1871. » Déjà, deux de ces sujets de teinte blanche, âgés maintenant de dix mois, ont perdu leurs branchies ainsi que les crêtes dorsale et caudale, et ont, par conséquent, subi inie métamorphose complète et sont devenus des Amblystomes. » En mentionnant ces deux nouveaux cas de transformation, ce qui en porte le nombre, jusqu'à ce jour, à vingt-neuf seulement, quoique l'espèce se multiplie en très-grande abondance, je dois faire observer cpie les chan- gements dont il s'agit sont toujours survenus chez des individus qui ne s'étaient jioint encore reproduits Si l'époque où, d'ordinaire, je les ai vus apparaître, c'est-à-dire la fin de la première année de l'existence, est fran- chie sans qu'ils commencent à se manifesler, l'animal reste sous sa forme primitive. Ce sont les jeunes Axolotls qui se transforment. » Parmi ces derniers, qui ont revêtu la forme d'Amblystomes, auciuie reproduction n'a encore eu lieu. » Afin de m'assurer si les mâles, bien reconnaissabies à l'extérieur comme avant la métamorphose, féconderaient ries œufs de femelles non encore privées de leins caractères de têtards, plusieurs de ces dernières lem- ont été données pour compagnes, mais aucune ponte n'a en lieu. Au bout d'un temps dont la durée était suftîsante pour démontrer l'isuitilité d'ime \y\us longue cohabitation, les femelles furent remplacées par c!es mâles à branchies extérieures. Cette nouvelle tentative, destinée à excilcr les femelles transformées à pondre, resta également sans résultat. » La stérilité est-elle donc un état physiologique normal? Le volume de certaines femelles sendile cependant indiquer la présence d'œufs dans les ovaires; et je viens, en effet, d en Irouver luie assez grande cpianlité chez io3.. -( 784 ) l'une (l'(>IIes, sacrifiée dans le but maintenant atteint d'arriver à savoir ce qu'il fallait penser d'inie telle supposition. Les glandes ovariqnes et leur produit, ainsi que les oviductes, n'étaient pas encore arrivés an degré de déveiop|)eiiient annonçant une ponte prochaine. Ils étaient exactement semblables à ce que représentent, sous le nom d'état virginal, les ficj. 3 et 4 de Li PL XXllI, annexée au travail de Everard Home [An accoiml of theortj. ofgcuenit. ofthe Mexican Proleus [k\o\o\\) : l'hilosojih. Traiis. lioy. Soc, 1824, p.4'9"423]. )) Si la formation des œufs est postérieure à l'époque où l'animal a re- vêtu sa nouvelle forme, il est étonnant que la vie en coiiunun, durant plu- sieurs années, d'individus de sexe différent n'ait amené ni ponte ni fécon- dation. Ou bien j)eut-on admettre l'Iiypothèse, dont je ne saurais, il est vrai, fouinir, quant à présent, aucune preuve, que le travail des ovaires avait déjà commencé au moment du début des mutations extérieures et internes, et que, par le fait même de ces dernières, il aurait été arrêté dans son évolution ? » (liiez un mâle transformé, ouvert en même temps que la femelle, les glandes spermatiques contiennent des masses énormes de spermatozoïdes. Ils semblent, an premier aspect, comparables en tout point, par leur con- figuration et par leurs dimensions, à ceux que j'ai vus au moment de la reproduction des non transformés {Noiiv. Arch. du Mus., t. II, figiu'e à la page 27 1). Cependant une recherche attentive ne m'a pas permis d'y trouver le contoiu- ondulé, constitué par la membrane pli^sée propre aux sperma- tozoïdes arrivés à leur état parlait. )) M. de Qnatrefages, qui les a soumis également à un examen microsco- pique, n'a pas vu non plus cette membrane plissée. On p(>ut conclure, avec lui, de l'absence d'un caractère si essentiel, cpi'ils n'ont pas atteint le degré de |ierfection auquel ils doivent parvenir |)our être aptes à jouer, dans l'acte de la fécondation, le rôle qui leur appartient. » Je les ai vus dans l'immobilité, mais M. île Quatrefages a été témoin de cjuelques mouvements lents et raides, analogues à ceux de certains Oscillaiies et par lesc[uels Us semblaient tendre à démêler leur enchevêtre- ment. Un grantl nombre s'est mis à vibrer. C'était luie sorte de petit trem- blement du fdament, sans qu'il en résultât auciuie de ces translations si fréijuentcs, lorsqu'on a sous les veux des spermatozoïdes à contour on- dulé. » En résumé, la mendirane, qui est l'une des particularités importantes de leiu' structure, manque, et les mouvements sont incomplets. Enfin, les (785 ) organes femelles, je l'ai dit, ne se montrent pas sons l'aspect qn'ils offrent qnand le moment de la ponte a|iproche {voy. pour pins de détails iVoi' L'insecte, ayant acquis tout son dévelo|)pement, s'accouple, et cet accouplement se lait à l'inverse de celui de la puce, c'est-à-dire le mâle placé sur la femelle. Après c[uoi, l'insecte cherche un sujet sur lequel il puisse s'introduire, homme ou animal; puis, l'ayant trouvi', il y choisit la partie qui lui paraît la mieux appropriée à la nouvelle existence où il va passer. Là, il perfore obliquement l'épiderme et s'arrête sur le derme, où il implante son suçoir. Il s'établit dès lors, entre l'insecte et le sujet sur lequel il se trouve, im système de circulation accommodé à son nouveau mode d'existence. » Passé à l'état parasitaire, l'insecte ne communique plus avec l'air ex-' térieiu- que par les dernières trachées qui lui restent, au nombre de quatre ou âeuK paires. Les autres se sont effacées par suite des grandes modifi- cations subies par son développement abdominal; il en est, en quelque sorte, absorbé. Témoins de son extraction dans cet état, des voyageurs au Pérou, en 1 534 (0» 'o"' comparé aux larves tju'on trouve dans les avelines {gitsanillos semejeittes à los que se hallan en las avelinas). Cette comparaison laisse beaucoup à désirer. La meilleure qui en ait été faite jusqu'à présent est celle qui le compare à une perle déprimée, ou bien encore soit au fruit du Fisciim album, soit à celui de la Tottniefoiiin Itinulissitiui. Cette plante est Vherbe à Chiques des colons des Antilles. (i) D. Andres Gonzalez Barcu, Historia y descubrimiciilo de al Rio de In Ptata y Para- s,uo\ , cl ano de i534, t. III; Madrid, 1750. C. R., iS;o, !"■ Semestre. (1 . LXX, N° 15.) 1 o4 ( 79° } » L'insecte se maintient dans son existence parasitaire jusqu'au terme de la gestation, c'est-à-dire jiisqu',t la maturité des œufs. Ceux-ci, alors, sont expulsés ou |);ir l'insecte toujoius retenu emprisoinié sous l'épideriue, ou bien il est expulsé lui-même avec ses œufs. Cette dernière expulsion est la conséquence d'un travail éliminatoire déterminé par sa présence sur le derme. » Il est rare, bien rare que l'insecte, dans le parasitisme, atteigne au terme normal de la gestation, soit chez l'homme, qui s'en débarrasse plus ou moins vite, à moins qu'il ne soit inconscient de sa propre t^xist-ence, connue le crétin, le lépreux, le paralytique; soit chez les animaux qui, eux, s'en ilébarrassent en le détruisant, les uns en se frottant contre des corps diu's, les autres avec les moyens de défense qui leur ont été départis p;n- la nature, à savoir les dents et les ongles pour les mammifères, le bec et les pattes pour les oiseaux. » De cette desti-uction presque générale de l'insecte, à une époque plus ou moins éloignée de la maturité des œufs, résulterait que la continualion de l'espèce se trouverait fortement comjiromise, si la nature ne l'avait as- surée de la manière exposée dans le Mémou-e. » La Chique subit, comme la puce, toutes les métamorphoses de la plu- part des insectes. » Swarlz, dès 1788, avait aperçu la chrysalide, dont il donne la descrip- tion; mais, chose étrange! il ne dit absolument rien de la larve. La fij^iue qu'il donne de la première, et qui ne permet aucune méprise, a été repro- duite par l'auteur. » Reiigger, beaucoup plus tard, en iBSa, a vu la larve et il l'a décrite; mais il garde sur la chrysalide le même silence que Swartz sur la larve. Celle-ci, dès 1745, avait déjà été signalée, mais d'une manière qui laisse à désirer, pai- le Révérend Smiih, recteur dans l'ile de Newis. » Nos connaissances en étaient là sur la reproduction de l'insecte lorsque M. Bonnet, reprenant le même sujet, l'a épuisé, en quelque sorte, en faisant connaître les différentes métamorphoses de l'insecte, depuis l'état d'œuf juscju'à celui d'insecte parfait, en passant par les états de larve et de chry- salide. » L'insecte, pour établir son parasitisme, et connue nous l'avons déjà dit, s'attaque à l'homme et aux animaux à sang cliaud. Le siège oïdinaire de ses attaques sont les parties nues, aussi bien chez les derniers que chez le premier. Quant à celles qui en souffrent le plus fréquemment, ce sont les pieds, dont les os se nécrosent et tombent. De là, et assez souvent, sont ( 791 ) nécessitées des amputations plus ou moins importantes, telles que celle rie la jambe. Ces désordres sont le produit de l'abondance de la suppuration, d'une part, et, de l'autre, de son séjour dans les parties, par la difficidté de son issue au dehors. Ces deux causes peuvent donner lieu à une infection purulente, de sorte qu'aux accidents locaux produits par l'insecte suc- cèdent ainsi des accidents généraux qui peuvent être cause de mort. Une autre cause de mort, par le parasitisme, est le tétanos, qu'tnie simple im- pression de froid suffît pour développer, en agissant non pas senlement sur des parties en présence de l'insecte, mais encore sur des parties dont il vient d'être retiré. Cette impression sera produite également ou par de l'air frais, ou par de l'eau fraîche. L'auteur, à cette occasion, nip|)orte l'obser- vation d'un négrillon qui, porteur de plusieiu's Chiques au pied, fut atteint du tétanos pour s'être refroidi en sortant d'un bain de mer. M On obvie aux accidents parasitaires, et on les arrête lorsque, déjà, ils ont apparu, en enlevant des parties où ils se trouvent les insectes qui les yM'oduisent, et c'est ce qu'on pratique de deux manières, selon le nombre des parasites auxquels on a affaire. Ces deux manières sont décrites, avec détails, |)ar l'auteur. » ]Nf)S troiqjes, an Mexique, ont eu à souffrit' de la Niqua, qui arrêtait souvent des honuiies dans Ictu' marche. Dans son campement à Pérole (i), en novembre 1862, la division Bazaine avait tant d'hommes hors de service par cette cause, que le général avait ordonné, pour la prévenir, une visite journalière des pieds. Cette visite avait lieu tous les matins. » L'insecte est surtout à redouter pour les personnes qui, ne le connaissant pas, — et c'est le cas de tous les nouveaux débarqués, — viennent à en être atteintes : le mal fait alors les plus rapides progrès. Et, en effet, aux acci- dents locaux produits par sa présence, succèdent bientôt les accidents généraux constitués, comme nous l'avons dit précédemment, par l'ab- sorplion ou infection pinulente. Cette cause d'un côté, et de l'autre l'insa- lubrité des lieux et la misère des populations, ont anéanti nombre de colonies naissantes. L'auteur en fournit trois exemples poiu- la Guyane et un autre pour la Nouvelle-Bordeaux, près de l'Assomption, sur le Paraguay. » Les moyens usités pour se débarrasser du parasitisme chez l'houune, sont également applicables aux animaux. Seulement, à la seule exception du chien peut-être, il est rare que l'iionune intervienne pour délivrer un (il l^laleaii situé en tenes froides et très-élevé par conspqiii'nt. On pensait que les insectes avaient été contractés on traveisant des contrées |ilus Lasses, venant du littoral. 104.. ( 792 ) animal de ses parasites (i). Les animaux, du reste, savent fort bien s'en délivrer eux-mêmes, comme dous le disions il n'y a qu'un nioniont. IMal- hetu-eusement, il est quelques parties auxquelles ils ne peuvent atteindre avec leuis armes naturelles, et tel est, par exemple, l'intérieur des oreilles, où la présence de l'insecte est d'un si grand tourment pour les animaux. » Les observations particulières données par l'auteur, sur le parasitisme, sont au nombre de quinze, dont douze recueillies par lui-même. » Les Aoyageius et autres auteurs qui ont parlé de la Cliique, ou qui l'ont seulement men'iionnée, tant en France qu'à l'étranger, sont nombreux; ceux cjue l'aulriu- a |iii consulter, et dont il leproduil les noms, s'élèvent à plus d'une centaine (2). )i Nous terminons cet extrait on résumé de notre travail en appelant, sur le Ehynchoprion peneirans, de nouvelles études. Ces études nous parais'^ent devoir porter ])articulièrement : » i" Sur la terminaison et la chirée de la gestation loisque linsecle, resté emprisoimé sous l'épiderme, expulse ses œufs au debors ; » 2° Sur la terminaison et la durée delà gestation lorsque l'insecte, au lieu d'expulser ses œufs comme nous venons de le dire, est expulsé liii- méme avec eux, par suite du travail éliminatoire déterminé par sa pré- sence sur le derme ; » 3° Sur l'appareil vasciilaire de l'insecte durant son évolution parasi- taire ou geslalive; » 4° Enfin, sur le moile de lapport existant, au point de vue de la circu- lation, entre l'insecte et le sujet sur lequel il se trouve. » ZOOLOGIE. — Histoire de In Cliique (Pulex penetrans); Note de M. IIoi:li.v, ' à iorcasiou d'un des faits menl'ioniics dans la ('oininuuicalion jirécédente. » Oe que vient de rappoi'ter M. le D'' Guyon du noud)re considérable d'éclopés qu'a eu, à ini certain moment, notre cor|)s expéditionnaire au (ijLcs chasseurs ont un soin tout particulier des pattes de leurs chiens; ils les visitent souvent et on enlrvcnl les insectes .111 fur et à mesure (|triis en tniiivent. C'est 11 la n(''gli- gence d'un chasseur, eu (et endroit, que la science doit le beau travail de PohI et Knilar. Il s'effectua, en effet, sur la palti' d'un chien de chasse qui était mort au Brésil, les |)att( s infestées de Chiques. (9.) Parmi les auteurs qui nous ont écha])pé, l'iedraliita, un des historiens de la Nou- velle-Gieiiadc, n'est point un des moins importants, ainsi cpiil ressort d'une Communication de M. le D' l\oulin, r|u'on trouvera à la suite de la notre. ( 793 ) Mexique, faute d'avoii' considéré d'abord la Chique comme un ennemi contre lequel il fallait se tenir en garde, me rappelle un fait analogue qui appartient aussi à l'histoire militaire du nouveau monde, mais qui est de date fort antérieure, car il remonte à l'année i538. Comme l'histoire de la conquête de l'AnuM-ique par les Espagnols n'est, pendant le premier siècle, qu'iui long récit de misères de toute nature et supportées, il faut le dire, avec lui admirable courage par ces aventuriers, le cas dont j'ai à parler ici ne me serait point resté dans la mémoire s'il ne se rattachait à l'événement le plus étrange de toute cette conquête, à la rencontre sur le plateau de Bogota de trois chefs partis séparément et à l'insu les uns des autres, l'un de la province de Sainte-IMarlhe, l'autre du Venezuela, le tlernier enfin du Pérou. Celui qui, arrivé le premier malgré la cause de retard à laquelle je viens de faire allusion, devint plus tai-d gouverneiu- de la province, Gonzalo Ximencz de Qtiesada, a laissé des Mémoires qui n'ont point été publiés, mais qu'ont eus à leur disposition les historiens du royaume de la Nou- velle-Grenade, et en particulier Piedrahita, évèque de Panama, qui les cite à chaque page. C'est à son livre, iu)prinié à Anvers en 1688, que j'emprunte le lécit qu'on va lire. » Je passerai sur tout le commencement de rex|ié(lition, qui fut des plus pénibles. Quesada partit de Sainte-Marthe, remonta la vallée de la Magda- lena, conduisant lui-même ses fantassins entassés dans de méchantes barques, tandis que la cavalerie marchait parallèlement le long de la rive droite, les deux divisions souffrant également de la disette et incessamment harcelées par des ennemis dont la présence ne s'aïuionçait, le plus souvent, que par luie grêle fie flèches empoisonnées. » Huit mois s'étaient déjà écoidés sans avoir aliéné aucune découverte importante, le découragement était devenu général et l'épuisenieiit des forces tel qu'il ne restait plus assez d'hommes valides pour faire marcher la flotille entière; de |)lus, on entrait dans la saison des pluies, et le général sentit la nécessité de s'arrêter. Il se trouvait alors au point qu'on a nonnné depuis ]e port de la Tora, par les 7 degrés de latitude nord. Avant de com- mander le retour, cependant, il voulut faire faire une reconnaissance des parties de la rivière situées un peu plus haut; le petit détachement pour lequel on avait choisi les houunes les plus valides, revint bientôt sans ap- porter de nouvelles satisfaisantes; mais à son arrivée on avait déjà repris quelque courage : l'exploration d'un petit affluent de la rivière qui v débouche, non loin de Tora, avait fait découvrir un chemin très-frayé dans lequel on leconuut une route de commerce annonçant, par conséciuent, la ( 794 ) proximité d'une population beaucoup plus civilisée que toutes celles qu'on avait rencontrées depuis le départ. L'ex|)édition se mit donc de nouveau en marche en suivant cette ro>ite, qui se dirigeaitvers le haut pays. En quelques jours, elle atteignit une grande bourgade, Ubazn, dont les h;djitants s'étaient enfuis précipitamment, laissant dans leurs maisons abondance de vivres dont les nouveaux venus avaient grand besoin. Le jour suivant, la petite troupe entra d.uis le district de Sorotoca, où les maisons se trouvèi'ent (ie même vides d'habitants mais abondamment approvisionnées de gibier fraî- chement tué, de maïs et de pommes de terre. Cette solanée, en effet, n'étail pas, quoi qu'en disent tous les botanistes, cultivée avant le voyage de Co- lomb seulement au Pérou; elle l'était également sur le plateau de Bogota et avait un nom dans la langue des Indians Muyscas. Cette remarque faite, je poursuivrai l'histoire en laissant parler Piedrahita, qui s'exprime en ces termes : « Qiiesada cliarmé de la fraîcheur de l'air, de l'abondance des vivres ponr les hommes, de l'excellence des pàluragcs pour les chevaux auxE. — Sur l'opération de la pupille artificielle. Note de M. Liebreich. (Commissaires : MM. Andral, Cloquet, Nélaton.) « Les progrès de l'ophlhalmologie moderne ont tellement augmenté le nombre fies indications de l'irideclomie, que celte opération est devenue une des plus importantes de la chirurgie. Elle a d'ailleurs, comme- on sait, tantôt un effet thérapeutique, tantôt tui effet purement optique; parfois enfin, elle répond aux deux buts à la fois. » Les autres procédés pour la pupille artificielle, telle que l'iridodialyse et l'enclavement de l'iris, ont été complètement abandonnés depuis plusieurs années. L'opération consiste donc toujours dans l'excision d'un morceau de l'iris. » Il va sans dire que la forme et la grandeur de la portion excisée doivent varier beaucoup suivant le but de l'opération, dans chaque cas particulier. Ainsi quand on applique l'iridecloinie comme remède unique et puissant contre les diverses formes deglaucômeet contre certaines formesd'iridocho- C. R., 1870, 1" Semestre. ( T. LXX, N" IS.) Io5 ( 798 ) roïdite, il faut pratiquer une large excision, comprenant et l'insertion péri- phérique de l'iris et son bord pupillaire; l'ouverture formée par la réunion de la pupille naturelle et de la pupille artificielle affecte, dans ces cas, la forme d'un trou de serrure. S'agit-d, au contraire, d'obtenir un effet sim- plement optique, c'est-à-dire de donner passage aux rayons lumineux quand le chemin nattnel de la pupille est obstrué, par exemple par une cataracte partielle et stationnaire, il sera généralement préférable défaire une pupille artificielle étroite, |)ar les mêmes raisons qui, dans les instruments d'optique, ont fait adopter les diaphragmes à ouverture étroite. Dans d'autres cas, par exemple pour les opacités centrales de la cornée avec adhérence de l'iris, il est souvent désirable d'exciser une large partie du bord pupillaire de la mem- brane, et une partie étroite seulement de sa périphérie. » Si, pénétrant plus avant dans cette question, on analyse des cas indi- viduels de ces différentes catégories, on ne tarde pas à reconnaître qu'il se- rait très-nécessaire de pouvoir variera volonté l'iridectomie, |)our la rendre aussi utile que possible dans chaque cas particulier. Or jusqu'ici nous ne possédons pas les moyens désirables pour remplir ce but. Nous sommes ordinairement gênés par certaines difficultés dans le mécanisme de l'opé- ration. Nous n'avons pas la liberté d'action nécessaire pour varier, selon les exigences des cas, la forme et la grandeur de l'iridectomie. » Dans le procédé usuel, après avoir fait une incision cornéenne, on in- troduit dans la chambre antérieure une petite pince, avec laquelle on saisit l'iris pour le tirer au dehors delà plaie et en exciser une portion. Or c'est la grandeur et la position de la plaie qui décident presque seuls la forme et la grandeur de l'excision. Car la pince, qui doit toujours être introduite dans luie direction radiaire, c'est-à-dire dirigée vers le centre pupillaire, ne [leiit écarter ses branches qu'autant que le permet l'ouverture cornéenne. Si l'action de la pince n'a pas été suffisante, si l'excision a été trop petite, on ne peut que rarement corriger après coup ce défaut, car une introduction répétée de la pince devient aisément dangereuse poiu" le cristallin, qui n'est plus désormais protégé en ce lieu par l'iris. » Pour éviter ces difficultés, pour rendre la forme de la pupille artifi- cielle plus indépendante de la largeur de la plaie, qu'il n'est pas toujours possible de former exactement telle qu'on voudrait, il m'a paru désirable de remplacer la pince usuelle par im autre instrument, qui pût se laisser in- troduire par une ouverture étroite de la cornée et s'ouvrir néanmoins lar- gement dans la chambre antérieure. Cet instnimont devait en outre pouvoir entrer dans une direction voulue différente de la direction radiaire. ( 799 ) » C'est en parlant de ces considérations pratiques que j'ai trouvé une nouvelle pince répondant complètement aux conditions requises pour l'u'i- dectomie. Eu voici la disposition : » Les branches de cette pince ne s'ouvrent pas de la façon ordinaire, mais elles tournent autour d'un axe longitudinal, de façon que leur rotation même ouvre et ferme leurs extrémités coiu'bées. » Ce mouvement d'ouverture et de ferme- ture a lieu sans que la partie de riiistrument engagée dans la plaie y participe aucunement. Celte partie reste au coniraire fermée (pi.ind les extrémiiés des branches s'écartent. J.a largeur de la plaie ne joue donc plus aucun rôle, quant au mode d'action de l'instrument sur l'iris. » Par suite de cette même circonstance, l'in- troduction de l'inslrument n'est plus liée for- cément à la direction radiaire; elle peut avoir lieu dans une série d'autres directions, toutes comprises dans l'étendue d'un segment de cercle, dont la circonférence serait décrite par la portion courbée des branches, prise comme rayon, en prenant pour centre le point de la plaie où est engagé l'inslrument. » L'application de cette nouvelle pince n'offre pas les moindres diffi- cultés. Eu la tenant comme une plume, entre les trois doigts, on ferme les branches en appuyant l'index sur l'instrument, et on les ouvre en appuyant le médius. » La confection de l'instrument est également assez facile. » Le principe sur lequel repose la construction de celte pince n'a jamais été appliqué à aucun instrument chirurgical. Je crois que ce principe pourra être utilisé pour beaucoup d'autres instruments; mais j'espère surtout qu'il pouria rendre des services importants par le perfectionnement de l'iridec- tomie. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur ta dissémiiKilioii des noyaux du Dorstenia Coutrayerva. Note de M. II. Bâillon. « H y a des fruits qui portent à leur surface des organes do dissémina- tion. D'autres chassent au loin les graines qu'ils contiennent; ou bien, les io5.. ( 8oo ) semences devenues libres possèdent elles-mêmes un appareil qui les porte à une distance varinble du pied mère. Dans \e Dorstenia Conlrayerva, c'est le fruit qui sème lui-même et dissémine ses noyaux. Ceux-ci sont, à la maturité, projetés par le mésocarpe dont ils se séparent. 11 n'est donc pas inutile, pour comprendre ce qui se passe dans cette plante, de connaître l'organisation du péricarpe. « Dans le groupe naturel auquel appartiennent les Dorstenia, c'est-à-dire celui des Figuiers, des Mûriers, des Mûriers à papier [Broussonelin), elc, le fruit n'est pas, comme on l'a souvent admis, un achaine, mais bien une drupe, à conclie charnue plus ou moins épaisse. On a longtemps cru que, dans les Mijres, la portion charnue n'est que « le calice épaissi, dont les » sépales se sont soudés entre eux ». Il n'en est rien; il n'y a pas de sou- dure dans le calice, et celui-ci n'est pas le seul organe qui devienne succu- lent ; mais le fruit drupacé présente aussi une couche charnue et comestible. Dans les Figues encore, c'est une opinion généralement répandue que le fruit est sec, et que la portion comestible est le réceptacle commun de l'in- florescence. A vrai dire, il y a beaucoup de Figues fraîches, dont le récep- tacle mince, fade, doué d'une odeur et d'une saveur assez désagréables, ne saurait être mangé, et, qu'au contraire on écarte avec soin. Mais, outre les périanihes et les pédicelles lloraux devenus charnus, la portion qu'oi: mange dans la Figue, et qui est sucrée et pulpeuse, c'est le mésocarpe d'un grand nombre de petites drupes qu'elle renferme. Parmi les Artocarpées vulgaires, il n'y en a pas une seule dont le fruit ne soit réellement une drupe. » Telle est aussi la constitution du péricarpe dans les Dorstenia. Mais ici, comme dans les Broitssonetia, le noyau qui enveloppe la graine n'est pas enloiué d'une couche charnue également épaisse dans toute sa péri- phérie. Sur les deux faces aplaties du noyau, le mésocaipe demeure très- mince et translucide, tandis qu'il se développe beaucoup plus vers la base et les deux bords du fruit. Là, les cellules du parenchyme prennent gra- duellement des caractères particuliers. A mesure que leur teinte laiteuse devient plus opaque, leur paroi acquiert une grande élasticité ; un fragment isolé de ce tissu se déforme rapidement ; taillé en lanière étroite, il s'enroule brusquement comme un ressort. Si l'on détruit, lors de la maturité, la continuité entre les bords de la portion mince du tnésocarpe et ceux des épaississements marginaux, ou voit l'espèce de pince formée par ceux-ci rapprocher ses deux branches l'iuiede l'autre, et elles arriveraient au con- tact si le noyau ne leur était interposé. Enfin, des déchirures se produisent ( 8of ) aux poinis d'union des deux portions mince et épaisse. Dégagé alors sur ses faces, le noyau est énergiqiieuient pressé par l,es deux branches du for- ceps; elles le font brusquement glisser (coi)uiie s'échappe le noyau d'un fruit d'entre les doigts humides qui le compriment). En se livrant, sur nu pied de Dorstenia chargé de fruils mûrs, à des observations patientes, com- parables à celles de C. Sprengel sui- la fécondation des fleurs, on peut saisir la natiu'e sur le fait. On peut même provoquer, par de légères tractions sur le réceptacle, la déchirure de la portion membraneuse du fruit; et l'on voit le noyau lancé de la sorte à une grande distance, décrivant une courbe qui peut atteindre 3 et 4 mètres de longueur et plus de i mètre de hauteur. Après une seule floraison, un hiunble pied de Dorslenin Conlrayerva a pu, de la sorte, couvrir de sa postérité lUie surface de terrain d'iuie vingtaine de mètres carrés. » MÉMOIRES PRÉSErVTÉS. MiiCANiQUt: .\Pi'LlQUÉE. — Méinnire sur les propulseurs hélicoïdaux. Note de M. Ch. AxToiN'E, présentée pa:- M. Laugier. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires : MM. Delaunay, Paris, Dupuy de Lônie.) « Dans la séance du i3 mai i85o, l'Académie honorait de sa haute ai)- probatiou un Mémoire de MM. Moll et liourgois sur des essais d'hélice faits à bord du Pélican. Ce travail est en effet l'un des plus complets qui aient encore été publiés siw ces questions relatives au fonctionnement des hélices. » En 1847 ^^ 1848, lors des essais du Pélican, la navigation à hélice était encore à son début. De[)ius cette époque, de nouveaux faits se sont pro- duits. Les expériences de recette de nos bâtiments à vapeiu- forment un en- semble qui jette sur cette question tui jour tout nouveau. » Le Mémoire de MM. Moll etBourgois, convenablement interprété, suf- fit pour coordonner ces essais et poser des lois générales qui deviennent applicables à la flotte cuirassée, aux anciens vaisseaux de ligue, aux avisos, transports, etc. » L'étude complète des propulseurs hélicoïdaux comprend trois parties principales : 1" le nombre de toius qui sera obtenu sous l'influence d'inie force motrice donnée; 2° les avances que prendra le bâtiment par tour d'hélice, ce qui revient à la connaissance de ce que l'on nomme le recul de riiélice; 3" les vitesses qui résulteront delà combinaison des deux premiers ( 802 ) éléments : nombre de tours, avance par tour d'hélice. De ces vitesses, on déduira l'utilisation du bâtiment, et les conditions de son meilleur fonc- tionnement. » Dans ce Mémoire je me bornerai à l'examen des deux premières ques- tions. Ces deux points admis, le troisième n'est qu'une conséquence qu'il devient facile de développer. On pourra alors choisir, à coup sur, les di- mensions de l'hélice les mieux appropriées, tant au bâtiment à faire mou- voir, qu'à l'appareil qui développe la force motrice. Voici, eu peu de mots, l'exposé sommaire de ce travail : » Après avoir élabli quelles sont les notations qui ont été adoptées, en se coufoimaut aux usages ordinaires, on expose quelques considérations théoriques, indispensables pour bien comprendre le fonctionnement de l'hélice, soit dans le mouvement de poussée qu'elle imprime au bâtiment, soit dans la résistance qu'elle oppose à Tacliou de l'appareil moteur. » L'étude des avances par toui' d'hélice nécessite la connaissance de la résistance du bâtiment. Les formules actuelles sont insuffisantes pour ren- dre compte de l'ensemble des faits; on propose une formule nouvelle qui paraît mieux coordonner les résultats acquis. » Depuis les expériences du Pélican, M. Rennie a fait sur la Tamise des essais qui ont démontré l'influence de l'immersion de l'hélice; la discus- sion de ces résultats conduit à établir des coefficients qui tiennent compte de ce degré d'immersion. On démontre enfin que la marche suivie dans ce travail permet d'établir deux coefficients, l'un pour la rotation, l'autre pour l'avance, et de résumer en peu de mots l'ensemble des lois qui régissent les conditions du fonctionnement de l'hélice » On a contrôlé ces formules par l'ensemble d'un millier d'essais faits sur des bâtiments de types divers, chacun de ces essais n'étant lui-même que la moyenne des nombreux parcours obtenus pendant toute une série d'expériences. » M. Bertin adresse, par l'intermédiaire de M. Delaunay, un Mémoire sur la houle et le roulis. (Commissaires : MM.de Tessan, Paris, de Saint-Venant.) 31. BoRDo.\E adresse, d'Avignon, une Note relative au renouvellement et à la purification de l'air des hôpitaux. (Renvoi à la Counuission précédemment nouunée.) ( 8o3 ) M. Wack adresse, de Driilingen (Bas-Rhin), une Note relative à un moyen de prévenir l'accomplissement des crimes dans les wae;ons des cheinius de fer, [lendant la marche des trains. . (Renvoi à la ("ommission nommée poiu' les questions relatives aux accidents de chemins de fer.) Les héritiers de M. J.-S. Poumarède demandent l'onvertiu-e de sept plis cachetés déposés par lui, et dont les dépôts ont été acceptés par l'Aca- démie. Ces plis sont ouverts en séance par M. le Secrétaire perpétuel, qui donne lecture des litres des Mémoires qui y sont conteiuis, savoir: 1° Du t7 mai i84i : Stu- un moyen de déterminer le volume elle poids des atomes; 2° Du 6 mars i843 : Sur un nouveau moyen de se procnrer quelques métaux de la 2*^ et de la 3" section ; 3" Du 21 juin 1847 • ^"'" "" appareil qui peut servir à entretenir la res- piralion au milieu d'un liquide on dans un gaz délétère; 4'' Dn 10 mni 1848 : Sur quelques effets d'affinité élective; 5" Du 19 novembre 1849: Sur \in nouveau moyen de réduction, appli- cable à la réduction on désoxygénation complète ou partielle des composés minéraux ; 6"^ Du 9 octobre i854 : Snr de nouveaux moyens d'extraire l'argent des minerais qui le renferment ; 7" Du 28 avril 1862 : Sur tui nouveau système de traitement par amalga- mation des minerais argentifères. Ces diverses Notes sont renvoyées à l'examen de la Section de Chimie. CORRESPOIVDAIVCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un volume de M. V.Rauliii, accompagné d'uii volume de planches et poin- tant pour titre « Descriptioti physique de l'ile de Crète, troisième Partie »; Une brochure de M. F. ZaïUedcschi, imprimée en italien et intitulée <> La Météorologie du globe, étudiée à diverses altitudes ». ( 8o4 ) I^I. LE Sf-chétaire pekpétuei-, Cil sigtiaiaiit également la deuxième et la troisième Partielles « Reclierdies sur les Crustacés d'eau douce de la Bel- gique », que vient de publier J/. F. Platenn (i), donne lecture du passage suivant de la Lettre d'envoi : « Le Mémoire actuel complète mes précédentes recherches sur les Crus- tacés d'eau douce de Belgique. Les parties neuves qu'il renferme sont les suivantes : une analyse du deimitosquelette des Daphnies et des Copépodes fondée sur la méthode employée par M. Miine Edwards pour les Décapodes; quelques détails sur le système niusculaiie, les .qipareils digestif et circula- toire, entre autres la démonstration de l'existence d'nu cœur chez le Cyclops quadricornis ; des exiiériences sur la matière colorante du squelette et sur l'influence de l'eau de mer sur- les Crustacés d'eau douce; une élude des pièces externes des organes reproducteurs; enfui l'énumération fies espèces des genres Diplmia, Bosmina, Polypliemiis, Cj'clojis, etc., appartenant à la faune belge. » M. LE Maréchal Vau.lant dépose sur le bureau, de la part rrinie per- soiuie qui désire n'être pas désignée, diverses pièces authentiques, dcscpielles il résulte que CuviER, né le a'i août 176g, à jMoulbéliard, a été inscrit sous les noms de Jean-Léopold-Nicolas-Fttdéric CuviF.l'.. Le prénom de Georges sons lequel il a été coiuin du monde savant ne lui appartenait doue pas. M. Dl'ma.s fait observer que cette circonstance n'était pas ignorée des per- sonnes admises dans la famille deCuvier. ASTRONOMIE. — Loi du niouveincnl de rolntion des planètes. Mémoire de M. C. FlammariOx\, présenté par M. Delaunay. (i On sait que le mouvement de rotation des planètes s'effectue en des temps très-diiférenis pour chaque monde. La Terre tourne sur son axe en aS^'.'iG" ; la période diurne n'est que de ç)'' 55™ |)our,Tupiter, et de 10'' 16™ pour Saturne; la durée de la rotation de ÎNLirs est de 24'' S^™, celle de Vénus de 23''2i" et celle de Merciue de 9.4''5'". Jusqu'à présent, la science n'a pas encore expliqué ces différences, et tandis que les mouvements de révolution annuelle sont venus se ranger sous les lois de Kepler, les mouvements de rolntion diurne sont restés jusqu'ici en dehors des lois générales reconnues (1) f'oir, pour le rcsaiiK' ilc la première Partie, Caiii/Jtcs rendus, 1. LXVII, p. io34; 1868. ( 8o5 ) à l'organisation du système du iuondo. J'ai cherché à me ren(h-e compte des conditions de ce mouvement; j'ai récemment obtenu le résidlal que j'ai i'honnenr de faire connaître' anjourd hiii à l'Acailétiiie. » Etant doiMiés la masse et le vdhiiiic d'un corps céleste, on peut en déduire sa densité moyenne. On obtient de la sorte le tableau suivant pour les densités des planètes, comparées à celle de la Terre : (1) Wercure i ,3r Vénus 0,91 La Terre i ,00 Mars 0,80 Jupiter 0,22 Saturne o, i4 Uranus 0,21 Neptune 0,22 » Un peiU également, en partant des mêmes doin)ées, déterniiiu-r quelle est l'intensité de la pesanteur à la siiiface de chaque i)lanète. Ces intensités soiU les suivantes : (2) Mercure o,52 Vénus 0,86 La Terre 1,00 Mars o,38 Jupiter 2,58 Saturne 1,10 Uranus 0,88 Neptune o?95 » Pour les planètes tlont on connaît le mouvement de rotation, on peut également calculer l'intensité de la force centrifuge due à cette rotation, en un point de l'équatenr. On trouve ainsi que le rapport de l'intensité de la pesanteur à la force centrifuge est représenté par les nombres suivants : (3) Mercure Anq Vénus 244 La Terre 289 Mars 2i5 Jupiter 12 Saturne 6,5 » La force centrifuge croissant en raison du carié de la vjusse, la pesan- C. R., 1870, l'f Semestre. (1'. LXX, N" IS.) I 06 ( 8o6 ) teiir n'existerait plus à l'équateur des planètes, si (i) Mprciire tournait 22 fois plus vite. Vénus » i5,6 » La Terre » 1 7 « Mars " '4 '7 " Jupiter » 3,6 >> Saturne " 2,5 » » Pour se former une idée précise des conditions du mouvement de rota- tion des planètes, on peut se deinander en combien de temps graviterait autour (le chaque planète un satellite libre, isolé sur son équateur, c'est- à-dire à la distance i. La solution est donnée d'autre part par l'équalion X =\/S- T représentant la révolution et D la distance d'uti satellite servant de base au calcul. » Or la durée de la rotation pour laquelle la force centrifuge à l'équa- teur serait égale à la pesantetu' est la même que la durée de révolution d'un satellite de la planète qtii parcourrait librement son équateur. M Pour prendre un exemple qui nous rlonue immédiatement l'image de ce mouvement, je remarquerai sitiiplemeul que, si nous supposons la Terre rédtiite à un volume moindre en gardant la même masse, et tin satellite dont l'orbite serait située eu place de l'équateui' actuel, ce satellite circu- lerait autour du centre de gravité du système dans la période rapide de V (bo 273y-' )) Il faut multiplier cette durée par 17, pour reproduire la durée de la rotation de la Terre. » Sur Jupiter, un satellite situé à la distance i graviterait en 2'' 5o™. Il faut multipliei- ce nombre par 3,6, pour reproduire la rotation de Jupiter. » Sur Saturne, lui corps libre placé à son équatettr graviterait en 3''4o™. Il fatit midliplier ce noiubre par 2,5, i^our reproduire la rotation de Sa- turne, etc. On voit que ces nombres sont ceux du tableau (4). » A quelle cause est due la lenteur relative du mouvement de lotalion des planètes, cotnparée à la rapidité concltie pour la révolution d'un satel- lite, situé en place de la siuface? Les nondjres du dernier tableau, qui re- présentent la différence entre ces i\^w\ mouvements, sont de véritables coefficienls de rclardement de la rotation de la planète, dus à son inertie. ( 8o7 ) » Or, après avoir clioi-ché ce que représenlei)t ces coefficients de re- tarrleineiU, je trouve qu'ils sont |)roporti(inriels aux densités de.s planètes. En effet, si, j)0',u' réduire ces densités à la même unité de com|)araison, nous multijjlions par ij tons les nombres du tableau (1), nous formons la liste : (3) Mercure 32,2 Vénus i5,5 La Ttrre 1 7 I\Iars i3,5 Jupiter 3,7 Saturne 2,4 Uranus 3,6 i\eptune 8,7 .1 En comparant ce tableau (5) au tableau (4), on voit du preinier coup d'œil leur simditnde. Les différences légei es qui existent provieiuient de ce que les durées de rotation, d'une part, et, d'autre pari, les n)asses et les dimensions planétaires ne sont pas encore toutes rigoureusement connues. » Ainsi, les mêmes nombres représentent les coefficients de rotation, les densités relatives et la racine carrée du rapport de la pesanteur à la force centrifuge. » La révolution des satellites autotu- des planètes^ aussi bien que celle des planètes autour du Soleil étant due à la gravitation, la révolution cal- culée du satellite équatorial représente évidemment l'action théorique de cette même force. La din-ée de la rotation des planètes dépend donc, d'une part, de la gravitation elle-même, et, d'autre part, de la densité. » De ces rapports, résulte la loi suivante : Le temps de la rotation des pla- nètes est une fonction de leurs densités. » i" Le mouvement rolatoire des planètes sur leur axe est une applica- tion de la gravitation à leurs densités respectives. Il est égal au temps de la révolution d'un satellite situé à la distance i, nuiltiplié par un coefficient de résistance représentant la densité du corps planétaire. » 7.° Ce coefficient de densité relative est en même temps, pour chaque planète, la racine carrée du rapport de la pesantetu* à la force centriftige. » 3° Les carrés de ces coefficients sont égaux aux cubes des distances auxquelles graviteraient des satellites dans la péi iode de rotation de chaque planète. » 4" La distance à laquelle graviterait autour de chaque planète un satellite synchrone n'est autre que la racine cubique de la force centrifuge et marque la limite théorique de toute atmosphère. 106.. ( 8o8 ) H Ces dernières dislaiiccs sont, en niyons de chaque planète : Pour Mercure 7 ,82 1) Vénus 6,25 >^ la Terre 6 ,64 u Mars 6,0 i> Jupiter 2,3i I) Saturne ' !Î}^ » F.n appliquant la loi précédente aux planètes Uranus et Neptune, dont la rotation n'est pas encore connue par l'observation, on trouve pottr ces deux planèles : Rotation d'Uranus 10'' 40"" D de Neptune 10. 58 » Cesdinéesde rotation dotment, pour le rapport de la pesatileur à la force centrifuge sur chacun de ces mondes : Uranus, ia,95, dont la racine carrée est 3,6 I\e])Uiiie, 1 3,70, » 3,7 » Peut-être Iroiivera-t-on intéressant de rattacher ces relations à la théorie de I.aplace sur la fonnation des différents corps de noire systètiie plané- taire. Sous un asi)ect général, ce système peut être divisé en deux groupes bien distincts: 1° les quatre volumineuses planètes extérieures, échappées les premières de l'équaieur solaire gazeux, de fiible densité et de rotation rapide; 2" les (piatre planètes, de dimension moyenne, formées les der- nières, de forle densité cl de rolatioti lente. Les révolutions, indépendantes des volumes et des masses, ont été déterminées par la rotation de l'im- mense corps solaire lui-iuême, et sont restées en relation avec sa puissance attractive, selon la distance qui les en séj)are. Les rotations, au contraire, dépendantes des volumes et des masses, se sont organisées pour chaque corps émané du Soleil suivant sa densité relative. Par cette lelalion entre les diu'ées de rotalion, les densités et l'attraction, nul élément du système du monde ne reste maintenant isolé de l'ensemble dynamicpie qui en régit toutes les valeurs. » I>I1YS1QU1£. — Ai lion du inm/nélisme sur deux couinuls jiassanl shiiulkméinent à travers les gaz raréfiés. Note de 31. L. Daniel, présentée par M. Cahours. « J'ai inonlré, l'aïuiée dernière (i), que l'on peut faire passer simidlaué- (1) Les Muiidcs, t. XIX, p. 538. ( «09 ) ment deux coiiinnts luminettx dans un même tube, cl qu'ils peuvent nième coexister sur des électrodes métalliques d'un longueur considérable. Ces courants, lancés dans nn tube de Iloltz de forme convenable, peuvent marcher dans le même sens en reslaiU distuicis, se séparer, se croiser à angle droit, selon la direction qu'on leur imprime. » Dans k principe, j'ai employé, comme électromoteurs, une bobine d'induction et ime machine de Hoitz, et plus tard deux bobines. Quatre rhéophores sont en relation avec le tube, deux à droite, deux à gauche. Pour empèchiM- l'élincelie de l'une des bobines de passer par le til induit de la seconde, il suffît de faire dans chaque circuit une interruption de longueur convenable; quatre interru|itions sont quelcpiefois nécessaires. )) Si les deux courants sont dans le même sens, soit dans ini tid)e de Geissier, soit dans un tube de HoItz, ils semblent se corifondre; ils peuvent cependant rester distincts, si l'un donne des slralificalions bien nettes, et l'autre une lumière continue. )> Si les deux courants marchent en sens contraire, on observe, dans tous les lubes, deux auréoles /ie'(/rt^(ut'i-, au centre desquelles se produissent, à rextrémilé des électrodes métalliques, deux aigrettes positives. Dans les tubes de Holtz, les deux branches qui renferment les cloisons sont illumi- nées, chaque courant prenant le chemin qui lui offre la plus faible résis- tance. La distribution de la lumière accuse ti'ès-uettement le passage îles deux courants. » Dans les tubes de Geissier, le magnétisme sépare les deux courants, même dans les pailles capillaires, s ils sont en sens contraire: l'un est attiré, l'autre est repoussé. Quand on leur donne la même direction, l'aimant les attire ou les repousse, couuiie s'il agissait sur un seul courant. » Avec les tubes cloisonnés, en forme d'aimeau, que j'ai décrits dans ma Note du 3i janvier, les deux courants, quand ils vont en sens contraire, illuminent le tube tout entier. Quelle que soit la nature du gaz, le magné- tisme agissant dans le même sens que les pointes, la lumière se porte vers le périmètre extérieur du tid^e. Mais, si les poinres et le magnétisme n'agissent pas dans le même sens, le courant lumineux est attiré par l'ai- mant. » Les expériences précédentes sulhsent pour établir que les propriétés magnétiques des gaz ne sont pour rien tlans la condensation de la lumière sous l'influence d'un aimant. Les phénomènes sont les mêmes avec tous les gaz, qu'ds soient magnétiques ou diamagnéliques, et avec un même gaz, oxygène ou hydrogène, on observe, à volonté, soit une attraction, soit une répulsion. ( 8.0 ) » Dans ma Note du 3i janvior, j'ai dit que si l'on f.iit agir tout d'abord le magnélisnie sur les gaz raréfiés, les décharges de la bobine se mani- festent par une série d'étincelles qui jaillissent dans l'air, entre les boules de l'excitateiu' du circuit secondaire, et que les tubes restent soitibres. Cette expérience semble indiquer que la résistance précède l'établissement dn courant, et, dès lors, on est tout naturellement porté à faire intervenir le dianiaguétisme. Il est vrai que le tidje ne s'illimiine plus, du moins dans toute sa longueur; mais cela ne prouve nullement qu'il ne soit traversé par un courant. Deux routes sont offertes au courant d'induction, et, si la co- lonne gazeuse se comporte réellement comme un conducteur métallique, ce courant doit se partager entre les deux circuits, proportionnellement à leur conductibilité. En opérant dans une obscurité profonde, il est bien rare que l'on n'apeiçoive pas, sur l'électrode positive, luie aigrette plus ou moins longue, insuffisante pour éclairer toute la colonne gazeuse. On [leut encore, même quand l'aigrette ne se manifeste pas, montrer qu'il ])asse quelque chose par le conducteur gazeux complètement sombre, en faisant une interruption très-courte en avant du tube: il s'y produit toujours une petite étincelle. » Bien qu'il soit prouvé, à mon avis, que les propriétés magnétiques des gaz n'ont ici aucune influence, la résistance précède-t-elle ou suit-elle l'éta- blissement du courant? Je pense que tous les phénomènes peuvent s'expli- quer par l'action du magnétisme sur le courant lui-même : l'étincelle qui traverse les tubes a une certaine din-ée, et j'admets sans peine que, le mouvement électrique à peine commencé dans le tube, l'accroissement de résistance soit produit, et que la majeure partie de la décharge soit forcée de prendre une autre direction et d'aller passer, ajjrés réflexion ou sous forme de courant de retour, par le circuit secondaire ; si le circuit secon- daire était supprimé, le courant réfléchi passerait par le fil de la bobine qui fonctionnerait comme si son circuit interpolaire était ouvert. » Les phénomènes lumineux, que j'ai indiqués au connnencement de cette Noie, restent les mêmes pour l'ckil de l'observateur, quand on dispose de i\eux courants se succédant en sens contraire, dans un temps très-court. Il y a plusieurs moyens d'obtenir ces deux courants; mais les limites d'une simple Note ne me permettent pas d'en parlei- aiijourd'iiui. Je compte les publier prochainement, en même temps que les détails des expériences que je viens d'indiquer sonnnairement. » ( 8'i ) ÉLECTRO-CHIMIE. — Faits pour servir à l'hisloirc de l'acide azotique. Note de M. E. Bourgoin, présentée par M. Biissy. " Dans une Commiinicalion relative à Vétnl naissant (ij, M. H. Sainte- Claire Deville a examiné l'action du zinc sur l'acide azotique étendu. Ce savant incline à penser que la nature de l'acide azotique étendu ne peut être précisée, et pour expliquer l'ensemble des phénomènes observés, il suppose l'existence d'un acide ayant pour formule AzO'H'-O''. Dans le cours de mes recherches électrolytiques, j'ai démontré qu'une semblable solution est un mélange des deux corps suivants : l'enu H-O'- et l'acide AzO^aH-O^ (2). Soumetou ce mélange à l'action du courant électrique, l'eau n'est pas dé- composée, le groupement AzO'^aH'H.)- subit exclusivement l'action du cou- rant, et la décomposition a lieu d'apiès l'équation suivante : AzO'2H='0= r= (AzO^-^aO^) + 2H'. l'Ole posiUf. Pôle négatif. » L'acide se concentre régulièrement au pôle positif, et il ne se dégage à ce pôle que de l'oxygène pendant toule la dinée de l'expérience : (AzO^ + 20=) + aH=0= =r Az0^2H=0= + 20^ » Les phénomènes sont loin de se présenter avec cette simplicité dans le coniparliment négatif. Trois corps se trouvent en jirésence dans ce compar- timent : l'eau, Tliydrogène et l'acide AzO^aHrO" ; or, l'eau étant ici un mi- lieu neutre qui n'entre pas en réaction, on se trouve dans d'excellentes conditions poiu" étudier d'une manière précise l'action réci[)roque que l'hy- drogène et l'acide peuvent exercer l'un sur l'autre. Voici les f.iits : » L Ijorsque l'on opère sur une solution (rès-étendne privée d'air et dans un appareil également purgé d'air (3), on ne recueille que de l'hydro- gène, et le liquide négatif ne renferme aucun des produits qui seront signalés plus loin. Ainsi, dans ce cas particulier, l'hydrogène mis en liberté par le courant n'exerce aucune action sensible sui- l'acide azotique. » H. Quand on opère sur une solution moins étendue, lépondant par exemple à la fornude AzO'aH^O^ + i25Aq , l'Iiydrogene, d'abord pur, renferme ensuite une petite quantité d'azote, et le compartiment négatii ac- (1) Compte! rendus, p. 7.0 l'I p. 55o de ce volumi'. (2) H =1; 0 = 8; Az = i4. (3) Dans toiitrs les expériences, cliatjiie ccHnp.ulinunt contcn.iit 00 ccnliinètivs cubes de liquide. w. 481'. 5 il'. 60''. ,5,5 4,5 96.8 3,2 98,2 .,8 100 1» ( 8.. ) dise des traces tl'ammoniaqiie. La formation de l'amnioniaque et la pro- duction d'azote aiigmenlent avec une solution moins étendue, coinnie dans i'exomple suivant : AzO'2H=0'+ 38 Aq. Gaz recueillis. i"'' gaz. 11^. •J'i''. io^. Hydrogène.... 100 89,8 84,4 88,3 95,5 Azole » 10,2 i5,6 11,7 » III. Lorsque la solution est encore plus concentrée et que l'acide est additionné de i5 équivalents d'eau seulement, on observe un phéno- mène remarquable : tandis que le dégagement d'oxygène est toujours très- vif, comme dans les cas précédents, il ne se dégage tout d'abord aucun gaz dans le compartiment négatif; tout l'hydrogène mis en liberté par le cou- rant réagit sur l'acide, et les produits de cette réaction restent dissous. Le liquide négatif prend une coloration bleue, très-accusée; |)nis on recueille de l'hydrogène, mêlé à une petite quantité d'azote. Après quel[[ues heures, un nouveau gaz, le deutoxyde d'azote, a|)parail alors, augmente peu à peu, remplace bientôt complètement l'hydrogène, puis disparaît à sot) tour, comme l'indique le tableau suivant : AzO'aH^O^ 4- l5Aq. Gaz reciipillis. i" c"-. '2''- i^''- ^"''- 3"''- 4^''- So'"- Hydrogène 98,96 92,5 » 69,1 83 , i 98,6 100 Azote i,o4 3,5 1,4 3,4 10,1 1,4 • Deutoxyde d'azote. >> ^,0 98, () 2^,5 6,8 » « » A la fin de l'expérience, le liquide négatif renferme beaucoup d'am- moniaque. Il possède en outre tons les caractères de l'acide azoteux en dis- solution dans l'eau; en effet, il réduit immédiatement l'acide sulfurique avec dépôt de soufre, réduit le chlorure d'or, décolore de grandes quantités fie permanganate de potasse; neutralisé par ini alcali, il colore immédiatement en noir le sulfate de protoxyde de fer, et dégage des vapeurs rutilantes quand on l'additionne d'acide sidhiriqne étendu. L'acide azoteux, ainsi que l'a fait remarquer M. Fremy, peut donc, non seulement prendre naissance, mais encore subsister au sein d'iuie solution aqueuse. )) ]Y. Avec l'acide AzO^aH^O", le dégagement gazeux, nul au début, devient ensuite extrêmement rapide, et on recueille tout d'abord un gaz entièrement ahsorbable par le sulfate de |)rotoxyde de fer : c'est du deut- oxyde d'azote pur. L'hydrogène apparaît a son tour, et finit par remplacer ( 8.3 ) le dentoxyde. Voici le résultat des analyses qui indiquent CFlte succession : AzO^aU^O'. Gaz recueillis. . G'' à 48''- Hydrogène » Azote » Dentoxyde d'azote. ... loo » En l'csiimé, dans les expériences que je viens de décrire, l'acide azo- teux, le tieutoxyde d'azote, Tazole ei l'amitioniaqne résidtent de l'action réductrice exercée jiar riiydiogène sur l'acide AzO'alI'O^. » Ces recherches ont été faites au laboratoire de M. Berthelol, à I Ecole de Pharmacie de Paris. » 4 s'' .1 Go''. 64''. ;i''. 8o''. "4,7 87,8 94 98,., 4.5 7>3 6 1,8 8o,8 4,9 » .. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les taitrntes mélallirjues. Note de M. Descamps piésenlée par IM. H. Sainte-Claire Devilie. « J'ai riionneur de présenler à l'Acadénne les premiers résultats de quelques recherches sur les tartrales. » Tdiirale double de sesquio.xyde de manganèse et de potasse. — Ce sel se présente en petits cristaux rouge-grenat très-solubles dans l'eau, très-alté- rables et offrant la inêiue composition que l'éuiétique. Trouvé. Calculé. HO o,o85 0,082 Mn^O' 0,174 o,i8o KCI 0,224 0,232 )) Ces nombres conduisent à la formide suivante : Mn-0\KO, CH'O'», 4HO. >■ On obtient ce sel en versatit tnie solution saturée de crème de tartre à [\o degrés environ sur du sesqnioxyde ou mieux du l)iox\cle tie mancja- nèse hydraté. Il faut avoir soin de lefroidM' le vase dans lequel s'opère la réaction. On obtient alors inie liqueur i-ougc très-foncé, qui, filtrée pour la séparer de l'oxyile de manganèse en excès, abautlonne, au bout de quel- ques jours, des cristaux rouges de ce sel doui)le. » Cette solution est ttès-altérable sous linfluence de la chaleur : vers 5o à 60 degrés, elle commence à se décomposer; mais, si l'on continue à élever la température, cette décomposition s'effectue bientôt i)resque in- C. H. 1870, 1" Semestre. (T. LXX, ^<' 13.) I O7 ( 8.4 ) sfantanément, et elle est accompagnée d'un violent dégagement d'oxygène; la liqneiir est complélemeni décolorée et ne forme plus qu'un sel de prot- oxyde de manganèse. )i La solution rouge de ce tartrale double n'est pas préci[)itée par la potasse, ni par les carbonates alcalins. L'byflrogène sulfuré la décolore ra- pidement, en ramenant le manganèse à l'état tic sel de protoxyde. » Tous les corps réducteurs agissent très-rapidement sur ce sel : l'acide sulfureux, l'hyposnlfite de soude, le sulfate de protoxyde de fer décolorent immédiatement sa dissolution. » J'ai obtenu également ce sel par l'action du permanganate de potasse sur l'acide tartritpie ou sur le tarirafe de potasse en dissolution dans l'eau : il faut éviter toutefois la trop grande élévation de température qui se pro- duit dans cette réaction, en refroidissant le vase d'eau dans lequel ou opère. Cependant il m'a été impossible, par re procédé, d'empècber la décompo- sition r.i|)ide du tai'tiate double et de l'obtenir à l'état cristallisé. » Je n'ai pu jusc[u'ici obtenir le sel correspondant avec le sesqnioxyde de cobalt. » HISTOLOGIE. — Recherches sur rorigine réelle des canaux sécréteurs de la bile. Note de M. Ch. Legros, présentée par M. Ch. Robin. « Malgré de nombreux ti'avaux j)ubliés sur le mode d'origine des con- duits sécrétetn-s biliaires, les anatomist<-s sont loin d'être d'accord; cepen- dant les flernières recherches de Mac-Gillavry, Irmin^ier, Frey, Ludwig et Rôlidier ont jeté cpielque lumière siu' cette question. Ces auteurs ont admis que les voies biliaires naissaient par lui réseau dans les lobules ou arini du foie, et non point |)ai- des canaux terminés en cul-de-sac et situés autour des lobules. La connaissance de cette disposition n'est pas nouvelle, elle avait été constatée trés-exactemeni déjà par E. Weber en 1842, et Nathalis-Guillol en 1849, mais elle n'était pas appuyée sur nue démonstra- tion complète et navait pas été acceptée. Les auteurs précédemment cités ap|jortèrent aussi beaucou|) de rigueur dans leurs observations, sans toute- fois se pionoucei- sur la nature aualomitpie léelle des comluits sécréteurs dits d'origine, ou au contraire terminaux. La bile circulait-elle dans des espaces sans paroi propre ménagés entre les cellules hépaticpies ? Existait- il un système de canaux capillaires? De cpielle natiu'e étaient ces canaux biliaires? Étaient-ils ou non tapissés d'une couche épithéliale? n Le réseau terminal se démontre aisément chez certains animaux à ( 8i5 ) l'aide des injections colorées poussées prir les voies biliaires; j'ai réussi, comme Weber, Frej' et Kolliker, à leniplir en même ten)|)s le réseau vascii- Inire et le réseau biliaire sécréteur, c'est un bon moyen de démonstration, mais pour l'étude on peut se contenter de l'injection des conduits biliaires, dont le réseau terminal se distingue aisément des capillaires sanguins. Ces derniei's forment de gramles mailles allongées, tandis que chaque maille des voies biliaires sécrétantes, petite et l'égidièreim nt polygonale, circon- scrit une cellule hépatique; en onlie les cimalicules biliaires sont beaucoup plus fins que les capillaires sanguins et conservent presque le même diam<>tre dans toutes les parties du lobule. C^es différences permettent de distinguer les deux ordres de conduits, et si l'injection des voies biliaires a pénétré acci- dentellement dans le s\ steme vasculaire, ce qui arri\e souvent cpioi cpi'en disent Frey et liininger, la confusion des deux réseaux est aussi facile à éviter cpie dans le cas où deux matières coloranles ont été poussées par le canal cholédocpie et la veine porte. » L'interprétation de ces préparations analomicpies j)eul tlouner lieu à deux objections, La premièi-e consisterait à legarder le réseau biliaire tei- minal comme un réseau lymphatique; cependant en nndtipliant les prépa- rations il est facile de reconnaître cpie les caiialicules intralohulaires se continuent avec les canaux hépatiques périlobulaires plus voliunineux. La seconde objection est plus sérieuse; en voyant la matièie à injection se ré- pandre en minces traînées et circonscrire exactement les cellules hépati- ques, on peut croire cpi'il s'agit d'un écartement (\ei cellules propres du foie par la matière <à injection sortie des conduits dans lesquels on la pousse, de la production artificielle d'un réseau par épanchement intersti- ciel. Cette objection est d'autant plus naturelle cpie le tissu du foie est mou, friable et semble être tout tlis])Osé pour cette infdiration. En employant un antre mode de préparation on ne laisse auciiii doute sur l'origine réti- culée des voies bdiaires sécrétantes et on dévoile en même temps la struc- ture des tins canalicules terminaux. >> J'injecte le canal hépatique, vers le hile du foie avec une solution de gélatine contenant -gj^ de nitrate d'argent; ce mélange est bien connu des anatomistes, mais son application aux injections du foie piésente de grandes difficultés. Apres avoir essayé successivement d'injecter des foies d homme, de cluen, de rai, de cobaye, de lapin, de cheval, de mouton, de chat, de pi- geon, de poule, de grenouille, de lézard, j'ai reconnu, comme plusieurs de ceux qui ont étudié celte cpiestion, c]ue le lapin ilevait être choisi de préfé- rence; avec les autres animaux, les résultats sont presque toujours uicom- 107.. ( 8iG ) plels. Il est iii(iis|)cnsnble de faire ces recherches sur le foie de l'aîiini il récemment tué et d'éviter de presser cet organe en le détachant et en plaçant les canules dans le canal cholédoque et dans le tronc de la veine porte. On fait passer un courant d'eau pendant une demi-heure par la veine porte dans le but de chasser le sang des capillaires et surfont d'im- biber le foie; l'eau passade proche en proche dans les conduits biliaires, se mêle à la bile et l'entraîne en parlie au dehors (i). " Lorsque le résidtat de l'injection est bon, l'on voit les gros conduits biliaires extra ou périlobulaires, tapissés d'un épithélium prismatique très- régulier et d'une admirable netteté; de ces conduits parlent des rameaux qui s'anastomosent entre eux et avec dos rameaux issus des conduits voi- sins ; d V a là un réseau iiiterlobulaire à mailles très-larges, et c'est de ce réseau cpie naissent les canalicules sécréteurs intralobulaires, origines ou terminaisons réticulées des voies biliaires sécrétantes. Déjà dans les canaux interlobnlaires répilhélium s'est modifié, il n'est plus aussi nettement pris- matique que dans les branches du canal hépatique pro|)rement dit; mais dans les canalicides intralobulaires il devient franchement pavimenteux, à celhdes minces, composant la paroi des canalicules sécréteurs [)ar leur intime juxtaposition, dont elles forment ainsi un organe bien distinct de celui ipii, représentant une masse beaucoup plus considérable, est constitué par les cellules hi'paliques proprement dites. L'examen de l'épilhélium de ( 1 ) En (.'ffel, l'obsliicle imporlant c'est lu liilo, (jui s'oppose ii toute injertion complète, et qui est |)liis nuisible encore avec notre mélange, par le fait de sa coagulation en présence du nitrate dartrenl. Je ne m'explique les résultats plus favorables obtenus chez le lapin que par la fluidité de la bile, qui est, au contraire, é|iaisse et visqueuse sur le chien, le chat, etc. Après ces o|)érations préliminaires, j'échauffe doucement le foie dans de l'eau tiède, et je fais jiénélrcr l'injection à l'aide d'une pression très-faible, mais soutenue pendant une ou deux heures. J'ubliens la pression au moyen de celle que dorment les conduites des conces- sions (11' Teau de la ville dans le laboratoire d'histologie de la Faculté de Médecine, que je fais arriver dans un grand récipient qui communique avec le vase contenant l'injection. Cet appareil, d'une grande simplicité, peut être avantageusement remplacé par la pompe à gaz des physiologistes légèrcmcnl modifiée. Cette ])ompe à gaz est le meilleur instiument que l'on puisse employei' pour les injections fines; elle est bien préférable aux appareil» plus ou inoins complicpiés fabricpiés en Allemagne. On laisse ensuite la pièce se refroidir, et après quehiues heures, on peut l'.iire des préparations dans la glycérine, mais il vaut mieux la plonger dans l'alcool poiu- j)ratiquer plus tard de bonnes couites, que l'on conservera dans le baume du Canada, et qui ne seront bonnes à être examinées qu'après une exposition assez prolongée à la lumière du jour. iMalgré toutes les précautions, il faut s'attendre à des échecs et multiplier hs préparations, dont (jnelques-unes seulement seront utiles. ( «'7 ) ces cMiialiciiles, dont les plus fins mesurent trois niiliièines de millimètre de largeur en moyenne lorsqu'ils sont remplis par l'injection et préparés dans la glycérine, exige l'emploi de forts grossissements (i). » Ces recherches anatomiques étahlissent donc qu'il existe dans le foie un vaste réseau glandulaire, spécialement destiné à la sécrétion biliaire [glmide ou organe biliaire de M. Ch. Robin); que cet organe biliaire est une ylande réticulée, et non une glande en grappe ; que les cellules hépatiques volumi- neuses, polyédriques incluses dans les mailles de ce réseau et des capillaires sanguins ne servent pas à produire la bile et ont sans doute d'autres usages, ainsi que les physiologistes l'avaient pensé [foie ou orcjanc hépatique fjlyco- cjène de M. Cl. Bernard). « I.a méthode que j'ai employée m'a permis de constater plusiein-s autres faits, d'une importance moindre. Je signalerai seulement ce qui est relatif aux culs-de-sac annexés aux conduits biliaires pérdobulaires et autrefois legardés par quelques anatomisles soit comme seuls organes sécréteurs de la bile, soit comme des follicules muquenx.On ne les rencontre pas chez tous les animaux : le lapin en est complètement privé. Dans l'homme, le chien, le chat, le cochon, le cheval, etc., on trouve, au contraire, sur le trajet des gros et moyens canaux des appendices lagéniformes, à culs-desac simples ou multiples, et alors disposés en grappes de formes variables, que tapisse un épithélium ne différant en rien de celui que montrent les gros canaux extralobulaires ou périlobulaires, c'est-à-dire prismatique. En outre, l'ori- fice de leur communication avec les canaux excréteurs biliaires est ordi- nairement très-large, de sorte que chacun de ces appendices doit être con- sidéré comme un diuerticulum des conduits biliaires i)lutàt que comme une glande spéciale. » (i) OiUrclu difliculté résultant delà tcniiil(-de ces condiiils, on rencontre d'autres obsta- cles : souvent le réseau terminal est coloré en brun, et pourtant la couche épitliéliaie n'ap- paraît pas; en legardanl avec soin on reconnaît qu'il s'est formé un magma, une coagulation résultant du mélange de la bile avec la matière à injection. Alors, dans quehiues points seule- ment, la netteté de la préparation permet de voir ces fins ramuscules avec leurs cellules épitheliales limitantes, plus larges que les conduits qu'elles tapissent, forcées par suite de se contourner et dunt les lignes de segmentation, dérelées par le nitrate d'argent, forment des raies noitcs diversement inclinées les unes par rapport aux autres. ( 8i8 ) MÉTiiOliOLOGlE. — Auiove boréale observée à Angers. Note (le 31. C Decharme. « Le mardi, 5 avril 1870, de H'^iS™ à 9 heiii'es du soir, par un temps calme et serein, une belle aurore boréale a été vue à Angers. Durant trois quarts d'heure, et surtout vers 8''3o'", toute la partie nord et nord-ouest du ciel, sur une largeur de plus de 60 degrés, a paru comme embrasée, au point de faiie croire d'abord à u\\ incendie peu éloigné. » L'immense nappe hmiineuse, d'un rouge de feu mêlé d'une nuance jaunâtie, d'un éclat 1res- vif, s'étendait à l'horizon, jusqu'à une hauteur île 40 à 5o degrés, tranchant assez nellemeni sur le fond du ciel, malgré la présence de la I_,une (très-nouvelled'ailleurs, car elle n'avait c[ue cuiq jours; son coucher était à 1 1''2™). » Au moment où le phénomène était ilans son plus grand éclat, on remarquait deux laiges bandes lumineuses, ayant 12 à i5 degrés de lar- geur, d'une teinte plus brillante que le reste du météore, lesquelles rayon- naient, l'une vers Cassiopée, l'autre jusqu'à la Polaire. L'éclat de ces rayons était changeant, et toute la napjie lumineuse était animée d'un mouvement de translation vers l'ouest. » Dans la journée, le Soleil, qui présentait des taches nombreuses, avait ])aru assez pâle et comme offusque, par moment, bien qu'on ne remarquât dans l'atmosphère aucune nébulosité. » MriTiiOROLOGlli. — Aurore boréale du 5 avril rS^o. Observations diverses commiuiiquées par M. Le Verrier. M. Tremeschi.m [Paris-BellevilleJ. — « Le phénomène couunença dans la direction exacte de la Petite Oui se, a 7'' 45'" euvu-on, temj)s moyen île Paris. » A 7'' 56", le phénomène prenait plus d'extension, se développant vers l'ouest, et deux minutes après, des gerbes étincelantcs de lumière jîresque blanche s'élançnieut vers le sud, dans toutes les directions, semblant plutôt partir d\\ pôle terrestre que du pôle magnétique. 1) A 8'' 5"', le météore envahit la constellation de Cassiopée, et les stries lumineuses deviennent encore plus remar(piables par leur intensité et leur dévelop|)enient ; à ce moment, un bolide traverse la conslellation du Ciocher, se dirigeant vers l'ouest. — En moins do trois minutes, l'aurore boréale prend îles pioporiions gigantesques; elle alfecle la tonne de trois rayons ( 8i9 ) coniques de 3o degrés environ, ayant leur base retournée vers le pôle ter- restre. » A,^8'*io™, les Pléiades et. Jupiter sont enveloppés entièrement dans la lumière rougeâtre du météore. — Les perturbations accusées par l'aiguille aimantée jiersistent dans la direction de l'ouest, persistance qui coïncide d'iuie manière très-remarquable avec celle du météore à s'étendre vers la même direction. M A 8'' 18™, le centre apparent du météoie, après avoir quitté, il y a dix minutes, la constellation de la Petite Ourse pour se transporter sur Cas- siopée, est revenu à sa première position. A 8''2'7'°, il l'abandonne luie se- conde fois pour retourner à Cassiopée. » Bientôt, le phénomène commence à s'évanouir, ayant, pour la troi- sième fois, son centre apparent dans la constellation de la Petite Oiu'se. » Pendant toute la durée du phénomène, l'axe apparent du météore, loin de coïncider avec le pôle magnétique, affectait une tendance marquée et constante de parallélisme avec l'axe terrestre, et cela contrastait étran- gement avec la direction que marquait la perturbation subie par l'ai- guille. •> 31. CiiARACLT [Le Mans]. — « (Temps de Paris très-approché.) A 7''3o" du soir, l'horizon nord-nord-ouest se colore légèrement d'iuie nuance rosée. A ■^''/jo™, l;i hiein- se prononce et s'étenrl à une hauteur de 3o degrés environ. )) A 7'' 55™, (les rayons rouges tres-nets divergent du nord-nord-ouest jusque vers 45 degrés de hauteur; une faible lueur rosée les unit; j'observe des pulsations dans l'ensemble de l'a'.u'ore. » A 8 heiu'es, lueur uniforme, rouge, occupant tout le nord-ouest; l'aurore a marché du nord-noi'd-oucsl au nord-ouest. )i A 8^ io'°, la lueur se circonscrit à l'ouest de Cassiopée, dans un espace circulaire qui brille d'une teinte rouge très-prononcée; la lueur est surtout intense au centre. » A 8''3o"', l'aurore s'étend de nouveau vers l'ouest. » A 8'' 35'", un rayon rouge Irès-iiitense monte jusqu'au zénith; il couvre les étoiles de Céphée; un autre plus diffus monte de l'horizon aux Pléiades. » A 8''37'°, le rayon qui, tout à l'heure, était dans Céphée couvre main- tenant Cassiopée, dont on distingue avec peine les principales étoiles; le rayon qui se dirigeait vers les Pléiades s'éteint. » A 8'' 40™) l'aurore tout entière s'éteint rapidement. f H20 ) » Jusqu'à 9''3o'", tout l'ouest, le nord-ouest, le nord-iiord-ouest restent faiblement éclairés d'une lueur jaune pâle. » Cette aurore m'a semblé surlout remarquable par sa teinte d'im rouge intense et sa marche rapide du nord-nord-ouest à l'ouest. » M. Terby [Louvain (Belgique)]. — « A 8"* 5"", le nord présentait une teinte rouge assez vive; immédiatement se sont élancés des rayons blancs qui n'atteignirent pas une hauteur plus grande que la Polaire. La teinte rouge s'éteignait subitement avant inie nouvelle émission de rayons pour reparaître aussitôt apics. I.a hieui' l'ouge se trans[)oi'lait très-rapidement de l'est vers l'ouest. A 8'' i5™, elle atteignait déjà Jupiter. M Vers8''35'", deux segments sombres s'étaient formés à l'horizon, l'un sous le Dragon et Céphée, l'autre sous Cassiopée. De chacun d'eux partait un rayon blanchâtre; le second segment qui a persisté le plus longtemps et ces deux rayons participaient aa mouvement de translation du i/liénomène de l'est vers l'ouest. La lueur rouge disparut définitivement vers 8''4'>™, ainsi que le segmeiit sombre. Les jets de l'aurore continuèrent à se montrer dans le nord jusque vers 9 heures. A minuit 49 minutes, un f;uble rayon s'éleva encore dans Persée; peu après i heure, ime légère illmnination se montrait sous •/, c?, s de Cassiopée; peu à peu toute trace de l'aurore dis- parut. » Pendant ces observations, j'ai noté deux belles étoiles filantes. « M. Gesli.v [Anvers (Manche)]. — « Une teinte vaporeuse et purpurine se manifesta d'abord, vers 8 heures, à la hauteur de la constellation du Taureau et s'étendit rapidement jusqu'à la constellation d'Orion d'une part, et jusqu'à la constellation de Cassiopée de l'autre; la Lune sendjlait occuper au début le centre du météore et paraissait comme baignée par cette lueur anormale, accusant, par instant, un ton violacé. A 8''45'", le phénomène avait acquis toute son intensité, et alla, à partir de ce moment, en s'affaiblissant graduellement, et s'éteignit complètement vers 9'' 15"". » Nous n'avons point remarqué les grands mouvements ordinaires de liunière; le météore offrait, au contraire, un aspect régulièrement mono- tone. Du reste, l'éclat de la Lune nuisait singulièrement à l'observation. » Nous avons également observé un bolide à 9'' 10'"; ce bolide a semblé prendre naissance entre les étoiles e et & de la Grande Ourse, et s'est éteint vers X de Céphée, après avoir traversé le quadrilatère de la Petite Ourse, et employé environ deux secondes à décrire cette trajectoire. Il était, à son ( 821 ) oriirine, de la grosseur d'une étoile filante ordinaire, mais il grossissait ra- pidement en progressant dans l'espace, et atteignit toute sa beauté aux | environ de sa course, c'est-à-dire en sortant de la Petite Ourse. » Ce bolide affectait, à iiiaxima, une forme oblongue, assez sendslable à celle d'une chandelle romaine, d'une longueur d'en\iron 20 centimètres, et d'un diamètre de 4 centimètres. Son éclat, très-affaibli par celui de la Lune, peut être comparé à cinq fois celui de Vénus, quand cette planète est dans toute sa beauté. La partie antérieure avait une couleur blanchâlre; la partie postérieure, formant pour ainsi dire queue, accusait une teinte d'iode bien caractérisée : il semblait y avoir dans cette dernière partie de petites explosions ou ])étillements. » Le météore éteint, il n'en est resté aucune trace ; nous n'avons point entendu d'explosion. « M. GuEHRKAU [Vendôme (Loir-et-Cher)]. — « A 8 heures précises, on a vu se produire, en plein nord, une lueur rongeâtre peu étendue en lar- geur et s'élevant à /j 5 degrés environ au-dessus de l'horizon. On pouvait croire aux reflets d'un foyer d'incendie. A 8'' 1 5'" apparurent, à diverses re- prises, comme de véritables jets de vapeur lumineuse, des bandes d'un rouge rosé et violacé qui s'élançaient dans le ciel jusqu'à des hauteurs va- riant entre 45 et yS degrés environ. Une de ces bandes surtout m'a frappé par sa netteté et son éclat; elle s'élevait, au nord-ouest, perpendiculaire- ment à l'horizon comme les autres, et passait sur Cassiopée. Cette bande a disparu la dernière, vers 8'' 45". A la fin de mon observation, la teinte rose- violacée s'était étendue dans toute la partie du ciel comprise entre le nord et l'ouest, commençant à quelques degrés au-dessus de l'horizon et s'éle- vant jusqu'aux hauteurs précitées. Quand la teinte violacée eut disparu, le ciel, dans cette partie, resta comme illuminé par des lumières situées au- dessous de l'horizon. » Le baromètre, qui était à 7G3 millimètres les jours précédents, a com- mencé à baisser dès la veille, mais lentement. Le vent, qui soufflait précé- demment du nord-est, est passé mercredi au sud-sud-ouest, et ce matin en plein sud-ouest, revenant par instants au sud. Le temps est orageux. » M. Fortieu-Garnieu [Betz (Indre-et-Loire)]. — « L'aurore a d'abord paru au-dessous de l'étoile polaire, puis elle s'est dirigée et étendue jusqu'à l'étoile «du Taureau. Au moment de son plus grand développement, c'est-à-dire C. R., 1870, i" Semestre. ( T. LXX, N» iS.) I o8 ( 822 ) à '7''45'", elle s'est partagée en trois Ijranclies on ravons, dont le milieu, bien plus éclatant que les antres, passait sur Andromède en touchant Cas- siopée et Persée. Le rayon de gauche venait aboutir sur le Taureau, et celui de droite sur le Cygne et la Petite Ourse; chacun de ces trois rayons se di- visait en iHie multitude d'autres, dont celui du centre était' beaucoup plus brillant; une teinte rougeâtre s'étendait entre chacun des trois grands rayons; elle s'est élevée sur l'horizon à une hauteur d'environ 45 degrés. Le ciel est resté rouge environ une demi-heure après la disparition du phénomène. » M. GuAMANT [Rohrbach (Moselle j]. — « Le ciel, à S*" lo™, était inondé de feu sur toute la partie nord, nord-ouest; des gerbes de feu s'élevaient jusqu'au-dessus du zénith. Le phénomène a changé plusieurs fois de place : tantôt, la lumière se portait plus vive, plus intense, vers le nord, pour revenir ensuite plus vers l'ouest. » A 8'' 20™, le phénomène diminuait à vue d'oeil ; à 8*" 35'", on ne voyait plus que deux traînées de lumière, l'une vers le nord, l'autie vers l'ouest, séparées par une nuance sombre. A S*" 48", tout avait disparu. » M. Lepingard (Saint-Lo). — « On a d'abord aperçu l'aurore par le nord- nord-est, en plaques rougeâtres. A 8'' 3o'", un faisceau de même couleur s'étendait de l'horizon nord jusqu'au-dessus de la polaire, sans dépasser une ligne passant par ^ de la Grande Ourse et yj du Dragon. La polaire était juste au milieu du faisceau. Celui-ci avait un mouvement de trans- lation sensible de l'est à l'ouest en pivotant au nord. A 8''3o™ également, on voyait par nord-ouest une teinte rouge très-affaiblie et confuse. Tout avait disparu à g heures. » Le phénomène est encore signalé : à Niort, par M. Ducrocq, sous-inten- dant militaire; à Annecy (Haute-Savoie), par M. Philippe, secrétaire de la Société Oorimontane; non loin de Bourg (Ain), mais assez faible, par M. 1\ey de Morande; à Cosne (Nièvre), par M. Alph. Gaudré; à Nogenl- sur-Seine (Aube), par M. Lagout, ingénieur des Ponts et Chaussées. (i Le phénomène, dit M.Lagout, est apparu comme une nuée rouge formée à lo degrés au-dessus de l'horizon et présentant une épaisseur de 25 degrés environ. La longueur était d'abord de 3 à 4 degrés, mais peu à peu la lueur s'est étendue vers l'ouest, jusqu'à occuper une longueur tie ()0 degrés. Le phénomène a duré quarante-cinq minutes: de S"" i5'" à 9 heiu'es. ( 823 ) M Cette nuée ardente était zébrée transversalement de trois raies d'abord, puis cinq, )3uis sept d'un jaune prononcé, tranchant sur le rouge de la nuée. La largeur de ces raies pouvait avoir 45 minutes. » M. Em. Dcchemin adresse une Note ayant pour titre : « Singulière cause de la mortalité des carpes d'un vivier ». L'observation a été faite sur les carpes que l'on élève dans une belle pièce d'eau appartenant au parc du château de Monligny (Eure): l'eau est limpide et le poisson y prospère, quoique le commencement de chaque printemps y soit marqué par une mortalité notable. Il semble résulter des observations de l'auteur de la Note, que les carpes mortes ont toutes été trouvées aveugles, et que cette cécité est causée par des crapauds qui se fixent sur leur tète et y tiennent si obstinément, qu'ils ne s'en détachent pas même lorsque le poisson a été tiré de l'eau. Cette singulière habitude des crapauds n'est pas un fait aussi nouveau que le suppose M. Duchemin ; seulement, elle ne paraît pas, jusqu'à présent, avoir été signalée comme cause de la mortalité qu'on observe à certains temps parmi les poissons des rivières et des étangs; ce que l'on croit savoir, c'est cju'elle ne lient pas à une malveillance des crapauds pour les carpes. La Note est renvoyée à l'examen de MM. Milne Edwards et Blanchard. M. Charrière adresse une Note concernant un moyen simple pour di- inuer les chances de glissement des échelles. Cette Note sera soumise à l'examen de M. le général Morin. M. Bloxdé adresse une Note concernant diverses questions d'hygiène et de médecine. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Bouillaud. M. S. Vinci adresse une Note relative à la production et à la propagation des maladies épidémiques. M. II. Laackman adresse une Note relative à la trisection de l'angle. On fera savoir à l'auteur que, en vertu d'une décision déjà ancienne, les Communications sur ce sujet sont considérées comme non avenues. ( 8:^4 ) 31. A. ScHREiNER adresse une Noie relative à la quadrature du cercle. Même remarque que poui- hi trisection de l'angle. A 5 heuros un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. I;' Académie a reçu, dans la séance du i i avril 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Éludes sur ta maladie des vers à soie, moyen pratique nsmré de la combattre el d'en prévenir le retour; par M. L. PASTEUR, Membre de l'Institut. T. 1" : La pébrine et lajlacherie; t. II : Notes et documents. Paris, 1870; 2 vol. in-S", avec planches et figures. Histoire naturelle etmédicalede la Chique, Rhynchoprion peuetrans (Oken), insecte parasite des régions tropicales des deux Jmériijues; par M. J.-L.-G. GuYON , Correspondant de l'Académie des Sciences. Paris, 1870; in-8° avec planches. Description phjsupie de l'ile de Crèle;parM. Y. RAULlN,t. P'. Paris, 1869; I vol. gr. in-8" avec atlas. {La suite du Bulletin nu prochain numcio.) ERRATA. (Séance du i4 mars 1870.) Page 577, ileinièie ligne, au lieu de M. Bouillaud, lisez M. Larrcy. (Séance du 28 mars 1870.) Page 678, ligne 4, f"' '"'f" f''' "ois combinaisons inlégrables des équations, lisez qiialre combinaisons intégrables convenablement choisies des équations. (Séance du 4 avril 1870.) d"-'z ri" :■ Page 747, lignes 22 et 24, au lieu de -j-^, lisez ^^„_,^^^,- COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 AVRIL 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MERIOmES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secuétaire perpétuel informe l'Académie que la deuxième partie du tome XXXVII de ses Mémoires est en distribution au Secrétariat. PHYSIOLOGIE. — Note sur la température des nouveau-nés; }iar M. Andral. « Lorsqu'en 1824, dans le mémorable ouvrage où il traite de l'influence des agents physiques sur la vie, W. Edwards eut annoncé qu'il avait trouvé chez dix enfants, âgés de quelques heures à deux jours, une température moyenne inférieure à celle des autres âges, ce résultat fut donné par lui et accepté comme une loi, que trois observations de Despretz vinrent appuyer plus tard. » Vingt ans après qu'eurent paru les recherches de W. Edwards, sur ce sujet, M. H. Roger, dans son excellent travail sur la température des enfants, annonçait qu'il avait trouvé chez vingt enfants, âgés d'une minute à deux jours, 36°, 6, comme moyenne de leur température, moyenne de beau- coup supérieure à celle qu'avait indiquée Edwards, à savoir: 34°, 7; c'est entre cinq et trente minutes de vie extra-utérine, que M. Roger a trouvé C. R., 1870, I" Semejfr*. (T. LXX, NO IG.) • IO9 ( 826 ) les chiffres les plus bas, tandis que chez les enfants qui ont vingt-quaire heures et phis d'existence, ses observations nous montrent que la tem- pérature est devenue semblable à celle de l'adulte, avec ses variations connues. » IMais ce ne sont pas là les seuls documents que possède la science siu' la question dont il s'agit. Ainsi John Davy {Transcicl. Pldlosoph., t. LXIV) a établi, d'après cinq observations, que pendant les douze premières heures qui suivent l'accouchement, la teiupérature du nouveau-né est au moins égale et peut-être supérieure à celle de l'adulte. Baerensprung, dont je ne connais le travail que par ce qu'en dit M. Longet, dans son Traité de Phy- siologie (t. II, p. 522), a trouvé que chez trente-sept enfants naissants, la température prise dans le rectum était de 37'',8, se maintenant ensuite à 3^ degrés environ. » Il suit de cet ensemble de faits que les annales de la science contiennent trois solutions différentes sur la question de la chaleur du corps chez les nouveau-nés; d'après certains de ces faits, elle serait inférieure à celle qu'on observe aux autres époques de la vie; d'après d'antres faits, elle lui serait égale; d'après d'autres enfin, son infériorité, réelle pendant un très-court espace de temps seulement, succéderait à son élévation, qui aurait lieu au moment même de la naissance et ne serait que passagère. » La question de l'état de la température chez l'enfant naissant ne me semble donc pas devoir être regardée comme aussi complètement résolue que l'on est généralement porté à le penser. Ayant eu occasion de recueillir quelques observations sur ce sujet, je viens les communiquer à l'Académie. Ces observations portent sur quinze enfants dont la température fut exa- minée une ou plusieurs fois depuis le moment de leur naissance jusqu'à la vingt-deuxième heure de leur existence extra-utérine (i). » Chez six de ces enfants, la température fut recherchée trois fois, d'abord au moment même où ils venaient au monde, puis de quinze à trente minutes après leur naissance, et enfin entre la huitième et la douzième heure. Dans ces six cas, la température, prise dans l'aisselle, m'a présenté les chiffres inscrits dans le tableau suivant : (i) Dix de ces enfants ont été examinés par moi, clans mon service ou dans ceux de mes collèj'Mes, à l'hôpital de la Charité. Les oliseivations ielati\es aux cinq autres ont été recueil- lies il l'Hôtel-Dieii, par un de mes internes les |jlus distingués, qu'une mort prématurée a enlevé à la science, M. Racle, qui me les a remises pour avoir leur place dans ce travail, que je commençais alors et auquel les circonstances m'ont empcclié de donner, ])ar l'obser- vation d'un grand nombre de faits, toute l'extension que j'aurais désirée. ( 827 ) i"' cas : o"" (naissance), 38°, 4; '20'" après, 87°, 9; la"" après, 87°, 5; 2" cas : » 38", 3; iS"" après, 37°, 5; la"" après, 37°, i; 3'' cas : » 38°, 2; 3o'" après, 87°, 6; 12'' après, 87°, 3; 4' cas : '. 38°, i; ao" après, 87°, 7; 8'' après, 87°, 2; 5^ cas : » 37°, 8; So'" après, 87", 3; i2> après, 87°, 3; 6" cas : » 36°, 7; 15"" après, 36°, 5; 8'' après, 36°, 3. » Dans ces six cas, on voit la température, au moment de la naissance, dépasser cinq fois la limite supérieure physiologique deTailuite, et s'abaisser une seule fois un peu au-dessous de la moyenne de celle-ci, mais sans des- cendre au-dessous de la limite inférieure normale ; puis entre la quinzième minute et la douzième heure, on trouve la température moins élevée qu'au moment de la naissance, mais n'étant pas inférieure à celle de l'adulte; dans le sixième cas, elle est, à l'instant de la naissance, dans les limites physio- logiques de celle de l'adulte, et entre la quinzième minute et la huitième heure, on la trouve dans les limites inférieures extrêmes de la tempéra- ture aux autres âges. » Pourquoi celte température toujours plus élevée au moment où l'en- fant quitte le sein de sa mère, qu'elle ne l'est quelques minutes après ? Dans aucun cas elle ne fut liée à celle de la mère, dont le chiffre le plus élevé, dans ces six cas, fut 37", 9, et le plus bas 37°, 6 ; en examinant dans chacun d'eux la température de l'enfant et celle de la mère, on ne trouve aucun rapport entre elles; on n'émettrait qu'une hypothèse, en attribuant cette élévation de la température au moment de la naissance à luie dispo- sition de l'enfant à produire alors plus de chaleur, disposition qui disparaî- trait bientôt après; le contraire pourrait être plutôt sup|)osé, car la fonc- tion respiratoire ne doit pas vraissemblablement acquérir tout à coup, dans ce moment de transition, son entier développement. M. Roger avait déjà annoncé que l'enfant qui naît a une température supérieure à celle qu'il aura, eu supposant l'état physiologique, à aucune autre époque de son existence, et d s'était demandé si ce n'était pas la ciialem- utérine, cpii, com- muniquée à l'enfant et conservée par lui pendant les premiers instants de sa vie indépendante, ne serait pas la cause de cet excès de température, qui, à d'autres âges, serait un commencement de température morbide; mais les faits lui manquaient pour répondre à cette question. J'ai à en citer quelques-uns qui me paraissent propres à lui apporter quelque lumière, et qui semblent montrer qu'effectivement la chaleur en excès de l'enfant naissant ne lui appartient pas, mais lui est donnée par le milieu qu'il vient de quitter, c'est-à-dire par l'utérus. Le tableau suivant présente à étudier quatre 109.. ( 8i8 ) cas (i), dans lesquels la température de l'utérus fut prise dans son fond, en même temps que celle de la mère le fut dans l'aisselle : Température Température de Peiifant de rutérus. à sa naissance. i"cas 38°, 7 380,3 1' cas 38°,5 38",4 3' cas 38°,3 38°, i 4' cas 37°,9 36°, 7 » On peut voir, dans trois de ces cas, que la température de l'enfanf, sensiblement plus élevée qu'elle ne le sera plus tard, suit une ascension proportionnelle à celle de la température utérine, lui étant d'ailleurs con- stamment toujours un peu inférieure; dans le quatrième cas, la température de l'enfant n'est plus aussi élevée, elle se montre ce qu'elle est souvent chez l'adulte, mais aussi celle de l'utérus est moins haute, de telle sorte que ce quatrième cas vient très-bien confirmer l'opinion que le degré de la pre- mière est lié à celui de la seconde. M J'ai maintenant à parler de neuf autres cas, dans lesquels la tempéra- ture axillaire de l'enfant ne fut constatée qu'une seule fois, et seulement à partir de la trentième minute de la naissance jusqu'à la vingt-deuxième heure. » Chez deux enfants dont la température fut prise une demi-heure après leur venue au monde, elle fut chez l'im de 35°, 6, et chez l'autre de 36°, a. Chez un autre, elle était, deux heures après la naissance, de 36°, 8, et chez un quatrième, examiné entre la sixième et la septième heure, elle était de 37°, I. » Enfin chez cinq autres enfants qui reçurent le thermomètre dans leur aisselle enti'e la seizième et la vingt-deuxième heure, la température oscilla entre 36°,9 et 37°,5. » Les faits qui précèdent peuvent se résumer de la manière suivante : )) Toutes les fois que la température axillaire de l'enfant a été examinée immédiatement après sa naissance, on l'a trouvée, dans trois cas sur quatre, aussi élevée qu'elle l'est chez un adidie qui a la fièvre. Ou doit regarder comme extrêmement probable, comme je l'ai dit, que c'est de l'utérus que vient cet excès de chaleiu'. » Une demi-heure après la naissance, elle était chez deux enfants au-des- sous de la limite inférieure de la températiu'e normale de l'adulte ; chez (1) Recueillis par M. Racle. ( 829 ) l'un cet abaissement était très-léger, et chez l'autre assez notable. Encore faut-il remarquer ici qu'il y a quelques adultes qui, par exception, peu- vent, quoique présentant toutes les conditions de la santé, n'offrir à l'ais- selle, comme le premier de ces enfants, que 36", 2, et même 36 degrés. » A partir de la deuxième heure après la naissance jusqu'à la vingt- deuxième, la température a toujours été semblable à celle de l'adulte, n'étant ni plus forte, ni plus faible, et en présentant toutes les variations physiologiques. Elle a alors, en effet, oscillé dans sept cas, entre 36", 8 et 370,5. » Ainsi les faits rassemblés dans ce travail, corroborés par ceux qu'ont rapportés John Davy, Baerensprung et H. Roger prouvent, contre l'opinion qu'on a déduite de ceux observés par W. Edwards etDesprelz, qu'une fois passée la première demi-heure de la vie extra-utérine, la températiu'e hu- maine est semblable à celle de l'adulte. Je pense donc qu'on ne saurait accepter que comme l'expression de quelques cas particuliers, et non comme la représentation d'une loi générale, cette opinion, généralement répandue, d'après laquelle on admet une température plus basse chez les enfants pendant les deux premiers jours qui suivent la naissance. » Mais dire que très-peu de temps après qu'ils ont vu le jour, les enfants présentent la température de l'adulte, ce n'est pas nier l'influence fatale, malheureusement trop prouvée, que le refroidissement exerce sur les nou- veau-nés, qui sont d'ailleurs également impressionnés d'une manière fâcheuse par les très-hautes températures atmosphériques, comme l'ont prouvé les recherches statistiques de Villermé (1). Les pernicieux effets que les petits enfants éprouvent du froid peuvent dépendre de bien d'autres conditions de leur organisation, que d'une infériorité de tempé- rature qui n'existe plus au bout d'un temps très-court après la naissance. » Cette température plus basse que présente l'enfant pendant la pre- mière demi-heure seulement de sa vie extra-utérine, et que remplace au bout de ce temps la tenipérature des âges suivants, doit-elle être attribuée à ce qu'alors la fonction respiratoire n'a pas encore acquis tout son déve- loppement, et est encore imparfaite? Je serais porté à le penser plutôt que de la faire dépendre d'un refroidissement tout accidentel que produiraient chez l'enfant l'évaporation du liquide amniotique qui baigne sa peau, ainsi qu'on se l'est demandé, ou l'impression du milieu moins chaud dans lequel il arrive. » (l) Annales d^ Hygiène publique et de Médecine légale, t. II, p. 291. ( 83o ) CRISTALLOGRAPHIE. — Sur la forme rlinorhombujue de Coxjde loiiç/e de mercure; par M. Des Ci.oizeai'x. n On sait que l'oxyde rouge de mercui'e, HgC), constitue une poudre plus ou moins cristalline, suivant le mode de sa préparation; mais jusqu'ici on n'a eu aucune connaissance de la forme qu'affectent les particules dont se compose celte poudre. » I.e |jrocédé lal)orieux des anciens chimistes, qui consiste à calciner du mercure au contact de l'air, est celui qui paraît fouinir le produil le plus cristallin. » M. Boussingault m'ayant remis récemment une quantité notable de précipité /)er se, obtenu par M. Boudet père, je suis parvenu à séparer quel- ques petits cristaux de forme déterminable. Les plus ténus sont des la- melles à six ou huit pans, transparentes, d'un jaune orangé, agissant forte- ment sur la lumière polarisée; les autres, plus épais et d'un rouge brique, transparents seulement par places, résultent de groupements plus ou moins réguliers; leurs faces, quoique miroitantes, portent des cannelures parallèles à leurs intersections mutuelles, et par suite offrent les trémies qu'on ren- contre si souvent sur les cristaux formés par sublimation. » Les cristaux d'oxyde rouge de mercure peuvent- être rapportés à un prisme rhomboïdal oblique de 1 18*^20', dont les dimensions sont : 6 : /( :: looo : 528,41 7 0 = 829,671 rf = 558,3.52. Angle plan de la base 112 7 4^ Angle plan des faces latérales io4.55.5o Obliquité du prisme piimitif ' '7 • 29.00 M Le cristal le plus complet que j'aie pu isoler offrait la combinarson des formes mg* e' x; .T =^ [b' d^g-) . Toutes les hmes f|u on peut rcconnaitre à la loupe ou au microscope sont des cristaux aplatis parallèlement au plan de symétrie. Les axes optiques paraissent élre compris dans ce plan, car je n'ai pu apercevoir d'anneaux, en soimiettant au microscope polari- sant des lamelles bien transparentes parallèles à g'. L'une des bissectrices ferait, avec l'arèle verticale — ? un ançrle d'environ 10 degrés, et avec l'arête c — un angle de 52°3i'. g' ^ » Parmi les oxydes métalliques naturels ou artificiels décrits jusqu'à ce jour, le mélaconise deCornwall, CuO, est le seul qui, d'après une détermi- ( 83i ) nation de M. Maskelyne, appartienne au système clinorhombique, comme l'oxyde rouge de mercure. » PHYSIQUE. — Seconde Notice relative et la chaleur spécificiue de l'eau vers son maximum de densité; par 31. G. -A. Hirn. « J'ai vu avec une vive satisfaction, par le Compte rendu du 28 mars, que les résultats auxquels je suis arrivé en soumettant à une vérilicatioii les expériences de MM. Pfaundier et Flatter, se trouvent d'accord avec des recherches faites, dans ces derniers temps, par MM. Jamin et Amaury, et avec d'autres faites depuis beaucoup plus longtemps, par M. Regnault, sur la chaleur spécifique de l'eau aux environs de son maximum de densité. » La question pourrait donc être considérée comme épuisée, et je ne reviendrais plus siu- ce sujet, si mon Mémoire et les remarquables Commu- nications auxquelles il a donné lieu à l'Académie des Sciences n'étaient en opposition coniplète avec un travail fait avec soin par deux physiciens d'un incontestable talent. » On se rappelle qu'à la fin de mon Mémoire, j'ai hasardé nue expli- cation par laquelle j'essayais de concilier mes résultats avec ceux de MM. Pfaundier et Flatter. Je disais : « I" Dans la luélliocle de MM. Pliiundler et Plattcr, on tomlniic àenn. masses d'eau à deux températures différentes. j> 2" Dans la méthode d'expérimentation que j'ai employée, on force nnc qiianlito con- stante d'eau à recevoir des quantités constantes aussi de chaleur. » Est-il sur que les résultats thermometiiqucs soient absolument les mêmes dans les deux cas? etc., etc. » » Far tme coïncidence singulière, les méthodes, si originales et si diffé- rentes de forme, etïiployées par M. Jamin et par M. Regnault, rentrent dans le second cas; elles reviennent, comme la mieiuie, 'a forcer luie même masse d'eau à recevoir ou à perdre une quantité donnée de chaleur. Mon expli- cation conciliatrice pourrait donc encore à la rigueur être invoquée ici, comme à la fin de mon Mémoire. » On conçoit que, dès l'origine, j'aie eu à cœur de vérifier cette hypo- thèse, passablement bizarre à mon pro|)resens, je l'avoue. Celte véritication était d'ailleurs très-facile. Il suffisait de substituera ma méthode celle de MM. Ffaundler et Flatter etix-mémes, en conservant d'ailleurs l'usage du thermomètre à air, que j'ai décrit, et dont j'avais pu constater la haute pré- cision. ( 832 ) » Une seule expérience bien faite devenait ici décisive. » Voici les résultats d'une expérience que j'ai pu exécuter (le 12 mars) dans les conditions les plus favorables. Je crois pouvoir affirmer que, par suite de ces conditions et par suite de toutes les précautions miiuilieuses que j'ai prises, elle présente toutes les garanties désirables d'exactitude. » 5ooo grammes d'eau à /„ = o°,o62 furent mêlés avec 5ooo grammes d'eau à ^, = 9°, 862. La température du mélange fut t^ — 5°, 078. » Si, à l'aïde de l'équation empirique de MM. Pfaundler et Flatter, équation dont les coefficients numériques sont : q = t — 0,047761997^^ + 0,017854577^' — 0,001 758739^* + o,oooo54i34^% on calcule les quantités de chaleur que représente l'eau à nos trois tempé- ratures, on trouve cal à o'',o62 y» = 0,0617, à 9°, 862 9, = 10,7556, à 5°, 078 7, = 5,i974. )> Or, il est clair que nous devrions avoir ici : 72 =(0,0617 ■+- 10,7556): 2 = 5"'', 4087, et non pas 5,1974. Si, à l'aide de la même équation, on cherche (par tâ- tonnements) la température qui répond à 5"'''',4o87, on trouve t^ = 5°, 258; c'est cellequ'eùt dû prendre le mélange, si la loi de MM. PfaundleretPlatler était correcte. Elle surpasse, comme on voit, de o",i8,la température réelle du mélange. » 11 résulte de là que l'hypothèse que j'ai hasardée est désormais inadmis- sible. Il en résulte décidément aussi que la chaleur spécifique de l'eau, aux environs de 4 degrés, est loin de varier aussi rapidement que l'indique la loi de MM. Pfaundler et Flatter. On reconnaît toutefois que cette chaleur varie un peu plus rapidement dans les basses températures que dans les températures élevées. » Nous avons, en effet, (o°,o62 4- 9'',862) : 2 = 4°.962 pour la tempéra- ture finale qu'aurait dû prendre le mélange, si l'on avait G = const. = i ; la température réelle était de o", 1 16 supérieure. Ce résultat se concilie par- faitement, je crois, avec les observations de M. Regnault et avec celles de MM. Jamin et Amaury. » Avant de ternùner cette Note, je reviens- sur deux geiues d'erreurs ( 8:« ) auxquelles j'ai dit que mon thermomèlre-calorifère peut doiinei' lieu, et que, de|)uis, j'ai eu la satisiaction d'éluder coniplélement. » 1° Lorsque le calorifère est plongé dans le b;. in qu'il doit échauffer, et que la colonne s'abaisse datis le tube indicateur, il resie des gouttelettes d'eau en route; le volume total rentré se trouve ainsi réduit d'une ma- nière variable, et les quantités de chaleur cédées peuvent, par conséquent, varier aussi d'une expérience à l'autre. Pour éviter coniplélement cet incon- vénient, il suffit d'ajouter à l'eau du calorifère -—^ de savon blanc de Mar- seille ; cette eau mouille dès lors parfaitement le verre du tube, et la colonne se retire toujours régulièrement. » 2° En raison de la rapidité du refroidissement qu'éprouve le calori- fère, il est impossible que la température ait le temps de s'équilibrer dans le réservoir pendant l'immersion, et cette rapidité est d'autant plus grande que l'eau du calorimètre est plus froide elle-même. Il résulte de là que, quoiqu'on relire toujours l'instrument au moment où la colonne d'eau affleure le trait inférieur, la quantité de chaleur cédée chaque fois doit varier légèrement: elle doit être un peu plus grande quand l'eau du calo- rimètre est encore très-froide, que quand elle a été échauffée par des addi- tions successives de chaleur. Il me paraît probable que celte cause d'erreur doit avoir légèrement faussé et accéléré la marche des différences de tempé- ratures que j'obtenais après chaque addition de chaleur; et c'est ce qui explique la discordance, très-petite d'ailleurs, de mes résultats avec ceux de MM. Jamin et Amaiiry. Quoi qu'il en soit, je suis parvenu à aniuiler complètement, et d'une façon fort simple, la cause d'erreur dont je parle. » Le calorifère a été pourvu d'un manchon mobile de fer-blanc, d'un diamètre un peu plus grand que celui du réservoir, ouvert par le bas, iiiuiii au haut de deux tubulures, l'une centrale, l'autre latérale; la lubuluie cen- trale donne passage au tube indicateur, et un petit tube de caouîchonc rend hermétique l'intervalle de séparation, tout en permettant d'abaisser ou d'élever le manchon. La tubulure latérale porte un tube de caoutchouc assez long, au bout duquel s'adapte une petite pompe à air. Pendant qu'on échauffe le calorifère sur la lampe à alcool, on relevé le manchon et on le rafraîchit avec un linge mouillé. Le calorifère étant plongé dans l'eau du calorimètre, on abaisse le manchon de manière qu'il recouvre complète- ment le réservoir du calorifère; l'air qui s'y trouve s'écha|)pe librement par la tubulure latérale. Lorsque la colonne d'eau du tube indicateur approche du trait inférieur, on pousse de l'air dans le manchon à l'aide de r,. R,, 1K70, I" SemcJlre. (T. LXX, ^'' 1(5.) I lO ( 834 ) la petite pompe ; dés ce moment le refroidissement du calorifère est comme suspendu; la colonne indicatrice s'abaisse avec une extrême lenteur, et l'équilibre de température s'établit parfaitement dans le réservoir d'eau chaude. Par suite de cet artifice, on est donc sur de donner toujours au calorimètre des quantités rigoureusement égales de chaleur. » « M. H. Sainte-Claire Deville expose quelques-uns des phénomènes chimiques dont il mesure en ce moment l'intensité, par exemple les lois de la décomposition de la vapeur d'eau par le fer, et il montre comment ces phénomènes se lapprochent en quelques points importants des phénomènes mécaniques de la condensation et de la vaporisation, c'est-à-dire qu'ils suivent les lois de l'hygrométrie. Son travail, pour lequel il désire prendre date, recevra une publicité complète dans un des prochains Comptes rendus de l'Académie. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ANALYSE. — Recherches sur les équations aux dérivées partielles du second ordre à deux variables indépendantes. Mémoire de M. Moutard, présenté par M. Bertrand. (Commissaires : MM. Bertrand, O, Bonnet.) (( Introduction. — Les difficultés dont le problème de l'intégration des équations aux dérivées partielles d'ordre supérieur continue à rester en- touré, malgré les efforts d'illustres géomètres, paraissent tenir surtout à l'absence d'une méthode synthétique qui permette de construire à priori toutes les formes imaginables d'intégrales, de les discuter et de les classer, et de pénétrer le lien qui les unit aux équations différentielles correspon- dantes. C'est cette lacime qu'Ampère a cherché à combler dans son célèbre Mémoire de i8i4 {Journal de l'Ecole Polytechnique, t. X). Après avoir défini l'intégrale générale par ce caractère qu'elle ne doit établir, entre les va- riables indépendantes, la fonction et ses dérivées à l'infini, d'autres rela- tions que celles qui sont exprimées par l'équation différentielle proposée et les équations qu'on en déduit par différentiation, il conclut de celte définition que toute intégrale d'une équation différentielle aux dérivées partielles, qui n'est pas composée d'un nombre infini de termes, ne peut être générale, à moins de contenir des arbitraires dont le nombre aug- mente lorsqu'on différentie. ( 835 ) » La question acquiert par là une certaine précision, mais la difficulté fie découvrir toutes les expressions susceptibles d'augmenter en nombre par la différentiation subsiste tout entière. » En ne considérant que les fonctions arbitraires proprement diles, dé- gagées de tout signe d'intégration, et ce qu'il appelle les intégrales partielles, contenant des fonctions arbitraires, cette dénomination étant prise dans un sens analogue à celui qu'on douiie au mot dérivées partielles, Ampère né- glige une classe illimitée d'arbitraires susceptibles d'être définies par voie de récurrence, au moyen d'arbitraires d'espèce inférieure. Que l'on con- çoive, en effet, une équation différentielle renfermant explicitement des arbitraires d'une certaine espèce, et qui puisse être considérée comme d'un moindre degré de complication que les équations mêmes qu'on se propose d'intégrer, soit parce qu'il n'y entre pas de dérivées d'un ordre aussi élevé, soit parce que les dérivées qui y entrent ne portent pas sur im aussi grand nombre de variables indépendantes, la fonction définie par une pareille équation constituera généralement une nouvelle espèce d'arbitraire dont l'introduction pourra permettre l'intégration des équations plus com- plexes. 1) Rien n'indique que dans cette voie il y ait de terme où l'on puisse s'arrêter. Néanmoins la question, telle qu'elle est posée dans le Mémoire de i8i4, reste encore bien étendue, et ce n'est pas à cause de son défaut de généralité que la tentative d'Ampère n'a pas jusqu'ici produit, au point de vue purement analytique, les grands résultats que son incontestable va- leur philosophique permet d'en espérer (i). Il semble, au contraire, que, dans l'état présent de l'analyse, il y ait encore avantage à diviser le pro- blème et à compléter la monographie des cas les plus élémentaires. Les résultats les plus particuliers, lorsqu'ils ont acquis un degré suffisant de netteté, deviennent quelquefois l'origine de conceptions vraiment fécondes, et les efforts des plus modestes travailleurs peuvent ainsi faciliter, dans une certaine mesure, l'œuvre de ceux auxquels est réservée la construction des théories générales. » Dans cette pensée, j'ai entrepris l'étude minutieuse de la forme la plus élémentaire dont soit susceptible l'intégrale générale des équations aux dé- rivées partielles du second ordre à deux variables indépendantes, à savoir : (i) Depuis (|iie ces lignes ont été écrites, M. Darboiix a publié, iJans les Cnmples rendus, deux Notes sur une extension de la mctiiode de Monge, qui paraît constituer un progrès considérable dans la voie ouverte par Ampère. MO.. ( 836 ) celle qui consiste en nne relation unique entre les trois variables, deux fonctions arbitraires de quantités distinctes formées explicitement avec les trois variables, et les dérivées en nombre limité de ces fonctions arbitraires, les arbitraires n'entrant d'ailleurs sous aucun signe d'intégration. En écar- tant ainsi non-seulement les arbitraires qui dépendent d'intégrations par- tielles préalables, mais encore les fonctions arbitraires qu'Ampère nomme implicites^ et qui sont composées de quantités dont la valeur en a, j', z varie avec la forme qu'on donne à ces fonctions arbitraires, on restreint le problème plus encore qu'on ne s'y attend au premier abord. » On peut démontrer, en effet, et c'est là l'objet de la première partie de ce Mémoire, que les seules équations aux dérivées partielles du second ordre et à deux variables indépendantes, susceptibles d'admettre une inté- grale générale de cette espèce élémentaire et qui ne sont réductibles, par un changement de variables, ni aux équations linéaires deLaplace, ni à l'équa- tion de M. Liouville- — - = e~, sont toutes, en exceptant deux cas particu- lièrement simples, réductibles à la forme du dv du ^ ' dv où A et B sont des fonctions des seules variables indépendantes, assujetties elles-mêmes à vérifier certaines conditions. » De plus, l'intégration de cette équation est ramenée à dépendre uni- quement de celle d'une équation linéaire de la forme considérée par Laplace, à savoir : f/'a dl K da. . _ ABa. du dv ilf du « Malgré le caractère restreint de ce premier résultat, j'espère qu'il ne sera pas sans intérêt pour les géomètres, parce qu'il permet de reconnaître en quelque sorte, à première vue, si une équation donnée admet ou non une intégrale générale de la forme élémentaire, et de calculer cette intégrale lorsqu'elle existe. Mais le problème n'est pas borné à l'établissement des conditions auxquelles doit satisfaire l'équation différentielle; ces conditions étant exprimées par des équations aux dérivées j)artielles d'un ordre d'au- tant plus élevé qu'on admet un plus grand nombre de dérivées des fonc- tions arbitraires dans l'équation générale, on est naturellement amené à chercher un moyen de former les équations méines qui satisfont à ces con- ditions. Par cela seul que l'intégration de l'équation la plus générale •" • d d du dv du ^ ' dv (837 ) dépend uniquement de celle de l'équation d'à dl\ dx —, — ; ABa du fin du du la question sera résolue complètement lorsqu'elle le sera pour les équa- tions de Laplace. Je crois avoir atteint ce but, en montrant dans la seconde partie de ce Mémoire, comment on peut construire l'équation linéaire la plus générale, susceptible d'être intégrée entièrement, sous forme finie, avec deux fonctions arbitraires et leurs dérivées en nombre déterminé m el n. » Parmi les équations linéaires, celles qui sont réductibles à la forme dH du dv = A.{u,v).z ont iu]e importance particulière, à cause du rôle qu'elles jouent dans de nombreuses recherches géométriques. Le problème qui a pour objet de construire une pareille équation, par la condition qu'elle admette une inté- grale générale renfermant n dérivées des fonctions arbitraires, n'est pas un cas particulier du problème plus général dont il vient d'être parlé, et la solution dépend alors d'iuie seule équation aux dérivées partielles d'ordre 2n, qui se réduit à l'équation de M. Liouville pour n := i . Je suis parvenu à obtenir, par voie de récurrence, l'intégrale générale de cette équation, en mettant à profit une remarque rencontrée dans le problème de géométrie suivant : » Transformer une surface de manière que les éléments linéaires correspon- dants de la surface donnée et de la surface transformée soient diriqés à anale droit. ' , a Je me réserve de faire de ce problème, intimement lié à la théorie de la déformation des surfaces et à la théorie des lignes asymptotiques, l'objet d'une étude spéciale; mais la partie analytique de cette étude se confond entièrement avec celle de l'équation d^. = ^'^ et rentre ainsi dans le cadre du présent travail, dont elle constitue la troi- sième partie. » En examinant la méthode qui conduit à ces résultats, on est naturel- lement amené à rechercher dans quelle mesure elle peut s'appliquer à l'étude desintégrales d'une forme moins élémentaire. Lorsque, par exemple, l'intégrale ne renferme, sous forme finie, que l'une des deux fonctions ar- ( 838 ) bitraires, l'autre pouvant être engiigée sous un signe d'intégration partielle, la méthode s'applique évidemment d'une manière immédiate aux pures équations linéaires, parce qu'alors les parties relatives aux deux fonctions arbitraires peuvent être séparées l'une de l'autre; mais, si l'on se pose la question d'une manière plus générale, une analyse entièrement différente doit être employée. Je réserve pour un travail ultérieur le développement de cette analyse, et l'étude du cas où les deux fonctions arbitraires ne sont pas composées de quantités distinctes. » MI<;CANIQUE. — Mémoire sur la détermination du travail latent dans les systèmes à mouvements uniformes, ou uniformément périodiques; par M. P. Boileau. (Commission précédemment nommée.) « La notion du travail latei^t, que j'ai introduite dans la théorie du régime uniforme des courants liquides (i), est un élément nécessaire de toute étude dynamique complète des systèmes où il se produit des actions mutuelles capables de vaincre la résistance de la matière au déplacement relatif de ses molécules ou de leurs groupes, et les applications du principe de la répartition du travail moteur qui découle de cette notion ne sont, dans aucun cas, sans intérêt pour la physique générale .-j'ai considéré, dans le présent Mémoire, celles qui concernent le frottement des corps solides, et le mouvement des liquides entre des parois. » Dans le frottement de deux solides, les aspérités des surfaces s'entre- choquent et s'engrènent, de sorte que, dans les premiers intants de leur contact, ces particules ont un mouvement commun, et subissent un dépla- cement intérieur, avant de glisser les unes sur les autres; il en résulte des vibrations, et je fais voir que, pour chacune des deux masses, le travail latent est égal au produit de l'intensité du frottement par ce déplacement intérieur. » En ce qui concerne les courants liquides, les considérations sur lesquelles s'appuie la théorie précitée, et l'équation générale que j'ai établie, conduisent à reconnaître que le travail latent, c'est-à-dire la por- tion du travail moteur qui est employée pour l'entretien des mouvements moléculaires intestins, tels que les tourbillounemenls et les déplacements transversaux, peut être évalué par le produit de la résistance des parois et (i) Voir les Comptes rendus, t. LXVII (1868) et le Journal de Malhématiqiies pures et appliquées de M. Liouviiie (octobre 1869). ( 839 ) de l'excès de la vitesse moyenne Udu courant sur la vitesse de transport tv du fluide eu contact avec les aspérités de ces parois. » Considérant ensuite les pertes de chute, et désignant par Ç et 9 les por- tions de la perte totale / qui correspondent respectivement aux mouvements intestins et au frottement, j'obtiens la formule et la valeur/^ de tp fait apprécier l'erreur que l'on avait commise en attri- buant uniquement au frottement du fluide sur les parois la perte de chute/. » L'observation de la vitesse n' n'ayant été faite par aucun auteur, il m'a paru utile d'indiquer des procédés au moyen desquels on pourrait l'effectuer exactement. En attendant qu'ils aient été appliqués, ou peut se rendre compte de l'importance relative des pertes de chute précitées dans les tuyaux de conduite en fonte, avec ou sans dépôts intérieurs, en employant les mesures de vitesses qui ont été faites par M.Darcy, depuis l'axe jusqu'aux deux tiers du rayon, et en admettant avec ce savant ingénieur que la loi de décroissement des vitesses déduite de ces mesures s'étend jusqu'à la paroi : mes calculs m'ont conduit aux conséquences suivantes: » Le travail latent est proportionnel au frottement et à la différence entre la plus grande et la plus petite vitesse de transport. » Le rapport - diminue, pour un même tuyau, à mesure que / augmente, mais son décroissement est très-faible à partir des vitesses U de o™,76 par seconde. En moyenne, pour des vitesses d'un mètre, et en l'absence de dépôts intérieurs, qui l'augmentent beaucoup, la valeur de ce rapport est 0,12. M En basant les comparaisons sur la vitesse w du liquide en contact avec les parois, on reconnaît que, à égalité de cette vitesse, les deux pertes de chute partielle Ç et 9 diminuent quand le diamètre du tuyau augmente. » Poin- un même diamètre, les rapiiorts — et -^ décroissent, mais faible- ment, lorsque la vitesse s'accroit; ainsi, dans un tuyau, sans dépôts, de o™,245 de diamètre, cette vitesse variant de o",4o à 3 mètres, — diminue de 0,00106 à 0,00089, et -^ de o,oo655 à 0,00624. » Les dépôts intérieurs qui se forment généralement sur les parois des conduites d'eau, après un certain temps de service, influent inégalement ( 84o ) sur les pertes de chute Ç et ç) : pour une même vitesse et un même diamètre, ils augmentent notablement plus la première que la seconde; en outre, le coefficient d'accroissement de celle-ci paraît à peu près indépendant de la vitesse du fluide, tandis que l'effet de l'augmentation de rugosilé des parois sur les mouvements intestins du courant duniuuo ou augmente en même temps que cette vitesse. » CHIMIE. — Recherches expérimentaUs sur l'or et ses composés. Mémoire de 31. J.-P. Prat. (Extrait par l'Auteur.) (Renvoi à la Section de Chimie.) « J'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie les premiers résultats des recherches que j'ai enlre|)rises, il y a bientôt deux ans, sur l'or et ses composés, en vue de réaliser le fluorure de ce métal et d'en extraire ensuite le fluor par la chaleur. )) A cet effet, je me suis posé les deux problèmes suivants : » i" De fluorer l'or sans l'intervention d'aucun autre corps halogène libre ou combiné, afin de prévenir toute objection sm- lidentité et la pureté du fluor une fois isolé de l'or; » 2° De constituer ul^ oxyde d'or salifiable non pas seulement par les hydracides, mais encore et siniout par les oxacides. Observations sur le rôle de rcait régale dans son action sur l'or, » Mes expériences m'ont permis de constater les faits suivants : i° qu'en variant les conditions opératoires de la chloruration de l'or, les résultats étaient différents; 2° qu'en variant également la proportion des deux acides constituant l'eau régale, on obtient des chlorures dont la proporlion d'or varie; 3° que, lorsqu'il y a prédominance d'acide chlorhydrique, celui-ci tend à mettre du chlore en liberté en réduisant l'acide azoteux à l'état de bioxyde d'azote, que l'air transforme en acide hypoazotique; /j° que lors- que, au contraire, il y a excès d'acide azotique dans la liqueur régale, un atome d'oxygène est cédé au sesquichlorure. » Depuis que j'ai fait ces observations, je me sers d'une eau régale par- ticulière. Pour la préparer, il suffit d'étendre préalablement de leur volume d'eau les acides composants. Celte simple précaution a pour effet d'empê- cher la formation d'acide chlorazotique. Eponge d^or. » Une dissolution à 10 pour 100 de sesquichlorure d'or est exactement ( 84i ) saturée à froid par du bicarbonate de potasse pulvérisé; puis, on ajoute I équivalent du nièuie bicarbonate en solution saturée, pour i équivalent de sel d'or. » La liqueur fdtrée est ensuite traitée par environ 5 équivalents d'acide oxalique pulvérisé que l'on ajoute peu à peu; puis, on la porte à l'ébulii- tion, que l'on mauitient deux minutes, temps à peu près suffisant pour que tout l'or réduit soit rassemblé en masse cohérente. )) Dans cette opération, on observe que tout l'or se réduit à l'état de poudre d'une extrême ténuité. Mai?, phénomène bien remarquable, ces jjarticulesd'or semblent sollicitées par une sorte d'attraclion nuituelle favo- risée par le mouvement de l'éiiullition, de telle sorte que toutes les parti- cules, se précipitant les unes sur les autres, s'attachent si bien entre elles, qu'elles forment bientôt ime masse spongieuse et qu'il ne reste plus d'or disséminé dans la liqueur. » Ainsi obtenu, l'or n'offre pas le moindre brillant métallique et res- semble, quant à la couleur et à l'aspect, à une véritable éponge nioudlée. » Cette éponge peut être convertie en lingot sans fusion pré.dable. » L'éponge d'or, desséchée et calcinée, conserve son élat et possède les propriétés des corps poreux analogues. » L'application de ces principes doit servir tiès-ulilemeni à la recherche, à l'extraction et au dosage de l'or, dans n'importe quel cas. » Voici les avantages que cette méthode offre à mes yeux : i" l'or en dissolution peut être intégralement séparé de la plupart des métaux; 2" sa réduction est très-rapide et absolument complète; 3° il est eutiéreiiient ras- semblé en masse spongieuse, cohérente, ce qui permet de le recueilhr très- aisément ; 4° il pei^'t être purifié et pesé dans cet état; 5" enfin, le mode opératoire exige très-peu de temps et ne comporte pas de complications. » Si l'on chauffé l'éponge d'or avec la combinaison d'acide sullurique et d'acide iodique, 3(S0'H0)I0'* HO, jusqu'à ce que le mélange ait pris une couleur orange foncé, ce qui a lieu vers 3oo degrés, l'or est entièrement oxydé. On le vérifie en dissolvant le produit dans l'acide azotique fumant. Cette dissolution, étendue d'eau et chauffée, abandonne bienlôt un abon- dant précipité brun de protosulfate d'or. L'acide iodique restant se retrouve dans la liqueur uni à l'acide azotique, lequel s'est substitué à l'acide sul- furique. » Le protosulfate d'or ainsi obtenu est lavé, séché et conservé à l'abri delà lumière qui l'altère assez rapidement. » Le sesquisulfate d'or peut cristalliser, mais très-difficilement. C. R., 1870, 1" Simeslte. (T.LXX, fi" IG.) I I I ( 84^ ) » Parfuitement desséché, il est ronge pourpré. Soumis à l'action de la chaleur, il est d'une stabilité remarquable. Il est trés-hygroscopique. Une grande quantité d'eau le dédouble en proto-sel insoluble et en per-sel qui reste dans la liqueur. » Si j'attache une certaine importance à la découverte des sulfates d'or, c'est parce qu'elle ouvre une voie nouvelle pour la réalisation des oxysels d'or capables d'exister. Observations sur les chlorures d'or. » L'or en éponge, étant chauffé dans une dissolution de sesquichlorure, se dissout en donnant naissance au chlorine intermédiaire. » I-e jjrotochlorure d'or, également chauffé avec le sesquichlorure, produit le même résultat. )) Un courant de chlore dirigé sur un chlorure d'or quelconque, con- venablement chauffé, peut produire un chlorure volatil supérieur au ses- quichlorure. lodures d'or. » Pour préparer le proto-iodure d'or, je substitue l'acide iodhydrique aqueux à i'iodure de potassium. Scsqui-iodure d'or. « Le proto-iodure précédent se dissout dans l'acide iodhydrique saturé d'iode. En évaporant la liqueur à une douce chaleur, on obtient, en petits cristaux rhomboédriques, le sesqui-iodure d'or, sel nouveau. Nouveaux oxydes d'or. — Oxyde d'or intermédiaire. « Quand ou dissont l'or incomplètement, |)ar défaut d'eau régale pré- parée avec excès d'acide chlorhydriqne, et que l'on sature la liqueur par le bicarbonate de potasse en quantité suffisante pour dissoudre le précipité formé, on obtient une solution jaune-orange. 1) Cette liqueur, une fois filtrée, est soumise à l'action de la chaleur. A 55 degrés, elle commence à se troubler ^ à 6o elle abandonne un hydrate vert-olive cher; de 65 à qS degrés, un autre corps hydraté vert-olive foncé se développe. On le sépare par filtration. L'or qui reste dans la liqueur est à l'état de chloraurate alcalin. On peut le retirer à la minute en a|)])li(iuant ma méthode de réduction. » L'oxyde olive clair contient 8 pour loo d'oxygène. )) L'oxyde olive foncé contient 7,7/i pour 100 d'oxygène, ce qui conduit à la formule Au" O". ( «43 ) Propriétés de l'o.ryde Au' O'. » Exposé à l'air, cet oxyde se (Irshydrate spontanément et se convertit en niasses presque noires, lourdes, dures, à cassure brillante, conchoïde. » La lumière n'a pas d'action sur lui, ce qui le distingue neltement de l'acide aurique. Chauffé, cet oxyde perd tout son oxygène vers a5o degrés. » Tj'oxyde intermédiaire se dissout très-facilement dans les hydracides. Sa dissolution chlorhydrique opérée à froid est vert foncé. » L'oxyde d'or intermédiaire peut s'unir également avec les oxacides concentrés, et surtout par le concours de la chaleur. « L'acide flnorhydrique étendu se combine avec l'oxyde intermédiaire sans le dissoudre, ce à quoi parvient la vapeur de cet acide. L'acitle du fluor se comporte encore ici comme un véritable oxacide. Binxyde d''or. » On dissout l'or dans wv\ excès d'eau régale, avec prédominance d'acide azotique, la solution obtenue étant sursaturée de bicarbonate de potasse et chaultée, comme dans la jiréparation de l'oxyde intermédiaire, on aura, à la place de ce dernier, un hytlrate jaune-orange, lequel, lavé et desséché, constitue une poudre que l'on pourrait confondre avec l'ocre jaune. » Ce nouvel oxyde est inaltérable à la lumière; soumis à l'action de la chaleur, il présente ce phénomène très-remarquable, qui peut servir de caractère distinctif : vers 200 flegrés, il dégage de l'oxygène en lançant une foide d'étincelles blanches clouées du /dus vif éclat; puis, la tempéraluie s'éie- vant, il abandonne tout l'oxygène qu'il co!itient et laisse en résidu l'or pur. » L'analyse de cet oxydea été faite. J'ai trouvé qu'il contenait en moyenne près de i5 pour 100 d'oxygène, ce qui correspond à la formule AuO^. » Les sulfates d'or solubles se combinent avec les sulfates alcalins, en produisant un sel cristallisé en octaèdres, qui paraît être un fdiin d'or. « Je conclus de tout ce qui précède : » 1° Que l'eau régale chlorure l'or à divers degrés, ce qui dépend de sa composition, de la quantité agissante, de la chaleur; » 2° Que l'or à \^^ peut être promptement préparé et recueilli à l'état d'épongé; » 3° Que l'or peut être directement oxydé et salifié par certains oxacides; » 4° Qu'il existe un chlorure d'or liquide volatil, supérieur au sesqui- chloi'ure, de même qu'un sesqui-iodure et un carbonate; » 5" Qu'il existe également deux oxydes d'or capables de donner deux séries de sels nouveaux; III.. ( W\ ) •1 6° Que l'or, dans beaucoup de circonstances, se comporte comme certains autres métaux. » M. Guérix-Méxeville adresse des observations sur la nature de Tii/f ou oudji, insecte parasite qui a fait éprouver récemment une diminution no- tnl)le à la production des graines de vers à soie au Japon. Les observations faites récemment par M. Adams, secrétaire rie la légation d'Angleterre au Japon, qui a pu voir à la fois le ver, la chrysalide et la mouche à l'état parfait, et qui a publié des figures de l'insecte à ces trois états, font voir que ïoiidji est un diptère, comme la mouche chinoise signalée par M. Cas- tellani, et comme la mouche française qui a si facilement adopté le ver à soie de l'ailante. Il propose de lui donner le nom de Tachina oudji. (Renvoi à la Commission de Sériciculture.) M. MoYiîET adresse, de Lyon, une Note relative à l'assainissement de l'air évacué des hôpitaux. Le moyen proposé par l'auteur consisterait à faire passer l'air sur du perchlorure de fer : ce corps pourrait d'ailleurs être utilisé pendant assez longtemps, et serait fourni à bas prix par les fitbriques où l'on prépare la soude artificielle. (Renvoi à la Commission nommée pour les questions relatives à l'assainissement des hôpitaux.) ]VI. p. Levert adresse une Note relative au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) Le Mémoire adressé par M. drœjf, dans l'une des séances précédentes, sur la construction du barrage du Pinay, est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de iMM. Morin, Combes, Phillips. CORRESPONDANCE . M. LE Ministre de l'Acriccltu re et du Commerce adresse, pour la biblio- thèque de l'Institut, le tome LXIX de la Collection des brevets d'invention, ainsi que les n"' 9 à 1 1 du Catalogue de 1869. ( 845 ) ASTRONOMIE. — Remarque relative à une Note de M. Flammarion sur la loi du mouvement de rotation des planètes. Note de M. G. Quesneville, présentée par M. Delaïaïay. « M. Flammarion vient de sonmetfre à l'Académie une prétendue loi d'après laquelle il y aurait proporlionnalité entre les densités des planètes et les racines carrées des rapports ds la pesanteur à la force centrifuge. Il est facile de voir cpie les chiffres de M. Flammarion sont inexacts, et que sa loi conduit à une conséquence inadmissible. En effet, soient m la masse, (i la densité, /' le diamètre et T le temps de rotation d'une planète. La pe- santeur à la surface sera — > ou pr()|)ortionnelle à rd; la force centrifuge sera proportionnelle à —i le rapport de ces nombres est TV/, et sa racine carrée T\/(/ . Les nombres dont s'occujie i\L Flammarion s'obtiennent donc par la formule 17T y/rf, en prenant T = i , (^/ = r pour la Terre. Si ces nom- bres étaient proportionnels à Le chlorure d'argent entraîne donc du chlorure de mercure, quoique ce métal n'existe pas dans la liqueur acide de l'essai à l'étal de protouitrate, mais bien à l'état de nitrate de bioxyde, que le sel marin ne précipite pas d'ordinaire, puisque le bichlorure est soluble. Ce fait inattendu avait naturellement conduit les essayeurs à rejeter la voie humide, dans le cas de l'argent mercurié^ jusqu'en iS/jS, où Levol fît connaître un moyen simple d'éliminer l'influence du mercure. » Dans le procédé de Levol, on ajoute à la prise d'essai, dissoute dans 5 centimètres cube d'acide azotique à 3-2 B., 25 centimètres cubes d'ammo- niaque, puis 20 centimètres cubesd'acide acétique, et l'on continue l'essai à la façon ordinaire. L'éclaircie des liqueurs est beaucoup plus difficile, mais on arrive à un titre exact, et le chlorure d'argent se colore à la lumière connue en l'absence du mercin-e. Il est même possible de rétablir un essai dans lequel on a reconnu le mercure par l'inaltérabilité du chlorure d'ar- gent à la lumière, en dissolvant ce chlorure dans l'ammoniaque et sursa- turant ensuite par l'acide acétique. » L'exactitude des résultats de Levol a été vérifiée par tous les essayeurs, mais l'explication qu'il en a donnée et qui consistait à admettre la forma- tion d'un azotate de bioxyde de merciu-e et d'ammoniaque doué d'une stabilité particulière, et sur lequel le sel marin, en présence de l'argent, était sans action, n'est pas fondée puisque l'acétate de soude, ajouté à la liqueur d'essai avant le sel marin, produit, comme l'a montré Gay-Lussac, le même effet que l'ammoniaque et l'acide acétique. Aucune autre explica- tion de ces phénomènes n'a été proposée jusqu'ici ; les expériences con- signées dans cette Note permettront, je l'espère, d'en comprendre la théorie. » 1. Le chlorure d'argent bien lavé, mis au contact d'une solution très- étendue (le bichlorure de mercure, change d'aspect. Il blanchit, s'il avait di'jà commencé à noircir à la liuuièrf, se divise beaucoup par l'agitation et ne se dépose plus qu'avec lenteur. Le chlorure d'argent a fixé du chlorure de mercure, mais il en reste toujours dans la liqueur, même lorsqu'elle n'en contenait que les 7 ou 8 millièmes du poids de l'argent renfermé dans le chlorure; de plus, le chlorure d'argent mercurié ne peut être lavé. ( 85i ) même à l'eau froide, sans perdre son bicidorure et reprendre alors la pro- priété de noircir à la lumière. Ces faits montrent bien qu'il ne se forme pas de combinaison définie des deux cblorines, mais que l'absorption du sel de mercure par le chlorure d'argent est plutôt un phénomène analogue à ceux qui se produisent dans la teinture en mauvais teint, où l'on voit une étoffe fixer, suivant la concentration du bain de teinture, une quantité variable de matière colorante, qu'un lavage prolongé peut lui enlever eu totalité, » Quant au blanchiment du chlorure d'argent dans le bichlorure de mercure, il s'explique par une réduction jiartieile du sulilimé corrosif qui cède au chlorure d'argent altéré le chlore qu'il avait perdu. » II. Une solution de nitrate mercurique, ajoutée au chlorure d'argent en suspension dans l'eau, produit le même changement dans ce chlorure ; de pbis, une certaine quantité d'argent est entrée en dissolution : si l'on a ajouté li îi 5 milligrammes de nn'rcure, la liqueur décime de sel marin accusera à peu près le même nondire de milligrammes d'argent dans cette dissolution ; au reste, la présence de l'azotate de soude ne change rien au phénomène, c'est-à-dire que si l'on ajoute du nitrate de bioxyde de mer- cure à un essai terminé, on aura encore à précipiter une certaine quan- tité d'argent, et le titre définitif de l'essai ainsi mercurié sera le même que si l'on avait ajouté le nitrate de meicure avant de précipiter par le chioriue de sodium. Ce phénomène est dû à lu solubilité du chlorure d'nrqcul dans Vazolnle mercurique; dans une telle dissolution, il peut évidemment se former du bichlorure de mercure que le chlorure d'argent non dissous absorbe, en prenant les propriétés que l'on constate dans l'essai mercurié, en même temps que de l'azotate d'argent, dont la présence peut être accusée par le sel marin. M Pour mettre en évidence la solubilité du chlorure d'argent dans l'azo- tate mercurique, il suffit de chauffer à loo degrés le chioriue d'argent obtenu en précipitant i gramme de métal, avec lo à 12 grammesde bioxyde de mercure, 5o cenlimèties cubes d'eau distillée, et assez d'acide azotique, pour dissoudre l'oxyde de mercure. Le chlorure d'argent disparaît peu à peu, et, par refroidissement, il se dépose en cristaux ocfaédriques inalté- rables à la lumière, parce qu'ils retiennent un peu de mercure. Mais la dissolution froide contient encore beaucoup d'argent (o^', 3 environ), quoique l'addition delà liqueur décime n'y produise pas de précipité. Le sel marin concentré y détermine un trouble, mais pour en reliier tout l'argent il faut évaporer la liqueur à siccité, calciner ensuite pour d(''com- 112.. ( 85ci ) poser le nitrnto de mercure et reprendre le mélange d'oxyde de mercure et de chlorure d'argent par l'acide clilorhydrique dilué que laissera le chlo- rure d'argent. » III. L'acétate de bioxyde de mercure dissout bien plus difficilement le chloriu-e d'argent. A loo degrés, une dissolution concentrée d'acétate mer- curique, contenant 23 grammes environ de bioxyde, dissout à peine le chlorure de o^"', r d'argent. La dissolution est encore moindre à froid. Ou comprend alors que quelques millièmes de mercure dans un essai, en pré- sence des acéiates alcalins, ne puissent apporter de perturbation appré- ciable, si l'on admet que l'acétate alcalin n'a d'autre effet que de trans- former les nitrates d'argent et de mercure en nitrate alcalin et acéiates mélalliques. La nature de l'alcali est naturellement indifférente, ce que l'on produit avec l'acélale d'ammoniaque doit se produire également avec l'acétate de soude, et cela est tellement vrai, qu'il est possible, comme je l'ai constaté, de rétablir un essai mercurié, en lui ajoutant, après qu'il est terminé, de l'acétate de soude, loiit comme le faisait Levol avec l'ammo- niaque et l'acide acétique; ce qui montre que les acétates alcalins agissent SIM- le sel merciirique, fixé par le chlorure d'argent, comme ils le feraient sur sa dissolution. » Ti est bien entendu que l'action de l'acétate mercurique dans les essais n'est négligeable que si le mercure est en petite quantité; lorsqu'on met le chlorure d'argent en contact avec une solution un peu concentrée de cet acétate, il prend immédiatement tous les caractères du chlorure merciuié. » IV. La séparation du mercure et de l'argent fondée sur l'insolubilité du chlorure d'argent n'est donc pas si facile à effectuer qu'on le croit d'ordinaire, mais je ne puis parler, dans cette Note, des précautions qu'elle nécessite. Au point de vue de l'essai de l'argent mercurié, dans lesquels il y a toujours peu de mercure, la méthode de Levol est suffisamment exacte; toutefois, comme l'emploi des acétates rend l'éclaircie des liqueurs trés- lougue, je ne crois pas que les essayeurs aient intérêt à la conserver. Il me paraît plus simple d'opérer comme nous le faisons au Bureau de garantie, M. E. Diuiias et moi, dans le cas où l'on a reconnu que l'essai contient du mercure. On chauffe une nouvelle prise d'essai, au feu de moufle dans un petit creuset de charbon de cornue (i) durant \w quart d'heure environ, (i) Ces petits creusets résistent bien longtemps à l'action oxydante de l'air du moufle, il n'est donr pas nécessaire de les protéger contre celte action. Ils s'échauffent alors et se refroidissent très- rapidement. En (|uelqnes minutes on fond une prise d'essai quand on les met diiectenient dans le mouHe. ( 853 ) le mercure se dégage et l'argent fond en nn bouton très-net qui se détache facilement du creuset refroidi, sans qu'il y ait perte appréciable de ce métal. La présencede métaux volatils connue le zinc n'est pointun obstacle à l'opération que nous conseillons: un bouton d'alliage d'argent et de zinc contenant i gramme d'argent et oS'',5 de zinc, chauffé dans le creuset de charbon pendant une demi-heure, avait perdu plus de 4 décigranimes de zinc sans que la quantité d'argent qu'il contenait eût varié d'une façon appréciable à la voie buniifle. i> CHIMIE ORGANIOUE. — Indliydrules cl rhlorhydralcs d' éth/lène et de prop/lène monobroincs. Note de M. E. Reboul, présentée par M. Balard. '< Dans une précédente Communication, j'ai montré qu'en s'unissent à l'éthylène et au propylène bromes, l'acide bronihydrique produisait, suivant son état de concentration, des bromhydrates ou des bromures isomères. L'acide iodliydrique donne lieu à des pliénomènes du même ordre, avec cette (Idféreiice cpie la production des composés isomères n!«sf plus une question déconcentration, mais de température. Quant à l'acide chlorhy- driqiie, il ne fournit avec l'éthylène biomé que le chlorhydrate correspon- dant, tandis qu'avec le propylène brome il ne donne que du chlorobromiire de propylène. Jctioii (le l 'acide iorllijdriqiir. n A froid, l'acide iodhydriqne en solution aqueuse sattu'ée à + 4 degrés se cond)iiie assez rapidement avec l'éthylène brome. Au bout de six à sent jours, la transformation est presque complète; si l'on a placé le mélange à l'abri de la lumière, on trouve au fond du vase une couche parfaitement incolore d'iocihydrate que surnage une couche à peine colorée d'acide iod- hydriqne. La couche inférieure séparée et distillée donne rpielqnes gouttes d'éthylène brome inaltéré et se résout presque en entier en un liquide qui passe de \l\0 à 142 degrés, en se colorant à peine par suite d'une trace d'iode mise en liberté. » Viodhydrnle d'éllijlpne bramé (1), C^H'Br, HI, est nn liquide lourd, d'une densité de 2,5o à la température de + i degré. Il bout à i4i-'42de~ grés, sous la pression de o'",'735. Traité par la potasse alcoolique ou l'éthy- late de soude il perd HI et régénère l'éthylène brome. (1) o,6335 ont fourni is'', 187 liroiiinie et iodiiie d'argent. La formule €*fPI3r, HI exige is'', i4o. o,8o5 ont donné i*', 44^ biomniv et iodiiie d'argent. La formule exige i6'',449- ( 85/, ) » L'acide iocllijrlriqiie concentré (solution saturée à 4- 4 degrés) n'agit point à chaud comme à froid. Chauffé avec de l'éthylene brome à loo de- grés en vase clos, l'union s'effectue rapiiiemeut et l'on obtient un mélange d'iodhydrate d'éthylène brome et d'iodobromure d'éthyiène. Ce mélange qui occupe la partie inférieure et la solution d'acide iodhydiique cjui la sur- nage sont fortement colorés par de l'iode. Soumis à la distillation fraction- née, on en relire l'iodliydrale précédent (environ la moitié), puis le point d'ébnilition s'élève peu à peu jusqu'à i6o degrés, moment où passe l'iodo- bromureen se décomposant notablement à la distillation. » L'iodobromure d'éthvlène, G'HMîrl, a une densité de 2,70 à la tem- pérature + I degré. Il distille vers iGo degrés en se décomposant [)arliel- lement et donnant de l'iode hbre qui colore fortement le produit con- densé. » Étenchie du tiers de son volume d'eau, la solution, concentrée d'acide iodhydriqne, agit à 100 degrés connne la solution saturée elle-même et fournit un mélange d'iodhydrate et d'iodoliromiire ; seulement la trans- formation s'effectue [)liis lentement. Ainsi, à chaud formation simullanée des deux composés isomères, quelle que soit la concentration de l'acide; à froid, au contraire, production de l'iodhydrate seul. » h'iodhydrnle de propylme brome (i), G'H'Br.HI. se produit comme son homologue inférieur par le contact à froid de l'acide iodh\drique con- concentré avec le propylène brome. La combinaison s'effectue plus lente- ment. C'est un liqiwde de densité de 2,20 à 11 degrés, bouillant à i48 de- grés, en se décomposant légèrement à la distillation et que la potasse dédouble en acide iodhydrique et éthylène brome. Action de l'acide chlorhydrique. » L'acide chlorhydrique, même ti'ès-concentré (solution saturée à zéro), ne parait pas agir à froid sur l'éthylene brome, ou, du moins, ne le fait qu'avec une lenlenr extrême. Au bout de huit jours de contact il n'y a pas eu effet de fixation sensible. A 100 degrés, au contraire, au bout de qua- rante-huit heures de chauffe, quoique la plus grande partie de l'éthylene brome reste inaltérée, il est possible de retirer du produit, par la distilla- tion, luie petite propnition de chlorhydrate d'éthylène brome sans chloro- bromure. l>e résultat est indépendant de l'état déconcentration de l'acide; soit qu'on emploie un acide satnré, marquant 26°, 5 à l'aréomètre de ( 1) 0,806 ont fdiiini if',3(Jo broinuic et induré d'.i lisent. Tliéorie : i^'^,369. o,655 ont doMiR' \^\\o'^ l)roim:re et ioduic d'ai'.;^enl. Tliéoiie : 1*', 112. ( 855 ) Baume, soit qu'on prenne un acide moins riche, ni;irquant 22 degrés Baume, comme l'acide du commerce, on n'obtient que le chlorhydrate. M Le cidorhydraie d'éllijlùne brotné [i), G^H^Br,HCI, est un hf[ni(le in- colore d'une densité de 1,61 à la température de 1 4 degrés. 11 bout à 81-82 degrés, c'est-à-dire à peu près comme le chlorin-e d'éthylène. La potasse ou l'alcool sodé ne lui enlèvent pas sa molécule d'acide chlorhy- drique pour régénérer l'éthylène brome; c'est une molécule d'acide brom- hydrique qui est soustraite, et il se forme de l'éthylène chloré. » Avec le propylène brome, l'acide ciilorhydriqne, soit à 26°, 5, soit a 22 degrés Baume, ne donne à loo degrés qu'un seul produit, comme avec l'éthylène brome; mais, chose remarquable, ce n'est point le chlorhydrate qui se forme, mais du chlorobromure de propylène (2). Ce liquide, d'une densité de 1,62a la température de -I- 16 degrés, bout sans décomposition à 112 a 1 13 dtgrés (3). » 11 résulte doue de ces faits et de ceux que j'ai publiés dans une Note précédente que les hydracides, en s'unissant aux dérivés monobromés de l'éthylène et du propylène, peuvent, donner lieu à deux séries de combi- naisons isoméric|ues dans des conditions cpii sont fort voisines. Avec l'acide bromhydrique, c'est une question de coiicenlralion ; avec lacide iodhy- drique, une affaire de température ; avec l'acide chlorhydrique enfin, on / I ) Expériences. I. II. Théorie. Carbone '(^iQ 16,8 16,7 Hydrogène 3,o 2,9 2,8 0,678 ont fourni i^',56o cliloiiire et bromure d'argent. La formule exige i^%555. (2) Le ctilorliydrate devrait bouillir ù 3o degrés environ au-dessous du bromhydrale qui bout à 122 degrés, c'est-à-dire vers q2 degrés; car la différence doit être la même qu'entre le chorliydrate d'éthylène brome (81 degrés) et le bromliydrate correspondaut (i 10 de- grés). En second lieu, le bromhydrale de pj-opylène brome (122 degrés) bouillant à 12 de- grés au-dessus du bromhvdrate d'éthylène brome (iio degrés), le cliliirliydrale de propy- lène brome devrait bouillir 12 degrés environ ])lus haut que son homologue dans la série de l'éthylène qui bout à 81 degrés, ce qui donne C)3 degrés. Le com[)osé en (iiiestioii bout donc 20 degrés plus haut que le chloi hydrate, ce (jui concorde bien avec le point d'ibul- lilion théorique du chlorobromure. t'^\ Exftérii'iici's. l. II. Thûorie. Carbone 22 j 7 22,6 22,8 Hydrogène 3,8 3,8 3,8. ( 856 ) n'obtient qu'un produit, il est vrai, mais c'est un clilorhydrate pour l'élhy- lène biomé, tandis que, poui' ie propylène bronié, c'est un chlorobro- niure. » CHIMIE. — Nouvelles recherches sur le phosphore noir. Note de M. Blondi.ot. « En 1866, j'ai eu l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie une certaine quantité de phos|)hore noir obtenu par la méthode de Thenard, légèrement modifiée. A celte époque, je croyais, avec ce célèbre chimiste, que tout phos|)hore convenablement purifié |)ar des distillations succes- sives pouvait éprouver cette modification dite allulropique. Depuis, j'ai dû changer d'avis; car, après avoir épuisé la provision de phosphore qui avait servi à mes précédentes expériences, c'est en vain que j'ai essayé d'obtenir le même résultat avec du phosphore nouveau. D'où je conclus qu'il fallait chercher ailleurs la solution de la question. A|)rès bien des tentatives in- fructueuses, j'ai fini par découvrir qu'il suffisait de distiller ou même de chauffer sous l'eau, à 100 degrés environ, pendant quelques heures, du phosphore quelconque avec une trace de mercure pour obtenir le produit en question. » Quelle que soit la manière dont il a été préparé, le phosphore noir n'est p.is homogène, et doit sa coloration à luie nudlitude de points noirs répar- tis plus ou moins régulièrement dans la masse. Vient-on à le fondre, ces points disparaissent, et le phosphore est blanc, pour redevenir noir par le refroidissement, |)Ourvu qu'au moment où il se solidifie ce picjmenlum se trouve convenablement réparti : ce qui a lieu tantôt par un refroidissement subit, et tantôt, au contraire, par un refroidissement lent. Il est du reste facile d'isoler cette matière colorante en traitant le phosphore noir par le sulfure de carbone. Si l'on filtre, il ne passe que du phosphore normal, qu'on peut séparer de son dissolvant p.u- la distillation, en recevant le pro- duit dans l'eau chaude. Quant au pigmenlum resté sur le filtre, sa propor- tion est toujours extrêmement faible, et, chose remarquable, ne paraît pas augmenter, quelles que soient la durée du contact avec le mercure et la proportion de ce dernier. Poiw découvrir s'il renfermait du mercure, je l'ai dissous dans l'acide azotique, et la solution étendue a été essayée sur une lame de cuivre. Or, chaque fois que le phosphore noir avait été obtenu par un simple courant à chaud avec du mercure, ou par une seule distilla- tion en présence de ce métal, lepigmentum recelait une trace de mercure, ( 857 ) tandis qu'après un certain nombre, de distillations, il disparaît complète- ment, sans que le phosphore cessât de devenir noir \^nr le refroidissement. C'est aussi ce qui a lieu avec le phosphore noir que j'avais obtenu autre- fois, par de sim|)les distillations. Du reste, ce pigmentum, qui, sous certains rapports, semble se rapprocher du phosphore amorphe, en diffère essen- tiellement sur un point : c'est qu'il est plus volatil que le phosphore nor- mal lui-même; car, si l'on vient à distiller du phosphore noir en fraction- nant les produits, celui qui passe d'abord est généralement le jjIms noir, taudis que les dernières gouttes sont généralement blanches. Ces faits per- mettent, ce me semble, d'expliqiu^r la génération du phosphore noir de Thenard, qui n'a jamais été obtenu, parait-il, que dans des circonstances fortuites. En effet, on admettra facilement que du phosphore accidentel- lement en contact avec du mercure en ait retenu quelques traces. Or, que ce phosphore soit ensuite distillé un certain nombre de fois, comme à chaque opération une certaine quantité de phosphore normal disparaît à l'état soit d'hydrogène phosphore, soit de phosphore amorphe, il arrive un moment où le pigmentum, moins altérable, p.irait-il, se trouve dans la proportion requise pour produire le phosphore noir. » En définitive, quelle est la nature de ce pigmentum qui joue ici le principal rôle? Connue le phosphoie noir n'en recelé rprune trace, je n'ai pu jusqu'ici en faire une étude approfondie. Toutefois, il semble résulter des faits précédents, qu'il peut être considéré comme luie simple ?iiodifica- tion allotropique, et, puisqu'd ne renferme pas nécessairement de mer- cure, on doit en conclure que, si ce métal est indispensable à sa produc- tion, il ne paraît agir ici que par une sorte d'influence catalytique. Il est d'ailleurs un phénomène assez étrange qui semblerait venir à l'appui de cette supposition : c'est que si, après avoir ajouté un globule de mercure à du phosphore fondu sous l'eau, on l'agite avec précaution, il s'en élève une sorte de mousse, de laquelle ne s'échappe aucun gaz. Aucune autre sub- stance, que je sache, ne produit cet effet singulier. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la dextrine insoluble dans l'enu. Note de M. HIuscuLus, présentée par M. Boussingault. « Dans le cours de mes recherches sur la constitution chimique de l'a- midon, j'ai été amené, l'année dernière, à préparer une dextrine insoluble dans l'eau, en chauffant la fécide avec de l'acide acétique crislallisable. C. R., 1870, i" Semeslre. (T. LXX, N" 10.) Il3 ( 858 ) » Cette dextrine, suivant la description que j'ei) ai faite, est composée de fragments de grains de fécule tlont l'organisation s'est conservée, mal- gré la modification chimique qu'ils ont subie. C'est ce qui explique leur insolubilité dans l'eau. On peut les rendre solnbles en les chauffant avec de l'eau à loo degrés, pendant dix à douze heures. On obtient alors, après évapor;ition, une poudre jaunâtre analogue à la dextrine ordinaiie. )) Si, au lieu d'évaporer à siccité, on s'arrête à la consistance sirupeuse, et si l'on place la solution, ainsi concentrée, dans un endroit frais, on voit qu'elle se trouble au bout de quelques jours. Il se forme une matière in- soluble, qui reste suspendue dans le liquide, mais que l'on peut isoler en étendant le sirop d'une grande quantité d'eau. On lave le précipité à |)lu- sieurs reprises et on le sèche. On obtient ainsi luie poudre blanche, qui n'est antre chose que de la dextrine insoluble, mais celle-ci n'est plus formée par des fragments de grains de fécule: c'est luie masse amorphe, dans laquelle le microscope ne fait découvrir aucune trace de structure. » Elle est insoluble dans l'eau froide. Elle se dissout rapidement dans l'eau chauffée à 5o degrés environ. Elle ne se précipite pas par le lefroiilis- sement. Par l'évaporation à siccité, elle devient de nouveau insoluble. A l'état solide, l'iode la colore en rouge bnui, et, quand elle est en solution, en rouge violet. » On obtient le même produit directement, en saccharifiant la fécule avec la diastase, et en arrêtant l'opération au moment où le liquide se colore en rouge violet avec l'iode. Le siro|) obtenu, après filtration et évapora- tion, se prend en masse par le refroidissement, qiiand on n'a pas poussé la saccharification trop loin. Par ce moyen on peut en préparer de grandes quantités. )) En faisant bouillr la fécule avec de l'eau additionnée d'acide sulfuri- que, on obtient encore de la dextrine insoluble, mais celle-ci jouit de pro- priétés nouvelles. » On arrête l'opération, comme précédemment, quand l'iode produit ilans le liquide une coloration rouge. Dans le cas présent, on peut chauffer jusqu'à ce que la coloration avec l'iode soit devenue rouge pelure d'oignon. Mais il ne faut pas dépasser ce point, car on n'obtiendrait plus de dextrine insoluble. On sature avec de la craie, on filtre et on évapore en consistance de sirop; on filtre de nouveau, pour séparer le sulfate de chaux qui s'est précipité, puis on abandonne le produit dans un endroit où la température ne dépasse pas i5 degrés. ij Au bout de douze heures on voit déjà apparaître un léger trouble. ( 859 ) c'est la dextrine qui commence à se déposer; mais, an lien de rester en suspeiisioti dans le liquide, comme la précédente, elle gagne le foii!), où elle ne tarde pas à former un dépôt, qui devient de jom- en jour plus abondant. » Quand on examine ce dépôt an microscope, on remarque qu'il est composé d'une foule de petits grains arrondis. Ces grains sont d'autant plus Aolumineux qu'ils ont séjourné plus longtemps dans le sirop. Ainsi, tians les huit premiers joins, leur diamètre est à [leine de o™™,ooi ; ajnès un mois, il atteint o""°,oio; et, au bout de trois mois, o™'",o3o. Je parle des plus grands, car on en voit de tontes les dimensions, comme dans l'amidon. » L'accroissement se fait par couches concentriques. Pour apercevoir cette structure an microscope, il est bon de se servir de l'objectif à immer- sion et d'affaiblir considérablement la lumière au moyen du diaphragme. On voit alors nettement les lignes circulaires, au nombre de 5, 6, 8 et dis- posées régulièrement autour d'un point central. » Ces grains sont insolubles dans l'eau froide. Ils se dissolvent brus- quement dans l'eau chauffée à 5o degrés. Par le refroidissement, ils ne se précipitent pas. En évaporant la solution en consistance de sirop, ils se for- ment de nouveau. )) Par l'évaporation à siccité, il se dépose une matière insoluble dans l'eau froide et amorphe, qui a beaucoup de ressemblance avec de la dextrine obtenue à l'aide de la diastase ou de l'acide acétique, mais qui s'en (ii^tin- gue, non-seulement parce cju'elle est susce[)lible de prendre la forme gra- nulée quand elle est placée dans les conditions convenables, mais encore par la coloration que lui commniiicpie l'iode. Elle prend, en effet, avec ce réactif, inie couleur bleue pure, sans mélange de louge, quand elle est à l'état solide, et une couleur rouge vineuse et même rouge pelure d'oignon, sans nuance de bleu, cpiand elle est en solution. Tandis que la première, qui reste toujours amorphe, se colore en rouge brun à létat solide, et en rouge violet cpiand elle est dissoute. 1) Ij'iode ne colore pas les grains de dextrine, mais il les désagrège, s'il est employé en excès. En suivant le phénomène sous le microscope, on voit les globules disparaître peu à peu, et bientôt on n'aperçoit plus qu'iuie ma- tière an>or|)he, uniformément colorée en bleu. » En examinant au polariinètre les deux variétés de dextrine que j'ai décrites, on ne remarque pas de différence entre leur pouvoir rotatoire. Leur pouvoir rotatoire spécifique est [a] = -f- 208°. 11 est notablement su- périeur à celui tle la dextrine ordinaire, qui est [a] = -+- 138°,^. » ii3.. ( 86o ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les élhers chloronilriques et btoinonitriqiies de la ijlycérine; j)arM. L. Henry (i). « En sa qualité d'alcool triatoinique, la glycérine (C^ H') (HO)' doit foi'Uiei- avec l'acide azotique, aussi bien qu'avec d'autres acides mouo- basiques, tels que les acides chlorhydrique, broinhydrique, acétique, elc, tiois éthers différents, par le remplacement successif de i, 2 ou 3 atomes d'hydrogène par (AzO^) : Glvcérinc nionuuUrique ou luoiioiiiliiuL' . .... (C'HM ■, , „ ,„» ■' ^ '/(AzO-)O >. iliiiitriqnc » dinitrine (C^H'i!^, „ „, > ' ^ '|[(AzO^)Op triiiitriqiic » trinitritie (C'H') [(AzO=)Op. •> De ces trois dérivés j^ossibles, le dernier seul existe jusqu'à présent : c'est ce corps qui est iuij)roprement conim sous le nom de nilro(jl)^cérine, corps qui a acquis, dans ces dernières années, une si terrible célébrité. » Il n'y a guère d'espoir d'arriver à produire directement les éthers mononitrique et dinitrique, en soumettant la glycérine à l'action de l'acide azotique; dans les conditions où s'exerce l'action éthérifiante de cet acide, cette action est complète et donne, comme on sait, le dérivé trini- trique. » J'ai lâché de combler cette lacune en soumettant à l'action de l'acide azotique, non pas la glycérine elle-même, mais ses éthers lialogénés clilor- hydriques et brondiydriques incouqjlets, notamment la monochlorhydrine et la dichlorhydrine. » On opère comme pour obtenir la triiiitroglycérine. Dans un mélange convenablement rehoidi d'acide azotique i'umant et d'acide sulfurique concentré, à volumes égaux on à peu près, on introduit par petites portions à la fois la monochlorhydrine ou la dichlorhydrine; on agite vivement; les deux li(|uides se mêlent, sans cependant se dissoudre; après quelque temps, la glycérine chloronitrique formée vient surnager au-dessus du mélange, sous forme de couche huileuse. La réaction est fort calme, et le dégage- ment de chaleur assez peu intense, particulièrement avec la dichlorhydrnie. (i) L'Académie a décidé que les deux Communicalions de M. Henry, bien qu'offrant une étendue totale qui dépasse les limites réglementaires, seraient insérées intégialement au Compte rendu. ( 86. ) On verse le tout dans l'eau tVoiile; la couche luiileuse iucolore qui se pré- cipite au fond de l'eau est lavée au carbonate sodique, puis desséchée à l'aide du chlorure de calcium. « Lamonochlorodiiutrine ((?IP)( AzO')-Cl se produit encore d'une ma- nière assez remarquable par la réaction de l'acide azotique sur l'cpichlor- hydrine(CnP)ClO. » On sait que ce corps se combine par addition, nou-seulement avec les hydracides halogéiiés, HCl, HBr et III, mais encore avec (juelques oxa- cides, notannneut avec l'acide acétique et surtout avec l'acide hypochlo- reux. L'idée m'est venue qu'il en poiuT.ul être de même avec l'acide azo- tique; en effet, quelque éloignés t\u\h paraissent d'abord, l'acide azotique et l'acide hypochloreux ne sont pas sans présenter certaines analogies. L'expérience a répondu à mon attente : l'épicldorhydrine se combine vive- ment et énergiquement avec l'acide azotique fumant; les deux liquides ^e dissolvent l'un dans l'autre, en s'échauffant considérablement; si l'on n'a pas soin de bien refroidu-, il y a oxydalum et dégagement abondant de vapeurs rutilantes. » Le produit immédiat de cette action est de la monochloromononitro- glycérine, (C'H')CIO + H(ÂzO') = (C'H=)Cl(HO)(.'^zO'). Par l'action ultérieure de l'acide azotique, ce produit s'éthérifie complète- ment, et se transforme en monocblorodmitrogiycérine : (CMI^)CI(HO')(AzO)-t-H(AzO=') = (C^H^)Cl(AzO')= + H-0(i). (i) CcUe réaction peut recevoir une inteiprctalion plus simple et qui me paraît la vraie : répicliloriiyilrine (C'H=)C10 est, sous certains rapports, assimilable, de même que l'oxyde d'elhylène (C-H')O, a une base anhydre; or les oxydes anhydres, de même que les hy- diowdis, donnent, avec élimination d'eau, des sels avec les acides : PbO +2HAzO'= Pb(AzO')'-+-H'0, (C'HMC10 4--2HAz0»=(C'H'',)CI(Az0',= + H^0. L'action de l'acide azotique sur l'cpichlorhydiine serait ainsi analogue à celle de l'acide sulfurique sur un éther simple, sur (C=1I')'0, par exemple. La réaction de l'acide azotiijue sur l'épichlorhydrine peut être regardée comme une nou- velle confirmation de l'idée qu'on se fait en général de ce corps, qu'on regarde comme un oxychlorure de iC'"H") : CH^CI (C'«'H^)C10=^ C» \f. CHM ■ ( 862 ) » Voici comment j'opère. Dans de l'acide azoliqne fnmanf, refroidi à l'aide de la glace pilée on de la neige, je fais tomber peu à peu de l'épi- clilorhydrine, en opérant avec lenteur, par fort petites portions, et surtout en ayant soin d'attendre, avant l'addition d'iuie nouvelle quantité de pro- duit, que le liquide se soil bien refroidi. Il ne se dégage aucun gaz. On verse, après quelque temps, le liquide dans l'eau froide; il se précipite une huile incolore très-dense. Afin d'assurer son étbériflcation couqîléte, ce produit a été soumis, dans les conditions indiqut>es plus haut pour la monochlorhydrine et la dicblorhydrine, à l'action d'un mélange d'acides sulfurique et azotique concentrés; l'opération s'achève comme il a été dit précédemment. » Ces étliers chloronitriques ont des propriélés analogues à celles que possède la nitroglycérine; seulement, comme ils sont beaucoup moins riches en AzO', leur maniement n'offre pas les mêmes dangers que ceux qui entourent celui de ce corps; quoique très-combustibles, ni l'un ni l'autre ne font explosion j)ar le choc. » Dichloromoiionilrine, (C H^)Cl-( AzO'') (i).— Elle constitue un liquide incolore, de consistance huileuse, d'une odeur nitreuse assez piquante, quoique faible; d'une saveur sucrée et piquante; elle est insoluble ou fort peu soluble dans l'eau; elle se dissout très-bien dans l'alcool, l'éther, etc.; sa densité à +10" est égale à i,465. H Chauffée, elle distille, un jjen au-dessus du point d'ébullition de la dicblorhydrine, vers 180 à 190 degrés : on sait qu'en général les éthers nitriques des alcools mono-atomiques ont im point d'ébullition peu différent de celui des alcools eux-mêmes; en même tenqjs, elle se décompose partiel- lement, elle se colore en jaune et dégage des va|)eurs rutilantes. » Chauffée à l'air sur inie lame de platine, elle brûle vivement avec une flamme blanche. » La potasse caustique en solution aqueuse, même concentrc'ê, ne l'at- taque pas; en solution alcoolique, elle l'attaque vivemerit, des la tenqiéra- lure ordinaire. Il se forme de l'azotate et du clilorin-e potassique, de l'épi- chlorhydrine, et à la fin il se régénère de la glycérine. » jj'acide HI en solution aqueuse l'attaque à chaud, comme la nitro- glycérine, avec mise en liberté d'iode. (i ; On obtiendrait également ce produit par la combinaison directe du chlore à l'azotale d'allyle (C'H') (AzO'): n'ayant pas eu jusqu'ici cet u/.otatc à ma disposilion, je n'ai pu réa- liser cette réaction. ( 863 ) » En solution alcoolique, le sulfliydrale animoninqne la réduit rnpide- nieiit, avec mise en liberté de soufre; la solution filtrée, évaporée à la moitié de son volume, précipite, par l'addition de l'eau, une huile hullurée plus dense que l'eau, de couleur jaune, se décomposant sous l'action de la chaleur. Ce produit, dont l'étude mérite d'être reprise, est vraiseniblable- nient une dichlorh3drine sulfhydrique (C'H''*)CI-(HS). nMunochlorodinilrine, (C'H^)CI(AzO')^. — Ses propriétés sont analogues à celles du produit précédent; seulement elle constitue un liquide plus épuis, plus visqueux ; sa densité à + 9° est égale à i , 5 1 i a. » Elle n'est pas volatile; j'ai cru, du lesle, prudent de n'opérer sur ce corps à chaud qu'en foi t petites quantités; chauliée à l'air sur une lanie de platine, elle brûle rapidement et vivetneni, avec une flamme blanche d'un grand éclat. » Elle se comporte, sous l'action des réactifs, comme la dichloromono- nitroglycérine. » Je ferai remarquer, en passant, que la densité des étliers chlorhy- drique, nitrique et rhioronitrique de la glycérine augmente progressivement à mesure que le lésidu (AzO'^) remplace Cl : Densité. (C'H')Cl' .,347 à 1,4.7 (C'H')Cl=(AzO') 1,465 (C'.^^'^CI (AzO')^ i,5ii2 (C'H^) (AzO=)' 1,595 à 1,600 » Ces deux corps ont été analysés, et les nombres obtenus concordent avec les formules qui leur sont assignées. )) La dibromhydrine, l'épibrondiydrine et la chlorobromhydrine se com- portent vis-à-vis de l'acide azotique coiunie les combinaisons chlorées cor- rt'spontlantes; il n'en est pas ainsi de la chloro-iodhydrine et de la bromo- iodhydrine : on sait que l'acide azotique concentré décompose les iodures alcooliques; aussi, soumis à l'action de l'acide azotique, ces chloro-iodhy- drines et bromo-iodhydrines glycériques se comportent-elles comme les produits simplement chlorés et bromes correspondants, en mettant de l'iode en liberté. » Je décrirai plus tard, dans le Mémoire que je prépare sur les comjiosés glycériques en général, ces élhers glycériques, bromonitriques et chloro- bromonitriques, en même temps que je donnerai les détails tles analyses des produits signalés dans cette Notice. ( 864 ) )) J'ajouterai, en finissanr, que l'analogie qui existe entre la diclilorliy- (Irine glycérique et leglycol monochlorliy(iri(|ue (C-H*)CI(HO), entre l'cpi- chlorhytlrine et l'oxyde d'étliylène (CMl')O, m'autorise à espérer que ces dérivés glycoliques se comportent vis-à-vis de l'acide azotique comme les dérivés glycériqiies correspondants, en donnant les élhers nitrique (CMI') (AzO')- et chloronitriqup (C'-Tl'')(:l(AzO') du glycol éthylénique. » Je me réserve de revenir pins tard sur ce sujet. » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaison directe des rnmjiosés alljliq'ues avec le chlorure d'iode et l'acidr liyi)Oclilorcux; par M. Henry. (( On sait avec quelle facilité les composés allyliqiies en général se com- binent par addition avec la molécule du chlore, du brome, etc.; il en est de même avec d'antres systèmes moléculaires équivalents, notamment avec le chlorure d'iode ICI et l'acide hypochloreux (HO)Cl. Ces phénomènes d'addition sont des plus faciles à réaliser; le dégagement de chaleur assez intense qui les accompagne flénote même une affinité assez vive. » Il se forme dans ces diverses circonstances des éthers glycériques. » Chlorure d'iode, ICI. — On peut employer ce corps en solution aqueuse ou en solution éthérée. )) L'alcool allyliqne (C^H'^)HO se combine avec le chlorure d'iode en solution aqueuse, d'autant plus facilement que ces deux corps, étant l'un et l'autre sulubles dans l'eau, peuvent se mélanger plus intimement; la réaction est très- vive, et le dégagement de chaleur considérable; aliu d'en modérer l'intensité, on verse par |ietites portions la solution du chlorure d'iode dans l'alcool allylique étendu d'eau ; il y a décoloration instantanée, les deux liquides commencent par se mêler; après quelque temps, quand tout l'alcool ou à peu près est transformé, le produit se sépare sous forme d'un liquide épais, ioit dense, incolore. On ajoute au fond du vase du chlorure, jus(|u'à ce que la liqueur se colore légèrement en jaune. >i Cette combinaison du chlorure d'iode avec l'alcool allylique constitue une expérience de leçons des plus intéressantes et des plus instructives comme phénomène d'atlditioii. )) [,a chloro-iodhydrine (C'TP) ICI ainsi formée présente les mêmes pro- priétés que la chloro-iodhydrine glycérique qu'a obtenue M. Reboni (i) en combinant l'acide iodhvdrifpie à l'épichlorhydrine. » Avec le bromure d'ailyle C^ IP Br, le chlorure d'iode donne une chloro- (i) Àiirinles île Chimie rt de Physique^ t. LX, p. ar){i86o). ( 865 ) bromo-ioflhydriiieC'H'RrlCl, comme celle quej'ai obtenue pai' l'action du peiilabromiire de pliosphore PhBr^ sur la cliloro-iodliydriiie (C'H=)CiI([IO) ou du pentachlorure Pli CI' sur la bromo-iodliydriue (C'H^) PjI' I(HC)). Je me propose de revenir sur ce produit intéressant dans une Communication spéciale. « Le chlorure d'allyle (C^H^)Cl se combine aussi facdement avec le chlorure d'iode; en l'agitant avec la soluliou aqueuse de c<'liii-ci, le chlo- rure d'allyle, qui d'al)ord sin-nage, tombe bientôt au fond de la li(|upnr. Le résultat de celte coml)inaison est la bichloro-iodhydiine (C'H^)l'.l-I, corps que j'ai encore obtenu par la réaction du penlachlorute i'hCi' sur la chloro-iodiiydrine (CHF^CI LHO). » Je rappellerai, à cette ocCrision, que le même composé a déj i été pré- paré par AT. Simpson (i) en soumettant l'iodure d'allyle (C'H°)I à raclion du chloiure d'iotle : (C^H=)I + 2ICI = (C'H'jCl-l -h P. » La mise en liberté de l'iode en giande quantité dans cette réaction complique et rend plus difficile la purificatioîi du produit. » Jcidc liypocliloreux [UO)C\.— Le bromure d'allyle (C^H')Brs'y com- bine vivement et avec un dégagement de chaleui' notable; on agile le bro- mure avec la solution acpieuse de l'acide, il est nécessaire de refroidir, en maintenant de temps en lem|)s le flacon dans l'eau, pour éviter l'aition oxydante; il se produit ainsi de la chlorobromhydrme (CH')Bi Cli HO) identique à celle qu'a préparée M. Reboul (2) par la combinaison de l'acide HCI à l'épibromliydrine (C^H'jBrO ou de l'acide HBi' à l'épichlor- hydiine (CMPjClO. » Cette réaction est d'une grande neltelé. » Le chlorure tl'allyle (C H*)CI se combine aussi fort énergiquement à l'acide hypochloreux ; le chlorure, qui d'abord surnage au-dessus de la solution de l'acide, louche au fond, après quelques instants d'agitation, en formant un liquide huileux, incolore, fort dense ; celte couche huileuse est un mélange de chlorure d'allyle non modifié et de son produit il'ad- dition, la dichlorhydrine (C'Tl')CI-(HO), que l'on sépare facilement par quelques distillations. (i) Àniiali'ii (1er Cltemic und Pharmacie, t. CXXXVI, p. l4i. (2) RiBouL, Mémoire cité, p. 28. C. H., iS^o, 1" Semcilic (T. LXX, M" 16.) J l4 ( 866 ) » La (liclilorliyflrine que j'ai obtenue ainsi présente les mêmes propriétés que la dichli^rliydrino givcériqiie; elle conslitue un liquide assez épais, d'une densité de i ,3Gc)r) à + 9 degrés, boudlaut de i ■yi à 1 80 degrés. Avec la potasse caustique et dès la température ordinaire, elle donne de l'épi- ciiloriiydrine. » L'alcool allylique lui-même réagit aussi d'une manière assez intense sur l'acide hypochloreux; les deux liquides, en se mélangeant, s'échauffent notablement; le produit de cette réaction est vraisemblablement de la mono- cblorliydrine (C'H') (HO)=Cl. )) Tous les corps signalés dans cette Note ont été soumis à l'analyse; je consignerai ces analyses, ainsi que le détail de mes expériences, dans le Mémoire que je prépare sur les combinaisons glycérines en général. » CHIMIE ANIMALE. — Sur la formnlion de i' urée par T action de i liyperinanrja- nale de potasse sur les matières albuminoidcs. Note de M. A. Béchamp. « Il y a plusieurs années, dans une thèse pour le doctorat en médecine, j'ai annoncé que, par l'action oxydante de l'hypermanganate de potasse sur les matières albuminoïdes, il se produit de l'urée. Ce résultat, dont je poursuivais la réalisation dans le but d'éclairer le côté le plus intéressant de la théorie de la respiration, a été contesté. Je me proposais de ne revenir sur ce sujet que quand j'aurais terminé l'ensemble de mes recherches sur les matières albuminoïdes, recherches qui se rattachent de si près à mes études siu- les fermentations. Mais de nouvelles observations reculeront la fin de ce travail. Je me décide donc à en détacher ce qui regarde plus spé- cialement la formation de l'urée. » Et d'abord, je maintiens l'exactitude des faits qui sont consignés dans mon premier et dans mon second travail sur ce sujet (i). Toutefois, je n'éprouve aucun embarras de reconnaître que l'expérience est délicate, et que, dans une circonstance, solennelle pour moi, il m'est arrivé de ne pas complètement réussira fournir la preuve qui m'était demandée; on com- prendra donc combien grande doit être ma vénération pour le savant illustre qui a su trouver dans son cœur des motifs suffisants pour passer outre. De mon cùté, je me garde bien d'en vouloir au chimiste qui, n'ayant pas réussi à répéter l'expérience, a publié son insuccès. » L'action de l'hypermanganate de potasse sur les matières albuminoïdes ^l) Ànnnics de Chimie et de Physique, 3*^ série, I. XLVIII, ji, 348, et t. LVII, p. 2gi. ( 867 ) n'est pas une action simple, c'est-à-dire une oxydation, dans l'acception ordinaire de ce mot. C'est, ainsi que je m'exprimais, une o.xj'dnlioii avec dé- doublement. En effet, dès la première action du sel oxydant, plusieurs com- posés prennent simultanément naissance. C'est précisément dans la diffi- culté de démêler ces divers produits que gît la difficulté du problème qu'il s'agit de résoudre. » Dès le principe, j'ai constaté que la réaction doit s'accomplir dans des liqueurs alcalines, devant rester alcalines. Si, dans le but de diminuer cette alcalinité, on ajoute trop d'acide sulfurique pour saturer le carbonate de potasse qui se forme, l'urée peut échapper pour deux motifs : soit qu'elle se détruise de la manière que j'ai indiquée, soit qu'elle contracte quelque combinaison qui l'empêche de se dissoudre dans l'alcool ou qui empêche de réaliser l'une des réactions caractéristiques, la formation du nitrate d'urée. Or je me suis assuré que l'acide oxalique peut être l'un des termes de l'oxydation; par conséquent, si cet acide peut se combiner avec l'urée, il est clair que l'oxalate d'urée échappera, et que, s'il entre en dissolution, la liqueur évaporée fournira un résidu avec lequel l'acide nitrique ne pro- duira rien de caractéristique. » Dans mon premier travail, j'ai signalé le fait, qu'outre l'urée se for- ment des acides qui sont précipitables par l'azotate de plomb et par l'azotate de mercure. Si l'on combine l'emploi successif de l'acétate basique de plomb et celui de l'azotate de bioxyde de mercure, on arrive, comme il va être dit, à isoler plus facilement l'urée. J'ai remarqué, enfin, qu'il valait mieux ne pas saturer la potasse devenue carbonate; qu'il y avait, en d'au- tres termes, moins d'inconvénients à faire agir vivement l'hypermanganate sur la matière albuminoïde, qu'à agir lentement en saturant à mesure par l'acide sulfurique. Cela j)Osé, voici la marche qui réussit presque à coup sûr. )) lo grammes de matière albuminoïde pure et sèche (privée de corps gras et de matière sucrée), 60 à 76 grammes d'hypermanganate de potasse cristallisé et suffisamment pur, 200 à 3oo centimètres cubes d'eau distillée, sont mis en contact dans une fiole. H est linn, avant d'ajouter l'hyperman- ganate, de laisser la matière organique se bien liydratei-. Le mélange e^^t porté dans un bain-marie, que l'on chauffe à 60 ou 80 degrés, et l'on agite sans cesse. A un certain moment, la réaction devient vive et de la chaleur se tlégage; la matière déborderait, si l'on prenait une fiole trop i^etite. La décoloration étant obtenue, on jette snr un filtre et on lave le déj>ô! brun de bioxyde de maiigane.se. I>a liqueur e.st précipitée par l'acétate basique de 114.. ( 868 ) plomb, en évitant l'emploi d'un trop grand excès, qui redissondrait une partie dn précipité. Celui-ci est formé surtout de carbonate de plomb et de sels à acides solubles, dont l'abondance varie avec la quantité du sel oxy- dant employé. Le précipité plombique étant séparé et lavé, on décompose la nouvelle liqueur par l'hydrogène sulfuré, en s'arrangeant de façon que la précipitation se fasse exactement (on peut réserver un peu de liqueur pour enlever l'excès d'acide sulfliydrique). Le sulfure de plomb étant en- levé, on a une liqueur acide, dans laquelle le nitrate de bioxyde de mercure détermine la formation d'un précipité blanc. On ajoute de ce sel et de l'eau de baryte successivement, jusqu'à ce que la liqueur, devenue presque neutre, ne donne plus de précipité par le sel mercurid, ou mieux, jusqu'à ce qu'une nouvelle addition d'eau de baryte détermine la formation d'un précipité jaune persistant. M Le précipité occupe un très-graufl volume ; on le recueille et on le lave bien complètement à l'eau distillée. Pendant qu'il est encore humide, on le délaye d,ms l'eau et on le décompose par l'hydrogène sulfiué. Le sulfure de mercure étant séparé et lavé, on constate que la liqueur a ime réaction très-acide : on la sature par le carbonate de baryte pur, employé en léger excès; la solution étant neutralisée, l'excès de carbonate de baryte est séparé par le filtre ; après quoi on évapore au bain-marie : le résidu, tantôt cristallise, tantôt reste visqueux. Quoi qu'il en soit, on l'épuisé par l'alcool à q5 degrés centésunaux, en s'aidant du pilon pour broyer et pulvériser la masse, qui durcit par ce traitement. La solution alcoolique évaporée à une douce chaleur laisse un résidu, qui, généralement, se prend en cristaux d'urée. Une solution concentrée de ce résidu se prend en masse de ()ail- letfes cristallines j^ar l'acide nitrique, et ces cristaux, traités |)ar le réactif de Millon, dégagent iuunédiatement, et déjà à froid, du gaz. Je vais donner les résultats de l'analyse du gaz dégagé en traitant le résidu de l'évaporation de la solution par le réactif de Millon, et ces analyses démontreront deux choses : la première que l'urée est réellement produite, la seconde qu'elle est mêlée, dans le résidu, avec une autre amide. Voici ces analyses ; -la première cloche contient le gaz le premier dégagé, la seconde le gaz recnedli à la fin de la réaction: I. Albumine, tic l'œuf. Trailemenl par le procédé de la thèse, c'esl-à-dire saturation fractionnée par l'acide sulfurique pcndanl l'action de l'iiypermanganate. Première cloctic. Volume du gaz 35,6 Après la potasse: azote... 7.5,4 Acide carbonique 10,2 Seconde cloche. Volume du gaz 21,0 A])rès la polasse : azole . . iG,6 Acide carbonique. ..... 4)4 ( 869) II. Albumine de l'œuf. Traitement sans saturation. Première cloclie. Volume du gaz. . , 36,4 Après la potasse : azote. . . ^4 »4 Aride carbonique 1 2 , o Seconde cloche. Volume du gaz 35, o Après la potasse: azote.. . ao,8 Acide carbonique '4i2 » l.a partie insoluble dans l'alcool, de ce Irailement, dans les mêmes comlilions, a donné : Volume du gaz ^o,o Après la i)Otasse : azote 36, o Acide carbonique 4 > ° III. Même albumine. Traitement dans lequel on n'a employé que 5o grauuncs d'hypcrman- ganalejionr lo grammes d'albumine. On avait recueilli à i)art la partie du prccipité nier- curique formé à la fin, lorsque, les liqueurs étant |)resque neutres, le précipité formé était jaune. Première cloolie. Volume du gaz t\o Après la potasse : azote .... 3.6 Acide carbonique i4 .Seconde cloche. Volume du gaz. . ai ,o Après la potasse : azote . . i3,8 Acide carbonique 7,2 IV. Fibrine de bœuf. Traitement de 10 grammes de matière par ijo grammes d'hypermanganate de potasse, sans saturation par l'acide sulfurique. Première cloclie. Volume du gaz 38, o Après la potasse : azote . . 25,if Acide carbonique 12,6 Seconde cloche. Volume du gaz 3 1 ,0 Après la potasse: azote . . 2^,0 Acide carbonique 8,0 » S'il y a des variations, si l'azole est généralement en excès, cela lient évidemment à ceqne, outre l'urée, quelque autre composé amidése forme; en effet, lorsque le résidu de l'évaporation cristallise, les cristaux sont tou- jours souillés d'un produit incristallisable, et c'est lui qui, à la fin, se dé- composant à sou totn-, fournit l'azote que l'on retrouve en excès. Du reste, mèine avec l'urée de l'urine, on trouve ordinairement que la composition du gaz est telle, qu'il y a plus d'azote que n'en exige l'équation de la décomposition de l'urée par l'acide azoteux. » MÉTÉOROLOGIE. — Note sur l'aurore boréale du 5 avril 1870; par M. L. Sonrel. « L'aurore du 5 avril dernier a été visible sur une grande partie de l'Europe. De nondireux Correspondants en ont adressé des descriptions à ( 870 ) l'Observatoire impérial. C'est la discussion de ces dociuiients que nous avons riioiiiieiH- de soumettre à l'Académie. » Exlension du phénomène. — J/aurore boréale a été observée dans le nord de l'Italie, sur la plus grande |)artie de la France, sur l'Angleterre, l'Allemagne, le sud de la Suède et la Russie occidentale. Dans les régions où elle a été visible, les instruments magnétiques ont été grandement troublés. Les ptMturbations, comnie il arrive toujours, se sont étendues à des localités pour lesquelles le phénomène lumineux était invisible. Tel fut le cas pour Livourne, Pérouse, Monicalieri. Enfin, à Constanliuople comme à Paris, les grandes lignes télégraphiques furent parcourues par des cou- rants atmosphériques intenses. » Caractères de i aurore. — C'est pendant la journée que l'atmosphère avait une disposition aurorale, et l'éclat du jour empêchait seul de voir le phéno- mène. Partout il a commencé à se manifester avec d'autant plus d'intensité que le jour baissait davantage. Mais il était déjà dans sa phase de décrois- sance, et les observateiu's s'accordent généralement à dire que vers 9 heures tout avait disparu. » L'aurore était partout formée par une plaque rouge occupant la partie nord du ciel. Cette plaque avait son centre un peu au-dessous de Cassiopée. Sa largeur, parallèlement à l'horizon, variait sans cesse, en même temps que l'éclairement subissait le mouvement de transport d'est vers ouest, signalé dans toutes les aurores. L'éclat de la Lune empêchait du reste d'assigner exactement les limites de ces plaques aurorales; elles parurent plus ou moins étendues suivant la pureté de l'atmosphère au-dessus de chaque station. » On vit piU'Iout jaillir de celte région éclairée, et perpendiculairement à l'horizon, deux, trois ou plusieurs rayons d'une teinte jaune-blanchâtre, trajichant sur le fond pourpre du ciel. » Sur tout l'ouest de la France et sur l'Italie, on n'a|)erçut généralement que deux de ces rayons. Cependant M. Joubin, à Yvelot (Seine-Inférieure), vit, « vers 8'' 3o"', trois arcs liunincux, d'un rouge peu intense, paraître » simultanément, lui sur Cassiopée, nn sur la Polaire, un à droile de la 1) Polaire, i* Pour M. Arndjrust, qui suivit le phénomène à Colmar (Haut- Rhin), o après 8 heures du soir, l'éclat général diminua, et le phéno- « mène ne se présenta plus que sons la forme de stries multiples et sensi- ') blement parallèles. » Suivant M. Fery, on voyait, à Ta lange (Moselle), « de distance en distance, des colonnes verticales de liuniere ». M. Cilet a remarqué, à Han-les-Juvigny (Meuse), que l'aurore « était composée ( 871 ) )) d'une foule de rayons lumineux, sans que pour cela il y eût nue cour- )) hure bien appareille. « Les Notes de M. Sonrel, à Nancy, reiifermettt de semblables indications. Enfin, à Dinkelsbùhl (Bavière), M. Williem Re- denbacher a observé « plusieurs colonnes lumineuses blanchâtres seievant, » de l'horizon jusqu'au zénith; une fois il y en eut simultanément cinq. » » La transparence de l'atmosphère suffit pour expliquer ces différences. On concevrait aisément, par exemple, que, dans un grand nombre de sta- tions, on n'eût aperçu que les deux rayons les plus éclatants, principale- ment celui du nord, qui, de l'avis de tous les observateurs, l'emportait beaucoup sur les autres. » Vers S*" 3o™ (t. m. de Paris), l'un des rayons avait une intensité remar- quable. A Paris, il coïncidait avec le nord géographique. A Saint-Lo (Manche), d'après M. Lepingard, « à S'' So™, un faisceau s'étendait de )) l'horizon jusqu'à une ligne passant par les étoiles 'S, de la Grande Ourse » et >î du Dragon. La Polaire était au milieu de ce faisceau. » M. Dûment voyait, à Boschyons (Seine-Inférieure), « une lumière étroite et longue s'éle- )) ver jusqu'à la Polaire. » Pour M. Bersageon, à Elbeuf (Seine-Inférieure), (( la partie la pins lumineuse formait un faisceau situé dans la direction » ^\u méridien, d'une intensité à peu près uniforme entre l'horizon et » l'étoile Polaire, et décroissante entre la Polaire et le zénith. » Les con- statations faites par M. Beaumont, à la Chapelle-Iger (Seine-et-Marne), par M. E. Mortagne à Mamers (Sarthe), par M. Erkennare à Brest (Finistère), par M. de Tastes à Tours (Indre-et-Loire), par M. Cruzet à Vcrgnassade, près Monclar (Lot-et-Garonne), par M. Thouvenin à Gironcourt (Vosges), par M. Bardy à Saint-Dié (Vosges), concordent avec les précédentes. Enfin, M. Manza observait, à Plaisance (Italie), que, « à H*" ^o™, deux colonnes » lumineuses s'élevaient sur l'horizon, la première entre Persée et Cas- » siopée, la seconde plus vers l'ouest. » » L'aurore a donc offert partout les mêmes caractères. Aux mêmes heures se produisaient dans le phénomène les mêmes particularités. Il semble prouvé, par suite, que, si l'on n'était pas, dans les régions où elle apparaissait, en face d'une masse lumineuse unique dont on aurait vu les différentes faces, on avait sous les yeux un phénomène subjectif; que les observateurs de France et tl'Italie, par exemple, ne voyaient pas plus la même aurore que deux personnes voisines l'une de l'autre ne veiront le même halo ou le même arc-en-ciel. Tout ce que nous pouvons dire jusqu'à présent, c'est cpie la cause productrice du phénomène agissait à la fois sur une immense étendue. Nous reviendrons sur ce point dans un instant. ( 872 ) » Qu'est-ce que le segment obscur-* Si nous consullous nos documents, nous voyons qu'il ;i été très-variable suivant les localités. Quelquefois même il a complètement tlispaïu. Nous avons pu constater à Paris l'influence des brumes sur la forme de ce segment, ce qui paraît confirmer les idées émises par M. J. Silbermann sur la nature du segment obscur et prouver qu'il est formé par des amas de brumes noirâtres régnant prés du sol. •> Odeur particulière qui uccompaijiuiil raiirore. — On a, je crois, signalé déjà une forte odeur pendant ou avant l'apparition des aurores boréales comme avant certains orages. Nous avons, le 5 avril, constaté, dans plu- siem-s points de Paris, où nous nous sommes transporté, que la brume avait partout une odeur acre et très-désagréable. M. Redenbaclier notait la même particularité à Dmkelsbûlil (Bavière) : « Me promenant, dil-il, vers » 6*'3o™ près d'un p-lit étang, j'ai senti tout à coup une lirise du nord » ayant une odeur forte et tres-désagréable. J'ai cru d'abord que cette » odeur venait du lac; mais je vous en parle, puisque vous avez fait à » Paris la même observation. Du reste, la fraîche brise que je ressentais » venait contrairement au lac. » Cette oileur a disparu, du reste, à Paris pendant la nuit. » Perturbations magnétiques et courants atmosphériques sur les lignes télé- graphiques. — A Paris, dès le 4, les boussoles étaient dérangées de leur po- sition normale. En même temps le R. P. Secchi observait à Rome une per- luibation magnétique. L'agitation des barreaux aimantés continuait à Paris; elle s'accroissait même, et elle devenait tres-forte pendant la journée du 5 avril. C'est vers i''48"' du soir que la perturbation fut le plus considé- rable à Paris. La déclinaison atteignait alors sa valeur maxima, ic)"22',3, après s'être accrue de i°3i' en quatre heures quarante-huit minutes. » L'inclinaison a varié d'une manière correspondante, mais en diminuant au lieu d'augmenter. A 4 heures du soir elle passait |)ar un minimum de 65"42', 7; à 5 heures, elle atteignait un maximum de 65"5i',3, puis elle revenait à sa valeur normale. » Nous n'avons encore sur les perturbations observées en Europe que des renseignements Irès-iiicomplefs. " Relations entre les aurores boréales et les bourras(pies. — Les aurores bo- réales se montrent pailiculièrement dans la |)artie droite et antérieure des mouvements tournants de l'air. C'est dans la région où le baromètie baisse pendant que le thermomètre monte que l'on a le plus de chances de les ob- server, surtout quiind le régime atmosphérique antérieur était un courant polaire intense et continu, de manière que le retour des courants équalo- ( 873 ) riaiix amène d;ins les hautes régions les parcelles glacées essentielles à la production du phénomène. » An commencement d'avril, des vents faibles d'entre N. et E. soufflaient snr la France et snr la plus grande ])arlie de l'Enrope, que des bourrasques contournaient en rasant le nord de la Scandinavie et en descentlant, à travers la Russie, jusque sur l'Asie et sur l'Archipel. L'air était brumeux, on apercevait de nombreux halos, les étoiles scintillaient très-vivement, tout en un mot indiquait le passage des courants équatoriaux à de grandes hauteurs. » Le 6, l'Observatoire adressait aux ports français la dépêche suivante : « La baisse du baromètre s'accentue de plus en plus sur la France et les » Iles Britanniques. Une bourrasque passe en ce moment sur la Finlande. VI Les ainores boréales en Russie, en Allemagne, en France et en Angle- » terre, l'agitation des boussoles et les perturbations observées snr les lignes » françaises, annoncent l'établissement des courants de S.-O. entre l'Islande » et l'Ein'ope. C'est un changement de temps qui se prépare pour nos côtes. » » D'un autre côté, en compai-ant l'aurore du i3 mai 1869 à celle du 5 avril dernier, on est frappé de ce fait, que l'aurore du 5 avril a été ac- compagnée, à Paris, d'une augmentation de la déclinaison, tandis que, le i3 mai, la déclinaison avait diminué. « Dans ce dernier cas, disions-nous » dans une Note insérée au Bullcliii de l' Observatoire impérial, une bour- » rasque aborda le golfe de Gascogne et l'Espagne, puis se dirigea vers » l'Italie. Son centre passa au sud de Paris... L'augmentation de la ilécli- » naison paraît, au contraire, cette fois, nous présager l'approche d'une » bourrasque dont le centre [)assera.it sur les Iles Britanniques... » Or, le 9 la bourrasque avait son centre entre Livt'rpool et Dublin, le 10 sur la mer du Nord. Il serait intéressant de vou* si celle relation se vérifie, et de com- parer la marche simultanée des barreaux aimantés sur tonte l'Europe. Nous aurons l'honneur de soumettre ce travail à l'Académie quand les docu- ments demandés nous seront parvenus. » EMBKYOLOGIE. — Sur la rolatioli de i embryon dans iœv.f des AxoloUs du Mexique. Lettre de M. N. Joi.y à M. Dumas. « Un des spectacles les plus étranges et les plus saisissanis que puisse nous offrir la natnie vivante, c'est sans contredit la rotalion df l'embryon dans l'œuf de certains animaux appartenant surtout à l'embranchement C. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N" 16.) I l5 ( «74 ) des Mollusques et à celui des Rayonnes. Quant au groupe des Vertébrés, bien que, dans son embryogénie du Brocliet, Lereboullet ne parle point de la giration de l'embryon chez les Poissons, ce phénomène parait, s'il faut en croire Burdach, avoir élé constaté par Cavolini, chez V Allierina liepsetus. Spallanzini l'a vu, mais imparfaitement décrit, chez les Grenouilles et chez les Salamandres. Mais je ne sache pas qu'on l'ait signalé jusqu'à présent chez les Axolotls du Mexique, dont M. Duméril nous a révélé les étonnantes métamorphoses. » Grâce à l'obligeance et à la générosité de ce professeur, je puis au- jourd'hui combler cette lacune, si toutefois elle existe. En effet, des six Axolotls qu'il a bien voulu me remettre il y a deux ans, à pareille époque, deux femelles ont pondu, l'une vers la fin du mois de février, l'autre le 27 mars dernier. Or, en examinant le contenu des œufs à divers degrés de développement, j'en ai vu plusieurs dont l'embryon exécutait sur lui- même un mouvement giratoire très-marqué. Au moment où la rotation commence, l'embryon, replié sur lui-même en forme de croissant, ne présente encore qu'iuie masse informe, où l'on distingue à peine une tète, un tronc et une queue grossièrement ébauchés. Cette rotation, d'ailleurs assez lenle, s'opère ordinairement de gauche à droite et dans un plan horizontal. Au furet à mesure que l'animal s'accroît, la rotation devient de moins en moins rapide, et elle cesse entièrement quand les masses branchiales com- mencent à prendre l'aspect mamelonné. )' Le 2 avril, un tour complet s'exécutait en quatre ou cinq minutes. Le 6 du même mois, dix ou onze étaient nécessaires pour parcourir le même espace. » Avant les importants travaux de Purkinje et Valentin, relatifs aux cils vibratiles et au mouvement ciliaire, la giration de l'embryon dans l'œuf était fort difficile à expliquer, et l'imagination, celle des Allemands sur- tout, se donnant libre carrière, assimilait la rotation dont il s'agit à celle des planètes, y voyait un mouvement cosmique (eine kosmisclie Bewefjuiig). Carus avait eu d'abord, lui aussi, cette suigulière idée, qu'il abandonna plus lard, pour attribuer la giration à sa véritable cause, c'est-à-dire à la présence des nombreux cils vibratiles qui, chez beaucoup d'animaux infé- rieurs, garnissent la surface du corps de l'embryon, et par leurs oscillations rapides impiiment, comme autant de rames microscopiques, un mouvement rptatoire à sa masse tout entièi-e. » La même explication s'applique évidemment à la giration dont nous a rendu témoin l'embryon encore enfermé dans l'œuf des Axolotls. Extrait ( 875 ) avec précaution de cet œuf, et placé sur le porte-objet du microscope, ce inéiiie embryon nous a fait voir, d'une manière très-distincte, les cils vibratilesim|ilantésà la surface de son corps et les mouvements oscillatoires qu'ils exécutent. Ces mouvements déterminent, dans la goutte d'eau placée sur le porte-objet, des courants qui entraînent avec eux les petits corps qui s'y trouvent, et qui, venant parfois frapper les cils, sont relancés par ces der- niers avec une grande énergie à une certaine distance, ou bien, s'ils ont un certain volume, connue les globules vitellins par exemple, tournoient siu' eux-mêmes et sans presque changer de |)lace, rappelant ainsi les mou- vements giratoires du camphre à la surface de l'eau ou du mercure. » Je dois f.iire remarquer, en terminant, que les observations dont je viens d'avoir l'honneiu" de vous entretenir ont été faites sui' des œufs pon- dus par des Axolotls du Muséum, auxquels M. Guy, amateur d'histoire naturelle des plus zélés et des plus intelligents, a bien voulu donner asile dans le magnificpie aquarium (45 bassins), qu'd vient de faire construire à Toulouse, et où il m'a permis, avec une obligeance parfaite, d'étudier à loisir les productions marines ou d'eau douce qui s'y trouvent ren- fermées. » PHYSIOLOGIE. — Observations relatives aux faits signalés dans deux Commu- nications précédentes de M. Marey, sur le vol des insectes; par M. Pet- TIGREW. a Deux Mémoires présentés à l'Académie par M. Marey, le 28 décembre 1S68 et le i5 mars 1869 (i) ont attiré mou atleiition. M. Marey y décrit le mouveajent des ailes des insectes pendant leur vol, et présente conune une découverte nouvelle l'idée que ce mouvement olfre la ficjure d'un 8. Il m'a semblé que je me devais à moi-même la justice d'informer l'Académie que la théorie du mouvement des ailes présentant la figure d'un 8 a été pour la première fois énoncée par moi dans une leçon faite à l'Institulion royale de la Grande-Bretagne en mars 1867. Un extrait de cette leçon, traduit en français, a été inséré dans la Revue des Cours scientifiques de la France et de r étranger i\\\ 21 septembre 18(37, °'-' '' ^ paru en même temj)s que t\eux autres articles, l'un de M. Marey, l'autre de M. Armand Angliviel. Dans cet extrait, j'établis pour la première fois que, non-seulement l'aile a la structure d'une hélice, mais qu'elle est, physiologiquement parlant, une (1) Ces Cdramimications sont imprimées aux Comptes rendus sous les dates indiquées. ii5.. ( 876 ) véritable hélice, par le fait de sa rotation et de son mouvement circulaire sur son grand axe, qui lui permet de renverser plus ou moins complète- ment ses pl.ius pendant l'acte de l'extension et de la flexion. Le Mémoire, dans lequel le sujet de cette leçon avait été pris, a été communiqué in extenso par le professeur Auxley à la Société Linnéenne de Londres et lu devant cette assemblée le ao juin 1867. Il était illustré de plus de quatre- vingts figures originales, et est publié en entier dans le tome XXVI des Transactions de la Société Linnéenne. » L'objet de ce Mémoire est de prouver que les quadrupèdes en mar- chant, les poissons en nageant, les insectes et les oiseaux en volant exé- cutent des mouvements qui présentent ]ajîgtire d'an 8. Des passages innom- brables de ce Mén)oire insistent sur ce point et dévelop|)ent cette idée, et la figure du mouvement en forme de 8 est représentée dans des exemples variés, non-seulement dans les planches, mais dans des gravures sur bois intercalées dans le texte. » A la page 204 (diagramme 2), on a donné la figure du 8 exécutée par le poisson nageant. » Pas;e 233 (diagramme 5), la figure du 8 est exécutée |)ar l'aile de l'in- secte artificiellement fixé. Je démontre, à la même p:ige, que la figure du 8 est ouverte ou dénouée et convertie en une ligne onduleuse (dia- gramme 6), quand l'insecte vole rapidement à une grande hauteur et dans le sens horizontal. » Pages 240 et 249 (diagrammes de 7 à 16 inclus), on donne les couibes et les figures en 8 du mouvement opéré par les os et les jointm'es de l'aile des oiseaux au moment de l'extension et de la flexion. » Planche XV, l'extrémité antérieure, ou nageoire du sea Bear [Otnria Hoockeri) [fig.o\), l'aile nageante du pingouin [fuj. 07), l'aile de l'insecte [fig. 68), la chauve-souris [fig. 69) et l'oiseau [fig. 70, 73, 74), toutes ces figures représentent des hélices; on les compare aux lames d'.une hélice de propulsion représentée à \»fig- 52. '[.esfig.']6, 77 et 78 donnent les courbes, en forme de 8, exécutées par le mouvement des bipèdes, des oiseaux et des poissons nageant. 1) La fig. 61 représenle le dessin du 8 produit jiar l'aile de l'oiseau pen- dant sa vibration, et le même mouvement exécuté par l'insecte est reproduit fig- 59- » Plus loin, les fig. 71 et 72 représentent l'aile agissant comme une sorte de cerf-volant. H J'ai [ii'is la liberté d'indiquer quelques-uns des passages qui se ra|)- ( 877 ) portent au sujet en question, et de soumettre un exemplnirc de moi! Mé- moire à l'Académie, dans l'espoir qu'elle prendra en considération !e droit que je réclame d'avoir été le premier à découvrir In figure du 8 formée par le mouvement des ailes des insectes, des cliauves-souris et des oiseaux, quand ils sont retenus artificiellement, et la courbe onduleuse et en spirale décrite par l'aile des insectes, des cltauves-souris et des oiseaux, quand ces insectes, chauves- souris ou oiseaux volent à une grande hauteur et dans une dira lion horizontale. >) J'ajouterai setdement que ma leçon a été imprimée d;ins les Procee- dincjs ofllie royal Institution of Great-Britain, sous la date du 22 mars i 867, près de deux ans avant que la première Communication de M. Marey parût dans les Comptes rendus des séances de i Académie des Sciences, et que mon Mémoire, dont la leçon n'était qu'une partie, a été lu à la Société Linnéenne, moins de trois mois après la publication de celte leçon, c'est- à-dire le 6^'t/i;i 18G7. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Observations relatives aux crêtes de glace (jui ont été signalées sur des liges de végétaux ; par M. H. Bâillon. « L'Académie a reçu différentes Commuuicutions relatives à la formation des crêtes ou ailes de glace qui se montrent pendant les gelées sur les tiges des plantes. Je ferai observer, à ce sujet, que ce phénomène ne saurait être considéré, dans bien des cas, comme biologique, mais qu'il est purement physique. Ces ailes se forment, en effet, sur un grand nondjrede tiges mortes et qui se sont fendues en se desséchant, à la fin de la belle saison. La glace sort alors des fissures longitudinales préexistantes, et si les ailes verticales grandissent beaucoup, c'est que les racines qui, elles, sont vivante.', em- pruntent au sol de nouvelles quantités d'eau qui viennent alimenter les gla- çons. Dfins ces cas, l'opinion de M. Trécul est donc la seule qui paraisse pouvoir être adoptée. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Falcur toxique de quelques produits du groupe phénique; par M. P. Guyot (de Nancy). « Conclusions. — Il résulte des nouvelles recherches que j'ai faites et dont j'ai l'iioiuieur de soumettre les conclusions au jugement de l'Aca- démie : » Que : i" l'azuline est ou n'est pas vénéneuse, selon le mode de pré- paration; » 2° Lorsqu'elle renferme un excès d'aniline, elle est toxique; ( 878 ) » 3° Préparée avec la corailiiie toxique [Comptes rendus, t. LXX, p. i34), elle peut conteiiir du phénol, et, par conséquent, agir sur l'éi^iderme; » 4° Préparée au moyen de l'acide rosolique, même vénéneux, l'azuline peut être inoffensive, lorsqu'elle est convenablement lavée ; » 5" La lydine [Comptes rendus, t. LXIX, p. 129) purifiée, c'est-à-dire privée de prussiates et d'aniline, n'agit pas sur la peau; » 6° La purification de la lydine a lieu au moyen de dissolutions succes- sives dans l'alcool et de précipitations partielles à l'aide de la soude; » 7° L'azuline et la lydine peuvent être employées dans la teinture et dans l'impression des tissus. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Tremblements de terre et explosions volcaniques con- statés dans les Indes néerlandaises^ depuis le commencement du xvi* siècle jusquà nos jours. Note de M. L. de Backer, présentée par M. J. Cloquet. « Les Documents (jui suivent sont extraits d'un Ouvrage publié en langue néerlandaise, par le D' Jungliun, sous le titre « Histoire des volcans [Geschiedenis der Vulkanen) » : i5o6, tremblement de terre à Java. i586, explosion du volcan Ringit, à Java. i586, explosion de l'Api, à Banda. 1597, 18 janvier, le Rini;it vomit des colonnes de fumée noire. 1598, explosion de l'Api, à Banda. 1608, explosion du pic de Ternate. i6og-i6i5, explosion de l'Api, à Banda. 1629, tremblement de terre à Banda. i632, explosion de l'Api à Banda. i635, explosion du pic de Ternale. 1644» treiiiblenient de leire à Amboina. 1646, explosion d'un volcan dans l'île de Makjan et du pic de Ternate. i653, le pic de Ternate fait explosion. 1659, explosion d'un volcan dans l'île Kurekofe. 1664, ex|)losion du Merapi, à Java. 167 I, trcmbleiiiLMit de terre à Amboina. 1673, 12 juin, Ircmblemcut de terre à Amboina. 1673, explosion volcanique à Ternale, et du Gaaimanacore, dans l'ile de Gilolo, l674i '7 février, tremblement de terre à Amboina. 1674, 17 lévrier, explosion du Wawani, à Amboina. 1680, explosion du Keinaas, à Menado. i683, Irciiiblemont de terre h B:inda. i683, ex|)losiou d'un volcan dans l'île de Seiua. (879 ) 684, '^ janvier, tremblement de terre à Java. 687, tremblement de terre à Amboina. 68q, 19 janvier, tremblement de terre à Amboina. 690, 1691, 1692, 1693, 1694, explosion de l'Api, à Banda. 6q4, explosion d'un volcan dans l'île Sema. 6q5, explosion de l'Api, à Banda. 699, dans les nuits des 4 et 5 janvier, tremblement de terre à Java, ressenti à Lam- pongs et à Smnatra. 699, dans les nuits des 4 et 5 janvier, explosions du Salak, à Java; des niasses de dres sont jetées jusqu'à Batavia. 710, tremblement de terre à Banda. 711, 10 et 16 décembre, explosion de l'Avyoe, à Pulo-Sangir. 712, explosion de l'Api, à Banda. ^47, explosion du Gedeh, à Java. 752, i^'' mai, explosion du Lawoe, à Java. 754, 18 août, tremblement de terre à Amboina. 767, 24 août, tremblement de terre à Java. 758, i4 fnai, tremblement de terre à Java. 761, explosion du Gedeh, à Java. 765, explosion de l'Api, à Banda. 767, tremblement de terre à Banda. 76S, 19 août, explosion du Merapi, à Java. 769, 25 janvier, tremblement de terre à Java. 772, 10 mai, tremblement de terre à Java. 772, dans la nuit du 11 au 12 août, explosions simultanées du Fapaudaijang, Tjcrimai et du Slamat. 775, 4 janvier, tremblement de terre à Java. 775, explosion de l'Api, à Banda. 778, 12 janvier, tremblement de terre à Java. 778, ex|)losion de l'Api, à Banda. 779, 28 juin, tremblement de terre à Java. 780, 22 janvier, tremblement de terre à Java. 781, tremblement de terre à Amboina. 785, explosion du KIoet, à Java. 786, 17 juillet, explosion du Merapi, à Java. 786, tremblement de terre à Java. 786, explosion du Budak, à Java. 796, explosion de l'Ihdjeng, à Java. 803, 3-i5 avril, explosion du Goenioer, à Java. 804, septembre, explosion du Bromo, à Java. 805, commencement d'avril, explosion du Tjermai, à Java. 806, mai, explosion du Lemongang, à Java. 807, 6 septembre, explosion du Goentocr, à Java. 808, explosion du Karang-assam, à Bali. 2-17 avril, tremblements de terre simultanés à Java, Sumatra, Bornéo et dans tout l'archipel Indien. 2-17 avril, explosion du Tomboro, à Sumbawa. i5 août, explosion du Goenloer, à Java, explosion du Bromo, à Java. 21 septembre, explosion du Goenloer, à Java. 1 1-14 octobre, tremblement de terre à Banda, novembre et décembre, tremblement de terre à Banda, explosion de l'Api, à Banda. 24 janvier et 18 février, explosion de l'Ihdjeng, à Java. 21-24 octobre, explosion du Goentoer, à Java. 8 novembre, terrible tremblement de terre dans toute l'île de Java. 8 novembre, explosion du Lemongang, à Java. 8 novembre, explosion du Smeroe, à Java, explosion du Sindoro, à Java. ii-3o juin, tremblement de terre à Banda. II juin, explosion de l'Api, à Banda. 8-12 octobre, tremblement de terre à Java. 8-12 octobre, ex])losion du Galoengoeng, à Java. 3i décembre, à minuit, explosion de l'Api, à Banda. au commencement de l'année, explosion du KIoet, à Java, le i4 juin, explosion du Goentoer, à Java, octobre, explosion du Slainat, à Java. Ireuiblement de lerre à Sumbawa, Celébes et autres îles des Moluques. explosion du Toudsoro, à Sumbawa. explosion du Bromo, à Java, le Lcsmongang continue de vomir des cendres. 14 mai, explosion du Goentoer, à Java. 8 juin, explosion du Goentoer, à Java. 1 1 novembre, explosion du Bromo, à Java, explosion du Goentoer, à Java. 28 mars, 7 avril, tremblement de terre à Amboina. tremblement de terre à Batavia. 16 janvier, explosion du Goentoer, à Java. 8 août, explosion du Goentoer, à Java. i3 août, explosion du Goentoer, à Java, décembre, explosion du Merapi, à Java. i*^' septeudue, explosion du Goentoer, à Java. 24 novembre, tremblement de lerrre à Batavia. 10 octobre, 5'' So™ du matin, tremblement de terre dans la partie occidentale de Java. ( 88. ) i834( décembre, explosion du Gocntoer, à Java. i835, 2() août, tremblement à l'ouest de Java. i835, septejiibre, le Slamat, à Java, vomit de la fumée. i835, explosion du Bromo, à Java. i836, 21-12 mars, 3'^ 30" du matin, tremblement de terre à Djocjocarta, Solosamarang. i836, 17 juillet, 2 heures après midi, secousse au centre de Java. i836, Il octobre, explosion du Goentoer, à Java. i83ô, 1*'' novembre, terrible tremblement de terre à Amboina. i836, tremblement de terre à Amboina et ïernale. 1837, 10 août, explosion du Merapi, .'i Java. i838, 26 février, explosion du pic de Tcrnate. i838, mars, le cratère du Bromo, à Java, cesse de fumer et se remplit d'eau. i838, 8 août, 2''3o'" après midi, légère secousse à l'ouest de Java. i83c(, 2.0 t^iiars. i heures du soir, légère secousse à Buitenzorg et Tjieeroa, à Samaraug, Kadoc, Bangaben, Banjoemaas, Djocjocarta, etc. i83g, 25 mars, explosion du pic de Ternate, avec un bruit de tonnerre; des laves ardentes coulent des flancs de la montagne. 1840, 2-1 4 février, tremblement de terre à Ternate. 1840, i-i^ février, explosion considérable du pic de Ternate. l84o, 24 mai, 3 heures du malin, explosion du Goentoer, à Java. 1840, 12 novembre et i5 décembre, explosion du Gedeh, à Java. i84') juillet-décembre, explosion du Lemongang, à Java. 1841, i4 novembre, éruption du Goentoer, à Java. 1842, au connnencement de janvier, le Lemongang, à Java, cesse tout à coup de fumer. 1842, fin de janvier, févriei- et mars, depuis ([ue le Lemongang cesse de fiuner, le Sme- roe, à Java, commence à vomir des flammes. i84'î, 3o janvier et i5 février, le Bromo, à Java, lance des pierres brûlantes. 1843, 4 ji*n^'iei", le Goentoer, à Java, fait éruption. 1843, dans la nuit du 5 au 6 janvier, tremblements de terre à Nias, à Tapanoelie, à Ba- ros pt Singkel. ^ .'043, 18 janvier, 1 1 heures du matin, tremblement de terre, à Amboina. 1843, 18 février, 2 heures après-midi, tremblement de terre, à Amboina. 1843, i5 mars, 9 heures du matin, tremblement de terre à Amboina. 1843, i5 mars, 9 heures du soii', légère secousse à Kedirie, dans l'île de Java. 1843, i4 avril, 5 heures du malin, tremblement de terre à Amboina, répété le i5 mai à 8 heures du soir, le .3 août à 9 heures du soir, le 8 août à 7 heures du soir et le 16 septembre à i'>3o'" après midi. 1843, 5 octobre, éruption du Lemongang, à Java. 1843, ?5 novembre, éruption du Goentoer, à Java. i844i i5 février, i'>3o"' après midi, tremblement de terre à Buitenzorg et à Tjaiijor, à l'ouest de Java. i4i tremblements de terre et éruptions, de i5o6 à 1847. En 1820, à Pulo-Waij, une partie de foiéi s'enfonça et disparut dans la terre. i; U., 1S70, 1" Semestre. (T. LXX, IN° 16.) J lO ( 882 ) Le 27 février 1817, à Cheribon, district de Gebang, une partie de la montagne Loewoer s'éboula. Le 17 février 1843, deux rocliers se dressèrent et apparurent dans la mer, au sud de l'île Gielie-Genting, au sud-est de la côte de Madura. En 1816, un rocher parut avec grand bruit en sortant des flots de la mer, an sud-ouest de la côte de Timor. Le 5 mars 1817, une partie de la montagne située près Tijtrop, district de Teloga, s'éboula. En i838, une |iartie de la montagne Prau, dans l'île de Java, s'éboula. En juin i843, une partie de la montagne Missigiet, située entre Badjaman et Bandougop, dans l'île de .Tava, s'éboula. Le 29 août i844> une montagne située dans le district de Karang s'écroula, et ensevelit dans sa chute deux bourgades très-peuplées. » M. ]\.4.Mi.4s, de Venise, en continuant ses expériences cliniques sm* l'em- ploi du bi'oiiiui'e (le potassium comme médicament (t), a ti'ouvé que ce sel n'est pas éliminé seulement par les urines, mais aussi par la salive. L'au- topsie d'un homme qui a succombé pendant le traitement a même permis de constater la présence du bromure de potassium, non-seulement dans le sang et dans les autres liquides de l'économie, mais dans le cerveau, la moelle épinière, le foie, les poumons, etc. : l'auteur a constaté qu'il n'est point assimilé. Les expériences ont été étendues au bromure de fer, qui semble pouvoir remplacer avantageusement, dans certains cas, le bromure de potassium : alors, on trouve dans les urines beaucoup de brome; mais on y peut à peine constater la présence dti fer, qui est probablement retenu dans le sang. « M. Balakd, à l'occasion de cette présentation, expriiiie le regret qu*^» les médecins qui étudient l'action physiologiquedescombinaisonsdubrou. n'aient pas cru devoir faire leiu's essais pliuôt avec le bromure de sodiiun qu'avec celui de potassium. La soude est l'alcali que renferment principa- lement les humeurs animales. La potasse n'y intervient pas au même degré, et elle pourrait bien modifier pour son compte l'économie, quand elle est introduite dans le corps vivant en |)roportions notables. Le mode d'action du brome lui-même, administré à l'état de bromure, semblerait donc devoir se manifesterd'une manière plus nette si l'on n'introduisait dans l'expérience que cet élément nouveau. Le bromure de sodium, cristallisé au-dessous de 3o degrés, renferme, il est vrai, les 4 équivalents d'eau de cristallisation que (i) Voir Comptes rendus, t. LXIV, p. 1019. ( 883 ) le chlorure ne prend qu'à — lo degrés. Mais on peut l'obtenir anhydre, comme le bromure de potassium, en lefaisant cristalliser à une température suffisamment élevée. Il présenterait alors comme lui une constitution que l'air ne pourrait point modifier, circonstance qui probablement est celle qui a fait préférer comme médicament l'emploi du composé potassique. » 31. RoYEu adresse une Lettre concernant sa Communication du 4 avril, sur la réduction de l'acide carbonique en acide formique, et la remarque dont jM. Dumas a accompagné celte Communication. Par matière orga- nique, l'auteur en effet n'a voulu désigner, conforuiément à l'ob.servation de M. le Secrétaire perpétuel, qu'une matière qui, d'abord extraite des or- ganes des êtres vivants, a été classée, pour cette raison seïilement, dans celte partie de la Chimie qu'on nomme Cliiinie orqanitjue. M. Th. d'Estoquois adresse une « Note sur le mouvement des liquides » . Cette Note sera soumise à l'examen de M. Bertrand. M. A. Leloup adresse une « Note sur la vapeur à l'état de saturation ». Cette Note sera soumise à l'examen de M. Jamin. « M. DE Tessan fait hommage à l'Académie, de la part de M. le Com- mandeur Cialdi , d'iui exemplaire d'une brochure imprimée en italien, sous forme de lettre. Sur les causes de l'ensabtemenl de Porlotevanle, situé dans le golfe de Venise, entre les embouchures de l'Adige et du Pô. » La séance est levée à 4 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du ii avril 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Eecueil des actes du Comité médical des Bouches -du-Rhône , publié sous la surveillance du Président, M. le D"' A. SiCARD., t. IX, i'''' et 2" fascicules, jan- vier à décembre 1869. Marseille, 1870; 2 br. in-S". (2 exemplaires.) ( 884 ) Applicnlions de la pliolograpliie à la médecine légale. Rapport sur une Com- immicatinn de M. le D'' Bourdon; par M. Vi'RNOis. Paris, 1870; br. iii-8'', avec 2 |)!anches photographiées. Projet de mesures prophylactiques contre la rage; par M. Max. VerNOIS. Paris, 1869; in-8°. Académie impériale de Médecine. Discussion sur la rage. Discours prononcé parM. Max. Vernois. Paris, i863; in-8". Sur la vaccination animale. Discours de M. VernOIS. Paris, sans dale; br. in-8. (Extrait du Bulletin de l'Acailémie impériale de Médecine. ) Etude sur la prophylaxie administrative de la rcuje; par M. Max. VernoiS. Paris, i863; in-8". L'industrie primitive en Ecjypte et en Syrie [Rapports au Ministre); par M. A. Arcelin. Mâcon, 1870; br. iii-8''. La mémoire et la folie; par M. F. Lagaudelle. Saint-Maixent , 1870; br. in-8''. De l'hydrothérapie; par M. GUETTET. Paris, 1870; br. in-8°. (Extrait de la Gazette des eaux ., m&rs 1870.) Les fleurs de pleine terre, comprenant la description et la culture des Jleurs annuelles vivaces et bulbeuses de pleine terre; par MM. VILMORI^'-AINDRlEUX et G'®, S'' édition. Paris, 1870; i vol. in- 12 cartonné, ilhislré de i3oo figures. Leçons cliniques sur les maladies du cœur, professées à l'Hôtel-Dieu de l'aris par M. J. BUCQUOY, 2* édition. Paris, 1870; i vol. in-8". (Présenté par M. Bouillaud, pour le concours des prix de Médecine et Ghirurgie, 1870.) Sid... Sur le procédé (le formation de ta portion glandulaire ou maternelle du placenta; Mémoire de M. G. -H. Ercolani. Bologne, 1870; in-4°. (Pré- senté par M. (Ji. Robin.) {La suite du liullelin au prochain »uwcro.) ERRATUM. (Séance du 4 avril 1870.) Pai,'P 782, ligne 36, an lieu de oxalique, Huez formique. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI T6 AVRIL 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. WEî»IOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAINTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Découverte d'une nouvelle planète à l'observatoire de Marseille. Noie de M. Delaunay. » Une nouvelle planète télescopique a été découverte à l'observatoire de Marseille, dans Li soirée de mardi dernier 19 avril, par M. Borelly, an- quel nous devons déjà la connaissance des deux planètes Égine (91*) et Dike (99"). Celte nouvelle planète est la i 10" du groupe situé entre Mars et Ju|)iter. » Sa position, le ig avril 1870, à i o*" 33™ 1 3% temps moyen de Marseille, était : M= 12''2"'39%22, D= -f-6'>5o',38",8, l en ascension droite — i'>"'T Mouvements lioraires i , . ,. . ( en occlinaison "... + 2 ,20 Grandeur i2-i3 » M. Borelly m'ayant prié de choisir un nom pour la planète qu'il vient de découvrir, je propose de l'appeler Lydie. » G. H. 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N» 17.) I ' 7 ( 886 ) ASTRONOMIE. — Sur l' observation spectrale des proltibérances solaires (travaux de M. Respigin); par M. Faye. « L'Académie connaît déjà les beaux résultats obtenus dans cette voie, dés le mois de juillet dernier, par M. Zœllner, et ceux de M. L. Respighi, du 7.6 octobre au i6 novembre 1869 [Comptes rendus, t. LXIX, p. 1179). De|)iiis cette époque, M. L. Respighi a continué le système d'observation cpi H a si heureusement institué; je viens de recevoir le Mémoire détaillé qu il a publié sur sa méthode et ses conclusions. J'ai pensé que l'Académie, qui m'avait chargé l'an dernier de lui faire un Rapport verbal sur le Mé- moire de M. Zœllner, me permettra de lui j)résenter aujourd'hui l'analyse de celui du savant Directeur de l'observatoire du Campidoglio, et d'y joindre mes réflexions personnelles. » L'instrument dont se sert M. Respighi est tout simplement une petite lunette parallacîique de Merz, de 4 i pouces d'ouverture, munie d'un excellent spectroscope à vision directe d'Hoffmann. La petitesse de l'instru- ment paraît être une condition éminemment favorable, car MM. Zœllner et Respighi ont réussi du premier coup, là où MM. Huggins et Secchi, avec des lunettes beaucoup plus grandes et plus puissantes, n'ont obtenu que des résultats moins satisfaisants. On dispose la fente du spectroscope tangen- tielleraent au bord du Soleil, en commençant par le point nord, et on en parcourt tout le tour en lisant les directions successives de la fente sur le cercle de position de la lunette. Un coup d'œil permettant d'embrasser tui peu plus d'une vingtaine de degrés sur le bord, seize installations suf- firont pour l'inspection de la circonférence entière. On s'assure de l'exis- tence des protubérances dans chaque région en éloignant peu à peu la fente du bord du Soleil, et en examinant si la raie Cou des parties de cette même raie subsistent au delà de la chromo.-phére. » Cela |)osé,pour étudier uneprolidiérance ainsi reconnue, on élargit la fente de manière à comprendre dans son champ la protubérance tout en- tière. Dans le cas où celle-ci dépasserait i ', il faudrait opérer par parties successives. )) On peut, en effet, quand le ciel est pur, et lorsque l'objet n'est pas très-faible, ouvrir ainsi la fente sans que l'image perde sensiblement en netteté, l'oui' les |)lus petits accidents de la chromosphère, il y a avantage à restreindre la largeur de la fuite, car, avec l'ouvertiuede i', l'œil éprouve quelcpie peine à supporter Fcclat du chanqi, et l'observateur se voit ordi- nairement forcé de lecourir à l'emploi d'un verre obscurcissant d'un rouge ( 887 ) convenable. Heureusement l'interposition de l'atmosphère, quand on observe à peu de degrés au-dessus de l'horizon, procure précisément l'ex- tinction des rayons voisins de la raieC (i), en sorte que l'élude des protu- bérances se fait très-bien avec un Soleil peu élevé : il semble même que ces phénomènes apparaissent alors avec plus de netteté et de lumière. 1) Répétons ici que le système d'observation de M. Respighi consiste à dessiner ainsi chaque jour, de proche en proche, tons les accidents de la chromosphère sur le tour entier du Soleil. Une heure de travail suffit pour cela, lorsque l'observateur a acquis une certaine habileté manuelle. ()n reporte ensuite sur une ligne horizontale le développement du tour entier du Soleil, et l'on y place les dessins partiels des accidents observés d'après une échelle convenable (2). L'ensemble de ces lignes, pour un mois d'ob- servation, par exemple, disposées parallèlement l'une au-dessous de l'antre, avec des divisions verticales afin de permettre de lire les angles de position des protubérances, constitue un tableau qu'on peut embrasser d'un coupi d'oeil. » Celui que je mets sous les yeux de l'Académie contient en une seule page toutes les obseivations faites du 26 octobre au 5 décembre 1869. La circonférence développée y est divisée en seize parties égales comme la boussole; les lignes de division verticales portent les indications nord, nord-nord-est, nord-est, etc. Il est facile de s'assurer, d'après les éléments de la rotation solaire, qu'en novembre le pôle nord du Soleil tombe à peu près sur la division nord-nord-est, et le pôle sud sur la division sud-sud- ouest. La distribution des protubérances n'indique pas moins nettement la position de ces pôles, car le tableau est vide (sauf un seul jour) dans ces deux régions-là, d'un bout à l'autre de la ligne verticale nord-nord- est et de la ligne sud-sud-ouest. » Ainsi, premier résultat : il n'y a de protubérances que par exception aux pôles de la rotation solaire. L'espace vide est compris entre le nord et le nord-est d'un côté, le sud et le sud-ouest de l'autre. Par conséquent la calotte sphérique, ordinau'cment exempte de protubérances, a un rayon d'environ 22 y degrés. Par contre la région la plus riche en protubérances (1) Le spectre présente d'autres images de chaque protubérance, principalement une dans le jaune, près de la raie D, et une dans le bleu répondant à la raie F, mais il convient de s'attacher à la première qui est la jjIus complète et la plus marquée. (2) La hauteur de chaque protubérance se déduit de !a largeur qu'il a fallu donner il la fente du spectroscope pour la voir tout entière. 117.. ( 888 ) est comprise actuellement entre le nord et le nord-ouest, c'est-à-dire vers 45 degrés de latitude nord, dans une région où l'on ne voit presque jamais de taches. (En sept ans d'observations suivies, M. Carrington n'en a vu qu'une seule par 45 degrés). Ces simples rapprochements nous montrent que si les protubérances dépendent, comme les taches, de la rotation solaire, elles n'en dépendent pas de la même manière et constituent un phénomène distinct de celui des taches. Elles sont peut-être, d'après M. Res- piglii, en connexion plus directe avec l'apparition des facules. )) Un antre coup d'œil sur les formes extrêmement variées de ces pro- tubérances montre qu'elles n'ont rien de commun avec des nuages voguant dans une atmosphère et provenant de condensations locales. Ce sont de simples éruptions parties de la chromosphère; souvent elles s'épanouissent en forme de bouquet dans la région supérieure, puis redescendent avec lenteur (i). Ailleurs les colonnes ascendantes se recourbent et retombent comme lui panache. Il est également |)alpable cjue ces masses légères d'hy- drogène incandescent ne sont pas soiunises à des courants réguliers d'une atmosphère quelconque tels que nos vents alizés, car les jets verticaux voisins, quand ils s'inclinent et se recourbent, penchent indifféremment d'un côté ou de l'autre, et retombent presque aussitôt. Telles sont aussi les conclusions de M. Respighi. » L'étude de ces dessins n'éclaire pas seulement la question des protu- bérances ; elle pose aussi des problèmes nouveaux dont la solution ne se fera pas attendre bien longtemps, pour peu que les astronomes s'attachent à poursuivre ce genre d'observation si nouveau et si fécond. Par exemple les éruptions hydrogénées viennent-elles de la masse interne du Soleil en traversant la photosphère, ou bien sont-elles simplement des soulèvements locaux produits dans la chromosphère par la réaction de quelque cause sous-jacente? Dans la première hypothèse, celle qu'adopte M. Respighi, il faudrait expliquer comment ces masses d'hydrogène, incessamment pro- jetées au dehors du Soleil iiroprement dit, peuvent rentrer contiiniellcment dans son sein; car la chromosphère conserve une épaisseur à |)eu près con- stante, depuis les premières observations d'éclipsés déjà fort anciennes qui en ont révélé l'existence. » Il faudrait aussi, dans ce cas, se demander comment des éruptions prove- (i) Les masses isolées du bord doivent piovcnir d'éruptions qui ont cessé brusquement, ainsi que le montrent les beaux dessins ijue I\l. Zœllner a exécutés sur certaines j)rotubé- rances étudiées d'une manière prescjne continue pendant des heures entières. ( 889 ) liant de la masse interne, avec une vitesse prodigieuse, n'entraînent pas eon- stammenl avec elles quelc|ues traces des nialériaux si variés dont celte masse est formée. M. L. Respighi incline à croire que la surface brillante du Soleil est une surface solide parsemée de volcans; il se fonde sur ce que beau- coup de protubérances semblent être des éruptions coniques ou cylindri- ques, d'abord très-étroites, qui s'épanouissent ensuite comme les colonnes de fumée de nos volcans. Mais, outre que la surface brillante du Soleil ne saurait être solide, il faudrait encore que cette forme particulière à beau- coup de protubéralices fût générale, ce qui est loin d'avoir lieu, car beau- coup de ces singuliers objets ont, au contraire, une base bien plus large que leur sommet. Il faudrait de plus, d'après le calcul de M. Respighi lui- même, que ces gaz fussent projetés, à travers les orifices volcaniques, avec l'effroyable vitesse d'au moins 5o lieues par seconde (sept fois plus grande que la vitesse de la Terre dans son orbite). Il se pourrait, au contraire, que les courants verticaux ascendants et descendants qui existent indubitable- ment dans la masse solaire interne n'atteignissent pas la cbromosphère pour y injecter continuellement de nouvelles masses d'hydrogène. Peut- être l'apparition des facules suffirait-elle pour provoquer une réaction locale plus vive de la photosphère sur l'enveloppe hydrogénée, et pour projeter à une grande hauteur de petites portions de cette enveloppe ga- zeuse si rare et si tourmentée. Alors chaque bouffée d'hydrogène, soulevée et chassée vers le haut, entraînerait avec elle une colonne gazeuse qui semblerait la rattacher momentanément à la chromosphère par une sorte de pilier. » Je mets en avant à dessein ce terme de réaction de la photosphère sur l'enveloppe hydrogénée qui la surmonte, parce que nous touchons à une notion neuve dont je dois laisser tout le mérite au Directeur de l'observa- toire du Campidoglio. II déclare qu'il serait complètement impossible d'ex- pliquer une foule de faits tels que l'inconcevable vitesse de ces éruptions et la forme même qu'elles revêtent, pour la plupart, quand elles se dilatent dans les hautes régions, ou quand elles s'inclinent brusquement pour se diriger parallèlement à la surface solaire et pour se relever parfois un peu plus loin, etc., sans admettre l'existence d'une action répulsive exercée soit par la masse, soit par la surface du Soleil. Cette action répulsive, M. Respighi l'attribue à l'électricité qui doit se développer, suivant lui, avec énergie au sein de ces mouvements cUune violence extrême. » Je ne puis m'empêcher de faire ici remarquer à l'Académie que cette force répulsive, dont M. Respighi croit voir des indices certains dans les ( 890 ) formes étranges el les mouvements continuels des protubérances, n'est pas une simple hypothèse. Des phénomènes d'un tout autre ordre, ceux des comètes, sont une preuve indubitable de son existence. Je me suis efforcé autrefois, dans mes recherches sur la figure des comètes, de montrer que cette force répulsive est due, non à l'électricité ou au magnétisme, mais à la simple incandescence de la photosphère. S'il en est réellement ainsi, cette force, jusqu'ici purement astronomique, doit se faire sentir avec énergie sur la rare enveloppe gazeuse qui repose au-dessus de la surface incandes- cente du Soleil. Nous serait-il donné de saisir maintenailt les effets les plus immédiats de cette force? Dans ce cas, la physique solaire nous conduirait donc à abortier, sous une face toute nouvelle, la grande question des forces qui gouvernent l'univers entier. Ce ne serait pas le moment, j'imagine, d'oublier que la méthode qui nous rend accessibles de telles spéculations est due à un de nos compatriotes, et l'Académie me permettra, à cette occasion, d'exprimer le plaisir que j'ai eu d'apprendre de bonne source que M. Janssen sera bientôt mis en état de poursuivre activement les recherches qu'il a inaugurées si brillamment aux Indes. En quelques mois il livrera à la science cent fois plus de données précieuses que les astronomes n'au- raient pu en recueillir, avant lui, par l'observation ordinaire des éclipses totales d'une vingtaine de siècles (i). » ASTRONOMIE SPECTRALE, — Note sur des exfjériences nouvelles de M. WùWner; par M. Faye. » M. le professeur Wiillner me charge de présenter à l'Académie trois brochures relatives à ses expériences sur les spectres de l'hydrogène, de l'oxygène et de l'azote. Il espère que l'examen de ces Mémoires montrera combien les critiques de M. Dubrunfaut sont peu fondées. En particulier, il suffit de comparer le dessin du spectre continu de l'hydrogène, qui se trouve dans la brochure in-4°, avec les dessins que MM. Pliitkerel Morren (i) Je n'entends pas dire parla que les éclipses soient désormais inutiles: loin delà, réclipse totale du 22 décembre prochain nous permettra d'examiner de nouveau, en Algéiie, les moindres détails du spectre des régions circumsolaircs, et d'étudier cette auréole ou cette gloire des écliijses, cjue plusieurs astronomes attribuent aux résidus coméiaires ou aux essaims d'étoiles filantes dont les orbites vont s'enchevêtrer en tous sens à leurs péri- hélies. Foir, pour ce dernier point, mon article des Comjftes rendus, t. LXIV, p. 555, Sur tes caractères généraux des phénomènes des étoiles filantes, et, dans le dernier numéro îles Monthly Notices, une Note de M. Pioctor Sur lu couronne des éclipses el la lumière zodiacale. ( 89' ) ont donnés du spectre de l'azote, pour s'assurer que le premier n'a aucun rapport avec le second, et ne peut par conséquent avoir été altéré par la présence d'une petite proportion de ce dernier gaz; la différence de ces deux spectres s'accuse surtout dans la région du bleu et du violet, qui revêt, pour l'azote, un aspect si caractéristique. « Quant à l'idée, dit M. Wiillner, que ces spectres iiiulti])Ies, pour une senle substance (M. Wiillner en signale deux nouveaux jiour l'hydrogène, ce qui porte à quatre le nombre des spectres distincts de ce gaz), rendent incertaines les bases de l'analyse spectrale, c'est ce qui ne saurait être admis un seid instant. Le fait que les s|>ectres des diverses substances varient avec la température, est, non pas en desacoid, mais en concordance parfaite avec la théorie, et si mes recherches soulèvent quelque doute, c'est seidement celui de savoir si les modifications spectrales que j'ai constatées s'accordent ou non avec l'hypothèse d'un pouvoir émissif constant. A cet égard, mes résultats semblent établir jusqu'ici que cette constance n'existe pas; mais je me réserve d'étudier de plus près cette question, lorsque l'installation du cabinet de physique et du laboratoire de la nouvelle École l'olytcchnique d'Aix-la-Chapelle sera terminée. » M J'ajotiterai que le nouveau Mémoire relatif aux spectres de ces trois gaz sotimis à des pressions croissantes (i), m'a paru, comtiie les précédents, digne du plus haut intérêt. Déjà les belles expériences de M. Franckland sur la combustion de l'hydrogène à haute pression faisaient pressentir que le spectre de cette substance finirait par devenir continu ; mais M. Wiillner, après avoir effectivement obtenu un tel specire, montre que ce spectre con- tinu diffère radicaleinent de celui des substances solides par cette circon- stance bien remarquable qu'il reste compris entre les limites du spectre dis- continu, caractérisé par les trois raies C, G, F, ou H^t, Hp et H,^. Il en est de même pour les spectres continus de l'azote et de l'oxygène, avec cette diffé- rence singulière que, poiH' l'hydrogène, les raies brillantes se fotiileul dans le spectre continu, tandis que, pour l'oxygène, elles subsistent, même aux plus hautes tetnpératures (du moins dans le vert et le bleu), et se détachent aussi brillamment du fond éclairé qu'elles le faisaient auparavant sur le fond noir du spectre propre aux basses tetnpératures. Quant à l'azote, le spectre du premier ordre disparaît bientôt qtiand on dépasse inie pression de o™,5 pour faire place à un fond brillant d'une lumière continue, sur le- quel apparaissent les raies brillantes du spectre du deiixiètne ordre avec une netteté qtte rien n'altère, jusqu'aux limites de pression que l'auteur n'a pu dépasser (o'°,78). Pour l'hydrogène, les expériences ont été pour- suivies jusqu'à la pression . 717. ('*) Traité de ,'a stribilité des cu/ixductinns, Brunswick, 1857, traduit par M. Fournie, .864. - ( «95 ) tilt. Le premier remarque que les réactions ou (orcefi jinssives sonl déveloj)- |iées, pemlant un temps très-petit mais fini, comme effets des forces actives en jeu, telles que la pesanteur; qu'elles s'accroissent ainsi successivement lorsque celles-ci entrent en action et que lorsqu'elles sont arrivées à les contre-balancer, elles n'ont plus de raison d'augmenter en grandeur; d'où il suit que, dans les cas nombreux où les six équations d'éqiùlibre de la statique ne déterminent pas toutes les réactions, il y a lieu de prendre, parmi tous leurs groupes possibles, celui où elles ont le moins d'intensité. Au reste, le savant Ingénieur-professeur pense aujourd'hui que, plus géné- ralement (et ce qui donne la même chose dans les cas simjjles), c'est le travail total de ces réactions ou résistances, pour une rupture infiniment petite de l'équilibre, qui doit être un minimum. M. Scheffler développe davantage cette sorte de considération, et modifie d'une autre manière la conclusion pour la rendre plus générale : ce sont, suivant lui, les compo- santes des réactions, perpendiculairement à la résultante générale des forces actives, c'esl-à-dire leurs composantes horizontales, puisque celles-ci ne sont ordinairement que les poids des parties, qui doivent être les moindres pos- sible. Et comme il obsei-ve que le principe n'a de puissance que pour dimi- nuer l'indétermination laissée par l'ignorance où l'on est encore de la dis- ti'ibution des actions moléculaires, ou pour resserrer les limites dans lesquelles on peut faire varier les réactions inconnues, il l'énonce ainsi : « Parmi les groupes possibles de réactions dont les composantes horizon- » taies sont parallèles à des lignes données, celiii-Uà seul peut se réaliser )) pour lequel ces composantes deviennent simultanément minimum. » » Une noie du § 2, ch. I", du livre de M. Scheffler, en énonçant où réside le nœad de la démonstration, montre qu'il suppose que quelques- uns des appuis sont sur le point de céder, et, aussi, qu'il considère, comme JI. Rankiue, les actions entre molécules comme s'étant développées successivement quoique sans vitesse sensible; en sorte que le système ne pourrait, dit-il, arriver à de fortes réactions sans passer par de plus petites, auxquelles il doit se tenir si elles suffisent à l'équilibre. L'exemple le plus simple qu'il donne (§ 6) de l'application du principe montre bien encore que c'est un équilibre-limite que ce principe détei-miue : car il y est ques- tion de l'équilibre d'un coin pesant, soutenu par deux plans inclinés en contact avec ses faces; et la condition du minimum des réactions des deux plans, ou (ce qui donne la même chose) du minimum de leurs conuiosantes horizontales, conduit à ce que leurs directions fassent, avec les normales aux plans, les angles les plus grands qu'il est possible de Jeiu- donner sans ti8.. ( 896) que l'ôqiiilibre cesse d'avoir lien, c'est-à-dire des angles égaux à ceux des frotteinents contre ces plans, comme si l'un des deux plans, au lien d'être fixe, avait cédé infiniment peu à la pression du coin, et déterminé ainsi des frottements sur tous les deux. » JM. Raidiine, en a|)pliquant donc ce principe de Moseley à des terres sans cohésion, formant un massif indéfini terminé seulement en haut par un plan ou horizontal ou incliné, donne comme condition de son équilibre que, partout, il y ait deux fices intérieures sur lescpielles la pression fasse, a\ec leurs normales, un angle éj:;ai à celui ç/ du frollemt'Ul de terre contie terre. C'est ce qu'on j^ent voir être vue conséquence de ce |)rincipe, sans recourir aux remarquables écrits de M. Rankine, en se servant des for- mules (9), (10) et (i i)de ma Note du 7 février (aux Comj}tcs rtndin, t. LXX, p. 23-i)>/. » M, us je ne puis penser cpiecela soit généralement nécessaire à l'équi- libre du massif iiKiélini, ni que les |iressions intérieures s'y règlent tou- jours de celte manière. Si le plan supérieur est ou horizontal ou incliné sin- l'horizon d'un angle moindre que ©, ce massif n'est indiement sur le point d'éprouver des glissements ou de s'éboider; il peut même, sans que sem- blable chose arrive, recevoir une charge de nouvelles terres, offrant en haut une inclinaison plus forte, |)ourvu qu'elle n'excède toujours pas ^. On ne doit supposer de pareilles pressions intérièin-es que si le massif à surface peu inclinée, au lieu tl'étre indéfini, se trouve soutenu par un mur n'ayant que le juste poids nécessaire pour ne pas être renversé, car ces pressions (*) En effet ce qui y est appelé c' peut, en érrivant $ au lieu de ly, être mis sous la forme cos^4> cos'w v/' cos'* COS-OJ w étant l'angle du talus supérieur avec l'horizon, et n'étant encore que l'angle de la plus glande inclinaison, quelle qu'elle soit, de la pression intérieure sur la normale à la face où elle s'exerce. Il est facile de voir, en partant de ces fornjiiles supposées représenter les valeurs des com|)osantes de piessions, (pie, sur une face intérieure (juelconque, la pression résul- tante, qui peut être considérée comme une rvaction, est à fon mininium quand (7^ y est lui- iiiéuic : or a' est à son niinimuin quand on donne à cos'l' sa plus ])etite valeur, ou à * sa valeur nia\im!im qui est l'anyle -^ de terre coulante ou de frottement de terre contre terre. L'application du ])rinci[)c de Moseley à un massif, incinc sans mur, donnerait donc con- stamment, pour les pressions intérieures, les expressions (<)) et (10), qui, dans le f.iit, sont vraies seulement dans le cas que S])écilie la suite du la Note de février. ( «97 ) sont celles dont un renversement infiniment petit déterminerait le dévelop- pement. » Même les formules citées ne donnent, comme le dit très-bien M. Lcvy, exactement les composantes de pressions intérieures, qne si la face posté- rieure du mur est justement parallèle à l'iuie de ces deux faces de pression la plus oblique, ce qui revient à ce que l'angle s, de l'inclinaison qu'elle a sur la verticale soit, avec l'angle w d'inclinaison du talus supérieur sur l'horizon, dans la relation [équation (i3) de la Noie du 7 février] qui est spécifiée à son Mémoire, et qu'on trouve aussi, dans un autre objet, à celui de M. Raukine. Pour tout autre cas, les formules ne donnent qu'une approximation » La différence principale entre la théorie de M. T.evy et celle qui se fonde sin- le princijje de Moseley est, ainsi, ipie celle-ci tend à donner comme exactes des formules de poussée que l'autre présente, avec raison, conime étant, dans le cas général, simplement approchées, et devenant exactes poiu- une certaine relation seulement entre les inclinaisons du talus des terres et de la face postérieure du nuu-, mais ne faisant jamais erreur, comme on a dit, que dans un sens favorable à la sûreté du [)arti à prendre. » Comme une pareille distinction m'a paru essentielle, j'ai cru devoir donner ce complément à mes [nécédentes Notes sur le même sujet (i). » CHIMIE ORGANIQUE. — Reclicirhes suf de nouveaux dérivés platiniques des bases phosphorées ; par I\I3I. A. C.4Houns el H. Gal. « On rencontre dans le règne animal une substance de nature basique, cristallisable, et susceptible de former des combinaisons nettement cristal- lisées, qui, concentrée dans certaines parties de l'organisme, ne s'y trouve jamais qu'en proportions très-minimes. Signalée pour la première fois par Strecker dans la bile, et retrouvée plus tard par lui dans le jatuie d'œuf, elle reçut le nom de choline. Retirée postérieurement du cerveau par M. Liebreich, elle fut désignée sons le nom de névrine. » Ce composé, dont on a pareillement constaté l'existence dans le sang, dans le lait, dans le foie, paraît également exister dans le régne végétal, du moins MM. de Babo et Hirsbruuii ont retiré de la graine de moutarde (1) J'ajoute que W. Levy a présenté, comme on a pu voir, avec diverses considérations neuves, des expressions de la poussée s'appliquont à des murs ayant des inclinaisons (|ucl- conques, tandis qu'il n'en avait été donné que pour un mur à face postérieure verticale. ( 898 ) une substance à hiquelle ils (ionnèrent le nom de sinkaline, dont la com- position el les propriétés présentent l'identité la plus complète avec celle de la choline. )> Reproduit artificiellement par M. Wuriz an moyen de l'action réci- proque de lu triméihyliaque et de la clilorliydrine du glycol, ce produit intéressant serait une base ammoniée résultant de raccouplement de la triméthyliaque avec Toxyméthyle. « Un composé phosphore présentant l'analogie la jdus complète avec la choline avait été, plusieurs années auparavant, obtenu par M. Hofmann par l'action réciproque de la Iriméihylphosphine et du produit alcalin résultant du traitement du bronuu-e de triéthylphosphonium brométhy- lique par l'oxyde d'argent. » M. Liebreich ayant récemment obtenu par l'action de certains agents 11 oxydants sur la névrine une base suroxygénée qu'il a reproduite artificielle- ment en faisant agir la triméthyliaque sur l'acide monochloracétique, nous avons institué des expériences en vue de reproduire dans la série des phos- phines des combinaisons analogues à celles qui ont été signalées dans la série des bases aiiunoniées. » Nous avons donc fait agir dans des tubes scellés, à la teiupérature du bain-marie, des mélanges de triéthylphosphine et d'acide monochloracé- tique, de triéthylphosphine et d'élher monochloracétique. Une action assez vive se produit dans les deux cas el bientôt ces mélanges se prennent en une masse très-nettement cristallisée. L'excès d'acide ou d'élher mono- chloracétique, qu'à dessein nous avions employé en proportions plus con- sidérables qu'il n'était nécessaire, ayant été éliminé, nous avons traité le produit de la réaction par une solution aqueuse de bichlonue de platine. » Le produit de l'action de l'élher monochloracétique donne de fort belles écailles jaune-orangé peu solubles dans l'eau, presqr.e insolubles dans l'alcool et l'éther. Ce produit, qu'on peut facilement obtenir à l'état de pureté, peut-être considéré comme résultant de l'accouplement de la Irié- Ihylphosphosphine avec l'élher monochloracétique. » L'acide monochloracétique libre foiuuit dans les mêmes circonstances de fines aigudles jaune-orangé, mais, dans ce cas, surtout lorsqu'on lait bouillir la liqueur pendant quelques minules, el que cette dernière renferme un léger excès de triéthylphosphine, on voit se former une petite quantité d'un produit jaune très-stable renfermant du platine. Ayant obtenu ce composé d'une manière constante dans plusieurs préparations, nous eûmes ( «99 ) la pensée qu'il |)oiirrait bien provenir de l'action réciproque fie la liiéthyl- phosphine et du bichlorure de platine. )) Dans le but de vérifier cette supposition, nous introduisîmes liaiis une capsule renfei'nianî une solution aqueuse de bichlorure de platine, un léger excès de (riéthylphospliine et nous portâmes la liqueur à rébulliliou. Le précipité rougeàtre qui s'était formé tout d'abord disparut bientôt, et par la concentration de la liqueur il se sépara des cristaux d'un jaune clair. Ces derniers que l'alcool bouillant dissout eu assez forte proportion, et qui sont à peine solubles dans ce liquide a la température ordinaire, se séparent, par le refroidissement, d'iuie lit[ueur saturée à la température de l'ébullition sous la forme de beaux prismes jaunes de soufre et très-friables. Ce |)roduii se dissout assez bien dans l'éther et s'en dépose par une évaporation Irès- lente sous la forme de prismes volumineux durs, d'iuie belle couleui- de succin et d'une transparence parfaite. Il résulte de l'exauien de cette sub- stance que nous devons à l'obligeance de M. Des Cloizeaux, «pie les cristaux peuvent être rapportés à ini prisme rhomboïdal oblique de 92" 3o', tlans lequel la liase fait avec les faces latérales im angle de i 12° 3o'. Ce produit paraît avou' une tendance à l'hémiédrie que M. Des Cloizeaux se propose de vérifier attentivement. » Indépendamment des cristaux précédents, il se forme toujours, quel- quefois en très-laibles proportions, dans d'autres circonstances eu quan- tités assez considérables, une substance blanche cpioii peut facilement séparer du produit précédent au moyen de l'éther, dans lequel elle est in- soluble, tandis que les cristaux jaunes s'y dissolvent facilement. I) Une fois maitres d'un procédé de préparation et de purification de la substance jaune, il ne nous restait plus qu'à en faire l'analyse, afin de nous éclairer sur sa constitution et de pouvoir nous expliquer sa production par l'action réciproque des substances mises en présence. » Le produit jaune qui résulte, ainsi (jue nous venons de le voir, de l'ac- tion réciproque de la triéthylphosphine pure et du bichlorure de platine présente une composition simple qu'on peut exprimer par lu fornude Ph(CMl')^PtCI. )) Sa génération, au moyen de substances réagissantes, s'explique de la manière la plus nette. En effet, on a 3[Ph(C'H')'j + 2PtCI- = Ph(C'H'')^Cl--h 2[Ph(CMl^)-^PtCI.] » Les analyses de ce composé, dont nous allons doiuier le détail, ju.-li- ( 90O ) fient pleinement, ainsi qu'on va le voir, la formule que nous avons adoptée. I. o^'',5i8 (le matière ont donné o^'',2']'] d'eau et o^^SSô d'acide carbonique. II. oS'jî.ao du niêniR produit ont donné o^'',i22 de chlorure d'arjjent, soit o,o3o2 de chlore. III. o"','Î7o '^" niême produit ont donné oS'',i8i de platine niclallique. IV. o''''',4i9 d'un second échantillon ont donné o^^aSo d'eau et o^^,^']^ d'acide carho- niqne. V. o^'jSqS du même produit ont donné o,8'^i5o de ])latine métallique. VI. o''',495 » » » ■> >• « » Chlore » i3,'j4 " " ' 14 ,o5 » >> Platine » '« 38,5 1 » 37,69 » 38,^5 » et s'accordent avec la formule précédente. » En effet, on a C- 72,0 28,63 H" i5,o 5,96 Ph 3i,o 12,33 C! 35,5 i4î ' ' Pt 98,0 38,97 25i ,5 100,00 » La petite différence qu'on observe en moins relativement au platine, dans l'analyse n" V, tient <à ce que, malgré que nous ayons eu la pré- caution de calciner le sel après l'avoir addilioiaié de carbonate de soude, il y a eu encore une petite perte de platine due à la volatilisation d'une trace d'une combinaison phospliorée de ce métal dont il est très-difficile d'empêcher entièrement la formation. » Eu faisant agir une dissolution du composé précédent dans l'alcool absolu sur une dissolution alcoolique de bromure et d'iodure de potassium, de sulfbydrate et d'acétate de potasse, on voit se déposer graduellement du chloiiire de potassium, tandis que, par l'év.iporation de la dissolution alcoolique surnageante, on obtient des composés très-nettement cristal- ( 90f ) lises, d.ms lesquels le chlore du sel jaune se trouve remplacé par du brome, de liode, etc. » Le bromure forme des prisuies très-lirillauls d'un jaiuie vif. [j'iodure se sépare sous la forme de prismes orangé clair. Le sulfhydrate donne de longues aiguilles transparentes d'un jaune de succin, tandis que le sulfure se présente sous la (orme d'une masse poisseuse. » Quant à l'acétate, il forme de lieaux prismes transparents, assex volu- mineux, qui sont coniplétenient incolores. » La constiliilion du corps jaune étant ainsi fixée, nous avons recherché quelle pouvait être celle du corps blanc. » Le corps jaune, insoluble dans l'eau pure, s'y dissout immédiatement lorsqu'on y ajoute de la trii^thylphosphine. Si la proporlion d'eau employée est faible et qu'on évapore rapidement la solution, il se sépare descrislaux aiguillés qui, même après la dessiccation, présentent une certaine mollesse. Re|)rise par l'eau froide aussitôt a|)rès sa préparation, celle substance s'y dissout entièrement. Abandonnée pendant quelque temps à elle-même, elle ne s'y dissout |)lus que parliclleinent, laissant un abondant résidu blanc cristallin. Il en est de méuîe lorsqu'on maintient la dissolution précédente en ébullilion [.enilant quelque lenips. On voit encoie ici se sépaier une sub- slance blanche cristalline identiciue à la précédente, solubleconuneelle dans l'alcool bouillant et s'en séparant par le refroidissement sous la forme de petits prismes. Ce composé, qui ne ddfere en rien de celui dont nous avons signalé la formation dans l'action réciproque de la triéthylpKospliine et du bichlorure de platine, possède la mèuîe composition que le corps jaune, ainsi que l'établissent les analyses suivantes : I. o8'',4o8 d'un premier produit ont donné, par la combustion avec l'oxyde de enivre, o^jasa d'eau et o'', 4'24 d'acide carbonique. II. o^'',4iC) du même produit ont donné o^'^,i(h. de platine métallique. m. o^'', 345 du même échanlillon ont donné o'^'',ic)4 ''c eiilorure d'argent, soit oS'',o48 de chlore. l'V. o^','i3i d'un second éciianlillon ont fourni par la comliustion u^'', i^^ d'eau et o^'',34i d'acide carbonique. V. o«'',436 d'un troisième échantillon ont donné par la combustion qS', aS^ d'eau et o8i',453 d'acide caibonique. VI. o5'',4'4 ''" 'iième produit ont donné of'^,157 de platine métallit|uc. VU. o^'', 4t)4 d'un quatrième échantillon ont donné pur la combustion o*'',25o d'eau et 06'', 4*^4 d'aride carbonicpie. VIII. o^'',2gg du même produit ont donné 0*'',i7o de chlorure d'aîgent, soit o6'',o42 de chlore. C. R., 1870, I" Stmestre. (T.LXX, N» 17.) I IQ ( 902 ) résultats qui, iradnils en centièmes, conduisent aux nombres : r. 11. m. IV. V. VI. VII. \iii. Carbone 28,89 .. » -^8,34 28,33 » 28,45 Hydrogène 6,04. " » 5,92 6,o3 •> 5,98 » Phospliore .... » » >■ » » >> u » Chlore » » i3,9i •• » » » i4,o8 Piotine » 38,66 1. u » 37,93 i> qui s'accordent avec ia formule Ph(C"H»)'PtCl, qui n'est autre que celle du corps jaune. » Nous avons vu cette substance prendre naissance dans une circon- stance qui éclaire singulièrement sa formation. Ayant di.ssous le corps jaune dans de réther anhydre et ayant ajouté de la triéthylphospliiue goutte à goutte, afin de déterminer la formation de la combinaison soiuble, nous avons vu se séparer un précipité cristallin d'un beau blanc. Ce der- nier, que ni l'éther ni l'eau ne dissolvent, se dissout facilement dans l'al- cool bouillant et s'en sépare par un refroidissement lent sous la forme de prismes identiques aux précédents et par la composition et par les pro- priétés. » Ainsi le composé blanc n'est qu'une modification isomérique du corps jaune, déterminée par le contact de la triélhylphosphine avec ce dernier. C'est ce qui explique connnent, suivant qu'on emploie plus ou moins de triétliylpliosphine de ( I ) Stas, Traitr de Chimie de Ktkulé, t. I, p. 455. (2) Groves, Chcm. Soc. Q. /., t. XIII, p. 34 i . ( 9o8 ) chlorure élhvliqne, qu'on obtient en préparant le chloral. Dans la fabrique (le M. E. Schering, on en a condensé, surlout pendant les journées froides du dernier hiver, un certain nombre de kilogr;immes, et, grâce à l'obligeance de ces Messieurs, j'ai eu des quantités considérables de ce produit intéressant à ma disposition. » Le produit brut, sur lequel j'ai pu opérer, constituait un liquide in- colore, limpide, insoluble dans l'eau, dont il gagne le fond, et d'un point d'ébullition tellement bas qu'il suffit du contact delà main pour la déter- miner, » Les vapeurs qui s'en dégagent en abondance sont inflammables et brûlent avec une flamme fuligineuse bordée de vert. En rectifiant ce li- quide, il commence à bouillir entre 17 et 18 degrés : le point d'ébulliliou s'élève lentement à 3o et Sa degrés, où il reste slationnaire pendant quel- ques instants, puis il monte rapidement jusqu'à 5o degrés, température à laquelle presque tout avait distillé. Si l'on continue la distillation il ne reste, à 100 degrés, qu'ime petite quantité d'une matière cristalline dans l'alambic. » J'étais curieux de voir jusqu'à quel point ce produit poiurait étie uti- lisé potu' la préparation des bases éthylées. Dès les premiers essais, pour lesquels M. Hobrecker m'a prêté un concours actif et intelligent, les résul- tats furent si favorables, que je les crois dignes de l'atlention de l'Aca- démie. » Pour la préparation des bases éihylées, on traite en vases clos à 100 de- grés les produits secondaires les plus volatils de la préparation du chloral (condensées par de bons mélanges réfrigérants), avec une forte solution d'anunoniaque dans l'alcool. J'opérais d'abord dans des vases de fonte émaillés, mais ayant remarqué que dans ces circonstances le fer était à peine attaqué, j'ai fait usage plus tard d'un digesleiu' non émaillé eu tôle forte. Le couvercle du digestenr était assujetti au moyen de vis et l'on y introduisait les liquides par une petite ouverture également à obturateur à vis. » Cette même ouverture servait également pour laisser écouler du diges- leur les produits de la réaction. Au lieu de solution alcoolique on pourrait aussi se servir de solution aqueuse d'ammoniaque; mais la réaction est plus lente et le vase en fer se trouve dans cette circonstance fortement attaqué. Dans ce dernier cas on observe toujours la formation d'cui peu d'alcool. 11 est cependant probable qu'en enq)loyant la solution alcoolique ammonia- cale, il y a également production d'une certaine quantité li'alcool et même ( 909 ) d'élher aux dépens du chlorure élhyliquc. Même à la température ordinaire il y a réaction entre le mélange du chlorure éthylique et l'ammoniaque aqueux ou alcoolique, mais elle est excessivement lente. Quelques expériences préliminaires démontrèrent qu'en mélangeant les produits secondaires fie la préparation du chloral avec trois fois leur volume d'alcool de 90 degrés bien saturé d'ammoniaque à zéro, on obtient des résultats satisfaisants. Mon digesteur avait une capacité de 5 litres; on y introduisait 5oo centi- mètres cubes de mélange de chlorures et i5oo centimètres cubes de la solution alcoolique ammoniacale. Après une heure de digestion au bain- marie, la réaction était achevée. Le produit peu coloré, mais qui présen- tait encore une forte réaction ammoniacale, après refroidissement^ fut filtré pour le débarrasser d'une quantité considérable d'hydrochlorate d'ammo- niaque cristallisé. Le liquide filtré fut ensuite distillé au bain-marie. Les premières portions condensées laissèrent déposer, par l'addition d'eau, une quantité encore notable d'un liquide huileux lourd, renfermant évidem- ment des chlorures éihyliques plus chlorés, mais ne contenant plus d'éther hydrochlorique, comme je pus de suite le remarquer d'après l'observation de leur point d'ébullition. Les produits distillés, condensés plus tard, con- sistent en une solution alcoolique faible d'ammoniaque : on n'a qu'à les saturer de nouveau d'ammoniaque pour les faire servir à une seconde préparation analogue. Dès que la distillation au bain-marie touche à sa tin, on verse le liquide de la cornue dans une capsule qu'on chauffe d'abord au bain-marie, puis directement à une température un peu plus élevée pour chasser les dernières traces d'alcool. » Par refroidissement on obtient une masse cristalline fibreuse des hydro- chlorates d'éthylamines, ne renfermant coniparativemenl que très-peu de sel ammoniac. » Par l'addition d'une solution concentrée de soude caustique, ces hy- drochlorates sont décomposés et il se rassemble, à la surface de la solution aqueuse sodique, une couche huileuse d'un mélange d'éthylamine, de dié- thylamine et de triéthylamine, tandis qu'il se volatilise une petite quantité d'ammoniaque. » On sépare la couche huileuse au moyen d'iui entonnoir et on la fait couler dans un vase renfermant de la soude caustique fondue, où elle se déshydrate complètement au bout de douze heures. » Le liquide déshydraté, incolore et limpide foiu-nit par distillation de l'élhylamine, de la diéthylamine et de la triéthylamine, en quantités sensi- blement égales. C. R., 1870, 1" Semestre. { T. LXX, N» 17.) I 20 ( 9IO ) » L'ébiillition commence déjà h 20 degrés; le point d'ébidlition s'élève graduellement jusqu'à 108 degrés; mais déjà à gS degrés presque toute la matière s'est volatilisée. » On opéra en tout sur 5 litres des produits secondaires de la prépara- tion du cliloral et l'on en oblint, au moyen de 5 à 6 digestions, environ I ^ litre d'un mélange d'élhylamine anhydre. » Malheureusement encore celte fois, j'eus à constater l'exactiturle de mes observations antérieures (i) sur l'impossibilité de séparer les trois bases éthylées par distillation fractionnée. » Ce phénomène paraîtra certainement un peu étrange, si l'on consi- dère qu'entre les points d'ébuUilion de l'éthylaniine et de la diéthylamine, de méuie qu'entre ceux de la diéthylamine et de la triéthylamine, il y a un intervalle de température de près de /jo degrés. » Pour parvenir à séparer ces bases, il faut suivre la méthode de sépa- ration par l'éther oxalique, que j'ai déjà décrite antérieurement (a). M II ne serait cependant pas impossible qu'avec la quantité notable de bases actuellement à notre disposition, on parvînt à trouver des procédés de séparation plus simples. » CHIRURGIE. — De la suppression de la douleur après les opérations. Note de M. Sédillot. « Les malades peuvent subir toutes les opérations de la chirurgie dans un état d'insensibilité absolue; mais la douleur les attend à leur réveil, et l'on devait chercher à les en préserver. Les opiacés, les réfrigérants, le chlorai ont été essayés, dans ce but, sans succès. » Caulérisalion. — La cautérisation potentielle, ignée, électrique (électro- thermie, galvanocaustie) , rend les surfaces traumatiques insensibles et exemptes d'accidents. Mais deux causes avaient empêché de l'ériger en méthode générale : 1° la confusion établie entre ses agents; 2° l'imperfec- tion de ses procédés. Les cautères potentiels, ayant des effets mal limités, souvent très-lents et fort douloureux, étaient inapplicables. Les cautères ignés se prêtaient mieux aux opérations; mais leur refroidissement rapide, la nécessité de les renouveler, leur action superficielle eu restreignaient l'emploi [voir la Pyrotechnie de Pcrcy ; les iVoxas de Larrey ; la Cautérisation (i) HoFMANN, Lond. R. Soc. Proceed., t. XI, p. 66. (2) HoFMANN, Lond. R. Soc, Proceed., t. XI, p. 66. (9'0 des foyers infectieux de Bonnet, et nos deux Coniniiinications à l'Académie des Sciences : Sui' la cautérisation ponctuée et la destruction des cancroides par le fer rouge). M. Nélaton s'est servi de la flamme du gaz d'éclainige, dont les eschares manquent de profondeur. Nous voulons recourir à un jet de flamme produile par un mélange d'oxygène et d'hydrogène, mais on ne saurait en étendre beaucoup les applications. \J électro-thermie ou cauté- risation électrique est le procédé le plus sur et le plus puissant. On peut, à volonté, varier les degrés de la chaleur, la porter instantanément à la plus haute intensité, la diminuer ou la supprimer, la rendre intermittente ou continue, la diriger dans de profondes cavités, et détruire ou diviser tous les tissus en contact. Divers chirurgiens avaient déjà compris l'importance de l'électro-thermie, et nous avions été des premiers à en vanter les avan- tages et à en faire usage (voir Gazette médicale de Strasbourg du 20 mars i85o); mais c'est au professeur Midderdorpf, de Breslau , que revient l'honneur d'avoir construit un appareil et des instruments qui ne laissaient aucun doute sur les ressources de cette méthode (Midderdorpf; in-8°, avec planches; Breslau, i854). Ceux qui, comme nous, y eurent recours ne réussirent pas immédiatement à produire des sections sèches. Il ne suffi- sait pas, comme l'avait indiqué Midderdorpf, de ne pas chauffer les cautères au-dessus du rouge-brun, pour éviter les perles de sang. Après de nom- breuses expériences, nous reconnûmes que la chaleur au rouge-blanc atteignait parfaitement ce but, quand on avait la précaution de diviser et de détruire les tissus avec une extrême lenteur. A partir de ce moment, nous pratiquâmes, sans hémorrhagie, de nombreuses opérations, et nous obtinmes de remarquables succès. » De l'insensibilité des plaies par l' électro-thermie. — Les brûlures au troi- sième degré causent peu de douleur. Nous avons vu des personnes brûlées mortellement conserver, pendant quelques jours, de l'appétit, du sommeil, et l'espoir d'une prochaine guérison. Un ouvrier qui avait posé le pied dans un courant de fonte incandescente le retira carbonisé, sans en souffrir. Une jeune fille, dont les vêtements avaient pris feu, descendit quatre étages, affolée et en flammes, et fut complètement brûlée, des pieds au menton. Cependant les douleurs furent presque nulles pendant le peu de jours qu'elle vécut à la Clinique, et, après sa mort, la peau était sèche, tendue sans un pli, et donnait au corps l'aspect d'une statue d'airain. Cette indo- loréilé, qui est d'observation générale, s'explique par la destruction des nerfs, L'électro-thermie devait de même rendre des plaies insensibles, et l'on comprend comment les malades opérés par cette méthode, sous l'in- 120.. ( 912 ) fliience du chloroforme que nous employons toujours, n'accusenl h leur réveil aucune douleur. Plus tard, du troisième au neuvième jour, com- mence une réaction inflammatoire, halnluellemenl très-faible, et la fièvre manque ou est d'une courte durée. » De l'innocuilé des plaies par C électro-thermie. — Les plaies couvertes d'eschares sont moins exposées aux contages et aux infections miasmati- ques, putrides et purulentes que les plaies produites par instruments tran- chants. De là la supériorité proclamée des premières sur les secondes. Les liquides ne s'extravasent ni ne s'altèrent, et le rétablissement, quoique arti- ficiel, de la continuité des surfaces d'enveloppe et de protection favorise la reconstitution organique, dans les conditions si remarquablement heureuses des plaies sous-cutanées. Les pansements à l'alcool, le badigeonnage des plaies avec la teinture d'iode, les sels de fer, l'azotate d'argent, etc., n'ont pas d'autre but, et sont avantageusement remplacés. » Appareils et inslritments de l'électro-ttiermie. — On peut compter sur l'ingéniosité des physiciens pour tous les perfectionnements réclamés par l'expérience. On a déjà construit, à Vienne, chez Leiter, des appareils supé- rieurs à celui de Midderdorpf. On joindra, aux fils et aux lames de platine en usage, des supports fixes, des pas de vis propres à resserrer plus lente- ment les anses constrictives. On fabriquera des cautères coniques, pointus, arrondis, circulaires. Nous avons donné aux fils de platine la forme de lignes droites, courbes, convexes, concaves, d'un grand ou d'un petit dia- mètre; rien n'est plus facile que de les ployer à angles mousses ou aigus, et de les adapter aux indications les plus variées. Les lames ou rubans de pla- tine se prélent aux mêmes modifications. On préserve les parties voisines avec des lamelles de bois, de carton, de charbon, etc. Nous avons fait tailler, creuser et perforer des lames d'anthracite^ de manière à embrasser le pédicule des tumeurs, ou les tumeurs elles-mêmes, pendant leur cauté- risation. » Modes d'application de l'électro-tliermie. — Due des conditions les plus favorables de l'électro-thermie est la densité et le peu de vascularité des tissus à diviser. De là, le précepte d'en comprimer les vaisseaux latérale- ment, directement, entre deux pinces ou deux ligatures, pour en rapprocher les parois, en exprimer le sang et y suspendre la circulation. Si l'on se sert d'une anse de fil de platine, on doit simplement la poser sur les parties. Dès que le courant électrique est établi, le fil les noircit et y trace un sillon d'abord superficiel, puis de plus en plus profond, en dégageant de la fumée et de la vapeur. Bientôt, le fil rougit aux points où la destruction des tissus ( 9>3 ) le laisse libre. C'est le moment d'en rétrécir l'anse et d'en régulariser le contact, par de légères pressions directes avec un slylet bifurqué, On divise ainsi les parties sans perdre une goutte de sang. Nous avons mis dix minutes à la section d'organes de 6 à 8 centimètres d'épaisseur. La surface des plaies est dure, sèche, d'apparence cornée. Il importe de savoir que les fils et les lames de platine, chauffés à blanc, coupent les chairs presque aussi aisément que le bistouri, et que les vaisseaux traversés trop rapidement donnent des hémorrhagies d'autant plus difficiles à suspendre, que les cautères perdent leur chaleur au milieu du sang. La règle est de produire des eschares sèches, adhérentes et précédées d'un coagulum oblitérateur. En cas d'écoulement de sang, on l'arrête par compression et l'on touche les orifices vascnlaires avec la lame de platine incandescente. Si l'application en est légère et rapide, l'on voit un jet de flamme jaillir à chaque cautérisation, mais si on laisse l'instrument en place, il noircit, adhère et arrache, lorsqu'on le retire, le coagulum et les détritus plus ou moins carbonifiés et reproduit l'hémor- rhagie; mieux vaut attendre alors le moment où il rougit de nouveau, après avoir séché et détruit toutes les parties en contact. » La persistance de la cautérisation ne compense pas la diminution de la chaleur, mais permet une sorte d'écrasement linéaire électro-thermique. » Les sections d'artère exigent encore plus de lenteur. Dans les ampu- tations, on détache le périoste, avec le cautère lamellaire, jusqu'à la hau- teur où doit porter la scie. Si l'on sépare le périoste avec un couteau or- dinaire, on cautérise la plaie après avoir abattu les os. » Indications opératoires. — L'ablation des tumeurs pelliculées; l'ampu- tation des membres, de la verge, des testicules, du col utérin; l'excision des végétations cancroïdales et fibro-épidermiques; la destruction partielle des loupes; l'ouverture des kystes et des abcès froids; l'application des raies de feu; la cautérisation ponctuée, en pointe (Richet); l'extirpation des tumeurs limitées ou susceptibles d'être circonscrites, se prêtent facile- ment à l'électro-thermie. M Expériences. — Une amputation de jambe, sur lui chien de moyenne taille, faite au-dessous du genou, sans ligatures, pansements, ni hémosta- tiques, a parfaitement réussi. La peau formait manchette, et l'animal ne parut pas avoir eu un moment de douleiu- ni de fièvre. Nous avons cauté- risé et divisé l'artère crurale, dans une autre expérience, sans hémorrhagie; résultat obtenu sur l'homme, avant la généralisation de la ligature par A. Paré. » Observations cliniques. — Voici quelques-unes des opérations que (9i4 ) nous avons publiquement pratiquées à la Clinique, au moyen de l'éleclro- thermie : i° amputation de jambe sus-malléolaire; 2° métatarso-phalan- gienne du gros orteil; 3° de la verge; l^° de trois tumeurs dermo-fibroïdes des grandes lèvres; 5° de sein cancéreux; 6° raies plus on moins profondes, autour d'articulations affectées de tumeur blanche ou d'ostéite; 7° des- truction directe d'une tumeur nasale fibro-épidermique; 8° ablation de cancroïdes; 9° cautérisation de tumeurs érectiles capillaires. Aucune de ces opérations ne fut suivie de douleurs ni d'accidents. >) Conclusions. — A. L'électro-lhermie supprime la douleur après les opé- rations; B. évite les pertes de sang; C. prévient la rétention et l'altération des liquides;!), met à l'abri des complications infectieuses, putrides et pu- rulentes ;E. facilite la reconstitution organique, dans les conditions des plaies sons-cutanées, si favorable à la gnérison; F. constitue une méthode souvent entrevue et recherchée, mais jusqu'ici resiée incomprise dans sa généralité; G. la chaleur électrique forte ou faible, continue on intermit- tente, capable de convertir les tissus en eschares, de les carboniser, de les détruire en les gazifiant, se prête aux indications opératoires les plus va- riées; H. les expériences et la clinique placent l'électro-thermie au nom- bre des plus remarquables progrès de la Chirurgie. » aiÉMOIRES LUS. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les microzjmas géologiques de diverses origines; par M. A. BÉcii4itip. (Extrait.) (Commissaires : MM. Payen, Ch. Sainte-Claire Deville, Bussy.) « Le carbonate de chaux pur n'a pas d'action sur la fécule ni sur le sucre de canne, même au contact de l'air dépourvu de certaines poussières. En ajoutant une goutte de créosote par 100 centimètres cubes d'empois ou d'eau sucrée, le carbonate de chaux pur reste sans action sur ces com- posés, même lorsqu'on se borne à fermer l'orifice des vases avec une simple feuille de papier. Après plus de deux années, le sucre de canne était aussi piu' que le premier jour, et l'empois n'avait subi aucune flnidification; la fécule était restée parfaitement intacte. Pourquoi la craie, même au sortir de la carrière et prise au centre d'un bloc, agit-elle si rapidement sur l'em- pois de fécule pour le fluidifier, sur le sucre de canne pour l'intervertir, et produire ensuite avec l'un et l'autre de l'alcool, de l'acide acétique, de l'acide lactique et de l'acide butyrique? J'ai répondu à ces questions [Comptes rendus, t. LXIII, p. 45 1) en démontrant que la craie contient des ( 9i5 ) organismes aclnellement vivants, de l'ordre des granulations moléculaires que l'on observe dans certaines fermenlaiions, et que j'ai nommées micro- zymas. J'ai déjà fait voir que, dans un calcaire tertiaire d'eau douce, des microzymas analogues existent, et qu'ils possèdent la même fonction que ceux de la craie. Il importait de démontrer que le fait est général et que dans tous les calcaires, depuis celui de la grande oolilhe jusqu'aux plus modernes, des microzymas existent, et que leur fonction est la même, c'est- à-dire qu'ils agissent comme les microzymas de la craie, dont l'action est semblable à celle des bactéries et des microzymas actuels. J'ai surtout exa- miné les calcaires suivants: » I. Calcaire d'Armissan, près de Narbonne. — Age tertiaire moyen, formation lacustre. » II. Calcaire de Barbentane, près de Beaucaire. — Mollasse de l'âge ter- tiaire moyen, formation marine. » III. Calcaire de Piijnan. — Mollasse de Pignan (Hérault). Calcaire moellon, âge tertiaire moyen, formation marine. » IV. Calcaire néocoinien, de Lavalette, près de Montpellier, — Très-com- pacte. Terrain crétacé inférieur. » V. Calcaire oolitldqite. — Je dois les échantillons à l'obligeance de M. Jules François; ils ont été extraits, en présence de M. Normand, des carrières de Savonnières et de Brauvillicrs (Meuse), ouvertes dans l'oolithe supérieure, entre les vallées de la Saulx et de la Marne. » Ces divers calcaires ont servi à faire fermenter du sucre de canne et de la fécule. Dans toutes les opérations il s'est dégagé de l'acide carbo- nique et de l'hydrogène. L'alcool, l'acide acétique, le lactique et souvent le butyrique sont les termes constants de la réaction. » Dans tous ces calcaires on constate aisément, comme dans la craie de Sens, l'existence de molécules mobiles, qui affectent la même forme que les granulations moléculaires des fermentations. Tous laissent, après le traitement par l'acide chlorhydrique étendu, un résidu abondant, rete- nant, sous forme de gelée, une grande quantité d'eau. Cette matière géla- tineuse, étant desséchée à i3o degrés et ensuite incinérée, noircit et perd de son poids. Je donnerai pour exemple ce qui a lieu pour le calcaire ooli- thique de Savonnières, fin blanc; looo grammes de calcaire fournissent : Rfsiilu humide, complètement égoutlé : loG^'. Se réduisant, après dessiccation à i3o degrés, à 20*'' 80 Et après calcination à l'air, à ' 8 , 97 Perte, matière organique i , 83 (9i6) Cette matière organique, comme pour la craie , est azotée; elle servait principalement a constituer les microzymas. Il est à remarquer que, pen- dant que l'on dissout le calcaire oolithique dans l'acide cîdorhydrique, il se développe une odeur bitumineuse spéciale. Les produits des fermen- tations par ce calcaire ont également une odeur un peu bitumineuse, rance, que l'on ne retrouve pas dans les opérations avec les autres cal- caires. » VI. Tuf calcaire de Caslelnau, près de Montpellier. — Il est porteur d'empreinles de feuilles, et les microzymas s'y retrouvent. Néanmoins l'empois de fécule n'a subi un commencement de fluidiûcation que trois semaines après le commencement de l'expérience, et, après deux mois, il ne s'était formé que des traces non dosables de produits de feimentation. Les microzymas du tuf se sont bornés, très-lentement, à liquéfier l'empois et à former de la fécule soluble. Cette expérience est importante, en ce qu'elle nous assure que les microzymas que l'on retrouve dans les calcaires plus anciens ne proviennent pas des infiltrations qui y auraient apporté les débris des êtres actuels, ni des poussières atmosphériques de notre époque. » J'ajoute maintenant que la houille de Bességes, pulvérisée et mise avec du carbonate de chaux pur dans l'empois d'amidon, ne le fluidifie pas, bien qu'au microscope on y découvre des particules brillantes, incolores, qui simulent des microzymas. Au contraire, la terre de garrigue, la terre de bruyère, contiennent des microzymas qui agissent énergiquement sur l'empois de fécule. Et l'on ne sera plus surpris, d'après l'ensemble de ce travail, de trouver que la poussière des rues des grandes villes, comme celle des rues de Montpellier, puisse être employée comme ferment lactique et butyrique puissant, à cause des microzymas nombreux qui s'y trouvent. C'est par là que s'expliquent les expériences de M. Chevreul sur la forma- tion des sulfures dans les environs de la Bièvre. » Quelle est maintenant la signification géologique de ces microzymas et quelle est leur origine? Il est assez difficile de faire luie réponse qui soit sans réplique. Je vais pourtant l'essayer. » Je crois qu'ils sont les restes organisés et encore vivants des êtres qui ont vécu à ces époques recidées. J'en trouve la preuve dans ces recherches mêmes et dans celles que j'ai exécutées seul ou en collaboration avec M. Estor sur les microzymas des êtres actuellement vivants. Ces micro- zymas sont morphologiquement identiques, et, bien qu'il y ait quel- ques légères difféiences dans leur activité comme ferments, tous les com- ( 917 ) posés qui se forment sous leur influence sont pourtant du même ordre (i). )) Peut-être un jour la géologie, la cjjiniie et la physiologie se lenconlre- ront pour affirmer que les grandes analogies que l'on constate entre la faune et la flore géologiques, et la flore et la faune actuelles, au point de vue de la forme, existaient aussi au point de vue de l'histologie et de la physiologie. J'ai déjà constaté quelques différences entre les microzymas géologiques de diverses origines : ainsi, tandis que le calcaire d'Armissan et celui de Bar- bentane laissent apparaître des bactéries, il ne s'en développe point avec la craie et le calcaire oolithique, dans Its mêmes circonstances. Des différences analogues se peuvent constater entre les microzymas des êtres actuels. » En lisant les remarques que ]\I. Élie de Beaumont a faites, dans la séance de l'Académie du 6 décembre dernier, à propos de l'osséine des os fossiles, il m'a semblé que l'illustre géologue ne pensait pas que les con- clusions que M. Scheurer-Kestner tirait de ses analyses prouvassent la con- temporanéité du Mammouth et de l'Homme. Je n'ai pas eu l'occasion d'examiner des os fossiles; mais j'ai toujours vu les os anciens, conservés à l'air ou retirés de la terre, fourmiller de microzymas. D'un autre côté, la matière organique n'est pas si altérable, spontanément, qu'on l'admet gé- néralement (2). Sa conservation serait indéfinie si des ferments, dans des (i) Cette conclusion pourra paraître étrange; pourtant je la crois exacte, et jusqu'à preuve tlu contraire je la maintiens. Je prie que l'on veuille bien remarquer ceci : d'après les recherches de M. Payen, la fécule, même à l'état d'empois, est complètement inso- luble; mais les calcaires sont insolubles également et évidemment. Pourtant ils fluidifient l'empois : comment deux corps également insolubles pourraient-ils réagir? Si donc l'empois se fluidifie et s'il ne peut l'être ni par le carbonate de chaux ni par aucun des autres com- posés minéraux des calcaires, il faut bien que ce soit grâce à l'influence des matières orga- niques de ces calcaires; or ces matières organiques sont également insolubles. D'autre part, la lluidifîcation de l'empois est fonction de l'influence des acides, d'une température élevée et des ferments solubles analogues à la diastase, cette autre belle découverte de M. Payen. Mais la liquéfaction de l'empois par les calcaires se fait dans un milieu neutre et au-dessous de 40 degrés : dans ces conditions elle ne peut être due qu'à un ferment soluble; et l'on sait que les ferments solubles, les zymases, sont toujours le produit de l'activité d'un orga- nisme vivant; les granulations moléculaires organiques des calcaires sont donc vivantes; elles sont des microzymas analogues aux granulations moléculaires des êtres actuellement vivants, lesquelles agissent exactement de la même manière. (2) Les Recherches de Kunth, sur les plantes trouvées dans les tombeaux égyptiens, démontrent très-bien celte inaltérabilité de la matière organique. (Voir Annales des Sciences naturelles, par MM. Audouin, Brongniart et Dumas; 1826.) C. R., 1870, i" Semestre. (T. LXX, N" 17.) 121 (9i8) conditions convenables, ne la ramenaient peu à peu, par une sorte de dé- doublements successifs, connue s'exprime M. Dumas, à l'état niinérab La gélatine, par exemple, même à l'état de gelée, pourrait se conserver sans fin si rien d'organisé n'y était introduit, et, même an contact de l'air, dans un milieu créosote à dose non coagulante, son inaltérabilité est sans limite; mais dés qu'on y ajoute des microzymas ou c[u'i! en arrive par une expo- sition à l'air, cette gelée se liquéfie et prend une odeur spéci;de; le produit delà liquéfaction ne gélatinise plus : c'est de la gélatine soluble analogue à ce que M. Scheurer-Kesiner appelle osséine soluble. Les microzymas qui li(]uéfient la gelée de gélatine ont la plus grande ressemblance avec ceux des os. Or il pourrait se faire que ces microzymas agissent moins rapidement sur tel os que sur tel autre, et, par suite, que l'on ne puisse rien conclure relativement à l'âge de cet os. Si, comme l'a tait observer M. Élie de Beaumont, l'ivoire du diluvium glacé de la vallée de l'Obi est intact, c'est cpie dans ces conditions l'activité des microzymas est réduite à zéro, tandis que dans le diluvium de la France et de l'Angleterre ils ont pu agir et rendre friables les défenses d'Éléphant qu'on y rencontre. Il est remarquable, en effet, que les microzymas des calcaires que j'ai examinés sont à peu près sans action aux basses températures, et que toute leur ac- tivité ne se développe qu'entre 35 et 4o degrés. Une température glaciale, comparable à celle de la vallée de l'Obi, arrêterait totalement cette activité. » M. BoNNAFONT doHue lecture d'une Note concernant un nouvel appa- reil destiné à diriger, dans la trompe d'Eustache et dans la caisse du tym- pan, des injections de diverses natures. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie, fondation Montyon . ) M. Croullebois donne lecture d'un Mémoire relatif à la variation de l'in- dice de réfraction des liquides sons l'influence de la température. (Commissaires : MM. Regnault, Laugier, Fizeau, Jamin.) M. Tremblay donne lecture d'un neuvième Mémoire concernant l'orga- nisation du sauvetage maritime international. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( 9Ï9 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. J.Lemaike adresse, deStenay (Meuse), une Note relative à un procédé qui permet de faire le relevé des indications d'un baromètre, sur viii cadran placé à une distance quelconque et mis en communication électrique avec l'instrument. (Renvoi à la Section de Physique.) M. A. Bbachet adresse une Note concernant une « solution de l'éclai- rage électrique^ déduite des observations ophthalino-photogéniques ». (Renvoi à la Section de Chimie.) M. Perreitl adresse luie nouvelle Note concernant la « nouvelle force motrice », dont il a déjà entretenu l'Académie. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. Cave Thomas adresse, de Londres, un Mémoire sur la « théorie esthétique de la lumière v. (Renvoi à la Section de Physique.) CORRESPONDANCE . M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Mémoire de M. Dinmilla-Miiller, de Florence, intitulé « Recherches sur le magnétisme terrestre ». Ce travail a pour but d'étu- dier si l'influence solaire est directe ou indirecte : il a pour base les résul- tats de vingt années d'observations, faites par Arago, et dont les registres ont été déposés à la Bibliothèque de l'Institut. L'auteur y a joint plusieurs cartes construites sur les données d'Arago, et, entre autres, la courbe des variations moyennes de la déclinaison pour une année entière. 31. LE Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, une brochure de M. E. Hccquel d'Orvnl, sur « la destruction des vers blancs par la jachère », et donne lecture des pas- sages suivants de la Lettre d'envoi : 121 .. ( 9^0 ) « J'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie, en 1868, une élude sur la destruction des insectes nuisibles aux recolles. Le bienveillant accueil fait à ce Mémoire lui a valu un Rapport de M. Payeii, inséré dans le numéro du 1 3 juillet 1868 des Comptes rendus. » Personne n'a contesté la justesse de mes conclusions, mais elles ont donné lieu à des objections économiques. C'est pour démoulrer combien ces objections sont peu fondées, que je publie une seconde étude sur cette question si im|)ortante pour la production rurale. M On y trouvera de nouvelles observations, qui confirment de tous points la doctrine agricole que j'ai exposée en 18G8, ainsi que des faits et des chiffres qui établissent d'une manière incontestable ses avantages écono- miques. I) GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces du quatrième ordre. Note de M. H. Dcrra\de, présentée par M. Chasles. « Je considère, par une méthode analogue à celle qui a été suivie par M. Chasles pour les courbes du quatrième ordre (i), deux faisceaux de surfaces du second ordre U- XU, = o, V - p.V, = o, U, U,, V, V, étant des surfaces fixes du second ordre, et X, fJi des paramètres variables; si l'on suppose ces paramètres liés par la relation alp. -+- b\ -{- cp. -h d = o, l'équation (i) aVY -h b\]Y,-hcYl],-h (/U,\, = o représente une surface du (piatrièmo ordre passant par les courbes gau- ches (U, U,), (V, V|), bases des deux faisceaux. M L'équation (1) se ramène aisément à l'une des formes UV + AU.V, = o, UV,+ A.VU, =0, en faisant correspondre deux à deux, soit les surfaces fixes de même indice, soit les surfaces fixes d'indices différents. (i) Comptes rendus, t. XXXVII, p. Syz. ( 921 ) » Ces formes remarquables de l'équation d'une surface du q'eialrième ordre laissent apercevoir facilement les particularités qu'elle présente et permettent de les rattacher à celles qui leur correspondent sur les deux faisceaux de cjuadriques (i). » Ainsi, puisque la base de chacun des faisceaux appartient à la surface résultante, si cette base se compose de deux courbes planes, ou d'une courbe plane double, ou de deux courbes planes dont l'une est à l'infini, la sinface du quatrième degré sera doublement tangente à toutes les qua- driques du faisceau, ou les touchera suivant une courbe plane, ou bien aura une conique à l'infini, etc. » On remarque sans peine le double mode de génération de la surface du quatrième ordre par des courbes gauches de systèmes différents. En général, deux génératrices de même système n'appartiennent pas à une même surface du second degré; le contraire a lieu pour deux systèmes dif- férents. » Voici l'indication rapide de quelques-uns des résultats obtenus en faisant diverses hypothèses sur les fondions U et V. » I. Si les deux faisceaux ont chacun pour base un système de deux courbes planes, la surface résultante est doublement tangente à toutes les quadriques qui les composent. » Remarque. — Si les deux faisceaux sont composés de surfaces réglées (et on peut toujours le supposer par la considération des plans et droites imaginaires), la surface résultante est le lieu des points tels, qu'il y a un rapport constant entre les produits respectifs des distances de ces points aux quatre faces de deux tétraèdres. » II. Si les bases des deux faisceaux sont des coniques doubles, la sur- face résultante touche toutes les quadriques des deux faisceaux en tous les points de leurs bases respectives. » III. Si les deux faisceaux sont composés de quadriques homothéti- ques à une même surface, les intersections des surfaces correspondantes des deux faisceaux sont des coniques. » II y a alors deux cas à distinguer : » 1° Si les plans des coniques d'intersection tournent autour d'une ligne droite, la surface résultante est du troisième ordre; » 2° Si les plans de ces coniques enveloppent un cône ou un cylindre (i) Nom donné par M. Cayley aux sui faces de second ordre et analogue à relui de co/iirjues donné aux courbes de même ordre. ( 922 ) du secoKcl ordre, la surface résultaute est du quatrième ordre et touche ce cône ou ce cylii}dre en tous les points d'une conique. » Si l'on considère en particulier le cas de deux faisceaux de sphères, on retrouve des surfaces extrêmement remarquables, telles que les trans- formées des quadriques par rayons vecteurs réciproques, les anallagma- tiques (comprenant le tore, la cyclide) étudiées par MM. Moutard et Darboux (i). » ASTRONOMIE. — Réponse à une objection relative à la loi du mouvement de rota- tion des planètes. Note de M. C. Flammarion, présentée par M. Delaunay. « Je lis dans les Comptes rendus une Note tendant à mettre en doute les résultats généraux de mes recherches sur la rotation des planètes. Je demande à l'Académie la permission de donner luie brève réponse aux objections présentées. » Les rapports que j'ai signalés entre les densités des planètes et le coeffi- cient de retardement qiïi distingue la révolution d'un satellite équatorial de la rotation réelle du corps planétaire, ne sont, comme je l'ai fait remar- quer moi-même, que des rapports approchés. Mais après avoir, depuis plusieurs années que cette recherche me préoccupait, constaté une coïnci- dence très-sensible entre ces deux termes, similitude que ne présente aucun autre ordre de comparaison, j'ai pensé qu'il était légitune d'en conclure que la densité est l'élément prépondérant en jeu dans l'établissement du mou- vement de rotation. » Il ne saurait venir à l'esprit d'aucun astronome d'exiger une identité absolue entre les termes dont il s'agit, car tout astronome sait que ni les dimensions, ni les masses des planètes ne sont encore rigoureusement déterminées. » Mes densités s'écartent un peu de celles de ï Annuaire. Lorsque j'ai entrepris ces recherches, j'avais d'abord adopté les densités de V Astronomie populaire d'Arago. Plus lard, je les ai modifiées d'après les mesures récentes signalées dans les Astronomisclie Nachrichten et les Monthly Notices. Ur il se trouve qu'elles présentent, pour la plupart, une moyenne entre celles qui ont été données parles diverses publications astronomiques. C'est ce que l'on peut facilement voir par le tableau suivant, dans lequel je transcris les den- sités données par Arago, celles de V Annuaire., et les miennes. (i) Voiries Comptes rendus, 1864, t. LIX, p. 240 et 243, et \cs Annales scientifiques de l'École Normale, i865, t. II, p. 55. ( 9^3 ) Arago. Annuaire. Les miennes. $ 1,234 1,376 i,3i 9 0,923 0,905 0,91 Ô I I I cf 0,948 0,714 0,80 Tl^ 0,238 0,236 0,22 ï> o, i38 0,121 o, i4 ^ 0,180 o,2og 0,21 ^ 0,222 0,216 0,22 « Pour calculer les rapports delà pesanteur à la force centrifuge, je n'ai paseuiployé la formule signalée (i 7 Ty/^) ; mais j'ai calculé directement pour chaque jDlanète oj^r et g. La vue générale qui est résultée de ces com- paraisons, c'est que de faibles corrections apportées aux chiffres ainsi théo- riquement obtenus suffiraient pour établir une identité entre les coeffi- cients de rotation et les densités. J'ajouterai en terminant que, malgré la conclusion qui m'autorise à attribuer ici le rôle fondamental aux densités, je ne refuse pas d'admettre que les différences existantes puissent être dues à l'influence de quelque cause secondaire, apportant une variante à la règle générale. Mais la loi reste, notamment en ce qui concerne la distinction remarquable qui existe entre le groupe des planètes anciennes : Neptune, Uranus, Saturne, Jupiter, et le groupe des planètes plus récentes : Mars, la Terre, Vénus et Mercure. » PHYSIQUE. — Recherches expérimenlaies sur (a durée de l'étinceUe éleclrique. Note de M3I. Lucas et Caziiv, présentée par M. Becquerel. « L'appareil dont nous faisons usage, pour mesurer avec précision les durées des étincelles électriques, est essentiellement fondé sur une appli- cation du vernier. » Un disque de mica de 1 5 centimètres de diamètre a été, par un procédé photographique, noirci sur une de ses faces et divisé vers son bord en 180 parties égales, au moyen de traits transparents. Il est monté sur un axe horizontal, dont la vitesse de rotation peut varier de 100 à 3oo tours par seconde. Une manivelle commande ce mouvement rapide, par l'inter- médiaire d'un engrenage. Pour un tour de la manivelle, le disque de mica fait 66 I tours. » Un autre disque, de même rayon et centré sur la même horizontale, est fixé verticalement, aussi près que possible du disque mobile. Il est en ( 9M) verre argenté, et porle, vers le sommet de son diamètre vertical, six traits transparents, formant un vernier pour apprécier le sixième de l'intervalle compris entre deux traits consécutifs du disque de mica. » Une boîte circulaire, en cuivre noirci, renferme les deux discpies. Le vernier en forme le fond, du côté du foyer de lumière. Le disque de mica tourne à l'intérieur. Du côté de l'observateur, une plaque de métal forme le couvercle; une petite fenêtre, munie d'une glace de verre, est ménagée en regard du vernier, pour permettre les observations. De cette manière, le disque mobile est préservé des poussières, protégé contre les chocs et abrité contre les courants d'air. » L'aspect général de ce chronoscope, dont la construction a été réa- lisée fort habilement par M. Duboscq, rappelle cehii de l'appareil imaginé et employé par M. Edm. Becquerel, pour ses importantes recherches sur la phosphorescence des corps. » Nous substituons, à la manivelle j)roprement dite, une poulie en bois à plusieurs rayons, sur laquelle passe une corde à boyau qui s'enroule aussi sur une autre poulie, d'un diamètre beaucoup plus grand, fixée sur le vo- lant d'un moteur à gaz. Cette machine, qui nous a été très-obligeamment prêtée par son inventeur M. Hugon, est de la force d'un demi-cheval. Elle fonctionne avec une grande régularité ; on peut la mettre en marche presque instantanément et l'arrêter de même. Elle n'exige pas, comme les machines à vapeur, qu'on la maintienne en pression pendant les temps d'arrêt : aussi nous rend-elle d'excellents services. » Pour charger la batterie de Leyde, dans laqutlle nous condensons l'électricité, nous employons une \iiachine de Holtz, dont le plateau est mis en mouvement par le moteur à gaz. Les étincelles jaillissent entre deux boules de métal, de i t millimètres de diamètre. Le milieu de la distance de ces deux boules occupe le foyer principal de la lentille d'un collimateur, afin que les rayons huiiineux tombent normalement sur le vernier. On vise la fenêtre du chronoscope avec une lunette grossissante. » Supposons que l'étincelle électrique se produise périodiquement, dans des conditions identiques, pendant que le disque de mica tourne à peu près uniformément. » Un premier observateur applique un œil contre l'oculaire de la lunette et indique à haute voix le nombre des traits qu'il observe simultanément, pour chaque étincelle. Un autre observateur enregistre ces nombres et compte le nombre des tours que la manivelle du chronoscope fait par minute. ( 5)^5 ) )) Soient N le nombre des étincelles observées, S le nombre total des traits vns, 71 le nombre des tours de la manivelle. 1) La din'ée y de l'étincelle, en millionièmes de seconde, est donnée par la formule , . I oooo /s \ dans laquelle fx est un paramètre constant, égal à 0,70 pour notre appareil. Si l'on désigne par s la largeur angulaire des traits du disque de mica, par w l'angle compris entre les axes de deux traits consécutifs, et par s' la largeur angulaire des traits du vernier, on a » La formule (i) suppose que N soit un grand nombre; aussi observons- nous en général des séries de cent étincelles. » Toutes choses égales d'ailleurs, la durée de l'étincelle électrique est fonction de la surface de la batterie de Leyde, ou, en d'autres termes, du nombre des jarres qui la composent. » En faisant varier ce nombre .r, par unité simple, depuis 1 jusqu'à 9, nous avons trouvé que la durée j" peut s'exprimer par la formule (3) y■ = k[^-a■^). » Avec deux boules de zinc, écartées de 2""°, 292, nous avons obtenu les résultats suivants : ( logrt = i,9o5o453, ( logA- =1,5192181, (4) soit \ a= o,8o36i, ^ ' \ k =33,o5355. N iln r Diffé- Observé. Calculé. rence. 200 l402 7.45 6,49 0,96 lOO I2l5 11,85 11,71 0,14 100 I2l5 ■15,98 i5,go 0,08 100 I2I2 19,30 19,27 o,o3 100 1246 21 ,5o 21,98 — o,38 100 756 23,81 24, i5 — 0,34 100 1236 25, 81 25,90 — 0.0g 100 792 27,52 37,31 0, 21 100 788 28,57 28,43 0. 14 X .s t t t 1 52.1 + 143.2+ 5.3 = 353 2 10.1+ 66.2 + 24.3 = 214 3 37.2+ 63.3 =263 4 7.2+ 92. 3+11. 4=^ 3o4 5 63.3+ 37.4 =337 6 5o.2+ 5o.3 =25o 7 22.3+ 67.4+ 1 1 .5 = 389 8 20.2+ 71.3+ 9.4^ 289 g 17.2+ 71.34-12.4 = 295 C. K., 1870, I" Semestre. ( T. LXX, S» |7.) I 22 (7) ( 9^6 ) )) On voit que la rlifféience entre la durée observée et la durée calculée n'a pas atteint le millionième de seconde. » Avec les mêmes boules de zinc, écartées de 5 millimètres, nous avons trouvé (6) j^k'{i-a'), a ayant la même valeur que ci-dessus, tandis que 1 logA'= I, 8226921, ( k = 66,4802. » Le paramètre a est donc indépendanl de la dislance explosive. » Les jarres que nous avons fait entrer dans notre batterie ont une sur- face d'armature extérieure d'environ io.[\Z centimètres carrés. » D'autres lois physiques non moins importantes ressortent déj^i de nos recherches; d'autres restent à découvrir, et feront l'objet de nos études postérieures. Nous aurons l'iioniieur de communiquer à l'Académie les résultats que nous pourrons obtenir. » Ces recherches ont été faites à l'Observatoire impérial de Paris, grâce à la haute bienveillance de l'Administration, qui a bien voulu nous per- mettre de disposer, à cet effet, d'une salle inoccupée. » PHYSIQUE. — Sur les couranls électriques. Note de M. A. Trêve, présentée p.ir M. Jamin, « Des expériences que j'ai faites récemment au laboratoire de la Sor- bonne il résulte les faits suivants : » \° Étant donné un arc voltaïque ab produit par une pile de 5o élé- ments Bunsen, si l'on fixe aux pôles + et — de cette jjile les pôles — et -|- d'une seconde pile de 5o Bunsen, et que l'on fasse passer par conséquent dans l'arc voltaïque ab un courant de même force en sens contraire, l'arc s'éteint immédiatement, et si l'on remet les deux charbons en contact, l'obscurité persiste. Ce qui prouve bien que deux courants d/namicjues ne peuvent circuler dans l'air, en sens contraire l'un de l'autre, dans le mèmefd. » 2" Si l'on augmente la seconde pile de 10 éléments, par exemple, et que l'on oppose à l'arc voltaïque des 5o Bunsen un courant de 60, cet arc disparaît encore instantanément; mais si l'on remet les charbons au con- tact, il en jaillit de jjetites élincclles représentant exactement la différence 10 des deux forces dynamiques mises en opposition. » 3" M. Duboscq m'a construit un appaieil tres-sinqde pour étudier les ( 9=2? ) effets de la rencontre de deux courants voltaïques de 5o Bunsen chacun. J'ai disposé ces deux courants en croix et exactement dans le même plan. Après avoir fait jaillir l'arc voltaïque de a en A, si l'on ra|i|)rocl)e les dn^xw cliarl)ons c et f/, immédiatement ce second arc jaillit, et ces dewx ans se croisant sans aucune altéialion sensible produisent un beau foyer lumi- neux, prouvant bien que les courants dynamiques peuvent se croiser en tous sens, se pénétrer dans leurs manifestations lumineuses, sans se con- fondre aucunement, tout comme on l'observe dans la Terre et les liquides conducteurs, en admettant toutefois que les courants se transmetleut par ondulations ou vibrations, opinion combattue par celle qui consiste à coi:- siilérer la Terre comme un réservoir commun. L'expérience du croisement des arcs montrerait en tous cas la possibilité des croisements de tons les courants dans le sol. » 4" J'd ensuite disposé les arcs voltaïques parallèlement l'un à l'autre et observé les effets par projection, si les deux courants passent dans le même sens, on remarque une légère attraction réciproque des auréoles, et, s'ils passent en sens contraires, on observe une répulsion. » Ce qui prouve que l'électricité se conduit dans l'aii- de la même façon que dans les fils métalliques. » J'ai voulu, comme M. Daniel, me rendre compte de ces effets divers de croisement et d'opposition de deux ou plusieurs courants dans les tubes Geissler, et voici comment je m'y suis pris : j'ai fait disposer un tube à air' raréfié avec deux électrodes à chaque extrémité. Si l'on fait passer le cou- rant d'une première bobine Ruhmliorff de a' en b', le tube s'éclaire cotiune on le sait; bleuâtre vers // et tout rouge dans l'autre partie du tube. » Si l'on fait alors ])asser de a en b, c'est-à-dire dans le même sens, le courant d'une seconde bobine, le tube s'éclaire beaucouj) plus, nécessai- rement, et cela dans ses deux teintes bleuâtre et rouge. » Si l'on fait passer le courant de b en a, en sens contraire du premier, le tube s'éclaire encore très-sensiblement de la même quantité. Le même fait se produit si l'on croise les deux courants en leur faisant prendre les directions ab' et a'b. » Ces effets sont tout à fait analogues à ceux que j'ai déjà constatés avec les courants voltaïques se croisant sous tous les angles dans le même milieu. Si l'on |)lace un pareil tube sur le pôle d'un j)uissant aimant, ou voit admi- rablement les deux courants se séparer quand ds marchent en sens opposé et se réunir, se rejeter ensendjie vers la paroi du tube quand ils niarclu'nt dans le même sens. I 22. . ( 9^8 ) » Si l'on fait ces expériences en se sei'vant d'un seul éleclrofle comme l'a fair M. Daniel, on obtient les mêmes phénomènes, n)ais moins lumi- neux, beancoii|) moins apparents, surtout quand (jn a recours à l'aimant pour séparer les courants. » On est porté à expliquer cette différence très-notable de manifestations par luie différence capitale entre les phénomènes qui y donnent lieu. Dans le premier cas, les courants passent en sens contraires et se croisent, comme nous l'avons vu sur les arcs vollaïques; dans le second, ils ne passent pas simultnuénioil dans le même fil, absolument comme les courants dynami- ques n'ont pas pu le faire. » Ils 5e succèdent avec la prodigieuse rapidité qui les anime et par le fait de la discontinuité, qui est l'essence des courants d'induction. L'impression persistant sur la rétine est comme l'expression d'un passage simultané. )) Il est possible, ainsi que le pense M. Jamin, que le miroir tournant de Foucault révèle la vérité à cet égard. Mais il est mie expérience très-simple dans laquelle m'a guidé le célèbre pfiysicien, et qui déjà serait de nature à indiquer de cpiel côté il faut se ranger. » Que l'on prenne l'œuf de M. de la Rive, au moyen duquel ce sa- vant physicien a si élégamment montré la rotation des courants par les aimants : M i" Si l'on V f'dt passer dans le même sens les deux courants de deux 'bobines Ruhmkorff, on voit l'arc lumineux s'enfler, augmenter d'éclat, et continuer sa rotalion dans le même sens; » 2° Si l'on fait [)asser ces deux courants en sens contraire, aussitôt l'arc s'amaigrit considérablement, ne reste plus qu'à l'état û\ui ou de plusieurs petits fdets liunineux réunis aux extrémités et vibrant à droite et à gauche de quelques degrés, mais ne /of/r/ir;;!/ plus. N'y a-t-il pas lieu de penser que si les deux courants |iassaient simullanénicnt, l'arc se partagerait en deux arcs tournant en sens contraire l'un de l'autre, et c'est ce qui n'a pas lieu : les courants se succèdent, l'arc est entraîné d'un côté de quelques degrés, mais ranu'iié tout aussitôt de l'autre côté par les courants successifs et de sens opposé : c'est ce qui explique l'état oscillatoire de l'arc lumineux. M J'ai fait ensuite dis|)oser un tube en croix avec un électrode à chaque branche, et j'ai pu ainsi faire croiser deux courants ddférents de [a en b) et de (cen d). Cette expérience est très-curieuse et montre bien les dt^wx courants se cr(>i>ant, sans altération bien sensible, au centre de la croix. » Dans ce cas, \\ n'y a aucune raisoii pour cpie le croisement n'ait pas lieu aussi facilement que il ans le cas des deux arcs vollaïques. ( 9^9 ) » Si l'on prend un globe muni de huit électrodes situés dans le même plan et que l'on y attelle les huit pôles de quatre bobines Ruhmkorff, on voit tous les courants se croiser dans le même plan, chaque pôle allant re- joindre son pôle, et chacun d'eux conservant sa nuance caractéristique. Chose digne de remarque, c'est que l'éclat du tube ou du globe n'augmente pas quand on fait intervenir plus de deux bobines, du moins dans l'air et l'azote raréfiés. » Je crois devoir signaler ici l'ombre qui se produit au centre de la croix dans certaines conditions respectives d'allure des deux machines d'induc- tion, et encore Y accélération manifeste des vibrations de la colonne lumi- neuse bo quand on fait traverser la colonne entière ab par le courant c^ de l'autre bobine : ce sont là des faits qu'il va devenir utile de sonder. » Je termine cette Note par un dernier fait. Lorsque je fis passer les deux courants dans le même tube droit ou dans le tube en croix, je m'aperçus bientôt d'une grande irrégularité dans la marche des bobines, les mar- teaux s'arrêtaient parfois: j'en trouvai la cause dans la création des courants dérivés. » Ainsi, si l'on fait passer un couiant d'induction de b en a, un galva- nomètre G à suspension de Ruhmkorff, placé dans un circuit de c en d, indique aussitôt un cornant de lo à 12 degrés, qui cesse presque complè- tement après quelques oscillations, et change de signe quand le courant de la bobine en change lui-même. » L'air raréfié se charge dans tout le tube, et la décharge des deux élec- trodes cet <^/ s'opère visiblement sur le galvanomètre. N'est-ce pas là un effet analogue à celui qui se produit sur les fils télégraphiques aériens chargés par une atmosphère électrisée? » PHY,SIQUE. — Sur In chaleur latente de la glace, déduite des expériences de Laplace et Lavoisier. Note de M. E. Rexou, présentée par M. Ch. Sainte- Claire Deviile. « Dans la séance du 4 avril dernier, M. Jamin a présenté à l'Académie une Note dont le but est de prouver l'exactitude des expériences faites, il y a près d'un siècle, par Laplace et Lavoisier, ])our déterminer la chaleur latente de la glace. Le nombre de 60 degrés R. trouvé par ces savants illus- tres ne différerait du nombre admis aujourd'hui, que parce qu'ds ont supposé constante la chaleur spécifique de l'eau entre les points de la glace fondante et de l'ébuUition. (9^0) » La concordnnce nionfrôe j)nr M. .Tainin est tout à (ait fortuite. » En effet, la méthode fie Lavoisiei' suppose qu'il connaissait oxaclcinent la tpin|)ératiire de l'eau qu'il versait dans son caloriinétre. Or les ibermo- niètres de Lavoisier ne ])ouvaicnt être d'accord avec les nôtres, ainsi qu'il est aisé de le faire voir. » Lorsqu'en 1783, Lavoisier voulut déterminer quelle était la tempé- rature constante des caves de l'Observatoire de Paris, il commença par construire un thermomètre étalon, à mercure, avec ini tube dont il vérifia le calibre avec soin. Il fixa le zéro à la température de la glace fondante, et le point 80 degrés en jilongeant le réservoir du thermomètre dans un granrl vase plein d'eau en ébullilion, très-peu au-dessous de la surface du liquide et le maintenant dans une position presque horizontale, de manière que la tige y fût plongée à peu près entièrement. On obtient de cette manière des instruments qui donnent des températures trop basses, parce qu'on marque 80 degrés à un point où la température est réellement 81 degrés et 81", 5. « Lavoisier construisit ensuite un thermomètre à très-longsdegrés, celui- là même qui se trouve encore dans les caves de l'Observatoire, au point où il l'a placé, et le gradua par comparaison avec l'étalon dont nous venons de parler. Ce grand thermomètre marquait à l'origine 9°, 06 dans les caves dont la température, à très- peu près constante, est, comme on sait, 11", 7C. ou 9'',3GR. >) Le thermomètre de Lavoisier marquait donco°,3R. trop bas vers 9 de- grés, tandis cju'il n'aurai! dû être en ei-reur que de 0°, 1 environ, par suite de celle du point 80 dei^rés; mais Lavoisier ignorait le déplacement du zéi'o des thermomètres, et il paraît, quoiqu'il ne le dise pas positivement, qu'il avait déterminé le point de la glace fondante avant celui de l'ébullition. Le zéro de son thermomètre aura très-bien pu éprouver ainsi uu déplacement de o°,2 qui, ajouté à o", 1, dû à l'autre cause déjà signalée, a produit une erreur en moins de o°,3R. Ce thermomètre marque aujourd'hui o°,44 trop haut; il s'est donc déplacé de 0°, 8, et il a fallu plus de cinquante ans pour que cet effet se produisit. » Lavoisier, dans ses expériences, employait de l'eau à des températures comprises entre 70 et 79^,5 de son thermomètre, et en réalité plus élevées de I degré environ; une petite perle de cbaleiu' pendant les manipulations aura compensé cette erreur, et voilà |)ourquoi ces expériences convenable- ment interprétées tloniienl aujoind'hiii un résultat exact. » On ne peut compter sur aucun nombic thcrmoiuétrique de cette époque; les premiers instruments conslruils par Réaunuu" ou d'après ses ( 93r ) principes étaient si défectueux, qu'ils marquaient généralement i degré trop haut à lo degrés, et 3 degi-és aux températiues maxinia de l'été. Les thermomètres -de Deluc, qui s'était donné tant de peine pour obtenir des instruments irréprochables, donnaient, à l'opposé de ceux de Lavoisier, des nombres trop élevés. Il fixe en effet la température du sang de l'homme à 29°, 9 du thermomètre à mercure. Or, d'après un nombre considérable d'observations encore inédites, je trouve que cette température, qui varie notablement, est eu moyenne de 36°, 85 C. ou 29°, 5 R.; le thermomètre de Deluc marquait donc 0°, 4 trop haut à 3o degrés, ce qui peut provenir soit du déplacement de zéro, ignoré de Deluc et de ses contemporains, soit de ce que ce savant physicien tenait la tige du thermomètre hors de l'eau pendant la détermination du point d'ébullilion, ce qui fait marcpier 80 de- grés en un point qui correspond en réalité à 78", 5 ou 79 degrés. » Ces différences en sens inverse, dans des instruments construits par des hommes du |)lus haut mérite, n'étaient pas inconiuies de leurs contem- porains, puiscpie le quatrième des Cassiui disait, en 1789 [Journal de Phy- sique, t. XXXV, p. 191)» 4*^"^ '^s thermomètres présentent des divergences telles, qu'il n'est pas à espérer qu'on puisse jamais les faire disparaître. Cette crainte, peu philosophique, ne s'est heureusement pas réalisée, et nous sommes arrivés, mais depuis peu d'années il est vrai, à avoir des thermomètres qui s'accordent jusqu'à o°,02 dans toute l'étendue de l'échelle des températures qui intéresse la météorologie. » ACOUSTIQUE. — Sur les notes fixes caractéristiques des diverses voyelles. Note de M. R. Kœxig, présentée par M. Regnault. « D'après les recherches de MM. Donders et Helmholtz, la bouche, dis- posée pour l'émission d'une voyelle, a ime note de i^lus forte résonnance qui est fixe poiu' chaque voyelle, cpielle que soit la note fondamentale sur laquelle on la donne. Un léger changement dans la prononciation modifie assez sensiblement les notes vocales pour cpie M. Helmhollz ait pu proposer aux linguistes de définir par ces notes les voyelles appartenant aux diffé- rents idiomes et dialectes. Il y a donc un grand intérêt à connaître exacte- ment la hauteur de ces notes pour les différentes voyelles. M. Donders a cherché à y arriver par l'observation du frôlement ou sifflement que pro- tluit le courant d'air dans la bouche lorsqu'on donne les voyelles en chii- chottant; les notes qu'il a trouvées diffèrent beaucoup de celles que donne M. Helmholtz. Ce dernier s'est servi d'une série de diapasons, qu'd faisait ( 932 ) vibrer devant la bouche disposée pour articuler une voyelle. Toutes les fois que le son était renforcé par l'air enfermé dans la cavité buccale, cette masse d'air était évidemment à l'unisson du diapason. Par ce procédé, plus exact que le premier, M. Helmholtz a trouvé que la voyelle A était carac- térisée |)ar la note fixe {si^)i, O par (^/'')3, E par (^/'*)5, et ces résultats paraissent effectivement incontestables. Comme il ne disposait pas de dia- pasons assez aigus pour la voyelle I, M. Helmholtz a essayé d'en déter- miner la note caractéristique par le moyen déjà employé par M. Donders, et il a trouvé le re\. Si l'on accorde un diapason pour cette note, on con- state, en effet, qu'elle est renforcée pendant que la bouche passe de E à I ; seulement, j'ai pu m'assurer que le renforcement a lieu avant que la bouche soit exactement disposée pour l'I. La véritable caractéristique de l'I devait donc être plus élevée. En construisant des diapasons de plus en plus aigus, je constatai que j'approchais de celte note; elle s'est trouvée, en défini- tive, être le (.îi'')6; avec des diapasons encore plus élevés, on sent de suite que la limite a été dépassée. » Pour i'OU, M. Donders avait donné le ^3. Cette note peut sans doute être renforcée par la bouche, mais c'est seulement en s' écartant très-peu de la position O, et l'on sent que la note de I'OU doit être beaucoup plus grave. Aussi M. Hclmhollz assigne-t-il à I'OU \ejn2. Toutefois, un diapa- son /a2 ne résonne pas devant la bouche disposée pour I'OU, ce qvie M. Helmholtz explique par la petitesse de l'ouverture de la bouche ; mais il m'avait semblé que cette petitesse de l'ouverture, tout en rendant impos- sible un renforcement très-énergique, devait pourtant encore permettre une augmentation de l'intensité du son assez appréciable. Ayant d'ailleurs constaté les rapports simples qui existent entre les notes des voyelles O, A, E, I, échelonnées par octaves, j'ai pensé que cette loi s'étendrait à la voyelle OU. J'ai vérifié cette hypothèse d'une manière minutieuse, à l'aide d'un diapason dont je pouvais faire varier la hauteur par des ciu'seurs; j'ai pu ainsi m'assurer que la note caractéristique de I'OU (tel que je le prononce ordinairement) était réellement le(j/'')2, car le maximiun de réson- nance avait toujours lieu entre 44o et 1^60 vibrations simples. » Pour la prononciation des Allemands du Nord (à laquelle se rap- portent aussi les expériences de M. Heiudioliz), les voyelles sont donc caractérisées comme il suit : OU o A E 1 (.«■b), („b)3 (,/b), („bj^ („b)^ soit, en nombres ronds de vibrations simples, 45o, 900, 1800, 36oo, 7200. ( 9*^3 ) » Il me paraît plus que probable qu'il faut chercher dans la simplicité fie ces rapports la cause physiologique qui fait que nous retrouvons tou- jours à peu près les mêmes cinij voyelles dans les différenles langues, cpioique la voix humauie en puisse produire lui nombre indéhni, comme Jes ra|)ports sim|)les entre les nombres de vibrations ('X|)liqucnt rexistence des mêmes intervalles musicaux chez la plupart tles peuples. » J'avais obtemi ces résultats depuis lui certain temps, mais je désirais les faire vérifier par plusieurs ])hysiologisles éminenls, dont l'aiiproLialiou m'encourage aujourd'hui à les publier. » PHYSIQUE. — Sur lu foniialion des (joulles liquides. Note de M. Di'claux, présenlée par M. H. Sainte-Claire Deville. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Mémoire dans lequel j'étudie et j'utilise le phénomène de la formation des gouttes licpiides à l'exlrémité d'iui tube. Je me sers pour cela d'un compte-gouttes volumé- trique, construit sur le même principe que le compte-gouttes Salleron, et muni comme lui d'un orifice tel c[ue les 5 centiinètres cubes d'eau qui le remplissent donnent, en s'écoidant, loo gouttes à la température de i5 de- grés. Si, au lieu d'eau, on fait écouler des solutions alcooliques à des degrés divers, M. Salleron et iM. Tate ont montré cpie les gouttes en étaient d'autant plus petites qu'elles étaient plus concentrées. Je fais voir que ce phénomène se produit avec luie telle régularité qu'il peut servir de base à un procédé qui permet de trouver le titre alcoolique d'un liquide en comp- tant le nombre des gouttes qu'd fournit dans son écoulement. Je tire des tables que j'ai dressées, le tableau suivant ciui se rapporte à la tempé- rature de i5 degrés : Gouttes. Fan distillée 100 A1.CJ ol à 0,25 |). 100. . 102 « 0,5 » io3,5 .. 0,75 » io5,5 » 1 degrés 2 » 107 1 13 " 3 . 4 ■> . 118 . 123 » 5 . • '27 Alcool à Gouttes. 6 degrés i3t 7 .. .... 8 9 10 1 1 12 i3 •4 .34 •37,5 141,5 145 ■ 48,5 i5i,5 i54,5 157 » On voit que la sensibilité de ce procédé est maximum pour les alcools de degrés très-faibles, et comme l'appareil de mesure permet d'opérer sur G. R., 1870, i" Semeure, (T. LXX, N" 17.) < ^3 ( 934 ) un volume très-restreint de liquide, on peut arriver à déceler sûrement par son emploi 3 millimètres cubes d'alcool, que des distillations successives permettent de retirer facilement d'un volume d'eau que j'ai reconnu pou- voir être sept cent cinquante mille fois plus grand. » Cet appareil permet, en outre, de montrer expérimentalement que, dans la formation des gouttes, les phénomènes de cohésion n'ont qu'une action très-restreinte. Si, en effet, au lieu de faire écouler de l'eau à l'air libre, on la fait écouler en présence de la vapeur d'alcool, on constate que le nombre de gouttes qu'elle fournit augmente très-sensiblement, et peut passer de loo à iio,5, ce qui indiquerait, d'après le tableau précédent, qu'il s'est dissous i , 5 pour loo d'alcool. Or, si on reprend le liquide étudié, et si on le fait écouler de nouveau, on constate qu'il ne renferme qu'une proportion insensible d'alcool, et qu'ainsi la concentration trouvée par la première expérience n'existait que dans une couche superficielle très-mince dans laquelle, par suite, réside la force qui limite le poids de la goutte. Celle-ci se forme donc à l'intérieur d'un petit sac élastique dont la pression lui donne sa forme, et dont la rupture suivant une circonférence provoque sa chute. Aussi, M. Tate a-l-d montré que, dans de certaines limites, les poids des gouttes sont proportionnels non pas à la section, mais au dia- mètre des tubes qui les supportent. » Il résulte de cette expérience et de son étude théorique que les poids des gouttes de divers liquides, formées à l'extrémité d'un tube de dimen- sions convenables, peuvent servir à mesurer les résistances à la rupture des couches qui les limitent. Ces résistances sont proportionnelles à ce que M. Dupré appelle les tensions superficielles des liquides, c'est-à-dire à ces forces dont il a, le premier, démontré l'existence au double point de vue théorique et expérimental. » .l'étudié ensuite, comme exemple de l'intérêt que présente la connais- sance de ces tensions superficielles, et parmi les phénomènes nombreux dans lesquels elles interviennent, les phénomènes d'émvdsiou, dont la sta- bilité est liée directement à l'égalité de tension superficielle des liquides qui les produisent. Si, en même temps, ces liquides sont de densités assez voi- sines pour n'avoir pas grande tendance à se séparer en deux couches, la persistance de l'émulsion est beaucoup augmentée, et l'on peut dire que deux liquides peuvent entrer facilement en énuilsion lorsque, à l'appareil décrit plus haut, ils fournissent des gouttes de même poids et de même volume. » En l'absence decesdeux conditions, toutefois deux autresinterviennent. ( 935 ) qui, toutes deux, lorsqu'elles sont reuiplies, augmentent la durée du phé- nomène: la première est la viscosité de l'un des liquides, c'est-à-dire la résis- tance qu'il oppose au mouvement des fins globules de l'autre; la seconde est la propriété qu'il possède à un degré plus ou moins grand de se gon- fler en bidles, ou de donner de la mousse persistante après agitation. « Tous les liquides émidsifs réalisent, dans des proportions diverses, les quatre conditions précédentes, dont les deux plus importantes sont l'égalité de tension superficielle et la propriété de mousser par l'agitation. L'eau de savon et, en général, tous les liquides employés au nettoyage les possèdent très-largement développées, ce qui amène à croire que ce nettoyage se borne, dans la plupart des cas, à faire etitrer les matières grasses en émidsion, sans leur faire subir de transformation chimique. Le mode d'action reste le même quand ou se sert de dissolutions de carbonates alcalins, et si, à l'ori- gine, avec elles, il y a saponification, c'est ensuite le savon formé qui agit. » Appliquant enfin ces résidtats à l'étude de divers liquides de l'orga- nisme, je fais voir que le plus actif est le suc pancréatique, qui se rapproche le plus des liquides savonneux; viennent ensuite le lait et la bile. Dans les œufs, le blanc et le jaune sont émulsifs, mais à des titres divers : le blanc, parce que, en se dissolvant dans l'eau, il donne des liquides mousseux ; le jaune, parce qu'il a une tension superficielle voisine de celle des corps gras, et c'est cette différence qui fait que le blanc et le jaune se mélangent très-difficilement l'un à l'autre. » CHIMIE. — Recherches lliermiques relatives à l'acide iodiqiie. Note de M. A. DiTTE, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville (i). « Dans une Communication récente j'ai fait connaître quelques-unes des propriétés chimiques de l'acide iodique, et signalé en particulier son action sur le phosphore rouge comme pouvant fournir un moyen de déterminer la chaleur de combustion de l'iode. Je présente ici le résumé et les résultats de recherches relatives à cette chaleur de combustion, à la chaleur de dissolution de l'acide iodique, ainsi qu'à sa chaleur de contraction. » Ces déterminations ont été faites avec le calorimètre à mercure de MM. Favre et Silbermann, en opérant de la manière suivante : (i) L'Académie .i décidé que celte Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier au Compte rendu. 123.. ( 936 ) I) I. Clmleur de comhiislion de l'iode. — J'ai commencé par déterminer la quantité d'acide iodiqiie anhydre, nécessaire pour transformer entière- ment en acide phosphoriqiie un poids donné P de phosphore rouge, et j'y ai ajouté un poids // d'acide iodique tel qu'en dissolvant^ + p' dans une quantité d'eau déterminée on eût une liqueur d'un degré connu de con- centration. En faisant varier // on obtient des dissolutions renfermant des quantités variables d'acide iodique, et le phosphore peut être ainsi mis en contact avec des solutions plus ou moins étendues. Le phénomène calo- rifique qui accompagne la réaction doit, toute correction faite, être con- stant pour un même poids de phosphore employé, et ne dépendre en rien de la concentration de la liqueur, c'est-à-dire de l'acide iodique qui reste inatlaqué. Les dissolutions qui m'ont paru convenir le mieux aux détermi- nations calorimétriques contiennent de 5 à 8 |jour loo de leur poids d'a- cide iodique anhydre. » Pour faire une expérience on prend, par exemple, 25o milligrammes de phosphore rouge, qui exigent, pour se transformer totalement en acide phosphorique, i^', 3/|7 d'acide iodique anhydre auquel on ajoute une nouvelle 'quantité d'acide pesant i^'', 653. On a ainsi 3 grammes que l'on dissout dans 6o centimètres cubes d'eau, ce qui donne une dissolution ren- fermant 5 pour loo d'acide iodique ardiydre. » » On place ces 6o centimètres cubes de dissolution dans un des moufles du calorimètre. Soient alors m la marche uniforme flu'mercure, quantité ex- primée en divisions et fractions de division de la tige, dont la colonne avance ou recule en l'unité de temps, T l'instant auquel on commence la réaction, et n la position du mercure dans la tige. On ajoute le phos- phore, l'oxydation a lieu, et quand elle est terminée, on note la division 7i' qui correspond au ménisque, le temps T' c( la marche m' devenue de nouveau uniforme; a représentant en calories la valeur d'une division de l'échelle, la quantité de chaleur dégagée ou absorbée par la réaction est Q=:[(„'-,0-'^(T'-T)].. Or, pour se transfoi-mer eu acide phosphorique dissous, o^^aSo de phos- phore rou^e dégagent ime quantité A de chaleur déterminée par les expé- riences de M. Favre et décomposent i^'', 347 d'acide iodique anhydre, qui, lorsqu'ils se séparent en leurs éléments, absorbent X calories. De plus cet acide iodique, en se dissolvant dans de l'eau contenant déjà l'acide iodique qui reste inaltaqué, a absorbé une cpiaulité 29 c — 2,73 - 2,44 1'- + 8,21 + 11,34 1,653 2,653 - 13,34 - '4>7" — 2,72 — 4.79 + 10,62 + 9.91 " La valeiu- moyenne de q' est donc avec la dissolution à 5 pour 100 q' = 10*^,55, et comme la moyenne des valeurs de X précédemment trou- vées dans ces circonstances, est X = i3o^,4o, on a pour la chaleur déga- gée par la formation de i8',347 d'acide iodique anhydre 1 19'', 85. » Avec la dissolution à 6,6 pour 100 : 09 — 25,99 2. — it>,4' — 37,28 — 20,87 3. — '7 '7^ — 4°i'^5 — 22,57 0, est la chaleur absorbée par l'acide anhydre, Qj par l'acide hydraté, Q est la différence Q2 — Q,. Ces nombres donnent comme valeur moyenne de la chaleur absorbée par la dissolution de l'acide iodique : Chaleur absorbée. Acide anhydre (Q,). Acide hydraté (Q,). Différence (Q). c c c Par équivalent. . . — 951 ,23 — 2240.48 — 1289,25 Par gramme — 5,69 — 12,73 — 7,o4 » Ces résultats représentent le phénomène calorifique qui accompagne la dissolution de l'acide iodique, en admettant que, lors de cette dissolu- tion, il n'y a ni contraction ni dilatation. Or la densité moyenne d'iuie so- lution contenants pour 100 d'acide anhydre est i ,o4o, sa densité réelle i,o4i5 ; la différence rentre dans la limite deserreins d'observation. « m. Chaleur de contraction de l'acide iodique hydraté. — La chaleur ab- sorbée par l'acide iodique anhydre, en se dissolvant dans une certaine quantité d'eau, est, d'après ce qui précède, supérieure à celle que l'acide anhydre absorbe dans les mêmes circonstances; il doit donc y avoir con- traction lors de la combinaison de l'acide iodique anhydre avec l'eau, et la chaleur de contraction est, d'après M. H. Sainte-Claire Deville (1), re- (1) Leçon professée devant la Société Chimique le 18 mars 1864. ( 94o ) présentée par » Or La densité D de l'acide hydraté à zéro est 4 5^69 Celle de l'acide anhydre à zéro 5 ,037 La densité moyenne D' de l'acide hydraté est donc 45*^30 Et la contraction de l'acide hvdraté 0,00828 Son coefficient de dilatation K est 0,000224 Et sa chaleur spécifique C { 1 ) 0,1625 ce qui donne pour la chaleur de contraction : Par équivalent 1 i35'^, 72 Par gramme 6*^,45 à Notis connaissons maintenant la quantité de chaleiu" absorbée par l'acide hydraté eti sus de l'acide anhydre, quand il se dissout dans les inèines conditions, et la chaleur de contraction de l'acide hydraté. Or le premier nombre se compose de la chaleur dégagée par la contraction, et de celle que dégage la combijiaison de l'acide anhydre avec l'eau. Celle dernière quantité de chaleur dégagée par la combinaison seide est donc la différence des deux autres, ce qui donne pour sa valeur : Par équivalent 1 53", 5 Par gramme 0*^,6 » Tels sont les principaux résultats calorifiques relatifs à l'acide iodi- que, et qu'on peut résumer dans le tableau suivant : Par équivalent. Par gramme. Chaleur de combustion de l'iode en se transformant c ^ en acide iodique anhydre -t-i3q6o,oo -l-i io,oo Chaleur de dissolution de l'acide iodique anhydre. . . — gSi ,23 — 5,7 Chaleur de dissolution de l'acide iodique hydraté. . . — 2240,4^ — '2,7 Chaleur de contraction de l'acide iodique hydraté. . . + ii35,73 -t- 6,45 Chaleur de combinaison de l'acide iodique anhydre avec l'eau -4- i53,52 -+- 0,6 " (i) J'indiquerai dans un Mémoire plus détaillé l.i méthode employée pour déterminer cette chaleur spécificjue, ainsi que les nombres intermédiaires qui m'ont conduit au ré- sultat o, i6?.5. ( 9^1 1 CHIMllî GÉNÉn.VLK. — Rerlu'irhcs tlic'i niiqiics sur les ël'ils du soufie. Note de 31. Beuthei.ot, préseiilée pai' M. Balarcl. (• 1. Le soufre dissous djuis le sulfure de cai'ljone, sous riiifliience de la lumière solaire, donne naissance à du soufre insoluble : celte découverte intéressante a été faite l'écemnienl par M. Lallemand. Je l'ai vérifiée; j'ai recoiuiu que la liunière électrique, concentrée par un miroir, produit le même effet. On peut encore fondre du soufre à une température inférieure à i3o degrés, puis le laisser se solidifier lentement en l'exposant au soleil ; après cristallisation, la surface du soufre est recouverte d'nne pellicule de soufre insoluble. En opérant à l'ombre, la transformation n'a pas lieu. Cependant on peut empêcher la formation du soufre insoluble dans la dis- solution sulfocarbonique, en saturant à l'avance le liquide avec lui cor|)s qui a la propriété de délerminer le changement inverse, tel que l'hydro- gène sulfmé. Le sulfure de carbone, chargé de soufre et d'hydrogène sul- furé, et introduit dans un tube scellé à lam|ie, peut être exposé an soleil indéfiniment, sans déposer de soufre insoluble. I/expérience ne réussit com- plètement que si l'air a été soigneusement exclu; sinon il se produit d'abord un léger dépôt, dû à quelque réaction oxydante; puis la liqueur éclaircie se conserve indéfiniment. » Dans tous les cas, la formation photogénique (]n soufre insoluble exige la dissolution ou la fusion préalable du soufre; car le soufre octaédrique exposé au soleil n'épiouve pas le plus léger changement. » 2. J'ai entrepris quelques recherches sur le mécanisme thermochi- mique de ces transformations. H s'agit de savoir si la formation du soufre insoluble sous l'influence de la lumière ré|)ond à une absorption de cha- leur, c'est-à-dire à un certain travail effectué par la lumière; ou bien si cette même formation répond à un dégagement de clialeiu', auquel cas la lumière jouerait seulement le rôle d'im agent |)ropre à déterminer la réac- tion. Cette réaction, en un mot, est-elle endothermique ou exothermique? 1) Pour répondre à cette question, il faut délerminer les quantités de chaleur mises en jeu : » 1° Dans la dissolution du soufre octaédrique; H 2° Dans sa fusion ; » 3" Dans la transformation du souhe octaédrique en soufre insoluble. » 3. Chaleur de dissolution du soufre octaédrique. — J'ai trouvé que la dissolution de i gramme de soufre, dans le sulfure de carbone, absorbe C.R., 1S70, i"Semti(;f. (T. LX>., N» 17.) ll\ (94^) 12"', 8 (moyenne de dix déteiminalions, qui ne se sont pas écartées de la moyenne de |)lus de i calorie). Cette quantité est un peu plus faible lorsque le soufre est employé eu grande quantité, par exemple lorsqu'il forme le quart du poids du dissolvant; mais la différence est trop petite pour y insister, car elle n'excède pas i calorie. » 4. Chaleur de fusion du soufre octaédrique. — M. Person a trouvé, pour I gramme de soufre 9'"', 4 » 5. Transformation du soufre octaédrique en souf'e insoluble. — J'ai cherché à déteiminer une quantité de chaleur égale, celle qui est mise eu jeu dans la transformation inverse. Vers 112 degrés, les divers soufres insolubles se changent en soufre ordinaire, avec un dégagement de chaleur capable de ramollir la masse et de la fondre partiellement : ce fciit est établi |)ar mes anciennes expériences (i). Il en résulte que, vers la température de la fusion du soufre, la chaleur de transformation du soufre insoluble doit être voisine de la chaleur de fusion, mais un peu inférieure. Cepen- dant ce résultat n'est pas applicable aux transformations opérées à la tem- pérature ordinaire. » Pour transformer à froid le soufre insoluble, il suffit de le mettre en contact avec une dissolution d'hydrogène sulfuré : le soufre se mouille peu à peu, blanchit et tombe au fond de la liqueur, en prenant un aspect flo- coiuieux ; 1 partie d'Iiydrogène sulfuré transforme ainsi 20 à 3o parties de soufre, et même bien davantage. Le soufre est alors devenu complètement soluble dans le sulfme de carbone, dont l'évaporation reproduit du soufre octaédrique. Il est facile de vérifier que l'action de l'hydrogène sulfuré sur le soufre insoluble donne lieu à un léger dégagement de chaleiu' : mais l'ac- tion est trop lente pour se prêter à des mesures précises. )) On peut la rendre assez prompte pour qu'elle soit terminée au bout de trente à quarante minutes, en ajoutant à l'avance un dixième d'alcool à la solution d'hydrogène sulfui'é. Par suite de cette addition, le soufre inso- luble est moudlé tout d'abord, ce qui accélère le changement. Aucun autre changement chinuque ne se produit d'ailleurs, comme je l'ai vérifié en comparant le poids du soufre dissous par le sulfure de carbone à la fin de rex|)érience avec celui du soufre insoluble employé au début. » J'ai opéré la transformation du soufre insoluble (extrait de la fleur de soulre) dans un calorimètre de verre mince, contenant 5oo grammes de liqueur hydrosulfurée et 21 grammes de soufre insoluble. Le calori- (l) j^/uialcs de Chimie et de Physique y 3® série, t LV, p. 21 3. ( 943 ) mètre était placé dans une double enceinte et entouré d'eau. Les substances . employées avaient été amenées d'avance à des températures qui ne diffé- raient entre elles et de celle de l'enceinte d'eau que de 3 à /( centièmes de degré : précautions indisiensables toutes les fois qu'il s'agit de me- surer des quantités de chaleur très-petites et qui ne se dégagent que peu à peu. Le maximum a été atteint au bout de trenle-cinq minutes : il répon- dait à une élévation de o°,096. La correction du refroidissement s'éle- vait à YY environ de cette valeur; elle a été déterminée empiriquement |)ar une épreuve uliérieure, faite sur le mélange lui-même quelques heures après, dans des conditions identiques. Ce refroidissement était si lent, que la température a baissé seulement de i quarantième de degré en trois heures et demie. Je crois utile de donner ces détails, à cause de l'extrême délicatesse de semblables déterminations. Tous calculs faits, le changement du soufre insoluble a dégagé, vers i8°,5, pour i gramme ... -|- i""^,']. » Mais le soufre oblerni élait-il identi(]ue avec le soufre octaédrique ? Pour m'en assurer, j'ai introduit du sulfiu-e de carbone dans le calorimètre, aussitôt après la transformation et sans séparer le soufre de la liqueur : j'ai déterminé la chaleur de dissolution. J'ai ainsi trouvé pour i grannne de soufre transformé — i5'^*',4- )) Ce nombre l'emporte d'un quart environ sur la chaleur' de dissolution du soufre oclaèdrique. Cet excès s'est retrouvé constamment, et même avec une valeur plus giande, dans cinq déterminations : je donne ici celle qui m'inspire le plus de confiance. La différence entre les chaleurs de dissolu- tion n'est pas due à une action préalable, telle que l'imbibition du soufre, ou à quelque réaction propre de la solution bydrosulfiu-ée précédente. En effet j'ai déterminé, à deux reprises, la chalciu- de dissolution du soufre octaédrique par le sulfure de carbone, en présence d'inie dissolution liydro- sulfiu'ée identique, il j'ai trouvé poiu' i gramme de soufre . . — la"^"', ■7, chiffre identique à — 12^''', 8, trouvé avec le soufre octaédrique et le sulfuie de carbone seul. » Il résulte de ces faits que le soufre soluble obtenu par la transforma- tion du soufre insoluble au contact de l'hydrogène sulfuré n'est pas iden- tique avec le soufre octaédrique, circonstance qui n'a lien de surprenant pour quiconque aura vu l'aspect blanchâtre et floconneux du soufre trans- formé. Examiné au microscope, ce soufre conserve l'aspect utriculaire du soufre insoluble qui lui a donné naissance. Au bout de quelques heures, les utricules commencent à se hérisser de pointes cristallines, qui augmentent sans cesse. Toute la masse est changée en cristaux après qiu-lques semaines. I24.> > ' ■) ( 944 ) , J'ai trouvé alors pour la chaleur do dissolution — i 3*^"' c'est-à-dire le même nombre sensiblement cpie pour le soulre octaédrique. Ainsi le soufre transformé au contact de l'hytlrogène sulfuré présente un état particidier, distinct du soufre octaédrique. Je désignerai cet état sous le nom de soufre amorphe soliible. M Ce soulre, une lois dissons par le sidfiu'e de carbone, ne peut plus en être séparé que sous la forme octaédrique. En admettant l'identité des dis- solutions, on trouve ipie le cliniK/emeiH tlu soti/re amorphe solithle en soufre octaédrique répondrait à luie absorption de — 2*^"', 6, sensiblement égale, mais de signe contraire, à la chaleur dég.igée lors du chancjemeiil du soifre insohiLde en soufre amorphe soluh/e (+ 2''^',7). )) Il en résulte ([ue le chanqemenl du soufre insoUible en soufre octaédrique, à la température de i8",5, répond ù un phénomène thermique nul, ou sen- siblement. » La chaleur mise en jeu dans ce cliangement va donc en diminuant, depuis 112 degrés jusqu'à la température ordinaire; ce qui implique une chaleur spécifique du soufre insoluble un peu supérieure à celle du soufre octaédrique. M Rappelons encore que le changement du soufre prismatique en soufre octaédrique dégage, d'après Mitscherlich, une quantité de chaleur très-voisine des précédentes (-+- 2'^''', 3). En passant du soufre prismatique an soufre amorphe soluble, il y aurait donc un dégagement de 5 calories environ. » 6. Il est maintenant facile de répondre aux cpiesiious posées an début de ce Mémoire. 11 1° La transformation du soufre octaédrique dissous en soufre inso- hdile, sous l'influence directe de la lumière solaire, est accompagnée par un dégagement de chaleur, soit -+■ i2''''',8 par gramme; » 2° La transformation du soufre ordinaire, simplement fondu, en soufre insoluble est également accompagnée par nu dégagement de chaleur. Ce changement n'a pas lieu dans les conditions ordinaii-es; mais il a lieu, comme ji" l'ai montré plus haut, sous l'influence de la lumière solaire. Il a lieu également, d'après mes anciennes expériences (1), lorsque le soufre fondu se solidifie au contact de l'acide sulfureux ou de l'acide nitrique. » Dans la tran>formatiou du soulre, connue dans la |)lupart des réac- tions où elle intervient, la lumiéie joue donc simplement le rôle d'agent excitateur; mais ce n'est pas elle qui effectue le travail proprement dit de la transformation. » il) Annales de Chimie et de Plnsiquc, 4' série, t. I, p. 892. ( 945 ) PHYSIOLOGIE. — De la loi des rotalions du globe oculaire d(Uis les mouve- ments associés des jeux. Note de M. Giraud - Teulon , présentée par M. Ch. Robin. « La mécaniqtie physiologique des mouvements oculaires paraissait fixée, depuis 1847, P^'' '^ découverte des lois aussi précises fpi'élégantes établies par Donders. Ce physiologiste émiuent les avait fondées avec la logique apparente la plus inattaquable, sur l'observation des inclinaisons éprouvées parles images persistantes laissées sur la rétine, lors îles mouvements directs et obliques du regard associé. Elles se lésumaient en ces i\euK grands fails expérimentaux : » I. Lors des mouvements des deux yeux en parallélisme s'exécutant dans les plans cardinaux, horizontaux ou verticaux, les méi idlens / r/;;/^n;es des yeux (on désigne sous ce nom ceux qui, lors du regard direct à l'ho- rizon, sont déterminés par les deux plans horizontal et vertical médian), ces méridiens, disons-nous, conservent, pendant tout le mouvement, leur horizontalité on leiu' verticalité. » IL Dans les mouvements diagonaux ou obliques du regard, ces deux méridiens, demein-anf, dans les deux yeux, toujours respectivement paral- lèles, s'inclinent, au contraire, sur la verticale ou l'iiorizontale, d'un certain angle qui ne dépend que des coordonnées de la direction du regard (longi- tude et latitude); en d'autres termes, de son obliquité et de sa hauteur. » Le sens de cette inclinaison porte l'extrémité du méridien primaire vertical la plus voisine de la direction du point de mire, du côté de ce même point de mire. » A la lumière jetée par ces mémorables expériences sur la mécanique oculaire, l'action de chacun des moteurs de l'œil a reçu sou affectation avec la plus saisi.ssante clarté, et les problèmes patliologiques posés par les para- lysies musculaires se sont vus élucidés avec la même netteté. » Un ouvrage récemment publié, et dont la puissante et légitime autorité n'a pas besoin d'être rappelée dans cette enceinte, VOjjlitjue physiologique de M. Helmhollz, fait de ces mêmes lois une exposition qui, sous une appa- rente adhésion, les renveise, au moins en pai'tie. » En partait accord, semblerait-il, avec l'éminent physiologiste d'Utrecht, l'illustre professeur de Heidelberg tire des mêmes expériences une conclu- sion absolument opposée à celle du premier observateur. Pour lui, TiMcli- naison observée dans les méridiens primaires, lors îles mouvements diago- naux, atuait lieu, pour le méridien vertical ou sagittal, dans le sens indiqué ( 946 ) f»ar M. Donders, mais le méridien primaire horizontal éprouverait, dans le même temps, i(/(e inclinaison contraire. De telle sorte que, lors d'une même direction oblique du regard, l'angle dièdre des deux méridiens primaires, angle que l'on devait supposer constant et droit, et qui reste tel dans les lois de Donders, deviendrait obtus d'un côté du plan vertical, aigu de l'au- tre côté. » Les belles lois de Donders ne pouvaient plus, en réalité, subsister, ac- compagnées de la restriction de M. Ilelmliollz. Aussi l'auteur de YOptiqne pli^siologique énonce-^-}], en parallèle, un nouveau principe posé par Lis- ting, et déduit du correctif même apporté dans le résultat des expériences d'Utrecht. « Puisque, dit Listing, lors du regard oblique, les méridiens primaires » s'inclinent en sens contraire l'un de l'autre, c'est qu'il existe une certaine M direction intermédiaire pour laquelle les méridiens ne s'inclinent point; » et cette direction intermédiaire, c'est celle-mème cpie suit le regard. » M. Helmhollz conclut donc, avec Listing, que, dans les directions obliques, la rotation de l'œil s'exerce autour d'un axe fixe dont la direction est per- pendiculaire à la ligne de regard, dans ses deux positions initiale et ter- minale. » Ce principe a reçu le nom de loi des rotations de Listing, et nous ajou- terons que les expériences instituées par I\1M. Helmholtz et Listing sem- blent la justifier et ne sont pas contredites. Les images rétiniennes persis- tantes paraissent, en effet, demeurer sans inclinaison sensible, dans les mé- ridiens intermédiaires définis par Listing. » Ainsi donc, conflit absolu entre les lois de Donders et celle de Listing. Si, pour tous les deux, les mouvements de l'œil ont lieu incontestablement, lors des directions cardinales, autour d'axes fixes de rotation, dans les di- rections obliques il n'en est plus de même. Suivant Donders, l'axe varie avec le mouvement, suivant Listing il demeure encore fixe et tel que nous venons de le définir. Et l'indécision |)ouvait durer longtemps, car les deux systèmes reposent siu" les mêmes expériences, également acceptées des deux parts. H 11 importait cependant autant à la physiologie qu'à la pathologie qu'ini tel dissentiment, dissimulé sous un accord décevant, reçût sa solution. » Si nous ne nous ti-ompons, ce conflit piend unitpiement sa soui-ce dans un certain vice fondamental des expériences instituées. Toutes ces images accidentelles ou persistantes, dont l'observation a dicté ces lois con- traires, ont été étudiées pai- projection sui- une tenture \eilical(^ posée en ( 9^17 ) face (les expérimentaleiir.s. Or ces projections ne sont des projections géo- métriques que |)oin' la position initiale de l'expérience. Dans les mouve- ments obliques du regard, — la tète de l'observateur demeurant fixe et parallèle au plan de la tenture, — lesdites projections deviennent de simples intersections planes obliques; el si, dans ces coupes faites par un plan vertical (celui de la tenture), les traces verticales conservent naturel- lement leur signification, il n'en est plus de même des traces horizontales ou inclinées. » Pour obtenir des relations exactes, une fidèle reproduction des modifi- cations angulaires dont étaient susceptibles les inclinaisons absolues ou relatives des méridiens primaires, il eiil fallu employer un système de pro- jections constamment orthogonales. )) Or les mêmes expériences, répétées par nous, dans ce système, sur une tenture demeurant perpendiculaire à la direction du regard, tant dans sa position terminale que dans sa position initiale, démontrent immédiatement et invariablement que les inclinaisons de Ions les méridiens ont lieu, pour chaque mouvement, sous un même angle, dans le même sens poin- tons ces méi'idiens, et dans la direction annoncée par Donders pour le primaire vertical. La contiadictioii observée entre les rotations des méri- diens horizontal et vertical par MM. Helmhollz et Listing, et attribuée par eux aux torsions mêmes de l'œil, était uniquement due aux fausses indica- tions apportées par les piojeclions obliques. » MÉDliClNIi. — De lu part qui revient au brome dans raction thérapeutique (les bromures. Note de M. E. Decais.ve, présentée par JVI. Balard. « Dans la dernière séance de l'Académie, à propos d'une Comnuuiica- tion relative à l'emploi du bromiue de potassium en médecine, M. Balard exprimait le désir que les médecins ne se bornassent pas à l'usage exclusif du bromure de potassium, mais essayassent aussi d'antres bromures, le bromure de sodium, par exemple, afin de savoir la part exacte d'action qui revient aux différentes conibinnisons du brome. » Dans les recherches que je pouisuis, depuis trois ans, sur le traitement des maladies nerveuses, j'ai expérimenté sur une assez large échelle le bro- mure de potassium, et j'ai vouhr me rendre compte de la différence '.l'aciion de plusieurs bromures. Ces recherches fer'ont le sujet d'un travail qtre j'au- r-ai rhormeiir de communicpier bientôt à l'Académie, et (hins lequel j'étu- dierai les effets physiologiques des thtférents bromures sur les .systèmes ( 948 ) nitisciilaire el vascuiaire, la respiralioii, le liihe digestif, les sécrélions, le pliaryiix, etc., et leur action thérapeiiliqiie Hans les affections nerveuses. » Mais, pour répondre à la question posée j)arM. Balard, en ce qui re- gai'ile le bromure de sodium, je dirai que : )i Le hrouuu-c de sodium eiii])loyé vingt-sept fois, aux mêmes doses et quelquefois à doses plus élevées que le bromure de potassium, m'a donné les mêmes résultais dans les attaques éjiileptiques, choréiques, liysléri- ques, etc. ; « Lf bromure de sodium a, sur le bromure de potassium, l'avantage d'être plus facilement éliminé, et son administration ne présente aucun danger. J'ai pu donner le bromure de sodium à un malade pendant un an sans produire celte saturation qu'on observe avec le bromure de potassium ; » L'action des deux bromures est dilfércnte sur l'intestin. J'ai souvent observéla soif etla constipation avec le bromuredesodium, et, au contraire, dt\s coliques el de la diarrbéc passagère avec le bromure de potassium. » Eu souune, et pour me lésnmer, je pense, dés aujourd'luii, jîouvoir dire que, dans les bromures, l'aclion tliérapeutique appartient surtout au bi'oine. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Expériences sur le mode d'action du chloroforme sur i irriiabililc des élnmines des Mahonia. Note de M. Jourdain, pré- sentée par M. Milne Edwards. « Di'puis longtemps on sait que les filets stammaux de celte plante, comme ceiw ties Berberis, sont douées d'irritabilité, c'est-à-dire se préci- pitent brusquement sur le pistil, quand un corps étranger estmisen contact avec la partie inférieure de la face interne de ce filet. J'ai voulu rechercher si cette irritabilité serait suspendue ou déiruite par l'action d'un agent anesthésique. Dans ce but, j'ai introduit un rameau fleuri du Maltonia, sous une cloche en verre, il'uu litre environ de capacité, dans laquelle je plaçais du colon imbibé de quelques gouttes de chloroforme. La plante a été soumise aux vapeurs du chloroforme, une, tieux, trois, cinq, dix el quinze minutes. Ces expériences ont eu lieu à une température comprise entre i4 et i 5 degrés. M Au bout d'une minute, les étamincs sont fortement renversées, coiinne dans un état tétanique; elles sont rebelles à toute excitation. La plante est ex- poséeà l'air libre : après lui inlervalle de huit ou dix minutes, l'irritabilité re- paraît, faible d'aboid et incomplète^ el se niaudesteen premier lieu dans les ( 9^^9 ) fleurs les moins épanouies. Au bout de vingt-cinq à trente minutes, les filets staniiuaux ont retrouvé toute la sensibilité qu'ils possédaient avant l'action de l'agent anesthésique. Si l'expérience est coiilinuée pendant deux ou trois minutes, le résultat est le même; seulement l'irritabilité met plus de temps à reparaître. Si l'action du chloroforme se prolonge dix à quinze minutes, on voit la fleur prendre une teinte orangée^ les étamines sont devenues insensibles à toute sollicitation, mais l'exposition à l'air libre ne ranime j^as le rameau, qui le leiulemain est deverui noirâtre et a été tué par les vapeurs du chloroforme. Les mêmes phénomènes se protluisent, que le rameau mis en expérience soit pourvu ou non de feuilles. » Il m'a paru d'autant plus intéressant de relater ces expériences à la suite de celles qui ont élé entreprises sur les Sensiiives, que le chloroforme, d'après les rechei'ches de M. Cl. Dernaid, panît agir sur les animaux comme modificateur du systèuie nerveux. » .\I\CUÉ0L0GIE. — Dé oiiuerte d'ini atclii r (riiislniinenls inéhisloiiqiies en l'dleilne; jini-M. l'iibbé Kiciiar». « Cet atelier est à environ douzf kiloinelri s île Jérusalem, près du vd- lage d'EI-Bire (ancienne Reérolh), lieu où la Iradilioii ra|i|)orie que la Vierge et saint Joseph s'aperçureni de l'absence de l'eiifanl Jisiis. » Il v a près de cetie loc.dilé, le cpn est rare en Judée, plusieurs fon- taines importantes. C'est au sml-oue.st' et à qnel<|iies cent. unes de mètres de ces fontaines que fai coiistalé un atelier d instrumenis en silex. J'y ai choisi une ciiiquaiUaiue de pièces : )) Une pièie ronde, grosse comme une pomme ordinaire et ressemblant à un petit boulet, qui parait avoir beaucoup servi; » Une deuxième pièce, à peu pies du même voliuue, mais inachevée; » Une troisième, moitié moins grosse (pie les précédentes et carrée; )) Trois haches, de lo centimètres de longueur sur 4 ^'e largeur, non po- lies, plus arrondies d'un côté que de l'autre; » D'autres haches plus petites et de même forme; » Des grattoirs ; « beaucoup de couteaux (i) ; (i) M. l'abbé Morétain, missionnaire en Terre-Sainte, il y a dojà quelques années, a dé- couverl des couteaux en assez grand nombre, non sur remplacement d'un atelier, mais dans des grottes. C P.., 1870, I" Semestre. (T. LXX, N» 17.) J25 ( 95o ) » Des sries très-remarquables. » Généralement ces instruments sont moins bien travaillés que ceux que j'ai signalés au mont Sinaï. » A mon retour en France, j'aurai l'honneur de montrer à l'Académie un choix de ces instruments. MÉTÉOROLOGIE. — Le bolide (lu 19 avril. Note de M. Chapf.las. « A ii'^a'", notre horizon a été brillamment illtuniné par le passage d'un bolide extrêmement remarquable. Ce météore, prenaiit naissance près de c d'Hercule, est venu s'éteindre auprès du groupe (c?, £,Ç) de Céphée, décrivant ainsi du sud au nord une trajectoire de 48 degrés. » D'une belle nuance \erte, il était accompagné d'ime large traînée phosphorescente à la fois com|)acte et détachée; bleuâtre à son exirémilé aniérieiue, et d'un rouge vif dans sa partie avoisinant le noyau météorique. » La disparition tie ce bolide a élé précédée de trois explosions succes- sives, ne laissant percevoir aucun bruit, mais produisant des éclairs assez vifs poiu' permettre de distinguer les collines qui entourent Paris. Enfin sou diamètre apparent, égal à 6 ou '7 fois celui de Jupiter-, nous a permis de le classer aisément parmi les premières grandeurs des globes filants. » F>es coordonnées des points d'apparition et de disparition sont : Foiir l^apparûion. Ascension droite 247° Déclinaison +46 Pour le point Je disparition. * Ascension droite 330" Déclinaison "•"S'; » GÉOGRAPHIE. — Sur une voie nouvelle jiour !' exploration du pùle nord par lu mer de Karu cl l'océan Sibérien ; par M. Cii. Grad. « Trois projets ont été proposés successivement jtour l'exploration du pôle nord : par la voie du détroit de Smith, par celle de la mer des Spilz- bergen, entre le Groenland et la Nouvelle-Zem])le, enfin par le détroit de Behring. Le premier de ces projets, émis par .\LOsboru, devait être accompli en trauieaux par la voie de terre; les deux autres, ceux du D'' Augustus Petermann et de M. Gustave Lambert, s'appuient sur l'existence d'une mer polaire ouverte, libre de glace. Une seule des expéditions proposées se trouve en voie d'exécution : c'est celle cpii s'est formée en Allemagne, l'an { 95> ) dernier, à la suite d'une souscription nationale, et qui doit se trouver, en ce moment, clans les |)arag(^s du Groenland oriental. Comme l'expédition française elle-même n'a pas encore pris la mer, et cpie son promoteur s'est prononcé en faveur tl'un voyage par le détroit de Behring, je voudrais ici appeler l'attenlion sur une voie nouvelle, capable de conduire au même but dans lui délai beaucoup plus court, par conséqueiit aussi avec une économie considérable. Cette voie est celle de la mei' de Kara. » La mer de Kara s'étend au nord de la Sibérie, entre 55 et yS degiés de longitade est de Greenwicli, depuis 70 jusqu'à 76 degrés de latitude nord. Composée d'un bassin en forme de croissant assez largement ouvert du côté de l'océan Sibérien, elle est entourée d'un côté par les îles Waïgatscb et de la Nouvelle-Zemble; de l'autre par la péninsule des Samoyedes, et commu- nique avec les mers du nord de l'Europe par ledétroit de Waïgaiscli. Celte mer est réputée la plus froide du monde. Non-seulement elle présente les glaces qui s'y forment naturellement, mais tontes celles que charrient l'Ienisseï et l'Obi; les plus grands fleuves de la Sibérie s'y accumulent sur la côte orien- tale du groupe de la Nouvelle-Zemble. Aussi M. de Baer a donné au bassin de la mer de Kara le surnom de Glacière, et, en se fondant siu' son autorité, des géographes distingués affirment que la côte orientale de la Nouvelle- Zemble est « absoliuneut inabordable » et la mer environnante « remplie » de glaces élernelles ». Par suite d'une réputation aussi sinistre, peu de marins ont osé s'approcher de la mer de I^ara ; l'opinion d'iuie mer inabordable, revêtue de glaces éternelles, s'est fortifiée de plus en plus, au contraire des faits réels, et la constitution physique de cette région est de- meurée inconnue. Il en a souvent été ainsi en géographie. Tout le monde sait avec quelle persistance les géographes les plus éminents ont si long- temps placé une grande chaîne de montagnes, les monts de la Lune de Pto- lémée, dans les contrées au sud du lac Tsad, dans l'Afrique centrale, taudis que Vogel, en faisant l'hysoméliie de celte région en i856, y trouva, au lieu de montagnes très-hautes, une plaine basse et uiarécagitise située à lui ni- veau inférieur à la plus grande partie du Sahara. De même le fameux lac Torrens, que nous voyons encore sur bien des cartes d'Australie occuper un vaste bassin recourbé en fera cheval, ne doit sou existence qu'à un dé- faut de critique, caries observations exactes faites à l'occasion des récents voyages de Stuart, de Gairdner et d'autres explorateurs australiens n'uidi- quent, à la place de la grande nappe d'eau supposée, t|ue quelques petits l)assins éloignés les uns des autres et qui ne comnuuiicpient même pas entre eux. Le lac Torrens n'a pris place siu' les cartes d'Australie et les montagnes I 25.. ( 9.^2 ) de la Ijune, dans les plaines basses de l'Afrique centrale, que par suite d'inie fausse iuteiprétation et des observations itiexacU's : c'est sans fondement aussi que la mer de Rara et réputée inaccessible, tandis que nous y voyons la voie la plus proche poiu' l'exploration du |)ôle nord en navii-e. » Il y trois siècles déjà, le Hollandais Barcntz fit le tour de la mer de Kara et trouva la Nouvelle-ZeiidjJe revêtue d'iierbeset île fleurs. En 1760, le navinateur russe Sawa Loschkiu a du faire le lour couiplet de la Nouvelle- Zemble en trois étés et deux hivers sans cpie nous avons sur sou voyage desdétads plus précis. J/été dernier enfin la merde Kara a été traversée à plusieurs reprises par des Russes, par des baleiniers anglais et norvégiens, notamment par le capitaine Johanesen, dont M. Peterinann, le promoteur des expéditions allemandes au pôle nord, vient de nous communiquer un Ra[)port du plus vif intérêt. On sait que la mer de Kara a été traversée en 1869 par les baleiniers Paliser et CarNeu; mais le capitaine Johanesen, en s'ocuqjant également de la chasse aux phoques et aux baleines, a recueilli des observations scientifiques remarquables et traversé, la même année, la mer de Kara de l'ouest à l'est, puis du sud au nord sans difficulté, sans voir une quantité notable de glace flottante. » Je no puis doiuier ici la traduction du Rapport de Johanesen, que M. Petermann se propose de publier dans son excellent recueil des Geo- grnjihisclie MilllieUnncjen. Je me bornerai à dire que le hardi baleinier, après avoir atteint la Nouvelle-Zemble le 3i mai, remonta le long de la côte ouest jusqu'au cap Nassau par ^G^^o' de latitude nord. Il revint ensuite en arrière, traversa le 17 juillet l'étroit canal de Matoischkiu, qui sépare la Nouvelle-Zeivible en àinix îles distinctes, recourbées eti foime de croissant. La mer de Kara fut d'aboid traversée du nord au sud, puis le tour complet en lut fait depuis le détroit de Kara jusqu'à 1 degrés au noi'd de l'eni- boiichure de l'Obi. Il y avait de la glace en fragments aux environs du ca- nal de Kara ou de Waigatsch, mais la côte orientale de la Nouvelle-Zemble était libre. Cette côte est généralement basse, comme le littoral de la Sibérie dans la péninsule samoyède. Tout le pays des Samoyèdes était revêtu de verdure, ainsi que l'île Blanche, près de l'embouchure de l'Obi. J.e 23 août, Johanesen trouva la côte de la Nouvelle-Zemble « couverte d'herbe et de )) fleurs, " près du cap Lointain, au delà de 75 degrés de latitude septen- trionale. On revint au détroit de Waigatsch le 29 aotjf pour retourner en Norvège après une navigation heureuse, sans difficidté aucune, sans avoir touché un seul morceau de glace dans celte terrible mer, jusqu'alors répu- tée couverte de glaces éternelles. ( 9^3 ) » Selon les marins russes, il n'y a point de glace en été le long do la pres- qu'île des Samoyèdes et elle n'y a|iparaît qu'avec les gelées d'automne. Les glaçons flottants observés par Johanesen étaient de faible dimension.. En gé- néral, ces glaçons sont refoulés vers les côtes orientales de la Nouvelle-Zem- ble, et, au dire des Russes, ils y restent pendant tout l'été en certaines an- nées. Cette circonstance résidte de la direction di's couiauts. Le courant des fleuves à l'est de l'Obi et celui de l'Obi mémo se dirigent vers la pointe de la côte orientale de la Nouvelle-Zemble, en marcbant par con.séquent vers l'ouest et en s'écoulaiit, en partie, dans l'océan Glacial sur le nord. I^a branche qui va à l'ouest rei'.coiitre le courant de la baie de Rara, et par smte la glace tt.nd à s'accunuder dans celle direcliiui sur la côle orientale de la Nouvelle-Zemble. La mer de Kara elle-même est généralement basse, et présente souvent 5 ou 6 brasses de profoudeiu' à i ou a milles des côtes, avec un fond de sable et de limon qid provient, en partie, des sédiments de l'Obi, surtout aux environs de l'île Blanche. Adleurs, la profondeur at- teint 6o brasses et plus. En admettant que le voyage de Johanesen se f-oit accompli dans des circonstances exceptionnellement favorables, il faut ce- pendant reconnaîtie que, même dans les années les |dns mauvaises, la mer de Kara doit présenter, au milieu des glaces, des passes navigables. C'est là du moins l'avis des Russes, et M. Pelermann pense également que les côles de Sibérie sont libres chaque année et cpie la navigation est possible sur toute l'étendue des côtes de l'Asie septentrionale. )) Dansune Communication, faite à l'Académie des Sciences le i6 juillet i866, j'ai appelé l'attenlion sur le développement des glaces dans l'océan Polaire. Une étude attentive des explorations faites depuis quarante ans dans les mers glaciales m'a convaincu de l'existence d'eaux libres dans les parages du pôle nord. M. Nordeuskiold dit bien, à la fin de sa relation des expéditions suédoises aux îles Spilzbergen : « La rei)résenlatiou d'une mer » polaire ouverte est une hypothèse qui ne peut être soutenue, à laquelle » s'oppose l'expérience acquise par des sacrifices considérables, et la seule » voie à suivre pour atteindre le pôle, c'est d'aller au nord en traîneaux, » après un hivernage dans le groupe des Sept-Iles où sort le détroit de » Smith. » Mais à cette assertion s'op[)Osent les faits acquis par les voyages de Parry, de Ross, de Kane, de Hayes, de Weddell, puis surfout les obser- vations récentes des capitaines l^ong et Johanesen. L'espace dont je dis- pose ne me permet pai d'enlrer dans de longs développements sur l'état des glaces et des courants de l'océan Arctique. Je me bornerai à rappeler que Parry, eu voulant s'avancer au nord sur sa banquise hypothétique, fut ar- ( 954 ) rêté par les eaux libres, puis entraîné vers le sud par la glace en dérive. Wcddell, de son côté, traversa trois fois en 'iS}3 la barrière de glace de l'océan Austral, avec de simples navires à voiles, l'un de i6o, l'autre de 65 tonneaux seulement, et trouva chaque fois, de l'autre côté de cette bar- rière, une mer ouverte, fourmillant d'oiseaux et de baleines. Dans le nord, l'expédition de Mac-Clinlock en 1857, celle de Haven eu i85o, qui furent cernés par les glaces dans la mer de Baffm, reconnurent que cette mer ne gèle pas en entier, malgré une température moyenne de — aS à — 3o degrés centigrades pendant les trois mois d'hiver. Enfin, tous les bois flottés obser- vés sur lescôles des îles Spilzbeigen appartiennent sans exception, d'après les recherches de M. Agardli, au Lnrix de Sibérie, et comme la distance des îles Sjiilzbergcn à la côle de Sibérie est de 1000 milles nautiques en ligne droite, ces bois ont dû venir en flottant à la siuface des eaux, ce qui im- plique une mer libre, à certaines époques du moins. M En tous cas, la mer de Kara peiU être traversée chaque année, et la navigation est possible sur toute l'étendue des côtes d'Asie dans l'océan Glacial. Or on peut se rendre eti bateau à vapeur de Vardo, en Norvège, à rObi jiar le détroit de Waïgaisch et la mer de Kara en quatre jours. La voie de la mer de Kara offre donc, pour l'exploration du pôle nord, sur celle du cap Horn et du détroit de Behring, un trajet beaucoup plus court, i)ar conséquent moins coûteux. Tout le succès des expéditions dans les mers glaciales dépend de l'énergie et de l'habileté du coumiandant, non moins que de la bonne appropriation des navires; et, en terminant, nous ferons remarquer que ce ne sont pas les bâtiments les plus forts, mais les plus légeis, susceptibles de se mouvoir facilement au milieu des glaces, qui donnent les nieilleurs résultats, car les vaisseaux de Weddell, de Long et de Johanesen étaient de simples navires baleiniers de 3o à laS tonnes. » M. A. Rotijou demande l'ouvertuie antor, et nu résiniié semblable pour le t. LXX des Comptes rendus de l'Acadéniie des Sciences. » Le numéro se termine par une intéressante étude de M. Hoûel siir la vie du savant russe Lobatchef?ky, dont les travaux sur la Géométrie ont, dans ces derniers temps, attiré l'attention des géomètres, et fait le sujet d'un exposé assez dé\eloppé dans le Bullettino du piince Boncompagni. » La séance est levée à 5 heures et demie. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance dn i i avril 1870, les ouviages dont les titres suivent : Service municipfddes trnv.nix jiuhlics. Service des eaux d'éyout, année 1869. Coiujite rendu des travaux et des lésultats. liapports des imjènieurs ; par MM. Mille et Durand Claye. Pans, sans date; br. in-/(° autographiée, avec atlas. Note par M. J. COFFiN. Arras, sans date; 1 page in-8°. (3 exemplaires.) Vingt-trois biothures diverses, publiéts en langue danoise par l'Université d'Helsingfors. 18G8-1869; in-8" et in-4". On the... Sur la connexion entre la constitution chimique et l'action phjr- siologirpte, 1'' partie; par MM. A. CUUM BaowiN et T.-R. pRASiiR. Édim- ( 957 ) hoiirg, 1869; in-4°. (Extrait des Transactions de In Société royale d'Édiiii- hourçi, t. XXV.) Tabulœ quatitilaliim Besseliananim pro annis i75o ad 1840, comjmlalœ edi ciiravit et prœfatus es( Otto Struve. Petropoli, 1869; in-8°. annales de l' Observatoire physique central de Russie, publiées par M. H. WiLD, année i865. Saint-Pétersbourg, 1869; in-4° cartonné. Répertoria m... Répertoire pour la météorologie, publié par l' Académie iin- périale des Sciences sous la direction de M. H. WiLD, t. I*"', i"= partie. Saint- Pétersbourg, 1869; in-4°. Jahresbericht... Rapport annuel présenté, le 5 juin 1869, au Comité de r Observatoire Nicolaï. Saim-Véter&hourg, 1869; in-8°. Ueber... Sur une méthode propre à déterminer l'orbite des comètes, etc.; par M. H. Gyluen. Saint-Pétersbourg, 1869; in-8°. Litbologie... Lithologie des mers de l'ancien monde; par M. Delesse, tra- duit par M. Hauchecobne, de Berlin. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Tirage à part du Journal de la Société géologique allemande, 1870.) Cliniche... Observations cliniques sur la thérapeutique psichiatrique ; par M. C. GiRONE. Aversa, 1870; br. grand in-8°. La... La météorographie du globe étudiée à diverses altitudes de la terre; Mémoire de M. Fr. Zantedeschi. Sans lieu ni date; br. in-S". L'Académie a reçu, dans la séance du 18 avril 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de ta loi du 5 juillet 1844^ publiée par les ordres de M. le Ministre de l' y4 griculture , du Commerce et des Travaux publics, t. LXIX, Paris, 1870; in-4° avec planches. Les Lophohranches ; par M. A. DuMÉRiL, Membre de l'Institut. Cherbourg, sans date; br. in-S". (Extrait des Mémoires de la Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg, t. XV.) Mémoires de la Société impériale d'Agriculture, de Sciences et d'Arts séant à Douai, 3* série, t. IX, 1866-1867. Douai, 1868; in-8°. Une fabrique de faux autographes, ou récit de l'affaire \rSi\n-L,ucas; par c. R., 1870, i" Semestre. (T. LXX, N» 17.) I 26 ( 958 ) MM. H. BoRDIER et E. Mabili.E, accompagné de quatorze fac-similé des prin- cijjaiix docniuents mis en cause dans le procès. Paris, iS'jo; in-/|". Reclierclies sur les crustacés d'eau douce de Belgique; par M. F. Plateau, 11' et IIP parties. Bruxelles, iS'^o; iii-4° avec planches. (Extrait du t. XXXV (les Mémoires couronnés et ^Mémoires des Savants étrangers.) Matériaux pour la faune Belge. Crustacés isopodes terrestres; par M. F. Pla- rEAU. Bruxelles, 1870; in-8°. (Extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique.) D'une seconde nouvelle méthode pour déterminer la parallaxe du Soleil. Flo- rence, 1870; br. grand in-8°. Compte rendu de la Société de bienfaisance pour l'enseignement des bègues indigents; par M. TERME, député du Rliùne. Paris, 18G9; br. in-8". La France divisée par provinces ecclésiastiques, 1870. Carte des archevêchés et évéchés suffragants ; par M. C. TalLOIS. Paris, 1870; in-8°. (2 exem- plaires. ) Archivio... Archives concernant la zoologie, ianalomie et la physiologie, publiées par les soins des professeurs S. RlCHlARDl et G. CanestRINI, 2" série, I. If, i*" fascicule, mars 1870. Turin et Florence, 1870; in-8°. Geografia... Géographie médicale de l'Egypte; par M. E. Rossi-Bey. Ti- vourne, 1870; in-S". Portolevante et cause de son ensablement ; Lettre du conim. A. ClALDI. Rome, 1870; in-S". (Présenté par M. deTessan.) Experimentalunlersuchungen... Recherches expérimentales sur la founa- tion des bulles dans des tubes cylindriques en forme de cercle; par M. F, Melde. Leipzig, 1870; in-8''. L'Académie a reçu, dans la séance du 25 avril 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Société impériale d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon : (Comptes rendus des séances, 4^ série, t. II, n" 5. Lyon et Paris, 1869; br. in-8°. Etudes sur les terrains agricoles de la Sologne ; par M. F. Masure. Orléans, 1870; avec cartes, gravures sur bois et tableaux. (Présenté par M. Boussin- i,'ault.) Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques, rédigé parM. G.Dar- ( 9%) ) boux, avec la collaboration de MM. Houi£L et LoEWY, sons la direction de la Commission des Hantes Études, t. 1, février 1870. P;iris, 1870; in-8°. (Présenté par M. Chasles.) L'ordre îles Primates, parallèle analomkjHe de lltomme et des sine/es; jini M. P. Rroga. Paris, 1870; in-S". (Présenté par M. Robin.) Bourbonne et ses eaux minérales; parM. Ang. Causard. Paris, 1870; in-i 2 avec carte. Manuel de Concli/liologie, on Histoire naturelle des Mollusques viuanis cl fossiles; par M. S.-P. Woodward, augmenté d'un Appendice par M. Ralph Tate, traduit de l'anglais sur la deuxième édition par M. A. HuMBiîRT. Paris, 1870; I vol. in- 12 relié, avec planches et figures. Engrais et amendements laissés par les fermiers sortant de bail. Rapport par M. BoNKlER. Lille, 1870; br. in-8°. (Extrait àea Archives agricoles de l'arron- dissement de Lille. ) ( 3 exemplaires. ) Remarques sur l'équation x"^ —1 = 0; jiar M. E. Catalaîn. Bruxelles, 1 870; br. in-8°. (Extrait des Bulletins de l' Académie royale de Belgique.) Phylloxéra vastatrix, hémiptère-homoptère de la famille des Aphidiens, cause prétendue de la maladie actuelle de la vigne; parM. V. SlGNOliET. Paris, 1870; in-8°. (Extrait des Annales de la Société entomologique de France., ,869.) De la destruction des vers blancs par la jachère, 2^ étude; par !\I. E. TIecquet d'Orval. Paris, 1870; br. in-8°. Physique du globe. Recherches sur le magnétisme terrestre; par M. D. DlA- MILLA-MULLER. Turin et Florence, 1870; in-4''- De la détermination du poids d'un décimètre cube d'eau distillée à 4"; par M. H. WiLD. Saint-Pétersbotn-g, 1870; br. in-8°. (Extrait <\u Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg , t. VIII.) Sulle. . . Sur les vingt-sept réseaux d'une surjace de troisième ordre; par ]M. le prof. L. CREMOiSA. Milan, 1870; br. in-8°, Risultate... Résultats des observations sur l'électricité atmosphérique faites à l'Observatoire de Modène; Mémoire de M. le prof. D. RagONA. iModène, i87o;iu-8°. Bullettino... Bulletin de bibliographie et d'histoire des Sciences mathéma- tiques et physiques., publié par M. B. Boncompagini , t. II, octobre 1869. Rome, 1869; in-4°. (Présenté par M. Chasles.) ( 96o ) Ueber... Sur les s/iectres de certains qaz dans les tubes de Geissler; par M. A. WuLLNER. Berlin, i868; br. in-8°. Ueber... Sur les spectres de certains gaz soumis à une haute pression; par M. A. WULLINER. Bonn, 1868; br. in-8". Ueber... Sur les spectres des éléments de l'eau parlée au rouge; par M. A. WULLNER. Sans Heu ni date; br. in-4°. (Ces trois derniers ouvrages sont présentés par M. Faye.) ERRATUM. (Séance du 18 avril 1870.) Paye 848, ligne 12, au lieu de 1 ,3335, lisez i ,3332. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. • a a o ' SEANCE DU LUNDI 2 MAI 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MEMOIRES ET COMMIMICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce à l'Acadéinie la perte donloiireuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Lamé, Membre de la Section de Géométrie, décédé le i" mai 1870. ÉLECTRO-CHIMIE. — Mémoire sur lu cause des effets électriques produits au contact des métaux et de ieau distillée; par M. Becquerel. (Extrait.) o La propriété que possèdent les corps poreux et la surface des cor|)s d'absorber et de fixer les gaz par affinité capillaire, suivant l'état de cette surface et la température, intéresse les sciences physico-chimiques et la physiologie. J'en ai fait une nouvelle élude, dans le Mémoire que j'ai l'hon- neur de présenter à l'Académie, et dont je vais lui faire connaître succinc- tement les principaux résultats. )) J'ai commencé par rappeler les expériences de Dobéreiner, de Dulong et de Thenard, sur la propriété que possèdent l'éponge de platine et la sur- face des corps, d'opérer la combinaison de l'hydrogène et de l'oxygène, soit à la température ordinaire, soit à des températures plus ou moins éle- vées, ainsi que celles de T. de Saussure, sur la propriété du charbon et des corps poreux d'absorber les gaz dans des proportions différentes. C. R., 1870, i" Semestre. (T. LXX, N" 18.) I 2'J (96-) » J'ai cherché d'abord quelle pouvait être la force électromolrice du char bon et des inélaux purs, lorsqu'ils sont plongés dans l'eau distillée dans des appareils de platine et conservée dans des vases de même métal et non de verre, afin d'éviter la présence de la soude. Ces corps conducteurs forment trois catégories, sous le rapport de leurs forces élecfromotrices : la première se compose du charbon ; la seconde de l'or, du platine, du palladium et de l'iridium; la troisième de l'argent et des métaux oxydables. Dans cha- cune de ces catégories, les corps possèdent une force électromotrice spé- ciale : dans la première, le charbon est ordinairement négatif; dans la seconde, les métaux sont tantôt positifs, tantôt négatifs, suivant la tempé- rature et la nature des gaz absorbés; dans la troisième, quand les métaux ont été chauffés, ils sont constanmient positifs. » Si l'on plonge dans deux coupes d'agate, contenant de l'eau distillée et comnnuiiquant ensemble avec une bande de papier à fdtrer, deux cylin- dres de charbon chimiquement pur (i), en rapport avec un galvanomètre à très-long fd, l'un dans la première des capsules, l'autre dans la seconde, on n'a point, en général, de courant électrique, quand ils sont convenablement préparés; mais si l'on retire de l'eau l'un des deux cylindres, et qu'on élève sa température depuis loo degrés environ jusqu'à la température ronge, en l'enfermant dans un tube de platine, afin d'éviter le contact de la flamme, et qu'on le replonge dans l'eau , après refroidissement, il devient plus ou moins négatif, suivant la température à laquelle il a été porté. Cet état né- gatif résulte de la propriété que possède le charbon, quand il a absorbé de l'air, de produire ensuite lentement de l'acide carbonique, action chi- mique qui rend le charbon négatif et l'eau positive. » L'action de l'eau distillée sur les métaux inoxydables donne lieu à des effets électriques remarquables, qtii sont en rapport avec le pouvoir que ])05sède la surface de ces métaux d'absorber les gaz, et particulièrement l'hydrogène et l'oxygène de l'air, et d'en laisser échapper une partie quand on élève leur température; selon que l'un des deux gaz domine sur l'une des surfaces, on a des effets électriques contraires. Voici les effets obtenus avec deux barreaux de platine fondu, provenant du même échantillon, que je dois à l'obligeance de M. Henri Sainte-Claire Deville, et rendus aussi ho- mogènes que possible: en les frottant avec du papier de verre et en les tenant plongés dans l'eau distillée , il n'y a pas de courant, ce qui annonce que les deux fils sont dépolarisés ou bien qu'ils produisent deux courants (il Préparé avec «lu charbon de sucre candi et dont les produits liydrof;énés ont été enlevés jiar le cliloie, puis le chlore par l'hydrogène, et ce dernier par l'eau bouillante. ( 963 ) égaux el dirigés en sens contraire, courants dns au gaz de même nature adhérant aux surfaces et qui sont sur chacune d'elles en égales proportions. Supposons que l'on retire de l'eau l'un des deux fils, et qu'on l'expose à un courant de gaz hydrogène, il devi( ut fortement négatif lors de son contact avec l'eau; avec l'oxvgène l'effet est inverse; si l'on sature le métal ou sa surface successivement des deux gaz, il devient négatif, d'où l'on tire la conséquence qu'il absorbe plus d'hydrogène que d'oxygène. Ces propriétés aident à expliquer les effets ci-après : » Si on expose un fil de platine à une température de loo degrés, dans un tube chauffé au bain-marie pendant quelques minutes, il devient négatif; en prolongeant l'action calorifique pendant une demi-heure, et même moins, il prend ordinairement l'état positif, lors de son contact avec l'eau; retiré de l'eau et chauffé pendant quelques instants ini peu au-dessous du rouge, il devient encore négatif, puis positif quand il est chauffé au rouge blanc, refroidi et plongé dans l'eau distillée. Chauffé pendant quelques in- stants dans l'eau disldlée en éhullilion, il perd assez fréquemment sa pola- rité. Voici comment on peut expliquer ces effets : le |ilatine qui a absorbé de l'hydrogène est négatif, par suite de sa réaction sur l'eau, et il reste tel en lechanffant jusqu'au ronge, où il devient positif; à ce moment, l'affiiiitécapil- laire de l'hydrogène pour le platine est détruite, et le gaz se dégage. Pendant le refroidissement le métal absorbe de l'air qui le rend positif lors de l'im- mersion, tandis que l'eau est négative. Le platine qui a absorbé de l'oxy- gène donne des effets contraires, quand le platine a été chauffé pendant plus ou moins de temps à loo degrés et même au-dessous, ensuite au- dessous du ronge jusqu'au ronge blanc, comme on vient de le dire. » Les effets obtenus ne peuvent s'expliquer qu'en admettant : » i"La décomposition de la vapeur d'eau atmosphérique ou de l'eau sous l'influence du métal, à une température plus ou moins élevée; » 2" Une différence dans le mode d'absorption de l'hydrogène et de l'oxygène suivant la durée de l'action calorifique, comme je le démontre dans mon Mémoire. Je dirai seulement que, lorsque celte action est pro- longée hors du contact de l'eau, l'hydrogène se dégage, l'air est absorbé pendant le refroidissement, et le métal devient alors positif lors de son contact avec l'eau. » Notre confrère M. Henri Sainte-Claire Deville a trouvé que lorsqu'on chauffe au rouge, dans un fourneau à réverbère, un tube de platine ou de porcelaine, rempli de gaz azote et entouré d'un manchon de porcelaine contenant de l'hydrogène, ce deinier gaz traverse le tube, et sa pression s'ajoute à celle de l'azote : ne pourrait-on pas admettre que, dans les ex- 127.. ( 964 ) péiiences précédentes, l'hydrogène provenant de la flamme qui a servi à élever la température du métal, ayant été absorbé par ce dernier, est une des causes du dégagement de l'électricité? Cette cause peut intervenir, mais n'est pas la seule. » Je ferai remarquer qu'en chauffant le métal renfermé dans lui tube de verre où l'on a fait le vide avec la machine pneumatique, il devient encore négatif, eu le plongeant dans l'eau; il serait possible alors que la faible quantité de vapeur d'eau qui se trouve encore dans le tube, en se décom- posant, rendît le platine négatif. » L'expérience suivante vient à l'appui de cette explication. Au lieu de chauffer le métal retiré de l'eau, à un foyer de chaleur alimenlé par un combustible, on le place au foyer d'une lentille sur laquelle on fait tomber des rayons solaires, sans atteindre la température rouge (i) : le métal mis en contact avec l'eau devient encore négatif, de neutre qu'il était auparavant, comme si on l'eîit chauffé à un foyer de chaleur ordinaire. ). T/hydrogène ne peut donc provenir, ici, que de l'eau atmosphérique ou de l'eau adhérente à la surface, laquelle, sous l'influence de la chaleur solaire et du métal, a été déconqiosée; l'oxygène et l'hydrogène sont ab- sorbés ]iar le mêlai en inégales proportions, comme on l'a vu précédem- ment. En prolongeant l'action calorifique, des effets contraires sont pro- duils, comme on l'a dit plus haut, l'hydrogène étant éliminé. )) Il serait à désirer que l'on pût recueillir le gaz dégagé, mais l'action chi- mique est tellement faible qu'on n'en voit pas la possibilité. Au surplus, il en est delà méthode galvanométrique comme de celle du spectroscope : elle permet de constater la présence de corps quand les moyens ordinaires de la chimie ne peuvent le faire. Pour donner une idée de la sensibilité de la méthode galvanométrique pour conslaler, sur une lame de platine, la pré- sence d'iui gaz en quantité tellement faible qu'on ne saurait l'évaluer par les procédés ordinaires de la chimie, je rappellerai à l'Académie que j'ai montré qu'il fallait environ 20000 charges d'une batterie de i mètre carré, chargée de manière à donner des étincelles à 1 1 millimètres de distance, pour décomposer i milligramme d'eau ; or, quand on pense que la décharge dans l'eau distillée, au moyen de deux lames de platine, de l'électricité produite par le frottement d'iui bâton de gomme laque, et dont la quantité est excessivement minime par rapport à celle île la batterie, suffit pour polariser les lames et donner ensuite un courant électrique assez énergique, on doit voir par là combien sont faibles les quantités de gaz hydrogène et (i) Et en ayant égard au temps comme précédemment. ( 965 ) oxygène, provenant de la décomposition de l'eau, qui produisent la pola- risation électro-chimique. » L'expérience suivante donnera encore une idée de la sensibilité du procédé d'expérimentation dont j'ai fait usage précédemment. » Elle consiste à prendre l'un des deux barreaux innnergés n'étant plus polarisés, et à l'exposer pendant quelques instants à la vapeur d'iode; on le replonge ensuite dans l'eau, et il devient aussitôt fortement positif, effet qui ne peut provenir que de la formation immédiate d'acide iodhydrique, aux dépens de l'hydrogène de l'eau, dont la quantité ne peut être appréciée. » L'or, le palladium et l'iridium se comportent comme le platine, à quelques différences près, dépendant de leur nature et par suite de leurs propriétés absorbantes. Lorsque le platine et l'or sont dépolarisés complè- tement, en prenant les précautions que j'indique, ils ne donnent lieu à aucun courant quand, étant en rapport avec lui galvanomètre, on les plonge dans l'eau distillée, contrairement à l'opinion de quelques [ihysi- ciens. Cette propriété confirme la théorie électro-chimique de la pile qui est généralement adoptée et que j'ai substituée, de concert avec M. de la Rive, depuis près de cinquante ans, à la théorie du contact. » On a vu précédemment que l'argent, le cuivre, le fer et d'autres métaux oxydables sont toujours positifs après avoir été chauffés à des tempéra- tures très-peu élevées; or, ces métaux s'oxydant par l'action de la chaleur, la légère couche d'oxyde qui se forme sur la surface, et qui est retenue par affinité capillaire, la préserve de l'action oxydante de l'eau, de sorte que l'autre lame, étant attaquée, devient négative. Il se produit, dans ce cas, des effets semblables à ceux que présente le fer, quand, ayant été chauffé au rouge, on le plonge dans l'acide nitrique: ce métal n'est plus attaqué alors par l'acide. Eu opérant avec d'autres gaz, notamment avec l'azote, on obtient des résultats électriques analogues, sur lesquels je reviendrai pro- chainement. » Il résulte des faits précédemment exposés que, dans les recherches électro-physiologiques où l'on emploie des lames ou fils de platine, on ne saurait prendre trop de précautions, quand on les dépolarise par la chaleur, pour se metti'e en garde contre les effets conq^lexes dont on vient de parler, et qui seraient autant de causes d'erreur: j'indique dans mon Mémoire toutes les précautions à prendre pour les éviter. C'est en m'y conformant que j'ai reconnu de nouveau l'existence du courant osseux dirigé de l'in- térieur à l'extérieur des os. » A l'aide du même mode d'expérimentation, on met en évidence la décomposition lente qu'éprouve au contact de l'eau et de l'air la matière ( 966 ) organique des os fossiles dont les cartilages n'ont pas entièrement disparu, ainsi que la décomposition de certaines substances minérales au contact de l'eau et de 1 air. » D'autres corps jouissent de la même propriété que les métaux inoxy- dables d'absorber des gaz, notamment le quartz blanc, broyé en parties très-ténues, lequel devient négatif à une température élevée, effet qui ne peut être attribué qu'à la présence de l'hydrogène provenant de la décom- position de la vapeur d'eau atmosphérique, comme en opérant avec le platine. » Il en est de même de la topaze blanche du Brésil ; le spath fluor inco- lore ne présente pas sensiblement cet effet. » Il résulte des faits ex|)Osés dans le Mémoire, que les effets électriques obtenus au contact des métaux inoxydables et de l'eau distillée, cliiiuique- nient ptue, sont dus, non à une action spéciale de contact, mais bien à la réaction de l'eau sur les gaz absorbés par ces métaux, efft- ts qui varient avec leur état moléculaire et la températiue ; qu'à l'égard des métaux oxyda- bles, les effets électriques produits, quand on les chauffe, provieiment de la présence de la très-légère couche d'oxyde adhérente à leur surface, laquelle les rend positifs par rapport aux métaux non préservés. » Dans un autre Mémoire, j'entrerai dans de plus amples détails sur les phénomènes dont je viens de faire connaître les causes à l'Académie, et je m'occuperai en même temps de l'absorption des gaz par les tissus orga- niques et non organiques, question qui intéresse la physiologie et la mé- decine à un haut degré. » PHYSIQUE. — Obserualions relatives à In Note de M. Croullebois, sur l'indice de réfraction de l'eau; pniM.J. Jamin. « La théorie de l'émission veut que la puissance téfractive des corps soit proportionnelle à leur densité; et comme la doctrine des ondulations n'exige rien de pareil, Arago eut l'idée de chercher des arguments pour ou contre, en mesurant l'indice de l'eau au voisinage de son maximum de densité. Par la méthode du prisme, il trouva d'abord que l'indice diminuait depuis zéro jusqu'à 20 degrés; puis, par un réfracteur à franges, il com- para la vitesse de la lumière dans deux tubes pleins d'eau, d'égale longueur, à des températures inégales, et il confirma ses premières recherches. » Vers i85o, il me confia le soin de les conlinuer et me remit l'appareil qui lui avait servi. Je constatai alors la vérité de ses assertions, san> |)ouvoiï mesurer la variation de l'indice; mais ayant réussi, en i856, à écarter davan. (967 ) tnge les rayons interférents, je repris le sujet : je constatai de nouveau la diniiiuition progressive de l'indice pendant l'échanlfement de l'ean, et je la représentai par la formule suivante [Comptes rendus, t. XLIII, p. i igS) : «j= n„ — (0,000012573) t — (0,000001 929) t^' » Plusieurs physiciens ont repris ce sujet : 1° en 1860, MM. Dale et Gladstone constatent I absence de maximiun à -+- 4 degrés et le décroisse- ment continu de l'indice à partir de zéro, décroissement qu'ils mesurent dans deux séries d'expériences Irès-soignées [Annales de Chimie et de Phy- sique, 3" série, t. LVIII) ; a° deux professeurs de l'Université d'Ulrecht, MM. Hoeck et Oudemans, s'entourant de précautions inhabituelles et multipliant les observations, constatent l'exactitude de mes résultats aux températures supérieines à zéro; ils étendent même la formule au-des- sous, par extrapolation, et la justifient par une circonstance inattendue: elle indiquait en effet un indice maximum non à -t- 4 degrés, mais au-des- sous de zéio, vers — 4 degrés, et MM. Hoeck et Oudemans, en refroidissant l'eau à l'abri de l'air et la maintenant liquide, ont constaté expérimentale- ment l'existence de ce maximum à — 5°, 6; 3° enfin, mou collègue M. Cornu a mesuré dans l'hiver de 1864 la déviation de la lumière à travers un prisme rempli d'eau, et il a reproduit les mêmes résultats : s'il ne les a pas publiés alors, c'est que, les ayant reconnus conformes aux miens, il a cru inutile de le dire. » Voilà donc, à ma connaissance, sept expérimentateurs d'accord et un point scientifique qui paraît rigoureusement fixé. Cependant M. Croullebois annonce que tout le monrle s'est trompé et que l'eau offre ni! indice maxi- mum à -t- 4 degrés. Je vais discuter la méthode et les résultats de M. Croul- lebois. )) I. La méthode revient à ceci : faire passer deux faisceaux interférents dans une auge pleine d'eau, à travers deux lames de verre dont l'indice est w, et dont les épaisseurs diffèrent d'une petite quantité e. Un des rayons traverse l'excès de verre e\ il y éprouve un retard eti; l'autre franchit une égale longueur d'eau et se retarde de eti' . I.a différence en — en' occasionne un déplacement de k franges, et si X est la longueur d'onde, on a e « n') = kl. )) Quand la température change, le nombre k des franges déplacées change. M. Croullebois mesure ce changement. » Il y a ici deux variables, n et n' . Suivant M. Fizeau, l'indice des venes éprouve des variations très-graves avec la température; elles peuvent altein- ( 9(58 ) dre et dépasser la variation de l'indice de l'eau, surfont dans le voisinage d'un maximum. Ou ne peut les UH'snrer que par des procédés inlerférentiels Irès-délicals. Mais c'est une recherche qu'il faut faire préalablement, et l'on ne j)ourra obtenir l'indice de l'eau n' qu'après avoir remplacé cehii du verre n j)ar la valeur qui convient à chacune des températures où l'on opérera. M. Croullebois ne parle pas de cette correction. S'il ne l'a pas faite, il faut rejeter ses expériences; s'il l'a exécutée, ce que je ne crois pas, on reconnaîtra que sa méthode est bien complexe, puisqu'elle mesure n' en fonction d'une quantité variable qui est plus difficile à déterminer que ii' . » II. Non-seulement cette méthode est complexe, mais elle manque de sensibilité. Supposons qu'à zéro on ait établi entre les deux rayons une dif- férence de loo franges, ce qui est le maximum; qu'ensuite on ait élevé la température à f\ degrés; k aura changé, et l'on peut calculer ce change- ment en remplaçant dans la formule précédente l'indice de l'eau par les valeurs que M. Croullebois lui assigne à zéro et -f- 4 degrés. Or on trouve qu'il est égal à o°, oi. Cela revient à dire que si l'eau avait le maximum d'indice annoncé, il ne se révélerait que par -~ de frange, ce qui est tout à fait insuffisant pour le faire soupçonner, à fortiori pour permettre de le mesurer, parce que c'est un effet plus petit que les erreurs d'obser- vation. » La méthode inteiférentielle ne mérite auctui de ces reproches : c'est de l'eau froide que l'on compare à une égale épaisseur de.ui chaude; le déplacement des franges est produit par la différence ?i — n' des valeurs de l'indice aux deux températures, c'est-à-dire par la variation même qu'on veut ap|)récier, sans qu'il y ait aucun intermédiaire étranger. Cette diffé- rence est multipliée j)ar l'épaisseur e, qui n'est plus égale à quelques dixièmes de millièmes, mais à 5oo millimètres au moins, de sorte que l'effet du changement d'indice devient prédominant, pendant que les causes perturbatrices n'augmentent pas. Entre zévD et 4 degrés ce changement occasionnerait un déplacement de 3o franges au lieu de -j-~ de frange : la méthode ancienne est ainsi 3ooo fois plus sensible que la nouvelle, et s'il est permis de dire (jue M. Croullebois n'a pu apprécier -j-i^ de frange, on peut affirmer d'autre part qu'un observateur aussi sagace que l'était Arago n'a pu se tromper de 3o franges, et laisser passer sans la voir l'inversion qu'on dit se produire à 4 degrés. » III. Les résultats annoncés par M. Croullebois soidevent encore plus d'objections que sa méthode. D'après la formule qui les résume, l'indice augmenterait à partir de zéro, diminuerait ensuite, poiw reprendre entre 9 et 10 degrés sa valeur primitive. A cette assertion j'oppose les nond:)res sui- ( 9^^9 ) vants, extrails du Mémoire de MM. D;ile et Gladstone, et qui représentent les indices des raies A, D et H : A D H o" 1,39.91 i,333o 1,3438 5" I ,32go 1 ,332g 1 ,3436 10» 1,3288 1,3327 1,3434 » IV. Il y a une manière simple de vider la question, c'est de placer au centre d'un cercle divisé un prisme plein d'eau, de mesurer la déviation à zéro, et de laisser le liquide se réchauffer progressivement. S'il y a eu réalité ini maximum, on verra la déviation augmenter d'abord, poiu- décroître ensuite; s'il n'y en a pas, elle diminuera constamment. J'avais déjà pris mes dispo- sitions pour installer cette expérience; mais M. Cornu a bien voulu m'en éviter la peine en m'apprenant qu'il l'avait faite précisément dans ces con- ditions, et qu'elle lui avait montré une déviation décroissante (1). Je con- seille à M. Croullebois de répéter cette épreuve ainsi que l'expérience d'Arago avant de persister dans ses conclusions. » PHYSIQUE. — Bêponse à la Note de M. Retiou sur la chaleur latente de In cjla( e, déduite des expériences de Laptace et Lavoisier; pur M. J. Jamin. « M. Renou n'admet pas la coucortiance que j'ai eu le bonheur d'établir entre inie expérience célèbre de Laplace et Lavoisier et les mesures des phy- siciens modernes, j)ar la raison que les thermomètres anciens ne sont pas exacts, et qu'on ne peut compter sur aucun nombre thermométrique de cette époque. Il manque quelque chose à ce raisonnement : M. Renou n'a |)as calculé l'influence que cette cause d'erreur peut avoir dans la détermi- nation de la chaleur latente de la glace; je vais combler cette lacune. » M. Renou admet, avec quelque vraisemblance, que le point 100 des thermomètres de Lavoisier était trop bas et répondait à une température vraie au moins égale à loi", 8; de façon que yS degrés valaient réellement 76 degrés. Or Lavoisier résume ses expériences en disant qu'il a fixé à 75 le nombre des degrés de chaleur que la glace absorbe pour se réduire eu eau. Corrigeons donc ce nombre, comme lèvent M. Renou, portons le à 76 et calculons, par la formule tpie nous avons donnée M. Amaury et moi, le nombre des calories Q qui correspond à 76 degrés. Nous trouvons Q=79,35. (1) Foir plus loin la Note de M. Cornu, à la Corrcspontlance, p. 989. C.B., 1870, I" Scm«j«r«. (T.LXX, ^"i8.J I 28 l 97° ) » On voit que cette correction n'a pas d'influence notable. » Il est bien vrai que les lliermoniètres de cette époque étaient moins parfaits que les nôtres, que celui de Lavoisier, comme le montre M. Renou par l'exemple des caves de l'Observatoire, commettait une erreur de 3 dixiè- mes et même de 4 dixièmes de degré; il est bien vrai que Deluc fixait la température du sang à 29°, g R., au lieu de 29°, 5, se trompant ainsi de 4 dixièmes. Personne ne conteste ces imperfections; personne ne veut don- ner à Lavoisier un mérite d'exactitude qui n'était ni de son temps ni dans ses moyens; il ne faut pourtant pas répudier comme nul ce qu'il a mesuré avec soin, il vaut mieux remplir le devoir pieux d'absoudre nos maîtres an- ciens de leurs fautes en les expliquant. » Or ce qui frappe, ce n'est pas que les thermomètres anciens soient im- parfaits, c'est plutôt qu'ils ne le soient pas davantage. Dans l'exemple qui fait l'objet de cette Note, il ne s'agit pas d'une erreur de quelques dixièmes, mais de quatre degrés et un quart, et il est impossible de l'attribuer soit au thermomètre, soit à la maladresse de Lavoisier. Elle vient d'une autre cause, que j'ai signalée et que je maintiens : de ce que l'on supposait constante la chaleur spécifique de l'eau, qui est variable. C'est là qu'était la faute capitale de Lavoisier; ce qui vient du thermomètre est péché véniel et ne mérite pas qu on s'y arrête. « CRISTALLOGKAPHIE. — Note sur la forme cristalline et les jiropriélés optiques d'une combinaison de protochlorure de platine et de triélhylphosphine ana- logue au sel de Magnus ; par^l. Des Cloizeaux. « La combinaison jaune de triéthylphosphine et de chlorure de platine, Ph(C''H*)'PtCl, présentée à l'Académie, dans sa dernière séance, par M. Cahours, forme des cristaux transparents, très-nets, et d'une détermi- nation facile. Ces cristaux dérivent d'un prisme rhomboïdal oblique de 92"4o', et la forme qu'ils affectent est tantôt celle du prisme jirimitif simple, aplati suivant la base, tantôt celle du même prisme allongé parallèlement à son axe vertical et modifié sur les arêtes aiguës de sa base par l'hémioc- X X taèdre b- . Les faces 6- sont, en général, très-inégalement développées, ce qui pourrait faire croire qu'elles offrent une tendance à l'hémiédrie, et ce qui donne souvent aux cristaux lui aspect assez dissymétrique; mais je me suis assuré que l'inégalité de leur développement ne présente aucune régu- larité. » Les dimensions de la forme primitive, et les |)rincipaux angles des ( 97' ) cristaux sont : b : h :; looo : 435,io'j 0^=664,328 f/=:747)44"- Angle jjlan de la l)nsc = 83° i5'42". Angle plan des facfs latérales :=: ii3"i8'34". OMiquilé (lu ])risme primitif = i2i"58'. Aii(j]es calculés. Angles observés. * m m = 92° 4°' en avant q2''4o' inoy. m m = 8'j"2o' côté 87" iS' nioy. ' p m an ter. = i i2"3i' 1 i2''3i' nioy. yy 6^ = 1 32° 57' 1 33° 38' envir. p m := 6']" 29' sur b ' 67° 27' moy. * b '■ m adjac. = i i4°33' . i i4"3a' nioy. //'' i^adj.= ii3°4o' » Les cristaux jaunes, quoique très-fragiies, permettent d'obtenir un cliv.ige net et facile parallèlement à la base, et deux clivages un peu moins faciles, parallèlement aux faces latérales du prisme primitif. Leur double réfraction est très-énergique. Les axes optiques sont compris dans un plan passant par la diagonale horizontale de la base, et s'inclinant vers l'arête d'intersection des faces postérieures h ^ ; leur bissectrice aiguë est négative; pour la partie moyenne du spectre, elle fait, comme le plan des axes, un angle de lo à 12 degrés avec ime normale à la base, et un angle de 68" 1' à 70° i' avec une normale à l'arête antérieure » La dispersion propre des axes optiques est assez faible avec p <^i>; la dispersion horizontale est, au contraire, très-marquée, et elle se manifeste par des différences bien tranchées dans les coiileiu's des courbes isochro- matiques vues dans le plan de polarisation, 011 à 45 degrés de ce plan. L'écar- tement apparent des axes dans l'huile a été trouvé, à i6"C., sur une lame de clivage parallèle à la base et redressée à l'aide d'un ])risme de verre : aH = 94° 19' ray. rouges. » M. AiTG. DuMÉRiL fait hommage à l'Académie de deux brochures qu'il vient de publier, et qui ont pour titres : « De la vessie natatoire des Ga- noïdes et des Dipnés » et « Le Lépidosiren et le Protoplère appartiennent à la classe des Poissons, où ils sont les types de la sous-classe des Dipnés ». 128.. m m ( 972 ) MÉMOIRES PRÉSEATÉS. BOTANIQUE. — Ohservotions niialomiqites et physiologiques, sur la moelle fies plantes ligneuses. Mémoire de M. A. Gris, présenté p;ir M. Broni^niart. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires : MM, Brougniarf, Tulasne, Diichartre.) « L'année dernière, j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie les ré- sultats de mes premièies observations sur la moelle des plantes ligneuses. Qu'elle me permette aujourd'hui, eu lui jjrésentant mon Mémoire entière- ment rédigé, de compléter succinctement ces premières données par les considérations suivantes. » Eléments médullaires. — On ne trouve dansia moelle des entre-nœuds développés que trois sortes de cellules : des cellules actives, des cellules inertes el des cellules cristalligènes. » Les cellules actives sont généralement mimies de parois épaisses et canaliculées et produisent des matières de réserve granuleuses. » Les cellules inertes sont miniies de parois minces et ponctuées, ne produisent pas de matières de réserve granuleuses, mais enserrent fré- quemment des gaz. » Les cellules cristalligènes sont munies d'une enveloppe très-ténue, d'une nature spéciale, et produisent des formations cristallines. » Contenu des cléments médullaires. — Les cellules actives contiennent des corpuscules amylacés simples et composés auxquels peuvent se joindre une petite quantité de matière verte, du tannin et des cristaux. » Le taïuiiu a déjà été indiqué dans la moelle d'un certain nombre d'es- pèces par M. Trécul et par M. Hartig. J'ai fait quelques observations pour recoimaîire la présence de cette substance^ qui paraît assimilable comme le sucre et l'amidon. Aux premiers jours du mois d'avril, j'ai trouvé du tannin dans des plantes apparlenant à des types [\\'s-d\\evii [M^rica, Belula, ^Inus, Quercus, Cor) lus, Ostrya, Carpinus, Salix, Populus, Uhnus, Platanus, Acer, Pjrus , Pliotinia, Erioholrya, Cotoneaster, Rhododendron, Zenobin, Clcthra, etc.). Sa répartition est très-générale dans les cellides actives de la moelle. 11 accompagne ordinairement les graïuiles amylacés. » Les cellules inertes, dont les parois sont minces et ponctuées, et qui renferment fréquemment des gaz, sont parfois le siège de formations cris- tallines, mais ne contiennent pas de granules amylacés, et, dans les espèces ( 973) que j'ai soumises à l'action des sels de fer, ue manifestent point la présence du tannin. » IjCS ntricules crî5/a///(/è/ie5, remarquables par la ténuité de leurs parois, ne renferment ni granules amylacés ni tannin. Mais on y voit assez souvent des gaz. Les cristaux sont ou simples ou agrégés. Ces tlerniers sont très- répandus. Parmi les nombreuses espèces que j'ai étudiées, le Cissus seul m'a présenté des raphides. » Types généraux d'organisation. — Ou peut répartir eu deux groupes principaux les diversmodesd'organisationde la moelle internodale : ou bien elle est essentiellement formée de cellules actives, ou présente à la fois des cellules actives et des ulricules cristalligènes (moe//e homogène):, ou l^ien elle renferme des cellules actives et des cellules inertes {moelle ttcléro- gène{j). » Formes dérivées d'organisation. — La moelle homogène présente des formes flérivées suivant le nombre et la disposition îles utricules cristalli- gènes qui s'ajoutent aux cellules actives [moelle homogène proprement dite (Poiriei'), mêlée [Pernetlya], réticulée [Ledum)^. » La moelle hétérogène présente diverses variétés suivant le nombre et la disposition des cellules inertes qui s'ajoutent aux cellules actives, suivant que le tissu est contiini ou discontinu [moelle hétérogène propre- ment dite [Berberis)., sériée [F^iburnum), réticulée [Rosa), mêlée (Pommier), diaphragmatique (Tulipier), discontinue diapliragmatique (Noyer), fislii- leuse [Lonicera]]. » Vitalité de la moelle. — Mes observations ont porté généralement sur des rameaux d'iui au à dix ans; homogène ou hétérogène, leur moelle est, à diverses époques de l'année, riche en matières de réserve. Dans le Charme et dans le Hêtre, elle secrète de la fécule dans des axes âgés de douze à treize ans; dans le Chêne et le Bouleau, sa trame est amylifère dans des troncs ayant quatorze ou qinnze ans de végétation ; dans le Platane, elle est ferme, fraîche et fécidente au sein d'une grosse branche offrant dix-huit zones d'accroissement ; elle offre les mêmes caractères et les mêmes pro- priétés dans iMie branche de Gledilschia ferox sur la section de laquelle on peut compter vingt couches concentriques pressées; M. Payeu l'a trouvée riche en fécule dans un tronc de Frêne ayant vingt-huit ans. D'après ces observations on peut être complètement éclairé sur la prétendue inertie de la moelle, trop longtemps professée dans nos écoles, et reconnaître l'im- Dans (les cas exieptionnels, elle ne piiiaît présenter que des cellules inertes. ( 974 ) portance de ce tissu comme réservoir de substance nutritive. Ses matières de réserve se résorbent et se reproduisent périodiquement pendant tout le temps que dure sa vitalité. » Jnalotnie comparée. — Comme je l'ai déjà dit, l'anatomie comparée de la moelle internodale peut conduire à des considérations taxononiiques intéressantes. J'ai soumis à cette étude les Caprifolincées , Ericinées, Oléinées, llicinées, Berbétidées, Magnolincécs, Cellidées, Hamnmélidées^ Rosacées, Po- macées, Juglandées, Quercinées, Cotylacées, Bélulinées, etc. Mes nouvelles observations, dont il m'est impossible de présenter ici les principaux ré- sultats, n'ont fait que confirmer ceux que j'ai déjà mentionnés dans ma première Communication. Par la constance de sa structure dans chacune des espèces des genres vraiment naturels, la moelle peut servir à distinguer ces genres et à décider de la valeur de certains groupes discutés et fondés sur l'organisation florale seule. Elle peut même quelquefois servir à carac- tériser toute une famille et même toute une classe. » PHYSIQUE. — Sur la conslititlion des spectres lumineux; par M. Lecoq de Boisbaddran. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « J'ai déjà appelé l'attention de l'Académie (i) sur cette observation que, poin- les métaux alcalins et les chlorures alcalino-terrenx, la substitu- tion du métal à un mêlai analogue produisait, dans la longueur d'onde moyenne du si)ectre, ini accroissement sensiblement proportionnel à l'aug- mentation du poids moléculaire. J'ai, depuis lors, fait porter la substitution sur le corps halogène, étudiant successivement les spectres du chlorure de baryum, du bromure de baryum et de l'iodure de baryum. » Chlorure de baryum. — J'ai déjà eu l'honneur d'adresser à l'Aca- démie lui dessin de ce spectre, dont les six raies se partagent eu trois groupes, tous centrés sur le même point de l'échelle spectrale : Groupe intcrieui' lî, = 620,2 „ moyenne = Dio.D , tf,= 517,0 I Groupe des deux plus fortes raies. . a=524,i ,- o r. I inovenne générale „ ^ 3 ,. moyenne = 5i8, 8 / " » „ .. p rrr5i3,b ^ ' ( 5.8,7. Groupe extérieur 7 = 53i ,2 ► r. o ^ ^ , moyenne = 5 10, S » £ ==5o6,4 (i) Comptes rendus, 5^ janvier 1870. (975 ) » IJroiinire de baryum. — Ce spectre présente l'analogie la plus complète avec celui tin chlorure de baryum ; il se compose de même de six raies prin- cipales, formant trois groupes centrés presque exactement sur un même point : Groupe intérieur <îi = 53o,4 . „ , moyennes 027,6 1 ^î= 524,9 i Groupe des deux plus fortes raies. , a := 535,8 ;„ „ ( moyenne cénérale „ ^ , , moyenne = 520,2 ) _ ° " . . p =52o,b ■' i =527,9. Groupe extérieur 7 = 54i ,0 ;_ 1 _ , moyenne = 527 ,q / " : = 514,9 n Les intensités relatives des raies suivent le même ordre dans ces deux spectres. Les raies des groupes de même ordre sont plus écartées dans le spectre du bromure que dans celui du chlorure; pour le groupe a|3, l'élar- gissement est 4,7; pour c?, 5o, 2,3; et pour ye, i ,3 seulement (ces nombres sont comme i '.\'.\). Il y a, en outre des six principales, deux raies qui s'observent aussi avec d'autres sels de barytnn (i); elles paraissent conserver cependant dans le chlorure une intensité relativement plus grande que les autres raies étrangères à ce si>ectre; elles sont centrées sur le même point que les trois autres groupes (2) : Très-faible 545,8 „ ., , ^ moyenne := 520,0. taible 5io,2 Un beau spectre du bromure de baryum s'obtient en faisant traverser au gaz un ballon contenant du brome. » lodnre de baryum — Ce spectre, moins facile à obtenir que celui du bromure, n'a pu être entièrement dégagé de celui du baryum, siu' le fond duquel on distingue deux grosses raies, un peu nébuleuses et très-brillantes, lorsqu'on introduit dans la flamme un mélange d'iodure de baryiunetd'iode. Les deux fortes raies de l'iodure de baiyum paraissent correspondre aux raies a, fi du chloriue et du bromiu'e, et ont |)our longueurs d'ondes «=570,7 et |3 = 537,6; moyenne = 549,1 • » Dans les spectres du chlore et du bionuue, les centres, soit du spectre (1) Et notamment avec le clilorure de baryum et l'étinrelle d'inductif>n. (2) Il se peut que certaines raies appartenant au mêlai puissent se produire avec un composé de ce métal, lorsque leurs positions sur l'échelle des longueurs d'onde !< m ncniRt de faire partie du nouveau spectre sans en altérer l'équilibre mécanique. (97^^) entier, soit d'iin seul groupe binaire, se confondent sensiblement; en éten- dant par analogie cette notion à i'iodnre, nous aurons une confirmation de l'observation directequidonne la moyenne des deux raies de i'iodnre comme centre du spectre entier, et nous |)ourrons établir une proportion entre les accroissements de poids moléculaires et de longueur d'onde : Lont^iunirs dViide Poids Diffô- décentres Uifl'é- nioléciilaircs. reiiccs, de gravilé renées, des speclrcs. Chlorure de baryum ... . i3oi,2 5i8,7 . , ■ oro 556, o _ n,2 Bromure de Ijarvum. .. . i65o,o ^„^ 527,Q 586 , o rr - ' > ^ lodure de baryum 2^44,0 049, i » En posant la proportion 55G,8 : 9,2 :: 586, o : x, on trouve .r = 9,7, c'est-à-dire à peu près deux fois moins que le résultat de l'observation: 2X 19,7 = 19,4 21,2 observé I ,8 excès. )) En valeur absolue, l'augmentation de longueur d'onde est cependant plus faible, pour un même accroissement de poids moléculaire, dans la subslilution du métalloïde que dans celle du métal, car le chlorure de baryum i3oi,2, dans sa transformation en iodure de baryum 2444, o» ne pagne eu longueur d'onde que 3o,4; tandis que le chlorure de cal- ciun) 692,2, dans sa transformation en chlorure de baryum i3oi,2, gagne en longueur d'onde 85, i. » Dans le cas qui nous occupe, le rapport des poids de la molécule pri- mitive et de la molécule résultante est le même, qu'd y ait substitution du métal on du corps halogène, tandis que le rapport des accroissements de longueur d'onde est différent pour les deux genres de substitutions. Je conclus de celte remarque, et de la grande analogie des sjjcctres îles sels d'un même métal, que c'est principalement celui-ci, et non le corps halo- gène qui détermine la forme et l'équihbre mécanique de la molécule. » E'hypolhèse d'un accroissement de longueur d'onde proportionnel aux augmentations de poids moléculaire (ou double de celte valeur) nous a donné des nombres un peu plus faibles que les nombres observés. Les restes 0,5. . ., 1,6 et 1,8 proviennent, je crois, de ce que l'augmenlalion de longueur d'onde serait indépendamment fonction îles deux nombres (i) (i) L'accroissement de poids alomique, pour linlervailc des séries nalurdlrs ipii nous ( 977 ) dont se compose l'accroissement du poids uioléciihiire cln deuxième au troisième terme des séries chimiques ('), el de ce que le plus petit de ces deux nombres aurait, sur les accroissements de longueur d'onde, une iiî- fluence relativement plus grande que le nombre principal. Pour l'accrois- sement de longueur d'onde, produit par la substitution des métaux alca- lins et alcalino-lerreux, je propose la fornuile {a) a: = n{i-h-qY, dans laquelle, A étant l'accroissement du poids moléculaire du premier au deuxième terme, B l'accroissement du poids moléculaire du deuxième au troisième, q désigne la valeur de — - — -, // est l'acci'oissement rie lon- gueur d'onde, du |)remier au deuxième terme; a: l'accroissement de lon- gueur d'onde, du deuxième au troisième. » Pour la substitution des corps halogènes, on appliquerait deux fois de suite la formule («), en donnant la deuxième fois ;i ?i la valeur fournie pour X par la première opération, et l'on ajouterait les deux valeurs de x; autrement on emploierait la formide équivalente [b] X = n {i -h (/Y -h n (i -{- (j] i » L'étude des spectres s'accorde avec celle des propriétés chimiques, pour distinguer, dans chaque famille naturelle, trois termes consécutifs offrant entre eux des analogies plus étroites qu'avec les auties termes de la série. Ces petits groupes sont, pour les séries étudiées spectralement, K Ca Cl Rb Sr Br Cs Ba I. » Enfin une subdivision parait encore possible en se fondant sur les réac- tions spectrales et chimiques, car la parenté semble plus resserrée entre le premier et le deuxième terme de chaque groupe qu'entre le deuxième et le troisième. » intéresse, est éj.'al à l'accroissement de l'intervalle précèdent, plus une petite quantité, tou- jours f.iible par rapi)ort à la première. (') Je ne considère ici que les trois termes qui offrent entre eux une plus grande ana- logie ((u'avec les autres membres des séries {voir plus loin). C. R., 1870, l" Semestre. (T. LXX, N° 18.) I 29 ( 978 ) CORRESPOND AIN CE . M. LE Ministre de l'Instruction pcblique autorise l'Académie à pré- lever, sur les reliquats disponibles des fonds Montyon, la somme nécessaire à un surcroît de dépenses, occasionné par la publication de plusieurs volumes de Mémoires, et de la Table générale des Comptes rendus. M. LE Président de la Société Chimique de Paris adresse des remer- ciments à l'Académie, qui a bien voulu comprendre cette Société parmi celles auxquelles elle adresse ses publications. M. LE Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte que les sciences viennent de faire dans la personne de M. Eugenio Sisniondn, Membre et Secrétaire de la classe des Sciences pbysiques et mathématiques de lAcadémie royale des Sciences de Turin, décédé à Turin le 24 avril 1870. GÉOMÉTRIE. — Sur les roulettes en général. Note de M. l'abbé Aousx, présentée par M. Le Verrier. « Les géomètres le? plus éminents ont exercé leur sagacité sur le pro- blème des roulettes, soit à cause de son utilité pratique, soit à cause des re- lations remarquables auxquelles il conduit. Us ont examiné principalement deux cas : celui des roulettes planes et celui des roulettes spliériques. Or ce problème peut être traité dans toute sa généralité. Il suffit de le poser de la manière suivante : Une courbe quelconque C roule sans glissement sur une courbe C, de telle sorte qu'au point de contact les plans osculateurs des deux courbes coïncident ; un point A', lié invariablement avec la courbe C, engendre une courbe qui est appelée roulette; nature de cette courbe. » I, Conditions du problème. — Considérons les trois éléments consécu- tifs a'b', b'c', c'd' de la courbe C, et les trois éléments correspondants aby bc, cd de la courbe C, éléments que l'on peut supposer égaux entre eux. Dans une première position, les éléments a' b' , ah coïncident, ainsi que les plans osculateurs a' b' c' ., abc. Soient t' , n', i'; t., «, ■>■ les tangentes, les bi- normales et les rayons de courbure des deux combes C et C. Faisons tour- ner la première courbe : d'abord autour de la binormale n au point b, de manière à amener la coïncidence de l'élément b'c' avec l'élément bc, et en- suite autour de l'élément bc de manière à produire la coïncidence du plan ( 979 ) oscillateur b'c'd' avec le plan hcd. Les sommets c' et c sont mis ainsi en coïncidence; en opérant de la même manière par rapport aux éléments c'd' et cd^ on obtiendra la coïncidence des sommets d' et d, et ainsi de suite. Ainsi le roulement, tel que nous l'avons défini, est produit par deux rota- tions : la première autour de la hinormale à la coiu'be C, et la seconde au- tour de la tangente à celte courbe au même point. » 1\. Equations de la roulelte. — Soient les deux courbes Cet C, rapportées l'une et l'autre à des axes rectangulaires : les premiers fixes, et les seconds mobiles avec la courbe C, invariablement liés avec elle et ayant leur ori- gine au point décrivant A'. Soient Jc, T-, z les coordonnées du point de con- tact de la première par rapport aux axes fixes, et x', }'\ z' les coordoiuiées du même point de contact, en tant qu'appartenant à la seconde courbe, par rapport aux axes mobiles; soient ds, do), dx, de', r/to', du' les angles de première, de detixième et de troisième courbure des deux courbes. Les conditions du problème exigent que les deux courbes aient au point de contact les tangentes, les binormales, les rayons de courbure dirigés dans le même sens ou dans des sens opposés; d'après cela, si l'on représt-nte par a, ]3, 7 les coordonnées du point décrivant A' par rapport aux axes fixes, par r' la distance de ce point au point de contact, on aura, pour cha- cun des trois axes fixes, une équation semblable à la suivante, qui se rap- porte à l'axe des x, / a = X -I- r'[cos(r', t) cos[t, x) -+- cos (/■',«) cos(/i, x) \ -I- cos(r',v) cos(v, x)]; or, par rapport aux axes mobiles, r' et les cosinus des angles (r', t), [r',n), (r', i) sont des fonctions d'une seule variable que l'on peut supposer être l'arc s' de la courbe C; de tnème x et les cosinus des angles [t, x), («, x), (t, x) sont des fonctions d'ime seule variable que l'on peut supposer être l'arc s de la courbe C. Mais on a cette condition que ds et ds' sont égaux; il en résulte que les deux arcs s et s' ne diffèrent que par une constante. Donc, les seconds membres des trois équations (i) sont des fonctions d'une seule variable. Ce sont donc les équations de la roulette par rapport aux axes fixes. » IIL Axe instantané de rotation. — Les deux rotations qui produisent le roulement tel que nous l'avons défini ont lieu, l'une autour de la binor- male, et l'autre autour de la tangente au point de contact; or, à cause de la position relative des deux courbes, ces deux rotations ont pour expres- sion : la première de.± de', la seconde da ± dui'. Si on les compose en une 129.. (•) (98o) seule, la rotation résultante que nous représentons par dO. aiua lieu au- tour d'un axe P, situé dans le pian rectifiant nt^ passant par le point de contact des deux courbes, et partat^eant l'angle (n, t) de telle sorte que le lajiport des co.siiuis des angles qu'il formera avec la liinormale n et la tan- gente t sera le rnp|)ort de dî dr (k' à li'ù ± r/oj', et celle rotation sera don- née par l'équalion (2) dO.' = {dB±ds')^ -h(d'j,±d^'Y. » Le lieu di'S posilio)is siic( essiues de l'nrc insinntnné sera donc rjénéralement une surface réglée gauche. Rien ne serait plus aisé que de trouver les équa- tions de cette surface en général. » Pour que la surface soit développable, il faut et il suffit que l'axe in- stantané coïncide en chaque point de contact des deux courbes avec la droite rectifiante de la courbe C; ce qui enlraîne la pro|)ortionnalité des angles de première et de tlenxièiTie courbure des ligues C et C. Cette con- dition revient à dire que les droites rectifiantes de ces coui bes coïncident en cliaque jjoiiit. Celle condition étant remplie, le roulement des deux courbes lel que nous l'avons défini est ramené au roulement sinqde d'une surface développable sur une autre siu'face développable; ces deux surfaces sont alors les surfaces reclitiaiiles des deux courbes C et C, et elles sont telles qu'après leur développement sur un plan les arêtes de rebroussement sont transformées en courbes planes égales, el les courbes C etC en lignes droites ayant des positions identiques |)ar ra[)port aux transformées des arêtes de rebroussement. Cette condition est évidenunent satisfaite lorsque l'ime des deux courbes C ou C est une ligue droite, et que le plan dans lecpiel on la suppose Iracée est assujetti à coïncider en chaque point avec le plan osculateur de l'autre courbe. » IV. E'juations el constructio7i de In tangente. — Ou obtient par la dif- férentiation des équations (1), ou par la considération de l'angle instantané, les angles que la laugeute à la roulette forme avec les trois directions rec- tangtdaires /. //, ■. ; si l'on appelle «Yff la différentielle de l'arc de la roulette, on a les trois équations ;3) ,. , , (hdtzdi' cosfi, '■') , , , ttw'àz//u' cosfi.r'l cos /, (-/a)= — , . '.' '■> cos.[ri,dG) = ; . ^' , , ^ ' -^ c/a s\n{P,r') ^ ' ' f/11 sni{P, /•') , I , f/w dr c/w' cos{«, /■') c!i±'ls' co'ilt.r') COS(i., (la) ^=r du sirHP, /■') du sin(P,r) » Pour construire le plan normal île la roulelle, il suffit donc de faire passer un plan pa;- l'axe instantané P el le point décrivant A'. ( 98> ) w V. Rectification de la roulette. — La différentielle de l'ai'C de la rouletle s'exprime immédiatement sous ruiie on l'antre des deux formes suivantes : I r/(7'=/-'-sin==(P, r')rfÛ, (4) dG^" = /•" [{de ±: (U'Ysm-{n, ;•') -t- (^.^ ± dr^'f s\n'{t, /•') ( — ■i[di±di'){df^ ± d52" Travail 6o,5o X 0,2,4 X 2t X 77— =944'"">8i. >i Nombre d'étincelles obteiuies en luie minute : jo6. )> Il est permis déjà de conclure de ces résultats ce qui suit : » a. La quantité d'élincelles ou d'éleclricilé produite est proportion- 'l) L'unité de tiav.iil est ici le i;rainme mètre. { 995 ) iielle à la vitesse de rolntion de la machine, jusqu'à la limite de 622 tours par seconde, vitesse qu'il ne m'a pas encore été possible de dépnsser; » b. Le travail résistant créé par le plateau est en raison directe de la quantité d'électricité produite. » Il est indispensable de consigner ici l'expérience suivante : » Lorsque la machine est en marche, et quelle que soit sa vitesse, si l'on vient à débrayer la poulie motrice, le plateau conserve sa position d'équi- libre jusqu'à l'instant de la suspension absolue du mouveiDent; alors ce plateau se renverse brusquement. Ainsi donc, lorsque la machine passe successivement par tous les degrés de vitesse, depuis celle de 622 tours, par exemple, avant ti'arriver au repos, les conditions d'équilibre restent uniformément constantes. C'est la démonstration la plus exacte que l'on puisse établir de la permanence des actions réciproques des deux plateaux. » Mais l'élude du travail dynamique absorbé par la machine ne se borne point à rechercher la réaction intervenant entre les deux plateaux. Il est essentiel de se rappeler que les peignes de l'appareil sont eux-mêmes le siège d'un travail dynamique que les expériences de MM. Holtz et Poggen- dorfl ont mis en évidence (i). Ces physiciens ont en effet montré que, si l'on reliait par leurs peignes, au moyen de fils métalliques, deux machines, le mouvement de la première se communiquait à la seconde; d'après cela, les peignes, s'ils n'étaient point fixés, devraient se mouvoir en sens inverse du disque tournant. J'ai pu m'en convaincre en fixant l'un des peignes de ra|)pareil à un fléau de balance disposé pour se mouvoir dans un plan vertical cpii est en même tem|js normal au disque. Si l'on met l'appareil en marche, immédiatement le peigne tend à cheminer en sens inverse du disque, et, poiu- le mainlenir en équilibre, il faut em|jloyer des poids très- apprécKibles, 7,8011 logrtunmes; on comprend donc qu'il est iiéce>saire de relier les peignes au système oscillant du j)!;iteau fixe, ])Our arriver au travail réel qu'absorbe la machine Holtz; c'est la question dont je m'oc- cupe ;ic(iiellement, ainsi que de l'étude de l'influence que peuvent exercer l'humidité et la température du milieu ambiant sur les elfels produits. " CHIMIE. — Noie sur In solubilité du chlore, de Viodure et du bromure d'argent dans Its sels de mercure; par M. H. Debray. « Dans une récente Communicalion, j'ai montré que le chlorure d'ar- gent se dissout, surtout à chaud, et cristallise par refiuidissement, (i) Annales de Chimie et de Physique, 4' série, t. XllI, p. ^^"i-. i3i.. (996) dans une solution d'azotate de bioxyde de mercure, et c'est pour cette raison qu'il n'y a aucun avantage, dans l'essai d'argent mercurié, à sub- stituer l'acide suifuriqueà l'acide azotique pour dissoudre le riictal, comme l'avait remarqué autrefois Gay-Lussac, mais sans donner l'explication du fait. n Le bromure et l'iodure d'argent sont aussi très solubles dans une dis- solution concentrée de nitrate mercurique et y cristallisent par refroi- dissement sous leur forme habituelle. Il en est de même du calomel ou sous-chlorure de mercure, qui se dissout à chaud dans une dissolution même étendue de sel mercurique, et qui se dépose presque en totalité, par le refroidissement de la liqueur, en cristaux assez nets. Ou peut, par exemple, dissoudre facilement 25 grammes de calomel dans un demi-litre d'une so- lution contenant 5o grammes de bioxyde de mercure à l'état de nitrate. Le chlorure, déposé par refroidissement, desséché sur une plaque de porcelaine dégourdie, ne retient que des traces de nitrate qu'un lavage à l'eau pour- rait facilement enlever, ce qui exclut l'idée de la formation d'une com- binaison d'un chlorure et d'un azotate de mercure dans l'expérience précédente. » Le nitrate de bioxyde de mercure, et probablement tous les sels mer- curiques, constituent donc de véritables dissolvants des chlorures insolubles d'argent et de mercure, du bromure et de l'iodure d'argent. Il faut remarquer que les dissolvants de ces corps connus jusqu'ici sont peu nombreux; le plus souvent les corps que l'on désigne sous ce nom agissent sur les chlorure, bronune et iodure d'argent pour former avec eux des combinaisons so- lubles. Tels sont le cyanure de potassium et l'hyposulfale de soude, qui donnent avec le chlorure d'argent un cyanure ou un hyposulfile double en même temps qu'un chlorure alcalin. Les dissolutions concentrées des chlorures alcalins dissolvent aussi le chlorure d'argent, parce qu'il existe des combinaisons cristallisées solubles de chlorure d'argent et de ces chlorures alcalins. Rien de semblable ne paraît se produire avec les sels mercuriques. » La solubilité du bromure et de l'iodure d'argent dans le nitrate de bioxyde de mercure avait déjà été signalée par quelques auteurs, mais on était loin de supposer qu'elle fût aussi considérable, et qu'elle pût fournir un moyen aussi commode et aussi rapide de faire cristalliser ces corps. » Le nitrate d'argent dissout aussi un |)eu de chlorure d'argent ; il est fréquent, en effet, de voir le nitrate du commerce donner avec un peu d'eau une solution limpide qui se trouble quand on l'étend. Quoique la ( 997 ) quantité de chlorure dissoute par le nitrate soit très-faible, surtout à froid, elle est cependant suffisante pour qu'on puisse rapidement transformer le précipité amorphe de chlorure d'argent en cristaux, par le contact d'une solution concentrée d'azotate d'argent que l'on chauffe et que l'on refroidit alternalivement. Je n'ai jamais constaté dans ces circonstances la pro- duction de combinaison du chlorure et de l'azotate d argent. » L'azotate d'oxydule de mercure dissout des quantités notables de caloniel à chaud et permet de l'obtenir en beaux cristaux nacrés par refroidissement lent ; mais le sous-chlorure de mercure est beaucoup moins soluble dans la solution de nitrate mercureux que dans la solution nier- curiqiie. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Nouveau procédé de dosage volumctrlque du cuivre. Mémoire de M. F.Weil, présenté par M. Dumas. (Extrait par l'Auteur.) « Ce nouveau procédé de titrage du cuivre présente l'avantage de faire connaître très-exactement et très-rapidement la quantité de cuivre renfermée dans tous les sels, minerais ou alliages de ce métal. Il est fondé sin* les deux faits suivants : » 1° En présence d'un excès d'acide chlorhydrique libre et sous l'in- fluence de la température de l'ébulliliou, la moindre trace de bichlorurede cuivre communique encore à la solution une teinte jaiuie-verdàtre très- prononcée. Plus il y a d'acide chlorhydrique, plus la coloration est in- tense. » 2° Le protochlorure d'étain transforme instantanément, à cette tempé- rature, les sels de bioxyde de cuivre dissous dans un excès d'acide chlorhy- drique et dans l'eau, eu sels de protoxyde de cuivre solubles et absolument incolores. La réaction a lieu selon la formule aCuCl + SnCi = Cu^Cl + SnCP. » Au moment où, grâce à l'addition du chlorure d'étain, la solution verte du bicidorure de cuivre se trouve complètement décolorée, la réac- tion est terminée. I,a totalité du bichlorure de cuivre a passé à l'état de protochlorure solidîle, et la totalité du protochlorure d'étain à l'état de bichlorure, également soluble. Une seule goutte de chlorure d'étain ajoutée en excès y peut ensuite être décelée avec facilité, au moyen d'une goutte de bichlorure de mercure, qui détermine alors le précipité blanc si caracté- ristique de calomel. ( 998 ) » Le volume d'une solution titrée de protochlorure d'élain nécessaire pour produire la décoloration com|3lète de la liqueur verte de cuivre en ébullition indique, par conséquent, la quantité de cuivre renfermée dans la solution de la prise d'essai. » Quoique la fin de la réaction soit ainsi suffisamment déterminée, on pourra, pour se mettre à l'abri de toute erreur, ne noter le volume du clilorure d'élain employé qu'au moment où une goutte de bichlorure de mercure, déposée sur un verre de montre, placé lui-même sur une feuille de papier glacé noir, trouble visiblement nu demi-cenlimètre cube environ de la solution décolorée et limpide que Ton y ajoute. » Dans le cas où la matière à lilrer renfermera du fer, le volume employé du chlorure d'étain indiquera la somme du cuivie et du fer. Je titre alors la quantité du fer dans une autre portion de la solution sulfurique de la prise d'essai, au moyen du permanganate de potasse. Ce titrage du fer se fait de la manière ordinaire, avec cette différence que j'introduis, conjointement avec le zinc, du gros fil de platine dans la liqueur à réduire, afin d'y déter- miner la précipitation rapide et complète du cuivre (ainsi que de l'ètain, s'il y a lieu) à l'état métallique. En retranchant ensuite, du volume total du chlorure d'élain, le volume exigé par le fer seul, qu'une simple proportion fait connaître, le reste indiquera la quantité de cuivre pur renfermée dans la prise d'essai, attendu que le chlorure d'étain réduit le |)erchlorure de fer, selon la formule Fe^Cl» -t- SnCi = aFeCi + SnCP. » Le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie renferme la description détaillée de la préparation de la liqueur de chlortu'e d'étain, de sa conservation sous une couche d'huile de pétrole, et de la fixation de son titre sur cuivre pur. » J'y indique également le mode de dissolution de la prise d'essai dans l'acide nitrique, d'abord pour dissoudre le cuivre et peroxyder l'étain et le fer, s'il y en avait, piùs le traitement à l'acide sulfurique, on, dans le cas de la jjrésence de l'argent, à l'acide chlorhydrique, afin île chasser tout l'acide nitrique, qui empêcherait le titrage. » Je décris ensuite l'exécution du titrage en général, et |iarliculièrenient celui des minerais et alliages renfermant du fer, du nickel, etc. M Je termine enfin en citant, à l'appui de la parfaite exactitude de mon procédé, les résultats obtenus sur des mélanges renfermant des quanlilés connues de cuivre, 1er, étain, zmc, etc., ainsi que sin* des miner.iis et al- ( 999 ) liages de cuivre, qui, à ce titrage, ont donné rapidenieiil les mêmes résultats qu'an moyen des procédés connus de l'analyse quantitative ordinaire, pro- cédés qui exigent tant de soins minutieux et de temps. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produits de In fermentation de l'nrirle p) rolartriqiie et de ses liontologties; par M. A. Béchamp. « Il est admis que l'acide succinique, à l'état de succinate de chiux, se transforme, par la fermentation, en acide butyrique avec dégagement d'hy- drogène et d'acide carbonique, sans doute conformément à l'équation » Si l'on prend pour ferment delà craieà microzymas et un peu de viande, on trouve que le succinate de cliaux se détruit en ne fournissant que de l'acide carbonique sans trace d'hydrogène, et de l'acide propionique sans autre acide; en effet C«H^O«,2CaO + HO = C'H^O'CaO + CaOCO' ■+- CO^ » Je fais remarquer que, dans les mêmes circonstances, l'acide malique m'a donné ; de l'alcool, de l'acide acétique, de l'acide butyrique et de l'acide propionique avec dégagement d'hydrogène. » L'oxalate de chaux sous les mêmes influences fournit assez d'acide for- mique pour qu'il soit possible de constater la réduction du bichionu-e de mercure et celle du nitrate d'argent; on a, par conséquent, C'0%2CaO + HO = CniO'CaO + CaOCO= -+- C0% équation semblable à celle qui exprime le genre de décomposition précé- dent de l'acide succinique. )) Je me suis proposé d'examiner si les sels des acides homologues de l'oxalique et du succinique, savoir : C'"-^=H="-=0«,9.MO, ne fourniraient pas, conformément à l'équation générale suivante, les acides volatils homologues de l'acitle formique : C2«+2jj2«^.2Qc_2Q,o 4- HO = C'"H="-'0'CaO + CaOCO^ + GO^ » Or l'acide pyrotartrique est l'homologue immédiat de l'acide succi- nique; il devait, d'après l'équation générale, fournir de l'acide butyrique: C'^H^O^jaCaO + HO = C'H'O^CaO + CaOCO^ + C0% ( lOOO ) et cette équation n'a pas été véritiée. Il ne se forme aucun acide volatil. A la fin de l'opération il ne reste dans l'appareil que du carbonate de chaux. Les gaz qui se dégagent sont : de l'acide carbonique et un gaz inflammable, brûlant avec flamme bleue, non absorbable par le protochlorure de cuivre ammoniacal et que l'analyse eudiométrique a montré n'être autre chose que du gaz des marais. L'équation suivante rend très-bien compte de la réaction, comme je le montrerai dans mon Mémoire : 2C'«H''0»,2CaO + 8H0 = 5C^H^ + 4CaOCO^ + 6C0S et ce genre de décomposition inattendue est assurément remarquable. » L'acide pyrotartrique, homologue du succinique, s'écarte donc de lui par cette réaction. J'examine les autres acides de la même série. Il sera curieux de voir comment se com|)orlera à cet égard l'acide malonique : s'il est le véritable homologue de l'acide oxalique, il devra produire de l'acide acétique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation de l'acide pyrotartrique ; par M. A. Béchamp. « Dans l'intérêt du travail précédent, je me suis occupé de la prépara- tion de l'acide pyrotartrique. Les procédés que les auteurs recommandent ne fournissent que peu de produit, et récemment ini chimiste habile an- nonçait n'avoir pas réussi à en obtenir par ces mêmes procédés. )) On sait, d'après les recherches de M. Arppe, que la distillation d'un mélange intime, et à parties égales, de pierre ponce et d'acide tartrique, donne, eu acide pyrotartrique, environ 7 pour 100 du poids de l'acide tartrique employé. L'auteur recommande de chauffer à feu nu et de se ser- vir d'une cornue spacieuse, le mélange se boursouflant beaucoup. » J'ai pensé que le premier effet de la chaleur devait èlre de transformer l'acide tartrique en acide anhydre, et cpir, dans les conditions où M. Arppe s'était placé, l'eau dégagée pouvait d( terminer dos pertes en diiigeant la réaction dans un sens anormal. Ne vaudrait-il pas mieux opérer directe- ment siu' l'acide anhydre? En le faisant, on obtient en effet une bien plus grande quantité de produit. Voici comment il convient d'opérer. » On prend, par exemple, 4oo grammes d'acide tartrique, on le chauffe à feu nu dans une capsule : la fusion étant opérée, elle est maintenue pen- dant quinze à vingt minutes, et continuée, en élevant un peu la température, jusqu'à ce que la matière commence à émettre des vapeurs acides; pendant que la masse est en |)leine fusion, on y ajoute 4oo grammes de pierre ponce ( lOOI ) pulvérisée, récemment calcinée et encore chaude, même très-chaude. I.e mélange, ayant été intimement fait, est coulé dans un mortier de métal bien sec; après l'avoir réduit en fragments, on en remplit aux trois quarts une cornue de verre munie de son récipient. On chauffe au bain de sable, mo- dérément d'abord, en se guidant sur la rapidité de la distillation et surtout sur le dégagement des gaz et des vapein-s: si l'opération est bien conduite, les gaz ne sont pas chargés de vapeurs, et le liquide distillé n'est que peu coloré. « Lorsque la distillation est terminée (il faut huit à neuf heures de chauffe pour les quantités prescrites), on trouve dans le récipient un liquide épais, peu coloré, qui souvent cristallise du jour an lendemain. Quoi qu'il en soit, on y ajoute un volume d'eau égal au sien, et, après avoir filtré, pour sépa- rer une huile empyreumatique dont on n'évite pas la formation, la liqueur est concentrée par évaporation au bain-marie. Poiu' 1600 grammes d'acide tartrique, j'ai obtenu SaS grammes d'acide pyrotartrique cristaUisé brut, c'est-à-dire près de 20 pour 100. La meilleure manière de le purifier con- siste à le faire recristalliser dans l'alcool à 90 degrés C. Deux ou trois cris- tallisations le fournissent parfaitement blanc. » MiNlîRALOGlE. — Sur les minéraux trouvés clous In mine de cuivre du cnp Garonne [Far). Note de M. F. Pisani, présentée par M. DeiCloizeaux. « C'est dans la mine de cuivre du cap Garonne (département du Var), exploitée d'une manière intermittente depuis quelques années, qu'ont été trouvés les minéraux que je vais décrire. Plusieurs d'entre eux étaient complètement inconnus jusqu'ici en France, et ne s'étaient rencontrés en d'autres pays que dans un très-petit nombre de localités ou même flans une seule. Tons se trouvent en |daques ou enduits, plus rarement en géodes, dans les fissures d'un grès du keuper traversé par des veinules de sulfure et de carbonate de cuivre exploités pour ce métal. Ces minéraux sont: l'azurite, la malachite, le mimétèse, la baryline, l'olivénite, la brocliantite, la lettsonite, la chalcophyllile et l'adamine. Ce sont surtout ces cinq der- niers, trouvés pour la première fois en France, qui font l'objet de cette Communication. » Âdamine, Le plus intéressant de ces minéraux est sans contredit l'adamine, espèce qui n'est comme que depuis 1866. Ce métal a été décrit pour la première fois par M. (;. Friedel [Comptes rendus, t. LXII, p. 692), C.R., 1870, i"Sflmej(;'U H) "t HJ ^'"'' » Il n'est guère nécessaire de faire ressortir combien celte manière de voir se trouve confirmée par la découverte faite depuis des isonitriles et des essences de moutarde isomères aux éthers sulfocyanhydriqucs. " De la formation de cyanétholine, qui se produit pai' la réaction ilu chlorure de cyanogène sur 1 elhylale sodique, ressort luie lelation assez l'approchée entre cette substance et la cyanamide éthyliquc, découverte par .MM. Cahours et Cloéz (2), en faisant réagir le chlorure de cyanogène sin- l'éthylamine. » Le même agent réagissant soit sur l'eau éthylée, soit sur l'ammoniaque éihylée, donne naissaiice, dans les |)remiers cas, au cyanate élhylique et, dans le second, à la cyanamide élhylique. H l N (i ) Comptei rendus, I. LXI, p. 59,7. (2J Annales de Chimie tt de Plinrniacie, t. XC, p. gi. ( ioi5 ) » Si l'on ne peut méconnaître une certaine analogie entre la cyanétholine et la cyanainide éihyliqne, an;ilogie qui ressort peut-être le plus facilement de la considération de leurs formules CN(C=H=)0 et CN(C=H^)HN, on doit aussi, en présence de la facilité avec laquelle la cyaiiamide éthy- lique se convertit en son polymère, la triélhylmélamine, se poser natu- rellement la question de savoir si la cyanélholine ne se laisserait pas poly- mériser d'une manière analogue. En d'autres termes, il importait de rechercher s'il n'existerait pas une série de composés isomères avec les éthers cyanuriques déjà connus. Pour décider cette question, nous avons fait des expériences dans les séries métyl, éihyl, amyl et phényliques. » Quoique ayant entrepris en premier lieu la série éthylique, nous décrirons cependant d'abord les résultats obtenus dans la série méthy- lique, parce que celle-ci nous a fourni les indications les plus nettes et les plus satisfaisantes. » Expériences dans la série métli)'liqiie. — En faisant passer un courant de chlorure de cyanogène gazeux dans une solution étendue de niéthylate de sodium dans l'alcool méihylique (nous avons généralement ciisssous 20 grammes de sodium dans 4oo grammes d'esprit de bois pur et anhydre), on observe un dépôt abondant de chloruré de sodium. Continuant le cou- rant de gaz jns(]u'à ce que la liqueur exhale l'odeur du chlorure de cyano- gène, et distillant ensuite pour chasser l'excès d'esprit de bois, il reste pour résidu une matière huileuse brune, tout à fait semblable à celle ob- tenue par M. Cloèz dans ses expériences avec l'alcool, et à laquelle il a donné le nom de c^anétlioline. Cette matière huileuse reste souvent assez longtemps liquide; mais plus souvent elle se solidifie au bout de quelque temps. Souvent aussi il ne reste que peu ou point de matière huileuse, parce que le résidu, immédiatement après la distillation tie l'esprit de bois, se convertit en une masse cristalline. La purification de cette masse jie pré- sente aucune difficulté, les cristaux étant facilement solubles dans l'eau chaude et peu solubles dans l'eau froide. Il suffit donc d'une ou deux re- ciistallisations avec emploi d'un peu de charbon animal pour enlever le principe colorant. » Mais l'examen au microscope des cristaux devenus incolores fit de suite reconnaître qu'ils étaient un mélange intime de deux substances, dont l'une, plus soluble, cristallisée en aiguilles déliées, et l'autre, mouis so- luble, eu lames rhombiques. Cette différence de solubilité dans l'eau per- 134.. ( ioi6 ) met fie les sépnrer pnr des recrislallisations successives en mettant de côté les |irodnits intermédiaires. Mais il vaut beaucoup mieux effectuer cette séparation au moyen de l'éther, qui dissout très-facilement les aiguilles et laisse insolubles les lames rhombiques. >i Ellier ryamirique i)iélli)''lirinc. — Évaporant l'éther décanté du mélange cristallin, il reste une niasse cristalline qu'on purifie par recristallisation dans l'alcool, et mieux encore dans l'eau chaude. Les aiguilles ainsi obte- nues présentent tous les caractères d'iuie substance pure. Les dosages du carbone, de l'hydrogène et de l'azote (ce dernier se laisse parfaitement déterminer sous forme d'atiunoniaque) conduisent aux simples rapports représentés par la formule C^H^NO; mais un examen un peu plus approfondi fait facilement reconnaitre que la substance en question n'est point la combinaison monomoléculaire, le cya- nate méthylique, mais bien la combinaison trimoléculaire, c'est-à-dire le cyanurate méthylique. )) Le point de fusion des cristaux est i32 degrés; le point d'ébullilion (autant qu'on |ioi!vait le déterminer avec une quantité par trop considé- rable de matière) est entre ifio et 170 degrés. Ces propriétés caractérisent indubitablement la combinaison trimoléculaire, le cyanurate. M Malgré cela, on aurait dû corroborer celte indication par la détermi- nation de la densité de la vapeur, si l'expérience tentée n'avait échoué par suite d'une particularité de celte substance, particularité qui, cependant, n'est [)as moins décisive à l'égard de son poids moléculaire cpie ne l'aurait été la détermination de la densité de la vapeur. » Le nouveau cyanurate, chauffé dans une cornue, distille sans laisser de résidu sensible, et le produit distillé se solidifie de nouveau en une masse blanche cristalline. Mais les cristaux ne sont plus la même substance; le point de lusion s'est élevé de i32 à c^S degrés, la foi me cristalline est changée du tout au tout: ce ne sont plus de fines aiguilles, mais de gros prismes coiuts à faces lernuuales nettement dévelo|ipées. On reconnaît fa- cilement que le nouvel éther cyanurique, par suite d'une transposition ato- mique dans la molécule, ([u'on pourrait représenter par les formules (^'T^)')^3_ (CO O' = ■ N' (CH')M (ClPj'i ' s'est transfornié dans l'ancien éther depuis longtemps connu. f 1017 ) » Si l'on trouvait insiit'tisaiite, pour arriver à une conclusion décisive, la comparaison faite avec soin des propriétés physiques, la conviction résul- terait de l'examen des réactions présentées par celte substance ava))t et après la distillation. » Avant la distillation, chauffée avec de ht jiotasse causlitpie, elle foui nit de l'acide cyanurique et l'alcool inéthylique : 0'+ 3;Clf'nO). Après la distillation, elle fournit, dans les inéiîies circonstances, de la méthyiamine et de l'acitle carbf)nique : (CO) {CH=') N'+ 3H-0 =: 3 3CO-. )) Ces réactions suffisent poiu' constater la nature du nouvel élher cya- nurique. Les modifications qu'on pouvait s'attendre à le voir éprouver sous l'inlluence de l'ammoniaque devaient a|)porter de nouvelles preuves à l'appui de notre manière d'envisager la constitution de cette substance. On sait cpie l'élher d'un acide monobasicjue traité par l'ammoniaque se trans- forme de suite en amide par l'échange du résidu primaire alcoolique contre le résidu j)rimaire ammoniacal; d'un autre côté, l'éther d'un acide biba- siqne fionne d'abord naissance à l'éther d'un acide amidé : il en résulte qu'avant d'arriver à l'aniide d'un acide tribasique, on doit passer piéala- blement par l'éther, d'abord d'un premier, puis d'un second acide amidé. » 1^'après celte manière de voir, on pouvait prévoir, lors de la réaction de l'ammoniaque sur le cyanurate méihyliqiie : ( CH=0 C'N' CH'O ( CH'O la formation des cora()osés suivants : l CH' O C'N' CH'O l CH'O C'N' Il-N Éllier (limélhvlique de l'acide amiducyanuriqtie. H-N Élhep mcihyliquc de i'acidf, diamidocyaiiurique. H-N ( H-N Cyanuramide un triomide de Tacide cyanurique sans même parler de la possibilité d'une substitution simultanée des résidus d'eau aux résidus alcooliques. ( ioi8 ! » Nous n'avons toutefois obtenu qu'un seul des composés ci-dessus indi- qués : c'est Véllier dimélhylique de l'acide amidocynnurique (amidocyanurate diniélhylique). Cette combinaison prend naissance par la réaction de l'am- mf)niaqup sur le nouveau cyanurate méthylique; mais il n'est point facile de l'obtenir pure par ce procédé, puisque ordinairement la réaction va plus loin, et qu'il se forme un mélange de substances dont la séparation ne nous a pas encore réussi. Mais cette nouvelle combinaison se forme toujours en quantité plus ou moins notable, connue produit secondaire, clans la prépa- ration du cyaniuate trimétliylique ; en effet, elle constitue la substance insoluble dans l'élher déjà mentionné, et puisqu'en deliors des deux com- posés cités il ne se forme point d'autre produit, il est facile d'obtenir l'acide amidé diméthylique à l'état de pureté. » Cette nouvelle combinaison cristallise de sa solution dans l'eau bouil- lante en belles lames rhombiques, inodores, insipides, fusibles à 2 12 degrés. Elle est beaucoup moins soluble dans l'eau froide que l'éther cyanurique; elle est peu soluble dans l'alcool froid, plus soluble à chaud et presque insoluble dans l'étlier. La formule ( ciro C=H»N'0^ = C»N' CH'O ( H^N fut constatée par le dosage du carbone, de riivdrogène et de l'azote, et eu outre par l'analyse du sel d'argent cristallisé en belles aiguilles. Ce sel C5H''N«0% AgNO» fut préparé par addition de nitrate d'argent à la solution nitrique de l'éther amidique et recristallisation du précipité obtenu. » Par le traitement de l'élher amidocyanurique avec l'ammoniaque aqueuse dans des tubes scellés, on obtient les mêmes produits, qui, dans des procédés analogues, sont formés avec l'éther cyanurique même. Nous ne les avons pas encore examinés; il a seulement été constaté qu'il se sépare de l'alcool méihylique, comme on devait du reste s'y attendre. » Quant à la production de l'éther amidique par la réaction du chlorure de cyanogène sur le méthylate sodique, elle provient évidemment de traces d'eau, qu'il n'est guère possible d'éviter dans cette réaction. L'eau déter- mine la formation d'acide chlorhydrique et d'acide cyanique, et ce der- nier se déconqîose en acide caibonique et eu ammoniaque. L'anuiioiiiaque et le cyanurate ruéthyliqnc, se rencontrant à l'état naissant, engendrent alors l'akool métliylique et I élher amidique. ( IOI9 ) » En effet, on retrouve dans le sel marin déposé pendant la réaction, des quantités non négligeables de cyanate et de carbonate. » Expériences dans In série élhylique. — Qnoique nous ayons expérimenté dès le principe et plus longtemps cette série qne la série méthylique, nous n'avons cependant pas encore réussi à obtenir le cyannrale triélliyiiqne à l'état (le pureté; mais, [)ar contre, nous avons pu saisir les élhors des deux acides amidés. » Pour ce qui concerne les phénomènes résultant de la réaction du clilorure de cyanogène sur l'éthylate sodique, déjà décrits exactement par M. Cloéz, ils sont analogues à ceux présentés par le méihylate sodique. >' Quelquefois nous avons obtenu de suite un corps solide; mais plus souvent une matière huileuse, dont il se déposait ensuite, au bout de quelque temps, des cristaux dont la quantité dans diverses préparations fut extrêmement variable. Nous pensions évidemment, dès l'abord, avoir affaire à la modification trimoléculaire de la cynnélholine ; mais l'analyse démontra que ces cristaux, malgré leur beauté, sont un mélange dans lequel le cyannrale cherché ne se rencontre qu'en petite proportion, si toutefois il s'y trouve. Ces cristaux, comme l'ont constaté beaucoup d'ana- lyses, sont un mélange des éthers élhyli(|ues des deux arides amides. Leur séparation ne nous a pas été des plus faciles. » Etlicr iliélhylique de l'acide aiiiidocyanuiique (acidocyanuiale diéthy- lique). — Par recristallisations successives dans l'eau, avec emploi de charbon animai, d'une quantité assez considérable de cristaux déposés de la cyanétholine brute, on obtient enfin des prismes incolores déliés, dont le point de fusion à 97 degrés, resté invariable après plusieurs nouvelles reciistallisations, pût être considéré comme une preuve de la pureté de la substance. » Celui-ci s'obtient encore, en chauffant la cyanélholine brute avec de l'annnoniaque aqueuse, dans des tubes scellés, pendant quelques heures. La digestion ne doit toutefois pas être trop prolongée, pour éviter la for- mation d'autres produits, entre autres d'une substance amorphe presque insoluble dans l'eau. » L'analyse de ces cristaux, qui sont également solnblcs dans l'alcool et même dans l'élher, surtout à chaud, a démontré qu'Us sont la combi- naison éthylée correspondant à l'aniidocyanurate diméihylique. Leur for- mule est donc C'H'^N*0- = C'N' ) C-H^O ( H-N ( I020 ) » L'amiilocyanuralc diélhylique se combine en doux propoilions avec le nitrate d'argent. Suivant qu'ori emploie im excès ou de ce dernier sel ou de la substance dissoute dans l'acide nitrique, on obtient 2C'ir^N^0% AgNO' ou bien C/H'-]N'0=, AgNO'. » Les deux combinaisons cristallisent en aiguilles; la dernière peut être recristallisée dans de l'eau houillanle, sans éprouver une déconqiosition sensible; mais la première se déconqtose par recristallisation et se trans- forme peu à |)eu dans la deuxième combinaison. )) Ellicr élhf tique de l'acide diamidocyaniiritjiie (di.imidocyannrale étliy- liqne). — Ayant abandonné assez loiiglem}is une solution d'amidocyanu- rate diélhylique (non complètement purifié) additionnel! d'ammoniaque aqueuse concontrée, il s'en déposa des cristaux blancs, beaucoup moins solubles dans l'alcool, et dont le |)oint de fusion était de igo à 200 degrés. I) L'analyse de ces cristaux les caractérise comnse le diamidocyanurate étlj\ lique ( C-"H^O ( H=N 1) Cet étlier, en solution nitricpie, (oiunit également, pai- l'addition du nitrate d'argent, des aiguilles cristallines dont l'analyse n'a pas été faite. )■ Expériences dans lu série amyli(jue. — Nous n'avons encore expérimenté que qualitativement dans cette série. Le produit de la réaction du cldo- inre de cyanogène sur l'amylate sodiqne est une linile. Elle distille vers aoo degrés, mais parait éprouver en même tem|)s une profonde altération; les dernières |)ortions se solidifient en cristaux blancs soyeux, faciles à pu- rifier par dissolution et recristallisation. Nous sonunes disposés à les consi- dérer comme étant le cyanurate amylique, mais cette supposition n'est point encore vérifiée par l'analyse. » Expériences dans In série jdtényliqiie. — Nous citerons encore une expérience faite dans la série phénylique. Le cblorure de cyanogène réagit sur le |)liénylate sodiqne, dissous cette fois-ci dans l'alcool éthylique ab- solu, avec la même énergie que sur les autres combinaisons sodiques. La liqueur décantée du sel marin fournit, par l'addition d'eau, luie buile plus dense que ce liquide. Elle fut soumise à la distillation. )i 11 passe d'aboid du phénol presque ])ur; In dislillalion fut ai'rétée dès ( I02I ) qu'une goutte clii résidu se prit en une masse cristalline, qui fut trouvée presque insoluble dans l'alcool froid. » Ce résidu fut alors délayé dans ralcool, jeté sur un filtre et lavé à l'alcool froid. Le magma cristallin, qui était déjà devenu blanc, fut ensuite recristallisé dans une grarule (jnanlité d'alcool bouillant, l'ar un refroidis- sement lent, il s'en dépose de longues aiguilles fines, presque insolubles clans l'eau et l'étlier, solubles dans la benzine. » L'analyse de ces cristaux est représentée par la formule C^H^NO; mais leur mode de formation, de même que leurs propriétés, permettent de les considérer comme la combinaison Irimoléculaire, c'est-à-dire comme le cyaiuirate phénilicpie Iciro correspondant à la combinaison méthyle décrite plus haut. » Ils fondent à 224 degrés. Ce point de fusion est très-sensiblement in- férieur à celui de la combinaison isomère déjà connue, dont le point de fusion est 264 degrés. » Cette dernière, qui doit être considérée comme V isocj'anurate phény- lique, se distingue en outre du nouveau cyannrate tripliénylique très-net- tement par sa forme cristalline et sa manière de se compoiter à l'égard des dissolvants. » Il reste encore à constater si la combinaison phénylée, à l'instar de la combinaison méthylée, se métamorphose sous l'influence de la chaleur, en se transformant dans le cyaniu'ate déjà connu. » MM. R. Bensemann et R. Sarnow ont bien voulu nous assister dans cette recherche, et nous leur en exprimons nos remercîments. » Le p. Secchi fait hommage à l'Académie d'un Mémoire, imprimé en italien, qu'il vient de publier, et qui a pour titre : « Sur les spectres |)risma- tiques des corps célestes ». C. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N" 19.) I ''iS ( I022 ) MÉMOIRES PRÉSE\TÉS. PHYSIQUE. — Réponse aux objections de M. Jamiii ; par M. BI. Croulkebois. « Dans la dernière séance de l'Inslitiit, M. Jauiin a discale ma méthode et mes résidtats, et il a présenté plusieurs objections qui m'oliligenl à re- venir sur ce sujet avant de |)ersister dans mes conclusions. » Il me donne le conseil de reprendre la méthode d'Ârago, mais j'avoue que je n'en aurais pas attendu le bénéfice, si j'avais eu à ma disposition les ressources d'une collection de physique. » Comme il s'est efforcé de montrer les défauts possibles démon pro- cédé, il est juste que je fasse ressortir ici les qualités qu'il possède. » En présentant mon appareil à l'Académie, j'avais pour but d'offrir aux chimistes une mélhode commode et expéditive pour évaluer un des clé- ments |)liysiques des corps qu'ils découvrent. Cet appareil est intéressant à plus d'un litre. D'abord il n'exige pas l'usage des Tables de logarithmes, comme cela est nécessaire dans la méthode du goniomètre. En second lieu, les quantités A, A', /, l' de la formule n-\^ ^^, (N-i) s'obtiennent avec plus de rapidité que l'angle réfringent et la déviation minima, et de plus avec un degré notable d'approximation, quand rex|)é- rimentateur est sur de sa main et doué d'une bonne vue. Enfin, et c'est surtout ce qui le distingue, mon instrument esl le premier exemple connu dans ta science de l'application de la méthode interférenlielle à la mesure de l'indice de réfraction absolue des liquides dans les couleurs élémentaires. » « M. Drach soumet au jugement de l'Académie deux volumes in-folio manuscrits, calculés et écrits par lui, et contenant diverses tables numé- riques qu'il pense pouvoir être utiles dans quelques recherches théoriques. » Le prenner volume contient les carrés binaires N =. a= -f- i^ = c= + (P- = e' +y -, etc. jusqu'à N = 256ooo, et cela quelquefois jusqu'à une douzaine de dé- compositions de N. ( I023 ) « Le second volume contient une table supplémentaire pour et donne la plus petite valeur de / qui fasse M — /^ = N; M Les méliiodes servant à trouver les quantilés complémentaires pour que tout nombre jusqu'à aSôooo soit une somme de quatre carrés; » Les racines cubiques des nombres premiers, à 33 décimales, et de leurs carrés {\ja, \/aa) jusqu'à 127; » a^ -\- b^ =: N, jusqu'à N = un million et au delà; » N = a'-h ^' = c' + r/' = e' +y^', jusqu'à N = 100000; M '^ = n^ -\-b^ + c^ = (P + e^ -\-f^ — i^'^ -\- li^ -\- /■% jusqu'à N=38oooo,etc.)) M. Wade adresse à l'Académie une Note tendant à établir l'exactitude du fait cité par INL Duchemin, dans sa précédente Communication, siu' une cause de mortalité des carpes. L'auteur rapporle l'exemple de crapauds, qu'on a trouvés fixés sur la tête de brochets. (Renvoi à l'examen de MM. Milne Edwards et Em. Blanchard.) M. d'Esterxo adresse, à propos de cette même Communication, des re- marques desquelles il résulterait que ce sont exclusivement des crapauds mâles qui s'attachent aux carpes, et que cetle singulière attaque se produit exclusivement à l'époque du frai. (Renvoi à l'examen de MM. Milne Edwards et Blanchard.) M. L. AuBERT adresse un « Neuvième Mémoire sur les solides soumis à la flexion. Erreurs des rapports —p- de Navier ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. E.-J. Macmené adresse une Note sur la préparation du sucre opti- quement neutre. (Commissaires : MM. Payen, Peligot.) M. J. Hyrtl adresse im travail très-étendu, imprimé en allemand, sur les vaisseaux sanguins du placenta chez l'homme. (Renvoi à la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) i35.. ( '024 ) M. Blom adresse une solution du problème de la trisection de l'angle. On fera de nouveau savoir à l'auteur que, en vertu d'tuie décision an- cienne, les Coiniiuinications relatives à cette question sont considérées comme non avenues. CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaiue perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, diverses livraisons des Mémoires du Geologigal Survej de l'Inde. « M. LE SEcnÉTAiRE PERPETUEL fait liommagc à l'Académie, au nom de M. Frédéric de Botella, d'ini ouvrage imprimé en espagnol et intitulé : Description géologique et ininihe des provinces de Miircie et d'Àlbacete. » Cet important travail, exécuté par M. de Botella dans l'exercice de ses fonctions comme ingénieur en chef au corps des Mines, a été in)primé par ordre du gouvernement de l'Espagne. » On y trouve une belle carte géologique des deux provinces, à l'é- chelle du millionième, accompagnée de coupes coloriées et de nombreuses figures intercalées dans le texte. L'auteur fait connaître les terrains sédi- mentaires et éruptifs cjui constituent le sol des provinces de Murcie et d'Al- bacete, les phénomènes métamorphiques que les premiers ont subis en quelques points et les minerais métalliques qui s'y sont introduits par voie d'émanation à la manière du soufre, pour former des filons concrélionnés et d'autres gîtes plus ou moins irréguliers. Il énumète et il décrit les gîles de plomb, lie fer-, de cuivre, de zinc, d"alun, de m.mgnnèse et de sonfie, qui sont (exploités dans île nondireuses concessions. Les dci'iuers ch.ipiircs de i'ouv:age sont consacrés a la (le>cri|ilii)ii des tiavjiux des mines, à la prépa- ration m<'catni|ue des minerais et à la uu'i.illingie. » Des poteries, des sculptures et des débris antiques trouvés dans ces mines et figurées dans l'ouvrage^ constatent (pi'elles ont été exploitées par les R(jmains. » ( I025 ) GÉOMÉTRIE. — Quelques résultais obtenus par la considération du déplacement infiniment petit d une surface algébrique. Note de M. A. Manniieim, pré- sentée par M. Chasles. « Steiner, dans un Mémoire sur les courbes et les surfaces algébriques [i), dont la traduction a été insérée dans le Journal de Mathématiques de M. Liouuille (2), a cherché le nombre des normales qu'on peut abaisser d'un point sin* luie courbe algébrique ou sur une surface algébrique. Pour une courbe de degré m, il arrive de trois manières à montrer que d'un point on peut mener à cette courbe m^ normales. Son premier procédé consiste à déplacer infiniment peu la courbe autour du point donné : les m' points d'intersection de la coiu'be considérée dans sa première position et dans sa position infiniment voisine sont les pieds des normales cherchées. » Steiner n'a pas étendu ce procédé au cas de l'espace. M. August a fait connaître cette généralisation (3), il considère pour cela deux déplacements infiniment petits autour de deux droites quelconques issues du point d'où l'on veut mener les normales. » Je me propose de montrer comment, dans l'espace, l'emploi de dépla- cements infiniment petits conduit, non-seulement au nombre de normales qu'on peut abaisser d'un point snr une surface algébrique, mais encore à quelques autres résultats nouveaux. » Si l'on donne à une surface de degré m un déplacement infiniment petit autour d'une droite quelconque, on obtiendra une courbe gauche de degré nr résultant de l'intersection de la surface considérée dans deux po- sitions infiniment voisines. Cette courbe, en enqilnyant l'expression de Monge, est la caractéristique de la surface enveloppe de la surface mobile. Ces deux surfaces, l'enveloppe et l'enveloppée, se louchent suivant cette caractéristique. I.es iiorinnles à ces surfaces issues de tous les points de cette ligne rencontrent l'axe de rotation. On peut donc dire que cette ca- ractéristicpie est le lieu des pieds des normales abaissées de tons les points de l'axe de rotation sur la surface donnée. On a alors ce théorème : » Les pieds des normales abaissées de tous les points d'une droite sur une surjace de deijré m appartiennent à une courbe de degré m^ . (1) Journal de Crelle, XLIX" cahier. (2) Première série, t. XX, p. 36. (3) Journal de Crelle, LXVIII' cahier, p. 242. ( I036 ) » M. Chasles avait montré (i) par une voie tonte différente que les pieds des normales abaissées de tons les points d'nne droite sm' une surface du second degré appartiennent à une courbe du quatrième ordre. » Le théorème auquel nous venons d'arriver donne inunédiatement la solution de cette question : » Quel est le degré de la surface enveloppe d'une surface de degré ni qui tourne autour d'une droite? » Pour déterminer ce degré, menons un plan perpendiculaire à l'axe de rotation. Ce plan coupera la caractéristique de l'enveloppe en m^ points. Ces points, amenés dans lui même plan méridien an moyen de rotations autour de l'axe, se trouvent alors sur une perpendiculaire à cet axe et ap- partiennent à la courbe méridienne de l'enveloppe. Cette courbe méri- dienne est donc d'un degré marqué par nr. Comme on a deux fois cette courbe dans le plan méridien, la surface enveloppe est d'un degré marqué par 2ni^. » Revenons maintenant aux normales à une surface de degré m abaissées de tous les points d'une droite, et cherchons combien parmi ces droites il y en a qui rencontrent une deuxième droite donnée. » Faisons tourner la figure autour de cette deuxième droite; après un déplacement infiniment petit, elle coupera la caractéristique dont j'ai parlé précédemment en m^ points; donc : » On peut abaisser j sur une surface de degré m, ni' normales cjui rencon- trent deux droites données (2). » Dans mon Mémoire sur le déplacement d''une fiqure de forme inva- riable (3), j'ai fait voir que tous les déplacements infiniment petits d'une pareille figure assujettie à quatre conditions pouvaient être obtenus au moyen de deux rotations simultanées autour de deux axes. Pour a\oir les points où une surface de la figure mobile touche le lieu de ses intersections successives, j'ai montré qu'il suffit de chercher les pieds des normales à à cette surfice qui rencontrent ces deux axes. D'après le théorème précé- dent, ces points de contact pour une surface de degré m que l'on déplace sont an nombre de m^. (l) Mémoire sur les surfaces engendrées par une ligne droite [Correspondance de Que- telct, t. XI). {2) M. Chasles avait déjà donné le théorème suivant : Étant données deux droites dans l'espace et une surface du second degré, il y a généralement huit normales à ta surface qui s\ippuient sur les deux droites (loc. cit.). (3) Mémoires des Savants étrangers, t. XX. ( I027 ) » Nous avons consiiléré tout à l'iienre la courbe lieu des pieds des uor- HKiles abaisbées de tous les points d une di-oite sur une surface de dej^ré /h; cherchons le degré de la surface à laquelle appartiennent ces normales. Je dis que : » Les normales abaissées de tous les jjoinls d'une droite sur une surface de degré m forment une surface de degré m^. » Car, d'après ce que nous venons de voir, une droite rencontrera cette surface en m" points. » Cette surface lieu de normales est ce que j'ai appelé une nornialie ( i ). » Cherchons quel est le degré de la normalie à une surface de degré m dont la directrice est la courbe d'intersection de cette surface et d'une surface de degré p. » Employons le même procédé : cherchons en combien de points une droite rencontrera cette surface ou, ce qui revient au même, combien il y a de génératrices de celte normalie qui rencontrent une droite. » Pour cela, faisons tourner la surface de degré m autour de cette droite prise comme axe de rotation. Après un déplacement infiniment petit, cette surface coupera la directrice de la normalie de degré mp en m^p points. Le degré cherché est donc nrp. Si p = i, c'est-à-dire si la directrice de la normalie est une ligne plane, cette surface est du degré m-. Le plan de la directrice de cette normalie coupe cette surface suivant une ligne de de- gré m". Cette intersection se compose de la directrice qui est une courbe du degré m et de normales dont le nombre est alors m" — m. » Nous voyons donc que : » Lorsqu'on coupe une surface de degré ni par un plan arbitraire, ce jilan contient m [m — i) normales de la surface. » En rapprochant ce théorème de celui qui donne le nombre des nor- males à une surface qui rencontrent deux droites, on a immédiatement le nombre des normales qu'on peut mener d'un point à une surface algé- brique. » En effet, par le point donné menons deux droites quelconques. Nous avons m' normales qui rencontrent ces deux droites : ces normales sont celles qui passent par le point de rencontre de ces droites et celles qui sont simplement dans leur plan. Ces dernières, d'après ce que nous venons de dire, sont au nombre de ni[m — i); donc: (i ) Loc. cit. ( I028 ) » Le nombre des normales qu'on peut abaisser d'un poinl sur une surface akj fabrique de dec/ré m est //z' — m [m — i). » Ce nombre a été trouvé analytiquement par M. Terqnem (i); M. Sal- mon a fait voir (2) que le nombre des normales à une surface issues d'un point est égal au degré de la surface anguienté de la classe de cette surface et de la classe dune section plane; M. Cliasles (3) avait démontré que d'un point on peut abaisser six normales sur une surface du deuxième ordre. » Reprenons encore la surface lieu des normales abaissées de tous les points d'une droite sur une surface de degré m. Nous avons vu qu'elle est du degré m^. Si on la coupe par une courbe C qui résulte de l'intersection de deux surfaces, l'une du degré q., l'autre du degré r, on aura ni^qr points de rencontre. Nous concluons de là que : » Il y a in^qr normales à une surface de degré m qui rencontrent une droite et une courbe C résultant de r intersection de deux surfaces de degrés ci et r. )) Par suite : » La normalie à la surface de degré m, dont Its génératrices sajipuient sur une courbe C, résultant de l'intersection de deux surfaces de degrés q et ;'_, est d'un degré marqué par in^qr. » Coupons cette normalie par une courbe D résultant de l'intersection de deux surfaces de degrés i' et t, nous aurons ni^qrst points de rencontre; donc : » Les normales à une surface de degré m, qui rencontrent deux courbes C, D, la première résultant de l' intersection de deux surfaces de degrés q et r, la deuxième résultant de l'intersection de deux surfaces de degrés s et t, sont au nombre de m^qrst. » L'utilité des déplacements dans l'étude des surfaces aIgT?briques nous paraît maintenant suffisamment établie par ces premiers résultats. » ANALYSE. — Sur la division des fonctions h/perelliptiques; par M. C. Jordan. « La réduction des formes binaires du sixième ordre à la forme T' — U^ a été signalée par M. Cayley; elle dépend, comme l'a montré récemment M. Clebsch, d'une équation du ^o" degré, identique à celle qui donne la trisection dans les fonctions hyperelliptiques à quatre périodes. (i) Journal de Mathématiques de jV. Liouvilte, i" série, t. IV, p. I^S. (2) Journal de Cambridge, t. III (1848), p. 46. (3) Loc. cit. ( I029 ) » c'est en supposant connue une racine de cette é((Malion, et cherchant comment les antres se distribuent relativement à cello-là, que M. Cl»bsch a été mis sur la voie de celte identité, qii'il a démontrée ensuite a priori. Ce procédé ingénieux paraît devoir s'a]ipHf|iipr avec non moins de succès à l'étude d'autres équations^ qu'on poiurait tenter do comparer à celles de la division des fonctions hyperelliptiques. Les résultats suivants potu-ront faciliter ces rapprochements. » On sait que la division des périodes par un nombre premier impair p dans les fonctions à 2« périodes dépend d'une équation X„ de degré ; et qu'en caractérisant les racines de cette équation par les rapports de 2n indices jc,, j*,,..., j:',,' Jn variables de o à p — i, sans êlre nuls à la fois, son groupe sera formé des substitutions de la forme ■î^d J'i «',•''' + '"'iJi + "'7-^^ -+-'''2/' 4-. .., b\x,+ cl\ y, -h b\_.r. -+- d[ j>-j + . . . -fi, /i ""■'•. + <■",/, + a"..r, + c",jr, 4- . . , h'\.r, -t- d" y , -h b",.r, -h d'[ jj -f- . . . où les coefficients (ou plutôt leurs rapports) satisfont aux équations de condition j M<^\A - K(^l) ^ '"' -v(«. - ^';c;,) = o (niod. p), I ^,,{nih;. — b;ni.) = o, x,(c;r/;;, — tl;c;.)^ o, m étant un entier constant pour une même substitution. » Supposons connue l'une des racines de X„, par exemple 1000 Cette adjonction réduira le groupe de X„ à celles de ses substitutions qui ne dé- placent pas cette racine, lesquelles seront de la forme .r, , j, a\ .r, ■+- c\ )•, + a^x, -+- c, )'; + . . . , d\y, ■r-i, y-, c\ y, -+- fi]-r, ■+- c", y, + . . . , d" y, + b\.v, -+■ d" y, -+- . . . M Groupons les racines restantes en systèmes, en réunissant ensemble les p racines qui ne diffèrent que par la valeur de.r,, et partageons ces sys- tèmes en deux classes, suivant que j", y est ^o (mod. p) ou congru à zéro. La première classe contiendra p^"~^ systèmes, corres|)ondanls aux divers systèmes de valeurs qu'on peut assigner aux rapports — % —,•••: la seconde en contiendra ~ j correspondants aux divers systèmes de valeurs des c. R., iSno. 1" Semeslre. (T. LXX, ^<> 10.) I 36 ( io3o ) rapports des entiers x^, j^j,..., qui ne sont pas nuls simultanément. Ces systèmes de seconde classe pourront être caractérisés par le symbole » Cela posé, il est clair : i" que chacune des substitutions de H remplace les racines de chaque système par celles d'un autre système de la même classe; 2° qu en particulier elle remplace le système [x^j^,...) par le sys- tème [d'^x., + c.^y^ +..., b\x^ -+- d\j^ •+-•..,•••)• ^^1 pour que 'es substi- tutions H satisfassent aux équations (1), il faut que a'^, c\^ b\, d\^... (ou plutôt leurs rapports) satisfassent aux équations analogues qu'on obtien- drait s'il n'y avait que 2n — 2 indices. La détermination des systèmes {x^}'.^...) dépend donc d'une équation X„_, analogue à celle qui donne la division des fonctions k 211 — 2 périodes. Cette équation étant supposée résolue, le groupe de X„ se trouvera réduit à celles de ses substitutions qui sont de la forme a',,>-, a^x, + c\j, +d^x^ + c\r.^-\- ... , d\r,, et il est clair qu'en résolvant luie équation abélienne de degré p — i, puis in — I équations abéliennes de degré p, on le réduira successivement à celles de ses substitutions qui n'allèrent pasj,, puis à celles qui n'al- tèrent ni y^ ni x^, etc., puis à celles qui n'altèrent que j",, lesquelles remplaceront x, par jt, + c, j",, en vertu des relations (i), et entin à la seule substitution i . On aura donc le résultat suivant : » Si l'on coiinalssnil Cuiie des racines de réqualion \„ de la p section des fonctions à 111 périodes, on obtiendrait les autres en résolvant: ï" une équa- tion X„_, analogue à celte de la p section des fonctions à -m — 2 périodes; 2° une équation abélienne de degré p — ï; 3* 2/1 — 1 équations abéliennes de degré p. » Supposons qu'au lieu de la racine 1000... on sadjoigtiît une autre racine appartenant à ini système de première classe, telle que 0100. .. . Les p — I racines restantes dans ce système, jointes à 1000. . ., (ornient, relativement à 0100..., un système de première classe. Considérons un autre système quelconque relatif à 1000..., par exemple celui qui est formé des racines ,r, /B, «2^2 ■ • •• Ses p racines, considérées relativement à 1000 . . . , appartiendront à autant de systèmes distincts, dont un seul (ce- lui qui contient la racine o^, «Zj/S, . . . ) sera de seconde classe. >) Supposons au contraire que l'on s'adjoigne une racine appartenant à ( io3i ) un système de secancle classe, telle que ooio.. . . La racine looo. . . sera de seconde classe par rapport à celle-là : et les p racines du système jTj j3, «2^2- • • appartiendront, par rapport à la nouvelle racine, à /? sys- tèmes différents, qui seront tous de première ou de seconde classe, suivant que ^2 sera ou non diflérent de zéro. » L'équation X„ a plusieurs réduites remarquables qui méritent d'être signalées : » Soit m = - un diviseur quelconque de n (qui peut être égal à l'unité) : partageons les indices Jf-,, 7,, . . . , x„^ y,, en / systèmes de y.m indices, jc,, j,, . . ., x,„, j„; j:,,,.^.,, 7-,„_^,, ...; .... Celles des substitutions G qui remplacent les indices de chaque sysième par des fonctions de ces mêmes indices, jointes à celles qui permutent ces systèmes entre eux, forment un groupe R, d'ordre 1.2.../ (/;""■ — I )/.■»-'. . . {/j'—x ^p y Les substitutions de G étant d'ailleurs en nombre (p"' — i)p^''-'...(p' — i]p > une fonction des racines invariable par les substitutions de R dépendra d'une équation de o 1.9... .i[{p""—i)p""--'. ..{p'—t)py » Soient, d'autre part, L un groupe quelconque, contenu dans le groupe linéaire de degré/?"; S = I z,,z.,,. . . y.,,z, -h cc,2Z2-+- ■■■, c/.o,z, + «22 32 + . ..,. .. |, une de ses substitutions; T= I z,,22,--- fi,,2. +/3,2Z2+..., /3,,,z, -1-/3,2 2-2 -+-••■,••• |. la substitution réciproque de la substitution «,, z. -+- a^,z^-\- . a,.. •«95^, " Le groupe de X„ contiendra la substitution %X' I , tX" 2)««. ^^ i ^ I '~* ^1 2 "^ ' 2 "* ' * ' 1 ^2i "^ \ "* Ce 2 2 ■-*' 2 "■" • • • ^ - • • I .7'.,r2l- • • P,, )■, +/3,2j2H- • ■•, P2.J1 +^22,r2 +• ■•, ••• » Les substitutions de cette nature, jointes à celles des substitutions G qui n'altèrent pas x,, x.,^. . ., lesquelles remplacentj,,j"2T- • par des fonc- tions de la forme jf -l- «, jf, + bjc^ H- . . . , y 2 + a^JC^, + ^.r, -I- , donnent un groupe d'ordre Op ^ , O désignant le nombre des substitu- tions de L qui ne diffèrent pas les unes des autres par un simple facteur i36.. ( io32 ) conslanf. Une fonction des racines deX„, invariable par les snbstitutio ns de ce groupe, dépendra d'une équation dont le degré D sera égal à M Si l'on prend pourL le groupe linéaire le plus général du degré p", onauraO = (/>"-i)...(^" — />"-'), d'où D= (//' + !)(/>"-' -4- i) . . .(/j + i). » Soit en particulier ii = 2, Dsera égal à » d'où ce résultat remar- quable : » L'équation de ta p section des périodes dans les fonctions à quatre périodes p* I a deux réduites essentiellement distinctes et du même degré P- > » (Dans le cas de la trisection, la seconde réduite que nous venons de trouver n'est autre que l'équation du l[o""" degré qui donne les termes de Irièdres conjugués de Steiner.) » Existe-t-il en général, comme dans le cas de la trisection des fonc- tions à quatre périodes, des réduites d'un degré inférieur à ? La né- gation n'est guère douteuse; mais elle semble difficile à établir d'une mn- iiière générale. Le seul résultat dont nous possédions la démonstration est le suivant : » L'équation du degré y — — > d'où dépend la quintisection des fondions à quatre périoiles, n est susceptible d'aucun abaissement de degré. » Cette démonstration s'effectue par les mêmes procédés que nous avons appliqués à l'équation aux 27 droites dt's surfaces du troisième ordre dans le Journal de M. Liouville et dans notre Traité des Substitutions. Mais ici le de- gré de l'équation étant plus élevé, on a plus de cas à examiner, et la dis- cussion devient très-prolixe. » GÉOMÉTRIE. — Note sur l'existence de nouvelles classes renfermant chacune un nombre illimité de courbes algébriques planes, dont les arcs offrent une représentation exacte de la fonction elliptique de première espèce; par M. Allégret. « M. J.-A. Serreta fait connaître, le premier, une classe decourbes planes dont les arcs expriment la fonction F (y, c) de Legendre. Ces courbes sont définies par l'équation différentielle (i) (Is z^ \Jm^— i i -h 7.mr' — r* ( io33 ) où m désigne un nombre arbitraire > i, r un rayon vecteur arbitraire de la coiu'be et s la longueur de l'arc. L'intégration de l'équation (facile à ef- fectuer en employant les coordonnées polaires) montre que la courbe est algébrique lorsque m est lui nombre commensin-able. » On j)put de même intégrer l'équation |>lus compliquée, sur laquelle je suis tombé par des considérations im peu indirectes, (2) ds=^\Jiir — I , =» et son intégrale est encore algébrique pour des valeurs commensurables de 7?Z > I . )) Je suis parvenu à obtenir deux autres classes de courbes distinctes des précédentes, en partant des deux nouvelles équations (3) ds = a\/in{ï — m] v'i — /-' dr (/)) d$ — i\jin(ï — m . , dans lesquelles le nombre positif m est < i. » La discussion de toutes ces courbes donnerait lieu à quelques remar- ques, que je ne développerai pas en ce moment. Je me borne à constater que les deux dernières classes de courbes, dont l'arc s'exprime évidemment par des fonctions elliptiques de première espèce, se déduisent très-simple- ment des épicycloïdes ordinaires intérieures, dans lesquelles on suppose que le rapport des rayons des deux cercles est égal à i — ///. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les lâches du Soleil. Note de M. L. Soxkel, présentée par M. Delaunay. « Dans deux Notes que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie au mois d'août 1869, j'exprimais le désir de pouvoir remplacer, pour l'étude des mouvements des taches solaires, les dessins faits à la main sur des images en projection du Soleil, par des photographies. » Depuis le 12 avril dernier, j'ai pu prendre chaque jour une épreuve du Soleil, sur une échelle assez étendue pour que les mesures présentent un assez grand degré de précision. » Les épreuves que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie sont loin d'avoir aucune valeur artistique. La netteté de l'image des taches exige un temps de pose excessivement court ; mais alors, les ondulations dont elles ( ro34 ) sont affectées risqueraient de les iixer dans nne position qui n'est pas la vraie; ce temps de pose Irès-coiirl n'est donc acceptable que lorsqu'on veut étudier lesfornies des taches, et iion leurs positions successives. » Depuis quelque temps les perturbations de la surface solaire présentent un degré d'activité très-remarquable. J'ai pensé que l'Académie verrait avec quelque intérêt plusieurs de ces photograpliies, malgré leurs iuq^er- fectious. » Les heures des observations sont indiquées en temps sidéral. Des chiffres ou des lettres semblables correspondent, siu- les diverses photogra- phies, aux mêmes taches ou groupes de taches; un iniervalle de quelques heures seulement suffit pour accuser leur mouvement général et leurs mouvements relatifs. Quand le temps est clair et l'épreuve réussie, les facules apparaissent d'inie manière très-nette. » J'ai été aidé dans ce travail par M. Paul Henry, mon aide-physicien à l'Observatoire impérial. » ASTRONOMIE. — Sur la théorie de la scintillalion de M. Respighi. Note de M. H. Tarry, présentée par M. Delaunay. « M. Respighi s'est servi pour toutes ses expériences d'un éqnatorial de Merz de /\{ pouces d'ouverture, muni d'un spectroscope à vision directe formé d'un prisme multiple d'Hoffmann et d'une lentille cylindrique posée entre le prisme et l'oculaire. Cet instrument est assez fort pour donner les spectres des étoiles jusqu'à la quatrième grandeur avec les diverses par- ticularités du phénomène de la scintillation, et il offre, en outre, l'avantage, à cause de ses petites diniensions, d'être lacilement et rapidement dirigé dans divers azimuts et à diverses hauteurs. » La première série d'observations que M. Respighi avait faite au com- mencement de l'aimée 1868, en examinant les spectres d'un grand nombre d'étoiles à diverses hauteurs sur l'horizon, l'avait conduit à exclure, au moins comme cause principale du phénomène de la scintillation, les inter- férences admises par Arago et M. Wolf et la réflexion dans les ondes atmosphériques admise par Montigny. D'après M. Respighi, le phénomène de la scintillation aurait pour cause des soustractions réelles et momen- tanées ou des déviations des rayons lumineux transmis par l'objectif ou reçus directement par notre pupdle. Il démontre, en effet, que toutes ses obser- vations satisfont complètement à cette hypothèse et ne s'accordent |)as aussi facilement avec les conséquences qui découlent des deux autres. C'est le { io35 ) résultat de la différence de réfrangibilité des rayons lumineux dans l'atmo- splière. » L'immobilité des raies du spectre, même pendant la plus forte scintil- lation, prouve que la déviation angulaire des rayons lumineux est très- petite et que, par suite, l'action des ondes se produit sur les rayons eux- mêmes à une grande distance de l'observateur; en un mot, que l'opération de la scintillation s'accomplit dans des régions très-éloignés de nous. Cela posé, il suffit, pour f.iire sortir du champ de l'objectif des rayons d'une couleur déterminée, qu'il se produise dans les couches atmosphériques une réfraction de quelques dixièmes de seconde, ce que diverses considérations rendent très-probable. )) Ces résultats, obtenus par une série d'observations et consignés dans le Mémoire du lo mai 1868, étaient trop importants pour que M. Respighi, qui a une grande habitude du maniement du speciroscope, ne tint pas à contiiuier ses recherches, afin de préciser davantage toutes les conditions du phénomène de la scuitillation et d'en com|iléter la théorie. C'est dans ce but qu'il entreprit ime seconde série de sept cent vingt observations répar- ties sur soixante et une soirées, depuis le 4 octobre 1868 jusqu'au 12 fé- vrier 1869. » Son attention se porta surtout sur le mouvement des rayons, et il découvrit de nouveaux caractères plus nels que les premiers et de na- ture à lui enlever toute espèce de doute sur l'origine du phénomène. Les résultais de cette seconde série d'expériences peuvent se résumer comme il suit : » i" Le mouvement des rayons sur le spectre, d:)ns les conflitions atmo- sphériques ordinaires, va du ronge au violet poin- les étoiles situées à l'ouest, du violet au rouge pour celles situées à lest, et il oscille d'une cou- leur à l'autre ou semble stationnaire pour les étoiles voisines du méridien, tant an nord qu'au sud. » 2° Le mouvement des rayons est plus régulier et moins rapide dans le voisinage de l'horizon ; c'est le contraire pour les grandes hauteins. » 3° Le mouvement des rayons s'effectue dans le même sens quelle que soit la direction du spectre; mais lorsque le spectre est vertical, les rayons sont moins nets et comme transversaux jusqu'à la hauteur de 3o degrés; au delà ils deviennent de plus en plus indécis, jusqu'à se transformer en rayons longitudinaux et quelquefois en simples mouvements clairs et obs- curs, ou en simples changements de couleur. » 4° Dans le voisinage de l'horizon, les rayons et masses obscures sont ( io36 ) plus fréquents que les rayons et masses claires, qui ne se rencontrent d'ail- leurs que dans ces circonstances où les rayons réguliers et presque longitu- dinaux sont quelquefois accompagnés d'aulres moins réguliers et plus inclinés. » 5° Dans les circonstances atmosphériques normales, les étoiles voisines les unes des autres présentent les mêmes phénomènes. » 6" Quand les images des étoiles sont très-diffuses, ou que les circon- stances atmosphériques ne sont pas normales, les rayons sont plus faibles, leur forme et leur mouvement plus irréguliers. Il en est de même lorsque des vents forts dominent, et alors les variations du spectre se réduisent quel- quefois à de simples changements d'éclat, même dans les étoiles voisines de l'horizon et très-brillantes. » 7° Lorsque la forme et le mouvement des rayons sont réguliers, ordi- nairement le beau temps continue, et en général il sendjle que la régularité des phénomènes de scintillation soit un moyen probable de prédire la con- tinuation de la belle saison. Ces phénomènes sont plus précis et plus mar- qués lorsque l'atmosphère est très-humide. » Si les premiers résultats publiés en i868 par M. Respighi rendaient probable l'explication du phénomène au moyen de la dispersion atmosphé- rique et des réfractions irrégulières subies par les rayons que les étoiles en- voient aux objectifs de nos lunettes et à notre pupille, ce qui avait été la conclusion de son premier Mémoire, les derniers résultats rendent celte explication presque certaine; ils montrent que le phénomène s'accorde de plus en plus avec elle et enlèvent les derniers doutes qui pouvaient encore subsister sur l'exactitude de cette théorie. » La constance du sens du mouvement des rayons par rappori au méri- dien, c'est-à-dire le mouvement des rayons du rouge au violet pour les étoiles de l'ouest et le mouvement opposé pour celles de l'est, montre premièrement que la cause de ce mouvement ne peut être dans les mouve- ments particuliers d'ascension ou de descente des masses atmosphériques traversées par les rayons lumineux; car, dans ce cas, l'atmosphère étant supposée dans des conditions normales, ce mouvement devrait, au même moment, s'étendre à toutes les régions environnantes, et, par suite, le mou- vement des rayons devrait s'effectuer dans le même sens et à peu près avec la même vitesse dans les spectres des étoiles de tous les azimuts, et, en outre, le sens de ce mouvement devrait être plus variable et changer d'un jour à l'autre, ou au moins dans les diverses heures de la nuit. M La constance des lois de ce mouvement, selon M. Respighi, est incon- ( io37 ) teslable, puisqu'elle se montre prédominante, même dans les circonstances anormales, au moins ponr les étoiles voisines de l'Iiorizon. )) Il faut, par conséquent, recourii' à une cause constante, générale ou terrestre, et celle cause, M. Respiglii la trouve précisément dans le mouve- ment de lotalioii de la terre. Il arrive ainsi à formider les lois exposées ci- dessus dans les termes suivants : n Quand une ctoile s'abaisse, les rayons vont du rouge au violet; quand elle s'élève, an contraire, ils vont du violet au rouge; ou encore : « Quand les rayons lumineux émanes des étoiles traversent des parties de plus en plus basses de l'alniosphère, les rayons vont du rouge au violet, et ils vont du violet au rouge quand ils rencontrent des parties de plus en plus élevées de l'atmosphère. » » Ce fait est en accord coinplet avec le mouvenient suivi de l'atmosphère, et, à cause de son importance, il mérite d'élre pleinement élucidé, car on ne voit |ias tout de suite continent le mouvement de rotation de la lerre petit avoir tant d'influence dans le phénomène de la scinlillalion. C'est au développement de cette proposition que M. Respighi s'aitache dans la secoiule partie de son travail, mais l'étendue du sujet nous oblige à la simple indication. » PHYSIQUE. — Sur les inlervnlles harmnni4p7 Par le sonomètre • ijS'ji » i ,5oo Moyenne observée i,25i 1,2656 • >499 1 ,5oi 5 81 ,3 Nombres calculés. . . -7 =: i ,260 tt-t = i ,2056 - = 1 ,5oo i ,5oo 4 04 -• » Dans le tableau, la moyenne observée, poui- la tierce mélodique, figure comme égale à 1,266, mais c'est une erreur de calcul : sa véritable valeur est 1,2656, c'est-à-dire exaclemeiit la valeur de la tierce pythagoricienne. » Pour rendre compte de ces divers résultats, il sulHl de deux nombres: ceux qui représentent les rapports des nombres de vibrations delà tierce et de la quinte du tempérament égal usité pour le piano. )) La tierce du piano est représentée par le nombre 1,2599. M La quinte « » i ,498. » Cela posé, abordons l'examen des nombres consignés plus haut. » 1° La voix a donné exactement la tierce et la quinte tempérées, avec une remarquable précision qui s'expliqtie d'ailleurs aisément. On sait que les pianistes ou compositeurs, familiarisés dès l'enfance avec le piano, arrivent souvent à retenir de mémoire les sons de tout le clavier, au point de pou- voir tourner le dos à l'instrument, et dire, sans jamais se tromper, si la note frappée par une autre personne est un u/, un l/i^, un si, etc. » 2° Le violoncelle jotie trop haut. Sur la qtiinte mélodique, il se trompe d'un demi-coinma en trop; or la quinte est un intervalle beaucoup plus facile à jouer que la tierce. La jtistesse avec laquelle il donne la tierce et la quinte hnrmoniques ne contredit pas ce qui précède, les battemenls dé- terminés par deux sons simultanés étant sensibles à une oreille même peu exercée. Si le viploiicelle se trompe d'un demi-comma sur la quinte, il peut fort bien se trom])er d'un comma au moins pour la tierce. ^ » 3" Le violoniste joue atissi trop haut, quoique à un degré moindre, mais ou ne peut beaucoup compter sur la justesse de son oreille, puisque sur tuie quinle harmonique il se trompe d'environ tm tiers de coiniiia. » Cette différence a dû détertniner, dans les régions moyennes de la ( ,o'39 ) gamme, environ deux battements. Il est, du reste, à regretter que, pour le violon et le violoncelle, les auteurs du Mémoire n'aient pas cru devoir donner les nombres absolus de vibrations. » 4" Pour les tuyaux d'orgue, nous avons les nombres absolus. Dans la quinte harmonique nous trouvons une erreur de 3,65 vibrations, soit près de deux battements par seconde. Or les battements des sons d'orgue sont très- faciles à saisir. Si l'on peut commettre cette erreur sur la quinte harmonique, que ne fera-t-on pas sur la tierce mélodique? Remarquons d'ailleurs que la différence entre les résultats fournis par la voix et par les tuyaux d'orgue est (l'un demi-coinma. L'erreur d'expérience est donc ici la moitié de la différence cherchée. I) 5° Pour le sonomètre, même observation àfortiori. La différence enire la tierce mélodique donnée par la voix et celle fournie par le sonomètre est de plus d'un comma. L'erreur d'expérience est supérieure à la diffé- rence cherchée. » Ce défaut évident de précision dans les expériences faites sur les tuyaux d'orgue et les sonomètres nous oblige à ne point tenir compte des résultats numériques correspondants, d'autant que, comme je l'ai dit [jIus haut, la moyenne observée se trouve exactement ramenée à la valeur de la tierce pythagoricienne par l'observation réalisée sur le sonomètre. » En prenant les trois résultais fournis par la voix, le violon et le vio- loncelle, on obtient comme moyenne le nombre i,263. » La tierce tempérée est représentée par le nombre 1,260, et, comme je l'ai prouvé plus haut, le violoncelle et le violon ont une tendance manifeste à jouer trop haut. » Voilà, ce me semble, la vérilé. Nos pianistes, nos chanteurs, nos violonistes et violoncellistes, par l'usage constant de la ganune tempérée, en arrivent à ne plus bien saisir, niélodiquement surtout, les vrais inter- valles, à moins d'une organisation exceptionnelle. S'ils approchent plus de la tierce pythagoricienne que de la tierce naturelle, c'est tout simplement que la tierce tempérée est plus voisine de la tierce pythagoricienne que de la tierce naturelle. La seule conclusion à tirer des expériences de MM. Cornu et Mercadier est donc que : l'oreille, /ai/ssée par un commerce prolongé avec un instrument faux, exige souvent, pour la tierce mélodique, un intervalle identique à celui qu'elle rencontre constamment sur cet instrument faux. Si, dans la tierce harmonique, la justesse reprend ses droits, cela tient à la présence du battement, phénomène énergique qui s'impose à une oreille même peu délicate. ■ 37.. ( io4o ) » Il me semble difficile d'admettre les conclusions de MM. Comnet Mer- cadier sur ce |îi'emiei' |)oii)t en interprétant des résultats consignés dans leur propre Mémoire. J'ai entrepris, de mon côté, im ensemble d'expé- riences directes, mais, j)ar suite de retaicis dans la consti uclion de quelques appareils nouveaux, je me vois forcé d'ajourner à quelque temps le mo- ment où je |)onrrai avoir l'honneur de |)lacer mes résuliats sous les yeux de l'i^cadémie. » I>a seconde partie du Mémoire de MM. Cornu et Mercadier est con- sacrée à la démonstration des propriétés des intervalles et des accords où entre le nombre 7. » Cette démonstration, qui ne porte que sur un point ou deux, me semble beaucoup moins complète et moins exacte que celle qu'on pourra trouver dans la Théorie physiologicjue de ta Musique âe Helmlioltz, p. 273, 2g3, 449) 454 de la traduction française. Si ce physiologiste ne fait pas entrer les intervalles formés par le nombre 7 dans sa gamme harmo- nique, c'est parce que les renversements de ces intervalles sont moins bons que l'intervalle lui-même; c'est par une raison empruntée au domaine de l'harmonie, et nullement parce que le nombre 7 n'entre pas dans la gamme mélodique, comme semblent le croire MM. Cornu et Mercadier. M II semble donc acquis au débat que le Mémoire dont il s'agit ici ne détruit ou n'ébranle absolument aucune des parties de l'édifice élevé, en huit ans de travaux, par l'éminent physiologiste d'Heidelberg. » PHYSIQUE MOLÉCULAlliE. — Elude sur les ai lions moléculaires, fondée sur In théorie de l'action capillaire. Mémoire de M. C An>n. Vai.sox, présenté par M. H. Sainte-Claire Deville. (Extrait par l'Auteur.) n Dans un précédent travail [Compte rendu du ar) noveudjie 1869), j'ai montré comment les phéiiomènes capillaires peuvent èlre appliqués à l'étude des actions moléculaires, en prenant pour exemple le chlore, le brome et l'iode considérés dans leurs combinaisons avec le potassium et le cadmium. Dans ce nouveau travail je me suis occupé plus généralement d'étudier, et de compai'er entre elles, les actions capillaires lelatives à lui ensemble de corps appartenant à un type bien défini : celui qui comprend les combinaisons salines d'origine inorganique. Considérés en eux-mêmes, et simplement à titre de faits expérimentaux, les résultats obtenus me pa- raissent déjà offrir lui certain intérêt, puisqu'ds montrent comment les sels se comportent au [)oint de vue de la capillarité. Toutefois je me i)er- ( I0/|I 1 mettrai d'attirer |)ius parlicLiiiereineiit ratteiilion des pliysicietis sur un résiliât l'emarqiiable auquel jt; suis parvenu, et que je désigne sous le nom de loi des modules (Oj/illuires. )) Supposons qu'on ;iit préparé ime série de solutions salines, dans un étal uornial, c'est-à-dire renfermant tontes lui équivalent de sel, évalué en g!-animcs, dissons dans une même quantité d'eau, toujours égale à un litre. On aura ainsi des liquides contenant la même qurnilité d'eau et le même nombre de molécules des radicaux constituant les sels; par conséquent, quand on passera d'une solution à une autre, on se trouvera dans le même cas que si, dans la première solution, on avait extrait la molécule métallique jiour la remplacer par une autre molécule métallique; ou bien nue molécide méialloidique par une antre molécule niétalloïdi(|ue. Cela posé, ou reconnaît que les variations produites dans les hautetns cajiil- laires par ces substitutions sont indépendantes de la nature du comprisi- salin dans lequel les molécides sont engagées, et ne dépend que de la na- ture même des molécules; de sorte que les effets capillaires sont pi'opres à chaque molécide et servent à la caractériser. En d'autres termes, si l'on part d'un sel formulé par Mm, M désignant le radical métallique et m le radical métalloidique, et si l'on passe à un second sel Mm', renfermant le même métal uni à un autre métalloïde, l'effet capillaire dû au radical M sera constant, quel que soit m. De même si l'on passe d'un sel Mm à un autre sel M'm, l'effet capillaire dû au radical m sera le même, quel que soit le métal. Enfin si l'on passe d'un sel Mm à tui sel M'm', danslequel les deux radicaux ont été changés à la fois, l'effet total sera égal à la somme des effets propres aux deux radicaux pris séparément. Je donne à ces effets ca- pillaires le nom de modales cajiHlaires, et alors je puis énoncer la loi sui- vante : » t° Le module d'un radical n)étallique est constant et indépvMidant du radical métalloidique auquel il est associé; » u" Le module d'un radical métallo'idif|iie est constant et in(!é[)endaul du radical métallique auquel il est associé; » 3° Si les deux radicaux changent à la fois, le module total est égal à la sonune des deux modides partiels. » Je donne, dans mon Mémoire, tous les détails relatifs aux ex|iériences, et j'indique en particulier les précautions à |>rendre (joui- que les observa- tions, faites au mojen du tube capillaire, aient la précision dont les autres instruments de physique sont susceptibles. I^es résultats obtenus conceinant quarante-cinq sels, provenaient de seize bases et neuf acides différents; 10^2 ils m'onl permis de construire le table;ni suivant, qui se rapporte à un tube de J- inillimèire de diamètre, et à l:i température de i5 degrés : Table des modules. Radical niPlalliqne Module. Radical métalloïdique. Module. Ctilorures, Cl 0,0 Carbonates, CO' o,5 Azotates, AzO" 1,0 Bicarbonates, C-0' 1,1 Sulfates, SO' 1,3. Sulfites, SO' 1,3 Hyposulfites, S'O' i ,4 Bromures, Br 2,1 lodures, 1 3, g Ammonium, AzH' 0,0 Lithium , Li o , o5 Sodium , Na 1,2 Magnésium, Mg i ,4 Calcium , Ca i ,4 Potassium, K i ,5 Manganèse , Mn 2,5 Fer, Fe 3,5 Zinc, Zn 2,7 Cuivre, Cu 2,9 Strontium , St 2,9 Baryum, Ba 3, g Cadmium , Cd 4>3 Argent, Ag 5,5 Plomb, Pb 5,9 Thallium, Tl 7,9 )) Exemple. — Sii|)posons qu'on veuille avoir la hauteur capillaire d'une solution normale d'azotalc de baryte, sachant que celle du chlorhydrate d'ammoniaque est de 60™", 9. De ce dernier nombre ou retranchera 4,9, somme des modules des deux radicaux de l'azotate de baryte, et l'on trouvera pour la hauteur chercliée 56, o; l'expérience doiuie 55,9- " Je termine par quelques rapprochements entre la théorie de l'action capillaire et d'autres théories physiques qui paraissent dépendre également des actions moléculaires, ou de \a force vive des molécules. Les modules capillaires sont tout à fait analogues atix modules calorifiques dont l'exis- tence a été établie par MM. Favre et Silbermaiin, dans leur travail sur les qiiaiilités de chaleur dégagées dans les actions chimiques et moléculaires. I.e récent travail de M. Fouqué sur les pouvoirs réfringents (t. IX des Mé- moires de VObservfiloire) m'a permis de faire un autre rapprochement inté- ressant. D'après cet auteur, le chlorure de lithium serait le seul sel dont le pouvoir réfringent serait supérieur à celui de l'eau. J'ai reconnu qu'il fallait y joindre aussi le chlorhydrate d'ammoniaque^ et il est fort remarquable que ces deux sels soient en même temps les seuls qui donnent aux solu- tions une hauteur capillaire supérieure à celle de l'eau. » Je me propose de poursuivre l'élude de ces analogies, en leur donnant, s'il est possible, une forme plus précise, et d'étendre les recherches capil- ( io/|3 ) laires à d'autres séries de corps appartenant, comme les sels, à des types bien définis. » PHYSIQUE. — Sur la clialeiir latente de la r/lare. Deuxième Note de M. E. Renou, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « La réponse de M. Janiin (séance du a mai) n'a, pour ainsi dire, qu'un rapport indirect avec l'objet de ma Note du aS avril. Je n'ai nullement contesté la correction faite par M. Jamin au nombre de Lavoisier. .1 Si dans la formule , ^r o,ooiioT (o.ooiioTl'l on corrigeait seulement les termes en T et T", on trouverait en effet des corrections insignifiantes. » Mais Lavoisier n'aurait pas trouvé le nombre 60 degrés R. ou ■yS de- grés C. avec un de nos thermomètres; il aurait trouvé 76 ou environ. Met- tant dans la formule précédente yô au lieu de 'yS, et 100 degrés pour T, parce qu'une température approximative pour T est suffisante, nous Irou- vons X = 80", 5; ce résultat justifie la conclusion de ma précédente Note, que, si les expériences de Lavoisier' fournissent aujourd'hui un nombre exact, c'est qu'il s'est fait une compensation fortuite entre différentes causes d'erreur, provenant des instriunents eldu nio> Après ces constatations, nous avons sectionné les racines postérieures du côté choréique; celte expérience a été exécutée déjà par M. Bert, et nous avons obtenu le même résultat, c'est-à-dire que les mouvements rhjthmiques n'ont pas disparu. Sur un autre chien, aprèsavoir sectionné la moelle siu- la ligne médiane, ce qui n'a pas modifié les mouvements, nous avons excité avec des ciseaux courbes une partie des cornes et des cordons postérieurs; les contractions rhythmiques sont devenues plus faibles, il semblait même qu'elles avaient cessé dans quelques points; ce n'est qu'en abrasant profondément la région postérieure de la moelle que nous avons suspendu tous les mouvements choiéiques. » Il est donc permis d'affirmer que le siège de l'affection clioréiforme se trouve dans les cellules nerveuses de la corne postérieure ou dans les filets moelle à sa partie siipériei'.re; nous avons conserve trois et quatre heures des chiens cho- réiques ainsi mutilés en entretenant la respiration artificielle; quand on arrêtait la respi- ration, la chorée ne tardait pas à décroître, les mouvements étaient moins forts et moins fréquents, ils disparaissaient complètement au bout d'une à deux minutes et se montraient de nouveau progressivement dès qu'on insufflait de l'air. La chorée n'est donc pas sous l'influence directe du cerveau, mais certaines lésions de l'encéphale peuvent la délerininer indirectement, grâce au.K connexions qui unissent les cellules nerveuses cérèbialts el les cellules nerveuses mé plus commode, plus facile, soit sous forme de médicament, soit en l'in- « troduisant dans l'alimentation joiunialiere des malades. Son action lui » paraît plus efficace, l'absorption plus prompte, l'élimination pins régu- » liere. » M. Castelhaz indique le procédé qu'il suit pour obtenir en grand ce composé. Celui qui lui réussit le mieux consiste à transformer le brome en brouiure d'ammonium, séparé par cristallisation de l'iodure d'ammonium plus soluble, qui reste dans les eaux mères, et à décomposer ensuite ce bro- mure par une quantité équivalente de carbonate de soude ou de soude caus- tique privés de sulfate et de chlorure. Le résidu de la réaction traité par l'eau forme une solution qui, évaporée à chaud, dépose en petits cristaux cubi- ques, et sous la forme de .sel dit finfin^ du bromure de sodium anhydre. » Ce procédé, qui donne directement du bromure exempt de bromate, comme ceux où l'on décompose jiar un carbonate alcalin en solution les bromures de zinc ou de fer obtenus directement, a l'avantage de ne pas perdre du bromure dans les précipités, ainsi que cela a lieu souvent à la suite de lavages incomplets quand ou opère en grand. Le produit est pur du premier coup, et n'exige pas ces cristallisations successives, que rend nécessaires sa préparation par le fer, métal dont des traces restent souvent dans la solution et rougissent les cristaux. » La préparation du bromure d'ammonium, au moyen du brome qu'on fait tomber goutte à goutte dans de l'ainmoniaque pure étendue, donne lieu à une réaction vive et avec dégagement de chaleur, qui, jointe à la pro- duction d'azote, entraînerait soit de l'ammoniaque, soit du bronnue d'am- monium et du brome, qui seraient perdus ainsi. INlais si l'on opère daiis un appareil de Wouif en grès, de manière à produire la condensation complète de ces vapeurs dans les vases qui contiennent encore beaucoup dammo- ( io5i ) Iliaque libre, la perte de brome est évitée. L'évaporation de ces liqueurs est opérée clans une cornue de foiîte; on conduit,dans un récipient en grès, les vapeurs d'eau, d'ammoniaque en excès et de bromure d'amnioniurn qui peuvent se dégager. Quant à la décomposition de ce bromure par le carbo- nate de sonde, elle s'exécute avec avantage dans une cornue aussi de foule, munie d'un col de cygne assez large, et communiquant avec deux grands ballons en grès, suivis de toiu-ies plus petites contenant l'eau nécessaire pour condenser les dernières traces d'ammoniaque ou de carbonate. » 31. Dei.auxay présente à l'Académie la collection des numéros du « Bul- letin international de l'Observatoire impérial de Paris, pour le mois d'avril 1870 ». La séance est levée à 4 heures. É. J). B. PUBLICATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉAIIE PENDANT LE MOIS d'avril 1870. (lin.) Journnl (les Fabricants de Sucre; X." année, n^Sa et 53; et'XP année, n°* i et 2, 1870; in-fol. Kaiserliche... académie impériale des Sciences de Fienuc; n^* 8 rt 9, 1870; in-8". U Aheille médicale ; n°'' i5 à 18, 1870; in-/(". LJrt médical; avril 1870; in-8". Ln Santé juddique; n"* 65 à 67, 1870; in-/|°. Le Gaz; n" 3, 1870; in-4"- Le Moniteur de la Photographie; n"* 2 et 3, 1870; in-/)". Le Mouvement médical; n"' i5 à 18, 1870; in-4°- Les Mondes; 11°' des 7, i4, 21, 28 avril 1870; in-S". L Imprimerie ; n" 75, 1870; \n-,\". Magasin pitlorescjue ; a\v\\ 1870; in-4". Marseille médical, n" 4i 1870; in-8". Monatsbericlit... Compte rendu mensuel des séances de l'-Jcadénne royale des Siicines de Prusse; janvier 1870; in-8°. ( io5'i ) Monihly... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres; u°' 5 et 6, 1870; iii-8°. Montpellier médical Journal mensuel de médecine; avril 1870; 111-8". Nouvelles annales de Mathémaliijues ; avril 1870; in-8°. Observatoire météorolocjiijue de jVonlsoiiris ; tiii 6 an 3o avril 1870; iii-4"- Pharmaceutical Journal and Transactions ; 11" 10, 1870 ; iii-S". Répertoire de Pharmacie ; avril 1870; iii-S". Revue des Cours scientifiques; n°* 19 à 22, 1870; m-[\°. Revue des Eaux et Forêts; n° /j, 1870; iii-8". Revue de Thérapeutique médico-cliinin/icale ; u"^ 8 et 9, 1870; iii-iS". Revue hebdomadaire de Chimie scientifique et industrielle; u"' 2 1 , 22, aS et aS, 1870; in-8". Revue maritime et coloniale; mai 1870; iii-8°. Revue médicale de Toulouse; avril 1870; in-8". The Academy; u" 7, 1870; in-4°. The food Journal; mai 1870; in-8". ERRAT J. (Séance du 2 mai 1870.) Page QtS, liyne 17, au lieu de cependant dans le chlornre, lisez cependant dans le bromure. Page q^S, ligne 2 en remontant, au l.eu de 570,7, lisez 560,7. Pai;e ^76, ligne i4 en remontant, au lieu de 692,2, lisez 6t)3,2. Page g8i, lignes 16, 18 et 35, au lieu de égale, lisez symétrique. » lignes 18 et 35, au lieu de tan{;ente commune. Usez plan rectifiant commun. ^ . , ,^s /• cos(a,r')\ , /i cos(>;R,r')\^ Page 982, formule (5), au lieu de I -, H z 1' '"" I - H -, I • Page 996, ligne i, au lieu de d'azotate de bioxyde de mercure, et c'est..., lisez d'azo- tate de bioxyde de mercure. Le même phénomène se produit avec le sulfate "de bioxyde de mercure, et c'est. .. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 16 MAI 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le crësol solide ; par M. Ad.Wurtz. « J'ai fait connaître, il y a quelque temps, en même temps que MM. Ke- kiilé et Dusart, un procédé propre à convertir les carbures d'hydrogène aromatique en phénols. Ce procédé consiste à traiter les carbures par l'acide sulfuriqiie, et à décomposer parmi excès de potasse les acides sulfo- conjiigués ainsi produits. M. Barth ayant essayé récemment (i) de convertir le toluène en crésol, à l'aide de ce procédé, n'a obtenu qu'un faible rende- ment, et a observé la formation des acides salicylique et paroxybeiizoique par l'action de la potasse sur le crésylsultite. Ayant répété, dans le cours de l'hiver dernier, mes premières expériences à ce sujet, j'ai constaté les faits suivants. » 3oo grammes de toluène ont élé convertis en acide crésylstdfurenx. Le crésylsidfile de polasse a élé fondu dans une bassine d'argent avec ini mélange de potasse et de soude. Le produit fondu, décomposé par l'acide chlorhydrique, a fourni 200 grammes d'un crésol brut bouillant au-dessus de 190 degrés, et dont la plus grande partie a passé de 198 à 20/i degrés. (ij Deutsche chemhche Gesellsclia/t, t. II, p. 5:5 (1869). C. R., 1S70, 1»' Semenre. (T. LXX, N" 20.) 1 Sq ( 1054 ) Cette dernière portion ayant été exposée à vme basse température a laissé déposer une masse solide. Celle-ci a été fortement comprimée entre des doubles de papier. La masse solide et cristalline ainsi obtenue a été arro- sée dune |)elile quantité d'éfher, et comprimée de nouveau. Il est resté un produit cristallin, d'un blanc éclatant, doué d'une forte odeur de phénol: c'est le crésol solide (i). Ce corps fond à 34", 5, et présente à un haut degré le phénomène de la surfusion. Il suffit de toucher le crésol surfondu avec une parcelle de crésol solide, pour que le tout se prenne immédiate- ment, avec dégagement de chaleur, en une masse cristalline rayonnée. Le crésol dont il s'agit bout de aoi^jS à 202 degrés, sous la pression de ^58 millimètres. » Ces expériences s'accordent avec celles quont publiées récemment MM. Eiigelhardt et Latschinow (2), qui ont obtenu deux crésols isoméri- ques,riin liquide, l'autre solide, en tiécomposant par la potasse deux acides crésylsullureux isomériques. J'ai pu confirmer l'observation de M. Barth, concernant la formation d'une petite quantité d'acide salicylique et paroxy- benzoïque dans cette réaction. » M. i.E Seckétaire perpétuel signale, parmi les ouvrages présentés à l'Aca- démie, le volinne intitulé : Fini rejjorl of iht coitunissioners aijpoitited in 1868 to iiiquirc inlo tlie besl ineans of prevenliny llie pollution ofrivers. Ce document important renferme, entre autres pièces, deux chapitres consacrés : l'un, à doiuier la mesure de la purification spontanée, par l'air, des eaux de fleuve ou de rivière souillées par les égouts d'une ville; l'autre, à résumer, au |)oint de vue de l'iiygiene, le résultat des observations faites dans le voisinage des terrains irrigués par les eaux tl'égouts. Les expériences et les observations sur ces deux points ayant été effec- tuées sous la direction de M. Fiankland^ se recommandent de toute l'auto- rité scientifique et pratique de l'omuient Correspondant de l'Académie à l'attention des municipalités. Nous en extrayons quelques passages : « On a souvent dit, mais, autant que nous pouvons eu juger, sans au- (1) Analyse: txiiùiioiuc. Thêoiii,-. C 77'30 77,77 H 7,53 7,4» (2) Zfitic/iiije fur Ckcinic, iiuiiveile série, t. V, p. 6r5 (18G9). ( io55 ) cune preuve, que les matières organiques contenues dans le sètvnge [i) et dans d'autres liquides souillés s'oxydent rapidement pendant la marche de la rivière dans laquelle de seudilahles matièies sont déversées. Ot) a affirmé {Rapports de la Commission royale des disirilnilions d'enti, p. LXXix) que, si du sewage est mêlé à vingt fois son volutne d'eau de rivière, les ma- tières organiques qu'il contient s'oxydent et disparaissent complètement pendant que la rivière coule en parcourant une douzaine de nulles envi- ron. Nous avons pensé qu'il serait très-fàcheux qu'un sujet d'une impor- tance capitale restât plus longtemps sans être approfondi, et nous avons résolu de le soumettre aune investigation expérimentale soignée. Une occa- sion très-favorable pour la solution de cet important problème se présenta pendant notre visite d'hiver aux bassins du Mersey et du Ribble. » La rivière Mersey, après avoir reçu les produits de plusieurs villes et manufactures au-dessus du pont de Stretford -Road, parcourt i3 milles depuis ce pont jusqu'à sa jonction avec rirwell, sans rencontrer aucune nouvelle source d'impureté, quoique son volume soit un peu augmenté jjar quelques affluents d'eau piu-e. La rivière Irwell , après avoir dépassé Man- chester, tombe sur un barrage à Throstlenest, et coule pendant ti milles avant de se réutiir au Mersey, sans recevoir de nouvelle infection maté- rielle et en s'adjoignant seulement quelques affluents sans importance, mais non souillés. Enfin la rivière Darwen, qui est très-altérée j)ar le seivage de Over-Darwen, de Lower-Darwen et de Blackburn, se joint au Blakewater juste au-dessous de cette dernière ville, et parcourt alors i3 milles pour se rapprocher de sa jonction avec le Ribble à Walton-le-Dale sans recevoir de nouvelle souillure, quoique son volume soit plus que doublé dans cette partie de son cours par l'accession de la rivière Roddlesworfh, du ruisseau de Alum-House et de plusieurs petits affluents qui sont tous très-jjurs. » Nous prîmes des échantillons de l'eau à l'origine et au bout du par- cours de ces rivières aux endroits indiqués, c'est-à-dire : i° la Mersey au pont de Stratford-Road, et juste avant son point de jonction avec l'Irwell; 1° l'Irwell au moment de sa chute au barrage de Throstlenest, et juste avant sa jonction avec le Mersey; des échantillons semblables de cette rivière furent également pris pendant les mois de mai et de juin suivants; 3° le Darwen, un tiers de mille au-dessous de sa jonction avec le Ebdcewa- ter, et à 5o milles au-dessus du pont de Walton-le-Dale. Le résultat des analyses de ces échantillons est contenu dans le tableau suivant ; (i) On désigne en Angleterre, sniis le nom de scn'agc, l'eau d'égout rhargée de toutes les déjections d'une ville, reçue et rejetée par le cloaque final. ( io56 ) — ^! ■5^ "*^^ ^^ 1 i . - C ï 3 c 3 3 - 1 - - — — ' i j ^ 1 1 o ? 5 3-^5 3 m : (! *. s rt 2. 2. 2. 2- 2. 2- 3 ( T) (t. 4 »< c 3 *1 3 5 C Ei- C3 o fT> ^ "5 S 13 W r ,^ "^ «^ c t/1 n- u O o' t- *3- » *-* ■î o 2 2 Z 0. ô" i l à l "S u cq W Q O ^ O* o' ^ 3 g- = D. s D. B' 3 ^ o o H 3- O X >• C en 9 p __ "1 A jn CD » (6 2 c.' C D 3 j ■s 6 u w 3 CO ^ 3 « 2 3 fî 3 « - ■_ -^ - fO 3 to > -< pi- pa cn — ? o 3 c' 3 3 3 - s S ^ => ^ ^ u > 3- 3 O 3 ^ 3C CO (5' GO ÇO - CO ""• ■— c^ yD ce - o . cr> CO • . ^ 00 Cl u U 3* ^ C m o 3 3 Ô 5 «5 CO 3 ■ o_ O Cl 3 «5 c P «>. -t~ c _ o Cl .^ .^ Jïv .=>. TOTAL _- «. ^ tJ o J- OJ lo (^ OJ :f^ des matières solides p 3. < T^ D U' CO "oo t/i tn O " " 'ci en sululioQ. ^ S3 3 O <^ g kl w ft- CARBONE -71 •»-) tn ^ o i 30 "^1 1 o O J S S o organlqu». c ___ c a 3 O D o O O D O o o c AZOTE sï S o lO O O ^ lO 2 :r f;* J 30 -^ CO 3 -o 30 o "ôo orgaaiqoe. i ^ ÎL c ^ o O O o O o O O o o n c B rti k^ lo %- en .c^ -o CO CO AUUOMAQCE. « o (5 CO Cï «^ en o O ce o cr V o o O O AZOTE Q S a. 3^ 5 O o 3 5; 5 * 5 =! a l'état de nitrates 3 C5 3 V t D hJ et de nltrltes. g ^ C 2 O O O O O O O o o O TOTAL 3 «^ M Jî>. _ "1_ t/i ~ln ij s>. CO en lâ>. des (3 O OJ ^ GO -t^ en 00 t/j 3 c "t/i ■i oo Cî L^ -o azotes combinés. _ C 1 lo i^ to u hj CO Cl r^ Cl -o CHLORE. -i ô O t-i ;>j Ô "o ^ o 30 -^ Cm » u o — O o W tJ ~ « O - \ 'H- o CJ> ^) CO

w 3* cr 00 u> _ h» ^_ CO w o 1^. GO Totales. n C^ v o o o Ci GO 30 -tr^ ""* O / w . •o »-] CO »o es ^- a w >. e TEUPÊIIATURE J3 S QO -J ce LO CO DO ^ to 00 w C* n p p p p p n r» o p de l'eau. 2^^ ^— § ^ t3 o o o o o ( 'o57 ) » Ces chiffres ne doivent pas être interprétés d'une manière trop stricte, car il est évident qu'il doit y avoir une grande variation dans la propoi tion des différentes parties qui constituent l'eau de rivière, puisée au même endroit, mais fortement chargée de produits corrompus comme la plupart de celles sur lesquelles portent nos expériences. Il est impossible de suivre pen- dant plusieurs milles la même masse d'eau suivant le cours d'une rivière, parce que les différentes parties d'un cours d'eau se meuvent avec des rapi- dités diverses dans la même section transversale. Une certaine masse d'eau incluse entre deux sections transversales d'une rivière ne peut donc pas con- server son identité pendant lui long parcours. On ne peut aliîrmcr que les écliantilions d'eau puisée dans l'Irwell, à sa jonction avec le Mersey, ou au moa)ent de sa chute sur le barrage de Trostlenest, soient absolument com- parables. L'intervention de quelques affluents d'eau pure dans ces rivières entre les points où les échantillons ont été puisés, est une autre cause d'erreiu'. Celte quantité est presque insignifiante dans l'iivvell, elle est considérable dans le Mersey, et oblige à une rectification à l'égard du Darwen dont le volume est plus que doublé par l'adduiou de l'eau puie de ses affluents entre les deux points où les échantillons ont été puisés. » Malgré ces complications, les analyses dont les résultats sont donnés plus haut expriment l'effet produit, par un parcours de i i à i3 milles, poiu" l'amélioration d'une rivière souillée. Elles montrent d'abord que, quand la température n'excède pas 17°, 8 C. (64 Fahr.), ce parcours ne pioduit que peu d'effet sur les matières organiques dissoutes dans l'eau. En ne fai- sant aucune correction pour les affluents d'eau pure qui se joignent à l'Irwell et au Mersey, et en considérant le volume du Darwen entre les points où les échantillons ont été puisés, comme étant doublé par l'arrivée d'une eau contenant la proportion de carbone organique et «l'azote qui se trouve dans le Ribble avant sa jonction avec les eaux du Darwen, nous con- statons les diminutions suivantes sur les quantités primitives de ces matières dans les cinq expériences sus-énoncées : Éicmcnisdeiam.iiièrporg^inique tlii.pariis dans looooo pariies d'eau. Carbone. Azolc. Irwell, après un paicoui-sde 1 1 milles à la température de 6", 2 à 6", 8 G o , 095 Irwel, après un parcours «le i 1 milles à la temp«^rature de 1 2°, 2 à 1 2", 3 C » o , 028 Irwell, après un parcours de 1 1 milles à la température dei7°,8C 027 » L'examen des gaz dissous dans l'eau contenant des matières organiques en solution vient confirmer les résultats des expériences précédentes. L'oxy- dation des matières organiques s'effectue principalement, sinon exclusive- ment, par l'oxygène atmosphérique dissous dans l'eau. Cet oxygène est bien connu connue étant chimiquement beaucoup plus actif que l'oxygène gazeux de l'air. En conséquence, si de l'eau salie par des matières or^^a- niqnes est mise à l'abri de l'air dans un flacon soigneusement bouché, la diminution graduelle de la quantité de l'oxygène en dissolution indiquera exactement le progrès de l'oxydation des matières organiques. » Nous avons fait cette expérience en mêlant de l'eau de la Grand jiinction Company^ de la Tamise avec 5 pour 100 de sewnge frais de Londres. Le car- (i) Un parcours de 3oo kilomètres ne suffit donc pas pour produire la purification d'une eau souillée. ( io59 ) bone organique, l'azote organique et l'oxygène dissous furent immédiate- ment déterminés dans une portion du mélange, et le reste fut enfermé dans une série de bouteilles bien bouchées, qui furent exposées à la lumière diffuse du jour et maintenues à une température d'environ l'j degrés C. Toutes les vingt-quatre heures, on ouvrit l'une de ces bouteilles, et l'on détermina le poids de l'oxygène dissous contenu dans l'eau. Rapidité de l'oxydation du sewage dans l'eau. Poids de l'oxygène dissous dans looooo parties d'eau inimédiatcmont 34*^^"''*^=' /|8 hetires ()G heures 120 heures i44 heures 168 heures aprèslemélange. après. après. après. après. après. après. o,f)46 o,yo3 0,616 o,3i5 o,aoi 0,080 o,o36 » Immédiatement après le mélange, l'eau souillée par le sewacjc con- tenait 2,099 parties de carbone organique et 0,20'^ parties d'azote orga- nique sur 100 000 parties. » Ces nombres prouvent que, même par une température élevée, l'oxy- dation de la matière organique animale du sewcuje a lieu très-lentement. En admettant que, pour la destruction de la matière organique, le carbone seul ait besoin d'être oxydé (3 de carbone exigeant 8 d'oxygène), le sewage détruit dans chacune des périodes précédentes serait, pour 100, ainsi qu'il suit : Quantité de sewage détruit pour loo. i" période de 24 heures 6,8 2' » de 24 heures 8, g 3" » de 48 heures i4i3 4° >' de 24 heures 5,4 5" I de 24 lieures 5,8 6" » de 24 heures 2,1 42,3 » Jusqu'au sixième jour (5" période), l'oxydation s'est produite avec une rapidité assez régulière, quoiqu'un peu ralentie; la quantité d'oxy- gène en solution s'était réduite considérablement, ce qui diminuait la rapi- dité de l'oxydation pendant les vingt-quatre dernières heures de l'expé- rience. Si l'eau souillée avait été constamment exposée à l'air, une par-tie de l'oxygène aurait été remplacée, mais, en supposant même que l'oxydation eiit continué pendant cent soixante-huit heures avec la rapidité maximum, il y aurait eu seulement 62, i pour 100 de sewage brûlé. » Il est donc évident que l'oxydation ilii sewage nulé avec vingt lois son volume d'eau serait loin de pouvoir s'accomplir pendant le parcours de ( io6o ) lo à 12 milles ci que les deux tiers se trouveraient à |)eine détruits après un parcours de 168 u)illes, à la rapidité de i mille à l'heure. Ce résultat lui-même n'a été obtenu que par une série de suppositions toutes grande- ment en faveur de l'efficacité de la marche de l'oxydation. Ainsi, on suppose que les 62,'^ parties pour 100 de sewnge sont complètement oxyflées et converties en matière inorgaiii(|ue iuoffensive, mais les expériences ont montré qu'en fait, aucune partie du seivage n'était transformée de cette manière ni détruite dans l'espace d'une semaine, la quantité d'acide car- bonique dissous dans l'eau demeurant constante pendant toute la durée de l'expérience. Si le sewage avait été converti en composé inorganique, l'acide carbonique aurait augmenté. w Ainsi, soit que nous examinions la dose de souillure organique d'une rivière à différents endroits de son cours, ou la rapidité avec laquelle dis- paraît la matière organique du sewage, quand celui-ci est mêlé avec de l'eau pure et violemment agité au contact de l'air, ou enfin la rapidité avec laquelle l'oxygène dissous disparaît dans l'eau souillée par 5 pour 100 de sewage, nous sonunos conduits, dans tous les cas, à celte conclusion inévi- table : n que l'oxydation de la matière organique marche très-lentement, » même quand le sewage est mêlé avec une grande proportion d'eau pure, » et qu'il est impossible de déterminer la distance que cette eau peut par- » courir avant que la matière organique soit complètement oxydée. » » On peut affirmer avec certitude qu'il n'y a pas, dans tout le Royaume- Lfni, de rivière assez longue pour effectuer la destruction du sewnge par l'oxydation spontanée. » Les sens eux-mêmes se rendent compte de l'insuffisance d'un parcours de loà 12 milles pour purifier une eau souillée. Nous en avons fait l'expé- rience dans le cas du Mersey et du Ribble. Et le même état de choses se produisait sur la rivière Bollin, souillée par les égouts de Macclesfiehl. M. James Wright, propriétaire, résidant à 10 kilomètres au-dessous de Macclesfield, dit que celte rivière, qui traverse ses terres, est noire comme l'encre et Ires-désagréable, surtout par les temps de sécheresse. MM. Robert Greg et C"*, 'le Handforlh, portent les mêmes plaintes sur la même rivière, quoiqu'ils ^e trouvent à 16 kilomètres au-dessous de Macclesfield. » Cependant, quoique la marche d'une rivière ait peu d'eltet sur la pu- rification des eaux, par oxydation, elle exerce une influence matérielle par le dépôt d'une grande proportion d'impuretés organiques ou minérales en suspension, qui gagnent le fond, surtout si le courant est ralenti dans quelques endroits. C'est sans doute ce mode de clarification par dépôt ( io6i ) qui a donné lieu à la croyance générale de la purification rapide et spon- tanée de l'eau coiu'ante. Nos expériences surleMersey, l'Irwell et le Darwen montrent la grande amélioration qui se produit ainsi pendant le cours de ces rivières entre les points déjà indiqués. Purification de l 'Irwell, le Mersey et le Danven par dépôt. ComposltioD Compoiltlon sur icoouo partlpg d'esQ. des matières en suspensloQ '" '^ "^ *■' -^ pour luo. DéslEnation. Matière Matière ^ n ,, .^ minérale, organique. Total. Minéral. Organique Total. 1. Irwell, après un cours de 1 1 milles, 12 mars 1869. 0,88 o,'J8 i,3G 1)7,8 5o,o ^8,6 2. » » Il » II juin i86l). 0,38 0,84 1,2'/ i4»-^ 5o,9 22,7 3. Mersey, » 18 >> 12 mars 1859. 0,10 o,o4 0,14 10,6 i3,3 12,0 4. Darwen (1) » i3 « 10 mars 1869. 0,54 i ,4'3 ',9'' 3o,3 79,8 55, i » L'Irwell dépose ime grande partie de sa matière en suspension au- dessus du barrage de Trostlenest, et en perd un fiers ou un quart pendant son parcours de là au Mersey. » Nous avons soumis à l'analyse plusieurs échantillons du limon déposé et nous avons trouvé qu'il renferme une grande proportion de matière organique putrescible. Composition de la boue de rivière. Boni! de Plrwell Boue du Mediock Ingrédiens. Boue de l'Irk. dans Peel Hark. à Dawson Street. Matière organique 6,63 8,25 5,3o » minérale 25,98 I9i4'' '9'96 Eau 67.39 72,35 74>74 100,00 100,00 100,00 » La matière organique de l'Irwell contenait, sur loo parties, 2,79 de carbone et o, 29 d'azote. » Elle répandait une odeur répugnante. » Une autre partie du travail de la Commission est consacrée, comme on l'a dit plus haut, à l'examen de la question hygiénique soulevée par l'em- ploi des eaux d'égouts dans l'irrigation des prairies. Après une étude attentive des localités déjà nombreuses où cet emploi est effectué et enquête faite tant auprès des habitants qu'auprès des méde- cins ou administrateurs habitant sur les lieux, la Commission conclut à l'in- nocuité complète des irrigations d'eau d'égouts versées sur des prairies, même pour les habitants les plus rapprochés. (1) Corrigé comme auparavant, par rapporî aux affluents d'eau pure. C. R., 1870, i" Semestre. (T. LXX, N» 20.) 1 /(O ( loSa ) L'incommodité passagère résiilfant de i'odeiir du liquide ne se manifeste pas quand l'irrigation est bien conduite, et que le liquide, avant d'être mis en rapjjort avec le sol de la prairie, ne circule pas en canaux ouverts et à l'air libre. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Rectification d'une erreui' numérique de la Commu- nication précédente. Lettre du P. Secchi à M. le Secrétaire perpétuel. « Rome, ce 7 mai 1870. » Je me hâte de rectifier une inexactitude qui s'est glissée dans ma der- nière Commiuiication [Comptes rendus, p. 906, ligne 10 en montant). » Il est dit qu'une seconde d'arc, sur le Soleil, sous-tend une longueur de 716 kilomètres; cela est vrai de la seconde géocentiique, ou vue de la Terre, mais, dans le cas de la Communication, on doit prendre la seconde héliocentrique, qui est de 3''", 4; d'où résulte que l'arc parcoiuii en une seconde de temps correspond à l'étendue tie i'"",92 on presque 2 kilomètres. Cette diminution de la grandeur du mouvement ne détruit pas l'explication du phénomène dont il est question; au contraire, elle explique la petitesse du déplacement, car c'était pour moi une objection que de voir un dépla- cement si petit dans les raies, tandis que, avec le fort instrument que j'em- ploie, il devait être beaucoup plus sensible. » Je vous prie d'insérer le plus tôt possible cette rectification dans les Comptes rendus, même si quelque autre avait déjà relevé cette équivoque. » M. FiZEAc, à la suite de la Communication qui précède, présente les remarques suivantes concernant le déplacement des raies spectrales par le mouvement du corps lumineux ou de C observateur : « Après la Lettre dont il vient d'être donné lecture à l'Académie, je n'ai pas à insister sur les remarques que j'avais faites dans la dernière séance; mais la question soulevée |)ar la dernière Communication du P. Secchi est trop importante, je crois, pour ne pas mériter de fixer, pendant quelques instants, l'attention de l'Académie. » En effet, lorsqu'on cherche à constater par l'observation le déplace- ment des raies spectrales par le mouvement du corps lumineux, il ne s'agit pas seulement de donner la sanction de l'expérience à une conséquence intéressante déduite de|)uis longtemps par les physiciens, de la théorie des ondulations, mais il s'agit, en léalité, ce qui est plus important encore, de donner, s'd est possible, des bases tout à fait certaines et uicontestables à ( io63 ) une méthode nouvelle d'observation qui permettrait, dans certains c.is, aux astronomes de déterminer les vitesses de translation dans l'espace des étoiles les plus éloignées de nous, en mesurant seulement de petits déplacements ou aberrations des raies spectrales de leur lumière. » Je vais essayer d'indiquer eu quelques mots le principe qui a servi de point de départ à ces considérations. Que l'on suppose, par exemple, un corps lumineux animé d'un mouvement de translation ast-ez rapide, pour être comparable à la vitesse de propagation de la lumière ; si ce mouvement est dirigé du corps lumineux vers l'observateiu', on voit de suite que, dans cette du-ection, les ondes lumineuses seront plus rapprochées les unes des autres, et que chaque rayon simple aura une longueur d'ondulation plus courte que si le corps était en repos. Ce changement dans la longueur d'onde aura pour conséquence une déviation plus grande produite par la réfrac- tion à travers un pnsme ; ce qui revient à dire que ciiaque rayon simple correspondant à une raie brillante ou à une raie obscure éprouvera un déplacement ou une aberration sensible, dans le spectre, relativement à la position que l'on eût observée si le cor|)s fût resté immobile. Le mouvement étant supposé dirigé vers l'observateur, le déplacement dont il s'agit doit avoir lieu vers le violet : il aurait lieu vers le rouge si le corps lumineux, se mouvant dans un sens opposé, s'éloignait de l'observateur. Ajoutons encore que des déplacements analogues seraient la conséquence de l'hypothèse inverse, dans laquelle, le corps lumuienx étant en repos, le prisme réhin- gent et l'observateur seraient sinudtauément en mouvement. » Cependant ou doit remarquer que, bien que notre esprit n'aperçoive aucune lunite aux vitesses dont les corps eu mouvemeLit sont susceptibles d'être animés, il ne paraît pas que l'on ait constaté jusqu'ici, même pour les astres dont les mouvements sont les plus rapides, l'existence de vitesses dépassant certaines limites où elles sont encore très-petites par rapport à la vitesse de la lumière. On ne doit donc regarder comme probables que des déplacements peu considérables dans les raies spectrales, même en lai- saut intervenir les vitesses ct)smiques les plus grandes qui aient été recon- nues jusqu'ici, vitesses qui dé[)assenl à peine -■ -'- ,- de la vitesse de la lumière (comète de 1680). » 11 est facile de conclure delà qu'il n'y a pas lieu de considérer, comme quelques physiciens l'ont proposé, des changements de couleiu" sensibles qui se produiraient dans ces circonstances par des modifications extrêmement grandes des lougueius d'onde, et, même s'il en était ainsi, les rayons invi- sibles situés en dehors du spectre, subissant les mêmes variations, devraient il\o.. ( io64 ) évidemment annuler cet effet en remplaçrint dans le spectre modifié les rayons dont le déplacement aurait pu donner lieu au changement supposé de la couleur. » Ce genre (le considérations m'avait comluit, en 1848, à essayer d'éta- blir une relation bien définie entre la situation des raies spectrales et les monveiaents dont peuvent être animés la source lumineuse ou l'observa- teur (1); et j'étais parveiui, en soumettant ces phénomènes au calcul, à plusieurs résultats numériques que je demande la permission de rap- peler ici. » Pour la planète Vénus, l'observateur étant supposé immobile et l'astre se dirigeant vers lui avec sa vitesse moyenne de translation dans son orbite, le calcul effectué pour la raie D, dans le cas d'un prisme de flint de 60 degrés, a donné un déplacement ou aberration, du côté du violet, de 2", 65. » Pour une vitesse égale à celle de la Terre, l'observateur étant seul supposé en mouvement, et considérant le spectre formé par une étoile vers laquelle il se dirige, le calcul a donné, pour la même raie D, un déplace- ment ou aberration, du côté du violet, de 2", 25. » En rajiportant ces résultats, je fis, de plus, remarquer que le déplace- ment des raies par le mouvement du corps lumineux ne dépend que de sa vitesse et nullement de sa distance, et que, par conséquent, les observa- tions de cette nature pourraient conduire à des données sur les vitesses propres des astres les plus éloignés. » En effet, si, à la dislance où la planète Vénus est située au moment de l'observation, il existe réellement dans le spectre un déplacement de la raie D de 2", 65, le même déplacement continuerait à se manifester encore, si l'astre pouvait s'éloigner de nous par degrés, sans cesser d'être visible, jusqu'aux régions occupées par les étoiles dont la parallaxe est tout à fait insensible. Si donc une étoile donnait un spectre dans lequel la raie D se- rait déplacée de 2", 65 du côté du violet, on en pourrait conclure que l'astre se meut vers nous avec la vitesse bien connue de la planète Vénus. » Est-il nécessaire d'insister sur l'importance de ces conséquences qui découlent si nHturellenieut de la théorie des ondulations, en nous faisant entrevoir un champ nouveau et frès-étendu qui pourrait s'ouvrir aux re- cherches des astronomes. Cependant il faut remarquer que ces considéra- (1) Bulletin de In Snciété Pkilomatkique, décembre 1848, et Annales de Chimie et de Physique, 4' série, t. XIX. ( io65 ; lions sont jusqu'ici purement théoriques et que, par plusieurs raisons que je ne puis développer ici, elles réclament manifestement le contrôle de l'observation, contrôle qu'elles attendent encore. » Les physiciens avaient bien il y a vingt ans les découvertes déjà si étendues de Fraunhofer sur les raies du spectre solaire, ainsi que sur les raies des spectres des planètes et de plusieurs étoiles, mais les moyens d'observation et les appareils de mesure étaient alors bien loin de présen- ter les ressources qu'ds nous offrent aujourdhui. On sait en effet que, de- puis les mémorables travaux de MM. Kirchhoff et Bunsen sur l'analyse spectrale, on s'est efforcé de toutes parts de perfectionner les appareils propres à ce genre d'observation, et que l'on possède aujourd'hui plusieurs instrumenls remarquables par la facilité de leur usage, par leur puissance et par la précision de leurs indications. Il est donc permis d'espérer que le moment est venu où il sera possible de décider, par le contrôle d'observa- tions rigoureuses, si la théorie des ondulations a conduit cette fois encore à des conclusions exactes, et si les astronomes pouriont désormais s'ap- puyer dans leurs recherches sur le phénomène physique rigoureusement démontré du déplacement des raies spectrales par le mouvement. » La dernière Communication du P. Secclii renferme, à cet égard, une observation très -importante qui consiste essentiellement dans le fait suivant : » Une des raies solaires C ayant été observée, d'abord vers l'extrémité de l'équateur solaire qui, par l'effet de la rotation de l'astre, se meut du Soleil vers l'observateur, et ensuite vers l'autre extrémité de l'équateur solaire celle qui se meut de l'observateur vers le Soleil, les situations de cette raie ont été trouvées différentes entre elles et différentes de la situation normale de cette même raie. » Dans le premier cas (mouvement dirigé vers l'observateur), la raie a été trouvée déplacée vers le violet d'tnie jjelite quantité évaluée à au moins jj; de la distance entre les raies D' et D"; l|ieliit'r, 1828. (2) Plusiedrs fois, pareil hruiiiiliiril a clé vu par notre éininent conirùic, M. le baruii ( 1067 ) Eli tombant de l'atmosphère, elle se disperse partout, pénétrant dans les habitations, dans les lieux les mieux clos, et jusque dans la montre qu'on porte sur soi. Aussi n'est-il point rare que les bâtiments qui naviguent sur les côtes d'Afiique en soient tout couverts, pout, voiles et mâture. Du temps de l'esclavage, aux Antilles, il en était ainsi des navires négriers, alors qu'ils s'approchaient ou qu'ils s'éloignaient de la côte africaine. La poudre ou poussière sablonneuse, en s'introduisant dans les yeux, dormait souvent lieu à des conjonctivites qui, sur les navires retoiunant en Amérique, pouvaient persister encore à leur arrivée. » Ajoutons que, le 3o août i83o, au lever du jour, une frégate française, qui naviguait au nord de Tripoli (Barbarie), se trouvait toute couverte d'une épaisse couche de sable et de poussière de sable. Ce sable provenait d'un vent qui, dans la soirée de la veille, avait soufflé sur la frégate, venant du désert africain (i). Sa force était telle, que les marins ne pouvaient lui faire face. La frégate était alors à 10 lieues de la côte, qu'elle avait quittée le matin. » Le vent était accompagné d'une chaleur briilante, suffocante, et comme s'échappant d'uue fournaise ardente. Les grains de sable qu'il tiansporlait, frappant sur des parties nues (figure, col, mains), piquaient à l'instar de grains de sel renvoyés par des charbons incandescents. Sous celte forme, ou sous celle de poussière, le sable, en pénétrant dans les yeux, y produisait une cuisson ardente qui fut suivie, chez quelques marins, d'une conjoncti- vite de plusieurs jours. » Notre Communication rappellera sans doute cette pluie de sable, sable mêlé à de la pluie ou à de la neige, qui est tombée, sur différents points de l'Italie, (lu i3 au i4 février dernier (2). Cette pluie, qu'avait précédée un vent impétueux du sud-est, a fourni à M. Ch. Sainte-Claire Deville l'occa- sion de faire remarquer combien sont fréquentes ces sortes de pluies, puis- Cloquet, pendant son séjour sur son domaine du Fort-La maljjue, à Toulon. Le brouillard, d'après ses observations, est toujours précédé d'un vent soufflant du même point, depuis deux ou trois jours et plus encore. (i) Il est à remarquer que, sur toute la côte de Tripoli, le désert arrive jusqu'à la mer, par de vastes plages sablonneuses. (2) Communication de M. Denza, Directeur de l'Observatoire de Moncalieri (séance du 7 mai 1870). Lettre de M. Boccardo, Directeur de l'Institut technique de Gènes, sur une pluie de sub- stance jaunâtre tombée h Gênes, dans lu matinée du \^ février 1S70 (Cosmos du i4 mai, p. 337). ( io68 ) que, seulement de i86'3à 1869, on en compte jusqu'à six, soit en Italie, soit en d'autres lieux de l'Europe méridionale. » M. DE Caligny écrit à l'Académie pour la prier de vouloir bien rappeler, dans ses Comptes rendus, la fondation faite en 1867, par M. le marquis d'Ourches, de deux prix qui pourront être décernés, par l'Académie impé- riale de Médecine de Paris, à ceux qui auraient indiqué des moyens cer- tains pour prévenir les inhumations précipitées. « Le premier est un prix de vingt mille frnncs, pour la découverte d'un moyen simple et vulgaire de reconnaître, d'une manière certaine et indubi- table, les signes de la mort réelle. La condition expresse de ce prix est que le moyen puisse être mis en pratique tnéme par de pauvres villageois sans instruction. » Le second est un prix de cinq mille francs, pour la découverte d'un moyen de rcconnaîlre, d'une manière certaine et induliitable, les signes de la mort réelle à l'aide de l'électricité, du galvanisme ou de tout autre pro- cédé exigeant, soit l'intervention d'un Loniuie de l'art, soit l'application de connaissances, l'usage d'instruments ou l'emploi de substances qui ne sont pas à la portée de tout le monde. » L'Académie de Médecine a accepté le legs le 22 avril 1868, avec la mis- sion de décerner les deux prix : mais le testateur a posé comme condition dernière que, « dans le cas où, pendant cinq années à dater du jour de l'ac- ceptation du legs par l'Académie de Médecine, l'un ou l'autre des prix ou aucun deux n'aurait été décerné, les sommes qui y sont destinées feraient retour à la succession. » RAPPORTS. ANALYSE MATHiîMATlOUE. — Rapport snr un Mémoire de M. Moutard, relatif à la théorie des équations différentielles partielles du second ordre. (Commissaires : MM. O. Bonnet, Bertrand rapporteur.) « Les remarquables travaux qui, dans ces derniers temps, ont fait de la théorie fies équations différetilielies partielles ilu premier oidrc l'une des plus parfaites du calcul intégral ont exercé peu d'influence sur l'étude des équations du second ordre. La forme même du résultat reste cachée dans ce cas, et la savante analyse d'Ampère, dans sou admirable Mémoire de 181 /j, a été loin d'embrasser l'infinie variété des combinaisons possibles. Les géo- ( 1069 ) mètres, en étudiant clans sa théorie l'expression la plus parfaite des méthodes proposées jusqu'ici, doivent chercher à introduire phis de généralité dans la forme des résultats, à obtenir plus de certitude et de précision dans les méthodes qui en font connaître la possibihlé. » C'est à cette dernière partie du problème que se rapporte le Mémoire de M. Moutard. Laissant de côté le plus grand nombre des formes d'inté- grales énumérées par Ampère, il s'attache exclusivement à la plus simple de toutes pour rechercher les équations auxquelles elle peut convenir. En nommant ^ et ^ les deux variables indépendantes dont dépend la fonction incoiaïue z, M. Moutard suppose que l'une des fonctions arbitraires con- tenues dans l'intégrale générale contienne x seulement et l'autre^ seule- ment, et que toutes deux figurent avec un nombre fini de leurs dérivées. « Quelles sont les équations auxquelles convient une intégrale générale de cette forme ? » Tel est le problème que se propose d'abord M. Moutard. Il est intéres- sant et utile pour la théorie générale, et Ton doit féliciter l'auteur de l'avoir complètement résolu. » Après avoir montré, comme Ampère, que l'équation différentielle, dans ce cas, ne doit renfermer que la seule dérivée du second ordre dx cly désignée habituellement par j, M. Moutard obtient cinq formes distinctes qui comprennent tous les cas possibles: deux d'entre elles sont immédiate- ment intégrables, la troisième a été rencontrée et complètement intégrée par M. Liouville, les deux autres enfin appartiennent aux mêmes types et se réduisent aisément l'une à l'autre. » Toute la difficulté se trouve donc concentrée sur une seule forme, que M. Moutard réduit à rf'a dlA. fia. rlu dv du dv ' où « représente une fonction inconnue de 11 et de i', et A et B des fonctions données, qui, bien entendu, pour que l'intégrale ait la forme demandée, doivent elles-mêmes remplir certaines conditions. » La seconde partie du Mémoire est consacrée à leur étude et à la re- cherche de l'intégrale dans le cas où elles sont remplies. La voie Irès-directe suivie par M. Moutard, et imposée en quelque sorte par la manière dont il a abordé le problème, le conduit ici sur un terrain connu. Laplace, en l'y^S, a donné, dans les Mémoires de V Académie des Sciences, une méthode C. R., 1870, I" Semestre. (T. LXX, NoïO.) 14' ( 1070 ) qui, par des essais successifs, permet de résoudre la première partie du problème, en formant, suivant une loi régulière, une série d'expressions déduites des coefficients de l'équation donnée. Il faut et il suffit, pour que l'intégration soit possible sous la forme supposée, que l'une de ces expres- sions soit égale à zéro, et le rang qu'elle occupe dans la série indique le nombre des dérivées de l'une des fonctions arbitraires qui doit figurer dans l'intégrale. » En suivant jusqu'au bout, avec un plein succès, les conséquences de cette niPlbode, M. Moutard obtient la forme la plus générale des équations considérées, dans la formation desquelles il introduit autant de fonctions arbitraires distinctes qu'il le désire de chacune des variables oc et j. » La troisième partie du Mémoire est consacrée à l'étude très-complète et très-intéressante de l'équation à laquelle se réduit l'équation plus générale traitée précédemment dans un cas particulier auquel ne sont pas applicables les résultats précédeiiunent obtenus; deux équations de condition, en général distinctes, se réduisent alors à une seule, et les conséquences qui s'en déduisent sont entièrement changées. » M. Moutard, après avoir formé l'équation unique à laquelle doit satisfaire la fonction (f[x,y) pour que l'intégrale ait la forme supposée, parvient à l'intégrer avec beaucoup de bonheur et de talent, en la rame- nant à l'équation semblable d'ordre inférieur de deux unités, obtenue en siqiposant que la méthode exige une opération de moins. » En résumé, nous pensons que le Mémoire de M. Moutard mérite l'ap- probation de l'Académie, et nous lui proposons d'en décider l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Rapport sur un Mémoire de M. B. Renault, intitulé : Etudes sur quelques végétaux silicifiés des environs d'Autun. (Commissaires : MM. Daubrée, Brougniart rapporteur.) « Dans la plupart des cas, les végétaux que nous observons à l'état fos- sile se présentent à nous sous forme d'empreintes dans lesquelles le végétal a complètement disparu, ou n'est plus réprésenté que par quelques parties charbonnées. ( ÏO?! ) » Les végétaux réellement pétrifiés dont les divers organes ont été trans- formés, quant à la matière qui les compose, tout en conservant la struc- ture de leurs tissus, sont beaucoup plus rares. M Lorsqu'à cette pétrification, prfsque toujours siliceuse, se trouve jointe la conservation de la forme extérieure, on peut étudier le végétal fossile dans tous ses caractères, comme s'il était vivant, sauf la diffi- culté de soumettre à des sections convenables la roche dure qui le con- stitue. » Cette étude de la structure intime des végétaux fossiles a surtout un grand inlérèt pour ceux des terrains anciens qui s'éloignent beaucoup plus des végétaux existant actuellement, et poiu- lesquels nous devons réunir tous les moyens d'arriver à une connaissance complète de leur organisation. C'est particulièrement dans le grès rouge qui surmonte le terrain houiller, en Allemagne, et dans quelques parties de la France et de l'Angleterre, mais surtout en Bohème et en Saxe, que des fossiles variés de cette nalure ont été trouvés. Quelques-unes de leurs formes les plus remarquables avaient été signalées depuis longtemps, sons les noms vulgaires de Staar- stein, fVurmslein , ou Astérolilhe^ Helmintliolillie, Psarolilhe, et constituent le genre Psaronius des paléontologistes modernes; mais des éch;uitillons plus rares et non moins intéressants les accompagnent; ils ont d'abord été si- gnalés dans l'ouvrage de Cotta, qui n'en a étudié la structure que d'une manière assez superficielle. » C'est à Corda qu'on a dû, en i845, un examen plus approfondi de leur organisation et une classification précise fondée sur l'étude microsco- pique de leurs tissus. » Parmi ces fossiles se trouvent assez fréquemment des pétioles de Fou- gères, dont Corda a formé plusieurs genres caractérisés par la forme du faisceau ou des faisceaux vasculaires qui les parcourent. » Toutes ces études avaient été faites sur les échantillons trouvés en Allemagne, surtout à Chemnilz, en Saxe, et à Neupaka, en Bohème. Mais il existe en France un gisement non moins riche de ces fossiles aux environs d'Autun. Ici ils se rencontrent détachés de la roche qui a dû les renfermer, sous forme de fragments épars dans le sol végétal d'ini champ dit Clmmp- de-la-Jiislice; on y trouve des espèces variées de Psuioniiis, des fragments de tiges des Calamilea de Colla, des bois de divers Conifères, des portions de pétioles de Fougères, eu un mot tous les fossiles caractéristiques des gise- ments cités plus haut, en Allemagne; et quoique trouvés hors place, en fragments brisés, mais non loulés, on ne saurait douter qu'ils proviennent i4i.. ( 1^72 ) des couches supérieures des terrains houillers qui entrent dans la constitu- tion de tout le |>ays environnant. a Ces fossiles intéressants ont été d'abord signalés il y a prés de qua- rante ans par M^'' Landriot, alors professeur au petit séminaire d'Autun; c'est sur un échantillon communiqué par lui que l'un de nous a décrit la structure remarquable d'un petit rameau du Sigillaria etegans. Depuis lors, de nombreux échantillons de ces fossiles ont été réunis soit au Muséum d'Histoire naturelle, soit dans les collections de plusieurs naturalistes d'Au- tun. » Ce sont les fossiles si intéressants de cette localité dont M. Bernard Renault, chef des travaux chimiques à l'École Normale de Cluny, a entre- pris 1 étude. » Il a dirigé d'abord son attention sur les restes de pétioles de Fougères, et y a reconnu deux des genres établis par Corda, les Zycjapteris et les Anachoropleris ; le premier, qui paraît extrêmement rare en Allemagne, lui a fourni, parmi les fossiles d'Autun, quatre espèces très-différentes de l'es- pèce type, mais appartenant évidemment au même genre. » Le second genre avait déjà présenté à Autun une des espèces décrites par Corda, et M. Renault en a découvert une seconde. « Mais ce ne sont pas ces découvertes spécifiques qui constituent le principal intérêt du Mémoire de ce savant. j) Les deux genres qui en sont le sujet n'étaient connus que par des fragments de pétioles isolés ou rapprochés et entremêlés de racines adven- tives, mais sans trace des tiges qui leur donnaient naissance. » Par des recherches attentives parmi les petits échantillons souvent né- gligés, M, Renault en a découvert appartenant à chacun de ces genres dans lesquels la tige avait été conservée d'une manière plus ou moins complète, et était accoiiipagnée* fie portions de pétioles suffisantes pour établir leur détermination générique. » L'étude microscopique trés-approfondie de ces liges de Zygopteris et d' Anachoropleris forme la partie essentielle du travail de M. Renault; elle signale entre ces plantes et les Fougères actuelles, dans lesquelles la struc- ture de la lige a été décrite, des différences importantes, mais qui ne sont pas cependant de nature à éloigner ces genres de cette famille. » Dans ces deux genres, il y a au centre de la lige une moelle peu volu- mineuse qui présente, surtout dans ['Anachoropleris, des sadiies qui pé- nètrent dans le cylindre vasculaire, sans cependant le diviser en plusieurs faisceaux distincts. Ce cylintlre vasculaire, formé de vaisseaux rayés ou ( I073 ) scalariformes, diffère par sa forme dans ces deux genres; il est plus épais et simplement anguleux dans le Zygopleris, où ou ne l'a pas observé dans toute sa circonférence; dans V Anaclioropteris ^ il est plus mince et se pro- longe eu angles très-saillants, au nombre de cinq, divisés eux-mêmes au sommet, de manière à présenter sur la coupe transversale la forme d'une étoile dont les branches seraient échancrées à leur extrémité. » En dehors de ce cylindre vasculaire se trouve un parenchyme cortical épais, que traversent les faisceaux vasculaires se rendant aux pétioles et ceux qui se dirigent vers les racines adventives. M. Renault admet que, dans le Zygopteris, cette tige porte, outre les pétioles, des écailles représentant des feuilles avortées. Cette disposition, qui ne s'observe pas dans nos Fougères actuelles, aura besoin d'être constatée par de nouvelles observations. » L'organisation de ces tiges de Fougères offre sans doute des différences assez notables relativement à celle des Fougères vivantes qui ont été le mieux étudiées. Elle semble à quelques égards se rapprocher de celle de l'Os- monde; dans cette plante le cylindre ligneux, presque continu, est cepen- dant divisé en faisceaux assez irréguliers, qui sont dépourvus de cette gaine solide et résistante qui entoure les faisceaux vasculaires de presque toutes les Fougères; d'iui autre côté, dans les Dicksoniées arborescentes, le cy- lindre vasculaire est continu et sinueux comme dans V Anaclioropleris. Les tiges de ces Fougères fossiles ne présentent donc dans leur structure rieu qui soit incompatible avec ce que nous observons dans les Fougères actuelles. » Une autre partie du Mémoire de Î\L Renault a poiu- objet de petites tiges également silicifiées, de quelques niilliinèlr«s de diamètre, que leur structure rattache non-seulement à la famille des Lycopodiacées, mais pro- bablement au genre Lycopodium lui-même, détermination Irès-inléresî-ante, car les Lycopodiacées' herbacées, analogues à celles de la végétation actuelle, paraissent très-rares dans les terrains anciens où leur existence a cependant été bien constatée par M. Goldenberg, qui en a décrit et figuré cinq espèces dans les couches houillères de Saarbruck. » Les deux tiges décrites par M. Renaidt ont un axe central très-grêle, renfermant des faisceaux vasculaires cou)posés d'un petit nombre de vais- seaux et disposés sans ordre apparent au nulieu d'un tissu cellulaire délicat, comme on l'observe dans nos Lycopodes; de cet axe naissent des faisceaux prosenchymateux étroits, au nombre de douze à quinze, qui se dirigent vers l'écorce et doivent être destinés aux feuilles; un parenchyme cortical, lâche à l'intérieur, plus dense à l'extérieur, forme une zone assez étendue autour de cet axe, et quelques racines adventives semblables à celles qu'on ( I074 ) observe également dans les Lycopodes le traversent et se retrouvent quel- quefois au dehors auprès de la lige. » Les vaisseaux de l'axe sont aréoles souvent avec une |)oncfuation au centre de ces aréoles hexagonales, caractère remarquable et par lequel ces plantes sembleraient différer des vrais Lycopodes actuels, dont toutes les espèces observées à ce point de vue ont présenté des vaisseaux rayés; mais les recherches sur ce sujet ont été trop peu nombreuses pour qu'on puisse considérer ce caractère comme sans exception. » Si ces tiges se rapportent, comme tout semble l'indiquer, à des Lyco- podes, on aura constaté par ces délicates observations anatomiques l'exis- tence, dans ces anciennes formations, d'un genre dont nos terrains houillers de France ne nous avaient pas jusqu'à ce jour offert d'empreintes et dont on n'a que de rares exemples dans d'autres pays. » On voit tout l'intérêt que présentent les recherches de Paléontologie végétale de M.Bernard Renault. Le talent avec lequel il a su, au moyen des délicates préparations qu'il a faites lui-même, soumettre à l'observation microscopique tous les tissus encore conservés dans ces végétaux silicifiés, l'exactitude de ses observations et la juste appréciation des diverses parties qui constituent les fragments de ces petites plantes donnent beaucoup de valeur à ces études; elles nous [taraissent Irès-dignes de l'approbation de l'Académie, qui ne saurait trop encourager M. Renault à les poursuivre. » L'Académie adopte les conclusions de ce Rap|)ort. MÉMOIRES PRÉSEÎVTÉS. GÉOMÉTRlli. — Recherches siii- les pinceaux de droites et les uonnalies, con- tenant une nouvelle exposition de la lliéorie de la courbure des surfaces. Mémoire de M. A. Mannheim, présenté par M. Bertrand. (Exlr;ul jiar l'Auteur.) (Renvoi à la Section de Géométrie.) « Les recherches optiques ont conduit à l'étude des systèmes de droites. Tous les géomètres connaissent le théorèn)e de Malus génér;ilisé par Du- pin; mais c'est Hamilton qui, dans sa tliéorie of Systems of rnys, a le pre- mier donné à cette étude tout le développement qu'elle comporte. » Dans un premier supplément à ce traité, inséré d;ins les Transactions oj tlie royal Irisli Academy, ce géomètre est arrivé à des propriétés des pin- ceaux encore peu connues aujourd'hui. ( >o75 ) » L'étude générale des systèmes de rayons rectilignes a été reprise ana- lytiqiiement par Kumnier dans un beau Mémoire qui a paru en 1860 {Journal de Crette, t. LVII). » Ce Mémoire renferme certaines propriélés trouvées par Hamilton, et d'autres que ce géomètre n'avait pas remarquées. Eu terminant, M. Kum- mer s'attache à montrer la relation intime qui existe entre l'étude des sys- tèmes de rayons et la théorie de la courbure des surfaces. » Dans le présent Mémoire, j'étudierai les pinceaux de droites d'une façon toute géométrique. » Non-seulement les propriétés des pinceaux sont intéressantes en elles- mêmes, mais il est utile de connaître ces propriétés pour pouvoir employer les pinceaux comme élément dans les démonstrations, ainsi que j'aurai l'occasion de le faire plus tard. Actuellement, j'étudierai les pinceaux en eux-mêmes. Pour cela, j'introduirai les surfaces gauches formées respective- ment par une droite du pinceau et chacune des droites infiniment voisines. » Ces surfaces, que j'appelle élémentaires, seront représentées par de simples lignes droites : droites auxiliaires. C'est en 1864 que j'ai présenté à la Société Philomathique la construction de la droite auxiliaire d'une sur- face réglée et l'emploi d'une ou plusieurs droites auxiliaires pour la dé- monstration de quelques propriétés de ces surfaces. » Dans le troisième volume de son Traité de Géométrie descriptive, M. de la Gournerie a exposé, en les étendant, les résultats que j'avais communi- qués sur ce sujet à la Société Philomathique. Malgré l'introduction de la droite auxiliaire dans un ouvrage didactique, je crois utile de commencer ce Mémoire en rappelant ce qui est relatif à cette droite. » Je considère ensuite les surfaces élémentaires d'un pinceau représen- tées par leurs droites auxiliaires. Toutes les propriétés d'un pinceau se dé- montrent alors aisément au moyen d'une hgure plane dans laquelle appa- raissent toujours une droite et une circonférence de cercle. » Cette figure permet de retrouver les propriétés connues et d'autres entièrement nouvelles. » Le pinceau formé par les normales infiniment voisines d'une surface est très-intéressant à examiner. » Une surface élémentaire de ce pinceau, surface que j'ai appelée nor- mnlie, représentée par sa droite auxiliaire, donne lieu à une figure sur laquelle se trouvent groupés tous les éléments relatifs à la théorie de la courbure des surfaces. » On est ainsi amené, non-seulement à une nouvelle exposition de cette ( «076 ) théorie, à de «ombreux résultats dus à MM. Joacliimsthal, Bertrand, Bon- net, Lamarle, Catalan, elc, mais encore à d'autres propriétés qui n'avaient pas été signalées dans les études si nombreuses failes sur ce sujet. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur remploi du lait comme préservatif des nffeclions saturnines. Extrait d'une Lettre de M. Didif.rjean à M. Peiigot. (Renvoi à la Comminission des Arts insalubres.) « Comme vous le savez, nous fabriquons nous-mêmes le minium que nous employons pour fabriquer le cristal. Il résulte d'une enquête que j'ai faite, que nous avions autrefois presque constamment des ouvriers malades, c'est-à-dire atteints de coliques souvent très-violentes; et cela, sur un personnel de seize hommes. » A plusieurs reprises, nous avons essayé de combattre les effets du plomb en faisant prendre à nos ouvriers une boisson composée d'eau, d'al- cool, de sucre, de citron et d'une proportion extrêmement petite d'acide sulfurique. Ces liqueurs, très-agréables à boire, étaient d'abord prises avec plaisir par nos ouvriers; mais, après quelques jours, ils en étaient complè- tement fatigués, et il devenait impossible de les obliger à en faire usage. J'ai toujours attribué ce résultat à la présence de l'acide sulfurique qui, bien qu'en proportion extrêmement faible, agissait sur l'estomac. Aussi nous avons toujours été obligés d'abandonner ces boissons après quelques jours d'essai, » Nous étions donc réduits à combattre les effets |)ernicieux du plomb : » 1° En exigeant une très-grande propreté de la part de nos ouvriers. Le but de cette précaution était de chercher à rendre nulle l'absorption par la peau, ou tout au moins de la réduire considérablement. Il ne res- tait, pour ainsi dire, que l'absorption qui se faisait par la respiration. » 2° En exigeant qu'après huit jours consécutifs de travail dans l'atelier à minium, l'ouvrier quittât cet atelier, pour aller travailler pendant un temps égal dans la cour de l'usine, c'est-à-dire au grand air. Nous obte- nions ce résultat au moyen d'une double escouade : chaque escouade tra- vaillait alternativement huit jours dans l'atelier à minium, et huit jours au grand air. » Malgré ces précautions, nous avions très-fréquemment des hommes atteints de coliques de plomb. » Vers la fin de l'année 1867, mon attention se trouva appelée sur deux d'entre eux qui n'avaient jamais été malades, malgré leur assez long séjour ( 'f>77 ) dans l'une des deux brigades travaillant à la préparation du minium. Tous les autres, sans exception, avaient été plus ou moins atteints. » Ces deux ouvriers, qui faisaient exception, jouissaient d'une aisance relative, comparés à leurs camarades : ils possédaient quelques morceaux de terre, et ils avaient l'habitude d'apporter, presque tous les joiu's, wne ration de lait qui leur servait de boisson, aux i-epas qu'ils prenaient dans l'usine. Cette halutude de boire du lait à certains rep.is est assez ré|ian(iue dans la portion aisée de la population de nos mouiagnes. » Cette observation me frappa, et je pensai que le lait pourrait peut-être remplacer avec avantage les boissons ailditionnées d'acide sullurique, que nous avions essayées à plusieurs reprises, et sans auciui succès. » J'ai donc recommandé le lait à nos ouvriers de l'atelier à miniuiu, et à partir du mois de février 1868, il est devenu obligatoire. Chaque ouvrier apporte tous les joins un litre de lait à l'atelier. La vérification e>t faite par le siu'veillant au U)omeut de l'appel, et chaque ouvrier reçoit, tous les jours, une allocation supplémentaire qui lui sert à acheter le lait dont il a besoin. )) Après un temps assez court, nos ouvriers ont ressenti les bons effets de cette boisson, et, depuis plus de dix-buit mois, nous n'avons jjas eu un seul ouvrier malade, dans l'atelier où nous fabriquons le minium. » Voilà, Monsieur, les faits si simples auxquels vous avez bien voulu vous intéresser, et, sans vouloir affirmer que le lait est lui préservatif infail- lible contre tous les accidents provenant de l'intoxication du plomb, je crois cependant que son usage produit d'excellents résultats sur la santé de l'ou- vrier qui travaille les différents composés du plomb. » M. Allegret adresse une « Note sur une propriété |)articuliere de la cassinoïde à trois foyers p* — 2m/>'cos35 = ±: 1 ». (Commissaires: MM. Bertrand, Serret.) Les deux volumes manuscrits deTables numériques, adressés \)m- M.Drach dans la séance précédente, seront soumis à l'examen de la Section de Géo- métrie. CORRESPOND AI\ CE . M. Mannheim prie l'Académie de vouloir bien le considérer connue l'uu des candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géométrie, par le décès de M. Lamé. C R., 1870, i"5t au nord-ouest, comme la pente générale du bassin. » 2° L'absence des restes des roches dures sur les plateaux mis à nu. Les débris de la table de grès qui recouvrait une grande partie des sables de Fontainebleau sont aussi rares sur les plateaux de la Champagne, de la Brie et de la rive gauche de la Seine, que ceux des marbres du calcaire à entroques et du coral-rag à la surface des plateaux de i'Auxois, du Châtil- lonhais, etc. Habituellement ces débris ne se trouvent même pas au fond des vallées secondaires. 1! faut descendre dans les vallées principales, et souvent à de grandes dislances des points de départ, pour les rencontrer. » 3" La disposition du limon des plateaux : ce limon se divise en deux couches, l'une grossière à la base, l'auti-e plus fine à la partie supérieure. Aucune preuve du passage d'une eau diluvieuiie n'est plus décisive : lorsque la vitesse des eaux troubles tombe au-dessous de o'",20 par se- conde, un premier dépôt limoneux grossier se forme piesque instantané- ment, puis il s'en forme lui second com|30sé de matières plus fines qui s'abaissent en nuage sur le premier. Lorsque le dépôt est dû aux eaux pluviales ou au débordement d'un cours d'eau, il est composé truue iiud- titude de couches trop minces pour être fiicdes à distinguer; dans ce cas, l'œil n'en distingue qu'une seule; il a fallu les eaux |irofon(les d'un déluge pour produire les deux couches épaisses du limon des plateaux. ( I082 ) » Les vallées recevaient donc les débris volumineux des roches, au fur et à mesure qu'elles se creusaient ; et le courant abandonnait sur les liantes terrasses des dépôts composés de ces débris ; sur la fin du pliénotnène, des dépôts du même genre ont formé un long cordon au fond des vallées prin- cipales, tandis que les petites vallées étaient presque complètement vidées, d^ns les terrains jurassiques et tertiaires surtout. » Le dépôt des hautes terrasses se distingue des dépôts dont il va être question ci-après en ce qu'il ne renferme jamais de sable de rivière. Il se compose uniformément d'un mélange confus fie gros blocs, de cailloux et de limon de couleur ocreuse. » n. Grands cours d'eau de rdqe de pierre. — Les géologues divisent les graviers des basses terrasses et (\n fond des vallées en trois couches qu'ils attribuent à trois déluges. A la base ils placent le diluvium gris à ossements, au-dessus le diluvium ronge sans ossements, et enfin le tout est recouvert par une couche de limon produit d'un troisième déluge, le loess. » Je démontre que ces trois couches sont dues à de simples phéno- mènes d'alluvionnement. Le terrain de transport du fond des vallées et des basses terrasses, qui, dans le bassin de la Seine, s'élève de 20 à 60 mètres au-dessus du niveau actuel des thalwegs, a été remanié par des cours d'eau, qui ont abaissé leur lit de la hauteur comprise entre les basses terrasses et le thalweg actuel. Or, toutes les fois qu'une rivière modifie son lit d'une manière quelconque, soit en l'abaissant, soit en le déplaçant, elle jette les malériaux qu'elle affouille sur les parties du lit qu'elle abandonne, et forme ce qu'on appelle vulgairement une alluvion ; puis lorsque le lit est ainsi rempli de gravier, les eaux de débordement couvrent cette alluvion d'une couche de limon. Il en a été de même aux temps préhistoriques. Les grands cours d'eau, en abaissant leur lit, ont rempli les parties abandonnées et ont recouvert le gravier fie fond (fliluvium gtis) fl'une couche d'alluvion (fli- luvium rouge); puis lorsque le lit devenu inutile a été ainsi comblé, les eaux de débordements y ont déposé une couche de limon (loess). » Je me propose donc de suhstitui^r les noms gravier de fond, alluvion, limon des débordements aux trois noms si défectueux diluvium qris, diluvium rouge el loëis. » L'abaissemcMit flu foiifl des vallées par les cours d'eau est dû évidem- ment nu relèvement flu continent. 11 se forrtiait, au borfl de la mer, une chute, puis des ra|)iiles qui se propageaient en reinonlant les vallées. J'ai Cf)nslaté fjua l'cpcxpie des hauts niveaux, les lits fie la Seine, fie la ( io83 ) Marne et de l'Oise étaient sans pente depuis les plaines de la Champngne jusqu'à la mer; les graviers sont très-peu roulés, il est probable qu'ils n'étaient déplacés qu'aux époques où le fleuve abaissait son lit. D;uis les temps de régime |)erniauent, la vitesse des cours d'eau n'était pas plus grande que celle du fleuve actuel, qui déplace seulement le sable e( le petit gravier. M La Seine avait 6 kilomètres de largeur à Paris, à la h;uiteur du château de Vincennes, à l'époque des hauts niveaux. Celte largeur était réduite à 2 kilomètres à l'époque des bas niveaux. Ces largeurs sont beaucoup moindres dans les parties étroites des vallées. Je démontre qu'avec de tiés- petits changements dans les lois météorologiques, ces grands cours d'eau deviennent possdjies. Les preuves de leur existence sont d'ailleurs incon- testables : » 1° On a recueilli de nombreux silex travaillés par l'homme dans les graviers de fond de certaines parties du fleuve; ces sUex ne sont pas roulés. » 2° Des n)yriades de coquilles fluviatiles et terrestres ont laissé leurs débris dans le gravier de fond, surtout aux points où l'eau était tranquille, au fond des anses et sur la rive convexe des tournants. » Ces deux faits seraient inexplicables si les graviers avaient été trans- portés par des eaux diluviennes. » 3** Le terrain de transport du fond des vallées renferme des zones de sable de rivière alternant avec le gravier, tandis que, sur les hautes ter- rasses, le terrain de trans|)ort, qui est réellement diluvien, se compose exclusivement de cailloux à peine roulés et de limon. » 4° On trouve, dans les graviers de fond, aux points d'alluvionnement, beaucoup d'ossements d'animaux de race éteinte; les ossements humains y sont au contraire extiémement rares. Donc les honunes, très-nombreux déjà à cette époque, savaient, par leur intelligence, échapper à l'action des eaux qui frappaient les autres êtres vivants; donc cette action destructive n'était pas l'effet d'un déluge ou d'une submersion générale. » Ainsi les graviers des basses terrasses et du fond des vallées ont été i-emaniés par des cours d'eau énormes. Dans les vallées occupées aujour- d'hui par les ruisseaux les plus paisibles, on trouve des preuves incontes- tables de la iniissance des cours d'eau de l'épociue quaternaire et des traces des nombreux animaux, éléphants, rhinocéros, hippopotames, aurochs, tigres, ours, qui peuplaient alors le sol de la France ou hautaieni nos rivières. { io84 ) » A une certaine époque, ces cours d'eau ont diminué rapidement, et alors ils ont rempli le dernier de leurs grands lits, soit avec du gravier, du sable ou du limon, soit avec de la tourbe. » 111. Jiisluirc des lombes. — Les tourbières des terrains gi;initi(iues et paléozoïques se trouvent aussi bien sur le flanc des coteaux et sur les pla- teavix qu'iiu fond des petites vallées, mais jamais siu- les bords des grands cours d'eau. .) Les autres terrains du bassin de la Seine n'ont produit la tourbe qu'au fond des vallées pourvues d'un cours d'eau, et seulement lorsque les ver- sants de ce cours d'eau sont entièrement perméables. Lorsqu'une notable partie de ces versants est imiiernicable, on ne remarque ni marais, ni lour- bièreau fond des vallées, et ce fait s'explique facilement. Lorsque les eaux pluviales tombent sur un sol impeiméable, elles affluent avec une grande rapidité au fond des vallées, et y produisent des crues violentes et de coin-le durée qui ne permettent pas à la tourbe de se développer; au con- traire, les eaux pluviales tombées sur un sol perméable arrivent lentement aux thalwegs en i)assant par les sources, ne produisent que des crues lentes et peu limoneuses, et favorisent la production des tourbes. J'ai vérifié ces faits, par quinze années d'obseivalious continues, sur les cours d'eau du bassin de la Seine; les terrains perméables qui permettent aux marais et aux tourbières de se développer au fond des vallées humides sont les cal- caires oolithiques, la craie blanche, le calcaire grossier, les sables de Beau- champ, le calcaire de Saint-Onen, les sables de Fontauiebleau et le calcaire de Beauce. » Le granité, le lias, le terrain crétacé inférieur, les argiles du Gâtinais, les marnes vertes et les argiles à meulières sont des terrains imperméables; ils alimentent des coiu's d'eau dont les crues sont violentes et ne produisent jamais de tourbe au fond des vallées. » A l'époque quaternaire, les pluies étaient si abondantes qu'elles pro- duisaient des ruissellements à la surface des terrains les plus perméables, et par conséquent des crues violentes dans tous les cours d'eau : la tourbe n'a donc pu se produire nulle |)art. C'est à la fin de cette époque, lorsque le régime actuel des pluies s'est établi, que la tourbe a pu se former. » Généralement, les tourbières du bassin de la Seine ont rempli le der- nier lit de l'âge de |)ierre des cours d'eau à versants perméables. » IV. Jlisloire paléontologique dit bassin de lu Seine pendant Vépoipie qita- ( io85 ) ternaire. — C'est avec l'aide des conseils de M. Ed. Lartet que j'ai entrepris ce travail, » Le limon des plateaux, le plus ancien des terrains de transport qua- ternaire, ne renferme ni ossements, ni débris organiques quelconques, ni traces du travail de l'homme, parce qu'il est d'origine diluvienne. Lors- qu'une contrée est envahie par un courant diluvien assez puissant poiu" y creuser les vallées et raser les plateaux, les débris des animaux, les forêts, et en général tous les objets formant la croûte superficielle du sol, sont bien loin, lorsque le cataclysme touche à sa fin et lorsque commence le dépôt du limon en suspension dans l'eau. » La plupart des cadavres des animaux de l'âge de pierre sont arrivés en flottant aux points habituels d'alluvionnements, au fond des anses et sur la rive convexe des tournants, là où nous trouvons aujourd'hui leurs osse- ments. Ces ossements sont, en effet, enfouis dans les graviers de fond et sont recouverts par l'alluvion, tandis que s'ils avaient été apportés pèle- niêle avec les graviers, ils se trouveraient aussi bien dans l'alluvion que dans les graviers de fond. » Ces plages d'ailuvionnement étaient disposées en pente douce et for- maient des abreuvoirs naturels où beaucoup d'animaux ont dû se noyer. C'était aussi sur ces graviers que l'homme venait, en temps de basses eaux, tailler ses outils lorsqu'd ne trouvait pas de silex à la surface de la contrée voisine; c'est à cela qu'on doit attribuer l'absence des silex taillés dans les graviers calcaires, comme ceux de la basse Bourgogne et de la Chatnpagne, et même dans les gi-aviers siliceux lorsqu'il existe de nombreux silex à la surlace du sol, comme dans la banlieue de Sens. Dans ce dernier cas, les ateliers de fabrication se trouvent hors des cours d'eau; j'en ai rencontré de nombreuses traces sur les coteaux de la Vanne, qui sont couverts de silex de la craie. » L'homme et les animaux de l'âge de pierre ont vécu en grand nombre sur les pentes de la chaîne de la Côte-d'Or. Cependant les ossements des grands animaux sont fort lares dans les graviers des cours d'eau de cette partie du bassin de la Seine, ce qui lient au rapide abaissement des lits. On voit, en effet, que les rivièies y coidaient à leurs niveaux actuels des l'époque de VUisus spelœus, c'est-à-dire avant le développement de la faune des iierbivores. C'est ce qui est démontré aux grottes d'Arcy, dont les couches à ossement s'élèvent à peine à quelques mètres au-dessus des eaux de la Cure. C. R., 1R70, i" Semestre. (T. LXX, N" 20.) l43 ( io86 ) M Dès que les vallées s'élargissent en traversant les terrains plus mous du portlandien et du terrain crétacé, et qu'ainsi les cours d'eau ont perdu leur violence en s'étalant au fond d'un large lit, la faune de l'âge de pierre se montre même dans les graviers des hauts niveaux et des vallées secon- daires. 1) L'homme et les animaux de l'âge de pierre étaient fort nombreux sur les plateaux tertiaires, et cependant les ossements et autres débris sont rares dans les petites vallées, parce qu'elles sont trop étroites et ne renferment pour ainsi dire pas de graviers. Les graviers des vallées principales étaient, au contraire, très-bien disposées pour recevoir ces débris, puisqu'ils sont à très-faible pente, et que les thalwegs sont sinueux. » Sur une seule plage de gravier de la vieille Seine, à Levallois-Clichy, à l'aval du tournant du bois de Boulogne, un seul chercheur, M. Reboiix, a recueilli plus de quatre mille silex taillés par l'homme. J'ai découvert de nombreux ateliers de fabrication d'outils en silex sur le tracé de l'aqueduc de la Vanne. Aujourd'hui les traces de l'existence de l'homme se trouvent partout. » L'étude complète de la faune parisienne fait ressortir les lois suivantes, qui ont été annoncées dans les premières parties : les ossements se sont conservés, surtout dans les anses et à l'aval de la rive convexe des tournants, c'est-à-dire sur les points où se portent habituellement les alluvions; on ne les rencontre que dans les graviers de fond, l'alluvion en est presque toujours dépourvue; par conséquent, les graviers de fond ont formé long- temps le lit d'un cours d'eau permanent, qui a été remblayé rapidement par l'alluvion. » La faune parisienne est presque identique dans les hauts et bas ni- veaux; on y a recueilli beaucoup de débris d'animaux considérés jusqu'ici comme appartenant à l'époque pliocène, notamment des ossements des Bliinoccros elrusciis et Merckii, du Troiujonlherium, du Kuon,e\.c. (i). » La grandeur des cours d'eau de 1 âge de pierre est prouvée par la pré- sence de l'hippopotame; de plus, ce monstrueux pachvderme n'aurait pu vivre dans ces cours d'eau, si les hivers avaient été aussi rigoureux qu'au- jourd'hui. (i) Les principaux gisements explorés jusqu'ici à Paris sont : pour les hauts niveaux, les graviers de Montreuil et les limons de la Biévre vers Gentilly; et, pour les bas niveaux, les anses de Paris et de Grenelle, et les sables du tournant du bois de Boulogne, à Levai- lois et à Clicliy. Des découvertes très-nombreuses ont été faites dans ces diverses localités, notamment à l'aval du tournant du Champ-de- Mars, à Grenelle, par M. Martin; à l'aval du ( 'o87 ) » De même, le renne et la marmotte n'auraient pas habile nos plaines si les étés avaient été aussi chauds que de nos jours. Il est prol)able que la température moyenne ne dépassait pas 8 degrés C. dans cette saison, ce qui prouve que le niveau des neiges éternelles s'élevait à i/)00 mètres environ, et que l'époque quaternaire correspond à l'ère glaciaire (i). » ASTRONOMIE. — Sur ta théorie des marées; par M. Roumiantzoff. « Par suite de la différence de l'atlraction qu'exercent la Lune et le Soleil sui- les différents points du sphéroïde terrestre, ces points tendent à osciller autour de leur position d'équilibre. Mais, comme les forces dont il s'agit sont infiniment petites comparativement aux liaisons du système, il n'est pas possible ni d'affirmer en théorie, ni d'observer directement les mouvements finis d'iuie molécule. L'analyse des vibrations infiniment petites suppose que chacune des molécules est libre, car les liaisons de système ne sont pas interrompues; les vibrations de la molécule sont déter- minées par la force de la gravitation et la différence entre l'attraction des deux astres; la projection de la résultante des forces sur la normale ne permet pas d'admettre un déplacement, la projection sur la tangente dé- montre comme possible le déplacement de la molécule sur sa surface de niveau. On peut ainsi établir l'équation, eu fonction des coordonnées des tournant du bois de Boulogne, à LevaHois-Clichy, par M. Reboux, et au fond de l'anse de Montreiiil par rooi. M. Martin a trouvé de nombreux ossements liumains dans l'alliivion qui remplit le dernier des granîls lits de la Seine à Grenelle. M. Bertrand a découvert un crâne et divers ossements humains à Clichy, dans le gravier de fond. Les mêmes faits se constatent dans le reste de la vallée de la Seine, et dans celles de la Marne, de l'Oise et de l'Aisne. Les découvertes y sont nombreuses quand ces vallées sont sinueuses, et rares quand elles sont rectllignes. La vallée d'Oise est une des plus riches en ossements; la faune est presque la même que celle de la vallée de la Seine, et les ossements y sont déposés dans les mêmes condi- tions. La plus riche sablière est celle de l'anse de Viry-Noureuil. Les coquilles fluviatiles et terrestres se recueillent en grand nombre dans les sablières des anses des hauts niveaux, et sont plus rares dans les sablières des bas niveaux. On trouvera dans les pièces annexes un Mémoire très-intéressant de mon parent et ami M. Bourguignat, donnant le catalogue des coquilles trouvées dans les graviers de hauts niveaux entre Join- ville-le-Pont et iMontreuil. (i) Le manuscrit de cet ouvrage a été remis à la Société géologique le 21 janvier 1867. Il n'a été publié qu'en septembre 1869. ■ 43.. ( To88 ) astres et de la molécule, de la courbe différentielle, que chaque iiiolécule du spliéroï le terreslre tend à décrire en une certaine période de temps. Conformément au priuL-ipe de l'illustre T.aplace, les vibrations sont pério- diques, comme les forces qui les produiseiU; chaque molécule devient centre des forces (|ui lui sont appliquées ou des vibrations qu'elle reçoit. » Quoique les lois des vibrations soient identiques pour toutes les ntolé- cides matérielles dont se compose le sphéroïde terrestre, il est indispensable d'étudier le caractère de la propagation des vibrations dans un liquide, pour comprendre comment les vibrations infiniment petites des eaux de l'Océan produisent des mouvements finis dans les baies. Les grandes marées dans les ports sont évidemment secondaires, comparativement aux vibrations qui se produisent dans l'Océan, et nous pouvons négliger l'action directe des astres sur les eaux d'une baie, à cause de la masse peu considérable d'eau qu'elles contiennent. C'est pour celte raison qu'il n'existe pas de marées dans les petites mers et dans les lacs. Les bords de l'Océan forment des quantités de bancs, des baies et d'autres bassins, dont le fond descend obliquement jusqu'aux plus grandes profondeurs de l'Océan. Les vibra- tions moléculaires de toute la masse d'eau de l'Océan, se propageant jus- qu'aux bords, rencontrent des résistances, sont repoussées par les plans inclinés de la surface du fond, et, par suite du principe de la conservation de mouvements, la somme des forces vives de la grande masse se commu- nique à la petite masse d'eau dans la baie. La quantité de mouvement que chaque molécule reçoit sera considérable, comparativement aux liaisons du système; et nous aurons à étudier ici des déplacements moléculaires finis et leur propagation dans le bassin. La vitesse du courant sera d'autant plus grande que la section verticale du bassin sera plus petite; pour chaque point les courants seront périodiques comme les forces ou les vibrations qui les engendrent. Les irrégularités dans cette périodicité s'expliquent facilement par le relief j^arliculier du fond et la configuration des bords. Les courants se propageant jusqu'aux bords, rencontrant une résistance, dépensent leur force vive à élever le niveau, de telle sorte que nous pou- vons observer ici une hauteur correspondant à une vitesse donnée. » D'après les observations, le phénomène de marées se passe ainsi : » Partout où l'on a pu observer le phe'nomène, on remarque un flot à la surf.ice comme à une certaine profondeur, un flot dont la vitesse, la direction et la périodicité sont dans un rapport déterminé avec la position des astres. En même temps que le courant se dirige vers le bord, le niveau des eaux s'élève jus(]u'à ce que les courants contraires, par suite de la dif- ( 'o89 ) férence de niveau, ne le surpassent en inlensilé. Le jusant continue jusqu'à ce qu'il ne s'établisse un même niveau dans la b;iie et clans l'Océan. Le phénomène qui se produit sur les bancs, loin des bords, est surtout com- mode pour étudier les lois des marées, car il ne s'y complique pas par les oscillations de niveau. )> J'indiquerai ici quelques-unes des principales conclusions, qui résul- tent de l'explication que je présente : )) 1° Les vibrations des eaux de l'Océan et les oscillations de niveau près des l)ords ne peuvent pas être considérées dans les mêmes équations diffé- rentielles de mouvement. En effet, dans le premier cas, nous pouvons négliger les résistances, car les mouvements sont infiniment petits, tandis que, dans le second cas, l'oscillation du niveau est produite i)ar des résis- tances à un courant d'une vitesse considérable. C'est en cela que consiste l'erreur des théories qu'on a proposées jusqu'ici. » 1° liCs éléments principaux pour la comparaison des observations avec les résultats de la théorie sont : le moment et la valeur du maximum de vitesse du flot. » '5° Jm\ loi du changement de direction du flot, pour tous les points ou- verts de l'Océan, est la suivante: de l'ouest, dans la direction sud-est, sud, sud-ouest, dans les latitudes moyennes de l'hémisphère boréal ; et de l'ouest dans la direction nord-est, nord, nord-ouest, dans l'hémisphère austral, c'est-à-dire celle qu'indiquait Laplace pour les vibrations infiniment petites de l'Océan. » 4° L'oscillation de niveau est un phénomène secondaire, qui dépend des bords et qui est déterminé par l'intensité, la direction et la durée du flot. » 5° La valeur de l'établissement du port est formée de l'intervalle entre le moment du passage des astres et du moment du maximum de vitesse du courant vers le bord, et en même temps de l'intervalle entre le moment de l'eau pleine et le maximmn de la vitesse du courant, intervalle cjui dépend des conditions du bord. Ainsi s'expliquent les variations graduelles des éta- blissements du port sur les continents et leur différence fortuite sur des points très-rapprochés. » 6° Le niveau normal de l'Océan, dans un port eu communication directe avec l'Océan, est le niveau de la plus basse mer observé pendant la syzygie. On comprend ainsi pourquoi le niveau moyen n'est pas le même dans les différents ports et pourquoi il n'est pas constant dans un même port. » Il est possible de donner une explication physique de toutes les parti- ( 'ogo ) cularités du phénomène des marées, et d'en déduire géométriquement les lois. Il serait trop long d'énumérerici toutes les conséquences qui découlent de la théorie dont il a été parlé plus haut. J'indiquerai seulement l'expli- cation du retard du maximum de la hauteur de la pleine eau sur le jour de syzygie^ qui est constant pour un même port, mais variable d'un port à l'autre. Je poserai en principe que : » (a) L'analyse des forces actives nous montre que le plus grand maxi- mum de l'action des forces arrive au jour de la syzygie; mais la diminu- tion des forces se produit plus lentement les jours qui suivent le jour de la syzygie; " (b) D'après le principe de Laplace, les flots sont périodiques, comme les forces qui les produissent; » (c) Dans les baies on observe une certaine hauteur correspondante au maximum de la vitesse et qui sera moindre que la hauteur des marées après le jour de la syzygie; mais la plus grande élévation du niveau dépend aussi de la durée d'un courant de vitesse suffisante : il sera donc plus grand le lendemain de la syzygie. » En partant de là, on peut construire géométriquement la démonstra- tion du phénomène. » L'explication du retard du minimiun sur le jour de quadrature est semblable à la précédente. » PHYSIQUE. — Remarques sur les spectres de l'azote; par M. Lecoq de Boisbacduaiv. « 1 . Dans la séance du aS avril dernier, M. Faye a résumé des expériences importantes de M. Wûllner, donnant de nouvelles preuves de la pluralité des spectres produits par un même gaz placé dans des conditions physiques différentes. » Ce résultat me paraît en effet d'accord avec les faits connus en analyse spectrale; j'ai moi-même insisté sur la variabilité des spectres, soit des gaz permanents (azote), soit des sels métalliques (i) (sels de strontium, manganèse, etc.). Je partage donc entièrement, sur ce point, l'opinion du savant expérimentateur; mais je ne m'explique pas comme il paraît le faire, d'après le résumé de M. Faye, le passage du spectre de l'azote du premier au second ordre, passage qui aurait lieu lorsqu'on dépasse la (i) Comptes rendus, 6 décembre 1869. ( 'ogi ) pression de o™,5o de mercure. M. Wùllner aura sans doute opéré avec un tube dont les électrodes étaient fixes. Si, lorsque la pression aug- mente, on prend soin, au contraire, de rapprocher graduellement les élec- trodes, on évite la formation du spectre de second ordre, qui est celui du Irait de feu [voir ma Note du 6 décembre 1869). J'ai pu ainsi pousser la pression jusqu'à 2 atmosphères, sans voir apparaître les raies brillantes du spectre de second ordre. » 2. La pression agit donc surtout ici en augmentant la résistance, et, par suite, en s'opposant à la facile formation de Y auréole ; mais elle ne pa- raît point avoir, sur le changement du spectre, une action directe (dans les limites de mes essais); car, lorsqu'on opère à l'air libre, elle est évidem- ment la même, que les électrodes soient ilistantes de quelques millimètres ou de plusieurs centimètres. Il suffit d'opérer dans im tube vertical fermé en haut mais ouvert en bas, pour augmenter de beaucoup la distance à la- quelle on peut placer les électrodes l'une de l'autre, sans provoquer l'ap- parition du trait de feu. Dans une expérience, j'ai trouvé, pour les dis- tances auxquelles on voyait apparaître les premières traces du spectre de second ordre: à l'air libre, 5 millimètres; dans le tube ouvert, 12"", 7. Cet effet provient évidemment de ce que, à l'air libre, l'auréole est naturellement insufflée par les courants d'air, produits principalement par réchauffement dû à la décharge. » 3. Malgré l'apparition du spectre de second ordre, celui du pôle né- gatif persiste, tout en s'affaiblissant. » 4. Il suffit de placer une inierruption dans le circuit induit, pour pro- voquer l'apparition du trait de feu entre des électrodes trop voisines pour le donner autrement. » 5. En plaçant d'avance les électrodes à une distance telle que le trait de feu n'apparaisse pas, même à 2 atmos[)hères, et arrivant lentement à cette pression en partant d'un vide de quelques centimètres de mercure, on observe que la lumière s'affaiblit considérablement, mais que le spectre ne change point de caractère. Si alors on écarte les électrodes sans altérer la pression, le trait de feu et son spectre se forment aussitôt. » 6. Je conclus de tout ceci que le changement des spectres de l'azote (et sans doute des atitres corps) dépend plus directement des variations de température que de celles de la pression, et i|ue, dans l'état actuel de l'a- nalyse spectrale, il faut user de beaucoup de réserve pour ce qui est de l'application de cette science à la détermination des pressions supportées par la masse gazeuse d'ime nébuleuse ou par les diverses parties de l'at- mosphère solaire. » { log^ ) PHYSIQUE. — 5»/' le maximum de densité et sur la température de congélation des solutions d'alcool dans l'eau. Note de Hï. Fk. Rossetti, présentée par M. Regnault. u Dnns les volumes X, 1867, et XIII, 1868, les Annales de Chimie et de Physique ont déjà publié les résumés de deux Mémoires du même auteur relatifs à l'eau distillée et à plusieurs solutions salines. La méthode suivie dans le présent travail a été décrite dans ces résumés, et nous y renvoyons les lecteurs. I-e travail même, en grande partie, a été exécuté, sous la direc- tion (lu ])rofesscur, par ses élèves MM. Narcan et Bellali. » A|)rès avoir déterminé le coefficient de dilatation de l'instrument, on l'a soumis à une vérification expérimentale avec l'eau distillée. On a fait ensuite plusieurs expériences sur tles mélanges d'alcool absolu et d'eau, en déduisant de la courbe relative à chaque solution alcoolique la tempéra- ture du maximum de densité. On a fait aussi des expériences très-soignées pour la détermination du point de congélation. A ce propos, l'auteur fait observer que le liquide doit être continuellement agité pendant l'expérience: sans cela, on pourrait avoir des indications erronées. En effet, en laissant tranquille la solution sur laquelle on c)|iére il arrive, comme pour l'eau, que sa température peut être abaissée de plusieurs degrés au-dessous du point de congélation, avant que la congélation se manifeste. C'est ce fait qui est arrivé sans doute à M. Recknagel (voir Rcpertorium der Pliysik von Cari), qui a trouvé — ig degrés C. pour température de congélation du mélange alcoolique contenant 20 pour 100 d'alcool, tandis que M. Rossetti, par des expériences répétées, a trouvé — la deerésC. pour un mélange presque identique. Voici les résultats obtenus : Terepéiature de congel.ition. o o — 2,63 C. -3,54 -4,45 — 7>47 — ■ 12,10 » Lh discussion de ces résultats conduit aux conclusions suivantes : )) 1" L'abaissement au-dessous de zéro de la lempératiue de congélation, dans les solutions alcooliques, est directement proportionnel à la quantité d'alcool mélangé à l'eau dans les mélanges qui contiennent moins de Poids do. I\t]cooI dissous Tenip('Tature l.ins moS' de dissol liition. du maximum du densilc 0 4°. 2 c. 5,85 3,1, 7,So 1,82 9.75 — 0,19 14,62 -8,48 19,5 » ( 1093 ) lo pour 100 d'.ilcool. Cet abaissement csl de o**,45 C. pour cliaqrie gramtne d'alcool contenu dans 100 gr.imiTies du mélange. » 2° Dans les mélanges qui contiennent au delà de 10 pour foo d'alcool, le point de congélation s'abaisse plus rapidement que le poids de l'alcool dissous. » 3° La température du maximum de densité diffère très-peu de celle de l'eau distillée, pour les mélanges qui contieiuient moins de 2 pour 100 d'alcool. » 4° Dans les mélanges qui contiennent au delà de 2 pour 100 d'alcool, le rapport entre l'abaissement de la température du maximum au-dessous de 4 degrés C. et la quantité de l'alcool dissous n'est pas constant; mais il augmente toujours. La même chose a été rencontrée dans les expériences relatives aux solutions salines, mais dans les mélanges alcooliques les tem- pératures du maximum s'abaissent beaucoup plus rapidement. » 5° La courbe des maxima est une parabole représentée par l'équation ^= — 0,295 X -H 0,0760:'', dont les ordonnées doiuient l'abaissement de température du maximum corresjiondant aux solutions qui contiennent la quantité d'alcool indiquée par les abscisses. » 6° La solution qui contient i4,4 pour 100 d'alcool a son point de congélation qui coïncide avec la température du maximum, c'est-à-dire - 7°, 35 C. » PHYSIOLOGIE. — Réponse aune Note précédeiile de M. Ve\V\gre\v. Lettre de M. Marey à M. le Secrétaire perpétuel. « C'est à regret que j'ai tardé si longtemps à répondre à une Note de M. L.-B. Pettigrew, en date du 18 avril dernier. L'auteur de celte Note re- vendiquait la priorilé delà description du parcours en 8, décrit par l'aile de l'insecte pendant le vol. A l'appui de sa réclamation, l'auteur rapjjelait divers passages d'un Mémoire qu'il a adressé à l'Académie. » J'ai jiris cormaissance de ce Mémoire, et j'ai constaté qu'effectivemc nt M. Pettigrew a vu avant moi, et représenté dans son Mémoire, la foi nie en 8 du parcoms de l'aile de l'insecte; que la méthode optique à laquelle j'avais recours est à peu près identique à la sienne, mais que nous différons en- tièrement sur l'interprétation de la trajectoire que nous avons vue tous c. R., 1870, 1" Semestro4 ) Le mouvement de rotation des planètes; par ÎM. G. QuESNEViLLE. Paris, sans date; opuscule grand iii-S". (Extrait du Moniteur scientifique.) (2 exem- plaires.) Chemin de fer entre l' AntjleXerre et la France au détroit de la Manche. Exposé à l'Empereur. Comité scienliftcpte international. Commission de sur- veillancej de souscription et d'études. Paris, sans date; br. in-/|°. Proceedings... Procès-verbaux de la Société royale de Géographie, t. XIV, n° I. Londres, 1870; in-8°. The... Journal trimestriel de la Société géologique, t. XXVI, i'" partie, n" lOi. Londres, 1870; in-B". Records... Journal du relevé géologique de l'Inde, t. I, parties 1 à 3; t. II, Impartie. Calcutta, 1868-1869; 4 br. in-8°. Meinoirs... Mémoires sur le relevé géologique de l'Inde. Paléontologie in- dienne. Calcotta, 1868; in-4° texte et planches. Menioirs... Mémoires sur le relevé géologique de l'Inde, t. VI, 3* partie. Calcutta, 1869; in-8°. Annual... Rapport annuel sur le relevé géologique de l'Inde et le Musée géologique de Calcutta, 1867. Calcutta, i8G8;in-8°. A contribution... Contributions à l'histoire des Mollusques pélagiques; par le cap. Fi\YER. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Extrait du Journal de la Société asiatique du Bengale.) Bullettiiio... Bulletin de bibliographie et d'histoire des Sciences mathéma- tiques et physiques., publié par M. B. BONCOMPAGNI , t. II, novembre 1869. Rome, 1869; iii-4". (Présenté par M. Chasles.) Sulla... Sur la scintillation des étoiles; par M. le prof. L. Respighi. Notes sans lieu ni date; 2 br. in-4°. (Présenté par M. Delaunay.) Sugli... Sur les spectres jjrismatiques des corps célestes, 3' Mémoire ; par le P. A. Secchi. Florence, 1870; in-4°. Die... Vaisseaux sanguins du placenta humain à l état normal et anormal; par M. J. Hyrtl. Vienne, 1870; in-4° avec planches. Die... Les bulbes des artères placentaires ; par M. J. Hyi!TL. Vienne, 1869; in-4° avec planches, Descripcion... Description géologique minérale des provinces de Murcie et Albacète; par MM. Fr. DE Botella et DE Hornos. Madrid, 1868; i vol. in-folio avec planches. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 MAI 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOU VILLE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome XXXVI de ses « Mémoires » est en distribution au Secrétariat. PHYSIQUE. — Action (le l'eau sur le fer et de Vhjdrocjène sur l'oxjde de fer; par M. H. Salnte-Claire Deville. « Les sciences mathématiques sont le développement suivant la logique humaine de quelques hypothèses ou axiomes, qui sont la création de notre esprit et dont les relations avec la nature qui nous entoure n'ont rien de nécessaire, quoique ces relations et l'observation du monde extérieur aient dii inspirer les premiers inventeurs de la Géométrie. Dans les sciences physiques, au contraire, notre esprit ne peut rien créer de ce qui fait le sujet de nos études, et l'hypothèse y est remplacée par le fait matériel qui est en dehors de nous. De là une différence profonde dans les méthodes que nous devons appliquer à la recherche de la vérité dans ces deux grandes branches du savoir humain. » Dans les sciences physiques, toute hypothèse doit être rigoureusement exclue. L'iiypothèse, j'ai déjà essayé de le démontrer, a été d'abord une C.R., 1870, i" Semestre. {T. LXX, N»2I.) 1 46 ( iio6 ) abstraction, c'esl-à-clire une création de notre esprit, que, par habitude, nous avons tranformée en réalité; elle a été une ficlion à laquelle on a donné un corps : elle a toujours été inutile, elle a été souvent nuisible. Ces hypo- thèses ou les forces (car c'est tout un) qu'on appelle l'afTuiité et son anta- goniste obligé, la force répulsive de la chaleur, la cohésion et tous ces agents particuliers, la force cataiytique, la force endosmotique, les fluides impondérables, etc., toutes ces hypothèses n'ont servi qu'à éloigner de notre attention les véritables problèmes de la science. On les croit résolus parce qu'on a donné le nom d'une force à leur cause inconnue. » La méthode dans les sciences physiques, méthode qui est toujours la même quand il s'agit de la matière, qu'elle soit inerte ou organisée, qu'il s'agisse du feu, des pierres ou des animaux, c'est la détermination précise et r)umérique, autant que possible, des ressemblances et des dissemblances, c'est enfin l'établissement des analogies d'oiî naissent les classifications. Toute théorie féconde est un bon système d'analogie, et je citerai comme exemple frappant la théorie la plus belle peut-être que nous ayons conçue, Ja théorie des ondul;Uions. Elle n'a fait qu'établir les relations qui existent entre les phénomènes bien connus, presque tangibles, de l'acoustique, et les phénomènes plus mystérieux de l'optique. « Ainsi la science du mathématicien a pris son sujet en lui-même, il n'admet que les hypothèses ou axiomes, création de son esprit. La science du physicien exclut l'hypothèse; car son sujet est en dehors lui, c'est la matière qu'il ne peut modifier dans ses propriétés essentielles, et à laquelle il ne doit rien prêter qu'elle ne possède manifestement. De plus, c'est par l'élude attentive et surtout par la mesure des phénomènes physiques, par la constatation fidèle de leurs analogies et de leurs différences, en cher- chant enfin comment ils se lient entre eux, qu'on découvrira peut-être pourquoi ils se produisent. » C'est là le but vers lequel je fends depuis quinze ans dans mon ensei- gnement, soit à la Sorbone, soit à l'École Normale, soit à la Société Chi- mique. J'espère m'en rapprocher en publiant aujourd'hui les résultats d'un long travail entrepris depuis longtemps. » J'ai étudié déjà (i) les analogies que présentent les phénomènes du changement d'état de la matière, la combinaison et la condensation des vapeurs, la décomposition et la volatilisation. En particulier, j'ai fait voir (i) Leçons xitr la dissociation faites en 1864 devant la Société Chimique; Paris, Hachette, 1866. — Leçons sur Vaffinité, J869 ; Hachette. ( tio7 ) que la décomposition progressive d'une substance gazeuse était caractérisée par une tensioti de dissociation susceptible d'être mesurée en millimètres de mercure, comme la tension d'une vapeur. Les recherches de M. Debray (i), de M. Troost (2), de M. Hautefeuille (3), de M. Cernez (4), de M. Isam- bert (5), de M. Lamy (6), de M. Vicaire (7), les expériences de M. C^hours, de M. Wuriz et de M. Berihelot ont élargi cette voie, rians laquelle je me suis eni;agé de nouveau, en effectuant, au moyeu de la mesure des ten- sions, le travail que je soumets aujourd'hui à l'Académie. )) Il s'agit d'une question en apparence bien connue: l'action qu'exerce la vapeur d'eau sur le fer et siu' les métaux, action sur laquelle Thenard avait fondé sa classification. Je l'ai étudiée à nouveau, en introduisant la mesure dans le système d'observation que je vois décrire. » Je ne connais rien qui ait été publié dans la direction que je suis en ce moment. Je ne puis donc citer, dans une voie peu éloignée de la mienne, que les belles expéiiences de mon savant ami M. Dehray (8), expériences qui lui ont fait découvrir la formation du protoxyde de fer par la réaction d'un mélange d'hydrogène et de vapeur d'eau, ou d';icide carbonique et d'oxyde de carbone sur le fer métallicpie. » Les méthodes que j'emploie sont d'une grande simplicité et d'une ap- plication facile dans une foule de circonstances, de sorte que je crois utile de les décrire avec quelques détails. » 1" Appareils de réaction. — I^'eau qui doit être portée en vapeur sur le fer est placée dans un tube de verre fermé à l'une de ses extrémités et re- courbé en forme de cornue. Ce tube communique largement par une douille de cuivre avec un tube de porcelaine qui contient le fer, et ces deux parties de l'appareil sont réunies par un masticage absolinnent imper- méable. L'autre bout du tube de porcelaine est également muni d'une douille de cuivre et mis en rapport avec un manomètre à air libre ou tube de verre de go centimètres de longueur plongeant dans une cuvette pleine de mercure. Une tubulure latérale, soudée eti haut du manomètre, permet (1) Comptes rendus, t. LXIV, p. 6o3, et LXVI, p. iq4- (2) Comptes rendus, t. LXVI, p. 785 et ^gS; t. LXVIl, p. ngS et i345. (3) Comptes rendus, t. LXIV, p. 608 et 704. (4) Comptes rendus, t. LXIII, p. 883, et LXIV, p, 606. (5) Annales de f Ecole Normale, t. V, p. 19.9. (6) Comptes rendus, t. LXIX, p. 3471 et t. LXX, p. 3g3. (7) Annales de Chimie et de Physique, 4* série, t. XIX, p. i 18. (8) Comptes rendus, t. XLV, p. 1018. 146.. ( iio8 ) de mettre l'intérieur de l'appareil en communication avec une machine pneumatique de Geissler ou de Sprengel (i). Une disposition plus facile à imaginer qu'à décrire me permet de remplir mes tubes d'un gaz quel- conque et en particulier d'hydrogène pur. Les douilles qui terminent le tube de porcelaine à ses deux extrémités sont à double enveloppe et tra- versées constamment par un courant d'eau froide qui met obstacle à la fusion du mastic, quand on opère à une température élevée. » La petiie cornue de verre contenant l'eau plonge soit dans de la glace, soit dans de l'eau maintenue k une température constante, et toujours in- férieure a la température ambiante, afin qu'aucune condensation de la vapeur ne puisse se produire hors de cette corntie. » 2° appareils de chauffage. — Pour toutes les températures auxquelles je soumets le fer, et qui sont inférieures à 3oo degrés, je me sers d'un bain d'huile ou mieux de mercure chauffé par ini bec de gaz dont le débit est réglé par l'excellent appareil de M. Schlcesing [i). )) Pour les températures fixes de 36o et de Z)4o degrés, je me sers des vapeurs du mercure et du soufre bouillants et placés dans une bouteille à mercure, comme dans les expériences sur les densités de vapeur que j'ai publiées avec M. Troost (3). )) Quand le for ne doit pas être porté à plus de 44o degrés, je remplace le tube de porcelaine par im simple tube de verre large de i centimètres. A l'une de ses extrémités je le recourbe en forme de cornue, à l'autre extré- mité je mastique l'appareil qui le met en communication avec le mano- mètre ; au mdieu, dans la partie chauffée, je place le fer contenu dans une nacelle de platine (4). » Les températures fixes situées au-dessus de 44° degrés sont obtenues en chauffant le tube de porcelaine dans des vases où se produit de la vapeur de cadmiiuu (86o degrés) et de la vapeur de zinc (io4o degrés). Le zinc est placé dans un creuset d'aciérie en plombagine qui contient 20 kilo- (1) La pompe de Sprengel dont je me sers a été constrnile par l'haljile ingénieur de Londres M. Hanisson. M. Alvergniat l'a Irès-heureusenient modifiée ])our l'adapter à mes appareils, ))oiir lescjuels je la préfère à la ])oiiipe de Geissler. (2) /annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. XIX, p. 2o5. (3) Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. LVIII, p. 257. (4) Ce fer est ohlenii en réduisant, vers 800 degrés, du sesquioxyde de fer obtenu par la calcination du nitrate pur. C'est nne éponge métallique et brillante. A 44" degrés i\o]\x l'oxyde de fer, forme par la décomposition de l'eau, petit se combiner avec la silice du verre qui prend alors une belle teinte jaune. ( II09 ) grammes de métal environ. A sa partie snpérieure, le creuset est percé de deux trous qui laissent passer un tube de terre dans lequel on glisse le tube de porcelaine. Enfin, à 5 ou 6 centimètres au-dessus de ces trous, le creuset est fermé par un couvcicle de creuset percé et surmonté d'iui tube de terre dans lequel se fait la condensation du zinc. Le métal retombe ainsi dans le creuset au fur et à mesure que sa vapeur se liquéfie. » La vapeur de cadmium se produit dnns une bouteille à mercure, tra- versée près du col par un tube de fer rivé aux parois. C'est dans ce tube de fer qu'on place le tube de porcelaine de rex|)érience. A l'extrémité supé- rieure de la bouteille on fixe verticalement un canon de fusil long de 5o ou 60 centimètres dans lequel s'effectuera la condensation de la va|)eur de cadmium. Au point précis où s'arrête cette condensation, le tube cesse d'être rouge. Le creuset à zinc et la bouteille de cadmium sont placés, le premier en avant, dans un même fourneau cliauffé au pétrole brut ou à l'hnile lourde de gaz (i). Des robinets gradués donnent à l'huile minérale un débit coiuin et permettent tle maintenir la température du fourneau an point précis qu'on désire obtenir, et cela avec une constance sur laquelle je n'aurais osé compter. » Pour tontes les températures supérieures à lo^o degrés, je chauffe directement mes tubes de porcelaine dans la flamme de l'hude minérale et je maintiens la température constante au moyen de mes robinets gradués. On obtient ainsi le point de fusion dn fer qui est inférieur au point de ramollis- sement complet de la porcelaine, quand celle-ci est épaisse et de qualité réfractaire. » Eu résumé, je traite le fer, parfaitement pur, par de la vapeur d'eau à inie tension et à une température connues, le fer étant maintenu lui-même à une température constante pendant toute la durée d'iuie même expé- rience, et pouvant varier d'une expérience à l'autre depuis i5o jusqu'à 1600 degrés environ. Dans ces conditions j'ai obtenu les résultats suivants : » 1° Quand on soumet un poids quelconque de fer à l'action de la vapeur d'eau, le fer est oxydé jusqu'à ce que la tension de l'hydrogène produit atteigne une valein* invariable, quand la température elle-même ne varie pas. Cette tension peut être une fraction très-petite de la pression baromé- trique. (i) M. Wiessnegg, jeune constiiuleiir, digne fils d'un |)ère tiès-lwbiic et Irès-eslimé, m'a été extrêmement utile dans l'inslallalion de ces a|)|)aicils. Voyez dans les Comptes rendus, t. LXVIII, la description de ma grille pour le chauffage à l'huile minérale. ( iiio ) » La tension étant absolument indépendante de la quantité de fer mis en réaction, on peut dire que l'hypothèse introduite par Berlhollet dans la science, sous le nom d'action de masse, ne peut en rien servir à l'explication du phénomène. » J'ai déjà fait voir, dans mes Leçons de la Société Chimique, que l'in- fluence des masses ou, plus correctement, du rappoi t des poids de matières réagissantes devait être écartée d'une manière à peu |)rès absolue dans l'in- terprétalion des phénomènes chimiques; car toutes les fois qu'elle a pu être contrôlée par une expérience critique ou par une mesure précise, cette idée s'est trouvée fausse. Un seul phénomène, celui qui m'occupe aujourd'hui, échappait à la démonstration que j'ai donnée. Mes expériences me permettent de rejeter définitivement une conception vague et erronée, et qui néanmoins a été acceptée sans qu'on ait exigé aucune preuve pour l'appuyer. » Dans le cas présent, i gramme d'eau peut être mis en contact avec lo, loo, looo,... grammes de fer divisé et chauffé au rouge, sans qu'il s'en décompose plus que ce qui est nécessaire pour que la tension de l'hydro- gène atteigne, dans l'espace qui lui est assigné, la valeur maximum qui correspond à la température du fer. » En résumé, le fer se conduit dans mes expériences comme s'il émet- tait une vapeur (l'hydrogène) obéissant aux lois de l'hygrométrie. » 2" Lorsque la pression maximum de l'hydrogène correspondant à une température donnée et invariable a été atteinte, si l'on enlève rapidement une certaine quantité de gaz, la pression, momentanément diminuée, se rétablit bientôt par la décomposition d'une nouvelle quantité d'eau qui s'évapore dans la cornue. » Lorsqu'on refoule de l'hydrogène brusquement, de manière à aug- menter momentanément la pression, celle-ci diminue peu à peu, le mer- cure remonte dans le manomètre pour reprendre sa hauteur initiale, une certaine quantité de l'oxyde de fer produit se réduisant pour donner de l'eau, laquelle va se condenser dans la cornue. » L'hydrogène exhalé au contact du fer se comporte donc en obéissant encore aux lois de l'hygrométrie, comme de l'eau enfermée dans un espace variable à température constante, et qui se vaporise ou se condense pour que cet espace soit toujours saturé. )) 3° Lorsque de la vapeur d'eau à une tension déterminée est en con- tact avec du fer à une tem|)érature invariable, on peut porter à telle tem- pérature que Ion voudra tout l'espace où est enfermé l'hydrogène humide ( IIIl ) (pourvu qu'on n'y provoque pas de condensation d'eau), sans que la ten- sion varie dans cet espace. Si, par exemple, on écliauffe l'appareil, la ten- sion du gaz augmentant, l'hydrogène se condense sur l'oxyde de fer, et sa tension reprend la valeur maximum qui convient à la température à la- quelle le fer est porté. )) C'est là une analogie manifeste avec le principe de Watt et une nou- velle application d'une des lois les plus importantes de l'hygrométrie. » On retrouve ici le même phénomène que M. Debray a constaté dans la dissociation du carbonate de ch;uix, que M. Isambert a rencontré dans ses études sur la dissociation des composés ammoniacaux, et que M. Lamy a si heureusement appliqué à la détermination des températures. » Je viens de donner les principaux résultats de mes recherches, en me restreignant à l'étude des lois qui |)iésident à la décomposition de l'eau par le fer, quand les températures de l'eau et du fer ne changent pas. Dans une prochaine séance, je donnerai les nombres que j'ai déterminés en faisant varier ces températures, et je les discuterai au point de vue des considérations générales que j'ai abordées au début de cette Communi- cation. » Qu'il me soit permis d'ajouter, en finissant, que, dans le cours de ces longues recherches, je n'ai été guidé que par ime seule conviction. Selon moi, tous les changements d'état de la matière doivent avoir entre eux des analogies très-intimes, parce qu'ils sont tous dominrs par un même phéno- mène : le dégagement ou l'absorption de chaleur latente. A ces phéno- mènes calorifiques la mécanique moderne nous force d'attribuer une im- portance prépondérante. Eu les comparant entre eux, en les mesurant, on pourra donner sans doute un corps au rêve magnifique de Stahl, que tant et de si grands esprits ont considéré si longtemps comme une incontestable réalité, rêve que Lavoisier a anéanti par la plus belle et la plus complète des analyses, et que ce génie synthétique, si on lui en avait laissé le temps, aurait peut-être transformé pour en laue une loi de la science. « SYSTÈME MÉTRIQUE. — Sur la division décimale de Fangle et du temps; par M. A. d'Abbauie. « La prochaine réunion de la Commission internationale du mètre donne de l'opportunité a quelques remarques sur la division du cercle. Il ne peut être question d'un embarras sur le choix de l'unité, car elle est imposée par la nature des choses et doit être le quadrant ou quart de la circonfé- ( U12 ) reiicc. Il ne s'agit plus que d'appliquer à celte unité une sous-division dé- cimale. » Dans le système sexagésimal on fractionne le quadrant par des nom- bres détachés deux à deux où les dénominateurs ne sont point exprimés. Le premier de ces groupes a 90 pour diviseur; dans le deuxième et le troi- sième on remplace ce diviseur par 60, et pour achever ou emploie des dé- cimales de seconde. Ainsi, dans une seule et courte ligne, il y a trois dé- nominateurs sous-entendus, différents, et qui ne sont même pas groupés symétriquement. Depuis un siècle les astronomes ont renoncé à la compli- cation, plus grande encore, de signes de 3o degrés, et de nos jours je n'ai rencontré qu'un seul capitaine de la marine marchande qui, sexagésimale- ment logique, énonçait la dernière sous-division en tierces ou soixantièmes de seconde. » En remplaçant ces dernières fractions par des décimales on peut sa- tisfaire au besoin continuel de ne pas pousser un fractionnement au delà de la précision qu'on veut atteindre. Cet avantage est grand dans la prati- que. Aussi, quand un angle observé ou calculé n'est exact qu'à 6 secondes près, l'écrit-on en degrés, minutes et une décimale de minute. Les savants anglais qui ont tant observé l'inclinaison de l'aiguille aimantée la doiment en degrés et en décimales de degré. C'est la même notation qui est employée par M. Hanseu dans les arguments de ses magnifiques tables lunaires. Dic- tées par des besoins impérieux et émanées de l'action spontanée des sa- vants, ces tendances décimales n'ont que le tort de commencer par le mauvais bout. Il suffirait d'un pas de plus pour rendre parfaite la sous- division décimale en l'appliquant immédiatement à l'unité trigonométrique naturelle, c'est-à-dire au quadrant même. » Selon l'heureuse idée de M. le professeur Hoûel, les décimales de cette imité devraient être dénommées d'après leur position. La prime ou la pre- mière décimale équivaut à 9 degrés sexagésimaux. La deuxième décimale a déjà reçu le nom de grade. La quatrième ou quarte (i'^= 32", 4) sera sou- vent en usage pour les petites mesures : les termes quinte (o'',ooooi ou 1^=3", 24) ou cent millième partie du quadrant, et si'x/e (o'', 000001 ou 1^'= o",324) seraient plus rarement énoncés. La pratique en déterminerait i'eu)ploi à l'état isolé, et quelques-uns de ces noms tomberaient en désué- tude, comme le décimètre, inconnu de la plupart de nos ouvriers, et qui chez eux s'appelle dix centimètres. On devra rejeter les termes minute centé- simale, seconde centésimale, expressions aussi peu claires que ce pied décimal, par lequel on a si malheureusement tenté d'inaugurer l'usage du mètre. Ces ( Mi3 ) dénominntions ont l'inconvénient de donner à l'nnité angulaire l'ripparence d'une unité arbitraire et artificielle comme le franc ou connue les unités sexagésimales que l'on voulait remplacer, et de dissimuler ainsi ce qu'il y a d'obligatoire dans le choix du quadrant pour unité angulaire naturelle. D'ailleurs l'expérience a prouvé que pour faire prévaloir les réformes mé- triques il vaut mieux rompre nettement avec les idées du passé. » Nous appelons de tous nos vœux une réforme décimale dans la division de l'angle. La seule objection plausible qu'on puisse alléguer contre cette réforme, c''"st qu'un système de mesure adopté par la plupart des nations civilisées ne doit pas être changé. On répond que cette objection est inap- plicable à tous les calculs de hante astronomie et à ceux de la géodésie, où l'étude des angles n'est point le but, mais bien l'intermédiaire, pour arriver à d'autres résultats et surtout à la connaissance des dimensions réelles. Il en est de même dans les travaux de physique. La mécanique céleste n'em- pruntant à l'observation qu'un nombre restreint de données, sur lesquelles sont fondées d'immenses séries de calcids, la conver.sion des valeurs d'un système dans l'autre n'est qu'un travail insignifiant, auprès des simplifi- cations considérables que l'adoption de la division décimale du quadrant amènerait dans les calculs auxiliaires. Outre la facilité introduite dans les opérations d'addition, de soustraction, de multiplication et de division des angles, on aiuM l'avantage d'éviter les réductions de degrés et minutes en secondes, et vice versa, qui se présentent à chaque instant lorsqu'on fait usage de la division sexagésimale. M II n'y a peut-être pas un million d'hommes qui fassent ini usage habi- tuel des angles. Parmi eux les savants se plieront rapidement à des fractions si simples, quoiqu'elles semblent nouvelles, cai- ils affrontent tous les jours des calculs et des réductions bien autrement ardus. Quant à la foule des simples travailleurs, elle ne tarderait pas à faire comme les quatre-vingts millions de personnes qui, cédant à la belle impulsion de la France, em- ploient le mètre et les mesures qui en dérivent. Chez nous leur adoption est déjà si complète que nos maçons ignorent aujourd'hui la valeur et sou- vent même l'existence de l'ancien pied de roi. » Ce n'est pas faire trop d honneur à nos contemporains que de les croire prêts à adopter la division décimale du cercle, dès fpie nos corps enseignants en auraient recommandé sérieusement l'emploi. Seul à garder les bonnes traditions, notre brillant corps d'état-major a conservé ces mesures proposées [lar Lagrange, inaugurées et employées par Laplace et par les savants qui l'ont aidé à réformer tout notre système de mesures. C. R., 1870, i" Semestre. (T. LXX, N" 21.) ' 4? ( in4 ) C'est dans notre Dépôt de la Guerre qu'on a fait ces expériences qui prouvent combien est grande l'économie de temps et de peines quand on substitue, soit dans l'observation, soit dans le cnlcul, la mesin-e décimale des angles à la méthode surannée et si compliquée des divisions sexagé- simales. » Dans nos observatoires on perfectionnerait largement les moyens d'observation et les méthodes de réduction, en introduisant aussi la divi- sion décimale du temps, non en partageant par lo la révolution diiune de la terre, mais en adoptant le quart ou l'unité des marins, c'est-à-dire en prenant pour unité le quadrant ou six heures de notre division vulgaire. La qunrte serait alors égale à 2',i6, intervalle qui convient comme bien d'autres, à l'emploi des chronographes. Quant aux astronomes qui observe- raient encore par l'oreille, ils pourraient employer un pendule battant o", 5 (=i',o8), ce qui ne dérangerait pas sensiblement des habitudes acquises. Une pendule décimale de ce genre, où le temps et l'arc seraient ideniiques, mettrait fin à ces conversions continuelles du temps en arc, et vice vend, où l'on perd tant de temps, tout en s'exposant à tant de fautes. » On a souvent allégué en faveur de la division sexagésimale, qu'elle permet de diviser sans reste par 3 et par les multiples de 3. Mais cet avan- tage théorique n'en est réellement pas un. Il devient illusoire dans la pratique, ou, selon la puissance de ses moyens, l'observateur s'approche plus ou moins de la vérité, sans être jamais sûr d'atteindre la dernière limite d'exactitude. D'ailleurs les fonctions trigonométriques sont repré- sentées dans tous les systèmes par des décimales, par des séries dont on emploie les premiers termes. On ne peut donc pas échapper à l'usage des fractions. » On objecte aussi que l'usage d'une division décimale pour le temps et l'arc exigerait la refonie d'un grand nombre de tables. Mais outre l'avan- tage immédiat qui résulterait d'une plus grande facilité dans les calculs et de la suppression de plusieurs tables devenues désormais inutiles, la néces- sité de refaire les autres tables amènerait naturellement des perfectionne- ments de toute espèce. » Si la France avait conservé son ancienne supériorité en astronomie et en géodésie, et si en même temps elle avait persisté dans l'usage de la gra- duation décimale, celle-ci serait aujourd'hui comme le mètre, adoptée par la grande majorité du monde savant. Si l'on publiait un catalogue complet de toutes les étodes observées jusqu'ici, en les rangeant par ascensions droites et distances polaires décimales, l'utilité d'un pareil répertoire amè- ( i"5 ) nerait tous les astronomes à faire selon des sous-divisions décimales, non- seulement leurs calculs, mais même leurs observations. )) Il coiivieut de marcher vers cette réforme en enseiguant dans nos écoles la division décimale du cercle et en l'inaugurant, au moins pour les calculs, dans nos observatoires. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Note sur tes poêles en terre réfractaire de MM. Muller et C'*, fabricants de produits céramiques, à Iviy ; par M. i.e gé.véral MOKI.V. « Je ne donnerai pas ici la description de ces poêles, et je méconten- terai de dire que toutes les parties exposées à l'action du combustible sont en terre réfractaire. Des expériences exécutées au Conservatoire des Arts et Métiers, à la demande des constructeurs, et répétées quatre fois pour l'iui des modèles et deux fois pour l'autre, ont foiuiii, au point de vue de l'uti- lisation du combustible, d'excellents résultats et récdisé en moyenne o,g3 de la chaleur cléveIopi)ée par le coke employé, estimée à 7000 calories par kilogramme brûlé. » L'air que fournissaient ces poêles était encore un peu plus chaud qu'il ne conviendrait au point de vue de la salubrité, mais il es! facile de remédier à ce défaut par luie augmentation dt-s sections de passage de cet air. D'ail- leurs, quoique la terre du creuset qui contenait le combustible ait atteint souvent la chaleur rouge sombre, l'on n'a jamais ressenti dans la .salle chauffée où ils ont été placés, et malgré un séjour continu, aucun malaise analogue à celui qu'on éprouvait dans les expériences précédemment faites sur les poêles en fonte. » En di.sposaut une prise d'air de manière qu'elle le fasse affluer du de- hors et en utilisant une partie de la chaleur emportée par la fumée, pour dé- terminer dans (uie cheminée d'évacualiou un appel de l'air vicié, ou peut obtenir, à la fois, à l'aide d'un poêle de ce genre, un chaidfage modéré, économique et salubre, ainsi qu'un renouvellement de l'air répété deux ou trois fois par heure. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la c/rête tombée à Paris pendant l'orage d'hier 22 mai; par M. A. Trécul. « Hier, pendant le gr nid orage qui a éclaté sur Paris, chacun a pu re- marquer le gros vohuiie des gréions. Beaucoup étaient coniques ou |)liitôt pyriformes, c'est-à-dire qu'ils étaient plus larges à leur partie inférieure 147.. ( iii6 ) qu'à leur partie supérieure, et il y en avait qui atteignaient environ 2 cen- timètres fie longueur sur i -^ centimètre de largeur. J'en ramassai un vers la fin de la chule de la grêle. Il présentait des caractères que je crois dignes d'attention. Le tiers supérieur (la partie la plus étroite du grêlon) était opaque et blanc, tandis que la partie inférieure ou la plus large était d'une traiislucidilé parfaite comme la glace la plus pure. En outre, et c'est là, je crois, ce qui fait l'intérêt principal de cette observation, ce grêlon, vu par le gros bout, c'est-à-dire quand le diamètre le plus étroit était placé trans- versalement par rapport à l'axe visuel, montrait manifestement la figure d'un rhombe à angles obtus, et des côtés partaient des facettes obliques qui convergeaient et s'effaçaient vers le sommet obtus du grêlon. » RAPPORTS. CHIMIE VÉGÉTALE. — Rapport sur un Mémoire de M. Vétillart, inlilulé Étude sur les filaments végétaux employés dans l'industrie. (Commissaires : MM. Decaisne, Dupuy de Lôme, Chevreul rapporteur.) « M. Yétillart, connu dans l'ouest de la France par un des établisse- ments industriels les plus considérables et des plus savamment dirigés pour le blancbiment des toiles, a soumis au jugement de l'Académie un Mémoire dont le but est de faire reconnaître, par des caractères exactement définis, les matières textiles aujourd'hui employées dans l'industrie française et étrangères. Elles sont au nombre de six : » Le lin, le chanvre, le coton, le jute {corchorus capsularis), le china- grass [uttica utilis), le New-Zealand flax {pliormium leitax). » L'Académie a chargé M\L Decaisne, Dupuy de Lôme et Chevreul de lui rendre compte du Mémoire de M. Vétillart, et la Commission lui pré- sente aujourd'hui le résultat de son examen. » M. Vétillart a rendu les Membres de la Commission témoins de l'exac- titude de ses observations et de ses expériences en les mettant à même d'en comparer les résultats avec des figures trè.s-bien faites, dessinées et coloriées par lui-même, qui accompagnent le texte de son Mémoire, dont elles sont inséparables. Aussi prions-nous l'Académie, si elle approuvait notre propo- sition, d'imprimer le Mémoire de M. Vétillart dans le Recueil des Sauants étrangers, en y joignant les figures dont nous parlons. » La détermination de la nature spécifique des six fibres textiles exa- minées par M. Vétillart repose sur l'observation microscopique et sur la { "'7 ) coloration qu'elles éprouvent par l'action de riode, sous l'influence de l'acide sulfurique aqueux ou étendu de glycérine. » L'observation porte sur la fibre envisagée dans le sens de sa longueur, et sur une coupe faite perpendiculairement à son axe. » Les fibres provenant d'une filasse, d'un fil, d'une corde, d'un tissu, présentent trois cas: elles sont écrites, ou apprêtées, ou enfin teintes. » Dans \e premier cas, elles doivent être tenues pendant une demi-heure dans une eau légère de sous-carbonate de soude, puis lavées. « Dans le second cas, on les traite par l'eau distillée, ou légèrement alca- line, bouillante. » Enfin, si elles sont teintes, il faut les décolorer aussi bien que pos- sible. » On prend des faisceaux de fibres de 6 à 8 centimètres de longueur, et on en tire quelques-unes, on les isole en les dressant; si elles ont été tor- dues par la filature, il faut les détordre et en disposer quelques-unes longi- tudinalement sur le porte-objet du microscope, en les imbibant d'un liquide pour les rendre transparentes, tel que de la glycérine^ une solution de chlorure de calcium, etc.; puis on les recouvre avec un verre mince carré. » Quand il s'agit de la préparation à l'iode, on dissout i partie d'iodure de potassium dans loo parties d'eau distillée, et on ajoute de l'iode au li- quide. » Sur une lame de verre on laisse tomber une large goutte de la solution précédente, on y met quelques filaments. Après quelques minutes d'imbi- bition, on enlève l'excès du liquide avec du papier buvard, on recouvre les filaments d'un verre mince carré, on approche d'un côté du verre quelques gouttes d'acide sulfiuique concentré étendu d'eau, ou de glycé- rine pure, et on en absorbe l'excès qui passe du côté opposé par du papier buvard. 11 faut chasser par ce moyen tout l'iode en excès. )) Pour observer l'intérieur de la fibre, mis à découvert par une coupe perpendiculaire à son axe, on prend un faisceau de filaments de 3 centi- mètres de longueur et de la grosseur d'une plume d'oie. On lie le faisceau au milieu avec un fil, puis on en plonge une extrémité dans une colle liquide à base de gélatine: la préparation de M. Bourgogne est ce qu'il y a de meilleur; on fait pénétrer avec les doigts le liquide dans l'intérieur, puis ou répèle la préparation sur l'autre extrémité du faisceau; on tord et on détord légèrement les filaments afin de faire pénétrer le liquide également dans toutes les parties du faisceau, il faut éviter de déranger le parallélisme de ces filaments. Après douze heures, quand le faisceau est sec, on le fixe (II.8) dans la cavité cylindrique d'un étau à main, et, avec un rasoir, on fait des coupes perpendiculaires à l'axe aussi minces que possible. On les reçoit sur une lame de verre. » Nous avons dit que le Mémoire de M. Vétillart se compose d'obseiva- tions et â' expériences. M En effet, après avoir mis chacune des matières textiles sous le micro- scope et en avoir observé la structure, il la place dans le réactif liquide d'iode précité, et alors se développent des colorations bleues, violettes ou jaunes. » Voici les résultats de ses recherches. Lin. » A. Les filnmenls du lin, qui à l'œil nu semblent simples, sont, en réalité, formés de fibres réunies en faisceau. » On peut les isoler facilement au moyen d'une aiguille. » Elles sont longues de i à 6 centimètres et plus; d'un diamètre uni- forme, pointues à leurs extrémités : elles ont un canal très-fin au centre. M Elles sont lisses ; les plis de froissement produisent des stries ordinaire- ment croisées, et les fibres du pied du lin sont plates et striées. » Elles se colorent en bleu par l'iode et l'acide sulfurique, quelquefois en lie de vin; le canal se colore en jaune parce qu'il renferme des granules doués de cette propriété. .) B. Les coupes Iransversalcs présentent des polygones dont l'adhérence mutuelle est faible; elles se colorent en bleu et le centre en jaune. » C'est le peu d'adhérence des fibunents, leur égalité de diamètre et leur surface lisse qui permettent de filer la filasse du lin en numéros élevés. Chanvue. « A. hes fibres du chanvre sont fortement agrégées, et chacune est enve- loppée d'une matière mince, qui, au lieu de se colorer en bleu pai l'iode, .se colore en jaune. H Elles ont à peu près la longueur des fibres du lin, mais leur diamètre varie; elles sont plus grosses et moins lisses que celles du lin. » Les extrémités sont grosses et courtes, en forme de spatule. » Elles se colorent en bleu ou en bleu-verdâtre par l'iode et l'acide sulfu- rique. » B. Les coupes transversales sont fort différentes de celles du lin. On dirait des fibres enchevêtrées les unes dans les autres; leur adhérence mu- tuelle est considérable. ( "19 ) n Et chaque fibre près du bord se colore en jaune et le reste en bleu. Pas de couleur JHune au centre. » C'est l'adhérence des fibres, l'inégalité de leur diamètre et leur raideur qui s'o|>posent à ce qu'on les file en numéros élevés. Coton. » A. Fibres toujours isolées, torlillées sur elles-mêmes, en rubans à bords longitudinaux roulés, pHssés au milieu. » Extréuiités larges, canal central. » Colorables en bleu par l'iode et l'acide sulfurique. » Le cotoH longue soie de 2 5 à l^o millimètres, et le coton courte soie de lo à 20 millimètres. » B. Coupes transversales, toujours isolées, arrondies en forme de rognons. » Colorables en bleu avec des taches jaunes à l'intérieur et à l'extérieur. Jute. » A. Fibres très-adhérentes, à bords ondulés, difficiles à séparer, longues de I™™, 5 à 5 milhraètres. » Canal central large et inégal, vide. » Extrémités plates, arrondies. » Colorables en jaune plus ou moins foncé. » B. Coupes transversales (orlemenl adhérentes. Polygones à côtés droits rappelant celles du lin, mais dont la cavité ceutrale est plus large; se tei- gnant en jaune et en jaune foncé sur les bords de chaque polygone. » Le jute, très-blanc, se colore en bleu sale ou verdâtre. » L'humidité sépare les fibres les unes des autres, et les cordes de jute ne peuvent être nouées, parce qu'elles se coupent spontanément; ces défauts en limitent l'emploi. Enfin il ne supporte pas les lessives. China-grass. » A. Fibres longitudinales isolées, de grosseur variable, très-larges quel- quefois; canal interne souvent rempli de matière grenue jaune, susceptible de se colorer; souvent striées obliquement; longues de 5 à 12 centimètres, tandis que les fibies du chanvre excèdent rarement 6 centimètres. » Colorables en bleu. » B, Coupes transversales très-irrégulières, à angles rentrants, peu adhé- rentes; cavité très-large; matière colorable en jaune brun. » Plus grandes que toutes les autres, colorables en bleu. » Rappelant celles du chanvre. » Le n)élange du china-grass au coton n'est pas d'un usage avantageux. ( I I20 ) Phormium tenax. » A. Faisceaux vasculnires des feuilles faciles à diviser, avec l'aiguille, en fibres très-fiiies et régulières, raides, longues de 5 à 12 millimètres, avec un canal central d'une largeur régulière. Bords longitudinaux roulés. » Extrémités fines s'amincissant peu à peu. » Colorables en jaune d'autant moins foncé que la fibre est plus blanche. M B. Coupes transversales analogues à celles du jute, mais les angles des polygones arrondis. » Cavité large et arrondie. » Colorable en jaune. » Il craint l'humidité comme le jute, et, comme lui, il ne résiste pas à la lessive. » Tels sont les faits à la fois intéressants et importants pour la science, l'industrie et le commerce que M. Vétillart a mis en évidence; et leur appli- cation à la pratique reçoit une grande facilité, d'un résumé des caractères que présente chacune des fibres qu'il a examinées, en l'observant dans sa longueur et dans sa coupe transversale, la fibre étant mise en contact avec le réactif représenté par l'iode et l'acide sulfuriqiie. » En définitive, sous l'influence de ce réactif, le ligneux pur se colore en bleu violet, tandis qu'un principe qui se présente à l'état de membrane mince ou de grain se colore en jaune, par le même réactif. Ce principe serait-il la pectose? Quoi qu'il en soit, dès à présent, il est prouvé que la fibre ligneuse textile peut être accompagnée d'un principe qui se colore en jaune sous l'influence double de l'iode et de l'acide sulfurique. » Mais les recherches de M. Vétillart sur les fibres textiles ne se bornent pas à celles dont nous venons d'entretenir l'Académie. Conformément aux désirs de la Commission, il a étendu ses recherches ta un très-grand nombre d'espèces végétales : non-seulement il a eu recours aux colleciions du Mu- séum, mais encore à celles du Conservatoire des Arts et Métiers; en outre, dans un voyage en Angleterre, M. Oliver, conservateur des Herbiers tie Rew, a mis à sa disposition un grand nombre de textiles d'une origine par- faitement connue, et M. Vétillart, au i" de janvier de cette année, est arrivé aux conclusions suivantes : ( IÏ2I ) Fibres textiles devenant, par l'application successive de la dissolution d'iode et de l'acide sulfurique, convenablement étendu d'eau et de gljcéiine. B. Bleues ou violettes. A. Jaunes, a ) Monocotylédonés : Miisacécs , Liliacées, Palmiers, Pan- dassécs, Aniarillydees , Aroulées, Typhacées, etc. b) Dicotylédones : Malvacces, Liliacées, Thyraelées, Cor- diacées , Biittnériacées, Salicinées, Compositées, Anonacées, Myrta- cées, Bombacées, etc. a ) Monocotylédonés : Graminées, Broméliacées. b ) Dicotylédones : Linées, Cannabinces, Urticécs, Légu- mineuses, Morées, Asclépiadées , Polygulées, Cinciionacces, Lccvthi- dées, Artocarpées, Apocinées, Ba- ringtoniacées, etc. » Les recherches de M. Marcel Vétillarl, entreprises an point de vue de l'application, ont acquis, par l'habileté du manipulateur et la précision de l'esprit de l'auteur, une importance tout scientifique. Certes, ce n'est point un résultat déiuié d'intérêt que cette persistance des formes dans des fibres ligneuses qui peiniet de distinguer les six textiles les uns des antres; ce n'est point ini résidtat dénué d'intérêt poin- la science des corps vivants, que l'auteur ait reconnu dans la fibre ligneuse d'nne toile de momie rap- portée de l'Egypte par M. Caillaux, de Nantes, le caractère qu'il a reconnu à la fibre textile du lin. Il y a dans cette fixité de structure et des propriétés chimiques une conservation sécidaire de propriétés bien propre à montrer que, si des propriétés paraissent variables dans les êtres vivants, il en est de fort persistantes, et si cette persistance n'existait pas, comment com- prendrait-on cette permanence de forme et de certaines propriétés que pré- sentent les espèces du monde actuel? )) Nous proposons à l'Acadéniie qu'après avoir engagé l'anteur à étendre ses recherches, déjà commencées, sur des fibres textiles appartenant à d'autres espèces que les six qu'il a étudiées avec tant de précision, elle veuille bien accorder une place à son Mémoire dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. M. È. Lagout expose à l'Académie la description d'iui cadran solaire équatorial, qu'il soumet à son jngemenl, et auquel il donne le nom de régulateur des montres. C. R., 1870, i" Semestre. ( T, LXX, N° 21.) l48 ( 1122 ) L'npi^areil, réduit aux éléments essentiels d'un cadr.in éqnatorial, a été ét;ibli indiislrielleiiieiit aux coiidilions de bon marché qui en jieuvent rendre l'usage populaire : on en a construit deux modèles, revenant l'un à 1 2 fr;uic-s, l'autre à 8 francs. Le cercle divisé est imprimé sur la tôle, et cou- vert d'un émail ou d'iui vernis au four : dans le plus grand des deux mo- dèles, le développement de l'arc d'une division horaire est de 4 centimètres, un par quart d'iieure, et le quart d'heure est subdivisé en cinq parties, de 3 minutes chaque. L'équation du temps est donnée par un tableau, imprimé sur le cadran, des minutes à ajouter ou à retrancher par décade, pour avoir l'heure moyenne : si la correction s'accroît d'une minute en dix jours, on a ainsi 6 secondes par jour. L'appareil est à l'essai dans plusieurs administrations de chemins de fer, pour les gares et passages à niveau : l'auteur a étalili, pour cet usage, un modèle où les corrections sont indiquées en minutes, sans interpolation. En résumé, dit l'auteur, le régulateur des montres, dont l'installation peut être effectuée par les hommes les moins instruits, doit être appelé à rendre des services au plus grand nombre : il donne l'heure exacte comme le cadran éqnatorial, et coûte vingt fois moins cher, bien qu'il ait, sur ce dernier, l'avantage d'être intelligible pour tout le monde. (Commissaires : MM. Faye^ d'Abbadie, Villarceau.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MM. Uavizza et CoLOiMBA adressent, de Milan, une collection d'échan- tillons de substances exploitables, qui ont été recueillis dans le Valsoda, près du lac de Luguno, à i4 mètres de profondeur. (Commissaires : MM. Daubrée, H. Sainte-Claire Deville.) M. F. 3I0RET adresse, de Fribourg (Suisse), un Mémoire manuscrit intitulé : « Mémoire sur la théorie des nombres premiers, considérés dans les progressions arithmétiques ». L'auteur prie, en outre, l'Académie de vouloir bien l'autoriser k retirer un INlémnire déposé par lui le aS février i8G3, et portant le même litre. Ce dernier Mémoire, n'ayant été l'objet d'aucun Rapport, pourra être retiré au Secrétariat. (Commissaires : MM. Hermile, Serret.) ( M23 ) M. JVoEL soumet ;ui jugeinenl de l'Académie une Note, accompagnée d'une figure et [lortant pour tilre : « Sur une nouxelle disposition de la machine pneumatique , qui peimet de l'em|)loyet' a volonlé comme ma- chine pneumatique, pompe de compression ou pompe de laboratoire. » (Commissaires ; MM. Regnault, H. Sainte-Claire Deviile.) M. Moi'R.4 adresse, pour le concours des prix de Médecine et de Chi- rurgie, un ouvrage portant pour titre : « Angines aiguës ou graves; ori- gine, nature, traitement ■>, et joint à cet envoi une Noie maïuiscrite indi- quant les points principaux sur lesquels il dé.sire attirer Tattention de la Commission. (Renvoi à la Commission.) 31. E. Bertin adresse, pour le concours des prix de Médecine et de Chiriu'gie, un ouvrage intitulé : « Étude critique de l'embolie dans les vais- seaux veineux et artériels », et joint à cet envoi une Note manuscrite indi- quant les passages de ce travail qu'il considère comme lui élanl plus spé- cialement propres. (Renvoi à la Commission.) M. E. Decaisne prie l'Académie de vouloir bien admettre au concours pour le prix des Arts insalubres le Mémoire qu'il lui a communiqué, dans la séance du i6 mai, sur « La machine à coudre et la santé des ouvrières ». (Renvoi à la Commission.) M. BoMionsT adresse nue Note, écrite en allemand et accompagnée de figures, siu' un système de navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. A. Saint-Louis adresse, de Sorel (province de Québec, Canada), un Mémoire faisant suite à celui qu'il a adressé le 23 août 18G9, et relatif aux principes généraux qui président aux phénomènes cosmiques. (Commissaires précédemment nommés: MM. Becquerel, Edm. Becquerel, Fizeau.) M. G. lÎAUiiACANO adresse une nouvelle Comnuuiicalion, relative il son mode de traitement du choléra. (Renvoi à la Conmiission du legs Bréant.) 143.. ( 1124 ) COKRESPOiADAKCE. M. LE Ministre de i.a Guerre prie l'Académie de vouloir bien lui faire coniiaîlre, le plus prompteir.eiit possible, son opinion sur la qnestion qu'il lui a soumise, savoir : s'il est indispensable de munir de paratonnerres les magasins à pondre établis au bord de la mer, dans des casemates de rez-de- chaussée. La Lettre de M. le Ministre sera transmise immédiatement à la Commis- sion des paratonnerres. M. LE Directeur général des Douanes adresse un exemplaire du Ta- bleau général des mouvements du cabotage en 1868, formant la suite et le complément du Tableau du couunerce de la France pendant la même année. Le Comité qui s'est formé à Saiul-Pétersbonrg pour ériger un monument à Vainirnt de Kruscnslein, invite l'Académie à voulou' bien prendre j)art à la souscription ouverte jiour subvenir aux frais de ce moiuiiuent. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Folpicelli, imprimée en italien, et intitulée : « De la distribution électrique sur les conducteurs isolés ». M. le Secuétaire perpétuel présente à l'Académie, au nom de M. Znn- tedeschi, deux opuscules, l'un relatif k une application de la chambre elaire de Wollaslon, l'autre ;iyant poiu' titre : Des nuages, des brouillards , des pluies avec sable observés dans l'atmosphère de illalie, piincipalenienl en 1 869, et des effets qui en ont été les conséquences, l^a Lettre d'envoi contient, iiu sujet de ce dernier Mémoire, les passages suivants : « Ces phénoii;énes ne sont pas nouveaux pour les météorologistes in- struits; mais leur persistance et leur étendue ont été extraordinaires. Voici en peu de mots le résumé des connaissances nouvelles que la science en a retiré : » 1° Nous avons pu voir d'où est provenu le brouillard qui a si vivement étonné les popidations. Le brouillard du mois de juillet 18G9, qui a régné sur une grande partie de l'Europe méridionale, est dérivé de l'état de la pression atmosphô'rique, qui a été très-forte : aucun des deux courants ( II25 ) polaire et éqiiatorial n'ayant pris le dessus, il y a eu, en définitive, dans nos contrées un grand calme dans le mouvement de l'air et une stagnation des vapeurs locales, qui sont très-abondantes jiendant l'été; mais à peine l'équilibre de la pression atmosphérique a-t-il commencé à s'établir dans les régions septentrionales et s'est-il propagé en Italie et dans les autres contrées du Midi, que le brouillard a diminué, l'atmosphère reprenant la transparence cpi'elie présente ordinairement dans la saison. » 2° ].e brouillard était composé de vapeur rreau et des poussières très- fines qu'on rencontre dans diverses contrées, élevées à diverses altitudes au-dessus de la surface de la terre; ainsi à Palerme, à Urbino et à Modène se formèrent deux stratifications, l'une supérieure de vapeur d'eau et l'autre infériein-e de poussière très-fine, d'où il résulta que les hygromètres ne se trouvèrent pas d'accord dans leurs indications publiées dans les bul- letins météorologiques des diverses stations de l'Italie. » 3° On ne peut dire que, dans toute circonstance, la poussière soit dé- rivée du désert de Sahara, parce que nous avons eu encore des vapeurs aqueuses mêlées à des substances inorganiques et à des substances orga- niques provenant de la rivière des Amazones, en Amérique, comme cela résulte des observations d'Ehrenberg, et beaucoup de bourrasques ont tra- versé l'océan Atlantique et ont atteint le continent de l'Italie. » 4° Ls brouillard n'a pas été également épais dans les diverses con- trées de l'Europe et n'a pas suivi la même période dans toutes les localités: ainsi à Ancône, le brouillard a été à son maximum dans la journée du i4 juillet 1869; à Palerme, un maximum a eu lieu le 10; à Rome, le brouillard a été noté comme très-sensible du 7 au i4; i Paris, du 4 au 12 du même mois. » 5" On a observé pendant le brouillard différents phénomènes de lu- mière plus ou moins absorbée et un changement d'aspect du soleil devenu rouge. On a remarqué chez les hommes des phénomènes pathologiques : des paralysies, des apoplexies, et en même temps, dans les fruits des végé- taux, d'autres phénomènes pathologiques qui ont beaucoup varié dans les diverses régions de l'Italie, comme cela résulte des témoignages d'agricul- teurs vigilants que j'ai rapportés dans le cours de ma relation. » GÉOLOGIE. — Sur le système des filons du Ilundsiûck ; par M. Al. Vjézian. M. LE Secrétaire perpétuel, en présentant à l'Académie, au nom de l'auteur, l'ouvrage intitulé : « Rapport sur les mines de plomb, argent, ( iia6 ) cuivre et zinc de ZelI-sur-Moselle, par M. Alexandre Fézian , professeur de Minéralogie et de Géologie à la Faculté des Sciences de Besançon, lit le passage suivant de la Lettre d'envoi : « Le Hundsriick constitue un |)lateau limité par le Rhin, par la Moselle, et par une ligne qui, allant de Bingen dans la direction de Thionville, le sépare de la vallée de la Nahe et du bassin honiller de Saarbriick. Ainsi délimité, le Hundsiûck a la forme d'un triangle rectangle dont le Rhin est un des côtés de l'angle droit, tandis que la Moselle, dans la partie de son cours comprise entre Coblenlz et Trêves, dessine l'hypoléinise. )) Un seul et même terrain existe dans cette région : c'est le terrain dé- vonien inférieur, uniformément composé de schistes argileux, passant tantôt aux schistes ardoisiers, tantôt aux quartzites. » L'étude attentive de la stratigraphie systématique du Hundsriick per- met de reconnaître dans cette région l'existence de trois systèmes princi- paux de directions, qui sont : » 1° Sjslème du Hundsrûck. — L'empreinte de ce système, un des pre- miers qui aient été signalés par M. Élie de Beaumont, s'observe dans la partie méridionale du Hundsriick, celle qui est spécialement désignée sous ce nom sur les cartes françiises. La direction adoptée par M. Élie de Beau- mont pour ce système est est 3i"3o' nord par rapport au Binger-Loch; elle affecte non-seulement le Hundsrûck, mais aussi le Taunus, qui n'est que le prolongement, de l'autre côté du Rhin, de cet acciderit orogra- phique. » 2° Sjslème perpendiculaire à celui du Hundsrïuk. — A ce système, que j'ai désigné sous le nom de système de la Manjeride (uoir mon Prodrome de Géologie, t. H, p. ^62), se rattache la longue fissure au fond de laquelle coule le Rhin entre Bingen et Coblenlz; il est représenté par une ligne pas- sant par Bingen et orientée au nord Si^Si' ouest. » 3° Système des filons du Hundsriick. — J'ai dit que le Hiuulsriick a la forme d'un triangle rectangle; chacun des côtés de ce triangle est en rela- tion avec un système stratigraphique. Les deux côtés de l'angle droit sont fournis par deux lignes appartenant, l'une au système du Hundsrûck, et l'autre au système de la Margeride. C'est au système, que je désigne provi- soirement sous le nom de système des filons du Hundsriick, que se rattache la ligne dessinant l'hypoténuse de ce triangle. Cette ligne, ap|)roximative- ment orientée au nord 44 degrés est, marque la direction moyenne de la Moselle entre Coblenz et Trêves. » Ce qui achève de donner une autonomie incontestable au système que ( 1127 ) j'ai ici en vue, c'est que le Hundsiûck tout entier forme un grand massif dont les strales, fortement ledressées, sont uniformément inclinées vers le sud-est, et tendent, dans leur ensemble, à se diriger du nord-est vers le sud-ouest. » On retrouve enfin cette orientation nord 44 degrés est dans tous les filons du Hundsrùck. Ceux-ci se groupent en faisceaux parallèles, non- seulement entre eux, mais aussi aux strates entre lesquelles on les voit habituellement intercallés. L'absence de filons croiseurs surtout ce plateau permet d'y reconnaître l'unité de l'action filonienne. Un seul et même phénomène, en soulevant les strates, leur a imprimé leur orientation, a déterminé l'apparition des fentes filoniennes et en a opéré le remplissage. J'admets le synchronisme de ces trois événements, parce que les strates et les faisceaux de filons sont parallèles entre eux; rien, d'ailleurs, n'indique la nécessité de faire intervenir Ihypothèse des directions récurrentes et de supposer, dans le Hundsrùck, l'existencede deux systèmes stratigraphiques, identiques par lein- direction, mais différents par leur âge. Je dis que ces trois événements se sont manifestés presque en même temps, parce que, bien qu'ils aient commencé à se produire dans le même moment, leur durée n'a pas été la même; le redressement des strales a été un phénomène presque instantané, tandis que le remplissage des fentes filoniennes n'a dû être complet qu'après une période plus ou moins longue. » La lecture de quelques-uns des travaux dont les contrées métallifères de l'Europe ont été l'objet m'a conduit à penser que les filons du Hunds- riick, loin de constituer un accident local, se rattachent à un système stra- tigraphique, encore inédit, qu'un examen attentif fera retrouver dans d'autres régions dont le sol est formé de terrains anciens. Dans son Mémoire sur les Montagnes des Maures et de l 'Esterel ( Description géologique de la France, 1. 1, p. 460), M. Élie de Beaumont constate « la tendance évidente qu'ont » les couches à se diriger vers le nord-est ou, plus exactement, vers le nord » 44 degrés est. Cette direction, dit-il, est le résultat du ridement général » qui, à tme époque géologique très-ancienne, a affecté les dépôts stratifiés » d'une grande partie de l'Europe. » » Quel est l'âge relatif de ce système des filons du Hundsriick? Évidem- ment ce système est postérieur au terrain dévonien dont il a soulevé les strates. Diverses considérations me permettent même de penser qu'il lui est immédiatement postérieur. A l'appui de cette manière de voir, je rappel- lerai l'opinion émise par M. Rivot, lorsqu'il admet que, dans l'Ardèche et la Lozère, les filons H. IV ont suivi les filons H. V [Mémoire sur le gisement de galène argentifère de Vialas). ( iiaS ) » Les gisements de galène, se plaçant sons la dépendance du système des filons du Hiiiidsrùck, sont caractérisés parlout, non-seulement parleur orientation, mais aussi par leur composition. Ils sont en relation avec des granités et des porphyres quartzifères, du moins lorsqu'il existe des roches éruptives dans lein' voisinage; leur gangue est en majeure partie ou en totalité quarizeuse; le plomb est associé en proportions variables au zinc. Les filons plombifères plus récents sont ordinairement en rapport avec des serpentines et des roches analogues ; dans la gangue, le sulfate de baryte et le carbonate de chaux tendent à remplacer le quartz; la proportion d'ar- gent associé au plomb est plus considérable. Je mentionne ces faits afin de citei" un nouvel exemple des relations existant entre la composition des filons et leur orientation; même dans les pays, comme leHundsrûck, où se montre un seul système de filons, et où il y a absence de filons croiseurs, les principes de la stratigraphie systématique trouvent encore leur appli- cation. » ANALYSE. — Théorème sur les fonctions doublement périodiques; par M. C Jordan. « Soient F,,..., F„ des fonctions monodromes, doublement périodiques, ayant respectivement pour périodes w, et r^,,..., w„ et w„. Soient «^,,..., «ijp,... les infinis contenus dans l'un quelconque des parallélogrammes formés par les périodes de Fu.; ki^, le nombre de ces infinis, que nous sup- poserons limité; /,,..., /„ des constantes arbitraires. Cherchons à quelles conditions la somme $ ^ /, F, +... /„F„ pourra posséder elle-même une période û. » Admettons que parmi les fonctions F,,..., F„ il en existe p, F,,..., ¥p qui admettent des périodes s, Q,,..., SpQ, multiples de û. Soit s le plus petit multiple des entiers i',,..., jp : su sera une période de chacune des fonctions $, F,,..., Fp, et par suite de la fonction $'=$-/. F, -..._/pFp = /p,,Fp,, +...+ /„ F„. » Cela posé, la fonction $' ne devient infinie pour aucune valeur finie de la variable : car si elle avait un infini |5, elle en aurait une infinité, conte- nus dans la formule générale fi -+- msÇl. Chacim de ces infinis serait un infini de l'une des fondions F^^.,,..., F„, dont ' est formée linéairement : il serait donc conteini ilans l'ime des fornndes a^p -t-rt Wp. -l- hzs^ [p. étant >■/?). » Les indices p., p de ces dernières formules n'ont qu'un nombre limité kp^f -f-...+ k„ de systèmes de valeurs. Donc deux îles infinis de 4>', tels ( "29 ) que |3 4- msQ, |3 -+- m'sil, correspoiulraienl à uii même système de valeurs de ces indices. Soit, par exemple, |S + msQ. — ap,p -+- a(xi^,, + èsr^., /3 + jns'Q. = a^p + n'o^ + b'z on en déduirait '=^ix; (m — m') su = [a — a') w^ + (^ — b') 5T, l^* La fonction F^ admettrait donc, contrairement à l'hypothèse, la*période {m — m') su, multiple de O. » Admettons que ])armi les fonctions F^.^,..., F„ il en existe v — p, Fp^.,,..., F^, qui admettent des périodes «,,+ ,, fp+^'^p+ti-'-i tv^p+{i multi- ples de tOp^.,, et soit ^ le plus petit multiple de^^+o,..., t/, la fonction $" = Ip^, Vp^, + . . . + 4 F, =^ $' - /..^, F,,, - ... - /„ F„ admet la période v). Les indices (j., p de ces dernières formules n'ayant qu'iui nombi'c limité k^^, +...+ />„ de systèmes de valeurs, deux des infinis de p+, correspondraient à un même système de valeurs. Cela posé, des deux égalités P + mt(j)p^t = «|j.p + aU[i + bfz^i,, /3 + /tî'^w^^., — a^^ + a' oi^ + b' zs,. on détluirait (m — m') t'j)p_^f ={a — n')w,j. -h [b — b') t^^,. Donc Fjji admettrait, contrairement à l'hypothèse, la période {ni — m')i(ùp+,, multiple de Wp+, . )) Admettons que parmi les fonctions F^^.,,..., F^., il en existe q, F^+i,..., F^ qui admettent des périodes z?p+,, iip+-2^p+[i---j "? ^/j+i multiples de Wp+,, et soit u le plus petit multiple de Up_^n^..., ii^. La fonction 0" = /„^. F^^, + . . . + l, F, = $" - /,^, F,^, - . . - /, F„ admettra, outre la période fw^^,, la période «w^^., ; et, en répétant le rai- sonnement qui précède, on voit qu'elle ne sera infinie pour aucune va- leur finie (le la variable. iMais elle est doublement périodique; donc elle C. K., i8;;o, i" Hemestre. (T. LXX, N" 21.) I 49 ( .,3o ) n'est infinie pour aucune valeur de la variable, et par suite se réduit à une constante c. » Supposons maintenant que parmi les fonctions F^^,,..., F„ il en existe r — q^ Fy^,,..., ¥r qui admettent à la fois une période multiple de w^^_, et une période multiple de zsg^f. On verra par un raisonnement identique au précédent que la fonction Z^+, Fy+, -!-...+ Z^F^ se réduit à une con- stante c', etc.; et l'on aura enfin $'= $ - /, F, — ...- IpYp = Zp+.F/,^, -f-...+ Z„F„ nr: c + c' + ...= const.; d'où le théorème suivant : » Théorème. — Soient F,,...,F„ des fondions doublement périodiques, najant chacune quun nombre limité d'iiifmis dans chaque paralléloijrnmme de périodes; /,,•••> 4 des constantes. Si la fonction $ = /, F, +...+ /„F„ admet la période Çï, l'égalité $ = Z,F, +...+ /„ F„ se décomposera en général en une suite d'égalités telles que $ = Z, F, +...+ /pFp + const., Ip+, ¥p+, +...-(- Z, F^ = const . , Zç+, Fy+, +. ..-H Zr F^ = const., où. tes fonctions F,,.--, FpOnt une période commune, multiple de ù, tandis que les fonctions qui figurent dans chacune des autres égalités ont deux périodes com- munes (multiples des moindres périodes de chacune d'elles), et par suite dépen- dent algébriquement les unes des autres. » Remarque. — Si $ avait une seconde période II, l'égalité $ = Z, F, -^...-h IpFp-h const. se décomposerait de même en égalités partielles $ = Z, F, +...+ l^Fp' -+- const., lp'+, Fy+, -I- . . . + Z^ F,/ = const. , telles, que les fonctions qui figurent dans chacune d'elles eussent toutes deux périodes communes. » ( ii3i ) PHYSIQUE. — Compressibililé des gaz à hautes pressions. Note de M. L. Cailletet, présentée par M. H. Sainte-Claire Daviile. « Afin d'obtenir de très-hautes pressions applicables aux expériences qui m'occupent, je me suis arrêté, après de nombreuses recherches, à un appareil qui se compose d'un cylindre creux en acier, fortement fixé sur un ])âti en tonte. Dans ce cylindre peut se mouvoir un piston, également en acier, qui reçoit son mouvement d'une visa filets carrés hii faisant suite, et qui traverse un fort écrou en bronze, calé dans l'axe d'un volant égale- ment en fonte. Lorsqu'on fait tourner ce volant en agissant sur les chevilles qui garnissent sa circonférence, la vis ne pouvant le suivre dans son mou- vement de rotation, grâce à un taquet maintenu par deux glissières, le piston parcourt le vide du cylindre dans une direction déterminée par le sens du mouvement du volant. L'eau que contient le cylindre ne peut s'en échapper, grâce à un cuir embouté si parfait que, même sous des pressions de plus de 800 atmosphères, il s'échappe rarement une goutte de liquide. Un tube laboratoire en acier peut être réuni au cylindre compresseur par un tube capillaire en cuivre, qui, en laissant toute liberté à cette partie de l'appareil, permet d'y réaliser la plupart des expériences. La pression est mesurée par deux procédés qui se contrôlent : 1° par un levier qui appuie sur une soupape très-mobde; 2° par lui manomètre Desgoffe modifié, que je vais rapidement décrire. » Cet instrument se compose d'un vase cylindrique en fonte, rempli de mercure, sur lequel vient appuyer un disque métallique. Une membrane en caoutchouc mince sépare le disque du mercure, qui ne peut ainsi s'é- chapper. Au centre du disque, une tige métallique pénètre en traversant un cuir embouté dans un cyhndre en bronze relié à la machine de pression. Lorsque l'eau comprimée agit sur le petit piston, la pression est transmise au mercure, qui tend à s'élever dans un tube vertical en verre, communi- quant avec le réservoir. » Si le rapport de la surface du petit piston est à celle du disque :: i : 100, on voit, par exemple, que pour une pression de 100 atmosphères, le mercure ne s'élèvera dans le tube manométrique que de i atmosphère, soit o", 76. » On pourrait faire à priori à cet appareil une objection grave: on ne connaît pas, en effet, la valeur de la résistance exercée par le cuir sur le piston. Dans l'appareil que j'emploie, le rapport des surfaces est :: i : 212, et il suffit d'abaisser le piston de g de millimètre pour élever le mercure 149.. ( Il32 ) de 4™,3o, hniitenr rie mon tube manométrique. I.e chemin parcouru étant très-petit, le travail résistant sera donc à peu près nul. Enfin, pour vaincre l'inertie, on fait osciller le mercure autour de sa position d'équilibre dans le tube de verre, au moyen d'un petit levier qui permet d'agir sur le discpie compresseur. Le manomètre ainsi construit a été vérifié jusqu'à 80 atmosphères, à l'aide d'un manomètre très-grand, dans lequel l'air comprimé était remplacé par de Ihydiogène. I.a graduation avait été faite en s'appiiyant sur les nombres publiés par M. Regnault. L'appareil de pression, tel que je viens de le décrire très-rapidement, donne facilement des pressions de 8 à 900 atmos[)hèies, qui peuvent être maintenues pen- dant assez longtemps. Les dangers de rupture d'une |)ièce de la machine sont à peu près nuls: des tubes en acier pleins de liquide se sont souvent fendus sans que leins parties aient été projetées. » Dans une expérience où je compriuiais vers 85o atmosphères 60 cen- timètres cubes d'hydrogène, le tidie-laboratoire s'étant fendu, le gaz com- primé, en se détendant sid)itement, détona comme un fort coup de pistolet, mais les éclats de verre brisés ne purent être projetés, grâce à l'enveloppe métallique. )) Pour étudier la loi de Mariotte sous les hautes pressions, j'emploie un tube cylindrique en verre, pouvant contenir 4o à 5o cenlimèlres cubes de gaz; à ce réservoir est soudé un tube capillaire en verre dans lequel seront mesurés les gaz comprimés. L'autre extrémité du réservoir est ouverte et effilée. Cet apjjareil étant rempli du gaz à étudier pur et sec, on sfiude l'extrémité du tube capillaire, et l'on adaj)te à la pointe inférieure une sorte de petite éprouvelte renversée et pleine de mercure, ce qui permet de transporter l'appareil dans le tube-laboratoire reuq)li de mercure. Au moment où la pression est donnée par la machine, le mercure, jiressé ])ar l'eau, pénétrera dans le réservoir par la partie effilée, refoulera les gaz dans le luhe capillaire et viendra s'arrêter en un point de sa hau- teur. Afin de déterminer exactement ce point, ce qui ne peut être fait pen- dant l'expérience, puisque l'appareil est renfermé dans le tube d'acier, j'ai eu recoins à lui artifice qui donne des résultats d'une extrême pré- cision. » A cet effet je dore légèrement l'intérieur du tube capillaire par le pro- cédé de M. Bottger. Le mercure, en s'élevanl contre les parois, dissout l'or qu'il rencontre, et la hauteur du métal brillant correspond exactement à la hauteur atteinte par le mercure. Ou note ce point sur une couche de ver- nis appliquée sur la surface du veri e. On comprend qu'on peut déterminer ( n33 ) ainsi une grande quantité rie hauteurs correspondant aux volumes occupés par le gaz à des pressions déterminées par le manomètre. » L'exactitude des déterminations que j'ai obienues dépend surtout : 1° du pointage de la hauteur atteinte par le mercnre dans le tube capil- laire; 2° des pesées de ce mercnre; 3° enfin de la précision du manomètre. Je me suis assuré par de nombreuses expériences que le volume du mer- cure pouvait être obtenu très-exactement : sa pesée a toujours été luie moyenne de quatre opérations. Quant à la précisinn du manomètre, je l'ai déjà discutée; de plus, j'ai compiimé, en métue temps, dans le même tube- laboratoire, deux gaz différents. Je prouvais ainsi que les volumes occupés par les deux gaz sous une pression iflentique correspondaient bien aux nombres trouvés dans mes expériences. Je n'ai pas fait subir aux nombres obteinis la correction due à la compressibilité de l'appareil en verre, je ne connais pas cette contraction. Seulement j'ai fait toutes mes déterminations pour les différents gaz sous les mêmes pressions, de telle sorte que, si une cause d'erreur non reconnue venait vicier mes résultats d'une même quan- tité, les expériences faites dans des conditions identiques resteraient encore comparables. » Ainsi que l'a fait M. Regtiaull, dans les mémorables recherches qu'il a entreprises sur la compressibilité des gaz, j'ai calculé les écarts de la loi V P de Mariotte en employant la formule ^rs; ; ce sont les nombres ainsi ob- tenus que j'ai pris comme longueur des ordonné<'s pour la construction des courbes que je ne peux publier ici : Nombre d'atmosphères. Hydrogùne. Air. 6o 0 , 98 I 0 I ,Ol3l 8o .. 1,0118 90 « 1,01 0C1 100 0,9552 1 ,0098 125 0,9442 I ,0062 i5o 0,9872 1,0047 ,75 » I ,0027 200 o,9i58 0,9990 225 0,9078 0,9862 aSo 0,9001 0,9792 275 ■ ,, 0,9599 3oo 0,8761 o,9465 325 0 8670 0,9280 35o 0,8537 0,9047 ( 1.34 ) Nombre d'atmosphères. Hydrogène. Air. 375 » 0,8929 4oo 0,8347 0,8672 45o . o,8i36 0,8265 5oo 0,7893 0,7927 55o 0,7701 0, 7502 6o5 0,7580 0,7215 660 » 0,6895 705 > 0,6660 » Les résultats ci-dessus ont été obtenus en opérant sur 43'''^i638 à + i5°. » On voit d'après ces nombres que la loi de Mariotte ne se vérifie pas à des pressions un peu élevées; chaque gaz semble suivre, en se contractant, une marche spéciale. L'hydrogène décroît régulièrement ; l'air, au con- traire, présente, vers 80 atmosphères, un maximum des plus curieux, pcih' décroître ensuite plus rapidement que l'hydrogène. » En présentant à l'Académie ces expériences encore bien incomplètes, j'ai voulu simplenient prendre date pour me réserver le temps uécessaire à leur exécution. » Je m'occupe en ce moment de pousser mes déterminations à des pres- sions plus élevées et à les étendre aux autres gaz. » CHIMIE. — Sur- les combinaisons du protochlorure de platine avec l'oxyde de carbone. Note de Scuïitzenbergek, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter antérieurement à l'Académie, j'ai décrit un composé volatil de platine, de chlore et d'oxyde de carbone répondant à la formule C'0'Pt='Cl*(Pt = 1970= 120 = 16). Je préparais ce corps en dirigeant un mélange de chlore et d'oxyde de car- bone secs sur de l'éponge de platine chauffée entre 3oo et 4oo degrés. J'ai reconnu, depuis, l'existence de deux nouveaux composés analogues, et j'ai notablement amélioré et simplifié la préparation de ces produits. » Un tube en verre, de 1 centimètre à 1*^,5 de diamètre et de i mètre de long, renfertne de l'éponge de platine niaintenue entre deux tampons d'a- miante sur une longueur de 3o centimètres. Celte portion du tube est chauffée dans un bain d'huile horizontal à environ 260 degrés. On com- ( ii35 ) mence par faire passer un courant de chlore sec, puis, lorsque tout le pla- tine est converti en protochlorure, on rempltice le chlore par de l'oxyde de carbone ou un mélange d'oxyde de carbone et d'acide carbonique. Le platine est ainsi en peu de temps transporté dans la partie froide du tube à l'état d'un composé jaune volatil qui se dépose sous forme d'aiguilles jaunes et de flocons. » Ce produit est un mélange de deux composés; l'un jaune, fusible à i3o degrés, répond à la formule C'0'Pt-CI\ Le second, presque inco- lore, sublimable en aiguilles blanches, a pour formule C^OM'tCP ou C'0*Pt'CP. On peut l'oblenir pur en saturant le composé obtenu dans l'expérience précédente par de l'oxyde de carbone pur à i 55 degrés. Réciproquement, le composé C^O-Pt Cl-, chauffé à 210 degrés dans un courant lent d'acide carbonique ou d'air, perd de l'oxyde de carbone et se change en composé C'O'Pt^Cl". » L'un et l'autre de ces deux produits se décompose à aSo degr^ en perdant de l'oxyde de carbone pur et se change en un corps fusible à 194 degrés, sublimable en belles aiguilles jaune d'or et représenté par la formule COPtCl"- ou C-0=Pt^Cl\ » Ce dernier peut également reprendre de l'oxyde de carbone, lorsqu'on le chauffe en présence de ce gaz. Suivant la température, il donne compter- ou C'O'Pt'CP ou bien C'O'Pt'Cl*. Vers 36o degrés, COPtCP se détruit en donnant du platine et du gaz phos- gène. » Eu résumé, en variant les conditions de température, on peut obtenir à volonté trois combinaisons distinctes de protoclilorure de plaline et d'oxyde de carbone : » 1° COPtCP, chloro-platinate de carbonyle, c'est le composé le plus stable de la série, fusible à 194 degrés; » 2° C^ O- Pi CP,chloro-planitinite de dicarbony le, fusible à 142 degrés; » 3" C'0'Pt=CI* = COPt CI' + C'O'Pt Cl% qui représente une combi- naison d'une molécule de chacun des précédents; fusible à i3o degrés. « Ces trois corps sont immédiatement décomposés par l'eau avec mise en liberté de platine et formation d'acide chlorhydrique et d'acide carbo- nique, ou d'un mélange d'acide carbonique et d'oxyde de carbone. ( I I 36 ) » L'alcool les tlécon)pose aussi avec mise en liberté de platine et forma- tion probal>le d'élher rliloroxycarbonique. )) Lorsqu'on dessèche dans le vide, au-dessus de l'acide sulfurique, une dissolution alcoolique (alcool absolu) el de bicblorure de platine, il reste, après huit ou dix jours de dessiccation, une masse cristalline jaune très-dé- liquescente, qui commence à se décomposer vers ^o degrés, et qui répond à la formule Pt Cl'. aC^H^O, combinaison de bicblorure de platine, avec deux molécules d'alcool, non encore décrite. » CHIMIE. — Sur Caclion de l'acclylène sur l'anhydride mixte acélohypo- chloreux [acélale de chlore). Note de M. M. Pkudhomme, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « On sait que l'acélate de chlore se combine directement aux carbures non saturés de la série de réthylèue, et notamment à l'étliylène, au capry- lène, à l'amylène pour former des acétochlorhydrines. Il était intéressant d'étudier la même réaction avec l'acétylène. » En dirigeant un courant lent d'acétylène dans de l'acétate de chlore étendu d'anhydride acétique, el contenant 8 à lo grammes d'acide hypo- chloreux pour 35 à l\o grammes d'acide acétique anhydre, on constate que le liquide s'échauffe et que le gaz acétylène est absorbé. Dans ces con- ditions, on ne trouve, lorsque la réaction est terminée, que de l'acide acé- tique et ini gnz chloré tenu en dissolution, et qui se dégage par la chaleur ou l'addition d'eau. Ce gaz offre la composition et les propriétés du chlorure de méthyle, CÏFCl. » La production d'un dérivé méthylique est liée à la décomposition de l'acétate de chlore et à la formation simultanée d'acide carbonique. » On a, en effet, ^^■^^^ j 0 = CH'Cl+CO^ » Quant à l'acétylène qui, par sa présence, a déterminé cette décompo- sition, il se dégage intact ou entre dans une combinaison non encore isolée. M Si l'on emploie de l'acétate de chlore très-dilué (i 5 grammes CPO en- viron pour loo grammes d'anhydride acétique) et refroidi à — lo degrés an moins, l'acétylène est absorbé sans production notable de chlorure de mé- thyle, et l'eau sépare du liquide saturé nu liquide un peu sirupeux, d'une odeur aromatique un peu forte et spéciale, bouillant vers 120 degrés dans le vide (2 centimètres de pression). Ce liquide a donné à l'analyse des ( "^7 ) nombres qui conduisent à la formule ^(C^H'O) Cl* )) Il représente donc une combinaison de i molécule d'acét^'lène avec 2 molécules d'acétate de chlore. « Ce serait l'acétochlorhydriiie d'un alcool tétraton)ique : ,'l O' dérivé de racétylène. H* ; ■' » La potasse aqueuse le dissout en peu de temps à l'éliidlition. Le faible rendement obtenu dans mes opérations ne m'a pas permis, jusqu'à présent, d'étudier le composé formé par la saponification de relie acéto- chlorhydrine. Néanmoins, je conqite poursuivre mes recherches dans cette voie. » Analyses : 1° Matière... o,338 Acide carbonique. . . 0,4245 Eau... 0,128 2° Matière. . . o,3458 Chloi are d'argent. . . 0,464 I. II. a 72 33,48 34,25 H» 8 3,72 4,o4 0' 64 29,78 u » Cl' 71 33,02 >> 33,17 21 5 100,00 » Ces expériences ont été faites au laboratoire de la Sorbonne (Ecole pratique). » CHIMIE. — Sur raclion de l' anhydride sulfiiriqne sur le proloclilorure el le sesquicltlorure de carbone. Note de M. M. I'ritduomme, présentée par ]NL H. Sain te-Claire-Devi Ile. 42 ) Benifarzes, village de la province de Valladolid, tandis qu'il y a vingt-trois ans, en 1847, on apercevait à peine la pointe de ce même clocher. » Le même fait s'est reproduit avec la même intensité et dans les mêmes circonstances dans la province d'Alava, et l'on y observe que, depuis le village de Salvatierra, on découvre aujourd'hui en entier le village de Sal- duende, tandis qu'en 18/17 c'est à peine si l'on distinguait la girouette de son clocher. » Les quatre poinis cités se trouvent sur une ligne qui passerait par Burgos et dont la direction est O-aH^Sg' S. à E, 28° 39' E., c'est-à-dire sen- siblement parallèle au système du Sancerrois. Une distance de 3oo kilo- mètres sépare les points extrêmes de la ligne de soulèvement. » M. Elie de Beafbiont rappelle que des faits analogues à ceux que M. de Botella a constatés ont été signalés il y a un certain nombre d'années en Wurtemberg, et il ajoute qu'iuie fois admis que les f.iits de ce genre ne sont pas de simples illusions, on les verra probablement indiqués en plus grand nombre. M. Terrien adresse, de Saint-Nazaire, des « Observations sur la décom- position de l'eau par la pile ». Cette Note sera soumise à l'examen de M. Regnault. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. {"43) COMITÉ SECRET. La Section de Physique, par l'organe de son doyen M. Becqcerel, présente la liste suivante de candidats à la place de Correspondant, vacante par suite du décès de M. Mcignus: En première ligne M. Jocle, à Manchester. ; M. Angstrom, à Upsal. M. Billet, à Dijon. M. DovE, à Berlin. M. Grove, à Londres. M. He.\ry, à Philadelphie. M. Jacobi, à Saint-Pétersbourg. M. Lloyd, à Dublin. M. RiEss, à Berlin. M. Stockes, à Cambridge. M. W. Thomson, à Glascow. M. Tyndall, à Londres. M. Volpicelli, à Rome. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. En seconde ligne et par ordre alphabétique La séance est levée à 6 heures. É. D. B. ( ii44) BCLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. I/Académie a reçu, gie; 3 vol. in-4". Matériaux pour la paléonloloijie suisse, on Recueil de monographies sur les fossiles du Jura et des Alpes; publié par M. F.J. PiCTET, cinquième série, liv. 6, 7, 8. Genève el Bâie, 1869-1870; a br. in-4°. Recherches sur la composition et la signifualion de l'œuf, basées sin- Célude de son mode de formation, et des premieis phénomènes embryonnaires {Mammi- fères, Oiseaux-, Crustacés, Fers); par M. Ed. van Beneden. Bruxelles, 1H70; in-4° avec planches. (Présenté par M. Ch. Robin). Chambre des représentants. Séance du 7 mai 1870. Acquisition du Jardin de botanique de Bruxelles. Rapport fait, au nom de la Section centrale, par M. B.-C. Du MoKTiEiî. Bruxelles, sans date; in-4°. Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l'Académie royale de Médecine de Belgique. Collection in-8", t. [, 1" fascicule. Bruxelles, 1870; in-8°. Du choc; par M. Ath. Dupré. (Partie expérimentale en commun avec M. P. DUPHÉ.) Paris, sans date; br. in-8". (Extrait des Annalesde Chimie et de Physique.) Mémoire sur le rapport existant entre le volume des enfants et leur résistance vitale dans l'accouchement; par M. ^'illeneuve. Marseille, 1870; iii-8". (Présenté par ;\I. le Baron Cloquet.) Bulletin de l' Association française contre l'abus du tabac, t. 1, 1869, n" i, 1870. Paris, 1869-1870; 2 br. ni-8". (Présenté par M. le Baron Cloquet.) Sur la viscosité superficielle des lances de solution de saponinc ; par M. G. VAN der Mensbruggiie. Bruxelles, 1870; br. in-8°. Inliumations précipitées. Fondation de deux prix par M. le Marquis d'Ouu- CHES pour la découverte de moyens certains de tes prévenir. Saint-Gerniain-cn- Laye, 1869; br. in-ia. (Présenté par M. A. de Caligny.) ( ..45 ) La Société, royale danoise des Sciences. Copenhague. Questions mises au concours /wur l'année 1870. Copenhague, 1870; 4 p;iges iii-8". (a exem- plaires. ) Biblioqraplne statistique du royaume de Norvège pour les années 1 85o- 1 869, communiquée parM. A.-N. RiAEB, chef du Bureau île Statistique. Christiania, 1869; opuscule in-4°. La Norvège littéraire; par M. P. BottI'N-Hansen. Christiania, 1868; in-8°. Le glacier de Boium en juillet 18Ô8; par M. S.-A. Sexe. Christiania, 1869; in-40. Rapport au Congrès international de Statistique à la Haye, utr l'état de la statistique officielle du royaume de Norvège. Christiania, 1869; in-B". Tables... Tables pour faciliter la réduction des lieux des étoiles fixes, prépa- rées pour r usage des èplièmèrides américaines et île i Almanach nautique. Was- liington, 1869; 1 vol. in-8" relié. Reports... Rapports sur U éclipse totale de soleil du 7 aoiït 1869, publiés sous la directiondu comm. B.-F. Sands. Washington, 1869; i vol. in-4° relié, avec photographies. Rassegna... Recueils de quelques écrits relatifs à l'addition des intégrales elliptiques et abèliennes; par M. A. Genocchi. Rome, 1870; iii-4''. (Extrait du Bullettino di Biblografa e di Storia délie Scienze matematiclie e fisiche.) Dante... Dante et la Sicile, souvenirs; par M. L. VlGO. Palerme, 1870; in-8°. Osservazioni... Observations sur l'E pitre de Pierre Pèlerin relativement aux progrès de la science, 3" partie. Sans lieu ni dale; br. in-4''. (Pi'ésenté par M. d'Avezac.) Mittheiiungen... Communications de la Société anthropologique de Vienne, n° I, publié comme spécimen le 3o mars 1870. Vienne, 1870; in-8°. Beitrag... Essai sur la connaissance des reptiles de l'Espagne et du Portugal; par M. O. BÔTTGER. Offenbach, 1869; ^"■- '"-8". Untersuchungen... Recherches sur l'histoire naturelle, des hommes et des animaux ; par M. J. MOLESCHOTT, t. X. Giessen, 1870; in-8°. Der... Le constructeur pratique de machines, n° i. Leipzig, 1870; in-4°. C. R., 1870, l" Semestre. [T. L\X, Ji" il.) l5l ( ii46 ) L'Académie a i-ecu, dans la séance du a3 mai 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Direction générale des Douanes et des ConlrUnilions indirectes. Tnblenu gé- néral des mouvements du cabotage pendant l'année 1868. Paris, 1869; in-4". L'Institut impérial de France. Ses diverses organisalions , ses Membres, ses Associés et ses Correspondants ; par M. A\î. Potiquet. Paris, 1870; ivol. in-S". (Adressé par l'auteur au concours du prix de Statistique, 1870.) Angines aiguës ou grax'es : origine, nature, traitement; par M. MOUBA. Paris, 1870; in-S". (Adressé jiar l'auteur au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1870.) Elude critique de l'embolie dans les vaisseaux veineux et artériels; par M. E. Bertin. Paris, 18G9; i vol. in-S''. (Adressé par l'auteiu- au concours des prix de Médecine el Chirurgie, 1870.) De l'atrésie des voies génitales de la femme; par M. Al. PuECH. P;irii;, r864 ; in-4°. (Adressé par l'auteur au concours du pris Godaraiio- lusitnnienne. Fragments allant jusiju à la fin du x\f siècle; jiar don Miguel COLMEiRO. Madrid, 1870; iii-8". Su lin... Sur la loi des dérivées générales des/onctions de jonctions de plusieui s variables indépendantes et sur la théorie ries formes de division des nombres enlieis;i>ar'M. G. Batta Marsano. r,ènes, 1870; in-4°. Délia... De la distrilnition de l'électricité sur les conclucteurs isolés; par M. le prof. VOLPICKLLI. Sans lieu ui date; br. in -4". (?. exemplaires.) Intorno. . . Histoire et documents relatif à l'eau de la solfatare île Pouzzoles. Naples, 1869; br. in-8°. Almanacli... Almanaclt de V Ai adémie impériale des Sciences, XIX'' année. Vienne, î'^Cq; in-12. Die... Observations de température, correspond nit aux années i 848-1 8G3, fuies dans les stations des observatoires (Uitrù liicns, et disposées , ar moyennes de cinq jours ; par M. C Jelinek, Directeur de l'Observatoire cenlral de météorologie et de magnétisme terrestre. Vienne, 1869; in-4". Jahrbùcher... Annuaire de l' Observatoire impérial et royal de météorologie et de magnétisme terrestre; par MM. G. Jelinek et G. Fritsch. Nouvelle série, t. IV, année 1867. Vienne, 1869; in-4". En... Description analomique des bourses muqueuses existant aux extrémités supérieures et inférieures, appuyée de quelques observations et accompagnée de dessins exécutés par le préparateur. Mémoire couronné de M. A.-S.-D. Syn- NESTREDT , publié par M. J. Vo.SS. Christiania, 1869; in-4° texte et planches. Forhandlinger... Mémoires de l' Académie des Sciences de Christiania, an- née 1868. Christiania, 1869; in-8". Beretning. .. Rapport sur le mouvement des maisons de détention en 1868. Christiania, 1869; in-S". Det... Université royale Frédérique de ISorvége. Annuaire pour 1868. Christiania, 1869; in-8°. Undersogelser. .. Faune dei profondeurs du jiord de Christiania. Observa- tions faites durant un voyage zoologi(pie dans l'été de 18G8 par M. G.-O. Sars. Christiania, 1869; in-8°. ( ii48 ) Forhaiullinger... Comjrcs des Naturalistes Scandinaves: lo*' réunion, terme à Christiania du 4 au \o juillet 1868. Christiania, 1869; in-S". Om. . . Les caractères de la vécjélation autour de Socjnejiord; par M. A. Blytt. Christiania, 1869; in-8°. The... Journal de la Société de Chimie^ t. VIII, février, mars, avril 1870. Londres, 1870; 3 liv. in-8''. ERRATUM. (Séance du 16 mai 1870.) Page 1066, ligne 21, au lieu de [Bochoro], lisez {Bocliorno, le rultiirmis des Latins, vent du sud-est). COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 50 MAI 1870. PRÉSIDENCE DE M. DELAUNAY. MEMOIRES ET COMMIJIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Des phénomènes physiques qui accowpngnenl la rupture^ par la congélation de l'eau, des projectiles creux de divers calibres. Note de MM. Ch. Martins et G. Chancel, communiquée par M. le général Moriii. « La glace surnageant à l'eau, Galilée en avait conclu que celle-ci devait se dilater en se congelant. Les Académiciens de Florence voulurent vérifier cette assertion par des expériences variées et concluantes : ils constatèrent que les volumes de l'eau liquide et de l'eau solide étaient entre eux comme 8 '. 9, rapport peu éloigné de celui de ~j qu'on a trouvé depuis. On cite rarement les expériences des Académiciens de Florence, mais fous les Traités de Physique mentionnent, à propos de l'augmentation du volume de l'eau passant à l'état de glace, la rupture des bombes que le major Edward Williams fit éclater par ce moyen à Québec, en décembre 1784 et janvier 1785. Dans sept expériences, le boucbon fut projeté à une grande distance. Sa projection était immédiatement suivie de la sortie d'un cylindre de glace. Une seule fois, le 4 janvier, par une température de — 24 degrés C, la bombe creva, se sépara en deux moitiés, et immédiatement deux lames de glace firent saillie entre les deux fragments. » Ayant eu quelques projectiles creux à notre disposition, nous avons c. R., 1870, I" Semestre. (T. LXX, N" 22.) I Sa ( I I 5o ) voulu reproduire celte rupture, afin d'observer, plus exactement qu'on ne l'a fait jusqu'ici, les phénomènes qui l'accompagnent. Nous choisîmes une bombe de 22 centimètres de diamètre extérieur, 26 millimètres d'épaisseur de fonte, et par conséquent de 2610 centimètres cubes de capacité inté- rieure. Cette bombe ayant été remphe d'eau à + 4 degrés, son orifice ta- raudé fut fermé au moyen d'une vis mimie d'un disque de fer, qui s'apph- quait exactement sur la courbure de \a bombe. Une rondelle de plomb in- terposé complétait la fermeture. La vis fut fortement serrée, le plomb ra- battu sur les bords et la bombe placée dans un mélange réfrigérant de neige et de sel, dont la température se maintint à — 21 degrés. Au bout d'une heure et demie, le projectile éclata suivant un grand cercle passant par l'orifice, et se sépara en deux fragments. La couche de glace était régulière et d'une épaisseur de 10 millimètres. Le volume de la glace s'élevait à 8i4 centimètres cidjes; mais ce volume de glace correspond à un volume d'eau moindre de -j^, ou de 74 centimètres cubes. Or, l'eau se comprimant de 5o millionièmes par atmosphère, nous trouvons que la force qui a fait éclater la bombe était de 55o atmosphères, en supposant la glace compres- sible comme l'eau, et de gra en la supposant incompressible. On verra plus loin que l'hypothèse de la compressibilité de la glace est beaucoup plus probable que la supposition contraire. » Nous avons pensé qu'il serait curieux de répéter ces expériences sur des projectiles creux plus petits que des bombes : ils avaient l'avantage de nous permettre l'emploi de la balance. Une première grenade, de 1 24 centi- mètres cubes de capacité intérieure, éclata au bout d'une heure un quart de séjour dans le mélange réfrigérant. Le poids de la glace formée était île 32 grammes. La force qui a déterminé la rupture est représentée par 44o at- mosphères. Une seconde grenade de même grosseur était tapissée, à sa sur- face intérieure, d'une couche de glace pesant 42'''^, 4i d'où l'on déduit une pression de 5^4 atmosphères. Pour la grenade précédente, nous avions trouvé i34 atmosphères de moins. Ces différences tiennent évidemment à l'inégale ténacité de la fonte, à son manque d'homogénéité et à des pailles qu'elle contient presque toujours. » Pour compléter et contrôler ces expériences, nous avons voulu con- naître la température de l'eau liquide, au centre du projectile, immédiate- ment avant l'explosion. On sait, en effet, par les recherches théoriques de S. C.irnot, de Clausius, de James Thomson, et les vérifications expérimen- tales de William Thomson, de Mousson, dcTyndall et de Helmlioltz, que la pression abaisse le point de congélation de l'eau. Cet abaissement est de o°,oo75 C. par atmosphère ou de i degré pour i33 atmosphères. Voulant ( ii5i ) que le réservoir du thermomètre fût au centre de la bombe, nous avons pro- longé la vis- qui fermait la bombe en un cylindre de même diamètre, et d'une longueur égale au rayon intérieur de la bombe de o", 22. Ce cy- lindre était en fer rubané, enroulé sur lui-même comme celui des canons de fusil. Un trou fut foré dans l'axe du cylindre, pour recevoir un thermo- mètre dont le réservoir, entouré de mercure, se trouvait au centre de la masse liquide, tandis que la partie graduée du tube faisait saillie à l'exté- rieur. La température initiale de l'eau intérieure préalablement déterminée, le projectile était plongé dans un mélange réfrigérant, et, au moyen de deux lunettes, deux observateurs lisaient à distance les indications du thermo- mètre. Une première bombe éclata au bout d'une heure vingt-cinq minutes. La température de l'eau était descendue de 10°, 7 à — 2°, 8. La couche de glace formée avait 6 millimètres d'épaisseur, et on en conclut une pres- sion de 433 atmosphères. En calculant par la température finale, on trouve 373 atmosphères, accord satisfaisant quand il s'agit d'expériences où cer- tains éléments du calcul ne peuvent être rigoureusement déterminés, tandis que d'autres doivent être complètement négligés. Nous citerons, par exemple, l'augmentation de volume de la capacité intérieure de la bombe. M. Delon, ingénieur des Ponts et Chaussées, a pu l'apprécier sur des con- duites en fonte, de 3 kilomètres de longueur, qu'il avait établies pour élever les eaux de l'Orbe au sommet de la colline qui porte la ville de Bt^ziers. Cette eau était comprimée à 12 atmosphères seulement. M. Delon a dé- duit de ses observations que, dans nos expériences sur les bombes, il fal- lait diminuer de -j^^ le nombre d'atmosphères que nous avons trouvé, soit par la congélation d'une partie du liquide, soit par sa température finale. En prenant la moyenne des deux résultats obtenus par l'une et l'autre mé- thode, on trouve que la pression qui a fait éclater la dernière bombe est égale à 3^6 atmosphères seulement. » Dans une seconde expérience, sur une autre bombe de o™,22, la tem- pérature de l'eau intérieure descendit de 8", 4 à — 4°» 2. L'épaisseur de la couche de glace était de 10 millimètres, et la pression de Sqo atmosphères; la pression déduite de la température est de 5(io;etla moyenne, en retran- chant ~, se réduit à 54o atmosphères. 1) En résumé : 1° la rupture des projectiles creux en fonte, par la congé- lation de l'eau contenue, a lieu lorsque 3o à 40 pour 100 de l'eau s'est convertie en glace compacte; » 2° Cette quantité de glace formée donne lieu à une pression qui réduit le volume total de -^ à ~; » 3" Nos expériences fournissent le moyen de calcider directement le I 52.. ( Il52 ) nombre d'atmosphères nécessaire pour déterminer, dans ces circonstances, la rupture des projectiles; » 4° Les pressions, pour les bombes de o'°,22 de diamètre et pour les grenades, ont varié de 43o à Sgo atmosphères; » 5" La température de l'eau comprimée, au moment de hi rupture, con- duit à des résultats concordants avec ceux que l'on déduit du coefficient de compressibilité de l'eau; » 6° Les nombres obtenus sont environ moitié moindres que ceux aux- quels M. le général Morin a élé conduit, par les formules qu'd a données dans ses Leçons de Mécanique pratique, a M. LE GÉxÉKAL MoRi.v, après avoir exposé les principaux faits qui sont signalés dans la Note précédente, s'exprime comme il suit : « Le fait de l'éclatement des bombes remplies d'eau, sous l'action de la congélation, a été vérifié maintes fois par l'artillerie, et la différence que MM. Ci). Martins et G. Chancel signalent entre la résistance de la fonte exposée au froid et celle qui est généralement admise pour ce métal aux températures ordinaires n'a rien qui doive surprendre; car, en même temps que l'eau se dilate en se congelant, la fonte se contracte par le froid, de sorte que les deux effets s'ajoutent pour déterminer la rupture. » Il serait intéressant cependant qu'elle fût vérifiée par des expériences plus directes et susceptibles d'une plus grande précision. » Mais il ne serait pas prudent d'en conclure, comme les auteurs l'in- diquent, le nombre d'atmosphères et par conséquent les charges de poudre nécessaires pour produire l'éclatement des projectiles creux. On risquerait beaucoup d'arriver à des charges tro|) faibles. Les véritables charges ont d'ailleurs été calculées et déterminées, il y a longtemps, par M. le général Piobert. » M. Dumas rappelle que pour le fer, et pour d'autres métaux, le froid change leur texture d'une manière remarquable. Le mercure solide est à peine modifié d'aspect à son point de congélation. Il ressemble presque à l'argent à loo degrés au-dessous de zéro. L'étain exposé à l'étersbourg h de grands froids était devenu fibreux et se pulvérisait sous les doigts. (( M. Éi.iE DE Beacmoxt, à l'occasion des changements dans l'état cris- tallin de certaines matières métalliques soumises à des variations considé- rables de température mentionnés par M. Dumas, ra|)pelle le fait déjà signalé par lui-même de ringaids en fer fibreux et tenace, qui, après avoir ( ii53 ) été employés à plusieurs reprises à brasser des bains de fonte de fer, étaient devenus cristallins à grandes lames et remarquablement cassants. M. Élie de Beaumont avait cité ce fait à l'appui d'observations géologiques tendantes à prouver que certaines roches, soumises pendant longtemps, dans l'inté- rieur de la terre, à des températures élevées, ont pris, sans se fondre et même sans changer de forme générale, une texture fortement cristaUine. On voit ainsi, en Tyrol, dans le val Monzone, des calcaires compactes schis- toïdes qui ont été changés sur place en calcaires lamellaires présentant des facettes déplus d'un décimètre de largeur. » MÉTÉOKOLOGIE. — Communication de M. Ch. Saixte-Claire Deville, accompagnant le dépôt du I"^ volume (1869) du Bulletin de l'Observatoire de Montsouris. « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie le P'' volume, entièrement terminé, du Bulletin quotidien de l'Observatoire météorologique de Montsouris. Ce volume comprend les observations de 1869. Il est précédé d'mi court his- torique (le la fondation, d'un texte explicatif, indiquant la nature et la po- sition des instruments employés; il est suivi de Résumés mensuels, conte- nant 24 tableaux ou planches de courbes. » Dans quelques jours, le i^juiii, commencera la seconde année de nos observations régulières^ de jour et de nuit. » Le Conseil d'État et la Commission du budget du Corps législatif ayant adopté les propositions du Ministre de l'Instruction publique pour la création d'un fonds annuel, destiné aux dépenses du nouvel établisse- ment, son existence est désormais assurée. Jusqu'à ce moment, il a dû sub- venir à ses besoins au moyen des faibles ressources qui lui ont été allouées sur les fonds des missions du Ministère de l'Instruction publique. » Néanmoins, et grâce au désintéressement de ses collaborateurs, non- seuleinent le président de la Commission a pu réunir un personnel à peu près suffisant poiu- les travaux de l'Observatoire; mais il a pu y installer et y faire étudier quelques-uns des appareils enregistreurs et télégraphiques qui sont l'avenir de la météorologie d'observation (thermomètre électrique de notre savant confrère, M. Becquerel; barométrographe de M. Breguet; anémomètre enregistreur électrique de M. Hervé-Mangon ; phnlospiromètrc, ou enregistreur de l'action de la lumière diffuse rur les papiers sensibles; et, en ce moment même, non encore entièrement posé, un anémoscope, dont la construction a été confiée à M. E. Hardy, et dont nous espérons un excellent usage). ( 115^4 ) » Enfin, nos rapports journaliers avec les postes sémaphoriques de la Marine et avec le Meleorological Office sont assurés par le télégraphe élec- trique qui relie l'Observatoire de Montsouris au Bureau central, et les précieux renseignements que nous recevons régulièrement de nos nom- breux correspondants ont donné immédiatement à notre Sujyplémenl heb- domadaire, agricole et médical, un intérêt dont nous sommes heureux de recevoir de partout les témoignages. » Tout nous fait donc espérer que le Bulletin de 1870 sera plus digne de l'Académie que le modeste volume que je dépose sur son bureau, en mon nom et en celui de mes collaborateurs. » ]\03IE\ATI0IVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'tm Cor- respondant, pour la Section de Physique, en remplacement de M. Magnus. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 43, M. Joule obtient Sa suffrages. M. Lloyd 8 » M. Angstrom i » M. Dove I » M. Volpicelli i » M. Joule, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. RIÉMOmES LUS. M. Rézard de Wocves donne lecture d'un Mémoire portant pour titre « De la mortalité des nouveau-nés. Deuxième Partie : Des nourrices ». (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ZOOLOGIE. — lieclieichcs sur rorgnnisalion et l'emliiyngéuie des Ascidies. Evolution delà Molgula tubulosa. Mémoire de M. Lacaze-Dcthiehs, présenté par M. Blanchard. (Extrait par l'Auteur.) « 11 est peu de découverte zoologique qui ait plus vivement et plus justement intéressé les naturalistes que celle des métamorphoses des Ascidiens. ( ,i55) » Savigny, en étudiant l'organisation de ces animaux, avait rencontré de petits corps « parmi les œufs disséminés entre la tunique et le sac br.in- » chial qui (lui) paraissaient être des fœtus. » Si les dessins qu'il donna prouvent qu'il avait connu la forme larvée de ces animaux, du moins est-il certain que la véritable signification de ces petits corps ne fut réellement incontestable qu'après les recherches de M. Milne Edwards. » Les observations ultérieures de MM. Kolliker, van Beneden, Kowa- levski, Kûffer et tant d'autres naturalistes n'ont fait que confirmer les ob- servations remarquables du savant français, et aujourd'hui tout le monde admet ce fait que les Jsci'liens ont tous, dans leur jeune âge, à leur sortie de l'œuf, une forme larvée qui les rend comparables , mais par leur apparence seule, aux têtards des grenouilles. C'était là, jusqu'ici du moins, une opinion et un fait aussi indiscutés qu'ils paraissent indiscutables. » L'anatomie de la Molgule, l'un des types les plus intéressants du groupe des Ascidies simples, m'a occupé pendant près de deux étés. J'ai voulu, en étudiant son évolution, comparer les données morphologiques que l'observation de l'adulte fournit, à celles que l'apparition successive des organes révèle. » Pour être plus certain des résultats en multipliant les comparaisons, j'avais commencé par observer les embryons de quelques Phallusies des côtes de la Manche, dont l'étude me paraissait relativement plus facile, et c'est en faisant des fécondations artificielles que j'ai pu suivre les transfor- mations diverses de l'œuf, en commençant par le fractionnement qui n'est a|)préciable que par l'emploi de ce procédé expérimental; car l'œuf des Ascidies est entouré, en dehors de sa membrane vitelline, par une enveloppe cellulaire dont les éléments peuvent être pris, et cela a élé fait, pour des cellules de la masse framboisée à laquelle aboutit le fractionnement. Mais quand on fiit d'abord l'élude île l'évolution de l'œuf dans la glande géni- tale, depuis son origine jusqu'à la maturilé; quand ensuite, après l'action du spermatozoïde, on voit le vitellus se diviser et se subdiviser au-dessous des cellules de l'enveloppe externe, on ne peut plus avoir de doute sur la nature des parties. » Les résultats des fécondations artificielles sont faciles à obtenir, et l'on peut certainement, avec leur secours, suivre, à partir du fractionnement, l'apparition des premières formes de l'embryon , l'éclosion et les trans- formations qui conduisent à l'animal parfait. 1) Il n'est pas de naturaliste qui, ayant observé des embryons d'Ascidies, n'ait exprimé l'étonnement que lui a causé la vue de ces têtards, si ;igiles ( 1 1 56 ) d'abord, et finissant ensuite par se débarrasser de leur queue ou organe de la locomotion, pour se fixer et devenir sédentaires. » Or, à ce |)oint de vue, la Molgule présente luie exception bien remar- quable. Bien avant l'éclosion, l'embryon des Pballusies ayant la forme de têtard se meut dans la coque qui l'enferme, et tourne en s'agitant par sac- cades. Au contraire, l'embryon de la Molgnle se meut lentement, et ses mou - vements sont peu appréciables sons l'enveloppe cellulaire qui le couvre. Néaiunoins ses mouvements produisent des variations dans sa forme géné- rale, qui conduisent à la déchirure de la coque de l'œuf dans lui point devenu culminant, et par où, semblable à un amibe, il sort e?i coulant comme une masse plastique, fluide, pâteuse, arrondie, dépourvue de queue et restant sédentaire au fond des vases. » Bien des fois j'ai répété cette observation, dans la crainte d'avoir pris des embryons anormalement formés pour des êtres bien constitués, et tou- jours les résultats ont été les mêmes. » Il reste donc acquis dès aujourd'hui que le corps de la jeune Molgule, souple et contractile, modifiant lentement ses formes par des mouvements amé- lioïdes, ne jouit jamais de cette agilité, de cette activité si remarquable des pre- miers moments de la vie des autres Ascidies dont Cembryogénie a été étudiée. » Presque immédiatement après l'éclosion, la jeune Molgule présente des zones dans son corps globuleux, dont la nature différente se traduit par des teintes distinctes. L'une d'elles, la plus externe, produit des prolonge- ments, qui restent assez longten)ps limités au nombre cinq, et qu'on voit, pour ainsi dire, pousser sous ses yeux. Ils servent à fixer l'embryon aux corps qui l'environnent, et sont évidemment les analogues des innombrables fila- ments de la tunique de l'adulte, dont les extrémités, en retenant les grains de sable, forment ce revêtement caractéristique de l'animal. » J'ai fait éclore et vu se fixer rapidement de très-nombreux embryons, dus à des fécondations artificielles ou à des pontes naturelles. La facilité avec laquelle il a été possible de les faire vivre a permis de suivre, pendant plus de deux mots, les mêmes individus et de voir sur eux se former les organes, se compléter la jeune Molgule. » Il serait difficile de présenter dans cet Extrait les détails relatifs aux transformations des tissus et à la formation des organes : on les trouvera dans le Mémoire. Je désirais surtout appeler l'attention des naturalistes sur une exception aussi remarquable que peu connue, ];ortant sur l'existence de l'un des c.u-aclères de la classe, considéré par tous les zoologistes comme étant l'un des plus sûrement établis. Un fait aussi inattendu doit montrer ( 1.57 ) quelle réserve et quelle prudence doivent loujours guider les généralisa- tions en Zdologie. H n'était pas, sans doute, d'induction plus légitime que celle qui attribuait à toutes Ascidies un embryon en forme de têtard, et cependant les Molgules ne rentrent plus dans celle règle générale. » On trouvera certainement aussi dans celte exception remarquable un exem|)le de plus à l'appui de ce principe, qu'il faut le concoure de toutes les données morpliologiqiies, coiume de toutes les doiuiées embryogéni- ques, pour arriver sûrement à la connaissance di's caractères. Mais, si l'em- bryogénie peut et doit fournir de précieux renseignements, seule et isolée elle peut aussi, dans quelcpies cas, conduire aux plus graves erreurs. La Molgule, par la forme exceptionnelle de sa larve, en fournit la preuve. » ZOOLOGIE. — Noie sur des Cyprins monstrueux (C. auratus) de Chine. Note de M. G. Pouchet, présentée par M. Aug. Duméril. « Cuvier et Valencieniies ont signalé, dans VIJisloire niturelle des Pois- sons, les faits du retour du Cyprin doré [C. auralus) à son état normal en Europe. Ou sait, en effet, que les premiers individus importés eu Occident étaient monstrueux et présentaient un dédoublement presque complet de la nageoire caudale. Cette variété, parmi le nombre considérable de va- riétés monstrueuses cultivées en Orient, paraît extrêmement commune tant en Chine qu'au Japon. » Le paquebot des Messageries l'Impératrice, lors de son dernier voyage, en embarqua Ireute-six. Quatre seulement arrivèrent à Suez, où le com- mandant les offrit à mon frère James Pouchet, qui se chargea de les ap|)or- ter jusqu'en France. Deux moiunirent en route, et les deux siu'vivauts ne vécurent à Paris que quelques jours, malgré tous les soins de M. Carbon- nier, quia déjà acciiiuaté les poissons chinois (\its Macropus. Les trente-six individus offraient une division presque complète de la nageoire caudale : ils semblent avoir tieux queues réunies seulement dans un quart au plus du bord supérieur. Chacune des deux queues est énorme; elles sont étalées à peu près horizontalement, ce qui donne à l'animal un aspect très-j)arti- culier. Plusieurs de ces poissons ont la nageoire anale double, d'autres n'ont pas de dorsale. Ils sont de petite taille et trapus. » L'examen anatomique montre que celte monstruosité n'est pas duc à une bifurcation de la colonne vertébrale. Le prolongement osseux tie la dernière vertèbre, ou pièce caudale proprement dite, reste ce qu'il est chez c. R., 1870, i" Semestre. (T. LXX, N" 22.) '53 ( I I 58 ) tous les Cyprins, el tel que MM. Rœlliker et Lolz l'ont décrit : il est unique; il a sa place et sa direclion habituelles. Le petit nombre de rayons (six ou huit) situés au-dessus de lui sont normaux. C'est la partie indivise de la doid)le queue. I^a séparation ne commence qu'au delà. La nageoire cau- dale, même alors que l'animal paraît en avoir deux, n'est double qu'au- dessous de la colonne vertébrale, au niveau des quatre supports artiiulés el des quatre sujiporls hxes des rayons. Il y a, en tout, seize supports : huit de chaque côté. Les plus inférieurs sont formés par le dédoublement des arcades hœmatiques des dernières vertèbres. » La même anomalie étendue plus en avant amène, sans doute, le dé- doublement de la nageoire anale. » Les rayons ont partout la structure normale. » Il est difficile d'admettre que ces monstruosités soient le résultat, soit d'une sélection attentive, soit de mutilations habilement pratiquées dans le jeiuie âge. Tous les témoignages des voyageurs, quelques lignes qu'a bien voulu traduii'e pour nous M. de Rosny dans un livre japonais rejirésentant une foule d'objets usuels ou communs, établissent que ces variétés mons- trueuses vivent dans les rivières et les eaux naturelles, où elles trouvent sans doute des conditions de milieu tout opposées à celles qui les ont ra- menées, en Europe, en moins d'un demi-siècle, à l'état normal. » BOTANIQUE FOSSILE. — Mémoire sur l'orgunisntion de rnmemix iiluifiés ajipar- teiwnl probablemenl à un Spheuophyllum ; par M. B. Rexault. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires préci'deminent nommés : MM. Brongniart, Daubrée.) o Les rameaux qui ont fait l'objet de ces éludes microscopi([ues |)i'o- vienuent des environs d'Autun; ils étaient siiicifiés et variaient en grosseur de 3 à i5 mdlimetres; les plus voliuuineux sont toujoui's dépourvus de leur écorce; les plus petits, au contraire, l'ont conservée. De distance en distance ces derniers présentent des nœuds, d'où naissent des rameaux secon- daires; ordinairement il n'y a qu'un seul rameau partant d'iui noeud. Au lieu d'un rameau, et c'est le cas le plus (réqueut, il peut se rencontrer un verti- cille de feuilles, probablement linéaires, dont le noudjre variable pouvait atteindre i8, si l'on en juge d'a[)rès celui des faisceaux qui traversent l'écorce. Dans les entre-nœuds, on ne remarque ni sulcatures, ni stries lon- gitudinales, ni aucun indice de gaîne. M L'anatomie microscopique des tissus montie dans une cou[)e transvcr- ( i'59 ) sale le ccnire du rameau formé par un faisceau triangulaire qui s'clend dans toute sa longueur; la uiasse du faisceau est composée de vaisseaux à parois marquées d'un réseau Hn assez régulier; mais les trois angles sont occupés par des vaisseaux à réiiculation transversale plus marquée et sou- vent d'apparence scalariforme, qui, eu se séparant à l'extrémité de l'angle, forment luie gouttière longiluiiiiiale, le plus souvent vide. ].a section hori- zontale de cette partie de l'axe est un triatigle équilatéral à côtés concaves, dont les angles arrondis seraient occupés par raie lacune. » Immédiatement en dehors se trouve une zone de tissu cellulaire qui sé- pare cette première partie de l'axe ligneux d'une deuxième couche qui l'en- veloppe, et qui est essentiellement formée de cellules volumineuses, surtout dans les régions qui correspondent aux côtés du triangle central. Celles qui sonten rapport avec les angles sont plus petites; les unes et les autresont des parois très-épaisses, marquées à l'intérieur d'un réseau très-délicat, à mailles irrégulières. Les premières, en vieillissant, paraissent se transformer en tubes continus, par la disparition des cloisons horizontales cjui les sé- parent. M L'accroissement de cette enveloppe cellulaire se fait probablement par couches concentriques, qui, en se développant du centre à la jiériphérie, fout disparaître extérieurement la forme particulière cpi'aurait déterminée le faisceau triangulaire central. Ce dernier ne paraît pas prendre d'accrois- sement. » L'écorce est formée de trois parties distinctes, dont deux ont souvent disparu. » La première, la plus interne, est cellulaire; la section horizontale des celhdes cpii la composent est polygonale. » La deuxième couche, plus persistante, est formée de cellules serrées, à section horizontale et verticale rectangulaires, disposées en séries rayon- nantes. » Enfin la troisième couche est fibreuse, c'est celle qui offre le plus de résistance et c[ui est la mieux conservée. » Dans la région des nœuds, l'écorce est traversée par des faisceaux vasculaires qui se rendent aux feuilles; le nombre de ces faisceaux peut être de dix-huit. » Les rameaux secondaires qui |)reiment naissance sur les rameaux principaux ont la même structure que ces derniers, et ils correspondent à l'un des angles du faisceau central qui leur fournit des vaisseaux. Ils nais- sent cà l'aisselle il'unedes feuilles; celles-ci, d'après quelques légères traces i53.. ( I I 6o ) d'insertion placées immédiatement au-dessus du nœud, devaient être étroites à leur base. » La structure vascnlaire de l'axe du rameau, la i)rédominance des élé- ments réticulés sur les vaisseaux scalariformes, l'absence de sillons à la surlace extérieure de l'écorce, la structure compliquée de celte écorce sont des motifs pour éloigner de la famille des Equisétacées ces rameaux que la disposition verticillaire des feuilles et surtout les trois lacunes essentielles auraient engagé à en rapprocher. » Parmi les fossdes de l'époque houillère il n'y a guère que les Equise- tum, les Aitéropli/lliles, les ^Jnnnlaria et les Splienophylhim qui offrent des rameaux articulés; ces derniers seuls, par la forme de leiu's nœuds, la disposition en verticille de leurs feuilles étroites à la base, |)ourraient être comparés aux rameaux que j'ai décrits; et le nombre G des feuilles à chaque verticille serait en rapport avec le nombre i8 des faisceaux vascu- laires signalé plus haut. Nous donnerons par ces motifs à ces fossiles le nom de Splienoiilijlhtm:' Channassii. » Si ce rapprochement est exact, la structure interne des rameaux des Sphenophjllum serait connue, et par conséquent leur place dans la classi- fication botanique plus facile à déterminer. » SÉRICICULTURE. — Sur les organismes qui se développent dans les vers à soie atteints de la maladie des niorls-flals. Note de M. Bordone, présentée par M. de Quatrefages. (Extrait.) (Renvoi à la Commission de Sériciculture.) « Le fait capital que le microscope nous a révélé, à M. Reynard Les- pinasse et à moi, est le suivant : » Le 3 mai, après avoir examiné le sang et les urines d'un ver qui ne présentait pas de corpuscules, quoique provenant d'iuie chambrée conta- minée, nous avons trouvé dans l'intestin du même animal, au milieu d'une certaine quantité de feuilles ingérées, une véritable tribu de monades, dont au premier abord il était presque impossible de déterminer les caractères, tant était grande leur mobilité. » Ces monades, en très-grande quantité^ parcoiu'aient en tous sens le champ du microscope, revenant le plus souvent sur elles-mêmes, sponta- nément ou après avoir rencontré un obhtacle, ou bien encore, rebrous- sant chemin par une espèce de mouvemejU amphitlromique; de façon qu'il était alors impossible de déterminer où était la tète et où se trouvait ( "6i ) la queue de cet animalcule, dont, avec un grossissement de Goo diamètres, la longueur est de 5 inillimèlres environ, sur i millimètre d'épaisseur. » Ces monades sont d'ini blanc laiteux, et demi transparentes; le plus grand nombre présente vers le milieu du corps une vésicide ovoïde, par- faileiiicnt semblable, de forme et d'aspect, aux corpuscules de Cornalia, qui seraient environ dix fois plus volumineux. I^e grand axe de cette vé- sicule se confond avec l'axe du corps, et le petit axe avec le diamètre du corps qu'il égale sans le dépasser. D'autres sont uniformément blanches, et n'ont pas de vésicules. Ce sont de véritables anguillules, animées de mou- vements rapides, remontant les courants ou les parcourant en tous sens. » Je crois que les parasites qui sont entièrement blancs o^it aban- donné leur vésicule, qui n'est autre chose qu'un corpuscule embryonnaire, et qui ne diffère que par le volume de ceux qui ont été observés par MM. Cornalia, Pasteur et Béchamp, et par tant d'autres après eux. » En effet, sur quelques-uns de ces animalcules on voit la vésicule se rapprocher des extrémités, et après deux heures d'observation on ne voit presque plus que des sujets débarrassés des vésicules. » Par contre, à ce même moment, on voit une grande quantité des cor- puscules embryonnaires dont j'ai parlé plus haut, ayant même forme et mêmes mouvements propres que les corpuscules vibrants de Cornalia, mais environ dix fois plus petits. » C'est dans les vers qu'on nomme petits, et qui présentent cette singularité de vivre beaucoup plus longtemps que les autres sans coconner, qu'on rencontre le plus souvent et la plus grande quantité d'animalcules, sans cependant en trouver dans leurs déjections, qui contiennent au con- traire de petits corpuscules, ni dans le sang ou les urines. » (Renvoi à la Commission de Sériciculture.) M. Dumas rappelle à cette occasion le passage suivant de l'Ouvrage de M. Pasteur, qui se rapporte au même état des vei's; c'est-à-dire à la ma- ladie des morls-flats : « Lorsque les vers sont atteints de cette maladie d'une manière apparente, qu'ils ne mangent plus, on très-peu, qu'ils se montrent étendus sur les bords des claies, ou lorsqu'ils viennent de succomber, les matières qui remplissent leur canal intestinal renferment des productions organisées diverses. Ces organismes sont : i" des vibrions, souvent très-agiles, avec ou sans noyaux brillants dans leur intérieur; 2° une monade à mouvements rapides; 3° le bactérium-termo, ou un vibrion très-ténu qui lui ressemble; 4° un ferment en chape- lets de petits grains, pareil d'aspect à certains ferments organisés que j'ai rencontrés maintes ( Il62 ) fois dans mes rerherches sur les feinientations. Ces produclions sont réunies dans le même ver, d'autres fois plus ou moins séparées. Celle qui offre le plus d'intérêt est ce ferment en chapelets flexibles, de deux, trois, quatre, cinq, . . . grains sphériques ou un tant soit peu plus loni;s que larges, tt quelquefois légèrement étranglés, à la manière du mycodcrma accti naissant. » (T. I, p. 226.) D'après M. Pasteur, les trois premiers organismes ne se rattachent en rien à la maladie des corpuscules; le quatrième se rattache à la maladie des morts-flats, dont il est le germe et le signe. M. L. Mandl adresse, par l'entremise de M. E, Blanchard, un Mémoire portant pour titre « Du mécanisme des registres appelés voix f/e yjoi/n'He et voix de tête » . Ce Mémoire, destiné par l'auteur à l'un des concoins des prix décernés par l'Académie, ne peut, non plus que les suivants, être analysé dans le Compte rendu, (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. BoxNAFOxT adresse, par l'entremise de i\I. J. Cloquet, une Notice sur les différents travaux de physiologie, de pathologie et de thérapeutique de l'appareil de l'ouïe qu'il destine au concours des. prix de Médecine et de Chirurgie (fondation Montyon). (Renvoi à la Commission.) M. X. Galezowski adresse, pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie (fondation Montyon), une « Étude sur la chromatoscopie rétinienne, ou examen de la vue au moyen de l'échelle des couleurs ». (Renvoi à la Commission.) M. St. Meunier adresse, pour le concoins du prix d'Astronomie, divers Mémoires relatifs aux Météorites. (Renvoi à la Commission.) M. La(:aze-Di:thiers prie l'Académie de voidoir hien comprendre, parmi les pièces destinées au concours du prix Savigny, son Mémoire sur l'ana- tomie des Ascidiens, ainsi que ses Mémoires précédents sur les Mollusques en général, et sur l'Arrosoir de la mer Rouge en particuliei'. (Renvoi à la Conunissiou.) ( Il 63 ) M. l»oxjEA\ prie. l'Académie de vouloir bien comprendre, parmi les pièces destinées an concours des prix de Médecine et de Chirurgie, le Mémoire qu'il lui a adressé le 7 mars dernier, sin* l'acide prussique. (Renvoi à la Commission.) M. W. Jexkins adresse une nouvelle Communication relative au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. DE Peuuodil adresse, de Saint-Satur (Cher), un Mémoire sur l'équi- libre d'une voûte en arc de cercle, extradossée non parallèlement; ce Mé- moire fait suite à son précédent travail sur la résistance des solides ou pièces dont les dimensions transversales et la courbure sont petites par rapport à la longueur. (Commissaires précédemment nommés : MM. Combes, de Saint-Venant, Phillips.) M. Drivet adresse une Note relative à un « nouveau moyen de purifier l'air par filtration ». Le procédé indiqué par rautetu- consiste à remplacer les filtres d'ouate ou de coton cardé par des plaques métalliques poreuses, imbibées, si l'on veut, d'une solution d'un chlorure désinfectant ou d'acide phénique. Ces plaques métalliques poreuses, obtenues par un procédé par- ticulier, peuvent être en fer, en cuivre, en zinc, etc. L'auteur décrit un cer- tain nombre d'ex|)ériences, qui ont été effectuées par lui, et qui lui parais- sent établir l'efficacité de son procédé. (Commissaires précédemment nommés : MM. Dumas, Moriu, Andrai, H. Sainte-Claire Deville, Bouillaud.) M. CiiAMARD prie l'Académie de vouloir bien lui faire connaître son opinion sur les diverses Communications qu'il lui a adressées, au sujet de la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Jamin est prié de s'adjoindre à la Commission des Paratonnerres, en remplacement de M. Pouillet. ( i'64 ) CORRESPONDANCE . M. AocsT et M. Rotcet prient l'Académie de vouloir bien les com- prentlre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géométrie, par le décès de M. Lamé. (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les j^ièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. de la Blancitère portant pour litre « L'esprit des poissons ». M. A. Réchamp adresse une Note relative aux expériences qu'il se pro- pose d'entreprendre, concernant l'existence des microzfmas dans les roches de diverses époques géologiques. Cette Noie sera transmise, conformément au désir exprimé par l'auteur, à la Commission adn)iiiislrative. ANALYSE. — Sur quelques formes différentielles. Note de M. E. Ccmbesccre, présentée par M. Hermite. « Si entre les variables x,, .r^,..., x„, on a les équations y ) i'-*^! ) ••'^2) ■ • • > "^«j ^ o, j,„ [Jc f, JTo, . . . , x„ j = o, en nombre au plus égal à celui des variables, on peut les remplacer par o = ?. =/; + 5^% + 5^'"y3 + . . . + oir/,, où les 5 sont des fonctions quelconques, et où /» reçoit les valeurs 2, 3,..., m; ©, étant égal af,. En différentiant ^fp et rejetant des parties qui s'annulent en vertu des proposées, on a i ''" dfj dfu '■* ~ Z^ dx, dxi De là on conclut une expression de ^ -^ ^''^ par les TI, et si l'on s'impose la condition ' ^^ rf.r, rf.j-,- ( ii65 ) lorsque cj et r sont difl'érents, on obtient immédiatement H,,, -f- H,,,5i'" + H,,,^^'" +...+ H, ,,5;"' =0, H,,. 4- B,,26['" + H,,3 5^'" 4-...+ H,.p6$,'" =0, > • • > H,,,_, + H,,^_,5^'" + H3,,_,6^">-t-... + H^_.,,55,'"-o. D'où l'on déduit la valeur des Q propres à la transformation dont il s'agit. On peut aussi remplacer les cpj par t- V et, si l'on prend finalement les jL/. étant des fonctions quelconques vérifiant les relations on aura la transformation la plus générale pour laquelle > T^ -— = o ou I suivant que g et / sont différents ou égaux. » On peut appliquer ceci à la détermination des multiplicateurs X, dans le système d'équations analogues à celles de la Mécanique, -^ _ X, + A, ^^^^ +^2;^;; +■••+ A,„^7;;:' » '/'■'•« _ Y , \ '^f' , \ '^f' , , \ ''f"> » En concevant les f remplacés par les F, mais conservant la notation adoptée, on aura Zjd7,~dF - Z4 'd^i "'"^*' i i et comme ^jrfx, f/f ' Z^^r, ^//' '^ Zud'-idxj lit dt ~ °' i i j,y C. R., 1870, 1" Semestre. { T. LXX, No22.) I ^4 il en résulte ( 1166 ) './ dxi dxj lit (It » Dans nn travail inséré au tome IV des Annales scientifiques de l'École Normale supérieure^ j'ai déduit de la considération du produit de deux déterminants quelques formules dont les unes étaient connues et dont les autres, celles qui proviennent des conditions d'intégrabilité, étaient, je crois, nouvelles. J'en ai fait des applications, en particularisant les élé- ments du déterminant qui étaient tout à fait quelconques. Mais je n'ai pas tardé à reconnaître qu'on peut en faire usage dans d'autres questions. Ainsi, en partageant les éléments d'un déterminant quelconque en deux groupes : X = T-C n<" n^" y.(î) ,,(S) „(!) „(<) r,(«) rW ^M 'rW n'.n) Jn) ,Cn) [m -h /n' = «), et s'imposant toujours la condition où / est pris dans la suite i, i,..., m, et j' dans la suite i, a,. m , on a P = X^ = An, A = 2±X,,,X2,j. ■'^ni. et les formules qui donnent les dérivées premières des éléments du déter- minant X, par rapport à une variable indépendante quelconque, se dédou- blent en deux types. Celles qui correspondent aux conditions d'intégrabi- lité, lorsqu'on introduit diverses variabks indépendantes quelconques, se partagent à leur tour en trois types. » El) supposant en particulier que les .r|*' désignent les dérivées partielles de n fonctions x,, J^a,..., x„ des m variables indépendantes a,, «2,..., «„» de sorte que .ri»' = ilx. et que, de plus, ( 1167 ) pour ///, avec les conditions » On oblient des fornuiles que l'on peut considérer comme correspon- dant an projjlème de Vapplicniion des formes sur «dles-iiièmes. Ces mêmes formules, lorsque lesy^sont donnés, peuvent être regardées comme se rap- portant directement à la transformation du premier membre de l'équation des forces vives, en supposant fini le nombre des points matériels. Si les^ restent indéterminés, on rentre dans la recherche, extrêmement difficile, de ce qu'on pourrait appeler Vapplic alion des problèmes de ta Mécanique. Dans l'un et l'autre cas, on peut admettre que les équations de condition ont été transformées conformément à ce qui a été dit en commençant. » Le cas d'une forme unique^ présente quelque intérêt. En prenant spé- cialement la forme sphérique [n dimensions), on oblient des formules rela- tivement simples, au moyen desquelles j'ai pu traiter assez facilement quel- ques cas de la question ayant pour objet de transformer Vêlement linéaire^ ou plutôt son carré, en groupes de carrés à coifficients égaux pour chaque groupe respectivement. Mais d'autres questions, généralisation de celles dont M. Ossian Boiuiet s'est occupé dans un de ses derniers Mémoires, présen- tent de plus grandes difficultés que je n'ai pas complètement surmontées. » AIN.\LYSE. — Sur une formule d'analyse. Note de M. F. Lucas, présentée |)ar M. Liouvilie. « En élaborant une Etude sur la Mécanique des atomes, aciueilemont sous presse pour le Journal des Malhèniadijues pures et appliquées de M. Liou- vilie^ j'ai été conduit <à une formule d'analyse qui m'a semblé nouvelle et intéressante. » Soient n^ , a^, ■ ■ ■ 1 Cl/ni • ■ • 1 '^N des quantités quelconques. i5/,.. ( ii68 ) » Désignons leur somme par S et soit, pour une valeur quelconque de l'indice 7//, A,n = 8 — a,„. » Le déterminant A = - A, +a' rïj a„ a, a. a^ a pour valeur ... —k,n + x... a, a,„ ... —k^ + x A = ^(x — S)"-. » rt. ACOUSTIQUr,. — Sur les intervalles mélodiques et harmoniques. Note de MM. A. Cornu et E. Mercadier, présentée par M. Jamin. « Dans une Note pidiliée dans les Comptes rendus du 9 mai dernier, M. G. Guéronlt conteste les conclusions de notre travail sur les intervalles musicaux ( 1 ). Nous regrettons d'abord qu'avant de publier ses critiques, qu'il nous avait fait annoncer depuis un an par un ami comn)un, M. Guéroult n'ait pas cru devoir se rendre à l'invitation qui lui avait été adressée par la même voie, de venir répéter avec nous nos expériences. Mais nous regrettons bien plus encore qu'il ait jugé inutile de faire au préalable celles qu'il annonce. Pense-t-il qu'en celte matière des expé- riences soient une pure formalité? Est-il donc si si*ir tl'oblenir des résultats, pour pouvoir eu promettre d'avance à l'Académie? Peut-être son attente sera-telle trompée; mais, en tous cas, si notre contradicteur avait essayé de contrôler nos expériences, ses objections auraient eu quelque poids, et le débat entre nous aiu'ait pu s'élever au-dessus d'une simple discussion de chiffres, dont il s'est contenté, et où nous sonuues, à regret, forcés de le suivre. » Nous passons sur une prétendue erreur de calcul que nous attribue bien gratuitement M. Guéroult. Nous n'avons pas à lui apprendre que lorsqu'on trouve pour une moyenne un nombre égal à i,2656 et qu'on croit ne pouvoir conserver que 3 décimales, on doit éciire 1,266, ainsi que nous l'avons fait. (l) Comptes rendus i.\tii 8 et 22 février 1869. ( '1% ) » Mais nous devons insister sur le procédé étrange employé pnrM. Gué- roult pour évaluer nos erreurs d'expériences. Ce procédé, tout à fait arbi- traire, consiste à comparer nos nombres aux valeurs de la tierce et de la quinte tempérées du piano, qu'il lui convient, on ne sait en vertu de quel droit, de prendre pour point de départ. Il trouve alors des différences, qui prouvent tout simplement que nos nombres ne concordent pas avec l'hy- pothè.se qu'il lui a plu de choisir; il en conclut que nos expériences man- quent de précision! Mais, pour prouver cette assertion, il aurait fallu éva- luer l'écart entre chacun de nos résultats lunuériques et les moyennes correspondantes, car c'est là, tout le monde le sait, la seule base équitable de discussion. En agissant ainsi, M. Guéroult eût reconnu sans peine que l'écart moyen entre nos valeurs et les moyennes est tout au plus d'un quart de comma, les écarts extrêmes n'atteignant pas uu demi-comma. C'est ce qui résulte du tableau suivant où nous reproduisons nos résultats, en ajoutant dans les colonnes A les différences de chaque nombre avec la moyenne : TIERCE A TlEtlCE A guiNTE A QUINTE A harmoniqao. mélodique. harmonique. mélodique. Voix n „ I ,260 — 0,006 » // '.497 —0,004 Violoncelle I,25l 0,000 1,266 0,000 ' 1^199 0,000 1 ,5o8 H-0,007 Violon I>249 .,252 — 0,002 1,264 — 0,002 1 , 5o.l -i-o,oo5 1 , 5o4 -Ho,oo3 Tuyaux d'orgue. -hO,001 1,267 -1-0,001 'j'l9^ — 0,007 ',497 — o,ooî Sonomètre Moyenne observée. II 1,271 -f-o,oo5 ft // 1 ,5oo 0,000 1 ,'i5! r ,266 '>499 1 ,5oi i = ,,25o 5i = „2656 - = 1 ,5oo - = 1 ,5oo 1 » Ajoutons, pour qu'on puisse évaluer aisément ces différences en frac- tions de comma, que la variation correspondant à un couuua est 0,016 aux environs de la tierce et 0,019 aux environs de la quinte. » Il nous semble qu'on ne saurait exiger plus de précision dans des expé- riences aussi délicates. » Les erreurs que nous attribue M. Guéroult sont donc exagérées : nous ne les examinerons pas en détail, et nous nous contenions designaler la plus grave, qu'il souligne à la page io3g de sa Note : « La différence entre la tierce mélodique donnée par la voix et celle fournie )) par le sonomètre est de plus d'un comma. » ( 117° ) » Or cette différence (i) (1,271 — 1,260) est égale à 0,011, valeur infé- rieure aux trois quarts de 0,016, qui représente ici le coninia. Nous ne vou- lons voir dans celte affirmation si inexacte qu'une inadvertance sans gravité, mais elle montre comment notre contradicteur entend la discussion de résultats expérimentaux. )) Après cela, nous nous croyons fondés à ne pas insister sur les affirma- tions fausses ou gratuites émises dans la Note à laquelle nous répondons, sans quoi nous serions forcés d'en reproduire textuellement la plus grande partie. » Mais, supposons que les critiques de M. Guéroult soient exactes, adu)etlons le résultat qu'il déduit de nos chiffres après avoir éliminé ou consarvé arbitrairement les nombres qui conviennent à sa thèse, la valeur i,a63 qu'il obtient pour la tierce mélodique (point fondamental delà dis- cussion) est infiniment plus rapprochée de notre valeur moyenne ( i,a656) que de celle de la tierce ( i,25o) ; elle est même plus voisine de notre valeur moyenne que de la tierce du |)iano (1,2599), ^ laquelle M. Guéroult tient à ramener nos résultats. » M. Guéroult prétend en outre que la tierce (1,263) n'est epi'une alté- ration (le la tierce (i,25o). Celle diveigciice de trois cjuarts de comma, il l'explique en disant que i' oreille est faussée par un commerce proloncjé avec un instrument faux (c'est du piano qu'il s'agit) (2). C'est d'abord une affir- mation sans preuve, et p\iisM. Guéroult ne voit pas qu'on peut l'enfermer dans le dilemme suivant : Ou bien l'oreille est susceptible d'être faussée, et il n'y a pas à discuter sur les intervalles musicaux, à moins de posséder une de ces organisations exceptionnelles dont parle notre contradicteur; mais à quel caractère reconnaîlra-t-on qu'on la possède? Ou bien l'oreille conserve sa sensibilité et sa justesse malgré les impressions accidentelles des instruments tempérés, et dans ce cas l'affirmation ci-dessus est sans valeur. » Or, c'est le second terme du dilemme qui est vrai, ainsi que nous l'avons constaté, après bien d'autres observateurs. Eu voici une preuve expérimentale, que nous avons seulement indiquée dans notre travail, pour ne pas l'élendre oulre mesure. Le nombre 1 ,271 , obtenu poiu- la valeur de la tierce mélodique avec le sonomètre, est la moyenne de neuf expé- ( I ) C'est l'écart des valeurs extrêmes de nos expériences. (2) Est-ce que les anciens Grecs exécutaient les tierces pythagoriciennes à cause de l'iia- liiludc qu'ils avaient du tempérament? f II7I ) riences faites par neuf observateurs différents, amateurs ou professeurs de musique (pianistes, chanteurs, violonistes, violoncellistes), parmi lesquels nous citerons le prix de Rome de 1869 et nn professeur d'harmonie au Conservatoire. Or les valeurs extrêmes des neuf résultats ainsi obtenus sur une corde de i mètre de long correspondent : l'une à 786""", 5, l'autre à ySS"", 5 ; l'écart maximinn est doue de i millimètre sur 786 (i) : il est inférieur à ^ de comma. Est-il possible d'admettre, si l'oreille est f.iussée par l'usage du tempérament, que des musiciens, dont les habitudes et les impressions musicales doivent être si diverses, donnent, à moins de | de comma près, la même valeur pour la tierce mélodique? » En définitive, M. Gnéroult se trompe en discutant nos chiffres, ne conteste aucune de nos expériences, n'en apporte aucune à l'appui de sa thèse, et cependant il n'hésite pas à considérer, comme acquis au débat, que nos conclusions sont erronées, parce qu'elles sont en désaccord avec certains points de la Théorie physiologique de la musique de M. Helinholtz, dont il est le traducteur (2). Le plus intéressé dans la question, M. Helin- holtz, n'est pas aussi affirmatif à l'égard de notre travail, qu'il connaît par- faitement. Au mois d'août dernier, l'un de nous lui a rendu visite à Heidel- berg et en a reçu l'accueil le plus sympathique. Le savant professeur a bien voulu reconnaître que la question soulevée par nous offrait nn point de vue nouveau, et, tout en réservant son opinion sur nos conclusions, il a poussé la courtoisie jusqu'à nous faire part de quelques observations per- sonnelles s'accordant avec notre manière de voir. » ( I ) La position du nœud le plus voisin correspondant au quatrième harmonique était à ^gg millimètres sur la corde du sonomètre. (2) Nous devons faire remarquer que noire desaccord avec M. Helmholtz ne porte sur aucune de ses expériences, ainsi que le témoigne le passage suivant de notre travail : « Ces conclusions paraîtront peut-être étranges, au premier abord, en présence des résul- tats que contient l'ouvrage de M. Heimlioltz sur la Tliéorie physiologique de la musiriiie. L'éminent professeur d'Heidelberg n'admet en effet qu'une seule gamme, composée des intervalles faisant partie du système que nous avons appelé harmonique, et il donne, pour la détermination des valeurs de ces intervalles, des démonstrations expérimentales con- cluantes. Loin de contester ces déterminations, nous y puisons une confirmation de nos idées, car M. Helmholtz a toujours étudié ces intervalles au point de vue purement harmo- nique, se servant, pour les déterminer, tanlôt de Tabsence de battements, tantôt de la nature des sons résultants, tantôt de la comparaison avec un harinonium convenablement accordé harmoniquement . Nous n'avons pr.s trouvé dans cet ouvrage d'expériences qui fussent fran- chement mélodiques, de telle sorte que nous espérons obtenir l'assenlimcnl de l'auteur, et lever, par cette distinction d'un système musical harmonique et d'un système mélodique, des difficultés qu'il a lui-même signalées dans la seconde partie de son ouvrage. » ( 1172 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Réclamation de priorité pour la découverte des étiters cyaniques et cyamiriques. Note de M. S. Cloëz, présentée par M. Cahonrs. (( Dans une Note présentée en iSS^ à l'Académie les Sciences, j'ai fait connaître, sons le nom de cyanétlioUne, un produit nonveati, reniarqnable par ses propriétés el sa composition. » En continuant l'étnde de ce produit dans les conditions les plus dé- plorables sous le rapport de la disposition et de l'exiguïté de mon labo- ratoire du Muséum, je fus amené à considérer la cyanétholine comme le véritable éther cyaiiique ou cyaniiriqne de la série viniqne. » Le caractère générique des étiiers composés, comme on les appelait autrefois, c'est tie se ilédoidiler par l'action des alcalis, avec assimilation des éléments de l'eau, en alcool et en un sel de potassse contenant l'acide de l'élher composé. J'avais constaté pour la cyanétholine ce dédoublement, et j'avais vu de plus qu'en la traitant à cliaiid par de l'acide chlorhydrique eu dissolution concentrée, il se j)roduit de l'éther chlorhydrique et de l'acide cyanurique qui se dépose en cristaux prismatiques parfaitement purs. M. Gai a, depuis cette époque, constaté de son côté que l'acide chlor- hydrique gazeux anhydre, dissous dans la cyanétholine, lui fait éprouver la même décomposition. » Après de nombreux essais, d'une exécution souvent difficile, avec un corps aussi délicat à manier que le chlorure de cyanogène, je tentai de relier entre eux les faits les mieux établis, et, en 18G6, je présentai à la Faculté des Sciences de Paris, pour obtenir le grade de tlocteur es sciences physiques, une thèse de chimie ayant pour titre : Recherches sur les élhers cyaniques et leurs isomères. » Cette thèse a été distribuée largement à Paris, plusieurs chimistes étrangers l'ont reçue en «86"^ au moment de l'Exposition universelle, quelques recueils scientifiques l'ont meulionnée et en ont rendu compte; je l'ai offerte à la Société Chimique de Paris, à la séance du i" mai 1868 [Bull, de la Société Chimique, t. X, p. 1); je la trouve même, à mon grand étonnement, annoncée sur le catalogue d'une grande librairie de Paris. » Maintenant pour montrer que le Mémoire présenté le 9 mai dernier à l'Académie des Sciences par MM. Hofmann et Otto Olshausen sur les isomères des éthers cyannriques ne renferme rien de nouveau stw le sujet que j'ai traité, dont je m'occupe toujours, et pour lequel je reven- dique hautement la priorité , je demande la permission à l'Académie ( 117^ ) de lui soumettre les principaux passages de mon travail pouvant servir à établir mes dioils : (P. i8. ) « Ethers isocyaniques . — Je désigne sous ce nom les composés (jne l'on obtient en faisant réagir le chlorure de cyanogène CyCl, sur les méthylate, éthylate et amylate de soude. » Ces produits sont isomériques avec les éthers cyaniques de M. Wuriz, mais ils en dif- fèrent complètement par leurs propriétés; ce sont des liquides huileux, insolubles dans l'eau, non volatils; ils se comportent avec les alcalis hydratés, à ta manière des éthers com- posés ordinaires, en donnant de l'alcool et un cyanate ou un cyanurate; ils rentrent donc dans la règle générale et doivent être considérés à ce titre comme les véritables éthers cya- niques ou cyajiuriqucs. u Isocyanate d'éthyle. — ■ La préparation de ce produit exige quelques précautions, elle réussit généralement mieux en opérant sur de faibles quantités de matière.... » Il est indispensable en outre de ne pas employer un excès de l'un des corps réagissants; en effet, si c'est le chlorure de cyanogène qui domine, dans les conditions où l'on doit opérer en présence de l'alcool en excès, il peut se former des produits secondaires, tels que l'uréthane par exemple; avec un excès d'éthylate de soude, les inconvénients sont en- core plus grands à cause de la formation de l'hydrate de soude libre, au moment où l'on fait intervenir l'eau pour purifier le produit. • (P. 19.) « L'alcool employé pour la production de l'éthylate de soude doit être absolu- ment pur.... » Dans mes nouvelles expériences, je n'emploie plus l'eau pour séparer l'éther isocya- nique de l'alcool et du chlorure de sodium : j'évite ainsi la formation de produits secondaires difficiles à enlever. » (P. 20. ) n Le procédé que je suis aujourd'hui permet d'employer, sans tâtonnement, le chlorure de cyanogène et l'éthylate de soude en proportions rigoureusement équivalentes, n Chaque opération se fait avec les quantités suivantes des corps réagissants : Chlorure de cyanogène liquéfié 26 grammes Sodium brillant 10 » Alcool absolu 100 » Éther anhydre 200 » » (P. 22) « Soumis à l'action de la chaleur, l'éther isocyanique commence à se décomposer vers 120 degrés, en produisant des vapeurs condensables en un liquide fluide contenant de l'alcool et une partie huileuse plus dense que l'eau et insoluble dans ce liquide. a Ce produit huileux séparé de l'alcool, puis séché, entre en ébullition vers ig5 degrés; il distille sans résidu et sans altération; il peut rester liquide pendant longtemps, mais il finit toujours par se solidifier, sans s'altérer et sans se modifier chimiquement. « (P. 23) 0 L'analyse élémentaire a montré que ta composition de cette matière est précisé- ment celte du produit primitif chauffé, c'est-à-dire de l'éther isocyanique, dont une partie a éprouvé une transformation moléculaire irès-curieuse. » C. R. 1870, l" Semestre. (T. LXX, N" 22.) J 55 ( II74 ) (P. 24) « Je n'ai pas cette matière volatile en assez grande quantité pour en faire une étude complète; je me rcscri'e de l'examiner ultérieurement. ■> Une expérience faite en traitant l'éther isocyanique par l'ammoniaque a donné de l'alcool, qui a été séparé, et de plus du cyanurate d'ammoniaque et une autre matière solide serablable à la mélamine; il ne s'est pas lait d'éthylurée.... » (P. 26) « Isocyanate de méthyle. — Cet éther est analogue au précédent par sa coni|)o- sition et ses propriétés; il est plus difficile à préparer et à obtenir à l'état de pureté; jiour peu que l'esprit de bois destiné à la préparation du métliylate de soude contienne de l'eau, il se fait des produits secondaires qu'il est presque impossible ensuite de séparer. » L'isocyanate de méihyle chauffé se décompose en une partie volatile liquide et un résidu plus fixe solide; il se comporte, en présence de la potasse en dissolution, comme l'isocya- nate étliylique, en donnant de l'esprit de bois et un cyanurate. » L'ammoniaque aqueuse produit le même dédoublement. » (P. 27) n Lorsque l'esprit de bois eni|)loyé à la préparation du niéthylale de soude n'est pas anhydre, la production de l'isocyanate par le chlorure de cyanot;ène diniinue beaucoup, elle est même quelquefois nulle; 1/ se fait dans ce cas des produits secondaires dont l'étude mérite d'être suivie. ■■• Je mentionnai à ce propos l'existence d'une belle substance blanche cristallisable qui s'est formée dans une préparation où l'esprit de bois employé n'avait pas été suflisanxiient rectifié. Cette matière, peu soluble dans l'eau, a pu être séparée facilement du chlorure de sodium. En la traitant ensuite par l'alcool bouillant, elle s'est déposée, par le refroidissement de la dissolution, en cristaux brillants, aplatis, de forme rhomboïdale. » L'analyse de cette matière m'a conduit à la représenter par la formule C"n"'Az'OS et j'ai proposé de la désigner provisoirement sous le nom de métliylantoine. » Cette substance nouvelle, chauffée dans un tube, entre en fusion à aaS degrés; un peu au-dessus, vers 23o degrés, elle se modifie, en donnant lieu à une élévation considérable de température, et la matière fondue devient opaque, de transparente qu'elle était. » (P. 2g.) (I Isocyanate il'aniyle. — J'ai obtenu ce corps à l'état de mélange avec une petite quantité d'alcool amylique ; il paraît se comporter, comme ses homologues des alcools mé- thylique et vinique. » » J'ai prépafé, depuis la publication de ma thèse, Visocyanate de pro- pyle. On peut prédire également, satis craindre de se tromper, l'existence du coni|)osé correspotulaiit pour l'alcool butylique. » Doit-on considérer les composés éthérés mentionnes ci-dessus coiiune les éthers cyaniques véritables représentés par la formtile CyO,C-"IP"-^'0, ou bien faut-il admettre que ces corps constituent les éthers cyanuriques ( r'75 ) proprement dits, 3(CyO,C'"H="+'0)? Enfin n'existe-t-il pas les deux séries pnndièles? » Je déclare que mon opinion n'est pas encore bien établie à cet égard ; mais elle pcr;iit plutôt favorable à la dernière hypothèse. Pour prouver d'ailleurs que je me suis antérieurement préoccupé de ce point, je repro- duirai, à titre de document, lui dernier passage de ma thèse. (P. 34-) '< Fidèle à la méthode expérimentale, je ne déciderai pas si les composés cyani- ques qui correspondent aux étliers de M. Wurtz sont des polymères de ces mêmes élhers pouvant être représentés d'une manière générale par la formule /"(C'AzOC'"H"'+'0). » Il m'a été impossible d'employer le moyen auquel on a ordinairement recours pour résoudre une question de ce genre. Les produits que j'ai étudiés n'étant pas volatils sans décomposition, je n'ai pas pu en prendre la densité de vapeur. » M J'ajouterai, comme nouveau fait, que, quand on traite l'élhylate de soude mélangé avec 4 Hydrogène 6,0 5,8 5,6 Oxygène 54,?. 53,9 54, o » L'acide adipotartrique ainsi obtenu possède une saveur rappelant celle des acides des fruits; il est assez soluble dans l'alcool et l'éther; il se dissout bien plus abondamment dans l'eau bouillante que dans l'eau froide; par le refroidissement, il se dépose toujours on cristaux très-réguliers : ce sont des lames maclées suivant leur épaisseur et dérivant du système cli- norhombique. » Il est sans action sur la lumière polarisée^ propriété qu'il partage avec l'acide tartrique préparé artificiellement, ainsi que M. Pasteur l'a mon- tré (i). Sa dissolution, versée dans la potasse, détermine par l'agitation un précipité cristallin analogue à la crème de tartre. Combiné à l'ammoniaque, il fournit des sels qui cristallisent avec la plus grande facilité. » Acide adijjomalujue. — Pour obtenir l'acide adipique monobromé, on chauffe dans des tubes scellés à la lampe i équivalent d'acide adipique et 1 équivalents de brome. A la température de 160 degrés, il s'établit une vive réaction; aussi faut-il, comme dans le cas précédent, opérer sur de petites quantités de matière; après décoloration, on brise la pointe effilée des tubes pour donner passage au gaz bromhydrique, et l'on peut retirer le produit de la réaction. » C'est un corps solide, d'un brun assez foncé, d'une odeur camphrée. Il se dissout facilement dans l'éther et contient 33,9 de brome; l'acide adi- pique monobromé C'^H^BrO' exige 35,5. L'eau le décompose partielle- ment du moins. Pour le transformer en acide adipomalique, nous avons eu recours aux alcalis : par l'action de la potasse sur ce composé, il se forme du bromure et de l'adipomalate de potasse. En traitant le mélange par l'acide chlorhydrique, puis par l'alcool, on obtient par l'évaporation de ce dernier un résidu acide jaune pâle, dans lequel il se manifeste avec le temps une cristallisation confuse. Sa dissolution aqueuse détermine dans l'acétate deplond) un précipité blanc, qui entre en fusion lorsqu'on chauffe la liqueur. Par le refroidissement, cette masse fondue se solidifie et se pré- sente alors sous la forme d'un corps brunâtre, assez dur, d'un aspect nacré. (i) Pasteur, Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. LXI, p. 486. ( iiyS ) Cette substance se dissout en petite proportion dans une dissolution chaude d'acétate fie plomb, qui la laisse déposer en écailles nacrées presque blanches. » Ce composé correspond à la formule C'^H'C)"'Pb^ -4- loHO. Il con- tient en effet 5i,4o de plomb, tandis que cette formule exige 51,48. » Ces paillettes desséchées à l'étuve, à une douce chaleur, perdent 4 équivalents d'eau, en fonçant un peu de couleur, et laissent un résidu ayant pour formule C'''H'0'"Pb^ + 6HO, ainsi que le prouvent les ana- lyses suivantes : » I. o^, 35o de matière briilés par l'oxyde de cuivre ont fourni o^', i i4 d'eau, et o^', 210 d'acide carbonique; » II. oS"^, 345 de matière ont donné, par calcination avec l'acide sulfu- rique, o^"', 247 de sulfate de plomb. Calcul. Théorie. Carbone 1 6 , 43 1 7 , 06 Hydrogène 3,65 3,3o Oxygène 49)3o 49>-8 » Décomposé par l'hydrogène sulfuré, ce sel fournit une substance vis- queuse tout à f;iit semblable à l'acide priiuilif. Cet acide se combine ;i l'am- moniaque pour donner un sel qui cristallise assez mal. Le sel de potasse ne cristallise pas. » Al ides siibéromalique et siibérotnrtrique. — Les dérivés bromes de l'acide subérique se préparent conmie ceux de l'acide adipique, en chauffant à 160 degrés des mélanges en proportions convenables d'acide et de brome. Nous avons obtenu l'acide subérique monobromé C'*H"BrO',et l'acide subérique bibromé CH'-Br-O*. Ces composés sont plus stables que les dérivés correspondants de l'acide adipique. Nous avons traité chacun d'eux par la potasse caustique, il s'est formé di! bromure de potassium et un acide nouveau que nous avons séparé au moyen de l'alcool. Ces acides ne cristallisent pas; desséchés dans le vitle sur l'acide sidfurique, et ana- lysés ensuite, ils otit fourni les résultats suivants : » I. oS'^,4' I de la substance, provenant de l'acide monobromé, briilés au moyen de l'oxyde de cuivre, ont doimé o^', '^77 d'eau et o^"^, •^64 d'acide carbonique; » IL o^', 4oo de la substance préparée au moyen de l'acide bibromé ont donné, dans les mémos circonstances, oi^^afiô d'eau et o^', 689 d'acide carbonique. ( "79 ) Théorie. Caiiione 5o, 7 Hydrogène 7,5 Oxygène 4^)8 Calcul. 5o,5 42,2 II. Théorie. Calcul. Carbone 47»*' 4^16 Hyilrof^ène 7,4 6,8 Oxygène 4^)6 4^)6 « On voit par ces chiffres que les composés analysés sont bien des homo- logues des acides nialique et tartriqiie. » Ces acides se combinent facilement aux bases, mais les sels auxquels ils donnent naissance cristallisent assez mal. )) Il résulte de ce qui précède que l'on doit, à côté des acides malique et tartrique, ranger les composés que nous venons de décrire, et l'on peut même prévoir, pour chacini des acides du groupe oxalique, un correspon- dant dans les groupes malique et tai trique, de sorte que l'on peut écrire les tableaux suivants : Groupe o-r.aliijue. Acide oxalique C< H' O' Acide siicciiiiciue C" H* G' Acide pyrotartritjiu- O'W^ O' Acide adipicpie C''H"'0' Acide pimélique C"H"0' Acide subériqiie C^H'^O' Acide sébacique C'°H"0' Groupe nialique. Acide oxalomalique (inconnu) O W O' Acide succinomalique(A. mab'qiie). C H' 0'° Acide pyrotarlroinulique (incon.). . CH' 0'° Acide adiponialique. CH^O'" Acide pimélomalique (inconnu). . . C"H"0'° Acide subéroraalique C"*H"0'° Acide sébacoinalique (inconnu), . . C-''H"0'° Groupe tartrique. Acide oxalotarlrique (inconnu) C* H' O" Acide succinolarti'ique (A. tartrique). ... C H' O'^ Acide ])yrotartrotarUique (inconnu). .. C'°H* O'^ Acide adipolartrique CH^O" Acide piiuelotartrique (inconnu) C'*H"0" Acide subérotartrique C"H"0'- Acide sébacotartrique C-'H^O'- » CHIMIE ANIMALE. — De i aclioH de l'acide cltloi hydrique sur l'osséine. Nou- velles recherches sur le dosage de l'osséine dans les ossements fossiles. Note de M. A. Schecker-Kestner, présentée par M. Balard. « I. Les ossements fossiles renferment souvent leur matière gélatineuse en proportions si réduites, qu'il faut employer des quantiu^s considérables d'acide chlorhydrique pour dissoudre les matières minérales. J'ai cherché ( ii8o ) à déterminer l'influence que cet acide exerce sur l'osséine, en solutions concentrées et étendues, de manière à savoir si l'osséine soluble dont j'ai annoncé l'existence dans les ossements fossiles, il y a quelques mois (i), préexiste réellement dans les ossements, ou si elle peut se former par l'ac- tion prolongée de l'acide chlorhydrique dilué sur l'osséine ordinaire. » L'existence d'une certaine quantité de cette substance dans les os fos- siles me semble avoir été mise hors de doute, non-seulement par les ana- lyses que j'ai faites, mais encore par la petite quantité que j'en ai extrait directement des ossements, en les triturant avec de l'eau pure. » Néanmoins, les critiques bienveillantes de M. Élie de Beaumont (2) m'ont engagé à continuer celte étude, et à cherchera déterminer, d'une manière plus rigoureuse, les j^roportions des deux osséines. « II. L'osséine ordinaire, à l'état de pureté, préparée par la méthode indiquée par M. Fremy, se dissout intégralement et en quelques heures dans de l'acide chlorhydrique concentré et froid. » Cette solution, débarrassée de l'acide chlorhydrique par l'oxyde d'ar- gent, est neutre et ne présente les propriétés ni d'une solution de géla- tine, ni d'aucun de ses dérivés connus. Évaporée à siccité, elle fournit un dépôt blanc qui répand, à la calcination, l'odeur de corne brûlée. Elle n'est précipitée par aucun des sels qui précipitent la gélatine; après ébul- lition et concentration, elle ne produit ni gelée, ni cristaux, » L'acide chlorhydrique affaibli n'exerce que peu d'action sur l'osséine. On sait que, pour le dosage de cette substance, M. Fremy recommande d'étendre l'acide concentré de neuf fois son volume d'eau ; dans ces con- ditions, l'attaque de l'osséine pure par l'acide est encore sensible au bout de vingt-quatre heures de contact; ce n'est guère que lorsque l'acide ne renferme plus que 1 ^ pour 100 d acide chlorhydrique que la liqueur acide peut être évaporée, après avoir séjourné pendant vingt-quatre heures sur l'osséine, sans laisser de résidu appréciable et sans répandre à la calcination l'odeur de corne briîlée. Cette concentration corres|)ond à un volume d'acide étendu de trente à quarante fois son volume d'eau. » Le caractère de noircir à la calcination, en répandant l'odeur caracté- ristique de l'osséine ou de la corne brûlée, est d'une très-grande sensibilité, à la condition de saturer par l'ammoniaque pure la solution chlorhydrique, avant l'évaporatiou. (1) Comptes rendus, I. LXIX, p. isS'j, e\. Bultcttit de la Société Chimique, 1870, p. lyg, (2) Comptes rendus, t. LXIX, p 1211 etsuiv- ( l'Si ) )) III. J'ai reclierclié les deux osséiiies dans des ossements fossiles, en me servant, celte fois, d'acide très-éteudu ne renfermant pas phis de i ^ pour loo d'acide chlorhydrique. )) Un ossement de Mammouth, trouvé dans le Lehm d'Eguisheim, a donné à l'analyse: Composiiion lie la Analyse (i). matière animale. Osséine ordinaire osi^jôr '] 63 , 7 Osséine soluble o"',352 36,3 100,0 » Un ossement d'Ursus spelœus a doiuié : Osséine ordinaire o'^',io^ 3^ ,4 Osséine soluble o»' ,342 62 ,6 100,0 » Ainsi, l'osséine soluble ne se forme pas, en totalité du moins, par l'ac- tion de l'acide chlorhydrique sur l'osséine ordinaire; elle préexiste dans les ossements fossiles que j'ai analysés, et mes anciennes analyses conser- vent leur valeur, quoique l'emploi d'iui acide trop concentré ait pu aug- menter un peu la quantité d'osséine soluble renfermée primitivement dans les os. )) IV. Il ne peut me venir à l'esprit de mettre mon opinion en balance avec celle de M. Elie de Beaumont; mais qu'il me soit permis, malgré mon incompétence en pareille matière, de répondre par quelques mots aux ob- jections que ce savant a opposées aux conclusions de mon premier travail. » Dans la comparaison que j'ai faite, entre un pariétal humain trouvé dans le diluvium d'Eguisheim et un ossement de Mammouth de la même provenance, j'ai surtout insisté sur la siuulitude de la composition immé- diate de l'osséine dans ces deux os. Ils renferment, en effet, tous les deux, une quantité d'osséine soluble très-considérable : Pariétal humain. Mammouili. Osséine ordinaire 20, 12 23, 80 Osséine soluble 79 188 76,20 100,00 100,00 » J'ai cru pouvoir m'aiiloriser de nombres si rapprochés poiu- conclure à la conlemporanéité d'ossements trouvés dans: le nicme terrain. M. Elie de (1) Cet ossement de Maranioulli n'est pas le même qui a servi à mes preniières analyses; il a été trouvé dans des conditions difféicntes de celui-ci; il n'y a donc aucune comparaison à établir entre eux. C. R., 1870, 1" Semestre. ( T. LXX, N" 22.) I 56 ( I l82 ) Beauuioiit fait observer que « rhuniénis de Mammoutli ayant absorbé trois » fois et demi plus de silice que le pariétal humain, on peut athnettre que » ces deux os n'out |:)as toujours été conservés lians des circontauces iden- » tiques, comme il faudrait qu'ils l'eussent été pour que la conclusion de » M. Sclieurer-Kesiner s'y appliquât légilimement. » » Il ne me semble pas que cette objeclion subsiste, si l'on tient cou)j)te d'une chose essentielle : c'est que le morceau de pariétal humain avait été détaché, par la scie, d'une portion de crâne; que, par conséquent, la par- tie spongieuse de l'os s'était trouvée beaucoup |)lus protégée contre l'intro- duction du sable dans ses cellules, tandis que rhuniénis de Mammouth se trouvait, au contraire, cxtéi'ieurement et intérieurement imprégné de sable. La silice dont mes analyses font mention n'est pas de la silice absorbée; les fossiles du Lehm que j'ai analysés n'en renfermaient jamais qu'à l'état de grains de sable, qui s'étaient déposés dans les vides. Aussi, est-il permis, dans les conclusions à tirer de ces analyses, de négliger conqih tenient la silice dans les deux cas, d'autant plus qu'on aurait pu la séparer des deux mor- ceaux par un moyen mécanique, la lévigation, |iar exenqjle; il n'y a pas là de modification chimique de l'os. » Quant à la jjropriété de happer à la langue, à laquelle M. Élie de Beau- mont attache une certaine importance, je puis certifier que le crâne hu- main trouvé à Éguisheim happe à langue, et que j'ai pu répéter, avec le pe- tit morceau de pariétal humain qui me reste encore, l'expérience de M. Buckland, citée par M. Élie de Beaumont. » Je comprends fort bien que ce critérium et, en général, les résultats constatés de réliniination de la substance gélatineuse des ossements ou de sa transformation graduelle ne doivent être appliqués qu'avec beaucoup de réserve et de discernement; c'est pourquoi j'ai pensé qu'une nouvelle mé- thode d'analyse et la constatation d'une nouvelle substance, restée incon- nue jusqu'ici dans les ossements fossiles, permettraient aux hommes compé- tents d'arriver, sinon à la conviction absolue dans certains cas encore dou- teux, du moins à la connaissance d'un moyen de contrôle de plus. » PHYSIOLOGIE. — Su)- il rapidité de l'absorption ne l'oxyde de carbone par le poumon. Note de i^I. N. Gréiiant, piéscntée jjar M. Claude Bernard. « Dans les recherches que j'ai faites en 1864 sur le renouvellement de l'ail" dans les |)oumons de riiomme, j'ai dcinontré (pie, chez un honmie dont le volume tles pcjumons est 2',f)'5 à la suite d'iuie inspii-ation et dune expiration égale à un demi-litre d'air, 100 cenliuAètres cubes de mélange ( ii83 ) gazeux, considérés en nn point quelconque de l'arbre aérien, ont recn 1 1 centimètres cnbes d'air pnr. » De cette mesure, obtenue par expérience, j'ai tiré celte conséquence que si l'Iiomme est placé dans une atmosphère renfermant un gaz toxique, dès la première inspiration ce gaz est distribué dans tout l'arbre aérien, pour être livré à l'absorption par le sang. » Pour établir plus complètement cette conséquence et pour étudier les phases successives de l'intoxication par la voie des poumons, j'ai fait plu- sieurs expériences dans le laboratoire de physiologie du Muséum d'histoire naturelle^ placé sous la direction de mon illustre maître, M. Claude Ber- nard. Comme gaz toxique, j'ai employé l'oxyde de carbone et j'ai ciioisi ce gaz pour j)lnsieurs raisons. M. Claude Bernard a établi le premier que l'oxyde de carbone tue les animaux, parce qu'il se fixe sur les globules rouges du sang, et qu'il déplace l'oxygène combiné à ces globules, de sorte que, chez un animal qui succombe à l'empoisonnement par l'oxyde de car- bone, le sang artériel contient beaucoup moins d'oxygène que le sang ar- tériel normal, et les globules sont combinés avec une forte proportion d'oxyde de carbone. » On sait que la combinaison cristalline de l'oxyde de carbone avec l'hé- moglobine a été étudiée et isolée par M. Hoppe Seyler, et que le s|jectro- scope permet de distinguer qualitativement celte combinaison de la combi- naison de l'oxygène avec l'hémoglobine. » Mais dans le travail cpie j'ai entrepris, j'avais un autre but. Je me pro- posais de déterminer quantitativement la pro|)ortion d'oxvde de carbone combinée avec les globules rouges aux différents temps de l'intoxication; c'est pourquoi j'ai employé, pour extraire l'oxyde de carbone du sang, le procédé suivant, qui m'a offert toute certitude. » Après avoir extrait les gaz du sang normal dans le vide à 4o degrés, à l'aide de la pompe à mercure, on fait arriver dans l'appareil à extrac- tion un volume d'acide sulfurique double de celui du sang, on chauffe le bain d'eau à loo degrés, et l'on maintient l'ébullition pendant une demi- heure; dans ces conditions, ou obtient encore de l'acide carbonique, une trace d'oxygène et un peu d'azote, mais point trace d'oxyde de carbone. Mais si l'on opère de la même manière avec du sang d'un animal empoi- sonné par l'oxyde de carbone, le vide seul à 4o degrés donne de l'acide carbonique, de l'oxygène et de l'azote, et point trace d'oxyde de carbone, tandis que l'acide sulfurique ta lOO degrés dans le vide détruit les globules et chasse complètement l'oxyde de carbone combiné avec de l'hémo- globine. i56.. ( "84 ) » Pour vérifier l'exactifiule de ce procédé, j'ai absorbé avec du sang un volume connu d'oxyde de carbone et par l'action de l'acide sidfurique à loo (.legrés, j'ai dégagé exactement le même volume de gaz. » Je dois ici faire une remarque importante. Si au lieu de chauffer à lOO degrés, le mélange de sang et d'acide sulfuriqiie dans un ballon vide communiquant avec la pompe à mercure, on chauffe ce mélange dans une cornue numie d'un tube abducteur, la température s'élève davantage, et l'on obtient alors sous la pression ordinaire un volume très-considérable d'oxyde de carbone fourni par la décomposition des matières albuminoïdes et de l'hémoglobine ; il faut donc rejeter com|)létement ce procédé plus simple. » Ayant ainsi établi lui procédé de dégagement de l'oxyde de carbone combiné avec l'hémoglobine dans le sang intoxiqué, j'ai pu étudier les premières phases de l'intoxication. » Dans une grande cloche tubulée de verre, je compose lui mélange de 9 litres d'air et de i litre d'oxyde de carbone ;pur; la tubulure de la cloche est fermée par le robinet à trois voies que j'ai employé pour faire la mesure du volume des poumons. Chez un chien on découvre l'artère carotide, et l'on fixe dans le vaisseau une canule de verre portant un tidje de caoutchouc fermé par une |)ince; puis une muselière bien adaptée à la tète de l'animal est réunie par un tube de caoutchouc au robinet de la cloche. L'animal respire d'abord dans l'air; au commencement d'une minute marquée sur une montre à secondes, j'ouvre le robinet de la clo- che, aussitôt l'animal respire le gaz toxique; entre la 55" et. la 8o* seconde, après le début, je reçois dans une seringue fixée dans la canule de la caro- tide 5o centimètres cubes de sgng artériel qui est aussitôt injecté dans l'appareil à extraction des gaz; les gaz du sang sont extraits à 4o degrés; puis, par l'acide sulfurique a loo degrés, on extrait l'oxyde de carbone; voici les résultats qui ont été fournis par le sang intoxiqué, et ceux qui ont été donnés par un échantillon de sang normal de la carotide soumis exac- tement aux mêmes procédés : Gaz secs à zéro et à la pression de 7(10 iniUiniètres. Acide Oxyile carbonique. Azolc. Oxygène, de carbone. 100 cenlimètics cubes de sang aitéricl intoxi(jiié 42)4 ')7 **>4 '5,o 100 centiinùtres ciilies de sang artériel normal 37,6 1,7 iti,6 0,0 Oxyde Oxygène. de carbone. l4,65 4,28 4,01 18,4. ( ii85 ) » Sur un aulre chien, j'ai répété l'expérience, mais après avoir disposé deux appareils à exfraction des gaz du sang, dans lesquels on avait d'abord fait le vide absolu. L'animal fut mis en rapport de la même manière avec la cloche renfermant le mélange rendu toxique par -^ d'oxyde de carbone; mais on recueillit deux fois du sang artériel, la première prise fut faite de la 10" à la a5*^ seconde, la deuxième de la 75* à la 90*" seconde; puis on rendit l'air à l'animal qui se rétablit; on fit ensuite simultanément l'ex- traction des gaz : Acide carbonique. Azote. 100 centimètres cubes de sang artériel de la première prise 4oj^ ^ t^l 100 centimètres cubes de sang artériel de la deuxième prise 44 )3 2,'; 8 M D'autres expériences, faites dans les mêmes conditions, donnèrent des résultats analogues; nous voyons donc que chez un animal qui respire de l'air contenant -^ d'oxyde de carbone, mélange fortement toxique, le sang artériel, entre la 10'' et la aS*^ seconde, renferme déjà 4 pour 100 d'oxyde de carbone, et déjà moins d'oxygène que le sang normal (i4,6 pour 100); et entre i minute i5 secondes et i minute 3o secondes, l'oxyde de carbone se trouve dans le sang en très-forte proportion (18,4 pour 100), et l'oxygène en quantité (rès-diminuée (4 pour 100). Alors l'animal courait lin grand danger, et si l'expérience avait duré i minute de plus il serait mort. » Ces résultats incontestablessont immédiatement applicables à l'homme, et l'on peut affirmer que si l'homme pénètre dans un milieu fortement dé- létère, dès la première minute le poison gazeux est dissous dans le sang artériel et porté au contact des éléments anatomicpies qu'il tue. » Nous avons tous les jours de trop nombreux exemples de mort aussi subite, survenant chez des ouvriers que leur profession oblige à s'exposer aux gaz ou aux vapeurs délétères, soit en descendant dans des puits, soit en pénétrant dans des galeries de mines, dont l'air est toxique ou plus ou moins dépourvu d'oxygène. Mais les physiologistes ont certaine- ment déjà donné un conseil qui peut mettre désormais la vie de Ihomme à l'abri de tout accident pareil, et ce conseil devrait être érigé en loi. Avant de pénétrer dans un puits, dans une fosse, ou dans une galerie dont l'air n'a pas été renouvelé depuis longtemps, l'ouvrier doit se faire précéder d'une cage renfermant un oiseau ou un petit mammifère, comme un rat ( ii86 ) ou un cochon d'Inde; si l'aniinal laissé dans l'atmosplière confinée pen- dant dix à quinze minutes résiste à cette épreuve, l'honuiie peut pénétrer sans crauite; si l'animal succombe, on pratiquera une ventilation énergi- que, jusqu'à ce qu'iui autre animal résiste à une nouvelle épreuve. » L'enqjloi de cet animal de sûreté poiu'ra préserver l'Iiomme d'accidents trop souvent mortels, comme la lampe de Davy, dans les houillères, a sauvé la vie a tant de mineurs. » MÉDECINE. — De l'état de la contrarlilité muscidaire, jur/é comparalivemetit au moyen des courants continus et des courants d'induction dans un certain nombre de paralysies et des consécjuences qui en résultenh Note de M. J. Chéron, présentée par M. Ch. Robin. « L'électricité produite par les courants d'induction a été considérée comme le meilleur réactif de la contractilité musculaire; aussi ce moyen a-t-il joué et joue-t-il encore un grand rôle dans le diagnostic et le pro- nostic lies paralysies. )) D'autre part, l'emploi des courants continus tend, aujourd'hui, à prendre une place dans la physiologie et dans la thérapeutique; or, les effets physiologiques produits par ces courants étant tout autres que ceux qui sont produits par les courants d'induction, il y a intérêt à en faire une élude spéciale. » La contractilité museulaire étudiée, comparativement, au moyen des courants continus et des courants d'induction dans des cas de paralysies du deltoïde essentielles ou consécutives à une fièvre éruptive ou à un traumatisme, dans des cas de paralysies faciales dites rhumatismales et dans des cas de paralysies saturnines, doinie les résidtats que voici : » i" Dans les paralysies musculaires de la nature de celles que je viens de mentionner, les courants continus, à l'ouverture et à la fermeture, mettent en jeu la contractilité des organes paralysés alors que les courants d'induction, quelle qu'en soit l'intensité, ne peuvent produire la moindie contraction (i). » 2° Dans ces mêmes cas, lorsque la giiérison s'effectue, le muscle qui a été frappé de paralysie se contracte sous l'influence de la volonté, et ce- pendant les courants d'induction ne peuvent jîroduire des contractions (i) Hammond avait déjà constaté ce fait dans ia paralysie infantile, et Neuniann dans l'Iicmiplégie faciale rhumatismale. — fo/Vaussi un long exposé des faiis de cet ordre par MAI. Cil. Lcj;ios et Oninius [Jour/uil iV JiKilomic et de PliYsialogic, ib6i), p. 5i i à 52qJ. ( «>87 ) niiisciilaires (rtiiie laçoii apprôciahle, tandis que les coiiranls continus, au conîraire, les produisent à l'ouverture et à la fermeture d'une façon très- caractérisée. Par conséquent : » 3° Les courants d'induction ne représentent point le meilleur mode de stinudalion propre à mettre en jeu la contractilité des muscles paraljsés, et il y a tout lieu de rélormer celte proposition qui avait cours dans la science : L'irritahililé cleclro-inuscnldire nest pas nécessaire à la motilité. » 4° Il y ■' 'o"t li*i" aussi de distinguer, au point de vue de l'explora- tion électrique, deux soi les de contractilité électro-musculaire : i" la con- tractilité farado-muscidaire ; 2" la contractilité galvano-musculaire; la première dénomination représentant la réaction des muscles sous l'in- fluence des courants d'induction, la seconde la réaction des nuiscles sous l'influence des courants continus. )> 5" Enfin, l'importance du rôle des courants d'induction dans cer- taines j)araiysies, au point de vue du diagnostic, du pronostic et du trai- tement doit être considérablement réduite par la connaissance des faits que nous venons de signaler. )> VITICULTURE. — La Phtliiriose ou Pédiculaire de la vigne chez les anciens et les Cochenilles de la viqne chez les modernes. Note de 31. J.-E. Planciion, présentée par M. Decaisne. « Dans la séance du 28 mars dernier, M. Ducharlre a résumé, en quel- ques lignes, les conclusions d'un Mémoire de M. Koressios, d'Atliènes, sur l'identité prétendue entre la maladie du Phylloxéra, qui détruit des vignes en Provence, et la Phtliiriose ou Plliiriasis, dont il est question dans uti pas- sage de Strabon. La Société des Agriculteurs tic France a bien voulu me communiquer la Note de M. Ivoressios. J'ai rapproché cette Note de l'ex- trait d'une intéressante étude faite par M. Niedelsky, sur la Cochenille qui ravage les vignes en Crimée (i), et ce rapprochement m'a conduit à des conclusions dont je me bornerai, pour le moment, à présenter le résumé, sauf à les appuyer prochainement de tous les développements requis. » C'est vainement qu'on cliercherait, dans le passage cité de Strabon, les mots (le Phylloxéra ou de Pliyllolrox (dessécheur ou mangeur de feuilles) que M. Koressios semble y signaler. Strabon emploie le mot Qnpioy, dans le (i) Je ne connais ci'Ue Noie ijne par la liadiiclion aljiégée qn'en a ilonné le Bulletin de la Société i/cs Jifiiciillcui.s dr Friincc [\^ lévrier et i5 mars 1870). ( ii88 ) sens d'animalcule, pour l'insecte auteur de la maladie qu'il appelle ■'■ — 2 ;/;/■' cos 3 6 = dz 1 , r/ ajoutiez : qui consiste en ce que toute corde menée du pôle sousiend un arc ({jal à la fonc- tion clli|)li(|ue de |ireniière espèce, et extension de ce theoicme à deux classes de courbes algébriques dont l'arc indéfini est exprime, en fonction du ravon vecteur, |)ar l'une des deux transcendnnies dr V m- f ^ ou fr- r' -\- imr' — 1 Page lo^y, ligne 27, «h lieu de copie du lac-simile, lisez copie en fac-similé. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 6 JUIN 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MEMOIRES ET COMMUIMICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAINTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Action de Ceau iur le fer et de l'Ii^droyène sur l'oxj'de de fer (deuxiènif Mémoire); pdr M. H. Saixte-Claire Deville. « J'ai montré [Comptes rendus de ravant-derniére séance, p. iio5) à quelles lois obéit le dégagement de l'hydrogène produit au contact du fer el de la vapeur d'eau, lorsque la température du fer et la tension de la vapeur d'eau ne varient pas. J'étudierai aujourd'hui les phénomènes qui se manifestent lorsque l'on porte successivement le fer aux températures de i5o, 265, 44o, 860, io4o degrés, et enfin à la température la plus élevée que puisse supporter la porcelaine sans se déformer, i" en laissant con- stante la tension de la vapeur, 2° en la faisant varier. » I. La tension de la vapeur d'eau reste constante et égale à 4™", 6 corres- pondant à la température zéro. — A la température de i5o degrés, le fer est attaqué manifestement. Mais l'action marche avec une telle lenteur, que les mesures précises deviennent très-difficiles. Je dirai seulement que cette action lente, mais peut-être considérable, de la vapeur d'eau sur le fer chauffé aux environs de i5o degrés, peut servir à expliquer le fait singulier C.R., 1870, i" Semestre. (t.LW, No23.) I Sg ( 1202 ) de l'érosion par l'eau distillée du métal des chaudières à vapeur employées dans la Marine. » A la température de 200 degrés^ la tension de l'hydrogène humide devient invariable lorsqu'elle atteint la valeur de 100 millimètres de mer- cure. Ce n'est qn'au bout de plusieurs jours et de plusieurs nuits de chauf- fage non interrompu qu'on obtient un résultat définitif. » A 265 degrés la pression maximum s'obtient en un peu moins de temps et se fixe à 68""", 8. » A la température du mercure bouillant, 36o degrés (sauf les petites variations dues aux oscillations du baromèlre), l'hydrogène s'est dégagé jusqu'à ce que le gaz humide eût acquis une tension égale à 45 millimètres. Ce maximum s'obtient déjà avec une plus grande rapidité : quelques heures suffisent, et souvent même on peut faire deux observations dans une même journée. » Dans le soufre bouillant, 44° degrés, la tension de l'hydrogène arrive plus rapidement encore à un maximum de 3o"", 4- » Dans le cadmium bouillant, 860 degrés, en moins d'une heure la ten- sion de l'hydrogène atteint et ne dépasse pas 17™", 7. » Dans la vapeur de zinc, io4o degrés, dans un temps encore plus court la tension de l'hydi'ogène est fixée à iS™*", 5. » Enfin, à une température très-voisine du point de fusion du fer, la tension a pu tomber à 9™'", 7 en quelques minutes. » Dans toutes ces expériences, j'ai remarqué que l'absorption de l'hy- drogène, quand lu tension du gaz a été rendue plus grande que la lension maximum, est d'autant plus lente que la température du fer est moins élevée. » A 860, io4o et 1600 degrés environ, les tensions sont toujours ame- nées au maximum, et très-rapidement, que la pression aille en croissant ou qu'elle décroisse, que le fer s'oxyde ou que l'oxyde se réduise. » J'ai toujours eu soin de laisser le fer en très-grand excès par rapport à la vapeur mise en sa présence, afin de mieux constater que l'action de la masse n'intervient nullement dans le phénomène. Je réunis dans le tableau ci-dessous toutes les données expérimentales sur lesquelles je me suis appuyé : Tempé- Tension Tension rai lire de la de rhydrogène du vapeur d'eau humide, fer. e. V.C.(,). iSo» 4-",6 indéterminée. 200 u 100,5 265 » 68,8 36o » 45,0 44o u 3o,4 860 » 17.4 io4o » i3,8 1600? u 9,7 ( I2o3 ) Tension ' l'hydiogène humide, V. U. (2). 49,0 3i.9 '7,7 i3,5 9,7 l'ension 'hydrogène sec Poids du fer Oxygène enlevé à la h. employé. vapeur d^eau. n » u mm 95,9 64,2 i5 ,00 6,58 B 40,4 25,8 7,80 7,80 U 12,8 3,92 0S'',22 9,2 1 1 ,3o 0, 38 5,. 1 1 ,3o ([(|. iiiilligr. » A la première inspection de ce tableau, on constate ce résultat inat- tendu : que plus le fer est porté à ime température élevée, moins il décom- pose l'eau. Rien n'est plus facile que de constater le sens du pbénomène. Après avoir porté à près de 4oo degrés environ le tube de porcelaine où se trouve le fer (l'eau étant à zéro) jusqu'à ce que la tension de l'hydrogène atteigne 3o ou l^o millimètres, si l'on chauffe progessivenient le tube jus- qu'aux plus hautes températures, on voit le merciue monter dans le mano- mètre d'autant plus que la température est plus élevée; en oulre, la pression croît régulièrement pendant le refroidissement de l'appareil. Enfin, si l'on adopte le langage figuré adopté en Chimie, on dira que r affinité du fer pour l'oxygène de l'eau décroû avec la température. Dans une prochaine Commu- nication, je ferai voir les conséquences qu'on peut tirer de ce fait en Thermo-Chimie. » Je n'ai pu suivre ces expériences au delà de 1600 degrés environ. Mais si l'on construit la courbe qui repiésenteles variations du phénomène, en prenant pour abscisses les températures du fer et pour ordonnées les tensions maximums correspondantes de l'hydrogène, on voit que la courbe se rapproche régulièrement de l'axe des x, et qu'à une température qui ne serait pas hors de notre portée, le fer pourrait ne pins décomposer l'eau. » J'ai fait voir plus haut que le phénomène de la décomposition de l'eau (i) V. C, volume croissant, c'est-à-dire en partant du vide pour arriver à la tension maximum. (2) V. D., volume décroissant, c'est-à-dire en passant d'une tension plus forte que la tension maximum pour arriver à cette tension. Le meilleur moyen de mesurer ce décroisse- ment consiste à porter l'eau à une température de tièspeu inférieure à la température ambiante; puis, quand l'hydrogène a de beaucoup dépassé la tension maximum correspon- dant à zéro, on plonge la cornue dans la glace pour l'y faire revenir. ( I204 ) par le fer était d'autant plus rapide que la température du métal est plus élevée. Ainsi, le temps intervient dans ces circonstances d'une manière très-manifeste. Mais, comme je l'ai déjà dit ailleurs (i), le temps ne peut servir à l'explication des faits de la science. En d'antres termes, il ne peut être admis comme inie cause. Nous devons considérer le temps comme mesiu'ant une série de phénomènes de même sens ou de sens opposés, dont la somme algébrique constitue l'effet total, phénomènes dont la nature doit être connue pour que l'influence du temps puisse être interprétée rationnellement. » En nous laissant guider par l'analogie, nous pouvons nous demander si l'action de l'eau sur le fer, et de l'hydrogène sur l'oxyde de fer, a quel- ques rapports avec le phénomène de la cémentation . D'après les expériences que Graham, M. Troost et moi nous avons publiées sur la perméabilité des métaux par les gaz, on peut supposer que la cémentation s'opère à la suite d'une vpiitable dissolution du gaz dans le solide. Si la réduction de l'oxyde de fer ne se fait à l'intérieur qu'après une dissolution de l'hydrogène dans les couches superficielles, si l'oxydation effectuée à la surface du fer pénètre dans sa profondeur, à la manière du charbon de l'acier pendant la cé- mentation, ou de l'oxygène dans la fonte pendant la décarburation de celle-ci, on voit de suite qtie les deux phénomènes direct et inverse doivent marcher plus rapidement à une hante qu'à une basse température. » II. Ln tension de la vapeur d'eau reste constante, supérieure à 4"""» 6, et inférieure à la pression maximum correspondant à la température ambiante. — Au lieu de maintenir à zéro la cornue qui contient l'eau, je l'entretiens à une température constante et suffisamment prolongée au moyen d'un cou- rant rapide d'eau, venant des réservoirs de la Ville de Paris. Dans ces cir- constances, j'obtiens les résultats indiqués dans le tableau suivant : Tension Tompcrature Température Tension do la Tension •lu for. de Peau de rhydiogène vapeur d'eau c le Phydrogène sec 1. humide. e,. *,. 0 o ntm nmi ntm 200 io,8 205,0 9'7 195,3 36o io,6 85,8 9,5 76,3 44" 1 1 ,5 68, o 10, i 57.9 86o ■ 5,4 36,9 i3,o 23,9 io4o )5,o 3. ,8 12,7 19.' i6oo ? '9.0 28,0 16,3 •■.7 (i ) Voyez Leçons piofe.isées devant la Sociétr Chimique sur la dissnriation, ]). 278; Paris, Hacheuc, 1866. ( I2o5 ) » Pour tirer parli des chiffres inscrits dans ce tableau, il faut les com- parer à ceux du tableau précédent. » Les tensions h et h^ (i) de l'hydrogène, à zéro et à ^°, sont-elles pro- portionnelles aux tensions e et e, de l'eau à zéro et à i°? Pour cela, il suffit de comparer les nombres obtenus pour ces mêmes températures avec les valeurs de la fraction -' h. e )) La tension de l'hydrogène croissant plus vile que la tension de la va- peur, la valeur de cet accroissement est-elle la même pour toutes les tem- pératures du fer? III. IV. Temp.éra- Tensions Tensions Accroissement tiires de l'hyilrogènc sec calculées iclatif du pour les par la des tensions fer. lempcratnrcs ^ formule — h. e h, — h e, — e 200" mm 195,3 2 14"; 8 •î9'75 265 235,1 1 » 256, 0 ,5,7 36o 76,3 83,4 7,33 440 57 '9 56,6 5,83 860 23,9 36,8 1,32 io4o •9.1 25,4 I ,23 1600? 16,3 35,1 0,56 » Les chiffres des colonnes II et III, absolument différents entre eux, prouvent qu'il n'y a aucune proportionnalité entre les tensions de l'hydro- gène et les tensions correspondantes de la vapeur d'eau quand la tempéra- ture du fer reste constante. Or, les masses ou poids relatifs de l'hydrogène et de la vapeur d'eau sont proportionnels à leurs tensions respectives. D'où l'on conclut que la proportionnalité des poids de matières gazeuses réagissantes aux effets produits par leur réaction, c'est-à-dire l'hypothèse de Berthollet, ne trouve encore aucune application. » La colonne IV du dernier tableau nous montre un résidtat bien inat- tendu. Non-seulement l'eau est décomposée par le fer plus incomplètement à haute température qu'à une température moindre, mais c'est encore à la température la plus basse que la tension de l'hydrogène s'accroît le pltis vite, quand augmente la tension de la vapeur d'eau. (i) Voyez dans les tableaux précédents, en tôle de chaque colonne, les significations de ces lettres: h, //,, e, r, et t. (2) Cette pression obtenue pour la tcnipcralure de l'eau égale à 17", 8 et une tension de la vapeur d'eau e, = 15""", 7 n'est ])as encore un nombre suffisamment contrôlé. ( I2o6 ) » Cet accroissement (supposé uniforme) de tension de l'hydrogène pour chaque miUimètre dans la tension de la vapeur d'eau ( ~ ] passe de la valeur 29™'",8 à o'°'",56, lorsque la température du fer passe de 200 à 1600 degrés environ. Il est permis de supposer que cette loi continue régu- lièrement et que l'accroissement h, — h devient nul à une température suf- fisamment élevée. Dans ce cas, la tension de l'hydrogène ne ferait plus que s'ajouter à la tension de la vapeur d'eau comme un gaz inerte; et la loi du mélange des gaz et des vapeurs établie en hygrométrie trouverait en- core son application dans les phénomènes que j'étudie. » Je me suis bien gardé, dans l'exposé de mes expériences, de faire in- tervenir l'idée d'une sorte d'équilibre entre la vapeur d'eau et l'hydrogène, d'un antagonisme entre les causes des phénomènes qui produisent les réac- tions inverses de l'eau et de l'hydrogène en jjrésence du fer et du fer oxydé. » Le mot éciuitibre ne peut être employé que quand il s'agit d'une force déterminée en grandeur et en direction et définie par le produit d'une masse par une accélération. Quant aux idées d'antagonisme dans les causes qui président aux réactions chimiques, elles impliquent l'existence de forces particulières appartenant à la matière et tombant sous la critique que j'en faisais en 1867 (i), dans une de mes Leçons à la Société Chimique. Je demande à l'Académie la permission d'en reproduire quelques phrases, en terminant cette lecture : 1) La seule force dont nous ayons conscience, c'est la force morale, c'est la volonté. Quoi que nous fassions, c'est toujours à des actes de la volonté que nous rapportons, que nous comparons tous les phénomènes physiques que nous croyons expliquer en les faisant dériver de forces générales ou particulières. Les mots employés dans toutes les langues suffiraient à prouver cette assertion : les ternies latins vis, vires, virtits, qui expriment en même temps la force et le courage; les mots attraction et répulsion, qui indiquent primitivement une action de la main qui amène à soi ou rejette loin de soi un objet dont la pression, la résis- tance s'exercent sur nos organes pour céder à la volonté. Comment imaginer que la matière attire la matière, si ce n'est en supposant dans celle-ci une multitude de petites mains qui exercent leur action soit directement, soit par l'intermédiaire de liaisons rigides? >> Qu'on réfléchisse attentivement, on verra qu'on ne peut imaginer dans la matière une action, une force, une cause de mouvement quelconque qu'à la condition de lui prêter par hypothèse une sorte de volonté. » » Dans une prochaine Communication, je ferai voir que les lois de nombres qui régissent le phénomène de la décomposition de l'eau par le fer (1) Leçons de /a Société Chimique, p. 28 (Hachette, 1869). ( '207 ) s'appliquent également, et avec les mêmes valeurs de constantes, au phé- nomène de la décomposition de l'oxyde de fer par l'hydrogène. » CHIMIE. — Noie sur la réduclioii de i acide azoteux par les métaux; par M. Edm. Fremy. « L'Académie se rappelle peut-être que, dansune Communication précé- dente sur l'acide azoteux (lo janvier 1870), j'ai annoncé la production d'un corps possédant des propriétés réductives énergiques et qui prend naissance lorsque l'acide azoteux ou les azotites sont soumis à l'action de l'hydrogène, de l'acide sulfhydrique, de l'acide sulfureux, des métaux al- calins, du zinc, de l'étain, etc. » Il m'avait été impossible de déterminer immédiatement la nature dé ce corps et de savoir s'il avait pour composition AzO'IP, comme le pen- sait M. Maumené, dont la publication sur ce sujet m'a été fort utile, parce que les méthodes que j'ai d'abord employées ne produisaient que des quantités très-faibles du composé que je voulais étudier. » Je suis arrivé récemment à former avec facilité le dérivé réducteur de l'acide azoteux; j'ai pu alors apprécier nettement ses caractères et sa na- ture. J'ai reconnu que ce corps jouit de propriétés basiques très-marquées; je le prépare par la méthode suivante : je traite l'étain par l'acide chlorhy- drique concentré en déterminant l'action chimique par une faible élévation de température; lorsque l'hydrogène se produit en abondance, j'ajoute dans la liqueur soit de l'acide azoteux, soit des azotites ou plus simple- ment de l'acide azotique ; je précipite le protoxyde d'étain par un excès d'ammoniaque; j'évapore la liqueur à sec au bain-marie ou dans le vide ; je reprends à plusieurs reprises le résidu solide par l'alcool absolu qui dis- sout le chlorhydrate de la basi-. » Les circonstances de production de cette substance basique et sou mode de préparation devaient me faire penser qu'elle n'était autre que l'oxy-ammoniaque, dont on doit la découverte importante à M. Lossen : la formule de l'oxy-anuuoniaque AzH'O', que l'on peut écrire de la ma- nière suivante AzH^ O, HO, démontre du reste que l'oxy-ammoniaque peut être considérée comme un hydrate d'acide azoteux dans lequel les deux équivalents d'oxygène sont remplacés par l'hydrogène : la formation de l'oxy-ammoniaque dans la réduction par l'hydrogène de l'acide azoteux et des azotites se comurend donc facilement. I » Mais pour éclaircir cette question, qui prenait ainsi une grande sim- plicité, deux points restaient à résoudre. ( I208 ) » La substance basique quej'avais produite d'abord avec l'acide azoteux et les azolites était caractérisée par un pouvoir réducteur très-dévelopjjé ; les sels neutres et acides, produits par cette base, décomposaient immédiate- ment le permanganate dépotasse et l'acide iodique. Le pouvoir réducteur de ces sels augmentait beaucoup lorsqu'on mettait la base en liberté au moyen d'ini alcali : on obtenait ainsi des liqueurs réduisant les sels de cuivre, de mercure, d'argent et d'or. » Or, dans les extraits du travail de M. Lossen et dans les publications des divers chimistes qui ont étudié l'oxy-ammoniaque, il n'est pas fait mention des propriétés réductives de cette substance. )) La base que j'avais obtenue était-elle donc différente de celle de M. Lossen ? M Aidé parun jeune chimiste, M. Maudet, qui m'assiste dans ces recherches avec beaucoup d'intelligence, j'ai répété les expériences de M. Lossen; j'ai préparé l'oxy-ammoniaque par la méthode qu'il a décrite, eu faisant agir lui mélange d'acide chlorhydrique et d'étain sur l'élher azotique de l'esprit de bois ; j'ai obtenu ainsi une base présentant tous les caractères de celle que j'avais produite avec l'acide azoteux, et qui possédait couune elle un pouvoir réducteur énergique. » Le second point à examiner se rapportait au dégagement de protoxyde d'azote, quej'avais constaté en soumettant à l'action de la chaleur le corps réducteur qui se produit dans l'action de l'amalgame de sodium sur les azolites. » Ce caractère n'appartient pas à l'oxy-ammoniaque, qui, lorsqu'on la chauffe, ne dégage pas de protoxyde d'azote, mais de l'azote. » J'ai eu l'idée de rechercher si le dégagement de protoxyde d'azote que j'avais observé dans les circonstances que j'ai signalées ne serait pas dû à un phénomène étranger à la décomposition de l'oxy-ammoniaque. » Reprenant alors l'étude de la réduction des azotates et des azotites par l'amalgame de sodium, j'ai constaté une série de faits qui se trouvent en- tièrement d'accord avec ceux que notre savant confrère M. H. Sainte- Claire Deville a observés dans ces derniers temps. » J'ai reconnu que lorsqu'on traite lui azotate par de l'amalgame de sodium, la première modification que l'on observe est la transformation de l'azotate en azotite; ensuite, par l'action d'un excès d'amalgame, l'azotite donne naissance à de loxy-ammoniaque, et en même temps à de l'azote et à du protoxyde d'azote; ce dernier gaz reste en dissolution dans le liquide alcalin. ( '209 ) » Le protoxyde d'azote que j'ai obtenu en faisant bouillir la liqueur résultant de l'action de l'amalgame de sodium sur les azoliles s'était donc produit dans la première phase de la réaction ; il était simplement on dis- solution dans l'eau et ne jirovenait pas de lu décomposition de l'oxy-am- moniaque. » Je me suis assuré, du l'esle, par des expériences variées, que le pro- toxyde d'azote, produit dans les circonstances que je viens d'indiquer, pouvait être séparé de la liqueur réductive, sans altérer ses propriétés. » Toutes ces expériences, qui m'ont occupé pendant longtemps, peuvent être résumées en deux mots: l'oxy-ammoniaque est un produit constant de la réduction de l'acide azoteux et des azotiles. « OPTIQUE CRISTALLOGRAPHIQUE. — Sur les propriétés optiques du heiizile et de quelques corps de la Jamille du camphre, à l'étal de < ristaux et à l'étal de ciissolulion. Note de M. Des Cloizeaux. « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, dans sa séance du 8 février 1869, la découverte que je venais de faire du pouvoir rotatoire dans les cristaux de henzile. » A l'époque où j'ai fait cette découverte, je ne possédais qu'un très- petit nombre de cristaux préparés par M. Zinin; tous étaient dexlrotjyres, et ils se présentaient sous la forme d'ini prisme hexagonal régulier, dont trois arêtes alternes de la base étaient remplacées par les faces d'un rhom- boèdre aigu de 80° i/j', et flont les trois antres portaient Véquinxe h' et V inverse e''^ du premier; mais rien n'accusait la plus légère iracc de facettes hémiédriques. » Pendant l'été dernier, je me suis procuré du benzile préparé, soit avec de l'essence d'amandes amères naturelle, soit avec de l'essence artificielle (hydrure de benzoïle), et j'ai essayé de faire cristalliser ce corps dans divers dissolvants, tels que l'éther, l'alcool, lui mélange d'éther et d'alcool, la benzine et divers hydrocarbures légers. La dissolution éthéréo a tou- jours été celle qui a fourni les plus beaux cristaux. Malgré la quantité considérable de matière sur laquelle j'ai pu opérer, et malgré les circon- stances diverses qui ont présidé à la formation des crislaux, ils ont invaria- blement offert les combinaisons de formes e^pb' ou e^pb'e^, conune les premiers cristaux de M. Zinin, sans aucune indication d'hémiédrie; mais, C, R., 1870, I" Semestre. (T. LXX, N" 23.) I 6o ( taio ) dans la lumière polarisée, les uns se sont montrés dextrogyres et les antres lévocjyres. En triant avec soin les cj'istaux de chaque espèce et les dissol- vant à part, j'ai obtenu des dissolutions dont le premier produit se com- posait, en général, de cristaux optiquement semblables à ceux qui avaient été employés, mais qui, à nne seconde ou à une troisième cristallisation, fournissaient un mélange de cristaux à rotations opposées. » Une dissolution concentrée de cristaux de benzile dans l'éther est absolument sans action sur la lumière polarisée, même sous une épaisseur de 3o centimètres; il en est de même pour l'essence naturelle et pour l'es- sence artificielle d'amandes anières. » Au moment où je découvrais le pouvoir rotatoire dans les cristaux de benzile, MM. Ulrich, à Oker, et Groth, à Berlin, faisaient la nième dé- couverte sur ceux du periodate de soude, décrits il y a quelques années par M. Rammelsberg. Ce sel, dont la dissolution esl, comme celle du ben- zile, inactive sur la lumière polarisée, offre aussi des cristaux dexlrogyres et des cristaux lévogyres; mais ici les cristaux, qui appartiennent encore au système hexagonal, se terminent d'un côté par inie large base et du côté opposé par une pyramide régulière à six faces, ce qui constitue une hémi- morphie analogue à celle de la tourmaline; de plus, la pyramide est mo- difiée par de petites facettes hémièdres correspondant aux plagièdres supé- rieurs du quartz, et qui occupent des positions inverses l'une de l'autre sur les cristaux de rotations contraires. » On possède donc maintenant deux nouveaux exemples de corps abso- lument inactifs sur la lumière polarisée, à l'état de dissolution, et dont les cristaux seuls jouissent du pouvoir rotatoire droit et gauche. Dans l'un de ces corps, le pouvoir rotatoire est associé à une dissymétrie de formes qui produit deux espèces de cristaux sen)blables, mais non superposables; dans l'autre, cette dissymétrie, si elle existe, n'a pu être mise encore eu évidence. » Jusque dans ces dernières années, on ne connaissait, d'après mes observations (i), que le camphre ordinaire des laurinées, qui, en dissolu- tion, déviât le plan de polarisation de la lumière, tandis que ses cristaux n'exercent aucune action sur ce plan. A l'occasion de mes recherches sur le benzile, j'ai voulu m'assurer s'il n'existait pas d'autres substances jouis- sant des mêmes propriétés optiques que le camphre, et j'en ai trouvé un certain nombre parmi celles de ces substances qui lui sont analogues; deux (i) Étude du camphre ordinaire [Comptes rendus, t. XLVIII, p. 1064, i"' semestre de 1859). ( '211 ) d'entre elles cristallisent dans le système hexagonal, et trois dans le système cubique. » Aux premières appartiennent : a 1° Le camphre de patchouli, C"'H**0^ (Gai), qui forme de gros prismes hexagonaux réguliers ( i), surmontés d'une pyramide à six faces sans aucune apparence d'hémiédrie. Cette pyramide, rapportée à la forme primitive que j'ai adoptée pour le camphre ordinaire, s'exprime par le sym- bole h ^ dont les incidences sont : Calculé. Observé. b' m =^ I2I''55' 122° 20'. /;' b' adj. = i49''2o' i48"'54'. » Ces cristaux montrent, au microscope polarisant, une double réfrac- tion uniaxe négative, assez énergique ; la croix qui traverse les anneaux est parfaitement noire, et une lame normale à l'axe principal, de 7 millimètres d'épaisseur, ne laisse apercevoir aucun indice de pouvoir rotatoire , soit dans la lumière parallèle, soit dans la lumière convergente. La solution alcoolique de la substance dévie au contraire le plan de la lumière pola- risée d'une quantité très-considérable à gauche. Nous avons trouvé en moyenne, M. Mascart et moi, pour une longueur de 20 centimètres, et pour la teinte de passage, à i7"C. , C'est le pouvoir rotatoire le plus fort qui ait été observé jusqu'ici sur un liquide. » 2° Le camphre de menthe ou menthol, C^'H^^'O", qui se présente en aiguilles ou en baguettes hexagonales, quelquefois assez grosses et profon- dément cannelées suivant leur longueur, sans sommets distincts. Leur dou- ble réfraction est négative, et, au microscope polarisant, on peut y voir des anneaux nets traversés par une croix noire, sans trace de pouvoir rotatoire. » Leur dissolution dans l'alcool dévie fortement à gauche le plan de po- larisation de la lumière. La moyenne d'observations faites avec M. Mascart nous a donné, à i5°C., [aj]= - io9«. (i) Je dois à l'obligeance de M. Boyveau fils une série de très-beaux cristaux obtenus, soit directement par dépôt dans Tessence de patchouli, soit par évaporation lente d'une dis- solution dans l'éther ou dans l'alcool. Leur densité, à 22" C, est égale à i,o3 (Daniour). 160.. ( 1212 ) )) Les trois substances du système cubique comprennent : » 1° Le cnmplire de Bornéo, C"" H" O', qu'on connaît sous forme de lamelles aplaties qui |)araissent être des fragments d'octaèdres, sans action sur la lumière polarisée. Leur solution alcoolique fait, au contraire, tourner le plan de polarisation vers la dioitc, d'une quantité que Biot a trouvée être [a,-\ = + 33«,4- » 2° Le térécamphène de Berthelot, C^°H'°, dont les grains cristallins, transparents, agglomérés par pression en plaques de plusieurs millimètres d'é])aisseur, paraissent sans aucune action sur la lumière polarisée, tandis que leur dissolution dans l'alcool dévie à qauche le plan de polarisation, d'une quantité trouvée par M. Berthelot [«.] = - 63°. » 3° Le monochlorhydrate de térébenthine, ou camphre artificiel de Berthelot, C-"!!'", H Cl, dont les grains arrondis se comportent comme ceux du térécamphène et ne manifestent pas de pouvoir rotaloire sous une épais- seur de 5 à 6 millimètres, tandis que la déviation produite sur le plan de polarisation par la solution alcoolique est, d'après M. Berthelot, [«/|--3i°. » Les faits nouveaux contenus dans cette Noie, en s'ajoutant à ceux que j'avais cités dans mon ancien travail sur le camphiT, viennent confirmer et généraliser ce que j'établissais alors, à savoir qu'il existe : » 1° Des substances dénuées de pouvoir rotatoire en dissolution et douées de ce pouvoir à l'état de cristaux (quartz, chlorate, bromate et periodale de soude, benzile, etc.); » 2° Des substances douées du pouvoir rolatoii'e, à /a /b/i en dissolution et en cristaux (sulfate de strychnine); » 3" Des substances douées du |)ouvoir rotatoire en dissolution, mais privées de ce pouvoir en cristaux (camphre ordinaire, camphre de patchouli, camphredc menthe, camphre de Bornéo, térécamphène, monochlorhydrate de térébenthine, etc.). » Il est assez, remarquable que, contrairement à ce qu'on aurait pu pré- voir, le sulfate de strychnine oclaédrique soit jusqu'ici le seul corps possé- dant le pouvoir rotatoire à la fois en dissolution et en cristaux. » Mais, sans aucun doute, de nouvelles observations augmenteront le nombre des faits que je viens d'énumérer; seidement ce nombre suffit dès ( I2l3 ) à présent pour légitimer la coiichisioii à laquelle ils conduisent naturelle- ment : c'est que le pouvoir rotatoire propre aux molécules des corps, à l'état de fusion ou de dissolution, est tout à fait indépendant de celui que ces molécules peuvent acquérir en formant des cristaux réguliers. » ASTRONOMIE FIIYSIQUK. — Sur le déplacement des raies observé dans le spectre solaire. Lettre du l*. Secchi à M. Fizeau. n fiomc, ce 29 mai 1870. » J'ai vu dans les Comptes rendus (t. LXX, p. 1062) les remarques que vous avez faites à propos de mou observation sur le déplacement des raies observé dans le spectre solaire. Je vous remercie de la manière dont vous avez signalé l'erreur (i), et j'arrive aux dernières réflexions que vous avez faites, après la rectification qui me concerne. La question est maintenant réduite à ces termes bien simples : Est-il possible d'évaluer le déplacement des raies dû à la vitesse de rotation du Soleil? » Par vos calculs, vous trouvez ce déplacement insensible et égal à o", 1 5 (p. io65, ligne dernière) : de là vos doutes sur l'exactitude et l'interpré- tation de mon observation. Quant à l'exactitude, j'en suis certain, car l'observation a été faite par moi et mon assistant, le V. Maucini, et répétée plusieurs fois. J'ajouterai encore que ces changements de réfraiigibilité ont été observés par M. Lockyer. Il s'agit donc de l'interprétalion du phénomène observé. » La grandeur du déplacement, assignée ci-dessus par votre calcul, sup- pose un prisme de flint ordinaire de 60 degrés. Ces prismes, employés par moi avant les prismes de flint lourd, donnent tout au plus 5 degrés de dispersion entre les raies [i et H, pendant que les trois prismes de mon appareil donnent, entre ces raies, une déviation d'environ 28 degrés. Ainsi 28 donc nous devrions multiplier votre nombre o", 1 5 par -p î ce qui donne o,i5x 5,6 ou o",84. Cette quantité est sans doute assez petite, mais non pas insensible, siutout dans les circonstances pratiques actuelles, où il s'agit de juger de la continuité du prolongement de deux droites, ou de savoir si l'une se superpose ou non à l'autre. Sans doute, je n'oserais pas l'assurer pour une étoile, car la faible dispersion possible pour ces objets et la difficulté de l'emploi des lumières nrlificielles sont des obs- tacles insurmontables. Mais avec le Soleil, où il est permis d'employer ime (i) .le l'ai aperçue bientôt moi-même, mais pas à temps pour la rectifier. ( ^OAk ) forte lumière et des fentes très-tines, l'évaluation d'à peu près une seconde est parfaitement possible. » Cela étant admis, il reste à savoir si j'ai évalué ce déplacement avec exactitude, ou si plutôt je ne l'ai pas exagéré. La théorie donne moins de —^ de l'inlervalle des deux l'aies D', D", pendant que je l'ai évalué au moins à -^. Sans doute, tout ce que je pourrai dire à présent sous ce rap- port ne saurait pas être accepté par des adversaires prévenus contre mes résultats, cependant je vous les exposerai avec confiance. » Après avoir envoyé ma Communication, j'ai répété l'observation seu- lement deux fois, car la chaleur, le ciel brumeux et les opérations de la triangulation pour la mesure du méridien central européen, dans laquelle je suis maintenant engagé, m'ont empêché de m'occuper du Soleil. Dans cesdeux observations, je fus frappé delà grandeur de la dislance qui sépare les deux raies D', D", et du rapport de cette grandeur avec le déplacement des raies. La distance des deux raies me parut au moins vingt fois égale à l'épaisseur des raies elles-mêmes, avec trois prismes; et, avec sept, ce rapport me parut encore plus grand, de quarante à cinquante fois. Vous comprenez que, dans ces matières, il est difficile de prendre des mesures exactes, car les raies sont plus fines que les fds du micromètre. Nous sommes donc ici réduits aux estimes, au moins dans mes appareils. » Or le déplacement de la raie C ne pouvait pas dépasser la largeur d'une des raies D; car, si cela eût été, la raie brillante aurait été projetée, de toute sa largeur, au delà de la raie noire correspondante, ce qui n'était pas; elle n'était réellement déplacée que tout au plus de la moitié de sa grandeur, ou, plus exactement, de la quantité nécessaire pour cacher com- plètement le noir d'un côté, pendant qu'il apparaissait de l'autre. Si l'on fait attention que les raies brillantes sont élargies par l'irradiation, il est évident que mon appréciation du déplacement a été exagérée. » Ces circonstances de détail prouvent que le résultat de l'observation s'approche de ce que le calcul indique, mais j'avoue qu'il faut des mesures plus exactes pour en déterminer la valeur, mesures qui, à cause de ce que je viens de dire, ne sont pas faciles. » RIÉMOIRES LUS. M. Trémaux lit des « Observations présentées à l'Académie » sur la force taugentielle développée par la rotation solaire. (Conunissaires : MM. Le Verrier, Yvon Villarceau.) ( I2l5 ) M. Rézard de Wouves donne lecture d'un Mémoire intitulé : « De l'émé- tique comme traitement abortif de la variole. Nouveau signe pour le dia- gnostic. » (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS, GÉOMÉTRIE. — Détermination du plan oscillateur et du rayon de courbure de la trajectoire d'un point quelconque d'une droite que l'on déplace en l'assu- jettissant à certaines conditions. Note de M. Am. Mannheim, présentée par M. Chasles. (Renvoi à la Section de Géométrie.) « Lorsqu'on considère le déplacement d'une droite dans l'espace on peut se proposer de déterminer pour la trajectoire d'un de ses points : i° la tangente à cette trajectoire; 2° le plan oscnlateur; 3° le rayon de cour- bure. » En faisant usage delà notion si importante de la droite conjuguée, in- troduite par M. Chasles, j'ai donné une solution de la première question dans mon Etude sur le déplacement d'une figure de forme invariable (1). » Pour les deux autres questions, dont on n'a pas encore de solution, je suis conduit à introduire une nouvelle droite. Cette droite, que j'appelle- rai deuxième conjuguée, lie entre eux les plans osculateurs et les rayons de courbure des trajectoires de tous les points d'une droite. » Rappelons ce qui est relatif à la première conjuguée. Cette droite est la ligne d'intersection commune des plans normaux aux trajectoires de tous les points d'une droite. Prenons, par exemple, deux points a et b sur une droite D. Si l'on suppose données les trajectoires [a) et {b) de ces points, on aura pour un déplacement de D, à un instant quelconque, la conjuguée de cette droite en menant au point a le plan normal à (a), au point b le plan normal à {b) ; et en prenant la droite d'intersection A, de ces deux deux plans nornjaux. » Connaissant cettedroite A,, on aura la tangente à la trajectoire (c) d'un point c de D en menant de ce point une perpendiculaire au pian mené par c et qui contient A,. (l) Mémoires des Savants étrangers, t. XX, et Journal de l'École Polytechnique, ^Z' Ca- hier. ( iai6 ) » Considérons maintenant quatre points rt, A, c, e sur D; supposons que l'on déplace cette droite de -façon cpie les points a, b, c, e restent sur quatre surfaces directrices données : (A), (B), (C), (E), la droite D en- gendrera alors une surface. Pour un déplacement infiniment petit, elle aura une droite conjuguée A,. Cette droite rencontre la normale A menée du pointa à (A); de même pour les autres normales B, C, Eaux siu'faces directrices. On aiu'a donc A, en construisant la droite qui rencontre à la fois les quatre normales A, B, C, E. » Il exi.sfe ainsi deux droites : D est l'une, l'autre est la conjuguée cherchée. M Cette droite étant connue, la construction delà tangente à la trajec- toire d'un point quelconque de D s'achève comme précédemment. » Arrivons maintenant aux prohlèmes relatifs aux courbures des tra- jectoires des points d'une droite. » Reprenons le cas où la droite mobile D est assujettie à avoir deux de ses points a et h sur deux courbes données [a] et [b). Menons à un insta'it quelconque le ])lau normal en a à [a); de même menons le plan normal relatif à b : la droite d'intersection de ces plans est la conjuguée A,. » Considéions le plan normal relatif au pointa. Nous avons sur ce plan le point a, la droite A, et une droite F, qui est la perpendiculaire élevée du centre de coinbure de [n) au plan osculateur de cette courbe. » Celte droite F, que je suppose connue, n'est autre que la droite ap- pelée par Monge droile polaire. Appelons /' le point de rencontre de F et de A, et t le pied de la perpendiculaire abaissée du point a sur A,; désignons par / le jîoint où cotte perpendiculaire rencontre F. Déterminons, sur la perpendiculaire rt<, un point A' par in relation I Tk » Joignons le point A au point r par la droite K et menons par celle droite un plan (R) perpendiculaire au plan normal relatif au point a. Répétons des constructions analogues pour tous les points de D; je dé- montre que : » Tous les plans tels que (K ) se coupcnl suivant une même droite A,. » Celte droile est notre deuxième conjur/uce. )) Ao est facile à construire lorsqu'on connaît les droites polaires pour deux points de D. Voici comment on détermine alors le pian osculateur et le rayon de courbure rie la trajectoire (c) d'un point c de D. ( I2I7 ) » On projette Aj sur le plan normal relatif au point c; api)elons K' la projection ainsi obtenue. R' rencontre A, en un point ;'. Abaissons du point i la perpentliculaire et' sur A, ; désignons par k' le point de renconire de cette droite avec R'. » Déterminons sur et' un point i' par la relation I I I 7T' " W ~ ~c' » En joignant le point i' au point r', on a la droite polaire relative au point c. » La Hislance du point c à celle droite est le rayon de courbure de (c), le plan perpendiculaire à celte droite et mené du point c est le plan osculaleur de cette courbe. » Les droites telles que K étant les jirojections de la deuxième con- juguée Aj sur des plans passant par la première conjuguée A, sont les géné- ratrices d'un hyperboloïde contenant A,, Aj. D'un autre côté, les j^erpen- diculaires telles que at, abaissées des points de D sur A,, forment un paraboloïde hyperbolique qui contient aussi A,. Les points tels que k, qui appartiennent à la ligne d'intersection de ces deux surfaces, sont donc sur une cubique gauche. » Au lieu d'une cubique gauche, on trouve une simple circonférence lorsqu'il s'agit d'une droite qui glisse sur un |)lan; dans ce cas particidier, la deuxième conjuguée est, comme la première, perpendiculaire au plan sur lequel s'effectue le déplacement. M Reprenons notre droite mobile D. Supposons que la trajectoire du point a soit tracée sur une surface (A), et que l'on considère successivement, à partir de la position initiale de ce point pour ses trajectoires, des courbes tracées sur (A) et tangentes entre elles. Les droites polaires de ces diffé- rentes courbes passent, comme l'on sait, par le centre de courbure « de la section normale à (A) menée tangentiellement à ces trajectoires. » J'ai trouvé que les droites telles (jue K, relatives à ces différentes trajec- toires, passent aussi par uti même point. Voici comment on obtient ce point : Sur le plan normal relatif à o, traçons, à partir de ce point, la normale A à la surface (A). Désignons par^ le point où cette normale A rencontre A,, et déterminons sur A un point g j)ar la relation I I I c. R., 1870, 1"' Ntmcjlre. n. LXX, N' 23.) 161 ( I2l8 ) » Menons du point g une parallèle à A,, et du point y une perpendi- culaire à cette droite : ces deux lignes se coupent en un point /, qui est le point cherché. La perpendiculaire menée de ce point / au plan normal relatif au point a rencontre donc toujours la deuxième conjuguée Ao de D. » Ce que nous venons de dire conduit à la solution du problème re- latif à la courbure des trajectoires des points d'une droite que l'on déplace en l'assujettissant à avoir quatre de ses points sur quatre surfaces données. » Il suffit, en effet, pour chacun des quatre points de la droite, et dans les plans normaux relatifs à ces points, de construire des points tels que l. De ces points on mène respectivement des perpendiculaires aux plans normaux qui les contiennent; on détermine la droite qui rencontre ces quatre perpendiculaires. Cette droite est la deuxième conjuguée Ao. M On ne trouve ainsi qu'une droite, parce que les quatre droites em- ployées dans cette construction sont perpendiculaires à A,. » A2 étant maintenant déterminée, nous savons construire, d'après ce qui précède, le rayon de courbure et le plan osculateur d'un point quelconque deD. » On peut encore considérer le cas où la droite mobile D est assujettie à avoir un point a sur une courbe donnée et deux points b et c sur deux surfaces données. » On déterminera un plan (R) relativement au point a, comme nous l'avons vu précédemment; on prendra les deux points où ce plan est ren- contré par les perpendiculaires aux plans normaux relatifs à h et c, res- pectivement de points tels que / : la droite qui joint ces deux points est la deuxième conjuguée A2. » M. E. DucHEMiN soumet au jugement de l'Académie la description d'une nouvelle pile marine, capable, comme la bouée électrique qu'il a précédem- ment décrite, de devenir un générateur d'électricité au contact de l'eau de mer. L'élément de pile se compose d'un cylindre de zinc épais et percé de trous, dans l'axe duquel est un vase poreux, fixé à un flotteur au moyen d'une traverse de bois; dans ce vase, est un charbon de cornue, entouré de débris de coke pulvérisés et de perchlorure de fer; l'ouverture de ce vase est d'ailleurs convenablement fermée. (Commissaires : MM. Becquerel, le général Morin, le Maréchal Vaillant.) M. MoTTEZ adresse, de Las Palmas (Canaries), par l'intermédiaire de ( I2I9 ) M. le Ministre de la Marine, un « Mémoire rendant compte de deux obser- vations intéressant la météorologie ». (Conmiissaires : MM. Ch. Sainte-Claire Deville, d'Abbadie.) M. E. AuBÉ présente à l'Académie, par l'entremise de M. Ch. Robin, un Mémoire portant pour titre : « Sur un mode préventif de l'idiotisme ». (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. L. AuBERT soumet au jugement de l'Académie un « Dixième Mé- moire sur les solides soumis à la flexion. Nouvelle Méthode pour vérifier les formules ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Tekuien adresse de nouvelles Observations sur diverses questions d'électricité. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) L'Académie a reçu, pour les concours dont le terme est expiré le i^'^jiiin, outre les ouvrages mentionnés au Bulletin bibliographique, les Mémoires dont les tities suivent : CONCOURS POUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. Anoxyme. — Modifications qu éprouve la lumière par suite du mouvement de la sotirce lumineuse et du mouvement de l'observateur. Anonyme. — Mémoire portant pour épigraphe : « Labor ». CONCOURS MONTYON. — PRIX DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE. M. LiOEWENBERG. — La lame spirale du limaçon de l'oreille de r homme et des mammifères. Première et deuxième Parties, deux brocluii-es in- 8". — Etudes sur les membranes et les canaux du limaçon, brochure in-8". Ces ouvrages sont complétés par une partie manuscrite. Anonyme. — Mémoire portant pour épigraphe : « Félix qui potuitrerum cognoscere causas ». M. Marinier. — 5«/' un pulvérisateur-irrigateur. L'auteur demande que le Mémoire qu'il a présenté le i 7 janvier dernier soit également renvoyé à l'examen de la Commission. 161.. ( I220 ) CONCOURS MONTYON. — ARTS INSALURRES. M. Portail. — Sur de nouveaux systèmes d'échafnudnr/e et d'oulillacje employés dans le creusement des puits. M. Géraroin. — Sur i insalubrité et iiissainissement de In rivière du Croull. Elude sur les eaux de féculerie. M. PouLAi.v. — Assainissement des littoraux marécageux, avec le concours de la marée. CONCOURS MONTYON. — PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. MM. .1. Ghéroiv et E. Goujon. — Recherches sur les propriétés fonctionnelles des nerfs el des muscles pendant la vie intra-utérine . M. G. PoucHET. — De l'influence de la lumière sur les larves de Diptères privées d'organes extérieurs de la vision. CONCOURS RELATIF A l'aPPLICATION DE LA VAPEUR A LA MARINE MILITAIRE. Anonyme. — Projet d'un nouveau type de navires de guerre, sans roulis ni tangage. — Mémoire poitant pour épigraphe : « La puissance des Élats repose plus que jamais siu- leur armement ». CONCOURS BRÉANT. M. V. Burq. — Métallolhérapie. — Du cuivre contre le choléra cm point de vue projjliylactique el curalif. Un volume in-8". Cet ouvrage est accompagné de nombreuses pièces justificatives. CORRESPOND ANGE . M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Resal, intitulée : « Calcul des épais- seurs de fonds plats et bombés des chaudières cylindriques «. M. l'abbé Aoust adresse à l'Académie l'ensemble des Mémoires, publiés à diverses époques et dans divers recueils, qui constituent sa Théorie des coordonnées curvilignes. L'envoi de ces Mémoires, réunis en un seul vo- lume, est destiné à faciliter le travail de la Section qui doit présenter une liste de candidats à la place vacante par le décès de M. Lamé. (Renvoi à la Section de Géométrie.) ( I22I ) SYSTÈME MÉTRIQUE. — Oiservalions relatives à la division décimale des angles et du temps proposée par M. d'Abbadie. Lettre de M. R. Wolf à M. le Secrétaire perpétuel. « Tout en appréciant les raisons que M. d'Abbadie vient fie développer pour la division décimale correspondante des angles et du temps (Comptes rendus du 23 mai 1870), il me semble qu'on obtiendrait les mêmes avantages, d'une manière plus simple et même plus rationnelle, en appli- quant la division décimale au cercle et au jour, et non pas au quart du cercle et au quart du jour. Dans le cercle et dans le jour, nous |iosscdons des unités données par la nature; en prendre le quart pour une nouvelle unité, c'est introduire tout d'abord quelque chose d'arbitraire. Outre cela, la division décimale du jour est déjà en usage dans maints calculs astro- nomiques, tandis que vraisemblablement les astronomes ne se prêteraient pas très-facilement à adopter le quart du jour en unité. » M. d'Abbadie répond en ces termes : « Le quart de cercle est l'unité naturelle, employée de fout temps pour les fonctions trigonométriques : je n'ai pas proposé de changer cette unité, mais bien de la diviser décimalement, en revenant aux idées si justes de Lagrange, Laplace, Ideler, Borda, etc. Les analystes ont toujours rapporté les fonctions de l'angle au quadrant et non au cercle entier. Si le jour tout entier était divisé en 10 ou en 100, on ne pourrait, sans une multiplication préalable, prendre le sinus, etc., d'un angle horaire, ainsi que le besoin s'en fait sentir continuellement. On a bien plus rarement la nécessité de diviser la circonférence par 10; mais, dans ce cas, il suffirait de diviser par 4 le fractionnement décimal proposé par Lagrange, et appliqué au temps en prenant comme unité l'intervalle de six heures. J'ai peine à comprendre ce qu'il y a d'arbitraire dans le quart de cercle pris comme unité. » ASTRONOMIE. — Découverte d'une nouvelle comète télescopique. Lettre de l\l. Wiwecke à M. Le Verrier. « J'ai découvert une comète télescopique dans la nuit an 2q-3o mai. J'ai l'honneur de vous communiquer les observations que j'en ai faites : — * . Mai 29.... i4''i2'"38" T. M. Kailsiuhe. Aa = +o™i3%55 8 conip. i4''i3"'22" » A^ = 4-o'9",9 5 coin |). ( 12 2a ) » L'étoile de comparaison n'est pas déterminée; sa position approchée se trouve dans le grand Catalogne de M. Argelander, savoir : 1855,0 a = o''47"'55%9, 'î= + 2o"i',5. » La nuit du 3o-3i mai je n'ai pu déterminer la position de la comète, à cause des nuages, que par trois passages assez douteux : Mai 3o. . i4'' 13™ 34' T. M. ICarIsr. a *m — oi'5o"'9%55, S*^ = -+- 28°52'i8" Etoile de comparaison. 1870,0... a = o''5o"'5i%07 rî = + 28"49' i?",2 Argel. 2 observ. » La comète est ronde, assez luisante, elle est de 2,5 en diamètre. » GÉOMÉTRIE. — Stir une certaine famille de courbes et de surfaces. Note de MM. F. Klein et S. Lie, présentée par M. Chasies. « Dans la Note que nous avons l'honneur de communiquer à l'Acadé- mie, nous nous proposons d'établir un théorème général concernant cei-- taines courbes et surfaces. Notre Note se composera de deux parties. Dans la première partie nous définirons les courbes et les surfaces dont nous voulons parler; dans la seconde, nous donnerons l'explication et la dé- monstration de notre théorème. I. » 1 . Les courbes que nous allons considérer sont celles qui se transfor- ment en elles-mêmes par une infinité de transformations linéaires, permet- tant d amener en général chaque point de la courbe en chaque autre. » Parmi ces transformations linéaires on trouvera nécessairement une transformation infinitésimale; et réciproquement, si une courbe se trans- forme en elle-même par une transformation linéaire infinitésimale, elle se transformera en elle-même d'une infinité de manières. Ainsi nos courbes sont les intégrales générales du système d'équations différentielles rlj) : ck[ : dr : ds ^^^ p'; ij' ; ;■' ; s\ où p, (], r, s; p\ (f, / ', s' désignent des fonctions linéaires des coordonnées. » De la transformation bien connue de ce système d'équations à une forme canonique, on conclut qu'on peut déterminer toujours un tétraèdre, qui reste invariable, |)nr lui nombre simplement infini des transformations linéaires appartenant à la courbe. Si ces transformations ne dépendent que d'un seul paramètre arbitraire, ce tétraèdre sera unique; dans le cas (' t223 ) contraire (i), il pourra être choisi parmi une infinité d'autres. Nous ajou- tons que ce tétraèdre n'est pas nécessairement un tétraèdre proprement dit, mais qu'un nombre quelconque de ses faces peuvent coïncider. » Dans ce qui va suivre, nous supposerons un tétraèdre donné, et nous considérerons les courbes appartenant à ce tétraèdre. Pour plus de briè- veté, nous les désignerons par un symbole, la lettre V. » 2. On sait que les transformations linéaires qui laissent invariable un tétraèdre sont échangeables entre elles. i> Conséquemment, les surfaces engendrées par des courbes V,, qui se transforment en elles-mêmes par les mêmes transformations linéaires et qui coiq^ent une autre courbe V,, appartenant au même tétraèdre, contien- dront un nombre doublement infini de courbes V. Elles se transformeront donc en elles-mêmes par un nombre doublement infini de transformations linéaires appartenant au tétraèdre. Ces transformations permettent d'ame- ner en général chaque point de la surface en chaque autre. Ces surfaces sont celles dont nous allons nous occuper; nous les désignerons, de même que les courbes, par la lettre V (2). » 3. On obtient les équations de ces surfaces de la manière suivante : » On peut former trois expressions des coordonnées, qui, par les trans- formations linéaires appartenant au tétraèdre donné, ne se changent que par une constante additive. Dans le cas d'un tétraèdre proprement dit, ces expressions sont les logarithmes des quotients de trois des fonctions linéai- res qui représentent les faces du tétraèdre par la quatrième. Dans les autres cas, il faut remplacer les logarithmes en partie par des expressions algé- briques. » Or les surfaces V sont représentées par les équations linéaires entre ces expressions. » 4. Nous allons énumérer quelques-unes des courbes V et des siu'fa- ces V, qui ont été étudiées sous d'autres points de vue. » Parmi les courbes V planes, on remarque surtout les paraboles et les spirales logarithmiques : aussi un grand nombre des propriétés de ces cour- bes ne sont que des cas particuliers du théorème général que nous voulons démontrer. (i) La seule courbe gauche qui correspond à ce cas est la courbe du troisièuie oriire. (2) La surface développable d'une cubique gauclic, ([ui n'est pas une surface V, se trans- forme aussi en elle-même par des transformations linéaires, permettant d'amener en jjéncra! chacun de ses points en chaque autre. ( 1224 ) )) Parmi les courbes V gauches, appartenaut à un tétraèdre proprement (Ut, on doit distinguer les courbes du qnatrième ordre avec un point de rebroiissemenl cl les courbes transformées linéaires de la loxodromie sur la sphère. Il est bon d'ajouter que ces dernières courbes contiennent un nombre infini de courbes algébriques; les plus simples sont la cubique gauche et une courbe du quatrième ordre, possédant deux tangentes sta- tionnaires (i). » Parmi les surfaces V, appartenant à un tétraèdre proprement dit, on doit remarquer une particularisation homographique : les surfaces don- nées par l'équation yMyb^c __ const., pour lesquelles M. J.-A. Serret a déterminé les lignes de courbure [Jour- nal de M. Lioitville, t. XII). » Si deux faces du tétraèdre coïncident, les courbes V contiennent l'hé- lice, les surfaces V l'héliçoïde gauche. » Enfin, si toutes les faces du tétraèdre coïncident, les courbes V sont des cubiques gauches, et les surfaces V des surfaces réglées du troisième ordre de cette espèce particulière dont les deux directrices coïncident. » Nous ajoutons encore que, dans un travail sur les formes ternaires (Molli. Jnn., t. I), MM. Ciebsch et Gordan ont considéré incidemment les courbes planes, lieu d'un point, qui est transposé successivement par la même transformation linéaire. II. » Pour établir notre théorème sur les courbes V et les surfaces V, nous allons faire une transformation de l'espace donné, qui n'est pas nécessaire pour notre but, mais qui est très-couunode. Cette transformation rappoite l'espace donné (A) à un autre espace (B), dont les coordonnées x,j", s sont égales aux trois expressions qui, pour les transformations linéaires appartenant au tétraèdre donné, ne se changent que par une constante additive. Alors ces tranformations linéaires deviendront les translations de l'espace B, et les courbes V ses droites, les surfaces V ses plans. » Maintenant nous développerons quelques notions par rapport à l'es- pace B. » 1 . Si l'on transpose une courbe ou une siuface |iar toutes les transla- tions, elle formera un syslème de courbes ou de surlaces. {\} M. Cayley a signale cette espèce [Quart. Joiirn., VII;. ( 1225 ) M Un système contient, en général, un nombre triplement infini d'élé- ments. » Le nombre des droites, formant un système, n'est que doublement infini. » Le nombre des plans, formant un système, n'est que simplement infini. » Nous disons aussi des points de l'espace qu'ils forment un système. » 2. Les éléments de deux systèmes quelconques, qui contiennent un nombre triplement infini d'éléments, pourront être coordonnés des deux manières suivantes. >) En choisissant à volonté deux éléments des deux systèmes, on fera correspondre tous les éléments que l'on obtient de ces deux, soit par des translations identiques, soit par des translations opposées. La première sorte de correspondance sera nommée cogrédienle, la deuxième contragré- diente. » Les deux éléments choisis pour établir ces correspondances ne se dis- tinguent pas parmi les autres. » Soient «, b deux systèmes coordonnés par une correspondance con- tragrédiente. Alors les éléments a, enveloppant Z», , correspondront aux éléments è, enveloppant a,. » On conclut de là que les éléments a, correspondant aux éléments h, qui enveloppent un élément c,, et les éléments /?, correspondant aux élé- ments a, qui envelop|)ent le même élément c,, envelopperont un même élément d^. i> 3. Après avoir établi une correspondance entre deux systèmes a, /;, on peut en déduire une correspondance entre tous les systèmes, dont les éléments sont enveloppés par des a et des h. Pour cela, il suffit de coor- donner tous les éléments, qui sont enveloppés par des a, b correspondants. » Cette correspondance sera cogrédiente, si la correspondance entre a, h est cogrédiente; si la dernière est contragrédiente, la correspondance établie sera de même contragrédiente, d'après les théorèmes que nous venons d'énoncer. » Il faut distinguer ici surtout le cas où «, b sont des courbes dont les tangentes sont parallèles aux arêtes d un même cône. Dans ce cas ou ob- tient une correspondance entre toutes les courbes dont les tangentes ont ces directions. » 4. Si l'on transforme, par une des correspondances que nous venons 0, R., 1870, i"- Semestre. (T. LXX, N» 23.) 162 ( 1220 ) d'établir, des droites ou des plans, on obtiendra des droites ou des plans du même système. » De là on conclut, comme corollaire, que les droites et les plans se transforment en eux-mêmes, si l'on coordonne im élément rt, qui les en- veloppe, à un élément Z», qui les enveloppe aussi. » 5. Revenons maintenant à l'espace A. Tout ce que nous venons de dire sur les différentes correspondances, que l'on peut établir dans l'espace B, subsiste encore là, si l'on remplace les translations par les transformations linéaires appartenant au tétraèdre donné. Ainsi, en faisant usage de la ter- minologie employée pour l'espace B, nous aurons le théorème suivant, que nous nous proposions d'établir : » Si l'on transforme des courbes V ou des surfaces V par une correspondance appartenant au tétraèdre donné, on obtient des combes V ou des surfaces V du même système; et ensuite ce corollaire: » Les courbes V et les surfaces V 5e transforment en elles-mêmes, si l'on coor- donne un élément a, qui les enveloppe, à im élément b, qui les enveloppe aussi. » ANATOMIE COMPARÉE. — Sur la circulation des Oligochœtes, du groupe des Naïs. Note de M. Edm. Perkier, présentée par M. de Quatrefages. « Dans ses recherches anatomiques sur les Annélides oligochœtes, M. Cla- parède a laissé complètement de côté le groupe des Nais; aucun travail important n'a été publié depuis sur ces animaux. Un travail assez étendu, entrepris sur le Det^o obtusa, animal voisin des Naïs, nous permet de faire connaître quelques faits nouveaux sur l'appareil circulatoire de ces ani- maux, qui n'a pas été étudié jusqu'ici. » Les Deio ne diffèrent guère des Naïs que par un appareil branchial composé de quatre digitations simples, rétractiles, insérées sur une sorte de pavillon,qui s'épanouit à l'extrémité postérieure du corps et dont une figure, inexacte à certains égards, a été donnée par d'Udekem dans les Bulletins r Académie royale de Belgique. u L'appareil circulatoire du Dero obtusa se compose essentiellement d'un vaisseau ventral et d'un vaisseau dorsal, occupant tous deux la ligne mé- diane. Le vaisseau dorsal est contractile. Ces deux troncs principaux sont reliés entre eux d'une manière très-complexe, qu'il nous faut étudier dans ( 1227 ) la tête, dans les anneaux antérieurs, les anneaux moyens et dans l'appareil respiratoire caudal. » Dans cinq anneaux qui font suite à la tête, les deux vaisseaux médians sont luiis par une infinité de branches latérales, formant un réseau très-com- pliqué, qui entoure l'appareil buccal et l'oesophage; ces deux vaisseaux se trouvent considérablement amoindris quartd ils arrivent à la région cépha- lique. Au-dessous de la bouche, le vaisseau ventral émet deux branches, qui pénètrent dans la cavité céphalique; le vaisseau dorsal se prolonge au- dessus du cerveau, jusqu'à l'extrémité antérieure de celte même cavité, et là, il se bifurque en deux branches qui se replient de chaque côté, se subdivisent à leur tour, et dans lesquelles viennent s'aboucher les deux branches issues du vaisseau ventral. » Dans les anneaux 6, Tel 8, se trouvent trois coeurs contractiles, formés chacun par deux anses vasculaires flottantes, périviscérales. )) Dans les anneaux moyens, on voit naître, du vaisseau dorsal, trois ou quatre anneaux vasculaires, embrassant très-étroitement l'intestin, dont ils font le tour sans s'aboucher avec le vaisseau ventral. Ces anneaux sont re- liés entre eux par un assez grand nombre de vaisseaux longitudinaux, régu- lièrement espacés et formant avec les anneaux un treillis fort élégant, à mailles rectangulaires. De petits vaisseaux naissent de ce treillis et se divi- sent à la surface de l'intestin. De l'un des vaisseaux longitudinaux, situés dans le voisinage du plan de symétrie horizontal de l'intestin, naît une branche vasculaire, qui se bifurque quelquefois et vient s'ouvrir dans le vaisseau ventral, de sorte que le sang parli du vaisseau dorsal est obligé de traverser tout le réseau avant de rentrer dans le vaisseau ventral. » Ces dispositions sont, en partie, masquées par les cellules hépatiques, dans l'animal vivant. Elles semblent indiquer que l'intestin revêtu de cils vibraliles des Nais joue un rôle important dans la respiration. » Le vaisseau ventral se prolonge jusqu'à l'extrémité postérieure du pa- villon. Là, il se bifurque et donne naissance à deux branches, qui longent les bords du pavillon, dont la forme est triangulaire, en détachant sur les angles latéraux deux triangles équilatéraux. De chacune de ces deux bran- ches naît, en face de chaque digitalion respiratoire, une branche qui pé- nètre jusqu'au sommet de la digitation, là se recourbe en anse el vient s'aboucher avec l'anse vasculaire de la digitation du même côté. Il en ré- sulte deux vaisseaux latéraux, qui se joignent au prolongement des deux branches mères, pour former le vaisseau dorsal. » En supprimant la disposition spéciale au pavillon respiratoire des Dero, 162.. ( 1228 ) on tombe sur le type de l'appareil vasculaire des Nais proprement dites. M Nous n'indiquons ici que les dispositions essentielles : elles seront développées en détail dans un Mémoire qui sera prochainement public. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Expériences sur tes phénomènes dont les globules blancs du sang et les parois des capillaires sont le siège pendant l'in- flammation. Note de M. V. Feltz, présentée par M. Ch. Robin. « Dans ce nouveau travail se trouvent établis les points suivants : » Le passage des leucocytes à travers les parois des vaisseaux n'a pu être constaté; les lacunes épilhéliales ou stomates, admises par Conheim, n'ont pu être reconnues malgré des préparations nombreuses faites avec le ni- trate d'argent; la solution employée et favorable à ce genre de recherches est de I gramme ])our looo grammes d'eau. » Les essais de coloration des globules avec la poudre de cinabre ont été aussi négatifs que ceux tentés avec le bleu d'aniline. Dans l'un et l'autre cas, l'auteur n'a obtenu que des circulations de poussières, quelquefois des phénomènes emboliques par agglutination des molécules étrangères. Par ci, par là, il a vu des grains s'arrêter sur des globules blancs, mais jamais il n'a pu observer une pénétration quelconque. Inutile d'ajouter qu'il n'a jamais vu ces poussières pénétrer dans les parois vasculaires ni les tra- verser. » De ses essais sur la circulation dans le péritoine, il est arrivé à consta- ter qu'avec la solution de nitrate d'argent sus-indiquée, on pouvait colorer, pour quelques heures au moins, les contours des épithéliums paviuienteux, mais il n'a pu découvrir de lacunes semblables à celles décrites par Reckling- hausen sur le péritoine du diaphragme. » Sur des péritoines enflammés artificiellement par introduction de corps étrangers dans la cavité abdominale, il a pu constater qu'au début, au moins, les leucocytes ne prennent pas n;iissance dans l'épithélium, car on voit celui-ci encore intact au-dessus des éléments de nouvelle for- mation qui entourent les vaisseaux et infiltrent le tissu péritonéal. Le tissu épithélial ne se modifie qu'environ six heures après le début de l'in- flammation. » Quant à la prolifération des leucocytes dans le sang, l'auteur, qui en supposait l'existence, en i865, dans son travail sur la leucémie, n'a pu l'établir malgré des recherches nombreuses faites depuis ce temps. ( 1229 ) » Dans des cornées de lapin normales, il a pu constater la présence de corpuscules fusiformes et étoiles, disposés régulièrement entre les bandes ou faisceaux de tissu lumineux formant la trame de l'organe. Sous ce rapport, il admet la description de His. » Dans des cornées enflammées, après quelques heures d'inflammation il a vu ces corpuscules se gonfler, doubler et tripler do volume, et leurs prolongemeuts suivre la même dilatation. Le contenu est transparent et finement granuleux : on y voit quelquefois un ou plusieurs noyaux. » Après un temps plus long, de deux à huit jours, le contenu des corpus- cules dilatés se segmente et prend des formes analogues à celles que mon- trent les leucocytes, qui deviendront libres ultérieurement. Toutefois, il peut arriver que ce travail soit très-peu actif et que les corpuscules hyper- trophiés subissent une véritable dégénérescence colloïde. Ij'auteur n'a ja- mais vu, à proprement parler, de divisions ou scissions |)rohféraMtes des noyaux. » D'après l'auteur, la génération des éléments nouveaux se fait aux dé- pens du jjrotoplasma ou contenu des corpuscules dont la nutrition a été changée par ce trouble circulatoire, devenant cause du trouble nutritif, qu'on appelle travail inflammatoire. Il n'est pas éloigné d'admettre que le contenu des corpuscules hypertrophiés, devenant libre par une cause ou par une autre, peut encore prendre des formes déterminées. » M. A. Georget adresse, de Tours, une rectification à quelques erreurs de dates qui se sont glissées dans sa brochure sin- le niaïuiscrit du P. Gran- ciillnii. Les conclusions demeurent d'ailleurs les mêmes. Le P. Grandillon aurait été, eu 1617, professeur de physique à Orléans; de 161 g à 1623, successivement professeur de logique, de métaphysique et de théologie à la Flèche; en 1624 et 1625, professeur de théologie à Paris; en 1626 et 1627, préfet des études et maître de conférences [con- cionalov) à Piourges; de 1628 à i63o, recteur à Alençon, où il mourut le 29 octobre i63i. Il était prêtre avant i6i4, et avait fait un cours public de philosophie à Paris ((). M. R. RoTTGER soumet au jugement de l'Académie une brochure inti- (i) Ces documents sont extraits des Catalogues authentiques et du Nécrologe de la Com- pagnie de Jésus. ( I23o ) tiilée : « La force des forces. La pression atmosphérique, force motrice gratis à la disposition du génie humain ». L'auteur joint à cet envoi une Note manuscrite, indiquant les observations faites postérieurement à l'im- pression de cette brochure. Ce travail sera renvoyé à M. Delaunay, qui examinera s'il est de nature à faire l'objet d'iui Rapport à l'Académie. M. H. Laackman adresse une Note, écrite en allemand, concernant la trisection de l'angle. On fera savoir à l'auleur que, en vertu d'une décision générale, les Com- munications sur ce sujet sont considérées comme non avenues. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Section de Médecine et de Chirurgie préseule, par l'organe de son doyen, M. Andkal, la liste suivante de candidats à la place de Correspon- dant, vacante dans son sein par suite du décès de M. Panizza : En première ligne 31. Rokitaxski, à Vienne. En deuxième ligne M. Lebert, à Breslaw. En troisième ligne, par ordre ( M. Bowman, à Londres. alphabétique j M. Donders, à Utrecht. En quatrième ligne, par ordre i M. Ben.\et, à Edimbourg. alphabétique (M. Paget, à Londres. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures et demie. É. D. B. ( I23l ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 6 juin 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Note sur la détermination du coefficient de dilatation d'un barreau d'argent ; par MM. E. Plantamour e« A. HiRSCH. Genève, 1870; hr. in-8°. Description de quelques Crustacés nouveaux de la famille des Portuniens ; par M. Al.-Milne Edwards. Paris, sans date; in-4°. Révision du genre Thelphuse et description de quelques espèces nouvelles fai- sant partie de la collection du Muséum; par M. Al.-Milne Edwards. Paris, sans date; in-/î° avec planches. Note sur quelques nouvelles espèces du genre Sesarma (Say); par M. Al.- Milne Edwards. Paris, sans date; in-4°. Coordonnées curvilignes. Recueil de différents Mémoires publiés par M. l'abbé AouST; in-4° relié. (Ce volume est renvoyé à l'examen de la Section de Géométrie.) Etude sur les névralgies réflexes s/mptomatiques de l'orclii-épididymite blen- norrhagique ; par M. Ch. Mauriac. Paris, 1870; in-8°. (Présenté par M. Ch. Robin pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1870.) L'art de ramener la vie à bon marché, de prévenir les inondations et de créer des richesses incalculables; jiar M. H. Poupon. Paris, sans date; in-8°. (Adressé au concours des Arts insalubres, 1870.) Métallotltérapie. Du cuivre contre le choléra au point de vue prophylac- tique et curatif, par M. V. BuRQ. Paris, 1867; in -8°. (Adressé au concours Bréant.) La lame spiride du limaçon de i oreille de i homme et des mammifères. Re- cherches d'anatomie microscopique, i'" et 2*^ parties; par M. LoEWENRERG. Paris, 1867-1868; 2 br. in-8". Etudes sur les membranes et les canaux du limaçon; par M". LoEWENRERG. Paris, sans date; br. in-8". (Ces deux derniers ouvrages sont adressés par l'auteur au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1870.) ( 1232 ) La Chimie nouvelle ou le crassier de ta nomenclalure chimique de Lavoisier ; par M. C.-E. Jullien. Paris, 1870; in-8°. Pierre Richer de Belleval, fondateur du Jardin des Plantes de Montpellier . Discours prononcé à la séance solennelle de rentrée des Facultés et de i Ecole supérieure de pharmacie, le i5 novembre 1869; parM. J.-E. Planchon. Mont- pellier, 1869; in -8". Bulletin de la Société impériale de Chiruryie de Paris pendant l'année 1869, 2* série, t. X. Paris, 1870; in-8''. Une épidémie de variole à Bordeaux; par M. T. DesmaRTIS. P)or(leatix , 1 870 ; br. in-8''. Anales. . . Annales du Musée public de Buenos-Aires, pour servir à In connais- sance des objets d'histoire naturelle nouveaux ou peu connus conser~vés dans cet établissement; pur M. G. BURMEiSTRR, 7" livr., t. II, impartie. Buenos- Aires, 1870; in-4° avec planches. Sulle... Sur les observations spectroscopiques des bords et des protubérances solaires, faites à l'observatoire de l'Université romaine de Campidoglio, 1^ Note «le M. le prof. L. Respighi. Sans lieu ni date; in-4°. (Extrait fies Comptes rendus de l'Académie pontificale des Nuovi-Lincei. ) Osservazioni... Observations sur le fémur et le tibia de /'jEpyornis récem- ment découverts par M. A. Grandidier; Mémoire de M. G. -G. BiANCONi. Bo- logne, I 870; in-4°. Dello... Sur les lésions sanglantes des grandes artères; par M. L. Porta. Milan, i87o;in-4°. Vierteljahrsschrift. . . Journal trimestriel de la Société astronomique, ptddié par les secrétaires MM. A. AuWERS et A. Winnecke, 5*= année, 2* liv., avril 1870. Leipzig, 1870; in-8''. ERRATUM. (Séance du 3o mai 1870.) Pat;e 11 53, ligue 5 en remontant, d'arbitraire dans le quart de cercle pris pour » unité. » )) L'affirmation de M. d'Abbadie me paraît contestable : en effet, si le quart de cercle a été de tout temps considéré à part, relativement à la gé- nération des fonctions trigonométriques, c'est qu'en effet ces fonctions y prennent toutes les valeurs absolues qu'elles présentent dans l'étendue d'une ou de plusieurs circonférences ; mais le quart de cercle a-t-il été .63.. ( ia36 ) pour cela réellement considéré comme l'iiiiité angulaire? La dénomination si usitée de quadrant (quart de cercle) ne prouverait-elle pas, au con- traire, que le cercle entier était tacitement pris pour unité? Sans remonter aux origines, ou peut faire remarquer que les fonctions trigonoméiriques n'accomplissent pas leurs entières évolutions dans le quart de cercle; à l'exception de la tangente et de son inverse, elles ne prennent toutes les valeurs dont elles sont susceptibles que dans la circonférence entière : la circonférence seule représente exactement la période de ces évolutions. » Quand on se place au point de vue de la Géométrie élémentaire et que j'appellerai volontiers le point de vue statique, il peut paraître naturel de prendre pour unité l'angle droit ou même le double de cet angle; mais lorsqu'on veut envisager la génération des lignes et des surfaces par le niouveuient des points et des lignes, le choix cesse d'être arbitraire. Qu'on fasse tourner une droite dans un plan, autour d'une de ses extrémités, dans un même sens, elle passera par sa position priuiitive après avoir fait d'abord un toui\, puis deux tours, etc.; le tour est donc, à ce point de vue plus général que l'autre, la véritable unité angulaire, et connue il est accompli sans qu'on ait à se préoccuper du chemin linéaire décrit par chaque point de la droite, il serait évidemment préférable d'emploj'er la dénomination de tour plutôt que celle de circonférence. En désignant le tour par la lettre t, les parties du tour que l'on aurait à considérer s'écriraient TT T ,. ,277277 3 77 -> t;)' • •» -? au lieu de — ) -^7-5 • • •> — 2 3/2 2 J » Dans ce système, l'argument des Tables Irigonornétriques seiait la partie fractionnaire du tour : de même, dans les Tables des autres fonctions périodiques, il conviendrait de prendre pour argument la fraction de période correspomlante à la valeiu' donnée de la variable, plutôt que de prendre, comme l'ont fait quelques auteurs, un nombre quatre fois plus fort, par analogie avec ce qui se pratique pour les Tables trigononiétriques centésimales. » Qu'on me permette, en terminant, de présenter une remarque sur la subdivision décimale du jour : la seconde sexagésimale est la 86400" partie du jour; et les astronomes la subdivisent en dix parties; or personne ne contestera qu'ils ne parviennent aisément à subdiviser, de la même manière, la cent-millième partie du jour, quantité qui ne difl'"ère que d'en- viron ~ de la seconde sexagésimale. » ( 1237 ) PHYSIQUE. — Sur la chaleur spécifique des mélanges d'alcool et d'eau. Noie de 3IM. Jamin et Amaury. « Dans un travail présenté à l'Académie le 28 mars dernier, nous avons mesuré la chaleur spécifique de l'eau à diverses températures par le pro- cédé suivant : » Autour d'un vase cylindrique en cuivre mince, nous enroulons un fil de laiton couvert de soie, dont la résistance mesurée à diverses tempéra- tures est 90(1 -f- 0,001 5 .t). Nous y faisons passer un courant dont l'inlen- sité se mesure par la déviation â d'une boussole de tangentes; il développe par minute une quantité de chaleur Q donnée par la loi de Joule: Q = 9oK(r H- o,ooi5.<)tang-c?. D'autre part, on verse dans le calorimètre lui poids de liquide qui est lou- jonrs le même et égal à 3oo grammes, à quoi il finit ajouter celui du calo- rimètre réduit en eau, qui est 9, 3. Ce liquide, continuellement brassé par un agitateur, recueille la chaleur dévelo[)pée dans la spirale et s'échauffe de A^ par minute. On a, en appelant y la chaleur spécifique, Q = 3o9es3.7Ai; d'où 9oK(H-o,ooi5.f)tang=5 "^ ~~ 3096^3. A/' » Le calorimètre est au milieu d'une enceinte qu'on peut maintenir à une température voisine de la sienne; la jierte par rayonnement est très- petiie; on en lient compte par les métliodes connues, en observant la tem- pérature avant et après le passage du courant. En appliquant la méthode à l'eau, nous avons trouvé 9oK(i H- o,ooi5.?)tang2(î „/ i ' 3098'-, 3. a; ' \i — o,ooii.ï » En prenant pour vuiité la chaleur spécifique de l'eau à zéro, 011 a <)oK ,, c ir r I — 2i,D, R = 10,0, y — 3o9s%3 ' ' ' ' ' 1 — 0,0011./' la quantité K est trouvée une fois pour toutes et servira pour tous les li- quides. » Nous venons aujourd'hui communiquer à l'Académie le résultat des mêmes recherches sur divers mélanges d'alcool et d'eau. Rien n'a été changé aux appareils ni au mode d'exécution ; le poids du liquide est resté le même, ( 1238 ) le courant a gardé sensiblement une intensité égale, et les corrections une même valeur. On eut la précaution de terminer les expériences connue on les avait commencées, |)ar une dernière étude sur l'eau; elle fut concordante avec la première, ce qui prouve que R n'avait pas changé et que les ré- sultais sont rigoureusement comparables. On étudia neuf mélanges diffé- rents, dans lesquels la proportion de l'eau s s'échelonnait régulièrement de zéro à i . Nous transcrivons les résultats trouvés pour quatre d'entre eux : Tableau k° 1. — Chaleurs spécifiques des mélanges d'alcool et d'eau. V V t A( S obseryées. calculées. t At i observées. calculées 1" Sêkie £ = 0. (Alcool.) 1 5' Série, e = 0,66. 20,92 0,895 23,09 0,660 o,65o ■7>75 o,55o 23,21 1,090 0,990 24,90 0,890 23, o3 0,663 o,C6o 16,25 o,55o 23,18 1,082 1,087 28,85 o,.S8o 23,00 0,67.', 0,675 18,95 0,545 23,16 1,093 1,092 32,55 0,865 22,54 0,685 0,695 24,57 0,544 23, i5 1,106 1 , 100 3G,i5 0,855 22, /iS 0,692 0,702 27,45 0,5'|2 23,12 1,110 1,110 3y,52 0,8^5 22,45 0,702 0,7i5 3o,25 0,540 23, 10 1,117 1,114 /,',,. 5 o,83o 22,, '|2 0,718 0,725 32,90 0,538 23,09 .,124 1 , 125 45,70 0,825 22, /JO 0,722 0,735 35,12 0,536 23,07 1,128 1 , i3o /,8,62 o,8i5 22,36 0,728 0,750 37,30 0,535 23,06 I,|33 1 ,i3o 2» Si RIE. e = 0,16. 39,57 41,87 0,533 o,53o 23, o5 23, o3 1,143 I , i5o 1 , 1 3 2 1,140 18, 52 22,35 0,780 0,770 23,00 22,57 0,744 0,757 0,770 0,785 7' Série. s = 0,83. 25,87 0,750 22,55 0,780 0,798 .4,70 0,540 23, 12 1,089 1,080 29,35 0,7/10 22,54 0,79') 0,812 <^,2^ 0,535 23, oG 1,093 1,080 32,70 0,730 22,52 0,809 0,835 '9,67 0,532 23,00 1,092 i,o85 35,75 0,720 22, 5l 0,822 o,83o 22,20 o,53o 22,57 1,096 1 ,090 3',, 12 0,725 2 2,50 0,816 o,83o 24,87 o,53o 22,54 >,09l 1,090 37,02 0,720 22,4s 0,823 0,835 27,60 0,528 22, 5l ',099 1,096 /|0,00 0,710 22,15 0,832 0,840 3o, 10 0,525 22,48 1 , io3 1 , 100 42,75 0,705 22,/, 2 o,8'|i o,85o 32,45 0,520 22,45 1,112 1,110 /| 5 , 60 0,700 22,39 0,818 0,860 » Tous ces résultats ont été tracés graphiquement, en prenant les tempé- ratures pour abscisses. Dans chaque cas les points étaient sensiblement en ligne droite, et les expériences ont pu se représenter par la formule a + bt. "Voici le résumé de toutes les mesures : ( 1239 ) Tableau n° 2. — Résumé des expériences. Proportion d'eau s. Chaleur spécifique ■/. Alcool pur o o,58o + o,oo34o.? Mélange n" i o, i6 0,720 + o,oo3io.? » n° 2 0,33 0,840 -f- o,oo3oo.? » n" 3 o,5o 0,940 + 0,00280. r " n" 4 0,66 I ,o3o + o,oo25o.f " n° 5 0,75 I ,o55 -f- 0,00220.; » n° 6 0,83 I ,o65 -+- o,oo2o5.? » n°7 0,916 1, 060 + o , 00200 . t Eau pure 1,00 i . 000 + o , 00 1 1 o . f » Le coefficient de t représente l'accroissement de y pour i degré de température, ou la tangente de l'angle que fait avec l'axe des t la droite figurative des chaleurs spécifiques. On voit, par le tableau n" 2, que cet angle diminue depuis l'alcool pur, où il est maxiuuim, jusqu'à l'eau. Ainsi la chaleur spécifique est d'autant plus variable avec la température que le mélange contient moins d'eau. » Si l'on porte son attention sur le premier coefficient, qui exprime la chaleur spécifique à zéro, on voit qu'il augmente d'abord rapidement avec la proportion d'eau; il devient égal à l'unité quand cette proportion est égale à 0,69; il continue de croître et atteint un maximum égal à i,o65 quand £ = 0,80, après quoi il redescend jusqu'à l'unité pour £ = i . » Ce résultat prouve que la chaleur absorbée par un mélange qui s'é- chaufle n'est p;is égale à la somme des chaleurs prises par ses éléments; car si cela était vrai, la chaleur spécifique résultante serait toujours plus petite que celle de l'eau, elle serait donnée par la formule y, = £(i + 0,001 1 .^) + (i — £)(o,58o + o,oo34o. t); pour chaque température elle augmenterait suivant une ligne droite, depuis la chaleur spécifique de l'alcool jusqu'à celle de l'eau. Ce n'est pas ainsi que les choses se passent : la valeur y donnée par l'expérience est toujours plus grande que y,; l'excès y — y, croit avec £, atteint un maximum pour £ = 0,80 environ ; il décroît ensuite jusqu'à zéro quand £ = i . Voici les va- leurs de ces excès pour la température de zéro : £ 0,000 0,16 0,33 o,5o 0,66 0,75 o,85 0,916 1,00 7 o,58o 0,720 0,840 0,940 i,ojo i,o55 I ,o65 I ,o3o 1,00 7 — 7,.. 0,000 0,073 0,122 o,i5o 0,173 o,i52 0,137 0,066 0,00 ( I24o ) » Cette divergence entre les chaleurs spécifiques réelle et moyenne mérite d'autant plus de fixer l'attention, que, dansla mesure des clialeursde combi- naison et de dissolution, les expérimentateurs ont supposé nulle la diflérence y — 7m et qu'ils ont dû commettre des erreurs graves. Ces mesures devront être recommencées. Pour le moment, il faut chercher à expliquer, et, s'il est possible, à calculer ces variations de la chaleur spécifique. Or on sait que cet élément augmente quand les corps s'échauffent, c'est-à-dire quand ils se dilatent; il est donc naturel de penser qu'elle augmente aussi jiour l'alcool et l'eau quand on les mélange, puisqu'ils prennent un volume plus grand et une densité moindre. » Pour continuer cette idée, supposons que la chaleur spécifique d'un corps croisse proportionnellement à sa diminution de densité, ce qui ne peut être ni tout à fait rigoureux ni très-éloigné de la vérité. Soient £ et a les proportions d'eau et d'alcool, d et ci' leurs densités normales à la tem- pérature considérée et D celle du mélange : le volume total V sera égal à -; ce sera aussi celui des poids £ et « des deux liquides, et leurs densités seront devenues eD, «D; elles auront diminué de r/-£D, d'—c/.jy. » Ces diminutions devant être proportionnelles aux accroissements des chaleurs spécifiques C— c et C — c' , on aura C-c = R(^-£D), C'-6-' = ^'(f/'-aD), et la chaleur spécifique du mélange sera (2) 7 = C£ + c'«+K£(rt'— £D)+K'(rf' - (/D). » Telle est la formule qui doit représenter les expériences; c et c' sont les chaleurs spécifiques de l'eau et de l'alcool, d, d', D leurs densités et celle du mélange qui sont connues par les Tabl(\s de Gay-Lussnc et de Gilpin. Quant à R et K', on peut leur attribuer divers groupes de valeurs. Eu les supposant égaux entre eux et à 4)'> on satisfait aux conditions du problème. Les nond,>res calculés du tableau n° 1 sont donnés par cette for- mule. Elle est générale ; elle s'applique à tous les mélanges, quelle que soit leur proportion, et à toutes les températures; elle résume la loi des cha- leurs spécifiques de ces mélanges; et, imersement, elle prouve que la cha- leur spécifitpie de chaque élément augmente proportionnellement à la di- minution de sa densité. Voici son expression définitive : 7 = £ [1-4-0,001 1./ -f-4»i (f/— £D)J-|- a [o,58o-|-o,oo3/(0.ï -\-^,i{d'—u'D)]. ( 124» ) » Dans les mélanges d'e.TU et d'alcool, i! y a toujours une conlfaclion, ce qui fait que la densité D est plus giande c|ik; la densité moyenne; mais cette contraction est petite; on peut la négliger dans une première approxi- mation, et alors l'expression se simplifie. I.e volume V est égal à la somme des volumes -> -, des éléments; la densité D est a d D dd' 7-7, = td' + ad V id' + ad' kd- + k'd"= l' d' + j.d » Sous cette tonne approchée, la tbniiule peut éire aisément discutée. Un voit que 7 — 7, est nul pour a = o et a = h, et qu'elle allenit un maxi- mum quand c2 a- d ce qui se vérifie; et si l'on donne à P une valeur égale à 0,66, on peut cal- culer 7 — 7,, et par suite 7. Les résultats sont sensiblement égaux à ceux de l'expérience, comme on le verra par le tableau suivant, dont les noinbres correspondent à tous nos mélanges à trois lempératin-es ilifférentes : Tableau n" 3. ( =^ — i,ii. ( =. i3 Si. '/• /• c observ. calcul. observ. calcul. 0,0 .. . 0,577 0,577 o,63o o,63o 0,16.. 0,717 0,721 0,760 0,751 0,33 . . 0,837 0,860 0,820 0,820 0 ,5o . 0 , gSb 0'949 0,990 I ,001 0 , GG . . 1,027 1 ,o38 ,,075 1,074 0,75. . 1 ,o53 1 ,026 I ,080 1 ,067 o,83 . . I ,o63 1,037 I ,060 1.059 0,91 .. i,o58 I ,oi3 1 ,080 1 ,069 i ,00 . . 0.999 0.999 I ,020 I ,030 observ. calcul. 0,710 0,710 0,835 0,852 0,960 0,982 I ,o5o [,oG3 1 , !3o 1,137 I, i4o 1 , 1 35 1 , 1 20 [ , 101 1 , 1 20 i,o85 1 ,OJO I ,o5o » Depuis que nous avons annoncé nos premières expériences, M. Re- gnault a réclamé la priorité de la méthode pour M. Pfaundier. Nous ne croyons pas celte réclamation fondée : cette méthode appartient au physi- cien éminent qui a découvert les lois de la chaleur dégagée par les courants, à M. Joule. Non-seulement il l'a indiquée, mais il l'a pratiquée pour Irouver la chaleur spécifique du plomb, qu'il a fixée à o,3o3 ; il a même employé le C. R., 1870, I" Suueitie. (T.LXX, WS-i.) I 64 ( 1242 ) procédé différentiel que M. Pfaundler a cru avoir découvert (i"). Je'siiis heureux d'ajouter qu'en i85g, M. Bosscha a employé le courant électrique pour mesurer l'équivalent mécanique fie la chaleur, et imaginé la méthode de compensation des pertes par rayonnement, méthode que j'avais posté- rieurement indiquée moi-même (2) et que j'ai abandonnée depuis. » PHYSIQUE. — Remarques de M. Bussy à l'occasion de ta Communication de M. Jamin. « Dans la Communication qui vient d'être faite à l'Académie, il y a deux choses : l'exposition d'un procédé nouveau applicable à la détermi- nation des chaleurs spécifiques, sur lequel je n'ai aucune observation à pré- senter, et l'application de ce procédé aux mélanges d'alcool et d'eau qui a conduit les auteurs à constater ce fait remarquable et inattendu, que, con- trairement à ce qu'on aurait pu prévoir, le mélange d'alcool et d'eau pos- sède une chaleur spécifique plus considérable que la chaleur spécifique moyenne de ses éléments. )) Je dois faire observer, à cette occasion, qu'il y a déjà longtemps tjue M. Buignet et moi avons été conduits à une conclusion semblable. Nous avons constaté qu'un mélange de i équivalent d'alcool, soit 46 grammes, et de 6 équivalents d'eau, soit 54 grammes (proportions qui correspondent à la fois au maximum de contraction et de chaleur développée), possède cependant une capacité calorifique de beaucoup supérieure à la capacité théorique moyenne des deux éléments qui le composent (3). )) Le travail de MM. Jamin et Amaury vient donc confirmer le résultat de nos propres expériences. » Quant aux différences, s'il en existe, entre les nombres que nous avons trouvés et ceux que M. Jamin fera sans doute connaître ultérieurement, mais qu'il n'a pas donnés dans sa Communication verbale à l'Académie, elles ne sauraient être de nature à changer le sens du phénomène, puisque nous avons été conduits les uns et les autres à la même conclusion. » (i) Manoirs nf Liùrory and Philosophical Society of Manchester, 1846, t. VII, p. SSg. (2) Annales de Poggendorff, t. LVII, p. 162. (3) Comptes rendus, t. XLIX, p. 6^3, premier Mémoire, comprenant les cliangemenis de volume el île température auxquels donne lieu le mélange de divers liipiides, eau, alcool, acide cyanhydrique, chloroforme, sulfure de carbone, etc. ; et Comptes rendus, t. LXIV, 1). 33o, deuxième Mémoire, consacré principalement à la déteimination des chaleurs spéci- fiques des mélanges précédents el de celles des liquides qui les coiuposent. ( 1243 ) Réponse de M. Jamin. a II est vrai que MM. Bussy et Buignet ont mesuré par une seule expé- rience la chaleur spécifique moyenne d'un mélange formé par 46 parties d'alcool et 54 parties d'eau, et qu'ils l'ont donnée égale à o,9o5 au lieu de o, 8o6, qui serait donnée parla moyenne des chaleurs spécifiques des deux liquides élémentaires. MM. Jamin et Amaury croient avoir fait davantage : ils ont mesuré la chaleur spécifique du mélange pour toutes les proportions d'eau et d'alcool; ils ont montré qu'elle peut devenir supérieure à la cha- leur spécifique de l'eau, supérieure à toute chaleur spécifique connue; ils ont donné une formule générale pour la calcider à toute température, et ils ont expliqué sa variation par une théorie qu'ils ont vérifiée. Ils croient, en conséquence, avoir beaucoup ajouté à l'expérience unique de MM. Bussy et Buignet. lis se proposent de revenir sur ce sujet prochainement, et se croient en mesure de donner une explication rationnelle des faits si inté- ressants que la .science doit à MM. Bussy et Buignet, et de les calculer numé- riquement; ils n'ont jamais eu la pensée d'en méconnaître l'originalité et l'importance, ils s'empressent de le déclarer. » ANALYSE. — Démonstration de ta méthode de Jacobi pour la formation de la période d'une l'acine primitive; par M. V.-A. Le Besgce. « 1. Voici en quoi consiste cette méthode. On sait que, si l'on prend dans la suite des nombres i, a, 3,..., /> — i, le nombre p étant premier, un nombre quelconque a, on aura toujours i pour le reste de la puissance aP~^ divisée par p\ mais ce reste i peut se présenter pour plusieurs puis- sances de a. La première étant n, il est prouvé que n est diviseur (Se p — i . Les restes de rt, a^,..., a", divisés parp, sont différents; ils forment la période de a, parce qu'ils se reproduisent périodiquement; a, a"'^' , a'^"'*'' ,.., donnent le même reste; de même a', a"'^\... ; enfin «",..., «'",..., a^^* don- nent le reste i. Ou dit que a appartient à l'exposant n; on dit aussi que «est une racine primitive de la congruence x"^ i mod.p, parce que tous les termes de la période de a donnant (a')"ssi sont les n racines de la con- gruence x"^ i ; la racine a donne toutes les autres. On petit demander s'il y a des nombres appartenant à l'exposant p — i, ou si la congruence a:''~* E^ I a des racines primitives g donnant toutes les autres. Comme i 2, 3,..., p— I satisfont à la congruence, il faut donc cjue les restes des puissances g, g-, g', .., g''"' soient, à l'ordre près, j, a, 3,... , /> — r. 164.. ( 1244 ) » La réponse «'st .iffirniative, et la méthode de Jacobi apprend à former une période de /; — i termes, en prenant pour point de départ une période de // termes. » Voici im exemple de l'utilité de ces périodes. Soit/j=i3; les puis- sances a, 2-, ■i\ V*, ■^•', ■i\ 2', 2% •>% 2'", 2", 2' = , divisées par i3, donnent les lesles 2, 4, 8, 3, 6, 12, M, 9, 5, fo, 7, 1. » Si l'on voulait rendre ,r' — 5 divisible par i3, on dirait : 5 ne diffère (le 2^ que d'un mulli|^le de i3,,r ne diffère d'une puissance incnimue de 2, puissance qui peut être iiidirpiée par a'"'''^ (indice de x), que d'un mul- tiple de i3; on p;mt donc dire que .ï' et x' ne diffèrent de ■^'"'^■^ et 2^'"'*'^ que d'un multiple de i3. On aura donc „3 iiu\x 0' = 2" f 2^ inda-0 . \ divisible pai- i3, ce qui exit^e cpie l'on ait 3inda: — 9=12; ou iud.r=3 + 47'- Faisant ^•=o, i, 2, on trouve indjT = 3, 7, 1 I ; à ces indices lépor.dcut .r = 8, 11,7. Ou a eu effet 8'- 5 = 39.13. » On voit bien que, |)out' un grand module, pour p = i499 p;' mei'o cougruœ seu indicem dati numeri exhiberites, uuper ab ill. Ostro- » gradsky pi'o luimeris primis minoribus quam 200 exsfrucl;ie suut. Quos M milii pro|)osui propler immensam earum per totam arilhmeticam utili- » t.ilt'iu jjio siugulis numei'is prinus infrn 1000 coudere. » ( 1245 ) 1) Cette citation est empruntée à la page 7 de rouvrage suivant, imprimé à Berlin en i83g : « Canon aritlimeticns sive tabula quibus exibentnr pro sinj^ulis nunieris » primis vel priniorum potestatibiis infra 1000 nunieri ad datos indices, » ci indices ad datos numerfjs pertinentes. Iinpensis Âcademia? litterarum )) regiœ Borussicœ. Edidit C.-G.-J. Jacobi. » » II. Pour démontrer la méthode de Jacobi, ainsi qu'une aulre que j'en ai tirée, j'emploierai les propositions suivantes : i> 1° Théorème île Fermai. — La congrueuce xP~'^ i niod. p, a p — i ra- cines, savoir : 1, 2, 3,..., p — i. » 2" Si n est diviseur de p — i, la congrueuce .x"^ 1 a n racines. Si le nomjjre a conduit à lUie période de n termes, celte période contient toiilcs les racines de la congrueuce .r"^ i . » 3° Les termes de la période de a ont inie période de >i termes ou de - termes, selon que, poin- le terme n' , i est premier à n, ou a avec n le plus grand commun diviseur cl. )) 4" Si le nombre h n'est pas compris dans la période de a, nombre ap- partenant à l'exposant // = — ,— 1 le reste de b"' est compris dans la période de a. Et si b^ esl la puissance de moiiulre exposant dont le reste soit com- pris dans la période de n (ce qui sera indiqué ainsi : h-^^ rt', f niiuimuin ), y sera diviseur de «', et h-^, Ir^ , h'^,..., b^'f =z />'■' seront les seules puissances ayant leurs restes compris dans la période île n. » Si l'on a V'^^a' , //"^r/f*, en posant m =^ qj + r, i') (*) Note sur la classi/îcalion des racines des congruences binômes. (Com/i/es rendus du 24 décembre 1866.) Cette nouvelle Note en est le complément. ( 124? ) sont différents et en nombre iim. La nicine /• a donc une période de nin termes. » Pour m = II', la période aurait nn' ternies, ou p — i termes. » IV. Théurème. — I>e nombre a apppartenant à l'exposant ii, et h, non compris dans la période de rt, donnant h^^d'', j niininunn, lacongrneiice x^^a sera résolue par x^ a'b", t < n, u. » Pour ii premier à y, les racines appartiendront à l'exposant ///. Poin- « non premier à y, elles n'appartiendront pas à l'exposant iif. » Démonstration. — Pour la jjossibilité de l'équation (n), il faut que «, f et i ne soient pas tous trois divisibles jiar lui même nomjjre d; or l - + -' b^^a'^a'"^"' donnant b''^^a'' '' , on en conclurait que /n'est pas l'ex- posant minimiun qui donne b^ congru à un terme de la période de a. » La résolution conduit â J couples /, u. Cela se voit de suite; poury premier à w, on peut faire u ^= o, i, 2,..., J — i; à chaque valeur de le. répond une valeur ôe t<^ n. Sijet u ont un plus grand commun diviseur d, on a /' IU — I n u prendra- valeurs , elle est indiquée, coainie on le verra, par la méthode de Jacobi. » Posez 77/ =: / H- 775, 5 <^ J étaut pris de manière à rendre 777 premier à /; j)iiis faites /77j'!! = /y + 1 et « t= kii — 7 < n. On en conclura fa + i[i - 1 = 77(A;/-. fiS). « l-a méthode de Jacobi suppose l'existence de racines primitives ou de nombres appartenant à l'exposant p — i. Cette existence pourrait être dé- montrée au moyen du théorème suivant, dont la démonstration sera indi- quée sommairement. » V. Théorème. — Soit la congruence x'"^^a, le nombre a apparlenant à 1 exposant n = — -, m étant égal a n ou a un diviseur de n . » 1" Si tous les diviseurs premiers de /77 divisent n, les 777 racines auront une période de 7H77 termes. » 2" Mais 'A m a des diviseurs premiers ry, 7,. .. qui ne divisent pas 77, il y aura seulement 7/7-! racines ayant une période ne 77777 termes. « Déitionslnition. — L'exactitude du théorème se reconnaît de suite pour ) VL Une racine primitive jt,', satisfaisant à la congruence x"'^a, sa période pourra être présentée comme il siiil : ( '249 ) 1 = 1, 8, g-v a = g"', «g, «g%- a"-' = g"'-""', rt"-'g, n"-'e= n"-'""'- 6 '■■•> ■■■ à «=8 nn' » Tl résulte de là, puisque a est donné, que, si l'on savait trouver l'indice d'un nombre b non compris dans la période de a, on pomrait placer ce nombre dans une des colonnes, et des multiplications successives para donneraient les n nombres contenus dans cette colonne. L'indice de b fera connaître celui de h-, et l'on aura encore n termes; de même pour b^,..., jusqu'à ce que l'on trouve /)^ compris dans la période de a. Il est donc avantageux d'avoir b"'^a' {n' minimum) ('). » VII. Voici conmient Jacobi détermine l'indice de ô, nombre non com- pris clans la période de a : il calcule b^^a', f minimum, ii! = ff . Comme on a a-;s^"'=gff\ il en résulte b^^g^'^ ^e^ gff''+"f''' , d'où é = g/'<'+"') ; mais il faut que / + nt soit premier à /, sans quoi l'on n'aïuail pas l i-'^^ «',y^ minimum, mais bien b'' ^ n"\ si l'on avait / + «< = r//^, et r/ di- viseur de^! Jacobi prend doue, en posant <=ro, i, i,..., f— i, les valeurs f =: ô, qui donnent i -\- nt = m premier à J, et il montre (avec trop peu de développement peut-être) que le cboix de la valeur de m est arbitraire. Jacobi opère comme il a été dit plus haut le placement de /;, //-, b^,..., b^'' et des nombres qui s'en déduisent. Il Jacobi aurait pu donner immédiatement la valeur de g^'^', qui résulte lie ce qui précède. Eu posant g-f' = h, ou a a^hf^ b^ h'". Comme m c\J sont premiers entre eux, on peut faire ;?;|3 =fy •+- r. De là résulte b'^=hf

  • "'^a' («' minimum). C.R. 1870, l*' Semestre. (T. LXX, lN0 2/(.) I 65 ( I25o ) trouve 3= = 9, 3' =27, 3^ = 19, 3^ = 26, y = i6 = 2\ Ainsi/ = 4- Pour résoudre .r*SES2 eu posant x = 2'3", il faut résoudre 6t + ^11 — I = Sf. En prenant 71 = 1, u = 5, premiers à 6, on aura les racines primitives : m ^ i donne ^ = 2, 2-.3 = 12; c'est une racine primi- tive. u=5 donne i=i; 2 . S'^a . 26 ^ 21 est la seconde racine. (2 = 6.4--f est le nombre de ces racines.) Voici comment Jacobi trouve 12 et 21 : )) L'indice de 3 sera un des nombres premiers à 6 compris dans l^ -\- 5t en y faisant t = o, i, 2, 3, 4i 5; on a ainsi 4, 9, i4i '9> ^4, 29. Les nom- bres 19 et 29 sont les seuls indices que puisse avoir 3, en multipliant par 2, 3, 4, 5 l'indice 19 et omettant les multiples de 3o, on mua les indices de 9, 27, 19, 26 : ce seront 8, 27, 16, 5. Voici le placement : 0. I. 2. 3. 4- 5. 3, q, 27, ig, 26 étant placés, on obtient les autres termes de la période par des duplications. Quand on prend 29 = 30 — i pour l'indice de 3, 28, 27, 26, 25 sont les indices de g, 27, 19, 26. On voit ci-contre ce second placement. On retrouve donc les racines 12 et 21. En plaçant 5; comme on a 5'^ i = 2% on ne pourrait former que deux colonnes. En jjlaçant i5, qui donne i5'^8^2% on ne pourrait former qu'une seule colonne. » Les applications faites aux 238 nombres premiers <; i5oo ont donné, relativement à la période de 2, les résultats qui suivent : » On a trouvé n' — I, 2, 3,5,7,11,17,31 (n' premier) jioin' 92, 70, 19, 4t I? 2, I, I modules, en tout 190 ;/r= 4i 8, iC), 9 {n' puissance d'iui nombre premier) j)OlM' i3, 8, 3, I modules, en tout 25 ii'z= 6, 10, 14, 23, 38, 18, 24 [n' = z'^(f,q premier) pour II, 5, 3, I, 7, I, T modules, en tout aS "238 0 1 12 20 23 2« 2b 6 2 24 9 i5 25 21 12 4 17 18 3o 19 1 1 18 8 3 5 29 7 22 24 16 6 10 27 '4 l3 0. ,. 1. 3. 4 5. 0 I 21 1 23 18 6 6 2 1 1 4 i5 5 12 12 4 22 28 3o 10 24 j8 8 i3 25 29 20 •7 24 16 26 •9 27 9 3 ( I25l ) » Ainsi 92 modules ont 2 pour racine primitive. 7i'=2 a lieu pour p- 47 modules de la forme 87 + 7; la racine primitive est g^p — 2 ' . ?i'= 2 a encore lieu pour 2'i modules de la forme 8(j -t- i; les deux racines P~i primitives sont ^±:i.2 ' ; on a b- = 2'; /est nécessairement impair. » L'énumération précédente montre que la recherche d'une racine pri- mitive satisfaisant à la congruence x"'^2 et la formation de sa période se feront aussi promptement que le permet la grandeur du module. » Les tables réciproques donnant les indices des nombres et les nom- bres qui correspondent aux indices ont été construites complètement de i à 200 par M. J.-Ch. Dupain, élève de l'Ecole Normale, professeur au lycée d'Angouléme. De 200 à i5oo, les tables ont été réduites de moitié, ce qui a peu d'inconvénients, en raison des propriétés des nombres complémen- taires a et /j — ^ï. Soit rt = g'"''", /> — i^g ^ donnera p — «^g' '~ ^ , lui indice pouvant être diminué de p — i. » Si ces tables étaient publiées, elles seraient précédées d'une Introduc- tion où la présente Note, développée, contiendrait beaucoup plus d'ap- plications. » PHYSIQUE. — Des phénomènes physiques qui accompagnent la rupture par la congélation de l'eau, des projectiles creux de divers calibres (deuxième Note); par MM. Ch. Mautixs et G. Chaxcel. « Le généra! Morin a bien voulu faire suivre notre Note du 3o mai der- nier de quelques observations critiques. Nous demandons à l'Académie la permission de lui soumettre les réflexions qu'elles nous suggèrent. M. Morin rappelle que la résistance de la fonte exposée au froid n'est pas la même que celle de ce métal aux températures ordinaires; cela est en effet pro- bable, et nous n'avons pas prétendu le contraire, car, dans nos conclu- sions, nous disons expressément : « Nos expériences fournissent le moyen » de calculer directement le nombre d'atmosphères nécessaire pour déter- » miner, dans ces circonstances, la rupture des projectiles. » » A propos de nos expériences, M. Morin ajoute : « En même temps que n l'eau se dilate en se congelant, la fonte se contracte par le froid, de sorte » que ces deux effets s'ajoutent l'un à l'autre. » Dans le principe, nous nous étions préoccupés de la contraction de l'enveloppe par le froid ; mais nous avons immédiatement reconnu qu'elle se réduisait à si peu de chose, qu'il n'y avait pas lieu d'en tenir compte. En effet, les projectiles séjour- i65.. ( laSa ) iiHienl une heure el demie environ dans un mélange réfrigérant à — 20 de- grés; mais nos expériences montrent que la température de l'eau contenue n'est point descendue au-dessous de — ' 4", 2. On peut donc admettre que la fonte était à la température moyenne de — 12 degrés, et que l'abaisse- ment total, à partir de la température initiale de +4 degrés, était de 16 degrés; nous avions donc ce Volume intérieur de la bombe à -t- 4 degrés 24^' >^° Volume intérieur de la bombe à — 12 degrés 2479>67 Différence i ,33 M Cette diminution de volume de i'^'',33 correspond à 10 atmosphères sur 590 ou à g^, quantité insignifiante et négligeable, en présence d'autres éléments plus importants que nous ne pouvions apprécier numériquement. » MM. Dumas et Élie de Beaumont ont parlé de changements dans la texture des corps solides, dus à des températures extrêmes ou à des froids prolongés; mais nous ne pensons pas que ces faits, d'ailleurs incontestables, puissent s'appliquer à nos expériences. Les bombes ne séjournaient qu'une heure et demie dans le mélange réfrigérant à — 20 degrés, et la cassure de nos fragments, examinée après la rupture, n'a présenté aucune appa- rence difféi'ente de celle des bombes brisées à la température ordinaire. » M. Morin pense qu'on ne saurait déduire du nombre d'atmosphères qui ont déterminé la rupture de nos bombes les charges de poudre néces- saires pour les faire éclater. C'est aussi notre opinion; car la pression subite, due au développement brusque des gaz de la poudre, agit autrement que la pression lente, continue, graduée, de la congélation de l'eau conte- nue dans le piojectile. Le but de nos expériences était d'étudier les phé- nomènes physiques qui accompagnent la rupture d'une enveloppe résis- tante, |)ar la congélation de l'eau, de connaître la j)roportion du liquide qui se convertissait en glace, la température de l'eau restée liquide, etc.; mais ces expériences donnant des résultats concordants, pour les pressions qui ont amené la rupture des projectiles, nous avons dû les mentionner, comme suffisamment exactes poin- les conditions dans lesquelles nous avons opéré. » MÉCANIQUE APPLIQUÉli:. — Note accompagnant la présentation de la troisième édition de l'Jiitrodiiclion à la Mécanique industrielle de Poncelet, par M. Combes. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, de la part de M""^ Poncelet, la troisième édition de ['Introduction à la mécanique industrielle jdiysique ou ( 1253 ) expérimentale, de Poncelet, publiée sons la direction de M.Rretz, iogénieiir en chef des manufactures de l'Etat. » Je demande à l'Académie la permission de lire la courte Préface de M. Kretz : " Poncelet avait résolu de consacrer les dernières années de sa laborieuse cuiièie à la publication complète de ses œuvres : I,es Applications d'Jnalysn et de Géométrie parurent en 1862 et 1864, le Traité des Propriétés projectiles des figures en i865 et 1866. L'auteur allait préparer l'impression de ses travaux sur la Mécanique, lorsque la mort est venue l'enlever au monde savant. " M"' Poncelet, qui, à force de soins et de dévouement, était parvenue à prolonger la vie et les travaux de son illustre mari, n'a pas voulu laisser incomplète la réalisation de ses derniers projets. Elle m'a confié le soin de classer les écrits de Poncelet sur la Mécanique, et d'en diriger la publication. >> 'V Introduction à la Mécanique industrielle a. eu deux éditions : la première, qui parut en 182g, était destinée à compléter l'une des parties des leçons que Poncelet professait, à cette époque, aux ouvriers de la ville de Metz; la deuxième, qui contient un grand nombre de considérations nouvelles, fut mise à l'impression en i83o; elle ne fut terminée que vers la fin de i83g, par suite d'une série de circonslanccs qui forcèrent plusieurs fois l'auteui- à interrompre son travail. " Poncelet se propesait d'introduire, dans la troisième édition de cet ouvrage, quelques modifications résultant des progrès récents de la théorie ou relatant de mouveaux faits d'expériences. D Je ne pouvais songer à entrer dans la voie qu'aurail suivie l'auteur, et j'ai reproduit scrupuleusement le texte de la deuxième édition, en me bornant à y l'aire quelques chan- gements de détail que Poncelet avait indiqués dans des Notes manuscrites. » Néanmoins, pour me conformer autant que possible aux intentions de l'auteur, j'ai cru devoir ajouter des Notes succinctes indiquant les principaux travaux (aits, depuis la rédac- tion de la deuxième édition, sur quelques-unes des questions traitées dans ce livre. u J'ai été secondé dans mon travail par M. H. Resal, l'élève et l'ami de Poncelet, ainsi que par M. Moutier, professeur, ancien élève de l'École Polytechnique. J'espère que, grâce à ce concours, je ne serai pas resté trop au-dessous de la tâche qui m'était confiée. « » Je n'ai maintenant que peu de mots à ajouter. » L'avant-propos écrit par Poncelet pour l'édition de i83g et qui n'a rien perdu de son intérêt est reproduit dans la nouvelle édition. )) Les tableaux des quantités numériques à introduire dans les calculs pour les applications (densités, résistances, coefficients de dilatation, d'élasticité, etc.), ont été complétés, en puisant aux meilleures sources et en ayant soin de distinguer les additions du texte primitif. » La méthode de quadrature de Poncelet qui est bien connue, mais qui n'avait encore été imprimée dans aucun de ses ouvrages, a été ajoutée à la suite de la méthode de Simpson. ( 1254 ) » Dans des Notes concises et qui, par leur clarté, sont bien eu harmonie avec le texte, M. Rretz a exposé les notions essentielles, aujourd'hui acquises à la science, sur la théorie mécanique de la chaleur. Il signale, dans vnie Remarque siu* une Note écrite par Poncelet en i83o et imprimée dans la 2^ édition, un passage duquel il résulte que Poncelet, après avoir lu les Réflexions sur la puissance motrice du feu de Sadi Carnot, avait aperçu qu'il y avait quelque chose d'incomplet dans les idées de l'auteur de cet opuscule, devenu si justement célèbre, et entrevoyait dés lors comment on serait con- duit au principe de l'équivalence de la chaleur et du travail mécanique, tel que nous le comprenons aujourd'hui. » Je citerai encore les Notes relatives aux expériences de M. G. -A. Hirn sur les lois du frottement, l'influence des enduits lubrifiants et la valeur relative des huiles, aux récentes expériences de M. Cornu sur le rapport de la contraction transversale à l'extension longitudinale des solides isotropes, aux recherches de M. Rrelz lui-même sur les lois singulières de la résis- tance, de l'extensibilité, de l'élasticité des courroies de transmission de mou- vement et sur le glissement de ces courroies. » Courtes et substantielles, ces Notes complètent, sans le surcharger, lui texte qui a été respecté, comme il devait l'être : car V Inlroduclion à la méca- nicjue industrielle est une des œuvres les plus achevées de Poncelet. Elle porte l'empreinte de ce génie sagace, laborieux, patient, difficile pour lui-même, qui voulait et savait creuser son sujet jusqu'au fond. Quoiqu'elle sorte du cercle des sciences abstraites, elle a gardé et conservera dans l'avenir toute son utilité et sa valeur scientifique; elle restera un modèle des Traités de mécanique appliquée et ne contribuera pas moins que les travaux de géo- métrie pure qui l'ont précédée, à la gloire de notre confrère. » « M. Broxgniakt présente, de la part de M. ScriiMi'icii, Correspondant de l'Académie, la |)remièrc partie du second volume du Traité de Paléontologie végétale, que ce savant vient de publier. » Cette contiiutation de l'important ouvrage dont M. Schimper a publié le premier volume, il y a un an, contient la fin des végétaux cryptogames, c'est-à-dire les plantes de l'ordre des Lycopodiacées, dans lequel M. Schim- per range, comme familles distinctes, les Lycopodiées, les Lépidodendrées, les Isoétées et les Sigillariées, familles presque exclusivement limitées à la période houillère. » Les Phanérogames gymnospermes, comprenant les deux classes des Cycadinées et des Conifères, occupent une place très-impoi tante dans ( 1255 ) cette partie de l'onvrage de M. Schimper, et l'on sait tout l'inférèt que les végétaux qu'ell«"s renferment offrent au point de vue paléontologique, par suite de leur existence dans les terrains de toutes les époques géolo- giques. » Enfin ce voltune renferme, en outre, l'ensemble des plantes moiioco- tylédones, Graminées, Palmiers, etc., qui jouent un rôle important dans la végétation de la période tertiaire. )> Les Dicotylédones angiospermes, si nombreuses également dans les diverses formations tertiaires, et qui rattachent la végétation de cette pé- riode à la végétation actuelle, restent seules à publier dans la seconde parlie de ce volume. » Vingt-cinq nouvelles planches sont, ajoutées aux cinquante de l'atlas du premier volume. Elles représentent également, soit des échantillons dessinés d'après nature, sous la direction de M. Schimper, soit des figures reproduites d'après les meilleurs auteurs. Elles ajoutent beaucoup à l'inté- rêt de ce grand ouvrage. » NOMEVATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Médecine et de Chirurgie, en remplacement de feu M. Panizza. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4o, M. Rokitanski obtient 87 suffrages. M. T^ebert 2 » M. Donders i » M. Rokitanski, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. ftlÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Sur le mécanisme du vol des oiseaux. Note de M. E.-J. Marev, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « J'ai déjà exposé, dans des Communications précédentes, le mécanisme du vol de l'insecte. J'ai l'honneur de montrer aujourd'hui devant l'Aca- démie un appareil artificiel perfectionné qui, agitant des ailes membra- neuses à la façon d'un insecte véritable, reproduit les phénomènes essen- ( 1256 ) tiels (lu vol, à savoir : l'ascension contre la pesanteur et la translation de l'appareil. » Enfin, on peut reconnaître, sur cet insecte artificiel, que c'est bien la résistance de l'air qui imprime aux ailes les mouvements en 8 de chiffre dont elles sont animées, car on retrouve également cette forme clans l'in- secte artificiel, qui cependant ne reçoit de son moteur que des mouvements rectilignes d'élévation et d'abaissement de ses ailes. » C'est donc à tort que ce mouvement de torsion a été considéré comme actif de la part de l'insecte et assimilé aux effets d'une hélice qui se visse- rait dans l'air. » Le vol de l'oiseau, qui pendant ces derniers temps a été l'objet de mes études, s'effectue par un mécanisme différent. » Tous les naturalistes ont compris que le mode d'imbrication des pennes de l'oiseau ne permet pas à son aile de frapper l'air d'une manière efficace par ses deux faces à la façon de l'insecte. La face supérieure de l'aile lais- serait passer l'air par l'intervalle de ses pennes, et ne trouverait sur lui qu'un point d'appui insuffisant. » Pour analyser les mouvements de l'aile de l'oiseau, je n'ai pu recouiir à la mélhode qui m'avait réussi pour l'insecte, attendu que l'oiseau ne peut voler qu'à la condition de se transporter dans l'air. Retenti par un lien, il tombe aussitôt que ce lien est tendu. On sait que l'insecte peut, au con- traire, voler en tirant sur un fil qui le retient. C'est déjà une différence capitale entre le vol de ces deux sortes d'animaux. » Il a donc fallu faire volei" l'oiseau en expérience dans une vaste salle, où il pouvait, en ligne droite, parcourir un espace de i6 mètres environ; d'autrefois, l'oiseau, alelé à une sorte de manège, volait circulairement et d'une manière plus prolongée. Le diamètre du cercle décrit était de 6 à 7 mètres. Dans tous les cas, des appaieils enregistrciu's écrivaient les signaux des mouvements exécutés par l'oiseau ; ces signaux étaient transmis par l'électricité ou par des tubes à air. )) Fréquence et rhylhme des batteincnls de l'aile de Voiseau. — L'oiseau, muni d'un long cable électrique à double fil, ouvrait ou fermait un circuit de pile à chaque battement de son aile. Une soupape sur laquelle agissait la résistance de l'air produisait ces ouvertures et clôtures alternatives du coni'aiil, qu'un appareil télégraphique enregistrait. )) D'autrefois, appliquant aux muscles pectoraux de l'oiseau le mode de ti'ansmission des mouvements par l'aii' que j'ai introduit en myographie. ( '257 ) j'obtenais le signal de l'action de ses muscles, ce qui fournissait un nouveau moyen de compter les coups d'ailes, quelle que fût leur fréquence. » En combinant ces signaux avec ceux de l'enregistreur électrique, on peut reconnaître l'action du muscle élévateur de l'aile et celle de l'abais- seur. En outre, si l'on agit sur les deux muscles pectoraux à la fois, on peut s'assurer du synchronisme d'action des deux ailes. Toutefois, dans le vol en manège, l'aile qui se trouve en dehors du cercle décrit par l'oiseau m'a paru avoir des mouvements un peu moins étendus que l'aulre. M Ea fréquence des battements varie beaucoup avec les conditions dans lesquelles le vol s'accomplit. » Au départ, l'oiseau a des coups d'aile plus rares mais d'une plus grande amplitude qu'au bout d'un instant. Ea fréquence diminue de nouveau quand l'oiseau a pris une grande vitesse. Enfin, lorsqu'un oiseau attelé en manège subit un mouvement d'entraînement rapide (20 à 3o mètres par seconde), il exécute des mouvements d'ailes très-lents (durant de 3o à 4o centièmes de seconde). » Sauf ces différences que présente la fréquence des battements des ailes dans des circonstances exceptionnelles, on peut déterminer, à peu près, pour chaque espèce d'oiseau une fréquence moyenne qui serait, d'après mes expériences : Pour le Moineau i3 par seconde. u le Canard sauvage g « ■■> le Pigeon domestique. , . . . . 8 « » le Busard 5 j » » la Cliouctte effraie 5 » » la Buse 3 >. » Si l'on mesure la durée relative des temps d'élévation et d'abaissement de l'aile dans le vol, on trouve que le temps d'abaissement est [)iesque tou- jours plus long que celui d'élévation. Chez les oiseaux à faible surface d'ailes, ces deux temps sont presque égaux, la disproportion s'accentue à mesure qu'on observe des oiseaux à plus large surface. » Ce fait est contraire à ce que l'on admettait théoriquement, et même aux observations faites par certains naturalistes. Il est vrai que ces obser- vations ont été faites sur des espèces d'oiseaux que je n'ai pu étudier. » Du parcours de Italie de l'oiseau. — Qu'on imagine un oiseau volant en ligne droite parallèlement à une nniraille; qu'on suppose que la pointe de son aile frotte sans cesse contre cette paroi et y laisse une trace, on aura la courbe du parcours de l'aile de l'oiseau dans l'espace. C'est cette forme du C. R., 1870, 1" Semeslre. (T. LXX, N" 24.) I 66 ( 1258 ) mouvement que j'ai cherché à recueilhr sur l'oiseau qui vole, et a inscrire sur un appareil enregistreur. » Je ne puis, dans les limites qui me sont imposées, donner la descrip- tion de l'appareil qui m'a servi, et que j'ai l'honneur de présenter à l'Aca- déuiie. Je me borne à indiquer le piincipe sur lequel il est établi. » Lorsqu'une tige se meut autour d'une de ses extrémités considérée comme point fixe, tous les mouvements que décrit l'autre extrémité peu- vent être considérés comme des combinaisons variées de deux mouvements qui s'effectueraient, l'un dans le sens vertical, l'autre dans le sens hori- zontal. » Dans mon appareil, deux tiges semblables sont, à l'une de leurs extré- mités, adaptées à un mouvement de Cardan qui leur permet de se mouvoir en divers sens. J'établis, au moyen d'une transmission par l'air, la solida- rité des mouvements de ces deux tiges dans le sens vertical. Une autre transmission semblable est destinée aux mouvements dans le sens hori- zontal. Dans ces conditions, quel que soit le mouvement qu'on imprime à la tige n° i, la tige n" 2 en exécute un semblable. Quand on s'est assuré que les deux tiges exécutent bien le même mouvement, on adapte l'une d'elles sur l'oiseau, de façon que les mouvements de l'aile dans le vol lui soient communiqués, et, pendant ce temps, on fait tracer l'autre tige sur le cy- lindre enfumé. » La courbe obteiuie indique le parcours de l'extrémité de l'aile dans l'espace, et réalise les conditions idéales signalées plus haut. » Or, en comparant la trajectoire de la pointe de l'aile d'un insecte qui vole à celle de l'aile d'un oiseau, on trouve entre les deux courbes une différence frappante dont les figures ci-dessous donnent une idée exacte : Trajccloire de l'iiiK' (l'un iitheclo volant «le droite à franche. Trajt^cloiie de l'aile d'une buse volant de droite à gauche. » Dans une prochaine Note, j'exposerai les réactions des mouvements de l'aile sur le corps de l'oiseau. « ( 1259 ) MÉDECINE. — Sur l'emploi de la créosote clans le traitement de la fièvre tjphoide. Mémoire de M. Morache. (Extrait.) « Conclusions. — Notre travail nous paraît complémentaire de celui de M. Pécholier, auquel revient l'honneur d'avoir appelé l'attention sur un mode de traitement nouveau de la fièvre typhoïde. Nous croyons avoir précisé davantage l'action de la créosote dans ces cas, au point de vue clinique, et nous résumons nos observalious, en disant : » \° La fièvre typhoïde paraît due à l'introduction dans l'organisme d'un virus, dont le mode d'action est sans doute l'évolution d'im ferment. » 2° La créosote agit probablement sur cette fermentation, comme on le constate dans les expériences directes ordinaires, en modifiant, sinon en annulant, cette évolution morbide. » 3° A défaut de preuves plus directes, cette action se traduit par : a. Diminution de l'intensité de la fièvre; b. Diminution de la durée de la période fébrile; , c. Diminution des symptômes locaux et généraux typhoïdes; d. Action locale sur la muqueuse digestive. » 4° La créosote paraît devoir être préférée à l'acide phénique, qui ne semble pas avoir donné des résultats très-satisfaisants, et n'est pas toujours facilement supporté. » 5° Il paraît logique d'essayer le traitement créosote dans d'autres ma- ladies infectieuses, d'une évolution analogue à celle de la fièvre typhoïde, la variole par exemple. » 6° Si l'action de la créosote peut être acceptée dans le traitement d'une maladie infectieuse, due à une fermentation organique, rien n'autorise cependant à lui attribuer une vertu préservatrice. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOMÉTRIE. — Construction de l'axe de courbure de la surface développable enveloppe d un plan dont le déplacement est assujetti à certaines conditions. Note de M. Am. Manxheim, présentée par M. Chasies. ; (Renvoi à la Section de Géométrie.) « Dans une Communication que j'ai faite récemment à l'Académie, j'ai considéré des points sur une droite et j'ai montré la liaison qui existe entre i66.. ( I 260 ) les courbures des trajectoires décrites par tous ces poiuts lorsqu'on déplace la droite qui les contient. » Je me propose anjourd'luii, en considérant des plans parallèles à une même droite et formant une figure de grandeur invariable, de montrer la liaison qui existe entre les coiubures des surfaces développables q\ie ces plans enveloppent pendant leur déplacement. » Lorsqu'd s'est agi de la trajectoire d'un point, j'ai fait usage de la droite d'intersection de deux plans normaux menés par deux points infini- ment voisins situés sur la trajectoire du point considéré. » De même pour la développable enveloppe d'un plan, j'emploierai la droite d'intersection de deux plans normaux de cette développable menés respectivement par deux génératrices de cette surface et infiniment voisines. Je dirai que cette droite est un axe de courbure de la développable. » Considérons d'abord deux plans (P)^, ( P)* comprenant entre eux un angle dièdre de grandeiu' invariable et qui, dans leur déplacement, restent chacun tangent à une surface développable donnée. )) Supposons qu'un plan (P),„ parallèle à l'arête G du dièdre, et invaria- blement lié à cette figure, soit entraîné iiemlajit le déplacement de celle-ci. Proposons-nous de construire la droite D,„, suivant laquelle ce plan touche son enveloppe, c'est-à-dire sa caractéristique. » Par les caractéristiques des plans (P)a, (P)^ on mène, à un instant quelconque, des plans respectivement perpendiculaires à (P)^ et (P)*, ou, ce qui revient au même, des plans normaux aux développables données. Ces plans se coupent suivant une droite L,, qui est V adjointe au plan per- pendiculaire à G. Il suffit de projeter L, sur (P)m pour avoir la caractéris- tique cherchée. » Prenons maintenant qtiatre plans invariablement liés et parallèles à ime même droite G, et supposons qu'on déplace ces plans de façon qu'ils touchent chacun une surface quelconque donnée. » Proposons-nous de construire la caractéristique d'un plan parallèle à la même droite G et invariablement lié aux premiers. « Pour cela, à un instant quelconque, on mène aux surfaces données des normales issues des poiuts où elles sont respectivement touchées pai' les plans mobiles. On construit la droite L, qui rencontre à la fois ces quatre normales. La projection de cette droite sur le plan mobile est la caractéris- tique demandée (i). (1) Tout ce que je viens rfe rappeler se trouve démontré «tans mon Étude sur le déplace- ment d'une figure de forme invariable. [Mémoires des Savants étrangers, t. XX.) ' ( .26l ) » Arrivons aux problèmes^ relatifs à la courbure de toutes ces dévelon- pabJes. » Appelons D^ la caractéristique du plan (P)^, et F l'axe de courbure correspondant de la développable enveloppe de ce |)lan. I.e plan de ces deux droites, qui est le plan normal à cette développable suivant D^, con- tient l'adjointe I.,. Désignons par r \e point de rencontre de F et de L,. Abaissons du point /• la perpendiculaire H sur D^, et menons au même point une droite R déterminée par la relation tang(L,,K) tang(L„r) tang(L„H) Enfir) , par cette droite, menons un plan (R) perpendiculaire au plan (D„, L.). 1) En effecluaut une construction analogue pour la développable enve- loppe de l'un quelconque des plans mobiles, j'ai trouvé que : I) Tous les plans tels que (R) se coupent suivant une même droite Ijo. » Je désignerai cette droite sous le nom de deuxième adjointe. » Lors<]u'on donne les axes de courbure des deux dévelojipables que doivent envelopper les faces d'tui dièdre mobile, la droite L._, est constrnile par l'intersection de fleux plans tels que (R); on aiua tout de suite, par une construction inverse de celle que je viens de donner, l'axe de courbure de l'enveloppe (Cim plan invnriablenienl lié à l'nnf/le dièdre mobile et purnllèle à rareté de cet angle. n Pour tous les plans qu'on peut ainsi entraîner pendant le déplacement du dièdre, on aura toujours des droites telles queR en projetant la deuxième adjointe sur des plans passant par la première : les droites R appartiennent donc à un hyperholoide. » En particulier, si les plans mobiles se déplacent en restant perpendi- culaires à un plan fixe, cet hyperboloïde devient lui cylindre de révolution dont les génératrices sont perpendiculaires au plan fixe. La trace de ce cylindre sur le plan fixe est inie circonférence qu'on a été c(uuluit à em- ployer en étudiant le déplacement d'une figure plane sur son plan. » Reprenons nos plans mobiles et supposons qu'au lieu de donner des développables on donne des surfaces directrices quelconques. Le plan (P)^, par exemple, sera alors assujetli pendant son déplacement à loucher deux surfaces directrices. Soit (A) l'une de ces siufaces. La caractéristicpie D„ est, à un instant quelconque, la droite qui joint le point n où (P)a touche cette surface au point où ce plan touche l'autre directrice. ( 1262 ) » Voici maintenant une remarque utile : si à partir d'une certaine posi- tion de (P)a on considère toutes les développnbles enveloppes de ce plan qu'on obtiendrait en prenant successivement pour surfaces directrices (A) et une deuxième surface directrice, choisie seulement de manière à donner la même caractéristique D^, les axes de courbure de toutes ces développables passent prtr tm même point a et les droites telles que K. passent par le même point t (i). » Ce point / s'obtient ainsi : on mène du point a, que je suppose con- struit, une parallèle à T.,; du point, où la normale à (A) issue du point a rencontre L,, on abaisse une perpendiculaire sur cette parallèle : le pied de cette perpendiculaire est le point /. » Nous pouvons maintenant, au moyen de la remarque précédente, résoudre le problème suivant : » Quatre plans parallèles ci une même droite G formant une fiqure de gran- deur invariable se déplacent en touchant respectivement cjuatre surfrues données; construire, à un instant quelconque, l'axe de courbure de la développable enve- loppe d'un plan invariablement lié aux premiers et qui est aussi parallèle à G. ■> On construit d'abord l'adjointe L,. Par cette droite, on mène des plans perpendiculaires aux plans donnés. Dans chacun de ces plans per- pendiculaires on consliuit un point tel que /. » De tous les points ainsi déterminés, on élève respectivement des per- pendiculaires aux plans qui les contiennent. » La droite Lo qui rencontre à la fois ces quatre perpendiculaires est la deuxième adjointe au m^ven de laquelle, comme je l'ai indiqiié précé- demment, on construit l'axe de courbure demandé. » Les résultats contenus dans cette Note, ainsi que ceux que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie dans la séance du 6 juin dernier, ont été obtenus par une méthode générale et directe que je me propose de développer. » (1) Le point a. par lequel passent rcs axes de courbure est évideniinent le centre de couibure pour le point a ■ forgé, provenant du précédent 79,074 7,868 » " " forgé, étiré en fd de i mill. de diain. . io,3i2 ",847 Bon fer du comnieree ressué (barre de i lentimètre carré) 81 ,5 jo 7,85? Culot de fer pur fondu au creuset 11- ,54o " ,833 )) D'après les cliiltres qui précèdent, on voit que la densité du fer fondu dans l'hydrogène est supérieiue à celle de Ions les autres fers fondus ou forgés dans une atmosphère non réductrice. Il est surtout Irès-reiiiarquable qtie ce métal ait plus de densité avant d'avoir été forgé. )) Quant à la inalieabdiléà chaud ou a froid, elle est bien différente lors- qu'on compare le fer piu- fondu dans l'hydrogène au même mêlai fondu dans tme atmos|)herf légèrement oxydante. Le premier se martelle facde- ment au rouge sans qu'd soit utile de prendre des précautions particulières. Il ressemble beaucoup an cuivre rouge |)our la mollesse et la ductilité; il s'élire également bien à hoid. Je n'ai trouvé dans ce métal aucune trace de charbon en employant le procédé d'analyse le plus délicat (i). » Le fer pur fondu dans un creuset est, au contraire, sensiblement plus dur que le précédent; les facettes de sa cassure, larges et brillantes, ont beaucoup d'analogie avec celles du l'cr brûlé ou soumis à des trépidations longtemps prolongées. Il est difficile a étirer au rouge; poin- le forger con- venablement et sans criques, il faut lui donner luie première chaude suante, mais jamais il n'acquiert la malléabilité du premier. Lorsqu'il se solidifie dans le creuset, il éprouve une contraction Irès-visible, et souvent on trouve au milieu du lingot une cavité à parois brillantes qui provient du reirait du métal ; cette cavité donnerait de fausses indications sur la den- sité si l'on n'en tenait pas compte. )> Un culot de ce dernier fer, scié en lames minces et chauffé pendant longtemps au rouge vif dans tm courant d'hydrogène sec, donne une quan- tité notable d'eau ; après le lefroidissemeul, ou constate tme perte de poids que l'on peul attribuer en grande partie à l'oxygène contenu primitivement dans le métal. Certaines |)arlies du culot, le bas |>ar exemple, éprouvent (11 M. Boussingault a bien voulu y rechercher le silicium par une méthode très-exacte x]U( lui appajticnt, et n'a rien trouve; M. Damour a également suivi mes expériences depuis plusieurs mois. Je profite de celte circoostance pour remercier ces savants illustres des con- seils qu'ils me donnent de|)uis i)ien longtemps, et qui ui'onl grandement aidé dans tous mes iravaux. ( 1267 ) une perte qui va jusqu'à 5 millièmes de leur poids. Cette absorption de l'oxygène par le fer est d'autaut plus grande, que le métal a subi une oxy- dation plus considérable pendant la fusion. » J"ai fait des expériences analogues siu' l'acier; si l'Académie vent bien mêle permettre, je donnerai nue autre fois le résidtat de mes rechercbes sur ce métal. » M. Marchand adresse, de Bruxelles, une démonstration du poslulniuin d'Euclide, qu'il soumet au jugement de l'Académie. (Renvoi à la Commission nommée pour les Coninuinications relatives à cette question.) M.WiTWER adresse, de Ratisbonne, un « Mémoire sur la lliéorie des molécules ». (Commissaires : MM. Delaunav, Ch. Sainte-Claire Deville.) M. A. EsPAGiVF, , en adressant de Montpellier une brocbure sur l'in- dustrie des machines à coudre à la maison centrale de Montpellier, et sur l'utilité des moteurs artificiels dans cette industrie, exprime le désir que ce travail soit soumis à l'examen de la Conunission du concours ties Arts insalubres. Le terme de tous les concours |'our l'anirée 1870 étant expiié, la Com- mission du concours des Arts insalubres jugera si la brocbure de M. Es- pagne peut encore être Mdmise parmi les pièces qui doivent j' prendre part. CORRESPOND AA CE. M. Joule, nommé Correspondant poin- la Section de Physique dans l.i séance tlu 3o mai, adresse ses remerciments à l'Acaflèmie. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une traduction de la 3* édition du u Traité des maladies des femmes, par le docteur IVesl, professeur d'accouchements à Londres, traduit et annoté par M. Mauriac ». Cet ouvrage est présenté à l'Académie par M. S. Laugier. 2° Un ouvrage du docteur Von Dommelen, uiédecin principal de i'.u'mée hollandaise et directeur du service di; santé à La Hâve, sur les moyens de 167. ( iq68 ) transports et de secours en général aux blessés et malades en temps de guerre. A cet ouvrage est joint vin atlas de 22 planches, représentant les divers appareils et moyens de transport en usage parmi les nations civilisées. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations spectroscopiques du Soleil; par M. J. î\ORMAN-LoCKYER (l). « Le temps a été assez beau ces jours derniers, et le Soleil assez élevé à mes heures d'observation, pour me permettre de reprendre mon travail. » Ma récolte de faits nouveaux n'est pas très-grande; elle l'eût été da- vantage si j'avais opéré sur une bande du Soleil de 5o à too milles de lar- geur, au lieu d'une qui dépassait de beaucoup un millier et n'était pas fort au-dessous de deux milliers de milles. Mais ayant obtenu, à côté de quel- ques faits nouveaux, d'importantes confirmations de mes observations pré- cédentes, je peux croire que les nombreuses heures que j'ai passées à étu- dier (les phénomènes qui me sont désormais parfaitement familiers n'ont pas été entièrement perdues. » Les résultats négatifs obtenus par le D'^Frankland et moi-même, dans notre travail de laboratoire, sur la question de savoir si la ligne lumineuse jaune près de D, dans le spectre chromosphérique, était inie ligne d'hydro- gène, m'ont amené à faire sur cette ligne une série spéciale d'observations, dans le but de la différencier, s'il est possible, de la ligne C. Le professeur Zollner avait remarqué, il y a quelque temps, que la ligne jaune était sou- vent moins élevée dans une proéminence que la ligne C. Mais si l'on se souvient de nos résultats au sujet du magnésium, ce fait ne prouve rien. Les preuves que je désire aujourd'hui soumettre à l'Académie sont d'un autre ordre, et, à mou avis, concluantes : » 1° Avec une fente tangentielle, j'ai vu la ligne jaune limiineuse sous la chromosphère, tandis que la ligne C était obscure, les deux lignes se trou- vant dans le même c)liamp; » 2" Dans le cas d'une proéminence lumineuse au-dessus d'une tache sur le disque, les lignes C et F étaient claires, tandis que la ligne jaune était invisible; » 3° Dans une injection d'hydrogène à haute pression, le mouvement indiqué par le changement des longueurs de vibrations a été moindre pour la ligne jaune que pour C et F; (1) L'Académie a décidé que cette Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier au Compte rrndu. ( 1^69 ) » 4° Dans une pareille injection quiescenfe, la pression indiquée a été moindre; » 5° Dans un cas, la ligne C était longue et continue, tandis que la ligne jaune était de même longueur, mais brisée. » Le fait que cette ligne se voit si rarement obscure sur le Soleil me fait soupçonner une connexion entre elle et la ligne a 5oi5 d'Angstroin, qui est aussi une ligne lumineuse, et se montre souvent telle dans la chromo- sphère, et alors plus haut que les lignes du sodium et du magnésium, quand celles-ci sont visibles en même temps, et l'on peut se demander s'il ne faut pas attribuer ces lignes à une substance qui se trouve à une tempé- rature plus élevée que celles qui sont mélangées avec elle, et qui serait d'une grande légèreté, car sa ligne d'absorption reste généralement invi- sible dans les spectres de taches. » J'ai pu faire une série d'observations sur la belle tache qui était visible quand je les commençai, le lo avril, près du milieu de sa course à travers le disque. A cette époque, la tache, à en juger par l'absence presque com- plète d'indices d'absorption générale dans les régions péiionibrales, avait peu de profondeur, de même que plusieurs des taches récemment obser- vées. Quelques heures d'observation montrèrent qu'elle devenait plus pro- fonde en apparence, et que les ombres s'étendaient et se multipliaient, comme s'il se produisait un affaissement général; mais des nuages survin- rent, et les observations furent interrompues. » Le jour suivant (i i avril), la tache s'était certainement développée, et l'on voyait alors une proéminence d'une éclat superbe, traversant com- plètement la masse la plus sombre de l'ombre, et alimentée par la pénombre ou son voisinage immédiat, ce qu'indiquait un éclat plus vif des lignes lumineuses C et F. » 12 avril. La proéminence se maintient. » i3 avril. La tache s'approche du limbe; la proéminence persiste au- dessus de la tache. A 1 1 heures, je ne voyais aucune proéminence de quel- que importance sur le limbe; mais environ une heure après, je fus vivement surpris par la vue d'une proéminence, qui, sans dépendre, je crois, de la tache dont je viens de parler, en était rapprochée, qui avait plus de 2 mi- nutes de haut et un mouvement rapide dans la direction de l'œil. Il y avait de légers nuages, qui réfléchissaient le spectre solaire; je vis donc la ligne noire C en même temps. La ligne C de la proéminence (dans laquelle les changements des longueurs de vibrations ne sont pas aussi visibles que dans la ligne F) ne coïncidait avec la ligne d'absorption que sur un aie de quelques secondes. ( '270 ) » Dix minutes après, l'épaisseur de la ligne vers la droite était, pour moi, le seul indice de mouvement. Dix minutes après, les lignes claire et sombre coïncidaient; et peu après, ce mouvement se produisit vers le rouge. » J'ai fait observer à la Société Royale, il y a plus d'un an, que les plus grandes proéminences, vues à im moment donné, ne sont i^as nécessaire- ment celles qui présentent l'activité la plus intense ou le changement le plus rapide. D'après les observations faites ce jour-là et les suivants, je crois qu'on peut diviser les proéminences en deux classes : » 1° Celles où une grande activité se produit, par l'injection des va- peurs inférieures. Celles-ci, dans la plupart des cas, ne sont pas hautes, elles ne durent que peu de temps : ce sont des pulsations; elles sont sou- vent renouvelées, et se montrent moins fréquemment près des pôles du Soleil que près de l'équateur. Elles accompagnent souvent les taches, mais ne sont pas bornées à celles-ci. Ce sont les proéminences très-brillantes des photographies américaines. » 2° Celles qui sont parfaitement tranquilles, autant qu'on en peut juger par les longueius de vibrations. Elles sont souvent élevées, persistantes, et d'une clarté médiocre. Celles-ci n'accompagnent pas, en général, les taches. Ce sont celles qu'on trouve dans le rayonnement et les proéminences pâles des photographies auK-ricaines. » Je reviens à mes observations de la tache. Le 16, la dernière des nom - bieiises ombres était lout piès du limbe, et il se [produisait de temps à autre la plus violente action. Je travaillais sur la ligne C, et je n'avais certainement jamais vu d'aussi rapides changements dans les longueurs de vibrations. Ce mouvement était principalement horizontal, ou à peu près, et c'est pro- bablement pour cette raison que, malgré la grande activité, les proémiences, dont trois ou quatre étaient exclues, ne s'élevaient jamais très-haut. » J'ajoute quelques dessins exécutés, à ma demande, par im artiste, M. Holyday, qui se trouvait chez moi, et qui n'avait jamais vu n'ion instru- ment, ni le specU'e solaire à un si grand écartement. Ils sont ti'une h lute importance, en ce qu'ils reproduisent les observations impaiiiales d'un œil habile et exercé. » Les phénomèru's étaient parfois exlraortliniiires et nouveaux jiour moi. I/hydrogéne jaillissait rapidement, scintillant dans sa course et tout d'un coup, ici et là; la ligne lumineuse, large et mal déteiminée, était percée en quelque sorte par une lumière d'un éclat intense, parallèle à la longueiu- du spectre, et, de temps à autre, le spectre de proéminence était formé lout entier fie lignes lumineuses ainsi airangées, indiquant que la proémi- nence elle-même élail formée par des émassions distinctes, projetées de la ( I27I ) région voisine du limbe avec une vitesse qui s'élevait quelquefois à 100 milles parseconde. Quand cela eut duré quelque temps, la proéminence monta, et l'action cyclonique devint évidente; car loin du Soleil, ainsi que le montre mon esquisse, les masses détachées cheminaient en s'éloignant de l'œil; puis, par degrés, il se forma un fond d'hydrogène moins lumineux, se mouvant à dilférentes vitesses, et sur ce fond apparurent les bombes détachées (je travaillais avec im spectre vertical) semblables à des pen- dants d'oreilles garnis de joyaux exquis. Bientôt, il devint évident que la région de la chromosphère, immédiatement derrière celle où s'élevaient les proéminences, était chassée en arrière avec une vitesse de près de 20 milles par seconde. Le recul était si local, qu'avec la petite échelle que j'ai été malheureusement forcé d'employer, les portions mobiles et rigides étaient conqirises toutes deux dans ré|)aisseur de la fente. Je vis les deux lignes d'absorption se déborder [fi(J. 12). » Ces observations étaient très-importantes pour moi; car la rapidité de l'action me permit de réunir plusieurs phénomènes, avec chacun desquels je m'étais familiarisé séparément, et d'en apercevoir la signification d'en- semble. On peut les résumer comme il suit, et l'on verra qu'ils nous ap- |)reruient beaucoup sur la nature des proéminences. » Quand l'air est parfaitement tranquille, dans le voisinage d'une grande tache, ou même en général dans luie partie quelconque du disque, nous voyons les lignes d'absorption parcourant toiite la largeur du spectre et traversant les lignes Frauenhofer ; elles varient en intensité de teinte et en largeur, suivant qu'il se trouve un pore, une corrugation ou une tache sous la partie correspondante de la fente : un pore est, eu fait, une tache. Çà et là, dans les parties les plus brillantes du spectre (là où un point lumineux de la facide est sous la fente), nous voyons tout d'un coup ce ciu'ieux phé- nomène : un losange de vive lumière [ficj. 2-1 3). Je l'attribue à de l'hvdro- gène lumineux, sous une pression plus cju'ordiuaire, et c'est là la raison de ces points d'iuie intense clarté, que l'on voit dans les rangées de facules, ob- servées près du limbe. w L'apparition de ce losange dans le spectroscope, qui indique une diini- nulion de pression autour de la partie centrale, est le signal de quelques- uns des phénomènes suivants, souvent de tous. ;. 1° Amincissement et variations cinieuses dans la visibilité et l'épais- seur de la ligne d'absorption de l'hydrogène, qui fait l'objet de l'observa- tion. » 2° A[)pari!ion d'autres losanges dans la même région. )ig. 1. F'C- ■'■ Fig. j. Fig. j. Fig. 6. Fig ■ 7- Fig. 8. Fig- 9- Fig. 10. Fig. II. Fig. Fif-. t3. Fig. lî- ( 1273 ) » 3° Formation plus ou moins décidée d'une proéminence lumineuse sur le disque. n 4° Si elle est rapprochée du limbe, cette proéminence peut le dépasser, et alors la forme de son mouvement sera plus facilement observée. Eu pa- reil cas le mouvement est, le plus souvent, cyclonique et rapide, et, autre caractère d'une tempête solaire, les vapeurs photosphéric[ues étant déchi- rées par l'hydrogène intensément lumineux, le nombre deslignes lumineuses visibles déterminent la profondeur d'où procède le déchirement, et varient à peu près en raison directe du degré de mouvement indiqué. » Nous voici donc, je crois, en possession de la chaîne qui relie les proé- minences avec les points brillants du facule. 1) Les apparitions en forme de losanges qui ont été observées tout près de la tache, le i6, étaient accompagnées par les pulsations d'éruption dont j'ai parlé plus haut. Pendant que M. Holyday resta auprès de moi, ^e^pace de deux heures, il y eut deux éruptions, séparées par nu iiitervalle de repos presque complet : chacune consistant, comme je l'ai nionlré, dans luie série de décharges. Je fus, plus tard, témoin d'iuie troisième éruption. Les phé- nomènes observés dans les trois étaient essentiellement identiques. » Ce jour-là, j'étais si curieux d'étudier les différentes formes de mou- vement que je n'employai pas la fente tangentielle. C'est ce que je fis le jour suivant (17 avril) dans la même région, des éruptions pareilles étant alors visibles, quoique la tache ne le fût plus. » Jugez de ma surprise et de ma joie quand, parcourant le spectre, je trouvai DES CENTAINES DE LIGNES DE Fr.\uenhofer, brillantes à la bas; de la [jroéminence ! » La complication du spectre chromosphérique atteignait son maxi- nuun dans les régions plus réfrangibles que C, depuis E jusque bien au delà de b et près de F, et la vapeur de fer à une hante pression était une des principales causes du phénomène. » J'ai rapporté, dans le temps, à la Société Royale, que j'avais vu la chromosphère pleine de lignes, mais la plénitude d'alors était le vide à côté de l'observation dont je parle. Il serait diflicile de fournir une preuve plus convaincante de la théorie de la constitution solaire avancée par le C Frankland et par moi-même. Non-seulement cette observation vient à l'appui de tous mes résultats précédents sur ce sujet, mais elle tend à mon- trer le peu de profondeur de la région dans laquelle se produisent les plus importants phénomènes solaires, en même temps que sa situation précise. » L'aspect de la ligne F, avec une fente tangentielle à la base de la proé- C R., 1870, i«r .Semestre. (T. LXX, N» 24.) l68 ( '274 ) niinence, comprenait doux de ces points brillants en forme de losanges dont j'ai parlé plus haut; ils étaient plus allongés que d'ordinaire, effet, je présume, de la pression (pression plus grande), entraînant une jilus grande complicalion du spectre chroniospliériqiie; cette complication est presque impossible à observer sur le disque. » Il est digne de remarque que, dans une autreproéminence, du même côté du Soleil, quoique l'aclioii fût grande, les nialériaux projetés étaient simples : c'étaient seulement du sodium et du magnésium; et qu'un chan- gement modéré des longueurs des vibrations dans ces vapeurs était ma- nifeste. Outre ces observations du 17, je profilai aussi de la pureté de l'air pour examiner au télescope les deux taches sur le disque, que le spcctro- scope annonçait tranquilles quant aux mouvements de hausse et de baisse. » J'aperçus parfaitement tous les dômes de nuages dans leur voisinage; je les vis s'élirer, par suite de courants horizontaux sans doute, dans les pénombres, tandis (ju'ou voyait ici et là, sur le fond des taclies, de sembla- bles masses de nuages détachées, dont la S*m = + 28''6'i8",4. L'éclat de la comète s'était beaucoup accru. )) Ayant reçu de M. Argelander une observation du 5 juin, j'ai calculé sur les observations des 3o mai, 2 et 5 juin, l'orbite suivante : 1870, juillet 12,905, T. M. Berlin. "ru ■a = 3o2. 14.53 Çl= i4o. 3.45. Éq. app. 2 juin. '■= 57.19.17 'og'7 = 9'99579 Mouvement réïiograde. Observation moyenne ... . (C — O), A\ = o" , Ap:=+2". » L'éphéméride suivante est déduite de ces éléments : 12'' Berlin. «*^. <î *^. 'og''. logA. Mai 3o i3.3o,7 4-28.53,8 o,cgio 0,2078 Juin 3 13.43,7 27.51 ,0 0,0775 0,1779 1 i5, 0,6 26.87,2 0,0643 0, 1445 1 1 16.26,9 25. 8,9 o,o5i7 0,1070 lÔ .8. 4,4 23.21 ,0 0,0398 0,0649 '9 19.58, 1 21. 6,6 0,0289 0,0173 23 22.14,9 .8.14,4 0,0193 9,9633 27 25. 5,3 4.27,2 0,0109 9,9018 Juillet I 28.46,5 9. 16;! 0,0042 9,8328 5 33.45,7 -h 1.59,0 9 '9994 9>757' M Je vous prie de communiquer ces résultats à l'Académie. » GÉOMÉTHIE. — Sur une certaine fmnille de courbes et de surfaces. Note de 3IM. F. Klein et S. Lie, présentée par M. Chasles. « Dans une Note que nous avons communiquée récemment à l'Académie, nous avons établi un théorème général concernant des courbes et des sur- 168.. ( 1276 ) faces que nous avons appelées les combes et les surfaces Y. Anjourd'lmi nous nous |)ro])osons de donner quelques détails, qui soiU, il est vrai, des conséquences ininiédiales de nos considérations, mais qui serviront peut- être à les éclaii'cir davantage. » Dans noire Communication précédente nous avons supposé un tétraèdre doimé et nous avons défini ce que nous avons appelé les correspondances [cogrédienles ou conlragrédientes) appartenant à ce tétraèdre. Nous ne con- sidérons ici que le cas d'un lélraèilre proprement dit, et les correspon- dances qui coordonnent les points, les plans, les lignes droites. » Ces correspondances contiennent un grand nombre de correspon- dances étudiées antérieurement ; nous allons en donner une courte énu- mération : » I. Une correspondance cogrédiente entre les points et les points, ou en- tre les plans et les plans, est une correspondance liomographique, laissant invariable le tétraèdre donné. » Une correspondance contragrédiente entre les points et les points fait correspondre à un plan une surface du troisième ordre avec quatre points doubles dans les sommets du tétraèdre. » Par une correspondance contragrédiente entre les plans et les plans un point se change dans une surface Steinérienne, ayant les quatre faces du télraèdre pour plans tangents doubles. » Parmi les correspondances cogrédientes entre les points et les plans on retrouve d'une part la correspondance, étudiée par Plûcker, sous le nom de polarité par rapport à un tétraèdre, d'autre part une correspondance, considérée par M. Cremona dans ses recherches sur les courbes du qua- trième ordre avec un point de rebroussement [Comptes rendus, t. LIV). Dans le dernier cas, le plan passe toujours par son point correspondant. M Une corresponilance contragrédiente entre les points et les plans est équivalente à la polarité réciproque par rapport à une surface du deuxième degré, conjuguée au tétraèdre donné. » Les correspondances cogrédientes ou contragrédientes entre les points ou les plans et des lignes droites font correspondre les points ou les plans aux droites d'un certain complexe du deuxième degré (i), engendré par une droite qui est transposée par toutes les transformations linéaires appar- tenant au tétraèdre donné. On peut définir ce complexe d'une autre ma- (i) De là on peut tirer une théorie des congruences ei des surfaces gauches appartenant au complexe. ( '277 ) nière en disant que ses lignes déterminent, avec les faces du tétraèdre, un rapport anharinonique donné. » M. Reye a étudié ce complexe dans la seconde partie de sa Géométrie de siluntion (1868) (1). 11 considère entre autres une correspondance entre les droites du complexe et les points, qu'il obtient en coordonnant à chaque point l'intersection de ses plans polaires par rapport à deux sur- faces du deuxième degré. Cette correspondance est identique avec la cor- respouflaiice contragrédienle entre les points et les droites. » Parmi les correspondances cogrédientes, on doit remarquer le cas où la droite passe par le point correspondant. Une correspondance de cette sorte a été signalée par M. Chastes, dans ses Recherches sur le mouvement iii/iniment petit d'un corps. M. Chaslesn'aeu à considérer qu'un cas spécial, qui, dans nos recherches, correspond à un tétraèdre dont deux faces coïncident. » Enfin un cas particulier de la correspondance contragrédiente entre les plans et les droites a été considéré par MM. Chasles et Plûcker : la correspondance entre les normales d'un système de surfaces du second de- gré homofocales et leurs plans tangents. » 2. Revenons maintenant à notre théorème fondamental. » Pour les éléments a, b, que l'on coordonne, on pourra choisir des points, des plans, des lignes droites en combinaison quelconque, et l'on pourra énoncer le théorètne de manières différentes pour ces divers cas particuliers. Par exemple, que l'on considère la correspondance contragré- diente entre les points et les plans, on aura le théorème, que les courbes V et les surfaces V sont leurs propres polaires réciproques par rapport à chaque surface du second ordre, qui est conjuguée ;iu tétraèdre donné et qui a un point et son plan tangent de commun avec elles. » On peut déduire de notre théorème un grand nombre d'autres, à l'aide de la remarque suivante. Soit donnée une courbe V ou une surface V : une courbe ou une surface quelconque qui possède avec elle un rapport invariable par des transformations qui transforment la courbe ou la sur- face V en elle-même, se transformera par ces transformations dans une courbe ou une surface possédant le même rapport avec la courbe ou la surfiice V. (i) Nous ajoutons que ce complexe a été rencontré déjà antérieurement par plusieurs géomètres, et surtout par M. Ciiasles, qui, dans son Aperçu historique, a appelé expres- sément l'attention des géomètres sur cet assemblage de droites. ( 1278 ) » Nous allons énoncer quelques tliéorémes que l'on obtient de cette manière. » 3. Une courbe V ne possède de singularités que dans des sommets du tétraèdre. » Toutes les courbes covariantes d'une courbe V, par exemple les courbes doubles de leurs surfaces développables, sont des courbes V du même système. » Les courbes V d'un même système ne se coupent que dans des som- mets du tétraèdre. » Le point de contact d'une tangente d'une courbe V et ses points d'intersection avec les quatre faces du tétraèdre ont un rapport anharmo- nique constant. M Ce rapport ne dépend que du système auquel la courbe appartient. M Le plan osculateur d'une courbe V et les plans passant par la tan- gente et les quatre sommets du tétraèdre ont le même rapport anharmo- nique constant. » Quand on détermine, sur tontes les génératrices d'une surface développable appartenant à une courbe V, le point ayant un rapport anbarmonique constant avec les points de rencontre de la droite et les faces du tétraèdre, ce point se trouve sur une courbe V du même système. » Dans les quatre derniers théorèmes on peut remplacer le tétraèdre par une surface V quelconque contenant des courbes V du système de la courbe donnée. )) Les plans osculateurs d'une courbe V dans ses n points d'intersection avec un plan quelconque rencontrent la courbe en 7i[n — 3) points, situés à 7^ sur [ji — 3) plans. » Les courbes V qui se trouvent sur une surface du deuxième degré contenant quatre arêtes du tétraèdre appartiennent à un complexe du premier degré contenant les mêmes arêtes, et réciproquement. . )) Une surface V ne contient de singularités que dans des arêtes du té- traèdre. » Toutes les surfaces covariantes d'une surface V sont des surfaces V du même système. )) L'intersection des deux surfaces V consiste dans des courbes V d'un même système. » Les surfaces V d'un même système ne se coupent que dans des arêtes du tétraèdre donné. ( '279 ) » Les lignes asymptotiques d'une surface V sont des courbes V. Elles apparlieniient à deux systèmes différents. » Les courbes V touchant une courbe dont toutes les tangentes coupent les faces du tétraèdre en quatre points ayant lUi rapport anharmonique donné sont des ligues asymptotiques de la surface engendrée par elles. » Les surfaces développables de toutes les courbes V d'un même système tracées siu- une surface V enveloppent une autre surface V, en la touchant suivant des courbes du même système. » Ij'ordre et la classe de la congruence formée par les tangentes de ces courbes sont les mêmes; ils s'accordent avec l'ordre et la classe de la sur- face V. » HYDRO-DYNAMIQUE.— Essai sur la théorie de l'écoulemenl d'un liquide par un orifice en mince paroi (suite). Note de M. J. Boussinesq, présentée par M. de Saint-Venant. « Dans mon article du 3i janvier, consacré à l'élude des cas où l'orifice est une fente rectiligne indéfinie de largeur constante 2^ et un cercle de rayon R, j'ai montré qu'on est conduit aux formules pour exprimer, à une première approximation, la composante, normale au plan de l'orifice, de la vitesse qui se produit dans ce plan à la distance/ de l'axe de la fente ou à la distance /■ du centre du cercle. Les valeurs qui en résultent pour le coefficient de la dépense sont : i° lors d'un orifice rectiligne, o,G283, nombre cpii dépasse peu la moyenne des valeurs obte- nues expérimentalement par M. Lesbros dans des conditions voisines de celles cpie je suppose; i° qiian:! l'orifice est circulaire, o,G566, valeur dont l'excès siu" celle qu'on admet d'ordinaire (0,62) peut être attribuée aux frollemenls. Ceux-ci doivent alors produire des elfcis plus grainls que dans le premier cas; car ils s'exercent dans tous les sens autour du centre de l'ouverture. Cette influence des frottements paraît moins grande dans les gaz qui s'écouleut par des orifices en mince paroi sous d'assez |)etites pressions, bien qu'avec des vitesses relativement considérables dues à leurs faibles masses : en effet, le coefficient de la dépense a été trouvé par d'Au- buisson, dans ces écoulements, égal à o,65 : or, on ne doit pas regarder comme fortuite la coïncidence de ce nombre avec le coefficient théorique ( I28o ) o,6566; car, les variations de pression et de densité produites chez les gaz qui s'écoulent étant Irès-faibles par rapport aux variations correspondantes de vitesse, on peut sensiblement leur appliquer la relation Ao'f^o, exprimant l'incompressibilité, et par conséquent la théorie actuelle, à cela près que ^-igh doit être remplacé par la vraie vitesse du gaz aux bords de l'orifice. » Ainsi, les formules (12) doivent donner avec une exactitude suffisante la dépense qu'on obtiendrait si les frottements n'existaient pas, ou plutôt s'ils avaient pour unique effet de produire dans toute la niasse fluide la continuité supposée des mouvements, en empêchant deux molécules très- voisines d'avoir des vitesses sensiblement différentes, mais sans gêner l'ac- tion de la pression hydrostatique. Toutefois, ces formules ont l'inconvé- nient de donner aux fonctions^, pour j^ ^s'ii ou pour r=:R\/f, des valeurs égales environ à 1,17 \/2^'//, et par suite, d'après le principe de D. BernouUi, des pressions inférieures à celle de l'atmosphère; ce qui n'est guère admissible. Proposons-nous de les compléter par d'autres termes, tels : 1° que la dépense n'en soit pas changée; 2° que la vitesse, pour J=^b ou r = R, soit toujours \f2gl1; 3" enfin, que la vitesse normale y, paire en j ou en r et nulle pour j ^o ou r = o, croisse d'abord avec y ou r croissants, atteigne un maximum un peu inférieur à \Jigh, et décroisse en- suite pour s'annider lorsque j- = b ou r = B., Si l'on prend les trois termes les plus simples dans ces conditions, avec des coefficients ??i, k, k' , ou m,. A,, A:'j, il viendra, au lieu de (12), soit » En exprimant que la dépense est la même que |iour m et /«, nuls, on obtient entre k et A', ou entre A, et A'j, une équation du premier degré. D'autre jiart, la seconde relation (5) donne, poiu- la vitesse au bord d'un orifice rectiligne, » Lorsque l'orifice est circulaire, cette équation est remplacée par (9), dont la méthode indiquée à la note de l'article du 3i janvier facilite beau- coup le calcul. Si l'on elfeclue les intégrations, il vient en A et X-', ou en /•, ( I28l ) et fc^, une autre équation du premier degré, qui, avec la précédente, donne (.5) ^-=^ = 4,667, A'=^ = 4,2; o 5 'A|= ^— ô- =4jOi8, a-', = ô(5A| — 10) = 3,363. » Enfin, m et ln^ doivent être pris peu inférieurs à i, sans quoi les va- leurs maximums des fonctions J, et même leurs valeurs pour j"^ = -|è^, r^ = fR", ne seraient pas plus petites que \J2gh. Je me suis assuré par quelques tâtonnements qu'il convient de faire à peu près m = i et /h, =0,8. Si l'on désigne par '^{q) et y^{rj) ce que deviennent respectivement les se- conds membres de (i3) lorsqu'on y fait tn = i, m, = 0,8, et qu'on ap- pelle q, soit le quotient de j-^ par b^, soit celui de ;- par R^, on verra que la dérivée '{7), > o pour q = o, décroit ensuite lorsque «y grandit, s'an- nule pour 7 = 0,273, continue à décroître, devient miiiiunuii pour Les valeurs que prennent, avec ces expressions de /, les seconds membres de (i4) et de (9), s'obtiendront en dévelo|)pant un sinus en série et en intégrant l'expression correspondante à cliaque ternie du dé- veloppement; pour la relation (9), ces intégrations se feront au moyen de formules analogues à celles de la Note déjà citée (article du 3i janvier), C. R., 1870, i" Semestre. (T. l,XX, W" 24.) I 69 ( 1282 ) mais plus simples, et qu'on établira de la même manière. On trouve ainsi que les seconds membres de (14) et de (g) valent environ o,5gv2g/i et 0,57 \J2gh, au lieu de s/igh (*). L' hypothèse de Navier est donc inadmissible, et il faut s'en tenir à ce principe (article du 3 janvier), que la vitesse est sensiblement nulle au centre des orifices. Ce principe, dont la preuve ex- périmentale, rapportée dans les Recherches hydrauliques de MM. Poncelel et Lesbros (p. 4oi), consiste à plonger de haut en bas un tube de petite sec- tion jusquau centre de l'orifice, et même un peu au delà dans la veine, et à observer que le liquide s'élève à peu près dans ce tube comme dans le vase, est admis au tome I du Cours de Physique de M. Jamin (p. 326), comme seul d'accord avec les faits. La raison que j'ai essayé d'en donner à l'ar- ticle du 3 janvier revient à dire qu'au premier instant de l'écoulement, les molécules fluides du bord de l'orifice sont aussi fortement pressées vers le dehors que les molécules du centre, et doivent acquérir des vitesses nor- (*) On trouve : 1° Pour le second membre de (i4)) 1° Pour celui de (9), - — ^^— / coSMdw I sin-(2îC0SM — S-) — , qui devient aisément yjTsh / cos'u £/m - B„ ^ B, H -^ B, — . . . , " " Ja \ji 2,4.6 2.4. ..10 J où »2C0SCiJ (2^C0Sw — s* ds. Or une intégration par parties, suivie de quelques transformations faciles, donne „ in B„ = cos-w B„_| , d'où l'on déduira B,, B,, . . ., à partir de Bo. En achevant les intégrations, on trouve pour le second membre de 1,9 r I 2-4 7r= 2.4.6.8 tt' 1 ( 1283 ) maies comparables à celles de ces dernières; mais les formules établies au même article montrent qu'alors la vitesse totale est, sur les bords, infinie par rapport aux valeurs qu'elle a aux autres points : les filets qui en partent auront donc envahi tout l'orifice avant que les molécules du centre aient pu acquérir des vitesses appréciables. Ces filets se recourberont en chemin sous la pression du fluide plus central, et donneront ainsi naissance à la contraction de la veine, et, par suite, à des forces centrifuges qui main- tiendront presque immobiles les molécules du centre de l'orifice, » THERiMO-DYNAMIQUE. — Sur 1.' équivalent mécanique de la chaleur. Note de M. J. VioLLE, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Je me suis proposé de déterminer l'équivalent mécanique de la cha- leur par la mesure du phénomène thermique qui se produit lorsqu'on fait agir un aimant sur un corps conducteur en mouvement. » L'appareil dont je me suis servi est l'appareil de Foucault, modifié de façon à se prêter à des expériences de mesure. Un disque de cuivre rouge, de 0^,078 de diamètre, o'°,oo8 d'épaisseur et pesant 291^'', 202, pouvait tourner entre les deux surfaces polaires d'un électro-aimant animé par le courant de douze éléments de Bunsen. Ce disque était porté par un axe en acier mobile entre deux pointes également en acier, et, par l'intermédiaire d'un système d'engrenages, on pouvait lui communiquer une vitesse qui a varié de 61 1,2 à 4736,8 tours à la minute. Le disque était isolé de l'axe par une pièce en caoutchouc durci invariablement fixé sur l'axe; mais on pou- vait séparer facilement le disque en tirant un petit verrou qui, pendant la rotation, reliait solidement le disque à la pièce en caoutchouc. La rotation se faisait à la main à l'aide d'une manivelle à laquelle on s'est efforcé de donner un mouvement régulier; un chronomètre, marquant le quart de seconde, mesurait la durée de l'expérience. Quand on avait fait tourner le disque pendant un temps convenable, on l'enlevait rapidement, on le sé- parait de l'axe et on le plongeait dans un calorimètre contenant l5o grammes d'eau; on agitait soigneusement, et au moyen d'un thermomètre mesurant le 200^ de degré, on observait la température staiionnaire du mélange. On avait d'ailleurs pris soin de mesurer exactement la température initiale de l'eau et la température initiale du disque; cette dernière était indiquée par un thermomètre plongeant dans un bain liquide dont on ne retirait le disque qu'an moment même d'opérer. Ce bain liquide était le plus habi- 169.. ( 1284 ) (uellement à la température même de l'eaii du calorimètre, de sorte que la température initiale du disque était, en général, la même que celle du li- quide calorimétrique. Le tableau suivant résume les expériences faites dans ces conditions : Nombre de tours Nombre de tours de la manivelle du disque Durée EchaufTement en une minute. en une minute, de l'expérience. observé. m o 4 6 II, 2 i5 o,44o 3o o,6io 8 1224,2 7,5 0,880 i5 1,220 12 i833,6 5 i,33o 10 I , 845 i5 2,o4o 26 3972,8 4 4'o65 8 4) '^00 3i 4736,8 2 3,490 » Pendant toutes ces expériences, l'intensité du courant qui animait l'électro-aimant a été maintenue constante au moyen d'un rhéostat servant à atténuer, chaque fois que cela était nécessaire, les variations qui tendaient à se produire. L'intensité était mesurée au moyen d'un galvanomètre à ré- flexion de Weber sur le barreau duquel agissait une spirale plate placée à dislance et traversée par le courant : l'action de cette spirale produisait une déviation de 225 divisions, déviation qu'il était facile de maintenir constante à 4- division près. M Le refroidissement du disque pendant la rotation a pu être déterminé par la comparaison des expériences se rap|)ortant à une même vitesse : en supposant que le refroidissement s'effectue à chaque instant suivant la loi de Newton et en supposant, en oulre, qu'il est proportionnel à la vitesse de la rotation, on trouve, pour le coefficient de refroidissement, les nom- bres suivants : Nombre de tours (le la manivelle. .. . 4 8 12 26 Coefficient de refroidissement 0,01475 o,oi475 0,01472 0,01476 0,01477 Et, par suite, les températures stationnaires que l'on eût observées si le disque n'avait rien perdu seraient Nombre de tours de la manivelle 4 ^ '^ 26 3i Échauffement o",635 i°,269 i'',9i6 7",i85 5°,o86 I ( 1285 ) le dernier nombre étant calculé à l'aide du coefficient moyen 0,01475. M Si l'on rapporte ces échauffements à lui même laps de temps, quinze minutes par exemple, on a les nombres o°,635 2",538 5°,748 26°,944 38»,! 45 qui sont très-sensiblement proportionnels aux carrés des vitesses de rota- tion; le coefficient de proportionnalité est, en effet, 25,197 25,208 25,o52 25,089 25,194 Moyenne: 25,i52 » Servons-nous de ce coefficient moyen pour calculer réchauffement correspondant à 4 tours de la manivelle : on trouve 0,1 iGSy unité de cha- leur, la masse en eau de tout l'appareil étant o''b, 182971. » Pour tirer de cette détermination une mesure de l'équivalent méca- nique de la chaleur, il fallait évaluer le travail nécessaire pour faire tourner le disque avec la même vitesse, 4 tours de la manivelle par minute. » Une série d'expériences a donc été faite dans le but de mesurer ce travail : pour cela, on produisait la rotation du disque, toujours soumis à l'action de l'électro-airaant, au moyen d'un poids agissant directement sur un fil de soie très-fin, enroulé sur l'axe même du disque, et lorsque le disque avait pris un mouvement luiiforme, on mesurait le temps nécessaire pour qu'une même longueur de fil, i'",4645, se déroidât sous diverses charges; on a trouvé les nombres suivants : Charges ii^%75 4' )35 91,25 191,10 4^9>oo Durées 102^, 5 29,00 i3,25 6,25 2,47 ■ » Les nombres inscrits à la première ligne de ce tableau représentent les charges, corrigées chacune du poids qui était nécessaire pour donner la même vitesse à l'axe seul, le disque étant enlevé et le courant animant fou- jours l'électro-aimanl. Si l'on fait le produit de la charge par la durée de la chute pour chaque expérience, on a un nombre constant : 1204,37 I 199,15 1209,06 1194,37 1207,83 Moyenne: 1202,96 Et si, au moyen du nombre ainsi déterminé, 1202,96, on calcule le tra- vail nécessaire pour faire tourner le disque pendant i5 tours avec la vi- tesse correspondant à la troisième expérience, laquelle est 547S20 à la mi- nute, on trouve 7o''^'",5848. Mais le travail nécessaire pour maintenir une vitesse déterminée du disque est, d'après les expériences mêmes, propor- tionnel au carré de cette vitesse : le travail nécessaire pour maintenir une vitesse de rotation de 611', 2 à la minute est donc 5o''^,64o. ( 1286 ) » Si l'on rapproche ce nombre de celui que j'ai donné plus haut pour la chaleur développée dans les mêmes conditions, il en résulte, pour l'équi- valent mécanique de la chaleur : 435,2. » Je poursuis actuellement ces recherches, et, dans une prochaine Note, j'exposerai les résultats que j'ai obtenus dans les nouvelles conditions où je me suis placé. » CHIMIE. — Expériences sur C électrolisation de Vair ou de l'oxygène, comme moyen de production de l'ozone; parM. A. Hoczeau. (Extrait.) (( De quatre cents dosages d'ozone, je conclus que, sous l'inlluence de l'étincelle de l'appareil de Ruhmkorff : » I. La production de l'ozone est plus grande dans l'air renouvelé que dans l'air confiné. » II. Elle est plus grande au pôle négatif qu'au pôle positif. » III. La production de l'ozone n'augmente que jusqu'à un certain point avec la durée de l'électrolisation. » IV. L'ozone augmente avec l'intensité électrique. » V. L'ozone diminue quand la distance qui sépare les électrodes aug- mente. » VI. La production de l'ozone varie avec la longueur ou la surface des électrodes. » VII. Toutes choses étant égales, la production de l'ozone est plus grande en utilisant l'effet des deux électrodes. » VIII. La production de l'ozone se manifeste également hors du con- tact direct de l'air avec les électrodes métalliques, quand ces dernières sont chacune entourées dans toute leur longueur d'un tube de verre mince jouant le rôle de fourreau isolant, que les extrémités de ce tube soient ou ne soient pas fermées. » IX. Toutefois, la production de l'ozone résultant du passage de l'air sur les électrodes métalliques nues (contact direct avec les fils de platine) est plus grande que celle qui provient du passage de l'air autour des mêmes électrodes fourrées et fermées (absence- de contact direct de l'air avec les électrodes métalliques nues). » X. Avec les électrodes fourrées fermées, la production de l'ozone varie également avec la longueur ou la surface des électrodes métalliques. » XL La production de l'ozone augmente considérablement avec l'abais- sement de la température à laquelle s'effectue l'électrolisation de l'air. ( 1287 ) B XIT. Toutes les conditions étant égales, la quantité d'ozone produite avec un volume déterminé d'oxygène est toujours bien plus considérable (environ huit à dix fois) que celle fournie par le même volume d'air. » XIII. L'ozone produit par l'électrolisation obscure de l'air est accom- pagné de petites quantités de composés nitreux, tandis que celui qui est fourni par l'oxygène pur, dans les mêmes conditions, n'en renferme pas de traces. (Opinion de M. Cahours, confirmée par l'expérience.) » Après avoir reconnu par ces études préliminaires les conditions les plus favorables dans lesquelles il faut se placer pour obtenir le plus d'o- zone possible avec une étincelle électrique donnée, j'ai pu établir d'une ma- nière rationnelle un nouvel appareil que je désigne sous le nom d'ozoniseur et à l'aide duquel on prépare à l'instant même, sans autres matières premières que l'air ou l'oxygène, des quantités d'ozone demeurées inconnues jus- qu'ici. » On s'en fera une idée quaud on se rappellera que les auteurs qui, au Conservatoire des Arts et Métiers, se sont servis du condensateur de Bens, lui ont fait rendre en moyenne 2i°'^,4 d'ozone, pour 10 litres d'oxygène, avec une étincelle de vingt-trois centimètres dans l'air, tandis qu'avec mon ozoniseur, on peut faire produire, à une intensité électrique dix ou vingt fois plus faible, une proportion d'ozone soixante-dix fois plus grande pour le même volume d'oxygène. » En terminant, qu'il me soit permis de signaler à l'Académie le concours plein de zèle que m'ont prêté, dans ces longues et délicates recherches, deux de mes aides, MM. Albert François et Eugène Hermite. » CHIMIE. — Recherches sur le platine. — Note de M. P. Schutzenberger, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Les deux composés COPtCl", chloro-p latinité de carbonyle, et C^O^PtCP, chloro-platinite de dicarbonyle, décrits dans la Note que j'ai eu l'honneur de soumettre précédemment à l'Académie des Sciences peuvent être consi- dérés comme les chlorures de deux radicaux composés diatomiques {CO,Vt)^^ platoso-carbonyle et \„ç.^ Pt) platoso-dicarhonyle. J'ai entrepris une série d'expériences en vue de vérifier cette manière d'envisager la con- stitution de ces produits. » Action de l'ammoniaque. — Lorsqu'on dirige un courant d'ammoniaque sèche sur l'un ou l'autre de ces deux corps, à la température ordinaire, il ( 1288 ) y a réaction évidente, vu que leur surface prend une teinte plus claire; mais l'action n'est que superficielle et incomplète. En chauffant, au con- traire, au point de fusion de la matière, on voit intervenir une réaction vive, avec mise en liberté de platine et formation de chlorhydrate d'ammoniaque. Pour arriver à des résultats plus nets, j'ai saturé par de l'ammoniaque sèche une solution de chloro-platinite de carbonyle dans le perchlorure de carbone. » Il se précipite, dans ce cas, d'abondants flocons jaune-clair, tandis que la solution se décolore. » Obtenu avec COPtCi*, le nouveau composé a donné pour le carbone, l'hydrogène, l'azote et le platine des nombres qui se rapportent à la for- mule Az^H-^COPtCl^ ou Az=H^(PtCO)„.CPH% dichlorhydrate de platoso-carbonyle-diamine. Avec le chloro-platinite de dicarbonyle (C-O-PtCF) , les nombres trouvés conduisent à l.i formule Az^H^C^O-PtCl- ou Az=H*(PtC=0-)„.Cl-H% dichlorhydrate de platoso-dicarbonyle-diamine. » Sous l'influence de la chaleur ces composés entrent en fusion et se détruisent eu laissant xut résidu de platine et en fournissant du sel ammo- niac, de l'azote, de l'hydrogène, ainsi qu'un liquide volatil à odeur forte et piquante, qui, traité par l'eau, fournit de l'acide chlorhydrique et de l'acide formique, ou tout au moins un acide volatil réduisant les sels d'ar- gent et de mercure. Ce liquide volatil pourrait être du chlorure de formyle COH.Cl. » Jusqu'à présent, je n'ai pu m'en procurer assez pour vérifier sa compo- sition par l'analyse. Le rendement en chlorure de formyle est faible, et souvent l'oxyde de carbone et l'acide chlorhydrique libres apparaissent seuls parmi les produits gazeux de décomposition des diamiues platoso- carboniques. » On a, en effet, Az=ir'(COPt).2CIH = ClAzH'-hAz + II+COHC! + Pt. » Suivant la manière de chauffer, on obtient GO + ClH ou un mélange de ces deux gaz et de chlorure de formyle. L'eau décompose le chlorhydrate de plaloso-carbonyle, en donnant un précipité noir de platine, du sel am- I ( '289 ) raoniacal et de l'acide carbonique : Az«H^(C0Pt),2ClH + H-0 = 2(ClAzH^) + CO- + Pt. M Action de réthylcne sur le chloroplatinite de caibonyle. — Si l'on dirige de l'élhylèiie sec sur le chloro-platiiiite de carbonyle chauffé vers gS degrés, le gaz est absorbé et le produit fond en un liquide jaune qui se fige par le refroidissement. Il se forme un composé qui répond probablement à la formule C^H^CO .Pt.Cl-, chloro-platinite d'éthylène carbonyle et qui représente l'analogue tlu cliloro- platinite de dicarbonyle avec substitiition de C^H* à ClO,^. » Pour peu que l'on dépasse g5 degi'és, on voit se tiégager de l'acide chlorhydrique, et il reste, lorsque l'action est terminée, un produit, foncé en couleur, insoluble dans l'eau, qui ne se décompose pas, qui a donné des nombres répondant exactement à la foiinule C^H'.CIPtCO. On a donc COPtCl= + C=H^ = ClH-f-COPtC^H'Cl. » I.e [jlatine tetratomique serait saliué d'une part par CO,^, et de l'autre par C^H'Cl (éthylène chloré]. » .action du jirolochlornre de pliospliore sur le sous-chloiure de jilnlineetdu perchlorure de phosphore sur te plaliue. — Le protochlorure de phosphore (PhCl'),,se comporte vis-à-vis du sous-chlorure de platine (PtCP),^ comme l'oxyde de carbone. Il s'y unit facilement. En chassant l'excès de proto- chlorure de phosphore par im courant d'air sec, et en terminant la dessic- cation à 25o degrés dans un courant d'air, il reste un produit solide, jaune- rougeàlre, diftîclh'iiient ^■olatil, nou fumant à l'air, mais très-déliquescent, fusible, vers 200 degrés, en un liquide rouge foncé, soluble à chaud dans le protochlorure de phosphore, d'où il cristallise par refroidissement en grains jaunes. 0 Les dosages de platine, de chlore et de phosphore ont donné des nom- bres qui se rapportent exactement à la formule PhCl'.PtCP. » On obtient le même corps en chauffant un atome de platine (197) avec I molécule de perchlorure de phosphore. On a, en effet, PhCl=*-+-Pt= PhCP.PlCl\ C.h., 1870, i"Semes M. Baudrirnont, le composé (PhCl*)PtCl* se décompose par l'eau en acide phosphorique, chlorhydrique et en bichlorure de plaline. » Le composé PhCI^. PtCI" se dissout bien en jaune dans l'eau avec pro- duction d'acide chlorhydrique, mais on ne peut précipiter par le nitrate d'argent que les f du chlore de la substance dissoute, et la coloration jaune du liquide est due non à la présence de bichlorure de platine, mais d'un acide complexe Ph(HO)'.PlCI^, dont l'étude fera l'objet d'une prochaine Note. » Il est évident, d'après les différences considérables signalées plus haut, que le composé décrit par M. E. Baudrimont est distinct du mien, d'autant plus que, dans la réaction génératrice, ce chimiste, placé probablement dans d'autres conditions que moi, a observé la mise en liberté de quantités no- tables de protochlorure de phosphore, d'après l'équation Pt+ 4PhCP = 2(PhCP)^PtCP + 2(PhCl'). » J'ai été secondé dans ces expériences par un de mes élèves, M. Tom- masi. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sw la Iribromlijdvine ; par M. Louis Henry (i). « Dans une Notice insérée, il y a peu de temps, dans les Comptes rendus (2), j'ai fait voir (pie l'isomérie, admise jusqu'ici, de la tribroinhy- driiie (C'H^)Br' avec le tribromure d'allyle n'existe pas, qu'en réalité ces deux produits sont identiques, ou,))our parler d'une manière plus précise, (i) L'Académie a décidé que cette Coramunication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier au Compte rendu. (2) Séance du 21 mars 1870. que la tiibromhydrine possède les mêmes propriétés que le tribromure d'allyle décrit par M.Wurtz (i ). » Je crois devoir reveuir sur ce point, à la suite des observations dont ma Notice a été l'objet de la part de M. Berthelot (2). » Qu'il nie soit permis d'abord de faire connaître succinctement les rai- sons théoriques qui, avant toute recherche expérimentale, m'avaient fait mettre en doute l'isomérie des deux produits en question. » D'après M. Berthelot (3), ii trihroniliydrine sei'ait un coiys liquide bouil- lant vers 180 degrés; or, d'après l'analogie, les propriétés de ce corps doi- vent être celles, ou à peu près celles, qu'assigne M.Wurtz au tribromure d'allyle. Ce doit être un corps solide fort fusible, ou un liquide aisément solidifiable, bouillant vers 2i5-220 degrés. » a). État phyiique. — Le bibromure d'élhylène (C-H^)Br- et la tri- bromhydrine (C^H^)Br^ sont des corps en tous points comparables, au point de vue chimique; ils ont de plus, à peu de chose près, la même com- position centésimale; le premier est solide ou plutôt solidifiable (fusible à -+- 9 degrés), le second doit l'être également, d'autant plus que son poids moléculaire est notablement plus considérable. Cette concordance de pro- priétés existe entre le bromure d'éthylène et le tribromure d'allyle. Densité. Ébullition. Fusion. (C=H')Br' 1 H 2,1 } 188 2,1629 à -i- 20° i32" +9° Com iposilion Poids cenlésimale. moléculaire. c. .. 12,8 \ H.. 2,1 188 Bi'. .. 85, T ) C. .. 12,81 j H.. .. 1,78 281 Br. .. 85,4. ) (C^H'jBe \ H 1,78 281 2,430 à -\- i^" 218° +16° ( Br. .. 85, 4i ) » 6). Volatilité. — Il résidte de la comparaison des combinaisons gly- cériques chlorées et bromées de même composition générale, que, pour chaque atome de brome à la place d'un atome de chlore, il y a nue élé- vation du point d'ébullition d'environ 20 degrés. ( i) Annales de Chimie et de Physique, 3"^ série, t. LI, p. 84. (2) Comptes rendus, t. LXX, p. 601. (3j Annales de Chimie et de Physique Z' série, t XLVIII, p. 820. [70. ( '^92 ) Ébullition. Uiffprpiice. (C'Q'Xq .iSo-MQ" C^'C^^' i38"i4o'' C'H<5;'^ .76»-i78o HO' 20° OU 2 1°. 4 I ° OU 20° X 2 . C'H'C;^,,^ 219° (C'HMCl' (0 i54°-i57° ) „ . ,^.,\^,\ o S bo environ ou 20" X 3. (C'H')Br'(i) 218° j » La Irichlorhydi'ine bouillant à i55 degrés, la tribromhydrine doit, par analogie, bouillir à environ 60 degrés plus haut, c'est-à-dire vers 2i5 deg^é^; ce sont précisément les relations de volatilité que l'on constate entre la triclilorhydrinc et le tribroniure d'allyle: Ébullition. Différence. {OW)C\' 155° C^B'Br' 2i8"-2i9° 63" = 2i»x 3. )> D'un autre côté, il résulte de la comparaison que l'on peut établir, sous le même rapport, entre diverses combinaisons glycériques etallyliques correspondantes, que le remplacement de i'hydioxjle (HO) par le brome ne modifie guère le point d'ébullition du produit primitif : C'» soleil s'obscurcit, cpudques nuages 1res épais parurent à l'horizon. Tout à coup un vent violent se leva, et la grêle tomba en telle c[iiantité et avec une force telle, que, de mémoire d'honiuie, on n'avait rien vu de pai'eil jusqu'à ce jour. Quand on parlait de grêle, on se rap|)elait avec terreur un orage qui éclata sur nos pays en i83o, mais qui réellement ne lu! rien, si l'on en compare les suites à celles de l'orage du 29 mai. )) Dans la campagne, les gréions éiaieut de la grosseur d une petite noix ; ils .ivaient la forme d'une poire et se terminaient |)ar une pointe. Un de mes amis, surpris en voiture par l'orage, a mesuré sur la route une épais- seur de 3o centimètres de grêle. Quand la grêle eut cessé de tomber, une pluie abondante lui succéda, et, une demi-heure après, le soleH reparut. Ce temps avait suffi pour tout détriuie. » La campagne fait mal à voir; les avoines et les blés sont hachés, et la vigne est entièrement dépouillée de ses feuilles; dans beaucoup d'endroits, les sarments sont pelés. I>es grêlons étaieiit si durs que, le lendemain malin, au levei' du soleil, on en l'etiouvait encore en assez grande quantité dans les champs. » La carte de l'arrondissement, que je joins a ma Lettre, montre le che- min paicouru par cet orage. Les détails que j'ai pu recueillir jusqu'à ce moment mentioiincnt, comme les plus maltraitées, les communes de .Saint- Martin-de-Valgalgue, Saiul-Privat-des-Vieux, Servas, Mons, Mejaue-lez- Alais, Montai, Siint-Just, Euzet, Sain!-Hip[)olYte-de-Catou, Martiguargues, Saint-Maurice. » Un gros olivier centenaire a été iléraciné, enlevé et transporté à plus de 3o mètres. Les iiove?'s ont été complètement écorcés; les coiguassiers de même. » I ( -307 ) PHYSIOLOGIE. — Nouveau signe de la mort. Note de M. É. Duboux, présentée par M. Wiirtz. i( Si l'on instille d.iiis l'oeil (1 un honniie vivant quelques gouttes (l'une solution d'atropine, on voit, au bout de qnelques instants, se [irodnire une dilatation de la piqiiile, dilatation très-facile à constater par compa- raison avec l'œil non soumis a l'influence de l'atropine et don! la puuille ne s'est pas dilatée. » Cette action de l'atropine est parfaitement constante, quel que soit l'état de l'œil et quel que soil l'état général. » Elle est tellement indépeudante de l'état de l'œil, qu'elle se profluit dans le cas d'amaurose complète, dans les cas de |)aralysie ou de stclion de la Iroisième paire. Elle se manifeste encore, d'après Czermak, loiscpie Fou a cou|;é tous les nerfs ciliaires. Elle est tellement indépendante de l'élat général, qu'elle se manifeste, d'après Meiniot, sur l'œi! (jui vient d'être extirpé de l'orbite, aussi longtemps que pci'sisie !a coniractilité mus- cuhni'e. On p«eut donc aflirmer que sur l'homme vivant l'ati-opiiie pro- duit toujours une dilatalion piqjillaire; et toutes les fois que l'ati-oiiiiie restera sans action, on pourra affintier que la conlractilité musculaire a dis'paru, c'est-à-dire cpie la vie a entièrement abandonné l'organisuie. » Ces faits sont connus. On peut les uietlre à profit j)onr constater les cas de mort apparente, ainsi que l'a déjà proposé M. Bouchul. Toutefois il est nécessnire de faire une restriction : d peut arriver en effet que où le sujet à examiner présente une dilatation pupillaire : il en est souvent ainsi dans ley. cas de moi! apparente, seuli ment la dilatation n'ist pas très considérable. Elle serait énorme dans les cas d'eiiipoisonnement pai' la belladoue. Il est donc nécessaire de recourir à une contre-épreuve, et l'on aurait, dans l'action ties substances qui resserrent la pupille (comme la fève de Calabar), un moyen très-simple d'éviter une erreur funeste. » M. P. GiiYOT adresse, fie Nancy, deux Notes relatives : l'une à l'in- fluence exercée, sur la lydine, p.u' l'acide oiganiqiie employé à sa préj)a- ratiou; l'autre à la conservation des œufs de papillons. D'après cette der- nière Noie, l'acide |jhénique, à ii'és [jetile dose, [jeut seivir à coiisi'rver, dans des !ul)es fermés, les œufs de tons les papillons : il les empêche d'éclore, sans altéier leur s-tiiiciure ni leur nuance. M. G. Tournois adresse, de Bourges, une Lettre relative à un procédé d'inslallaiion d'un pont tu'Liulaire au tra\ers tle la Manche. ( i3o8 ) M. TosEi.n adresse une Note relative à un abaissement de température que produit, dans uni> masse d'enu, la rotation d'un tube métallique courbé en spirale, en tournant autour d'un axe horizoïilrd iierpendiculaire à son plan et passant pai' son centre. La Société Scientifique, qui s'occupe de l'exploration de la groKe def Morts, près d'Alais, irdbrme l'Académie que, d'après les nouvelles recher- ches qui ont été faites, cette cavité semblerait être une faille, occupée d'abord par un filon de minerai de plomb : ce minerai aurait été exploité, et la cavité aurait été utilisée ensuite, soit comme habitation, soit comme lieu de sépulture, par la iMce dont on y découvre les restes. Il y aurait donc granil intérêt à compléter cette ex[)loration. Cette Coramimication ser.i transmise à la Commission administrative. <' M. Ghasles présente, de la part de M. le prince B. Boncoiniun/ni, le niunéro de décembre 1869 qui termine le second volume du Bnllellino des Sciences Mathématiques et Physiques. Cette livraison renferme la continua- tion de l'inléressanl travail de M. Sédillot sur les professeurs de Mathéma- tiques et de Physique générale au Collège de France. Elle se termine par <\9\\\ Tables étendues et extrêmement utiles, l'une des publications récentes renfermées principalement dans les Recueils scientifiques de tous les pays, et l'autre des noms cités dans le volume du Bulletin qu'elle termine. Ces Tables, qui n'occupent pas moins de [\o pages grand in-4°, en petit-texte, attestent le zèle et les efforts puissants qu'apporte M. Boncompagni dans l'entreprise dont tous les savants lui sont reconnaissants. Nous avons dit, dans tuie séance précédente, que le travail de M. Sédillot avait donné lieu à des recherches de M. Boncompagni lui-même sur plusieurs savants du xv!"" et du XYil*^ siècle, Roberval uotaiumeiit; nous citerons encore Hérigone, qui a tenu un certain rang parmi les mathématiciens de son temps, dont les ouvrages ont été fort répandus, et dont les biographies ne prononcent pas même le nom M Boncompagni a recherché tout ce qui peut se rapporter à ce savant, qui a pris part, avec le président Etienne Pascal, Mydorge, l'abbé de Chambon et d'aulies, aux discussions auxquelles la découverte des longitudes de J.-B. iNIorin a donné lieu. » La séance est levée à 5 heures et demie. 1). COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 JUIN 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. ]»IE]>IOmES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Sur les variations de température produites par le mélange de deux liquides; par M. Jaaiin. « Le mélange de deux liquides pris à une même température détermine généralement une variation de température : souvent un échauffément, quelquefois un refroidissement, et ce phénomène a été étudié avec beau- coup de soin par un nombre considérable de savants : MM. Person, Graham, Andrews, Favre et Silbermann, H. Sainte-Claire Deville, Bussy et Buignet, Abria, Soret, Marignac, etc. M. Person admet que la diffusion des liquides occasionne un refroidissement; M. Favre, qu'il existe deux ordres d'action simultanés, une attraction entre les molécules hétéro- gènes qui produit de la chaleur, une diffusion qui en absorbe. MM. Bussy et Buignet semblent partager cette idée; ils s'attachent à montrer que le changement des chaleurs spécifiques ne suffit pas à expliquer les variations de température, et ils admettent : « qu'indépendamment de la perle de » chaleur qui peut avoir lieu par les changements de volume, qu'mdépen- » damment de celle qui peut résulter de l'ensemble des causes encore » inconnues qui produisent les changements de capacité, il existe une C. K. 1870, i" Semt:ttre. (T, LXX, N» iS.) 1 73 ( i3io ) » cause en dehors des précédentes qui produit par elle-même une absorf)- » tion de chaleur, absorption qui peut être quelquefois égale ou même » supérieure à la chaleur dégagée par la combinaison de ces liquides. » M. H. Sainte-Claire Deville a essayé de rattacher ces phénomènes à la théorie mécanique de la chaleur, mais il est obligé d'admettre que, « de » même que dans les machines il y a des pertes de force vive, de même, M dans les combinaisons chimiques, il y a des pertes de forces vives ou » de température qu'on peut calculer..., c'est de la chaleur perdue ou plutôt » rendue latente en vertu de causes tout à fait connues; ainsi la dissolu- » tion est une cause de froid, non -seulement lorsqu'elle s'effectue entre » un liquide et un solide qui se liquéfie, mais encore entre deux liquides » qui se dissolvent » » Ces hypothèses sont malheureusement un peu vagues; elles n'établis- sent entre les faits et l'explication aucune relation numérique, et sont dé- pourvues de sanction expérimentale. Je viens à mon tour soumettre à l'Aca- démie une idée nouvelle qui me paraît de nature à faciliter la solution de cette importante question. » Soient £ et a les proportions d'eau et d'alcool ou, en général, de deux liquides que l'on mêle; l'eau a une chaleur spécifique c et absorbe tct calories pour passer de zéro à t degrés; mais à zéro, elle contient encore de la chaleur: elle contient tout ce qu'elle perdrait si on la refroidissait jusqu'à celte limite qu'on appelle le zéro absolu, c'est-à-dire une quantité de chaleur très-considérable, mais qui n'est pas infinie, et que nous dési- gnerons par eA. Nous pouvons donc exprimer la quantité totale cj de cha- leur que contient £ d'eau par la formule Le même raisonnement peut se faire sur l'alcool, et la même formule repré- sentera la chaleur que le poids a contient q'=a{k'-^c't). Si nous mêlons les deux liquides, la chaleur totale sera 9 4- 7'= £A 4- aA' ■+- {se -h ac')t. De même, le mélange formé par ces deux liquides contient à zéro une quan- tité de chaleur A" ; et, pour s'élever à < -l- 5, il s'y ajoute 7(^ -f- 5), en dési- gnant par y sa chaleur spécifique; on a Q-+-A''-Hv(<-4-6). ( >3ii ) » Si au moment du mélange il ne se produit aucun travail physique ou chimique, la somme des clialeurs contenues dans les éléments à t° est égale à la chaleur totale du mélange pris à la température (t -h 6), qu'il a au moment où il se forme; ce qui s'exprime par la relation A£-+- A'a — A"= (7— £c — ac')t-hyd. » ic -h ac' est la capacité calorifique moyenne des deux liquides ou 7, ; As + A'x — A" est une quantité constante pour un même mélange, variable avec les proportions s et a.. Appelons-la M, on a (i) M={y-y,)t+ye. » Cette formule doit représenter tous les phénomènes. Nous allons voir, en effet, qu'elle explique ceux que l'on connaît et qu'elle en prévoit d'au- tres que l'expérience vérifie : » 1° Si le |)remier membre est nul et qtie 7 soit égal 37,, ce qui est le cas de deux liquides identiques ou sans action réciproque, ô =0 : il n'y a pas de changement dans la température; » 2° M peut être positif ou négatif: s'il est positif, ainsi que 7 — 7,, ce qui est le cas de l'alcool et de l'eau, et de presque tous les mélanges, 6 sera plus grand ou pUis petit que zéro, suivant que (7 — 7, )t sera plus petit ou plus grand que M, et il y aura réchauffement ou refroidissement, comme l'ont montré MM. Bussy et Buignet; » 3° Si M est négatif, ainsi que 7 — 7,, comme pour les mélanges d'a- cide cyanliydrique et d'eau, 6 sera toujours négatif, et le refroidissement croîtra avec la température; » I\° M étant égHl a eA + aA' — A" varie avec les proportions des deux liquides mêlés; et il pourra arriver que d soit positif ou négatif, suivant ces pro|)ortions. Cela arrive, suivant MM. Bussy et Buignet, quand on mélange l'alcool et le chloroforme. » Non-seulement la formule explique toutes les conditions qui ont été étudiées, mais elle en prévoit d'autres : » 1° M est constant pour un mélange en proportions données; donc le deuxième membre de l'équation doit être invariable, ce qui exige que 0 di- minue si t augmente; » 2° 0 devra être nul quand (7 — 7i) ^ sera égal à M; il devra être négatif si le mélange est formé à une température plus élevée. Le réchauffement se changera en refroidissement. 173.. ( l3l2 ) » J'ai fait, avec M. Amaury, de nombreuses expériences pour vérifier ces conclusions. Comme nous connaissions -y et y,, nous pouvions calculer le deuxitme membre de l'équation (i); or, nous avons trouvé : « 1° Que (y — y,)t + y 6 est à peu près constant pour un même mélange, formé à des tem[)ératures qui croissent de zéro à 80 degrés; » 2" Que 6 diminue à mesure que t s'élève; » 3° Qu'il devient nul à 55 degrés environ; » 4° Qu'il est négatif au delà. » Une foriiuile analogue s'applique au cas où les deux liquides sont mêlés à des températures différentes t et t' Ai-hA'oc — A"=:y{t-\-6) — £Ct — ac't'; elle se vérifie comme la précédente. Nous publierons prochainement les résultats de ces expériences. » Remarques de M. Bcssy à l'occasw)^ de la Communicalion de M. Janiin. « Sans méconnaître toute l'importance des considérations théoriques qui viennent d'être développées par M. Jamiu devant l'Académie, je ne puis m'empêcher de faire remarquer que plusieurs des conséquences auxquelles il a été conduit, et qui semblent l'avoir particulièrement frappé, n'étaient cependant pas imprévues. » Ainsi, eu ce qui concerne les différences que l'on observe dans les effets thermiques suivant les proportions dans lesquelles ou effectue les mélanges, nous avons constaté, M. Buiguet et moi, que plusieurs des mé- langes par nous examinés présentaient cette particularité de donner tantôt du froid, tantôt de la chaleur, suivant les proportions dans lesquelles les éléments étaient mélangés. Nous avons cité notamment le mélange de chloroforme = 77^'', 56 et alcool =: 22S'',44i lequel donne de la chaleiu- ou du froid, suivant qu'on y ajoute un excès de l'un ou de l'autre liquide. )) Je ferai la même observation touchant l'influence de la température initiale sur la chaleur absorbée ou dégagée pendant le mélange. En mélan- geant poids égaux dacide cyanhydrique et d'eau à zéro, on a un abaisse- ment de températui-e de 6°,4o, tandis que les mêmes éléments mélangés à -f-i4 degrés donnent un abaissement de tempéralure de 9", 75. Nous avons cité dans notre Mémoire d'autres mélanges qui sont dans le nu^me cas, alcool et sulfure de carbone, acide acétique et eau. ( i3i3 ) » Nos observations n'ont pas eu pour objet un fait isolé constaté par une expérience unique; elles se sont étendues à une série considérable de mélanges étudiés avec détail aux points de vne des changements de vo- lume, de température et de capacité calorifique. Ce que nous désirons luiiquement, c'est de conserver à nos expériences et aux conséquences que nous en avons tirées la date précise qu'elles doivent avoir dans l'histo- rique de la question qui est aujourd'hui le sujet des travaux de M. Jamin. » PHYSIQUE. — Mémoire sur les effets électriques produits au contact des métaux inoxjdables et des a( ides et dissolutions salines, neutres et saturées, et sur les affinités capillaires; par M. Becqcerel. (Extrait.) « J'ai montré dans mes recherches antérieures quels pouvaient être les effets électro-chimiques produits lors des actions capillaires exercées entre des solides et des liquides ou des gaz; comme il est possible que ces actions soient du genre de celles qui se produisent dans les actions chimiques, le dégagement d'électricité qui en résulte doit suivre les lois qui régissent ce dégagement dans ces dernières; mais on éprouve de grandes difficultés à établir cette identité, à cause de la présence des gaz sur la surface des corps solides, lesquels gaz, en réagissant sur les liquides ambiants, donnent nais- sance à des effets électriques qui leur sont propres. » Dans mon précédent Mémoire, j'ai exposé les effets électriques qui ont lieu au contact avec l'eau distillée des corps plongés préalablement dans différents gaz; dans ce Mi-moire-ci, je décris les phénomènes électriques qu'on observe en remplaçant l'eau distillée par différents acides, l'ammo- niaque et des dissolutions salines neutres, saturées, et prenant pour corps solides le platine et l'or purs, sur lesquels ces liquides ne paraissent exercer aucune action. Voici les résultats obtenus avec deux fils de l'un de ces deux métaux, en rapport avec un galviinomètre très-sensible; après que ces fils ont été plongés par un de leurs bouts dans le liquide soumis à l'ex- périence, qu'on en a retiré un poiu- le faire chauffer à la lampe pour chas- ser le liquide, et qu'on l'a plongé de nouveau, pour observer l'effet électrique produit dans son contact avec l'acide nitrique concentré, on trouve que le fil de platine est successivement négatif, positif et négatif. Le premier effet est dû probablement à l'affinité capillaire; le second, à la polarisation des deux fils par l'action du courant initial et par les produits de la décomposition électro-chimique de la dissolution elle-même, et le troisième, par une seconde polarisation. Lorsque l'acide est étendu, rien ( i3i4 ) de semblable n'a lieu : le fil est négatif et reste tel pendant quelques in- stants. Cet état négatif est dû à l'hyrlrogène absorbé par le platine et provenant de l'eau décomposée pendant qu'on élevait sa température. Si l'on eût cliauffé au rouge blanc, l'effet eût été inverse. » Avec les acides chlorhydrique et sulfurique, ainsi qu'avec l'ammo- niaque et les dissolutions salines neutres et saturées, le sulfate de soude, les chlorures de sodium et de baryum et le nitrate de potasse, etc., le platine est toujours positif, effet dû à l'air absorbé par le métal pendant le refroidis- sement. Par suite de cette absorption, l'air, dans son contact avec le liquide, prend l'électricité positive, et le liquide l'électricité négative. A l'aide des résultats précédents, on a pu donner une explication satisfai- sante des propriétés de l'éponge de platine, qui devient incandescente quand on l'expose dans l'air à un courant d'hydrogène, ainsi que de celles que possèdent certains corps en très-petits fragments, de produire lente- ment la combinaison de l'oxygène et de Ihydrogène, dans le mélange dé- tonant. Le principe sur lequel on se fonde pour cette explication est le suivant : à l'instant où l'oxygène et l'hydrogène sont absorbés par l'affinité capillaire, l'un et l'autre gaz, en perdant leur état élastique, se trouvent dans deux états électriques contraires, conditions éminemment proJDres à leur combinaison. Il y a aussitôt dégagement de chaleur, et, comme l'action est continue, l'incandescence ne tarde pas à se manifester. » En résumé, on voit, par les faits qui précèdent et les conséquences qui s'en déduisent, l'influence qu'exerce la surlace des corps, selon qu'elle est plus ou moins rugueuse, pour réagir sur les substances gazeuses avec lesquelles elles sont en contact, de manière à opérer des combinaisons ou des décompositions; c'est ainsi que le sujet traité dans ce Mémoire se rat- tache à la question des affinités capillaires, qui jouent un grand rôle dans la nalui'C. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur une quantité analogue au potentiel et sur un théorème y relatif; par M. R. Clausics. « On sait qu'une grande partie de la Physique mathématique repose sur la théorie du potentiel. Comme la connaissance de cette théorie n'est pas encore aussi répandue qu'on pourrait le désirer, j'ai cru ulde de publier un petit Traité, dans leipiel j'ai exposé les propriétés les plus essentielles de la fonction potentielle et du potentiel. » M. Folie, quoique occupé lui-même de recherches géométriques très-importantes, dont il a déjà publié d'intéressants résultats, a pourtant ( i3i5 ) bien voulu se donner la peine de se charger de la traduction française de ce Traité, et il n'est pas nécessaire que j'ajoute qu'elle est faite avec le plus grand soin et la plus grande habileté. Je me permets d'en faire hommage à l'Acadéaiie, au nom du traductein*. » Je profite de cette occasion pour communiquer à l'Académie un tliéo- réme que j'ai trouvé dans mes recherches siu- la théorie mécanique de la chaleur, et qui se rattache au sujet que je traite dans ce livre, » J'ai énoncé, dans un Mémoire que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, le théorème suivant : La force agissante de la chaleur est pro- portionnelle à la température absolue (i). Comme, d'après mes idées, la cha- leur n'est autre chose qu'un mouvement, je n'ai pas douté que ce théorème ne correspondit à un théorème général de Mécanique qui dérive des équa- tions du mouvement, de même que le principe de l'équivalence de la chaleur n'est qu'un cas spécial du principe de l'équivalence de la iorce vive et du travail mécanique. Voici ce théorème, qui se rapporte au mou- vement stationnaire d'un système quelconque de points matériels, c'est- à-dire à un mouvement dans lequel les positions elles vitesses des points ne changent pas toujours dans un même sens, mais restent entre de cer- taines limites. » Soit donné un système de points matériels m, m' , m" ,. . . , de coor- dotuiées JT, j, z; x' , j\ z' ; x", /", z"; . . ., qui sont soumis à des forces dont les composantes sont X, Y, Z; X', Y', Z'; X", Y", Z"; . . . .' Formons la somme ou, en désignant par t', v' v" , ... les vitesses des points, la somme qui est connue sous le nom de force vive du système, et formons de plus la somme ^_l(XxH-Yjr + Zz) dont je propose de nommer la valeur moyenne le viriel du système (en allemand virial, du mot latin vis, la force) ; alors nous aurons le théorème : » La force vive moyenne du sjstènie est é(/ale à son viriel. (l) Annales de Poggendorff, t. CXVI. — Journal de Liotwille, 1" série, t. VIII. — Théorie mécanique de la Chaleur, traduite par F. Folie, t. I, p. 267, 261 et 324- ( i3i6 ) » Si nous distinguons la valeur moyenne d'une quantité, de sa valeur variable, eu mettant un trait horizontal au-dessus de la formule qui repré- sente la quantité variable, notre théorème s'exprime par l'équation sui- vante : SF'=--îI(^^-^Yj + Zz). » Quant à la valeur du viriel, elle prend, dans les cas les plus impor- tants de la nature, des formes très-simples. » Quand il y a deux points m et m', dont la distance est r, et qui exercent l'un sur l'autre une force attractive ou répulsive représentée par la fonc- tion ip{r), que nous supposerons positive ou négative, selon que la force est attractive ou répulsive, nous aurons ■ X Xx-hX'x' = (p{r)—^ Jc + Dans le cas spécial où les forces attractives ou répidsives sont inver- sement proportionnelles aux carrés des distances, la somme 2$(r), abstrac- tion faite du signe, est nommée le poltnliel du système. Comme, dans le ( «3i7 ) cas général, on n'a pas encore donné un nom à cette quantité, je propose (d'après le mot grec'ipyov, œuvre) un nom dont la tornie allemande est ergal, mais qui, en français, se prononce peut-être mieux ergiel. Alors le théorème connu de l'équivalence de la force vive et du travail mécanique s'exprime d'une manière très-simple, et, pour faire voir plus clairement l'analogie entre ce théorème et celui qui conceine le viriel, je mettrai les deux théorèmes l'un à cùté de l'autre : » i" La soiiDne de la force vive et de l' ergiel est coitsUinte. » 2" La force vive moyenne est égale au viriel. » Pour appliquer notre théorème à la chaleur, considérons un corps comme un système de points matériels en mouvement. Ces points exercent des actions les uns sur les autres, et, en outie, ils sont soiunis à des forces extérieures. Nous pourrons donc séparer le viriel en deux parties, dont l'un se rapporte aux forces intérieures et l'aulre aux forces extérieures, et que nous nommerons le viriel intéiieur et le viriel extérieur. Le viriel inté- rieur est représenté par la formule déjà citée îS'-fC-»' oii le trait horizontal n'est plus nécessaire, parce que, à cause du grand nombre d'atomes qui se meuvent irrégulièrement, la valeur que la somme possède à un certain temps est égale à sa valeur moyenne. Quant au viriel extérieur, on peut, pour le cas le plus orcUnaire, où la seule force extérieure qui agisse est une pression uniforme et normale à la surface, l'exprimer par la formiile suivante, dans laquelle p représente la pression et v le volume : 3 -pv. » Si nous désignons encore la force vive du mouvement que nous nom- mons chaleur par /;, nous aurons » Il nous reste à démontrer le théorème énoncé sur le viriel. Cette dé- monstration est très-facile. » Les équations du mouvement d'un point matériel ni sont d-x d\r d-z m — — = X , m -7— = 1 , m —- = Z. dt^ ' de ' dt' C. R., 1S70, 1" «emes-;t''--v-z=). I ( i3r9) ou, plus brièvement, m a et, pour un système d'un nombre quelconque de points, I m 2 v= = --(X^ + Yjr + Zz) » Ainsi notre théorème est démontré, et l'on voit même qu'il n'existe pas seulement pour le système enlier de points et pour les trois coordonnées, prises ensemble, mais aussi pour chaque point et pour chaque coordonnée séparément. » SÉRICICULTURE. — Sur les résultats obtenus dans l'éducation des traces françaises de vers à soie à Villa-Vicentina. Extrait d'une Lettre de M. Pastecr à M. le Maréchal Vaillant. " La récolte de la soie est achevée dans toute la propriété de Villa-Vi- centina. Dans huit jours au plus, on connaîtra le poids total des cocons, qui sont tous de première qualité et font l'admiration des habitants du pays. C'est à qui élèvera, l'an prochain, de ces belles races françaises. Ceux- là même qui ont échoué sont les premiers à en désirer, car ils sont assez peu nombreux pour convenir que leur insuccès ne peut être attribué qu'à leur propre faute. Le doyen d'âge des colons de la Villa, homme très- respecté et très-respectable, disait hier que, depuis vingt-cinq ans, jamais on n'avait vu tant et de si beaux cocons à la Villa. » Je suis bien heureux que l'Empereur ait eu la bonne pensée de cette épreuve pratique de mon procédé et sur une aussi grande échelle. A mon retour en France, mon premier soin sera de rédiger une Note à l'Académie, dans laquelle je signalerai au public intéressé celte initiative du chef de l'État. L'an dernier, on a élevé io5 onces de graines à la Villa et le produit n'a pas suffi pour payer les frais de la semence, tant la graine japonaise est peu rémunératrice. Les loo onces élevées cette année, qui ont coûté i5oo francs, produiront, je l'espère, io mille francs environ. Ajoutez à cela que, dans le pays, la plupart des races européennes ont échoué. Aussi l'ardeur est grande parmi les personnes qui cherchent à confectionner des semences saines. Un de nos voisins, le professeur Chiozza, riche agricul- teur de la contrée, prépare tout, en ce moment, pour une fabrication de plus de looo onces de graine, fabrication qu'il accroîtra beaucoup l'an '74-- ( l320 ) prochain. A Villa-Elysa surtout, la récolte a été magnifique. T.e gardien de cette habitation, qui a fait l'aimée dernière pour 80 francs de cocons, reti- rera cette année-ci phis de 1000 francs de sa récolte. » J'ai fait avec mon élève M. Raulin, dont je vous ai signalé récemment le beau travail sur le mode de nutrition des moisissures, beaucoup d'ex- périences ïiouvelles qui toutes confirment, en les étendant, les principes que j'ai établis dans mon Ouvrage. » M. i.E DiiîECTEUR DE l'Observatoiiie IMPERIAL DE Paris adresse, pour la bil)liothèf|ue de l'Instilul, les vokunes parus ties Annales de l' Ohservaloirc qui manquent à la collection de celte bibliothèque. Cet envoi comprend les tomes V, VII, VIII, IX des Mémoires, et les tomes VII, VIII, IX, XI des Observations. M. Yvo\ ViLLARCEAU, à la suite de la présentation de ces volumes faite par M. le Secrétaire perpétuel, s'ex|)rime comme il suil : « Je jirie l'Académie de vouloir bien me perineltre de lui donner quel- ques indications sur le contenu de l'un i!es volumes qui viennent de lui être présentés. » Le tome IX des Mémoires de i Observatoire impérial renferme la suite des travaux d'astronomie géodésique cpiej'ai exécutés sur divers points de la France, avec le Cercle mériilien de Rigaud, et la description d'un Cher- cheur parallactique de comètes, construit, siu- mes indications, par M. Eichens, poiu* l'Obsei'vatoire de Lima. » L'exposé des observations d'astronomie géodésique est précédé de la description du principal instrument mis en usage et d'une indication des méthodes d'observation et de icalcul. Les excellentes qualités de l'iustru- meiit, en ce qui concerne la détermination astronomique des longitudes, latitudes et azimuts, y sont mises en évidence. » Les stations où ces observations ont été effectuées sont, indépendam- ment de celle de Paris : Brest, Rodez, Carcassonne, Saligiiy-le-Vif, Lyon et Saint-Martin-du-Tertre. » Ces observations, jointes à quelques-unes de celles exécutées antérieu- rement, ont conduit à la découverte d'une méthode à l'aide de laquelle les difficultés que l'on avait rencontrées dans la discussion ilu réseau trigouo- métrique français sont aplanies : je ne veux pas parler ici des discordances ( l32I ) qui ont exercé la sagacité de Puissant et Broiissaiid, alors que la méthode des signaux de feu laissait planer tant d'incertitudes sur la déterniination astronomique des longitudes, mais de celles que les longitudes obtenues de nos jours, à l'aide des lignes télégraphiques, présenlent encore par rapport aux longitudes géodésiques. Les écarts sont parfois assez considérables pour que les erreurs des observations astronomiques soient tout à fait négli- geables devant ces mêmes écarts; il en est de même quant aux azimuts. La conséquence de ce fait est fort importante, puisquelle permet de négliger dans la discussion la part des erreurs des observations astronomiques, et de concentrer la recherche des causes de discordance sur deux points qui sont : les erreurs des opérations géodésiques proprement dites, y compris les calculs qui s'y rattachent, et l'existence possible d'attractions locales. » A Bourges, par exemple, la discordance des longitudes astronomique et géodésique s'élève à 6 secondes; à Strasbourg, je l'ai trouvée de 8", i. Fallait-ii eu conchu-e que les longitudes géodésiques sont eu erreur de 6 à 8 secondes en ces points? La conchision n'eût pas été exacte, |Miisque l'on n'avait aucun moyen de faire la part des attractions locales. On avait seule- ment cru pouvoir conclure que les observations astronomiques ne pou- vaient servir à contrôler les opérations géodésiques. La discussion de ces discordances et d'aiUres bien plus considérables que l'on rencontre dans la parlie australe de la méridietuie de Dunkerque (la discordance des azi- muts est de 35", 2 à Carcassoune) m'a mis sur la voie du théorème concer- nant les effets simultanés des attractions locales sur les lonsiludes et les azimuts et m'a fait ainsi découvrir un moyen de contrôler l'exactitude des ojiératious géodésiques. Or, eu appliquant ce théorème au côté oriental du parallèle de Paris, je trouve que la combinaison des longitudes et azi- muts, indépendante de l'effet des attractions locales, ne s'élève qu'à a", 5 (i), quantité admissible en raison de l'accumulation des erreurs des angles des triangles compris entre Paris et Strasbourg, et de beaucoup inférieure à 8",i. » La même méthode, appliquée à la parlie occidentale de ce parallèle, laisse à Brest une erreur de — i3",i. Quant à la méridienne de Dunkerque, les erreurs à Bourges, à Rodez et à Carcassonne s'élèvent respectivement à — i2",8; —25", 6; — 33", 6. Aucune de ces erreurs n'est admissible; la plus grande d'entre elles ne devrait pas excéder 4 à 5 secondes. (i) Journal de Mnthémntiijues pures et appliquées, t. XII; 1867. ( i3a2 ) )i Je flois rappeler que la station de Sainl-Martin-dii-Tertre a été faite pour vérifier l'exactitude de l'azimut fondamental de Delambre (i), et que cet azimut, malgré l'existence de discordances énormes dans les séries d'ob- servations azimutales du Soleil sur lesquelles il repose, a été cependant trouvé à très-peu près exact. » L'absence d'observations azimutales en quelques-unes des stations s'est opposée à l'application de la même méthode aux chaînes de triangles qui les relient à Paris. Mais, par ce qui précède, il est évident que les mesures trigonométriques de plusieurs chaînes de nos triangles devront être re- prises, si nous voulons que la France puisse concourir, avec les nations de l'Europe centrale, aux grands travaux entrepris, depuis quelques années, par l'Association Géodésique internationale pour l'étude de la figure de la Terre. » L'Académie apprendra sans doute avec quelque satisfaction que, sur la demande du Bureau des Jjongitudes, le Dépôt de la Guerre va faire exécuter la triangulation de la Méridienne de France entre Paris et Per- pignan. M D'un autre côté, les questions théoriques n'ont pas été négligées : l'Académie peut se rappeler, en effet, que nous avons eu l'honneur de lui exposer, il y a dix-huit mois, la première méthode qui ait été jusqu'ici indiquée pour résoudre le problème de la détermination delà j;ra!e figure de la surface de nivenn des mers prolongée au travers des continents, » M. LE Secrétairk perpétuel dépose sur le bureau de l'Académie la se- conde partie de la Table générale des Comptes rendus des séances de l'acadé- mie des Sciences (t. XXXII à LXL 6 janvier iS.5i au 3o décembre i865), et annonce que ce volume, faisant suite à la Table des auteurs, publiée précédemment, et contenant la Table des matières, est en distribution au Secrétariat. M. Elie de Beacmont saisit cette occasion pour payer un juste tribut d'éloges et de regrets à l'auteur de ces deux jiarties, M. Favnsseur, qui a succombé à ime longue et doidoureuse maladie au moment même où s'en terminait l'impression. Dans l'exécution de ce grand travail et dans le con- coiu's qu'il a souvent prêté à la rédaction des Comptes rendus, M. Vavasseur a montré une eiitenle peu commune de tout ce (jni tient à la bibliographie ( I ) Comptes rendus, t. LXIII, p. 776. ( i323 ) scientifique, en même temps qu'il a su conquérir l'estime et l'amitié de tous ceux avec lesquels cette tâche ardue et laborieuse l'a mis en rapports journaliers. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. HYDRO-DYNAMIQUE. — Mémoire sur les équations générales des mouvemehts intérieurs des corps solides ductiles au delà des limites où l'élasticité pourrait les ramener à leur premier état; par 31. Maciuce Lévy. (Extrait.) (Commissaires : MM. Combes, Serret, Bonnet, de Saint-Venant, Phillips.) « Dans ce Mémoire, on établit pour des mouvements quelconques dans l'espace, et aussi pour ceux du cas important où tout est symétrique autour d'un axe, les équations générales de ces mouvements de déformation des masses ductiles, qui avaient été données par M. de Saint-Venant, dans une Note du 7 mars 1870 (*), pour le seul cas de mouvements tous semblables dans des plans parallèles, où l'on peut abstraire la dimension qui leur est perpendiculaire et ne considérer que deux des trois coordonnées des points. » Soient généralement : » u, V, w les composantes de la vitesse d'un point quelconque du corps ductile dans les sens respectifs de ses coordonnées rectangles ce, j-, z; » Xo, Yq, Zq les sommes de composantes, dans les niéiues sens, des forces (telles que la pesanteur) émanant de centres d'action éloignés, par unité de masse au même point {jc,j', z); <> Nj., "Ny, N- les composantes normales des pressions supportées, au même point, par l'unité superficielle de trois petites faces respectivement perpendiculaires aux x, aux^, aux z; » A^, Ay, Aj ces trois composantes diminuées de leur moyenne i(N,-+-N^ + N,); i> Tj-, T^, T- les composantes tangentielles des mêmes pressions; la pre- mière étant la composante sinvant les z de la pression sur une face = i perpendiculaire aux j', ou réciproquement; et les deux autres étant des composantes analogues, obtenues en permutant x, j, z circulairement; » p la densité de la matière ductile; » K son coefficient de résistance à la rupture par glissement transversal, ou au cisaillement, pour l'unité superficielle. (*) Comptes rendus, t. LXX, p. 4/9 • ( l32/, ) » Si l'on fait, pour abréger, A^ A, + A, A, -+- A, A^ - T.^ - ï^ - Ti = q, A.,T| + A,. T^ H- A,T,^ - A, A^ A, - 2T,T,T, = r, les neuf équations indéfinies ou applicables à tous les points de la masse, propres à déterminer, avec les conditions définies ou conditions-limites par- ticulières à chaque problème, les neuf inconnues u, v, w, N^, IN^, N,, T,,T,.,T,, sont: (0 dx (l.r dt, dTy (^ dii. du <-/N, dl, dz ■-P[^o dt di- le II- du du \ ^'d^-^-d^y di' dv — II- V — dx dy <3?Ns /„ f/ii' du dn> dy dy dl^ _ _ dy ^ dz —9\^'> dt "dx 8(2K= + 7)' - 39=(4K= + 7) + 2']r- = o du di' dt 1 ■ d.v dy dz dv dw Hz T. T. dw dw du du dv dv N. N= — N^ da' du dz ' dy da; ' dz dy ' dx \ dy dz j \ dz dx 1 « Lorsqu'on peut abstraire la coordonnée j', la deuxième équation (i) n'existe pas, vu qu'on a T^ = o, T- = o, i> = o, et les — nuls. La quatrième équation, fort compliquée comme on voit dans le cas général, se réduit à 4T^ + (Nj — Nj;)* = 41^'; et les quatre dernières se réduisent à deux, dont inie seulement avait été ilonnée dans la Note du 7 mars par M. de Saint-Venant, vu qu'il ne s'occupait pas de la composante JN^., moins utile à considérer, et qui cependant existe et est égale à ^(N^ + Nj), comme le démontre M. Lévy. « Lorsqu'il y a symétrie autour de l'axe des z, cas intéressant à consi- dérer, car c'est celui des expériences de M. Tresca, tant d'écoulement que de poinçonnage, si l'on nomme : » U, W les composantes de la vitesse d'un point du bloc ductile cylin- drique suivant le rayon vecteur /■ tiré perpendiculairement de ce |)oinl sur l'axe, et suivant la coordonnée 2; » Nr, N,, N„ les composantes normales par unité superficielle sur des faces perpendiculaires à r et à z, et sur une face méridienne, se croisant toutes trois au même point; ( i325 ) ■'< T la composante, suivant le rayon r, de la piession s'exerçant sur une face per|iendiculaire à l'axe de syniétrie, ou bien celle, de même grandeur, suivant une parallèle à l'axe, de la pression sur une face perpendiculaire au rayon ; » R„, Zo les composantes de la force extérieure, à centre éloigné, par unité de masse, parallèlement aux /• et aux z respectivement; » L'on a, pour déterminer U, W, N^, Nj, N^j, T, les six équations indé- Hnies : dr dz r ri" ^i ^^ d^ (^) dr dz r ' \ dt dr dz j dV u f/W dr r dz T N, — N, N, — N„ rfW rfU _^ld\] rfW\ IdM U 117 ^~dr ^' Xd? Ih) ^ \di^ ^ 7 » On peut ordinairement, vu cpie les mouvements sont généralement supposés très-lents, et que les effets de la pesanteur sont négligeables, mettre zéro à la place des seconds membres des trois premières équa- tions (i) ou des deux premières (a). » C'est ce qu'on ne ferait pas si, au lieu d'iui solide ductile, on avait une pâte molle ou un liquide visqueux mû avec des vitesses telles, que les effets de l'inertie de la matière ne fussent pas négligeables. Et l'on a pu voir, par la Note du 7 mars, que M. de Saint-Venant ajoute alors, aux premiers membres de ces mêmes premières équations, des termes différen- tiels comme ceux des équations de Navier, affectés d'un coefficient de frottement intérieur s qu'il ne faut point confondre avec K, mesurant alors la viscosité du liquide ou la cohésion de la pâte. » M. Ch. Dupuis soumet au jugement de l'Académie une description, accom- pagnée d'un modèle de petite dimension, de son « levier hydraulique ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. H. Meyeu adresse, de Charleston,deux séries de nouvelles remarques sur l'Analyse indéterminée. (Renvoi à la Commission précédemment nommée, Commission composée de la Section de Géométrie,) C. R., 1S70, 1" Semestre. (T. LXX, N" 28.) I 75 ( i326 ) M. A. Drouet adresse, pour le concours du legs Bréant, une Note manuscrite sur le traitement du choléra par le collodion riciné. Cette Note fait suite à une brochure sur le collodion riciné, que l'auteur a déjà adressée pour le concours de l'année 1870. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. 31. l'abbé Aoust adresse une nouvelle Lettre, relative à sa candidature à la place actuellement vacante dans la Section de Géométrie : il renouvelle l'engagement qu'il a déjà pris, de venir résider à Paris dans le cas où l'Académie l'honorerait de son choix. Cette Lettre sera transmise à la Section de Géométrie. M. LE Secrétauie perpétuel fait hommage à l'Académie, au nom de M. P. Vulpicelli, de deux brochures inqjrimées en italien et portant pour titres « Opinions et expériences anciennes et modernes, concernant la cha- leur du rayonnement lunaire et stellaire « et « Sur un baromètre photo- graphique, et formules pour compenser automatiquement les effets de la température dans un baromètre quelconque ». « M. le Secrétaire perpétuel fait hommage à l'Académie, au nom de M. le professeur Zantedeschi, d'une Note imprimée en italien, ayant pour titre : Pluie et neige mêlées de diverses substances, tombées, dans la nuit du i3 au i4 février 1870, dans In Liguiie, dans le Piémont et dans d'autres j)arlies de l'Italie, avec les analyses qualitatives et quantitatives. La concordance de ce phénomène en diflerenles parties de l'Italie paraît, dit l'auteur dans la Lettre d'envoi, mériter l'attention des savants, et les analyses qualitatives et quantitatives qui oui été exécutées paraissent de nature à jeter de la lumière sur l'origine de ce phénomène, et réclament une nouvelle investigation de la part des météorologistes. » ASTRONOMIE. — Du passage de Vénus sur le Soleil en 1874? par M. PuiSEUX. « J'ai présenté l'année dernière à l'Académie une Note relative au pro- chain passage de Vénus sur le Soleil {Comptes rendus, t. LXVIII, p. Sai). ( i327 ) Une petite erreur, que j'ai reconnue depuis, s'était glissée dans mes cal- culs, en sorte que les nombres donnés comme ayant toute la précision que les Tables comportent ne remplissent pas exactement cette condition. Voici les résultats corrigés : Circnnstnnces du phénomène pnitr un observateur supposé au centre de la Terre. 1874, Décembre 8. m s Entrée du centre de Vénus sur le disque du Soleil. . i4. lo, i5 > Sortie du centre de Vénus 18.21 ,67 \ T. M. de Paris. Durée du passage du centra 4 • i ' > 4^ ' » Les arcs qui, sur la circonférence du disque solaire, s'étendent de l'extrémité orientale du diamètre, dirigé suivant l'écliptique, aux points d'entrée et de sortie sont de l:\'i°^i' et iia°54'. » Les heures des contacts intérieurs et extérieurs déduites des nombres précédents s'accordent, à trois ou quatre secondes près, avec celles que M. Hind a fait connaître en 1861 {Comptes rendus, t. LUI, p. i3i). Circonstances du passage pour un observateur placé à la surface de la Terre : formules approchées. b m Entrée du centre. 14. 10, 1 5 H- (o,84g8)cosA cosL4- (o,7io2)cosA sinL — (o,8553)sinA, Sortie du centre. . 18.21,57 -(-(o,5872)cosAcosL -\- (o,5634)cosAsinL-|-(o,9989)sinA, Durée du passage. 4- ' ' >43 — (o,5o66)cosAcosL — (o,i677)cosAsinL + (i,234o)sinA. » La longitude L est regardée comme positive à l'est du méridien de Paris. La parallaxe solaire est .supposée égale à 8", 90 à la distance moyenne. Les nombres entre parenthèses sont les logarithmes des facteurs dont ils tiennent la place, ces derniers étant exprimés en minutes de temps. » Ces formules peuvent être écrites d'une autre manière. Soient A, A', A" trois points choisis comme il suit, sur le globe terrestre : Longitude. Latitude. A l55°.23,o O. 78°. 21 ',4 N. A' 144.3,50. 39.20,9 N. A" 136.34,40. 61.54,8 s. » On aura pour un point quelconque M pris à la surface de la Terre supposée sphérique : h m m Heure de l'entrée i4 -10,2^11, 3 ces A' M Heure de la sortie 18. 21, 6 — 11, 3 cosA"M Durée du passage 4- " »4 + '7 i^ cosAM ,75.. ( i328 ) » Le tableau que j'ai donné dans la Note citée doit en conséquence être remplacé par le suivant : „ , c- , -, ' ' Hauteur du Soleil iJuree ,^_ ^, Longitude. Latitude. Hii passage, à l'entrée, à la sortie. o o m s o o Sibérie 117,8 E. 55, o N. 4.25,6 8,5 6,7 Yeddo 187,4 E. 35,6 N. 4-22,5 3i,i 11,9 Pékin ii4ii E. 89,9 N. 4-22,4 20,7 20,7 Shanghnï.. 1 19,2 E. 3i ,3 N. 420,6 3o,4 25,6 HobartTown i45,o E. 42,98. 4. i,i 69,9 35,3 Ile Amsterdam.. . 75,1 E. 37,88. 8.59,1 28,7 78,7 Ile de Kcrguélen . 67,2 E. 49'^ S. 3.56,7 24,5 60, g Terre Victoria ., . 167 ,0 E. 72,08. 3.56,0 39,8 28,4 Terre d'Enderby . 48,0 E. 66,5 S. 3.54,4 n ^9 4i.2 » Les corrections que je viens d'indiquer ne modifient d'ailleurs en aucune façon les conclusions relatives au choix des stations les plus favo- rables pour l'observation du phénomène. » GÉOMÉTRIK. — Sur la surface des centres de courbure d'une surface algébrique. Note de M. G. D.\rrocx, présentée par M. Bertrand (i). « Dans la séance du ç) mai dernier, M. Mannheim a fait une intéres- sante Communication sur les normales aux surfaces algébriques. C'est M. Terquem, comme le fait remarquer M. Mannheim, qui a, le premier, déterminé le nombre des normales qu'on peut mener d'un point à une surface d'ordre m. Mais personne, à ma connaissance du moins, n'a traité la question suivante qui fera l'objet de cette Communication : » Déterminer l'ordre, la classe et les singularités de la surface des centres de courbure. » Désignons par N le nombre des normales qu'on peut mener d'un point à une surface d'ordre m, et par P le nombre des normales à la même surface, situées dans un plan quelconque. On aura, comme on sait, (l) N = 7?Z' — m^ -+- m, P := 77Z (/« — I ). » Nous emploierons ces deux résultats. » Désignons par O et par C l'ordre et la classe de la surface des centres de courbure. Pour déterminer ces deux nombres, nous nous servirons de (i) L'Académie a décidé que cette Communication, bien ^\l\e dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier an Compte rendu. ( '329 ) la propriété suivante, dont la démonstration analytique est très-simple, et qui a d'ailleurs été donnée par MM. August et Manuheim. » Les pieds des normales abaissées des points d'une droite sur la surface forment une courbe d'ordre m^, K""-'" coupant la droite aux mêmes points que la surface. Cette courbe est l'intersection de la surface proposée et d'une autre surface de degré m. » Cela posé, parmi les plans passant par la droite, ceux qui seront tan- gents à la surface des centres de courbure se distingueront par la pro- priété de contenir deux normales infiniment voisines; ils seront, par con- séquent, tangents à la courbe R'"-"", lieu des pieds des'normales rencontrant la droite. Or, d'après des principes coniuis, le nombre des plans tangents à une courbe K'"''", passant par une droite quelconque, est égal à m^ [lin — 2). Ici, la droite rencontrant la courbe en m points, ce nombre doit être diminué de a/«. On a donc (2) C = m- [lin — 2) — 2 m. n Pour déterminer les autres inconnues, nous établirons une corres- pondance entre des plans passant par la droite, par la condition que deux normales situées respectivement dans ces deux plans viennent se couper sur la droite. Dans ce casa un plan, qui contient P normales, correspon- dront P(N — i) autres plans. D'ailleurs, les deux plans correspondants ne peuvent coïncider que dans les deux cas suivants : 1° Si deux normales se coupant en un point de la droite déterminent un plan passant par la droite : alors le plan des deux normales se correspondra à lui-même. Soit X le nombre inconnu de ces plans. 2° Si l'un des plans passe par la normale double, qu'on peut mener de chaque point où la surface des centres rencontre la droite. Le nombre de ces plans est évidennuent égal à l'ordre O de la surface des contres. Ou aura donc, d'après /e /)r(/i(/y;e de correspondance, (3) 2P(N- i) = O + X. » Établissons maintenant une correspondance entre des points situés sur la droite, par la condition que deux normales aux points correspondants soient dans un même plan. On aura de même (4) 2(P- l)N=:C + X. » Les équations précédentes permettent de déterminer O et X, on en déduit (5) 0-C = 2(N-P); ( i33o ) d'où (6) O = 277^ (m — I ) (a/ra — r). » La méthode précédente s'applique à tous les systèmes de rayons recti- lignes considérés par M. Kummer. On voit que, pour déterminer l'ordre et la classe de la surface enveloppe des rayons, il faudra connaîh'e pour tout système de rayons N, P, X. Les deux premiers ont été nommés par M. Rummer l'ordre et la classe du système de rayons rcctilignes (i). » Les résultats précédents se vérifient poiu- la surface des centres d'un ellipsoïde qui est, comme on sait, du douzième ordre et de la quatrième classe. Mais il sera bon de les contrôler dans le cas d'une surface du degré jn, en cherchant directement les points à l'infini sur la surface des centres. Ces points se divisent en deux séries, ceux qui proviennent des points à l'infini sur la surface proposée, et ceux qui proviennent des points situés à distance finie. Commençons par les premiers. » La surface proposée coupe le plan de l'infini suivant une courbe d'or- dre m, le long de laquelle les normales à la surfiice sont toutes dans le plan de 1 infini. Ces normales enveloppent une courbe remarquable d'ordre '5m(m — I ) et de classe m-, qui fait partie de la surface des centres de courbure (on voit donc que la sectioti par le plan de l'infini est une ligne de courbure pour toute surface). Il y a, en outre, une deuxième courbe qui est une courbe de rebroussement pour la surface des centres de courbure. C'est la polaire réciproque^ par rapport au cercle de l'infini, de la section de la surface proposée par le plan de l'infini. Cette courbe est du degré m [m — i) et devra être comptée trois fois. )) Considérons maintenant les points situés à dislance finie sur la surface proposée. Le centre de courbure ne pourra être rejeté à l'infini que si deux normales infiniment voisines sont parallèles, c'est-à-dire si le point est un point à indicatrice paral)olique de la surface proposée. Ces points jouissant de cette propriété remarquable se trouvent, connue on sait, à l'intersection de la surfîice proposée d'ordre m, et de sa Hessienne d'ordre l\{m — 2). Nous avons donc à traiter la question suivante : « Trouver la section, par le » plan de l'infini, de la surface gauche formée par les normales en tous les )) points |iaraboliques delà surface. » La courbe de ces points coupe le plan de l'infini en /im{m — 2) points. Les normales en ces points sont dans le plan (*) L'équation (5) .1 i'ic dcjà donnoe pour les layons rectilignes par M. Klein, (^f'oir une Communication de M. Lie sur les complexes de Rege dans les Nouvelles tir l' Aradémir de Gœtingue. ( i33i ) de l'infini. La surface gauche des normales d'ordre [\in-[m — 2) coupe donc le plan de l'infini suivant liUi[m — 2) droites et suivant luie courbe, non décomposable, d'ordre 4?M ('// — I ) [m — 2). u En ajoutant les degrés des trois courbes trouvées, nous obtenons O = 6 m ( 7rt — I ) + 4 '" ( '" — ' ) ( '" — 2) = 2.111 [m — i) [2111 — I ) , résultat d'accord avec celui qui a été donné plus haut. » La surface des centres n'a pas en général de point siugidier, mais elle a luie ligne double; tout plan de symétrie de la proposée la coupe suivant la développée de la section principale d'ordre 3 /h {m — i ) et suivant une courbe de rebroussement d'ordre m (m — I ) (4'« — 5) 3 » Ou s'explique aussi pourquoi on ne peut mener que m {m — i)" nor- males parallèles à une droite donnée. En effet, si par un point du plan de l'infini on veut mener des normales à la surface, on en trouvera ;n' — m'- -h m comme dans le cas général, mais nr de ces normales sont dans le plan de l'infini, et ne sont pas comptées. » M. Clebsch a prouvé, le premier, que la surface des centres d'un ellipsoïde a huit plans tangents singuliers ayant un contact triple avec la surface en tous les points d'une section conique. Ce résultat remarquable s'explicjue facilement et peut être généralisé. Mais j'aurai besoin de ni'ap- puyer sur la remarque suivante, qui me paraît nouvelle. » Considérons inie équation difféienlielle que, pour plus de simplicité, nous supposerons du second degré en — cU- dx ] dx ' A, B, C étant des fonctions de x et de j. On admet qu'en général les courbes représentées par cette équation différentielle ont une envelop|)e, et que cette enveloppe est donnée par l'équation R = B=— /iAC = o. C'est précisément le cas contraire qui arrive : en général les cercles n ont pas d'enveloppe^ et la courbe II := o est le lieu de leurs points de rebroussement. » Si les courbes avaient en effet une enveloppe, poiu- tous les points de ( i332 ) celle-ci, le •— serait donné par l'équation différentielle; on aurait d^r d'oi'i OU m 3R <337 ) n'y avait d'ailleurs que deux des ligues du magnésium devenues brillantes. » Le vendredi 17 juin, la région solaire déjà explorée le jeudi montrait encore le renversement de certaines des lignes précédentes, et, avec une feule perpendiculaire au bord, on constatait que les lignes ^, et b^ du ma- gnésium, ^3 du nickel, la ligne 53i6,o du fer; les deux lignes 5017,6 et 5014,2 ne se montraient lumineuses que sur une longueur bien moindre que celle des lignes principales de rbjdrogène. C'était un phénomène iden- tique à celui de l'inégalité de hauteur des lignes brillantes que j'ai observé pendant l'éclipsé de 1868. » En résumé, le spectre de la protubérance que j'ai examiné le 16 juin présentait les cinq lignes brillantes ordinaires C, D", F, H.^ (près de G) et Hg (/' d'Angslrôin ), les deux lignes du sodium et neuf autres lignes com- prises dans le tableau précédent: en tout quatorze lignes lumineuses. Il est donc possible, dans les circonstances favorables d'une éclipse totale, d'observer neuf lignes brillantes, comme cela m'est arrivé à Malacca le 18 août 1868, et non pas seulement trois, cinq ou 5(x. Si je pense que le spectre des protubérances peut donner des lignes lumineuses en assez grand nombre et variables avec les circonstances, jamais il ne m'a été permis d'en observer des centaines. » Avec le spectroscope employé dans les études précédentes, j'ai pu observer pendant quatre jours consécutifs, du 17 au 21 mai, le renverse- ment de la ligne C dans une même tache solaire. C'est un exemple inté- ressant de ce phénomène à joindre à celui décrit par le R. P. Secchi, et à celui que j'ai publié dans les Comjjtes rendus du 18 avril 1870. » PHYSIQUE. — Détermination de l'intensité magnétique terrestre en valeur absolue. Note de MM. A. Cor.\u et J. Baille, présentée par M. Edm. Becquerel. « Ayant été conduits (i) à mesurer la valeur de la force magnétique terrestre par la méthode de Gauss, nous avons cherché à vérifier nos ré- (i) Nous nous sommes proposé de déterminer avec précision quelques constantes rela- tives à la physi(]ue terrestre et à l'astronomie. L'expérience de Cavendish (densité de la terre) est une de celles que nous avons le plus liâle de mener à bonne fin ; et c'est pour ac- quérir riiabitude des instruments fondés sur l'emploi de la torsion, des oscillations et des petitos déviations angulaires, que nous avons entrepris ces déterminations magnétiques. Un appareil provisoire, semblable à celui de Cavendish, mais perfectionné à divers points de vue, fonctionne déjà très-régulièrement et nous fait espérer de bons résultats. ( i338 ) sullats par une seconde méthode due à M. W. Weber. La concordance de ces méthodes et la solution de quelques difficultés pratiques peuvent donner un certain intérêt à ces recherches. » Les observations ont été faites l'hiver dernier, dans les caves de l'École Polytechnique, et elles sont rapportées à un point particulier, plus éloigné des influences perturbatrices. » I. La méthode de Gauss consiste, comme on sait, à mesurer la dévia- tion produite sur une aiguille aimantée par un barreau dont on connaît le temps d'oscillation, sous l'influence de la terre. » Nous avons fait usage de deux paires de barreaux : les uns A et B, pesant environ 200 grammes et ayant 20 centimètres de longueur; les autresP et Q, ayant mêmes dimensions transversales (i5 et 8 milhmelres), mais d'une longueur et d'un poids moitié moindres. Chacun de ces bar- reaux était placé dans un élrier en aluminium muni d'un miroir; le tout était suspendu à un fil métallique, de 4'"îi5 de hauteur, fixé à un cercle de torsion, posé lui-même sur un pilier creux à l'étage supérieur. » On observait avec une lunette l'image réfléchie d'une échelle divisée, placée à 5™, 60 du miroir. On pouvait ainsi mesurer avec une grande exac- titude : 1° les quatre déviations produites par l'approche à i mètre du barreau de la même paire, placé dans diverses positions (est, ouest ma- gnétique, et retournement pôle à pôle); 2° la déviation produite par une torsion connue du fil; 3° le temps d'oscillation du barreau suspendu. Puis on recommençait une nouvelle série en substituant les barreaux l'un à l'autre. » Les variations diurnes de la déclinaison étaient très-sensibles à cause du pouvoir optique de l'appareil (l'estime du dixième de millimètre cor- respondait à 2 secondes d'angle). On les éliminait, quand elles étaient régulières, p;u- des observations systématiques et par la discussion des coiu'bes de déclinaison. » La difficulté la plus grave a consisté dans l'évaluation exacte du mo- ment d'inertie du système oscillant. C'est l'approximation de cet élément qui fixe la précision du résultat final. La forme géométrique du barreau permet d'obtenir facilement la part importante de ce coefficient; la diffi- culté provient de l'étrier et du miroir. Après une série d'essais et de dis- cussions préliminnires, nous avons conclu qu'il était préférable de diminuer autant que possible le moment d'mertie de ces pièces additionnelles, de manière à les rendre presque négligeables devant celui du barreau. L'éva- luation géométrique fournit alors un résultat suffisamment approché. Dans ( «339 ) nos expériences, le poids total de l'étrier était 8^"^, i5, et son mouvement d'inertie n'était que le demi-millième de celui des grands barreaux et le trois centième de celui des petits. » Nous avons fait une étude attentive des fils de suspension. Les brins de soie dits sans-torsion, réunis en faisceau, ont toujours une torsion appré- ciable et surtout irrégulière; après une déviation notable, ils ne ramènent plus le barreau à la même position d'équilibre, et, de plus, ils s'allongent presque indéfiniment. Il vaut donc mieux choisir un fil métallique très-fin, en particulier un fil de fer recuit, dont le couple, il est vrai, est plus grand, mais dont la régularité est parfaite. La suspension bifilaire a l'inconvénient d'opposer un couple de torsion un peu trop grand comparé à la force directrice de petits barreaux comme les nôtres; mais elle fonctionne très- bien lorsque le poids suspendu est relativement assez lourd, et que les deux fils sont bien tendus. » La distance des pôles qui entre dans la formule de Gauss ne peut être que dans une première approximation considérée comme égale à la lon- gueur du barreau. Nous l'avons déterminée directement par l'expérience, à l'aide d'une méthode fondée sur l'induction, et dont nous donnerons plus tard le détail. » Voici les résultats exprimés en imités absolues (i), multipliés par un facteur de correction 0,9672, dont on verra plus loin l'origine {2): (1) L'action de deux pôles d'aimant de masse magnétique M et M' est F^ /MM' ; r'. Si l'on prend pour unité de niasse magnéti(]ue, la masse p qui, à l'unilé de distance, repousse une masse identique avec une force égale à i, on a /= i ; ja^ L'action terrestre est définie en valeur absolue par la niasse magnétique, exprimée en fonction de p, qu'il faudrait con- centrer en un pôle idéal placé à l'unité de distance, pour produire sur un pôle d'aimant quelconque la même action que la terre. Gauss a adopté une unité un peu plus complexe, mais qui a l'avantage d'être indépendante des variations de la gravité. Son unité de masse ni agit à l'unité de distance sur une niasse identique avec une force égale à y. Cette force

    Cette seconde méthode, qui a l'avantage de donner simultanément et à un moment précis l'inlensilé magnétique terreslre et la valeur alisoliie de l'intensité du courant employé, a évidemment l'inconvénient d'exiger un plus grand nombre de mesures indépendantes, ce qui est toujours une con- dition défavorable à l'exactitude. » 111. Les deux méthodes conduisent néanmoins à un résidtat identique. Toutefois, cette concordance a été, au premier abord, loin d'être aussi satis- faisante. Faute de nous être assurés à l'avance que l'intensité magnétique terrestre avait sensiblement la méiue valeur aux différents j'oints de la salle où nos appareils étaient installés, nous avons d'abord trouvé des dif- férences notables. Le magnétomètre donnait o,6338, tandis qu'avec la se- conde méthode nous obtenions 0,6107. Après avoir attribué ce désaccord à ties défauts d'ajipareil , reconiuis plus tard insignifiants, tious nous sommes aperçus qu'il était dû à la cause signalée plus haut. La correction s'obtient aisément d'après le temps des oscillations d'un même barreau aimanté placé aux trois points où se trouvaient les appareils. En rapportant les dernières observations au lieu précis oïli était le maguétomèlie, le fac- teur de correction 1,0378 conduit à l'identité des résultats. M C'est probablement .uix |)ièces de fer renfermées dans le bâtiment que cette erreur est due. .Viissi avons-nous cru nécessaire de rnp|iorter la mesure obtenue au magnétomètre, à lui point où vraisemblablement foute pertur- bation magnétique est négligeable. Là nous avons comparé le temps d'os- cillation du même barreau placé en ce [)oint, puis dans le magnétomètre. Le factenr de correction est 0,96719. d'éteindre les oscillalions ou de leur donner une amplitude suffisanle, pour mesurer leur durée. Nous avons alors disposé, dans le voisinage du barreau, un fil auxiliaire; un coin- muîaleur à deux louches y lançait à volonté un faible courant, soit dans un sens, soit dans l'autre, suivant l'effet à produire. (l) Un pôle d'aimant, placé à l'unité de distance et dans le pl.in d'un circuit infiniment petit, ayant l'unité de surface et parcouru par un courant ayant V unité d'intensité, exerce sur ce circuit un couple égal à l'unité. Les noinluts ci-dessus sont rapportés au mètre. f: R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N"23.) '77 ( i342 ) » L'inclinaison déterminée plusieurs fois (avril 1870) a donné en moyenne I = 65° 35'. Le tableau suivant résiune nos résultats: Unités Unilés niétiî({ues. de Guuss. Corjiposnnte horizontale o,6i3o 1,920 Force loiale i ,483 4>645. » PHYSIQUE. — Recherches expériment/tles sur In durée de l'élincelle électrique. Note de M.U. Lucas et Cazi.v, présentée par M. Edm. Becquerel. » Dans une précédente Note, que nous avons eu l'iionneur de présenter à l'Académie le 25 avril dernier, nous avons démontré que la durée j^ de l'étincelle électrique varie, toutes choses égales d'ailleurs, avec la surface s de la batterie de Leyde, dans laquelle on condense l'électricité. La loi de dépendance entre ^ et s s'exprime au moyen de la formule (0 J = k{i-a^), dans laquelle la base a est indépendante de la dislance explosive. » L'unité de surface que nous avons adoptée est celle de l'armature exté- rieure d'une de nos j;irres (environ la^S centimètres carrés); notre unité de temps est le millionième de seconde. » En opérant avec des boules de zinc d'un diamètre deo™,oii, nous avons trouvé logrt = 1 ,9o5o453 , a = o,8o36i. (=^) (3) (4) Pour une distance explosive égale à 2™", 292, on a ( logA = 1,5192181, I A' = 33,o5355. Pour une distance explosive égale à 5°"", 000, on a 1 IogA'= 1,8226921, \ A' = 66,4802. » D'autres recherches expérimentales nous permettent d'indiquer au- jourd'hui la loi de dépendance qui existe entre la durée ^- de l'étincelle et la dislance explosive /. » Celte distance, que nous exprimons en millimètres, a varié dans nos expériences depuis zéro jusqu'à 18. » Nous avons employé des boules fie platine du diamètre de o"',oo7. ( i343 ) Pour une batterie de sept jarres, la durée de j" peut s exprimer par la for- mule (5) -,=.K(i-Z>'), dans laquelle on fait (6) log^ = 1,9729190, 1 b =0,93955, ÎlogR= 2,1002750, R= 125,972. » Les valeurs ainsi calculées diffèrent très-peu des valeurs que nous avons obtenues expérimentalement; c'est ce qui ressort du tableau suivant : (7) r ; s N 12" olisorvô. calculé. ~ DIFFÉRENCE. 2 4,ii-4-28,-)i-Hi8,3'= 114 5o 1,086 14,55 "1,77 — 0,22 3 g.i'-l-^o,^'^- 1,31= Ç)2 5o 5io 22,35 21,49 0,86 4 /|,-.t-(-38,3«H- 8,'!'= i54 5o S76 27. '7 27,8, - 0,64 6 2, l'-t- 37,'2'-(- 1 1 ,3' = 109 5o 371 39,89 39,32 0,57 8 28,2'+ 19,31-H 3,'|'= 125 5o 357 50,42 /l9,^18 o,9'l 1 1 i.'l,2'+ 3o,3'+ (),4'=i;'i^ 5o 355 60,28 62,53 — 2,20 16 34, 3t-)- ,6,41 = iGG 5o 355 73,80 73,35 0,45 18 3i,3'-t-4i,4t-t-28,5i = 397 100 38o 86, o5 8.',, 98 1,07 Ses t le nombre des traiu observés d ins le ch ronoscope; V est le nombre des observations; n est e nurabre de leurs qtie t'ait moyei nement )ar minute 1 lI manivelle du chronoscope. (8) » Eu uioltant à la batterie trois jarres au lieu de sept, nous avons obtenu des résultats analogues. Le paraniclre K de la formule (5) a pris la valeur j logR'= 1,8884669, ( R'=77,35i2, tandis que la base b a conservé la même valeur que précédemment. » Cette base est donc indépendante de la surface du condensnteur. » La loi des surfaces condensatrices, exprimée par la formule (i), et celle des distances explosives, exprimée par la formule (5), sont comprises dans la formule générale. (9) y=h{i-a'){i-b% qui exprime la durée j" en fonction des deux variables s et l. 177.. ( iM4 ) » Nous allons démontrer que les deux bases a et h sont indépendantes de la substance el du dinniètre des boutes. A cet effet, nous désignerons par b, la valeur que prendrait b si l'on employait les boules de zinc du diamètre de o", oii qui nous ont donné la loi des surfaces, el par a, la valeur que prendrait a si l'on employait les boules de platine du diamètre de o",oo7 qui nous ont conduits à la loi des distances. » On peut alors écrire pour les boides de zinc, d'après (i), (3), (4), logA- = log//(i - b]''-'') = 1,5192181, logA'=log^(i — b^j] =2,8226921, (.0) d'où l'on déduit (11) log (, - ^î ) - log(i - bm = o,3o374o. » Ija racine /;, de cette équation numérique a pour logarithme un nombre compris entre i, 97290 et 1,97292. Sa valeur est Irès-voisine de celle de b donnée par les formules (6), en sorte que nous avons très-ap- proximativemenl (12) b, = b. » Pour les boules de platine, on a, d'après (5), (6), (7), l logR. = ]ogh[i — a'i) = 2, 1002760, j logR'=: log/i(i - «?) = 1 ,8884669, (.3) d'où l'on déduit log(i — n]) — log(i — rtj) = 0,21 18081. » La racine a, de celte équation numérique a pour logarithme un nombre compris entre 1,90602 et i,9o5o5. Sa valeur est très-voisine de celle (le a donnée par les formules (2), en sorte que nous avons très-ap- proximativement (i5) n, = a. » Les égalités (12) et (i5) démontrent la propriété que nous avons énoncée pour les deux bases a et b. » La valeur du ]>arainetre // dépend, toutes choses égales d'ailleurs, des boules contre lesquelles jaillit l'étincelle. Voici diverses valeurs que nous avons obtenues : ( i345 ) m Pour des boules de zinc du diamètre de o,oi i /; = 249 a de cuivre » 0,007 /i = 2ii \ G , G 1 1 /« =: 200 a de laiton » '. -, 10 ( o,o3o A = 190 , . . l 0,014 /(= i85 » de charbon « { , { 0,G?.7 « =: 190 » d'étain " 0,011 A =179 « de platine » 0,007 /* ^ 162 » On voit qu'en faisant varier le diamètre pour les boules de laiton et pour les boules de charbon, on ne change pas sensiblement la valeur du coefficient h. Le diamètre des boules ne paraît donc pas influer sur la durée de l'étincelle; mais avant de nous prononcer à ce sujet d'une manière dé- finitive, nous désirons midtiplier nos observations. » Tous les chiffres que nous avons indiqués jusqu'ici sont établis dans l'hypothèse où les surfaces des boules se trouvent recouvertes de la couche pulvérulente que font naître les fortes décharges. « Ces recherches ont été, comme celles que nous avons précédemment décrites, faites à l'Observatoire impérial. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la précipitalion des limons par des solutions salines très -étendues. Note de M. Ch. Schlœsing, présentée par M. H. Sainte- Claire Deville. « Durant le cours de mes expériences sur le déplacement des liquides contenus dans une terre, au moyen d'une pluie artificielle d'eau distillée [Comptes rendus, 10 janvier 1870), j'ai observé souvent que la solution recueillie, toujours limpide pendant une première période de l'opération, finissait par passer trouble-, et se chargeait graduellement de matières limoneuses, à mesure qu'elle s'affaiblissait par son mélange avec l'eau de lavage. Au contraire, quand je faisais circuler constamment à travers la même terre un courant d'air contenant quelques centièmes d'acide carbo- nique, j'obtenais jusqu'à la fin des liquides parfaitement clairs. Comme l'acide carbonique avait pour principal effet d'entretenir un certain taux de bicarbonates terreux en dissolution, j'ai pensé que la limpidité de mes eaux pourrait bien avoir quelque rapport avec la présence de ces sels, et j'ai été ainsi conduit à expérimenter l'action des diverses substances salines sur les parties liinoneuses des terres arables. Cette recherche m'a fourni quelques observations qui me semblent dignes d'être publiées. » Je dépouille une terre arable, placée sur un filtre, de ses sels solubles; ( »346 ) je la délaye ensuite dans de l'eau distillée; après dépôt du sable, je dé- cante le liquide, qui tient en suspension ce qu'on appelle de l'argile, et j'abandonne au repos; un nouveau dépôt se forme, mais l'eau demeure trouble pendant un temps très-prolongé : j'ai du limon ainsi suspendu dans l'eau pure depuis un mois. L'intensité du trouble dépend natu- rellement de la nature plus ou moins argileuse de la terre. Après avoir ainsi constaté la persistance du trouble, je verse dans le liquide une très- petite quantité d'un sel calcaire ou magnésien, et j'agite : le limon s'agrège en flocons, semble se coaguler et tombe au fond du vase; le liquide s'éclaircit immédiatement, ou s'éciaircira bientôt tout à fait. Le temps né- cessaire pour la formation du dépôt et l'éclaucissement complet de l'eau varie avec la dose et la nature du sel ajouté : quelques chiffres fixeront les idées à cet égard. » De l'argile plastique grise, purifiée de corps étrangers par lévigation, est précipitée immédiatement par j^'— de chlorure de calcium pour i de liquide; yôoTô '^ précipitent en quelques minutes. La dose diminuant jus- T^''à 6oùoù> '^ temps nécessaire pour la clarification croît jusquà deux et trois jours. » Le nitrate, le sulfate, le bicarbonate calcaire, la chaux caustique m'ont paru agir comifte le chlorure. Les sels de magnésie ont presque autant d'action que les précédents. Les sels de potasse exigent des doses environ cinq fois plus fortes que celles des sels calcaires pour produire les mêmes effets; les sels de soude sont encore moins actifs. » Tous les Unions de terres arables que j'ai expérimentés m'ont donné des résultats couiparables à ceux que l'argile a fournis. Quelques dix-mil- lièmes de sels calcaires les précipitent rapidement; quelques cent-millièmes clarifient les eaux au bout de vingl-quaire ou quarante-huit heures; ainsi un litre d'eau de Semé, souillée de limon de terre arable ou d'argile plas- tique, devient limpide tantôt après un jour, tantôt après deux; elle con- tient actuellement Sg milligrammes de chaux par litre. » La précipitation dépend surtout de la dose de sel, et semble indépen- dante de la quantité de limon ; qu'il y ait peu ou beaucoup de celui-ci, les données précédentes varient peu; j'ai même cru remarquer que la limpidité est plus parfaite quand le limon atteint une certaine proportion. » Les limons coagulés se laissent aisément filtrer, tandis que, suspendus dans l'eau pure, ils engorgent les filtres et les rendent étanches. M Débarrassés par le filtre du sel précipitant, ils rentrent en suspension dans l'eau pure, et peuvent en être précipités de nouveau; j'ai alterné plu- ( i347 ) sieurs fois les deux opérations sans modification apparente dans les ré- sultats. » De ces faits découlent quelques conséquences qui intéressent l'étude des terres arables. » Les eaux qui filtrent à travers un sol sortent lin)pides, tant qu'elles renferment de petites doses de chaux ou de magnésie : le limon est et de- meure coagulé ; mais il se délaye et se met en sus|)ension dans l'eau pui e ou trop pauvre en sels calcaires ou magnésiens : c'est pourquoi les eaux de drainage sont claires; mais les flaques d'eau de jjluie qui séjournent sur les champs demeurent longtemps troubles. Il est évident, d'après cela, que les sels de la terre tendent à maintenir l'ameublissement des sols, en s'oppo- sant au délayage de l'argile. J'ai du reste des expériences qui le prouvent : une terre de Neauphle-le-Chàteau, émiettée dans mon appareil à déplace- ment, et par conséquent dans un élat presque parfait d'ameublissement, tombe en pâte à mesure que l'eau distillée la pénètre, pendant qu'elle con- serve l'état meuble dans les parties inférieures tout aussi imbibées que les autres, mais d'où les sels n'ont pas encore été éliminés. La terre de mon champ d'expériences de Boulogne présente, à un degré moindre, les mêmes effets; mais je puis la laver indéfiniment avec une solution contenant i dix-mil- lième de chlorure calcique sans altérer la forme ou la disposition de ses particules. » Il est encore évident que, sans les sels de la terre, l'argile, délayée par la pluie, tendrait à descendre avec elle, pour être entraînée définitivement, ou former à luie certaine profondeur une couche imperméable. .) Je fixerai maintenant l'attention, pendant un instant, sur l'analyse mécanique des sols : cette opération est restée bien incomplète quanta ses résultats, malgré le perfectionnement des appareils, et l'on continue à désigner sous le nom vague cVargile des mélanges indéterminés de sable et d'argile proprement dite. Ces deux éléments, en effet, ne sont guère sépa- rables par l'eau ordinaire, qui est presque toujours assez calcaire pour les précipiter pêle-mêle. L'emploi exclusif de l'eau distillée, que je ne trouve nulle part recommandé, comporte des repos prolongés pendant lesquels les sables ont le temps de se séparer; c'est ainsi que des produits de lévi- gation qu'on aurait appelés des argiles m'ont donné plus des trois quarts de leur poids de sable très-fin, ne prenant pas sensiblement corps par la dessiccation. Je suis certain qu'on sera étonné de la diminution du taux d'argile réelle dans les terres les plus fortes, qnand on substituera l'eau distillée à l'eau commune dans l'analyse des sols par lévigation. ( i3/,8 ) » Je ne voudrais pas m'exposer au reproche rie tirer de trop grandes conspc|uences d'une simple observation. Cependant les limons sont mêlés à tant d'importantes questions, qu'on me pardonnera les remarques par lesquelles je terminerai cette Note. )> Je n'ai pas encore |)u expérimenter sur les limons charriés par les cours d'eau, mais leur origine me permet de les assiir.iier à ceux des terres arables. Partant de là, si je considère les limons des fleuves à la fin de leur course, je leur trouve dans l'eau de mer nn précipitant très-actif, qui doit hâter leur dépôt aux embouchures. On ])eut attribuera la même cau^e la rapidité avec laquelle la mer se dépouille des vases soulevées par l'agilalion des flots. » Les riverains des cours d'eau qui |iraliquenl le colm.ntage ont intérêt à accélérer la formation des dépôts; dans certains cas, ils poin-ront mettre à profit mes observations, en mêlant à leurs eaux les éléments calcaire ou magnésien empruntés soit à^des eaux de sources, soit à des résidus indus- triels à l)as prix. » Ia-s industriels sont souvent gênés par les limons; je crois qu'en bien des circonstances ils pourront s'en débarrasser, sans nuire à leurs opéra- tions, pai' l'un des précipitants que j'ai indiqués. M Certaines eaux jjofables empruntées aux rivières demeurent troubles, malgré leur séjour dans de vastes bassins; telles sont les eaux de la Durance qui alimentent Marseille. L'apparition des limons coïncidant avec les crues, c'est-à-dire avec des apports considérables d'eaux qui n'ont pas pénétré dans le sol et qui ne s'y sont pas chargées de sels, il se trouve que les précipi- tants fout défaiU précisément au moment où ils seraient les plus néces- saires. Je crois pouvoir assurer qu'en pareil cas un complément de l'élé- ment calcaire soluble, donné sous les formes de sulfate et de chlorure, et calculé de manièi'e à restituer aux eaux un litre normal, leur reiidr.iit la faculté de déposer leurs limons. L'opération serait très-simple, puisqu'elle se réduirait à introduire les sels dans les canaux, à quelque distance en amont des bassins. Elle serait de plu'^ peu coriteuse : i kilogramme de sel calcaire suffii'ait pour clarifier de 20 à 5o mèti'es cubes; il eu faudrait d'autant moins que le cube des bassins permettrait un |)liis long repos. Une autre solution de la question, plus simple encore, consisterait à déri- ver dans le canal d'arrivée des eaux suffisamment calcaires, em|)rurilées à queUpie source convenablement choisie. » ( i349 ) PHYSIQUE. — Sur la loi des points de roncjélalion de solutions salines. Note de M. Guloberg. « L'équilibre d'iine solution de sel et d'eau sera détruit dans les cas suivants : » i" L'eau se vaporise et la solution se trouve au jioint d'élnillition; » 2° Le sel cristallise et la solution se trouve au point de saturation; » 3° L'eau cristallise et la solution se trouve au point de congélation. » Les conditions d'équilibre seront déterminées parla pression, la teni- péralure et la quantité relative du sel. En désignant la pression par p, la température par t, la quantité de sel par j et la quantité d'eau par a:, le rapport ^ détermine la composition de la solution ; on aura donc trois équations entre les variables p, t e{ '—■ En choisissant ces variables comme coordonnées d'un système rectangulaire, chaque équation représente une surface qui détermine les conditions d'équilibre des solutions salines. On peut les nom nier la surface de vaporisation, la surface de saturation et ta surface de comjélation. Ajiproximativementj on [jeut déterminer l'équation de ia surface de vaporisation à l'aide des expériences de M. WùUner (*). En désignant par p^ la tension des vapeurs d'eau pure, on peut écrire pour des solutions assez étendues (!) ii = I_«£. Le coefficient a dépend de la température; cette équation montre que la tension p des vapeurs d'une solution est toujours moindre que la ten- sion de l'eau pure; par conséquent, ime solution aura toujours un point d'ébidlition plus haut que l'eau pure. » Lu surface de congélation qui, pour une pression donnée, détermine les points de congélation des solutions est tout à fait inconnue. » Dans les expériences ordinaires, la pression est celle de l'atmosphère, et, dans ce cas, on peut trouver les points de congélation par la méthode suivante. Je suppose que la tension des vapeurs du sel soit assez petite, qu'on puisse la négliger, et considérer seulement la tension de la vapeur d'eau. La surface de congélation et la surface de vaporisation se coupent sui- (*) Annaten dcr Pliysik und Chenue von Poggendorff, Bd. io3 et i lo. C. K., iS^o, ]" Si:meitre. (T. LXX, N" 25.) ' 7^ ( i35o ) vant une ligne, et les valeurs de p et t sur cette ligne appartiennent aux solutions qui se trouvent simultanément au point de congélation et au point d'ébullition. Mais quand une solution se trouve au point de congé- lation, elle peut renfermer de la glace de la même température. Il est donc évident que : la tension de vapeur d'une solution qui se trouve au point de con- gélation est égale à la tension de vapeur de la glace à la même température. Dési- gnant par p, la tension de vapeur de la glace, on trouve les équations de la ligne d'intersection ( P =P<^ (2) ^i = i_ccL. [fa ' ^ » Maintenant on peut facilement trouver une valeur approximative de — • En désignant par r^ la chaleur de vaporisation de l'eau et par v le volume de la vapeur saturée et par u le volume de l'eau, et en posant a = 273° et A = y-y, on aura, d'après la théorie mécanique de la chaleur, A(a + t) \a soude brute produisant environ 60 pour 100 de marcs et ren- terniant i8^65 pour 100 de sodium, il eu résulte luie perte d'environ 5 pour 100 du sodiiuUjà l'étal de composés insolubles dans les marcs. » On ne sait rien encore sur la nature de ce composé. La couleur bleuâtre des marcs autoriserait peut-être la sup|)osition qu'ils renferment un peu d'outremer. M. Rojip (1) l'a calculé comme sulfure de sodium, et M. Brown (2) comme carbonate dans l'une de ses analyses, et comme sul- fure dans l'autre. Les différences que l'on remarque entre les essais de la- boratoire sur la soude brute et les résultats obtenus par le lessivage indus- triel semblent iudicpier qu'iuie partie du sodium devient insoluble par sou contact prolongé au sein de l'eau avec les sul fuies des marcs. » Quoi qu'il en soit, il résulte de ces recherches : » 1° Que dans la fusion de la soude brute il n'y a pas de réduction des sels sodiques eu sodium métallique; )' 2° Que la plus grande partie des pertes provient des composés inso- lubles de sodium qui se forment dans les marcs de soude : celte |)erte semble ne pas rester beaucoup au-dessous de 5 pour 100 et dépasser quel- quefois ce nombre. » CHIMIE. — D'an nouveau dosage simple et rapide des sels ammonincaux ; de la cause pour laquelle ces sels ne peuvent exister norintdeintnt dans l'orga- nisme qu'en quantité infinitésimale. Note de M. Rablteau, présentée par M. Bertrand. o Le chlorure de soude, que l'on prépare en versant une solution de 2 parties de carbonate de soude dans une solution de 1 |)artie de chlorure de chaux, renferme à la fois du carbonate de soude en excès et de la soude libre. J'ai pensé que la liqueur ainsi obtenue pourrait décomposer les sels ammoniacaux et en dégager l'azote. L'expérience est venue confirmer mes prévisions. Sous l'influence de la chaleur, les sels ammoniacaux sont dé- composés rapidement par la soude libre et par son carbonate contenu dans le chlorure de soude, et le chlore de l'hypochlorite détruit ensuite l'am- (i) Loco citato. (2) Loco citato. ( ^^^1 ) moniaque, au fur et à mesure qu'elle est mise en liberté. De là un procédé simple, complètement analogue au procédé de I.econle pour le dosage de l'urée, et qui permet de doser exactement des quantiîés très-faibles d'un sel ammoniacal. » Voici comment j'opère. Je prépare la solution de chlorure de soude suivant la méthode ordinaire, c'esl-à-dire en dissolvant, d'une part, le car- bonate de soude dans l'eau bouillante, et, d'antre part, le chlorure île chaux dans de l'eau récemment bouillie et froide, puis mélangeant cette dernière solution avec la première après refroidissement; loo grammes de chlorure de chaux et 200 grammes de chlorure de soude doivent suffire pour 2 litres de liqueur. J'introduis, dans une fiole de 200 centimètres cubes de capacité, ao à 40 centimètres cubes du liquide contenant le sel ammoniacal suffisamment dilué, et j'achève de la remplir avec la solution de chloriue de soude; je chauffe ensuite et je recueille l'azote sous une éprouvelte gra- duée. La seule précaïUion à prendre, c'est de faire en sorte que le sel am- moniacal soit en quantité assez faible pour que la di'composition en soit complète. » En opérant ainsi, et faisant les corrections relatives à l'état hygromé- trique, à la température et à la pression de l'azote recueilli, on arrive à doser les sels ammoniacaux avec une exactitude remarquable. 1) Cette question me conduit naturellement à celle de la présence des sels ammoniacaux dans l'organisme. Parmi les chimistes, les uns ont admis l'existence de ces sels dans l'économie, les antres l'ont niée, comme Lehmann, par exemple, qui n'a pu en retrouver dans l'urine normale; mais il est reconnu, d'autre part, que les produits de la respiration renferment de l'ammoniaque. Si l'on réfléchit que, le sang étant alcalin, les sels am- moniacaux doivent se détruire clans ce liquide, à cause de son alcalinité, on peut trouver un trait d'union entre les deux opinions relatives à la pré- sence des sels ammoniacaux dans l'organisme. Sans nier, d'une manière absolue, l'existence de ces sels dans l'économie, à l'état normal, on doit admettre qu'ils ne peuvent se trouver dans le sang qu'en quantité très-faible, et qu'à mesure qu'ils y apparaissent ils sont détruits et s'éliminent ainsi par les voies pulmonaires. Il n'en est pas de même dans certains cas morbides, lorsque l'urée trouve un obstacle à son élimination et qu'elle se décomjjose, ce qui arrive dans la maladie appelée urémie. Quant à la présence de l'am- moniaque dans les gaz contenus dans le tube digestif, elle est admise sans contredit. G. R., 1870, 1" Sewesde. (T. LXX, m 2S.) ' 79 ( i358 ) » Le dosage nouveau des sels annnoniacaux m'a été suggéré à propos de recherches que j'ai entreprises sur les propriétés pliysiologiques et le mode d'élimination de ces sels introduits dans l'organisme. » Sans vouloir tirer aucune conclusion de ces recherches, qui sont à peine ébauchées, je dirai toutefois que l'on a considéré à tort les sels am- moniacaux comme jouissant tous de propriétés sudorifiques. Il n'y a guère que les carbonates ammoniacaux et les sels pouvant se transformer en ceux-ci dans l'économie, comme l'acétate d'ammoniaque par exemple, qui possèdent des propriétés véritablement sudorifiques, à cause de leur dé- composition facile, dans le sang, eu ammoniaque qui peut s'éliminer rapi- dement par la peau. Il n'en est pas de même du chlorhydrate d'ammoniaque, auquel je n'ai pas reconnu de propriétés sudorifiques, et que j'ai pu re- trouver en presque totalité dans les urines. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les tribromhydrines. Note de M. Berthelot, présentée par M. Bertrand. « Dans la dernière séance, M. Henry est revenu sur les tribromhydrines et sur les raisons théoriques qui l'ont conduit à douter de leur isomérie. Cependant je persiste à maintenir cette isomérie, ne regardant pas comme décisifs les raisonnements de l'auteur. » Ce n'est point, en effet, par des raisonnements ou des observations né- gatives que l'on peut expliquer les faits positifs que nous avons reconnus, M. de Liica et moi, faits observés sans auciuie idée préconçue et qui ont été reproduits quelques années après par M. Reboul, dans le cours de ses recherches sur les étliers du glycide. » Les conditions qui déterminent l'isomérie des corps chlorés et bromes sont nombreuses et délicates. Tout le monde sait que les observations re- latives aux toluènes chlorés et à leur métamorphose en alcool benzvlique et en essence d'amandes amères, ont été tenues pour douteuses pendant plu- sieurs années ; la plupart des chimistes n'ayant pas réussi à les reproduire, parce qu'on ignorait l'existence de plusieurs toluènes chlorés isomères, et l'influence exercée par une trace d'iode, ou par une température plus ou moins haute, sur leur production. L'influence de la température, des dis- solvants, de la concentration des réactifs sur la formation des chlorhy- drates ou bromliydrates isomères ressort également de mes recherches sur le térébenthène et de celles de M. Reboul siu- les éthylènes et propy- lènes chlorés et bromes. ( i359 ) » La réaction du perchlorure de phosphore sur la dichlorhydriue, en particuHer, est moins simple qu'on ne le croit d'ordinnire. Eu uiénie temps que la trichlorhydrine, il se forme un composé chloro|)hosphoré, oléagineux, soluble dans le sulfure de carbone, insoluble dans l'eau, résis- tant à l'eau froide, mais qui se détruit brusquement lorsqu'd est porté vers 220 degrés : j'y reviendrai. » Je rappellerai encore les deux séries d'éthylsulfates isomériques, qui passent de l'une à l'autre sous des influences si légères, et dont les théories ordinaires des alcools ne peuvent expliquer l'existence. M J'arrive aux raisons théoriques. D'après M. Henry, les dérivés de l'al- cool allylique doivent être identiques aux dérivés de la glycérine qui offrent la même formule, attendu que l'alcool allylique dérive lui-même de la gly- cérine par des relations très-simples. » Appliquons les mêmes raisonnements à l'aldéhyde allylique (acro- léine), corps de la même série que l'alcool allylique, et qui dérive aussi de la glycérine: le dérivé dichlorhydrique de racroléii)e,C''H*Cr-,devrait être identique avec le dérivé glycérique de même formule. Or cette conclusion est contraire à l'expérience. L'é|jidichlorhydrine, dérivé glycérique, bout à 102 degrés (Reboul), taudis que le dérivé allylique isomère bout à 84 de- grés (Hubner et Geuther). » M. Henry cherche surtout un a|)pui dans les points d'ébullition com- parés de la trichlorhydrine iSS" et de l'isotribromhydrine 218 points dont la différence (63 degrés) est à |îeu près triple de celle qui existe entre les éthers chlorhydrique et bromhydrique de l'alcool ordi- naire {26 degrés). )) Mais les comparaisons de M. Henry sont incomplètes. Examinons de plus près ces analogies : L'alcool ordinaire, CH^O-, bout à 'jS" L'éther broinliydrique, C'H'Br, « 38 (Regnault). L'éther'chlorliydrique, C H'CI, » 13 » » En admettant qu'une même différence de composition entre des corps de fonction semblable réponde à peu près à une même différence entre les points d'ébidlition, on voit que : 1) 1° La substitution de H^O* par HCl abaisse le point d'ébullition d'environ 66'^ » 2° La substitution de H-O^ par HBr l'abaisse de 4o » '5" La substitution de HBr par HCl l'abaisse de 26 I79-- ( i36o ) o Ces relations se vérifient, en effet, approximativement dans l'étude comparée de la glycérine, de la monochiorhydrine et des dichlorhydrine et dibromliydriiie : .<. La glycérine, OH'OS boni vc-rs .84" j La monochlorfiydrine, CH'CIO* 227 j ^ ^ *^ ' La monochiorhydrine, C'H'CIO' "^ j 49» (H'0= par HCl). La dichlorhydrine, O^H'CPO' 178 j ^ ^ ' ' Moyenne 53" 2" La glycérine, C"H'0% bout vers 384° ) ^c„. , „ t-iuin, du \ " -' ' ^ J 65'':2=32°,5(H'0MiarHBr). La dibromhydrine, OH'Br'O^ 2'9 ) ' \ i 3° La dibroiiihydrine, C H'Br'O' 2iq 1 , „ „ r/nTi anw ' -^ \ 4i :2 = 20°,5 HBr par HCl). La diciilorhydrine, O H'Cl^O' 1 78 ) ' v i )) Les étljers liiacides se préparent avec les élhers diacides, dont ils sont pins voisins que de tous autres. Calculons donc leurs points d'ébullition par les mêmes analogies, et en nous servant des chiffres obtenus avec les pre- miers dérivés glycériques : I. La trichlorhydrine, CH'Cl^ devrait bouillir à 178° — 53" = iiS" 53 degrés au-dessous de la dichlorhydrine. Or elle bout eu réalité à i55° L'écart est de + 3o°. IL Là dichlorhydrobromhydrine, CH'CPBr, devrait bouillir à. . 178°— 32°,5= 145", 5 82", 5 au-dessousde la dichlorhydrine. Or elle bout réellement à. 176° L'écart est de -+- 3o°,5. Il est d'autant plus remarquable que la dichlorhydrine et son dérivé bromhydri(|ue ont presque le même point d'ébullition, contrairement aux analogies. III. La chlorhydrodibromliydrine, C'H'Br-CI, devrait bouillir à. 219" — 53°= 166° 53 degrés au-dessous ' En résinné, les quatre composés triacides : C'H'CP , C'H'Cl-Br , C'H'ClBr-, C°H°Br'(iso), comparés entre eux, offrent des relations ré- gulières entre leurs points d'ébullition. Les éthers diacides ou monoacides de la glycérine, comparés entre eux, ou avec la tribromhydrine vraie, offrent ( i36i ) aussi des relations régulières. Mais si l'on compare la série triacide à la série des éthers diacides ou monoacides, toute régularité cesse; ou, pour mieux dire, il existe un écart de 3o à 36 degrés entre les points d'ébullition réels et les points calculés. En même temps que le point d'ébullition des éthers triacides est surélevé, leur stabilité s'accroît; il est beaucoup plus difficile de reproduire la glycérine avec les éthers de cette série qu'avec tous les autres. » Sans attacher à ces rapprochements une valeur absolue qu'ils ne com- portent pas, j'en avais conclu, il y a douze ans (i), que les combinaisons de la glycérine avec les hydracides doivent appartenir à deux séries dis- tinctes et inégalement stables : l'une comprend la monochlorhydrine, la dichlorhydrine, la dibromhydrine et la ttibromhydrine vraie, composés plus voisins qu'aucun autre de la glycérine, qu'ils reproduisent assez ai- sément. L'autre série, qui régénère difficilement la glycérine, comprend la trichlorhydrine, la dichlorhydrobromhydrine, la chlorhydrodibromhy- drine et l'isotribromliydrine. » Les deux tribromhydrines seraient donc les représentants de deux séries moléculaires distincts et dont la diversité est attestée par un chan- gement dans la stabilité et dans les points d'ébullition théoriques. » Ces inductions me paraissent conserver toute leur force. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation de Célhylène bibromé. Note de M. Fontaine, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Lorsque, suivant la prescription de M. Sawitsh pour préparer l'éthylène bibromé, on f;tit tomber goutte à goutte le bibromure d'éthylène brome dans une solution alcoolique et bouillante de potasse, on obtient, outre l'éthylène bibromé, de l'acétylène brome et de l'acétylène qui se dégagent sous forme de gaz (Reboul). Il est évident que dans cette expérience une partie du bibromure d'éthylène brome échappe à la réaction simple, C^fPBr.Br=-h KOH = C=H=Br--+- BrK + H^O, et subit une décomposition plus protonde. » En effet le rendement en éthyléne bibromé est relativement faible et varie d'ime expérience à l'autre. » On peut supposer à priori que la formation simultanée de l'éthylène (i) Annales de Chimie et de Physique, 3"^ série, t. LII, p. 44^- ( i362 ) bibromé, de l'acétylène brome et de l'acélylène est le résultat de trois réac- tions dissidentes et successives. » Lu première représentée par l'équation précédente fournirait l'étliy- lène bibromé. » Ce dernier sous l'influence d'un excès d'hydrate de potasse perdrait HBr et donnerait l'acétylène brome, C=H-Br='+ KOH = C=HBr + BrK -h H-O. » Enfin l'acétylène brome réagissant sur une nouvelle molécule d'hy- drate de potasse eu solution alcoolique Iburuirait l'acétylène, C^HBr -h KHOh- C^IPO = C^IP + ErK + H^O + C=H"0. » Si cette manière de voir est exacte on doit pouvoir, en se plaçant dans des conditions convenables, réaliser séparément l'une ou l'autre réac- tion. C'est en effet ce que l'expérience confirme. » i" On peut obtenir l'éthylène bibromé sans formation de gaz en opé- rant de la manière suivante : » On verse peu à peu dans du bibromure d'éthylène brome C^H^Br.Br^ refroidi dans un bassin d'eau une solution alcoolique de potasse en ayant soin d'éviter toute élévation de température. » Il se sépare immédiatement du bromure de potassium lorsque le li- quide a pris une réaction franchement alcaline et persistante, on ajoute de l'eau et l'on sépare l'éthylène bibromé par décantation. » Il peut être distillé au bain-marie et passe presque en entier à 76 de- grés environ. Le rendement est à peu près celui de la théorie. » 2° L'éthylène bibromé chauffé en vase ouvert avec une solution al- coolique de potasse dégage une grande quantité d'acétylène bronié. » 3° Enfin en chauffant l'éthylène bibromé en vase clos avec un excès de solution de potasse alcoolique on n'obtient que de l'acétylène. » On sait par les expériences de M. Reboul que l'acétylène brome s'en- flamme spontanément au contact de l'air. » Lorsqu'il est mélangé à une assez forte proportion de gaz inerte, il s'échauffe beaucoup au contact de l'air, mais sans s'enflammer, et produit des fumées blanches acides d'acide bromacétique. » J'ai pu constater que l'oxydation lente de l'acétylène brome est fa- vorisée par la lumière solaire. » Ainsi en plaçant une dissolution alcoolique ou autre d'acétylène brome dans une fiole ouverte dans l'obscurité il n'y a pas production de ( i363 ) fumées blanches, mais, dès qu'on fait intervenir la lumière, les fumées se développent avec élévation de température, et peuvent même être suivies d'une combustion vive. » Pendant l'oxydation lente de ce gaz on sent nne odeur très-prononcée d'ozone, et le gaz bleuit fortement le jiapier induré et amidonné. » Ces expériences ont été faites au laboratoire de Chimie de la Sorbonne. (Ecole pratique des Hautes Etudes.) » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un qlycol aromatique. Note de M. E. Grimaux, présentée par M. Wuriz. n On n'a pas réussi jusqu'à présent à obtenir des glycols de la série aro- matique. Comme les hydrocarbures non saturés de cette série pouvant fixer 2 atomes de brome ou de chlore ne sont pas encore connus, à l'exception du cinnamène et du stilbène (i), on ne peut ici avoir recours au procédé général mis en usage pour l'obtention des glycols de la série grasse. Il fiuit donc s'adresser aux hydrocarbiu-es connus de la série aromatique, et voir si en remplaçant 2 atomes d'hydrogène par le chlore ou le brome, on n'arriverait pas à préparer des clilorures ou bromures analogues au chlorure et au bromure d'éthylène. Soit le xylène, par exemple, i CFP en le traitant par le chlore à l'ébullitiou, on peut obtenir un dérivé bi- chloré qui sera „.T. \CHCt- „„,1CH=C1 ouC«H^j^jj3 ' ou (."H^lcH^Cr Le premier est analogue au chlorure d'éthylidène; le second au chlorure d'éthylène. » Les faits connus ne permettent pas de décider par analogie, si l'élé- ment chlore ou brome se substitue dans le même groupe méthyle, ou dans les deux ; on sait en effet que le chlorure d'éthyle chloré diffère du chlorure d'éthylidène, tandis que le chlorure de propyle chloré est identique avec le chlorure de propylène; c'est donc à l'expérience de décider. (i) M. Cannizzaro n'a pas réussi à obtenir île glycol en partant du cinnamène. Quant au stilbène, il fournit l'Iiydrobenzoïiie, glycol tertiaire, analogue à la ]Mnakone, et ne donnant pas d'acides par les agents d'oxydation. ( i364 ) » En 1867, nous avions obtenu, M. Lauth et moi, un dérivé hichloré C H' Cl-, pai- l'action du chlore à i4o degrés sur le xyléne du goudron de houille, et dont diverses circonstances nous avaient empêchés de pour- suivre l'étude. C'est ce dérivé bichloré qui a été le point de départ du pré- sent travail ; les expériences suivantes montrent qu'il doit être représenté par la formule C«H'!^"'^' ^"icH^cr et qu'il se comporte comme l'éther dichlorhydrique d'un glycol. » Ce composé ne se forme qu'en petite quantité avec le xyléne ordi- naire; il dérive en effet du méthylloluène, dont le xyléne du goudron de houille ne renferme environ que 10 pour 100 (Filtig). u Chlorure de lollylène [mélhylloluène bichloré^ xjlène bichloré)^ ( CH'CI CH'Cl- = C'H* -,„,.-,,• — Déjà décrit par Lauth et Grimanx (1), ce ( CH" Cl corps se forme facilement par l'action du chlore sur le niéthyltohiène bouillant. Il prend également naissance lorsqu'on disfille le glycol tolly- lénique avec une solution d'acide chlorhydrique, et il passe d;ins le réci- pient avec les vapeurs d'eau (2). » Chauffé avec trente fois son poids d'eau à l'jo-iSo degrés, il donne de l'acide chlorhydrique et du glycol toUylénique, C'H*C1^ + 2H^O = 2HCI +C»H»(OH)-. » Il distille avec les vapeurs d'eau en se décoinposant légèrement suivant l'équation précédente. Chauffé en vase clos avec l'acétate de soude, il donne du mono- et du di-acétatede tollylène; avec le benzoate de soude, il fournit du monobenzoate de tollylène. Le bichromate de potasse et l'acide sulfnrique le transforment en acide téréphtatique. » Bromure de lolljlène [mélliylloliicne bibromé) [?>), CH^Br^. — On le prépare en faisant tomber goutte à goutte dans du niéthyltohiène bouillant (i) Bulletin de la Société CItimique, t. VII, p. 233; 186'J. (2) Dosage du chlore : Trouvé. Calculé C H' CI'. Cl. . . . 4°)23 ^0,5"] (3) Analyse : Trouvé. Calculé, CMI'Bi'. C 36,35 36,36 H. . . . 3,01 3,o3 ( .365 ) 2-^ fois son poids de brome; le tout se prend par le refroidissement en une masse cristalline, qu'on lave à l'éther jusqu'à ce que le point de fusion soit au-dessus de i4o degrés. On fait recristalliser le hromnie dans l'alcool bouillant. » Peu solnble dans l'éther, il se dissont facilement dans le chloroforme, d'où il se sépare sons forme de grandes lames rhomboïdales. Sa prépara- tion et sa purification sont très-pénibles, car il te forme en même temps des bromures huileux, qui piquent horriblement les yeux. )) Il fond enire i45 et i/jy degrés. Le même brounn-e s'obtient facile- ment par la distillation du glyccl tollylénique avec inie solution concenirée d'acide bromhydrique; il passe avec les vapeurs d'eau; il est ainsi parfai- tement pur, et n'est im peu iiritant que lorsqu'il est chauffé à loo degrés. Le bronuire de tollylène se comporte avec l'eau comme le chlorure cor- respondant. » Par l'action du brome siu' le xylène du goudron de houille, il se forme également du bromure de tollylène; mais son emploi n'est pas avantageux. » lodure de tollylène, C'H'P. — On le prépare en faisant bouillir quel- ques instants le glycol tollylénique avec une solution d'acide iodliydriqne bouillant à 127 degrés. Il se présente sous la forme de fines aiguilles qui distillent difficdenient avec les vapeurs d'eau. Peu solnble dans l'éther, il se dissout dans l'alcool bouillant et tians le chloroforme. Il jaunit promp- tement à l'air. Il fond vers 170 degr-és eu se colorant, et se détruit à une température plus (devée, en dégageant des vapeurs d'iode. OC'H'O .. Monobeiizoale de lollylène (1), C'^I'^O' = C*H» rrsr^.T • ~ I' ^^^ Irès-soluble dans l'alcool et l'éther, et cristallise en longues aiguilles déliées fusibles à 73-74 degrés. On l'a préparé en chauffant, pendant quarante-huit heures à 100 degrés, une solution alcoolique de benzoate de sonde avec le chlorure de tollylène, chassant l'alcool par la distdlation, lavant à l'eau al- caline et faisant recristalliser flans l'éther le produit solide comprimé. » Diacétate de tollylène {t.), C'^WO* = C»IP (C^H'O^)^ - Préparé par (1) Trouvé. Calculée H" O". C 74,55 74,38 H 5,60 5>79 (2) Trouvé. Calculé C"H"OV C 64, 5l 44,86 H 6,35 6,3o c. K., 1870, 1" S/^mestre. ( T. LXX, N» 23.) I Bo ( i366 ) l'action du chlorure de tollylène à i5o degrés, pendant deux heures, sur une solution alcoolique d'acétate de soude, il est très-soluble dans l'alcool et dans l'éther. Il cristallise par l'évaporation lente de sa solution éthérée en lames dures et brillantes, fusibles à 47 degrés; sa saveur est chaude et camphrée. Oxydé par le mélange de bichromate de potasse et d'acide sul- furique, il fournit de l'acide téréphtalique. Dans la préparation de ce dia- cétate, il se forme une matière huileuse qui paraît être le monoacétate, car, traitée par le chlorure d'acétyle, elle fournit du diacétate. ' . -II se trouve en dissolution dans l'eau, lorsqu'on chauffe pendant deux ou trois heures le chlorure ou le bromure de tollylène avec 3o fois leur poids d'eau à 170-180 degrés. En abandonnant la solution aqueuse à l'évaporation spon- tanée, dans l'air sec, elle dépose des aiguilles blanches, dures, opaques de glycol tollylénique. Ainsi préparé, ce corps relient des traces d'acide chlor- hydrique, qui abaissent sa teneur en carbone. Pour l'en débarrasser, il faut concentrer la solution aqueuse, la saturer par le carbonate de potasse, agi- ter avec de l'éther, chasser celui-ci par la distillation, et reprendre le ré- sidu par l'eau bouillante, et abandonner à l'évaporation ; ainsi obtenu, il est parfaitement pur. » Le glycoltollylénique fond à iia-ii3 degrés; il est très-soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther; par l'évaporation lente de ce dernier, il se sépare sous forme d'aiguilles brillantes. Chauffé avec l'acide chlorhydrique, il se transforme immédiatement en chlorure de tollylène. Avec l'acide brom- hydrique et l'acide iodhydrique, il se comporte de la même manière en don- nant le bromure et l'iodure de tollylène. Oxydé par le bichromate de po- tasse et l'acide sulfurique, il fournit de l'acide téréphtalique, de même que le glycol éthylénique fournit de l'acide oxalique. » Glycols condensés {2). — Si l'on chauffe le chlorure et le bromure de tollylène avec l'eau à 200 degrés et au-dessus, ou obtient non du glycol, mais des substances jaunes amorphes, insolubles dans tous les solvants, et (,\ Trouvé. Calculé CH'^O'. C 69*27 69)56 H 7,25 7,24 (2) Trouvé. Calculé nC'H'O. C 81,11 80,00 H 6,33 6,66 ( i367 ) qui paraissent des composés analogues aux alcools polyéthyléniques. L'un d'eux, non encore fondu à 275 degrés, a donné à l'analyse des chiffres qui se rapprochent de la composition d'un oxyde de toUyléne condensé. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches exj)enmenlales sur l' inflamma- tion suppiirative et le passage des leucocytes à travers les parois vasculaires. Note de M. Picot, présentée par M. Ch. Robin. « Ces recherches n'ont porté que sur le péritoine seul; je n'ai pas voulu expérimenter sur le poumon, même des grenouilles : le réseau capillaire y est tellement serré que des hémorrhagies se produisent immanquablement. Mes expériences ont été faites et sur des animaux à sang froid (gre- nouilles) et sur des animaux à sang chaud (souris et chats nouveau-nés). Pour enflammer le péritoine, je me suis contenté du contact de l'air, et pour étudier ce qui se passe du côté des leucocytes je n'ai pas eu recours à luie coloration artificielle de ces éléments qui sont très-visibles, et que, à mon avis, le cinabre empêche plutôt de distinguer qu'il ne les met en évi- dence. Voici les résultats de mes expériences. » Pendant un temps, variable suivant l'espèce animale et suivant le calibre desvaisseauxexaminés,riennese modifie, les courants marchent dans le sens où ils marchaient, avec une vitesse sensiblement la même. Puis ces courants se ralentissent, et les vaisseaux diminuent de volume; on peut, dans les capillaires où passent de front plusieurs globules rouges, distinguer facile- ment les hématies des leucocytes et remarquer la formation de la couche inerte, ou espace blanc deFeltz, en même temps quebientôt après on a vu se dilater les vaisseaux, et certains d'entre eux, ceux qui sont munis de fibres musculaires, devenir moniliformes. Tous ces phénomènes mettent de trois à quatre heures pour se produire chez les grenouilles, une heure et demie à deux heures chez les mammifères. » Bientôt après les courants changent de direction, et ce changement se produit alternativement dans l'un et l'autre sens, de façon à présenter des oscillations dont la durée est d'une secoude et même moins; j'ai désigné ce phénomène sous le nom de balancement. » A partir du moment où se produit le changement de direction des courants, on peut voir, comme pendant toute la suite des expériences, se former dans les espaces intravascidaires des points sphériques, très-petits d'abord (o",ooi), puis grossissant rapidement et atteignant le volume ordi- 180.. ( i368 ) naire des leucocytes. Ces élémeiils ne procèdent point des corpuscules du tissu conjoiictif, ils naissent sur |)lacc, et, dans mes expériences, un grand nombre d'entre eux ont montré des expansions sarcodiques ou amiboïdes. » La circulation s'arrête définitivement ensuite, plus rapidement dans les capillaires que dans les gros tubes, et l'on voit alors ce qui suit : )) Les globules blancs sont situés le long des [)arois, et, daus les plus fins capillaires, ils remplissent la presque totalité du calibre vasculaire. Bientôt ils se déforment, deviennent ovoïdes, triangulaires, poussent des prolonge- ments eu pointe et même se déplacent dans les vaisseaux. J'en ai vu dans des capillaires, où des espaces vides de globules s'étaient produits, aller de la paroi droite, à la paroi gauche et revenir à leur point de départ. Malgré tous ces cbangements et de foruie et de position, je n'ai jamais constaté l'issue des globules blancs hors des vaisseaux soit capillaires, soit autres. Jamais je n'ai vu de stomates ni de solution de continuité des parois. )i Alors, six à sept heures après le début chez les grenouilles, quatre à cinq heures chez les mammifères, on voit le long des vaisseaux se former des points sphériques, petits d'abord, grossissant ensuite. S'agit-il de fins capil- laires, ces éléments se montrent soit dans des points où il n'y a pas de leu- cocytes intravasculaires, soit dans des points où il y en a ; mais, si l'on a compté les leucocytes qui existaient dans les vaisseaux, on voit que le nombre trouvé n'a |ias varié, et que, par conséquent, les éléments apparus le long des parois ne peuvent pas être ceux-là qui étaient contenus primitive- ment dans les vaisseaux. Bien plus, les leucocytes de nouvelle formation ne se montrent pas seulement le long des parois accusées à droite et à gauche des vaisseaux : on les voit se former sur ces mêmes parois supérieures et inférieures de telle sorte qu'il semblerait que les éléments ainsi produits siègent alors daus le vaisseau lui-même. Cette erreur d'interprétation sera évitée si l'on a soin décompter les leucocytes existant primitivement dans les conduits sanguins et si de plus, au moyen de la vis micrométrique, l'on s'as- sure du plan liorizontal véritable qu'ils occupent. Il s'en produit encore qui, à cheval sur la |)aroi, peuvent être considérés comme étant à la fois dans le vaisseau et eu dehors de celui-ci. En prenant les précautions ci- dessus l'on peut s'assurer de leur position réelle. En comptant du reste les leucocytes intravasculaires ou peut voir que leur nou)bre n'a pas varié et que par le fait ceux-là qui se sont formés dans l'inie ou l'autre des situa- tions indiquées ne sont pas sortis du canal vasculaire. » Il se forme ainsi autour des vaisseaux un nombre considérable de leu- cocytes se disposant par rangées et entourant comme un anneau ces mêmes ( i369 ) vaisseaux, jusqu'au moment où les espaces intravasculaires, au milieu des- quels on a pu voir naître des éléments blancs pendant tout ce temps, deviennent trés-granuleux, puis apparaissent remplis de leucocytes, phéno- mène qui se montre en dernier ressort. 1) D'après mes expériences la théorie de Vircliow sur la production du pus par prolifération du corpuscule du tissu conjonctif n'est point l'expres- sion de la vérité; la théorie Conheim sur le passage des leucocytes à travers les parois vasculaires est une erreur d'inlerprétalion, et c'est, à mon sens du moins, pour n'avoir pas compté les éléments blancs intravasculaires et ne pas s'être assuré du plan horizontal réel où ils siègent, que l'auteur alle- mand et ses continuateurs ont commis ladite erreur d'interprétation. On voit donc qu'en définitive la formation des leucocytes dans la suppuration du péritoine est un fait de genèse, puisque ces éléments apparaissent sur place |)lus petits qu'ils ne seront bientôt, et suivent leurs phases évolutives sans provenir d'aucun élément anatomique antérieur, ainsi que M. Ch. Robin le professe depuis longtemps. » MliTÉOROLOGlE. — Sur les pluies de poussière et les pluies de sang. Note de M. H. Tarry, présentée par M. Delaunay. « Dans une précédente Communication à l'Académie (i), après avoir indiqué la loi des phénomènes connus sous le nom de pluies de sable ou pluies de sang, je demandais la permission d'exposer comment les trois pluies de sable des lo mars 1869, 24 mars 1869 et 14 février 1870 se sont pro- duites dans des circonstances identiques qui satisfont de la manière la plus complète à la théorie que j'ai présentée. Ce sont ces circonstances que je veux étudier aujourd'hui. » Le 26 février 1869, inie énorme dépression barométrique se manifeste tout d'un coup en Norvège; le baromètre descend de aS millimètres en viiigt-quatres heures à Stockholm, Hermosandet Christiansund, et marque 725 millimètres dans cette dernière localité. Les jours suivants, le centre de dépression descend vers le sud de l'Europe. Le 2 mars, son action s'étend sur les côtes de Provence et la Méditerranée. Le 3 mars, à i i heures du matin, l'ouragan aborde la côte d'Afrique. Je me trouvais en ce moment à Philippeville, prêt à m'embarquer sur le Sinaïj qui partait pour France, et la violence de la mer devint telle que notre paquebot, mouillé en rade, (1) Comptes renfius, t. LXX, p. io43. ( i37o ) eut les deux chaînes de ses ancres cassées par les vagues pendant la nuit, et dut s'éloigner des côtes au plus fort de l'ouragan. » A l'aide de plusieurs témoignages, je pus suivre la marche de l'ouragan jusqu'à Tougourt, que j'avais quitté quelques semaines auparavant, et éta- blir de la manière la plus certaine qu'une quantité énorme de sable avait été enlevée par l'ouragan au point de rendre l'atmosphère complètement irrespirable. Puis, quelques jours après, le cyclone retraversait le Sahara et la Méditerranée. Le centre de dépression était, le lo mars, à Naples, où le baromètre descendit jusqu'à 787 millimètres, et le même jour on observait à Naples, à Rome et à Subiaco, une véritable chute de poussière rougeâlre qui obscurcissait l'air. La pluie étant venue à tomber sur ces entrefaites, on remarqua que chaque goutte laissait, à l'endroit où elle était tombée, une tache d'une teinte brunâtre très-prononcée, identique aux taches que laisse- rait une eau contenant en dissolution le sable du Sahara. En exposant à la pluie une feuille de papier ou en nettoyant les vitres des croisées, on pou- vait recueillir de ce sable, qui ne pouvait évidemment venir ni de l'Italie, ni de la Sicile (i). » Dix jours après, dans la nuit du 19 au 20 mars 1869, une violente tempête, venant de l'Angleterre, assaillit les côtes nord de la France. Le 20, un centre de dépression atmosphérique très-marqué existe à Bou- logne (743 millimètres) ; le 2 1 , il est déjà à Lésina, sur l'Adriatique. Pendant plusieurs jours un vent violent du nord-ouest sévit sur la France, puis sur l'Italie. Le 22, le cyclone est sur l'Afrique, où il soulève, comme précé- demment, les sables du Sahara; puis le mouvement de recul se produit; une baisse barométrique se manifeste à nouveau sur le sud de l'Europe, où la pression s'était relevée après le passage du cyclone. Le 24, le baromètre descend à 740 millimèlres à Palerme, à 742 à Rome; le vent prend une vio- lence inouïe; à Rome, le météorographe du P. Secchi indique une vitesse de 640 milles en vingt-quatre heures, la plus grande qui ait été atteinte dans toute l'année. » En même tem|)s, le 2Z mars, on observe en Sicile que l'atmosphère est chargée de nuages épais et d'une poussière jaunâtre qui donne au ciel un aspect insolite. La pluie étant venue à tomber, chaque goutte laisse un résidu jaune qu'on ne peut séparer entièrement qu'après deux ou trois fil- (1) f'olr, pour pins de ililails, le Picinlo giornale di Napoli , du i i mars i86g, et les cor- respondances insérées au Journal des Débats et au Journal officiel du i'' avril 1869. ( i37i ) trations. Cette substance, analysée par le professeur Silvestre à Catane, contenait les cléments suivants : Eau 998,872 Argile o,gio Sable calcaire 0,28g Peroxyde hydraté de fer 0,252 Chlorure de sodium 0,216 Silice 0,121 Matières organiques azotées .... o,54o Un litre de pluie 1001 ,200 (i). » Le même phénomène est observé à Subiaco, près de Rome, où M. Al- varez recueille, sur les vitres de ses fenêtres, du sable qui y était tombé pen- dant la nuit, et qui lui parut en tous points semblable à celui qu'il avait déjà recueilli le 10 du même mois (2). » Enfin, à Lésina en lUyrie, le même phénomène se reproduit le 24 mars, et dans le Bulletin international de l'Observatoire de Paris, en regard du nom de cette station, à la date du 26, on trouve ces mots : pluie de sang. M. Gregorio Bucchich m'écrit de cette ville que c'est bien le 24 mars que le phénomène y a été observé, et que la relation détaillée en est insérée dans le journal de ce pays qui a pour titre : Zeitschrifl fur Météorologie. Voilà bien les pluies de sang dont parle Tite-Live, enregistrées par l'Ob- servatoire impérial de Paris. )) Examinons maintenant ce qui s'est passé en 1870. Le 7 février, une forte dépression barométrique se produit sur l'Angleterre; le baromètre marque 745 millimètres à Penzance; le 9 elle descend sur la Méditerranée; le 10 elle est sur la Sicile, où le baromètre est plus bas qu'à Rome. Cette baisse barométrique est adcompagnée d'une violente tempête; à Rome, le vent souffle du nord avec violence pendant trois jours consécutifs, les 8, 9 et 10. Sous cette influence glaciale un froid terrible règne en France et en Italie; il neige à Rome dans les nuits des 8 et 9. Le 1 1 et le 12, le temps se calme, et le baromètre remonte; le cyclone est sur l'Afrique où il sou- lève les sables du Sahara. Puis le mouvement de recul dont nous avons parlé ne tarde pas à se faire sentir; le 12, le baromètre tombe à 743 milli- mètres au sud de l'Espagne; un vent furieux du sud ne cesse de souffler le 1 3 et le 1 4 sur l'Espagne et l'Italie; l'Afrique renvoie comme précé- (1) Annuario scientifico ed industriale di Milano, anno 1869, p. 108. (2) Biiltettino dell' Ossen'atorio del Coltegio Romano, mars, avril et mai 186g. ( i372 ) demment à l'Europe le cyclone qu'elle en a reçu les jours précédents avec l'ouragan qui l'accompagne, plus le sable qu'il a enlevé au Sahara. Eu effet, le i3 février, à i heures de l'après-midi, la présence d'un sable rougeâtre dans l'eau de pluie est constatée dans les environs de Rome, à Subiaco, par M. Alvarez; à Tivoli, par le P. Ciampi, et à Mondragone pat' le P. La- vaggi (i). Dans la nuit du 1 3 au 1 4, il tombe à Gènes une matière ferreuse et rouge, et, à Moncalieri, le P. Denza, directeur de l'Observatoire, re- cueille de la neiije rouge contenant ce même sable dont j'ai vu un échan- tillon, et que je n'hésite pas à assimiler complètement au sable du Sahara. » Ou voit combien la théorie que j'ai donnée précédemment rend compte delà manière la plus satisfaisante de tous ces phénomènes, en ap- parence dissemblables, et dus à une cause unique et toujours la même ; la seule difficulté consistait à grouper ensemble des observations s'étendant sur \\n espace assez considérable pendant plusieurs jours consécutifs. C'est en suivant cette voie et en étudiant attentivement, comme je l'ai fait dans le Bulletin internalional de l'Observatoire de Paris, qu'on fera faire à la mé- téorologie des progrès décisifs. » Une conséquence qui ressort avec une évidence frappante de ces faits, c'est l'importance considérable qu'il y aurait à insérer dans ce Dullelin inter- nationnt les données météorologiques de l'Algérie. Les tempêtes équi- noxiales parcourent la Méditerranée d'Europe en Afrique et d'Afrique en Europe sans que les ports d'Algérie soient prévenus dans le premier cas, et ceux de France dans le second. Combien d'existences seraient sauvées ce- pendant si les observations météorologiques de la métropole et de la colo- nie étaient reliées par un service quotidien ! » Comme, lorsqu'il s'agit de faire adopter une théorie nouvelle qui change les idées reçues, on ne saurait trop accumuler les observations et les preuves, je joins à ce Mémoire deux tableaux qui représentent les indi- cations fournies, du 2 au 11 mars 1869 et du 7 au i5 février 1870, par le météorographe construit par le P. Secchi, ce merveilleux instrument qu'on a pu admirera l'Exposition universelle de 1867, et qui enregistre actuelle- ment à l'Observatoire du Collège Romain, d'une manière continue, non- seulement la température et la pression barométrique, mais la direction et la force du vent. L'inspection de ces tableaux montre d'une manière frap- pante la succession des phénomènes atmosphériques qui se produisent avant et pendant la chute des pluies de poussière. » (i) Osservatore Romano, 17 mars 1870. ( <373 ) MÉTÉOROLOGIE. — Note relative à des pertiiihnlions tuagiiéliqiies ohseriées par de Saussure, nu col tin Géant, avuiil le terrible oraije de 1788; par M. Ch. Dcfock. « Dans la séance de l'Académie, du 18 avril 1870, M. Sonrel, à propos de rauiore boréale 374 ) M. V. OuDAUT exprime le désir de soumettre an jiigemoiit de l'Aca- démie lin Mémoire intitulé « le Pendnle et les Planètes >-, qu'il considère comme une démonstration de la Théorie de Laplace. Les règlements de l'Académie s'opposent à ce que ce Mémoire, déjà publié, puisse être l'objet d'iui Rapport. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. E. D. B. BDLLETIN BIBLIOGRAPIIIQCE. L'Académie a reçu, dans la séance du i3 juin i^~o, les ouvrages dont les liii-fs suivent : Jitli ndiiclion à l'i Mé aiiiijiic iiidiistridlc jilirsl(fnt^ on fwjicnmeulffle; j)nr M. J.-V. Fo.NCELKT , 3" (diiion, jjii!/l.cc jjiir M. X. I\iii:r7.. Fan>, 1670; iu-8". (Présenté par M. Combes.) Ripj>orl présenté à S. Exe. M. lu Ministre de l'Jrjrlrullnre, du Commerce et des linoanx pn'dics, jmr 1' .Icndéinie iin.iériale de Médecine, sur les vaccina- tion'i prnliinux'S en France pendant l'année iSGS. Paris, 1870; iii-8". (6 exem- plaires.) La fn'ce des forces. Ln pression almo'^pUériipis force motrice ejratis à la dis- position du r/énie tnunain ; par ]\L R. RoITGIlI!. Paiis, t 86f) ; br. iu-12. Calcul des éjiaisscnrs de fonds j)lats el bombés des cliau Hères cylindriques; par M. H. Resal. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Présente par M. ÉUe de Beaumont.) Nouveaux éléments de physique médicale, par i\LAL V. Desi'LATS et C.-M . Gakiel; précédés d'une préface par M. Gavarhet. Paris, 1870; in-8° relié. (Présenté par M. Wurtz.) Traité des substitutions et des équations algébriques. Seconde partie. De la ré- solution par radicaux ; par M. C. Jordan. Paris, 1870; iM-4°. (Présenté par M. Élie de Beaumont.) Notice sur les travaux de M. C, Jordan. Paris, 1^70; in-4'^. ( >375 ) De l'infiiistrie des machines à coudre à In maison centrale de Montpellier, et de riitililé des moteurs artificiels dcms cette industrie; par M. A. Espagne. Paris, 1869; br in-8'\ (2 exemplaires.) Traité de paléontologie végétale, ou la Flore du monde priinitifdans ses rap- ports avec les formations qéologiques et la flore du monde actuel; par M. W.-Pii. ScHlMPER, t. II, i'" parlie (pngcs i à 522). Paris. 1870; i vol. in-8° avec atlas. (3Miv. planches LI à LXXV.) Eéfnrme et liherlé de l'enscirpicmenl supérieur; par M. L. A DAM. Mémoire précédé d'une Lellie de M. le lliroii Dli Di;mast. Paris, iS^rj; br. in-8". Spécification et noms légitimes de six Eclimolampes; par M. Ch. Des Mou- lins. Bordeaux, 1870; lir. iti-8°. Sur Its épines diS Echinocidarites; par M. Ch. Des Moulins. Bordeaux, 1869; br. iii-8". Carie routière industrielle et minière de l'arrondissement d\llais [iléparle- menl du G'ird). 1 8G7 ; r feiidle gr. aigle. E^sai sur les ninyens de liauijiort et îles sc' ours en ijénéral à accordir aux hicssés et md des en temps de ijucrrr ; par M. G. -F. VAN DOMMELEN, La Haye, 1870 ; in-/|" avec allas ^raiid in-lolio. Li çons si:r les malalies desjcmmrs; par M. Ch. WeST, trailiiil, s de l'aiiijlais sur lu i^ édition, et consiilérahlement annotées; par I\] . Ch. MaLHIAC. Paris, 1870; in-8'' relié. Proceediiigs... Procès-verbaux de la Société mathématique de Londres, n°* 21 à 24- Londres, 1869; a br. in-8". Pioceedings... Proccs-verhaux de la Société Royale de Londres, t. XVII, n"' 109 à ii3; t. XVIII, n"' ii4 à 118. Londres, 1869; 10 brochures in-8'\ The... La Société royale. Liste des membres au 3o novembre 1869. Lon- dres, iB6g; in-4°. Philosophical... Transactions philosophiques de la Société Royale de Lon- dres, t. 159, i"^"^ et 2* parties. Londres, 1869-1870; 2 vol. iti-4" avec planches. The... Transactions de l' Académie rojale irlandaise, I. XXIV, Science, liv. 9 à i5; Littérature, liv. 4; Antiquités, liv. 8. Dublin, 18C7; in-4°. La niusica... La musique, science et art, fasc. i3 et il\; par M. G. Piu- VITERA. Sans lieu ni date; in-4". ( i376 ) L'Académie a reçu, dans la séance du 20 juin 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Le Jardin fruitier du Muséum; par M. J. Degaisne, Membre de l'Institut, 108'' liv. Paris, 1870; in-4° texte et ])]anclies. Annales de l'Observatoire impérial de Paris, publiées par M. U.-J. Le Ver- VERRIER, t. V. Paris, iSSg; in-/|°. Annales de l' Observatoire impérial de l'aris, publiées par M. U.-J. Le VER- RIER : Observations, t. Vil, 1847; ^- ^'^^'' 1848-1849; I. IX, i85o-i85i; t. XI, i854-i855. Mémoires, I. VII, VIII, IX. Paris, i863à 1869; 7 vol. in-4°. Introduction à la plij'sique mathématique. De la fonction potentielle et du po- tentiel; par M. R. Clausius, traduit de l'allemand par M. F. FOLlE. Paris, 1870; in-8° relié. Thermomètre-avertisseur électro-métallique; par M. Lemaiue-FourMER. Paris, 1870; in-S". (3 exemplaires.) Tableau de la fièvre jaune à Valence peint par M. J. APARICIO, présenté à l'académie impériale de Médecine le 17 mai iS-jo jiar M. le Baron LaRREY. Paris, 1870; br. in-8°. De la dilatation du canal par iurine elle-même dans les cas de rétrécissement de l'urèthre; par M. P.érenger-Fe:ralid. Paris, sans date; br. in-8°. Le muséum régénéré par l'enseignement libre; par M. V. MEUNIER. Paris, 1870; opuscule in-8°. (2 exemplaires.) Mémoire de la Société d' Agriculture., Sciences Belles- Lettres et Arts d'Or- léans, 2'' série, t. XIII, n"' ! et 2. Orléans, 1870; -i br. in-8°. Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris pour obtenir le grade de docteur èi sciences physiques; par M. J. Rayinald. Paris, 1870; in-8". (Pré- senté par M. Ed. Becquerel.) (La suite du bulU'lhi itit prochain numéro.) ERRA 1 UM. (Séance du 3o mai 1870.) l^age iiga, lii^nt' q, nu lieu de M. J. Mario, Usez M. F. Mjvrco. 1 — I »«»<■ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 27 JUIN 1870. PRÉSIDENCE DE M. LIOUVILLE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Observations relatives à une Note de M.. Jainin sur les variations de température produites par le mélange de deux liquides ; par M. H. Sainte- Claike Deville. « Dans cette Note, M. Jamin écrit, en me citant, les lignes suivantes : '< M. H. Sainte-Claire Deville a essayé de rattacher ces phénomènes à la théorie méca- nique de la chaleur, mais il est obligé d'admettre que, « de même que dans les machines, il u y a des pertes de force vive, de même, dans les combinaisons chimiques, il y a des pertes • de forces vives ou de température qu'on peut calculer... , c'est de la chaleur perdue ou » plutôt rendue latente, en vertu de causes tout à fait connues; ainsi la dissolution est une 11 cause de froid, non-seulement lorsqu'elle s'effectue entre un liquide et un solide qui se 11 liquéfie, mais encore entre deux liquides qui se dissolvent.... «, qu'il accompagne de ces réflexions : u Ces hypothèses sont malheureusement un peu vagues; elles n'établissent entre les faits et l'explication aucune relation numérique, et sont déjiourvues de sanclion expérimentale Je viens à mon tour soumettre à l'Académie une idée nouvelle qui me paraît de nature à faciliter la solution de cette importante question. » » Dans les deux phrases citées comine m'appartenant, M. Jamin, j'en G. R., 1870, i" Semestre. (T. LXX, «<> 20.) • ^^2 ( >378 ) suis sûr, ne s'est pas aperçu qu'il remplaçait par des points six mots des plus importants et qui en déterminent le vrai sens. Telles que le lecteur les verra à la page i3iodu dernier Compte rendu, il les prendra pour l'expres- sion de deux banalilés qui n'ont même pas la valeur (ï hypothèses malheu- reusement un peu vncjues, et dépourvues de sanction expérimentale, suivant la critique sévère de M. Jamin. Dans ces deux tronçons de phrase, il n'y a toutefois qu'un rapprochement motivé entre des phénomènes que je ne peux décrire ici, et qu'une allusion à un fait à peu près généralement vé- rifié à propos de ce qu'on est convenu d'appeler une dissolution, par op- position avec une combinaison : la dissolution s'effectnant le plus sou- vent avec absorption de chaleur. Je ne suis coupable, en tout cas, d'aucune hypothèse. )) Je rétablirai donc la phrase telle qu'elle se trouve imprimée à la page 536 du tome L des Comptes rendus (12 mars 1860) (i) : « Mais, de même que dans les machines il y a des pertes de forces vives, de même dans les combinaisons cliimiiiues il y a des pertes de forces vives ou de température qu'on peut cal- culer acec la règle que J'ai donnée : c'est de la chaleur perdue ou plutôt rendue latente en vertu de causes tout à fait connues. Mais la dissolution est une cause de froid non-seule- ment lorsqu'elle s'effectue entre un liquide et un solide qui se liquéfie, mais encore entre deux liquides qui se dissolvent, ou même, comme l'a démontré M. Person, entre une dis- solution déjà faite et l'eau dont on l'étend. » » Ces mots supprimés : avec la règle que J'ai donnée suppriment en même temps le sens attaché au Mémoire que j'ai publié à cette époque. C'est, en effet, dans ce Mémoire qu'on trouvera la règle que j'ai donnée pour déter- miner par expérience et sans hypothèse la chaleur de contraction et les pertes de force vive dans les combinaisons chimiques. C'est aussi dans ce Mémoire que j'ai publié pour la première fois les arguments contre l'affinité que j'employais depuis longtemps dans mon enseignement. » La guerre que je fais aux hypothèses m'amène naturellement à m'oc- cuper du zéro absolu, abstraction, fiction mathématique utile dans la Mécanique de la chaleur, mais qui ne peut être introduite dans les applica- (i) Quand on cite textuellement ou d'une manière incomplète un auteur, il faut toujours donner l'indication exacte des sources auxquelles on a puisé : c'est ce que n'a pas fait M. Jamin. Aussi j'ai été très-longtemps avant de trouver le Mémoire où j'ai éciit, il y a dix ans, les lignes citées plus haut; les six mots supprimés étant les seuls qui aient trait au sujet |)rincipal de ce Mémoire. Sans cette omission de M. Jamin, je n'aurais peut-être pas réclamé. ( i379 ) lions qu'à une condition expresse : c'est de lui donner une interprétation claire dans chaque c;is, interprétation qui fasse voir la relation qui existe entre cette abstraction et la réalité, comme on en trouve un exemple frap- pant dans l'énoncé dti principe de Carnot. » Il faut donc écarter cette hypothèse de nos raisonnements pratiques, ce qui est toujours possible. Ainsi M. Jamin, pour établir une formule M = (7 — y,)t-{-yÔ, s'appuie sur l'hypothèse du zéro absolu dans une circonstance où il est bien facile de s'en passer. Voici le cas [voir p. i3ii). » On prend quatre vases imperméables à la chalein- : dans deux de ces vases, on introduit des poids égaux e d'eau ; dans les deux autres, des poids égaux a d'un autre corps, l'alcool par exemple [la somme E-^-a.= i''^(i)]. La température de tous ces liquides est la même et égale à i". On prend un des vases pleins d'eau et l'on verse intégralement cette eau dans un des vases contenant de l'alcool, de manière à en faire un mélange homogène. En se formant, ce mélange s'échauffe jusqu'à (t -1- 5)°, tandis que la tem- pérature de l'alcool et de l'eau, cjui sont séparés dans les deux autres vases, ne change pas et reste égale à t°. Il est nécessaiic, à moins de supposer une création de forces, que la quantité de chaleur contenue dans le mélange d'eau et d'alcool à la températm-e (t -+- 0)° soit exactement la même que la quantité totale de chaleur contenue dans les éléments eau et alcool dans les deux autres vases, et qui sont toujours à la température de /"; car nous supposons qu'il n'y a aucune perte de chaleur, par travail externe, par rayonnement ou par contact avec les vases. Prenons les trois vases res- tants et plongeons-les dans la glace fondante. Le mélange d'eau et d'alcool à [t -\- 6)° va perdre inie quantité de chaleur y{t -+- 6), son |)oids étant i et sa chaleur spécifique y. Les éléments séparés, eau et alcool, élanl à l", perdront ime quantité de chaleur égale à y, t (y, étant la chaleur spécifique moyenne £C+ ac' des deux liquides, eu adoptant la notation de I\L Jamin). L'excès de la perte de chaleur subie |)ar le mélange d'alcool et d'eau sui' la perle de chaleur subie par les éléments de ce mélange, quand tous ces (i) Pour bien comprendre l'article de M. Jamin et le mien, il faut d'abord corriger une faute d'impression au bas de la |>age i3io, où un signe + a été substitué au signe =. Ensuite il faut réparer une légère omission : évidemment les proportions ou fractions e et a doivent avoir une somme égale à l'unilé, sans quoi la capacité calorirujue moyenne serait se + ac' , ,,,.,, et non ec -t- «c , comme I écrit I auteur a la pace i J 1 i . £ -H a ' ' 182.. ( i38o ) liquides arriveront à la même température zéro, sera Or, c'est précisément cette expression M à laquelle arrive M. Jaiiiin par la considération du zéro absolu, et qui, dans tous les cas, ne peut être dé- finie que par une somme algébrique de deux quantités de chaleur. Cette définition acceptée, l'expression M = (7— 7,)/ -f- 75 équivaut à une identité. Comme il n'existe aucun moyen de déterminer directement M et autrement qu'en déterminant par l'expérience toutes les quantités y, y,, t et 6 qui entrent dans l'expression, il s'ensuit que celle-ci ne peut servir ni à prévoir ni à expliquer aucun phénomène. Par consé- quent, MM. Bussy et Buignet ont tiré de leurs belles expériences les con- clusions dont elles sont susceptibles à ce point de vue. » Il n'en serait plus de même si l'on trouvait une relation numérique entre deux quelconques des quantités qui entrent dans les formules de ce genre : si, par exemple, on trouvait une relation entre les valeurs des cha- leurs spécifiques des éléments et la température résultant de leurs réactions chimiques. C'est là ce qui m'avait fait entreprendre ce travail, dans lequel j'ai introduit la notion de la chaleiu- de contiaction et des pertes de tempé- rature ou de force vive. M. Hauteleuille et moi, nous avons fait un grand nombre d'expériences siu- ce sujet; nous nous sommes aperçus que des différences très-petites dans les données des calculs et des corrections in- fluaient d'une manière prépondérante sur les jésultats. Les coefficients de dilatation, les chaleurs spécifiques doivent être déterminés aA'ec une rigueiu* telle, que nos méthodes expéditives d'observation ont dû être changées. Nous avons momentanément abandonné ce sujet poin- le reprendre dès que nous pounons le traiter dans des conditions de meilleure expérimen- tation. » (( .^I. Jamin annonce qu'il fera une réponse à la Note de M. H. Sainte- Claire Deville, quand il aura pu en prendre connaissance dans les Comptes 7'endus. » CFlIMiE ORGANIQUE. — Becherches sur de 7iouveaii.x dérivés de la triéllijlphospliine ; /u/r M3I. Auc. Gahoitrs et H. G al. « Nous avons fait voir, dans luie Note précédente, qu'il se produisait par l'action réciproque du hichlorure de platine et de la triéthylphosphine ( i38i ) lin composé représenté par la formule Ph(C^IP)%PtCl, qui, dans la série des phosphiiies, représente le correspondant du sel vert de Magnus. Ce com[)osé, qui se sépare de sa dissolution alcoolique sous la forme de prismes longs et opaques, jaune de soufre, et d'une solution éihérée sous la fortue de prismes volinnineux, trans[)arents, jaune de snc- cin, fond à i5o degrés et n'éprouve aucune altération d'ime température de 25o degrés. Sa densité est de i,5o à lo degrés. » Une solution alcoolique de ce produit, maintenue [)endant plusieurs heures à la température de loo degrés dans des tubes scellés à la la s' m dépose des cristaux nefs et brillants du composé blanc ijonn'riqne. Nous avons constaté que, dans ces circonstances, la transformation était complète. » Les cristaux jaunes, insolubles dans l'eau pure, se dissolvent dans ce liquide, lorsqu'on le porte à l'ébullition, après l'avoir préalablement addi- tionné de triéthylphosphine. La solution, qui est incolore, étant évaporée rapidement, fournit des cristaux prismatiques incolores qui, soumis à l'ana- lyse, immédiatement après leur formation, nous ont donné des nombres qui conduisent à la formule [Ph(c/îp)']^ptcI. » Ce composé, qui correspond au sel de Reiset (AzH')- PtCl, aban- donne spontanément à la longue i équivalent de triéthvl[)hosphiue et reproduit Ph(C*H')- PtCI, sous forme delà variété blanche. » Cette tranformation se produit très-rapidement lorsqu'on maintient la combinaison à la température de lOO degrés, phénomène entièrement sem- blable à celui que présente le sel de Reiset, cjui, sous l'influence de la cha- leur, se dédouble en annnoniaque et en un isomère du sel de Magnus. i> La solution du composé précédent précipite les sels d'argent (sidfale, azotate, acétate, etc.), eu donnant naissance aux sels correspondants. » Traitée par AgO, HO, elle fournit une liqueur fortement basique, qui, neutralisée par l'acide chloihydrique, reproduit le composé [Ph(C/H=)']-,PtCl. » Ajoute-t-on à cette liqueur une solution de bichlorure de platine, il se produit un précipité brun-marron cpii se dissout en faible proportion dans l'alcool même bouillant et s'en sépare par un refroidissement gradué sous la forme de cristaux bruns très-nets. » li'analyse de ces cristaux desséchés sous une cloche a côté d'mi vase ( i382 ) renfermant de l'acide sulfurique concentré nous a fourni les résultais sui- vants : I. o*'', 4o3 (le matière ont donné o"', 2o5 d'eau et o''',4oi d'acide carbonique; II. o'"', 223 du même produit ont donné o'*', 168 de clilonire d'argent, résultats, qui, traduits en centièmes, conduisent à la formule [Ph(C*H»)»]^PtCl,PtCl^ » En effet, on a Trouvé. -— -^ --.- xig . Carbone ... 27, 1 >. 26,9 Hydrogène 5,6 » 5,5 Phosphore » » i. Chlore >. 18,8 19,7 Platine » .. » » Il résidte donc de l'ensemble des faits que nous avons fait connaître que la triéthylphosphine peut, à la manière de l'ammoniaque, former, par son union avec le protochlorure de platine, deux composés qui corres- pondent de la manière la plus nette aux sels de Magnus et de Reiset. Et, de même que le sel de Reiset abandonne, lorsqu'on le chauffe, la moitié de l'aiumoniaque qu'il renferme, pour engendrer un isomère du sel de Mag- nus, de même aussi le composé correspondant formé par la triéthylphos- phine laisse poin- résidu, lorsqu'on le place dans des circonstances ana- logue.s, la substance blanche isomère du sel jaune. )) Remplace-t-on la solution de bichlorure de platine par ime solution de sesquichlorure d'or, on obtient un précipité d'un beau jaune cristallin. Ce dernier, piuifié par une cristallisation dans l'alcool, donne à l'analyse des nombres qui conduisent à la formule [Ph(C*H^)'p, PtCl,Au^Cl'. )) Le chlorure de palladium se comporte, à l'égard de la triéthylphos- phine, de la même manière que le chlorin-e de phjtine. On observe la pro- duction de phénomènes analogues, et l'on obtient finalement un sel jaune insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool bouillant, d'oîi il se sépare par le refroidissement sous la forme de magnifiques prismes jatme de soufre. L'étherle dissout en petite proportion et l'abandonne parl'évapo- ration spontanée, sous la forme de gros prismes transparents d'ini jaune de succiu. » ( i383 ) Soumis à l'analyse, ce produit nous a donné les résidtafs suivants : I. o^"', 2^0 (le substance ont fourni, par b combustion avec l'oxyde de cuivre, 0,175 d'eau et o , 338 d'acide carbonique ; II. o^'", 325 du même produit ont donne 0,21 5 d'eau; III. oS'', 370 de matière ont donné 0,253 de chlorure d'argent. » Ces résultats, traduits en centièmes, conduisent aux nombres suivants : I. II. m. Carbone 34, 5 1 34,4° " Hydrogène 7j2i 7)34 " Chlore » • ^T >oS qui s'accordent avec la formule Ph(C*H»)%PdCl. » Cette dernière exige en effet les nombres suivants : G" 72,0 34,83 H'' i5,o 7,25 Ph 3i,o i4»98 Pd 53,2 25,76 Cl 35,5 17,18 206,7 100,00 » Insoluble dans l'eau pure, le sel de palladium se dissout facilement dans l'eau chargée de triéthylphospliiiie. Cette dissolution, qui est incolore, ne forme pas de chloroplatinate. » L'évaporation ou l'ébullition de la liqueur, en déterminant la sépa- ration de la triéthylposphine, laisse déposer le sel de palladium parfaite- ment intact. Il ne se produit donc pas ici de phénomène anologue à celui qu'on observe avec le sel jaune de platine, qui, dans les mêmes circon- stances, se transforme en un produit isomérique. » Lorsqu'on ajoute de la triéthylphosphiue à une dissolution concentrée de sesquichlorure d'or dans l'alcool, la couleur du liquide va s'affaiblis- sant progressivement, finit bientôt par disparaître. Si l'on maintient le mélange des matières pendant quelques minutes à une température voisine de 100 degrés, puis qu'on ajoute de l'eau, la liqueur se trouble et laisse déposer un précipité blanc cristallisé. Ce dernier, redissoiis dans l'alcool^ s'en sépare par l'évaporation sous la forme de longs prismes incolores d'une grande beauté. ( i384 ) M Soiiiilis à l'analyse, ce composé nous a fourni les nombres suivants : Carbone 20, i Hydrogène 4 >4 Or 56, 1 Chlore 9,8 » La formule Ph(C'H^)' Au^Cl exige C 20,4 H 4,5 Au 56,6 Cl 10,0 » Il se produirait donc dans ces circonstances, comme dans le cas du bichlorure de platine, un phénomène de réduction accompagné de la for- mation d'un composé sen)l)lable au sel jaune platinique. Nous poursuivons en ce moment l'élude de ce composé, qui nous pai'aît présenter un certain intérêt. » M. Is. Pierre fait hommage à l'Académie du troisième volume de ses « Études théoriques et pratiques il'Agronomie et de Physiologie végétale ». MÉMOIRES LUS. M. Tremblay donne lecture d'une Note relative à un moyen qu'il pro- pose pour mettre fin à la sécheresse. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. H. ScouTETTEN soumet an jugement de l'Académie im Mémoire intitulé « De l'électricité du sang chez les animaux vivanis, de l'anesthésie, et de l'unité des forces physiques et vitales ». . (Renvoi à la Section de Médecine.) M. E. Rabot adresse un « Mémoire sur une mélhode d'assainissement des hôpitaux, hospices et asiles envahis par le typhus, la pourriture d'hô- pital, etc. ». (Renvoi k la Section de Médecine.) M. Déclat adresse une Lettre relative au tiaitement de la fièvre typhoïde par l'acide phénique. (Renvoi à la Section de Médecine.) ( t385 ) M. C DE Freycinet, en adressant à l'Acadéinie un nouveau volume qu'il vient de publier, avec le titre « Principes de l'assainissement des villes », exprime le désir que ce livre soit joint au Traité d'assainissement industriel qu'il a déjà présenté pour le concours des prix des Arts insa- lubres. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) CORRESPONDANCE . M. LE Seckétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un opuscule adressé par M. C. Poelman, de Gand, sur le « Travail fonctionnel chez l'homme ». M. LE Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, une brochure de M. Dieulajnit, portant pour titre « Étude sur la zone à Avicula contorla et l'infralias dans le sud et le sud-est delà France ». « M. DE Verneuil fait remarquer que, dans ce Mémoire, qui n'est qu'un chapitre de la description géologique du Var, dont M. Dieulafait est chargé, l'auteur arrive, à la suite d'observations multipliées, à deux conclusions intéressantes : )) 1° L'infralias et la zone à Avicula contorla sont beaucoup plus déve- loppés qu'on ne le pensait dans le sud et le sud-est de la France. Ils s'éten- dent, presque sans interruption, depuis le département des Bouches-du- Rhône jusqu'au fleuve du Var. » 2° Cette série de dépôts est discordante avec le trias sur lequel elle repose, puisque la partie supérieure de ce dernier, formé par les marnes irisées, manque en Provence, ainsi que M. Elie de Baumont l'avait déjà fait remarquer. » A sa partie supérieure, l'infralias offre certaines affinités avec le lias; ainsi, dans la Provence septentrionale, là où la formation basique est com- plète, on constate que l'infralias, tout en conservant sa physionomie, se rattache manifestement au lias; mais ce dernier ne s'avance pas dans la partie orientale tlu Var, ni vers l'Italie, tandis que l'infralias n'est ni inter- rompu, ni même modifié, quand le lias disparaît tout entier. Il en résulte une certaine indépendance entre les deux formations, d'où l'auteur con- C. K., 1870, i" Semeitre. (T. LXX, N" 26.) I 83 ( i386 ) dut que l'ensemljle de couches qu'il désigne sous le nom d'infralias et zone à yJvktila conlorla est un étage q;ii, à tous les points de vue et surtout au point de vue stratigraphique, possède une individualité et une indépen- dance remarquables vis-à-vis des dépôts entre lesquels il est compris, plus tranchées toutefois avec le trias qu'avec le lias. » M. DcMAs communique à l'Académie une Lettre de M. H. Bouilliet, rela- tive à la production des dépôts de nickel galvanique. Cette Communication est accompagnée d'une Lettre de M. de Jacobi, constatant que ces dépôts peuvent être effectués tout aussi bien par d'autres sulfates de nickel, que par le sulfate de nickel et d'ammoniaque. Un échan- tillon de nickel en lame, obtenu dans un bain de sidfate de nickel et de magnésie, vient à l'appui de cette assertion. M. de Jacobi fait observer cependant que les dépôts de nickel réussissent beaucoup mieux lorsqu'on emploie une anode de nickel fondu bien pur, que si l'on entretient la satu- ration du bain par l'addition de sulfites doubles de nickel solubles. Le nickelage employé en Russie, il y a plusieurs années, pour remplacer l'acié- rage des planches gravées de cuivre, a été abandonné simplement parce que la couche de nickel ne peut pas être détachée aussi facilement que la couche d'acier, dans le cas où la planche vient à être endommagée. Une Lettre de M. Klein rappelle que le procédé adopté pour obtenir ces dépôts, à l'Imprimerie impériale des papiers d'Élal, à Saint-Pétersbotirg, était le procédé indiqué aiUrefoispar M. Becquerel, dansles Comptes rendus, et consistant ilans l'emploi d'un sel double de nickel et d'anunoniaque. Il avait été modifié simplement par l'introduction d'une anode de nickel, ce que M. Ricin ne considère pas comme constituant une modification unpoi'- lante du procédé lui-même. Enfin, non-seulement on n'a jamais été obligé de prendre aucune précaution s|)éciale pour éviier la présence de traces d'alcalis dans le bain, mais l'expérience a montré que l'on peut obtenir des dépôts réguliers dans des bains contenant îles quantités considérables de sullates de potasse et de soude. C'est j\L Klein qui a préparé la plaque de nickel, obtenue dans un bain de sulfate double de nickel et de magnésie, qui est adressée par M. de Jacobi. M. Bouilhet ajoute qu'il a lui-même entrepris, avec M. Ehrmann, dans le laboratoire de MM. Christofle et C"', une série d'expériences sur les dépôts de nickel, dont ils espèrent pouvoir bientôt faire connaître les résultats à l'Académie. ( '387 ) SYSTÈME MÉTRIQUE. — Sur le citoix de l'unité angulaire. Note de M. J. HoiJEL, préseiilée par M. d'Abbadie. « Les études que j'ai poursuivies sans relâche, pendant plus de douze ans, sur la construction des Tables numériques et sur leur emploi dans les calculs de Mécanique céleste, serviront peut-être d'excuse à mon interven- tion dans le débat qui vient de s'élever devant l'Académie entre MM. d'Ab- badie, Yvon Villarceau et R. Woif, au sujet du choix de l'unité angulaire que l'on doit soumettre à la division décimale. )) La question se présente sous deux faces, suivant qu'on la considère au point de vue des calculs d'Astronomie pratique, appliqués imaiédiateuient aux données de l'observation, ou à celui des Mathématiques pures, en y comprenant tous les calculs auxiliaires qui relient les résidtals observés aux lois théoriques. » Je ne me trouve pas assez compétent en Astronomie pratique pour me croire en mesure de contester les assertions de deux astronomes aussi expé- rimrntés que MM. Wolf et Vdlarceau. Je ferai seulement remarquer que, dans les calculs de réduction des observations, par exemple, grâce aux procédés abrégés et aux Tables qu'on peut employer, on n'a guère besoin de Tables trigonométriques très-étendues, et que chaque astronome peut, en quelques heures, construire pour son usage personnel des Tables à 3 ou à 4 décimales, appropriées à .ses habitudes et à ses méthodes préférées. » Mais, lors même que les nécessités de l'Astronomie pratique exige- raient davantage, je ne vois aucune raison pour ne pas construire des Tables spéciales à l'usage des astronomes, comme on en a construit à l'usage des marins, et pour imposer aux autres branches de Mathématiques appli- quées un système dont les inconvénients ne me semblent pas douteux. On a dressé ainsi des Tables sexagésimales procédant par secondes de temps, et rien n'empêcherait de faire des Tables décimales analogues. Au pis-aller, les astronomes continueraient à convertir le temps en arc, et réciproque- ment, au moyen de multiplications et de divisions par 4, q"i offriraient bien moins de difficultés dans le système décimai que dans l'ancien système. » Je passe au second point de vue, sur lequel je crois avoir pu me for- mer une opinion motivée, et qui correspond aux branches des Mathéma- tiques appliquées dans lesquelles on trouve à exécuter les plus longues séries de calculs à l'aide des Tables les plus étendues. Ici je n'hésite pas à énon- cer une conviction pleinement d'accord avec celle de M. d'Abbadie, savoir : que, pour tout ce qui concerne la Mécanique céleste, la Géodésie, la Topo- i83.. ( i388 ) graphie, la Physique et les déterminations numériques que l'on rencontre dans l'étude des Mathématiques pures, le quadrant est l'unité naturelle, indiqué de la manière la plus claire par l'examen des procédés pratiques, aussi bien que par les diverses théories du Calcul intégral qui conduisent aux transcendantes circulaires et à celles qui leur sont analogues (i). » M. Yvon Villarceau a fait ressortir, avec juste raison, l'analogie qui existe, comme on sait, entre les fractions de l'imité angulaire et la partie décimale d'un logarithme. Pour trouver le logarithme d'un nombre donné, on commence par faire abstraction de sa partie entière ou caractéristique. Il faut donc, pour que l'analogie soit complète, que lorsqu'on cherche une fonction d'iui angle doiuié, on puisse, à simple vue, faire abstraction de la caractéristique de l'angle et ne s'occuper que de sa partie décimale. » C'est précisément ce que l'on fait dans la pratique. Seulement cette caractéristique est représentée, dans la division sexagésimale, par les mul- tiples de go; elle le serait, dans le système de MM. Wolf et Villarceau, par les multiples de o,25, ce qui ne rendrait par les soustractions plus faciles. Dans le vrai système naturel, la caractéristique est un des nombres o, 1,2, 3, et la recherche à faire dans la Table ne porte que sur la partie décimale, prise telle qu'elle est, » A la vérité, la soustraction d'un nombre tel que aS, 5o ou yS ne constitue pas une opération bien pénible. Cependant, coinme Gauss en a fait plusieurs fois la remarque, lorsqu'il s'agit d'une longue suite de cal- culs, toute opération, si simple qu'elle soit, devient un embarras et une cause de fatigue et d'erreurs, dès qu'elle doit être répétée des centaines de fois. » Il vaut donc mieux supprimer entièrement ces opérations auxiliaires. Dès lors la marche à suivre pour trouver un sinus, par exemple, devient analogue de tout point à la recherche d'un logarithme ordinaire. Dans la division décimale du quadrant, la caractéristique, suivant qu'elle est paire ou impaire, indique si c'est un sinus ou un cosinus qu'il faut chercher dans la Table, et sa valeur fait voir en même temps le signe qu'il faut attribuer à celte foncticm. Le reste s'achève en ne tenant compte que de la partie décimale. L'expérience montre d'ailleurs combien cette simplification est utile pour la révision des calculs, en supprimant presque entièrement une (1) Ainsi Jacobi, celui pent-èlre de tous les géomètres qui a le plus excellé clans le choix des notations, s'est bien gardé d'exprimer les périodes des fonctions elliptiques autrement qu'en quadranls elli[)tiques. ( i389 ) des principales sources d'erreurs dans les calculs trigonométriques : la confusion entre les divers quadrants du cercle. » I.a chose est tellement vraie, que, même dans l'usage des Tables sexa- gésimales, j'ai toujours trouvé un grand avantage à ne compter les de- grés que jusqu'à go, en mettant à part le nombre des quadrants, comme autrefois on mettait celui des siqnes, et j'ai reconnu que cette complica- tion apparente augmentait notablement la sûreté et la promptitude du calcul. » Il reste à parler des facilités que chacune des divisions proposées offre pour la construction de Tables trigonométriques d'un usage conmiode. Dans le système sexagésimal, on divise le quadrant en 54oo, en 324oo ou en 324000 parties, suivant que la Table doit procéder par minutes, par dizaines de secondes ou par secondes. La pratique nous enseigne que, si la division en 54oo parties est conmiode pour les Tables à 5 décimales, la di- vision par 32400 correspond à des différences tabulaires trop fortes avec 7 décimales, tandis que la division par 324ooo grossit démesurément le volume des Tables. Si l'on prend pour unité le cercle entier, les divisions du cjuadrant en 2600 et en 25ooo parties donneraient des intervalles trop considérables pour les Tables à 5 et 7 figures, tandis que la division en 25oooo parties aurait le même inconvénient que celle en secondes. Au contraire, en expérimentant même sur les Tables si défectueuses qu'on a construites jusqu'ici d'après la division décimale du qniidrant, on voit clai- rement que les divisions eu loooo et en looooo parties sont celles qui con- viennent le mieux pour les Tables à 6 et 7 décimales. » Enfin la division fondée sur l'adoption du cercle comme unité néces- siterait un nouveau calcid des Tables trigonométriques, tandis c{ue le tra- vail existe tout fait pour la division décimale du qTiadrant. Le Recueil îles grandes Tables du cadastre, dont la Bibliothèque de l'Institut possède un exemplaire, est resté jusqu'à ce jour complètement inutile, tandis que l'on en pourrait tirer, par de simples copies, une série de Tables trigonomé- triques à 6, à 7 et même à 8 décimales comme semblenten réclamer aujour- d'hui les besoins de la Géodésie, » En résumé, l'adoption de la division décimale du cercle entier ne don- nerait qu'une satisfaction incomplète aux désirs des géomètres qui s'oc- cupent de calculs de longue haleine, exigeant une grande précision. Elle bouleverserait les habitudes acquises bien pins que ne le ferait la division directe du quadrant. Elle forcerait à recommencer tout le calcul des fonc- tions circulaires, laissant inutile le gigantesque monument que la France ( i3go ) avait élevé à la science du calcul, et par ces difficultés accumulées ajourne- rait indéfiniment la réalisation d'ime réforme, qui peut s'opérer immédia- tement et dans de bien meilleures conditions. » « M. Yvo\ Vit,LARCEAC maintient que la division décimale de la circon- férence est })ré(ér.il)le à celle de l'angle droit : il ne reproduit pas les motifs exposés dans sa Communication faite dans la séance du i3 juin; il se borne à les ra|)pelef. Une seule objection lui paraît avoir été présentée par M. d'Abbadie : « Il faudrait se résoudre à calculer de nouvelles Tables tri- » gonomélriques. » Est-il nécessaire de faire remarquer que le calcul se réduirait à une simple interpolation des Tables existantes? D'ailleurs, la stéréotypie ne dispense pas de refaire à nouveau la composition des Tables trigonométriques; prusque les types s'usent encore assez rapidement. » L'objection à laquelle il est fait allusion ne sera certainement pas reproduite, quand les astronomes et les géomètres auront résolu de réfor- mer le système de numération eu usage pour les angles et le temps. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Remarques sur ta dernière éclipse de Soleil observée aux Etats-Unis ; pnr^l. J.-TV. Lockver. « J'ai reçu, grâce à l'obligeance de MM. les professeurs Winlock, Mor- ton et Newton, des photographies et des comptes rendus inédits des ob- servations de la dernière éclipse totale de Soleil en Amérique. Je m'em- presse de profiter de la discussion engagée sur ce sujet, pour soumettre au plus tôt à l'Académie quelques remarques qui s'y rattachent. » Les points suivants sont ceux que j'espérais voir particulièrement décidés par. cette éclipse : » 1° Est-il possible d'établir une distinction entre la chromosphère et la corona? » 2" Quel est le témoignage positif de la photographie, sur la structure de la base de la chromosphère, par rapport aux photographies agrandies de l'éclipsé de 1860, par M. W. de la Rue ? » 3" Quelle est la mesure de l'action de l'illumination de notre atmo- sphère pour oblitérer le spectre de la chromosphère ? » 4" Exisle-t-il, au-dessus des proéminences, de l'hydrogène plus froid ? » 5° Le spectroscope peut-il déterminer la nature de la corona pendant les éclipses ? ( i39i ) » Quant à la première question, les preuves sont concluantes. La chro- mosphère, ayant un rayonnement, comme l'appelle le D"^ Gould (le bord du rayonnement ressemble étonnamment au bord de la chiotnosphère, sur les points observés par la fenle oaverte), ne peut se confondie avec la corona. Le D"^ B.-A. Gould écrit, à ce sujet, dans une Lettre au professeur Morton : 1 En examinant lis belles photographies exécutées à Burlinyton et Oltiimwa, parles détachements de voire expédition, sous la direction des professeurs Mayer et Ataines, et en les comparant avec mes esquisses de la corona, je suis arrivé à la conviction que le rayon- nement autour de la Lune, dans les images prises pendant la totalité, n'est point la corona, mais re|)résente, en réalité, ce que M. Lockyer a nommé la chromnsphère. >> Ce fait intéressant est indiqué par bien des considérations. Les directions du maximum de rayonnement ne coïncident point avec celles des grands rayons de la corona. Elles restent constantes, tandis que ces dernières sont variables. Il y a un diamètre correspondant ap- proximativement à l'axe solaire, vers les extrémités duquel le rayonnement dans les photo- graphies est minimum, tandis que les rayons de la corona, dans la même direction, étaient particulièrement marqués ])endant une grande partie de l'obscurcissement total. Les rayons de la corona n'avaient aucune relation apparente avec les protubérances, tandis que l'auréole dans les photographies est surtout jirononcée dans leur voisinage immédiat, [in effet, la grande protubérance de ^So à 245 degrés paraît avoir formé la limite sud du rayonnement du côté occidental, tandis qu'une limite nord bien marquée se nioiiire, dans toutes les photographies, vers 35o degrés : l'espace intermédiaire étant semé de protubérances serrées, (jue la Lune laissait voir vers la fin de la totalité. Les belles masses de lumière floconneuse, sur le contour suivant, se trouvent des deux côtés de la curieuse proéminence à q3 demies, qui ressendjlait d'abord, comme vous l'avez dit, à un épi de blé, mais qui, d.uis les images suivantes, lorsque l'occMllalion croissante en avait fait mieux ressortir la branche sud, a eié comparée par (juel- ques observateurs aux i\vu\ cornes d 'une antilope. Tout ce (|ue les | hotograpliies montraient de cette auréole a été occulté ou rendu visible par le mouvement lunaire, précisément comme les protubérances. Les changements de forme de la corona, au contraire, ne i>araisscnt pas dépendre le moins du monde du mouvement de la Lune. Les curieuses et élégantes traces de structure, dans les agrégations spéciales de lumière du côté oiiental, peuvent être d'une grande valeur, pour nous amener à une connaissance plus complète de la chr(jmosplK'ie. Elles sont visibles dans toutes les photographies de votre expédition (pie j'ai vues, mais par- ticulièrement marquées dans les |)lus rapides, comme la première prise à Ottunnva. On peut en découvrir, mais de moins distinctes, de l'autre côté du Soleil dans des vues plus récentes; cependant le contour irrégulier et dentelé de la chromosphère, tel qu'il a été décrit par M. Jansen et par M. Lockyer, s'y montre d'une manière parfaite. " » Le second point est aussi traité dans la njèiiie Lettre. Je crois que les photographies américaines prouvent que certaines apparences, clans celles de M. de la Rue, qui représentent la chromosphère comme ondulée par le bas, proviennent en réalité d'une certaine action à la surface de la Lune ( '39^ ) ou d'une atmosphère lunaire raréfiée, de sorte qu'il ne faut pas les con- fondre avec d'autres effets, dus à la suspension possible de la chromosphère dans une atmosphère transparente, dans le cas où l'on n'aurait dans la pho- tographie qu'une section de la chromosphère. » Le D' Gould écrit : « Vous observerez que quelques-uns des plus brillants flocons de lumière, en forme de pétales, ont produit des dentations ai)parenles dans le contour de la Lune, à leur base, comme celles qui sont à la base des protubérances. Ces dentations proviennent d'une ré- flexion spéeulaire à la surface de la Lune, ainsi que je l'ai énoncé le mois dernier à l'Asso- ciation américaine, à Salem. Tous les doutes que j'aurais pu avoir à ce sujet auraient été écartés par l'examen des photographies. » Là où la chromosphère est d'une clarté si uniforme que l'effet actinique sur le cliché est à peu près égal, la liasede la chromosplière dans les photographies américaines est parfaite- ment continue, mais dans quelques grandes proéminences, particulièrement celles de + 1^6 (Young) cl — I 3o { Young), il y a de fortes dentations apparentes sur le contour de la Lune. • » Je passe à l'effet oblitérant de l'illumination de notre atmosphère sur le spectre de la chromosplière. Il est considérable. Par le fait, les preuves en sont plus fortes que je ne l'eusse désiré, quoiqu'elles ne dépassent pas mes anticipations. Le professeur Winlock, dans une Lettre qu'il m'écrit, s'exprime ainsi à ce sujet : '< J'ai examiné les principales protubérances avant, pendant et après la totalité. J'ai vu trois lignes (C près de D et F) avant et après la totalité, et onze pendant la totalité ; huit lignes s'éteignirent instantanément dès la première apparition de la lumière solaire. Cet elfet a été observé avec deux prismes de flint et un objectif de sept pouces d'ouverture. « » Le |)rofesseur Young, avec cinq prismes de 4^ degrés et l\ pouces d'ou- verture, a obtenu les mêmes résidtats dans la partie du spc ctre qu'il exami- nait à la fin de la totalité; il écrit : Cl Je venais de terminer le mesurage de 2,602 lorsque la totalité finit. Cette ligne dis- parut instantanément, mais 2,796 (la ligne de l'hydrogène près de G ) mit une minute à reprendre sa faible clarté ordinaire. » u Ces observations sont, à mon avis, de la plus haute importance. Elles montrent d'une manière irréfragable que, comme je l'ai dit dans mon Rapport au Comité de l'allocation du Gouvernement, la notivelle méthode, poiu' se trouver dans les meilleures conditions, doit se pratiquer avec des instruments à grande ouverture et à grande dispersion. » Nous n'avons, sur le quatrième point, qu'un témoignage négatif, et, par conséquent, favorable à l'opinion que j'ai exprimée il y a quelque temps à la Société Royale. ( -393 ) » Passant à la question de la corona, question rendue plus difficile que jamais, mais seulement en apparence, à ce que je crois, par les observa- tions américaines, je me propose de discuter seulement les observations spectroscopiqiies des professeurs Young et Pickering, en les rapprochant des remarques précitées du D"^ Gould. » Je m'occuperai, en premier lieu, du spectre continu, déduit des ob- servations du professeur Pickering. » Je pense qu'avec une pareille méthode d'observation, lors même que la corona serait terrestre et donnerait un spectre de lignes obscures, les lignes visibles avec un si faible éclat seraient oblitérées, en grande partie, par les lignes brillantes correspondantes provenant du long arc de la chromosphére visible, pour ne pas parler des saillies (ou proéminences) dans lesquelles il serait étrange que C, D, E, h^ F et bien d'autres lignes ne fussent pas renversées. Cette suggestion est corroborée, ce me semble, par le fait que deux lignes brillantes ont été vues prés de C et \>vès de E. Ne vaudrait-il pas mieux lire ([)uisque le mot j)rès montre qu'il ne s'agit que d'approximation) C et F, précisément ce qu'on pouvait attendre? Mais ce n'est pas là tout ce qu'on peut hasarder au sujet du spectre continu qui a été vu par le professeur Young dans des conditions différentes. » En admettant que la corona ne soit, en partie du moins, comme je l'ai affirmé, qu'un effet atmosphérique, il me semble que son spectre devrait être continu, ou à peu près; car ne piovient-il pas autant de la lumière des saillies (proéminences) que de celle de la photosphère, lumières qu'on peut considérer, en gros, comme complémentaii-es l'une de l'autre? » Quant à la théorie de lauroia, je conclus de la lettre du professeur Young que, s'il ne l'a déjà retirée, il attend impatiemment les faits nou- veaux que donnera la prochaine éclipse. Elle me paraît condamnée, par le fait que je trouve la ligne \[\']l\ tantôt visible, tantôt invisible; en effet, dans l'hypothèse proposée, elle devrait être toujours visible. » L'observation de la vapeur de fer, comme je dois l'admettre à cette élévation, est de la plus haute valeur, en regard de son spectre simple, vu pendant une éclipse, en ce qu'elle confirme complètement les observa- tions que j'ai faites à un niveau f)lus bas, non-seulement pour le fer, mais encore pour le magnésium. » c. R., 1870, I" Semettre. (T. LXX, N^ÏG.) '84 ( '394 ) GÉOMÉTRIE. — Corollaire au llu'orème de M. Croftoii. Note (le M. R. Hoppe:, présentée par M. Serret. « Dans les Comptes rendus (t. LXV, p. 994)» on trouve le théorème sui- vant, ingénieusement déduit au moyen de simples conclusions de probabi- lités, par M. Crofton. » Soit un contour convexe de forme quelconque, dont la longueur totale est L, et qui renferme un espace fl; si l'on appelle 5 l'angle des deux tangentes menées d'un point extérieur [jc,j') à ce contour^ on aura l'intégrale //(& - sin5)dx df = {U - Tifi, pour toute la surface du plan extérieure au contour. » Plus tard, M. Serret a donné [Annales de l'Ecole Normale, t. VI, p. 177) une démonstration de ce théorème, en effectuant l'intégration et la sommation qui! faut suivre relativement à un polygone, d'où résulte une conclusion facile à sa validité générale. On peut cependant observer que le procédé de M. Serret met au jour trois résultats en même temps. Car l'expression de l'intégrale étendue sur l'aire, qui appartient à deux points fixes de contact, se compose de trois parties, dont la première est la somme de polygones, la seconde la somme de secteurs circulaires, et la troisième la somme de produits d'un logarithme et d'un polygone. Or on sait que ces trois formes sont irréductibles l'une à l'autre, en sorte qu'aucini terme de l'une des formes ne peut être composé de termes des autres. Par conséquent, la somme de tous les polygones est =|L", la somme de tous les sec- teurs = — nil, et le reste = o. En repassant du système de lignes droites à une courbe continue, on parvient à trois formules séparées, semblables à celle de M. Croflon. » En effet, soient a, j3, S les angles d'un triangle ABC = A = A° ayant deux points fixes A, B, et soit /■ le côté opposé à 5; on trouve, par un calcul direct, /(S — sin&) d^ = t + u+ i', fi (i) < = — [i -)- cos(a — j3) — cosa — cos/3], (2) u = ''. n sina sin/3 — (a sin^,5 -f- |3 sin'a) cosS (3) V = r^ Tsin'a log ^^ -t- sin='/3 log iï^] , ( '395 ) où l'on engeiulre le triangle A en faisant croître les angles à la base a et j3 depuis zéro jusqu'à leurs valeurs finales, de manière que représente généralement un élément du plan. » Maintenant si A, B sont deux sommets d'un polygone, a, a', |3, |3' les angles que la diagonale AB forme, du même côté, avec les côtés adja- cents, le lieu de tous les points dont les rayons sont tangents au polygone en A et B est le quadrangle 7 ^ a; - a;, - Ar + a;: =£'f' £p ./. d^. u Soit f> — pI une fonction quelconque de a, |3, et d-p d'A , on aura de même » Substituons à jj successivement t, u, f ; [p) sera remplacé par trois expressions [t], (m), (f), qui ont encore respectivement les formes de t, u, V. Enfin, prenons la somme des valeurs analogues relatives à toutes paires de sommets mises à la place de A , B. D'après le théorème de M. Crofton, appliqué au polygone, la somme totale sera Mais cette équation ne saurait pas subsister, à moins que les trois équations soient séparément remplies. » Lorsque le contour du |)olygone se transforme en la cf>urbe limite, l'aire q se réduit à rélément de l'espace extérieni- d^^fp' d(i à /''396 ) lions (i, 2, 3), on trouve t = m -r—rr — sin'& — ^77icosS, «a rfp u' = m -^— ^ = 5 — sin& cosSfi + 2 sin^S ) + Im cosaS, (/= /n 4-4? = siii3-(i — cosS) (cos& — 2 sin'''&) + i ?k(cos& — cos2S), «a flp où ion :i, comme précédemment, m sinasinp » Donc les formules suivantes sont des conséquences du théorème de M. Crofton : U.'=T-K, -7i£î = U + H, o=:V + K-H, où il a été posé T =/sin'&rfN, U =/[& — sinScosS^i-f- 2 sin'S)]rfN, V =/sin3-(i — cos&)(cos5 — 2sin^3)rfN, R = {Jm cos5f/N, H = i fin cosaSrfN. » Les deux dernières intégrales peuvent élre transformées comme il suit. Lorsqu'on les restreint aux limites du quadrangie q^ on trouve les valeurs suivantes des parties correspondantes : - I cos^sdq — — '- j cos(a + fi)(io:d^ , . a' — a . B' — 8 a + a' -4- S + S' = — 9.r' sui sin cos — -■■> 2 2 2 - / cos 2 5 r/cy = — / 1 cos2(a + /Sj^Yac/jS = — sin(a'— a) sin(jS'— i3)cos(a -i- a' + jS + j3'). » Soient -, t,, (p les angles formés par AC, CB, AB avec un axe quel- conque, où la direction positive est fixée iiar le cours du contoui', on aura C. = T — 9, /5 = (p — T,. » Lorsque les faces du polygone deviennent infiniment petites, «' — a, ( i397 ) /3 — p' se réduisent à ^t, dr,, et les deux intégrales que nous venons d'éva- luer rejDrésentent les éléments des intégrales cherchées, c'est-à-dire dK. = — dzdr, cos{t — t, ), du = dzdz^ cos2(t — t, ). » Or, pendant que t et t, parcourent en direction contraire l'intervalle entre o et 27:, le point d'intersection des deux tangentes décrit deux fois l'espace extérieur total. Donc on a K = — y l dr I dr, . r^ cos (t — t, ), H = — -7 / dz j dz,.r^ cos2{z ~ z,\ formules également applicables aux polygones comme aux aires entourées par des courbes, avec la seule différence que, dans le polygone, r ne varie jamais d'une manière continue avec t ou t, , l'une de ses extrémités sautant brusquement d'un sommet au souuiiet voisin. » Quant au mode de démonstration dont j'ai fait usage ici, je me con- tenle d'avoir donné un exemple de sa fécondité, qui peut-être ajoutera un peu d'intérêt à la démonstration de sa justesse; il ne conviendrait pas de traiter d'un sujet aussi général dans cette application particulière. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Nouvelles propriétés de la fonclion potentielle. Note de M. F. Lucas, présentée par M. Delaunay. « La fonction à laquelle on a donné le nom de Potentiel et dont la con- ception première est attribuée à l'illustre Laplace, a acquis, dans ces der- nières années, une grande importance dans les théories de physique ma- thématique. Mais il ne me paraît pas qu'elle se soit encore introduite dans l'étude des mouvements infinitésimaux (notamment des mouvements iptasi- vibratoires) des systèmes île centres d'action. » En |)Oursuivant mes études sur la Mécanique des atomes, j'ai décou- vert certaines propriétés du potentiel qui attribuent à celte fonction un rôle considérable dans les phénomènes dynamiques dont je viens de parler. » Le but de cette Note est d'exposer l'analyse sommaire des résultats auxquels je suis arrivé. Mon travail in extenso est actuellement sous presse, ( i398 ) pour paraître dans les prochaines livraisons dn Journal de Mntliémaliques pures el appliquées de INI. Liouviile. )) Soit lin système atomique dans lequel s'exeicent des actions à dislance absolument quelconques. Rapportant la figure à trois axes rectangulaires, nous désignerons par Y Y 7 -^m? '■mi '-'m les coordonnées de l'atome m, de masse g,„, et par 0„, le potentiel relatif à cet atonie. » Les équations u„, Y '/*. ' m dY, w,„ font connaître les trois projections de l'action totale exercée en m par les autres points du système. Il suffit d'appliquer en m une force extérieure égale et contraire à cette action totale pour obtenir l'équilibre de l'atome. » Cela posé, supposons qu'à un instant quelconque, origine du temps t, on écarle infiniment peu chaque atome de sa position d'équilibre, qu'on lui imprime ensuite une vitesse quelconque et qu'on l'abandonne à lui- même. Un j)hénomène de mouvement prendra naissance, et l'on peut trou- ver les lois qui le régissent, tant que les rayons vecteurs qui joignent les mobiles à leurs positions primitives restent infiniment petits relativement aux distances atomiques. » Désignons par (2) P = 0, -I- 0), -+-... -I- Si nous désignons par {Xm.,Jmi ^m) i^s trois projections du rayon vec- teur infinitésimal mené de la position primitive de l'atome m à celle qu'il occupe au temps t, le mouvement de cet atome sera représenté par les équations finies x,„ — ht -\- h' ~\-l^ [h^ sin If y'* -+- //„, cos ^ y^) + 2,(H„,e'v/--+H;„e-'v/=~-), j^ = kt ■+- k' + l^, (A-,„ sin^V'y + ^'m cosi\/s) :„ = h -h l' + l^, {In, sin t<^s + l'^cost\/s) + 2,(L„e'v'-+L;,e-'v'^'). 2p^ désigne la somme de ii. binômes trigonométriques correspondant aux racines positives s, tandis que 2^ désigne la somme de v binômes exponen- tiels correspondant aux racines négatives >7. » Les coefficients (/?, /r, l) et {h\ A', /'), qui ajipartiennent aux binômes linéaires, sont les mêmes pour tous les atomes. Les premiers sont les trois projections de la vitesse acquise au temps zéro par le centre de gravité du système atomique, en vertu des impulsions initiales; les derniers sont les trois projections du (lé|)lacement initial fie ce même centre de gravité. » Les coelficients (//„, A„, /,„) et (//„, A',„, /'„), appartenant aux binômes trigonométriques relalils à une racine positive s, varient d'un point à un autre, et sont |);ir conséquent au nombre de 6N ; niais ils sont liés entre eux par des équations linéaires que nous allons définir. ( i4oo ) 1) A cet effer, regardons (/?„, A„, /„) comme représentant les variations infinitésimales des coordonnées de l'atome qiiekonqne n, et désignons par ^rfQ. ^rfQ, ^r/Q, dX„ rfY„, rfZ„ les variations totales correspondantes des trois dérivées de la fonction Q, relativement aux coordonnées de l'atome m qup nons considérons en par- ticidier. Nons poserons dZ„ » Ecrivant des équations analogues pour chaque atome, nous obtien- drons vin système de 3N équations linéaires et liomogènes entre les (/?„, A„, /„). l^e résultant de ce système est égal à 1\, et par conséquent s'annule en vertu de l'équation (5). On peut donc prendre arbitrairement lin ries paramètres {h,„, k,n-, hn) c' calculer tous les autres. M II en est de même des coefficieiits h'„,. A,,,, /,„; île même des H,„, K,„, L,„; de même enfin des H'„,, R'„,, L',„. » Ijes [3N(N — i) +6] coelficients qui entrent dans le système des équations (y) des mouvements atomiques se réduisent donc, en dernière analyse, à 6N arbitraires. » Ceux-ci peuvent se déterminer d'après les conditions initiales du mou- vement, savoir : les projections des déplacements et des vitesses au temps zéro pour tous les points du système atomique. » MÉCANIQUE APPLIQUÉiî : BALISTIQUE. — Détermination de l'épaisseur du blindage en fer cpie peut traverser un projectile dont on connaît le poids, le calibre et la vitesse d'arrivée; par M. Marti\ de Buettes. « La discussion des relations qui existent entre ces éléments dans les expériences de tir, où les projectiles sont restés dans la muraille de bois après avoir percé les plaques de blindage, m'a conduit à la formule sui- vante : (') E=-+-«E = -^- » P est le poids, en kilogrammes, du projectile; ( i4oi ) » R le rayon, en décimètres, du projectile; » V la vitesse d'arrivée du projectile; » E l'épaisseur, en centimètres, de la plaque de fer; » g l'accélération de la chute des corps; » TT le rapport de la circonférence au diamètre; » a un coefficient déterminé par l'expérience. » La valeur moyenne de a, pour les projectiles en usage, dont les parties antérieures sont ogivales, est i loo. ); De sorte que la formule (i), après réductions faites, devient (2) E^ + iiooE = o,ooi63i — — • R » Cette formule donne des résultats qui diffèrent très-peu de ceux de l'expérience, comme le montre le tableau suivant : CANON. PROJECTJLE. DISTANCE VITESSE ÉPAISSEUR de la plaque traversée. OBSERVATIONS. du but. Diamètre. Diamètre. Poids. initiale. d'arriréo. Théorie. Expérience. mm '49,1 mm 146 j5 m i5o m 408, S m 4o5 15", 4 c 15,24 (i) Resté dans le bols 20g,2 20/|,2 99 9-'lo 327-9 3o4,5 12,69 12,70 (t) Id. 309,2 20.'|,2 100 470 420 400 22,4s 22,86 (i) IJ, 209,2 209,2 204,2 204,3 87 100 470 IDO 45o 338 43o 335 21,86 16,70 22,86 '5,2.', (i) neslé en parlle en- gaceilans la plaque (0 Hesté dans te bois. 309,2 20.'| , 2 100 i5o 328 325 14,45 15,24 (i) Id. 235,4 a3o i52,5 9lo 347 3i5,5 i5,56 15,24 (0 W. 235,.', 230 161,3 470 // 33o,7 19,38 20, 3o (1) Id. 235,4 23o i53 470 392 372 21,25 22,86 (i) Uesté en partie en- gage dans la plaque 235,4 23o 125 470 43i 4.0 22,03 22,86 (r) Itesié dans le hois 279 l'I 274 235 436,7 364,5 35. ,5 21,37 22,86 (z) Resté dans la pla que percée. 164,7 162 45 II 355 345 1 1 ,3o « (3) Ne perce pas iï cent ig'i.o 191,5 78,5 " 344 344 14,70 II (3) Ne traverse pasisc. ^T*!,' 27' >9 216 " 36o 36o 21,97 22,00 (3) i77>8 ,75 58 63 II 368 "il, 90 i5,oo (4) 828,6 225 1 12 63 " 404 20,14 20,36 (») (i) Expériences faites au p olygone d( 3 Téfîot, près Berlin, en 186S. (2) Espériences faites au p olygone d( î V\''olkow, prés Sain t-Pétersbo urg, en 18 59- (3) Annales mari tînies et co ontalest 18 68. (/|) l\lecanick 9tû gazinc, 18C 8. » La comparaison des résultats de la théorie et de la pratique montre ('.. R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX, N» 26.) l85 ( l402 ) que l'on peut employer la formule (2) pour calculer l'épaisseur de la plaque de blindage que peut traverser un projectile donné, et dont la vi- tesse d'arrivée au but est connue, lorsque ses proportions et sa ténacité sont telles, qu'il ne se brise pas pendant le travail mécanique qu'il ac- complit. » La fornude précédente permet de résoudre, avec une grande facilité et une approximation pratiquement utile, les questions iuiportantes qui suivent : » 1° Délerminer la vitesse d'arrivée d'un projectile donné, pour qu'il tra- verse une plaque de blindage d'une épaisseur donnée. » Exemple. — Si P = ioo''s, R=i'',02i, £ = 22*^, o. » La formule (2) donne V= Sg/i". » Ou voit, dans le tableau précédent, que ce projectile, avec la vitesse de 4o() met? es, traverse une plaque de 22", 86. » 2" Déterminer un projeclile capable de percer une plaque de blindage d'une épaisseur donnée^ lorsque sa vitesse d'arrivée est connue. P » La fornuile (2) donne seulement le rapport — ; de sorte que le pro- blème est indéterminé, ou susceptible d'un nombre indéfini de solutions. » Exemple!. — Si £ = 20*^,0, V='345"'. P » Le rapport — =; 1,160 [formule (2)]. » Si l'on prend R = i'',35, on a P P R^ (1,35)' = 1,16, d'où P = 2ii''s,35. )) L'expérience montre que le projectile du même diamètre, pesant 216 kilogrammes et animé de la vitesse 344 mètres, traverse la plaque de 20 centimèties. Exemple II. — Si E = 20^0, V = 335"". p Le rapport — = i,2258 [formule (2)]. Si l'on prend V = 160''^, ou a R=4/_L^, d'où R = 1^142. V 1,2258 » On voit, dans le tableau j^récédent, (pie le projectile, dont le |)oids est 161''^, 3, le rayon 1*^,175 et la vitesse d'arrivée 33o™,7, perce la plaque de 20*^, 3o d'épaisseur. » ( i4o3 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur le sens des courants induits à l'aide des décharges électriques ; jiar M. J. Chautaud. « Parmi les expériences q>i'il est facile de réaliser avec la machine de Holtz et les tubes cloisonnés du même physicien, il en est une très-belle et très-frappante, qui permet de montrer le sens des courants induits |)ar les décharges électriques. On emploie, à cet effet, les spirales de Matteucci : l'une est mise en rapport avec la machine de Holtz, munie de ses conden- sateurs, |)ar l'intermédiaire d'un excitateur qui permet de régler la lon- gueiu' de l'étincelle; l'autre spirale voisine est reliée ail tul^e de Holtz. Selon le degré de tension de la décharge, on voit l'ilhunination des tubes accouplés se produire, soit dans l'un, soit dans l'autre, ce qui montre bien (fait du reste connu déjà, mais qui n'était pas facile à piouver dans les cours) que le sens du courant induit par l'étincelle d'une bouteille de I>eyile varie avec les dimensions et la charge de rajipareil. Au momt-nt où le changement de sens du courant induit se manifeste, les deux tubes sont sillonnés simultanément par une lueur, qui s'accioît ou s'affaiblit d'iui côté ou de l'autre, selon que l'un des courants est supérieur ou inférieur à son congénère. » Cette expérience peut être l'éalisée avec les courants induits de second et de troisième ordre; le sens du circuit dans les tubes est modifié, soit par la tension de la décharge primitive, soit par la distance des plateaux. Je n'ai pas poursuivi au delà du troisième ordre, mais il est probable que rien ne s'opposerait à la manifestation des mêmes résidtats pour les cou- rants d'ordres supérieurs. » Ces expériences sont susceptibles d'une foule de modifications, qui seront an;ilysées avec soin dans un Mémoire plus com])let sur cette question. » PHYSIQUE. — Réclamation de priorité au sujet de la méthode calorimétrique employée par M. Jamin, et attribuée ensuite ci M. Pfaundler. Lettre de M. C.-K. Akin à M. le Président. « C'est à tort que M. Regnault a réclamé, au nom et en faveur de M. Pfaundler, la priorité de la méthode caiorimétrique décrite par M. Jamin dans les Comptes rendus (t. LXX, p. 657). La méthode en question, qu'on peut appeler celle du chauffacje électrique, a été indiquée pour la première fois dans une Note publiée en mai i865, au Philosophical Maqa- i85.. ( «404 ) zine (v. XXVIT, p. S'il), et intitulée : « On a Neiv Method for thc direct détermination oj ihe f.jiecific lient of gmes under constant volume. « Cette Note contient la description (Vuu procédé et d'un appareil spécial, pouvant servir à la détermination des chaleurs spécifiques des gaz; le courant élec- trique sert de source calorifique, et les formules, aussi bien que les correc- tions qu'on doit employer, sont assez amplement développées. Les autres ap|)lications qu'on peut faire de la méthode, à des corps'non gazéiformes, sont mentionnées en passant. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle méthode générale de préparation des combinaisons organiques chlorobromées ; par ^. L. Henry. « Dans sa séance du 6 mai dernier, M. Friedel a entretenu la Société Chimique de Paris des recherches qu'il a entreprises, en collaboration avec M. Sdva, sur la production des chlorobromures des hydrocarbures bi-ato- miques; je viens de lire le compte rendu sommaire de cette séance dans le dernier numéro du Bulletin de la Société Chimique de Berlin (paru le 23 mai) (i). Cette pubhcatiou me décide à faire connaître, dès à présent, le résultat des recherches que, dans le cours des études que je poursuis depuis l'an dernier sur les dérivés éthérés des alcools et des acides polyatomiques, j'avais entrepris de mon côté sur la production des combinaisons orga- niques chlorobromées. » On sait avec quelle facilité les composés non saturés se combinent en général avec le chlorure d'iode, ICI; M. Simpson, quia introduit ce réactif dans la Chimie organique, a décrit, entre autres combinaisons chloro-iodées, le chloro-iodure d'éthylène, (C"H*)ICl, et le chloro-iodure de propylène, (C'H°)IC1 (9.); j'ai moi-même fait connaître récemment divers composés résultant de l'addition du chlonu-e d'iode aux combinaisons all/li(jues[3); on sait, d'un autre côté, que le brome, de même que le chlore, quoique avec moins d'énergie, expulse l'iode de ses combinaisons avec les radicaux posttifs eu général, les métaux et les radicaux alcooliques; il m'a paru qu'il y avait, dans la combinaison de ces deux faits, le principe d'une méthode, facile et ex|)éditive, de préparation des dérivés chlorobromés. » L'expérience a pleinement répondu à mon attente. Je n'ai eu l'occa- (i) Berichte fier Deutschen chcinischen Gesellschafc, t. III, n° 9, p. 5o5. (2) Jnnalen rier Chcmie und Phnrmucie, t. CXXV, p. loi ; t. CXXVH, p. 3'J2. (3) Comptes rendus, 1 8 avril 1870. ( i/io5 ) sion jusqu'ici d'opéi'er qu'avec le clilnro-iodure d'élhylène^ (C''H*)ICI, et la cliloro-iodlijdnneallxlique, (C'H=) (HO)ICI. M Le brome réagit vivement et déjà à froid sur le cliloro-ioduie d' éthylène ; il suffit de le verser dans le cliloro-iodure; le liquide s'échauffe considéra- blement et brunit fortement à la suite de la mise en liberté de l'iode. J'ai d'abord employé le brome dans la proportion de i atome pour une molécule de chloro-iodure d'étbylène, d'après l'équation (C'H*)ICI 4- Br = (C^H*)ClBr + I. » L'expérience m'a bientôt appris que ces proportions théoriques ne sont pjis, au point de vue du rendement en chlorobromure, les plus avan- tageuses; avec de telles quantités, la réaction n'est guère complète; le produit est un mélange de chlorobromure, (C^H*)ClRr, bouillant vers io8 degrés, et de chloro-iodure (C^H" jClI non altéré, bouillant vers i45 de- grés; aussi le liquide bout-il en majeure partie entre iio et i3o degrés, et la température s'élève-t-elle à la fin de la distillation au delà de i4o de- grés. » Le brome et l'iode diffèrent beaucoup moins l'un de l'autre, quant à l'énergie de leurs affinités, que le chlore et l'iode; aussi ne font-ils que se partager le groupement [(C-H*)CI]; il se produit ici, à mon sens, un phénomène analogue à celui que l'on constate lors de la décomposition des sels par les acides ou par les bases, dans le partage des bases entre deux acides peu différents en énergie, ou des acides entre des bases de force à peu près égaie, ou, pour ne pas sortir de la Chimie organique, un phéno- mène analogue à celui de l'éihérification partielle des acides organiques par les alcools, fait si remarquable qu'ont fait reconnaître les recherches, si importantes au point de vue de la statique chimique, de MM. Berthelot et Péan de Saint-Gilles (i). C'est là, me paraît-il, plutôt que dans la forma- tion d'un bromure d'iode, qu'il faut chercher la raison pour laquelle cette réaction demeure incomplète, alors que l'on n'emploie que la quantité de brome théoriquement nécessaire: si le chlore et l'iode se combinent vive- ment, il n'en est pas de même, en effet, du brome et de l'iode. )) Sous l'action d'un grand excès de brome, environ deux ou trois fois la quantité théoriquement nécessaire, l'iode est totalement expulsé du chloro- iodure d'étbylène; le mélange des deux liquides suivant ces proportions s'échauffe considérablement, et va même jusqu'à entrer eu ébullitiou; il [i) Comptes rendus, t. LUI, p. 474- ( i4o6 ) est à remarquer que, malgré l'intensité f!e ce dégagement de chaleur et l'énergie de la réaction, il ne se dégage pas d'acide bronihydriqne. •> Après le refroidissement, le liquide est soumis au traitement ordinaire : élimination du brome en excès et de l'iode mis en liberté par la soude caus- lique, lavage à l'eau et dessiccation sur le chlorure de calcium. Le produit se compose de chlorobromure d'éthylène (C-H*)ClBr, presque exclusive- ment ; à la suite de quelques rectifications, on obtient aisément ce corps à l'état de pureté absolue. » On devine déjà que le chlorobromure d'élhylène (C*H*)ClBr est ana-' logue, par ses propriétés, au chlorure (C^H*)CP et au bromure d'éthy- lène (C^H')Br^, ou mieux, intermédiaire entre ces deux corps. » Il constitue un liquide mobile, limpide, incolore, d'une odeur suave, agréable; il est neutre aux papiers réactifs, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'étlier, etc.; peu combustible; sa vapeur brûle, comme celle des combinaisons analogues, avec une flamme fuligineuse, bordée de vert; sa densité à i8 degrés est égale à 1,700; il bout sous la pression ordinaire à 107-108 degrés (entre 106 et iio degrés). C'est précisément la moyenne entre la densité et la volatilité du chlorure et du bromure d'éthvlène : Densité. Volatilité. (C»H')CI» 1,247 à 18° 84",9 (C^H")Br' 2,1629 à 20° 1320,6 3,4099 2i7°,5 Moyenne. ........ i ,7049 180°, 7 » Chauffé avec une solution alcoolique de potasse caustique, il dégage du gaz éthylène chloré, C-HH]I. » L'analyse de ce produit m'a fourni les résidtats suivants : )) 1° o^^SoQO de substance ont fourni iS'', 1760 de chlorure et de bro- mure d'argent; M 2° 0^% 5288 du même produit ont fourni i«%2226 de chlorure et de bromure d'argent. Ce qui correspond aux nombres suivants : Trouvé. {C'H')ClBr. Calculé. C' 28,0 16,72 )> » H' q,o 2,78 » » Cl 35,5 Br 80,0 «43,5 ii5,5 80,48 80,49 80,54 ( i4o7 ) » Il n'y a nul doute que le clilorobromure d'éthylène ainsi préparé soit le même que celui que l'on obtiendrait en faisant réagir le pentaclilorure de phosphore PhCP, sur le glycol monobromhydrique (C-H*)Br(HO), ou le pentabromure PhBr%sur le glycol monochlorliydrique (C-H^)Cl(HO). N'ayant pas eu jusqu'ici ces éthers des glycols à ma disposition, j'ai dû ajourner à plus tard cette vérification. » Il n'est pas douteux non plus que le même corps doive s'obtenir éga- lement par la réaction du chloro-iodure d'éthylène sur le chlorure mercuri- que, HgCP, ou, plus facilement peut-être, siu' le bromure cuivrique CuBr^, combinaisons que M. Oppenheim (i) vient d'introduire dans la Chimie orga- nique et dont ren)ploi parait devoir être fort avantageux. )) Le brome réagit sur la cldoro-iodliydiine alljliqiie, (C'H'^) (IIO)ClI, avec la même énergie et de la même manière que sui' le chloro-iodiu'e d'é- thylène; il eu résulte de la cldorobromliydrine aUj-lique, (C'H^) (HO)ClBr, bouillant vers ig5 degrés, douée de propriétés identiques à celles que pos- sède la cldorobromhydrlne yljcéiique. » Je me propose de soumettre à l'action du brome d'autres combinai- sons chloro-iodées, en vue de généraliser la méthode que je viens d'exposer. » Les combinaisons chloro-iodées me paraissent devoir être intéressantes, sous d'autres points de vue encore que celui de la production des composés clilorobromés. Je me réserve de continuer cette étude; j'aurai l'honneur de faire connaître prochainement à l'Académie le résultat des recherches qui se poursuivent dans mon laboratoire sur ces composés. » CHIMIE ORGANIQUE.— Sur l'acide siticopropioinque. Noie de MM.C. Friedel et A. Ladexbukg, présentée par M.WiuMz (2). « Nous avons eu l'honneur de présenter, il y a quelque de temps (3) à l'Académie, une Note dans laquelle nous décrivions la préparation et les propriétés d'un corps auquel nous avons donné le nom â'étlitr silicopro- pionique (ribasique, et dont le poids moléculaire répond à la formule SiC=H'(OC-H')'. Ce corps prend naissance dans l'action simultanée du zinc-éthyle et du (1) Berichlc der Dcutsrhen Cheniischen GcsclhchaJJt, t. III, n° 9, p. 442- (2) L'Académie a décidé que celte Coramiiniculioii, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier au Compte rendu. (3) Comptes rendus, t. LXVI, p. 816. ( i4o8 ) sodium sur la nioiiochlorhydrine élhylsilicique SiCI(OC^H^)'. Il nous a paru présenter un intérêt |)articulier, parce que, lenfermant quatre fois le radical éthyle, il le contient sous une forme et avec des fonctions diffé- rentes. C'est ce que faisait prévoir )e mode de génération de ce composé, et c'est ce que démontrent ses réactions. » L'action d'une solution concentrée de potasse ne met pas en liberté, à l'état de silice, le silicium qu'il renferme. Il se forme, au contraire, un produit qui renferme, outre le silicium et l'oxygène, du carbone et de l'hy- drogène, et dont les analyses ont donné des nombres se rapprochant de ceux exigés par la formule SiC"H''O^H. Ce corps n'avait toutefois pas pu être obtenu sans mélange d'une petite proportion de silice. C'est main- tenant seulement, après bien des essais infructueux, que nous sommes par- venus à l'isoler dans un état de pureté complète. » Pour y réussir, nous avons été obligés de préparer une quantité assez considérable d'éther silicopropioniqne tribasique; nous avons eu ainsi l'occasion de faire diverses observations sur les propriétés de ce corps, observations que nous demandons à l'Académie la permission de lui faire connaître. » Nous avons indiqué antérieurement que la réaction du zinc-éthyle sur la monochlorhydrine, en présence du sodium, n'a lieu qu'à l'aide d'une douce chaleur, et qu'il se dégage du chlorure d'éthyle et d'autres gaz com- bustibles non chlorés. Nous ajouterons que le résidu de la distillation ren- ferme du zinc, du chlorure de sodium et de la silice, ce qui permet, pen- sons-nous, de conclure qu'une partie de la chlorhydrine employée se décompose suivant l'équation SiCl(OC=H=)' = SiO=-f- (C^H-^)= -t- C=H^C1 + O, tandis que l'oxygène devenu libre oxyde une partie du sodium ou du zinc- éthyle. M Ce qui parle en faveur de cette supposition, c'est d'abord le rende- ment de l'opération, qui n'est que de 36 pour loo en SiC-H*(OC^H')' de la chlorhydrine employée; ensuite la décomposition analogue qu'éprouve la dichlorhydrine silicique par l'action du zinc-éthyle, décomposition que nous avons étudiée, l^a réaction se produit, dans ce cas, après qu'on a chauffé le mélange à l'ébullitiou; elle est tres-vive. Il se dégage une grande quantité de chlorure d'éthyle, et la masse restante se prend, après quelques instants, en une gelée de silice, imbibée de zinc-éthyle. La présence du sodium ne modifie pas la réaction, de telle sorte que la décomposition peut ( f^toç) ) s'exprimer par la relation M Une autre portion de la inonochlorhydrine éprouve probablement les transformations exprimées par les équations SiCl(OC^H^)' + Zn(C-H=)= -h Na'^ = NaC^H^ + NaCl + SiZnC^H«(OC2H^ j% SiCl(OCm^)'4-NaC^H^ = NaCI + SiCm^(OC' H^)% et pent-ètre, en même temps, SiCl(OC^H^)' -4- Zn(C^H*)^ = C=H'C1 + SiZnC^" H'(OC'H^)'. » Ces équations s'appuient sur les quantités relatives des corps qui entrent en réaction : 2 molécules de monochiorhydrine, pour 1 atomes (!e sodium et pour i molécule de zinc-éihyle; puis sur la formation d'un corps qui renferme du zinc, et dont la fornude est probablement SiZnC^H^^OC^H^)^ Nous n'avons pas pu l'isoler, mais son existence est rendue très-probable par un fait constant : c'est que le produit de la réaction laisse déposer du zinc pendant les trois ou quatre premières distillations, et qu'en même temps le point d'ébuUition, allant d'abord jusqu'à 200 degrés, descend peu à peu jusqu'à i65 ou 170 degrés. » Nous n'avons pas d'addition importante à faire à ce que nous avons dit antérieiu-ement des propriélés de l'éther silicopropionique. Toutefois, nous avons trouvé que le point d'ébidlition, pour lequel nous avions indi- qué 159-162 degrés, s'est arrêté, après un grand nombre de distillations à i58°,'5. » Nous avons décrit antérieurement l'action qu'exerce sur lui la po- tasse. En répétant cette expérience, nous avons obtenu exactement les mêmes résultats. Quelque bien purifié que fût l'éther, il nous a toujours fourni un produit dans lequel l'analyse indiquait luie proportion de sili- cium plus grande, et luie proportion de carbone moindre que celle répon- dant à la formule SiC^H'O'H. (1) Cette réaction tend aussi à prouver que la petite quantité du corps Si(C'H')2(0C^H')', dont nous avons observé la formation par la réaction du zinc-éthyle sur la monochiorhy- drine, ne provient pas d'un mélange de dichlorhydrine, mais, ainsi que nous l'avions sup- posé, d'une réduction de l'éther silicopropionique trihasique. C. R., 1870, I" Semestre. (T. LXX. N» 26 ) l86 ( i4io ) » Ceci nous a conduits à tenter d'enlever n l'éther SiC^H'(OC'H*)' les groupes oxéthyles à l'aide dautres moyens. » Le premier réactif dont nous nous sommes servis est le trichlorwre de phosphore. Nous espérions réaliser une décomposition analogue à celle qui se produit par l'action du chlorure de silicium sur l'éther silicique : Si(OC='H=)^ -+- SiCP = 2S^Cl=(0C=H')^' SiC^H^OC'H'*)' -H PhCP = SiC^H'Cl^ + PhfOC'H^)». » Lorsque la température à laquelle on fait réagir les deux corps n'est pas trop élevée, il paraît se produire une réaction de ce genre. Le mélange ayant été chauffé à i5o degrés, presque tout le produit passe à la distilla- tion entre iio et i5o degrés, ce qui prouve qu'il y a eu réaction. Seule- ment, il est impossible de séjjarer un produit ayant un point d.'ébullition constant. Si l'on traite le mélange par l'eau, il se dissout en partie, avec formation d'acide chlorhydrique, et laisse une masse blanclie, ressemblant à la sihce, mais combustible. » Si l'on chauffe le mélange de protoclilorure de phosphore et d'éther à i8o degrés et au-desr,us, la réaction se passe d'une manière différente. Lorsqu'on ouvre le tube, il s'en dégage des torrents de chlorure d'éthyle, et il reste un corps solide jaune. Quand on expose celui-ci à l'air, il s'en- flamme facilement, parce qu'il contient du phosphore libre. Après lavage au sidfure de carbone, il reste luie substance jaune amorphe, qui contient encore du phosphore, mais qui n'est plus inflammable. » Ce produit renferme non pas de l'acide phosphoreux, mais de l'acide phosphorique. Lorsqu'on chauffe au bain-marie le corps jaune avec de l'acide azotique étendu, on voit disparaître la coloration jaune, et de l'acide phosphorique entre en dissolution. Il reste un résidu blanc, qui renferme du silicium et du carbone. Celui-ci se dissout dans la potasse chaude, et peut être séparé par l'addition de HCl et par évaporalion. Il présente les propriétés du corps obtenu en décomposant l'éther silicopropionique par la potasse. Une série d'analyses a montré que cet acide aussi est impur; nous y avons trouvé, d'une manière constante, i pour roo de carbone en moins et 2 à 3 pour joo de silicium en ])lus. » Nous n'avons atteint le résultat cherché qu'en décomposant l'éther à l'aide du chlorure d'acétyle. MM. Friedel et Crafts ont trouvé que le chlo- rure d'acélyle agit sur l'éther silicique suivant l'équation C^H'OCl +Si(OC=H*)'' = SiCl(OC-H')' + C=H'O.OC=H\ ( >4m ) » La décomposition de l'éther silicopropionique se fait d'une manière analogue en vase clos à 180 degrés. Lorsqu'on distille, on obtient nu liquide bouillant entre 65 et i3o degrés, qu'on ne peut pas S(''parer par distillation fractionnée en des produits infinis. Néanmoins, il est permis d'affirmer que l'on a affaire à un mélange d'étfier acétique et d'un corps SiC-H'^Cl', renfermant en outre de très-faibles proportions d'éther silico- propionique. » Il est en effet facile d'isoler du mélange l'éther acétique, en traitant la fraction ayant passé de 65 à 80 degrés par l'eau, desséchant sur le chlorure de calcium et distillant. Le point d'ébnllition et l'odeur sont ceux de l'éther acétique. » Nous n'avons, il est vrai, pas réussi à séparer SiC^H^Cl' à l'état de pureté, mais la présence de ce corps est mise hors de doute par la nature du produit de décomposition de l'eau. Si l'on traite par l'eau la partie re- cueillie de 90 à 110 degrés, qui fume à l'air et possède une odeur rappe- lant celle du chlorure de silicium, on la voit se décomposer avec un vif dé- gagement de chaleur, avec production d'acide chlorhydrique et formation d'un corps blanc gélatineux : ce dernier est un hydrate de l'acide silicopro- pionique. 1) Séché à 100 degrés, il constitue une poudre blanche amorphe, dont les analyses conduisent exactement à la formule SiC^H^O^H. » L'acide silicopropionique ressemble beaucoup à l'acide silicique; mais il s'en distingue facilement par sa combustibilité. Quand on le chauffe, il brûle comme l'amadou, en dégageant des gaz combustibles; il reste une masse grise, qui ne devient pas entièrement blanche, même après calcina- tion dans un courant d'oxygène. L'acide ne se dissout pas dans l'eau, mais bien dans la potasse concentrée chaude. Il n'est pas précipité de cette so- lution par HCl, mais seulement par l'addition de AzH^Cl, comme l'acide silicique, et le résidu qu'on trouve après évaporation à sec est l'acide sili- copropionique avec ses propriétés primitives. Les solutions alcalines .sont partiellement précipitées par C0-; une antre partie de l'acide peut être ob- tenue par évaporation avec AzH*Cl. » Quoique les propriétés du corps en question ne nous aient pas encore permis de préparer de sels à l'état de pureté, nous pensons qu'on ne peut pas douter que ce soit un acide faible analogue à l'acide silicique. Cela suf- firait déjà pour donner de l'inlérét à son étude; c'est en effet le premier acide silicique carboné. » D'après sa formule, il contieul le groupe l^SiO'H)', que l'on pourrait 186.. ( i4i2 ) appeler silicoxyle, par analogie avec le carboiiyle (CO^H)' qui caractérise la fonction acide dans les composés carbonés. Il constitue un terme d'une série d'acides homologues, dont plusieurs pourront sans doute être obtenus par des procédés semblables à ceux qui l'ont fourni. « M. i.E Secrétaire perpétuel, après avoir analysé le Mémoire de MM. Friedel et Ladenburg, ne croit pas avoir besoin d'en signaler l'im- portance, il fait remarquer, cependant, combien il serait facile de con- fondre une silice contenant des quantités plus ou moins notables du nouvel acide ou de l'un de ses homologues avec la silice pure. On trouve si souvent, dans la nature, des matières siliceuses renfermant des traces plus ou moins sensibles de matière organique, qu'il ne serait pas surprenant que, de même qu'on avait confondu parfois des ammoniaques composées naturelles avec l'ammoniaque ordinaire, on eût considéré quel- quefois aussi comme silice ordinaire des silices composées. CHIMIE. — Observations sur te Mémoire de M. Friedel; par M. P. Thenard. « A propos de la Communication de M. Friedel, M. Dumas a raison de soupçonner qu'il doit exister dans le sol des corps organo-silicés. M J'ai repris l'étude des acides du genre humique, et bien que le travail ne soit pas achevé, je puis cependant dire que, par leur intermédiaire, je suis parvenu à dissoudre et a faire entrer dans la composition des nouveaux corps de grandes quantités de silice. » L'action, il est vrai, n'est pas directe : il faut d'abord fixer de l'am- moniaque aux éléments humiques et les combiner non pas à l'état de sel, mais bien à l'élat intime comme dans l'éthylamine et autres alcalis de la même sorte. » Cette combinaison ou plutôt ces combinaisons, car je crois en avoir reconnu quatre dérivant du même type humique, s'obtiennent d'ailleurs avec une facilité relative. » Ce sont des acides et non plus des alcalis, comme la glucylamine et la glucydiamine, que j'ai obtenues dans le temps avec le sucre et l'ammo- niaque; mais, comme elles, leur fixité est des plus remarquables, puisqu'il en est qui ne livrent complètement leur azote qu'à une température com- prise entre looo à 1200 degrés. L'une de leurs propriétés est de se combi- ner avec la silice, et de former ainsi de nouveaux acides entièrement et ( '4'3 ) instantanément solubles dans des dissolutions dépotasse, de sonde et d'am- moniaque, aussi faibles que l'on veut, et de former ainsi des sels, d'où, par- les procédés ordinaires, on régénère dans toute leur intégrité les acides silico- azliumiques qui entrent dans leur composition. » Sans vouloir être trop explicite sur ce sujet délicat et insuffisamment approfondi, je dirai cependant que la quantité de silice qui entre dans la couiposition des nouveaux acides pourrait bien être proportionnelle à l'azote qui préexiste dans les acides azhumiques employés pour la dissoudre: ainsi l'acide le moins azoté n'en a révélé que 7, 5 pour 100, tandis que celui qui l'est le plus en a donné jusqu'à 24 pour 100. » Mais ce qui, mieux que ces chiffres très-hasardés, montre l'iniportance de l'intervention de l'azote pour la fixation de la silice, c'est qu'en me plaçant dans des conditions pour le moins aussi favorables, je n'ai pu com- biner, avec des acides simplement humiques, que 0,8 pour 100 de silice, et encore ne suis-je pas bien sûr de leur pureté. » En dehors de toute fumure, le sol contient des acides du genre hu- mique; mais, pour ne pas dire jamais, il est rare que ces acides ne soient pas entachés d'azote, et d'azote fixé comme dans les acides azhumiques. » Tout porte donc à croire que les acides noirs du sol sont un mélange d'acides du genre humique et du genre azhumique (ici je laisse de côté les acides du genre fumique, qui ont une autre origine); mais une fois séparés de la terre par des procédés de laboratoire, ces acides, quoi qu'on fasse, révèlent toujours à l'analyse des proportions très-sensibles de silice. Dès lors il est permis de suspecter que, dans le sol, il se forme spontanément, et aux dépens des acides humiques, de l'ammoniaque des pluies, de l'azole de tair et de la silice préexistante des acides du genre silico-azhumicpie, dont le rôle, dans l'acte de la végétation, doit avoir une haute importance. » Déjà MM. Verdeil et Rislher ont signalé la présence de la silice dans les acides noirs du terreau, mais ils l'ont attribuée à la propriété qu'au- raient certaines matières organiques non azotées, telles que le sucre, d'en dissoudre de petites proportions. Ici, comme on le voit, nous différons avec eux sur les causes de la dissolution. Nous insistons sur la fixation de l'azote comme élément composant, et siu'tout sur les proportions de silice engagée; mais lors de la publication in extenso de nos travaux, nous reviendrons sur ces divergences, et nous n'oublierons pas que nous parle- rons de deux hommes de mérite dont l'un mourut notre ami, et l'autre l'est encore. » En terminant, je ferai observer que je ne confonds pas les combinai- ( i4i4 ) sons organo-silicatées avec les combinaisons organiques de M. Friedel, dans lesquelles le silicium joue le rôle du charbon. Mais rien ne dit que les pre- mières ne puissent, clans la nature, mener aux secondes : le silicium, qui se combine au platine quand, dans un creuset de ce métal, on calcine des terres arables très-riches, n'a peut-être pas une autre origine. » Aussi, quand un de nos illustres Secrétaires perpétuels appelle l'atten- tion des chimistes sur les corps organo-silicés que peut renfermer le sol, ne fait-il que donner une nouvelle marque de la puissante et sûre intuition qui le dislingue. » Peut-être M. Friedel a-t-il eu la même pensée que lui, et nous crai- gnons d'é'tre la cause qu'il ne l'ait pas exprimée : il a en effet vu nos nou- veaux corps, et chacun connaît sa haute délicatesse. » CHIMIE. — Note sur les composés pliosplio-platiniques; par^ï. P. Si:iiiiTZE.\BEKGER. (Extrait.) « Dans une première Communication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie des Sciences, j'ai signalé l'existence d'iui composé de formule PhCl^PtCP (Pt = 197). » Il prend naissance par l'action à chaud du perchlorure de phosphore sur l'éponge de platine, du protochlornre de phosphore sur le sous-chlorure de platine, du prolochlorure de ])hosphore sur le chlorure de platoso- carbonyle : PhCl»-4-Pt = PhCP.PtClS PhCl'-M-PtCP = PhCl'.PtCP, PhCP-^COPtCl- =:PhCP.PtCl' + CO. » D'après mes dei'nières recherches, ce corps peut servir de point de dé- part pour la synthèse régulière de deux séries très-nelles de condiiuaisons. » En résumé, j'ai obtenu par des réactions nettes les composés sui- vants, dont la formule est établie par analyses : PliCI'PtCl-, cliloriirc de triclilorophosphoplaline; Ph; HOj'PlCl', acide phosplio cliloroplatineux; Pli( AgO j'Pt CIS pliospho-diloroplatinite d'argent; Pli{C=0'0)'PtCl% cliloruiede trioxéthyle pliospliôpiatine; Ph(C'tPO)H'tO.H = 0, hydrate d'oxyde de uioxéthyle pliosphoplalinc; Ph(C'H'0)^PtO.Aî'0% azotate de trioxéthyle phosphoplatine ; Ph(C'H'0)=PtFP Az'.2ClH, chlorhydrate de trioxéihyle phosphoplatine diainine; ( i4i5 ) Ph= d'apte!', chlorure tle hexachloro-diphosptioplatine; Ph-(HO)'PlCl% acide dlpliosplio-chloroplatineux; Ph'(AgO)''PtCI% dipliospho-chloroplalinile d'argent; Ph'(CMl'0)'''PtCI', chlorure d'hexoxéihyle diphosphoplatine; Ph'{C'H'0)"PtH'Az'. aCl H, chlorhydrate d'hcxoxéthyle dipliosphoplatine diaininc ; PhVC'H*0)'CI'Pt(>r-, chlorure de trichloro- trioxéthyle diphosphoplatine; Ph=(CH'0/(HO)'PtClS acide diphospho-trioxéthyle ohloroplatineux. » Il est facile de voir que le nombre des combinaisons de ce genre pourra être angmenté facilement, les réactions génératrices étant aussi simples que celles qui président à la formation des sels métalliques. )) Les combinaisons du souschloriu-e de platine avec l'oxyde de carbone et le protocblortire de phosphore offrent luie analogie liappante de con- stitution avec les bases animonioplatiiiiques de Magniis et de Reiset : en effet, dans le sel de Magnus, Pi CI" est combiné à Az-H", et le composé Az^H^PlCP réagit siu- AzMi» pour donner AzMlV Az=H« Pt . -iCi H, comme CH3^PlCl= donne, avec Az^H" Az- H\ C=0-Pt . 2CI H, etPlr(C-H=0)'PtCl- donne, avec \z-lV, Az=H\Pli^(C=H^O)»Pt .2CI H. .. GÉOLOGIE. — Sur l'cxisleiice de restes onjanùiues dans des roches considérées comme ayant une origine ignée. Extrait d'une Lettre de M. C. Montagna à M. le Président. « Quelques journaux scientifiques, avant d'étudier les faits que j'ai pu- bliés dans les deux Mémoires : L Intorno air esistenza di resti organizzali nelle rocce dette azoiclie ed alla doppia origine del granito [Toi i\)o, 1866); IL Nouvelle théorie du métamorphisme des roches fondée sur les phénomènes de fossilisation des animaux et des plantes de tous les âges géologicpies (Na- ples, 1869), concluent à piiori que, probablement, il s'agit de découvertes qui n'existent pas. Le journal Das Ausland (n'^ 50, i86g), par exemple, après avoir rapporté une critique de M. Bornemann sur les découvertes mi- croscopiques de M. Jenzsch, conclut dans le même sens; et cela, en ignorant tous les faits exposés par moi, et sans prouver qu'aucune de mes ex|)lica- tioiis soit fausse. » Je ne vois pas en quoi l'objection de M. Bornemann est capable de prouver l'impossibilité des découvertes de M. Jenzsch, car, en excluant quelques inductions avancées par ce dernier, mon expérience sur les pélri- fications et les minéralisations des restes organiques me donne l'assiu-ance que les substitutions molécidaires peuvent bien les liansforiuer plusieurs ( i4i6 ) fois, et même en matière cristalline dans un milieu cristallin : et ceci soit dit, en passant, pour ne pas décourager M. Jenzsch dans ses recherches. Pour ce qui me concerne, la question doit être considérée sous un autre point de vue. Les formes organiques que j'ai étudiées ne sont pas microsco- piques; elles se présentent quelquefois d'une façon si évidente, que même une personne peu habituée à ces recherches peut les reconnaître, car un psammite ou une argile des terrains dits houillers ne saurait en donner de plus beaux échantillons. Je pourrais dire d'ailleurs que quelques-uns des faits exposés par moi, depuis la publication de mon dernier Mémoire, ont été reconnus par M. Woll, géologue autrichien, et par le géologue et bota- niste M. de Tchihatcheff. Mais je me contente de déclarer que je possède chez moi, à Naples, plusieurs échantillons qui présentent les faits par moi découverts. Je les tiens à la disposition de quiconque me les demandera, en lui permettant même d'en prendre des images photographiques. » BOTANIQUE. — De la (jéminntion des verticilles des axes floraux chez les Alismacéts. Note de M. D. Clos, f Extrait.) « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie l'observation d'une par- ticularité organiqtie propre à la famille des Alismacées, et dont on n'a pas, je crois, signalé d'autre exemple dans le règne végétal : c'est le phénomène de gemmation des verlirilles de pédoncules, c'est-à-dire le rapprochement, soit sur un même plan horizontal, soit à une très-petite distance l'iui de l'autre, de deux verticilles d'axes floraux d'une plante dont les autres verticilles sont séparés par tle longs entre-nœuds. » Bien que celte disjjosilion soit générale dans le groupe naturel des Alismacées, elle s'y montre, dans chacun de ses genres, avec des modifica- tions qui méritent un examen spécial. » L'auteur étudie comparativement, à ce point de vue : i° le genre Alisma; 2° le genre Damasonium ; 3" le gein-e SacjiUnria. ÉLECTRICITÉ. — Sur les phénomènes de condensation électrique (i). Note de M. Nkyrkneuf. (Extrait.) « — Un condensateur étant chargé, on réunit, pendant quelque temps, les deux plateaux par l'excitateiu'. Il semblerait, d'après les idées générale- ment reçues, que l'on ne doit plus trouver d'électritilé sur l'appareil : (i) Voir Comptes rendus, I. LXX, p. i ig^.. ( i4i7) cependant si l'on éloigne l'une des branches de l'excitateur, et qu'on rap- proche vivement de cette branche la lame conductrice primitivement en contact avec elle, on obtient inie étincelle assez forte; si l'on rapproche la lame conductrice de la lame isolante, et qu'on rapproche ensuite l'excita- teur, il jaillit une petite étincelle, et ainsi de suite un assez grand nombre de fois. » Le temps pendant lequel s'opère le contact semble avoir de l'influence sur la force de l'étincelle. » M. J. Gaube écrit, pour rappeler qu'il a donné, en i86g, la démonstra- tion du mode d'action de la créosote dans la fièvre typhoïde, de la dimi- nution de la durée de la période fébrile, enfin qu'il a signalé les désordres causés sur les globules blancs du sang par cette maladie. M. Saintocr adresse, de Tournon, une Note relative à un appareil res- pirateur, destiné à combattre l'asphyxie. M. Delaurier adresse une Note portant pour titre « Paradoxe apparent sur la production de l'électricité dynamique ». A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Section de Médecine et de Chirurgie présente, par l'organe de son doyen, M. Andral, la liste suivante de candidats à la place de Correspon- dant, vacante dans son sein par suite du décès de M. Lawrence : En première ligne ....'.. M. Lebert, à Breslaw. En deuxième ligne, par ordre ( M. Bowman, à Londres. alphabétique (M. Donders, à Utrecht. S M. Bennet, à Edimbourg. M. Hanxovek, à Copenhague. M. Kolliker, à Wursbourg. M. Paget, à Londres. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. C. R. 1870, {"Semestre. (T. LXX, IN" 2G.) 187 ( i4i8 1 La Seclion d'Aiiatomie et de Zoologie, par l'organe 'de son doyen, M. MiLXE EuwARDS, présente la liste suivante de candidats à la place de Correspondant, vacante par suite du décès Je M. Cariis : En première ligne : M. Iîhaxdt, à Saint-Pétersbourg. M. lîiscHOFF (Th.-Ludv.-Willi.), à Munich. M. Darwin (Ch.), à Down-Beckenham (Angleterre). p. I I- \ M. Huxley, à Londres. Ln seconde Injne, 1 , ' , I 31. HvRTL, à Vienne. et par ordre ol- ( ' , , ,,. 1 M. Leickart (Rudolph), à Leipzick. pliabelique J ii î ' M. LovEN, à Stockholm. 31. Steexstrl'p, à Copenhague. 31. VoGT (Ch.), à Genève. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'x\cadémie a reçu, dans la séance du 20 juin 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Topographie médicale de Baréges. Le sol, le climat, les eaux; par M. Ar- MIEUX. Paris, 1870; in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Recherches physiologiques et chimiques sur la nicotine et le tabac, précédées d'une introduction sur la tnéthode expérimentale et thérapeutique; par M. A. Blatin. Paris, 1870; in-S". (Présenté par M. Ch. Robin.) Le pendule et les planètes; par M. V. OUDART. Sedan, 1870; br. in-4°au- tographiée. Description d'un Saurien nouveau de VJfrique occidentale ; par M. Bar- BOZA DU Bocage. Lisbonne, 1870; opuscule in-8°. (Extrait du Journal des Sciences malhématiques, physiques et naturelles, n° 9. ) Reliquiœ Aquitanicœ. Contributions pour servir à l'hisloire de l'archéologie cl de la paléontologie du Périgord et des provinces voisines du midi de la France; par MM. E. Lartet et H. Ciusty, liv. 8 à ro, février, avril, mai 1870, 3 liv. Londres, sans date; in-4° texte et planches. ( i4i9 ) On the... Sur la réflexion de In lumière polarisée par des surfaces polies, transparentes et métalliques; par M. S. Haugiiton. Dublin, sans date; in-4". On the... Sur les marées des mers arctiques; par M. S. Haughtdn, i''"' par- tie : Marées diurnes au port Léopoldj Norlh-Somerset. Dublin, sans date; 10-4". On the... Sur les marées des mers arctiques; parM. S. Hauohton, 3*^ partie: Marées semi-diurnes à Frederiksdal, près du cap Farewell au Groenland. Du- blin, sans date; in-4°. On... Note sur de nouvelles applications du ferroryanidc de potasse dans les analyses chimiques; par M. E.-W. Davy. Dublin, r86f ; ojnisculc in-S". On llip... De l'action des acides nitriques et nilreux sur les sulfoiycmides; parM. E.-W. Davy. Dublin, 1870; opuscule in-8". On the... Sur la présence de l'arsenic dans quelques engrais artificiels, et sur son absorption dans les plantes pour lesquelles cet engrais a été employé; par U. E.-W. Davy. Dublin, 1859; opuscule in-8°. On... Méthode simple et prompte pour le dosage de l'acide phosphorique et de ses composés, particulièrement approprié à l'analyse des engrais phosplm- tiques et des cendres des plantes ; par M. E.-W. Davy. Dul)lin, 18G0; opus- cule in-8°. On the... Sur les effets mnsibles résultant de l'emploi des couleurs arseni- cales dans les manufactures de papiers de tentures^ de peintures, etc.; par M. E.-W. Davy. Dublin, 1861 ; opuscule in-8«. On.. . Sur le chanvre et la possibilité d'étendre sa culture en Irlande, avec des instructions sur la manière de diriger cette culture; par M. E.-W. Davy. Dublin, i865; br. in-8''. Sui... Me'moire sur les progrès de la chirurcjie conservatrice dans les blessures articulaires par armes à feu; par M. le prof. Fr. COUTESE. Venise, 18G9; in-4°. (Présenté parM. le Baron Earrey.) Di... Histoire raisonnée d'une blessure de balle au cerveau, avec séjour du projectile pendant dix-neuf ans et demi; parM. le prof. F. CORTESE. Venise, 1870; br. in-8". (Présenté par M. le Baron Larrey.) Siuito... y/nalyse et examen de l'ouvrage du Baron Hippolyle Larrey, in- titulé: Études sur la trépanation tlu crâne, etc.; par M. le prof. Fr. Coi'.tese. Venise, iSyojbr. in-8°. (Présenté parM. le Baron Larrey.) Opinion!.. . Opinions et expériences anciennes et modernes concernant la chaleur du rayonnement binaire et aussi du rayonnement slellaire; par M. le prof. VOLPICELLI. Rome, 1870; in-4''. Di... Mémoire sur un harumèlrc photographique et formules pour compenser 187.. ( i42o ) aulomaliquemeni les effets de In température sur un baromètre quelconque ; par M. le prof. YoLPiCELLi. Home, 1870; in-4"- Bullettino... Bulletin de bibliographie et d' histoire des sciences mathémati- ques et phjsiques, publié par M. B. BOKCOMFAGNl; t. II, décembre 1869. Rome, 1869; iii-/|°. (Présenté par M. Chasles.) L'Académie a reçu, dans la séance du 27 juin 1870, les ouvrages dont les titres suivent : Etudes théoriques et pratiques d' agronomie et de physiologie végél(de; par M.- Is. Pierre, t. III : Céréales. Paris, sans date; i vol. in -12. Etude sur la zone à Avicula contorla, et iinfralias dans le sud et le sud-est de la Frnnce;par M. L. DiEULAFAlT. Paris, 1870; in-8". Annales des conducteurs des Ponts et Chaussées et des gardes-mines, t. XIII : Table alphabétique (les matières. Paris, sans date; in-8°. Examens de quelques points de la géologie de In France méridionale, etc.; par M. HÉBERT. Paris, 1869; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France.) Annales de la Société d'' émulation du département des Vosges, t. XIII, 2^ cahier. Paris, i86g; in-8°. Hygiène publique : Empoisonnement des eaux potables par le plomb; par M. A. Reinvillier. Paris, 1870; in-8°. (1 exemplaires.) Sur quelques sommntions et transformations de séries: parM. E. Catalan. Rome, 1870; in-4°- (Extrait des Atti dell' Accndemia pontificia de Nuovi Lincei. ) Description d'une méthode nouvelle pour déterminer les capacités calorifiques des corps liquides; par I\I. E. Wartmann. Genève, 1870; br. in-8". (Tiré des Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle. ) Tidileaux d'analyse chimique (jualitalive j par M. W. Hampe, traduits de l'allemand avec l'autorisation de l'auteur, par M. Ch. Baye. Paris, 1870; in-8° cartonné. Névrotomie dans le tétanos trnumalique ; par^\. LÉTIÉVANT. Lyon, 1870; l)r. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Conférence sur li théorie de la musique fuite à la Faculté des Sciences de Bordeaux le 16 mars 1869; par M. A. Baudrimont. Bordeaux, 1870; in-8". Pioggia... Pluie et neige mêlées de diverses substances, tombées, dans la nuit ( 1421 ) du i3 au i^ février 1870, dans la Ligurie, dans le Piémont et d'autres parties de l'Italie, avec les analyses qualitatives et quantitatives ; par M. le prof. ZaN- TEDiiSCHi. Venise, 1870; opuscule in-8°. Nouvelle méthode de traitement du choléra-morbus; par M. G. Barracano. Naples, 1852; iii-8°. (5 exemplaires.) Osservazioiii... Observations sur le choléra-morbus ; par M. G. Barra- cano. Naples, i853;in-8°. Osservazioni... Observations sur le choléra-morbus; par M. G. Barra- CAîSO. Naples, 1849; iii-S". Versi... Poésies de F. MA.LFkTTi el\. Forti. Ancône, 1870; iii-S". (2 exem- plaires.) Psicografia.... Psycoqraphie ; par MM, Wahltoch (d'Odessa). Naples, 1870; iii-8° avec figures. Di... Sur une habitation lacustre en Valcuvie; par M. L. MagGI. Milan, 1870; opuscule in-8". SiiUa... Sur la production des Amibes; par M. L. MagGI. Milan, 1870; opuscule 111-8". Suir... Sur l'existence de l'homme à l'époque tertiaire; par M. L. Maggi. Milan, 1870 ; opuscule in-8°. Ueber... Sur une méthode facile, prompte et sûre de doser l'acide nitrique, et sur sa quantité dans les eaux potables de BcUe ; par M. F. Goppelsroeder. Leipzig, 1870; in-8°. Verliandlungen... Transactions de la Société des Médecins et Naturalistes d'Heidelbercj, t. V, 3® partie. Sans lieu ni date; l)r. in-8°. Ueber... Sur la toison de l'espèce éteinte des Rhinocéros du Nord (Rhinocé- ros tichorhinus); par M. J.-F. Brandt. Br. in-8". Neue... Nouvelles recherches sur les restes fossiles de mammifères dans r Altaï. Essai pour servira l'histoire de la faune quaternaire de la Russie; par M. J.-F. Brandt. Br. in-S''. Ergânzungen... Additions et corrections à l'histoire naturelle de la famille des Alcides; par M. J.-F. Brandt. Br. in-8°. (Ces trois dernières brochures sont extraites du Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saiiil- Pétersbourij .) Ueber... Sur les restes fossiles de mammifères trouvés par M. A. GOEBEL, dans son voyacje en Perse, près de la ville de Mnraglia, dans l' Aderbeidjan ; par M. J.-F. Brandt. Riga, sans date; opuscule in-4". Verzeichniss... Calaloque des publications faites par l'Obsirvaloire royal agronomique de Munich durant les cinquante premières années de son exis- tence, c'est-à-dire de 1820 à 1869. Sans lieu ui date; br. in-8°. ( l/|22 ) Aniialen... Annales de i Observatoire royal de Munich, t. XVII. Munich, 1869; in-8°. Verzeichniss... Catalogue de 4793 étoiles tétescopiques entre les decjrés 3 e/ g de déclinaison, qui ont été observées et réduites dans l' Observatoire de Munich depuis l'année i85o. Munich, 1869; in-S". An... Almanach pour Vannée 1870, contenant un exposé des principaux phénomènes astronomiques et autres phénomènes, et aussi des renseiqnements re- latifs au gouvernement, aux finances, à la population, etc.; par M. J. Will- TAKER. Londres, 1870; in-8° reUé. A report... Rapport sur les excisions de la tète du fémur dans Us blessures par armes à feu; par M. le heut.-col. G.-A. Oris. Washington, 1869; iii-4° rehé. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Jornal . . . Journal des Sciences mathématiques, physiques et naturelles, publié sous les auspices de r Académie royale des Sciences de Lisbonne., t. I, novembre 1866 à décembre 1867; t. II, août 1868 à décembre 1869. Lisbonne, 1868- 1870; 2 vol.in-8°. Memorias... Mémoires de l'Académie royale des Sciences de Lisbonne., classe des Sciences mathématiques, physiques et naturelles. Nouvelle série, I. IV, i^" partie. Lisbonne, 1867 ; in-4*'. PPBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉmIE PENDANT LE MOIS DE JUIN 1870. Annales de Chimie et de Physique; mai et juin 1870; in-8". Annales de l'Agriculture française ; n"» 9 et 10, 1870; iii-8". Aimales de la Société d' Hydrologie médicale de Paris; 9", 10'' et i 1"= li\ fai- sons, 1870; in-8". Armâtes de l' Observatoire Météorologique de Bruxelles; 11" 4, 1870; in-4"'. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; avril 1870; in -8". Annales du Génie civil; juin 1870; in-8°. Annales industrielles; n°' 16 à 18, 1870; in-4°. A'isociation Scientifique de France; Bulletin hebdomadaire, n°'^ 175 à 178, 1H70; in-8°. Attideir Ateneo Feneto; 3" et 6" cahiers, 1870; in-8°. nH/liollièque universelle et lievue suisse; u" 130,1870; in-8". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine; n"' des 3i mai et i5 juin 1870; in-H", ( >423 ) Bullelin de l' Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; n° 5, 1870; in-S". Bulletin météorologique mensuel de l'Observatoire de l'Université d'Upsal; 110^4 61 5; 111-4°. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale; avril 1870; 111-4°. Bulletin de la Société Géologique de France; feuilles 67 à 65, t. XXVI; feuilles 19 à 3o, t. XXVII, 1870; in-8°. Bulletin de In Société industrielle de Mulhouse; mal 1870; ln-8°. Bulletin des séances de laSociété impériale et centrale d' Agriculture de France; n° 4, 1870; in-8°. Bulletin de Statistique municipale ; janvier et février 1870; ln-4°. Bullelin général de Thérapeutique; 1 5 juin 1870; in-S". Bullelin hebdomadaire du Journal de l'Agriculture; n°* 23 à a6, 1870; lii-8°. Bulletin international de l'Observatoire impérial de Paris, du i4 février au 3i mars 1870; ln-4°. Bullettino nieteorologico delV Osservatorio del B. Collegio Carlo Alberto; n^Z, 1870; in-4°. Bullettino meteorologico del B. Osservatorio del Collegio Bomano ; n° 5, 1870; iti-4". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; n°' 23 à 26, i" semestre 1870; in-4°. Correspondance slave; n"' 43 à 5o, 1870; ln-4°. Cosmos; n°' des 4, n» 18, aS juin 1870; in-S". Gazette des Hôpitaux; n"' 63 à 74, 1870; ^-4°. Gazette médicale de Paris; n°' 23 à 26, 1870; ln-4°. Journal d'Agriculture pratique; n"^ 11 à aS, 1870; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; juin 1870; in-S". Journal de l'Agriculture; n°' 94 et gS, 1870; in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture; avril 1870; in-8°. Journal de l'Eclairage au Gaz; n°' 29 et 3o, 1870; in-4°. Journal de Mathématiques pures et appliquées ; avril 1870; in-4''. Journal de Médecine de l'Ouest; 3i mars 1870; in-8°. Journal de Médecine vétérinaire militaire; avril 1870; ln-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie ; juin 1870; in-8°. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n"' 1 6 et 17, 1 870; in-S". Journal des Fabricants de Sucre; n°* 8 à 10, 1870; In-fol. Journal général de l' Instruction publique; n°' 22 à 24, 1870 ; in-4°. ( '424 ) L Abeille médicale; n°' i3 à i5, 1870; in-4''. L' Aéronaule ; n"'* a3 à 26, 1870; in-8°. V An dentaire; mai 1870; iii-S". V Art médical ; ']\\\n 1870; in-B". La Santé publique; n°* 72 à 75, 1870; in-4°. Le Gaz; n" 5, 1870; in-4°. Le Moniteur de la Photographie; n°^ 6 et 7, 1870; in-4". Le Mouvement médical; W" 23 à 26, 1870; m-[f. Les Mondes; 11°' des a, 9, 16, 23, 3o juin 1870; in-8°. U Lnprimerie ; n° 77, 1870; in-4". Monthly... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres; n°' 7 et 8, 1870; in-8°. Montpellier médical Journal mensuel de médecine; juin 1870; in-8°. Nouvelles Annales de Malhéniatiques ; juin 1870; in-8". Nouvelles météorologiques, publiées par la Société météorologique; juin 1870; in-8°. Observatoire météorologique de Montsouris; i à 28 juin 1870; in-4°. Répertoire de Pharmacie ; mai 1870; in-8°. Revue Bibliographique universelle; juin 1870; in-8". Revue des Cours scientifiques; n"^^ 27 à 3o, 1870; in-4°. Revue des Eaux et Forêts; n" 6, 1870; in-8°. Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale; n°* 11 et r2, 1870; in-B". Revue hebdomadaire de Chimie scientifique et industrielle ; n"^ 3o à 33, 1870; in-B". Revue maritime et coloniale; juin 1870; in-8°. Revue médicale de Toulouse; juin 1870; in-8°. The Acadeni)'; u*^ g, 1870; in-4''. The Food Journal; jmn 1870; iu-8". The Scientific Review; n° 6, 1870; in-4°. ERRAT J. (Séance du 20 juin 1870.) Page 1828 , lij^ne 16, an lieu de M. Darroux, lisez M. Dabboux. Page i33o, ligne 36, au lieu de Rege, lisez Reye. » ligne 37 , au lieu de Gœtingue, lisez Gœuingue. Page i33i, ligne 2g, au lieu de cercles, lisez courbes. FIN DU TOMIÎ SOIXANTE-DIXIÈME. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER — JUIN 1870. TABLE DES MATIEllES DU TOME LXX. Pages. Académie des Sciences. — État de l'Acadé- mie au i" janvier 1870 5 — M. Corf<7 est élu Vice-Président pour l'an- née 1870 i3 — M. Claude Bernard, Président sortant, rend compte à l'Académie de l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie et des changements survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant l'année 1869 i4 Acétylène. — Action de l'acétylène sur l'anlijdride mixte acétohypdchloreux (acétate de chlore); Note de M. Prud- hitnime 1 1 36 Acide azoteux. — Recherches sur cet acido; par M. Freniy Ci — Note sur la réduction de l'acide azoteux par les métaux ; par le même 1207 Acide azotique. — Faits pour servir à l'his- toire do cet acide ; Note de M. Bnii?-gniri. 81 1 Acide bromuydrique. — Note de MM. Clunn- pion et Pellet concernant un nouveau procédé pour la préparation de cet acide. 620 Acide carbonique. — Réduction de cet acide en acide formique ; Notes de M. Rnyrr. 73i et 883 Acide iodique. — Recherches sur les pro- priétés de cet acide ; — Son action sur le phosphore rouge considérée comme fournissant un moyen de déterminer la C. R., 1870, 1" Scmrsue. (T. LXX.) Pages. chaleur de combustion de l'iode; Notes de M. Ditte 621 et gS.'i Acide kryptopiianique. — M. Thudirhum adresse une Note écrite en anglais sur l'acide qu'il désigne sous ce nom, et qu'il ditexisternormalementdansl'urine. 539 Acide malique. — Sur quelques composés homologues des acides malique et tar- trique ; Note de MM. Gai et Gay - Liissac 1 1 75 Acide oxalique. — Sur la cause de l'inéga- lité des pertes d'acide oxalique dans le voisinage des pôles; nature de l'acide oxaliipie en dissolution dans l'eau ; Note de M. Bourgoin igi Acide pyrotartrique. — Sur la préparation de cet acide; — Sur les produits de la fermentation de l'acide pyrotartrique et de ses homologues; Notes de M. Bé- champ ggg et looo — Sur un procédé de préparation directe de cet acide; Note de M. Suce 1191 Acide silicopropionique. — Note sur cet acide; par MM. Friedel e\, Ladenbitrg.. 1407 — Observations de M. Dumas relatives à cette Communication i^\i — Observations de M. /'/((>«(//»/ relati\ es à la même Communication 1 4i-i Acide sulfiivdbique. — Note sur la syn- thèse de cet acide; par M. Boillot 97 188 ( i426 ) Pages. Acide TARTRioriî. — Note de M. Snrc cernant la distillation de cet acide 54o — Sur quelques cnp_i[)0S8s hoiiidloguos dos acides tartri([ue et loaliquo; Note de MM. Gnl et Gay-Liisxac 1 1 yT) Acides et Ba^es. — Partage d'une quantité limitée d'acide entre deux bases em- ployées en excès ; Note de M. Lamlrin . 1 88 Acides organiques. — Nouvelle méthode pour la synthèse de ces acides; Note de M. Berthrlot aSG — Synthèse d'acides aromatiques ; Note de M. fFiirtz 35o Acoustique. - Expériences sur la vitesse de propagation du son dans l'eau d'une con- duite en fonte de o", 80 de diamètre; Note de M. Jnrb-é 5G8 — Sur les intervalles harmoniipies et mélo- diques; Note de M. Giici-ouh io3- — Sur les notes fixes caractéristiques des diverses voyelles; Note de M. Kœ/iig.. 931 — Sur les intervalles mélodiques et harmo- niques; Note de MM. Coniiiei Mcrca- dier 1 168 Aérolitues. — Chute d'un aérolithe à Mour- zoLic (Barbarie), le 25 décembre i8Gg; Note de M. Coumbnry 649 AÉRONAiTiQUE. — Notos de M. Chamard sur la direction des aérostats 91, 176, /iG- et II 63 — Note de M. Bmiliorst sur un système de navigation aérienne 1 1 23 Agarics. — Note sur deux produits de l'a- garic blanc ; par M. G. Flciiry .\lcools. — Synthèse de l'alcool propylique normal au moyen de l'alcool éthylique ; Note do M. Rossi — Faits relatifs à la stabilité, comme espèces chimiques, des alcools propylique, buty- lique et amylique normaux; Note de MM. hid. Picirc et Piichnt 354 Aldéhydes. — Nouvelles études sur les aldé- hydes propylique, b\itylique et amy- lique; par AIM. Isid. Pierre et Pucliot . 434 Allyuques (Composés). — De leur combi- naison direcle avec le chlorure d'iode et l'acide hypochloroux ; Note de M. Henry. 8G4 Ahmomaquk. — Rechonhe do l'ammoniaque et de l'acide nitrique au moyen de l'acide rosolique et du bromo-mercuratc de po- tasse; — Action de l'ammoniaque sur la lécythène ; Notes de MM. Guyut et Go- bley 1 1 0 1 et 1 297 — Note de M. Isamhert sur la dissociation des composés ammoniacaux 456 — D'un nouveau dosage simple et rapide dos sels ammoniacaux ; — De la cause pour la(iucllo ces sels ne peuvent exister nor- PllgO» . 53 129 malementdans l'organisme qu'en quan- tité infinitésimale; Note de JI. ruibiiteiiu. i356 Analyse mathématique. — Uapport sur un Jlémoire de M. Mmiltird relatif à la théorie des équations différentielles par- tielles du second ordre; Rap]i:irteur M. Bertrand 1068 — Sur les fonctions irréductibles suivant un module premier et une fonction modu- laire ; Note de M. Pelle.t 828 — Aperçu d'une niéthode direc'e et facile pour effectuer le dévelop;>ement de la fonction i)erturbatrice et do ses coeffi- cients uifférentiels; NoleiieM. A't'(ir»wZ'. 385 — Sur la mélho le de (lauss pour l'abaisse- ment lies équations trinômes; Note de M. Mnntiicci 445 — Sur la bisscclion des fonctions hyperellip- tiques ; Note de M. Jlriosclii 5o4 — Sur le développement algébrique de la fonction perturbatrice ; Note de M. Boiir- get 5o7 — Sur les équations ,uix dérivées partielles du second ordre: Note de M. Darlimix. 67.5 — Note sur la théorie des équations aux dé- rivées partielles ; par le même 746 — Sur un point du calcul des différences; Note de M. TissercwJ 678 — Sur un mode d'approximation de plusieurs variables ; Note de M. DiJon 749 — Recherches sur les équations a\ix dérivées du second ordre à deux variables indé- pendantes; Note de M. Mnut/ird 834 — Sur kl division des fouctio'.is hyperellip- tiques; Note de M. C. Jordan 1028 — Théorème sur les fonctions doublement périodiques ; par le même i ia8 — Sur quelques questions que l'on peut rat- tacher à la théorie des lignes isothermes ()ermanentes: Note de SI. Comiirsnire. 324 — Note sur quelques formes d'é(iualions dif- férentielles ; par le même 1 164 — Note sur une formule d'analyse ; par M. Lucas 1 167 — Démonstration de la méthode de Jacobi pour la formation de la période d'une racine primitive; Note de M. Le Besgtie. r.'.43 — Nouvelles séries de re:iiarques sur l'ana- lyse indéterminée; par M. Meyer. ... 4 12 et 1 325 Analyses organiques. — Cause de l'acidité de l'eau dans les analyses; Note de M. Viollette 73o Anatomie. — Note de M. Knbin accompa- gnant la présentation de son « Pro- gramme du cours d'histologie professé à la Faculté de médecine de Paris » 21 3 — Mémoire de M. Colin sur cette question : ( i4 Pages. L'jnlelligence des animaux est-elle en rapport avec le développement des cen- tres nerveux ? loC — Sur les circonvolutions du cerveau ; Note de M. Diirc.tie igS — Étude sur l'anatoniie et la physiologie du col de l'utérus: par M. Drsprés 44^^ — Recherclies sur l'origine réelle des canaux sécréteurs de la bile ; par M. Lcgrns . . . 814 — Recherches de M. Hyrll sur les vaisseaux saT'.guins du placenta dans l'espèce hu- maine 1 oa3 — Contribution à la connaissance de la struc- ture intime ilo la glande mammaire; Note de MM. Ginnnuzzi et Fakisclti — 1 i4o — Sur la lame spirale du limaçon de l'oreille de l'homme et lies mammifères. — Sur les meM'branes et le? canaux du limaçon. Mémoire de M. J.œwrnibcrg 1219 — Sur la présence, riiez les raies du genre Céphaloptère, d'organes particuliers de l'appareil branchial; Note de M. Du- nwril 49 ' — Observations sur la structure '!e la corde dorsale liu poisson nommé « Am]ihioxus lanceolaius ». — Sur la région crânienne de ce poisson ; Notes de M. Morcau . . . 1 006 et 1 1 89 — Sur la texture et les caractères différen- tiels du poumon chez les oiseaux ; Note de JI. C(imp(i:ia 458 et 5'i,5 — Sur le [lancréas des [loissons osseux et sur la nature îles vaisseaux, découverts par Weber ; Note de M. Lcgouis logS — Mémoire sur l'organisalion de l'Arrosoir [Asjicri^illum javcincui))]; par M. Ln- cazc-ûiithicrs 2C8 ÀNHYDRinns. — Aciion de l'acétylène sur l'anhydride mixte acétohypochioreux. — Action do l'anhywride sulfurique sur le protoclilorure el le sesquichiorure de carbone ; Note de M. Prutllionune 1 1 30 Akimaux domestiques. — Note sur le cheval aux temps du nouvel empire égyptien ; par i\l. F. I.cnnrmaiil iG3 — Note sur l'âne et le cheval dans l'antiquité des peuples .\ryer:s ; par le même 276 — Note sur la domestication de (pielques es- pèces d'antilopes au temps de l'ancien empire égyptien ; par le même 4i3 .ANœfYMEs (Mémoires) «(bcssés pour des ccn- eours dont une des conditions est que tes . auteurs ne fassent pas connaître leur nom avant que la Commission ait pro- noncé son jugement. — Trois Mémoires adressés au concours pour le grand prix des Sciences mathématiques, et un Mé- moire destiné au concours pour le prix Pages, extraordinaire concernant l'application de la vapeur à la marine militaire por- tant pour titre : « Projet d'un nouveau type de navires de guerre sans roulis ni tangage » .' 1219 et 1210 — Outre ces Mémoires, dont les auteurs avaient dû mettre leur nom sous pli ca- cheté , l'Académie a reçu deux autres travaux destinés à des concours pour lesquels cette condition n'est nullement exigée; ce sont : — Mémoire sur la constatation de la mort jiar une voie scientifique 442 — Mémoire sur la guérison du choléra. . . . 442 ANTiinoroLOGiE. — Sur la valeur de l'os épac- tal, comme caractère de race en anthro- pologie ; Mémoire de M. Jacquart 738 Apiareils divers. —I:ijecteur-hllre,et pulvé- risateur irrigateur présentés par M. Ma- rinier I 12 et 1219 — I ettre i> M. Gn^fer concernant son Mé- moire sur les apiiareils propres à dé- terminer les distances . .- 123 — Note de M. Noël iur une nouvelle dispo- sition de la machine pneumatique 1 123 — Sur un réfrigérateur mécanique; Noies de M. Tnsclli i3o8 et 1 373 — Note de M. Dupais contenant une des- cription de son levier hydraulique. . . . i325 — Note de M. Saintour relative à un appa- reil respirateur 1417 Argent. — Action du chlore sec sur l'azo- tate d'argent; Note de MM. Odet el /7- g'ion 9» — Sur l'essai de l'argent contenant du mer- cure; — Sur la solubilité du chlorure, de l'iodure et des bromures d'argent dans les sels de mercure ; Notes de M. i>r- Ijraf 849 et 995 .\rtificii-;lles (Gemmes). — NotedeM. Gau- din sur la fabrication de pierres pré- cieuses artificielles : Indication des pro- cédés employés 4" — Remarques de M. Fed à l'occasion de la précédente Note 102 — Lettre de M. Baudrimont sur un procédé au moyen duquel il a fabriqué, il y a dix ans, des grenats artificiels 119 — Nouvelle Lettre de M. GftHf/;/; concernant son procédé de fabrication 238 Astronomie. — Mémoire de M. Faye sur l'observation pliotogra|ihique des pas- sages de Vénus, et sur un appareil de W. Laussedal 54 1 — Note de M. Fare sur le procédé d'obser- vation photographique proposé pour ce passage par JL Jf'ulncr S92 188. ( "428 ) Pages. I — Note de M. de Krriniff concLn-mnl la dii- terminrttion de la parallaxe de Vénus.. . 279 — Obsorvatioti de la Uiniii're zodiacale à Munster, en Weslphalie, les 3o janvier et i" février 1870; Note de M. Heiss.. 243 — Note de M. Bowen faisant suite à uno précédente Communication « sur la dis- tance du Soleil » Ci I — Sur l'existence d'une loi de ré|)arlition analoi^ue à la loi de Bode pour chacun des systèmes de satellites de Jupiter, de Saturne et d'Uranus; Note de M. Oltni- marc 789 — Loi du mouvement de rotation des pla- nètes ; Note de M. Flaiiiinnrioii 804 — Remarques de M. G. Qursnrville sur la Note précédente 845 — Réponsi^ de M. Flainniarimi 922 — Sur la théorie de la scintillation deM.Res- pighi ; Note de M. Tarrr io34 — Note sur les pluies de poussière et les pluies de sang ; par le même 1369 — M. le Secrétaire perpétuel présente au nom (le M. Zanteilesclii un opuscule sur les pluiesde diverses substances tombées en Italie le 14 février 1870 i326 — M. le directeur de l'Observatoire impérial adresse les volumes parus des « Annales de l'Observatoire » qui manquaient à la bibliothèque de 1 Institut i32o — M. J'i'w/ /7//rt/yr«« donne des indications sur le contenu d'un de ces volumes 1 320 — Mémoires relatifs aux météorites, présen- tés par M. S. Meunier A\\ concours pour le prix d'Astronomie 1 162 — Note de M. Trémau.r ayant pour titre ; Pages. « Observations sur la force tangenlielle développée par la rotation solaire n... 1214 — Note relative à diverses questions con- cernant le mouvement des planètes; par le même 1101 Atmosphérioue (Pression). — Sur son em- ploi comme force motrice; Note de M. Riitti^er 1229 Atomes (Mécanique des). — Rapport sur cinq Mémoires présentés, en 1868, par M. F. Lucas sous le titre de : « Re- cherches concernant la mécanique des atomes »; Rapporteur M. r- miiciit i32/ Congélation. — Note de M. Barthélémy sur la congélation de l'eau et des solu- tions gazeuses saturées ou non saturées. i4'' — Sur le maximum de densité et sur la tem- l'ératurc de congélation des solutions d'alcool dans l'eau ; Note de M. Rossctti . 1092 — Des phénomènes physiques q\n accom- pagnent la rupture par la congélation de l'eau des projectiles creux ; Note de MM. 3I(irt/ni et Chancel 1 149 Ot I25i — Observations faites à l'occasion de la pre- mière de ces Notes; par MM. Marin. Diima.s et Élic de Beaumont 1 152 — Sur la loi des points de congélation de ( i43i ) Pafjes. golutions salines ; Noie de M. GiMberf;. 1349 Constructions (Art des). — Sur un projet de comiiHinication à établir entre la Franco et l'Angleterre ; Mciuoire de M. f'craril de Sainte- Anne 174 — Lettre relative à un procédé li'iuslallation d'un pont tubulaire au milieu de la Manche ; Note île M. Tournois 1 307 — Sur l'équilibre d'une voûte en arc de cercle ; Note de M. de Penodil 1 163 Cosmiques 'Phénomènes). - Sur les prin- cipes généraux qui président à ces phé- nomènes; Note adressée do Québec par M. Siiint-Louis et annoncée connue fai- sant suite il une précédente Communi- cation I 123 Cbésol. — Note sur le crésol solide; par M. ffiirtz io53 C.BisTALLOCRAPiiiE. — Sur quelques dérivés cristallisés des hydrocarbures de la houille; Note de M. Des Cloizeaux... 587 Paa — Note sur la forme clinorhond)ique de l'oxyde nnigc de mercure ; par le même . — Note sur la forme crislalline et les pro- priétés optiques d'une combinaison de protochlorure de platine el de triéthyl- phosphine, analogue au sel deiMagnus; par le même Cuivre. — Sur l'existence du sélénium dans le cuivre du commerce ; Note de M. Hol- lette — Nouveau [irocédé de dosage volumétrique du cuivre; Note de M. ff'eil — Sur la mine de cuivre du cap Garonne (Var) et sur les udnéraux qui s'y trouvent; Note de M. Pisani 1001 CuMiî^ES. — Sur des xyléncs el cunièues iso- mères dans les huiles de houille ; Note de M. Rommicr 64 1 — Note de M. Des Cînisemtœ sur queli|ues dérivés cristallisés des hydrocarbures de la houille mentionnés par M. Ronimier. 58; 83o 970 719 997 D DÉCÈS DE Membres et de Correspondants de l'Acadésiie. — m fe Président informe l'Académie de la porte qu'elle vient de faire dans la personne do M. Lardé, Mendjre do la Section de Géométrie, dé- cédé le i" mai 1870 961 — M. le Secrétiiire per/jctucl ■A\niOncti à r.\- cadémie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. iMagmis, l'un de ses Corres[iondanls pour la Section de Physique, décédé à Berlin le 4 avril 1870. 797 bÉciMALE ( Division). — Sur la division déci- nuilo de l'angle et du leiiips; Note de M. d\4hb(idie un — Observations de M. IVolfix l'occasion de la Note précédente 1221 — Remarques do M. d'Abbadie, eu réponse à celles de M. fFotf 1-221 — Remarciues de M. Ymn J'illarce:m rela- tives à la division décimale des angles et du temps i233 — Sur le choix de l'unité angulaire; Note de M. Ilouel 1387 — Observations do M. Yvon Villarceau viAà- lives à l'objet de la Connnunication pré- cédente , 1 39e DÉCRETS IMPÉRIAUX. — M. Ic Ministre de rinstritrtion publique Iransjnet une am- pliaîion du décret impérial qui autorise l'Académie à accepter le legs qui lui a été fait par M. Lacaze 32 Dextrine. — Note do M. Musculus sur la dextrine insoluble dans l'eau 857 Diamants. — Découverte du diamant à Diasch- kowitz (Bohème); Notes de M. Srhafa- ritz 1 40 et 397 — Sur la combustibilité du diamant et les effets qui so produisent dans ce corps sous l'infltienco des températures éle- vées; Note de M. Morren 990 E Eau. — Action de l'eau sur le fer et de l'hy- drogène sur l'oxyde do fer; Notes de M. //. Sinnte-Ctaire Deville.. iio5 et 1201 — Observations sur la décomposition iJe l'eau (lar la pile; Note de M. Terrien.. 1142 Eaux minérales. — Mémoire de M. Chnnt- pouillon « sur la statistique ofBciello relative aux propriétés thérapeuliques des eaux minérales » 323 — Recherches chimiques et thérapeutiques sur l'eau thermo-minérale do la solfa- tare de Pouzzoles; Note de M. De Luca. 4o8 Éclipses. — Sur les applications utiles de la méthode graphique à la détermination des éclipses de Soleil ; Note de M. Laus- sedat 240 École Polytechnique. — M. le Minisire de ta Guerre informe l'Académie que MM. Cliasles et Combes sont nommés Membres du Conseil de perfectionnement de l'Erole pour l'année 1870 laS KcONOMiE RURALE. — Lettre de M. Dnmyn de Lliuis sur la découverte faile au cap de Bonne-Espérance d'un insecte qui attaque la vigne 91 — Analyse donnée par M. Duchtirtrc de deux articles sur la maladie actuelle de la vigne publiés dans un journal grec par M . Korrssiox 696 — Note de M. Planchon intitulée : « La Plithi- riose ou Pédiculaire de la vigne chez les anciens et les cochenilles de la vigne chez les modernes « 1 187 — Analyse des eaux contenues dans les terres arables; Note d(! M. Schlœsing. . g8 — Note sur la pjécipitalion des limons par des solutions salines très-étendues; par le même 1 343 — Description d'un nouveau système de la- bourage à la vapeur au moyen d'une seule locomobile; Mémoire de M. Gaillei. 176 — Étudessur la belteraveàsucre; parM.y)/f- /;«)■, quatrième Partie 176 Ecoulement des corps solides. — M. Trexra présenle comme complément à son Mé- moire du 27 novembre 1869 les figures qui reproduisent l'ensemble de ses expé- riences 238 — Rapport sur celte dernière partie du tra- vail de M. Tresca; Rapporteur i\L de Sainl-Venant 368 Élasticité. — M. Lemy adresse un manus- crit intitulé « Théorie de l'élasticité des milieux » 1101 — Sur les équations générales des mouve- ments intérieurs des corps solides duc- tiles au delà des limites où l'élasticité pourrait les ramener à leur premier état ; Mémoire de M. Mmn-ice Lévy i323 /électricité. — Sur la détermination des forces électromotrices faibles; Note de M . Edin. liecqueiel 74 — Sur l'emploi du courant électrique dans la caUirimétrie; Note de M. Jiiinin . . . . G57 — Remarques de M. Rcgiuadi à Koccasion des prccéflentes Communications G()4 — Huitième Mémoire de AL Jiicijiierel sur les jihénomènes électro-capillaires : sur la cause des courants musculaii-es, i:er- veux, osseux et autres 08 — Mémoire sur la production des couranis éleclro-capillaires dans les os et dans le cerveau ; jiar le même 345 — Mémoire sur la cause des effets électriques produits au contact des métaux et de l'eau distillée ; par le même 961 1432 ces. ) Pages. Sur les effets électriques produits au con- tact des métaux inoxydables et des acides et dissolutions salines neutres et satu- rées; — Sur les affinités capillaires; par le même i3i3 Sur les moyens d'utiliser les courants d'induction (pii se produisent dans l'ar- mature extérieure des câbles sous-ma- rins; nouvelle Note de M. ZnntedcscM. 32 Action du magnétisme sur les gaz ; Note de M. Trêve 36 Notes sur les courants électriques; par /(• même 9/6 et 1 191 Recherches expérimentales sur la durée de l'étincelle électrique; par MM. Lucas et Cazin 923 et 1 342 Note de M. Mario relative aux phéno- mènes d'induction électroslatiq\ie 1 192 Sur l'état variable du courant électrique et sur les extra-courants; Note de M. BUi- sernti 1 54 Expériences sur le courant intrapilaire de la pile de Grove; par M. Royer i58 Mémoire de M. Oshamp ayant pour titre : (I Théorie électro-statique » i 76 W. Delaurier adresse un Mémoire inti- tulé : « Expériences sur l'électricité : objections à la théorie électrochimique». 121 Note sur la production de la lumière élec- trique au moyen des bobines d'induc- tion ; par le même 342 Mémoire relatif à une nouvelle théorie générale de la production de l'éiectri- citéstatiqucetdynamique; \i'av le mênie. 384 Note relative à un paradoxe apparent sur la production de l'électiicité dyna- mique ; par le me'me 1417 Action du magnétisme sur deux courants lumineux passant simultanément à tra- vers des gaz raréfiés; Note de M. Da- niel 808 Électrisation de l'air ou de l'oxygène comme moyen de production de l'ozone ; Note de M. Houzeaii 1286 Sur le choix des corps qu'il convient de mettre en contact avec le charbon pris Comme pôle positif dans les piles; Note de M. Zallivski 566 Note sur le rôle du charbon dans les piles ; par le même 673 Notes de M. iVnvrww/sur la théorie des condensateurs électriques et sur les phé- nomènes de condensation.. . . 1192 et 1416 Observations de M. Terrien sur diverses questions d'électricité 1142 et 1219 De l'électricité du sang chez les animaux vivants ; Note de M. Scoulettcn 1 384 Sur le sens des courants induits à l'aide ( i433 j Pages, des décharges électriques ; Note de M. Chautard 1 4o3 Électrique (Éclairage). — Note de M. Brn- chct ayant pour titre : « Solution de l'éclairage électrique, déduite des obser- vations ophthalmo-photogéniques n gig Électriques (Appareils). — Simplification de la machine électrique de Holtz et pro- cédé d'évaluation des rapports existant entre le travail dynamique dépensé et l'électricité produite; Notes de M. Bou- choite 249 et 993 — Sur une pile à trois liquides: Note de M. Zaliivski, 321 — Description d'un nouvel appareil électro- magnétique ; par M. Demoget 333 — Description d'une pile destinée aux son- neries et à la télégraphie; Noie deM.ZJe- lauricr i ici — Description d'une nouvelle pile marine ; par M. Diichcniin 121 8 Électromotrices (Forces). — Mémoire de M. Becquerel sur les forces électromo- trices de diverses substances, telles que le carbone pur, l'or, le platine, etc., en présence de l'eau et de divers liquides.. 480 — Sur les forces éleclromotrices que le pla- tine développe lorsqu'il est mis on con- tact avec divers liquides; NotedeM.Grt((- gain 5 1 5 — M. Emonet appelle l'attention sur les ré- sultats obtenus par M. Lagrange dans la réalisation des systèmes moteurs élec- tro-magnéliques , SjS Embryologie. — Sur la rotation de l'embryon dans l'œuf des Axolotls du Mexique ; Note de M./o/j 873 — Recherches sur l'organisation et l'embryo- génie des .Ascidies : évolution de la Mol- Pages. gula tubiilosa; Note de M. Lacaze-Dii- thier.s 1 1 54 Endosmose. — Sur la nature de la force mo- trice qui produit les phénomènes d'en- dosmose ; Note de M. Rnsen.sthiel 617 — Note de M. Trémaux concernant les ]irincipcs admis pour expliquer les phé- nomènes d'endosmose 76(1 État naissant. — Sur la nécessité de donner au mot état usité en chimie une accep- tion qui ne permette plus de l'employer dans un sens vague et indéterminé et sur la condamnation qui en résulte pour l'expression ctnt naissant; premier et second Mémoire de M. H. Sainte-Claire Dei'ille 20 et 55o Éthers. — Note de M. Henry sur les éthers chloronitriques et bromonitriques de la glycérine 860 — Sur les isomères des éthers cyanuriques; Note de MM. Hofinann et Olsliausen.. 101 3 — Réclamation de priorité adressée à l'oc- casion de cette Communication; par M. Chez I 1 72 Étiiylamine. — Sur l'utilisation des produits secondaires obtenus dans la fabrication du chloral pour la préparation en grand des éthylamines ; Note de M. Hrifmann. go(i Éthylène. — (Combinaison des hydracides avec l'éthylène et le propylène bromes; — lodhydrates et chlorydrates d'éthy- lène et de propylène monobromés ; Notes Cte M. Rebùiil SgS et 853 — Sur la préparation de l'éthylène tribromé; Note de M. Fontaine 1 36 1 Étoiles filantes. — Recherches sur les centres de moyenne position des étoiles filantes ; par M. Cliapclas 763 Fer. — Sur la dissolution des gaz réducteurs par le fer et les carbures de fer en fu- sion ; Note de M. Caron 45 1 — Observations faites à l'occasion de cette Note; par M. H. Sainte-Claire Devillc. 453 — Surl'oxydationdu fer ;NotedeM. Calvert. 453 — Remarques faites à l'occasion de la Note de M. Calvert ; par M. Chevreul 455 — Note sur les propriétés mécaniques des aciers phosphores; par M. Grimer. ... 571 — Remarques de M. Bnussingauli à l'occa- sion de cette Note 575 — Action de l'eau sur le fer et de l'hydrogène sur l'oxyde de fer ; Notes de M. H.Sainte- C.R., 1870, 1" Semestre. (T. LXX.) Claire Dei'ille i io5 et 1201 — De la cause du rochage des carbures de fer, et des étincelles produites par ces métaux : nouvelles propriétés du fer; Note de M. Carnn 1 263 Flammes. — Observations sur la constitu- tion de la llammc du bec de gaz désigné sous le nom de « papillon » ; Note de M. Baiidriiiiont 1 1 38 Fossiles (Corps organiques). — Observa- tions sur la faune ornilhologique du Rourbonnais pendant la période ter- tiaire moyenne: Mémoire de M. Alph.- Milne Edwards 557 .89 ( i43/, Pages. Études sur quelques végétaux silicifiés des environs d'Autun; Note de M. B. Renault 119 Ra|)port sur ce travail; Rapporteur M . Brongnitirt 1070 Sur l'organisation de rameaux silicifiés appartenant probablement à un Spheno- phylluin; Note de M. Renault 1 158 Emploi du silicate de potasse pour donner de la solidité aux ossements fossiles ex- ) Pages, posés à se détruire comme trop friables ; Note de M. Farcz 1094 De l'aclion de l'acide chlorhydri(iue sur l'osséine : nouvelles recherches sur le dosage de l'osséine dans les ossements fossiles; Note de M. Siheurcr-Kextner. 1179 M. Bronpùart présente au nom de l'au- teur, M. Sehimper, la première Partie du second volume du « 'Traité de paléon- tologie végétale » i254 Gaize. — Sur l'analyse de la gaize ou pierre morte et sur les applications industrielles que l'on peut faire de cette roche ; Note de M. H. Sdinte-Ctaire Deville et /.Des- noyers 58l — Remarques de M. Élie de Bcaumont, par suite de celte Communication 586 Gaz. — xVction du magnétisme sur les gaz; Note de M. Trèir 36 — Sur l'origine du gaz azote dans l'oxygène supposé pur; Note de M. Houzeau 39 — Sur les spectres des gaz simples ; Note de M. ÎViXlner i25 — Action du magnétisme sur les gaz raréfiés; Note de M. Daniel 1 83 — Note de M. de la Rive relative à de récentes Communications concernant l'action du magnétisme sur les gaz raréfiés 286 — Sur les modifications apportées par le ma- gnétisme dans la lumière émise par les gaz raréfiés; Note du P . SeeelU 43 1 - M. Diii/ias, à propos de cette Note, men- tionne des expériences de M. de la Rive entreprises depuis longtemps dans la même voie 433 — Remarques sur les couleurs des gaz raré- fiés soumis à l'analyse spectrale; Note de M. Dabrunfaat 5 1 1 — Note sur la loi de dilatation des gaz; par le même 754 — Action du magnétisme sur deux courants lumineux passant simultanément à tra- vers les gaz raréfiés ; Note de M. Daniel. 808 — Compressibililé des gaz à de hautes pres- sions ; Note de M. Cailletel i i3i GÉODÉSIE. — Détermination expérimentale de la forme de la Terre ; Lettre et Mé- moire de M. G. Lambert.... 324 et 439 GÉOGR.xPuiE. — Sur une voie nouvelle pour l'exploration du pôle nord par la mer de Kara et l'océan Sibérien ; Note de M. Grad gSo GÉOLOGIE. — Études sur les blocs erratiques et sur les dépôts diluviens de la Russie ; Note de M. Helmerscn 5i M. de Verneidl présente, au nom de l'au- teur M. deMœller, une carte géologique du versant occidental de l'Oural, et ac- compagne de quelques remarques cette présentation 109 Sur le terrain de craie des Pyrénées fran- çaises et des Corbières, et notamment sur la partie inférieure de cette forma- tion (néocomien, aptien, albien); Note de M. Magnnn 537 Remarques de M. Lejmerie sur la Note de M. Magnan 694 Note sur l'état fragmentaire des hautes cimes des Pyrénées ; par le même 695 Observations de M. Elie de Beaunmnt à l'occasion de la dernière Note de M. Ley- merie 696 Note concernant des « Stries observées sur des blocs de grès de Fontainebleau, de meulière de la Brie, de silex et de calcaire grossier engagés dans le dilu- vium des environs de Paris » (déposée sous pli cacheté le 20 septembre 1869 et ouvert le 7 mars 1870, sur la demande des auteurs MM. Julien et Rntijnu). . . . 538 Remarques de AI. Élie de Beauinont à l'occasion de cette Note 539 Sur la faune ornithologiquo du Bour- bonnais pendant la période tertiaire moyenne; Mémoire de M. Alpli.-Milne Edwards 557 M. Prunières adresse des échantillons de charbon de bois et de bois à demi car- bonisé trouvés dans les montagnes d'Au- brac (Lozère) dans un dépôt sédinien- taire situé entre le granité et le basalte. \nm) Le bassin parisien aux âges antéhisto- riques : Note de M. Belgrnnd loSo Sur le système des filons du Hundsriick ; Note de M. J'ézian 1123 Sur deux faits contemporains de soulève- ment graduel du sol; Note de M. de Bo- tclla et Remarques de M. Élie de Beau- mont à cette occasion 1 1 4 ' Remarques de M. de Verncuilk l'occasion i4i 5 '7 90 d un opuscule de M. DieuUifait intitulé « Étude sur la zone à Jviciâa contorta et sur l'infralias dans le sud et le sud-est de la France » 1 385 — Sur l'existence de restes organiques dans des roches considérées comme ayant une origine ignée; Note de M. MonUignn . . . GÉOMÉTBiE. — Sur la démonstration relative à la somme des angles d'un triangle; Note de M. Bertrand. — Note sur le postulaliim d'Euclide ; par M. LioiitiPt 3 1 — Note de M. Flcury sur la même question. 32 — Objection contre la démonstration du pns- «(//(•«((wd'Euclide ; Notedéposée le 27dé- cembre 1 869 par M. Linnnct sous forme de pli cacheté, ouverte, sur sa demande, le 10 janvier suivant go — Note de M. Boilot concernant le postu- lutiim d'Euclide go — M. Fuix appelle l'attention do l'Académie sur une démonstration du posudiunin qu'il a donnée dans un précédent ou- vrage — Sur l'impossibilité de démontrer pai- une construction plane le principe de la théorie des parallèles; Note de M. J. Hoiïi'l go — Démonstration du /»,ç/H/«;«m d'Euclide; par M. Marchand 1 267 — « Remarques sur la représentation géo- métrique des fonctions elliptiques de première espèce » ; Notes de M. AUe- g'v: i6g et — Sur une nouvellecombinaison de 27 droites d'une surface de troisième ordre; Note de M. Jordan — Note sur la déformalion des surfaces; par M. RihaKCoitr — Mémoire sur les courbes gauches algé- briques ; par M. Halphen 38o — Note sur la théorie des parallèles; par M. de Tdly 442 — M. Chasle.s fait connaître un théorème du M. Spottisivoode concernant la théorie des surfaces. — Nouvel énoncé de ce théorème CSi et g55 — Sur les points fondamentaux de deux sur- faces dont les points se correspondent un à un ; Note de M. Zeuthen 742 — Sur les surfaces du quatrième ordre; Mémoire de M. Durande 920 — Recherches sur les roulettes en général ; par M. Aoust " g-78 — Sur quelques résultats obtenus par la considération du déplacement infiniment petit d'une surface algébrique; Note de M. Munnlieim i o25 ( '435 ) Pages. Ii6 326 33o Pages - Rercherches sur les pinceaux de droites et les normalies, contenant une nouvelle exposition de la théorie de la courbure des surfaces; par te même 1074 - Détermination du plan osculateur et du rayon de courbure de la trajectoire d'un point quelconque d'une droite que l'on déplace en l'assujettissant à certaines conditions; par le même i2i5 ' Construction de l'arc do courbure de la surface développable . enveloppe d'un plan dont le déplacement est soumis à certaines conditions; par le même 1269 Sur l'existence de nouvelles classes ren- fermant chacune un nombre illimité de courbes algébriques planes dont les arcs offrent une représentation exacte de la fonction elliptique de première espèce; Notes de M. Jllegret io32 et 1 193 — Note sur une propriété particulière de la cassino'ide à trois foyers /j" — 2 /«/>' cos 3 S = dr I ; par le même 1077 — Sur la surface des centres de courbure d'une surface algébrique; Note deM.Z>(7/- bim.i: 1 328 — Note de M. Hoppe ayant pour titre : « Co- rollaire au théorème de M. Crofton. ».. 1394 — Sur une certaine famille de courbes et de surfaces; Notes de MM. Klein et Lie. . 1222 et 127D — M. Jnust envoie, réunis on un volume, ses Mémoires sur la théorie des coordon- nées curvilignes 1220 Glace. — Note sur la formation de la glace; par M. Jackson David 4\Q — Sur la formation des glaçons à l'intérieur des plantes ; Note de M. Prilleux 4o5 — Remarques de M. Trécid à l'occasion de cette Communication 407 — Sur la formation des glaçons ; Note de M. Lecoq de Boisbaiidran relative aux deux précédentes Communications 5i 8 — Sur la chaleur latente de la glace. — Voir à l'article Cludeur. Glucose. — Action des haloïdes libre.- et de quelques chlorures sur la glucose; Note de M. Colley 401 Glycols. — Sur un glycol aromatique; Note de M. E. Grimanx 1 3G3 Grenats (Fabrication artificielle de). — A l'occasion de Communications récentes sur la préparation de pierres précieuses artificielles, M. Baudrimont annonce avoir fabriqué ainsi des grenats il y a dix ans, et joint k sa Lettre plusieurs de ces pierres qui furent alors taillées par un lapidaire 1 ig 189.. ( «^36 H Pages. Histoire des Sciences. — M. Bonicmps fait hommage à l'Académie des manuscrits laissés par le physicien Charles aSg — M. Dupiih appelle l'attention sur une erreur reproduite dans divers diclion- naires biographiques où l'on confond ce physicien (J.-A.-C. Charles) avec le géomètre C. Charles qui avait aussi ap- partenu à l'Académie 5o3 — Note de M. Jouglet ayant pour titre : 0 Le maître de Descartes (Grandillonius) et ses théories n 728 — Notes de M. Georgct relatives aux manu- scrits du P. Grandillon i igS et 1229 — M. le Maréchal l'aillant présente des piè- ces authentiques établissant que le nom de Georges n'appartenait pas à Ciwier. . 804 — M. Dumas remarque que le fait n'était pas ignoré des personnes admises dans la famille de Cuvier 8o4 Huiles essentielles. — Étude chimique de l'eucalyptol, produit homologue du cam- phre et obtenu des feuilles de X Eucalyp- tus globulus ; Note de M. Chez 687 Hydraulique. — De l'influence qu'exerce la digue de Pinay sur les crues de la Loire à Roanne; Mémoire de M. G/-rtc^. i38 et 844 — Observations de M. Murin sur le Mémoire de M. Graeff i4o — Essai sur la théorie de l'écoulement d'un liquide par un orifice en mince paroi; par M. Boussinesq 33, 177 et 1279 — Rapport sur un Mémoire de M. Boussi- nesq, relatif à la théorie des ondes li- quides périodiques; Rapporteur M. de Saint-J'enant 36o Hydrogène. — .\ctiondece gaz sur l'oxyde de fer; Note de M. H. Sainte-Claire Deville. iio5 Hygiène. — Des moyens de détruire les miasmes contagieux des hôpitaux, tant dans l'air des salles que dans celui qui est expulsé sur les villes, i)ar les diffé- rents systèmes de ventilation en usage; Notes de M. Wœstyn. . . 5Go, 608 et G73 — M. Dumas, à l'occasion de la première de ces Notes, rappelle les précautions prises dans les hôpitaux pour désinfecter l'air expulsé des salles 662 — Remarques de M. Bnidllaïul à l'occasion de la mémo Note 5G2 — Itcmarque de M. Murin à l'occasion de la seconde Communication de M. fFœstvn . 609 — Sur la ventilation par l'air comprimé et sur la désinfection de l'air vitié; Note de JL Piarron de Mmidesir 735 Pages. M. Montanier rappelle qu'il a indiqué, dés l'an i86i, la nécessité de brûler les miasmes extraits des salles d'hôpitaux.. 787 Sur le renouvellement et la purification de l'air des hôpitaux ; Note de M. Bordone. 802 Note de M. Moyret relative à l'assainis- sement de l'air évacué des hôpitaux . . . 844 Sur une méthode d'assainissement des hôpitaux, hospices et asiles envahis par le typhus, la pourriture d'hôpital, etc.; Mémoire de M. Rabot 1 384 Nouveau moyen de purifier l'air par fil- tration; Note de M. Drifet 1 163 Expériences pour l'utilisation des eaux d'égout déversées dans la Seine; Mé- moire de MM. Mille et Durand Clnve. . 759 Communication de M. Dumas concernant le Rapport fait au nom d'une Commis- sion anglaise, par M. Franlland, sur la . purification des cours d'eau souillés par les égouts des villes io54 Sur l'insalubrité et l'assainissement de la rivière du Groult; étude sur les eaux deféculerie; Mémoire de M. Gérnrdin. 1220 Assainissement des littoraux marécageux avec le concours de la marée; Note de M. Poulain 1220 Description d'un système de ventilation appliqué aux meules et polissoirs des usines du Zornhoff, près Savcrne ; Mé- moire de M. Goldenherg 383 Lettre de M. Jouglet sur les accidents causés par les vapeurs du phosphore aux ouvriers employés à la fabrication des allumettes Ou Sur les (loéles en terre réfractaire de M.M. Muller et C'° ; Note de M. Morin. . 1 1 1 5 Sur la machine à coudre considérée par rapport à la santé des ouvrières; Note de M. E. Deraisne 1096 et 1 123 Mémoire sur la machine à coudre; adressé au concours pour le prix dit des Arts insalubres, par M. Espagne 1267 Emploi du lait comme préservatif désaffec- tions saturnines ; Note de M. Didierjean. 107(5 Mémoires de M. /.c/(vv;;> relatifs à diverses questions d'hygiène 378 M. de Freycinet adresse un exemplaire de son «Traitéd'assainissement industriel ». 737 M. de Freycinet adresse .également Un exemplaire de l'ouvrage qu'il vient de publier sous le titre : « Principes de l'assainissement des villes », et demande que ce volume soit admis au concours pour le |irix dit des Arts insalubres. . . i385 ( 'f^7 ) I Pages. Idiotisme. — Note de M. Aube ayant pour titre : « Sur un mode préventif do l'i- diotisme » 1 2 1 9 Instruments de mathématiques. — Lettre de M. Blam[ui sur un instrument à l'aide duquel on résout les triangles sphériques sans le secours des tables de logarith- mes 6ii et 738 Instrume.nts de physique. — Note sur un baromètre photographique; par M. Vol- picelli 334 — Sur une nouvelle espèce de thermomètres; Noie de M. Lamy 393 — Observations de M. ^fc<7«f/-e/ relatives à cette Communication 396 Pages. — Galvanomètre vertical à fléau, de l'inven- tion de M. Bourboiizc 616 — Objectif à prismes pour l'usage d'un oph- thalmoscope démonstratif ; Note de MM. Wecker et Boger 757 — Nouvel hygromètre à absorption ; Note de M. Severin 1193 Isomères. — Sur la formation simultanée d'isomères en proportions définies ; Note de 51. Rnsenstielil 260 — Sur la trichlorhydrine et ses isomères; Note de M. Bertheht 68 1 — Sur les isomères des éthers cyanuriques ; Note de MM. Hofmann et O. Olshnu- sen I o 1 3 LÉciTHi^E. — Action de l'ammoniaque sur cette substance; Note de M. Goblcy.. . 1297 Legs Bréant (Concours pour le prix du). — Communications relatives au choléra- morbus ou aux dartres, par les auteurs dont les noms suivent ; MM. Barracano, Adcliiic, Zycki, un anonyme, MM. Lc- l'crt, Jcnkins, Drouet .. 17G, 384, 442) 844, II23, m63 et i326 Voir aussi l'article Clmlem-morbus. Leucocytes. — Voir l'article Plirsiologic. Levure. — Note sur la vitalité de la levure de la bière ; par M. Mclsens 629 — Remarques de M. Boussingauk à l'occa- sion de cette Communication C32 Liquides (Mouve.ment des). — Note de M. d' Esiocquois sur ce sujet 883 — De la formation des gouttes liquides; Note de M. Duclaux 933 — Remarques de M. Liinnuzin à l'occasion de la Note de M. Duclaux ioo5 Lumière. — Note de M. Ricour sur la dis- persion de la lumière 1 1 5 — Sur l'illumination des corps transparents; Note de M. Soret 519 — M. Ciwe Thomas adresse de Londres un Mémoire ayant pour titre : « Théorie esthétique de la lumière » 919 Lumière zodiacale .| — Observation de ce phé- nomène à Munster (Wesphalie), les 3o janvier et i" février 1870; Note de M. Heiss 243 Lune. — Note de M. Delaunny sur la con- stitution physique de la Lune 57 — Rapport sur un tra\ail de M. Puiscux, concernant l'accélération séculaire du moyen mouvement de la Lune; Rappor- teur M. Dtlaunay 111 — Nouveaux détails historiques sur le rayon- nement lunaire; Note de M. VolpUelli. 334 LvDiNE. — Influence qu'exerce sur ce pro- duit l'acide organique qui seri à le for- mer ; —Procédé pour la conservation des œufs de papillon ; Notes de M. Guyot... 1307 M MaG.NÉTIS.ME TERRESTRE. — M. D. Mldlcr demande et obtient l'autorisation de re- prendre trois Mémoires qu'il avait pré- cédemment présentés sur les éléments du magnétisme terrestre ; Mémoires qui n'ont pas été l'objet d'un Rapport 91 — Détermination de l'intensité magnétique terrestre en valeur absolue; Note de MM. Cornu et Baille 1 337 — Sur les perturbations magnétiques obser- \ées par de Saussure, au col du Géant, avant le terrible orage de 1788; Note de M. Du four 1 373 Manganèse. — Note sur le cobalt, le manga- nèse et leurs alliages avec le cuivre; par M. Tidencieniies 607 Mécanique. — Sur l'établissement des équa- tions des mouvements intérieurs opérés ( i438 Pages ) dans les corps solides ductiles au delà des limites où l'élasticité pourrait les ramènera leur premier état; Mémoire de M. de Sainl-Venanl 4/3 — Note de M. Cowie.v accompagnant la pré- sentation de la 3' édition de la Mécanique industrielle de M. /"o/iceto laSa — Nouvelle méthode pour la solution des problèmes de la mécanique ; par M. Piar- ron de Mondesir, i' Partie, gi, i5o et 246 — Sur la détermination du travail latent dans les systèmes à mouvements uni- formes ou uniformément périodiques; Note de M. BuUeaii 838 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur un Mémoire de M. Lévy, intitulé : « Essai sur une théorie rationnelle de l'équilibre des terres fraîchement remuées et de ses applications au calcul de la stabilité des murs de soutènement » ; Rapporteur M. de SaiiU-Fenanl 217 — Sur une détermination rationnelle , par approximation, de la poussée qu'exer- cent des terres dépourvues de cohésion contre un mur ayant une inclinaison quelconque ; Note présentée, à l'occasion du précédent travail, par M. de Saint- T'eimiil 229 et 281 ^ Rapport sur un Mémoire de M. Tresca, concernant le poinçonnage et la théorie mécanique de la déformation des corps solides ; Rapporteur M. Morin 288 — Preuve théorique de l'égalité des doux coefficients de résistance au cisaillement et à l'extension ouà la compression dans le mouvement continu de déform;ition des solides ductiles au delà des limites de leur élasticité; Note de M. de Snim- Vennnt Sog — Recherches d'une deuxième approxima- tion dans le calcul rationnel de la poussée exercée contre un mur dont la face pos- térieure a une inclinaison quelconque, par des terres non cohérentes, dont la • surface supérieure s'élève en un talus plan quelconque à partir du hautde cette face du mur ; par le même 717 — Intégration de l'équation ditTérentielle qui pieul donner une seconde approximation lians le calcul rationnel de la poussée exercée contre un mur par des terres dépourvues de cohésion; Note deM./?o«.f- siiiesq 751 — Comparaison des évaluations de la pous- sée des terres par la considération ra- tionnelle de l'équilibre-limile et par l'em- ploi du principe dit « de moindre ré- Pages. sistance, » de Mosseley ; Note de M. de Saint-Prenant 894 — Mémoire sur les propulseurs hélicoïdaux ; par M. Antoine 80 1 — Sur le mécanisme du vol des oi.seaux ; Note de M. Marey laSS — Neuvième et dixième Notes de M. Aubeit sur les solides soumis à la flexion. loaSet 1219 MÉCA.NIQUE CÉLESTE. — Ra|>port de M. De- Itiunay sur un Mémoire de M. Puiseitx concernant l'accélération séculaire du mouvement de la Lune. m — Sur le développement algébrique de la fonction perturbatrice ; Note de M. Bour- get 507 MÉDECINE ET Hygiène (Questions diverses de). — Voir aux noms de MM. Blonde et Vinci. Mercure. — Sur l'essai de l'argent contenant du mercure ; — Sur la solubilité du chlo- rure, de l'iodure et du bromure d'argent dans les sels de mercure; Notes de M. Bebray 849 et 996 Métallurgie. — Sur la fabrication des tam-tams et des cymbales; Note de MM. RicJie et Champion 86 Métaux. — Mémoire de M. Tresca sur le poinçonnage des métaux et des matières plastiques 2; — Sur la cause des etîets électriques pro- duits au contact des métaux et de l'eau distillée; Mémoire de M. Becquerel. . . 961 MÉTÉOROLOGIE. — Chutc de neige extraordi- naire à Collioure (Pyrénées-Orientales); Lettre de M. Naudin 214 — Note de M. Denza concernant une aurore boréale et divers autres phénomènes météorologiques observés on Piémont le 19 juillet 1869 465 — Observations des orages en Norvège pen- dant l'année 1869 ; Note do M. Mohn. . . 048 — Lettre de M. Zantedeschi accompagnant l'envoi d'un ouvrage de météorologie qu'il vient de publier 674 — Note de M. Ch. Sainte-Claire Dcville accompagnant la présentation du Bulle- tin de l'Observatoire météorologique de Montsouris pour le mois de mars 1870 et celle du premier volume du Bulletin de cet Observatoire (année 1869 ) 725 et 1 1 53 — Sur la grêle tombée le 2a mai 1870; Note de M. Trécid 11 15 — M. Mutiez adresse un Mémoire relatif à deux observations intéressant la météo- rologie 1 2 1 8 — Sur un orage qui a éclaté le 29 mai aux environsd'Alais;LettredcM.^oH/g-oD^/îf. i3o6 — M. le Sccjt'tairc j)crpétuel présente un opuscule do M.Zriniedeschi sur les pluies de diverses subslances tombées le i4 fé- vrier 1870 en Italie i326 — Sur les pluies de poussière et les pluies de sang; Notes do M. Tarn. 1043 et iSGg — Note de M. T^/cmi/^r- relative à un moyen supposé propre à faire cesser la séche- resse i384 MÉTRIQUE (Système). — Division décimale de l'angle et du temps. Voir l'article Décimale ( Divisinn ) . MiCROZYMAS. — Note de M. Béclmmp sur les microzyraas géologiques de diverses ori- gines ": 914 — M. Béchamp indique les expériences qu'il se prépare à faire pour la continuation de ces rcclierchos 1 164 Minéralogie. — Sur la forme clinorhombique de l'oxyde rouge de mercure ; Note de M. Des Chizeiiiix 836 — Sur les minéraux trouvés dans la mine de cuivre du cap Garonne (Var); Note de M. Pisani looi — Collection de substances minérales ex- ploitables recueillies dans le Valsoda; envoi de MM. Ravizza et Colomba. ... 1 122 Moléculaire (Action). — Étude sur les ac- tions moléculaires fondée sur la théorie ( «439 ) Pages. I do l'action capillaire; Note de M. Fat- P.nçes. snn 1040 Molécules (Théorie des). — Mémoire adressé sous co titre; par M. fVilwer 12O7 Monuments élevés a la mémoire d'hommes célèbres. — Projet d'un monument à l'honneur de Y. Amiral de Krusenslern : Lettre du comité formé à Saint-Péters- bourg pour la réalisation de ce projet. . 1 124 Mort (Signes de la). — Un Mémoire écrit en allemand « Sur la constatation de la mort par voie scientifique » est adressé par un auteur dont le nom est placé sous pli cacheté 442 — Lettre de M. de Calig/ij concernant deux prix fondés par M. d'Oiirches pour la découverte de moyens certains pour prévenir les inhumations précipitées. . . 1068 — Note sur un nouveau signe de la mort; jiar M. Duboux 1 307 Mortalité des nouveau-nés. — M. Rezard de IVouves lit la 2" Partie d'un Mémoire intitulé : « De la mortalité des nouveau- nés : des nourrices » 1 1 54 Moteurs. — Description et 6gure d'un petit moteur à vapeur ; par M. Fontaine. ... 6u — M. Perreid adresse une Note concernant la u nouvelle force motrice » dont il a précédemment entretenu l'Académie.. . 919 N Navigation. — Mémoire de M. Gndefmy concernant le progrès dont la navigation lui parait susceptible 611 — Mémoire sur les propulseurs hélico'idaux ; par M. Antoine 801 — Mémoire sur la houle et le roulis ; par M. Bertin 802 — Projet d'un nouveau type de navire de guerre, sans roulis ni tangage (destiné pour un concours et portant le nom de l'auteur sous pli cacheté ) 1 220 Nickel. — M. Dumas communique une Lettre de M. Gaiffe sur un nouveau procédé de nickelisage dû à M. Is. Adams laS — Remarques faites à propos de cette lettre YAt^\.Becqurel, qui rappelle le procédé qu'il avait indiciué autrefois pour dé- poser galvaniquementle nickel 124 — Réponse de M. Dumas à M. Becquerel. . I25 — Note de M. Becquerel relative au dépôt du nickel sur les métaux iSy — Remarques de M. Gaiffe concernant le procédé employé par M. Adams pour produire les dépots de nickel 181 — Nouvelles observations de M. Becquerel relatives à ce procédé 181 — M. Dumas communique à l'Académie des documents adressés par M. H. Bouilhet^ par M. Jacnbi et par M. Klein sur la pro- duction des dépôts galvani([ues de nickel. i38G Nombres (Théorie des). — Notes de M. Ma- rie relative à la formation des carrés magiques 416 et 578 — Solution d'un problème de la théorie des nombres; Note de M. Gred 1 101 — Sur la théorie des nombres premiers con- sidérés dans les progressions arithmé- tiques ; Note de M. F. Moret 1 1 22 Nominations de Correspondants de l'Aca- démie. — Sont élus à des places de Cor- respondants devenues vacantes dans di- verses sections: M. Helmlioltz (Section de Physique), en remplacement de feu M. Marianini , 27 — M. Mayer (même Section), en rempla- cement de feu M. Mattcucci 85 — M. Kirchhoff ( même Section) , en rempla- cement de feu M. Forbcs 1 38 — M. Joule (même Section), en remplace- ment de feu M. Magnus 1 1 54 ( i44o Pages. M. N P;i{>cs. jection à la démonstration AnposiiiUiiuin rl'Euclide O'i — Un paquet cacheté, déposé le 20 sep- tembre 1 869 par MM. Roiij'ni et Julien et ouvert sur leur demande le 7 mars 1870, renferme une Note concernant des « Stries observées sur des blors de grés de Fontainebleau, de meulière de Brie, de silex et do calcaire grossier engagés dans les diluviums des environs de Pa- ris. » 538 — Remarques de M. Élic dr Bvaumonl à l'occasion de cette Communication 539 — Plusieurs plis cachetés , successivement déposés par M. Poumarède, et ouverts sur la demande de ses héritiers, ren- ferment diverses Notes sur des questions do chimie et de métallurgie 8o3 PAR.iTO.NNERRES. — Lettre de M. le Ministre de la Guerre invitant l'Académie à lui faire connaître son opinion dans la ques- tion de l'établissement des paratonnerres sur les magasins à poudre situés près de la mer 1 124 Pathologie. — Cas de rage constatés en France dans la période do i863 à 1868, d'après l'enquête instituée par le Mi- nistère de l'Agriculture ; Communication de M. Bouley 701 — Statistique des cas de rage observés sur des Européens en Algérie depuis notre prise de possession en i83i jusqu'en 1 85i ; Note de M. Guyon 796 — M. Larrey présente an nom de M. Lebert quinze tableaux graphiques des deux épi- démies de typhus qui ont régné en 1868 et 1 869 à Breslau 65 1 — Sur la coexistence d'altérations anévrys- malesdans la rétine avec des anévrysmes de petites artères dans l'encéphale; Note de M. H. Liouville 498 — Sur le mécanisme de formation des lé- sions anatomiques récemment décou- vertes dans l'héméralopie épidémique; Note de M. Nelter 677 — Des angines aiguës ou graves et des ca- ractères difl'érentiels de la contagion et de l'infection ; Note et opuscule de M. Moiirn 49'' et 1 123 — Sur la pathogénie de la stéatose viscérale dans l'intoxication phosphorée ; Note de MM. Pnrrot et Dusart 529 — Sur le rôle attribué aux mouches dans la production de la maladie du char- bon ; Note de M. Mégnin 566 — Élude critique de l'embolie dans les vais- seaux veineux et artériels ; Note de M. E. Bertin 1 123 C. R. , 1870, 1" Semestre. (T. IXX.) Prises l3(i- 107 ( i442 ) Pages, formes du chien; par MM. Lrgros et Oniinus io46 — Etude sur la chromatoscopie rétinienne ou examen de la vue au moyen de l'é- chelle des couleurs; par M. Galezowski. 1162 — Sur la rapidité de l'absorption de l'oxyde de carbone par le poumon ; Note de Jî. Grchanl 1 182 — De l'état de contractilité musculaire jugé comparativement, au moyen des cou- rants continus et des courants d'induc- tion, dans un certain nombre de paraly- sies : conséquences qui s'en déduisent; Note de M. Chemn 1 186 — Recherches sur les propriétés fonction- nelles des nerfs et des muscles pendant la vie intra-utérine; par MM. Cheron el Goujon 1 220 — De l'influence de la lumière sur les larves de Diptères privées d'organes extérieurs de lu vision; Note de M. Pouchct 1220 — Sur la circulation des Oligochaetes du groupe des Na'i's; Note de M. Perrier.. 1226 — Expériences sur les phénomènes dont les globules blancs du sang et les parois des capillaires sont le siège pendant l'inflammation; Note de M. Fcltz 1228 — Sur la reproduction scissipare des Na'i- diens; Note de M. Perrier i'Jo4 — Recherches cxpérimcnlales sur l'inflam- mation suppuralive et le jiassage des leucocytes à travers les parois vascu- laires; Note de M. Picot 1367 — De l'électricité du sang chez les animaux vivanis, de l'anesthésie et de l'unité des forces physiques et vitales ; Note de M. Scoulcttcn 1 384 Physiologie végétale. — Sur les mouve- ments des grains de chlorophylle sous l'influence de la lumière; Note de M. Prillicux 46 — Note de M. Roze sur le môme sujet. ... i33 - Influence de la lumière verte sur la sen- sitive ; Note de M. Bert 338 Influcme de la lumière bleue sur la pro- duction de l'amidon dans la chlorophylle ; Note de M. Prillieii.r Sgi — Sur la formation de glaçons à l'intérieur des plantes; Note de M. Prillicux 4o5 — Remarques de M. Trccul à l'occasion de cette Communication 407 — Remarques de M. Bâillon relatives au phénomène signalé par M. Prillieux. .. 877 — Causes de la déhiscence des anthères : rôle de la deuxième membrane; Notes de M. Chritin 201 , 4 "> et G44 — Orgcines et phénomènes de la fécondation I Pages, dans le genre Lemanea; Note de M. Si- rodot 691 — Observations sur le retournement des champignons; Note de M. Duchartre. . 776 — Note de M. Bâillon sur la dissémination des noyaux du Dorstenia Contrnyen'a . 799 — Expériences sur le mode d'action du chlo- roforme et sur l'irritabilité des étamines des Mahouia ; Note de M. Jourdain. . . . g48 — Observations anatomiques et physiologi- ques sur la moelle des plantes ligneuses ; par M. Gris 972 — Sur les conditions chimiques de la vie des organismes inférieurs ; Note de M. Rauli/f 634 Physique du globe. — Note de M. Girard sur les cristaux doubles de la neige. . . 337 — Sur l'absence de l'eau oxygénée dans la neige tombée à Rouen ; Note de M. Hou- zeau 519 — Pluie de sable arrivée en Italie du i3 au i4 février 1870; Lettre de M. Denzn, . . 534 — Sur les pluies de poussières et les pluies de sang ; Note de M. Tarry io34 — Note de M. Guyon sur le transport par le vent d'une poudre impalpable, d'A- frique en Espagne : observation faite par les blanchisseuses du littoral sud de la Péninsule 10G6 — Des nuages, des brouillards et des pluies de sable observés en Italie en 1869; Note de M. 7.antedcshi 1 1 24 — Sur la théorie des marées; Note de M. Roumidntzitff. 1087 — Sur deux faits contemporains de soulève- ment lent du sol; Note de M. de Botclla. 1 1 4 1 — Remarques de M. ÉUc de Bcaunvml à l'occasion de cette Note 1 142 — Composition du gaz de la fontaine ar- dente de Saint-Barthélémy (Isère) ;No(e de M. iiiiouli 1095 Physique .mathématique. — Sur l'état phy- sique des corps; Note de M. Lucas. .. . 443 — Calcul des paramètres physiques et des axes principaux en un point quelconque d'un système atomique; par le même. . 609 — Sur l'angle de raccordement d'un liquide avec une paroi solide; Note de M. Moit- tier (J 1 2 ~ Sur une quantité analogue au potentiel et sur un théorème y relatif; Note de M. Clausius 1 3 1 4 — Nouvelles propriétés de la fonction poten- tielle ; Noie de M. Lucas 1397 Planètes. — M. Deliuinav annonce la décou- verte d'une nouvelle planète faite à l'ob- servatoire de Marseille par M. BorelW. 885 ( i443 ) Payes — M. Oudart adresse un Mi^moire « Sur le pendule et les planètes n 1 374 PlEdUES PRÉCIEISES AUTIFICIELLES. — VolP l'article artificielles (Geinines). Platine. — Sur les combinaisons du proto- chlorure de platine avec l'oxyde de car- bone ; Note de M. Schiitzenber-ger I I 34 et 1414 — Nouvelles recherches sur le platine; par le même 1 287 — Recherches sur de nouveaux dérivés pla- tiniques des bases phosphorées ; par MM. Cahoiirs et Gai 897 Plati.msés (Miroirs). — Sur la fabrication Pages. des glaces et des miroirs platinisés; Note de M. Joiis;lct [n Potentielle (Fonction). — Voir l'article Pli) sifjiie iiuithématiqiie. Proi'ylène. — Combinaisons des hydracides avec l'éthylène et le propylène bromes; Note de M. Rcbmil 398 Puits (Creusement des). — Sur de nou- veaux systèmes d'échafaudage et d'ou- tillage employés dans ces opérations; Note de M. Portail 1 -i-ys) PvROGÈNE. — M. Bnissier lit un Mémoire ayant pour lilre : 0 Du pyrogène ou de l'esprit du feu n ('173 Quadrature du cercle, — Toute Communi- cation sur ce sujet est considérée par r.Académie comme non avenue, confor- mément à une décision déjà ancienne et rappelée dans la séance du 28 fé- vrier 1870, à l'occasion d'une Note de Q M. Gei.se 4rts-(lats. . . ijtj et — M. le Maréchal l'aillant transmet un opuscule de M. Crivdli sur la régénéra- lion des vers à soie 788 — M. Dumas, en présentant au nom de M. Pasteur un ouvrage intitulé : « Études sur la maladie des vers à soie, moyen pratique assuré de la combattre et d'en prévenir le retour », donne une idée du contenu de ces deux volumes où se trouve un résumé des travaux accomplis par l'auteur dans les missions qui lui ont été confiées par le Gouvernement 773 — Observations sur un insecte parasite qui nuit à la production des graines de vers à soie au Japon; Note de M. Guérin-Mé- nevillc 844 — Sur les organismes qui se développent dans les vers à soie atteints de la ma- Papîos. ladie des morts-flats; Note de M. Bor- done 1 1 60 M. Dumas rappelle à cette occasion un Mémoire de M. Pasteur relatif à la même question 1161 Sur les résultats obtenus à Villa-Yicen- tina, de l'éducation de races françaises de vers à soie; Lettre de M. Pasteur à M. le Maréchal Vaillant ilig Vins. — Nouvelle Note û(^/^\.Scoutctten sur l'amélioralion et la conservation des vins par l'électricité 169 Vol des insectes. — Remarques concernant deux Communications sur ce sujet faites à l'Académie par M. Marey en 1868 et 1 869 ; Note de M. Pctligrew 876 — Réponse de M. Marey avlx Remarques de M. Pettigrew iog3 Voix humaine. — Mémoire de M. Manill sur le mécanisme des registres appelés « voix de poitrine » et « voix de tète ». 1 162 Volcans. — Sur l'état actuel du volcan de Sanlorin ; Note de M. Gorceix 274 XooLOGiE. — Note de M. Guyon accompa- gnant la présentation d'un opuscule qu'il vient de publier sous le titre de « His- toire naturelle et médicale de la Chique ( Pulex penctrans ) » 785 — A l'occasion d'un des faits mentionnés par M. Guyon et relatif à l'expédition française au Mexique, M. Roulin signale un autre cas également relatif à l'histoire militaire de l'Amérique du sud 792 — Note de M. Rovjou ayant pour titre : « Note sur le type primitif des Mam- mifères » 954 — Sur des Cyprins dorés monstrueux; Noie de M. Pouchet 1157 — Note de M. Duchemin intitulée : « Sin- gulière cause do la mortalité des carpes d'un vivier » 828 et 1009 — Note de M. IVade relative au fait cité par M. Duchemin 1 028 — Note de M. d^Esterno sur une circon- stance particulière qui s'observe con- stamment par rapport à ce fait et en fournit l'explication loaS — M. le Secrétaire perpétuel présente des nouvelles parties des reclierches de M. F. Plateau sur les Crustacés d'eau douce de la Belgique, et donne une idée de ce travail en lisant un extrait de la Lettre d'envoi 804 Sur la disposition des pores ou orifices afférents dans la Cdiona cetata, Grant; Note de M. L. f'aillant \\ Étude sur la morphologie des Mollusques ; deuxième Note de M. Lacazc-Duthiers : Asymétrie des Gastérojiodcs 43 Troisième Mémoire sur les Mollusques, par /(• même : Acéphales lamellibran- ches 1 02 Développement et mœurs du PliyUoxera r'astatrix; Note de M. A nez 1 35 Recherches sur les affinités naturelles de l'yEpiornis; par M. Bianconi 1C2 Remarques de M. Duméril relatives à un ouvrage de M. Bianconi intitulé : Spc- ciinina Zonlog/ca Mosaiiibicana 173 M. Colin adresse un complément de son travail sur les trichines et la tiichi- nose 17G Repousse de M- VanBeneden à quchpies- unes des observations de .M. Balbiani concernant l'œuf des Sacculines 197 Sur le genre Aslerostoma, de la faniille des Échinocorydées; Note de M. Cot- teau 2; I Sur quelques Mammifères du Thibet oriental; Note de M. Alph.-Milnc Ed- wards 3 .( I ( •4/i8 ) Paoes. U. Mitne Edwarda présente à cette oc- casion quelques remarques concernant la collection zoologique formée dans le Thibet oriental par M. l'abbé Jrmand David iii. Transformation des nids de l'hirondelle de fenêtres; Note de M. Pouchet 49* M. Milnc Edwtinh communique une Lettre de M. .•/. D/nid annonçant la découverte d'une nouvelle espèce de tlrossoptilon 538 M. Nigrn transmet un ouvrage de M. ^4. Fas-eà. Isicl intitulé ; c Malacologia del mar Rosso X M. Milne £dwai-dx yivés^enle de la part de son fds la trentième livraison de l'ou- vrage sur les Oiseaux fossiles Création d'une rac<^ blanche d'Axolotls à la Ménagerie des reptiles du Muséum d'Histoire naturelle, et remarques sur la transformation de ces Batraciens; Note de M. Dumcril Voir aussi l'arlicle Aniimiux domes- tiques. 7(i7 782 ( i449 TABLE DES AUTEURS, MM. Pages. ABICH (>st porté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats à une place vacante de Corres- pondant 2o4 et 417 ADELINE. — Note relative à l'influence du cuivre, comme préservatif du choléra.. 385 AKIN. — Réclamation de priorité au sujet de la méthode calorimétrique employée par M. Jamin, et attribuée ensuite à M. Pfaumller 1 4o3 ALLEGRET. — Remarques sur la représen- tation géométrique des fonctions ellip- tiques de première espèce à module ar- bitraire 169 et 4i6 — Note sur l'existence de nouvelles classes renfermant chacune un nombre illimité de courbes algébriques planes, dont les arcs offrent une représentation exacte de la fonction elliptique de la première espèce io32 et 1 193 Note sur une propriété particulière de la cassinoïde à trois foyers p^ — a mp^ cos 3 9 = ± I 1077 .\M.\URY. — Sur la chaleur spécifique de l'eau entre zéro et 100 degrés; — Sur la chaleur spécifique des mélanges d'al- cool et d'eau. (En commun avec M. Ja- min.) 661 et 1237 AMIRAUTÉ ANGLAISE (L'] adresse un exemplaire des cartes publiées par le Bureau hydrographique, de[iuis le mois d'avril iSôgjusqu'aumoisdefévrier 1870. 5O7 ANDRAL. — Noie sur la température des nouveau-nés 825 ANDRÉ. — Observalion d'un bolide, faite à l'Observatoire de Paris. ( En commun avec MM. IFolf cl Capitancuno.) .... 442 — Expériences sur la vitesse de propagation (lu son dans l'eau d'une conduite en fonte de o'",8o de diamèlre 5G8 C. P, 187 1<-*- Srn,.iure iT LXX.) MM. Paues. ANEZ. — Note concernant le développe- ment et les mœurs du Pliytloxcra va.<:- tnlrix 1 35 ANGSTROM est porté, à plusieurs reprises, par la Section de Physique, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 54, 1 30 et iij3 ANONYMES. — L'Académie, d'après un usage constant, considère comme non avenue toute pièce dont l'auteur vou- drait taire son nom; cependant, pour des Mémoires destinés à certains con- cours, les auteurs, qui ne doivent pas se faire connaître tant que le Prix n'a pas été décerné, sont tenus de placer leur nom sous pli cacheté. L'indication de ces Mémoires se trouvera à la Table précédente à l'article Anonymes [Com- muniiniinns). On trouvera également sous la môme rubrique les titres de certaines pièces dont les auteurs se sont crus, à tort, dans l'obligation de mettre leur nom sous pli cacheté. ANTOINE. — Mémoire sur les propulseurs hélicoïdaux 801 AOUST. — Sur les roulettes en général. . . . 978 — M. Jousr prie l'Académie de vouloir bien le comju-endre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Géomé- trie par le décès de M. Lamé. 1164 et lov.G — M. Anitst adresse l'ensemble de ses Mé- moires sur la théorie des coordonnées curvilignes, réunis en un volume i-.'/.'.o AUBE. — Mémoire portant pour titre : « Sur un mode préventif de l'idiotisme » 1219 AUBERT (L.). — Mémoire sur les solides soumis à la flexion. Erreurs des rap- ports -y; de Navier; — Méthode pour vérifier les formules i023 et 1219 19' i45o ) B MM. Pages. nACKER (de). — Tremblements rie terre et explosions volcaniques constatés dans les Indes néerlandaises, depuis le com- mencement du xvi" siècle jusqu'à nos jours 878 HAILLE. — Détermination de l'intensité ma- gnétique terrestre en valeur absolue. (En commun avec M. Cornu.) i337 HAILLON. — Sur la dissémination des noyaux du Dor-stenia Cnntraycrva].. . . 799 — Observations relatives aux ciêtes de glace ijui ont été signalées sur des tiges de végétaux 877 b.M,Al\D. — Observations relatives à une communication de M. Namias, sur l'em- ploi, comme médicaments, du bromure de potassium et du bromure de fer.. . . 88'2 — M. Billard communique un extrait d'une Lettre de M. Caslelhaz, sur l'emploi thérapeutique du bromure de sodium. . ]o5o BARRACANO. — Documents concernant une méthode de traitement du choléra. . . . i7Get 11 '23 BARTHÉLÉMY. — Sur la congélation de l'eau et des solutions gazeuses saturées ou non saturées 146 BAUDIX demande et obtient l'autorisation de retirer un instrument précédemment dé- posé par lui et désigné sous le nom de thcrmodilntoinètrc [\\io — M. Baudin adresse un dessin de taches solaires observées le 23 mai, à 7 heures du soir 1 193 RAUDRIMONT. — Note relative à une mé- thode de préparation de pierres pré- cieuses artificielles 1 ig — Observations sur la constitution de la flamme du bec de gaz désignée sous le nom de papillon 1 1 38 BÉCHAMP. — De la nature et de l'origine des globules du sang ( En commun avec M. Ester.) aO;") — Sur la formation de l'ui-ée par l'action de l'hypcrmanganate de potasse sur les ma- tières albuminoïdes 8tit) — Sur les microzymas géologiques de di- verses origines , 914 — Sur les produits de la fermentation de l'acide pyrotartrique et de ses homo- logues 999 - Sur la préparation de l'acide pyrotar- trique 1000 — .Note relative aux expériences projetées MM. Pages, par l'auteur, concernant l'existence des microzrmaa dans les roches 1 164 BECQUEREL. — Huitième Mémoire sur les phénomènes électro-capillaires ; de la cause des courants musculaires, nerveux , osseux et autres 08 — Mémoire sur la production des courants électro-capillaires dans les os et dans le cerveau 34.^ — Forces électromotrices de diverses sub- stances, telles que le carbone pur, l'or, le platine, etc., en présence de l'eau et de divers liquides 48i> — Mémoire sur la cause des effets électriques produits au contact des métaux et de l'eau distillée yOi — Mémoii-e sur les effets électriques produits au contact des métaux inoxydables et desacides et dissolutions salines, neutres et saturées, et sur les affinités capil- laires 1 3 1 3 — Remarques sur une Lettre de M. l.i. Jdniiis relative à un nouveau procédé pour le nickelisage \>.i — Note relative au dépôt du nickel sur les métaux 1 37 et 181 — Observations relatives à une Communica- tion de M. Lamy, sur une nouvelle es- pèce de thermomètres 396 BEtX)UEREL {E.MD.). - Noie sur la déter- mination des forces éleclromatrices faibles "4 et 181 BELGRAND. — Note ayant pour titre: « Le bassin parisien aux âges antéhistori- qiies » 1 080 BENNET est porté, à deux reprises, par la Section de Médecine et de Chirur-gie.sur la liste des candidats à une place vacante de Correspondant raSo et 1417 BERGEON. — Rôle important de la glande lacrymale dans la resiiiration 88 BERNARD (Claude), Président de l'.Acadé- mie pendant l'année 1869, lui rend compte, avant do quitter le fauteuil , de l'état ou se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, puis des change- ments survenus parmi ses Membres et ses Correspondants pendant l'année qui vient de s'écouler 1 4 SERT. — Inlluence de la lumière verte sur la sensitive 338 BERTHELOT. — Nouvelle méthode pour la synthèse des acides organiques iM — Sur la trichlorhydrine et ses isomères. . 08 1 MM. 1 — Kecliei'clies thermiques sur les états du soiilVo — Sur les tribromliydrines BIÎRTIN, — Mémoire sur la houle et le rou- lis.. liEIiTIN (E.) adresse au concours, pour les prix de Médecine et de Chirurgie, un ouvrage intitulé : « Étude critique de l'endjolie dans les vaisseaux veineux et artériels » BERTRAND. — Sur la démonstration relative à la somme des angles d'un triangle. . . . — Rapport sur un Mémoire de M. Mvutard, relatif à la théorie des équations diffé- rentielles partielles du second ordre. .. — M. Bertrand fait hommage à l'Académie du second volume de son « Traité de Calcul différentiel et de Calcul intégral ». BIANCONI. — Recherches sur les affinités naturelles de l'jEpyornis BILLANT. — Note relative aux expériences faites récemment par M. Huggins, pour constater la chaleur émise pai' les corps célestes lULLET est porté, à diverses reprises, par la Section de Physique, sur la liste des candidats à une place vacante do Cor- respondant 54, 1 36 et BISCIIOFF (G.) est porté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats à une place vacante de Correspondant 204 et BISCIIOFF (Th. Lud. Wil.) est présenté, par la Section d'Anatomie et de Zoologie, comme l'un des candidats à une place vacante de Correspondant Bi.ANQUI. — Lettre relative à un instrument qui permet de résoudre les triangles sphériques sans le secours des Tables de logarithmes. — Plans et description de cet instrument 61 1 et BLASERNA. — Sur l'état variable du courant électrique et les extracourants BLOM. — Mémoire sur la trisection de l'angle, BLCiNDÉ. — Note concernant diverses ques- tions d'hygiène et de médecine BLONDLOT. — Nouvelles recherches sur le phosphore noir BOILEAU. — Mémoire sur la détermination du travail latent dans les systèmes à mouvements uniformes ou uniformément périodiques ■ BftlLLOT. — Note relative au postidiitum d Euclide BOILLOT (A.). - Synthèse de l'acide suif- hydrique { i45i ) '.âges, j MM. Pu|;u3. IBOISSIER (A.). — Mémoire intitulé : « Du 9'i' 1 pyrogène ou de l'esprit du feu » O73 358 ■ BONHORST. — Note sur un système de na- I vigation aérienne wi"^ 802 BONJEAN. — Sur l'empoisonnement par l'a- cide cyanhydrique et les cyanuies. . . . 53-.>. — M. Bnnjcan prie l'Académie d'admettre au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie sa Communication sur l'acide prussique 11 ('•3 BONNAFONT donne lecture d'une Note sur un appareil destiné à diriger les injec- tions dans la trompe d'EusIache et la caisse du tympan 918 — Notice sur les divers travaux relatifs à l'appareil de l'ouïe que M. Boiinnfmit destine au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie 1 i(r2 BONTEMPS. — Lettre accompagnant l'envoi fait à l'Académie des manuscrits laissés [)ar le physicien Chartes 23;) BORDONE. — Note relative au renouvelle- • ment et à la purification de l'air des hô- pitaux 87 141S 738 I 154 1024 ! 823 856 838 90 97 ( «452 ) MM. — Faits |)our servir à l'Iii^loirc de l'acide azolique B(")USSIi\ESO. — Essai sur la théorie de i'écoidemenl d'un liquide par un orifice en mince paroi 33, 177 et — Rapport sur ce Mémoire ; Rapporteur M. f/f Saint-T'cnnnt — Intégration de l'équation différentielle qui peut donner une deuxième approxima- tion, dans le calcul rationnel do la pous- sée exercée contre un mur par des terres dépourvues de cohésion liOUSSlNGAULT. — Observation relative à l'époque de l'éruption du volcan de Pu- race rapprochée de celles où se sont manifestés divers tremblements de terre. — Observations relatives à une Communi- cation de M. Gruiici; sur les propriétés mécaniques des aciers phosphores.... — Observations relatives à une Communi- cation de M. Mclscns, sur la vitalité de la levure de bière COWEN. — Suite à une Communication pré- cédente sur la distance du Soleil I30WMAN est porté, à deux reprises, par la Section de Médecine et de Chirurgie sur la liste des candidats à une place va- cante de Correspondant 1280 et RRACHET. — Note concernant une « Solu- tion do l'éclairage électrique, déduite des observations ophthalmo-photogé- niques » Pages. 1279 36o ,io3 G32 611 1417 9191 MM. Pajes. BRANDT est présenté, par la Section d'Ana- tomie et de Zoologie, comme l'un des candidats à une place vacante de Cor- respondant 14 1>* BRETON (de Chami'). — Sur les lignes de plus grande pente à déclivité minimum ou ma.rirniini 982 BRIOSCHI. — Sur la bissection des fonctions hyperelhpliipies 5o4 BRONGMART appelle l'attention de l'Aca- démie sur un ouvrage de M. Kinchlcger intitulé : «Flore vogéso-rhénane » iS.ï — Rapport sur un Mémoire do M. B. Rc- miult, intitulé : « Études sur quelques végétaux silicifiésdesenvironsd".\utun». 1070 — M. £rnngniiirt présente, do la part de M. Schimprr, la première partie du se- cond volume du n Traité de Paléonto- logie végétale » i-2.'i4 BURQ. - Mémoire intitulé : « Métallothé- rapie. Du cuivre contre le choléra au point de vue prophylactique et cura- tif » 1 220 BUSSY. —Remarques à l'occasion d'une Com- munication de MM. Jamin et Ainaury sur la chaleur spécifique des mélanges d'alcool et d'eau 1242 — Observations relatives à une Communi- cation de M. Jamin, sur les variations de température produites par le mélange de deux lii|uides i3i2 c (.AllOURS. — Rapport sur les tra\aux do M. A. Houzenu relatifs à l'ozone 3C() — liechcrchcs sur de nouveaux dérivés pla- tiniqucs des bases phosphorées. (En commun avec M. Gnl.) 897 — Recherches sur de nouveaux dérivés de la triéthylphosphine. (En commun avec M. G«/.) i38o CAII.LETET. — Sur la compressibilité des gaz à hautes pressions i i3i CALIGNY (de) prie r.4cadémie de vouloir bien rappeler dans ses Comptes rendus les deux prix fondés par M. le marquis d Ourdies, et qui pourront être décernés |)ar l'Académie de Médecine aux autours de moyens certains pour prévenir les inhumations précipitées. Le délai fixé estdecinqans, àpartirdu 22 avril i8(J8. 10G8 CAI.VKRT. - Sur l'oxydation du fer 453 CAMPANA. — De la texture et des caradères dittérentielsdu poumon chez les oiseaux. 458 et 525 C.4USARD prie l'Académie de considérer comme non avenues les pièces qu'il lui a adressées pour le concours relatif aux applications de l'électricité à la théra- peutique 177 CAPITANEANO. - Observation d'un bolide, faite à l'Observatoire do Paris. (En com- mun avec MM. IFolf et Andrv> {42 CARON. — Sur la dissolution des gaz ré- ducteurs par le fer et les carbures de fer en fusion 4 5 1 — De la cause du rochage des carbures de fer et des étincelles produites par ces métaux. Nouvelles propriétés du fer. . . i2f)3 CARUSO adresse deux ouvrages imprimés en italien, sur la culture des céréales et de la vigne dans l'Italie méridionale 342 CASTEL. — Réclamation de priorité, au su- 6l2 523 1342 ii63 MM. P-iffes jet des opinions énoncées par IVI. E. Dc- caisne, sur la vaccine et la variole CAVE. — Sur le placenta central libre des Priraulacées CAVE-THOMAS. — Mémoire ayant pour ti- tre : « Théorie esthétique de la lu- mière » 9 '9 CAZIN. — Recherches expérimentales sur la durée de l'étincelle électrique. (En commun avec M. Lucas) 923 et CIIAMARD. — Notes et Lettre concernant la direction des aérostats, gi, 17O 667 et CiiAMPION. — Fabrication des tam-tams et des cymbales. (En commun avec U. Riche.) 85 — Nouveau procédé de préparation de l'a- cide bromhydrique. (En commun avec M.Pc//et.) CIIAMPOUILLON. — Mémoire sur la « Statis- tique officielle relative aux propriétés thérapeutiques des eaux minérales. » . . CIIANCEL. — Des phénomènes physiques qui accompagnent la rupture, par la con- gélation de l'eau, des projectiles creux (le divers calibres. (En commun avec M. Mwtins.) 1 149 et ClIAPELAS. — Recherches sur les centres de moyeime position des étoiles filantes. — Noie sur le bolide du 19 avril — Sur l'aurore boréale du 20 mai CUARRIÈRE. — Note concernant un moyen simple pour diminuer les chances de glissement des échelles §23 CHASLES fait connaître un théorème con- cernant la théorie des surfaces, de M. Spottisivoode 65i — Nouvel énoncé d'un théorème de M. Spot- tisivoode — M. Chastes présente, de la part de M. le prince Boncompas;iu, [)lusieurs numéros du « BulU'ttino di Bibliografia e di Storia délie Scienze matematiche e fisiche » . Ag. Dec. 1869 343, 955 et — M. Chtisles présente, à l'Académie le pre- mier numéro, puis le second du « Bulle- tin des Sciences mathématiques et astro- nomiques », qui fait partie de la Biblio- llièque des Hautes Études 56; et — M. Chastes fait hommage à l'Académie, au nom de l'auteur, M. Crcmona, d'un Mémoire sur les trente -sept droites d'une surface de troisième ordre 955 — M. C/uisli:s est nommé Membre de la Com- mission centrale administrative pour 1870 '3 CHATIN. — Causes do la déhiscence des 044 i4o3 II fit; ( 1453 ) MM. Pages anthères ; rôle de la deuxième mem- brane 20J, 410 et CHAUTARD. — Sur le sens des courants in- duits à l'aide des décharges électriques. CHÉRON. — État de la contractilité mus- culaire, jugé comparativement au moyen des courants continus et des courants d'induction, dans un certain nombre de paralysies ; conséquences qui en résul- tent — Recherches sur les propriétés fonction- nelles des nerfs et des muscles pendant la vie intra-utérine. (En commun avec M. Goujon.) 122(1 CHEVREUL. — Observations relatives à une Communication de M. Cahrrt^ sur l'oxy- dation du fer 455 — Ka|)pori sur un Mémoire de M. J'i-lillard, intitulé : « Étude sur les filaments \é- gétaux employés dans l'industrie ». . . . — M . Chcvreul fait hommage à l'Académie, au nom de l'auteur, M. Kcisct,à'\i\\ ouvrage intitulé: « Milon, —sa vie, ses travaux de chimie et ses études économiques et agricoles sur l'Algérie » CLÂUSIUS. — iÉ A Saint-Pétersbourg (Le), G20 323 laSi 763 gSo 1141 955 i3o8 gSfi 1 1 I (') i35 i3i4 O87 i4iC. loC yll ( i454 MM. Pages pour ériger par souscription un monu- ment à l'amiral tic Kntsenstcrn, invite l'Académie à prendre part à cette sous- cription 1 1 24 CORDIER prie l'Académie de vouloir com- prendre son ouvrage sur les Champi- gnons parmi les pièces du concours pour le prix Desmazières 289 CORXALIA, nommé à une place de Cor- respondant pour la Section d'Économie rurale, adresse ses remercîments à l'A- cadémie 91 CORNU. — Sur un résultat annoncé par M. Croidlcboh au sujet de l'indice do réfraction de l'eau 989 — Sur les intervalles mélodiques et harmo- MM. Pages. niques. (En commun avec M. Merca- (lier. ) 1 168 — Détermination de l'intensité magnétique terrestre en valeur absolue. (En com- mun avec M. Baille.) 1 33- COSTE est élu Vice-Président pour 1870. . . i3 COTTEAU. — Sur le genre Asterosloimi, de la famille des Échinocorydées 271 COUMBAUY. - Chute d'un aérolithe à Mour- zouc (Barbarie), le 25 décembre 1869. . C49 COUTARET. — Recherches sur la digestion artificielle des féculents par la maltine. 38a CROULLEBOIS. — Sur les variations de l'in- dice de réfraction de l'eau avec la tem- pérature 847 et 918 — Réponse aux objections de M. Jamiii... . 1022 D DABBADIE. — Sur la division décimale de l'angle et du temps 1 1 1 1 — Observations relatives à une Communica- tion de I\I. IJ'olf, sur la division déci- male des angles et du temps 1221 DANA est porté, à deux reprises, par la Sec- tion de Minéralogie, sur la liste des can- didats pour une place vacante de Corres- pondant 2c4 et 4 '7 DANIEL. — Action du magnétisme sur les gaz raréfiés 1 83 — Action du magnétisme sur deux courants passant simultanément à travers les gaz ! raréfiés 808 DARBOUX. — Sur les équations aux déri- j vées partielles du second ordre 675 — Sur la théorie des équations aux dérivées partielles 746 — Sur la surface des centres de courbure d'une surface algébrique 1 3a8 D.\RESTE. — Sur les circonvolutions du cerveau 1 93 — Nouvelles recherches sur la production artificielle de l'inversion des viscères. . 761 DARGET. — Lettre concernant les travaux (le géométrie qu'il a adressés précédem- ment à l'Académie 1 77 DARMSTAEDLER. —Sur une nouvelle com- binaison phosphorée. (En commun avec M. Ucnningvr. ] 4^4 DARWIN est présenté par la Section do Zoo- logie comme l'un des candidats à une place vacante de Correspondant i4i8 D'AVEZAC fait hommage à l'Académie d'une brochure ayant pour titre : « Les navi- gations (erre-neuviennes de Jean et Sé- bastien Cabot » I ;o — M. D'At'ezric présente, au nom de fau- teur, la dernière partie du travail du P. Bertclli, concernant la Lettre sur l'aimantde Pierre Pèlerin de Maricourl. ic-S DAVID (A.) — Lettre sur la découverte d'une nouvelle espèce de Crossoptilon 538 DEBRAV. — Noie sur l'essai d'argent conte- nant du mercure 849 — Note sur la solubilité du chlore, de i'io- dure et du bromure d'argent dans les sels de mercure r.gi DECAISNE est nommé Membre de la Com- mission administrative pour 1870 i3 DEC.41SNE (E.) — Noie concernant la valeur respective de la vaccine humaine et de la vaccine animale 5GG et Ci 1 — De la part qui revient au brome dans l'action thérapeutique des bromures. . . 917 — Note intitulée : « La machine à coudre et la santé des ouvrières » 1096 — M. Dfcaisnc prie l'Académie de vouloir bien admettre cette Note au concours pour le prix dit des Arts insalubres ... 1 1-.'.3 DECUARME. — Aurore boréale observée à Angers 1^ 1 8 DECHEN (de) est porté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 204 et 4 1 7 DÉCLAT. — Lettre relative au traitement de la fièvre typhoïde par l'acide pliéniqiic. i384 DE LA RIVE. — Observations relatives à quelques Communications récentes con- j cernant l'action du magnétisme sur les gaz raréfiés 28G DELAUNAY. — Sur la constitution physique ' de la Lune 57 ( i455 ) Pages io5i 238 342 MiM. — Rapport sur un travail de M. Puiseu. ayant pour titre : « Mémoire sur l'accé- lération séculaire du mouvement de la Lune » III — Note concernant la découverte d'une nouvelle planète à l'observatoire de Marseille 885 — M. DcUiuntiy présente à l'Académie la collection des numéros du « Bulletin in- ternational de l'Observatoire impérial de Paris » pour le mois d'avril 1870. . . UELÂURIER. — Mémoire intitulé : « Expé- riences sur l'électricité : objections à la théorie électrochimique » — llecherches sur la thermo-électricité. . . . — Note relative à la produclion de la lumière électrique par les bobines d'induction.. - Mémoire relatif à une nouvelle théorie générale de la produclion de l'électricité statique et dynamique 384 — Description d'une pile destinée aux son- neries et à la télégraphie i loi — Note relative à un paradoxu apparent sur la production de l'électricité dyna- rai(|ue i4'7 DE I.UC.V. — Recherches chimiques et théra- peutiques sur l'eau thermominérale de la sollatare de Pouzzoles 408 DEMARQUAY. — Sur la reproduction et la réunion des tendons divisés 533 1>EM0GET. — Description d'un nouvel appa- reil électro-magnétique 333 DENZA. — Aurore boréale et autres phéno- mènes météorologiques observés dans le Piémont, le 3 janvier 1 870 4OT««.s signale à l'Académie le Rapport fait par M. Frnnkland, au nom d'une Commission anglaise, sur la purification des cours d'eau souillés par les égouts des villes 1 o54 - Observations relatives à une Communi- cation de MM. ISJartiiis et Charnel, inti- tulée : « Des phénomènes physiipies qui accompagnent la rupture, par la congé- lation de l'eau, des [irojectiles creux de divers calibres 1 1 5/ - A l'occasion d'une Communication de M. Bordone, sur les organismes qui se développent dans les vers à soie atteints de la maladie des morts-Qats, M. Dumas rappelle un passage de l'ouvrage de M. Pasteur, relatif à la même question. Observations relatives à une Communica- tion de M.M. Friedel et Ladenhurg, sur l'acide silicopropionique M. Dumas, en sa qualité de Secrétaire perpétuel , annonce la perte que les Sciences viennent de faire dans la per- sonne de M. E. Sismoiula, Secrétaire de l'Académie de Turin M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome LXVIII de ses Comptes remlus est en distribution au Secrétariat M. le Secrétaire perpétuel informe lAca- démie que la deuxième partie du tome XXXVII de ses « Mémoires n est en dis- tribution au Secrétariat M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie une Note de M. Bellotii por- tant pour titre : « .application de la mé- thode de M. Pasteur pour la reproduction des graines indigènes de vers à soie ».. i '.o M. /(■ Secrétaire perpétuel appelle l'at- tention sur un « Compte rendu des édu- cations précoces des vers à soie faites en 1870, dans la magnanerie expéri- mentale du Comice agricole du canton de Ganges (Hérault)» 107S M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Corres- [)ondance les ouvrages suivants : Un opuscule de 51. A.-W. J'Filliamson sur la théorie atomique; un volume de M. Berthoud ■ mWVAXQ : « Les Petites chroniques de la science » ; une bro- chure de M. A. de Lourmel sur « le tir et la chasse » 91 « L'année scienlifiquc et littéraire » de M. L. Figuier; v La connaissance pra- [ i(ii 1412 fC8 47'i 82.Î MM. F tique du cheval », par M. yial; « Les oiseaux utiles et les oiseaux nuisibles », par M. (le la Blii/ichère ; le « Diction- naire vétérinaire », par MM. Barrai et Féliz; « Les prairies et les plantes four- ragères », par M. l'ianne — Une brochui'e de M. Ranion de ta Sagra, (I Description et culliiro de l'ortie de la Chine » ; 1' « Annuaire scientifique » de M. Dchéniin ( neuvième année ) » — Une série d'opuscules de M. Martin de Brcttcs sur le tir des canons contre le blindage des navires — La neuvième année des « Causeries scien- tifiques » de M. dcPan'ille, des « Études sur la betterave à sucre », par M. Mc- hay; un Mémoire do M. Bmidicr sur les Ascobolés; une Noie de M. Brébanl in- titulée « La question des égouts à Reims » ; une de M. Reznrd de Wouves V sur les causes de l'abandon et de la mortalité des nouveau-nés » — Une brochure de M. de la Blanclière portant pour titre ; c L'esprit des pois- sons » — Un Traité des maladies des femmes, par M. IFcst , traduit de l'anglais par M. Mauriac; un ouvrage de M. f-'a/i Dommelen sur les moyens de trans])ort des blessés et malades en temps de guerre — Un opuscule de M. PoeUiian sur le «Tra- vail fonctionnel chez l'homme » — Une 0 Étude sur la zone à Avicida cnn- torta et l'infralias dans le sud et le sud- 1457 ) MM. âges. i5o ■240 738 116/ 1267 i385 Pages est de la France », par M. Dietdafait. . i385 DUMÉRIL. — Remarques relatives à un ou- . vrage de M. Biancimi, intitulé « Speci- mina zoologica mosambicana » 173 — Sur la |)résence, chez les Raies du genre Céphaloptère, d'organes particuliers de l'appareil branchial 49 ' — Création d'une race blanche d'Ascolotls à la Ménagerie des Reptiles du Muséum d'histoire naturelle, et remarques sur la transformation de ces Ratraciens y^-i — M. Diiiiiéril fait hommage à l'Académie de deux brochures qu'il vient de publier, sur le Lépidosiren, le Protoptère et les Dipnés en général <)7 1 DUMÉRY. — Note comparative des résultats obtenus et à obtenir sur les chemins de fer de la traction par laminage, dite à rail central 1 1 3 DUPUIS adresse quelques observations rela- tives à la confusion qu'on a faite souvent entre le physicien J .-A-.C. Charles et le géomètre /. Charles. — Documents historiques sur ces deux savants 5oi — M. DuiJins soumet au jugement de l'Aca- démie une description de son levier hy- drauli(iue i3-2,5 DURAND CLAYE et Mille. — Résultats des expériences pour l'utilisation des eaux d'égoul déversées dans la Seine 7.59 DURANDE. — Sur les surfaces du quatrième ordre y^o DUSART. — Sur la pathogénie de lasléatose viscérale dans l'intoxication phosphorée. (En commun avec M. Parmi.) 5-29 E EDWARDS (Milne). — Observations rela- tives à la collection zoologique formée dans le Thibet oriental par M. l'abbé Armand David 34'2 — M. M///ïe jÈ.WiiY//-r/.« communique l'extrait d'une Lettre de M. A. David, annonçant la découverte d'une nouvelle espèce de Crossaptilnn, qu'il désigne sous le nom de C . cœnilescens 538 — M. Milne Edwards présente, de la part de son fils, M. Al))h.-Milne Edwards, la So' livraison de l'ouvrage » Sur les oiseaux fossiles » 767 EDWARDS (Alph.-Milne). —Notesur quel- ques Mammifères du Thibet orient:'.!.. 34i — Observations sur la faune ornithologique du Bourbonnais pendant la période ter- tiaire moyenne 557 C. R., 1870, i" Semestre. (T. t.XX.) ÉLIE DE BEAUMONT. — Remarques à l'occasion d'une Communication de MM. Roiijnu et Jidien, concernant des stries observées sur des blocs de grès de Fontainebleau, etc 53i) — Observations relatives à une Communica- tion de MM. H. Sainte-Claire Deville et /. Desnnyers, sur l'analyse et les appli- cations de la gaize 58(i — Observations relatives à une Communica- tion de M. Leynu/ie, sur l'état fragmen- taire des hautes cimes des Pyrénées. . . 696 — M. Elle de Beaanmnt fait hommage à l'Académie, au nom de M. Frédéric de Biitella, d'une « Description géologique et minière des provinces de Murcie et d'Albacete. » io-2.\ — Remarques relatives à une tlommunica- 192 ( i458 ) MM. Pages, tion de M. de liotella intitulée « Sur . deux faits contemporains de soulève- ment » 1 1 4'- — Observations relatives à une Communica- tion de MM. Martim et Chanccl, inti- tulée : « Des phénomènes physiques qui accompagnent la rupture, par la congé- lation de l'eau, des projectiles creux de divers calibres » ii^rx — M. Elle (le Bcaumont, en sa qualité de Secrétaire perpétuel, annonce à l'Aca- démie la perte quelle vient de faire dans la personne de M. Magnus, l'un de ses Correspondants pour la Section de Physique 797 — M. le Secrétaire perpétuel annonce que le tome XXXVl des Mémoires de l'A- cadémie est en distribution au Secré- tariat 1 io5 — En présentant la socondepartiedelaTablo générale des Comptes rcmlas ( t. XXXII à LXI ) , M. /(• Secrétaire perpétuel si? fait l'inlerpréte des regrets qu'a laissés l'auteur, M. l'ai'asseur, qui a^succombé au moment oii il terminait ce travail. . l'ii.i — M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Lettre de M. JFulf, de Zurich, ac- compagnant l'envoi d'une brochure in- titulée : « Matériaux pour l'iiisloire des Mathématiques » 5G7 — Et d'une Lettre de ^S..Zaiitcdesclii, accom- pagnant l'envoi d'un ouvrage de Météo- rologie C74 — M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie deux brochures de M, fW- picrlli, concernaiit, l'une, « le rayonne- ment lunaire et stellairo », l'autre, un n baromètre photographique, » et de.s « formules pour compenser automati- quement les effets de la température dans un baromètre quelconque » 1826 — M. /(' Secrétaire perpétuel fait hommage à l'Académie, au nom de M. Zantedc.uhi, d'une brochure « sur les pluies de di- verses substances tombées en Italie le 14 février 1870 » iSîtl M. le Secrétaire />crp('tuel signale parmi les pièces im|)rimées de la Cor- respondance, les ouvrages suivants : — Un volume intitulé : «[ Bibliothèque de 123 '77 3^5 325 674 8o3 MM. Pages l'École des Hautes Études; Section des Sciences naturelles, 1. 1 » — Deux brochures de M. Leymerie, l'une sur la question relative au « type ga- rumnien », l'autre sur la « non-existence de la houille dans les Pyrénées fran- çaises, entre les gites extrêmes de la Rhune et des Corbières » — Un ouvrage de feu M. Civiale intitulé : « La lithotritie et la taille » — La carte géologique agronomique du dé- partemenldeIaHaute-Vienne,deM.vJ/<7/- lard — Une brochure de M. Leymerie intitulée : « Récit d'une exploration géologique dans la vallée do la Segre » 567 — Un nouveau fascicule des Notes paléonto- logiques de M. Eug. Deslnngchamjjs... G74 — La 2'' livraison du «Manuel de Mathéma- tiques et d'Astronomie » de M. R. IFolf. -- Une « Description physique de la Crète » par M. Rindin; une brochure sur la météorologie du globe étudiée à diverses altitudes, par M. F. Zantede.schi — Les 2" et y parties des « Recherches sur les Crustacés d'eau douce de la Belgique » de M. F. Plateau 804 — Un Mémoire de M. Diamilla-Muller, de Florence, intitulé : « Recherches sur le magnétisme terrestre » — Une brochure âeW.Hercjuet d'OrralaSur la destruction des vers blancs par la ja- chère » () I f) — Diverses livraisons des Mémoires du « Geological Suri'ey of Indiii » — Une brochure de M. J'olpicelli, intitulée : « De la distribution électrique sur les conducteurs isolés. » — Une brochure de M. Rcsal, sur le « calcul des épaisseurs de fonds plats et bombés des chaudières cylindriques » 1220 ÉMONET appelle l'attention de r.\cadéraio sur les résultats obtenus par M. F. La- grange dans la réalisation des systèmes moteurs éleclro-magnéticjues 578 ESPAGNE adresse au concours pour le prix dit des Arts insalubres, un Mémoire sur la machine à coudre 1 267 ESTOR. — De la nature et de l'origine des globules du sang. (En commun avec M. Bechamp.) ■ 2()') 0'9 1024 1124 FALASCHI. — Contrib\ition à la connaissance de la structure intime de la glande mam- maire. ( En commun avec M. Gianmiz-J.) 1 140 PAREZ. Em|)loi du silicate de potasse pour donner do la solidité aux ossements fossiles 1094 ( '4 MM. Pages. FAYE. — Sur l'observation photographique des passages de Vénus, et sur un appa- reil de M. Lausseddt 541 — Sur l'observation spectrale des protubé- rances solaires. (Travaux de M. Respi- ghi.) 886 — Note sur des expériences nouvelles de M. JVuUiier 890 — Sur les procédés d'observation photogra- phique proposés par M. Pnschcn pour le prochain passage de Vénus 892 FEIL. — Réponse à une Note de M. Gnudin, sur la fabrication de pierres précieuses artificielles 102 FELTZ. — Sur le passage des leucocytes au travers des parois des capillaires i3'2 — Expériences sur les phénomènes dont les globules blancs du sang et les parois des capilhiires sont le siège pendant l'inllam- mation 1 228 • FIZEAU. — Remarques sur quelques erreurs qui se sont glissées dans une récente Communication du P. Sccchi concernanl "certaines observations spectrales du So- leil ICI 3 — Nouvelles remarques concernant le dé- placement des raies spectrales par le mouvement du corps lumineux ou do l'obsei'vateur 10G2 MM. Pages. FLAMMARION. — Loi du mouvement de ro- tation des planètes 804 — Réponse à une objection relative à la loi du mouvement de rotation des planètes. Çf-ri FLEURY. — Note sur le postulntum d'Eu- clide 3/ FLEURY (G.). — Note sur deux produits de l'agaric blanc 53 FONTAINE adresse la description et les des- sins d'un petit moteur à vapeur fi 1 1 — Sur la préparation de l'éthylène bi- bromé ) 30 1 FREMY. — Recherches sur l'acide azoteux. 61 — Note sur la réduction de l'acide azoteux par les métaux 1207 FREYCINET (de) adresse un exemplaire de son « Traité d'assainissement indus- triel » 737 — M. rie Freycinet adresse au concours pour le prix dit des Arts insalubres, un ou- vrage intitulé : « Principes de l'assainis- sement des villes » i385 FRIEDEL et Ladenburg. — Sur l'acide silico- propionique 1407 FUIX appelle l'attention de l'Académie sur une démonstration du postidtitum qu'il a donnée dans un précédent ouvrage. . 90 GAIFFE. — Remarques concernant le pro- cédé employé par M. Adams pour pro- duire les dépôts de nickel 181 GAILLET. — Description d'un nouveau sys- tème de labourage à la vapeur, au moyen d'une seule locomobile 17G GAL. — Sur de nouveaux dérivés platini- qiies des bases phosphorées; — Sur de nouveaux dérivés de la triéthylphos- phine. (En commun avec M. Calmins.) 897 ot i38o — Sur quelques composés homologues des acides tartrique et malique. (En commun avec M. Gay-Lussac.) 1 1 75 GALEZOWSKI adresse une étude sur la chro- matoscopie rétinienne ou examen de la vue au moyen de l'échelle des couleurs. 1 162 GARRIGOU. — Traces de l'anthropophagie dans les temps anléliisloriques, décou- vertes dans la grotte de Montesquieu- Avantes ( Ariége ) 1 67 GAUBE. — Note relative à ses précédentes indications sur l'emploi de la créosote contre la fièvre typhoïde 1417 GAUDIN. — Nouvelles remarques sur la fa- brication des pierres précieuses artifi- cielles ; indication des procédés em- ployés 40 et ^38 GAUGAÎN. — Sur les forces éleclromotrices que le platine développe lorsqu'il est mis en contact avec divers liquides 5i5 G.\USS1N est porté par les Sections d'Astro- nomie, de Géométrie et de Navigation sur la liste des candidats pour une place vacante au Bureau des Longitudes.... 170 — M. Gaiissin est désignée par la voie du scrutin comme le candidat que présente en seconde ligne l'Académie pour la place vacante au Bureau des Longitudes par suite de la mort de M. DanmdcnK. 1-4 GAY-LUSSAC. — Sur quelques composés ho- mologues des acides tartrique et malique. ( En commun avec M. Gai. ] 1 1 7,5 GEISE. — Note relative à la cpiadrature du cercle 4C8 GEORGET. — Notes relatives à un manuscrit du P. Granddlnii qui, dans une récente Communication faite à l'Académie, a été donné pour le maitre de Descartes 1 1 93 et 1 2'.»9 iqa.. 2o3 ii4o 337 76G 625 945 1297 611 383 274 ( i46o ) MM. Pages GÉRARD. — Xole concernant la théorie de la vision CxÉRARDIN. — Sur l'insalubrité et l'assai- nissement de la rivière du Groult. Étude sur les eaux de féculeries GIANNUZZI. — Contribution à la connais- sance de la structure intime de la glande mammaire. {En commun avec M. Fa- Insrlii. ) GIR.4RD (J.). — Note sur les cristaux dou- bles de la neige — Note intitulée « Application de la lumière polarisée à la photographie des cristaux microscopiques de certains sels » GIRARD (S..). — Note sur les dérivés hydro- génés du sulfure de carbone (ilRAUD-TEULON. — De la loi des rotations du globe oculaire dans les mouvements associés des yeux (îOBLEY. — De l'action de l'ammoniaque sur la lécithine GODEFROY. — Mémoire intitulé : « Progrès dont la navigation est susceptible. »... GOLDENBERG. — Système de ventilation appliqué aux meides et aux polissoirs des mines du ZornhofF, près Saverne.. GORCEIX. — Sur l'état actuel du volcan de Santorin GOUJON. — Recherches sur les propriétés fonctionnelles des nerfs et des muscles pendant la vie intra-utérine. (En com- mun avec M. Chéron.) •jOULIER demande et obtient l'autorisation de retirer un Mémoire intitulé ; « Étude analytique sur les appareils propres à déterminer les distances GRAD. — Sur une voie nouvelle pour l'ex- ploration du pôle nord par la mer de Kara et l'océan Sibérien GR.\EFF. — De l'inlluence qu'exerce la digue de Pinay sur les crues de la Loire à Roanne 1 38 et GRÉ.4NT. — Sur la rapidité de l'absorption de l'o.xyde de carbone par le poumon. . GREIL adresse une solution d'un problème de la théorie des nombres GRIMAUX. — Sur un glycol aromatique. .. 123 gao 844 1182 1 101 i363 MM. Pages. GRIS. — Observations anatomiques et phy- siologiques sur la moelle des plantes li- gneuses 972 GROVE est porté, à plusieurs reprises, par la Section de Physique, sur la liste des can- didats pour une place vacante de Cor- respondant 54, i36elii43 GRUNER. — Note sur les propriétés méca- niques des aciers phosphores 571 GUÉRIN-MÉNEVILLE. — Observations sur Vn/ifl/i, insecte parasite qui nuit à la production des graines de vers à soie au .lapon 844 GUÉROULT. — Note sur les intervalles har- moniques et mélodiques 1037 GULDBERG. — Sur la loi des points de con- gélation des solutions salines i349 GUYON. — Observations relatives à une Communication récente de M. fir/uiii/, sur les effets thérapeutiques du chloral. 6o4 — Remarques relatives à une Communica- tion récente de M. Rninnn de Ui Siigra, sur une anomalie d'une tige de palmier. » 727 — Note accompagnant la présentation d'un ouvrage intitulé « Histoire naturelle et médicale de la Chique » 780 — Statistique des cas de rage observés sur des Européens en Algérie, depuis notre prise de possession de ce pays en i83o jusqu'en i85i, mois d'août inclusive- ; ment 79(3 — Observation faite en Espagne, par les blanchisseuses du littoral sud, sur la couleur jaunâtre que prend le linge quand souffle le vent du sud loGil GUY'OT adresse deux Notes relatives, l'une à l'inlluence de l'acide organique svir la lydine, l'autre à la conservation des œufs de papillons 1 3o7 GUYOT (P.). — Note sur la valeur toxique de quelques rosolates 53 — Valeur toxique de quelques produits du groupe phénique 1 34 et 877 — Note sur la recherche de l'ammoniaque et de l'acide nitrique, au moyen de l'a- cide rosolique et du bromomercurate de de potasse 1 10' H HALL (Ja.mes) est porté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 204 et M.\LPI1EX. — Mémoire sur les courbes gau- 417 ches algébriques 38o HANNOVEU est présenté, par la Section de Médecine et de Chirurgie, comme l'un des candidats à une place vacante de Correspondant i4'7 ( MM. Pa HAUER (de) est porté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 204 et HAUTEFEUILLE et TROOST. — Sur la cha- leur de combinaison du bore avec le chlore et avec l'oxygène — Chaleur de combinaison du silicium avec le chlore et avec l'oxygène HEIS. - La lumière zodiacale observée le a5 et le 3o janvier à Miinster, en West- phalie — Aurores boréales observées dans la même ville les 3o janvier et 1" février HELMERSEN. — Étude sur les blocs erra- tiques et sur les dépôts diluviens de la Russie — M. Helincrsen est porté, à plusieurs re- prises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place va- cante de Correspondant 204 et HELMHOLTZ est élu Correspondant de l'A- cadémie, Section de Physique, en rem- placement de feu M. Marianini — M. HchnIioUz adresse ses remercîments il l'Académie IIENNINGER. — Sur une nouvelle combi- naison phosphorée. (En commun avec M. Darnistacdlcr. ) HENRY. — Sur la tribromhydrine. 638 et — Sur les éthers chloronitriques et bromo- nitriques de la glycérine — Combinaison directe des composés ally- liques avec le chlorure d'iode et l'acide hypochloreus — Nouvelle méthode générale de prépara- tion des combinaisons organiques chlo- robromées — M. Nt'riiy est porté, à diverses reprises, par la Section de Physique, sur la liste i46t ) MM. ges. 417 i85 252 243 Pages 1143 83i 4<7 î7 123 404 296 8G0 864 404 des candidats pour une place vacante de Correspondant 54, i36 et HIRN. -r- Notice sur les variations de la ca- pacité calorifique de l'eau vers le maxi- mum de densité 592 et HOFMANN (A.-'W.).— Sur tes isomères des éthers cyanuriques. (En commun avec M. Olto Olshauscn.) 1 01 3 — Sur l'utilisation des produits secondaires obtenus dans la fabrication du chloral pour la préparation en grand des éthy- lamines 906 HOPPE. — Corollaire au théorème de M. Crofton 1394 HOiJEL (J.). —Note sur l'impossibilité de démontrer par une construction plane le principe de la théorie des parallèles, dit postulntiim d'Euclide 90 — Sur le choix de l'unité angulaire 1387 HOUZEAU. — Sur l'origine du gaz azote dans l'oxygène supposé pur 39 — Sur l'absence de l'eau oxygénée dans la neige tombée à Rouen 519 — Expériences sur l'électrisation de l'air ou de l'oxygène, comme moyen de produc- tion de l'ozone 1 286 — Rapport sur les travaux de M. Hoiizeaic relatifs à l'ozone; Rapporteur M. Ca- hours HUXLEY est présenté, par la Section d'Ana- tomie et de Zoologie, comme l'un des candidats à une place vacante de Cor- respondant 1418 HYRTL adresse un travail sur les vaisseaux sanguins du placenta dans l'espèce hu- maine — M. Hyril est présenté, par la Section d'A- natomie et de Zoologie, comme l'un des candidats à une place vacante de Cor- respondant 1418 369 1023 INSPECTEUR GÉNÉRAL DE LA N.4VIGA- TION (M. L' ) adresse les états des crues et des diminutions de la Seine obser- I vées pendant l'année 1869 gi ISAMRERT. — Note sur la dissociation des composés ammoniacaux 45tj JACKSON (Chables-T.) est porté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats à une place vacante de Correspondant. . . . 204 et .l.\COBI est porté, à diverses reprises, par la Section de Physique, sur la liste des 417 candidats à une place v:icante de Cor- respondant 54, 1 36 et 1 143 JACQUART. — Mémoire sur la valeur de l'os épactal, comme caractère de race en anthropologie -38 JAKSON D.4VIS adresse une Lettre concer- MM. ( 1462 ) Pages nant la formation de la glace, et transmet une Communication relative à un cas singulier de catalepsie 4iG JAMIN. -- Sur l'emploi du courant électrique dans la calorimélrie. 657 — Sur la chaleur spécifique de l'eau entre o et :oo degrés. (En commun avec M. Jnmury.) OGi — Sur la chaleur latente de la glace 71 5 — Observations relatives à une Note de M. Croullcbois, sur l'indice de réfrac- tion de l'eau gCC — Réponse à une Note de M. Renmi sur la chaleur latente de la glace, déduite des expériences de Laplace et Lavoisier. . . . 969 — Sur la chaleur spécifique des mélanges d'alcool et d'eau. (En commun avec M. Anumry. ) 1 237 — Observations relatives à une Communica- tion de M. Btissy 1243 — Sur les variations de température pro- duites par le mélange de deux liquides. i3o9 — M. Jamin, à l'occasion d'une Note présen- tée par M. H. Sninte-Claire Dci'illc, déclare qu'il se réserve d'y répondre quand il aura pu en prendre connais- sance dans les Comptes rendus 1 38o — M. Jamin est adjoint à la Commission des Paratonnerres en remplacement de feu M. Poidllet 1 1 63 JENKINS. — Nouvelle Communication rela- tive au choléra 1 1 63 JOLY. — Sur la rotation de l'embryon dans l'œuf des Axolotls du Mexique 873 JORDAN. — Sur une nouvelle combinaison des vingt-sept droites d'une surface du troisième ordre 326 MM. Pages. — Sur la division des fonctions hyperellip- tiques 1028 — Théorème sur les fonctions doublement périodiques 1 1 28 JOUGLET. — Sur la fabrication des glaces et miroirs platiiiisés 52 — Action de l'ozone sur la nitroglycérine, la dynamite, et différents autres com- posés explosifs 539 — M. /onglet appelle l'attention de l'Aca- démie sur les accidents qui sont occa- sionnés journellement par les vapeurs de phosphore 611 — Note ayant pour titre : « Le maître de Descartes ; ses théories » 728 JOULE est porté, à plusieurs reprises, par la Section de Physique, sur la liste des can- didats pour une place vacante de Cor- respondant 54, i36 et 1143 — M. Joule est nommé Correspondant de l'Académie, Section de Physique, en remplacement de M. Magnus 1 154 — M. Jouir adresse ses remerciments à l'A- cadémie 1267 JOURDAIN. — Expériences concernant le mode d'action du chloroforme sur l'irri- tabilité des éiaraines des Mahonia 948 JULIEN. — Note relative à des stries obser- vées sur des blocs de grés de Fontai- nebleau, de meulière de la Brie, de silex et de calcaire grossier engagés dans les diluviums des environs de Paris. (En commun avec M. Roujou.) 538 JUNOD. — Note relative à l'histoire des ap- plications médicales de l'air comprimé. 54 K KÉRICUFF (de). — Note relative à la déter- mination de la parallaxe de Vénus 279 KIRCHHOFF est porté, à deux reprises, par la Section de Physique, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 54 et i36 — M. Kirchhoff est élu Correspondant de l'Académie, Section de Physique, en remplacement de M. Forhes 1 38 — M. A7/r/i/(r.^ adresse ses remerciments à l'Académie 239 KJERULF est [lorté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Cor- respondant 204 et 417 KLEIN et Lie. — Sur une certaine famille de courbes et de surfaces 1222 et 127.5 KOENIG. — Sur les notes Qxes caractéris- tiques des diverses voyelles 931 KOKSCHAROW (de) est porté, à deux re- prises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant.... 204 et 417 KOLLIKER est présenté, par la Section de Médecine et de Chirurgie, comme l'un des candidats à une place vacante de Correspondant 1417 ( «463 ) MM. LAACKMAN. — Note relative à la trisection de ran.t;le 823 et LACAZE-DUTHIERS. - Études sur la mor- phologie des Mollusques : asymétrie des Gastéropodes ; — Acéphales lamellibran- ches ; — Organisation de l'Arrosoir (Aspergilliim jni'nneuni)\ — Organisa- tion et embryogénie des Ascidies (évo- lution de la Molgula tubulosa] 43, 102, 268 et — M. Lacaze-Dutliicrs prie l'Académie de comprendre dans le nombre des pièces de concours pour le prix Savigny les précédentes Communications LACOINE. — Observations des effets de l'au- rore boréale du 5 avril sur les lignes télégraphiques ottomanes LACROIX adresse deux Mémoires relatifs à diverses questions d'hygiène LADENBURG et Friedel. — Sur l'acide sili- copropionique LAGOUT. — Description d'un cadran solaire équatorial LALLEMAND. — Note sur la transformation du soufre ootaédrique en soufre inso- luble, sous l'influence de la lumière. . . LAMBERT (G.). — Lettre et Note relatives aux opérations qu'on pourrait effectuer pour arriver à une détermination expé- rimentale de la figure de la Terre. 824 et LAMÉ. — Sa mort arrivée le \" mai 1870 est annoncée le jour suivant à l'Aca- démie LAMY. — Sur une nouvelle espèce de Iher- momètres LANDRIN. — Partage d'une quantité limitée d'acide entre deux bases employées en excès LA ROCHE-PONCIÉ (de) est porté par les Sections d'Asti'onomie, de Géométrie et de Navigation sur la liste des candidats pour une place vacante au Bureau des Longitudes — M. de La Rnchc Pnncié est présenté en première ligne par l'Académie comme candidat pour la place vacante au Bu- reau des Longitudes par suite du décès de M. Darotulcau LARREY présente, au nom do M. Lebcrt, un travail sur les deux é|iidémies de typhus qui ont régné à Breslau on 1868 et 1869. — Et, do la part de M. Barncs, un Rap- port sur l'application du magnésium et 1154 ! iGa 1008 578 1407 Pages. MM. de la lumière électrique à la photo-mi- i23o crographie 65i et LAUSSEDAT. — Sur les applications utiles de la méthode graphique à la prédiction des éclipses de Soleil LAWSON TAIT adresse deux Notes relatives, l'une à la staphiloraphie, l'autre à l'ac- tion de l'hydrate de chloral LEBERT. — Sur une nouvelle espèce de Pero- nospora, parasite des Cactus. (En com- mun avec M. Cohn. ) — M. Lebert est porté, à deux reprises, par la Section de Médecine et de Chirurgie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . i23o et LE BESGUE. — Démonstration de la mé- thode de Jacobi pour la formation de la période d'une racine primitive LECOQ DE BOISBAUDRAN. - Sur la con- stitution des spectres lumineux. 144 et — Sur la formation des glaçons — Remarques sur les spectres de l'azote.. LEFEBVRE. — Sur la sursaturation du chlo- rure de calcium , LEGOUIS. — Sur le pancréas des poissons osseux, et sur la nature des vaisseaux découverts par Weber LEGROS. — Recherches sur l'origine réelle des canaux sécréteurs de la bile — Recherches sur les mouvements choréi- formes du chien. (Eu commun avec M. Oiiimiis.) LELOUP. — Note sur la vapeur à l'état de satura'tion LEMAIRE. — Note relative au relevé des in- dications barométriques LENORMANT (F.). — Note sur le cheval au temps du Nouvel Empire égyptien. . . . — Note sur l'àne et le cheval dans les anti- quités des peuples Aryens — Sur la domestication de quelques espèces d'antilopes au temps de l'Ancien Empire égyptien LERAY. — Théorie de l'élasticité des mi- lieux I LERiyUE DE MOUCHY. - Note concertiaut la cause du mouvement oscillatoire des granulations moléculaires LEUCKART est présenté, par la Section d'A- natomie et de Zoologie, comme l'un des candidats à nne place vacante de Cor- respondant i4is 439 961 393 188 170 174 P.iges. 1193 240 324 i3oo 1417 1243 974 5i8 logo 684 1098 814 1045 883 91;» i63 27C 4i3 34'/ ( i464 ) Pages, MM. l.EVlilLLÉ. — Note relative à la découverte des restes de l'iiomme quaternaire dans les ateliers de pierre taillée et polie du Grand-Pressigny (Indre-et-Loire) . .... 566 LE VERRIER présente diverses Notes rela- tives à l'aurore boréale du 5 avril, Notes adressées par MM. Trcmescldni, Clui- riiult, Tcrhy, Gesli/i, Guerrecm, For- lier-ànrnicr; Graimmt, Lepingard, etc. 8i8 LEVERT. — Note concernant l'action des amers, et du sulfate de quinine en par- ticulier, sur l'économie, dans la guérison dos fièvres de tous les degrés i23 — Note relative au choléra 844 LEVY (M.). — Essai sur une théorie ration- nelle de l'équilibre des terres fraîche- ment remuées, et ses applications au calcul de la stabilité des murs de sou- tènement. (Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. de Saint-Venant}^ 217 — Mémoire sur les équations générales des mouvements intérieurs des corps solides ductiles au delà des limites où l'élasti- cité pourrait les ramener à leur premier état LEYMERIE. — Observations sur une Noie récente de M. Magnan relative au ter- rain crétacé inférieur des Pyrénées. . .. — Note sur l'état fragmentaire des hautes cimes des Pyrénées GgS LIE et Klein. — Sur une certaine famille de courbes et de surfaces 1222 et LIEBREICH. — Note ayant pour titre : « La strichninc comme antidote du chloral». — Sur l'opération de la pupille artificielle. LIMOUZIN. — Observation sur une Note de M. Duclaax relative à la formation des gouttes liquides LIONNET. — Note sur le posudatum d'Eu- clide — Sur la demande de M. Lionnct on ouvre, dans la séance du 10 janvier 1870, un pli cacheté déposé par lui le 27 décem- bre 1869 et qui se trouve contenir une objection à la démonstration du postn- liitidii d'Euclide 90 ' i323 694 1275 4o3 797 00 5 3i 1143 1390 MM. Pages. LIOm^ILLE, Vice-Président pendant l'année 18G9, passe au fauteuil de la Présidence. i3 — M. le Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Lamé 961 LIOUVILLE (H.). — Note sur la coexistence d'altérations anévrysmalesdans la rétine avec des anévrysmes des petites artères dans l'encéphale 49*^ LLOYD est porté, à plusieurs reprises, par la Section de Physique, sur la liste des canilidats pour une place vacante de Correspondant i36 et LOCKTOR. -- Remarques sur la dernière éclipse de Soleil observée aux États- Unis LOEWENBERG. — Sur la lame spirale du limaçon de l'oreille de l'homme et das mammifères ; études sur les membranes et les canaux du limaçon 1219 LOG.\N (WiL.) est porté, à plusieurs re- prises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant. .. . 204 et 417 LOVEN est présenté, par la Section d'Âna- tomie et de Zoologie, comme l'un des candidats à une place vacante de Cor- respondant ' 4 1 8 'LUCAS (F.). — Recherches concernant la Mécanique des atomes. ( Rapport sur ces Mémoires ; Rapporteur M. de Saint-Fe- nant. ] — Note relative à l'état physique des corps. — Calcul des paramètres physiques et des axes principaux en un point quelconque d'un système atomique — Sur une formule d'analyse ' 167 Nouvelles propriétés de la fonction poten- tielle >397 Recherches expérimentales sur la durée de l'étincelle électrique. (En commun avec M. Cazin.) O'-'S Recherches expérimentales sur la durée de l'étincelle électrique. (En commun avec M. Cazin.) 1 342 3ii 443 509 M M.AGNAN. — Sur le terrain de craie des Py- rénées françaises et des Corbièrcs, el notamment sur la partie inférieure de cette formation (néocomien. aplien. al- bion ) M.4NDL. — Mémoire sur le mécanisme des 537 registres appelés voij: de poitrine et vnix de létc " ''2 MANNHELM. — Quelques résultats obtenus par la considération du déplacement in- finiment petit dune surface algébrique. ro25 — Recherches sur les pinceaux de droites ( >4G5 ) MM. Pages, et les normalies, contenant une nou- velle exposition de la théorie de la cour- bure des surfaces 1074 — Détermination du plan osculateur et du rayon de courbure de la trajectoire d'nn point quelconque d'une droite que l'on déplace en l'assujettissant à cer- taines conditions 1 2 1 5 — Construction de l'axe de courbure de la surface développable enveloppe d'un plan dont le déplacement est assujeili à certaines conditions riSy — M. Manrilieim prie l'Académie de vouloir bien le considérer comme l'un des can- didats à la place vacante dans la Sec- tion de Géométrie par suite du décès de M. Linné 'O77 M.4NSI0N. — Nouvelle Note sur la quadra- ture du cercle 578 .M.4RCHAND adresse une démonstration du fjDstiiliitam d'Euclide 12G7 MAREY. — Répense à une revendication de priorité de M. Pcttigrcw pour la des- cription du parcours en 8 de l'aile de l'insecte pendant le vol logS — Sur le mécanisme du vol des oiseaux. . . ii55 M.\RIE. — Note et Mémoire sur la théorie des carrés magiques 4 ''> et 578 M.\RIN1ER soumet à l'examen de l'Académie un collyre et un injecteur filtre 122 — Note sur un pulvérisateur irrigateur. .. 1219 MARIO. — Note relative aux phénomènes d'induction électrostatique 1 192 MARTIN (Ad.). - Sur la méthode suivie par Léon Foucault, pour reconnaître si la surface d'un miroir est rigoureuse- ment parabolique 389 — Méthode d'autocollimation de L. Fou- cault; son application à l'étude des mi- roirs paraboliques 446 MARTIN (E. ). — Étude électrochimique sur l'ozone 611 MARTIN DE BRETTES. - Appareil de dé- monsl ration des phénomènes du tir des projectiles oblongs lancés par les canons rayés -32 — Détermination de l'épaisseur du blindage en fer que peut traverser un projectile dont on connaît le poids, le calibre et la vitesse d'arrivée 1 400 MAKTINS. — Des phénomènes physiques qui accompagnent la rupture par la congé- lation de l'eau, des projectiles creux de divers calibres. (En commun avec M. Cli'iuccl.) 1149 et 125 1 C. R. 1S70, 1" S in'stre. (T. LXX.) MM. MAUMENÉ. — Nouvelle Note concernant la nature du sucre interverti — Mémoire intitulé ; porteur M. Bertrand 10G8 MOUTIER. — Sur l'angle de raccordement d'un liquide avec une paroi solide 612 MO'i'RET. — Note sur l'assainissement de l'air évacué des hôpitaux au moyen du perchlorure de fer 844 MULLER (D.) demande et obtient l'autorisa- tion de retirer trois Mémoires qu'il a précédemment adressés sur les éléments du magnétisme terrestre 9' MUSCULUS. — Note sur la dextrine insoluble dans l'eau 8a-, ( >467 ) N MM. Pages. NAMI.AS. — Emploi du bromure de potas- sium et du bromure de fer comme mé- dicaments 882 NAUDIN. — Chute de neige extraordinaire à Collioure (Pyrénées-Orientales.). .. . 214 NAUMANN (C.-F.) est présenté, par la Sec- tion de .Minéralogie, comme l'un des can- didats à une place vacante de Corres- pondant 2o4 — M. N/iinnnnn est nommé Correspondant de ['.Académie, Section de Minéralogie, en remplacement de feu M. Murcliison . . 217 — M. Niitimanii adresse ses remercîments à r.Académie 3^4 NÉL.ATON. — Observations relatives à une Communication de M. T'erneud intitu- lée : « Tétanos iraumatique guéri parle chloral » 576 NETTER (A.). — Mémoire relatif au méca- nisme de formation des lésions anato- MM. Pages, miques récemment découvertes dans riiéméralopie é|)idémique 677 NEWCOMB. — Aperçu d'une méthode directe et facile pour effectuer le développement de la fonction pertinbatrice et de ses coeflficients dilférenticls 38ii NEYRENEUF. — Note relative à la théorie des condensateurs électriques iiqï — Sur les phénomènes de condensation électrique i4iO NIGR.A transmet à l'Académie, au nom de M. A. lasel, un ouvrage intitulé : n Ma- lacologia del mar Rosso » 788 NOËL. — Note sur une disposition do la ma- chine pneumatique qui la rend propre à de nouveaux usages 1 123 NOIRET. — Lettre concernant son «Essai de typologie française » .^78 NORMAN-LOCIvYEH. — Observations spec- troscopiques du Soleil 1 268 0 ODET et ViGNON. — Action du chlore sec sur l'azotate d'argent desséché 96 OLLIVIER (E.).— Secousses de tremblements de terre à Biskra (Algérie du sud), du 16 au 19 novembre inclusivement. .... 48 OLSHAUSEN (Otto). — Sur les isomères des éthers cyanuriques. (En commun avec M. A.-Jf. Hnfinann.) ioi3 OLTRAMARE. - "Sur l'existence d'une loi de répartition analogue à la loi de Bode (011 de Titius), pourchacun des systèmes de satellites de Jupiter, de Saturne et d'Uranus 789 ONIMUS et Legros. — Recherches sur les mouvements choréiformes du chien. . .. in4f> OSKAMP. — Mémoire intitulé : « Théorie électro-statique » 17G OUDART. — Mémoire intitulé : « Le pendule et les planètes » 1 374 PAGET est porté, à deux reprises, par la Section de Médecine et de Chirurgie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . i23o et 1417 PARROT. — Sur la pathogénie de la stéatose viscérale dans l'intoxication phospho- rée. (En commun avec M. Dusart.). . . 529 P.4STEUR. — Son ouvrage intitulé : « Études sur la maladie des vers à soie » est pré- senté à l'Académie par M. Duma.i 773 — Lettre à M. le Maréchal Vaillant, sur les résultats obtenus dans l'éducation des races françaises de vers à soie à ViUa- Vicenlina i3ig PELLET. — Sur les fonctions irréductibles suivant un module premier et une fonc- tion modulaire 328 — Nouveau procédé de préparation de l'a- cide bromhydrique. (En commim avec M. Champion.) 620 PERREUL. — Notes sur l'utilisation d'une « Nouvelle force motrice »... . 4G8 et 919 PERRIER. — Sur la circulation des OUgo- chœtes du groupe des Na'i's i2a() — Sur la reproduction scissipare des Nnï- diens i3o4 PERRODIL (de). — Mémoire sur l'équilibre d'une voûte en arc de cercle i iG3 193.. 875 i3oo 548 246 735 1867 434 MM. Pages PETTIGREW. — Observations relalives aux faits si.ïnalés dans deux Communications de M. Murer, sur le vol des insectes. . . PEYRANI. — Mémoire intitulé : « Lo sym- paihi(iue par rapport à la sécrétion des urines » PHILLIPS. — Des changements d'état du mé- !an£;e d'une vapeur saturée et de son li- quide suivant une li^ne adiabatique. . .. P1.\RR0\ DE MONDESIR. - Nouvelle mé- thode pour la soUition des problèmes de la mécanique 92, i5oel — Note sur la ventilation par l'air comprimé. Désinfection de l'air vicié PICOT. — Recherches expérimentales sur l'inflammation suppuralive et le passage des leucocytes à travers les parois vas- culaires PIERRE (IsiD.). — Faits relatifs à la stabi- lité, comme espèces chimiques, des al- cools propylique, butylique et amylique normaux ; — Nouvelles études sur les aldéhydes propyllifue, butylique et amy- lique. f En commun avec M. Puclmt.). . .' 354 et — M. Picnc fait hommage à l'Académie du troisième volume de ses « Études théo- riques et pratiques d'Agronomie et de Physiologie végétale » 1 384 PISANI. — Sur les minéraux trouvés dans la mine de cuivre du cap Garonne ( Var) . . PLAGNIOL (de). —Note concernant la ma- ladie dite des morls-flats chez les vers à soie 176 et PLANCHON. — Note intitulée : « La phthi- riosc ou pédiculaire de la vigne chez les anciens, et les cochenilles de la vigne chez les modernes » 1187 PORTAIL. — Sur de nouveaux systèmes d'é- chafaudage et d'outillage employés dans le creusement des puits 1220 rOUCHET. — Note sur la transformation des nids de l'hirondelle de fenêtre (Hirtimlo urhicn, Lin.) 4'j2 — De l'influence ds la lumière sur les larves de Diptères privées d'organes extérieurs de la vibion 1220 POUCHET (G.). — Note sur des Cyprins monstrueux ( C. nurutus) de Chine. ... 1 157 POULAIN. — Assainissement des littoraux marécageux avec le concours de la marée 1 220 POUMARÈDE. - Ouverture de divers plis ( 1/16S ) MM. 1001 238 Paijes. cachetés effectuée sur la demande de ses héritiers 8o3 PRAT. — Recherches expérimentales sur l'or et ses composés 84" PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE (M. Le). - Voyez au nom de M. Liomnlle. PRÉSIDENT DE L'INSTITUT (M. Le) invite l'Académie à désigner l'un de ses Mem- bres pour la représenter comme lecteur dans la prochaine séance générale. »... 58i — M. le Président de l'Institut informe l'A- cadémie que la (irochaine séance trimes- trielle aura lieu le G juillet i233 PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ CHIMIQUE DE PARIS (M. Le) adresse des remerci- nients à l'Académie pour l'envoi de ses Publications 978 PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRA- PHIE (M. Le) informe l'Académie que cette Société tiendra sa deuxième as- semblée générale de 1869 le vendredi 1 8 février 325 PRILLIEUX. — Sur les mouvements des grains de chlorophylle sous l'inlluence de la lumière 4*» — Influence de la lumière bleue sur la pro- duction do l'amidon dans la chloro- phylle 321 — Sur la formation de glaçons à l'intérieur des plantes 4o5 PROST. — Trépidation du sol à Nice 461 PRUDHOMME. — Action de l'acétylène sur l'anhydride mixte acétohypochloreux ( acétate de chlore ) 1 1 30 — Action de l'anhydride sulfurique sur le protochlorure et le sesquichlorure de carbone 1 1 3? PRUNIÈRES adresse quelques échantillons de charbon de bois recueillis dans les montagnes d" Aubrac ( Lozère ) 1 009 PUCHOT. — Faits relatifs à la stabilité, comme espèces chimiques, des alcools propylique, butylique et amylique nor- maux ; — Nouvelles éludes sur les al- déhydes propylique, butylique et amy- lique. ( En commun a\ec M. Is. Pierre.) 354 et PUISEUX. — Mémoire sur l'accélération sé- culaire du mouvement de la Lune. ( Rap- port sur ce Mémoire ; Rapporteur M. De- IdttntiY.) — Du passage de Vénus sur le Soleil en 1874 434 i326 ( -469 ) Q MM. Pages. QUESNEVILLE (G.)- — Remarque relative à une Note de M. Flammarion sur la I MM. Pajjes, loi du mouvement de rotation des pla- nètes 845 R RABOT ( E.). — 0 Mémoire sur une méthode d'assainissement des liôiiitaux, hospices et asiles envahis par le typhus, la pour- riture d'hôpital, etc. » i384 RABUTEAU. — D'un nouveau dosage simple et rapide des sels ammoniacaux; de la cause pour laquelle ces sels ne peuvent exister normalement dans l'organisme qu'en quantité infinitésimale i356 RAMON DE LA SAGRA. — Sur un palmier présenlant une subdivision remarquable au haut de .«a tige ti5o KAOULT.— Composition du gaz de la Fontaine ardente de Sain'-Barthéleiny (Isère).. logS RAULIN. — Note sur les conditions chimi- ques de la vie des organismes infé- rieurs 634 RAVIZZA et Colosiba adressent une collec- tion d'échantillons de subslanccs exploi- table; recueillis dans le Valsoda wii. RAYET. — Analyse spectrale d'une tache solaire 846 — Renversement des deux lignes du sodium dans le spectre de la lumière d'une |iro- (ubérance i333 REBOUL. — Combinaisons des hydracides avec l'éthylône et le propylène bromes. 3g8 — lodhydrates et chlorhydrates d'éthylène et de propylène monobromés 853 REGNAULT. — Observations relatives aux recherches de MM. Jamiii et Amaurr sur la chaleur spécifique de l'eau entre o et 100 degrés 664 — Réclamation , présentée au nom de M. Pfdiindler, sur la méthode employée par M. Jamin pour la détermination des chaleurs spécifiques 1049 RENAULT (B. ) — Notice sur quelques vé- gétaux silicifiés des environs d'Autun. . 1 19 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur. M . Brongniail 1 070 — Mémoire sur l'organisation de rameaux silicifiés appartenant probablement à un sphciinijhyiliim 1 1 58 RENOU. — Sur la chaleur latente de la glace, déduite des expériences de Laplace et Lavoisier 929 — Sur la chaleur latente de la glace io43 RÉZARD DE 'V\'OUVES. - Mémoire ayant pour titre : « De la mortalité des nou- veau-nés. Des nourrices » 1 1 54 — Mémoire intitulé : » De l'émétique comme traitement abortif de la variole. Nou- veau signe pour le diagnostic » 121 5 RIBAUCOUR. — Note sur la déformation des surfaces 33o RICHARD. — Découverte d'instruments de l'âge de pierre en Arabie et en Egypte. 576 — Découverte d'un atelier d'instruments préhistoriques en Palestine 949 RICHE. — Note sur la fabrication des tam- tams et des cymbales. (En commun avec M. Champion.) 85 RICOUR. — Sur la dispersion de la lumière, i p5 — M. /îfcowr annonce l'envoi d'une brochure où sont développés les arguments con- tenus dans la précédente Note 4*J8 RIESS est porté, à plusieurs reprises, par la Section de Physique, sur la liste des can- didats pour une place vacante de Cor- respondant 54, i36 et 1143 ROBIN. — Note accompagnant la présenta- tion d'un volume intitulé : « Programme du cours d'Histologie professé à la Fa- culté de Médecine de Paris» 'Il 3 ROGER. — Note sur un objectif à prismes pour l'usage d'un ophthalinoscope dé- monstratif. (En commun avec M. If'cc- /xcr. ] 757 ROKITANSKI est présenté, par la Section de Médecine et de Chirurgie, comme l'un des candidats à une place vacante de Correspondant iî3o — M. Rohittin.ski est nommé Corres| ondant de l'Académie, Section de Médecine et de Chirurgie, en remplacement de feu M. Panizzn 1 255 RCEMER (F.) est porté, il deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 204 et 4 '7 ROMMIER. — Sur des xylènes et cuménes isomères dans les huiles de houille. ... 641 ROSELLI-MOLLET annonce le projet de tra- ( '4 MM. Pages, duire en français les Harmnnices miindi do Kéiilor 289 UOSENSTllillL. — Sur la formation simulla- néo d'isomères en proportions définies. 260 — Sur la nnture de la force motrice qui produit les phénomènes d'endosmose.. 617 ROSSETTI, — Sur le maximum de densité et sur la température de congélation des solutions d'alcool dans l'eau loga ROSSI. — Synthèse de l'alcool propylique normal au moyen de l'alcool éthylique. iiÇ) RŒTTGER. — Note concernant l'emploi de la pression atmosphérique comme force motrice 1 229 ROUBY adresse la description et le dessin d'une « source artificielle minérale ».. i34 ROUGET |-,rie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Géo- métrie, par le décès de M. Lamé 1 164 ROUJOU. — Stries observées sur les blocs de grès de Fontainebleau, des meulières de la Brie, de silex et de calcaire gros- MM. Pages, sier engagés dans les diluviumsdes en- virons de Paris. ( En commun avec M. Julien.) 538 — Sur la demande de M. Roujou un paquet cacheté dépesé par lui le 14 mars 1870 est ouvert dans la séance du 25 avril et se trouve contenir une « Note sur le type primitif des Mammifères » <)54 ROULIN cite, à l'occasion d'un fait mentionné l)ar M. Giiy-)ii, relativement à l'histoire naturelle de la Chique, un fait analogue que fournit l'histoire de la conquête do la Nouvelle-Grenade 792 ROUMIANTZOFF. - Sur la théorie des marées 1 087 ROYER. — Expériences sur le courant intra- pilaire de la pile de Grove i58 — Réduction de l'acide carbonique en acide formi(iue 781 et 883 ROZE. — Sur les mouvements des grains de chlorophylle dans les cellules végé- tales, sous linlluence de la lumière... i33 SACC. — Note concernant la distillation de l'acide tartriquc 540 — Sur un procédé de préparation directe de l'acide pyrotartrique 1191 SAENT-LOUIS (A.). — Suite à son Mémoire sur les principes généraux qui président aux phénomènes cosmiques i laS SAINT-VENANT (de). — Rapport sur un Mémoire de M. Xci'j- intitulé : « Essai sur une théorie rationnelle de l'équili- bre des terres fraîchement remuées, et ses applications au calcul de la stabilité des murs de soutènement » 217 — Sur une détermination rationnelle, par approximation, de la poussée qu'exer- cent des terres dépourvues de cohésion contre un mur ayant une inclinaison quelconque 229 et 281 — Recherche d'une deuxième approxima- tion dans le calcul rationnel de la pous- sée exercée contre un mur dont la face postérieure a une inclinaison quelcon- que, par des terres non cohérentes dont la surface supérieure s'élève en un talus plan quelconque à partir du haut de cette l'ace du mur 717 — Comparaison des évaluations de la pous- sée des terres par la considération ra- tionnelle de l'équilibre limite, et par l'emploi du principe dit de moindre ré- sistance, de Moseley 894 — Preuve théorique de l'égalité des deux coefficients de résistance au cisaillement et à l'extension ou à la compression dans le mouvement continu de déformation des solides ductiles au delà des lim.ites de leur élasticité 809 — R;i|)port sur cinq Mémoires de M. F. Lu- cas intitulés : « Recherches concernant la Mécanique des atomes » 3i r — Rapport sur un Mémoire de M. £oussi- nesq, relatif à la théorie des ondes li- quides |)criodiques 30o — Rapport sur un complément, présenté par M. Tresca en 1870 à son Mémoire du 27 novembre 1864, relalif à l'écoule- ment des corps solides malléables pous- sés hors d'un vase cylindrique \'ax un orifice circulaire 308 — Sur l'établissement des équations des mouvements intérieurs opérés dans les corps solides ductiles au delà des limites où l'élasticité pourrait les ramener à leur premier étal 473 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (Ch.). - Re- marques accompagnant la présen'.ation du « Bulletin de l'Observatoire météoro- logique de Montsouris pour le mois de mars » -^(^ — Note accompagnant le dépôt du I" volume ,\iM. ( '471 ) Pages, (i8G(j) du « Bulletin de l'Observatoire de Montsouris » 1 153 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (H.)- - De l'état naissant 20 et 55o — Remarques relatives à une Communica- tion de MM. Troost et Hautcfcidlle, sur la chaleur de combinaison du silicium avec le chlore et avec l'oxygène. aSG et 287 — Observations relatives à une Communica- tion de M. Cfirnn, sur la dissolution des gaz réducteurs par le fer et les carbures de fer en fusion 453 — Sur l'analyse et les applications de la gaize. {En commun avec M. J. Dcs- noycrs.) 58 1 — Indication de quelques expériences, en cours d'exécution, sur la décomposition de la vapeur d'eau par le fer 834 — Action de l'eau sur le fer et de l'hydro- gène sur l'oxyde de fer iio5 et 1201 — Observations relatives à une Note de M. Jiiinin sur les variations de tempé- rature produites par le mélange de deux liquides 1877 SAINTOUR. — Note relative à un appareil respirateur 1417 SCACCllI est porté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 204 et 4 '7 SCHAFARITZ. — Décou\erte du diamant à Dlaschkovvitz (Bohème) i4o et 897 SCHEURER-KESTNER. — De l'action de l'a- cide chlorhydrique sur l'osséine. Nou- velles recherches sur le dosage de l'os- séine dans les ossements fossiles 11 79 — Sur la composition de la soude brute et les pertes de sodium résultant de l'em- ploi du procédé Le Blanc i352 SCHLOESING. — Analyse dos eaux contenues dans les terres arables 98 — Sur la précipitation des limons par des solutions salines très-étendues i345 SCHREINER. — Note relative à la quadra- ture du cercle 824 SCHUTZENBERGER. - Sur les combinai- sons du protochlorure de platine avec l'oxyde de carbone 1 134 — Recherches sur le platine 1287 — Note sur les composés phospho-platini- ques 1 4 1 4 SCOUTETTEN. — Nouvelle Noie sur l'amé- lioration et la conservation des vins par l'électricité 169 — M. Saïutcticn adresse un travail sur l'his- toire du choléra depuis l'antiquité jus- qu'à son invasion en France O73 — Mémoire intitulé : « De l'électricité du MM. Pi sang chez les animaux vivants, de l'a- nesthésie et de l'unité des forces phy- siques et vitales » " . SECCHl (P.). — Lettre sur la constitulion de l'aurore solaire, et ([uelques particu- larités des tubes de Geissler — Sur la constitution do l'aurore solaire, et sur quelques particularités offertes par les gaz raréfiés, lorsqu'ils sont ren- dus incandescents par les courants élec- triques — Sur les modifications apportées par le magnétisme dans la lumière émise par les gaz ra réfiés — Résultats de quelques observations spec- trales du Soleil — Le P. Secclii fait hommage à l'Académie d'un Mémoire sur les spectres prisma- tiques des corps célestes — Rectification d'une erreur numérique de sa Communicaiion précédente — Sur le déplacement des raies observé dans le spectre solaire SECRÉTAIRE DU BUREAU DES LONGI- TUDES (M. Le) adresse des remerci- ments pour l'envoi des photographies de l'éclipsé de Soleil du 7 août 1809 SECRÉTAIIIES PERPÉTUELS DE L'ACA- DÉMIE. — Voyez aux noms de MM Élic lie Bfiuimont et Diinids. SÉDILLOT. — De la suppression de la dou- leur après les opérations SEGUIN. — Mémoire sur les images acci- dentelles des objets blancs SÉVERIN. — Description d'un hygromètre à absorption SIDOT. — Action du sulfure de carbone et des gaz carbures sur le charbon de bois. SIRODOT. — Organes et [)hénumènes de la fécondation dans le genre Lcmunra. . . SISMONDA (A.) est porté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste ries candidats pour une place vacante de Corres|)ondant 204 et SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE (La) qui s'est formée pour l'exploration rie la Grntic- des-Mnrts transmet rie nouveaux docu- ments sur l'histoire probable de cette cavité SONREL. — Note sur l'aurore boréale du 5 avril 1870 — Note sur les taches du Soleil SORET. — Sur l'illumination des corps transparents STEENSTRUP est présenté par la Section ri'Analomie et de Zoologie comme l'un des candidats à une place vacante do Correspondant ;vges. i384 ■^1 43! 90 3 1021 1 0(12 I2l3 239 910 322 I 193 Goj G91 i3o8 8G9 io33 5i9 f4iS AI M. STOCKES est porté, à plusieurs reprises, par la Section de Physique, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 54, i36 et ( 1472 Pages. ) 1143 MM. Pages. STUDER est porté, à deux reprises, par la Section de Minéralogie, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 204 et 417 TARRY. — Sur la théorie de la scintillation de M. Rcspighi io34 — Sur les pluies de poussière et les pluies de sang io43 et i369 TERRIEN. — « Observations sur la décom- position de l'eau par la pile ». 1142 et 1219 TESSAN (de) fait hommage à l'Académie, de la part de M. CUMi, d'un ouvrage intitulé : « Sur les causes de l'ensable- ment de Portolevante » 883 THENARD. — Observations relatives à une Communication de MM. Friedel et Ln- dcnburg, sur l'acide silicopropionique. . i4i'i THOMSON' (W.) est porté, à plusieurs re- prises, par la Section de Physique, sur la liste des candidats pour une place de Correspondant 54, i36 et ii43 TIIUDICHUM, — Sut Vaciie Â>j/)top/ia/iiqiic, acide normal de l'urine SSg TlURl. — Du mûrier et du vers à soie, con- sidérés en eux-mêmes et dans leurs rap- ports mutuels 122 TJLLV (de) soumet au jugement de l'Aca- démie une « Note sur la théorie des pa- rallèles » 442 TISSERAND. — Sur un point du calcul des différences 678 TOSELLI. — Notes relatives à un abaissement de température produit par la rotation d'un tube métallique courbé en spirale au milieu d'un vase d'eau... i3o8 et 1373 TOURNOIS. — Lettre relative à un procédé d'installation d'un pont tubulaire au tra- vers de la Manche 1 307 TRÉCUL. — Foririation do lames de glace rayonnantes autour de la base de plu- sieurs tiges : à l'occasion d'une Com- munication de M. Prilliciix sur la for- mation des glaçons dans l'intérieur des plantes 407 — Remarques sur la position des trachées dans les Fougères; ramification et pro- pagules du rhizome de quelques-unes de ces plantes 4*', 483 et 589 — Ri:miScation des pétioles de quelques Fou- gères 666 — Sur la grêle tombée pendant l'orage du 22 mai TRÉMAUX. — Note relative aux principes admis pour expliquer les phénomènes d'endosmose — Note relative à diverses questions con- cernant les mouvements des planètes.. — Observations sur la force tangentielle dé- veloppée par la rotation solaire TREMBLAY. — Mémoire concernant l'orga- nisation du sauvetage maritime inter- national — Note relative à un moyen de mettre fin à la sécheresse TREMESCHLNL — Sur deux taches solaires actuellement visibles à l'œil n{i TRESC.4. — Mémoire sur le poinçonnage des métaux et des matières plastiques — M. r/Y-fci? présente, comme complément à son Mémoire du 27 novembre 18O4, les figures qui reproduisent l'ensemble de SCS expériences — Recherches sur le poinçonnage et sur la théorie mécanique de la déformation des corps solides. (Rapport sur l'ensemble de ces travaux; Rapporteur M. Morin.) — Recherches sur l'écoulement des corps solides malléables poussés hors d'un vase cylindrique par un orifice circu- laire. (Rapport sur un des Mémoires de l'auteur à ce sujet; Rapporteur M. de Sdint-T'cnnnt. ) TREVE. — Action du magnétisme sur les gaz — Notes sur les courants électriques. 926 et TROOST. — Chaleur de combinaison du boie avec le chlore et avec l'oxygène ; — Cha- leur de combinaison du silicium avec le chlore et avec l'oxygène. (En commun avec ^\. H'iiitf feuille.) i85 et TYNDALL est porté, à diverses" reprises, par la Section de Physique, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 54, 1 36 et 766 1 101 1214 918 i384 340 238 288 368 36 1 nu 1 143 ( «473 ) MM Pages. VAILLANT (Le Maréchal) transmet une brocliure de M. Crirclli sur la régéné- ration des vers à soie 738 — M. le Maréchal Faillant dépose sur le bureau de l'Académie diverses pièces authentiques, établissant que le nom de Georges- n'appartenait pas à Ciifier. . . 804 VAILLANT (L. ). — Note sur la disposition des pores ou orifices afférents dans la Cliona celala, Grant 4 ' VALENCIENNES. — Noie sur le cobalt, le manganèse et leurs alliages avec le cuivre (J07 VALSON. — Étude sur les actions molécu- laires, fondée sur la théorie de l'action capillaire 1040 VAN BENEDEN (E. ) — Réponse à quelques- unes des observations de M. Balhiani sur l'œuf des Sacculines 197 VEGGIA. — Note sur la trisection de l'angle. 343 VÉRARD DE SAINTE-ANNE. — Sur un pro- jet de communication à établir entre la France et l'Angleterre 174 VERDEIL. — Indication de deux expériences à réaliser au moyeu du pendule, pour déterminer la variation de la résistance do l'air avec la vitesse 107 VERNEUIL (de). — Remarques accompa- gnant la présentation faite au nom de l'auteur, M. Mocltet\ d'une carte géo- logique du versant occidental de l'Oural, rog — Remarques relatives à une brochure de M. Diculdfait, intitulée : « Étude sur la zone à Ai'icida coritorla et l'infralias dans le sud et le sud-est de la France ». i385 VEUNEUIL. — Tétanos traumatique guéri par le chloral 575 IVIM. Pages. VERNIER. — Note relative à une accumula- tion de chaleur produite par une combi- naison de lentilles de sel gemme 342 VÉTILLARD. — Étude sur les filaments vé- gétaux employés dans l'industrie. ( Rap- port sur ce Mémoire; Rapporteur M. C/;f- vreul.) "11I5 VÉZIAN. — Sur le système des filons du Hundsriick ' 1 2.1 VIGNON et Odet. — Action du chlore sec sur l'azotate d'argent desséché ç)(i VILLARCEAU (Yvon). — Remarques rela- tives à la division décimale des angles et du temps i233 — Indications sur le contenu d'un des vo- lumes des Annales de l'Observatoire. . i3ao — Observations relatives à une Communica- tion de M. Hoûcl, sur le choix de l'unité angulaire 1 390 VINCI. — Note relative à la production et à la propagation desmaladiesépidémiques. 8*3 VIOLEE. — Sur l'équivalent mécanique de la chaleur 1283 VIOLLETTE. - Existence du sélénium dans le cuivre du commerce 729 — Cause de l'acidité de l'eau des analyses organiques 73o VOGT est présenté par la Section d'Anatomie et de Zoologie comme l'un des candidats à une place vacante de Correspondant. 1418 VOLPICELLI est porté, à plusieurs reprises, par la Section de Physique, sur la liste des candidats pour une place vacante de Correspondant 54, i36 et ii43 — Note sur un baromètre photographique, et nouveaux détails historiques sur le rayonnement lunaire 334 W WACK. — Note relative à un moyen de pré- venir l'accomplissement des crimes dans les wagons des chemins de fer pendant la marche des trains 8o3 WADE. — Note relative aux faits cités par M. Diicheniin , comme une cause de mortalité chez les carpes i023 WECKER. — Note sur un objectif à prismes pour l'usage d'un ophthalmoscope dé- C. K., 1870, l" Semestre. (T. LXX.) monstratif. (En commun avec M. Ro- ger. ) 757 WEIL. — Nouveau procédé de dosage volu- métrique du cuivre 997 WINNECKE. — Découverte d'une nouvelle comète télescopique 1 221 — Éphéméride de cetie nouvelle comète.. . 1275 'WIT'WER. — Mémoire sur la théorie des molécules 1 267 '94 ( ^IW. Pages. WQESTYN. — Des moyens de détruire les miasmes contagieux des hôpitaux, tant dans l'air des salles que dans celui qui est expulsé sur les villes par les diffé- rents systèmes de venlHation en usage. 56o et 608 — Moyens de perfectionner les systèmes de ventilation en usage dans les hôpitaux. 673 WOLF. — Observation d'un bolide, faite à l'Observatoire de Paris. (En commun avec MM. Aiulré et Cnpitnneano.].. . . ^i T47A ) MM. Pa(»es. — Observations relatives à la division déci maie des angles et du temps proposée par M. d'Abbiidie 1221 WOLF (R. ). — Études sur la fréquence des taches du Soleil et sa relation avec la variation delà déclinaison magnétique. 741 WULNER. — Sur les spectres des gaz sim- ples 125 WURTZ. — Synthèses d'acides aromatiques. 35o — Note sur le crésol solide io53 WON VILLARCE.\U. — Voyez Tillarceau. z Z.4LIWSKI. — Note relative à une pile à trois liquides .'...■.. 32i — Note relative au choix des corps qu'il convient de mettre en contact avec le charbon pris comme pôle positif dans les piles 566 — Note relative au rôle du charbon dans les piles électriques 673 Z.ANTEDESCHI adresse de nouveaux détails sur un moyen d'utiliser les courants d'induction qui se produisent dans l'ar- mature extérieure des câbles sous-ma- rins 32 — Des nuages, des brouillards et des pluies de sable observés en Italie en 1869. ... 1 124 ZEUTHEN. — Sur les points fondamentaux de deux surfaces dont les points se cor- respondent un à un 742 ZYCKI (de). — Mémoire sur « La pathologie et la thérapeutique du choléra » 384 r,AUTMIi;rt-VlM,AUS, imprimeur-libraire des comptes rendus des SEANCES DE L ACADEMIE DES SCIENCES-. Paris. — Rue do Seine-Saint-Germain, 10, près l'Institut. W%l ^kà *;. ^4';,iS'^ wmMMmm. 3 2044 093 253 409 \iMif^:. ^'^■'^Pr Date Due